/ I « i \ ' FLORE DES JARDINS. X ■K LEIDE: IMPRIMERIE DE A. W. SYTHOFF. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE, ou DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes UES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMÉRIQUE ET DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE LOI GUILLAUME III. RÉDIGÉE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H.' DE VRIESE. L E I D E, A. W. S Y T H O E E. 1858. üft*f 1946 ' 24 A SA MAJESTE LE ROI GUILLAUME III, HOMMAGE DE RECONNAISSANCE ET DU PLUS PROFOND RESPECT DE LA SOCIETE ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS BAS, A LEIDE. SOMMAIRE. foGol Pag. Paeonia Moutan Sims, Impératrice de France . 1. % Araliacées de Java et du Japon . . . 3. Culture de plantes Japonaises à Leide . 6. Variétés Japonaises de bâtâtes douces . 9. Nouveaux genre de Pandanées . 10. Aralia Japonica Tumb . 25. Exposition de Gand . 27. Plantes introduites au jardin de Leide . 27. Culture de Rafflesia Arnoldi . 27. Géographie botanique par de Candolle . 30. Les plantes récemment introduites dans l’économie rurale . 46. Jardin fruitier du Muséum . 50. Pityrosperma acerinum . 51. Exposition horticole de Paris . 51. Wormia Excelsa Jack. Famille naturelle de Dilleniacées . 65. Revue bibliographique . 66. Le jardin botanique de St. Pétersbourg , d’après la description de M. le Directeur ed. regel. 67. Histoire des Algues . 71. Pomologie . L’arbre du Quinquina introduit et cultivé à l’île de Java, par ordre de S. M. le Roi GUILLAUME III . SI. Séance de la Société Hollandaise des Sciences à Harlem 23 Mai 1857 . 113. Résultats du commerce de l’huile de palmier (Elaeis Guincensis) et des terre-noix Africains (Arachis Hypogaea) sur la côte occidentale de l’Afriqne intertropicale . 113. Destruction des arbres de gutta percha à Singapore . 114. Notice sur la culture du Celosia Cristata gigantea . 116. Remarques historiques sur la pivoine en arbre . 116. Quelques mots sur l’Eugenia Ugni . 119. Monographie du genre Æsculus . 120. Culture du Lisianthus Russelianus . 132. Note sur les Mimulus . 133. Dahlias à petites fleurs, dites Lilliputes . 135. Action du soufre sur la végétation . 137. Ascension du Chimborazo . 138. De la scarification des arbres fruitiers . 143. VIII SOMMAIRE. Pag. Culture du Tritonia Aurea . . . 147. » Sur le dépérissement des Arbres de nos promenades publiques . 150. De l’emploi du Guano dans les vignes . 160. Quelles sont les principales causes du progrès Agricole en Angleterre depuis quinze ans.... 161. Extraction de l’Alcool du Sorgho . 164. Amélioration et mise en culture des terrains incultes par les abeilles . 166. Nitrate des eaux, des terres arables, des prairies et des sols forestiers . 169. Question de l’absorption de l’azote par les plantes . 180. Araliacées Japonaises en culture à Leide . 0. . 185. Préparation du sâgou à l’île d’Amboine . 186. Paeonia Moutan, Var. Princesse Marie des Pays-Bas. sieb. et de vriese . 187. Pharbitis Polymorpha, sieb. et de vriese . 187. Fruit de passiflora quadrangularis , Var. decaisneana . 187. PLANCHES. Pag. .^Paeonia Montait Impératrice de France . 1. Aralia Japonica . 25. Pityrosperma acerinum . 51. Wormia excelsa . 65. > Cinchona calisaya . 81. —Aralia pentaphylla . 185. Aralia Mitsdé . 186. Préparation du sagou à File d’Amboine . 186. Pharbitis polymorpha (3 planches) . 187. Paeonia Moutan , var. Princesse Marie des Pays-Bas . 187. Fruit de Passiflora quadrangularis. . . 187. fimki" cticcn ECHELLE DE DEUX METRES . PAEQNÎA MOUTAN Si/ns. VAR Impératrice de France . vSieb . 1. PAEONIA MOUTAN SIMS, IMPÉRATRICE DE FRANCE sieb. (Avec une planche double). P é l a 1 e s d’un rouge vif avec une tache pourprée à la h a s e ; périgynion pourpré. Fleurs odorantes. Dediée respectueusement à S. M. l’Impératrice de France. Noire magnifique collection de Pivoines en arbre, importée en 1844 r du Japon dans notre Etablissement, provient des jardins impériaux de Jedo et de Myako et contient les variétés les plus distinguées de cet empire, marquées par des caractères établis dans la forme et la couleur des pétales, du périgynion, des styles et des étamines. Les plantes-mè¬ res sont greffées en approche sur des semis ou sur des pivoines sau¬ vages du Japon, même par un procédé très perfectionné. Plantées et cultivées par nous en pleine terre, elles ont fleuri toutes. Ces pivoines sont très propres à être multipliées par la greffe; étant à fleurs simples ou semi-doubles, elles se prêtent de préférence à la fécondation artifi¬ cielle, afin de produire de nouvelles variétés en couleurs et à fleurs doubles. La collection originale se composait de quarante et deux variétés, dont douze qui fleurissaient les premières en 1848, sont devenues la propriété de S. A. R. le Prince Frédéric des pays-bas. Les autres variétés, qui ont fleuri plus tard et auxquelles à la 95e exposition de plantes de la société Royale d’Agriculture et de Botanique de Gand, fut décerné une médaille d’or, en dehors des concours, sont les plantes-mères dont nous présentons des assortiments. Elles se distinguent par des fleurs blanches, incarnates, lilas et de couleur de pêche; des fleurs rose-chan¬ geantes; rouge-sanguines et de carmin; et par des fleurs rouge-pour¬ prées et cuivrées, striées de brun et de rouge foncé, les pétales exté¬ rieurs de quelques unes panachés de blanc et de vert. Les fleurs épa¬ nouies de plusieurs variétés ont acquis 50 à 56 centimètres de diamètre et surpassent en grandeur toutes les pivoines connues. Il y en a dont les fleurs sont très odorantes. Les plantes-mères ont déjà acquis 75 à 175 centimètres de hauteur. M. le professeur john liadley, qui a bien voulu en examiner les dessins faits d’après nature, a reconnu et cer¬ tifié la différence botanique de nos pivoines de celles introduites par M. fortune de la Chine *). J) " I hâve examined the drawings oj the Paeonies , hrought to England hy M. von sie- bold , and I can state , that they are very fine things , for the most part are different from any thing sent to the Horticultural Society hy Fortune." john lindley. 1 O VARIÉTÉS CULTIVÉES A LE1DE. Variétés à fleurs blanches. Pi e i n e Victoria. Pétales blancs ; périgynion pourpré. Reine des Belges. Pétales blancs, verdâtres à l’extérieur, et une tache rose pâle à la base; périgynion blanc. Flora. Pétales blancs, ayant un reflet jaune de paille et une tache lilas pâle à la base; périgynion blanc verdâtre. Pleine de Prusse. Pétales blancs, striés de pourpre avec une tache lilas: périgynion verdâtre. Princesse de Met ter nie b. Pétales blancs à reflets de rose pâle à la base; périgynion couleur de pêche. Duchesse d’Orléans. Pétales blancs à reflets de jaune-paille, les extérieurs striés de vert; périgynion blanc. N y ni p b a e a. Pétales blancs pur ; périgynion blanc. Princesse de Prusse. Pétales blancs (jaunes de paille nuancés de vert avant l’épanouissement) pana¬ chés de lilas foncé à la base; périgynion jaunâtre. Princesse Amélie. Pétales blancs à reflets d’incarnat à la base; périgynion rose. A fleurs roses. Ida. Pétales roses pâles (striés de jaune paille et. nuancés de vert avant l’épanouissement); périgynion rose. Grande- Du¬ chesse Hélène. Pétales roses foncés, striés de pourpre et de carmin; périgynion pourpré. Princesse Dé mi do ff. Pétales roses pâles avec des stries plus foncées; périgynion blanc. Madame de Cock. Pétales d’un rose jaunâtre très luisantes; périgynion incarnat. Fleurs semi-dou¬ bles. Impératrice d’Autriche. Pétales roses reflétés de lilas; pé¬ rigynion blanc. A fleurs de pêche et lila. Grand-Duc de Saxe Weimar. Pétales couleur de pèche; périgynion rose. Alexandre de Hum bol dt. Péta¬ les lilas, panachés à la base de pourpre et de carmin ; périgynion pourpré. A fleurs roses foncées et changeantes. Prince de Met ter nie h. Pé¬ tales roses reflétés de lilas; périgynion blanc. Empereur de France. Pétales roses foncés, striés de pourpre et de carmin; périgynion d’nn pourpre foncé. De Vriese. Pétales roses foncés, striés de pourpre et de carmin; périgynion blanc. A fleurs rouges foncées de carmin et de pourpre. Roi de Wurtem¬ berg. Pétales rouges--pourprés; périgynion pourpré. Von Siebold. Pétales d’un rouge carmin striés de pourpre; périgynion rouge foncé. Fleurs semi-doubles. Baron de H u gel. Pétales de carmin, striés de pourpre; périgynion cramoisie. Fleurs semi-doubles. Roi de Prusse. Pétales d’un carmin pourpré, périgynion pourpré. Empereur d’Au¬ triche. Pétales d’un rouge foncé; périgynion pourpré. Les feuilles en printems sanguines. Roi des Belges. Pétales cramoisis foncés à reflets de pourpre; périgynion de carmin. Prince de Prusse. Pétales d’un rouge de pourpre, striés de blanc. Jolin Lindley. Pétales rouges fon¬ cés. Feuilles panachées de rouge. A fleurs brun-rouges, très foncées . Prince Albert. Pétales brun-rou¬ ges très foncés: les extérieures, quelquefois panachés de blanc et de vert; périgynion pourpré. A fleurs d'un rouge pourpré et panachées. Empereur Alexandre II. Pétales d’nn rouge pourpré panachés de blanc et de lilas; périgynion pourpré. paeoxia moutan GERMANiA. Cette pivoine en arbre sauvage, sur laquelle sont greffés les variétés gagnées par la culture, est d’un grand mérite concernant la couleur et le parfum de ses fleurs, et d’une haute im¬ portance pour l’horticulture à cause de sa multiplication facile par la division du pied, et de sa rusticité, ayant passé plusieurs hivers en pleine (erre sans aucun abri. Sa couleur est d’un cramoisi vif, les pétales sont garnis d’une tache noire à la base et les étamines sont terminées par des anthères dorées. ( Extrait du cal. et prix-cour. 1856.) 2. ARALIACÉES DE JAVA ET DU JAPON, CULTIVÉES DANS QUELQUES JARDINS DES PAYS-BAS. Il est connu que la belle famille des Araîiacées s’est répandue dans les jardins de l’Europe surtout dans les dernières années. C’est à M. lixdex, que nous sommes redevables de ces belles et intéressantes formes de l’Amérique méridionale, surtout du Venezuela; c’est à M. le colonel de siebold, qui a rendu des services immenses tant à la botanique qu’à l’horticulture, que nous devons la connaissance et en partie l’introduction des formes Japonaises; c’est enfin aux soins infatigables de M. teysmann, que les jardins de ce pays doivent un grand nombre de plantes de cette famille, qui font partie de cette riche végétation de nos colonies aux Indes Orientales. Les Araîiacées sont presques cosmopolites sous les tropiques et dans les régions subtropicales. Mais on les trouve de même dans les pays et t sous les climats les plus froids, comme p. e. dans les Etats-Unis, le Canada et à la cote de nord-ouest de l’Amérique. Le Japon n’en est pas moins riche. M. jos. dalt. hooker a découvert son Aralïa polaris (Styl- 4 bocarpa Dcn. & Planch.) aux îles de Lord Auckland, à la latitude mé¬ ridionale de 50^. Les colories Néerlandaises aux Indes Orientales sont la patrie de bien des plantes de cette belle famille. Le nombre de celles, qui sont en culture dans les jardins des Pays-Bas, est assez grand. Nous les avons communiquées pour la plupart aux collections botaniques de ce pays ou en échange à nos amis à l’étranger. Les botanistes, qui, après mm. reinwardt et blume, se sont occupés de l’élude de cette famille, sont mm. de siebold et zuccarini, — Sir William hooker, qui nous a fait connaître la belle Aralia papy ri fera , dont la moelle sert à faire le papier de riz, — jos. dalt. hooker, — mm. decaisne et planchon, monograpbes de celle famille; enfin tout récemment notre confrère M. miquel, dans sa Flora Indica (p. 767). En 1846 j’ai publié un notice sur quelques plantes de celle famille de l’île de Sumatra (Ann. d. sc . nat. 1846. p. 117. Ned. Kruidk. ArchA. 15.) Le travail de MM. décaissé et planciion, que nous connaissons en parlie par leur Esquisse d'une Monographie des Araliacées ( Revue Horl. 1854. p. 104) répandra un nouveau jour sur la connaissance des genres > et sur la nomenclature des Araliacées des jardins. Quelques commer¬ çants en général ont une préférence pour certains noms génériques dans cette famille, tels que Gaslonia et Sciadophyllum , le simple nom d' Aralia leur paraissant être trop vulgaire pour recommander la variété de for¬ mes si élégantes et si différentes. Heureusement il y aura bientôt de quoi les contenter. La langue grecque par sa richesse et son euphonie viendra à leur secours. Les recherches des savants, que nous venons de nommer, ont fait voir que la structure des organes de la fleur et du fruit prouvent qu’il y a des différences génériques, dont jusqu’ici l’on n’avait admis ou soupçonné l’existence, que d’après le port et sur¬ tout d’après le feuillage. Par conséquent il faut de nouveaux noms et il en faut en assez grand nombre. Les Araliacées en général ne sont pas difficiles à cultiver, ni à mul¬ tiplier; on pourrait même soutenir, qu’il y a très peu de familles dont les plantes se multiplient de tant de manières, par boutures, par mar¬ cottage, par la souche souterraine, même par des feuilles. Leur port et leur feuillage sont en général majestueux sous les tropiques. Les espèces arborescentes dans les climats froids et tempérés sont presque toujours vertes. La lierre aux formes inombrables des feuilles, toujours vertes au milieu de l’hiver, et qui est l’ornement de nos bois et de nos maisons rustiques et champêtres, en est l’exemple le plus beau et à la fois le plus vulgaire dans nos climats, qui se distinguent par une végétation plus humble et pour ainsi dire plus modeste que la Flore des tropiques. 5 I. ARALIACÉES DES INDES ORIENTALES ET DU JAPON. I. trevesia sundaica miq. ( Aralia palmata Rwdt. Herb. - Sciodaphyl¬ lum palmatum Bl. Cf. Miq. fl. ind. p. 748). Ile de Java. Arbrisseau de 10-15. Serre chaude (Leide et Amster¬ dam). II. aralia javanica miq. ( Aralia cliinensis Bl. bijdr. p. 870. non Linn. Dimorphantus elatus Miq. Comm. phyt. p. 90. t. XII. Fl. ind. p. 750.) Java Serre chaude. (Amsterdam.) III. paratropia tomentosa miq. Sciodaphyllum lomentosum Bl. bijdr. p. 877. Heptapleurum Hassk. cat. bog. p. 165. pl. Jav. rar. p. 457. Var. (3 . farinosa. Sciadophyllum farinosum BL Cf. de Vriese in Pl. nov. rar. cet. quae anno 1854 coluntur in Horlo Acad. Lugd. Bat. Actinophyllum BL cat. Buit. - Cf. miq. L c. 733.) Java. Serre chaude. La plus belle et la plus magnifique de toutes les plantes de cette famille des Indes Orientales. Multiplication très facile. Jardin de Leide. IV. paratropia lucida miq. ( Sciodaphyllum lucidum BL bijdr. p. 877. Cf. miq. I. c.) Java. Serre chaude. Jardin d’Amsterdam. V. paratropia corona sylvae miq. ( Sciodaphyllum subavene BL CL miq. in Fl. ind. p. 755. Plant. Jungh. I. ined.) Java. Serre chaude. Jardin de Leide. VI. paratropia elliptica miq. ( Sciodaphyllum ellipticum BL bijdr. p. 878. Miq. fl. ind L c.) Java. Serre chaude. Jardin d’Amsterdam. VIL paratropia parasitica miq. ( Sciodaphyllum parasiticum Bl. bijdr. p. 877. Cf. miq. fl. ind. p. 757.) Java. Serre chaude. Jardin de Leide. VIII. paratropia junghuhniana miq. (in FL ind. L c. et pl. Jungh. 1. c.) Java. Serre chaude. Jardin de Leide. IX. paratropia longifolia dg. ( Prodr . IV. 266. Sciadophyllum longi - folium BL bijdr. p. 876. /. c. p. 759.) Jav. Serre chaude. Les neuf espèces énumérées ont été découvertes par mm. rein- WARDT, BLUME, KORTHALS et JÜNGHUHN. X. nothopanax FRucTicosuM miq. ( Panax . fruticosum Linn. De. Bl. cet. Miq. fl. ind p. 765.) Iles Moluques. Serre chaude. Jardin de Leide. 6 XI. nothopanax OBTüSüM miq. [Panax obtusuin Bl. bijdr. p. 880. Cf. FL ind. p. 766.) Java. Serre chaude. Jardin d’Amsterdam. XII. nothopanax cochleatum miq. ( Arcdici cochleata Lam. dict. I. p. 224. Panax cochleatum De. prodr. IV. p. 255. Sculellaria Rumph. Herb. Amb. IV. p, 75. t. 31. Cf. Miq. fl. ind. p. 767.) Java. Serre chaude. Jardin d’Amsterdam. XIII. arthrophyllum diversifolium bl. [Bijdr. p. 879. Miq. fl. ind. p. 768). Java. Serre chaude. Jardin de Leide. XIV. ARTHROPHYLLUM BLUMEANUM ZOLL. ET MORITZ. ( A . Javailicum et el- lipticum Bl. I. c. Cf. Miq. fl. ind. p. 768.) Java. Serre chaude. Jardin de Leide. XV. fatsia japonica dcn. & pl. ( Avaliu J aponica Thunb. fl. Jap. p. 128. Kaempf. amoen. ex. p. 790. Sieb. et Zuccar. fam. fl. Jap. Cçit. raisonné et prix-courant des pl. du Japon , cultivées dans réta¬ blissement de yon siebold et comp. à Leide. Leide et Bonn. 1856.) Plante Japonaise. Serre tempérée. Jardin de Leide et de m. de sie¬ bold. Celte Araliacée à feuilles en forme de celles de la vigne est une des espèces les plus magnifiques de cette famille. Il ne faut pas la confondre avec quelques Araliacées Japonaises de pleine terre, dont M. le Colonel de siebold et le Prof, zuccarini ont rectifié la nomenclature. XVI. fatsia? mitsde ( Aralia Mitsde Sieb. I. c. de Vriese l. c.) Serre tempérée et pleine terre en été. Jardin de Leide. XVII. panax spinosum L. fil. ( Aralia penlaphylla Th. fl. Jap. p. 128. Sieb. et Zuccar. L c. p. 93.) Les deux dernières sont originaires du Japon. Serre chaude et tempérée. Jardin de Leide. d. y. 3. CULTURE DE PLANTES JAPONAISES A LEIDE. Les arbres et les arbrisseaux américains introduits en Europe au siècle passé ont changé favorablement l’aspect de nos jardins, de nos parcs et de nos promenades. De même les plantes japonaises imporlées par nous dans les Pays-Bas en 1830 se sont répandues rapidement dans nos serres froides, nos jardins d’hiver et nos parterres, grâce à leur dômes- licite antique, leur acclimatation et leur culture facile. Encouragé par ces succès heureux, nous avons continué d’introduire des plantes d’or¬ nement, nouvelles et médicales du Japon, et favorisé par le Gouverne¬ ment des Indes-Orientales Néerlandaises nous avons réussi d’importer en Europe plusieurs centaines de végétaux de la Flore de cet empire limi¬ trophe des deux mondes et de la zone torride et glaciale. Depuis 25 ans nos plantes japonaises sont entrées pour ainsi dire, en rapport social avec les botanophiles Européens; il n’y a presque de fenêtre, de jardin d’hiver qui n’en soit décoré; dans les parterres elles sont devenues in¬ digènes. Qui ne connaitrait pas nos Lis, nos Funkia’s, nos Epimèdes; nos Conifères, nos Palmiers, nos Pivoines en arbre, nos Fusains à feuilles panachées, nos Spirées, Deutzia’s et Clématites? Cependant plus les plantes d’ornement du Japon ont gagné de terrain dans l’horticul¬ ture, plus nous avons dirigé nos vues et nos soins vers les plan¬ tes utiles. L’arbre à papier, à cire, à vernis, des variétés précoces du riz et du millet, les Bâtâtes douces et les Ignames, les Gouets et Bardanes mangeables et différentes plantes alimentaires et oléagineuses se trouvent déjà introduites dans notre établissement pour passer dans la grande culture de l’Europe, tandis que plusieurs plantes médicales, réputées dans leur patrie et quelques genres nouveaux et curieux y sont cultivés pour être examinés dans l’intérêt de la science par les phar¬ macologues et les botanistes. Nous osons même avancer que, si un jour les arbres et les arbrisseaux japonais les plus imposants par leur port, leur feuillage et leurs fleurs seront disséminés en pleine terre, si les Paulownia’ s et les Houx à rondes feuilles, les Erables rouges, les Ormes et les Acacias, les Cryptomères, les Thujopsis et les Cephalotaxus tou¬ jours verts — si tous ces arbres forestiers précieux, s’élèveront sur les collines et sur le penchant des montagnes, la physionomie de nos paysages sera changée par des traits charactéristiques de la Flore du Japon. Les pays de l’Europe méridionale, privés par leur antique civi¬ lisation et la culture du sol des forêts de haute futaie, ces sources per¬ manentes de la fertilité, pourraient reverdir de cette belle végétation exotique, et nous ne doutons point que notre Chamaerops excelsa, ce magnifique palmier à éventail, dont les frères aillés introduits par nous en Europe en 1830, surpassent déjà la hauteur de vingt à trente pieds, nos Lauriers, les Chênes à feuilles persistantes, le Badiane religieux, l’arbre à cire et à vernis et d’autres arbres japonais, qui résistent dans leur patrie à plusieurs degrés de froid, formeront bientôt en Italie, en Grèce et en Espagne et dans les autres pays situés sous les isothermes du Japon (où la température moyenne de l’été est de 20° R. 77° Fahr.) des groupes d’une beauté ravissante, rivales des bosquets des îles méri¬ dionales du Japon. Cependant la plupart des plantes du Japon, et sur¬ tout les arbres et arbrisseaux à feuilles toujours vertes se plaisent dans les serres froides et dans nos salons à côté de leurs anciens compa¬ triotes les Camellia et Azalea; et transplantées au printemps en pleine terre elles y prospèrent pendant l’été et contribuent à l’ornement des jardins et à composer des groupes physiognomiques d’une flore exotique dans nos parterres. Mais c’est la vertu admirable des plantes japonai¬ ses, de se prêter avec tant de facilité à la culture forcée, qui leur donne un mérite réel, qui les fait apprécier par les horticulteurs, et qui les rend indispensables pour les expositions de fleurs et dans nos jardins d’hiver. Groupes Physiognomiques de Plantes du Japon. Alexander de humboldt, ce savant et ingénieux naturaliste, a avancé le premier dans son ouvrage, connu au monde littéraire sous le titre de Kosmos , l’heureuse idée de faciliter et d’encourager l’étude de la nature végétale en groupant soit dans des parterres en pleine terre, soit dans des serres chaudes ou froides différentes plantes exotiques, propres â rendre un tableau caractérisque de la Flore des pays étrangers, et de récompenser ainsi de leur zèle et de leur dévouement pour l’horticulture les amateurs et les cultivateurs de plantes, attachées au foyer paternel, par l’aspect des groupes de plantes représentant la végétation des pays les plus éloignés de leur patrie. Notre collection de plantes japonaises riche en individus très forts et propres à la culture de pleine terre, nous permet de présenter aux amateurs des assortiments d’arbres, d’arbrisseaux et de plantes vivaces choisis par nous et rangés d’après leur port et leur grandeur naturelle de manière à représenter dans un parterre un tableau physiognomique de la Flore du Japon tel que nous en figurons dans la planche ci-jointe. Le prix est fixé: Pour une groupe de 50 plantes différentes pour pleine terre à Fr. 60. » » » » 2 5 » » » » » a » 25. collections botaniques de plantes japonaises. Pour les horticulteurs et les amateurs botanistes, les instituts et les écoles d’horticulture. 9 Une collection de 100 jeunes plantes avec les noms exactement déter¬ minés . Fr. 50. Une collection de 50 jeunes plantes avec les noms exactement déter¬ minés . Fr. 20. Les Camélias, Azaleas et Magnolias répandues dans le commerce n’entrent pas dans nos groupes physiognomiques et dans nos assortiments botaniques. On peut se procurer dans notre établissement toutes les espèces et les variétés des plantes de la Chine introduites et cultivées en Europe. Adresse von siebold et coup, à Leide. ( Extr . du Cat. et prix court. 1856. p. 17). 4. CULTURE DE VARIETES JAPONAISES DE BATATES DOUCES. Les nouvelles variétés japonaises des bâtâtes douces introduites du Japon au mois de Juin 1855 dans l’établissement à Leide et plantées en pleine terre ont excité l’admiration des cultivateurs et des botanistes par le développement rapide et énorme des tubercules, non seulement dans la saison précédente, mais aussi en 1856, dont la récolte a été énorme. De toute part on a nous communiqué les résultats heureux de la culture de cette plante, qui parait de plus en plus s’approprier à notre climat. M. le Prof, bergsma à Utrecht vient d’annoncer que les résultats qu’il a obtenus, sont très favorables pour cette culture. Ce savant agro¬ nome a même recommandé ce végétal comme plante fourragère. Voici ce que Mr. le Dr. sacc, Professeur à l’Académie de Neuchâtel et délégué de la Société Impériale d’acclimatation, communique à M le Colonel de siebold, dans une lettre en date du 25 d’Octobre dernier. «Afin de connaitre la valeur de vos bâtâtes du Japon comparativement à celles d’Amérique, je les ai plantées le même jour dans des planches très l'approchées et fumées dans des conditions très identiques, quoique de même force au début que les tubercules du Japon. Celles de l’Amé¬ rique eurent assez de peine à résister aux nuits froides de la première quinzaine de Juin, pour que j’aie dû leur fournir des cloches, mais malgré cette précaution elles sont restées constamment moins vigoureuses. Vos bâtâtes se sont bientôt élancées et développées avec une incroyable vi¬ tesse. Le 16 Septembre toutes les bâtâtes ont été arrachées; celles de l’Amérique avaient peu de racines longues comme la main et d’un pouce de diamètre environ; mises en cave, elles ont déjà commencé à s’y moisir au bout de quinze jours. Quant aux trois variétés de bâtâtes ja- 10 ponaises, la rose est celle qui a donné les racines les plus longues, mais les plus étroites; les deux autres ont fourni de gros tubercules blancs avec de beaux yeux roses, et sont aussi gros et de la forme des tu¬ bercules de Dahlias; leur goût est excellent et leur conservation en cave aussi parfaite que celle des pommes de terre auprès desquelles on les a placées. Je vous félicite, Monsieur, d’avoir fourni à l’Europe un nou¬ veau légume aussi bon et d’un gros rapport et facile à cultiver. J’ai fait ce que j’ai pu pour faire connaitre ces précieux végétaux, dont j’ai envoyé avec mon rapport quelques tubercules à la société Impériale d’acclimatation de Paris, qui les a distribués à quelques uns de ses membres.” etc. Nous prions tous ceux qui s’intéressent à la culture de ces plantes utiles, de nous communiquer leurs expériences, dont nous ferons mention dans nos Annales et qui nous serviront de base pour tracer l’histoire de la culture Européenne de ces plantes utiles, comparée à celle des cultivateurs Japonais. D. V. o. SUR DEUX NOUVEAUX GENRES DE PANDANEES, PRECEDE DE REMARQUES GÉNÉRALES SUR CETTE FAMILLE Q. Il y a quelques familles de plantes, qui, par leur forme, leur aspect, les localités particulières où on les rencontre, attirent tout spécialement l’atteqtion , non seulement des botanistes, mais de tous ceux qui s’oc¬ cupent de la recherche de la nature. Ce sont les plantes qu’on appelle physiognomiques. Ce que nous connaissons de la distribution des plantes sur la surface de la terre, nous fait apercevoir quelle intime relation il existe, non seulement entre les plantes et le sol, mais aussi entre les plantes et toutes les circonstances extérieures ; nous voyons en outre que c’est celle relation, qui est la cause première et principale de la distribution des plantes sur la surface du globe. Veut-on des exemples? Je n’appellerai l’attention que sur les phénomènes que la végétation *) Le mémoire que je publie dans ces Annales est une reproduction de mon travail inséré dans le Journal of Botany de hooker. L’affaire nous parait assez digne d’y fixer l’attention des botanistes et des horticulteurs par ce nouvel organe. d. v. 11 présente dans notre propre pays dans nos plaines immenses couver¬ tes de bruyère, nos tourbières avec les Sphagnum ; les forêts de pins, ici des mousses, là du Vacciniam Myrlillus , du Pteris aquilina ; et toutes ces plantes, chacune dans sa localité différente, croissent en si grande quan¬ tité, qu’elles y forment le caractère physiognomique de végétation. Dans des contrées plus boréales on trouve le Cenomyce rangiferina , la mousse des rennes, qui couvre des lieues carrées entières; ou le bouleau nain, Belula nam , un arbre qui n’atteint la hauteur que de quelques pouces, et dont on peut, même sur un terrain peu étendu, trouver des mil¬ lions, tellement il croit serré. Ces plantes nous donnent une jusle idée de ce qu’on appelle végétation sociale. C’est surtout dans les pays tropicaux que les plantes physiognomiques présentent un développement vigoureux. C’est la forme de palmiers, principalement dans le Mexique, l’Amérique du Sud et l’archipel des Indes Orientales; Java et les Philippines sont riches en fougères et surtout en fougères en arbres. Les Rhizophores croissent par préférence à l’émbou- chure des grandes rivières; on pourrait les appeler plantes des côtes par excellence. On les trouve surtout là où les rivières se jettent dans des baies tranquilles, à l’abri du remou l).” Ce sont, dit M. junghühn, de beaux arbrisseaux, qui atteignent une hauteur de 10-15 pieds, et d’un aspect si particulier, qu’on ne rencontre rien de semblable dans tout le règne végétal. Le tronc n’est pas porté par le sol, mais par ce que l’on appelle des racines aériennes. Ces racines sortent du bas du tronc sous forme de rayons, et pénétrant le sol, elles soutiennent l’arbre, qui a l’air d’être porté sur des échasses.” On rencontre encore dans les tropiques une forme de plantes, qui se fait remarquer par ses propriétés particulières, comme le mode de dé¬ veloppement du tronc, ses racines aériennes etc. et sous beaucoup de rapports, elle ressemble aux Rhizophores, quoique sous plusieurs autres (p. ex. en ce que les Rizophores appartiennent aux dicotylédones) elle en diffère. Je veux parler du groupe des Pandanées , les Screw-pines des Anglais. C’est sur cette famille de plantes que je désire fixer l’attention. Laissant à d’autres de juger de la valeur de ce que je me propose de dire, j’ose néanmoins me flatter que cela servira, ici en Europe et aux Indes Orientales, peut-être aussi ailleurs, à attirer sur cette famille intéressante l’attention des naturalistes, plus qu’elle ne parait l’avoir fait jusqu’ici. 1 ) junghuhn, Java lre Sect. 2e part. De Plantbekleeding. 12 Il D’y a pas clans le Nouveau Monde de Pandanées proprement dites. Les Cyclanlhées, qu’on a rangées dans ce groupe, ne lui appartiennent pas, mais forment un groupe à part, et sont Américaines par excellence. Les Pandanées sont des arbres ou des arbrisseaux, d’où partent de dis¬ tance en distance des racines, qui pénètrent le sol, et comme dans les Rhizophores, soutiennent le tronc; celui-ci se trouve ainsi au sommet d’un cône, formé par la réunion des racines aériennes en un point. Les feuilles sont généralement arrangées en spirale, sur trois rangs; leur base embrasse le tronc; elles sont longues et en forme lancéolées; elles ont généralement des épines aux bords, souvent aussi sur la ner¬ vure dorsale. Les feuilles qui enveloppent immédiatement les fleurs, sont plus petites, souvent coloreés et forment pour ainsi dire des gaines qui enveloppent le spadix. Les troncs sont d’une texture ligneuse peu solide et (ce qui fait une exception remarquable dans les monocotylédones) sont rami¬ fiés. Les fleurs ont les sexes distincts. Les fruits se composent chacun de plusiers fruits distincts, qui se sont soudés et fournissent, du moins dans quelques espèces, une bonne nourriture. Dans le système naturel on les place quelquefois entre les Aroidées et les Typhacées. Elles sont bien distinctes des dernières. Quant aux premières, il est difficile d’en tracer la différence, du moins, si l’on veut une ligne de démarcation bien marquée. Ceux qui n’étudient pas la science comme telle, les comparent quelquefois à des ananas; et en effet on serait tenté de les prendre pour des Broméliacées monstres. Il y a quelques espèces de Pandanées, qui, quant à l’aspect du fruit, ressemblent beaucoup au Bromelias d’Amé¬ rique, quoique l’économie intérieure du fruit n’ait aucun rapport dans les deux familles. Les Pandanées se distinguent surtout par leur tronc remarquable monocotylédoné , qui se divise toujours, et par la régularité de la spirale formée par les feuilles. Cette position des feuil¬ les fait que, lorsqu’elles sont tombées et que la cicatrice qu’elles lais¬ sent est encore fraiche, l’extérieur du tronc a l’air d’une vis ou d’un tire- bouchon. Elles se rencontrent en grand nombre à l’Ile de France, mais c’est surtout à Madagascar que l’on trouve les Pandaniers; l’Archipel des Indes Orientales nous offre un grand nombre de ces formes de plantes, ainsi que la pluplart des îles de l’ancien monde qui se trouvent sous les tropiques. On ne saurait ne pas trouver étonnant qu’un groupe aussi caracté¬ ristique soit resté mal connu sous beaucoup de rapports; et cela quoi¬ que les premiers botanistes s’en soient occupés. Des trois genres que lindley a rangés sous les Pandanées proprement dites , il n’y en a qu’un seul 13 qu’on connaisse et peut-être même pas complètement. C’est le genre Freycinetia gaud. — J’ai bien trouvé le nom, mais pas la diagnostique complète du genre Marquartia de hasskarl. Le genre Pandanus, qui compte un grand nombre d’espèces, est fort peu connu. Les recherches historiques suivantes me semblent devoir le prouver. Dans le second volume du Horlus Mcilabaricus *), pl. I-V11J et p. 1-7, on trouve les figures et les descripiions d’un nombre de Pan- danées dont on peut admettre en toute surelé qu’elles sont inconnues pour la plupart, et qu’on ne saurait identifier avec certitude aux espèces qu’on a appris à connaître plus lard. Ceci a cependant été essayé par les botanistes. Suivant mon opinion , ils n’ont réussi que très médiocrement. Par exemple: La Kaida (rheede ï — V.) devrait être le Pandanus odoratissimus L. fil. La Kaida Tsjerria (rheede VIII) est rapportée au Pandanus furcatus par Roxb. fior. Ind. III, 744. Cette dernière supposition me paraît très bonne. Kuida Taddi (VI) serait le Pandanus fascicularis Lam. encycl. I, 579, (Kth.) et même quant à la Perri Kaida Taddi (VII), je ne sache pas qu’on ait fait aucune supposition. Nous n’en savons guère plus quant à V Herbarinm Amboinense * 2) de rumph. Il énumère les espèces suivantes (IV, 195), dont nous indiquons aussi les dénominations données par les auteurs subséquents. L Pandanus verus. t. 74 (p- odoratissimus L. suppl. 424. Willd. sp. IV. 645. (excl. Jacq. fr. et /?.) Roxb. Fl. Ind. III). IL P. spurius. t. 75. III. P. humilis. t. 76. (Lour. Coch. 740. Jacq. fragm. 21. t. 14. f. 2. Willd. ep. 4. 645.) (ex Kth.) IV. P. silvestris. t. 77. V. P. latifolius. t. 78. VI. P. moschatus (point de figure) vel laevis (P. laevis Lour. Coch. 741? Willd. sp. 4. 646). VIL P. ceramicus t. 179. VIII. Folium Baggea verum (» »). IX. Folium Baggea maritimum. t. 80. (P. dubius Spr. syst. III. 897. . . . confusus cum dubio. Kth.) X. P. repens. (point de figure). ‘) h. van rheede tot dr a akenstein , Hortus indicus Malabaricus. p. II. 1697. 2) Au jardin de l’Université de Leide, se trouve un exemplaire manuscrit de cet ouvrage, dans lequel sont plusieurs dessins inédits, et entr’autres celui d’une espèce de Pandanus. XI. P. funiculans tab. 82. Freycinelia strobilacea. bl. (Rumph. I. 156). XII. P. caricosus. tabula adest in ms. ined. P. caricosus (Rumph. Am b. ÏV. p. 154. Spr. syst. 5. 897). D’après quelques auteurs, la plante que linné (Suppl, p. 424) nomme Pandanus odoratissimus , serait la même que le P. verus de rumph. (amb. IV 159. t. 74), que le Kaida rh. (mal. II. t. 1-5), que la Keura odori- fera forst. (descr. 172), la même enfin que V Alhrodaciylis spinosa forst. (gen. n°. 65). C’est une plante qui se trouverait aux Indes Orientales, dans l’Arabie heureuse, en Chine, dans les îles de l’Océan Pacifique du Sud. (Kth.). Nous voyons que cette opinion est adoptée par roxburgh (Corom. I. 65. t. 94-96), loureiro (Coch. 739.), willdenow (Sp. pl. 4, 465 excl. Jacq. fragm. et var. /?.) et roxburgh (Fl. ind. fil, 738). Peut-être me trompé-je; mais je ne conçois jusqu’ici pas quelles rai¬ sons certaines les auteurs que nous avons cités, et d’autres, comme kunth (Enum. plant. III. 1841 , p. 94) ont eues d’admettre celte sy¬ nonymie. Si la remarque de rumph est juste (1. 1. 141), que les feuil¬ les qui entourent la fleur sont employées en vue de leur parfum ; que les femmes indigènes les mettent dans leurs coffrets avec leurs vête¬ ments; et qu’elles frottent aussi ces feuilles avec des huiles parfu¬ mées, — toujours est-il (vu que la planche ne fournit aucun et la description très peu d’arguments) pour le moins imprudent de baser sur la simple propriété de répandre du parfum, l’identité de plantes connues seulement d’anciennes descriptions, et cela d’autant plus que rumph a attribué du parfum à beaucoup d’autres Pandaniers. Il dit de son Pan¬ danus moschatus ( laevis lou.), que les feuilles qui entourent les fleurs, ont une odeur agréable, que les indigènes comparent au castoreum ou musc Cette odeur se répand si loin, surtout le soir et la nuit, qu’elle remplit entièrement la place ou se trouve l’arbre; ceci a lieu dès que les anthè¬ res s’ouvrent. On a eu à Amsterdam l’occasion de voir fleurir le Pandanus furcalus roxb. avec des fleurs mâles, et on a observé que ces fleurs répandent un fort parfum, comme celles de Convallaria majalis (miquel). Certai¬ nement, ces plantes ne perdront pas cette propriété dans leur patrie. Je ne cite cela que pour montrer combien il est incertain de rapporter des espèces nouvellement décrites à d’anciennes illustrations, en rapport à la synonymie dans la science actuelle. Mon opinion se fonde encore sur la brièveté des anciennes diagnoses comme p. e. de celles de linné. Je copie ici en partie ce qui se trouve par rapport au genre Panda- 15 nus dans les Species plantarum de willdenow (IV. II. 645), ce qui ser¬ vira facilement à juger de la brièveté de ces anciennes descriptions, et des plagiats sans nombre qui ont été commis. Pandanus Gen. pi. ed. Schreb. n. 1481. Masculi. Cal o. Cor. o. Stam. 1. Fil. subulalum. Antherae cuspidalae. Feminel Cal. o. Cor. o. Styl. bifidus. Drapa composita. 1. paxdaivus odoratissimus. P. foliis dorso margineque spinoso-dentatis , fructu globoso solilario. Pandanus odoratissimus. Lin. suppl. 424. Forst. pl. escul. p. 58.* Forst. prod. n. 555. Pioxb. corom. 1. p. 65. t. 94. 95. 96. * Jacq. frag. bot. p. 21. t. 15 et 14. f. 1. P. foliis linearibus ciliato-spinosis , floribus masculis odoratissimus, foliis floralibus albis. Lam. encycl. 1. p . 567. P. foliis margine dorsoque aculealis, fructu solilario. Loureiro cochin. 759. Athrodactylis spinosa Forst. yen. n. 75. Keura odorifera, Forsk. desc. 172. Pandanus verus. Rumph. amb. 4. p. 155. t. 74. Kaida. Keed. mal. 2. p. 1. t. 1-5. Bromelia foliis margine dorsoque aculealis, cauîe sulcato spinoso. Fl zeyl. p. 54. fi. Pandanus spurius. Ruuiph. amb. 4. p. 142. t. 75. Woblriechender Pandanus. W. Habitat in India orienlali , Arabia felici , China inquc insulis maris paci- fici. 2f. {v. v. s. fl. et v. s. c. fl. masc). Flores masculi odorat issirni. W. (Sp. pl. IV. 2. p. 645.). Je ne ferai qu’une remarque. C’est que, d’après ce qu’on exige actu¬ ellement pour la systématique, il serait impossible de conclure de cette diagnostique générique au genre Pandanus, et que les caractères des espèces, comme il sont proposés, sont applicables, bons ou mauvais, à toutes les espèces. Les auteurs n’ont connu que partiellement les plantes dont ils ont traité, et n’ont par conséquent pu les décrire qu’imparfai- tement. Quand au synonymes des forsters {Pl. esc. p. 58 prodr. 555. Char, yen- plant, quas in ilinere ad insulas maris auslralis , colliyerunt , retiquerunt et delinearunt .t. r. et g. forster. Londini 1776. num. 75), savoir le genre Athrodactylis , que ces savants ont proposé , je crois qu’on a eu raison de le ranger sous le genre Pandanus. Cependant la planche ne suffit pas 16 à elle seule pour prouver que ce soit la même que celle de roxburgh, dans une planche de la Flore de la côte de Coromandel. La Keura odorifera de petrus forskal ( Flora Aegypliaco- Arabica , s. descripliones plantarum quas per Aegyptum inferiorem et Arabiam felicem detexil, illuslravit , P. F,, publiée après la mort de l’auteur, par niebuhr) semble se rapporter à un Pandanus importé dans cette contrée (p. 172), que se distinguait aussi par le fort parfum de ses fleurs mâles, et a été peut-être pour celle raison, considéré comme un Pandanus odoralissimus. Par rapport à ce que jacquin a avancé dans les Fragmenta bolanica (p. 21. t. 14), il y a aussi peu de certitude sur l’accord entre rumph et rheede. Il écrit: Singularissimae et spectabilissimae hujus arboris de- scriptio legi pot-est apud Rheede, Rumphium , Roxburgium aliosque. Ce¬ pendant il n’indique pas à quelles figures il rapporte ce Pandanus (odo¬ ralissimus) de rheede et rumph; ce que du reste il ne fait pas non plus pour le Pandanus humilis jacq., espèce que ceux qui en ont traité, tien¬ nent pour le même que le Pandanus humilis figuré par rumph. (pl. 16). Je n’abuserai pas de l’attention des lecteurs en énumérant tout ce que des plagiaires sans critique ont écrit sur les Pandanées; seulement je désire m’arrêter encore un instant sur ce qui a été fait aux Indes Orientales mêmes et en Europe, par rapport à cette partie de la flore de nos pos¬ sessions aux Indes. M. le professeur blume a cité dans le catalogue du jardin botanique de Buitenzorg, qu’il publia en 1823 (?) trois espèces de Pandanus , savoir P. horridus r., inermis r. et odoralissimus w. La description ne s’y en trouve pas. Dans le Rumphia (Vol. I. 133) il traite bien: de quibusdam planlis minus cognitis e familia Pandanaearum , mais il dit expressément : »Neque tamen haec noslra in vesligatio magnifîcenlissimos illos spectabit Pandanos, qui vel in slerilibus et saxosis barum insularum (v. c. Ban- danensiurn) lit toribus , insignem tropicae vegetationis luxuriem et vigo- rem ostenlant et quorum aspectus eandem fere in animo admirationem et quasi sluporem excitât quam palmarum incredibilis magnificenlia.” Il traite par contre des Pandanées plus petites, aux liges menues, qui certainement ne présentent pas moins d’intérêt, et qui ont le même rapport avec les plus grandes espèces, ou Pandanus proprement dits, que les Calarni avec les Borassi, les Manicarias etc. Il faut compter parmi ces Pandanées plus petites les espèces du genre Freycinclia, que gau- dichaud a représenté dans la partie botanique du célèbre voyage de freycinet, et dont non seulement ce savant, mais aussi MM. bennet, blume, miquel et d’autres se sont occupés. Dans le Catalogus Plantarum in Ilorto Bolanico Bogoriensi cultarum aller, * s ■"o ■38 I ' v; oU FATSUA ( ARALIA ) J AP ONIC A l)cn h l’icmch . 