3 - ter .—. ee M me mme - > - — - + = s: . 4. = : “ à « k pe ed : E : - - 4 & à fat re ve : . = L > : È ST =. + + . à vélter ë . d hs. #7 Le + x 2. Xe ee sde ne le sde: er pôle 10 le, cie ven xl de dre ml cf e ‘ , % ASS MNT ; ta) * WW à 1ù + HAÎT \ Ne RON DAS (A EE #1 Lan ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. TROISIÈME SÉRIE. BOTANIQUE. ———_—_———— PARIS. — IMPRIMERIE DE FL, MARTINET, rur Jucub, 3. COMPRENANT LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE, L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M, MELNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE \ PAR NIV, AD, BRONGNIART ET J. DECAISNE. 0m Êroisième Série. BOTANIQUE. TOME NEUVIÈME. PARIS. VICTOR MASSON, LIBRAIRE DES SOCIÉTÉS SAVANTES PRÈS LE MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUPLIQUE, : : TÉ . * , , PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 1, 18/8. esroi 11 2 44 \ FUEL +. ke uw MOTOÉT, TE 4 bite) x Lot LATTES PTIETAR t'ai Mt 4% APE TIRE t « S "en # ‘ ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. 2e DD — SUR LES CAUSES QUI LIMITENT LES ESPÈCES VÉGÉTALES DU CÔTÉ DU NORD, EN EUROPE ET DANS LES RÉGIONS ANALOGUES : Par M. ALPH. DE CANDOLLE. ( Lu a l Académie des Sciences de Paris, le 13 décembre 1847.) Linnéa dit il y a un siècle : « Omnis vera cognitio cognition spe- cificæ innititur. » Et, en effet, dans toutes les branches de l’his- toire naturelle, une connaissance approfondie des espèces est la base sur laquelle on doit toujours s'appuyer. Personne ne le con- teste à l'égard des travaux de classification, L'expérience montre qu’il en est de même pour l'étude de la distribution géographique des êtres organisés. M'étant occupé depuis plusieurs années de géographie bota- nique, j'ai souvent été ramené à un problème fondamental, qui doit servir à en expliquer beaucoup d’autres. Ce problème est de savoir par quel mode et selon quelles lois les espèces se trouvent arrêtées dans leur expansion géographique, et cela dans le cas le plus simple, c’est-à-dire à la surface d'un continent, abstraction * Li 6 A. DE CANDOLLE. — SUR LES LIMITES faite des montagnes qui peuvent s’y trouver. On comprend que la délimitation des espèces entraîne leur proportion par familles dans chaque pays, et qu'elle se lie à des questions importantes de physiologie et d'agriculture. Il est clair aussi que les géologues et les physiciens demandent jusqu’à quel point la présence de la même espèce dans deux époques ou dans deux pays démontre l’analogie de climat, et jusqu’à quel degré de précision la limite géographique d’une espèce prouve une égalité de conditions exté- rieures de température. Les questions de ce genre se rapportent presque toujours aux limites septentrionales , ou, comme on dit plus exactement, aux limites polaires, c’est-à-dire tournées vers l’un des pôles. Je laisse donc de côté ce qui concerne les limites méridionales. Au sujet des limites polaires, les opinions ont changé avec les progrès de la géographie physique. Dans l’origine, on ne voyait dans les climats que des températures moyennes annuelles, et en comparant les limites d'espèces avec ces températures, on trou- vait de singulières anomalies. En 1815 et 1817, M. de Humboldt fit subir à la géographie physique une grande et heureuse trans- formation, par la comparaison de lignes passant par les points qui ont la même moyenne de température dans l’année, dans les trois mois d'hiver ou les trois mois d’été (lignes isothermes , iso- chimènes et isothères). Cet illustre savant fit comprendre que les moyennes des saisons ont souvent plus d'importance que celles de l’année, et qu’en général deux climats semblables peuvent se dé- composer en fractions très dissemblables, qui se neutralisent dans les moyennes annuelles. Dès lors on put croire que les tempéra- tures de saisons ou les températures mensuellestexpliqueraient les habitations des espèces ; qu’en d’autres termes, chaque espèce s’avance sur un continent jusqu'à une certaine ligne de tempéra- ture égale pendant une période de l’année, à moins qu’elle ne soit arrêtée par un climat trop sec ou trop humide, ou par un ob- stacle matériel, tel que la mer. J'ai cru, et j'ai dit moi-même {1}, (1) Distrib. géogr. des plantes alimentuires (Bibl. nniv. de Genète, avril et mai 1836). — DES ESPÈCES VÉGÉTALES, ] que les espèces annuelles doivent se limiter à peu près selon les lignes isothères, parte que leur végétation se passe en totalité ou en grande partie pendant les trois mois de l'été. Il me semblait que les espèces vivaces ou ligneuses devaient se limiter souvent par des lignes d'égale température pendant quelques mois de la belle saison, ou par les minima de l'hiver, lorsqu'il s’agit de plantes qui redoutent particulièrement le froid. Le zèle avec le- quel les botanistes ont recherché les moyennes thermométriques montre qu'ils partagent plus ou moins cette manière de voir. On attribue les dissemblances entre les limites et les lignes d’égale température à des erreurs d'observations sur la patrie des espèces, à des incertitudes sur les moyennes thermométriques, ou à des causes agissant sur les plantes indépendamment de la tempéra- ture, comme la sécheresse et l'humidité. Quelques faits, et les calculs ingénieux de M. Boussingault sur la chaleur nécessaire aux cultures dans divers pays, m'ont fait naître des doutes. J’ai voulu aborder la question par une méthode directe, et voici la marche que j'ai suivie. J'ai étudié près de quarante espèces jusqu’au point de n'avoir aucun doute de quelque importance sur leurs limites polaires. Ces espèces ont été choisies uniquement en vue d'éviter les causes d'erreur , et d’avoir cependant des plantes de différente nature. Ainsi j'ai pris des espèces ayant leur limite en Europe, attendu que l’Europe est le seul pays où les flores locales soient nom- breuscs , et où les conditions de température soient bien connues. J'ai écarté les espèces cultivées , les espèces faciles à confondre avec d’autres, les espèces qui ont pu échapper aux auteurs de flores locales, et celles dont la synonymie est embarrassante. J'ai concentré mes recherches sur douze espèces annuelles, douze vi- vaces et douze ligneuses. J’ai établi leurs limites polaires au moyen d’un très grand nombre de flores et de catalogues, au moyen de recherches dans les herbiers, et, à défaut, par des questions adressées à des botanistes qui résident dans quelques parties peu explorées de l’Europe. Je suis parvenu à tracer sur la carte la limite de ces espèces ; j'ai ensuite consulté les résumés les plus complets sur les températures mensuelles et de saisons 8 A. DE CANDOLLE. — SUR LES LIMITES des villes d'Europe, tels que ceux de Kæmtz, Berghaus, Mahl- mann et Dove, en les PAR au moyen de ne: parti- culières. | Voici ce qui résulte au premier apercu de cette comparaison fondée sur des faits bien certains : | eut 20 1° Dans aucun cas, la limite d'une espèce ne séché exadigd ment avec une ligne de ps égale pendant une époque quelconque de l'année. À 2° Les limites d'espèces annuelles dans les plaines de l’Eurepe se croisent assez fréquemment les unes les autres. Les limites d'espèces vivaces et celles d’espèces ligneuses se croisent égale- ment dans différentes directions ; les unes et les autres sont loin d’être parallèles quand elles ne se croisent pas. Cela seul fait comprendre combien les lignes de végétation sont différentes des lignes de même température ; car, si l’on construit des lignes fondées sur l'égalité de chaleur dans une certaine saison , elles s’éloignent peu de lignes parallèles ; si on en construit d’après une autre saison, elles sont aussi à peu près parallèles entre elles , quoique différentes, sans doute , des précé- dentes. Ainsi les lignes isochimènes croiseront les lignes iso- thères ; mais elles ne se croiseront jamais ensemble, du moins dans les pays de plaines. Un peu de réflexion fait comprendre qu’il serait chimérique de poursuivre la comparaison des limites végétales et des lignes d’é- gale température , du moins en Europe et dans tous les pays si- tués d’une manière analogue. Suivant que le climat d’une localité est plus ou moins excessif, c’est-à-dire plus ou moins différent d’une saison à l’autre , la végétation d’une plante commence et finit à des époques différentes de l’année. Les lignes de même température concernent des périodes fixes, et la végétation d’une même espèce en Europe dure pendant des périodes variables. Il ne saurait donc y avoir accord entre ces deux catégories de faits, à moins de quelque hasard particulier. Pour arriver à la loi concernant les limites d'espèces , j’ai dû m’appuyer sur deux principes, dont la vérité est admise par tous les agriculteurs et tous les hotanistes , mais dont l'effet combine n'avait pas été calculé jusqu'à présent. DES ESPÈCES VÉGÉTALES. 9 On sait que la chaleur étant forte pendant un temps court, peut produire le même effet sur les plantes qu’une chaleur moins vive pendant un temps plus long. Les cultivateurs qui forcent les plantes ou qui les retardent ne font pas autre chose que combi- ner le temps et la chaleur ; ils arrivent ainsi à faire fleurir ou mürir à jour nommé. M. Boussingault (1) a revêtu ces faits d’une forme précise , en montrant que, pour la plupart de nos plantes cultivées annuelles , quand on compte le nombre de jours qu'a duré une culture, et qu’on multiplie ce nombre de jours par leur température moyenne, on obtient un produit semblable pour chaque culture dans tous les pays et dans toutes les années. La chaleur agit donc proportionnellement et à sa force et à sa durée. Mais M. Boussingault n’a pas présenté le résultat de ses calculs sous une forme aussi générale, et il a eu raison. Il ya , en effet, un second principe qui modifie celui-ci , et qui a une importance au moins égale en géographie botanique. Ce second principe est que chaque espèce demande pour cha- cune de ses fonctions physiologiques un certain minimum de température. Non seulement les températures au-dessous de 0° sont inutiles pour les plantes à cause de la congélation des li- quides, mais encore celles de 1°, 2, 3°, etc., sont inutiles à un grand nombre d’espèces, et ne devraient pas entrer dans le compte des températures qui influent sur elles. Cultivez du fro- ment, par exemple , Sous une température constamment au-des- sous de 4°, vous verrez la plante vivre longtemps, le produit du nombre des jours par la température devenir fort élevé ; et ce- pendant la tige ne grandira pas, la fleur ne se formera pas. M. Ch. Martins l’a dit avec raison : Chaque espèce du règne vé- gétal est comme un thermomètre qui à son zéro particulier (2). On aurait donc tort de croire que 10° pendant dix jours font sur toutes les plantes le même effet que 5° pendant vingt jours. Dans les deux cas , la somme de chaleur atmosphérique est exprimée par 100° ; mais pour les espèces qui ne végètent pas au-dessous (1) Economie rurale, LH, p. 659. ‘2) Voyage botanique en Norwége. 19 A. DE CANDOLLE. -— SUR LES LIMITES de 6° par exemple, le chiffre de 100 doit être diminué de toutes les valeurs entre 5 et G°, qui se présentent dans l’un des cas, et pour celles qui ne végètent pas au-dessous de 10°, sil en existe, la chaleur utile se trouve réduite à 0. Si donc on veut estimer la chaleur utile à une espèce, il faut, dans les calculs, n’envisager que les valeurs au-dessus d’un certain degré de température , lequel varie selon l'espèce. L'observation directe permet rarement de constater ce minimum nécessaire à chaque espèce pour chacune de ses fonctions ; mais la géographie botanique nous en fournira les moyens, si, comme je vais le dé- montrer , les limites des espèces dépendent à la fois de la somme de chaleur et du minimum demandé par chaque espèce. Ici j'en- tre sur un terrain qui n'a pas encore été exploré. Un exemple fera comprendre comment les deux principes dont je viens de parler se combinent dans les climats européens, et amènent des ressemblances et des dissemblances, dont les moyennes ordinaires ne donnent aucunement l’idée. Londres (1) et Odessa ne sont assurément pas sur les mêmes lignes de température. La moyenne d’été est à Londres de 16°,7; à Odessa, de 20°, et dans les moyennes d'hiver la différence est bien plus grande. Dans les moyennes mensuelles, ces deux cli- mats n’ont aucune analogie : cependant si l’on calcule l’époque à laquelle commence et finit la température de 4°,5 dans chacune de ces villes, et le produit qui représente la chaleur entre ces deux limites, on trouve le même chiffre. A Londres, la moyenne de 4°,5 commence le 17 février, et finit le 15 décembre. Entre ces deux époques , le chiffre exprimant la chaleur recue, selon le procédé de M. Boussingault, est de 3431. À Odessa, la tem-- pérature de 4°,5 commence plus tard, du 2 au 3 avril, et finit plus tôt, du 17 au 18 novembre ; mais comme il fait plus chaud enété, le chiffre de la température entre ces limites est presque égal à celui de Londres, car ilest de 3423°. Ainsi une plante qui demanderait 4°,5 pour commencer à végéter avec une certaine activité , qui finirait sous la même condition , et qui exigerait une (1) Voyez le tableau à la fin du Mémoire et les notes qui l'accompagnent. DÉS ESPÈCES VÉGÉTALES. {1 chaleur lotale de 3430°, pourrait s’avancer dans le nord-ouest jusqu’à Londres, et dans le nord-est jusqu'à Odessa. Si une plante exige plus ou moins de 4°,5 comme minimum, ou si elle exige plus ou moins de ä430° en somme totale, les deux climats ne concorderont plus , et la limite de l'espèce s’établira autre- ment. Ceci nous montre comment deux climats européens, qui dif- fèrent en considérant les moyennes mensuelles une à une, peu- vent être identiques dans certaines combinaisons des deux causes qui influent sur la vie des espèces. Afin de découvrir ces concor- dances de climats, J'ai calculé pour un certain nombre de villes d'Europe à quels jours commence et finit la température de 1”, 2, 3°, etc., jusqu'à 8°. J’ai mis en regard le produit, exprimant la chaleur reçue au-dessus de chacun de ces degrés dans chaque localité. L'application de ces chiffres aux faits de végétation est fort heureuse, malgré certaines causes d'erreur impossibles à éviter (1). J'en citerai seulement deux exemples. L’A lyssum calycinum est une Crucifère annuelle qui croît cà et là sur la côte orientale de la Grande-Bretagne jusqu’à Édimbourg, et même un peu au-delà jusqu’à Arbroath. Elle manque à la côte occidentale d'Angleterre et à l’Frlande, et même à la Bretagne et au Calvados ; mais on doit l’attribuer à l'humidité constante de ces régions , Car l’Ælyssum calycinum recherche les endroits secs, et ilévident que ce n’est pas la chaleur qui peut manquer en Bre- tagne à une plante qui croît en Écosse. Sur le continent, l’Alyssum calycinum s’avance au nord-ouest jusqu’au Holstein et à la mer Baltique ; au nord-est, jusqu’à Moscou, mais non jusqu’à Kasan. La limite, dans la partie où l’on peut croire qu’elle est déter- minée par la température uniquement , part donc d’Arbroath , en Écosse , sous le 56° degré et 1 /2 de latitude, passe au 54° degré dans le Holstein ; puis, en Russie , elle oscille entre le 56° et le 99° degré. Je ne m'’attacherai pas à montrer en détail combien cette ligne diffère de toute ligne isotherme , isothère , ou autre fondée sur l'égalité de température. Comparant seulement les (1) Voyez la note & du lableau final. 12 A. DE CANDOLLE. —— SUR LES LIMITES deux extrémités, Arbroath, en Écosse ; a une moyenne annuelle de 8°, Moscou, de 4°,5 ; Arbroath a une moyenne estivale de 14°; Moscou, de 17°,8 ; et les moyennes de chaque mois diffèrent notablement. Je consulte mon tableau de concordance des cli- mats, et je trouve que, à Kinfauns, en Écosse, tout près d’Arbroath, la température de 7° ou plus dure du 18 avril au 31 octobre, et que, pendant ce temps, le produit du nombre de jours par la température moyenne est de 2281°. À Kæmgsberg , la température de 7° et au-dessus dure moins mais l’été étant plus chaud , le produit est de 2308. Comme la limite de l’espèce passe à 20 lieues environ au nord de Kænigsberg, ce chiffre doit être réduit, et devient identique avec celui de l'Écosse. A Moscou, la moyenne de 7° commence le 22 avril et finit le 5 oc- _tobre ; le produit, vu la chaleur de l'été , s'élève à 2473°. C’est plus qu’il ne semble nécessaire à l’Ælyssum , et je suis porté à croire qu'il peut vivre à 30 ou 40 lieues au nord de Moscou; mais il n’existe aucune flore locale qui permette de s’en assurer. À Kasan , le chiffre tombe à 2196” : il n’est donc pas surprenant que l’espèce y manque. Aïnsi l’hypothèse de 7° de température initiale , et d’un produit de 2280° à 2300°, s'accorde bien avec les faits. Je citerai un autre exemple tiré d’une espèce ligneuse. L’Evonymus europœus a pour limite le nord de l’Irlande, Édim- bourg (56° 1/2 lat.), le nord du Danemark, le midi de la Suède (57-58° lat.) , l’île d’Aland , à l’entrée du golfe de Bothnie (60e lat.) , Moscou, Pensa (52° lat.). Cette limite varie de 8° de latitude ; sur son étendue, les températures moyennes annuelles varient de 4°; les moyennes hibernales , 12°,7; les moyennes d'été, 3,4 ; celles de mars à novembre, qui concordent davan- age, varient encore de 1°,5 ; et d’ailleurs l'espèce manque à plusieurs pays , où la moyenne de cette période de l’année sur la limite se trouve dépassée. Les moyennes d’avril à octobre ou de toute autre période ne coïncident pas davantage; il faut donc renoncer à ce genre d'explication. Mais voici une hypothèse qui concorde avec tous les faits : l'Evonymus europœus demande un produit de 2480°, entre les deux époques de l’année, | DES ESPÈCES VÉGÉTALES, 15 où la courbe de température moyenne passe à 6°, En eflet, à Édimbourg, ce produit est de 2482. En Suède, la ville de Stoc- kholm est laissée en dehors de la limite, parce que le produit est de 29268 ; Saint-Pétershourg est aussi en dehors, parce que le produit est de 1894°, L'île d’Aland, où croît, dit-on, l’espèce, peut bien avoir un chiffre plus élevé que les villes voisines de Stockholm et Saint-Pétersbourg , grâce à l'influence de la mer ; mais on ne possède pas d'observations faites dans ce point. A Moscou , le produit dépasse un peu la condition supposée; il est de 252/4° ; mais aussi l'espèce avance probablement un peu au nord de cette ville, dans un point où les renseignements nous manquent. Enfin , elle n’existe pas à Kasan, et aussi le chiffre est seulement de 2250°. Les valeurs trouvées sur la limite, dans le voisinage et au-delà, concorde:t donc aussi exactement qu'on peut le désirer en pareille matière, avec notre double hypothèse de 6° et 2480°. | L’OEillet des Chartreux ( Dranthus Carthusianorum ), espèce vivace, est arrêtée dans l’ouest par l'humidité : mais de Kænigs- berg à Kasan , où la température régit sa limite, 1l faut que la plante recoive au moins 2450° entre le jour où commence et le jour où finit la moyenne de 5°. Lorsque des hypothèses de cette nature se vérifient ainsi suc- cessivement dans plusieurs cas particuliers, et qu’elles reposent d’ailleurs sur des principes incontestables de physiologie, on peut dire qu’elles correspondent à une loi. Cette loi peut être énoncée dans les termes suivants : Chaque espèce ayant sa limite polaire dans l’Europe centrale ou septen- trionale s’avance aussi loin qu'elle trouve une certaine somme fixe de chaleur , calculée entre le jour où commence et le jour où finit une certaine température moyenne. Les exceptions apparentes à cette règle s'expliquent par deux circonstances qui en restreignent l’application. 1° Plusieurs espèces , même dans nos climats tempérés ou septentrionaux ,. sont influencées dans une partie de leur limite par l'humidité et la sécheresse, plus que par les conditions de température. Celles qui craignent la sécheresse ont une limite qui 1h 4. DE CANDOLLE. — SUR LES LIMITES ineline du nord-ouest au sud-est , la partie orientale du continent étant la plus sèche. Les espèces qui craignent l'humidité ont une limite inclinée du nord-est au sud-ouest , parce que le littoral de l'océan est le côté le plus humide. Ces causes déterminent très souvent les limites occidentales et orientales des espèces. Assez ordinairement , la même espèce est limitée à l’est ou à l’ouest par ce genre de cause, vers le nord par la loi énoncée ci-dessus. On s'assure alors, en calculant les chiffres de température, du point où la limite cesse d’être régie par une des causes accessoires, et entre dans le domaine de la loi de température. > Les espèces vivaces et surtout les espèces ligneuses sont quelquefois arrêtées vers le nord par les minima absolus de tem- pérature. La limite incline dans ce cas du nord-ouest au sud- est, parce que les grands froids règnent surtout dans l’intérieur du continent. En suivant une limite d'espèce de l’ouest à l’est, si la loi énoncée cesse de s'appliquer, l'espèce entre sous l’action ou des grands froids ou des sécheresses, et il est souvent difficile de démêler laquelle de ces deux causes agit comme obstacle. On peut seulement marquer sur la carte le point où l’une des deux commence à agir, la loi ordinaire cessant de s'appliquer. Lorsqu'on cherchait à comprendre l'effet de la température sur les espèces, uniquement par les moyennes thermométriques ou par les minima de l'hiver, il était impossible de s’expliquer pour- quoi un grand nombre de nos espèces s'arrêtent précisément dans des parties de l'Europe où les moyennes diffèrent le moins à de grandes distances : l'Écosse en est l'exemple le plus frappant. Une foule d'espèces ont leur limite près d’Édimbourg, à tel point que la flore du pays au-delà des monts Grampiens a toujours été considérée comme une annexe des flores de Laponie et des îles Shetland plutôt que de la flore britannique. Cependant les moyennes de température comparées mois par mois difièrent excessivement peu d’une extrémité à l’autre de l'Écosse. La loi que j'ai énoncée fait comprendre ces faits. Justement à cause de l’uniformité et du peu de variabilité des moyennes en Écosse , il s'écoule un long intervalle de temps entre le jour où commence la température de 4° par exemple, et celui où commence la DES ESPÈCES VÉGÉTALES. 15 movenne de 5°, Si donc deux espèces sont Gganisées , de ma- nière à commencer activement leur végétation l’une à 4°, l’autre à 5°, la première recevra pendant longtemps une chaleur qui est inutile à l’autre , et par conséquent leurs limites s’écarteront no- tablement. 11 n’en est pas de même sous un climat oriental, où le passage de 4° à 5°, 6°, etc., se fait si rapidement que toutes les espèces commencent à végéter à peu près en même temps. Ainsi dans l’ouest , les limites sont influencées surtout par les tempé- ratures initiales et finales nécessaires à chaque espèce ; dans l’est, par la somme totale de chaleur. Les exemples sur lesquels je me suis appuyé sont tirés de plantes du centre et du nord de l’Europe. Je ne doute pas que, dans les pays situés d’une manière analogue, c’est-à-dire dans l'Asie et l'Amérique septentrionale , on ne trouve les mêmes faits à l'égard d’autres espèces. Il faudrait seulement que ces régions fussent connues aussi bien que l’Europe, pour pouvoir vérifier en détail les températures et les limites. Plus au midi, la sécheresse et l'humidité paraissent les causes principales de la délimitation des espèces ; d’ailleurs, quand la température agit, elle est, dans ces régions, beaucoup plus uniforme et beaucoup plus propor- tionnelle d’une ‘saison à l’autre dans toutes les localités situées semblablement , ce qui fait que les moyennes annuelles ou de saison peuvent remplacer la loi compliquée qui régit nos espèces. Déjà sur les bords de la mer Méditerranée, les limites m'ont paru fixées si souvent par l’humidité , ou par des causes encore inconnues, que l'action de la température a presque toujours échappé à mes calculs. La loi dont je viens de m'occuper s’appliquera sans doute aux : limites des espèces en altitude. Elle montrera pourquoi les es- pèces ne conservent pas les mêmes distances relatives sur le flanc de diverses chaînes de montagnes ; pourquoi, en d’autres termes, les limites de hauteur se croisent entr’elles, de même que les limites à la surface d’un continent. Il est aussi probable que, par le moyen de cette loi, on ex- pliquera les époques de floraison et de maturation des espèces dans diverses localités et diverses années ; mais on rencontrera 16 A. DE CANDOLLE, +«— SUR LES LIMITES ici dans l’application de grandes difficultés, tenant soit à la nature. des faits à observer ; soit à la variabilité des années (1), Enfin les zoologistes auront à examiner si la même loi ne régit pas les limites de certaines catégories d'animaux ; de ceux, en particulier, qui éclosent de leurs œufs, ou qui sortent d'un en- gourdissement hibernal à certaines températures , et qui exigent aussi , Je suppose, pour l’ensemble de leur vie active une cer- taine somme de chaleur. La zoologie et la botanique ayant tou- jours marché parallèlement, il est rare qu’une méthode ou une loi étant trouvée dans l’une de ces sciences ne recoive pas immé- diatement son application dans l’autre. Quant aux rapports qui unissent la géographie botanique à la géologie , ils deviennent tous les jours plus nombreux. Peut-être les géologues verront-ils avec plaisir que le mode d’action de la température sur les espèces actuelles soit bien précisé. Qu'ils me permettent aussi, en terminant, unc réflexion à l'égard des îles qui avoisinent le continent européen ; elle s’est présentée d’une ma- nière incidente dans mes recherches. Si elle ne donne pas un résultat nouveau, ce que j'ignore , elle aura du moins l’avantage de reposer sur des faits étangers à la géologie elle-même. Du côté des îles Britanniques, les limites actuelles des espèces que j'ai examinées s'expliquent toujours par des causes météoro- (1) Pour les époques de végétation , comme pour les hauteurs un peu grandes et pour les régions polaires, une circonstance tenant à la manière de calculer les températures rendra la recherche de la loi assez difficile. On fait entrer dans les moyennes thermométriques les chiffres au-dessous de 0°, comme négatifs ; il fau- drait, pour apprécier l’action sur les plantes, les tenir pour nuls, sans retrancher rien aux valeurs au-dessus de 0°, 4°, 2°, etc. Une espèce qui ressentirait l'effet d'une chaleur de 1°, pourrait végéter dans une saison où la moyenne serait fort au- dessous de 0°, selon le mode ordinaire de calcul. Il suffirait que le thermomètre eût dépassé 0° pendant un certain nombre d'heures. Cette considération m'a em- pêché de prendre pour sujet d'étude des espèces ayant leur limite polaire en Islande, en Laponie et sous d’autres latitudes fort élevées. Les résumés météo- rologiques donnent les moyennes mensuelles calculées avec soustraction des va- leurs négatives, et lors même que les observations sont données en détail, il est difficile, souvent impossible , de savoir pendant combien d'heures, dans un mois, le thermomètre a été au-dessus de chaque degré. J'appelle sur ce point l’atten- tion des caleulateurs. DES ESPÈCES VÉGÉTALES, 17 logiques , Sans que l’obstacle matériel de la mer paraisse influer le moins du monde. Les limites ne sont pas le bord de l’Océan ; mais si une espèce manque aux îles Britanniques , elle manque aussi au littoral voisin, surtout à la Brelagne, dont le climat est presque semblable ; si elle existe sur le littoral du continent, elle existe aussi en Angleterre. On peut conclure de là ou que les graines ont été transportées sans aucune difficulté au travers de la Manche, ce qui n’est guère probable pour plusieurs ; ou plutôt que le bras de mer s’est formé depuis l'existence des es- pèces actuelles. On sait que cette opinion a été soutenue récem- ment par M. Wilson (1), qui explique d’une manière analogue certains rapports botaniques entre les îles britanniques et des terres éloignées, comme. l'Espagne, les îles Agores , la La- ponie, etc. Quant aux îles de la mer Méditerranée, les faits sont différents. Je pourrais citer plusieurs cas, dans lesquels il est impossible d'expliquer la présence ou l’absence d’une espèce par des raisons météorologiques. Aïnsi, d’après les observations peu complètes , il est vrai, de M. de la Marmora, le midi de la Sar- daigne présente les mêmes conditions que certains points de la Sicile , quant aux pluies et aux températures mensuelles ; cepen- dant plusieurs espèces de Sicile manquent à la Sardaigne et vice versä. Le Chamerops humilis croît en Sardaigne et à Ville- franche, près de Nice ; il manque à la Corse, qui est intermé- diaire. En général, malgré certaines analogies évidentes de vé- gétation , les îles et presqu’îles de la mer Méditerranée offrent de nombreuses anomalies dans les limites d’espèces. Il semble que cette région aurait été troublée par plusieurs révolutions géolo- giques successives depuis l'existence des végétaux de notre époque , et que les transports accidentels de graines auraient été insuffisants jusqu’à ce jour pour ramener les limites à concorder avec les climais. | | (1) On the connexion belween the distribution of-the existing Fauna and Flora of the british isles with the geological changes, etc., by Edward Forbes, 1 br. 8°. 3e série. Bor. T.T . (Janvier 4848.) 3 2 18 A. DE CANDOLLE. —— LIMITES DES ESPÈCES VÉGÉTALES. Extrait du TABLEAU DE CONCORDANCE entre divers climats européens (4). RIESS Produit du Produit du MS | Durée nombre! Durée nombre de la Nomb.|de jours pa de la Nomb.|de jours par moyenne | t Re Se 1 Pr d ] taitale | empérature 1. de a temp. temperature . de a temp. ct de jours, | moyenne de .| Jours.| moyenne Raul. £o, 20, 50, elc, | pendant ces 10, 20, 56, etc. pendant ces jours Jours. | LONDRES (4). 40 C. |Toute l’année. . .| 365] 3635 90 Toute l’année. . .| 365 3° , |24janv.au 8 janv. suivant. / . .| 349: 22 mars au 3 déc.| 256| 3521 l27 mars au 27 nov.|.245| 3494 ko [8 févr. au 23 déc. M avr. au 20 nov.| 2341 3456 4° 1J2 17 févr. au 15 déc. 3-Lavr.au17-18n.| 228| 3431 5° 26 févr. au 7 déc. 6 avr. au 415 nov.| 2231 3406 6° 16 mar$ au 21 nov.| 250! 3479 [11 avr. au 411 nov.| 214| 3356 7° [127 mars au 410 nov.| 2281 3033 116 avr. au 7 nov.l 2051 3295 22 avr. au 2 nov.| 1941 33419 17 mars au 9 déc.| 267| 3538 8° 8 avr. au 3 nov. ÉDIMBOURG (d). KOENIGSBERG (d). 40 Toute l'année. . .| 365] 3055 |23 marsau22nov.| 244| 2599 20 Toute l’année. 365| 3055 |98 marsaul5nov.| 232] 2581 3° 31 janv. au 7 janv. | suivant... .| 341] 2988 |3 avr. au 9 nov. .| 220] 92553 4o |22 févr. au 22 déc.| 303| 2873 |8 avr. au 2 nov. .| 208! 92514 5° 13 marsau 17 n0v.| 2491 2623 |14 avr. au 27 oct.| 1961. 2464 6o 27 mars au 5 nov.| 219| 2482 |20 avr. au 20 oct.| 183| 2388 7 41 avr. au 20 oct.| 192| 2301.)95 avr. au 13 oct.| 171] 2308 80 23 avr. au 12 oct.| 172] 2149 |30 avr. au 8 oct.| 161| 2934 ÉDIMBOURG (d). MOSCOU (e). Bo 13 mars au 17nov.| 249) 2623 113 avr. au 13 oct.| 183! 2574 5° 1/2 120 marsau 11 nov.| 234| 2552 |15-16av.aultoct.| 178| 2549 6° 27 mars au 5 nov.| 219] 24892 de avr, au 9 oct.| 474] 2524 ii 1 avr. au 20 oct.| 192] 92301 [22 avr. au 5 oct.| 1661 2473 KINFAUNS au NoRD D'ÉDIMBOURG (a). MOSCOU (e). 3° |8 févr. au 14 déc.| 309] 2804 |6 avr. au 21 oct.| 198| 9630 40 9 mars au 3 déc. .| 270| 2606 |9 avr. au 417 oct.| 19411 2609 8° [25 marsau22nov.| 242] 2559 [13 avr. au 13 “4 183] 2574. | (a) Les moyennes étant données par les auteurs pour chaque mois, et non par.jour, ni même par décades, j'ai été obligé de supposer la marche de la températurerégulière et proportionnelle au temps dans chaque mois. — J'ai été forcé en outre de prendre pour négatives les valeurs au-dessous de 0o, qui sont enveloppées dans les moyennes, et qui n'agissent pas sur les végétaux (voyez la note ci-dessus p. 16). — Pour Odessa et Moscou, les moyennes ont été transformées quant au calendrier grec, selon le procédé approximatif de M. Kupffer dans son Annuaire magn.etl méléor. Ce sont autant de causes inévitables d'erreur. Heureusement elles ne sont pas assez importantes pour altérer le résultat de mes recherches. . (b) D'après les observations faites à Chiswick , jardin de la Soc. d'Horticulture , moyenne }| de 1826 à 1840, à l'ombre , relevées par Dove, Uber den Zusammenhang der Wæœrmeverand. À mil Entwick. Pflanzen, in-4, p. 75. (c) D'après onze ans d'observations inédites de MM. Wilkins et Morozow, de 1821 à 1851 à9 h. m. et {9h: s., corrigées pour le calendrier grec, par le procédé Kupffer. É (d, D'après les moyenues mensuelles données par Kæmtz, Lerhb. Meteor., IL, p. 88. (e) Observations de 1821 à 1827 et 1858 à 1845 , corr. quant au calendrier grec et aux heures par Spassky, Bull. Soc. nat. Moscou, 1842, p. 478; 1844, p. 574. | — 19 OBSERVATIONS SUR LES BOURGEONS ADVENTIFS ET LE CARDAMINE LATIFOLIA : Par M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE, On sait que les bourgeons adventifs se montrent sur les végé- taux à la suite de diverses lésions, et que, chez plusieurs espèces, ils se représentent régulièrement chaque année, sans être pré- cédés d'aucune blessure, formant pour elles un moyen tonstant de reproduction. Rien n’est plus commun que les premiers ; les seconds ne sont pas non plus fort rares. Mais il existe une troi- sième classe de bourgeons adventifs dont on ne peut donner qu’un très petit nombre d’exemples : ce sont ceux qui se montrent spon- tanément sur des feuilles, sans aucune lésion, sans obéir à la né- cessité d’aucun retour périodique, sans qu’on puisse découvrir la cause de leur apparition. On cité une feuille de Drosera interme- dia sur laquelle M. Naudin à observé deux individus de la même espèce réduits aux plus petites dimensions ; on cite aussi des feuilles de Cardamine pratensis, qui, à la base de leurs folioles, ont offert à M. Henri de Cassini, profond observateur, des rudi- ments de bourgeons. À ces faits, je puis en ajouter un autre, qui peut-être paraîtra bien plus remarquable encore. J’herborisais au pied du Canigou, lorsque le jeune homme qui m'accompagnait cueillit une feuille de Cardamine latifolia, dont la surface inférieure était baignée par l’eau d’un ruisseau, et dont la supérieure n’offrait pas moins de huit individus de gran- deurs différentes et de la même espèce que la planté-mère. Cha- cun d’eux émanait d’une nervure; d’ailleurs ils étaient irréguliè- rement disposés sur la feuille depuis sa base jusqu’à sa partie supé- rieure, et offraient à sa surface l’image d’une forêt réduite aux proportions de la miniature, Le plus petit de ces individus, qui sans doute venait de naître, se présentait, à une forte loupe, comme une sorte de cylindre obtus et hyalin ; il avait environ à millimètres de hauteur et à peine 1/2 millimètre de diamètre, Chez d’autres individus, le cy- 20 AUG. DE S.-HILAIRE. -—- SUR LES BOURGEONS ADVENTIFS. lindre s’était épaissi et était devenu vert; ailleurs il s'était déve- loppé en une petite feuille qui, dans un des individus, avait atteint 4 centimètres de longueur, et était porté par un gros tu- bercule basilaire. Gette première feuille se composait tantôt d’une seule foliole terminale longuement pétiolée, tantôt d’une foliole terminale atteignant jusqu’à À centimètre 1/2, et de deux laté- rales toutes absolument semblables, pour ia forme, à celles de la feuille-mère. Mais la feuille que je viens de décrire ne composait pas la pro- duction.tout entière. Du côté de sa face, pour ainsi dire à son aisselle, et comme favorisée dans son développement par la rai- nure du pétiole , naissait, du tubercule basilaire, un bourgeon allongé, qui, à l'extérieur, présentait une seconde feuille en- roulée. re La feuille extérieure s'était montrée la première. Un peu plus tard s'était développé au-dessous d'elle, sur le tubercule basilaire, un cercle de petits mamelons blanchâtres et horizontaux ; et chez quelques individus, ces mamelons s'étaient allongés en radicelles qui, d’abord dressés, s'étaient ensuite étendus sur la feuille-mère, et avaient atteint jusqu’à 2 centimètres. Ces radicelles s'étaient couvertes de quelques poils, et avaient pris une couleur blan- châtre; tandis que la feuille offrait la même nuance de vert que les organes latéraux de la plante-mère. Au premier coup d'œil, la feuille et les radicelles semblaient sortir chacune d’une sorte de coléorize, comme les premières ra- cines d’une foule de jeunes plantes ; mais il n’en était pas ainsi. Ce qui faisait illusion, c'était peut-être un peu plus d'épaisseur dans la base de ces organes, et surtout le tissu moins serré de celte même base. Il ne faut pas s’imagiuer, au reste, que le tubercule dontil s’agit fût un organe spécial; c’était simplement une base de tige d’où s’échappaient des racines, comme cela a lieu chez les rhizomes et les tiges rampantes, et qui, à quelques millimètres de son ori- gine, donnait naissance à une feuille, puis à tine autre. Je mis sur une terre fortement mouillée la feuille de C'ardamane latifolia, que je viens de décrire. Elle pourrit bientôt avec la AUG. DE S.-HILAIRE. — SUR LES BOURGEONS ADVENTIFS, 24 plupart des individus qu’elle portait; mais, au bout d’un mois, lorsque je quittai les Pyrénées, un d’eux végétail encore, quoique je l’eusse fort négligé. Le petit fait que je viens de citer peut nous conduire aux con- clusions suivantes : 1° Les feuilles et les rameaux diffèrent généralement, sans doute, par leur forme et par leur position ; mais il n’est pas im- possible que, sans aucune lésion, les unes comme les autres pro- duisent des êtres semblables à la plante-mère, et en ceci les deux sortes d'organes semblent se confondre, confusion qui, au reste, chez certaines Lentibulariées, s’étend à tous les caractères. Les huit Cardamines naissant sur une feuille de leur espèce en étaient les ramules. 2% Comme ces petits individus émanaient chacun d'une ner- vure, il paraît que la force productrice réside en elles plus que dans le tissu environnant. | 3° Les radicelles de nos petits individus avaient une couleur blanche, et cependant elles étaient, comme les feuilles, exposées au soleil et à l'air libre; ce qui confirme ce qu’on sait depuis long- temps, que la couleur blanche des racines en général n’est point due au milieu dans lequel elles ont coutume de se développer, mais à leur organisation intime. h° C’est dans un Cardamine que M. Cassini a observé des bourgeons nés d’organes appendiculaires spontanément et sans aucune lésion ; c’est sur la feuille d’un autre Cardamine que je retrouve un phénomène analogue. IT paraîtrait donc que les plantes de ce genre auraient une organisation qui les prédispose à la reproduction spontanée par les feuilles. On pourrait demander si, en forçant artificiellement des feuilles de Cardamine latifolia, sans les détacher de la tige et sans les blesser, à nager sur l’eau, on leur ferait produire de petits indi- vidus. Je ne crois pas que cela arrivât, du moins toujours ; car j'ai vu des feuilles de la même espèce qui naturellement étaient bagnées par l’eau et n’avaient rien produit, ——— 19 9 SUR L'IMPRÉGNATION DU DISCHIDIA, Par M. GRIFFITE, (Extrait des procès-verbaux de la Société Linnéenne de Londres.) Dans un Mémoire daté de Mergui , le 7 mars 1835, et com- muniqué à la Société par M. Robert Brown, M. Griffith expose une série d'observations faites dans le mois de janvier de cette année sur le Dischidia Rafflesiana Wall., et confirmées (si ce n’est celles qui concernent le développement de l’ovule) par l’exa- men d'une autre espèce, vraisemblablement voisine du Dischidia Bengalensis, Golebr. M. Griffith commence par une description du développement des ovules, depuis leur première apparition, sous la forme de simples proéminences arrondies, à la surface du placenta. Le premier changement qui survient consiste en un rétrécissement qui se manifeste vers la base de ces élévations; il prend ensuite peu à peu l’apparence d’un funicule, À la même époque, une cavité arrondie et peu profonde se montre, tout près du funicule, sur le côté supérieur de l’ovule , c’est-à-dire sur la partie qui re- garde le sommet de la loge. Les changements ultérieurs se suc- cèdent rapidement : la cavité arrondie prend l’aspect d’une fissure profonde, munie de bords élevés, s'étendant depuis la base de l’ovule, le long de sa face supérieure, sur le quart de sa longueur environ. Cette fente s’allonge graduellement ; ses lèvres devien- nent plus grandes, et une petite masse, d’abord indistimcte, d'apparence grumeleuse , se montre sur la ligne centrale , et du côté du sommet de l’ovule : c’est là le premier rudiment du nu- celle ou de la cavité dans laquelle doit se développer l’embryon. Ce nucelle devient de plus en plus distinct, et prend fréquem- ment une forme arrondie. Dans l’ovule parfait, la fente est très grande ; elle s'étend depuis la base de l’ovule jusqu’à environ un tiers de la longueur du bord supérieur convexe de cetorgane. La cavité dont elle est l’orifice, et dont les lèvres sont béantes, est très profonde, et se rétrécit insensiblement vers le fond ; alors la GRIFELTH. — IMPRÉGNATION DU DISCHIDIA, 23 masse grumeleuse est très apparente, et l’on peut distinguer au- tour d'elle le commencement d’une excavation. Lorsque l’impré- gnation n’a pas eu lieu chez les fleurs qui ont passé l’époque de la floraison , cette excavation est agrandie ; la masse granuleuse est plus irrégulière , et paraît fréquemment détruite , ses parties con- stituantes étant irrégulièrement groupées. La corolle du Dischidia, fermée en partie par la soudure de ses divisions, et les poils dont celles-ci sont munies intérieurement dans le Dischidia Rafflesiana, ont conduit M. Griffith à regarder toute action étrangère comme incapable de déterminer la sortie des masses polliniques de leurs anthères , et à croire que l’impré- gnation dans une fleur donnée est, dans ce genre, le résultat de l’action de ses propres masses polliniques. | Les masses polliniques sont dressées ; elles n’ont point les bords transparents , et s'ouvrent longitudinalement du côté interne, si l’on a égard à la loge de l’anthère; ce côté n'offre pas de différence appréciable dans sa structure; mais il correspond au bord de déhiscence des masses polliniques pendantes, observées d’abord par M. Robert Brown. ME La base du stigmate est légèrement papilleuse dans le Dci dia Rafflesiana ; elle l’est plus évidemment encore dans l’autre espèce. Les fentes de communication sont ouvertes dans la pre- mière ; maiselles sont intimement fermées dans la seconde. Ni dans l’une ni dans l’autre, M. Griffith n’a vu les masses polliniques en- gagées dans les fentes ; elles sont ou enlevées par les processus, ou tombées au fond de la corolle. Dans ces deux cas, elles émet- tent leurs boyaux, et le faisceau résultant de l’aggrégation de ces derniers s’engage toujours dans la fente la plus rapprochée, où il devient plus opaque etgrumeleux. Ce faisceau passe alors au-dessus de la base du stigmate, le long de laquelle il est réfléchi, jusqu’à ce qu’il atteigne la jonction du stigmate et des styles. Là, il plonge dans l’un de ces derniers, ou rarement dansles deux à la fois ;1l des- cend vers le placenta en occasionnant une légère décoloration des tissus voisins. Les boyaux sont alors distincts , et s’avancent dans toutes les directions parmi les ovules, auxquels ils s’attachent fortement, Ils contiennent une quantité considérable de matière 21 HUGO MOHL. — SUR LE DÉVELOPPEMENT granuleuse , qui à une grande tendance à s’accumuler vers leur extrémité. M. Griffith fait remarquer qu'il a observé que ces gra- nules sont animés d’un mouvement oscillatoire, et non d’un mouvement ascendant ou descendant. Les tubes polliniques sont simples , et chacun paraît assigné à un ovule particulier , sur lequel il est appliqué pendant quelque temps, passant invariablement par le centre de la fente; ils adhèrent si fortement qu'ils se brisent plutôt que de se séparer. M. Griffith ne put découvrir leur terminaison dans l’intérieur des premiers ovules qu’il examina ; mais dans une autre circonstance, il vit le boyau se terminer vers le fond de la fente dans un cul- de-sac qui était rempli de granules. Quelle que soit la fonction de ces derniers, des corps sem- blables existent dans le tissu cellulaire des ovules avant et après l'application des boyaux polliniques; la majorité de ces granules disparaît certainement avant que les tubes atteignent les ovules. Nul changement immédiat ne paraît être produit dans les ovules par l’application des tubes polliniques ; mais quelque temps après , l’excavation paraît s’augmenter et s'étendre vers le point d'insertion du tube. Gette action se continue , jusqu’à ce que la totalité de la masse granuleuse ait disparu; alors, la plus grande partie de l’ovule est occupée par l’excavation qui est vide. Aucune modification ultérieure appréciable, si ce n’est dans la dimension des parties , n’a lieu pendant quelque temps ; les rudiments de la Coma sont visibles avant qu'aucune partie de l'embryon soit apparente. SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'EMBRYON DANS LORCHIS MORIO ; Par M. HUGO MOHL (i). J'ai éprouvé depuis quelques années un sentiment très pénible de ne pas pouvoir me convaincre par mes propres recherches si le grain pollinique doit être regardé, ainsi que le pense M. Schlei- den , comme l’œuf végétal, ou bien s’il doit être considéré, ainsi (1) Traduit du Botanische Zeitung, n° 27, juillet 1847, DE L’EMBRYON. 25 qu’on l’admet généralement, comme l’organe mâle fécondant. J'ai cherché longtemps à m'éclairer sur cette question ; malgré tous mes efforts, je n’ai pu vérifier l'opinion de M. Schleiden, c’est-à-dire le refoulement du sac embryonnaire par le boyau pollinique , et la formation de l'embryon à l'extrémité de celui-ci. Je n’ai pu non plus m'assurer s’il en est autrement, et si la for- mation de l'embryon s'opère dans le sac embryonnaire. Le désir d'entreprendre des observations décisives sur ce point fut de nou- veau excité en moi, lorsque M. Amici me montra , l'automne dernier , les dessins qu'il fit pendant ses recherches sur la fécon- dation dans les Orchidées; ces dessins, ainsi que les explications qu'il ajouta, me persuadèrent que ces plantes sont très propres à décider cette question si difficile. J’attendis avec impatience le retour du printemps, et je com- mençai mes recherches sur l'Orchis Morio aussitôt que les fleurs de cette plante s’épanouirent. Bien que ces observations m’aient conduit aux résultats obtenus par M. Amici (Bot. Zeut., 1817, n° 21, 22. — Ann. des Sc. nat., t. VIT, 1847, p. 193), les lec- teurs de cette feuille n’en désireront peut-être pas moins la com- munication de ces résultats. | Quand le périgone de la fleur est encore parfaitement frais , le nucelle de l’ovule est attaché à l’extrémité du cordon ombilical , avec lequel il forme un angle droit. 11 est composé d’une couche externe de cellules transparentes et d’un cordon interne à cellules un peu plus grandes, dont la supérieure (le sac embryonnaire futur) a environ un volume double de celui des cellules de cette couche externe. Cette cellule, qui forme plus tard le sac em- bryonnaire, renferme un nucléus très visible, et une quantité abondante de protoplasma granuleux. Les téguments du nucelle, encore très imparfaitement dessinés, se montrent sous la forme d’un bourrelet qui est composé de cellules transparentes , et qui entoure la base du nucelle. Dès que le stigmate est parsemé de pollen, on trouve que les boyaux polliniques réunis en cordons épais sont entrés dans le style ; ils suivent une marche sinueuse , et montrent cà et là des renflements irréguliers ; leur diamètre moyen est de 1/180 millimètre, [ls se distinguent très facilement 26 HUGO MOHEL. — SUR LE DÉVELOPPEMENT du.tissu conducteur, dont le diamètre est 1/60 millimètre, par leur longueur et par leur diamètre moins considérable, Les tubes remplis de mucus de M. R. Brown n’existent point, si l’on entend par là des organes différents de ces boyaux polliniques. La fleur n’est complétement flétrie qu'après 4-G jours; pen- dant ce temps, Povaire a doublé ou même triplé de diamètre , et les boyaux polliniques, en traversant le tissu conducteur du style, sont entrés dans l’ovaire, où ils se partagent, comme tout le monde le sait, en six faisceaux, qui se dirigent le long des pla- centas, sans cependant atteindre à cette époque la base de la loge ; ils se terminent à peu près vers le milieu de celle-ci. Le diamètre de la partie des tubes polliniques qui pénètre dans l'ovaire s’est un peu augmenté; il est de 4/160 à 1/195 milli- mètre. Pendant ce temps, l’ovule s’est courbé davantage vers la base du funicule ; et du bourrelet qui constitue le rudiment des téguments de l’oyule, se sont développées deux membranes, dont l’extérieure enveloppe déjà le nucellejusqu’à une grande hau- teur , tandis que l’intérieure est encore plus courte que la précé- dente. Le nucelle lui-même s’est renflé en massue à sa partie supérieure ; le sac embryonnaire a pris proportionnellement un grand accroissement, de telle sorte que les cellules qui forment là couche externe du nucelle se sont aplaties , et constituent une enveloppe mince autour du sac embryonnaire. Environ 7 ou 8 jours après, l’ovule est tout à fait anatrope ; le tégument interne est devenu beaucoup plus long que le nu- celle , tandis que l’externe a acquis la longueur de celui-ci, qui offre encore la structure que nous venons de décrire. Sous ce dernier rapport, mes observations ne concordent pas avec celles de M. Amici, qui prétend que la couche externe du nucelle s'ouvre par un écartement de ses cellules, déjà avant que cet organe soit surmonté et recouvert par ces deux enveloppes. Il ne m'a point été possible d'observer ce phénomène ; mais j'ai pu reconnaître, après le dixième ou douzième jour, que les cellules externes forment encore une enveloppe parfaite autour du sac embryonnaire. Pendant ce temps, le sac embryonnaire a pris un grand ac- DE L’EMBRYON. 27 croissement , et sa forme, primitivement polyédrique , est deve- nue ovoide. Sonintérieur n’est plus, comme dans le principe, complétement rempli de protoplasma ; il s’est formé dans cette substance une cavité renfermant un liquide aqueux. Le proto- plasma lui-même s’est accumulé vers les extrémités du sac em- bryonnaire, principalement à l'extrémité supérieure. Les tégu- ments ont pris à cette époque un développement plus considé- rable que le nucelle ; l’intérieur surpasse de beaucoup le sommet de celui-ci ; le bord de son ouverture est renflé en un bourrelet, et le canal qui conduit de cette ouverture au nucelle commence à se rétrécir. Le tégument externe s’allonge à la partie inférieure de l’ovule en un éperon obtus et creux. Les tubes polliniques sont alors arrivés à la base des placentas. Vers la fin de la deuxième semaine, le sac embryonnaire à dé- placé complétement la couche externe de cellules de la partie su- périeure du nucelle. Je n’ai pu reconnaître comment ce phéno- mène s’est opéré ; je ne puis donc dire si ces cellules sont sou- mises à une pression graduelle jusqu’à ce que leurs cavités disparaissent, et si leur membrane finit par se confondre avec le sac embryonnaire, ou si elle est résorbée. Le tégument externe dépasse alors le tégument interne , et le micropyle de celui-ci se rétrécit considérablement , tandis que l’ouverture du premier reste largement béante. Les boyaux polli- niques forment sur le placenta un entortillement épais de filets sinueux et renflés en nœuds. Leur diamètre est de 1/115 à 1/70 de millimètre. | | La forme extérieure de l’ovule ne change plus à partir de cette époque; mais 1l commence alors dans le sac embryonnaire une série de changements fort importants. Le protoplasma, qui s’est présenté jusqu’à ce moment sous la forme d’une simple couche revêtant la surface externe de la partie supérieure de ce sac, commence à se séparer en trois parties arrondies inférieurement, et encore adhérentes,entre elles à leur extrémité supérieure. Ces trois parties du protoplasma sont les rudiments de trois cellules placées l’une à côté de l’autre. Les nucléoles, destinés à devenir les nucléus de ces cellules rudimentaires , se distinguent déjà très 28 HUGO MOHL. — SUR LE DÉVELOPPEMENT facilement avant que la membrane de celles-ci soit visible. On ne peut voir encore de limites bien tranchées entre le nucléus et le protoplasma, soit que le nucléus se forme seulement plus tard par la condensation d’une partie du protoplasma, soit que sa sub- stance se distingue si peu du protoplasma environnant que leurs limites échappent à l'œil. La transformation du protoplasma en cellules ovoïdes, qui se dilatent vers la base, et dont les extrémités arrondies descendent jusque vers le milieu du sac embryonnaire , s'opère très rapide- ment. Je suis porté à croire que cette transformation s’effectue ordinairement en 2/4 heures. À mesure que ces cellules s’allongent vers le bas, le protoplasma qu’elles renferment, et qui entoure leurs nucléus, descend vers l'extrémité inférieure et opposée au sommet du nucelle. Nous voilà arrivés au moment où les tubes polliniques, qui dé- crivent des sinuosités nombreuses sur les placentas, entrent dans le micropyle; c’est aussi à cette époque que commence la partie la plus difficile de l'observation. On peut facilement suivre les tubes polliniques à travers le micropyle externe : mais il est beau- coup plus difhicile de les voir traverser le micropyle très étroit du second tégument, non sèulement parce que le tube pollinique est forcé de se rétrécir de 1/3 ou 1/4 de son diamètre , mais aussi parce que son image est obscurcie par la réfraction qu’éprouve la lumière dans les cellules cylindriques du tégument interne. On rend cependant les recherches plus faciles en exercant une légère pression à l’aide d’un compressorium. Cette pression est néces- saire encore, parce qu'il reste entre les téguments et dans le mi- cropyle interne, si l’on observe l’ovule sous l’eau, des bulles d’air qui ne peuvent guère être chassées par un autre moyen. On fera bien aussi de se servir d’un microscope qui, par la réunion de forts objectifs avec un faible oculaire , et , s’il est nécessaire, par un raccourcissement du tube, donne la plus grande netteté possible (4). Un grossissement de 200 suffit quand il est parfait. (1) J'ai fait mes observations avec un microscope d'Amici; mais un tel instru- ment n'est pas nécessaire pour ces recherches : l'emploi des objectifs les plus forts de Ploss! ou du système d'objectifs n° 8 et 9 d'Oberhauser suffit. DE L'EMBRYON. 29 L’extrémité inférieure, du tube pollinique arrive sur le sommet arrondi du sac embryonnaire , sur lequel il descend latéralement jusqu’à une certaine distance. Il est bien naturel qu’on ne recon- naisse cette disposition que lorsque l’ovule est placé de manière à présenter de profil l’insertion du tube pollinique sur le sac em- bryonnaire ; si, au contraire , l’ovule à une position telle que le boyau pollinique se trouve au-dessus ou au-dessous de l’axe du sac embryonnaire , on pourra facilement croire que le tube polli- nique s’est introduit dans l’intérieur de ce sac. De ce que le tube pollinique suit la courbe du sac embryonnaire , on en peut con- clure avec assez de raison qu’il se trouve à sa surface externe, entre sa membrane et le tégument interne de l’ovule. L’extrémité du tube pollinique se renfle assez fortement en massue, et fait, surtout à une époque plus avancée, une saillie considérable dans l’intérieur du sac embryonnaire ; ce qui est oc- casionné probablement par la pression à laquelle il est soumis de la part du tégument interne de l’ovule. En observant l'extrémité inférieure du tube pollinique et son renflement bulbeux, on est surpris de voir que la matière qu’il contient ne se compose plus, comme celle que renferme la partie supérieure du tube, d’un li- quide limpide tenant des granules en suspension , et qu’elle n’a pas la moindre ressemblance avec un tissu en voie de développe- ment , ou avec un protoplasma destiné à se transformer en tissu cellulaire , mais qu’elle constitue une masse grumeuse et d’un jaune verdâtre. La substance , renfermée dans la partie du tube polünique qui est au dehors du micropyle, prenant aussi dans certains cas des propriétés analogues, on peut en conclure que cette masse est le produit d’une transformation du liquide ren- fermé dans le tube pollinique. Déjà, avant que j’eusse porté plus loin mes recherches sur le développement qui survient dans l’ovule , par conséquent à une époque à laquelle j'étais encore dans une incertitude complète sur la partie qui donne naissance à l'embryon, déjà, dis-je, à cette époque, le contenu coagulé de l’extrémité inférieure du boyau pollinique me faisait douter que cette extrémité du boyau polli- 30 HUGO MOHL. — SUR LE DÉVELOPPEMENT nique fût le lieu où dussent se développer les nouveaux organes élémentaires qui formaient l’embryon. ad Alors celle des trois cellules qui est située à l'extrémité supé- rieure du sac embryonnaire grandit; et ce n’est que très rare- ment que l’une des deux autres prend aussi de l’accroissement, Le protoplasma de cette cellule est, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer , accumulé à la partie inférieure de celle-ci. Après un court espace de temps, une cloison transversale se forme dans cette cellule ; il en survient aussitôt une ou deux autres, de sorte - que la cellule (la vésicule embryonnaire de M. Amici) se trans- forme en un corps ovoide composé de trois ou quatre cellules su- perposées. Les cellules secondaires qui occupent les deux extré- mités de ce corps ovoïde ont le diamètre longitudinal plus long que celles qui les séparent. Chacune de ces nouvelles cellules renferme un nucléus. | Pendant que cette multiplication de cellules s'opère dans Ia vésicule embryonnaire , le protoplasma, qui s’est accumulé dans la partie inférieure de cet organe, s’est métamorphosé en une masse irrégulière de cellules sphériques parenchymateuses, dont quelques unes atteignent souvent l’espace vide au milieu du sac embryonnaire , et arrivent quelquefois au contact de l’extrémité inférieure de la vésicule embryonnaire. | Pendant les deux ou trois jours qui suivent, la vésicule em- bryonnaire prend un tel accroissement qu’elle déplace les cellules qui se trouvent à la partie inférieure du sac, embryonnaire ; elle remplit alors complétement ce dernier. Le diamètre de la vési- cule est, à cette phase du développement , d'environ 4/30 de mil- limètre. Cependant, une cloison transversale se forme dans la cellule la plus inférieure de la vésicule embryonnaire, et bientôt aussi dans celle qui est placée immédiatement au-dessus d’elle. L’extrémité inférieure du boyau pollinique, renflée et terminée en cœcum, et dont le diamètre est à peu près 1/100 de milli- mètre, n’a Subi pendant ce temps aucune modification. Les cellules inférieures résultant de la division de la vésicule embryonnaire se dilatent plus que les supérieures de ce même organe, d’où 1l résulte que la vésicule, qui jusqu'alors était ovoïde, DE L'EMBRYON. 51 prend la forme d'une massue renversée. C’est après cette époque que les cellules de l'extrémité supéricure de la vésicule embryon naire prennent un grand accroissement dans le sens longitudinal, et qu'il se forme encore de nouvelles cloisons transversales ; il en résulte que cette extrémité change complétement d’aspect : elle prend la forme et l’organisation d’un poil végétal articulé et ar- rondi à son sommet. À côté de cette partie filiforme se trouve, au commencement encore, l'extrémité renflée en massue du tube pollinique , de telle sorte que l’on ne peut admettre, comme l’a prétendu M. Schleiden , que ce prolongement piliforme de la vé- sicule embryonnaire provient du tube pollinique. Ce prolonge- ment traverse le micropyle , de sorte qu’il forme déjà sur l’ovule, après quelques jours, un appendice filiforme, qui à environ 1/20 de millimètre de diamètre , et qui est visible à l’aide d’une loupe. | Pendant que s’est effectué l’allongement de la partie supérieure de la vésicule embryonnaire , l'extrémité inférieure s’est accrue considérablement (elle à alors environ de 1/20 millimètre de dia- mètre) par la multiplication de ses cellules qui se Sont remplies d’une masse compacte de granules très fins. Dans ce noyau cel- Juleux non transparent, il est impossible de méconnaître l’em- bryon. Le prolongement supérieur filiforme ne $e distingue pas seulement de cette partie inférieure ovoïde, et représentant l’em- bryon, par sa forme cylindrique, mais aussi par sa grande trans- parence ; car les cellules dont il se compose ne renferment qu’un suc aqueux, et une masse moins considérable d’un protoplasma à granules fins avec un nucléus. Ce n’est que vers l’époque de cette transformation de là vésicule embryonnaire en embryon, et en son appendice filiforme, que le boyau pollinique disparaît par résorption, à ce qu'il parait. Pendant que l’appendice fili- forme se prolonge , il se forme dans les cellules du tégument ex. terne un dépôt de fibres déliées et spiriformes ; la graine marche alors rapidement vers sa maturité. En comparant ces observations avec celles de M. Amici (voy. Ann. des Sc. nat. Bot. 1847, t. VIT, p.193), on voit que mon hono- rable ami de Florence et moi sommes arrivés tout à fait au même résultat, à l’exception d’un seul point, très insignifiant du reste, 32 HUGO MOHL. — SUR LE DÉVELOPPEMENT et qui ne consiste que dans la manière d’après laquelle le sac em- bryonnaire déplace le nucelle. Si l’on demande maintenant les conclusions que je tire de ces observations, je n’hésite pas un instant à déclarer qu’elles sont pour moi une preuve très puis- sante en faveur de cetie proposition : que nous ne devons pas con- sidérer le grain de pollen comme l'œuf de la plante, mais comme l'organe fécondant , et que la théorie de M. Schleiden sur la fécon- dation des végétaux est fausse. Je regarde ces observations comme une preuve parfaitement valide à l'appui de cette proposition, parce que je sais avec quels soins et avec quelle persévérance j'ai fait ce travail, afin d'obtenir un résultat positif. Il est vrai, du reste, que ces observations ne sont faites que sur une seule espèce d’une famille, si remarquable par un grand nombre de singularités ; mais chacun conviendra avec moi qué Pacte de la fécondation , chez toutes les Phanérogames, est nécessairement identique dans son point essentiel, c’est-à-dire que c’est le boyau pollinique ou l'ovaire qui fournit l’embryon. Il importe peu que les points secondaires présentent les plus grandes modifications chez les différents végétaux. Dans cet exposé, je ne me suis point du tout écarté de l’obser- vation , et j’ai évité toutes les digressions et toutes les considéra- tions théoritiques. Qu'il me soit permis de hasarder en terminant un pas dans cette direction. sas L'évolution des Orchidées ne devrait-elle pas nous indiquer com- ment nous devons considérer le développement de l’embryon dans une autre famille remarquable par des particularités plus grandes encore, dans celle des Conifères? Je crois que l’on ne peut mé- connaître que les trois vésicules embryonnaires, qui se forment dans le sac embryonnaire des Orchidées, sont le même organe que M. R. Brown a désigné, chez les Conifères, par le nom de corpuscule ; car le développement d’un tissu cellulaire plus ou moins abondant dans le sac embryonnaire, à côté des vésicules embryon- naires, ne constitue pas une différence essentielle. Je crois aussi qu'il n’est pas douteux que , dans ces deux familles, l'embryon se forme d’une manière identique, dans la vésicule embryonnaire, à l'extrémité opposée au sommet du nucelle, et que, chez toutes les DE L'EMBRYON. 99 deux, la masse celluleuse se partage d’une manière analogue en deux parties. L'une d'elles, celle qui est tournée vers le sommet du nucelle , prend la forme d’un appendice filiforme transparent , et composé de cellules très allongées , tandis que la partie opposée constitue l'embryon qui est formé de cellules raccourcies. La différence que présentent ces deux familles sous ce rapport consiste principalement en ce que, chez les Orchidées, ce pro- longement ne se compose que d’une seule série de cellules qui, rétrogradant vers le sommet du nucelle, traverse le micropyle, et se montre extérieurement dans la graine, tandis que l'embryon reste à sa place. Dans les Conifères, au contraire, cet appendice se compose de plusieurs séries de cellules ; il perce la vésicule embryonnaire vers le bas, de telle manière que l'embryon qui a pris naissance dans la partie inférieure de la vésicule atteint son entier dévelopnement au dehors de cette vésicule embryonnaire. J'avouerai volontiers que le parallèle que je viens d’exposer est assez douteux, et que l’on doit avoir des connaissances plus profondes sur les phénomènes qui se passent dans l’ovule des Conifères pour prouver rigoureusement cette théorie ; mais je n’ai pas cru cependant trop me hasarder en appelant l’attention sur ces analogies. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'EMBRYON VÉGÉTAL (1); Par M. CHARLES MULLER. INTRODUCTION. *« L'embryon végétal se forme-t-il comme le pense M. Schleiden, qui veut que le boyau pollinique refoule le sac embryonnaire, que son extrémité se sépare par étranglement, et que dans l’intérieur de cette partie se développent de nouvelles cellules qui consti- (4) Traduit de l'allemand par J. Riedel. 3e série. Bor. T. IX. (Janvier 1848.) 3 3 SU C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT tuent l'embryon ? C’est là ce que se demandait avec beaucoup de raison M. Amici dans son Mémoire sur la fécondation des Orchi- dées ( Ann. des Sc. nat., Bot., 8° série, 1847, t. VII, p. 198). Cette question importante, qui n'avait pas été agitée depuis que M. Schleiden à émis sa théorie, l’a été de nouveau plus vive- ment encore, lorsque M. Mobhl, par une vérification soigneuse, s’est aussi convaincu de l’exactitude des observations de M. Amici (Qabid., t. ÎX, p. 24). L'intérêt qui s’attache à cette question fut encore augmenté par la communication remarquable de M. Gas- parrini, qui prétend que l'embryon du Figuier se forme sans l’in- tervention des tubes polliniques (ibid., t. V, p. 305). Enfin, lAnstitut royal des Pays Bas, des sciences, belles-iettres et beaux- arts d'Amsterdam , a appelé de nouveau sur ce sujet l’attention des physiologues en proposant un prix, ainsi que l’a fait avant lui la Société d'histoire naturelle de Harlem. On voit donc que, de toutes parts, la fécondation des végé: taux inspire le plus vif intérêt. L'Institut royal d'Amsterdam de- mande avec beaucoup de raison que ceux qui veulent concourir pour ce prix soumettent, s’il est possible , toutes les familles na- turelles à leurs recherches, et qu'ils ajoutent même à leur travail les préparations. Je considère cette dernière condition comme absolument impossible à remplir ; quiconque est familiarisé avec ces sortes de recherches connaît très bien le nombre considérable d’ovules qu’il faut étudier pour arriver à un résultat positif ; il sait aussi que celui qui veut contrôler ces travaux ne peut porter un jugement certain que lorsqu'il répète toute la série de ces recher- ches difficiles, d’après le procédé employé par l’expérimentateur lui-même. | À L'examen d’un seul ovule ne suffit point pour prendre une dé- cision ; il en faut voir des centaines, et les regarder même deux : fois , afin de trouver celui qui est le plus instructif, et qui doit être dessiné ; ce n’est qu'avec de la patience et beaucoup de temps que l'observateur arrive à ce but désiré. Quant à la première condition, qui veut que les concurrents examinent toutes les familles naturelles, il me semble que le terme fixé par la Société n’est rien moins que suffisant pour la remplir , DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 99 iors même que l'observateur qui voudrait entreprendre ces re- cherches pourrait disposer de tout son temps, et qu’il aurait les moyens , les matériaux et la persévérance nécessaires. La ques- tion est trop vaste pour qu’un seul individu puisse penser à la ré- soudre ; cependant , il n’est pas moins évident que la solution du problème ne sera complète que lorsque toutes les familles seront examinées sous ce rapport. Les observations de M. Gasparrini sur le développement de l'embryon du Figuier (il importe peu qu’elles soient justes ou non) nous indiquent encore que la formation de embryon dans les diverses familles est probablement très diffé- rente, quoique l’on ait beaucoup de tendance à considérer ce phénomène comme constant | La solution de ce problème occupant un grand nombre de physiologistes , mes recherches dans a direction sont donc justifiées et excusées ; et je n'ai plus qu’à ajouter que je les ai faites comme si la question était encore à résoudre, et comme s’il n'avait encore été rien publié sur ce sujet. J’ai repris les observations qui viennent d’être faites sur les Or- chidées par MM. Amici et Mohl. Cela me semblait d'autant plus nécessaire que, dans ceite famille, les recherches sont rendues très faciles par la transparence des ovules ; et Je recommande à chacun de commencer par ces plantes, parce qu’il s’en rencontre toujours : quelques espèces dans le voisinage. J'ai trouvé plus tard que, parmi les plantes qui ; après les Orchidées, fleurissent en grande abondance, et se présentent à notre disposition , les Monotropées, les Pyrolacées et les Begoniacées, sont encore plus propres à ces recherches : car dans les téguments des ovules de ces plantes, les cytoblastes manquent presque entièrement ; ou bien ils se montrent seulement plus tard sous l'influence de l'eau. Le nombre considérable de cytoblastes est précisément ce qui rend assez dif- ficiles les observations dans la plupart des Orchidées, À cause de cette facilité , Je considère les observations que j'ai faites sur le Monotropa Hypopitys et le Begonia cucullata comme incontes- tables. Dans l'Orchis Morio , je suis arrivé au mêmé résultat que celui qui fut publié par MM. Amici et Mobhl. J’ai aussi soumis à mes investigations l’Elatine Alsinastrum et 36 C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT l'Epailobium angustifolium, qui m'ont donné le même résultat que les plantes précédentes. Les recherches cependant sont ici ex- trêmement difficiles et fatigantes, parce qu’il est absolument nécessaire de couper l’ovule longitudinalement pour s'assurer de la direction du tube pollinique dans les cavités des deux téguments de l’ovule. Je suis arrivé à un résultat satisfaisant dans l’Elatine Alsinastrum ; mais j'ai dû renoncer à faire des coupes d’ovules d’Epilobium angushfolium , et à suivre le développement de l’em- bryon de cette plante; J'ai, du reste, assez d'arguments con- cluants pour soutenir que la formation de cet organe est identique avec celle des plantes précédentes. Bien que mes recherches sur l’'Orchis Morio soient dans leur point essentiel parfaitement d'accord avec celles de M. Amici et de M. Mohl, je me permets, cependant, de les communiquer aussi , parce qu’elles sont accompagnées des figures nécessaires. Je le crois utile surtout pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de vérifier ces recherches, d'autant plus que M. Mohl n’a pas donné de figures , et que celles de M. Amici sont très incomplètes. Je tächerai d’être bref. On sait que les ovules de tous les Phanérogames sont formés d’après le même type ; on sait aussi que le nucelle est la partie de l’ovule qui apparaît la première, qu'il est entouré d’abord par le tégument interne (Secondine, fegmen) , et que celui-ci est recouvert ensuite par la membrane externe (Primine, testa). — Le nucelle se compose au commencement, c'est-à-dire avant qu'il soit enveloppé par le tégument interne, d’un tissu utricu- jaire délicat et gélatineux , entourant une cellule beaucoup plus grande que les autres, quise métamorphose en sac embryonnaire. Dès que le nucelle est enveloppé par la membrane interne, son tissu disparaît ; il se transforme en une masse muqueuse. Le sac embryonnaire se dilate, de manière qu'il occupe ordinairement tout l’intérieur du nucelle ; il acquiert aussi plus de consistance. Après avoir subi ces changements, ce sac ne se distingue souvent plus du nucelle. Il est en général constant aussi que, lorsque la fécondation s’est effectuée , ou quand les tubes polliniques se dirigent en tra- = DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 37 versant le tissu conducteur vers les ovules, les fleurs se décolorent et se fanent. L’ovaire se gonfle‘en même temps peu à peu par la dilatation considérable des ovules, dans lesquels se sont formées des membranes épaisses et solides , dont les cellules étaient au- paravant très petites et muqueuses. — Voilà les faits prélimi- paires. 1. ORCHIS MORIO Aussitôt que le sac embryonnaire a atteint son complet déve- loppement, on trouve crdinairement encore à sa partie supérieure, c'est-à-dire à celle qui est opposée à l’ouverture des téguments (à l’exostome), les restes du tissu résorbé, qui entourait le sac embryonnaire sous la forme d’une masse coagulée et presque in- colore. Après l’entrée du tube pollinique dans le nucelle , il se montre à l’extrémité inférieure du sac embryonnaire une masse de cyto- blastes (fig. L), qui se condense bientôt en un corps sphérique (fig. 2, à, 9) ; ce dernier devient la première cellule, le rudiment de l’embryon. Cette cellule se dilate , et donne naissance , à son extrémité inférieure, à des cellules nouvelles qui se disposent en série ou tube, et dont chacune renferme ordinairement un cyto- blaste , que l’on trouve en divers endroits et sous les forines les plus variées. Tandis que l'extrémité inférieure de cette cellule se développe (fig. 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12), il se forme aussi à son sommet de nouvelles cellules qui naissent souvent par paire , de sorte que l’on trouve les cytublastes disposés deux à deux (fig. 13, 14, 15). Les cytoblastes renferment encore leurs nucléoles, qui sont très visibles. La cellule supérieure se métamorphose à cette époque en un corps arrondi et celluleux (fig. 8, 16, 17, 18, 19, 20, 21); c'est là l'embryon. Pendant qu’il se développe, la partie inférieure et tubuleuse s'est dilatée également ; ce que l’on peut voir par les figures que nous venons de citer. Ge tube sort constamment par les ouvertures des téguments de l’ovule (fig. 20), et finit de s’étrangler membre par membre, ou cellule par cellule. Les cellules.de ce tube elles-mêmes se présentent sous les formes les plus variées. Après que cet étranglement s’est effectué , l’em- 90 C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT bryon.a déjà acquis la forme qu’il doit conserver. Cependant, lorsque la véritable cellule embryonnaire , c’est-à-dire la supé- rieure, se métamorphose en un corps d’abord sphérique, et plus tard ovale et celluleux , il se forme, sur la face interne des pa- rois cellulaires de la primine , des bandelettes muqueuses qui dé- crivent des lignes courbes. Ces bandelettes paraissent ordinaire- ment contournées en hélice ou au moins croisées , puisque lon voit aussi, par la transparence des cellules , les bandelettes des cellules sous-jacentés qui suivent ordinairement une direction opposée , et donnent ainsi naissance à un croisement. Il se forme alors dans l'embryon une masse granuleuse qui a tout à fait l'aspect de protoplasma, et qui se présente sous la forme de gouttelettes d’huile. À cette époque , l'ovaire ouvre déjà ses valves pour la dissémination des graines : l'embryon doit donc avoir acquis son parfait développement. Quant au boyau pollinique, il se met en contact avec l’extré- mité inférieure du sac embryonnaire, ce qui, du reste, a lieu très rarement, ou bien il suit la surface de celui-ei en s’appli- quant intimement sur lui. On voit fig. 5, b, sa face antérieure. et fig. 5, a, sa face postérieure. La fig. 5, b, nous montre par conséquent la partie du tube pollinique qui est en contact avec le sac embryonnaire, et qui est aplatie par la pression; ce phéno- mène n’est , du reste, pas constant. Mais ce qu'il y a de eertain, c’est que le tube, même quand il s'applique sur l’extrémité du sac embryonnaire, ne refoule jamais celui-ci, ainsi que le prétend M. Schleiden ; dans la plupart des cas, comme cela paraît être une règle presque générale dans les Orchidées, ilsuit la courbe du sac embryonnaire , et ce refoulement est par cela même absolu- ment impossible. MM. Amici et Mohl ont vu se former plus tard dans l’intérieur de l’extrémité renflée du tube pollinique une matière verte. Je ne mets pas en doute cette observation , mais il m'a été impossible de découvrir cette matière; c’est encore une raison de plus pour considérer comme fausse l’opinion de M. Schleiden. | On rencontre parfois deux embryons dans le même ovule (fig. 22); phénomène que l’on a cherché à expliquer par l'inter- DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 39 vention de deux tubes polliniques. En eflet, si l’on admet la théorie de M. Schleiden , cette explication est très facile ; cepen- dant , elle l’est aussi avec les faits positifs et incontestables que nous venons d'exposer : car , si nous voyons la première cellule embryonnaire (la vésicule embryonnaire de M. Amici) se former d’un cytoblaste, il peut tout aussi bien se développer de la même manière et du même cytoblaste plusieurs cellules l’une à côté de l’autre. Pour moi au moins cette explication ne présente aucune difficulté. Nous verrons aussi chez le Begonia cucullata la cellule embryonnaire naître d’un cytoblaste. Pourquoi n’admettrait-on pas que du même cytoblaste peuvent se former deux cellules l’une à côté de l’autre ? Mais j’ai un autre argument plus concluant encore, Occupé déjà depuis longtemps du développement de l’Asoetes lacustris, j'ai observé dans cette plante acotylédone la présence de deux embryons dans le même ovule. J’ajouterai ici seulement que, dans ce végétal, aussi bien que dans les plantes phanérogames, l'embryon se forme d’une seule cellule, et sans l'intervention d’un tube pollinique. Il est donc tout à fait faux que deux embryons aient besoin aussi de deux tubes polliniques. J'ai observé également le développement de l'embryon sur les Orchis latifolia, palustris, maculata, militaris; sur le Platanthera bifoha et sur l’'Ophrys ovata, qui m'ont donné le même résultat. 2. MONOTROPA HYPOPITYS. Tandis que les ovules des Orchidées sont ovales, ceux des Monotropées sont très allongés , ainsi que leurs cellules. Le sac embryonnaire est ovale dans les premières ; dans les Monotro- pées, au contraire , il forme un long cylindre (fig. 23, 24, 25, 26). Il n’est que peu dépassé par les téguments (fig. 23), et le tube pollinique, par conséquent, n’a pour y arriver qu’un court espace à parcourir. Dans les Monotropées, le tube pollinique vient toujours s'appliquer sur l'extrémité inférieure du sac em- bryonnaire fig. 23, 26), auquel il cède probablement la matière fécondante par endosmose ; car , immédiatement après la fécon- dation , on aperçoit la cellule germinative , qui est très grande et très distincte dans cette famille (fig. 23, 25, a). hÔ C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT La présence très fréquente d’un cytoblaste dans cette cellule démontre que cet organe lui à donné naissance (fig. 25, b) ; le cytoblaste renferme même encore son nucléole. Dans cette cel- lule germinative se développent d’abord deux cellules très trans- parentes (fig. 26), puis une troisième (fig. 27); ces cellules sont superposées , et constituent l'embryon. À cette époque, celui-ct commence à se rétrécir et à s’allonger à ses deux extrémités (fig. 27), jusqu’à ce qu'il ait environ 6-10 cellules (fig. 28) qui sont toutes superposées. Dans chacune d'elles existe aussi un cytoblaste qui est de nature muqueuse, ainsi que les cellules elles-mêmes : il est souvent attaché au centre de la cellule par des filets de mucus , et il paraît pourvu de nucléoles (fig: 29): Ces cellules, d’abord peu distinctes, deviennent parfaitement circonscrites , et leurs membranes acquièrent de la solidité (fig. 28). L’embryon est fusiforme à cette période de son déve- loppement , ses cellules moyennes étant plus larges que celles des extrémités. Un grand accroissement se manifeste ensuite , ordi- pairement dans les quatre cellules du milieu de Fembryon ; elles s’élargissent considérablement , tandis que les cellules inférieures et les supérieures conservent leur disposition tubuleuse ; de sorte que Fembryon se présente comme un corps ovale tronqué à ses deux extrémités, auxquelles s’ajoutent encore quelques cellules (fig. 30). Les cellules de ces deux extrémités sont entière- ment transparentes , et ne renferment qu'un cytoblaste, tandis que celles qui ont pris de l’accroissement contiennent , en outre, une matière granuleuse. Gette dernière est déposée d’abord sur les parois internes des cellules ; plus tard, elle s’étend aussi dans les cavités cellulaires ; elle se présente sous la forme de petites gouttelettes d'huile , et n’est autre chose assurément que le pro- toplasma , dont se forment des eellutes nouvelles pendant la ger- mination. Les cellules de ces deux extrémités s’oblitèrent plus tard ; elles se rétrécissent, et se montrent, dans l'embryon par- fait, ordinairement sous la forme de filaments (fig. 31, 84). L’embryon mûr s’est complétement arrondi à ses deux extré- mités, et dans les quatre cellules , d’abord simples, se sont for- mées d’autres utricules renfermant chacune un cytoblaste, qui DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. h1 ne semble disparaître que très tard. Ces nouvelles utricules sont assez volumineuses, puisque , dans chaque cellule-mère, il ne s’est développé que quatre jeunes cellules réunies entre elles , de telle manière que leurs angles internes se touchent au centre de lutricule-mère (fig. 33, a et b). Quant à leur origine , elles pa- raissent avoir pris naissance par division de l’utricule primordiale ; phénomène qui est peut-être plus général dans la nature qu'on ne le croyait jusqu’à présent. L’utricule primordiale est ordinairement un peu éloignée de la paroi cellulaire externe (fig. 32), comme cela a lieu, par exempie, d’une manière tout à fait analogue dans les jeunes cel- lules des mérithales supérieurs des Characées, où il est évident que les jeunes utricules se forment par division. Les cytoblastes ne doivent donc jouer ici qu’un rôle secondaire. Quand l'embryon est arrivé à un certain degré de développement , on trouve dans sa cellule la plus inférieure (j'entends toujours par là la cel- luie qui est la plus voisine de l’exostome), un corps plus ou moins arrondi, dont la substance ressemble beaucoup à celle du cyto- blaste (fig. 31, a; 84, a). Ce corps renferme constamment deux grands nucléoles (fig. 32, b; 33, b), qui ne deviennent visibles que par une forte pression entre deux lames de verre. Ce corps est pourvu parfois à sa base. d’une cellule en forme de pédoncule (fig. 82, c) ; ila toujours une position telle qu’il dépasse la cel- lule inférieure , et qu’il entre dans la deuxième placée immédia- tement au-dessus. Quant à sa signification, je le considère comme l’axe primitif de la plante future; axe qui se retrouve aussi dans d’autres végétaux, par exemple chez l’Elatine Alsinastrum (fig. 55, a). D’après ce qui précède , l'embryon des Monotropées n’est donc point formé par un étranglement du boyau pollinique ; celui-ci s'applique intimement, ainsi que nous venons de l’indiquer, sur l'extrémité inférieure du sac embryonnaire (fig. 23, b; 24, b; 25, b ; 26, b; 29, a). Quelquefois , il s’y applique d’une manière si intime que l’on est porté à croire, surtout quand on l’observe superficiellement, qu’il s’est introduit dans le sac embryonnaire h2 €. MULLER. -— SUR LE DÉVELOPPEMENT fig. 24, b). Mais je me suis convaincu par des observations très soigneuses de la fausseté de cette opinion. Bien que l'embryon se développe plus tard de plus en plus, le tube pollinique, néanmoins, se trouve encore sur la cellule infé- rieure ; 1l se présente sur la jeune cellule germinàative comme un corps presque caliciforme entourant la base de celle-ci (fig. 23, d ; 25,.c: 26;,:b) «dans l'embryon allongé en fuseau, comme corps cylindrique entièrement isolé (fig. 29, a), et enfin dans l'embryon partait, au-dessous de la plus inférieure des cellules disposées en tube, comme un filet oblitéré, rétréci, et d’une teinte foncée (fig. 30, a; 31, a). Il m'a été impossible de voir ici un refoule- ment dans le sac embryonnaire. L'étude de cette plante démontre aussi que la théorie de M. Schleiden est complétement erronée. À mesure que l'embryon s’accroît , les téguments externes se développent ; aussi, je n’ai jamais vu l’interne, parce qu'il m'a été impossible de trouver un Monotropa assez jeune pour étudier la structure de cette membrane. On ne peut dans cette plante isoler la secondine par pression, comme cela se fait si fa- cilement dans les Orchidées. Le développement de la membrane externe consiste en une dilatation de ses cellules, et en un chan- gement dans sa forme ; cette membrane constitue à l’état parfait un corps, dont la partie supérieure est très rétrécie , la moyenne ventrale proportionnée au diamètre de l’embryon et l’inférieure élargie (fig. 29, 31). Quand les ovules sont très transparents, on reconnaît bien distinctement dans cette dernière partie le canal que doif traverser le boyau pollinique pour arriver au sac embryonnaire (fig. 29, b; et 31, b). Les membranes cellulaires restent lisses et transparentes , tandis que les ovules, tout à fait semblables à ceux des plantes les plus voisines, des Pyrolacées par exemple, se couvrent de nombreuses ponctuations quand l'embryon approche de la maturité. Si nous comparons maintenant les ovules des Monotropées avec ceux des Pyrolacées, la forme de leur membrane externe est , comme nous l’avons déjà dit, parfaitement identique. Il en est de même de la forme de l’embryon et de sa structure ; ce qui nous DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 3 indique le haut degré d’affinité de ces deux familles. On sait qu’elles ont été autrefois réunies; mais j'ignore pourquoi on les a séparées. En partant du principe qui veut que l'ovaire avec toutes ses parties , par conséquent avec les ovules ou les graines, déter- minela famille ; tandis que la fleur, au contraire, avec ses parties, donne les caractères génériques ; en partant, dis-je, de ce prin- cipe, que je soumets de nouveau au jugement des botanistes systématiques expérimentés, les Pyrolacées et les Monotropacées doivent être assurément réunies ; car leurs ovaires et leurs ovules sont formés d’après le même type. Leur séparation n’est fondée que sur la différence dans la forme de leurs fleurs , et cette rai- son ne me semble pas suffisante pour en faire deux familles distinctes. Il est vrai que le Monotropa , comme véritable para- site, à un aspect singulier , qu’il doit à l'absence de la chloro- phylle dans ses organes ; il estencore vrai que, dans cette plante, les faisceaux des feuilles ont une disposition tout à fait analogue à celle qui existe dans les feuilles des Monocotylédons; ces fais- ceaux sont parallèles et sans ramifications. Mais j’abandonne également cette question à la critique des botanistes systéma- tiques en demandant si ces caractères justifient une telle sépara- tion. J’ai vu, par exemple, dans le Synopsis de M. Koch que l’on n’a pas eu égard à ces caractères ; il faut donc croire, d’après le jugement des botanistes systématiques , qu’ils ne sont pas suf- fisants, Mais alors il n’y a rien qui s'oppose à la réunion de ces deux familles. | Nous avons précédemment parlé des ovules des Orchidées ; il n’est probablement pas échappé au lecteur attentif que ces ovules et ceux des Monotropées , et par conséquent ceux des Pyrolacées, ont essentiellement la même structure , et que, de plus, les em- bryons de ces deux dernières familles sont aussi identiques dans leurs points essentiels Nous ne trouvons point de cotylédons dans l'embryon de ces deux familles; ce phénomène me paraît telle- ment important que je ne puis pas m'empêcher ici de fixer sur lui au moins l’attention. Dans les embryons véritablement dicoty- lédonés , les deux cotylédons sont déjà, suivant mes propres re- cherches , perceptibles de bonne heure , ou mieux encore ébau- C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT Lil chés ; on en apercoit de bonne heure les premières indications (voy. fig. 4h et A5, chez le Begonia cucullata ; et fig. 52 et 55, chez l’EÉlatine Alsinastrum). Cela ne s'observe ni dans les Pyrola- cées, ni dans les Monotropacées ; c’est par là surtout qu’elles se rapprochent des Orchidées, et par conséquent des plantes mono- _cotylédones. Cependant, je n’ai pas encore observé la germination dans ces deux premières familles ; je ne puis donc savoir si elles germent réellement avec deux cotylédons. Mais je recommande- rai néanmoins d’agir avec circonspection, si l’on voulait ranger ces deux familles, sans les examiner d’abord avec attention, dans l’embranchement des dicotylédones, parce que l’on ‘trouve des feuilles développées pendant leur germination, feuilles que l’on prend alors pour les deux cotylédons. Il me semble qu'il est plus important et plus nécessaire de tenir compte de ce qui se forme dans l’embryon, ou de ce qui ne s’y développe pas, que de ce qui s’y manifeste seulement pendant la germination. Comme, dans ces deux familles, l'embryon ne présente point d'organes appendicu- laires, c’est-à-dire de feuilles , elles paraissent appartenir plutôt aux Monocotylédons qu'aux Dicotylédons. En général, il est peu logique de définir les Dicotylédones comme 1l suit : « Embryo cotyledonibus duabus oppositis præditus , rarius plurimis verticil- lalis, rarissime 1n plantis aphylhis nullis. » Ce dernier caractère est même faux : car, dans le Pyrola et dans le Monotropa, on ne trouve point de Cotylédons , et cependant ces plantes sont pour- vues de feuilles, comme toutes les autres plantes de ce groupe. Jusqu'à présent, on ne connaît que les Cuscutes, quelques Opuntia, et quelques autres parasites rangées parmi les Dicoty- lédones , dont l'embryon n'offre point de cotylédons ; le Pyrola et le Monotropa nous en fournissent deux exemples de plus, et ce nombre s’augmentera , sans doute, quand on examinera avec at- tention l’embryon de toutes les familles naturelles. Ce genre de recherches nous offre encore un vaste champ d'observations, puisque l’on n’a pas encore étudié la structure d’embryons que l’on a décrits autrement qu’ils ne sont. La Cuscute, pour en citer un exemple, doit avoir, d’après les descriptions, un embryon contourné en spirale. Je n’ai pu trouver cette forme ; mais jai DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. h5 vu que l'embryon de la Cuscute est toujours droit, et qu’il ne diffère en rien de celui de l’Anthericum et du Muscari, qui sont des plantes monocotylédones. Enfin, j’abandonne au jugement des botanistes expérimentés l’appréciation du principe fondamen- tal de la classification du règne végétal, principe qui est basé sur les Cotylédons. Mais 1l me semble que ce principe repose sur des bases peu solides, parce que, dans les Dicotylédones, dans les plantes qui doivent, par conséquent, avoir deux cotylédons , nous trouvons des embryons qui en sont dépourvus , qui n’en offrent qu’un seul , qui en présentent deux ou même plusieurs ; et parce que d’un autre côté on considère dans les Monocotylé- dones, dans les Graminées par exemple, tantôt une partie de l'embryon , tantôt une autre comme feuille embryonnaire. Si ces deux grandes classes sont assez distinctes par la direction paral- lèle ou ramifiée des nervures des feuilles , c’est là encore ce que doit démontrer l'étude des Dicotylédones acotylédonées, des Monocotylées. Je traiterai plus au long cette question dans une occasion plus convenable, aussitôt que J'aurai terminé mes re- cherches sur le sujet qui m'occupe aujourd'hui. J’ajouterai encore que les pédoncules du Monotropa se pro- longent sous la forme de rameaux, et qu’ils donnent naissance à plusieurs feuilles , au-dessous de la fleur ou du fruit. 3. BEGONIA CUCULLATA. Le tégument externe (primine , éesta) est composé d’un tissu cellulaire assez lâche dans la première jeunesse de l’ovule. Les cellules de la face supérieure sont plus grandes que celles de la face inférieure (fig. 35, a,æ). Plus tard, quand la primine a dé- passé la membrane interne et le nucelle, l’ovule prend une forme ovale (fig. 38). Les cellules de la partie supérieure sont parenchymateuses et presque régulièrement hexaédriques, tandis que celles de l’extrémité inférieure sont beaucoup plus grandes , et forment une seule partie continue , un peu rétrécie, tout au- tour , et formant ainsi un col (fig. 38, a) qui a la même longueur que le micropyle. Les cellules elles-mêmes ont ici une direction oblique. Toutes les membranes sont, dans leur jeunesse, lisses et ‘ h6 C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT transparentes. Maisà mesure que l’embryon se développe, la mem- brane externe se modifie aussi. Il se forme d’abord sur les parois cellulaires de petits dépôts qui ont la forme de bandelettes, et qui donnent aux cellules une apparence crispée , et une certaine épaisseur que l’on observe plus tard encore. Bientôt surviennent, comme dans le Pyrola, des ponctuations très nombreuses qui re- couvrent la membrane ceilulaire , et communiquent à l’ovule un aspect très agréable. Quand l’embryon est parfaitement mûr, la primine est assez épaisse et un peu friable ; de telle sorte que les cellules se séparent très facilement par une légère pression. La membrane interne (secondine, {egmen), ayant, en général, une tout autre configuration que la primine , présente ici égale- ment une forme très différente; elle est à la partie supérieure épaisse , cylindrique, et composée de cellules parenchymateuses très délicates et un peu muqueuses. À la partie inférieure, les cellules hexaédriques passent à des cellules allongées, et forment une série qui est bordée par une autre rangée externe de cellules plus petites. La partie inférieure tout entière forme un cône, au milieu duquel se trouve enfin une troisième série formée de cel- lules parenchymateuses très petites. Ces cellules entourent Île micropyle qui est ici très étroit, et que le tube pollinique doit traverser pour arriver au sac embryonnaire (fig. 39). Il est très difficile de préparer cette membrane aussi nettement que nous l’avous figurée , et ce n’est que par une pression bien exécutée que l’on y parvient ; tout autre moyen ne conduit à aucun résul- tat satisfaisant. Dans sa jeunesse , la secondine n’est qu’un corps campanuli- forme, dont les cellules sont tellement ténues et muqueuses que l’on ne peut les distinguer les unes des autres (fig. 35, k). Le nucelle, dans sa jeunesse, est aussi formé de cellules ana- logues (fig. 35, b); il se présente comme un corps cylindrique , qui prend, cependant, bientôt la forme d’une poire, à mesure qu'il avance en âge (fig. 35, b). Au milieu du nucelle se trouve une grande cellule muqueuse , qui est entourée d’une rangée de petites cellules parenchymateuses (fig. 35 b,d) : c’est le sac em- bryonnaire. DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. y L7 Le nucelle, ou l’enveloppe du sac embryonnaire, s’allonge à cette époque de plus en plus à mesure que l’ovule se développe, il prend la forme d’un navet renversé , et est par conséquent très allongé et aminci à sa partie supérieure ; tandis qu’à sa base il est renflé en massue , de manière, cependant , que l’extrémité la plus inférieure est un peu pointue (fig. 36, a; A7, a; 38, a; 39, a; LO, a). Il arrive souvent, ou même ordinairement, que la partie supérieure se contracte un peu jusqu’au sac embryon- naire (fig. 39, a). Celui-ci, que nous avons fait connaître dans sa jeunesse (fig. 35 b,d), n’occupe au commencement, comme nous l’avons déjà dit, qu’une partie du nucelle, et est formé d’une seule grande cellule. Mais , dès que les utricules du nucelle qui l’environnent se résorbent, qu'il devient distinct et entière- ment libre (par exemple : fig. 36, a), il se dilate aussi avec le nucelle, jusqu’à ce qu'il occupe la plus grande partie de celui-ci (fig. 36, a; 37, a ; 38, a; 39, b ; HA, b). Ses parois sont granu- . leuses et muqueuses. . Dans le canal de la membrane externe se trouve aussi un corps à cellules petites qui remplit toute la cavité de ce tégument (fig. 88, d). 11 m'a été impossible de m'éclairer sur la significa- tion physiologique de ce corps, qui était un peu recourbé. Il devenait plus transparent après quelque temps, parce que la: matière renfermée dans ses cellules ténues se perdait peu à peu, en sorte qu'il se creusait, s’il n’était déjà creux dès le com- mencement, ce que Je n’ai pu constater ; il est intimement appli- qué au sommet de la secondine. Quand il n’est pas trop avancé en âge, on peut le faire sortir , et l’isoler à l’aide d’une pression convenable. Le boyau pollinique doit pénétrer ce corps pour arriver dans le canal de la membrane interne, et de là sur le sac embryon- naire pour y accomplir la fécondation (fig. 39, c). Avant que celle-ci soit opérée, il n’y a point de cytoblaste générateur dans le sac embryonnaire; mais après la fécondation, on voit d’abord dans la partie inférieure du sac une masse de couleur foncée (fig. 38, e:. De cette masse se forme ensuite un cytoblaste, qui est ici telle- h8 C. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT ment distinct que je puis recommander cette plante à tous les physiologistes qui veulent se convaincre si c’est le cytoblaste qui se forme le premier. Le cytoblaste est parfaitement sphérique , et pourvu d’un nucléole très visible (fig. 49, d). De ce cytoblaste naît la première cellule de l’embryon ; c’est un fait qui est telle- ment irrécusable que je suis précisément porté à le considérer comme une preuve indubitable à l’appui de la théorie des cellules de M. Schleiden. Par cette observation, je veux seulement dire qu'il y à des cellules qui naissent indubitablement d’un cyto- blaste; car je crois que ce mode de formation des cellules est beaucoup plus restreint que celui qui a lieu par la division de l’utricule primordiale. Bientôt , en effet, se montre cette première cellule. la cellule germinative, sur les parois de laquelle le cytoblaste n’occupe point une place déterminée ; ce qui démontre par conséquent que la membrane cellulaire naissant du cytoblaste peut se développer en haut comme en bas, et en général de tous les côtés (fig. 40, 41, h2). Il arrive souvent que le cytoblaste dépasse la surface de la membrane cellulaire, et qu’il paraît alors comprimé (fig. 42) ; c’est un phénomène qui est très bien connu , et que:l’on a voulu considérer , mais à tort, comme constant. | Il se montre ensuite dans cette première cellule deux autres cellules nouvelles /fig. 43 a), dont chacune renferme un cyto- blaste qui, à son tour, contient constamment un nucléole. Le cy- toblaste de la première cellule a complétement disparu , et je ne puis dire si ces deux Jeunes cellules se sont formées par l’étran- glement de cette utricule primordiale , ou par deux cytoblastes nouveaux , d’après le même mode que la première cellule ; je ne sais pas non plus si ces deux cytoblastes des jeunes cellules sont nés du cytoblaste de la première cellule. Il naît plus tard encore d’autres cellules (fig. 43 b), qui toutes me semblaient être iso- lées ; dans ce cas, on pourrait conclure avec beaucoup de raison qu’elles sont nées des cytoblastes comme les deux précédentes. Je crois qu’il faut bien se tenir en garde contre la théorie des cytoblastes, et que ce mode de multiplication des cellules ne se manifeste que dans la formation des premières; car celles que DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. L9 l’on observe ensuite paraissent produites ri par un autre mode de multiplication , par la division. La cellule germinative, par la multiplication continuelle des nouvelles cellules , s’est bientôt transformée en un corps arrondi; celui-ci s'accroît ensuite dans deux directions (fig. 4h), suivant lesquelles il s’allonge, et donne ainsi naissance aux deux cotylé- dons de l'embryon. À la base se trouve (fig. {A4) une cellule qui s’est multipliée (fig. 45) en trois autres, et qui représente proba- blement la radicule future de la jeune plante. Nous voilà arrivés au degré de développement de l’embryon, auquel il était très important de le suivre pour la solution de notre problème. Nous trouvons donc pour la troisième fois que, dans le Begonia cucullata , la théorie de M. Schleiden ne se confirme point ; cette plante, au contraire, est précisément très propre à combattre cette théorie. La plante , du reste, est monoïque, et démontre qu’elle à besoin, pour être fécondée, des grains polliniques qui at- teignent les stigmates, bien qu'ils soient portés sur des individus différents. k. ELATINE ALSINASTRUM. Comme je l’ai déjà fait remarquer au commencement de ce Mémoire, l’Elatine A lsinastrum n’est point propre aux recherches sur la fécondation; les téguments de l’ovule sont très épais, et l’intérieur est composé de cellules pourvues de chlorophylle, cir- constances qui rendent les observations excessivement difficiles. On est obligé de couper l’ovule pour voir la direction du boyau pollinique, et pour se convaincre que ce dernier ne refoule point le sac embryonnaire ; mais il faut malgré ces difficultés faire aussi des recherches sur cette plante. Je ferai encore remarquer d'avance que l’on s’est toujours ima- giné que la fécondation dans cette plante se passe sous l’eau sous une bulle d’air, qui doit probablement protéger le stigmate. M. Mo: ritz Seubert est l’auteur le plus moderne qui ait eu cette singulière idée , et qui l’a défendue dans un travail sur les Élatinées (1). Je (1) Verhandl. des naturhist. Voreins der preuss. Rheinlande. 1 Jahrg. 1844. 3° série. Bor. T. IX. (Janvier 4848.) ; 4 50 €. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT crois n'avoir pas besoin de réfuter cette opinion, lors même que cette bulle existerait ; car elle ne pourrait exercer de-pro- tection qu’autant qu'elle ÿ resterait toujours, ou qu’elle serait limitée par une membrane. Je n'ai donc pas besoin d’en parler davantage : l’Elatine Alsinastrum que j'ai observé à l’état spor- tané, porte, à l’époque de la floraison, ses branches fertiles à la surface de l’eau quelle qu’en soit la profondeur. De plus, la fécondation s'effectue très rapidement , et les pé- tales ne sont pas encore fanés à cette époque. Si l'on cherche les boyaux polliniques, on les trouve ässurément, quand .on les cherche, dans les ovaires des fleurs, qui ne sont plus belles et fraîches , mais qui cependant ne sont pas encore fanées, ou dont les pétales ne sont pas encore tombées. La membrane externe a presque la même forme que celle de l’ovule du Begonia cucullata. La partie supérieure est longue et ovoïde (fig. 46). tandis que l’inférieure s’amincit en forme de col, qui s’élargit un peu vers l'extrémité (fig. 47, a; 48 ,:a). La primine ne consiste à sa partie supérieure qu’en une seule couche de cellules, qui sont comprimées et disposées en séries rectilignes ; elles sont placées carrément les unes au-dessus des autres , et très pressées. La partie inférieure se compose de plusieurs rangées, dont les cellules sont plus longues ; toutes ces cellules sont vides. Le canal que doit par- courir le tube pollinique s'étend tout le long de la partie infé- rieure jusqu’au sac embryonnaire (fig. 48, b). Du côté du raphé, la membrane offre une saillie qui forme un angle presque aigu. Cette saillie renferme des vaisseaux qui ne se présentent que dans les ovules opaques et pourvus de chlorophylle ; elle se compose de plusieurs couches de cellules, qui s'étendent de la partie infé- rieure jusqu’au sommet de lovule. La primine ne subit aucun changement quel que soit l’âge de l'ovule. | La membrane interne forme un sac qui entoure le sac embryon- naire, et qui est intimement appliqué sur lui ; son ouverture cor- re&pond au canal de la primine, et jusque là, elle a par con- séquent la même forme que la partie supérieure de la mem- brane externe. Ses cellules ont aussi la même structure que celles de ce dernier tégument , à travers lequel on les voit, de sorte DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 91 qu’elles nous trompent au commencement sur la véritable struc- ture des cellules de la primine, parce que les deux parois per- pendiculaires d’une cellule tombent exactement sur une cellule de la membrane externe (fig. 46, a. Ces deux sortes de cellules se distinguent, du reste, par la chlorophylle, que renferment celles de la secondine (fig. 47, b; A8, ce). Le nucelle, composé dans le principe de tissu cellulaire dense , délicat, et rempli de cytoblastes, forme, vers l’époque de la fécondation , un sac par- faitement elliptique (fig. 46, b). Je n’ai pu reconnaître distincte- ment l'embryon lui-même dans son intérieur. - À l’époque de la fécondation, le boyau pollinique pénètre aussi chez cette plante dans le micropyle, et arrive ainsi jusqu’au sac embryonnaire, sur lequel il s'applique intimement (fig, 47, c); il: se dissout ensuite très rapidement, de sorte que l’on trouve à sa place une masse muqueuse. Quand la fécondation s’est effectuée, on voit, comme nous l'avons observé constamment dans les plantes examinées jusqu’à présent, un cytoblaste muqueux, qui se dépose dans la partie infé- rieure du sac embryonnaire. | Sur ce cytoblaste se montre d’abord une cellule extrêmement ténue et transparente (fig. 48, e), supportée par un petit pédi- cule aussi ténu et transparent. Bientôt se développent dans cette cellule deux autres utricules pourvues de cytoblastes très petits (fig. 5:). La cellule a pris de l'accroissement , ainsi que le petit pédicule qui, peu de temps après , ne se compose plus que d’une seule cellule, tandis que la cellule germinative devient un corps renfermant une matière opaque et granuleuse (fig. 47, d; A9, 90); cette matière constitue déjà un tissu cellulaire fin. C’est à cette époque aussi que se manifeste sur deux points opposés (fig. 52), comme dans le Begonia cucullata, un accroissement qui est l’origine de deux cotylédons. L'embryon se dilate de plus en plus, et sa forme se prononce encore davantage ; de telle sorte qu’il se compose , dans un âge plus avancé , de deux cotylédons (fig. 55, b,b) et de l'axe primor- dial (fig. 55, a). Celui ci est un corps simple, cylindrique, placé 52 C. MULLER. — SUKX LE DÉVELOPPEMENT entre les deux cotylédons. Vu de profil, l'embryon se présente sous la forme d’un cône (fig. 55, c). Suivant toutes ces observations, la théorie de M. Schleiden n’est donc pas admissible , puisque le tube pollinique en réalité n'entre point dans le sac embryonnaire , et qu’il est résorbé; il est, en outre, trop délicat et trop muqueux pour refouler le sac embryonnaire solide. 5. EPILOBIUM ANGUSTIFOLIUM. La membrane extérne se présente au commencement sous forme ovale, et ce n’est que vers le micropyle qu’elle est un peu obliquement tournée vers l'extérieur. Les cellules sont toutes parenchymateuses, solides et petites ; elles s'allongent plus tard, s’échancrent légèrement ; cependant, ces cellules restént petites vers le micropyle. 1 y a au sommet des cellules qui surpas- sent les autres, et forment de cette manière des proéminences sphériques. Ces cellules s’allongent bientôt aussi, décrivent des lignes très diversement courbées , et forment ainsi des tubes qui ont ordinairement une longueur assez considérable. Ges tubes constituent, en s’entortillant entre eux d’une manière très variée, un.toupet blanc et onduleux. On voit aussi dans cet ovule, du côté du raphé , quelques vaisseaux semblables à ceux de l’Elatine Alsinastrum. On trouve encore dans quelques cellules des groupes de raphides extrêmement fines, qui s'étendent sur toute la membrane. | La Secondine est d'abord parfaitement ovale ; mais, plus tard, quand-l’ovule s’est allongé , elle devient elliptique. Cette mem- brane se compose également de cellules parenchymateuses et so- lides qui renferment de la chlorophylle, et qui sont rangées en série. L’orifice, à l’extrémité inférieure de la Secondine, est plus ou moins arrondi, et entouré par les dernières cellules qui se sont un peu allongées en forme de palissades. Au sommet se trouve un endroit où les cellules sont plus épaisses, et où elles sont réunies entre elles en groupe sphérique. DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 99 Le nucelle est au commencement parfaitement ovoïde , et plus tard cylindro-elliptique ; son intérieur consiste en un tissu cellu- laire extrêmement ténu qui entoure , au milieu, une cellule plus grande , plus solide et très distincte. C’est là l'embryon qui se di- late probablement jusqu'aux parois du nucelle, comme nous ve- nons de le voir dans le Begonia cucullata. Je ne l’ai pas observé ici ; et au moment où J écris ce Mémoire , il m'était impossible de me procurer des échantillons d’Epilobium. Je n’ai pu non plus observer comment le tube pollinique entre dans le nucelle , et comment il se comporte après la fécondation. Cependant tout ce que j'ai vu sur l’origine de l'embryon est telle- ment en harmonie avec toutes mes autres observations , que Je n’ai pas le moindre doute à l’égard de lacte de la fécondation qui s'opère dans cette plante comme dans les autres dont nous ve- nons de parler, et que, conséquemment, la théorie de M. Schlei- den n’est point non plus admissible ici. Dans la première phase du développement de l'embryon, j'ai observé la cellule germinative, qui ne diffère en rien de celles que j'ai vues dans les autres plantes. Cette cellule, remplie d'abord par le cytoblaste, renfermait plus tard quatre cytoblastes régu- lièrement disposés sur quatre points de la cellule. Bientôt après, on distingue les membranes qui se forment, suivant la théorie de M. Schleiden, des cytoblastes qui étaient également nichés, comme chez le Begonia, dans les parois cellulaires, et non pas suspendus à l’intérieur de la cellule. La cellule germinative se montre ensuite Comme un corps compacte, arrondi, composé d’un tissu cellulaire dense et ténu ; ces cellules renferment encore dans leurs cavités des cytoblastes assez compactes. À mesure que ce tissu se montre et se prononce dans ses contours, on voit aussi l'embryon se dilater dans deux directions , comme nous l’avons déjà rencontré dans la plante précédente, avec cette seule diflé- rence 1c1 que l'embryon devient presque entièrement cordiforme. On trouve également à la base une cellule isolée (la radicule fu- ture?). Les deux parties dilatées de l'embryon s’allongent ensuite à un plus haut degré que dans le Begonia et l'Elatine , de sorte que ces parties se présentent comme organes foliacés ou cotylé- ol €. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT dons , qui forment des corps larges, épais , charnus , ovales, et étranglés en col à la partie inférieure ; ce collet devient un peu pointu et compact à l'extrémité. Gomme les cotylédons se déve- loppent très fortement 1c1, 1ls s’enroulent dans le sac embryon- paire qui prend la même forme que l’embryon, c’est-à-dire celle d'une massue. À lextrémité inférieure et. compacte, entre les deux cotylé- dons, on observe également à l’intérieur de cette plante l'axe primitif et futur, comme nous l’avons trouvé dans l’Ælatine A lsi- nastrum (fig. 55, a); cet axe se présente également sous la forme d’un corps cylindrique, et dépourvu de feuilles. Quoiqu'il ne m’ait pas été permis de suivre, dans cette plante , le tube polli- nique jusqu’au sac embryonnaire, je ne doute cependant point du tout que le tube pollinique ne fournisse seulement le cytoblaste générateur qui entre par endosmose dans le sac embryonnaire. CONCLUSION. Nous pouvons tirer de toutes nos observations cette conclusion succincte : Que le tube pollinique, avec la substance fécondante qu'ilrenferme, s'applique seulement sur le sac embryonnaire pour lui céder cette matière, bien qu'on ne puisse expliquer cette commu- nication que par endosmose , comme nous l’avons déjà dit. Je partage entièrement à cet égard l’opinion de M. Amici. Je con- sidère le fait, d’après lequel l'embryon prend son origine dans un cytoblaste , comme l'argument principal contre la théorie de la fé- condation établie par M. Schleiden. ; Je fais intervenir involontairement ici en considération une autre plante : Pilularia globulifera. Je me suis entièrement con- vaincu, par des recherches que j'ai faites il y à déjà quelques années {l), qu’il s’opère décidément une fécondation dans cette plante. D’autres observateurs , tels que M. Schleiden et, après celui-ci, M. Mettenius, sont arrivés au même résultat. Le premier de ces physiologistes croyait avoir parfaitement (1) Flora, 1840: — Sur la germination du Pilularia globulifera. DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 9 démontré le mode de fécondation par l'expérience , c'est-à-dire à l’aide de coupes; et, en effet, il décrit ce mode de fécondation comme étant identique à celui qui aurait lieu , d’après sa théorie, dans les Phanérogames. Il retrouve dans le Pulularia le tube pol- linique, à l'extrémité duquel.:se développerait l'embryon. M. Met- tenius (1) admet cette observation comme tellement rigoureuse qu’il n’y voit rien à changer, quoiqu'il n’ait pu la faire lui-même. J’ai observé pendant six ou sept mois le Palularia , et ces ob- servations de 18/0 sont encore aujourd'hui parfaitement frai- ches à ma mémoire, car c’étaient les premières que je faisais avec le microscope. Je me permets donc d’appeler l'attention sur quelques points qui me paraissent, d'après la nouvelle théorie, ou mieux d’après les observations récentes, être d’une grande importance pour mettre ces faits d'accord avec nos nouvelles re- cherches , d’autant plus que ce sont précisément les faits obser- vés dans le Pilularia , qui auraient dans la théorie de M. Schlei- den , et suivant cet auteur, une grande importance ; en effet, M. Schleiden s’est principalement appuyé sur ses recherches con- cernant les Rhizocarpées, lorsqu'il a critiqué très violemment l'ouvrage de M. Reisseck, publié dans le Bot, Zeitung, 3° année, 1845, p. 73. M. Schleiden parle décidément d'un boyau pollinique ; il pré- tend, si je ne me trompe, avoir trouvé les globules polliniques du Pilularia dans un état où ils se sont allongés ; c’est là le point principal que je mets en doute. Lorsque j'ai fait mes observations sur cette plante, ce sont précisément les globules polliniques qui ont été l’objet principal de mon attention la plus soigneuse , et Je crois avoir parfaitement observé qu’ils ne s’allongent point, mais qu'ils s'ouvrent par des lambeaux dans un endroit bien déterminé. J'étais donc alors forcé d'admettre qu’ils font échap- per par ce moyen leur foulla, et que la fécondation s’eflectue à l’aide des styles comme dans les Phanérogames. Mais je ne pouvais point voir ces styles, et M. Amici lui-même , à cette époque, ne pensait probablement pas encore qu'il réussirait (4) Recherches sur les Rhizacarpées, p. 37. 96 €. MULLER. — SUR LE DÉVELOPPEMENT à les trouver. Cela aurait été impossible dans le Pilularia . puisque, dans cette plante, la fécondation , quand on ne la con- naît pas, se trouve dans une obscurité particulière. Mais c’est là ce qui a entièrement changé ; il est facile maintenant de mettre en parfaite harmonie le mode de fécondation , dans le /’ilularia , avec celui de toutes les autres Phanérogames. Il est obscur comment s'opère, dans le Pilularia, la fé- condation par la fovilla échappée aux globules. Lorsque, en 1840, je parlais des styles, je me figurais que cet acte s’effectuait, de manière que la fovilla entrait ( peu importe comment) dans l'in- térieur de l’ovule pour y exercer la fécondation. Je ne pensais point à l’endosmose. Ce phénomène me semble maintenant tout simple. L'acte de la fécondation s’opère, dans cette plante, dans la capsule encore fermée. Les globules polliniques ne s’allongent point ; mais ils crèvent, et versent au-dehors leur matière fécon- dante. Pendant ce temps se sont développées dans l’intérieur de l’ovule 1-5 cellules hyalines et ténues. Si ces cellules étaient les globules polliniques allongés, on ne saurait, en effet, comment s'expliquer ce qui suit. Si l’on examine avec assez d’exactitude, pas à pas , jour par Jour , et même pendant une grande partie de la journée, comme je le faisais en 1840, les ovules du Pilularia. ‘on trouve que ceux-ci, au commencement , ne erèvent qu'en petit nombre, et montrent subitement la pointe la plus externe d’une vésieule , qui se présente bientôt très distinctement accompagnée de plusieurs autres vésicules. Où et par quel chemin aurait pu entrer dans l’ovule le boyau pollinique? Assurément par aucun autre moyen que par une ou- verture que l’ovule aurait présentée à celui-ci. Mais c’est précisé- ment ce qui n’a pas lieu dans le Pilularia : l’ovule, duns cette plante, ne s'ouvre, comme nous l'avons déjà dit, que par l’accrois- sement succesif de ces vésicules. J'ajoute pour ceux qui ne trouvent pas encore assez concluant cet argument que lovule entier est entouré d’une gelée, qui n’offre jamais une cavité à l'endroit où l’ovule va s'ouvrir. Comme cette gelée y reste toujours au com- mencement, probablement pour préserver les premières vésicules, DE L'EMBRYON VÉGÉTAL. 97 le boyau pollinique aurait dû se faire chemin lui-même à travers cette substance. Si ce cas avait eu lieu, je l’aurais observé au moins une fois dans la gelée ; car J'ai fait ces recherches avec la plus grande attention, et avec des matériaux plus considérables encore que ceux qui ont été mis par moi à la disposition de M. Schleiden ; mais ce cas n’a jamais eu lieu. Les premières vésicules sont donc sorties, sans aucun doute, . de l’intérieur de l’ovule. Quel est leur rôle dans l’acte de la fé- condation ? Le mérite appartient à M. Schleiden d’avoir démon- tré que l'embryon se forme dans l’une d'elles. Il à donc, pour être fidèle à sa théorie , considéré cette vésicule comme le boyau pollinique. Mais comme il n’en est certainement pas ainsi, la vési- cule doit jouer un autre rôle qui me semble indubitablement le suivant. | La vésicule est analogue au sac embryonnaire , ou peut-être à la première cellule embryonnaire des autres Phanérogames. Le liquide fécondant, sorti des globules polliniques crevés, traverse par endosmose la gelée , et arrive ainsi à la vésicule, ou au sac embryonnaire, qui le recoit également dans son intérieur par endosmose, comme il entre dans le sac embryonnaire des au- tres Phanérogames. La différence, dans la fécondation, entre le Pilularia et les autres plantes phanérogames, ne consiste donc que dans cette légère modification , que , dans celles-ci, le tube pollinique atteint immédiatement le sac embryonnaire, tandis que, dans la pilulaire, la matière fécondante y est amenée par le moyen que nous venons d'indiquer. Il existe, dira-t-on, encore d’autres vésicules dans le même ovule du Pilularia. En quoi ce fait est-il plus difficile à expliquer que celui de l’existence dans d’autres plantes phanérogames de plusieurs embryons dans le même ovule ? Il se développe constamment, dans un ovule du Pilularia , un seul germe ; les autres vésicules, que l’on trouve encore sur le bourrelet germinatif de la nouvelle petite plante, s’atrophient plus tard (voy. la figure que j'ai publiée dans le Flora 1840, vol. IT, tab. 1, fig. 16, 17). De tout ce qui précède, il paraît résulter avec évidence que, dans le Pilularia aussi, la théorie de M. Schleiden n’est 98 C. MULLER. — SÛR LE. DÉVELOPPEMENT point admissible, et que, par conséquent , l'argument le plus fort est tombé, argument que l’auteur lui-même a déclaré comme l'appui principal de sa théorie. Qu'il me soit permis en terminant d’appeler l’attention surun point très important dans les observations sur la fécondation, c'est le suivant: Comment cela se fait-il que les tubes polli- niques trouvent constamment leur chemin vers les ovules ? Que cette question soit mieux recommandée aux observateurs ulté- rieurs ! On pourrait supposer qu'il existe un liquide particulier qui se trouve sur ce chemin jusqu’à l’ovule, et par lequel le tube pol- linique peut s’allonger , et arriver ainsi au lieu de sa destination. C’est peut-être le même liquide que celui dans lequel il se déve- loppe sur le stigmate:, c’est-à-dire un liquide sucré. EXPLICATION DES FIGURES (PLancne 1 ) Toutes les figures du-tableau , auxquelleson n’a pas ajouté les chiffres de grossis- sement, sont dessinées sous un grossissement de 400: Fig. 1-22. Orchis Morio. Fig. 1 Ovule non fécondé. a, primine; b, secondine ; c, nucelle et sac, em- bryonnaire. Fig. 2. Secondine avec le sac embryonnaire et la cellule germinative isolée par pression. Plus tard, le sac embryonnaire s’arrondit davantage supérieurement, tandis qu'il s'amincit en pointe à sa partie inférieure. Fig. 3. Le sac embryonnaire avec le tube pollinique et la matière qu'il cède ; il est déjà arrondi. Fig. 4. Item ; il montre à son sommet encore le résidu du tissu cellulaire dissous dans le nucelle, qui disparaît plus tard entièrement. Fig. 5. Item. a, avec le tube pollinique du côté postérieur ; b, du côté antérieur. Fig. 6-19. Les embryons dans leurs phases successives du développement. Fig. 20. Un embryon dans l’ovule : le boyau dépassant le canal des téguments. Fig. 21. Le même embryon et le boyau isolé. | Fig. 22. Deux embryons parfaits dans un ovule: Fig. 23-34. Monotropa hypopitys. Fig. 23. Ovule fécondé. «, cellule embryonnaire ; b, boyau pollinique; ce, sac em- bryonnaire. DE L'EMBRYON VÉGÉTAL, 5) Fig. 24. Celui-ci présenté isolément sans préparation. a, cellule embryonnaire ; b, boyau pollinique. | Fig. 25. Item. a, cellule embryonnaire : b, cytoblaste ; c, boyau pollinique. Fig. 26. Item. a, cellule embryonnaire ; b, boyau pollinique. Fig. 27. Cellule embryonnaire avec trois cellules. Fig. 28. La même cellule multipliée en six cellules. Fig. 29. Ovule avec l'embryon allongé. a, boyau pollinique appliqué encore sur l'embryon ; b, canal pour le tube pollinique. Fig. 30. L'embryon présenté isolément, pourvu encore de ses extrémités tubu- leuses. Fig. 31. Ziem dans l'ovule. a, l’axe primitif de la plante embryonnaire future; b. canal pour le boyau pollinique ; c, le boyau pollinique oblitéré. Fig. 32. Embryon isolé avec les extrémites tubuleuses oblitérées , et supérieure- ment avec des cellules multipliées. a, l'axe primitif pour la plante future em- bryonnaire ; b,b, nucléus ; c, radicule ? Fig. 33 a. Embryon isolé. a. l’axe primitif de la plante future ; b,b, nucléus. Fig. 33 b. Trois cellules de 33 a contiguës au milieu. Fig. 34. Embryvon isolé avec les extrémités tubuleuses oblitérées , et des cellules multipliées a, l'axe primitif de la plante future. Fig. 35 a — 45. Begonia cucullata. Fig. 35 a. Jeune ovule pas encore enveloppé par les téguments. a, primine; k, secondine; h, nucelle. Fig. 35 b. Jeune nucelle offrant encore le tissu cellulaire qui entoure le sac em- bryonnaire, d. Fig. 36. Le nucelle avec le sac embryonnaire, a. Fig. 37. Le même avec le sac embryonnaire, a. Fig. 38.Ovule fécondé. 4, cellules de l’orifice du nucelle ; b, nucelle; c, sac em- bryonnaire ; e, cytoblaste fecondé:; d, corps dans l'orifice. Fig. 39. Secondine isolée, préparée. a, nucelle; b, sac embryonnaire; €, boyau pollinique ; d, cytoblaste de la cellule embryonnaire. | Fig. 40-42. Cellules embryonnaires. Fig. 43. a, une d'elles avec deux cellules nouvelles. Fig. 43. b, une autre avec six cellules nouvelles. Fig. 44-45. Embryons. Fig. 46-55. Elatine Alsinastrum. Fig. 46. Ovule fécondé. a, primine ; b, sac embryonnaire. Fig. 47. Portion d'ovule coupé. a, cellules de l'orifice du Fig b, secondine, c, boyau pollinique; d, cellule embryonnaire. Fig. 48. Le même ovule. a, cellules du sac embryonnaire ; b, canal pour le boyau pollinique ; e, secondine; d, cytoblaste provenant du boyau pollinique ; e, cel- lule embryonnaire. 60 THWAITES. — CONJUGAISON DES DIATOMÉES. Fig. 49-54. Embryons dans leur développement. Fig. 55. Embryon parfait. a, axe de la plante future; b,b, cotylédons; c, em- bryon vu de côté. à DEUXIÈME NOTE SUR LA CONJUGAISON DES DIATOMÉES; %* Par M. G.-H.-K. THWAITES, Professeur de Botauique et de Physiologie végétale — à l'École de médecine de Bristol (4). Bristol, 6 octobre 1847. Je puis maintenant ajouter quelques faits intéressants à ma première note sur la conjugaison des Diatomées (2) : ces faits sont le résultat de recherches attentives , entreprises tant sur les espèces, citées dans ma note, que sur d’autres, où j'ai eu le bonheur de irouver les frustules conjugués. Dans ma dernière lettre, je vous disais que les sporanges, des quatre espèces dont je faisais mention, offraient une grande ressemblance avec les frustules de Cocconema , et que, dans le Cocconema lanceolatum , les sporanges ne différaient guère des frustules que par leur grandeur. Je soupconnais alors, mais sans avoir de preuves suffisantes pour appuyer cette opinion, que, dans les trois autres espèces ,.les sporanges pouvaient devenir plus tard semblables aux frustules-mères, et que leur ressem- blance avec les frustules de Cocconema provenait seulement de leur défaut de maturité. Je puis affirmer aujourd’hui que cette supposition est fondée en ce qui concerne les sept espèces dont J'ai trouvé les sporanges mûrs ; car j’ai réussi à suivre leur trans- formation en frustules, de manière à ne pas conserver le moindre doute sur ce point ; en outre , je puis affirmer non moins positive- ment que les sporanges éprouvent comme les frustules la division (1) Annals and Magazine of Natural History, t. XX, p. 343. (2) Voy. Ann. des Sc. nat., 3° série, Botanique, t. VIE, p. 374. THNVALITES. — CONJUGAISON DES DIATOMÉES. 61 fissipare (1); enfin, que les sporanges des deux Gomphonema , mentionnés dans ma lettre, deviennent pédicellés comme les frustules eux-mêmes, ce qui rend leur ressemblance encore plus frappante. A raison de cette circonstance , il est peu probable que les frustules et leurs sporanges aient été décrits comme des es- pèces distinctes, d’autant plus que les sporanges, quoiqu'ils soient beaucoup plus grands que les frustules-mères , peuvent ne dépasser que fort peu, ou même point du tout, la grandeur qu’atteignent quelquefois les frustules ordinaires de la même espèce. Je crois cependant que l’Eprthemia vertagus , Kütz., est le sporange de l’Eunotha turgida, Ehr. | On remarquera que , dans la plupart des espèces que j’ai figu- rées, les frustules conjugués se séparent en deux moitiés pour laisser sortir l’endochrome qu’ils renferment ; néanmoins, dans le Gomphonema minutissimum et le Fragilaria pectinalis , l’endo- chrome s’échappe par une fente à l’extrémité du frustule. Le Fragilaria pectinahs diffère aussi de toutes les autres espèces, en ce que chaque paire de frustules conjugués ne produit qu’un seul sporange au lieu de deux. Ce sporange , d’abord cylindrique , ne tarde pas à prendre une forme aplatie , un peu quadrangulaire ; et dans beaucoup de cas, mais non dans tous, il subit la division fissipare , avant d’avoir revêtu complétement l’apparence d’un frustule de Fragilaria. Les phénomènes dont je viens de parler sont certainement d’un grand intérêt au point de vue physiologique, et peuvent avoir beaucoup d'importance dans un grand nombre de questions re- latives à l’imprégnation chez les végétaux et chez les animaux. Je compte vous envoyer prochainement quelques observations sur ce sujet. | POST -SCRIPTUM. 23 octobre 1847. J'ai recu dernièrement du Rév. William Smith de Wareham quelques échantillons d’un très beau Schizonema nouveau (que je compte décrire et figurer sous le nom de Schizonema subcohærens), (1) L'auteur veut parler du mode de multiplication par division longitudinale, 62 THYVALITES. — CONJUGAISON DES DIATOMÉES. dans lequel j'ai été assez heureux pour trouver quelques frustules conjugués ; les sporanges se forment de la même manière que ceux du Cocconema. C’est dans un envoi d'Algues de cet honorable correspondant que j’ai découvert aussi les frustules conjugués de l’Eunotia zebra , Ehr. (qui ressemblent beaucoup à ceux de l’Eu- nolia turgida), ceux de lEpithemia gibba, Kütz., et du Fragala- ria pectinalrs. EXPLICATION DES PLANCHES. | : PLANCHE 2. Eunotia turgida, Ehr. Fig. 1. Frustule grossi, vu de face. Fig. 2. Id., vu de côté. Fig. 3. Deux frustules où la conjugaison commence à se manifester, vus de côté. Fig. 4. Un de ces frustules vu de face. Il s’est divisé longitudinalement en deux moitiés, qui sont encore réunies par une membrane très délicate. Fig. 5. Frustules dont la conjugaison cest plus avancée, vus de côté. Fig. 6. Un de ces frustules vu de face. Fig. 7. Conjugaison encore plus avancée. Fig. 8. Id. — Les sporanges sont devenus beaucoup plus grands que les frus- tules-mères. Leur surface est, comme celle des frustules , striée transversale- ment. Durant la formation des sporanges, il s’est développé un mucilage abon- dant, qui enveloppe la masse entière. nt PLANCHE 3. À. Fragilaria pectinalis, Lyngb. Fig. 41. Filament vu de face. — a, frustule vu de côte. Fig. 2, 3, 4. 5. Conjugaison des frustules et formation du sporange. Fig. 6, 7. Sporanges mûrs. B. Gomphonema minutissimum, Ag. Fig. 8 Frustules. Fig. 9, 10, 11.14 , conjugués. Fig. 12. Sporanges mürs. Ils sont devenus pédicellés comme les frustules. C. Cocconema lanceolatum, Ehr. Fig. 13. Frustules. Fig. 14, 15. Id, conjugués. qui est propre aux Diatomées, et que M. de Brébisson a désigné depuis long- temps sous le nom de déduplication. ny HA RAGE P. NVEBB. —- SAROTIAMNI SPECIES NOVA. 63 D. &omphonema, Sp. nov.? Fig. 16. Frustules. Fig. 17, 18. Id., conjugués. E. Cocconema fistula, Ehr. Fig. 19. Frustules. Fig. 20. /d., conjugués. F. Epithemia gibba, Kütz. Fig. 21. Frustules. Fig, 22. Id., conjugués. DE NOVA SPECIE GENERIS SAROTHAMNI Auct. P..B, WEBB. MACRO TTAMNUS CATALAUNICUS , Wezs. S. ramis teretibus, subcostatis, striatis, striis pubescentibus ; fois alternis, inferioribus fasciculatis , foliolis ellipticis, ova- tisque obtusis ; calvee sparsim piloso ; vexillo glabro ; stylo sub apice mediocriter dilatato, glabro; leguminibus oblongis, compressis , junioribus margine pilis tenuibus albis ciliatis , demum glaberrimis. | Descr. Frutex A-5-pedalis, ramosissimus. Ramr graciles, recti, virgati, apice attenuati, recurvi, teretes , leviter costati, striati, strus pilis brevibus sericeis albido-pubescentibus, Juniores sericeo-pilosiusculi. FoztaA alterna, vel ad apicem ramorum abor- tivorum fasciculata, molliter pilosa, demum glabra, omnia petio- lata et trifolhiata; petiolo gracili, foliolis sæpe duplo longiore, basi dilatato. Foliola breviter petiolulata, elliptico-ovata vel obovata, apice obtusa vel subemarginata , demum glabrescentia, viridia. FLores solitarii, $. arboris magnitudine ; pedunculis folia exce- dentibus, sub apice vel prope medium bracteolis 3 minimis stipa- tis. GaLyx scariosus, pilosulus, labio superiore 2-dentato, infe- riore sub-3-dentato denticulo intermedio longiore lateralibus subobsoletis. Vex1LLun late rotundato-reniforme, emarginatum , 6 P. WEBB. — SAROTIAMNI SPECIES NOVA. glaberrimum. AL latæ, recurvæ, apice rotundatæ, glabræ. Carina rotundato-obtusa, glabra, auriculis leviter ciliatis. Ova- RIUM compressum, glabrum, marginibus ciliatum. SryLus cir- cinnatus , tenuis, sub apice paululum dilatatus, glaber. Sricma rotundato-capitatum. LEGuMINA oblonga, apice rotundata cum acumine brevi, juniora margine pilis tenuibus albidis ciliata , de- mum glaberrima. SEMINA rotundata , compressa, lucida , nigra, strôphiolo amplo albido-lutescente, margine subintegro pileata. Hanc plantam olim mense aprili floridam in Monte Hilari (Monte Alegre) circa Barcinonem legi. Specimina alia a sylva Racasens prope Sancti Clementis fanum, non longe ab eodem oppido, attulit Bourgeæus (Bourgeau, PI. Pyr. esp., n° 7h3). Est quoque cives gallicus floræque adsciscendus , cum enim fructife- rum,-.junio 1846, in agro Ruscuonensi ad sinistram Tichis flu- minis ripam prope {lle præfecturæ Pyrenæorum Orientalium oppidulum locis asperis les Garrigues dictis cum Cytiso Spinoso L. vigentem copiosamque invenit cl. [rat. . Septima est generis, inter Genisteas distinctissima species, S. arboreo Nob. cui proxima aliisque hispanicis ovario et legumine glabris facile dignoscitur. $. scopario Wimm. , quo solo in Gallia confundenda, notis sequentibus differt. Ramis teretibus vix angu- latis striatis, nec fortiter angulatis, junioribusque A-gonis, foliis omnibus 3-foliolis petiolatis nec superioribus simplicibus sessili- bus , calyce leviter pubescente nec glabro, vexillo late rotundato- uniforme nec ovato-rotundato, alis latioribus oblongo-lanceolatis apice rotundatis nec acinaciformibus , stylo glabro, nec usque ad medium utrinque hirto, sub apice mediocriter dilatato nec late canaliculato , stigmate capitato rotundato, nec parvulo retrorsum subdeclivi , leguminibus angustioribus demum glaberrimis. RECHERCHES SUR LA MANIÈRE SELON LAQUELLE $S OPÈRE LA FÉCONDATION CHEZ LES OENOTHÉREES : Par M. W. HOFMEISTER (1. À l’époque où la matière colorante commence à se développer dans les cellules des pétales , c’est-à-dire chez les OEnothera et Godetia. environ trois jours avant l’ouverture des anthères, le sac embryonnaire ne renferme pas d’autres matières solides que de nombreux granules de 14/3500 à 1/5000 de ligne de diamètre, flot- tant dans un liquide visqueux, mucilagineux. Son extrémité supé- rieure est en massue ; à peu près vers la moitié de la longueur de l’ovule, il se rétrécit de plus des 2/3 de son diamètre chez les Godeha, et il prend la forme d’un tube cylindrique étroit, qui s’étend jusqu’à la chalaze (fig. 4); chez les OEnothera et Boisdu- valia , son rétrécissement est moins prononcé : il est entouré immédiatement par une couche de petites cellules, presque en table, remplies de protoplasma et de granules de fécule. Un cordon de petites cellules cubiques, dont le contenu est semblable, s'étend de son extrémité supérieure (fig. à) jusqu’au mamelon du nucelle ‘fig. 2). Peu après que les pétales ont commencé à manifester la pre- mière indication de leur coloration future, il s’opère une agglo- mération considérable de matière organisable à l'extrémité supé- rieure ou micropylaire du sac embryonnaire. Au milieu de cette matière granuleuse , on voit flotter librement quelques nucléus (de 2 à 4), en partie avec des nucléoles très apparents, en partie sans nucléoles (fig. à). Autour d’un de ces nueléus se forme une cellule qui, devenant pyriforme , va toucher la membrane du sac embryonnaire de son extrémité conique ; son autre extrémité, qui est hémisphérique, pend librement dans la cavité du sac (fig. 4°. En même temps apparaît dans le sac embryonnaire, près du point où il se rétrécit, un nucléus dont la membrane est très vi-- sible et qui renferme un gros nucléole. Le contenu de celui-ci (1) Botanische Zeitung du 5 novembre 1847, n° 45. 3° série. Bot. T. IX. (Février 1848.) 1, 5 66 HOFMEISTER. — SUR LA FÉCONDATION se montre souvent sous forme d’une substance demi - fluide écumeuse qui réfracte fortement la lumière fig. 5), La cellule pyriforme est le véritable œuf de la plante, le principe du futur embryon, et il faut bien la distinguer d’avec la première cellule de celui-ci, ou de la vésicule embryonaire , Trev. : Embryoblas- chen). C’est la formation que Meyen (1)à nommée vésicule-germe (Keimblaschen), et Amici vésicule embryonaire (vescichetta em- brionale) : le premier de ces auteurs l’a figurée chez le Mesem- bryanthemum glomeratum et l'Helianthemum canariense ; le se- cond, chez l'Orchis Morio. À côté d’elle il se forme, immédiate- ment après, une seconde cellule semblable en tout à la première (fig. 5, a, b, 6,7, 8), qui se partage souvent en deux (fig. 10,14) par la formation de deux cellules jumelles dans son intérieur (fig. 9). Les choses se passent ordinairement de cette dernière manière chez les Godetia et Boisduvalia, peu communément chez les OEnothera. | Il est vraisemblable que les deux ou trois vésicules-germes ont une importance égale et sont également aptes à être fécondées. Cependant, dans le grand nonibre d'ovules fécondés d'OEnothé- rées que j'ai examinés, Je n'ai jamais vu plus d’un embryon dans le sac embryonnaire ; celles de ces vésicules qui n’ont pas été fécondées s’oblitèrent pendant que celle qui a été fécondée se développe en embryon. Il paraît que dans cette famille il n’ar- rive pas au sac embryonnaire plus de fluide nourricier qu’il n’en faut pour nourrir une seule vésicule-germe. Dans quelques cas, j'ai trouvé, déjà avant la fécondation, deux des vésicules-germes en voie de s’oblitérer, et une seule, probablement la vésicule primaire, encore en pleine activité vitale (fig. 12, 43). Pour la résorption de la vésicule-germe en voie de périr, sa membrane de cellulose disparaît ; il en résulte une forte contraction de son utricule primordiale, et un changement. de son contenu en une masse grumelée Jaune-verdâtre, à travers laquelle se montre par (4) Physiologie, t. LIT, p. 308. — Meyen a cru que cette cellule naissait seule- ment après la fécondation. Le nom qu'il lui à donné n'est pas heureux et donne lieu à des méprises, ainsi que celui adopté par Amici. Au reste, dans la suite de cette note, je conserverai l'expression de Meyen, faute d'une meilleure. >» CHEZ LES OENOTHÉRÉES, 67 transparence le nucléus rempli d’un liquide incolore, Enfin , le reste de cette même vésicule se transforme en un grumeau amor- phe de matière brun-jaunâtre. Chez les OEnothera après que la corolle s’est flétrie, chez les Godetia et Boisduvalia pendant qu’elle est encore fraîche, on voit apparaître les boyaux polliniques, dans la cavité de l’ovaire, sous l'aspect de cordons blanchâtres, qui s'appliquent contre les pla- centaires. Un de cés boyaux , traversant le micropyle, s’insinue entre les cellules du sommet du nucelle. Les cellules du cordon celluleux , qui s'étend du mamelon nucellaire jusqu’à l'extrémité du sac embryonnaire , dissociées , se résolvent en partie en li- quide, et en partie aussi sont rejetées sur les côtés (fig. 13) par le boyau pollinique qui s’allonge rapidement ; celui-ci, dès son entrée dans le nucelle, double ou triple son diamètre, et sa mem- brane s’épaissit fortement (fig. 14). Le contenu de sa portion en- fermée dans le nucelle est beaucoup plus dense que celui de la partie située en dehors de l’ovule. Il renferme une grande quan- tité de granules de fécule et de caséine. Lorsque le boyau pollinique atteint l'extrémité micropylaire du sac embryonnaire ,. il repousse quelque peu la membrane de celui-ci. El refoule ainsi plus fortement la paroi extrêmement dé- licate du sac des OEnothera que celle plus consistante: du Boisdu- valia et Godetia (voy. fig. 15 à 24, avec l'explication). Chez cette dernière, en particulier, le sac embryonnaire résiste quelquefois à la pression exercée sur lui par l'extrémité du boyau pollinique avec une telle force, que celle-ci est obligée de s’élargir en écuelle sur le sommet en massue du sac embryonnaire (fig. 45, 20). Au moment de la fécondation , la vésicule-germe est séparée de l'extrémité du boyau pollinique par la membrane du sac embryonnaire qui est restée intacte ; souvent elle se montre en- tièrement libre dans la portion dilatée de l'extrémité micropy- laire du sac (fig. 15), ou bien elle touche la membrane de celui-ci sur un point entièrement différent de celui contre lequel s’ap- plique. le boyau pollinique (fig. 18). C’est seulement par une: double endosmose que le fluide de la vésicule-germe peut s'unir 68 HOFMEISTER. — SUR LA FÉCONDATION à celui que renferme le bovau poliinique. L'aspect seul montre que le contenu du boyau pollinique est beaucoup plus concentré que celui renfermé dans le sac embryonnaire et dans la vésicule- germe. Le courant endosmotique le plus fort doit donc passer de celle ci dans le boyau à travers le sac embryonnaire. Nous ne pouvons pas regarder la fécondation , c’est-à-dire l’excitation de la vésicule-germe à un développement spécial , autrement que comme produite par le fluide qui passe, par exosmose, du boyau pollinique dans le sac embryonnaire, et de celui-ci dans la vési- cule-germe. Or, d’après les lois physiques connues , la quantité de ce fluide ne peut être qu'extrêmement faible. Pendant la fécondation, le nucléus de la vésicule-germe, qui était resté toujours parfaitement visible, nommément chez les Go- detia, disparaît, et, avec lui, les lignes de protoplasma qui se di- rigeaient des parois externes de la vésicule-germe vers le nuciéus du sac embryonnaire. La vésicule fécondée , en s’accroissant à une seule de ses extrémités, prend une configuration pvyriforme (fig. 148}. À son extrémité éloignée du sac embryonnaire s’amasse principalement le fluide organisable qu'elle contient (fig. 16, 19. Dans cette agglomération du protosplasma naît un nucléus (fig. 17). Immédiatement après, l’extrémité inférieure et demi- globuleuse de cette vésicule-germe se montre séparée de sa por- tion supérieure plus étendue et en massue par une cloison hori- zontale (fig. 20,21). La formation de cette cloison paraît instan- tanée ; jamais je n'ai observé de degré intermédiaire entre son apparition et celle d'un nucléus dans extrémité demi-globuleuse de la vésicule-germe. Tout porte à croire que la nouvelle cellule ainsi formée, dans l’extrémité inférieure de la vésicule-germe, provient de la sécrétion de matière cellulaire sur toute la surface de la masse de protoplasma qui entoure ce nucléus. C'est là la première cellule de embryon. Peu après son apparition, son nucléus s’allonge un peu dans le sens transversal , et dans son intérieur se montrent deux nu- cléoles (fig. 22). Bientôt après il se partage en deux nucléus plus petits , entre lesquels, immédiatement après leur formation , ap- paraissent, Sous la fgrme d’une ligne verticale, les membranes CHEZ LES OENOTHÉRÉES. 69 contiguës de deux cellules-jumelles qui, dès leur apparition, oc- cupent toute la cavité de la première cellule de l'embryon (fig. 25, 2h, 25). En même temps commence . dans la portion supérieure et en massue de la vésicule-germe , une multiplication de cellules qui la transforme en une série celluleuse simple et courte ; c’est là le suspenseur (fig. 23, 25). Alors aussi on observe dans le sac embryonnaire une formation transitoire d’albumen entourant des nucléus cellulaires libres (fig. 25). Dans chacune des deux cellules dont se compose en ce moment l'embryon , il s’en forme bientôt deux nouvelles placées vertica- lement sur les premières (fig. 26, 27, 28 ; ensuite, dans chacune de ces quatre cellules , il se produit deux cellules-jumelles pla- cées horizontalement l’une à côté de l’autre (fig. 29). Ges forma- üons se répètent plusieurs fois, alternativement dans le sens horizontal et vertical. Par là l'embryon devient un corps celluleux sphérique , le globule embryonnaire (Embryokügelchen) , dont les cellules sont toutes en pyramide sphérique. Après une suite de ces générations cellulaires, chez les Godehia par exemple, au nombre de six, dont quatre ont eu lieu dans le sens horizontal et deux dans le sens vertical (fig. 50), il commence à se former de nou- velles cellules dans le sens rayonnant ; dès cet instant, toutes les cellules se remplissent tellement de substances opaques qu'il de- vient impossible d'observer comment se font les nouvelles forma- tions cellulaires. Sur le globule embryonnaire apparaissent les cotylédons aussi bien que la radicule. Aucune cellule du suspenseur ne participe à la formation de cette dernière. À aucun degré du développement de l'embryon des Ænothé- rées, on ne trouve les cellules-jumelles libres dans la cavité de leur cellule-mère. Toujours on voit leurs parois contiguës , lors- qu'on détermine la contraction de leur utricule primordiale , sous l'aspect de membranes, d’une extrême ténuité, simples sous les plus forts grossissements, qui s'appliquent immédiatement contre les parois de la cellule-mère (fig. 25, b). Je pense que la seule mamère d'expliquer cette formation cellulaire consiste à admettre que le nucléus de la cellule-mère se divise en deux ; qu’autour de 70 HOFMEISTER. — SUR LA FECONDATION ces deux nucléus jumeaux s’amasse une moitié du contenu de la cellule, et que ces deux moitiés produisent de la matière cellulaire sur toute leur surface. Chez les Godelia , on peut reconnaître Jusque chez la graine müre des traces du boyau pollinique. lei l’on observe quelquefois ce fait remarquable que le boyau , pendant le développement de la vésicule-germe, s’hypertrophie, se ramifie et s’allonge , et se développe ainsi en un tube à parois épaisses, à excroissances diverses , faisant saillie dans la cavité qui s’est formée dans l’in- térieur du nucelle par la résorption des cellules de l’albumen qui entouraient le sac embryonnaire ; dans cette eavité se trouve en- tièrement libre le sac embryonnaire qui renferme l'embryon. Jusqu'à la quatrième génération de cellules dans l’embryon, le bovau pollinique paraît exactement rempli de matière comme grumelée. À toute époque , il est séparé complétement de la vési- cule-germe , et de l'embryon qui s y développe par la membrane intacte du sac embryonnaire. Chez les Godetia quadrivulnera et rubicunda , le sac embryonnaire et le boyau pollinique ont une membrane si résistante, qu’il est facile de détacher ces deux par- tes l’une de l’autre avec des aiguilles sous le microscope simple. On remarque alors que, chez lun et l’autre, l'extrémité, par la- quelle elles étaient en contact, est parfaitement intacte (fig. 15, b ; 20, b); par là, on peut se convaincre de la manière la plus posi- tive que la théorie de M. Schleiden, sur le mode de formation de embryon chez les Phanérogames, est entièrement inadmissible pour la famille des Ænothérées. Je ne sais comment expliquer le dessin (sin par M. Schlei- den dans les Nova acta Acad. L. C., tom. XIX, 1° part. , tab. 7, lig. 7,8. J’ai trouvé quelquefois l'extrémité du boyau pollinique sous une configuration analogue à celle qui y est représentée ; mais jamais je n’y ai vu de nucléus cellulaire libre ; Jamais Je n’ai vu le sac embryonnaire refoulé aussi profondément que cela est représenté sur cette figure, La fig. 8, pl. k, du 25° volume des Grundzüge wissensc. Bot., qui représente le décroissement brusque d'épaisseur du boyau pollinique, et la strie transversale qui existe à cet endroit CHEZ LES OENOTHÉRÉES, 71 indique les véritables relations du boyau pollinique avec l’em- bryon , telles que je les ai reproduites. Peut-être aurait-il suffi, dans cette préparation , d’un léger contact de la vésicule-germe avec l’aiguille employée par les préparations, pour mettre le fait réel dans toute son évidence. EXPLICATION DES FIGURES (Pzaxcue 4). Fig. 1. Godetia quadrivulnera. Ovule non fécondé, coupé longitudinalement , à l'époque où les pétales sont encore d’un jaune verdâtre. Le sac embryonnaire renferme uniquement du mucilage granuleux. Fig. 2. Godetia rubicunda. Mamelon nucellaire coupé longitudinalement, pris sur un ovule du même âge que le précédent. | Fig. 3 et 4. Même plante. Portion supérieure du sac embryonnaire, avec le tissu cellulaire environnant, pris un peu plus tard. Fig. 5 a. Godetia quadrivulnera. Portion supérieure du sac embryonnaire et tissû cellulaire environnant. La vésicule-germe primaire et secondaire est formée. Fig. 5 b. La même partie isolée du tissu cellulaire environnant. Fig. 6. Godetia rubicundu. Sac embryonnaire, au même degré de développement. Fig. 7, 8. Boisduvalia concinna. Portion supérieure du sac embryonnaire, au . même degré de développement. Fig. 9. Godetia quadrivulnera. Portion supérieure du sac embryonnaire. Dans la vésicule-germe secondaire se forment les deux tertiaires. La vésicule primaire se voit dans le bas et par transparence. Fig. 10 et 11. Godetia rubicunda. Sac embryonnaire et sa moitié supérieure. Il existe trois vésicules-germes. À ce degré de développement, les pétales sont déj: rouges, et les anthères s'ouvrent au moindre contact. Fig. 12. Même plante. Sac embryonnaire. Deux des vésicules-germes dépéris- sent (pris dans le même ovaire que la figure 10). | Fig. 143. Godetia quadrivulnera. Moitié supérieure du nucelle. Le boyau pollini- que a fait la plus grande partie de son chemin vers le sac embryonnaire. Deux des vésicules-germes sont mortes ; la troisième présente encore son nucléus avec un contour très net. Fig. 14. OEnothera longiflora. Ovule coupé longitudinalement. On voit le boyau pollinique arrivé tout près du sac embryonnaire. Fig. 14 b. Portion supérieure du sac embryonnaire grossie plus fortement. Une vésicule-germe vivante et une morte. Fig. 15 a. Godetia quadrivulnera pendant la fécondation. Une vésicule-germe | vivante et une en voie de dépérissement. Le nucléus de la première a disparu, t > PLANCHON. — SUR L'OVULE EE LA GRAINE ainsi que le courant de suc qui se dirigeait vers le nucléus du sac embryon- naire Fig. 15 b. Le boyau pollinique de la préparation précédente isolé. Fig. 15 c. Le même, vu dans une direction perpendiculaire à la précédente. Fig. 46. Godetia quadrivulnera après la fécondation. L'une des deux vésicules- germes mortes, arrivée au dernier degré d’oblitération. | Fig. 17. Boisduvalia concinna. Portion supérieure du nucelle, immédiatement après la fécondation. Fig. 18. OEnothera Sellowii pendant Ja fécondation. Fig. 19. Zd. un peu plus tard. Fig. 20. a. Godetia quadrivulnera. La première cellule de l'embryon est formée. Fig. 20 b. Sac embryonnaire {moitié supérieure) isolé ; it est parfaitement intact à son extrémité supérieure, et sans adhérence avec l'extrémité du boyau pol- linique. Fig. 21. OEnothera longiflora à 22. Boisduvalia concinna | après la fécondation.—Voyez le texte. Fig. 23. OEnothera Sellowii Fig. 24. Godetia quadrivulner«, Fig. 25. Boisduvalia concinna Fig. 26 et 27. Godelia quadrivulnera Fig. 28. OEnothera longiflora Fig. 29. Godetia quadrivulnera. Le 1ébals embryonnaire se compose déjà de seize cellules, et l’on voit encore nettement le boyau pollinique et la vésicule- __ Partout on voit les restes des vesi- | cules-germes qui n'ont pas été fécon- dées. germe non fécondée. Fig. 30. Godetia quadrivulnera. Hypertrophie rare du boyau polhinique pendant le développement de l'embryon. — Voyez le texte. 4 SUR L'OVULE ET LA GRAINE DES ACANTHES ; Par M. J.-E, PLANCHON, Docteur es-science-e On a souvent avancé comme deux vérités incontestables qu'il n’y a pas de règle sans exception, et que les exceptions confirment les règles. La première assertion peut être vraie appliquée aux règles humaines, résultat d'idées toujours incomplètes, sinon préconcues ou erronées ; elle reste sans force contre les lois qui maintiennent l'harmonie dans la nature. Le second principe, aussi ambigu que paradoxal, ne saurait être admis qu’en ajoutant DÉS ACANTHES. 73 au mot exception l’épithète apparente. Dans ce cas , en effet, la vérité qu'on découvre sous un masque a plus d'attraits que la simple évidence, et l’unisson semble plus parfait lorsqu'il suc- cède à une discordance de faits ou d’idées ; c’est pour cela que les monstruosités ramenées aux types dont elles dérivent démon- trent de la manière la plus piquante la structure normale des êtres, comme les modifications constantes des organes exercent saus cesse le tact du naturaliste qui se méfie de la forme, et cherche partout l’essence des choses. Pour comprendre la graine, il interroge l’ovule ; pour s’expliquer le fruit , il a recours à l’o- vaire ; pour voir les feuilles parfaites d’un Acacia à phyHodes, il en sème les graines, et suit leurs premiers développements ; et cette marche rétrograde d'observation est la mieux adaptée à l’é- tude de transformations qui procèdent du simple au compliqué , à mesure que l’organe croit et se perfectionne. La cause la plus commune des changements en question est celle qu’on a justement désignée sous le nom d’inégalité de déve- loppement ; qu'on à vue clairement agir dans beaucoup de cas, mais dont beaucoup de botanistes sont loin-de croire l’influence aussi générale qu’elle l’est en réalité. Pour cent auteurs qui dé- crivent le micropyle comme orifice rétréci d’une ouverture autrefois béante , un seul, voyant cette partie de l’ovule rester stationnaire , tandis que les parties environnantes s’accroissent , comprend pourquoi une ouverture comparativement large sur un ovule microscopique peut, sans subir de contraction , ne paraître qu’un point sur la surface d’une graine. Sans multiplier à ce su- jet les exemples déjà connus, je vais expliquer par une cause analogue la structure en apparence très anomale de la graine des Acanthes. La correspondance du micropyle et de la radicule, comme celle de la chalaze et de l’extrémité cotylédonaire , est évidente chez tant de graines de toute forme qu’on pourrait presque comparer le micropyle et la chalaze aux deux pôles de la semence , vers lesquels une sorte de force magnétique dirigerait sans cesse les deux extrémités de l'embryon. Mais, de même que l'aiguille aimantée a ses variations, de même, chez plus d’une grame hémisphérique avant sur le milieu de sa face plane ou 7l PLANCHON. —- SUR L'OVULE ET LA GRAINE concave le micropyle , lombilic et la chalaze , on a vu l'embryon s'étendre dans un plan parallèle à cette face, et par conséquent diriger ses deux extrémités vers le bord du disque séminal, loin du micropyle et de la chalaze qui en occupent le centre. Des cas de ce genre , exerçant de bonne heure la sagacité de M. Aug. de Saint-Hilaire , furent l’objet de ses deux excellents Mémoires sur les embryons parallèles au plan de l’ombilic. L'auteur dut voir avec une satisfaction mêlée de surprise cette singulière aberration être un trait caractéristique des Primulacées et des Myrsinées ; se lier chez ces deux familles avec l'existence d’un placenta central et libre ; se retrouver avec de légères nuances dans les graines de certains Dianthus (Dianthus prolifer , et probablement les espèces analogues), justement avec une même placentation ; enfin se ré- péter chez les Plantains et chez certaines Véreniques (F’eronica hederæfolia. cymbalaria, agrestis). Toujours sur des graines qui s’attachent au placenta par leur centre, et dont la forme est hé- misphérique, peltée, discoïde ou en calotte. Ces graines sont d'ailleurs ou campylotropes, la chalaze étant placée sous le hile ou semi-anatrope ; ces deux points étant unis par un court raphé, et, dans les deux cas, le micropyle, ou à défaut l’extrémité or- ganique du nucelle étant plus ou moins rapproché de l’ombilic. Or, on sait que la forme de la graine ne représente presque ja- mais celle de l’ovule à son premier âge; ce dernier a pu être oblong ou sphérique avant de s’aplatir en disque , et son sac em- bryounaire, moulé sur la forme du jeune nucelle, a pu présen- ter , suivant la règle, son bout antérieur au micropyle , le posté- rieur à la chalaze. La première cellule de l’embryon a pu paraître au bout d’un fil suspenseur qui descendait comme un fil à plomb de la pointe du nucelle, et si la radicule , à mesure qu’elle s’est formée, eût suivi la direction de ce fil, elle serait venue corres- pondre au micropyle , et la direction dans la graine ne présente- rait rien d’exceptionnel. Si le contraire a lieu , il faut s’en prendre à la cause qui fait d’un ovule globuleux un disque déprime , une calotte, un bouclier , et force ainsi l'embryon à se faconner dans un moule tout différent de celui que l’ovule très jeune offrait à son sac embryonnaire. C'est en suivant ces changements que j'ai ex- DES ACANTHES. 79 pliqué ailleurs la position exceptionnelle de l’embryon des Véro- niques , et l’on a raison de soupconner un développement ana- logue chez les graines qui réunissent la même forme et la même anomalie. Au contraire , si la déviation de la radicule existe dans une graine, dont la forme représente à peu près celle de l’ovule, alors une étude nouvelle doit nous conduire à une nouvelle expli- cation. On sait que la capsule de l’Acanthe (4. mollhis) renferme dans chacune de ses deux loges deux graines courtement oblon- _gues , dont l’ombilie est obliquement placé sur l’une de leurs extrémités. L’embryon , qui remplit la cavité de leur mince té- gument , offre deux cotylédons plano-convexes , dont chacun re- présente une moitié d’ellipsoïde (PI. 5 4, fig. 4, e), ayant néces- sairement son grand diamètre dirigé dans le sens de la longueur de la graine. Une courte radicule conique (fig. 4, r (1), cachée entre les deux cotylédons qu’elle unit, se dirige au contraire suivant le petit diamètre de la graine , de manière à être presque parallèle au hile, et transverse par rapport à la semence, dont ce dernier marque la base organique. Sur le point du tégument, ou la radi- cule prolongée devrait aboutir, on cherche en vain la trace du micropyle ; on ne trouve cette ouverture n1 à cette place où on l’attendait, ni près de l’ombilic, ni sur un autre point de la graine ; en sorte que , pour en constater le siége s’il est quelque part, ou l’absence si elle n’existe pas, il faut suivre les développements progressifs de l’ovule. Celui-ci , à la période la plus récente où j'ai pu le suivre , con- siste en un cône à sommet arrondi (PI: 5 4, fig. 1), dont la base est distinguée par un léger sillon circulaire du pédicule court et épais qui l’unit au placenta. L’aire de cette base d'insertion est donc celle de l’ombilic. On ne découvre à cette époque (et c’est longtemps avant l’anthèse} aucune trace d'ouverture sur la sur- face de lovule ; seulement une légère protubérance (fig. 1, m), qui s'élève sur un seul point du pourtour de sa base , se trahit à un œil exercé , comme le sommet organique de l’ovule , sommet (4) J'ai à peine besoin d'avertir que la figure citée représente une coupe verti- vale de la graine (non müre), el par conséquent une moitié de l'embryon. 76 PLANCHON. — SUR L'OVULE ET LA GRAINE qu’on observe ainsi de bonne heure en contact immédiat avec lombilic. S'il restait un doute à cet égard, une coupe verticale de lovule , faite de manière à partager en deux portions symé- triques la protubérance en question , suffit pour mettre en évi- dence la position relative de ses parties. Le plan de cette coupe (fig. 2) comprend, outre le profil de l’ovule, celui du cordon ombilical , dont le tissu est continu avec le sien , et que parcourt un simple faisceau vasculaire (fig. 2, v). La série de cellules qui en forme le contour (fig. 2, uw) appartient à une simple couche d'épiderme, et non à un tégument du nucelle. La masse cellu- laire (fig. 2, z,æ), que cette série de cellules enferme, appartient en effet à un nucelle sans enveloppe, et par conséquent on n'est pas surpris de l'absence du micropyle. Mais si cet orifice n'existe pas, on peut du moins découvrir la place qu’il devrait occuper , c'est-à-dire l'extrémité du nucelle qui se détermine par celle du sac embryonnaire. Ge dernier, en effet, se montre très clairement sur la coupe de l’ovule, comme un tube de diamètre presque égal (fig. 2, se), courbé en un demi-cercle, dont le bout supé- rieur n’est séparé des vaisseaux du funicule que par le tissu coloré de la chalaze (fig. 2, c), tandis que son extrémité antérieure se dirige vers la limite du funicule et du nucelle , dans le renflement qui représente le sommet organique de ce dernier. Ge tube est formé d’une fine membrane pleine d’un liquide transparent. Le nucelle , au contraire , quoique évidemment privé d’enveloppe , présente dans son épaisseur deux couches concentriques de tissu cellulaire, dont l’intérieure se distingue de l’autre par une teinte plus claire, et des cellules à parois moins bien dessinées. Je puis donner une idée assez juste du contraste de ces deux tissus par l’exemple d’un fragment de sucre , dont une moitié conserve son état sec, tandis que l’autre s’est imbibée d’un liquide incolore. Dans ce cas, les cristaux se déforment et se dissolvent ; de même, le tissu intérieur du nucelle semble se liquéfier par degré , et s’in- filtrer dans l’intérieur du sac embryonnaire. Telle est du moins l'explication plausible des changements que l’ovule à subis entre l’époque de l'apparition du sac embryonnaire , et celle où l’on dé- couvre la première cellule de l'embryon. DES ACANTHES, 77 La figure 3 représente une coupe de l’ovule à cette seconde période. L'ombilic, la chalaze , la pointe organique du nucelle (h, ce, m) conservent les positions respectives qui caractérisent un ovule campylotrope. Le tissu du nucelle est devenu uniforme. Le sac embryonnaire, au lieu d’être un tube arqué, a pris la forme d’une cornue dont la cavité oblongue (fig. à, se) est per- pendiculaire au plan du hile, et dont le bec étroit (fig. 3, /) se dirige obliquement du haut de la cavité vers la pointe organique du nucelle. Ainsi, tandis que le corps de la cornue est un réser- voir qui se remplit de cellules et se dilate aux dépens de l’épais- seur du nucelle , le bec joue le rôle de siphon pour introduire dans la cavité la première cellule de l’embryon. Cette dernière est représentée dans notre figure (fig. 3, e) sur la limite du siphon et du réservoir, position qui n'a rien d’exceptionnel , et prouve, au contraire, que cette cellule à pu suivre dans toute sa longueur le col rétréei du sac embryonnaire. Cependant l’ovule continue à s’accroître, et l'embryon acquiert bientôt en miniature la forme qu'il doit avoir à l’état parfait. Le réservoir du sac embryonnaire se dilate et s’allonge en même temps ; au contraire, son col rétréci, dont les fonctions sont ter- minées , est demeuré stationnaire, et se trouve, par suite, in- séré, non plus au sommet du réservoir, mais, suivant l’époque où on l’examine , d’abord aux deux tiers, bientôt vers le milieu de sa hauteur. Alors le réservoir lui-même présente une cavité ellipsoïde dont le plus grand diamètre est perpendiculaire au plan du hile, et qui sert de moule à l'embryon qui se forme. Celui-ci, fidèle à la loi commune, dirige, vers l’orifice du col devenu latéral, une courte radicule qui se trouve ainsi presque parallèle au plan du hile, transverse par rapport à la hauteur de la graine, et qui coupe à angle presque droit le grand diamètre du réservoir du sac embryonnaire. Les cotylédons à leur tour absor- bent les cellules de ce dernier, remplissent le vide qu’ils occa- sionnent; mais, forcés de se modeler sur la forme de la cavité qui les nourrit, il se trouve en définitive que leur largeur cor- respond à la hauteur de la graine, et leur hauteur, au contraire, est mesurée par le diamètre transversal de cette dernière. Alors 7S PLANCHON. -- SUR L'OVULE ET LA GRAINE DES ACANTIIES. le col rétréci du sac embryonnaire ; refoulé vers la surface du nucelle par la pression des cotylédons , échappe presque à lin- vestigation la plus attentive ; mais si la radicule, au lieu de rester stationnaire, s’était développée en longueur, elle aurait naturel- lement suivi le canal dont l'orifice recevait sa pointe, et serait venue aboutir à l'extrémité organique du nucelle, sur la limite de la graine et du hile, c’est-à-dire au point où le micropyle serait placé si l'ovule de l’Acanthe était pourvu de téguments. Cette direction , que nous tracons à la radicale de l’Acanthe n’est pas purement arbitraire. Elle est confirmée par ce qui s'ob- serve chez des Justicia et d’autres Acanthacées, où le même organe, replié sur la commissure antérieure des cotylédons , descend du sommet: de la graine jusqu'au point contigu à l’om- bilic, qu’on doit regarder comme la région du micropyle. Il résulte des faits précédents que la position anomale de l’em- bryon de l’Acanthe tient à la forme du‘moule dans lequel il s’est formé , à la direction forcée que ses cotylédons ont dû prendre, et à la brièveté de la radicule qui l'empêche d'atteindre le point vers lequel une loi commune. la conduirait. La réunion de ces circonstances est extrêmement rare chez les plantes, et aussi extraordinaire est peut-être le curieux développement da sac em- bryonnaire auquel elles sont liées. Ici, en eflet, c’est la base du sac qui se dilate, se remplit d’abord d'un liquide, puis de cellules qui sont à leur tour absorbées par l'embryon. Au contraire, chez les Nymphæa, les Amygdalus, et une foule de plantes où le sac embryonnaire devient un réservoir d'albumen ; sa partie supé- rieure se dilate et l’inférieure reste à l’état d’appendice grêle. Enfin, les deux cas 1c1 contrastés sont remarquablement combinés chez les Santalacées, les J”. hederæfoha, cymbalaria , agrestis et l’Avicennia, où le centre seul du sac embryonnaire se remplit de la substance du périsperme , tandis que ses deux bouts se prolongent en appendices vides ou pleins d’un liquide transpa- rent. | | Je voudrais avoir pu étendre mes observations à la masse des Acanthacées, afin de juger jusqu'à quel point les modifications de la graine se lient avec les caractères essentiels de leurs genres PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES, 79 ou de leurs sections. Malheureusement pour ce désir, mais heu- reusement j'espère pour la science , les Acantachées de l’herbier de sir W. Hooker sont entre les mains de M. Nees von Esen- bech (1). J'ai dû ; par suite, m'en tenir aux dessins et aux notes que je fis, il y a cinq ans , sur le seul Æcanthus mollis du jardin botanique de Montpellier. | EXPLICATION DES FIGURES { PLancne 5 À). Fig. 4. Ovule de l’Acanthus mollis, pris dans un très jeune bouton de fleur. — f, fanicule ; h, hile; m, sommet organique de l'ovule. Fig. 2. Coupe verticale d'un autre ovule, longtemps avant l'anthèse. -— h, hau- teur à laquelle se trouve à peu près le hile ; v. faisceau vasculaire qui parcourt le funicule : ce, tache colorée qui représente la chalaze ; m, sommet organique de l'ovule, ou place où l'extrémité antérieure du sac embryonnaire vient aboutir: se, sac embryonnaire; æ, couche intérieure du tissu du nucelle ; - z, couche extérieure du même tissu; uw, épiderme. Fig. 3. Coupe d'un ovule, quelque temps après l’imprégnation. — se, partie inférieure creuse et pleine de liquide du sac embryonnaire ; !, son bec ou siphon; m, pointe du bec.— Les autres lettres correspondent à celles de la figure pré- cédente. Fig. 4. Coupe verticale d’une graine, quelque temps avant sa maturité. — e, face plane d'un des cotylédons; r, radicule. — Le reste comme dans la figure pré- cédente. SUR LA FAMILLE DES DROSÉRACÉES: Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur es-sciences. Les Droséracées sont la plupart des Herbes vivaces, à feuilles étalées en rosette radicale, ou pressées sur un caudex raccourci , ou éparses sur une tige grêle et flexueuse. Deux genres seulement (Roridula et Drosophyllum) renferment des sous-arbrisseaux peu (1) Ceci n'est plus rigoureusement le cas au moment où j'envoie cette note à l'impression : les plantes en question viennent d'arriver chez M. W, Hooker ; mais elles n'ont pas pris encore leur place ordinaire dans l'herbier. 80 PLANCHON, — SUK LES DROSÉRACÉES. élevés. Leurs feuilles offrent . à quelques exceptions près , la ver- nation en crosse des frondes des Fougères , caractère qui , diver- sement modifié et combiné avec la présence presque générale de poils glandulifères , définit mieux le groupe qu'aucun des points de structure , auxquels une règle de Linnæus semble réserver le droit exclusif de déterminer les aftinités naturelles. Aussi l’illustre Suédois sut-il, dans l'application , se dégager de l’entrave de ses propres principes, lorsqu'il rapprocha les genres de Droséracées par la seule considération de l'habitus ; tandis que Jussieu se con- tenta de comparer plusieurs de ces plantes l’une avec l’autre, tant la diversité de leurs caractères semble incompatible avec l’unifor- mité de traits que présentent d’autres familles. En effet, si la masse des Droséracées offre dans un fruit uni-loculaire des pla- | centas pariétaux et polyspermes , le Drosophyllum et le Dionæa ont la placentation basilaire des Portulacées; le Byblis a une capsule à deux loges incomplètes, et les placentas axiles du Chei- ranthera (genre de Pittosporées) ; le Koridula ne possède que trois graines suspendues chacune à l'angle interne des trois loges de sa capsule; si ce deruier genre à, comme le Biblys, un style et un stigmate simples, ces mêmes organes passent chez les autres Droséracées par tous les degrés de division imaginables. L’em- bryon chez les Drosera, Drosophyllum et Dionæa, est un corps unique , dont la radicule constitue la masse principale, et qui, par l'extrémité tronquée de ses cotylédons , est simplement appli- qué sur l’un des bouts de l’albumen; au contraire , chez les Rori- dula et les Byblis, l’albumen entoure de toutes parts un embryon axile et cylindrique. Parmi les espèces de Drosera , les unes sont pourvues de stipules, d’autres n’en offrent aucune trace; et, chose plus remarquable, les Drosera uniflora et Drosera sp lex insula Auckland) , inséparables de leurs congénères , possèdent cependant , au contraire de toutes , des étamines très manifeste- ment périgynes. En un mot, si l’on excepte l’estivation imbri- quée du calice, les pétales et les étamines libres, et en nombre défini , l'ovaire simple, libre, et la présence de l’albumen , il ne reste de commun aux genres de Droséracées, que la conformité d'aspect, l’analogie de leurs habitudes ; enfin (abstraction faite PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 81 du Dionæa et de l Aldrovanda) , rien que la vernation en crosse , et que ce singulier apparatus de poils mous, terminés en goutte- lette d’un fluide visqueux , qui vaut à nos Drosera , dans presque toutes les langues de l'Europe, le nom expressif de Rosée de soleil. | C’est donc aux feuilles que les Droséracées doivent leur princi- pal intérêt. Ces organes soit par la mucosité de leurs poils , soit par le jeu plus ou moins rapide de leurs cils ou de leur limbe en- tier, soit par ces deux causes réunies, s’exercent, comme autant de pièges vivants , à la capture des faibles habitants de l'air ; et, chose curieuse! c’est aux classes aquatiques des Mollusques et des Zoophytes qu’elles empruntent le modèle de leurs formes. Ici, le Drosera zonaria étale sur le sable aride de l’Australie une rosette de feuilles humides , qui, par leur forme en fer de hache et les bandes concentriques de leurs poils visqueux , rappellent ces bouquets de Zonarres que le flot dépose sur nos plages ; là, le Drosera binata déroule ses longues feuilles, une ou deux fois bi- furquées, comme les frondes de certains Fucus ; d’autres espèces, toutes australiennes, portent le long d’une tige grêle, luisante , et pareille aux rameaux de quelques Gorgones , des feuilles en forme de disque concave , dont les cils , d’abord étalés en auréole, enlacent l’insecte qui les irrite, et convergent en se recourbant sur la face creuse du limbe, à peu près comme les bras du Po- lype sur l’orifice de la bourse qui forme son corps entier. La plus noble de toutes les Droséracées, le Roridula gorgomas , étale , à l’extrémité de ces branches ligneuses, des bouquets de feuilles , qui se tordent comme autant de Couleuvres , et rappellent par leur forme , comme par les glandes sessiles qui les recouvrent, les bras de l’Argonaute armés de leurs tubercules préhensiles. Enfin, qui ne voudra reconnaître l’imitation bizarre d’une coquille bivalve , dans ces feuilles de la Dionée , dont les deux lobes armés de cils raides jouent sur la nervure médiane comme sur une charnière, s'appliquent brusquement l’un à l’autre, dès que le plus léger contact irrite un des poils à peine visibles, dont leur surface est clairsemée ? | Ces bizarres analogies, dont J'ai faiblement tracé l'esquisse, 3° série. Bor. T. IX. (Février 4848.) 2 6 82 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACGÉES. sont aussi frappantes que les singulières imitations des formes animales, dont on admire tant d'exemples chez les Orchidées. Quant à l’irritabilité des feuilles des Droséracées , elle paraît se manifester avec des degrés d'intensité très différents, suivant les espèces et suivant les conditions extérieures qui en favorisent ou en affaiblissent l’action. Elle est en général si peu sensible chez nos Drosera d'Europe , qu’on a cru pouvoir expliquer la capture de leurs nombreuses victimes par la simple viscosité de leurs poils , et par les tiraillements maladroits de l’insecte qui tendent à l’empêtrer davantage. Cependant, les observations de Roth (1) prouvent que, sous l'influence d’un temps chaud-et serein , les feuilles du Drosera rotundifolia se contractent d’elles-mêmes pour embrasser le corps qui les touche, qu’elles reprennent bientôt leur premier état, si l’irritation n’est que passagère ; et qu’au centraire, si un insecte, un grain de sable, une particule d’un corps quelconque, reste fixée entre leurs poils, la contraction se. prolonge en raison de la durée du contact. Chez le Drosera pallida d'Australie, et probablement chez les espèces analogues (2), l'effet de l’irritation paraît être remarquablement subit, puisqu'il : a fixé l’attention de personnes , pour qui la botanique est une ré- création plus qu’une étude (3). On sait avec quelle promptitude la Dionée saisit ses victimes , et compense par la force de sa con- traction le défaut de viscosité de ses feuilles. Ailleurs, comme chez plusieurs Drosera, chez les Byblis, le Drosophyllum, le (1) Roth, Beitr. sur Bot., vol. E, p. 60, et in Rœm. et Ust., Mag. für die Bot.,n° 2, p. 27,.et,in Kœn., Ann. of Bot.,wol. If, p.24. (2) J'ai trouvé cette observation sur une étiquette affixée à des échantillons du Drosera pallida , dans une collection de plantes de Swan - River qui est restée quelque temps entre les mains de sir W. Hooker. N'ayant pas songé à cette épo- que à m'informer du nom de l’auteur de la note, je ne puis, malgré mon désir, lui rendre directement le mérite et la responsabilité de l'observation que je me permets de lui emprunter. (3) Au moment d'envoyer ce Mémoire à l'impression, je vois le même phéno- mène d'irritabilité signalé par le docteur Behr chez le Drosera sulphurea Lehm., espèce voisine du D. pallida, et qui croît également dans l'Australie. Pour des détails intéressants sur ce sujet, le lecteur peut consulter le Linnœæa, ann. 1847, p. 624: Éd ne Sd dis 2 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES, 89 Roridula gorgonas , la feuille ayant la forme d’une alène ou d'un fer d'épée ; ce n’est peut-être que par la viscosité des poils que les insectes sont retenus ; mais ceci n’est qu’une simple conjecture sur un phénomène digne de l'attention dés observateurs, qui sont à portée de voir ces plantes dans l’exercice de leurs fonc- tions. On doit également recommander sous ce rapport les feuilles submergées et non glandulifères des 4/drovanda , dont le rôle est peut-être aussi remarquable que leur structure est bizarre et compliquée. La vernation en crosse des feuilles de la plupart des Droséra- cées sé trouve à un certain degré , reproduite chez les feuilles supérieures du Pinguicula heterophylla Benth., coïncidence qui en rappelle plus d’une autre entre les Droséracées et les Utri- culaires. Ces plantes, en effet, croissent ou dans les tourbières, ou dans le sable en apparence le plus aride. Les feuilles humides des Drosera, comme celles des Pinguicula, sont employées par les Lapons pour produire la coagulation du lait; et Linnæus, en rapportant ce fait, consacre au parallèle de ces plantes sur d’autres points, une des délicieuses digressions de son Flora Lapponica. Une espèce de Pinguicula (Ping. elongata Benth. mst. in Herb. Hook), recueillie , par M. Purdie , sur les Andes de la Nouvelle-Grenade, possède les feuilles linéaires du Dros. graminifoha. La ressemblance des Genlisea avec nos Rossolis est signalée par M. Aug. de Saint-Hilaire , pour qui ces plantes sont des favorites. Enfin , la forme bizarre des feuilles de l’{/drovanda n’est nulle part mieux imitée que dans celles que l’Utricularia stellaris élève à la surface des eaux. Du reste, en insistant sur ces relations, je suis loin de les donner comme des preuves d’affinité directe entre les plantes qui les présentent, Elles semblent prou- ver , au contraire, que, dans ce cas, l’analogie d'organes de vé- gétation entraîne celle des propriétés, sans se lier néanmoins avec les traits d'organisation florale qui déterminent d'ordinaire les affinités naturelles. On regarde justement les placentas pariétaux des Drosera comme placés sur les hords non rentrants de leurs feuilles carpel- laires, Cette idée, néanmoins, étant fondée sur des observations 8h PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. très délicates, il ne sera pas superflu de la confirmer par une preuve plus saillante, et dont les détails sont d’ailleurs d’une singularité peu commune. 1] s’agit d’une monstruosité que m'ont offerte les fleurs du Dros. intermedia. On se rappelle la structure normale de ces fleurs : un calice à cinq découpures profondes ; cinq pétales alternant avec ces der- nières ; autaut d’étamines alternant avec les pétales ; an ovaire oblong à une seule loge, à trois placentas pariétaux et poly- spermes ; trois styles qui semblent en représenter six , chacun d’eux étant divisé en deux branches , dont lextrémité, légère- ment dilatée en massue, est le siège des papilles stigmatiques. Le premier degré de monstruosité des fleurs se manifeste au de- hors simplement par un allongement inusuel de l'ovaire , qui se présente (PI. 5, B, fig. 1) comme un sac claviforme , dépassant de beaucoup les pétales, couronné par ses styles, et d’ailleurs complétement clos. Cette modification superficielle de l'ovaire en cache néanmoins une plus singulière et plus importante ; en effet, au lieu des ovules, qu’on s'attend à trouver dans sa cavité , ce sont des corps d’une forme bizarre qui s’attachent à sa surface in- terne vers la commissure des feuilles carpellaires, excepté dans la partie rétrécie du sac, qu’en peut regarder comme formée de la réunion des pétioles de ces mêmes feuilles. Chacun des corps en question représente (PI. 5 P, fig. 5) une cupule très courte et peu profonde portée sur un pédicule , et dont le bord se prolonge en trois ou quatre bras ou filets cylindriques que termine un renfle- ment oblong. La concavité de la cupule n’est pas toujours très évidente, et, dans ces cas, on pourrait prendre cette partie pour une sorte de ganglion formé par les bases confluentes des trois ou quatre bras qu’elle supporte. L'aspect de ces bras, et surtout leur renflement terminal, rappellent naturellement les poils mous et glandulifères des feuilles de la plante, et, sans craindre de forcer les analogies, on peut comparer les corpuscules qui ornent les bords de la portion limbaire des feuilles carpellaires soudées, aux poils simples qui couvrent la face et surtout les bords du limbe des feuilles radicales. D’autre part on ne saurait mécon- naître les mêmes corps pour un état particulier des ovules ; cha- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 85 cun d’eux représentant une feuille en miniature , dont son pédi- cule serait le pétiole , sa cupule le limbe orbiculaire , et ses bras les cils marginaux. D'ailleurs , on voit dans la concavité de plu- sieurs de ces cupules un noyau oblong qui tient la place d’un nu- celle , et, dans ce cas, tout l'appareil rappelle jusqu’à un certain point les curieux sporules des Æquisetum armés de leur quatre bras à sommet renflé. Les vues théoriques suggérées par ces premières apparences _sont confirmées par les formes intermédiaires que revêtent les corps en question, à mesure qu’ils perdent leur forme compliquée : pour se réduire à l’état de simple poil glandulifère. Ce passage de l’état d’ovule éhauché vers celui de filament indivis, se manifeste d'autant plus clairement que les fleurs elles-mêmes s’approchent davantage de l’état de bourgeon à feuilles ; en d’autres termes, les ovules suivent les mêmes phases de métamorphose rétrograde que les autres organes de la fleur. Aïnsi, dans un ovaire encore fermé, mais beaucoup plus renflé que le précédent, on voit les corpuscules, qui tapissent presque toute la face intérieure des car- pelles, offrir, les uns, leur forme primitive et compliquée; les autres , celle d’un filament bifurqué; un plus petit nombre, celle d'un filament indivis. Enfin, lorsque les feuilles carpellaires ne sont plus soudées que par leur portion inférieure rétrécie (qui re- présente leur pétiole) , leur face interne et supérieure (analogue à leur lame) ne présente plus que des poils glandulifères , en tout semblables à ceux des feuilles radicales. Dans ce dernier cas, on voit que la pointe de chaque feuille carpellaire est surmontée de deux cils plus longs et plus gros que ceux de leurs bords , et qu’il est facile de reconnaître pour les représentants desstyles; en sorte que lesstyles eux-mêmes paraissent n'être ici qu’un état particulier des cils terminaux, comme les ovules le sont des cils marginaux de la lame des feuilles carpellaires. Quoique les conclusions à tirer des faits (ératologiques sur l’état normal des organes soient sujettes plus qu'aucune autre à prendre la tournure que l’imagination veut leur prêter, il n’est pas moins certain que leur étude seule peut donner le nœud de mille pro- blèmes intéressants, Dire, par exemple ; que poil, ovule et style 86 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. sont (dans certains cas) des noms divers pour un même organe dont la forme et les fonctions sont modifiées, c’est avancer une sorte de paradoxe; et pourtant ce n’est rien moins qu'une des conséquences naturelles des faits qui viennent de fixer notre at- : tention. D'autre part, les ovules des Drosera étant, dans ce cas, analogues aux cils marginaux des feuilles, on ne saurait refuser d'admettre avec De Candolle, M. Rob. Brown, M. Mol et M. Ad. Brongniart (1), que les ovules peuvent être une production immé- diate des bords des feuil'es carpellaires, au lieu que l'idée la plus commune voudrait les rattacher constamment à des cordons pis- tillaires qui appartiendraient au système axile de la fleur (2). (1) Le lecteur trouvera le résumé de ces opinions et leur confirmation par une remarquable monstruosité des fleurs d'un Delphinium, dans l'intéressant Mémoire de M. Adolphe Brongniart. publié dans les Archiv. du Mus., vol. IV, p. #1 et suiv., avec planches. (2) Depuis que ces observations sont rédigées, un ami dont le jugement est d'un grand poids sur ces matières a bien voulu me confier ses scrupules et ses objections au sujet des consequences que j'avais çgru pouvoir en tirer. Pour ré- pondre dignement à cette communication bienveillante, j'ai dû revenir avec plus d'attention à l'étude des'faits, et les résultats de ce nouvel examen confirmant d'une manière plus évidente mes premières données, je les consigne dans cette note et dans une planche comme pièces justificatives de mes conclusions. Mes observations ayant porté cette fois sur des ovaires complétement clos, j'ai représenté (PI. 6, fig. 1 et 11) deux des valves de ces ovaires, non plus comme dans la première planche, portant les ovules sur leurs bords, mais comme elles paraissent après la déhiscence ordinaire du fruit, avec les placentas placés sur le milieu de leur face interne. Il faut donc se rappeler que ces valves sont formées chacune de deux moitiés de feuilles carpellaires dont le placenta occupe la com- missure. Parmi les corps qui couvrent ces placentas, j'ai pu suivre toutes les gradations entre la simple cupule formée par les bases confluentes de quatre poils glanduli- fères (fig. 2) et la feuille concave (fig. 13) et l'ovule parfait (fig. 9). Mêlés le plus souvent avec des poils glandulifères indivisés, se trouvent chez la plupart des ovaires les cupules pédicellées (fig. 2) qui représentent à la fois uns petite feuille peltée et le tégument externe d’un ovule orthotrope. La coupe verlicale d'une de ces cupules (fig. 3) en fait voir une autre plus petite, qui oc- cupe le fond de la première et correspond au tégument interne de l’ovule (secon - dine Mirb.). Le passage de ces cupules courtes vers la forme allongée de l'ovule se mani- I EE PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 87 Par leur placentation marginale, les Drosera s’éloignent beau- coup des Parnassia, que beaucoup d'auteurs persistent à placer feste clairement dans la figure 4. Les figures 5 et 6 offrent la transition des cu- pules ou des ovules (car on ne peut guère plus longtemps craindre d'employer ce dernier nom) de l'orthotropie à l'anatropie. Enfin , des ovules représentés par les figures 7 et 8 à la graine parfaite (fig. 9); la transition est trop évidente pour avoir même besoin d'être indiquée. ; Parmi ces corps dont nous venons de suivre les modifications s'en trouvent . parfois quelques autres qui, au lieu de tendre vers l'état d'ovule, suivent au con- traire une voie rétrograde vers la feuille ou le bourgeon. | La figure 10, par exemple, offre quatre poils glandulifères unis par leurs bases en un ganglion charnu dont le sommet, légèrement déprimé, supporte un bour- geon de trois petites feuilles. Ailleurs (fig. 12), le bourgeon feuillé a pris plus d'accroissement, et le gan- glion sur lequel il repose se distingue à peine du pédicule auquel il est continu. Il donne cependant naissance à trois poils glandulifères. Ici donc, suivant la loi de balancement des organes, la feuille rudimentaire représentée par le pédicule, le ganglion et ses appendices piliformes, est d'autant plus atrophiée que le bour- geon auquel elle donne naissance atteint un développement plus considérable. Pour concevoir que le bourgeon en question est le produit de la surface même de la feuille rudimentaire, au lieu de procéder directement du système axile de la fleur, il suffit de jeter les yeux sur la figure 43. Là, en effet, ce n’est plus un simple ganglion ou tout au plus une cupule bordée de quelques cils glandulifères, mais une feuille en miniature, dont la lame orbiculaire porte un bourgeon sur le milieu de sa face, tandis que son point d'insertion avec le pétiole occupe pres- que le bord inférieur de sa surface convexe. Nous pouvons donc, dans ce cas, _ employer sans métaphore l'expression de feuille ovulaire, et reconnaître dans le bourgeon qui naît de cet organe la même production adventive qui a été signalée avec détail par mon ami, M. Naudin, sur les feuilles radicales de l'espèce de Dro- sera qui nous occupe (*). | Enfin, dans les figures 14 et 15 se trouvent réunies les deux productions que nous venons d'examiner séparément, savoir : le tégument ovulaire et la feuille à peu près parfaite, quoique sous des proportions diminutives. Ici, en effet (li. 14), à l'extrémité du funicule paraît un sac oblong. analogue au tégument externe de l'ovule dont l’orifice ou micropyle opposé à l’ombilic porte sur son bord une petite feuille sessile et membraneuse , tout l'appareil rappelant ainsi d'une manière frappante les urnes ou ascidies des Nepenthes, des Cephalotus et des Serracenia Fautl, dans ce cas, considérer le sac avulaire comme appartenant à un pétiole #) Voy. Naudin in Ann. Sc. nat., sér. 2, vol. XIV, p. L& et suiv., pl. 1, fix. 1 88 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. parmi les Droséracées. Chez les Parnassia, en effet, on a juste - ment décrit les placentas comme attachés sur la nervure médiane dilaté dont les deux moitiés seraient soudées par leur bord antérieur, tandis que l'appendice du bord de son orifice serait le limbe même de la feuille. C'est là l'ex- plication que l’analogie rend la plus plausible, tant à cause des exemples d'asci- dies cités plus haut qu’à cause de cette remarquable dilatation du pétiole observée chez la Dionée et même chez quelques espèces de Drosera. Les faits qui précèdent ajoutent donc une preuve évidente à celles sur les- quelles MM Mohl, Rob. Brown et plus récemment M. Adolphe Brongniart ap- puient leur opinion sur la connexion immédiate du plus grand nombre de pla- centas avec les bords mêmes de la feuille,carpellaire. Ces dernières peuvent donc être constamment prolifères. comme le sont accidentellement les feuilles ordi- naires de beaucoup de plantes, et l’on n'a pas toujours. besoin d'un apparatus de tissu cellulaire, de vaisseaux et d'épiderme provenant d'un axe pour la formation d'un ovule ou même d'une graine, puisque un simple poil peut, dans certains cas, arriver par des complications successives à l'état de ces deux organes. Il suffit d'admettre avec Turpin que la cellule végétale isolée est douée d'une force plas- tique capable de produire non seulement un organe compliqué, mais même une plante complète ; de se rappeler que certains ovules anatropes n'offrent aucune trace de vaisseaux ; que le nucelle en est presque toujours privé ; que l'apparition de ces organes élémentaires est toujours moins précoce que celle des cellules, et jamais indépendante de ces dernières : enfin, que les plantules adventives obser- vées par M. Naudin sur une feuille du Drosera intermedia n'avaient aucune con- nexion avec les nervures, mais avec le tissu de cellules allongées dont les poils glandulifères sont une portion intégrante ; il suffit. dis-je, de rapprocher tous ces faits pour ne plus regarder comme excentriques ou forcées les vues que j'ai cru pouvoir hasarder au sujet des ovules du Drosera intermedia. Du reste, la mobi- lité de l'organisation végétale est tellement reconnue , les nuances par lesquelles toutes les parties tant axiles qu'appendiculaires se lient l’une à l’autre sont si lé- gères, qu'il serait imprudent de vouloir étendre à priori à une vaste série de faits -les conclusions qu’on tire d’un petit nombre. Il n’est pas improbable que les pla- centas dérivent tantôt de l'axe, tantôt et je crois beaucoup plus souvent. de la feuille carpellaire elle-même. Le premier est admis par M. Adolphe Brongniart chez les Primulacées et les Myrsinées, tandis que le même savant penche à re- connaitre le second cas chez les Carvophyllées, dont plusieurs n'offrent en effet des ovaires en apparence uniloculaires que par suite de disparition précoce de leurs cloisons membraneuses. La même explication ne me paraît néanmoins de- voir s appliqner ni à toutes les Carvophyllées indistinctement, ni aux Portulacées, ni en particulier à la Dionée et au Drosophyllum. Rien n'est même plus singulier que de trouver dans la seule famille des Droséracées trois types de placentation qui paraissent se rattacher au mbins à deux systèmes différents, savoir : la pla- PLANCHON. SUR LES PROSÉRACÉES. 89 de chaque feuille carpellaire, position très anomale que Salis- bury, Aug. de Saint-Hilaire et Rob. Brown signalèrent successi- vement chez certains Mesembryanthemum , et qu’on a retrouvée avec quelques modifications chez les F’asconcellea , les Réaumu- riées , les Punaica, les Pternandra et le Lepuropetalon El. , genre dont l’affinité n’a pas encore été fixée, mais que je considère comme très voisin des Parnassia. Par cela même que ce mode de placentation est exceptionnel, il ne doit pas avoir une importance exclusive dans la balance des rapports naturels. Aussi n'est-ce pas là-dessus que je voudrais justifier l’exclusion des Parnassia hors du groupe.des Droséracées. Mon opinion sur la place de ce genre se forma le premier jour que je considérai attentivement les Saxi- frages de la section Hirculus. Après m'être demandé au premier abord comment l’affinité de ces plantes avait pu rester méconnue, je vis bientôt qu’elle était simplement oubliée par beaucoup de botanistes, puisque Smith, qui n’a pas d'ordinaire de grandes prétentions à indiquer des rapports naturels, saisit et énonce po- sitivement Engl. bot. sub Parnassia) ceux des genres en ques- tion. Rob. Brown, Lindley et Royle ont également confirmé cette idée. ; J’ai déjà fixé l'attention sur la bizarre variété de caractères con- tradictoires , et ailleurs presque incompatibles l’un avec l'autre, qui se rencontrent chez les Droséracées. C’est pour cela que trois d’entre six genres restent isolés chacun de tous les autres : le centation pariétale des Drosera et des Aldrovandes , axile des Roridula et des Byblis, basilaire des Drosophyllum et de la Dionée. La double origine qu'on peut attribuer aux placentas acquiert un certain degré de probabihté par l'analogie de ce qu'on observe dans le cas où des inflorescences semblent naître ou sur des pétioles, ou sur des feuilles , ou sur des bractées. Là aussi je crois pouvoir reconnaître au moins deux origines différentes, sans pré- tendre néanmoins les distinguer avec certitude dans tous les cas particuliers. Tantôt c'est lé pédoncule axillaire qui a contracté une adhérence (toujours origi- nelle) avec l'organe d’où sa partie libre semble émaner.Tel est évidemment le cas de certaines Chailletiacées, et probablement du Neuropeltis, des Buginvillea, du Dobinæa et des Tilleuls. D'autre part, à moins de preuves positives qui puissent me faire changer d'opinion , je suis tenté de regarder comme véritablement pra hfères les feuilles du Dulongea et peut-être celles de l'Hehoingia. 90 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Lt Roridula par son fruit triloculaire à loges monospermes ; le By- blis par ses anthères introrses ; l’Aldrovanda par'son port et ses feuilles verticillées. On pourrait croire que les tendances de ces genres vers d’autres familles doivent être d’autant plus évidentes que leurs rapports mutuels sont peu intimes. Tel n’est pourtant pas le cas. S'il est vrai, en effet, que les Drosera , Drosophyllum et Dionœa se rapprochent des Calandrinia et des T'alinum (parmi les Portulacées ), des Réaumuriées et des Tamariscinées ; si les Byblis à étamines parfois inégales, introrses (!), et qui s’ouvrent dans quelques cas par des pores tendant vers le genre Cherran- thera ( parmi les Pittosporées ), ce sont là les seules affinités de détail que je puisse saisir comme positives entre les genres de Droséracées et ceux d’autres groupes. Le Roridula gurgonias, dont la végétation rappelle singuliérement celle des Luxembur- ga , semble d’ailleurs confirmer l’affinité générale de sa famille avec celle des Sauvagésiées, dont les Luxemburgia se distinguent . à peine, En somme, le tableau d'’affinités qui suit renferme beau- coup moins de données certaines que de vides à combler. Tableau d’affinités des Droséracées. Obs. Les noms écrits en lettres romaines représentent les genres de Droséracées ; ceux qui le sont en italique désignent les genres d’autres familles ou ces familles elles-mêmes. Les lignes ponctuées horizontales indiquent seules les affinités directes. Les noms adjacents ou superposés indiquent l’affinité réciproque des objets qu’ils désignent. Cistecæ. SR No ral: de ns Raider Sauvagesia. . ” \ Cheiranthera (Pittosporeæ). L'ETAT dr : Reaumurieæ . \ Tamariscineæ. (. . . . Drosophyllum. . . Drosera. . . . Turneraceæ. Portulacee . CPRTOIMAEE ST Je ONE Eee Dionæa. | Aline Le:genre Drosera renferme en lui seul des types d'organisation PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 91 extrêmement variés, et qui sufliraiént dans mille autres cas pour définir des genres distincts. Ici, néanmoins, les différences les plus frappantes s’effacent par des nuances presque insensibles, et l'appréciation de leur importance comme caractères de sections est aussi délicate que la coordination des sections elles-mêmes est désespérante , et la filiation des espèces en séries naturelles évi- demment impossible. Les conclusions auxquelles je me suis arrêté étant le fruit de longs tàätonnements et d’une étude assez appro- -fondie du sujet, peut-être m'’est-il permis, tout en reconnaissant l’imperfection de cette partie de mon travail, de croire que chacun des groupes auxquels J'ai donné des noms est strictement naturel et homogène. Or, c’est là la condition essentielle qui leur donne droit de figurer dans un tableau de distribution géographique , c'est-à-dire à remplir le but principal qui m'a engagé dans l’ari- dité d’une monographie d'espèces. Voici les noms. de ces sec- “tions, avec la formule technique et succincte de leurs caractères : Sections du genre Drosera. Secr. L Psychophila. — Stamina 5, manifeste perygina. Styli 3. a basi bis bifurci , divisuris iterum bifidis , laciniis integris et bifidis, biseriatis, acutis (apice ?stigmaticis). Ovarium 3-valve. Ovula pauca, supra medium valvæ cujusvis acervatim affixa , placenta non conspicua. —Herbæ Antarcticæ paludicolæ, humi- les, ebulbosæ, exstipulatæ, glaberrimæ ; caudicibus abbreviatis ; foliis subrotundis v. oblongis petiolo continuis, confertiuscule erecto-palentibus ; scapis unifloris. Sp. typica : D. uniflora Willd. SECr. Il, Arcturia. — Stamina 5, hypogyna. Styli 3, indivisi, in stigma pulviniforme incrassati. Placentæ 3, oblongo - li- neares, multiovulatæ. — /Terba Tasmanica: monticola, hu- mis, ebulbosa, exstipulata, glaberrima ; caudice abbreviato : foliis late linearibus, petiolo continuis (A); scapis unifloris. Sp. typica : Dros. Arcturi Hook. (4) Æstivatione non convolutis (saltem haud conspicue), inferioribus pilis glan.- 992 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. SECT. IE. Thelocalyx.—Stamina 5, hypogyna. Styli 5, graciles, indivisi. Stigmata e papillis 5-6, mollibus, elongatis, radiato- umbellatis constantia. Placentæ 9 lineares, multiovulatæ. -- Herbæ tropicales, altera gerontogeo- Australasica , allera Ame- ricana, paludicolæ, humiles ; foliis radicalibus, rosulatis, humo adpressis, spathulatis, peholo continuis ; stipulis scariosis in unam intra-axillarem fimbriatam enerviam concrehs ; scapis racemiferis, pedicellisque glabris ; calycibus papillhis mollibus tectis (unde nomen). | Species typicæ : D. sessilifolia, D. Burmanni. SECT. IV. Rossolis. — Stamina 5, hypogyna. Styli 3, a basi bi- furci, divisuris apice clavato, indiviso v. bilobulato stigmaticis. Placentæ 3, pluriovulatæ. — Herbæ cosmopolitanæ , paludi- colæ . ebulbosæ , sæpius acaules , nunc ascendenti caulescentes ; foliis sæpius rosulato expansis, forma variis ; stipulis scariosis sœæpius in unam intra axillarem (nunc supra-axillarem et caulr inserlam , teste À. S.-Hil. ) concretis v. sehformibus et peholi margini semiadhærentibus; scapis nudis simplicibus v. casu furcatis, racemiferus. Species typicæ : D. maritima, D. rotundifolia, D. spiralis. SECT. V. Criplerisma. — Flores Rossolidum, sed stipulæ tantum in parte infima innovationum obviæ. -— Herba Capensis, elata, ebulbosa ; caudice elongato, innovahionibus annotinis termina- lhibus, conferte foliatis ; foliis late linearibus, peholo brevi conti- nus, Superioribus innovaliontis cujusvis exstipulatis ; stipulis intra folia infima(innovationum\ latentibus, scariosis, nitidis, in unam concrelis ; SCapo nudo, racemifero. MDe LWpica: D. hilaris Cham. et Schl. SECT. VE. Piycnostigma. — Stamina 5, hypogyna. Styli 3, à basi bifurcis, v. alte bipartitis, cruribus flabellato-plurifidis, lacmiüs dulosis destitulis ! (quo charactere, ut vegetatione omni, Pinguiculam heterophyl- lam Benth. refert.\ PLANCHON, — SUR LES DROSÉRACÉES, 93 a basi ad apicem sensim et non valde dilatatis superne stigma- tieis. Placentæ 3, multiovulatæ. — [erbæ Capenses, ebulbosæ, eæstipulatæ, foliis radicalibus rosulatis, cunealis, v. lanceolato- linearibus, petiolo brevi continuis ; scapis nudis v. a basi fere ad apicem sparse foliatis, 1-2 v. racemose pauciflores ; foribus magnis , SPeCIOS1S. Sp. typicæ : D. cistiflora L., D. pauciflora Banks. Secr. VII, Arachnopus. — Flores Rossolidum. — {Zerbæ tro- picales, gerontogeo-A ustralasicæ, ebulbosæ, exstipulalæ ; caule elongato , decumbente ; foliis sparsis, longe linearibus , petiolo continuis, racemis oppositifoliis, pedunculatis, simplicibus. Sp. typica : D. Indica L. Secr. VIII. Phycopsis. — Stamina 5, hypogyna. Styli penicillato multipartiti. Placentæ 3, multiovulati. —Herba Australasica , acaulis, ebulbosa, foliis erectis, longe petiolahis, haud peltatis , bicruribus , divisuris longe linearibus 1ntegris v. bifurcis ; sti- puli in unam intra-axillarem dorse-binervatam et secus nervos cristulato-spinulosam concrelis ; scapis apice cymiferis. . Sp. typica ; D. binata Lab. (Sectio floribus et inflorescentia Ergaleiorum insignis , a qui- bus tamen longe recedit radicibus fibrosis, foliis et stipularum præ- sentia. Attamen forsan juxta melius collocanda ?) Secr. IX. Cœlophylla. — Stamina 5, hypogyna. Styli... Capsula trivalvis. Semina pluria, placentis suborbiculatis affixa. -—- Herba Australasica, humihis, acaulis, exshpulata, glanduloso- hirtella ; foliis rosulatis, humo adpressis, orbiculato-spathulatis, haud peltatis, flaccidis, membranaceis ; scapo nudo, racemifero ; pedicellis defloratis, recurvis. Sp. typica : D. glandulifera Lehm. SecT. X. Lamprolepis. — Stamina 5, hypogyna. Styli 3-5, indi- visa, apice stigmatico clavellati aut capitellati. Ovula pauca in SE S + O0 PLANCHON. SUR LES DROSÉRAGÉES. acervos 3-5 (placenta non conspicua) collecta. —Herbæ Novæ- Hollandiæ extralropicæ, arenicolæ, humiles ; caudicibus brevis- simis v. paulo elongatis et congerie densissima fohorum vetus- torum inferne induviatis ; foliis petiolatis, haud peltahs; stipulis (summis in. acervulum sœpius confertis) scariosis, argyreo-nt- tentibus, geminis (singuli folii) in unam binervalam, intra-aail- larem concretis ; scapis nudis racemiferis, nunc paucifloris ; flo- ribus sæpius minulis. Sp. typicæ : D. platystigma Lehm.—Dros. pulchella Lehm. cr. XL. Bryastrum. — Flores 4-meri. Stamina hypogyna. Styh hi, indivisi, apice stigmatico clavellati Ovula in acervula 4 col- lecta, placentis haud conspicuis. — Plantula Australasiæ ex- tratropicæ, fructifera muscum referens, acaulis ; foliis rosulatis, longe peliolatis, orbiculato-pellatis ; stipulis 2n unam concretis , argyreo-nitentibus; scapis unifloris, gracilibus, nudis, strialis, floribus minutis. Sp. typica : Dros. pygmæa DC. cr. XII. Lasiocephala. —Stamina 5, hypogyna. Styh à, a basi bifurcati, divisuris infra medium 3-A4-fidis, lacmis (rigidulis) apice subdilatatis. — Herbæ Novæ-Hollandiæ tropicæ, ebul- bosæ , humiles , acaules v. e rosula foliorum radicalium caulem sparse foliatum apice subdivisum agentes ; foliis longe petiolatis, orbiculato peltatis; stipulis in unam intra-aæillarem , enerviam concrelis ; racemis elongatis simpheibus, ebracteatis. Sp. typicæ : Dros. petiolaris DC. — D. Banksii DC. SCT. XIIT, Ergaleium DC. (excel. sp.). — Stamina 5 (rarissime 7-8) hypogyna. Styli 8 (rarissime 2 ) in lacinias tenuissimas confervoideas , penicellato - congestas soluti. Capsula poly- sperma. — Âerbæ Australiæ extratropicæ (unica Asiæ tro- picæ) bulbosæ, exstipulatæ ; foliis infimis squamæformibus, viæ conspicuis, v. Subulatis limbo destitutis (his interdum per cau- lem totum obvris et more spinarum Berberidum , ramulos aæil- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACGÉES. 95 lares abbrevialos, foliis perfechis instructos shipantibus \; foliis radicalibus et caulinis peltatis v. petiolo continuis ; floribus cy- mMmOSiS V. TATius TACEMOSS. Series À. SCUTELLIFERÆ. Caulescentes, foliis orbiculato-peltatis, in axillis ramulum abbre- viatum foliis 2-3 instructum foventibus. — Herbæ Novæ-Hol- landiæ extratropicæ occidentalis et meridionalis et insulæ V, Diemen. Sp. typicæ : Dros. Menziezn R. Br. — D. macrantha End. Series 2. LUNIFERE. Caulescentes, foliis lunato-peltatis, axillis ramuliferis (more præ- cedentium). — Herbæ Australiæ extratropicæ totæ et insularum V. Diemen et N.-Zeelandiæ, unica ex Asia tropicali. Sp. typicæ : D. peltata Sm. — D. lunata Buchan. Series C. ERYTHRORHIZÆ. Foliis haud peltatis, axillis nudis. — Herbæ Novæ-Hollandiæ ex- tratrop. occidentalis et meridionalis. Subseries 4. SroLMIFERZÆ. Foliis als rosulatis , aliis secus stolones |v. rarius ramos apice cymiferos) sparsis v. verticillatis. . Sp. typicæ : D. stolonifera Endl. — D. ramellosa Lehm. | Subseries 2. RosuLATÆ. Acaules, scapis nudis. Sp. typicæ : Dros. bulbosa Hook. — D. erythrorhiza Lindi. Des treize sections naturelles que je viens d’énumérer, la der- mière seule possède de véritables tubercules souterrains, qu’on appelle souvent bulbes par une licence du langage descriptif. La présence de ces organes est liée ici avec un ensemble si consis- tant d’autres caractères essentiels, que j'ai été tenté de diviser les Drosera en deux grandes séries : l’une des espèces à racines fi- \ 96 PLANCHON. — SLR LES DROSÉRACÉES. breuses, l’autre de celles qui possèdent des tubercules. CGepen- dant, comme la section Phycopsis a la fieur et l'inflorescence des Ergaleium avec la végétation , les stipules et les racines fibreuses de nos Rossolis , j'ai cru devoir éviter un mode de division qui, sans aider à mieux définir chaque section en particulier, semble- rait supposer entre les Érgalerum et tous les autres Drosera plus de distance que la nature n’en à mis en réalité. Sans rien préjuger sur l’importance des caractères en question , J'ai préféré les étu- dier organographiquement l’un et l’autre, et pour cela, prenant chez le Drosera rotundifohia ie type des rhizomes à racines fi- breuses, et chez le Drosera gracilis celui des rhizomes à tuber- cules, mes recherches (malheureusement très peu éteriques) m'ont donné les résultats suivants. Le caudex (souterrain) du Drosera rotundifolia, observé sur une plante d’un an. consiste en un court cylindre que termine une rosette de feuilles , et qui surmonte une racine grêle divisée presque dès sa base en quelques fibres peu ramifiées. L’année suivante, on observe le même caudex encore continu à sa racine : mais ses feuilles ancienne: sont flétries , et la rosette de feuilles fraîches qui le couronne appartient à la pousse terminale (?) de l’année actuelle, Un an plus tard, la racine primitive a disparu ; il ne reste plus qu’un caudex (ou rhizome ascendant ou dressé) produisant entre les restes flétris des feuilles de troisième et se- conde année, quelques fibres radiculaires latérales ; en un mot, c’est la végétation bien connue d’une foule de nos herbes vivaces dites à racine mordue, parce que leur racine primordiale ne laisse d’autre trace que la base tronquée de son insertion avec le caudex. Tel paraît être, à des nuances près, le mode de végétation des Drosera à racines fibreuses (1). Leurs fibres radicales offrent une couche externe de poils très serrés ou plutôt condensés en une sorte de feutre spongieux parfaitement adapté à l'absorption des liquides. Les feuilles , chez ces espèces , sont toutes à peu près uniformes, et leur limbe n’avorte jamais. (1) Le Drosera Arctura paraît se multiplier par des surgeons latéraux (souter- rains) dont un se développe chaque année à côté du caudex d'où part la hampe florifère. PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 97 D'autre part, si l’on observe un pied du Pros. gracilis Hook. fl., à l’époque de sa première fleuraison, on voit que sa tige grêle (aérienne), ornée de feuilles éparses et terminée par une grappe de fleurs, tire son origine d’un tubercule souterrain (PI. 5, fig. C',a) dont le collet seul produit quelques fibres radicales, et dont l’épi- derme déjà flétri présente une surface inégale et aride. En effet, le corps du tubereule, formé d’une masse compacte de tissu charnu, s’est déjà épuisé pour la nutrition de la tige, et n’occupe plus qu’une portion de la cavité déterminée par l’épiderme qui, dans l’origine, adhérait de toutes parts à sa surface. Du point où la base un peu renflée de la tige s’unit avec le tubercule, on voit naître une sorte de fibre cylindrique qui se dirige obliquement du haut vers le bas et se termine par un second tubercule. Celui-ci (fig. €,b) a la forme du premier ; mais il est plus petit, et son épiderme lisse, herbacé au lieu d'être sec, adhère au tissu compacte et succulent qu'il recouvre. Le pédicule en question est recouvert de quelques gaines membraneuses (fig. € ,c) obliquement fendues à leur som- net et dont l’orifice, regardant la base du jeune tubercule , doit se diriger en sens inverse de la tige florifère. La présence de ces écailles vaginales (qui remplacent évidemment des feuilles) prouve que le pédicule qu’elles embrassent est un véritable rameau dont le jeune tubercule n’est qu’un renflement terminal. Sur ce der- mer, à côté de son point d'insertion avec le pédicule, on voit une légère protubérance qu'une coupe verticale fait reconnaître pour un œil gemmaire , c'est-à-dire pour le rudiment de la tige qui doit se développer et fleurir l’année suivante. Il est donc clair que le développement de ces tubercules est analogue à celui des mêmes organes chez la masse de nos Orchidées européennes. Dans le cas du Drosera gracilis, il semblerait que les tubercules, à mesure qu'ils se succèdent, tendent à s’enfoncer plus avant dans le sol ; et cette marche est peut-être le moyen que la nature emploie pour mettre un terme à la vie de la plante, puisque, à un certain degré de profondeur, les conditions doivent manquer aux tubercules pour sé développer. Mais, sur ce sujet comme sur mille autres points intéressants de la végétation des Drosera d'Australie, il faut tout attendre de l’observation des plantes vivantes. Sans ce se- 3° série. Bor. T. IX. (Février 18848.) 5 7 98 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. cours, mille points de structure doivent rester une énigme sinon insoluble, au moins très embarrassante pour le botaniste d’Eu- rope. Par quels degrés l’enveloppe des tubercules des PDrosera bulbosa, erythrorhiza, etc., arrive-t-elle à offrir plusieurs couches superposées, semblables aux pellicules externes de l’Oignon ? Avait-elle, dans l’origine, un épidermide simple qui s’est plus tard dédoublée en lamelles concentriques ? D'où vient ce détritus de fi- bres entrecroisées, qui forme une longue et épaisse gaine, à la base de la tige des mêmes plantes? Voilà des questions qui intéressent le botaniste, tandis que la recherche de la nature de cette brillante couleur rouge que ces tubercules renferment promet peut-être, ainsi que l’a observé M. Lindiey, des résultats importants à la chimie industrielle. Les Droséracées croissant la plupart dans les lieux humides, il est curieux de voir jusqu’à quel point elles con- firment ou contredisent la règle assez connue, que les plantes pla- cées dans de telles conditions , étant moins exposées aux varia- tions de température, peuvent habiter sous les climats les plus divers et dans les régions les plus distantes. Hâätons-nous de le dire, plusieurs Drosera confirment pleinement ce qu’il y a de vrai dans cette assertion ; mais, de peur de regarder comme très simple la cause qui détermine le choix de la patrie des plantes, ajoutons que, parmi les espèces d’un même genre qui croissent dans des stations identiques , ies unes ont les mœurs les plus va- gabondes , s’il est permis d’user de ce terme; d’autres , au con- traire, sont locales et casanières par excellence. C’est ainsi que le Drosera intermedia habite l’Europe, l’Amérjque septentrionale, la Guiane et le Brésil (1), tandis qu’une portion seule de la Ca- roline constitue l’aire d’extension de la Dionée. D'ailléurs, si le Drosera intermedia croît très fréquemment en Europe et dans l'Amérique septentrionale en compagnie du Drosera rotundifolia, pourquoi se retrouve-t-il tout seul dans le Brésil et dans laGuiane ? Pourquoi manque-t-il aux autres contrées de l’Amérique du Sud ? D'où vient que la plupart des sections naturelles du genre Dro- (1) C'est à M. Auguste de Saint-Hilaire qu'appartient l'honneur d'avoir le pre- mier signalé l'identité de la plante brésilienne avec celle d'Europe. LE ke - Ke RON GROGHAPHIQUE DES DROSÉRACÉES 4 © 71 s4001 HhkPpI0 TR - sonoid. mullyñgorord 1@ i [2 _ 1. + ” f Treltssihreor .AÏ. Pa ir — * | TABLEAU COMPARATIR DE LA DISTHBUTION GÉOGRAPHIQUE DES DROSÉRACÉES, —: T'omelx pas | Anne dés te mate HOTANIQU : F C RE Da nnen [pere | Arreonte nous noie | >ROSER A: C || MT A FRS. ——— EEE a L TRES a lpsyehophtta.lareturia:| Thetocatyx |} | Mossotis ||Cryptertema)|Pyonenesgne | Atathopur.|Phycopris|Catophylta:|Lanprotépis. k . 4 : | ( Le 2 2 20) 1 3 6 9 Un Nombre absola des espèces de chaque section où genre. » | 2 1 à : ñ Portugal (au-dessous du 39% lat, N:), Andalousie, royaume dé EST 1 AIRE ; ul Le sun) | | Seat . Marne (au-dessus diu45* al1N.)2 Espèces pariiculières.wn. me|, 1 |: : : PS are LEE 2 22 CE : SE nid rapue HÉAIRE 4 France méridionale ons tel ie, DRE €] UN À D { D. intermedia. rl p dope Amérique septentrionale, Guyancs Urésil "|| 1 : s, APTE ae nque seplentr. (au-dessous du É0 lat. N:| 4 | JL 2522 In angle. «Syrie, Amérique septentrionale (depuis le cercle arctique D. rotundifolia. { ST bE de gta Duo de © 6 à QUE LÉ ata-dhto -\b. dt antentelonale (lfooi, Caroline, Floride}. ai co. | 4 2[D. caplliaris: ; | Amérique seplentrionale (de dla province à des LM assacliussets Ra : Nusquerans terra) ER DUR UNE |A b -[D: Ê Amérique sepientrionale (Canada et monts Rochieux, au-dessous| | D. 1inearis ( di SAT ALON.).- D 0 0° G D 0e. 3 At o 5 | : h Amerique septentrionale (Ette-Unis, provinces maritimes rien: ne | “ rates au-dessous du 20 at Ni) en a | -[D. flitormis. | à | | JL JR Do pue L Amérique septentrionale (Caroline, entre les 33:eL 35*20/ lat: N.):|, 1 k ; p dé Bonne-Espérance, dans es ini la colonie. (Le Dror, nl ls Mcaulir Thunb, ne sara être placé ace certitude dans au: D. capensie . .[D) hilaris= |D: cistifiora. 4 TU |? à Jp o dP ASS RE NN: heu cl 2[n Gorgonias. LS RE) É : k A D 01 EN L D, ramentacca. b o © D, Helianthemæ} gp © QE tove ; Di cuneifolias. fe … + = ;]Dispecloss: | | D trinersia b :|n: paucifiora Afrique australe (Macallsberg, laL 25°S,, long: Green: 27:-28°E4| 2) |" b 4h : pe CRE | ana. NAT a à = 0 800 0 90.08.00 .5 6 dl HI] -|D. Madagasts Afrique tropicale occidentale, Inde tropicale, Nouvelle-Lollande|| = | sis. Aropleale (côte orientale); Chine tropicale et Cochinchiie 7/20 |} 4 -[D: urmanni. Le Afrique tropicale occidentale, Inde/tropicale - + 0-0 2] 1 | 7 AR Inde: tropicale (de Ceylan: jusqu'à (l'Himalayali), Chine (pro= Re Jp | LE tablement tropicale). PORN 5. ll db d db L 150 É NE Rene pen F. CE A D E IE: Ê 4 3 E ,[D. Finlaysonii | Gochinchinc NC UT ; AA 4 ie JU à Chine tropicale - RTE É 1 pi DE | 1ies Philippines, Nouvelle-Galle, ile Yan Diemen &.e | Bo 2 db 0 0 0! dbtt ee — Es Nouvelle-ollande tropicale (cotes orientale et septentrionale |} 1 | ed dé o o 0 vd 0 b @0 Jess || [ARE | | : ptiars dl AR db Nourellé-Hollande tropicale (côte orientale) - à 2 4 me) Dan À 5 0 9 dbao ARASAORE aa . à [nie Nouvelle-Hollande tropicale (côte sepientrionale) e All k à 0 d : a aa db-0-0 5: .dhréle 4 p 9 à 0.9 à AE Sa IL s94 AR SERRE sat Je murs, Nouvelle Hollande tropicale (côte boréall-oceidentale) a A] À 3 Evo © ô JE MEDEF dE byS | > 4 ; JL i :f RE :: SÈÈRE Nonrelle Galles ER EEE n 4 o d E s 5 > db 0 Ë Nouvelle-Galles, HE Van. Diemen et Nouvelle-Zélande ( côte mé RES 4] | te |D: au ridionale dé Ja Nouvelle Hollande)}- 0 stbée à le) L ne bis q au; F © dineee de Nouvelle-Galles ete Van Diemnen ts. UNS || b | tb sdb oo aude o 0.008 (ben | Nouvelletollande® extra-tropleale (côte S.-0:, King. Georg) nl al - one | Sound.)à. Soon teur eme |les SE A | b 8 (Pre À db ni aces a SD # | PRES D.erythrorhiza Nouvelle-Hollande extra-tropleale (côte S.-0., King. Georg: B D. Mencleri| Le 5 cs 1] Fes z 4 GIE ETTX b + = [B: gigantea. Sounid)}eu côte Oc (rivière des Cygne à all 1 à 1k Ær | LES à neenceshee De 20 RL | ï nt Nouvelle-Hollande extra-tropieale (côte 0; rivière es Gyents): #20: 5 É RP Bouc El À ab TE IR TS ï : 2] Lindiegama. a ed subhirtclla: | D tits F2: 2: (nine | | Deparvulas - 2 [D Dimmondi D. macrantlia. à [D. suiphure D. Necsi. D.heterophylla D: Prelssil. D. calyeina. | D. stolonifera. D, humilis. D. ramellosa D. pendulifiora D. bulbosa, D. rosulata, D:macrophylla D: zonarlà D.\Whitakeri. D. micranlha. D. scorpioldes.. [nouvel Hollande (côte méridionale). . 2.0 6 0 6 4] 4 [bo oo dk ë : - : | LE © à © D Oanchonii | Nouxelle-Hollande (côte méridionale) et lle Yan Diemen. . 1 fn. = Ê D «| 0 DC q q % L -|D. gradlis. (Ie \Van Diem nu Ne o à 3 «[D. Arcturl. - q a dqp D ID, foliosa. Nouvelle-Zélande di 0: 0. rovo . { . : - p-prorigw 1e Auckland (vers le 50° lat. S., nou loin de 13 Non Amérique: (pointe méridionale au-dessous du 59 [a Falkland. e-Zélande).|| 1 |D.sp. lat S), les : = +] 4 |puifon. Brésil extra-tropleal (Ho Grande do sul, la Plata). « ñ Fos c q . .[. marlima Brésil tropleaL. G'0 0 5 16 (bo 0 2 ©: [D parifolis. | D, montana. | D. Hirtella. | D tomentosa. | D. ascendens. D. villosa | D. spi | D, graminifolia. Brésil subiropical (ile Sainte-Catherine), Trinidad, Nouxell I nade (à l'est des Andes). = 10e 0e ee + 1 4 8 d . « «]D. tenclla. sil tropleal et Guyane. ER : dl à 2 2 2 D. sesifolis Brésil tropleal et Nouvelle-Grenade (partie centrale). 1 80 dos dbe .[D. communis. Orénoqu dd 6 60 ua og ob El, 1) DE 2: LE D: pusilla lCub3:— Espice trop peu connue, - =, 1 [ Somme table des espèces dé Ja famille, et sommes paruelles iles espèces de chaque genre ou secllon dé genre . . - 99 2 1 2 29 1 n 3 Ons. — Il esiste, d'après MM: Slebold et Zuccarinl, au molns deux espèces dé Drosera au Japo mals ces! plantes n'étant pas décrites, je n'ai puiles introduire Gns ce tableau SECOND MABLEAU (PLUS RÉDUIT) DE LA DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DES DROSÉRACÉES. TE, ; : | Doesn ; Drosophyllum| Dionæa. |Alarovanda. || Byblis. || Roridula. a — SECTIONS) DE GENRES, 2 |Psyehophita.| Areturia.| Thelocatyz. Rossolis. |Crypterisma.| Ptyonostigma, |Arachnupus. | Phycopsis|Cætophylla.|Lamprotepis.| Bryastrumi| Lasiocephalal Ergaleïum. Nombre des espèces de chaque seclion ou genre, o 2. 1 2 9 nt n 3 1 1 Û 1 8 œ 1 1 6 à Europe posstde. . . à 6 5.0 4: : A, - - .{n rotndifolh. .|, D. Lusitanicum. AAvestculosa: lopécas D: Angllca: \l D: intermedia. Noyaume de Maroc. - ü © . à AIMÉ 6 060. db 50 dho bo 0 96 dé @ oo dho DC dEMo œ ein «| A Ca #2 qe 4 P «D Lusitanieum SACS NORTON ë RM NN 1 rounditols Sibérie. 6-00 6 00 0. 5 ... AMIENS dé 6 Ab ee. à D. rotundifolia. D. Anglica, Amérique septentrionale DER Baie IL A. . A . . . D rotundifol : PRE 1e L û o - «| «| An =: :[Dmuscipula. | D. Anglica: | D. intérmeilla , et} hespèces partic: Amérique tropicale él sübtropicates à à à à À à à 5 Abo sessilifolia,/ D. Intermedia, el | 42espéces partie. (Terres image an Que Un | D |puninora, liéAnekland (Antarctique). 