D EM M MANN LA De D le A MA ne aan LOI DM OO MEME 2) PATATE TS ON CNE 4 UNS, ANNALES SCIENCES NATURELLES SEPTIEME SÉRIE BOTANIQUE CORBEIL. — IMPRIMERIE CRÉTÉ. ANNALES SCIENCES NATURELLES SEPTIÈME SÉRIE BOTANIQUE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE ET LA CLASSIFICATION DES VÉGÉTAUX VIVANTS ET FOSSILES PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. PH. VAN TIEGHEM TOME DOUZIEME PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAÏRE DE L' ACADÉMIE DE MÉDECINE Boulevard Saint-Germain et rue de l'Éperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE IS90 ae HEC RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGACÉES Par Maurice FHOUVENEX. INTRODUCTION. Je me suis proposé d'étudier dans ce mémoire la tige, la feuille et, autant que possible, la racine d’un certain nombre des végétaux composant la famille des Saxifragacées, afin de préciser la valeur des caractères anatomiques au point de vue de la classification des végétaux. J'ai pris comme base la classification adoptée par M. Van dieghem dans son Traité de Botanique (1). Les genres y sont groupés dans dix tribus, de la manière suivante : 1. Saxifragées. — Saxifraga, Heuchera, Chrysosplenium, Parnassia, Mitella, Tellima, Tiarella, Astilbe, Ho- teia, Vahlia, Donaltia, etc. 2. Francoées. — Francoa, Tetilla. 3. Cunoniées. — Cunonia, Pancheria, Spiræanthemum, Codia, Callicoma, Weinmannia, Geissois, Cerato- petalum, ete. . Hydrangées. — Hydrangea, Deutzia, Philadelphus, De- cumaria, etc. . Brexiées. — BPrexia, Ixerba, Anopterus, À brophylium, Roussea, etc. LL OC (4) P. 1541. ANN. SC. NAT. BOT. XII 14 — ART. N° À. 2 THOUVENIN. 6. Escalloniées. — Æscallonia, Argophyllum, Ltea, Po- lyosma, etc. 7. Ribesiées. — Ziibes. 8. Hamamélidées. — AHamamelis, Fothergilla, Dicoryphe, Bucklandia, Liguidambar, ete. 9. Bruniées. — Prunia, Berzelia, Raspailia, etc. 10. Céphalotées. — Cephalotus, Baucra. A la fin du siècle dernier, Antoine Laurent de Jussieu (1), faisait des Saxifragacées un ordre distinct venant immédiate- ment après les Sempervivæ dans les « Plantes Dicotylédones Polvpétales ». ORDO II. SAXIFRAGÆ. LL. Hoeuchera, Sarifraga, Trarella, Mitella. . Chysosplenium, Adora. IT. Genera Saxifragis affinia. — Weinmannia, Cunonia, Hydrangea. Ce botaniste plaçait les Æibes dans l’ordre des Cacti, les Parnassia dans celui des Capparides avec les Æeseda et Drosera. Les genres Philadelphus et Decumaria étaient rangés dans les Myrti. Va/lia et Escallonia formaient avec Oeno- thera, Fuchsia, ete., Vordre des Onagræ; {ea était classé dans les Rhododendra: Hamamelis faisait partie des Genera Berberidibus affinia, et Brunia des Genera Rhamnis affimia ; parmi les Incertæ sedis, se trouvaient Codia et Deutzia. De Candolle divise dans le Prodrome (1830) les Sarifra- gaceæ en cinq tribus: Tribu 1. Escallonieæ. — Æscallonia, Quintinia, Anopterus, Lea. Tribu If Cunonieæ. — Codia, Callicoma, Dieterica, Wein- mannia, Belangera, Cunonia, Ceratopetalum. Tribu IT. Bauereæ. — PBauera. Tribu IV. Hydrangeæ. — Hydrangea, Sarcostyles, Cia- nuitis, Adanna, Deutzia, Broussaisia. (1) Gensra plantarum, 1789. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 5 Tribu V. Saxifrageæ. — Sarxifraga, Leptarrhena, Chrysos- plernium, Mitella, Tellima, Drummondia, Tiarellu, Astilbe, Heuchera, Donatia Lepuropetalum, Valliu. Les genres Philadelphus el Decumnaria composent, dans le Prodrome, ordre des Philadelpheæ, voisin de celui des Myrtaceæ ; les /4es forment un ordre distinct qui fait suite aux Cacteæ; les genres Brunia, Slaavia et Linconia sont réunis dans l’ordre des Bruniaceæ qui vient immédiatement après celui des Rhamneæ ; enfin, Mamamelis, Dicoryphe, Trichocladus, el Fothergilla composent l'ordre des Hamame- lideæ qui est placé entre l'ordre des Araliaceæ et celui des Corneæ. MM. Le Maout et Decaisne reconnaissent dans la famille des Saxifragées, cinq sous-familles : S.-F. T. Saxifragées vraies. — Saxifraga, Chrysssplenium, Hoteia, Astilbe, Heuchera, ete. S.-F. IE Cunoniées. — Callicoma, Cunonia, Weinmamnia, Baueru, etc. S.-F. IE. Polyosmées. — Polyosma. S.-F. IV. Hydrangées. — ÆHydrangea, Platycrater, Car- diandra, elc. S.-F. V. Escalloniées. — Æscallonia, Itea, ete. Immédiatement avant la famille des Saxifragées, ces bo- tanistes placent Les familles des Hamamélidées et des Phila- delpnées (Philadelphus, Decumaria); aussilôt après, vien- nent les familles des Brexiacées, des Francoacées et des Cephalotées. Les Bruniacées sont rangées comme précédemment à côté des Rhamnées et les /èibes forment une famille spé- ciale: celle des Ribesiées. MM. Bentham et Hooker (1) rangent les Saxifragacées, {elles que nous les avons comprises au début de cette étude, dans plusieurs ordres qu'ils mettent dans la série des Caly- cifloræ, cohors des Rosales et qui sont : les Hamamelideæ (1) Genera plantarum. 4 Æ'AOUVENEN. (Hamamelis, Trichocladus, Myosurandra, etc), les Brunia- ceæ et les Saxifragaceæ. Ce dernier ordre est divisé par eux en six tribus : Tribu F. Saxifrageæ. — Donatia, Astilbe, Saxifraga, Zahl- brucknera, Vahlia, Tiarella, Tellima, Mitella. Heuchera, Chrysosplenium, Parnassia, ete. Tribu I. Francoeæ. — Francoa, Tetilla. Tribu HE Hydrangeæ.— Hydrangea, Schizophragma, Brous- sasia, Deutsia, Decunaria, Philadelphus,: Platy- crater, Jamesia, Carpentaria, etc. Tribu IV. Escallonieæ. — ÆEscallonia, Quintinia, Lrerba, Brexia, Roussea, Itea, Abrophyllum, ete. Tribu V. Cunonieæ. — Codia, Pancheria, Callicoma, Geis- sois, Ceratopetalum, Weinmannia, Cunonia. ete. Tribu VE. Ribesieæ. — /bes. Genera anomala. — Bauera, Cephalotus. C’est M. Baillon (1) qui incorpore dans la famille dont nous nous occupons le plus grand nombre de genres, qu'il classe dans vingt séries qui sont: les séries des Saxifragées, Penthorées, Céphalolées, Parnassiées, Francoées, Hydran- gées, Philadelphées, Escalloniées, Brexiées, Pitlosporées, Ri- besiées, Bauerées, Cunoniées, Codiées, Bruniées, Hamaméli- dées, Liquidambarées, Plalanées, Myosurandrées, Datiscées. Parmi ces séries, plusieurs contiennent des genres qu’on ne peut plus laisser dans la famille des Saxifragacées : par exemple, Piltosporum, Cütriobaltus, elc., qui composent la série de Pitlosporeæ el dont les élroiles affinités avec les Araliaceæ et les Ombellifères ont été si bien mises en évi- dence par M. Van Tieghem (2). On voit que, jusqu'ici, les botanistes ne s'accordent pas sur l'étendue à donner à la famille des Saxifragacées ; l’ana- tomie venant en aide à la morphologie permet-elle de la déterminer ? (1) H. Baillon, Histoire des plantes, t. IT, 1872. (2) Ph. Van Tieghem, Second mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes {Ann. des se. nat., 7° série, t. I, p. 30-37, 1885). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. di) Je puis dire par anticipation que si, grâce à l'anatomie, certaines espèces sur lesquelles on hésitait doivent être in- contestablement rangées parmi les Saxifragacées, il en est d'autres, beaucoup trop, sur le maintien ou lexelusion desquelles il est impossible de se prononcer. Les Saxifragacées sont essentiellement une famille par enchaîinement ; aussi, quand il s'agira de constituer la caractéristique anatomique de la farille, la difficulté sera- t-elle grande, sinon invincible; et cependant plusieurs des groupes qui la composent offrent des lypes de passage qui les enchainent vraiment bien les uns aux autres. Des affinités multiples de la famille des Saxifragacées, «1l résulte, dit M. Baïllon, qu'il n'y a pas un seul caractère de ceux qui servent à différencier entre elles Les familles dicoty- lédones, qui soit constant dans celle-ci. On peut en dire autant de la structure anatomique, qui présente des varia- lions considérables suivant les séries ou les genres que lon examine. À cet égard, les Cunoniées, Hydrangées, Escallo- niées, Brexiées, etc., sont à étudier différentiellement (1). » Suivant cette indication donnée par l’éminent botaniste, j'ai fait de chacune des dix tribus, qui, suivant la elassifi- cation adoptée pour ce travail, composent la famille des Saxifragacées, une étude distincte et complètement indé- pendante. J'ai fait suivre chacune de ces dix études particu- lières d’un résumé des caractères analomiques propres à chaque tribu, montrant comment les différents genres qui les composent se relient entre eux et indiquant, s’il y a lieu, ceux qu'il en faut retirer. - Comme conclusion à ce travail, j'essayerai d'indiquer les caractères anatomiques communs à toutes les espèces qui composent les différentes tribus : et je montrerai ceux par lesquels elles peuvent être rattachées les unes aux autres pour constituer la famille des Saxifragacées, ainsi que ceux qui relient certaines espèces de celte famille à des familles (1) H. Baïillon, loc. cit., p. 420. 6 THOUVENIN. avec lesquelles la morphologie leur avait déjà reconnu quel- ques affinités. L'étude de Ia structure comparée de lensemble des organes végélatifs des Saxifragacées n'a jamais été faite; mais en revanche, un grand nombre d'observations anato- miques isolées ont été publiées par différents auteurs. Je ne crois pas, cependant, devoir faire précéder ce tra- vail d’un historique des divers travaux où il est question de la structure anatomique de plantes appartenant à la famille qui nous occupe; je préfère, dans le cours de celte élude, rapporter, quand il y aura lieu, à chaque auteur ce qui lui est dü, afin de pouvoir immédiatement discuter son opinion, l’approuver ou la combattre. Je suis heureux d'exprimer ma vive reconnaissance à MM. les professeurs Le Monnier et Bleicher ainsi qu'à M. le D° Vuillemin pour les encouragements et les bons conseils qu'ils m'ont si obligeamment donnés. Mes remer- ciments aussi à M. Douliot, docteur ès sciences, qui m'a procuré quelques échantillons de plantes rares et à l'École supérieure de Pharmacie de Nancy qui a mis toutes ses res- sources à ma disposition (1). (1) Ce travail & été fait au laboratoire d'histoire naturelle de l'École supé- rieure de pharmacie de Nancy. TRIBU DES SAXIFRAGÉES Les plantes qui composent la tribu des Saxifragées sont herbacées et à souche souterraine ; leurs feuilles sant le plus souvent isolées et disposées en roselte à la base de Ja tige (Parnassia, Saxifraga). Les fleurs sont régulières, rarement zygomorphes (Saxri- fraga sarmentosa, Heuchera). Le plus souvent pentamère, la fleur est quelquefois ce- pendant tétramère (Chrysospleniuin). Dans le genre Chrysosplenium, la corolle avorte. Normalement, l'androcée comprend deux verlicilles al- ternes de cinq étamines, à filets libres portant des anthères extrorses (Donatia) et introrses partout ailleurs. Chez Parnassia, les élamines épipétales se réduisent à des staminodes ; elles avortent complètement dans divers Sari- fraga, chez les Heuchera et Vahlia: deux élamines épisépales avortent, ainsi que les étamines épitélales, chez Donatia et Tolmiea; dans ces deux derniers genres, par conséquent, les étamines ne sont plus qu'au nombre de trois. Le pistil se compose de deux carpelles dans Saxifragn, Heuchera, Chrysosplenium, Tellima, Tiarella, Mitella, Vah- lia ; À y en à encore deux, mais quelquefois trois, chez A s- tilbe, Loujours trois chez Donatiu. Ces carpelles sont ouverts (Heuchera, Chrysosplenium, Tellima, Tiarella, Mitella, Vahlia) ou fermés (Saxifraga). Ils sont libres chez Tiarella, Hoteia, les Saxifrages de la section Bergenia, etc. ; mais le plus souvent ils sont concres- cents en un ovaire pluriloculaire « avec beaucoup d'inter- médiaires entre l'ouverture et la fermeture, entre la liberté S THOUVENEN. el la concrescence. Dans certains Saxifraga, par exemple, ils sont concrescents el ouverts à la base, libres et fermés dans la région supérieure (1) ». D’ordinaire, chaque bord carpellaire porte un grand nombre d’ovules anatropes, quelquefois localisés au sommet sur un placenta pendant (Vahlia), où à la base (Trarella). Les styles, même quand il y a concrescence des ovaires, demeurent libres; dans Parnassia, 11s sont nuls, et les stig- males sont sessiles. Dans certains Sarifraga, Vovaire est supère, 1l est semi- infère dans beaucoup d’autres ainsi que chez Heuchera, Vahlia, etc. Le fruit est une capsule et la graine est albuminée. Le genre Saxifraga renferme environ 150 espèces dont beaucoup offrent, au point de vue anatomique, des différences de structure assez grandes. Aussi, ce genre sera- t-il étudié séparément. Pour une autre raison, qui sera donnée ultérieurement, il en sera de même pour les genres Valhlia et Donatiu. L'étude de la tribu des Saxifragées sera donc divisée en trois chapitres. CHAPITRE [. — Genre Sarifraga. Caapirre I. — Genres Zaklbrucknera, Teliima, Mitella, Tiarella, Heuchera, Astilbe, Hoteia, Chrysosplenium. CHAPITRE HI. — 1° Genre Vahla ; 2° genre Donatia. CHAPITRE PREMIER GENRE SAXIFRAGA. I. =Aacne:. Pour l'étude des racines de Sarifraga à l'état primaire, la récolte des échantillons doit se faire dans les mois de no- vembre, décembre ou janvier. {4) Van Tieghem, Traité de botanique, 188%, p. 1510. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. { Les racines primaires sont ainsi conformées : L’assise pilifère est formée par une assise de petites cellules qui, à une certaine distance du point végétatif, produisent des poils radicaux simples. M. Van Tieghem (1) cite cependant Saxifraga sarmentosa comme ayant des poils radicaux rameux; pour ma part, dans les échantillons que j'ai étudiés, je n'en ai point observé, ce qui tendrait, à mon avis, à faire croire que dans cette espèce, selon les individus, le terrain, ou toute autre cause, les poils radicaux peuvent êlre simples où rameux. L'écorce est formée de grandes cellules à parois minces. Son assise la plus interne, l’endoderme, est composée d'élé- ments qui, sur les faces latérales possèdent le cadre de plis- sements, caractéristique de cette région. Ces plissements, examinés sur une coupe transversale, ne forment, sur les parois radiales des cellules de l’endoderme, qu'une très petle dilatation qu'il est excessivement difficile d'apercevoir, même avec l’aide des réactifs. Le péricycle est composé d’une seule assise de cellules parenchymateuses dans Suaxifraga stellaris, elc.; dans d’autres espèces (Sarifraga Aizoon, longifolia, linqulata, lüirsuta, hypnoides, elc.), il est encore simple au-dessus des faisceaux libériens ; mais il peut comprendre vis-à-vis des faisceaux ligneux, deux, trois et même quatre assises de cellules (PL. I, fig. 2 et 4). Dans une racine primaire un peu âgée, les cellules for- mant chacune de ces couches ne se correspondent pas ra- dialement, et le péricycle paraît avoir eu, en ces points, dès l’origine, plusieurs assises de cellules ; mais, en étudiant des racines très Jeunes, il est facile de voir que toutes ces assises dérivent du cloisonnement et de la multiplication d’une couche cellulaire primitivement simple (PI. E, fig. 1). Le nombre des faisceaux ligneux et des faisceaux libériens qui, dans les radicelles, alternent contre le péricycele, n’est (4) Van Tieghem, Traité de botanique, p. 225. 10 T'IOUVENEN. pas fixe. Le plus souvent il y a trois faisceaux ligneux et trois libériens; plus rarement deux ou quatre. Dans un même in- dividu, chez certaines espèces, on peut même trouver des radicelles construites, les unes sur le type trois, les autres sur le type deux. Les faisceaux ligneux ne s’avancent pas bien avant dans l'intérieur du cylindre central, car ils sont souvent réduits à un ou deux vaisseaux. Le lissu conjonctif, dans toutes les racines de Sarifraga que j'ai étudiées, est parenchymateux. MM. Van Tieghen et Douliot (1) ont examiné les racines latérales et lerminales des Saxi/ruga. La description qu'ils font des premières de ces racines s'accorde entièrement avec mes observalions ; comme je n'ai pu me procurer de racines terminales, les semis que j'ai faits à plusieurs reprises n'ayant pas réussi, je m'en rapporle pour ces dernières racines à la description qu'ils en font: « La racine terminale des Saxifraga, disent-ils, à la structure binaire; le péricycle y est simple tout autour et produit des radicelles en quatre séries de part et d'autre des deux faisceaux ligneux ». MM. Van Tieghem et Douliot signalent, en outre, et c’est là même l’objet de leurs recherches, la formation, au-dessus des jeunes radicelles encore à l’intérieur du membre géné- rateur, d'une poche digestive d’origine endodermique et n'ayant jamais qu'une seule assise de cellules. Dans la racine secondaire (PI. F, fig. 3), le liège se forme aux dépens du péricycle; aussi l'écorce primaire s’exfolie- t-elle. Les cellules composant ce liège ont les parois épaisses dans le Saxifraga squarrosa et les espèces qui en sont voisines ; ailleurs, el c'est là le cas le plus général, les parois des cellules subéreuses sont minces. L’anneau libéro-ligneux secondaire est continu ; le bois, (1) Van Tieghem et Douliot, Recherches comparatives sur l'origine des mem- bres endogénes dans les plantes vasculaires (Ann. des se. nat., T° série, t. VIE, p. 203 el 204, 1888). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. If formé de vaisseaux irrégulièrement disséminés au milieu du parenchyme ligneux. Les racines pivotantes des Sarifraga tridactylites, S. pe- træa, S. controversa, offrent près du collet, à l'état secon- daire, une modification qui consiste dans la production, à la périphérie du bois secondaire, d’un anneau assez épais, exclusivement formé de fibres ligneuses (PI. V, fig. 1). Cette structure étant liée, pour ainsi dire, à celle de la partie basilaire de la tige aérienne, je me borne ici à cetle simple indication, me réservant d'en faire une élude plus complète en traitant de la tige des Saxifraga. I. — Tige. L'histoire de la tige des Surifraga sera divisée comme il suit; nous envisagerons successivement : 1° L’épiderme ; 2° Les appareils internes (conducteur, de soutien et con- jonctif). 3° L'insertion des feuilles ; 4° L'insertion des tiges. 1° L'épiderme. Le lissu épidermique offre à considérer : les cellules épidermiques proprement dites, les stomates et des poils. Cellules épidermiques proprement dites. — Ces cellules assez élroites sont allongées parallèlement à l'axe de la üge ; une culicule peu épaisse et lisse recouvre leur paroi externe qui souvent, ainsi que la paroi interne, est assez épaissie. Stomates. — Les cellules stomatiques sont toujours plus petites que les cellules épidermiques proprement dites ; leur bord externe ou bien dépasse légèrement le bord libre de l'épiderme (Saxifraga tridactylites, PI. I, fig. 9), ou bien est au même niveau, il arrive souvent alors que les cellules péristomatiques se dressent un peu et soulèvent le stomate sur un petit mamelon. (PI. [. fig. 5.) Les arêtes externes des cellules stomaliques sont bien 19 MHHOUVENIN. saillantes; les arêtes internes le sont bien moins, ou même ne le sont pas du tout. La fente de ces stomates est Le plus souvent longitudinale ; quelquefois cependant elle est oblique. Les slomates sont entourés par quatre, cinq ou même six cellules irrégulièrement disposées ; souvent, l’une de ces cellules, quelquefois deux, placées sur les côtés du stomate, sont bien plus courtes que les cellules voisines (PI. Ï, fig. 6). L'initiale de ces stomates est souvent la moitié supérieure d’une cellule épidermique, cloisonnée transversalement ; mais, souvent aussi, quand la cellule épidermique, où doit se former un stomate, a de trop grandes dimensions, elle se divise auparavant deux fois, trois fois ou même davan- lage par des cloisons perpendiculaires ou obliques les unes aux autres et la dernière cellule ainsi délimitée constituera la cellule mère du stomate ; les autres cellules seront sus- ceplibles de cloisonnements secondaires dans quelques es- pèces (PL. [, fig. 6, 8, 10, 12). Poils. — Sur les tiges des Saxifraga, on trouve des poils mécaniques et des poils glanduleux. Les premiers, qui sont des poils arliculés, ne se rencon- trent que dans un très pelit nombre d'espèces (Saxifraga oppositifolia, PL. A, fig. 11). Les poils glanduleux appartiennent ous au premier groupe établi par M. Martinet (1), c’est-à-dire sont glandu- leux au sommet. Les glandes sont pluri-cellulaires, et les cellules qui les composent ont été produites par des cloisonnements non exclusivement verticaux, d’où il suit qu’elles font partie du troisième genre créé dans le premier groupe par M. Martinet. Cet auteur voit dans ce troisième genre trois espèces de poils glanduleux, selon que le pédicelle est court ou long, et alors, dans ce dernier cas, formé par une ou plusieurs rangées de cellules. (4) FL Martinet, Organes de sécrétion des végétaux (Ann. des sc. nat., 5° série, t. XIV, 1872). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 15 Les poils glanduleux des Sarifraga appartiennent à ces {rois espèces. Glandes à pédicelle court (une seule initiale épidermique) ‘Première espèce. SU Re : Première espè (Saxifraga geranioides, S. pedatifida). /Glandes à pédicelle long; ce Glandes | pédicelle étant formé par à plusieurs une seule rangée de celi- rangées lulessuperposées(une seule de cellules initiale épidermique). Sari- 1 produites Deuxième espèce. fraga tridactylites, S. aju- Poils par des gaefoliu, S. hypnoides, $. glanduleux. cloisonne- orientalis, S. granulata, S. ments sarmentosa, S. Hohenwar ti, [non exclusi- as Detraetr tete.) Pl 0, vement fente Hi) | | verticaux. Glandes à pédicelle très long ou moyen formé de plu- sieurs rangées de cellules Den (Saxifraga Ai- Z00N, nn S. linqu- lata, S. hirsuta, S. sarmen- tosu, S. squarrosa, S. stella- ris, etc.) (PL I, fig. 7. Troisième espèce, À l'inspection de ce tableau, on voit que la tige de Saxri- fraga sarmentosa possède des poils appartenant à la deuxième et à la troisième espèce. 2° Les appareils internes. Les tiges des Saxifrages offrent de très grandes diffé- rences entre leurs parties souterraines ou rampantes et leurs parties aériennes. M. Coslantin (1), qui a éludié à ce point de vue les tiges des Saxifraga stellaris, S. Aizoon et S. aizoïdes, a constaté dans leur partie souterraine : 1° L'augmentation du parenchyme cortical. 2° La disparition de l’anneau de soutien qui, dans la tige (1) J. Costantin, Étude comparée des tiges aériennes et souterraines des Dico- tylédones (Ann. des sc. nat., 6° série, t. XVI, p. 77, 78, 79, 1883). 14 MHOUVENIN. aérienne, était représenté par le péricycle devenu selé- r'eux. 3° La lignification irrégulière dans les faisceaux du bois. 4° La réduction du rapport de la moelle à l'écorce. Dans toutes les espèces examinées, les tiges aériennes et les tiges soulerraines ou rampantes se comportent bien l'une par rapport à l’autre comme l'avance M. Costantin ; cependant, si comme ce bolaniste l’a établi, l'anneau de soulien dû au péricycle sclérifié disparait dans les tiges souterraines; chez un cerlain nombre de Saxifrages, ces dernières tiges n’en sont pas moins souvent pourvues d'un stéréome plus ou moins puissant. Chez les unes, c’est le péricycle qui, avec l anneau externe de la moelle, est devenu collenchymateux, et forme, par conséquent, un appareil de soutien; dans d’autres espèces, cet appareil est encore bien développé, mais est constitué par la sclérose d’autres tissus que le péricycele. Si les tiges aériennes, ou plutôt les hampes florales, ont une grande uniformilé de structure dans le genre Saxifraga, il n’en est donc pas de même pour les tiges rampantes et souterraines. Aussi est-il avantageux, de grouper autour d’un certain nombre de types les tiges des diverses espèces de ce grand genre. : Type 1. Saxifraga stellaris, L. — L'écorce, dans la tige souterraine, est limitée extérieurement par une couche su- béreuse irrégulière, et, intérieurement, par un endoderme formé d’une couche de cellules aplaties, dont les cloisons radiales sont légèrement subérifiées. Le péricycle se compose de une à trois assises de cellules parenchymaleuses à parois minces. Les faisceaux lhibéro-ligneux confluents en un cercle con- linu ont le bois formé de vaisseaux disséminés irrégulière- ment dans un parenchyme ligneux abondant. La moelle, très réduite par rapport à l'écorce, est formée par de grandes cellules parenchymateuses. ss RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 15 Dans la tige aérienne, l'écorce perd beaucoup de sa puis- sance; le diamètre de la moelle, par contre, à beaucoup augmenté. Le tableau publié à ce sujet, par M. Costantin, indique les nombres suivants : TISSUS. TIGE AÉRIENNE. TIGE SOUTERRAINE. ORDER den den ce es eue LS | SE | MOBILE. 55608660 ER EERQET 40 | oi Rapport de la moelle à l'écorce. n 2,2 0,1% J’ai retrouvé, à peu de chose près, les mêmes rapports en comparant la moelle et l'écorce des tiges aériennes el sou- terraines des autres Saxifraga. Aussi, je ne reviendrai plus sur ce sujet dans l'étude des types qui suivront, me réser- vant seulement de rechercher dans ces plantes les modifica- lions que subit l'appareil de soulien en passant de la tige soulerraine à la tige aérienne. L’endoderme, dans la tige aérienne de S. stellaris, esl composé d'assez grandes cellules doni les parois un peu épaissies sont lignifiées « de facon, comme le dit M. Costan- Un, à faire partie de l'appareil de soutien. » Les faisceaux libéro-ligneux ne sont plus réunis; ils se sont individualisés, et de larges rayons médullaires les sé- parent les uns des autres. Le péricycle a subi des modifications profondes; il forme maintenant la partie principale de l'appareil de soutien; il est composé de quatre à cinq assises de cellules à parois épaissies et lignifiées. Celles de ces cellules qui se trouvent au dos des faisceaux libéro-ligneux sont petites; les autres ont des dimensions plus considérables. Entre ces deux sortes de tiges de structure si différente il y a une portion intermédiaire, dont l'étude montre comment 16 MEQUVENEN. s'opère le passage de la structure de l’une à celle de l’autre. On voit tout d'abord les faisceaux libéro-ligneux qui étaient réunis dans la lige souterraine se séparer et devenir bientôt semblables à ceux de la tige aérienne. Le péricycele est encore parenchymateux, mais il à acquis une plus grande épais- seur; il ne larde pas, à un niveau plus élevé, à épaissir et à lignifier, progressivement, les parois de ses cellules. La structure de la tige aérienne est dès alors atteinte. À ce premier {ype, on peut rattacher les liges des Saxi- fraga Hohenwoartn, Sternb., S. tenella, Nulf., S. aizoides, L., S. crassifoliu, S. cordifolia, S. ciliala, etc. Type I. Saxifraga hirsuta, L. — On retrouve dans la tige rampantie l'écorce loujours très développée; les cellules de l’endoderme ont les parois minces et très légèrement subé- rifiées; le péricyele est collenchymateux, et les cellules des premières assises de la moelle le sont également (PI. I, fig. 1). M. Morot qui a reconnu déjà cette manière d'être du péricycle dans $. Airsuta, ajoute ce qui suit : «les cel- lules de la moelle subissent la même modification (1). » Il semble dire que tous les éléments de cette partie de la tige sont collenchymateux; c’est ce que je n'ai jamais constaté dans les divers individus, pris un peu partout, qui ont été observés. Les faisceaux libéro-ligneux sont souvent séparés par d’é- troits rayons médullaires dont les éléments sont aussi col- lenchymateux. Ces faisceaux se replient ordinairement en fer à cheval, soit vers l’intérieur, soit vers l'extérieur; aussi la circonfé- rence sur laquelle ils sont disposés est-elle plus ou moins festonnée. Quelquefois les portions de faisceaux faisant saillie vers l’exlérieur se détachent des faisceaux auxquels elles apparliennent, et le péricycle parait alors contenir dans son épaisseur de petits faisceaux à liber entourant complètement le bois. Sur le bord de la moelle on trouve, (4) L. Morot, Recherches sur le péricycle (Ann. d. se. nat., 6° série, t. XX, p. 294, 1885). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 17 pour la même raison également, des faisceaux séparés de l'anneau libéro-ligneux ; mais ces faisceaux ont alors, et cela on le conçoit aisément, le bois périphérique et le liber cen- tral. La figure 1, Planche I1, montre un de ces derniers faisceaux. La hampe florale a une écorce bien moins épaisse, les cellules de l’endoderme ont les parois cellulosiques ; mais le péricycle est composé de six à sept assises de cellules, pe- tites, à parois épaissies et lignifiées, formant ainsi à la pé- riphérie du cylindre central un anneau scléreux assez ré- sistant. Les faisceaux libéro-igneux sont séparés les uns des autres par de larges rayons médullaires: Ia moelle est entièrement parenchymateuse (PI. IF, fig. 3). Le péricyele, de collenchymateux qu'il est dans la tige rampante, ne devient pas directement sclérenchymateux en passant dans la hampe florale. Entre ces deux ordres de tiges, il y à une région intermédiaire très courte, dans la- quelle le péricyele est devenu parenchymateux, ainsi que les rayons médullaires el l'anneau externe de la moelle. A ce niveau, les faisceaux libéro-ligneux sont déjà semblables à -ceux de la hampe florale, et les cellules de l'endoderme n'ont plus les parois subérifiées (PI IF, fig. 2). La lige de Sarifraga umbrosa, L., est la seule, parmi celles que j'ai étudiées, dont la structure se rapproche complètement de celle de la tige de Saxifraga hirsuta. LyPe HI. Saxifraga longifolia, Lap. — Une structure qui peut êlre considérée comme intermédiaire entre celles qui viennent d'être signalées dans Sarifraga stellaris et Saxifraga hirsuta, nous est offerte dans Sarifraga longifolin. La tige souterraine (PI. IT, fig. 4) est pourvue d’une écorce épaisse limitée intérieurement par un endoderme dont les cellules ont les parois un peu eépaissies: l’épaississement porte surtout sur les parois regardant le centre de la tige. Quatre à six assises de cellules assez petites et parenchy- mateuses composent Le péricycle. Les faisceaux libéro-ligneux sont réunis et forment un ANN. SC. NAT. BOT. XII, 2. — ART. N° 1. 18 THOUVENIX. anneau qui, pour la même raison que tout à l'heure, esi festonné. Là aussi, dans le péricycle, se remarquent des faisceaux isolés, à bois central et à liber périphérique; sur tout le pourtour de la moelle on trouve encore des faisceaux isolés, mais alors à liber central el à bois périphérique. Ces derniers faisceaux, chez certains individus et à certains ni- veaux, sont très nombreux. Au voisinage de la hampe florale, la tige souterraine subit des modifications qui rapprochent complètement sa structure de celle de la tige rampante de Saxifraqa hirsuta: le péricycle et la moelle, à son pourtour, deviennent col- lenchymateux; en outre, dans lécorce, quelques-unes des assises de cellules voisines de l'endoderme ont déjà subi, un peu auparavant, la même modification. A partir de là, tout ce qui a élé dit pour Sari/raga hirsuta est applicable à Saxifraga longifolia; les cellules du péri- cycle avant de lignifier leurs parois redeviennent, pour un moment, parenchymateuses, en même temps que des rayons médullaires très larges séparent les faisceaux Hbéro-ligneux. La structure qui vient d’être décrite se retrouve dans les tiges de Suxifraya Aï:oon, Jacq., S. lingulata, Bell, serrala, Sternb., S. sarmentosa, L. fils. Type IV. Sarifraga granulata, Li. — La tige souterraine porte, dans ce Saxifrage, de petits bourgeons axillaires qui, au lieu de s’allonger en branches, forment de petites bul- billes rouges composées d’un axe grêle et d'écailles épaisses et charnues. La partie inférieure de la tige souterraine placée dans le prolongement de la tige aérienne et les coulants qui en partent sont construits comme la lige correspondante de Saxrifraga stellaris; écorce bien développée, péricycle pa- renchymateux, faisceaux libéro-ligneux réunis et moelle très réduite. Mais si, examinant la lige souterraine verlicale, on re- monte vers la hampe florale, on ne tarde pas à remarquer que les cinq ou six dernières assises de l'écorce, l'endoderme RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 19 exceplé, ne tardent pas à épaissir et à lignilier leurs parois, de manière à constituer en dehors du cylindre central un appareil de soutien très puissant (PL V, fig. 5). S'élevant toujours, on voit, à mesure que Îles faisceaux libéro-ligneux s'individualisent, le péricycle devenir à son tour progressivement scléreux, de telle facon que, en un certain point de cette tige, le stéréome est représenté outre les vaisseaux par un anneau très épais de cellules sclérifiées appartenant, les unes au péricycle, les autres à l'écorce (PLVEie: 6): Chez certains individus, les cellules de l’endoderme de- viennent aussi, à peu près toutes, scléreuses; chez d'autres, c'est le petit nombre, et la majorité conserve des parois minces et cellulosiques. Plus haut, l'anneau scléreux formé aux dépens de l'écorce commence à se modifier; ses éléments peu à peu redevien- nent parenchymenteux et, à la base de la hampe florale, il à complètement disparu. La tige aérienne ne présente rien de particulier; sa struc- ture est celle des tiges correspondantes qui ont déjà élé éludiées, avec cette différence qu'il v a dans son écorce, sous l’épiderme, de grandes lacunes. La tige souterraine qui vient d'être étudiée est orientée suivant la verticale et, par conséquent, supporte entièrement la tige aérienne qui n'en est que la partie supérieure el émergée ; rien d'étonnant donc si le sléréome y est bien développé; mais, dans d’autres espèces (Sarifraga ajugirfo- lia, par ex.), la même structure se retrouve, dans des tiges végétant horizontalement, dont les lissus soutenus par le sol n’ont rien à supporter. Autour du type Saxifraga granulata, Viennent se grouper Sazifraga hypnoïdes, L., S. ajugæfolia, L., S. pedatifida, Ebhrh., S. geranioides, L., S. aspera. Tyre V. Saxifraga opposilifolia, Li. — La manière d'être du péricycle dans les deux ordres de tiges est ici la même que dans les tiges de S. stellaris et S. granulala: c'est-à-dire 20 TMIHOU VENIN. que de parenchymateux qu'il est dans la tige couchée, le péricycle devient scléreux dans la lige aérienne. Mais il ne s'ensuit pas pour cela que, dans la tige cou- chée, le stéréome soit peu développé, il l’est au contraire considérablement; on va le voir. Tige couchée. — Si l'on examine une pareille tige au mi- lieu d'un entre-nœud, on y reconnait la structure suivante : les cellules de lexoderme sont pour la plupart scléreuses, de manière à faire partie de l'appareil de soutien; l'écorce est parenchymateuse, le péricyele l’est également (PI. IF, fig. 5). Un peu plus haut, de légères modifications ne tardent pas à se produire; tout d’abord, tous les éléments de l’exo- derme sont devenus scléreux; ensuite, aux deux extrémités du diamètre perpendiculaire à celui sur lequel se trouvent les deux faisceaux qui au plus prochain nœud se rendront dans les feuilles, les cellules de l'écorce. elles aussi, se sclé- rifient jusqu'à l’'endoderme non compris. Toujours en remontant, on ne tarde pas à voir les deux amas scléreux ainsi formés augmenter de puissance, s’étaler, pour ainsi dire, contre l’endoderme et prendre la forme de deux croissants dont les extrémités ont une tendance à se rejoindre au-dessus des faisceaux foliaires (PI. IE, fig. 6 et 7; PL. AL. fig::6). Plus haut encore, tout près du nœud, les deux pédicelles scléreux, qui rattachaient à l’endoderme ces croissants, s'é- tranglent et finalement disparaissent. Au nœud, les foliaires s’infléchissent pour sortir du cy- lindre central et, poussant devant eux le péricyele et l’endo- derme sus-jacents, ils écarlent, l’une de l’autre, comme des coins, les cornes des croissants scléreux. Lorsque ces fais- ceaux sont sortis du cylindre central, les extrémités des deux croissants se rejoignent, seulement alors, au-dessous d'eux. À ce niveau, les cellules de l’assise externe des croissants, qui étaient sclérifiées, sont remplacées par des cellules à RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES,. 21 parois minces et cellulosiques. Ces dernières cellules et celles de l’assise interne de la portion de l'écorce demeurée parenchymateuse, bientôt se décollent sur leurs faces en contact; un espace vide se produit entre elles. Cette ruplure, grâce à laquelle les deux assises, qui précé- demment étaient en continuité, se séparent l’une de l’autre, part, de chaque côté de la tige, du point où le croissant scléreux avait sa plus grande épaisseur pour se propager, à droite et à gauche, sur tout le pourtour de la fige, qui est alors séparée en deux portions concentriques (PI. HE, fig. 1, 2ret 7): La porlion externe, dans laquelle se trouvent les deux faisceaux foliaires qui viennent de sortir du cylindre central, fait partie désormais des deux feuilles, qui, à ce niveau, sont insérées sur la lige; elle en forme la base. Les deux assises cellulaires qui limitent l’espace vide que l’on vient de voir se produire appartiennent toutes les deux à l’épiderme de l’axe feuillé, qui s’est insinué dans l’aisselle de chacune des deux feuilles; l’assise externe dépend de l’épiderme supérieur de ces feuilles et l’assise interne fait partie de l’épiderme de la tige. L'écorce de la tige est souvent, à cette hauteur, entière- ment scléreuse, comme on peut le voir sur la figure 2 de la Planche HE A partir de là, toutes les modifications qui viennent d’être étudiées vont se reproduire, mais en sens inverse, Jusque vers le milieu de l’entre-nœud suivant. Vis-à-vis des deux nouveaux faisceaux foliaires, on voil dans l'écorce le sclérenchyme être remplacé en un point par du parenchyme; puis celte région devenue parenchymateuse s’étend à droite et à gauche au fur et à mesure que l’on s'éloigne du nœud (PI. HE, fig. 3). Aussi, au milieu du nouvel entre-nœud, la tige a-t-elle de nouveau la structure décrite au commencement de cette étude (PI. IE, fig. 4 et 5). Tige aérienne. — La tige aérienne offre, dans la succes- sion des entre-nœuds et des nœuds, certains détails de 29 * "MHOUVENIN. structure qui ne sont pas sans analogie avec ceux qui vien- nent d’être observés dans la tige rampante; aussi, comme pour cette dernière lige, devra-t-on examiner d’abord une section faite au milieu d’un entre-nœud. À ce niveau, l’écorce est composée uniquement de paren- chyme; le péricyele est scléreux comme dans toutes les tiges aériennes qui Jusqu'ici ont élé vues. Mais, si l’on remonte un peu vers le nœud, on voit, dans l'écorce, de petits amas de cellules scléreuses apparaître aux extrémités du diamètre perpendiculaire à celui sur lequel se trouvent les deux faisceaux qui, au nœud, entreront dans les feuilles (PL EE, fig. 8 et 9). Un peu plus haut, ces petits amas scléreux se réunissent, et, de chaque côté de la tige, on n’en trouve plus que deux, mais offrant alors chacun une cerlaine étendue (PI I, fig: 10e: PL'IV fig: et2): Quand les faisceaux foliaires commencent à sortir du cy- lindre central, les deux amas scléreux, situés d’un même côté de la lige, s’écartent petit à petit l'un de l’autre en se rapprochant chacun du foliaire correspondant. Après le dé- part des foliaires du cylindre central, les deux amas scléreux qui, à droite el à gauche, avoisinaient chacun de ces faisceaux, n’élant plus séparés par eux, se réunissent l’un à l’autre sur la ligne médiane (PL. IV, fig. 3 et 4). Ils ne tardent pas à s'émietter au-dessus du nœud (PI IV, fig. 5) et bientôt, leur disparition étant complète, l'écorce redevient entièrement parenchymateuse. La tige de Saxifraga hiflora, L., qui comme celle de S. opposilifolin, à les feuilles opposées, est construite sur ce type. Les tiges de Saxrifraga cæsia, L. et S. squarrosa, Sieber, ont aussi la même structure, mais avec de légères modifica- lions provoquées par l'alternance des feuilles sur ces tiges. Type VI Saxrifraga rotundifolia, L. — Tige souterraine. — L'écorce peu épaisse est limitée en dedans par un endo- derme dont les cellules ont les parois subérifiées. Le péri- cycle est entièrement parenchymateux; les faisceaux libéro- RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 23 ligneux ne sont pas séparés les uns des autres par des rayons médullaires, ils forment un anneau continu. Le bois est composé de vaisseaux irrégulièrement dissé- minés dans un parenchyme ligneux abondant: cependant, dans la moitié interne des faisceaux ligneux, les parois d’un certain nombre des cellules du parenchyme se lignifient el deviennent, en même temps. tellement épaisses, que les cavités cellulaires sont réduites à un point. Ces cellules, quelquefois isolées, sont le plus souvent réunies par groupes. Sur tout le pourtour de la moelle, on trouve également, des groupes de cellules offrant les mêmes caractères (PI. IV. fig. 6). Dans la moelle et dans le bois, les cellules ainsi sclérifiées ont, dans tous les sens, la même forme que les cellules pa- renchymateuses qui les avoisinent; sont comme elles un peu allongées dans le sens longitudinal et limitées à chacune de leurs extrémités par une face plane ou à peu près. Ces amas de cellules scléreuses forment, dans la tige souterraine, des cordons qui, on le conçoit aisément, lui donnent une grande résistance: et cependant, cette tige, végélant horizontalement dans le sol, n'a rien à sup- porter. Dans le voisinage de la tige aérienne, alors que les fais- ceaux libéro-ligneux sont déjà séparés les uns des autres par des rayons médullaires, on peut constater la disparition com- plète dans le bois des cellules scléreuses. A la périphérie de la moelle on ne retrouve plus les groupes de ces cellules régulièrement disséminés comme auparavant; ils sont silués en face des rayons médullaires, dans lesquels ils pé- pèlrent plus ou moins (PI. IV, fig. 7). La section des cellules scléreuses qui forment ces der- niers groupes est alors plus considérable que celle des cel- lules voisines, el leurs parois moins épaisses, relativement, que tout à l'heure limitent une grande cavité cellulaire. En même temps, le péricycle qui, jusque-là, était resté parenchymateux, commence, contre l’endoderme, à modi- Le) 4 TMHOUVENIN. fier la nature de ses éléments de façon à entrer, lui aussi, dans l'appareil de soutien. Tige aérienne. — Dans cette lige les amas seléreux, dont la présence vient d’être constalée en dernier lieu dans les rayons médullaires, ont tout à fait disparu. Le stéréome n’est plus représenté que par un anneau scléreux, formé aux dépens de la moilié externe du péricycele, et par les vaisseaux. Type VIT. Saxifraga tridactyliles, L. — Ce Saxifrage est une herbe annuelle à lige simple, dans les lieux stériles, où plus où moins ramifiée; à cette tige fait suite une petite racine pivotante; il n’y a pas de tige souterraine. L'étude de la racine, prise près du collet, est nécessaire pour bien comprendre la structure de la partie basilaire de la-tige. La racine, au point où elle est prise, est déjà à l’état secondaire; le cylindre central seul la compose, le liège, qui s'est produit dans le péricycle, ayant exfolié l’écorce. Au centre, sont les vaisseaux primaires; autour d’eux on remarque le bois secondaire, tout d’abord composé de vais- seaux irrégulièrement disséminés dans du parenchyme ligneux ; mais, à sa périphérie, le bois secondaire modifie la nature de ses éléments et n’est formé que de fibres ligneuses. : Entre les différents faisceaux du bois, il n’y à pas de rayons médullaires ; cette racine possède donc un stéréome formé par un étui fibreux continu, d’une épaisseur de cinq à sept assises de cellules, et appartenant aux faisceaux ligneux (PRENS ES AE Le liber, très peu épais, le péricycle et le liège sont, dans celte racine, entièrement mous. Cette structure étant bien comprise, observons une coupe faite à la base de la tige. On a alors une moelle abondante autour de laquelle sont rangés les faisceaux libéro-ligneux, séparés par des rayons médullaires; le péricycle est paren- chymateux. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 25 Dans chaque faisceau ligneux, contre le liber, le bois est encore uniquement composé de fibres, comme tout à l'heure dans la racine, et, dans le prolongement de ces lames fibreuses, les cellules des rayons médullaires ont épaissi et lignifié leurs parois, de telle sorte que le stéréome est en- core représenté, ici, par un anneau fibreux continu situé immédiatement en dedans de la circonférence sur laquelle sont disposés les faisceaux libériens (PL V, fig. 2). Jusqu'à ce moment, le péricyele est parenchymateux; mais, à un niveau plus élevé, il devient scléreux el, vis-à-vis des rayons médullaires, il se confond avec l'anneau de sou- tien dont il vient d'être question. A partir de là, dans un faisceau sur deux, et en alternant régulièrement, la lame fibreuse disparaît (PI. V, fig. 3 et 4). Enfin, plus haut encore, tous les faisceaux sont débar- rassés de la lame scléreuse que possédait leur bois, et la tige aérienne de Saxrifraga tridactylites offre alors la struc- ture reconnue dans toutes les tiges correspondantes étudiées jusqu'ici; son sléréome se compose exclusivement (outre les vaisseaux) du péricyele devenu scléreux. Les tiges des Sarifraga contronersa, Sternb. et S. pe- traea, L. sont les seules, parmi les espèces étudiées, dont la structure se rapproche de celle de Saxrifraçga tridactylites. La tige dressée de S. petraea émet à sa base des tiges rampantes qui sont construites comme la tige correspon- dante de S. stellaris. Ces liges, à un moment donné, re- dressent leur extrémité pour former des hampes florales. On voit alors, près de là, dans la tige rampante, un anneau scléreux intra-libérien se former progressivement, pour dis- paraître dans la hampe florale de la même façon que précé- demment, après que les éléments du péricyele se sont sclé- rifiés. Type VIE Saxifraga orientalis, Jacq. — L'appareil de soulien fait complètement défaut dans ce Saxifrage, non seu- lement dans la tige souterraine, mais même dans la tige aérienne qui du reste, sa structure en fait foi, se dresse peu. 26 MIFOUVENIN. Ces deux tiges ne diffèrent l’une de l’autre que par les rapports de l'écorce à la moelle et la disposition des fais- ceaux, qui sont confluents en un anneau continu dans la tige souterraine, tandis que, dans l’autre tige, ils sont séparés par des rayons médullaires. Outre ces différences que l’on vient d'observer dans la structure des appareils internes et qui sont presque toutes communes à un cerlain nombre d'espèces, ces appareils pré- sentent dans beaucoup d'espèces des détails de structure qui peuvent servir à distinguer ces dernières les unes des autres, en un mot, à les caractériser. Ainsi, par exemple, « le Saxifraga aizoïdes offre au- dessous de l’épiderme très cuticularisé de la lige aérienne un lissu collenchymateux peu important » (1) (PL. VE, fig. 8). Le Hiber de la tige aérienne de Saxifraga sarmentosa est spé- cial ; les tubes cribreux, très étroits, sont groupés en petites plages au milieu des éléments parenchymateux (PI. VE fig. 7). D'autres fois, le péricycle, toujours dans la tige aérienne, est entièrement scléreux, et cette modification s'étend même aux cellules des rayons médullaires (S. Azoon), tandis qu'ailleurs (S. rof{undifolia, par exemple) ce ne sont que les cellules de la moilié externe du péricyele qui se selérifieront, celles de la moitié interne gardant leurs parois minces et cellulosiques. Les cristaux d’'oxalate de calcium sont très rares dans le genre Saxifraga; les seuls Saxifrages où j'en ai observés sont les S. sarmentosa, S. crassifolia, S. cordifolia, S. ci- lala: ces cristaux sont des macles; on les trouve dans l'écorce et dans la moelle. Des cellules à tannin se rencontrent dans lépiderme, l’écorce et la moelle de toutes ces tiges. Le liège se forme toujours, dans les tiges souterraines ou rampantes, aux dépens de l’assise externe du péricycle (2): {4) J.-Costantin, loc. cit., p. 78. (2) H. Douliot, Note sur la formation du périderme (Journal de botanique, 2° année, 1888, p. 158). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 21 les cellules subéreuses ont les parois assez épaisses chez les Saxzifraga caesia. S. oppositifolia, et les espèces voisines: 7 ) P] partout ailleurs, les parois de ces cellules sont minces. 