17 auctore j. c. hasskarl, Bataviae 1841, les espèces de Pandanus sont indi¬ quées comme se trouvant dans ce jardin. Ce sont: P. latissimus rxb., P. furcatus rxb. (horridus rwdt), P. laevis rumph. (IV. 154), P. caricosus rumph. (IV. 154), P. humilis rumpii. (IV. 143. 76), P. nermis rwdt, P. latifolius rumph. (IV. 159. t. 78), P. Samak hsskl, et de plus un genre nouveau, que nous avons déjà nommé, Marquartia hsskl, nommément M. globosa et M. leucacanlha. Dans une note il est dit, que ce dernier genre est un gémis medium inter Pandanum et Freycinetiam; il est trop succintement décrit et nullement avec les détails qu’on s’attendrait à trouver dans la description d’un genre nouveau d’une famille de plantes encore entièrement à faire. Je ne sais pas si M. hasskarl ait publié ce genre ailleurs, outre .dans la Flora 1842 Beibldtter p. 14. et de là dans Endl. gen. Suppl. 1711); mais, si cela n’a pas eu lieu, il aura pro- tablement été par le manque de matériaux. Hasskarl croit devoir ran¬ ger sous ce genre tous les Pandaniers de V Enumeratio de kunth, ainsi les espèces 1-9. Dans les Plantae Javanicae rariores , Berol. 1848 M. Hasskarl a fait une étude plus approfondie de deux espèces de Pandanus, qu’il identifie avec le P. furcatus rxb. et le P. laevis rumph., et dans la Bot. Zeit. il a dit par-ci, par-là un mot sur quelques espèces. Il est assez curieux que, ni blume, ni hasskarl, ni les botanistes, qui ont visité plus tard nos colo¬ nies, ne parlent du P. odoratissimus l., qui, d’après les autres auteurs, serait identique avec le P. verus de rumph; mais que xoroxha seul a mentionné cette espèce ( Verh . Bat. Genootschap. V. 65), qui ne peut être le P. odoratissimus des autres auteurs, et que par conséquent on doit considérer comme une espèce nouvelle. Nous ajouterons que M. miquel a donné la description d’une plante mâle de P. furcatus, dans les Verh. Kon. Ned. Inst. III. série IV. vol. Ire livr. Amst. 1851. p. 22, et que voilà tout ce qui, pour autant que je suis bien informé, a été publié par rapport à la belle famille des Pan¬ daniers propement dits des possessions Hollandaises aux Indes Orientales, qui sont si riches en celte belle famille. M. junghuhn parlant de la flore des côtes et des dunes de Java, dans son ouvrage sur Java, sa structure, sa végétation, etc., a dit dans la première partie, là où il traite de la végétation de Java, considérée d’un point de vue physiognomique et physico-géographique, à propos des Pandanées, ce qui suit: »Les plantes dont nous venons de parler sont très caractéristiques; on en trouve de plus remarquables encore sur le sables de ces côtes. Ce sont plusieurs espèces de petits arbres, dont les feuilles servent à confection- i. 18 lier des nattes et autres objets tressés, et dont la forme est si singulière, qu’on peut dire qu’on ne trouve rien de semblable dans tout le règne végétal. Ce sont les Pandanées Q avec leurs feuilles longues et étroites, placées tout près les unes des autres au sommet du tronc et sur les quelques branches qui se bifurquent; tant qu’elles sont jeunes, ces feuil¬ les sont verticales, mais en vieillissant elles s’étendent de tous les côtés. Ces arbres croissent sur les côtes sablonneuses, mais aussi sur les côtes rocailleuses, et surtout là où le sol est formé de pierre calcaire. Les racines des Pandanées pénètrent dans les trous et les excavations nom¬ breuses de celte sorte de sol. Quelques espèces croissent sur un sol ro¬ cailleux exclusivement; d’autres, mais peu nombreuses, se rencontrent plus dans l’intérieur et dans les forêts; nous reviendrons plus tard à ces dernières espèces. Les espèces les plus communes sont l’Arasas lelik, et P Arasas gedé: Pandanus liumilis et caricosus rumph; le Pandan. laoet letik (Marquarlia leuccaanlha hassk.) et le Pandan. laoet gedé (Marquartia globosa hassk.). Leur lige ne se bifurque pas seulement en haut, mais aussi en bas à la naissance des racines. L’aspect de ces arbres dont le tronc se bifurque davantage à mesure qu’il approche du sol, fait penser * aux Rhizophores. qui croissent comme sur des échasses en forme de rayons. La diversité du feuillage est encore très grande. Les feuilles couronnent le sommet des troncs ou de leurs bifurcations. Le tronc fait penser à celui des palmiers. Le vert de cuivre des feuilles tranche d’une manière agréable sur le vermillon des fruits, qui sont sphériques et de la grosseur d’une tête. Quand ces arbres portent des fruits (en Novembre et en Décembre) , les bosquets qui couvrent le sol sablonneux du reste fort nu, et qui sont composés en grande partie de Pandanus croissant très près les uns des autres, charment par leur beauté les yeux du voyageur. L’aspect et la hauteur des Pandanées varie infiniment, suivant *) "J’ai déjà nommé ailleurs (p. 232 et 237) trois espèces de Pandanus, qui se plantent en haies dans les jardins des environs de villages. A l’exception du Pandanus Samak , on en trouve aussi de sauvages , sur les cotes. Je nommerai en outre 6 autres espèces , qui croissent aussi sur les côtes, ainsi qu’une septième et une huitième, qu’on trouve dans les forêts de l’intérieur. Ainsi le nombre total des espèces en monte à 11, dont deux n’ont pas encore été décrites. J’ai trouvé qu’il en croît à l’île de Java encore cinq espèces, à l’état sauvage ; mais je ne les ai pas examinées, mes autres occupations ne m’en laissant pas le temps. Comme pour les espèces du genre Musa, la classification des Pandanées, qu’on trouve à Java, est exces¬ sivement vague. Et pourtant ces plantes sont remarquables et par leur beauté et par leur aspect singulier. Il est vrai , qu’il est difficile d’apprendre à connaître ces arbres dans l’état dessiccation , parce que beaucoup d’entr’eux atteignent une hauteur immense , et qu’ils sont sujets à un grand nombre de modifications, suivant la localité où ils croissent et l’âge qu’ils ont atteint; il faut les étudier et en prendre la diagnostique et faire la figure, sur place.” Jung h. 19 leur âge el la qualité du sol qui les nourrit. Ici la Marquartia globosa n’atteint que la hauteur de huit pieds, étant portée, comme par des étais, par des racines qui s’élèvent au dessus du sol (c’est ainsi qu’elle est représentée dans la planche intitulée: «Zuiderkust van Java beoosten Rang Kop” >), dans l’atlas appartenant à cet ouvrage); ailleurs on la voit suspendue, ou curieusement courbée, à une paroi de rochers, vers laquelle l’extrémité des longs troncs se relève; ailleurs le même arbre a un tronc droit et élancé, aussi grand et aussi épais qu’un cocotier, ayant une hauteur de 50, même de 70 pieds. Plus le tronc s’allonge, plus les racines aériennes (les étais) se raccourcissent, jusqu’à disparaî¬ tre entièrement. C’est sous cette forme, belle et hère, qu’on le trouve, par exemple, sur la côte sud de Soekapoera, entre Oedjong-Taboelan et Moeare tji-Bening. Les feuilles en sont très larges, mais pas longues. Il paraît que les différentes espèces de Pandanus ont la propriété d’atteindre une hauteur extraordinaire, lorsqu’elles croissent dans un terrain favorable, ce qu’elles ont de commun avec toutes les autres espèces d’arbres monocotyiédones , dont la croissance se manifeste surtout dans la direction du sommet , et dont le tronc (caudex, connus) est composé presque exclusivement des pétioles croissant les unes sur les autres, et formant couche sur couche, ou anneau sur anneau. Ainsi dans beaucoup d’endroits on trouve des fougères en arbres, qui, d’ordinaire n’attei¬ gnent une hauteur que de 15 à 20 pieds, donc les troncs se sont élan¬ cés si haut, qu’ils rivalisent avec le cocotier. C’est ce que l’on voit aussi dans beaucoup de palmiers. Les yeux du voyageur sont surtout attirés par le Pandanus Bidoer, qu’on trouve par-ci-par-là dans les forêts, près d’une paroi de rochers. Cet arbre superbe, le roi des Pandaneés, dont les feuilles coriacées et ondées , égalent en grandeur celles du Pisang, s’élève presque à la hauteur du cocotier; il a toujours plus de 50 pieds. Les rameaux s’écartent du tronc horizontalement et sont presque imperceptiblement inclinés vers la terre; ils ne se bifurquent pas et sont fort éloignés les uns des autres; à l’extrémité de chacun' d’enlr’eux, ainsi qu’au sommet du tronc, croît un grand nombre de feuilles gigantesques, qui ont jusqu’à 9 pieds de lon¬ gueur et \\ de largeur; les feuilles extérieures sont les plus vieilles et prisent comme un plumet. Les racines aériennes sont en petit nombre et ne se bifurquent pas; elles entourent obliquement comme les che¬ vrons d’un toit la base de l’arbre, qui, lui-même, croît verticalement. *) Partie de la côte sud de Java à l’orient de Rang Kop. 20 Un Pandanus de grande espèce, qui se trouve ici, est nommé Tjang- koean par les Javanais; ce ne peut pourtant pas être le Pandanus fur - catus roxb., quoique celui-ci porte un nom semblable; car je n’ai trouvé cette espèce que dans les sombres forêts vierges de la zone torride.” Si les détails que donne M. junghuhn, font voir que la flore de Java possède abondance de ces belles plantes, il ne nous est pas moins clair que jusqu’ici nous n’en savons presque rien de précis et d’approfondi. J’ai été confirmé dans cette manière de voir par l’envoi que M. teysmann a bien voulu me faire de Java, d’échantillons de végétaux appartenant aux soi t-disan t Pandaniers, mais qu’il est plus qu’improbable qu’on puisse ranger sous ce genre. Je me propose de publier bientôt le résultat de mes recherches sur la famille des Pandanées, sous le litre de: Nova généra et species Pandanearum , et j’espère que cet ouvrage fournira l’oc¬ casion de juger de la question avec plus de connaissance de cause. Ce serait abuser de l’attention, que d’essayer maintenant d’exposer plus en détail mes vues à ce sujet. Je n’ajouterai à ce qui précède qu’un mot, c’est que, si le Pandanus odoralissimus de linnée est le type du genre Pandanus (voyez une très bonne figure du fruit de cette plante dans les illustrations des plantes de la côte de Coromandel de roxburgh), il me semble certain que les espèces de Java, que je connais jusqu’ici, doivent être séparées du genre Pandanus. Ceci devient évident d’après ce que kunth a avancé dans son Enume- ralio III. 1841. p. 94) sur les espèces qu’il a comptées comme apparte¬ nant au genre Pandanus. Il en énumère 50; et de ces 50 il n’y en a qu’une, le P. odoralissimus , qu’on puisse considérer comme connue, et encore pas sous tous les rapports. C’est plutôt une liste ou un catalogue, qui, sous bien des rapports, n’a d’autre valeur que celle d’une liste d’horticulteur. MM. Bory de st. Vincent et aubert du petit thouars ont indiqué plusieurs espèces, comme se trouvant dans l’Ile de France, celle de Bourbon et à Madagascar; mais leurs indications ne servent qu’à prouver qu’il est très désirable de faire de nouvelles recherches dans ces îles ; en effet nous ne savons rien de positif sur ces plantes. Les deux espèces que brown ( Prodr . 541) a nommées, sont décrites si succintement, qu’on n’en saurait déduire rien de concluant. Pour pouvoir faire des progrès réels dans la connaissance de cette fa¬ mille, il nous faut des planches coloriées réprésentant les plantes dans leur état naturel, ainsi que des descriptions aussi complètes que possi¬ ble, les fleurs et les fruits conservés dans l’esprit de vin ; il faut qu’on recueille des feuilles sèches, qu’on les décrive sur place, ou, suivant les circonstances, qu’on les envoyé en Europe. Que les fleurs femelles et 21 l’ovule doivent spécialement attirer l’attention, est suffisamment dé¬ montré entre’ autres par le bel ouvrage de gaudichaud, qui, dans la partie botanique du Voyage autour du Monde sur la corvette la Bonite , exécuté en 1836—1857, à proprement parler, a montré la route à sui¬ vre dans l’étude des Pandaniers. Si ce savant s’est attiré à juste titre, par ses hypothèses bazardées sur le mode de croissance de la tige des monocotylédones, la désapprobation de plus d’un juge impartial, l’émi¬ nent talent qu’il a déployé dans ses analyses, lui a valu auprès de tous ceux qui sont en état d’apprécier son travail, un rang distingué dans la science. Quoique du travail de gaudichaud sur les Pandanées il n’ait paru que les planches sans texte, il est incontestable que ce travail est des plus excellents. Dans les analyses qu’on trouve dans les planches de l’admirable atlas de l’ouvrage que nous venons de citer, M. gaudichaud a proposé les gen¬ res nouveaux suivants: Barrolia (PI. 13), Bryantia (PI. 20), Dory stigma (PI. 13, 31), Fisque- tia (PI. 4), Vmsonia (PI. 17, 23, 31), Roussinïa (PI. 21), Hombronia (PI. 22) , Sussea (PL 24, 25, 38), Jeannerettia (PI. 25), Helerostigma (PI. 25), Foulloyia (PI. 26), Tuckeya (PI. 26), Eydouxia (PI. 18), Sou - leyetia (PI. 19). Une dixaine de Pandaniers sont représentés analytiquement (PI. 22). De ce nomble sont naturellement, pour les genres nouveaux, plusieurs des espèces connues anciennement, comme Pandanus utilis et sylvestris (une V in sonia) ; P. edulis (. Hombronia ), P. conoideus (Sussea) , P. Cande- labrum (Tuckeya). Nous y trouvons aussi un Pandanus Linnaei P. Rum - phii, P. Reedii , P. Boryi. On ne peut que faire des suppositions sur les espèces que l’auteur a voulu indiquer, mais on ne saurait en décider en toute sûreté. Lorsqu’en 1851 j’ai visité M. gaudichaud à Paris, c’était surtout dans le but d’obtenir des éclaircissements sur ses nouveaux genres et surtout sur ses espèces; mais je n’ai pas été si heureux de réussir. Il n’a été question dans cette entrevue que de ce qui avait été son idée fixe du¬ rant les dernières années, c’est-à-dire, la direction et la croissance des fibres dans les tiges des plantes. Il me montra dès l’abord une quantité de dessins et d’échantillons, pour le prouver, mais qui ne purent me convaincre de la vérité de sa théorie, malgré la quantité de choses souvent belles et remarquables qu’il me dit ou qu’il eut la bien¬ veillance de me montrer. Le temps s’écoula sans que j’eusse rien appris de ce qui touchait le but de ma visite. L’académie française, qui, dans 22 la section de la botanique, a eu, dans un court espace de temps, à re¬ gretter la perte de M. st. hilaire, M. richard, de jussieu, s’est vu aussi enlever par la mort les talents de gaudichaud, et peut-être en même temps l’espérance de voir s’achever le texte de la partie botani¬ que du Voyage de la Bonite. Sir William hoorer a donné en 1855, dans le Bot. Mag. t. 4756, une figure et une description du Pandanus pygmaeus Tliouars ( Desv . Journ. de Bot. v. L p. 45. Kunth , en I1L 99) , ainsi qu’une esquisse de la végétation de celte plante. Sa plante avait été cultivée pendant 20 ans, était originaire de File de France, et avait eu des fleurs femelles pour la première fois en 1852-1855 à Kew. J’ai eu, il y a quelque temps, dans le jardin de l’Université de Leyde, l’occasion de faire sur les Pandanées proprement dites, une observation que je crois assez intéressante pour la communiquer: c’est une obser¬ vation qui me semble donner une nouvelle preuve de ce que je viens d’avancer. Le 20 mai 1828 d’après l’ordre de mon honoré prédécesseur feu le professeur reinwardt, le jardinier schuurmans stekiioven acheta à la vente de plantes de M. de faesch, à Weslermeer, près de Haarlem, un Pandanus , qui était alors si petit, qu’une personne seule pouvait facile¬ ment le transporter. Il portait le nom de P. reflexus. Cette plante est maintenant un des grands ornements du jardin botanique. Son superbe feuillage remplit presqu’enlièrement la serre où il croît, et il s’attire à juste titre l’admiration de tous ceux qui le contemplent. La hauteur de la plante entière est de 4, 6; la largeur au feuillage, 5,5, la hauteur du tronc, 1, 2; la circonférence du tronc à la naissance des feuilles, 0,5; la largeur de la base des feuilles, 0,45. En Décembre 1852 un de nos sous-jardiniers remarqua par hasard que du centre de la plante, s’était développée une fleur femelle; quoi¬ que cette fleur eût déjà atteint la longueur de 0,45, elle était tellement entourée des feuilles, qu’on ne pouvait l’apercevoir d’en bas. Je fis im¬ médiatement dessiner cette fleur, qui ne s’était probablement développée que depuis peu. C’était un spadix composé et entouré de bractées en forme lancéo¬ lées et garnies au bord, de fortes épines blanches. Il y avait en tout 12 de ces spadix, qui ressemblaient quelque peu à des ananas pas en¬ core mûris et dont j’en examinai immédiatement un , afin de m’assurer de la position des ovules et de tout ce qui s’y rapporte. Je me souviens d’avoir vu cette espèce dans les serres du jardin de Paris, où la plante portait le nom de P. reflexus; ce qui m’a été confirmé plus lard par 23 wendland ( Index Palmarum, Cyclanlhearum Pandanaearum , Cycadea- ram, qucie in Hortis Europae coluntur. Hanoverae, 1834). Lorsque, vers la fin de 1833, le développement de la fleur me parut complet, et qu’il ne se manifesta des modifications que dans les couleurs , je coupai la fleur entière et l’envoyai à mon ami M. q. m. r. ver iiuell, qui a eu la bonté d’en faire l’exquis dessin, qui sera bientôt publié dans l’ouvrage dont j’ai déjà parlé. Je suis persuadé que ce Pcindanus doit être considéré comme type d’un nouveau genre, dont la caractéristique doit surtout se fonder sur les propriétés du fruit. Je me hasarde à proposer ce genre, quoique je n’aie pu voir de graines mûres. D O O R N I A. ( Pandanus L. et auct. Alhrodactylis Forst. Keura Forsk.) Flores dioici. Masc . ? Fem. Spadix compositus, thyrsoideus; spadicibus complanatis. Ovaria in quoque spadice plurima, in phalanges connata, 5-4-3na; Ovula in singulo ovario solitaria, e basi placentae parietalis ascenden- tia, anatropa. Sligmata sessilia, depressa, versus un uni latus directa, et poro ad basin laterali instructa. Dnipae fibrosae, vel ligneae, in singulo phalange 3-5nae, interposita ma- terie fibrosa tenacissima conjunctae et in unum corpus connatae, verlice planae; bae drupae faciunt conos plus minus regulares rhachi communi sive pedunculis oblique adscendentibus insertos; coni autem ipsi apice latiores sunt, plerumque hexagoni, a parte inferiore, qua vieillis adhae- rent, sunt angustiores et fere turbinati. Semina non adsunt (quippe planta dioica). Est habitus Pandanorum, nempe caudex arboreus, strictus; folia tri- fariam sunt disposita, imbricata, e basi latissima sub-amplexicauli elon- gato-lineari-lanceolata. Spadix est terminalis; spadices partiales sunt spathis elongato-linearibus involucrali. D. reflexa. Foliis longissimis, reflexis, îineari-lanceolatalis , e basi latiore inermi dennim cosla marginibusque spinosis, spinis e basialbida, tandem angustatis, acutis. Tbyrso terminali, erecto, triangulari; pedun¬ culis oblique adscendentibus, complanatis, spadicibus 12 compressis, 24 atro-viridibus, apice conorum latioribus , ibique fuseo-maculatis, ad pla- norum angulos lineatis. Je suppose que celle plante est originaire de Pile de France ou de Madagascar, parce que son premier possesseur Pavait plus que probable¬ ment reçue de Paris. Lorsque la floraison eut atteint son complet développement, elle a me¬ suré 0,6. Les feuilles ont (à leur base) à peu près 0,4 de large et de à 5 métrés de long. Il me semble que l’inflorescence particulière de cette plante, que ces spadix composés et leur forme aplatie, cette forme des drupes, la sur¬ face polyédrique des fruits et de l’aplatissement aux extrémités des derniers, suffisent pour distinguer ce Pandanier du P. odoratissimus de la Flore de la côte de Coromandel de roxburgii. Cette distinction ne peut manquer de s’établir encore mieux, quand on aura les caractères de la graine et des fleurs mâles. J’ai dédié ce genre Doornia à feu S. Excell. M. le baron h. j. van doorn van west-kapelle , Curateur de l’Université de Leyde, qui, par ses encouragements, a beaucoup contribué aux progrès des sciences naturelles dans notre patrie. Ceux qui ont eu le bonheur de connaître cet homme éminent, et qui ont été à même d’apprécier les qualités remarquables de son esprit et de son coeur, n’oublieront jamais ce qu’il a fait pour le progrès du vrai et du bien. Je ne dois pas abuser de l’indulgence des lecteurs. Je me per¬ mets seulement de fixer l’attention sur un autre genre dont les Pandaniers donnent le type; c’est 1. P. furcatus roxb. Les principaux caractères qui le distinguent, sont un fruit unilovulaire au sommet en forme de co¬ lonne, creux à l’intérieur et séparé du reste du fruit, tandis que le style s’étend en une masse dure, semblable à une corne, et divisée en deux. La structure entière du fruit où l’inflorescence diffère beaucoup de toutes les autres espèces que nous connaissons, et ressemble quelque peu à celle de la fleur mâle du Cycas circinalis; elle ne se retrouve ni dans le P. odoratissimus de la Flore de la côte de Coromandel, ni dans le genre Doornia. J’ai dédié ce nouveau genre à un membre de l’Académie des sciences des Pays-Bas, dont nous avous déploré la mort soudaine. C’est l’ Admirai de la marine Royale m. j. c. rijk. Voici la caractéristique provisoire de ce nouveau genre: 25 R Y K I A, ( Pandanus etc. Ancit.) Flot 'es dioici. Masc. Spadix compositüs, dependens, bracteatus. Stamina fascicularia in stipile communi, compressa, 2, 11, 15. fere biserialia. Antherae erectae, lineares, ultra conneclivi loculos productae, acumi- natae, dorso adnatae; loculi antherarum paralleli; pollen globosuin. Fem. Spadix simplex, ovatus, ereclus, stipitat us. Ovaria siinplicia, unilocularia. Ovulum unicum, e placenlae basi parielali adscendens. Drupa angulata, fibrosa, elongata, in medio continens putamen ligneum, uniloculare, sursum in processum polyëdrum terminatum, et apice bicornuto, cornubus mucronatis instructum. Semen unicum. Sed hujus tantum rudimenta vidi. R. furcata (P. furcatus roxb.) Char, speciei hue referendae, ab aucto- ribus sunt expositi. Ad hos igitur hic loci liceat referre. 6. ARALIA (FATSUA) JAPONICA THUNR. Famille naturelle des Araliacées , PL II. Fruticosa , inermis, ramis crassis, petiolis basi late vaginantibus , foliis e basi cordata suborbicularibus , palmato-septemlobis, vel ra- rius quinquelobis , 7-9nerviis, lobis oblongis , acutis sursum serratis, sinubus rotundatis , coriaceis, firmis, glabris, vel novellis tomen- tosis: panicula terminali composita, umbellis pedunculatis globosis , multifloris , ovariis tur- binatis, stylis quiuque discretis , stigmatibus subemarginatis. A. japonica thbg. Fl. jap. p. 128. kaempf. Am. ex. fasc. V. p. 790. sieb. et zuccar. Familiae Fl. jap. p. 93. de vriese, PI. nov., rarae minus cognitae, quae anno 1854 coluntur in Hort. Acad. Lugd. Bat. {Fat sua Decn. et Planch. Esq. d'une Mon. d. Aral.) Auctores haec diagnosi specificae addunt: Rami crassitie digiti. Folia approximata ; pe- tioli basi longe vaginantes , teretes, 3- 8" longi , crassi; lamina e basi leviter cordata suborbi- cularis, plerumque ad medium usque septem- loba , novemnervia, lobis oblongis, acutis, basi integerrimis , sursum serratis, penniner- viis , utrinque glabra, novella tomentosa , coriacea , 6-8v longa , inter lobos latérales 7-10" lata. Panicula terminalis , erecta , gla¬ bra, l|-2 pedalis, raraosa, primum bracteis deciduis obtecta , demum nuda , glabra; um- bellae in pedunculis 1-lf" longis , patentibus, globosae , 40-50 florae , pedicellis pubescenti- bus, terminalis praecociores ; calvcis limbus truncatus , petala oblonga , reflexa , discus carnosus. In specimine Horti nostri haec licet notare; 26 Caulis est fruticosus , teres , late cicatrisa- tus, hic illic gemmis propullantibus , plerum- que tamen abortivis, obsessus. Foliorum va- ginae crassae, lataeque. Folia novella ex gem¬ ma terminali exorta dense albo-tomentosa. Pe- tioli teretes, 0,25-0,30, glabri, fere omnes cum foliis horizontales. Folia (qualia in phrasi diagnostica), basi cor- data, integerrima, omnia 7-loba et hinc etiam 7-nervia; lobi oblongi , sinubus rotundatis dis- tincti , ad dimidiam longitudinem usque cum sinubus lpsis integerrimi, et ultra hanc leviter serrati, serraturis parvis remotiusculis , acuti , vel leviter acuminati. Folia maxima in dia- métro latissima 0,32 aequant, in longitudine vero (siBe petiolo) 0,18. In dorso sunt pal- lide-viridia , in superficie vero obscure-viridia, nervis pallide-virentibus , ibi exstantibus , ve= nis venulisque impressis. Hab. Japoniam. Cette plante est une des acquisitions les plus belles de nos serres tem¬ pérées et de nos jardins. Nous cultivons cette plante pendant l’été en plein air et elle se développe avec vigueur. La multiplication se fait par les rejetons qui se forment près de la racine. Le marcottage dans cette espèce nous a deux fois fait manquer la réussite. La belle planche ci-jointe représente la plante à la moitié de la gran¬ deur naturelle. Fig. 1, 2 une fleur non épanouie et développeé; 3-4 les authères; 5 l’ovaire; 7 le même organe coupé en sens horizontal; 6 les styles coupés; 8 la graine. C’est toujours M. ver iiuell, dont le talent supérieur nous a mis à même de publier cette belle planche. 7. EXPOSITION QUINQUENNALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRI¬ CULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND, AU MOIS DE MARS 1857. La Hollande a été réprésentée dignement à celte occaston par MM. BOON, DE GROOT, KRUSEMEN , MARITZ, POLMAN MOOIJ , VAN DER LA AN . VER- STEEG , VAN GELDER , VAN LEEUWEN , VAN LUNTEREN, ZALME , BEELAERTS VAN BLOKLAND, DE JONGE VAN ELLEMEET , RAM, DE SIEBOLD, WILLINK et WITTE, invités par la Société à cette occasion comme membres du Jury. M. schertzer de Harlem a remporté une médaillé d’honneur hors du concours pour une collection de Jacinthes. M. de siebold a obtenu une médaille de vermeil pour ses introductions de plantes nouvelles Japonai¬ ses en 1854-1856. Voyez p. 48 du catalogue. Les horticulteurs Belges ont vindiqué de nouveau la réputation, qu’ils ont à juste titre, et la gloire de la ville de Gand, comme la capitale de Flore dans les teins modernes. 27 8. PLANTES RECÉMMENT INTRODUITES AU JARDIN DE LE IDE, 1. Isonandra Gutta hook, var. oblongifolia de vriese. Tuinb. Fl. III Ile de Bornéo 1853. Produit une bonne espèce de getah-pertjah. 2. Thujopsis dolabrata sieb. et zucc. Introduite du Japon en 1854. 3. Paratropia tomentosa miq. 4. P. parasitica miq. 5. P. corona sylvae miq. 6. P. Junghuhniana miq. 7. P. Junghuhniana miq. 1855. Java. 8. Acer oblongus Bl. Java. Se cultive en plein air en été, en hiver dans la serre tempérée. 9. Cinnamomum pedunculatum Nees ab. Es. (3. latifolium sieb. & de vriese. Du Japon. 10. Corylopsis spicala sieb. & zucc. (Japon.) 11. Euscaphys staphyleoides sieb. & zucc. Pleine terre en été. (Japon.) 12. Anaxagorea Javanica bl. (Java.) 13. Bleekera callocarpa hassk. (Java.) 14. Chrysoglossum viilosum bl. Cette orchidée est une des plus rares et à la fois des plus intéressantes de Java. Figurée par w. n. de vriese dans les Illustr. d’Orch. 1855. 15. Nieuwiedia veralrifolia bl. Java. 16. Artocarpus venenosa zoll. Java. (Sera continué dans une livraison prochaine). 9. LETTRE SUR LA CULTURE DE LA RAFFLESIA ARNOLDI R. BR. DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE BUITENZORG A L’ILE DE JAVA; PAR M. J. E. TEYSMANN. Le jardin botanique de Buitenzorg reçut en Novembre 1854 de Ben- koelen (Bangkahoeloe) un Cissus scariosa RI., sur les racines duquel s’étaient logées plusieurs plantes de Rafflesia Arnoldi R. Br. de diffé¬ rentes grandeurs. On n’avait cependant pas laissé assez longue la tige du Cissus; peut-être aussi celte plante souffrit-elle trop lorsqu’on la déra¬ cina et durant le long voyage qu’elle eut à faire; elle mourut bientôt, ainsi que tous ses enfants adoptifs. Heureusement une des Rafïlesias avait atteint son entier développement, et les semences mûres pouvaient 28 aisément se distinguer à l’aide du microscope. Je fis enter ces semences sur les racines de deux espèces de Cissus vivant: le Cissus scariosa Bl., à la tige plaie et le Cissus serrulata rxb. à la tige arrondie. La Raf- flesia se trouve naturellement sur ces deux espècer et peut-être sur d’autres encore; du moins j’ai trouvé la Rafïlesia Patma bl., sur les deux espèces, l’une à côté de l’autre, dans Pile de Noessa Kambangan. L’inoculation s’est exécutée de la manière la plus simple. La graine s’introduisit dans des fentes pratiquées dans l’écorce des racines les plus fortes, et le tout fut couvert d’un peu de terre et de feuilles. Longtemps après l’opération les racines du Cissus ne présentaient encore rien d’ex¬ ceptionnel, excepté la blessure qu’on y avait faite, et qui, quoique gué¬ rie, est encore visible. Enfin cependant, il y a quelque temps, une nou¬ velle inspection me fit découvrir sur plusieurs plantes, soit dans la proximité immédiate de l’incision, soit à des distances plus ou moins grandes, plusieurs jeunes Rafflesias ayant atteint des grandeurs différentes, de celle d’un pois à celle d’un oeuf de poule. Nous pouvons donc nous venter d’avoir mis la Rafïlesia en culture. Mais, calculant d’après le temps que les graines ont mis à se développer depuis l’inoculation, c’est-à-dire, plus d’un an et demi, il faudra attendre au moins encore un an pour que les plantes parviennent à leur entier développement. Voilà donc encore un pas de fait pour apprendre à connaître cette intéressante famille de plantes et son mode fort compliqué de croissance. Maintenant il est prouvé que l’on peut reproduire artificiellement cette plante au moyen de ses graines, mais la manière dont la nature le fait est encore un secret. Les graines sont fort délicates et extrême¬ ment déliées. Il faut que la sève les entraîne soit en montant, soit en descendant, et en dépose là où elles peuvent germer. Je conclus cela de l’expérience dont je viens de parler; en effet, les jeunes plantes des Rafflesias se trouvaient éloignées de l’incision, plus haut et plus bas. Il n’est pas probable que les graines mûres des plantes en état de décomposition, pénètrent dans la tige du Cissus à l’endroit ou la plante- mère avait crû. Cet endroit est couvert de croûtes mortes provenant de la plante qui y a vécu, et se trouve donc peu propre à recevoir les graines. Voici peut-être comment on pourrait expliquer la reproduction des Rafflesias. Les plantes en passant à l’état de décomposition, lais¬ seraient se disperser les graines dans les bois. La pluie ferait pénétrer celles-ci dans le sol. Enfin elles seraient absorbées par les racines du Cissus. Il me semble cependant encore plus probable que les insectes ettirés par l’odeur désagréable, qui émane de la plante en décomposition, mangent les graines protégées par la mombrane qui les recouvre, et 29 les déposent ensuite, sans avoir pu les digérer, dans les fentes des ra¬ cines du Cissus. La position qu’occupent la plupart des Rafïlesias, ferait juger que c’est un insecte vivant dans le sol, qui se charge des soins de leur reproduc¬ tion ; en effet le plus grand nombre des bourgeons pousse sur les racines grêles qui croissent entièrement sous terre; cependant j’en ai vu quel¬ ques-uns se développer à quelques pieds au dessus du sol sur la tige. Mais, si l’on réfléchit que les graines pénètrent au travers du tissu du Cissus, ou entre l’écorce et l’aubier, jusqu’à de grandes distances de l’endroit où elles ont été déposées dans le Cissus, on conclura qu’il est indifférent où cet endroit se trouve, et que l’opération peut avoir été effectuée par des insectes ailés de l’espèce de celles que j’ai vus se porter en masse sur la plante en état de décomposition, dont l’odeur les attirait. Une autre question se présente. On sait que les Raffiesias sont des plantes dioiques; c’est-à-dire, que les fleurs mâles sont séparées des femelles. Comment donc a lieu la fructification ? Cela pourrait être ef¬ fectué par des insectes, pourvu que deux plantes de sexes différents se développassent en même temps, mais, même dans ce cas, cela ne peut pas avoir eu lieu dans la plante, que nous avous reçue de Benkoelen ; en effet, quoiqu’elle soit arrivée ici presqu’épanouie, elle ne l’était certaine¬ ment pas lorsqu’on l’a arrachée dans son lieu natal; car la plante en¬ tièrement épanouie n’a que peu de jours à vivre; et il est presque im¬ possible que la fructification ait lieu avant que la plante ne soit ouverte, car les pétales se couvrent si parfaitement, qu’elles ne laissent aucun passage libre aux insectes. Et pourtant les graines de cette plante ont levé ici. Enfin on se demande encore: en admettant que les graines ont été bien fécondées, de quelque manière que ce puisse être, com¬ ment peuvent-elles se mûrir en si peu de temps, puisque la plante commence à se décomposer fort peu de jours après s’êlre ouverte? On voit qu’il reste beaucoup à éclaircir au sujet de ces plantes; mais les observations ne peuvent se faire au sein des lieux déserts où elles croissent naturellement. Mait on ne peut guère douter que l’on ne puisse continuer à les cultiver et à les reproduire en nombre toujours crois¬ sant, et qu’en les suivant dans toutes les phases de leur développement, on ne parvienne à découvrir bien des choses, qui maintenant nous sont obscures. Toutefois il faudra de la patience et une longue expérience. Peut-être aussi que bientôt on pourra cultiver ces plantes dans les jardins d’Europe; il faudrait pour cela que l’on se mît à élever de forts Cissus scariosa, sur lesquels l’inoculation puisse s’effectuer plus 50 lard. Il faudrait les placer dans de grands vases carrés ou oblongs, afin que les racines, qui doivent servir d’appui aux Rafflesias, puissent se développer librement. C’est de cette manière aussi qu’il faudra apporter les plantes en Europe. 10. Géographie botanique raisonnée , par M. alph. de candolle, 2 vol. 8°. 1565 pag. et 2 cartes géogr. Paris et Genève 1855. Quoique plusieurs journaux Q aient déjà fait connaître l’ouvrage de m. alph. de candolle sur la géographie botanique, nous le croyons ce¬ pendant de notre devoir de le commémorer dans nos Annales } ne fût ce que pour porter un faible hommage au célèbre auteur, par l’organe d’un pays, dont les botanistes out toujours témoigné la plus grande sympathie pour le nom et les mérites de de candolle, tant pour le père que pour le fils, digne héritier et successeur dans la glorieuse carrière de l’un des fondateurs de la science au dix-neuvième siècle. L’analyse suivante indiquera le plan de l’ouvrage, les vues principales de l’auteur et les sujets les plus saillants des divers chapitres, d’une manière concise et aussi exacte que le permettront les limites de l’es¬ pace, dont nous pourrons diposer dans un journal destiné principalement à la botanique appliquée. La Géographie botanique s’est formée et développée avec la Botanique elle-même depuis environ un siècle. Linné s’élait occupé de plusieurs points essentiels de la distribution des végétaux, mais il ne faisait pas de toutes ces questions une branche distincte de la science. Gmelin dans la préface de sa Flora sibirica en 1747; Bufïon et d’autres philosophes du XVIIIe siècle, ont émis des idées souvent remarquables sur l’origine et la distribution des espèces tant spontanées que cultivées; toutefois ce n’est qu’au commencement du siècle actuel que la géographie botani- *) Flora Bot. Zeit. 28 Sept. 1855. Petermann, Mittheil. ub. Erforschungen d. Geogr. III, 1856. alex. braun à la Société Géogr. de Berlin. Journal Général de l’Instruction publique 1856 N°. 11 et 16. l’Illustration 19 Avril 1856. Bulletin de la Société botanique de France 1855 N°. 5 et 6. Athen. Français 29 Dec. 1855. Revue des deux Mondes 1° Oct. 1856. hook. Journ. of botany 1856 N°. 85 — 90 (par j. d. hooker). Edinb. review. Oct. 1856. Compt. rendus de l’Ac. d. sc. XL 25 Juin 1856. 51 que a été véritablement créée par les travaux principalement de MM. de HUMBOLDT, ROBERT BROWN, AUGUSTIN PYRAMUS DE CANDOLLE , SCHOUW ET wahlenberg. Chacun de ces savants illustres y a contribué pour sa part en travaillant sur des régions differentes et dans un esprit différent. M. de humboldt a fait faire de grands pas à la géographie botani¬ que; il a décrit surtout la distribution des plantes de l’Amérique méridionale. M. brown a traité avec une sagacité admirable des questions relatives aux plantes de l’Australie, de l’Afrique équinoxiale et de l’Amérique arctique. Il a employé le premier certaines méthodes ingénieuses pour découvrir l’origine de plantes naturalisées ou cultivées, et pour faire ressortir, au moyen de chiffres , la composition variée des végétaux d’un pays, de candolle avait étudié la distribution des espèces dans l’ancien Empire français, et comme r. brown, il a lié plus inti¬ mement qu’on ne l’avait fait avant lui, les questions de géographie bo¬ tanique avec les caraclerès et la distinction des espèces, genres et fa¬ milles de plantes. Wahlenberg avait fait d’excellentes études de géographie botanique sur la Suède, les monts Carpathes et la Suisse. Enfin schouw a donné des ouvrages remarquables sur la géographie physique et botanique de l’Europe *) et déjà en 1816 * 2) il avait scruté une des questions les plus ardues de la science, la probabilité d’une origine multiple pour chaque espèce végétale, d’après certaines circonstances de la distribution géographique actuelle. MM. de humboldt, de candolle et schouw avaient donné de 1815 à 1822 des résumés ou traités de Géographie botanique, aussi complets que l’état des connaissances permettait de les donner à cette époque. Le dernier et le plus approfondi de ces résumés est celui de schouw, publié en danois et en allemand, dans les années 1822 et 1825. Depuis cette date, déjà ancienne, la géographie botanique n’a reçu que des additions pour ainsi dire morcelées, dans une infinité de Flores, de mémoires, d’articles de journaux, concernant divers pays ou diverses familles de plantes. Sans doute les opuscules remarquables de Mr. ernest meijer sur les plantes du Labrador 3) et sur la végétation du Gap 4); J) Specimen geogr. phys. compar. 4°. Hauniae 1828; Europa, 1 vol. 8°, 138 pag. et atlas; le climat de l’Italie; 1 vol. 8° et atlas 1838. 2) De sedibus plantarum originariis, br. 4°. 3) De plantes Labradoricis libri très; 8°, Lipsioe 1830. *) Zwei pflanzengeographische Documente von drege , Einleitung von e. meijer, Flora, 1843, Beigabe z. Band 21 32 ceux de M. heer sur les plantes des régions alpines de la Suisse 1), de M. Charles martins sur le mont Ventoux 2), les montagnes de la Suisse 3), et quelques régions du nord de l’Europe 4) de M. miquel sur la Hollan¬ de 5), de M. hooker fils sur les flores des régions australes 6) et des îles Gallapagos 7), de MM. Edouard forbes 8) et h. c. watson 9) sur la Grande Bretagne, ont étendu le champ des idées générales, ouvert des vues nouvelles et perfectionné les méthodes, tout en se basant sur quelques pays considérés spécialement; mais la variété même de ces travaux et la multiplicité des découvertes qui se faisaient à chaque pas en espèces nouvelles et localités nouvelles d’espèces anciennes , jetaient la géographie bolanique dans une sorte de confusion qui commençait a dé¬ courager de bons esprits. On pouvait craindre que personne n’osât ou ne pût coordonner tant de matériaux. En 1856 meyen avait publié un petit volume dont le contenu ne répond guère au titre, car sous le nom de Grundriss der Pflanzengeographie il ne parle que d’un nombre trés-borné de questions et demeure au dessous du traité antérieur de Schouw. Dans les ouvrages généraux de botanique les articles de géographie n’étaient point en rapport avec l’importance de celte branche de la science; dans les universités on ne l’enseigne presque pas et nulle part il n’existe un professeur de géographie botanique, quoique celte division de la science ne le cède point en étendue et en intérêt à la physiologie botanique. Evidemment depuis trente ans on reculait devant la masse énorme des renseignements accumulés et devant les idées nouvelles qui avaient été jetées çà et là sur différents points de la botanique géographique. M. Alphonse de candolle s’y est heureusement consacré et après plusieurs années de recherches, de comparaisons et de reflexions, il est arrivé à publier sous le nom de Géographie botanique raisonnée , un ouvrage coor¬ donné, tendant à des vues générales quoique riche de détails, ouvrage dans lequel les faits connus sont discutés et classés de manière à abou¬ tir, autant que possible, dans chaque sujet à des conclusions certaines OU au moins probables. (Continuation dans la livr. 3.) O Dans Frobel und Heer, Mittheilcmgen der Erdkunde; 1 vol. 8°. Zurich 1836. 2) Ann. sc. nat. ser. 2 vol. 10. 3) Ann. sc. nat. ser. 2 vol. 18. 4) Voyage de la Recherche, 1838 à 40. a) miquel, disquisitio geogr. bot. de plant-regni bat. distrib. br. 8°, 1837.. e) Antarctic Flora. 7) Trans. Linn. soc. 1849. 8) On the connexion between the distrib. of the fauna and flora of british isles, br. 8° 1846. 9) watson, Remarks on geogr. distr. of british plants, 1 vol. 8°, 1838; Cybele britan¬ nica, 3 vol. 8° London 1847 — 52. PHARBITIS POLYMORPHA Sieb à YAR CAERULEA VA RiEGATA _6 Ci^cobcu^t Sc 8c Zith rx £x-.ci. *7 ** OÙ 10. Géographie botanique raisonnée , par M. alph. de candolle, 2 vol. 8°. 