5 me 2 +] 4 [fesptee. ROZ S Ge 0 0 0 0 © à new € à à JON ns ds no. dt *|D-propinqua: |} « dhe co | np binata.| = = «| + ee 2 2h 2 à Dauriuhn, Ile Van Diemen, : : : | : auncoue dope ns déni 5 2,6 dbfitinrée dh 90 à 4h A | D binaiae | ur M DIET NM D péltati Ù D. auriculats. D. Planchonif!| u2 parte Nourelle-Hollandé extra-tropleale . . . . . . . - - 43 |, , | . . |. :Dispatiut. 2 Le 0: -oumun em bers Depamæ . : Dai Le à 6: :: .. ul FE MÉLANIE MONO EN ANT NN 0 006 AE | FA D Planchionit,|. >. … | De se ARTE eL2hespèces particulières! RODTElIE-Jo]lande 1ropicale MON 7 UD urmannt| | D spens Ale tropleale. . . : . : rer TU ES SE SR DS parmanal|Dspeiboli ta" [RO l'E Dartienen 0 CL LA OUI ET E lunata. OMONOIT PACS I. déntata, D. Lourefroi. . . . . . | . . - * ]D. Finlaysoni. - - + - | o db bu he Sn 6 600 AMEN 10 FRET 2 Gorgonia Atrique tropleale oceldentale, à. 4. . . + + | © | . . . 2 0 Dumas ns A à à 2 0 à nomdennf : : Abe 0 dé ae db o 00 pole — db 0 BA 6 Prdoedt 0 ein DATE MED le re) Lure Ne D fn D Madigascarl, Fs Afrique anstrale subtropieale, ; ! : ; = : : : «+ «| 2 À . . 5 db 2e 0 dpi [Cap de Bonne-Espérance. | | 4 : : à: . - . 9 - .. ch + « féepèces.. C. NÆGELI — PROPAGATION DES RITIZOCARPÉES. 99 sera n’appartiennent qu'à une région très limitée , tandis que la section Rossohs, dont nos Drosera d'Europe sont les types, a "des représentants sur les points les plus distants du globe? Pour- quoi le Drosera Burmanni se trouve-t-il entre les tropiques, dans l'Inde , la Chine. sur la côte occidentale et la côte orientale de la Nouvelle-Hollande , tandis que de toutes les nombreuses Droséracées d'Australie, pas une seule ne s’est rencontrée à la fois sur les deux côtes opposées. Ces faits, et mille autres que je pourrais tirer d’ailleurs, prouvent que les plantes obéissent beau- coup moins aux influences générales de température et de station qu'à une sorte de tempérament, de vis interna que chacune d'elles possède en propre ; de même que les groupes naturels offrent dans le choix de leur patrie tantôt les prédilections les plus exclusives, tantôt l'indifférence la plus complète. Ce que J'avance ici d’une manière générale ressortira plus en détail des tableaux suivants , où j'ai tâché de mettre en relief les résul- tats de la revue systématique qui va terminer ce travail {Voyezles tableaux ci-joints.—La suite du Mémoire au prochain cahier.) SUR LA PROPAGATION DES RHIZOCA RPÉES ; Par CHARLES NÆGELI (| Pendant l’hiver de 1843 à 1844, j'ai fait quelques recherches sur la germination du Pilularia. Le résultat de ces observations s'éloignant en tout point des opinions de M. Schleiden concernant le même sujet, j’ai pensé ne pas devoir le publier jusqu’à plus ample confirmation par des recherches ultérieures. L'année sui- vante, Je refis la même observation sur la Pilulaire. Dans l’au- tomne de 1345, M. A. Braun eut la bonté de m'envoyer du Salvi- mia, du Marsilea et du Pilularia ; mais ce dernier seulement a germé ; j'y ai retrouvé les mêmes faits que j'avais déjà observés précédemment. (1) Traduit par extrait du Zeitschrift fur Wissenschaflliche botanik, von 3. Schleiden uud Carl Nægeli, 4847, p. 488. 100 ©. NÆSELI -— PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. Je publie ces observations , bien que je n’en puisse déduire de conclusion positive , n'ayant point à ma portée d’autres genres de Rhizocarpées pour entreprendre des recherches comparatives. Mais le travail le plus récent sur les Rhizocarpées (Beitræge zur Kentniss der Rhizocarpeen , von G. Meitenrus, 1846) adopte sim- plement l’opinion de M. Schleiden relativement aux boyaux pol- liniques, et à la formation de l'embryon de ces végétaux. La très jeune anthère du Palularia apparaît comme un corpus- cule pyriforme ou obové, et courtement stipité. La couche cel- . lulaire extrême devient la paroi de la bourse anthérale. Les cellules du tissu intérieur se transforment en cellules-mères, renfermant chacune quatre cellules-mères spéciales, monospores, disposées en tétraèdre ; comme dans la formation du pollen des Phanérogames , et dans celle des spores des Cryptogames tétra- spores. Dans l’anthère complétement développée , les spores de- viennent libres de toute adhérence. Suivant M. Metténius, la jeune anthère du Pulularia serait une petite bourse remplie de cambium (« Bildungsstoff, » matière for- matrice) liquide ; les cellules-mères se formeraient librement dans ce liquide , de la même manière que s'engendrent les cellules endospermiques dans le sac embryonnaire des Phanérogames. Cela n’est point d'accord avec mes observations ; car J'ai trouvé l’intérieur de la bourse anthérale, avant la naissance du pollen, rempli d’un parenchyme délicat. Le jeune ovule est un corpuscule subglobuleux ou ovoïde , cel- luleux et stipité. La couche extrême constitue la paroi du sac ovulaire. Les cellules intérieures (toutes ?) deviennent des cel- lules-mères, dans chacune desquelles naissent, par formation pariétale, quatre « cellules-filles » disposées en tétraèdre. Une seule de ces quatre cellules, qui se maintiennent toujours réunies en groupe, prend constamment un développement plus considé- rable, tandis que les trois autres restent petites, et fixées à la périphérie de la grande sous forme de papillule. Dans l’un des groupes centraux, dont le développement est plus hâtif que ce- lui des autres groupes, la grande cellule finit par occuper toute la cavité de l’ovule, tandis que les autres groupes sont refoulés €. NÆGELI —- PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. A0! et finissent par disparaître ; cette cellule constitue le sac embryon- naire. M. Schleiden (Éléments, 4° éd., vol. 2, p. 104), le premier, a observé la naissance de ce sac embryonnaire. Il dit que, « dans quelques unes des phases du développement , le jeune ovule est rempli en partie de cellules diaphanes globuleuses , et en partie de groupes de quatre cellules réunies en tétraèdre. » M. Metténius affirme que le jeune ovule, de même que la jeune anthère , est un petit sac rempli de cambium liquide, dans lequel les cellules- mères se forment librement. Suivant mes observations , je crois pouvoir admettre que l’an- thère ainsi que l’ovule sont constitués dans l’origine par un tissu cellulaire continu, dont les cellules les plus externes s’accroissent et deviennent plus diaphanes ; que, dans les deux organes , les cellules intérieures (j'ignore si ce sont toutes ou seulement une partie d’entre elles) se transforment en cellules-mères ; qu’enfin, ces cellules-mères se divisent, par formation cellulaire pariétale, en quatre cellules-filles disposées en tétraèdre. Dans l’ovule , j'ai trouvé plusieurs fois , entre les groupes de cellules-filles , un pa- renchyme mou et peu apparent. Il y à donc une parfaite analogie entre l’anthère et l’ovule, jusqu'à un certain degré de leur développement. L'histoire de leur évolution est la même, jusqu’à la division des cellules-mères en quatre cellules-filles; ce n’est qu’à partir de cette phase que l’évolution offre des différences. Dans l’anthère , les cellules-filles se développent toutes également, et il naît dans chacune une cellule- pollinique. Dans l’ovule , il y a inégalité entre les quatre cellules de chaque groupe de cellules filles, parce qu’une seule de ces cellules prend de l'accroissement, et que, en outre, les groupes finissent par dhsparaître à l'exception d’un seul. Les cellules polliniques acquièrent une membrane externe dure et brunâtre. La cellule qui forme le sac embryonnaire engendre aussi, à un âge plus avancé, une membrane externe brunâtre plus ou moins striée , surtout dans le haut, et qui ne tarde pas à se recouvrir d’une couche gélatineuse. Suivant M. Schleiden, la membrane coriace du sac embryon- 102 €. NÆGELI — PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. naire se compose de cellules excessivement petites , à peine per- ceptibles. Il me semble au contraire que cette apparence n’est due qu'aux stries radiales d’une membrane d’ailleurs homogène ; Sur ce point, je me trouve d'accord avec M. Metténius, qui admet que la membrane du sac embryonnaire se forme comme celle des spores et des grains polliniques. Dans la capsule crevée, après la dissolution des sacs ovulaires et des sacs anthéraux, les grains de pollen et les sacs embryon- naires gissent pêle-mêle dans une masse gélatineuse. 11 se forme à l'extrémité supérieure du sac embryonnaire un court mamelon celluleux qui s’accroit peu à peu. Dans l’intérieur de ce mamelon (que je nommerai bourrelet germinatoire) se forme l'embryon. La naissance et l'accroissement du bourrelet germinatoire , ainsi que les transformations qui s’y opèrent, sont d'une grande importance , parce qu’ils décident la question de la fécondation. Malheureusement, les observations , à ce sujet, sont des plus difficiles , à cause de l’opacité de tout le sac embryon- naire , et parce que les coupes ne réussissent guère en raison de la dureté de la membrane. Mes recherches n’ont pu me fournir la série complète des développements. Je me bornerai donc à dési- gner les états qui me paraissent les plus sûrs. Dans son état le moins avancé , le bourrelet germinatoire est un corps cylindrique ou conique, court, creux , ouvert au som- met, et dont la paroi (ainsi que le montre la coupe verticale, PI. 8 À, fig. 4) se compose d’une série horizontale circulaire de cellules posées verticalement. 11 m'a semblé qu’il y avait quatre de ces cellules. Ces cellules (fig. À, b) sont recouvertes par la membrane externe du sac embryonnaire (fig. À, @). Un peu plus tard {fig. 2), on trouve que les cellules verticales, qui, dans l’origine , formaient le bourrelet germinatoire , se sont divisées, par une cloison horizontale, en deux cellules, lune su- périeure , l’autre inférieuré (fig. 2, ec et d ); et que les cellules inférieures se sont aussi multipliées par des parois radiales per- pendiculaires : car ; entre les deux cellules inférieures (d,d) cou- pées, on remarque plusieurs lignes perpendiculaires provenant de la paroi postérieure, En admettant l'observation pour exacte, C. NÆGELIL — PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. 103 le bourrelet germinatoire , dans cette phase de son développe- ment , est un corps conique , creux , ouvert dans le haut, dont la paroi se compose de deux séries de cellules circulaires super- posées ; la série supérieure se composant de quatre cellules, la série inférieure en offrant un plus grand nombre. Il est recouvert jusqu’à moitié ou jusqu'aux deux tiers par la membrane externe du sac embryonnaire (fig. 2, a). Plus tard (fig. 3), le bourrelet germinatoire prend la forme d’un bourrelet annulaire , composé de tissu parenchymateux; il entoure le renflement vésiculeux du sac embryonnaire, et il se termine en col saillant sous forme de papille ouverte au sommet. À ce qu'il me semble. le bourrelet annulaire (d) provient d’une formation de cellules du cercle cellulaire inférieur de l’état pré- cédent (fig. 2, d). {orifice papilliforme (fig. 3, c) se compose constamment , si J'ai bien vu , de quatre cellules inférieures et de quatre cellules supérieures, et il doit son origine aux quatre cel- lules du cercle supérieur (fig. 2, «), dans lesquelles il s’est formé une paroi transversale. Le renflement vésiculeux du sac embryon- naire (fig. à, e) m'a paru s'étendre tantôt jusqu’à l’orifice du bourrelet embryonnaire, et tantôt moins haut, Enfin, lorsque le globule embryonnaire est formé, le bourre- let germinatoire a pris la forme d’un sac (fig. 4), dont la paroi n’offre plus, en général, qu’une couche cellulaire simple (d) ; parfois . la coupe y montre encore deux ou trois couches de cel- lules. L'orifice papilliforme (c) existe encore au sommet du sac ; il se compose toujours de deux séries, chacune de quatre cel- lules, et on le distingue facilement tant au volume et à la forme qu’à la couleur des cellules qui, à cette époque, sont d'ordinaire brunes. Le globule embryonnaire (f) est vert: il est porté sur le sommet de la cellule du sac embryonnaire. Ces quatre états paraissent prouver qu’il se forme, au sommet du sac embryonnaire , un bourrelet germinatoire creux, dans lequel plonge le prolongement vésiculeux du sac embryonnaire . et que, dans ce prolongement, se développe l'embryon. Mais, outre les quatre états que je viens de décrire, j en ai souvent rencontré d'autres qui ne s'accordent guère avec les pre- 10 C. NÆGELI. — PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES, miers. Ainsi, sur, des coupes transversales, on trouve parfois sous l'orifice papilliforme, au centre du bourrelet parenchymateux, un corps particulier , ordinairement tétragone , et constitué par des cellules plus petites que celles du bourrelet (fig. 5). Ce corps est en général séparé du sac embryonnaire par une couche de cel- lules ; rarement , il se trouve en contact immédiat avec le sac embryonnaire. J'ai toujours trouvé ce corps dur et brun; la même coloration se montre parfois aussi dans quelques parties du bourrelet, lequel normalement est vert. Il me semble pro-. bable que, dans cet état, l'embryon ne se serait pas développé. M. Metténius ne se prononce pas sur le mode de formation du bourrelet germinatoire ; toutefois, il affirme que ce bourrelet naît au sommet du sac embryonnaire , et que son accroissement ulté- rieur s'opère de haut en bas ; mais 1l me paraît certain que cet accroissement à lieu sur tous les points simultanément. M. Schleiden ({. e., p. 97) dit que la membrane externe du sac embryonnaire acquiert à l’un des bouts un nucleus, lequel est par- fois recouvert de fragments de la membrane; qu’ensuite les cellules du nucleus se développent au voisinage du sommet du sac em- bryonnaire, de manière à faire saillie comme un mamelon. Cette opinion me paraît inexacte, d’abord parce que je considère la mem- brane externe du sac embryonnaire comme une membrane amor- phe, et par conséquent comme inapte à produire des cellules ; et, en second lieu, parce que ce mamelon nucléaire est recouvert par la membrane externe, qui n’a subi d’autres transformations que des déchirures résultant de l’extension. Si j'osais risquer une hypothèse sur la naissance du bourrelet germinatoire au sommet du sac embryonnaire, j’admettrais que ce bourrelet doit son origine aux trois cellules engendrées dans la cellule-mère en même temps que la cellule qui devient le sac embryonnaire, et qui persistent à sa surface. M. Schleiden (£. e., p. 98) décrit la fécondation ainsi qu'il suit : « Lorsqu'un boyau pollinique se trouve en contact avec ces cel- lules {du mamelon nucléaire), il s'insinue profondément entre elles, jusqu’à une couche de petites cellules vertes , laquelle re- couvre immédiatement le sac embryonnaire; là il se renfle en 2.4. C. NEGELI. — PROPAGATION DES RINIZOCARPÉES. 109 forme de vésicule, en refoulant le tissu cellulaire environnant, qui néanmoins continue de se développer... Dans l'extrémité vésicu- leuse du boyau pollinique naît du tissu cellulaire, qui, s’organi- sant en embryon, finit par percer le mamelon nucléaire de l’ovule, mamelon qui, à cette époque, forme un petit sac à paroi mince... » M. Schleiden dit en outre (4. c., p. 100) :« J’ai souvent réussi à isoler parfaitement et sans aucune lésion les grains polliniques du Pilularia avec leur extrémité déjà devenue vésiculeuse. On peut suivre facilement toute l'histoire du développement de ces or- ganes. Ordinairement il entre trois ou quatre boyaux polliniques dans chaque ovule ; mais un seul de ces boyaux pénètre jusqu’au Sac embryonnaire, et se transforme en embryon. En raison de la longueur peu considérable du boyau, les grains de pollen se trou- vent très rapprochés de lPovule; ils finissent par perdre leur mem- brane externe, et alors ils paraissent comme des vésicules pyri- formes nées de l’ovule. — Le boyau qui a pénétré dans l’ovule forme assez longtemps une enveloppe délicate autour du jeune embryon, qui reste toujours attaché par le point où le boyau est entré. » J’objecterai d’abord aux affirmations de M. Schleiden que jamais je n’ai pu découvrir un grain de pollen sur le bourrelet du sac em- bryonnaire. Je présume que M. Schleiden a pris pour des grains de pollen les quatre cellules supérieures de l’orifice papilliforme du bourrelet germinatoire ; du moins la description qu’il donne s'applique assez bien à ces cellules, en tant qu’il dit qu’elles sont au nombre de trois ou quatre, pyriformes, et qu’elles perdent peu à peu la membrane externe. M. Metténius commet la même erreur ; il a dessiné ces cellules de manière à ne laisser aucun doute à leur égard, mais il les désigne comme des grains de pollen. On peut d'ailleurs s'expliquer cette méprise, parce que ces cellules, incolores dans l’origine, se colorent plus tard en brun ( comme les grains de pollen). Une objection plus forte encore que celles que je viens de faire m'a été fournie par mes observations sur le pollen même du Pi- lularia. Lorsque les capsules du Pilularia ont séjourné pendant quelque temps dans de l’eau ou à l'air très humide, elles crèvent , 406 C. NÆGELL — PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. et il en sort une gélatine presque liquide. Dans cette gélatine gisent des sacs embryonnaires et des grains de pollen , en partie libres et en partie encore enfermés dans les sacs ovulaires et les bourses anthérales. Les sacs embryonnaires commencent à former leur bourrelet germinatoire, et plus tard l’embryon. En même temps les grains de pollen engendrent un court boyau. La mem- brane pollinique interne perce la membrane externe (fig. 6, a), et forme un boyau un peu moins large et tout au plus aussi long que le grain de pollen même (fig. 6, b). Le contenu du boyau pollinique consiste principalement en grains de fécule , que l’iode colore en bleu ou en violet. Ainsi que je viens de le faire remar- quer, je n’ai jamais trouvé de grains de pollen fixés au bourrelet du sac embryonnaire. Le boyau pollinique reste court; jamais il ne dépasse une certaine longueur. Dans l’origine, il est plein et cylindrique ; plus tard il se montre un peu affaissé , absolument comme une cellule crevée ef ayant perdu une partie de son con- tenu. Auprès des grains de pollen crevés , J'ai trouvé de petites cellules incolores, et je crois qu’elles provenaient du boyau polli- nique. J’ai observé ces cellules dans tous les états suivants. Dans l’origine, elles sont à peu près globuleuses, et d’un diamètre de 0,004” à 0,005”; elles sont remplies d’un mucilage homogène, granuleux, ou de granules de fécule, à lexception d’un espace vide, globuleux, qui constitue sans doute une vésicule (fig. 7). Les granules de fécule se colorent par l’iode en bleu ou en bleu- violet ; ils sont deux ou trois fois plus petits que les granules du boyau pollinique. Plus tard, ces cellules prennent une forme ovée ou ovée-oblongue ; leur longueur est de 0,006” à 0,007””,etrare- ment jusqu’à 0,008”, sur une largeur de 0,004 à 0,005”. L’es- pace vésiculiforme à pris de l'accroissement, et, à cet état, il oc- cupe constamment l'extrémité la plus étroite de la cellule (fig. 8). Bientôt après on découvre dans l’espace vésiculiforme un fil spi- : ralé délié, qui en occupe la périphérie, et qui tourne en rond. Quelquelois ce mouvement paraît avoir lieu de telle sorte que son axe coupe à angle droit l’axe longitudinal de toute la cellule (fig. 9). Dans ce cas, l’espace autour duquel se tord le fil est vide; mais ordinairement le mouvement se fait de manière que €. NÆGELI. —- PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. 107 son axe (et par conséquent l’axe du fil spiralé) coïncide avec l’axe de toute la cellule (fig. 10). Dans ce cas, l’espace enclos par le fil est ou vide ou, ce qui arrive plus fréquemment, la cavité con- tient des granules de fécule. Quelquefois le fil spiralé se forme lorsque la cellule ne contient encore que du mucilage granuleux (fig. 10, a); mais le plus souvent les fils spiralés se rencontrent dans des cellules contenant plus ou moins de globules de fécule dans le mucilage (fig. 40, b, c). _ Le fil spiralé est constamment placé dans lPextrémité la plus étroite de la cellule ; il y décrit un demi à deux tours distincts, appliqués sur la paroi. En général il se tord une fois par seconde, et deux fois lorsque le mouvement est rapide. Le mouvement du fil spiralé exerce une influence plus ou moins grande sur la cellule ; tantôt la cellule tourne aussi rapidement que le fil, et tantôt elle tourne moins vite que le fil; tantôt enfin elle reste immobile. fl est évident que, dans le premier cas, le fil adhère à la paroi de la cellule, tandis que dans le troisième cas le fil est libre ; dans le second cas, le fil est libre, mais il agit sur la cellule par frotte- ment. Le tournoiement des cellules est accompagné d’une pro- gression, comme chez les cellules séminales des Mousses et des Fougères. | Lorsque la cellule est placée verticalement et que par consé- quent l’axe du mouvement est de même vertical, on y distingue quelquefois deux anneaux concentriques, lun intérieur, un peu plus fort, l’autre extérieur, plus mince et plus délicat (fig. 11); quelquefois on peut se convaincre que les deux anneaux appar- tiennent à un seul et même fil (fig. 14, b). Les deux anneaux tour- nent avec une égale vitesse et dans la même direction. L’anneau interne ne change point de forme ; il reste parfaitement circulaire et plan. L’anneau externe change de forme , en tournant, la dis- tance à laquelle chacun de ses points se trouve du cercle interne , étant tantôt plus grande , tantôt plus petite ; en outre, le cercle externe offre une ondulation continuelle. Dans quelques cellules, Pextrémilé la plus déliée du fil spiralé fait saillie au dehors” (fig. 24, d): dans ce cas, le fil finit par sortir entièrement de sa cellule, et il continue à se mouvoir dans l'eau (fig. 12); il à la 108 C. NÆGER. — PROPAGATION DES RHIZOCARPÉES. forme d’un ressort de montre ou d’une vrille (Hg. 12, d, e). Les fils spiralés changent assez souvent de forme, par suite du rap- prochement ou de l’éloignement des tours de spire ; ils se contour- nent irrégulièrement, immédiatement avant de cesser de tourner (fig. 12, g, h, 1). J'ai représenté figure 12, e, un fil en mouve- ment, qui prit subitement la forme représentée fig. 12, f, au moment de devenir immobile. = Le mouvement des fils devenus libres consiste soit en une tor- sion autour de l’axe , soit en une progression rapide. ]l est sem- blable au mouvement des fils séminaux des Mousses , des Chara- cées et des Fougères. | Ces cellules se rencontrent-elles constamment dans la germi- nation des Rhizocarpées? D'où viennent-elles? Sortent-elles du boyau pollinique , naissent-elles dans un autre organe de la cap- sule, ou sont-elles engendrées dans la gélatine? Quelle-est la signi- fication de ces cellules et de ces fils? Les cellules ont-elles de l’a- nalogie avec les vésicules séminales? Les fils spiralés sont-ils ana- logues aux fils séminaux, ou bien les cellules sont-elles des infu- soires, et les fils des cils ? Je vais discuter ces questions sans vou: loir les résoudre entièrement. | Quant à l’existence constante des cellules en question, je n’en puis juger que d’après trois observations. Des capsules de Pilu- laria provenant de Berlin, de Carlsruhe et du jardin botanique de Zurich, m'ont fourni absolument les mêmes résultats : les cel- lules se sont trouvées chaque fois dans la gélatine enveloppant les grains de pollen et les sacs embryonnaires à l’époque de la ger- mination. Quant à l’origine de ces cellules, les phénomènes qui accom- pagnent leur présence semblent indiquer qu’elles sont sorties des boyaux polliniques, bien que je ne les aie pas vues dans ces boyaux mêmes, ce qui, du reste, s’expliquerait sans peine par la ténuité des cellules et par la densité de la matière mucilagineuse qui rem- plit les boyaux. Il me paraît peu probable que les cellules s'en- gendrent dans quelque autre organe de la capsule, n'ayant pu découvrir d’organe de cette nature : je n’ai pas non plus trouvé de ces cellules dans la gélatine avant l'émission des boyaux pollini- €. NÆGELI — PROPAGATION DES RIIZOCARPÉES, 109 ques. On ne saurait admettre qu’elles viennent du sac embryon- naire, qui reste toujours entier, et qui ne contient rien de sem- blable dans son intérieur. Enfin il ne paraît pas probable qu’elles aient été engendrées dans la gélatine même ; dans le cas con- traire, ce ne pourraient être que des végétaux (Champignons) ou des Infusoires dus à une génération spontanée. Mais cette sup- position ne serait guère en harmonie avec la manière dont se com- portent ces cellules. Quant à la signification à attribuer aux cellules et aux fils mo- biles , deux interprétations seulement me paraissent offrir quelque probabilité ; savoir : que les cellules sont ou des organes conte- nant un fil séminal, ou des Infusoires. L'hypothèse admettant que ce seraient des organes contenant un fil séminal , s'appuie sur l’analogie avec les vésicules séminales des Mousses, des Cha- racées et des Fougères ; vésicules dans lesquelles il naît aussi un fil spiralé libre, doué d’un mouvement propre Si cette compa- raison est exacte, il resterait à décider si toute la cellule est l’ana- logue d’une cellule ordinaire, et si l’espace vésiculiforme dans lequel naît le fil spiralé est analogue à la vésicule nucléaire, — ou bien si la cellule est analogue à une vésicule nucléaire, et l’es- pace vésiculiforme à un nucleus. Cette dernière supposition me paraît la plus probable. Toutefois, s’il existe quelques points d’analogie générale entre les organes en question et les vésicules séminales; par contre, nous trouvons dans les particularités des différences assez nota- bles pour infirmer l’exactitude de l’analogie. Le fil spiralé mou- vant diffère des autres fils séminaux de végétaux en ce qu’il est beaucoup moins raide et que sa forme est beaucoup moins im- muable ; car il offre fréquemment des mouvements ondulatoires tels qu’on les observe aux fils séminaux des animaux, et parfois il change de forme durant le mouvement, ainsi qu’au moment où ce mouvement vient à cesser. La vésicule séminale diffère également des autres vésicules séminales des végétaux, en ce qu'elle se trouve renfermée dans une cellule libre, ou bien en admettant une autre interprétation, en ce qu’elle engendre le fil séminal dans une vésicule particulière. — En outre, il n’y au- A10 ©. NÆGELI — PROPAGATION DES RILIZOCARPÉES. rait aucun autre exemple de vésicules séminales se formant dans les boyaux polliniques ou dans des grains de Pollen. L'hypothèse admettant que les cellules en question seraient des Infusoires, s’appuierait sur des ressemblances supertficielles , et surtout sur la difficulté de trouver une autre: interprétation plus satisfaisante , mais deux raisons majeures militent contre l’adop- tion de celte manière de voir, à savoir que les organes contien- nent de la fécule. et un fil spiralé libre, Si c'étaient des Infusoires, il faudrait qu'ils eussent mangé la fécule, Or, on rencontre à la vérité des grains de fécule épars, provenarit des grains de Pollen, mais ces grains de fécule sont deux à trois fois plus gros que ceux que contiennent les vésicules à filets spi- ralés ; en outre, on aperçoit quelquefois des grains de fécule dans ces cellules, avant le développement du fil spiralé. — Le fil spiralé tournant d’abord librement autour de son axe dans l’in- térieur de sa cellule, puis sortant de cette cellule pour continuer ses mouvements dans l’eau, est encore un phénomène s’accordant difficilement avec la nature des [nfusoires. EXPLICATION DES FIGURES ( Prancue R À). Fig. 4. Extrémité supérieure du sac embryonnaire. — m, membrane cellulaire de ce sac. — a, membrane externe. — b, très jeune bourrelet germinatoire, constitué par quatre cellules. | Fig. 2. Même organe que dans la figure précédente. — c, anneau supérieur du jeune bourrelet germinatoire, composé de quatre cellules. — d, anneau infé- rieur du bourrelet germinatoire, composé de plus de quatre cellules. Fig. 3. Même organe que dans les figures précédentes. — d, bourrelet germi- natoire. — ce, orifice papilliforme. — e, prolongement vésiculaire du sac em- bryonnaire. | Fig. 4. Même organe que dans les figures précédentes. — d, bourrelet germi- natoire réduit, à cet élat, à une couche cellulaire simple. — c, orifice papilli- forme. — f, embryon. Fig. 5. Même organe que dans les figures précédentes. — d, bourrelet germi- patoire. — c, orifice papilliforme.— g, corpuscule dur, brun, composé de pa- renchyme. | Fig. 6. Grains de pollen développant le boyau. — a, grain à boyav encore jeune — b, grain à boyau ayant acquis son développement parfait. G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. ai Fig. 7. Cellules globuleuses ou courtement ellipsoïdes , à cavité globuleuse vé- siculiforme. — «, cellule contenant un mucilage granuleux et incolore. — b, cellule contenant du mucilage et des globules de fécule. — Diamètre : 0,004" à 0,005. ; Fig. 8. Cellules ellipsoïdes ou oblongues : l'espace vésiculiforme est situé au bout le plus étroit. — a, cellule contenant du mucilage granuleux incolore. — b, cellule contenant du mucilage et des globules de fécule. — Diamètre lon- oitudinal : 0,006" à 0,007". Diamètre transversal : 0,004" à 0,005” * Fig. 9 Cellules contenant du mucilage incolore et un fil spiralé tournant, dont l'axe de torsion est situé perpendiculairement à l'axe longitudinal de la cel- lule. | Fig. 40. Cellules contenant du mucilage incolore (a) oa des globules de fécule épars dans plus ou moins de mucilage (b, d), et un fil spiralé tournant, dont l'axe coïncide avec l'axe longitudinal de la cellule. En d, le fil spiralé est sorti en partie de sa cellule. — Diamètre longitudinal des cellules : 0,007” à 0,008’, etc. Diamètre transversal : 0,004” à 0,005". : Fig. 11. Cellules placées perpendiculairement, contenant un anneau interne {dia- mètre : 0,003") et un anneau externe (diamètre : 0,005” à 0,006"). Les cellules a et b tournent autour de leur axe. La cellule c est en repos. Fig. 42 Fils spiralés libres. Les fils a à e sont en mouvement ; ceux f à h sont en repos. OBSERVATIONS SUR LES AZOLELA ;: Par G. METTENIUS (1. Le réceptacle ovulifère de l’Æzolla cristata (Kaulf) consiste en un petit sac clos composé de deux ou plusieurs couches cellulaires superposées (PI 8, B, fig. 4). L’ovule, qu’on appercoit cà et là par transparence à travers les parois du sac, offre une masse opaque (fig. 2), sur laquelle on distingue une partie inférieure subglobuleuse (m), une partie supérieure (a) composée de trois corpuscules (dont un est enlevé dans la figure 2), et une partie intermédiaire annulaire (b). Au sommet de la partie supérieure se trouve une membrane infundibuliforme composée d’une couche de çellules minces, et recouverte, à la surface externe , d’une quantité de fils déliés et irrégulièrement entremélés ; des fils de (1) Traduit par extrait du Linnœa, vol. XX, 1847, p. 259 et suiv. 119 G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. même nature, mais en quantité moindre, sont suspendus à la partie inférieure globuleuse. En comparant les deux figures (1 et 2), on comprend facile- ment que la membrane infundibuliforme ne peut avoir été logée dans le réceptacle telle que nous la voyons après son extraction , car elle est plus large que la portion du réceptacle qu’elle aurait : occupée. Mais en coupant longitudinalement le réceptacle et l’o- vule (fig. à), on trouve que le sommet du réceptacle est vide , et que l’ovule est coiffé d’une membrane (ce) lisse à la surface externe: cette membrane a été rebroussée en retirant l’ovule du réceptacle. La partie globuleuse de l'ovule (fig. 4), vue en dessus , offre une membrane jaune marquée de trois fortes lignes ; c'est la par- tie supérieure du sac embryonnaire (s), entouré d’une masse opaque qui est le tégument externe (m). En dépouillant le sac embryonnaire de son tégument, on reconnaît qu’il est constitué par une cellule jaune ; quant à la membrane externe , elle se com- pose d'une couche ferme de substance amorphe granuleuse, offrant , surtout à la partie inférieure de la surface externe , des saillies plus ou moins arrondies (fig. 5, m), et garnie de fils déliés à toute la surface. | En enlevant de l’ovule un des trois corpuscules qui en forment la partie supérieure (fig. 2). on trouve, au-dessous de cette por- tion qu’on vient de séparer, une membrane granuleuse amorphe (!), s'élevant au-dessus du bord de la partie moyenne (b); les deux corpuscules qui subsistent de la partie supérieure sont sépa- rés l’un de l’autre par un canal dont la paroi antérieure se com- pose d’un cordon de fils déliés ; ce cordon part de l’extrémité de la membrane ({), et va s'épanouir, dans le haut, à la surface ex- terne de la membrane infundibuliforme. En dépouillant l'ovule de ses trois corpuscules terminaux, on y découvre une membrane conique débordant lä partie moyenne (b) garnie de fils réunis plus ou moins distinctement en trois cordons, et qui forment le canal dont il vient d’être mention. En coupant longitudinalement dans son milieu une préparation de cette nature (fig. 3, 6), on reconnaît que cette membrane saillante (/) est une continuation immédiate de la membrane ex- G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. 113 terne (m) du sac embryonnaire qui s'étend sous la partie moyenne . (b). La partie moyenne de l’ovule est constituée par une sorte de ruban annulaire, dont le bord inférieur est fixé à la membrane externe du sac embryonnaire (fig. 3, b), et dont le bord supérieur est découpé en trois lobes obtus correspondants aux interstices des trois corpuscules qui forment la partie terminale de l’ovule. La membrane externe du sac embryonnaire offre de petites fos- settes, dans sa partie saillante, aux endroits qui correspondent aux bases des corpuscules, tandis qu'aux interstices il y a des saillies dans la direction des lobes de la partie moyenne de l’ovule, et se trouvant en connexion avec ces lobes ; de telle sorte qu’en ces points la connexion de la partie moyenne de l’ovule avec le tégument externe du sac embryonnaire comprend-toute la surface interne des lobes de la partie moyenne de l’ovule. La partie supé- _rieure du tégument externe du sac embryonnaire se compose de trois pièces (fig. 7, b) qui correspondent aux bases des corpus- cules : au centre , ces pièces s’écartent les unes des autres, et | laissent place à embouchure inférieure du canal formé par les cordons de fils. Ges trois pièces, à partir de leurs points d'union avec les lobes de la partie moyenne de l'ovule , sont parfaitement distinctes les unes des autres. En examinant le dessous de la membrane infundibuliforme du sommet de l’ovule, on voit qu’une partie des fils adhère forte- ment à la membrane, et l’on reconnaît que la portion circonscrite par ces fils est l'embouchure supérieure du canal. Les trois corpuscules qui forment la partie supérieure de lovule sont complétement séparés tant entre eux que du reste de l’ovule, auquel ils ne tiennent que par l'intermédiaire des fils qui s’attachent à leur sommet{fig. 6 ), et qui se croisent avec les fils qui forment le canal: peut-être adhèrent-ils aussi à la mem- brane infundibuliforme. Le tissu de la partie moyenne de l’ovule et celui des corpus- cules se compose de petites cellules parenchymaires anguleuses (fig. 5, b). Les cellules de la partie moyenne de l’ovule sont rangées sans ordre régulier; leur bord inférieur se termine en une masse à° série. Bor. T. IX. ( Février 1848.) 4 8 114 G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. transparente et homogène, garnie de cils. Les cellules des cor- puscules affectent une disposition régulière ; elles entourent quatre à cinq cellules arrondies ou de forme irrégulière ; et d’un jaune très tranché. Le réceptacle anthérifère est notablement plus grand que le réceptacle ovulifère, presque globuleux, composé de plusieurs couches de cellules, et muni d’une petite colonne centrale à la- quelle sont fixés les stipes des sacs anthéraux ; les stipes se com- posent de deux séries de cellules allongées ; les sacs anthéraux offrent une couche de cellules à parois onduleuses , et elles con- tiennent quatre masses aplaties dont la structure paraît être cel- luleuse (fig. 8). Chacune de ces masses contient une grande quantité de grains de pollen (fig. 9 ) jaunes, arrondis et munis de trois lignes saillantes ; la surface externe de ces masses est garnie de vingt à trente poils terminés en hamecon. I résulte des observations de Griffith que, dans l’Azolla, les réceptacles sont renfermés par paires dans une enveloppe com- mune (1), et que les premières phases du développement de ces réceptacles, soit ovulifères, soit anthérifères , sont absolument les mêmes. À leur naissance, ces réceptacles se montrent sous forme d'une masse cellulaire parenchymateuse, laquelle est recouverte peu à peu par une membrane qui continue à se former autour de sa base , et qui plus tard constituera la paroi du réceptacle ; ensuite il se forme de petits mamelons à la base de la masse cel- luleuse, alors seulement se présente la différence ; dans les uns, l’ovule se forme dans la masse celluleuse , et les petits mamelons latéraux avortent; dans les autres, ce sont ces mamelons qui se transforment en anthères , tandis que la masse celluleuse ne subit aucun changement (voir Meyen, Vova Acta, Acad. Cur. Leopold, XVIIE, part. 1, p. 519, fig. 24, C.). Il existe donc dans chaque réceptacle les rudiments d’un ovule et d’un grand nombre d’an- thères. | (1) Cette enveloppe commune, qui est décrite par R. Brown ainsi que par Grif- fith, n’a été trouvée ni par Meyen ni par Martius, et moi-même je n’en ai pu dé- couvrir la moindre trace dans des échantillons secs. ® G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA, 115 La comparaison avec le Salvinia donne absolument les mêmes résultats concernant le développement du réceptacle , et l’auteur convient que ses premières observations à ce sujet (Beitrage zur Kenntniss der Rhizocarpenn 1846, p. 756) n'étaient pas exactes. Donc, les premiers mamelons , tant dans le Salvinia que dans les Azolla, sont parfaitement analogues, mais le Sa/vinia diffère en ce que ce sont les petits sacs celluleux et les anthères qui nais- sent à la surface du premier mamelon (qui deviendra la petite colonne centrale }, tandis que dans les Æzolla le développement de l’ovule s’opère dans le parenchyme même du mamelon corres- pondant à la colonne centrale du Salvinia, et que seulement les sacs celluleux des anthères naissent aussi à la surface. On sait d’ailleurs que dans le Salvinra 1l n°v a pas d’enveloppe commune, qu’en outre les réceptacles ovulifères et les réceptacles anthéri- fères se trouvent dans des positions déterminées, et qu’il y a plus d’un ovule par réceptacle. | Dans l’Azolla le parenchyme de la colonne centrale est résorbé à l'exception d’une seule couche, par suite du développement de l’ovule. À en juger par les figures de Griffith, cette résorption a lieu dès un âge peu avancé. Plus tard , 1l ÿ a en outre résorp- tion de la partie inférieure de cette couche cellulaire, ainsi que de la portion basilaire de la colonne centrale avec les sacs cellu- leux des anthères ; il en résulte que l’ovule finit par rester libre de toute adhérence dans le réceptacle, qu'il ne subsiste autre chose de la colonne centrale que la coiffe terminale, qu’on re- brousse en enlevant le réceptacle. Dans le Salvinia il y a concordance, jusqu’à une certaine période, entre le développement des ovules et celui des anthères. Il naît dans les sacs celluleux de ces organes des cellules mères et des cellules filles; dans l’ovule, une des cellules filles se déve- loppe aux dépens des autres pour former le sac embryonnaire , qui se revêt d'un tégument. Dans les anthères , les cellules filles persistent sous forme de grains de pollen contenus dans une en- veloppe commune. Dans lAzolla, au contraire, l’ovule se com- pose de deux parties distinctes, à savoir : les corpuscules , et le TLC G. METTENIUS. — SUR LES AZOILA. reste de l’ovule ; et, dans les anthères, les grains de pollen sont séparés en plusieurs masses. D’après les recherches de Griffith, la cellule jaune qui se trouve dans la partie inférieure de l’ovule de l'Æzolla est l’analogue du sac embryonnaire du Salvimia, et la partie inférieure inadhérente du tégument qui l'entoure correspond au tégument externe du Salvinia. Mais quant à la partie supérieure (/) de l’ovule de l’4- zolla, laquelle est recouverte par les corpuscules, on est loin d’être d'accord à ce sujet. Les uns la considèrent comme un organisme particulier : R. Brown la désigne comme « corpusculum centrale supra cavum » et comme « awis perforatus, apice apertus ; » Mar- tius la décrit comme un organe particulier, s’élevant sous forme d’anneau à la périphérie, et au centre sous forme d’une colon- nette ; Meyen la compare à un opercule fermant la partie infé- rieure de l’ovule. Griffith ne la distingue même pas comme un organe particulier ; il se borne à la désigner, ainsi que les cor- puscules, comme un corps creux et divisé en lobes. Suivant mes propres recherches , j'ai dû admettre que cette partie supérieure du tégument externe est une continuation immédiate de la partie inférieure de ce tégument, de sorte que le sac embryonnaire est entouré d’un tégument comme dans le Salvinia, et que, par con- séquent, l’ovule des Æzolla correspond parfaitement à l’ovule du Salvinia, à l'exception des corpuscules. Ceux-ci seraient un orga- nisme manquant au Salvinia. En effet, abstraction faite des corpuscules ainsi que des fils qui garnissent le tégument externe, 1l n’est pas difficile de comparer lovule de lÆzolla à celui du Salvinia ou bien aux grandes spores des Lycopodes. Tous ces organes consistent essentiellement en . une cellule entourée d’une membrane, laquelle est composée plus ou moins distinctement de trois pièces, du côté où la cellule offre trois lignes saillantes. J’ai déjà fait mention de cette structure au sujet de l’A4zolla ; dans le Salvinia, le tégument externe est formé, au même endroit, de trois lobes ; dans les Lycopodes , ce tégu- ment offre, du côté aplati de la spore, trois lignes saillantes, et, en germination, la spore se sépare en trois pièces. On ne ren- contre de différences que dans la structure du tégument externe : G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. 117 dans l’43zolla, ce tégument est granuleux et garni de fils : j'ai dé- crit ailleurs la structure du tégument du Salvinia; dans les Ly- copodium, ce tégument se compose de deux couches, l’une interne, délicate et finement granuleuse, l’autre externe, plus ferme, plus opaque , à surface munie de saillies. Dans l’Zsoetes lacustris, la facette aplatie des grandes spores , sur laqueile se trouvent les trois lignes saillantes , est séparée du reste de la spore par un bourrelet annulaire, ainsi que l’a déjà montré Bischoff (Cryptog., I, p. 81), et on y distingue encore mieux que dans les Lycopo- dium les couches dont se compose le tégument : la couche la plus voisine de la cellule sporaire est mince ; la suivante est ferme et plus opaque : lune et l’autre sont granuleuses ; la troisième cuuche, qui est l’externe, plus transparente que la couche inter- médiaire, comme verruqueuse à la surface, est facilement sépa- rable en plusieurs pièces. On ne possède aucune observation sur la formation de la partie moyenne de l’ovule de lAzolla ni sur celle des corpuscules. La partie moyenne sépare la partie arrondie du tégument externe de la partie supérieure, qui se compose de trois pièces ; par consé- quent elle correspond exactement à l’endroit du bourrelet annu- laire de l’Zsoetes. Griffith est le premier qui ait observé les cellules jaunes dans les corpuscules ; il les compare aux grains de pollen, et il trouve que le tissu des corpuscules est analogue à celui dans lequel gisent les grains de pollen ; il faudrait donc considérer ces cellules comme les organes essentiels, ayant engendré le tissu environ- nant. Mais, dans mes recherches sur ce genre, je n’ai pas pu dé- couvrir constamment de ces cellules dans les corpuscules ; peut- être serait-il permis de présumer que, lors du développement du sac embryonnaire , les cellules qui remplissaient le petit sac n'ont pas toutes été résorbées , ainsi que cela arrive chez les Salvima , et que, de même que les grains de pollen , elles ont subsisté et se sont groupées en plusieurs parties. Gette interprétation justi- fierait en quelque sorte la désignation de « antheræ » et de « cor- puscula antheriformia, » appliquée par R. Brown et par Endlicher à ces organismes. A18 G. METTENIUS. — SUR LES AZOLLA. Quant aux anthères, je me bornerai à faire remarquer que les grains de pollen de l’Azolla sont groupées en quatre masses , tandis que dans le Salvinia ils ne forment qu’une seule masse. Ces masses sont solides, comme les corpuscules, et leur tissu offre une grande ressemblance avec du véritable tissu cellulaire , les grains de pollen gisent dans des interstices de ces cellules ; mais celles-ci ne contiennent jamais autre chose que de l'air, et parfois leur membrane offre une apparence granuleuse. EXPLICATION DES FIGURES {Prancue 8 BR). r, réceptacle. s, sac embryonnaire. m, tégument externe du sac embryonnaire. | l, partie supérieure du tégument externe, recouvrant le sac embryonnaire dans le haut. b, la partie moyenne annulaire de l'ovule. a, corpuscules. c, membrane qui recouvre la partie supérieure de l’ovule. p, grains de pollen. AZOLLA CRisTATA, Kaulf. 1. Réceptacle; on y aperçoit l'ovule par transparence. g. 2. Ovule dont on a enlevé un des corpuscules. Fig. 3. Moitié d'un réceptacle ovulifère, coupé longitudinalement. g. 4. Sac embryonnaire vu d'en haut, entouré du tégument externe. g. 5. Portion du tégument externe du sac embryonnaire et de la partie moyenne . de l’ovule. Fig. 6. Portion de l'ovule, afin de montrer la connexion entre la partie supé- rieure et la partie inférieure du tégument externe du sac embryonnaire, ainsi que l'union d’un corpuscule avec l'ovule. Fig. 7. La partie supérieure et la partie moyenne du tégument externe, vues d'en haut ; on a enlevé les corpuscules, le sac embryonnaire et la partie inférieure du tégument externe. - Fig. 8. Masse pollinique. Les soies glochidées s’v trouvent toujours en bien plus grand nombre que ne l'indique la figure. Fig. 9. Grain de pollen. Fig. 40. Tissu d’un corpuscule, après avoir été macéré dans de l'acide sulfurique. Fig. 11. Les cellules jaunes des corpuscules, en connexion avec une partie du tissu. 119 FRAGMENTS MYCOLOGIQUES Par M. J.-H. LÉVEILLÉ, |, M. Depuis la publication , dans ce recueil, de l’histoire des Cham- pignons du Muséum de Paris, j'ai reçu de différentes personnes un certain nombre d'espèces, qui me paraissent dignes d’être signalées : les unes sont exotiques, les autres indigènes. J’en donne aujourd’hui la description, afin de témoigner ma recon- naissance aux savants qui me les ont envoyées. Je profiterai de cette circonstance pour exposer quelques considérations sur les Lycoperdacés en faisant connaître quelques unes des espèces, les plus remarquables de ce groupe, que nous avons découvertes, M. Decaisne et moi, dans les dunes de Gascogne, qui jusqu'ici ont été peu explorées sous le rapport mycologique. Je suivrai dans cet exposé l’ordre adopté dans mon article Mycologie du Dictionnaire universel d'histoire naturelle. I. — BASIDIOSPORÉES ECTOBASIDES. AGARICUS. Agaricus arenarius, Lat.,sulphureus, pileo carnoso convexo lævi sicco ; lamellis latis sat confertis emarginatis unguiculo tenu adnatis ; stipite valido nudo basi bulboso sursum albo.— Hab. sept octob. Tête de Buch in acervis arenosis maritimis. Agaricus sinuatus var. b , arenarius , Laterrade , Flore borde- laise et de la Gironde , h° éd., p. 53h. Vulgairement F’uideau , Videau, Agaric des dunes. Descr. Chapeau large de 6 à 12 centimètres, charnu, convexe, ob- tus, puis étalé, glabre, de couleur jaune rutilant ; l’'épiderme se dé- tache assez difficilement. Chair blanche, épaisse et ferme ; lames larges, cons'stantes , flexibles, échancrées vers le pédicule, auquel elles adhe- rent par leur partie supérieure : elles sont couleur de soufre. Pédicûle entièrement nu, cylindrique, plein, fibreux, blanc à son sommet, jaune à sa base, renflé subitement et formant un bulbe dont le diamètre est quelquefois de 4 à 5 centimètres; il est haut de 8 à 12 centimètres, 120 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. et épais à sa partie moyenne de 2 centimètres. La chair du chapeau, comme celle du pédicule, est blanche, ferme, sans odeur, et d’une sa- veur qui rappelle celle du Mousseron (Ag. a'bellus). Obs. Ce Champignon se rencontre très communément dans les dunes des environs de la Tête de Buch, lorsque l’automne est humide. Les habitants le recherchent, et en font des envois assez considérables à Bordeaux. Sa taille et sa couleur jaune ne per- mettent guère de le confondre avec d’autres espèces. Quoique déjà décrit, j'ai cru devoir donner une nouvelle description de cette espèce : car celle que nous devons à M. Laterrade, profes- seur de botanique à Bordeaux, est trop succincte. Le nom d’Agaric des dunes lui vient de ce qu’il habite unique- ment , aux environs de Bordeaux , les montagnes de sable; celui de Fuideau lui a été donné à cause du phénomène singulier que présente le bulbe du pédicule d’absorber une grande quantité d’eau lorsque la saison est BP En et de la laisser écouler quand on le comprime. Afin de donner une idée nette de cette belle espèce, je ne puis mieux faire que de la comparer à l’Agaricus sulphureus Bull., dont on aurait augmenté les proportions , et près duquel elle doit être placée ; elle en diffère cependant par la couleur de sa chair, par l’énorme bulbe du pédicule, par l’absence d’odeur ; enfin, par la saveur agréable qu’elle présente lorsqu'on la mâche. J’ai conservé à cette belle espèce le nom que lui a donné M. Laterrade ; car celle décrite par M. De Candolle sous le même nom, et qui croît dans les dunes de la Méditerranée, constitue aujourd’hui le genre Montagnates. A garicus Mori. nov. sp., pileis carnosis imbricatis sessilibus vel in pediculum brevem canaliculatum subtus hirtum protractis, fulvis, hirtis versus marginem denudatis ; lamellis flavescenti- bus decurrentibus. —Hab. Monspeliis ad truncos vetustos Mori . albæ. Desc. Chapeaux nombreux, imbriqués, charnus, larges de 0,03 à 0,06", tantôt sessiles et semi-orbiculaires, tantôt prolongés en un court pédicule canaliculé à sa face supérieure, et hérissé de poils en dessous ; » LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 121 leur surface est recouverte de poils roides qui disparaissent vers la marge. Lames minces, nombreuses, de différentes longueurs, décurrentes ; leur extrémité inférieure se perd dans la villosité qui recouvre le pédicule. Obs. Cette espèce, en raison des poils qui recouvrent son cha- peau, doit être placée près de l’Agaricus vulpinus Sow. et de l'A garicus Sainsonianus, que j'ai rencontré en Hongrie, et que M. Durieu a observé de son côté en Algérie. A garicus (pleurotus) myxotrichus, nov. sp., pileo subcarnoso ses- sili vel brevi pediculo donato resupinato reniformi viscoso de- mum spongioso-villoso albo; lamellis concoloribus latiusculis sat confertis acie integris acutis. — Hab. autumno Rentilly in ditione Sequanæ et Matronæ ad truncos cæsos T'iliæ micro- phylle. Desc. Chapeau charnu, tenace, sessile, réniforme ou muni d’un court pédicule , blanc, large de 0",01 à 0",03, d'abord visqueux, puis sec et recouvert d’un tissu pileux, feutré et spongieux. Marge aiguë, entière ou lobée. Lames assez nombreuses, plus larges que le chapeau n’est épais, aiguës aux deux extrémités, décurrentes. Pédicule long de 0,03 à 0,004", furfuracé à sa partie supérieure. Obs. Cette espèce doit être placée dans l’Æpicrisis de Fries , immédiatement après l’A4garicus atro-cæruleus. LENTINUS. L. humescens, nov. sp., niveus, pileo convexo carnoso-lento lævi demum rimuloso ; lamellis inæqualibus distinctis acie integris acutis adnato rotundatis secedentibus ; stipite pleno cylindrico, tenaci, nudo, deorsum incrassato. — Hab. Rentilly in ditione Sequanæ et Matronæ ad ligna foco destinata. Desc. Chapeau charnu, coriace , orbiculaire, glabre , d’un blanc de neige, large de 0,04" ; lames assez nombreuses, de différentes grandeurs, entières et tranchantes à la marge, arrondies à la base et adhérentes au pédicule , dont elles se séparent à une époque un peu avancée. Spores blanches; pédicule très consistant, cylindrique , nu, plein, légèrement renflé à la base. 122 LÉVEILLÉ. -— FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Obs. Cette espèce se fait remarquer par la blancheur de toutes ses parties, par sa consistance tenace , et surtout par sa difficulté de dessiccation. Depuis deux ans, en effet, que je la possède en herbier, elle a conservé toute sa mollesse , sa flexibilité ; elle offre la consistance d’un morceau de peau qui aurait été huilée en prenant une teinte jaunâtre générale. POLYPORUS. Polyporus macroporus, nov. sp., pileo sessili semi-orbiculari basi protracto gibboso convexo subcrustaceo rimoso fusco-nigri- cante, in Squamas crassas soluto ; poris longissimis non stratosis sex angulatis ore obtusis ; contextu fusco. — Hab. Java ad truncos. Desc. Chapeau à peu près demi-orbiculaire , large de 12 centimètres, épais de 5 centimètres vers la marge; base relevée en bosse et légère- ment prolongée ; surface inégale, d'un brun noir, fendue longitudi- nalement et squameuse; substance de 2 à 5 millimètres d'épaisseur, tandis que les pores ont 4 à 5 centimètres de longueur. Obs. L’échantillon que je possède a été recueilli par M. Zollin- ger ; Je ne connais aucune espèce qui puisse être comparée à celle-ci, en raison de la disproportion qui existe entre la lon- gueur des pores et l'épaisseur du chapeau ; 1l a bien quelque ana- logie avec le Polyporus hispidus Bull., mais il s’en éloigne par sa surface qui, au lieu d’être villeuse , est recouverte d’une croûte dure et noire, qui se fend en long et en travers, et forme de larges écailles. Polyporus Kickarianus , nov. sp., pileo sessili vel centro adfixo applanato coriaceo flexibili albo subnitente zonis concoloribus notato, margine lobato repando acuto sterili; poris angulatis ore acutis versus marginem obtusis superficialibus ochroleucis. — Hab. in America ad truncos. Desc. Cette grande et belle espèce, en forme d’éventail, est remarquable par la largeur et le peu d'épaisseur du chapeau qui est sessile, semi-or- biculaire, ou attaché par le centre. L’échantillon que m'a communiqué LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 128 le professeur Kickx, de Gand, a 3 décimètres de largeur, et 5 ou 6 mil- limètres dans sa plus grande épaisseur. La surface est lisse, blanche, luisante, marquée de zones concentriques assez rapprochées. La marge lobée , tranchante , stérile en dessous ; les pores jaunâtres, anguleux, aigus à la base, tandis que vers la marge ils sont très superficiels et à cloisons obtuses. La trame de toutes les parties est blanche, homo- gène et assez compacte, ce qui pourrait le faire ranger dans les 7ra- metes, si ce genre était mieux défini. Polyporus lenis, nov. sp., pileis sessilibus reflexis submembrana- ceis semi - orbicularibus zonatis velutinis ochraceis, margine acuto subtus sterili; poris minutis angulatis ore obtusis satu- ratioribus ; contextu floccoso ochraceo. — Hab. ad truncos ar- borum in America (herb. Mougeot). fr Desc. Les chapeaux sont semi - orbiculaires, à peine de l'épaisseur de 3 millimètres à la base, aplatis, marqués de zones assez rapprochées, d'un jaune fauve, et recouverts d'un duvet extrêmement fin et très doux au toucher : la marge est régulière, aiguë, stérile en dessous, mais dans une très petite étendue ; les pores, dont la couleur est un peu pius foncée, sont petits, anguleux; leur longueur égale et dépasse même l'épaisseur du chapeau, dout le tissu est floconneux. —- Cette espèce appartient évi- demment à la même section que le Polyporus velutinus, Pers. Obs. Ce Polypore , que je dois à l’amitié de M. Mougeot, croît sur les troncs ; il forme des bandes plus ou moins étendues , résultant de l’union des individus les uns aux autres. Polyporus Dozyanus , nov. sp., pileis sessilibus imbricatis basi connatis duris reticulato-spongiosis cinerescentibus , margini- bus undulatis sublobatis ; poris angulatis inæqualibus pallide ligneis brevibus. — Fab. ad truncos in insula Javæ. Desc. Les chapeaux ne dépassent guère 3 centimètres dans leur plus grand diamètre; ils sont superposés les uns aux autres et réunis à la base ; leur face supérieure paraît striée irrégulièrement vers la marge, qui, examinée à la loupe , ressemble à une éponge. Ce caractère rend cette espèce très facile à reconnaître. Les pores sont courts, anguleux, très inégaux entre eux; les cloisons qui les forment, entières et minces. La substance du chapeau ést dure, homogène, d’un jaune pâle. Obs. Cette espèce m'a été communiquée par M. le docteur 124 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Dozy à Leyde; elle forme sur le tronc des arbres à Java des masses qui paraissent assez considérables. Polyporus gossypinus, Moug. Lév., pileo effuso-reflexo applanato coriaceo azono tomentoso albo ; poris primo dædaleis dein an- gulatis pallide cinereis intus concoloribus, dissepimentis tenui- bus denticulatis ; contextu albo. — Hab. in Vogesis ad truncos. Dese. Chapeau large de 3 à 7 centimètres, coriace , aplati, tomen- teux et blanc en dessus, épais à peine de 1 millimètre Pores trois à quatre fois plus longs, blancs à l’intérieur, légèrement cendrés à l’ou- verture, dont les parois sont minces et denticulées ; dans le jeune âge, ils sont irréguliers et rappellent assez ceux du Deædalea : ce n’est qu’à une certaine époque qu'ils sont parfaitement distinets. Obs. Ce Champignon, ainsi que le Polyporus macroporus, sont remarquables par la ténuité de la substance et la longueur pro- portionnelle des pores. Polyporus (apus, lentus) apalus, nov. sp., pileo reflexo sessili coriaceo tenuiculo azono nudo albo, margine acuto subtus ste- rili; poris angulatis concoloribus , dissepimentis denticulatis. — Hab. Rentilly ad truncos quercuum cæsos. Desc. Chapeaux sessiles, réniformes ou semi-orbiculaires , presque membraneux, coriaces, blancs, nus et dépourvus de zones, larges de 0",01 à 0,02. Marge tranchante , un peu ondulée , stérile en dessous ; pores assez grands, anguleux , blancs en dedans et en dehors, formés par des cloisons finement denticulées. Obs. Le Polyporus Neesü F. est l’espèce la plus voisine de celle-ci ; elle n’en diffère que par ses pores qui sont entiers et obtus. BOLETUS. Boletus (leucosporus) lacteus, albus, pileo pulvinato carnoso sub- velutino, tubulis liberis rotundis vel angulatis; stipite cylin- drico extus duro rimoso e basi turgida ad apicem velutino intus spongioso demum cavo. — Hab. septemb. Tête de Buch in aggeribus arenosis. LÉVEILLÉ. —— FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 125 Dese. Chapeau charnu, en forme de coussin, épais au centre, et diminuant insensiblement vers la marge, large de 8 à 12 centimètres, recouvert d'un léger duvet; tubes assez courts en raison de l'épaisseur du chapeau, éloignés du pédicule, formant une couche convexe ; ouver- ture arrondie ou anguleuse, à bords obtus. Pédicule long de 10 à 12 cen- timètres, cylindrique, légèrement renflé à la base, recouvert d’un duvet semblable à celui du chapeau. Sa structure ressemble à celle du Boletus castaneus, cyanescens, elle n’est pas formée de fibres longitudinales ; son tissu est homogène , sec et se gerce en travers. La substance intérieure est également dépourvue de fibres ; elle est spongieuse, semblable à celle des Lactaires, des Russules , et $e divise par grumeaux , de sorte que le pédicule , au lieu d’être fistuleux , devient cave avec l’âge. Ce Champi- gnon, d’un blanc très pur, passe au bleu imdigo le plus intense avec une rapidité extraordinaire, soit lorsqu'on le divise, soit même quand on vient seulement à le toucher. Obs. Ce Bolet a de très grands rapports avec le Boletus cya- nescens de Bulliard ; mais il en offre de plus remarquables encore avec celui que Krombholtz a décrit sous le même nom ( Essb. Schwaem. funft. Heft., p. 8, tab. 35, fig. 7, 8, 9) ; il en diffère cependant par sa couleur généralement blanche , par ses pores anguleux, et par son pédicule velouté dans toute son étendue; tandis que. dans le Boletus cyanescens des auteurs , le pédicule est velouté à sa partie inférieure seulement, et glabre à sa partie supérieure. Enfin , l'espèce nouvelle que je décris n’otffre pas sur: le pédoncule la constriction prononcée, décrite et figurée par Bulliard, et d’après laquelle Persoon lui avait donné le nom si- gnificatif de Boletus constrictus. PLancue IX. — Fig. 1. Champignon dans son intégrité. — Fig. 2. Le même, coupé verticalement. Hyonuv. Iydnum (irpex) phæodon, nov. sp., pileis submembranaceis effuso-reflexis latere connatis zonatis velutinis fulvis ; dentibus : longiusculis compressis subacutis lævibus basi quandoque di- visis fuscis. — Hab. ad truncos dejectos insulæ Javæ (herb. Dozy). Desc. Chapeaux larges de 6 à 8 centimètres, réunis latéralement, 126 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. membraneux , étalés, puis réfléchis à la marge; celle-ci est mince, on- dulée; déchirée ou divisée en lobes, zonée, tomenteuse, d’une couleur de vieux cuir. Les dents sont aplaties, lisses, comprimées, larges à la base, et souvent divisées en dents plus petites et d’un brun assez foncé, qui change d'intensité selon l'incidence de la lumière. Obs. Cet espèce est voisine de l’Hydnum [rpex et non Radu- lum) trachyodon qui croît à Bogota, et que j'ai décrit dans les Annales des Sciences naturelles (3° sér., vol. V, p. 302). CYPHELLA. Cyphella gibbosa , nov. sp., sparsa stipitata, cupula membrana- cea erecta infundibuliformis basi gibbosa, intus extusque lævi, alba ; stipite tenui longiusculo concolori. — Hab. in tractu Ni- vernensi ad caules Solani tuberos1. Desc. Ce petit Champignon atteint de 3 à 5 millimètres en hauteur; sa cupule membraueuse, infundibuliforme, gibbeuse à la base, comme la corolle de l’Anfirrhinum majus, est nue, lisse, blanche dans toutes ses parties ; la marge irrégulière très mince, et le pédicule cylindrique droit, haut de 1 à 3 millimètres. Les basides sont tétraspores et situés à l’in- térieur de la cupule ; les spores petites, ovales et transparentes. Obs. Persoon, à qui j'ai montré autrefois cette plante, lui a trouvé beaucoup d’analogie avec le l’eziza Perula ; mais cet illustre mycologiste n’a pas osé affirmer l'identité. Néanmoins , comme elle appartient aux Champignons basidiosporés, et non aux thécasporés, Je n’ai pas cru devoir la conserver plus long- temp sinédite. Cyphella ampla, nov. sp. Receptaculum sessile membranaceum cupulatum album tomentosum , intus venosum cervinum, mar- gine tenui integro. — ab. prope Parisios. Vere ad ramos deciduos. Mecum communicavit doct. Ern. Germain. Dese. Réceptacle membraneux, sessile, en forme de cupule, large de 3 à 7 millimètres, blanc et tomenteux à l'extérieur; marge mince, entière et régulière ; intérieur jaunâtre, lisse, recouvert de basides tétra- spores ; spores ovales, allongées, obtuses aux deux extrémités, simples LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 127 et légèrement courbées. La substance du réceptacle est composée de cel- lules capillaires longitudinales, avec une légère nodosité à des intervalles assez éloignés. Obs. Cette espèce, la plus grande que je connaisse jusqu’à ce jour, pourrait, sous le rapport de la structure, être rapprochée du Merulius corium et du T'helephora ochroleuca dans leur jeune âge : mais elle diffère essentiellement de ces deux plantes par la forme de son réceptacle qui ne se déchire, et ne s’étend jamais sur les écorces sous la forme d’une membrane. TREMELLA. T. Thurehana, nov. sp., alba, receptaculo membranaceo effuso adnato, ambitu libero byssoideo ; hymenio lævi subundulato. — Hab. Rentilly in ditione Sequanæ et Matronæ ad ramos deci- duos Fagi sylvatice. Dese. Cette Tremelle naît le plus souvent à la surface des rameaux du Hêtre ; quelquefois elle se développe dans l'écorce même, déchire l’épi- derme, et se montre sous la forme d’une cupule : dans l’un et l’autre cas, elle s'étend comme une membrane blanche sur les branches. Sa face in- férieure est adhérente ; à une certaine époque, le pourtour devient libre et se dépouille d’un duvet blanc. La surface sporifère est lisse et inéga- lement ondulée ; les spores allongées, presque réniformes, sont suppor- tées par des basides monospores. Obs. Cette espèce est assez répandue; on la trouve principale- ment en automne. Elle n’a des rapports pour la forme qu'avec le T'remella nucleata de Schweinitz , dont elle diffère par sa couleur blanche . et par l’absence de petits noyaux blancs, calcaires, dans son épaisseur. ExiprA. Eaidia pezizæformis , nov. sp., gregaria, receptaculo carnoso- gelatinoso stipitato concavo extus tomentoso albo, disco flavo marginato demum expanso. — Hab. Saint-Germain-en-Laye autumno ad ramos querneos. Tête de Buch prope Burdigalam ad truncos humi prostratos pinorum. 1928 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Desc. Réceptacles charnus, trémelloïdes, cupuliformes, pédicellés, to- menteux et blancs en dehors, hauts de 0,003 à 0,015"", Disque déprimé, uni, jaune, limité par une marge blanche: avec l’âge, il devient con- vexe, et la marge s’efface. Basides monospores ; spores ovales, allongées. La substance du réceptacle, examinée au microscope, est formée de cellules capillaires très longues, mélangées avec une matière gélatineuse. Obs. On doit rapprocher cette espèce de l’Exidia recisa Fr., dont elle diffère cependant. par le pédicule du réceptacle et par la couleur du disque. | HyYMENULA. ITymenula Platani, nov. sp., receptaculis gregariis amphigenis innatis dein eruimpentibus minutis carnosulis, orbicularibus vel ovatis pulvinatis flavo-rubescentibus macula exarida insiden- tibus ; sporis ovatis, vel curvatis continuis utrinque obtusis. — Hab. in Gallia meridionali. Legit cl. Castagne ad folia Platani orientalrs. Desc. Réceptacles petits, orbiculaires ou ovales, saillants et jaunâtres quand ils sont humides, déprimés et bruns quand ils sont secs. Leur sur- face est couverte de basides monospores; les spores sont ovales ou cour- bées, obtuses aux deux extrémités; elles renferment quelquefois une ou deux sporidies. Cette plante se développe sur les deux faces de la feuille , dans une grande tache brune, irrégulière et friable. IL. — BASIDIOSPORÉES ENTOBASIDES CONIOGASTRES. SCHIZOSTOMA. S. exasperatum, Lév. Ann. Sc. nat., 3° sér., tom. V, p. 165.— Hab. Bay-Triton ad truncos, prope fretum Torresii in Nova Hollandia. T'ulostoma exasperatum Mntg. Hist. phys. polit.'et nat. de l'Ile de Cuba, Cryptog., p. 813, tab. XI, fig. 4. Obs. Cette espèce, déjà si remarquable par son habitat sur les bois pourris, son pédicule écailleux, son réceptacle couvert d’é- normes verrues prismatiques , son ostiole fimbrié comme dans les Plecostoma et ses spores enveloppées d’une membrane réticulée, LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES, 129 l'est encore sous le rapport géographique , puisqu'on la trouve à Cuba et à la Nouvelle-Hollande , contrées dont la végétation est si différente. Broomera Berk. Broomeia Guadalupensis, nov. Sp., Conferta, volva cupulata car- tilaginea flavicante ore lobato-dentata, receptaculis globosis sessilibus membranaceis albis demum nigricantibus apice fim- briato dehiscentibus. — Hab. ad terram in Guadalupia. (herb. Mus. Par.) | Desc. Mycélium blanc, filamenteux, ramifié dans la terre. Volve dimi- _diée, cupuliforme, de consistance cartilagineuse , lobée à la marge, de couleur jaunâtre. Réceptacles sphériques, de la grosseur d’un pois, d’abord blancs, puis noirs ; la membrane qui les forme est mince, persistante, for- mée de cils très rapprochés, qui se séparent pour donner issue aux spores. Celles-ci, comme dans le Proomeia congregata, sont globuleuses, petites, légèrement hérissées, de couleur brune très foncée, ainsi que les filaments qui résultent de la désagrégation du parenchyme. Obs. Le genre Broomeia, établi par M. Berkeley dans le jour- nal de Hooker (vol. VII, p. 9, tab 6, p. 2), est encore peu connu des botanistes. L'espèce qui lui a servi de type a été trouvée sur du bois sec par J. Backhouse, dans le district d’Albany, au cap de Bonne-Espérance. Celle que je fais connaître en est parfaite- ment distincte; elle à été recueillie à la Guadeloupe par M. le docteur Duchassaing. BovisrA. Bovista ammophila, nov. sp., receptaculo globoso-turbinato to- mentoso verruculoso albo, mycelio funiculiformi suffulto ; sporis globosis lævibus tenuissimis filamentisque parenchymatis oli- vaceis. — Hab. autumno ad terram arenosam prope Burdiga- lam in loco dicto Tête de Buch. Obs. La forme globuleuse turbinée , la couleur, le duvet , les légères verrues qui recouvrent le réceptacle, le long mycélium radiciforme enfin rendent cette espèce parfaitement reconnais- sable ; elle mesure en général 0",03 de diamètre, et 0,04 de 3° série. Bot. T. IX. (Mars 1848.)1, 9 130 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. hauteur. Si on la compare au Bovisla plumbea , la seule espèce avec laquelle on puisse réellement la confondre , on l’en distingue facilement et, au premier coup d'œil, à sa forme particulière, PLancae IX. — Fig. 5. Champignon de grandeur naturelle; on voit au som- met la rupture du réceptacle qui commence à s'opérer, et à la partie inférieure le funicule radiciforme qui laisse échapper quelques radicellés. — Fig. 6. Spores rondes, munies de leur pédicelle, vues à un fort grossissement. SCLERANGIUM Gen. nov. Le genre Scleroderma, créé par Persoon, se distingue des au- tres genres appartenant à l'ordre des Dermatocarpes trichosper- més par l’épaisseur et la consistance du péridium, qui se déchire irréguhèreinent au sommet pour aider à la dispersion des spores. Si l’auteur du Synopsis fungorum avait attaché autant d’impor- tance à la structure interne qu'aux parties extérieures des genres qu'il a justement établis, il eût vu que dans les uns (Podaxon) le pédicule se prolonge à l’intérieur du réceptacle, pour y former un axe columelle) autour duquel se disposent les organes de la fruc- tification, tandis que, au contraire, dans les autres genres du même groupe, cet axe ou cette Columelle n'existant pas, on voit ces organes reproducteurs composer, ou toute la substance inté- rieure du champignon , ou renfermés dans un grand nombre de petits sacs particuliers, pressés les uns contre les autres comme les graines dans un fruit de Grenadier (Polysaccum), ou nichés, par groupes distincts, dans des cavités qu'ils se creusent eux-mêmes à l’intérieur de la masse parenchymateuse , et qui disparaissent enfin quand le Champignon a atteint tout son développement. La diversité d'organisation propre à ce groupe m'a donc per- mis de diviser les Scleroderma en trois genres qu’il est impossible de confondre. Mais si cependant , au lieu d'admettre les divisions _ que je propose , on adopte la circonscription du genre telle que le professeur Fries l’a établie , on voit bientôt qu’une espèce remar- quable, le Scleroderma Geaster, s’en éloigne complétement par les caractères que nous offrent les organes de la fructification , les- quels sont contenus dans de petits sacs ou sporanges particuliers, LÉVEILLÉ. -- FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 131 accumulés à l’intérieur d’un réceptacle membraneux renfermé lui- même dans une volve épaisse, coriace, qui se déchire du sommet vers la base en larges lambeaux. Il résulte, comme on peut en juger par ce court exposé, que le Scleroderma Geaster à plus d’affinité avec les Polysaccum qu'avec les Scleroderma, mais qu’il diffère des premiers cependant par la présence des deux membranes qui forment ses enveloppes. Cette structure remarquable m'a engagé à former pour cette espèce un genre distinct, que je nommerai Sclerangium, en raison de la consistance de sa volve. Mais afin de mettre ces caractères plus en relief et afin qu’ils puissent être mieux saisis, je rappellerai comparativement ceux des Scleroderma et Polysaccum. SCLERODERMA Pers. Receptaculum carnosum radicatum vertice irregulariter rum- pens ; parenchyma compactum demum floccosum receptaculo undique adnatum ; basidia conglomerata, intricata, polyspora, in cellulis spuriis parenchymatis nidulantia; sporæ globosæ echi- natæ in pulverem crassum dilabentes. — Fungi terrestres. POLYSACCUM DC. Receptaculum radicatum capitatum carnosum firmum dein siccum frustratim rumpens ; parenchyma venoso-cellulosum spo- rangiis subglobosis , polyedris vel lentiformibus spongiosis de- mum floccosis farctum ; basidia intricata undique adnata poly- spora ; Sporæ globosæ læves vel echinatæ in pulverem tenuem di- labentes. — Fungi terrestres vel arenicolæ. SCLERANGIUM Lév. Receptaculum globosum radicatum duplex, exterius (volva ) carnoso-lentum crassum, vertice stellatim fissum, interius (recep- taculum proprium) tenue, membranaceum irregulariter rumpens; parenchyma venoso-cellulosum sporangiis minutis subglobosis compactis demum floccosis farctum ; basidia undique adnata in- 132 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. ticata polyspora ; sporæ globosæ læves vel echinatæ in pulverem dilabentes. — Fungi arenicolæ. Sclerangium Potyrhizon, Lév., globosum, substipitatum radica- tum ; volva crassa extus lacunoso-fibrosa, parenchymate fibril- loso cinerescente, sporis pallide violaceis. Hab. Tête de Buch in aggeribus arenosis. Monspeliis, in eisdem tocis invenit el. professor Delille, Lycoperdastrum, Mich. Nov. Plant. gen. p. 219, tab. 99, fig. 4. —— Lycoperdon var. a, Gled. Meth. Fung. p. 215. — Lycoperdon polyrhizon, Gmel. Syst. nat. Linn. vol. Il, p. 1464. — Sclero- derma golyrhizon, Pers. Syn. fung. p. 156. — Spreng. Syst. veget. vol, IV, p. 520. — Scleroderma Geaster, Fr. Syst. myc. vol. HIT, p. 46. | Obs. J'ai trouvé en grande quantité ce Champignon, avec MM. Decaisne et Chantelat, pendant le mois de septembre dernier, dans les dunes des environs de Tête de Buch. Il est presque constamment caché sous le sable, et ne s'aperçoit qu’à l’époque de maturité, lorsqu’en s’ouvrant il arrive à la surface du sol. Il croît tantôt isolé, tantôt en nombre plus ou moins con- sidérable, mais toujours resserré dans un espace assez circon- scrit ; il est généralement globuleux, muni d’un court pédicule, d’un mycélium très abondant , feutré , qui le fixe solidement au sable. Son volume est très variable ; il n’est pas rare d’en trouver du volume de la tête d’un enfant. Comme les Scleroderma , il est dur, résistant et pesant; deux individus réunis ensemble pesaient environ un kilogramme. La surface externe est lacu- neuse , gercée , fibreuse , glabre, du moins elle n’est pas velue, ainsi que paraît l'indiquer la figure donnée par Micheli ; ces carac- tères s’eflacent du reste en partie par la dessiccation. La substance qui forme la volve est charnue , cassante , de à à 4 millimètres | d'épaisseur, épaisseur qui varie néanmoins suivant le volume et la longueur du pédicule; par la dessiccation , cette enveloppe ac- quiert une consistance très dure, presque Jigneuse ; à l’époque de la maturité, elle se divise en quatre ou cinq fragments plus ou LÉVEILLÉ. —— FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 1353 moins aigus au sommet, qui se déjettent en dehors et se réflé- chissent à la manière des téguments des Geaster. Is s'appliquent alors sur la surface du sol ; la surface interne, ainsi que l’intérieur de sa substance, sont jaunâtres; vers la base, on remarque enfin quelques stries cendrées. L’odeur de ce volumineux Champignon n’a rien de désagréable; si on mâche un morceau de son enve- loppe , elle craque sous la dent, et sa saveur se rapproche un peu de celle du Champignon de couche. Peu à près la rupture de la volve , le réceptacle se montre sous la forme d’un globe libre sur toute sa surface, si ce n’est cependant à la partie infé- rieure ; la membrane qui le constitue est très mince, de couleur gris-olivacée ; elle se déchire le plus ordinairement à la partie supérieure ; mais cette déchirure devient bientôt générale , et le globe se trouve réduit à n’être bientôt limité que par le paren- chyme des sporanges réduits à l’état de filaments , autour duquel se trouvent alors les spores. Lorsque le Champignon conserve encore une légère vitalité , la masse de ce parenchyme est inter- rompue par un nombre immense de veines ou filets grisâtres. Les filets dans le jeune âge sont beaucoup plus abondants ; mais ils se détruisent ou se résorbent à mesure que les organes de la fruc- tification prennent de l'accroissement. Ceux-ci se présentent sous la forme de petits globules juxtaposés ; examinés au microscope, et à l'état de dessiccation, ils m'ont présenté des basides enche- vêtrés, pressés les uns contre les autres, et des spores sessiles arrondies, de volume variable, et recouvertes d’un tégument brunâtre ou jaunâtre , lisse ou réticulé à la maturité parfaite. Puancee VII. — Fig. 1. Champignon entier et dans le premier moment de déhis- cence de la volve ;: on voit au milieu le réceptacle, qui n'est pas encore dé- chiré. — Fig. 2. Portion du même, coupé verticalement et avant la déhis- cence ; la volve et le réceptacle sont encore en contact immédiat. Dans le parenchyme, on distingue les sporanges. — Fig. 3. Spores ; leur surface pré- sente de petites saillies qui les font paraître hérissées. — Fig. #. Volve coupée verticalement, provenant d'un individu totalement ouvert. Selerangium Michelii, nov. sp., capitatum, subglobosum , bre- viter pedicellatum radicatum, volva lævi ochroleuca, parenchy. 154 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. mate venoso-fibrilloso aureo ; sporis cinerwuo-violascentibus. — Hab. autumno Tête de Buch in aggeribus arenosis maritimis. Ce que je viens de dire du Sclerangium polyrhizon peut égale- ment convenir à cette espèce ; elle est seulement un peu moins volumineuse et supportée par un pédicule plus court ; l'absence de gercures à la face externe de la volve, la couleur dorée des veines que forme le parenchyme la rendent très reconnaissable. Obs. Si on compare le genre Sclerangium aux autres genres de la même famille ; on voit qu’il leur emprunte quelques caractères ou qu’il les modifie. Ainsi, comme les Geaster, 1l a une volve et un réceptacle propre qui se séparent à l’époque de la déhiscence ; mais dans les Geaster la volve est plus ou moins épaisse, coriace, composée de deux ou trois membranes ; enfin ces champignons sont sphériques dans léur jeunesse, dépourvus de pédicule ; leur mycélium est périphérique et ressemble à des fils qui serpentent sur sa surface. Dans le Sclerangium , au contraire, on voit un pédicule qui naît d’un mycélium; la volve est charnue , épaisse, homogène, formée d’une seule membrane qui prend par la des- siccation une dureté presque ligneuse. La même différence existe avec le Diploderma, qui a égale- ment un double péridium , l’externe dur, presque ligneux, in- déhiscent. Ce dernier caractère, Joint à l’absence d’un pédicule, permet de penser avec le professeur Fries que ce genre pourrait bien avoir été établi sur un échantillon de Geaster avorté,. Malgré la ressemblance que les Sclerangium offrent avec les Scleroderma par le mycélium, la présence d'un pédicule, l’épais- seur et la consistance de leur enveloppe, cette ressemblance disparaît cependant complétement quand on les compare avec les espèces vivantes de ces deux genres. Le réceptacle des Sclero- derma n’a en effet, pour tégument, qu'une membrane épaisse plus ou moins consistante ; mais dans les Sclerangium, malgré la pré- sence d’un tégument épais , consistant , on rencontre en outre un réceptacle propre, membraneux, dans lequel sont renfermés les organes cle la fructification. Enfin ceux-ci, dans les Sclerangrum, sont renfermés dans de petits sacs ou sporanges susceptibles d'être LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 135 isolés ; dans les seconds . au contraire , à mesure que les organes de la fructification prennent du développement, on les voit se creuser de petites cellules dans le parenchyme lui-même ; jamais ces globules ne sont pourvus d’une enveloppe propre ; ils s’orga- nisent et vont, en se développant , du centre à la circonférence, et finissent par amincir le réceptable de manière à le réduire à l’état de simple membrane à sa partie supérieure. Ces deux genres, quoique fort ressemblants à la première vue, n’ont donc que des rapports très éloignés quand on étudie avec soin leur structure interne. | L'identité des organes de la reproduction établit des rapports intimes entre les Polysaccum et les Sclerangium. Ces deux genres ne diffèrent en effet que par le nombre des membranes tégumen- taires. Dans les Sclerangium, ce réceptacle est composé de deux membranes : 1° d’une externe, ou volve épaisse plus ou moins coriace, qui acquiert avec l’âge une grande dureté ; ® d’un ré- ceptacle membraneux, mince, fugace, qui se déchire avec la plus grande facilité. Dans les Polysaccum , ce réceptacle est formé, comme dans les Scleroderma , par une seule membrane , d’abord épaisse , char- nue, puis friable, qui se sépare en lambeaux irréguliers ; les sporanges, cependant , se développent dans les deux groupes du centre à la périphérie, et envahissent de même sa substance propre. Ces caractères sont suffisants, comme on le voit, pour séparer ces genres et empêcher qu’on ne les confonde à l’avenir ; j'ajou- terai à ces caractères scientifiques et rigoureux quelques données que nous fournit leur dessiccation. Si, en effet, l’on conserve un individu des Sclerangium avant sa déhiscence, il éprouve par la dessiccation une diminution considérable dans son volume ; les Scleroderma , Geaster, Polysaccum , au contraire , ne subissent guère d'autre changement que celui d’une diminution conside- rable de leur poids ; leur diamètre reste le même. 136 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. POLYSACCUM. Polysaccum australe, nov. sp., stipite radicato subeylindrico lævi fusco-nigricante nitido in receptaculum subglobosum tubercu- lato-areolatum concolorem dilatatum ; sporangiis fuscis sub- globosis, periphericis lentiformibus compactis, filamentis albis; sporis cervinis sphæricis lævibus. — Hab. ad terram in Nova Hollandia (herb. Mus. Par.) Desc. Le seul individu de cette espèce qui existe dans la collection du Muséum de Paris a été trouvé aux environs de Morton-Bay par M. Ver- reaux ; il est haut de 9 centimètres. Son pédicule, qui naît d’un mycélium jaunâtre, est à peu près cylindrique, lisse dans toute son étendue, d’un brun-noir, livide et luisant ; il se dilate supérieurement en un réceptacle globuleux ou hémisphérique, de même couleur que le pédicule, marqué de légères élévations en forme d’aréoles, qui correspondent aux spo- ranges. Ceux - ci sont arrondis, lenticulaires ou polygones au centre, formés d’une membrane mince, brune, très friable ; leur intérieur ren- ferme les débris du parenchyme, composé de filaments blancs, anasto- mosés, et de spores très petites, sphériques, lisses et transparentes. Ceux de la périphérie, au contraire, sont lenticulaires , fermes , munis d’une membrane plus épaisse, plus consistante, et ne se réduisent pas en pous- sière. Obs. Le Polysaccum australe présente une certaine analogie avec le P. turgidum de Fries, trouvé aux environs d’Astracan par Buxbaum ; mais, dans celui-ci, le pédicule, au lieu d’être lisse et uni, présente sur toute sa surface des lacunes ou des cel- lules remplies de mucosités. On ne peut non plus confondre le P. australe avec le P. crassipes DC. , dont le pédicule inégal , in- crusté de terre ou de sable dans presque toute son étendue, se termine par un réceptacle renfermant des spores verruqueuses. Prancue IX, — Fig. 3. Champignon de grandeur naturelle : une partie du ré- ceptacle est détachée et laisse voir les sporanges nichés dans le parenchyme. -- Fig. 4. Spores rondes et lisses, vues-à un fort grossissement. Polysaccum Cranium, nov. sp., receptaculo glohoso lævi sordide LÉVEILLÉ. —- FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 137 flavo demum albo, stipite brevi quandoque subnullo radicato, sporangiis subglobosis, periphericis lenticularibus sporisque globosis verruculosis fuscis, filamentis albis. — Hab. frequen- tissime in arenosis graniticis Corsicæ prope Adjacionem. Desc. Ce Champignon atteint presque tout son développement sous la terre, qu'il soulève à la manière des taupes. En automne et vers le printemps, quand le temps est pluvieux , il augmente de volume; puis, lorsque survient une sécheresse, la terre s'affaisse, et il se présente sous la forme d’un gros Scleroderma, dont le diamètre varie de 6 à 10 centi- mètres. Sa couleur est d’abord jaunâtre, puis elle devient blanche et semblable à celle des os exposés à l’air ; sa forme ressemble à celle d'un crâne. Le réceptacle ne persiste pas longtemps; il se brise en larges éclats, et met à découvert les sporanges et les spores ; le vent emporte celles-ci, ou bien elles se dispersent à la base de la plante et forment sur le sol une large tache brune. Le pédicule est très court, proportionnel- lement au volume du réceptacle; rarement il dépasse 4 ou 5 centimè- tres, et souvent même on n'en voit qu'un vestige qui se continue avec un mycélium radiciforme de couleur jaune. Les sporanges sont nombreux, pressés les uns contre les autres, et de forme irrégulière ; ceux de la cir- conférence sont presque lenticulaires ; la membrane qui les forme est jaune, puis brune, très friable ; les filaments qui résultent de la désagré-: gation de leur parenchyme sont d’un blane sale; les spores arrondies, brunes , couvertes de petites verrues. Elles m'ont paru être supportées par des basides monospores; quelques unes même conservent encore cette partie, et ressemblent sous le microscope à celles des Bovista. Obs. Le Lycoperdoides tuberosum (Mich., Nov. plant. gen., p. 219, tab. 99, fig. B, D) donne, au volume près, une idée assez exacte du Polysaccum Cranium , mais la substance n’en est pas noire, comme le dit cet excellent observateur dans sa courte description. M. Fries a fait de l’espèce de Micheli son Sclero- derma bovista ; mais, s’il est vrai que son réceptacle soit rempli de sporanges pyriformes , comme le dit Micheli, elle devra néces- sairement être réunie au genre Polysaccum , el prendre dans ce cas le nom de Polysaccum tuberosum. 138 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. GRAPHIOLA, Receptaculum erumpens superficiale carbonaceum cylindrico- cupulatum clausum floccis sporisque repletum ore orbicu- lari marginato dehiscens ; flocci e basi cellulosa adnati, recti paralleli simplices verruculosi sporis inspersi, inclusi demum exserti subfasciculati; sporæ minutissimæ continuæ in pulve- rem fatiscentes, Desc. Ce genre, qui a été décrit pour la première fois par M. Poiteau, ne peut être étudié convenablement que sur des individus qui n'ont pas encore répandu leurs spores. Ayant eu l’occasion de le rencontrer à tous les âges dans le beau jardin de M. Denis, a Hyères, et tout récemment dans les serres du Jardin des Plantes de Paris, je crois pouvoir mainte- nant faire connaître sa structure et la place qu'il doit occuper. Ce Graphiole forme de petits tubercules brunâtres sous l’épiderme de l’une et l’autre face des feuilles du Phœnix Dactylifera ; Yépiderme se déchire, tombe promptement, et les tubercules paraissent plutôt collés que développés sur les feuilles ; d’abord arrondis. clos, bruns, ils pren- nent la forme d’une cupule cylindrique dont l'ouverture est circulaire, pourvue d’une marge épaisse très manifeste , et l’intérieur rempli d'une poussière jaune. Si l’on coupe verticalement cette cupule ou réceptacle, on voit qu’elle représente une portion d’un cylindre creux, qui circons- crit une base celluleuse d’où naissent les flocons. Ceux-ci sont cylindri- ques, simples, parallèles, transparents, tronqués aux deux extrémités, légèrement rugueux à leur surface, et recouverts de spores; ils forment par leur réunion une espèce de colonne que Chevalier a prise pour un péridium interne, Ils ne dépassent pas d’abord le niveau de la cupule ; mais leur végétation continuant, ils sortent en dehors, dispersent quel- ques spores et tombent ensuite, laissant la cupule qui les renfermait remplie de spores extrêmement ténues., ovales et continues. Ce genre, dont il n’existe que deux espèces, doit être rangé parmi les Coniogastres, dans lesquels il forme naturellement une tribu particulière, distincte des Physarés, des Trichiacés, des Cribrariés, etc., par la consis- tance, la forme, la déhiscence de son réceptacle, par la disposition, la simplicité des filaments qui supportent les spores. Comme dans ces tri- bus, les spores ne sont pas supportées par des basides semblables à ceux des Agarics, des Lycoperdons , mais par des petits tubercules, des rugo- sités que l’on observe sur les filaments qui composent le parenchyme. LÉVEILLÉ. —- FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 139 Graphiola Phœnicis, Poit., receptaculis amphigenis sparsis vel gregariis subcupulatis carbonaceis fusco-nigricantibus, ore lato aperto , intus pulverulentis flavis. Hab. ad folia Phænicis dactyliferæ in Algeria (Steiuheil, Durieu) Corsica (Soleirol) in hortis urbis dictæ Hyères. Olim frequentissima in horto cl. Celsii prope Parisios, interdum in calidarus horti Botanici Parisiensis. Graphiola Phænicis Poit. Ann. Sc. nat., 1824, 3, tab. 26, fig. 2, p. 473. — Phacidium Phæœnicis Moug. Fr. Syst. myc. 2, p. 372. — Phacidium ? Phænicis Fr. Elench. 2, p. 134. — Tri- chodesinium Phæœnicis Chev. F1. Par., p. 3: p. 389, t. IL, fig. 1, a,b. — Graphiola Phænicis Duby. Bot. Gal. 2, p. 726. Obs. Chevallier a placé ce genre à la tête des Urédinées; M. Duby à la fin des Hypoxylés; le professeur Fries dans les Phacidiacés; Je pense, comme M. Poiteau et Sprengel (Gen. plant., p. 800), qu'il appartient aux T'richogasteres. Graphola disticha , Lév., receptaculis amphigenis subglobosis confertis seriatis fusco nigricantibus, intus pallide flavis pulve- rulentis ostiolis subconstrictis. —— Hab. in India orientali ad folia Dracænæ Draconis. Sphæria disticha Ehrenb. Fr.Syst. Myc. 2, p. 434. — Sub eodem nomine in herbario Persooniano nunc Levydensi. Obs, Cette espèce , que j’ai recue de M, le professeur Kickx , se développe , comme la précédente , sur les deux côtés des feuilles ; ses réceptacles sont beaucoup plus petits. arrondis, réunis au nombre de trois à six, disposés sur deux lignes et parallèles. Leur ouverture est un peu plus étroite ; les spores et les filaments qu'ils renferment ne m'ont offert aucune différence avec ceux du Graphiola Phœnicis. 140 LÉVEILLÉ. —- FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. THÉCASPORÉS ENDOTHÈQUES. PEZIZA. Peziza (humaria) arenicola, nov. sp., receptaculo sessili cupuli- formi ceraceo fibrilloso arena crustato, ore constricto demum fisso dentato, hymenio fuscescente. — Hab. vere et autumno ad terram arenosam in sylvula Boloniensi prope Parisios. Desc. Cette espèce est très curieuse par son mode de développement ; elle ne se montre jamais qu'après des pluies assez abondantes, et on ne la découvre que quand elle est ouverte. Son réceptacle, d'abord de forme globuleuse, est caché sous le sable, qu’il écarte en s’ouvrant; alors il se présente sous la forme d’une cupule de gland, dont on ne voit que l’intérieur. Sa face externe est couverte de filaments extrêmement fins, qui retiennent tellement le sable, qu'il est impossible de le détacher. La marge, arrondie, régulière, ne tarde pas à se fendre ; elle paraît den- tée : l’intérieur est d'abord pâle, puis d’un brun clair. Les thèques sont cylindriques, octospores, munies de paraphyses capillaires aussi longues qu’elles. Les spores, ovales, transparentes, renferment dans leur milieu une sporidiole sphérique ou une gouttelette oléagineuse. Peziza (geopyxis) pateræformas, Dur. Lév., receptaculo carnoso- membranaceo tenacello cyathiformi extus fulvo tomentoso verruculoso , intus flavicante lævi, margine involuto integro ; pedicello longiusculo cylindrico sursum tomentoso deorsum incrassato terra incrustato. — Hab. Saint-Germain-en-Laye ad terram in locis umbrosis. Desc. Réceptacle globuleux, puis évasé en forme de patère, large de {0 à 55 millimètres, membraneux, d’une consistance assez ferme, de cou- leur fauve à l'extérieur, tomenteux , et parsemé de petites verrues qui disparaissent dans un âge avancé. Marge entière, .repliée en dedans, puis droite. Pédicule long de 10 à 15 millimètres, cylindrique, recouvert du même duvet que le réceptacle à sa partie inférieure, renflé en bas, et in- crusté de terre. Paraphyses nombreuses, filiformes, simples. Thèques cylindriques, longues ; spores au nombre de huit, ovales, sans sporidioles dans leur intérieur, et disposées sur une seule ligne. Cette Pezize doit être placée à côté du Sphæria Rapulum Bull. LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 11 Peziza (mollisia) cinerea Batsch. var. Melancehs, cupulis grega- rlis macula fusco-nigricante insidentibus. — Hab. in hortis circa Lutetiam ad caules majorum plantarum præsertim Dah- larum. SPHÆRIA. Sphæria (cordiceps) Capensis, sp. nov., receptaculo elongato cy- lindrico, apice obtuso cinereo, intus albo floccoso ; stipite dis- creto nudo solido nigro celluloso-reticulato ; conceptaculis peri- phericis innatis globosis intus atris , ostiolis rotundato-conicis proeminentibus. — Hab. Cap. Bonæ Spei ad truncos. Desc. Réceptacles longs de 3 à 4 centimètres, épais de 4 à 5 millime- tres, cylindriques , obtus au sommet, et de couleur cendrée ; toute leur surface est rugueuse par la saillie des ostioles. Leur substance intérieure est blanche et formée par un tissu floconneux condensé au centre en manière d’axe , qui se continue avec le pédicule, La partie inférieure de ces réceptacles est froncée et distincte du pédicule avec lequel ehe se continue. Les conceptacles sont situés à la surface du réceptacle, arrondis et noirs à l’intérieur, et cachés ; leurs ostioles seulement sont saillants. coniques. Les organes de la fructification consistent en paraphyses très fines et en thèques filiformes qui renferment huit spores ovales, conti- nues, opaques et très petites. Le pédicule. long de 3 à 4 centimètres et épais de 2 à 3 millimètres, est solide, plein, blanc en dedans, noir en dehors, et parcouru de haut en bas par des lignes saillantes qui se croi- sent et forment des alvéoles irrégulières , surtout à la partie supérieure. Sphæria (cordiceps) areolata, nov. sp., receptaculis simplicibus elongatis cylindricis, apice acuto sterilibus, crustaceis cinereo- rufescentibus, stipite brevi nudo basi incrassato suffultis ; con- ceptaculis innatis periphericis latentibus globosis intus nigris, ostiolis punctiformibus nigris vix prominulis areolas vacuas efformantibus. — Hab. Paramaribo ad truncos. Des. Le réceptacle de cette Sphérie est long de 4 à 5 centimètres, du diamètre de 3 à 4 millimètres, cylindrique , aigu et stérile au sommet, blanc à l’intérieur, et formé à l'extérieur d’une couche crustacée de cou- leur cendrée un peu ferrugineuse. Quand on examine attentivement sa surface, on voit qu’elle est divisée en aréoles irrégulières formées par des lignes plus pâles et sur lesquelles les ostioles se déssinent comme de pe- 142 LÉVEILLÉ. —- FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. tits points noirs assez distants les uns des autres. Les conceptacles sont entièrement recouverts par la couche crustacée; ils sont ronds, noirs en dedans. Les thèqnes filiformes sont accompagnées de paraphyses plus té- nues qu’elles, et renferment huit spores allongées, renflées à leur partie moyenne, continues et disposées en une seule ligne. Le pédicule est long de 1 à 2 centimètres, épais de 2 millimètres au plus, glabre, noir et un peu renflé à sa base. Obs. Le sommet aigu et stérile, la disposition en quinconces irréguliers des ostioles de cette espèce, établissent des caractères plus que suffisants pour ne pas la confondre avec l’Hypoæylon hyperythrum Mntg. qui croît dans la Guiane francaise, et dont la couleur est semblable. Elle à de plus grands rapports avec le Sphæria escharroidea Berk.; mais dans celle-ci, le réceptacle est subéreux, recouvert d’une membrane qui tombe en escharres, et le pédicule allongé pourvu d’un prolongement radiculaire remar- quable. Sphœæria (cordyceps), antilopea Lév. Ann. Sc. nat., 3° sér., tom. V, p. 256. — Hypoxylon (xylaria) portentosum , Mntg. in d'Orbigny. Voy. Am. Mérid. Sert. Patagonicum, p. 46. Sphæria (pulvinata) leucostigma, nov. sp., receptaculis subglo- bosis cohærentibus fusco-nigricantibus intus nigris , concepta- culis periphericis prominulis, ostiolis pertusis albis. — Hab. Vincennes prope Parisios ad cortices quercuum. Dese. Cette Sphérie ressemble, quand on se contente d’un premier examen , au Sphœæria argillacea, Pers., dont elle diffère cependant par l'ostiole qui, au lieu d’être légèrement proéminent, ne dépasse pas la surface du réceptacle; il est entouré d’un petit cercle blanc qui lui im- prime un caractère particulier. Les thèques sont cylindriques, très minces, octospores, accompagnées d’un petit nombre de paraphyses ra- meuses Les spores sont ovales, légèrement courbées, opaques, disposées sur une seule série ; elles paraissent dans quelques unes renfermer une sporidiole globuleuse. Sphœæria globigera , Moug. Lév., receptaculo effuso tuberculato erumpente nigro corticato intus albo floccoso ; conceptaculis LÉVEILLÉ, — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES, 143 globosis superficialibus sphæricis lævibus nigris; ostiolo vix conspicuo. — Hab. in Vogesis ad ramos salicis Capreæ,. Dese. Réceptacle d'abord caché sous l'épiderme, puis dénudé, irré- gulier, tuberculeux, recouvert d’une croûte corticale noire ; substance intérieure blanche, floconneuse. Conceptacles épars, sphériques, lisses, noirs, sans ostioles bien manifestes, d’une consistance plutôt coriace qne cornée, situés sur la surface du réceptacle. Thèques cylindriques , octo- spores, accompagnées de paraphyses très ténues, rameuses, de la même lougueur qu’elles. Spores fusiformes, avec trois ou quatre cloisons, et un peu resserrées au niveau de chacune d'elles. Obs. Cette curieuse espèce ne se range dans aucune des divi- sions des Sphéries , que le professeur Fries à établies; elle s’é - loigne de la section des Periphericæ par la position superficielle des conceptacles sur le réceptacle, et se rapproche de celle des V'ersatiles ; mais jamais elle n’émerge, et n’a pas d’ostioles à l’extrémité d’un col plus ou moins allongé. Sphæria (caulicola) agminalis, nov. sp., conceptaculis erumpen- tibus superficialibus gregartis globoso-conicis basi applanatis lævibus nigris intus albis, ostiolis subpapillatis. -— Hab. Ba- gnolet prope Parisios ad caules vetustos Prassicæ oleraceæ. Dese. Conceptacles punctiformes, rapprochés, développés primitivement sous l’épiderme , puis superficiels, convexes et légèrement coniques, lisses, noirs, aplatis à la base: ostiole très petit, à peine visible. Substance intérieure blanche, composée de paraphyses extrêmement ténues et de sporanges octospores claviformes. Spores ovales, renflées au milieu, . transparentes, à trois cloisons, une médiane, et deux petites situées près des extrémités, ce qui donne à ces organes une forme particulière que je n'ai encore rencontrée dans aucune Sphérie. Sphæria (caulicola) tomicum, nov. sp. Conceptaculis sparsis inna- tis basi applanatis intus nigris epidermide nigra nitida obtectis, ostiolis erumpentibus papillatis. — Hab. in Gallia meridionali ad basim J'unci acuti. Dese. Cette nouvelle espèce, dont la découverte est due à M. Castagne, est remarquable par les taches noires, brillantes, éparses qu’elle forme ; leur centre est occupé par une papille convexe, noire également , et qui 1h LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. perce l’épiderme ; elle correspond à un conceptaele globuleux, aplati à la base, charbonneux, noire en dedans. Les thèques sont allongées, cy- lindriques, octospores, accompagnées de paraphyses simples un peu plus longues qu’elles. Les spores sont rangées sur une seule série, ovales, avec une Sporidiole ou une goutte oléagineuse à leur centre. Sphæria (foliicola) cryptoderis, nov. sp., receptaculis nullis, conceptaculis macula alba insidentibus sparsis globosis intus nigris ; collisque brevibus lateralibus obtectis, ostiolis promi- nulis acutis punctiformibus nigris. — Hab. ad folia Populh albæ prope Parisios in sylvula Boloniensi. Desc. De toutes les Sphéries que l’on rencontre sur les feuilles, celle- ci est une des plus curieuses Les conceptacles sont épars, sphériques , situés dans une large tache blanche, et développés dans le parenchyme de la feuille; ils soulèvent légèrement l'épiderme de la face supérieure qui les recouvre entièrement ainsi que le col, qui. au lieu de se diriger verticalement , rampe et sort en formant un petit point noir. L'intérieur du conceptacle est noir, composé de sporanges fusiformes octospores , sans apparence de paraphyses. Les spores. sont cylindriques, allongées, presque linéaires, obtuses aux deux extrémités. Sphæria (foliicola) perexigua , nov. sp., conceptaculis hypo- phyllis gregariis erumpentibus globosis prominulis nigris epi- dermide cinctis, ostiolis inconspicuis, thecis octosporis clavatis absque paraphysibus ; sporis elongatis pellucidis utrinque ob- tusis uniseptatis.— Hab. in Gallia meridionali ad folia quercus sessilifloræ. | Desc. Cette espèce m'a été communiquée par M. Castagne; elle se dé- veloppe à la face inférieure des feuilles qu’elle recouvre dans presque toute son étendue, sans former de taches éparses, et sans être circonscrite par aucune ligne. Ses réceptacles sont infiniment petits, noirs, globu- leux, saillants, entourés par les débris de l’épiderme; leur ostiole n’est pas visible, en raison de l’exiguité. Les thèques ne sont pas accompagnées de paraphyses; elles renferment huit spores allongées, cylindriques, ob- tuses aux deux extrémités, et cloisonnées à leur partie moyenne. C'est la plus petite des Sphéries que j'aie vue jusqu’à ce jour. (La suile au prochain cahier.) 145 NOTE SUR UN GENRE NOUVEAU DE LA FAMILLE DES OROBANCHÉES ;: Par M. E. COSSON. CERATOCALYX. Flores hermaphroditi, ebracteolati.—Calyx gamosepalus, e se- palis quatuor confectus antice posticeque alte æqualiterque coalitis, itaque tubum campanulatum efficientibus, tubo antice posticeque truncato, utroque latere inunam vel rarissime in duas lacinias pro- ducto. — Corolla hypogyna, ringens, labio superiore indiviso vel emarginato, inferiore patente trilobo. — Stamina 4, corollæ tubo inserta, didynama, inclusa ; filamenta basi dilatata ; antheræ bi- loculares, lobis basi divergentibus, mucronatis. — Ovarium , glandula hypogyna cbsoleta, uniloculare, placentis parietalibus quatuor geminatim approximatis. Stylus indivisus; stigma sub- orbiculatum superne obsolete bilobum, linea transversali depressa notatum.— Capsula unilocularis, incomplete bivalvis, valvis basi et apice cohærentibus, utrinque intra marginem placentam li- nearem gerentibus. — Semina numerosa, scrobiculata. — Herba palæogea, super aliorum stirpium radicibus parasitica, caule simplici, squamato, floribus in bractearum axillis sessilibus soli- taris. Ce genre, ou cette section de genre , se distingue surtout des véritables Orobanche par le calice gamosépale à tube campanulé, tronqué en avant et en arrière ; le tube n'offre aucune trace de la suture des sépales. 3* série. Bor. T. IX. (Mars 4848.) 2 10 146 E. COSSON. — SUR UNE OROBANCHÉE. C. macrorEepis (Orobanche macrolepis), Coss. in Bourgeau £x- sicc. Pyr. Espagn. n° 7h41 (octobr. 1847) -— et apud erratum ejusdem collationis. — Boulardia latisquama, VF. Schultz Arch. F1. FI. et Al. 10h (decembr. 1847) descriptio e speciminibus valde imperfectis. Calyx gamosepalus, tubo campanulato, antice posticeque truncato integro vel irregulariter denticulato, utroque latere in unam rarius in duas lacinias producto, lacinia uninervia nervo prominente carinato. Corolla campanulato -tukulosa , tubo elon- gato, antice basi strumoso-ventricosa, medio angustata, fauce dilatata ; labiïis denticulatis, haud fimbriatis, superiore indiviso vel emarginato , inferiore lobis subæqualibus vel medio majore. Stamina ad medium tubi inserta ; filamenta basi breviter spar- seque puberula. Sligma suborbiculatum, superne obsolete bilo- bum, linea transversali depressa notatum, colore.. .. 7? Caulis erectus, vel ascendens, rectus flexuosusve, 2-4 decimetr. lon- yus, simplex, crassus, firmus, basi haud incrassatus vel vix incrassatus, ibique squamis imbricatis obtectus, superius squamis latissimis ovatis vel ovato-lanceolatis subimbricatis vestitus , apice breviter glanduloso- pubescens , atro-rubens?, statu sicco rubro-rulescens. 2racteæ amplis - simæ, ovatæ vel ovaio-lanceolatæ, çalycem fere obtegentes, corolla bre- . viores, pilis brevissimis glandulosis scabridæ, haud ciliatæ, striatæ, statu sieco chartaceæ rubro-fuscescentes. Flores suberecti, in spicam elongatam dense congesti, spica sæpius dimidium caulem obsidente, floribus Oro- banchis Rapi duplo longiores, ad faucem corollæ atro-rubentes , tubo antice colore luteo viridique ac in O. cruenta variegato, statu sicco rubro- rufescentes. Calyx pilis brevissimis glandulosis scabridus, gamosepalus, e sepalis quatuor confectus antice posticeque alte æqualiterque coalitis, itaque tubum campanulatum éfficientibus, tubo antice posticeque trun- cato integro vel irregulariter denticulato, utroque latere in unam, ra- rissime in duas lacinias valde inæquales producto, lacinia lineari-lan- ceolata acuta vel apice subulata in floribus adultistubo corollæ breviore vel rarius eum adæquante, uninervia nervo prominente carinato, pilis brevibus ciliata. Corolla Phelipæe arenariæ magnitudine, pilis brevissi- | mis glanduloso-scabra , tubuloso-campanulata , tubo elongato, antice basi strumoso-ventricosa, medio angustata, fauce dilatata, dorso arcuata : labiis undulatis, denticulatis, haud fimbriatis, superiore galeato indiviso E. COSSON. — SUR UNE OROBANCHIÉE. 147 vel subemarginato, labii inferioris lobis subæqualibus vel medio ma- jore. Stamina ad tubi corollæ partem constrictam scilicet ad medium tubi inserta ; filamenta basi valde incrassata, ibique breviter sparseque puberula, superne pubescenti-glandulosa ; antheræ lobis mucronatis, sutura lanato-pilosa. Sfylus arcuato-deflexus, sparse pubescenti-glandu- losus ; stigma suborbiculatum , superne obsolete bilobum , linea trans- versali depressa notatum, colore... 2? Ad radices Zosmarint officinalis et Micromeriæ inodoræ crescens.— In montibus apricis Catalauniæ: Cas- tillo de Felz et in monte Tibidavo prope Gracia, ubi a collectore associa- tionis botanicæ itinerariæ Gallicæ Bourgeau mensibus Aprili et Maio anni 1847 Rosmarini parasitica florida observata fuit (Bourgeau, Pyr. esp. n° 741). Circa Mostaganem, nec usquam alibi in Mauritania, Rosma- rini et Micromeriæ inodoræ parasitica, a cl. Durieu de Maisonneuve de- tecta. - Cette belle plante ne présente d’analogie qu'avec l'Orobanche gamosepala (Reuter, in Prodr. X1, 15), qui est peut-être aussi un Ceratocalyæ; elle s’en distingue par les caractères suivants : laniè- res du calice uninerviées, ordinairement entières ; corolle, par sa forme et ses dimensions, rappelant celle du Phelipæa arenaria, à lèvres non ciliées; étamines s’insérant vers le milieu de la hau- teur du tube de la coralle , et non vers sa base ; stigmate subor- biculaire presque indivis, et non profondément bilobé. » EXPLICATIO FIGURARUM TABULZÆ X. — -2. Planta magn. nat. — 1. Pars inferior caulis. — 2. Pars superior florigera alterius speciminis. Flos cum bractea caulisque fragmento, a latere visa, magn. nat.. Corolla a facie visa magn. nat. Corolla longitrorsum secta ad insertionem staminum ostendendam, magn. nat Calyx cum bracteæ caulisque fragmento, a latere visus, magn. nat. Calyx alterius floris cum bracteæ caulisque fragmento , a dorso visus, magn nat. 8. Stamen ad insertionem sectum, magn. auctum. 9. Anthera et pars superior filamenti, magnitudine valde aucta. 10. Pistillum, a latere visum, magn. nat. 11. Stigma a facie visum, magn. valde auctum. 