3° Insertion des feuilles. Dans toutes les espèces du genre Saxifraga dont l'examen a été fait, sauf dans Saxifraga sarmentosa et les Sarifraga de la section Bergenia de de Candolle, un seul faisceau libéro-ligneux se rend de la tige dans la feuille (1). Les feuilles des Saxrifraga crassifolin, S. cordifolia, recoi- vent de la tige une vingtaine de faisceaux: celle de Sarifraga sarmentosa, trois, à l'exception des feuilles, réduites à une languette, de la hampe florale, pour lesquelles un seul fais- ceau est suffisant. Parfois, dans Saxifraga serrala, cerlaines feuilles, outre le faisseau foliaire proprement dit, recoivent de la tige un second faisceau libéro-ligneux. Dans ce cas, on voit, à la parlie inférieure d'un entre-nœud, se détacher d’un cauli- naire un très petit faisceau, qui sort aussitôt du cylindre central et parcourt l'écorce pendant toute la longueur de l’entre-nœud, avant de passer au nœud qui suit, dans la feuille. La même chose peut aussi être observée dans Sarifraga lingulata; mais là, le petit faisceau surnuméraire ne fait que traverser l'écorce ; c'est au nœud même qu'il sort du cylindre central pour se rendre immédiatement dans la feuille. (4) M. L. Morot, dans une petite note avant pour titre : Remarque sur la place de l’'Adoæa Moschatellina duns la classification (Journ. de bot., 2° an., p. 275), dit ceci : « Quant au pétiole il présente, il est vrai, trois faisceaux libéro-ligneux chez lAdoæa, un seul chez les Chrysosplenium, mais... D'ailleurs, on retrouve les trois faisceaux de ce dernier genre (Adoxa) dans le genre Saæifraga si voisin des Chrysosplenium. » Dans le pétiole des feuilles d'un certain nombre de Saxifraga, on trouve en effet très souvent trois fais- ceaux libéro-ligneux; mais ces faisceaux proviennent d'un foliaire unique qui s’est divisé à la base du pétiole. C'est pourquoi si M. Morot n’a pas voulu entendre (réserve faite pour $S. sarmentosa et les espèces que je n'ai pas examinées) que les feuilles de Saxifraga recevaient de la tige trois fais- ceaux libéro-ligneux, je partage son dire, mais dans ce cas seulement. 28 MOUVENEX. En s'incurvant pour entrer dans la feuille, les faisceaux foliaires entraînent avec eux les porlions d’endoderme et de péricycle qui leur correspondent; dans les hampes florales où le périclyele est seléreux, il devient Lout d’abord paren- chymateux en passant dans la feuille. 4° Insertion des rameaux. Les rameaux se trouvent sur la ge à laisselle des feuilles; ils apparaissent dans la région externe et naissent aux dépens d’initiales épidermiques et corlicales. L’épiderme el l’écorce du rameau et de la tige sont done en continuité. Entre les cylindres centraux, un raccord est nécessaire: c’est ce raccord et particulièrement les relations vasculaires du rameau avec sa feuille axillante et la tige, qui vont être étudiés avec soin. Les Saxifraga offrent, à ce point de vue, deux des types décrits par M. Van Tieghem dans son Traité de bota- nique (1). Dans l'un, «les faisceaux de la branche axillante se réunissent à sa base en un petit nombre, en deux par exemple : ces deux faisceaux, traversant l'écorce de la tige, viennent s'unir, au nœud même ou au-dessous du nœud, avec les deux faisceaux qui bordent, à droite et à gauche, le vide laissé par le départ du faisceau foliaire médian de la feuille mère ». Dans l’autre cas, le troisième de M. Van Tieghem, « lin- sertion du faisceau de la branche s'opère directement sur les faisceaux de la feuille mère, au moment où ceux-ci vien- nent de s'échapper du cylindre central. » Chez les Saxifraga, entre ces deux types, qui au premier abord paraissent si éloignés l’un de l’autre, on trouve toute une série d’intermédiaires, et l'on pourrait se demander si, dans ce cas particulier du moins, ils ne seraient pas tout simplement des variélés d'un mème mode d'insertion. Premier cas. — Dans la tige souterraine de Saxifraga (4) Van Tieghem, Traité de botanique, p. 764. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 29 granulata, S. pedalifida, elc., quand le faisceau foliaire commence à sorlir du evlindre central, alors que les élé- ments qui le revêlaient exlérieurement (péricycle et endo- derme) sont encore en continuité avec ceux de la tige, et que le tout ne forme qu'une saillie à la surface de ce cy- lindre, on voit, au nœud même de chacun des deux fais- ceaux caulinaires qui bordent le vide laissé par le départ du foliaire, se détacher un petit faisceau qui s'infléchit immé- diatement vers le faisceau foliaire et pénètre à sa suite dans la saillie. Au fur et à mesure que le faisceau foliaire s'éloigne du centre de la tige, la saillie qu'il a produite s’allonge suivant le rayon de cette tige ; puis, à un certain niveau, elle s’'étrangle en son milieu; la moitié la plus externe contenant le faisceau foliaire se sépare entièrement du cylindre cen- {ral et ce faisceau se trouve bientôt isolé dans l'écorce, entouré plus ou moins complètement par des portions d'en- doderme et de péricycle qu'il a entrainées avec lui. Un peu plus haut, la partie de la saillie dans laquelle se trouvent les faisceaux destinés au bourgeon, qui était restée en communication avec le cylindre central, s'en sépare à son tour, et les gemmaires, traversant l'écorce, pénètrent dans le bourgeon. Les choses se passent de la même facon dans les rhizomes de Saxifraga serrala, S. rotundifoliu, elc., seulement les faisceaux gemmaires ne profitent pas du sinus déterminé par le départ du foliaire pour quitter le cylindre central : car ils ne commencent à en sorlir qu'après que le foliaire a passé dans la feuille. Dans le rhizome de Saxifraga sarmentosa, la feuille recoit de la lige trois faisceaux, les latéraux étant séparés du mé- dian par un seul faisceau caulinaire; c’est de ces deux fais- ceaux caulinaires interposés aux trois foliaires que partent les gemmaires. Ce mode d'insertion des branches, dans un certain nom- bre de Saxifraga, présente encore une nouvelle modification. 30 MHOUVENIN. Une tige aérienne de Saxifraga granulala, examinée au- dessous d’un nœud, montre ce qui suit : le foliaire n’a pas encore commencé à sortir du cylindre central, que déjà les deux caulinaires qui l’avoisinent à droite et à gauche ont fourni chacun un petit rameau qui, s'infléchissant légère- ment vers le foliaire, s’en rapproche peu à peu. Ces pelils faisceaux, qui sont des faisceaux gemmaires, quittent le cylindre central en même temps que le foliaire et, lorsque la sortie est complète, quand la rupture s’est produite entre l’endoderme de la Üige et celui qui recouvrait extérieure- ment ces faisceaux, cet endoderme et le péricyele sous- jacent s'étendent et entourent bientôt complètement les Lrois faisceaux sortis du cylindre central. On voit alors dans l'écorce de la tige une petite stèle pourvue d’abord de trois faisceaux libéro-ligneux, un foliaire et deux gemmaires; mais ces derniers se divisant, bientôt la stèle possède de sept à huit faisceaux. Cette stèle, après avoir traversé l'écorce en formant un angle assez aigu avec l’axe de la lige, se divise en deux parties : l’une, qui contient le faisceau foliaire, l’autre, les gemmaires (PI. VE, fig. 1). L'insertion du bourgeon, telle qu'elle apparait dans Saxi- fraga granulata, se retrouve dans les tiges rampantes et aériennes de Sartifraga stellaris, el dans les tiges aériennes de Saxifraga sarmentosa, S. rotundifolia, S. geranioïdes, S. pedatifida, S. tridactylites, etc., on l'observe également dans Saxifraga hirsuta el dans Ia hampe florale de Saxi- fraga lingulata, mais avec de petites modificalions. Dans la hampe florale de Saxifraga linqulata, les deux caulinaires avoisinant le foliaire au-dessous du nœud émet- tent chacun, du côlé de cé foliaire, un petit rameau qui, restant dans le cylindre central, revient s'unir, à une certaine distance au-dessus du nœud, au caulinaire dont il était ISSU. C'est de ces deux petits rameaux que partent les fais- ceaux gemmaires (PL. VE, fig. 2). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. a Dansle rhizome de Saxifraqga hirsuta, le départ du foliaire est très rapide, il s'avance dans le parenchyme cortical en formant un angle presque droit avec l'axe de la tige. C'est au nœud même, ici, que les gemmaires se détachent des caulinaires pour venir immédiatement, par le plus court chemin, s’aboucher avec le foliaire sur les côtés duquel ils se soudent. Aïnsi réunis, les trois faisceaux traversent l'écorce et ne se sépareront qu'au moment de se rendre, l'un dans la feuille, les autres dans le bourgeon {PI VI, fig. 3). Deuxième cas. — Le second cas à été observé dans la hampe florale du Saxrifraga Aizoon. Là, l'insertion des fais- ceaux de la branche paraît se faire sur le faisceau foliaire. après que celui-ci a quitté le cylindre central. On remarque en outre que, de chaque côte du faisceau foliaire, se détache, avant qu'il soit sorli du cylindre central, un pelit faisceau libérien qui remonte dans la tige pour aller s'unir, au-dessus du nœud, au caulinaire qui se trouve du côté correspondant (PI. VE, fig. #). Il peut arriver aussi que de l'un des caulinaires voisin du foliaire considéré parte, au-dessous du nœud, un petit fais- ceau uniquement encore composé de liber, qui, traversant l'espace laissé libre par le départ du foliaire, vient au-dessus du nœud s'insérer sur le caulinaire qui lui fait face de ce côté. Dans ce cas, le petit faisceau libérien partant du côté du foliaire regardant le caulinaire d’où vient ce nouveau faisceau ira s'unir à lui, au lieu d'aller s’insérer, comme cela avait lieu tout à l'heure, sur le caulinaire lui-même (PL. VI, fig. 5 et 6). Si l’on rapproche ce mode d'insertion du bourgeon de celui qui a été observé dans Saxifraga lingulata et S. hir- suta, on remarque qu'il n'en est qu'une altération; mais deux hypothèses également plausibles se présentent alors. On peut d’abord supposer que, comme dans Sarifraga hirsuta, les deux faisceaux gemmaires se sont soudés au faisceau foliaire: mais. l'union élant ici très intime, les cou- 32 TEROUVAÆNEX. rants liquides qui circulent dans le foliaire ont pu envahir la partie des gemmaires confondue avec ce faisceau et suflire aux besoins de la branche, détournant ainsi les courants qui viennent des caulinaires d'où partent les gemmaires. Les faisceaux gemmaires, comme dans Saxifraga linqu- lala, ne s’inséreraient pas directement sur le caulinaire cor- respondant, mais sur un petit ramuscule qui s'en serail momentanément détaché. La portion de ce ramuscule située entre le caulinaire et le point d’où part le gemmaire qui s’est soudé avec le foliaire étant devenue inutile, se serait atrophiée, puis finalement aurait disparu. Les petits faisceaux libériens qui partent du foliaire pour venir au-dessus du nœud s’insérer sur les caulinaires voisins seraient les seuls restes des petits rameaux issus des cauli- naires sur lesquels, à l’origine, s’inséraient les deux gem- maires. La disposition offerte par la figure 5 (PI. VI) s’explique- rait un peu différemment. Le faisceau libérien d correspondrait à l’un des faisceaux qui, dans Sarmifraga linqulata, se délachent momentanément des caulinaires; seulement, ici, au lieu d’aller retrouver, au-dessus du nœud, le caulinaire dont il est issu, ce faisceau va s’insérer sur le caulinaire qui lui fait face. Le pelit faisceau libérien & serait un gemmaire. Par suite d’un allongement intercalaire, il se détacherait de 4 au- dessus du nœud; aussi serait-il obligé de redescendre pour rejoindre le foliaire, auquel il se soude intimement. Dans la seconde hypothèse, l'insertion du bourgeon, dans la hampe florale de Sarifraga Aicoon, serait comparable à la disposilion qui a été offerle par Saxifraga hirsuta : les faisceaux a et 4 seraient deux gemmaires qui se détache- raient des faisceaux de la tige au-dessus du nœud, parce qu'il y aurait eu un allongement intercalaire. RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 35 ITT. — Feuille. Les feuilles des Saxifrages ont élé étudiées par M. En- gler (1) qui, non seulement à décril les différentes formes extérieures que peuvent présenter ces feuilles dans les diverses espèces, mais en à fait aussi l'étude histologique. Les résultats auxquels, à ce dernier point de vue, M. Engler est arrivé, ne sont pas toujours d'accord, il est vrai, avec ceux que j'ai obtenus. Il passe aussi sous silence certains détails de structure assez intéressants; mais la partie de son étude qui a pour objet la sécrétion du carbonate de calcium dans certaines feuilles de Saxifraga est lrès bien faite et, sur ce point, je suis entièrement d'accord avec lui. i Les feuilles des Saxifraga offrent une grande variété de consistance et de forme. Le péliole manque tout à fait dans la feuille de certaines espèces; chez un grand nombre d’au- tres (Saxifraga Aizoon, S. caesia, S. aspera, S. opposilifo- lia, etc.), il ne se distingue pas d’une façon nette du limbe ; il est au contraire bien représenté chez Saxifraga rodun-- tifolia, S. granulata, ete. Le limbe a presque toutes les formes qui peuvent être offertes par les feuilles simples; par exemple, chez les espèces voisines de Suxifraga Geum el de Sarifraga un- brosa, on trouve tous les passages de la forme ronde à la forme ovale, et de cette dernière à la forme spatulée ; d’autres espèces ont les feuilles palmatibolées (Saxifraga geranioides, S. peladifida, etc.), enfin, il en est où les feuilles sont linéaires. Lorsque le péliole manque tout à fait, ou se distingue d'une facon peu nette du limbe, l’unique faisceau libéro- ligneux qui, dans la grande majorité des Saxrifraga, passe de la tige dans la feuille, se divise souvent immédiatement, dès qu'il est dans cette feuille, en deux ou trois faisceaux (4) A. Engler, Monographie der Gattung Saæifraga, L. mit besonderer Berück- sichtigung der geographischen Verhältnisse (Breslau, 1872). ANN. SC. NAT. BOT. XII, 3. — ART, N° 4, 34 WMHOUVENIN. secondaires ; si le péliole est bien caractérisé, le faisceau peut rester simple dans presque toute la longueur du pétiole et se ramifier seulement dans la parlie supérieure de ce der- nier, près du limbe. Dans le Saxifraga sarmentosa, où les feuilles insérées sur la tige soulerraine en recoivent chacune trois faisceaux, ceux-ci, dans le voisinage du limbe, peuvent aussi se diviser, et le pétiole renferme alors, à ce niveau, quatre ou cinq fais- ceaux disposés symélriquement. Chez Saxifraga crassifolia, S. cordifolia, le pétiole est parcouru souvent par une vingtaine de faisceaux foliaires ; ceux qui sont à la périphérie sont rangés sur une circon- férence, les autres, centraux, sont disposés sans ordre (1). En quittant la tige, le péricycle qui accompagne le ou les faisceaux foliaires reste parenchymaleux ou le devient, si dans la tige 1l était scléreux: Il demeure composé de cellules parenchymateuses autour des faisceaux des feuilles sessiles où peu nettement pétio- lées; mais lorsque la feuille est pourvue d’un pétiole, il arrive souvent (Saxifraga stellaris, S. rotundfolia, S. gra- nulata, etc.) que le péricycle, tout près de la base du pétiole, redevient scléreux, ou le devient, s’il s’agit d’une feuille insérée sur une tige rampante dans laquelle il était parenchymateux. Mais, dans tous les cas, Le péricycle ne reste pas scléreux dans toute la longueur du pétiole ; dans sa partie supérieure, et aussi dans les nervures du limbe, il est toujours paren- chymateux. Les faisceaux qui parcourent soit le péliole, soil le limbe, sont toujours complèlement entourés par le péricycle et l’'endoderme ; ils sont souvent fortement recourbés en fer à cheval et montrent ainsi une grande tendance à devenir concentriques ; ils le sont même chez Sarifraga serrata el S. sarmentosa (PI. VIL, fig. 10). (1) Petit, Le pétiole des Dicotylédones (Thèse, 1887, p. 102). RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 3) La manière dont se terminent les nervures dans le limbe chez les Sarifraga autres que les S. ciliata, S. crassifolin et S. cordifolia est assez intéressante à étudier ; comme par- tout, les nervures ne comprennent plus à leur extrémité que quelques ramuscules vasculaires. Sur la marge de la feuille, ordinairement à la base d’une dent, ceux-ci s’épa- nouissent à la périphérie de pelits corpuscules ovoïdes, composés de pelites cellules remplies d’un liquide incolore, dans lesquels ils se terminent. Ces corpuscules appuient contre l’épiderme supérieur l'extrémité opposée à celle par laquelle ont pénétré les vaisseaux. La portion de surface de l'épiderme supérieur qui est sus-Jacente à ces corpuscules est pourvue de stomates aqui- fères. L’endoderme et le péricycle qui entouraient le faisceau dans la nervure, se continuent sur le corpuscule dont il vient d'être question ; aussi ce dernier est-il bien nettement séparé du parenchyme vert qui l’environne. Chez les Saxifraga crassifolia, S. cordifolia, S. ciliata, les nervures, à leur extrémité, sont encore réduites à quel- ques vaisseaux qui se terminent aussi dars un massif de petites cellules, au-dessus duquel l’épiderme supérieur es! pourvu de stomates aquifères. Mais ce massif n’est pas, comme précédemment, nettement différencié, et passe peu à peu, sur les bords, au parenchyme ambiant, avec lequel il se confond. .. La facon dont se terminent les nervures dans les Saxi- fraga, à l'exception des S. cordifolia, S. crassifolia et S. ciliata, n'a pas échappé à M. Engler : « Dans tous les Saxifraga, dit-il (M. Engler exclut du genre Sarifraga les S. cordifolia, S. crassifolia et S. ciliata avec lesquels il fait le genre Bergenia) les extrémités des nervures sont épais- sies, el par dessus cet épaississement, il se trouve des stoma- tes isolés » (1). M. Van Tieghem, dans son Traité de bota- nique, en dit aussi quelques mots (2). (4) Engler, loc. cit., p. 14. (2) Van Tieghem, Traité de botanique, p. 816. 36 MHOUVENIN. Le mésophylle, chez Saxifraga ciliata, est bien neltement bifacial; sous l'épiderme supérieur, 1l comprend 3 assises de cellules en palissade, au-dessous desquelles il y a un parenchyme lacuneux assez épais (12 à 15 assises de cel- lules) (PL. VITE, fig. 1). Dans les feuilles de Saxifraga linqulata (PL VIE, fig. 5), S. pedatifida, S. stellaris, etc., les cellules des 4, 5, 6, premières assises qui viennent sous l’épiderme supérieur, sont un peu allongées, mais ne forment pas d'assises en palissade régulières, on trouve entre elles de nombreux méats. Entre ces cellules et celles du parenchyme lacuneux proprement dit, il n'y a pas de limite bien tranchée, c’est, pour ainsi dire, insensiblement, que l’on passe aux cellules un peu rameuses du parenchyme lacuneux dans S. lin- gulata. Chez Saxifraga umbrosa (PL. VIH, fig. 7), S. sarmentosa, le parenchyme en palissade est représenté par une assise de cellules cubiques ; le parenchyme lacuneux comprend, dans ces plantes, de 7 à 10 assises de cellules, rondes sur la coupe transversale. Chez Saxifraga caesia, toutes les cellules du mésophylle sont rondes et semblables entre elles. Les feuilles insérées sur la tige rampante des Sarifraga opposilifolia, S. biflora, S. squarrosa, S. caesia, ont les ca- ractères suivants: l’endoderme qui entoure les faisceaux est pourvu des plissements caractéristiques, quoique, dans la tige, il ne les possède pas. De plus, dans toutes ces feuilles et aussi dans celles qui sont insérées sur la hampe florale (S. cuesia exceplé) autour du faisceau médian et des fais- ceaux latéraux, quand 1l y en a, les 2 ou 3 premières assises cellulaires du mésophylle qui suivent immédia- tement l'endoderme deviennent fortement collenchyma- teuses, enfermant ainsi les faisceaux dans une gaine solide (PL VIIL fig. 2 et 3). Dans les feuilles des mêmes espèces qui dépendent des tiges rampantes, les cellules du mésophylle immédiatement RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES,. Sy en contact avec l’épiderme inférieur sont, sur le milieu de la partie inférieure de ces feuilles, très allongées et forte- ment scléreuses (PI. VII, fig. 2). On se rappelle, peut être, que dans les tiges rampantes sur lesquelles s’insèrent ces feuilles l’exoderme était composé de cellules à parois épaissies et lignifiées; ce sont ces cel- lules qui, ayant passé dans les feuilles, renforcent ainsi leur épiderme inférieur. Mais, comme je viens de le dire, elles ne s'étendent pas bien avant sur ces feuilles et ne dépassent pas leur tiers inférieur. M. Engler à remarqué ces cellules scléreuses ; mais il a méconnu leur origine et les considère comme appartenant à l'épiderme. « Chez les Saxifraya Ai- zoon, Hosti, oppositifolia, aspera, caesia et les espèces voi- sines, dit-il, les cellules épidermiques sont, sur le milieu de la partie inférieure de la feuille, allongées et prosenchyma- teuses » (1). Ces cellules venant avec l’épiderme, quand on en arrache des lambeaux pour l’étudier de face, on s'explique facilement l'erreur de M. Engler. Quant à ce qui regarde Sarifraga Aizoon, tout ce que je puis dire, c’est que jamais je n'ai remarqué dans les feuilles de cette espèce les cellules en question. Leur présence, du reste, s’y expliquerait difficile- ment, étant donnée la structure de la tige rampante. Sur le pétiole et au-dessus des nervures, les cellules épi- dermiques ont la même forme que sur la lige ; mais au-des- sus du mésophylle il en est autrement. Les cellules de l’épiderme supérieur et aussi celles de l’épiderme inférieur ont les parois latérales, tantôt sinueuses (Saxifraga umbrosa, S. bulbifera, etc.), tantôt rectilignes ou à peu près (S. Aëzoon, S. crassifolia, S. cordifolia, etc.). Il peut arriver aussi que les parois de l’épiderme supé- rieur soient rectilignes, tandis que celles de l’épiderme inférieur sont ondulées (S. serrata). L'épiderme supérieur et inférieur du Saxifraga orientalis (1) Engler, loc. cit., p. 11. 30 THOUVENEN. et des espèces voisines offre la particularité suivante, qui a été ainsi décrite par M. Engler : « L’épiderme supérieur se distingue par des cellules hexagonales plus où moins confu- ses, parmi lesquelles le plus grand nombre, souvent douze à à vingt entourent une cellule allongée en forme de ver; on en trouve de pareilles sur l’épiderme inférieur de la feuille etelles sont entourées par des cellules épidermiques à parois ondulées. Les cellules vermiformes paraissent surtout d’une façon bien visible quand les feuilles se fanent; la chlorophylle disparaît, et les feuilles devenues d’un vert jaunâtre sont parsemées de lignes brunes. Ces lignes, bien visibles à l'œil au, indiquent les cellules vermiformes qui sont remplies d'un liquide brun « Ces cellules doivent être considérées comme des cel- lules épidermiques et j'en ai en vain cherché d’analogues chez d’autres plantes. Elles atteignent souvent, dans les espèces où je les ai décrites, une longueur pouvant aller de 0,001 à 0,002 et présentent, outre leur forme particu- lière, la loi suivante, à savoir qu’elles suivent Ia direction des faisceaux. « L'étude du développement de ces cellules tubiformes montre qu'elles prennent naissance dans des files de cellules dont les paroisse résorbent. Si nous étudions l’épiderme infé- rieur à la base des feuilles où les cellules épidermiques sont encore, pour la plupart, quadrangulaires, ou sur de jeunes feuilles, nous trouvons des files de deux ou trois cellules qui dépassent en longueur deux ou trois fois les cellules voi- sines et qui, à un fort grossissement, paraissent furges- centes. CM Si maintenant, on considère un lambeau d'épi- derme inférieur pris sur le milieu de la feuille, on voit que les cellules épidermiques sont plus grandes et ont les parois sinueuses ; que la cellule turgescente est souvent entourée, sur une seule paroi, par six ou huit cellules épidermiques normales, el que, par places, se montrent des traces de parois transversales qui se sont résorbées. Ici aussi ces cel- RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 39 lules ne sont plus limitées par des parois rectilignes, mais les parois sinueuses des cellules épidermiques qui les entourent v déterminent de nombreuses saillies et des enfonce- ments (1) ». Ces cellules, que M. Engler décrit si longuement et auxquelles il semble attacher une si grande importance, ne me paraissent pas résulter, comme il le croit, de la fusion, par suite de la résorption des parois transversales, de plu- sieurs cellules épidermiques placées à la suite les unes des autres. D'abord, je n'ai jamais vu, malgré les observations les plus minutieuses, et bien que je fusse prévenu, les traces résultant de la résorption des parois transversales. Ensuite, j'ai très souvent rencontré plusieurs de ces longues cellules placées les unes à la suite des autres, et toujours, même dans les feuilles les plus âgées, la paroi transversale de séparation subsistait entre elles; enfin, si Je n'ai pu étudier le développement de ces cellules dans Sari- fraga orientalis, dont je ne possédais que des échantillons secs et âgés, j'ai été à même de le faire avec les feuilles de Parnassia palustris qui possèdent des cellules absolument semblables, et je puis affirmer que, dans cette plante, les cellules vermiformes de M. Engler ne résultent pas de la fu- sion en une seule de plusieurs cellules épidermiques, mais proviennent bien d’une seule cellule qui, ayant de très bonne heure cessé de se diviser, a dû tout simplement s’allonger pour suivre la feuille dans son accroissement longitudinal. Ces longues cellules renferment du tannin (2. C'est ce tannin qui, lorsque les feuilles se flétrissent, se combinant avec la matière albuminoïde du protoplasma mort, produit cette substance brune dont ces cellules sont remplies (3). Le plus souvent l’épiderme, dans chaque espèce, est pourvu de poils semblables à ceux que possède la tige ; (1) Engler, loc. cit., p. 12. (2) Van Tieghem, Traité de botanique, p. 623. (3) Thouvenin, Note sur une combinaison du tannin avec le protoplasma (Bull. de la soc. des sciences de Nancy, 2° série, t, VIIL, fascicule xx, 4886, p. 3) 10 THOUVENIX. cependant, il n’en esl pas toujours ainsi. L'épiderme des tiges des Sarifraga Aizoon, S. lingulata, S. longrfolia, par exemple, est très riche en poils glanduleuxet, sur les feuilles, il n'y en a pas un seul. Mais, par contre, sur le bord de ces. feuilles, à la base seulement, on peut voir des poils méca- niques pluri-cellulaires, qui ne se trouvaient pas sur la lige. Ces poils le plus souvent sont bisériés ; une seule cellule, assez allongée, les termine toujours (PI. VII, fig. 8). Dans la plupart des espèces il y a des stomates aérifères, non seulement sur l’épiderme inférieur, mais encore sur l'épiderme supérieur ; ce dernier épiderme n’en est dépourvu que chez Sarifraga sarmentosa, S. hirsuta, S. cuneifoha, S. serrala, S. umbrosa, S. orientalis, parmi les espèces dont l'étude à été faite. Les stomates aérifères ne sont ordinairement pas répartis également sur toute la surface de l’épiderme. Ils ont une tendance à former de petits groupes, entre lesquels il existe des espaces imperforées plus ou moins étendus. Nulle part, plus que chez Saxifraga sarmentosa, celte ré- partition des stomates n’est manifeste. Dans cette dernière plante, ils sont rassemblés sur des proéminences de forme lenticulaire, dans lesquelles les cellules épidermiques pro- prement dites sont pelites et ont les parois ondulées, alors que dans les espaces imperforés elles ont une plus grande taille, et que leurs parois sont presque rectilignes. IF est évident que le parenchyme sous-jacent à ces groupes de stomales et dans lequel, notamment, sont creusées les chambres sous-stomaliques, sera là, plus lacuneux que par- tout ailleurs. C'est cependant, en grande partie, cette structure lacu- neuse du mésophylle en ces régions, qui a conduit M. Li- copoli, à voir dans ces groupes de stomates des glandes qu'il désigne sous le nom de glandes stomatifères. « Dans le Saxifraga sarmentosa, dit-il, ces groupes de stomates correspondent à des proéminences de forme lenti- culaire, colorées autrement que la surface qui est autour. / RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 4 Là, autant l'épiderme que le parenchyme sous-jacent, sont sensiblement modifiés: le premier pour avoir les cellules plus petites et plus déprimées : le second, pour être fait de cellules rameuses ; par conséquent, là, il est plus lâche et plus lacuneux que dans les parties voisines. Dans quelques- unes de ces cellules rameuses, est contenue une matière colorante rouge... « Toutes ces particularités histologiques, en même temps que leurs rapports immédiats avec l’épiderme et le paren- chyme sous-jacent, et leur mode de formation, me confirme dans l’idée que, aussi dans les feuilles de cette plante se trouvent des organes glandulaires semblables aux volutes verruqueux du Xanthium strumarium et aux lenticelles des plantes en général (1). » Je ne puis partager l'opinion de M. Licopoli parce que : 1° tout appareil glanduleux suppose un produit sécrété, el que je n'ai jamais rencontré un pareil produit, pas même des traces, en ces régions de la feuille de S. sarmentosa: 2° la structure lacuneuse du parenchyme sous-jacent aux plages stomatifères, résulterait tout simplement de la pré- sence de nombreux stomates sur une surface restreinte. La forme des cellules stomatiques et les rapports qu'elles contractent avecles cellules épidermiques proprement dites, sont les mêmes que dans la tige. Les stomates sont entourés par quatre, cinq ou même six cellules beaucoup plus petites que les cellules voisines dans les Sarifraga de la section Bergenia; leur mode de forma- tion est le suivant dans ces Saxifraga : Vinitiale épidermique présente un certain nombre de cloisons (indéfinies ?} inclinées les unes sur les autres de manière que les cellules ainsi déli- milées sont disposées en une spirale dont le dernier tour constitue la cellule mère du stomate (PI. VIT, fig. 1 et 2). Chez Sarifraga Aizoon etles espèces voisines, trois à quatre (4) G. Licopoli, Gli stomi e le glandole nelle piante (Memoria estratta dal vol, VIII degli Atti della Reale Academia delle Scienze Fisiche e Matematiche di Napoli, 1879, p. 23). 49 MIOUVENIN. cellules épidermiques, un peu plus petites que les autres, avoisinent les stomales. Ceux-ci se forment encore de la même façon que précédemment, avec cette seule différence que le nombre des cloisons qui se produisent dans l’initiale épidermique n’est jamais bien grand et varie seulement entre trois et quatre (PI. VIE, fig. 9). Chez d’autres Saxifraga (S. hypnoïdes, S. sarmentosa, S. rotundifolia, S. granulata, ele.), on trouve, autour des stomates, quatre, cinq, six cellules semblables à celles des autres cellules qui, quoique se trouvant sur les plages sto- malifères, n’avoisinent cependant pas des stomates. Ici, la cellule mère spéciale du stomate semble se sépa- rer tout simplement d'une cellule épidermique par une cloison à peu près rectiligne (PI. VE, fig. 9), ou courbée en U (PEINVIE fie 3) Sur l’épiderme supérieur, et là seulement, on trouve des stomates aquifères. Ces stomates sont situés, comme je lai déjà dit, au-dessus des corpuscules ovoïdes de petites cel- lules incolores dans lesquels se terminent les nervures. Il peut n'y avoir qu'un seul stomate aquifère (Saxifraga oppositifolia, PL. VI, fig. 5, S. lursula) en correspondance avec l'extrémité d’une nervure ; mais d’autres fois on peut en trouver deux, trois (S. Aizoon) ou même davantage. Les cellules épidermiques qui avoisinent ces stomates, et qui comme eux sont en contact direct avec l'extrémité libre des petits corpuscules ovoïdes, ont de plus petites dimen- sions, et leurs parois sont plus minces qu’en tous les autres points de l'épiderme, en outre, ces dernières sont toujours rectilignes. Les stomales aquifères et les petites cellules épidermiques qui les entourent composent donc un ensemble assez net qui est facile à distinguer. Dansles feuilles des Saxifraga A1zoon, S. longifolia, S. lin- gulata, ete., c’est à la base des dents qui découpent le bord de ces feuilles, que l’on trouve les stomates aquifères. Chez un certain nombre d'espèces, entre l'extrémité de ces dents RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DES SAXIFRAGÉES. 43 et la plage formée par les petites cellules épidermiques dans laquelle se trouvent le ou les stomates aquifères, plusieurs des cellules épidermiques, qui en cette région ont la paroi externe très épaisse, poussent des papilles cylindriques géné- ralement courtes et simples, mais quelquefois cependant gamifiées (S. serrala, S. Aïzoon). Dans les feuilles palmatilobées des Saxifragu geranioïdes, S. pedalifida, on trouve seulement un stomate aquifère au sommet de chaque lobe. Dans certaines feuilles linéaires, où par conséquent la nervure ne se ramifie pas, il n'y a qu'un seul stomate aquifère au sommet de la feuille. Les stomates aquifères et les petites cellules épidermi- ques qui les entourent se trouvent le plus souvent sur le même plan que le reste de l’épiderme. Mais cependant il s’en est pas loujours ainsi, et, dans les feuilles des Saxi- fraga productrices de carbonate de calcium, ils forment le fond de cavités peu profondes (PI. VIH, fig. 5). On a remarqué depuis longtemps des concrétions cal- eaires sur les feuilles de certains Sarifraga. Ces concrétions sont visibles à l'œil nu; elles sont localisées chez Sarifraqga Aizoon, S. lingulala, S. longifolin, ete., sur les marges des feuilles, qui sont alors recourtes d’une croûte de carbonate de calcium. Dans ces feuilles, le carbonate de calcium n’est pas ex- cent. 00 de long sur 2 cent. 50 de diamètre, — JON EU LEUR 5 — 925 — DHEA Q me — PA ER A RATER 5 — 30 —— 3 — 00 HD — 60 5N Let 5 — 50 = 3 — 50 Si La paroï acquiert au bout de quinze jours une épaisseur de 1°*,70; puis elle reste stalionnaire jusque vers le qua- rantième jour, et, à parlir de ce moment, diminue peu à peu pour posséder dans le fruit mûr 1%*,50 seulement. Nous verrons à quel phénomène 1! faut attribuer ce développe- ment anormal. Le nombre des faisceaux n’augmente pas. 1° Épiderme externe. — L'épiderme se cloisonne radiale- ment d’une facon très active et alors de deux choses l’une : ou les éléments nouveaux restent aplatis et finalement s’6- tendent un peu dans le sens tangentiel; ou bien ils s’allon- gent en poils. En tous cas, toutes ces cellules conservent leurs parois minces. 2 Mésophylle. À. Zone externe. — Les assises préexis- tantes grossissent peu à peu sans se multiplier ; les éléments s’arrondissent et cette couche alteint successivement aux quatre époques indiquées ci-dessus : 600 u, 820 p., 940 w et 1200 y. B. Zone interne. — Cette couche s’épaissit d'abord rapi- dement et au bout de quinze jours atteint 1 100 w. Pour cela les éléments grossissent, allongent leurs bras dans tous les sens et augmentent ainsi l'étendue des lacunes. A partir de ce moment les ovules fécondés prennent un développement rapide, pressent sur la paroi et rencontrant une zone spon- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 239 gieuse l’écrasent et la réduisent peu à peu. De là la cause de la diminution de la paroi. 3° Epiderme interne. — Celle assise n’éprouve aucun ac- croissement radial; ses parois ne s’épaississent pas; en re- vanche ses éléments s'étendent considérablement dans le sens tangenliel. I. Frurr mur. — Le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à pa- rois minces el de deux sortes de poils: (4) unicellulaires sim- ples ; (4) pluricellulaires unisériés ; 2° Une zone externe constituée par de grandes cellules sphéroïdales ou ellipsoïdales ; 3° Une zone interne d'éléments rameux et comprimés dans le sens tangentiel; dans beaucoup de cavernes se trouvent des poils étoilés ; 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires à pa- rois minces. Fumaria officinalis L. I. Ovaire. — Cette plante fleurit vers le 15 mars; son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers Le 15 mai. L'ovaire comprimé selon le méridien, possède une lon- gueur d'environ 1 millimètre, sa plus grande largeur, me- surée sur la face déprimée, est également de 1 millimètre. Sa paroi, épaisse de 115 p, comprend, entre ses épidermes, de 10 à 12 assises cellulaires. Le système libéro-ligneux est fort réduit; on ne rencontre guère dans le mésophylle car- pellaire de cette plante, que les faisceaux placentaires et les faisceaux dorsaux. 1° Épiderme externe. — Vus de face les éléments de cette assise présentent l’aspect ordinaire ; leur membrane externe montre de plus une mullitude de petites papilles courtes et coniques. En coupe transversale les cellules épidermiques sont reclangulaires et mesurent 18 & de dimension radiale sur 26 & de dimension tangentielle; leurs parois interne et 240 A.-G. GARCIN. radiales sont minces; quant à la paroï externe, elle est déjà bien épaissie. 2 Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux couches concentriques : la zone externe, deslinée à demeurer charnue ; la zone interne ou karyogène, qui donnera le noyau. A. Zone externe. — Cette zone est formée de 5-6 assises de cellules minces, ellipsoïdales et étendues tangentielle- ment. L'assise sous-épidermique est constituée par des él6- ments tabulaires. B. Zone interne. — Les éléments de cette couche sont dis- posés en 5-6 assises. Ils sont de taille plus petite que les cel- lules de la zone précédente, polyédriques et deviennent {a- bulaires à l'approche de l’épiderme interne. 3° Epiderme interne. — L’épiderme interne, vu de face, est, chose rare, constitué par des cellules sinueuses. En coupe transversale, ces éléments sont rectangulaires et pos- sèdent une dimension radiale de 8 &. Toutes les parois en sont minces. 11. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit acquiert successivement : AUS AVElESEEEer ee 1n,25 de long sur 1,30 de large. AUAS NS der OÙ — 2m,95 — Au AStrmalrs 2 HER en 2m,50 — 2m 75 .:— AUMDIMAL See erebe DUO — 30,00 — La paroi atteint, à ces diverses époques, les épaisseurs suivantes : 1n,50; 2m10: 2m,95 et 2m,50, Le nombre des faisceaux n’augmente pas. 1° Épiderme externe. — Cet épiderme croit peu radiale- ment; il atteint finalement 25 y dans cette direction. Le cloi- sonnement tangentiel cesse d’assez bonne heure; aussi l'extension en surface des éléments épidermiques est-elle considérable; les cellules atteignent finalement 45 w. La paroi externe s’épaissit un peu et Les papilles deviennent plus volumineuses. î " HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 241 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Son développement est fort simple; le nombre de ses assises n’augmente pas; ses éléments grossissent peu à peu tout en demeurant étendus dans le sens tangentiel. Il ne se forme pas de véritable hypo- derme collenchymateux. Par suite de ce mécanisme d’ac- croissement cette zone atteint successivement : 700, 890u, 1 000 g et 1200 w. B. Zone interne. — Les éléments de cette couche pren- nent d'abord quelques cloisonnements tangentiels et radiaux ; puis, s’'amplifient el s’élendent dans des sens divers, le plus souvent dans la direction des méridiens; finalement ils se sclérifient. Toutefois, ces cellules allongées ne présentent pas l’aspecl de véritables fibres : leur lumière est large, leur paroi souvent polygonale et canaliculée. L’assise adjacente à l’épiderme interne est formée de cellules aplaties tangen- tiellement; c'est à son cloisonnement qu'est dû le tissu mou dans lequel sont plongés le faisceau dorsal et les faisceaux placentaires. 3° Epiderme interne. — Les cellules de l’épiderme interne s'allongent peu dans le sens radial; en revanche, elles s’é- tendent en surface et les parois sinueuses dans l'ovaire le deviennent encore davantage dans le fruit. Pendant le déve- loppement la paroi interne de ces cellules s'épaissit. DT. Fruit Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie el ornée de petites tubérosités ; 2° Une chair formée de grandes cellules ellipsoïdales ; 3° Un noyau conslilué par des éléments fibriformes, sclé- reux et canaliculés ; 4° Un épiderme interne à cellules tabulaires et sineuses, à paroi interne épaissie. Tropæolum pentaphyllum Lam., PL XXII, fig. 3, 4, 5. LE. Ovame. — Seul parmi les Tropæolum, le T. pentaphyl- lum possède un fruit charnu composé de trois drupes acco- ANN. SC. NAT. BOT. xI1, 46. — ART., N° 2. 249 A.-G. GARCINX. lées. C’est pour ce motif qu'on l’a nommé parfois Chymocar- pus pentaphyllum Don. Unies par leur face externe dans leur partie inférieure les trois drupes deviennentlibres à leur extré- milé supérieure. Chacun des carpelles possède une longueur de1"",35 et un diamètre maximum de 1**,20. Les faisceaux, disposés en un seul cercle, sont situés à 165 venviron de l’épi- derme externe et séparés de lui par 6 assises cellulaires. 1° Épiderme externe. — Vus de face, les éléments épider- miques se présentent sous forme de polygones à contours rectilignes; en coupe transversale, ils sont rectangulaires et possèdent 25 & de dimension radiale sur 18 » de dimension tangentielle. Les parois interne et radiales de ces cellules sont minces; leur paroi externe est fortement épaissie. 2° Mésophylle. — Pour bien comprendre la constitution et le curieux développement subséquent de ce tissu, il est né- cessaire de létudier d’abord dans un état très jeune, tel qu'il se présente dans un bouton floral d'un mois envi- ron (PI. XXI fig. 3). On trouve alors la paroi carpellaire constituée, de dehors en dedans, ainsi qu'il suit : {epe) épiderme externe déjà décrit; (a) quatre assises alternantes d'éléments polyé- driques ; (b) deux à quatre assises à éléments superposés. Cette zone se cloisonne tangentiellement avec activité; ses cellules, pleines d’un protoplasma dense et granuleux, con- tiennent de volumineux noyaux; c'est dans son sein que vont s'organiser les faisceaux libéro-ligneux; (c) une assise simple presque partout, dédoublée par places et épousant exacte- ment les contours de la zone précédente (assise karyogène) ; (d) deux assises polyédriques alternantes qui se cloisonnent en face des faisceaux; {epi) l'épiderme interne. Ce jeune carpelle, se développant, forme un ovaire dont le mésophylle est constitué par quatre zones superposées. À. Zone externe. — Celte zone comprend 6 assises prove- nant de la couche 4. La première assise est toujours la même que précédemment; elle n’a subi aucune division tangenlielle; elle s’est bornée à croître et à épaissir ses HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 9243 parois par collenchymatose; les cinq assises sous-jacentes proviennent du clcisonnement irrégulier des trois autres assises que nous avons signalées dans la zone externe; elles sont arrondies ou ellipsoïdales. Dans les espaces interfasei- culaires l’épaisseur de celle zone est de 108 &; en face des cordons libéro-ligneux elle est de 45 x seulement. Çà et là on trouve quelques mâcles d’oxalate de chaux. B. Zone génératrice des faisceaux. — Celle couche provient de la zone a; elle renferme un nombre variable d'assises (5-7).Seséléments sont assez peu volumineux,disposés enséries radiales et présentent d'assez fréquents cloisonnements ; on voit çà et là s'organiser de pelils faisceaux dans son sein. C. Zone karyogène. — Formée parfois d’une assise unique, généralement dédoublée sur la plus grande partie de son pourtour, elle offre 10 & de dimension radiale. Dans ses éléments, toujours polyédriques on aperçoit d'actifs cloi- sonnements radiaux. D. Zone interne. — La couche interne provenue de d ren- ferme de l’amidon en grande quantité {les autres zones en contiennent fort peu). Son épaisseur est variable ; minimum dans les espaces interfasciculaires où elle renferme cinq à six assises el mesure 72 & d'épaisseur, elle s’épaissit beau- coup au-dessous des faisceaux où elle atteint 126 ». Dans ce tissu se trouve de nombreux mâcles d’oxalate de chaux. Les éléments de cette zone ont sensiblement la forme et le volume de ceux de la zone externe. 3° Epiderme interne. — Cette assise est constituée par des éléments polyédriques et à seclion carrée (14 y de côté). IE. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT (PI. XXII, fig. 4 et 5). — Nous éludierons le développement sur des fruits pris à quatre époques se suivant de {rois semaines en (rois se- maines. Pour se transformer en fruit chaque carpelle ac- quiert successivement : Au bout de 3 semaines.... 3,50 de long sur 3,25 de diamètre. — 6 — ..... 4m,00 — 3,60 — — DE 00 -- 4,25 — NO ARE er Li Ene nf) des 6,00 4 244% A.-G. GARCIN. 1° Epiderme externe (epc, PI. F, fig. 4 et 5). — L’épiderme externe croît d’abord dans le sens radial; il atteint dans cette direction 22 & vers la troisième semaine, 25 w vers la sixième; enfin 26 y dans le fruit mür. Ses éléments s’ac- croissent en même lemps dans le sens tangentiel d’une manière assez rapide; ils atteignent dans cette direction 39 au bout de trois semaines; 45 y au bout de six semaines; 50 & au bout de neuf et enfin 54 w dans le fruit mür. La paroi externe continue elle aussi à s’épaissir. 2° Mésophylle. À. Zone externe (a, PI. XXIIE, fig. 4 et 5). — Cette zone prend encore quelques cloisonnements tangentiels qui portent le nombre des assises à neuf; puis ses éléments s’amplifient désormais sans se multiplier; ils s’'arrondissent el, par ce jeu, cette couche atteint successivement 350 y; 432 v, 500 & et 602 y aux quatre époques précitées. B. Zone génénatrice des faisceaux (b, PL. XXII, fig. 4 et 5). — Cette couche, à part les subdivisions radiales, prend quelques cloisonnements tangentiels qui portent le nombre des assises à 7-8; puis ses éléments croissent dans tous les sens et produisent un parenchyme d’abord bien différent de celui qui constitue la zone externe. Il est formé vers la troi- sième semaine par des éléments à parois minces, placés sen- siblement encore en files radiales et pleins de grains d’ami- don, tandis que les cellules de la zone externe n’en présentent pas de traces. Plus tard cette zone amplifie peu à peu ses éléments qui deviennent finalement semblables à ceux de la couche pré- cédente. Par ce mécanisme cette couche atteint successive- ment 150, 210 g, 250 el 560 y aux quatre époques préci- tées ; les faisceaux se sont définitivement différenciés dans son sein. C. Zone karyogène (c, PI. XXII, fig. 4 el 5). — Cette assise ne prend pas de cloisons tangentielles ou n’en prend que de très rares ; en revanche ses éléments se subdivisent radiale- ment d’une facon très active et s'étendent selon le méridien; puis, à partir de la sixième semaine, on voit leurs parois s’é- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 245 passir, se sclérifier et constituer par leur assemblage un frêle, mais véritatable noyau. D. Zone interne (d, PL. XXIE, fig. 4). — Par des cloisonne- ments irréguliers, cette couche atteint bientôt onze assises ; leurs éléments constituants grossisent et atteignent au bout de trois semaines une épaisseur de 430 y. À partir de ce mo- ment, les semences croissant rapidement pressent contre celte couche. Celle-ci rencontrant vers l'extérieur un noyau solide est forcément écrasée ; aussi son épaisseur au bout de neuf semaines n'est-elle plus que de 360 y; l’écrasement conti- nuant elle finit par se désorganiser et le noyau est mis à nu. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne s'étend lan- gentiellement, radialement il demeure stationnaire ; à la fin il participe à la désorganisation de la conche interne et se détruit. IL. FruiIT MUR. — En résumé le péricarpe mür renferme : 1° Un épiderme formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie ; 2° Une chair composée de grands éléments minces et sphé- roidaux. 3° Un noyau formé par une ou plusieurs assises de cellules tabulaires lignifiées et allongées dans le sens du méridien. [lex Aquifolum L. (PL XXIIL, fig. 6-7). I. Ovaire. — Le Houx fleurit vers Le 15 avril, son fruit, qui est une dupe, arrive à malurilé Le 15 octobre. L’ovaire est parcouru, du style au pédoncule par quatre sillons longitu- dinaux; sa forme est ovoïde; il mesure une longueur de 3 millimètres et un diamètre maximum de 2 millimètres; sa paroi ovarienne, épaisse de 640 y, présente en moyenne, entre ses épidermes, une quarantaine d'assises. Les fais- ceaux libéro-ligneux sont disposés sur un seul cercle dans cette paroi, à 360 & de l’épiderme externe et sont séparés de ce dernier par 24-27 assises. 1° Epiderme externe. — Vus de face les éléments épider- 246 A.-G. GARCIN. miques présentent la forme de polygones à contours rectili- gnes, polygones relalivement petits; leur coupe transversale est rectangulaire et étendue suivant le rayon; leur dimension radiale est de 2% y; leur dimension tangentielle de 9 y seulement. Toutes les parois cellulaires sont fort minces. sauf l’externe qui est légèrement épaissie. 