1565 pag. et 2 cartes géogr. Paris et Genève 1855. Examinons de plus près ce travail, d’abord au point de vue de l’en¬ semble, puis de questions particulières contenues dans les divers chapitres. Quant à l’ensemble de l’ouvrage il présente un caractère, une ten¬ dance, que l’auteur signale lui-même dans sa préface (p. X) et qu’il ne perd jamais de vue, c’est d’étudier les faits de manière à découvrir leurs causes. Dans les anciens traités de géographie botanique et dans beaucoup de mémoires spéciaux on se contentait de présenter des faits et rarement on remontait aux causes, qui pourtant sont ce qui satisfait l’esprit, ce qui donne aux recherches un caractère vraiment scientifi¬ que; ainsi on indiquait pour telle chaine de montagnes les espèces crois¬ sant à chaque hauteur; on comparait les proportions numériques des fa¬ milles ou classes dans les diverses zones superposées; on croyait faire beaucoup en ajoutant les moyennes thermométriques annuelles ou de saison et les extrêmes en regard des phénomènes de végétation, mais on cherchait rarement à lier par une discussion serrée ces deux ordres de faits, encore moins à démêler ce qui dans les causes physiques ex¬ térieures pouvait tenir à chacune des causes, savoir, à la température générale, à la chaleur communiquée directement par le soleil, à la lu¬ mière qui influe chimiquement sur les fonctions les plus importantes des végétaux, etc. De même pour les espèces communes à des pays forts éloignés, et pour le cas non moins extraordinaire, de régions semblables quant à la température et l’humidité qui n’ont point les mêmes espèces, on citait des faits, on s’en étonnait volontiers, mais peu d’auteurs osaient imiter Schouvv et remonter aux causes originelles qui pouvaient jeter quelque jour sur ces phénomènes remarquables. Les progrès de la géologie ont rendu quelques naturalistes plus hardis. Sir Charles lyell et Edouard forbes ont ouvert la route, mais combien peu de botanistes se doutaient de son importance! M. alph. de candolle est un de ceux qui s’én sont préoccupés. Il a tiré évidemment de cette notion des causes antérieures le principe dirigeant de ses recherches, car, dit-il, dans sa préface (p. XII). «La géographie botanique a pour but principal de montrer ce qui, dans la distribution actuelle des végé¬ taux, peut s’expliquer par les conditions actuelles des climats et ce qui dépend des conditions antérieures.” Pour arriver à faire le départ de ces deux catégories de causes, il étudie d’abord les phénomènes qui doivent dépendre uniquement descir- i. 34 constances physiques actuelles, par exemple, celui de la limite des espè¬ ces sur un continent au nord, au midi, et à des élévations différentes sur les montagnes. Il passe de là aux questions qui peuvent dépendre à la fois de causes actuelles et de causes antérieures, et vers la fin, il s’occupe spécialement de la considération de ces causes antérieures en¬ core si obscures. l’Idée qu’elles ont influé d’une manière principale sur la distribution actuelle des végétaux est retournée de plusieurs cotés dans le courant des deux volumes. Tantôt l’auteur considère l’ancienneté des espèces ac¬ tuelles comme une chose probable, d’après les faits historiques et géolo¬ giques, tantôt comme pouvant seule expliquer les phénomènes les plus importants de la distribution géographique (p. 1056 à 1058, 1310 à 1340). De là résulte que la géographie botanique et zoologique est véri¬ tablement une suite de la science bien plus vaste et chaque jour plus importante, appelée palaéontologie. Il s’opère, comme l’a fait observer M. de ca.ndolle en présentant son livre à l’Institut *), il s’opère un déplacement de la géographie botanique et zoologique dans le tableau général des connaissances, et désormais il y aura deux grandes scien¬ ces parallèles, s’aidant mutellement, l’une (la géologie) s’occupant de l’histoire de la matière inorganique du globe, et l’autre (la paléontolo¬ gie conduite jusqu’à nos jours) s’occupant de l’histoire des corps orga¬ nisés végétaux et animaux qui se sont succédé à la surface de la terre. Si le but essentiel, théorique, de l’auteur a été de bien constater les causes présentes et anciennes qui ont influé sur la distribution des vé¬ gétaux, il était obligé cependant d’adopter une disposition des chapitres plus saisissable pour tout le monde et plus commode dans la pratique. Les divers sujets à traiter sont donc répartis de la manière suivante. Dans un premier livre se trouvent quelques données préliminaires sur le mode d’action de la chaleur, de la lumière et de l’humidité à l’égard des végétaux et sur la manière d’apprécier l’influence de ces agents; dans un second livre, qui est de beaucoup le plus étendu, les espèces végétales, les genres et les familles sont considérés au point de vue de leur distribution géographique; dans le troisième livre on part de la considération opposée, celle des divers pays, et l’on examine comment la végétation diffère d’une région à l’autre, surtout comment on peut mesurer, exprimer clairement et expliquer les diversités si remarquables des flores locales; enfin un dernier livre, réduit à quelques pages, donne *) Comptes rendus de l’Académie des sciences du 25 Juin 1855. 33 dés conclusions très générales résultant de tout ce qui précède. Un ap¬ pendice est consacré à l’indication de recherches à faire par les physi¬ ciens, les géographes, les géologues, les physiologistes et les botanistes pour l’avancement de questions encore obscures de géographie botanique. Tel est le plan matériel de l’ouvrage. D’ailleurs chaque chapitre com¬ prend un sujet bien déterminé, et nous allons en indiquer quelques uns, afin de montrer ce qu’ils renferment de plus intéressant ou de plus ori¬ ginal. L’ouvrage débute par un chapitre court, mais important, intitulé: Ce qu'est une plante à l’égard des conditions physiques extérieures. On compare souvent une plante aux instruments tels que les thermomètres et les hygromètres, qui varient en raison des influences physiques en¬ vironnantes. C’est un point de vue en partie faux suivant M. de candol- le, et qui conduit à des recherches mal fondées ou à des erreurs. Une plante est plutôt une machine qui fonctionne par l’impulsion des agents extérieurs et de la vie intérieure et qui donne des résultats , proportion¬ nels jusqu’à un certain point à l’énergie et à la durée des agents: ces résultats sont, d’une manière générale, la germination, la croissance, la floraison, la maturation des graines. Dans un thermomètre la tempé¬ rature fait avancer et reculer la colonne métallique; dans une plante la chaleur fait avancer la végétation, mais il n’y a jamais de recul, car le froid ne fait pas rentrer les feuilles dans le bourgeon, ni diminuer la tige, ni revenir la fleur ou la graine en arrière. C’est comme dans une machine à vapeur où la combustion produit certains effets, mais où l’absence de combustion ne détruit pas l’effet produit. Une autre analo¬ gie entre la plante et une machine c’est que rien ne se manifeste quand la force est inférieure à un certain minimum. Pour telle espèce aucune végétation ne commencera si la température demeure au-dessous de -h 2°, par exemple, pour telle autre au-dessous de -+- 5°, et quelle que soit la durée de la température inférieure à cette limite la végélation sera nulle, de même qu’une machine à vapeur ne produit rien si l’eau de la chaudière n’attemt pas la température d’ébullition. Il y aura donc toujours deux choses à envisager dans l’action des climats, spécialement de la température, sur les végétaux: le minimum nécessaire à chaque espèce pour qu’elle végète et la somme de tempé¬ rature au-dessus de ce minimum pendant la durée des saisons. Ce point de vue rejette les naturalistes bien loin des moyennes de température qu’on envisageait ordinairement, car les moyennes compren¬ nent ce qui est au-dessous comme au-dessus du minimum propre à cha¬ que espèce et à chaque fonction d’une espèce. L’auteur observe d’ailleurs 36 que les moyennes sont influencées souvent par des degrés négatifs du thermomètre, tandis que pour une plante tout degré inférieur à son minimum est égal à zéro, jusqu’à ce que l’abaissement arrive au point où il est nuisible aux tissus et à la vie. La considération des sommes de température n’est pas nouvelle dans la science. Réaumur, adanson et plus récemment M. boussingault l’avaient employée ; le minimum est reconnu par tous les agriculteurs ou horticulteurs; mais l’emploi simul¬ tané de ces deux bases et leur application , à beaucoup de faits de l’his¬ toire des végétaux, caractérise éminemment l’ouvrage de M. de candolle. Ceci l’a conduit à une manière de comparer les climats qui est tout-à- fait nouvelle (Chap. 5, p. 60). Chaque localité, présente un double genre de caractères: tel minimum supposé nécessaire à une plante , commence au printemps et finit en automne à certains jours (dans la moyenne des années), puis entre ces deux jours extrêmes il y a une certaine somme de température plus ou moins favorable. De là des dissemblances et des ressemblances çjitre les climats dont les lignes isothermes ne donnaient pas l’idée. Ainsi (p. 62) quand on considère la somme des températures au-dessus de + 7°, elle est à peu près la même à Odessa et en Hol¬ lande: 3293° à Odessa et 3280° à Zwanenburg. Cette température com¬ mence plus tard et finit plus tôt à Odessa, mais la chaleur excessive de l’été compense et il y a égalité dans la somme. Donc toute plante cul¬ tivée ou spontanée qui demande au moins 7° pour commencer à végéter activement et pour mûrir ses graines et 3290° environ de chaleur tota¬ le, s’arrangera également des deux climats, si des conditions d’une au¬ tre nature, la sècherese, par exemple, en Russie et l’humidité en Hol¬ lande ne font pas obstacle d’une autre manière. En comparant les som¬ mes au dessus de -f- 2° dans les deux localités, ou celles au dessus de H- 8°, il n’y a plus d’jdentilé: les sommes au-dessus de + 2° sont à Odessa 5521°, à Zwanenburg 5722; celles au-dessus de -h 8° sont 5212° et 5170°. Ainsi les plantes qui exigent ces autres conditions ne s’arran¬ geront pas tantôt de l’un de ces climats, tantôt de l’autre. On saisit ainsi une des causes pour lesquelles certaines cultures et certaines plan¬ tes spontanées ont des limites géographiques très-bizarres, très-variées, comme le montrent au premier coup d’oeil les deux cartes jointes à l’ou¬ vrage de M. de caxdolle et comme le prouve, par une infinité de dé¬ tails son 4ème chapitre (p. 69) , le plus développé et le plus difficile à suivre, mais celui qui a dû exiger le plus de travail et un de ceux qui offrent le plus de nouveauté. Dans ce chapitre l’auteur a examiné, pour ainsi dire pied à pied sur la carte d’Europe, les limites d’habitation d’une quarantaine d’espèces, 57 choisies parmi les plus claires el les mieux connues des plantes sponta¬ nées, ou parmi les principales des plantes cultivées. Il constate d’abord pour chacune la limite septentrionale, puis il étudie les moyennes, les sommes et les extrêmes de température le long de celte limite, afin de découvrir les conditions indispensables à sa végétation. Dans la plupart des cas une somme de température à partir du jour où commence jus¬ qu’au jour où finit un certain degré est ce qui présente le plus d’uni¬ formité sur toute la ligne. Souvent dans la partie orientale de l’Europe les sommes de température paraîtraient suffisantes au de-là des limites réelles de l’espèce, mais la sécheresse de l’été ou les froids extrêmes de l’hiver deviennent évidemment une cause d’exclusion. Dans la partie oc¬ cidentale c’est quelquefois l’humidité. La méthode à suivre consiste dans une sorte de tâtonnement qu’il a fallu répéter pour chaque espèce et qui a exigé des recherches continuelles dans les ouvrages de météoro¬ logie où sont les moyennes mensuelles de température, et une infinité de calculs pour tirer de ces moyennes les jours auquels commence et finit dans chaque localité chaque degré entre 1 et 10° et la somme de température entre ces jours extrêmes. L’auteur a répété les mêmes re¬ cherches sur les limites en altitude, et sur les limites méridionales des mêmes espèces, toutes les fois que cela lui a été possible. Ainsi on peut dire que son travail est une élude plus approfondie qu’on n’en avait ja¬ mais fait sur les climats comparés aux limites d’espèces. Wahlenberg et schouw avaient tenté des études analogues, mais sur un moindre nombre d’espèces, avec des documents météorologiques beaucoup moins considérables et sans s’occuper des sommes de température au-dessus d’un minimum, qui sont le point de vue le plus logique, celui qui con¬ duit le mieux à des résultats satisfaisants, malgré une foule de causes d’erreurs et d’incertitude que M. de candolle ne cache pas à ses lec¬ teurs. Un des résultats les plus curieux de cette étude a été de pouvoir faire la part de l’influence calorifique et chimique des rayons directs du soleil, selon les degrés de latitude, ou l’élévation au-dessus de la mer et l’état plus ou moins brumeux de l’atmosphère en diverses par¬ ties de l’Europe. Déjà dans les chapitres préliminaires M. de candolle avait envisagé cette question au point de vue physiologique et avait pré¬ senté des considérations importantes. On trouve, par exemple, dans les pages 18 à 22, une comparaison de la hauteur à laquelle s’élèvent cer¬ taines espèces sur les Alpes suisses, le mont Venloux en Provence et l’Etna, du coté nord et du coté sud de la même montagne, puis d’après les différences l’auteur conclut à une appréciation, en degrés ordinaires 58 du thermomètre, de l’influence du soleil sur la pente méridionale. Ainsi la différence moyenne est de 156 mètres d’élévation au mont Ventoux , de 549 sur l’Etna; or d’après les lois du décroissement de la tempéra- ture pendant la belle saison sur ces deux montagnes, ces chiffres équi¬ valent à 1°,0 de température moyenne au mont Ventoux et à 2°, 5 en Sicile, différence conforme à ce qu’on pourrait attendre d’une latitude plus méridionale. On trouve encore (p. 24 à 50) le détail complet d’ex¬ périences faites par M. de candolle au jardin botanique de Genève, sur la végétation de plantes semées simultanément à l’ombre et au soleil, expériences dont il avait publié un aperçu en 1850. Les plantes élevées à l’ombre se trouvent exactement dans la condition des thermomètres observés communément ; une somme de température faite sur les mo¬ yennes ainsi observées a exprimé d’une manière exacte ce qu’il a fallu de chaleur à chaque espèce pour mûrir ses graines. Les mêmes plantes élevées au soleil ont mûri plus vite. La somme de température a été moindre parce qu’il y avait moins de jours, et qu’on se sert pour le calcul de thermomètres à l’ombre, > mais la différence entre les deux sommes exprime ce que les rayons directs ont ajouté d’impulsion à la machine végétale, et cette différence est mesurée, dans cette méthode, par une plante, non par un appareil de physique, ce qui vaut infini¬ ment mieux pour une question de physiologie végétale. Reprenant la même question par l’étude des limites d’espèces, l’auteur arrive à des différences analogues. Le lieu de l’expérience s’est seule¬ ment agrandi; c’est le continent européen. Sur les hautes montagnes les rayons solaires sont à peine diminués vu la rareté de la couche atmos¬ phérique, et dans le nord des jours très-prolongés en été produisent un effet analogue sur les plantes. On savait cela, on connaissait bien l’accé¬ lération de la végétation dans la zone polaire, mais les recherches de M. de candolle en donnent la mesure. La somme de température sous laquelle s’arrête la même espèce (somme exprimée par des thermomè¬ tres à l’ombre) est en effet, toujours moindre, pour la même espèce, dans une partie de l’Europe à ciel clair que dans une partie ou le ciel est brumeux, sur une montagne que dans les plaines voisines, dans les régions boréales (si l’espèce y pénètre) que dans les régions tempérées. Les différences expriment l’action calorifique et chimique ajoutée par les rayons du soleil dans les pays clairs, élevés ou très-avancés vers le nord, et ces différences, données par des plantes mêmes, sont traduites en degrés thermométriques. Pour citer un exemple , la culture de l’orge avance, sous le climat brumeux de l’ouest, jusqu’aux îles Feroë où elle reçoit 2150° au dessus de 5°; elle manque en Islande où il n’y a plus 39 que 1365° au-dessus de ce minimum qui lui parait nécessaire. L’orge est cultivée cependant à Enonlekis, Laponie orientale, où les moyennes à l’ombre donnent une somme de 1303° au-dessus de 5°, mais le ciel y est plus pur qu’aux Feroë et le plus long jour de l’année a un mois et demi au lieu de 19h|. Sur le revers méridional des Alpes, l’orge s’élève jusqu’en un point où la somme, à l’ombre, est de 900° seule¬ ment au-dessus de 3°. Les différences de 2130 à 1303 et à 900, sont conformes à ce qu’on pouvait attendre d’une supériorité d’action calori¬ fique et chimique des rayons du soleil dans les deux dernières localités; reparties sur un nombre de jours qu’on peut connaître, elles expriment cette valeur en degrés ordinaires du thermomètre à l’ombre, et en don¬ nent la mesure par la plante ce qui est satisfaisant, car aucun thermo¬ mètre mis au soleil ne ressemble précisément à une plante et aucun ne tient de compte des rayons chimiques de la lumière, si importants pour les végétaux. Le chapitre VI, sur la répartition des individus dans l’étendue de l’habitation de l’espèce contient, parmi d’autres documents, l’étude d’une question assez controversée, celle de savoir si les terrains déterminent la présence et l’absence de certaines espèces par leur nature physique ou par leur nature chimique. L’auteur rejette l’influence chimique, ex¬ cepté dans des cas trés-spéciaux comme les plantes des terrains salés. Il a examiné une à une les espèces de Suisse que M. hugo de mohl avait indiquées comme spéciales aux sols granitiques et aux sols calcai¬ res, et il montre que dans les cas où ces espèces existent sous des cli¬ mats différents de celui de la Suisse elles vivent ordinairement sur d’au¬ tres sols. C’est une preuve, en effet, que la nature physique des sols, combinée avec un climat plus ou moins humide ou plus ou moins chaud, est bien ce qui influe, malgré des apparences locales contraires. Le chapitre VII, relatif à l’étendue des habitations d’espèces ( Taire des espèces, du mot area) est un des plus importants et des plus origi¬ naux, mais il repose sur tant de chriffres qu’on peut difficilement l’ana¬ lyser. L’auteur s’était occupé du sujet depuis longtemps, car déjà en 1830 !) et 1833 * 2) il avait publié quelques uns des résultats auxquels il était parvenu. Dans l’ouvrage actuel on trouve beaucoup plus de détails sur les méthodes qu’il a suivies pour calculer l’aire moyenne des espè¬ ces selon les genres, familles ou classes auxquelles elles appartiennent, mais surtout les faits obtenus y sont examinés de plusieurs manières, *) Monographie des Campanulées , 4°. p. 70 à 88. 2) Introduction à l’étude de la botanique , 2 p. 287. 40 en vue de découvrir pourquoi certaines catégories d’espèces ont une ha* lutation plus vaste que les autres. Pour savoir, par exemple, si le nom¬ bre et la petitesse des graines est une cause importante de diffusion, Fauteur compare Faire de plusieurs milliers d’espèces à graines nom¬ breuses et petites, avec Faire d’espèces ayant de grosses graines peu nombreuses. Il compare de même des groupes d’espèces habitant des ré¬ gions différentes du globe, vivant dans des stations différentes, ligneu¬ ses ou herbacées, etc. De toutes ces comparaisons il ressort que les causes de l’extension des espèces sont de plusieurs sortes, les unes ac¬ tuelles, tenant surtout à l’organisation des graines, à leur nombre, à la position sur certains continents où les graines se sont aisément ré¬ pandues, les autres antérieures, peut-être très-anciennes, comme l’exis¬ tence de certaines connexions entre des terres aujourd’hui séparées, l’an¬ cienneté d’existence probablement plus grande de certaines de nos espè¬ ces actuelles, etc. Comme preuve nous citerons ce singulier fait (p. 534) que les 7 à 8000 espèces de Composées dont les graines sont pourvues d’aigrette, ont une aire moyenne plus petite que les mille espèces envi¬ ron de la même famille qui n’ont pas d’aigrettes! Assurément on ne prétendra pas que les aigrettes ne favorisent pas la dispersion, au moins sur les continents, donc les composées, en particulier celles sans ai¬ grettes, ont une aire moyenne restreinte par des causes d’un autre or¬ dre, peut-être parce que ce sont des plantes d’une organisation compli¬ quée qui ne sont pas d’une date fort ancienne dans le monde, et à l’appui il faut remarquer qu’on n’en connait pas encore dans les fossiles antérieurs aux dernières couches tertiaires. Les plantes aquatiques ont dû traverser plus facilement que d’autres les événements géologiques, et de fait l’extension moyenne de leurs espèces est remarquablement gran¬ de. Les plantes d’une organisation simple se retrouvent en abondance dans les fossiles les plus anciens, et de fait les espèces de cryptogames ont aujourd’hui une grande extension. Le cantonnement de certaines plantes dans des îles aux extrémités de continents séparées depuis plu¬ sieurs époques géologiques des surfaces terrestres actuelles a pu déter¬ miner la non-extension de certaines formes. Ce serait le cas des plantes du Cap et de la Nouvelle Hollande. Ainsi, en définitive, les causes ac¬ tuelles ne suffisent pas à expliquer les aires moyennes des espèces et les causes antérieures ont eu probablement une influence considérable sur ce phénomène. L’auteur récapitule toutes les causes actuelles et an¬ ciennes, puis (p. 598à 605) il cherche à indiquer pour chaque famille ayant les espèces ou très-étendues ou très-limitées, les causes qui ont probablement agi sur elles. Le chapitre X, dont nous parlerons bientôt, I PH ARBITIS POLYMORPHA Sied à- de Vries MR AZURE A I.Stroobomt So.8clM, oc, 6-oaui.. y ■■ 41 conduit aux mêmes conclusions, d’une manière plus directe et plus pressante. Il est précédé d’un chapitre très développé sur les modifications qui s’opèrent et qui se sont opérées depuis quelques siècles dans les habi¬ tations des espèces (p. 607 à 808), et d’un autre chapitre, assez con- nexe, sur Porigine probable de nos espèces cultivées (p. 809 à 993). Les changements qui s’opèrent dans les habitations d’espèces sponta¬ nées sont des extensions soit naturalisations ou des retraits de limites , soit disparitions locales d’espèces. Ce dernier cas est difficile à constater, mais le premier est quelquefois très-frappant, et il est important au point de vue théorique, comme une preuve que des espèces qui peuvent vivre très-bien dans un pays ne s’y trouvaient pas: par conséquent, que les formes végétales ne sont pas le produit des climats. M. de caxdolle définit nettement ce qu’il faut entendre par espèces naturalisées (p. 607 à 611); elles sont incorporées dans la végétation spontanée d’un pays. Il distingue différents degrés et catégories de naturalisation (p. 608 à 612 et 642, 643) et discute la valeur des indices et des preuves de ce genre de phénomènes (p. 625 à 651). Comme élude spéciale et applica¬ tion des principes il passe en revue 1° les espèces qu’on a soupçonnées de s’être introduites dans la végétation naturelle de la Grande Bretagne, 2° celles qui se sont introduites de pays lointains dans la flore euro¬ péenne. L’article sur les naturalisations vraies ou soupçonnées dans la Grande Bretagne est en partie une revue critique des recherches intéressantes faites sur ces questions par MM. h. c. watson, bromfield et autres bo¬ tanistes anglais non-contemporains; seulement, l’auteur a employé deux genres nouveaux d’arguments qui ont de valeur dans plusieurs cas dou¬ teux. Il a d’abord examiné la distribution géographique des espèces sur le continent. Lorsqu’une espèce soupçonnée étrangère dans la Grande Bretagne a existé depuis longtemps en Hollande, dans le nord-ouest de la France ou en Irlande, il est probable qu’elle est ancienne en Angle¬ terre et que sa rareté ne tient pas à une introduction. Au contraire quand une espèce, suspecte en Angleterre, manque aux pays voisins et surtout quand elle a été certainement introduite dans ces pays adjacents, il est probable qu’elle n’est pas aborigène en Angle¬ terre. Ces recherches ont conduit l’auteur à des faits curieux sur l’origine étrangère de plusieurs de nos espèces de l’Europe occidentale et sur la date de leur introduction. Un second genre d’argument négligé par les anglais, est l’existence de noms gaëlics pour les espèces. Lorsqu’on peut constater ces noms primitifs l’espèce doit être ancienne dans le pays. 42 Malheureusement les noms gallois sont seuls connus; les noms écossais et Irlandais ne sont mentionnés dans aucune flore. Le résultat général de l’enquête (p. 698) a été que les espèces naturalisées, vivant hors des cultures, dans la Grande Bretagne, sont au nombre de 83, dont dix sont venues d’Amérique, 48 de pays voisins de la Grande Bretagne et 23 de pays de l’ancien inonde moins rapprochés. On parle beaucoup dans les ouvrages de géographie botanique des courants, du vent, des oiseaux etc., comme moyens de transport des graines, mais on ne vérifie guère si ces moyens ont eu des réels. Dans l’ouvrage actuel on a constaté, par un examen rétrospectif, que sur les 83 espèces naturalisées dans la Grande Bretagne, 82 doivent leur intro¬ duction à la culture dans des jardins, au mélange avec des graines vendues aux agriculteurs, au lest des vaisseaux, en un mot à l’action directe ou indirecte des hommes, et qu’une seule espèce pourrait peut- être avoir été jetée sur le littoral par des courants. Soixante-quatre espèces ont été naturalisées depuis la découverte de l’Amérique, 19 antérieurement (p. 704). La discussion, également détaillée, des espèces naturalisées en Europe, mais originaires de pays lointains, montre (p. 709 à 742) que leur nombre est de 64 seulement, dont 49 du nouveau monde. Elles ont toutes été plus nombreuses (p. 743 à 760). Il s’est introduit dans la flore des Etats-Unis orientaux et du Canada 184 espèces, dont 172 sont d’Europe. Dans les pays équatoriaux les naturalisations sont faciles, mais l’influence de l’homme n’a pas encore été assez grande pour que l’effet se soit manifesté avec toute son énergie possible (p. 766 à 797). L’origine des plantes cultivées et leur transport de place en place peut se prouver par des recherches analogues. M. r. broWxN avait donné d’ex¬ cellents modèles dans ce genre de discussions; M. de candolle les a suivis en les étendant à toutes les espèces cultivées en grand. Il s’est attaché à savoir quelles espèces cultivées ont été retrouvées sauvages, dans un état identique on au moins reconnaissable. On sera peut-être étonné de savoir que sur 137 espèces cultivées en grand, 83 ont été déjà retrouvées sauvages, dans un état identique à telle ou telle va¬ riété cultivée, et 21 ont été retrouvées d’une manière moins certaine quant à la spontanéité. Tout ce chapitre (p. 809 à 991) sur l’origine et les transports des plantes cultivées est rempli de faits qui peuvent in¬ téresser non seulement les botanistes, mais aussi les agriculteurs, les historiens et les philologues. Après avoir scruté à fond les transports de plantes spontanées et cul¬ tivées par les causes physiques et par l’homme, aujourd’hui et pendant 45 la durée de l’époque historique, il était plus facile de traiter une ques¬ tion très-obscure, très-intéressante, celle des espèces que l’auteur nomme disjointes (Chap. X, p. 993 à 1056). Ce sont des espèces partagées entre des pays plus ou moins éloignés, avec des circonstances telles qu’on ne peut ni supposer des transports par les causes actuelles ni cependant mettre en doute l’identité spécifique. Les cryptogames étant mises de coté à cause de la petitesse extrême de leurs spores, aussi légères qu’une poussière et que le vent peut transporter peut-être fort loin , on trouve quelques phanérogames vraiment disjointes. M. de candolle les énumère soigneusement. Les unes sont des espèces à grosses graines qui se trouvent sur les montagnes d’îles différentes ou d’îles et de conti¬ nents. Le vent, les oiseaux, n’ont pas pu les porter, les courants les auraient jetées sur la côte, non sur les montagnes; l’homme, dans les cas indiqués, n’a pas exercé d’influence. Le hêtre sur les pentes de l’Etna, plusieurs chênes partagés entre l’Europe et l’Afrique en sont des exemples. Les espèces aquatiques, celles surtout dont les graines mûris¬ sent au fond de l’eau, et qui se trouvent fréquemment dans des pays séparés par la mer ou par de hautes montagnes; les espèces partagées entre les sommités des Alpes et des Pyrénées, des montagnes du midi de l’Europe et des plaines polaires, voilà les cas les plus nombreux. L’auteur cite des espèces partagées entre l’Espagne et le Caucase, entre le Chili et la Californie, les îles Malouines et l’Europe etc. Il énumère ensuite les espèces qu’on a estimées communes aux régions tropicales des deux mondes, et il discute soit leur identité, soit leur spontanéité dans les localités indiquées. Ces faits, quelque rares qu’ils soient rela¬ tivement à l’ensemble des espèces, montrent avec la plus grande évidence l’action de causes anciennes, antérieures à l’ordre de choses actuel, qui ont influé sur les habitations de nos espèces, tantôt en les répandant au loin par des courants ou par des terres qui n’existent plus, tantôt en brisant l’habitation des espèces et en les détruisant çà et là par des causes plus ou moins inconnues. Les mêmes catégories de plantes qui offrent les aires les plus vastes, offrent le plus d’espèces disjointes. Les deux phénomènes refnontent à des causes semblables antérieures, soit géologiques soit relatives à l’ancienneté plus grande de certaines espèces. Arrivé à ce point l’auteur s’arrête pour se demander si les espèces elles-mêmes, reconnues plus anciennes que l’homme, n’auraient pas varié pendant la série des événements qu’elles ont probablement traversés. Il cherche donc à définir l’espèce, à apprécier l’étendue de ses variations, et de là il s’élève aux hypothèses concernant le mode de formation et la distribution primitive à la surface de la terre (p. 1056 à 1125). Cette 44 discussion, conduite avec impartialité, lui fait admettre une création des espèces par une cause extra-naturelle, qui a agi successivement; il admet aussi une variabilité peu étendue des espèces et une fixité habi¬ tuelle de leurs formes héréditaires; enfin il croit que la création simul¬ tanée de plusieurs individus ou d’un seul couple ou individu de chaque espèce est une question heureusement inutile à décider, attendu que les faits les plus extra ordinaires, comme celui des espèces disjointes, peu¬ vent s’expliquer par les phénomènes physiques et géologiques de la fin de l’époque tertiaire et de l’époque subséquente et en supposant une ancienneté relative différente de nos espèces (p. 1123, 1124). Plusieurs des chapitres qui suivent sont relatifs aux genres et aux familles, considérées sous divers point de vue comme les espèces l’ont été dans ce qui précède. La comparaison des faits concernant les espè¬ ces, les genres et les familles est quelquefois assez curieuse. Ainsi l’aire (ou surface occupée par ces groupes) est (p. 1161) dans les rapports de 1 à 7 et 71, l’aire moyenne étant: Pour les espèces de 7 millièmes de la surface terrestre du globe. Pour les genres de centièmes id. Pour les familles de 5 dixièmes. Le livre IIIime est une suite de considérations et de recherches sur la végétation comparée de diverses régions du globe. Ici l’auteur ne part plus du point de vue essentiellement botanique de l’espèce, du genre, de la famille, mais du point de vue géographique, savoir des continents, des îles, des zones polaires, tempérées, équatoriales et de leurs subdi¬ visions dont il compare la flore. Il se demande d’abord quels sont les caracterès qui distinguent une végétation et il estime la valeur relative de ces caractères plus ou moins différentiels. Ordinairement on résume les attributs d’une flore par des chiffres indiquant la proportion des espèces par grandes classes et par familles, celle des espèces propres au pays qu’on envisage ou communes avec d’autres etc. A ce sujet l’au¬ teur insiste sur certaines causes d’erreur dans les calculs et dans les comparaisons (p. 1164 et 1163, 1167 à 1169, 1172 à 1174), qui ont été méconnues dans des ouvrages estimables. Il donne (chap. XXI, p. 1176) des chiffres comparatifs des Monocotylédones et Dicotylédones à la surface de la terre; puis (chap. XXII) des tableaux, qui ont exigé bien des recherches, indiquant pour chaque région un peu connue le nombre des espèces des familles prédominantes. Plus loin les trois prin¬ cipales familles, les Légumineuses, Composées et Graminées, sont com¬ parées dans un tableau spécial (p. 1230). En outre, comme dans chaque région certaines familles peuvent être appelées caractéristiques, parce- 45 qu’elles se trouvent là seulement ou qu’elles y présentent une proportion inusitée d’espèces, Je chapitre XXV (p. 1251, 1270) en donne l’indica¬ tion par grandes régions. Le chapitre XXIV p. 1270 à 1298) intitulé: de la variété des formes végétales dans divers pays et dans le monde entier, renferme des ques¬ tions intéressantes. Des tableaux, calculés sur les flores les plus récen¬ tes indiquent le nombre des espèces p. 1271), le nombre des genres (p. 1287) et des familles (p. 1295) dans diverses régions ou districts, classés selon leur étendue et leur position géographique. Les résultats ne sont pas toujours ceux qu’on aurait attendus, en particulier la pro¬ portion des espèces par genre ou par famille en divers pays (p. 1296), mais ils sont la conséquence de l’aire relative des divers groupes telle que l’auteur l’a démontrée dans le livre précédent. Sur la division du globe en régions botaniques M. de candolle (p. 1298 à 1509) s’éloigne des idées de schouw, de son père et de lui- même à une autre époque. Il ne pense pas qu’on puisse reconnaître une division en régions peu nombreuses et égales d’importance. Il mon¬ tre combien les tentatives faites dans ce sens ont été défectueuses, et il pose les principes suivant lesquels on pourra parvenir à quelque chose de plus satisfaisant lorsque toutes les parties de la terre seront mieux connues. Enfin un chapitre qui est une espèce de couronnement de l’oeuvre; le chapitre XXVI (p. 1510 à 1558) traite des végétations de divers pays au point de vue de l’origine probable de leurs espèces, de leurs genres et de leurs familles de plantes. Les idées d’edouard forbes et de hooker fils y sont exposées, discutées et étendues à quelques égards, d’une ma¬ nière qui présente un intérêt géologique en même temps que botanique. Ainsi la végétation actuelle de la Grande Bretagne se serait établie avant la formation du pas de Calais; les espèces des montagnes d’Ecosse re¬ monteraient à l’époque d’une végétation commune au nord de l’Europe et de l’Amérique dans l’époque glaciaire; la flore de l’Irlande, remonte¬ rait en partie à une date plus ancienne, car elle offre des espèces com¬ munes avec les îles Açores et le Portugal, espèces disjointes depuis l’état actuel des continents. M. de candolle montre que ses recherches sur les limites d’espèces dans l’ouest de l’Europe, faites sans idées préconçues et en parlant de l’étude des climats actuels, confirment ces hypothèses de forbes. Etendant les mêmes idées à la chaîne des Alpes, il pense que la flore alpine comprend cinq catégories d’espèces (p. 1522), dont les plus nombreuses datent de l’époque glaciaire et sont aujourd’hui en partie séparées entre les régions polaires et les sommités des Alpes, 46 Après avoir indiqué tous les ménagements avec lesquels on doit aborder ce genre d’hypothèses, il ne craint pas de dire (p. 1327) que la pau¬ vreté de la flore des régions polaires, de la Tarlarie, de la Perse, même des plaines de l’Inde relativement à d’autres pays chauds et humides, doit être attribuée probablement au peu d’ancienneté de leur végétation, empruntée à des pays adjacents depuis le retrait des glaciers ou des mers qui les recouvraient à des époques géologiques peu anciennes. Dans les espèces disjointes entre les hauteurs de Java et de l’Inde, entre la péninsule indienne et Madagascar, entre la Guyane et les Antilles, entre le Chili et la Californie il voit des faits probablement analogues, à ceux de notre hémisphère, indiquant d’anciennes communications de pays maintenant très séparés, et de là il s’élève à des considérations fa¬ milières aux géologues et aux paléontologistes, mais sur lesquelles la plupart des botanistes n’avaient pas encore réfléchi. Ses conclusions gé¬ nérales, formant un dernier et court chapitre (p. 1339), n’ont d’autre but que de montrer combien toutes ses recherches depuis le commence¬ ment jusqu’à la fin, dans les détails, comme dans les résumés de cha¬ que article, établissent la prédominance des causes antérieures sur les causes actuelles dans les phénomènes de distribution géographique des végétaux. 11. LES PLANTES RÉCEMMENT INTRODUITES DANS L’ÉCONOMIE RURALE. De nos jours plusieurs savants ont prononcé une sentence bien dure contre la pomme de terre, devenue si indispensable cependant pour tant de monde. A jamais ils voudraient en interdire l’usage au pauvre jour¬ nalier tout comme celui du génièvre sans toutefois la remplacer par quelque chose de meilleur. Certes nous ne saurions confirmer une sen¬ tence si dure; quoique nous le considérons comme un signe du temps fort réjouissant, que les philanthropes nous montrent au riche festin de le nature d’autres mets encore, qui, même quant aux substances nulri- tives, surpassent et de beaucoup la pomme de terre. Nous ne voudrions déposséder la culture des pommes de terre; mais en considérant que la production diminnée de ce fruit de terre et premier moyen de subsistance, qui en divers lieux pendant les dernières années est résulté de la récolte manquée, par suite de la maladie fatale, auquel 47 il faut ajouter l’augmentation qu’a obtenue la fabrication pernicieuse de ge¬ nièvre de pommes de terre, nous croyons rendre un véritable service à nos économes, en nous empressant de fixer leur attention, sur quel¬ ques fruits de terre exotiques introduits en Europe il y a quelque temps, dont la culture sous maint rapport offre des avantages réels sur celle de la pomme de terre. Parmi les trophées apportées par les alliés de leur expédition en Orient on n’en compte point de si belles que les plantes alimentaires suivantes. 1) . l’Apios luberosa ou Glycine Apios. 2) . la pomme de terre Chinoise ou Yam. (Dioscorea Balatas ou Igname Batate). et 5). le Sorgho (Sorghum vulgare). Déjà l’on a transplanté en France, comme nous l’avons dit en pas¬ sant, ces plantes et ces tubercules qui ressemblent aux glands de terre et sont connues en Orient sous le nom de pain-mère ou pain indigène puisque là on les mange dans la forme de pain et les emploie à la confection de divers mets. C’est M. le Professeur payen, qui trouva dans les tubercules de l’Apios, qui ont la grandeur d’une noisette jusqu’à celle d’une noix, une farine blanche contenant beaucoup plus de substances nutritives que dans les pom¬ mes de terres et autres tubercules. La cause de cette différence avanta¬ geuse est que la racine nouvelle contient trois fois la quantité d’albu¬ mine, qui se trouve dans les pommes de terre. A en juger des expériments faits quant à la culture de cette plante, dont on connaît jusqu’ici le résultat, il n’y a nul doute, qu’elle occupera une place considérable parmi les tubercules comestibles surtout parce qu’elle supporte le froid le plus rigoureux. Pour nos économes celte plante, qui atteint à une hauteur de 8 à 10 pieds, est du dernier in¬ térêt pour l’économie rurale. Un avantage dans la culture de cette plante consiste en ceci, qu’on peut recueillir les fruits sans déraciner la plante elle-même, à laquelle chaque année les tubercules longues, rampantes avec leurs racines se propageront. L’autre plante est le Yam Chinois ou la Dioscorea, qui en Chine et au Japon croit sans culture (d’ou elle dérive son nom de Yam Imo, ce qui signifie tubercule des montagnes) y est cultivée aussi. Sur une échelle étendue elle constitue un aliment universel et de prédilection. C’est en France, qu’on a fait des expériences pour voir si celte plante pourrait être adaptée à notre hémisphère et si elle pourrait remplacer notre pomme de terre, tant que par suite de la maladie régnante ce produit de noire agriculture est d’une cherté extraordinaire. 