1e ERYNGIORUM NOVORUM VEL MINUS COGNITORUM HEPTAS, : / PRÆMISSIS OBSERVATIONIBUS CUM AD ERYNGIORUM CHARACTEREM NATURALEM TUM AD GENERA AFFINIA SPECTANTIBUS, Auctore J. GAY, Umbelliferarum notis ordinalibus addendæ sequentes , vel minds cognitæ in memorium revocandæ. — Hemicarpium alte- rum , exterius, dentibus calycinis duobus, alterum, interius, tribus coronatum (DeCand. Mem. Ombellif., 1829, p. 9, tab. I, fig. G, rectè). — Canales oleiferi, vittæ dicti, fructùs tegmini immersi nunquam desiderati! quamvis ægrè passim distinguendi eamque ob causam sæpè prætervisi (apud Éryngium generaque aflinia aliaque multa vittas planè desiderari auctores hucusque omnes crediderunt, sed perperàm . -— Semen anatropum, testà duplici, raphe filiformi, chalazà obscurä. Eryngiorum characteri naturali addenda. — Eryngiis plerisque solemnis, caulis axem radicis continuans , plus vel minüs elon- gatus , .foliis ramisque alternis infernè pluribus vel paucioribus instructus , supernè tri-vel dichotomè divisus, sub trichasiis tri- phyllus, sub dichasiis oppositifolius. Abludit Eryngu Duriæan aliorumque paucorum ramificatio, turbatà dichotomiä, tota alterna. Memorabilis imprimis typi aberratio alia, quâ, in radicis collam retractis penitusque quasi sublatis internodiis infra dichotomiam omnibus , caules pro uno, radice ex unà, duo vel tres aut plures nasci videntur. Eos autem non esse caules veros , sed di-vel tri- chotomiæ ramos, ramo uno alterove infratrichotomiali auctos, capitulum floriferum is interjectum salis declarat, fastigium quod caulis definiti initiumque di-vel trichotomiæ indicat. Apud E. galioides «, ut apud Æ. Barrelieri et nudicaule, rara ea caulis manca evolutio, apud Æ. ilicifolium frequens , apud Æ, nasturti- folium et galioides &, item apud viviparum, stabilis videtur et legitima. Analoga est Primularum quarumdam umbella longè peduneulata , aliarum proximè affinium scapi retractione sessilis LL J. GAY, — ERYNGIORUM HEPTAS. 149 facta et radicalis. — GCapitula in tri-et dichotomiarum alis ramo- rumque extremitatibus solitaria, involucrata, multi-vel pauci-usque 4-5 flora (apud Æ. galivides et viviparum), maxima vel mediocria aut minima, cylindracea, globosa, hemisphærica vel depressa. Involucri phylla 4-12, verticillata, uni-rarius biseriata, libera vel basi connata (apud Æ. nasturtufolium), capitulo sæpè longiora, foliacea, rigida, simplicissima integerrimaque vel margine spinosa aut spinoso-variè lobata. Receptaculum paleatum, columnare vel conicum, passim brevissimum, subnullum (apud Æ. galioides et viviparum), nunquèm tamen deplanatum! Paleæ phyllis ple- rumque breviores multo, angustatæ, rigidæ, integerrimæ vel spinuloso-dentatæ aut apice 3-rarius À furcatæ, paucissimæ vel nullæ ubi flores paucissimi (Æ. galoides et viviparum) , plurimæ ubi plurimi , longitudine æquales vel inæquales , ultimarum lon- giorum fasciculo coronante (£. comosum , nasturtifolium , Phy- teumæ, Leavenworthi), unica, axem quæ terminat , sterilis ( flo- rem in axillà nullum fovens:, longitudine proximarum fertilium, rarius multo longior (£. corniculatum). — Flores in phyllorum (saltem interiorum, ubi involucrum biseriatum) palearumqueaxillis solitarii, sessiles, hermaphroditi omnes fertilesque , nullus un- quàm folio suo florali seu paleà carens. — Dentes cafycini ple- rumque aristati, quam umbelliferarum plurimarum longiores latioresque idedque præflorationi declarandæ aptissimi, ordine quincunciali imbricati, duo exteriores (anticorum alter, n° 4, et posticus, n° 2), unus semi-exterior (n° 3), duo interiores (n° 4 et 5) postico (no 2) contigui. — Petala apice emarginata ; lacinula inflexa longa, subulata vel latè linearis , acutissima vel obtusis- sima, integerrima vel eroso-denticulata aut fimbriato-longè den- tata. —- Stylopodium hemisphæricum integerrimumqu® (hüc Z. tenue, nasturtüfolium , galioides, viviparum , etc.), vel annulare . autcupulare margineque sinuato-lobatum (hüe Æ. alpinum, mari- himum , planum , cœruleum , Duriæanum , nudicaule, etc.). — Fructus turbinatus vel ellipsoideo-globosus, rotundatus vel à latere distinctè compressus , apice rarius in collum coarctatus (hüc Æ. nasturhifolium), ventre vesiculis inordinatis cum frequentià tm longitudine et formà variis toto tecto, vel medià parte nudo apice 150 J. GAY. — ERYNGIORUM HUPTAS. que vesiculis verticillatis coronato. — Carpophori, sive liberi sive carpellis adnati aut nervi formà intra pericarpium delites- centis vestigia, meis saltem oculis, prorsus nulla (pericarpio adnatum auctores carpophorum describunt). — Commissara pla- nissima, formä varià, propria, quà sibi mutud carpella adhæ- rent, eadem quæ generalis, rard distinctè angustior ( apud Æ. tenue). — Hemicarpia convexa, ejJugata , apice rarius quinqueju- gata, jugis (primariis omnibus, carinalibus scilicet et suturalibus) distinctè alatis, 3 dorsalibus, 2 marginalibus {hüc solum forsan £. tenue). — Vittæ, jugorum loco, singulis hemicarpiis 5, oleo æthe- reo copioso scatentes, rarius vacuæ , à dorsales, 2 marginales vel intra marginem rarius commissurales {apud Æ£. tenue) ; raris- simè 9, quarum addititiæ 4, obscuriores, quinis jugalibus, valle- cularum loco , singulatim interjectæ (apud Æ£. tenue passim , non semper). — Seinen liberum vel pericarpio adhærens, hine pla- num 1llinc convexum. | Ab Eryngio parüm Alepideam, Hacquetiam magis, Astrantiam et Hohenackeriam maximè recedere , è sequentibus patebit gene- rum diagnosibus, de integro quæ nos ideù elaboravimus, ut sin- gulorum notæ accuratius possent comparari. EryNGiuM Tournef, Capitula involucrata , multi-rarius pauer- flora, receptaculo convexissimo, columnari, rarius brevissimo subnullo. Flores sessiles omnes atque hermaphroditi, exteriores phyllis involucri oppositi, interiores paleis interstincti, palearum ultimà sterili. Calicis dentes foliolosi, æstivatione quincunciali. Petala obovata cum lacinulà infractà. Filamenta æstivatione in- flexa. Stylopodium sessile, hemisphæricum vel annulare aut cu- pulare. Fructus bipartibilis, turbinatus vel ellipsoideus, à latere passim compressiusculus, apice in collum rarissimè coarctatus , carpophoro nullo, commissurà planissimà, enervià ; hemicarpia tenuiter corticata, convexa, ejugata (apice rarius cristato-quin- quejugata), vesiculis formà variis dorso undique tecta , vel iisdem apice margineque cincta, quinquevittata, vittis Jugorum locum tenentibus. Semen liberum vel pericarpio arctè adnatum , henn- sphærico-convexum, minimè angulatum. J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 151 ALEPIDEA Delaroche. Capitula involucrata , pauciflora, recep- taculo planiusculo, nudo non paleato. Flores sessiles hermaphro- ditique omnes, exteriores phyllis involucri oppositi. Dentes caly- cini foliolosi, remotiusculi, æstivatione apertà. Petala obovata cum lacinulà infractà. Filamenta æstivatione inflexa. Stylopodium sessile, annulare. Fructus bipartibilis, obovoideus vel ellipsoideus, à latere compressiusculus, commissurà planâ, enervià, carpo- phoro capillari , indiviso, hemicarpii exterioris commissuræ adglu- tinato, facilè solvendo ; hemicarpia tenuiter corticata, convexa , quinquevittata, obscurè quinquejugata, dorso undiquè vel apice tantum tuberculata, jugis filiformibus remotis, vittis intra juga solitariis. Semen pericarpio adnatum , hemisphærico convexum , minime angulatum. Herbæ, capenses aliæ, alia abyssinica, perennes, glaberrimæ, radice præ- morsà, fasciculatà, caule pedali et sesquipedali, alterne foliato infernè alternèque ramoso, supernè semel et bis dichotomo simulque oppositè foliato , ramis supe- rioribus in umbellam spuriam 4-8 radiatam passim congestis, foliis indivisis, uni- nerviis, setoso-longè ciliatis, radicalibus oblongis, in petiolum integerrimum at- tenuatis, caulinis sessilibus, amplexicaulibus, superioribus umbellæ radios invo- lucrantibus. Capitula longè pedunculata, involucri phyllis 410 (rarissimè 16), discum floriferum superantibus, patentissimis, in unum basi connatis, herbaceis, inæqualibus, dorso viridibus, facie albis, alternis longioribus oblongis vel lineari- lanceolatis, 3-7 nerviis, integerrimis vel sub apice hinc vel utrinque unispinulo- sis. Flores supra receptaculum orbiculare 10-15, exteriores phyllis involucri op- positi, pauci qui phyllorum numerum passim excedunt in medio receptaculo sæpiüs ebracteati; palea semel visa unica, integerrima, flaccida, subulata, flores vix æquans. Calycis dentes erecti, scariosi ex toto, violacei, elliptici, acutiusculi non aristati. Petala dentes calycinos duplos longa, lacinulà subulatà, integerrimä. Styhi longi , reflexi, crassiusculè filiformes. ( Descriptio ex Alepideä pedunculari Steud.! pl. Abyss. exsicc. n° 559 et 848.) — Ab Eryngio genus parüm differt, receptaculo florum plano non convexissimo , floribus numerum phyllorum involu- cralium excedentibus nudis non vero paleà munitis, dentium calycinorum æsti - vatione apertà non quincunciali, carpophoro distincto, solubili, non plane nullo, et hemicarpiis obscurè filiformi-quinque-costatis non planè ejugaus. Hacqueria Neck. Capitula involucrata, multiflora, receptaculo planiusculo nudoque non paleato. Flores sexu distincti, herma- phroditi alii, sessiles , exteriores phyllis involueri oppositi, ali masculi, pedicellati, exteriores phyllorum sinibus singulatim vel 152 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. geminatim oppositi, exteriores in medio receptaculo sparsi pau- cisque hermaphroditis intermixti. Hermaphroditorum tubus caly- cinus ellipsoideus , dentes foliolosi, æstivatione apertà, petala obovata cum lacinulä infractà , filamenta æstivatione inflexa , styli longissimi, stylopodium sessile, annulare. Masculorum tubus calycinus vix ullus, dentes cum petalis filamentisque et stylopodio idem, styli brevissimi abortivi. Fructus bipartibilis , latè ellip- soideus, à parte commissurali coarctatus, carpophoro nullo, commissurà angustà, planâ, enervià : hemicarpia tenuiter cor- ticata, convexissima, glaberrima, ejugata, apice quadrisul- cata, vittis 5, Jugorum locum tenentibus. Semen pericarpio ad- natum , sectione transversà subrotundà, sinuato-obtusissimè quin- quelobatâ, sinibus ad vittas (indè tamen minimè valleculares habendas) pericarpii spectantibus. Herba Germaniæ orientalis, primo vere florens, humilis, glaberrima, perennis, radice præmorsà , fasciculatà, foliis radicalibus longè petiolatis , palmato-tripar- Utis, segmentis crenulatis, intermedio cuneato, apice trilobato, lateralibus bifidis, | scapis 2-5, folia radicalia parùm superantibus, simplicissimis, aphyllis, monoce- phalis. Involucri phylla 5-7, rarissimè 9-10, discum floriferum plès quadruplum longa , patentissima , libera, herbacea , elliptico-obovata, flabellatim 3-5 nervia, margine crenata, utrinquè viridia. Flores supra receptaculum orbiculare paleis- que planè destitutum 24-28, hermaphroditi 7-10, masculi 11-18, pedicello mas- culorum lineari, florem demüm quadruplum et ultrà longo. Calycis dentes erecti, scariosi ex toto, ovato-lanceolati. acuti non vero aristati. Petala lutea (teste Sco- polio nobisque ipsis ex plantä hortensi vivâ), dentes calycinos duplos longa, obo- vata, profundè emarginata , lacinulà ovato-subulatä, integerrimä. Styli longis- simi ; demüm reflexi. — Fructus siccos eosdemque maturissimos descripsi. — Floribus sexu distinctis, masculis pedicellatis, petalis luteis , fructu glaberrimo et lævissimo non vesiculis horrido neque tuberculato, et semine transversim secto obscurè quinquelobato simulque subrotundo non semicireulari, genus cùm ab Eryngio differt, tm ab Alepideä, huic tamen ob receptaculum orbiculare planius- culum et propter involueri indolem magis affine. AsrrANTiA Tournef, Capitula involucrata , multiflora, recepta- culo planiusculo nudoque non paleato. Flores sexu distineti , omnes longè pedicellati, hermaphroditi pauciores, masculis nullo ordine intermixti. Hermaphroditorum tubus calycinus teretius- culus, dentes foliolosi, æstivatione quincunciah , petala obovata J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 153 vel cuneata cum lacinulà infractà , filamenta æstivatione inflexa, styli longissimi , stylopodium éessile, annulare. Masculorum tubus calycinus nullus, dentes cum petalis filamentisque et stylopodio idem, styli nulli. Fructus bipartibilis, teretiusculè oblongus, carpophoro nullo, commissurà planä , nervo longitudinali notatà ; hemicarpia tenuiter corticata, convexa, quinquejugata, jugis ele- vatis, fistulosis , dentatis vel cristato-lobatis, valleculis cbtusis , vittis intra juga solitariis vel nullis distinctis. Semen liberum, sectione transversà semicirculari , non angulatà. Herbæ europææ, montanæ alpinæque, glaberrimæ, perennes, radice præmorsä, fasciculatà, caule pedali vel sesquipedali, alternè paucifoliato infernè paucique ramoso, ramis superioribus in umbellam spuriam passim congestis, vel simplicius- culo , apice 4-3 cephalo, foliis palmati: 3-9 partitis, radicalibus longè petiolatis, caulinis subsessilibus sessilibusque, segmentis serratis, serraturis apiculatis. Involucri phylla 10-20, patentissima, libera, lanceolata , trimervia, reticulato- venosa, inter venas pellucida, margine integerrima, vel sub apice hinc vel utrin- què unispinulosa, vel continuè à basi indè spinuloso-serrata. Flores supra recep- taculum angustum 30-60, pedicellati, involucrum subæquantes vel æquantes, pedicello capillari, papilloso-minutissimè tuberculato, masculorum longiore, her- maphroditorum breviore. Petala obovata vel cuneata, lacinulà longä, integerrimà. Styli longi, divaricati. A Saniculæis omnibus genus differt floribus etiam fœmi- neis pedicellatis, et jugis hemicarpiorum elevatis, membranaceo-alatis, fistulosis, non obscurissimis vel solidis. — In sectiones duas naturalissimas , quasi subge- nera, species generis discedunt : $ 1. Involucri phylla floresque sæpè rosei. Dentes calycini scarioso-marginati, lineari-lanceolati, in subulam longè acuminati. Petalorum lacinula infracta apice obtusa, emarginata vel tridenticulata aut abruptè longèque mucronata. Hemicar- piorum juga latè fistulosa, cortex bilamellatus, lamellis in unam primo connatis, dein laxiüs cohærentibus, demüm liberis, exteriore in juga et valleculas suprà descriptas flexä, interiore haud lobatà, demüm deliquescente prorssque evanidä, vitlæ 5, lineares, jugis oppositæ, corticis lamellæ interiori primo adnatæ, demüm liberæ intraque juga fistulosa vagantes (1). — Hüc Astr. major (à quà À. Bie- bersleinii Trautvelt. et À. intermedia MB. vix distinguendæ) et helleborifolia. (1) Eam vittarum proprietatem Kochius {Umbellif. disp. nov. p. 138) quique eum pedentetim secuu sunt, Candollius, Endlicherus aliique, sequentibus verbis rie quidem. descripserunt « Carpella jugis 5, elevatis, … in cavilate juga minora fistulosa includentibus », nolam vero perperam fecerunt genericam quæ duarum lantum specierum, minimé omnium propria est. 454 J. GAY. —- ERYNGIORUM HEPTAS. $ 2. Involucri phylla floresque ex albo-virentes, nunquàam colorati. Dentes ca- lycini scariosi ex toto, oblongi, acutiusculis vel mucronulati. Petalorum lacinula infracta acuta, integerrima. Hemicarpiorum juga angustè fistulosa , cortex etiam demüm simplicissimus non bilamellatus, vittæ nullæ distinctæ (intra corticem prorsüs latentes, ostiolis nullis distinguendis). — Hüùc Astr. minor, pauciflora , gracilis et carniolica. | HouEnACkERIA Fich. et Mey. Capitula sessilia, exinvolucrata , pauciflora , receptaculo planiusculo nudoque non paleato. Flores sessiles hermaphroditique omnes. Dentes calycini 5, vel unius lateralium duorumve abortu 4 tantum vel 3, subulati, patentes, demüm spinescentes, æstivatione apertà. Petala elliptica cum lacinulà infractà. Filamenta brevissima , æstivatione erecta ! Styli brevissimi. Stylopodium conicum , stipite longiusculo columnari suffultum. Fructus tetragono-pyriformis, suà sponte non bipartibi- lis, apice in collum columnare dentibus calycinis spinescentibus co- ronatum abruptè coarctatus, carpophoro nullo, commissurâ planä, in cositam longitudinalem medio elevatà ; hemicarpia convexa, suberoso-crassè corticata , strato corticis interiore densiore corneo, glaberrima, quinquejugata, jugis solidis, obtusis , valleculis acu- tis, obscurè univittatis. Semen pericarpio adnatum , profundè sexsulcatum, costis radiantibus , 5 dorsalibus in hemicarpii jJuga penetrantibus, sextà breviore ad commissuram indè medio cos- tatam versà. Herba iberica. annua, glaberrima, pumila, conglobata, cum fois 3 vix unc. longa, radice filiformi, fibrillosä, caulibus ex unà radice exque foliorum radicalium rosulà media 4 vel 5, brevissimis, erectis, bis, rariüs ter, dichotomis, sub dicho- tomià singulà oppositè foliatis, cæterum nudis, foliis, cùm radicalibus tüm cauli- nis , Caules longè superantibus, geminatim basi connatis, trinerviis, angustissi - mis, filiformibus infernè, supernè lineari-lanceolatis, margine calloso-denticulatis. Flores supra aream colli radiculis mediam , quam caules imi cingunt , inque di- chotomiarum caulinarum alis aggregati, 7-18 numero, planè exinvolucrati paleis- que nullis distincti, sessiles, calycis tubo tereti, mox fusiformi, demüm turbinato, dentibus unam tubi partem dimidiam vel tertiam longis remotiuseulis, solidis, subulatis, sectione transversà teretibus, petalis dentes excedentibus, rubellis, el- liptico-subrotundis, non emarginatis, lacinulà dimidium petalum longà, integer- rimâ , acutè ovatà , filamentis petalorum longitudine, antherä ellipticà , apice re- tusà vel mamillatà, basi cordato-emarginatà ibique filamento affixà, stylis cum J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 155 stylopodio stipitato dimidium vix limbum calycinum longis. Fructus'pro modulo plantæ pusillæ magni, & millim. longi, supra receptaculum densè congesti eique firmiter adnexi, non decidui neque in sua hemicarpia spontè soluti, sed basi api - ceque, collo mediante, arctè connati, quamvis à parte commissurali medià liberi. — Eadem hic quæ apud Eryngia nonnulla recurrit impedita nodorum caulino- rum evolutio, quâ caules pro uno, radice ex unà, plures nasci videntur.—Genus oplimum et singularissimum, capitulis exinvolucratis, stylopodio stipitato, fructu suberoso-crassè corticato, vittis valleculas non juga spectantibus ! seminibus costato-profundè sulcatis et habitu à Saniculæis omnibus distinctissimum.— Spe- cles hucusque unica : Hohonackeria bupleurifolia K. M. L Eryngrium Duriæanum JS. Gay. E. bienne? et perenne; radice fusiformi, in rosulam anem- bryam , gemmis ex collo natis, adventitiis, passim renovandam, abeunte; foliis rosularum sterilium spathulatis, inciso-dentatis, cris- pato-spinosis, in petiolum longum integerrimumque basi attenua- tis ; caule ex rosulæ exhaustæ exuviis mediis unico, strictè erecto , alternè multifoliato, apice in ramos alternos brevissimos, paucissi- mos et monocephalos diviso: foliis caulinis inferioribus congestis, spathulatis, inciso-dentatis, mediis superioribusque laxatis, sub- sessilibus, ultimis sessilibus, semi-amplexicaulibus, ovatis, à basi pinnatifido-5-9 lobatis; capitulis caulem ramulosque coronantibus, pedunculatis, cylindraceis, 128-218 floris, axi florifero colum- nari elongato ; invoiucro 8-12 phyllo , basi verticillato-8-12 spi- noso, phyllis dimidium capitulum superantibus, liberis, lineari- lanceolatis, rigidissimis, pungentibus, infra medium utrinquè 1-5 vel À spinosis, basi lineari non amplexante neque marginatà ; paleis 130-2920, flore pauld longioribus , filiformi-trigonis , rigi- dulis, apice tricuspidatis ; calycis tubo globoso-ellipsoideo, vesi- culis confertissimis toto tecto ; petalorum lacinulà inflexà acutis- simà, integerrimà ; stylopodio annulari ; vittis filiformibus, oleum æthereum parcum capientibus. | Eryogium ilicifolium, Brot. FE Lusit. (AS01) 1, p. M9. — Hoffmanseyg et Link, FL Portug. LL, (1820) p. 380, tab. 115 ‘ophune). — Non vero planta Lamarckii homonyma, quæ toto cœlo diversa. l 196 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. E. Duriaei. Gay!in Dur. pl. Astur. exsicc. n°315 (ann. 1836). — Boiss. Voy. bot. Esp. (1839-45 ), p. 237, in notd ad E. ilicifolium. M Habitat in Juressi, montis Lusitaniæ borealis, asperis subalpinis (Brot.), inter As-Culdas-de-Gerez et vicum Covide (Hoffmans. et Link) ; item in Asturiæ monti- bus editioribus pico de Arvas et pico de Canellas, regione alpinà, locis declivibus, inter soluta petrarum fragmenta, cum Rumiice suffruticoso N., Sideril lurida N. et Silene macrorhizä N., plantis similiter novis ing. herb. Duriæano asturico ann. 1836 simul ac nostra evulgatis, cumque Cryptogrammate crispo (Durieu ! ). — Floret Julio exeunte medioque Augusto. Fructus mense Septembri maturus, rariüs perfectus, sæpissinè abortivus.—Descriptio à speciminibus 8, asturicis. Rosulam semel aut bis renovandam, anno tertio vel quarto in caulem explican- dam, edit planta è semine nata, moritura postquam semel fructificaverit , quod specimina nobis visa pleraque florida, nullis stipata rosulis sterilibus, significare videntur, vel gemmis ex collo promissis, adventitiis, ulteriùs propaganda ut con- generum plurimæ, quod quidem fasciculus alter novellus rosulæ cuidam sterili ampliori additus docet, imprimis vero specimen, eorum quæ nobis coràm sunt, octo numero, unicum, rosulis sterilibus qualibuscunque destitutum, cujus cauli florido sceleta aliorum trium, truncata adstant, quod igitur evolutiones caulinas quatucr, separatas et successivas? rosulæ primordialis evolutionibus saltem binis superadditas, colligit. Adolescentis rosulæ nondùmque floridæ folia 6 vel 7, spi- thamam vel dodrantem longa, exteriora interioribus longiora, omnia erecta, co- rlaceo-membranacea, lætè viridia, lucida, plana, spathulata, in petiolum linearem canaliculatum approximatè undecimnervium totumque integerrimum basi atte- guata, laminà petiolum duplum vel triplum longâ , unciam vel sesquiunciam su- pernè latà, uninervià, reticulato-venosà, cartilagineo-marginalà, margine inciso- profundè dentato, in lobos divaricatè 2-3 spinosos diviso, spinarum divergentià valdè crispo, axillis foliorum , ut saltem videtur, nullis gemmiferis. Plantæ ado- lescentis et floridæ radix (in speciminibus nostris haud integra) rectà descendens, fusiformis, minimè præmorsa, resectæ brevis quæ superest pars superior, collo vicina, indivisa, 5-8 millim crassa, collo comà plurimä , filamentosà , 2 vel 3 uncias et ultra longä, extinctarum rosularum reliquiis, cincto, ut Eryngü alpini. Caulis ex mediis exhaustæ rosulæ exuviis semper unicus, axem radicis conti- nuans, strictè erectus, dodrantalis vel sesquipedem et ultra longus, teres, stria- tus, solidus, copiosà densique medullà farctus, 4-6 millim. crassus, ab imà basi multifoliatus, apice in ramos 3 vel 4, brevissimos , allernos, mono-vel rariüs di- cephalos, fastigio plantæ plerumquè superatos, divisus. Folia caulina 13-22, al- terna omnia ! variè in spiram ità digesta ut singulis nunc tertium superius respon- dere videatur nunc sextum, inferiora plüs minüsve congesta , cætera laxata vel remola , nulla gemmifera ; ima, collo quæ proxima sunt quæque formationis re - centioris videntur, 2 { uncias ad summum longa, oblongo-linearia, unciam ad J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS, 157 summum dimidiam lata, planissima, pectinato-longè densèque ciliata, basi in pe- tiolum, limbi longitudine, latè linearem integerrimumque attenuala ; proxima ro- sularum foliis supra descriptis simillima ( spathulata, inæqualiter profundèque inciso-dentata, spinarum divaricatione sæpè valdè crispa), sed breviora breviüs- que peliolata , palmam vel paulo ultrà longa ; reliqua sursüm gradatim breviora breviüsque petiolata profundiùsque incisa , ultima alternos quæ brevesque ramos inflorescentiæ fulciunt, uncias vix duas longa, sessilia, ovata, plana vel condupli- cala, pinnatifido-à basi indè 5-9 lobata , lobis utrinque 2-4, lineari-lanceolatis, integerrimis , spinescentibus , imis auriculæformibus , semi-amplexicaulibus. Ca- pitula in extremitate caulis ramorumq. solitaria, pro modulo plantæ breviter pe- dunculata , multiflora, oblongo-ellipsoidea , demüm cylindracea tümque 2 vel 3 unc. longa, unum crassa vel paulo ultrà, pedunculo 4 vel 2 unc. longo, striato- multi sulcato, axi florifero, longitudine capituli, columnari, 2 vel 3 millim. crasso, copiosà intùs densâque medullä farcto. Involucri phylla 8-12, in verticilli spe- ciem congesta , libera (basi minimè connata), erecto-patentia, longitudine sub- æqualia, perfecto capitulo unà parte tertià ve: dimidià breviora, exteriorum 3 vel 4 sterilia (florem in axillà nullum .foventia ), reliqua fertilia, omnia plana, uninervia, lineari-lanceolata, rigidissima, pungentia, basi lineari, planà non ca- naliculato-inflexà neque membranaceo-dilatatâ , margine supra medium integer- rimo, infra medium 1-3-rariùs 4 spinoso, spinà superiore vel penultimà cæteris longiore et latiore ; ex ipsis phyllorum contiguorum sinibus singulis spina alia, reflexa. 5-10 millim. longa, simplicissima et subulata vel tricuspidata, nascitur, quam ob rem involuera singula verticillo spinarum , pro phyllorum numero, 8, 9, 40. 44 vel 42, basi munita videntur, quà in re speciei nostræ aliæ plurimæ, campestre, Bourgati, glaviale, spina-alba, dilatatum, amethystinum, Leavenwor - th, creticum, planum, cœruleum, dichotomum, ternatum, alpinum, Oliverianum, ilicifolium, aquifolium, tricuspidatum, tenue, etc. respondent. Paleæ 130-220 {ex capitulis tribus hunc in finem exploratis, minoribus et majoribus ), phyllis multo breviores, 9-12 millim. longæ, trigono-filiformes, rigidulæ, basi anticà anguste canaliculatà, dorsali alato-carinatà, in axem floriferum longè decurrente, apice tri- cuspidatæ, cuspidibus rigidulis, subulatis, intermediä longiore, laterales adsummum duplas longà ; ultimarum palearum una alterave sterilis, proximis fertiibus haud longior. Flores in phyllorum interiorum palearumque axillis solitarii(singulis explo- ratis capitulis 128, 202, 218). sessiles, paleis 1 vel & breviores. Calyx 8-9 millim. longus; maturi tubus ellipsoideus, à latere compressiusculus, vesiculis confertis- simis, longitudine æqualibus, obtusis, ovoideis vel conicis, undiquè tectus, apice parüm coarctatus, jugorum indicio nullo, ne quidem supernè; umbilicus, quo axi columnari calyx adnectitur, angustissimus , linearis; dentes tubo ! longiores , oblongo-ovati, rigiduli, scarioso-latè marginati, apice in aristam longam et subu- latam sensim attenuati, primüm conniventes , demüm patuli, margine scarioso aristäque albidis (neque flores unquàm cœrulei, teste Duriæo, neque folia floralia). Petala dentibus calycinis paulo breviora , albida , profandè emarginata, lacinul 158 J. GAY. — ERYNGIORUM HÉPTAS. inflexà brevi (dimidiam vix -basem erectam longä ), in subuiam acuminalâ, inte- gerrimà ! passim emarginato-bidenticulatà vel hinc sub apice unidentatà, raris- simè utrinque. Filamenta filiformia, implicata dentes calycinos subæquantia, ex - plicata dimidio longiora. Antheræ infra medium dorsum affixæ , virgineæ pallide flavæ, oblongo-lineares, 2-2 + millim. longæ, apice basique integerrimæ obtusæ- que vel retusæ. Styli dentibus calycinis demüm sesquilongiores , filiformes., di- vergentes, apice subcapitellato. Stylopodium annulare vel quasi cupulare ! car- nosum, lævissimum, margine sinuato-quinquelobum, lobis, ex adverso petalorum, emarginatis, quasi 10 crenulatum. Commissura planissima , oblongo-lanceolata , apice longè attenuata. propria eadem quæ generalis. Pericarpium tenue. Vittæ 10, squamis tectæ, ab apice pericarpi ad basem usque imam ductæ, lineares vel filiformes, oleum æthereum parcum de resectis canalibus diffluens capientes, re- sectarum ostiolis rotundis vel ellipticis. Semen maturum ellipsoideum, teslà te- nuissimà, exteriore olivaceà, pericarpio adhærente, ab interiore, albumini quæ arclè adpressa, facilhmè solvendà. Embryo haud visus. | Obs. Species est pulcherrima, cognitarum nulli arctè cognata, caule quæ longè simplici et multifoliato, apice tantum alternèque ramuloso non dichotomè diviso , foliis caulinis omnibus alternis , floralibus nunquäm neque floribus unquàam cœrulescentibus , petalorum lacinulà inflexà integerrimà acutissimâque, stylo- podio annulari non hemisphærico , ‘etc. à congenerum plurimis dignoscitur. 2. Eryngium tenue Lam. \ E. humile, gracile, annuum ; radice fusiformi, rosulà radi- cali nullâ ; caule unico, erecto, tri et dichotomè apice diviso. infra trichotomiam alternè multifoliato inque ramos alternos plures vel pauciores soluto; foliis infra trichotomiam alternis triformibus, imis spathulatis, crenatis vel inciso-crenatis, cæteris multo ma- joribus, subsessilibus, paucis intermediis profundè pinnatifidis , plurimis superioribusque palmato- quinquepartitis, laciniis an- gustissimis lineari-subulatis, spinuloso-serratis; floralibus foliis ternatim verticillatis, similiter palmatis spinulosoque-serratis ; capitulis pedunculatis, ovoideis, 20-47 floris , axi florifero co- lumnari longiusculo ; involucro octophyllo, basi verticillato-8 spinoso, phyllis capitulum subduplum _longis, liberis, lineari- subulatis , utrinque 3-8 spinulosis , basi angustà , non marginatäâ neque amplexante , paleis 15-A0 , brevibus, linearibus, rigidis, à latere compressis, apice quadricuspidatis ! ; calycis tubo globoso- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 159 ellipsoideo, vesiculis confertissimis toto tecto , apice decaptero ! ; petalorum laminà inflexà , apice dilatatà 1bidemque eroso-denti- culatà ; stylopodio hemisphærico ; vittis lineari-lanceolatis, oleo æthereo scatentibus. | Eryngium pumilum. Clus. Hisp. (1576), p. 455 et k56 cum ie. — Lob. Stirp hist. (1576), p. 490, cum ic. ead. — Dod. Pempt. (1583), p. 720, cum ac. ead. — Dalech. Hist. Lugd. (1586), p. 1461, cum. ic. ead.—Tabernaem., Le. (1590), p. 694, cum ic. ead. — Lob. Ic. (1591) IT, p. 23, cum ic. ead. — Ger, Herb. ed. emac. (1633), p. 1164, cum ic. ead. — J. Bauh. Hist. IIT (1651). p. 87, cum ac. ead. — Ray Hist. I (1686), p. 385. E. pumilum hispanicum. Clus. Hist. (AG01) 17, p. 159, cum ic. ead | E. montanum pumilum. C. Bauh. Pin. (1623), p. 386. — Park. Theat (1640), p.986, cum ic. ead.—Tourn. Elem. (1694), p. 278. — Bobart. in Moris. Hist. pl. TITI (1699), p. 166, n°15, sect. 7, tab. 15 (ic. Clus.). — Touran. ! Inst. (1700), p. 327 (ex ejus herb.). — Shaw Ltin. ed. gall. (7h) 11. App. p. 109. — Orteg. F1. Espan. 1”. (1784). p. 85. E. foliis radicalibus oblongis incisis, caule dichotomo, floribus sessilibus. Linn. Hort. Chff. (1737), p. 87, n° A (quoad synonyma et locum natalem Salmanticum , eliam quoud folia radicalia incisa quæ Linnœus ab icone plantæ nostræ Clusianä sine dubio mutuavit. eæclusis floribus, capitulis scilicet, sessilibus cum var. repente ejusque synonymo, ad E Barrelieri quæ procul dubio spectant). — Roy. Hort Leyd. (17h0), p.93, n° À (nostrum quoque ex parte, ex ahià parte E. Barrelieri). E pusillum Zainn. Spec. ed.1a(1753), p.235, n° h,ed.2a(1762 p 537, n° L (ex parte nostrum, ex ah parte E. Barrelieri (41. — Crantz.Inst. rer herb.1766) IT, p. 1h2 (partim quoque nostrum, _ partim E. Barrelieri). — HWilld. spec. pl. 1, 214799), p. 1357 (partim nostrum, partim E. Barrelieri). — non aliorum. (4) Conf. quæ de Æryngio pusillo Linnæano infra sub £ryngio Barrelieri fusius adnotavi. 160 J. GAŸ. — ERYNGIORUM HEPTAS. E. tenue. Lam. Dict. 1F° (1796), p 755 — Desf.] FT AU. (4798) 11. p.227 (ex ejus herb atl\. — Cav.! in Anal. de cienc. nat. III (1801), p. 30 (secundm specimen ab auct. in herb. Deless.). — Brot. FI. lusit. (1804) 1, p. kA8. — Pers. Synops. I (1805), p. 300, n° 22. — Delaroche Eryng. hist. (1808), p. 32.— Roem. et Schult. Syst. veg. PT (1820)p. 325. — Hoffmansegg et Link, F1. Portug. II (1820), p. 377. — Spreng. Syst. veg. I (1895), p. 871.— De Cand Prodr. IF (1830), p. 92. — Boiss. Voy. bot. Esp. (1839-45), p. 237. | Habitat in Europæ australis Africæque borealis maximè occidentalium aridis, arenosis vel lapidosis, etiam ad agrorum margines inque vineis; in Hispanià circa Salmanticam (Clus.), circa Matritum frequenter (Orteg., Cav., Reut.!, Dur.! in herb. Maill.), in agro Valentino (Cav. 1. c.), in Boeticä circa Fild ( Prolongo ex Boiss.); in Lusitaniæ borealis provincis Interamnià, Transmontanä et Beirà, circa Monteigas (Brot. et Link), Amarante (testib. ïisd.) et Moimenta da Beira (Brot. ); in Mauritania australi circa Mogador (Broussonet ! in herb. Cav., De Cand. et Desf.! nünc Webb. — Conf. Cav. et De Cand. I. Ci: in Algeriæ collibus incultis ( Desf.! in herb. Atl., loco proprio aud notalo), ubi tamen oculatissimo nostro Duriæo planta nusquàam occurrebat. — Floret Julio (Hoffmansegg, Reut.), Julio et Augusto (Brot. ), à Junio in Septembrem (Cav.). — Descriptio à speciminibus 27, hispanicis, algeriensibus et mauritanicis, in herbb. mus. paris., Deless., Webb., Maill. nostroq. propr. Radix fili-fusiformis, rectà descendens vel flexuosa, digitum palmamve, vix ultrà, longa, in fibras paucas, rigidulas longasque vel breves, divisa, rariüs sim- plicissima , sine dubio annua. Caulis axem radicis continuans, unicus, erectus, rigidulus, crassè filiformis, teres vel obscurè striatus, digitalis, palmaris vel spi- thamæus, passim dodrantalis et pedalis, apice, rariùs à medio indè vel à parte inframedià , tri-passim dichotomus , trichasii brachiis erectis vel parüm diver- gentibus, pro modulo plantæ nunc dimidium vix pollicem nünc palmam vel spitha - mam et ultrà longis, infra trichotomiam alternè multifoliatus inque ramos alternos, plus minüsve longos, duos tresve vel plures, usque septenos, solutus, hebetatus passim simplicissimus. Folia infra trichotomiam alterna, 8-15 numero, remota vel approximata, pallidè viridia, nunquam cœærulescentia, triformia ; ima , in ro- sulam radicalem rariùs congesta , parva, fugacissima, sub anthesin plerumquè evanida, semper sterilia, gemmis scilicet qualibuscumque carentia , obovata vel spathulata, 8-15 millim. longa, 5-8 lata , basi petioliformi plüs minüsve longä, integerrimà, parallelè quinquenervià, limbo cuneato, flabellatim nervato, reticu- latim venoso, circumcircà crenato vel inciso-crenato, crenis in aristam brevem desinentibus ; pauca intermedia similiter sterilia, sed majora minüsque fugacia, J. GAY. — ERYAGIORUM HEPTAS. 161 subsessilia, basi indivisà, semi-amplexante, 5-7 nervià, limbo profundè pinnati- fido, laciniis utrinquè 4-6, uninerviis, lineari-lanceolatis, 1-2 millim. latis, inte- gerrimis vel remotè spinulosis ; reliqua intermedia superioraque, ramum quæ in axillà gerunt ferè omnia, subsessilia ut proximè descripta, persistentia, palmato- 3-7 partita (exacte ut Eryngü tricuspidati ), basi indivisà brevissimâ , semi-am- plexante, 3-7 nervià, 2-4 millim. longà, lobis unciam unam duasve lougis, planis, uninerviis, lineari-subulatis, unum millim. latis {speciminum hortensium latio- “ribus, lineari-lanceolatis, 2-3 millim. latis), utrinquè multi-quamvis remotè spi- nulosis. Folia floralia ternata omnia (nulla opposita, ne quidem quæ dichotomias fulciunt), alternis mox descriptis simillima {palmato-3-7 partita, laciniis 4-2 unc. iongis, angustissimis , spinuloso-multiserratis), perindè viridia, rariùs cœærules- centia. Capitula in tri- et dichotomiarum alis inque ramorum apicibus solitaria, longiusculè pedunculata, multiflora, ovoidea, unciam circiter dimidiam longa, ri- gidulè involucrata, pedunculo filiformi, rigido, 8 sulcato, inferioris 1-2 unc. longo, ultimorum multo breviore, axi florifero columnant, 3-6 millim. longo. In- volucri phylla 8, rariüs 6 vel 7 aut 9, peduneuli costas continuantia, verticillata, libera , patentissima vel erecto-patentia, capituli longitudine vel duplum capitu- lum longa, foliorum palmatorum suprà descriptorum lobis simillima, angustis- sima, plana, uninervia, lineari-subulata, sæpè cœrulescentia, basi angustata non marginata neque amplexantia, margine utrinquè, à basi ferè indè, 3-8 spinulosa, spinulà inferiore cæteris longiore , subulatà ; ex ipsis phyllorum con- tiguorum sinibus singulis spinula alia nascitur, sulcos pedunculi continuans, reflexa, simplicissima, subulata, quam ob rem spinülis 8 involucrum octophvyl- lu basi cinctum videtur. Paleæ 15-40 (ex capitulis tribus exploratis), phyllis multo breviores, 4-5 millim. tantüm longæ. duræ, rigidæ, lineares, à latere compressæ, basi anticà angustè canaliculatà, dorsali carinatà , in axem flori- ferum parum decurrente, apice quadricuspidatæ | cuspidibus sursüm flexis, subulatis, pungentibus, sæpè cœrulescentibus, tribus parallelis, longitudine æqualibus , quartà paulo breviore, dorsali, paulo infra basem tridentis insertà : ulümarum palearum una alterave sterilis, proximis fertihibus haud longior. Flores in phyllorum palearumque axillis solitarti ( singulis exploratis capitulis 20, 32, 47), sessiles, paleis paulo breviores. Calyx 2-3 millim. longus ; maturi tubus el- lipsoideo-globosus, à latere compressiusculus, undiquè vesiculis candidis tubulo- sis obtusiusculis dense tectus, apice in collum brevissimum coarctatus, ventre ejugato, collo solo distinctè decaptero! alis 6 dorsalibus, % marginalibus, his minüs distincts; umbilicus. quo axi columnari calyx adnectitur. angustissimus, filiformis ; dentes, longitudine tubi. elliptici, rigiduli, scarioso-angustè marginati, apice In aristam brevem abruptè attenuati, primum erecti, demüm patuli, mar- gine $carioso aristâque albidis, saltem apud specimina nostra exsiccata. Petala, longitudine dentium calycinorum armatorum, emarginata, sicca albida, viva au- tem (Clusio et Broterone cum Linkio testibus) sine dubio cœrulescentia, lacinulà inflexà longissimä , latè lineari, apice dilatatà ibidemque eroso-denticulatä. Fila- 3° série. Bor. T. IX. (Mars 1848.) ; 11 162 : J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. menta filiformia , implicata dentes calycinos duplos, explicata triplos longa: An- theræ medio ferè dorso affixæ. virgineæ albidæ, oblongo-lineares, © millim. longæ, apice basique emarginatæ. Styli dentes calycinos demüm duplos vel ultrà longi, divergentes, filiformes, apice capitellato. Stylopodium parvum, hemisphæ- ricum, papilloso-minutè granulatum. Commissura planissima , oblongo-elliptica , propria quam generalis + angustior. Pericarpium tenue. Vittæ 10, squamis tectæ, ventrem fructüs non vero collum occupantes, lineari-lanceolatæ (apice basique coarctatæ ), aurantiacæ, oleo æthereo copioso scatentes (apud specimina herbarii Tournefortiani plüs quam sesquisecularia nondüum prorsus resorpto), resectarum ostiolis satis magnis, rotundatis, ellipticis vel lineari-lanceolatis; vittæ aliæ octo passim accedunt, primariis dorsalibus non vero commissuralibus interjectæ, ob- scuriores , Capillares , fructu maturissimo solùm distinguendæ. Semen maturum ellipsoideo - subrotundum , testà tenuissimä , exteriore nigrescente, pericarpio adhærente, ab interiori, albumini quæ arctè adpressa, facillimè solvendà. Embryo minimus, unam seminis vix partem sextam longus, cotyledonibus ovatis, rectis, aliquo intervallo divisis, longitudine radiculæ turbinatæ. Obs. Paleis quadricuspidatis et calycis collo decaptero planta à congeneribus forsan omnibus recedit, quibus paleæ sunt sim- plices vel tricuspidatæ frutusque planè ejugatus. à. Eryngium nasturtufolium Juss. E. humile, gracile, annuum; radice fusiformi, in rosuläm anembryam sursum abeunte :; caulibus ex medià rosulà pluribus, intérjecto capitulo, bumitusis, irregulariter dichotomis vel sub- simplicibus ; foliis caulinis omnibus oppositis, inferioribus radi- calibusque runcinato-pinnatifidis, in petiolum longum integerri- mumque attenuatis, superioribus sessilibus, pectinato-pinnatifidis, laciniis integerrimis vel 2-3 dentatis; capitulis 83-114 floris, breviter pedunculatis, ovatis, axi florifero longiusculo, filiformi : involucro 7-9 phyllo, basi nudo, phyllis, capituli longitudine, ri- gidulis, planis, lineari-lanceolatis, integerrimis , in conum lon- giusculum basi connatis ibique exauriculatis quamvis dilatatis ; paleis 76-108. phyllorum indole et formà , sed dimidio breviori- bus angustioribusque, ultimarum fasciculo longiore coroniformi : calvcis tubo globoso-ellipsoideo, setis laxè multiseriatis tecto, vesiculis 40 amplis inque verticillum ordinatis coronato, apice in collum. longiusculum prorsusque nudum attenuata ; petalorum J. GAY. —- ERYNGIORUM HEPTAS. 163 laminà inflexà subulatà, acutè bidentatà ; stylopodio hemisphæ- rico, vittis filiformibus, oleo æthereo scatentibus. iryngium americanum supinum, Nasturtii folio. Houst.! ined. in herb. Juss. (loco natali proprio haud notato). Eryngium nasturtiifolium. J'uss. herb.! — Delaroche ! Eryng. Hist. 1808), p. 46. tab. 17 (ad specimen ipsum herbarii Jus- siæani Houstounianum , bené quoad habitum, non vero quoad fig. 5, tubum qua calycinum costatum vesiculisque paucissimis coronatum eæhibet). —— Rœm. et Schult. Syst. veg., FI (1820), p. 328. — Spreng. Syst. veg., 1 (1825), p. 872, n° 39. — De Cand. Prodr., PP (1850),p. 92, n° 82. Habitat in maritimis , ad oras sinûs mexicani, inter Tampico et Soto la Ma- rina, lat, cire. 23° 30’ (Berlandier ! exsicc. n° 2196 in herb. Deless.) et circa oppidum Matamoras ad flumen Rio del Norte, lat. cire. 25° ( Berland. ! exsicc. n° 2323 in herb. mus. paris. et Deless.). — Americæ australis civem, plantam, Larocheus auctoresque post eum omnes crediderunt, sed procul dubio falso. Plan- tam enim ab Houstouno lectam describunt, msulas qui Antillanas novamque His- paniam , imperium scilicet mexicanum , ubi defunctus anno 1733, non vero aus- tralem Americam , adiit (Conf. Spreng. Hist. rei herb. IT, p. 274). — Floret mense Februario (Berland.).—Descriptio à speciminibus 6, quorum unum Hous- tounianum in herb. Juss , $ Berlandieriana in herb. mus. paris. et Deless. Radix simplicissima, fihformis, rectà descendens, dimidium vix digitum longa, sine dub:o annua, collo nunc fbris plurimis, brevibus capillaribus , cincto, nunc prorsüs nudo. Folia radicalia 45-20, gemmis axillaribus planè destituta, humi- fusa, sub anthesin omnia vel pleraque emarcida, pauca, passim quæ viva super- sunt, molliter herbacea, lætè viridia, planissima, runcinato-pinnatfida, margine calloso carentia, in petiolum linearem longum, approximatè quinquenervium , attenuata, 1 +3 unc. cum petiolo longa , apice 7-16 millim. lata, rachi lineari, uninervià, 1-2 $ millim. latä, lobis utrinquè 3-5, oppositis, remotiusculis, infe- rioribus dentiformibus , superioribus majoribus, angulato-tridentatis, impari vix proximis majore, truncato-tricrenato, crenis dentibusque apiculatis , non spino- sis. Caules ex medià rosulà 3-5, foliis radicalibus saltem dimidio longiores, 2-6 unc, longi, humifusi, filiformes, striati, ramificatione admodüm variü. nünc à parte suprabasilari bis dichotomi, nunc à parte supramedià semel, ramis di- chotomiarum valdè inæqualibus, nunc ramo dichotomiarum altero suppresso omnes à basi indè vel plerique simplices! Folia caulina omnia opposita, remotè 3 vel 4 juga, margine calloso carentia ut radicalia : inferiora , dichotomiis quæ subjecta , radicalibus cùm longitudine tüm formà simillima ; superiora , ex nodis 16/4 3. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. quæ haud dichotomis oriuntur, multo breviora , sessilia , 11-25 millim. longa, pinnatifido-utrinquè 3 - #4 loba, lobis longioribus, angustioribus, acutissimis, integerrimis vel acutè 2-3 dentatis, inferiore multo minore, dentiformi. Capitula breviter pedunculata, unciam dimidiam longa , ovoidea, multiflora, rigidulè involucrata, radicale aliud , axem radicis continuans, caulibus basi cinctum (indicio caulis à basi indè imäâ di- vel trichotomi ), alia in dichotomiarum alis foliorumque superiorum axillis solitaria, pedunceulo filiformi, 7-9 striato, infe- riorum 8-5 millim., superiorum 4-3 millim. longo, axi florifero filiformi,, 6-8 millim. longo. Involucrum 7-9 phyllum, basi inerme, spinulis scilicet nullis cinctum; phylla, capituli longitudine, 40 - 12 millim. longa , erecto - patentia, pedunculi costas continuantia, plana, lineari-lanceolata, acutissima, subpun- gentia, 4-1 ! millim. infernè lata, calloso-marginata , viridia non cœrulescentia, margine integerrima , nunquàm spinulosa, basi dilatata, marginibus inflexis ca- naliculata, exauriculata, obscurè trinervia, in conum inversum, 7-9 costatum, 3 vel 4 millim. longum, cônnata ! Paleæ 76-108 (ex capitulis duobus exploratis), phyllis conformes , perindè virides margineque integerrimæ, sed angustiores et dimidio vel triplo breviores, 3 5-5 millim. tantüm longæ, etiam basi uninerviæ, basi amplexante membranaceo-latè marginatà, oblongo-ellipticà , inferiorum late emarginatàä, quasi biauriculatä, superiorum acutiusculà sensimque in limbum lineari-lanceolatum abeunte, imo dorso carinante in axem decurrente : quæ capi- tulum coronant, paleæ, 4-6 numero. cæteris dimidio longiores latioresque ; unica, axem quæ floriferum terminat, sterilis, reliquæ omnes fertiles Flores in phyllo- rum palearumque axillis solitari (alterius explorati capituli 83, alterius 114), mi- phni, sessiles, paleis dimidio breviores. Calyx 2-2 ? millim. longus; maturi tubus globoso-ellipsoideus , à latere compressiusculus, apice in collum longiuscu- lum coarctatus, ventre setis plurimis, laxè multiseriatis, subulatis, scabris, bre- viore tubi diametro paulo longioribus, vestito, vesiculis definitè 10, im verticillum unicum digestis, quam setæ dorsales duplo vel triplo longioribus et quadruplo vel quintuplo latioribus, compressis quamvis cavis, ovato-lanceolatis, acutis unum millim. longis, dimidium basi latis, margine denticulatis, coronato , collo intra vesiculas verticillatas aptero prorsüsque nudo; dentes tubo calycino À breviores, vesiculas plùs minüsve superantes, elliptici, scarioso-latè marginati, apice integro vel emarginato, in aristam brevissimam desinentes, ordine quincunciali etiam demüm conniventes non vero patuli, margine scarioso aristâque albidis, saltem siccis. Petala dentes calycinos dimidios longa , emarginata, subpersistentia vel saltem serius decidua quàm congenerum plurimarum , lacinulâ inflexà dimidium petalum vel ultrà longà, subulatà, acutissimä, bi-rariüs tridentatà, dentibus lon- gitudine subæqualibus, subulatis, passim indivisa. Filamenta filiformia, implicata dentes calycinos vix dimidios longa , explicata eosdem vix superantia. Antheræ minimæ, virgineæ pallide flavæ, elliptico-subrotundæ, 4 millim. longæ, apice basique emarginatæ. Styh dentes calycinos æquantes vel subæquantes, filiformes, erecti, non aut vix divergentes, apice capitellato. Stylopodium parvum, hemi- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 165 sphæricum, papilloso-minutissimè granulatum. Commissura planissima , inferné oblongo-elliptica . supernè linearis, propria eadem quæ generalis. Pericarpium _ tenue. Vittæ 10, squamis tectæ, pericarpii ventrem non vero collum occupantes, coloratæ, filiformes, oleo æthereo copioso scatentes, resectarum ostiolis satis ma- gnis , compressis, transversè ellipticis. Semen maturum ellipsoideum , testä te- nuissimâ , exteriore olivaceâ , pericarpio adhærente, ab interiore , albumini quæ arctè adpressa, facillimè solvendà. Embryo minimus, unam seminis vix partem sextam longus, ellipsoideus, cotyledonibus longitudine radiculæ turbinatæ, ova- tis, rectis, angulo acuto divisis non vero sibi arctè incumbentibus. Obs. Hæc in plantà nostrâ imprimis notabilia : caules ex unâ radice plures, capitulum radicale cingentes , irregulariter dicho- tomi vel dichasiorum ramo altero abortivo subsimplices ; folia caulina omnia opposita, inferiora cum radicalibus runcinato-pin- natifida, margine calloso nullo; involucri phylla integerrima, basi in conum longiusculum connata ; paleæ itidem integerrimæ, non trifurcatæ neque margine spimosæ, ultimarum 4-5 vel 6 lon- giores, quasi corona foliacea capitulo imposita, ut Eryng. co- most, Phyteumæ et Leavenworthu; flores omnium congenerum facilè minimi; calycis dentes ex apice emarginaio brevissimè aristati, tubus tumidus, apice in collum cylindraceum longiuscu- lum coarctatus , collo vesiculis 10 amplis inque verticillum ordi- natis basi cincto. Vegetatione stirps accedit ad duas sequentes , foliorum formà notisque floralibus quamvis diversissima. h. Eryngium galioides Lam. E. humile, annuum ; radice fusiformi , in rosulam anembryam sursüm abeunte; caule erecto vel diffuso, tri-vel dichotomè di- vISO, Sæpiüus solitario tümque infra trichotomiam alternè foliato alternèque 1 vel 2 ramoso; foliis radicalibus exterioribus, præco- cioribus, lineari-lanceolatis, repando-crenulatis, in petiolum lon- gum integerrimumque attenuatis, interioribus caulinisque infrà trichotomialibus subsessilibus, pinnatifidis vel palmatis, floralibus ternatis oppositisque, sessilibus, palmato-3-5 partitis, lacinus lineari-lanceolatis, inciso-serratis; capitulis sessilibus, parvis, 3 6 floris, depressè hemisphæricis, axi florifero nullo; involucro 3-5 phyllo, basi nudo, phyllis triplum capitulum longis, rigidu- 106 J. GAY. -- ERYNGIORUM HEPTAS. lis, liberis, ovato-lanceolatis, basi amplexante membranaceo-latè marginatà et bi-auriculatä, laminà planiusculà, infernè 1-3 spi- nosà ; paleis nullis vel ad summum duabus, quàm phylla breviori- bus angustioribusque, basi coarctatà immarginatà, laminà inermi vel utrinquè unispinulosä infernè ; calycis tubo ellipsoideo vel turbinato, apice vesiculis 10-16, longis inque verticillum ordina- is, coronato, cæterum toto nudo; petalorum laminâ inflexà latè lineari, apice pectinato-quinquedentatà ; stylopodio hemisphæ- rico ; vittis filiformibus, oleo æthereo carentibus. Eryngium minus palustre odoratum. Tourn ! Inst (4700, p. 927 (in herb. Tourn., J'uss. et V'aull.\. — Bobart. in Moris Hist. pl., IIT 1699), p. 167, n° 17. — Ray, Hist. pl., IT (1704), p. 239. — Non vero Gris. cujus planta ipsi olim Tour- nefortio dubia fuit nostræ synonyma (conf. Tourn. herb.) adque Eryng. corniculatum procul ferè dubio spectat, ut potè sola verisi- mauliter odorata, nostra cum sit inodora. E. odoratum «. Lam.! Dict , IF (1796), p. 756 (descript. à speciminib. herb. Val. supra memorats petitd). — Pers. Synops., 1 (1804), p. 300, n° 23. — Non [loffmanns. et Link. F1. Port., quorum planta Eryngii corniculati Lamarchkiant synonyma est. E. galioides. Lam! ibid., p. 757 (à specimane herb. Isn. hor- lensi, cœteris graciliore et debiliore, cæterum simillimo, pelitum ). —- Pers: «b1d., n° 27. E. pusillum C. et D. Delaroche! Eryng. hist. (1808), p. 45, tab. 16 (icone ad specimen herbarii V'aillantiani alterum fideliter expressà, solâ corrigendä figur .a , tubum quæ calycinum , lœævissimum, perperäm à basi hirtum exhibet). —Roem. et Schult. Syst. veg., VI (1820), p. 525, 1n not. E. pauciflorum. Hoffmanns. et Link. F1. portug. , [ET (1820), p. 879 (descriplione mancd, cujus tamen notæ nonnullæ , radix te- nuis et fusiformis, caulis diffusus ad pedem altus, involuen phylla anthodio longiora, paleæ nullæ, etc,, plantam nostram po- hüs quàm aliam ullam indigitant). J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 167 E. pusillum ; galioides et à paludosum. De Cand. Prodr., 1 (1830), p. 91. | E. pusillum. Boiss in Ann. Sc. nat., 5° série, Bot., 1 (18h), p.195, n° 17 (excl. patr. galhicâ, ut quoque var. B Larocheanä). — Non Linn. neque Lam. Habitat in Lusitaniæ paludosis {Tourn.; maritimis, nominatim circa Algarbiæ metropolem Taviram (Hoffnanns. et Link), adque stagna ericetorum propè S. Joao da Venda provincià Lusitaniæ eâdem, Majo mense nondüm florens ( Welwitsch ! in herb. mus. paris., nuperrimè); etiam in Bœticà circa Gades (L. Dufour! in herb. mus. paris. sub nomine Eryngü pusilli) et Chiclana (Monard! in herb. Maill. et Dur. sub nom. eodem).—Circa Matritum quoque occurrere, teste herb. Pavoniano, Boissierus scribit 1. c., mihi vero valdè suspectus locus natalis , ut potè mediterraneus non maritimus.—Floret Junio et Julio (Hoffmanns. et Link). — Descriptio è speciminib. 10, quorum 5 Tournefortiana eademque lusitanica in berb. Tourn., Isn. et Vaill. (E. odoratum à Lam.! ), nnum hortense in herb. Isn. nunc Juss. (Æ. galioides Lam.! ), 4 Gaditana in herb. mus. paris., Maill. et Dur., postrema perfectissima, majore saltem ex parte, Tournefortiana autem an- norum injurià nimiùm deformata. | Herba cûm habitu tm staturà admodüm varia, virens non cœrulescens (tes- tibus Hoffmanns. et Link), neque odorata (ut nos quidem existimamus). Radix simplicissima , filiformis, rectà descendens vel obliqua, fibris collum cireumval- lantibus nunc longior et crassior, digitum minimum circiter longa, tùmque ma- nifestè fusiformis, nunc-abbreviata simulque tenuata, quasi ad fibrarum verticil- lum pertineret fibrisque truncus radicalis præmorsus interesset , specie tamen falsà, ut nobis quidem, rem scrutantibus, videbatur. Collum gemmis qualibus- cumque destitutum , quam ob rem, et propter radicis tenaitatem , annua planta habenda est, non perennis et ne quidem biennis. Rosula radicalis nulla à foliis caulinis inferioribus distinguenda. Caulis, axem radicis continuans, filiformis, striatus, 1-3 millim. crassus, pedalis, spithamaceus vel palmaris, robustus vel gracilis, strictè erectus vel diffusus aut ferè humifusus, divaricatè à parte supra- vel inframedià, rariùs à basi indè imä, ter vel quater aut quinquies dichotomus, divisione inferiore haud raro trichotomà, infra trichotomiam alterne foliatus ra- misque { vel 2 aut 3, pro modulo caulis trichotomiæ subjecti remotis vel ap- proximatis aut congestis instructus, manifestè solitarius ubi ramulorum interno- dia distincta, specie autem triplex vel quadruplex, ubi trichasii principis brachia ramique alterni eis subjecti, maximè retractis internodiis inferioribus , ex ipsO radicis collo separatim capituloque interjecto nasei videntur, quod quidem raro accidit. Alterna folia caulina, 4-7 numero, sive per caulem sparsa sive approxi- mata ut ramuli mox descriplüi, sive in rosulam radicalem congesta, molliter her- 168 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. bacea, in petiolum linearem, longum et pinnatifidum, rariùs integerrimum, atte- nuata, 2-4 uncias cum petiolo longa , calloso-marginata , limbo plano , oblongo- obovato, oblongo vel lanceolato, 6-9 millim. lato, infernè tri-supernè quinquenervio, inter nervos reticulatim venoso, inferiorum seu exteriorum crenulato-repando , mediorum inciso-grossè dentato, dentibus in spinulam brevem desinentibus ; unum alterumve superius, seu interius, breviüs petiolatum, loborum petiolinorum productione pinnatifido-quinquelobum vel palmato-quinquefñidum aut 3-5 parti- tum, laciniis lineari-lanceolatis , plurimüm inciso-serratis. impari cæteris multo longiore. Ternata folia oppositaque, divisionibus quæ caulinis superioribus sub- jecta , sessilia, patentissima, rigidula, calloso-marginata, 25-10 millim. longa, palmato-3-5 partta, basi parallelè 3-5 nervià, limbi laciniis uninerviis, lineari- lanceolatis , inciso-serratis, spinulosis, ut alternorum proximè descriptorum , in- termedià lateralibus similiter multo longiore. Capitula in dichotomiarum alis ra- morumque extremitatibus solitaria. parva, pauciflora, depressè hemisphærica , sessilia vel subsessilia, echinulata ; sessilibus caulinis additur radicale, pedunculo brevissimo, 2 scilicet vel 3 millim. longo, suffultum, ubi caules ex umà radice plures nasci videntur. Axis capitulorum florifer nullus! Involucrum 5-4-rariüs 3 phyllum, basi inerme, spinulis scilicet nullis cinctum ; phylla foliis proximè sub- jectis, saltem inferioribus, paulo breviora, discum autem floriferum ferè triplum- 20-7 millim. longa, stellatim patentia, verticillata , libera (basi non aut vix con- nata), ovato-lanceolata, acutissima, rigidula, passim pungentia , utrinque viridia vel facie cærulescentia, sed rariüs et dilutissimè (apud specimen unicum Gadita- num), basi amplexante dilatatà, obscurè trinervià, membranaceo-latè marginal, manifestè biauriculatà , auriculis muticis vel in setam longiusculam mollemq. abeuntibus, laminâ lineari-lanceolatà , planä vel conduplicatà , basi utrinquè 1-2 vel 3 spinulosà, spinulâ inferiore, saltem ubi numero ternario occurrunt, longiore, sæpè decurrente, ità ut ex dorso phylli basi dilatati non vero ex laminæ margine imo nasci videatur Paleæ nullæ vel ad summum duæ, phyllis breviores angustio- resque, exauriculatæ, basi non aut vix marginatæ, medio utræque hinc vel utrin- què unispinulosæ vel utrinquè nudæ, altera sterilis , basi sæpè in stipitem filifor- mem attenvata. Flores in phyllorum palearumque axillis solitarii (singulis capi - tulis 3-6, numeri apud plures congenerum ducentos excedentis imminutione mirà), involucri phyllis triplo breviores. Calyx 3-5 millim. longus ; immaturi tu- bus turbinatus, maturi ellipsoideus, à latere non compressus neque in collum su- pernè coarctatus, totus ejugatus, basi et medio supraque lævissimus, apice autem vesiculis 10, vel nonnullarum partitione 42-14-16, in verticillum unicum diges- tis, candidis , compressissimis quamvis cavis, lineari-lanceolatis , acutissimis , 1-4 & millim. longis, millim. basi latis, coranatus : dentes tubo paulo longiores, vesicularum verticillum plüs duplum longi, conniventes , foliace: ; elliptici, sca- rioso-latè marginati, apice integerrimi inque aristam longiusculam sensim abeun- tes, margine scarioso aristâäque albidis non cœrulescentibus , saltem siccis. Um- bilicus , quo receptaculo calyx adnectitur, ellipticus. Petala, longitudine mem- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 169 branæ calycinæ , emarginata, lacinulà inflexà petalum dimidium ultraque longa , .latè lineari. apice pectinato-5 dentatà, dentibus capillaribus, longitudine æquali- bus vel inæqualibus , duobus exterioribus tüm brevioribus. Filamenta filiformia , implicata dentes calycinos subæquantia, explicata À longiora. Antheræ medio ferè dorso affixæ, virgineæ unum plenum millim. longæ, oblongo-lineares, apice re- tusæ, basi profundè emarginatæ. Styli dentibus calycinis demüm paulo longiores, rarids unà parte dimidià , divergentes, filiformes, apice capitellato. Stylopodium hemisphæricum, papilloso-tuberculatum. Commissura planissima, oblonga vel el- liptica, propria eadem quæ generalis. Pericarpium rigidulum, pergameneum. Vittæ 10, ab apice pericarpii ad basem usque imam ductæ, coloratæ, filformes, oleo æthereo, ut videtur, prorsüs carentes !, resectarum ostiolis parvis, rotunda- tis vel in formam ellipticam compressis. Semen { nondüm maturissimüm ) facilè separandum, oblongo-ellipsoideum. testà tenuissimà, exteriore fuscà, pericarpio non adhærente. Embryo minimus, oblongus, unam albuminis partem circiter quintam longus, radiculà cotyledones ovatas, aliquo angusto intervallo divisas non vero arctè incumbentes, æquante. Eryng galioides & trachycarpum. E. humillimum, micrantherum ; caulibus, interjecto capitulo subsessili, 3 vel 4 ex unà radice, humifusis, dichotomè ramosis- simis; foliis nullis alternis; involucri phyllis angustissimè mar- ginatis, exauriculatis; floribus 2 5-38 millim. longis ; calycis tubo turbinato, apice adque hemicarpiorum margines vesiculis pluriseriatis cincto, dorso interiore tuberculato, exteriore nudo; petalorum laminà inflexà apice tridentatä. Eryngiun pumilum lusitanicum supinum. Grisl. virid. lusit. (1661),p. (edit. mihi non vis.), ed. Veron. (1749), p, 36, ed. V'andell. (1789), p. 35, n° 181. | E. palustre lusitanicum humifusum. T'ourn.! Elem. (1694), p. 278. — Ejusd. Inst. (1700), p. 327. — Ray. Hist. (170h), p. 420. — Orteg.? FI. Espan., F (1784), p. 8h. E. omnium minimum, palustre, lusitanicum, sive humifu- sum, etc. Bobart. in Moris. PI. Hist. (1699), p. 167, n° 19. E. odoratum £. Lam. Dict. IV (1796), p. 756. E, pusillum B. Delaroche Eryng. (A808;, p. 5. — Rôem. et 470 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. Schult. Syst. veg., VE (1820), p. 35, in notâ. — De Cand. Prodr. 1F7 (1830), p. 91. | | Habitat in Lusitaniæ paludosis (Tourn.! ); itém in Hispanià Legionensi, Legio- nem inter et Asturicam, inque Gallæcià versüs Lusitaniæ fines (Ortega, si quidém planta hispanica eadem, de quo valdè dubitandum). — Descriptio à speciminibus herbarii cùm Tournefortiani tm Vaillantiani quinis, perfectissimis, quamvis plüs quàäm sesquisecularibus, quæ Tournefortius scilicet anno 1688 vel 1689 colli- gebat. Radix simplicissima , filiformis , rectà descendens , digitum circiter minimum longa, annua sine dubio, collo fibris paucis, capillaribus, unciam vix longis, cir- cumvallato. Rosulæ folia, etiam plantarum floridarum nondümque fructiferarum, abolita omria. Gemmarum radicalium, plantam quæ ulteriùs propagare valeant, vestigia nulla. Caules , interjecto capitulo , 3 vel 4 ex un radice, 3 vel 4 uncias longi, humifusi (1), rigiduli, graciles (diametro unicus millim. vel 1 4), à parte me- _ dià vel inframedià ter vel quater et divaricatè di-nunquàm trichotomi, foliis alternis infra dichotomiam planè carentes. Folia caulina opposita omnia, sessilia, patentis- sima , rigidula, 40-20 millim. longa, tripartita, basi parallelè trinervià , lacinus lineari-lanceolatis, calloso-marginalis , inciso-serratis, spinulosis , intermedià la- teralibus multo longiore, gemmis axillaribus nullis. Capitula minima, pauciflora, echinulata, radicale aliud, axem radicis continuans, caulibus basi cinctum, pedun- culo 2 circ. millim. longo suffultum, cætera in dichotomiarum alis ramorumq. extremitatibus solitaria, sessilia, axi florifero nullo vel unum millim. ad summum iongo. Involucri phylla 5, passim 4, foliis proximè subjectis, saltem inferioribus, breviora, 12-5 millim. longa, ovato-lanceolata, acutissima, pungentia, viridia vel cœærulescentia (Cujus coloris dilutioris indicia passim occurrunt, imprimis in nervo phyllorum medio), basi amplexante obscurè trinervià , angustissimè marginatä, non auriculatà neque margine setigerà, laminâ lineari-lanceolatà, planà vel con- duplicatà, basi utrinquè 1 vel 2 spinulosà. Paleæ nullæ vel ad sammum 3, phyllis paulo breviores angustioresque, integerrimæ omnes, rariùs utrinquè unispinulosæ, basi coarctatà, immarginatà , alia sterilis, reliquæ fertiles. Flores in phyllorum palearumque axillis solitarii (singulis capitulis 4-7), involucri phyllis triplo bre- viores. Calyx 2 4-3 millim. longus ; maturi tubus turbinatus , vesiculis plurise- riatis, interioribus longioribus, 12 circiter numero, compressissimis, lineari-lan- ceolatis, + millim. vix ultrà longis, apice coronatus, vesiculis aliis, consimilibus, hemicarpia marginantibus oppositèque biseriatis in longitudinem cinctus, altero dorso nudus, altero (quo ad axem capituli spectat) tuberculis parvis, conicis, laxè (1) « Eryngium .. sic humifusum ut de consilio compressum videatur » Tourn. herb. — « Planta hæc, perelegans, inter minimas est; cauliculi adeo humum petunt, ad instar Coronopi, ut nec ü nec capitula omnino attollantur, sed quasi pedibus depressi appareant. » Bobart. |. c. J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 171 quasi triserialis scaber : dentes iidem qui formæ «, sed patulh non conniventes | margine scarioso albido. Umbilicus, quo calyx receptaculo adnectitur, idem, el- liptico-subrotundus. Petalorum lamina inflexa eadem, sed tri-non quinquedentata, dentibus demüm inflexis , intermedio longiore, capillari. Antheræ dimidio mino- res, virgineæ dimidium vix millim. longæ, ellipticæ, basi emarginatæ, apice in- divisæ. Styli divergentes, dentes calycinos armatos demüm æquantes, nunquäm superantes , apice capitellato. Stylopodium cum commissurà et pericarpio vittis- que planè idem. Embryo haud visus. Obs. Notis floralibus non paucis neque levis momenti differt ab «. Cum verd vegetationis notæ apud « sint admodüm variæ , nüunc à 6 diversissimæ nünc cum $ prorsus congruentes , variæ ipsæ notæ florales existimandæ , quibus « et $ discrepare viden- tur. Hæc causa est cur præsentem plantam ut varietatem , non ver ut speciem:propriam, proponimus. 9. Eryngium viviparum J. Gay. (Tab. XI.) E. humillimum , perenne ; radicis trunco brevissimo , præ- morso, fibris capillaribus plurimis cincto, in rosulam gemmis propagandam sursum abeunte ; caulibus, interjécto capitulo, ex unà radice pluribus, humifusis, dichotomè ramosissimis ; foliis radicalibus exterioribus , præcocioribus , lineari-lanceolatis, re- pando-crenulatis, in petiolum longum integerrimumque attenua- ts, intimis subsessilibus , 'pinnatifidis vel palmatis, caulinis op- positis omnibus, sessilibus, palmato-3-5 partitis, laciniis lineari- lanceolatis, inciso-serratis, ultimorum floralium axillis gemmas in rosulam radicantem demüm amplificandas recondentibus !; ca pitulis sessilibus, parvis, 5-8 floris, depressè hemisphæricis, rigi- dulè involucratis, axi florifero vix ullo; involucro pentaphyllo, basi nudo, phyllis triplum capitulum longis, liberis, ovato-lan- ceolatis, basi amplexante membranaceo-latè marginatà et bi- auriculatà, laminà planiusculà, 1-rarius 2 spinosà infernè ; pa- leis 1-4, quàm phylla brevioribus angustioribusque , hinc unispi- nulosis vel utrinquè inermibus, basi coarctatà ; calycis tubo ellipsoideo-globoso, setulis brevibus remotè uniseriatis apice adque hemicarpiorum margines cincto, cæterum nudo vel setulis 179 J. GAY. —— ERYNGIORUM HEPTAS. _ dorsalibus rarissimis consperso; petalorum laminà inflexà latè lineari, apice tridentatà ; stylopodio hemisphærico ; vittis filifor- mibus, oleo æthereo carentibus. Eryngium pusillum. Boiss. in Ann. Sc. nat., 3° série, Bot., I (1844), p. 195, n° 17 (quoad pl. gall., excl. hisp.).—Non Linn. neq. Lam. Habitat in ulicetis Armoraciæ occidentalis maritimæ sterilissimis, Lorient in - ter et Vannes, locis hucusque paucissimis, non salsis, triaque saltem kilometra à mari remotis, 1° inter fluvios rivière d'Etel et rivière de Crac'hhinc et indè, im- primis Ploermel inter et Erdeven frequenter, eo tractu angusto quem vici S.- Laurent, S.-Sauveur, le Nahon et Keravian cireumscribunt { ubi plantam, anno 1832 à cl. Hémon, medico Auraicensi, primüm inventam, duce cl. Toussaint ipsi nos, anno 1847, die Septembris 17* fructiferam legebamus), 2° juxtà vicum Sené, 4 circ. kilom. ab oppido Vannes divisum (inventore primo cl. Taslé, apud Venetos tabellario honoratissimo , quo duce quoque loca ipsi nos invisimus anno 1847, die Septembris 26*).—Locis ulicetorum aquà pluviali hyeme (à Novembr. in Aprilem inundatis, æstate autem siccissimis, planta venit, sociatim cum Airà uliginosd, Littorellà lacustré, Exaco Candollii, Thrincià hirtà, etc.—Julo exeunte Augustoque floret, Septembri mense fructiferum.— Descriptio è speciminibus 420, quorum quæ fructifera locis indicatis ipsi legimus, quæ alabastrifera et florida se- nioque confecta (lecta die Junii 24*, Julü 4* et 222, Octobris 72 et 27*) liberalis- simè nobiscum prælaudatus cl. Toussaint, vir militaris (chef de bataillon en re- traite) Auraici degens deque florà armoricà maritissimus, communicavit. Radix, trunco brevissimo, tumidè ellipsoideo, præmorso, recente pastinacam olente , fibris plurimis capillaribus flaccidis unciam et ultrà longis circumvallato, perennis sine dubio. Herba pallidè viridis, cum floribus recens tota planè inodora. Rosula ex collo unica, axem radicis continuans inque caules floriferos statim evo- luta. Folia rosulæ in petiolum plùs minüsve longum, linearem, canaliculatum, basi dilatatà amplexantem, attenuata, calloso-marginata, 5-7 nervia, nervis pa— rallelè contiguis infernè, supernè divergentibus venarumque reticulo connexis, cm longitudine tüm formâ et texturâ diversa ; exteriora, 3-6 numero, humifusa, mollia, indivisa, in petiolum longum totumque integerrimum attenuata, 3 vel 4 uncias cum petiolo longa, lineari-lanceolata , 4-5 millim. lata , acutiuscula, re- pando-remotè crenulata, Junio exeunte perfecta, caules tùm novellos longè su- perantia, Julio labente, cùm florere planta incipit, emarcida, deindè prorsüs abo- lita ; intermedia, 2 vel 3, mox descriptis simillima, sed paulo breviora breviüsque petiolata, petioli basi amplexante spinuloso-serratà non integerrimà ; intima , 2 vel 3 numero, seriüs evoluta subque anthesin solùm perfecta, breviora multo, multo breviüs petiolata, 1-2 unc. tantum longa, firmula non flaccida , infra me- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS, 173 dium pinnatifido multilobata, productione loborum duorum superiorum passim trifida non vero indivisa, trifidorum lobis lineari-lanceolatis, denticulatis vel spi- nuloso-serratis, impari lateralibus multo longiore. Axillæ intimorum cauliferæ, cæterorum omnium gemmiferæ. Exteriorum gemmæ minimæ, rudimentales, iner- tes, intermediorum vivæ , jam exeunte Junio , ante quam planta floreat , longius- culæ, 5-7 millim. longæ, duarum vel trium alia robustior (raro duæ), post men- ses 2 À, foliis rosulæ matricis omnibus exhaustis ipsisque tabescentibus caulibus fructferis, medio Septembri in rosulam novam, parvam quidem, ut potè diametri vix uncialis, sed poly- ‘et pycnophyllam, amplificanda. Viret tùm denrüm viget- que rosula nova, in annum sequentem reservata, plantæ perennis testis certissi- mus. Caules, interjecto capitulo, 2, 3 vel 4 ex unâ radice, axem rosulæ continuan- tes, 1-4 uncias longi, filiformes (diametro unius millim.), debiles quamvis demüm rigiduli, invariè humifusi (quod quidem in loco natal vidimus ipsi, plurima cùm nobis adstabant plantarum millia), divaricatè à medio vel à parte inframediä ter vel quater dichotomi, nunquàm trichotomi, floriferi rosulæ foliis partim emar- cidis in orbem cincti, fructiferi, exhaustis rosulæ matricis foliis omnibus solâque vigente gemmä in rosulam novam amplificatà, autumno quasi laterales, initio quamvis manifestè terminales. Folia caulina opposita omnia, sessilia, patentis- sima, rigidula, 7-15 millim. longa, 3-5 partita, basi parallelé trinervià , lacinns lineari lanceolatis, inciso- serratis, spinulosis, intermedià lateralibus longiore, vi- ridia omnis, ut radicalia, nunquäm cœrulescentia, axillis ultimorum ferè omnium gemmiferis. Gemmæ, rami loco, minimæ primüm, temporeque æstivali latentes, antumnali paulatim evolutæ, sero demüm autumno in rosulam semipollicarem am- plificatæ solique madidi vel inundati humore adjuvante longè radicantes, plantæ, tam viviparæ jamque semine et gemmis radicalibus propagandæ, sobolem novam uberrimamque parientes , quod quidem è speciminibus die Octobris 272 lectis, plurima quæ nobis coràam sunt, manifestum. Capitula echinulata, minima, pauci- flora, radicale aliud , axem radicis continuans , caulibus basi cinctum , pedunculo 2 3 millim. longo suffultum, cætera in dichotomiarum alis ramorumque extremi- tatibus sessilia vel subsessilia , axt florifero nullo vel brevissimo , & vix millim. longo. Involucrum quinquephyllum, basi inerme ; phylla discum floriferum du- plum vel triplum 9-5 millim. longa, verticillata , libera (basi minimè connata), stellatim patentia, ovato-lanceolata, acutissima, rigidula, margine paginâque su- periore azurea, vel utrinquè, et quidem sæpiüs, viridia (ex vivo), basi amplexante membranaceo-latè marginatà, manifestè biauriculatà, auriculis muticis vel in se- tam mollem longamque abeuntibus, laminà lineari-lanceolatä, planä, basi utrin- què unispinosà, Cæterüm inermi vel medio rariüs unispinulosà. Paleæ 2-4 (rariüs solitariæ vel nullæ), phyllis conformes , sed paulo breviores angüstioresque, basi angustiüs marginatæ , non auriculatæ, integerrimæ omnes, exteriorum una al- terave rariüs supra basem hine unispinulosa, unica interior sterilis, vicinarum formä , basi in stipitem filiformem passim attenuata. Flores in phyllorum palea- rumque axillis solitarii (singulis capitulis 5-8), unam palearum partem tertiam vel 174 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. dimidiam longi. Calyx 2 4-3 millim. longus; maturi tubus globoso-ellipsoideus, à latere non compressus neq. in collum supernè coarctatus , apice setis 10-12, acutissimis, breviter subulatis, remote uniseriatis, ? millim circ. longis, coro- natus, dorso altero setis consimilibus rarissimis insperses vel utroque nudus, he- micarpiorum marginibus ipsis nudis vel apice 1-2 setulosis; dentes, longitudine tubi, setas verticillatas plüs quadruplas longi , elliptici, scarioso-latè marginati, apice integro vel emarginato, in aristam longiusculam desinentes, ordine quincun- ciali euam demüm conniventes non vero patuli, margine scarioso aristâque sub anthesin pulchrè azureis (ex vivo), fructiferi virgineique albidis. Umbilicus, quo calyx receptaculo adnectitur, elliptico-subrotundus. Petala, longitudine mem- branæ calycinæ, emarginata, recentia azurea, lacinulà inflexà, petali longitudine, latè lineari. apice tridentatà , dentibus setaceis, intermedio sæpè longiore. Fila- menta filiformia , implicata dentes calycinos subæquantia , explicata dimidio lon- giora. Antheræ medio ferè dorso affixæ , virgineæ $ millim. longæ , oblongo-el- lipticæ, apice retusæ , basi emarginatæ, cùm virgineæ tüm effætæ pallidè flavæ (ex vivo), nunquàm cœrulescentes. Styli dentes calycinos armatos non aut vix superantes , divergentes , filiformes . apice capitellato. Stylopodium hemisphæri- cum, papilloso-tuberculatum. Commissura planissima , elliptica vel subrotunda, propria eadem quæ generalis. Pericarpium crassiusculum, rigidulum, pergame- neum. Vittæ 10, filiformes. coloratæ, ab apice pericarpii ad basem usque imam ductæ, oleo æthereo, ut videtur, prorsüs carentes! resectarum ostiolis minutissi- mis, rotundatis. Semen liberum (pericarpio minimè adhærens!), facilè separan- dum, ellipsoideo-subrotundum, testâ exteriore olivaceä vel fuscà, utrâque nucleo arctè adnatà. Embryo parvus, unam albuminis partem vix tertiam longus , tere- tiusculus, radiculà turbinatà, cotyledones ovatas, angusto aliquo intervallo divisas non vero arctè incumbentes, æquante. Obs. Involucri phyllis basi auriculatis et tubi calycini ventre rerè nudo cum Æ. galioide « planta congruit, staturà humillimä , caulibus interjecto capitulo ex unâ radice pluribus, humifusis, folis caulinis nullis alternis, floribus parvis et petalorum lacinulâ tridentatà cum £, capitulis paucifloris, paleis paucissimis, axi florifero vix ullo, vittis oleo æthereo carentibus et seminibus à pericarpio liberis cum « et £. Notas igitur plurimas et gravis- simas planta cum Æ. utroque gahoide participat. Notis autem alis gravissimis, radice perenni non annuâ, præmorsà non fusi- formi, caulibus apice gemmiferis indèque viviparis non verd anembrvyis, et vesiculis tubum calycinum coronantibus mi- nutissimis, laxissimis non verd confertim verticillatis, cm ab E. gahoide «x 1hm à f£ recedit, quare in speciem propriam J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 175 accipienda videtur, eù magis quod patrià sit diversissima , quamvis similiter maritima Oceanique similiter accola, fivi- param plantam diximus, quia seminibus non solm ut Æ. ga- lioides, nec gemmis simul radicalibus ut congenerum plurimæ , sed gemmis insuper caulinis reviviscit, cujus rei exemplum inter congeneres aliud nullum novimus. 6. Eryngium Barrelieri Boiss. E. humile, perenne, radicis trunco brevissimo , præmorso , fi- bris plurimis crassè filiformibus cireumvallato, in rosulam gem- mis propagandam sursum abeunte; caule unico, erecto vel ad- scendente , dichotomè supernè ramoso, infra dichotomiam sim- plicissimo aphyllo, vel alternè paucifoliato inque ramulum unum alterumve diviso; rosulæ foliis lanceolatis vel oblongis, omnibus indivisis, in petiolum longum integerrimumque attenuatis, exte- rioribus præcocioribus repando-crenulatis, interioribus spinuloso- serratis, caulinis infradichotomialibus subsessilibus , cæterum conformibus , floralibus oppositis, sessilibus, palmato-8 partitis, laciniis lineari-lanceolatis, Inciso-serratis ; capitulis subsessilibus, parvis, 10-16 floris, depressè hemisphæricis, axi florifero vix ullo ; involucro pentaphyllo, basi nudo, phyllis capitulum usque sextuplum longis, liberis, lineari-lanceôlatis, carinato - trigonis, rigidissimis, pungentibus, basi amplexante membranaceo-latè marginatà et biauriculatä, laminà basi utrinquè unispinosà ; pa- leis 6-12, phyllorum indole et formà, sed paulù longioribus basique angustius marginatis, præter unam alteramve exteriorem inermibus omnibus ; calycis tubo turbinato, apice adque hemi- carplorum margines vesiculis longis uñiseriatis cincto , utroque dorso squamis brevibus densè tuberculato ; petaloram laminà in- flexä latè lineari, apice dilatatà ibidemque pectinato-5-9 dentatà : stylopodio hemisphærico ; vittis linearibus, oleo æthereo scaten- tibus. | Eryngium pusillum planum Moutoni. Lob. Strp. hist. (1576), p. OA, cum ic. (plantæ hortensis patriæque incertæ , in horlo Joannis Moutoni, pharmacopæi Tornacensis, enatæ). — Dalech. 176 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. Hist. Lugd., IT (1586), p. 1461, cum ic. ead. —- Lob. Tec. (4591), ZT, p. 22, cum ic. ead. — Clus. Hist. (1601),.11T, p. 158, cum ic. ead — Ger. Herb. ed. emac. (1633), p. 1165, cum 1c.ead, — J. Bauh, Hist.. III (1651), p. 87, cum ic. cad. — Chabr. Scragr. (1666), p. 354, cum ic. ead. — Ray Hist., 1 (1686), p. 385. E. planum minus. C. Bauh. Pin. (1693), p. 38€. — Park. Theatr. (1640), p. 986, cum ic. Lob. — Tourn. Elem. {169h), p. 218.— Cup. Hort. Cathol. (1696), p. 71. — Bobart in Moris. Hist. pl., III (4699), p. 166, n° 11, sect. 7, tab. 36 (ic. Lob.). — Tourn. Inst. (1700), n° 527 (in cujus herb. planta desidera- tur). — Boerh. Ind. alt. (1720), 1, p. 134. — Schaw tin. ed. gall. (1743), IT. App, p. 109, n° 226. E. pumilum polyrrhizon. Barr. Ic. (1714), p. 62, n° 6h5, tab. 12h47 (icon bona, post Lobelianam prima eademque ultima). E. foliis radicalibus oblongis incisis, caule dichotomo, floribus sessilibus — var. repens. Linn. Hort. Cliff. (1737), p. 87, A E. pusillum Linn. Spec., ed. 1° (1753), p. 233, n° 4, ed. 2 (1762), p. 237, n° h (ex parte nostrum, ex aliâ parte E. tenue Lam.) (1). —— Crantz [nst. rei herb. (1766), IT, p. 1h42 e (1) Lamarckii Eryngium pusillum, auctorumque deinceps præter Willde- nowium omnium , idem esse quod planta hîc descripta, certissimum. De homo- nymo autem Linnæano Boissierus nuper dubia movit, quæ eum induxerunt ut E. pusillum Linnæi idem crederet quod Æ. odoratum Lam. seu E. galioides Ejusd., et hoc quidem auctori amicissimo concedere nequeo , tüm quia iconibus duabus E. pusillum L. nititur, ab E. odorato quæ abhorrent utræque. tùm quia £. pusil- lum Linnæo dicitur planta hispanica, ætate autem Linnæi loca Æ. odorati natalia nulla innotuerant nisi lusitanica. Non ideo credo E. pusillum Linnæi esse speciem aliam ullam definitam. Credo potius esse plantam spuriam, ne auctori quidem vi- sam, sed cempilatam exque duabus vel tribus conflatam, nomenque ideo missum esse faciendum, quod quidem fontes Linnæi primorés adeunti facilè patebit. Suo enim £Eryngio quarto Linnæus in Horto Cliffortiano Æ. montanum pumilum C. B., plantam Salmanticam, et E. planum minus C. B. suscribit, quodque specie diver- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 177 (partim quoque nostrum, partim E. tenue Lam.). — Lam. Dict , LV (1796), p. 757 (eæcl. patr. utraque, nostrum est omnino). — Desf.! Fi. Atl. (1798), 1, p. 2923 (ex ejus herb.). -_ Wild. Spec., 1,2 (1799), p. 1357 (ex parte nostrum, ex ali parte E, tenue Lam.). — Pers. Synops., 1 (1805), p. 300, n° 24 (eæcl. patr. hisp. et orient.). — Ten.! F1. Nap., 1 (1811-15), p. 119. — Roem. et Schult. Syst. veg., PT (1820), p. 325 (exclusis va- rielatib. cum patr. hisp. et lusit.\.— Spreng. Syst. veg., I (1895), p. 871 (eæcl. patr. hisp. et lusit.). — Guss. FI. sicul. prodr., 1 1827), p. 308. — De Cand. Prodr., 17 (1830), p. 90 (excl. p, y et à, cum patr. hisp. et lusit.). — Ten.! Syll. (1831), p. 128. — Bertol. F1. Ital., III (1887), p. 105. — Moris! FI. Sard., 11 (1840-43), p. 168 (in herb. W'ebb.). — Non Boiss. E. pusillum A. Delaroche Eryng. hist. (1808), p. kh. = E. Barrelieri. Boiss. in Ann. sc. nat., 3° série, Bot. I (1844) , p. 195. — Walp. Repert. F (18h6), p. 847. sissimum, postremum credit solam prioris varietatem repentem ; diagnosem præ- mittit singulis ex parte convenientem, neutri prorsüs congruam, folia enim radi- calia incisa à solo E. montano pumilo, nempè ab icone plantæ Clusianâ , proce- dere censenda, flores (capitula scilicet) sessiles à solo E. plano minore. In Specie- rum editione primà eadem recurrit diagnosis amphibola, nulla ampliùs varietatis distinctio, synonyma duo, E. planum minus C. B., quodque idem valet E. pusil- lum planum Moutoni Clus.; Linnæum crederes synonymon ordine olim primum eliminatum voluisse, et igitur solum nunc £. plañnum minus sub E. pusillo intel- lexisse, nisi citatio Horti Cliffortiani præcederet, quæ speciem akteram £. scilicet montanum pumilum C. B. includit. In Specierum editione secundà , diagnosis ea- dem quæ editionis prioris, synonyma et citationes eædem; patriæ hispanicæ al- tera accedit, orientalis, speciem quæ tertiam forsan recondit; in Oriente enim neque E. montanum pumilum hucusque inventum, neque Æ. planum minus. Quas igitur, specie diversissimas , plantas binas in Horto Cliffortiano Linnæus Æryngio suo quarto quasi varietates unius ejusdemque speciei subscripserat, eas £. pusillo utriusque editionis Specierum plantarum, missà varielatis distinctione magis con- fusas, subesse credendum, quam ob rem pusilli nomen hybridum neutri plan- tarum adscribendum , sed prorsüs repudiandum existimo. Neque ideo nomina nova plantis confusis fabricanda, Eryngio enim montano pumilo C. B. Eryngium tenue Lam. respondet certissimè, ut Æ. Barrelieri Boiss. Eryngio plano minori C. B. 3° série. Bot. T. IX. (Mars 1848.) 12 178 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS,. Habitat in udis maritimis Algeriæ circa Oran, Alger, Bougie, Philippeville et La Calle (Durieu herb.! ); Siciliæ, locis plurimis (Guss., Parlat.! ); Calabriæ ul- terioris prope Crotonem (Guss. ex Bertol.), et Basilicatæ circa Ginosa (Rosano ex Ten.): Sardiniæ cùm australis circa Capoterra (Moris et P. Thomas ! } inque in- sulà S Antioco ( Moris), tùm occidentalis circa Terralba ( Moris ) et Cabras ( De Notaris ex Bertol.), tüm etiam iu Sardiniæ mterioris tractu Arcidano (Moris); in Corsicä australi circa Bonifatium, nuper inventum (Bernard! ); in peninsulà ibericà autem inque Oriente nusquèm , et ne quidem in oris maris Adriatici oc- cidentalibus. — Venit locis aquà dulei hyeme inundatis , æstate udis vel planè exsiccatis. — Floret Junio Julioque, Augusto labente fructiferum. — Descriptio à speciminibus 70. Radix perennis , trunco brevissimo (rarissimè ad sesquiunciam usque longo), cylindraceo, præmorso, fibris plurimis, nigricantibus, rigidis, crassè filiformibus, palmam et ultra longis, in orbem circumvallato. Rosula ex collo unica, axem ra- dicis continuans inque caulem floriferum statim evoluta. passim duplex et triplex, addiutiæ steriles, sequentem in annum reservatæ. Folia rosularum ad saummum 20, longitudine æqualia, in petiolum plüs minüsve longum, linearem, canaliculatum, basi dilatatà amplexantem totumque integerrimum , attenuata , indivisa, planis- sima, erecta, pallidè viridia, firmula, calloso-marginata, 5-9 nervia, nervis paral- lelè contiguis infernè, supernè divergentibus venarumque reticulo connexis; ste- rilium, palmam vix longa, angustè lanceolata, acutissima, 3-7 millim. lata, mar- gine omnia spinuloso-serrata : fertilium, plerumquè longiora multo latioraque, spithamam sæpè ultraque longa, limbo lanceolato, acuto. 8-20 millim. lato (luxu- riantium passim oblongo, obtuso, in diametrum 20-30 millimetrorum dilatato , Ranunculorum ex Linguæ grege quorumdam ad instar), exteriora crenulato-re- panda , sub anthesin emarcida, interiora haud breviora, sub anthesin vigentia , spinuloso-serrata. 1llorum axillis sterihbus, intimorum, 4-5 numero, gemmiferis. Gemmæ inferiores minimæ, sessiles. sæpè omnes abortivæ , alia alterave passim in rosulam biennem . anno primo sterilem secundo fertilem, explicanda : uniCa superior vel duæ distinctè stipitatæ, in fasciculum 1-2 unc. longum jàm tüm evo- lutæ cum planta floret, anno sequente in rosulam floriferam amplificandæ rariüs præmaturè cauligenæ, ideoque ipsæ plantam perennem longè plerumquè signifi- cantes. Caulis, axem radicis continuans, solitarius ( geminus ubi gemmæ simul duæ superiores explicantur), foliis mox descriptis in orbem cinctus, filum empo- reticum crassus, rigidus, striatus, digitalis, spithamæus vel pedalis, planus vel subfistulosus, erectus vel basi flexà adscendens, à parte supra- vel inframedià ter vel quater et pluries, usque octies, rigidèque di-nunquàam trichotomus , infra di- chotomiam nünc simplex aphyllusque, nüne, et quidem sæpiüs, unifoliatus et mo- nocladus, passim alternè 2 et 3 phyllus, rarius 2-3 cladus tümque diffusè ramo- sus, ramorum internodiis plûs minüsve longis, rariüs ità retractis ut ex 1pso ra- diis collo brachia dichasii ambo ramique alternt eis subjecti nasci videantur, capitulo interjecto (hùc specimen unicumn, algeriense, humile, humifusum, inter- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 179 nodiorum inferiorum retractione quasi tricaule). Alterna folia caulina (sæpissime unicum, passim 2? vel 3, raro nulla) radicalibus interioribus similia, sed breviora breviusque petiolata vel subsessilia tùmque à basi indè spinuloso-serrata, nun-- quàm trifida ; floralia folia opposita, sessilid, patentissima, rigidula, 12-50 mil- lim. longa, pallidè viridia, nunquàm cœærulescentia, inferiora indivisa, ut caulina, vel omnia palmato-tripartita basi parallelè trinervià , Himbi laciniis uninerviis, lineari-lanceolatis, inciso-serratis, spinulosis, intermedià laterales duplos vel tri- plos longà , omnia gemmis axillaribus carentia. Capitula in dichotomiarum alis ramorumque extremitatibus solitaria (radicale capitulum, caulibus pluribus cinc- tum, semel tantüm visum), subsessilia, parva, pauciflora , depressè hemisphæ- rica, Carthami instar echinata , pedunculo rigido , prismatico-pentagono, 4-5 millim. longo (inferiore speciminum quorumdam luxuriantium 10 millim. passim æquante), axi florifero columnari, brevissimo, 1-2-rariûs 3 millim. longo. Invo- lucrum pentaphyllum, basi inerme : phylla foliis proximè subjectis, saltem infe- rioribus, paulo breviora, disco autem florifero multo longiora, libera vel imâ basi solum connata, verticillata, erecto-patentia, 9-20-rarius 25 millim. longa, rigi- dissima, acutissima, pungentia , utrinquè viridia , basi amplexante dilatatâ , ob- scurè trinervià, membranaceo-latè marginatâ, distinctè biauriculatà , auriculis integerrimis vel eroso-denticulatis, in spinulam mollem nonnisi rarissimè abeun- tibus, membranà albidä vel dilutissimè violaceâ , laminâ supra auriculas lineari- lanceolatà, uninervià, planà vel conduplicatà aut sæpiùs carinato-trigonâ , basi utrinquè unispinosà, cæterùm inermi vel medio rarissimè, hinc vel utrinquè, uni- spinulosà. Paleæ 6-12, phyllis conformes, texturà eâdem rigidissimä , sed paulo longiores !, basi angustiùs marginatà obscuriüsque auriculatà, facie passim dilute violaceæ, integerrimæ pleræque,. exteriorum unica vel duæ supra basem ‘hinc vel utrinquè unispinulosæ, unica interior sterilis proximis haud lougior, formâ quo- que prorsüs eädem. Flores in phyllorum palearumque axillis solitarii ( singulis capitulis 4 0-4 6), unam palearum partem ad summum tertiam, subindè vix sex- tam, longi. Calyx #4 4-6 ? millim. longus ; maturi tubus turbinatus, supernè co- arctatus , à latere non aut vix compressus, vesiculis pluriseriatis, interioribus | 16 namero, longioribus, compressissimis (quamvis intùs cavis), lineari-lanceola- tis, unum millim. circiter longis, £ basi latis apice coronatus, vesiculis aliis, con- similibus, hemicarpia marginantibus oppositèque biseriatis in longitudinem cinc- tus, utroque dorso squamulis multo minoribus, confertissimis, conicis vel subu- latis, toto tecto ; collo intra vesiculas coronantes brevissimo, obscurè quinque- costato ; dentes longitudine tubi, vel paulo longiores paulove breviores, foliacei, rigiduli, elliptici, scarioso-latè marginati, apice integerrimi inque aristam longam paulatim attenuati, erecti, demüm patuli, basi internà passim bigibbosä, margine scarioso aristâque albidis vel dilutissimè violaceis. Umbilices, quo calyx recepta- culo adnectitur, parvus, subrotundus. Petala, longitudine membranæ calycinæ emarginata, albida, lacinulà inflexà, petali longitudine, latè lineari, obtusissimä, apice pectinato-5-9 dentatà , dentibus laterahbus brevioribus. Filamenta filifor- 180 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. Mia, implicata membranam calycinam longa , explicata dentes paulo superantia. Antheræ medio ferè dorso affixæ , virgineæ unum ferè millim. longæ, oblongo- ellipticæ, basi emarginatæ, apice integerrimæ. passim mamillatæ. Styli dentes Calycinos demüm æquantes vel paulo superautes | divergentes , filiformes , apice capitellato. Stylopodium papilioso-minutissimè tuberculatum , hemisphæricum, demüm depressissimum, quasi discoideum. Commissura planissima, oblonga vel lineari-lanceolata, propria eadem quæ generalis. Pericarpium crassiusculum, co- riaceum. Vittæ 10. squamis tectæ, ab apice pericarpii ad basem usque imam ductæ , coloratæ , filiformes, oleo æthereo resinam terebinthinaceam olente sca- tentes, resectarum ostiolhs mediocribus, compressis, transversè ellipticis. Semen oblongo-ellipsoideum, liberum quamvis pericarpio arctissimè vaginatum ideoque ægrè separandum, test exteriore fuscà, utrâque nucleo arctè adpressä. Embryo parvus, teretiusculus , unam albuminis partem vix tertiam longus , radiculà tur- binatà, cotyledonibus linearibus, angusto quodam intervallo divisis non vero sibi arctè incumbentibus, paulo breviore. Ogs. Radice perenni et præmorsà planta cum Æ. viviparo congruit, notis autem aliis plurimis 1tà recedit, ut de differentiä ejus specificà dubium esse possit nullum. Fibræ truneum radicis cingentes rigidæ crassèque filiformes non capillares. Nostri caulis unicus, erectus vel adscendens , infra dichotomium foliis sæpè ramulisque nonpullis alternis instructus ; vivipari caules inter- jecto capitulo ex unâ radice plures, breviores multo tenuioresque, humifusi, ramulis foliisque alternis planè carentes. Foliorum ulti- morum axillæ steriles, non gemmiferæ et viviparæ. Capitula dimidio majora, 10-16 non 5-8 flora. Involucri phylla multo longiora et rigidiora , lineari-non ovato-lanceolata. Paleæ 6-12, non ad summum 4, phyllis paulo longiores non breviores. Flores altero tanto majores. Calycis tubus turbinatus non ellipsoideo- globosus, vesiculis longis confertissimis, non verd minimis et remotis, coronatus, dorso densè tuberculatus non ferè nudus. Petalorum lacinula inflexa fimbriato-5-9 non à dentata. Hemi- carpiorum commissura angustissima, oblonga vel lineari-lanceo- lata, non verà elliptica vel subrotunda. Vittæ oleo æthereo sca- tentes, non planè vacuæ. Accedit patria longè alia, australis non borealis, mediterranea non verd oceanica. J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 18 7. Éryngium nudicaule Lam. E. humile, perenne, gemmis ex collo ortis, adventitiis, pro- pagandum ; radicis trunco brevissimo, præmorso , fibris paucis fusiformibus circumvallato , in rosulam anembryam? sursüm abeunte ; caule sæpiüs unico, erecto, tri-et dichotomè supernè ramoso , infra trichotomiam nudo ; rosularum foliis breviter petio- latis, obovatis oblongisve , coriaceis , inciso-profundè serratis , inter serraturas spinuloso-ciliatis ; caulinis foliis, ternatis oppo- sitisve omnibus, sessiibus, oblongo - lanceolatis, pinnatifido- utrinquè trilobis, inter lobos deltoideos spinuloso - ciliatis ; capi- tulis pedunculatis, parvis, convexè hemisphæricis , 28-37 floris ; involucro 6 8 phyllo, basi nudo, phyllis capitulo paulo longio- ribus, liberis, lineari-lanceolatis, rigidis, complicatis , margine utrinquè spinuloso-multiciliatis, basi amplexante non aut vix di- latatà ; paleis 23-31, phyllorum formä , sed angustioribus multo- que brevioribus, margine integerrimis ; calycis tubo ellipsoi- deo, vesiculis longis confertissimis argenteis toto tecto; petalis bifidis, quasi bicormibus, lacinulà inflexà latè lineari, apice fim- briato-6-9 dentatà ; stvlopodio annulari ; vittis linearibus, oleo anthereo scatentibus. Eryngiuni nudicaule. Lam. [llustr. 1 (1791), p. , tab. 187, fig. 2. — Ejusd. Dict. IF (1796), p. 759. — Pers. Synops 1 , (1805), p. 300, n° 29— Delaroche Eryng. hist. (1808), p. 51.— Roem. et Schult. Syst. veg. F1 (1820), p. 329. — Spreng. Syst. veg. 1 (1825), p. 871, n° 28.—Schlechtend. in Linnæd , I (1826), p. 351, «et 6. — De Cand. Prodr. IF (1830), p. 93, n° 4. Habitat in Americä australi extratropicà circa Montevideo, locis uliginosis, cum in littore maris (Commers.! in herb. mus. paris.), tùm ad collem el Cerro ( Ars. Isabelle ! in herb. Maill.).— Floret Novembri (Commers.), Decembri et Januario (Ars. Isabelle). — Desériptio & speciminibus ducbus Commersonianis duobusque Isabellinis. Radix, trunco brevissimo, præmorso, fibris 4-6, nigricantibus, fusiformibus. rigidis, palmam circiter longis, simplicissimis vel remotè fibrillosis, ab apice 2-4 millim. crasso gradatim tenuatis demümque capillaribus, circumvallato, perennis sine dubio. Rosula ex collo sæpiüs duplex, altera axem radicis continuans inque 182 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. caulen floriferum statim evoluta, lateralis altera eademque sterilis, in annum se- quentem reservata, utraque 6-7 phvila. Rosularum, tèm fertilium quàam fertilhium, folia 3 vel 4 exteriora sub anthesin emarcida majoreque ex parte detrita, inte- riora viva, erecta, Coriacea, rigida, in petiolum brevem linearem approximatè 1 | nervium totumque integerrimum attenuata, uncias 2 vel 3 cum petiolo longa , limbo oblongo-obovato vel oblongo obtuso, planissimo , unciam unam vel dimi- diam tantüm lato, successivà nervorum solutione quasi penninervio, inter nervos reticulatim venoso, facie viridi, dorso glaucescente, margine calloso, inciso-pro - fandè serrato, inter serraturas adque ipsos serraturarum spinescentium margi- nes continuè spinuloso-serrato ! Foliorum radicalium axillas scrutari, penuria speciminum idoneorum vetuit, quam ob rem utrüm gemmas foveant necne in dubium relinquitur. Caulis ex medià fertili rosulà sæpiüs unicus, erectus, palma- ris vel spithamæus vel etiam dodrantalis , rigidulus , crassè filiformis { diametro 1 4-3 millim.), penta- usque octogono-sulcatus, divaricatè à parte infra- vel su- pramedià bis et ter divisus, divisione inferiore haud raro trichotomä, cæteris di- chotomis , infra trichotomiam nudus, foliis scilicet ramulisque alternis planè ca- rens. Abludit specimen ex 4 præsentibus unicum, cujus ex rosulâ unicä caules , interjecto capitulo longè pedunculato, pro uno quatuor similiter erecti atque à parte supramedià dichotomi, nascuntur, indicio dichotomiæ ab ipsà radice ineun- tis, cujusmodi exempla apud species suprà descriptas plura vidimus. Folia cau- - lina,opposita omnia vel ternata, sessilia, falcatim patentia, rigida, oblongo-lan - ceolata, conduplicata, 40-20 millim. longa, etiam basi uninervia , pinnatifido- utrinquè trilobata, lobis deltoideis æqualibus remotis, margine cùm intervallorum tüm loborum ipsorum spinuloso-continuè ciliato, ut foliorum radicalium. Capitula in tri- et dichotomiarum alis inque ramorum extremitatibus solitaria, peduncu- lata, parva, convexè hemisphærica, dimidium vix pollicem longa, resecta resinam terebinthinaceam olentia, pedunculo filiformi , rigido , sulcato-6-8 striato, 7-20 millin.-radicali usque 25-longo, axi florifero 3-4 millim. longo, ex ovatä basi pau- latim in subulam attenuato. Involucrum 6-8 phyllum, basi nudum ; phylla costas pedunculi continuantia, verticillata, stellatim patentia, libera vel imâ basi solùm connata, disco florifero convexo sæpiùs paulo longiora, passim tamen breviora, 5- 10 millim. longa, lineari-lanceolata, rigida, pungentia, plerumquè complicata ut folia floralia, etiam basi uninervia, utrinquè viridia non cœrulescentia, basi am- plexante inermi, exauriculatà, non aut vix marginatà neque dilatatà, laminæ mar- gine pectinaio-spinuloso, spinulislutrinquè 8-2, rariüs nullis, mediarum alià, adsunt ubi plurimæ, cæteris sæpè longiore et latiore, nisum ad divisionem phylli trlo- bam manifestante. Paleæ 23-31 (ex capitulis duobus), phyllis breviores angustio- resque, 5-7 milim. longæ, lineari-lanceolatæ, integerrimæ , basi ampléxante membranaceo-satis latè marginatä, nervo imo dorsali carinante in axem brevem decurrente ,-unica axem quæ terminat sterilis, proximis fertilibus haud longior. Flores in phyllorum palearumque axillis solitari (singulis capitulis 28-37 ), paleis” vix dimidio breviores. Calyx 4-5 millim, longus; immaturi tubus el- J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. 153 lipsoideus, à latere compressiusculus , vesiculis longitudine æqualibus argenteis compressissimis lineari-lanceolatis unum circiter millim. longis margine denticu- latis undiquè densèque vestitus, totus ejugatus, apice in collum non coarctatus ; dentes tubo ! longiores , foliacei , firmuli, oblongo-ovati, scarioso-latè marginati, apice integerrimi inque aristam longam paulatim attenuati, ordine quincunciali primüm conniventes, demüm patuli, margine scarioso aristàäque candidis. Umbili- cus, quo axi calyx adnectitur, angustissimus , linearis. Petala dentes calycinos longè aristatos subæquantia, alba (« flores albi » Commers. in herb. mus. paris. }, profundè emarginata, usque ferè ad medium divisa indèque quasi bicornia ! mar- gine papilloso-denticulata , lacinulâ inflexà longà, latè lineari, obtusissimä , apice fimbriato-6-9 dentatà, dentibus setaceis, exterioribus passim brevioribus. Fila- menta filiformia , implicata membranà calycinà paulo longiora , explicata aristas paulo superantia. Antheræ medio ferè dorso affixæ, virgineæ unum plenum mil- lim. longæ, oblongo-ellipticæ, apice retuso-truncatæ, basi parûm emarginatæ ; pollinis granula teretiusculè oblonga. Styli dentibus calycinis armatis demüm 1 longiores, divergentes, filiformes, apice capitellato. Stylopodium annulare, car- nosum:, papilloso-tuberculatum, margine sinuato-lobatum. Commissura planis - sima, lineari-cuneata, propria eadem quæ generalis. Pericarpium crassiusculum, molle. Vittæ 10, vel hemicarpii antici desideratà suturali passim 9, vesiculis tectæ, - ab apice pericarpii usque ab basem imam ductæ, lineares , non aut vix coloratæ. oleo æthereo copioso odorato scatentes, resectarum ostiolis amplis rotundatis el- lipticisve. Semen immaturum liberum , oblongo-ellipsoideum , testà tenuissimä , fustescente. O8s. Habitu ad Æ. Barreheri quodammodo accedit, stylopodio annulari et sinuato-lobato cum Æ. Duriæano congruit omnind, ab omnibus tamen suprà descriptis longè differt foliorum radica- lium formà, petalis bifidis longè quasi bicornibus, vittarum os- tiolis maximis , etc. 8 napuliferum. E. radice napuliferà ; foliis haud ciliatis ; imvolueri phyllis pa- leisque margine utrinquè 2 vel à spinulosis ; stylis dentes calyc. dimidios longis. À Eryngium nudicaule + Schlechtend. l. c. Habitat circa Montevideo ( Sellow ex Schlecht., Arsenne Isabelle ! in herb. Webb. et Maill., in postremo promiscuè cum &). — Descriplio è speciminibus 3 Isabellinis. ( k Fibræ radicales 2 vel ad summum 3, napuliformes, obconicæ, ellipsoideo- 154 J. GAY. — ERYNGIORUM HEPTAS. oblongæ vel teretiusculæ , rectæ vel in arcum flexæ, 4 vel 5 millim. crassæ, abruptè in filum longum remotèque fibrillosum deorsm coarctatæ. Folia radica- lia, apud specimina præsentia, cum rosulà laterali, omnia prorsüs abolita. Caulis unicus, erectus, palmaris vel ferè spithamæus, eodem modo quo à, tri- et dicho: tomè divisus, infra trichotomiam nudus vel rarissimè unifoliatus ( hùc specimen herbarii Webbiani alterum ), folio ramum floriferum fulciente, sessili, oblongo-, lineari, basi trinervio, ab imà basi pinnatifido -multilobato, lobis in spinulam lon- giusculam desinentibus, alternis ovatis hinc unidentatis. alternis multo breviori- bus angustioribusque integerrimis, ciliis inter lobos nullis! Cætera folia caulina, ternata vel opposita, perindè sessilia, margine perindè nuda non vero spinuloso- ciliata , basi 3-5 nervia, inferiora pinnatifido-7-5 loba, lobis spinescentibus, li- neari-lanceolatis , inciso-utrinquè uni- vel biserratis, superiora loborum inferio- rum oblitteratione palmato-trifida, laciniis passim latè ovatis tùmque tridentatis. Capitula eadem ferè quæ x. sed breviüs pedunculata , pedunculo 3-5 millim tan- tùm longo. Involucri phylla 8, disco convexo paulo longiora, 8-14 millim. longa, planissima , linearia vel lineari-lanceolata , usque ad 3 millim. in medio lata, basi uninervià, angustatà, non aut vix marginatà, laminà remotè utrinquè 2 vel 3 spinulosä, inter spinulas nudà non ciliatà, spinulà superiore inferioribus sæpè longiore et latiore, nisum ad divisionem phylli trilobam manifestante. Paleæ 47- 20-21 (ex capitulis tribus), phyllis conformes, sed paulo breviores angustiores- que, margine superiore utrinquè bispinulosæ (apud « quæ integerrimæ), basi am- plexante, superiorum imprimis, membranaceo-satis latè marginatà, ultima, ste- rilis, in stipitem longiusculum compressum linearem basi attenuata , an semper ? Axis florifer brevissimus, conicus. Flores 24. 27, 28 (ex capitulis 3), paleis ? vel + breviores. Calyx cum dentibus tuboque vesiculis densè vestito idem qui formæ à, # millim. longus. Petala breviora, dentium calycinorum membranam haud superantia, mins profundè divisa (usque ad À, non usque ad medium) ideoque breviüs cornuta, lacinulà inflexâ similiter fimbriatà. Styli dentes calycinos dimidios longi et igitur plùs dimidio breviores quàm a. Stylopodium idem, annu- lare, sinuato-lobatum. Commissura cum pericarpio et vitlis semineq. immaturo prorsüs eadem. EXPLICATIO TABULÆ XI. Fig. 1. Planta integra, dié Julii 22* florida, magnitudine naturali.— Fig. 2. Flos in axillà phylli involucralis, valdè auctus. ut quoque figuræ omnes sequentes. — Fig. 3. Receptaculi palea. — Fig. 4. Petalum cum laminâ inflexà apice tri- dentalà. — Fig. 5 Fructus maturus, calyce coronatus. — Fig. 6. Hemicar- pium longitrorsum sectum, ut embryo appareat. — Fig. 7. Fructüs sectio transversa. — Fig. 8. Floris diagramma. SUR LA FAMILLE DES DROSÉRACÉES ; Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur ès-sciences. ( Suite : voy p. 79.) REVISIO SYSTEMATICA DROSEACEARUM. DROSERACEZÆ Salisb. Parad. Lond. (ann. 1808) sub. fol. 95. Genera enumerata : Drosera, Drosophyllum (Ladrosia Salisb.), Roridula (Zreon Burmann ex Salisb.), Byblis, Dionæa, ideoque omnia genuina. | Portulacearum genus (Drosera), Adans. Fam. nat. 2, p. 245 ann. 1773) (in ordine plane heterogeoneo genus Drosera tamen juxta T'alinum haud inepte collocatum). Cappariders affine genus (Drosera), Juss. Gen., p. 245 (ann. 1789) ; et Genera incertæ sedis (Roridula, Dionæa et Aldro- vandà ), Juss. Zbid., p. 426, 431 et 429 (sed affinitas Rori- dulæ et Dionæa cum Drosera acutissimum auctoris ingenium non fugivit). Gruinalium genera, Linv. Ordin. nat. (édit. Gisecke, ann. 1792), p. 826 (Genera genuina enumerata : Drosera , Aldrovanda , Roridula, Dionæa ; ideoque omnia quæ summo magistro In- notuerant. Genera reliqua ordinis : Linum, Sauvagesia , Oxalis, Geranium, Grielum, Monsonia', Guayacum , Quassia , Zygophyllum, Tribulus, Fagonia, Averrhoa? Sparmannia. ) Droseraceæ , De Cand. T'héor. élém. (ann. 1813), p. 214, et Prodr. (ann. 1824), 1, p. 317, excl. gen. dubiis Parnassia et Romanzowia. Droseraceæ Bart. — Endlich. exel. Parnassia. — Lindi. veg. Kingd. CHAR. ESSENT, Flores hermaphrod. regulares v. subregulares. 186 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Calycis h-5 rarius 8-partiti et Corollæ h-5, rarius 8-petalæ, æs- tivatio imbricata. Stamina 4-20, hypogyna v. leviter perigyna, Antheris sæpius extrorsis, in Byblide introrsis. Discus 0. Ova- rium 2-5-merum, superum , sæpius L-loculare et pluriovulatum, placentatione parietali, marginibus carpellorum ovuliferis, v. ba- silari; nunc incomplete 2-loculare, placentis sub fenestra septi utrinque prominulis, pluriovulatis; nunc complete 3-loculare , ovulis, in loculo singulo solitariis et sub apice anguli interni af- fixis, pendulis. Styli 2-5, rarissime in unum concreti, sæpius ima basi tantum cohærentes, simplices v. sæpius varie divisi. Cap- sula, si 1-lucularis, secus dorsum medium carpellorum dehiscens in valvas 3-5 medio seminiferas (nisi placentatio sit basilaris) v. in Dionœa irregulariter rupta ; si 2-3 locularis , loculicide dehis- cens, valvis medio septiferis. Semina anatropa , testa sæpius crustacea, scrobiculata, nunc fungosa v. in-sacculum scobifor- mem relaxata. 4lbumen carnosum v. carnoso-farinaceum.: Em - bryo sæpe subconicus, albuminis basi (umbilico contiguæ) truncatæ v. foveatæ applicitus v. semi-immersus (fere ut in Reaumuriaceis) nunc teretiusculus , exilis et albumine undique inclusus. Cotyledones in embryone conico brevissimæ, in embryone tereti radiculam cylindraceam haud æquantes, semi-cylindricæ , facie plana sibi applicitæ. Herbæ perennes (rarius suffruticuli) paludosæ v. aremcolæ. per orbem totum , plagis polaribus exceptis, diffusæ, humiles , sæprus scapigeræ. Rhizoma sæpius abbreviatum , supra basim præmor- sam fibras radiculares agens. nunc e tuberculo (revera rhizomatico) enatum , superne rosula foliorum humo admota coronatum vw. 1n caulem foliatum assurgens. Folia fere semper vernatone circinnata, conferte v, laxe alterna v. rarissime verticillata, nunc uniformia , nunc primordialia infima v. cauhna prime evolutionrs lamina destituta, perfecta sæpius pilis mollibus glandula quitulam viscidam shllante terminatis ornata, irritabilia vw. inertia, insectorum capto- rum reliquiis fere semper onusta. Stipulæ rarius 9, nunc filamen- lorum instar petioli lateribus utrinque adnatæ , sæpius conspicuæ , scariosæ , in unam pehioli basi intus adnatam v. cauli 1pso supra folium insertam concretæ, et sæpius varie fissæ. Scapi basilares , PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 157 ascendentes, simplices , v. pedunculi ramis, contènur, paniculalr , apice 1-mulliflori unilateraliter aut vage racemaferi v. cymafert. Bracteæ sæpius extra pedicellares , nempe inlternodis inflorescen- liæ vage insertæ, nunc abortivæ v. plane nullæ. Pedicelli haud ar- hieulatr, nudhi. DROSERACEÆ GENUINÆ. Antheræ extrorsæ, rimis 2 dehiscentes. Ovarium 1-loculare , pluriovulatam. Embryo (ubi rite observatus) subconicus. ex albu- mine carnoso-farinaceo plus minus exsertus GEN. |. DROSERA (L.) Link — A. S.-Hil. — Endlich. Prosera e/ Sondera Lehmann pag. 8. R Calyx h-8 partitus. Petala h-8 marcescentia. Stamina 4-58 hypogyna v. leviter perigyna, antheris basi fixis immobilibus , connectivo sæpius conspicuo. Ovarium 1-loculare, 2-5 merum, ovulis pluribus v. paucis secus margines (haud introflexos) car- pellorum acervatim v. sæpius conferte pluriseriatim aflixis, infi- mis pendulis, supremis sæpius ascendentibus, intermedis peri- tropis. Styli 3-5, ima basi semper cohærentes ; placentis alterni , simplices v. sæpius ad basim bipartiti, cruribus integris v. varie lobulato-v. inciso-v. flabellato-v. penicillato-divisis, divisuris undique v. tantum apice clavato v. capitato stigmaticis. Capsula calyce marcescente stipata , à-5-valvis, valvis medio seminiferis (singulæ e dimidia parte carpellorum duorum adjacentium con- stantes), placentis lineari-oblongis v. orbicularibus v. obsoletis. substantia pericarpii nunc uniformiter chartacea, nunc inferne membranacea , superne conspicue et abrupte crassiore. Herbæ perennes, cosmopolitanæ , in regionibus tropicalibus raræ, extra Capricornum imprimis in Australia frequentiores . ibique formas muarificas induentes, foliis semper (Dros. Arcturi excepto) vernatione circinnatis, pilis glanduliferis, ornatis. De habitu , inflorescentia , vegetatione , formis et characteribus sec- tionum, conf.supra p. 94, 188 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Sect. [. Psychophila. — Vide supra p. 91. Sp. 1. Drosera uniflora Willd. Enum. hort. Berol., p. 340. — Hook. Fil. fl. Antarct., vol. I, p. 245. Has. in America maxime australi (infra lat. 590) et in insulis Maclo - vianis. — Fretum Magellanicum; Forster. — Ibid. ad Port-Famine ; Capit. King in herb. Hook. — In parte meridionali insulæ Zierra del Fuego ; C. Darwin ex Hook. fil. — Insulæ Maclovianæ ; Gaudich., d'Ur- ville, Hook: fil. Planta tota vix ultra sesquipollicaris, glaberrima. Rhizoma erectum, gracile, 2-10 lin. longum. Folia uniformia, exstipulata. Scapus axillaris, erectus. Calycis tubus brevis, cupuliformis, laciniæ late spathulato-sub- rhomboideo-rotundatæ, ciliatæ, vix crenulato-repandæ. Petala oblongo- cuneata , in unguem latum angustata, apicibus post anthesim inter se corrugato-conglutinatis. Stamina manifeste perigyna, calyce breviora , filamentis filiformibus, apice crassioribus, antheris subrotundis. Ovarium obovâto-subglobosum ovulis paucis (circit. 15) in acervos tres (?) dispo- sitis, placentis non conspicuis, sed pericarpium 3-nerve, et ideo verosi- militer e carpellis 3 conflatum. Styli ( verosimiliter 3) a basi bifurci cruribus iterum in lacinias 4 subulatas divisis, laciniis sibi invicem per paria ante et post positis, internis sæpius indivisis, externis sæpe bifidis, divisuris omnibus acutis, teretiusculis, in sicco rigiusculis nec conspicue stigmaticis. Sp. 2. Drosera Sp. nova. — Præcedenti affinitate proxima , sed diversa lamina foliorum breve oblonga petiolo lato plane conti- nua, inde ab illo tantum ciliorum glanduliferorum præsentia distenguenda. Ha. in insulis Aucklandicis lat. aust. circit. 52, haud procul a Nov. ZLeelandiä. — J.