2° Mésophylle. — Ce issu se subdivise nettement en trois couches concentriques : la zone interne, la zone moyenne et la zone externe. À. Zone externe. — Cette couche, épaisse de 469 y environ renferme de 24 à 27 assises cellulaires: elle est constituée par des cellules petites, polyédriques, sensiblement égales et intimement unies entre elles; elle ne renferme pas de fais- Ceaux. B. Zone moyenne. — C'est ce tissu qui contient les fais- ceaux libéro-ligneux; son contour externe n’est point circu- laire mais sinueux, c’est-à-dire formé allernativement de carènes el de vallécules longitudinales. Le sommet de chaque carène est occupé par un gros faisceau (/ b, PI. XXII, fig. 6). Outre les cordons libéro-ligneux ce tissu est constitué par deux sortes d'éléments bien différents : 4) au-dessous de chaque faisceau, on remarque un amas de petites cellules ayant un aspect rappelant celui du liber (/’, PI. XXII, fig. 6). Ces éléments ont une paroi légèrement épaissie, blanche et nacrée; sur une coupe longitudinale on voit que ces massifs sous-fasciculaires sont constitués par des éléments fibrifor- mes el allongés dans le sens méridien. Ces massifs s'étendent des faisceaux à la zone interne; b) dans les espaces interfasci- culaires, les éléments présentent un faciès lout à fait diffé- rent : étendues radialement, disposées en trois, quatre, cinq couches, les cellules de ce tissu présentent l'aspect de celles d’un parenchyme en palissade foliaire (7, PI. XXIIL, fig. 6). Ainsi donc nous trouvons dans la zone moyenne des fais- ceaux libéro-ligneux méridiens, des cordons fibreux sous- fasciculaires méridiens et des plages inter-fasciculaires de cellules radiales. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 247 C. Zone interne (zi, PI. XXII, fig. 6).— La zone interne est peu épaisse (30 L). Elle est constituée par un nombre variable d'assises (3-7). Les cellules qui la composent sont fibri- formes et étendues dans le sens tangentiel. Cette couche forme au-dessous de la couche précédente un anneau homo- gène et ininlerrompu. 3° Epiderme interne (e p. 1, PL XXH, fig. 6). — L’épiderme interne est formé par une assise d'éléments allongés et fibri- formes ; ces cellules sont disposées par plages de sens divers et s’engrenant. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire acquiert successivement : AUS MAIS: eue 7 millim. de long. sur 4 millim. de diam. max, AUD JUIN, ele 8 — 6 — Autd5 juillet... 10 — 7,50 — AU AD AOûL:.. 11 — 8 — Au 15 septembre. 11,5 — 8,50 = Au 15 octobre.... 12 — 9,50 — La paroi possède à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 1mm,20; {um,60; Amn70; Immg0, ungÿ et 2m, Le nombre des faisceaux n’a pas augmenté. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe croit tout d’abord radialement et atteint dans cette direction 32 y vers le 15 mai; à partir de ce moment cette élongation cesse. L'extension tangentielle, vu la rapidité et la durée du cloi- sonnement radial est assez peu rapide, mais continue; fina- lement les cellules épidermiques présentent dans cette direction 29 sw. La paroi externe, encore peu épaisse au 15 mai, s'accroil rapidement, devient fort volumineuse et ne mesure pas moins de 11 # dans le fruit mûr. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Les éléments de la zone externe se cloisonnent d’abord dans tous les sens. Ces cloisonnements peu nombreux, il est vrai, el fort irréguliers, portent le nombre d'assises à 30 environ {en face des fais- 248 A.-G. GARCIN. ceaux). Vers le 15 mai, ce phénomène cesse complètement et les cellules s’arrondissent et grossissent lentement. Par ce mécanisme cette zone acquiert successivement 840 (15 mai), 950 » (15 juin), 995 w (15 juillet), 1010 & (15 août), 1040 y (15 septembre) et 1100 y (15 octobre). Dans le fruit mûr, les cellules qui constituent cette couche sont relativement petites et lâchement unies entre elles. Les trois ou quatre assises sous-jacentes à l’épiderme n'arrondissent point leurs éléments; ces derniers grandissent tout en demeurant rectangulaires, puis vers le 15 juillet certains d’entre eux s'arrêtent dans leur accroissement, épaississent leur parois et les sclérifient. Les autres éléments continuent lentement leur amplification el leurs parois deviennent finalement légèrement collenchymateuses. B. Zone moyenne (PI. XXII, fig. 7). — Les éléments de cette zone se développent diversement. Les massifs de cellules méridiennes sous-fasciculaires prennent de nombreuses eloi- sons #réridiennes dirigées dans tous les sens; le nombre des éléments fibriformes est ainsi considérablement augmenté et le cordon devient de plus en plus volumineux. Vers le 15 juil- let, ce phénomène s’arrête ; les cellules fibriformes épaissis- sent leurs parois en même temps qu’elles s’étirent de plus en plus dans le sens méridien; finalement elles se lignifient et passent à l’état de véritables fibres (7). Le parenchyme inter- fasciculaire ne prend aucun cloisonnement tangentiel; le nombre de ses assises n’augmente donc pas, mais les cellules allongées dans le sens radial continuent à s’accroître dans. cette direction. Vers le 15 août, on les voit se lignifier peu à peu tout en conservant leur forme; celles qui avoisinent les, cordons fibreux méridiens, pressées par ceux-ci, se dirigent obliquement vers l'extérieur au lieu d’être disposées exac- tement suivant le rayon (r). C. Zone interne (zi, PL. XXIIT, fig. 7). — La zone interne ne prend que quelques rares cloisonnements tangenliels; sur certains points elle n’en prend même pas du tout. Les élé- ments constitutifs de cette couche croissent peu radialement; HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 249 en revanche, ils s’allongent beaucoup dans le sens équatorial, leurs extrémités s’appointissent, leurs parois se lignifient ; finalement on à un anneau de véritables fibres tangentielles. 3° Epiderme interne. — Cette assise reste simple et sans accroissement radial; les plages allongent leurs éléments dans le sens qui leur est propre et, finalement, les selérifient. IL. Fruit MUR. — En résumé, le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme eaterne formé de cellules tabulaires à paroi externe très épaisse ; 2° Un hypoderme constitué par trois ou quatre assises d'éléments légèrement collenchymaleux et englobant des îlots scléreux ; 3° Une chair composée de cellules sphéroïdales relative- ment peu volumineuses ; 4° Un noyau compliqué forméde 3 zones:#,une zoneexterne comprenant une couche de cellules seléreuses allongées ra- dialement traversées par des cordons longitudinaux de fais- ceaux el de fibres ; 4, un anneau de fibres équatoriales et €, une assise de fibres disposées en plages diversement dirigées. Rhammus Frangula L. (PI. XXII, fig. 8, 9, 10, 11, 12). LE Ovaire. — Le Æhamnus Franqula fleurit vers le 1” juin ; son fruit, qui est une drupe, mûrit vers le 1° août. Son ovaire supère mesure 800 y de long et 800 & également de dia- mèlre maximum. La paroi carpellaire, épaisse de 190 environ, comprend en moyenne, entre ses épidermes, de 13 à 15 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés dans le mésophylle en un seul cercle, situé à 70 y de l’épiderme externe et séparé de ce dernier par 6 ou 7 assises. 1° Epiderme externe. — Vus de face les éléments épider- miques présentent la forme habituelle ; leur coupe trans- versale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 15 y; leur dimension tangentielle est de 14 w. Toutes les parois de ces cellules sont minces ; à peine Pexterne, légèrement bombée, est-elle un peu épaissie. 250 A.-G. GARCIN. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en trois zones concentriques : la zone externe, la zone moyenne, la zone interne. | A. Zone externe. — Cette couche comprend les 2 ou 3 assises sous-jacentes à l’épiderme externe. Les éléments de ce tissu se distinguent immédiatement de ceux des paren- chymes sous-jacents par leur forme qui est rectangulaire. L’épaisseur de cette zone est de 45 y. B. Zone moyenne. — Celle couche, constituée par 10, 11 assises, présente une épaisseur de 110 y. Ses éléments sont pelits et polyédriques: certains d’entre eux contiennent des macles d’oxalate de chaux ; d’autres, déjà légèrement arrondis, prennent une faible coloration par le violet d'Hans- tein (réactif de la gomme). C’est dans celte couche que sont disposés les faisceaux. C. Zone interne (a, PI. XXII, fig. 8). — Celle zone est constituée uniquement par l’assise sous-jacente à l’épiderme interne : elle est formée de cellules à parois minces, rectan- gulaires, et mesurant une dimension radiale de 7 p. 3° Épiderme interne (b, PL. XXL, fig. 8). — Gelte assise est formée de cellulesrectangulaires à parois minces mesurant8 y de dimensionradiale et 11 “environ de dimension {angentielle. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire devient peu à peu sphérique et acquiert successivement les diamètres suivants : AU ADI ER br ne Me Aron 3 millimètres. AU RUE tr EN SRTRENNNnrses 5 — AU AD em et Te RE tee 6 — AU AT AO Re se be eee en ne 8 — La paroi possède à ces divers stades les épaisseurs sui- vantes : 525. p,1707u, 1422 met 12101. Dans la paroi ovarienne, il n'existait qu'un seul cercle de faisceaux parfaitement différencié; entre le stade 1 et le stade 2, il s’en développe un second cercle dans la zone interne. 1° Épiderme externe — Les éléments de-cet épiderme HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 251 croissent d’abord dans toutes les directions ; bientôt le cloi- sonnement radial se ralentissant, l'extension tangentielle prédomine; au 15 juin les cellules possèdent une section transversale carrée de 18 y de côté. A partir dece moment l'ac- croissement radial cesse totalement et, le développement tangentiel continuant, les cellules atteignent dans cette direc- tion 25 y, 30 y et 36 & aux diverses époques précitées. Petit à pelit pendant le cours de cet accroissement la paroi ex- terne s’épaissit et alleint 8 w. La paroi interne s’épaissit également et devient blanche et collenchymateuse. 2 Mésophylle. À. Zone externe. — Les éléments de cette zone prennent, en même temps que des cloisonnements ra- diaux, quelques rares cloisonnements tangentiels qui portent le nombre des assises à 4-6. Au 15 juin toute division lan- gentielle a cessé, les cellules grossissent peu à peu, arron- dissent leurs angles, deviennent ellipsoïdales et élendues dans le sens {angentiel: puis, peu à peu les parois s’épaissis- sent, deviennent blanches el nacrées; cette couche est alors collenchymateuse : c’est l'hypoderme. Son épaisseur a été successivement 90 y au 15 juin, 110 w au 1% juillet, 120 p au 15 juillet et 130 p au 1% août. B. Zone moyenne. — Ce parenchyme, par suite d’un cloi- sonnement dans tous les sens portant surtout sur ses é6lé- ments les plus internes, possède bientôt 15 assises cellu- laires. À partir de ce moment, les éléments grandissent peu à peu et s'arrondissent ; les cellules qui se coloraient par le violet d'Hanstein deviennent rapidement plus volumi- neuses que leurs voisines et s’emplissent d’un abondant contenu gommeux : leur diamètre atteint dans le fruit mûr jusqu'à 168 y. C’est par ce mécanisme que celte zone ac- quiert successivement aux quatre époques précitées 360 y, 480 uw, 820 et 850 w d'épaisseur. C. Zone interne (a, PI. XXH, fig. 9, 10, 11,12). — La zone interne demeureassez longtemps simple etsans accroissement radial; lorsque l'épiderme interne à déjà formé la plupart de ses éléments, la zone interne entre à son tour en jeu. Se 2592 A.-G. GARCIN. cloisonnant à la fois radialement et tangentiellement, elle comprend 3 assises au 1" juillet, toutes ses cellules sont rectangulaires, étendues tangentiellement el possèdent des parois minces. L’assise la plus externe offre une particula- rilé remarquable : chacun de ses éléments contient un cris- tal prismalique d’oxalate de chaux ; en outre, cetle assise se subdivise avec activité par des cloisons radiales; aussi l’ac- croissement de ses cellules est-il fort lent. Si les éléments de cette dernière assise ne s’étendent guère suivant le rayon, il n’en est pas de même de ceux des 2 assises sous-jacentes qui atteignent bientôt dans cette direction 36 y, tandis que leur dimension tangentielle n’est que de {1 y. Vers le 15 juillet l'épaisseur de la zone interne est de 72 y. À partir de ce moment les 3 assises se scléri- fient; ces cellules pierreuses possèdent une paroi épaisse, jaunâtre et canaliculée. 3° Épiderme interne (e, fig. 9, 10, 414, 12, PI. XXII). — Con- trairement à l'opinion émise par M. Lampe (1), l’épiderme interne entre pour une part dans la constitution du noyau. Immédiatement après la fécondation, cet épiderme se sub- divise par une cloison tangentielle en 2 assises superpo- sées. À partir de ce moment, ces 2 assises onl une destinée absolument différente : l'interne demeurera simple et conser- vera ses parois minces, l’externe se cloisonnera et donnera naissance à un tissu scléreux. | En effet, l’assise externe s'étend d’abord tangentiellement ; puis, par des cloisonnements tangentiels répétés, se trouve, au 1* juillet, former un tissu de 5 assises mesurant en- semble une épaisseur de 36 w. Ce cloisonnement cesse et les éléments s'étendent peu à peu dans le sens tangentiel et appointissent leurs extrémités; finalement leurs parois. s'épaississent et se sclérifient; ce tissu possède alors une épaisseur de 72 y. Pendant ce temps l'assise interne s’est également déve- (1) Lampe, loc. cit. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 253 loppée, mais suivant un mode tout différent. Ses éléments, ne prenant aucune cloison tangentielle et de rares cloisonne- ments radiaux, s'étendent rapidement dans tous les sens et prennent la forme cubique; cette extension est fort rapide et les cellules deviennent relativement énormes ; au 15 juin, elles possèdent 29 y de côté, au 1° juillet 40 . À partir de cette date l'accroissement radial domine sur le tangentiel et finalement l’assise interne est constituée par des éléments à parois fort minces, à volume relativement considérable, pos- sédant une dimension radiale -de 130 & et une dimension tangentielle de 54 » seulement. IT. Fruir mur. — En résumé le fruit mûr est constitué ainsi qu'il suit: 1° Un épiderme externr, formé d'éléments tabulaires dont les parois externe et interne sont épaissies et les parois ra- diales minces ; 2 Un Aypoderme collenchymateux comprenant de 4 à 6 assises ; 3° Une chair, constituée par de volumineux éléments sphé- roïdaux ou ellipsoïdaux et entremêlées de cellules gom- meuses. 4° Un noyau décomposable en deux couches : l'externe, formée de cellules, scléreuses, l’interne, constituée par des fibres tangentielles ; 5° Une assise de grandes cellules à parois minces. Zizyphus vulgaris Lamk. L Ovae. — Le Zizyphus vulgaris feurit vers le 1° juillet et son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 1% octobre. Son ovaire mesure 1 millimètre de long sur 960 & de diamètre maximum. La paroi car pellaire, épaisse de 270 », comprend entre ses épidermes de 15 à 18 assises cel- lulaires. Les faisceaux sont distribués en deux cercles dans le mésophylle carpellaire; le cercle externe est situé à 65 y de l’épiderme externe et séparé de lui par 5 assises environ; 254 A.-G. GARCEN. l'interne est rapproché de l’épiderme interne, dont il n’est séparé que par 2-3 assises formant une épaisseur de 30 y. 1° Épiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme se présentent sous la forme ordinaire; leur coupe transversale est un rectangle étendu radialement, possédant 22 y. de dimension radiale sur 9 y de dimension tangentielle. La paroi externe est un peu épaissie, les autres parois sont minces. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : la zone externe et la zone interne. À. Zone externe. — Ce tissu s'étend de l’épiderme externe à la face ventrale des faisceaux du cercle interne; elle com- prend de 12 à 14 assises formant une épaisseur de 220 y ; elle débute sous l’épiderme externe par une assise de cellules rectangulaires, alternant avec l’épiderme et, çà et là subdi- visées par une cloison tangentielle. Les autres assises sont formées d'éléments polygonaux, à parois minces, à angles déjà un peu mousses; cerlaines de ces cellules contiennent des mâcles, d’autres se colorent déjà par le violet d'Hanstein. B. Zone interne. — La zone interne est consliluée par 3 ou 4 assises d'éléments labulaires à parois minces. L'épais- seur de cette couche est de 36 p. 3° Épiderme interne. — Dans presque toute son étendue, l'épiderme interne n’est déjà plus simple ; presque partout il est subdivisé par des cloisons langentielles en 2-3 assises d'éléments à section rectangulaire et fortement étendus dans le sens tangentiel. L'épaisseur de cette couche est de 11 y. IE. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se {rans- former en fruit l'ovaire acquiert successivement : Au Aeraoût. 0 9 millim, de long sur 7 millim. de diam. max. Au te septembre... 15 — 8,50 — AuAs.octobre.!!::::47 — 11 _ La paroi atteint à ces diverses époques : qum,70; Qmm30; el Anm 0. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne prend au- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 255 cun accroissement radial; le cloisonnement radial de ses éléments est très rapide et très prolongé ; aussi l’extension tangentielle de ceux-ci, nulle d’abord, est-elle en définitive très lente; les cellules n’atteignent guère que 36 w en dimen- sion tangenlielle. Quant à la paroi externe, elle s’enfle beau- coup et atteint 9 » d'épaisseur. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Dans toutes les par- ties de la zone externe, il se forme d’abord des cloisonne- ments irréguliers et affectant toutes les directions; aussi, par suite de ce phénomène, le nombre des assises est-il porté à 36 au 1° septembre; l'épaisseur de cette couche est alors de 900 y. Parmi ces éléments, il en est dont la croissance est plus rapide que celle des autres et qui restent indivis : ce sont les cellules qui, dans l’ovaire, prenaient déjà une légère colo- ration par le violet d'Hanstein; bientôt, leur contenu se dif- férencie, elles deviennent des cellules gommeuses identiques à celles que nous avons signalées dans les 2Aamnus. Dès le 1° septembre, tout cloisonnement a cessé et les éléments s'étendent dans tous les sens. Les 3 ou 4 assises les plus externes, qui proviennent de la subdivision de l’as- sise sous-épidermique du carpelle, s'étendent surtout tan- genliellement, épaississent leurs parois et forment finalement un hypoderme collenchymateux ; les 2 ou 3 assises sui- vantes demeurent également assez peu volumineuses et à cellules étendues tangenliellement. Les éléments qui constituent le reste de la zone s’accrois- sent dans tous les sens et deviennent peu à peu sphéroïdaux ; puis, ils se décollent par places, laissant dans le tissu des la- cunes assez considérables, ce qui donne à ce parenchyme un aspect réticulé. Cette couche atteint finalement 3 mil- limètres. B. Zone interne. — Les éléments de la zone interne se cloisonnent dans toutes les directions, et tout en restant peu volumineux, multiplient considérablement le nombre de leurs assises. Au 1* août, celte couche comprend de 25 à 27 as- 256 A.-G. GARCIN. sises formant ensemble une épaisseur de 700 w. Les cellules qui les constituent sont polygonales et sensiblement isodia- métriques, à parois minces el intimement unies entre elles. A partir de cette date, le cloisonnement se ralentit et cesse bientôt tout à fait: les éléments grandissent alors légèrement, puis peu à peu se sclérifient et se transforment en cellules pierreuses à paroi épaisse el canaliculée. Toutefois, la sclé- rification ne va pas loujours jusqu’au contact des faisceaux, mais laisse subsister 3 ou 4 assises de cellules minces. 3° Épiderme interne. — L'épiderme interne, tout en élen- dant tangentiellement ses éléments de plus en plus, prend de nouvelles cloisons tangentielles et au 1° août renferme une dizaine d'assises mesurant en épaisseur environ 60 w. Dès lors tout cloisonnement cesse, les cellules continuent à s’é- tendre, appointissent leurs extrémités et prennent la forme de fibres ; vers le 15 septembre, leurs parois se selérifient ; dès lors ces éléments forment un massif de fibres équato- riales. HE. Froir mur. — En résumé le fruit mûr est done consti- lué ainsi qu'il suit : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe fort épaissie ; 2° Un hypoderme collenchymateux constitué par 4-5 as- sises de cellules ellipsoïdes et étendues tangentiellement ; 3° Une chair composée d’un réticulum de cellules sphé- roïdales entremêlées de cellules gommeuses ; 4° Un noyau décomposable en deux zones : zone externe formée de cellules scléreuses, une zone interne constituée par des fibres tangenlielles. Cerasus avium L. (PL. XXIV, fig. 1 et 2). I. Ovaire. — Le Cerasus avium fleurit vers le 1% avril et son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 15 juin. L'ovaire uniloculaire unicarpellé mesure environ 2% 50 de long sur 1 millimètre de diamètre maximum. La HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 254 paroi, qui renferme de 25 à 30 assises, possède une épais- seur de 300 y environ. Les faisceaux carpellaires sont. dis- posés sur deux cercles ; l’un interne et comprenant le fais- ceau dorsal, l’autre externe constitué par un grand nombre de petits cordons libéroligneux : 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cette assise présentent la forme habituelle ; en coupe transver- sale, ce sont des rectangles étendus radialement (22 v de di- mension radiale, 14 » de dimension tangentielle). Les parois externe et interne sont déjà un peu épaissies ; les parois radiales sont très minces. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux couches concentriques : la zone externe et la zone interne ou karyogène. À. Zone externe. — Ce lissu possède de 18 à 20 assises formant une épaisseur moyenne de 250 y; il est constitué par des cellules polyédriques à parois minces el dont les angles sont déjà un peu arrondis. Les eristaux (mâcles d’oxalate de chaux) sont assez répandus dans cette couche ; ils sont surtout massés dans les assises les plus internes. B. Zone interne ou karyogène (z. à, PI. XXIV, fig. 1). — L’épaisseur de cette couche est variable : maximum vers la ligne suturale du carpelle, elle diminue peu à peu, pour devenir minimum dans la région qui contient le faisceau dorsal ; le cercle interne des faisceaux étant concentrique à l’'épiderme externe, les massifs libéro-ligneux sont, par le fait, d'autant plus rapprochés de la zone karyogène qu'ils sont plus près de la ligne de suture du carpelle. En moyenne, cette couche renferme de 7 à 10 assises formant une épais- seur de 43 . Les éléments qui la constituent sont polygo- naux, petits, intimement unis entre eux, possèdent des parois minces et sont totalement dépourvus de cristaux. Si l’on remonte aux premiers moments de la formation du bourgeon floral, on voit que celte couche provient entière- ment du cloisonnement d’une seule assise adjacente à l’épi- derme interne. ANN. SG, NAT. BOT. XII, 17. — ART. N° 2. 258 A.-G. GARCIN. 3° Epiderme interne (e. 1, PI. XXIV, fig. 1). — Sur la grande majorité de son pourtour, cet épiderme est déjà subdivisé par des cloisons tangentlielles en 2, 3 et même # assises su- perposées ; il faut se reporter aux premiers jours de mars pour saisir le début du cloisonnement. L’épaisseur de ce lissu est de 18 y; les éléments qui le constituent sont éten- dus tangentiellement. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire noué atleint successivement les dimensions suivantes : Au 15 avril..... 4 millim. de long sur 3 millim. de diam. max. Au 1FAmMal se 8 — 4 — Au 15 mai..... 42 — 8 AUMAET Juin. se 14 — 9 Au 15 juin... 20 — 15 La paroi acquiert successivement à ces diverses dates : 516u; Sk0u; 1200u; 23004 et 3500p. 1° Épiderme externe. — L'épiderme externe croît peu radialement ; ayant 22 y dans la fleur, il atteint seulement 30 y. dans le fruit adulte. Le cloisonnement radial de ses élé- ments est fort aclif; aussi les cellules épidermiques s’éten- dent-elles d’abord fort peu en surface; mais le cloisonne- meni se ralentissant, puis cessant, l'extension tangentielle se fait sentir et les éléments prennent dans cette direction jus- qu'à 70 y. Les parois radiales restent minces, les parois externe et interne s’épaississent peu à peu, la première atteint jusqu'à 12 2 Mésophylle. À. Zone externe. — Celte couche acquiert successivement en épaisseur 215 & au 15 avril; 520 y au 1% mai, 720 y au 15 mai, 1480 y au 1” juin; enfin 3000 w au 15 juin. Ce résullat est dû, uniquement ou à peu près, à l'amplification des éléments; à peine quelques cloisonne- ments, presque exclusivement localisés sous l’épiderme externe, ont porté dans les premiers temps du développement le nombre d'assises de 20 à 25. Les cellules s’arrondissent d'abord, puis croissent dans tous les sens, sauf celles de la HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 259 partie interne de la couche qui s'étendent beaucoup dans le sens radial. Les 2 ou 3 assises sous-jacentes à l’épiderme externe restent aplaties et épaississent légèrement leurs pa- rois formant ainsi un hypoderme. Les mâcles subsistent sans changements apparents. B. Zone interne (PI. XXIV, z, fig. 2). — La zone interne segmente rapidement ses éléments dans lous les sens et ac- quiert au 15 avril 14 assises, au 1° mai 22, au 15 mai 27 ; à partir de ce moment tout cloisonnement cesse etles éléments grandissent tout en gardant leurs parois minces. C’est par ce mécanisme que cette couche atteint 148 w au 15 avril, 262 au 1° mai, 398 au 15 mai, et enfin 738 au 1° juin. Vers cette époque l’amplification cellulaire cesse et les parois se sclé- rifient peu à peu, ce lissu constitue alors une enveloppe de cellules scléreuses à parois épaisses et canaliculées. 3 Épiderme interne (PI. XXIV, ei, fig. 2). — L'épiderme interne continue à se segmenter par des cloisonnements langentiels; il possède au 15 avril 6 assises formant une épaisseur de 21 p; au 1° mai 8 assises et 36 pu; au 15 mai 10 assises et 60 , à partir de ce moment tout cloisonnement cesse. L'accroissement radial de celte couche est peu impor- tant (120 pau 15 Juin); en revanche ses éléments constitutifs s’'élendent dans le sens tangentiel, appointissent leurs extré- mités et prennent la forme de fibres. Vers le 1° juin, cette extension s'arrête, les parois de ces cellules se sclérifient et la couche épidermique est définitivement constituée par un massif de fibres scléreuses. I. Frurr mur. — En résumé le fruit mûr est constitué ainsi qu'il suit : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie ; 2° Un Aypoderme, de 2 ou 3 assises faiblement collenchy- mateuses ; 3° Une chair divisible en deux couches : l’exferne formée de cellules sphéroïdales; l’irterne d'éléments étendus radia- lement ; 260 A.-G. GARCIN. 4° Un noyau décomposable en deux zones : l’exferne com- posée de cellules scléreuses; l’interne de fibres tangentielles. Le Prunus Padus, P. domestica, se développant de même. Hhodotypos kerrioides Sieb. et Zuec. L. Ovaire. — Cette Rosacée à type tétramère possède un ovaire quadriloculaire de 1**,60 de long sur 0",840 de dia- mètre maximum; le fruit est formé de quatre drupes acco- lées. La paroi renferme en moyenne entre ses épidermes de 12 à 15 assises cellulaires formant une épaisseur de 174 y. Les faisceaux sont disposés sur un seul cercle : 1° Épiderme externe. — Vus de face, ses éléments présen- tent l’aspect habituel, en coupe transversale ce sont des rectangles de 11 w de dimension radiale sur 7 & 50 de dimen- sion tangenlielle, les parois externe et interne sont déjà assez épaisses; les parois radiales sont très minces. 2° Mésophylle. — À l'exemple de celui du Cerasus avium, ce parenchyme se subdivise en deux couches concentriques : la zone externe et la zone interne ou karyogène. À. Zone externe. — Cette couche est constituée par 9 as- sises d'éléments polyédriques, à paroïs minces, et intime- ments unis entre eux. Çà et là quelques cellules un peu plus volumineuses renferment une mâcle d’oxalate de chaux. La zone externe possède 107 y d'épaisseur. B. Zone interne ou karyogène. — Celle couche est cons- tituée par 3 assises environ formant ensemble une épaisseur de 40 y; en face du faisceau dorsal, la zone interne va en augmentant d'épaisseur à mesure qu’on s'avance vers la commissure placentaire. Ses éléments sont rectangulaires, à parois minces, remplis d’un protoplasma granuleux. On n'y rencontre pas de cristaux. 3 Épiderme interne. — Cet épiderme est constitué par des cellules tabulaires possédant une dimension radiale de 15 ; sur certains points cet épiderme est déjà subdivisé par des cloisons tangentielles en 2-3 assises superposées. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 261 IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit met environ trois mois. Chaque carpelle atteint successivement : Au bout de 1 mois....... 6 millim. de long sur 3 millim. de diam. max. — ASE Le 8 _ 4,5 = - JC else 10 — 5 — La paroi acquiert successivement à ces diverses époques : 489p.; 960% et 1200. el le nombre des faisceaux n’augmente pas 1° Épiderme externe. — L'épiderme externe, loul en se cloisonnant radialement d’une façon fort active et en épais- sissant sa paroi externe, s'accroît rapidement dans le sens radial et atteint ainsi dans cette direction 32 y au bout d’un mois. En même temps il s’est passé un fait fort rare dans les fruits charnus : un grand nombre de cellules épidermiques se sont subdivisées par une cloison tangentielle. Ce cloisonne- ment est d’ailleurs fort irrégulier et n’est nullement localisé en plages spéciales ; la cloison se produit ordinairement vers la partie inférieure de l'élément, séparant ainsi une petite cellule basilaire et une grande cellule supérieure. Bientôt l’accroisse- ment radial cesse et les éléments s'étendent uniquement en direction tangentielle ; en même temps les cellules de l’assise inférieure ou interne s’arrondissent et deviennent ellipsoï- dales ; quant à la paroi externe, elle s’épaissit de plus en plus. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Cette couche multi- plie d'abord ses éléments dans tous les sens; aussi le nombre de ses assises est bientôt porté à 16. Dès lors tout cloisonne- ment langentiel cesse et les cellules grossissent dans tous les sens. Les 2-3 rangées sous-épidermiques, provenues d’une seule assise carpellaire d’abord rectangulaire, deviennent finalement ellipsoïdales el langentiellement étendues. Le reste du parenchyme arrondit ses éléments qui deviennent peu à peu sphéroïdaux. Cetle zone atteint ainsi successive- ment de mois en mois 201 p, 203 uw, 443 u. B. Zone interne. — La zone interne multiplie rapidement 2062 A.-G. GARCIN. ses éléments dans tous les sens; ce cloisonnement est d’au- lant plus rapide que les assises sont plus rapprochées de l’épiderme interne; au bout d’un mois cette couche com- prend 20 assises et une épaisseur de 220 y ; à dater de cetle époque le cloisonnement cesse et les éléments s’amplifient tout en restant polyédriques ; au bout de deux mois ce tissu possède 600 y d'épaisseur ; toute extension cesse alors et ces cellules se sclérifient peu à peu. 3° Épiderme interne. — Cet épiderme, par des cloisonne- ments tangenliels répétés, arrive à posséder au bout d’un mois 10 assises et 36 y d'épaisseur ; le cloisonnement cesse alors et ses éléments grossissant forment à la fin du second mois une épaisseur de 125 & ; ces cellules se sont peu à peu étendues langentiellement, ont appointi leurs extrémités, et se sclérifiant sont devenues de véritables fibres. IL. Fruit mur. — En résumé, le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé d’une assise de cellules ta- bulaires subdivisées sur beaucoup de points; dans ce cas les éléments de l’assise inférieure sont ellipsoïdaux; la paroi externe de l’assise supérieure est fort épaisse. 2° Un ypoderme constitué par 2-3 assises d'éléments ellipsoïdaux et collenchymateux; 3° Une chair formée de cellules sphéroïdales ; 4° Un noyau décomposable en deux zones concentriques : l’erterne formée de cellules scléreuses, l'irterne de fibres tangentielles. Amyqgdalus vulgaris L. (PL. XXIV, fig. 3, 4, 5). TL. Ovaire. — L’Amandier fleurit vers le 15 avril el son fruit, qui est une drupe, arrive à malurité vers Le 15 mai. Son ovaire présente une longueur de 3 millimètres sur un dia- mètre maximum de 2 millimètres ; il est couvert de poils longs et blanchâtres qui forment à sa surface un duvet serré; enfin il est parcouru dans toute sa longueur par un sillon formé par la commissure des bords carpellaires. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 263 La portion de la paroi comprise entre le placenta et la nervure dorsale (qui est celle que nous prenons comme type) comprend environ 45 assises et mesure une épaisseur de 380 w. La portion placentaire est bien plus volumineuse (480 y). Les faisceaux libéro-ligneux sont fort nombreux dans le mésophylle carpellaire. Au niveau de la nervure dorsale du carpelle on rencontre un premier cerele de cordons libéro- ligneux, puis vers l'extérieur 4 ou 5 cercles d'autant plus jeunes qu'ils sont plus externes. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe est constitué par des éléments de deux sortes : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vues de face elles présentent un coniour rectiligne et polygonai; leur coupe transversale est un rectangle dont le côté tangentiel mesure 12 et le côté radial 20 & ; toutes leurs parois sont minces. b. Poils. — Ces poils sont du type wnicellulaire simple; 11s sont de diverses grandeurs et présentent des parois d’épais- seur variable : ce phénomène lient uniquement à la diffé- rence d’âge de ces appendices. En effet, par suite du cloison- nement radial continu des cellules planes, les nouveaux élé- ments formés peuvent rester plans ou s’allonger en poils. Généralement les parois de ces poils sont assez minces; leur longueur atteint 260 et leur diamètre 35 y. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme renferme environ 25 as- sises cellulaires formant une couche de 430 x d'épaisseur ; il est entièrement formé de cellules polygonales à parois minces et en voie de multiplication active. Malgré l'homogé- néilé apparente de ce tissu, nous le subdiviserons en deux zones concentriques : la zone externe et la zone interne ou karyogène. A. Zone externe. — Celle couche comprend 11 assises formant une épaisseur de 180 x environ. B. Zone interne ou haryogène (zi, fig. 3, pl. XXIV). — Cette couche, épaisse de 250 y, comprend le reste du mésophylle; elle englobe dans son sein le cercle interne des faisceaux. 264 A.-G. GARCEN. 3° Epiderme interne (ei, fig. 3, pl. XXIV). — Vus de face, les éléments épidermiques se montrent sous forme de na- velle; ils sont unis en plages diversement dirigées; leur coupe transversale est un rectangle étendu tangentiellement et dont le petit côté est de 4. La paroi interne est légè- rement épaissie. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire noué demeure aplati dans le sens dorsiventral de sorte que sa coupe transversale figure vaguement une ellipse. Cet ovaire acquiert successivement : AUMErTMAI...E 7 mill. de long sur des axes respectifs de 4 mill. et 3"2,50: AD ADReRn 1 cent. 50 — — Do — MA U0 Au 4% juin... PTE ET) — — 1 cent. et 62,50 AU AD rich 3 — 80 — — 2,80 et2 cent. Au 4er juillet... % — 00 _ — 3 cent. et 2,50 La paroi atteint successivement en épaisseur à ces diverses dates : 340; Ju; 2133us © 3634u et 3866u. Un certain nombre de faisceaux situés dans la portion ex- terne du mésophylle qui n'étaient dans l'ovaire qu'à l’état procambial se différencient peu à peu. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe présente un cloisonnement radial fort actif, de nouveaux poils se pro- duisent landis que les anciens épaississent petit à petit leurs parois qui atteignent 3 y d'épaisseur. En même temps les cel- lules planes s’accroissent dans le sens radial et acquièrent dans celte direction 21 au 1® mai, 29 & au 15 mai, 33 w au 1° juin, 344 au 15 juin; enfin 36 y dans le fruit adulte. Les éléments épidermiques s'étendent également dans le sens tangentiel; quant à leur paroi externe, elle s’est forte- ment épaissie el possède 15 & dans le fruit mûr. En outre, il s’est produit dans cette assise le phénomène déjà signalé par nous dans la drupe du Æhodotypos kerrioides : çà et là certains éléments épidermiques se sont subdivisés, sans régularité d’ailleurs, par une cloison tangentielle. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 265 2° Mésophylle. — À. Zone externe. — Cette couche aug- mente rapidement d'épaisseur et alteint 200% au 1° mai, 600 & au 15 mai, 2000 y au 1° juin, 2800 au 15 juin, et enfin 3000 y au 1° juillet. Les éléments se cloisonnent d’abord avec rapidité dans tous les sens de manière à former 24 assises au 1° mai et 45 au 15 mai; à partir de cette date la rapidité du cloisonne- ment se ralentit beaucoup et le nombre d'assises arrivé à 48 n’augmente plus; les éléments s’amplifient alors de plus en plus. L’assise sous-épidermique ovarienne s’est cloisonnée lan- gentiellement avec le reste de la zone interne; lorsqu'elle a produit 3-4 assises superposées ce cloisonnement cesse, ces éléments s'étendent tangentiellement, épaississent leurs pa- rois et devenant collenchymateux constituent un hypoderme. Les autres éléments de la zone externe deviennent d’abord tous sphéroïdaux; mais à un certain moment les 10 assises les plus internes prennent tout à coup un développement radial prédominant et forment un parenchyme à éléments fortement étendus dans ce sens. Les faisceaux en voie de développement achèvent peu à peu leur différencialion. B. Zone interne ou karyogène (zi, PI. XXIV, fig. 4). — Cette zone renferme dans son sein, ainsi que nous l'avons déjà dit, le cercle interne des faisceaux, jamais les cellules de ce lissu ne prennent un développement comparable à celui des éléments de la zone externe; la couche karyogène tranche constam- ment sur le reste de la paroi par la petite taille de ses éléments. D'abord fort mince et ne comprenant que 6 assises cellu- laires, ce tissu multiplie très rapidement ses éléments : au 1% mai il possède 12 assises (108 x d'épaisseur), au 15 mai 20 assises (310 u), au 1® juin 25 assises (620 y). À partir de ce moment tout cloisonnement cesse, les cellules s’ampli- fient et ce tissu atteint finalement 705. À ce moment on peut y distinguer facilement deux parties concentriques : une couche externe et une couche interne. 266 A.-G. GARCIN. a. Couche externe (ce, PI. XXIV, fig. 4). — La couche externe est constituée par une quinzaine d'assises ; elle am- plifie ses éléments et l’on voit dans sa portion externe de nombreux îlots cellulaires se selérifier; sa portion interne, qui contient les faisceaux, demeure parenchymateuse; ce n’est que rarement qu’on y rencontre des amas scléreux. b. Couche interne (ci, pl. XXIV, fig. À). — La couche in- terne, composée d’une douzaine d'assises, n’arrondit point ses éléments, mais les étend dans des sens divers, puis les parois de ses cellules s’épaississent, et finalement se scléri- fient, formant aussi une coque résistante continue d'éléments scléreux canaliculés. 3° Epiderme interne (ei, PT. XXIV, fig. 4). — L'épiderme interne, simple dans l'ovaire, ne tarde pas à se cloisonner à la fois par des cloisons tangentielles et radiales. Il se forme ainsi une couche qui possède, au 1” mai, 5 assises et 20 y d'épaisseur. À partir de cette date le cloisonnement cesse et les éléments grossissent, formant un massif de 55 au 15 mai, de 80 & au 1° juin, 100 & au 15 juin; enfin 125 y au 1% juillet. En même temps les cellules s'étendent tangentiel- lement, appointissent leurs extrémités, se sclérifient et de- viennent ainsi de véritables fibres. L’assise la plus interne reste cependant relativement mince. HE. Frurr MUR. — En résumé, le péricarpe mûr est cons- üilué ainsi qu'il suit : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe et épaissie et de poils unicellulaires simples; çà et là cet épiderme est dédoublé par des cloisons tangen- lielles. 2° Un kypoderme collenchymateur formé de 3-4 assises. 3° Une chair décomposable en deux zones : l'externe cons- tiltuée par des éléments sphéroïdaux ou ellipsoïdaux; l’interne composée de cellules fortement étendues radialement. 4° Un noyau complexe ainsi disposé de l'extérieur à l’inté- rieur : 4, une zone d'ilots scléreux reliés par du paren- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 267 chyme ; #, une zone molle renfermant un cercle de faisceaux ; e, une zone formée de cellules scléreuses, el enfin, d, un an- neau de fibres tengentielles. Aronia botryapium Pers. I. Ovaire. — L’Aronia botryapium fleurit vers le 15 mai el son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers Le 30 juin. L'ovaire possède cinq loges; les bords carpellaires ne se soudent point au centre en une columelle, mais laissent dans l’axe de la fleur un vide pentangulaire dontla surface interne est tapissée de poils. La longueur de cel ovaire est de 2 mul- limètres, son diamètre maximum de 2 millimètres égale- ment. Sa paroi, épaisse de 390 y, comprend entre ses épi- dermes de 15 à 18 assises cellulaires. Les faisceaux paraissent situés, dans la partie moyenne de l'ovaire, sur trois cercles concentriques; le premier placé sous la cin- quième assise, le second sous la huitième, enfin le troisième n’est séparé de l’épiderme interne que par 2 assises seule- ment. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme se présentent sous la forme générale ; leur coupe transversale est carrée (18 y de côté); les parois externe et interne sont déjà épaissies, les parois radiales sont minces. 2° Mésophylle. — Le mésophylle peut se décomposer en quatre zones concentriques : l’hypoderme, la zone externe, la zone moyenne el la zone interne. À. Hypoderme. — Cette couche, formée uniquement de l’assise sous-épidermique, est constituée par des cellules tabu- laires dont la dimension radiale est de 18 & et la dimension langentielle de 24 . Leurs parois externe et interne sont déjà épaissies, leurs parois radiales sont fort minces. B. Zone externe. — Cette couche s'étend de l’hypoderme au premier cercle de faisceaux; elle comprend environ 4 as- sises, formant une épaisseur de 54 w. Elle est formée d’élé- ments à parois minces, à angles légèrement arrondis et dont 268 A.-G. GARCIN. la dimension va en augmentant de l'extérieur à l’intérieur. C. Zone moyenne. — Cette couche embrasse les trois cer- cles de faisceaux; elle comprend 11 assises cellulaires et mesure une épaisseur de 240 &; elle est constituée par des cellules minces, arrondies, sensiblement égales et dont quel- ques-unes contiennent des cristaux mâclés et prismatiques d’oxalate de chaux. D. Zone interne. —- Cette couche s'étend du cercle interne des faisceaux exclusivement à l’épiderme interne ; elle com- prend 2-3 assises el mesure une épaisseur moyenne de 50. Ses éléments ellipsoïdaux sont minces ; un grand nombre d’entre eux renferment des mâcles d’oxalate de chaux. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne est formé d’élé- ments à section lransversale rectangulaire et de 10 y de di- mension radiale ; les parois externe et interne sont déjà épaissies, les radiales sont fort minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire noué conserve sa forme sphérique el atteint successivement les diamètres suivants : DCE Là a AR A LD Et 4 millimètres, AU ALES) UNS RELINNEE Rr 6 — AU AD ES ARR TS a ete a nr AE 7 — AUD EE mA LT MS RE ART Aer ras. Qum,5( La paroi acquiert à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 4TGu; 5O8u; 750u et 1642p. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — La dimension radiale des éléments épidermiques varie peu : elle est de 22 y au 30 juin. Tout d'abord il se produit dans celle assise des cloisonnements radiaux fort nombreux ; aussi pendant longtemps, la dimen- sion langentielle des éléments n’augmente-t-elle pas d’une facon sensible, mais dès le 1% ‘juin ce phénomène ayant presque cessé celte dimension, par suite d’une rapide exten- sion des cellules en surface, se trouve portée à 29 w et finale- ment à 32 y dans le fruit mür. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 269 Pendant ce temps les parois externe et interne ont conti- nué à s’épaissir. 2° Mésophylle. — À. Hypoderme. — Les cellules de lhypo- derme s'étendent d’abord dans le sens langentiel el acquiè- rent dans cette direction 36 y au 15 juin et 38 y au 30 juin. En direction radiale leur croissance est plus lente; ils attei- gnent 244 au 15 mai, 28% au 1° Juin, et 30 & au 30 juin. Les parois radiales de ces éléments restent minces, les pa- rois externe et interne deviennent collenchymateuses et s’épaississent considérablement (8 ). Ajoutons que par places et dès le début, cet hypoderme se dédouble tangentielle- ment. B. Zone externe. — Au 15 mai, l'épaisseur de cette zone est de 80 y, au 1° juin de 120 y, au 15 juin de 180y, au 30 juin de 360 w. Cet accroissement rapide n’est point dû à une multiplication d'assises; il se fait bien, il est vrai, du 41% au 15 mai, dans les cellules les plus externes quelques rares dédoublements qui portent le nombre des assises de 4 à 6; mais ce phénomène peut être considéré comme presque insignifiant. Le développement de ce tissu est dù à l’'amyéiti- cation des cellules préexistantes dont le diamètre moyen est porté de 18 & à 72 w. Ces cellules, primitivement rectangu- laires, se sont arrondies et sont devenues ellipsoïdales ou sphéroïdales; jamais dans ce tissu on ne trouve de cellules pierreuses. C. Zone moyenne. — Les éléments de la zone moyenne ne prennent aucun cloisonnement langentiel ; l'accroissement de cette couche vient uniquement de l’amplificalion des as- sises préexistantes; elle atteint successivement en épais- seur : 290 g au 15 mai, 360 & au 1° juin, 420 y au 15 juin, 4 100 y au 30 juin. Les éléments acquièrent un diamètre moyen de 100 ». Les cellules qui constituent la zone moyenne, déjà arron- dies dans l'ovaire, grossissent assez régulièrement; en même temps leur paroi s’épaissit un peu, comme si elle subissait un commencement de gélification. Peu de temps après le 270 A.-G. GARCIN. 15 mai, on aperçoit cerlains de ces éléments, disséminés irrégulièrement dans cette couche, qui présentent une paroi plus épaisse que celle des cellules environnantes; ces élé- ments sont également plus volumineux. A partir de ce mo- ment leur dimension demeure invariable ; leur paroi continue à s’épaissir et finalement se sclérifie. Les autres cellules continuent à croître et atteignent bien- tôt le volume des cellules précédentes, le dépassent et s’am- plifient de plus en plus rapidement; en même temps leur membrane légèrement épaissie se distend, finalement ces cellules acquièrent la forme et le volume considérable que nous leur avons décrit plus haut. D. Zone interne. — La zone interne n’a pris que quelques cloisonnements tangentiels insignifiants : son épaisseur est successivement de : 54 » au 15 mai, 60 g au 1° juin, 90 au 15 juin, 120 y au 30 Juin. Les éléments grossissent peu à peu tout en conservant leurs parois minces; ils contiennent encore, dans le fruit mûr, tous leurs cristaux d’oxalate de chaux. &° Epiderme interne. — La dimension radiale des éléments de cet épiderme n’a pas varié; en revanche leur dimension tangentielle a considérablement augmenté. Les parois ra- diales sont demeurées minces, les parois interne et externe se sont beaucoup épaissies. Il. Fruit Mur. — En résumé, le péricarpe mûr est cons- titué ainsi qu'il suit : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pie roi externe fortement épaissie ; 2° Un hypoderme constitué par une ou deux assises d'élé- ments à parois radiales minces et à parois externe et interne épaisses et collenchymateuses 3° Une chair formée de cellules sphéroïdales ou ellipsoï- dales. Dans la portion qui comprend les faisceaux, le paren- chyme est parsemé de cellules pierreuses ; * Un épiderme interne, formé de cellules tabulaires à parois externe et interne épaissies. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 271 L’Aronia vulgaris présente un développement identique. Sorbus Chamæmespilus Hort. I. Ovaire. — Le Sorbus Cham:æmespilus (leurit vers le 4% mai et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 1" juillet. Son ovaire long de 4 millimèlres possède un diamètre maximum de 3 millimètres; sa paroi, épaisse de 640 y environ, présente en moyenne entre ses épidermes de 30 à 35 assises. Les faisceaux qui parcourent le mésophylle carpellaire paraissent disposés sur quatre cercles. En face des faisceaux dorsaux la paroi proémine dans la cavité ovarienne. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe vu de face est formé de cellules présentant l'aspect habituel; leur section transversale est carrée (20 y de côté). La paroi externe est déjà assez épaissie. 2° Mésophylle. — Cette couche se subdivise en trois zones concentriques : l’hypoderme ou zone externe, la zone moyenne et la zone interne. À. Hypoderme ou zone externe. —Cet hypoderme est formé de cellules à section transversale carrée; elles sont assez volumineuses, leurs parois sont blanches nacrées et déjà bien épaissies. Simple dans la plus grande partie de son étendue, cet hypoderme est, dans quelques points subdivisé en deux assises par une cloison langentielle. B. Zone moyenne. — Cette couche, qui comprend 25 as- sises environ, est formée par un mélange de deux sortes d’é6- léments bien distinels : les uns, qui forment la masse, sont des cellules à parois minces, polygonales, à angles déjà arrondis et renfermant parfois des mâcles d’oxalale de chaux; les autres, disposés par massifs parsemés sans régu- larilé dans le tissu précédent, se colorent par tous les réactifs du mucilage : nous les nommerons plages mucilagineuses. Ces plages se composent d'éléments à parois fort minces, intimement unis entre eux et d’un volume bien plus consi- dérable que celui des cellules avoisinantes. 272 A.-&. GARCIN. C. Zone interne. — Celle couche, qui comprend le reste du parenchyme carpellaire est formée par des éléments à parois minces plus petits et plus compacts que ceux des tissus précédents. On ne trouve jamais dans ce tissu de plages mucilagineuses, en revanche l’oxalate de chaux mâclé y est abondant. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est composé d’élé- ments tabulaires à parois minces dont la dimension radiale est de 15 & et la dimension tangentielle variable. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert : Au-415imai-: 6 millim. de long sur 5 millim. de diam. max. AUAMUINERREEE 10 = 8,50 — AuAB ir, ; LU 11 — 10 — Aude juillet. ,43 — al — La paroi atteint à ces divers stades : qunt40 ; Dm Que sum Le nombre des faisceaux n’a pas augmenté. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe croît d’abord radialement et atteint finalement 30 & au 15 juin, mais à partir de cette date, il cesse de s’accroître dans ce sens, son cloisonnement radial d'abord actif, se ralentit, ses éléments s'étendent tangentiellement et acquièrent finalement 38 y dans cette direction. En même temps la paroi externe s’é- paissit de plus en plus; cet épaississement gagne les parois radiales dont la section transversale figure un triangle plein à sommet appuyé sur la paroi interne. 2° Mésophylle. A. Zone externe ou hypoderme. — L'hypo- derme, se cloisonnant tangentiellement, comprend bientôt lrois assises. Les éléments qui les composent s’amplifient et peu à peu prennent tous les caractères des cellules à muci- lage de la zone moyenne. B. Zone moyenne.— Nous distinguerons le développement du tissu normal de celui des massifs mucilagineux, tous deux HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 973 contribuant par un processus différent à l'accroissement de la paroi en épaisseur. Les éléments conslituant le {issu normal, tout en grossis- sant peu à peu, se cloisonnent dans tous les sens de sorte que le nombre d'assises est porté à 30 au 15 mai, 35 au 1° juin et à 40 vers le 15 juin. À partir de ce moment ces cellules s’arrondissent, deviennent sphéroïdales ou ellipsoïdales et constituent un parenchyme lâche. Les éléments des massifs mucilagineux grandissent sans se diviser, de sorte que leur volume ne tarde pas à dépasser de beaucoup celui des cellules avoisinantes; mais ces éléments ne se contentent pas des’amplifier, ils augmentent en nombre et voici comment : on voit, pelit à pelit, certaines cellules du tissunormal, adjacentesaux massifs mucilagineux, comme contaminées par ces derniers, devenir mucilagineuses à leur tour. Dès qu’elles sont ainsi atteintes, elles cessent de se subdiviser et se développent dès lors comme les cellules mu- cilagineuses primitives. De proche en proche le phénomène s'étend, et finalement, on voit le tissu normal entièrement découpé par de puissantes bandes radiales de tissu mucila- gineux allant de l'hypoderme à la zone interne. C. Zone interne. — La zone interne prend quelques cloi- sonnements tangentiels, néanmoins son épaisseur n’augmente guère pendant tout le développement du fruit. Pressées entre les graines etles massifs mucilagineux, ses cellules sont écra- sées el s'étendent presque uniquement dans le sens tangen- tiel. 3° Epiderme interne. — Cette assise a peu varié de forme et d'épaisseur, ses éléments se sont contentés de s'étendre fortement dans le sens tangentiel. IL. Fruir MUR. — En résumé le péricarpe mür comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- rois externe et radiales épaissies. 2° Un hypoderme constilué par trois assises d'éléments mucilagineux. 3° Une chair formé d'un mélange de cellules sphéroïdales ANN. SC. NAT. BOT. XI, 18. — ART. N° 9, 274 A.-G. GARCIN. et de volumineux éléments mucilagineux; la partie interne de la chair est composée de cellules aplaties tangentielle- ment. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires. Malus baccata Mœnch. I. Ovaire. — Cette pomme fleurit vers le 15 mai, son fruit qui est une drupe, arrive à maturité vers le 15 octobre; son ovaire globulaire possède un diamètre de 3**,50. La paroi, épaisse de 690 , possède entre ses épidermes de 20 à 24 as- sises. Dans la partie moyenne de l'ovaire les faisceaux sont disposés ainsi qu'il suit, de dedans en dehors : un cercle in- terne comprenant les faisceaux dorsaux des carpelles, situé à 100 y environ de l’épiderme interne et séparé de lui par 3-4 assises; un cercle plus externe situé à 250 y de l'épi- derme interne et séparé du cercle interne par 6-7 assises; plus extérieurement encore, on rencontre un assez grand nombre de faisceaux petits el disposés sans ordre apparent. En face des faisceaux dorsaux la paroi fait saillie dans la cavité ovarienne. 1° Epiderme externe. — Cet épiderme est constitué par deux sortes d'éléments : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vus de face, ces éléments présentent la forme de polygones à contours rectilignes, leur coupe transversale est sensiblement carrée (18 y de côlé). La paroi externe est déjà fort épaisse (8 y), les autres parois sont minces. b. Pois. — Ces poils sont aciculaires, unicellulaires et simples. Leur paroi est épaisse et leur longueur atteint un millimètre. 2° Mésophylle. — Cette couche se subdivise en trois zones : externe, moyenne et interne. À. Zone erterne. — Cette zone s'étend de l’épiderme ex- terne au côlé ventral des faisceaux du cercle interne : elle comprend de 16 à 20 assises cellulaires mesurant ensemble HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 275 620 y d'épaisseur. Elle débute sous l’épiderme externe par deux ou trois assises d'éléments à section rectangulaire ; puis à mesure qu'on s'avance vers l’intérieur, les cellules aug- mentent de plus en plus de volume et prennent la forme de polyèdres à angles mousses et sensiblement isodiamétriques. Tous ces éléments possèdent des parois minces, un certain nombre d’entre eux renferment des cristaux d’oxalate de chaux, soit prismatiques, soit mâclés. B. Zone moyenne. — Cette couche est formée de deux ou trois assises d'éléments assez semblables à ceux du tissu précédent, mais cependant plus aplatis langentiellement,. L’assise interne de cette zone se fait remarquer par l’abon- dance de cristaux mâclés et prismatiques que ses cellules renferment. C. Zone interne. — Réduite à une seule assise sur certains points, cette zone est constituée sur d’autres par deux ou trois assises superposées. Les éléments qui constituent cette couche et forment ensemble une épaisseur de 18 y environ, sont tabulaires et étendus dans le sens tangentiel. La limite externe de ce tissu est fort nette grâce à l’assise cristallifère qui limite intérieurement la zone précédente. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme, vu deface, se mon- tre constitué par des plages de cellules en navette; leur section transversale est un rectangle de 11 y de côté radial. Toutes les parois sont minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIREEN FRUIT. — L’ovaire noué reste sphérique et acquiert successivement les diamètres suivants : AUDIT ee rec ere 8 millimètres. AUTO AUUE BR A Pr nr ere 10 — AT DA TOU ER M cr she ua eeaisrte 13 — AUSIDASCPLEMDTE see - ee sec cc 16 — UMIOSOC ONE Peer cecile 18 — Sa paroi à ces diverses époques atteint les épaisseurs suivantes : mm: 2mm 60; nn: gmm, 50 et gum 276 A.-G. GARCIN. Le nombre des faisceaux n'augmente pas. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe se cloisonne radialement avec beaucoup d'activité, mais, contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de fruits velus, aucune des nouvelles cellules ainsi formées, ne s’allonge en poils. Pen- dant tout le développement il ne se forme aucun de ces appendices. L’accroissement radial de l’épiderme est nul; l'extension tangentielle des éléments est lente, ils atteignent finalement 36 y dans cette dernière direction. Peu à peu les poils tom- bent, la paroi externe sans s’épaissir très notablement prend une consistance de plus en plus dure et sa cuticule se re- couvre d’un enduit de granulalions cireuses. 2° Mésophylle. A. Zone externe. — Gelte couche cloisonne d’abord ses éléments dans tous les sens; aussi le nombre de ses assises est-il bientôt porté à 40. De bonne heure ce cloi- sonnement cesse lLout à fait el c’est désormais par simple amplification des éléments existants que cette zone acquiert en épaisseur : 1°°,20 au 15 juin, 1**,70 au 15 juillet, 2 milli- mètres au 15 août, 2°°,20 au 15 septembre; enfin 3 milli- mètres au 15 octobre. Les deux ou trois assises sous-épider- miques s’allongent peu dans le sens radial; leurs éléments s'étendent surtout dans le sens tangentiel. Les cellules du reste de la zone externe s’arrondissent peu à peu, deviennent sphéroïdales et grossissent en conservant cette forme jusque vers le 15 septembre; elles possèdent alors un diamètre moyen de 140 y. À partir de cette date et surtout dans la partie externe la croissance radiale devient prépondérante el ses éléments sont finalement fortement étendus dans le sens du rayon. B. Zone moyenne. — Cette couche suit le développement de la partie interne de la zone précédente. C. Zone interne. — Les éléments de ce tissu se cloi- sonnent dans tous les sens ; le nombre de leurs assises est ainsi porté sur certains points à 8 ou 9; les cellules qui les constituent se sont étendues dans diverses directions, mais HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. VAT | parallèlement à l’épiderme interne; les unes, et c’est le plus grand nombre, sont dirigées dans le sens de l’équateur, les autres dans le sens du méridien. Vers le 15 juillet on voit les parois de tous ces élements s’épaissir et finalement se seléri- fier. Cette zone, qui mesure 120 & d'épaisseur, est en défini- tive formée par des fibres canaliculées. 3° Epiderme interne. — Sur quelques points cet épiderme demeure simple, sur d’autres il prend une ou deux cloisons tangentielles, puis ses éléments s'étendent et deviennent fibriformes. Ces fibres sont groupées par plages engrenées. Vers le 15 juillet, ces cellules épaississent leurs parois et petit à petit les sclérifient. Ces fibres ont des parois très épaisses et leur lumière n'apparaît plus sur la coupe trans- versale ‘que comme une simple fente. IE. Frorr Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaisse et dure; 2° Un hypoderme peu résistant constitué par 3 ou 4 assises d'éléments étendus tangentiellement ; 3° Une chair formée d’une partie externe à éléments sphé- roïdaux, et d’une partie interne à éléments étendus radia- lement ; 4 Un noyau composé de plusieurs couches de fibres di- versement dirigées. Pirus communis L. Le développement du Pirus est, dans tous ses traits im- portants, semblable à celui du Malus baccata. Les seules différences que nous ayons à signaler se réduisent à ceci : 1° Les cloisonnements du mésophylle durent plus long- temps ; 2° Certaines cellules du parenchyme, disposées par plages, s'arrêtent d'assez bonne heure dans leur accroissement, épaississent leurs parois, les sclérifient et deviennent les cellules pierreuses bien connues ; 278 A.-G. GARCIN. 3° La partie karyogène (zone interne et épiderme interne) se développe tout à fait comme dans le Malus baccata, mais elle ne se sclérifie pas, et devient cornée ou cartacée. Ce noyau cartacé est d’ailleurs fréquent chez beaucoup de pommescultivées. Cralæqus oxyacantha L. [. Ovaire. —Le Cratæqus oxyacanthafleurit versle 15 mai, son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 15 août. L'ovaire possède une longueur d'environ 2°",10 et un dia- mètre maximum de 1"*,80. Sa paroi, épaisse de 813 y, renferme en moyenne entre ses épidermes une cinquantaine d'assises. Les faisceaux, dans la partie moyenne de l'ovaire, sont disposés sur plusieurs cercles concentriques : l’un de ces cercles renferme des faisceaux bien plus volumineux que les autres; il est situé à 215 y à parür de l’épiderme interne et est séparé de lui par une quinzaine d'assises; les autres faisceaux sont situés soit à l’intérieur soit à l’extérieur de ce cercle principal. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments épider- miques se montrent avec leur configuration habituelle ; leur coupe transversale est un rectangle de 15 y de dimension tangentielle et de 18 & de dimension radiale. Les parois ra- diale et interne sont minces, la paroi externe est déjà bien épaissie (5 w). 2° Mésophylle. — Cette couche se subdivise en deux zones concentriques : la zone externe et la zone interne. À. Zone externe. — La zone externe s'étend de l’épiderme externe au côté ventral des gros faisceaux; elle débute, sous l’épiderme externe, par deux assises de cellules rectan- sulaires, collenchymateuses, presque totalement dépourvues de chlorophylle (Lypoderme). À mesure qu'on avance vers l'intérieur les éléments croissent de plus en plus en volume et deviennent sphéroïdaux (20 w de diamètre). Cette zone, qui occupe une épaisseur de 324 #, comprend de 18 à 20 as- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 279 sises; elte renferme d’assez nombreux cristaux mâclés d’oxa- late de chaux. B. Zone interne. — La zone interne, qui comprend le reste du mésophylle est constituée par une trentaine d'assises dont l’ensemble forme une épaisseur de 460 y environ. Les élé- ments qui composent ce tissu sont spéroïdaux. Près de l’é- piderme interne ils deviennent rectangulaires et de plus en plus pelits. Cette zone renferme une rangée de pelits fais- ceaux, située au-dessus de la sixième assise à partir de l’é- piderme interne et à 65 v de cet épiderme. 3° Epiderme interne. — Nus de face, les éléments se montrent étendus dans des sens divers, leur coupe transver- sale est rectangulaire et leur dimension radiale mesure 11 &. Leurs parois radiales sont minces, leurs parois externe et interne légèrement épaissies. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert successivement : Au 15 juin..... 7 millim. de long sur # millim. de diam. max. Au 15 juillet. 8 — 6) — Au 15 août... 10 — 8 — Sa paroi alteint à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : Ur 2mm,90 et Zrm, ea Le nombre de ses faisceaux n’a pas augmenté. 1° Æpiderme interne. — Les éléments de cet épiderme se cloisonnent radialement d'une façon active et pendant fort longtemps; aussi leur extension langentielle est-elle fort lente; ils atteignent finalement 36 w dans cetle direction. L’accroissement radial est nul; la paroi externe ne s’épaissit guère, mais sa consistance devient de plus en plus dure. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Les éléments constitu- tifs de cette zone prennent d’abord quelques cloisonnements dans tous les sens qui portent le nombre de leurs assises à 24-26. À partir de ce moment les cellules grossissent sans 280 A.-G. GARCIN. se diviser; elles deviennent sphéroïdales, s’accroissent en conservant cette forme et atteignent finalement un diamètre moyen de 72 y. C'est par ce mécanisme que la zone externe ac- quierl, aux trois époques précitées : 480 w, 1100 y, el 1800 w. B. Zone interne. — La zone interne multiplie d’abord le nombre de ses assises qui se trouve porté à 25 au 15 juin. A partir de cette époque le cloisonnement cesse et les éléments grandissent peu à peu. Les 6-7 assises les plus externes croissent peu radialement ; en revanche leurs cellules s’éten- dent dans le sens tangentiel et forment ainsi une couche annulaire d'éléments aplatis. Les autres assises, au contraire, développent leurs cellules dans tous les sens : ces dernières deviennent polyédriques et sensiblement isodiamétriques ; bientôt leur accroissement s’arrête et leurs parois s’épaissis- sent et se sclérifient. On a ainsi une zone de cellules sclé- reuses et canaliculées. La portion externe (cellules aplaties) sclérifie à son tour ses éléments; le phénomène débute par les assises les plus externes et s’avance peu à peu vers le issu déjà sclérifié de la partie interne; toutefois, il ne l’at- teint généralement pas et il subsiste entre les deux zones scléreuses quelques assises parenchymateuses. Comme il était facile de le prévoir, les sclérules de la partie externe sont étendues dans le sens tangentiel. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne ne {arde pas, par des cloisons tangentielles, à se subdiviser en deux, trois ou quatre assises superposées. Les cellules qui les forment s'étendent sans grande régularité apparente dans des sens divers. Leur paroi ne tarde pas à s’épaissir et à se sclérifier. Cette sclérification commence un peu avant celle de la cou- che sus-jacente. HT. Frorr MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme formé de cellules tabulaires à paroi externe dure et épaisse ; 2° Un hypoderme peu net ; 3° Une chair composée de grands éléments sphéroïdaux ou ellipsoiïdaux : HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 281 4° Un noyau constitué par une couche de sclérules aplaties, une couche de sclérules isodiamétriques et une couche de fibres diversement dirigées. Mespilus germanica L. LE. Ovaire. — Le Néflier fleurit vers Le 1°* juin, son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 1* octobre. L'ovaire mesure une longueur de 5 millimètres el un dia- mètre maximum de à millimètres également. La paroi, épaisse de 1**,50, renferme entre ses épidermes une soixan- taine d'assises. Les faisceaux sont disposés sur plusieurs cercles. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe se compose de deux sortes d'éléments : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vues de face, elles se présentent sous la forme habituelle; leur section transversale est rec- tangulaire et possède 14 y de dimension radiale sur 22 y de dimension tangentielle; leur paroi externe est légèrement épaissie. D. Poils. — Les poils sont implantés au sommet de pelites émergences formées par la prolifération du tissu sous-jacent; ce sont des poils simples, unicellulaires, aci- culaires, à paroi assez épaissie; leur longueur atteint 160 y, leur diamètre 21 y. 2° Mésophylle. — Celle couche se subdivise en deux zones concentriques : la zone externe el la zone interne ou karyogène. À. Zone externe. — Celle zone comprend environ 45 as- sises formant ensemble une épaisseur de 960 y. Elle débute sous l’épiderme externe par quelques assises d'éléments rectangulaires; à mesure qu’on s’avance vers l’intérieur les cellules s’arrondissent; beaucoup d'entre elles contiennent des mâcles d'oxalate de chaux. B. Zone interne ou karyogène. — Épaisse de 160 y, cette zone renferme environ 15 assises de cellules polyédriques, 289 A.-G. GARCIN. agrégées en un tissu plus dense que celui de la couche précédente. Les deux dernières assises, qui sont formées d'éléments tabulaires, sont remplies de cristaux prisma- tiques d’oxalate de chaux et forment ainsi une véritable zone cristallifère. Dans le reste de la couche on trouve aussi quelques cristaux disséminés et peu nombreux. 3° Epiderme interne. — Les éléments de l’épiderme interne sont allongés radialement (16 &); quant à leur dimension tangentielle, elle est fort variable; toutes leurs parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert successivement : Au {tr juillet... 2mm 30 de long sur 4%,80 de diam. max. AU AT AOÛ. pere Am () — 52) non el (1) -— Au i®" septembre. 2mm,88 — 2m, 60 — Au 1 octobre.... 3,00 — JDE () — La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 800u; 5600; 6900w et 10000u. Le nombre des faisceaux n'augmente pas. 1° Epiderme externe. — Cet épiderme présente un déve- loppement assez singulier et que nous n'avons encore ren- contré dans aucun fruit. Après s’êlre progressivement étendu dans tous les sens et avoir amené ses éléments à posséder 27 v de dimension radiale sur 36 de dimension tangentielle, il développe dans son sein une zone génératrice unifaciale de suber; cette zone donne le liège sur sa face externe. Par le fait, les poils sont exfoliés en même temps que la portion externe de l’épiderme. 2° Mésophylle. À. Zone erterne. — Le développement de cette couche est assez simple : ses éléments ne prennent que des cloisonnements tangentiels fort rares, mais ils gros- sissent peu à peu et dès le début. Vers le 1* août, certaines cellules éparses dans ce parenchyme, où réunies en petits îlots, s’arrêlent dans leur accroissement, épaississent leurs HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 283 parois et les selérifient; ce sont en définitive des cellules pierreuses analogues à celles qu’on rencontre dans la chair des poires. Les autres éléments de cette zone continuent leur évolution en conservant leurs parois minces. B. Zone interne ou karyogène. — Celle zone multiplie ra- pidement le nombre de ses assises en cloisonnant ses élé- ments dans tous les sens. Le tissu qui en résulle ne présente point une section circulaire, mais ‘montre sur son pourtour des alternances de carènes et de vallécules. Vers le 15 juillet tout cloisonnement cesse, la zone interne est alors formée de cellules polyédriques sensiblement égales et presque isodiamétriques; à partir de cette époque ces dernières épaississent peu à peu leurs parois et se transforment en cellules scléreuses. 3° Epiderme interne. — Les éléments épidermiques prennent une ou deux cloisons tangentielles seulement, s'étendent dans le sens du méridien, appointissent leurs ex- trémités, épaississent peu à peu leurs parois, les sclérifient et se transforment en véritables fibres méridiennes. IL Fruir MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Une enveloppe externe formée de 2-3 assises de cellules subéreuses ; 2° Une chair constituée par mélange de parenchyme à grands éléments et d'ilots pierreux ; 3° Un noyau décomposable en deux parties : externe composé de cellules scléreuses, l'interne de fibres méri- diennes. Cydonia japonica L. TI. Ovaire. — Le Cydonia japonica fleurit vers le 1° mai et son fruit, qui est une baie, arrive à maturilé vers le 1% novembre. L'ovaire mesure 5 millimètres de long sur 3"%,50 de diamètre maximum. La paroi, épaisse de 580 y, comprend, en moyenne, entre ses épidermes, une trentaine d'assises. Les faisceaux, dans la partie moyenne de l'ovaire, sont disposés sur plusieurs cercles, localisés ainsi qu'il suit : 284 A.-G. GARCEN. (a) Un cercle interne qui comprend les faisceaux dorsaux des carpelles et d’autres faisceaux plus petits qui leur sont interposés ; ce cercle est situé à 65 & de l'épiderme interne et en est séparé par 6-8 assises cellulaires; (b) un second cercle plus externe comprend de volumineux faisceaux, il est situé à 170 y de l’épiderme externe et en est séparé par 10-12 assises; plus extérieurement encore, existe un grand nombre de petits faisceaux disséminés, et dont beaucoup sont encore en voie de différenciation. En face des faisceaux dorsaux des carpelles la paroi fait saillie dans la cavité ovarienne. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments épider- miques se présentent avec leur forme habituelle; leur coupe transversale est rectangulaire; leur dimension radiale est de 18 y, leur dimension tangentielle de 21 w. Les parois ra- diales des cellules de l’épiderme sont très minces, la paroi interne est légèrement épaissie, la paroï externe l’est davan- tage, la fine cuticule qui s'étend sur l’épiderme est déjà sau- poudrée de granules de cire. 2° Mésophylle. — Ce tissu se subdivise en deux zones con- centriques : la zone externe el la zone interne. À. Zone externe. — Celle zone s'étend de l’épiderme ex- terne au côté ventral des faisceaux du deuxième cercle (4); elle est épaisse de 180 & et renferme une quinzaine d'assises. Elle débute sous l’épiderme externe par un hypoderme cons- ülué par deux assises de cellules presque cubiques et dont les parois sont déjà un peu collenchymateuses; cet hypo- derme présente une épaisseur de 32 y environ. Au-dessous vient une zone formée de 2-3 assises de cellules arrondies, lâchement unies et se disjoignant facilement à la coupe : ces éléments renferment une assez grande quantité de cris- aux prismatiques d’oxalate de chaux (zone cristallifère). Le reste du parenchyme de la zone externe est constituée par des cellules à parois minces, polyédriques et à angles mousses. B. Zone interne. — La zone interne s'étend de la face IISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 285 ventrale des faisceaux du second cercle à l’épiderme in- terne : elle comprend une quinzaine d’assises d'éléments à parois minces, ellipsoïdaux, et pour la plupart plus volumi- neux que ceux de la zone précédente; près de l’épiderme interne ces éléments deviennent tabulaires et aplatis dans le sens tangentiel. L'épaisseur de cette zone est de 370 . 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé de cel- lules tabulaires, étendues dans le sens tangentiel ; leur sec- lion transversale est rectangulaire et leur dimension radiale est de 11 y. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire acquiert successivement : Au 1% juillet..... 3 cent. 00 de long sur 2 cent. 70 de diam. max. Au {septembre 3 — 80 — 3 — 50 — Au novembre. 4% — 50 — 4 — 50 — La paroi atteint successivement en épaisseur à ces diverses époques : 1 cent. 6; 2 cent. 10 et 2 cent. 80. Le nombre des faisceaux reste invariable. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe se cloisonne radialement d’une façon fort active; ce phénomène dure, de plus, fort longtemps : aussi n'est-ce que très tard qu’on voit se produire l'extension tangentielle des éléments qui at- teignent finalement dans cette direction 50 y. L'accroisse- ment radial, d’abord assez vif, se ralentit bientôt et au 1° septembre il cesse complètement (36 y). Quant à l’épais- sissement de la paroi externe, elle est assez rapide, cette paroi atteint 11 & au 1° juillet, 14 w au 1° septembre, 18 y dans le fruit mür. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Nous éludierons suc- cessivement dans celte zone le développement de l'hypo- derme, de la zone cristallifère et du reste du parenchyme. a. Hypoderme. — L'hypoderme, outre des cloisons ra- diales, prend quelques cloisons tangentielles qui portent le 286 A.-G. GARCIN. nombre de ses assises à 3-4; puis, ses éléments grandissent tout en conservant leur forme tabulaire. Au 1° juillet l’'é- paisseur de cette zone est de 72 y. À partir de cette date, l'accroissement radial des cellules hypodermiques cesse totalement ; en revanche ces dernières continuent à s'étendre dans le sens tangentiel, et leurs parois deviennent de plus en plus épaisses et de plus en plus collenchymateuses. b. Couche cristallifère. — Cette zone ne prend aucun cloisonnement tangentiel; en revanche ses éléments s’am- plifient assez rapidement dans tous les sens. Au 1% juillet l'épaisseur de la couche cristallifère est de 120 y. À partir de cette époque on voit la paroi de ces cellules s’épaissir peu à peu et finalement se sclérifier. Le fruit possède ainsi une ceinture scléreuse située sous l’hypoderme. c. Parenchyme restant. — Ce lissu cloisonne rapidement ses éléments dans tous les sens; le nombre de ses assises se trouve ainsi porté à 50 au 1° juillet, à 65 au 1* septembre et à 70 quelque Lemps avant la maturité. Ce cloisonnement porte principalemeat sur la portion comprise entre la couche cristallifère el le second cercle de faisceaux. Dès que le phénomène se ralentit, les éléments grandissent, les plus internes s’accroissent fortement suivant le rayon; les plus externes deviennent sphéroïdaux. Entre ces deux formes on trouve tous les intermédiaires. Par suite de ce phénomène ce lissu atteint successivement aux trois époques précilées 450 vw, 680 & et 1100 w. B. Zone interne. — La zone interne prend d’abord quel- ques cloisonnements tangentiels, cloisonnements assez rares, il est vrai. Le nombre d'assises est ainsi porté à 25. Bien avant le 1” juillet toute subdivision cesse et les éléments grossissent peu à peu. Certains massifs cellulaires, compris entre les deux cercles de faisceaux, massifs que rien ne distinguait auparavant cessent d’amplifier leurs éléments, mais épaississent leurs parois et les sclérifient, Les autres cellules de la zone interne grossissent de plus en plus, tout en conservant leurs parois minces et deviennent finalement HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 287 ellipsoïdales ou sphéroïdales. Les épaisseurs successives de cette couche sont 1000 y, 1250 & et 1500 p. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne ne croît pas radialement, en revanche ses éléments s’élendent beaucoup dans le sens tangentiel et deviennent fibriformes : ils sont disposés en plages dirigés en sens divers et acquièrent des parois épaisses et à aspect collenchymateux. IT. Fruir Mur. — En résumé le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme composé de cellules tabulaires à paroi externe épaisse ; 2° Un Aypoderme formé de 3-4 assises d'éléments labu- laires et collenchymateux; 3° Une ceinture osseuse conslituée par 2-3 assises de cel- lules scléreuses ; 4° Un parenchyme divisible en plusieurs zones : l’exlerne est composée de grandes cellules sphéroïdales vers l'exté- rieur, allongées radialement vers l'intérieur; la moyenne présente des massifs scléreux disséminés dans du paren- chyme; l'enterne est formée de cellules minces et ellipsoï- dales : 5° Un épiderme interne corné, constitué par des cellules non sclérifiées, mais néanmoins épaisses el fibriformes. Cydonia vulgaris Pers. FL. Ovarre. — Le Cydonia vulgaris fleurit vers le 1* mai, son fruil, qui est une bare, arrive à maturité vers le 1° oc- tobre. L'ovaire, long de 5 millimètres, présente un dia- mètre maximum de 3°",20. La paroi, qui mesure une épais- seur moyenne de 800 y, renferme entre ses deux épidermes de 45 à 50 assises. Quant à la disposition des faisceaux dans cet ovaire, elle est identique à celle que nous venons de dé- crire dans le Cydonia japonica. il Épiderme externe. — L'épiderme externe est constitué par deux sortes d'éléments : des cellules planes et des poils. 288 A.-G. GARCIN. a. Cellules planes. — Vues de face, elles présentent la configuration habituelle des éléments de l’épiderme externe ; en coupe transversale, elles sont rectangulaires ; leur dimen- sion radiale est de 11 y, leur dimension langentielle est de 7 w. Leur paroi externe seule est légèrement épaissie. b. Poils. — Les poils sont unicellulaires et simples ; leur paroi est mince, leur longueur atteint 1"",50, leur dia- mètre 14 u. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : la zone externe el la zone interne. A. Zone externe. — Homologue de la couche du même nom dans le Cydonia japonica, cette zone s'étend de l’épi- derme externe au côté ventral des faisceaux du second cer- cle. Elle débute sous l’épiderme externe par un hypoderme semblable à celui du fruit précédent, mais au-dessous de lui on ne retrouve plus la zone cristallifère. Le reste du paren- chyme est constitué par des éléments polyédriques, à angles déjà mousses et à parois minces; beaucoup d’entre eux con- liennent des mâcles d’oxalate de calcium. Cette zone com- prend environ 30 assises cellulaires formant une épaisseur de 50 Le. B. Zone interne. — Cetle couche s'étend de la face ven- trale des faisceaux du second cercle à l’épiderme interne : elle est constituée par des éléments à parois minces et peut être subdivisée en deux zones secondaires, séparées par une ligne circulaire qui unirail les bords internes des faisceaux dorsaux des carpelles. La partie interne renferme des cel- lules étendues tangentiellement, l’externe des éléments sphé- roïidaux. On trouve des mâcles d’oxalate de chaux dans ces deux couches. L'épaisseur tolale de la zone interne est de 280 ; elle renferme environ 15 assises. 3 Épiderme interne. — Cet épiderme est identiquement constitué comme celui de l'ovaire précédent; son épaisseur est de 8 y. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Nous ne suivrons pas en détail le développement de ce fruit, il res- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 289 semble trop sur un grand nombre de points à celui du Coing du Japon; voici les traits les plus importants de sa trans- formation : 1° L'épiderme externe et l’hypoderme se comportent comme dans le fruit précédent ; 2° La zone cristallifère, génératrice de la ceinture sclé- reuse externe, n’existant pas, nous ne rencontrons aucune trace de cette dernière. 3° La zone externe se comporte comme dans le fruit pré- cédent, mais de plus, certains amas cellulaires épaississent les parois de leurs éléments et se transforment en îlots pierreux. 4° La zone interne se développe dans le Cydonia japonica, mais il ne se forme aucun massif pierreux dans son sein. 5° Epiderme interne. — Cette assise a un développement identique à l’assise correspondante du fruit précédent. LL. Fruit Mur. — En résumé, le péricarpe comprend : 1° Un épiderme externe formé d’un mélange de cellules ta- bulaires à paroi externe épaissie et de poils; 2° Un Aypoderme collenchymateux de 2 ou 3 assises; 3° Une chair formé de deux zones : l’externe qui comprend un mélange de cellules molles et d’ilots pierreux et l’interne entièrement parenchymateuse ; 4° Un épiderme interne, corné, constitué par des cellules non sclérifiées, mais néanmoins épaissies et fibriformes. Ribes nigrum L. (PI. XXIV, fig. 6). LI. Ovaire. — Le Cassis fleurit le 1* mai; son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 30 juin. L’ovaire in- fère présente une longueur de 3 millimètres sur un diamètre maximum à peu près égal. La paroi, épaisse de 324 y com- prend en moyenne, entre ses épidermes, une quinzaine d'assises. Les faisceaux sont disposés dans la paroï ovarienne en un seul cercle, situé à 120 & de l’épiderme externe et sé- paré de lui par 5 assises cellulaires. ANN. SG. NAT. BOT. XI1, 49. — ART. N° 92. 290 A.-G. GARCEN. 1° Épiderme externe (ep. e. PL. XXIV, fig. 6). — L'épiderme externe, vudeface, présentel'aspect habituel. En section trans- versale, les élémentssontrectangulaires, de 22 y de dimension radiale sur 18 & de dimension tangentielle. Les parois externe el interne sont légèrement épaissies, les parois radiales sont. fort minces; çà et là, quelques rares poils simples unicel- lulaires et à paroi épaisse font saillie à la surface. 2 Mésophylle. — Ce parenchyme peut se subdiviser en trois zones concentriques : l’externe, la moyenne et l'interne. A. Zone externe (hyp. PI. XXIV, fig. 6). — Cette zone est l’hypoderme. Klle est formée par deux assises de cellules à section rectangulaire de 26 & de dimension radiale sur 29 » de dimension tangentielle , les parois externe et interne sont déjà un peu épaissies : ces éléments sont intimement unis par leurs parois radiales demeurées fort minces. B. Zone moyenne (z. m. PI. XXIV, fig. 6). — Cette couche se compose d’une dizaine d’assises formant ensemble une épais- seur de 250 w environ. Les cellules qui constituent cette zone sont de deux sortes : de grandes cellules éparses reliées entre elles par un ciment de petits éléments. Les grandes cellules sont ellipsoïdales et ont leur grand axe dirigé dans le sens tangentiel. Les petites cellules sont polyédriques, irrégu- lières, à angles légèrement mousses et de volume variable. C. Zone interne (z. à. PI. XXIV, fig. 6. — Cette zone est fort mince ; elle est formée suivant l'endroit, de 1, 2 ou 3 assises provenant de la segmentation de l’assise sus-épidermique interne. Ces éléments sont rectangulaires, à parois minces et intimement unis entre eux ; ils renferment dans leur intérieur un très grand nombre de cristaux mâclés d’oxalate de chaux. 3° Épiderme interne (ep. i. PL. XXIV, fig. 6).— Cet épiderme est des plus remarquables : ses cellules vues de face sont en forme de navettes et disposées en plages de directions di- verses. La dimension radiale de ces éléments est de 15 pv; mais la plus grande partie de cetie épaisseur est occupée par la paroi interne qui est blanche, nacrée et énormément épaissie. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 291 IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire noué devient sphérique et acquiert successivement les dia- mètres suivants : 406 , 570 w, 724, 1200 y. AU LD MMA en eee se PAM, ce .... à millimètres. DIN LES VUE ARCS FA AE EE RE ER 4 _ AUD Es pianiste pl a Un date de 6 — AU ANNE ER Een CE Ee verre 8 = La paroi atteint à ces diverses les époques les épaisseurs suivantes : 400 w, 570 u, 725 & et 1200 y. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Épiderme externe. — La dimension radiale de l’épi- derme externe demeure invariable pendant lout le dévelop- pement. Tant que dure l’activité initiale du cloisonnement radial, la dimension tangentielle des éléments croît peu, mais peu à peu le cloisonz#ment diminuant, puis cessant tout à fait, cette dimension s’augmente rapidement et atteint 36 y. L'accroissement en épaisseur de la paroï externe est assez considérable, cette paroi mesure, en effet, dans le fruit mür, 11 p. La paroi interne s’épaissit également. On retrouve sans grandes varialions, dans le fruit mùr, les poils que nous avons signalés dans le carpelle. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Cette zone s’accroît fort peu en dimension radiale; son épaisseur était de 52 & dans l'ovaire, elle n’est guère que de 56 y dans le fruit mür. En revanche ses cloisonnements radiaux cessant de meilleure heure que ceux de l’épiderme sus-jacent, ses cellules s’éten- dent considérablement dans le sens tangentiel : leur dimen- sion dans cette direction est de 30 y au 15 mai, de 36 y au 4% juin, de 50 y au 15 juin, et de 55 y dans le fruit mûr. Les parois externes et internes des éléments de ces 2 assises s’é- paississent beaucoup et deviennent collenchymateuses : ce tissu forme aussi un ypoderme des plus résistants. B. Zone moyenne. — Les petites cellules formant ciment se cloisonnent dans toutes Les directions à mesure que grandit l'ovaire ; leurs parois restent minces, leurs dimensions assez réduites et leur forme polyédrique. Vers le 15 juin, elles ces- 999 A.-G. GARCIN. Li sent de se multiplier et épaississent un peu leurs parois qui prennent un aspect légèrement collenchymateux. Les grandes cellules grossissent rapidement, mais sans se subdiviser. Au 15 mai la plupart d’entre elles sont encore ellipsoïdales et possèdent un diamètre tangentiel de 35 y et un diamètre ra- dial de 60 y. Au 1° juin, elles sont devenues sensiblement sphériques et ont acquis un diamètre de 130 y. Au 15 juin, leur diamètre atteint 240 & et 300 w dans le fruit mûr. L’é- paisseur Lotale de la zone moyenne est de 1071 y. C. Zone interne. — Cette couche ne prend pas de cloi- -sonnements tangentiels, le nombre de ses assises reste compris entre trois et quatre. Ses éléments croissent rapi- dement dans tous les sens. Ce lissu atteint successivement les épaisseurs suivantes : 15 g au 15 mai, 29 y au 1° juin, 32 au 15 juin, 36 & dans le fruit mür. 3 Épiderme externe. — Cet épiderme ne s'accroît pas ra- dialement ; chaque plage cellulaire s'étend dans la direc- tion qu'elle possédait dans le carpelle, et bientôt, elle sclérifie ses éléments qui deviennent ainsi des fibres cana- liculées dont la longueur est d'environ 180 p. UT. Fruir Mur. — En résumé, le péricarpe comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à pa- rois externe et interne épaisses et de poils unicellulaires simples ; 2° Un hypoderme collenchymateux de 2-3 assises; 3° Une zone moyenne épaisse formée d’un mélange de grandes et de moyennes cellules ; 4° Une zone interne constituée par des cellules sphéroïdales et égales; o° Un noyau purement épidermique de fibres canali- culées. Ribes Uva-crispa L. Ï. Ovaire. — Le /ibes Uva crispa fleurit vers le 15 avril; et son fruit, qui est une baie, mürit vers le 1* juillet. L’ovaire possède une longueur de 3 millimètres sur un diamètre HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 293 maximum de 2 millimètres; la paroi carpellaire, épaisse d'environ 335 y, comprend entre ses épidermes de 13 à 16 assises. Les faisceaux, disposés en un seul cercle dans la paroi ovarienne, sont séparés de l’épiderne externe par 6 ou 7 assises. En face des gros faisceaux, la paroi est légèrement bombée vers l'extérieur. 1° Epiderme erterne. — Les éléments de cet épiderme sont de deux sortes : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — De face, ce sont des polygones à contour rectiligne, leur coupe transversale estrectangulaire, leur dimension radiale est de 11 », leur dimension tangen- telle de 15 . Toutes les parois de ces cellules sont minces. b. Poils. — Ce sont des poils simples et unicellulaires. 2° Mésophylle. — Le mésophylle est composé de deux sortes d'éléments entremêlés comme dans l'ovaire de la plante précédente : de grandes et de petites cellules Les premières sont sphériques ou ellipsoïdales ; leur dia- mètre atteint 46 uw; les secondes qui forment an ciment aux premières, sont polyédriques et à parois minces. Les 2-3 assises sous-jacentes à l’épiderme externe sont tabulaires et étendues tangentiellement. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé d'éléments labulaires de 14 y de dimension radiale sur 25 & de dimen- sion tangentielle. La paroi interne est un peu épaissie, la paroi exlerne l’est moins, les parois radiales sont fort minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit acquiert successivement les dimensions suivantes : AUS mMAl 0. 5 millim. de long sur 3 millim. de diam. max. AU 15 — ..... 13 — 8 — Au 1° juin..... 15 = 10 — ANUS E ee ee 17 = 1% -— AuMeruillet. #21 — 17 = La paroi atteint en épaisseur à ces diverses époques : 610u; B2Qu; 15358; A77ÿu; 2070v. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 294 A.-G. GARCIN. L° Epiderme externe.— La croissance radiale de l’épiderme externe est nulle. Dès que le cloisonnement radial se ra- lentit, l'extension tangentielle se fait sentir et les éléments épidermiques atteignent finalement dans cette direction 25 y. La paroi externe s’épaissit considérablement et atteint 8 s. Les poils épaississent aussi leur paroi. 2° Mésophylle. — Si nous examinons attentivement le développement de cette couche, nous voyons tout d’abord qu'au 1° mai, la partie qui s’est surtout accrue en épaisseur est la zone située entre les faisceaux et l’épiderme interne, la zone externe s’est peu modifiée. Par le fait les faisceaux primitivement rapprochés de l’épiderme interne sont re- jetés vers l’épiderme externe. Dans ce développement les grandes cellules s’amplifient sans se multiplier; les petites au contraire grossissent{rès len- tement, mais prennent des cloisonnements dans tous les sens. Sous l’épiderme externe, les deux ou trois assises tabu- laires s'étendent peu dans le sens radial, mais s’accroissent dans le sens tangentiel, épaississent leurs parois et consti- tuent finalement un hypoderme collenchymateux. Ce mode de développement continue, finalement tout cloi- sonnement cesse el les petites cellules grossissent à leur tour et tendent à s’arrondir. Par suite de ce mécanisme le mé- sophylle acquiert successivement : 56% p au 1* mai, 764 p au 15 mai, 1460 g au 1° juin, 1660 & au 15 juin et 1930 y au 1° juillet. Il n'existe pas dans ce fruit de zone cristallifère analogue à celle que nous avons rencontrée dans le Æibes nigrum. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne s'accroît ra- dialement d’une façon assez irrégulière; cette croissance est presque nulle sur certains points ; sur d’autres les éléments atteignent dans cette direction jusqu'à 180 w. Toutes leurs parois demeurent minces. UT. Fruir MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé d'éléments tabulaires à paroi externe épaissie et de poils unicellulaires simples. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 295 2 Un hypoderme collenchymateux constitué par 2-3 as- sises. 3° Une chair composée de cellules toutes molles, les unes fort volumineuses les autres plus petites. 4° Un épiderme interne formé d'éléments minces et de di- mensions variables. Siphocalyx aureus Bert. I. Ovarre. — Le Siphocalyx aureus fleurit vers le 45 avril, son fruit, quiestune baie, mürit vers le 1° juillet. L’ovaire infère, fusiforme, possède une longueur de 5 millimètres et un diamètre maximum de 1"",70. La paroi, épaisse d'environ 280 y contient, en moyenne, entre ses épidermes une quin- zaine d'assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle ovarien; ce cercle est situé à 85 & de l’épiderme interne et est séparé de ce der- nier par cinq assises cellulaires. En face des faisceaux, la paroi fait saillie dans la cavité ovarienne ; dans le Æibes uva- crispa, nous avons vu que cette carène se montrail au con- traire vers l'extérieur. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la forme habituelle ; leur coupe trans- versale est rectangulaire; leur dimension radiale est de 20 y», leur dimension langentielle de 22 w. Les-parois ex- terne et interne sont déjà bien épaissies, les parois radiales sont très minces. Cet épiderme est complètement glabre. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme débute sous l’épiderme externe par deux ou trois assises de cellules tabulaires, éten- _dues tangentiellement et contenant peu de chlorophylle ; leur dimension radiale est de 20 y, leur dimension tangentielle peut atteindre 40 &; leurs parois externe et interne sont déjà légèrement épaissies (ypoderme). Le reste du méso- phylle est formé par un parenchyme théoriquement analo- gue à celui du du Aibes uva-crispa; 1 renferme les deux espèces d'éléments que nous avons signalés dans l'ovaire 296 A.-G. GARCIN. de ce dernier, mais leurs différences de volume sont bien moins accusées. Le diamètre des grandes cellules ne dépasse guère 30 L.; les petites cellules ont un volume presque aussi considérable. L’épaisseur de cette couche est d'environ 250 y. 3° Epiderme interne. — Nu de face, il présente un aspect identique à celui de l'ovaire du èibes nigrum, c’est-à-dire qu'il est formé de cellules en navettes, disposées en plages, diversement dirigées et engrentes. En dimension radiale, ces cellules fibriformes mesurent 11 y, leur longueur est de 54 , leur coupe transversale est rectangulaire ; leurs parois externe et interne sont déjà bien épaissies. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert successivement : Au Amal ere 8 millim. de long sur 3 millim. de diam. max. AU AD 20e 040 — — Au er juin. 12 — 6,50 AuAD; "tite Lx — 7,50 — AuErjurlle tent — 10 — La paroi atteint successivement en épaisseur à ces diverses époques : Bus 87e; J7lp; 1531p. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne croît pas radialement ; dès que le cloisonnement radial se ralentit, les éléments s'étendent dans le sens tangentielet atteignent dans celte direction 26 & dans le fruit mür. La paroi externe s’é- paissit considérablement, au 1° juin son épaisseur dépasse déjà 20 g; dans le fruit mür elle est de 25 w; elle est cons- lituée par parties égales d’une cuticule et d’une lame cellu- losique ; la paroi interne s’épaissit également, mais moins considérablement que la précédente. 2° Mésophylle. — L'hypoderme a suivi exactement dans sa différenciation la manière de faire de l’épiderme externe qu’il vient renforcer : ses cellules s'étendent surtout dans le HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 297 sens tangentiel et en même temps leurs parois externe et interne s’épaississent de plus en plus et deviennent collen- chymateuses. Le reste du mésophylle ne prend qu’un assez pelit nom- bre de cloisonnements tangentiiels. Tous les éléments, gran- des el petites cellules, grossissent et s’arrondissent, mais bientôt, les premières prennent un développement prédomi- nant et se distinguent dès lors très nettement des secondes. Vers la partie interne du mésophylle, on voit l’assise sus- épidermique interne prendre un ou deux cloisonnements tangentiels; mais ce phénomène s'arrête bientôt et, dès le 1° mai, on voit apparaître dans les éléments de l’assise ad- jacente à l’épiderme interne des mâcles d’oxalate de chaux; celte assise s’accroitra peu désormais. Quant aux autres cellules, elles continuent jusqu'à matu- rité à s’arrondir et à croître dans tous les sens. C’est par ce mécanisme que le mésophylle atteint succes- sivement au 1° mai 332 y, au 15 mai 480 y, au 1° juin 840 y, au 15 juin 1140 y, et au 1° juillet 1500 y. 3° Épiderme interne. — L'accroissement radial de l’épi- derme interne est nul. Son développement présente deux faits intéressants qui marchent corrélativement : l'élongation des cellules fibriformes dans la direction initiale des plages et l’épaississement énorme de la paroi interne de ces éléments cette paroi atteint en effet 18 & dans le fruit mür. Nous ne pouvons mieux faire que de comparer le développement de cet épiderme interne à celui de l’assise correspondante dans le Zibes nigrum. La seule différence est que dans le Sipnoca- lyx, il ne se sclérifie jamais; les parois épaisses et blanches restent toujours cellulosiques. IL. Fruit mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe composé de cellules tabulaires, à paroi externe fort épaisse. 2° Un hypoderme constitué par deux ou trois assises d’é- léments étendus tangentiellement, à parois externe et in- terne épaisses et collenchymateuses. 298 A.-G. GARCIN. 3° Un parenchyme mou formé de grands el de petits élé- ments entremêlés. 4° Une zone cristallifère. 5° Un épiderme interne constitué par des plages de fibres collenchymateuses. Psidium Cattleyanum Sabin. EL. Ovae. — L'ovaire du Psidium Caltleyanum possède une longueur de # millimètres, sur un diamètre maximum de 4 millimèlres également . La paroi, épaisse de ! milli- mètre, possède entre ses deux épidermes de 28 à 30 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés sur deux cercles. 1° Epiderme externe. — Vus de face, ses éléments présen- tent la conformation habituelle; en coupe transversale ce sont des rectangles de 36 y de haut sur 50 de large : la paroi externe est déjà assez épaisse, les autres sont fort minces. 2 Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : externe et l’interne. À. Zone externe. — La zone externe comprend les 3 ou 4 assises sous-épidermiques ; ses éléments, à section quadrila- tère ont des parois très minces et sont bien unis entre eux. De distance en distance, se voient dans son sein les glan- des caractéristiques des Myrtacées. Ces glandes sont exclu- sivement localisées dans la zone externe ; nous ne parlerons point de leur constitution et de leur développement, que de nombreux travaux ont, ces dernières années, admirablement fait connaîlre. L'épaisseur totale de cette zone est de 145 pu. B. Zone interne. — Cette couche comprend tout le reste de la paroi. Elle est constituée par des cellules à parois minces, ovoïdes et étendues dans le sens tangentiel. Un grand nom- bre de ces éléments renferment dans leur sein des mâcles d'oxalate de chaux. L’épaisseur de cette couche est de 794 pu. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé d’élé- ments tabulaires fortement étendus dans le sens tangentiel HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 299 et possédant une dimension radiale de 25 y; les parois ex- terne el interne sont déjà bien épaissies et chose rare, çà et là, un de ces éléments s’allonge en un poil unicellulaire simple, court et conique. IT. TRANSFORMATION DE L’OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire, pour se transformer en fruit (baie) mel, dans nos climats, environ cinq mois; il devient sphérique et acquiert succes- sivement les diamètres suivants : ADTeS MEMOIRE Eee creer 55 millimètres. D Re sie el ele cine des less ue 70 — ED non code noie ele sn der dns 85 —— io ee eme e e 110 — On DE A RAR ll rere 150 — La paroi atteint successivement en épaisseur à ces diver- ses époques : 900u, 980u, 1100w, 1700w et 2500p. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne croît pas radialement ; en revanche ses éléments s'étendent fortement dans le sens tangentiel. 2 Mésophylle. À. Zone externe. — Celte zone s’épaissit peu, elle n’atteint guère que 150 y dans le fruit mür. Ses éléments se cloisonnent radialement avec activité pendant longtemps, puis finalement s'étendent dans le sens tan- gentiel. B. Zoneinterne. — Les éléments de cette zone ne prennent pas de cloisons tangentielles, mais s’amplifient peu à peu. De bonne heure certains d’entre eux, isolés ou réunis en pe- tits îlots, cessent de s’accroître, épaississent leurs parois et finalement les sclérifient : on à ainsi au milieu de la chair des plages de sclérules canaliculées. C’est d’abord la zone située entre les deux cercles de fais- ceaux qui produit les premiers amas scléreux; puis c’est la partie qui s'étend du cercle interne à l’épiderme interne, enfin la portion tout à fait externe de cette zone. 300 A.-G. GARCIN. Les éléments restés parenchymateux continuent de s’ac- croître dans tous les sens et deviennent finalement sphéroï- daux. 3° Epiderme interne. — Les éléments de l’épiderme in- terne ne croissent pas radialement, mais en revanche s’éten- dent considérablement en surface. Leurs parois demeurent minces. HE. Fruit Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend: 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe épaissie. 2° Une couche glandulifère formée de 3 ou 4 assises d’élé- ments polvédriques et à parois minces. Dans le sein de ce tissu sont plongées un grand nombre de glandes à huile essentielle. 3° Un parenchyme épais constitué par des cellules minces et sphéroïdales et des petits îlots pierreux. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires très étendues en surface. Fuchsia coccinea L. I. OvaiRe. — L'ovaire du Fuchsix coccinea affecte la forme d’un tonnelet quadrangulaire allongé ; le périanthe se détache très franchement à son sommet, laissant une cica- trice assez régulièrement carrée. Cet ovaire mesure 10 mil- limètres de long sur un diamètre maximum de 3 millimètres; sa paroi, épaisse de 542 y environ renferme entre ses épi- dermes de 13 à 18 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés sur deux cercles dans cette paroi; l'interne, qui comprend les faisceaux dorsaux des carpelles et l’externe qui renferme les faisceaux destinés aux trois autres verticilles floraux. 1° Epiderme externe. — Les éléments constituants de l'épiderme externe sont de deux sortes : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vus de face, ces éléments se présen- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 301 tent sous forme de polygones à contours rectilignes; en coupe transversale, ils offrent une seclion rectangulaire ; leur dimension radiale est de 18 y, leur dimension tangen- tielle de 21 . Leur paroi externe est déjà un peu épaissie. b. Poils. — Ces poils sont simples et unicellulaires; cylindriques à la base, ils présentent à leur extrémité une tête renflée. Ces appendices possèdent une longueur de 198 w, leur diamètre à la base est de 14 y, celui de la portion ren- flée de 28 w. Leurs parois sont minces. 2 Mésophylle. — Le mésophylle peut se subdiviser en trois zones concentriques : l’kypoderme, la zone moyenne et la zone interne. A. Hypoderme. — Cette couche comprend les deux ou trois assises les plus externes. Elle est constituée par des cellules rectangulaires ou légèrement arrondies, cellules dont les parois sont déjà collenchymateuses. L'hypoderme possède une épaisseur de 60 y environ. B. Zone moyenne. — Cetle couche s'étend de l’hypo- derme à la face ventrale des faisceaux du cercle externe; elle comprend 8 à 10 assises cellulaires, formant ensemble une épaisseur de 300 y environ. Les éléments qui composent cette zone sont polyédriques et possèdent des parois minces et des angles mousses. Outre les faisceaux qui sont normaux et collatéraux, ce parenchyme renferme encore un assez grand nombre de poches à raphides. Ce sont des cellules ovoides, parfois assez allongées, plus volumineuses que les éléments ambiants, et qui se trouvent le plus souvent accolées deux par deux : chacun de ces éléments contient un volumi- neux paquet de raphides. Une coupe longitudinale permet de se rendre compte que ces poches allongées sont disposées sans ordre apparent et affectent toutes les directions. Leur diamètre moyen est de 43 y. C. Zone interne. — Cetle couche, épaisse de 156 y, est couslituée par # à 5 assises des cellules à parois minces et étendues tangentiellement. 3° Epiderme interne. — Vu de face, il se montre constitué 302 A.-G. GARCIN. par des éléments polygonaux, le plus souvent quadrilatères, fortement élirés dans une direction qui varie avec la partie de l’épiderme que l’on examine; sur une section transver- sale, les cellules sont rectangulaires et possèdent 18 y de dimension radiale. Toutes les parois sont minces. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit mür (baie) met environ deux mois ; l'ovaire atteint successivement : Au bout de 15 jours..... 11 milliim. de long sur # millim. de diam. max. 24 SAS EEE 12 se 6,30 se — 45. —. ,.,., 13 QUE 7 TR — CORRE 15 — 10 — La paroi acquiert à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 800w, 1100w, 1840u, 3030. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe n’éprouve aucun accroissement radial; ses parois ne s’épaississent pas non plus d’une façon très sensible. Dès que le cloisonnement radial se ralentit les éléments s'étendent tangentiellement et atteignent 35 & dans le fruit mür. Les poils ne subissent pas de modifications et il ne s’en forme pas de nouveaux. 2° Mésophylle. À. Zone externe ou hypoderme. — Les assises hypodermiques ne prennent aucun cloisonnement tangentiel et s'étendent peu dans le sens radial : aussi l’épais- seur de cette couche dans le fruit mûr, n'est-elle que de 78. En revanche les éléments de cette zone s'étendent fortement dans le sens tangentiel et leurs parois deviennent de plus en plus épaisses et collenchymateuses. B. Zone moyenne. — Les éléments de celte zone ne pren- nent aucun cloisonnement langentiel; ils s’accroissent d’abord dans tous les sens avec une grande rapidité ; aussi cette couche atteint-elle 500 y au bout de 15 jours. Mais, vers le 20° jour, cette activité seralentit et dans Le fruit mûr l'épaisseur de la zone moyenne est de 520 w. Les poches à HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 303 oxalate n’ont augmenté de volume que d’une façon relalive- ment peu sensible. C. Zone interne. — Les éléments de cette zone ne pren- nent aucun cloisonnement, leur grossissement pendant les 40 premiers jours est d’abord très lent; dans le sens radial, elles restent aplaties et s'étendent de plus en plus dans le sens tangentiel. Mais, vers le 40° jour, ces éléments prennent tout à coup un accroissement radial rapide, poussent devant eux l’épiderme interne, oblitèrent les loges ovariennes et viennent coiffer les ovules d’un capuchon pulpeux. Les cel- lules de cette zone sont alors considérablement allongées suivant le rayon. 3° Epiderme interne. — Les éléments de cet épiderme ne s’accroissent guère dans le sens radial, leur extension tan- gentielle est très variable; toutes leurs parois restent minces. LL. Fruit Mur. — En résumé le péricarpe müûr est cons- titué ainsi qu'il suit : ë 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires et de poils claviformes ; 2 Un kypoderme comprenant 3-4 assises de cellules collenchymateuses étendues tangentiellement ; 3° Une couche moyenne conslituée par des cellules sphé- roïdales ; 4° Une couche interne ou pulpe formée d'éléments fortement étendus radialement et gorgés de sucs; 5° Un épiderme interne conslitué par des éléments tabu- laires irréguliers. Le Fuchsia corymbiflora KR. et P. nous a présenté un déve- loppement identique. Passiflora alba Lamk. L. Ovarre. — L'ovaire uniloculaire de cette plante présente une forme ovoïde, sa longueur est de 0,60 sur 0°",30 de diamètre maximum. La paroi possède une épaisseur de 304 A.-G. GARCIN. 2500 y; le nombre de ses assisss est assez variable, il est en moyenne de 30. Les faisceaux sont disposées sur deux zones concentriques ; l’une située dans la portion externe du méso- phylle; l’autre rapprochée de l’épiderme interne. Les fais- ceaux de ces deux zones sont reliés par des anastomoses radiales. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cette assise affectent la forme habituelle; leur coupe transversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 25 », leur dimension tangentielle de 18 w. Les parois externe et interne des cellules épidermiques sont déjà assez épaissies ; les parois radiales sont minces., 2 Mésophylle. — Ce parenchyme se divise eu trois zones : externe, moyenne et interne. A. Zone externe. — La zone externe comprend une quinzaine d'assises formant ensemble une épaisseur de 980 Elle est constituée par des éléments minces, polyédriques et d'autant plus petits qu'ils sont plus rapprochés de lépi- derme externe : cette couche renferme le cercle externe de faisceaux. B. Zone moyénne. — La zone moyenne comprend de 10 à 12 assises cellulaires. Ses éléments sont minces el plus grands que ceux de la couche précédente; leurs angles sont déjà arrondis. On rencontre des cellules gommeuses éparses dans ce tissu. Cette zone ne renferme pas comme la zone précédente ou la suivante de cercle de faisceaux méridiens ; elle est seulement parcourue par les cordons libéro-ligneux radiaux qui réunissent le cerele externe au cercle interne. L'épaisseur de cette couche est de 1375 y. C. Zone interne. — Epaisse de 120 w, cette couche com- prend 5-6 assises d'éléments minces, polyédriques et étendus tangentiellement. La zone interne renferme, dans son sein, le cercle interne des faisceaux méridiens, elle contient, en oulre, des cellules gommeuses éparses. 3° Epiderme interne. — Vus de face, ses éléments sont poly- gonaux, en coupe transversale ce sont des rectangles de 10 p HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 305 de dimension radiale sur 16-18 & de dimension tangentielle. Chose rare dans les épidermes internes ovariens, on ren- contre de distance en distance un stomate bien constitué. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit met environ deux mois et demi. Il atteint successivement : Au bout de 15 jours..... 2 cent. 00 de long sur 1 cent. 20 de diam. max. — JOUE 3 — 20 — 1 — 80 — = DAT rer ete bee ki: 14100 = 2. —. 50 — — 60 —, 5 — 00 —., 3 — 80 — — HOTTES 5 — 50 —+ 4 — 20 — La paroi acquiert à ces divers époques les épaisseurs suivantes : amm, ÿum 2), Gmms$0, Smm of mm, Le nombre des faisceaux n’augmente pas. En suivant à l'œil nu les transformations de l'ovaire, nous nous trouvons en présence d’un développement des plus sin- guliers. À un certain moment une lame interne se décolle du reste de la paroi et les deux portions s’écarlant de plus en plus, il se forme entre elles un grand vide annulaire traversé par un nombre considérable de fins trabécules radiaux qui maintiennent l’union entre les deux parties du péricarpe. L'histogènèse va nous donner la clef de ce phénomène. 1° Epiderme externe. — L'accroissement radial de cet épi- derme est nul. Le celoisonnement radial cessant vers le 60° jour, les éléments s'étendent tangentiellement, et acquié- rent 38 y de largeur. Les parois radiales restent minces, les parois externe et interne s’épaississent de plus en plus. 2 Mésophylle. — Pour bien suivre le développement des lacunes nous devons éludier en même lemps l’évolution des trois couches. La zone externe mulüplie d'abord ses éléments, surtout les plus proches de l’épiderme, et le nombre de ses assises est bientôt porté à 20, puis ses cellules grossissent dans tous les sens el s’arrondissent. Par suite de cet accroissement, à la ANN. SC. NAT. BOT. XII, 20. — ART. N° 2. 306 A.-G. GARCIN. fois radial et tangentiel, les /aisceaux méridiens du cercle externe, d'abord fort rapprochés, sont de plus en plus écartés les uns des autres. La zone interne, après avoir pris quelques cloisonnements, cesse de s'étendre dans le sens radial, mais ses éléments crois- sent tangentiellement avec rapidité. Par suile, les faisceaux méridiens du cercle interne, d'abord fort rapprochés, sont de plus en plus écartés. La zone moyenne après avoir, par des cloisonnements tan- gentiels, porté le nombre de ses assises à 17-18 cesse d’éten- dre tangentiellement ses éléments; ces derniers se contentent de s’allonger fortement dans le sens radial. Ainsi que nous l'avons vu les faisceaux méridiens du cercle interne, de même que ceux du cercle externe, ont été fortement écartés les uns des autres; l’écartement correspondant des lravées libéro-ligneuses radiales qui unissent un cercle à l’autre en découle forcément. Or, pour que la zone moyenne, que ces travées parcourent, suive leur écartement sans se déchirer, il faut : ou qu’elle cloisonne radialement ses cellules ou qu’elle Les étende tan- gentiellement; mais elle n’emploie ni l’un ni l’autre de ces moyens. Aussi, ses éléments se disjoignent longitudinalement pour se grouper autour des faisceaux radiaux qui les entrai- nent dans leur mouvement. Ainsi se produisent des vides, qui s’accroissent encore par la désorganisation d’une partie du parenchyme entourant les cordons libéro-ligneux radiaux qui ne sont autre chose que les trabécules traversant la grande lacune annulaire. Les 5-6 assises sous-épidermiques externes épaississent peu à peu leurs parois, deviennent collenchymateuses et for- ment un hypoderme. Les éléments de la zone interne s'étendent tangentielle- ment de plus en plus et deviennent sinueuses. 3° Epiderme interne. — Cette assise ne croît pas radiale- ment; elle s'étend tangentiellement dans tous les sens et épaissit ses parois externe el interne. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 307 IL. Fruit mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires dont les parois externe et interne sont épaissies; 2° Un Aypoderme collenchymateux formé de 5-6 assises; 3° Une zone externe constituée par de grandes cellules sphéroïdales ; 4° Une zone lacuneuse composée de trabécules radiaux : ces trabécules sont constitués chacun par un cordon libéro-ligneux enveloppé de cellules parenchymateuses allon- . gées radialement ; 5° Une zone interne formée de cellules sinueuses et éten- dues tangentiellement. Çà et Ià quelques-unes d’entre elles renferment de la gomme; 6° Un épiderme interne conslitué par des cellules tabu- laires et irrégulières, à parois interne et externe épaissies. Le Passiflora cærulea nous à présenté un développement identique. Ecballium agreste L. [. Ovaire. — L’ovaire infère et fusiforme de l’Ecballium agreste possède une longueur de 13 millimètres et un dia- mètre maximum de 5 millimètres. Sa paroi, épaisse de 1300 , comprend entre ses épidermes 46 assises cellulaires. Les faisceaux ovariens sont fort nombreux et disposés sans ordre apparent. Cependant, vers l'extérieur, sous la hui- tième assise à partir de l’épiderme externe, on voit un cercle de faisceaux bien plus volumineux que tous les autres. L’ovaire uniloculaire est presque rempli par trois gros placentas dont la coupe transversale est cunéiforme et dont les bords épais et incurvés portent les ovules. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe est formé de cellules planes et de poils. a. Celluies planes. — Vues de face, elles présentent l’as- pect général; en coupe transversale, ce sont des rectangles de 18 w de dimension radiale sur 14 de dimension tan- 308 A.-G. GARCIN. gentielle; la paroi externe plate est légèrement épaissie. b. Poils. — Les appendices épidermiques sont de trois sortes : («) Des poils simples, pluricellulaires unisériés : ils sont constitués par cinq cellules empilées qui vont en augmentant de longueur à mesure qu’on s’avance vers l'extrémité. Leur longueur totale est de 360 & en moyenne; ils se terminent en une pointe aiguë et possèdent des parois minces. (8) Ce sont encore des poils simples pluricellulaires uni- sériés, mais ils sont enchâssés sur une émergence formée par le tissu sous-jacent. Chaque émergence est un massif cylindroïde de 360 y de haut sur 300 y de diamètre. Ces poils, fort longs, sont très larges à la base et vont en se ré- trécissant pour se terminer par un sommet aigu. (y) Des poils glanduleux au sommet. Ces poils, longs de 136 v, se composent d’une colonne basilaire de cellules cy- lindriques empilées et d’une tête renflée sphéroïdale, légère- ment aplatie suivant les pôles. Cette tête est pluricellulaire. 2 Mésophylle. — Le mésophylle se subdivise en deux zones à développement distinct : l’exferne et l'interne. À. Zone externe. — La zone externe s’étend de l’épiderme externe au côté interne du cercle des gros faisceaux. Elle comprend 11 assises mesurant ensemble 480 y d'épaisseur. Elle est formée dans la portion extérieure aux faisceaux de cellules relativement volumineuses, à parois minces, possé- dant un diamètre de 72 w en moyenne et unies en un {issu dense: la portion qui contient les faisceaux est constituée par des éléments plus petits que les précédents; ïls sont sphéroïdaux, possèdent des parois minces et mesurent en moyenne 36 & de diamètre. Toute la zone externe est gorgée de chlorophylle. B. Zone interne. -- La zone interne comprend environ 36 assises mesurant ensemble une épaisseur de 820 w; elle est formée de cellules relativement petites, ellipsoïdales ou sphéroïdales, ne contenant plus de chlorophylle, mais en revanche gorgées d’amidon. Les deux ou trois assises sus- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 309 jacentes à l’épiderme interne sont composées d'éléments rec- langulaires, étendus dans le sens tangentiel, intimement unis par Loutesleurs parois el possédant des noyaux bien évidents. 3° Epiderme interne. — Celte assise est constituée par des cellules tabulaires à parois minces; leur dimension radiale est de 11 y, leur dimension tangentielle de 22 y. 4° Placenta. — Les grosses masses placentaires sont for- mées de cellules polyédriques plus grandes que celles de la zone interne. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire met environ deux mois pour se {transformer en fruit; il acquiert successivement : Au bout de 15 jours.... 48 millim. de long sur 41 millim. de diam. max. — 30 —5,.,.,. 25 — 12 —— — ES: —....4 3 — 13 — = GO... &4 — 15 — La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivan{es : 2um,9, Qum,20, Jmm4D et 4mm, Le nombre de faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme croît dans tous les sens, mais progressivement et fort lentement; il est finale- ment conslitué par des cellules tabulaires de 21 y de dimen- sion radiale sur 36 y de dimension tangentielle. La mem- brane externe est légèrement épaissie (3 u). 2° Mésophylle. À. Zone externe. — La zone externe s’ac- croit en épaisseur en amplifiant ses éléments sans multiplier le nombre de ses assises. La rangée cellulaire sous-épidermique croît peu radiale- ment, elle s'étend dans le sens langentiel, épaissit peu à peu ses parois et forme finalement un mince hypoderme col- lenchymateux. Les autres cellules grandissent dans tous les sens, leur diamètre atteint successivement en moyenne 77 y, 87 p, 95 et 140 y. L’épaisseur de cette couche est de quinze en quinze jours 780 y, 875 p, 960 w et 1500 p. 310 A.-G. GARCIN. B. Zone interne. — I se produit tout d’abord, dans les 3-4 assises les plus internes, quelques rares cloisonnements qui portent le nombre total d'assises de cette zone à 38-40. Bientôt tout cloisonnement cesse et les cellules grossissent peu à peu; leur accroissement radial est fort lent, elles s’é- tendent au contraire avec rapidité dans le sens tangentiel, et prennent la forme d’un ellipsoïde à grand axe parallèle à l'équateur ovarien; en même temps, leur paroi devient blan-. che, un peu épaisse et comme légèrement gélifiée. Cette zone atteint en épaisseur de quinze jours en quinze jours 1200 y, 1300 &, 1400 & et 2500 p; on voit par ces chiffres que lac- croissement relatif de la zone externe est bien plus actif, puisqu'elle atteint 1500 y tout en ne possédant que le quart du nombre d’assises de la zone interne. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne ne croît pas radialement, en revanche il s'étend beaucoup en surface. 4° Placenta. — Les cellules des placentas grossissent ra- pidement dans tous les sens, se pressent les unes contre les autres et s’emplissent d’un liquide hyalin : elles comblent ainsi la cavité ovarienne, enveloppent complètement les ovules et viennent presser contre la paroi. 5° Déhiscence du fruit. — Ainsi que nous venons de le voir, la pulpe placentaire vient faire pression sur la paroi; les graines en grossissant viennent augmenter encore cette pression. Immédiatement avant la maturation, la zone in- terne est formée d'éléments aplalis et fortement étendus dans le sens tangentiel; c’est l’état où nous l'avons laissée dans notre description ci-dessus. Mais au moment où mürit le fruit, ces éléments prennent tout à coup un développement radial énergique et s'efforcent de devenir sphéroïdaux, d’où augmentation rapide de l'épaisseur de la paroi et pression énorme sur la pulpe placentaire. La pression continue à augmenter; la pulpe remplie de liquide et par le fait incom- pressible oppose une grande résistance; aussi s’il se trouve un point faible de la paroi il doit forcément céder : c’est en effet ce qui arrive. La surface d'attache du carpelle sur le HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS, 311 réceptacle est fort étroite par rapport au reste de la paroi; aussi c’est suivant cette ligne faible que se fait mécanique- ment la rupture : la pulpe placentaire et les graines sont alors projetées par l'ouverture ainsi produite. IE. Frurr mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe composé de cellules tabulaires, de poils pluricellulaires unisériés et de poils glanduleux au sommet ; 2° Un Aypoderme collenchymateux formé d’une seule assise ; 3° Une zone moyenne constituée par de grandes cellules sphéroïdales à parois minces; | 4° Une zone interne formée d'éléments d'abord aplatis, finalement sphéroïdaux ; 5° Un épiderme interne constitué par des cellules tabulaires à parois minces. Sicyos angulatus L. 1. Ovarre. — Le Sicyos anqulatus fleurit vers le 15 juin, il arrive à maturité vers le 1° août. Son ovaire est comprimé; il présente une longueur de 5 millimètres: sa coupe trans- versale est une ellipse dont les axes sont 2"°,50 et 1°*,85. La paroi, épaisse de 360 w, comprend entre ses épidermes de 13 à 15 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés dans son sein sur deux cercles concentriques : l’un externe formé de gros faisceaux, l’autre plus interne et comprenant des faisceaux plus petits. 1° Epiderme externe. — L'épiderme est formé de cellules planes et de poils. a. Cellules planes. — Vus de face, ces éléments affectent la forme de polygones à contours reclilignes; leur coupe transversale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 11 pv, leur dimension tangentielle de 14 y. Leur paroi externe est légèrement épaissie. b. Poils. — Ces appendices sont de diverses sortes : 312 A.-G. GARCEN. (2) Poils glanduleux au sommet, analogues à ceux que nous avons décrits chez l£challium. (8) Poils simples pluricellulaires unisériés, à parois minces et terminées en pointes; ces poils sont très volumineux. (y) Poils simples unicellulaires longs. (x) Poils simples unicellulaires, courts et coniques insérés sur des émergences el se dirigeant au rebours de ces der- nières. Ce sont ces émergences qui constituent les piquants de l'ovaire. 2° Mésophylle. — Le mésophylle débute sous l’épiderme externe par trois ou quatre assises de cellules très petites, intimement unies et possédant un protoplasma abondant et de volumineux noyaux. Puis, presque brusquement, les élé- ments des assises suivantes deviennent volumineux et sphé- roïdaux; ils sont gorgés de chlorophylle. À mesure qu’on s’avance vers l’intérieur la dimension des cellules devient de plus en plus considérable; les méats intercellulaires augmen- tent de dimension, et le tissu devient lâche et lacuneux. Ce- pendant les 2-3 assises les plus internes présentent de nou- veau des éléments de petite taille et rectangulaires. 3° Epiderme interne. — Cette assise est formée de petites cellules polyédriques à section transversale rectangulaire et à paroi mince. L'épaisseur de cet épiderme est de 11 y, lé- tendue tangentielle de ses éléments est de 7 p. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit (baie), l'ovaire acquiert successivement : Au 1° juillet.. Acent.00 dehaut. 7,0 de grand axe. 4" de petit axe. AUAD EU EE NP OUMEEE gnm, 5 — di) — Aù 42 août... SAS 50 5 102m/0 — 6 — La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 720, 8404, 950. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne croit pas ITHISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 313 radialement; lorsque cesse le cloisonnement radial, les élé- ments s'étendent peu à peu en surface et atteignent 40 y de dimension tangentielle. La paroi externe s’épaissit'un peu et atteint 32,50. Les poils subissent peu de changements. 2° Mésophylle. — Dès l'ovaire le nombre d'assises du fruit est définitivement acquis, c’est uniquement par leur accrois- sement que la paroi s’épaissira. Les quatre ou cinq assises sous-épidermiques prennent en- core pendant quelque temps des cloisonnements radiaux, puis sans grossir beaucoup, les éléments qui les composent s’arrondissent et deviennent sphéroïdaux. Les éléments compris entre celte zone sous-épidermique et la face ventrale des faisceaux du cercle interne grossissent rapidement dans tous les sens, deviennent sphéroïdaux et atteignent un diamètre moyen de 140 w. Ces cellules se pressent les unes contre les autres et se déforment. Les éléments compris entre cette zone et l’épiderme in- terne ont un développement tout particulier; ces cellules se décollent et bourgeonnent de manière à devenir rameuses : on à finalementiciun véritable parenchyme rameux analogue au tissu lacuneux des feuilles. 3° Epiderme interne. — Ce qui est surtout remarquable dans l’évolution de l’épiderme interne c’est l'absence d'ac- croissement radial et l'intensité du cloisonnement radial: finalement les éléments épidermiques subissent une légère extension en surface et atteignent 11 y de dimension langen- elle. Toutes les parois restent minces. IL. Fruir Mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires, de poils simples unicellulaires et pluricellulaires unisériés, et de poils glanduleux au sommet, à lêle massive. 2° Une zone sous-épidermique composée de quelques ran- gées de petites cellules sphéroïdales. 3° Une zone moyenne formée de grands éléments pressés les uns contre les autres. 314 A.-G. GARCIN. 4° Une zone interne constituée par quelques assises de cel- lules rameuses. 5° Un épiderme interne composé de petites cellules tabu- laires à parois minces. Momordica charantia L. L. Ovame. — Les fleurs que nous avons étudiées se sont épanouiesle 1” juillet et les fruits (baies) qui en sont provenus sont arrivés à maturité vers le 1° septembre. L'ovaire possède 1 centimètre de long sur un diamètre maximum de 2%»,60; il est hérissé de pointes de diverses dimensions. La paroi, épaisse de 240 y environ, comprend entre ses épidermes de 30 à 35 assises cellulaires. Les faisceaux, sont nombreux et disposés sans ordre apparent dans celle paroi; cependant, sous la 7-8 assise à partir de l’épiderme externe et à 138 v de cet épiderme on rencontre un cercle de faisceaux quise dis- tinguent immédiatement des autres par leur volume et la régularité de leur disposition. La paroi présente des saillies formées par la prolifération des assises les plus externes du parenchyme carpellaire; ces éminences coniques atteignent 800 4 de long sur 500 &: de diamètre à la base. 1° Epiderme externe. — Cet épiderme se compose de cel- lules planes et de poils. a. Cellules planes. — Vus de face, ces éléments présentent la forme de polygones à contours rectilignes; leur coupe transversale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 48v., leur dimension tangentielle de 11 w. Leur paroi externe est légèrement épaissie. b. Poils. — Les poils sont de deux sortes ; ce sont : () des poils pluricellulaires unisériés ; leur longueur atteint 300 v, leur diamèlre 29 y, leur paroi est mince et leur extrémité arrondie ; (£) des poils glanduleux au sommet identiques à ceux que nous avons décrits dans les deux Lypes précédents. 2 Mésophylle. — Ce parenchvme se subdivise en deux zones concentriques : externe el l’interne. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 315 À. Zone externe. — Cette couche s'étend de l’épiderme externe à la face dorsale des faisceaux principaux; elle comprend 8-9 assises mesurant ensemble une épaisseur de 144; elle est constituée par des cellules à parois minces polyédriques ou déjà arrondies et possédant en moyenne un diamètre de 18 y. B. Zone interne. — Cette couche, qui comprend le reste du parenchyme ovarien renferme de 18 à 21 assises for- mant ensemblent une épaisseur de 256 environ; les élé- ments qui les constituent diffèrent peu de ceux de la zone externe. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne est formé de toutes petites cellules à parois minces et à section carrée (7 p de côté). IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit FPovaire acquiert successivement : Au 15 juillet..... 2 cent. 50 de long sur 0 cent. 50 de diam. max. AAOMELO CE ee 2e TU D — 4 — 50 —— AUD in ns 10 — — 2 — 50 — Au septembre. 14 — — 4 —— 00 — La paroi atteint en épaisseur à ces diverses époques : 83Bu, 22850, 3245u, 3915p. 1° Epiderme externe. — L'’épiderme externe ne croît pas radialement; il s'étend assez lentement en surface et dans le fruit mûr atteint 30 de dimension tangentielle. La paroi externe s’épaissit un peu et la euticule qui la recouvre se plisse. 2° Mésophylle. — A. Zone externe. — La zone externe s’épaissit assez rapidement el alteint aux époques précitées 220 w, 1200 w, 2100 w et enfin 2400 y. Cet accroissement est dû, non à une multiplication d'assises, mais au simple grossissement des éléments préexistants : ceux-ci grandissent dans lous les sens, deviennent d'abord sphéroïdaux, puis s’é- ürent dans le sens du rayon et forment finalement des ellip- soides à grand axe radial. 316 A.-G. GARCOIN. B. Zone interne. — La zone interne peut elle-même, pour la facilité de l’étude, se diviser en deux parties concen- triques : la partie externe, couche qui renferme les fais- ceaux et la partie interne qui comprend le reste de la zone. a. Partie externe. — Celte couche comprend 11 assises formant ensemble une épaisseur de 1004; elle est consti- tuée par des éléments tabulaires étendus dans le sens tan- gentiel, à parois minces el intimement unis entre eux. La croissance en épaisseur de celte portion est fort lente, sa puissance n’est guère dans le fruit mûr que de 300 . Pour se développer, les assises de cette couche ne se multiplient pas, mais leurs éléments constituants, croissant fort peu ra- dialement, s'étendent assez rapidement dans le sens tangen- liel et arrivent à former un tissu dense constitué par des cellules aplaties, Lissu qui se montre à l'œil nu sur une coupe de la paroi sous l'aspect d’une bande blanche. b. Partie interne. — Les éléments qui constituent cette couche prennent d’abord des cloisonnements dans tous les sens et portent ainsi le nombre de leurs assises à 25. Avant le 15 juillet tout cloisonnement a cessé, les cellules gran- dissent dans tous les sens, s’arrondissent d’abord un peu, puis deviennent rameuses el finalement aboutissent à la for- mation d'un parenchyme analogue au tissu lacuneux fo- liaire. Les cavernes ainsi formées sont d'autant plus volumi- neuses qu'elles sont plus éloignées du tissu dense constituant la partie exterñe ; toutefois contre l’épiderme interne le pa- renchyme rameux devient plus compact. L'épaisseur de cette couche est successivement de : 490 & au 15 juillet, 850 & au 1° août, 910 w au 15 aoûtet 1300 pau 1 septembre. 3° Epiderme interne. — Les éléments de cet épiderme ne subissent aucun accroissement radial, mais en revanche ils s'étendent beaucoup en surface. IL. Fruir Mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe composé de cellules tabulaires à HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. SAT paroi externe légèrement épaissie et à culicule plissée et de poils de deux sortes : (a) pluricellulaires unisériés; (4) glan- duleux au sommel; 2° Une zone externe formée de grands éléments à parois minces, ellipsoïdaux et à grand axe radial ; 3° Une zone moyenne, constituant un tissu dense formé d'éléments aplalis; 4° Une zone interne, lacuneuse, formée par des cellules ra- meuses ; 5° Un épiderime interne, formé de cellules tabulaires à pa- rois minces. Bryonopsis erythrocarpa (PT. XXIV, fig. 7, 8,9). L. Ovaire. — Le Bryonopsis erythrocarpa fleurit au jardin botanique deLyon vers le 1% août; son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 1° octobre. L’ovaire est sphérique et possède un diamètre de 3 millimètres. La paroi épaisse de 550 wrenferme entre ses épidermes de 25 à 30 assises cellu- laires; les faisceaux y sont nombreux el disposés sans ordre apparent ; toutefois, de même que dans l'£challium, on ren- contre un cercle de faisceaux qui se distinguent immédiate- ment des autres par leur volume et la régularité de leur dis- position. Ce cercle, situé à 1224 de l’épiderme externe est séparé de ce dernier par 8-9 assises cellulaires. 1° Æpiderme externe (epe, pl. XXIV, fig. 7). — Vus de face, ses éléments présentent l'aspect général; leur coupe transver- sale est carrée (18 de côlé). Les parois externe et interne sont légèrement épaissies. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se divise en trois zones concentriques : l'exlerne, la moyenne et interne. À. Zone externe (ze, pl. XXIV, fig. 7). — Cette zone fort étroite comprend 3 assises environ de cellules petites, po- lyédriques, à parois minces, pleines d’un protoplasma gra- nuleux et possédant des noyaux fort apparents. L’assise sous- épidermique mérite une attention toute particulière, elle 318 A.-G. GARCIN. alterne nettement avec les suivantes et de distance en dis- tance on voit des plages dans lesquelles elle est dédoublée par une cloison tangentielle. Les deux autres assises proviennent d’un cloisonnement récent de la deuxième rangée sous-épidermique. B. Zone moyenne. — Celle zone, épaisse de 180 y. environ, renferme une dizaine d'assises : les éléments qui les consti- tuent sont polvédriques à angles mousses ou sphéroïdaux ; leur volume est relativement considérable. C. Zone interne. — La zone interne comprend 14 assises cellulaires, formant ensemble une épaisseur de 350 y envi- ron ; elle est constituée par des cellules à parois minces, ellipsoïdales ou sphéroïdales, sensiblement égales. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne est formé de cellules bombées, presque papilleuses:; la dimension ra- diale de ses éléments est de 18 w, leur dimension, tangen- tielle de 18 » également. Toutes les parois sont minces. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire reste sphérique et acquiert suc- cessivement les diamètres suivants : AUD TOUL: cesse renier Ua pmm,5( AUAÉTESepteMDrES AMI RMS MERE 10mm 00 Au 15 pra NE M 0 CU El bu SPC GEO 1m, 00 Au AdEMOCtoObrer er Re ER ee 16m, 00 La paroi, à ces diverses époques, alleint les épaisseurs suivantes : 860, 1290p., 4950% et 2550p. Un certain nombre de faisceaux qu'on voyait commencer à se former dans l'ovaire achèvent de se différencier. 1° Epiderme externe (epe, pl. XXIV, fig. 8 et 9). — L'épi- derme, tout en épaississant légèrement et progressivement sa paroi externe, croît d’abord dans tous les sens ; au 15 août sa coupe transversale figure encore un carré qui à 18 w de côté celte fois; à partir de cette date la croissance radiale cesse tout à fait, les éléments s'étendent en surface et altei- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 319 gnent de quinze jours en quinze jours les dimensions tan- gentielles suivantes : 36 u, 43 y et enfin 50 . La paroi ex- terne acquiert 4 y d'épaisseur et sa cuticule s’enduit d’une matière cireuse. 2° Mésophylle. — À. Zone externe(ze, pl. XXIV fig. 8 et 9). — Considérons séparément le développement de l’assise sous-épidermique et des assises sous-jacentes. Sur beaucoup de points l’assise sous-épidermique reste indivise; de dis- tance en distance elle se cloisonne aclivement et produit les plages blanches que nous étudierons plus loin; en tous cas ses éléments restent loujours mous et leur croissance radiale est des plus faibles. Les assises sous-jacentes prennent quelques rares cloison- nements, puis leurs éléments grossissent un peu; bientôt on voit quelques-unes de ces cellules isolées ou réunies en petits îlots s'arrêter dans leur accroissement, épaissir peu à peu leur paroi et finalement la sclérifier. On a ainsi à l’extérieur du fruit une ceinture incomplète de cellules pierreuses ; les éléments restés mous continuent à grossir mais très lente- ment; 1ls n'atteignent jamais un volume considérable. B. Zone moyenne. — La zone moyenne renferme à sa face interne un cercle de gros faisceaux. Dans son évolulion le nombre de ses assises res!e invariable ; ses éléments se con- tentent de s’amplifier. Bientôt on voit la face interne de cette zone perdre son contour circulaire et présenter une alter- nance de carènes et de vallécules méridiennes : les carènes correspondent aux faisceaux. Voici à quoi lient ce phéno- mène : la zone interne s’épaissit avec une rapidité bien plus grande que la zone moyenne et tend à refouler cette der- nière vers l'extérieur; c’est en effet ce qu’elle fait par sa partie parenchymateuse, landis que les faisceaux qui lui op- posent une résistance insurmonlable restent en place. Ce mé- canisme continuant, la zone moyenne atteint successivement en épaisseur 360 & au 1” septembre et 370 & au 15 septem- bre; à partir de ce moment elle reste stalionnaire. Cet arrêt de déloppement est facile à comprendre. La zone 320 A.-G. GARCIN. interne possédant une grande force d'extension tend à re- fouler, ainsi que nousl’avons déjà dit, la zone moyenne vers l'extérieur; mais là, cette dernière est enserrée dans une ceinture scléreuse inextensible; ne pouvant par le fait s’éten- dre ni vers l’extérieur, ni vers l’intérieur, la zone moyenne ne s'épaissit pas; en revanche ses élements s'étendent forte- ment dans le sens tangentiel. C. Zone interne. — Les assises de la zone interne ne se multiplient point, mais elles amplifient rapidement leurs élé- ments constituants qui demeurentsphéroïdaux. Par ce méca- nisme cette couche atteint successivement les épaisseurs suivantes : 240 & au 15 août, 840 w au 1° septembre, 1000 au 15 septembre et enfin 2,100 & au 1° octobre. 3° Epiderme interne. — Les éléments de cet épiderme ne croissent pas radialement ; ils se contentent de s'étendre un peu tangentiellement et de se cloisonner radialement pour suivre le grossissement du fruit; leurs parois restent toujours minces. %° Taches blanches (!, PI. XIV, fig. 7, 8, 9). — Le fruit du Dryonopsis erythrocarpa présente, ainsi que l'indique son nom, une coloration rouge. Cetle teinte n’est point uniforme, car la surface externe du fruit montre de distance en distance des bandes blanches méridiennes. Nous avons à dessein né- gligé jusqu’à présent l’élude de la formation de ce prénomène pour ne point trop compliquer la marche du développement. Nous avons vu que l’assise sous-épidermique présentait dès l'ovaire des plages où elle se montrait dédoublée (7, PI. XIV, fig. 7) : ce sont justement ces plages qui développées lorme- ront les bandes blanches, partout ailleurs l’assise sous-épi- dermique pendant toute l’évolution du fruit reste indivise. Au contraire, les cellules dédoublées continuent à se cloi- sonner tangentiellement avec activité, par un mode de for- mation identique à celui qu’on connaît pour les lenticelles : la file médiane de la plage présente l’activité la plus grande et l’intensité du cloisonnement va en diminuant à mesure qu'on se rapproche des bords. Cette prolifération repousse à HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. da la fois la zone scléreuse vers l’intérieur et l’épiderme externe vers l'extérieur, elle détermine ainsi à la surface du fruit l'apparition de bandes proéminentes. Bientôt ce tissu à allure subéroïde arrondit ses éléments, l'air pénètre dans les méats intercellulaires, entoure complètement les cellules et donne à ce tissu sa coloration blanchâtre. Dans tout le reste du parenchyme se développe la matière colorante rouge; elle manque tolalement dans les bandes ci-dessus. HT. Fruit mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 4° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie ; 2° Une assise sous-épidermique, simple sur beaucoup de points, abondamment cloisonnée sur d’autres et formant alors un tissu analogue à une lenticelle ; 3° Une ceinture scléreuse incomplète ; 4° Une chair formée de grands éléments minces; 5° Un épiderme interne composé de cellules tabulaires à parois minces. Bryonia dioïica Jacg. La Bryone droïque ne forme ni taches blanches, ni cein- ture scléreuse. À part ces productions, son développement, toutes proportions gardées, est identique à celui du Pryo- nopsis erylhrocarpa. Hedera helix L. — (PI. XXV, fig. 1, 2, 3, 4). I. Ovairre. — Le lierre possède un ovaire en forme de demi-ellipsoïde, sa longueur est de # millimètres, son dia- mètre maximum de 2°*,60. Sa paroi, épaisse de 310 y, com- prend, entre ses épidermes, environ 15 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés sur plusieurs cercles dans le mésophylle carpellaire. 1° Epiderme externe. — Cet épiderme est constitué par des cellules qui sont polygonales vues de face, carrées (22 y de côlé) en coupe transversale. La paroi externe est épaissie et ANN. SC. NAT. BOT. XII, 21. — ART. N° 2. 3922 A.-&. GARCIN. creusée de petits sillons; les parois latérales et interne sont minces. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : l’externe et l’interne. A. Zone externe. — La zone externe comprend les 13 assi- ses les plus externes; elle débute par quatre ou cinq rangées de cellules rectangulaires, étendues tangentiellement et à parois légèrement gonflées; à mesure qu'on s’avance vers l'intérieur les éléments s'arrondissent, et laissent entre eux des méats de plus en plus volumineux; certains éléments de cette zone contiennent des mâcles d’oxalale de chaux; vers les dernières assises ces cristaux augmentent de nombre et forment une véritable zone cristallifère. Dans ce parenchyme courent des canaux sécréleurs, accolés pour la plupart aux faisceaux libéroligneux. L'épaisseur de celte couche est de 290 p. B. Zone interne (z.1, PI. XXV, fig. 1). — La zone externe est constituée par deux assises formant une épaisseur de 164; les éléments qui les constituent sont labulaires et allongés dans le sens tangentiel; toutes leurs paroïs sont minces. 