48 Le résultat a surpassé toute expectauce et la Société Impériale d’Agri- culture à Paris, il y a peu de temps, lui a décerné un prix de 5000 francs, comme à la plante la plus importante introduite dans les der¬ niers temps. Il est bien certain, que jamais aucune plante n’a suscité tant d’espoir que maintenant ne le fait la Dioscorea ou pomme de terre Chinoise. Récemment M. le Prof, décaissé à Paris, savant d’une renommée Euro¬ péenne et qui a voué une attention spéciale à la culture de cette plante, a donné un article à ce sujet dans la Revue Horticole, auquel nous em¬ pruntons quelques passages pour informer nos agriculteurs et nos phi¬ lanthropes, qui à prix modique voudraient fournir aux pauvres un ali¬ ment sain et nutritif. Le Yam de la Chine est une plante annuelle, mais persistante quant aux tubercules. Ceux là pénètrent perpendiculairement le sol jusqu’à un mètre de profondeur et même davantage. Cependant une pierre ou un obstacle quelconque se trouvant dans le sol, elles se développent dans une direction horizontale. La largeur et la longueur en diffèrent, selon la croissance plus ou moins abondante et la nature du sol. Quelquefois elles parviennent à la longueur d’un demi mètre, ou même d’un mètre, et pèsent un kilogramme. Le meilleur moyen de propager ces tubercules, est de les couper en tronçons, qui sont plantées au mois d’Avril dans un terrain meuble, sablonneux et bien drainé. Bientôt apparaissent les liges, qui, faibles et fragiles, doivent être soutenus par des tuteurs, au¬ tour desquels ils s’entortillent semblables à nos haricots. Les tiges étant mises en terre dans une position horizontale; en sorte que les feuilles demeurent dessus, la croissance du tubercule pourra en être retardée, mais les tiges poussent des racines des aisselles des feuilles, qui à leur tour pourront produire de grands tubercules l’année suivante. Vers le milieu de Septembre le feuillage devient jaune et se meurt, et c’est alors qu’on peut considérer les tubercules comme mûrs. La plupart de ces plantes n’ont qu’un seul tubercule, quelques-uns en ont deux ou trois; mais l’épaisseur du fruit dédommage l’agriculteur du nombre res¬ treint. D’après les expériments faits à ce sujet, la production moyenne peut être considérée, quant à la quantité, comme le double de la pomme de terre, tandis que pour les substances nutritives, elle la surpasse de beaucoup. Au dedans les tubercules sont d’une blancheur de neige, remplis d’un suc laiteux; coupés en morceaux ils deviennent semblables à la meilleure farine après une eoction de quelques minutes. Ils offrent un avantage réel sur la pomme de terre en ce qu’ils supportent le froid le plus intense. Le climat des Pays-Bas est aussi propre à la culture du 49 Yam, qui réunit toutes les qualités d’un aliment salutaire et savoureux. La culture du Yam en France ne date que d’une époque très-récente, quoiqu’à l’Exposition Universelle de Paris l’on vît déjà quelques exemplai¬ res de ce produit envoyés par le Consul de France à Shanghai M. de mon- tigny. En Allemagne aussi, plus spécialement en Silésie en Bohème et aux bords du Rhin, on a fait des expériences suives d’un résultat satis¬ faisant. Chacun peut cultiver le Yam, pourvu qu’il ait un terrain même très limité. Nos agriculteurs, qui voudront s’appliquer à la culture avantageuse de ces tubercules , pourront toujours en commander aux fleuristes à Harlem , p. e. MM. krelàge, polman mooi etc. et à l’étranger à MM. j. booth & Comp. à Hambourg et aux jardiniers fleuristes et arboristes mahn- haupt à Breslau et haake à Erfurt. Du reste nous renvoyons ceux qui aimeraient à avoir des détails et des éclaircissements plus spéciaux par rapport à la culture de cette plante utile, à une brochure intéressante sur ce sujet, qui a paru ces jours-ci chez diederichs frères à Amsterdam , que l’on peut se procurer au prix 50 centimes. Nous y trouvons entre’ autres la nouvelle intéressante, que la Revalenta Arabica , qui pour plusieurs personnes est encore un objet de luxe à cause du prix élevé, mais dont un usage prolongé est trouvé salutaire en cas de maladies d’estomac et intestinales chroniques et opiniâtres, non seule¬ ment par des laiques mais encore par plusieurs médecins dont la véra¬ cité n’admet aucun donte, n’effectue pas cet effet salutaire comme médica¬ ment proprement dit, mais comme farine végétale non falsifiée et un ali¬ ment extrait du Yam (M. le Prof, liebig prétend y avoir trouvé la farine d’Apios tuberosa); nous disons dans les maladies de l’estomac, qui joue une rôle principal en plusieurs maladies, tandis que d’autres sont la suite d’une cache¬ xie ou assimilation abnormale, qui à leur tour proviennent ou d’une nourri¬ ture mauvaise et malsaine, ou d’une nourriture au fonds très-saine, mais qui par les ingrédients entremêlés et par des falsifications est souvent extrêmement dangereüse pour la santé et pour la vie même. C’est ce principe surtout, qui fait recommander un tel régime parles médicins homoopalhes dans le traitement des maladies et qui leur fait obtenir les résultats les plus heureux , sans qu’ils emploient des médica¬ ments proprement dits. C’est pourquoi nous espérons avoir réussi à fixer l’attention de notre Gouvernement et de nos philantropes sur la culture utile des dites plan¬ tes comestibles, qui font un don bienfaisant et un aliment sain et nu- i. 4 50 tritif pour les pauvres, et que nos agriculteurs s’empresseront de tirer tout le parti possible de ces tubercules utiles et ne tarderont pas d’essayer la culture de ce produit. Non, nous ne disons pas trop, en affirmant, qu’ils pourront enrichir notre pays de plusieurs milliers d’hectolitres d’un aliment extrêmement nutritif en revanche de ces milliers d’hecta¬ res de terres incultes et de régions stériles, qui s’y trouvent encore. Et cela se fera avec peu de frais de culture et sans qn’il se fasse aux dépens de quelque autre produit de l’agriculture. Selon notre conviction intime, ces produits pourront être la hase de grandes richesses et deviendront un véritable bienfait, une bénédiction pour les classes pau¬ vres de la société. d. S. 12. Jardin fruitier du Muséum , ou Iconographie de toutes les espèces et variétés d’arbres fruitiers, cultivés dans cet établissement , avec leur description, leur histoire, leur synonymie, etc., par J . Decai sue , Mem¬ bre de l’Institut, Professeur de culture au Muséum d’histoire natu¬ relle, publié sous les auspices de 8. E. M. le Ministre de l’agricul¬ ture et du commerce. Livre I et II, Paris 1857, petit folio. Le » jardin fruitier” est publié par livraisons, contenant chacune 4 planches imprimées en couleur avec le plus grand soin et retouchées au pinceau par d’habiles artistes. Chaque planche sera suivie d’un texte ex¬ plicatif. Prix de chaque livraison 5 francs. Les mesures sont prises pour que l’ouvrage paraisse tous les mois, avec la plus grande régularité. Pour en faciliter l’acquisition les éditeurs out cru devoir faire de chaque grande catégorie de fruits, une monographie bien distincte qui se vendra séparément. Les poiriers, tenant de toute manière le premier rang parmi nos arbres fruitiers, formeront la première série. Le texte et les plan¬ ches paraîtront sans numéro d’ordre, afin de laisser à chacun la facilité de les classer comme il l’entendra. Mais chaque monographie sera sui¬ vie d’une table générale, qui présentera la nomenclature et la synonymie complète des espèces décrites ou citées, depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours. Les deux livraisons qui viennent de paraître, contiennent la Poire Amadolle, P. Amoselle panachée, P. Bellissime d’hiver, P. Duchesse de Mercy , P. d’Angleterre, P. Belle Alliance, P. de Curé, P. de Madame. La rédaction est confiée à m. décaissé , dont les talents éminents sont si généralement reconnus et qui guaran tissent d’une exécution qui ne laissera rien à désirer. 's 51 15. PITYROSPERMA ACERJNUM, sieb. et zuccar. Famille naturelle des Ranonculacées , Ghar. gen. Calyx hypogynus, corollinus , tetrapliyllus, regularis, coloratus, deciduus, aes- tivatione imbricata. Corolla nulla. Stamina hy- pogyna , indefinita , a se invicem libéra , om- nia fertilia et conformia; filaraenta linearia. Co¬ rolla nulla. Stamina hypogyna, indefinita, a se invicem libéra, omnia fertilia et conformia; filamenta linearia, compresso-plana, glabra; antherae basi affixae , oblongo-ellipticae , quadrilocula- res, loculis lateraliter dehiscentibus. Ova- rium unicum , superum , liberum , substipita- tum, uniloculare, multiovulatum , ovulisjuxta suturam ventralem biseriati s , horizontalibus anatropis. Stylus brevis cylindricus , persistens. Stigma depresso-orbiculare in centro concavum. Capsula follicularis , stipitata , stylo recli- nato coronata, hinc sutura ventrali a vertice decurrente percursa , pergamena , transversim venosa, unilocularis , 8-10 sperma. Semina in sutura ventrali biseriatim arcte sibi imposita , Char. sp. Foliis ternato-sectis, segmentis longe pedicellatis e basi cordata tri-vel quin- quelobis, lobis longe acuminatis , inciso-ser- ratis , serraturis setaceo-mucronatis. Sieb. et zucc. in Act. Math. Physic. Mo- nac. HT, 731, t. VI, expi. tab. 1 flos apertus a. -g. 2, 3, bracteae , 4 calicis fo- liolum, 5 stamen , 6, pistillum , 7,8, cap¬ sula, 10-11 semina. Actaea Japonica Thunh. fl. Jap. p. 221 et auct. Le genre en question est très voisin de Botrophis Rafin. (Actaea yacemosa L.), mais (tiItvqov , fur fur — omy/Lta , semen.) horizontalia , oblongo-tri-vel tetragoua. Testa tenuissime membranacea appendiculis s. squa- mulis teneris flexuosis horizontaliter paten- tibus undique tecta. Albumen aequabile. Em- bryo in axi albuminis minimus, radicula hi- lum spectante. Habitus. Herbae perennes. Folia omnia radicalia , longe petiolata , basi subvaginantia , ternati-secta ; segmenta longe pedicellata pe- dicellis aequilongis vel medio parum longiore 2-5 pollicaribus , aut simplicia, palraato-3-5- fida laciniis longe acuminatis vel rotundatis, aut iterum ternato-secta , laciniis pedicel¬ latis. Scapi radicales aphylii , erecti , simpli- cissimi vel ramosi , folia superantes. Flores in spicam jam ante anthesin elongatam longis- simam simplicissimam vel basi rainosam dis¬ posai, sessiles , horizontales, basi tribracteo- lati, albi. Capsulae stipitatae et in stipite sursum flexo erectae , axi adpressae. se distingue par les etamines à la fois ferti¬ les et conformes et par ses graines couvertes de petites écailles. Cette plante récemment introduite par M. le Colonel de siebold, du Japon , se recom¬ mande comme nouveauté intéressante de pleine terre, qui n’exige aucun soin, ni aucune pré¬ caution pendant l’hiver. La hampe, que nous représentons ici en forme raccourcie , parvient à un développement de 2-3 pieds. La plante se re¬ commande par l’elégance de son port et offre bien des ressemblances avec le genre Actaea , dont plus d’une espèce se trouve dans la culture. 14. MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PURLICS DE FRANCE. La Société impériale et centrale d’horticulture ouvre à Paris, du 20 62 Mai au 5 Juin prochains, pour tous les produits du jardinage, une Ex¬ position générale à laquelle les horticulteurs et amateurs nationaux et étrangers sont admis au même titre, et sans aucune distinction. Les objets adressés pour l’ouverture de l’exposition devront être ren¬ dus au Palais de l’Industrie, aux Champs-Elysées, au plus tard le 19 Mai, à neuf heures du malin, et le jury commencera ses fonctions, le même jour, à onze heures. Cependant les Conifères, les Arbres et grands Arbrisseaux non fleuris devront arriver à l’Exposition du 5 au 10 Mai. Passé ce dernier jour, ils ne seront plus reçus. Nous désirons, Monsieur, que vous appréciiez les avantages nombreux qu’offre aux exposants la publicité de Paris , soit pour faire connaître leurs produits, soit pour répandre et propager rapidement tout ce qui peut faire progresser l’horticulture, et que vous fassiez largement re¬ présenter vos cultures à cette exposition. En vous adressant le programme de l’Exposition, nous appelons votre attention particulière sur celles de ses dispositions relatives au nombre des concours; à la faculté laissée au jury de récompenser tous les objets méritants, non prévus par ce programme; à la nature et au nombre des récompenses affectées à chaque concours, à la composition du jury , etc., etc. Vous remarquerez que ce programme, modifié dans certaines de ses dis¬ positions. et principalement dans celles relatives à l’époque à laquelle aura lieu l’Exposition, remplace celui qui a été publié précédemment (page 641 du volume II du Journal de la Société, N°. de Décembre 1856). Nous avons la conviction que vous reconnaîtrez que tout a été prévu pour assurer aux Exposants , avec la digne récompense de leurs travaux , toutes les garanties qu’elle sera attribuée impartialement. M. le Ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur ayant confié à la Société, et pour toute la durée de l’Exposition des beaux arts, le soin de l’entretien du jardin disposé dans la grande nef du Palais de l’In¬ dustrie pour recevoir la sculpture, MM. les horticulteurs et amateurs seront admis à exposer les plantes d’ornements et les plantes fleuries, du 15 Juin prochain au 15 Août suivant (Voir l’annonce de la prolon¬ gation de l’exposition à la suite du programme). Recevez, Monsieur, l’assurance de nos sentiments de bonne confra¬ ternité. Le Secrétaire , Le Vice-Président , Le Président de la Commission , (Sign.) ROUILLARD , L. LE GUAY , BERNARD DE RENNES. Paris, le 31 Mars 1857. 53 PS. Pour ie travail du placement dans le local de Exposition, vous êtes prié d’adresser d’avance la note succinte des objets que vous dé¬ sirez exposer, à m. rouillard, secrétaire de la Commission, 28, rue de Longchamp, à Paris. Celte note sera indépendante de la liste détaillée des objets à adresser à la Commission d’Exposition (Voir article 13 du programme). EXPOSITION DES PRODUITS ET OBJETS D’ART ET D’INDUSTRIE HORTICOLES. du 20 Mai au 5 Juin 1837, et prolongation pour les plantes d’ornements et les plantes fleuries du 15 Juin au 15 Août de la même année. Cette exposition aura lieu dans le Palais de l’Industrie, aux Champs-Elysées, à Paris *). AVIS IMPORTANTS. Pour être admis à concourir, MM. les exposants devront observer ri¬ goureusement les prescriptions de Part. 11 du programme, ainsi conçu: «Dans les concours où le nombre des espèces ou variétés est déter¬ miné , chaque concurrent est tenu de se conformer exactement aux in¬ jonctions du présent programme, et de n’v placer qu’un seul individu de chacune, jusqu’au nombre voulu, sans qu’il puisse être restreint ou dépassé, à peine d’exclusion du concours.” Les conifères, les arbres et grands arbrisseaux, non fleuris, devront être rendus, à l’Exposition, du 5 au 10 Mai, terme de rigueur. Les végétaux qui auront obtenu les premiers prix de semis à la pré¬ sente exposition, pourront être figurés, coloriés et décrits dans le Jour¬ nal de la Société. PROGRAMME DE l’ëXPOSITION ET DES CONCOURS. Art. 1. Tous les horticulteurs et amateurs, français et étrangers, et particulièrement les membres de la Société, sont invités à prendre à cette exposition la plus grande part possible. Art. 2. Seront admis à l’exposition et aux concours qui y sont ouverts : *) Commission d’organisation de l’Exposition de 1857, MM. bernard de rennes Prési¬ dent, l. le guay Vice-Président , rouillard Secrétaire, basseville , boisduval , cor- bay, drouart, kételeér, pissot , Membres. S’adresser pour les demandes , renseignements et généralement pour toutes choses ayant rapport à l’exposition de Juin 1857, à M. rouil¬ lard, secrétaire de la commission, 28, rue de Longchamp, à Paris. des plantes d’agrément en fleur, des plantes rares ou précieuses, fleu¬ ries ou non fleuries; des fleurs coupées, des fruits et des légumes re¬ marquables par leur beauté, leur précocité ou leur état de conservation ; des outils, des instruments, des poteries, des modèles de machines et des objets d’art se rapportant au jardinage. Toutefois, les exposants ne sont pas les seuls qui puissent prétendre aux récompenses de la Société. Art. 5. La Société désirant encourager les travailleurs de l’horticul¬ ture qui se distinguent par leur bonne conduite, leur intelligence du jardinage et les services qu’ils rendent aux personnes qui les emploient , invite les chefs d’établissements horticoles, publics et privés, et les pro¬ priétaires qui ont, depuis plusieurs années, des employés dont ils n’ont qu’à se louer, à les lui signaler avant le 1 Mai 1857. Ils devront, à cet effet, adresser au secrétaire général, au siège de la Société, 5, quai Malaquais, un certificat indiquant les nom, prénoms et âge de l’employé qu’ils signaleront à la Société, la durée de son ser¬ vice, la nature de ses travaux, sa moralité et les droits particuliers qu’il peut avoir à une récompense. La signature des personnes délivrant ces certificats devra être légalisée par le maire de la commune où elles résident. Art. 4. Les cultures spéciales, en tous genres, de Paris, de ses envi¬ rons ou même de lieux plus éloignés, qui seraient dignes d’encourage¬ ments et qui ne peuvent figurer aux expositions, sont visitées sur la demande qui en est faite régulièrement, par des commissions prises dans le sein de la Société, qui juge, d’après leur rapport, si elles doivent être présentées au Conseil d’administration comme méritant une récompense. Art. 5. Les auteurs d’ouvrages nouveaux, utiles à l’horticulture, peu¬ vent également prétendre à une récompense, en déposant deux exem¬ plaires au siège de la Société, avant le 1 Mai 1857, pour être soumis à l’examen d’une commission dont le rapport reçoit, de la Société, la sanction prescrite par l’article précédent. Art. 6. Tous les objets d’art ou d’industrie horticole, quels qu’ils soient, ne pourront concourir, et par conséquent être récompensés, que dans le cas où ils auront été examinés préalablement par des commis¬ sions spéciales chargées de faire des rapports et des propositions. Ne seront admis au bénéfice de ces examens que les artistes ou in¬ dustriels qui en auront fait la demande par écrit, au président de la Société, avant le 1 Avril 1857. Les rapports devront être faits à la Société, au plus tard dans la pre¬ mière séance du mois de mai suivant. Elle en ordonnera, s’il y a lieu, le renvoi au Conseil d’administration constitué en comité des récompen- 55 ses. Celui-ci prononcera sur les conclusions des rapports et décidera sur les récompenses à accorder; ces décisions ne seront néanmoins valables qu’aulant qu’elles auront été soumises au jury qui pourra les approuver ou les rejeter. Art. 7. Il pourra être attribué à chaque concours un premier et un deuxième prix. Les premiers prix consisteront en médailles d’or, de vermeil ou d’ar¬ gent de lre classe; les deuxièmes en médailles d’argent de ll'e ou de 2e classe (sauf l’exception unique posée au 73e concours), en se conformant strictement à ce qui est spécifié pour chaque concours. Néanmoins le jury, qui ne pourra, dans aucun cas, élever la récom¬ pense promise pour chaque concours, aura toujours la faculté de l’abais¬ ser d’une ou de deux classes, s’il juge que les concurrents, quoique mé¬ ritants, ne satisfont pas complètement à ce tout que l’on est en droit d’exiger d’eux. Ainsi, dans un concours où la médaille d’or est offerte pour premier prix, le jury pourra, le cas échéant, n’attribuer que la médaille de vermeil ou celle d’argent de lre classe, et alors le deuxième prix ne consistera plus qu’en une médaille d’argent de 2e classe. Conformément aux usages de la Société, des médailles seront mises à la disposition du jury pour les objets dignes de récompense qui ne sont pas prévus au présent programme. Art. 8. La Société ouvre, dès à présent, les concours suivants: PRODUITS DE L’HORTICULTURE. Introductions . Une grande médaille d’honneur en or est mise à la dis¬ position du jury qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. 1. Concours pour les Végétaux utiles ou d’agrément introduits direc¬ tement en Europe par l’exposant. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, mé¬ daille d’argent de lre classe. 2. Concours pour les Plantes fleuries ou non fleuries introduites dans les cultures françaises par l’exposant. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de' lre classe. Observation. Toutes les plantes ligneuses ou herbacées présentées à ces concours devront, sous peine d’exclusion, être munies d’une étiquette in¬ diquant leur nom, la date de leur introduction et le lieu de leur origine. Semis. Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury, qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette di¬ vision qu’il reconnaîtra le plus méritant. 3. Concours pour une ou plusieurs plantes ligneuses ou herbacées, de 56 serre, d’orangerie ou de plein air, obtenues de semis par l’exposant, n’ayant pas été livrées au commerce et n’ayant élé couronnées dans aucune exposition de la Société. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, mé¬ daille d’argent de lre classe. Observation. Les plantes de semis présentées au concours, et qu’il est d’usage de désigner dans le commerce par un nom particulier, porteront un billet cacheté où ce nom sera mentionné. Ce billet ne sera ouvert qu’autant que le semis sera récompensé et pour qu’il soit inscrit au proces-verbal sous sa dénomination. Belle Culture. Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury, qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. 4. Concours pour la Plante en fleur que sa bonne culture aura fait approcher le plus de son maximum de développement et de beauté. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. Serre Chaude. Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. 5. Concours pour une collection de Plantes en cinquante espèces ou variétés distinctes, dont quinze en fleurs. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem , médaille d’argent de lre classe. 6. Concours pour une collection de Fougères exotiques herbacées en cin¬ quante espèces distinctes. Ie1’ Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 7. Concours pour trois Fougères arborescentes en forts sujets. 1er Prix, médailles d’or; 2e idem, médaille de lre classe. 8. Concours pour une collection de Palmiers, Cycadées, Pandanées et Cyclanthées en quarante espèces. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, mé¬ daille d’argent de lre classe. 9. Concours pour une collection de Dracaena en huit espèces. 1er Prix, médaille de vermeil; 2e idem, médaille d’argent de 2e classe. 10. Concours pour une collection d’Orchidées exotiques en fleurs, au nombre de quinze espèces ou variétés. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 11. Concours pour une collection d’Araliacées en douze espèces. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 12. Concours pour une collection de Broméliacées fleuries ou non fleu¬ ries en quinze espèces. 1er Prix, médaille de vermeil; 2e idem , médaille d’argent de 2e classe. 15. Concours pour une collection de Nepenthes et de Sarracenia en huit yV*/; M 4 " jjB 1 \ " Lrôili v \ fj>. ) « ^ -r / y/ : ,f/ m 1' ■ / \ «j )ÿKr ,• J^V • S ' N * ' 'f" bi, 1 | JMI yr \ V \ ✓ W V \ /G ' i /’-s? ? ^iv ■■ - W % kSs 7 1 PIT YROSPERMA ACERINUM Sieb et Zucc. O ji/T'B J : Hvuell- ad.. ~ia£. ztzzi. izU 1556. -..âclich. à- Gecad.. I tt > r I $7 espèces. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 14. Concours pour une collection fleurie de l’un des quatre genres suivants : Vingt Gloxinia ; Quinze Achimenes; Cinq Gesneria ; Vingt Bégonia. 1er Prix, médaille d’argent de lre classe; 2e idem, médaille d’argent de 2e classe. 15. Concours pour une collection de Cactées, au nombre de soixante espèces ou variétés bien distinctes, fleuries ou non. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 16. Concours pour une collection de Plantes utiles et officinales, en vingt espèces. 1er Prix, méd. d’or; 2e idem, ruéd. d’arg. de lre classe. 17. Concours pour la plus belle collection de Plantes à feuillage pana¬ ché y compris les Anaectochilus. 1er Prix, médaille de vermeil; 2e idem, médaille d’argent de 2e classe. Serre Tempérée, Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury, qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. 18. Concours pour une collection de Plantes fleuries en cinquante espèces. 1er Prix, médaille d’argent de lre classe; 2e idem , méd. d’argent de 2e cl. 19. Concours pour une collection de Conifères, en vingt espèces. 1er Prix, médaille de vermeil; 2e idem, médaille d’argent de 2e classe. 20. Concours pour une collection de Rhododendrum arboreum ou hy¬ brides d’arboreum, en vingt espèces ou variétés distinctes et fleuries. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 21. Concours pour une collection de Rhododendrum à fleurs jaunes, en six variétés distinctes et fleuries. 1er Prix, médaille d’arg. de lre cl. ; 2e idem, médaille d’argent de 2e classe. 22. Concours pour une collection d’Azalées Indiennes fleuries, compo¬ sée de cinquante espèces ou variétés distinctes1). 1er Prix, médaille d’or ; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 25. Concours pour une collection d’Azalées Indiennes fleuries, compo¬ sée de vingt-cinq espèces ou variétés distinctes Q. 1er Prix , méd. d’arg. de lre classe; 2e idem, méd. d’argent de 2e cl. 24. Concours pour une collection d’Azalées Indiennes les plus nouvel¬ les, et composée de douze espèces ou variétés distinctes fleuries. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’argent de 2e cl. 25. Concours pour une collection d’Erica et d’Epacris, en trente es¬ pèces ou variétés distinctes fleuries. 1er Prix, méd. de vermeil ; 2e idem , méd. d’argent de 2e cl. 26. Concours pour une collection de Pélargonium à grandes fleurs, J) Le même exposant ne pourra être admis à remplir ces deux concours. 58 en trente variétés distinctes et fleuries. 1er Prix, méd. d’or; 2e idem, méd. d’argent de lre cl. 27. Concours pour une collection de Pélargonium de fantaisie, en vingt-cinq variétés distinctes et fleuries. 1er Prix, méd. de vermeil; 2 idem, méd. d’arg. de 2e cl. 28. Concours pour une collection de Pélargonium inquinans-zonale, composée de vingt variétés distinctes et fleuries. 1er Prix, méd. d’arg. de 1 re Cl. ; 2e idem , méd. d’argent, de 2e cl. 29. Concours pour la plus belle collection de Cinéraires fleuries. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 50. Concours pour la plus belle collection de Calcéolaires herbacées fleu¬ ries. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 51. Concours pour la plus belle collection de Calcéolaires ligneuses et sous-ligneuses fleuries. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’arg. de 2e classe. 52. Concours pour une collection de Verveines fleuries, en trente va¬ riétés distinctes. 1er Prix , méd. d’arg. de lre cl. ; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 55. Concours pour une collection de Fuchsia fleuris, en vingt-cinq variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl, 54. Concours pour une collection de Liliacées en fleurs, la plus nom¬ breuse en espèces ou variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. delrecl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 55. Concours pour une collection d’Amaryllidées fleuries, la plus nom¬ breuse en espèces ou variétés distinctes. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem; méd. d’arg. de 2e classe. 56. Concours pour une collection de Gladiolus cardinalis et hybrides, et d’Ixia fleuris, la plus nombreuse en espèces et variétés distinctes, 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 57. Concours pour une collection d’ Agave, Dasijlirion, Littea , Bonapartea. Pinceneclitia, Aloe et Yucca en trente espèces ou variétés. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’argent de 2e cl. 58. Concours pour une collection de Plantes succulentes ou charnues autres que les Cactées et les Aloès, la plus remarquable par le choix des plantes ou par le nombre des espèces ou variétés. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem , méd. d’arg. de 2e cl. plein air. Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury, qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des exposants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. Ie Culture en terre de bruyère. 59. Concours pour une collection d’Arbustes d’ornement fleuris compo- 39 sée de vingt espèces. 1er Prix, méd. d’arg. de 1er cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 40. Concours pour une collection de Rhododendrum fleuris, composée de trente espèces ou variétés bien distinctes J). 1er Prix, méd. d’or.; 2e idem, méd. d’arg. de lre cl. 41. Concours pour une collection de Rhododendrum fleuris, en quinze espèces ou variétés distinctes *). 1er Prix, méd. d’arg.; de lre cl.; 2e idem, d’arg. de 2e cl. 42. Concours pour une collection de Rhododendrum les plus nouveaux et composée de dix espèces ou variétés distinctes fleuries. 1er Prix, méd. de vermeil ; 2e idem , méd d’arg. de 2e cl. 43. Concours pour une collection d’Azaîées Américaines et Caucasien¬ nes fleuries, en trente espèces ou variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 44. Concours pour une collection d’Azalées Américaines et Caucasien¬ nes fleuries, composée de quinze espèces ou variétés les plus nouvelles, lei’ Prix, méd. d’arg. de lTe cl.; 2e idem , méd. d’arg. de 2e ci. 2e Culture en terre ordinaire. 43. Concours pour une collection d’Arbustes d’ornement fleuris, et composée de vingt espèces ou variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 46. Concours pour une collection de Conifères, en trente espèces. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre classe. 47. Concours pour la plus belle et la plus nombreuse collection d’Ar¬ bustes non résineux à feuillage persistant. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’arg. de 2e classe. 48. Concours pour une collection de Rosiers à hautes tiges fleuris, en cinquante variétés distic tes. 1er Prix, méd. d’or; 2e idem, méd. d’arg. de lre classe. 49. Concours pour une collection de Rosiers à basses tiges ou francs de pieds fleuris, en quatre-vingts variétés distinctes. 1er Prix, mèd. d’or ; 2e idem , méd. d’arg. de lre cl. 30. Concours pour une collection de Roses coupées, la plus nombreuse en espèces ou variétés, et la plus remarquable par le choix et la dimension des fleurs. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 31. Concours pour une collection de plantes vivaces fleuries, composée de cinquante espèces ou variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. >) Le même exposant ne pourra être à remplir ces deux concours. 60 52. Concours pour une collection de vingt Pivoines herbacées fleuries, en variétés distinctes, 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 55. Concours pour une collection de Pivoines herbacées, présentées en fleurs coupées, au nombre de trente variétés distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 54. Concours pour une collection d’iris à rhizomes fleuries, en soixante espèces ou variétés très distinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 55. Concours pour une collection d'iris bulbeuses ( Xiphium et Xiphioï- des ), présentées en fleurs coupées, et la plus nombreuse en variétés dis¬ tinctes. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 56. Concours pour une collection d’Auricules fleuries, au nombre de quarante variétés. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 57. Concours pour une collection de Plantes annuelles fleuries, en trente-cinq espèces. 1er Prix, méd. > d'argent de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl.; 58. Concours pour la plus belle collection de Pensées fleuries. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem , méd. d’arg. de 2e cl. 59. Concours pour la plus belle collection de Quarantaines françaises et allemandes fleuries. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.: 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 60. Concours pour une collection de Fougères herbacées, en vingt-cinq espèces ou variétés. 1er Prix, méd. de vermeil, 2e iden, méd. d’arg. de 2e classe. 61. Concours pour une collection d’Arbustes et de Plantes de tous gen¬ res, remarquables par le port et le feuillage, au nombre de trente espèces. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. Culture Maraîchère. Une grande médaille d’honneur en or est mise à la disposition du jury, qui l’attribuera, s’il y a lieu, à celui des expo¬ sants de cette division qu’il reconnaîtra le plus méritant. 62. Concours pour un lot varié de Légumes de la saison. 1er Prix , médaille d’or; 2e idem, méd. d’argent de lre cl. 65. Concours pour un lot de Melons (quatre fruits). 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.: 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 64. Concours pour un lot de Choux (douze plantes). 1er Prix, méd. d’arg. de 1er cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 65. Concours pour un lot de Choux-Fleurs (six plantes). 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd, d’arg. de 2e cl. 61 66. Concours pour un lot d’Artichauts (six têtes). 1er Prix , méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, rnéd. d’arg. de 2e cl. 67. Concours pour une collection de Salades. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e inem, méd. d’arg. de 2e cl. 68. Concours pour une collection de racines potagères. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. 69. Concours pour une collection de Patates conservées. 1er Prix, méd. d’arg. de 2e cl. 70. Concours pour un lot de Dioscoraea batatas conservés. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. Nota. Une médaille de vermeil pourra être accordée, en remplacement de la médaille d’argent de lre classe, à celui des exposants qui aura le mieux rempli l’un des huit concours compris entre le N°. 62 et le N°. 710 Culture Forcée . 71. Concours pour les Fruits forcés. 1er Prix, médaille d’or; 2e idem, médaille d’argent de lre cl. 72. Concours pour un lot d’Ànanas au nombre de six. 1er Prix, méd. de vermeil; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. Arts et industries Horticoles. (Voir l’art. 6.) 75. Concours pour un Bouquet monté. 1er Prix, méd. d’arg. de 2e cl.; 2e idem, méd. de bronze. 74. Concours pour une collection de Fruits conservés. 1er Prix, méd. d’arg. de lre cl.; 2e idem, méd. d’arg. de 2e cl. RÈGLEMENTS DE L’EXPOSITION. Art. 9. La Commission de l’exposition constituée en Jury d’admission, sera chargée de la réception de tous les produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de contrôle, et devra faire exécuter rigoureuse¬ ment les prescriptions du programme et principalement celles relatives au nombre de plantes exigé dans chaque concours. Elle devra, en outre, refuser l’admission de tout ce qui ne lui paraîtra pas digne de figurer à l’exposition. Art. 10. Pour tous les concours ouverts par l’art. 1 aux produits de l’horticulture, du N°. 1er au N°. 72 inclus, les exposants forment deux séries de concurrents: les horticulteurs marchands, et les horticulteurs amateurs. Chaque série concours séparément. Les jardiniers en chef des jardins publics et impériaux, et les com¬ merçants non producteurs ne concourant ni avec les horticulteurs mar¬ chands, ni avec les horticulteurs amateurs, pourront, s’il y a lieu re- 62 cevoir des récompenses spéciales, sur les médailles mises à la disposition du jury pour les cas non prévus au présent programme. Art. 11. Dans les concours où le nombre des espèces ou variétés est déterminé, chaque concurrent est tenu de se conformer ponctuellement anx injonctions du présent programme et de n’y placer qu’un seul in¬ dividu de chacune jusqu’au nombre voulu, sans qu’il puisse être restreint au dépassé, à peine d’exclusion du concours. Art. 12. Les plantes, fleurs, fruits ou légumes qui auront été présentés à un concours, soit isolément, soit en groupe, ne pourront plus faire partie d’un lot destiné à un autre concours. Art. 15. L’exposition devant se prolonger pendant quinze jours, MM. les horticulteurs et amateurs sont prévenus qu’ils pourront prendre part aux concours durant toute la quinzaine, soit en laissant leurs produits, soit en les renouvelant, soit en présentant de nouveaux. Ils seront tenus de faire parvenir à la Commission de l’exposition *) la liste exacte des objets qu’ils se proposent d’envoyer, en y mentionnant leurs nom , qualité et demeure. Ils devront en outre, indiquer la date à laquelle ils désire¬ ront exposer et le nombre de jours qu’ils laisseront leurs produits. Ces déclarations devront parvenir au moins trois jours avant l’apport des ob¬ jets. Elles sont destinées à la confection du Catalogue et devront être en double expédition , lisiblement écrites et régulières quant à la nomen¬ clature. Avant l’ouverture de l’exposition, elles ne seront reçues que jus¬ qu’au 17 Mai au soir, terme de rigueur, et passé lequel elles ne seront pas comprises dans le catalogue. Art. 14. Pour l’ouverture de l’exposition, les objets présentés seront reçus jusqu’au 19 Mai, à neuf heures du matin, terme de rigueur. Pendant sa durée, ils devront être apportés chaque jour de 6 à 9 heu¬ res du matin. Ils seront transportés par les exposants à leur frais, et déposés dans le local de l’exposition, sous la direction de la Commission de l’exposi¬ tion et aux places par elle indiquées. La Société donnera tous ses soins à la conservation des objets exposés , mais elle ne répond d’aucun dégât ne provenant pas de son fait. Art. 15. Tous les lots de plantes, fleurs, fruits ou légumes présentés à l’exposition, seront numérotés depuis 1 jusqu’à la fin, dans l’ordre d’inscription des exposants. Les numéros des lots des horticulteurs marchands seront sur carte blanche , ceux des lots d’horticulteurs amateurs sur carte rose. Chaque exposant est tenu d’indiquer lui-même le ou les concours aux- *) Palais de l’Industrie, aux Champs-Elysées, à Paris. 65 quels il désire prendre part. Le numéro placé sur son lot en portera la désignation. S’il prétend à plusieurs concours, le même numéro sera placé sur chacun de ses lots. Tous les lots pour lesquels le numéro ne désignera aucun concours, 11e peuvent concourir. Art. 16. Chaque exposant, domicilié à Paris ou aux environs de la capitale, sera tenu de se trouver à l’exposition dès six heures du ma¬ tin, le 20 Mai, pour concourir à la disposition définitive de l’exposition , et placer, s’il 11e l’a déjà fait, sur chaque objet exposé, le numéro d’or¬ dre correspondant au catalogue. Art. 17. Le secrétariat de la Société, assisté de trente commissaires choisis parmi les Sociétaires, sera chargé de pourvoir aux besoins et aux détails de l’exposition. Il devra inscrire, sur un contrôle préparé à cet effet, les noms des exposants, la désignation sommaire des objets qu’ils présentent, et leur remettre leurs numéros d’ordre d’inscription accompagnés de l’indication des concours auquels ils sont destinés. En toutes circonstances, MM. les exposants sont tenus de se confor¬ mer exactement aux prescriptions des commissaires. Art. 18. Le secrétariat et les commissaires de service sont tenus de se trouver, à six heures du matin, sur l’emplacement de l’exposition, les jours d’examen du jury. Il sera remis au président , à l’ouverture du procès-verbal des opéra¬ tions du jury, la liste des numéros appartenant à chaque concours, pour qu’il puisse guider sûrement les jurés dans leur examen. Des commis¬ saires seront désignés pour l’assister dans cette circonstance. Pour tout le reste de leurs fondions, le service des commissaires sera réglé par le président de la Société. Art. 19. Le jury sera composé d’horticulteurs et amateurs. Il sera permanent. Le nombre des jurés est fixé à vingt, dont quatre suppléants; leurs décisions sont prises à la majorité absolue; ils sont désignés par la Société, et leur nomination est présentée à l’approbation de S. Ex. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. L’acceptation des fonctions de juré prive, sans exception, du droit de concourir. Art. 20. Le jury sera divisé en sections de service qui se réuniront deux ou trois fois par semaine, suivant qu’il sera nécessaire, pour exa¬ miner les produits présentés. A la fin de l’exposition, le jury réuni en assemblée générale prononcera sur les récompenses à attribuer suivant les appréciations des sections de service, dont il aura été tenu note par 64 procès-verbaux détaillés, rédigés par le secrétaire du jury. Il décidera en même temps sur les propositions de récompenses faites pour les ar¬ tistes et industriels. Art. 21. Le jury doit annuler tous les concours qui ne seraient pas exactement selon la lettre et l’esprit du programme. Il ne peut décerner aucune récompense à une ou plusieurs plantes, fleurs, fruits ou légumes qui ne porteraient aucune désignation de concours. Art. 22. Le 19 Mai, le jury en entier sera invité à être présent à onze heures du matin, pour commencer ses opérations. Aux termes de l’art. 50 du règlement, le jury sera présidé par le président de la Société, chargé de diriger ses délibérations et de veiller à la stricte exécution du programme selon sa forme et teneur. Art. 25. Les exposants devront enlever tous les produits, arbustes, tleurs et collections exposés, au plus tard le samedi 6 Juin , dans la soirée. Fait en séance, le 23 Octobre 1856 1). Pour la Société et pour le Président: Le Secrétaire général, * Le premier Vice-Président , (Sign.) v. andry. (Sign.) c. morel. Prolongation de V Exposition. MM. les horticulteurs et les amateurs sont prévenus que la Société ayant été chargée par M. le Ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur de l’entretien du jardin de l’exposition des beaux-arts, ils pourront du 15 Juin au 15 Août apporter au Paleis de l’Industrie les plantes d’ornement et les plantes fleuries qu’ils désireront exposer. Ces produits seront placés, avec le nom de l’expo¬ sant, dans des massifs disposés à cet effet. Un jury permanent les examinera aussitôt après qu’ils seront apportés et présentera , après la clôture de l’expo¬ sition des beaux-arts, un rapport au Conseil d’administration de la Société qui' statuera sur les récompenses à décerner. Les personnes qui désireront prendre part à cette seconde exposition sont priées d’en donner connaissance à M. rouillard, secrétaire de la commission d’organisation, 28 , rue de Longchamp, à Paris, qui leur indiquera la marche qu’ils auront à suivre, conformément au règlement général de l’exposition. Pour la Société et pour le Président: Le Secrétaire général , v. andry. Le premier Vice-Président , payën. *) Nous croyons agir conformément aux vues de la Société Impériale et Centrale d’Hor- ticulture en insérant dans nos Annales la circulaire et le programme de la Commission pour l’exposition d’Horticulture de Paris, à laquelle les horticulteurs et amateurs étrangers sont admis au même titre et sans aucume distinction. Nous aurons soin de même d’en publier une traduction Hollandaise. n. v. 65 WORMIA EXCELSA JACK. FAMILLE NATURELLE DES D1LLENIACÉES. Introduite des Indes Orientales Néerlandaises au Jardin de V Université de Leide. Char. gen. Calyx pentaphyllus , foliolis subrotundis , persistentibus. Corollae petala quinque, hypogyna , decidua. Stamina indefi- nita , hypogyna, multiseriata , aequilonga , an- theris bilocularibus , elongato-linearibus , ad- natis , apice rima brevi dehiscentibus. Ovaria 5-10, unilocnlaria , libéra, ovulis ad sutu- ram ventralem plurimis, biseriatis. Styli ter¬ minales, subulato-filiformes , stigmata emar- ginata. Capsulae folliculares , sutura ventrali déhiscentes , octo-dodecaspermae. Semina aril- lo pulposo obvolnta. Arbores sunt vel frutices scandentes, Madagascarienses , Ceylonenses et Novai Hollandiae tropicae; foliis altérais pe- tiolatis, ovalibus , coriaceis , sinuato-dentatis ; penninerviis, subtus areolato-venosis , petiolo saepius alato , basi calloso , stipulis magnis , oblongo-acuminatis , junioribus convolutis , ra- mos acumine conico terminantibus ; pedunculis angulatis , juxta ramorum apicera oppositifoliis , racemosis, saepe unilateralibus vel paniculatis , floribus albis vel flavis. Wormia Rottb. in Nov. Act. Hafn. 1783, II. p. 522. DC. Syst. I. 433. Prodr. I. 75. Delessert icon. Sel. I. t. 82. gaud. ad freyc. t. 99. Meisn. gen. 2(5). Hook & thoms. fl* ind. 66. de vriese in pl. reinw. 79. ca- pellia Bl. bijdr. 5. hassk. cat. huit. 178. Spr. Syst. V. 2. 217. Lenidia Tho. Gen. Ma- dag. N°. 57. DELLENIAE Sp. THUNB. in LINN. trans. t. 20. endl. gen. pl. 841. Char. sp. W. excelsa Jack Mal. mise, in hook Comp. Bot. mag. I, 221. Hook & thoms. fl. ind. 69. Capellia multiflora Bl. 1. 