-D. Hook. — Le Guillou in herb. Hook. a cel. Gunnio * communicatum. Species habitu, scapis unifloris et forma foliorum ad D. Arcturr acce- dens , sed structura interna florum ab illa diversissima et contra omni puncto cum D. uniflora congruens. Character staminum perigynorumr hic valde manifestum, saltem post capsulæ maturitatem , ut in speci- mine unico observare licuit, quod amicitiæ cl. Hookeri fil. debeo. Nomen specificum stirpi imponere nolui, quippe hæc in opere cl. Æombron et Jacquinot de plantis itineris Urvilleani verosimiliter describenda. PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 189 Sect. I. Arcturia. — Vide supra p. 91. Sp. 3. Drosera Arcturi Hook, Journ. of bot., À, p. 2h47, et icon. pl. tab. 56. Ha8. in cacumine montis Arthur insulæ Tasmanicæ. — Gunn n° 139 in herb. Hook. Petioli basi dilatata caulem amplectentes, 5-nervii, exauriculati, gla- berrimi , laminæ continui. Stipulæ 0. Valvæ ovarii apice in gibbos 3, minutos , stylis alternos tumentes , coriaceæ, extus minutissime granu- latæ. Styli3 (rarius 4) in apice capsulæ semi-immersi et ab ejus valvulis quasi discreti. Calycis laciniæ anguste oblongæ, apice obtusæ, nitidæ, glaberrimæ, integerrimæ. Petala pallide flava (in sicco) anguste oblonga, æstivatione erecta et multo minus conspicue convoluta quam in specie- bus aliis, demum marcescentia, nec apicibus conglobato - involuta. Ovula secus placentas late lineare plurima multiseriata, compressa. Semina ignota. Stirps valde insignis et nulli alii arcte accedens. Sect. LT. ZAelocalyx. — Vide supra p. 92. Sp. 4. Drosera sessilifolia À. S. Hil. PI. remarg. Bras. et Par. 1, p. 259, tab. 25, 4. Var. 6 omni parte minor. Drosera dentata Benth. in Hook. Journ. of bot. vol. IV, p. 105. / > foliis infimis pollicaribus, scapis 6-10 pollicaribus, crassis, flo- ribus conspicue majoribus. | Has. stirps typica in paludibus prope prædiola 7apeiro et Riachao in deserto provinciæ Minas Geraës dicto Certao do Rio do S. Francisco ; À. S-Hi, — Var. in campis humidis Guyanæ angliéæ; Schomb. n° 102 in herb. Hook. — Var. in sabulosis SAN prov. Piauhy; Gardner n° 2480 in Rerb. Hook. Obs. Formæ Ê et > quamvis primo intuitu diversissimæ mediante stirpe Hilariana absque dubio inter se conjunguntur. Etenim species aliæ generis et imprimis subsequens statura enim modo variant. Cæ- terum, ut formæ memoratæ cum planta typica comparari possint, descriptionem eorum ex schedulis subjicio. Descript. var. F5. Planta tota præter pilos glanduliferos glabra. Folia 190 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. euneato-obovata, subsessilia, vix semipollicaria, facie superiori ab apice infra medium pilis glanduliferis ornata, ciliis marginalibus longissimis, basi dilatatis, laciniiformibus. Stipulæ intra axillares 5-6 partitæ. Scapi geminati, graciles, majore 1-5 poll. longo , erecto. Flores pauci (3-6) illis 2. rotundifoliæ minores, breviter pedicellati. Calyce 5-partitus, laciniis lineari-oblongis, obtusiusculis, extus papilloso - pubescentibus. Styli 5 apice breviter stellato-4-5-fido, divisuris teretibus, mollibus, stig- maticis. Descript. var. 7. Planta tota præcedente plus duplo major et crassior. Folia in rosula confertissima , lamina (s. parte pilis glanduliferis tecta) petiolo continua et ejus dimidio vix æquali. Petiolus nudus, sed pilis mi- nutissimis sub lente valide tantum conspicuis, capitato-glanduliferis sparsus , ab apice infra medium subæquilatus, *-lin. latus, 3-nervius, basi ima in unguem brevissimum, abrupte contractus. Stipulæ in unam concretæ, latam, circiter 2 1/2 lin. longam , inferne petiolo adnatam, parta libera in dentes 5-6 acutos fissa Cilit marginales, e basi lata laci- nitormes, glandula oblonga, nigra terminati. Scapi sæpius gemini, in- æquales, compressi, apice excepta , glaberrimi Flores eis D. cuneifolicæ Thunb. haud absimiles, illis 2. roftundifoliæ majores, in racemo 5-12 approximati, infimo pedicello vix 1 lin. longo sustenso , cæteris brevius pedicellatis. Calycis laciniæ oblongæ, obtusiusculæ, dorso papillis mol- libus, subdeliquescentibus tectæ. Petala fugacia, purpurea (ex cl. Gard- ner). Styli 4-5 plane ut in var. 6. Capsula immatura calyce brevior, 4-5 valvis, valvis anguste-oblongis, placentis linearibus, polyspermis. Se- mina matura ignota. Sp. 5. Drosera Burmanni Vahl. — D. {Thelocalyx) foliis omnibus radicalibus rosulatis, cuneato-spathulatis, lamina petiolum latum superante v. subæquante, sæpius cucullata, flaccida, tenera ; stipulis scariosis, fulvis, nitentibus, petioli dimidium subæquantibus ; scapis (1-3) pedicellisque glaberrimis, his fructiferis erectis secundis calycem subæquantibus, calyce o-partito extus minute papilloso intus nigro-punctulato, cap- sulam (vetustam) sub duplo superante. | Drosera Burmanni Vahl. Symb. IT, p. 50. — Wight Il. of End. bot. tab. 20, f. À (exclus. figura stigmatis cum illa stigmatis Droseræ Indicæ commutata). Variat pusillus vix pollicaris, 1-3-florus, floribus minoribus aut cras- sior 6-7-pollicaris, scapo-10-12 floro. Has. inter tropicos in Ind. or. China et Afric. occid. — Ceylana ; Her- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 191 mann, Burmann ; Macrae in herbb. Hook. et Lindi. ; Domina Walker, Gardner n° 52 in herb. Hook. = Peninsula Ind. or. Wight Cat. herb. n° 120.— A littore maris ad sammitates montium Neelgherries alt. 8000 ped. ex D' Wight in herb. Hook. — Bengalia ; Wall. Cat. n° 1242. — Silhet ex cl Arnott. — Cochinchina ? Finlayson ex el. Arnott. — China ; Staunton in herb. Banks. — Sierra-Leone; Afzelius ibid. — Nov. Holl. trop. ora orient. ; Banks. in herb. prop. Sect. IV. Æossolis. — Vide supra p. 92. * Stipulæ e filamentis paucis petioli basi utrinque adnatis constantes. Sp. 6. Drosera maritima À. S. Hil. PI. rem. Bras. et Par. , p. 165, tab. 25, B. Hag. in Brasilia meridionali extra trop. - In arenosis maritimis ad fines prov. S. Catharinæ et Rio de San Pedro-do-Sul et in provincia Cis- platina, A. S.-Hil.; — (Vidi in herbb. Hook. et Lindl. specimina à Sel- lowio lecta absque loco natali proprio.) JA 2, ge brevifohia Pursh. — Torr. et Gray, ME. :06, aie JT Am. I, p. 146 (excl. var. £). -Hag in America septent. a ditione Massachussetts ad-Floridam et ad di- tionem Texanam.—Wassachussets prope Boston ; D' Greene in herb. Hook. —Carolina sept ; Torr. et Gray Flor.— Alabama; herb. Hook.— Florida, inter Zallahassee et S. Marks; Rugel in herb. Hook. ex herb. Shuttlew. — Louisiania, prope N. Orleans ; Drummond n° 29. — Texas. Galveston Island ; Lindheim. Coll. fase. 1, n° 14. Obs. Species à Dros. capillari Poir. forma foliorum, stipulis vix con- spieuis et calyce conspicue glanduloso pubescente, præter habitum, dis - tinctissima. / Sp. 8. Drosera trinervia Spreng. — D. hamilis; foliis omnibus / “ : a : | C2 ' : a L radicalibus, spathulato-cuneiformibus ; 3-5-nerviis, stipulis vix ullis, nisi filamentis 2 petioli basi adnatis; scapis pedicellis , calycibusque glanduloso - pubescentibus ; antheris breve v. longiuscule ovatis; stigmatibus cuneato- dilatatis, obsolete palmato-lobatis ; capsula trivalvi, polysperma , seminibus mi- nutis, breve oblongis, testa solida, minutissime puncticulata. 192 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Drosera trinervia Spreng. Anleit. F, p. 298. Dros. albiflora herb. Banks (ubi specimen vidi). Has. in Africa capensi. — In monte tabulari prope urbem Cap; £c- klon herb. un. it. n° 254 in herb. Hook. — Harvey ibid. — Dr Pappe ibid. — Paarlbergen ;. Drège (sub nom. D. cuneifoliæ). — Piquetberg ; Zeyher, coll. 1846, n° 53, in herb. Hook. — Xottentoshollandbergen et - T'ulbaghsberge. EckI. et Zeyh. enumer. Obs. Species nervatione minime definienda, sed stipulis fere obsoletis et antheris brevibus, a Drosera cuneifolia Thunb. ( pro parte) facillime distinguenda. Styli more affinium a-basi bipartiti, stigmatibus cuneatis, lobulatis lobis obsoletis v. plus minus profundis, saltem ab invicem tractione facillime solubilibus. ** Stipulis in unam intraaxillarem conspicuam concreti. A. Foliis plus minus conspicue petiolatis, lamina obovata, ». oblonga v. rarius oblongo-lineari. Sp. 9. Drosera pusilla HBK. Nov. Gen,et Sp. 5, p. 505, tab. 490, Éd: Has. in America meridionali, ad ripas fluminis Atabapo. ‘Lat. 3°-4° N.) (Missiones del Orinoco.) Humb. et Bonpl. Sp. 10. Drosera parvifoha À. S. Hil. PI. rem. Bras. et Par., p. 268. | | Has. in Brasiliæ provincia Minas Geraës, prope urbem $. Joaô-del-Rey. — À. S.-Hil. | Sp. 11. Drosera tenella HBK. Nov. Gen. et Sp. 5, p. 306, tab." 190, f. 2: Has. in Novæ Andalusiæ locis alpinis, in La Chuchilla de Guanaguana et in via Caripensi (/umb. et Bonpl.); nec non in insula Trinitatis (Loc. kart in herb. Hook. ) et in insula S. Catharinæ Bras. merid. { T'weedie ibid.) Obs. Specimina Tweediana sicut Lockartiana ad nullam e speciebus Hilarianis referenda, contra cum icone et descriptione fusiore stirpis Humboldtianæ ad amussim congruunt. Sp. 12. Drosera Burkeana Planch. — D. pusilla ; foliis ommibus de) PLANCHON. — SUR LES PROSÉRACÉES, 193 radicalibus, parvis, lamina subrotunda petiolo breviore, sub- tus nuda, ciliis glanduliferis ejus latitudinem subæquantibus ornata ; stipulis singulis acute bifidis, basi ima in unam intra axillarem concretis ; scapis 2-pollicaribus, gracilibus, 6-7 floris calycibusque sparse et minutissime subglanduloso -hirtellis ; stylis 3, profunde bipartitis; stigmatibus longe linearibus; seminibus minutis, ellipsoideis ; testa atra, duriuscula, non conspicue rugulosa. Has. Africæ australis subtropicæ ditione Wacalisberg ; Burke in herb. Hook. Habitus Dr. tenellæ HBK. Folia, petiolo adjecto . vix 1/2 poll. longa, lamina diametro 2 lin., petiolus apice excepto nudus. Calyx infra me- dium 5-fidus, laciniis ovato-oblongis, obtusissimis , membranaceis, sub anthesi vix semilineam, sub fructu sesquilineam longis. Pedicelli infe- riores 2 lin. longi, fructiferi erecti. Petala (rosea ? ex sicco) in unguem gracilem longe attenuata. Antheræ parvæ, loculis oblongis, basi et apice discretis. Capsula calyce marcescente inclusa, eodem brevior, oblongo- obovata; placentis latiusculis nec basim nec apicem valvæ attingentes. (Descriptio ex specimine unico.) Sp. 15. Drosera propinqua Rich. Cunningh. in Ann, of Nat. mist:, vol. EY, p. 109. Has. in Novæ Zelandiæ insula septent. haud longe ab amne Æeri- Keri ditionis Bay of Islands; Rich. Cunningh. — Ibid. loco proprio non indicato ; Colenso, Hook. fil. in herb. Hook. Ex speciminibus impertectis videtur esse 2). spathulatæ varietas. Sp. 14, Drosera spathulata Labill. — D. foliis omnibus radicali- bus, spathulatis, in petiolum limbo breviorem sensim angus- tatis, supra breviter glanduloso-piliferis ; subtus sparse villo- siusculis, ciliis marginalibus longis ; stipulis in unam 3-fidam, lacintis 2-fidis, concretis; scapis ascendentibus, glanduloso- puberulis v. glabrescentibus, 5-20 floris; pedicellis fructi- * feris, secundis, approximatis, calyce brevioribus ; laciniis calycinis subspathulatis , obtusiusculis v. acutis, dorso pube- vulis ; stylis à e basi bipartitis, stigmatibns subclavellatis ; ae série. Bor. T. IX. ( Avril 1848.) 1 13 sê \ 19/4 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. capsula obovata calyce breviore ; seminibus ellipsoideis, testa solida minute tuberculata. Has. in insula Van Diemen (Labill. — Gunn. n° 782, 1857 in herb. Hook.) nec non in Nova Cambria prope Sydney ( Backhouse in herb. Hook. ) et in insula Luconia Philippinarum (Cunning n° 857 ibid. et in herb. Lindl.). Obs. In specimine authentico a el. Webb benigne communicato stylos et stigmata vidi qualia supra in diagnosi deseribuntur, nec ut dixit auc- tor speciei ; stylum unicum 3-5 partitum, stigmata capitata. Stirps Phi- lippinensis, a me primum ut species propria habita, nullo charactere a specie Australasica recedit. Sp. 15. Drosera Loureiroi Hook et Arn. Bot. Beech., p. 167 (forsan exclus. synon. nam D. rotundifolia Loureir. ob pa- triam et synonymon verosimiliter ad 1). Burmanni est refe- renda : certe exclus. syn. D. Burmanni DC. nam stirps à Candolleo in Herb. Banks. visa ad D. Burmanni revera spectat). Hag. in imperio Chinensi, prope Canton; Lay et Collié in herb. Hook. Sp. 16. Drosera capillartis Poir. Encycl., vol. VI, p. 299. Dros. brevifolia B major Hook. Journ. of bot. I, p. 194. Has. im America sept. provinciis australibus et centralibus, — Caro- lina; Bosc ex Poir. — Florida prope S. Marks; Rugel in herb. Hook. à el Shuttleworth cum nomine communicata.— /{/inois prope Covington. — Formam humiliorem (D. capillaris B minor Shuttlew.) in Florida _prope Mount Vernon legit Rugel. Obs. Species stipulis, foliis, floribus et habitu toto a D. brewifolia di- versa, ad Ÿ. rotundifoliam accedens, sed distinctissima. Sp. 17. Drosera communis A. S.-Hil, PI. us. Bras., n°15 cum icon. | Has. in Brasiliæ provinciis S. Pauli, Minas Geraës (A. S -Hil.) et Goyaz (Gardn, n° 3573 in herb. Hook.); nec non in Novæ Andalusiæ paludosis, p'ope La Crurz (Purdie in herb. Hook.). | Obs. In stirpe Novo-Granatensi, habitu et characteribus, tam cum icone PLANCHON. — SUR LES DROSÉRAGÉES. 195 Hilariana quam eum speciminibus Gardnerianis congruente, capsula calyce multo brevior, obtusissima, valvis 3, late-obovatis ; sémina li- nearia in longum striata, costis minute rugulosis, integumento nucleo multo longiore, suberoso nec membranaceo. Sp. 18. Drosera hirtella À. S.-Hil, PI. rem. Bras. et Par., p. 262. Var. B lutescens A. S.-Hil. ibid. Has. in Brasilia tropica : forma typica : in parte deserta occidentali, prov. Minas Geraës ( Certaô) (A. S-Hil.) ; nec non in prov. Goyaz, in montibus Serra dos Pyreneos (A. S.-Hil.) et prope Arrayas? ( Gardner n° 3574?) in herb. Hook. — Var. BG in montibus Serra dos Pyreneos (A. S.-Hil.). # Sp. 19. Drosera montana À, S.-Hil. 1. c., p. 261. Has. in Brasilia tropica : in jugis altioribus montium Serra do Pa- pagayo in parte australi prov. Minas Geraës (A. S.-Hil.) et campis mon- tanis arenosis districtus Adamantium ? { Gardner n° 4416?) in herb. Hook. sed illa flores purpurei, nec rose. Sp. 20. Drosera adscendens A. S.-Hil. 1. c., p. 268. Hag. in Brasiliæ tropicæ districtu Adamantium, in sabuletis humidis . montium Serra da Curumratahy; A. S.- Hit. Sp. 21. Drosera villosa A. S.-Hil. I. c., p. 267. Has. in Brasiliæ tropicæ prov. Minas Geraës, in sabuletis humidis mon- tis Serra Negra , haud longe a finibus prov. Æio de Janeiro (A. S.-Hil.) nec non in montibus Organensibus prope Æio de Janeiro (?) (Gardner n° 314 in herb. Hook.); forma scapo glabriusculo, casu bifido. \ Sp. 22. Drosera tomentosa À. S.-Hil. 1. c., p. 261. Var. 6 glabrata À. S.-Hil. ibid. e Has. in Brasiliæ tropicæ prov. Minas Giraës : forma typica , in palu- dosis montium prope Jfambe altit circit. 2015 ped. ; var. B prope pagum * Milhoverde districtus Adamantium, altit. circit. 3700 ped. (A. S.-Hi/). / Sp. 23. Drosera cuneifolia Thunb. — D. foliis omnibus radicali- 196 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES, bus , sessilibus, cuneiformi-obovatis, subtus nüdis ; stipulis in unam 10-fidam concretis ; scapis 3-6 pollicaribus, 5-7 floris, calycibusque glanduloso-pubescentibus ; antheris breve oblon- gis ; stylis à ad basim bipartitis, stigmatibus clavatis, integris v. obscure bidentatis, Has. in Africæ australis colonia Capensi : in monte Tabulari prope urbem Cap. ; Drege n° 7259 in herb. Hook. ; Harwey ibid. (hæc est forma elatior floribus majoribus; etiam ad latera montiun Wonterhoeksberge prôpe Zulbagh (Worcester) ex £ckl. et Zeyh. enumer. | Obs. Hanc speciem cum 2. trinervia Spreng., quamvis diversissima, a Thunbergio verosimiliter confusa fuit; sed specimina authentica her- barii Linnæi fil ad stirpem cujus diagnosim elieui spectant. Sp. 24. Drosera Capensis L., p. 405. Has. in Africæ australis colonia Capensi , prope urbem Cap; Harwey n° 235 in herb. Hook. — Armstrong n° 194 ibid. — Ecklon herb. un. itin. n° 259 : ibid.—Circa Z'u/baghskloof (district. Worcester), Zeyh. coll. ann. 4846, n° 54 ibid.— Paarlberg (district. Stellenbosch), Drège n° 7261 a ibid. — Petioli complanati, longi, glabri. Capsula 4-valvis, valvis obcor- datis. Semina plurima, minuta, subeylindracea, ad hilum truneata, ver- sus chalazam in rostrum brevem, acutum opacum attenuata, testa su- berosa, nigrescente. Sp. 25. Drosera curvipes Planch.— D. breviter caulescens {more D. capensis); foliis approximatis, lamina lineari-obovata, sub- tussparse villosiuscula, petiolum semiteretem subtus unisulcum villosiusculum vix pollicarem fere duplo superante ; scapo in- curvo-adscendente superne paucifloro, rachide calycibusque rufo-pubescentibus : stylis 3 ad basim bipartitis, stigmatibus hineari-clavatis. Has. in Africæ australis subtrop: {Lat. circit. 25° S. Long. Greenw. 27° 98° E.) districtu Macalishberg ; Burke in herb. Hook. Planta facie et vegetatione Pros. Capensis. Caudex (partim subterra- neus) vix bipollicaris, haud crassus, inferne denudatus, v. foliorum ve- tustorum reliquis vestitus. Folia vix sesquipollicaria. Stipulæ in unam intra-axillarem basi petiolo adnatam , scariosam , rufam, 6-fidam con- cretæ. Petioli graciles, subtus, ob margines revolutos, profunde unisulci, PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 197 intra sulcum villosi, cæterum pilis rufidulis non glanduliferis Sparsi, ad basim laminæ sub-barbati. Lamina more affinium ciliato-glandulifera, 2- 1/2 lin. latus, basi sensim angustata, apice obtusissima. Scapus circiter 4 pollicaris, irregulariter compresso-sulcatus, inferne glabratus. Inflo- ‘rescentia in specimine valde imperfecta. Flores eis . Capensis paucio- res et brevius pedicellati. Calyx haud profunde 5-partitus, laciniis oblongis, obtusiuseulis, extus pilis longiusculis adpressis glandulosis, vestitis. Petala violacea. Antheræ breviter oblongæ , luteæ, loculis con- uectivo lato, discretis. Ovarium obovato-subglobosum. Capsula… Obs. Species D. C'apenst simillima a qua tamen differt : foliis breviori- bus, limbo lJineari-obovata, nec late lineari; petiolo semitereti, villo- siusculo , nec complanato et glaberrimo. Prosera Madagascariensis quæ illi foliis accedit distinguitur, calycibus altius partitis et racemis laxio- ribus. Sp. 26. Drosera Madagascariensis DC. Prodr. I, p. 318. Hag. in insula Madagascar; D° Lyall n° 123 in herb. Hook. Petioli semicylindrici v. ob margines revolutas subtus profunde uni- sulei, in sulco villosi, supra glabri. Laminæ anguste obovatæ, basi sen- sim angustatæ, supra pilis glanduliferis ornatæ, subtus sparse villosulæ. Calyx profunde 5-partitus, laciniis oblongis, dorso puberulis, margine pilis crebris, non glandulosis ciliatæ. Capsula 3-valvis, valvis oblongo- obovatis. Semina linearia , testa utrinque relaxata et in caudam brevem pellucidam producta. Sp. 27. Drosera ramentacea Burch. — D. caule elongato-ascen- dente , fere a basi longe supra medium foliis vetustis deflexis tecio; foliis annotinis approximatis, patentibus (junioribus erectis), lamina anguste obovata petiolo complanato (in foliis : vetustis semitereti) eciliato v. ciliato (ex DC.) duplo breviore subtus pilis adpressis, nitentibus, eglandulosis sparsa ; stipulis in unam majJusculam intra-axillarem subcorneam, fulvam, ni- tidam concretis ; scapis lateralibus apice plurifloris ; stylis 3, _ad basim bipartitis, cruribus apice breviter bifidis ; seminibus fusiformibus, testa scobiformi. D. ramentacea Burch. in DC. Prod. E, p. 3:8. Has, in Africa australi; Burchell ; Masson in herb. Banks (specimina ex prov. interloribus sed loco proprio non indicato)—in monte tabulari 198 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉE®. prope urbem Cap; Harwey in herb. Hook. (sub nomine D. glubripedrs Harwey, ob petiolos margine glabros, nec ut in stirpe Burchelliana ci- liatos ; sed specimen Massonianum a Candollio ipso nominatum cum Harweyanis plane congruit). Species pulcherrima et distinctissima, stipulis consistentia rigidiora quam in affinibus, in lacinias setaceas acute fissis. Caules interdum pe- dales et ultra, ima basi tantum foliis nudata. Petioli circiter pollicares sicut laminæ subtus pilis adpressis, albidis sparsi. Cilia glandulifera pul- chre rubra. Inflorescentiæ et flores 1llis 2. Capensis similes. Rachis, pe- dicelli longiusculi, calycesque glanduloso-puberuli. Petala in sicco pul- chre violacea. Capsula parva, obovata, valvis obcordatis. Semina pro ca- pucitate capsulæ majuscula. Sp. 28. Drosera rotundifolia L. sp. 402. — Reichenb. Icon. fl. Germ,, f. 4592, Has. in Europa, Syria, Siberia et in America boreali. — Lapponia in provinc. merid, frequenter, in septent. parcius (Wahlenb fl. Eapp.), Suecia, ubique passim, vix Alpibus quidem exceptis (Wahlenb. fl Suec.) — Rossiæ arcticæ territ. Æola et Lapponia (Ledeb. flor. Ross.).—Scotia, Anglia, Gallia (in Cebennis ipse legi). — Helvetia, Rossia, passim fre- quens. — Asturia, in monte Pico de Arvas; Durieu n° 397.— Lusitauia (Brotero f. lus.). —Syria, in monte Libano (Æhrenb. ex Cham. et Schlecht. in Lion. I, p. 547). — Siberia omnis (Ledeb.fl.). — America borealis, a circulo arctico ad A/abama et Floridam (Torr. et Gray, fl). — New- Foundland ({Cochrane in herb. Hook.); Canada (herb. Hook.) ; Saskat- chawan (Drummond in herb. Hook.) insula Sitcha ( EÆschsch. Bong. ex Ledeb.) et Unalaschka (Chamiss.); ora boreal. occid. inter Willbank et Stikine ( Tolmie in herb. Hook.) ; Wassachussetts, prope Boston (D° Bige- low, D* Greene in herb. Hook.) ; West-Chester (Townsend ibid.); Pensyl- vania prope Philadelphiam (kerb. Hook.); Alabama, Florida (Forr. et Gray f1.). Sp. 29. Drosera intermedia Drev. et Hayn. — D. glaberrima ; foliis radicalibus rosulatis, limbo lineari obovato petiolo gra- cil 4-5-plo breviore ; scapis lateralibus adscendentibus, pluri- floris, bracteolis subulatis floribus omnibus interjectis, pedi- cellis fructiferis erectis, calycis 5-partiti laciniis lineari-oblon- gis , capsula anguste v. breve obovata brevioribus, seminum testa solida extus granulosa. | Forma à vulgaris ; humilis, caudice brevi, scapis crassis 4 1/2-2 pollt- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 199 caribus valde arcuato adscendentibus, folia haud duplo superantibus , fructibus (in racemo paucis) approximatis, breviter et crasse pedicella- tis, breviter obovatis, calyce parum longioribus. Dros. intermedia Drev.et Hayn. pl. Europ. p. 43, tab. 75 2.— Reichenb. icon. fl. Germ. f. 4523. Forma G gracilis ; rhizomate longiusculo, scapis gracilibus 3-polli- caribus , arcuato-adscendentibus , foliis duplo et ultra longioribus, fruc- tibus laxiuscule racemosis, anguste obovatis, calycem tertia parte su- perantibus. Forma y elatior ; caudice 1-2 pollicari, superne sæpe incrassato, sca - pis arcuato-adscendentibus 5-pollicaribus , fructibus (in racemo 8-12) breve v. anguste obovatis calycem plus minus superantibus. Drosera Americana Wild. enum. hort. Berol. p. 340. Drosera foliosa El. Sketch. I, p. 376. Formæ omnes variant scapis simplicibus v. geminatis, pedicellis ca- lyce fructifero subbrevioribus aut brevioribus v. infimis eodem subduplo longioribus. Cæterum formæ extremæ intermediis pluribus adeo inter se confluunt, ut vix quidem ut varietates sint distinguendæ. Has. in Europa, America boreali, Guyana et Brasilia trop. — Forma vulgaris : in Europa fere tota : in Laponia meridionali, ubique mixta cum Dros. rotundifolia, at in septentrionem altius adscendit et multo vulgatius reperitur usque ad Kistram Finmarkine (Wahlenb. fl. Lapp.); — in paludosis totius Sueciæ usque ad Alpes frequenter; Wahlenb. f. Suec. — in Smolandia occid. prope Femsjo (Fries herb. norm.). — Iu- sulæ Orkney (Watson N. bot. Guid.) — in Scotia inter Glascow et Pais- ley; Hook. fl. Scot.; prope Éenfrew et Dunbarton (Watson N. bot. Guid .) (ideoque rarior quam 1. Anglica) — in Anglia passim haud rara, fre- quentior in provinciis australibus quam in septent. (ook. brit. f1.); confer Wats. N. bot. Guid. p. 361; — in Gallia passim, prope Lessay (Manche) ; (J. Gay in herb. Hook.); S.-Léger prope Lutetiam , Gières et S.-Martin d'Herès prope Gratianopolim, Æaguenau, etc. (Mutel. fl fr.) : — in Germaniæ paludibus profundis fere per regionem totam passim (Æoch syn.); - in Rossia media (prov. Livonia, Lithuania, Volhynia) et australi (Podolia) (Zedeb. fl. Russ.) ; — in Lusitania prope Oporto (herb. Smith.). Var. G in Gallia, prope Lessay (Manche); J. Gay in herb. Hook. et ve- rosimiliter alibi cum forma vulgari. Var. y in America a Canada per Guyanam in Brasiliam meridionalem ; Canada Zorr. et Gray A. — New Jersey; D Torrey in herb. Hook. — Alabama ; Torr. et Gray M. — Carolinia; £{liot in herb. Hook. — Loui- ‘ 200 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. siania, prope MV.-Orléans ; Drummond n° 549 (specimina floribus mons- trosis). — Demerara Guyanæ Anglicæ ; 2° Hancock in herb. Hook. — Brasiliæ prov. Rio de Janeiro, prope prædialum Sitio do Paulistu, haud longe a littore maris urbique Macahe, A S.-Hil. pl. rem. Bras. et Par. Obs. Au species vere e Siberia exul? an ibi cum affine D. Anglica con- fusa ! Sp. 30. Drosera Anglica Huds. FI. Angl., p. 135. — Reichenb. Icon. fl. Germ., 1. 1591. Drosera intermedia W. et Arn. prod. fl. Penins. Ind. or. , p. 34, fide speciminis authent. (Wallich. Cat. n° 3753 in herb. Soc. Linn. Lond.) Sed icon Wightiana ( Wighf, IL. tab. 20, f. 2) folia nimis rotundata ex- hibet. Cæterum stirps, ex CI. auctoribus, im India dubia civis. Var. B obovata Koch. Syn. (ed. 2) p. 97, sub Dros. longifolia (ad illam varietatem forsan referendum specimen D. longifoliæ herbar. Linneani ; sed nomen ab auctoribus stirpibus diversis adaptatum melius plane re- jiciendum, Candolleo et aliis præeuntibus, censeo). Has. Forma vulgaris per Europam et Siberiam et in America septen- trionali Supra Gradum 50m Lat. bor. — Suecia, Smolandia occid. ad Temsjo (Fries Herb. normal.) provinciæ australes, infra Upsaliam passim (Wakhlenb. 1. Suec.)—Rossiæ arcticæ territor. Æo/a, Lapponicæ, septen - trionalis prov. Temnia (Ledeb. fl. Ross.). — Insulæ Orkney ( Watson N. bot. Guid.). — Scotia passim ( Watson ibid,); — Anglia, passim ( Wars. ibid.) ; — Gallia, prope Lessay (Manche) (J. Gay in herb. Hook.) ; in turfosis Vogesorum ( Mougeot ibid.); Dessines prope Lugdunum (Balbis ex Mut.); prope Pontarlier (Garmier ex Mut.) ; Anas in Pyreneis (Pourr. ex Mu.). — Germania, fere per regionem totam ( Æoch syn.) Rossia media (Petropoli, Livonia, Curonia, Lithuania, Volhynia, Waldai, Mos- qua, Xursk., Kazan) et australi (Podolia) (Ledeb. fl. Ross.). — Siberia tota et Æamtschatka (Ledeb. fl. Ross.).—America borealis, prope Cumber- land-House Lat. bor. cireit. 54° (Æichardson in herb. Hook.) et secus oram boreali-occidentalem (Wenzies ibid.).— VerwFountland prope Cro- que; herb. Banks). Sp. 81. Drosera linearis Goldie in Ed. phil. Journ., 6, p. 325. — Hook. FI. bor. Am., I, p. 82, tab. 27, 4. Has. in America septent. supra Lat. 44°. —Canada inferior, ad lacum Simcoe (Goldie in herb. Hook.) et ad Æeweena point lacus superioris (2° L' PLANCHON. -— SUR LES DROSÉRACÉES. 201 Houghton ex Torr. et Gray). — In montibus petrosis ad Jasper s lake (Drummond in | herb. Hook. ). Obs. Species præcedenti plus quam sequenti affinis. B. Folia subsessilia, nempe fere a basi glanduloso-pilosa longe attenuata , + graminea, vernatione conspicue circinata. Sp. 32. Drosera filiformis Rafin. in med. repos. 2, p. 360, et in Desv. Journ. bot., 1, p. 227. — Hook. Bot. mag., tab. 3540. Has in America septentrionali a Plymouth (Lat. 42, N ) ad Floridam. — Mussachussetts prope Plymouth (D Bigelon in herb. Hook.) ; Zong- Island (Torr. et Gray fl.) ; Nova-Cæsarea in pinetis aridis (Zorr.); De- laware (Rafinesque) ; Florida, prope Apalachicola (Latit. circiter 30° (1” : Chapmann ex Torr. et Gray) ; stirps Floridana floribus fere duplo majori- bus quam in forma vulgari, nempe diametro fere pollicari , ex Torr. et Gray, fl. ofN.-Am I, p. 147. Sp. 93. Drosera spiralis A. S.-Hil. PL rem. Bras. et Par., p. 270. HaB in Brasiliæ tropicæ districtu Adamantium, in montibus Serra de Curumatahy,ad rivulum Corego-Novo altit. circit. 3700 ped. (A. S.-41.) in eodem districtu (Gardn. n° 4417 in herb. Hook.) Sp. 34. Drosera graminifolia À. S.-Hil. L. c., p. 269, tab. 25, C. Has. in Brasiliæ prov. Minas Geraës, in summis montibus Serra da Caraça alt. circit. 6000 ped. (A. S.-Hit.) | Sect. V. Crypterisma. — Vide supra p. 92. Sp. 35. Drosera hilaris Cham. et Schlecht in Linar., 1, p. 548. Drosera Capensis x E. Mey. in coll. Drège non L. Has. in Africæ australis colonia Capensi, prope Constantium , haud longe ab urbe Cap (Bergius, Mundt et Maire, Eckl. et Zeyh); in latere orientali montis Tabularis {Æarwey in herb. Hook.) et in monte Diaboli (Eckl. et Zeyh enum.) ; prope urbem Cap ? (Villette, D' Thorn n° 703 in herb. Hook ) S/eZlenbosch in monte Paarlberge (Drège ibid.). Obs. Specimina à me huc referta omni puncto descriptioni respon- dent, nisi stipulæ quorum situm in charactere sectionali indicavi , aut auctores fugerunt, aut potius pars infera caulis cui illæ insident in spe- eiminibus herbarii Berolinensis non aderat. + 202 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. ue - : Sect. VL Péycnostigma. — Vide supra p. 92. Sp. 36. Drosera pauciflora Banks. Herb.! — DC. prodr , 1, pr Drosera grandiflora Bartl. in Linn. VIE, p. 620. Has. in colonia Capensi. — Swellendam , in locis humidis infra ther- mas ad montem Zwarteberg prope Caledon (Eckl. et Zeyh. enum.). — Paarlberg, ubi frequentissima, Drosera cistiflora contra tantum ad basim montis obvia { Harwey in herb. Hook. cum annotat.). — Ibid. (Drège n° 7257 in herb. Hook.) Sp. 89. Drosera speciosa Presl. — D. caule 4-5-pollicari, gracili, paucifoliato, apice 1-2-flora ; pedicellis , Calycibusque pilis brevissimis glanduliferis (non rufescentibus ) sparsis; laciniis calycinis subovatis, vix acutiusculis; petalis saturate roseo- violaceis, vix 9-lin, longis. Drosera speciosa Presl. bot. Bemerk. (ann. 1844). Drosera cistiflora 6 E. Mey. in coll. Drège non Linn. Hag. in colonia Capensi. — In planitie arenosa prope urbem inter Paardeneiland, Blawberg et Tygerberg, infra altit. 500 ped. ( Dreège); prope urbem (Forbes in herb. Lindl.). — Etiam in herb. Linnæano oc- currit sed absque nomine v. loco natali. Species ab affinibus Dr. cistiflora et Dr. Helianthemum statura mi- nore, tenuitate caulis et præsertim pubis rufidulæ defectu facile dignos- cenda. Folia radicalia illis Dros. cistifloræ plane conformia, nempe lan- ceolato-linearia, apice acutiuscula. Caulina (3-4) pollicaria, vix 1-1 1/2 lin. lata. Pedicelli, dum gemini adsint, vix pollicares, inferiore nudo, superiore bracteola dentiformi supra medium aucto. Florum structuram internam observare non licuit. Obs. Auctor speciei hujus v. potius nominis, vix charactere ullo hanc a Dros. cistiflora distinxit, nisi radice annua! quod in genere insolitum et vix credibile mihi videtur, saltem minime e specimine exsiccato asse- rendum. Sp. 97. Drosera cishiflora L. — D. 4-8 pollicaris; caule folioso , apice 1-2-floro, pedicellis calycibusque pube rufidule glandulo mdutis ; laciniis calycinis ovatis, acuminatis , acutiusculis ; PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 205 petalis pollicaribus {et ultra) pallide roseo-violaceis calyce subtriplo longioribus ; stylis 3, ad basim imam bipartitis, cruribus vix ad quartam partem flabellato-fissis. Drosera cistiflora L. Amœn. VE, p. 85 et herb. ! Has in colonia Capensi prope urbem Cap (Harwey n° 428, Villette, D° Thorn in herb. Hook. Forbes in herb. Lindl.). — In monte Tabulari (£Æckl. herb. in. itin. n°251). — Sfellenbosch (D Pappe in herb. Hook.). — Hottentots-Holland (Eckl. et Zeyh enum.). — Uitenhage in montibus Vanstadensrivierberge (Eckl. et Zeyh ibid.). Radix (?) (ut in affinibus) subsimplex, descendens, vix pollicaris, cy- lindro interno sublignoso, cortice, spongioso, villorum intricatorum panno demuimn sponte detersibili induto. Fibra radicalis altera sæpius e colle descendit, primariæ subæqualis et forsan anno subsequente ejus vicem gerens (an utroque potius pro rhizomatis intermedio habenda ?). Folia radicalia rosulata, lanceolato-linearia, acuta, pollice subbreviora, caulina 7-12, radicalibus longiora. Peduneuli, si gemini adsint, pollicem et ultra longi ; supremus tantum tertia parte inferiore bractea lineari auctus. Petala eis ose Carine subæqualia et conformia, obovata, apice leviter emarginato-obtusa et crenulata. Stamina calyce subbreviores fi- lamentis obverse subulatis, complanatis, nigrescentibus ; antheris post dehiscentiam brevibus, hastatis, loculis luteis connectivum anguste triangulare oblique marginantibus. Styli petalorum dimidium subæquan- tes. Ovarii subglobosi valvæ intus placentam latissimam gerentes. Ovula creberrima , minuta {diù post anthesin) cylindraceo-oblonga , hine in collum brevissimum, vix conspicuum angustata. Semina matura non vidi; sed testa verosimiliter in illis haud relaxata. Sp. 98. Drosera helianthemum Planch. — D. caule subpedali, 5-l-floro; rachide, pedicellis racemosis, calycibusque pube rufidule glandulosa sparsis ; laciniis calycinis ovatis, acumina- tis, acutis ; petalis mediocribus (in sicco) pallide roseo-viola- ceis, Calyce subtriplo longioribus; stylis vix infra tertiam partem inferiorem bipartitis ; cruribus ad medium flabellato- fissis. Drosera cistiflora y multiflora Eckl. et Zeyh enumer. p. 17. . Has. im colonia Capensi; Clanwilliam ad Brackfontein. — Caledon ad oram fluvii Ælynrivier (Eckk. et Zeyh n° 199 in herb. Lindl.). — Æonde- bosch (D Pappe in herb. Hook..). 204 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Species a D. cistiflora caule elatiore et floribus racemosis conspicue minoribus facile dignoscenda. Folia radicalia spathulata, apice rotun- dato eroso-denticulata , pollice breviora, caulina (15-17) sesquipollicem longa, 1 1/2-2 lin lata. Racemus pedunculatus, bipollicaris, bracteis li- nearibus a pedicellorum basibus distantibus. Pedicellus infimus ebrac- teatus, fructifer, erectus, supremi ante anthesin nutantes, vix 4-5 lin. longi. Calyces eis D. cistifloræ multo minores. Capsula 3-valvis, placen- tis latiusculis. Semina creberrima (immatura), ellipsoidea, utrinque ob- tusiuscula, inappendiculata, testa crassiuscula, non crustacea nec re- laxata, opaca, nigrescente, sublævi. Sect. VIL Arachnopus. — Vide supra p. 93. Sp. 39. Drosera {ndica L. — D. caule simplici (v. interdum ramoso ?), decumbente v. adscendente, foliis sparsis, superio- rum lamina lineari-acutissima petiolum 4-6 lin. longum, 2-3-plo superante, pilis glanduliferis ejus latitudinem superan- tibus ornata, racemis oppositifoliis , 3-paucifloris , folium æquantibus v. superantibus ; pedicellis fructiferis adscendenti- bus v. recurvo-subrefractis ; calvcis 5-partiti laciniis anguste lanceolatis , obtusiusculis v. acutiusculis capsula longioribus : stylis 3, ad basim bipartitis, cruribus stigmaticis compresso- clavatis ; seminibus oblongis , conspicue lineato-scrobiculatis. Drosera Indica L. fl. Zeyl. p. 51. — Wight ill. I, tab. 20, f. C (icone quoad formam stigmatum erronea et stigma ipse f. 4 ad Droseram Bur manni referendum ; an etiam caulis unquam ramosus ? ). Pros. minor Thonn. et Schum. pl. Guin. p. 187. Drosera hexagyna Blanco f1. de Filip. (ed. 2), p. 159. Stylorum cruri- bus pro stylis simplicibus descriptis, cæterum descriptio bona. Has. in India orientali et in Africa occid. trop. —Ceylana (Hermann, Burmann ; Macræ n° 116 in herb. Hook. et Lindl.; Domina Walker, : Gardner in herb. Hook.). — Peninsula Ind. or. (D Wight cat. n° 119.— Tavoy (Gomez ex Wall. cat. n° 1244). — Regnum Burmannicum (Grif- fith in herb. Lindi. forma major et crassior quam stirps Ceylanica). — Insulæ Philippinæ? (Blanco fl. de Filip.). — Sierra-Leone ( Afzelius in berb. Banks. ). | Sp. 40. Drosera serpens Planch. — D. caule simplici, decum- bente, valide elongato (interdum plus quam pedali) ; foliis PLANCHON. — SUX LES DROSÉRACÉES, 205 sparsis, superiorum lamina lineari, apice in caudam setaceam desinente, petiolum 6 8 lin. longum 4-5 plo superante, pilis glanduliferis longis ornato ; racemis oppositifoliis , multifloris folium 2-4 plo superantibus; pedicellis fructiferis refractis ; calycis 5-partiti lacinis linearibus, cuspidatis, capsula longio- ribus ; stylis et seminibus D. Indice. Has. in Novæ-Hollandiæ ora Boreali ad Port-Essington, Armstrong n° 618 in herb. Hook.— In eadem regione loco proprio non indicato (A. Cunningh in herb. Hook.). — Nec non in ora orientali ad ostia fluminis Endeavour ; Banks. et Soland. in herb. Mus. Brit. Facies et vegetatio /. Indica, sed planta multo major. Caulis in speci- mine inferne abscisso circiter pedalis, debilis, serpens, compressus secus longitudinem totam foliosus et hinc inde racemos folia oppositos longio- res exserens. Folia inferiora , vix bipollicaria, superiora 3 v. 3 1/2 poll. longa, omnia angustissima, lamina petiolo glabrescenti plane continua, in caudam terminalem varie contortam producta longe ciliato-plumosa , pilis crispulis patentissimis, apice glandula viscosa terminatis. Inflores- centiæ, rachis, pedicelli calycesque pube tenuissima, vix glandulosa ad- spersi. Racemi 4-6 pollicares, 10-15 flori, oppositifolit (inde, pedunculis pro ramis assumptis, Caulis in Drosera Indica nostro affini, ut ramosus descriptus est) erecto adscendentes, rachide compressa , inferne spatio longo nuda, internodiis pedicellorum inferiorum fructiferorum vix pol- licaribus et pedicellis ipsis parum longioribus. Bracteæ lineares, minutæ, pedicellis ipsis parum longioribus. Bracteæ lineares, minutæ, pedicellis subjectæ et ab eis spatio interdum 2-3 lin. longo distantes. Flores eis D. Indicæ majores. Calyx 5-partitus, laciniis margine glandulis minutis, sessilibus obsitis. Petala lineari cuneata, calyce subduplo longiora. Sta- mina calyci subæqualia. Antheræ lineari-hastatæ. Styli ovario oblongo parum longiores. Valvæ capsulæ fructiferæ late obovatæ. Semina plu- rima, hine mucronulo-obtuso apiculato. Sp. 41. Drosera Finlaysoniana Wall. cat., n° 3752. — Arnott. in Hook. Comp. Bot. Mag. 2, p. 314. Has. in Cochinchina, ad 7uron-Bay. Finlayson ex Wall. Obs. Species Dr. Indicæ valde affinis, sed ex speciminibus valde im- perfectis mihi non satis nota. 206 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACGÉES. Sect. VIIL Phycopsis. — Vide supra p. 93. (Sectio nulli ali arcte affinis. Inflorescentia et styli Ergaleiarum, sed folia stipulata el rhizomata ebulbosa.) Sp. 42. Droserä binata Labill. Nov. Holl., p. 78, tab. 105- (ann. 1804). —- DC Prodr. 1, p. 319. Dros. dichotoma Banks et Sol. mss. ex Smith in Rees Cyclop. Dros pedata Pers. — DC. I. c. Dros. intermedia Rich. Cunningh. in Ann. of Nat. hist. vol. IV, p. 109 non Hayne. — D, Cunninghamir Walp. repert. I, p. 229. Ha8. in Nov.-Hollandia extratrop. australi-orientali, in insulis Van Diemen et Nova-Zeelandia. — Nova-Cambria, prope Sydney ( A. Cun- ningh, Clowes, W. Macarthur, Sieber n°177 in herb. Hook.). — £n- counter Bay secus oram orientali-meridionalem Novæ-Holl, Lat. 35° 30’ S.— Longit. Greenw. 13°2°E. (WAiftaker in herb. Hook.). — Insula Van- Diemen (Labill. ; Gunn n° 646 in herb. Hook. et Lindl.) — Novæ Zeelandiæ insula septentrion. (Æichard Cunningham, Hook. fil., D' Logan, Colenso in herb. Hook.) Obs. Folia variant in eodem specimine simpliciter bicrura, v. crure al- tero v. ambobus iterum bifidis; inde, characteribus aliis ne quidem no- tam qua varietates distinguerentur præbentibus, species tres auctorum absque dubitatione in unam collegt. Sect. IX. Ceælophylla. — Vide supra p. 93. Sp. 43. Drosera clanduligera ? Lehm. pug. VIII, p. 37, et in Preiss. Enumerat., pl. 4, p. 252. Has. in colonia fluminis Cygnorum, Nov.-Holl. extratrop. occid. — Preiss. n° 1976 ex Lehm. — Drummond in herb. Hook. ? Obs. CI. auctor hujus speciei de stipularum defectu silet ; inde stir- pem Drammondianam huc dubitanter retuli, et quoniam ex illa cha- racter sectionis extructum est, ejus descriptionem fusiorem e schedulis meis (ubi sub nomine Pros. patelliferæ prostat) excerptam botanicis offero. Stirps (Drummondiana) 1-2 pollicaris, pulchella, foliis flaccidis, ex- stipulatis, a speciebus sectionis subsequentis facillime dignoscenda. Folia omnia radicalia, rosulata, lamina suborbiculato-obovata, in petiolum G. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. 207 subæquilongam angustum contracta, medio depresso-cucullata, tenuiter membranacea , fimbriis marginalibus longis glanduliferis, facie supera pilis brevibus glanduliferis sparsa, infera nuda, nervo annuliformi mar- gini laminæ parallelo. Petiolus complanatus, 2-4 lin. longus, basi in auri- culam anguste oblongam eglanduloso-fimbriatam dilatatus, ciliatus, ciliis non glanduliferis. Stipulæ 0. Scapi sæpius 2, inæquilongi, majore *(fructifero) subbipollicari; a basi infra medium nudi, cæterum laxe 8-10 flori, ebracteati. Pedicelli elegantes incurvo-subrefracti, sicut calyces et scapi, pilis brevibus, viscosis glandulosis inspersi, inferiores (fructiferi) : cireit. 3 lin. longi. Calyces siccitate cyanescentes, 5-partiti, laciniis oblongis, acutis, lacero-fimbriatis, circa capsulam in globum laxe con- niventibus. Petala emarcida, unguiculata, rosea. Staminum filamenta filiformia. Antheræ minutæ. Capsulæ globosæ calyce subbreviores ; valvæ tres , post dehiscentiam obcordatæ , basi acutæ, medio placentam orbi- cularem eis multo breviorem vix elevatam gerentes. | (La suile au prochain cahier.) | OBSERVATIONS MORPHOLOGIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DE COURGES CULTIVÉES ; Par M. GUILLAUME GASPARRINI, Professeur de Botanique à Na, les (1). Dans la première partie de ce travail que nous omettrons dans notre traduction, l’auteur , après quelques réflexions générales sur la multiplicité des variétés de Courges qui sont cultivées , et sur l'utilité qu'il y aurait de les étudier sérieusement pour les rapporter à un petit nombre de types , fait connaître avec soin deux d’entre elles, qu’il regarde comme des espèces distinctes : en voici les diagnoses abrégées : (1) Ce Mémoire, dont le véritable titre est celui-ci : Osservazioni diagnostiche + morfologiche sopra alcune spezie di Zucche coltivate, a été lu à l'Académie des Sciences de Naples le 46 novembre 1847, et imprimé dans-le 36° cahier de ses Comptes-rendus. 208 G. GASPARRINI. — COURGES CULTIVÉES. 1° CUCURBITA MAGROCARPA Gasp. — Vulgo apud Neapolitanos Zucca zuccharina. C. caule scandente, foliis Junioribus pallidis, molliter pubescenti- bus, senioribus viridibus scabriusculis, omnibus leviter 5-loba- tis denticulatis, lobis subacutis ; laciniis calycinis linearibus apice subulatis ; ovario 3-4 pollicari cylindraceo-clavato apice tantum carpellifero ; bacca 2-5 ped. cylindraceo-clavata levi, apice cava seminifera, infra solida ; pulpa subrubenti tenera ; seminibus oblongis, margine leviusculo. —- Colitur in horts. 2° CUGURBITA MELANOSPERMA Gasp. — Vernacule Zucca marmorata. C. caule scandente ; foliis rotundis palmato-5-7-lobatis, lobis ob- tusis rotundis, basi constrictis; floribus campanulatis, laciniis calycinis brevibus , linearibus , tubo subbrevioribus ; fructibus oblongo-rotundatis, levibus, glabris; cortice colore viridi al- boque variegato , pulpa albida; seminibus oblongis margine attenuatis, nigrescentibus. — Colitur in hortis. «…… Pendant que je me livrais à l'examen de ces Courges, je fixai aussi mon attention sur les vrilles dont elles sont pourvues, comme les autres espèces du même genre ; car Je ne pouvais ou- blier que ces organes avaient été pour les botanistes l’objet de controverses qui ne sont point encore terminées. La plupart d’entre eux croient avec M. À. de Saint-Hilaire que ces vrilles représen- tent des stipules ; d’autres les font provenir de pédoncules trans- formés ; M. Seringe (1) les-prend pour des feuilles modifiées, supposant que les feuilles des Courges sont géminées à chaque nœud de la tige. Cette grave opinion est aussi en partie celle de M. Braun. | » J’incline à penser que les vrilles des Cucurbitacées ne repré- sentent point des stipules, et je m’autorise des motifs suivants : 1) Mémoire sur la famille des Cucurbitacees, 1825. V G. GASPARRINI, — COURGES CULTIVÉES. 209 » 1° Aucune plante de l'ordre des Cucurbitacées n'a montré jus- qu'ici de vraies stipules. » 2e Les vrilles des mêmes plantes étant solitaires et latérales , il faudrait admettre en elles des stipules également solitaires , ce qui serait aller contre l’analogie, puisque, chez toutes les plantes pourvues de ces organes, 1ls sont constamment au nombre de deux à la base de chaque feuille, sauf les cas divers de transformation et de soudure. Un cas de cette nature est cité par men ami M, A. Tassi (Giorn. Bot. tal. fase. 11-12) à propos d’un A4nguria pe- data, dont chaque feuille portait à sa base deux vrilles latérales. Chez les Courges, en effet. du côté de la tige opposé à la vrille et à la rencontre des méritalles contigus, tout est disposé pour la production d’une racine adventive, en sorte que les tiges couchées à terre émettent pour cette raison un grand nombre de ces ra- cines ; les tiges élevées au-dessus du sol en produisent également quelques unes dans les mêmes points; ces dernières racines se dirigent vers l’ombre, et privées, comme elles le sont, de l'abri du sol, elles se ramifient peu ou point; puis, parvenues à une certaine longueur, elles cessent de croître, et semblent des vrilles avortées. Ces racines aériennes n'ont pas néanmoins tous les ca- ractères des racines souterraines; elles sortent d’une espèce de gaîne , sont de couleur pâle , et manquent d’articulations. » Cependant, M. Tassi croit que les vrilles des Cucurbitacées représentent des pédoncules transformés , ainsi qu’il arrive dans les Ampélidées, le Cardiospermum Halicacabum, et autres plantes. Il s'appuie sur deux observations : l’une lui est fournie par le Sicyos Baderoa Hook , dont les feuilles présentent d’un seul côté un, trois ou six filaments en manière de cirrhes ; l’autre observa- tion est celle d’une Courge, chez laquelle il à vu une fois entre les pédoncules floraux un petit pédoncule changé en vrille. » Que les vrilles de certaines plantes représentent des pédon- cules avortés, c’est ce dont on ne saurait douter ; mais la seule règle de l’analogie n’explique pas le fait des Cucurbitacées; il ne semble pas, en effet, qu’il faille tenir compte de ce qu’on aura vu une seule fois un petit pédoncule tordu en manière de vrille, seu- 3* série. Bor. T. IX. (Avril 4848.) 2 14 310 G. GASPARRINI. — COURGES CULTIVÉES. lement peut-être à cause de l'avortement de la fleur qu'il portait. (Quant au fait relatif au Sicyos Baderoa , il peut $’expliquer autre- ment qu’on l’a fait, ainsi que je le dirai bientôt. » L'opinion de M. Seringe me semble la plus probable, et en dirai les motifs. Je pense avec cet auteur que les vrilles des Cu- curbitacées procèdent d'une feuille avortée, et qu'elles er repré- sentent soit le pétiole seul si elles sont simples , soit le pétiole et les nervures principales lorsqu'elles sont rameuses ; dans le Si- eyes cité plus haut, elles ne représentéraient sans doute que les nervures. » Duchesne (Diet. encycl., V1, 57) rapporte qu’il.a observé chez une variété du Cucurbita Pepo üne petite feuille, dont le sommet offrait un ou deux filaments, et qui occupait la place d’une vrille ; et M. Braun à vu quelque trace de parenchyme entre les ramifi- cations des cirrhes du C. Lagenaria. » Si de la feuille d’une Cueurbitacée , composée, comme on sait, d’un pétiole, de nervures et de parenehymes, on enlève tout ceder- nier avec les nervures secondaires, alors le pétiole et ses divisions principales représentent assez exactement les vrilles desCucurbita maxima, C. macrocarpa et autres espèces. F1 faut noter les rap- ports qui existent entre la feuille et la vrille. Les parties qui ser- vent à la sustentation de ces organes, formés des mêmes tissus . sont sillonnées, fistuleuses et contiennent à une certaine époque un peu du liquide dont je parlerai plus bas Les divisions du pétiole. ou nervures principales, sont ordinairement au nombre de cinq , et palmées dans les Courges , et la moyenne est plus longue; les ramuscules des vrilles des mêmes plantés sont presque toujours en pareil nombre que les nervures , dans une disposition relative analogue , tous s’insèrent au même point et le filament médian dépasse les autres en longueur comme représentant la côte moyenne de la feuille. Les organes que je compare se ressemblent “encore dans leurs premiers développements. La lame de la feuille précède l'apparition de son pétiole, et dans le bourgeon elle est courbée ou pliée sur sa face supérieure. De même les branches de la vrille se montrent avant sa partie pétiolaire , et les branches sont inclinées vers la partie supérieure, comme les nervures de &G. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. 211 la feuille dans son premier âge. D'où il semble que les vrilles des Courges ci-dessus mentionnées, et de bien d’autres espèces, dé- rivent de feuilles avortées, et en représentent les pétioles et les nervures principales. Les feuilles varient dans la famille de plantes dont il s’agit; aussi les vrilles varient-elles de même; celles-ci, provenant d’un avortement, ne peuvent avoir toutes les parties constituantes de l'organe qu’elles remplacent ; elles offrent toutes les dégradations sous des formes diverses et disparaissent même tout à fait, comme on le voit dans l’£chalhium Elaterium. On a vu plus haut qu’il ne manque aux vrilles des Cucurb. maxima , macrocarpa, melanosperma et autres, que le parenchyme pour être de véritables feuilles ; dans une variété du Cucurbita l’epo, à fruit claviforme , fréquemment cultivée autour de Naples, les vrilles rameuses, non seulement manquent de parenchyme, mais encore leur partie pétiolaire, fort courte au commencement de la végétation de la plante, disparaît plus tard presque entièrement, de telle sorte que vers la fin de la croissance du végétal chacune de ses feuilles n'offre à sa base, d’un seul côté, que quelques filaments tordus en spirale, qui semblent autant de vrilles dis- tinctes , tandis qu’ils seraient les branches d’une seule et même vrille, si la partie pétiolaire se fût développée. Mais ce qui n’est qu’accidentel ou imparfait dans une plante, peut être constant , complet et normal dans une autre ; aussi l'observation précédente nous conduit-elle à comprendre ce qu'a rapporté M. Tassi du Sicyos Baderoa ; dans cette plante, en effet, de la feuille qui se transforme en vrille , il ne reste que les nervures qui deviennent autant de filaments distincts. Enfin, tout le limbe de la feuille, c’est-à-dire ses nervures ef son parenchyme, pouvant avorter (car bien qu'on ne puisse en offrir un exemple , c’est une suppo- sition permise par l’analogie) le pétiole prolongé forme une vrille simple , comme dans la Bryone et d’autres Cucurbitacées. » Si je ne me trompe point dans l'appréciation morphologique des vrilles de ces plantes, chaque méritalle de leur tige produit à son sommet deux organes semblables mais destinés à des fins différentes ; leur insertion collatérale, et les faits que j'ai signalés, tant dans le Cucurbita macrocarpa que dans le P:- 249 6. GASPARRINL — COURGÉS CULTIVÉES. leocalyx clypeus (1), pourraient jeter quelque lumière sur les affi- nités des Cucurbitacées avec lesautres fâmilles de plantes. Le genre Pileocalyx les rapproche des Nandirobées , car son ovaire semi- adhérent, qui léloigne des autres genres de sa famille, indique ses rapports avec le F'evillea, l’un des genres du groupe des Nandirobées, dont le second genre, le Zanonia, par son ovaire entièrement plongé dans le calice, se rapproche davantage des Oucurbitacées. Celles-ci, par le fait du Cucurbita MACTOCATPA , dont le calice. dans la portion inférieure de son tube , représente une sorte de gynophore s'unissent aux Pasiflorées par un lien d’affinité qu'il faut ajouter à ceux que l’on connaît déjà. D'autre part. puisque la vrille représente le pétiole et les nervures prin- cipales de la feuille , ou l’une de ces parties seulement, si un tel avortement n’avait pas lieu, il y aurait à chaque nœud de la tige deux feuilles l’une auprès de l’autre, ou géminées. Et si l’on a égard à la disposition relative des feuilles le long de la tige, on trouve que la troisième feuille et sa vrille latérale sont justement placées sur la même ligne verticale que la première feuille et la vrille qui l'accompagne. Ces feuilles , qui semblent solitaires, sont donc distiques, mais ne paraissent pas telles à cause de la torsion de la base du pétiole ou du méritalle lui-même . . . . C’est pour une pareille cause que, dans le Momordica Balsamina , les feuilles de chaque branche, d’abord distiques, semblent plus tard disposées quinconcialement. . . . . . e e e e . e e e . . e » Ces études sur les Courges me fournirent l’occasion . Pau- tomne dernier, d'observer un fait assez intéressant, dont , que je sache, personne jusqu'ici n’a fait mention. Je découvris dans toutes leurs cavités internes la présence d’un liquide particulier, dont l'abondance variable m’a paru soumise à des causes diverses, et dépendre sans doute aussi de la nature des espèces ; car le C. (1) Cucurbita Melopepo auct. — V. le Mémoire de l'auteur sur cette plante, dans le cahier 35" des Comptes-rendus de l'Acad. des Sc. de Naples (1847): une traduction de ce travail est publiée plus loin dans ces Annales, p. 218. Tran. G. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. 213 Pepo en présentaif constaminent moins que les €. macrocarpa , melanosperma, maxima, et la variété de cette dernière que j'ai appelée oblongata. La tige de ces plantes, les pétioles de leurs vrilles et de leurs feuilles, aussi bien que leurs pédoncules flo- raux , sont fistuleux , ou creusés dans toute leur longueur d’une cavité plus ou moins grande , suivant leur longueur , leur nature et leur âge. Tous ces organes sont d'abord pleins , deviennent creux plus tard, et demeurent en cet état ultérieurement, à l’ex- ception de la tige, dont la cavité disparaît avec le temps. Dans le pétiole des vrilles et les pédoncules, le canal intérieur étant étroit ne contient que quelques gouttes du liquide dont il s’agit, quand il s’y rencontre ; mais il est toujours plus abondant dans les mérilalles de la tige , à une certaine distance de son sommet; là chaque entre-nœud du €. melanosperma en contient le quart ou le cinquième d’uie once ; ceux des €. maæima et C. macro- carpa en renferment environ une demi-once. Ceci à lieu d’ordi- naire pour un seul méritalle dans chaque branche, les autres en- itre-nœuds étant dépourvus.de tout liquide. La quantité de liquide contenue dans les pétioles, quoique variable, dépasse en général celle des méritalles; car plusieurs fois j’ai trouvé dans le C. maxima var. oblongata jusqu’à une once et demie de liquide, oc- cupant le tiers inférieur d’un pétiole long d’environ un pied et demi ; plus des deux tiers du pétiole du C. melanosperma en sont quelquefois remplis. Tous les pétioles d’un long rameau n’en pré- sentent pas à la fois, mais seulement quelques uns d’entre eux ; les pétioles des jeunes feuilles du sommet de la tige, de celles dont le limbe s’accroît ou est encore peu développé , fussent-ils déjà creux , sont néanmoins constamment privés de liquide, aussi bien que les entre-nœuds correspondants. Et à une certaine distance du sommet, entre les pétioles et les méritalles remplis de liquide, et ceux qui en manquent, on ne saurait saisir aucune dif- férence appréciable , si ce n’est chez les premiers plus de gros- seur et une certaine rigidité , encore ces signes sont-1ls trom- peurs. Ces faits s’observent aussi bien dans les tiges qui rampent sur le sol que dans celles qui se soutiennent au-dessus par leurs cirrhes. 214 G. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. » Les batanistes désignent par le nom d’Ascidies les organes creux qui renferment un liquide ; et ces organes, malgré l'énorme quantité de végétaux aujourd’hui connus , n’ont encore été ob- servés que dans cinq genres de plantes ; à savoir, les Vepenthes , Cephalotus, Sarracenia, Marcgravia et Norantea. L'origine de ces organes et la nature du liquide qui s’y trouve ont exercé la saga- cité des observateurs. On s’est d’abord arrêté à l'idée que les ascidies proviennent d’une feuille transformée ; après bien des controverses , M. Morren à démontré qu’elles ne procèdent point du pétiole, mais du limbe seul, dont la face supérieure forme la paroi interne de l’ascidie, prend une nature glanduleuse , et pro- duit le hquide contenu par un phénomène de sécrétion plutôt que d'exhalation. Le même auteur trouve pour ce motif une certaine analogie entre l’ascidie et le carpelle. J'ai ailleurs (1) étayé cette opinion d’un fait offert par le Firmiana platanifolia, dont le car- pelle sécrète et retient une liqueur païticulière . qui lui prête en quelque sorte le caractère d’une ascidie. Mais les Courges sont dans un autre cas ; leurs cavités appartiennent tant à l'axe qu'aux appendices , et ne représentent point des organes transformés ou abortifs ; elles se forment, comme les cavités axiles de tant d'autres plantes, par la disparition du parenchyme médullaire. Cependant le liquide qu’elles renferment si souvent peut les faire considérer comme des sortes d’ascidies, bien que leur paroi in- terne soit entièrement dépourvue d'organes glanduleux , et que leur contenu semble de la nature de la lymphe ou sève. Le li- quide dont il s’agit s’observe à toutes les heures du jour, quel que soit l'état d'humidité ou de chaleur de l'atmosphère, et qu’il pleuve ou non; ces circonstances, si elles influent sur Fa- bondance de sa production. ne doivent avoir qu’une influence faible et difficile à calculer à cause de leur extrême variabilité. Pignore d’ailleurs si le phénomène que je décris s’abserve avant le mois d'octobre , pendant l'été , lorsque la végétation est dans toute son activité. (1) V. Nota sulla morfologia degli Ascidii in Giorn. Bol. [al anno IE, fasc. 5-6 (1846). G. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. 215 » J'ai cherché à connaître l’origine de ce liquide ; comment il s'amasse dans les cavités où on le trouve , et quelle est sa nature. Si, vers la partie moyenne de la tige , on coupe les pétioles à quelque distance de leur base, la portion restante de ces pétioles, dont le canal demeure ouvert, se remplit d’une certaine quantité de liquide, plus abondamment peut-être pendant le jour que pen- dant la nuit, Gela étant, afin de savoir si le liquide venait de la racine ou s’il descendait des feuilles et de la sommité des tiges, j'ai fait deux fois l'expérience suivante : sur la partie moyenne de trois branches étendues sur le sol , j’opérai, vers cinq heures après midi, la section de plusieurs pétioles ; je les vidai du liquide qu'ils contenaient, et fermai leur ouverture avec une feuille. L’une des branches fut laissée intacte dans toutes ses autres par- ties ; une autre fut coupée au-dessus d’un pétiole déjà coupé lui- même , et dans l’aisselle duquel se trouvait un très Jeune fruit; la troisième branche eut son sommet retranché: mais Je lui laissai à l'extrémité quelques pétioles ouverts, et sans aucun fruit. Le ré- sultat de celte expérience fut que, dans les pétioles coupés des trois branches, il se trouva un peu de liquide, vers six heures du matin, le jour suivant ; que cette quantité de liquide s’accrut beaucoup jusqu’à cinq heures du soir, mais dans une proportion plus forte pour la branche, à laquelle avaient été laissés intacts le sommet et les feuilles au-dessus des pétioles coupés ; toutefois, la prodaction du liquide fut moindre qu'elle n’eût été dans un ra- meau non mutilé. Quant aux deux autres branches soumises à l’ex-' périence , elles présentaient à peine des différences appréciables ; l’afflux du liquide me parut cependant un peu moins abondant dans les pétioles de la troisième branche que dans ceux de la se- conde. | _» Je conclus de cette expérience que le liquide dont il s’agit ne descend point des feuilles, ni des sommités des tiges, mais qu'il vient de l’extrémité inférieure de la plante, c’est-à-dire de ses racines ; et puisqu'il n’v a point de glandes dans les parois des cavités où 1l s’accumule, ce ne doit pas être un liquide sécrété et de nature spéciale, mais vraisemblablement de la sève (linfa) pure et simple. Comme ce liquide est abondamment aîtire par les 216 &. GASPARRINI — COURGES CULTIVÉES. feuilles vers le sommet des tiges, on concoit aisément pourquoi il s’est amassé en plus grande quantité dans les pétioles du premier rameau non étêté que dans ceux des deux autres qui l’avaient été. » J’ai bien des fois vu très nettement comment ce liquide sé- veux se produit dans ses récipients naturels ; les parois de ceux - ci, lisses , et formées de tissu cellulaire , mais privées de glandes secrétoires et de pores, autant du moins qu’il est permis de s’en assurer avec le microscope, deviennent le siége d’une sorte d’ex- sudation , dont le produit descend sous forme de gouttelettes au fond de leur cavité. » Je ne saurais dire la cause de ce phénomène , lorsque surtout je manque d’observations antérieures au mois d'octobre , c’est-à- dire faites pendant la saison où la végétation des Courges est dans toute sa vigueur. Si l’on suppose que cette exsudation n’a point lieu pendant l’été, mais seulement en automne, quand la végétation est ralentie, et que beaucoup de feuilles ont déjà vieilli, on pourrait croire que le sol n'étant pas encore refroidi, l’absorption des racines continue, tandis que les parties aériennes de la plante, à cause de l’affaiblissement de la végétation, de la flétrissure d’un grand nombre de feuilles, et du défaut de cha- leur, joint à une plus grande humidité de l'air, deviennent inca- pables d’une exhalation suffisante , et que pour ce motif la sève s’accumule dans les cavités où on la rencontre. Au reste, le phé- nomène dont il s'agit soulève bien d’autres questions ; on peut se demander , par exemple , pourquoi le liquide en question ne se trouve pas à la fois dans toutes les cavités du végétal ; s'il s’a- masse dans tous les pétioles pour disparaître ensuite ; et à quel usage il est destiné quand il est résorbé : car une feuille , dont le pétiole est rempli de ce liquide, détachée de la plante avec le méritalle qui lui correspond, se flétrit aussi promptement qu’une feuille entièrement privée du même liquide. Quoi qu’il en soit, cette sorte de suc provient, je le répète, des parües inférieures ou des racines de la plante, et ne semble pas autre chose que de la sève (linfa) ; par sa limpidité et sa fluidité , 1l ne diffère pas de l'eau commune. Aussitôt qu'on le verse de ses G. GASPARRINI. — COURGES CULTIVÉES. 217 réservoirs naturels dans un vase à col long et étroit, 1l se couvre d'un peu d’écume, comme s’il renfermait de l'air ou un autre gaz : au bout de quelques jours, il perd sa limpidité, devient blanchâtre , et laisse déposer un peu de matière muqueuse ; 1l ne donne aucun signe d’acidité ou d’alcalinité. Ces caractères ap- partiennent au liquide provenant aussi bien des quatre espèces de Courges citées plus haut que du Cucurbita melanosperma , quoique la chair de cette dernière espèce exhale, quand on la brise, une odeur désagréable, et ait une saveur légèrement amère. » Les propriétés signalées ne suffisant point pour décider de la nature séveuse du suc dont je parle, j'en réclamai l’analyse de l’obligeance de M. le professeur Guarini. Cet habile chimiste y a trouvé des chlorures de chaux et de soude, un sulfate en très petite quantité, du glucose, et principalement une substance albumineuse coagulable en partie par la chaleur ; il a remarqué, en outre , que les quantités respectives de ces divers composants étaient variables dans le liquide de la même plante recueilli en des jours différents. Or les racines puisent dans ce sol des sub- stances inorganiques (de l’eau, et les matières terreuses et autres qu'elle dissout complétement); l’albumine est un produit de la végétation, et d’ailleurs elle est composée de quatre éléments, et non de trois seulement, comme l’amidon , la dextrine. et même le glucose ; sa présence dans le liquide analysé indiquerait donc qu'il n’est pas simplement de la sève , ainsi que ses qualités exté- rieures le faisaient croire. Cependant s’il n’est pas exactement de la sève, il est encore moins, ce semble, du suc nourricier ou latex : ce dernier, en effet, ne varie pas dans sa composition chimique, contient peu d’eau, et se forme lentement , sous l’in- fluence combinée des forces vitales et chimiques, dans des or- ganes spéciaux, dans ceux en particulier de la respiration, pour en descendre ensuite par un mouvement lent , afin de se répandre dans les autres régions du végétal, celles surtout où ont leu l’accroissement et la formation de nouveaux tissus. On à vu, au contraire, que le liquide trouvé dans les cavités internes des Courges est de l’eau qui tient en dissolution des matières ter- 918 G. GASPARRINI. — SUR UN NOUVEAU GENRE reuses, qui vient des racines de la plante, et se porte rapidement vers son sommet. Je persiste donc à regarder ce liquide.comme de la sève, nonobstant la présence de l’albumine et du glucose que l’analyse y découvre : car la sève en s’élevant au haut des tiges peut dissoudre et entraîner avec elle quelque chose de ce qu'elle rencontre , comme des produits de la nutrition déposés en certains organes ; et. pour ce qui est des Courges , les substances organiques, signalées dans le liquide dont il s’agit, se seront certainement trouvées sur la route qu'il suit au travers des tissus, ou dans le parenchyme qui forme les parois des cavités qui le recoivent. » | PROPOSITION D'UN NOUVEAU GENRE DANS LA FAMILLE DES CUCURBITACÉES ; Par M. GUILLAUME GASPARRINI |! De toutes les plantes cucurbitacées qui se cultivent générale- ment , la Cucurbita melopepo L. nous a paru assez négligée pour qu’elle méritât quelques observations. Son fruit présente une sin- gularité de structure bien remarquable, qui ne se trouve jamais dans aucune autre plante de la même famille. La partie inférieure, de couleur orangée , ressemble à un bonnet , avec un bord mince en forme de zone circulaire , blanchâtre , scabreuse ; cette partie provient du calice agrandi après la fécondation. La moitié su- périeure de ce fruit, d’une tout autre nature, est en forme d’une grande proéminence terminéc en trois ou quatre lobes ou mame- ions. Le savant professeur Seringe , dans son travail sur les Cu- curbilacés , fait remarquer que cette Courge est différente des autres espèces par ses carpelles à moitié hors du calice. . Un examen attentif de tous les organes de la plante nous a fait découvrir aussi d’autres différences, outre le calice adhérent seule- ment à la base de l'ovaire. Le style v manque, et les trois ou (1) Note rédigée par l’auteur d'après un Mémoire lu à l'Académie des Sciences de Naples, dans la séance du 11 septembre 1847. DANS LA FAMILLE DES CUCURBITACÉES, 219 quatre stigmates sont plans, libres , un peu rétrécis vers la base, presque échancrés à leur sommet. Dans les Courges au contraire, les styles monadelphes se terminent chacun en un stigmate charnu et bilobé. Mais le caractère le plus saillant est sans aucun doute celui des carpelles à moitié découverts : car , pour peu que : lon soit initié aux principes de la science, on ne saurait ignorer de quelle importance est le calice adhérent ou non à l'ovaire. Le calice s’unit avec l'ovaire au moyen de son tube entier. ou par une partie de ce tube qui le couvre dans toute son étendue, ou à la base seulement. Dans la Cucurbita melopepo, c’est le tube entier qui se soude avec l’ovaire, mais il n’en dépasse pas la moitié. Par cé caractère, et les autres ci-dessus mentionnés à l’égard du style et des stigmates , il nous paraît que cette plante pourrait consti- luer un genre à part dans l’ordre des Cucurbitacées. Parvenu à cette conclusion , nous avons cherché ce que les au- teurs anciens avaient dit de cette plante, et si le nom spécifique de Melopepo pouvait être adopté pour désigner le nouveau genre. Le nom Melopepo fut employé par Pline dans ce sens : « Cucumeres in fistula, flore demisso, mira longitudine crescunt. Ecce cum maxime nova forma eorum in Campania provenit, mal colonet effigie. Forte primo natum ita audio unum : mox semine eæ allo genus factum : melopepones vocant. Non pendent hi, sed humr rotundantur. Mirum in his preæter figuram et odorem , quod maturitatem adepti, quanquam non pendentes, statim a pediculo recedunt. » Il est donc évident que le Melopepo des latins n’était pas une espèce de Courge (Cucurbita) , ni de Pastèque (Cucwmis citrul- lus) qu'ils appelaient Pepo, parce que les fruits de ces plantes ne répandent jamais une odeur suave. Ce devait être une sorte de Melon (Cucumis melo) avec l'apparence de Pastèque , ainsi que l'indique la dénomination : et comme cela est d’ailleurs con- firmé par Dioscoride, Dalechamps (Hist., PI. 4, p. 622-625) el autres auteurs anciens, Cependant les botanistes postérieurs ont altéré la signification de ce mot. D'abord Gaspard Bauhin l’éleva au rang de genre comprenant trois espèces, c’est-à-dire Melopepo clypeiformis, teres, el com- 220 G. GASPARRINI. — SUR UN NOUVEAU GENRE pressus. La première a été rapportée à la Cucurbita melopepo ; la seconde, sur les planches de Jean Baubin et de Lobel, nous paraît la Pastèque commune (Cucumis citrullus) ; la dernière , la Cucurbita maxima. De celle-ci, Tournefort tira les caractères du genre Melopepo, en y rapportant aussi la clyperformis indi- quée plus haut, comme avaient fait ses prédécesseurs. Ainsi on . voit qu'avec le nom de Melopepo on désigna d’abord une sorte de Melon ; puis trois plantes tout à fait différentes entre elles. Or on ne pourrait adopter ce nom, pour le nouveau genre que nous voulons établir , sans renverser complétement sa première accep- tion, ce qui augmenterait la confusion déjà introduite dans la science. Voilà pourquoi nous proposons d'appeler ce genre Pileo- calyæ, à cause de la forme de son calice, et le caractérisons ainsi: PILEOCALYX Gasp. Cucurbitæ sp. auct. FLOREsS monoici. Flos masculus. Calyx tubo brevi, plano, discoideo, limbo 5-fido, laciniis angustissimmis. Corolla urceolato- campanulala, calycis tubo adnata ; limbo plano 5-fido, lobis æsti- vatione induplicatis. Stamina tria , imæ corollæ inserta, filamen- tis crassis apice monadelphis. Antheræ extrorsæ, dorso coalitæ , sinuosæ. Pollinis granula rotunda , papilloso-glandulosa. Flos fœmineus. Calyx tubo pileato, crasso, basi ovarii adnato, limbi laciniis filiformi-subulatis. Coroila fere uti in flore mare. Stami- num loco urceolus imæ basi corollæ adnatus. Ovarium semisupe- rum , nempe infra medium calyce inclusum et cum ipso coalitum, supra medium omnino liberum, læve, 3-4-loculare ; placentis ad marginem carpidiorum retroflexis, et ideo parietalibus , multi- ovulatis. Styli nulli, nisi pro talibus habeas stigmatum baseos constrictas. Stigmata fere vel omnino sessilia, discreta, carpello- rum numero æqualia, crassiuscula, reflexa , apice dilatata et emarginata. Bacca lævis fere exsucca , subrotundo-depressa, basi pileo hemisphærico carnoso , ex calyce in fructum succrescente , inclusa ; supra medium nuda, apice carpellis discrets et 1deo DANS LA FAMILLE DES CUCURBITACÉES. 291 3-h-lobata. Semina oblonga, crassa, majuscula, margine non tu- mida, versus hilum paullo constricta. Genus super Cucurbila melopepone L. extructum, ob stigmata discreta, sessilia, longe minus crassa, emarginata , nunquam carnosa et profunde biloba, uti in Cucurbita vera: stylum com- munem nullum; sed præsertim ob ovarium infra medium tantum calyce concretum. Quod præterquam raro in aliis occurrit plantis, tum vero in Cucurbitaceis solum exemplum. Species unica mihi nota, sequentibus characteribus distin- guenda. PILEOCALYX ELEGANS Gasp. P. caule sarmentoso, scandente, foliis subrotundis, læviter lobatis, basi sinu profundo ; florum marum pedunculis petiolo subæqua- libus ; bacca subrotundo-depressa, basi pileo aurantiaco præ- dita, in marginem constrictum , attenuatum, verracoso-sinno- sum desinente. Etenim ejusdem varietates insignes, vel species ab ea diversæ, quantum ex rudibus 1conibus liquet, fortasse sunt : 1. Cucurbita capitata. Tabernem ic. 475. — Cucurbita capitata Taberne montani , sive clypeiformis. J. Bauh. hist. 295. 2. Cucurbita clypeiformis cortice molli et ramoso. J. Bauh. hist. p.295. 3. Pepo indicus minor clypeatus. Tabernem. tav. 473. h. Melopepo clypeiformis. Gasp. Bauh. pin. 312. — Tabernem. ic. 470. — Melopepones latiores clypeiformes. Lobel. p. 462, tav. 764. — Cucurbita clyvpeiformis , sive siciliana. J. Bauh. hist. 224. — Quæ autem icones ad Cucurbitam melopeponem ab auctoribus promiscue relatæ füerunt. 299 MÉMOIRE (1) SUR L'ANATOMIE ET L'ORGANOGÉNE DU TRAPA NATANS (Linn.); Par M F. MARIUS BARNÉOUD, Docteur es-sciences. ( Présenté à l'Académie des Sciences, séance du 18 mai 1846.) Malgré les recherches profondes et très multipliées d'anatomie végétale, qui ont été publiées depuis Grew, Malpighi et Duha- mel , jusqu’à nos jours, tant en France qu’à l'étranger, on doit cependant convenir qu’il y a encore une foule de groupes végé- taux dont la structure intime, et surtout l’organogénie, sont très mal connues, ou même ignorées. Des observations très nombreuses et très variées, dues aux efforts d’un grand nombre de phytotomistes, et ajoutées aux faits intéressants que nous pos- sédons déjà , pourront seules permettre d'établir, d’une manière rationnelle , les bases solides d’une anatomie comparée végétale, jusqu’à un certain point analogue à celle de la zoologie. Dans ce mémoire, Je me suis proposé de faire connaître l’organisation d'un genre fort singulier dans tous ses caractères, et de donner l’esquisse de toutes les phases de son développement depuis l’é- poque de la germination jusqu’à celle de la maturité du fruit , et de la destruction de la plante annuelle. J'ai choisi pour type dugenre Trapa l'espèce T'rapanatans Linn., la seule que l’on trouve en Europe, et qui d’ailleurs offre la plus (1) Un illustre professeur de l'école de Montpellier, M. Raffeneau-Delile, igno- rant sans doute les résultats principaux de notre travail sur le Trapa natans, pu- bliés dès le mois de mai 1846 dans les Comptes-rendus de l’Académie des Sciences de Paris, a traité en partie le même sujet et a fait connaître, il y a quelques mois a peine, ses observations sur l'anatomie du Trapa natans. Je dois dire que les recherches de ce savant botanisie sont venues confirmer les miennes sur les points importants. (Voir le journal l'Institut du 9 février 4848, donnant les procès-ver- baux inédits de la séance du 21 décembre 1847, de la nouvelle Académie des Sciences de Montpellier.) = (Note de l’auteur, 10 juillet 1848.) BARNÉOUD. — ANATOMIE DU TRAPA NATANS. 29, grande analogie avec les autres espèces également annuelles, qui sont spéciales aux lacs de l’Inde et de la Chine. Pour étudier d’une manière plus commode la marche progressive de la végé- tation de cette plante, je l’ai fait élever sous mes propres veux à Paris, dans le courant du printemps et d’une partie de l’été de 1845. En juillet j'avais terminé à peu près mes observations sur les organes de la végétation; mais la saison rigoureuse, cette année, ayant retardé beaucoup la fleuraison, j'ai profité d’un voyage en Provence pour continuer mes recherches au jardin botanique de la marine royale à Toulon. M. Robert, l’habile directeur de cet établissement , et à qui la science est redevable de si importants services , à eu l’extrême obligeance de mettre à ma disposition trois baquets remplis de magnifiques tiges flot- tantes de T'rapa natans , sur lesquelles au mois d'août, les fleurs commencaient à peine à s'organiser. Celles-ci, grâce à la douceur de la température, se sont développées complétement et ont donné des fruits mûrs. [1 m'a été facile de les suivre pendant plus de deux mois jusqu’à l’oblitération de la plante entière après la chute des noix dans la vase. $ L. — Des organes de la végétation. GERMINATION. — À l’état de repos l'embryon du T'rapa natans se compose, comme on sait, 4° d’un énorme cotylédon cordi- forme , très épais, rempli de fécule, et garni au centre de quel- ques faisceaux vasculaires très fins, que, le premier, j'ai pu net- tement observer à l’aide d’une macération convenable. Ce sont de véritables vaisseaux annelés. Ce cotylédon occupe à peu près la capacité entière de la noix ; 2° d’un autre cotylédon très mince et excessivement petit, inséré sur ‘une tigelle fort courte, et en face du pétiole également très court qui part de la base du gros cotylédon. Sous ce rudiment cotylédonnaire est cachée la plumule normalement composée de deux bourgeons, dont l’un central, et l’autre plus petit à l’aisselle du pétiole du grand cotylédon. Les noix tenues dans l’eau tout l’hiver à une température atmosphé- rique de 7° à 8° au-dessus de zéro, n’ont commencé à germer qu’à 224 BARNÉQUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE la fin du mois d'avril. Le tissu de leur sommet s’altère, et se divise en un grand nombre de fines lanières de facon à faciliter la sortie de la radicule de l'embryon en germination. Celle-ci s’annonce par une petite pointe blanchâtre , qui s’allonge toujours verticalement. quelle que soit la position de la noix dans la vase. Cette particularité remarquable n’a point échappé aux physiolo- gistes éminents qui ont observé la germination du Trapa natans, entre autres à M. Charles Gaudichaud, qui en a donné une ex- cellente figure dans son savant ouvrage sur l’Organographie des végétaux (planch. V). Schkuhr, dans son livre Botanisches hand- buch, tab. 25 ; De Candolle, dans son Organographe végétale , tab. 55, et M. de Mirbel, dans son profond mémoire sur les vé- gétaux ÆEndorhizes et Exorhizes, ont également reproduit le même fait, mais d’une manière peut-être moins heureuse (1). La radicule qui continue à s'élever dans le liquide est bientôt suivie par la tigelle, par le petit cotylédon, et par une portion du pé- tiole du grand cotylédon. Celui-ci reste constamment enfermé dans l’intérieur de la noix où il est placé comme un réservoir de nourriture pour la jeune plante, jusqu’à ce que la substance soit entièrement épuisée. Au bout de peu de jours, on voit la plantule qui est submergée , prendre une couleur vert-foncé par l'effet de la lumière vers laquelle elle se dirige. Sa structure est encore purement cellulaire. Partout les vaisseaux ne sont indiqués que par de simples linéaments. | Bientôt les deux bourgeons de la plumule composés de petites folioles ovoïdes et violacées grossissent beaucoup, et soulèvent le petit cotylédon qui, à son tour, loin de s’atrophier , comme il arrive souvent dans la plupart des plantes, grandit de nouveau, se dilate sur les bords, s’épaissit, et se recourbe légèrement au (4) Adanson, si connu dans la science par ses observations profondes et ingé- nieuses et par sa rare sagacité, a émis sur la germination du Trapa Natans une opinion assez singulière (in Famill. Plant. v. IN, p. 83, edit. 4 768) : « Les coty- » lédons se séparent difficilement dans le Trapa, et ne sortent point de la capsule » dans le temps de la végétation, de sorte qu'il paraît monocotylédon , et peut- » être l’est-il en effet. Sa radicule sort, non pas par le haut, mais par le bas de » la capsule, d'un corps charnu, blanchâtre, qui la remplit entièrement » DU TRAPA NATANS. 225 dehors pour laisser monter les bourgeons latéraux. Ceux-ci ne tardent pas à produire chacun une petite tige terminée par un bouquet de feuilles linéaires, simples et opposées ensuite deux par deux. À l’aisselle même du petit cotylédon il naît alors un troisième bourgeon, qui se change à son tour en rameau. Jusqu'à présent nous n'avions pas constaté la présence de véri- tables racines proprement dites, si toutefois on doit refuser ce nom à la radicule ou extrémité de l'embryon en germination du Trapa natans. À cette époque, la portion de la plantule située immédiatement au- dessus du petit cotylédon, verticale dans le principe, s’est déviée vers la ligne horizontale ; tout le long de sa face inférieure , ainsi qu’à la base même des trois rameaux formés et ascendants , on voit poindre des filets radiculaires d’une teinte rosée ou blanchâtre. Ces radicelles , toujours simples, naissent.en quantité, tendent toutes vers la vase, et s’allongent rapidement pour y enfoncer leur extrémité. La lumièré agit sur elles d’une facon assez remarquable. La plus grande portion de leur longueur qui reste à nu au milleu de l’eau prend une couleur d’un vert plus ou moins intense. La partie inférieure seulement qui plonge dans la vase est blanchâtre. J’ai observé ce fait assez curieux de la coloration des racines sur tous les individus que J'ai élevés dans piusieurs récipients remplis d’eau à une hauteur de 25 à 30 cen- timètres au plus. Les trois rameaux axillaires que nous avons vus naître devien- nent chacun une véritable tige toujours simple, presque entière- ment submergée, et dont l’extrémité porte une rosette de feuilles nouvellement formées, alternes, qui flottent alors à la surface du li- quide. C’est l’état définitif des métamorphoses de la tige qui, après, ne fait plus que croître en diamètre et en longueur , renouvelant fréquemment ses feuillés alternes et très caduques de la rosette flottante jusqu’à l’époque de la fleuraison. Le plus souvent, en outre des trois rameaux, ou mieux des trois tiges , il s’en forme une qua- trième à l’aisselle du pétiole longtemps persistant du gros cotylé: don, etune cinquième à la base du petit cotylédon. On à alors cinq tiges produites à l’aisselle de l'embryon, lesquelles, toujours sim- ples, deviennent plus tard libres et flottantes au milieu du liquide. a° série. Bor. T. IX. { Avril 1848.) ; 1ù 226 BARNÉOUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE Racines. — Les radicelles que nous avons observées à la base des rameaux , et qui descendent vers la terre, ont un diamètre assez petit, et sont toujours simples. Leur tissu est très compacte et n'offre jamais de lacunes. A leur centre on remarque plusieurs faisceaux de vaisseaux annelés qui présentent aussi des réticula- tions, et se déroulent quelquefois. Le plus souvent ils se brisent en anneaux distincts. Il existe dans le Trapa natans une autre ca- tégorie de racines qui naissent après les précédentes, toujours sur la tige, à la base des feuilles opposées primitives, ou des feuilles alternes, et qui nagent simplement dans le liquide sans jamais atteindre la vase du fond de l'étang. Nous les nommerons Racines adventives flottantes. | Leur rôle ne devient important que lorsque les diverses tiges simples formées à l’aisselle du petit cotylédon s’en séparent ainsi que des radicelles nées sur la plantule primitive, et deviennent. tout à fait libres (natantes). Ce sont elles que nous avons vues poindre dans l’origine sous forme de petits filets à la base même des premières feuilles qui sont opposées. À mesure que la tige s’alionge, il se forme de nouveaux filets radiculaires symétriquement de chaque côté de la base des feuilles alternés rhomboïdales. Celles-ci sont très cadu- ques et ne laissent sur la plante qu'une large cicatrice de l’inser- tion du pétiole. Les filets radiculaires sont au contrairé très per- sistants , très solidement fixés un de chaque côté de la feuille, Ts se divisent promptement en une multitude de filaments arrondis qui sont toujours simples , et qui naissent sur {ous les points de la surface du filet radiculaire primitif, de facon à donner au tout plongé dans l’eau et vu en bloc une apparence grossière de feuille pinnée. Ce sont de vraies racines chevelues dont les divisions sim- ples se forment et s’allongent successivement du sommet à la base ou extrémité libre du corps central. En l’absence de sucoirs directs dans la terre , celles-et ont pour but de puiser dans le milieu ambiant les éléments nutritifs dont la tige flottante a besoin. Tous les auteurs de botanique descrip- tive les ont considérées, bien à tort, comme des feuilles transfor- mées, assez analogues à celles du Myriophyllum. Hs les appellent DU TRAPA NATANS. 297 folia submersa capillacea, vel pinnatipartita. — Les faits que nous a fournis l’organogénie pour combattre cette manière de voir sont parfaitement d'accord avec l'observation de la structure anatomique de ces racines. En effet, leur tissu est très serré dans toutes leurs parties. Il y a absence complète de lacunes. Les faisceaux vasculaires sont disposés au centre, soit dans le corps médian de la racine. soit dans chacune de ses divisions capil- laires Ce sont des vaisseaux annelés offrant beaucoup de modi- fications, tantôt fortement réticulés, tantôt se brisant en anneaux, ou se déroulant en partie. C’est donc en tous points üne organi- sation identique à celle des radicelles simples qui s’enfoncent dans la vase vers les premières époques de la végétation du Trapa nalans. Les vaisseaux des divisions des racines chevelues ne sont que des anastomoses de ceux du corps central , et les vaisseaux de la’ racine médiane ou corps central communiquent directement avec ceux du centre de la tige dont les seuls faisceaux vasculaires qui s’y trouvent forment l’étui médullaire. ice. — Si on fait une coupe transversale de la jeune tige encore très peu allongée et totalement cachée sous l’eau, on ob- serve que son tissu est assez compacte, et que le canal médullaire, dont l’aspect diffère alors très peu de célui des autres parties de la tranche , est déjà circonscrit par dix à douze faisceaux vascu- laires disposés d’une manière très symétrique. À aucun âge de la plante on ne remarque des traces réelles de rayons médullaires. Dans la première période de la germination , on ne trouve d’a- bord que du tissu cellulaire soit dans le pétiole du gros cotylédon, soit dans le petit cotylédon ou dans la tigelle et dans la radicule. Les vaisseaux n’y sont organisés qu’un peu plus tard, quoique nous ayons vu le grand cotylédon de la noix renfermer déjà même dans l'embryon à létat de repos un faisceau de vaisseaux annelés très fins et bien constitués. Quand les feuilles primitives opposées sont formées et avant l'apparition des premières feuilles alternes, on remarque un changement dans le tissu de la tige compris entre sa surface ex- 296 BARNÉOUD. -- ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE , terne et le canal médullaire. Les cellules qui, dans le principe, étaient unies sans aucune interruption , offrent cà et là plusieurs espaces vides, très irréguliers. Ce sont les /acunes naissantes. Par suite des progrès de la végétation il s'opère en divers points du tissu général des destructions et des résorptions des cellules dont la disposition constitue des vides ou des lacunes sur le bord desquelles il devient assez facile de constater encore par une ob- servation attentive l'existence des débris des cellules résorbées. La - multiplication rapide des lacunes dont la forme et surtout la gran- deur varientbeaucoup, mais dans un espace toujours très restreint, est parfaitement en harmonie avec la croissance de la tige, dont elle doit diminuer de plus en plus la pesanteur spécifique au fur et à mesure que la plante tend à devenir libre au sein des eaux. Les lacunes sont déjà très abondantes dans la portion de la tige qui est l’analogue du liber et du bois, lorsque, par une singularité assez bizarre, le tissu du canal médullaire est encore très com- pacte. Celui-ci, à son tour, en augmentant de largeur, se rem- plit d'espaces lacuneux , à tel point que les /i/6 environ du volume d’une tige adulte qui à presque un demi-pouce de diamètre sont occupés par ces vides qui ont exactement la forme de poches remplies d'air. En faisant des coupes sous l’eau on voit les bulles de gaz se, dégager en très grand nombre, et venir crever à la surface du liquide. Le phénomène est absolument le même pour les lacunes du pétiole.et des feuilles. Comme on le voit, la forme, et certainement la formation des lacunes dans le Trapa natans , n'ont aucun rapport avec les longs espaces vides des Nym- phéacées ( Velumbium ), qui ont été l’objet d'expériences très inmgénieuses de la part du savant M. Dutrochet. Il y à au contraire beaucoup d’analogie entre les poches lacuneuses du T'rapa natans, et celles de l’Aippuris vulgaris, des Myriophyllum, des Potamo- geton, du Callitriche verna. , À l’état adulte de la tige les faisceaux vasculaires qui consti- tuent le grand élui médullaire sont en très grand nombre et offrent un cercle continu; au moyen du tissu cellulaire compacte et privé de lacunes qui les enveloppe. Ce sont uniquement des A vaisseaux annelés d’un cahbre:énorme par rapport à celui des DU TRAPA NATANS. 299 cellules environnantes. Rarement ils se déroulent sur une certaine partie de leur longueur. Ils se brisent au contraire à une faible traction en grands anneaux distincts qui flottent au milieu des gouttes d’eau dans lesquelles on les observe. — Il n’y a aucune trace de véritables trachées parfaitement déroulables, et telles qu’on les remarque dans la plupart des plantes phanérogames. — Ce fait s'accorde ici très bien avec l’opinion de la plupart des anatomisies, qui considèrent les organes de la végétation , et en particulier les tiges et les racines des plantes aquatiques comme généralement dépourvues de vraies trachées. Dans les portions de la tige, antres que celles du pourtour du canal médullaire, on ne remarque plus du tout de vaisseaux, mais le tissu cellulaire qui les remplace y affecte, en des points déterminés, des formes de cellules tellement distinctes, qu’on peut retrouver. facilement les analogues d’une enveloppe herba- cée, d’un liber, des couches du corps ligneux , en un mot, tous les caractères principaux d'une tige dicotylédone. FeurLces ET PÉTIOLE. — Dans le Trapa natans il ÿ a deux espèces de feuilles à étudier, 1° les feuilles primitives qui sont simples, linéaires et opposées. Chaque tige, en porte le plus souvent deux ou trois paires. 2° les feuilles alternes, {oujours flottantes et rhomboïdales-dentées. Occupons-nous d’abord un instant de celles de la première catégorie. On eu a beaucoup né- gligé l'observation pour n’avoir pas suivi tous les progrès de l'embryon en germination, et ensuite parce qu’elles sont très caduques et très éphémères. Gomme toutes les feuilles submer- gées, elles sont simplement recouvertes par une cuticule excessi- vement mince , de nature un peu granulaire; point d’épiderme et point de stomiates. À l’air libre , elles se dessèchent et noircissent même avec une grande rapidité ; mais le point le plus intéressant de leur anatomie est leur structure intime. Contrairement à ce qu'on sait sur l’organisation des feuilles totalement submergées (Potamoyeton , Myriophyllum , etc.), où l’on n’a observé que du tissu cellulaire sans y découvrir de véritables vaisseaux, les 230 BARNÉQOUD. -— ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE feuilles primitives du T'rapa natans, qui naissent et qui meurent sous l’eau, qui sont donc submergées pendant toute leur vie, offrent à leur centre deux et quelquefois trois faisceaux simples de vaisseaux annelés, parfaitement formés, et se terminant en pointe fusiforme vers l’extrémité de la feuille. Les cellules de la feuille sont polygonales, irrégulières et remplies de matière verte. Elles offrent aussi quelques lacunes. Ce point d'anatomie végétale nous paraît important, au moins comme exception à la règle gé- nérale établie dans la science. abtatxl Les feuilles flottantes ont une structure assez normale. La face supérieure exposée à l'air libre est très lisse, et dépourvue de cuticule. Son épiderme assez mince est fortement accolé aux cel- lules sous-jacentes. Il faut une macération prolongée dans de l’eau un peu acidulée pour l’en détacher facilement. On y ren- contre extrêmement peu de stomates. Cependant Jes feuilles flot- tantes des Nymphœæa en sont criblées, comme on sait, à la face supérieure. L’épiderme de la face inférieure des feuilles du Trapa nalans , sans cesse au contact du liquide, est privé de stomates, et ses cellules incolores sont petites et fort irrégulières. Il est tout parsemé de longs poils cloisonnés. Le parenchyme supérieur se compose d’une double rangée de cellules cvlindroïdes , très ser- rées, remplies de matière verte. Le reste du tissu est très lacu- neux et composé de cellules arrondies, également pleines de gra- nules verts. — Les vaisseaux nombreux qui s’anastomosent dans la feuille appartiennent tous à la catégorie des vaisseaux annelés. — Le pétiole naissant des feuilles flottantes est très court, ar- rondi sur une face.et très canaliculé sur l’autre. C’est à la multiphi- cation successive et rapide des lacunes gorgées d’air qu’est due la disparition de cette dépression primitive du pétiole, ainsi que cette forme très arrondie et très bombée qu'il affecte vers l’état adulte de la feuille. Les lacunes s’y produisent absolument de la même manière que dans la tige et dans les feuilles. Dans l’origine, une coupe transversale du pétiole présente un tissu assez continu. À l’âge mûr, ce n’est plus qu’un vaste réseau de lacunes séparées entre elles le plus souvent par un simple rang de cellules. Tous L. L2 D DU TRAPA NATANS. 251 les vaisseaux annelés sont groupés au centre d’une facon très régulière. — Les poils des pétioles sont cloisonnés comme ceux des feuilles. $ IL — Organes de la reproduction. ORGANOGÉNIE DU BOUTON DE LA FLEUR, — Si on examine une fleur de T'rapa natans au premier moment de sa formation dans l’aisselle des pétioles des feuilles flottantes, on trouve à la base même d’une bractée hyaline et très transparente une véritable petite cupule dont le bord un peu ondulé présente quatre dents très arrondies et parfaitement symétriques. C’est la première ébauche du calice dont je n’ai jamais vu les divisions {otalement distinctes. Celles-ci naissent réellement soudées à la base. Je puis en dire autant pour d’autres genres dont j ai étudié l'Organogénie, et qui ont des calices monophylles (Lonicera, Lamium, Antirrhi- num, Scutellaria, Knautia , Callitriche, Hippuris, Myriophyllum, Orchis, Ophrys). La théorie des calices gamosépales dont les divers segments seraient libres dès l’origine et soudés plus tard, quoique nécessaire pour l’explication des faits généraux de l’Or- ganographie végétale, ne peut trouver ici une démonstration pal- pable et réelle. La cupule du calice n'offre encore dans tout son intérieur qu'un léger bombement cellulaire. C'est aux dépens de ce tissu qu'on voit bientôt se former quatre petits mamelons alternes avec les dents du calice. Ce sont les pétales naissants. Dans le plan inté- rieur de ce verticille il s’en développe promptementun aütre éga- lement composé de quatre mamelons distincts qui sont opposés aux segments du calice. Telle est l’origine des étamines. Les mame- lons qui les représentent ne tardent pas à croître rapidement et à dépasser ceux du verticille de la corolle qui, pour le moment, éprouvent un véritable arrêt de développement. Plus tard, les pétales grandiront à leur tour presque tout à coup, _etdépasseront aussi les étamines déjà plus ou moins complétement organisées. Ce jeu du balancement des forces se remarque dans l’évolution des fleursd’un grand nombre de plantes phanérogames. 232 BARNÉOUD. -— ANAIOMIE ET ORGANOGÉNIE Peu après l’apparition du verticille, qui représente les étamines, on remarque tout à fait, au centre de la fleur, deux mamelons très rapprochés, accolés constamment par la base, et seulement dis- tincts aux deux tiers de leur longueur. Ce sont les deux carpelles naissants de l'ovaire qui apparaissent toujours confondus à leur partie inférieure. Ensuite on voit poindre successivement les ovules, le disque qui enveloppe la base de l'ovaire, le style et le stigmate. Ainsi, dans la fleur si régulière du Trapa natans, l’évolution de ses divers organes de lextérieur à l'intérieur, de la circonférence au centre, est aussi très rigoureusement normale. COoROLLE. — Comme on Fa déjà vu , elle se compose dans le principe de quatre mamelons entièrement libres qui s’étalent, s’amincissent , et deviennent de petites lames orbiculaires , alors simplement formées de tissu cellulaire : c’est l’état très Jeune des pétales. Ils sont visiblement insérés sur le réceptacle commun ; mais peu de temps après, leur base s’allongeant se soude au bord interne du tube déjà formé du calice, et cette soudure intime masquant leur véritable point d'attache , les pétales plus tard semblent véritablement insérés sur le calice. À l’état adulte, ils offrent de nombreuses anaslomoses de vaisseaux, qui ne sont point de vraies trachées comme c’est l’ordinaire dans les corolles, mais bien de simples vaisseaux annelés d’un petit diamètre, et très difficilement déroulables. ANTHÈRES ET POLLEN. — Quand le mamelon, qui est l’anthère naissante, n'offre encore qu’une petite masse parfaitement arron- die à l'extérieur , si on fait délicatement une coupe transversale , on voit que son tissu interne a une structure uniforme : mais peu de jours après, on observe sur les deux faces principales du ma- melon grossi une dépression très sensible : c’est le commence- ment de la formation de la suture médiane de l’anthère. Sur une tranche horizontale se dessinent quatre petits points symétrique- ment disposés aux extrémités, et où le tissu cellulaire commun s'étant résorbé a été remplacé par des groupes de cellules de DU TRAPA NATANS. 253 forme elliptique, et d’un aspect assez transparent, Gelles-c1 sont encore peu nombreuses. Ce sont les cellules-mères du pollen; elles se multiplient rapidement, et c’est à leur production abondante qu'est due la formation des quatre logettes qui composent l’an- thère du Trapa natans. Comme on le sait, le corps de la suture médiane y est très large. Si nous concentrons toute notre attention sur le développement des cellules-mères , nous trouvons d’abord qu’elles ont un tissu fort délicat et bien transparent. Dans leur intérieur se dessine une masse brune primitivement simple et compacte, laquelle sescinde ensuite en trois segments. Ces divisions, ‘indiquées par trois lignes entrecroisées dans le commencement du phénomène , ne tardent pas à devenir très apparentes à travers la paroi presque himpide de la cellule-mère, et chacune en forme de petite utricule est ensuite libre, quoique très rapprochée de ses voisines. Ces utricules , d’abord simples, offrent un peu plus tard un second sac interne ; ce sont alors de véritables grains de pollen; les cel- lules-mères se déchirent , se résorbent , et disparaissent complé- tement. Les grains polliniques restent libres au milieu des loges de l’anthère , et s’obscurcissent au fur et à mesure que leur inté- rieur se gorge d’une infinité de petits corpuscules (fovilla) : ils sont lisses et jaunâtres. À l’état sec, et au sortir de l’anthère , leur forme est elliptique ; leur diamètre transversal à un grossis- sement de 230 est de 4/100 de millimètre au micromètre. Plongés dans l’eau, ils prennent subitement une forme trigone, et la mem- brane interne lance au dehors sa fovilla par trois boyaux , comme dans les Ænothérées et dans les Plumbaginées. Sur les papilles allongées du stigmate, les grains crèvent facilement , etengagent leurs tubes à travers les cellules du tissu ; mais il devient impos- sible de les suivre jusqu’à l’ovule à cause de l'épaisseur , de l’o- pacité et de la longueur du style, et enfin du défaut complet de transparence des parois de l’ovaire. Dans le filet et dans la suture de l’anthère , les vaisseaux sont annelés comme dans les pétales. — La paroi interne de l’anthère est tapissée d'une couche de grandes cellules ovoïdes et fibreuses lransversalement. Ces fibres, régulièrement rapprochées, sont 23 BARNÉOUD. —- ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE souvent unies par de petites bandes, et offrent ainsi des réticula- tions ; quelquefois elles se déroulent en spirale soit naturellement, soit par la simple traction. Disque Er OVAIRE. — Les deux carpelles de l'ovaire unis à la base en naissant, mais libres à leur extrémité, tendent à se sou- der complétement , et alors, au sommet de l’ovaire ainsi formé, il se produit un petit col rétréci qui s’allonge, et qui devient le style. La partie inférieure des carpelles se soude dès le principe jusqu à une certaine hauteur au tube du calice , à l’aide d’un tissu cellulaire nouvellement formé, quis’interpose entre les deux or- ganes pour rendre leur ‘union plus prompte et plus intime. L’o- vaire du Trapa natans nest qu'à demi infère; mais, d’une autre part, 1l se développe de très bonne heure tout autour de sa base un bourrelet cellulaire extrêmement remarquable, qui naît de la substance même du réceptacle, et qui, à mesure que la fleur grandit, se soude à la fois au tube du calice et à la paroi ova- rienne. Ce nouvel organe est le disque, qui, dans notre plante, acquiert un développement tel qu’à l’époque de la maturité de embryon, il couvre presque entièrement la partie de lovaire encore libre, et non soudée au calice ; alors il forme avec lui un tout intime et inséparable. Les premiers faisceaux vasculaires qui se montrent dans le calice appartiennent à la classe des vaisseaux annelés. Il n°v a point de véritables trachées. Ensuite, soit dans le tube, soit dans les segments libres, il se forme des vaisseaux fibro-ligneux ter- minés en fuseau aux deux extrémités , assez courts, et analogues à ceux du liber des plantes ligneuses. C’est à leur présence et à leur extrême quantité qu'est due la consistance tout à fait ligneuse du calice soudé à l'ovaire, et de la portion libre de l’ovaire dont les parois sont remplies de ces fibres. La noix, comme on sait, a une dureté extrême. Les cornes du fruit ne sont autre chose que les segments vieillis du calice qui ont perdu presque tout leur tissu cellulaire, et qui sont formés d’une grande masse de ces fibres ligneuses fortement serrées les unes contre les autres. Les denticules tournés en bas des cornes de la noix sont dus simple- DU TRAPA NATANS, 259 ment à plusieurs faisceaux de ces fibres ligneuses séparées ou dé- doublées de la masse centrale. OvuLes. — Les deux carpelles dont se compose l'ovaire sont constitués chacun par une lame épaisse de tissu cellulaire repliée sur elle-même en naissant, de manière à offrir une petite cavité ‘ ou loge. Ces deux corps en se soudant entièrement établissent à leur face de jonction une cloison , dont on peut, alors qu’elle est très jeune, séparer délicatement la double membrane. Si on dissèque l’ovaire avant que ses deux carpelles soient complétement soudés , et lorsqu'il présente encore à son sommet une échancrure , on trouve dans chaque loge, à peu près vers la partie supérieure de la cloison , un ovule naissant, qui est comme implanté dans le tissu du placenta. Le nucelle, très transparent, semble le constituer un instant à lui seul ; mais très promptement, il apparaît à sa base un double petit bourrelet cellulaire, qui est l’origine de la primine et de la secondine. Le jeune ovule est horizontal , et regarde le côté de l’ovaire, dont les parois, assez transparentes , permettent même de bien voir sa position sans le secours du scalpel. Peu de temps après, il s’allonge beaucoup à sa base par suite de la formation du funicule, et s’incline vers le fond de la loge. Le nucelle et le bord de la secondine, qui étaient assez saillants, disparaissent sous l'enveloppe de la primine qui s’élargit beau - coup, de telle facon que l’exostome seul reste béant au sommei de l’ovule Celui ci, maintenant penché, se redresse bientôt sous l’impulsion d’un mouvement révolutif que lui imprime le funicule, qui, en continuant de croître, se soude en même temps à sa paroi latérale pour former le raphé. L’exostome est alors tourné vers le placenta , et vers le sominet de la loge ; la chalaze lui est direc- tement opposée ; telle sera la position normale et définitive de l’ovule, dont le mouvement d’anatropie est complet. Dans le raphé, on distingue de nombreux vaisseaux simplement annelés, identiques avec ceux que nous avons signalés dans les autres or- ganes de la reproduction ; ils vont s'épanouir à la chalaze , où ils font un plexus magnifique : ils se brisent en anneau , el se dérou- 256 BARNÉOUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE . lent rarement, et d’une manière fort inégale. Ces mêmes vaisseaux annelés se retrouvent dans le tissu de la cloison groupés en plu- sieurs faisceaux, qui communiquent directement avec ceux du funicule des ovules. Ces derniers, jusque vers l’époque de l’é- mission du pollen, sont à très peu près de même grandeur , et ‘occupent chacun presque toute la capacité de leur loge respec- tive ; leur point d’attache est au-dessous du sommet de la cloi- son. Peu de jours après la fécondation , l’un des deux ovules, ce- lui qui est fécondé, se montre déjà plus gros que son voisin (1). Il croit avec beaucoup de rapidité et de vigueur ; ses enveloppes gorgées de sucs se distendent fortement, et bientôt le corps ovu- laire tout entier, ne trouvant plus d’espace libre dans laloge qui le contient, exerce une pression considérable sur la cloison, dont le tissu assez faible finit par céder et se déchire dans sa partie médiane. Il ne reste plus de cette cloison que les deux bords laté- raux adhérents à l'ovaire, qui à leur tour s’atrophient peu à peu, mais dont on retrouve encore des traces à l’époque de la matu- rité du fruit. De même, l’ovule, qui n’a pas été fécondé , est to- talement refoulé dans un coin du sommet de l’ovaire où il languit, se vide et se dessèche; mais il ne disparaît pas en entier. Son ru- diment exisle toujours, même dans les noix adultes qui se déta- cnent des gros pédoncules. Ainsi, la capacité entière de l’ovaire est maintenant envahie et occupée par l’ovule, dans lequel se forme le gros embryon. À la maturité de celui-ci, toutes les enve- loppes de l’ovule sont confondues. La fécondation a toujours lieu sur les fleurs exposées à l’air libre; mais les phéromènes qui la suivent se passent toujours un peu au-dessous de la surface du Hi- quide , à l’aisselle des pétioles submergés. (4) D'apres l'état d'égalité où se trouvent les deux ovules très peu avant la fécondation, je ne serais pas étonné qu'on rencontrât une monstruosilé de Trapa NATANS Où d'une autre espèce avec deux ovules fécondés et à embryon parfait. J'avoue que cette idée m'est souvent venue à l'esprit en observant de nombreux individus vivants de cette plante, tant au milieu des bassins de nos jardins qu'à l'état sauvage. par exemple dans plusieurs étangs abrités du Dauphiné et de la Savoie. Je suis porté à croire, d’après certaines observations, qu'il n° v a pas de motif pour que l’un des deux ovules soit fécondé plutôt que l'autre. DU TRAPA NATANS. 