3° Epiderme interne (ep. i, PI. XXV, fig. 1). — L’épiderme interne à la même constitulion que celui du Æibes migrum; il est formé d'éléments fibriformes disposés en plages diver- sement dirigées et s’engrenant. L'épaisseur de cette assise est de 7 p 50. IL. DÉVELOPPEMENT DE L’OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit (drupe) met environ deux mois. Il s’ar- rondil et acquiert successivement les diamètres suivants : Au bout'dé 15 jours. Le ER 5 millimètres. Tr SURESNES RSS ART US dc . (6 — — EC ED NM EU DE 8 — — O0 rennes de iee 9 — La paroi alteint successivement en épaisseur à ces diver- ses époques : 580, 690, 760 et 850. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 329 1° Æpiderme externe. — L'accroissement radial de cette assise esi presque nul; son cloisonnement radial est fort aclif et se continue longtemps; aussi n'est-ce qu'assez lard que les éléments commencent à s'étendre en surface: ils atlel- gnent finalement 40 # de dimension tangentielle, la paroi externe continue à s'épaissir et les sillons se creusent de plus en plus. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Le nombre d'assises de cette couche reste invariable. Les deux assises sous-jacentes à l’épiderme croissent peu, leurs éléments conservent un volume assez réduit, leur paroi s’épaissit et devient collen- chymateuse : en un mot, elles conslituent un hypoderme. Les autres assises gonflent légèrement leur paroi, se décol- lent ei s'étendent dans divers sens, de manière à constituer un réseau interceplant dans ses mailles de volumineuses lacunes. Les lacunes augmentent de plus en plus de volume. B. Zone interne (2, pl. XXV, fig 2,3 et 4). — La zone interne croit peu radialement, mais chacune de ces assises élend ses éléments dans des sens divers, principalement dans le sens méridien; les cellules sont alors fibriformes, peu à peu leur paroi s’épaissit et se sclérifient; elles sont alors transformées en vérilables fibres. 3° Æpiderme interne (ep. 1, PI. XXV, fig. 2, 3, 4). — Les éléments fibriformes s'étendent dans la direction qu'affecte la plage dont ils font partie; finalement ils se sclérifient et se transforment en véritables fibres. IL. Fru1ir Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe conslilué par des cellules tabulaires à paroi externe épaisse et sillonnée; 2° Un Aypoderme collenchymateux formé de deux assises ; 3° Une chair épaisse composée d'éléments allongés et dis- posés en réseau inlerceplant de vastes lacunes ; 4° Un noyau entièrement formé de fibres diversement dirigées. 324 A.-G. GARCIN. Cornus mas L. — PI. XXV, fig. 5, 6, 7. I. Ovaire. — Le Cornouiller mâle fleurit vers le 15 avril, son fruit, qui est une dupe, arrive à maturité vers le 1% août. L'ovaire, y compris le disque épigyne qui le surmonte me- sure une longueur de à millimètres et demi et un diamètre maximum de 0"*,850. La paroi, épaisse d'environ 170 y, comprend en moyenne entre ses épidermes de 12 à 14 assi- ses cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle carpellaire; ils sont situés à 36 w de Pépi- derme externe el séparés de ce dernier par quatre assises seulement; en face de chaque faisceau la paroi est légèrement bombée vers l'extérieur, cette disposition donne à la coupe transversale une apparence crénelée. 1° ÆEpiderme externe (ep e, PL XXV, fig. 5). — L’épiderme externe est constitué par deux sortes d'éléments : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vues de face, ces cellules présentent une forme polygonale à contours rectilignes; en coupe trans- versale, elles offrent une seclion carrée de 18 y de côté ; leur paroi externe est très légèrement bombée et un peu épaissie, leurs autres parois sont minces. b. Poits (fig. 5, PI. XXV). — Ces poils sont unicellulaires en navettes; leur surface externe est rugueuse; ils forment à la périphérie de l’ovaire un feutrage assez épais. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise nettement en deux couches concentriques : la zone externe et la zone interne. A. Zone externe(z e, PI. XXV, fig. 5). — Cette zone, qui ren- ferme les faisceaux, comprend six à huit assises cellulaires mesurantensemble une épaisseur de 100 4; elle est constituée par des éléments polyédriques, à angles mousses. Les deux ou trois assises les plus internes sont généralement formées de cellules plus volumineuses que celles des assises sus- jacentes ; leurs éléments sont étendus tangentiellement et ne renferment qu'une quantité insignifiante de chlorophylle. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 325 B. Zone interne (zi, PI. XXV, fig. 5). — Cetle couche renferme environ cinq assises cellulaires formant une épais- seur de 40 ». Elle est constituée par des éléments plus petits que les précédents, possédant des parois minces et contenant de volumineux noyaux. Parsemées au milieu de ce tissu se trouvent de grandes cellules arrondies ouovoïdes (c, PI. XXV, fig. 5) et mesurant un diamètre moyen de 244 ; elles ne sont souvent séparées de l’épiderme interne que par une seule assise. 3° Epiderme interne (ep. i, PI. XXV, fig. 5). L’épiderme interne est formé de cellules à section transversale rectan- gulaire ; leur dimension radiale est de 10 y, leur dimension tangentielle de 14 y ; leurs parois sont minces, l’interne est cependant un peu plus épaisse que les autres. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire acquiert successivement : Aude mal rue. gum» 50 de long sur 1%®,60 de diam. max. AADABU NE, AIM 00 CL 2 50 ss AUSTIN Eee 12. ,00 — . ,50 — AN TDi Lee 16,00 -— 8 ,00 — Au {er juillet... 19 ,00 DE ON :00 se, Autor (00 00 He #40 4 00 = La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : D20p, 710u, 902p., 2219. 3008, 6219. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Æpiderme externe. — L'épiderme externe croît peu radialement, il possédait une épaisseur de 18 y dans la fleur, il possède 25 & dans le fruit mûr. Le cloisonnement radial est fort actif el se poursuit pendant longtemps : aussi l’ex- tension en surface de chaque élément est-elle assez faible, el les cellules n’ont-elles que 36 y de dimension tangentielle dans le fruit mûr. Les parois s'épaississent graduellement, mais cet accroissement porte surlout sur la paroi externe qui finalement atteint 7 w d'épaisseur et est alors formée par moilié d'une lame cellulosique et d’une cuticule. Les poils 326 A.-G. GARCIN. tombent de bonne heure et il ne s’en reforme pas de nou- veaux ; dès le 15 mai on n’aperçoit plus que les cicatrices qu'ils laissent sur l’épiderme après leur chute. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Cette zone prend d’a- bord quelques cloisonnements irréguliers dans tous les sens, de sorte que le nombre de ses assises est porté à 12 au 15 mai et 26 au 1° juin. Les cloisonnements tangenliels ont porté presque exclusivement sur la portion extérieure aux faisceaux et sont d'autant plus intenses que les éléments sont plus rapprochés de l’épiderme externe, par suite de ce phé- nomène le cercle libéro-ligneux d’abord situé près de cet épiderme est rejeté vers l’intérieur. Au 1® juin le nombre d'assises est définitivement atteint; elles ne se subdiviseront plus; leurs éléments grandissent rapidement dans toutes les directions. Certaines cellules disposées par plages prennent bientôt un accroissement prédominant et s'étendent surlout dans le sens radial. Dans les assises sous-jacentes aux faisceaux apparaissent une assez grande quantité de cristaux mêlés d’oxalate de chaux. Par ce mécanisme cetle zone atteint successivement en épaisseur : 420 y au 1" juin, 1500 & au 15 juin, 2,500 y au 1° juillet et 5,500 y au 15 juillet. B. Zone interne {zi, PI. XXV, fig. 6-7). — Les grands élé- ments (ce, PI. XXV, fig. 6-7) grossissent dans tous les sens sans se diviser et atteignent un diamètre de 550 y dans le noyau adulte. Les petits éléments polyédriques qui forment la masse du tissu se cloisonnent au contraire dans tous les sens et forment au 1 mai 12 assises (épaisseur : 3 p); au 15 mai 17 assises (épaisseur : 250 y), au 1 juin 20 assises (épaisseur : 360 4) et au 15 juin 25 assises (épaisseur : 550 p). Dans le cours de cette évolution de nombreux cristaux d'oxa- late de chaux ont apparu dans 3-4 assises les plus internes qui constituent une véritable zone cristallifère. À partir du 15 juin tout eloisonnement cesse; les éléments s’accroissent un peu dans tous les sens, puis s’arrêtant dans leur amplification sclérifient peu à peu leurs parois. Finale- ment cette zone est formée d’un massif de selérules à parois HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 327 assez épaisses et canaliculées; dans ce sclérenchyme sont plongés les grands éléments eux-mêmes sclérifiés. 3° Epiderme interne (epi, ti, PI. XXV, fig. 6-7). — Les cel- lules qui constituent celle assise s'étendent tout d’abord dans le sens tangentiel, puis bientôt, à l’aide des cloisons tangenlielles, se subdivisenten formant 2, 3, 4 et 5 assises superposées. Au 15 juin toute division cesse ; celte couche présente alors une épaisseur de 14% p; les éléments consti- tuants s'étendent langentiellement, deviennent tubulaires ou fibreux, sclérifient leurs parois et s'ajoutent à la zone précédente pour constituer le noyau. LT. Frurr Mur. — En résumé le fruit mûr comprend: 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe { fort épaissie. 2° Une chair, constituée par de grands éléments à parois minces et de forme arrondie. 3° Un noyau, décomposable en deux zones concentriques : leæterne camposée d’un mélange de grandes et de petites cellules scléreuses ; l'irterne constituée par une couche de fibres tangentielles. Cornus sanquinea L. I. Ovare. — Le Cornouiller sanguin fleurit vers le 15 mai; son fruit, qui est une drupe, arrive à maturilé vers le 1‘ juillet. L’ovaire, y compris le disque épigyne, possède une longueur d'environ 2 millimètres et un diamètre maximum de 1"",30. La paroi, épaisse d'environ 210 y, possède entre ses épidermes de 27 à 30 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés dans le mésophylle carpellaire en un seul cercle : ils sont silués à 61 & de l’épiderme externe et sé- parés de lui par 6-7 assises. 1° Epiderme externe. — Cet épiderme est identique à celui du Cornus mas ; mêmes poils, mêmes formes de cellules, même structure des parois ; ces éléments possèdent une dimen- sion radiale de 14 et une dimension tangentielle de 15 y. 32$S A.-G. GARCIN. 2° Mésophylle. — Le mésophylle diffère sensiblement de celui de l'ovaire précédent : il se subdivise en trois zones concentriques: externe, moyenne et interne. A. Zone externe. — Ceite couche s'étend de l’épiderme externe aux faisceaux : elle renferme 5-6 assises d'éléments polyédriques à angles déjà arrondis, à parois fort minces ; ces cellules sont dépourvues de cristaux; l'assise sous-épider- mique est formée d'éléments tabulaires. L’épaisseur de ce lissu est de 61 B. Zone moyenne. — Celle zone contient les faisceaux; elle est constituée par 5-6 assises de cellules plus aplaties que les précédentes ; ce lissu, épais de 54 y, renferme un nombre considérable de mâcles d’oxalate de chaux. C. Zone interne. — Cette couche, épaisse de 167 , renferme 11-12 assises d'éléments en voie de multiplication. Ce sont des cellules polyédriques, à parois fort minces, conte- nant un protoplasma granuleux et des noyaux fort distincts. Cette couche ne renferme aucune trace de grands éléments que nous avons rencontrés dans la zone correspondante de l'ovaire du Cornus mas. 3° Epiderme interne. — Cette assise est formée d'éléments polyédriques, à section carrée (14 w de côté)et à parois minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire s'aplatit d’abord dans le sens de la cloison et acquiert suc- cessivement : Au 1° juin.... 3,00 de long. 2 millim. de gr. diam. 1"",75 de petit. AUDE LUE, E,50 1 = ) — 34-500 Æ AuA® juillet... 18 00112 7 > BL, 00N TE La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 500, 780u et 1580u. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epiderme externe. — Le développement de l’épiderme externe estidentique à celui du C. mas. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 329 2° Mésophylle. À. Zone erlerne. — La zone externe ne prend aucun cloisonnement tangentiel ; ses éléments s’ac- croissent d’abord dans lous les sens et deviennent sphéroï- daux ; mais vers le 15 juin l'accroissement radial prédomine tout à coup, et les cellules dont les parois restent minces s'étendent fortement suivant le rayon; elles possèdent fina- lement une dimension radiale atteignant 300 y, leur dimen- sion tangenlielle n'étant que de 60 y. L'épaisseur de la zone externe est successivement de : 170 au 1° juin, 300 & au 15 juin et 1,200 au 1° juillet. L’'assise sous-épidermique reste lubulaire, épaissit ses parois et devient un hypoderme collenchymateux. B. Zone moyenne. — La zone moyenne ne prend que des cloisonnements tangentiels insignifiants ; ses éléments crois- sent d’abord un peu dans tous les sens, puis s'étendent fina- lement dans le sens tangentiel presque uniquement. En même temps leurs parois s’épaississent et deviennent blanches et collenchymateuses. Cet anneau d'éléments aplatis et collen- chymateux tranche d'une façon fort nette sur le tissu précé- dent. C. Zone interne. — La multiplication d'assises cesse de fort bonne heure dans cette zone; au 1° juin elle possède de 15-16 assisesel 180 y d'épaisseur. Les éléments ainsi formés grossissent dans toutes les directions et au 15 mai ce tissu alleint 250 y d'épaisseur. À dater de ce moment, toute am- plification cesse, les cellules épaississent leurs parois et les sclérifient. 3° Epiderme interne. — Contrairement à ce que nous avons observé dans le Cornus mas, l’épiderme interne ne subit aucun cloisonnement tangentiel ; il s'étend fort peu dans le sens radial, ses éléments s’allongent davantage dans le sens tangentiel et finalement se sclérifient. HE. Fruit Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe identique à celui du C. mas. 2° Un hypoderme collenchymateux formé d’une seule assise. 330 A.-G. GARCIN. 30 Une chair décomposable en deux zones : l’erterne formée d'éléments étendus radialement; l’irterne constituée par des cellules collenchymateuses étendues tangentiellement. 4° Un noyau formé de cellules scléreuses. Aucuba japonica L. (PI. XXV, fig. 8, 9 et 10). L Ovaire. — L’A ucuba J'aponica fleurit dans nos régions versle 1* mai, et son fruit, qui est une drupe, arrive à matu- rité vers le 1° novembre. Son ovaire, long de 3 millimètres, possède un diamètre maximum de 1"*,50; sa paroi épaisse de 410 » comprend entre ses épidermes de 17 à 18 assises cellulaires : les faisceaux sont disposés dans la partie moyenne de l’ovaire sur un seul cercle, à 100 y de l’épiderme interne et séparés de lui par 6 assises cellulaires environ. 1° Epiderme externe (ep. e, PI. XXV, fig. 8). — L’épiderme externe est constitué par deux espèces d'éléments : des cel- lules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vues de face ces cellules présentent la configuration habituelle ; leur coupe transversale est rec- tangulaire presque carrée ; leur dimension radiale est de 18%: toutes leurs parois sont minces; cependant l’externe, un peu bombée, est légèrement plus épaisse que les auires. b. Pois. — Ces appendices sont unicellulaires et simples; leur longueur est de 480 y, leur diamètre maximum de 30 y. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : l’externe et l'interne. A. Zone externe (ze, PI. XXV, fig. 8). — Cette zone s'étend de l’épiderme aux faisceaux. Elle comprend de 11 à 13 as- sises formant une épaisseur de 278 »; elle débute sous l’épi- derme par une assise de cellules à section rectangulaire. A mesure qu'on s’avance vers l’intérieur les éléments deviennent polvédriques et augmentent de volume. B. Zone interne (zi, PI. XXV, fig. 8). — Cette zone, épaisse de 130 » environ, est constituée par 7-8 assises de cellules ta- bulaires à parois minces et étendues dans le sens tangentiel. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 391 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne est formé d'é- léments en forme de navette el allongés dans le sens méri- dien, leur dimension radiale est de 18 w; leurs parois, el surtout l'interne, sont déjà blanches et épaissies. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer ainsi l'ovaire acquiert successivement les di- mensions suivantes : AMIE IUIMENRES.- 2e 8 millim. de long sur 2"%,50 de diam. max. Au 1° juillet. ..... 10 SERA 3 ,00 ue ANA TON, este » 14 — 6 ,00 — Au f® septembre... 15 — 7. ,00 — Au 1 octobre..... 16 - 9 ,00 _ Au 1° novembre .. 18 — A4 ,00 — La paroi est successivement à ces diverses dates épaisse de : D40u, 688, 1504, 840, 1010 et 1310. Le nombre des faisceaux ne étés pas. 1° Æpiderme externe. — L'épiderme externe croît d’abord dans tous les sens; toutefois l'extension radiale est fort lente et cesse totalement dès le 1* juin. L’accroissement dans le sens tangentiel continue seule etles éléments attei- gnent dans cette direction 35 # au 1” juillet, 60 y au 1" août, 72 & au 1” septembre, 80 w au 1° octobre et enfin 100 y au 1° novembre. Pendant ce lemps la paroi externe s’épaissit peu à peu et atteint dans le fruit mür 9-10 ». Les poils se sont détachés, ne laissant sur l’épiderme qu'une cicatrice. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Tout d'abord, il se pro- duit dans ce lissu quelques cloisonnements rares et irré- guliers qui portent le nombre des assises à 14-16. Au 1” juin, le nombre de rangées cellulaires est définitivement alteint et les éléments s'étendent peu à peu dans tous les sens; dans un grand nombre de ces cellules on voit apparaître de l’oxa- late de chaux pulvérulent. À cette date {1 juin), sauf dans l’assise sous-épidermique, où ils sont demeurés rectangu- laires, les éléments de la zone externe affectent une forme polvédrique et possèdent des angles arrondis et des parois 392 A.-G. GARCIN. un peu épaissies, blanches el comme légèrement gélifiées. Peu à peu, ces cellules, continuant à s’accroître dans tous les sens, distendent leur membrane qui redevient très mince et prennent une forme sphéroïdale. Par ce mécanisme la zone externe atteint en épaisseur : 370 y au 1° juin, 490 w au 1° juillet, 540 y au 1* août, 630 w au 1” septembre, 800 y au 1” octobre, enfin 1100 y au 1° novembre. L’assise sous-épidermique s'accroît lentement tout en con- servant ses éléments labulaires; les parois de ceux-ci de- viennent épaisses et collenchymateuses. B. Zone interne (zi, PI. XXV, fig. 9-10). — Les cellules qui constituent celle zone ne prennent aucun cloisonnement mais s'étendent peu à peu tangentiellement ; en même temps les diverses assises constituantes se décollent sur certains points, el les éléments tabulaires deviennent tubulaires et légèrement sinueux. L’accroissement radial ou en épaisseur de la couche interne est assez faible ; vers le 1” août ses élé- ments cessent de grandir, leur forme définitive est désormais acquise ; on voit alors leur paroi se lignifier peu à peu et se cribler de nombreuses ponctuations. La couche scléreuse ainsi formée a donc, vu la forme sinueuse et tubulaire de ses éléments, une structure lâche et lacuneuse. L’épaisseur de celle zone au 1° novembre est de 170 p. 3° Epiderme interne (ép.1, PL XXV, fig. 9-10). — Le jeu de l’épiderme interne est des plus singuliers. De très bonne heure (bien avant le 1” juin) ses éléments naviculaires cessent de s’accroître et se sclérifient complètement; ces sclérules possèdent une paroi épaisse et canaliculée. Cet épiderme forme donc dès ce moment une coque osseuse el inextensible. L'ovule fécondé, croissant rapidement, vient presser contre celte enveloppe rigide et ne pouvant la distendre la brise, suivant la direction des éléments, c’est-à-dire suivant des lignes méridiennes. Le grossissement progressif de la semence et l'extension tangentielle du péricarpe écartent de plus en plus les lam- beaux scléreux épidermiques, de sorte que dans le fruit mür HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 333 on ne le rencontre plus que sur quelques points assez dis- lants les uns des autres. Ces sclérules étant un tissu mort, leur facies n’a pas varié. HE. Fruir Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie. 2° Un hypoderme collenchymateux d’une seule assise. 3° Une chair constituée par des éléments volumineux, sphéroïdaux et à parois minces. 4° Un noyau formé de cellules tubulaires, sinueuses, sclé- reuses et ponctuées. De distance en distance on apercçoit à la face inférieure de celte couche de petits amas de sclérules méridiennes. Viburnum Lantana L. EL Ovare. — Le Viburnum Lantana fleurit vers le 4% mai, son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers Le 1°* août. Son ovaire uniloculaire est aplali suivant sa longueur; il mesure 5 millimètres de long et ses diamètres sont respecti- vement d’un millimètre et demi et de 0"",720. Le méso- phylle carpellaire renferme, outre un gros faisceau placen- taire placé sur le petit axe, un cercle plus externe de petits faisceaux. La paroi, épaisse de 290 y, renferme entre'ses épidermes 14 assises cellulaires; cette paroi est bombhée et fait saillie dans la cavité ovarienne en face du gros faisceau placentaire ; la paroi opposée présente vis-à-vis de cette carène une vallécule correspondante. Les faisceaux sont si- tués à 120 y de l’épiderme externe et séparés de lui par cinq assises environ; en face de chacun d'eux la paroi fait légère- ment saillie vers l'extérieur. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de l'épi- derme externe présentent la configuration générale; la culi- cule est plissée ; en coupe transversale, ces cellules montrent une seclion carrée de 18 y de côté ; la paroi externe est déjà un peu épaissie. 334 A.-G. GARCIN. 2% Mésopyhlle. — Le mésophylle se subdivise en trois couches concentriques : l’ypoderme, la zone externe et la zone moyenne. A. Hypoderme. — Cette couche est ici des plus nettes; il est impossible dela confondre avec le tissu ambiant; ces élé- ments sont relativement volumineux, leur section est carrée, leurs parois blanches, brillantes et légèrement collenchy- mateuses; elles sont presque totalement dépourvues de chlorophylle el mesurent une épaisseur de 22 y. B. Zone externe. — L’épaisseur de cette couche est varia- ble; maximum dans la portion qui loge le faisceau placen- taire, elle va en diminuant de chaque côté jusque vers le deuxième faisceau qu'elle rencontre; à partir de ce point, elle se maintient stationnaire dans cette dernière portion, la zone interne possède environ huil assises de cellules à sec- tion rectangulaire, à peu près égales et contenant de la chlorophylle en abondance. L’épaisseur totale de cette cou- che est de 180 v; elle ne renferme pas de cristaux. C. Zone interne. — Celle zone, épaisse de 55 y, est cons- tiluée par trois ou quatre assises de cellules à parois minces, assez semblables à celle de la zone précédente, mais plus étendues dans le sens tangentiel. 3° Epiderme interne. — En section transversale la forme des éléments de cet épiderme est rectangulaire, leur dimen- sion radiale est de 11 y, leur dimension tangentielle de 40 y; toutes leurs parois sont minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit acquiert successivement : ATLANTA ere. 7m de long sur 2,50 de gr. diam. et 4mm,10 de petit. AMENER 10 — 6:50 — A5 S0ERREE AA EU ta 12 = 6 _,90 ss 4 0 060 EE Aude juillet. 1142 — 6505 ru 1,65: — Au-49 :— .... 142 — ro; 00 — D ,00 — Aucraoût:.".i: A2 _ 8 ,00 _ 6 ,50 — Ainsi qu'on s'en rend compte par le tableau ci-dessus, le fruit en développement a dès le 15 juin atteint sa longueur HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 335 définitive; du 13 juin au 15 juillet son accroissement en épaisseur subit un arrêt et reste stationnaire; du 15 juillet à la maturité le petit diamètre s’augmente rapidement, tend à rendre le fruit sphérique. La paroi s'accroît tout d'abord fort lentement; épaisse de 408 y au 15 mai, elle n’est que de 477 y au 15 juin, mais quelque temps après le 1° juillet elle grossit rapidement et atteint finalement 2"",239 au 1% août. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L’accroissement radial de lépi- derme externe est très limité; les éléments atteignent on épaisseur 25 p au 15 mai, 28 w au 1° juin, 30 p au 1° juil- let, 31 wau 15 juillet, 32wau 1° août. Le cloisonnement radial cessant de bonne heure l'extension en surface est bien plus active ; la dimension tangentielle des cellules est de 28 w au 15 mai et 50 w au 1" juin, 60 w au 15 juin, 68 au 1° juillet 80 x au 15 juillet et 9,6 y au 1% août. La paroi externe s’é- paissil considérablement. 2° Mésophulle. À. Hypoderme. — L'hypoderme tranche par sa vacuité et la dimension relativement considérable de ses cellules sur le parenchyme sous-jacent. Jusqu'au 15 juil- let sa croissance radiale est nulle; quant à la dimension tangentielle de ses éléments, elle augmente assez rapidement ; elle est de 38 y au 15 mai et de 90 y au 1° juin. À partir de cette date, cetle dimension reste stationnaire jusqu’au 15 juillet; à cette époque la vie, jusque-là ralentie, entre dans une nouvelle phase d'activité : les éléments de l’hypo- derme croissent rapidement dans les deux dimensions ra- diale et tangentielle ; en même temps leurs parois deviennent de plus en plus épaisses et collenchymateuses; finalement dans le fruit mür ces cellules atteignent une dimension radiale de 60 & et une dimension tangentielle de 100 &. B. Zone externe. — La zone exlerne ne mulliplie point le nombre de ses assises; elle croit en épaisseur d’abord assez lentement; ses éléments grandissent peu à peu dans tous les sens, s’arrondissentet deviennent presque sphériques ; la di- 336 A.-G. GARCIN. mension radiale de cette couche est de 270 & au 15 mai, 280 y. au 15 juin et de 360 y au 15 juin; à daler de ce mo- ment, la croissance semble s’arrêler, mais vers le 15 juillet la paroi se gonfle tout à coup et la zone externe atteint 1**,20 au 15 juillet et 2 millimèlres dans le fruit mür; elle est alors constituée par des cellules étendues radialementet possédant des parois fort minces. C. Zone interne. — Celte zone ne prend aucun cloisonne- ment, ses éléments s’amplifient d’abord dans les trois sens de l’espace tout en restant rectangulaires ; ce grossissement est d’ailleurs assez lent; cette zone atteint de la sorte 80 w au 15 mai et 135 y au 1° juin. À dater de cette époque l’ac- croissement des éléments cesse et ceux-ci épaississent leurs parois et la sclérifient. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne augmente peu en direction radiale, en revanche ses cellules s'étendent considérablement en direction tangentielle, et lorsque la zone interne se selérilie elles font de même. HT. Fruïr mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaisse. 2° Un hypoderme collenchymateux composé d’une seule assise. 3° Une chair formée de grands éléments à parois minces et étendues radialement. 4° Un noyau décomposable en deux zones : l’externe for- mée de cellules seléreuses, linterne de fibres tangentielles. Le Viburnum Lantago L. nous a montré un développement identique à celui du V. Lantana. Leycesteria formosa Wall. TL. Ovarre. — Le Leycesteria formosa fleurit vers le 1° août et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers Le 5 sep- tembre. L'ovaire, long de # millimètres, possède un diamé- tre maximum de 2 millimètres. La paroi, épaisse de 290 y, HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. SOUL comprend entre ses épidermes 10 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le méso- phylie carpellaire, ils sont situés à 90 y de l’épiderme externe el séparés de lui par quatre assises environ. 1° Æpiderme externe. — Cet épiderme est constitué par deux sortes d'éléments : des cellules planes et des poils. a. Cellules planes. — Vues de face, elles se montrent avec la configuration habituelle; leur coupe transversale est rec- tangulaire ; leur dimension radiale est de 18 y, leur dimen- sion tangentielle de 21 w. Les parois externe et interne sont déjà bien épaissies (surtout l’externe); les parois radiales sont minces. b. Pois. — Ces appendices sont de deux sortes; ce sont : («) des poils unicellulaires simples, aciculaires, à paroi épaisse (5 y); leur longueur atteint 500 y, leur diamètre basilaire 18 &; ils sont assez rares; (£) des poils glanduleux au sommet; le pied, composé de trois cellules empilées, est cylindrique, il mesure une longueur de 198 et un diamè- tre de 20 y; la tête globuleuse est massive et composée d’élé- ments disposés en trois étages, le diamètre de cette tête est de 550 y. 2° Mésophylle. — Épais de 265 , le mésophylle renferme de 10-12 assises. Il débute sous l’épiderme externe par une rangée de cellules rectangulaires, les autres assises sont formées d'éléments ellipsoïdaux. Toutes ces cellules sont assez généralement de même volume; elles ont des parois légèrement épaissies et collenchymateuses. Cà et là, dans les assises qui contiennent les faisceaux, on rencontre des mâcles d'oxalate de chaux. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme pavimenteux est formé d'éléments tabulaires très aplatis; la dimension ra- diale de ces cellules est de 7 y seulement; en revanche, leur dimension {angentielle atteint 70 &; toutes leurs parois sont minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'’ovaire pour se transformer en fruil acquiert successivement : ANN. SC. NAT. BOT. XII, 22. — ART. N° 2. 338 A.-G. GARCIN. Au loraodbessitei.? 7 millim. de long sur un diam. max. de # millim. Au 1e septembre... 10 -- = 6 — Au 15 = SOU ous 412 — — TOME La paroi, à ces diverses époques, atteint successivement les épaisseurs suivantes : 360p, 540w et 720. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — La croissance radiale de l’épi- derme externe est à peu près nulle; le cloisonnement radial cessant de bonne heure, les éléments s'étendent en surface et leur dimension tangentielle atteint aux époques précitées 40 w et 54 uw. La paroi externe s’épaissit assez peu. 2° Mésophylle. — Le mésophylle acquiert les épaisseurs suivantes : 335 uw au 15 août, 595 w au 1* septembre et 695 w au 15 septembre. Dans cette évolution ce tissu ne multiplie pas le nombre de ses assises; ses éléments s’am- plifient peu à peu, leur paroi légèrement épaissie se distend et redevient mince ; finalement ils prennent une forme sphé- roïdale. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme ne s'accroît pas ra- dialement; il continue à s'étendre beaucoup en surface tout en conservant ses parois minces. IT. Fruir MUR. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie. 2° Une chair constituée par de volumineux éléments sphé- roïdaux remplis de sucs. 3° Un épiderme interne, composé de cellules tabulaires à parois minces. Lonicera alpigena L. I. Ovare. — Le gynécée du L. alpigena est formé de deux carpelles libres. L'ovaire possède une longueur de 2°,50 HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 339 sur 2,20 de diamètre. Sa paroi, épaisse de 360 y, possède entre ses épidermes 17 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés dans le mésophylle carpellaire en un seul cer- cle, ils sont situés à 180 y de l’épiderme interne et séparés de lui par 9 ou 10 assises. 1° Æpiderme interne. — Vus de face, ses éléments se présentent sous leur aspect habituel : leur coupe transver- sale est rectangulaire; leur dimension radiale est de 18 y, leur dimension tangentielle de 14 w; leurs parois externe et interne sont déjà épaissies, leurs parois radiales sont minces. 2 Mésophylle. — Épais de 331 w, ce parenchyme ren- ferme environ 17 assises cellulaires; il débute sous lépi- derme externe par deux ou trois assises de cellules rectan- gulaires inlimement unies et dont beaucoup sont subdivisées par une cloison tangentielle; à mesure qu’on s’avance vers l’intérieur les éléments s’arrondissent peu à peu et devien- nent sphéroïdaux; ils laissent entre eux des méats surtout considérables dans la zone qui contient les faisceaux; les trois ou quatre assises qui viennent immédiatement avant l’épiderme interne redeviennent rectangulaires et de plus en plus pelites. Un grand nombre d'éléments de ce mésophylle contiennent des mâcles d'oxalate de chaux. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé d’élé- ments tabulaires de 11 y de dimension radiale sur 14 y de dimension tangentielle. Les parois externe et interne sont blanches, nacrées et épaissies. IL. TRANSFORMATION DE L’OVAIRE EN FRUIT. — Le gynécée pour se transformer en fruit soude ses deux ovaires, cepen- dant on peul encore les distinguer; chacun d’eux acquiert : AURONT 7-5... 5 millim. de long sur 22%,50 de diam. max. Au derjuillel:.:..…. 9 — 5 00 — AU AB EE 11 —- 6,00 — AN EN AOit: er. er — 10,00 —— La paroi atleint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 340 A.-G. GARCEN. 600%, 960v, 1000% et 1700. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne croit pas radialement; son extension en surface est progressive et ses éléments arrivent à posséder une dimension fangentielle de 36 y. Les parois externe et interne continuent à s'épaissir à peu près également et atteignent 9 y. 2° Mésophylle. — Le mésophylle arrive d’abord à pos- séder 21 assises; les quelques cloisonnements amenant ce résultat sont presque exclusivement localisés dans les 2-3 assises sous-épidermiques et Ia dernière assise qui surplombe l’épiderme interne. Bientôt toute division cellu- laire cesse, et les éléments s’amplifiant peu à peu épaissis- sent un peu leur paroi qui devient blanche, nacrée et comme légèrement gélifiée. Les assises sous-épidermiques demeurent rectangulaires, s'étendent tangentiellement, deviennent collenchymateuses el constituent ainsi un hypoderme. Les autres éléments, au moment de la maturation, s’am- plifient tout à coup, distendent leurs parois qui s’amincissent et deviennent sphéroïdales et fort’ volumineuses. 3° Épiderme interne. — L'épiderme interne ne croit pas radialement; en revanche, il s'étend beaucoup en surface et épaissit considérablement ses parois externe et interne ; l'interne atteint 15 & dans le fruit mûr. HI. Fruir mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à parois externe el interne fort épaissies. 2 Une chair, composée de grands éléments à parois minces. 3° Un épiderme interne, constitué par des cellules tabulai- res à parois externe et interne bien épaissies. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 3A1 Lonicera Scandshii, Lesch. - Le Lonicera alpigena possède des graines fort grosses et une pulpe relativement mince ; le L. Scandshii, au contraire, présente une chair épaisse el des graines de petites dimen- sions. Celte divergence entraîne quelques changements dans le développement. L'épiderme externe et le mésophylle se développe comme dans le L. alpigena; la seule différence entre l’évolution des deux fruits porte sur les transformations de l’épiderme interne. En effet, dans Le ZL. Scandshü, cet épiderme, au lieu de se contenter de s’accroîlre en surface, se développe sur- tout dans le sens radial, et, prenant deux ou trois ecloison- nements tangenliels, donne une couche pulpeuse de 180 y d'épaisseur (PI. XXV, fig. 11). Le Lonicera caprifolioïdes nous a présenté le même mode de développement que le Lonicera alpigena. Sambucus nigra L. (PI. XXV, fig. 12, 13, 14). I. Ovaire. — Le Sureau noir fleurit, vers le 1° juin et son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 1% août. L’ovaire mesure une longueur de 1**,20 et un dia- mètre maximum de 1"",50. La paroi, épaisse de 250 w, comprend entre ses épider- mes {1 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés dans le mésophylle carpellaire en un seul cercle; ils sont situés à 54 & de l’épiderme externe et séparés de lui par deux assises seulement. 1° Epiderme externe. — Vus de face, ses éléments présen- tent la conformation habituelle; en coupe transversale ce sont des rectangles de 25 « de dimension radiale et de 36 y de dimension tangentielle. La paroi externe, déjà bien épaissie (4 uw, 50), porte une culticule plissée. La paroi 342 A.-G. GARCIN. interne est également épaissie, les parois radiales sont fort minces. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux couches concentriques : la zone externe et la zone interne ou karyogène. À. Zone externe. — Epaisse de 165 y, cetle zone comprend 8-9. assises : elle débute sous l’épiderme externe par de grandes cellules rectangulaires de 28 y de dimension radiale, à parois déjà un peu épaissies el collenchymateuses; ce tissu comprend 3 ou 4 assises; les éléments sous-jacents sont moins volumineux, ils possèdent des parois minces, ils s'unissent entre eux sans laisser de méats et renferment un protoplasma granuleux et de volumineux noyaux. B. Zone interne (zi, PI. ner. fig. 12). — Epaisse de 28 y elle comprend deux assises : ses nat sont rectangulaires à parois minces, Ne unis entre eux, el en lan- gentiellement. 3° Epiderme interne (epi, PI. XXV, fig. 12). — L'épiderme interne est formé de cellules on très étendues lan- gentiellement et d’une dimension radiale de 14 y ; toutes leurs parois sont minces. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert successivement : Au 15 juin.... 4 millim. de longueur sur 2"%,00 de dimens. max. Au 4® juillet. 5 _ 3 ,50 + Au 48 Me Ié Se & ,00 ne Au 1-août...%0"/1 qe 5. :,00 - La paroi atteint à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 296, 346w, 495 et 1100u. 1° Epiderme externe. —Les éléments de l’épiderme externe s’accroissent d’abord dans tous les sens; aussi au 1° juillet possèdent-ils une dimension radiale de 36 et une dimension tangentielle de 50 y; la paroï externe a également alteint une épaisseur de 7 y. À partir de cette so la crois- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 343 sance radiale cesse et l'extension en surface continuant, la dimension tangentielle des éléments épidermiques est finale- ment dans le fruit mür de 72 y. L'épaississement de la paroi externe se poursuivant cette dernière atteint 12 y. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — La zone externe ne multiplie point le nombre de ses assises, elle se contente d'amplifier peu à peu ses éléments et cela de telle sorte qu'au 1° juillet ceux-ci soient sensiblement isodiamétriques, de même forme et d’égal volume : à cette date l'épaisseur de celte zone est de 260 ; cet accoissement continue régulière- ment jusqu’au 15 juillet où la couche possède 355 y. A partir de ce moment nous voyons se produire un nouveau phéno- mène; la dernière assise, adjacente à la zone interne, se développe d’une façon toute spéciale ; pendant que toutes les autres assises de la chair s’amplifient dans tous les sens et tendent à devenir sphéroïdales, celle-ci, cessant de s’accroi- tre tangentiellement, prend tout à coup un développement radial considérable. Aussi dans le fruit mür trouve-t-on, entre le noyau et la portion externe de la chair formée d'éléments arrondis, une assise de grandes cellules allongées perpendiculairement à la surface et possédant dans ce sens 216 uw, tandis que leur dimension tangentielle n’est que de 65 p. L’épaisseur totale de la chair atteint 960 B. Zone interne (ai, PI. XXV, fig. 13 et 14). — Les deux assises de la zone interne se comportent d’une facon tout à fait différente ; l’interne croît peu dans le sens radial et tan- gentiel ; en revanche ses éléments s’élirent peu à peu dans le sens méridien, appointissent leurs extrémités et devien- nent ainsi fibriformes : ajoutons que sur quelques points cette assise s’est dédoublée ou détriplée. Pendant ce temps, les éléments de la zone externe, crois- sant peu tangentiellement, s’allongent au contraire rapide- ment dans le sens radial, et au 15 juin mesurent 12 de dimension radiale et 26 & de dimension langentielle. À dater de ce moment les cellules constituantes des deux assises ont atleint leur forme générale et leur dimension défi- 344 A.-G. GARCIN. nitive ; elles épaississent peu à peu leurs parois, les sclérifient et se transforment, celles de l’assise externe en cellules scléreuses radialement étendues, celles de l’assise interne en fibres méridiennes. 3° Epniderme interne (epi, PI. XXVI, fig. 13 et 14). — L’épi- derme interne croît peu radialement, en revanche ses élé- ments s’élendent de plus en plus dans le sens tangentiel se sclérifient el forment par leur réunion une coque de fibres équaloriales engrenées. HE. Fruir MUR.— En résumé, le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à paroi externe épaisse. 2° Une chair divisible en deux couches : l’externe com- posée d'éléments sphéroïdaux, l’interne constituée par une seule assise d'éléments étendus radialement. 3° Un noyau, formé de {rois couches : l’externe, composée de cellules scléreuses allongées radialement; la moyenne, de fibres méridiennes ; l’inferne, de fibres disposées en plages diversement dirigées. Symphoricarpos racemosus Michx. (PI. XXVI, fig. 1,2 et 3). I. Ovaire. — Le Symphoricarpos racemosus fleurit vers le juin, son fruit qui est une drupe, arrive à maturité vers le 4% août : l'ovaire infère possède primitivement quatre loges ; l’antérieure et la postérieure sont pluriovulées, ces ovules ne tardent pas à avorter et les loges qui les renferment à s’oblitérer sous la pression des tissus ambiants ; les deux autres loges sont uniovulées et restent fertiles. Pour nous rendre un compte exact de la conslitution histologique de l’ovaire, nous ne prendrons point celui-ci, à l’état adulte, comme c’est notre habitude, pour base de notre étude, mais nous remonterons à un stade plus jeune, pris vers Le 1° mai. À cet âge, une coupe de l'ovaire est circulaire et présente quatre cavités égales; mais déjà, comme nous allons le HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 345 montrer, nous pouvons aisément distinguer les loges qui seront fertiles de celles qui deviendront stériles. La paroi possède une épaisseur de 155 &; elle comprend entre ses épidermes 10 assises cellulaires environ; un cercle unique de faisceaux est placé sous la troisième assise à partir de l’épiderme externe et à 55 à de ce dernier. 1° Epiderme externe. — Celle assise, complètement glabre, estformée d'éléments qui, vus de face, présentent laconfigura- lion habituelle ; leur coupe transversale est carrée et mesure 18 x de côté ; toutes leurs parois sont minces. 2 Mésophylle. — Le mésophylle se subdivise en quatre zones : l’Aypoderme, la zone externe, la zone moyenne, et la zone interne. À. Hypoderme. — Cet hypoderme est formé d’une assise unique formée d'éléments à section rectangulaire, plus volu- mineux que les cellules sous-jacentes (21 » de dimension radiale sur 25 de tangentielle); leurs parois externe et in- terne sont blanches, nacrées et déjà épaissies. B. Zone externe. — Les six assises sous-Jacentes consli- tuent la zone externe; elle renferme les faisceaux et est cons- tituée par des éléments polyédriques, à parois minces et à angles mousses. C. Zone moyenne (zm, PI. XX VI, fig. 1). — Celte zone, qui comprend sur certains points une seule assise, s’est presque partout dédoublée ou détriplée; elle présente ceci de parti- culier qu'elle se montre sous un faciès tout différent, suivant qu'elle entoure une loge fertile ou une loge stérile. Autour des loges stériles, l’assise, qui constitue seule à un certain moment cette zone, après s'être dédoublée ou détriplée, a vu ses éléments grossir, arrondir leurs angles et devenir en tout semblables à ceux de la zone externe. Autour des loges ferliles, au contraire, cette assise s’est cloisonnée activement dans {ous les sens de manière à donner un massif d'éléments (6-7 assises) très petits, polyédriques et pleins de protoplasma granuleux. Au premier coup d'œil, il est donc facile de distinguer les loges qui seront stériles. 346 A.-G. GARCIN. D. Zone interne(zi, PI. XXVI, fig. 1).— Cette couche présente des éléments assez semblables à ceux de l’hypoderme ; elle renferme une seule assise de cellules d'assez grand volume (18 de y dimension radiale sur 21 y de dimension tangenlielle) et tranchant par ce fait sur le parenchyme sus-jacent. 3° Epiderme interne (epi, PL. XXVI, fig. 1). — L'épiderme interne est formé de cellules aplaties (8 & de dimension ra- diale). Les parois externe et interne sont déjà un peu épaissies. L'ovaire en devenant adulte acquiert une longueur de 3 millimètres et demi, sur 1**,75 de diamètre. La paroi, épaisse de 290 y, comprend, en face des loges stériles, de 10 à 12 assises cellulaires ; leur nombre n’a donc pas augmenté depuis le 1* mai; en face des loges stériles le nombre d'assises est considérable grâce au massif qu'a donné en se cloisonnant la zone moyenne. L'épiderme interne est toujours formé de cellules à section carrée (18 y). L'épaisseur des parois externe et interne a augmenté. L’hypoderme à cru dans toutes les directions : La zone exlerne possède une épaisseur de 144 pu; ses assises n’ont pas subi de dédoublements. La zone moyenne, examinée en face des loges stériles, est assez mince; ses éléments s’amplifient, s’arrondissent, mais ne subdivisent point; en face des loges fertiles, au contraire, des cloisonnements actifs dans tous lessens des éléments ont amené la formation d’une couronne sombre formée par un nombre assez considérable d'éléments gorgés de protoplasma (550 y d'épaisseur). La zone interne a également amplifié ses éléments dans tous les sens, mais, tandis qu'en face des loges fertiles les cellules renferment des cristaux d’oxalate de chaux, elles en sont totalement dépourvues en face des loges stériles. L'épiderme interne, lui aussi, s’est comporté d’une façon différente, vis-à-vis des deux espèces de loges : en face des stériles il est resté simple et s’est peu développé; en face des HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 347 fertiles il s’est cloisonné tangentiellement et à donné nais- sance à un {issu conslilué par {rois ou quatre assises super- posées d'éléments élendus tangentiellement. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit acquiert successivement : AUMoSIUINS 4mm 50 de long sur 2 millim. de diamètre. AA UT leG, se 7 21100 — 3 — AUS =, 10 00 — 5 — AU de? aoÛût..... 15 ,00 — 10 — La paroi atleint à ces diverses dates les épaisseurs sui- van{es : 3804, D20p., 598, 1528. Le nombre des faisceaux n'a pas varié. Vers le 15 juillet le noyau se sépare du mésophylle pour rester accolé à la graine. 1° Æpiderme externe. — Les éléments de l'épiderme externe croissent dans tous les sens; leur dimension radiale atteint finalement 28 & et leur dimension tangentielle 40 Les parois externe et interne s’épaississent de plus en plus. | 2° Mésophylle. À. Hypoderme. — L'hypoderme se dédouble sur beaucoup de points par une cloison tangentielle; les éléments qui le constituent croissent d’abord lentement dans toutes les directions ; au 15 juin leurs dimensions ont à peine varié; au 1° juillet elles possèdent 55 & de côté ; au 15 juil- let 65 ;, à parlir de cette date l'augmentation de volume devient plus rapide, et dans le fruit mür leur section rectan- gulaire mesure 90 & de dimension radiale et 108 y de dimen- sion tangentielle ; les parois externe et interne s’épaississent d’abord de plus en plus, mais à partir du 15 juillet, la paroi interne pour suivre l'augmentation de volume de la cellule se distend et s’amincit, la paroi externe seule demeure épaisse. Aussi dans le fruit mür est-il difficile de distinguer cette couche de la zone sous-jacente. (Se) Æ © A.-@G. GARCEN. B. Zone externe. — La zone externe croît en épaisseur en amplifiant ses éléments sans en augmenter sensiblement le nombre. Son épaisseur est de 280 y au 15 juin, 360y au 1% juillet, 400 & au 15 juillet, enfin de 1200% au 1° août. Les cellules qui la composent s’arrondissent en grossissant el laissent entre elles de volumineux méats remplis d’air. C. Zone moyenne (zm, PI. XXVL, fig. 2-3). — En face des loges stériles les cellules de la zone moyenne se contentent de s’arrondir, de grossir et de devenir semblables à celles de là zone externe. En face des loges fertiles les éléments se cloisonnent dans tous les sens en même temps qu'ils s’étirent de plus en plus selon le méridien et deviennent fibriformes ; vers le 20 juin tout cloisonnement cesse, les cellules continuent encore quelque temps à s’étirer et dès le 15 juillet on les voit épais- sir leurs parois, les sclérifier et se transformer ainsi en fibres méridiennes. D. Zone interne (zi, PL XXVE, fig. 2 et 3). — Cette zone, composée d’une assise unique sur certains points, s’est, sur d’autres, subdivisée en deux rangées superposées. Ces élé- ments déjà volumineux dans l'ovaire grossissent peu; ils con- servent leur forme primitive, et quand la zone interne se sclé- rifie ils font de même et forment une assise de selérules courtes et canaliculées. 