1. c. Capellenia hassk. Foliis elliptico-oblon- gis , vel repando-serrunlatis , petiolis subalatis Hab. Ins. Javam. rwdt. Bl. Nous regrettons que nous n’ayons pu conserver la nomenclature du Dr. blume, qui avait dédié cette belle plante au plus noble des protec¬ teurs que la science botanique ait jamais eu parmi les Gouverneurs Généraux des Indes Orientales Néerlandaises. Mais nous sommes tout-à- fait d’accord avec MM. hooker et Thomson, qu’elle doit être rapportée au genre Wormia. L’opportunité ne manquera pas de dédier un nouveau genre parmi les formes majestueuses de l’Inde, à feu s. e. le Baron VAN DER CAPELLEN. Nous devons l’individu, introduit il y a deux ans dans le jardin de Leide, à M. teysmann, jardinier en chef de Buitenzorg à l’île de Java c’est un arbre très élevé, que M. blume vit à l’île de Noussa Cambangan et M. reinwardt dans plusieurs lieux de l’île de Java. Le planche ci-jointe donne du moins quelque idée de celte belle Dil- léniacée, que nous cultivons dans la serre chaude et dont la multiplica¬ tion se fait par boutures ou par le marcottage. i. 5 66 Voici Pexplicalion de la planche de Worraia excelsa. Fig. 1. rameau en fleur et en fruit; 2 la fleur épanouie sans pétales e aux sépales réflé¬ chies; 3 le même organe coupé transversalement et augmenté considérablement; 4 le même apres que les feuilles périgoniales sont coupées; 5 la fleur coupée longitudinalement; 6 les étamines; 7 les stigmes; 8 le fruit fendu et en grandeur naturelle; 9 la graine avec son arille; 10 la même partie en état jeune; 11 la même sans arille ; 12 cette enveloppe sans la graine; 13 la graine en grandeur naturelle. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 1. Dissertatio de Parthenogenesi plantarum , auctore j. bergsma. Trajecti ad Rhenum 1857. Les observations de la formation des graines sans le secours du pollen, par M. naudin , ont engagé M. bergsma, fils du Professeur de botanique à rUniversilé d’Utrecht, à prendre celle question pour le sujet de sa thèse inaugurale. Il a donné un exposé de la théorie actuelle de la fé¬ condation des plantes phanérogames, un examen critique des expériences et des observations, qui pourraient servir de preuves pour la production de graines qui ont la faculté de germer, sans l’influence mâle etc. En troisième lieu il entre dans une critique de ces expériences et propose un plan d’experimenter , par lequel on pourra parvenir à des résultats plus certains. L’auteur emprunte le mot «Parthenogenesis” à M. r. owen, qui a traité ce sujet dans un mémoire qu’il a intitulé: Parthenogenesis, or lhe successive production of procrealing individuals from a single ovum, London, 1 849. Nous félicitons l’auteur de ce premier début dans la science, par le¬ quel notre littérature botanique s’est augmentée d’une manière très utile et nous espérons que M. bergsma, par son zèle et par ses travaux sur le vaste champ de la botanique, augmentera le nombre toujours restreint, de ceux qui dans ce pays se vouent à la science la plus aimable et à la fois l’une des plus utiles. D. V. 67 LE JARDIN BOTANIQUE DE ST. PETEBSBOURG, D’APRES LA DESCRIPTION DE M. LE DIRECTEUR ED. REGEL ; COMMUNIQUÉ EN EXTRAIT PAR W. H. DE V R I E S E , PROFESSEUR DE BOTANIQ.U E à L’UNIVERSITÉ DE LEIDE. Il nous est agréable d’insérer dans nos Annales cV horticulture et de botanique une communication sur l’une des Institutions Scientifiques de l’immense Empire Russe, dont les ressources pour les sciences naturelles sont incomparables autant qu’ inépuisables, mais jusqu’ ici trop peu con¬ nues et moins appréciées par l’Europe qu’elles ne le méritent. Nous sa¬ vons gré à M. regel, de ce qu’il fait connaître au monde savant et horticole immédiatement après son arrivée à la direction du jardin en question, le jardin Impérial de St. Petersbourg. Ce jardin, c’est ainsi que l’auteur commence son exposé, — ce jardin est non moins digne de l’ai len lion des botanistes et des horticulteurs par les cultures de pleine terre, que par des serres immenses et ma¬ gnifiques. L’article de M. regel dans le Garten-Flora est particulièrement destiné à donner une idée de ces serres, tandis qu’il se contente de jeter un coup d’oeil rapide sur tout ce qui concerne le reste de ce merveilleux établissement. La surface qu’ occupe la pleine terre, égale à peu près 52 arpents de Prusse, c’est-à-dire d’environ 15 hectares de France. Ces cultures, par conséquent, peuvent être comptées parmi les plus vastes qui existent en Europe. On s’étonne d’y voir prospérer tant d’arbres et d’arbrisseaux des régions plus tempérées et plus méridionales, parmi lesquels on compte entr’aulres les lilas, le Pyrus Amelanchier, qui y fleurissent admirablement. Parmi les arbrisseaux que l’on cultive le plus habituel' lement à St. Pélersbourg, sont les Spiraea, cornus Sabirica, les Ber- beris, les Ribes alpinum, aureum, le Viburnum Lantana, les Rhamnus, Elaeagnus, Cralaegus; parmi les arbres feuillus l’on voit le plus souvent le Bouleau, l’Erable-Platane, les Peupliers noirs, blancs, suaveolens et le Pru¬ nus Padus , qui sont les espèces dominantes, pour aussi dire , tandis que parmi les conifères l’on observe principalement le Mélèze de Sibérie et 68 d’Europe, le Pin Sylvestre, le Picea, le Pin Cembro; le Sapin de Sibé¬ rie ou Picbta. Le jardin possède un pied magnifique de Pinus Slrobus. Il y a presque autant de plantes herbacées de pleine terre à St. Pé- tersbourg qu’en Allemagne. L’auteur mentionne plusieurs plantes qu’il dit n’avoir jamais vues aussi belles dans sa patrie, que sur le sol et dans le climat de Russie. La partie la plus remarquable du jardin botanique de St. Pétersbourg sont incontestablement les serres. L’espace qu’ occupent ces serres con¬ siste en un rectangle formé de deux lignes transversales, longue chacune de 500 pieds, dirigées du nord au sud, que rattachent entre elles qua¬ tre lignes longitudinales, dirigées de l’est à l’ouest et longues chacune de 750 pieds, Ces six lignes ont une longueur totale de 4000 pieds (1500 mètres). Un grand nombre de serres spéciales sont destinées aux plantes d’ornement. Nous ne trouvons dans la communication de m. re¬ gel que ce qui se rapporte à ces deux lignes longitudinales de serres, qui ont été ouvertes au public l’hiver dernier. La première ligne est celle, qui est consacrée aux Palmiers. Elle comprend 5 grandes serres chaudes, dont celle qui se trouve au milieu , n’a pas moins de 77 pieds (25 m. ou) de hauteur. A chaque coté il s’en trouve 2 autres hautes de 50 pieds (9m. 745). Dans ces dernières serres on remarque de magnifiques pieds de Dammara alba, australis et orien- talis. Dans le milieu se trouve un grand Livistona Jenkinsoni, ainsi que des pieds de Maximiliana regia, Attalea excelsa, Diplolhemium ma- ritimeum, Syagrus botryophora etc. Dans la seconde division on voit sur un rocher artificiel, des grands individus de Cereus beplangularis , Pereskia aculeala et grandiflora en arbres, des Yuccas dont la tige égale cinq mètres de hauteur, un Aloe arhorescens d’une énorme grandeur, des Aletris, Dracaenas, dont les dimensions sont très considérables. Ces plantes forment des groupes aux deux cotés d’une grotte, derrière laquelle on voit un magnifique exemplaire d’Atlalea exelsa, tandis que plus en avant se trouvent des plantes de Fourcroya, Dracaena Draco, et que parmi les pierres se développent des Fougères. Plus loin trois beaux palmiers s’élèvent sur une pélouse de Selaginella, un énorme Phoenix syl vestris pour lequel la serre est trop petite du moins depuis dix ans; ensuite un Arenga saccharifera , dont les feuilles immenses lou¬ chent aux vitres en haut et sur les côtés; il y a entre autres un Sabal umbraculifera , qui n’a pas encore un tronc distinct, mais dont les feuil¬ les en forme d’éventail ont une grandeur énorme. C’est dans l’immense serre du milieu que se trouvent les plus grands palmiers d’une végé¬ tation presque aussi vigoureuse que dans leur pays natal. C’est là que 69 se trouve l’Arenga saccharifera , le cocotier, PAstrapaea Wallichii, pour lesquels cette construction si gigantesque est déjà beaucoup trop petite; on y voit les pieds de Pandanus utilis étayés par ses grosses racines aériennes nées jusqu’à la hauteur d’homme. On admire là une Strelitzia augusta avec une tige de dix mètres couronnée de très grandes feuil¬ les, etc. Trois Arengas y sont remarquables par leur dimensions gigan¬ tesques et par leurs feuilles de 7-10 mètres, qui atteignent déjà la voûte de verre. Ces plantes ont leur rivales dans deux exemplaires de Syagrus (Cocos) plumosa, dont le tronc s’élance à 15 mètres de lon¬ gueur. On voit dans cette partie de la serre un bosquet de Chamae- rops et de grands pieds de Canellier, le Cinnamomum Reinwardli, des arbres toujours verts, qui ont une hauteur de 16 mètres. Au milieu de cette grande serre se trouve un bassin, d’où s’élève un jet d’eau de 10 mètres. Le contour du bassin est orné de différentes plantes, surtout de petits palmiers. Non loin de là se trouve un vrai petit bois de palmiers, parmi lesquels sont trois Attalea princeps, dont les tiges épaisses de 50 centimètres, s’élèvent de 5 à 10 mètres, et que M. regel considère comme n’ayant point d’égaux dans les jardins de l’Europe. Il y a en outre deux pieds de Chamaerops humilis, un mâle et un femelle, qui ont plus de trois mètres de tige. A l’autre côté du bassin, du milieu d’une planche couverte de selaginelles, s’élèvent des rotangs ou calamus, entre lesquels se trouvent des pieds plus petits de divers Palmiers avec une tige droite, comme le Sabal glaucescens, le Chamaerops Palmetto, Copernicia hospita, tandis que six espèces diffé¬ rentes de Baclris avec l’Acrocorma scleroearpa se trouvent dans l’ar¬ rière plan avec différents végétaux des régions intertropicales; parmi lesquels on compte le Villaresia grandiflora en pieds de 10 — 15 mètres, le Laghelta lintearia, différentes espèces de figuiers, le Cocculus lau- rifolius et d’autres plantes, les unes en pleine terre, les autres dans des caisses. Le fond de la grande serre est terminé par une terrasse à laquelle conduit un grand escalier et sous laquelle se trouvent la machine à va¬ peur et les bouilleurs, qui chauffent cet immense édifice, durant ces longs et rigoureux hivers de St. Pétersbourg. Cette terrasse elle-même forme, pour ainsi dire, le second compartiment de la terre; où l’on ad¬ mire une quantité de belles espèces intertropicales, p. e. Euterpe oble- racea avec le tronc de 7 mètres, Phoenix spinosa , plusieurs pieds de Syagrus botryophora, des Cycadées à haute tige, des Fourcroyas, des Yucca et un nombre d’arbre feuillus de la zone torride entremêlés de Palmiers de peu d’élévation, de Fougères, de Scitaminées et des Musa- 70 cées. C’esl de cette terrasse qu’on monte par un escalier de fer à une galerie située à 20 mètres de hauteur et du haut de laquelle on plane sur cette magnifique végétation tropicale. On arrive ensuite sur le toit de la serre, d’où l’on aperçoit l’ensemble du jardin, de la ville elle-même avec ces milliers de tours et de coupoles dorées. Hormis les plantes que nous avons déjà nommées, se trouvent encore dans la serre à palmiers un beau Livislona chinensis , des cannes à sucre avec des tiges de 4 mètres , une touffe de Bamhusa verticillata, etc. Dans le compartiment suivant on voit un Cannellier haut de 6 mètres 50 centim., fleurissant et fructifiant tous les ans. C’est là qu’on voit une collection de végétaux du Brésil à belle et éclatante verdure. Ce sont des Eugenia, Carolinea, Heritiera macrophylla, de grands Chryso- phyllums, sur le devant des palmiers de proportions moyennes, un très beau Cycas circinalis, des Araliacées, etc. etc. Dans la cinquième division des serres à Palmiers se trouve la pré¬ cieuse collection de Cycadées de ce jardin. On y trouve aussi le Livis- tona australis, les Orchidées, qui se distinguent par leur force et la beauté des individus. M. regel articule spécialement des Brassia verru- cosa et Keiliana, qui ont donné chacun vingt grappes de fleurs, des Slanhopea tigrina var. speciosa avec dix inflorescences, un pied de So- bralia macrantha avec des centaines de tiges fleuries. Pour donner à la collection d’Orchidées un devéloppement tout-à- fait analogue à celui des autres collections, on construit en ce moment une serre à double vi¬ trage, qui a 250 pieds (74 mètres) de longueur sur 55 pieds (14 mè¬ tres) de largeur. Des palmiers on passe à la ligne transversale occidentale, dont la première division contient des Thuja orientalis, Juniperus virginiana et autres conifères rustiques plantées en pleine terre. De là on se rend dans une autre serre, longue de 200 pieds (64 mètres), ou sont plantées les conifères les plus précieuses isolément au milieu de pélouses de Se- laginelles. M. regel indique notamment le Gypressus funebris et le Cha- maecyparis nutkaënsis comme conifères rustiques que le jardin de St. Pétersbourg a introduites en Europe. Une serre basse est destinée à la culture des bruyères et plus loin en se rapprochant de l’appareil de chauffage, on trouve une riche .col¬ lection de piaules de la Nouvelle Hollande. Enfin il y a un comparti¬ ment pour les Chamaerops, les Yuccas et les Fougères de serre tem¬ pérée. Ce compartiment forme le passage à la première serre chaude de la ligne méridionale. Parmi les cinq compartiments de cette ligne, les moins élevés sont 71 destinés aux espèces délicates de serre chaude. Deux autres plus grands et plus hauts sont voués aux plus brillantes plantes de serre froide. Dans un de ces derniers on voit les plus beaux pieds de Rhododendron arbereum, qui se trouvent sur le continent, ayant six mètres et demi en longueur. Une foule de Rhododendrons et Azaleas présente un aspect admirable à la période de la floraison et c’est entre ces groupes que l’on admire les Araucarias excelsa, de beaux individus de Banksia, * Tristania, Agnostus etc. La serre pareille à celle-ci contient les espèces les plus précieuses de la Nouvelle-Hollande; on y reconnait des masses d’Acacia, Chorozema, Boronia, Daviesia, Pullenaea. La division du milieu renferme de grands arbres de Camellia et Thea en pleine terre. Les ar¬ bres de Thea viridis et Camellia Sasanqua y sont tellement forts, qu’on soutient qu’il n’y pas de pareils en Chine. La serre est déjà trop petite pour contenir ces arbres, sous lesquels on se promène comme dans une forêt. La partie de la serre consacrée aux plantes aquatiques où se trouve un aquarium de 25 pieds de diamètre (8 mètres), contient la Victoria regia, qui fleurit chaque année. En quittant le jardin, on voit la ligne transversale qui est occupée par les Camélias, qui sont les plantes de décoration par excellence. Le jardin de la capitale en contient une collection immense. La terre et l’eau y sont très favorables aux Camélias, mais la courte durée de l’été oblige à soumettre ces plantes immédiatement après la floraison à une chaleur de 12-18 dégrés, afin qu’elles développent leurs jets et préparent leur floraison prochaine; ce qui fait, que les Camellias y fleurissent aussi bien que dans les pays où elles prospèrent le plus. Il est important de suivre M. regel dans son exposé de ce qui se trouve dans la bibliothèque, l’herbier, la partie carpologique etc. de cet établissement immense. , HISTOIRE DES ALGUES. Observationes Phycologicae in Florum Batavum, auctore w. f. r. sürlxgar, Leovardiae 1857, avec 4 planches lithographiées. L’auteur de ce travail publie le résultat de ses recherches sur les algues de la Néerlande, faites en 1854, avec le but de répondre à la question proposée sur ce sujet par la Faculté des Sciences naturelles à l’Université de Leide. Nous nous abstenons d’une analyse de cet ouvrage, dont le sujet touche la partie la plus difficile et l’une des plus intéres¬ santes de la science, mais qui n’a rien d’engageant pour nos lecteurs, qui dans notre recueil ne cherchent que des communications horticoles. Nous aimons à croire que les Algologues s’y plairont plus et nous espé¬ rons que l’opuscule sera suffisamment dispersé , afin que les personnes intéressées en puissent prendre connaissance. POMOLOGIE. sur l’engraissement des arbres fruitiers. Le sujet de l’engraissement, cet objet si important pour la produc¬ tion, a été peu débattu encore dans la presse horticole, quoiqu’il puisse paraître extraordinaire que les arbres fruitiers, dont nous attendons une abondance de fruits, aient moins besoin d’engrais que les autres plantes cultivées. Le sujet qui nous occupe peut être considéré sous un triple point de vue; savoir: 1° Quelles espèces de fruits supportent l’engraissement ? 2° A quelle époque de l’année peut-on et doit-on engraisser? 5° Quels sont les engrais qui conviennent pour l’engraissement des arbres fruitiers et comment y doit-on procéder? Examinons successivement chacun de ces points. 1° Quels arbres fruitiers supportent V engraissement ? Relativement à celte question il n’v a guère d’exception négative qu’à l’égard du Cerisier à fruits doux ( griotlier ), car cet arbre, non-seule¬ ment exige fort peu d’engrais, mais on a fait la remarque qu’une abon¬ dance de fumier en abrège la vie, parce qu’il y détermine l’écoulement de la gomme. Si ces arbres croissent dans un jardin potager, il n’est pas nécessaire de les engraisser; dans les vergers on se contente de bêcher la terre autour du pied de l’arbre tous les trois ou quatre ans, et d’v mettre un panier ou deux de compost suivant la force de l’arbre, et encore cette opération n’est considérée comme urgente que dans le cas où les fruits resteraient petits et de mauvaise qualité. Les Merisiers se trouvent, au contraire, très-bien d’une fumure mo¬ dérée, et récompensent par une ample récolte la dépense. Les Cérisiers à fruits acides (Mérisiers) ne veulent pas être plantés trop profondément , 73 car dans celle position ils ne vivent pas longtemps; et, dans les terrains à sous-sol très-humide, nous conseillons de les greffer sur Mahaleb, qui résiste mieux à l’humidité croupissante que le Mérisier franc. Les Pruniers aiment une fumure réitérée tous les ans; cela s’entend surtout pour la Reine-Claude, les Mirabelles, les prunes dactyloides et les prunes américaines. Contrairement à l’opinion générale, nous conseillons l’engraissement des arbres à fruits à pépins, lesquels, étant en même temps taillés d’après les règles de l’art, portent alors abondamment, quelle que soit d’ailleurs la forme qu’on leur donne. Les Groseilliers , les Fraisiers, les Framboisiers cessent de donner de beaux et de bons fruits si on ne les engraisse pas; plus la fumure est abondante, plus grand sera le rapport en fruits ]). 1. A quelle époque de Vannée convient-il d’engraisser les arbres fruitiers ( La réponse à cette question a été fixée par une foule d’expériences: à savoir, que le meilleur moment d’engraisser les arbres fruitiers est le printemps * 2), avant le commencement de la végétation; les matières volatiles de l’engrais n’ont pas le temps de se dissiper dans l’air et sont promptement absorbées par les racines sous l’influence de la chaleur et de l’humidité. Si, du reste, certaines considérations exigent que le terrain soit en¬ graissé en automne, il faut s’y prendre de manière à ce que l’engrais soit enterré immédiatement et ne point le laisser à la surface. Outre l’engraissement du printemps, on engraisse les arbres qui sont plantés dans le jardin à l’arrière-saison, vers la fin de juillet ou d’août, ce qui produit un excellent effet sur les fruits qui pendent aux arbres. Lorsqu’un arbre fruitier doit produire à la fois des fruits et du bois à fruits pour l’année suivante, il est évident qu’il faut lui amener autant J) D’après mes expériences, de tous les arbres fruitiers, c’est la Vigne qui supporte la plus grande quantité d’engrais. Si on l’arrose de temps à autre avec du purin de vache, les grap¬ pes non-seulement mûrisèent plus tôt, mais elles contractent un goût plus sucré et plus aromatisé. 2) La théorie indique au contraire la fumure d’automne comme la plus rationnelle ; en voici les raisons: tous les arbres fruitiers poussent leurs nouvelles racines, c’est-à-dire celles qui absorbent la nourriture, déjà en février et même plus tôt lorsque le temps est doux. Si alors elles rencontrent de la nourriture, elles l’absorbent avec avidité, au plus grand avantage de l’arbre. On se trompe généralement lorsqu’on pense que le fumier qu’on met en terre est immédiatement absorbé par les racines; il doit d’abord être converti en sels; mais comme cela n’a pas lieu de suite et qu’il faut au contraire du temps pour que cette transformation s’opère , il est rationnel d’enfouir l’engrais en automne. 74 de sucs que possible. L’omission de cette opération est la cause pour la¬ quelle , dans tous les jardins , les arbres fruitiers ont besoin d’une année de repos après une année de fructification abondante, afin d’accumuler de nouveaux sucs à fruits. Ce n’est, cependant pas à dire qn’une fumure réitérée soit absolument nécessaire pour obtenir tous les ans une ré¬ colte. Nous pensons au contraire qu’une bonne fumure, une fois donnée, est suffisante. 3. Quelles sont les substances qui peuvent être appliquées à l’engraisse¬ ment des arbres fruitiers et comment doit-on procéder à V engraissement F Les meilleurs engrais pour les arbres sont les vidanges des latrines; le guano exige dans son application trop de précautions pour que l’on se permette de le recommander d’une manière absolue. Les eaux des fu¬ miers sont très-efficaces, mais leurs effets sont d’une courte durée. Les os en poudre ainsi que les rognures de corne doivent être enfouis en automne. Quant à l’application des engrais, nous ferons remarquer qu’il serait dangereux pour la vie de l’arbre de placer en contact immédiat avec les racines des excréments d’animaux frais ou non décomposés. Lorsqu’on est à même d’employer des engrais liquides, il faut faire bêcher la terre dans tout le périmé! re aérien de l’arbre jusqu’à l’extré¬ mité des branches, car c’est vers ce point correspondant dans le sol qne se trouvent aussi les jeunes racines. L’emploi des engrais à l’état liquide est toujours préférable; les os en poudre, les rognures de corne, le sang, le guano et d’au! res com¬ posts doivent être délayés dans de l’eau ou dans du purin avant qu’on s’en serve. Comme les vidanges constituant un engrais que tout le monde est à même de se procurer et qu’il est en même temps le plus efficace, nous nous y arrêterons un peu plus longtemps. Cet engrais a, comme on sait, une très-forte odeur qui est surtout désagréable au moment où l’on s’en sert. Celte odeur provient principalement de la grande quantité d’ammoniaque uni au soufre qui s’en exhale. On peut anéantir cette odeur instantanément en y ajoutant quelques livres de vitriol vert (sulfate de fer) ou du plâtre en poudre. Ces deux substances sont. douées de la faculté de neutraliser l’ammoniaque, qui de cette manière est réservée pour la végétation des arbres. L’engraissement avec des vidanges mélangées de sulfate de fer pré¬ sente encore le grand avantage de détruire une infinité de ces petits insectes, qui sont doués de l’instinct de piquer les meilleurs fruits, et dont les chrysalides hivernent dans le sol autour de l’arbre. ( Galt . Journ. d’hort. prat. p. 16) sch. 75 SUR LA CONSERVATION DES FRUITS. Celte question est devenue de nos jours d’une grande importance, depuis que le commerce des fruits verse dans le pays des sommes eon- sidérables. Si la récolte a été peu abondante, le prix des fruits est naturellement fort élevé; mais celte circonstance ne profite guère au producteur, parce qu’il n’a rien ou peu à vendre. Si, au contraire, la récolte a été abon¬ dante, les prix baissent en raison de la quantité et de l’encombrement des marchés. Dans ces cas d’abondance, il est du plus haut intérêt pour le cultivateur de conserver une partie de ses pommes ou poires jusqu’au printemps, saison où il pourra les vendre à des prix bien plus élevés qu’immédiatement après la récolte. La conservation des fruits dans les caves n’est pas possible ou ren¬ contre beaucoup d’obstacles à la campagne, où généralement elles ne sont pas assez spacieuses, pas assez sèches et pas assez aérées pour y conserver longtemps des fruits en bon état et exempts de cette odeur moisie qu’ils contractent dans ces sortes de réduits. La conservation dans des caisses, dans des tonneaux ou sur des rayons, ne peut être appliquée en grand. Toutes ces considérations ont engagé plusieurs per¬ sonnes à conserver leurs pommes, etc., dans des silos construits exprès à cet effet, et, après en avoir fait d’abord l’essai en petit. Ces silos doivent être creusés dans un terrain un peu élevé, où l’eau n’atteigne pas aux fruits, et être assez profonds pour qu’on puisse les couvrir avec deux pieds de terre pendant la rude saison. Quelques-uns les doublent en paille, d’autres, en planches; on peut aussi les faire construire en maçonnerie, en guise de bâche à l’abri de l’humidité. Quand le silo est ainsi apprêté, on y dépose par couches les fruits qu’on a pris soin de cueillir à la main, et de façon que les sortes les plus tardives se trouvent au fond, et séparées des autres par une couche de paille sèche et sans odeur. Quand le silo est plein, on le couvre d’une couche de paille et ensuite de planches. Le tout est recouvert de deux pieds de terre. On peut être sùr que les fruits ainsi déposés dans des silos se con¬ serveront jusqu’au printemps suivant. Il va sans dire que chaque pom¬ me ou poire, avant de les déposer dans le silo, doit être examinée pour voir si elle n’a pas reçu d’al teinte pendant la cueillette, car de pareils fruits se gâteraient et communiqueraient la pourriture à leurs voisins. (1. 1.) s. 76 DIOSCOREA BATATAS. — IGNAME DE LA CHINE. Depuis plusieurs années, le monde horticole s’est beaucoup occupé d’une plante de la Chine introduite de nouveau par M. de montigny; con¬ sul de France à Shang-Haï; je dis introduite de nouveau , car les jour¬ naux en avaient déjà parlé, il y a au moins cinq ans; mais la culture n’en ayant pas alors été continuée, elle a été perdue de vue; aussi sa nouvelle apparition est-elle, à juste titre, considérée comme la seule profitable. Nous pouvons aujourd’hui en parler utilement et avec une assez grande connaissance de cause, car des expériences nombreuses ont élé faites; nous pouvons donc la juger et la faire connaître sous ses bons comme sous ses mauvais rapports. Nous disons sous ses bons el mauvais rapports , car la culture de cette plante présente des avantages qu’il serait déraisonnable de méconnaître; mais aussi elle a des inconvénients qui doivent être signalés dans l’in¬ térêt de la vérité, afin que les personnes qui s’y livreront n’éprouvent pas de déception dans leurs espérances. Cette plante, Dioscorea balatas, a du rapport avec la nombreuse fa¬ mille des Convolvulus. Celle famille, dont le type se trouve dans nos baies, Convolvulus sepium , renferme des espèces dont les tubercules ou, pour mieux dire, les tiges souterraines sont édules, c’est-à-dire mangea¬ bles; telles que les nombreuses variétés Convolvulus batatas ou bâtâtes , vulgairement nommées patates ; qui sont cultivées facilement dans nos climats, mais dont les produits ne peuvent se conserver pendant l’hiver, malgré toutes les précautions que l’on peut prendre pour y réussir. Le faciès du Dioscorea batatas a le port des Convolvulus , les liges sarmenteuses, voluhiles, s’élevant à deux el trois mètres de hauteur, si elles sont ramées, et courant par terre si elles ne le sont pas; les feuil¬ les, en coeur, sont opposées. La plante est dioique , c’est-à-dire que les fleurs mâles se trouvent sur un individu et les fleurs femelles sur un autre; de sorte qu’il faut nécessairement le rapprochement des deux plantes de sexes différents pour opérer la fécondation et obtenir des graines fer¬ tiles; c’est ce qui nous manque encore jusqu’à présent, car nous ne possédons en France que la plante mâle, de sorte que nous n’avons pu jusqu’ici obtenir des semences fertiles. On nous a donné l’assurance qu’un pied femelle existait au Jardin botanique d’Alger, dirigé par 31. hardy fils; faisons des vœux pour que la fécondation nous apporte des graines fertiles au moyen desquelles nous pourrons obtenir des variétés 77 qui remédieront aux inconvénients que présente le Dioscorea batatas ac¬ tuel, car dans son état présent, la culture n’est pas encourageante pour certaines localités, ainsi qu’on le verra ci-après: Les fleurs du Dioscorea batatas sont très-petites en grappes; elles viennent aux aisselles des feuilles; la forme de la graine ne m’est pas connue. Par les motifs que j’ai énumérés ci-dessus, elle doit être nom¬ breuse vu la quantité des fleurs. La culture de la plante est simple et facile. La plantation s’opère de plusieurs manières: 1° Les liges produisent des bulbilles aux aisselles des feuilles comme en fournit, par exemple, le Lis bulbifére. Ces bulbilles servent à la re¬ production ; 2° Les tubercules y servent également: on les coupe par rondelles de 3 à 4 centimètres d’épaisseur, en veillant à ce qu’elles soient munies de plusieurs yeux; ces yeux, en se développant, donnent autant de tiges. On plante ces bulbilles ou rondelles dans de petits pots de 10 à 15 centimètres d’ouverture remplis de terre légère ou de terreau. On les place sur couche et châssis, si la plantation se fait lorsque les gelées sont encore à craindre, car les feuilles et les jeunes tiges de celte plante y sont très-sensibles. Quand les froids ne sont plus à redouter, la mise en terre s’opère en renversant les petits pots dans la main et en mettant en place les jeunes plantes; chaque pied doit être planté de 20 à 25 centimètres environ d’écartement l’un de l’autre. Le terrain qui convient à cette plante, doit être sableux, doux et très-profond; la plante ne produisant qu’une longue racine en massue, n’a pas besoin d’un grand écartement. Les liges couvrent le sol. La plantation peut aussi se faire de suite, en ligne, en pleine terre, en suivant* la raie que trace la charrue et aux mêmes distances. Celte plantation est alors recouverte par la raie suivante; on emploie de mê¬ me pour celte plantation, des bulbilles ou des rondelles qui n’ont pas été mises préalablement en fermentation sur couche ou sous châssis. Mais alors, la récolte de ce genre de plantation est plus tardive que celle faite avec des plantes mises préalablement en état de végétation. Ce dernier mode conviendrait aux travaux agricoles, c’est-à-dire à la grande culture. La culture d’entretien ne demande presque aucun soin: de la pro¬ preté, des sarclages et quelques binages, tels sont les travaux que cette plante exige. 78 J’ai dit que le Dioscorea batatas demandait une terre douce, légère et profonde: cependant la plante vient aussi dans les terrains durs, argileux et calcaires, mais les produits en sont bien moins productifs et moins beaux, et la récolle à faire est bien plus difficile, ainsi que je l’expliquerai plus tard. D’après les expériences qui ont été faites, il vaut mieux laisser courir les tiges sur terre que les ramer. Si elles s’allongent trop au delà du terrain qui leur est assigné, on peut les raccourcir sans inconvénient; les animaux en sont très-friands; elles peuvent servir à la nourriture des vaches ou des autres animaux. Dans ce qui suivra, je ferai connaître l’époque de la récolte, comment elle se fait, les produits qui ont été obtenus à Rouen et dans les communes des Aulhieux, du Grand et du Pelit-Quev ill y, de Sotte- ville, etc., ces récoltes résultant de la distribution des bulbilles et ron¬ delles faite par la Société impériale et centrale d’ Horticulture du dépar¬ tement. Je donnerai également l’appréciation qu’on peut en faire sous le rap¬ port culinaire et sous celui de l’approvisionnement des marchés aux légumes. En premier lieu, j’ai fait connaître l’origine et le mode de cul¬ ture qui devait être suivi pour obtenir la tige souterraine ou racine du Dioscorea batatas. Je dis tige souterraine , car ce ne sont pas des tubercules ayant la forme des pommes de terre ou des topinambours, mais bien une longue racine charnue en forme de massue, dont le gros bout est en bas. Elle acquiert quelquefois une grosseur de 8 à 10 centi¬ mètres de diamètre et une longueur de près d’un mètre, toujours en diminuant vers le sommet, c’est-à-dire vers le collet de la plante. Dans les terrains légers, sableux, profonds, aisés à défoncer, l’arra¬ chage peut se faire facilement, quoiqu’il présente encore un assez long travail, puisqu’il faut aller chercher à près d'un mètre cette racine , et ce n’est pas sans difficulté, car elie est très-cassante et il faut encore avoir le soin de creuser tout autour pour l’ohtenir entière. Dans les terrains compactes et argileux, c’est un travail considérable et qui demande beaucoup de soins et de temps. La plante se trouvant moins bien dans les terres fortes, offre de moins grosses racines; ces racines dépassent rarement un diamètre de 4 à 5 centimètres et une longueur de 40 à 45 centimètres. Si la plante rencontre un obstacle en s’enfonçant dans le sol, alors elle se divise et se bifurque au travers de l’objet de la résistance. Par exemple, chez M. schlumbergeb , au château des Authieux-sur-le-Porl- 79 Saint-Ouen , la lige souterraine, qui élail arrivée à une profondeur d'environ 60 centimètres, a rencontré le sous-sol composé de sable et de galet; alors, par sa viguer, elle s’est divisée en racines informes et a broché à travers le galet, laissant au-dessus une masse tuberculeuse et assez grosse. De ce fait, plusieurs personnes ont pensé que si l’on pavait le fond du terrain où l’on plante les Dioscorea , on pourrait obtenir de plus gros luhercules et moins longs, et enterrés moins pro¬ fondément. Mais ce pavage augmenterait le travail, puis la plante s’en accommoderait-elle ? La plantation se faisant en mars ou avril, la récolte s’opère en no¬ vembre et même plus lard. On avait d’abord pensé qu’il fallait laisser en terre cette plante pendant deux années pour obtenir des racines plus grosses, mais l’expérience a prouvé le contraire, la récolte doit s’en faire tous les ans. J’en ai laissé en terre pendant deux années, et en les arrachant en novembre dernier, j’ai trouvé les racines de l’année précédente entièrement pourries et annulées. La racine du Dioscorea est très-friable, laiteuse, et le moindre choc la casse; il faut prendre les plus grandes précautions pour la déplanter. J’ai dit que les feuilles et les jeunes liges étaient très-sensibles aux gelées; mais les racines ne le sont pas; celles que j’ai laissées en terre, pendant l’hiver de 1855 à 1856, ont éprouvé jusqu’à dix dégrés de con¬ gélation sans aucune couverture, et elles y ont parfaitement résisté: ainsi le produit de celte plante est rustique et ne craint pas les gelées. La récolte une fois opérée, celle racine se conserve très-bien dans les caves ou dans les celliers. De tout ce qui précède, comme on le voit, la plus grande difficulté est l’arrachage, c’est-à-dire, l’opération de la récolte, car, lorsqu’il faut fouiller un terrain jusqu’à près d’un mètre de profondeur pour avoir une racine entière, cela offre d’assez grandes difficultés; elles sont moin¬ dres, à la vérité, dans les sols légers, sableux et profonds; mais très- grandes dans les terrains compactes, lourds et peu faciles à creuser. Aussi, n’hésitons-nous pas à dire que nous n’en conseillons pas la cul¬ ture dans les terrains de cette dernière catégorie. Pour opérer cet arrachage dans tous les terrains, il convient de creuser un fossé de 80 centimètres à 1 mètre de profondeur au commencement de la planche, d’en jeter la terre en dehors, et de continuer ainsi la déplantation jusqu’à la fin de la planche; de cette manière, on récoltera les racines entières. Chaque pied ne produit qu’une seule racine, alors on conçoit que les plantes peuvent être rapprochées sans inconvénient. 80 Dans les grandes chaleurs, j’ai donné quelques arrosement, mais très- rarement la racine de la plante s’enfonçant trés-profondément dans le sel, n’en a pas besoin. Pour ne pas diviser le sujet qui concerne chaque phase de la culture, j’exposerai dans un article subséquent quels ont été les divers produits dans plusieurs localités aux environs de Rouen. Maintenant que la culture et le mode de récolte du Dioscorea Balatas sont bien connus, voyons quels en ont été les résultats et les produits au moment où nous écrivons cette notice (décembre 1836). Un premier envoi de 23 rondelles fut fait à la Société centrale d’hor¬ ticulture du département en 1833 par M. paillet, de Paris, j’en avais reçu personnellement 30, ce qui faisait en tout 73 rondelles, pesant ensemble 504 grammes, j’en lis la distribution dans la séance du 6 mai 1833. Il n’est pas possible de faire connaître les résultats du produit de l’année 1833, par la raison que beaucoup de personnes ont laissé une partie de leurs plantes en terre, qu’elles ont fait de nouvelles plantations résultant de division de leur récolte, et qu’elles n’en ont donné le résultat qu’en 1836, sans donner le poids de leur semence partielle; néanmoins je vais énumérer, autant que possible, ces divers produits de 1866. M. faucheur fils, jardiner-maraîcher, rue aux Anglais, à Sainl-Sever, a reçu de la société 55 rondelles pesant 128 grammes; il les a plantées le 10 avril 1833, et en a récolté 25 kilogrammes de racines en 1836, qu’il a exposées à la séance du 5 octobre dernier. Celle plantation n’a occupé que 1 mètre 60 centimètres de terrais en carré. Sur les liges de ces 55 pieds il a été récolté 200 bulbilles environ , dont plusieurs avaient 2 et 5 centimètres de grosseur, propres à la ré¬ production. Cet habile cultivateur a remarqué que la végétation était plus active en automne qu’en été; il en conseille la culture aux maraîchers dont les terrains sont profonds, légers et faciles à cultiver; celte culture est. dit-il, même plus aisée que celle du céléri. M. legeau-valée , propriétaire à Quevilly, a reçu également en avril 1853, des rondelles de la Société; deux pieds de ces rondelles ont passé l’hiver en pleine terre, les autres ont été récoltés et ont servi à la plan¬ tation de 1836. Celle dernière plantation a produit de meilleurs résul¬ tats que les deux pieds restés en terre provenant de la plantation de 1833, quoique cette plantation de 1836 ne soit demeurée en terre que huit mois. Le produit total a été de 16 kilogrammes; les racines ont été fort belles et de gros volume. (M. rouGARD , dans le Journ. d'hort, de Galeotti , p. 44.) 81 L’ARBRE DU QUINQUINA INTRODUIT ET CULTIVÉ A L’ILE DE JAVA , PAR ORDRE DE S. M. LE ROI GUILLAUME III. d’après les documents officiels. PAR W. H. DE V R I E S E , PROFESSEUR DE BOTANIÛUE A L’UNIVERSITE DE LEIDE. // L’homme inquiet et laborieux en parcourant les diverses parties du monde, a forcé un certain nombre de végétaux d’habiter tous les climats et toutes les hauteurs; mais cet empire exercé sur ces êtres organi¬ sés n’a point dénaturé leur structure primitive. La pomme de terre cultivée au Chili à trois mille six cents mètres (1936 toises) de hauteur, porte la même fleur que celle que l’on a introduite dans les plaines de la Sibérie. L’orge qui nourrissait les chevaux d’Acbille était sans doute la même que nous semons aujourd’hui. Les for¬ mes caractéristiques des végétaux et des animaux , que présente la surface actuelle du globe ne paraissent avoir subi aucun changement, depuis les époques les plus reculées” — etc. "C’est ainsi que l’homme change à son gré la surface du globe et rassemble autour de lui les plantes des des climats les plus éloignés. Dans les colonies Euro¬ péennes des deux Tndes un petit terrain cultivé pré¬ sente le café de l’Arabie, la canne à sucre de la Chine, l’indigo de l’Afrique et une foule d’autres végétaux, qui appartiennent aux deux hémisphères.” (Essai sur la Géogr. des plantes par M. de HUMBOLDT , p. 27). En 1855 j’ai publié une brochure sur I’inlroduclion à l’île de Java de l’arbre précieux, qui produit l’écorce de quinquina. Celte publication s’est faite avec la permission et le concours de son Excellence le Mi¬ nistre des Colonies M. chs. f. pahud, actuellement Gouverneur-Général des Indes Orientales Néerlandaises, son Excellence ayant daigné mettre à ma disposition les pièces officielles des archives du Ministère, pour autant qu’elles se rapportent à celte question. Si aujourd’hui je reviens à cet objet dans les pages suivantes, la cause en est dans l’intérêt que i. G 82 r l’Europe entière, même les Etats-Unis et les Gouvernements des Colonies intertropicales de différentes nations ont montré dans cette nouvelle cul¬ ture, que le Gouvernement Néerlandais vient d’entreprendre dans l’inté¬ rêt de l’humanité entière. D’autrepart j’aurai l’occasion de rectifier dans cet exposé fidèle et plus succint que mon opuscule mentionné ci-dessus J) quelques erreurs qui, soit par ignorance ou involontairement, se sont glissées dans les communications de quelques journaux, dont les auteurs n’ont naturellement pas eu l’occasion de consulter les pièces officielles. Ce¬ pendant je n’entrerai en discussion avec personne, l’affaire de la culture du quinquina dans les Colonies Néerlandaises étant trop sérieuse pour devenir l’objet de controverses quelconques, tandis que le simple narré pourra faire ressortir ce qui, par d’autres , a été avancé d’inexact on de contraire à la vérité. Depuis les relations scientifiques les plus reculées à l’égard du quin¬ quina, nous savons que les habitants de l’Amérique Méridionale ne pren¬ nent aucune mesure ponr empêcher la récolte illimitée du Quinquina, dont les forêts sont pour ainsi dire dépouillées. C’est comme si les Gou¬ vernements de ces Etals ne prennent nullement à coeur une affaire aussi importante. Personne ne songe à cultiver ces arbres et l’Autorité Publi¬ que semble ne pas s’y intéresser, aussi se peut-il qu’elle n’en a pas les moyens. Il y a lieu d’admettre cette dernière supposition, parce que, selon M. weddell, la région du Quinquina a une étendue de 2,000 lieues □. Des quantités immenses sont exportées; même quelquefois des forêts entières sont brûlées sous les yeux du Gouvernement. Cependant les Péruviens et les Boliviens ignorent aussi peu que nous que la quan¬ tité va en diminuant, et que les arbres, abattus par milliers, ne sont pas si vite succédés par d’autres qui puissent les remplacer. En descen¬ dant les Andes, pour se rendre dans les forêts de Quinquina, le voya¬ geur reconnait de loin déjà son chemin au bruit des coups de hache, dont les cascarilleros abattent ces beaux arbres sans merci et avec la plus grande négligence. Tous les observateurs sont d’accord pour dire qu’ainsi non seulement une prodigieuse quantité de l’écorce se perd, mais que celle manière d’agir aura aussi dans la suite les plus fâcheux ré¬ sultats. La triste conséquence de cet état de choses, déjà prévue par de la condamine et affirmée après lui par tous les voyageurs, c’est une dimi¬ nution visible de la quantité des arbres de quinquina. Il est d’une si haute importance de faire ressortir celte circonstance !) De Kina-boom uit Zuid-Amerika overgebragt naar Java medegedeeld door w. h. de vriese. 