287 EMBRYON ET MATURITE DU FRUIT. — Après la formation des tubes polliniques sur la surface du stigmate, et après le temps . jugé nécessaire pour que leur action ait lieu sur lovule , si on ouvre celui. ci avec beaucoup de soin , de manière à dégager tota- lement le nucelle , on remarque que ce dernier à la forme assez exacte d’une bouteille, dont le col serait rétréci. Dans son pour- tour intérieur se dessine par transparence le bord d’un sac em- bryonnaire dont le tissu paraît excessivement mince, et qui plus tard finira par se confondre avec la paroi du nucelle qu’il tapisse complétement. Son point d'origine et d'insertion est vers la pointe du nucelle, Si on déchire très délicatement celui-ci à son extré- mité libre, sur laquelle agit le boyau fécondateur, on met à nu un petit groupe de cellules arrondies , du milieu desquelles des- cend un tube assez long , d’une transparence et d’une finesse ex- trêmes, rempli de légers granules, et terminé par une masse cel- lulaire parfaitement arrondie. Ces parties sont toutes tellement ténues et d’une délicatesse telle qu’il faut prendre de grandes pré- cautions, et répéter plusieurs fois l'opération pour bien les obser- ver. Ce tube qui descend est le cordon suspenseur. La masse cellu- laire est l'embryon naissant encore informe ; sa croissance est ra- pide, et bientôt il montre à son sommet une petite dépression, et de chaque côté deux mamelons arrondis et fort courts; ce sont les deux cotylédons à peine ébauchés. À cette époque seulement, ils sont parfaitement égaux ; mais cette égalité disparaît très prompte- ment au bout de peu de jours ; l’un des cotylédons commence par s’allonger , tend à se dégager ainsi du milieu du tube resserré que forme l’extrémité du nucelle , et gagne la partie inférieure et évasée de celui-ci où il se développe alors tout à son aise, et dans toutes les dimensions Son accroissement est tellement vi- goureux qu'il ne tarde pas d'occuper l’espace tout entier pour lui seul, tandis que l’autre cotylédon fortement gêné , et pour ainsi: dire étranglé dans le col du nucelle , languit et éprouve un véri- table arrêt définitif de développement. La force végétative de ce cotylédon, qui reste tout le temps pygmée par rapport à son voisin , semble alors se porter vers son aisselle, On y voit appa- raître les premiers rudiments du bourgeon central de la plumule : 258 BARNÉQUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE le second bourgeon de celle-ci , qui est axillaire à la base du sup- port du grand cotylédon, se montre ensuite, et peu de temps avant la maturité complète de l’embryon. On sait que ce dernier, dont la grande masse est due à un seul de ses cotylédons, occupe à l’état adulte toute la cavité de l'ovaire. C’est ici un fait exacte- ment correspondant à celui que nous avons étudié dans le déve- loppement des ovules; de part et d'autre ,,1l y a inégalité de forces , exubérance de matières nutritives d’un côté, et appau- vrissement extrême de nourriture de lautre, enfin croissance disproportionnée d’un orgâne ; au préjudice complet d'un autre organe. Un éminent botaniste, M. Adrien de Jussieu , dans ses savants Mémoires sur la famille des Malpighiacées et dans son excellent Traité de botanique, parle de plusieurs espèces du genre Hirœa , dont l’embryon offre une inégalité extréme de grandeur entre ses deux cotylédons Je suis convaincu d'avance qu'il y a là un phénomène identique avec celui que nous venons de signaler dans le Trapa natans. Dans ces divers cas, on constate toujours de simples arrêts définitifs de développement. | Le tissu farineux du gros cotylédon s’accroît comme un véri- table périsperme, dont il doit Jouer exactement le rôle ; il se compose de cellules polygonales, régulières, qui paraissent se multiplier de la circonférence au centre ,; comme l’indiquent des coupes transversales faites à divers âges, et sur lesquelles les cel- lules sont toujours plus abondantes et plus serrées vers les bords qu'au centre. À l’état de maturité, le tissu présente partout le même aspect. Ces cellules polygonales sont les matrices des grains de fécule ; ceux-ci, examinés à l’état très Jeune, ne présentent qu'une simple utricule, sans aucune trace de noyaux ni de lignes concentriques. Ces parties se montrent un peu plus tard. À lé- tat adulte, les grains amylacés ont leur noyau central, et un grand nombre de couches ; ils varient beaucoup dans leur gran- deur , et, au contact de la teinture d’iode, ils se parent d’une belle couleur bleue. — Cette fécule est très abondante et très nutri- tive. On n'ignore pas que certaines personnes en Europe mangent l'embryon du Trapa natans, quoiqu'il ait une saveur acide assez peu agréable. Les Chinois et les habitants de la vallée de Cache- DU TRAPA NATANS, 239 mire cultivent aussi comme aliments plusieurs espèces de T'rapa à fruits très gros, qui croissent dans les étangs du midi de PAsie. (Trapa bispinosa. — Cochinchinensis.) CONCLUSIONS. Après avoir examiné ainsi en détail l’histoire du développe- ment du Trapa natans qui fait le sujet de ce Mémoire, nous allons résumer en peu de mots toutes les phases importantes de là vie entière de cette plante, phases qui sont caractérisées cha- cune par des faits et des changements remarquables : Première période : Germination. Seconde période : Développement des bourgeons de la plumule : formation des tiges, des feuilles primitives opposées , et des ra- dicelles simples qui plongent dans la vase. Troisième période : Naissance et développement des racines adventives flottantes de chaque côté de la base des feuilles. For- mation et accroissement des rosettes terminales de feuilles rhom- boïdales nageant à la surface de l’eau. Quatrième période : Première apparition des fleurs à l’aisselle des feuilles de la rosette, État très ramifié ou pinné des racines adventives. Le pétiole du grand cotylédon , et la plantule primi- tive qui retiennent encore les tiges commencent à s’altérer et à pourrir. - Cinquième période : Fleuraison ; chaque tige tend à se briser vers son point d'attache à l’aisselle du petit cotyvlédon, et à deve- nir libre au milieu de l’eau, | Sixième période : Développement et maturité du fruit ; les tiges, nageant au milieu des eaux, y puisent leurs éléments nutri- tifs à l’aide des racines adventives pinnées. Septième période : Chute des fruits mürs dans la vase. Destruc- tion assez rapide de la plante entière. (Mai. — Juin, —- Juillet. — Août. — Septembre. — Octobre.) : 2h0 BARNÉQOUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 42, (Toutes les figures, excepté la figure 3, sont de grandeur naturelle.) Fig. 4. Noix du Trapa natans en germination. — d, bord supérieur du disque, qui, à l’époque de la maturité du fruit, entoure l'ovaire jusque vers son som- met. La pointe de l'ovaire. à l'époque de la germination, pourrit, et son tissu, composé de nombreux faisceaux de tubes fibreux, se divise en très petites la- nières qui s écartent pour laisser sortir le pédicule de l'embryon. Fig. 2. Embryon nu, en état de germination.— c, grand cotylédon épais et cor- diforme, qui reste enfermé dans la noix ; il offre à sa base une dépression où est inséré son pétiole p.—c’, petit cotylédon qui tend à s'accroître après la ger- mination, — b, bourgeon central. — 4’, bourgeon axillaire, logé dans une pe- tite dépression du pétiole p. Ces deux bourgeons constituent la gemmule, et existent dans l'embryon à l'état de repos. — 1, tigelle. — r, radicule. Fig. 3. Bourgeon centrai de la plumule, très grossi. Fig. 4. Noix avec embryon en germination, dans un état plus avancé que dans la figure 1. Le corps est dans sa position naturelle sur la vase, au fond de l’eau. Le sommet de la radicule se dirige vers la surface du liquide. Fig. 5. Plantule encore plus avancée que la précédente, et toujours dans sa po- sition naturelle. — c, petit cotylédon qui a grossi. — b et b’ les deux bour- geons primitifs de la plumule. — b', troisième bourgeon , qui naît à l’aisselle même du petit cotylédon. | Fig. 6. Plantule encore plus avancée que la précédente, et dans sa position na- turelle au fond de l’eau; elle est encore totalement submergée. — f, feuilles primitives, simples et opposées. — r, racines à peine naissantes à la base des bourgeons. Fig. 7. Plantule encore plus avancée que la pnééäiibies et dans sa position natu- relle.— e, bourgeon terminal qui tend à sortir de l’eau et à étaler à la surface du liquide'ses feuilles alternes et à peine denticulées. --- f, feuilles opposées primitives, et totalement submergées.—- r, racines développées, soit à la base des bourgeons, soit sur le bord de la tigelle et de la radicule de l'embryon. — p, pétiole du gros cotylédon. Fig. 8. Plante du Trapa nalans encore plus développée que la précédente, dans sa position naturelie au milieu de l’eau , et toujours fixée à la noix et au gros cotylédon. qu'elle cache, par le pétiole p.— t,t,t, trois tiges formées et déve- loppées , qui bien plus tard deviendront trois plantes distinctes et flottantes après leur séparation du pétiole p, oblitéré, de la masse des racines r,r,r, nées sur le corps de la plantule, et enfin du petit cotylédon c, qui à ce moment est encore lrès épais et très vigoureux. — e,e,e, bourgeons foliacés terminaux , émergés, qui forment les rosettes flottantes —f,f. feuilles opposées, primitives, pq DU TRAPA NATANS. 211 toujours submergées, et vers la base desquelles se développent les racines ad- ventives &,a,a,a,a. — b et b’, quatrième et cinquième bourgeons naissants , destinés aussi à devenir des tiges. PLANCHE 19. ( La figure 4 est de grandeur naturelle; toutes les autres sont vues au micros- cope, et plus ou moins grossies.) Fig. 4. Tranche longitudinale d'une racine simple, prise à la base des bourgeons, près du petit cotylédon , pour montrer à son centre les vaisseaux annelés (v), qui tantôt se déroulent un peu, et tantôt se brisent en anneaux libres le long d'un même tube. Vers la spongiole de la racine, ces vaisseaux se terminent en pointe fusiforme. Fig. 2. Coupe transversale de la racine précédente, pour montrer l'absence com- plète des lacunes, et la disposition centrale des vaisseaux (v). Fig. 3. Coupe longitudinale d’une portion ramifiée de racine adventive avant l'ap- parence pinnée, et naissant symétriquement de chaque côté de la base des feuilles alternes. Tissu cellulaire partout très serré. Point de lacunes.—v, vais- seaux annelés du corps central de la racine ; leur diamètre dépasse de beau- coup celui des cellules environnantes. Ils sont tantôt réticulés, tantôt simple- ment formés d'anneaux libres ou se déroulant en partie en spirale. — ff, fi- brilles radicellaires de la racine mère, ayant à leur centre des vaisseaux anne- lés qui communiquent directement avec ceux du centre de la racine mère. Fig. 4. Tronçon de tige adulte et flottante du Trapa natans. — r,r,r,r, racines adventives garnies de fibrilles (f), et naissant symétriquement de chaque côté de la base des feuilles alternes (p), (p), (p). Ce sont ces racines pinniformes que les auteurs ont regardées comme des feuilles méiamorphosées. Fig. 5. Coupe longitudinale d’une feuille primitive simple et opposée, constam- ment développée sous l’eau, et offrant plusieurs vaisseaux annelés (a). Fig. 6. Tranche transversale de cette même feuille.— /, lacunes.— », vaisseaux. Fig. 7. Coupe transversale d'une portion de feuille flottante, rhomboïdale. — e, épiderme supérieur. — p, parenchyme supérieur, à double rang de cellules verticales, cylindroïdes, remplies de granules verts. —{, lacunes nombreuses, bordées de cellules arrondies, remplies de matière verte. — », faisceaux vas- culaires. — 1, épiderme inférieur garni de nombreux poils cloisonnés (ci. Fig. 8. Cellules du parenchyme supérieur remplies de granules verts. Fig. 9. Tissu de l'épiderme inférieur. Fig. 10. Tissu de l'épiderme supérieur, présentant fort peu de stomates. Fig. 11. Tranche longitudinale d’une portion de cette même feuille, pour montrer l’anastomose des vaisseaux annelés (a), {a), (a). — e, cellules remplies de ma- tière verte. 3° série. Bor. T. IX. (Avril 1848 ) ; 16 2h2 BARNÉQUD. — ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE Fig. 42, 43, 44, 15. Tranches horizontales, pour montrer les divers états de développement du pétiole renflé des feuilles flottantes. depuis son origine jus- qu'à l'état adulte.— /, lacunes remplies d’air.— », vaisseaux annelés, groupés au centre. Fig. 16. Portion de tissu cellulaire de l'intérieur du pétiole, pour montrer la for- mation des lacunes.—c,c, débris des cellules résorbées sur le bord des lacunes nouvellement produites. Fig. 17. Vaisseaux annelés (a) du pétiole. PLANCHE 1/. {La figure 1 est de grandeur naturelle: toutes les autres sont vues au microscope, et plus ou moins grossies ) : Fig. 1. Tranche horizontale d'une tige adulte de Trapa natans. — m, moelle, — v, cercle formé de nombreux faisceaux vasculaires. Fig. 2. Segment d’une coupe transversale de la tige. — e, sorte d'épiderme ex- térieur. — c, tissu cellulaire représentant une partie du système cortical. — l, tissu cellulaire représentant le liber. — b, tissu rempli de lacunes (La). et l’analogue du bois jusqu'aux faisceaux si nombreux de vaisseaux annelés (v) qui entourent la moelle toute criblée de lacunes (L,a), (m). Fig. 3. Portion d’une tranche longitudinale de cette même tige (mêmes lettres et mêmes parties). Le calibre des vaisseaux annelés est énorme, par rapport à celui des cellules environnantes. Fig. 4. Cellules entourant les vaisseaux de la tige, et remplies de granules con- tenant une matière de couleur rosée (c). Fig. 5. Organogénie du bouton de la fleur. — c, calice naissant, où les quatre segments sont unis dés l'origine ; les autres parties de la fleur ne sont pas en- core ébauchées. — b, bractéole, à l'aisselle de laquelle prend naissance le bou- ton de la fleur. Fig. 6. Bouton. floral plus avancé que le précédent, où l'on voit la première ébauche du verticille de la corolle, du verticille des étamines, et des carpelles de l'ovaire. Fig. 7. Bouton floral plus avancé que le précédent. — c, calice. — o, ovaire , dont les deux carpelles ne sont pas encore entièrement soudés.—m, mamelons dont les quatre plus extérieurs représentent les quatre pétales, et les quatre plus intérieurs opposés aux segments du calice les quatre étamines. Fig. 8. Bouton floral encore plus avancé que le précédent. — c, portion des seg- ments du calice dont on a enlevé le segment antérieur et un morceau de chaque segment latéral, pour montrer l’intérieur de la fleur. — e, étamines.— p. pé- tales.—d, disque naissant sur le réceptacle et se soudant à l'ovaire, à mesure qu'il se développe. À cette époque, on voit très bien l'insertion des pétioles et des étamines sous le disque ; la base même de l'ovaire est soudée avec le tube encore très court du calice. DU TRAPA NATANS. 2h35 Fig. 9. Bouton encore plus avancé que le précédent. —c, calice dont on a enlevé le segment antérieur et tronqué les autres.—0, ovaire plus avancé. —d, disque plus avancé. Fig. 40 et 11. États encore plus avancés que le précédent du bouton de la fleur. — ce, calice. — d, disque. — 0, ovaire. — $, style. — e, stigmate.— p, pé- tiole de la fleur. Fig. 42, 43, 44, 15, 46. États successifs des segments du calice, depuis leur jeune âge jusqu'à l'époque où ils se changent en pointe garnie de denticules recourbés au sommet, comme le représente un fruit mûr de Trapa natans. Fig 47. Anatomie d'une portion de ces pointes du calice : c'est pris vers la partie supérieure, pour montrer la véritable nature des denticules recourbés de la pointe. — a, vaisseaux annelés du centre même de la grosse nervure. — v,v,v,v, vaisseaux fibro-ligneux dont une partie constitue presque entièrement le corps de la grosse nervure qui forme la pointe, et dont l’autre partie se di- vise latéralement en gros faisceaux, pour former les denticules mêmes de la pointe. Le tissu cellulaire y est peu abondant. PLANCHE 15. {Toutes les figures, excepté la figure 25, qui est de grandeur naturelle, sont vues au microscope et plus ou moins grossies.) Fig. 4. Coupe transversale de l’anthère à peine naissante, èt réduite à l’état de simple mamelon. Fig. 2. Même coupe d'une anthère plus avancée. quand la suture médiane com- mence à se former. — c, cellules mères naissantes. Fig. 3. Même coupe d'une anthère encore plus avancée, quand les quatre lo- gettes commencent à se dessiner.— c, cellules mères occupant les quatre lo- gettes qu'elles forment.— », faisceau vasculaire central de la suture médiane. Fig. 4. Cellules mères offrant une masse brune à leur centre. Fig. 5. Cellules mères où la masse brune tend à se diviser en trois segments, pour former trois grains de pollen. Fig. 6. Cellules mères encore plus âgées que les précédentes, où les grains de pollen sont à peine formés trois par trois. Ceux-ci, encore prisonniers dans la cellule mère, n'ont pas acquis leur forme définitive. Fig. 7. Grains de pollen adultes et vus au sec, quand ils sortent naturellement des loges de l'anthère. Fig. 8. Grain de pollen vu dans l'eau. Il prend une forme trigone: il est lisse. Fig. 9. Grain de pollen crevant dans un milieu humide, et émettant sa fovilla par trois boyaux à la fois. | , Fig. 10. Cellules fibreuses de la paroi interne de l’anthère ; elles présentent aussi des réticulations. Il y a des cellules dont la fibre se déroule quelquefois. Fig. 44. Coupe longitudinale d'une portion du style et du stigmate.— p, papilles du stigmate. — a, vaisseaux annelés du centre du style. 9h BARNÉQUD.— ANATOMIE ET ORGANOGÉNIE DU TRAPÀ NATANS. Fig. 12. Ovule très jeune, implanté dans le tissu du placenta. — p, portion de tissu du placenta.—p,r, primine à peine esquissée par un rebord cellulaire: — n, nucelle celluleux, transparent. Au-dessus du bord de la primine, il y a un rang de cellules qui représente le bord de la secondine. Fig. 43. Ovaire très jeune dont on a enlevé la portion antérieure des deux car- pelles, pour montrer son intérieur. — €, carpelles. — 0, ovules très jeunes ; un dans chaque loge formée par la cloison s.-— Les ovules sont dans leur po- sition naturelle, et leur nucelle regarde à cette époque le côté de l'ovaire; ils sont insérés au-dessus de la moitié de la hauteur de la cloison, et vers la partie supérieure de celle-ci. Dans le dessin, toute la base de l'ovaire est cachée par le disque et le tube du calice. Fig. 44. Ovule plus avancé, dans sa position naturelle. La ligne sur laquelle il est fixé représente la cloison. — p, primine. —s, secondine. — n, nucelle. Fig. 15, 16 et 16°. États successivement plus avancés de l’ovule, toujours dans sa position naturelle. —— e, ouverture de l’exostome. | Fig. 17. État de l'ovule à l’époque de l'émission du pollen. —:s représente le sommet de l'ovaire et de la cloison. — b, la base. — c. chalaze de l'ovule. — f, funicule soudé ou raphé. — e, exostome. Fig. 48. Ovule bien après la fécondation, dont le renflement de la base est cause par le gros cotylédon de l'embryon. Fig. 19. Coupe longitudinale d'un ovule, très peu après la fécondation. — f, fu- nicule ou raphé, offrant au centre de gros faisceaux de vaisseaux annelés (a) s, bord de la secondine. — n, nucelle. — s,a, sac embryonnaire dont l'extrémité libre n'at- qui vont s'épanouir à la chalaze c. — p, bord de la primine. teint pas encore la base du nucelle. — e, embryon naissant, vu par transpa- rence à travers le tissu de la pointe du nucelle. Fig. 20. Embryon à son premier état de développement. — s, suspenseur très allongé, très délicat, et offrant des granules très petits dans son intérieur. I est engagé, au sommet du nucelle, dans un groupe de petites cellules arron: dies qui font partie probablement du sac embryonnaire. —e, masse globuleuse du jeune embryon. Fig. 21. Masse embryonnaire plus développée, dont le sommet déprimé au centre présente deux mamelons qui sont les deux cotylédons naissants, et égaux seu- lement à cette première époque. L'inégalité entre eux arrive très promptement. Fig. 22, 23, 24. États successifs de l'embryon. A l'état 24, le bourgeon cen- tral b de la plumule apparaît le premier. Le bourgeon axillaire arrive ensuite. Fig. 25. Embryon tout à fait adulte. Fig. 26. Tissu du grand cotylédon encore jeune, quand les grains de fécule com- mencent à se former dans les cellules. Fig. 27. Divers états d'âge des grains de fécule. Fig. 28. Grains de fécule adultes, tirés du gros cotylédon mûr. Fig. 29. Vaisseaux annelés du raphé de l'ovule. FRAGMENTS MYCOLOGIQUES ; Par M. J.-H. LÉVEILLÉ, |). M. ( Suite : voy. p. 144.) CLINOSPORÉS ECTOCLINES. TuBERCULARIA Tode. Tubercularia cyathoidea , nov. sp., gregaria, receptaculo urceo- lato marginato in stipitem cylindricum basi attenuatum album producto, disco convexo hemisphærico miniato. — Hab. Ba- gnolet prope Parisios ad ramos Amygdali persice. Desc. Cette espèce est parfaitement distincte de ses congénères par la forme de son réceptacle urcéolé, marginé et supporté par un pédicule allongé, dont la substance intérieure est colorée en rouge, par le clinode et les spores qui représentent une demi-sphère. Le clinode est composé de cellules capillaires, rameuses, terminées à leur extrémité par des spores très petites, ovales, simples et transparentes. La formeen sous-coupe du réceptacle pourrait faire confondre cette Tuberculaire avec le T'ubercularia leucoloma , observé à Alger par M. le capitaine Durieu, et que j'ai également rencontré aux environs de Paris. Toutes deux ont un réceptacle déprimé, muni d'une marge blanche très prononcée ; cette dernière, ce- pendant, ne présente aucun vestige de pédicule, et ce caractère servira à la faire reconnaître. T'ubercularia polycephala, nov. sp. Receptaculo elongatulo vel subsessill sursum dilatato prolifero, capitulis minutis sub- globosis plus minusve congestis aurantiacis. — Hab. Versaliis ad truncos. Desc. Réceptacles développés tantôt sous l'écorce, tantôt sur le bois dénudé : dans le premier cas, ils paraissent sessiles, et dans le second ils sont pédiculés , dilatés à leur partie supérieure, et donnent naissance à uu nombre plus ou moins considérable de capitules à peu près du vo- lume d'une tête d'épingle,et de couleur orangée. Les spores sont petites, 246 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. ovales, simples, transparentes comme celles du Tubercularia confluens, et supportées par les filaments très fins et rameux du clinode. Obs. Cette espèce a dû être rencontrée plusieurs fois , car elle n'est pas très rare; Je suis étonné qu’elle ne soit pas mentionnée, même comme variété. J'en donne la description sous un nom particulier, parce que, dans tous les échantillons que j'ai eus dans les mains , je n’ai jamais rencontré un réceptacle simple. T'ubercularria hilacina Dittm. — Uredo lilacina Rob. in Herb. Desmaz. PL Crypt. de Fr., édit, 1, n° 1476 ; édit. 2, n° 1076. Ann. Sc. nat., à° sér., tom. V{El, p. 11. — Hab. foliis Thesii humafusr. Obs. Cette petite plante est très commune : on la trouve con- stamment dans le réceptacle d’un grand nombre pr: ia elle à été très bien figurée par Dittmar (in Sturms abbild. « Pilze, h, p. 99, t. A9), qui l’a observée sur l’Æcidium nu tum Lk. Je l’ai trouvée, dans les environs de Paris, dans les ré- ceptacles de l'Æcidium crassum, Pedicularis, Urticæ, Con- vallariæ , Nymphoidis, T'ussilaginis, Euphorbiarum , Pericly- ment , Etc. T'ubercularia Galii Lév. Receptaculis hypophyllis gregariis sessili- bus punctiformibus convexis demum depressis pallidis macula albicante insidentibus ; sporis minutis ovato-elongatis continuis obtusis. — Hab. in Vogesis ad folia Gal Molluginis. Excipula Gal Moug. Végét. spont. des Vosges, p. 338. Desc. Les réceptacles, d’abord cachés sous l'épiderme, se déchirent et se montrent sous la forme de points charnus, convexes , de couleur pâle ; par la dessiccation, ils se dépriment et ne laissent apercevoir au - cune trace de leur première saillie. Le clinode auquel les spores sont fixées est très distinct, et celles-ci m'ont paru plus ténues et plus allon- gées que dans toutes id autres plantes du même genre que J'ai pu étu- dier jusqu'à ce jour. FUSARIUM. F'usarium protractum, nov. sp. Receptaculis erumpentibus elon- galis aurantiacis ; sporis fusiformibus utrinque obtusiusculis LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 27 1-3 septatis. — Hab. Romainville ad sarmenta emortua Solani Dulcamare. Desc. Réceptacles d'abord cachés sous l’épiderme , et entourés à cette époque par un mycélium blanc, composé de filaments très courts; quand ils se montrent au dehors, ils forment alors des lignes charnues, de cou- leur orangée, longues de 2 à 6 millimètres. Spores fusiformes, courbées, obtuses aux eux extrémités, et cloisonnées. Obs. Le caractère de cette espèce repose principalement sur la forme allongée des réceptacles, qui dans les autres sont constam- ment tuberculeux. TriParAGMIOM, Lk. T'riphragmium echinatum, nov. sp. Cespitulis ovato-elongatis pul- vinalis nigris opacis epidermide rupta cinctis, sporangiis glo- bosis pedicellatis, sporis subtrigonis echinatis. — Hab. Mende in Præfectura Ligericini ad Meum athamanticum. Dese. Ce Champignon se développe sur les tiges . les pétioles et les feuilles ; sur ces dernières , il ne forme que des points noirs, tandis que sur les tiges les tubercules sont beaucoup plus gros, ovales, allongés, convexes, noirs et bordés par l’épiderme. Les sporanges sont globuleux, supportés par un court pédicelle blanc et transparent. Les spores repré- sentent une sphère qui aurait été divisée en trois parties égales ; chacune d’elles est armée de deux ou trois pointes simples ou rameuses qui lui impriment un caractère particulier. Obs. Dans les Urédinées proprement dits, on ne voit que de légers tubercules sur les spores ; ces tubercules deviennent gros sur quelques Puccinies et le Triphragmium ulmariæ , et sur cette nouvelle espèce, que je dois à la bienveillance de M. Prost, ils sont convertis en prolongements qui ressemblent à des épines. CATINULA. Nov. gen. Conceptaculum sessile membranaceum vel rigidulum, globoso- ovatum, ore lato dehiscens, clinio basilari sporisque minutissimis globosis vel ovatis continuis diffluentibus turgidum. Fungi minut gregarit epixyh jove sicco sub-evanidi Excipulis affines. 28 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Catinula aurea, nov. sp. Conceptaculis sparsis vel gregaris cy- lindricis urceolatis membranaceis aureis, sporis globosis con- coloribus. — Hab. ad truncos vetustos pinorum in silvula Bo- loniensi prope Parisios et in Gallia meridionali loco dicto Tête- de-Buch. Desc. Conceptacles gros comme la tête d’une épiugle, jaunes, cylin- driques, largement ouverts et marginés ; la membrane qui les forme est extrêmement mince, le clinode basilaire composé de basides parallèles, et les spores qui les terminent très petites, lisses, sphériques et dif - fluentes. Obs. Je donne la description de ce Champignon d’après des individus vivants et frais ; lorsqu'il est desséché , il se présente comme une simple membrane d’un jaune pâle, affaissée, qui rap- pelle le Peziza chrysocoma de Bulliard. Catinula melaleuca, nov. sp. Conceptaculis gregariis minutis sub- corneis globoso -conicis lævibus nigris ore constrictis , intus albis; sporis ovatis continuis pellucidis diffluentibus. — Hab. S. Denis prope Parisios ad truncos J'uglandi regiæ cortice or- batos. Desc. Conceptacles sessiles, globuleux , noirs, cornés , superticiels , ponctiformes, très rapprochés les uns des autres, et pourtant distincts. Quand ils sont secs, l'ouverture est très petite; mais, étant humides, elle se dilate et laisse sortir les spores sous la forme d’un tubercule blanc; ce tubercule, mis dans une goutte d’eau , s’y dissout à l'instant , et laisse voir des spores ovales, simples et transparentes. Catinula leucophthalma , nov. sp. Concentaculis erumpentibus sessilibus corneis cupulatis nigris late apertis, clinio sporisque tenuissimis globosis albis diffluentibus. — Hab. vere in silvula Boloniensi prope Parisios ad ramos cortice orbatos. Desc. Conceptacles petits, ponctiformes, développés entre les fibres du bois, puis superficiels, cupuliformes, noirs, largement ouverts, remplis d’une matière blanche , convexe , dilatée par l'humidité. Cette matière est composée de spores infiniment petites, rondes, transparentes, qui se séparent à linstant quand on les met en contact avec de l’eau. LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES, 219 Obs. Cette espèce a de l’analogie avec la précédente, dont elle diffère manifestement par l’étendue de l’ouverture du réceptacle, et par la forme globuleuse des spores. CLINOSPORES ENDOCLINES. LEPTOSrROMA, Dnts. Leptostroma lineare, nov. sp. Receptaculis innatis linearibus pa- rallelis nigris hinc inde umbonatis secedentibus , cliniis albis sub-globosis, sporis ellipticis continuis pellucidis. —Hab. Meu- don prope Parisios ad caules Tanaceti vulgaris. Desc. Réceptacles membraneux, développés sous l’épiderme, et faisant corps avec lui; ils sont allongés, linéaires, noirs, parallèles, et présen- tent quelquefois de petites élévations qui correspondent à des clinodes blancs, arrondis ou ovales, dont la surface est couverte de basides sim- ples , à l'extrémité desquels sont fixées des spores elliptiques, sans cloi- sons , et transparentes. Quand le Champignon est arrivé à son dernier terme, les réceptacles se détachent et laissent de petites cavités blanches ef linéaires qui donnent aux tiges une apparence marbrée. SEPTORIA , Fr. Seploria dealbata Lév. Conceptaculis foliicolis sparsis vel grega- riis vix punctiformibus globosis nigris macula alba exarida innatis, ostiolis prominulis, sporis linearibus continuis vel sep- tatis diffluentibus. — Hab. ubique ad folia variarum arborum plantarumque. Septoria vinæ, Desmaz., Ann. Sc. nat. 2. serie. &. XIX, p. 340. — Sept. Iederæ Ejusd. 1. c., p. 340. — Sept. Hepaticæ Ejusd. l. c., p. 841. — Sphæria (depazea) Hepaticæcola Duby, Bot. 1, p. 712, — Sept. Populi Ejusd. 1. c., p. 345. — Phyllosticta Populina Pers. Champ. com., p. 148. — Sept. Ari Desmaz. Ann. Sc. nat. 2. ser. t. VIII, p. 18. — Sept. Ferbenæ Rob. in Desmaz. L. c., p. 19. — Sept. Stellariæ Desmaz. |. c., p. 22. —- Sept. Cyhisi Ejusd. 1. c., p. 24.— Sept. Pyri Cast. in litteris. — Cheilaria Hederæ Ejusd. 1. e., p. 27. — Sphæria hchenoides var. q DC. — Sph. (depazea) vagans Fr. S. M. TE, p. 532. — Sphæria 250 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Dianthi A. S. Conspect. Fung. Nisk. p. 473, tab. 6, fig. 2. —Sph. Saponaria DC. FL fr. VI, p. 246. — Nœmospora epiphylla DC. Sy. fl. Gall. p. 63. — Sept. Scrophulariæ bn in litteris. — Hab. in foliis variarum plantarum. Dese. Conceptacles très petits, ayant à peine le volume d’un point, dé- veloppés, sous la face interne de l’épiderme des feuilles, au milieu d’une tache blanche plus où moins circonscrite. Ostioles à peine visibles. Spores allongées, linéaires comme de petits bâtons, droites, courbées ou flexueuses, continues ou cloisonnées, et transparentes. Obs. Je réunis sous le nom de Septoria dealbata de petits Gham- pignons épiphylles que De Candolle, Fries, Chevallier, ont con- sidérés comme des Sphéries, et auxquels Persoon a donné le nom de Phyllosticta, d’après la tache blanche au milieu de laquelle ils se développent. Je n’ai pu conserver les noms sous lesquels ils sont décrits dans ces auteurs, parce qu'aucun d'eux n’a signalé leurs véritables caractères. Ceux de Sphæria lichenoides, Depazea vagans, etc., auraient pu, à la rigueur, être conservés ; mais dans ce qu'on y rapporte on trouve à la fois des Sphæria, des Phyllo- shcta et des Septoria. J’ai donc dû adopter ce dernier nom géné- rique, comme étant celui qui convenait le mieux; j'ai changé le nom spécifique , parce qu’il embrassait des espèces runs nant à des genres différents. La tache blanche que l’on observe sur les feuilles dans un grand nombre de végétaux, et sur laquelle se développent des Septoria, Phyllosticta et peut-être d’autres genres encore, me semble plutôt produite par les larves de quelques Insectes très petits que par les Champignons eux-mêmes : ceux-ci ne se développent que secondairement. Si on les observe avec un peu d’attention, on voit, en effet, que la chlorophylle et la totalité du parenchyme ont été détruits. Les conceptacles adhèrent à la face interne de l’épiderme, qui présente souvent un ou plusieurs trous formés par des larves ; et il n’est pas rare enfin de rencontrer, entre les deux couches épidermiques, des matières excrémentitielles qui en proviennent. Cependant toutes les espèces de Septoria n’offrent pas ces taches blanches : il v en a, au contraire, un assez grand LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 251 nombre, dans lesquels le parenchyme des feuilles n’a subi aucune décoloration. Seploria macrostoma, nov. sp. Conceptaculis innatis sparsis sphæ- ricis demum depressis nigris intus cinereis, macula pallescente indeterminata insidentibus ; ostiolis erumpentibus amplis sub- marginatis, sporis linearibus utrinque obtusis rectis, septis vix distinctis. — Hab. Mende ad stipulas Euphorbiarum. Obs. Cette espèce, dont je dois la connaissance à M. Prost, présente tous les caractères du Septor:a ; elle est remarquable par la largeur de son ostiole, et par la dépression que les ostioles éprouvent en se desséchant. Septoria orthospora, nov. sp. Conceptaculis epiphyllis sparsis obtectis globosis intus extusque nigris, ostiolis pertusis ; spo- ris linearibus cylindricis rectis continuis utrinque obtusis pel- lucidis. — Fab. Saint-Germain-en-Laye prope Parisios ad folia Flicis Aquifolu. Dese. On observe sur la face supérieure des feuilles du Houx des points noirs, épars, distincts les uns des autres; ces points correspondent à des conceptacles globuleux développés dans le parenchyme, et recou- verts par l’épiderme qui se déchire en deux ou trois lambeaux , entre lesquels on peut quelquefois distinguer l'ostiole. Les spores s’échappent et forment un petit filet on tubercule gélatineux , noirâtre. Dissoutes dans une goutte d’eau et vues au microscope, elles sont linéaires, sans cloisons, droites, obtuses aux deux extrémités. Seploria Cercidis Fr., nov. sp. Hypophylla, conceptaculis innatis punctiformibus globosis nigris in maculam conglomeratis , cirrho albido; sporis longis linearibus rectis vel flexuosis 2-3 septatis utrinque obtusis. —Hab, in Delphinatu ad folia Cerci- dis Siliquastri. : Septoria Cercidis Er. ad el. Mougeot. Sphœæria maculæformis Pers. in Htt. Dese. Sur la face inférieure des feuilles du Cercis, on voit de petites taches qui ressemblent à celles qui sont formées par le Sphæria macule- 259 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. formis. Examinées à la loupe, elles sont couvertes de petits conceptacles ponctiformes, globuleux, noirs , cachés sous l’épiderme. L’'ostiole est à peine visible ; il en sort, à l’époque de la maturité, un filet blanchâtre composé de spores longues, linéaires, droites ou flexueuses, transpa- rentes, obtuses aux deux extrémités, et cloisonnées. Obs. On pourra, je pense , réunir sous un même nom (Septo- ria maculæformis) toutes les espèces qui se présentent sous la forme de tache ; car il est probable que beaucoup de feuilles doivent servir de support à ce petit Champignon. CHEILARIA, Lib. Cheilaria Scirpicola. Conceptaculis innatis subglobosis vel ovatis nigris rima longitudinali dehiscentibus, disco concolori, sporis minutis ovato-elongatis subfusiformibus continuis. — Hab. Meudon prope Parisios ad culmos Scirpr palustris. Desc. Conceptacles cachés sous l’épiderme, arrondis ou ovales, noirs, aigus aux deux extrémités, parallèles, s’ouvrant longitudinalement. Disque linéaire ; spores petites, allongées, presque fusiformes, sans cloi- sons, et transparentes. Obs. Cette espèce est assez commune, et se présente sous la forme de petites taches ovales noires et allongées. MELASMIA, Lév. Caract. Emend. Conceptacula membranacea adnata punctiformia hemisphærica demum collapsa poro apicali dehiscentia; sporæ minutæ cylin- dricæ continuæ diffluentes. Fungi epiphylli. Melasmia acerina Lév. Conceptaculis sparsis vel sub confluentibus nigris, levibus, tumidulis, demum collapsis rugulosis, recepta- culo nigro maculæformi insidentibus ; sporis ubique sub-linea- ribus continuis obtusis. — Hab. æstate ad fol. Aceris pseudo- platani. Melasmia acerina VLév. Ann. Sc. nat., 3° sér., tom. V, p. 276. Melasnna alnea. Conceptaculis adnalis sparsis membranaceis LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 25. bemisphæricis lævibus nigris, demum applanats rugulosis ; sporis elliptico-elongatis continuis utrinque obtusis rectis vel curvatis. — Hab. in foliis 4. Xyloma alneum Pers. Syn. fung., p. 108, — Schmidt et Kze, n° x! — Dothidea alnea Fr. S. M.f2, p. 544. — Grev. Scot. fl., p. 20, tab. 146, fig. 2. Obs. Cette plante présente exactement l’aspect du Dascosia alnea Lib., dont les spores, vues au microscope, sont munies de deux appendices filiformes ; elle diffère du Melasmia acerina Lév. par les conceptacles , qui ne reposent pas sur une tache noire. Melasmia ophiospora, nov. sp. Conceptaculis gregariis sub- seriatis adnatis basi applanatis convexis, lævibus, demum de- pressis corrugatis, intus extusque nigris; sporis continuis utrinque obtusis curvatis vel serpentiformibus. — Hab. in Corsica et in Gallia meridionali.prope Draguignan ad corticem Quercus Suberis. Desc. Ce Champignon ressemble à une Sphérie ; ses conceptacles sont mous, petits, disposés les uns à côté des autres, convexes, lisses, et rem- plis d’une pulpe noire, déliquescente. A l'état sec, au contraire, ils sont aplatis , presque discoïdes, plissés ou rugueux. Leur ouverture est irré- gulière, et les spores longues, obtuses aux deux extrémités, courbées ou contournées. HunpersontA, Berk. Hendersoma acuminata, sp. nov. Receptaculis epiphyllis oblit- teratis ; conceptaculis epiphyllis gregariis innatis prominulis, epidermide nigra secedente depressis, macula pallida linea fusca limitata insidentibus ; sporis ovato-fusiformibus 2-3 sep- tatis apice acuminatis curvatis, stipite longo pellucido suffultis. — Hab. in Gallia meridionali ad folia Quercus Llicis. Desc. Conceptacles petits, nombreux, distincts, presque ponctiformes, orbiculaires, cachés sous l’épiderme, qui est noir et brillant. A l’époque de la maturité, celui-ci se détache, emporte la partie supérieure des ré- ceptacles , qui se présentent alors sous la forme de petites cupules. Ils renferment un clinode manifeste, dont les basides simples supportent à 25/ LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. leur extrémité une spore avale, presque fusiforme , divisée par deux ou trois cloisons ; le pédicule est filiforme, blanc, transparent , courbé ; le sommet est prolongé en pointe, également courbé et transparent. Ces conceptacles sont placés en groupes plus ou moins nombreux dans une tache décolorée, irrégulière, quelquefois très étendue , qui est brusque- ment limitée par une ligne brune ou noire. Cette petite plante m'a été communiquée par M. Castagne, sous le n° 742. \ MicroPErRA, Lév. Micropera decorticans Moug. Lév. Conceptaculis gregariis inna- lis carnosis conicis basi applanatis lævibus lutescentibus epider- mide rupta cinctis, sporis rectis linearibus utrinque acutis pel- lucidis, septis vix conspicuis. — Hab. in Vogesis ad ramos [hcis A quifolu. Desc. Conceptacles cachés sous l’épiderme, charnus, coniques , larges à la base d’un demi-millimètre, et haut d'un et demi ; l’épiderme, à une certaine époque, se déchire et laisse voir leur sommet : plus tard il se sépare entièrement, et est percé de trous. Leur intérieur est d'un blanc pâle, rempli de spores linéaires, transparentes, aiguës aux deux extrémités, et qui s’'échappent sous la forme de globules gélatineux par le sommet. Obs. Cette espèce se distingue facilement du Micropera dru- pacearum et roseola, décrit, par l’un de nous, par la forme de ses spores et par celle des conceptacles, dont on n’aperçoit jamais que le sommet , lequel ne dépasse pas le niveau de l’épiderme. SPHÆROPSIS, Lév. Caract. Emend. Receptaculum varium vel nullum; conceptacula cornea glo- bosa vel ovata apice poro dehiscentia, clinium (nucleum) basi- diophorum foventia ; basidia monospora centripeta ; sporæ con- tinuæ. Obs. J'ai établi ce genre, en 1842 (Demidoff, Foy. Russ. mé- rid., part. bot,, p. 112), d’après une espèce de Diplodia. Ces deux genres ont la plus grande ressemblance , puisqu'ils ne dif- fèrent, en eflet, que par la présence ou l’absence d’une cloison dans les spores. Quoique ce caractère soit très léger en apparence, LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. 259 il est cependant dans les Clinosporés d’une grande importance : car il permet de séparer en deux groupes, au premier examen microscopique , un nombre considérable de petites espèces, qu’il serait impossible de distinguer. Quiconque admet les genres Diplodia , Hendersonia , peut ad- mettre le genre Sphærepsis ; avant que lon eût examiné ces Champignons au microscope, on croyait, en eflet, que les spores étaient renfermées dans des thèques qui disparaissaient ou se ré- sorbaient par le fait de l'âge , et que les spores mises à nu , de- venues libres, s’échappaient par les ostioles. Maintenant, il est bien reconnu que, dans des espèces qui paraissent appartenir aux Sphéries, il n’existe pas de thèques dans le conceptacle, et que le nucléus est composé d’un clinode couvert de basides très courts , simples ou rameux , à l’extrémité desquels sont atta- chées les spores. L’analyse microscopique de quelques espèces fait promptement reconnaître cette différence d'organisation entre les Thécasporés endothèques et les Clinosporés endoclines. Ces caractères fondamentaux , puisés dans la structure intime , sont extrêmement précieux pour fixer le genre (l’une espèce ; on n’a plus ainsi à considérer que la forme des spores , celle des con- ceptacles ou des organes accessoires. Sphæropsis decolorans , nov. sp. Conceptaculis minutis gregariis seriatis ovatis intus extusque nigris, macula albida insidenti- bus ; ostiolis erumpentibus papillatis dein pertusis ; sporis ovato-elongatis utrinque obtusis pellucidis. — Hab. in Gallia meridionali. Legit cl. Castagne ad caules Lappæ glabræ. Desc. Les tiges sur lesquelles se développe ce Sphæropsis présentent de grandes taches blanches parsemées de points noirs, qui sont formés par des conceptacles ovales, parallèles, cachés sous l’épiderme, et qui suivent la direction des fibres. Leur ostiole est petit, légèrement saillant ; les spores elliptiques, allongées, obtuses aux deux extrémités, transpa- rentes , continues : dans un àge avancé, elles renferment quelquefois ‘deux ou trois sporidioles ou gouttelettes oléagineuses. Obs. Cette espèce ressemble à un petit Æystertum : mais 256 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. comme la déhiscence des conceptacles n’est jamais longitudinale, il ne peut y avoir de méprise. Sphæropsis acicola Moug. Lév. Conceptaculis erumpentibus glo- bosis vel ovatis corrugatis nigris, intus albis, epidermide cinc- tis ; sporis minutis elliptico-elongatis continuis utrinque obtu- sis. — Hab. in Vogesis ad folia Pint sylvestris. Sclerotium acuum Pers. (herb. Lugd. Batav.) Desc. Conceptacles épars, globuleux ou ovales, rugueux, noirs, sail- lants, entourés par l’épiderme; leur substance intérieure est blanche, compacte, composée de spores très petites, allongées, sans cloisons, ob- tuses aux deux extrémités, et transparentes. Obs. On peut confondre à l'œil nu cette espèce avec le Cyt- spora Pinastri F.; mais la couleur blanche de la substance et l’absence de cloisons en forme de rayons la font promptement re- connaître. Sphœæropsis pumila Moug. Lév. Conceptaculis epiphyllis gregariis globosis basi applanatis nigris intus cinereis, epidermide rupta cinctis; ostiolis vix distinctis; sporis elongatis sub-linearibus continuis utrinque obtusis. —- Hab. in Vogesis ad folia Zhcis Aquifolu. Dese. Conceptacles ponctiformes, arrondis, aplatis à la base, noirs, et cachés en grande partie par l'épiderme, qui est déchiré. Substance inté- rieure blanche; spores petites, allongées, presque linéaires, sans cloi- sons, transparentes et obtuses aux deux extrémités Obs. L'analyse seule peut faire distinguer cette espèce du Sphæria Ilicis F. Sphœæropsis minuta, nov. sp. Conceptaculis epi- et hypophyllis erumpentibus gregariis punctiformibus globosis nigris lævibus, ostiolis obsoletis ; sporis elongatis utrinque obtusis pellucidis. —Hab. in Gallia meridionali. Legit in foliis Buplevri fruticosi cl. Castagne. LÉVEÏILLÉ, — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES, 29 Sphæria Oleæ, var. Buplevri. Cast. in Litt, Lé Dese. Conceptacles nombreux, très petits, noirs, saillants, sans ostiole visible, développés sur la face supérieure des feuilles, plus rarement sur l'inférieure. Spores allongées , cylindriques, continues , transparentes , obtuses aux deux extrémités. Sphæropsis Alomus, nov. sp. Conceptaculis hypophyllis gregariis puncto minoribus minutis globosis nigris, ostiolis erumpenti- bus prominulis; sporis minutissimis elongatis cylindricis utrinque obtusis. — Hab. in Gallia meridionali. Legit cl. Castagne ad folia Rubiæ peregrinæ. Dese. Conceptacles nombreux , très petits, noirs, cachés sous l’épi- derme. Vus au microscope, ils sont formés de bandes qui ravonnent du centre à la circonférence, et réunis autour de l'ostiole, dont le bord pa- raît plus épais et comme marginé ; celui-ci se montre au dehors et forme une légère saillie. Les spores sont allongées, cylindriques, franapArefes, continues et obtuses aux deux extrémités. Sphæropsis riccioides Lév. Receptaculo epiphyllo adnato macu- = Iæformi ambitu lobato radiato nigro ; conceptaculis sub-coni- cis basi applanatis lævibus concoloribus nitidis poro vel rima dehiscentibus ; sporis magnis, utrinque obtusis continuis ovato- curvatis. — Hab. in Gallia meridionali ad folia Quercus Ilicis. Rhytisma riccioides Letel. Champ. Suites à Buff, pl. 629, fig. 4. — Rhytisma quercinum Rudolph. Fries. Linn. 1830, p. 591. — Asteroma parmelioides Desmaz. Ann. Sc. nat., 3° sér., tom. VITE, p. 36. Dese. Taches noires, larges de 3 à 5 millimètres, divisées en lobes rayonnants, grossiers à la circonférence, réunis au centre, formées par le réceptacle ou stroma. Conceptacles presque coniques, saillants, apla- tis à la base, lisses, d'un noir brillant, s'ouvrant par un pore ou par une fente longitudinale. Substance intérieure d’un blanc sale, formée par le elinode, dont on ne voit pas les basides. Spores grosses , ovales, ven- trues, courbées, obtuses aux deux extrémités, et sans cloisons. Obs. Ce Champignon a été découvert pour la première fois en 3" série. Bor. T. IX. (Mai 1348.) 17 ” 258 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. France dans les environs de Montpellier par Steinheil, qui le communiqua à M. Letellier ; depuis, M. Castagne l'a retrouvé à Montaux, dans la Provence. Nous l’avons observé, M. Decaisne et moi, à Draguignan , sur un Quercus ‘lex , qui en présentait sur toutes ses feuilles. Rudolphi, Fries, Letellier , ont rangé cette espèce parmi les Rhylisma ; mais comme les spores ne sont pas renfermées dans des thèques, elle ne peut rester dans ce genre. M. Desmazières en a fait un Æsteroma : elle n'y appar- tient pas non plus, parce que le réceptacle n’est pas composé de fibrilles distinctes , et que les spores ne présentent pas de cloison comme celles des Æsteroma ; j'ai donc dû l’éliminer de ces deux genres, dont elle n’a que l'apparence , et la rapprocher des Sphæropsis en raison de son organisation. Dipropia, Fr. Diplodia conica,nov. sp. Sparsa, conceptaculis conicis atris lævi- bus, basi applanatis ligno albicante tandem nigro insidentibus ; sporis ellipticis uniseptatis sub-opacis. — Hab. Castropoulo in Tauria ad truncos Quercus pubescentis. Sphæropsis conica Lév. in Demidoff. Foy. Russ. mérid., part. bot., p. 112, tab. V, fig. 9. Obs. La description que le professeur Fries donne du Sphæria stromatica Spreng. (Syst. myc 2, p. A62) convient parfaitement à cette espèce. Diplodia Zeæ, nov. sp. Conceptaculis gregariis innatis ovatis intus extusque nigris epidermide nigra tectis, ostiolis erumpen- tibus acutis ; sporis elliptico-elongatis rectis vel curvatis sub- opacis. — Mab. Tête de Buch prope Burdigalam ad culmos Zeæ Maydis. +0 | Sphæria Zeæ Schweinz, Syn. fung. North Amer., p. 207. — Sphæria dolosa Pers. (herb. Lugd. Batav.) Desc. Conceptacles assez rapprochés, globuleux ou ovales, nichés dans LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES, 259 l'épaisseur du chaume, et recouverts chacun par une portion d'épiderme noir. Ostio’es aigus, proéminents à travers la rupture de l’épiderme. Sub- stance intérieure de couleur noire, composée de spores allongées, ob- tuses à une extrémité, aiguës à l’autre, droites ou courbées avec une clai- sou médiane. Obs. La ressemblance de ce Diplodia avec une sphérie cauli. cole est frappante : mais quand on la soumet au microscope, l’il- lusion disparaît : on voit alors qu'elle n’a pas de thèques, et que ses spores sont supportées par un clinode, dont les basides sont à peine visibles. | Diplodia acervata, nov. sp. Conceptaculis innatis erumpentibus cæspitosis globosis atris opacis intus albis, primum astomis demum collo exserto pertuso donatis; sporis minutis ovato- ellipticis pellucidis. -— Hab. Montredon prope Massiliam ad caules aridos Astragali Monspeliensis. Dese. Conceptacles nombreux, réunis en masse plus ou moins grosse, sphériques , noirs en dehors, blancs en dedans ; leur surface est un peu inégale. Dans le jeune àge, ils sont exactement sphériques ; plus tard, il se forme un petit col court, droit. qui s'ouvre au sommet. Basides du clinode monospores. Spores légèrement elliptiques, presque transpa- rentes , avec une cloison médiane; cette cloison n'est bien visible que dans celles qui ont acquis tout leur développement. Si on ne faisait pas attention à cette circonstance, on pourrait se tromper et prendre ce Di- plodia pour un Sphæropsis. VERMICULARIA Fr. F'ermicularia acicola Moug. Lév. Conceptaculis gregartis innatis erumpentibus sub-globosis intus extusque nigris .pilis diver- gentibus obsitis ; sporis minutissimis ovatis continuis. -— Hab. in Vogesis ad folia decidua Pin sylvestris. Desc. Conceptacles ponctiformes, globuleux , rassemblés en groupes, quelquefois épars ; leur surface est couverte de poils roides, droits, sim - ples, cloisonnés , et cachant l'ouverture. Les spores sont extrêmement petites, ovales, sans cloisons, et se dispersent facilement dans l’eau. 260 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. Obs. Quand ce Champignon n’a pas atteint son développement, il ressemble à une petite Sphérie cachée sous l’épiderme ; à cette époque, il est stérile. Lorsqu'il a rompu l’épiderme , et qu’il se montre au dehors, sa surface est noire et glabre, l'ouverture close : les poils qui le recouvrent ne paraissent que fort tard , et annoncent que la fructification est terminée ; puis, les spores s’é- coulant dans les temps humides, les poils se détachent , les con- ceptacles s’affaissent, et il ne reste que des taches noires TRICHOSPORÉS. ACTINONEMA Pers. Char. emend. Receptaculum fibrillosum tenuissimum arcte adnatum, ramo- sun e centro radians ; sporæ terminales vel laterales uni-septatæ. — Fungi epiphyil. Obs. Persoon à établi ce genre sur deux espèces, qui ne pa- raissent avoir pour caractère commun que des fibres rayonnantes : l'Actinonema caulicola, que l’on rencontre principalement sur les tiges des Ombellifères , appartient au Dothidea himantia , où n’en est qu'un état stérile et avorté ; l’Actinonema Cratægi Pers. , d'après les recherches de M. Desmazières, appartiendrait aux Asteroma, en raison des conceptacles qui existent sur les fibrilles. Sous ce rapport, en eflet, il doit être rapproché de l’Asteroma Rosæ Lib., dont il partagerait la structure , si, comme on le dit, iloffre, des conceptacles. N'ayant ea à ma disposition que des échantillons stériles, je ne puis.me prononcer sur la placé que doit occuper ce genre. Je rétablis maintenant le genre Actino- nema de Persoon pour une espèce très commune sur la feuille des Pommiers ; elle a l'aspect de l’Æsteroma Cratægi, dont elle n’est qu’une variété aux yeux de M. Desmazières. Asteroma Pom, Lév. Receptaculis epiphyllis vage ramosis medio iptricatis ambitu liberis vage ramosis cinereis macula fusces- cente insidentibus; sporis ovalo-pyriformibus stipitatis, lævibus LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES,. 261 uniseptatis, loculo superiori obtuso plerumque majori. —- Hab. ad folia Pomorum. Marcoussy prope Parisios, Vanteuil prope La Ferté-sous-Jouarre in ditione Sequanæ et Matronæ, Sau- ternes prope Burdigalam. Asteroma Cratægi Berk. Brit. fung. Exsic. var. Pomi. Desmaz. Ann. Sc. nat., 3° sér., tom. VIII, p. 56. L Desc. Sur la face supérieure des feuilles encore vertes des Pommiers, on aperçoit des taches orbiculaires, brunes ; examinées à la loupe, ces taches sont recouvertes de fibrilles extrêmement fines qui partent du centre, où elles se confondent et s'étendent en rayonnant. Ces filaments, de couleur grise, adhèrent intimement à l’épiderme ; détachés et placés sous le microscope, ils sont cloisonnés et ramifiés irrégulièrement. On n'y voit pas de traces de concentacles ; les spores terminent les rameaux ou sont répandues sur leur surface. Elles sont ovales ou pyriformes, pédicellées , lisses, presque transparentes, cloisonnées à leur partie moyenne. Obs. Il résulte de la disposition des organes de la fructification du genre Asteronema, fondé sur la seule espèce que j'ai examinée attentivement, qu'il ne peut se ranger parmiles Pyrenomycetes de Fries, qu'il n'appartient pas non plus à la classe des Clinosporés, mais à la tribu des Helminthosporés dans les Trichosporés. Il suffit, en effet, de l’étudier, sans idée préconçue , pour se con- vaincre de cette vérité. | SEPTONEMA , Cord. Septonema Vatis, nov. sp. Receptaculis floccosis hypophyllis gre- garlis fasciculatis longis cylindricis continuis, macula exarida insidentibus , sporis acrogenis, uniseriatis subfusiformibus 4-6 septatis deciduis. — Hab. prope Burdigalam ad folia Vüitis viniferæ. Des. Les feuilles sur lesquelles se développe ce petit Champignon présentent çà et là des taches brunes ou rouges, orbiculaires, larges de 2 à 4 millimètres, limitées par une ligne de couleur plus foncée. Dans le centre de ces taches, on voit quelques points noirs qui, enlevés et placés sous le microscope, sont composés d’un faisceau de cellules allongees, 262 LÉVEILLÉ. — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES. simples, transparentes ; leur extrémité supérieure est obtuse et supporte trois ou quatre spores fusiformes, cloisonnées, articulées bout a bout, et qui se séparent facilement. + L Septonema caulicola, nov. sp. Receptaculis floccosis brevissimis fasciculatis, sporis fusiformibus seriatis 5-6 septatis sub di- chotome ramosis aterrimis. — Hab. Romainville prope Par1- sios autumno ad caules Solani tuberosi. Desc. Cette petite plante ressemble au Zorula herbarum ; elle forme sur les tiges des taches noires, composées de petits laisceaux plus où moins rapprochés. Les réceptacles sont très courts, simples, obtus, terminés par un chapelet de spores fusiformes, aiguës aux deux extrémités, avec cinq ou six cloisons ou autant de sporidioles globuleuses dans leur inté- rieur. Ces spores se divisent ensuite d'une manière presqne dichotomi- que, de sorte qu'elles forment un petit arbre. Septonema dendritica, nov. sp. Receptaculis floccosis gregartis erectis, rigidis simplicibus, nigris , sporis acrogenis digitatis ramosis elongatis subcylindricis 6-8 septatis concoloribus. — Hab. Vere prope Parisios ad caules putridos majorum her- barum. Desc. Taches noires plus ou moins étendues, composées de petits in- dividus rapprochés ; le réceptacle est droit, cylindrique, noir, roide, et persiste après la chute des spores, comme celui du Periconia lichenoï- des. Les spores, allongées, cylindriques, noires, naissent du sommet sur plusieurs rangs, et se ramifient ensuite irrégulièrement. Obs. Cette espèce est remarquable, parce qu’elle se présente sous la forme d’un Ferticillium; mais la consistance de son ré- ceptacle et le mode de ramification des spores l’éloignent de ce genre ;, on ne la confondra pas non plus avec le Dendryphium , parce que, dans celui-ci, le réceptacle est cloisonné 263 OBSERVATIONS SUR L'ORGANOGENIE FLORALE ET SUR L EMBRYOGENIE DES NYCTAGINÉES : Par M. P. DUCHARTRE, Docteur es-sciences. { Lues à l'Académie des Sciences, le 10 avril 1848.) Occupé d’une suite de recherches sur le développement des parties de la fleur , et désirant appliquer l’observation organogé- nique aux principaux types d'organisation florale , j'ai été conduit à porter mon attention sur la famille des Nyctaginées. Les plantes qui composent ce groupe très naturel se font remarquer entre toutes par des caractères tellement spéciaux qu’elles n’ont, avec celles à côté desquelles on les place d'ordinaire, que les simples rapports d’une analogie assez obscure; de plus , l'étude de leur fleur soulève des questions intéressantes, non seulement par rap- port à ces végétaux eux-mêmes, mais encore relativement à l'or- ganisalion florale considérée en général. J’ai cru dès lors que l’histoire organogénique de cette fleur pourrait contribuer à faci- liter la solution de ces questions. Les botanistes jugeront si j'ai eu tort de concevoir cètte espérance. Mais j'aurais cru mes recherches incomplètes si je les avais circonscrites dans le cercle de l’évolution florale ; car, tout aussi bien que leur fleur et peut-être plus qu'elle encore, le fruit des Nyctaginées présente une organisation Carattastiquee J’ai donc suivi avec soin le développement de l’ovule; j'ai étudié la naïs- sance et le mode d’accroissement de l’ embryon ; et, grâce à ces observations poursuivies avec toute l’attention dont j'étais capable, je crois être arrivé à des résultats intéressants. Le travail que j'ai l'honneur de soumettre à l’Académie, et dans lequel je me propose de résumer les résultats de mes re- cherches, à donc pour objet l’histoire anthogénique et embryo- génique des Nyctaginées. Afin de faciliter l'intelligence des détails nécessairement minutieux dont celle-ci se compose, je 264 BUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE joins à mon Mémoire une série de figures choisies parmi celles que je possède , de manière à représenter autant que possible les phases successives du développement des organes floraux et de embryon. Ges figures sont toutes calquées sur mes dessins exé- cutés à la chambre claire, et, par suite, elles reproduisent les objets avec une exactitude que j'ose dire irréprochable, $S LE — Inuvolacre. La première partie qui se présente à l'observation dans l'in- florescence des Nyctaginées est leur involucre ; cette enveloppe subit, dans les divers genres de cette famille, des variations qui révèlent son indépendance d’avec la fleur proprement dite. Chez les Æbronia, elle se compose de folioles distinctes et séparées, placées à la base d’un capitule de fleurs nombreuses brièvement pédiculées. Là , il est impossible de méconnaître sa nature pure- ment involucrale ; il en est de même chez les Soerhavia. Chez le Bougainvillea, dont 1l forme la brillante parure, l’involucre est formé de trois grandes bractées en cœur, élégamment colorées en rose, quoique de consistance presque-foliacée , à chacune des- quelles correspond une fleur , qui semble se dégager de sa ner- vure médiane (fig. 12, 4). Chez les Oxybaphus et Alhionia , ses folioles se soudént entre elles, dans la moitié ou même plus de la moitié de leur longueur , en une sorte d’enveloppe calyciforme, mais du centre de laquelle sortent le plus souvent trois ou cinq fleurs. Dans un petit nombre de cas, cet involucre calyciforme des Oxybaphus. n’entoure plus qu'une seule fleur, et par là il res- semble à celui constamment uniflore des Mairabilis, qui, sans l’en- chaînement que je viens d’exposer , pourrait facilement être pris pour un véritable calice ; entin, cette enveloppe involucrale manque tout à fait chez les Veea, Salpranthus , Pisonia. Il me semble donc impossible de contester la nature purement involucrale de l’enveloppe extérieure aux fleurs des Nyctaginées. Par suite. c’est là une partie étrangère à la fleur proprement dite, avant laquelle elle se montre, et qui dès lors ne doit pas occuper ICI. DES NYCTAGINÉES. 265 $ IL — Périanthe. L'involucre retranché, la fleur des Nyctaginées se montre pour- vue d’une seule enveloppe florale. Envisagée dans son ensemble à l’état de développement complet, cette enveloppe florale unique, ou ce périanthe, comme je l’appellerai dans toute la suite de ce Mémoire, présente souvent une grande différence de texture, de consistance et de coloration, entre sa partie supérieure et sa partie inférieure. Gelle-c1 est consistante, souvent verdâtre, ou faiblement colorée ; elle forme un renflement globuleux ou ovoïde qui protége l’ovaire, et qui, persistant après la floraison, gagnant même en consistance, en épaisseur et en dimensions, forme l’en- veloppe accessoire, ou l’induvium, sous lequel sc cachera le véri- table fruit. Quant à la portion supérieure, elle est, au contraire, pétaloïde et de texture fort délicate, aussi vivement colorée, dans la plupart des cas, que les corollesles plus brillantes. Frappé de cette particularité , À. L. de Jussieu s'était demandé si ces deux portions si différentes que présente le périanthe aduite de plu- sieurs Nyctaginées ne constitueraient pas deux enveloppes florales distinctes, dont la supérieure serait une corolle et l’inférieure un calice : si, dès. lors, on ne devrait pas admettre dans la fleur de ces plantes une corolle monopétale insérée sur le bord même du calice (1). Or, en premier lieu, cette dissemblance entre les deux portions du périanthe , qui est si frappante chez les Mirabils et Oxybaphus par exemple, n'existe pas dans tous les genres de la famille ; et, en second lieu, l’observation organogénique démontre que l’hypothèse proposée par l’immortel auteur du Genera est ab- solument inadmissible. En effet, si l’on examine un bouton naissant de Nyctaginée, on _ voit que sa première production consiste en une sorte de bôurrelet arrondi, à cinq festons égaux et également espacés (2 “ entourant un mamelon central hémisphérique (PI. 46, fig, 4, 2). Bientôt ce (4) An potius pars perianthii superior in corollam immutanda, unde corolla lune monopetala et perigyvna seu summo calyci inserta. » Genera Plant... p 91. (2) Nécessairement ce nombre est réduit à quatre dans les Allionia et Sal: pianthus, dont le périanthe est quadrilobé ou tétramère. 266 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE bourrelet devient plus saillant, ses cinq festons se dessinent plus fortement, et on peut dès lors reconnaître dans cet organe, si peu avancé encore, le périanthe presque naissant (fig. à, 4 ; 28 À, B ; 3h A, B) avec ses cinq lobes déjà indiqués. En peu de temps, on voit ce périanthe prendre la forme d une sorte de cupule ou- verte en dessus, dans laquelle les autres parties florales plus in- ternes s'organisent successivement (fig. 5 ; 45 4). À mesure qu'il gagne en longueur, ses lobes s'appliquent sur la masse commune des organes sexuels, et ils ne tardent pas à se rejoindre en formant autour de ceux-ci une enveloppe complète et fermée. La forme générale de ce périanthe , et par suite celle du jeune bouton tout entier, est alors à peu près globuleuse ou un peu ovoïde (fig. 86 A, 6). Dès cet instant, son élongation s'opère rapidement, et l'emporte beaucoup sur son accroissement en largeur ; il devient ovoïde (fig. 38 4), puis oblong, enfin plus ou moins allongé (fig. 40). ( Dane les cas, tels que celui du Bougainvillea , où la portion inférieure du périanthe ressemble presque entièrement à la supé- rieure pour la consistance, la couleur, la villosité superficielle, etc , on ne remarque rien de particulier dans le mode d’accroissement de cette enveloppe florale pendant ses derniers temps. Maisil n’en est pas de même chez les Nyctaginées , où la base du périanthe présente, à l’état adulte, une dissemblance prononcée avec toute sa portion supérieure. Voyons, par exemple, ce qui a lieu chez le Mirabilis longiflora. Jusqu'à ce que le bouton de fleur de cette plante ait acquis environ 8 millimètres de longueur, la portion inférieure de son périanthe reste sous la forme d’un cylindre lisse et luisant à sa surface, qui se continue insensiblement avec la portion supérieure de cette enveloppe florale. Mais à partir de ce moment , on voit un léger étranglement se dessiner un peu au- dessus de la base du périanthe. En fendant celui-ci dans sa lon- gueur, on reconnait qu’à cette légère dépression extérieure corres- pond, sur la face interne , une sorte de petite excroissance péri- phérique, ou plutôt un léger épaississement annulaire, situé à un niveau un peu inférieur au milieu de l'ovaire. À partir de ce mo- ment, la dépression externe se prononce de plus en plus, en même DES NYCTAGINÉES. 267 temps que la saillie interne devient de plus en plus marquée, sans que néanmoins le périanthe présente sur ce point une augmen- tation d'épaisseur bien notable. Il résulte de là que la base de l'enveloppe florale prend la forme d’un petit corps arrondi et lui- sant, limité à sa partie supérieure par l’étrangiement dont je viens de parler. Tel est son aspect dans le bouton, long de 2 centi- mètres. Enfin, depuis ce moment jusqu’à celui où la fleur s'épa- nouit, l’étranglement se creuse de plus en plus, et la portion glo- buleuse qu'il limite en dessus devient par là de plus en plus distincte; en même temps, son tissu acquiert plus de consistance ; de plus , ses relations de niveau avec l’ovaire changent ; et, dans la fleur adulte, il se trouve sensiblement plus haut que le sommet de l'ovaire. La figure 73 montre que l'ovaire de la fleur épanouie est entièrement enveloppé par cette portion basilaire du périanthe destinée à devenir plus tard l’induvium du fruit, et dont les parois ne sont pas en ce moment plus épaisses que celles de la partie qui les continue. On voit donc que le périanthe des Nyctaginées est bien réelle- ment simple, et que sa portion inférieure ne’ doit qu’à un dévelop- pement tissulaire local l'aspect particulier , et l’excès de consis- tance qui la distinguent dans plusieurs genres Doit-on voir dans ce périanthe simple un calice, comme le pen- sait A. L. de Jussieu, ou une corolle, conformément aux idées de Tournefort et de Linné? Cette question , peut-être moins im- portante qu'on ne semble le croire en général, ne peut être éclaircie par l’observation organogénique ; dès lors, je crois de- voir la laisser de côté. 8 II. — Androcée. Une particularité remarquable dans l’organisation florale des Nyctaginées consiste dans les variations de nombre de leurs éta- mines. Le type régulier et fondamental de leur fleur est quinaire, rarement quaternaire ( 4{lionia), ou, plus généralement, il com- prend des étamines en nombre égal à celui des lobes du périanthe et alternes avec ceux-ci. Ce type quinaire nous est offert par les 268 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE » Mairabiis, Abronia, eic.; mais deux sortes de déviation à cette symétrie existent dans plusieurs genres ; en ellet, il n'existe plus que trois étamines chez les Oxybaphus ; de quatre à une chez les Boerhavia; deux, chez le Reichenbachia Spreng. Le genre Sal- pianthus Humb. et Bonpl. en possède le plus souvent trois uni- latérales, avec un périanthe tétramère; d’un autre côté, le genre Bougainvillea possède sept ou huit étamines; le Veea en a de cinq à huit; le grand genre Pisonia en présente de six à dix ; enfin , l'Okenia en a quinze à dix-huit. Pour exposer plus métbo- diquement les faits relatifs à l’organogénie du verticille staminal, je prendrai pour point de départ le cas des Nyctaginées isosté- mones, dont j'ai pu étudier avec soin deux exemples, les Mirabilis Jalapa et longiflora; après quoi, je jetterai un coup d’œil sur celles de ces plantes qui ont plus ou moins de cinq étamines. Si l’on examine un bouton très jeune de Belle-de-Nuit, au mo- ment où son périanthe vient d’apparaître , on voit sa masse cen- trale se relever bientôt de cinq mamelons arrondis, alternes aux lobes de l’enveloppe florale (fig. 34 4, B). Chacun de ces mame- lons est une étamine naissante , et, comme tel, il ne tarde pas à revêtir la forme propre à l’organe mâle; en effet, on le voit bien- tôt devenir plus saillant ,.et se détacher nettement de la base ré- ceptaculaire qui lui a donné naissance (fig. 35 B); peu après s’é- largir transversalement, et se creuser d’un sillon longitudinal médian qui y dessine deux lobes ou deux ébauches de loges (fig. 86 B); après quoi chacun de ces deux lobes se prononce plus nettement, et commence même à se creuser d’un sillon lon- gitudinal secondaire , par lequel chaque loge indique sa pro- chaine subdivision en deux logettes (fig. 38 B, C): enfin, cette subdivision ne tarde pas à s’effectuer ; par là, l’anthère acquiert la forme (fig. 42) qu’elle gardera définitivement et sans modifica- tion notable. Ce mode de développement n’a rien de particulier , et il rappelle ce qu’on observe constamment dans les anthères biloculaires. Dès l'instant où la jeune étamine à commencé de dessiner ses deux loges, sa base, restant proportionnellement plus étroite "a formé un commencement de filet (fig. 36 B; 38 B, C). Celui-ci __ DES NYCTAGINÉES. 269 n’a pas tardé à prendre la forme grêle qui lui est propre (fig. 42) : après quoi, l’étamine entière n’a plus eu à subir qu'un simple accroissement. | Ine première particularité à remarquer, dès cet instant, dans l’'androcée tout entier, consiste dans l'inégalité de longueur des filets, qui devient peu à peu de plus en plus marquée. En outre, la partie basilaire de ce verticille floral fournit encore matière à quelques observations assez importantes. Dès les premiers temps où les filets commencent de se montrer, ils semblent s'élever d’une base commune, ou plutôt se rattacher les uns aux autres par leur partie inférieure fig. 38 8, C); leur connexion devient bientôt très marquée (fig. 42). Pendant long- temps , cette base commune des étamines ne prend qu’un très faible accroissement , et forme seulement une sorte de petit cv- lindre très court. sur le bord duquel s'élèvent les filets (fig. 72}; mais aussitôt que le bouton approche de son état adulte, elle de- vient le siège d’un développement marqué. Elle s’allonge ; son tissu gagne en épaisseur ; enfin, dans la fleur épanouie, elle forme une sorte de coupe à parois épaisses, d'apparence glanduleuse, marquée à son bord de cinq festons, terminés chacun par un filet (fig. 73). Cette sorte de coupe enveloppe largement l'ovaire qu’elle égale en longueur ; elle est logée dans la portion inférieure du périanthe renflée en boule. Les dimensions de cette cupule staminale comparées à la ténuité des cinq filets, l'épaisseur de sa substance, etc., ne permetlent guère de croire, avec Adanson, que ces filets aient seuls contribué à la former en se soudant entre ‘eux inférieurement. 1| me paraît plus rationnel d’admettre qu’une couche de substance de nature discoïde est intervenue dans sa formation. C’est, au reste, l'opinion que paraît avoir eue A. L. de Jussieu, et qu'exprime nettement M. Endlicher. Néanmoins, je ferai ob- server que, chez le Bougainvillea par exemple, où les filets sont soudés entre eux par leur base, dès les premiers temps (fig. 9. 10), le petit cylindre staminal que présente la fleur adulte (fig. 12 B) semble résulter uniquement de la soudure de ces filets entre “ 270 BUCHARTRE. — ORGANOGENIE ET EMBRYOGÉNIE eux, ou que, s'il intervient dans sa formation une lame discoïde, elle est extrêmement mince. L Nous avons vu que, dans le cas d’isostémonie, qui nous est présenté par les Mirabilis et par quelques autres genres de Nyc- taginées, les étamines alternent régulièrement avec le périanthe. Cette alternance est un fait rare dans les fleurs monopérianthées, l'existence d’une seule enveloppe florale se liant presque toujours à l'opposition des étamines ; néanmoins , les Pénæacées, quelques Daphnoïdées, en offrent également des exemples. Nécessairement , ces rapports de position s’altèrent dans les cas où les étamines sont en nombre moindre que les parties qui concourent à la formation du périanthe. La diminution dans le nombre des étamines peut provenir : 1° d’une suppression ou d’un avortement symétrique, s'il était permis de le dire, qui laisse ces organes régulièrement disposés autour de l'ovaire, par trois (Oxybaphus , fig. 28 B; 29), ou par deux opposées (Reichenba- chia ; 2 d’un avortement asymétrique , qui rend les étamines unilatérales par rapport au pistil, ainsi que cela a lieu dans le genre Salpianthus. Mais je crois inutile d’insister sur ce point. Les fleurs à étamines, plus nombreuses que les parties consti- tutives ou les lobes du périanthe, me paraissent beaucoup plus importantes à étudier, Le Bougainvillea va me servir d'exemple à cet égard. | Si l’on examine avec attention un bouton de cette plante dans sa première jeunesse, el presque immédiatement après qu'il a commencé de s'organiser, on y remarque un périanthe régulier, à cinq festons égaux , de même que chez les Mirabihs. Plus in- térieurement se montrent les étamines naissantes , au nombre de sept ou huit, rangées en un seul verticille, entourant le mame- lon central, qui deviendra bientôt le pistil. Parmi ces mamelons staminaux , cinq sont constamment plus gros que les autres ; ce sont ceux qu'appelle la symétrie florale. Leur apparition a eu lieu un peu plus tôt que celle des deux ou trois aûtres qui. se distinguent toujours par leurs dimensions notablement plus faibles. Or, les cinq gros mamelons staminaux alternaient à leur # : DES NYCTAGINÉES. 24 naissance avec le périanthe ; mais presque aussitôt les deux ou trois autres sont venus s’interposer entre eux, et altérer ainsi en partie leur disposition symétrique. De là, dans un bouton de cet âge, à sept mamelons staminaux (fig. 3), on voit trois des cinq yrosses étamines alterner encore avec le périanthe . tandis que les deux autres ont été dérangées par l’interposition des deux nouveaux mamelons. Dans un bouton de fleur à huit étamines (fig. 41, l’altération de la symétrie à été plus forte ; mais on peut encore y retrouver sans grande difficulté des indices de la dispo- sition primitive. Je crois que cette intercalation de parties nouvelles dans un verticille est un fait nouveau , dont'on doit tenir compte dans l'é- tude de la symétrie florale, au moins pour la famille des Nycta- ginées. Jusqu'à ce jour, toutes les fois qu'il s’est agi de fleurs à étamines plus nombreuses que les pièces des enveloppes florales, on a eu recours pour l'explication du fait : 1° à des verticilles successifs complets ou incomplets ; et là, en effet, s’est trouvée l’origine des étamines alternipétales et oppositipétales ; 2° à des dédoublements soit collatéraux , soit parallèles ; 4° à des multi- plications. Or, évidemment, l’androcée du Bougainvillea ne pré: sente aucun de ces trois phénomènes ; ses sept ou huit étamines sont rangées en un seul verticille (fig. 3, 4, 9, 10); l'inégalité d'apparition et de dimensions des mamelons staminaux adjacents ne permettent pas de les regarder comme le résultat d’un dédou- blement collatéral ; encore moins peut-il être question pour eux de multiplication. Il y a donc dans cet androcée un véritable phé- nomène d’intercalation, ou, si l’on veut, une addition intersti- tielle de parties nouvelles à celles qui, symétriquement ; consti- tualent seules un verticille régulier. Ges parties additionnelles, formées plus tard , restent en arrière de développement ; comme on le voit par les figures 9 et 10 ; et par là, elles ajoutent encore à l’irrégularité de l’androcée. | | Un fait analogue à celui qui a lieu normalement chez le Bou- guinvillea s'est présenté à moi dans un bouton de Mirabilis Jalapa (fig. 42) ; là une sixième étamine était venue s'ajouter au verti- cille normal et altérer la symétrie de la fleur, et cette partie ad- 272 DBUCHSRTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE ditionnelle se distinguait au premier coup d'œil au milieu des autres par ses faibles dimensions, Le principe d’intercalation d’'étamines additionnelles s'ap- plique , selon toutes les apparences, aux diverses Nyctaginées pléiostémones ; mais je n’ose émettre à cet égard que de simples conjectures , des observations sur des boutons naissants pouvant seules donner sur ce sujet des connaissances positives. $ IV. — Pistil. Le mode de développement du pistil chez les Nyctaginées est la partie la plus curieuse de l’histoire anthogénique de ces plantes. On sait que cet organe est formé d’un seul carpelle. Lorsque le périanthe et l’androcée se sont déjà organisés, le centre du jeune bouton est encore occupé par un gros mamelon arrondi, uniforme de surface et de texture (fig. 5, 29, 35 4, B), qui indique seu- lement l’extrémité de l’axe, et dans lequel va s'organiser le pistil. Bientôt tout le pourtour de ce mamelon se renfle en une sorte de bourrelet périphérique , qui indique un commencement dorga- pisation de l’organe femelle. Ce bourrelet, première ébauche des parois ovariennes, se présente dans des conditions fort remar- quables. Dans le jeune pistil vu par dessus, il se montre excen- trique, notablement plus épais et plus prononcé d’un côté que de l’autre (fig. 36 #) ; il entoure ainsi d’une sorte de bordure ovale un mamelon parfaitement hémisphérique indiquant l’ovule nais- sant, et représenté seulement par son nucelle. Dans le pistil vu de côté, ce bourrelet cvarien se montre oblique (fig. 37), son côté le plus épais s’élevant notablement au-dessus de l’autre. Cette inégalité se prononce de plus en plus à mesure que le dé- veloppement du pistil s'opère , et bientôt le mamelon ovulaire se trouve dépassé par le sommet du bourrelet ovarien, ou, pour mieux dire, de la feuille carpellaire (fig. 13). Bientôt celle-ci commence à recourber son sommet, à exhausser ses bords, et à revêtir ainsi la forme d'une sorte d’une cuiller dans le creux de laquelle lovule serait contenu (fig. 14, 15 ; 30 4, B; 39 4,B ; h0. Ce mode de formation paraît être commun à toutes les Nyc- L EE —_—_— DES NYCTAGINÉES, 279 taginées ; car je l’ai observé chez toutes les espèces dont J'ai pu suivre le développement. Dans ces premiers temps, l'ovaire est, comme on le voit, en- tièrement ouvert, étalé même, et l’ovule, réduit encore à son nucelle, se montre tout à fait à découvert. Mais le mouvement d'incurvation continuant dans la feuille carpellaire, et ses bords se rapprochant de plus en plus , il en résulte bientôt que le jeune ovaire forme une cavité fermée en dessus, mais ouverte sur un côté, et par l’ouverture de laquelle on voit facilement le mamelon ovulaire (fig. 31 4, 8; 82, 13, kl). Cette ouverture persiste encore pendant assez longtemps ; seulement elle devient de plus en plus latérale, de plus en plus étroite; elle n’est bientôt plus qu'une simple fente (fig. 22, 33, A5): enfin ses deux bords se touchent, se soudent l’un à l’autre, et alors seulement l’ovaire forme une cavité close. Cette occlusion n’est complète qu’à une époque déjà avancée du développement, et, même alors, une fossette superficielle creusée à la surface de l'ovaire indique en- core pendant quelque temps la place occupée primitivement par l’orifice de la cavité ovarienne. Ce mode de formation et d’accroissement de la feuille carpel- laire explique très bien l’irrégularité du pistil de plusieurs Nycta- ginées. On voit, en effet, chez le Bougainvillea par exemple, que, dans son mouvement d’incurvation , la feuille ovarienne porte son sommet au-delà de l’axe du pistil entier. Il en résulte que le côté sur lequel reste l’ouverture de l'ovaire est moins con- vexe que l’autre , vers lequel, comme nous le verrons plus loin, se porte le sommet de l’ovule pendant son renversement. L’iné- galité des deux côtés du pistil se conserve, se prononce même de plus en plus ‘fig. 16, 18, 23), et done lieu à l’irrégularité si marquée de l'organe adulte (fig. 26, 27). Ailleurs, cette irrégu- larité est fort peu prononcée ou même nulle (fig. 32, 83, 45), et il résulte de là des pistils réguliers en définitive , bien que très irréguliers dans l’origine, et formés d’un seul carpelle. Je ferai remarquer en passant l’opposition qui existe dans la direction de l’incurvation de la feuille carpellaire et de l’ovule, Jusqu'ici, je ne me suis occupé que de la formation des parois 3° série. Bot. T. IX. (Mai 1848.) 2 . 18 27h DUCHARTRE, — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE ovariennes. Laissant de côté pour le moment l’ovule , qui fera le sujet d’un paragraphe particulier, je vais maintenant exposer l’origine et le développement du style et du stigmate. Peu après que le sommet de la feuille carpellaire, grâce à son mouvement d’incurvation , s’est porté verticalement au-dessus de l’ovule, il devient le siége d’un accroissement spécial. On le voit dès lors s’allonger en un prolongement cylindrique , à l’ex- trémité duquel ne tardent pas à se montrer des papilles (fig. 31 A, B; 32, 33, h3, hh, 45). Ce prolongement cylindrique est le style, et son extrémité papilleuse le stigmate. D’abord le jeune style présente un sillon longitudinal qui part de louverture ova- rienne (fig. 43, 4h). Plus tard, ce sillon s’efface plus ou moins complétement , et le style devient alors cylindrique. Toute la suite du développement de cet organe consiste dans une élonga- tion, qui est surtout extrêmement considérable dans la fleur du Mirabilis longiflora. Quant au stigmate , il gagne plus ou moins en épaisseur , et les papilles qui se sont montrées de bonne heure sur sa surface, Se prononcant de plus en plus, finissent quelque- fois par devenir des productions très remarquables. Ainsi, chez les Mirabihs (Hg. 47), le stigmate est entièrement revêtu de pro- ductions , à peu près de la forme d’un Champignon, dans les- quelles on remarque une tête arrondie, légèrement déprimée, supportée par un assez long pédicule. Sous un grossissement un peu fort, cette tête paraît composée d’un tissu cellulaire serré et à très petites cellules (fig. 48), organisation bien différente de celle qu’affectent, en général . les papilles stigmatiques, formées pour la plupart par uné cellule proéminente ou par une sorte de poil stigmatique. Si l’on adoptait sans réserve la définition du style et du stig- mate proposée par M. Schleiden (Einige Blicke, etc. Archives de Wiegmann , 1837, vol. V, p. 289-320), l'organe filiforme, quel- quefois si démesurément allongé (Wirabihis longiflora), qui sur-. monte l'ovaire des Nyctaginées, et qui se termine par un renfle- ment papilleux si évidemment stigmatique, ne serait pas un style, mais bien un stigmate. En effet, le savant allemand ne nomme style que les parties du pistil supérieures à la cavité ovulifère qui DES NYCTAGINÉES, 279 résultent d’un enroulement de la feuille carpellaire , et qui, par suite, sont creusées en tube. Tous les prolongements pistillaires non tubulés sont pour lui des stigmates. Or, le long style des Mirabilis , par exemple , est plein et nullement tubulé. Si même on examine (fig. 46) la coupe transversale de celui du pistil re- présenté par la figure A5 , on verra que ses cellules décroissent régulièrement et très notablement , à partir du côté analogue au dos de la feuille carpellaire , vers le côté opposé , correspondant à l'ouverture latérale de l’ovaire. Il semblerait cependant bizarre de refuser le nom de style à cet organe sans autre motif que des idées spéculatives probablement trop généralisées, au moins pour ce qui a rapport aux pistils unicarpellés (Æpocarpes Lind.). Pour ma part , il me semble plus rationnel de continuer à voir dans l'organe dont Je m'occupe en ce moment un véritable style , et dans son extrémité à papilles un vrai stigmate , ne fût-ce que pour éviter des confusions de noms qui seraient fâcheuses pour la science : car la science a besoin avant tout de clarté, de netteté, d’uniformité dans son langage, et d’ailleurs le critérium adopté par M. Schleiden pour distinguer les vrais styles des stigmates me paraît être beaucoup trop absolu. D'un autre côté, il me semble résulter du mode de formation du style des Nyctaginées, ainsi que de sa structure, que cet or- gane doit son origine à un prolongement ou à une production de la nervure médiane de la feuille carpellaire. Ce fait viendrait confirmer, au moins pour la famille objet de ce travail, l'opinion longtemps admise dans la science au sujet de l'origine du style, et que pourtant beaucoup de botanistes paraissent aujourd’hui disposés à abandonner. $ V. — Ovule. L'ovule des Nyctaginées est solitaire, et il prend naissance à la base de la cavité ovarienne. Lorsque les parois de l’ovaire commencent à se montrer, il ne forme-encore qu’un mamelon hé- misphérique et celluleux. Mais aussitôt que l’ovaire s’est organisé, et que le style a commencé d’apparaître , la production des tégu- 276 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE ments ovulaires commence d'avoir lieu. Pour cela, à partir de son tiers supérieur , l’ovule se renfle dans toute sa circonférence , de telle sorte que, dans son ensemble, il constitue alors un corpsovoïde, surmonté d’un petit mamelon arrondi (fig. 16, 17). Le mamelon terminal est l’extrémité de son nucelle ; son renflement va devenir le premier tégument. Bientôt, en effet, ce renflement devient un bourrelet à bord arrondi qui tend à recouvrir le nucelle, et ce bourrelet lui-même n’est pas autre chose.que l’integumentum primum de M. Schleiden , ou la secondine de M. Mirbel (fig. 49). Presque aussitôt que ce premier tégument est nettement indiqué, le second commence à se former ; son apparition a lieu absolu- ment de la même manière que celle du premier. A une faible distance, au-dessous du bord de la secondine, le corps de l’ovule se renfle circulairement dans sa partie inférieure (fig. 18, 19, h9) ; bientôt, le bord de ce renflement se développe en bourrelet périphérique , et se fait ainsi reconnaître comme le commence- ment du tégument externe ou second en date, c’est-à-dire de Pintegumentum secundum de M. Schleiden, de la primine de M. de Mirbel, da test de quelques auteurs. Par là, l’ovule se trouve pourvu de toutes ses parties, et il présente à son extré- mité le sommet du nucelle saillant au-dessus de la secondine, qui déborde à son tour la primine (fig. 23, 50). Dès l'instant où l’ovule s’est allongé en un petit corps ovoïde, et a commencé d’ébaucher son premier tégument, son mouve- ment d’incurvation a aussi commencé, et son sommet s’est écarté de l’axe rectiligne pour se porter de côté (fig. 16, 17). Cette dé- viation est déjà nettement prononcée au moment où apparaît le tégument ovulaire externe (fig. 18, 19, 23, 49, 50) ; bientôt elle le devient tellement que le sommet réel de l’ovule se trouve re- porté tout à fait sur le côté (fig. 20, 51, 521. Or cetle incurvation se fait toujours de telle manière que l’ovule tourne son dos à l’ou- verture ovarienne, et qu’il porte son sommet vers la face fermée de l’ovaire. À partir de l’état où je viens de le montrer , il conti- nue son renversement en même temps que sestéguments, prenant un accroissement plus rapide que celui du nucelle , s’élèvent sur celui-ci, et finissent par le recouvrir tout à fait. Enfin, lors de l'é- DES NYCTAGINÉES. 977 panouissement de la fleur, l’ovule a terminé son renversement , et son sommet regarde la base de l'ovaire. J’ai cru reconnaître que ce renversement s'opère à deux degrés différents. Dans le Bougainvillea , il m'a paru complet; mais chez les Mirabilis Jalapa et longiflora , je me suis assuré qu'il est incomplet, et que l’ovule adulte présente en quelque sorte une combinaison des deux types qu’on a nommés anatrope et campy- lotrope. Dans ce cas, en eflet (fig. 60, 61), la chalaze ne dépasse Jamais la moitié de la longueur de l’ovule, et, le plus souvent, elle ne l’atteint pas ; elle est du reste parfaitement reconnaissable à l’épanouissement des vaisseaux funiculaires en disque hori- zontal. Chez le Bougainvillea , à mesure que l’ovule exécute son ana- tropie, on voit se prononcer à sa base un renflement (fig. 20, 21), ou une sorte de support rétréci dans le bas, dilaté dans le haut, qui devient ensuite de plus en plus manifeste jusqu’au moment de la floraison. Ce support de l’ovule ne me paraît guère assimi- lable à un simple funicule. 11 me semble plus convenable de le regarder comme un placenta central libre. $ VI. — Embryogénie. J'ai suivi avec soin la formation de l'embryon chez les deux Marabihis Jalapa et longiflora. Mes observations m'ont conduit à des résultats que j'ose croire intéressants, et peut-être nou- veaux à certains égards. Si l’on examine avec soin l’ovule d’un bouton de fleur déjà avancé, on peut reconnaître dans l’intérieur du nucelle, et près du sommet de celui-ci (fig. 60), un sac embryonnaire très déve- loppé et de forme assez remarquable. Ses deux extrémités sont renflées , surtout l’inférieure ou la plus voisine du micropyle, et toute sa portion intermédiaire forme un étranglement cylindrique de longueur variable. Vers l’époque de l'épanouissement de la fleur ou à peu près, ce sac a modifié sa forme ; ses deux extré- mités renflées ont pris plus de développement , et l’étranglement qui les sépare semble , au contraire , s’être prononcé davantage 278 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE (fig. 61). On remarque en même temps que la matière organi- sable du sac s’est accumulée plus fortement dans cet étranglement ou dans son voisinage ; bientôt une cloison s'organise sur ce point, et le sac embryonnaire primitif se trouve dès lors trans- formé en deux grandes cellules superposées. La cellule inférieure seule remplira les fonctions de sac embryonnaire, puisque c’est dans son intérieur que va naître l'embryon; mais la cellule supé- rieure va devenir de son côté le siége d’une formation singulière, et dont je ne me rappelle pas qu'on ait signalé jusqu'à ce jour analogue. En effet, la matière organisable qu’elle renfermait ne tarde pas à se ramasser et à se solidifier en.cloisons (fig. 74), et bientôt cette cellule, jusque là unique, se trouve divisée en trois (fig. 62). Ces trois compartiments celluleux ne tardent pas à grandir, à se dessiner plus nettement, et de là résulte bientôt un groupe de trois grosses cellules adhérentes entre elles par leurs surfaces en contact, généralement oblongues , renflées et arron- dies à leur surface libre, parfaitement transparentes. Quel est le rôle de ces trois cellules? je l’ignore entièrement ; dans leur in- térieur , je n'ai jamais vu autre chose qu’un nucléus ou cytoblaste. Pendant que l'embryon se forme et s'organise dans le sac em- bryonnaire secondaire proprement dit, ou de seconde génération, elles restent étrangères à toute formation nouvelle. Pendant long- temps , elles se montrent entièrement indépendantes du tissu en- vironnant, et il est facile d'isoler , à l’aide d’aiguilles, leur groupe tout entier. Mais, plus tard, elles contractent adhérence avec le type cellulaire qui les entoure, et dès lors il n’est plus possible de les détacher sans déchirement. À partir de cette époque, elles s’oblitèrent peu à peu, et enfin l’on n’en trouve plus de traces dans la graine adulte. La disposition relative de ces trois cellules varie quelque peu: le plus souvent elles sont placées l’une à côté de l’autre , ainsi que le montrent les figures 63, 64, 65, 66, 77. Plus rarement, J'en ai rencontré deux superposées, adhérant latéralement à la troi- sième plus longue que chacune d'elles (fig. 67). Enfin , j'en ai figuré une disposition singulière qui m'a été offerte par un ovule de Wirabilis longiflora , dans laquelle une première rangée de DES NYCTAGINÉES. 279 deux cellules était surmontée par la troisième cellule (fig. 75). Lorsque le sac embryonnaire primitif s’est fractionné de la manière que je viens de décrire , sa moitié inférieure devient le siège du grand phénomène de la fécondation, et bientôt on y voit paraître l’embryon. En même temps, ce sac secondaire lui- même grandit quelque peu ; sa partie inférieure s’arrondit, s’é- largit , ou bien , dans son ensemble, 1l devient ovoïde. Dans un état extrêmement jeune, l’embryon se réduit à un petit groupe de cellules remplies d’une matière comme mucilagi- neuse , et terminant un suspenseur à grandes cellules en une seule série (fig. 53 4, B). Mais bientôt ses cellules se multiplient beaucoup, en même temps que leurs dimensions diminuent ; et par là, il acquiert la forme d’un globule régulier (fig. 54, 75), qui s’allonge quelque peu , et se rétrécit insensiblement vers son suspenseur. Les cellules de ce dernier se sont pendant ce temps subdivisées elles-mêmes, et, bien que restant beaucoup plus grandes que celles du globule embryonnaire, elles ne sont plus unisériées. Le globule embryonnaire continue ensuite à multiplier ses cellules ; 1l devient un peu ovoïde ; enfin, il ne tarde pas à ébaucher seS deux cotylédons. Pour cela , sa partie supérieure s’élargit transversalement (fig. 56), et forme deux petits mame- lons aux extrémités de son élargissement supérieur. Bientôt ces deux mamelons deviennent plus saillants, et se font reconnaître pour les deux cotylédons largement écartés l’un de l’autre (fig. 57 A, B). Dès cet instant, leur élongation marche rapidement. Leur écartement cessant peu à peu , ils s'appliquent l’un contre l’autre par leur face plane, et en même temps le corps de l'embryon lui-même, ou sa portion tigellaire, s’allonge fortement (fig. 58). Pendant quelque temps, l’élongation de ces cotylédons s’opère en ligne droite; mais , lorsque leur extrémité arrive un peu avant dans la profondeur de l’ovule, elle se recourbe , et par là elle commence à entourer une portion du tissu du nucelle devenue albumen. Enfin, l'embryon entier arrive en continuant ce mode d’accroissement, à son état définitif, bien connu des botanistes , qui forme l’un des principaux caractères des Nyctaginées, et dans lequel l'embryon se recourbe sur lui-même pour entourer l’albu- 280 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET EMBRYOGÉNIE men, au moins dans la grande majorité des genres de cette famille (fig. 59 4, B, C\. Les premières phases du développement de l'embryon se pas- sent dans l’intérieur du sac embryonnaire secondaire , alors en- ter et parfaitement clos. Mais bientôtles parois de ce sac perdent de leur consistance ; elles semblent se flétrir ; et déjà, lorsque. l’embryon a pris la forme d’un globule celluleux, la moindre trac- tion suflit pour les déchirer. Dans cet état, je n’ai jamais pu réussir à isoler entièrement ce sac sans rupture, et j ai toujours obtenu l’ensemble des parties qui forment ce que j’appellerais volontiers l'appareil embryonnaire dans l’état que représente la figure 64 , c'est-à-dire avec le groupe des trois cellules supérieures bien distinct et intact, et avec l’embryon rattaché à ces cellules par les lambeaux du sac déchiré , et devenu presque mucilagineux. Comme l'origine première et l’essence intime de la fécondation sont à côté du but que je me suis proposé dans ce travail , Je ne crois pas devoir m’en occuper spécialement. Cependant, cette question étant aujourd’hui l’une des plus importantes et des plus controversées dans la science, qu’il me soit permis d’en dire deux mots en passant, M. Schleiden cite les deux Belles-de-Nuit de nos jardins comme étant au nombre des plantes chez lesquelles il à vu l’em- bryon formé par l’extrémité même du boyau pollinique , et dans lesquelles il a pu suivre ce boyau dans tout son trajet à travers le micropyle, et jusqu’à l'embryon. Or mes observations ne s’ac- cordent pas avec les siennes. J’ai vu dans plusieurs préparations une sorte de petit corps ovoïde appliqué contre le suspenseur (très probablement avec interposition de la membrane du sac dans l’origine) , et j'ai même pu constater la continuité de ce pe- tit corps avec le boyau pollinique entré par le micropyle. Ce petit corps me paraît ne pouvoir être autre chose que l'extrémité du boyau ; dès lors, cette extrémité ne pourrait devenir l'embryon, et, par une conséquence naturelle, la théorie de la fécondation proposée par M. Schleiden , et contre laquelle des observations récentes ont élevé de graves objections, ne serait pas applicable aux Nyclaginées. DES NYCTAGINÉES. 281 EXPLICATION DES FIGURES ( Prancues 16-19 ). F6. 1-27. Bougainvillea spectabilis. Fig. 1. Bouton de fleur extrêmement jeune, et daus lequel le périanthe existe encore seul. Fig. 2. Le même, vu de profil. Fig 3. Bouton très jeune, dans lequel l’androcée n'est représenté que par sept mamelons rangés en un seul verticille, parmi lesquels deux (a,a) sont inter- calaires et se distinguent par leurs dimensions beaucoup moindres. ( Vu par dessus.) Fig. 4. Bouton un peu moins jeune, à huit mamelons staminaux, dont trois (a,a,a) sont intercalaires et, par suite, plus petits. (Vu par dessus.) Fig. 5. Bouton un peu plus avancé, et dans lequel le périanthe couvre à peu près à moitié les étamines. (Vu par dessus.) ‘ Fig. 6. Bouton vu de profil, dans lequel le périanthe est fermé en dessus. Fig. 7. Organes sexuels du même. — aa désigne les étamines intercalaires, de même que dans les figures précédentes et suivantes. r Fig. &. Organes sexuels d'un bouton long de 0",001, vus par dessus. Fig. 9. Le même androcée ouvert et étalé. Fig. 10. Androcée d'un bouton long de 0,002, ouvert et étalé. Fig. 11. Bouton presque adulte. Fig. 12. À. Une fleur épanouie, avec sa bractée. B. Organes sexuels de la même. Fig. 13. Pistil commençant à peine à s'organiser. — ov, mamelon ovulaire ; b, ébauche de la feuille carpellaire. Fig. 14. Id. un peu plus avancé, dans lequel le mamelon ovulaire (ov) se montre dans la concavité de la feuille carpellaire creusée en cuiller. Fig. 15. Coupe verticale du même. Fig. 16. Pistil entier fort jeune, mais commençant déjà à former son style. — ov, son ovule extrait de sa cavité, et dessiné dans la position qu'il occupait à l'intérieur de l'ovaire. Fig. 17. Le même, plus fortement grossi. On voit que le renflement de ses deux tiers inférieurs annonce l'apparition prochaine de la secondine. Fig. 48. Pistil entier un peu plus avancé. — ov, son ovule extrait de sa cavité, et dessiné sous le même grossissement, dans la position qu'il affectait à l’inté- rieur de l'ovaire. Fig. 19. Le même ovule plus fortement grossi. On voit sa secondine (s) en bour- relet périphérique , et le renflement (p) de sa partie inférieure indiquant la prochaine apparition de la primine. Fig. 20. Ovule plus avancé, dans lequel le sommet est déja reporté de côte, et C4 2892 DUCHARTRE. — ORGANOGÉNIE ET ÉMBRYOGÉNIE qui laisse voir encore le sommet du nucelle (n) dépassant quelque peu le bord de la secondine {s):et de la primine (p). — pl, renflement placentaire. Fig. 21. Coupe longitudinale d’un ovule du même âge ou un peu plus avancé. Les mêmes lettres désignent les mêmes parties, ainsi que dans Loutes celles des figures suivantes qui sont relatives à l’ovule. Fig. 22. Pistil entier, moins avancé que celui qui a fourni les figures 20 et 21, vu par le côté convexe de l'ovaire ou par la fente ovarienne (f). Fig. 23. Coupe longitudinale de l'ovaire du même, montrant l'ovule en position et la fente ovarienne (f). Fig. 24. Ovule déjà très avancé. . Fig. 25. Coupe longitudinale du même. FL! Fig. 26. Pistil entier, adulte. Fig. 27. Coupe longitudinale de l'ovaire du même. Fig. 28-33. Oxybaphus Chilensis. Fig. 28. Bouton extrêmement jeune, dans lequel il n’existe encore que l'ébauche du périanthe (p) et des trois étamines (ét). — 4, vu de profil; 8, vu par dessus. Fig. 29. Bouton plus avancé, vu par dessus. Mêmes lettres. Fig. 30. Pistil très jeune, dont la feuille carpellaire, déjà creusée en cuiller, em- brasse l’ovule (ov) — A, vu de face: B, de profil. Fig. 31. Pistil plus avancé, vu en À et B sous deux positions différentes, dans lequel l’ovule (ov) se montre par l'ouverture ovarienne devenue presque laté- rale, mais encore fort grande. Fig. 32. Pistil entier plus avancé, dont l'ouverture ovarienne se rétrécit déjà, mais en laissant encore l’ovule (ov) bien visible. Fig. 33. Pistil entier, dont l'ouverture ovarienne est devenue une simple fente la- térale (f). Fic. 34-67. Mirabilis Jalapa. Fig. 34. Bouton très jeune, vu de côté en 4, par dessus en B, montrant ses éta- mines (ét) régulièrement alternes au périanthe (p). Fig. 35 A. Bouton plus avancé, dont le périanthe commence à s'appliquer par dessus les organes sexuels. B. Organes sexuels du même, isolés. Fig. 36 À. Bouton entier, dont le périanthe forme une enveloppe close. B. Organes sexuels du même, isolés et vus par dessus. Fig. 37. Le pistil du précédent, isolé et vu de profil ; on commence seulement, à distinguer son ovule (ov) des parois carpellaires naissantes. Fig. 38 À. Bouton entier, plus avancé et devenu ovoïde. B. Organes sexuels du même, isolés et vus de côté C. Deux étamines du même, isolées et vues par leur face interne ; on voit que leurs'filets sont déjà réunis à leur base. Fig. 39. Pistil entier du même. — 4, vu de face ; B, coupé longitudinalement. DES NYCTAGINÉES. 283 Fig. 40. Cette dernière section plus fortement grossie, Fig. #1. Bouton entier plus avancé, devenu oblong. Fig. 42 Androcée entier du même, isolé et étalé. On voit qu une étamine inter- calaire (a) s'y était développée accidentellement, et avait porté le nombre des étamines à Six. | Fig. 43, 44, 45. Pistils entiers de plus en plus avancés. és sommet de leur style FACE à se former des papilles stigmatiques. Fig. 46. Coupe transversale du style de la figure 45 Fig. 47. Coupe longitudinale d'un stigmate adulte, pour montrer la disposition et la forme des productions papilleuses qui hérissent sa surface. En a on voit un grain de pollen adhérent, ce qui permet de comparer son volume avec celui des productions papilliformes du stigmate. Fig. 47 bis. Une de ces papilles stigmatiques plus fortement grossie, pour mon- trer sa texture celluleuse. Fig. 48. Ovule très jeune, reduit encore au nucelle et à la secondine. Fig. 49. Ovule jeune, dont le nucelle {n) est déjà embrassé à sa base par la se- condine {s), et dans lequel le renflement inférieur indique la prochaine appa- rition c'e la primine. Fig. 50, 51. Ovules plus avancés. Fig. 52. Ovule encore plus avancé..— 4, vu par le micropyle: 8, sa coupe lon- gitudinale. Fig. 53. Embryon extrêmement jeune, avec son suspenseur, vu sous deux posi- tions différentes. Fig. 54, 55. Embryon devenu globuleux. Fig. 56. Id. sur le point de former ses deux cotylédons. Fig. 57. Id. avec ses deux cotylédons déjà formés , vu en deux positions diffé- rentes. Fig. 58. Id. plus avancé. Fig. 59. Embryon adulte. — A, vu de face; B, de és C, coupe transversale. Fig. 60. Coupe longitudinale d'un ovule tout entier, avant l'épanouissement de la fleur. — (s,e), sac embrypnnaire primitif. Fig. 61. /d. plus avancé, dans lequel l'étranglement du sac embryonnaire pri- mitif est très prononcé. Fig. 62. Sac embryonnaire isolé, dans lequel le renflement supérieur, déjà distinct de l'inférieur, se cloisonne intérieurement. Fig. 63. Appareil embryonnaire tout entier, dans lequel le sac embryonnaire secon- daire renferme un embryon globuleux (e). et où le groupe des trois cellules su- périeures est parfaitement formé; chacune de celles-ci montre son cytoblaste. Fig. 64. Appareil embryonnaire un peu plus avancé, isolé tout entier. L'embryon est rattaché au groupe des trois cellules supérieures par les restes du sac em- bryonnaire secondaire, devenu presque mucilagineux , et qu'il est dès lors im- possible d'isoler sans le déchirer. On remarque en b, applique contre le sus- 28 DUCHARTRE. -- EMBRYOGÉNIE DES NYCTAGINÉES. penseur, un petit corps qui ne semble pouvoir être autre chose que l'extrémité du boyau pollinique. Fig. 65. Groupe des trois grandes cellules de l'appareil embryonnaire isolé, pour montrer la disposition la plus habituelle de celles-ci. Fig. 66. Un autre groupe montrant une‘disposition différente, vu des deux côtés opposés. Fig. 67. Un autre groupe dans lequel deux cellules sont superposées et appli- quées contre la troisième, plus longue que chacune d'elles séparément. Fic. 68-78. Mirabilis longiflora. Fig. 68. Coupe transversale du périanthe d'un bouton long d’un peu plus d'un centimètre, menée vers le milieu des lobes, pour montrer la juxtaposition val- vaire de leurs bords sur ce point. Fig. 69. Coupe du périanthe d’un bouton plus avancé, menée vers le milieu des lobes, pour montrer l'inflexion de leurs bords et la courbure dans un même sens de leur position infléchie. Fig. 70. Portion du périanthe d'un bouton à peu près du même âge, prise à partir du milieu des lobes et vue par l'intérieur, pour montrer la forte inflexion des bords de ceux-ci en membrane très saillante dans la cavité du bouton. Fig. 71. Coupe menée en travers du périanthe d'un bouton long de 0,03 et dans la partie supérieure d'un lobe, pour montrer la forte inflexion et la courbure interne de ses lobes. Fig. 72. Base de l’androcée {ét) et ovaire (0) d’un bouton long de 0,008. On y remarque la longueur encore peu considérable de l’anneau qui rattache les fi- lets à leur partie inférieure. Fig. 73. Section longitudinale de la base d'une fleur adulte, pour montrer la dis- position et l'épaisseur du godet basilaire que présente l’androcée (ét). Fig. 74. Portion supérieure du sac embryonnaire primitif, au moment où la ma- tière organisable s'y condense en cloisons. Fig. 75. Coupe longitudinale d'un ovule dans lequel l'embryon globuleux {e) se montre à l'intérieur du sac embryonnaire secondaire, et où le groupe des trois grandes cellules accessoires présente une disposition exceptionnelle. Fig. 76. Embryon globuleux, encore à grandes cellules. Fig. 77, Groupe des trois cellules accessoires de l'appareil embryonnaire, pré- sentant la disposition la plus commune. — {s.e), portion du sac embryonnaire secondaire déchiré dans la préparation, par suite de son état presque mucila- gineux. Fig. 78. Embryon commençant à former ses deux cotylédons. 289 SUR LA FAMILLE DES DROSÉRACÉES : Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur ès-scences,. (Suite : vov. p. 207.) Sect. X. Zamprolepis. — Vide supra p. 93. A. Stigmatibus capitato-pulviniformibus. Sp. 4h. Drosera platystigma Lehm. pug. VU, p. 97, et in Preiss. Enum., 1, p. 249. Has. in colonia fluminis Cygnorum ; l’reiss. n° 1994 ex Lehm. Sp. 45. Drosera nitidula Planch. — D. pusilla, caudice brevi, basi densissime , superne laxius foliis parvis, stipulisque sca- riosis, albis tecta ; lamina foliorum suborbiculata longe ciliato- glandulifera, petiolo angustissimo, complanato à lin. longo triplo breviore ; scapis pollicaribus , erectis, minutissime pu- berulis ; pedicellis (5-8) fructiferis incurvo-adscendentibus, calyci subcylindraceo , basi acutiusculo, acute 5-partito sub- æqualibus ; stylis 4, brevibus; stigmatibus pulviniformibus ; seminum testa solida, sublævi. Hag. in colonia fluminis Cygnorum ; Drummond in herb. Hook. Planta tota sesquipollicaris. Folia infima in cæspitem densissimum , conferta, rufescentia , superiora ex stipularum argenteo-nitentium copia exserta, in sicco cyanescentia. Stipulæ (ut in sectione) confertæ, nec ta- men in globum collectæ. Scapus teres, pilis minutis, patentibus adsper- sus. Bracteæ tenuissimæ, floribus subapproximatæ v. eis absque ordine interjectæ. Pedicelli fructiferi crassiusculi, apice sensim in calycis basim anguste-obconoideam abeuntes. Laciniæ calycinæ angustæ, acutiusculæ, integræ, dorso pilis glanduliferis minutissimis sub lente valida conspersæ. Petala alba (?) longa unguiculata. Stamina sepalis subæqualia. Flamenta filiformia. Antheræ minutæ. Ovarium obovatum, trigonum. Styli 3, ova- rio breviores, cyanei, Ovula pro placenta quoque circiter 10. Semina el- 286 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. lipsoideo-ovoidea, utrinque mammilla brevissima mucronulata sub lente valida vix ac ne vix conspieue striatula, testa solida. Puncti insertionum seminum subdisereti. B. Stigmatibus linearibus v. clavellatis. Sp. 46. Drosera pulchella Lehm. pug. VITE, p. 38, et in Preiss. Enum.,_£, p. 250. Has. in colonia fluminis Cygnorum ; Pretss. n° 19.2 ex Lehm. — Drummond in herb. Hook. ? ’ | In speciminibus Drammondianis a me hine dubitanter refertis, petioli conspicue lati, glabersimi, lamina suborbiculata, apice subtruncata, sti- pulæ petiolum dimidium æquantes, eodem latiores, infra medium tri- fidæ, laciniis lateralibus bifidis, divisura interiore propter stipulæ planum postica, lacinia intermedia in dentes 3 angustos fissa. Scapi 1-2 pollica- res, apice 2-4 flori; calyx 5-partitus, laciniis ovato-oblongis, obtusis, eciliatis. dorso pilis pellucidis, glandula nigra vix perceptibili termi natis obsesso ; petala obovata, calyce duplo longiora, in unguem cunea- tum angustata; stamina sepalis subæqualia, filamentis gracilibus, mem- branaceis, antheris minutis, subrotundis. Ovarium globosum, glaberri- mu. Styli 5, sursum sensim clavellati. Ovula pro carpello singulo cir- citer 4. Capsula obovata, 5-valvis, valvarum dimidia parte inferiore membranacea, superiore abrupte crassiore, punetis nigris adspersa, sub apice extus tuberculo obtuso mucronata. Semina (immatura) oblonga, testa verosimiliter solida. Sp. 47. Drosera minutflora Planch. — D. pusilla, caudice brevi, stipulis foliisque minutis densissime confertis tecto; foliis cu- cullato-orbiculatis , petiolo lineari triplo brevioribus, margine longe cillato- glanduliferis ; stipulis scariosis, nitentibus , tri- fidis, laciniis iterum bifidis ; scapo sesquipollicari, gracillimo, inter flores multos racemosos, breve pedicellatos, minutos, vix ac ne vix pilosulo ; bracteis minutissimis, piliformibus ; petalis albis, Ienge unguiculatis: laciniis calycinis (fructiferis) obova- His, vix erosis, dorso tenuissime puberulis , capsula oblonga , 12-sperma duplo longioribus. Has. in colonia fluminis Cygnorum, Drummond in herb. Hock. Caulis interdum pollicaris, sæpius 2-3 lin. altus. Folia e cespite stipu- PLANCHON. — SUU LES DROSÉÈRACÉES, 287 larum breve exserta, minuta, exsiceatrone rufescentia, cils marginali- bus läminæ diametrum plus quam duplo superantibus. Petioli filiformes, 3 lin. longi. Scapi e cæspite eodem circiter 3, gracillimi, teretes. 1-2 pol- licares, 10-20 flori. Pedicelli fructiferi calyer subæquales, vix semili- neam longi, erecto -patentes. Bracteæ filiformes, floribus vage interjecta. Limbi petalorum emarcidorum in Calyptram unguibus gracilibus, colum- narum instar, sustensam involuto-conglutinati. Filamenta sepalis sub: longiora, filiformia, antheris minutis, globulosis. Capsulæ calyce duplo brevioris valvæ post dehiscentiam oblongæ. Styli seminaque mihi ignoti. Sp. 48. Drosera parvula Planch. — D. pusilla, caudice pollicari foliis reflexis stipulisque vestito ; foliis parvis, oblongo-obova- tis (irferioribus subrotundis) petiolo lineari-complanato duplo brevioribus, subtus nudiusculis supra et margine pilis glandu- liferis ornatis ; scapo adscendente, pollicari, fiiformi, tereti, floribusque paucis minutis , confertiuscule racemosis glaberri- mis ; calycis 5-partiti laciniis obovato-oblongis, obtusis ; petalis albis, calyce longioribus ; stylis 4-5 indivisis. Has. cum præcedente ; Drummond in herb. Hook. Planta tenella, gracilis. Caulis minus dense foliosus, quam in specieb. affinibus. Folia approximata, omnia, supremis exceptis, refracto-deflexa, lamina vix 1 lin. longa. Pedicelli floriferi calycem subæquantes. Sta- mina sepalis paulo breviora, filamentis filiformibus, antheris minutis. ovatis, albis. Ovarium 5-valve, valvis pauci-ovulatis. 