3° Épiderme externe (épe, PI. XXVL, fig. 2 et 3). — Le massif épidermique ovarien continue à se cloisonner tangen- tiellement de manière à posséder 5-7 assises, ses éléments s'étendent de plus en plus dans le sens de l'équateur, ils appointissent leurs extrémités, épaississent leurs parois, puis les selérifient et se transformentainsi en fibres tangentielles. En face des loges stériles, l’épiderme reste simple et mou. El. Fruir mur. — En résumé le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme externe, formé d'éléments tabulaires, à parois externe et interne épaissie. 2° Un Aypoderme peu marqué, d’une seule assise. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 349 3° Une chair constituée par de grands éléments sphéroï- daux. 4° Un noyau décomposable en trois parties : l’externe for- mant un massif de fibres méridiennes; la moyenne, consti- tuée par une seule assise de cellules seléreuses ; l’interne, composée d’une couche de fibres langentielles. Le noyau n'existe qu'en face des loges fertiles. Rubia peregrina L. LE Ovarre. — Le ÆRubia peregrina fleurit vers le 15 juin, et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 15 sep- tembre. Son ovaire mesure une longueur d'environ { milli- mètre sur un diamètre maximum à peu près égal. La paroi, épaisse de 140 y, comprend entre ses épidermes, sept assises cellulaires environ. Les faisceaux libéro-ligneux sont disposés dans le mésophylle carpellaire à 47 y de l’épiderme externe el sont séparés de lui par quatre assises. 1° Épiderme externe. — L'épiderme externe est formé de cellules à paroi externe bombée, papilleuse; leur dimen- sion radiale est de 29 y, leur dimension tangentielle de 22 uw; la paroi externe est un peu épaissie et se montre hé- rissée de peliles aspérilés, les autres parois sont minces. 2° Mésophylle. — Le mésophylle est constitué par deux zones bien distinctes : l’une externe dense et sensiblement d'épaisseur égale sur {out son pourtour, l’autre interne formé d’un tissu lâche, lacuneux, mince en face du faisceau dorsal, épais dans l'axe des placentas. À. Zone externe. — Celle couche s'étend de l'épiderme ex- terne à la face ventrale des faisceaux ; elle comprend 5-6 as- sises de cellules à section rectangulaire, à parois minces et de volumes sensiblement égaux. Les deux ou trois assises les plus internes, assises qui contiennent les faisceaux, montrent çà et là des éléments plus volumineux que les autres: ce sont des poches qui renferment des aiguilles d'oxalate de chaux. L'épaisseur lotale de la zone externe est de 100 ». 390 A.-G. GARCIN. B. Zone interne. —En face du faisceau dorsal, cette zone ne comprend guère que deux assises; ces éléments sont arron- dis, de 25 » de diamètre; leur paroi est blanche et légère- ment épaissie. À mesure qu'on s'éloigne du faisceau dorsal et qu'on avance vers les placentas l’épaisseur de cetle zone qui était de 30 & vers le 1" juillet devient de plus en plus con- sidérable: le nombre d'assises cependant n'augmente que très faiblement, mais les cellules qui les constiluent devien- nent rameuses, allongent de plus en plus leurs bras dans tous les sens et forment un parenchyme à larges cavernes : çà et là on rencontre des poches à raphides. 3° Épiderme interne. — L'épiderme interne est formé de cellules tabulaires à parois minces; leur dimension radiale est de 17 y, leur dimension tangentielle de 18 w. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire sphérique acquiert successive- ment les diamètres suivants : AU TUE ARE ER Cr dcr emunne amm 00 AGE ASE EE AR FAUAEL EL TN EE Eee Re 3 50 An MAETAOU ti certe reine te 4,00 FN SR D AO d 320 AUAENISeDteMIDTe Sel RME AREeRS DH 20 Au 45 LA ALES ASS OP RE BR SE LEE 6 ,00 VU La paroi à ces diverses époques atteint les épaisseurs sui- vantes : 290u, 400u, 420u, 5l0u, 550u, 650u. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Épiderme externe. — Les éléments de l’épiderme ex- terne croissent peu à peu dans toutes les directions ; leur section devient carrée et possède au 15 juillet 36% de côté; puis l’extension en surface dominant, les cellules acquièrent au 1 août 40 y de dimension radiale sur 48 w de dimension tangentielle, au 15 août 454 sur 56 &; au 1° septembre, 504 sur 62p, et au 15 septembre 55 y sur 72 &. La paroi externe s’épaissit progressivement et alteint 11 y. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Le nombre des as- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 391 sises ne varie pas, les éléments se contentent de s’ampli- fier, tout en conservant une forme rectangulaire et en res- tant bien unis entre eux. La zone externe alteint ainsi les épaisseurs suivantes : 200 pau 1° juillet, 240 & au 15 juillet, 280 y au 1” août, 320 y au 15 août, 370 y au 1° septembre et enfin 480 y au 15 septembre. B. Zone interne. — La zone interne croît peu en épais- seur vis-à-vis du vaisseau dorsal, dans toutes ses autres por- tions elle diminue. La raison de ce phénomène est des plus simples : les graines grossissant rapidement, et trouvant de- vant elles un lissu spongieux qui ne leur offre qu'une très faible résistance l’écrasent peu à peu. Aussi ce lissu est-il formé dans le fruit mür par des éléments aplatis et dé- formés. 3° Épiderme interne. — Les éléments de cet épiderme ne croissent pas radialement, en revanche il s’élendent beau- coup et irrégulièrement en surface. IL. Fruir mur. — En résumé le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe épaisse et hérissée d’aspérités. 2° Une couche dense constituée par des cellules tabulaires bien unies entre elles. 3° Une couche lacuneuse composée de cellules rameuses aplalies et déformées. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires à parois minces. Vaccinum Myrtillus L. I. Ovaire. — L’Airelle myrtille fleurit vers le 1° mai et son fruit, qui est une drupe, arrive à maturité vers le 15 juin. L'ovaire présente une longueur d'environ 2 millimètres et un diamètre maximum à peu près égal. La paroi, épaisse de 450 v,renferme, entre ses épidermes, une vinglaine d'assises cellulaires. 302 A.-G. GARCIN. Les faisceaux sont disposés en deux cercles dans la paroi carpellaire. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la forme habituelle ; leur coupe trans- versale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 18 u, leur dimension langentielle de 14 s. La paroi externe est lé- gèrement épaissie, les autres sont tout à fail minces. 2° Mésophylle. — Celte couche se subdivise en deux zones concentriques : l’externe et l’interne. A. Zone externe. — Ce lissu s'étend de l’épiderme externe au côté ventral des faisceaux du cercle interne; il débute ex- térieurement par une assise d'éléments tabulaires ; à mesure qu'on s’avance vers l’intérieur les cellules augmentent de volume et s’arrondissent. Cette zone comprend 14 assises mesurant ensemble une épaisseur de 290 à. B. Zone interne. — Celle couche, épaisse de 124 y, com- prend 5-6 assises de cellules arrondies, mais de volume moindre que celle de la zone précédente. Des mâcles d’oxa- late de chaux se montrent en grand nombre dans l’avant- dernière assise de cetle zone (zone cristallifère). 3° Épiderme interne. — Cet épiderme porte de distance en distance des s/omates. Les autres éléments sont tabulaires, polyédriques, à section transversale carrée (18 » de côté) et à parois minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire atteint successivement les dia- mètres suivants : Au 15 mal: RER SE 4 millimètres. A LOTEUIN sep MR ete ÿ — AUD ER ART ROLE AE les 7 — La paroi acquiert en épaisseur à ces diverses époques : 600u, 800 et 1200p. t Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe ne croît pas radialement. Lorsque cesse le cloisonnement radial, ses élé- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. JD ments s'étendent en surface el acquièrent finalement 36 & de dimension tangentielle. Les parois s’épaississent légèrement. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — L'assise sous-épider- mique croît peu radialement; elle s'étend dans le sens tan- gentiel et épaissit peu à peu ses éléments pour constituer un hypoderme collenchymateux. Les autres éléments ne pren- nent aucun cloisonnement langentiel; le nombre d'assises reste donc invariable. Les cellules qui constituent cette zone grossissent peu à peu dans tous les sens, mais pendant que le plus grand nombre continuent cette évolution, quelques- unes d’entre elles, éparses ou réunies en petits îlots, cessent de s’accroître dès le 15 mai, épaississent leurs parois, les sclérifient et se transforment ainsi en cellules pierreuses canaliculées. Les éléments ambiants, ainsi que nous l'avons dit, continuent à grandir jusqu'à la maturité du fruit. Par ce mécanisme, celte zone acquiert successivement 390% au 15 mai, 500 & au 1" juin, 582 y au 15 juin. B. Zone interne. — Cetle zone, comme la précédente, ne multiplie pas le nombre de ses assises; les éléments qui la conslituent grandissent progressivement el régulièrement dans tous les sens jusqu'au 15 mai. Vers ce moment, cer- taines de ses cellules, isolées ou unies par petits amas, s’ar- rètent dans leur accroissement et deviennent des cellules scléreuses identiques à celles que nous avons signalées dans la zone exlerne; les éléments ambiants prennent des lors un ac- croissement très rapide et la zone interne égale bientôt en épaisseur la zone externe. Les cristaux ne subissent aucune modification apparente. La zone interne possède successive- ment les épaisseurs suivantes : 174 y au 15 mai, 2644 au 1° juin, 582u au 15 juin. 3 Épiderme interne. — Les éléments de cet épiderme croissent d’abord un peu en surface, puis épaississent leurs parois, les sclérifient et forment ainsi un noyau osseux épi- dermique. UT. FroiT mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : ANN. SC. NAT. BOT. XI, 23. — ART. N° 2. 304 A.-G. GARCIN. 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe un peu épaissie. 2° Un hypoderme collenchymateux d’une seule assise. 3° Une chair formée de grands éléments mous et gorgés de sucs entremêlés de cellules pierreuses. 4° Un noyau composé d’une seule assise de cellules sclé- reuses. Jasminum frulicans L. (PL XXVI, fig. 4, 5 et 6). EL. Ovaire. — Le Jasmin fleurit vers le 15 mai, son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 15 septembre. L’o- vaire mesure 2 millimètres de longueur sur un diamètre maxi- mum de 1"*,25. La paroi épaisse de 120 & renferme entre ses épidermes de 6 à 8 épaisseurs de cellules. Les faisceaux sont disposés dans le mésophylle carpellaire en un seul cer- cle, situés à 18 y de l’épiderme interne et séparés de lui par 2-3 assises. 1° Epiderme externe (epe, PL. XXVL, fig. 4). — Vus de face, les éléments épidermiques présentent la forme habituelle, leur coupe transversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 18 y, leur dimension tangentielle de 12 y. La paroi externe est légèrement épaissie. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme peut se subdiviser en deux couches concentriques, la zone externe et la zone in- terne. A. Zone externe (ze, PI. XXVI, fig. 4). — Celte couche, qui s'étend de l’épiderme externe au côté ventral des faisceaux, est composée de 5 assises d'éléments à parois minces, à sec- tion transversale reclangulaire, inlimement unis radiale- ment et sensiblement égaux. Son épaisseur est de 64 y. B. Zone interne (zi, PI. XXVI, fig. 4). — Cette couche, qui renferme le reste du mésophylle, est constituée par deux ou trois assises d'éléments semblables aux précédents. Son épaisseur est d'environ 20 y. 3° Épiderme interne (epi, PL. XXVI, fig. 4). — Cet épiderme HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 35 est composé d'éléments polyédriques à section généralement carrée (18 w de côté) et à paroi interne légèrement bombée. If. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert successivement : AUD Une. 4 millim. de long sur 3 millim. de diam. max. Au 15 juillet..... 6 — 5 ae AUNMOHIAOUE: 8 — 8 — Au 15 septembre. 10 —— 10 — Vers le 15 août, l'ovaire en transformalion est devenu sphérique, il garde cette forme jusqu'à la maturité du fruit. La paroi, à ces diverses époques, alteint en épaisseur : 202u, k34u, H24u et G24p. Le nombre des faisceaux n’a pas varié, 1° Épiderme externe (epe, PI. XXVI, fig. 5 et 6). — L'épi- derme, tout en croissant dans toutes les directions, épaissit très rapidement sa paroi externe; au 15 juin les éléments possèdent 18 & de dimension fangentielle sur 36 y de dimen- sion radiale; sur ces 36 v, 18 sont occupés par la paroi externe. À partir de celte date, la croissance radiale des cellules et l’épaississement de la paroi exlerne cessent, l'extension en surface seule persiste, aussi la dimension {an- gentielle des éléments atleint-elle finalement 55 p. 2° Mésophylle. À. Zone externe (ze, PI. XXVI, fig. 5-6). — La zone externe ne prend pas de cloisonnements tangen- tiels; elle amplifie progressivement ses éléments; ces der- niers conservent assez longtemps leur forme primitive (polvèdres à section transversale rectangulaire); c’est ainsi qu'au 15 juin la zone externe alteint 108 y d'épaisseur. A partir de ce moment le grossissement des cellules devient assez lent; les quatre assises sous-épidermiques s'étendent tangentellement de plus en plus tout en conservant leurs parois minces el en restant intimement unies entre elles ; la cinquième assise se développe plus rapidement et ses éléments deviennent presque sphéroïdaux. Par ce méca- nisme la zone externe alleint en épaisseur : 150 & au 306 A.-G. GARCIN. 15 juillet, 180 & au 15 août, 210 w au 15 septembre. B. Zone interne (zi, PI. XX VI, fig. 5-6). — Pendant tout le temps que la zone externe s'accroît avec une certaine rapidité, les éléments de la zone interne s’allongent très peu dans le sens radial, mais s'étendent de plus en plus tangentielle- ment ; vers le 15 juin, certains d’entre eux s'arrêtent dans leur développement, épaississent leurs parois, les sclérifient, et les transforment en cellules pierreuses canaliculées. Au mo- ment où l’épaississement de la zone interne devient fort lent, les éléments de la zone externe au contraire prennent tout à coup un développement rapide, d’abord dans tous les sens, puis, plus spécialement dans le sens radial. Les éléments scléreux, restés petits, sont ainsi disséminés dans un tissu pulpeux. L'épaisseur de cette couche est : au 15 juillet 230 y, au 15 août 390 4 et au 15 septembre 360 Fe AN É pider me interne (epi, PL. XXVE, fig. 5 et 6). — L'épi- derme interne ne croît pas nn mais ses éléments s'étendent considérablement dans le sens tangentiel; toutes ses parois restent minces. HT. Frot Mur. — En résumé le péricarpe mür comprend : 1° Un épiderme externe, constitué par des cellules tabu- aires à paroi externe très épaisse. 2° Une chair formée d’une partie interne pulpeuse formée de grands éléments et de petites cellules pierreuses entre- mêlées et d’une partie externe constituée par quelques assises d’ de étendus tangentiellement. * Un épiderme interne, composé de cellules hr à He minces, très élendues en surface. Ligustrum vulgare L. L. Ovaire. — Le Liqustrum vulgare fleurit vers le 15 juin; son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 15 sep- tembre. Son ovaire possède une longueur de 1 millimètre sur 0**,60 de diamètre maximum. La paroi épaisse de 100 y renferme entre ses épidermes de 7 à 9 assises cellulaires. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 397 Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le méso- phylle carpellaire; ils sont situés à 18 y de l’épiderme externe et séparés de lui par 2 ou 3 assises. 1° Épiderme externe. — Vus de face, les éléments de l'épiderme externe présentent l'aspect habituel ; leur section transversale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 11.2, leur dimension tangentielle de 7 w. Toutes leurs parois sont minces. 2° Mésophylle. — Ce tissu mesure une épaisseur de 78 y; il est entièrement constitué par des cellules polyédriques à parois minces et sensiblement isodiamétriques. 3° Épiderme interne. — Cet épiderme est composé de cellules sensiblement carrées (11 & de côté) et dont toutes les parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire devient sphérique, et atteint suc- cessivement en diamètre : AUD UIe ere eee 4 millimètres. AUAIDIAONTte SR coeereee..e 6 = Au 15 septembre .........,.... 10 — La paroi acquiert à ces diverses dates les épaisseurs sui- vantes : 350p, D42u et 542u. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 1° Épiderme externe. — L'épiderme externe croit d’abord dans le sens radial et atteint 18 w dans cette direction bientôt cette croissance cesse et le cloisonnement radial se ralentissant les éléments de cette assise s'étendent en sur- face et possèdent finalement dans le fruit mûr 35 y de di- mension tangentielle. La paroi externe s’épaissit progressive- ment et atteint 7 p. 2° Mésophylle. — Les éléments de cette couche se multi- plient d’abord dans tous les sens pour donner 17-19 assises. Puis tout cloisonnement cessant, les cellules grossissent peu à peu et Lendent à devenir sphéroïdales. Toutefois les 2-3 as- 38 A.-G. GARCIN. sises sous-épidermiques s’élendent presque exclusivement dans le sens tangentiel et constituent un hypoderme. Ce mésophylle atteint en épaisseur 317 y au 15 juillet, 497 y au 15 août et 707 g au 15 septembre. 3 Épiderme interne. — Les éléments de l’épiderne interne -roissent d'abord dans toules les directions et atteignent 25 w de dimension radiale au 15 juillet. À partir de cette date la croissance radiale cesse, et l'extension en surface continuant, les cellules acquièrent 145 » de dimension tangentielle. IT. FruiT Mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie. 2° Un Lypoderme de deux assises. 3 Une chair constituée par de grands éléments sphéroï- daux. 4° Un épiderme interne composé de grandes cellules tabu- laires. Lycium barbarum L. L Ovaire. — L'ovaire de ce Lycium mesure une lon- gueur d'environ 1**,25 sur un diamètre maximum de { mil- limèlre. La paroi, épaisse de 190 y environ, comprend entre ses épidermes neuf assises cellulaires. Les faisceaux sont dis- posés dans ce mésophylle en un seul cercle, rapproché de l’épiderme interne, situé à 25 y de cette assise et séparé d'elle par 2 assises seulement. 1° Épiderme externe. — Vus de face, ses éléments présen- tent la forme habituelle, leur coupe transversale est carrée (18 & de côté). Les parois sont minces, l’externe est cepen- dant un peu épaissie et légèrement bombee. 2° Mésophylle. — Cette couche est constituée, ainsi que nous l’avons déjà dit, par neuf assises, formant ensemble une épaisseur de 152 y. Elle débute sous l’épiderme externe par une rangée de cellules tabulaires assez volumineuses el alternant avec les éléments épidermiques ; sur beaucoup de HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 359 points, celte assise est dédoublée par une cloison langen- tielle. Sur l’épiderme interne s'étend également une assise à éléments tabulaires. Entre ces deux rangées extrêmes, le mésophylle est formé de cellules polyédriques, à parois minces, et de volume sensiblement égal. Dans les quatre as- sises les plus internes de ce lissu, on voit cerlains éléments s'emplir d’une masse fine et noirâtre qui n'est autre chose que de l’oxalate de chaux pulvérulent. 3° Epiderme interne. — Les éléments de cet épiderme sont tabulaires, leur dimension radiale est de 14 y, leur dimen- sion langentielle de 21 &; toutes leurs parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire met environ un mois et demi pour se transformer en fruit (4e). Il atteint successivement : Au bout de 15 jours..... 5m®,00 de long sur 3,50 de diamètre. — JO 4, si, 8 .50 — 4,50 —_ _ AO ns ar 10 : ,00 — 6,00 — La paroi acquiert à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 360w, 420u et 1200p. 0 Elle évolue d’abord lentement, mais au moment de la ma- turation elle s'accroît Lout à coup en épaisseur d’une façon rapide. Le nombre des faisceaux n'a pas varié. 1° Æpiderme externe. — L'épiderme externe s'accroît peu radialement. L'extension tangentielle, presque nulle tant que dure le cloisonnement radial, se fait assez fortement sentir dès que celui-ci a cessé. La paroi externe subit un épaissis- sement rapide et se hérisse de peliles aspérilés; au bout de 15 jours l'épaisseur de cette paroi est de 15 p; à partir de ce moment sa croissance est plus lente; la paroi interne s’'épaissit également beaucoup, de sorte que la cavité cellu- laire est presque oblilérée ; les parois radiales restent minces. 2 Mésophylle. — L'assise sous-épidermique, simple ou subdivisée par places, croit peu dans le sens radial, en re- 360 A.-G. GARCEN. vanche, ses cellules s'étendent dans le sens tangentiel, leurs parois s’épaississent el deviennent collenchymateuses : cette couche constitue l’'hypoderme. Les autres éléments grossissent sans se cloisonner tangen- tiellement d'une façon sensible ; ils s’amplifient peu à peu, assez régulièrement dans tous les sens, tout en conservant leurs parois minces; vers le moment de la maturation, ils prennent tout à coup un développement considérable, de- viennent sphéroïdaux et se compriment les uns les autres. 3° Épiderme interne. — L'épiderme interne s'accroît peu radialement, en revanche il s'étend beaucoup en surface ; ses parois externe et interne s’épaississent avec assez d’in- tensilé; ses parois radiales demeurent minces. III. Frutr Mur. — En résumé le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme externe très résistant formé de cellules tabulaires à parois externe et interne fortement épaissies. 2° Une chair constituée par de volumineux éléments à pa- rois minces. 3° Un épiderme interne composé de cellules tabulaires, à parois externe et interne épaissies. Le Lycium sinense nous à présenté un développement iden- tique. Solanum vllosum Lamk. 1. Ovaire. — L'ovaire de cette plante possède 1 millimètre . de long sur 0"",780 de diamètre maximum. La paroi, épaisse de 96 y, renferme entre ses épidermes, 7 à 8 assises cellulaires. Les faisceaux libéro-ligneux sont disposés dans ce mésophylle sur un seul cercle, situé à 22 y de l’'épiderme interne et séparé de celui-ci par 2 assises seulement, 1° Épiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la forme habituelle ; leur coupe trans- versale est sensiblement carrée et mesure 18 y de côté. La paroi externe, un peu bombée, est légèrement épaissie. Cet épiderme est absolument glabre. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 361 2° Mésophylle. — Ce tissu se subdivise en deux zones con- centriques : l’externe et l'interne. À. Zone externe. — Celle couche s'étend de l’épiderme externe au cercle des faisceaux; elle comprend 4 assises formant ensemble une épaisseur de 32 w. Les trois rangées les plus externes dérivent d’un récent cloisonnement de l’assise sous-épidermique; elles sont encore disposées en files radiales ; toutes ces cellules sont intimement unies entre elles et ont des parois fort minces. B. Zone interne. — Cette couche, qui comprend, le res- tant du mésophylle, contient 4 assises formant une épaisseur de 46 y; elle est constituée par des éléments semblables à ceux du tissu précédent. 3 Épiderme interne. — Les éléments de cet épiderme vus de face sont polygonaux, leur section transversale est rectan- gulaire ; leur dimension radiale est de 7 y, ieur dimension tangentielle de 11 &; toutes leurs parois sont minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit (baie) met environ 2 mois; il acquiert successivement : Au bout de 15 jours.... 3mm,50 de long sur 2"m,50 de diam. max. = 20 — :... 6 ,00 = : 5. 00 — CE DURANT) so 6 ,00 == _ CO 800200 _ 7,50 = La paroi atteint successivement à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 264, 598, 813% el 11684. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Épiderme externe. — Les éléments de cet épiderme grandissent d’abord dans tous les sens, tout en conservant leur forme générale et sans épaissir notablement leurs parois ; au bout de 15 jours leur dimension radiale est de 18 y : à partir de ce moment cet accroissement cesse et l'extension en surface continuant les cellules épidermiques atteignent finalement 60 z de dimension tangentielle. En même temps 302 , A.-G. GARCIN. la paroi externe s’épaissit et sa surface se hérisse de crêtes ; l’épaississement gagne bientôt la partieexterne des parois ra- dialeset forme ainsi un croissant; laparoïinterne reste mince. 2 Mésophylle. À. Zone externe. — La zone exlerne ne prend que 2-3 cloisonnements tangentiels qui portent le nombre de ses assises à 6-7 : ce n’est donc point à ce phéno- mène qu'est dü l'accroissement en épaisseur de cette couche. Les 2-3 rangées sous-épidermiques provenues du cloisonne- ment langentiel d'une seule assise s'étendent peu à peu, en surface tout en conservant leur forme générale, leurs parois s’épaississent et deviennent collenchymateuses ; cette couche constitue ainsi #n hypoderme. Les autres éléments grossis- sent peu à peu, deviennent ellipsoïdaux et s'étendent surtout dans le sens tangentiel. Par ce mécanisme, qui se continue jusqu'à maturation la zone externe alleint en épaisseur 160 y au bout de 30 jours, 175 & au bout de 45 jours et 190 & au bout de 60 jours. A ce moment toutes ses cellules, peu étendues radialement le sont au contraire beaucoup dans le sens tangentiel. B. Zone interne. — L'accroissement de cette zone diffère beaucoup de celui de la couche précédente : examinons suc- cessivement ce qui se-passe en face des ovules et en face des espaces interovulaires. 2. Développement en face des ovules. — Les éléments ne prennent que des cloisonnements langentiels insignifiants ; c'est presque exclusivement par simple amplification des élé- ments préexistantsque celte couche atteint en épaisseur : 144 au bout de 15 jours, 300 & au bout de 30 jours, 410 y au bout de 45 jours et 600 y au bout de 60 jours. Pour cela, les cel- lules s’arrondissent et croissent d’abord régulièrement dans toutes les directions ; au bout de 45 jours par un phénomène inverse de celui que nous avons constaté dans la zone externe, l'accroissement radial devient tout à coup fortement prédo- minant. Finalement celte couche est constituée par de très grands éléments à parois fort minces et étendus dans le sens du rayon. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 303 B. Développement en face des espaces interovulaires. — Tandis que les assises externes de ces massifs se comportent comme les précédentes, les assises les plus internes (1-2) présentent un phénomène particulier : 11 s’y produit dans tous les sens un cloisonnement des plus actifs. Cette multi- plicalion cellulaire à pour résultat de pousser vers l’intérieur des lames, limitant des sortes d'alvéoles qui coiffent les ovules. Le même phénomène se reproduit dans les assises externes du placenta, autour de la base du funicule. Ces deux systèmes alvéolaires, continuant à se développer, s’a- vancent l’un vers l’autre, se soudent par leurs épidermes, formant ainsi un tout continu qui renferme les ovules dans des cavités closes. À partir du quarante-cinquième jour, tous ces éléments croissent rapidement, se gorgent de sucs et constituent une pu/pe. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne ne reste pas, lui non plus, inactif. Tout en conservant leurs parois minces, ses éléments s’accroissent dans tous les sens, d’abord lente- ment, puis rapidement; ils s’allongent dans le sens radial avec d'autant plus d'intensité qu'ils sont plus rapprochés du prolongement de l’axe des ovules. Là, au bout de quinze jours, ils mesurent 21 & de dimension radiale sur 21 y de di- mension tangenlielle; au bout de trente jours 120 » de di- mension radiale sur 60 de dimension tangenlielle, au bout de quarante-cinq jours 210 w sur 72 y, enfin, au bout de soixante jours 360 y sur 80 y. HT. Fruit MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires épais- sies en croissant extérieurement. 2° Un ypoderme collenchymateux composé de 2-3 assises. 3° Un mésocarpe décomposable en deux portions : l'externe constituée par des éléments étendus tangentiellement ; l'in- terne par des cellules allongées radialement. De plus dans les espaces interovulaires existe une pulpe abondante. 4° Un épiderme interne formé de cellules à parois minces 304 A.-G. GARCEN. de dimensions diverses suivant le lieu qu’elles occupent. Nous ne décrirons pas en délail le développement des fruits des autres espèces du genre So/anum; nous nous con- tenterons d'indiquer pour chacun de ceux que nous avons étudiés les particularités qui le distinguent du type spécia- lement examiné. Solanum robustum L. Cette Solanée donne une baie velue dontle développement diffère beaucoup de celui des fruits précédents. Dans lo- vaire, la paroi ne renferme guère qu'une dizaine d’assises cellulaires; dans le fruit, le mésocarpe en possède plus de cinquante. Ses éléments ovariens se cloisonnent avec acti- vilé, dans tous les sens et pendant longtemps, ce cloisonne- ment se fait sentir irrégulièrement dans tout le tissu; cepen- dant il est plus intense au voisinagne des épidermes. La durée du phénomène est cause du volume peu considérable des éléments et de leur arrangement en un tissu fort dense. L'épiderme possède des poils curieux que nous avons fait connaître dans notre partie générale. Ce fruit peut être choisi comme type de l'accroissement en épaisseur par multiplication cellulaire. Solanum Pseudocapsicum L. Le développement du péricarpe de ce fruit rentre dans la même catégorie que celui du So/anum robustum ; toutefois les cloisonnements sont moins actifs. Le nombre des assises du mésophylle ovarien est de 15, celui du mésocarpe de 27 à 30. Ce fruit est glabre. Solanum nigrum L. — S. Dulcamara L. Ici le cloisonnement est encore moins actif et nous passons ainsi insensiblement au type Sol/anum villosum. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 369 Dans tous les Solanum, la pulpe se développe d’une facon identique. Lycopersicum cerasiforme Dun. L. Ovaire. — L'ovaire du Lycopersicum cerasiforme présente une longueur de 1 millimètre sur un diamètre maximum à peu près égal. La paroi possède une épaisseur de 97 w et renferme en moyenne entre ses épidermes de 7 à 8 épaisseurs de cellules. Les faisceaux sont disposés dans ce mésophylle sur un seul cercle, ils sont situés à 22 y de l'épiderme interne et séparés de lui par 2 épaisseurs de cellules. En face des faisceaux, la paroi fait saillie dans la cavité ovarienne. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la configuration habituelle ; leur coupe transversale est sensiblement carrée (11 & de côté). Les parois sont minces, sauf l’externe qui présente un léger épaississement. 2° Mésophylle. — Cette couche, épaisse de 71, comprend de 7 à 8 assises. Elle débute sous l’épiderme externe par une rangée de cellules labulaires intimement unies par leurs faces radiales; cette assise est presque partout déjà dédoublée par une cloison tangentielle; l’assise adjacente à l’épiderme interne est également formée d'éléments tabu- laires; loutes les autres cellules du mésophylle sont polyé- driques, à parois minces, assez petites, el sensiblement égales. Dans les 3 ou 4 assises sus-jacentes à la sus-épider- mique interne on voit des éléments qui renferment de l’oxa- late de chaux pulvérulent. 3° Epiderme interne. — Celte assise est constituée par des éléments polyédriques à section transversale rectangulaire, leur dimension radiale est de 15 y, leur dimension langen- tielle de 18 y; toutes leurs parois sont minces. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire met environ deux mois el demi pour se transformer en fruit (baie); 11 devient globuleux et acquiert successivement les dimensions suivantes : 366 A.-G. GARCIN. Au:bout de Li Jours) 008 5 millimètres. — DO ee mena nl — — RO rene il — — GONE er ta Re 15 = — DD Dee je rereiNe aber 18 — La paroi atteint successivement à ces diverses époques : 290w, 360, 780u, 90m et 2200p. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe croît radia- lement d’une manière fort lente; finalement, il atteint dans celte direclion 18 v dans le fruit mür. Dès que le cloisonne- ment radial, longtemps fort actif, se ralentit, les cellules épidermiques s'étendent en surface et atteignent en défini- tive 36 y de dimension tangenlielle. La paroi externe s’épais- sit également el mesure 8 & dans la baie müre. 2° Mésophylle. — Le nombre d'assises n’augmente que d’une façon tout à fait insignifiante; c’est par simple accrois- sement de volume que le péricarpe se développe en épaisseur. Les 2-3 assises sous-épidermiques croissent peu radialement mais les éléments s'étendent en surface, épaississent leur paroi, et se transforment en un ypoderme collenchymateux. Le reste de la paroï voit ses cellules devenir sphéroïdales et s’amplifier de plus en plus; ce phénomène se poursuit jusqu’à maturité. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne croît peu ra- dialement; ses éléments s'étendent davantage en surface et leurs parois s’épaississent un peu. 4° Développement de la pulpe periséminale. — Dans ce fruit et tous ceux du genre Lycopersicum, et contrairement à ceux du genre So/anum, le péricarpe ne pousse aucun prolonge- ment alvéolaire pour coiffer les graines; la pulpe est exclu- sivement placentaire. De mème que chez les Solanum, les assises externes du pla- centa se cloisonnent activement autour de la base du funi- cule; il en résulle des lames qui se glissent entre les ovules ; parvenues au sommet de ces derniers, ces lames s’épatent HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 307 contre la paroi, se réfléchissent à droite et à gauche et se soudant avec leurs voisines enveloppent les graines dans un sac clos. À un certain moment les éléments constituants de ce lissu croissent rapidement et se remplissent de sucs. IL. Fruir Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie. 2° Un Lypoderme comprenant 2-3 assises de cellules collen- chymalteuses. 3° Une chair, formée de grands éléments sphéroïdaux ou comprimés et à parois minces. 4° Un épiderme interne constitué par de grandes cellules tabulaires. Atropa Belladona L. LE. Ovaire. — L’ovaire de la Belladone possède une lon- gueur de 1*°,75 et un diamèlre maximum de 1"°,50. La paroi épaisse de 180 y, renferme, entre ses épidermes, de 10 à 12 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle; ils sont situés à 54 x de l’é- piderme externe et séparés de lui par 4 assises. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la configuration habituelle ; leur coupe lransversale est rectangulaire : leur dimension radiale est de 22 y, leur dimension tangentielle de 14 w. Toutes les parois sont minces, l’externe est légèrement bombée. 2 Mésophylle. — Celte couche, épaisse de 140 w et for- mée d’une dizaine d'assises, est constituée par des éléments polyédriques à parois minces ; toutefois les assises adja- centes aux épidermes sont rectangulaires ; les cellules situées à l'intérieur du cercle des faisceaux sont plus volumineuses que les autres; elles sont déjà arrondies et contiennent de l’amidon en abondance, un certain nombre d'entre elles renferment de l’oxalate de chaux pulvérulent. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé d'éléments 368 . A.-G. GARCIN. polyédriques, à section transversale carrée (18 & de côté). Toutes ses parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L’OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire ? pour se transformer en fruit (4aie), met environ deux mois. Il acquiert successivement : Au bout de 15 jours... .... Gum,00 de long sur 7 millim. de diam. max. _ ADR ES 8 ED UE MAD = — LD: sers 10,00 — 13 — = COMENT EE 1% ,00 = 17 — La paroi, à ces diverses époques, atteint Les épaisseurs suivantes : 420p., 480, 5404 et enfin 980p. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe croît radia- lement d’une facon assez lente et atteint finalement dans cette direction 36 w. Le cloisonnement radial de cette assise, cessant d'assez bonne heure, l'extension en surface de ces éléments est précoce et prolongée; aussi leur dimension tangentielle dansle fruit mûr est-elle assez considérable, 65 w. La paroi externe s’épaissit peu à peu atteint 10 w, sa cuti- cule devient plissée. 2° Mésophylle. — Aucun cloisonnement ne se produit dans cetle couche, c’est uniquement par amplification des éléments préexistants que la paroi s'accroît en épaisseur. L’assise sous-jacente à l’épiderme externe s’élend surtout dans le sens langentiel, ses parois s'épaississent et devien- nent collenchymateuses : celte assise constitue l’hypoderme. Les autres éléments croissent dans tous les sens et peu à peu deviennent sphéroïdaux. Âu moment de la multiplica- tion l’amplification cellulaire est tout à coup considérable- ment accélérée, les éléments deviennent très volumineux et se compriment les uns les autres. 3° Epiderme interne. — Les éléments de l’épiderme interne croissent peu à peu dans tous les sens, tout en conservant leurs parois minces; dans le fruit mûr, il mesure 404 de HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 309 dimension radiale sur 100 w de dimension tangentielle. IT. Frurr Mur. — En résumé, le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires, à paroi externe épaissie et à cuticule plissée. 2° Un Aypoderme collenchymateux constilué par une seule assise. 3° Une chair composée de grands éléments à parois min- ces. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires à pa- rois minces. Ici, il ne se développe pas de pulpe périséminale. Plysalis Alkekengi L. L. Ovarre. — Le Coqueret Alkekenge possède un ovaire de 1°,50 de long, sur un diamètre à peu près égal; sa paroi, épaisse de 120 y, renferme entre ses épidermes de 8 à 9 as- sises cellulaires. Les faisceaux, disposés en un seul cercle dans le mésophylle carpellaire, sont situés à 25 y de l'épi- derme interne el séparés de Ini par deux assises. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la configuration habituelle; leur coupe transversale est sensiblement carrée (23 » de côté). Toutes les parois de cet épiderme sont également minces. 2° Mésophylle. — Cette couche, épaisse de 180 y, renferme 8-9 assises. Ce parenchyme débute sous l’épiderme externe par uue assise de cellules à section rectangulaire, assise dont les éléments sont presque partout dédoublés par une cloison tangentielle. Tous les autres éléments sont polyédriques, à parois minces, sensiblement égaux el intimement unis. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé de cellu- les {abulaires, qui, vues de face, affectent une forme poly- gonale; leur coupe transversale est rectangulaire, leur di- mension radiale est de 11 y, leur dimension langentielle de 22 y. : toutes leurs parois sont minces. ANN. SC. NAT. BOT. XII, 24, — ART. N° 2. 370 A.-G. GARCIN. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’ovaire pour se transformer en fruit mûr (baie) met environ deux mois et demi; il reste sphérique et acquiert successivement les dia- mèlres suivants : Anbout demi OUrS secrets eme 3%m,00 — AA REETEN ANR EEE NAT SUN TER 5 ,00 — RO Rene re 625,50 — COR Re ne RME 8 ,00 be For EN Ge Alec la EN 1% ,00 La paroi atteint, à ces diverses époques, les épaisseurs sui- vantes : 420, 540, 710p, 860% et 1300. Û Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe croît fort peu radialement. Grâce à l’activité du cloisonnement radial, l'ex- tension langentielle est d'abord nulle et au bout de 15 jours l'aspect de l’épiderme n’a pas varié; mais à partir de ce mo- ment le cloisonnement radial se ralentit peu à peu et cesse bientôt. Alors l'extension en surface se faitsentir énergique- ment et les éléments épidermiques atteignent finalement une dimension tangentielle de 45 y. La paroi externe s’épaissit assez considérablement, l’épaississement gagne la partie su- périeure des parois radiales et forme un croissant embrassant la partie externe des cellules de l’épiderme. 2° Mésophylle. — I se produit d’abord dans cette couche des cloisonnements dans tous les sens qui portent le nom- bre d'assises à 18; mais au bout de 15 jours tout cloisonne- ment langenliel cesse et le nombre de rangées cellulaires que doit posséder le fruit est définitivement acquis. À partir de cet instant le développement est identique à celui que nous avons signalé dans les So/anum : il se forme un hypoderme collenchymateux constitué par 2-3 assises d'éléments étendus tangentiellement; une chair à grands éléments, et une pulpe p/acento-pariétale. 3° Epiderme interne. — L’épiderme interne croît d’abord HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 371 surtout dans le sens radial; au bout de 15 jours, ses éléments présentent une dimension radiale de 18 & el une dimension tangentielle de 22 #; à partir de ce moment, l'accroissement radial cesse et les cellules de l’épiderme continuent jusqu’à maturité de s'étendre en surface. IL. Fruir mur. -— En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires, épaissies en croissant à leur partie externe. 2 Un ypoderme collenchymateux, composé de deux as- sises. 3° Une chair à grands éléments entièrement mous; en face des espaces interovulaires, la paroi s’unit au placenta par une pulpe. 4° Un épiderme interne constitué par des cellules tabulaï- res à parois minces. Le Physalis pubescens, L., et le P. somnifera, nous ont présenté un développement identique. Sarracha Jaltomata Schi. I. Ovarre. — L'ovaire de cetle plante présente une lon- gueur de 1**,80 el un diamètre maximum de 1*°,60. La paroi, épaisse de 14», comprend entre ses épidermes de 9 à 10 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle carpellaire: ils sont situés à 18 w de l'épiderme interne et séparés de lui par 2 assises seule- ment. 1° Æpiderme externe. — Vus de face, ces éléments présen- tent la configuration habituelle, leur coupe transversale est sensiblement carrée (15 w de côté); toutes leurs parois sont minces. 2° Mésophylle. — Ce parenchyme se subdivise en deux zones concentriques : l’externe et l’interne. A. Zone externe. — Cette couche s'étend de l’épiderme externe à la face ventrale des faisceaux; elle comprend envi- ron 8 assises et 90 y d'épaisseur; elle débute sous l’épiderme JT2 A.-G. GARCIN. externe par une rangée de cellules tabulaires; à mesure qu'on s’avance vers l’intérieur, les éléments deviennent polyédri- ques et arrondissent leurs angles, presque partout l’assise sous-épidermique est dédoublée par une cloison tangen- tielle. B. Zone interne. — Cetle couche ne renferme que deux assises, parfois trois. Ce sont des cellules rectangulaires pro- venant du cloisonnement récent d’une même assise; elles sont sensiblement égales et exactement superposées; elles sont étendues dans le sens tangentiel et forment ensemble une épaisseur de 18 y. 3° Epiderme interne. —- Cet épiderme est formé de cel- lules tabulaires à parois minces; la dimension radiale de ses éléments et de 14 w, leur dimension tangentielle de 18 y. IL. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit (baie), met environ deux mois et demi. il devient d'abord sphérique puis s’aplatit suivant les pôles. Il acquiert successivement : Au bout de 15 jours... 5"%m,00 de long sur 5®®,00 de diam. max. 30 Me EE 000 s FH BD 1 = a 8 00 ze 9 ,00 as _ ÉD STE 9 ,50 = ie AS LEE Gr ADN SD RIRE pro #00 _ La paroi, à ces diverses époques, atteint les épaisseurs suivantes : 425u, 550, 675p., 940 et enfin 1411u. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 1° Epiderme externe. — Les éléments de cet épiderme s'accroissent d’abord dans toutes les directions en même temps que s’épaissit la paroï externe; au bout de 15 jours les cellules possèdent encore une seclion carrée (21 & de côté). A partir de celte date l'accroissement radial cesse, l’exten- sion en surface continue et les éléments atteignent dans le fruil mür une dimension tangenlielle de 38 y. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 313 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Tout d’abord on voit, et cela surtout sous l'épiderme externe, se produire quelques rares cloisonnements langentliels qui portent le nombre d’as- sises à 10; puis, toute subdivision cesse et les éléments gran- dissent désormais sans se cloisonner. Les 2-3 assises sous- jacentes à l’épiderme externe croissent en s'étendant de plus en plus dans le sens tangentiel, épaississent peu à peu les parois de leurs éléments el constituent un Lypoderme collen- chymateux. Les autres éléments tendent à s’arrondir, de- viennent d’abord ellipsoïdaux, puis sphéroïdaux. Par ce mécanisme la zone externe acquiert successivement les épaisseurs suivantes : 296 & au bout de 15 jours; 380 y au bout de 30 jours; 425 w au bout de 45 jours; 500 y au bout de 60 jours et 650 y au bout de 75 jours. B. Zone interne. — Le nombre d'assises de celte couche demeure invariable, du moins en face de l’axe des ovules; les éléments constituant, de forme tabulaire dans l'ovaire, grossissent rapidement et deviennent sphéroïdaux; au bout de 15 jours l’épaisseur de cette couche est de 90 s. En même temps dans les espaces inlerovulaires se développe une pulpe selon le mode que nous avons décrit chez les Solanum : Les cellules de la zone interne continuent à grossir très aclive- ment de sorte que celte couche égale bientôl en épaisseur la zone externe, puis la dépasse ; en même temps ses éléments, de sphéroïdaux qu'ils étaient deviennent bientôtétendusradia- lement, d’abord peu, puisconsidérablement dans le fruit mür. La zone interne alteint en épaisseur 90 y au bout de 15 jours; 130 w au bout de 30 jours, 210 w au bout de 45 jours ; 400 y au bout de 60 jours el enfin 720 & au bout de 60 jours. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne croît peu ra- dialement; en revanche ses éléments s'étendent beaucoup dans le sens tangentiel. HT. FrüiT MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe épaissie. 314 A.-G. GARCIN. 2° Un ypoderme collenchymateux constitué par 2-3 as- sises,. 3° Une chair composée d’une partie externe à éléments sphéroïdaux et d'une partie interne dont les cellules sont fortement étendues dans le sens radial. 4° Un épiderme interne conslitué par des cellules à parois minces. Capsicum annuum Martyn. FL. Ovaire. — L'ovaire du Piment annuel possède une longueur de 2°*,50 sur un diamètre de 3 millimètres. La pa- roi, épaisse de 250 w, comprend, entre ses épidermes, de 10 à 12 assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle carpellaire; ils sont situés à 144 de l’épiderme interne et sont séparés de lui par quatre assises environ. En face des faisceaux dorsaux des carpelles, la paroi fait saillie dans la cavité ovarienne; elle comprend à cet endroit de 17 à 19 assises formant ensemble une épais- seur de 360 uv. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de l’é- piderme externe présentent la configuration habituelle ; leur coupe transversale est rectangulaire; leur dimension radiale est de 18 ;:, leur dimension tangentielle de 11 &; leurs parois sont minces. 2° Mésophylle. — Ce lissu se divise en 2 couches concen- triques : la zone externe et la zone interne. À. Zone externe. — Cette couche est formée de 9-11 assises constituant ensemble une épaisseur de 144 y; elle débute sous l’épiderme externe par une rangée de cellules à section rectangulaire, assise presque partout dédoublée par une cloison tangentielle. Les autres éléments sont polyédriques, à parois minces el sensiblement égaux. Dans les 4-5 dernières assises certaines cellules contiennent de l’oxalate de chaux pulvérulent. B. Zone interne. — Cette zone, particulière aux Capsi- cum, est des plus curieuses. Elle est formée d’une seule HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 319 assise d'énormes éléments dont nous avons montré la genèse dans un précédent travail (1). Ces cellules sont à peu près cubiques et n’ont pas moins de 90 y de côté; leurs parois sont minces, l’interne et l’externe sont bombées. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne est constitué par des éléments qui, vus de face, sont polygonaux, et dont la section est rectangulaire. Les grandes cellules ayant leur parois internes fortement bombées forment à leur point d'union des vallécules assez profondes : là, les cellules épi- dermiques s’allongent radialement pour les combler. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit (baie) met environ deux mois et demi. Il atteint successivement : Au bout de 15 jours..... 2 cent. 00 de long sur 1 cent. 40 de diam mox. — SORT. 3 — 50 — 2 — 00 — — DS — 4 — 00 — 2 — 40 — = GO > — 00 — 2 — 15 — — TR CEE 6 — (CO — 3 — 10 cu La paroi à ces diverses époques atteint successivement les épaisseurs suivantes : 755, 9754, 13904, 15754, 1845p. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 1° Epiderme externe. — Les éléments épidermiques erois- sent d’abord dans tous les sens en conservant leur forme générale primilive el sans épaissir leurs parois ; au bout de quinze jours leur dimension radiale atteint 15 p; à dater de cette époque elle ne varie plus. L'extension en surface con- tinuant, les cellules possèdent finalement 40 » de dimension tangentielle. En même temps la paroi externe s’épaissit pro- gressivement, puis cel épaississement gagne bientôt les pa- rois radiales, de sorte qu’en définitive, l’épiderme interne est constitué par des éléments à cavité assez réduite. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Les éléments de la (1) A.-G. Garcin, Sur le fruil des Solanées. Journal de botanique, 1885. 316 A.-G. GARCIN. zone externe se cloisonnent d’abord dans tous les sens; ce phénomène est surtout intense vers la partie externe de la paroi : par suile de ce fait le nombre d'assises de cette cou- che est bientôt porté à 19. Au bout de quinze jours les cloi- sonnements ont à peu près cessé et les éléments s’accroissent peu à peu dans tous les sens. Les 3-4 assises placées immé- diatement sous l’épiderme externe s'étendent surtout dans le sens tangentiel, épaississent leurs parois et forment un hypoderme collenchymateux. Les autres éléments grossis- sent dans toutes les directions et d'autant plus rapidement qu'ils occupent une position plus profonde ; leur forme dé- finitive est sphéroïdale. Cette zone atteint successivement les épaisseurs suivantes : au bout de quinze jours 540 y, au bout de trente jours 660 y, au bout de quarante-cinq jours 925 y, au bout de soixante jours 1040 y, et finalement au bout de soixante-quinze jours 1250 y. B. Zone interne. — Les éléments de celte zone ont un dé- veloppement des plus simples; elles ne prennent aucun cloi- sonnement; elles se contentent de s'étendre dans les trois directions de l’espace en conservant sensiblement leur forme générale; leurs parois externe et interne deviennent de plus en plus bombées; toutes les parois restent minces; celte assise atteint successivement en épaisseur de quinze jours en quinze jours 180 p, 380 uw, 430 , 500 p el 540 y. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne se comporte d’une façon tout à fait particulière : tout d'abord ses élé- ments croissent un peu dans toutes les directions, puis bien- tôl.on voit se produire un nouveau phénomène. Les grandes cellules, ainsi que nous l’avons dit, arrondissent assez forte- ment leur paroi interne, de sorle que s’y rien n'y remédiait, il se formerait entre elles et l’épiderme interne des méals à section triangulaire. Mais, sur ces points, l’épiderme se sec- lionne par des cloisons tangentielles et produit un tissu comblant qui se présente dans l'endroit de la plus grande épaisseur (sur le prolongement des parois radiales des grands éléments) sur 3-4 rangs. Les éléments épidermiques HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. Si qui ne se sont pas subdivisés, c’est-à-dire ceux qui sont situés sous la partie bombée des grands éléments, épaissis- sent bientôt leurs parois et les sclérifient; les autres cellules demeurent molles. On a ainsi un réseau d'éléments mous, en- serrant dans ses mailles des amas scléreux. UT. Fruir Mur. — En résumé, le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- rois épaissie el à cavilé réduite. 2° Un Aypoderme collenchymateux formé de 2-3 assises. 3° Un parenchyme formé d'éléments sensiblement sphé- roïdaux et d'autant plus volumineux qu'ils sont plus in- ternes. 4° Une assise de cellules cubiques extrèmement volumi- neuses. 5° Un épiderme interne, simple et scléreux sur certains points; mou et stratifié sur d’autres. Phytolacca decandra L. I. Ovaire. — Le gynécée est composé lypiquement de dix carpelles, unis dans leur portion inférieure et libres supé- rieurement. Dans la fleur, et longtemps après encore on distingue les dix sillons de séparation des carpelles. L'ovaire mesure { millimètre de long sur 1"°,30 de dia- mètre maximum. La paroi, épaisse de 144, comprend en- tre ses épidermes de 3-11 assises cellulaires. Les cloisons mesurent environ 6 4 et sont constiluées par 5-7 assises d’é- léments plus allongés dans le sens radial que dans le sens langentiel. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle. 1° Epiderme externe. — Vus de face les éléments épider- miques présentent l’aspect habituel ; leur coupe transversale est sensiblement carrée (18 w de côté). La paroi externe est ‘un peu épaissie, les parois latérales internes sont minces. 2° Mésophylle. — Le mésophylle, épais de 118 y, est cons- titué par des cellules sensiblement sphéroïdales ; cependant 318 A.-G. GARCIN. les assises adjacentes aux épidermes sont rectangulaires : certains d’entre ces éléments contiennent des paquets de ra- phides. 3° Epiderme interne. — Cet épiderme est formé de cellules tabulaires à parois minces ; vues de face elles présentent un contour polygonal; leur dimension radiale est de 8 w, leur dimension tangentielle de 15 Il. DÉVELOPPEMENT DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'’ovaire pour se transformer en fruit mûr met environ deux mois : il acquiert : Au bout de 15 jours........ 2mm,00 de long sur 5 millim. de diam. max. — DOME EPEU, 3 ,90 _ 7 — — HET OT Ne 5 ,00 — 9 — 71 GO; FE esta. 7 ,00 — 10 — La paroi à ces diverses époques atteint successivement les épaisseurs suivantes : 234 p, 224 pu, 243 p, 314 p. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epnderme externe. — L'épiderme externe ne croît pas radialement : des cloisonnements radiaux se font d’abord sentir {rès activement, puis moins fortement, puis cessent enfin; les éléments s'étendent alors en surface et atteignent dans le fruit mür 57 y de dimension tangentielle. 2° Mésophylle. — Le mésophylle alteint 208 y au bout de quinze jours, 196 y, au bout de trente jours 215 y au bout de quarante-cinq jours et 286 y au bout de cinquante jours. Les cellules constituantes de cette zone, d’abord sphéroïdales ne tardent pas à s’aplatir tangentiellement et à présenter (au bout de quinze jours) 35 w de dimension radiale sur 63 & de dimension tangentielle : Cet aplatissement en surface vient de ce que, l'accroissement des graines étant fort rapide, pressent le mésophylle contre l’épiderme in- terne; ce dernier ne se cloisonnant pas assez rapidement oppose une certaine résistance à l'expansion du tissu mé- socarpique; ainsi les éléments de ce dernier, ne pouvant s'étendre radialement, s'allongent tangentiellement ; au bout de trente jours au moment où le cloisonnement radial de HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 319 l’épiderme externe cesse, ces cellules s’aplatissent même un peu, et le mésophylle possède 196 y d'épaisseur. Mais, au moment de la maturation, les cellules se gorgent de plus en plus d’un sue abondant, s’amplifient ainsi mécaniquement et l’épiderme interne est forcé de se distendre. Dans le fruit mür l'épaisseur du mésocarpe est de 286 y. A un certain moment donné les sillons méridiens qui mar- quaient la séparation des carpelles se comblent et le contour du fruit devient parfaitement uni; voyons comment se com- blent ces vallécules. Deux ovules de deux loges voisines, augmentant rapide- ment de volume pour se transformer en graines, pressent sur la cloison qui leur est interposée. De cel acte résultent deux faits : 1° les cellules constituantes de la paroi, norma- lement arrondies, sont par le fait de ces pressions antago- nistes et tangentielles aplaties radialement, et par suite al- longées dans ce sens : il en résulte que la dimension radiale de la paroi sera forcément augmentée; 2° ces éléments élant vivan{s, doivent s’accroître, mais ne pouvant le faire langen- tiellement ils s’'agrandissent de plus en plus dans le sens radial d’où accroissement de longueur de la cloison. L'élon- gation des cloisons ne pouvant se faire vers le centre de la fleur où elles presseni les unes contre les autres, se produit nécessairement vers la périphérie en face des sillons qui peu à peu sont ainsi comblés. Ajoutez à cela l'arrondissement des cellules périphériques, arrondissement produit par l'appel des sucs et on aura l'effet complet. 3° Épiderme interne. — L'épiderme interne ne varie guère en direction radiale; la dimension langentielle de ses élé- ments est successivement de 14 au bout de 15 jours, de 16 p au bout de 30 jours, de 18 & au bout de 45 jours et de 22 y au bout de deux mois. IT. Frurr MUR. — En résumé le péricarpe müûür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe épaissie. 380 A.-G. GARCIN. 2 Un Aypoderme collenchymateux constitué par 1-2 as- sises. 3° Une chair composée de grands éléments sphéroïdaux. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires à pa- rois minces. Paris quadrifolia L. (PI. XXVL, fig. 7-8). I. Ovaire. — La Parisette fleurit vers le 1% mai et son fruit qui est une baie arrive à maturité vers le 1° juillet. Son ovaire possède une longueur de 3 millimètres et un diamètre maximum de 3 millimètres également; il est divisé en quatre lobes correspondant aux quatre carpelles; sa paroï épaisse de 165 & comprend entre ses épidermes 4-5 assises cellu- laires ; toutefois, en face des faisceaux dorsaux, la paroi s'é- paissit et renferme 9 assises formant ensemble une épaisseur de 306 y. Les faisceaux sont disposés sur un seul cercle ; ils sont situés à 108 & de l’épiderme externe et séparés de lui par 4 assises; les cordons libéro-ligneux sont au nombre de quatre, un au dos de chaque carpelle. 1° Épiderme externe (epe, PL. XXVI, fig. 7). — Vus de face, ses éléments présentent la configuration habituelle; leur coupe transversale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 25 u, leur dimension tangentielle de 324; leur paroi externe est déjà épaissie (3 v), leurs parois interne et radiales sont minces. 2 Mésophylle (més, PL XXVE, fig. 7). — Les 4-5 assises mésophylliennes forment ensemble une épaisseur de 118 y. L’assise sous-jacente à l’épiderme externe et celle qui touche à l’épiderme interne sont composées de cellules rectangulaires et intimement unies radialement; les autres assises ont des éléments sphéroïdaux, ou plutôt ellipsoïdaux et leur volume est sensiblement le même pour tous leurs éléments; certains d'entre eux, principalement dans la troisième assise ren- ferment de volumineux paquets de raphides. 3° Épiderme interne (épi, PL. XXVL fig. 7). — Vus de face, HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 381 ses éléments montrent un contour polygonal; leur coupe transversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 27 w, leur dimension tangentielle de 26 y. La paroi libre est légèrement épaissie. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit l'ovaire acquiert : ADIDAS. er 4 millim. de long sur 5,75 de diam. max. AUSTIN. LENS 6 — 7 ,00 — ANA ner ct 7 — 8. 529 — AULEMIUILIeL... 6. 8 — 10,00 — La paroi à ces diverses époques atteint successivement les épaisseurs suivantes : 250y., 360u, 480, 6728. Le nombre de faisceaux n’a pas varié. 1° Épiderme externe (épe, PL. XXVL, fig. 8). — Les éléments de cet épiderme s’élendent progressivement dans les trois dimensions de l’espace tout en conservant leur forme géné- rale; leur dimension radiale est successivement portée à 35 y au 15 mai, à 48 au 1° juin, à 524 au 15 juin, et finalement à 60 w au 1° juillet. Tant que le cloisonnement radial est fort actif, l'extension en surface des cellules épidermiques est des plus faibles, mais lorsque le phénomène se ralentit et surtout quand il cesse, le développement dans le sens lan- gentiel se fait sentir; aussi les éléments alteignent-ils dans celte direction 40 & au 1° juin, 524 au 15 juin et 604 au 1‘ juillet. La paroi externe s’épaissit assez fortement; elle atteint 18 y dans le fruit mûr; sacuticule est finement plissée. 2° Mésophylle. — Les éiéments de l’assise sous-épider- mique s’accroissent peu radialement ; en revanche ils s’élen- dent considérablement dans le sens tangentiel, leur dimen- sion dans cette direction est de 60; au 15 mai, de 72y au 1% juin, de 90 g au 15 juillet et de 108 & dans le fruit mür. Toutes les parois de cette assise s’épaississent beaucoup et deviennent collenchymateuses : cette couche constitue l'hy- poderme (2yp, pl. XXVI, fig. 8). 382 A.-G. GARCEN. Les autres assises ne se multiplient point, leurs éléments s'arrondissent de plus en plus, deviennent sphéroïdaux et s'amplifient progressivement. Leur paroi s'épaissit d’abord un peu (4 y); elle apparaît comme légèrement gélifiée, mais au moment de la maturation ces cellules grossissant rapide- ment, leur membrane se distend et redevient mince. L'épaisseur de cette partie du mésophylle est de : 160 w au 15 mai, 264 p au 1* juin, 3754 au 15 juin et 5304 au 1° juillet (ck, pl. XXVE, fig. 8). 3° Epiderme interne (épi, PI. XXVI, fig. 8). — L'épiderme interne croît un peu radialement; sa dimension dans ce sens est de 30 y au 15 mai, de 42 uw au 1° juin, de 45 # au 15 Juin et enfin de 50 au 1° juillet; c’est surtout en surface qu'il se développe; il possède en dimension tangentielle 60 w au 15 mai, 110 & au 1% juin, 120 & au 15 juin et finalement 160 v dans le fruit mûr. UE. Frurr MUR. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe très épaissie et à cuticule plissée. 2° Un Aypoderme collenchymateux composé d’une seule assise. 3° Une chair constituée par de grands éléments sphéroï- daux. 4° Un épiderme interne formé de cellules tabulaires à pa- rois minces. Trillium grandiflorum Salisb. LE. Ovarre. — Le Trillium grandiflorum feurit vers le 1‘*mai, et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 1° juillet. L’ovaire présente 6 carènes méridiennes aiguës, sa longueur est de 6 millimètres, son diamètre, pris d’une val- lécule à la vallécule opposée, est de 3 millimètres; les ca- rènes font saillie d'un millimètre environ. Si l’on seclionne cel ovaire transversalement on voit que le contour interne HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 383 épouse toutes les sinuosités du contour externe et présente trois placentas placés dans les vallécules; on a donc, de ce chef, trois vallécules placentaires, alternant avec trois val- lécules non placentaires. Les faisceaux libéro-ligneux ovariens sont, sans compter les placentaires, au nombre de trois seulement; un en face de chaque vallécule non placentaire. La paroi, dans les espaces valléculaires, possède une épaisseur de 325 w et comprend 7-9 assises; dans les espaces carénaux le nombre d'assises s'élève à 20-23. Les faisceaux sont situés sous la quatrième assise à partir de l’épiderme externe et à 200 » de ce dernier. 1° Épiderme externe. — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la configuration générale, leur coupe transversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 10, leur dimension tangentielle de 50 . Signalons les noyaux qui sont fort volumineux et sur lesquels on peut ob- server toutes les phases de la karyokinèse avec une surpre- nante facilité. La paroi externe des cellules épidermiques est légèrement épaissie (3 u). 2° Mésophylle. — Ce lissu est constitué par sept assises cellulaires formant ensemble une épaisseur de 249 . L’assise sous-jacente à l’épiderme externe est constituée par des élé- ments assez volumineux, rectangulaires et bien unis sur toutes leurs parois radiales ; les cellules sous-jacentes aug- mentent d'abord de volume dans tous les sens, s’arrondis- sent, puis redeviennent de plus en plus petites à mesure qu’on se rapproche de l'épiderme interne; certaines d’entre elles renferment des paquets de raphides. Les deux ou trois assises les plus internes sont très lâchement unies entre elles. ah Épiderme interne. — Vus de face, les éléments de cet épiderme sont polygonales; leur coupe transversale est rectangulaire; leur dimension radiale est de 36 , leur di- mension langentielle est de 50 w. Cet épiderme tranche sur le reste de l'ovaire par l'aspect des paroïs externe et interne 384 A.-G. GARCIN. de ses cellules, parois qui sont blanches, brillantes et assez fortement épaissies ; la paroi libre est légèrement bombée. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit mür, l'ovaire acquiert : Au 15 mai..... 8 millim. de long sur 6 millim. de diamètre (1). LEA Sc 1) — 8 — AUD ERP EERAULE — 10 _ Au {erjuillet :.. 20 _ 14 = La paroi à ces diverses époques atteint successivement les épaisseurs suivantes : 432, 480, 10% et 780. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Épiderme erterne. — La dimension radiale de l'épi- derme exlerne ne varie pas pendant tout le développement ; tant que dure le cloisonnement radial l'extension en surface des éléments ne varie guère, mais elle se fail fortement sen- tir quand ce cloisonnement se ralentit et surlout quand il cesse; aussi les cellules épidermiques atleignent-elles dans le fruit mûr 120 y de dimension tangentielle. L’épaississe- ment des parois est peu sensible. 2 Mésophylle. — Envisageons d’abord ce qui se passe dans les portions intercarénales de la paroi, puis nous étudierons le développement des lissus dans les espaces carénaux. Dans les vallécules la paroi présente deux portions dis- tinctes : une zone externe, allant de l’épiderme externe au côté ventral des faisceaux, une zone interne comprenant le reste du mésophylle. Les deux zones amplifient et épaississent légèrement leurs cellules d’une façon semblable et uniforme, mais, tandis que les éléments de la zone externe restent unis entre eux, ceux de la zone interne se décollent par files et forment un paren- chyme lacuneux et réticulé. Au 15 mai, la zone externe (4 assises) mesure 240 & et la (4) Toujours mesuré entre deux vallécules. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 389 zone interne 260 4; au 1° juin la zone externe mesure 260 y et la zone interne 200 & ; au 15 juin la zone externe 300 y et la zone interne 146 v; enfin, dans le fruit mûr la zone externe mesure 540 # et la zone interne 150 p. Aïnsi qu’on le voit par ces mensurations, landis que la zone externe croit en épaisseur d’une manière continue, la zone interne, après s'être accrue de volume, ne tarde pas au contraire à s’amincir. Ces faits sont faciles à expliquer. La zone interne se distendant et se creusant de lacunes augmente d’abord considérablement de volume, mais bientôt les ovules grossissant et trouvant devant eux une couche molle et spongieuse la pressent, l’aplalissent et comblent ainsi les vides intercellulaires. Pendant ce temps la zone externe formant un tissu dense et résistant amplifie de plus en plus ses cellules et prédo- mine de plus en plus sur la zone interne ; tandis que les élé- ments de celte dernière se sont arrondis, ont cessé prématu- rément de s’accroître, et n’alteignent dans le fruit mûr que 18% de diamètre, ceux de la zone externe croissent jusqu’à maturité et présentent un volume considérable. Dans les espaces carénaux le développement du méso- phylle est sensiblement le même; 1l y atteint successive- ment en épaisseur 1500 p, 1800 &, 2100 x et 2500 & aux quatre époques précitées. Le développement des deux zones est parallèle à celui que nous venons de décrire ; à la base des carènes, le parenchyme lacuneux est très développé et dans la graine mûre on l’aperçoit encore bien. 3 Epiderme interne. — L'épiderme interne ne croît pas radialement; la dimension tangentielle de ses éléments at- teint 72% dans le fruit mûr; leurs parois n’ont pas varié d'épaisseur. IE. Fruir mur. — En résumé le péricarpe mûr com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à pa- roi externe épaissie. 2° Une chair formée de deux porüons : l’externe constituée ANN. SC. NAT. BOT. X0,:25. — ART, N° 2. 386 A.-G. GARCIN. par des éléments sphéroïdaux unis en un tissu dense, l’in- terne par des cellules plus petites formant un tissu réticulé. 3° Un épiderme interne composé de cellules tabulaires à parois externe et Interne un peu épaissies. Polygonatum vulqare Ked. Ï. Ovaire. — Le Sceau-de-Salomon fleurit vers le 15 avril, son fruit qui est une baie arrive à maturité vers le 15 juillet. Son ovaire possède une longueur de 5 millimètres et un dia- mètre maximum de 3 millimètres. Les trois carpelles en s'accolant ne se fusionnent pas dans leur partie médiane, de sorte qu’il subsiste une fente intraseptale. La paroi, épaisse de 572 y, comprend, entre ses épidermes, environ 17-20 as- sises cellulaires; elle renferme trois faisceaux disposés en un seul cercle et situés un au dos de chaque carpelle: ils sont situés à 400 de l'épiderme externe, et séparés de lui par 10 assises environ. 1° Épiderme externe. — Vus de face les éléments de l’épi- derme présentent la configuration habituelle, leur coupe {ransversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 28 v, leur dimension tangentielle de 21 w; toutes les parois sont minces, l’externe est fortement bombée el les cellules sont presque papilleuses. 2 Mésophylle. — Nous diviserons ce tissu en deux couches concentriques : la zone externe et la zone interne. À. Zone externe. — Celle zone s'étend de l’épiderme in- terne au bord ventral des faisceaux ; elle possède 12-15 as- sises formant ensemble une épaisseur de 420 &; elle débute sous l’épiderme externe par une rangée de cellules à section rectangulaire et intimement unies entre elles par leurs pa- rois radiales; à mesure qu’on s’avance vers l’intérieur les éléments vont en augmentant de volume et en s’arrondissant. Un certain nombre de ces cellules contiennent de volumi- neux paquets de raphides. B. Zone interne. — La zone interne, qui comprend le reste HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 387 dumésophyllerenferme 5 assises cellulaires formant ensemble une épaisseur de 110 4; ses éléments sont semblables comme forme et comme grandeur à ceux de la zone précédente. 3 Épiderme interne. — Vus de face, ses éléments se mon- trent avec un contour polygonal; leur coupe transversale esl rectangulaire, leur dimension radiale est de 14 y, leur di- mension tangentielle de 36 y. Toutes les parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L’OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit mûr, l’ovaire acquiert : AUSO0Iavril. 6 millim. de long sur # millim. de diam. max. Au 15 mai..... “ — 5 _ AMIE juni rt: 8 — 1 — AUS. :— ..:... 9 = 8 — AU juillel.. #10 — 9 — AUMABie =, 1, A — 10 — La paroi, à ces diverses époques, atteint successivement les épaisseurs suivantes : Ou, OJ42u, 1186», 1306w, 13662 etenfin 1431u. Le nombre des faisceaux ne varie pas. 1° Epiderme externe. — L’épiderme externe croît d’abord radialement et atteint dans celte direction 32 w au 15 mai; mais à partir de cetle époque cet accroissement cesse; le cloisonnement radial se ralentit de bonne heure, de sorte que les cellules épidermiques pour suivre le grossissement du fruit s'étendent beaucoup en surface et possèdent finale- ment 60 & de dimension tangentielle moyenne. En même temps la paroi externe s’épaissit progressivement et atteint 18 » d'épaisseur. 2° Mésophylle. À. Zone externe. — Celte zone ne multiplie point le nombre de ses assises; elles se contente d'ampli- fier ses éléments; elle se développe assez lentement et atteint successivement aux époques précitées 500 y, 540 &, 600 y. 660 &, 700 uv, 750 p. Les deux ou trois assises sous-épidermiques croissent surtout dans le sens tangentiel; elles épaississent leurs parois 388 A.-G. GARCIN. qui deviennent collenchymateuses et forment un ypoderme. Les autres éléments grossissent et deviennent ellipsoïdaux ; ils ont leur grand axe tangentiellement dirigé. B. Zone interne. — La zone interne croît d’abord bien plus rapidement que la zone externe, de sorte que les faisceaux libéro-ligneux, qui étaient situés près de l’épiderme interne, sont rejetés vers le milieu de la paroi ; au 30 avril cette zone possède 380 L; ses éléments ont pris quelques cloisonnements dans tous les sens et le nombre de ses assises est porté à 8. A partir de ce moment, toute subdivision cesse el les cel- lules grossissent régulièrement dans tous les sens. L’épais- seur de cette couche est de 396 g au 15 mai, 540 y au 1° juin, 600 p au 15 juin, 620 y au 1° juillet et 635 y au 15 juillet. 3° Epiderme interne. — L'épiderme interne ne croil pas radialement, mais ses éléments, tout en conservant leurs parois minces, s'étendent beaucoup en surface. IT. FRuiT MUR. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe, formé de cellules tabulaires à paroi externe épaissie. 2° Un Aypoderme collenchymateux composé de 2-3 assises. 3° Une chair formée de grands éléments sphéroïdaux ou ellipsoïdaux et à parois minces. 4° Un épiderme interne constitué par de grandes cellules tabulaires à parois minces. Le Polgonatum multiflorum et le P. verlicillatum ont un développement identique. Convallaria maalis L. (PI. XXVI, fig. 9, 10, 11, 12 et 13). [. Ovaire. — Le Muguet de mai fleurit vers le 1° mai et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 1° juil- let; l'ovaire mesure 2 millimètres de longueur sur un dia- mètre maximum de même dimension. La paroi épaisse de 400 L renferme entre ses épidermes, de 10 à 13 assises cel- HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 389 lulaives. Les faisceaux libéro-ligneux, au nombre de trois, un au dos de chaque carpelle, sont disposés en un seul cercle, ils sont situés à 140 w de l’épiderme externe, et séparés de ce dernier par 7 assises environ. 1° Epiderme externe (epe, PI. XXVI, fig. 9 et 12). — Vusde face, les éléments de cet épiderme présentent la configura- tion habituelle; leur coupe transversale est rectangulaire, leur dimension radiale est de 30 v. leur dimension tangen- telle de 35 w. La paroi externe, bien moins bombée que dans Polygonatum vulgare, est assez épaissie, la paroï interne l’est un peu moins; les parois radiales sont fort minces. 2° Mésophylle (mes, PI. XX VI, fig. 9). — Ce tissu renferme de 10 à 13 assises cellulaires formant ensemble une épais- seur de 335 w. Il débute, sous l’épiderme externe, par une assise de cellules rectangulaires, et intimement unies par leurs parois radiales ; à mesure qu'on s’avance vers l’intérieur les cellules augmentent de volume et s’arrondissent ; tous ces éléments ont des parois fort minces; les 2 ou 3 assises les plus internes sont aussi rectangulaires : elles provien- nent d’un cloisonnement récent de l’assise sus-épidermique interne; aussi sont-elles disposées en files radiales. Les poches à raphides sont assez rares. 3° Epiderme interne (epi, PI. XXVL, fig. 9). — Cet épiderme présente un caractère curieux et des plus rares chezles baies ; il n’est plus simple, mais s/ratifié. Si nous suivons cette couche d’un placenta à l’autre, nous le voyons d’abord assez aplati et simple, puis petit à petit les éléments grandissent radialement et se montrent subdivisés en 2-3 ou même 4 assises par des cloisons tangentielles. Toutes les parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L’'ovaire, pour se transformer en fruit, acquiert : Au 45 mai.......... 4mm,50 de long sur 3,50 de diam. max. AURA ÉETUINS. . 07 0 5: ,50 _— & ,00 — AURAI En. 6 ,00 — 7 ,00 — Au {er juillet........ 9 ,00 -— 8 ,00 — AUDE. ee 12 ,00 — 114,00 - 390 A.-G. GARCEN. La paroi, à ces diverses dates, atteint successivement les épaisseurs suivantes : 564w, 900u, 10002, 1100 et 1300. Le nombre des faisceaux n’a pas varié. 1° Epiderme externe (epe, PL. XXVI, fig. 13). — Le dévelop- pement de cette assise se fait de la même facon que celui de l’assise correspondante du Seeau de Salomon ; l’acerois- sement radial est peu sensible, l'extension en surface de ses éléments est assez considérable, ils possèdent dans le fruit mûr 85 y de dimension langentielle. La paroi externe s'épaissit beaucoup. 2° Mésophylle. — Le.parenchyme prend çà et là quelques cloisonnements dans tous les sens, ce qui augmente un peu le nombre de ses assises; la rangéé sous-épidermique s’est assez régulièrement dédoublée. Bientôt tout cloisonnement cesse : les 2 assises sous-épidermiques s'étendent surtout dans le sens tangentiel, épaississent leurs parois qui devien- nent collenchymateuses et constituent un #ypoderme (hyp, PI. XXVI, fig. 13). Les autres éléments s’arrondissent, de- viennent sensiblement sphéroïdaux et s’amplifient de plus en plus. 3° Epiderme interne (epi, fig. 10 et 11). — L’épiderme interne continue encore à prendre quelques eloisons {angen- tielles, et possède au 15 mai 5-6 assises; à partir de ce moment toute subdivision cesse, les éléments s’amplifient et deviennent semblables à ceux du tissu sus-jacent. HE. Frorr Mur. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe composé de cellules tabulaires à paroi externe fortement épaissie, 2° Un Aypoderme collenchymateux formé de 2 assises. 3° Une chair proprement dile constituée par de grands éléments sphéroïdaux 4° Un épiderme interne slratifié, formé de 5-6 assises d’élé- ments semblables aux précédents. HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 391 BRuscus racemosus L. [. Ovaire. — Le ARuscus racemosus fleurit vers le 1°” juin et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 1° oc- tobre. L’ovaire possède une longueur de 1%*%,50 et un dia- mètre maximum de 2°*,20. La paroi épaisse de 680 y envi- ron renferme entre ses épidermes de 20 à 22 assises cellu- laires. Les faisceaux sont disposés sur plusieurs cercle; le cercle le plus interne est séparé de l’épiderme interne par 5-7 assises. 1° Epiderme externe. — Vus de face, ses éléments pré- sentent la configuration habituelle; la coupe transversale est rectangulaire ; leur dimension radiale est de 21 v, leur dimension tangeniielle de 35 »; la paroi externe est légère- ment épaissie. 2° Mésophylle. — Le mésophylle est formé d’un paren- chyme à éléments polygonaux à parois minces el à angles légèrement arrondis ; à mesure qu’on s'approche de l’épi- derme interne, les cellules deviennent tabulaires et sont dis- posées en files radiales. Dans la portion de ce parenchyme située à l'extérieur du cercle interne de faisceaux, se voient des cellules, plus grandes que leurs voisines et renfermant des paquets de raphides d’oxalate de chaux. 3° Epiderme interne. — Cette membrane est formée d’élé- ments tabulaires très étendus tangentiellement et dont la dimension radiale est de 18 x. Toutes les parois sont minces. IT. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — Pour se irans- former en fruit l'ovaire devient globuleux et acquiert les diamèfres suivants : ANUS TU AREAS DANSE 4 millimètres. AuAe®septembre. #0.) 8 = AUMOMOCIONTE Re ee 10 — La paroi atleint successivement à ces divers époques les épaisseurs suivantes : 1000, 1500u, 1700. 392 A.-G. GARCIN. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 1° Epiderme externe. — L’épiderme externe croîl peu ra- dialement et acquiert seulement 36 & d'épaisseur ; au con- traire l'extension tangentielle de ses éléments est assez rapide, aussi atteignent-ils 80 y dans cette direclion; la paroi externe s'épaissit assez fortement et atteint 8 x dont la moilié est occupée par la cutieule qui est colorée, tandis que la paroi cellulosique reste blanche. Dans le ÆRuscus aculeatus, cette cuticule est plissée. La paroi interne s'épaissit également mais beaucoup moins. 2° Mésophylle. — Le mésophylle prend quelques cloison- nements peu importants surtout au voisinage des épidermes, le nombre d’assises est alors porté à 26. Bientôt tout eloi- sonnement cesse el c’est par simple amplification de ses éléments que le mésophylle atteint en épaisseur : 950 & au ‘juillet, 1430 y au 1° septembre et 1650 y au 1” octobre. Les cellules d’abord polyédriques deviennent peu à peu sphé- roïdales ou ellipsoïdales; de faible volume sous l’épiderme externe, les éléments vont en grossissant à mesure qu’on s’avance vers l’intérieur. 3° Epiderme interne. — Celte membrane ne croît pas ra- dialement, mais en revanche ses éléments s’étendent de plus en plus en surface. IL. Fruit MUR. — En résumé le péricarpe mûr comprend : 1° Un épiderme externe formé d'éléments tabulaires à pa- roi externe fortement épaissie. 2° Une chair constituée par de grands éléments à parois minces ct de forme sphéroïdale ou ellipsoïdale. 3 Un épiderme interne composé de cellules tabulaires à parois minces très étendues en surface. Asparagus amarus Déc. (PI. XXVI, fig. 14, 15, 16). I. Ovaire. — L'Asperge amère fleurit vers le 15 mai et son fruit, qui est une baie, arrive à maturité vers le 30 juin. Son ovaire, divisé en lobes par trois sillons longitudinaux correspondant aux lignes suturales des carpelles possède HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 393 une hauteur de 2 millimètres sur un diamètre maximum de 1°*,80. Sa paroi, dans la portion dorsale du carpelle où elle possède son maximum d'épaisseur mesure 360 & etcomprend, entre ses épidermes 14 assises cellulaires environ. Entre la côle dorsale et les cloisons, la paroi, épaisse de 2644, ne renferme que 9 assises cellulaires. Les faisceaux au nombre de trois, un au dos de chaque carpelle, sont disposés en un seul cercle dans le mésophylle; ils sont situés sous la sep- üème assise à parlir de l’épiderme externe. 1° Epiderme externe (epe, PI. XXVI, fig. 14). — Vus de face, les éléments de cet épiderme présentent la configuration ha- bituelle ; leur coupe transversale est un rectangle à grand côté dirigé radialement ; leur dimension radiale est de 25 y, leur dimension langentielle de 18 w. La paroi externe est légèrement épaissie, loutes les autres parois sont fort minces. 2° Mésophylle. — Le mésophylle est formé par des élé- ments polyédriques d’assez pelil volume, à parois fort minces el de dimension sensiblement égale; au milieu de ces lissus sont disséminées de grandes cellules ellipsoïdales qui con- tiennent de volumineux paquets de raphides. 3° Epiderme interne. — Celle membrane est formée de cellules tabulaires dont la dimension radiale est de 18 y et la dimension tangentielle de 25 y. Toutes les parois de ces cel- lules sont minces. Il. TRANSFORMATION DE L'OVAIRE EN FRUIT. — L'ovaire pour se transformer en fruit acquiert : AUSTIN este ee 0e 3um,50 de long sur 3,20 de diam. max. AUDE in one ec eee 5 ,00 — 5 ,00 = A Een ve 6 ,00 = 6 ,00 Le À ces diverses époques, la paroi atteint successivement les épaisseurs suivantes entre la cloison et la nervure dorsale : 480u, 840 et nm, Le nombre des faisceaux n'a pas augmenté. 1° Epiderme externe (epe, PI. XXVE, fig. 15 et 16). — Le dé- veloppement de l’épiderme externe présente un intérêt tout 394 A.-G. GARCEN. particulier. Ses éléments subissent tout d’abord un cloison- nement radial actif en même temps qu'ils s’aliongent rapide- ment dans le sens radial et atteignent 36 y dans celte direc- tion. À dater de celte époque le cloisonnement radial diminue peu à peu d'intensité, mais l’extension radiale des éléments continue toujours avec autant d'intensité, aussi ceux-ci altel- gnent-ils au 15 juin 108 y dans ce sens. L'extension en sur- face est relativement peu considérable. Alors, toute exten- sion cesse, ou à peu près, et l'on voit la paroi externe s’épais- sir considérablement, cet épaississement gagne le tiers supérieur des parois radiales: tout le reste des parois est excessivement mince. 2° Mésophylle. — Le mésophylle par des cloisonnements répétés el dans tous les sens et au 1" juin la paroi dans sa portion intermédiaire entre la côte dorsale et la cloison comprend 15 assises au 1* juin et 19 au 15 juin. À partir de ce moment {out cloisonnement cesse, et les cellules s’ampli- fient peu à peu dans tous les sens et deviennent sphéroïda- les. Les poches à oxalate, sont comme toujours, demeurées indemnes de tout cloisonnement. 3° Epiderme interne. — Les éléments de cet épiderme s'accroissent dans toutes les directions tout en conservant leurs parois minces; dans le fruit mûr, leur dimension radiale est de 40 y, leur dimension tangentielle de 30 y. HE. Fruit MUR. — En résumé lepéricarpe mûr comprend : 1° Un éaiderme externe formé de cellules très étendues radialement et dont la portion externe est coiffée d’un épais- sissement en forme de dé. 2° Une chair composée de grands éléments sphéroïdaux ou ellipsoidaux. 3° Un épiderme interne conslitué par des cellules à section rectangulaires un peu plus étendues radialement que tangen- tellement; toutes leurs parois sont minces. Ayrum ilalicum Mail. I. Ovaire. — L'Arum italicum fleurit vers le 15 maietson HISTOGÉNÈSE DES PÉRICARPES CHARNUS. 399 fruit qui est une baie arrive à maturité vers le 45 août. Son ovaire possède une longueur de 4 millimètres sur un diame- tre maximum de 2 millimètres. La paroi d'épaisseur maxi- mum vers les placentas va en diminuant à mesure qu'on s’é- loigne de ceux-ci; dans la portion qui renferme le faisceau dorsal du carpelle qui est celle que nous prendrons pour type cette paroimesure une épaisseur de 440 y etrenferme entreses épidermescinq assises cellulaires. Les faisceaux sont disposés en un seul cercle et sont silués à 15 y de l’épiderme interne. 1° Epiderme externe. — Vus de face, les éléments de cel épiderme présentent la configuration habiluelle; leur coupe transversale est sensiblement carrée (22 w de côté); loutes les parois sont minces. 2° Mésophylle. — Ce lissu est formé d'un nombre variable d'assises suivant la portion que l’on examine; de part et d'autre du faisceau dorsal l'épaisseur de la paroi est minimum et le nombre des assises du mésophylle est réduit à cinq. Ce parenchyme est formé de cellules à parois minces, sphéroï- dales ou ellipsoïdales; épaisses au milieu de ce tissu on voit de grandes cellules qui contiennent des raphides. L’assise sous-jacente à l’épiderme externe possède des éléments {a- bulaires. L’épaisseur du mésophylle est de 100 3° Epiderme interne. — Vus de face, cesélements montrent un contour rectiligne et polygonal, leur coupe transversale est sensiblement carrée (18 x de côté). La face libre des cel- lules épidermiques est légèrement bombée et un peu épaissie. IL. TRANSFORMATION DE L’OVAIRE EN FRUIT. — Pour se transformer en fruit, l'ovaire acquiert : NUM cree 4m 50 de haut sur 22,75 de diam. max. AUMDAUTIlE Css. 9 ,00 — 7.00 = Au 15 août, le fruit devenu sphérique possède 12 millim de diam. La paroi, en face du faisceau dorsal, atteint à ces diverses époques les épaisseurs suivantes : 240, 420w, 950u.. Le nombre des faisceaux demeure invariable. 396 A.-G. GARCIN, 1° Epiderme externe. — L'épiderme externe amplifie ses éléments d’abord dans toutes les directions; les croissances radiale et tangentielle sont d’abord égales et au 15 juin la section transversale des éléments épidermiques est encore carrée et possède 36 & de côté. À dater de cette époque la croissance tangentielle l'emporte sur la croissance radiale, qui, d’ailleurs, s'arrête bientôt. Finalement dans le fruit mür les éléments mesurent 54 # de dimension radiale, sur 90 & de dimension tangentielle. La paroi externe s’épaissit progressivement et atteint 9 v. 2° Mésophylle. — L'accroissement en épaisseur du méso- phylle est des plus simples; il ne multiplie point le nombre de ses assises etse contente d'amplifier progressivement ses élé- ments; finalement ceux-ci deviennent sphéroïdaux; les cellules à raphides ne perdent point leur contenu et s’agran- dissent de plus en plus. L’épaisseur du mésophylle atteint 186 & au 15 juin, 360 & au 15 juillet et finalement 878 y au 15 août. 3 Épiderme interne. — Les éléments de l’épiderme interne ne s’allongent pas radialement; en revanche, ils s'étendent progressivement en surface et atteignent définitivement 65- 70 » de diamètre langentiel. La paroi interne s’est épaissie progressivement et atteint 7 p. IT. Früïr Mur. — En résumé le péricarpe mür com- prend : 1° Un épiderme externe formé de cellules tabulaires à paroi externe très épaissie ; 2° Une chair composée de grands éléments sphéroïdaux entremèêlés de poches à raphides; 3° Un épiderme interne, formé de cellules tabulaires à paroi interne bien épaissie; L'Arum maculatum nous a présenté un développement identique. BRichardia africana Kunth. Le développement du Æichardia africana est identique à celui de l’Arum italicum. “JUNSAI UN 159 NPO[{E} 09 JUOP AJPIIUYS 2TJAIPA 91JOU ATOA ‘so Kopdume soumia7 Sp UOrC2Idxa, AN0q (1) “099 ‘Ddou1Y \/ "UYSPUVIS M.199 nn OUI mruoyD ‘unurpos ‘Pdsr19-Dan SIQU :°XA TAINHONVI-OIAVH HAXT \ 207 Sapin DAN]IPAUO] SIST[UIIUI) ae D me ; “uns *"SaSULIOT | s s2019 0 'È resress sressseesttte/8n9æ2 TNPIPDA SJUAUAUUDS107) 0 -0,9 ‘umaprsd ‘Dpnords Dæ)0Y 'XA *"" ISTENHONVE HAL) nesssesesesseessettt +: QUIOQUI SUHIOPIUY °DQjD DO) ISSU ? XI “oug8odppoqquomoddopeaspunquo ) aon09 awer1enb ET 39 EWISTO 1] CT “pnuodnl nuopha : xx auesoipjou juomeddopoasp un juo | -soton09 947enb u9 \ 9SIAIPENS 95 “Joprrdue | oprÂydosotu of j” 9p JUVAB ayon09 aworiqenp Je aWeIXN9P UT nent “099 ‘srumbiina muoph) : x ee LS T301919 ] à RS LACS OT QE CROP MA TANE *S09009 SI017 U9 -9[9 509$ -doço49p un ® auua{our a49n09 | nn de a6 Sidi -090 ‘unnuun WnnsdPD :°XH ‘7 EUQSOUWOU JUOU ISIDARE © STUNT ; Te : : opp{ydosoux 9 Jinay u9 -odd0[2A9p un JU0 Sa49n09 STOI S9'T É 1OULI0JSU BAY *ndsit9-DAN SIQNI : 'X tt -9u99019791 auoddo à RP ndsi19-Dan QI : ‘YA au? 019794 juouoddo] | -soyon0o xnop u9 Rod -949p un apessod auraqut ayon09 87 | Der ne dMeAO/ Leg J > D vu pa -j0 NJEnQOA Mnur1os “snÉPANASF :°XH ‘°° "AUQFOUIOU quouroddopoa | sn ne à SRI -9p un juopessod soyono9 xnopP S9T FRE 1 Me 079 “sasdouohug : *XH ***"*""""oug80197ou Juowoddopoa } “soyonoo arjenbuo | ‘ -9p un e afnos 2U2n09 aUQIXNAP LT) 2STAIPENS 9S SOU 9 | 0,9 ‘umdph.0g Puouy :°XH ‘°°°’ "eU9#01IoU quouueddooa RENE “Jordin ut -)p un ® 9[nos auua ou oy9n09 eT ES k SR SOf SUPS -019 ‘UN1/009T ‘D9UL9909 MSYONI : 'XH ‘°° QUQSOUOU JU9UU x nue à SJUIUO TO -eddo1249p un ju0 Say9n09 1011 S9'T Hs TT Usos oyrpdue *0j0 nUUSDE LXA **"""""""ou98019194 Juowoddo “AUOT IIP JIDAT U9 -2A9p UN P 9[N9S AUIOJUI 9{9N09 v1} quouoddopoaop un |iouaiosurr) | “079 ‘ununho)in) WramSd 'XH **QU980419J9U JUOU juepossod os anod -oddoçoap un quo souyonoo xnop sa" { So2noo XN9p U9 | EAEAOCT *079 DAINUOT ‘SUIqug ‘nonds PEpy XE S *OU9FOUOU JUAU 9STAIPqNS 9$ 9HPI[9d | -odd0[249p un ju So49n09 XN9pP S9T) —IL9 ontqdosou 9 / 079 UNUNUSDE SUIQUOY DEJOY © 'XA IRTINTONVI-OIQVE AL "7" #UeS ne a nee : 100 ane : : 181 “039 ‘snanun snbnandsy :'XY *‘‘‘""""""IVIQVE AAA, Ru da -uobuns uoun3ud ï ÿ É d su CLR See )-pnut op Sd ‘s/190 ac ne : Le MIE ENBRETEREES SOU Lenmpoa sauourauuos10) 930 ‘nuouy “oæydufin x ‘’°''ININHONVI HAL ‘°°° [OUOSUE, SU9S O[ SUEP ++ OU10x0 UHOPrd | JUOUWEAISNIIX9 JUPPUII9,S SO[N1[9) De SHIVI — TT : (y) Jueams nvoçqey 97 suep oumsgi 0179 qnod snueyo SITMIF S9P quote ddopo49p 97 SNOISATINON ‘snbæjptn ‘sodiparuoyduhis ‘sSnonquosS : ‘XH ‘Soyonoo sio13 ed quowuoddopo49q “SDW SNUAOT : ‘XF *OUY8019Joy JUouod -dojs49p un ® opnos OUI9YX9 99009 CT Oonoc “oprliydosou np 99 autorur ou42p | °0,9 “‘SNJDIU :'XH ‘'‘°‘'" OU9TFOAPIOU un 149, 2p Suodyp æn» S10/ Dj D au4104 | quotuoddofo4sp un il Die °°°" HAOINUIAI-OTIXHAOSAN HAT, JUO Sa2n09 XN9P S9T de a } “sodhjopoyy ‘Snunig :'XH ‘°°° "‘ougsouwuou [9494 quouoddopoasp un juO Soy9n09 XN9P S27T/ [ON “unphydnquod wnjoædoux :*X4 ‘autour ouuprdo j op uoundouymd sups ‘ayhydosounpsuodop xnn 2ddojoa2p juaoutanisngoma (NAITTAHAOSAN HAXT, “una SoQUE :"XA RE SDS AR EEE fe ÉD sop dvd onjusuoo Jso nefou 9° 5 : Ne ES à 4 Fest 11 1 esou 91 + Ur outdoprdo y op Suodop ænb auto] | ARPANRRASS ER 7 ere be Del UOWIUMSTY9%9 ANOINUAAIIT HA, / -199 sop aed onJ1su09 359 neAou 97 }2 l e AL} ‘079 ‘unaibru SaQUI :'XH ‘OUPS OIPJoU I NedIOnRAsD ; é "sou SLO1Y U9 | ‘A un 9possod [nos atioqur 249009 d Sonore o e crue HUE À NÉE TE A À 9STAIPŒNS 9S SOI 9P JUVAU ® unyhydmuod wnoædour :*°XA aU9S0UOU amod. SRE é ss U99091bS NSS1} 9'I "U9[9 $9S -do[o49p un JU0 s9y9n09 s101 $97] ; oudiymu & “sunbpna snydhztg :'X4 *'"""ouo8o19jou juowoddopo49p 2 (ET e ? : "S99n09 XN9P U9 opodavo np un apossod opnos € CLAAUEEUDNON DORE 9U9800 & “0,9 “DJD990Q SON ‘SNPpÜRUY :°XA *‘'"'"""""ouesowuou ne ou9800 duo 2e en se \ -JopoA9p un JjU0 soy9n09 xn9p $ CONS SR SE ARRETE el a “010 “YOU DAODAH © 'XA **"""" "OUQPOINOU addotes: Fe PR s9 SIO: ROLE -9p un t o[nos auualou 249009 v l Re JE ; ae BABA en loU ÿ d CA Ro nr Tufoiur 4 . «ec. MI Thouverin.a cam. luc gees x ce ec Dave ra Ann des Seiene nat. 7 Serie | ME Thouveninr ax cantluc tel — AREA ( = 5 & CA nd Le — À sr ef S Xe CII Ÿ I L AS LEP \ ee 5 \ 7 ASE, EE ( AR OR US NRA | [Ê Lg Pot Zone 77. PL 10: { é ) 54 È cu k x o a NT | \& NO ê, S © no _ KS387 | - GS Te, EG d RE ( a \ NN —… \ € ES ? — à SN \ S- \ a D \ EE SN ” | A | ” D HT $ | Æ “ | HR — Se, _ / JE El TK 6 ADES / #7 L EN Le on J 7 \ oi æ \ € TE : \E TT GE SA | \e ‘ © Ge? QU j © ù A & LI PC - TE Te RE = ) Ek®&me ne nee J'actfTragees, Jerce ‘ Ann des Seiene nat -° a Ann des Seiene nat 7° Jerce . Bol Tome 72 PU 27. de ve ) +. nr J er = CO /E per 2 Le] Sazxtfragees 11-83 /_- Francoees | 4-0 /. U € Î { ; ! L l # i 7 | L 22 . ee Æ : N 9 N à S $ w d h à Ÿ s RŸ + RQ Ÿ Ÿ N o Ne 7 N À NO S È * $ Ÿ Dm Ÿ k Ÿ è à 4 ER È cs Ÿ Ÿ à à: : È ë 1 Ci © À Ï \e) Re nm Ann des Seience nat. 7 Jerée Bol. Tbme 12. PL 18 2 2 2 - e D Y LA Vi T \ Fe à a. AO ps 1 TL ps \ HItLO IR # LAURE TS CNCQUE GR. 7 dr EE 95 Las 2) ue. Gen ÿŸ "È N/A = co02029 FT 20 c CC : Z Ness 1 nn A, è. #7] { dite nm 4 Cunortees . Pot Tome 72. #4 14. erLe . “ éene nal 7° An des Se A oc | À, ( SX Ce = RS (ae CC INT CR LL ‘æ; cons = es O al { — a Ke as se g= \ Q 2C5C ‘ea LE = en) EE (ee = Lo LH À ‘en e «rs TC Sree 0) Ses: CRE ê | LA fre 7 DRRTE 1 = mue l C7 | ÿ ce ee E = _ ( Ve GesnOULT CO RC W AA û den Di ENS) SAN OÙ eeEcaL/( IT UC IT SCA ULUL + @S be Cf | \ À | \ . HR D | Fi, PSC Te LES A ENT EE { £ _,_\ À “ Re A Nr FS IS DA è À CU ù F EN Î Ve SD OR PE _ EN PE ÿ + TA \ \S RD D) —_ 7 \ PRE ? Dr D AR ; 0 | + AN F0} CR ur neë MI Thonuvenir eà.c A 2 » É /- Hydrangets ° Cunontees_ [1 € C | Ann des Serenc nat “a Jerce . Lot Lomer PU IS 4 frawmewesre * Cri J 1 | À al ni ne 7 à Où{e\o} oc «Hot PAS 1 À, y à oo DE De & : & à ÿ à 4 = LI Te ai V2 XL ) 1 ——t LE D 3 e— : : DR LL 2 Eh (2 ls - / e . = SE LS :) | | Pas > K à Pe « 7 D : À | A RUN, ee | / \ J > & : | | ; à _ RS | | : # dan | > PE 7 È proue ÿ V4 \ a \ À / Â KZ kr a, Em ad / Len A 4 / | #4 Se / NT / NTI \ | / N 7 de L 7 ee — D un 22 ME Thoutenin ad cart. lue. del : Dar rixr Hiydrangees. al Anndes Seiene nat. 7° Serce. Dot. Tome 12 LU 56: ra Hydrangecs. C C An des Science ral 7“ Serre Bol. Lomme 12. PL 27. Ÿ 1 / IX : ON NZ > = ESC 0 AARCN NA RS _À\ TK PEN \ _ + 1) reLzLeeS La ? # orne 12. Pl 16 Te Pet. > 2 de À M) we CLene nat. Ann des.s N , etLees . Pr (NO S— pers Aouvenir as can luc 7 MEET) Ann des Science nat 7€ Serre Bol Tome JU 79. Le "a rs [I a — ACOGCOCL XXE LAN D—A | . & — \ | a 5 ; 5 ton _ 4 CUVC7L cc canr LC Rec ë 2 CUT LC | DA ÿec 744 orueCeS nn des Seicne nat * Serie Dot Thme 2. PL 20 # # D. Q CE 2/6 1, ii “a Peré dm per £, = Tr T1) = ; : MTL Rouvenin ai.cnm. luc Re ] L'scallonices / 1-8/ — Ribésiees /9-2 |. ( 4 21 Bol Jhme 22. PU. 4 Z Ann des Setenc nat. Serre 7 houverir ai À ME T, ephalotees f B-71/ | r € 7/— € 9 o / [a 2) — Myosurandra Hamamelidecs 12 Ann des Science rat à Serce Look. Tome 12, LU 22 | C cphatolees / 1-2 74 — Pricrices / Pr. Î =. s. 1): 9 De Bot. T NI. PT. bin. des Se nat.7* Serie SX us LI À Ad Slo © LEE LLC 1 ES Garcin «dû rat del. Ann. des Senat.z* Serte. a LACET * SE AA AG. Garcin ad nat del. Dufèur se. Ann. des Se. nat. 7 Serie. Bot.T AA PL 25. TT TETE) SE D NU He & $5 5 _< Ne Ÿ (| At À 4) Ce A À et G. Garain a rat del. le des Se nat.7 Série. Bot.T AI 71. 20. St es DODQQC- EX 22 D à pe 2 à ca M.È 0 ee 4.6. Garcin . ad nat del. Deux se. 7 (ee L A7 { j 04 EU