83 dans tous les détails, que nous avons jugé nécessaire de citer ci-dessous et en d’autres endroits les paroles mêmes de ceux qui en ont fait mention. Don antonio de ulloa Q, trente ans après de la condamne, fit obser¬ ver le danger de ruiner les forêts de Quinquina, et proposa de prendre contre cet abus des mesures prohibitives. Ce ne fut qu’en Janvier 1838, soixante-six ans plus lard, que le Gou¬ vernement de Bolivie se rendit à ces vues, en proclamant une défense formelle d’exporter le Quinquina pendant un espace de o ans. Pereira * 2) observe, que ces arbres ne se rencontrant qu’en une seule parlie de la terre, et aucun soin n’étant pris pour leur cultivation, il y aurait eu lieu de craindre qu’ après quelque temps ces écorces ne dis¬ parussent du commerce. Stevenson 3) déclare, que le Gouvernement de l’Amérique doit prendre soin pour conserver l’arbre du Quinquina, soit en prohibant d’abatlre les arbres, soit en obligeant les Autorités dans les diverses localités de prendre des mesures pour que ces arbres ne soient plus anéantis, puis¬ que sans cela il est probable, que ce produit éminent du nouveau monde sera entièrement détruit. M. weddell fait observer dans l’Introduction de son Histoire naturelle des Quinquinas (p. 5), qu’il a spécialement fixé son attention sur toutes les espèces de Cincbones. Il dit : «L’immense accroissement pris par le commerce des quinquinas dans ces parties, au détriment des anciennes forêts, rendait en quelque sorte nécessaire un travail à leur sujet. À une époque aussi où la consomma¬ tion de ces écorces, et surtout de leur principe fébrifuge, la quinine, devient de plus en plus considérable, je crois qu’il peut être utile d’ap¬ peler l’attention sur les écorces qui, un jour, devront remplacer le quin¬ quina Calisaya, dont l’épuisement devient de plus en plus imminent. Ces espèces, si elles sont beaucoup moins riches en principes actifs, nous offrent encore, par leur abondance, quelque sécurité contre la chance prochaine de nous voir privés du médicament le plus précieux du règne végétal.” Et page 7. >) Auteur des Notitias Americanas , Vol. I, 8°. Voyez aussi hooker’s Companion to the Botanical Magazine , 1 , 247. 2) The Eléments of mat. med. and Therapeutics , by jonathan pereira. III Ed. vol. Il, London 1853 , p. 1605 sqq. 3) Narrative of twenty Years, Résidence in South America, II, 60. 84 «Aujourd’hui, pour rencontrer des écorces de bonne qualité , il faut aller, comme je l’ai fait, à une distance de huit à dix journées des lieux habités." Et ensuite p. 13. «Il faut bien le reconnaître, le mode d’exploitation de ce produit pré¬ cieux semble devoir rester toujours à la merci des demi-sauvages qui la pratiquent: et si on ne trouve pas quelque moyen efficace de contreba¬ lancer cette puissance destructrice, nos descendants auront inévitablement la douleur, sinon de voir s’éteindre les différentes races de Quinquinas, du moins de les voir devenir d’une extrême rareté. — L’opinion de ceux qui voient les forêt s se repeupler par les semis et les rejets partis de la souche des arbres abattus est bien plus conforme à la vérité; mais, comme on a pu le voir, cela ne peut se vérifier que jusqu’à un certain point. Trop souvent, en effet, la souche messacrée sans discernement, sans pitié, meurt avee le tronc qu’elle supportait; et les rejets, quand ils se produisent, arrivés avec une extrême lenteur à un certain degré de développement, tombent à leur tour sous la bâche pour ne plus reparaître; il en est de même des semis. Une surveillance exercée sur les travailleurs, au moyen d’inspec¬ teurs, empêcherait sans doute jusqu’à un certain point de tels vandalismes; mais, quoiqu’on en dise, une mesure semblable ne peut malheureusement avoir lieu qu’en théorie. Il est bien différent, en effet, d’inspecter un bois de nos pays et d’inspecter une forêt du nouveau monde, surtout quand celte forêt a une étendue de vingt mille lieues carrées. En définitive, deux moyens seuls me paraissent capables d’être em¬ ployés pour obvier à la disparition trop rapide des arbres à quinquina: l’un est de limiter l’exportation à un chiffre proportionné à la puissance productrice des forêts; le second est d’en faire l’objet d’une culture ré¬ gulière. Limiter l’exportation serait sans doute le plus sûr; mais n’esl-il pas à craindre que la disproportion entre la consommation et la pro¬ duction ne soit déjà trop grande pour qu’il soit possible de rétablir la balance; et nos besoins d’autre part, ne sont-ils pas devenus trop exi¬ geants pour se plier à des considérations qui ne regardent qu’un avenir éloigné *)? Reste la ressource de la culture, et il faut l’employer. ') '/A l’appui de cette manière de voir, il me suffira de citer l’exemple de la compagnie de La Paz à laquelle le Gouvernement Bolivien a concédé le monopole du commerce des quin¬ quinas de la Bolivie, avec la faculté d’en exporter annuellement 4000 quintax ou 40,000 livres espagnoles , et qui cependant n’a pu se contenter de ce chiffre imposant, puisqu’on l’accuse en ce moment d’avoir dépassé de beaucoup ses droits. Que serait-cedonc si les res¬ trictions étaient enlevées complètement, comme cela existe du reste partout ailleurs, et no¬ tamment au Pérou, où les exportations se sont élevées, pendant certaines années, à des quantités vraiment fabuleuses. — Dans la Nouvelle Grenade, au moment où la rage de l’ex- 85 S’il est un arbre digne d’être acclimaté dans une colonie française c’est certes le Quinquina; et la postérité bénirait ceux qui auraient mis à exécution une semblable idée.” Et p. 52. »La grande réputation du quinquina Calisaya l’a fait tellement recher¬ cher qu’il devient d’une extrême rareté et il n’est pas douteux qu’un jour il ne disparaisse presque complètement du commerce et qu’on ne soit obligé de se contenter enfin de quelques unes des espèces que l’on mé¬ prise aujourd’hui. Déjà autour des lieux habités il ne se voit plus, pour ainsi dire qu’à l’état d’arbuste, et si par hasard quelque petit arbre est resté inaperçu au milieu de la forêt, à peine sa cime s’élèvera-t-elle, que la hache l’aura aussitôt atteint. Quand, pour mon compte, j’ai voulu voir celle espèce dans toute sa vigueur, il m’a fallu passer de longues journées à pied dans les forêts, les traverser par des sentiers à peine ouverts et éprouver quelques unes des fatigues qui sont le lot commun des pauvres cascarilleros.” Pag. 55. » — La rareté croissante du quinquina Calisaya porte sans cesse les Cascarilleros à y mêler les écorces de plusieurs autres Cinehonas, et ils réussissent en général d’autant plus facilement à faire passer cette fraude qu’on y est déjà presque accoutumé, et qu’à moins d’une très grande habitude il est bien difficile quelquefois de la découvrir.” Pag. 57. » — On peut se faire une idée de l’immense consommation de celle écorce par le fait que la compagnie bolivienne en exporte annuellement, sauf sophistication, plus de 4,000 quintaux ou 400,000 kilogrammes. Il est difficile que les forêts suffisent longtemps à l’alimentation de sem¬ blables besoins. Dans le rapport de de jussieu Q et les autres commissaires MM. RICHAUD et gaudichaud, sur le Mémoire de M. weddell, intitulé : Histoire naturelle du Quinquina, offert à l'Académie des Sciences ou lit p. II, ce qui suit: » — Il est néanmoins un point trop important à l’humanité pour que nous n’y fixions pas un moment l’attention: c’est le défaut complet d’é¬ quilibre entre la consommation et la production des meilleures écorces de ploitation des écorces était à son plus haut degré, c’est-à-dire au commencement de ce siècle , la quantité d’écorces embarquées dans le seul port de Carthagène s’est élevée, en 1806 seu¬ lement, au chiffre énorme de 1,200,000 livres; aujourd’hui, par contre, on en exporte à peine quelques arrobes.” *) Compte rendu des séances de l’Académie des sciences XXVIII. Séance du 11 Juin 1849. 86 Quinquinas, et la destruction assez rapide qui menace les espèces les plus estimées. M. weddell n’y aperçoit que deux remèdes possibles ; l’un qu’il reconnaît lui-même bien difficilement applicable, c’est l’établissement de sages pratiques qui présideraient à l’exploitation, en évitant toute perte de cette substance précieuse, et d’une sage législation qui modé¬ rerait l’exportation. Mais comment assujettir à ces pratiques les bûche¬ rons au fond des forêts du nouveau monde, et comment mettre ces res¬ trictions d’accord avec les demandes énormes du commerce, et surtout de l’Europe, qu’on doit supposer réglées par le besoin même? L’autre remède serait la multiplication par la culture, son succès serait sans doute assuré sur toute celte vaste étendue où les Quinquinas croissent naturellement. Peut-on l’espérer hors de cette région, et quelques points de nos colonies offrent-ils les conditions de climat et de sol nécessaires à sa réussite? On ne peut que recommander les essais, et c’est aux gouvernements à les tenter; car, quoiqu’on n’ait pas de données précises sur le nombre d’années dont l’arbre a besoin pour que l’écorce ait toute sa perfection , et que le rendement atteigne le maximum, on peut calculer sur une durée assez longue, et les gains sont trop incertains et certainement trop éloignés pour engager l’industrie particulière dans de pareilles tentatives.” Chez M. deloxdre (qui a visité les forêts de quinquina en Amérique) et M. bouchardat l) nous lisons: Ruiz se plaignait amèrement, en 1792, du peu de soins que les cascarilleros apportaient à l’exploitation de l’arbre; M. de jussieu, dans son savant rapport sur V Histoire des quinquinas de M. weddell, appuie aussi les observations contenues dans ce bel ouvrage à l’occasion de la perte de la plus grande partie des écorces. Maintenant, que toutes les républiques de l’Amérique du Sud n’ont plus qu’à faire un sage emploi de l’indépendance qu’elles ont si chèrement acquise, nous ne doutons pas que les gouvernements de Bolivie, du Pérou, de l’Equateur et de la Nouvelle Grenade ne portent toute leur attention sur la conservation de la plus utile richesse de ces beaux pays, en régularisant les coupes des forêts par des lois répressives. Ruiz dit encore avec raison que le coca, cet arbuste si précieux qui formait autrefois des forêts impénétrables, a fini par être cultivé avec grand soin et que la culture en a augmenté le produit et la qualité. Pourquoi ne prendrait-on pas les mêmes soins de l’arbre de quinquina, pour le conserver aux générations futures, au lieu de l’abandonner à l’in- *) Quinologie, p. 14, 21, Voyage dans le Nord de Bolivie, par weddell, 1852, chap. XXIX. 87 souciance des Indiens, qui le détruisent d'année en année par la manière dont ils l’exploitent.” Pag. 21. Après une course des plus fatigantes, à travers mille obstacles et ex¬ posé à une pluie fine qui eut bientôt traversé nos vêtements, nous en¬ tendîmes le retentissement des coups de hache de l’Indien qui était ar¬ rivé au haut de la montagne bien avant nous, car nous étions exténués. «Mais les coups de hache, qui étaient le signal de notre conquête, nous rendirent les forces comme par enchantement, et nous fûmes bientôt auprès de ce magnifique et grand arbre que je voyais pour la première fois et qui était depuis longtemps le sujet de mes rêves. Je restai en extase devant ses belles écorces argentées, ses larges feuilles d’un vert chatoyant, et ses fleurs d’un parfum si doux, qui rappellent un peu celles du lilas. L’arbre n’est pas tombé tout de suite, il est resté comme suspendu au milieu des lianes et des arbres de toute espèce dont il était entouré, et qu’il a fallu abattre à une certaine distance pour que notre conquête si désirée pût s’étendre sur la terre et nous permettre de l’admirer à notre aise, de couper des écorces du tronc et des branches: et de m⬠cher les feuilles, les fleurs et les fruits, pour y chercher à des degrés différents l’amertume des écorces. En descendant de la montagne, je ne pus m’empêcher de déplorer l’indifférence avec laquelle l'Indien portait des coups de hache à une certaine élévation du sol pour n’avoir pas la peine de se courber. Il en est de même dans toutes les forêts de l’Amérique du Sud ; ils abandonnent aussi le tronc à la naissance des branches, et l’on peut calculer que, généralement, on ne récolte pas la moitié des écorces que chaque arbre pourrait produire.” Dans son Voyage au Nord de la Bolivie Q, M. weddell écrit ce qui suit : «On m’a raconté que, dans les forêts à quinquina nouvellement décou¬ vertes du département de Cochabaraba, on se contentait très-souvent, pour ne pas avoir la peine de couper l'arbre, d’en retirer l’écorce jusqu’à la hauteur où la main pouvait facilement atteindre, et, si l’arbre était abattu, on négligeait de prendre toute la partie de son écorce qui se trouvait du coté du sol, afin d’éviter le travail de retourner le tronc. Quoiqu’on en dise, les forêts de la Bolivie, toutes riches qu’elles sont, ne peuvent résister longtemps à des attaques continues du genre de celles qu’elles ont eu à subir récemment. Celui qui, en Europe, voit i) P. 244. 88 arriver ces niasses énormes et toujours croissantes de quinquina, peut bien croire qu’il en sera toujours ainsi; mais celui qui cherche, dans les lieux mêmes où le quinquina se produit, à savoir ce qui en est, se voit obligé de penser autrement. Il suffît effectivement d’un seul fait pour montrer la diminution constamment progressive des arbres à quin¬ quina Q, c’est qu’aut refois on en rencontrait partout aux environs des lieux habités de la région, tandis qu’aujourd’hui , pour trouver un arbre de quelques décimètres de diamètre, il faut, en général, faire plusieurs journées de chemin au sein des forêts. Or, à moins que ces forêts ne soient sans limites, ce qui n’est pas, ou que les arbres abattus soient remplacés par d’autres, ce qui, par malheur, n’a lieu que très rarement, comment une exploitation, conduite comme celle dont j’ai parlé, pourrait- elle trouver à s’alimenter indéfiniment? Il est de toute évidence que le quinquina calisaya, si l’on continue à l’exploiter de la sorte, finira tôt ou tard par disparaître plus ou moins complètement de nos marchés, à moins toutefois qu’on ne s’occupe administrativement de sa reproduc¬ tion, et les espèces de quinquina plus ordinaires que le remplaceront finiront sans doute, à leur tour, par avoir le même sort.” > Faillait-il encore plus de témoignages pour pouvoir être persuadés de¬ puis bien longtemps de la décadence remarquable des forêts de Quin¬ quina, et du danger toujours croissant que la plus excellente espèce de Quinquina ne fût bientôt détruite; fallait-il encore plus de preuves pour montrer la nécessité de prendre des mesures, afin d’éviter un danger aussi imminent? Je me suis étendu à ce sujet dans les pages précédentes non point afin de défendre une mesure prise par le Gouvernement Néerlandais dans cette affaire importante; un tel système de ma part n’était nullement nécessaire, et le Gouvernement pourrait y appliquer »non tali auxilio.” Je ne suis appelé non plus à proclamer les louanges de ce qui a été fait. Je ne me propose que de donner un simple exposé des faits. Mais afin de faire obtenir à mes lecteurs une idée nette de cette matière, j’ai cru indispensable de leur démontrer dans toute leur étendue les causes et les motifs empruntés à la science et à l’expérience, el je di¬ rais presque la nécessité, où se trouvait le Gouvernement , de faire trans¬ porter l’arbre du Quinquina de l’Amérique méridionale à Java. Après les communications faites ci-dessus, je crois pouvoir être assuré que per¬ sonne ne demandera: à quoi servait-il de transporter l’arbre du Quin- •) Je ne parle ici que du Cinchona Calisaya , car plusieurs autres espèces sont encore très communes. 89 quina de l’Amérique Méridionale sur une lerre étrangère et de le cul¬ tiver à Java ? Plusieurs savants distingués de ce pays, depuis plus de vingt-cinq ans , ont pressé le Gouvernement à celte mesure importante. Nous ne faisons que rendre un juste hommage à leur mérite en fai¬ sant ici mention des noms de ceux qui ont fait au Gouvernement des propositions à cet égard; ce sont: MM. le Dr. c. l. blume, Professeur, Directeur de l’Herbier Royal (1829, 1830, 1850), le Dr. r. w. korthals, dans ce lemps-là membre de la commission des naturalistes aux Indes Orientales (1830), feu le Professeur c. g. c. relnwardt (1830), le Dr. g. j. mulder, Professeur à l’Université d’Utrecht (1858), M. g. vrolik Con¬ seiller d’Etat , Professeur à l’Athénée Illustre d’Amsterdam (1859); le Dr. f. a. w. miquel, Professeur de Botanique au même Athénée (1846), le Dr. fromberg, chimiste pour l’agriculture aux Indes Orientales (1848). * Il sera superflu de dire que les Ministres des Colonies subséquents ont accordé leur attention à ces propositions, et que tous ceux qui en ont été à même, soit à cause de leur profession, soit par d’autres raisons se sont empressés de concourir à réaliser un but aussi excellent. Quelques-uns de ces savants étaient d’avis, que peut-être après quel¬ ques années, les forêts de Quinquina de l’Amérique étant épuisés, et la culture en étant réussie à Java, la patrie pourrait en retirer des trésors. D’autres croyaient, qu’il faillait à tout prix le transporter du Pérou aux Indes, et qu’il croîtrait à Java tout aussi bien qu’en Amérique. On ne cessait de démontrer la nécessité de celte mesure. Mais le Gou¬ vernement redoutait ces dépenses énormes, qui peut-être demeureraient sans résultat. On fut frustré dans le désir d’obtenir des graines de ces arbres par intermédiaire des Consuls Néerlandais dans les différents Etats de l’Amérique, surtout depuis qu’on était instruit de la difficulté dans laquelle sont ceux qui se trouvent aux stations de Valparaiso, de Lima, de Bogota et de Caracas, d’en obtenir des forêts et des montagnes loin¬ taines du Pérou, de la Bolivie et de la Nouvelle-Grenade. Quelques-uns avaient promis de procurer des graines et des plantes , mais il était impossible de réaliser ces promesses tant de fois réitérées. Ce fut vers la fin de l’an 1850 que le Ministre des Colonies eut la certitude que le Gouvernement Français essayerait en Algérie la culture du Quinquina. D’après les informations, prises immédiatement par son Excellence, on apprit qu’en effet les Agents Français dans le sud de l’Amérique avaient réussi dans leurs efforts d’obtenir du moins quelques graines de l’arbre du Quinquina. 90 En 1851 notre Gouvernement fut instruit du fait que les Français avaient fait transporter en Algérie des graines de Quinquina de la Bolivie, reçues par l’intermédiaire du Consul Français de Bogata et qu’on y avait commencé la culture du Quinquina par ces graines. Tout cela engagea le Ministre de demander des informations auprès du Gouvernement français. En même temps on donnait l’assurance qu’il ne s’agissait pas tant d’acquérir de nos Possessions d’Outre-mer un nouveau produit pour les marchés Européens, mais qu’en essayant la culture de la plante qui donne ce médicament précieux, à l’île de Java’ tandis que les forêts de Quinquina vont en s’épuisant en Amérique, on avait principalement en vue le bien-être de l’humanité. C’est ainsi que le Gouvernement Néerlandais considérait celte affaire du vrai point de vue; ce n’était pas une entreprise exclusivement dans l’intérêt des Pays-Bas, au contraire, c’était pour le bien-être de l’huma¬ nité tout entière; mais cependant ce serait un titre de gloire pour notre pays de transporter dans nos belles Colonies Orientales et d’y cultiver ce qui ailleurs se trouvait menacé de destruction. Le Gouvernement français avait pris la chose du même côté et dé¬ clara vouloir nous céder une partie des graines qui lui parviendraient de ses Agents dans l’Amérique Méridionale. On avait pris le plus grand soin en Amérique de bien emballer ces graines en les expédiant pour la France, et on nous communiqua plus tard de France, qu’à leur arrivée en Algérie, elles avait été immédiate¬ ment exposées à la température requise et plantées ensuite en pleine terre dans une situation analogue à celle dont la plante jouissait dans son lieu natal. En Décembre 1851 nous eûmes la nouvelle, qu’on ne pourrait satis¬ faire à la promesse faite à notre Gouvernement, puisque les graines, au lieu d’avoir passé par Paris, avaient été expédiées par Marseille; en même temps on sut que les jeunes plantes avaient péri en grande par¬ tie, tandis que le reste des plantations avait été détruit par un siroc. Cet événement fatal a dû ôter à la France l’espoir de faire réussir en ces régions la culture du Quinquina. Pour le Gouvernement Néerlandais c’était une raison de plus pour faire de puissants efforts d’en venir à bout dans ses colonies. On n’avait lieu d’attendre les graines tant désirées ni des promesses ou des efforts de nos Agents Consulaires en Amérique, ni des tentatives faites par des personnes privées; et en effet, nous sommes persuadés que ces Messieurs, tout bien disposés qu’ils étaient, n’auraient pu s’acquitter de cette commission sans des sacrifices et des difficultés insurmontables. 91 Après ces tentatives infructueuses, on était persuadé, que l’on ne pour¬ rait réussir dans cette affaire importante que par des mesures directes. Une fois convaincu de l’utilité de l’introduction du quinquina à Pile de Java, on avait en même tems lieu de croire que les sacrifices matériels que ce transport devrait naturellement exiger, ne seraient pas sans fruit. On était parvenu à la conviction que le seul moyen d’obtenir d’Amé¬ rique des graines ou des plantes, consistait à en charger une personne capable de réaliser ce grand but. Cependant, ce n’élait pas chose facile de trouver une personne, qui réunît à diverses connaissances celle de la botanique et plus spécialement du Quinquina. Celui qui serait chargé d’une mission aussi importante devait joindre à une santé excellente, une grande fermeté et intrépi¬ dité dans toutes les circonstances dangereuses ou difficiles , inséparables des voyages dans ces parties du monde. L’expérience et les découvertes faites par M. weddell dans le Sud de l’Amérique n’avaient pas été sans fruit pour les savants de notre pays. Ses écrits précieux, ainsi que les écorces de Quinquina et les plantes sèches qu’il avait apportées du Pérou, ne furent pas seulement connus et appréciés en Hollande, mais on les mit à notre disposition et les céda à nos institutions scientifiques avec une libéralité au-dessus de tout éloge. Lors d’un séjour à Paris, l’auteur de ces pages eut la satisfaction de pouvoir faire un usage illimité de tous ces objets précieux, au célèbre Musée de Paris. Je prends la liberté de mentionner ici une circonstance qui ne peut être confirmée d’une manière officielle, c’est que les plus célèbres savants français, les professeurs chargés par l’Académie des sciences du rapport sur le livre de M. weddell (MM. de jussieu, richard, gaudichaud), tous ces messieurs, dis-je, se sont empressés de me témoigner que selon leur opi¬ nion commune, le Gouvernement Néerlandais se trouvait à même de faire réussir la grande entreprise de transporter le Quinquina à l’île de Java où les circonstances locales se prêtaient d’une manière toute particulière à la culture de ce produit. Au mois de Juin 1852 le Ministre des Colonies fit à Sa Majesté la proposition d’envoyer à l’Amérique Méridionale une personne, qui, après y avoir obtenu des plantes et des graines de Quinquina, se chargerait de les transporter directement à Java. Le 50 Juin 1852 le dit Ministre fut autorisé de par le Roi de char¬ ger M. justus karl hasskarl de transporter à l’île de Java des graines et des plantes de Quinquina après les avoir recueillies aux forêts de 92 l’Amérique, tandis que S. M. laissait à Son Excellence le soin de tout ce qui serait nécessaire à la réussite de la mission de ce naturaliste, qui auparavant avait été attaché comme Botaniste au Jardin de Bui- tenzorg. M. hasskarl quitta la Haye le 4 Décembre 1852 pour se rendre à Soulhampton d’où il partit le 17 par »La Plata” et arriva à St. Thomas le 1 Janvier 1855; le 12 de ce mois il se trouva à Aspinwall près de Chagres et le 14 à Panama, malheureusement trois jours trop lard pour continuer son voyage par le bateau à vapeur, qui touche les ports de la côte Occidentale de l’Amérique du Sud. Frustré par ce retard, il continua sa route le 25, se rendant à Payta et de là à Guayaquil. Néanmoins apprenant, qu’à cause de la saison des pluies, son voyage serait impraticable à celle époque de l’année , il changea son plan et s’arrêta à Lima. Au commencement du mois de Mai il se trouva successivement à la première et à la seconde Cordillière moins élevée et puis dans la partie inférieure du Pérou. Ce fut là que la pre¬ mière fois il vil une végétation tropique, mais qui cependant ne pouvait être comparée à celle de Panama. Nous savons par les relations de voyage des naturalistes, quelles sont les difficultés inséparables de pareils voyages, mais nous ne doutons pas qu’il ne soit intéressant de connaître ce que M. hasskarl a éprouvé à cet égard. Les roules sont très mauvaises dans les montagnes du Pérou, elles sont bordées de précipices et sont si peu spacieuses, qu’un homme à cheval n’y passe qu’à peine. Passer des voyageurs qui arrivent de l’au¬ tre coté est chose impossible. Après avoir franchi la crête des secondes Cordillières on trouve plutôt des degrés que des chemins réguliers. C’est ici qu’on doit quitter sa mon¬ ture et continuer sa route à pied en faisant porter le bagage par les Indiens, si l’on en trouve. Poursuivant à pied la route par Vitoc vers Monohamba et Uchubamba, il eut le bonheur de contempler pour la pre¬ mière fois l’arbre du Quinquina dans sa situation naturelle, qui cepen¬ dant n’était pas la Cinchona Calisaya; lequel se trouve par excellence dans le Midi du Pérou et en Bolivie. Détourné de Monohamba par la seconde Cordillière, il se rendit à la capitale de la province de Zanja. C’est à Uchuhamba que M. hasskarl vit plusieurs pieds de la vraie Calisaya, mais il ne réussit à recueiller d’un petit nombre d’enlr’elles des graines et des plantes. 11 recueillit une cinquantaine de plantes et une bonne quantité de graines de celte espèce; qui, emballées avec le plus grand soin, furent envoyées à Lima le 28 Juillet 1853, et ensuite 93 expédiées pour la Hollande. Cel envoi était composé de graines de Cal i- saya, de quatre paquets de graines de Cinchona ovala et d’une pelile quantité de graines de Cinchona pubescens. Sous date du 12 Août M. hasskarl envoya encore au Ministre une lettre contenant des graines de Cinchona amygdalifolia. Après un voyage d’un mois et demi, tous ces objets parvinrent à Lima dans un étal salisfaisanl. C’est là qu’une personne bien intentionnée et se connaissant en fait de culture, les planta dans des caisses de Ward et les envoya, ainsi que les graines, à Panama par le baleau à vapeur. Par un mal-entendu de l’expéditeur les caisses restèrent là exposées à l’influence de la chaleur des tropiques; renvoyées à Lima en Décembre 1853, toutes les plantes avaient péri. On perdait de même la terre qu’on avait mis dans ces caisses pour y conserver ces pieds de Quinquina et qui, examinée chimiquement, aurait pu peut-être répandre quelque jour sur la culture. * Les graines cependant arrivèrent en Europe en bon état et furent confiées aux Directeurs des Jardins Académiques et à celui du Jardin Botanique d’Amsterdam, afin d’en agir conformément aux intentions du Ministre des Colonies. Nous reviendrons à ces graines par la suite. Notre voyageur se rendit d’Uchuhamba dans les régions plus méridio¬ nales, où des peuples insurgés menacèrent sa vie, croyant voir en sa personne un espion du Gouvernement Péruvien. La nuit, abandonné de ses guides, il lui est arrivé d’errer pendant de longues journées dans de sombres forêts, presque sans nourriture et ne trouvant nullepart de traces humaines. L’opinion des personnes mal informées qu’on trouverait les arbres de Quinquina croissant en grand nombre dans des forêts , est de nouveau contre dite par les expériences de M. hasskarl. Le nom de » forêts de Quinquina” ne peut donc plus longtemps y être appliqué. Ces arbres sont très dis¬ persés et même dans les régions du Quinquina on n’en trouve que dif¬ ficilement. Ce désaccord entre les auteurs antérieurs et ceux du temps actuel ne faudrait-il pas l’expliquer par l’anéantissement de ces forêts, qui existèrent encore au siècle précédent? Arrivé dans la province de Carabaya il eut l’espoir d’y trouver les arbres du Quinquina encore en fruits, et il fut bien désappointé en voyant que les graines s’étaient déjà dispersées. Vers la fin de Septembre 1853, M. hasskarl se trouva à Cuzco, l’an¬ cienne ville des Incas. S’étant rendu de là à Sandia, la capitale du dis¬ trict de ce nom, selon ce voyageur, le seul lieu du Pérou où le Quin¬ quina se recueille actuellement , il se mit immédiatement en rapport avec quelques cascarilleros praclicos, afin d’obtenir par eux des renseignements 94 à l’égard des localités. Il fut en état de voir un grand nombre d’espèces de Quinquina , mais il apprit à son grand regret , qu’il était venu trop tard pour recueillir des graines, qui s’étaient déjà dispersées à cause de la saison avancée. Il ne sera pas superflu de répéter ici que la graine de Quinquina est très fine et légère, étant pourvue dans sa périphérie d’une membrane en forme d’aile très mince, qu’ainsi elle se diperse et se perd au moindre souffle; c’est à celte circonstance qu’on croit devoir attri¬ buer le grand domaine des Cinchones dans l’Amérique Méridionale. A cette époque il était également impossible d’obtenir de jeunes pieds de ces arbres. En Carabaya les arbres étaient très rares tandis que les cascarilleros ont détruit tous les vieux arbres, c’est-à-dire, tous ceux qui portent semence. C’est pour cela qu’il est souvent nécessaire de passer la grande rivière, qui sépare les habitants civilisés des Indiens sauvages, pour aller à la recherche de ces arbres et aussi des jeunes pieds, origi¬ naires des semences dispersées. C’est ainsi que, frustré dans son espoir de pouvoir terminer le voyage vers la fin de 1853, il résolut de retourner à Lima, et d’y passer la saison sèche jusqu’au mois d’Avril. La fièvre jaune faisant des ravages à Lima, il se rendit au Chili, où un climat plus tempéré semblait pouvoir ranimer ses forces ébranlées. Des nouvelles de la Haye de par le Ministère des Colonies lui firent savoir qu’au mois de Janvier, la Corvette «Sumatra” sous le commande¬ ment du Capitaine-Lieutenant wippf, toucherait la côte occidentale de l’Amérique Méridionale; il résolut donc de s’établir provisoirement à Arequipa, où il attendait la nouvelle qu’une vingtaine de caisses de Ward , qu’il avait achetées à Lima, seraient expédiées de cette dernière ville à Islay. Ayant obtenu cette information il se rendit dans l’intérieur à une distance de 150 léguas, afin de faire de nouvelles investigations. Il laissa à Arequipa une lettre pour être remise au Commandant à son arrivée, et dans laquelle il lui donnait connaissance de son expédition vers l’in¬ térieur du pays. Pourvu de tout ce qui était nécessaire pour ce voyage, il prit son chemin dans une direction occidentale vers les confins de la Bolivie. Une foule de difficultés qui se présentèrent, avait presque frustré son espoir de recueillir des plantes de Calisaya. Le Pérou et la Bolivie se trouvaient en état de guerre. L’année précédente les frontières de ce dernier pays se trouvaient fermées aux Péruviens. M. hasskarl, étant mal informé, se trouvait dans la fausse supposition, que la dé¬ fense de passer la frontière n’était plus de rigueur, qu’il se trouvait seu¬ lement un petit poste aux désaguadres qui se trouvent au midi du lac 95 de Titicaca. Le départ des légions Péruviennes par ordre du Général Echéniqne, afin d’aller assujettir l’Arequipa, dont les habitants s’étaient rangés sous les drapeaux de l’insurrection, avait, dit-on, causé ce chan¬ gement favorable. C’était surtout vers la Bolivie que se tournaient ses voeux, parce que selon ce qu’on lui avait dit, l’arbre du Quinquina, qui y parvenait or¬ dinairement à une plus grande élévation, s’y trouvait moins dispersé en des endroits appelés manchas. Si le voyageur pouvait pénétrer dans les districts plus intérieurs de la Bolivie, il y avait lieu d’espérer, qu’il ob¬ tiendrait des plantes et des graines en abondance, surtout puisque c’est l’écorce de la Calisaya que l’on y recueille par excellence. Le voyageur eut bientôt atteint les frontières de la Bolivie, et se trouva près de La-Paz, non loin des glaciers de Sutchis, village sur les confins Boliviens, où il découvrit, à son très grand regret, que le passage demeurait interdit. On dut se résoudre à rentrer sur le territoire péruvien dans l’inten¬ tion de se rendre à Sandia le long de la frontière Bolivienne. On a de la peine à se représenter les fatigues et les dangers de ce voyage, l’es¬ pace ne nous permet pas de suivre 31. hasskarl dans les détails de sa route périlleuse. Dans les villages situés aux confins du Pérou, on rencontre fréquem¬ ment des Boliviens, qui sont le plus souvent des cascarilleros. Pour eux la frontière n’était pas fermée comme pour les Péruviens. C’est dans ces villages qu’ils font le commerce, tandis que leurs familles demeurent en Bolivie. Ils trafiquent en divers objets et se montraient disposés à servir H. hasskarl autant qu’il était en leur pouvoir, en sorte que bientôt, à une juste rétribution, quelques-uns promirent de lui procurer des plantes vivantes, d’autres de lui fournir des graines. S’étant porté de lieu en lieu, il parvint enfin à la dite ville de Sandia, où il fixa pour quelque temps sa résidence en attendant qu’il obtiendrait ces objets tant désirés, et afin de les emballer directement à leur arrivée. Pour lui-même il se proposa de se rendre à l’intérieur du pays autant que cela lui serait per¬ mis, afin de trouver la Cinchona Calisaya. 7 o Ce fut en promettant aux Boliviens des vivres et des liqueurs spirituelles qu’on les persuada d’aller recueillir des plantes, des fruits ou des grai¬ nes de quinquina. Cet espoir fut réalisé en grande partie et ils revinrent, après quelques lems, leurs milles chargées de ces objets précieux. Tandis que 31. hasskarl s’était rendu dans une direction occidentale en parlant de Sandia, l’un des Boliviens était revenu emportant une énorme quan¬ tité de plantes vivantes. Ayant reçu celle nouvelle, 31. hasskarl retourna 96 en tonie hâte à Sandia, pour mettre le tout en sûreté, de crainte que ces plantes ne fussent incommodées de Fair et de la chaleur. Arrivé au ]ieu de sa destination il trouva en effet environ 400 plantes de calisaya, qui cependant n^é i aient pas tonies parvenues au degré de vigueur qu’on avait convenu. Le Bolivien avait dû faire un voyage Irès périlleux avant d’arriver à Sandia, avec ces objets précieux. 11 nous amènerait trop loin de faire mention des difficultés et des périls sans nombre auxquels M. hasskarl se trouva exposé en franchis¬ sant une distance de 150 Léguas avant de déposer celte collection pré¬ cieuse au lieu de l’embarcation: tous les efforts d’obtenir les graines tant désirées n’ont pu conduire à un résultat satisfaisant. Ce fut en vain qu’il attendit d’un jour à l’autre la personne qui s’était chargée de lui en procurer et à laquelle on avait fait parvenir la rétribution nécessaire pour faire le voyage de Sandia à Arequipa et lslay. Il élail impossible de retarder le départ dans l’intérêt des plantes vivantes, dont l’exis¬ tence fragile exigeait les plus grands soins. Il fallait observer diverses circonstances en emballant ces plantes: en premier lieu une humidité convenable devait y être assurée, afin qu’elles pussent parvenir à la côte, sans éprouver les inconvénients de la sécheresse; malgré les vents secs et les rayons de soleil qui dardaient perpendiculai¬ rement sur la terre. La plus grande difficulté consistait à les préserver de la chaleur; pendant la nuit le froid a une grande intensité sur ces hau¬ teurs et exigeait ainsi une précaution d’un caractère tou l-à-fail opposé. C’est dans les mois de Juin à Août et surtout pendant les nuits, que l’eau se trouve en état de congélation dans ces plateaux élevés. Si le but du voyageur infatigable avait été de transporter ces plantes dans le sol de leur terre natale, leur poids et le nombre énorme des mules aurait amené les plus grands obstacles. Il n’y a ancun doute que les plantes elles- mêmes, mais spécialement les racines, n’eussent été endommagées par les chocs continuels, produits par la marche des animaux. C’est aussi pour d’autres raisons, qu’il fallait faire tout ce qui était possible afin que ce plantes ne souffrissent point. Considérant la difficulté de mettre les pieds plus élevés à l’abri des influences nuisibles , il fallait , autant que possible, raccourcir les tiges et les envelopper avec les racines dans de la mousse humide. Chaque petit paquet fut enveloppé de la partie extérieure des troncs de pisang; puis on en fit au moyen d’un morceau de toile une espèce de ballot de laine, semblable à celles qui servent à transporter sur des Slamas les marchandises qu’on veut envoyer de l’intérieur, vers les côtes de la mer. 97 Les Ironcs de pisang, nécessaires à cet emballage, devaient être ap¬ portés des contrées plus basses par des Indiens, qui s’y rendaient à cet effet; pour la mousse, qui ne croissait pas à Sandia, il fallait la cher¬ cher des montagnes; tout ceci, joint à a paresse et à la grande mal¬ adresse des Indiens, ne pouvait s’effectuer sans coûter infiniment de peine, du temps et de l’argent. Mais de toutes les difficultés la plus grande était d’obtenir les corda¬ ges nécessaires. Quatre personnes furent envoyées vers les forêts afin de recueillir l’écorce d’un arbre, appelé »panoho” par les habitants, et dont on espérait pouvoir fabriquer les cordes. Cependant il fallait des cordes plus solides ponr bien attacher ces paquets sur les mùles qui devaient les transporter. On les commanda de Cruzero et M. hasskarl éprouva en celte occasion une coopération cordiale. Dans ce lieu lointain et peu fréquenté ce n’était pas chose facile de se procurer les mùles nécessaires à ce transport. C’étaient des animaux faibles et incapables de soutenir un fardeau semblable à celui qu’ avaient transporté les mùles d’Arequipa. Enfin le 8 Juin l’expédition si bien préparée partit de Sandia après avoir surmonté une foule de difficultés. Cependant on n’était pas encore à bout. On poussait les bêtes autant que possible; c’était dans l’intérêt de ces plantes de faire le voyage dans un court espace de temps. On voyagea du matin au soir presque sans interruption, afin de quitter bientôt le terrain élevé où la différence de la température du jour et de la nuit rendait le séjour des plus défavo¬ rables. De plus, les grands chemins étaient infestés des dragons ennemis qui emportaient comme contrebande tout ce qui appartenait au Gouvernement Péruvien, en sorte que la cavalcade se trouvait exposée au plus grand danger. Arrivé à Azangora, on ne trouva nullepart des mùles pour continuer le voyage, toutes ayant été requises pas les insurgés appartenant au parti de Caslilla, afin de transporter à Cuyco des fusils envoyés de Bo¬ livie; tandis que les autres mûletiers s’étaient sauvés dans les monta¬ gnes, afin de n’êlre pas forcés de rendre le même service au corps du Général Roman, en chemin de Puno à Cuzco. L’état d’hostilité entre les deux républiques et les troubles au sein du Pérou ont mis notre voya¬ geur infaliguable dans des positions éminemment difficiles et même dan¬ gereuses. Nous ne le suivrons pas dans tous ces détails, nous nous bornerons à dire que, outre cinq jours de retard à cause des bandes insurgées, il a fait en huit jours le trajet de Sandia à Arequipa. Arrivé à Arequipa M. hasskarl trouva une lettre de M. le Capitaine van braam i. 7 98 houckgeest , Commandant de la Frégate »Prins Frederik der Neder- landen” arrivé peu de jours auparavant. Le Commandant lui apprit qu’il était venu pour le transporter aux Indes avec les plantes de quin¬ quina et que, s’il ne trouvait M. hasskarl à Islay, on lui avait enjoint de se rendre à Callao, afin d’y attendre son retour. Si la frégate était arrivée à Islay huit jours plus lard, les plantes auraient pu être embar¬ quées de suite. Les caisses de Ward n’étant pas encore venues de Lima par Iquique , M. hasskarl pria le Commandant de l’attendre à Islay, pour se rendre de là à Iquique, où il irait les prendre en passant. Il comptait se trou¬ ver à Islay le 26 Juillet et espérait d’y trouver la frégate au jour indi¬ qué, partant ainsi de la fausse supposition (empruntée à Fitz-Roy, Des¬ cription de la Navigation sur le côte occidentale de l’Amérique du Sud) qu’ aux mois de Juillet et d’Aoùt ces côtes seraient visitées par les vents du nord. Avant de quitter Arequipa M. hasskarl laissa à un ami les instruc¬ tions nécessaires, en cas que les graines de Calisaya lui parviendraient, de les envoyer directement à Islay, ou d’expédier ces graines bien em¬ ballées pour Amsterdam par la route de Panama, si M. hasskarl serait déjà parti. Mais voilà d’autres difficultés qui se présentent, comme s’il n’y en avait pas eu assez pour décourager le voyageur infatigable. Il est un triste phénomème que ces contrées bénies des dons de la nature soient le théâtre de guerres civiles. Islay avait été reprise par le parti d’Echenique. C’est dans celte ville, qu’on préparait une attaque sur Arequipa, mais les moyens de transport manquèrent aux assiégeants pour exécuter ce projet. Il fallait à M. hasskarl Une bonne quantité de mûles pour transporter ses plantes. On redoutait, et non pas à tort, qu’on ne s’en emparât pour transporter les munitions de guerre. L’avantage qu’on retirerait de l’ex¬ pédition n’était en aucune proportion avec la perte qu’on essuyerait si les mû¬ les seraient prises par les ennemis. Le parti de Castilla, qui dominait sur le territoire de la république d’Arequipa, empêchait le voyage à Islay, jus¬ qu’à ce qu’enfin des personnes d’une grande autorité se chargèrent des inté¬ rêts de M. hasskarl, ayant promis un dédommagement en cas que les mûles seraient prises par l’ennemi, il se trouva à la fin dans la possibilité de partir. Le voyage à Islay s’accomplit sans la moindre difficulté; dans ce lieu là cependant les bandes ennemies s’emparèrent des mûles pour le service militaire. En attendant les caisses de Ward étaient arrivées à Islay; la frégate ne devait arriver que quinze jours plus tard. Celte circonstance lui donna PREPARATION DU SAGOU, à L’ILE D’ AM BOIN E . 