4 Sp. 49. Drosera micrantha Lehm. pug. VIT, p. 39. Dros. pygñæa Lehm. in Preiss. enum. f, p. 250 non DC. Has. cum præcedente: Preiss. n° 19935 ex Lehm. ; Drummond in herb. Hook. Sp. 90. Drosera barbigera Planch. — D. humilis ; foliis reflexis stipulisque argenteo-nitentibus circa caudicem brevem v. elon- gatum (2 pollicarem) condensatis ; lamina breve lineari-ellip- tica, longe ciliato-glandulifera petiolo glabrescenti 4-plo bre- viore ; scapis adscendenti-erectis, basi glabrescentibus , apice pilosulis ; floribus majusculis in racemum spiciformem approxi- matis , breve pedicellatis ; calycibus extus margineque lana V 288 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. crispula, rufescenti-barbatis ; petalis roseis ; staminum breviuin filamentis clavatis, violaceis ; ovario globoso: stylis indivisis : valvula carpellari quoque 4-ovulata. Ha. cum præcedente; Drummond in herb. Hook. et ad sinum Régis Georgii À. Cunningh. ibid. (ex specimine imperfecto). An Drosera paleacea DC. prod. TI, p. 318? sed diagnosis manca non sufficit, et species inter minime notas expellenda. Folia adulta vetustioraque exsiccatione rufescentia , petiolo 6 8 lin. longo, non raro cyaneo, jupiora cyaneo-viridia. Scapi 3 -pollicares 4-8 flori. Flores pedicellis multo longiores. Alabastra globosa. Calvyceis 5-par- titi laciniæ ovato-oblongæ, ciliato-laceræ , 2-lin. one Stylorum nu- merus in schedulis meis desideratur. Sp. 51. Drosera scorpioides Planch. — D. caudice pollicari ; sti- pulis nitentibus densissime vestito; lamina foliorum lineari- oblonga , longe ciliato-glandulifera , petiolo duplo breviore : scapo 2-pollicari floribusque in racemum scorpioideum bre- vem confertis lana brevi vestitis; pedicellis calyce multo bre- vioribus ; petalis {in sicco) diluie roseis : stylis 3 indivisis, fili- formibus, ovario globoso longioribus. Hg. in colonia flauminis Cygnorum ; Drummond in herb. Hook. Fibræ radicales plures, tenuissimæ. Caulis inter stipulas confertissi- mas supra medium folia pauca, petiolo adjecto vix 7-10 lin. longa, exse- rens. Folia vetustiora rufescentia (siccitate), suprema atro-viridia. Pe- tioli tenues, semicylindrici, ob margines revolutos subtus unisulci, vil- losiusculi. Lamina vix 3 lin. longa, 4 lin. lata, pilis ejus latitudinem duplo superantibus ciliata, cæterum utrinque nudiuseula, trinervia. Stipula (e 2 concretis) latissima petioli dimidiam longitudinem æquans, infra medium 3-fida, laciniis iterum in dentes 3-4 irregulariter fissis ; dentibus haud raro e basi complanatas in setam rigidam abrupte con- tractis. Scapus gracilis, lana crispula, pallide rufa, non densa vestitus. Inflorescentiæ juniores, in globum lobatum contractæ, serius in cymam racemiformem conspicue scorpioideam evolutæ. Flores haud magni, bre- vissime pedicellati, intermediisubsessiles. Calyx 5 partitus, laciniis obo- vatis, obtusissimis, apice repando-erosis, margine et intus glabris, eglan- dulosis, dorso lana intricata tectis. Stamina, in flore emarcido , sepalis parum breviora; filamentis gracilibus ; antheris minutis, subrotundis, decoloribus. Ovarium glaberrimum. Styli subelavellato-filiformes, secus PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 289 iongitudinem papillis stigmaticis mimutis ornati. Ovula pro Sie it sin- gulo %, oblonga. Sect. XI. Pryastrum. — Vide supra p. 94. Sp. 52. Drosera pygmies DC. Prodr. 1, p. 317. — Hook fil. Hook. Journ. of bot. 2, p. 407. Has. in Nova-Cambria ; Caley in herbb. Banks et Smith, nec non in insula Vau-Diemen ; Gunn n° 783 in herb. Hook. — Colenso ibid. Plantula muscoidea et ob scapos erectos unifloros Saginam apetalam referens. Folia circa caulem brevissimum congesta, e congerie densa sti- pularum exserta, infima deflexa, adulta, in rosulam patentissimam dis- posita, siccitate rufescentia. Lamina plane circularis, valde concava, ex- _centrice peltata, utrinque nuda, ciliis marginalibus ejus diametrum sub- æquantibus. Petiolus circiter 2 lin. longus, angustus, complanatus, a basi ad apicem sensim attenuatus, glaberrimus. Scapus adscendenti- erectus, capillaceus, teres, glaberrimus. Flores minutissimi. Caiyx 4-par- titus, laciniis oblongo-ellipticis, obtusis, integerrimis, glaberrimis. Pe- tala alba, calyce longiora, in unguem angustata. Stamina stylis breviora, autheris minutis, bilobis. Ovarium globosum. Styli 4, ovario duplo lon- giores, e basi filiformi clavellati, parte crassiore conspicue papilloso- stigmatica. Capsulæ oblongæ valvæ 4, substantia homogeneæ, in medio semina 5 subdiscreta gerentes, placentis haud conspicuis. Semina pro capsulæ mole sat magna, ellipsoidea, interdum subcurvata, hine versus hilum rotundata v. oblique subtruncata, chalazam versus mamilla brevissima mucronata, testa sublævi, solida, fusco-nigrescens. Seet. XIL Zasyocephala. — Vide supra p. 94. Sp. 93. Drosera fulva Planch. — D. acaulis, foliis, petiolisque subtus, scapo pedicellis calycibusque lana brevi, subsericea indutis ; lamina foliorum orbiculari, haud peltata, petiolum latiusculum pluries superante ; axillis petiolorum nudis ; scapo ascendente 7 8-pollicari, longe supra medium 15-20 floro : racemis subspiralibus ; pedicellis fructiferis deflexis, calyce brevioribus ; stylis à, bis bifidis ; seminibus ellipsoideis , testa solida, sublæ vi. Has. in Nova-Hollandia tropicali, verosimiliter ad Port-Essington oræ boreal. occid. ; Armstrong in herb. Hook. 3° série. Bot. T. IX. (Mai 1848.) ; 19 290 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Rhizoma abbreviatum , fibras radicales plures agens, rosula foliorum densa ornatum. Folia 7-12 lin. longa; lamina diametro circiter sesqui- lineari, concaviuscula, ciliis longis glanduliferis ornata. Petioli basi et apice sensim angustati, medio circiter 3/4 lin. lati, complanati, supra glabri. Stipulæ nitidæ, rufescentes, in unam intra-axillarem, bifidam, in dentes paucos acute fissam concretæ. Scapus inferne sulcatus et ibidem, ob tomentum detersum , undique v. lineatim plus minus glabratus. Ra- cemi 2-2 1/2 poll. longi. Calyces fructiferi approximati, penduli, sibi invicem sæpius subcontigui. Pedicelli sub fructu crassi, vix ultra sesqui- linear longi. Calyx 5-partitus, lacintis ovatis , obtusiusculis, margine vix erosulis, intus glabris. Petala in specimine deflorato sicco violacea. Antheræ oblongæ, filamentis filiformibus duplo breviores. Ovarium ob- ovatum, glabrum. Styli 3, basi ima concreti, longe infra medium bicru- res, cruribus iterum infra medium bifidis, divisuris crassiuscule filifor- mibus. Capsula calyce brevior, trivalvis, polysperma. Placentæ latæ. Semina ellipsoidea, utrinque breve mamillata. Sp. 54. Drosera peholaris Br. — D. acaulis ; foliis confertissimis ; petiolis, scapis, pedicellis, calycibusque lana brevi subsericea indutis ; lamina orbicularinon peltata ! parva, petiolum graci- lem multoties superante , axillis petiolorum lana densa barba- tis; scapis 6-8-pollicaribus (racemo adjecto) circiter 26 floris ; pedicellis defloratis tortis, deflexis v. rarius adscendentibus, infimis 2-lin. longis ; stylis 3, ad basim bipartitis, cruribus infra medium 4-5 fidis, divisuris sæpius apice subcuneato-di- latatis. Drosera petiolaris Br. ined. ex DC. prod. I, p. 318 (fide speciminis authentici, minime ex descriptione foliorum). Has. in Novæ-Hollandiæ tropicæ ora orientali, ad ostia fluminis £n- deavour, Banks et Soland. in herb. Mus. Brit. Species facie insignis. Caudex abbreviatus, fibras radicales agens. Folia stirpis adulta in cæspitem densissimum conferta , basibus petiolorum dilatatis, stipulis nitentibus, lanaque rufa suffultis. Petioli ad extremum bipoilicares. Lamina orbicularis, concaviuscula , 3-nervia , subtus ad- presso villosiuseula, ciliis marginalibus glanduliferis, sæpius inter se basi ima geminatim concretis. Stipula {e 2 concretis) intra-axillaris, a petiolo libera, majuscula, infra medium bipartita, divisuris lanceolato-lineari- bus, apice in lacinias 3-4, subulatas, inæquales fissis, nervis nullis ; sub- stantia scariosa, haud tenaci ; colore pallide fulvo. Lana baseos petio- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 201 lorum constat e villis eglandulosis, pellucidis, supra medium simplici- bus et rectis, inferne contra conspicue flexuosis et ad flexuras ramellos singulos subuliformes exserentibus. Scapi rudimentum crispulum de- mum hince inde detersum. Bracteæ 0. Calyeis profunde 5-partiti laciniæ obovato-spathulatæ, enerviæ, membranaceæ, dorso pilis longis, eglan- _dulosis, non moniliformibus, indutæ. Petala emarcida in globum con- glutinata. Capsulæ 3-valvis, calvee brevioris, valvæ obcordatæ. Semina ignota. Sp. 99. Drosera Banks Br. - D. caule gracili, 1-3 pollicari, erecto, in racemum 4-5 florum desinente ; foliis sparsis, longe petiolatis, peltato-orbicularibus, subtus petiolisque parce pilo- sulis ; stipulis a se invicem fere liberis, caducis ; pedicellis fructiferis patenti-erectis, calyceque eis paulo longiore pilis ni- tidis, rufescentibus, adpressis v. subpatentibus indutis ; stylis 3 ad basim bipartitis, cruribus infra medium trifidis. Drosera Banksii Br. ined. ex DC. prod. [, p. 319. Has. cum præcedente. Banks et Solander in herb. Mus. Brit. Plantula tenella, characteribus essentialibus sectionis ZLasiocephalo- rum, habitu Ergaleïorum insignis. Radices fibrillosæ. Caulis sæpius sim- plex, nunce ad basin racemi ramulq brevi ex axilla folii supremi orto in- structus sparse pilosulus. Folia infima intervallis circiter 4 lin. longis distantia, petiolo excepto semidestructa, intermedia longius segregata , erecto-patentia, axillis nudis. Stipulæ minutæ, scariosæ, in unam intra- axillarum basi ima tantum confluentes, in dentes paucos fissæ. Racemus cireiter sesquipollicaris, 4 5 florus. Bracteæ 0. Flores mihi ignoti, cha- racter stylorum diu post anthesin observatum et quidem in pistillo unico. Sect. XHIL Z£rgaleium DC, (excl. $ IT. — Vide supra p. 94. SERIES À. — Peltato-orbiculate. Sp. 96. Drosera microphylla Endi. in Hug. Enum. pl., p. 7, n° 6. | Has. in Novæ-Hollandiæ ora austro-occid. ad sinum Regis Georgii ; / Sp. 57. Drosera myriantha Planch. — D. glaberrima ; caule | 299 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. gracili, erecto, superne paniculato ; foliis infimis subulatis (limbo destitutis) paucissimis ; cæteris sparsis, parvis, peltatis, cucullato - orbiculatis ; axillis nudis ; racemis conferte panicu- latis, multifloris; floribus parvis ; lacintis calycinis minutissime denticulatis ; stylis ad basim penicillato paucipartitis. Has. in Novæ-Holl. extratrop. ora orientali ad flumen Cygnorum ; Drummond in herb. Hook. Planta tota 7-10 pollicaris, ramulis siccitate viridescentibus. Petioli gracillimi, 4-6 lin. longi, varie flexi, sæpius recurvo-patentes. Paniculæ 9-pollicaris pedunculus longe denudatus, rami stricti, approximati, ra- cemiformes, pedicelli vix sesquilineam longi. Calyx mivutus ad basim 5-partitus, laciniis ovatis, basi contractis, apice acuminatis, acutiusculis, sub lente valida, minutissime denticulatis. Petala sicca pallide carnea’, calyce plus quam duplo longiora. Antheræ oblongæ. Styli ad basim imam in lacinias stigmaticas, filiformes, circiter 9 (nempe 3 pro stylo singulo) divisi. Ovarium globosum, trivalve, pauci-ovulatum. Sp. 58. Drosera Menziezu Br. ined. ex DC. Prodr. 4, p. 319. D. filicaulis Endl. in Hag. enum. pl. p. 6. Has. in Nov.-Holl. austro-occid. ad sinus Regis Georgii; Wenzies in herb. Banks et Smith ; À. Cunningh. in herb. Hook. — AHugel ex Eudl. nec non in colonia fluminis Cygnorum. — Preiss ex Lehm.; Drummond in herb. Hook. Sp. 59. Drosera palhida Lindi. Sw. riv. bot., p. 20, n° 87. Has. in colonia flaminis Cygnorum : herb. Lindl. (ubi vidi ); Drum- mond in herb. Hook. — Press ex Lehm. Sp. 60. Drosera subhirtella Planch. — D. pilis brevibus, glandu - losis sparsa ; caule filiformi , flexuoso; foliis longe petiolatis , parvis, peltato - orbiculatis, axillaribus geminis ; panicula ter- minali pauciflora; bracteis ciliatis; floribus (non magnis) in sicco flavo-viridescentibus , pedicellos longitudine parum su- perantibus ; calycis 5-partiti laciniis anguste obovatis, lacero ciliatis, dorso adpresse villosiusculis ; stylis penicillato- multi- : PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 293 partilis ; ovario 5-valvi; ovulis lineari-cuneiformibus versus chalazam oblique truncatis. Has. cum præcedente ; Drummond in herb. Hook. Species pubescentia, habitu et characteribus ad Dros. macranthum accedens, sed omni parte multo minor. Planta tota 6-8 pollicaris. Petioli foliorum caulinorum (primæ evolutionis) 1-1/2 pollicares, internodiis duplo longiores ; foliorum axillarium (ramuli abbreviati axillaris) 3-4 lin. longi. Panicula contracta vix pollicaris 7-8 flora. Sepala 1 1/2 lin. longa, sicca viridescentia. Petala obovata, calyce duplo longiora. Stami- num filamenta filiformia. Antheræ oblongæ, luteæ. Ovarium oblongum glabrum. Stylorum divisuræ more affinium, confervoideo-capillaceæ. Sp. 61. Drosera antricata Planch. D. caule filiformi, vage tortuoso et flexuoso, simplici, nitido, glabro, v. pilis glandu- losis paucissimis adsperso ; foliis parvis peltato-suborbiculatis, superioribus longe petiolatis; axillaribus geminis, minoribus ; racemo paucifloro ; calycis 5-partiti laciniis obovato-oblongis, obtusis , breve fimbriato-ciliatis; dorso adpresse puberulis v. -rarius subglabriusculis ; petalis sulphureis calyce duplo lon- gioribus ; antheris minutis, subrotundis, luteis ; stylis penicil- lato multifidis, divisuris confervoideo-capillaceis, simplicibus , nigrescentibus , ovario duplo longioribus. Has. cum præcedente; Drummond in herb, Hook. Caules circiter 10-12 pollicares, inter se intricati, teretes, nitidi, stra- minei v. fuscescentes. Petioli foliorum inferiorum vix 8 lin. longi, inter- mediorum paulo longiores, supremorum sesquipollicares ; lamina par- vula, haud excentrice peltata , suborbiculata, interdum hinc subtrun- cata, nec tamen vere lunata, concaviuscula, cils marginalibus ejus diametrum æquantibus v. superantibus. Racemi 3-4 flori. Pedicelli flo- ribus subæquales , 4-5 lin. longi. Calyces extus (in sicco) nigrescentes. Petala obovata brevissime unguiculata, sulphurea, granulis minutissimis crebre punctata. Stamina calyce paulo longiora. Filamenta gracilia , apice non dilatata. Ovarium globosum, glabrum. Species 2. macranthæ affinis, a qua tamen differt : statura minore, caule vix ac ne vix glanduloso-pilifero ; floribus minoribus ; colore pe- talorum. À D. sulphurea Lehm. forma foliorum statim dignoscenda. Sp. 62. Drosera Drummond Planch, — D. flore exceplo, gla- 29/4 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. berrima ; caule erecto, sesquipedali, simplici, flexuoso ; foliis longe petiolatis , peltato-orbiculatis, axillaribus geminis mino- ribus ; racemi terminalis bifidi ramis paucifloris ; pedicellis flore brevioribus ; calycis 5-partiti laciniis oblongis, obtusius- culis, fimbriato - ciliatis , dorso adpresse villosis; petalis ma- gnis, violaceis ; stylis penicillato-multifidis, divisuris simplici- bus, confervoideo-capillaceis, nigrescentibus ; ovario trivalvi ; ovulis linearibus. Has. cum præcedente; Drurnond in herb. Hook. Caulis elatus, basi denudatus, teres, lævissimus, stramineus. [nterno- dia foliorum. inferiorum circiter pollicaria. Petioli foliorum caulinorum 1 1/2-2 pollicares, arcuato-patentissimi, folia 2 axillaria 4-5-plo superan- tes; lamina cucullato-orbiculata, diametro circiter sesquilineari, eiliisque glanduliferis, exsiccatione flavescentibus. Racemi rami cireiter 1-2-poll. longi , flexuosi. Bracteæ minutissimæ, subulatæ, a pedicellis sæpe re- motæ. Pedicelli circit. 3-5 lin. longi ut calyces, subviolaceo-nigres- centes. Laciniæ calycinæ 2-3 lin. longæ, obtusiusculæ v. interdum subacutæ. Petala magna, late obovata, breviter unguiculata , violacea. Stamina sepalis breviora , filamentis filiformibus, apice paulo crassiori- bus, nigris. Antheræ ovatæ, pallide flavescentes. Ovarium ovatum, glabrum, 3-valve, placentis multi-ovulatis. Stylorum divisuræ apice non incrassatæ, nigrescentes. Sp. 63. Drosera macrantha End. in Hug. Enum. pl, p. 6, n° LA. Ha. cum præcedente ; Æugel ex Endl. — Drummond in herb. Hook. — Herb. Lindl. — Preiss ex Lehm. Sp. 64. Drosera Planchoni Hook. Fil. mss. — D. glanduloso- hispidula ; caule filiformi , erecto , flexuoso ; foliis patentibus , longe petiolatis, peltato-suborbiculatis v. transverse ellipsoi- deis ; axillaribus geminis ; floribus 2-3 ad apices caulium pe- dicellis sabæqualibus v. brevioribus, majusculis, pallide flaves- centibus ; calycis 5-partiti laciniis obovato-oblongis , obtusis, breve fimbriato-ciliatis, dorso adpresse villosis ; stylis ramoso- multipartitis ; capsula trivalvi; seminum testa laxa ultra nu- cleum linearem utrinque producta et dilatata. PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 295 Dros. Menziesii Hook. Comp. to bot. mag., p.274, et Icon. pl., tab. 53, non Br. Haë. in insulæ Van Diemen ora orientali loco dicto Swan Port (Gunn , n° 449, in herb. Hook); nec non in Novæ Hollandiæ ora australi ad Port Phillip (Gunn, n° 5, ibid.) et ad £ncounter bay (Witthaker, ibid.) . Caulis sesqui-pedalis et ultra, undique pilis minutissimis glandulosis conspersus. Lamina foliorum rarissime obsolete subtriangulari, angulis obtusissimis. Calyces majusculi, extus nigrescentes. Stamina sepalis sub- æqualia , filamentis subulatis, antheris ovatis, pallide flavis. Ovarium ovatum. Styli capillaceo-multifidi, divisuris in fasciculos collectis su- perne bis:bifidi. Capsula depressa calyce paululum accreto inclusa. Se- mina plurima, fere 1 lin. longa, tegumento exteriore versus hilum in vesiculam elausam tumente, versus chalazam in cupulam margine fimbriatam dilatata, ibidem pellucido, a nucleo lineari facile solubili. Sp. 65. Drosera Hugelu Endi. in Hug. Enum. pl., p. 6, n° 15. Has. in Novæ Hollandiæ ora austro-occident. ad sinum Regis Georgi ; Hugel ex End. — Æerb. Hook. Series B. — Pellato-lunatcæ. Sp. 66. Drosera auriculata Backh. mss. — D. glaberrima ; caule erecto , simplici v. apice tantum ramuloso ; foliis alternis lon- giuscule petiolatis, lunatis, longe ciliato-glanduliferis ; axilla- ribus geminis ; racemo simplici, terminali, laxo ; laciniis calvy- cinis 5 integris, eciliatis, glaberrimis ; stylis à a basi liberis, infra medium penicillato -partitis ; capsula 8-valvi ; seminum testa scobiformi. Dros. petioluris Sieb. Herb., n° 176 (in herb. Hook cum speciminibus, D. peltatæ commixta), non- 1. petiolaris Br. Has. in Novæ Hollandiæ extratropicæ ora orientali et australi, nec non in insulis Van Diemen et Novæ Zeelandiæ. — Nova Cambria, prope Sydney; Sieb., n° 176 (pro parte); Backhouse in herb. Hook. — Ora australis Novæ Holl. ad ÆZncounter bay; Whittaker , ibid. — Insula Van Diemen prope Hobart Town Hook fil; Cércular head, Gunn, n° 350: New Norfolk, Gunn, n° 350. — Graves valley; Gunn, n° 1075. — Novæ- Zeelandiæ Insufa septentrionalis; Æook fil.; Colenso in herb. Hook. Herba tota Pros. peltatæ similis, sed characteribus distinctissimæ. f 206 PLANCHON. -— SUR LES DROSÉRACÉES. Rhizoroa tenuis simplex 1-2 pollicaris, inferne tuberi globoso, vix piso majori adhærens. Folia omnia, si proportionem exceperis, uniformia, caulina (primæ evolutionis) petiolo graciilimo, 1-10 lin. longo sustenta, stricte erecto-patentia, iuteruodiis longiora ; lamina semiiunata , basi subtruncata, angulis in auriculas 2 subuliformes, eleganter barbato ciliatas productis. Racemus 2-4-pollicaris, 6-10-florus. Pedicelli sub- distichi, erecto-patentes, semipollicares, bractea minuta, lineari, subla- terali stipati. Flores parvi. Calyx ad basim 5-partitus, laciniis e basi subcontracta ovatis, 'acuminatis, acutiusculis, integris v. denticulis mi- nutis haud glandulosis hinc inde auctis. Petala calyce duplo (et ultra?) longiora, longe unguiculata. Antheræ breves, subrotundæ, in sicco pal- lide carneæ. Capsula calyce paulum accreto inclusa. Semina opaca, nigra. L Sp. 67. Drosera lunata Buch. -— D. glaberrima ; foliis radicalibus fugacissimis (rarissime sub tempore florescentiæ obviis) ; cau- linis lunatis, longe pétiolatis, parvis, exsiccatione nigrescenti- bus ; racemo paucifloro, breve pedunculato ; calvcis 5-partiti laciniis subrhomboideo-ovatis, fructiferis inferne flabellato-5- plicatis (in sicco), glaberrimis, apicem versus eroso -fimbriatis ; penicillato - multifidis: capsula 3-valvi; seminibus ovoideo- ellipsoideis, testa solida minutissime striato-tuberculata. Dros. lunata Buchan. ined. ex DC. prod., L, p. 319. Dros. peltata W. et Arn. Prod. fl. Pen. Ind. or., 1, p. 34, non Smith! Wight.l. of Ind. bot., tab. 20, f. D, (Placentæ 5 ibi delineantur , an recte ?) Ha8. Per totam [ndiam crientalem et in imperio Chinensi.—Ceylona ; Domina Walker ; Gardner, n° 54, in herb. Hook —Montes Vcelgherries ; Gardn., ibid. — Bombay; Law in herb. Hook. — Penins. [nd. or ; D Wigth.— Assam ; Jenkins in herb. Hook. — Napalia; circa Sembu ; Buchanan Hamilt. ex DC.; ibid prope Æatmandu et ad Gossain-Than ; D" Wallich in herb. Hook. — Simba; Domina Dalhousie, ibid. — Silhet ; Bruce ex cl. Arn. — China; Fortune, n° 33 (loco natali proprio deside- rato). | Species, ut cl. Arnott jam suspicatus est, a stirpe Australasica (2. peltata Sm.) distincta : foliis radicalibus fere semper sub tempore flo- rescentiæ evanidis, et fimbriis calycis multo brevioribas. | Sp. 68. Drosera peltata Sm. — D. calycibus exceptis glaberrima ; PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 297 caule sæpius solitario, supra medium ramulus paucos axillares agente (v. simplici); foliis radicalibus tempore florescentiæ fere semper obviis, caulinis peltato -lunatis , axillaribus gemi- nis ; racemo solitario (nunc 2) 5-7-floro, calycis 5-partiti laci- niis margine longiuscule fimbriato-laceris, basi haud plicatis ; stylis penicillato-multifidis, divisuris crassiuscule filiformibus ; capsula 3-valvi; seminibus ellipsoideis , angulosis utrinque ecaudatis, testa haud relaxata, rugosa (ex Smith). Var. « genuina ; calycis laciniis tantum versus margines extus villis paucis ornatis. 2. peltata Smith in Willd. sp. 1, p. 1546 (ann. 1797) fide specim. anthent. in herb. Smith nunc Soc. Linn. Londin. — Smith. exot. bot. 1, tab. 41. Var. G. Gunniana ; calycis laciniis dorso toto villosis (hæc variant late obovata biloba v. obtusissime, v. oblonge acutiuscula), an spec propria ? Has. var. «. in Nova Cambria, prope Port-Jackson ; Banks et Soland. in herb. Mus. Brit. — White in herb. Smith. — PBackhouse, Hook fil. in herb. Hook (specimen imperfectum in collectione Sieberiana sub n° 176 cum D. petiolari Sieb. commixtum huc forsan spectat). Var. G in insula Van Diemen, locis dictis : Formosa, Penguite, New Norfolk ; Gunn., n° 448, in herb. Hook. An ad utram ex hisce duabus varietatibus v. ad speciem sequentem spectet 2. peltata Lab. ex descriptione non patet. Sp. 69. Drosera gracilis Hook fil. mss. — D. glabra, caule gra- ci, erecto, simplici; foliis radicalibus diu persistentibus, pe- tiolo gracili longo ; caulinis peltato-lunatis, omnibus exsicca- tione pallide fulvis (nec nigrescentibus) ; racemo terminali laxe paucifloro ; calyeis 5-partiti laciniis anguste - lanceolatis, acu- ts, margine fimbriatis, extus versus marginem villosis ; cap- sula à-valvi, calyce multo breviore; seminibus cylindraceo- oblongis, hinc breviter caudatis. Hag. in insula Van Diemen, loco dicto Formosa, ad Arthur's lake alt. 3388 ped., Hampshire hills ; Grunn.,n° 784, forsan etiam in Nova Cambria crescit ; quippe specimina vidi in herb. Smith cum 2. peltata commixta. Planta tota 3-12 pollicaris. Racemus 3-6 florus, pedicellis inferioribus fruetiferis 3-4 lin. longis. Flores illis 2: peltatæ paulo minores. Petala obovata, calvee duplo longiora, ex sicco carnea. Capsulæ välvæ obcor- 298 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. datæ, membranaceæ, placentis latiusculis. Semina plurima, versus hilum in marginem annuliformem tumentia, chalazam versus in caudam eisdem breviorem in longum striatam producta ; testa solida. Sp. 70. Drosera foliosa Hook fil. mss. — D. humilis , fere à basi ramulosa, glaberrima ; foliis radicalibus sub tempore florescentiæ obviis, caulinis crebris pro plantæ statura magnis, lunatis ; racemis 3-4-floris ramulis axillaribus terminalibusque continuis ; calycis 5-partiti laciniis ovatis, margine cilatis, dorso adpresse villosis ; capsula calyci demum accreto sub- æquali, trivalvi; seminibus ellipsoideis utrinque truncatis , ecaudatis, versus hilum in collum brevem abrupte angustatis, testa solida conspicue lineato-scrobiculata. HaB. in insula Van Diemen loco dicto Formosa: Gunn., n° 1027, in herb. Hook. Planta tota circiter 3-5 pollicaris, fere a basi ramulosa, ramulis ascen- denti-erectis, inter folia sat conferta longe petiolata flores paucos vix exserentibus. Folia radicalia rosulata, expansa, petiolo 6 12 lin. longo, lamina securiformi, lobis sæpius obtusatis. Racemi fere omnes abbre- viati et, dum flos imus expansus est, folium supremum hinc admotum non superantes. Flores illis D. peltatæ revera minores, sed calvx sub capsula sat turgida evidenter accrescit. Capsula late-obovato-subglobosa. Styli D. peltateæ. Sp. 71. Drosera sulphurea Lehm. pug. VIII, p. 43, et in Preiss. Enum. pl., 1, p. 254. HaB. in colonia Swan river ; Preiss., n° 1981,ex Lehm. Sp. 72. Drosera Îeesi Lehm. pug. VII, p. 42, etl. c., p. 254. Has. cum præcedente ; Preiss., n° 1978, ex Lehm. Sp. 75. Drosera gigantea Lindi. Sw. riv. bts p. 20, n° 88. Has. cum præcedente ; erb. Lindl. (ubi vidispecim. authent.) Drum- mond, in herb, Hook. Caulis in specimine Drummondiano bipedalis, angulato-sulcatus, ra- mis compressis, profunde bisulcis, sulcis obtusis, folia primaria (nempe PLANCHON. —— SUR LES PROSÉRACÉES, 299 quæ ramulos foliatos etiam supremos sustendunt) lamina destituta (spi- nis Berberidum analoga) subulata, pungentia; ramealia alterna, axillis nudis, lamina peltata, triangulari-lunata, petiolo gracili vix ultra 10 lin. longo. Flores pro plantæ statura parvi, in paniculam vastam, termina- lem collecti. Bracteæ bracteolæque 0. Calyces fusco-rubescentes, colore roseo chartam fucantes. Sp. 74. Drosera heterophylla Lindi. 1. c., p. 20, n° 89. Sondera macrantha Lehm. Pugill. VII, p. 44, et in Preiss. Enum. plant. vol. I, p. 256. Has. cum præcedente; herb. Lindi. (ubi vidi specim. authent.); à > Drummond in herb. Hook. — Prerss., n° 1979, ex Lehm. Sp. 79. Drosera Preissui Lehm. pug. VII, p. 45, et I. c., p. 45. Sondera Preissii Lehm. pug. VII, p. 45, et 1. c. p. 45. Ha. cum præcedente Preiss., n° 1989, ex Lehm. Obs. Species duæ præcedentes, quamvis numero partium floris ano- malæ, multo minus a reliquis Ergaleis distant quam ulla sectio generis a sectionibus eis adjacentibus. Sp. 76. Drosera calycina Planch. — D. glaberrima ; caule sim- plici, erecto, stricto, foliis alternis, erectis, excentrice peltatis, suborbiculato-lunatis, fimbriato - glanduliferis ; racemo termi- nali, laxo, parum diviso, paucifloro, calycibus magnis, 5-6-par- titis, laciniis lineari lanceolatis, integris, lævissimis, petala violacea subsuperantibus. Has. cum præcedente; Drummond in herb. Hook. et Soc. Linn. Londres. Herba tota circiter pedalis, simplicissima. Caulis inferne denudatus, medio inter folia sparse flexuosus. Petioli circiter 8 lin. longi. Laminæ ad formam semi lunatam plus quam ad orbiculatam accedentes ; tamen truncatura baseos obsoleta, et lobi vix manifesti. Inflorescentiæ 7-8 - floræ, pedicellis 7-10 lin. longis, bracteis minutis, breviter linearibus. Laciniæ calycinæ vix 7-8-lin. longæ, 4 1/2-2-lin. latæ , acutiusculæ ; lævissimæ, fragiles. Stamina petalis subduplo breviora. Filamenta, com- pressa, a basi ad apicem sensim dilatata. Antheræ breves, loculis con- nectivum oblique marginantibus. |, 300 PLANCHON. SUR LES DROSÉRACÉES. Series C. — Erythrorhizæ. ( Vide supra p. 95.) Subseries 1. — Stoloniferæ. Sp. 77. Drosera stolonifera Endi. in Hugel. Enum. pl., p. 5, n° 15. Drosera porrecta Lehm. pug. VITE, p. 41. et in Preiss. Enum. pl, vol. 1, p. 252, et Dros. stolonifera Lehm., ibid., p. 253. Has. cum præcedente; Augel ex Endl. — Drummond in herb. Hook. Lindl., Soc. Linn. Lond. — Preiss., n° 1985 (quod specimen est typus Dros. porrectæ Lehm.), in herb. Hook et Lehmann. Obs. In uno et eodem specimine inflorescentias video e verticillo in- fimo foliorum et ex apicibus ramulorum enatas. Sp. 78. Drosera humilis Planch. — D. glaberrima, humilis ; caule brevissimo e verticillo foliorum supra basilari surculos paucos, breves, erectos agente ; foliis parvis, verticillatis(3-A4- nis) , breve petiolatis, lunatis (non peltatis); paniculæ multi- floræ pedunculo basi nudo, compresso, ramis fastigiatis, race- miferis ; floribus parvis, pallide-carneis ; calycis 5-partiti laciniis ovatis, acutiusculis v. obtusis, eciliatis, subintegris ; ovariotrivalvi ; stylis penicellato-multipartitis divisuris simpli- cibus, apice non dilatatis. Has. cum præcedente; Drummond in herb. Hook. Plantula vegetatione et characteribus ad 2. stoloniferam accedens. Squamæ sub verticillo foliorum subbasilari, in parte subterranea caulis paucæ, parvæ, membranaceæ. Verticilli foliorum primariorum 9, supe- rior ab inferiore vix spatio lineæ unæ distans. Surculi seu ramuli axil- lares, graciles, 8-10 lin. longi, verticillis foliorum 2-3 ornati, panicula subquadruplo breviores. Pedunculus inflorescentiæ nunc sesquipollica- ris, nunc multo brevior. Pedicelli sat approximati, calyce breviores, 1/2-1 lin. longi. Calycis laciniæ enerviæ. Petala cuneato-obovata, calyce duplo longiora. Stamina calyce breviora, filamentis filiformibus, mem- branaceis, complanatis, apice non dilatatis. Antheræ breves, oblongæ. Ovarium oblongum , glabrum. Styli laciniæ roseo - carneæ. Ovula non multa, breviter oblonga, utrmque obtusa. & PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 501 Sp. 79. Drosera ramellosa Lehm. pug. VITE, p. 40, et in Preiss. Enum, pl., 1, p. 252. Has. in insula Æottenest, juxta coloniam Swan river ; Preiss. n° 1990 ex Lehm. Sp. 80. Drosera penduliflora Planch. — D. humilis, glaberrima ; caule primario subnullo ; surculis erectis, 2-3-pollicaribus ; foliis radicalibus paucis, subverticillato rosulatis, surculorum sparsis, omnibus cuneato-flabelliformibus, in petiolum eisdem subæquilongum attenuatis ; pedunculis ex axillis foliorum in- feriorum solitariis, unifloris, fructiferis subpollicaribus , in- curvo-cernuis ; capsula oblonga, calyce longiore ; seminibus magnis, cubicis, tuberculatis. Hag. in colonia Swan river ; Drummond in herb. Hook. Plantula siccitate nigrescens. Caulis e tuberculo tunicato, cerasi forma et mole, ortus, vix semipollicaris, sub foliis infimis squamis paucis. bre- vibus scariosis sparsus. Folia primaria in specimine semidestructa, cæ- teris paulo longius petiolata , ramealia alterna internodiis sublongiora, petiolo adjecto circiter 2-2 1/2 lin. longa, semipatenti-erecta. Juniora complicata, marginibus in ramulum equitantia; adulta semi-cucullata v. si expansa flabelliformia. Pedunculi fere omnes e rosula foliorum pri- mariorum, rarius ex axillis foliorum infimorum surculorum enati, apice crassiores. Calyÿx 5-partitus, laciniis anguste oblongis, apice tantum denticulis 3-4 instructis, glaberrimis. Petala cuneato-obovata. Stamina calvee fructifero breviora , filamentis complanatis. Subseries 2. — Rosulatæ. Sp. 81. Drosera bulbnsa Hook. Icon. pl., tab. 375. Has. cum præcedente; Drummond in herbb. Hook. et Lindi. Sp. 82. Drosera rosulata Lehm. pug. VITE, p. 36; et in Preiss. Enum. pl., 1, p. 251. Ha. cum præcedente ; Preiss. n° 1983 ex Lehmann. Obs. Ad hanc referenda videntur specimina Drummondiana quos el. Hook pro statu Pros. bulbosæ foliis magis evolutis habuit. Hæc enim 902 PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACGÉES. foliis majoribus membranaceis gaudent , nec ut illa Pros. bulbosæ veræ, crassiusculis, et pedicelli folia vix æquant. Sp. 83. Drosera hutlukeru Planch. — D. præter pilos glandu- liferos glaberrima; foliis omnibus rosulatis, obovato-spathu - latis , lamina petiolo duplo longiore leviter crenulato-dentata ciliato - glanduïfera, membranacea ; pedicellis (1-2) folia sub- duplo superantibus, unifloris ; calycis 5-partiti laciniis lanceo- latis, acutis, integris; petalis {majusculis) late cuneato-obovatis, calyce plus quam duplo longioribus. Has. in Novæ-Hollandiæ ora meridionali ad Port-Phillips ; Gunn n° 6 tu herb. Hook. et ad £ncounter-bay ; Whittaker ibid. Vegetatio fere absque dubio duarum præcedentium; sed caulis sub- terranei pars infera et bulbus in speciminibus desiderantur. Planta tota siccitate nigrescit. Folia perfecta in rosula circiter 8, majora 8-10 lin. longa, 3 1/2-4 lin. lata, nunc sensim, nunc subabrupte in petiolum apice 1-1 1/2 lin. latum attenuata, lamina ciliis ejus diametro subtriplo-brevio- ribus ornata, subtus glabra et nuda, supra pilis brevibus glanduliferis sparsa. Pedicelli 1-1 1/2 poll. longi. Flores illis Dr. bulbosæ duplo et ultra majora, diametro fere pollicari, ex sicco albi. Laciniæ calyeinæ 2- 42 lin. longæ, acutæ v. interdum breviter cuspidatæ. Stamina lacintis calycinis subtriplo breviora. Antheræ minutæ ovatæ. Styli penicellato- multipartiti. Differt a Dros. bulbosa : foliis multo majoribus, membranaceis nec cras- siusculis, conspicue crenato-dentatis nec subintegerrimis, ciliis glanduli- feris siccitate nigrescentibus, nec rubescentibus et floribus multo majo- ribus. À Dros. rosulata cui verosimiliter propius accedit distinguenda : pedicellis paucis (sæpe solitariis) foliis pedunculis conspicue brevioribus nec illis æqualibus; floribus minoribus , et staminibus propter calycem multo brevioribus. SP. 83. Drosera macrophylla Lindi. Sw. riv. bot., p. 20, n° 91. — Hook. Icon. pl., tab. 376. HA1B8. cum præcedente : herb. Lindl. — Drummond in herb. Hook. Sp. 84. Drosera erythrorhiza Lindl, 1. c., n° 90. Has. cum præcedente : herb. Lindl. — Drummond in herb. Hook. prope Freemantle ; Collie ibid. — Nec non ad sinum Regis Georgii? Mac PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 303 Lean ibid. (specimen imperfectum ob folia minora et multo brevius ci- liata bue tantum dubitanter refertum). Species hujus sectionis (fere absque dubio) non satis nota. Sp. 85. Drosera zonaria Planch. — D. foliis rosulatis, majuscu- lis, cuneato-securiformibus , lamina inferiorum in petiolum ea longiorem angustum sensim attenuata, plica tenui ejus margini paralielle excurrente notata , supra pilis brevissimis glanduli- feris crebris ornata, margine ciliato-glandulifero rubente, subtus glaberrima nitente, tenera, pallide virente. Has. in colonia Swan river ; Drummond in herb. Hook. (Folia tantum.) Rosulæ pulcherrimæ, diametro cireiter 2-pollicari, foliis omnibus con- fertis, expansis, exterioribus s. inferioribus pollicem longis, cæterum sensim magnitudine decrescentibus, mtimis vix 2 lin. longis. Foliorum inferiorum lamina fere securiformis, nisi sinus baseos minus profüundus et lobi basilares rotundati. Petiolus ex apice dilatato sensim angustatus, inferne vix 1/2 lin. latus, complanatus, membranaceus, utrinque gla- berrimus et nudus, nervo medio tenui, latéralibusque paucis vix per- ceptibilis in laminæ basim flabellato expansis. Zona inter marginem ru- bellum laminæ et plicam ei parallelam inclusa circiter 1 lin. lata, appa- ratus totus mirè modù Zonarias marinas refert. Species, characteribus essentialibus ignotis, quoad sectiones dubice. Sp. 86. Drosera encisa Ach. Rich. FI. Cub., 1, p. 102. Hag. in insula Cuba. Sp. 87. Drosera acaulis Thunb. Prodr., p. 56. — Ræœm. et Sch. Syst. 6, p. 759. Has. in Africa Capensi, ad Æoude Bockefeld, trans Ælands Kloof; Thunb. Species e sectione Lamprolepidum non satis nota. Sp. 88. Drosera paleacea DC. Prod. 1, p. 318. Has. ad sinum Regis Georgii ; — herb, Mus. Par. ex DC. 30! PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. Species verosimiliter a genere aliena. Drosera wmbellata Lour. fl. Cochinch. p. 186. An forsan Androsace ? ob folia rosulata et inflorescentiam umbellatam Gen. I. DROSOPHYLLUM Link.—Endi. gen. n° 5036. — Droseræ sp. L. — Spergqulæ sp. Brot. — ZLadrosia Salisb. ; Sp. unica. Drosophyllum Lusilanieum Link. in Schrad. N. Journ., 1806, vol. L. pars 21, p. 53. Drosera Lusitanica L. sp. p. 403. Spergula Droseroides Brot. fl. Lusit. IT, p. 215 (cum descriptione præs- tantissima, et quoad characteres carpologicos mire accurata. Has. in Lusitania ; Hispania maxime australi et in regno Maroccano {inter 35°-39° Lat. bor.). — Lusitania; in sabulosis aridis trans Tagum, circa Seixal et Arrentella, circa Torres Vedras, Montejunte, Chao de Ma- caas, Redinha et alibi, in collibus siccis ex olisipone usque Aveiro ad quinque leucas ab Oceani littoribus; Profero 1. e. — In Estramaduræ trans Tagum arenosis maritimis, inter Cisfi et Zavandulæ species nume- rosas rarius ; Martio 1840; We/witsch in herb. Hook. — Regnum Gra- natense, prope Cadix, Tarifa et Algesiras; Boiss. voy. — Ibid. prope Gibraltar ; D* Leman in herb. proprio. — Regnum Maroccanum ; prope Tanger ; Salézmann in herb. Hook. GEN. IT. DIONÆA Ellis. — Endl: gen. n° 5037. Sp. unica. Dionæa muscipula El. — Venten. Malm , tab. 27, — Trattin. Thes. bot., tab. 2. — Torr. et Gray. FI. of, N. Am., 15 p. LT | Has. in Carolinæ paludosis imter gradus 33° et 35° 20 Lat bor. haud procul a plagis maritimis. —Carolina superior, prope New Bern (Croom); ab ostio amnis Cape Fear river ad Fayetteville (Curtis ex Torr.); prope Wilmington (W. Darlington in herb. Hook.). brachia inferiora amnis Santee river; Elliott. Carolina inferior ; secus GENERA ANOMALA. GEN. IV. ALDROVANDA Monti. — Endl. gen. n° 5033. Sp. 4. Aldrovanda vesiculosa L. Sp. 1, p. 402. — Monti Act. Bon., PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 205 11, P. 3, pag. 404, tab. 12. —- Reichenb. Icon. fl. Germ., fig. 15921. Has. in lacubus Galliæ australis, Pedemontii et Rossiæ mediæ. — Gallia in Rhodano prope Orange (Villars), prope Arles (Æequien im herbb. Bouchet Doumeng et Hook.), prope Monspelium (Sa/zmann ex Mutel ; an Jocus natalis certus? Ipse, dum Monspelii studinm botanices pergerem , nec plantam inveni, nec illam ibi erescere a præclaris botanicis Dunal , Delille, Fred. de Girard et aliis audivi); La Medoch prope Burdigalam (Dunal ex ipso verbatim).-— Pedemontium, in lacubus Viverone (Allionr, Bonjean) et Candia (Bonjean in herb. Hook.).— Rossia media ; Lithuania prope Pinsk (Gorski ex Eichwald.)et inter Dembowitza et rivulum Swa- ritsewitsche (Erichwald ex Ledeb.) — Besser in herb. Hook. Obs. Semina perfecta frustra quæsivi ; structura illoram interna nullibi describitur, quamvis sit magni momenti ad plantæ affinitates determi- nandas. “ Sp. 2. Aldrovanda verticillata Roxb. FT. ind. 2, p. 113. Hg. in fossis Bengaliæ 20xb. Species mihi ignota, ex descriptione Roxburgiana a stirpe typica cap- sula polysperma tantum recedens. (Character numeri seminum in ge- nere affini Prosera notas tantum specificas præbet.) GEN. V. BYBLIS Salisb. -Endi. gen. n° 5035.— PMrosanthus Br. mss. Sect, L ÆZubyblis. Stamina subæqualia. Antheræ lineari-oblongæ, basifixæ rimulis 2 discretis, bre- vibus, apicem versus dehiscentes. Capsula (in B. filifolii) biloculari, 4-valvi. Sp. 4. Byblis liniflora Salisb. Parad. Lond. 90. Has... e Nova Cambria (? in hortum Gordonianum fortuito adducta ex Salisb. (Specimina stirpis in herbariis ditissimis desiderantur.) Sp. 2. Byblis fihfolia Planch. — B. humilis, glabrescens ; foliis filiformibus, acutissimis, fere eglandulosis, vetustioribus re- fractis ; pedicellis unifloris, 8-pollicaribus, foliis longioribus ; floribus parvis, roseis (?) ; antheris oblongis, rimulis 2 discretis, sub apice dehiscentibus ; seminibus Subcubico-globosis , testa atra, fungoso-fibrosa, extus lacunis irregularibus insculpta. 3° série. Bor. T. IX. (Mai 1848.) à 20 306 PLANCHON. -— SUR LES DROSÉRACÉES. Has. in Novæ-Hollandiæ ora boreali occidentali. Pynoe in herb. Hook. Herba tenella, erecta. Caulis circiter bipollicaris, e basi incrassata fi- brillifera ad apicem sensim attenuatus , foliis undique tectus. Folia cir- citer sesquipollicaria, tenuissima, a basi ad apicem sensim attenuata, se- niora refracta, marcescentia, superiora erecto-patentia. Peduneuli infra caulis apicem 4-5, axillares, erecto-patentes, tenues, teretes, glaberrimi, lucidi, ebracteati. Flores eas Anagallidis arvensis forma et magnitudine referentes. Calycis ad basim imam 5-partiti laciniæ lineari-lanceolatæ , acute acuminatæ, dorso adpresse pubescentes, sub fructu sæpius re- flexæ. Petala cuneato-obovata, calyce subduplo longiora. Capsula late obcordata, compressa , calyce longror, bilocularis , septo fenestrata, in valvas 4 dehiscens, valvis crustaceis. glabris , intus vernicoso-lucidis. Semina illa Vigellæ Damascenæ non male referentia, sed ob testæ fibras laxius contextas magis lacunosa. Integumentum internum tenuissime membranaceum. Nucleus {seminis) ellipsoideus, curvulus. Embryo axilis albumine carnoso, parco, undique inclusus. ‘Obs. Species præcedenti, ut videtur, proxima, nec. deficientibus spe- ciminibus stirpis Salisburianæ, facile discriminanda, attamen ob patriam valde diversam pro specie, ne confusio oriatur, huc descripta. Sect. IL. Drosophorus Br. (Generice, ann. ..) Stamina subæqualia. Antheræ obovatæ oscillantes, mediifixæ, rimis dehiscentiæ 2 brevibus, latis, apice in porum latum confluentibus. Capsula bivalvis, valvis indivisis. Sp. à. Byblis (Drosophorus) cærulea Br. mss. (sub Drosophoro). Byblis liniflora End. icon. tab. 113. (Hæc est stirps a cel. Rob. Brown et F. Bauer lecta, et ex icone Baueriano in Mus. Britannico asservata cum speciminibus Banksianis plane congruens.) as. in Novæ-Holl. tropicæ oræ orientali, ad Ændeavour river ; Banks et Soland. in herb. Mus. Brit. Sect. IT. Antsandra Planch. Stamina inæqualia. { Antheris 2, anticis (?) brevioribus, posticis (?) intermediis longioribus.) Antheræ crasse lineares, a basi ad apicem attenuatæ, basifixæ: capsula bivalvis, valvis indivisis. Sp. 4. Byblis (Anisandra) gigantea Lindl. — B. elata, foliis cre- bris pedunculisque (præsertim defloratis) erectis, sepalis 3-ner- PLANCHON. — SUR LES DROSÉRACÉES. 907 viis capsulam subglobosam obtusam subenerviam multo supe- rantibus. Hag. in colonia Swan river ; herb. Lindl. : Drummond in herb. Hook. Sp. 9. Byblis Lindleyana Planch. — B. elata, laxa, foliosa, foliis fere omnibus pedicellisque erecto-patentibus (his deflo- ratis sæpius patentissimis), sepalis 5-nerviis, capsulam ovatam, açuminatam, conspicue multinerviam multo superantibus. Hag. cum præcedente; herb. Lindl.; Drummond in herb. Hook. Species præcedente robustior et mimus foliosa. Planta pilis brevibus; elanduliferis conspersa. Caudex rhizomate horizontali enatus, brevis, crassus, cortice fuhgoso, demum, epidermide detersa, subfloccoso, pal- lide aurantiaco vestitus. Caulis caudiei continuus, erectus, circiter 2-pe- dalis, simplex, inferne foliis alternis, sat approximatis, patenti-erectis ornatus, mox tamen magis sparse foliatus, et ex axillis folii cujusque pedaneulos unifloros, solitarios exserens. Folia a basi leviter incrassata longe filiformia , compresso-teretia , apice leviter clavellata et innocua , inferiora 9-12 poil. intermedia 5-7 poll. longa. Pedunculi foliis subduplo breviores, ebracteati. Sepala a basi lanceolata longa attenuata, apice le- viter clavellata, inæqualia, longiore sub fructu 6-7 lin. longo. Petala ca- lyce circiter duplo longiore, inæqualia, margine denticulata , in sicco rosea. Capsula grano Piperis paulo major, nitida, glaberrima. Stylus staminibus longior, setaceus , versus stamina breviora declinatus, apice brevissime bifidus, divisuris sibi invicem applicitis, intus et margine pa- pilloso-stigmaticis, haud incrassatis. GEN. VE RORIDULA L. — Endl. gen. n° 5038. Sp. !. Roridula dentata L. Gen,, p 567. Han. in Africa Capensi. — Séellenbosch ; inter Niewe Kloof et Islands Kloof in regione montana, alt. 1000 2000 ped. {Drège in herb. Hook.)}— Clan William inter Blawberg et Honigvaley, alt. 3000 ped. et in scopu- losis altissimis montis Plawberg alt. 4000-5000 ped. (Drège ibid.) Sp. 2. Roridula gorgonias Planch. — Foliis lineari-gladiatis, in- tegris, dense ciliato-glanduliferis ; racemis (floriferis) spici- formibus , paucifloris : sepalis linearibus, eximie setaceo-cus- pidatis, margine villosis, bractea subulata brevioribus, petala 308 PLANCHON. —— SUR LES DROSÉRACÉES. acuta subæquantibus ; antheris obverse cuneatis , brevibus, apice truncatis. Has. in Africæ Câpensis montibus prope Tulbagh (district. Worcester) ; Eckl. et Zeyh. in herb. Lindi. (sub nomine Xorid. dentatæ). Frutex vegetatione Luxemburgras plane referens. Rami denudati, fur- cato-brachiati, fastigiati, in dichotomia rachides veterum inflorescentia- rum indurato-persistentes exhibentes ; epidermide fusco-rubente, vis- cos0 , cicatricibus foliorum lævibus, pallidioribus , sublunatis conferte- variegato. Folia ad apices ramulorum conferta, suprema circum race- mum centralem arrecta , intermedia infimaque varie patenti - deflexa , more Anguium flexuosa, e basi crassiuscula in caudam aciformem sen- sim producta, integerrima, crassa, supra unisulea, subtus costa unica carinata, pilis rigidis, glanduliferis, patentibus, brevibus et longiusculis vestita, viscosa, siccitate brunnea, 2 1/2 poll. longa, basi vix 1 1/2 lin. lata. Racemi floridi terminales (saltem foliis supremis circumvallati), 2-3 pollicares, supra medium floriferi, rachide , sicut bracteæ, villis albis (eglandulosis) subsericea. Bracteæ subulatæ hine inde pilis glanduliferis sparsæ, vix pollicares, pedicellos versus basim bracteola subulata auctos stipantes. Sepala bracteis, forma et indumento consimilia. Petala lan- ceolata, acuta, marcescentia, calvce breviora. Antheræ eis Æorid. den- tatæ fere duplo breviores, supra glandulam basilarem in stipitem bre- vissimum contractæ. Inflorescentiarum vetustarum rachides in dicho- tomia ramorum persistentes , denudati, recti, rigidi. Pedicelli fructiferi semipollicares , arrecti. Sepala reflexa, marcescentia. Valvæ capsulæ li- neari-oblongæ. Semina ignota. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 5. B.—Fig. 1. Ovaire (inséré au fond du calice) du Drosera intermedia var., beau- coup plus long que dans son état normal. — Fig. 2. Une des trois valves qui composent cet ovaire.; on voit, vers le haut de leur surface intérieure, les cu- rieux appendices que forment trois cils glanduleux unis à leur base en un court godet pédicellé : un de ces corps est représenté grossi dans la figure 5. — Fig. 3. Ovaire dans un état de monstruosité plus avancé; ses trois valves ou feuilles carpellaires sont libres dans la partie qui représente leur limbe, et leurs bords produisent à la place des graines les corps mentionnés ci-avant.—Ff. 4. Une des valves de l'ovaire de la figure précédente. —Fig. 5. Un de ses appen- dices marginaux très grossi. — Fig. 6. Fleur et ovaire dans un état de mon- PLANTARUM SPECIES NOVÆ EX CATALOGIS EXCERPTÆ. 909 struosité plus avancé. Ici les appendices glanduleux :sont tous à l'état de poils simples ; on les observe sur la face intérieure des pétales comme sur celle des feuilles carpellaires. —- Fig. 7. Fleur passée à l’état de phyllose complète (à l'exception du calice, qui conserve son état normal). Les pétales comme les valves de l'ovaire sont devenues des feuilles munies de stipules, roulées en crosse dans la vernation ; on observe cependant sur la plus grande de ces feuilles les traces très évidentes des styles, qui ne sont rien de plus que deux des cils glandulifères de la feuille plus développés que les autres. C. — Tubercules du Drosera gracilis Hook. fil. — a, celui des tubercules auquel s'attache la tige actuellement en fleur ; b, jeune tubercule qui doit produire la tige de l’année suivante ; c, gaînes ou feuilles rudimentaires qui recouvrent le pédicule descendant auquel le jeune tubercule est attaché. — Fig. 2, Coupe transversale du jeune tubercule. d, coupe du bourgeon qui doit produire la tige de l’année suivante. Coupe de l’ancien tubercule d’une tige défleurie. y, pelli- cule desséchée qui en forme la croûte extérieure. — Fig. 3. Partie charnue du tubercule , qui s’est affaissée en fournissant sa substance à la nutrition de la tige, et n'occupe plus par conséquent qu'une portion de la cavité de sa pellicule. PLANCHE (. Voyez l'explication de cette planche dans le texte même de la note, p. 86. - PLANTARUM SPECIES NOVÆ EX GATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ. L. C. EUNTH, AD CALCEM CAT. SEM. HORTI BEROLINENSIS, ANNI 4847. TRADESCANTIA WarszewicziANA, Knth. et Bouché. Glaber- rima. Gaule erecto abbreviato simplici, dense folioso. Foliis e basi amplexicauli lanceolatis, abrupte acuminatis, acutatis, carnosis, concoloribus. Inflorescentia subterminali, elongato, simpliciter ramosa. Umbellis multifloris, pedunculatis, racemosis : singulis geminis , rarius pluribus, spatha apice subulato-producta fultis. Staminibus conformibus, imberbibus. Stigmate obtuso, integro. 910 PLANTARUM SPÉCIES NOVÆ Hab. Guatemala, De Warszewiez misit. — Floret Augusto. Folia 9-10-pollicaria, 2 4/% poll. lata. Inflorescentia 1 1/2-2 pedalis, ad ra- morum originem interdum gemmifera. Flores magnitudine floris Alismatis Plan taginis. Sepala pallide lilacina. Antheræ late reniformes, apice sinuato-emargi- natæ, planæ, luteæ, loculis connexivum marginantibus. Ovarium apice pilis glo- buliferis obsitum, 3-loculare, loculis bi-ovulatis. Columna stylina stamina æquans. CORDYLINE sPECTrABILIS , Knth. et Bouché. — Caule arboreo , simplici, folioso. Foliis sessilibus, lanceolato-linearibus , an- gustato-acutis , subcoriaceo-rigidis, margine subtilissime denti- culato-scabris, nitidis. Panicula terminali, erecta, corymbosa , ampla. Floribus pedicellatis, solitariis, dense racemosis. Peri- gonii laciniis subæqualibus, obsolete quinquenerviis. Stigmate trilobo. Dracæna stricta, Hort. Berol., olim. non Sims. Hab. Australasia? — Floret Aprili - Junio. Caulis sub 15 pedalis. Folia 3-4 pedalia, superne 3-4 polhces lata. Flores violacei. — A Cordyline { Charlwoodia, Swt.) stricta, Cunning , et Cordyline (Charhvoodia, Swt.) congesta, Endl., præter alia, laciniis perigonii subæqualibus distincta. DIANELLA GRAMINIFOLIA, Knth. et Bouché. — Cæspitosa, acau- lis, glabra. Foliis radicalibus elongatis, linearibus, planis (3-8 1/2 lineas latis), marginibus carinaque lævibus. Paniculæ ramis solitariis, subdichotomis, divaricatis. Foliolis perigonii exterioribus 5-nerviis, interioribus à-nerviis. D. paniculata, Hort. Berol. 1847. Hab. Nova-Hollandia. Z — Floret Julio, Augusto. Folia 14-15 pollicaria. Paniculæ e centro foliorum solitariæ, longe peduncu- latæ, duplicato- v. triplicato - ramosæ , folia fere duplo superantes. Perigonium cærulescens, ferrugineo-glanduloso-punctulatum, 4 lineas latum. Antheræ flavæ. — D. strumosæ, Lindl., affinis ; propius D. lævi et D. raræ? mihi haud suppe- tentibus. DiaNELLA ELEGANs, Knth. et Bouché. — Cæspitosa, cau- lescens. Foliis caulinis elongatis, late linearibus, planis ‘6 lineas EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ. STE latis) marginibus carinaque apicem versus aculeolato-scabris. Paniculæ ramis geminis, patentibus. Foliolis perigonii omnibus 9-nervis. Hab. Terra Van Diemen. : —- Floret Junio. Folia subpedalia. Paniculæ terminales solitariæ, longe pedunculatæ, folia fere duplo superantes. Perigonium cæruleum, eglandulosum , 6 lineas latam. — D. ensifoliæ proxima videtur. PEPEROMIA CLAYTONIOIDES, Knth. —- Acaulis. Radice tube- rosa, pisiformi. Foliis longe petiolatis, ovato-orbicularibus, acu- tiusculis, parum infra centrum peltatis, obsolete 5-nervus, car- nosis, glaberrimis, subtus glaucescenti-viridibus. Petiolis glabris, rubro-lineolato-punctulatis. Spicis radicalibus, longe peduncu- latis, folia parum superantibus, laxifloris. Bracteis peltatis, ova- tis, acuminatis. Stigmate sessili, orbiculari subpeltata. Hab. Guatemala. x — F.-G.-H. Sauer communic. — Floret Septembri. Folia 10 lineas longa , 9 lineas lata, obsolete 5-nervia, exsiccata reuiculata, supra læte viridia, subtus glaucescenti-viridia, nervis pallidioribus, haud promi- nentibus. Petioli subquadripollicares. Flores spiraliter dispositi. — Peperomiæ umbilicatæ, Ruiz et Pav., simillima. Peperomia ( Tildenia ) hydrocotyloides, Miq (in Linnœæa 1847, p. 118), a nostra longe differt floribus densis subannulato-dis- positis, bracteis orbicularibus, foliis junioribus margine pilosiusculis. LippiA DENSIPLICATA, Knth. et Bouché. — Fruticosa. Ramulis subtetragonis, hirtellis. Foliis brevissime petiolatis, ovato-oblon- gis , acutis, basi rotundatis, serratis, rigidis, supra substrigu- loso-scabris, nitidis, subtus cinerescenti-pubescentibus, glandu- loso-punctulatis. Spicis axillaribus, solitariis, breve peduncula- tis, elongatis, densifloris, cylindraceis. Bracteis rhomboïideis , acuminatis, externe calycibusque albido-hirsutis. Hab. America calidior?. b — Floret Julio. Folia 7-8 lineas longa. Spicæ 1 1/2-2 1/2 pollicares. Corollæ albæ. Antheræ croceo-fuscescentes. — Affinis L. chamædrifoliæ Steud., sed valde distincta. Eur£Tia sCABRA, Knth. et Bouché. — Fruticosa. Ramis tere- Hibus. Ramulis hispidulo-scabris. Foliis oblongis, acuto-submu- 212 PLANYARUM SPECIES NOVÆ cronatis, basi in petiolum decurrentibus, integerrimis, supra scabris, subtus glabris. Corymbis terminalibus et lateralibus, subdichotomis. Pedicellis calycibusque hispidulo-scabris. Calyci- bus 5-fidis ; laciniis lanceolato-subulatis. Corollis infundibulari- bus ; limbo 5-partito, patente. Staminibus exsertis. Columna stylina apice bifida. Ovarii 4-locularis loculis 1-ovulatis. Hab. Mexico?. h — Floret Junio. Folia 4-4 1 2 pollicaria, 19-20 lineas lata. Petioli 4 lineas longi. Flores albi, magnitudine Cynoglossi linifolii. — Ehreliæ ellipticæ, DC., ut videtur, proxima ; in hæc tamen folia subtus ad venarum axillas barbata, sesquipollicaria, et pani- culæ confertifloræ. LOGANIA PANICULATA , Knth. et Bouché. — Fruticosa, erecta , glabra, dioica. Foliis petiolatis, oblongis, subacuminatis , basi cuneato-angustatis, subcoriaceis integerrimis. Vaginis interpe- tiolaribus truncatis. Paniculis terminalibus , definitis, ramosis. Calycis quinquepartiti laciniis ovatis, obtusis, ciliatis. Corolla calycem duplo superante, fauce barbata. Staminibus exsertis. Hab, Australasia. f — Floret Maio. Folia adjecto petiolo bipollicaria , 7-8 lineas lata: Flores magnitudine Sumoli Valerandi, albi, suppetentes fæminei. Staminodia squamæformia, subspathulata. Styli 2, distincti. Stigmata connata. | BuDDLEIA BARBATA , Knth. et Bouché. -- Ramulis teretiuscu- lis, incano-stellulato-tomentosis. Foliis lanceolatis , elongato- acutis, basi in petiolum brevem decurrentibus , crenato-serratis , membranaceis ; adultis glabratis ; junioribus utrinque stellulato- pilosis ; floralibus multo minoribus, incano-tomentosis ; margine interpetiolari angusto. Floribus in ramulis hornotinis verticillato- conglomeratis. Glomerulis semi-globosis , approximatis , sessili- bus. Corollis infundibulari-hypocraterimorphis, barbatis, calycem turbinato-campanulatum incano-tomentosum duplo superantibus. Antheris exsertis. Stigmate semi-exserto, clavato. Hab. Mexico. ! — Floret Maio. Folia sexpollicaria, sesquipollicem lata. Flores flavido-viriduhi, melli-odori. Affinis Buddlejæ melliodoræ, sed satis distincta. EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ. 313 Tecoma ocuroxaNTuA, Knth. et Bouché. -— Scandens , gla- bra. Foliis imparipinnatis. Foliolis (bijugis cum impari) sessilibus, ovalo-oblongis, subacuminatis, basi cuneatis, membranaceis, in- tegerrimis, nitidis. Racemis terminälibus, solitariis, subsexfloris. Corollis tubuloso-campanulatis ; lHimbo plano , densissime pube- rulo ; laciniis rotundatis. Hab. Australasia ?. h — Floret Maio. “ Corolla ochraceo-ochroleuca ; limbo interne, præsertim ad faucem, luteo ; pa- lato sanguineo-lineolato-punctulato ; barba lutea , in tubum decurrente. Ovarium verrucosum, disticho-pilosum.— In Tecoma jasminoidi, Lindi,, nostræ proxima, corolla alba, ad faucem roseo-rubra. GESNERIA RUBRICAULIS, Knth. et Bouché. -— Caule fruticoso , purpurascente, villoso-piloso. Foliis oppositis, longiuscule petio- latis, oblongis, acutis, basi in petiolum angustatis, grosse crena- is, utrinque petiolisque molliter pubescenti-pilosis , margine purpurascentibus. Floribus axillaribus, solitariis v. geminis, longe pedunculatis, petiolum superantibus. Calycibus villoso- pilosis ; lacinüs e basi lata lineari-lanceolatis, inæqualibus. Corol- lis tubuloso-clavatis, cinnabarino-miniatis , lacinias calycinas plus duplo superantibus, externe villoso-pilosis ; limbo brevi, patentissimo-reflexo, interne flavido, coccineo-maculato ; laciniis abbreviato-ovatis, apice rotundatis, subæqualibus. Staminibus tubo parum brevioribus. Hab. Caracas. b — Moritz misit. — Floret Septembri. Folia 4-4 1/2 pollicaria, 4 1/2-1 3 4 poll. lata. Petioli sesquipollicares. Flores sesquipollicem longi. — Gesneria hrsuta (Hmb. et Knth.— Hort. Berol.) differt a nostra; Caule viridi, magis villoso ; foliis ternis, mollioribus et pilosioribus, vi- ridibus ; petiolis brevioribus ; corollis hirsutioribus : limbo vix maculato v. potius maculis sanguineis confluentibus picto; staminibus longitudine tubi. Drymonta? viiLosa, Knth. et Boûché. — Fruticosa , erecta. Ramis petiolisque albido-villosis. Foliis longe petiolatis, ellipti- cis subacuminatis , grosse crenatis, herbaceis , supra molliter pilosis, sublus in costa et ramis dense villoso-pilosis. Pedunculis 311 PLANTARUM SPECIES NOVÆ axillaribus, pauaifloris, albido-villosis. Bracteis linearibus, acu- minatis. Calyce albido-villoso, 5-fido, antice profundius fisso ; laciniis lanceolatis, acuminatis, remote dentatis, parum inæqua- libus. Corolla alba ; tubo calycem duplo superante ; limbo 5-par- tito, subbilabiato, plano. Antheris per paria cohærentibus, ecal- caralis. ; Hab. Caracas ?. h — Floret Julio. à Folia 4 1/4 pollicaria, 2 1/2 pollicem lata. Petioli subtripollicares. Flores ses- quipollicares. Stamen sterile nullum. Ovarium villosum , supra squama carnosa instructum. Discus certe nullus. ÉUPATORIUM MODESTUM, Knth. — Ramulis teretibus, gla- briusculis. Foliis oppositis, longiuscule petiolatis, ovato-oblongis, angustato-acutatis. basi in petiolum decurrentibus, alte tripli- nerviis, remote argute denticulatis , membranaceis, opacis, gla- bris. Cymis axillaribus et terminalibus pedunculatis, plurifloris, glanduloso-scabriusculis. Capitulis longiuscule pedicellatis , 18- 21-floris, Involucri campanulati foliolis 14-15, lanceolatis, acu- üs , subbiserialibus, externe glanduloso-punctulatis, viscidulis. Receptaculo glabro. Stigmatibus elongatis. Ovariis punctulato- glandulosis ; angulis scabriusculis. Eupatorium glabratum, Hort. Berol. 1832, non Humb. et Knth. Hab. Mexico ?. b — Floret Aprili-Junio. Folia 36-40 lineas longa , 16-17 lineas lata. Petioli 8-9 lineas longi. Capitula & À /2 lineas longa. Flores albi.— Differt a simillimo Eupatorio Mairetiano DC., achæniis glanduloso-punctulatis, angulis scabriusculis. EUPATORIUM COGNATUM, Knth. et Bouché. — Ramis teretibus , glabris. Ramulis juvenihibus apicem versus albo-sericeo-tomen- tosis et viscosis. Foliis oppositis , longiuscule petiolatis , ovato- oblongis, acuminatis, basi acutis, alte triplinervis, remote argute denticulatis, membranaceis , opacis, utrinque glabris ; juvenili- bus subtus arachnoideo-sericeo-tomentosis. Cymis terminalibus, subsessilibus, multifloris, viscidulis. Capitulis pedicellatis, sub- _47-floris. Involucri campanulati foliolis circiter 12, subbiseriali- bus, lanceolatis, acuminatis, externe viscidulo-puberulis. Recep- EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ. 919 taculo glabro. Stigmatibus elongatis. Ovariis punctulato-glandu- losis, angulis glabratis. Eupatorium glandulosum , Hort. Berol. 1847, non Mich.. nec Humb. et Kntb. Hab. Mexico ?. h — Floret Junio. Flores albi. Præcedenti cognatum, sed sat distinctum. EUPATORIUM TRAPEZOIDEUM , Knth, — Ramulis teretibus , glanduloso-pilosis, viscosis. Foliis oppositis, longe petiolatis, rhombeo-ovatis , acuminatis, trinerviis, crenato-serratis , mem- branaceis, supra scabriusculis, subtus præsertim in nervis viscoso- hirtellis, opacis. Gymis axillaribus et terminalibus, pedunculatis, plurifloris, folia superantibus, glanduloso-pilosis,viscosis. Capi- tulis longe pedicellatis, 24-28-floris. Involueri campanulati folio- lis 12-15, subbiserialibus, lanceolatis, acuminatis, dorso glandu- loso-hirtellis, viscosis. Receptaculo glabro. Stigmatibus elongatis. Achæniis glabris. | Eupatiorium adenophorum. Hort. Berol. 1844, non Spreng. Hab. Mexico?. b — Floret Maio, Junio. Folia 2 1 4-2 1,2 pollicaria, 15-18 lineas lata. Petioli pollicares et longiores. Capitulo tres lineas longo. Flores candidi. EuParoriIUuM consPicuuM , Knth. et Bouché. — Ramulis sexan- gularibus , glabris. Foliis oppositis, longissime petiolatis, del- toideo-ovatis, acutis, ima basi in petiolum decurrentibus , tripli- nerviis, argute subduplicato-serratis, membranaceis, opacis, supra pilis minutissimis, adpressis, conspersis, serius glabratis, subtus in nervis et venis fuscescenti-villosulis. Cymis axillaribus et Lerminalibus , subsessilibus , plurifloris, pubescentibus , foliis brevioribus, Capitulis longe pedicellatis, sub-39-flores. Involucri campanulati foliolis circiter 15, subbiserialibus, lanceolatis, acu- ts ; exterioribus dorso pubescentibus. Receptaculo glabro Stig- matibus elongatis. Achæniis adpresso-hispidulis. Hab. Mexico. b — Floret Maio, Junio. _Folia 6 pollicaria, 5 pollices lata. Petioli # 1/2 pollicares. Capitula 2 1/2 lineas longa. Flores albi. — Affine Æ deltoideo. 516 / PLANTARUM SPECIES NOVÆ Uupea, Knth., in F’erhandh. d. Vereins zur Befærd. d. Gar- tenb. in d. preuss. Staat. 1847. Capitulum multiflorum , heterogamum ; floribus radii 1-seria- ts, ligulatis, neutris ; disci tubulosis, hermaphroditis. Involucri foliola subtriseriata , foliacea , lanceolata, acuta, inæqualia. Re- ceptaculum convexum , paleaceum ; paleis ovatis, acuminatis , ovarium ämplectentibus. Corollæ radii ligulatæ ; disci infundibu- lari-tubulosæ, limbo 5-fidæ , pilosæ. Antheræ exsertæ. Styli su- perne distincti ibique papillosi et recurvati, supra apicem parum dilatatum acuminati. Ovarium oblique obovatum, lateraliter compressiusculum , glabrum , epapposum. Fructus ignotus. — Suflrutex erectus, elatus, ramosus. Folia opposita, petiolata , bipinnatifida, inferiora pinnatifida, rigida, pilosa, laciniis serra- tis. Capitula in apice ramorum per paniculam definitam corymbi- formem disposita, lutea. — Differt a proxima ÆActinomeri ovario epapposo et habitu. | UHDEA BiPiNNATIFIDA, Knth. |. c. — Polymnia grands, Hort. Berol. Hab. Mexico. h — Uhde semina misit. — Floret Februario. CENTROPOGON piscoLoRr, Knth. et Bouché. — Fruticosus. Ra- mis taie glabris. Foliis subovato-oblongis, acuminatis, basi in petiolum longiusculum decurrentibus, argute dentatis, subherbaceis, supra glabris, subtus in costa et venis obsolete hir- tellis ibique violascentibus. Floribus in ramulo abbreviato axil- laribus, solitariis, pedunculisque supbtilissime hirtellis, his su- pra basim bibracteolatis. Laciniis calycinis ovario hemisphærico quinque costato triplo longioribus, lanceolatis, acutis, integerri- mis, subæqualibus. Corolla leviter curvata , superne parum am- pliata, calycem quadruplo superante ; laciniis 2 superioribus _ majoribus, falcatis. Antheris exsertis, glabris. Hab. Caracas. h — Moritz misit. — Floret Septembri. Folia 5 1/2 pollicaria, 26-31 lineas lata. Flores 21-22 lineas longi. Corolla EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ, 917 subviolaceo-rosea, externe subtilissime hirtella. Antheræ cinereæ. Columna sty- Jina antheras superans. — C. grandi, Presl, valde affinis videtur. Rugus HormeisteriANUS, Knth. et Bouché. — Fruticosus. Ramis petiolisque molliter pubescentibus, aculeis recurvis arma- tis. Foliis ternatis. Foliolis supra molliter pubescentibus, subtus albo-tomentosis, duplicato-crenato-dentatis, in costa aculeatis. Foliolo terminali longissime petiolulato, cordato-subrotundo- ovato , acuminato ; lateralibus minoribus, breviter petiolulatis , oblique ovato subrotundis acutis. Stipulis subulato-filiformibus. Racemis terminalibus, multifloris ; rachi, pedicellis calvcibusque molliter piloso-pubescentibus, interdum aculeatis. Petalis calyce dimidio brevioribus , roseis, undulato- crenulatis. Ovariis dorso pilosis glandulisque stipitatis obsitis. Hab Himalaya. b — D" Hoffmeister semina misit. — Floret Augusto. Hine Rubo fruticoso, inde Rubo Idæo affinis videtur. A. BUNGE, IN CATAL, SEMINUM HORTI BOT. DORPATENSIS, ANNI A847. ANTHEMIS TrorzKIANA, Claus. in Laitt. — Caulibus basi fruti- culosis, adscendentibus, erectis, simplicibus paucirameisve , ra- misque*apice aphyllis monocephalis superne glabratis. Foliis ju- nioribus albo- tomentosis demum subglabratis carnosulis bipin- natisectis ; segmentis linearibus , abbreviatis, integris incisisve , cartilagineo-cuspidatis ; summis pinnatisectis. Involucri squamis exterioribus ovatis acutis margine albo-villosulis ; intimis hyalino- albo-appendiculatis ; appendice lacero integrove. Receptaculi breviter conici acuti paleis oblongis abrupte longe acuminatis carinatis corolla parum brevioribus. Ligulis latissimis flavis. Achæniis disci obpyramidato-tetragonis ; pappo brevissimo , co- ronæformi, denticulato. Crescit in montibus cretaceis prope Chwalynsk gubern. Saratow. Z h 318 PLANTARUM SPECIES NOVA “XIE, SCHOUW. IN INDICE SEMINUM HORTI HAUNIENSIS, . ANNI 1847. BEëGoNIA PARVIFLORA , Liebm. -- Herbacea, ramosissima , glanduloso-pilosula, inferne obsolete articulata, superne conti- nua. Foliis alternis, longe petiolatis, petiolo laminam superante, oblique cordatis ; lobis basilaribus rotundatis apice brevi acumi- natis margine eroso-crenulatis. Floribus axillaribus albis, parvis ; pedunceulo communi articulato 1-rarius 2-v. à-floro. Flore mas- culo majori, 4-phyllo; foliolis 2 oppositis rotundis concavis, 2 elongato-obovatis planis. Flore fœmineo minori 5 phyllo sub- regulari. Capsula trialata , basi et apice attenuata, triquetro- ovata ; alis æqualibus integris. ©. E regione temperata Mexic. orientalis. Eusroma LAGTEUM, Liebm. (Urananthus pallidus, Liebm. Ind. sem. Hort. Haun. 1845). — A tribus adhuc notis speciebus certe diversa, ulterius describenda, E vicinitate Thuacan, Mexico. Turvera ALBA, Liebm. —— Floribus sessilibus, terminalibus subsolitariis bibracteolatis. Corolla (magnitudine Rosæ ,caninæ) alba ad ungues flavida ; petalis lato-obovatis, crenulatis.S tylo stamina parum superante profunde tripartito. Stigmatibus à, tri- partitis, plumosis. Foliis eilipticis, grosse et irregulariter serra- ts, utrinque pubescentibus, subtus cano-virentibus, basi cuneatis biglandulosis, petiolatis. Ad ripas fuminis Rio de las Vueltas, prov. Oajacæ, Reipubl. Mexicanæ. © X EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ, 319 LV. BISCHOFF, IN CATALOGO SEMINUM HORTI BOT. HEIDELBERGENSIS , ANNI 14847. HimRACIUM SCABRICAULE, Bisch. -— Caule rigido multifolio hirsuto glabrove ramoso superne ramisque subcorymbosis muri- cato-scabris una cum pedunculis canescentibus apice incrassatis sub capitulo squamis pluribus adspersis in involucrum fructife- rum basi ovatum abeuntibus. Foliis oblongo- v. ovato-lanceolatis dentatis subtus glaucescentibus margine scaberrimis , inferiori- bus in petiolum angustatis, superioribus subsessilibus basi rotun- datis, radicalibus nullis. Involucri fotiolis glabriusculis, margine pallidis, siccitate immutatis, exterioribus apice patulis. Habitat Persia boreali. { Semina a cl. Kotschy lecta communicavit am. Hohenacker.) Species Hieracio rigido. Hartm., proxima; differt autem foliis subtus glauces- centibus , margine scaberrimis , summis ovatis basi rotundatis quandoque sub- cordatis ; pedunculis plerumque crassioribus rigidioribusque, præter pubem stel- latam pilos breves crassos rigidos gerentibus, inde quasi muriculatis, nec non stylis stigmatibusque livescentibus (nec luteis).—Hieracium Loreale, Fries, quo- cum cl. Boissier (in Kotschy, Plant. exs. Persiæ bor., n° 652 et 654) confun- dit, distinguitur foliis subtus quidem pallidioribus. non vero glaucescentibus , margine multo minus scabris ; pedunculis, ramis cauleque superne non muricu- latis ; præsertim autem involucro subconcolore siccitate nigricante. stylis et stig- matibus intense olivaceis siccitate sæpissime itidem nigricantibus. SALVIA TRIGHOSTYLA, Bisch. — Caule herbaceo ramisque pu- bescentibus subincanis. Foliis ovato-oblongis in petiolum decur- rentibus, obtuse inciso-serratis , postice apiceque attenuato ob- tuso integerrimis, subtus canescentibus , verticillis multifloris, approximatis, subspicatis. Bracteis fugacibus. Calyce subcylin- drico, truncato, tridentato dense lanato-tomentoso. Corollæ labio superiore recto villoso. Stylo bifariam piloso. Habitat in Texas. (Semina anno 1846 collecta misit D' G. Engelmann.) 920 PLANTARUM SPECIES NOVÆ Planta 2-3 pedalis. Verticilli racemum spiciformem thyrsoideum efficientes : inferiores sub 40 floti. Bracteæ ex ovata basi subulatæ, calyce breviores Calyx cæsio-canus , saperne dilute amethystinus ; dentibus 3 latis, truncatis, medio mucronatis, tomento denso calycem vestiente absconditis, inde totus calycis lim- bus primo intuitu truncatus apparens. Corolla calyce duplo longior, pulchre cya- neo-violacea ; faux intus striis # albis cuneiformibus picta ; labium superius vix compressum, dense villosum, pilis concoloribus crassiusculis articulatis. Connec- tiva antherarum mobilia modice incurva, basi longe cohærentia, paulo infra me- dium appendice dentiformi aucta. Stylus superne incrassatus, latere anteriore li - neam villorum pulchre violaceo-tinctorum a stigmatis basi ad styli medium de- currentemn, latere opposito autem alteram villorum lineam multo breviorem ultra stigmatis basim adsurgentem gerens. VERNONIA EMINENS, Bisch. — Caule herbaceo, tereti, striato. Foliis elongato - lanceolatis longissime acuminatis basi breviter angustatis subsessilibus serratis ; serraturis perangustis, patulis apice subincurvis. Capitulorum cyma subcontracta. Ramulis vil- loso-hirtis. Capitulis omnibus pedunculatis; exteriorum peduncu- lis adscendentibus. Involucro campanulato cylindrico. Foliolis ovatis, obtusis, brevissime mucronulatis : extimis acutis. Fructi- bus glabriusculis, inter costas resinoso -punctatis. Pappi radis longioribus apice conspicue clavatis. Hab. Amer. boreali {Semina in prov. Missouri collecta misit D' Engelmann.) Caulis 6-7 pedalis. Species valde spectabihs, F. prœæaltæ DC. (non Wälid.) proxima, cujus folia autem sunt latiora, in acumen brevius producta, basi e con- trario longe angustato, in petiolum alatum quasi decurrentia , capitulorum cyma depressa subsquarrosa, capitula tertia parte saltem minora, primaria s. centralia sessilia , capitulorum exteriorum pedicelli stricti, involucra hemisphærica foliolis acutis, fructus impunctati et pappi radii apice vix conspicue clavati. Vernonia noveboracensis, DC. (non Wälld.), a Vernonia emvinente caule humi- liore (4-5 pedali), foliis latioribus minus acuminatis grossius serratis, cyma de- pressa subsquarrosa, et involucri subhemisphærici foliolis acuminatis recedens, propius ad F. prœaltam accedit ; ab hoc autem licet involucri foliolis longius v. brevius acuminatis variet, semper differre videtur statura humiliori, foliis apice basique minus angustatis, capitulis dimidio v. subduplo majoribus , fructbus inter costas resinoso-punctatis et tempore florendi præcociore. EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ, 921 V. DE NOTARIS, INDEX SEMINUM HORTI REGII BOTANICI GENUENSIS, ANNI 1847. Complures 4venæ species vel ab synonyma inextricabilia, vel ob descriptiones auctorum minus perfectas prorsus inintelligi- biles , monographice recudendæ sunt; harum nonnullas, elapsa æstate, analytice examinavi, earumdemque characteres hic bre- viter exponere lubet. A. AVENA SEMPERVIRENS. — Foliis convolutis ; ligula brevi. truncata, ciliata. Locustis 3-h-floris ; flosculo superiori abortivo, inferiori supra medium aristato, cæteris muticis ! Ai affatim barbato. Glumæ valvulis inæqualibus acuminatis ; superiori 3- nrvi lo sculos subæquante. Palea inferiore flosculi inferioris 7-nervi, scabra, apice membranacea, breviter bifida , laciniis , nervis dorsalibus excurrentibus, brevissime setigeris. Paleolis elongatis oblongo--linearibus. Avena sempervirens, Vill., Flor. Delph. IF, p. 140, tab. v, mala, excl. syn. Allion. Bertol. Koch., et auctorum fere omnium. Descripta ex speciminibus ad Gap collectis a cl. Grenier, et ex monte Cenisio a cl. Huguenin. — Specimina omnia, quæ præ oculis habui, locustas 3-4 floras, flosculorum unicum inferiorem aristatum exhibent, quo charactere ab omnibus insequentibus tute distinguitur. 2 AVENA FALLAX. — Folis junioribus convolutis, culmorum florentium convolutis explanatisque, facie striatis scabris ; ligula integra dentatave , sub lente pubescente , utrinque in auriculam sæpe producta. Locustis trifloris. Flosculis aristatis ; supremo abortivo, axi barbato. Glumæ valvulis inæqualibus, acuminatis , superiore à-nervi flosculos æquante. Palea inferiore flosculi in- ferioris-nervi, sub lente minute punctata, apice membranacea , bifida ; laciniis, nervis dorsalibus excurrentibus, breviter setigeris. Paleolis lancéolato-acuminatis. Avena fallaæ, Rœm. et Schult. Syst. IT, p. 672, saltem quoad plantam Allio- 3° série. Bor. T. IX. (Juin 4848.) 21 922 . PLANYTARUM SPECIES NOVÆ ni, non F1 Ital... De Ntrs. Prosp. FI. Lig. p. 49. — Avena sempervirens, AI. Auct. p. 451! ex loco ; non Vill... DC. Fi: franç., II, p.,35?. In pascuis montium di Frontero, Briga, Carlin, Ligur.occd., ïsdem in locis ubi primum ab Allionio detecta. — Synonyma hujusce speciei fere. omnia dubia nec, deficientibus exemplaribus authenticis, facile interpretanda. CI. Parlatore in Flora Panormitana (Giorn. Bot. f, p. 190) Avenam fallacem, R. èt S., et semperviren- tem. Vill., DC., sub nomine Avenæ strictæ, Lamk., conjungit, sed, me judice, planta Villarsiana tum ab Avena fallaci, cum ab Avena filifolia Lagascæ differt. 3. AVENA CONVOLUTA. — Foliis complicato-setaceis; ligula brevissima, ciliata. Locustis A-floris. Flosculis omnibus aristatis, supremo abortivo, axi piloso. Glumæ valvulis inæqualibus, acu- minatis ; superiore 3-nervi, flosculos subæquante. Palea inferiore flosculi inferioris scabra, 7-nervi, ex apice membranaceo, obtu- sato v. attenuato, nervis dorsalibus excurrentibus bicuspidato- _setigero. Paleolis lineari-elongatis. | Avena convoluta, Presl.—Parl. Flor. Panorm. |. c. p. 188 !. — Avena fullax, Bertol. Flor. Ital. [, p. 700, non R et S. Ex montosis Siciliæ cl. Parlatore. L l. AVENA SETACEA, — Foliis convolutis , strictis, rigidis, cul- mum ,æquantibus superantibusque ; ligula subnulla. Panicula stricta, pauciflora. Locustis 3-floris. Flosculis omnibus aristatis : supremo plerumque tubescente, axi piloso. Glumæ valvulis inæ- qualibus, inferiore Î-nervi acuta, superiore à-nervi acuminata flosculos æquante. Palea inferiore flosculi inferioris 5-nervi, apice profunde bifida , segmentis membranaceis, nervis dorsalibus ex- currentibus, acuminate-cuspidatis. Paleolis ovato-acutatis. Avena setacea, Vill. Flor. Delph. I, p. 144, tab. v, mala. — Bertol. Flor. Ital. 1, p. 707. — Parl. Flor. Panorm. L. €. p. 491. In montibus Teudæ ; ex monte Ventoso, cl. Requien, ex Gap in Delphinatu cl. Grenier.—Huc Avena sempervirens, Bertol. FI. Ital. I. p. 698, ex cl. Parlatore, sed planta a cl. Bertoloni in Flora italica deseripta ab hac nostra pluribus recedit, et verosimiliter spectat ad Avenam fallacem. \ 5. AVENA SEDENENSIS. — Foliis junioribus complicatis, serius ex- planatis, vaginisque sub lente puberulis, glabrisve ; ligula brevi, EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ, 228 truncata, nuda. Locustis 2-v. 3-floris. Flosculis omnibus aristatis, supremo tubescente, axi piloso ; glumæ valvulis inæqualibus, sub- acutis, superiore 3-nervi flosculos subæquante. Palea inferiore flosculi inferioris punctato-scabra, 7-nervi, apice membranacea, obiusa , plicatula, integra v. breviter bifida, segmentis obtusis , nervis omnibus ante apicem evanidis. Paleolis linearibus. Avena sedenensis, DC. FI. Franç. IT, p. 719, et suppl. p. 260. Ex Pyrenæis ; cl. Parlatore ; ex monte Cenisio: cl. Huguenin ; ex monte Ven- (oso : cl. Requien; ex Alpibus Delphinatus : el. Grenier. — C1. Huguenin dedit sub nomine Avenæ montanæ, Vill., et verosimiliter nomen speciei Villarsianæ ab omnibus fere botanicis prætervisæ, Candolleano præponendum est. 6. AYENA PUBESCENS APENNINA, Prosp. FI. Lig., p. 49, ob olumæ valvulas trinervias et reliquos characteres ad Avenam amethystinam, Floræ Germanicæ et Helveticæ cl. Kochii (ed. 2, p. 918) spectat. Avena vero pubescens, glumæ valvulis 1-nerviis, secundum characteres ab ipso celeb. auctore |. c. exhibitos , in ditione nostra hucusque desideratur. Specimina quæ sub hoc no- mine ex Alpibus pedemontanis et ex Apennino ligustico accepi , quæque Avenam pubescentem Floræ italicæ sistunt, præbent glume valvulam inferiorem 1-nerviam , superiorem 3-nerviam , et novo forsan nomine donanda erunt. 7. AVENA PURPURASCENS , DC. Cat. Hort. Monsp. ({vena fla- vescens variegata, Gaud. Flora Helv., 1; p. 337) ab Avena fla- vescente differt, non solum locustis violaceo-auratis, nitidis, sed insuper , axi longius copiosiusve barbato , palea inferiore flosculi inferioris margine superne denticulata, cuspidibus ejusdem bre- vioribus, paleolis ciliatis, ovarioque villoso, quo charactere autem genus T'risetum, in Avenam iterum redire videtur. 8. AVENA MyRIANTHA, Bertol. Flor. [tal., 1, p. 722, variat palea inferiore glabra et puberula, sæpe in eodem exemplari , et insuper palea ipsa duplici sub adspectu se prodit, pro plantæ ætate, ita ut primo obtutu binas fere mentiatur species. In non- nullis speciminibus palea inferior sub anthesi brevior evadit , 321 PLANTARUM SPECIES NOVÆ apice bidentata, in flosculis maturis angustior, apice plus minusve conspicue bisetosa. CarEx ARDOINIANA, De Notrs. — Radice cæspitosa. Foliis ri- gidis, glaucescenti- viridibus, margine scabridis. Culmo acute triquetro , inæquilateri, læviusculo, spica mascula solitaria, triquetro-lanceolata, spicis fæmineis binis, remotis, subsexfloris, suprema brevissime, inferiore exserte v. incluse pedunculata, pedunculo subinde longissimo. Floribus remotiusculis, subbifaris, axi triquetro fractiflexo insidentibus. Bracteis foliaceis, infima vaginante, suprema sessili v. vagina brevissima instructa, spicam masculam longitudine æquante v. superante. Stigmatibus 3. Fructibus obovato-triquetris, plurinerviis, in rostrum perbreve conoideo - cylindraceum decurvum truncatum antice integrum membranaceum dorso breviter incisum productis , inter nervos laterales validiores superne sub lente scabridis, cæterum glabris. Squamis membranaceis , fascia viridi trinervi in mucronem tri- quetrum sub lente scabridum producta, aristatis. In principatu Monacensi, prope Menton, eques Honoratus Ardoino elapsa æs- tate detexit. À Carice gynobasi, quam quodammodo æmulatur, ob pedunculum spicæ infe- rioris in quibusdam speciminibus a superiore remotæ longissimum et fructum plurinervium breviterque rostratum, differt fructibus duplo fere majoribus, gla- ” bris, decurvo-rostratis, spicis fæmineis paucifloris, floribus remotiusculis subbi- fariam dispositis. À Carice brevicolli, DC., squamis cuspidatis, fructibus decurvo- rostratis, spicis inferioribus exserte pedunculatis. À Carice panicea demum, cum qua ob spicas fæmineas laxifloras, fractus breve rostratos quadantenus congruit, fructibus multinervosis, rostro eorumdem curvalo pariler recedit. Crexopsis, De Notrs. Nov. Gen.— Rachis continua, simplex, dorso convexiuscula, facie duplici ordine parallele excavato-den- tala, dentibus patulis calloso-rotundatis alternantibus, apice lo- custa solitaria vel binis abortivis terminata. Locustæ biseriales, secundæ, sessiles, 5-6-floræ, flosculo supremo plerumque incom- pleto alternatim superimpositæ. Flosculi remotiusculi. Gluma bi- valvis. cartilaginea, valvis suboppositis ; inferior simulque interior uniuscujusque locustarum seriei squamæformis , canaliculata . obtusa, superiore v. exteriore canaliculata Î-nervi acuta mul- EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ, 32 toties brevior, subinde minima dentiformis v. obsoleta. Glumella bipaleacea. Palea inferior cartilaginea , canaliculata , 8-nervis, acuta, nervo medio excurrente mucronata, v. breviter setigera ; superior membranacea, binervis, apice bidentata. Paleolæ binæ , membranaceæ , ovato-cuspidatæ, minimæ. Stamina à. Antheræ lineari-oblongæ. Stigmata 2, plumosa. Caryopsis liieari-oblonga, sulco exarata, maturitate glumellæ palea inferiore arcte in- voluta. Cienopsis pectinella, De Notrs. — Festucu pectinella, Delile. — Gramen tenel- lum, annuum, monostachyum, in Africa boreali obvium. À Leptochloa glumæ val- vulis inæqualibus haud carinatis, nec amplectentibus, palea superiori haud aris- tata, spica simplici nec ramosa abunde diversum. DACrYLOCTENIUM FiGarer, De Notrs. — Spicis digitatis, binis ternis quaternisve. Locustis biserialibus, secundis , contiguis, trifloris, flosculo superiore plerumque chartaceis. Palearum infe- riore ex apice attenuato mucronata, rigidiuscula. Ie Ægypto legit cl. Figari, secundum specimina sub nomine Eleusines pros- tratæ in herbario Vivianii asservata. Herba dense cæspitosa , culmis prostratis ad nodos radiéantibus proliferisque. Caryopsis lineolis annulatim dispositis scabra, ut in Dactyloctenio œgyptiaco a quo differre videtur statura minore, locustis 3-floris, valvulis paleisque chartaceis pal- lidis, palea inferiore rigide mucronata. KoELERIA FiGarer, De Notrs.—.Annua. Radice fibrosa, multi- culmi. Foliis vaginisque laxiusculis, affatim pubescentibus ; l1- gula truncata dentataque, pubescenti - ciliata. Culmo glabro vaginis tecto v. apice breviter exserto. Panicula spicæformi, ovata oblongave. Locustis trifloris. Glumæ valvulis dense pubes- centibus. Palea inferiore sub apice longiusculo setigera, glabra ; superiore membranacea, bifida. Locustarum axi longe barbato. In Ægypio legit el. Figari, ex speciminibus herbarii Vivianii, in quo sub no- mine Xœleriæ villosæ prostat — À K. vullosa et K. hirsuta toto cœlo differt ; ac- cedit A. phleoidi, sed gluma dorso dense pubescente, axi spicularum copiose bar- bato quam maxime differt. PurAGMiTESs HumiLis, De Notrs. — Dense cæspitosa. Pani- 926 PLANTARUM SPEÉCIES NOVÆ culæ confertæ subsecundæ mediocris ramis fasciculatis ; inferio- ribus ad ortum lana brevissima involucratis. Locustis 7-v. 8-flo- ris. Glumæ valvula inferiore late ovato-lanceolata vix acuta ; superiore inferiore vix dimidia parte longiore, ovato-oblonga, acuta obtusiusculave. Glumellæ palea inferiore elongata, obtu- siuscula , superne convoluta. Flosculo infimo masculo , valvulam inferiorem longitudine duplo superante. Ad rivulos in colle di Santa Tecla prope Genuam. Differt a Phragmite communi transapennina statura humiliori 3-4 pedali, pani- cula palmari v. breviore, locustis 7-8 floris concoloribus fulvescentibus illis Phr. communis quidquam majoribus, glumæ valvulis acutioribus nunquam apice acu- tatis, flosculo inferiore masculo, valvula inferiore duplo nec triplo longiore.— In horto academico ab anno 1840 culta, etsi in loco aridissimo, characteres ei privos servavit. Phragmites isiaca, Reichb., sive Arundo isiaca, Del., ab hac distingui - tur locustis quadrifloris, lana breviore, panicula, statura minore. SCIRPUS POLYCOLEUS, De Notrs. — Annuus. Radice fibrosa, multiculmi. Culmis tenuibus , trigono-filiformibus (vix pollicari- bus), vaginis membranaceis tota fere longitudine tectis, basi subbulbiformibus. Vaginis inferioribus aphyllis, squamæformibus, supremis longioribus foliolum mucroniforme v. filiformi-elonga- tum exserentibus. Spica solitaria, spurie laterali, ovata, obtusa, pauciflora, involucro diphyllo cineta. Involueri foliolo inferiore e basi dilatata filiformi , culmo plerumque longiore ; superiori subspathaceo, ovato-lanceolato, concavo, nervo viridi excurrente cuspidato. Squamis ovatis, obtusis, concavo-carinatis, membra- naceis, pallidis, nervo mucronatis. Staminibus stigmatibusque 53, nucula obovato-triquetra, transverse rugosa, nuda. Scirpo supino affinis , et forte ejus varietas insignis.—Crescitin Ægypto, cum Fimbristyli dichotoma, ex exemplaribus herb. Viviani, a Figareo collectis. SCLEROCHLOA VESTITA, De Notrs. — Annua. Radice fibrosa, cæspitosa. Culmo basi geniculato, adscendente, subuninodi, sim- plici ramosove , ad paniculam usque vagina folii superioris sub- spathacea incluso. Foliis facie asperis, dorso vaginisque glabris, ligula subtriangulari dentato-fimbriata. Panicula distiche subse- EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTÆ. 927 cunda, ramis fasciculatis, Lernis quaternisve, difformibus, simpli- cibus, brevissimis, v. plus minusve elongatis, bifurcis v. dicho- tome cymosis. Axi, ramis ramulisque triquetris ad nodos fragili- bus, pilis brevibus densis hirtellis. Locustis linearibus , 3-v. h-floris. Flosculis remotiusculis , adpressis. Glumæ valvulis sub- æqualibusinæqualibusve, 8-nervis, nervo dorsal valido carinats, obtusiusculis, hirtellis. Palea inferiore canaliculato - carinata, acuta, valide à-nervi, dorso tenuiter puberula glabratave ; supe- riore 2-nervi ad flexuras ciliolata , apice membranaceo-biden- tata. Inveni in herbario Vivianii cum Leptochloa cynosuroïdea commixta ex ÆgYpto a Figareo missa.—Ab omnibus Sclerochlois in littoribus Mediterranei obviis mihi- : que cognitis facillime distingui potest paniculæ ramis, gluma glumellaque sub lente hirtellis. VE. RAFFENEAU-DELILE, ANNOTATIONES IN INDICE SEMINUM HORT. BOT. MONSPELIENSIS ANNI 1847. CENTAUREA PALLESCENS, Del. Flor, Ægypt., tab. 49.—-Cresce- bat abundantius æstate novissima in siccis Portus Juvenalis, ad mœænia Monspelii. Characteres bene distinguuntur apud DC. Prodr., VI, p. 597. Confirmantur amplius ramis terminalibus divaricato-patentibus, extremis exilibus nitidis ; capitulis subglo- bosis ; spinis involucri longis, acicularibus, interdum absque spi- pulis lateralibus. COLUTEA micropnyLLA, Del, —Colutea , n° 240, herb. Schim- per. — Foliis pinnatis 6-12-jugis ; foliolis ovatis , mucronulatis , subtus pubescentibus ; racemis florum axillaribus ; vexillo et alis cruentis, striatis ; fructu ventricoso, clauso ; seminibus compres- sis, reniformibus , indutis testa foveolis insculpta. — E semi- nibus abyssinicis sub dio colitur, renata quotannis e radice re- pente. 228 ; PLANTARUM SPEÉCIES NOVÆ CONVOLVULUS LACHNOSPERMUS, Hochst. — Jpomæa lachno- sperma, Choisy, Prodr, 9, p. 350, n° 50. — Herbaceus, tomen- tosus, stans, pedalis et ultra; foliis ovatis, petiolatis, majoribus cordatis , repandis ; petiolis ex imnedia parte flores umbellatos ex- serentibus, supra exitum umbellarum deinceps, in ramos mutatis; sepalis duobus exterioribus latis, interioribus angustis : tubo co- rollæ violaceo brevi calycem non excedente, limbo planiusculo albo ; stigmate oblongo duplici seu bipartito ; capsula globosa ; seminibus sericeo-villosis, dorso convexis. -— Corolla ephemera, a mane ad meridiem gradatim se aperiens, limbo rotato expanso ; poit.meridiem clauso in plicas numerosas , crastino die prorsus decidua. Folia noctu sese attollentia, flores quasi velo obte- centia. | CONVOLVULUS SCANDENS , Del. — Herbaceus, undique pilosu- lus ; caule flexuoso , prostrato aut scandente 1 met. circiter longo : folis petiolatis ovato-lanceolatis interdum basi subcordatis ; pe- dunculis brevibus bracteolatis 1 3-floris ex axillis petiolorum floribus multo longiorum ; foliolis calycinis 3 exterioribus majus- culis, 2 interioribus angustis ; corolla campanulata, calycem vix superante, alba, tubo roseo ; stylo apice breviter bifido ; stigma- tibus capitellatis ; capsula oblonga ; seminum testa alveolata. — Cotyledones furcati ; lobo utroque lineari subtus binervoso. — Ex Ægypto missus a CI. Figari. CyrEruUs MELANORHIZUS, Del. I. Flor. Ægypt., n° 40. -—- Ra- dicibus fasciculatis, fibrosis; rhizomatibus filiformibus , fragili- bus, desinentibus in tubera globosa extus nigricantia, intus al- bida, magnitudine grani piperis. (Cfr. Mém. de l’Acad. des Sciences et Lettres de Montpellier, 1847, p. 69-78.) — Korsion, Strabon. Rer. geogr., ed. Paris, 1620, p. 823, B. — Trasi mi- nores J. Bauh. Hist., 11, p. 506. — Eumdem esse arbitror Cy- perum aureum, Ten., cujus tubera nunquam experti sumus amara, quæ itali scriptores amarissima dixerunt. — Tubera ac- cepimus dulcia, simillima, ex Ægypto et Italia. DiPLOTAXIS TENUISILIQUA , Nob. — Foliis valde variantibus ; EX CATALOGIS HORTORUM EXCERPTEÆ, 929 inferioribus modo pinnatisectis denticulatis ; modo obovato-elon- gatis crenatis, superioribus dilatatis amplexicaulibus ; racemis erectis ; pedunculis patentibus siliquas exiles longitudine sub- æquantibus ; valvis extus bifariam tuberculosis semina parva ovata rufa tegentibus. — E Portu Juvenali apud nos advena. Doricuos Dizzonu, Nob. — Parvulus. Foliolis ovatis, acutis, o-l centimet. longis ; caule et petioiis tenuiter villosis ; peduncu- lis multifloris, fructiferis elongatis ; corolla luteola, septemmilli- metrali ; vexillo obcordato ; alis carina angustioribus ; ovario cylindrico , pubescente, truncato, stylum ab inferiori parte trun- caturæ filiformem sursum arcuatum emnittente ; leguminibus sub- cylindricis curvulis , pilos appresses gerentibus, mucrone parvo deorsum uncinato terminatis; seminibus compressiusculis, sub- globosis , olivaceis, nigro-puncticulatis, strophiola luteola dona ts. —- Reipsa ad genus f’igna Savii spectans , quod Candollius propter characterum inopiam a Dolichibus cum dubio separat. — E seminibus ex Abyssinia a cl. Quartin-Dallon jampridem MIssIs. | ERoDiüM ALSINIFLORUM, Nob. — Diffusum, prostratum. Foliis pinnatisectis ; lobis incisis, subæqualibus ; petiolis radicalium cuprels ; flore stenopetalo, albello. — E Portu Juvenali. ERODIUM VERBENÆFOLIUM, Nob. — Caule prostrato hispidulo ; foliis pinnatisectis; radicalibus petiolatis ciliatis, ramealibus ses- silibus ; segmentis foliorum terminalibus confluentibus, latioribus, incisis ; floribus umbellatis, rubris. — Planta media inter Éro- drum cicutarium et Erodium Botrys ; statura ad Erodium cicuta- rrum spectat , et habitu valde diminuto refert ÆErodium Botry- dem. — Ortum ex Portus Juvenalis apricis campestribus. SINAPIS ASSURGENS, Nob. Foliis plus minusve pinnatisectis , sinualis aut subintegris , superioribus basi dilatatis, amplexicau- hbus ; racemis elongatis, pedunculis fructiferis assurgentibus : siliquis crectiusculis rostratis ; rostro truncato ; valvis nervo dor- sali medio notatis. — Varial siliquis per racemum contortis lon- 330 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. giusculis aut brevioribus, glabris aut parce hispidis , et lobis fo- horum acutis aut rotundatis. VERBASCOM SALUTANS, Nob. — Foliis tomentosis candidis ; in- ferioribus subovatis crenulatis in petiolum attenuatis; caulinis decurrentibus acutis; paniculæ ramis raris virgatis apice inclina- tis, demum rectis. — Planta similis F’erbasco candidissimo usque- dum paniculam emiserit, inam #’erbascum candidissimum pani- cula candelabriformi, ut monuit Tournefortius, distinguitur ; et foliis superioribus acuminatis nomen #’erbasci mucronati apud Lamarckium jure ac merito habuit. Cæteri characteres F’erbasci salutantis, scilicet ; calyx laciniis tomentosis ovatis, lana stami- num flavescens, capsula ovata, et corolla subrotata a ’erbasco candidissimo parum recedunt. — Stirps Monspelii advena in campestribus apricis Portus Juvenalis, inter lanas exoticas quæ sub dio mundantur. QUINZIÈME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES DE FRANCE, . Par M J.-B.-H..J. DESMAZIÈRES. OBSERVATIONS SUR LE XYLOMA MULTIVALVE pc. Nous avons pour but, dans cette Notice, de démontrer que, sous le nom de Xyloma multivalve, M. De Candolle, dans sa Flore française, a confondu deux Cryptogames encore peu ou mal con-. nues, mais très distinctes, et que, par suite de cette erreur, dont les auteurs modernes n’ont pu s’apercevoir, leur Mie et. leur synonymie VE souvent été fautives. Il était réservé à M. Greville qui, en septembre 1826, dits le Ceuthospora Phacidioides , et à mademoiselle Libert qui, onze années plus tard , fit paraître en nature son Ascochyta Aqufoli et son Phacidium Ilicis sans avoir eu toutefois connaissance des travaux du docteur écossais où sans avoir reconnu dans le Ceu- DESMAZIÈRES — PLANTES CRYPTOGAMES, 391 thospora Phacidioides V'Ascochyta ÆAquifolu , 1l était réservé, disons nous, à ces célèbres mycétologues de jeter une vive lumière sur le sujet qui va nous occuper, et nous croyons être ici l’inter- prète de tous les botanistes, en leur témoignant la reconnaissance qui leur est due, non seulement pour les observations qu'ils ont faites sur ces Pyrénomycètes curieuses, mais encore pour toutes celles dont ils ont enrichi la science. D’après l’étude des n° 351 et 367 des Planiæ cryptogamicæ quas èn Arduenna, coll. Lib., ainsi que d’après celle de nombreux échantillons recus de nos correspondants ou récoltés par nous- même, nous allons essayer de décrire complétement les plantes confondues par M. De Candolle, et de les rattacher aux genres auxquels elles doivent désormais appartenir, en exposant ensuite la synonymie qui leur convient. Gette tâche, nous osons le croire, sera facile ; mais pour bien apprécier ce que nous avons à dire, it est utile de reproduire de suite ici la description de la Flore fran- caise , et celles que nous trouvons dans le Scottish cryptogamic [lora et dans les Cryptogames des Ardennes. FI. fr., tome IT, p. 303 (1805). — Xyloma multivalve. « I croît en grand nombre sur la face supérieure des feuilles du Houx ; il y forme des taches noires, luisantes, orbiculaires, larges de 2- 5 millim., d’abord planes, puis convexes ; enfin elles s'ouvrent à leur centre , et leur bord se divise le plus souvent en cinq valves assez régulières , qui finissent par se relever de manière à former une espèce d’orifice ; de l’intérieur de la loge sort une matière blanchâtre et compacte. analogue à celle des Némaspores. : Com- mun. par le C. Dufour. Le même naturaliste a trouvé sur les feuilles du Houx des taches orbiculaires, planes, noires, qui sont peut-être une espèce différente de celle que je viens de décrire, mais que je n’ose distinguer, dans la crainte que ce ne soit la même plante dans sa jeunesse. » Scott. Crypt. fl, tome V, n° 253 (1826). — Ceuthospora Pha- cidhioides. « Orbicularis, plana, nigra, nitida, peritheciis demum in lacinias pallidas, breves, 3-5 dehiscentibus ; sporidiis cylindra- ceis erumpentibus. » 992 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. PI, Crypt. Ard., n° 351 (1837). — Ascochyta Aquifolii. « In- nata, amphigena orbicularis subconvexa nitida nigra ; stromate cinereo incluso ; disco farinaceo niveo poro perforato ; peritheciis minutis ovatis immersis; cirrhis albo-lutescentibus ; ascis minu- tissimis cylhindricis ; sporidiis 4 globosis opacis. — In foliis siccis Ilicis Aquifolii, raro in caulibus et foliis Vincæ minoris. Vere. » PI. Crypt. Ard., n° 367 (1837).— Phacidium ! hicis. « Innatum convexum, rotundum, nitidum, nigrum, in lacinias 4-5 dehiscens ; disco laciniisque cinereo pulverulentis; ascis clavatis immixtis paraphysibus ; sporidiis ovatis pellucidis. — In pagina superiore foliorum Ilicis Aquifolii. Vere. » L’Ascochyta À quifolui, qu'il faut rapporter au Ceuthospora l’ha- cidioides, sur lequel nous reviendrons plus bas, se développe non seulement sur les feuilles de l’{lex Aquifolium et sur celles du V'inca minor, quelquefois même sur les tiges de cette plante, mais encore sur les feuilles du Prunus Laurocerasus. Il a, par ses taches noires et luisantes, quelque ressemblance avec le Sphæria Ceuthosporoides Berk., que l’on trouve aussi sur le Laurier-cerise, et 1l faut prendre garde de le confondre avec lui lorsqu'il a cet habitat. Qu’il soit sur l’une ou l’autre des plantes que nous venons d'indiquer, il prend naissance sous l’épiderme, et il existe éga- lement sur les deux faces du support , sur lequel il produit pres- que toujours des taches arrondies, planes, noires, très brillantes, et d’un millimètre de diamètre. Sous ces taches de l’épiderme se trouve un stroma charnu et grisâtre , dont l’épaisseur égale celle de la feuille, et dans lequel sont nichés trois ou quatre périthé- cium presque ovoïdes, perforés au sommet, et dont les ouvertures aboutissent à un col subarticulé et extrêmement court, qui rompt l’épiderme et s’'épanouit, au centre de la tache noire, en une sorte de disque ou mamelon farineux et d’un très beau blanc. On re- marque alors que l’épiderme est fendu en lanières autour d’un mamelon, et que ces lanières, assez courtes, noires et fort minces, sont blanchâtres au sommet. Le mamelon est visiblement percé lui-même d'un pore par où la matière gélatineuse du nucleus s'é- chappe en cirrhe d’un blanc jaunâtre. La substance pulvérulente _ DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES,. 239 et blanche qui recouvre le mamelon n’est point due, comme l'ont cru les auteurs, à la présence de sporidies répandues au dehors : cette substance, vue au microscope, nous a présenté des corpus- cules informes. Le col se détache quelquefois et découvre alors les loges. C’est dans cet état que M. Greville a figuré la plante, et c’est aussi dans cet état que nous avons produit, dans nos Cryptogames de Franee , une variété (emmaculata minor déve- loppée sur le F’inca minor. Il existe quelquefois deux et même trois mamelons blancs sur une même tache; mais il est alors fa- cile de s’apercevoir, par la forme ovale ou allongée de cette tache, qu'il y a eu confluence. Les sporidies sont droites, cylindriques, obtuses aux extrémités, longues de 1/70 de millimètre environ, sur une épaisseur six fois moins considérable; chacune d'elles renferme quatre sporules peu distinctes. En observant le Phacidium , auquel nous conservons le nom spécifique d’Zlicis, parce que celui de mulhivalve a presque toujours été appliqué, comme nous le verrons plus bas, à deux objets dif- férents , et parce que beaucoup de Phacidium sont multivalves, nous verrons qu'il produit au printemps, à la face supérieure seu- lement des feuilles sèches de l’Jlex À quifohium, des taches noires, luisantes, arrondies, et d’un millimètre de diamètre. en tout sem- blables à celles du Ceuthospora ou Ascochyla ; mais ces taches deviennent convexes et s'ouvrent au centre en quatre ou cinq valves presque obtuses, épaisses, dressées, et découvrant un dis- que grisâtre et pulvérulent. La paroi interne des valves est aussi grisâtre et pulvérulente. L’hyménium est composé de thèques claviformes dont la longueur est de 41/20 de millimètre au moins ; ces thèques renferment des sporidies unisériées , ovoïdes ou un peu allongées, d’une couleur vert d’eau très pâle, longues d'environ 1/100 de millimètre, et contenant trois sporules opa- ques. Des paraphyses très ténues sont entremêlées aux thèques . un peu plus courtes qu’elles. On trouve assez souvent les deux Cryptogames dont nous nous occupons dans un état stérile : alors le stroma nous a toujours paru plus épais et d’une consistance aussi ferme que celle des Selerotium , auxquels on serait disposé à réunir ces plantes im- 991 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. parfaites. Nous croyons, du reste, qu'il faut beaucoup de temps pour qu’elles arrivent à leur entier développement: aussi n’ob- serve-t-on souvent sur les feuilles qui les portent que de simples taches noires, brillantes et arrondies, sans aucune ouverture. Ce sont des échantillons présentant cet état dont il est parlé dans la description de M. De Candolle, et qu’il n’a osé distinguer de son Xyloma, dans la crainte que ce ne soit la même pliante dans sa jeu- nesse, Si l’on compare maintenant la description de la Flore francaise avec les autres exposés ci-dessus, on sera disposé à reconnaître que ces caractères du Ayloma , qui croît « à la face supérieure des feuilles du Houx, et se divise le plus souvent en cinq valves assez régulières, qui finissent par se relever de manière à former une espèce d’orifice » conviennent au Phacidium Ihcis, et que le caractère fourni par la loge qui émet de son intérieur « une ma- tière blanchâtre et compacte analogue à celle des Némaspores , » ne peut évidemment se rapporter qu’au Ceuthospora Phacidioides. Cette comparaison, que nous fîmes il y a déjà plusieurs années, nous donna l'éveil sur la confusion qui pouvait régner dans la description de la Flore française , et pour confirmer nos soup- cons, nous eûmes recours à l’obligeance de M. Léon Dufour, cité par M. De Candolle , et qui voulut bien nous adresser le type dénommé de la main même du professeur de Genève, type qui a plus de quarante-six ans de date, et au bas duquel l’auteur de la Flore française avait d’abord écrit Xyloma quinquévalve. Après examen de la feuille du Houx, recue de Saint-Sever, nous recon- nûmes, sans peine, que nos doutes étaiert fondés, et que Îa cause de l'erreur de M. De Candolle avait été non seulement dans la ressemblance des taches noires et luisantes des deux productions. mais encore dans leur présence sur le même support. En effet, le plus grand nombre des pustules de cet échantillon offre le /ha- cidium en très bon état, le plus souvent ouvert en cinq valveset pourvu de ses thèques et sporidies, tandis que les autres pustules, parmi lesquelles on peut encore en compter six plus apparentes, présentent le disque blanc et les sporidies de Ceuthospora. Le mélange des deux plantes sur la même feuille est du reste assez DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 389 fréquent , et nous l’observons encore aujourd’hui dans un de nos deux exemplaires du n° 376, Libert, et sur plusieurs de nos échantillons d’herbier. L'erreur de M. De Candolle, avons-nous dit au commencement de cette notice, n’a point été reconnue par les auteurs modernes, et, en effet, soit en persistant eux-mêmes dans cette erreur , c’est- à-dire en comprenant les deux plantes dans une seule descrip- tion , soit en décrivant, sans le savoir, le Ceuthospora seulement, ils ont tous cité, dans leur synonymie, la Flore française. Made- moiselle Libert, qui a très bien distingué les deux espèces, rap- porte exclusivement à son Ascochyta A quifolu, le Xyloma mul- tivalve , et M. Greville, en créant avec raison le Ceuthospora phacidioides, place aussi dans sa synonymie, sans restriction aucune , la plante de M. De Candolle. Nous devons au professeur d’Edimbourg une planche qui serait très exacte s’il y eût indiqué, aux fig. 2 et 3, le disque ou mamelon blanc et perforé, dont son Ceuthospora est pourvu. Nous ne pouvons expliquer l'absence de cet organe important. qu'en admettant que M. Greville a ob- servé des pustules dont le col était détaché. Nous ne suivrons pas un à un tous les auteurs qui ont parlé du _Xyloma multivalve : ce que nous venons de dire nous paraît suf- fisant. Remarquons seulement ici que M. Fries , dans son Systema mycologicum , n’a pu ajouter aux connaissances que l'on avait alors sur cette production, puisqu'il n’en possédait que des échan- tillons secs, qui n'étaient pas même parvenus à leur parfait dé- veloppement. M. Schmidt (Myk. Heft., 1, p. A2, 1817) donne une description très courte, en faisant remarquer qu'il n’a pas encore eu l’occasion de voir ce Champignon. Enfin, M. Cheval- lier (F1. par.), en décrivant exclusivement et assez bien le Ceu- thospora phacidioides, sous le nom de Phacidium multivalve , demande si sa plante ne serait pas mieux placée parmi les Phoma. Nous avons reconnu dans le genre Ceuthospora, créé en 1895, par M. Fries (Syst. orb. veg., p 119), tous les caractères qui lui ont été donnés depuis par M. Corda, dans ses Zcones fungo- rum ,t. o, p. 51, et nous l’adoptons en conséquence tel que la 390 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, présenté ce dernier auteur. 1 Æscochyta Aquifoli, Lib., dont l’organisation n’est point celle du genre Ascochyta ou Septoria (4), est donc bien un Ceuthospora, et c’est le Ceuthospora phaci- dioides de M. Greville. Le genre Ceuthospora à des rapports avec le Cytispora, Ehrb. (Næœmaspora. Pers.). Mais ce dernier s’en distingue principalement par la présence de basides ou sporo- phores, et de paraphyses. Quant à la Pyrénomycète, nommée Phacidium Tlicis, par Mile Libert, personne ne saurait contester sa place dans le genre Phacidium , et nous n’avons rien à ajouter à ce que nous en avons dit plus haut. I! nous reste à terminer cette notice par l'exposition de la syno- nymie, que nous croyons pouvoir donner aux deux plantes qui en (1) Nous avons dans toutes nos publications conservé le genre Septoria, parce que son type est le Septoria Ulmi, bien anciennement connu, et qu'il nous a paru inutile de créer un nouveau nom pour en laisser un autre sans emploi. M. Corda, il est vrai, reconnaît les deux genres : suivant lui, le Septoria a des sporidies cloisonnées , et l’Ascochyta des asci (sporidies, Nob.), renfermant des sporidies { sporules , Nob.). La distinction n’est donc basée que sur la présence de cloisons dans le premier genre . cloisons remplacées par des sporules dans le second ; car bien que les noms des organes soient différents dans les descriptions de M. Corda , il est évident que ces organes sont les mêmes dans l’un et dans l'autre de ses genres. Mais l'opinion du célèbre mvcétologue de Prague n'est point celle de mademoiselle Libert même, qui voit, comme nous’, des sporules renfermées dans les sporidies du Septoria. Ulmi, et qui, en conséquence, place cette production dans son genre Ascochytu. Dans le plus grand nombre des spo- ridies dites cloisonnées, nous croyons, avec M. Tulasne, que l'apparence de cloi- sons est due au rapprochement et à la soudure des sporules entre elles, et cette manière de voir se trouve confirmée, pour les Puccinia et les Triphragmium, par les belles observations de l'auteur que nous venons de nommer. Quant au genre Ascospora, qui. suivant M. Fries (Syst. orb. veg.), aurait pour type le Sphæria Ægopodii, Pers., il est un double emploi du Septoria auquel appartient évidem- ment cette production. M. Montagne, il est vrai, a placé dans l’Ascospora une Pyrénomycèie exotique, l’Ascospora phomatoides (Ann. des Sc. nat., sér. 2,t.XIV, p. 328, pl. 19, fig. 7;; mais sa fructification n’ayant aucun rapport avec celle du type du genre proposé par M. Fries, nous pensons que notre savant ami en a modifié les caractères. Le genre Phlæospora de M. Wallroth est encore le Sep- toria , et l’on ne saurait lai accorder le privilége de l'antériorité, puisqu'il n a réellement élé publié qu'en 1833. Enfin remarquons encore que l’Ascochyta, Lib., renferme des espèces de Phyllosticta, Nob., et de Diplodia, Fr. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 997 sont l’objet, d’après les auteurs que nous avons pu consulter. L'insuffisance des descriptions de MM. Fries et Schmidt ne nous permettra pas de citer. ces savants; on sait, du reste, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, que le premier ne possé- dait pas sa plante en bon état, et que le second ne l’avait jamais vue. Ceuthospora Phacidioides, Grev. Scott. crypt. f, vol. V, n° 253, et Syn., vol. VI, p. 17. — Duby, Bot. gall. 2, p. 725. — Wallr. Comp. fl. germ. 4, p. 745. — Desmaz. PI. crypt. de Per, edit. 4, n° 974 !'édit. 2, n°421 ! Sphwria bifrons (immat.), Sow. Engl. fung., t. 316 (1803). . Xyloma multivalve (ex part.), DC. F1. fr. t. Il, p. 303 (1805) ; Syn. PJ. in F1. gall. p. 63, et Mém. du Mus. t. IT, p. 324, pl. 13, fig. 8 (1817). Phacidium multivalve (ex part.), Moug. et Nest. Stirp. n° 560! im- mat. (1818). Phacidium multivalve, Chev. FL. par. [, p. 442 (1826). Ascochyta aquifolii, Lib. Crypt. ard. t. IV, n° 351 ! (1837). Var. b, immaculata, minor, Desmaz. PI. crypt. édit. 1, n°1626, éd. 2, n° 1226. — Cytispora fohicola, Lib. PI. crypt. ard. n° 64!.—Desmaz. Ann. des Sc. nat. 1842.—Moug. Stirp. n°21476! Phacidium ilicis, Lib. Crypt. ard., n° 367! — Desmaz. PI. crypt., édit 1, n° 1643! ; édit. 2, n°1243! Xyloma multivalve (ex part.), DC. FL fr. t. Il, p. 303. — Syn. PI. in FL. gall p. 63; et Mém. du Mus., t. TE, p. 324, pl. 13, fig. 8. Phacidium multivalve (ex part.), Moug. et Nest. Stirp. n° 560! (im- mat. ). 