99 l’occasion de faire le voyage à Callao sur un vaisseau , qui parlait pour cette ville chargé de marchandises. La frégate »Prins Frederik der Nederlanden” était stationnée en ce port, où M. hasskàrl se trouva trois jours après son départ d’Islay. Ce fut pendant ce passage que M. hasskarl déballa ses plantes de Quinquina, ce qui pouvait se faire là sans la moindre inter¬ ruption. Il eut le bonheur de les trouver dans un état parfaitement sa¬ tisfaisant, quoiqu’ ayant été exclues de l’influence du jour et de l’air pendant un espace de plus de trois semaines, elles présentèrent presque toutes une couleur fraiche à l’intérieur, après qu’on eut fait des incisions dans les tiges. Il s’empressa de les planter dans les caisses préparées à cet effet. Le soir du 7 Août on arriva à Callao. Le lendemain de bonne heure M. hasskarl donna connaissance de son arrivée au Commandant de la frégate. Les caisses des plantes et les autres bagages de M. hasskarl furent directement transportées au bord du vaisseau, qui devait les conduire à leur destination. Le voyageur se rendit ensuite à Lima jusqu’au 21 Août, lorsqu’on fut prêt à quitter la rade de Callao. En partant de Callao le commandant prit la direction des îles de Sand¬ wich, et après un retard de 10 jours, le voyage fut continué par les Mariannes vers la mer de Chine, d’où l’on se dirigea vers l’ile de Java. Après qu’on eût quitté la zone plus tempérée de la côte occidentale de l’Amérique du Sud, la chaleur augmenta de jour en jour, de sorte que le thermomètre, pour la plus grande partie du jour, varia de 80° à 86° de Fahrenheit. 11 est tout naturel que M. hasskarl en eut une grande inquiétude pour ses plantes, qui, d’après ses observations, dans les lieux où elles croissent ordinairement, n’avaient qu’une température de 60° tout au plus, le plus souvent au dessous de 50° et quelquefois près de 32°. Les plantes souffraient beaucoup pendant cette chaleur, ce qui devait leur nuire surtout, puisqu’elles avaient déjà fait un voyage par terre de six semaines, y compris le trajet par la Bolivie. L’on pouvait détourner les rayons brûlants du soleil en faisant de l’ombre avec des tentes etc. mais la chaleur était si excessive, que les vitres des caisses presque cha¬ que jour étaient couvertes de vapeur d’eau. On ouvrit les caisses, afin d’ôter les moisissures, qui s’y développa et l’on jugea à propos de répéter celte opération journellement. La zone torride avait visiblement une influence funeste sur les plantes. La moisissure se développa toujours de nouveau et dut être ôtée chaque jour. An commencement du voyage et plus tard, après le départ des îles de Sandwich, toutes les caisses furent inspectées encore une fois, pour voir si elles avaient besoin d’eau , et celles qui en avaient besoin en furent pour* 100 vues (mais très sobrement), cîe sorte qu’ en tout, les deux fois on n’employa pas o seaux d’eau douce. Les plantes les plus vigoureuses commen¬ çaient à se développer; les autres n’en montraient aucun signe il est vrai, mais évidemment les troncs vivaient encore. Quelques-uns de ces derniers commençaient à pousser des racines pendant le voyage, tan- disque des plantes plus faibles la partie, qui était au dessus du sol, parut être sur le point de mourir, mais on put s’y attendre qu’ elles pousseraient plus tard. Cependant on 11e jugea pas à propos de mettre en danger l’existence de ces objets par une inspection prématurée en détachant la terre des racines. Son Excellence le Gouverneur-Général des Indes Orientales, informa Son Ex¬ cellence le Ministre des Colonies, que M. hasskarl était arrivé à Batavia le treize du moisde décembre, apportant 21 caisses contenant des plantes de quinquine. Aussitôt le Gouverneur-Général avait pris des mesures pour faire transpor¬ ter les caisses à Buitenzorg et de là à Tjipannas, qui est située plus haut, ce qui pourtant éprouva un retard de quelques jours à cause du mauvais temps. Mr. hasskarl à son arrivée aux Indes, fut chargé de la culture de la quinquine sur Pile de Java. Plus haut déjà nous avons fait mention de graines envoyées en Hol¬ lande par M. hasskarl. Les résultats de ces envois doivent être consi¬ dérés comme une émanation directe de la commission exécutée par lui et c’est ici le lieu de faire mention de ce qu’il y a à dire à ce sujet. Le Ministère des Colonies reçut successivement de l’Amérique, par intermédiaire de ce botaniste, des graines d’espèces différentes de Cin* chones nommées ci-dessus. 1°. Cincbona Condaminea lamb. var. lancifolia wedd. (C. lancifolia Mutis) recueillie dans la Nouvelle Grenade et offert là au Consul-Général à Cara¬ cas M. de lansberge, par le voyageur célèbre Dr. karsten. De ces grai¬ nes quelques plantes ont germé dans le Jardin Botanique de Leide. De M. hasskarl l’on reçut du Pérou: 2°. Cinchona amygdalifolia wedd., envoyé par le Ministre des Colonies à l’île de Java par le land-mail. 5°. Cincbona Calisaya wedd. de la vallée de Sandia, dans la province de Carabaya en Pérou. De cette espèce aussi une certaine quantité a été envoyée à Java par le land-mail, aussitôt après la réception. L’autre quantité a été semée dans quelques jardins botaniques. 4°. Cinchona Calisaya wedd. var. (3, Josephinae. Semée à Leide, mais n’a poussé que médiocrement. 5°. Cinchona pubescens (Cascarilla crispilla grande) Semée dans les jardins botaniques. 101 6°. Cinchona ovata R. et P. (Cascarilla crispilla rhiqua ou chiqua). On fut informé, que cette espèce comme le N°. 4 croît comme arbuste près de Ibohuhamba (Pérou) à une hauteur de 5 à 6 mille pieds de Paris, sur les versants assez exposés au soleil, tandis que le numéro 5 croit à une hauteur de 6 à 7 mille pieds dans des forêts élevées, com¬ me aussi sur des coteaux, dans un sol riche en humus, qui était en¬ tremêlé de morceaux plus ou moins grands de glimmer. En semant et en cultivant les plantes on fit attention à ces circonstances. Les graines (exceptées celles qui ont été envoyées immédiatement à Pile de Java) furent envoyées aussitôt après leur arrivée par M. le Ministre des Colonies, aux directeurs des jardins botaniques des Univer¬ sités et de celui d’Amsterdam afin de les faire germer et cultiver. Il va sans dire que ces directeurs, convaincus de l’importance de cet essai, se sont donnés toute peine possible pour satisfaire aux intentions du Ministre. Au commencement de 1854 (et quelques unes vers la fin de 1853) elles furent semées et bientôt après la mise en terre, Son Exellence reçut le rapport favorable qu’elles commençaient à germer. De S. E. le Gouverneur-Général l’on reçut des nouvelles favorables sur la portion de graines envoyées à Pile de Java par l’overlandmail (voyez plus bas) et cette circonstance favorable porta le Ministre à redemander les graines qu’on avait encore conservées dans les Jardins Botaniques, lesquelles furent envoyées de même aux Jndes par Poverlandmail. L’on s’aperçoit aisément que le Ministre des colonies en avançant la chose par tous les moyens possibles, n’a eu d’autre but, que de s’assurer autant que possible de la bonne réussite. Les plantes de quinquine cultivées dans les Jardins poussèrent si bien qu’en 1854 encore l’on put faire des envois à Java. Ces envois eurent lieu en effet et l’on expédia des Jardins de Leide, d’Utrecht et d’Amsterdam les envois nommés ci-dessus. 1°. De Leide des plantes de Cinchona Calisaya à bord du »Nederland, capitaine M. p. huidekoper. 2°. d’Utrecht des plantes de Cinchona ovata à bord du »Hendrika” capitaine M. admiraal; qui, comme on sait, a fait naufrage le 6 Décembre près de la côte. 3°. d’Amsterdam des plantes de Cinchona Calisaya et de Cinchona pu- bescens à bord du «Zaanstroom.” Dans les Jardins Botaniques restèrent des objets propres à être expé¬ diés à Java, ce qui s’est fait bientôt après. Put-on douter, en recevant les graines que M. hasskarl envoya sous ? 9 102 le nom de Cinchona Calisaya wedd. si ce nom, appliqué à cetle espèce, était exact? D’après notre avis, il n’y avait le moindre doute. Le Gouvernement avait envoyé au Pérou un botaniste extrêmement habile et expérimenté dans les recherches de la nature, et qui a montré (dans de nombreux ou¬ vrages) une exactitude scrupuleuse jusque dans les détails les plus mi¬ nimes. Sa connaissance spéciale en cette matière était line garantie contre toute erreur. Ainsi a priori déjà l’opinion était, que de ces graines précieuses, que le Gouvernement a bien voulu confier aux jardins botaniques, ne proviendraient d’autres plantes que de la Quinquine Calisaya, le nom sous lequel nous les reçûmes. Le résultat n’a pas frustré cette attente. Les plantes cultivées ici sont de l’espèce Calisaya. Un examen exact me l’a prouvé aussi nettement, que la science le permet. Je suis obligé de développer les raisons scientifiques que m’ont en¬ gagé à admettre cette nomenclature, parce que la chose est d’une hante importance. De la plupart des espèces de quinquina nous avons de bonnes des¬ criptions et de bonnes figures par M. weddell. De toutes les autres espèces la Calisaya se distingue nettement par des caractères spéciaux. Ces caractères distinctifs sont tirés tant de l’extérieur de la plante que de la structure des feuilles. M. weddell les a décrites et dessinées avec une grande exactitude. Je les ai confrontés tous et dans nos plantes je les ai trouvés tous sans aucune exception. Parmi ces caractères je nomme en premier lieu la forme de la feuille, qui est vraiment différente de toutes les autres formes du genre Cin¬ chona. La feuille est oblongue ou lancéolée et ovale, le sommet est ob¬ tus, la base est plus étroite; il est très-rare que les deux extrémités de la feuille sont aigues; la surface est glabre, chatoiante, la surface infé¬ rieure (surtout celle des ramifications des nervures) offre une pubescence légère, tandis que les aisselles des nervures sont pourvues d’aréoles, qui per¬ cent le parenchyme inférieur de la feuille. La longueur dans nos feuilles, qui ont la plus grande dimension, est de 15 centimètres sur o centi¬ mètres de largeur. Quoique la feuille n’ait point de pubescence propre¬ ment dite, néanmoins la surface supérieure est couverte par, ci par là de poils courbés, longs, raides, et qui sont pour le plus grand nombre caducs. La structure particulière des cellules de l’épiderme, telles que nous l’avous figurée dans notre planche et dont on trouve la description détaillée dans l’ouvrage de M. weddell, caractérisent tellement la plante, qu’il est im¬ possible de ne pas la reconnaître au premier abord. Nous n’entrons pas ici dans les détails des caractères des stipules et 103 des autres organes de celle espèce en renvoyant le lecteur à la descrip¬ tion détaillée donnée par M. weddell et à notre brochure sur l’in¬ troduction de l’arbre du quinquina à l’ile de Java, publiée en Hollan¬ dais en 1833. En date du 21 Octobre 1834 le Gouverneur Général informa le Mi¬ nistre des Colonies, qu’une grande partie des plantes de quinquine à Tjibodas, qu’on avait obtenues des graines envoyées par le Ministère, avaient atteint la hauteur suffisante pour être transplantées. Les rapports ultérieurs sur cette transplantation, il est vrai, n’ont pas apporté la nou¬ velle, que la plupart des plantes, provenues des graines à Tjibodas, a été conservée, mais il n’y avait pas lieu de s’y attendre. Un tel résultat ne se voit jamais dans les transplantations, l’expérience démontre, au contraire, que non pas toutes les plantes provenues d’une même semence, se conservent. Les résultats de la culture de la quinquine, sons la direction et par les soins de M. teysmânn, tant pour les plantes obtenues des graines de M. hasskarl , que pour les plantes provenues des jardins de Leide et d’Amsterdam, envoyées auparavant déjà à Java, reviennent à ce qui suit (d’après le rapport du jardinier en chef de Builenzorg), en date du 13 Décembre 1834 ajouté en copie au rapport du Gouverneur Général an Ministre en date du 22 Décembre 1834 N°. 224). Au commencement du mois de Novembre 1834 M. teysmânn s’était rendu à Tjipannas, situé dans les montagnes, pour faire préparer le ter¬ rain nécessaire pour la culture des plantes de quinquine. Le terrain, jugé propre par M. teysmânn était couvert encore de bois épais. Après qu’il eut été adaptée au but proposé, les plantations ont été faites im¬ médiatement. Elles ont été arrangées environ un demi-paal au-dessous du jardin de Tjibodas qui est peut-être 500 à 400 pieds plus élevées que Tji¬ pannas et par conséquence environ 4600 à 4700 pieds au dessus de la mer. Le sol est très-riche en humus avec un sous-sol poreux et meuble, dans lequel des arbres de grandeur colossale, pour la plupart hauts de 130 pieds et 4 à 6 pieds en diamètre, croissaient en grande abondance, mais qui maintenant ont été abattus tous. Le terrain est situé au nord-ouest du ravin profond Tjibodas sur la pente des monts Gédéli, et offre plus haut et plus bas un sol aussi fertile, propre à étendre cette culture, pourvu que premièrement les forêts épais soient abattus. Le climat pen¬ dant toute Tannée, mais surtout pendant la saison pluvieuse, y est très- humide et la végétation se trouve souvent enveloppée de nuages. Les plantes de quinquina sont mises en terre régulièrement à une distance de 20 pieds, de sorte qu’un terrain d’un peu plus de 3/i d’un bouws. y a été employé. 104 Dans cette plantation se trouvent les espèces de Cinchona qu’on doit à M. hasskarl, surtout la Calisaya. On y ajoutera encore les plantes de Calisaya du Pérou apportées di¬ rectement par M. hasskarl , (plus tard il a été constaté qu’un grand nom¬ bre a péri pendant le voyage), les envois de M. willink d’Amsterdam , les plantes envoyées ou encore à envoyer des Jardins Botaniques des Universités (Leide et Utrechl) et d’Amsterdam, envoyées des Pays-Bas aux Indes à des intervalles différents; puis celles, qui y proviendront encore peut- être des graines, de sorte qu’on peut conjecturer que les plantes ex¬ cèdent déjà le nombre nécessaire pour la réussite de la culture. Quoique nous soyons convaincus que les soins les plus assidus aient été donnés aux plantes par M. teysmann, il ne sera pas possible défaire prospérer mieux la culture que par les soins de M. hasskarl, qui en d’innombrables circonstances vit les quinquinas, dans les régions, d’où il transporta les plantes à Java. Il pourra mettre en pratique ses observa¬ tions sur leur manière de croître et la condition naturelle des lieux, où on les trouve. De nombreuses particularités, qui échapperaient peut-être à l’observa¬ teur le plus attentif de celui qui n’eùt pas visité les lieux où la nature les produit, seront mises en pratique dans la culture à Java par l’expé¬ rience de M. hasskarl. Un séjour antérieur de plusiers années, que ce naturaliste fit à Java, sa connaissance des conditions locales de l’île, de ses hauteurs, ses plateaux, ses monts et leur pentes, de la condition du terrain et la comparaison du sol avec celui où il vit croître la quin- quine — ce riche trésor d’expérience et de connaissances doit faire at¬ tendre un bon résultat des efforts couronnés déjà d’un succès favorable. M. hasskarl a obtenu la haute approbation de sa Majesté le Roi pour ses tentatives difficiles et si bien réussies, comme le démontre sa nomi¬ nation comme Chevalier de l’ordre du Lion Néerlandais. Aux savants, qui avaient fixé l’attention du Gouvernement sur ce sujet, M. le Ministre a exprimé la satisfaction du Roi, pour la part qu’ils y avaient prise. Après tout ce qui a été dit déjà à propos de la mesure importante prise par le Gouvernement et de l’imporlation directe de la quinquine de l’Amérique du Sud par M. hasskarl, il ne nous parait pas superflu de faire mention encore de ce qui, de temps en temps, a été fait chez nous pour cette affaire importante de la part des jardins Botaniques et de celle d’un seul particulier, M. j. a. willink, avec un succès favorable quoique selon notre opinion ces tentatives seules n’auraient jamais pu suffire pour atteindre le but désiré. 105 Du jardin botanique d’Amsterdam plusieurs plantes de quinquina fu¬ rent envoyées à Java. Extrêmement favorables surtout furent les résultats de l’envoi à Java, d’un arbre de ce jardin dans l’an 1847, sous le nom de Cinchona alba, qui, après avoir fleuri à Buitenzorg, y a été nommé Cascarilla muzonensis Wedd. ou Cinchona Muzonensis Gand. *), que S. E. M. le Gouverneur-Général M. j. j. rochussen a plantée de sa propre main au jardin de Buitenzorg. M. teysmann s’est occupé de cet arbrisseau avec tout le zèle possible et bientôt il l’avait multiplié, de sorte, qu’il eut en peu de tems plus de 100 plantes. Afin de faire l’examen chimique de cette espèce, quelques tiges furent envoyées par M. teysmann à M. rost van tonningen, alors pharma¬ cien près du laboratoire du Gouvernement, à Batavia. Cet examen, à cause de la petite quantité d’écorce, n’était nullement facile. Ces liges avaient très distinctement l’odeur et les qualités des espèces de résine provenant de la quinquine et elles méritaient d’être examinées plus ex¬ actement, aussitôt qu’on aurait une plus grande quantité. Il se proposa de renouveler son examen avec une quantité d’écorce plus grande, aussitôt que les arbres seraient un peu plus avancés. Nous remarquons encore qu’on ne sait pas jusqu’ici, à quelle période dans les arbres de quinquine se développent ces alcaloïdes et nous devons nous attendre qu’une analyse plus exacte des principes de l’écorce de celte espèce, donnée aux Indes par le jardin botanique d’Amsterdam, donnera plus tard des renseignements favorables. Du jardin botanique d’Amsterdam furent envoyées, outre les envois faits par ordre du Ministère, des plantes de Cinchona Calisaya: En Avril 1851. 6 plantes, En Décembre 1851. 4 plantes. En Juillet 1852. 4 plantes. M. j. a. willink, wzn., d’Amsterdam , a envoyé de temps en temps des Cinchones à Java et a ainsi montré le grand intérêt qu’il porte à cette affaire importante. *) En admettant que la détermination de l’espèce parles botanistes de Buitenzorg soit la vraie, ce que nous ne discutons pas , je confrontais le Mag. Philos, de 1828 p. 132 afin de savoir s’il y avait quelque chose à propos de cette plante. On n’y trouve rien, si non, qu’elle croît près de Sadeluzzo. Peut-être que M. weddell ne l’ait pas connue par sa propre observation ; du moins dans son ouvrage nous ne trouvons point d’informations plus amples. L’envoi de cet arbre du jardin d’Amsterdam devient plus important encore, pour compléter l’histoire de cette espèce connue jusqu’ici trop imparfaitement. Ces jours-ci nous recevions la nouvelle que la Cascarilla Muzonensis croit très bien à Weltevreden ce qui nous encourage pour le succès des autres espèces. 106 Déjà en Avril 1850 M. willink envoya à la troisième exposition de la section Amsterdam de la Société Hollandaise d’Agriculture, une plante de Cinchona Calisaya, pour laquelle il reçut la médaille en argent, pour avoir l’exposé la plante la plus nouvelle et la plus utile. Il parait que cet hommage ait encouragé M. willink à faire un envoi de ces plantes à Java au jardin botanique de Buitenzorg , qui a eu lieu en 1852 et duquel une annonce se trouve dans le » Javabode” du 4 Décembre de la même année que je n’ai pu consulter. Puis M. willink en 1854 et 1855 a envoyé des plantes de Cinchona pubescens, dont les résultats ne me sont pas connus, ainsi en 1852 il envoya la Cinchona Calisaya en 1854 » » » » pubescens, en 1855 » » » » » Il est clair que la capitale du Royaume a pris une grande part à la bonne réussite. Dans le jardin des plantes à Paris on avait vu pousser quelques pe¬ tites plantes de graines de Cinchona Calisaya, envoyées de l’Amérique du Sud , par M. weddell. On les envoya en partie en Algérie, où elles péri¬ rent; l’autre partie resta dans une serre en 1851, lesquelles, étaient les seules plantes vivantes. Ces objets avaient alors une hauteur de 2 pieds à 2^ et étaient dans une condition favorable. Il aurait été indiscret de demander un de ces deux échantillons. On m’informa, que M. M. Thibaut et keteleêr possédèrent une plante de Calisaya. En la voyant je la reconnus être de la même espèce. Cette plante m’a été cédée et envoyée de Paris à Leide, le 21 Juillet 1851. M. M. thibaut et keteleêr reçurent comme équivalent pour cet arbre, dont l’envoi fut accompagné par celui d’autres plantes encore, une col¬ lection de plantes Javanaises, de sorte, que l’acquisition de notre plante de l’espèce de Calisaya n’avait pas causé une dépense en argent directe. La plante croissa très-bien à Leide et après quelques semaines elle eut atteint la hauteur de 75 pouces. Le 1 Décembre 1851 cette plante fut envoyée à Java par ordre de Son Excellence le Ministre des Colonies, dans un appareil construit à dessein à ce but et fut transportée à bord de la frégate de commerce le » Prins Frederik der Nederlanden .” capitaine M. huidekoper, par moi et le jardinier chef du jardin botanique de l’Université. Une lettre du capitaine, datée de Batavia du 21 Avril 1852, m’informa que l’envoi avait réussi parfaitement; ce qui sans doute était dù, pour la plus grande partie, à ses soins diligents et à la construction spéciale de l’appareil, qui contenait la plante. 107 Cette nouvelle fut confirmée encore par une lettre de Son Excellence le Gouverneur-Général au Ministre des Colonies, en date du 25 Avril et par une lettre particulière que Son Excellence Mr. a. j. duymaer van twist me fit l’honneur de m’adresser en date du 16 Août 1852. L’appareil avait été construit d’après un procédé, inventé par moi et le jardinier-chef M. schuurmans stekhoven (Voyez la description et le dessin dans le Tuinbouw Flora van JSederland en zijne Overzeesche Be - zittingen , Tome I. 1854, p. 111 et mes notices: Over dusgenaamde Ward- sche toestellen en de daaraan hier aangebragte wijzigingen). Il n’est pas nécessaire d’affirmer, que la plante de Leide a été traitée par M. teysmann avec le plus grand soin, ce qui est la cause de sa conservation, après qu’elle fût arrivée à Java. Il paraît que Son Excel¬ lence le Gouverneur-Général M. duymaer yan twist, comme Son Excel¬ lence le Ministre des Colonies M. pahud , attachèrent une grande importance à cet objet et à son transport, ce qui est prouvé entre’ autres par la manière dont le Gouvernement a reconnu le service de M. uuydekoper. On prit immédiatement quelques boutures de cet arbrisseau et l’on s’assura ainsi de la conversation de cette plante, en cas que malheu¬ reusement le tronc principal risquerait de mourir, ce que l’on avait lieu de craindre. Ces boutures croissèrent et ainsi l’espèce fut heureusement conservée, ce qui sans donte est dû au zèle de M. teysmann et aux mesures prises par Son Excellenee le Gouverneur-Général. Nous ajouterons ici encore, qu’à propos de l’arbre du Jardin Botani¬ que de Leide, les nouvelles reçues des Indes ont toujours été très favo¬ rables et qu’on put espérer qu’il s’y multiplierait. L’arbre lui-mème avait en 1855 une hauteur de 5 pieds et demi. La culture réussira-t-elle à Java? Le sol, l’air, la lumière, le degré de chaleur, d’humidité et d’autres conditions atmosphériques, les situa¬ tions particulières seront-elles propres à cette culture? La plante, en un mot, trouvera-t-elle là, ce qu’elle trouve dans sa patrie ce dont elle a besoin pour se développer à son état normal et d’y for¬ mer tout ce qui doit la rendre la plus précieuse de tous les produits dont se sert la médicine? Il n’y a pas de nouvelle entreprise en agriculture, dont le résultat à priori peut être prévu avec une pleine certitude. Mais l’agriculture en¬ tière est le résultat de l’échange ou du transport de plantes d’un pays à l’au¬ tre. Ceci se rapporte non seulement à l’agriculture de l’Europe entière et des autres parties du monde, pour autant que nous en avons connaissance, mais surtout à la culture des régions tropiques et des colonies Européennes 108 dans les autres parties du monde. La multitude innombrable de plantes économiques et techniques , presque dans aucune partie du monde, ne sont originaires du pays, où elles sont en culture *). Mais ces plantes de culture sont les plus excellentes et les plus utiles de toute la terre. On cherche et on trouve à la fin toutes les circonstances, qu’elles dé¬ sirent et avec peu de peine, pourvu que la plante ne soit pas entiè¬ rement incapable de souffrir le changement d’air et du sol, ce qui se manifeste bientôt après que l’expérience soit faite. Plusieurs plantes, dont les produits sont dans le commerce et qui chez nous procurent un revenu de plusieurs millions par an au trésor public, ne sont point indigènes de ce beau pays, mais y sont introduites d’ailleurs. »Le café p. e. (comme v. iiumboldt le démontre) est de l’Arabie, l’in¬ digo de l’Afrique du Sud, le sucre de Chine, la canelle de Ceylon ; la vanille et le nopal sont du Mexique, la tabac est de l’Amérique, le riz de la Chine et du Japon etc.” De quelques autres l’origine ne sau¬ rait plus être démontrée. D’aul res plantes y furent originellement, il est vrai, mais y sont appor- > lées encore d’ailleurs et toutes ensemble elles y croissent merveilleusement. Exposer ceci en détails nous ferait rapporter des choses très généra¬ lement connues * 2). La belle île de Java doit offrir des régions à températures hautes et basses et toutes les différences de climats. *) v. humboldt (et certes nous ne saurions citer d'autorité plus importante) s’exprime ainsi dans son Essai sur la géogr. des plantes p. 27 : •> l’Homme inquiet et laborieux en parcourant les diverses parties du monde, a forcé un certain nombre de végétaux d’habiter tous les climats et toutes les hauteurs; mais cet empire exercé sur ces êtres organisés n’a point dénaturé leur structure primitive. La pomme de terre cultivée an Chili à trois mille six cents mètres (1963 toises) de hauteur, porte la même fleur, que celle que l’on a introduite dans les plaines de la Sibérie. L’orge qui nourrissait les che¬ vaux d’Achille, était sans doute la même que nous semons anjourd’hui. Les formes caracté¬ ristiques des végétaux et des animaux, que présente la surface actuelle du globe, ne parais¬ sent avoir subi aucun changement, depuis les époques les plus reculées” etc. 2) v. humboldt. ib. p. 27: "C’est ainsi que l’homme change à son gré la surface du globe et rassemble autour de lui les plantes des climats les plus éloignés. Dans les Colonies Européennes des deux Indes un petit terrain cultivé présente le café de l’Arabie, la canne à sucre de la Chine, l'indigo de l’Afrique et une foule d’autres végétaux, qui appartiennent aux deux hémisphères.” D’autres supposent l’indigo être une plante des Indes, quoiqu’on puisse conclure des rap¬ ports et opinions différentes, que la chose soit dubieuse. Voyez Roxb fl. ind. III. 379. Wight et Arn. prodr. p. 202. Royle III. Him. t. 195. Alph. de Candolle Géogr. bot. IL 854. 109 La même île de Java produit des cocotiers et des espèces de chêne1). De ses plaines jusque sur ces hauteurs différentes, on trouve tous les changements de la végétation, semblables à celles, qu’on trouve de l’équateur jusque dans les zones tempérées. Dans ses plaines Java pro¬ duit la Flore tropique dans toutes ses variations et sur ses hauteurs, ses plateaux, ses monts on trouve la Flore du midi et du sud de l’Europe. Les plaines des Pays-Bas offrent des Flores semblables sous plusieurs rapports, à la végétation des monts de Java hauts de plus de 9,000 pieds 2). Nos progrès dans la connaissance de la distribution géographique des plantes et des lois, d’après lesquelles elle se fait, en rapport avec notre connaissance de la condition naturelle des diverses régions, offrent une base solide pour des entreprises de culture et de l’échange des plantes trans¬ portées quelquefois d’une distance de plusieurs milliers de kilomètres. La situation de plusieurs régions, où croit la quinquine dans l’Améri¬ que du Sud, pareille à la latitude géographique de Java, ne doit pas être perdue de vue. Si, peut-être, ces situations n’offrent du moins pas tou¬ jours à priori une température égale — il y aura de la conformité pour ce qui concerne la lumière cet élément, si nécessaire et si puissant de la végétation. En outre, Java satisfait à une condition importante, qui est du plus grand intérêt et garantit un résultat favorable. La voici: » de la transplantation de l’arbre de quiquine de son sol na¬ tal dans un autre pays, l’on 11e saurait attendre un bon résultat, si l’on ne remplit une condition capitale (outre les conditions d’une importance inférieure) savoir, que les arbres ne soient pas transférés dans quelque pays situé hors des zones tropiques, parce que seulement dans ces ré¬ gions-là, l’on trouve celte égalité de température, qui pendant toute J) c. l. blume over de Javaansche eiksoorten dans les Verhand. van het Batav. genootschap van Kunsten en Wetenschappen , IX. 1823. Flora Javae du même auteur. Miq.uel dans les Plantae Junghuhnianae. Ce ne sont pas des espèces de chêne de l’Amérique du Nord ou de l’Europe, il est vrai, mais nons le citons pour prouver, quelles formes de plantes, qui diffèrent énormément, produit l’ile de Java, à des hauteurs différentes, depuis la surface de la mer jusque sur des monts les plus élevés. 2) Nous renvoyons le lecteur à l’excellent ouvrage du Dr. jünghuhn; ' Java, zijne be - kleeding , etc. 2ième partie chez. C. W. Mieling à la Haye. La dernière traite de la géogra¬ phie des plantes de cette île en rapport avec sa condition climatologique. Puis, on peut con¬ sulter à ce sujet, surtout quant à la diversité des Flores de Java à ses hauteurs différentes, le traité de feu M. le Professeur reinwakdt: over de hoogte en verdere natuurlijke gesteld- heid van eenige bergen in Preanger-regentschappen dans les Verh. v. h. Bat. Genootschap , IX. Batavia 1822. p. 33 et 34. 110 l’année ne varie guère, de laquelle dépend, selon les lois de la nature, leur développement naturel, comme le prouve la distribution géographi¬ que de ces arbres dans la Bolivie, au Pérou, en Ecuador et à la Nou¬ velle Grénade. C’est pourquoi les pays situés hors des zones tropiques, l’Algérie p. e. ou les monts Himalaya ne pourront jamais servir à la culture des Cin- chones, puisque la différence annuelle de la température d’été et d’hiver y est trop grande, pour supposer avec raison, que des arbres qui sont accoutumés pendant toute l’année à un climat invariable, pourraient y croit re.” (juxghuh n). Des hauteurs égales avec des conditions climatologiques aussi égales que possible sauf, les variations du thermomètre du jour et de la nuit, pourront y être trouvées. Des Flores analogues à celles des forêts de quinquine du Pérou peu¬ vent faire trouver sur les montagnes de Java le lieu et peut-être le sol, où l’on pourra cultiver la quinquine avec succès. Selon l’opinion de M. juxghuhn, on doit chercher les régions pour la culture de la quinquine à Java à une hauteur de o à 6 mille pieds ou plus haut encore; surtout, si l’on prétend avec raison, que l’expérience en Amérique aurait démontré, que les espèces des stations inférieures contiennent moins de quinine et ne sont employées par les Cascarilleros que pour les mêler à d’autres espèces d’écorces meilleures. Ce que nous avons communiqué jusqu’ici, est à peu près le sommaire d’une brochure, que nous avons publiée au mois d’Aoùt 1857. Les ré¬ sultats obtenus depuis ce teins, se rapportent en général à ce que nous y ajoutons dans les pages suivantes, qui contiennent le résumé de ce que nous avons appris par les rapports officiels de S. E. le Gouverneur- Général des Indes Orientales. Les plantations de quinquina de Tjipannas et de Tjibodas furent fai¬ tes par le jardiniar chef de Buitenzorg M. j. e. teysmann, qui, dès le commencement, avait jugé nécessaire un examen scrupuleux du terrain, afin de constater s’il pourrait se prêter à une extension plus grande de la culture. En Novembre 1855 déjà M. hasskarl envoya un rapport au Gouverne¬ ment, contenant e. a. que la condition des plantations et surtout du Ca- lisaya, était si favorable, tant par le nombre suffisant de plantes, que par la vigueur des exemplaires, qu’il serait superflu de faire récolter de nouvelles graines du Pérou. Tandis qu’en février 1856 , ce naturaliste in¬ forma le Gouverneur-Général » que les plantes apportées par lui du Pé¬ rou continuèrent de croître vigoureusement.” 111 Il aurait été impossible de donner des nouvelles plus favorables sur la nouvelle culture. Cependant les malheurs et les revers ne se firent pas attendre. Des tempêtes violentes y avaient déjà régné au mois de Décem¬ bre précèdent et avaient laissé des traces dans les nouvelles plantations. On peut s’en faire une idée par la circonstance, que les édifices et les maisons furent endommagées et même emportées. Les plus grandes plan¬ tes de Calisaya ont beaucoup souffert, les sommets en furent emportés, les branches rompues, les feuilles cassées; la tempête avait diminué con¬ sidérablement le nombre des boutures de la plantation. Quoique les plantes Péruviennes ne soient pas toutes restées en vie, les graines apportées du Pérou cependant ont fait lever beaucoup de plantes nouvelles. La plantation de Tjiniroeang consiste entièrement de plantes cultivées en Hollande, nommément à Leide, apportées par les soins du Commandant pfeil sous la surveillance de, M. junghuhn, dans une condition satisfaisante. Lors du départ de M. hasskarl, qui, à cause d’une grave maladie , reçut un congé pour se rendre en Europe, la culture est temporairement confiée aux soins de l’Inspecteur pour les recherches physiques M. le Dr. JUNGHUHN. M. Hasskarl s’était occupé sérieusement de l’examen des espèces de quinquina, cultivées à Pile de Java et il n’y a aucun doute, qu’on n’y ait introduit la meilleure espèce c’est-à-dire, la Cinchona Calisaya. M. junghuhn a commencé aussitôt de faire de nouvelles plantations sur le G. Malawar et a développé, dans un rapport détaillé, les raisons scientifiques, qui l’y ont conduit. Il choisit 11 lieux différents, situés entre 4550' et 6500', où la température moyenne est de 19°,0 — 14°, 5. Cels. Tous ces lieux étaient situés dans la même direction l’un au des¬ sus de l’autre en forme de terraces. On y a laissé les arbres les plus forts de la forêt en forme d’enceinte et on a posé des enclos solides en forme de cercle autour des plan¬ tations. Surtout la peur que le cratère toujours actif du Gédeh me¬ nace la plantation de Tjibodas , par ses sables, ses pierres et ses cendres, et pourrait dévaster le tout dans un clin-d’oeil, a dirigé M. junghuhn dans le choix des lieux, qu’il fit; puisque en outre Tjibodas est très-exposé aux tempêtes, et que le sol y est moins fertile et qu’il est extrêmement difficile d’y retenir en tout temps une quantité d’eau assez suffisante. Les plantations nouvelles, au contraire, sont situées sur un plateau haut de 4550' d’une étendue de plusieurs kilomètres et couvert de forêts im¬ menses, où des milliers d’arbres de quinquina peuvent être plantés. Il n’y a pas, dans ces lieux, de cratères actifs; des vents violents n’y rava- 112 gent pas les cultures et la végétation en général; le sol y est fertile, l’eau y est abondante, et de nombreuses comparaisons ont démontré, que la température moyenne y est la même, que celle, sous laquelle ces arbres se trouvent sur les montagnes de l’Amérique. Après deux mois déjà ces plantations différentes offraient 143 plantes bien développées. Près de 1200 boutures prises par M. junghuhn, bien racinées furent transportées de Tjibodas et Tjipannas aux forêts du G. Malawar près de Pengalengan, tandis qu’à à Tjibodas on eut encore 150 plantes et puis encore 105 plantes et 760 boutures. A Tjibodas chaque mois, sans inconvénient pour les plantes-mères, l’on peut couper quelques centaines de boutures, qu’on envoie par la malle poste, enveloppées par la partie extérieure des tiges de pisang, dans dif¬ férentes directions: une méthode de transport qu’on a trouvée plus efficace que l’envoi en pots, dont on se sert dans le jardinage, puisque par ce moyen de transport, plusieurs boutures meurent en chemin. On peut se faire une idée des progrès subits de la propagation par des boutures, en considérant que le nombre de boutures , qui avaient fait racine dans les deux plantations de Tjibodas et de Tjiniroeang, un mois après, s’était élevé à 1298 et le 50 Novembre à 1500. On avait résolu d’effectuer la transplantation vers l’est de Java, si l’occasion convenable s’y présenterait. Les instructions relatives pour les Inspecteurs la culture seraient bientôt faites. Par tous les rapports reçus des Indes, il est constate que la culture est en bon train et qu’elle prospère, quoique sous quelques rapports, elle ail à combattre des calamités, auxquelles on doit s’attendre dans chaque nouvelle entreprise. Et quoique l’on ne puisse pas encore montrer des milliers de plantes, on a lieu d’attendre, en se fondant sur des bases scientifiques et guidé par l’expérience, que la culture du quinquina réussira à l’ile de Java et y trouvera toutes les conditions nécessaires à son développement. Explication de la planche, a. C. Calisaya envoyée en 1851 de Leide à Pile de Java. — - b. Une feuille de cette plante après une culture de quatre ans à Buitenzorg. — c. C. Cali¬ saya du Pérou , cultivée à Java. — d. Stipules. — e. Pubescence. — f. Stipules grossies. — g. Sa section longitudinale. — h. Aréole de Faisselle des nervures. — i. Parenchyme de la feuille. — k. Cellules epidermoidales. Leide, ce 15 Mars 1857. 113 SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ HOLLANDAISE DES SCIENCES A HARLEM 25 MAI 1857. M. le Président fixe entre’aulres l’atlention de Rassemblée sur les ques¬ tions proposées par M.M. les directeurs en 1852, lors de la fêle séculaire de la Société, et il communique ce qui a été arrêté sur ce sujet: Les questions proposées furent: En premier lieu, pour l’ouvrage le plus remarquable dans quelque branche des Sciences physiques, à publier pendant les quatre années suivant la fête séculaire du 22 Mai 1852, UNE SOMME DE MILLE FLORINS. En second lieu, pour la plus excellente et la plus grande découverte dans les sciences physiques pendant les mêmes quatre années, après la fêle séculaire du 22 Niai 1852: une somme de 2000 florins. M.M. Les Directeurs ont arrêté, à ce sujet, ce qui suit: 1°. De ne pas discerner le grand prix de f 2000, mais de répondre à M. foucault, de Paris, que M.M. les Directeurs déplorent que ses découvertes, sur lesquelles il fixa leur attention ne rentrent pas dans la période proposée, et de lui offrir la médaille en or, comme une mar¬ que du grand intérêt , que M.M. les directeurs attachent à ses recherches. 5°. De doubler le prix de f 1000, puisque, selon l’avis unanime de la Commission ad hoc, il était impossible de choisir entre deux auteurs M.M. a. de candolle de Genève, auteur de la Géographie botanique et M. o. lieer de Zurich, pour ses recherches paléontologiques. Ces deux auteurs furent jugés dignes du prix par la commission, de sorte qu’à chacun d’eux sera offerte une somme de f 1000. 3°. De ne proposer cette année comme membres à l’étranger que M.M. de candolle, foucault et clausius, afin de donner aux deux premiers ainsiqu’à M. le Prof, clausius, une preuve du grand prix qu’on attache à ses découvertes scientifiques, déployées dans les ouvrages qu’il a offerts à la Société. RÉSULTATS DU COMMERCE DE L’HUILE DE PALMIER (ELAEIS GU1NCENSIS) ET DES TERRE-NOIX AFRICAINS (ARACHIS HYPOGAEA) SUR LA COTE OCCIDENTALE DE L’AFRIQUE INTERTROPICALE. Il parut il y a peu temps (5 Juillet) 1857) dans le Times, un rapport signé M. forster, New cily Chambers, dont le contenu était: i. 114 » Comme depuis un demi-siècle à peu près j’ai des rapports intimes et avec le commerce de la Côte Occidentale de l’Afrique, je puis constater par ma propre expérience, cju’ après la cessation du commerce des esclaves, la condition morale et sociale du peuple s’est améliorée de jour en jour. Ainsi un commerce légitime a pris la place de la traite des noirs. Lors de mes premières relations avec la côte d’Afrique nous n’im¬ portâmes à peu près rien de cette contrée. Contre un tonneau d’huile de palmiers alors importé on peut assuré¬ ment en mettre 200 maintenant. Alors bien peu de personnes avaient entendu parler d’un commerce de terre-noix Africains, cependant à pré¬ sent une quantité de 50,000 à 60,000 tonneaux sont exportés chaque année pour la France, l’Amérique et l’Angleterre. La quantité d’huile de palmier et de terre-noix provenant de la côte d’Afrique, qu’on reçoit chaque année en Europe et en Amérique, repré¬ sente une valeur de 5 millions livres de sterling. Et ces deux articles de produits Africains reçurent leur existence Commerciale par l’abolition de la traite des noirs. ( HooJcer’s Journal of Botany and Keiv Garden v Miscellany , London. N°. 