3° série. Bot. T. IX. {Juin 14848 )» 22 338 SUR LA PHOSPHORESCENCE SPONTANÉE DE L'AGARICUS OLEARIUS DC., DU RHIZOMORPHA SUBTERRANEA PERS. ? ET DES FEUILLES MORTES DU CHÈNE ; Par M. L-R TULASNE, Aide- naturaliste an Museum. ( Planche 20.) C’est vers le milieu du xvi‘ siècle que Conrad Gesner , dans le but de satisfaire aux questions de ses amis, se prit le premier à réunir les opinions des anciens sur l'éclat lumineux attribué à certains végétaux (1) ; mais il ne retira point, ce semble, de ce travail , ni de ses propres observations, la conviction de la réalité du phénomène mis en question. Depuis, la botanique étant entrée dans une voie plus expérimentale, la phosphorescence des plantes a été le sujet de beaucoup de dissertations, que M. Meyen ana- lyse dans son Traité de physiologievégétale (2), et dont M. Schlei- den a donné plus récemment une énumération assez complète (3). M. Meyen ajoute foi volontiers aux divers phénomènes de phos- phorescence végétale. qu’il rapporte sur l'autorité d'autrui, et il donne la garantie de sa propre expérience en racontant (4) la phosphorescence d’une petite oscillatoire incolore, qui, sous l’é- quateur , habite en abondance les eaux de l’Atlantique. Mais comme des phénomènes de lumière , chez des végétaux vivants, n’ont été observés jusqu'ici que dans une quinzaine en- viron de plantes phanérogames et huit ou neuf végétaux crypto- games ; comme, en outre, ces phénumènes ne se produisent, pour plusieurs d’entre ces plantes, que dans de rares circonstances , et n’ont pu, dès lors, avoir pour témoins qu’un très petit nombre de botanistes, il est arrivé que beaucoup .de physiologistes ont révoqué en doute leur réalité , ou l'ont restreinte à trois ou quatre espèces seulement. | | (1) Conr. Gesn., De raris et admirandis plantis quæ sive quod noctu luceant sive alias ob causas lunariæ dicuntur commentariolus. Tiguri, 1555. (2) Meyen, Neues Syst. der PA. Physiol., I, 192. (3) Schleiden, Grundz. der wissench. Bot., 1, 590 led. T1, 1846). (4) N. Syst. der Pfl. Phys., IN, 202. s L.-R. FULASNE. -—- LPHOSPIHORESCENCE DES CHAMPIGNONS. 339 Ainsi, M. Link affirme qu'aucune des Plantæ lunariæ citées par C. Gesner ne possède de propriétés lumineuses, que , malgré l'autorité de la fille de Linné, de Haggren et de Crome, les fleurs de la Capucine ne jettent point de lueurs phosphoriques ; il doute enfin qu'aucune des plantes phanérogames de notre pays jouisse réellement de la propriété de briller dans les. ténèbres : Plantas phanerogamas nostrates noctu lucere dubium est (Link ; El. Ph. Bot., 1, ähh, éd. IF). M. Schleiden partage le même scepticisme ; 1l faudrait peut-être, suivant lui, attribuer à des erreurs d'observation , à des illusions optiques , toutes les lueurs phesphoriques , les éclairs et les étin- celles , que tant d’auteurs disent avoir vus s'échapper de certaines corolles jaunes ou orargées, le soir des jours d’été. M. Schleiden ne croit pas davantage aux lueurs verdâtres du Schistotega 0s- mundacea, petite plante de l’ordre des Mousses, et fait la re- marque générale que si l’on retranchait de ce qui a été écrit sur les propriétés lumineuses des végétaux, tout ce qui est fable ou erreur d'observation, il ne resterait que très peu de faits positifs à conserver dans les annales de la science (Schl., Grundz. der wiss. Bot., 11, 540, éd. IT). On ne saurait refuser à MM. Link et Schleiden que des phéno- mènes, aussi passagers et aussi rares que le sont d’ordinaire ceux dont il s’agit, ont pu prêter à beaucoup d'erreurs d’observation ; cependant, j'ai peine à comprendre que ces phénomènes ren- contrent tant d’incrédulité, lorsque je considère leur fréquence tant dans la nature inorganique que chez les êtres du règne ani- mal. D'ailleurs, les fables accréditées chez les anciens, non plus que les erreurs et les illusions supposées des observateurs mo- dernes, ne prouvent point absolument contre la réalité de la phosphorescence chez les végétaux ; aussi M. Unger, dans un ouvrage très récent, ne craint il point d'indiquer comme phospho- rescentes les mêmes plantes phanérogames, que déjà la Physio- logie de M. Meyen avait énumérées. (J”oy. Ung., Grundz. der Anat. u. Phys., S. 113.) Quoi qu'il en soit de la phosphorescence, plus ou moins con- testable peut-être, attribuée aux fleurs ou aux feuilles de ces vé- 340 L.-R. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE gétaux phanérogames très peu nombreux , tous les physiologistes paraissent s’accorder à reconnaître des propriétés lumineuses à quelques Champignons. M. Tréviranus proposerait même d’ex- pliquer la phosphorescence du bois luisant par la présence d’une matière fongique (Trévir., Phys. ‘der Gewachse, Il, 68). Parmi ces Champignons phosphorescents, les Rhizomorpha tien- nent , si l’on veut, le premier rang , soit parce qu'ils sont connus comme tels depuis très longtemps, soit plus encore à cause des expériences et des dissertations étendues que des savants illustres leur ont consacrées (1). | Viennent ensuite plusieurs espèces d’Ægaricus, dont quatre seulement, que je sache, sont jusqu'ici bien connues : l’une d'elles , l4. olearius DC. (2), est indigène de l'Europe méridio- nale, une autre (4. igneus Rumph.) (3) croît en l’île d’ Amboine ; la troisième (4. noctilucens Lév.) (k) a été recueillie à Manille (Philippines) par M. Gaudichaud, au mois de novembre 1836 ; et la dernière (4. Gardner: Berk.) naît dans la province brési- lienne de Goyaz , sur les feuilles mortes d’un Palmier nain, et recoit pour ce motif des habitants du pays le nom vulgaire de . Flor de Coco (5). M. Fries dit à propos de l’4. olearius que le phénomène de lumière qu'il présente a été observé dans beaucoup de Champi- gnons des régions intertropicales (6) ; mais il ne les indique pas nominativement , ce qu’il faut regretter. Quant au Byssus phosphorea L. ({ Dematium violaceum Pers. Syn., 697), à l’Himantia candida Pers. citée une fois par 4 (1) M. Schmitz, en dernier lieu, a publié il y a quelques années dans la Lin- nœæa {t. XVIT, p. 487; — ann. 1843) une histoire très étendue des Rhizomor- pha ; il y décrit avec soin leurs propriétés phosphorescentes. (2) F4 fr. NL, 44 (3) Rumpbh., Herb. Amb., VI, 130. (4) In Gaudich., Voy. aut. du monde sur la Bonite, Botaniq., 1, 467. (3) Voy. Hook., Journ. of Bot., IH, 427 (1840). | (6) « Singularis ( Ag. olearius) lamellis phosphori instar noctu lucentibus ; phænomenon in multis tropicis simul observatum non exploratum. » Fries, Epic. Syst. Myc., p. 210. DÉS CHAMPIGNONS. 31 M. Link (4), et au Thelephora cœrulea DC. (Auricularia phos- phorea Sow., t. 350) (2), leurs propriétés phosphorescentes sont encore très problématiques ; du moins , je n’ai pu trouver d’ob- servation récente qui les confirme. Je parlerai surtout ici de 4. olearius DC., que j'ai eu le loisir d'étudier à Hyères (Var) l’an passé, pendant la dernière semaine d'octobre, et presque tout le mois de novembre. C’est dans le livre de Micheli (3) qu’il semble avoir été question pour la première fois de cet intéressant Champignon ; ses vertus toxiques y sont signalées , mais ses propriétés lumineuses sont passées sous silence. Environ vingt ans plus tard , Battarra , dé- crivant les Champignons des environs de Rimini, en fait connaître un sous le nom de Polymyces phosphorus, dont il dit avoir observé la phosphorescence un grand nombre de fois (4) ; tout porte à croire que cette espèce, bien que désignée comme comestible, ne diffère point de |’ 4. olearius, auquel toutefois ne se rapporte- rait pas le Champignon de l’Écluse cité par le mycologue italien. On doit à M. De Candolle d’avoir de nouveau attiré l’attention des botanistes sur l’Agaric de l'Olivier; mais il accrédita une erreur en disant que ses propriétés phosphoriques se manifes- talent seulement lors de sa décomposition (5). M. De Candolle assimilait ce phénomène à celui que présente le bois dans un (1) « Observala est posteu ejusmodi phosphorescentia in thallo Himantiæ can- .didæ. » Link, Elem. Phil. Bot., p. 294 (ed. I [1824] ). (2) Cette espèce est souvent mal développée, et semble une sorte d'Himantia {Fries, Syst. Myc., I, 452); en cet état, elle ne diffère peut-être pas, suivant Persoon, du Byssus phosphorea Linn. (Voy. Pers., Myc. Eur., 1, 147.) (3) Nova PI. Gen., p. 191. (4) « In sulcis est elegans phosphorus , ut ipse in sexcentis expertus sum. » Batt., Fung. ag. Arim. Hist., p. 40. (5) « On m'a assuré que, lorsqu'il se gâte, il jette une lumière phosphorique. » DC., F1. fr., VI, 45. Depuis, Sprengel a dit du même Champignon : « Venena-- tus, phosphoricam lucem spargere dicitur dum destruitur. » (Syst. Veget., VI, 457); et Larber répète à peu près la même chose : « Una singolarilà dell’ Aga- ricus olearius à quella di spargere alla notte una luce fosforica, massimamente quando il fungo é in islato di corruzione. » Funghi. t. II, p. 209. La même er- reur est également reproduite par M. Meyen (N. Syst. der Pfl. Phys., II, 494). 342 L.-R. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE certain état de décomposition; et il en concluait, ainsi que de plusieurs autres faits, que la phosphorescence était une propriété douteuse ou problématique dans les végétaux vivants (Physiol. vég., 11,,88:7): Les Rhizomorpha faisaient la seule exception à cette règle, qui fut alors bien constatée, grâce à des observations répétées, et dont l’exactitude ne pouvait être mise en doute. Mais bientôt M. Delile fit voir que l’Agaric de l’Olivier était dans le même cas que ces Champignons lucifuges ; et que, loin de briller quand il se décomposait , il n’offrait, au contraire , de phosphorescence que pendant la plus grande activité de sa végétation. « L’hymenium , avait écrit M. Delile. ou la face inférieure la- mellée, est la seule portion du Champignon qui soit phospho- rescente » (1) ; et encore : « La phosphorescence est inhérente au tissu des feuillets... Les sporidies ne sont phosphorescentes que tant qu’elles sont unies avec le tissu même de l’hymenium. » Ces explications ne pouvaient empêcher qu’on demandât , comme l’a fait M. Montagne (2), si la propriété phosphorescente apparte- nait aux spores du Champignon ou aux lames qui les portent. Le même auteur a rappelé; en outre, que M. Fries, décrivant le Cladosporium umbrinum qui croît sur l’Agaric de l’Olivier, avait exprimé l'opinion que ce dernier Champignon pouvait bien devoir sa phosphorescence à la présence de la Mucédinée (3). Cette supposition du professeur suédois avait déjà bien peu de vraisemblance , puisque M. Delile affirmait avoir « cueilli plu- sieurs fois des Agarics de l’Olivier au début de leur croissance, . et les avoir vus alors phosphorescents pendant plusieurs nuits consécutives ; » il n’était guère probable que ces jeunes Champi- gnons fussent sitôt envahis par le Cladosporium parasite. M. Ber- keley citant, à propos de l’Ægaricus Gardneri, cette même opi- nion de M. Fries, n’est point non plus disposé à l’accepter (4). (1) Delile, Nouv. Exam. de la Phosph. de l’Ag. de l'Oliv., p. 8. (2) Voy. Archiv. de Botaniqg. de Guillem , t. If, p. 527. à la note. (3) « Densa et contiqua sericea tela {Cladosporii umbrini) fungos obducit ; forte huic debetur phosphorescentia Agarici olearii DC. » Fries, Syst. Muc., WI, 372. (4) Hook., Journ. of Bot., I, 428, note. DES CHAMPIGNONS. 33 J’ai eu lieu de reconnaître, en effet, que: lAgaric de l’Olivier est bien réellement phosphorescent par lui-même, et qu’il n’em- ‘prunte à aucune production étrangère la lumière qu'il répand dans l'obscurité. De même que M. Delile, j'ai constaté que ce Champignon v’est phosphorescent que jusqu’au moment où 1l semble avoir cessé de croître ; en sorte que l'éclat lumineux qu'il projette est bien vraiment , si l’on veut, une manifestation de l’activité de sa végétation. En général, la phosphorescence de l’hymenium commence aussitôt que cette région du Ghampignon a pris un développement appréciable , et paraît limitée au temps pendant lequel elle conserve sa belle couleur Jaune dorée; cependant, j'ai souvent reconnu l’absence de toute phosphorescence en ce point long- temps avant que les feuillets commencassent à brunir. Plus tard , lorsque le Champignon se gâte , 1l se couvre de plusieurs sortes de moisissures , et en particulier du Syzygites macrospo- rus Ehr ; mais à cette époque, je n’ai jamais vu luire ni l’Agaric lui-même ni les moisissures qu’il nourrissait. Il est un fait important que je ferai connaître , et sur lequel il convient d’insister , c’est que la phosphorescence n'appartient point exclusivement à la surface hyméniale du Champignon , comme le pensait M. Delile {4). S'il est vrai que cette partie ré- pand souvent seule une lumière phosphorique , des observations très nombreuses m'ont appris aussi que toute la substance du Champignon participe très fréquemment , sinon toujours, à la faculté de briller dans les ténèbres. Parmi les premiers Agarics que j’examinai , il s’en trouva plu- sieurs, dont le stipe répandait cà et là une lueur aussi brillante que l’hymenium , et la pensée me vint aussitôt qu’elle pouvait être due aux spores, qui seraient tombées à la surface de ces stipes. Étant donc demeuré dans la chambre obscure où je me trouvais, je râclai avec le tranchant d’un scalpel les parties lumineuses du (1) « Cette phosphorescence a lieu seulement dans la portion qui est fructifiante ; » elle manifeste la plus grande activité des organes reproducteurs... » Delile, Nouv. Exam.. p. 10 et 11. STI L.-R. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE stipe; mais je ne diminuai point sensiblement leur éclat par ce moyen ; alors j’entr'ouvris le stipe , je le brisai, je le divisai par petits fragments, et je reconnus que toute sa masse , jusque dans ses parties les plus profondes, jouissait au même degré que sa superficie de la propriété de luire. Je trouvai , en outre, une phosphorescence aussi brillante dans toute la chair du chapeau ; car, ayant fendu celui-ci verticalement dans le sens des lames, il me fut impossible de reconnaître la ligne de séparation entre la surface du feuillét et la substance contiguë du pileus, tant il y avait égalité d'intensité dans la lumière que projetaient et cette substance et le feuillet. La trame des feuillets, quand on la brise, jette aussi une clarté équivalente à celle de leurs surfaces fruc- tifères ; et il n’y à vraiment que la face supérieure du chapeau, ou sa cuticule , que je n’aie Jamais vue lumineuse. J’ai répété ces observations un grand nombre de fois , in sex- centis fungis pour employer le langage de Battarra, et ne saurais avoir aucun doute sur l’exactitude des faits que je mentionne. Au reste, la phosphorescence de l’Agaric de l’Olivier est un phénomène capricieux, parce qu’il est sans doute soumis à des influences très obscures , à toutes celles , par exemple, qui modi-. fient la végétation du Champignon ; mais je ne sais s’il faut ajou- ter à ces influences celles qui résulteraient de constitutions indi- viduelles diverses. M. Schmitz n’a pas craint d'exprimer cette opinion en parlant des Rhizomorpha, dont des individus, observés exactement (du moins semblait-1l) dans les mêmes conditions sous tous les rapports, jouissaient de capacités lumineuses très diverses (Lann., XVII, p. 532). Les physiciens ont très bien constaté de leur côté que tous les échantillons d’une même sub- stance inorganique ne sont pas également susceptibles, sous l’in- fluence des mêmes agents, de devenir identiquement phospho- rescents (voy. Becquerel, Traité de l’El. et du Magn., tom. IV, lv. vu). Ainsi que je l’ai dit plus haut, l’Agaric de l’Olivier , même très jeune (1), répand une lumière fort vive, et reste doué de cette (1) On a aussi remarqué que les jeunes Rhizomorpha brillaient ordinairement d'un bien plus vif éclat que les individus plus avancés dans leur développement DES CHAMPIGNONS. 9/9 remarquable faculté, tant qu'il croit où du moins tant qu'il semble conserver une vie active, et qu’il demeure frais. Le siége de la phosphorescence est d’abord , et le plus ordinairement , il faut le reconnaître, la surface de l’hymentum ; j'ai rencontré, en effet, un grand nombre de jeunes Champignons très phospho- rescents dans leurs feuillets, et qui ne l’étaient dans aucun autre point, En d’autres cas, et chez des Champignons plus âgés, dont l’hymenium avait complétement cessé de luire, le stipe , au con- traire, répandait une vive clarté. Habituellement la phospho- rescence est distribuée d’une manière inégale sur le stipe, et même sur les lames ; cependant, je n’ai jamais pu découvrir, dans l'état de conservation de la surface des parties ou obscures ou moins lumineuses, la plus légère altération qui m’expliquât leur infériorité de phosphorescence. Quand le stipe est lumineux à sa surface, il ne l’est pas tou- jours nécessairement dans sa substance intérieure, si on la brise ; mais cette substance devient fréquemment phosphorescente, après avoir subi le contact de l’air. Ainsi, J'avais irrégulièrement fendu et déchiré un gros stipe dans sa longueur , et j’en avais trouvé toute la chair parfaitement obscure , quoiqu'il offrit exté- rieurement quelques places lumineuses ; je rapprochai négli- gemment les parties lacérées, et le lendemain soir, les ayant observées de nouveau, je les vis toutes briller d’un vif éclat. Une autre fois, je reconnus qu’il n’était pas indispensable de remettre en contact les surfaces des parties lésées; vers dix heures du ma- tin, J'avais avec un scalpel fendu verticalement plusieurs Cham- pignons pour hâter leur dessiccation ; le soir du même jour, la surface de toutes ces coupes était phosphorescente ; mais, pour plusieurs de ces moitiés de Champignons, l’éclat lumineux se bornait à la surface coupée , et restée exposée à l’air : au-dessous d'elle leur, chair était obscure. J'ai vu un stipe entr'ouvert et lacéré irrégulièrement , dont . toute la chair demeura phosphorescente pendant trois soirées con- sécutives; mais l’éclat qu’elle répandait diminua promptement (Conf. Meyen, N. Syst. der Pfl. Phys., H, 196, et Schmitz, /. c.). J'ai constaté ce fait moi-même bien des fois. 346 L.-R. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE d'intensité de l’extérieur à l’intérieur , en sorte que le troisième jour , il ne s’échappait plus que de la profondeur du stipe. Il semble , en effet, que si le contact de l’air est, dans certains cas, nécessaire pour développer la phosphorescence de la substance du Champignon, en d’autres circonstances, ce contact prolongé l’altère plus ou moins vite ; ainsi j'ai brisé des individus , dont tout l'intérieur était phosphorescent ; les petits fragments que j'en détachais brillaient quelques instants dans ma main, puis cessaient de luire; plusieurs des parties déchirées jetèrent aussi une lueur incertaine , et devinrent peu à peu tout à fait obscures, pendant le temps très court de mon observation ; celles-là sur- tout cessèrent promptement de briller, qui avaient été le plus froissées ; les parcelles, que je pressais légèrement entre les doigts un instant, devenaient également obscures très vite. La phosphorescence des lames n’est point d’abord modifiée par l’immersion du Champignou dans l’eau (4) ; pendant qu’il y était plongé, elles brillaient d’un éclat aussi vif que dans l’air ; mais les Champignons que je laissai immergés jusqu’au lende- main soir avaient au bout de ce temps perdu toute phosphores- cence , et communiqué à l’eau une teinte jaune déjà très sensible. L'alcool mis sur des feuillets phosphorescents n'éteint pas sur- le-champ leur éclat, mais il l’affaiblit promptement. Quant aux spores qui sont blanches, j’en ai recu plusieurs fois des couches très épaisses sur des assiettes de porcelaine; mais je ne les ai jamais vues phosphorescentes. Il serait difficile de dire si, quand elles adhèrent à l’hyménium, elles partagent sa pro- priété lumineuse. Pendant que je me livrai à toutes ces observations , le temps fut sec, et le thermomètre centigrade marqua assez constam- ment 18 ou 20° vers le milieu du jour. Le 13 novembre: seule- ment, il plut dans la soirée ; je recueillis quelques Champignons durant cette pluie, et, lorsque l'obscurité se fit assez complète, leur hyménium devint aussi phosphorescent que celui des indivi- dus que j'avais examinés jusque là pendant des jours de séche- resse. Je rapporte cette circonstance , parce qu’il a été observé (1) M. Delile en avait déjà fait l'expérience (Nouv. Exam., p. 14). DES CHAMPIGNONS. 307 que certaines fleurs jaunes phosphorescentes , telles que celles de la Capucine, du Souci, des T'agetes, du Gorteria ringens, ne scin- tillaient point de lueurs électriques si l'air était chargé d’humi- dité ; qu’au contraire, les fleurs blanches du Pyrethrum inodorum brillent au milieu des brouillards les plus épais. ( Voy. Meyen, op. cl.) Pour ce qui est de l’observation faite par M. Delile , que l'A- garic de l’Olivier ne brille point pendant le jour lors même qu'il est placé dans un lieu parfaitement obscur, je regrette que la pensée ne me soit point venue de la répéter. J’ai cependant con- staté la phosphorescence de ce Champignon vers le coucher du soleil, c’est-à-dire à une heure où la clarté du jour m’eût empêé- ché d'apprécier le phénomène, si je ne me fusse protégé contre la sensation de cette lumière extérieure en me retirant dans un angle obscur de ma chambre. D'autre part, M. Schmitz dit s'être assuré par des expériences répétées que les Rhizomorpha qui vé- gètent activement luisent aussi bien le jour que la nuit (4). Pour moi, cette même expérience n’a pas eu un semblable résultat : des Rhizomorpha, que j'avais vus luire la veille au soir, furent transportés vers le milieu du jour en un lieu très obscur, et n'y donnèrent aucun signe de phosphorescence ; le soir du même jour, au contraire, ils brillèrent d’une lumière très sensible. De quelque manière qu’on apprécie cette contradiction, je ne sais si l’on pour- rait conclure avec M. Becquerel (2) du fait signalé par M. Delile, « que l'influence soutenue de la lumière est une condition indis- pensable » à la manifestation de la phosphorescence de l’4 gari- eus olearius. Il en est ainsi, suivant M. Macaire , des Lampyres, qui, lorsqu'ils ont été renfermés dans une boîte et mis de cette facon pendant un certain temps à lPabri de la lumière, ne sont point phosphorescents quand vient la nuit, Mais les Champignons peuvent bien être dans un autre cas : d’abord M. Delile ne dit pas à quelle heure du jour il est entré dans un lieu obseur avec les Agarics qu’il devait y étudier, ces Champignons avaient déjà peut- (4) Linnæa, XVI, 527. (2) Ouvr. cité, IV, 74. 3hS LR. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE être ce jour-là même subi une assez longue exposition à la lu- mière; et, d'autre part, comment s'expliquer dans l’hypothèse proposée la phosphorescence des Rhizomorpha, qui sont essen- tiellement lucifuges ; j’ajouterai que j'ai constamment tenu bien enveloppés, et conséquemment dans une obscurité à peu près complète, ceux que j'ai vus luire pendant plusieurs soirées. Néanmoins, sans autre preuve que celle qui résulte de ce fait, il serait téméraire de contester l'influence phosphorogénique de la lumière solaire sur les végétaux en général; d'autant plus que cette influence, qu’il est si facile de constater sur une multitude de corps bruts ou même d’origine organique , tels que la fécule , le sucre , la gomme , etc. (1), paraît avoir été expérimentée avec succès dans quelques plantes vivantes. (Voy. Schleiden et Unger, ouv. clés.) De tout ce que j'ai dit plus haut de là phosphorescence de l’4g. olearius, on doit évidemment conclure qu’il n’existe aucune rela- tion nécessaire entre ce phénomène et la fructification du Cham- pignon. L’éclat lumineux de l’hymenium manifeste si l’on veut, comme à dit M. Delile, «la plus grande activité des organes re- producteurs (2), » mais il n’est point la conséquence de ses fonc- tions reproductrices . auxquelles il s’ajoute seulement comme un phénomène accessoire dont la cause est indépendante de ces fonc- tions et plus générale, puisque toutes les parties du Champignon, sa substance entière, jouissent à la fois ou successivement de la faculté de luire. Et si, pour cet Agaric, la phosphorescence se produit à la surface hyméniale plus fréquemment qu'ailleurs, la raison en est sans doute que là aussi existe, pendant un temps donné, une plus grande énergie vitale. Cette conclusion s'accorde au surplus avec ce qu’on sait des Rhizomorpha dont on ne s’expliquerait pas la phosphorescence , si elle ne devait appartenir qu’à des surfaces fructifères. Je de- meure en effet convaincu que, malgré les recherches de M. Es- chweiler et celles plus récentes de M. Schmitz, l’on n’a point en- core découvert les organes reproducteurs proprement dits des (1) Becquerel, ouvr. cité, IV, 47. (2) Nouv. Exam., pp. 11 et dernières. DES CHAMPIGNONS, 909 Rhizomorpha, qui sont vraisemblablement, comme le dit M. Ber- keley (1), des formes anomales de certaines espèces de Champi- gnons. D'ailleurs les parties qui ont été décrites comme étant ces organes, ou les régions de la plante qu’elles occupent, ne brillent point exclusivement d’une lueur phosphorique. J'ai eu, dans le courant du mois de juin dernier, l'occasion d'observer la phosphorence que présente le Rhizomorpha subter- ranea Pers. (2). Cette espèce, comme on sait, s'étend sous le sol en longs rameaux, dans le voisinage des vieilles souches, de celles du Chêne surtout, qui sont en voie de décomposition, et sur lesquelles elle est fixée par l’une de ses branches. Celles-ci sont cylindriques , très flexibles, rameuses , et revêtues d’une écorce dure, crustacée et assez fragile, d’abord lisse et brune, et qui devient plus tard très noire et rugueuse. Leur tissu intérieur, d’abord blanchâtre , puis d’une couleur brune plus ou moins fon- cée, est formé de filaments extrêmement longs, associés parallè- lement entre eux, et dont les uns, ordinairement plus intérieurs, n’ont guère que 0"",0035 en diamètre , tandis que les autres, moins abondants, ont souvent une largeur de 0"",015. Dans la soirée du jour où je recueillis des échantillons de ce Rh. sublerranea, et par une température d'environ 22° centigra- des, tous les jeunes rameaux à écorce peu foncée encore brillaient d’une lueur phosphorique uniforme dans toute leur longueur; il en était de même de la surface de quelques vieux rameaux, dont le plus grand nombre cependant ne brillait que sur quelques points; d’autres tiges, dépouillées cà et là de leur écorce, n'étaient lumi- neuses qu'en ces parties dénudées, et seulement à leur surface. Je lendis, je lacérai plusieurs de ces tiges ; mais leur substance in- terne demeura obscure. Le lendemain soir, au contraire, cette substance ayant été ainsi exposée au contact de l'air, projetait à sa surface le même éclat que l'écorce des rameaux ; je fis cette ob- servation aussi bien sur les vieilles que sur les jeunes tiges. Le (1) Voy. Hook., Journ. of Bot., I, 429. (2) Cette espèce et le R. subcorticalis Pers. sont considérés par M. Schmitz comme des variétés d'une seule et même espèce, le R. fragilis Roth. ( Linnæa, XVII, 492). C 350 L.-R. MULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE frottement prolongé des surfaces lumineuses en atténue l’éclat où le détruit même tout à fait s’il les dessèche à un certain degré ; mais il ne laisse aux doigts aucune matière phosphorescente. Ces mêmes parties lumineuses continuent à l’être avec autant d’inten- sité, soit qu’on les tienne dans la bouche et qu’on les humecte de salive, soit qu’on les plonge dans l’eau ; présentées à la flamme d’une bougie , assez longtemps pour que leur chaleur acquise füt très appréciable au toucher , elles jetèrent encore dans l’obscu- rité un éclat affaibli ; il en fut de même après qu'elles eurent été tenues quelques instants dans de l’eau chauffée à 30° ; mais leur immersion dans de l’eau portée à une température de 55°, les étei- gnit complétement. Elles s'éteignent également, si on les main- tient dans la bouche fermée assez longtemps pour qu’elles en prennent la température ; peut-être, cependant, faudrait-il attribuer ce résultat moins à la chaleur qui leur est ainsi commu- _niquée qu’au défaut d’un air suffisamment oxygéné ;-car j'ai vu des tiges , retirées obscures de la bouche, recouvrer après quel- ques instants un peu de leur phosphorescence. Une jeune tige qui avait été fendue dans sa longueur, et dont la substance interne était très phosphorescente, fut imbibée d’huile d'olives à plusieurs reprises , et continua néanmoins pendant assez longtemps à ré- pandre une faible laeur. En conservant ces Rhizomorpha dans un état convenable d'hu- midité, J'ai pu, durant plusieurs soirées, renouveler l’examen de leur phosphorescence ; un commencement de dessiccation, fort insuffisant pour les faire périr (1), les prive néanmoins de la fa- culté de luire. Ceux qui, desséchés depuis plus d’un mois, furent plongés dans l’eau se prirent à végéter de nouveau , et émirent de nombreuses ramilles en quelques jours; mais je ne pus décou- vrir de phosphorescence qu’à la surface de ces nouvelles forma- tions ou très rarement dans leur voisinage immédiat ; les tiges- mères semblèrent avoir perdu par la dessiccation leurs propriétés (1) M. Schmitz (Mém. cité) rapporte des faits qui prouvent que la végétation des Rhizomorpha peut être suspendue fort longtemps par la dessiccation, sans que ces plantes périssent; il en est de même, comme on sait, d'une foule d'autres Cryptogames cellulaires. DES CHAMPIGNONS. 901 lumineuses, et ne pouvoir les recouvrer quoique rappelées à la vie. Ce fait singulier, dont M. Schmitz cite aussi des exemples, n’est point dépourvu peut-être d'analogie avec ce que disent les physiciens de certaines substances inorganiques , qui, sans subir aucure altération apparente, perdent néanmoins pour toujours la faculté d’être phosphorescentes , lorsque leur température a été élevée au-delà du degré où elles peuvent le devenir (1). On croit que ces substances éprouvent alors une altération quel- conque dans leur agrégation moléculaire , et ce que la chaleur produit en elles serait dû, je suppose, à la dessiccation chez les Rhizomorpha. Toutes ces observations, que j'ai répétées depuis en divers temps, confirment ou complètent celles dont les Ahizomorpha ont été précédemment l’objet, et prouvent de nouveau que M. Schmitz a pu dire avec exactitude que toutes les parties de ces Champignons peuvent être phosphorescentes ({. €., p. 533 ). L’A4 garicus olearius , d’après les faits que j'ai rapportés, est, à cet égard, exactement dans le même cas; sa phosphorescence n'est ni plus limitée , ni autrement caractérisée, ni sans doute aussi soumise à d’autres causes , puisqu'elle se produit dans les mêmes circonstances et avec les mêmes particularités. Dans l'A g. Gardneri, la phosphorescence est aussi commune à toutes les parties de la plante vivante (2), et il doit en être de même , ce semble, de lAg. igneus, d’après ce qu'en rapporte l’auteur de l’Herbier d’Amboine (3). A l'égard de l’Æg. noctilu- cens , M. Gaudichaud ne se rappelle pas par quelles surfaces il brillait; mais il à bien voulu m’assurer que c'était un Champignon charnu , frais, et en pleine végétation. Ces trois Agarics ont cela de commun avec celui de l’Olivier (4) Voy. Becquerel, ouvr. cité, IV, 42. (2) « The whole plant gives out at night a bright phosphorescent light, some- what similar to that emitted by the larger fire-flies, having a pale greenish hue. » (Gardn. : in Hook., Journ. of Bot., II, 428.) (3) « . Nocte lucent instar stellæ igne cœærulescente, vel instar méllepeblis com molili; sed non hoc diutius fit nisi dum humidam continent viscositatem ; îla ut nocle facile distingui possint.… »(Rumph., Herb. Amb., VI, Û 30.) 992 L.-R. MULASNE, — SUR LA PHOSPHORESCENCE qu’ils naissent comme lui sur le bois mort ; de plus, l4g. Gard- neri Berk. partage sa couleur orangée ; le F'ungus igneus est de couleur cendrée ; et l'Æ4g. noctilucens est blanc. En sorte que trois de ces Champignons offrent les couleurs des fleurs, qui ont jus- qu'ici présenté des phénomènes de lumière; car ces fleurs, à l'exception de celles du Pyrethrum inodorum, de la Tubéreuse et des Pandanus qui sont blanches, sont toutes de couleur jaune ou orangée. | | | [ Eu égard à sa couleur, la lumière projetée par l’Agaric de Olivier peut être très exactement comparée à celle du phos- phore ; c’est, comme chez les Rhizomorpha , une lumière blanche continue , sans scintillation, très vive lorsque le Champignon est jeune et récemment cueilli, et qui , en d’autres cas moins favora- “bles, n’est plus qu’une lueur à peine perceptible. Le Fungus igneus Rumpb. brille d’un éclat bleuâtre, qui rappellerait alors celui que les feuilles du Phytolacca decandra. répandent quelquefois’ (4). infin, la phosphorescence de l’4g. Gardneri a une légère teinte verdâtre. [l n’y aurait donc peut-être pas moins de variété dans l'éclat phosphorique des végétaux vivants, qu’il y en a, comme on sait, parmi les corps bruts, chez lesquels on déve- loppe des propriétés lumineuses. (Becquerel, ouv. cité, IV, 44.) L’Agaric de l'Olivier, à cause de son grand volume et de l’a- bondante lumière qu’il répand, serait vraisemblablèment pour les physiciens un excellent sujet d'expériences , et leur fournirait . peut-être le moyen de faire sur la lumière phosphorique certaines recherches , que sa faible intensité, dans la plupart des autres corps, à jusqu'ici rendues infructueuses. (fbhid., IV, 32.) La structure élémentaire de l’Agaric de l’Olivier ne semble pas plus complexe que celle de la plupart des autres Agarics. L'analyse. microscopique ne découvre , en effet, dans sa sub- stance que des filaments, ou cellules longuement tubuleuses, di- versement contournées, et formant un plexus confus, que par- courent dans un certain ordre des tubes ordinairement plus gros, rameux cà et là, et remplis d’un suc coloré fortement en Jaune- (1) Suivant Spats, cité par Meyen, N.S. der Pfl. Phys,, IL, 202. DE 40) DES CHAMPIGNONS. 9909 brun ou orangé. Les filaments ordinaires ,; qui forment à eux seuls presque toute la masse de la plante , ont dans le stipe une direction ascendante ; dans les lames, ils sont plus recti- lignes, et parallèles aux faces de celles-ci ; ils y sont, également, notablement plus fins qu'ailleurs où leur diamètre varie entre 0"",003 et.0"",005 à peu près; la membrane de ces filaments . qui ne renferment que peu ou point de matière solide, est légère- ment jaunâtre. Quant aux tubes plus gros, qui représentent comme des sortes de vaisseaux , et sont assez analogues à ceux des Agarics lactescents, ils occupent dans le stipe principalement sa région extérieure, et dans les lames leur milieu : leur diamètre est habituellement de 0""”,006 ; mais il est souvent moitié moindre pour les vaisseaux capillaires qui s’insinuent dans la trame des feuillets. Sur chaque face de ceux-ci, les basides implantées per- pendiculairement, et fortement serrées les unes contre les autres, ont environ 0"",060 ou 0"”,075 de hauteur. Je n’ai rien trouvé dans cette étude histologique qui rappelât la combinaison de cel- lules sphéroïdales et de cellules filiformes qu’offrent en particulier les Russules. Dans le même temps où J'étudiais la phosphorescence des Rhi- zomorpha , je fus assez heureux pour avoir l’occasion d'observer, pendant plusieurs jours, celle de quelques débris végétaux privés de vie. Il se trouva, en eflet, que les feuilles humides et les petites brindilles de Chêne que J'avais ramassées avec des Mousses dans les bois de Sèvres, pour envelopper mes échantillons de Rhizo- morpha et les préserver de la dessiccation, se montrèrent phos- phorescentes, aussi bien que ceux-ci. Ces feuilles de Chêne étaient toutes de l’année précédente, et étaient tombées naturel- lement à l'approche du printemps. Leur tissu avait encore de l’é- lasticité et une grande force de cohésion ; aucune d'elles n’était lumineuse sur toute sa surface ; en général, leurs points les plus brillants étaient ceux où la coloration brune ou grise de la feuille était la plus faible, ceux surtout qu’une altération particulière du parenchyme avait rendus très minces et presque blanchâtres (1). (1) M. Naudin , qui, dans le mois d'octobre 1846 , a pareillement eu l’occasion 3° série. Bor. T. IX. {Juin 1848.) ; 23 351 L.-R. TULASNE. —— SUR LA PHOSPHORESCENCE J'ai vu briller de la même manière des bourgeons desséchés et en partie détruits, ainsi qu’une petite ramille qui avait certaine- ment péri sur le Chêne qui l'avait produite, et s’en était ensuite séparée par une sorte de désarticulation très reconnaissable ; la surface désarticulée de cette brindille projetait seule une vive lu- mière. Les surfaces brillantes de ces divers objets étaient toutes plus ou moins mouillées d’eau ; les essuyer avec les doigts dimi- nuait leur éclat ; cependant il fallait les frotter vivement quelques instants pour les rendre tout à fait obscures , et aucune matière phosphorescente ne s’attachait à mes mains. Les feuilles qui se desséchaient naturellement entre mes doigts pendant l’observa- tion, perdaient peu à peu et insensiblement toute leur phospho- rescence , et je ne la leur ai pu rendre en les humectant. J’ai tenu dans ma bouche des feuilles lumineuses , je les ai humectées de salive , sans diminuer leur éclat; j’en ai laissé sous l’eau pendant trois jours, et plusieurs brillaient encore dans ce liquide au bout de ce temps ; d’autres y étaient devenues obscures dès le second jour ; celles que je n'avais mises dans l’eau qu'après les avoir laissées se sécher assez dans ma main peur perdre leur phospho- rescence ne l’ont point recouvrée. Ces débris végétaux phosphorescents se sont donc comportés exactement de la même manière que les Rhizomorpha vivants que j’observais alors ; leur éclat lumineux était le même que celui de ces Champignons, et comme il est évident d’ailleurs qu’ils n’a- vaient point péri étant en sève , j'en conclurais qu’il n’y a pas que le bois abattu en cet état qui soit, comme on l’a écrit (41), susceptible de devenir phosphorescent lorsqu'il s’altère. Au sur- plus, M. Dessaignes (2) s’est assuré que tous les bois, de quel- d'observer le phénomène dont je parle ici, a remarqué lui aussi cette particularité. (Voy. Revue horticole, 2 sér., t. V, p. 254 [ann. 1846].) Lorsque l'Olivier est affecté de la maladie que les Génois désignent sous le nom de Loppa, son bois, ramolli et devenu spongieux, blanchit aussi en même temps qu'il acquiert des propriétés phosphorescentes très prononcées. ({ Voy. Viviani, Funghi d'Italia , p. 62) (1) C'était en particulier l'opinion de M. Meyen. (Voy. son Traité de Physiolo- gie,t. If, p. 193 et 194.) (2) Cité par M Becquerel, ouvr. cité, IV, 54. DES CHAMPIGNONS. 5bh) que nature qu'ils soient, deviennent phosphorescents lorsqu'ils sont dans un certain état de décomposition, pourvu qu’ils soient en même temps pénétrés d’eau , exposés à une température de 8 à 12 degrés, et en contact avec Pair. Le bois et les autres tissus végétaux ne sont point les seuls corps d’origine organique susceptibles d'émettre en se décom- posant une lumière phosphorique spontanée ; c’est, comme on sait , une propriété commune aux substances animales , et, dans l’un et l’autre cas, la lumière produite est attribuée à une réac- tion qui aurait lieu soit entre les éléments constitutifs de ces corps, soit entre ces éléments et ceux du milieu dans lequel ils sont plongés. ( Becquerel.) On s’est demandé, il y a longtemps, quelle analogie existe entre ce phénomène et celui de la phosphorescence également spon- tanée des végétaux vivants, et des Champignons en particulier, chez lesquels cette phosphorescence constitue un phénomène per- sistant , comme celui du bois luisant, et non passager et fugitif, comme l’est la phosphorescence des fleurs. Entre la phosphorescence des êtres organisés vivants et celle de leurs débris altérés, 1l semble y avoir parité, sinon identité, quant à la lumière produite, eu égard du moins à la manière dont elle nous affecte. Une égale similitude s’observe dans la plupart des causes qui influent sur les deux phénomènes ou dans les cir- constances qui les accompagnent : ainsi, il résulte des expé- riences auxquelles MM. Nees, Noggerath et Bischoff (1) ont sou- mis les ARhizomorpha vivants, que la phosphorescence de ces Champignons s'éteint dans le vide ou dans un gaz irrespirable ; j'ai moi-même montré plus haut qu’une faible dessiccation anéantit aussi l'éclat lumineux des mêmes plantes, et, d’autre part, que le contact de l’air suffisait pour développer la phospho- rescence à la surface de toutes les parties lésées , tant du Rh1z0- morpha sublerranea que de l’Agaricus olearius. M. Macaire a, de son côté, constaté que, dans le vide, ou dans un gaz irrespirable, (1) Le Mémoire fait en commun par ces savants est insére dans les Nov. Act. Nat. Cur..t. XE, p. 605 (1823;: M. Meyen en donne une analvse assez étendue dans son Traité de Physiologie, t. HE, p. 495 et suiv. 306 LR. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE comme l’hydrogène, les gaz acide carbonique , sulfureux , etc. , les Lampyres , ou la matière de leur appareil lumirieux , cessent plus ou moins vite de briller, et ne peuvent y être rendus de nouveau phosphorescents ni par l’action de la chaleur, ni par ceile de l'électricité voltaïque , agents qui, au contraire, exercent sur eux l’action la plus vive, lorsqu'ils sont placés dans l’air ou dans l’oxygène. Or , d’après les observations de M. Dessaignes, le bois altéré, les viandes et les chairs de poisson qui se corrompent, ne ma- nifestent de phosphorescence que dans des conditions qui impli- quent à la fois une humidité soutenue et le contact de l'air (1); de telle sorte que ces corps s’éteignent dans une atmosphère pri- vée d’eau . aussi bien que dans un gaz irrespirable ou dans le vide, c’est-à-dire dans un milieu où ils ne peuvent plus dégager de l'acide carbonique, comme ils le font incessamment dans l'air. Enfie , M. Hulme a prouvé que les Lampyres et le bois luisant cessent d’être lumineux à une basse température, et qu'ils re- prennent cette faculté quand on leur rend de la chaleur (Becque- rel, ouv. cité, 1, 2h). | De la comparaison de toutes ces expériences , pour lesquelles je ne partage point l'indifférence de M. Link (2), il paraît bien résulter que les mêmes agents, à savoir l’oxygène , l’eau et la chaleur , prêtent un concours nécessaire à la production de la phosphorescence , tant dans les êtres organisés vivants que dans ceux qui ont cessé de vivre. En l’un et l’autre cas, le phénomène lumineux accompagne une réaction chimique, qui consisterait principalement dans la combinaison de la matière organisée avec l’oxygène de l’air, c’est-à-dire dans sa combustion lente, et dans le dégagement d’acide carbonique qui manifeste celle-ci. (4) « On voit par là (dit M. Becquerel) pourquoi, dans les Poissons, la phos- phorescence n'est que superficielle ; les surfaces intérieures ne prennent de l'é- _clat qu'après avoir été exposées à l'air. » (Traité de l'El. et du Magn., IV, 5h.) (2) M. Link dit ironiquement des recherches faites sur la phosphorescence des Rhisomorpha : « Sed post omnes disquisitiones doctissimus nil scimus nisi quod noctu luceant. » (Elem. Phil. Bot., WU, 344 [ed.n}.) LE DES CHAMPIGNONS. 99 7 On rattacherait encore la phospherescence des êtres organisés privés de vie à celle des organismes vivants, en acceptant, avec les expérimentateurs déjà cités , que la première se montre pen- dant la lutte qui a lieu entre les forces de la nature organique et celles de la nature inorganique , et qu'elle cesse tout à fait quand celles-ci l’emportent. La phosphorescence chez les êtres organi- sés serait donc moins un phénomène physique , comme elle l’est dans les corps bruts, qu’un phénomène vital ou lié aux condi- tions de l’organisation. Gette réflexion devrait engager les bota- pistes physiologistes à accueillir avec moins d’incrédulité les phé- nomènes de phosphorescence signalés chez des plantes vivantes ; car leurs préventions contre l’exactitude des observations qui y sont relatives paraissent surtout avoir pour fondement cette préoccupation que la phosphorescence est un phénomène plutôt propre à la nature morte ou inorganisée , opinion qui se trouve aujourd’hui contredite non seulement par beaucoup de faits posi- tifs, mais encore par les considérations générales auxquelles ils conduisent. Quoique M. Becquerel , alléguant l'ignorance où l’on est de la constitution intime des corps , ait cru impossible de donner une explication satisfaisante de la phosphorescence des êtres vivants, cependant les faits divers réunis et mis en regard dans Îles lignes précédentes donnent, ce semble, une certaine intelli- gence du phénomène, et permettent peut-être d’en apprécier les causes prochaines; la principale, sans doute, est l’action de l’oxy- gène, et, comme elle s'exerce sur les Champignons et les parties colorées des végétaux , tant le jour que la nuit, avec les mêmes eflets que sur les animaux vivants et les matières organiques en voie de décomposition, c’est-à-dire avec production d'acide car- bonique , on conçoit que les fleurs, les Champignons et les ani- maux pourraient être phosphorescents même pendant le jour, tandis que les organes verts des plantes ne sauraient le devenir que la nuit. Le phénomène lumineux dont il s’agit est d’ailleurs bien plus complexe sans doute qu'il ne nous le paraît, et les causes que nous pouvons lui attribuer sont certainement puissamment modifiées 998 L.-R. TULASNE, — SUR LA PHOSPHORESCENCE par le principe général de la vie ou l’essentialité des êtres, en quoi qu’elle réside. La plupart des botanistes allemands que J'ai cités en accueillent l'explication précédente ; quelques uns supposent , en outre, qu'il se forme d’abord ou pendant sa durée une matière spéciale en qui résiderait la propriété lumi- neuse ; cette matière, qu’on dit être mucilagineuse dans le bois luisant, pourrait n'être chez les Rhizomorpha qu'une sorte de combinaison chimique entre la membrane des cellules et quelques substances gommeuses qu’elles contiendraient (1). Quoi qu'il en soit de cette opinion, je puis assurer que toute matière muqueuse extéricure était complétement absente dans l’4g. olearius, et que je n’ai pu en découvrir davantage ni sur les rameaux du À. sub- terranea, ni sur les feuilles mortes que j'ai vues phosphorescentes ; dans tous ces objets, les surfaces lumineuses n'étaient autres que celles de leur propre tissu. Il serait à souhaiter, tant pour l’éclaircissement de ces ques- tions que pour l’histoire particulière de l4g. olearius, qu’un jour quelque expérimentateur vint à rechercher si, pendant sa phos- phorescence , il expire proportionnément plus d’acide carbonique que lorsqu'il est ténébreux, et s’il manifeste alors une élévation, de température ; un double résultat affirmatif serait peut-être obtenu, puisque l’éclat lumineux du Champignon coïncide tou- jours avec l’époque de sa végétation la plus active, et, sil était réellement constaté, ce résultat s’accorderait bien avec la manière dont nous concevons la production de la phosphores- cence chez les êtres organisés. Enfin, il n’est pas sans intérêt de rappeler ici que les Cham pignons ne sont pas seulement lumineux quelquefois. durant leur vie, mais qu'ils sont, en outre, lorsqu'ils se décomposent, susceptibles de répandre une lumière phosphorique, aussi bien (1) Voy. Meyen, op. cit.. IL p. 196 et 197. — Cet auteur tient pour certain que la phosphorescence des plantes vivantes et celle du bois altéré sont dues à la même cause, et que le premier de ces phénomènes, comme celui de la production de chaleur daus les fleurs, est une conséquence de la respiration végétale. V6, p. 205 et 206.) DES CHAMPIGNONS. 999 que le bois, les feuilles , la pulpe des fruits (4), et généralement les substances d’origine organique. | M. Meyen rapporte, en effet, que, dans sa jeunesse , il lui arriva de rencontrer par deux fois, dans une forêt qu'il traversait la nuit, des Champignons phosphorescents ; mais il ajoute que leur ramollissement, ou leur décomposition, était déjà tel qu'avec son bâton de voyage, il put étendre leur substance toute lu- mineuse à la surface du tronc d’arbre sur lequel ils avaient crü. (Meyen, N. Syst der Pfl. Phys., IL, 195.) Je terminerai cette Notice par la description de l’Agaric de l’Olivier, qui en a fait l’objet principal. AGARIGUs (Crepidotus Fr. — Pleuropus Pers. (2)) oLEARIUS DC. (Tab. XX). A. stipite centrali v. sæpius paulo excentrico , longiusculo firmo solido nudo, nunc cylindrico æquali nunc plus minus ventri- coso et deorsum attenuato, luteo-rhabarbarino fusco ; pileo sub- plano v. umbilicato, e rubeo-fulvo tandem saturate brunneo, levi v. minute papilloso, sicco, marginibus paulo revolutis ; lamellis crebris angustis inæqualibus, longe et acute decurrentibus, luteo- rhabarbarinis , ludentibus ; sporis candidis sphæricis levibus.- Fungus perniciosus intense aureus, ex uno pede multipleæ, ad oleas nascens.,. Mich. Gen. PI., p. 191 et p. 200, quo documentum affertur de perniciosa fungi natura. Polymyces phosphorus Battarræ, Fung. ag. Arimin. Hist., p. 39, tab. XIIL, fig. À et B, et tab. XIV, fig. E (verisimillime ; excluso syn. Clusiano). Dendrosarcos Oleæ et D. phosphorus Paulet, Traité des Champ., 4 D.97/9,€tt. LE, p, 142, pl. XXIV, fig.1-2,et pl. XXIV bis (has icones non vidi; postremo citatam mediocrem ac de (1) M. Eudes Deslonchamps a lu à la Société Linnéenne de Normandie une note relative à un phénomène de phosphorescence observé sur des pêches qui commençaient à se pourrir. (Voy. le journal l'Institut, ann. 1836, p. 314.) (2) L'Ag. Gardneri Berk. appartient aussi à cette section. 960 L.-R. TULASNE. — SUR LA PHOSPHORESCENCE _ colore et lamellarum imagine erroneam dicit cl. f’iviani. — Super forma coloreque fungi peccat descriptio). A garicus olearius DC. FE, fr, VI, 4h. — Fries, S. M., 1, 273. Epicr. Syst. Myc., p. 210. — Pers. Myc. Eur., NI, h6. — Spreng. Syst. Veg., IV, 1, 457. — Larber, Fuñnghi, t. 1], p. 108, tab. XX, fig. 6 (exclusis synon. Dendros Ilicis Paul. et D. Carpini ejusd.). — Viviani, 7 Funghi d’Ital., p. 61, tav. L (icon. pictæ). F'ungo ohivo, dorato, malefico Ital. Mich. {. c.— Gemma dell Olivo ; F'unghi orecchielle malefiche; orecchielle dell’'Olivaro. Larb. loc. cit. — Agarico dell’'Ohivo Viviani, L. c. Champignon de l'Olhvier DC. {. ©. — Rafleneau-Delile, Vouvel examen de la phosph. de l’Ag. de l’'Oliv. in Bull. de la Soc. dagric. du départ. de l'Hérault, numéros de janv. et fév. 4837, in-8, avec 1 pl. color.; et in Guillem. Archiv. de bot., NH, 519. — DC. Phys. végét., 11, 886. — Orfila, Toxicol. gén. A, u, h8. —Treviranus, Physiol. der Gewæchse, 11, 69. — Becquerel, Traité de l’EÉlect. et du Magnét., 1V, 75 (an 1836. Stpes L-10 c. m. longus, 15-30 mm. vel ultra crassus, centralis vel sæpius paulo excentricus el obliquus, nunc cylindricus sub- æqualis, nunc paulo fusiformis s. basim versus aut in medio in- flatus 1. etiam ventricosus deorsumque attenuatus, levis |. innato- librillosus aut fissuris sulcatus et squamulis irregulariter aspera- tus, cæterum nudus scil, omni veli s. annuli vestigio destitutus, in superficie e rhabarbarino brunneus, intus dilutius concolor et admodum solidus ; cum premitur elasticus Pileus primum pulvinatus dein subplanus tandemque ut pluri- mum 1n centro umbilicatus indeque plus minus cyathiformis , 9-10 c. m. diametro metiens et etiarn major, initio rubeo fulvus mox brunneus demumque saturatior et subnigrescens, medio interdum dilutius colorato lutescente, marginibus subtus paulo revolutis firmis tandem hinc inde laceris , fissis ; cute tenui, non separabili, sicca, in margine pilei sæpissime striatim fissa et etiam minutissine squamulosa. DES CHAMPIGNONS. 901 Lamellæ crebræ angustæ firmæ, louge et acute decurrentes, brevioribus intermixtis itidem acute s. oblique basi truncatis scil. linea obliqua recta nec curvo-rotundata definitis; cunctæ luteo- rhabarbarinæ, fulgentes ac ludentes, denuo saturate fulvo-brun- neæ et undulato-arescentes. Sporæ minutissimæ, 0"*,005-006 diam. æquantes, sphæricæ leves pellucidæ , delapsæ pulverem sistunt candidum (4), qui, si ceciderit in pileum agarici 60 semina copiose fundenti suppositi, colorem albido-flavescentem vel etiam rhabarbarinum assumit. Quaternatim supra basidia claviformia, brevibus suffultæ sterig- matibus, gignuntur. Caro universi fungi pallide v. saturatius luteo-rhabarbarina , sæpissime, planta vegeta, imprimis ad superficiem hymenti luce phosphorea noctu singulariter splendens, firma, spongiosa, sub- tenax sed non fibrosa, quamvis longitrorsum sit plerumque faci- lius scissilis ; initio uda. Odor funginus haud ingratus nec pecu- liaris, debilis. Sapor quasi aceti diluti. Quod ad fungi vires venenatas attinet, Delilei commentario- lum supra sæpissime laudatum imprimis consule. Cæspitose pronasci solet, sæpe vero solitarius reperitur. Quando tangitur aut inter digitos fricatur, cutem colore rha- barbarino nitente statim inficit, sed non phosphorica induit luce, quod ex apicibus albis et lucentibus Rhizomorphæ subterraneæ in Meyeni libro de Plantarum Physiologia (tom. 11, p. 196, in medio) narratur sed Schmitzio mihique nunquam contigit. In aqua demersus semel et vix ad temporis punctum, confestim illam tingit, et spiritum vini multo saturatius. Pileus non raro e margine centrum versus scinditur et pluries sulcatur, imprimis cum cyathiformis evadit. Junior fungus helicibus comeditur, mortuus arescit aut jove pluvioso putrescit simulque larvis et insectis demum voratur et destruitur. Per anni præteriti serum autumnum, sGil. ab octobris 23a in (1) Sporas esse cinereas, immerito ut opinor, referunt simul Baltarra el Vi- viani. 902 L. CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES extremum usque novembrem, jove sicco et calente, crescentem legi solummodo ad lignum emortuum Oleæ europææ L., tum ad radices seu circa truncos æquo solo tenus excisos et terra pro parte conspersos, tum ad ramulos vel schidia defossa. Docent vero Candollius (4) Carpini, Syringæ, Viburn Tin: et Quercus Ilicis truncos, cl. Delile (2) Populum albam, cl. Viviani Castaneam et denique cl. Castagne (3) Ficum et Robiniam (etiam in ramis e solo remotis) fungum nostrum interdum alere. EXPLICATIO TABUL/Æ XX. AGaricus OLEARIUS DC. — 4-3. Cæspites. -- 4-5. Fungi seorsim delineati. — 6-8. Ali secundum longitudinem secti. — 9. :.amellæ extremæ sectio trans- versalis, tramam, hymenio utrinque stipatam, exhibens. — 10. Frustulum stipitis longitrorsum dissecti s. dædalenchymatis compages e filamentis mate- riam saturate fucatam vehentibus aliisque multo dilutioribus et frequentiori- bus constans. — Figuris 1-8 magnitudinis nat. pars tertia simul detracta est; contra fig. 9-40 res 350 vices circiter auctas monstrant. DES RAPPORTS QUI EXISTENT ENTRE LA DISPOSITION DES.-FEUILLES, LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX ET CELLE DE LA MOELLE ; Par M. LOUIS CAGNAT. $ 1. — Considérations préliminaires ; coup d'œil sur la phyllotaxie. Les anciens botanistes considéraient isolément chaque partie du végétal ; l’'épine du Néflier était, pour eux, un organe ter- miné en pointe, la vrille du Lathyrus aphaca , un filet qui ten- dait à se rouler en spirale, et rien de plus : la botanique com- parée n'avait pas encore montré que cette épine représente un CPR ARC (2) Nouv. Exam. (3) Catal. des PL. de Marseille, p. 184. ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 909 rameau , que cette vrille représente une feuille , Pune et l’autre singulièrement modifiées. Lasymétrie des organes floraux était in- connue; et l’on se bornait à dire des feuilles qu’elles étaient op- posées , alternes, ou éparses sur la tige. Le livre des Métamor- phoses, et son élégant commentaire, la Morphologie végétale, nous enuseignèrent enfin la véritable philosophie botanique, et lon comprit que tant d'organes divers peuvent être rapportés à deux types, les axes et les appendices. Une grandeur et une simplicité admirable dans l’organisation des plantes nous fut dévoilée, en même temps que nous voyions une variété infinie dans les détails. A. Braun. Schimper, L. et A. Bravais, reconnurent, comme l'avait déjà fait Bonnet pour quelques plantes , que les feuilles ne sont point Jetées au hasard sur la tige et les rameaux ; ils ob- servèrent leur véritable position relative ; ils l’assujettirent à des lois mathématiques , et on donna à cette nouvelle branche de la science des végétaux le nom de Botanométrie ou de Phyllotaxie. Dans le travail que je présente aujourd’hui aux botanistes , je tâcherai de rattacher la forme des axes végétaux à la phyllotaxie ; et, par conséquent, je crois qu’il ne sera pas inutile de rappeler d’abord , le plus brièvement possible , les principes de cette par- tie de la botanique. Les feuilles sont disposées en spirale tout autour de la tige. Si, après un ou plusieurs tours de spire , on trouve une fenille qui corresponde exactement à une autre placée au-dessous d’elle, on dit que les organes foliacés sont rectisériés, parce qu’en effet ils sont disposés en séries reclilignes ; lorsqu'au contraire on ne trouve Jamais sur une même ligne deux feuilles qui se corres- pondent parfaitement , on dit que les feuilles sont curvisériées. On à donné le nom de cycle à l’ensemble des feuilles qui se trouvent entre deux autres placées exactement ou à peu près exactement sur une même ligne , et l’on est convenu de repré- senter le cycle par une fraction, dont le dénominateur indique le nombre de feuilles qui composent le cycle , tandis que le numé- rateur montre combien ces feuilles forment de tours de spire. SI, par la pensée, on rapproche sur un même plan horizontal les deux feuilles qui limitent un mérithalle , il existera entre elles une certaine portion de la circonférence de la tige : cet intervalle 36/1 EL. CAGNA'T. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES constitue l’angle de divergence , et cet angle se trouve être tou- jours égal à la fraction qui représente le cycle. Les cycles qui se trouvent le plus souvent dans la nature sont . par les fractions +, +, +, +, etc.; d’autres le sont par +, S LE BEC: La disposition géométrique varie non seulement dans une même espèce , mais encore sur le même individu. | La spirale peut aussi changer de direction dans le même indi- vidu, c’est-à-dire tourner de gauche à droite, puis de droite à gauche , et réciproquement (1). $ IL. — Rapports de la forme des axes et de leur moelle avec la disposition des feuilles. e Toutes les dispositions géométriques se trouvent avec des tiges cylindriques; mais il n’en est pas de même des tiges angu- leuses. Je n'ai jamais observé d’angles avec les cycles, +5, 35, 1 etc, qui, comme le montre leur dénominateur , sont com- posés PT un très grand nombre de feuilles. Il ne faut pas croire que toutes les parties constituantes de la tige, la moelle , le bois , l'écorce , participent toujours à sa forme extérieure , comme cela a lieu, par exemple, dans les Labiées, ou les jeunes pousses du Verium Oleander. Chez nos Rubiacées indigènes , le Jasminum fruticans , etc., l’écorce est anguleuse, et cependant le bois et la moelle sont cylindriques. Si, au con- traire, on examine les pousses d’un an ou deux du Populus nigra, on verra que l'écorce les rend extérieurement cylindriques , tan- dis que le bois et la moelle présentent des angles très prononcés, Ces exemples suffiront , je l’espère, pour prouver que la forme da corps ligneux et celle de la moelle ne sont point essentielle- ment liées à celle de l’écorce, pas plus que la forme de cette der- nière n’est liée à celle de la moelle ou du bois. Mais , s’il était besoin d’une auire preuve, j'ajouterais que les angles , qui pro- cèdent de l'écorce, préexistent à l'apparition du bois. Si les parties constituantes d’une même tige n’ont pas toujours une forme semblable, comme on vient de le voir, celles qui se mon- (1) Voir pour plus de détails À. de Saint-Hilaire, Morph. vég., p. 251-274 ; À. de Jussieu, Cours élem. d'Hist. nat., p. 130-144. ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX, 969 trent anguleuses sont pourtant toujours en rapport avec la dispo- sition des feuilles. Que l’on prenne, par exemple, l’une des tiges du Jasminum fruticans , plante qui naît en toufle , on verra que les rameaux secondaires ont , en général, cinq angles, et qu’alors la disposition est © ; sur les liges, on en trouvera tantôt six, tan- tôt sept, et, dans le premier cas, la disposition sera ?, tandis que. dans le second , elle sera constamment ?. Des exemples , ou la disposition varie en même temps que le nombre des angles , ne sont pas rares ; pour en trouver, 1l suffit de cueillir un rameau de Scrophularia canina, de S. aquatica, ou de Salicaire, en se pro- menant le long des chemins où sur le bord des ruisseaux. Dans le Jasminum frulicans que nous avons cité tout à l'heure, l'écorce seule est anguleuse : le genre de coïncidence que nous avons signalé chez cette plante se rencontre aussi lorsque le bois présente des angles comme lécorce. Les jeunes rameaux du Laurier-Rose sont extérieurement trigones avec un bois qui l’est également. et les feuilles sont verticillées par trois ; souvent elles deviennent opposées ou même verticillées par quatre, et alors l’entre-næud, placé au dessous d'elles, présente, dans le premier cas, deux faces et deux angles obtus; dans le second, quatre faces et quatre angles. Üne coïncidence semblable peut s’obser- ver encore dans les J'uniperus Phenicæa et V'irginiana. Le Popu- lus angulata offre ordinairement cinq angles à son bois et à son écorce avec une disposition quinconciale; mais j'ai trouvé des rameaux où la disposition était ;, et la tige était alors quadran- gulaire. Les divers exemples qui précèdent, et beaucoup d’autres que je pourrais citer encore, montrent évidemment , ce me semble, que la forme de la tige et des rameaux est régie par la disposi- tion des feuilles, soit que cette forme existe en même temps dans le bois et l'écorce, soit qu’elle existe seulement dans l’une ou dans l’autre de ces parties. Si Je n'ai parlé tout à l'heure que de la coïncidence de l’entre- næud placé au-dessous des feuilles avec leur disposition, c’est que celles-ci n’ont aucune influence sur la partie de la tige qui s'étend au dessus d’elles ; qu’elles en ont uniquement sur les deux ou trois entre-nœuds qui s'étendent au-dessous. Par conséquent , 906 L. CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES il ne faudrait pas s’imaginer que la portion de tige qui appartient à un cycle commence immédiatement au-dessus de la première feuille de ce cycle ; c’est immédiatement au-dessus de la dernière feuille du cycle précédent qu'est son commencement , et il doit nécessairement en être ainsi, puisque chaque mérithälle dépend de la feuille placée au-dessus de lui , ou des feuilles, s’il en existe plusieurs sur un même plan. Les angles ne sont pas les seules éminences continues qui se voient sur les tiges; sur quelques unes. on observe encore des stries ou des ailes. Les premières sont de petits angles qui alternent toujours avec les rayons médullaires, tandis que les petits sillons qui les sé- parent sont opposés à ces derniers. Formées par les faisceaux qui s’échappent de la base des feuilles , elles soht en rapport avec leur disposition comme les véritables angles. Quant aux ailes, elles sont de deux sortes; quelques unes d’entre elles doivent être considérées comme des angles très aigus et amincis qui ap- partiennent à l’écorce, comme dans l’Hypericum tetrapterum ; d’autres, au contraire, sont très proéminentes, lamelliformes , et présentent même souvent une nervation ; ce sont celles qui, for- mées par les feuilles décurrentes et continues avec la base de celles-ci, ont une telle ressemblance avec le limbe des feuilles , qu'elles ont fait dire (1) au savant, auteur de la Morphologie végé- lale , qu’elles en seraient une portion qui ne se serait point encore dégagée de l’axe ; de sorte que, dans cette hypothèse, chaque entre-nœud ne s étendrait point de la lame d’une feuille à une autre lame, mais de la partie inférieure de chaque aile à la partie inférieure de l’aile voisine. Je ne discuterai pas cette opinion; je me contenterai de dire que, si l’on coupe une tige ailée d'Ono- pordum acanthium, par exemple , à 4 ou 5 millimètres au-dessous d’une feuille, on voit que les ailes sont placées sur les faisceaux de fibres qui, s’échappant de sa base, cheminent sous l’écorce, et que leurs nervures sont formées par des ramifications de ces fais- ceaux de fibres. 11 me semble inutile d'ajouter que la disposition géométrique doit influer sur le nombre d’ailes.que présentent la (1) Morph. vég., p. 178-179. ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 907 tige ou les rameaux , comme elle influe sur le nombre des angles. J'ai montré que la forme de l’écorce et du bois, quand on y voit des angles, est liée à la disposition des feuilles. Je vais cher- cher maintenant s’il en est de même de la forme de la moelle : on avait pensé qu'elle se lait à celle de la tige, ou encore à la manière dont les feuilles se trouvent disposées sur cette dernière ; mais cette supposition a été abandonnée, quand on à vu que, si elle s'appuie sur divers exemples, d’autres viennent la contre- dire ; on peut, par exemple, trouver une moelle anguleuse dans une tige cylindrique , comme cela arrive dans le J'uniperus Oxy- cedrus où la moelle est étoilée, le Cupressus pendula où elle a la forme d’une croix, etc. Rappelons-nous cependant que la plu- part des axes s’arrondissent en vieillissant ; et si nous ne bornons pas notre examen aux axes cylindriques et déjà âgés qui renfer- ment une moelle anguleuse , tels que ceux des Buæus, des Po- pulus , etc.; si nous examinons encore les Jeunes pousses de l’année , nous reconnaîtrons que la moelle, le corps ligneux, et souvent l’écorce, ont eu dans l’origine exactement la même forme ; par conséquent, quelque âgé que soit un axe, la forme de sa moelle indique toujours celle qu'avait le corps ligneux dans son jeune âge. Nous avons montré plus haut que la forme du bois était liée à la disposition des feuilles ; or. la forme de la moelle l’étant à celle du bois, l’est nécessairement aussi à cette même disposition. Si l’on voulait d’autres preuves que ce syllogisme , nous ajoute- rions que , dans les J'uniperus Phenicæa et Firginiana, où les feuilles sont tantôt opposées et tantôt verticillées, la moelle, dans le premier cas, a la forme d’une ligne, et, dans le second, tou- jours celle d’une étoile. Par ce qui précède, nous sommes naturellement amenés à re- chercher comment les axes perdent leur forme primitive. Nous laisserons de côté les plantes herbacées qui ne vivent qu’un prin- temps, et nous nous occuperons seulement des plantes ligneuses. Lorsque les axes s’arrondissent après avoir eu des angles prove- nant de l'écorce, cela tient à ce que le bois, qui s’accroît plus rapidement qu’elle , et qui est cylindrique, la force à prendre sa lorme , de la même manière que le gant se modèle sur la main L£ 968 EL. CAGNAT. -- SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES qu'il protége. Quant au bois ,s’il perd sa forme, c’est simple- ment par une inégalité de croissance dans les couches ligneuses. Que l’on examine, par exemple , un rameau de deux ou trois ans de Buœus sempervirens ou de Populus angulata , on verra que la couche la plus ancienne qui entoure la moelle a la même forme que cette dernière , et est partout d’une égale épaisseur ; tandis que la seconde, plus développée dans celles de ces parties qui sont en contact avec les faces de la couche sous-jacente, est cylin- drique extérieurement , devenant ainsi le moule de celles qui sui- vent , et dont l'épaisseur est uniforme. Cette inégalité d’accroissement se présente quelquefois dans plusieurs couches successives ; d’autres fois, comme dans les Saules , la première couche , obscurément anguleuse dans les ra- meaux d’un an, est déjà cylindrique dans la partie mférieure de même année. | Une anomalie survenue dans le développement d’une ou deux couches a rendu la tige du Buxus sempervirens à sa forme nor- male ; la même anomalie, se continuant dans un très grand nombre de couches, ferait redevenir la tige anguleuse. Supposons maintenant que le développement , au lieu d’être seulement iné- sal dans une suite de couches, cesse tout à fait dans certains points de ces couches, nous aurons la croix de Malte que pré- sente la coupe des tiges du Bignonia capreolata (1). Il ne faut pas croire, du reste, que tous les axes s’arrondis- sent en vieillissant. Quelquefois, ceux, par exemple, du Fusain, du Populus angulata, des Caragana, bien loin de devenir cylin- driques , présentent des espèces d’ailes lorsqu'ils sont vieux, tan- dis qu'ils ne sont que légèrement anguleux dans le jeune âge. Il est à remarquer que tous ces angles sont seulement formés par le suber. La moelle ne m'a pas paru changer de forme comme les axes qui la renferment : chez les J'uniperus, les Buxus , les Peupliers, le Verium Oleander par exemple, elle est la même dans les gros rameaux et dans ceux d’un an; il doit nécessairement en être ainsi, puisqu'il ne se développe point de fibres , comme l’on sait, en dedans de l’étui médullaire. (1) Voy. la figure, p. 79 du Cours élém. de M. A. de Jussieu. + ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX, 569 SITE — Rapports numériques des angles et des ailes avec la disposition géométrique des feuilles et leur position respective. Nous avons montré que la forme anguleuse des parties consti- tuantes de la tige, ou des rameaux , était liée à la disposition des feuilles. Nous allons maintenant indiquer les rapports numériques des angles avec le nombre des feuilles du cycle, et avec le nombre de celles qui naissent sur un même plan. On peut établir en principe que, lorsqu'il existe plusieurs feuilles sur un méme plan, le nombre d'ailes qui se trouvent sur l'écorce, et le nombre d’angles qui se trouvent sur cette dernière , sur le bois ou sur la moelle , est égal à celui des feuilles placées sur. ce même plan, ou à un de ses multiples. Une foule de faits se présentent à l’appui de cette loi ; nous nous contenterons d'en citer quelques uns. Chez le Nerium Oleander, le Ripsalis paradoæa, plusieurs Ju- - niperus, où les jeunes pousses sont à trois angles. et où les feuilles sont verticillées par trois , nous avons des exemples d’une parfaite égalité de nombre entre les feuilles et les angles. Les Labiées, le Coriaria myrtifolia, les Buxus , une partie de nos Rubiacées indigènes, le Bidens bipinnata, etc., qui ont des feuilles opposées avec des tiges tétragones ; l’Humulus Lupulus, plusieurs Clematis qui en ont d’également opposées avec des tiges hexangulaires , nous offrent des exemples d’un nombre d’angles multiple de celui des organes foliacés. Pour les ailes, nous trou- vous des faits analogues dans l’Hypericum tetrapterum, qui en a quatre avec des feuilles. opposées, ainsi que dans le J'uniperus Oxycedrus, dont les jeunes axes à six ailes accompagnent des feuilles ternées. D'un autre côté, la moelle des Thuya ressemble à une navette, c’est-à-dire qu’elle est à deux angles, et ses feuilles sont opposées ; les feuilles des J'uniperus sont verticillées par trois, leur moelle est triangulaire ; les feuilles des Cupressus sont opposées, et nous voyons dans la moelle la. forme d’une croix; celle-ci enfin nous offre quatre angles obtus dans les Buæus, la plupart des Labiées , plusieurs Bignonia, etc., plantes à feuilles opposées. Nous pouvons citer un exemple plus remar- 3" série. Bor. T. IX. (Juin 4848:) 4 24 9/0 KE CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES quable encore : le Nerium Oleander présente des feuilles tantôt opposées et tantôt verticillées par trois ou par quatre ; dans le pre- mier cas, la moelle présente deux faces et deux angles; dans le second, trois; dans le troisième, quatre. Nous pouvons ajouter que jamais nous n’avons trouvé d’axes à 3, », 7 angles ou ailes avec des feuilles opposées, ni 4,5, 7, 8 angles ou ailes avec des feuilles verticillées par à ; or, 3,5, 7 ne sont pas plus des multiples de 2 que 4, 5, 7,8 ne sont des mul- tiples de 3 ; par conséquent, la loi que nous avons formulée se trouve démontrée de deux manières à la fois , d’une manière po- sitive et d’une manière négative. Passons maintenant aux feuilles alternes, qui, étant solitaires, ne peuvent être considérées sous le rapport du nombre, relative - ment à celui des ailes et des angles, mais dont les cycles peuvent être relativement aux mêmes parties. La hampe du Leucoium œæstivum et celle de plusieurs Narcis- sus offrent des angles en nombre égal au dénominateur de la fraction À, qui représente le cycle de leurs feuilles ; le nombre des ailes du WMimosa scolopendroides égale aussi le chiffre du dé- nominateur de la même fraction représentant le cycle de ses organes foliacés. Avec cette même disposition #, la plupart des Medicago et certains Melilotus ont 4 angles à leur tige ; le Coro- nilla Emerus en a 6 ; le Begonia zebrina a 6 ailes , et ces nombres h, 6 sont des multiples de 2. La disposition ! se trouve chez les Cypéracées , le Convolvulus arvensis , et l’on sait que leurs tiges sont triangulaires. On observe la disposition®, ou quinconciale, chez les Rubus qui ont des tiges pentagones ; le bois des jeunes pousses de Peupliers, de Chénes, présente la même forme avec une disposition géométrique semblable. Quant à la moelle, elle présente les mêmes rapports numé- riques avec les feuilles. Dans les Bauhinia, elle a tantôt la forme d’une croix et tantôt quatre angles , et la disposition géométrique est £: elle a la forme d’un pentagone chez les Peupliers, plusieurs Chênes , où la disposition est £. Par conséquent , le nombre d’ailes qui se trouvent sur l'écorce, et le nombre d’angles qui se trouvent sur celle-ci, le bois ou la moelle, dans les plantes à feuilles alternes , est représenté par le dénominateur du cycle où un de ses multiples. FT LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 974 Je dois faire observer, cependant, que cette loi n’est rigou- reusement applicable qu'aux espèces dont les axes sont fran- chement anguleux, et qui n'ont point leurs angles entremélés de stries plus ou moins marquées ; car alors on pourrait, par er- reur , compter comme augles quelques unes de ces dernières plus proéminentes que les autres, et obtenir ainsi un nombre qui ne serait pas le véritable. Les côtes qui s’observent sur la tige d’un très grand nombre de Cactées, et ne sont évidemment que des angles très proémi- nents, nous offrent aussi des exemples frappants de la ceïnci- dence du nombre d’éminences qui se trouvent sur les axes avec le dénominateur du cycle. Il n'existe point dans ces plantes de feuilles proprement dites; elles sont remplacées par de petits amas d’épines disposées en séries rectlignes sur les côtes ; le nombre de ces dernières représente toujours le dénominateur du cycle, et comme la disposition varie dans la même espèce et sou- vent chez le même individu , moins le cycle présente de feuilles , moins il y a de côtes ; plus , au contraire , il y a de côtes, plus il y a de feuilles au cycle. On a dit que ces changements de divergence dans les Cactées avaient lieu par suite de la suppression des feuilles de certaines spires secondaires : il n’est pas impossible que cela ait lieu quel- quefois ; cependant, lorsque j'ai remarqué des changements de di- vergence soit dans les Cactées . soit dans d’autres plantes, je n’ai Jamais trouvé la cause dans la disparition d’une spire secondaire, mais toujours dans la suppression ou l'addition d’une seule ou de plusieurs séries rectilignes, et aucune autre spire que la généra- trice ne peut embrasser toutes les feuilles d’une série longitu- dinale. | Je ne dois pas omettre qu’à la loi formulée plus haut, il va quelques exceptions que Je dois signaler à leur tour , mais qui, elles-mêmes, peuvent être généralisées sous forme de loi. Lorsque les feuilles sont alternes, et qu’un seul angle part de la base ex- terne du pétiole , il peut arriver que cet angle, très visible auprès de la feuille, finisse, après avoir parcouru deux ou trois entre- nœuds, par s’éteindre tout à fait avant d'arriver à la première du même cycle , etilest évident alors que nous ne pouvons avoir un 372 LL. CAGNAT. —— SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES nombre d’angles égal au dénominateur de ce dernier. On peut voir, par exemple, dans quelques Orangers où le cycle est +, que le nombre des angles est réduit à 3 ; que, dans certaines Crucifères où il est 5, nous ne trouvons que 5 angles. Mais, dans ce cas encore , il n’y a rien de vague et d’indécis ; nous voyons que le nombre d’angles est égal au dénominateur du eycle moins son numérateur , où, en représentant le dénominateur par d, le numérateur par n , les angles par a, on aura a=d—n. Cette for- mule se trouve également applicable à certaines plantes ailées ; souvent dans le Carduus tenuiflorus , par exemple, avec la dispo- sition ?, nous ne trouvons que $ ailes, et d’autres plantes , avec la disposition #, ne nous en offrent que 5 ; ici encore , par consé- quent ., le nombre d'ailes est égal au dénominateur du cycle moins le numérateur , ce que nous pouvons toujours représenter par la formule a=d—n. Maintenant que nous avons fait connaître les rapports numé- riques des feuilles et des angles, nous allons montrer que, dans bien des cas, les mêmes rapports numériques s’observent entre les stries et les feuilles d'un cycle, ou celles qui naissent sur un même plan. Prenons pour exemple le Berberis vulgaris ; nous verrons que le dénominateur du cycle ?, qui représente la dispo- sition géométrique de ses feuilles , indique le nombre de stries qui se trouvent sur les axes. Dans l’Osyris alba , au contraire , où elle est représentée par la formule s—d— n (le nombre de stries égale _le dénominateur moins le numérateur), la disposition est *, et nous ne trouvons que 5 stries. Les rameaux du Clematis Fitalba, et de plusieurs autres espèces du même genre, ont 6 stries quand ils sont jeunes; plus tard, celles-ci deviennent plus proéminentes ; les petites faces qui les” séparaient prennent du développement. et les tiges, devenues plus grosses, sont décrites comme ayant 6 angles’; il est donc bien clair , comme je l'ai dit plus haut , que les stries ne sont que de petits angles, puisque les uns et les autres ont une même ori- œine, Dans le Centaurea aspera, le Poterium Sanguisorba, et d’autres plantes où Îles feuilles sont curvisériées, angle de di- vergence est compris entre ‘ et ?, et les jeunes pousses nous pré- sentent 8 stries également tiarobes , tandis que, plus tard, par »",) Ef LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 919 le défaut de développement de trois des sillons intermédiaires, uous trouvons seulement 5 angles. Il semblerait que, par le nombre des éminences qui se trouvent sur les axes à deux âges différents, la nature ait voulu indiquer ici les deux cycles dont la disposition géométrique se rapproche le plus. Lorsqu’au lieu d’être limité , le nombre des stries est très con- sidérable , il arrive presque constamment , si les feuilles sont al- ternes , que le nombre des premières n’est pas exactement repré- senté, comme le sont les angles, par le dénonunateur du cycle ou un de ses multiples, mais qu'il s’en trouve deux ou trois de plus ou de moins, leur nombre vacillant ainsi autour du chiffre normal. | Nous avons vu que le nombre d’angles qui se trouvent sur les axes est toujours en rapport avec la disposition des feuilles ; de sorte que, si cette disposition change, le nombre d’angles doit également changer ; il ne faut pas s’imaginer que ces change- ments n’aient pas lieu d’une manière uniforme dans tous les indi- vidus d’une même espèce. Chez le Scrophularia vernalis et plusieurs autres espèces du même genre, les feuilles sont con- stamment opposées à la partie inférieure des tiges, tandis que, vers le sommet, devenues alternes. elles affectent toujours la disposition ©. Les tiges verticales du Jasminum fruticans ont tou- Jours aussi une disposition de feuilles différente de celle des ra- meaux grêles et horizontaux, et les feuilles de ceux-ci affectent ordinairement la disposition $ , tandis que les feuilles des tiges ont le plus ordinairement la disposition ÿ. Les J'uniperus Pheni- cœa et Firginiana ont les feuilles verticillées par trois sur les ra- meaux ; toutes les dernières ramifications les ont seulement oppo- sées. Plusieurs Carduacées à feuilles décurrentes offrent aussi des changements de divergence, quand la direction des axes change: les tiges verticillées ont des feuilles alternes avec la disposition ? , tandis que les rameaux qui en naissent, et sont horizontaux , ont des feuilles simplement opposées. Le Ziziphus vulgaris se dépouille chaque année de ses feuilles et de ses ra- -meaux fructifères, la disposition géométrique sur ceux-ci est À, tandis que ceux qui poussent verticalement, et ne sont point an- nuels , ont toujours une disposition qui est à peu près ©. Des phé- 971 EL. CAGNAT. — SUR LA DISPOSIFION DES FEUILLES nomènes analogues se rencontrent, et toujours avec une parfaite constance, dans le Paliurus aculeatus, dont les feuilles offrent la disposition © sur les tiges, et la disposition + sur les rameaux ho- rizontaux qui en naissent. Nous voyons, par conséquent, qué des mêmes phénomènes se répètent dans le même ordre chez tous les individus d’une même espèce, et qu’une parfaite régularité préside aux changements de divergence, qu’on serait tenté de prendre , dans le premier moment, pour une sorte de désordre. il y a plus encore : à la seule inspection d’un fragment de tige de Scrophularia vernalis, de Jasminum fruticans , ou de toute autre plante chez laquelle la disposition varie, nous pouvons dire quelle place il occupait dans le végétal. Est-ce un morceau qua- drangulaire de Scrophularia ? nous dirons qu’il appartenait à la base de la plante. Est-il pentagone? c’est le sommet qui lui a donné naissance. Dans le Serophularia vernalhs, les feuilles opposées occupent par leur' base toute une face de la tige qui est quadrangulaire, et, par conséqueñt, le quart du périmètre de cette tige; -les | feuilles de la partie supérieure occupent aussi une face ; mais , comme alors il y en a cinq , chaque feuille n’occupe par sa base qu'un cinquième de la circonférence. Chez le Jasminum fruticans, lorsque la disposition est ?, chaque feuille n’occupe que ! du pé- rimètre ; là où la disposition est +, chaque feuille occupe À ; or + est une étendue plus considérable que +, de même que l’angle © est plus grand que © ; par conséquent, nous voyons que, dans les plantes anguleuses , la portion de tige occupée par la base lune feuille est en raison directe de la grandeur de l'angle de di- vergence. | Comme on le voit, la portion de la tige qu’occupe une feuille par sa base peut être en général exprimée par une fraction, dont le dénominateur indique le nombre de feuilles du cycle et celui des angles , tandis que le numérateur indique le nombre de faces sur lesquelles la feuille est placée; or, quels que soient les chan- gements de divergence qui s’opèrent dans une plante, le numé- rateur de la fraction, qui représente la portion d’axe occupée : par la base de la feuille, reste le même; le dénominateur seul varie , et indique si elle occupe plus ou moins d'espace que dans ET LA FORME DES. AXES VÉGÉTAUX. 919 la disposition première. Ainsi, dans tous les changements de disposition qui s’opèrent chez le Jasminum fruticans, nous voyons l’espace occupé par une feuille représenté par +, lorsque la dispo- sition est ?, et par + quand elle est *. Quelquefois, dans le Popu- lus angulata, l'espace est exprimé par 5 avec une disposition re- présentée par la même fraction, et # avec la disposition distique. Si nous voulions multiplier les exemples , nous pourrions en trou- ver d’analogues chez certaines Composées. Lorsque plusieurs feuilles sont disposées sur un même plan, comme dans le Lythrum Salicaria, nous voyons qu'avec des feuilles opposées chacune d'elles occupe + du périmètre de la tige ; elles n’en occupent que %, ;, quand elles sont verticillées par trois ou par quatre ; ici (a portion occupée par chaque feuille est en rai- : son inverse du nombre des feuilles d’un verticille. Quand les axes sont cylindriques, il est assez difficile de déci- der avec certitude si les feuilles sont recti ou curvisériées ; mais quand ils sont anguleux, cette difficulté disparaît. Si, en effet, nous prenons le Rubus fruticosus , nous voyons que l'angle qui part de la nervure moyenne de chacune des feuilles aboutit exactement à la nervure moyenne d’une autre feuille ; donc elles sont aussi exactement que possible placées sur la même ligne, et . par conséquent bien évidemment rectisériées ; mais de tels exem- ples ne sont pas très communs. Si nous examinons l’A4rtemisia Dracunculus, qui a la même disposition que le Rubus, nous re- connaîtrons, au contraire, que l’angle qui part de la nervure moyenne de chaque feuille aboutit à 4 ou 2 millimètres à droite ou à gauche de la nervure moyenne des autres feuilles ; elles ne se recouvrent pas exactement, et sont par conséquent curvisériées. Par ce qui précède, nous voyons qu’il est seulement nécessaire, pour décider si les feuilles d’une plante sont recti ou curvisériées, d'examiner la position relative des angles qui partent de la base externe de cette feuille, et ceux qui aboutissent à la surface supé- rieure de cette même base. On peut même très souvent, à l’in- spection d’une seule feuille , déterminer le sens de la spire : elle tournera de gauche à droite, si l'angle qui tombe à la base su- périeure de cette feuille aboutit à droite de sa nervure moyenne, et, dans le cas contraire, c’est-à-dire s'il aboutit à gauche, elle 376 L. CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES tournera dans cette direction, ou, si l’on aime mieux, de droite à gauche. On peut voir de cette manière que presque toutes les Composées ont les feuilles curvisériées , et l’angle de divergence compris entre 5 el <. Il est presque inutile d'ajouter que, si la base externe des feuilles est en rapport avèc une face et qu’elle l’occupe , nous ne devons point voir aboutir un angle à leur base supérieure, si elles sont rectisériées. Ç On remarque , en général , que les angles sont parfaitemnent continus dans toute l'étendue des axes , lorsque la disposition ne varie pas, et que les feuilles sont rectisériées. On remarque également que si, dans le même cas, il en part plusieurs de la base externe de chaque feuille, ceux-ci rencontrent exactement ceux des autres feuilles, et se confondent avec eux. Si, au con-- traire , la disposition change ,. on voit souvent les angles ou les ailes se terminer brusquement, après avoir parcouru deux ou trois entre-nœuds, de sorte que leur extrémité inférieure est complétement interrompue ; de là, 1l résulte clairement que les feuilles, avec lesquelles les ailes et les angles sont continus, ont de l'influence sur une étendue assez notable de l’axe qui s'étend au-dessous d’eiles, et que les angles ou les ailes ne se prolongent au-delà de deux ou trois entre-nœuds, que parce qu'ils en ren- contrent d’autres qui émanent d’autres feuilles , et avec lesquels ils s'unissent, Si ceux de l’Oranger, qui a la même disposition que le Rubus fruticosus, rencontraient sur leur route d’autres angles, comme ceux de cette dernière plante, nous verrions que le dénominateur du cycle de ses feuilles égalerait le nombre d’angles, tandis que nous n’en avons, comme on l’a vu plus haut, qu’un nombre égal au dénominateur moins le numérateur. Lorsque les feuilles sont curvisériées, les angles, ne pouvant également rencontrer leurs voisins, ne se voient bientôt plus que comme de faibles stries qui ne tardent pas à s’évanouir. S IV. — Position relative des angles et des organes superticiels ; symétrie des angles des parties constituantes de la tige. Jusqu'ici, on a considéré les aiguillons comme étant jetés au hasard sur les axes, mais en indiquant néanmoins quelques ex- ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 317 ceptions à cette espèce de désordre. Il est incontestable qu'au premier abord, 1l semble régner une grande confusion dans l’ar- rangement des aiguillons sur les axes cylindriques ; mais si nous voulons laisser ceux-ci de côté pour quelques instants, et exami- ner avec attention ce qui existe , lorsqu'il y a des piquants sur les axes anguleux, nous remarquerons que la prétendue exception est en réalité une règle générale. Que l’on prenne les Smilaæ , les Dipsacus , le Rubus fruticosus , plusieurs Rubia, les Cactées, on verra que tous les aiguillons de ces plantes sont placés sur le som- met des angles, et par conséquent disposés sur autant de séries rectilignes qu’il existe d’éminences; or, nous savons que les angles sont en nombre égal, double ou triple de celui des feuilles d'un cycle, ou de celles qui naissent sur-un même plan ; donc le nombre des séries d’aiguillons est égal , double ou triple, de celui , des feuilles d’un cycle, ou de celles qui naissent sur un même plan ; donc encore, si la disposition des feuilles varie, le nombre de séries doit également varier. | Nous passerons maintement aux axes cylindriques, et nous ver- rons qu’on peut très souvent reconnaître une disposition sériale dans leurs aiguillons, surtout lorsque ceux-ci ne sont pas en très grand nombre. En effet, si dans certains Rosiers, certains Sola- num, on trace sur les axes un nombre de lignes longitudinales et équidistantes égal au dénominateur du cycle de leurs feuilles, et, passant par le point d'attache de toutes celles-ci, ces lignes ren- contreront également tous ou presque tous les points d'attache des aiguillons. Sur certaines tiges, on voit une ou plusieurs lignes de poils, tandis que le reste de l’axe se montre parfaitement glabre ; il est à remarquer que ces lignes aboutissent toujours ou à la nervure moyenne , ou au bord des feuilles ; au reste, il n’y a rien qui doive étonner dans cette disposition des poils et des aiguillons de certaines plantes en séries rectilignes. M. le docteur Clos a mon- tré dans son Æbauche de la Rhizotaæie, mémoire du plus grand: intérêt, que les radicelles affectaient toujours cette même dispo- sition sériale, et tout le monde sait que les radicelles sont les or- ganes superficiels du système souterrain, comme les poils et.les aigtuillons sont ceux du système ascendant, est assez probable - 378 L. CAGNAT. — SUR LA PISPOSITION DES FEUILLES que, lorsqu'il existe beaucoup de poils ou d'aiguillons, ces or- ganes sont encore disposés en séries rectilignes, et que leur grand nombre sur les axes est la seule cause du désordre qui y apparait. Nous allons maintenant nous occuper de la symétrie, ou en d’autres termes de la position relative des angles qui existent sur les parties constituantes des axes. à Les feuilles sont placées tantôt sur les faces, tantôt sur les angles: dans le premier cas, les angles passent entre les feuilles, et sont par conséquent alternes avec ces dernières ; dans le second cas, 1lS sont opposés. Mais quand le nombre d’angles est deux, trois fois plus grand que celui des feuilles du cycle ou de celles qui se trouvent sur un même plan, tous peuvent être alternes , ou il y en a à la fois d’alternes et d’opposés.. Prenons, par exemple, le Medicago sativa, nous verrons que deux angles sont opposés aux feuilles , et que deux autres sont alternes. Le Clema- his Vilalba présente six angles : deux sont opposés aux feuilles , les quatre autres également alternes. Lorsque le corps ligneux et la moelle sont anguleux ; les angles de l’un et de l’autre se correspondent toujours ; mais si le bois et l'écorce le sont en même temps, il arrive quelquefois que les angles de l’un sont alternes avec ceux de l’autre, c’est-à-dire que les angles du bois correspondent aux faces de l'écorce, comme on peut le voir dans les Buœus et les jeunes pousses du Lythrum Salicaria. Celles-ci peuvent être prises facilement pour des jets de La- biées; mais on ne s’y trompera plus, si on les coupe horizontale- ment : car , dans les Labiées, tous les angles se correspondent. Nous voyons donc qu’en certains cas la position relative des angles des parties constituantes de la tige et des rameaux , même les plus jeunes, peut nous aider à reconnaître la famille ou le genre de certaines plantes. On sait que les feuilles d’un verticille alternent avec celles du verticille inférieur ; lorsque le nombre d’angles est égal à celui des feuilles d’un verticille, ceux d’un entre- nœud aboutissent aux faces de l’entre-nœud suivant, de sorte qu'un de ceux-ci a ses angles disposés comme le Lroisième au-dessus ou au-dessous, de ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 979 la même manière que les verticilles floraux sont opposés de trois en trois; c’est ce qui a lieu pour le bois, pour la moelle, aussi bien que pour l'écorce dansles jeunes pousses du N'erium Oleander et des Juniperus. Dans ces plantes, par conséquent, la moelle ne forme pas au centre de Ja tige une colonne prismatique continue, mais autant de prismes triangulaires se Dee de trois en trois qu’il y a d'entre-nœuds. Une alternance des angles d’un entre-nœud avec ceux des deux entre-nœuds voisins se voit aussi dans les six angles de l'Humulus Lupulus et de plusieurs Clematis , dont les feuilles sont opposées. Souvent encore, avec cette dernière position de feuilles , les deux angles sur lesquels sont placées celles-ci, tant ceux du bois que de la moelle ou de l’écorce, sont plus aigus que les autres, et alors les mêmes angles sont aigus dans un entre- nœud et obtus dans l’autre. La moelle des T'huya est linéaire, et comme les ni sont opposées en croix , la moelle d’un entre- nœud se croise à angle droit avec celle des deux entre-nœuds VOISINS. Dans la plupart des Urtiea, la coupe des jeunes pousses re- présente une croix, dont les deux branches opposées seraient tronquées à leurs extrémités, et les deux autres simplement mousses ; cette particularité tient probablement à la pression exercée sur le sommet des angles par les bourgeons opposés : dans ces plantes, il y à constamment alternance d’un entre-nœud à l’autre entre les angles seulement obtus et ceux qui sont tron- qués. On peut dire , en général, que si, avec des feuilles opposées , les angles sont dissemblables, les axes sont alors formés d’une suite de prismes , dont l’un quelconque recouvre exactement le troisième au-dessous, de la même manière que les deux feuilles d’un nœud retombent sur celles du troisième nœud également in- férieur. Je n'ai pas besoin de dire que ce n’est point une exception dans la nature, que le rapport numérique que j'ai indiqué entre les angles des axes et les feuilles du cycle, ou de celles qui naissent sur un même plan. Des rapports du même genre se retrouvent partout; ce sont eux qui constituent Padmirable harmonie qu'on 980 LL. CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES voit régner entre les diverses parties des êtres organisés. Est-ce que la forme des boutons et des ovaires n’est pas intimernent liée au-nombre de pièces qui composent leurs verticilles ? Rencon- trons-nous avec trois feuilles carpellaires des ovaires à deux ou quatre lobes? Non, certainement ; nous en trouvons de trilobés ou de triangulaires , comme ceux de certaines (Cypéracées , des Polygonées ou des Liliacées. Si, avec des cycles composés de deux feuilles, nous avons souvent deux ailes à la tige, ne voyons-nous pas également deux ailes au fruit bicarpellé de l’'Orme? Avec des verticilles de cinq pièces, le Zujfa ne nous présente-t-il pas dix ailes à son fruit, etc., etc. Non seulement, 1l existe des rappor ts entre # forme des axes et la disposition des feuilles ; mais M. A. Guillard a montré, dans un intéressant Mémoire , qu’il y à aussi un rapport constant entre-la forme du corps ligneux, celle de la moelle , et le nombre des cohortes. La disposition géométrique se lie encore à la préfolia- tion, à la préfloraison, et au nombre de pièces qui constituent les verticilles floraux. C’est avec timidité que je me hasarde ici à signaler quelques harmonies qui m'ont paru avoir échappé aux botanistes. À une époque où, à l’aide d'excellents microscopes, des hommes habiles surprennent à la nature ses secrets les plus cachés, il est peut- être téméraire d'offrir des observations, pour lesquelles il n’a fallu qu’une simple loupe; mais quelque chose échappe toujours au plus profond observateur ; l’enfant peut encore glaner sur les pas des moisonneurs. . RÉSUMÉ. - La forme des parties constituantes de la tige ou des rameaux est régie, quand elle n’est pas cylindrique, par la disposition des feuilles. Si les feuilles sont alternes, le nombre d’angles ou d'ailes qui se trouvent sur les axes est égal au dénominateur du cycle ou à un de ses multiples ; quelquefois, cependant , il est égal au déno- minateur moins le numérateur (a =d-—n). Lorsque les feuilles sont opposées ou verticillées, le nombre ET LA FORME DES AXES VÉGÉTAUX. 381 d’angles est égal à celui des feuilles qui se trouvent sur un même plan ou à un de ses multiples. On ne trouve point d’axes anguleux , quand le cycle contient un grand nombre de feuilles. Le corps ligneux et la moelle ont toujours la même fôrme dans le jeune âge ; en vieillissant, le bois s’arrondit ordinairement , mais la moelle conserve sa forme. : On peut trouver un corps ligneux et une moelle cylindriques avec une écorce anguleuse, de la même manière qu’on peut trou- ver une écorce cylindrique avec une moelle et un bois angu- leux. Les angles de l’écorce disparaissent ordinairement avec l’âge ; quelquefois cependant ils prennent un développement plus consi- dérable. Lorsque la disposition des feuilles varie, lernombre des angles varie aussi. Les changements de divergence se répètent ordinairement dans le même ordre et de la même marière chez tous les indivi- dus d’une même espèce, et ils ont lieu par la suppression ou l’addition d’une seule où de plusieurs séries de feuilles recti- lignes. Dans les plantes à feuilles alternes, et où la disposition géomé- trique change, la portion du périmètre d’un axe anguleux qu'oc- cupe une feuille par sa base est toujours en raison directe de l’angle de divergence. Si les feuilles sont opposées ou verticillées, l'étendue de cette portion est constamment en raison inverse du nombre de feuilles qui se trouvent sur un même plan. Quels que soient les changements qui s’opèrent dans la disposi- tion des feuilles d’une plante, la fraction, indiquant la portion du périmètre de l’axe qu’occupe une feuille par sa base, conserve * son numérateur ; le dénominateur seul varie , et indique si elle occupe plus ou moins d'espace. Lorsque les feuilles sont placées sur les angles, et que ceux qui partent de la base externe des feuilles rencontrent les angles des autres feuilles, celles-ci sont rectisériées ; mais, au contraire, sils ne les rencontrent pas, elles sont curvisériées. La spire tournera à droite, quand l'angle qui part de la ner- 902 L. CAGNAT. — SUR LA DISPOSITION DES FEUILLES, ETC. vure moyenne d'une feuille aboutit à droite de la nervure moyenne de celle qui est placée au-dessous ; elle tournera vers la gauche, si l’angle aboutit à sa gauche. Les aiguillons sont, en général, placés sur les angles, dansles axes anguleux ; la disposition en séries réctilignes paraît être celle des organes superficiels. Les feuilles sont placées sur les angles ou sur les faces : mais si les angles sont en nombre double, triple, de celui des feuilles d’un cycle ou de celles qui naissent sur un même plan, la moitié ou le tiers des faces ou des angles ne portera point de feuilles. Lorsque les angles sont en nombre égal à celui des feuilles qui existent sur un même plan, les angles d’un entre-nœud alternent avec ceux des deux autres qui le limitent, ou, si l’on aime mieux, celle des parties constituantes qui est anguleuse est formée d’au- tant de prismes qu'il y a d’entre-nœuds, et qui se superposent de trois en trois. Si, avec des feuilles opposées , les angles d’un entre-nœud ne sont pas semblables, le troisième entre-nœud au dessous a ses angles disposés comme ceux du ‘premier. Lorsqu’avec la même disposition de feuilles l’axe. présente six angles, ceux d’un entre-nœud alternent toujours avec ceux de l’entre-nœud suivant. Les angles du bois et de l'écorce sont quelquefois alternes ; mais ceux du bois et de la moelle se correspondent toujours. PRIX DE BOTANIQUE DÉCERNÉ PAR LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. Le prix quinquennal fondé par Aug.-Pvyr. de Candolle, pour la meil- leure monographie d’un genre ou d’une famille de plantes, a été decerné en 1846 à M. Meisner, professeur de botanique a Bâle, pour une mono- graphie des Thymélées. Le 9 septembre 1851, il sera décerné un nouveau pric de cinq cents . francs à l'auteur de la meilleure monographie d’un genre ou d’une fa- mille du règne végétal. Seront admis au concours les ouvrages inédits , rédigés en français ou en latin, et qui auront été envoyés au soussigné, francs de port, avant le 4°" juillet 1851. Les membres ordinaires de la Société ne sont pas admis à concourir. : #" Genève, le 1‘* janvier 1848. Le Secrétaire du Comité de publication, ALPH. DE CANDOLLE. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Observations sur les bourgeons adventifs et le Cardamine latifolia; par M. Auguste Saint- Hilaire. , feoqeib 81. sexe 49 Sur l'imprégnation du Dischidia ; par M. Griffith «6 # 22 Sur le développement de F émbryon de l'Orchis Morio; par M. Hugo Mohl. 24 Recherches sur le Geo er de — végétal : par M Charles Mullenoi ts: 0104 a Recherches sur la manière selon laquelle s ‘opère la fécondation chez les OEnothérées : par-M. W. Hormmister. . h) 22:10a#22 365 Sur l’ovule èt la graine des Acanthes : par M. JE. PiANCaON il 72 Deuxième Note sur la conjugaison des Diatomées : par G-H.-K. TawWwaïres. 60 Sur la propagation des Rhizocarpées; par Ca. NÆGezr . . 99 Observations morphologiques et physiologiques sur quelques espèces de Courges cultivées : par M. G. GaspariNi. . . 207 Mémoire sur l'anatomie et l’organogénie du Trapa natans ; par M. Æ. Ma RIUS BARNÉOUD. . . 222 Observati:ns sur | organogénie florale et sur L embryogénie des Nyctagi- nées: par M. DucaarTRE . . 263 De la phosphorescence spontanée de l'Agaricus olearius DC. du Rhizo= morpha subterranea Pers., et des feuilles mortes du Chêne ; par M. L.-R TuLASNE. . . 333 Des rapports qui existent entre la disposition des feuilles, la forme des: axes végétaux et celle de la moelle ; par M. Louis Cagnar. : 2 . . . 362 MONOGRAPHIE ET DESCRIPTION DE PLANTES. De nova specie generis Sarothamni; auct. P.-B. Wegs . . . . .. . 63 Sur la famille des Droséracées ; par M. J.-E. PLancaon . . 79, 185, 285 Observations sur les Azolla; par G. METTENIUS . . . . . . MIE Fragments mycologiques ; par M. J.-H. LÉveizsé. . 150 4 19, 245 Note sur un nouveau genre de la famille des Orobanchées ; par M. E. Cosson. 145 Eryngiorum novorum vel minus cognitorum Heptas, premissis observatio- nibus cum ad Eryngiorum characterem naturalem tum ad genera affinia spectantibus : auct. J. Gay . . 448 Proposition d'un nouveau genre dans la fimille des Cucurbitacées : par M. G. GasPaRINI. . TU Ro lts Plantarum species novæ e catalogis hortorum excérptæ | aof 309 Quinzième Notice sur les plantes cryptogames de France: par M. Déswa- LL 0 COR AT . hositevion uen 6 .… 330 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Sur les causes qui limitent les espèces végétales du côté du nord en Eu- rôpe et dans les régions analogues ; par M. Acpx. DE CaNDOLLE. . . 5 ANNONCES. Prix de Botanique décerné par la Société de Physique et d'Histoire natu- s M Géenève. : . … 08 st L''MFamoato aunienol". 06: "- -: 382 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS. Barnéoun (Marius). — Anatomie et organographie du Trapa na- tans DR SRE AL Biscaorr. — Plantæ novæ horti Heidelbergensis . è BuxcE. — Plantæ novæ horti Dor- patensis CaGnar (Louis).— Des rapports qui existent eutre la disposition des feuilles, la forme des axes vé- gétaux et celle de la moelle Cosson (Ern.). — Sur un nouveau genre de la famille des Oroban- chéest fair De CaNDOLLE (Alph.). - —_ Sur les causes qui limitent les espèces . 222 319 317 362 végétales vers le Nord . 5 De Noranis. — Stirpes novæ horti Genuensis . . 3241 DESMAZIÈRES. — Uunrieme Notice sur les plantes cryptogames de France. 330 DüucHAaRTRE. — Sur l'organogénie floraleetl’embryogéniedes Nyc- taginées A. ssrsnole, 2086 Gasparini. — Observations mor- phologiques et physiologiques sur quelques Courges cultivées. 2 — Proposition d’un nouveau genre de Cucurbitacées 218 Gay (J.).— Eryngiorum novorum vel minus cognitorum Heptas. 148 Grirrita, — Sur TR S du Dischidia . 22 Hormeisrer.—Sur la manière FFSA s'opère la fécondation chez les OEnothérées . Kuvra — Plantæ novæ e horti Be= rolinensis. LÉVEILLÉ. — Fragments mycolo- DANS en aéré ni ÈE 119, Merrenus. — Sur les Azolla. Mouc (Hugo).—Sur le développe- ment de l'embryon chez l'Or- chis Morio Muzer (Charles). — Sur le déve- loppement de l'embryon végétal Næ6eLi.— Sur la propagation des Rhizocarpées je APT PLANCHON. Sur l'ovule et la graine des Acanthes. —Sur la famille des Droséracées. 185, Rarreneau-DeLiLE.—Plantæ novæ horti Monspeliensis . M LIL SawT-Hizaire (Auguste). — Ob- servations sur les bourgeons ad- ventifs et le Cardamine latifolia. Scaouw. —— Stirpes novæ horti Haunensis + 511040 à Tuzasne (L.-R ). — De la phos- phorescence spontanée de l'A- garicus olearius, du Rhizomor- pha subterranea, et des feuilles mortes du Chêne. Tawaires. — Deuxième Note sur la conjugaison des Diatomées. Wess (P-B.). — De nova specie generis Sarothamni . 65 309 245 111 2999 72 79 285 327 19 318 - 338 60 63 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. PLANCHES 1. Développement de l'embryon. 2-3. Conjugaison des Diatomées. 4. Développement de l'embryon des OEnothérées. 5-6 Ovule des Acanthes. — Monstruosité de Drosera. 7. Sclerangium polyrrhizon. 8. À. Pilularia globulifera. — B. Azolla cristata. APIs." 10. Ceratocalyx macrolepis Coss. 11. Eryngium viviparum Gay. 12-15. Anatomie et organogénie du Trapa natuns. 16-19. Organogénie florale des Ny claginées. 20. Agaricus olearius DC. FIN DU NEUVIÈME VOLUME. , 2. Bolelus lacteus. Fig. 3, 4. Polysaccum australe. Fig. 5,6. Bovista ammophila. here. des Seiene. nat. 3° Sérte. 29-34. Morolropa Wypopiys. 30-45. Begona cucullate. {0-38 latine Msinastrunt. « | | | M emond pps 70 ” LES re ms ES È Ts TR ; & j LE us SE «ie ‘ ; te ; 1 1 à es 0 Ci tn res vie y | x £, ; : 2 6 "M - K £ FE ; Fa 2 “ x Pl à Le s G É | 4 La * F : % . ri + j £ : Î {a SAR = « : | Î Ç x ae Ÿ Fe j ; É Ë 4 = Li + 5 At ï -N ; ce À : # » * 7 ? ? f Ë 0 = ‘ + l « 7 De - | k _…— PERS pm qq mt - ri 3 ER RE es Se à 7 Rene s Are L # L û 2 Sao - es 0 € UNSS Se, * k nl 3 # FO 4 n Cam ee = 7 ‘ nat A an ET A STE Ze Es rer PES ms « « “ Î 7 ; 7 : L J 0 s rs ES. : 4 3 | ‘ 3 A É » ; . ls F A RE + = ! Ÿ 1 AE * x < " e F _ 1 É . EL s Nes : " ; de > Û - ' à Ann. des Jeienc. nat. 3° Jerte . Bot. lom. 9 PAPE I M RU UE ï ff k 1 1] En ] AE RS D en 2 LE V1 PE LEE TER / b 4 | À / Ë Se À / A OS) y : ; Mendes / = \ + N , M! Douliot ve , Driatomees NW. Réemond imp . # =" Ann. des Jeienc.nat. 3° Jerté . Bot. Tom. 9. PL. 3. H® Pouliot ve Dralomees NV. Rémond imp. } 1 DT ET Pace Ann. des Jtienc.nat. 3° Jerte , Bot. Zom. 9. PL 4. /. Hofmeërter det M Doulot ve. Developpement de Embryon des Œnotherees. W. Rémond imp . Ann.des Veéænc. nat. 3° Jerte.. Bot. Tom. g. FL. 6. RATS <. SE À f rs \# \2 À. Ooule en graine de l'Acanthus mollis. B. Æeurr monstrueures LE du Drosera intermedia var. © Bulbes du Vroscra gracils Zo04 fit NW, Rémond imp. Ann. der Jeiene. rat. 3° Jérte Bot. Tom. 9: PL::6. Vvares el ovouler monstrueux de Drosera : Eat > 7" > & nn. des Jeience.nat. 2 Jerte . Dot. Tom g. PT 7. ME DPoudiot se . Jelerangium polyrhison Le. U t N. Rémond tmp. 1° 2 Re PP moar Tom. 9. PL 8. Bot. _ des Jeiènc. nat. 3° Jérté. crlstala Az (4 la B. ylobuliert . (4 \. Pélularia 6 f L NW. Rémond ump . | des Jtien.. nat. 3° Jerre , Bot. Tom. 9. LS à L: ‘ . ? M Doutiot ve, oletus lacteusr. 3-4, Polyraccun australe. 5-6. Povirta armmophiula W. Rémond imp. .nat. 3% Jérie . Bot. Tom. g. PL 2. ME Taillant se . Ceratocalyx macrolepis . Cows . € N. Rémond imp . CRIE Bot. Zorn. des Jetne, nat, 3° Jérte . Melle Jaillant se. DuIParUIt , J. Gay. D. TYng don W.Rémond imp . wi Lo a” LE ete ons à de Bot. Tom. g: PL 22. Gerrination et developpement des tiges. du Trapa natans. Bot. Tom, q. PL 78, EN 7 1. ï Cyr —< LT Le: LAN a NS no à D) mu DT AQU D TND D} ini So = DIN 1900 8 & ; FRS SRNN DO = pos TS NUL s QE SU, Un) = SU) D se 2 FF LL \1 | | TES EE D ADD a. so) Anatomie der racines et des féuiller du Trapa natans, ice TT RS DZ SOU À DO SP rm ND : en ht ie Dm er Bot. Tom. g. PL 14. . des J'enc. nat. 3° Serre . NS à . D) < ST TA = #, #< as e \ : Re d: Vs SA | ÿ RAR nn | DONNNnNnnT Tin NN jf S DIT à leRSEl Serre re uy D 4 | N A CH = NW, Rémond imp . } * ; Ÿ we + pe” AIMA" Li RTS 4 a RARE AN ES & î A, } Ph er UN NOM : à D 0e D + , Se { 4 Q AN CCS { Ne mi LR Er UM d +6 è À L ù 41 " + Ki g * ï \! l \ DR. PAR WU 4 d ñ és Cal ; \ AR Bot, Tom PPS ET PR ee, nat. 3€ Série V4 l'Ovule et de lEmbryon du Trapa natans . Ulen, de Formation du Po Bot. Tom. g. FES, Li É M Douliot ve, Urganogénie des Nyclaginées _ Jetenc. nat, 3° dérte Bot. Zom.g {Le ry 4° Pouliot sc. Organogénie des Nyctaginées | J N.Rémond imp, de BR Jens. rat, SE Jr. Bot. Tom. 9. PL. 18. A Doutot ve . Urganogenie des Nyctaginees NW. Rémond imp. Ann. des Jeienc. nat. 3° Jérie Urganogénie des Myctaginées N.Rémond imp. Bot. Tom. g. PL 19. AM Doulot ve . 1 Ï LE À AL i l (ES > -cpééréfe CARS y es om der “© us, eg om - mé he housse 4 D + 28 Pot. Lom,9. Pl20i Î | Nr des Jecre. nat. CAN270 Agaricus oleartus DC. Néon vrapr VE * à © 3 1 pat La dd erty uru = PCETTZ. V