104. Sept. 1857). DESTRUCTION DES ARBRES DE GUTTA PERCHA A SINGAPORE. L’un de nos amis et correspondants, marchand de Singapore (charles wilson lsq.) nous a donné l’information suivante par rapport à la de¬ struction des arbres de Gutta Percha (Isonandra Gutta) dans cette île. » Votre lettre du 5 Octobre me parvint par le dernier mail et je vous assure que c’est avec un grand plaisir, que je vous rendrai service, soit en vous donnant les informations demandées sur nos substances végé¬ tales de Singapore, soit en vous procurant des exemplaires pour votre musée de Kew. J’ai commencé par faire une collection des différentes espèces de Gutta, qui sont apportées à Singapore par les praus Malays et Bugis, et quand j’aurai recueilli des exemplaires des espèces principales, je vous les enverrai. Plusieurs de celles qui portent un nom différent, ne sont que des as¬ sortiments de qualité différente de la même matière, ou préparées d’une méthode différente. Pour des graines de l’arbre du Gutta Percha et des exemplaires de la plante en fleur je crains fort que je ne puisse me les procurer à Sin- 115 gapore, puisque nous n’avons plus que de très petits arbres ici; car tous ceux qui étaient assez grands pour donner une quantité de suc quelque minime qu’elle fût, ont été abattus par les Malays. Cependant sir James brooke, pendant son séjour ici, m’a promis de me les envoyer toutes deux de Serawak, où l’on peut se les procurer facilement, puisqu’il y a encere une quantité considérable d’arbres assez grands. Ici on a la coutume d’abattre les arbres, afin de se procurer le suc, quoique je 11e doute pas que ce soit d’une mauvaise manière d’agir delà sorte, puisqu’en faisant une incision, une quantité considérable découle aisément, ce qui pourrait être répété après qu’on eût donné à l’arbre le temps de se recouvrir. Les indigènes n’ont jamais en vue un avantage futur, leur but unique étant de se procurer la plus grande quantité à la fois. En outre ils disent avec raison qu’il serait impossible de proté¬ ger les arbres contre qui que ce fût, à moins que ce ne fût une pro¬ priété privée et il n’en saurait être question dans les forêts étendues où les Gutîa’s se trouvent. A une période plus ou moins éloignée, je ne doute pas, que l’arbre de Gulla Percha ne soit tout-à-fait extirpé dans toute la région de Singapore. Comme il est toujours abattu par les indigènes, avant qu’il puisse faire sa graine, il ne peut se propager, à moins que le prix ne s’élève de manière, qu’il vaille la peine de planter l’arbre dans les propriétés pri¬ vées. On le trouve (l’espèce est-elle la même?) par tout l’Archipel , habité par la race Malaye; mais, pour autant que je sache, il 11e s’étend pas plus loin vers l’orient. Le vrai Gutla Percha est nommé » Gulla Tabban la plupart des autres Gutla’s sont des variétés de Caoutchouc. Ni les Malays, ni les Chinois selon ce que j’apprends, ne font beaucoup d’usage du Gutta Percha. Des manches de couteaux et de petits seaux sont les objets qu’on confectionne principalement de celte matière; quelquefois on en fait des bandeaux, mais je l’ai pas souvent employé de la sorte. La quantité de Gutla Percha exportée de Singapore en 1855 fut d’en¬ viron 190° tonneaux, mais cette année-ci le total sera beaucoup moins; probablement pas plus grand que de 150 tonneaux. Le prix à présent est de 22 dollars chaque picol (loo’/s lbs.) pour la première qualité. (Houker’s Journ. of Bot. N°. 108. Aug. 1857. 252). 116 NOTICE SUR LA CULTURE DU CELOSIA CRISTATA GIGANTEA, PAR M. LIMPRECHT, Horticulteur. On sème depuis février jusqu’au milieu d’avril. Aussitôt que les jeunes plantes ont montré leurs premières feuilles, on les repique sur une cou¬ che chaude à un pouce de distance les unes des autres, et elles y de¬ meurent tant que la place ne leur fait pas défaut. Il faut se garder de les y laisser assez longtemps pour devenir fusiformes. On les place alors sur une autre couche chaude à 6 ou 8 pouces les unes des autres. Elles y atteignent promptement un hauteur de 8 à 12 pouces, et commen¬ cent en partie à montrer leurs crêtes. Aussitôt qu’elles arrivent à se toucher de nouveau, on les transplante pour la troisième et dernière fois dans des pots de 7 pouces de large sur 8 pouces de haut, que l’on place dans une couche chaude à o ou 6 pouces de distance; elles y restent tant qu’elles y trouvent une hauteur suffisante, ou jusqu’à ce qu’il faille encore les écarter l’une de l’autre, dès quelques jours, afin de les ac¬ coutumer à l’air libre. Si les graines ont été semées en février, on a déjà à cette époque des crêtes de la grosseur du poing d’un homme. Dans un endroit chaud et exposé au soleil, elles croissent vigoureusement pendant tout l’été, et atteignent communément une hauteur de 2 à 3 pieds, tandis que leur crête, d’un rouge magnifique, bordée de jaune, comporte un diamètre de 12 à 16 pouces. Les premières gèlées interrompent seules leur crois¬ sance, en les faisant périr. Une terre fumée, légère et grasse, est celle qui convient le mieux à cette culture. Il est nécessaire que le manque d’humidité ne se fasse pas sentir. H ( Belgique horticole , p. 291. Traduit de V Allemand , par a. de borre.) REMARQUES HISTORIQUES SUR LA PIVOINE EN ARBRE, PAR M. R. T. W. T. Depuis des siècles, on connaît l’amour des Chinois pour les fleurs, aussi bien que la patience infinie qu’ils apportent à la culture des plan- 117 les: la Chine semble être la seule contrée du globe où cet art, qui joint l’utile à l’agréable, n’ait souffert aucune interruption dans son dévelop¬ pement, puisque, selon toutes les probabilités, les jardins du Célesle- Empire sont plus anciens que ceux de Babylone et d’autres royaumes antiques qui ont passé dans l’histoire comme la vague apparition d’une vision fantastique. Si nous avons été si longtemps sans posséder la superbe Pivoine en arbre de la Chine, cela tient, en grande partie, au préjugé aussi ancien que répandu et qui nous fait traiter à* histoires de voyageurs toutes les relations particulières auxquelles nous ne croyons qu’après avoir vu par nous-mêmes. Autrement, comment expliquer la négligence que l’on a apportée à se procurer cette plante et plusieurs autres remarquables par leur rareté, plantes qui furent connues et parfaitement décrites en 16o6, lors du retour en Europe de la première ambassade que la Compagnie hollandaise des Indes-Orientales fit en Chine? Ceux qui firent partie de cette ambassade, paraissent avoir eu, dans celle contrée, un accès beau¬ coup plus facile que celui qu’on accorda par la suite, aux représentants des autres nations; on voit, en effet, qu’ils n’ont pas seulement visité Pékin en Canton, mais qu’ils ont étudié et décrit fidèlement tout ce qui leur paraissait digne de remarque, et que même, ils ont été admis dans les jardins de l’empereur. Cependant, celte excellente relation qui, la première, nous fit connaître le succulant ananas, la merveilleuse feuille à thé et la magnifique fleur de la Pivoine en arbre, fut tellement négli¬ gée, qu’on ne prêta qu’une attention fort médiocre à la description qu’elle faisait des plantes de la Chine, quoique d’ailleurs, elle ait été traduite en anglais et publiée à Londres en 1669. Nous croyons donc utile d’extraire les détails que nieuhoff donne sur la Pivoine en arbre ou Pivoine Mou- lan, afin de montrer non seulement combien sa description est fidèle, mais aussi que des recherches ont été faites pour découvrir la partie de la Chine d’où cette plante tire son origine. En effet, nieuhoff s’exprime ainsi, à l’article où il s’occupe des fleurs: » 11 existe, dans ces lieux, plusiers fleurs rares et odorantes, tout à fait inconnues en Europe. Dans la province de Sucbue, près de Cluing- king, croissent, entre autres, certaines fleurs appelées Meutang ( moutan ) et fort estimées des Chinois qui les ont surnommées le Roi des fleurs. Ce moutan diffère peu de la rose d’Europe quant à la forme, mais sa grandeur est beaucoup plus considérable et son feuillage plus étendu; sa beauté surpasse celle de la reine des fleurs, mais il cède le pas à celle- ci sous le rapport du parfum; il n’a ni épines, ni piquants, et sa cou¬ leur, ordinairemen d’un blanc mêlé de pourpre, est parfois jaune ou rouge. 118 Celte fleur, qui s’épanouit au milieu du feuillage, est parliculièrement chère aux mandarins qui la font cultiver dans tous leurs jardins et la regardent comme une plante du meilleur choix.” (Pag. 250). Malgré cette description, la Pivoine Moutan resta inconnue en Europe, jusqu’à ce que sir joseph banks, dont la noble intelligence s’accrut par les voyages et l’étude de la nature, communiqua à plusieurs commerçants de Canton, des instructions qui leur permissent de rechercher cette plante. Le suc¬ cès couronna l’entreprise, et de nombreux spécimens furent expédiés en Angleterre vers 1789, mais la plupart périrent pendant la traversée. Enfin, en 1794, d’autres pieds furent importés, et depuis lors, de nom¬ breux envois de la Pivoine en arbre nous parvinrent de la Chine. Cette plante favorite des mandarins, est, dit-on, cultivée en Chine depuis plus de quatorze cents ans, et cependant les habitants de cet em¬ pire la considèrent comme étant d’introduction nouvelle, tant ils font remonter leur histoire à des époques fabuleuses. Du reste, les écrivains chinois ne sont nullement d’accord sur l’origine du Moutan. Les uns pré¬ tendent qu’un procédé particulier de culture a transformé la Pivoine her¬ bacée commune en ce magnifique arbuste qui atteint une taille de 8 à dix pieds dans la province de Logang, où le sol et le climat semblent particulièrement propres à sa culture; les autres veulent, et peut-être avec plus de raison, que la Pivoine Moutan fut découverte dans les mon¬ tagnes du nord de la Chine d’où elle fut transportée dans les provinces méridionales, et que là, on la cultiva avec la. même manie que le furent jadis les tulipes en Europe: on rapporte, en effet, que certaines variétés se sont vendues en Chine jusqu’à 100 onces d’or chacune, fait que nous n’accueillons qu’avec une grande réserve. Le mode de propagation usité en Chine est surtout le semis, lequel a fourni tant de variétés qu’on n’en compte aujourd’hui pas moins de 250, parmi lesquelles il en est qui répandent un parfum exquis. La Pivoine en arbre se vendit à un prix très-élevé lorsqu’elle se trouva pour la première fois entre les mains des horticulteurs des environs de Londres; lors de son introduction en France, M. noisette, de Paris, vendit chaque plante de 1,500 frs. à 100 louis. On greffe souvent sur les branches d’une même plante les diverses va¬ riétés de la Pivoine en arbre; il est impossible, dans ce cas, de conce¬ voir rien de plus beau que cette plante dans le feuillage duquel brillent, avec éclat, de gigantesques fleurs dont quelques-unes atteignent un pied de large et qui varient depuis le carmin le plus vif jusqu’au blanc im¬ maculé, en passant par la teinte délicate de la rose. L’Angleterre est redevable à M. fortune de l’introduction de plusieurs variétés remarqua- 119 bies, bien supérieures par la grandeur et le coloris de fleurs aux races anciennes. La Pivoine en arbre se propage facilement, par marcottes et par bou¬ tures, aussi bien que par division des racines; on peut le cultiver comme les Hijdrangea , mais il faut avoir soin de la protéger contre la trop grande chaleur du milieu du jour, de lui donner beaucoup d’eau à l’é¬ poque de la floraison, et de retrancher tous les boutons superflus qui pourraient gêner le libre épanouissement des fleurs. (. Belgique horticole , p. 298. Traduit du Floricultural Cabinet , par M. olivier du vivier). QUELQUES MOTS SUR L’EUGENIA UGNI, PAR M. J. LINDLEY. Qu’est-ce donc que cet Eugenia Ugni pour les fruits duquel des prix spéciaux sont institués à la grande Exposition de fruits du mois d’octo¬ bre prochain? Ce doit être chose bien importante, puisqu’on le place sur le même rang que les ananas, les raisins et les oranges. En effet, c’est un des fruits les plus remarquables qu’on puisse trouver en Angle¬ terre, et déjà, maintes fois, nous avons eu l’occasion de le mentionner, mais surtout en 1854, quand, pour prix de son mérite, MM. Veitch re¬ çurent, de la Société d’horticulture, la médaille de banks. L ’ Eugenia Ugni Q est une plante originaire du Chili, et ce fut au commencement du siècle dernier que le père feuille, voyageur célèbre, la fit connaître au monde horticole, en en publiant la description et la figure, sous le nom de Murlilla. Celte espèce constitue un arbuste tou¬ jours vert et ressemblant beaucoup au myrte, si se n’est que ses feuil¬ les sont plus épaisses et d’un vert plus foncé; elle est aussi plus rustique *) Ce fut en 1729 que le célèbre botaniste p.-a. micheli , de Florence, établit, dans son Nova plantarum généra juxta methodum Tournefortii disposita , le genre Eugenia , en l'honneur du prince eugène de Savoie. Ce genre appartient à l’ordre naturel des Myrtacées, et reconnaît, dans le Prodromus de de candolle , 194 espèces, h’ Eugenia Ugni, sur laquelle M. i.indley at¬ tire très-sérieusement l’attention des horticulteurs , est commun, non seulement au Chili , mais dans toute l’Amérique du sud, jusqu’au détroit de Magellan. Les Indiens fabriquent, avec les fruits de cet arbre, une sorte de vin qui constitue une liqueur aussi saine qu’agréable. ( Note du Traducteur). 120 que le myrte, car un pied que nous possédons, a passé les deux derniers hivers sans être endommagé, quoiqu’il se trouvât dans un lieu humide, non chauffé et exposé au nord. Les fleurs, qui semblent être de cire^ sont blanches à reflet rosé, et pendent isolées entre les feuilles. Le fruit est une haie arrondie, de couleur pourpre foncée, égale en grosseur à la groseille noire, et offrant, quand elle est mûre, un goût identique à celui que présenterait un mélange de fraises, d’ananas et de goyaves. Selon nous, c’est un des fruits les plus agréables qu’on ait jusqu’ici in¬ troduit dans les cultures, et dont le peu de volume est largement com¬ pensé par la quantité. Un des plus grands mérites de YUgni , est, sans contredit, la facilité de sa culture, et tout porte à croire qu’il se porterait fort bien partout où peut vivre le myrte commun. Cependant, à l’époque de la fructifica¬ tion, cet arbre demande la plus grande quantité de calorique possible, de façon que quand il est cultivé en pot, on doit, aussitôt que les fleurs se nouent, placer les pots dans la partie la plus chaude du jardin et di¬ rectement exposés aux rayons du soleil, comme, par exemple, dans l’angle de deux murs regardent le sud-ouest, ou bien dans une serre, en plein soleil. Si on ne les rentre pas, il est utile de les protéger contre le froid des nuits par un abri temporaire et recouvrant entièrement la tète de l’arbuste. Ce ne sont là toutefois que des conseils généraux: plus lard l’expé¬ rience nous en apprendra davantage au sujet de YEugenia Ugni , car nous savons qu’on en a acheté de grandes quantités, probablement dans le but de les faire concourir à l’Exposition d’octobre. Le fruit dont nous venons de parler et que nous avons nous-même goûté, avait été cultivé en serre, mais celui qui valut une médaille à [M. Veitch, avait été exposé à la fin de juin. ( Belgique horticole , p. 300. Traduit du Gardener’s Chronicle , par M. olivier du vivier.) MONOGRAPHIE DU GENRE EASCULUS, PAR Le Dr. CH. KOCH *). Traduit de ï Allemand par a. de borre , cand. en Sc. nat. Suivant exdlicher, ce serait en 1576 que les graines du marronier l) Verh. des Yereins zur Beforder. des Gartenbaues in den Kônigl. Preuss. Staaten. Jahr. 1855. V 121 d’Inde furent apportées de Constantinople à Vienne par david von ungnad , alors inlernonce d’Autriche. Mattioli (plus connu sous le nom de mat- thiolus), le célèbre commentateur de Dioscoride, et médecin de l’empe¬ reur, écrit , dans une de ses lettres à aldrovande (Epistol. Lib. III. p. 361), qu’il a reçu des graines du marronnier d’Inde de quakelreen, médecin de rusbeq, ambassadeur d’Autrice à Constantinople, mais, suivant sgren- gel, ce fait doit remonter à l’an 1557; mattioli donne déjà à ces grai¬ nes le nom de Castaneae equinae. Plus tard ch. de l’escluse (clusius) fit connaître l’arbre. On en possédait déjà à Vienne en 1576. Jaunie de Saint-Hilaire prétend, dans son mémoire sur les Marrons d’Inde, que les premiers marrons furent apportés du Thibet en Angle¬ terre dès l’an 1550. Cependant, d’après Parkinson, les Anglais les reçu¬ rent également de Constantinople. En 1579, Gérard connaissait l’arbre, mais il le mentionne comme une rareté. C’est en 1615 qu’il fut intro¬ duit en France par un célèbre horticulteur, bachelier. Il est singulier qu’on regardait, en Angleterre surtout, ces fruits comme comestibles, P- et qu’on leur attribuait un goût très-doux, étant rôtis. C’est ce qui fit que parkinson planta l’arbre dans un jardin fruitier, entre un noyer et un mûrier. La patrie du marronier d’Inde n’est pas encore déterminée d’une ma¬ nière précise. L’opinion de jaume de st. -hilaire, qui désigne le Thibet, pourrait bien reposer sur une erreur, car les Anglais n’avaient aucun rapport à cette époque avec les contrées de l’Himalaya. Le nord-ouest de la Chine est la patrie la plus vraisemblable qu’on puisse assigner. Depuis que Wallich a découvert aux Indes Orienlales YAesculus pun - cluana, et colebrooke, dans l’Himalaya, YAesculus ïndica, espèce très- voisine de VA. flava ait., depuis que tiiunberg a trouvé au Japon une espèce à laquelle blume a donné le nom à’ A. tirbunata, depuis qu’enfin Bunge a découvert une troisième espèce à fruit épineux, Y A. sinensis, le genre Aesculus n’est plus restreint au nord de Amérique. Linné, en donnant au genre le nom cY Aesculus , n’a pas fait un choi- très-lieureux, car ce nom, qu’on écrit aussi eseulus , et qui a son éty¬ mologie dans le mot vesca (aliment), était employé par les anciens pour désigner un gland comestible, probablement celui du Quercus eseulus L. Linné a probablement été induit en erreur par les assertions des Anglais relativement au goût des graines. La qualification spécifique hippocastm num est la traduction grecque de l’expression de mattioli: Caslana equina, ou du nom allemand: Rosscalanie; les Anglais aussi se servent d’un terme équivalent: Horse clieslnut. Déjà 1 ’espèce à fleurs rouges et dressées et à fruits lisses et inermes, 122 avait reçu de boerhave le nom de Pavici, d’après pierre paaw, plus connu sous le nom de pavius, qui lui professeur de botanique et d’ana¬ tomie à Leyde, de 1589 à 1617. Linné avait d’abord admis aussi ce genre, mais il l’abandonna plus lard avec raison. Quoiqu’il en soit, c’est à boerhave qu’il parait qu’on on doit l’introduction à Leide en 17 1 1. Ce ne fut que beaucoup plus tard, vers 1764, qu’une troisième espèce à fleurs jaunes, 1 ’Aesculus flava , d’aiton, fut introduite en Angleterre, sans avoir été connue de linné. Les Marronniers d’Inde et les Pavia ne forment plus, comme nous l’avons dit, qu’un seul genre qui, joint au nouveau genre Ungnadia d’Endlicber, constituent la famille des Hippocastanées , ne possédant jus¬ qu’ici des représentants que dans l’Amérique du nord, l’Himalaya, le Japon et la Chine orientale. Quatorze espèces en font partie; toutes sont des arbres, et vraisemblablement toutes resteraient arborescentes dans no¬ tre climat. Excepté Y Ungnadia speciosa endl., du Texas, qui a les feuilles pinnées, toutes les ont digitées. GENRE AESCULUS, de linné. Caractères. — Arbres à fleurs polygames. Calice urcéolé ou campanu- liforme, à 5 divisions peu marquées, souvent inégales; corolle à 5 pétales; la plupart du temps inégaux, colorés en blanc, en jaune, ou en rouge, l’antérieur en général avorté; sur un disque annulaire, unilatéral, en¬ tier ou divisé, sont insérées 8 étamines, dont en général 1-3 avortent. Anthères condiformes allongées et dressées, s’ouvrant par des fentes longitudinales. Chacune des trois loges de l’ovaire, qui est en ovoïde al¬ longé, renferme deux ovules, un dressé et l’autre pendant; placentation axile. Style filiforme, généralement courbé à la partie supérieure, stig¬ mate peu apparent. Les capsulus plus ou moins rondes, généralement un peu obliques, sont la plupart du temps réduites à deux ou une par avortement, et des deux graines, généralement il ne s’en développe non plus qu’une. Le péricarpe est coriace et se sépare en trois capsulus, montrant au milieu la cloison de séparation (déhiscence loculicide). Pé- risperme coriace, brun et présentant à la base un large ombilic non co¬ loré. Cotylédons très-charnus et renfermant, avec une grande quantité de fécule, un principe amer, rendant les graines impropres à l’alimenta¬ tion. Depuis peu on les emploie à divers usages économiques, et même à la fabrication de l’alcool. 125 SOUS-GENRE HIPPOCATANUM. Pétales rouges et blancs, inégaux, plus étendus; filets des étamines infléchis; feuilles d’un vert sombre, à nervures latérales éloignées les unes des autres, un peu courbées et un peu ramifiées. LE MARRONNIER D’iNDE. AESCULUS HIPPOCASTANUM , L. Hippocastanum vulgarc, gaertner. C’est un bel et grand arbre, que l’on cultive le plus souvent en allées. 11 a de grandes feuilles, doublement dentées ( duplicato-serrala folia), ou même incisées, et généralement brièvement pétiolées. De grandes fleurs formant des panicules allongés; beaucoup de fleurs stériles. Les pétales d’un blanc éclatant sont, panachés de couleur chair. On possède aujourd’hui dans les jardins un grand nombre de variétés, dont les principales sont: a. et b. A feuilles rubanées de jaune d’or, ou de blanc; anreo , et ar- geateo varicgala. c. A feuilles tigrées: Aesculuà Memmingeri, hort. d. A feuilles incisées: A. incisa , hort. e. A feuilles tailladées: A. heler ophylla , A. aspleni folia. f. A feuilles lacinées: A. taciniata. g. A feuilles monstrueuses: A. monstrosa. h. A feuilles très-grandes, et d’un vert très-sombre: A. maxima. i. A feuilles frisées: A. torluosa; ce qu’on rencontre le plus souvent dans les jardins sous ce nom, est l’espèce suivante: YAescidus carnea, de willdenow. k. A fleurs couleur chair. A hippoc. flore carneo. L A fleurs doubles: A hipp. fl. pleno. m. A capsule lisse: A. hipp. fructa incrmi.. C’est à peine si je puis regarder comme des races à part les arbres connus dans les jardins sous les noms d ’Aesc. nigra , speclabilis et prœcox. LE MàRRONIER INCARNAT AESCULUS RUBICUNDA , LOIS. D. C. Acsculus carnea, willdenow. Pavia carnea, spach. C’est probablement un hybride du Marronnier d’Inde et du Pavia rouge. Il tient du premier par ses feuilles vert foncé et peu nervées, 124 ses fruits épineux, et ses pétales plus développés, qui ne sont pourtant qu’au nombre de 4 comme chez les Pavia; il se rapproche du second par la couleur de ses fleurs. Pour la taille, il tient le milieu entre les deux. Parmi les produits de ses graines, quelques-uns retournent au Marronier d’Inde, mais un plus grand nombre aussi se présentent avec des fruits inermes. Spach n’avait donc pas si grand tort de le rapporter au Pavia. Le même auteur distingue comme espèce sous le nom de Pavia Wal- soniana, les arbres à fleurs brun-sale, qui cependant sont plus voisins encore de YAesc. Pavia L. Ils sont encore décrits dans la Dendrologie britannique de watson (tab. 121) sous le nom d'A. carnea et dans le Bolanical Cabinet de Loddiges, sous celui d ’A. rubicnnda. Ils se distin¬ guent en outre par les capsules toujours épineuses, et par les étamines qui sont plus courtes que les pétales, tandis qu’elles sont plus longues dans les arbres à fleurs incarnat. On ne peut préciser avec certitude l’époque de son introduction dans les jardins. Il parait exister en France depuis 1812; en Angleterre, depuis 1820. C’est aussi vers le même temps qu’on l’a connu en Allemagne LE MARRONNIER DE CHINE. AESCULUS SINENSIS, BUNGE. Espèce encore très-peu connue, que Bunge a signalée dans son voyage à Péking, et dont il n’a même pu savoir si les fruits sont épineux ou non; il est porté à croire qu’ils le sont. Les folioles sont au nombre de 7, en ovale allongé, terminé brusquement en pointe, à face supérieure glabre, tandis que les angles des nervures de la face inférieure, ainsi que le pétiole, sont velus. Les thyrses sont très-grands, et les fleurs n’ont que 4 pétales, dont il n’indique pas la couleur. Les étamines sont au nombre de 7, comme chez le marronnier d’Inde. SOUS-GENRE PAVIA, DE BOERHAVE. Bien loin d’en faire en genre, c’est à peine si ont peut le conserver comme sous-genre. Le fruit est variable, ainsi que le nombre des péta¬ les et des étamines; cependant les dernières sont en générai au nom¬ bre de 7 à 8 , et les premiers, au nombre de 4, et le plus souvent pourvus de poils glanduleux. Un caractère plus sur réside dans les ner¬ vures latérales des feuilles qui sont assez droites, et en plus grand nombre. La couleur des deux faces de la feuille est aussi beaucoup plus claire. 125 LE PAVIA A FRUITS ÉPINEUX. AESCULUS GLABRA, WILLDENOW. Aesculus echinata , Muhlenb. Pavia glabra, Spach. C’est un arbre de structure magnifique, à feuilles digilées, qui croit dans les états du nord-est de l’Union. Les folioles ellipt iques-allongées , entièrement glabres, et brillantes à la face supérieure, sont finement dentées; les fleurs sont jaunes-verdâtres et bordées de quelques glandes visqueuses. Sept étamines, moins longues que la corolle, à anthères velues. Capsule 5-locuL, pourvue de pointes molles. Cette espèce doit s’élre répandue en Allemagne au commencement de ce siècle, et elle a paru en France et Angleterre en 1812. Proba¬ blement Muhlemberg en envoya des graines à wildenow. Elle semble être devenue rare à présent; ce que j’ai vu sous ce nom, était VAeculus flava, aiton. Sans doute V Aesculus pallida willd. ( Pavia pallida spach), doit venir sa placer ici comme variété. Elle diffère du type par ses fleurs plus claires, dont les étamines à anthères glabres font saillie en dehors, et par ses feuilles moins brillantes, et velues à la face inférieure. LE PAVIA DE l’oHIO; AESCULUS OHIOENSIS, DE CANDOLLE. Pavia oliioëusis , mich. Cette espèce, à fleurs d’un blanc éblouissant, croit plus à l’intérieur r du continent américain, et principalement dans l’Etat de l’Ohio. Elle n’est pas si voisine de la précédente qu’on le croit communément; on ne la connait cependant pas encore assez pour pouvoir se prononcer avec cer¬ titude sur ce point. Suivant michaux, elle n’atteint pas la taille du Pavia à fleurs jaunes. Ses fruits sont aussi pourvus de pointes molles. Elle ne paraît pas se trouver dans nos jardins; ce qn’on y cultive sous ce nom, est une variété à fruits velus de VA. flava ait., que lindley a distinguée sous le nom d’A. îieglecta. C’est ici que pourrait bien venir se placer la variété décrite sous le nom d’A. odorata, par dietrich, dans son supplément au Lexicon du jardinage, et depuis tombée dans l’oubli. Elle a des pétales blancs et odorant, trois ou quatre fois plus courts que les étamines, qui sont également blanches. Cet arbre se trouvait jadis dans le parc de weimar. Loudon, dans son Arboretum (Tom. I, p. 468), range parmi les espèces à fruits épineux un A. Lyonii, dont il ne donne aucune des- 126 cription. L’arbre qu’on cultive sous ce nom à l’Ecole royale forestière, ne m’a paru se distinguer par aucun caractère essentiel du Paria à fleurs jaunes. Il se rapproche assez de VA. pallida , yvilld.; et dans ce cas, ce serait un hybride du Pavia à fleurs rouges et du Pavia à fleurs jaunes. LE PAVIA A FLEURS JAUNES AESCULUS FL A VA , AITON. Aesculus lulea , wangenh. Pavia flava, moench. Pavia lutea, poir, Arbre très-cultivé chez nous. Sa hauteur moyenne est de 50 à 40 pieds J). Les feuilles s’allongent généralement plus du milieu vers les côtés que vers la base, où elles semblent même presque arrondies; elles sont pourvues de poils blanchâtres à la face inférieure, le long de la nervure médiane. La fleur, d’un jaune sale, est toute couverte de glan¬ des, et les deux pétales supérieurs portent des raies rouges. Les étami¬ nes, velues seulement dans leur moitié inférieure, sont plus courtes que > la corolle, et le fruit est entièrement lisse. Le Pavia négligé (A. neglecta, lindley; Pavia neglecta g. don.) doit être considéré canime une variété, qui ne se distingue que par des villosités brunâtres dans les angles des feuilles à la face inférieure, et par un ovaire poilu. Vraisemblablement on doit encore ranger ici l’espèce récemment établie par Jacques et Herincq, sous le nom d ’A. Jacquiniana , et cultivée par Jacquin ainé à Charonne, puisqu’elle ne se distingue que par un fruit à duvet mou. Elle est depuis longtemps cultivée en France et en Allemagne sous le nom d ’A. ohiôensis ou ohiotensis. LE PAVIA A FLEURS ROUGES. AESCULUS PAVIA , L. Pavia rubra , lam. Pavia oclaudra , mill. Pavia Michauxii, intermedia et Willdenowia , spach. Petit arbre d’environ 20 pieds de haut, ayant en général un aspect délicat, et ne supportant, pas aussi bien les hivers rigoureux, que le Pavia à fleurs jaunes. Il croit principalement dans les régions chaudes de l’Amérique du Nord, telles que la Virginie et la Caroline. Les folioles , i ) Probablement des pieds de Prusse, de 0m,314. 127 en ellipse étroite, sont pointues aux deux extrémités, entièrement gla¬ bres et inégalement dentelées. Les fleurs glanduleuses en dessus et en dessous, et par conséquent visqueuses, sont disposées par deux, et for¬ ment une grappe ovoïde. Le calice, un peu ventru, a une belle couleur rouge,' qui passe au brun-sale dans les pétales. Les étamines, ou nom¬ bre de 7 (8 suivant- linné), sont poilues seulement à la partie inférieure, et plus on moins incluses dans la corolle. Par la culture, et par le croisement, soit avec le marronnier d’Inde, soit encore plus souvent avec le Pavia à fleurs jaunes, on a donné nais¬ sance à une foule de races et variétés, dont les plus importantes sont: a. A tronc rampant à la base et à belles fleurs rouges: A. humilis Lodd. Bol. Beg. t. 1 0 1 8 ; Pavia humilis g. don. Avec un tronc un peu plus redressé, c’est PA. pavia L. var. proliféra, des botanistes français. b. A tronc rampant et à branches pendantes: A. humilis pendula Loudon. Pavia pendula hort. c. A feuilles un peu dures, brillantes et entièrement glabres en des¬ sous, et à fleurs d’un beau rouge, velues, mais non glanduleuses, dis¬ posées en corymbe ovoïde: Aesculus pavia L. y lucida; Pavia lucida, sPAcn. Il est cultivé depuis longtemps à l’Ecole forestière de Potsdam, sous le nom impropre d’A. pendula. On pourrait encore rapporter ici l’A. coriacea des jardins. d. A dentelures des feuilles aiguës, et à fleurs d’un brun-rouge som¬ bre: A. pavia (d arguta g. don. in Bot. Reg. I. 995. Aesculus pavia parvi flora hort. gall. Pavia Lindleyana spach. e. A feuilles profondément incisées et à fleurs d’un brun-rouge som¬ bre: A. pavia (3 arguta G. Don. in Bot. Reg. t. 995. Aesculus pavia atropurpurea , spach. f. A feuilles grandes et dures, et à fleurs jaunes et rouges: A. pavia, Watson Dendrol. brit. t. 164. Pavia versicolor, spach. Depuis plusieurs années, on la cultive à l’Ecole forestière de Potsdam, sous le nom d’A. Lyonii. La plupart des fleurs tombent vite, et il est rare d’avoir des fruits. L’inflorescence se rapproche plus de celle de VA. flava ait., que de celle de VA. pavia ; on ne peut douter que ce soit un hybride des deux. La taille élevée de l'arbre me porte à en regarder VA ftava ait- comme la plante- mère. O g. A feuilles faiblement velues en dessous, et à fleurs rougeâtres, jaunes, ou variées, plus serrées: A. hybrida Hort. nec D. G., Pavia hybrida spach. D’après les exemplaires cultivés au jardin de l’Ecole forestière de Potsdam, cet hybride a tout-à-fait l’aspect du Pavia à fleurs rouges qui je suis porté à en regarder comme le souche. 128 h. A feuilles pourvues en dessous de poils couleur de rouille, et à fleurs serrées, rougeâtres, jaunes ou variées: Aeculus Pavia ait. /?, livida; Pavia livida spacii. Très-voisine de la variété précédente, mais se rapprochant plus de VA. flava ait. C’est entre deux variétés que semble devoir se placer celle qui a été distinguée par Jacques et herinq sous le nom d’A. pavia purpurea. i. A grandes feuilles et à fleurs d’abord jaunes et rouges, puis plus tard violettes: A. pavia L. â mutabilis , Pavia mutabilis spach. On pour¬ rait réuni celte race aux deux précédentes sous le nom de Pavia hy¬ bride (A. hybridu). k. A grandes feuilles, à calice rouge-sale et à petales jaunes, rayés de rouge: A pavia L. (i jloribus flavescentibus , ungnibus petalorum rubicundis willd. Berl. Baumg. 2me livr. p. 15. L A grandes feuilles, entièrement glabres, brillantes, d’un vert som¬ bre, et à fleurs rouge-clair, rayées de jaune: A. pavia L. e macrocarpa , Pavia macrocarpa Loudon, Hybride du Pavia à fleurs rouges et du Mar¬ ronnier d’Inde, qui ne s’est jusqu’ici produit qu’en Angleterre. Sa crois¬ sance est gracieuse. Les fleurs et les fruits sont presque aussi grands que chez le Marronnier d’Inde, mais les premières ont des pétales dres¬ sés, et non étalés. LE PAVIA NAIN. AESCULUS DISCOLOR , PURSH. Aescidus hybrida, D. C Pavia discolor, sweet. Pavia hybrida , D. C. Véritable espèce, parfaitement caractérisée par Pursh, et bien repré¬ sentée dans le Botan. Regisler, l. 510. Sa patrie est la Géorgie. C’est un arbre de 4 à 6 pieds, à cime très-apparente. Suivant Loudon, ses racines sont très-profondes et très-épaisses; le tronc est aussi relative¬ ment très-fort, mais croît extrêmement lentement. Les feuilles ressem¬ blent à celles de VA. flaua ait., mais ont une coloration plus claire à la face inférieure qu’à la face supérieure, ce qui est dû à leur duvet mou et presque velouté. Le panicule un peu allongé et plus ou moins compacte possède aussi le même duvet. Les pétales d’une nuance tirant sur l’or et sur le brun-cannelle clair, sont seuls poudvus de poils glan¬ duleux rouges. Le capsules se forment en plus grand nombre que chez les autres espèces, et ont une écaille complètement lisse. ( Belgique horticole , p. 309), 129 LE PAVIA A FRUIT TURBINE. AESCULUS TURBINATA , BLUME. Aesculus pavia , thunberg. Cet arbre du Japon, confondu par thunberg avec la Pavia à fleurs rouges, répandu dans le nord-ouest de la Chine, et ne différant peul- être pas de VA. sinensis binge, a été récemment l'objet d’une description complète de la part de blume (Rumphia, III, 195). Il paraît se rappro¬ cher plus de notre Marronier d’Inde que le Pavia. Ce sont ses feuilles qui obligent à le ranger dans le même section que ce dernier. Les fleurs sont unilatérales, et ont 6 à 7 étamines, sortant de la corolle. Comme chez le Pavia à fleurs rouges, toute l’inflorescence est couverte d’un épais duvet brun-rouge; l’ovaire est d’abord garni d’épines molles, mais elles tombent bientôt, de sorte que le fruit, en forme de toupie, semble entièrement inerme. LE PAVIA DU JAPON. AESCULUS DISSIMILIS, BLUME. Cette espèce, encore peu connue, se rapproche beaucoup du Pavia à fleurs rouges, et ne croit qu’au Japon. Ses 5 folioles cunéiformes-allon- gées se terminent en une longue pointe et sont entièrement glabres. Les étamines dépassent aussi notablement la corolle. Les capsules sont arrondies et inermes. LE PAVIA DE l’hIMALAYA. AESCULUS INDICA , COLEBROOKE. Bel arbre ressemblant au Pavia à fleurs jaunes, découvert dans l’Hi- malaya par coolebrooke, mentionné par wallick dans sa notice, et fi¬ guré et décrit paa jacquemont dans le récit de son voyage (IV, 51 , pl. 55). Les 5 ou 7 folioles sont entièrement glabres, finement dentées sur les bords , et vert-bleuâtre sur la face inférieure. Toute l’inflorescence est revêtue d’un duvet fin, mais serré. Les étamines sortent de la corolle, qui est jaune. Outre cette espèce, Wallich en mentionne encore une seconde, sous le nom d ’ Aesculus punduana , mais elle ne se trouve décrite nulle part. On rencontre aussi dans les livres quelques autres [espèces, qui n’ont pas été décrites. C’est ainsi que tausch, dans le 5me fascicula de sa Dendrolheca exolico-bohemica , indique un A. refuscens; bartrum, dans son Voyage dans la Caroline, mentionne également un A. arborea (p. 59), et un A. sylvalica (p. 44), sans qu’on puisse avoir ce qu’il a entendu i. 9 130 par ces noms. Enfin on en trouve daus les jardins d’autres qui doivent se rapporter aux Pavia à fleurs rouges et à fleurs jaunes, tels que les A. Whitlegi, sibirica , marylandica, gracilis, floribunda, et aculeata. Ce dernier pourrait bien même êlre un Marronier d’Inde. SOUS-GENRE CALOTHYRSË. CALOTHYRSUS. Le caractère essentiel de ce sous-genre et la présence de stipules à la base des feuilles. Le calice est fendu profondément, et la capsule est entièrement glabre. LA CALOTHYRSË DE CALIFORIE. AESCÜLUS CALIFORNICA , NUTTAL. Calothyrsus californien, spach. Celle espèce, la seule que produise l’Amérique occidentale, ne croit qu’en Californie. Outre la présence des stipules, cet arbre possède, au moins dans son pays, la propriété de déployer en mars ses belles grandes feuilles, tandis que les boutons déjà entièrement formés, restent en cet état jusqu’au temps de chaleur et de sécheresse qui dure depuis la fin d’avril ou le commencement de mais jusqu’en octobre. C’est alors que les fleurs se développent depuis le bas jusqu’en haut, tandis que les feuilles se fanent peu à peu, meurent et tombent. Toutes les fleurs, ex¬ cepté les trois plus hautes tout au plus, ont la même grandeur. L’ovaire velu met beaucoup de temps à se transformer en un fruit, qui ne ren- ferrme généralement qu’une graine, et qui n’est pas beaucoup plus gros que notre marron d’Inde. C’est un spectacle tout particulier que présen¬ tent les rives des deux fleuves de San Sacramento et de San Joaquin, alors qu’on voit une foule d’arbres, de fleurs blanches et odorantes, ou plus lard, de gros fruits. Une autre particularité que cet arbre pré¬ sente, à l’exclusion des autres Aesculus , c’est de perdre en automne, le Platane, son écorce gris-blanchâtre. Il est très-vraisemblable que la Caîothyrse de Californie, introduit de¬ puis une couple d’années dans nos jardins, deviendra un arbre impor¬ tant pour nos parcs et nos plantations, si, comme il est probable, ses feuilles persistent pendant l’été dans notre climat plus humide. Cet arbre pourrait aussi prendre rang parmi nos arbres fruitiers, car, en Califor¬ nie, on en mange les graines coupées en tranches et rôties. D’après la description et la figure données par andré michaux, dans le 2me volume de sa North american Sylva (peges 69 à 71 fig. 64), celte espèce forme plus souvent des buissons que des arbre isolés, et ses 131 derniers n’ont pas plus de 20 pieds de haut, et se ramifient à peu de distance du sol, Les folioles elliptiques, dont le nombre est la plupart du temps de cinq, sont portées par un pétiole ailé, à la partie supérieure duquel naissent les stipules dont nous avons parlé. Les fleurs forment une panicule serrée, presque en forme d’épi; le calice est à 5 dents, et fendu de l’un des côtés presque jusqu’à sa base. La couleur des pétales est d’un ros clair, avec des reflets plus ou moins violets. Il y a 5 on 6 étamines. L’odeur des fleurs ot comparable à celle de la Tubéreuse ou de l’Oranger. SOUS-GENRE MACROTHYRSE. MACROTHYRSUS. Les stipules manquent, mais les feuilles ont des nervures latérales écartées, et en outre un réseau de nervures secondaires assez visible. Les o pétales blancs- sont semblables et droiis. LE MACROTHYRSE A PETITES FLEURS. AESCULUS PARVIFLORA , WALK, Aesculus macroslacliya , Michaux. A. macraslcichis , pers. A. nana , desf. A. paucifïora , Jacq. et her. Pavia macrostachya , d. c. P' alba , poïr. P. edulis , poir. Petit arbuste, dont les grandes panicules blanches sont un charmant ornement pour les jardins. Sa patrie est la Caroline et la Floride. Les folioles délicates, dont le nombre est régulièrement de 3, ont une forme elliptique, et sont pointues aux deux extrémités. Leur face supérieure est d’une couleur obscure. La face inférieure est d’un vert clair et par¬ semé de poils blancs. Les fleurs blanches, à calice vert se montrent en été et ont ordinairement des étamines dépourvues de poils, très-saillan¬ tes hors de la corolle. Les fruits ronds sont entièrement glabres et mûrissent très-tard, rarement par conséquent dans nos climats. Leurs graines arrondies, mais un peu comprimées, sont allimentaires en Amérique. 152 CULTURE DU L1SIANTHUS RUSSELIANUS. La culture et l’éducation de cette splendide plante, introduite du Texas depuis plusieurs années, offrent pour beaucoup d’amateurs des difficultés assez grandes pour leur faire croire que c’est peine inutile de s’occuper dorénavant d’une plante jugée intraitable par la plupart des jardiniers. Nos voisins d’outre-Manche, loin de se décourager, ont mul¬ tiplié leurs essais de culture, et les magnifiques exemplaires que l’on voit fort souvent figurer aux expositions horticoles prouvent assez que l’on s’est exagéré le caractère rebelle du Lisianthus Russellianus. Un amateur qui a beaucoup étudié ies moeurs capricieuses de celte plante, est parvenu à trouver le défaut de la cuirasse, à vaincre celle nature sauvage; voici mon système d’éducation: La graine doit être semée vers la mi-mars; elle est très-fine et exige par conséquent certaines précau¬ tions pour la répandre sur le sol; celui-ci doit consister en un mélange de moitié terre de feuilles et moitié de terre franche douce, auquel on ajoute une petite quantité de sable blanc; on prend un pot de 5 à 7 cen¬ timètres ou plus de diamètre, on le draine fortement avec des tessons, on le remplit presque jusqu’au bord du compost indiqué que l’on foule avec force pour le rendre compacte; on achève ensuite de remplir le pot avec une couche de sable blanc d’un demi-pouce d’épaisseur (1 cen¬ timètre un quart) ; on bassine pour que le tout soit bien trempé d’eau et l’on sème assez clair; on saupoudre ensuite avec un peu de sable sec; l’opération achevée, on recouvre le pot d’un morceau de carreau en verre, et on le porte dans un lieu chaud où la température marque 20 à 25 degrés au thermomètre centigrade; on se servira, pour rempla¬ cer les bassinages à la surface qui sont nuisibles aux graines fines en -'V général, de soucoupes constamment remplies d’eau dans lesquelles les pots seront placés. Le semis lève au bout de trois semaines environ, quatre semaines après la jeune plante devra être repiquée, chaque indi¬ vidu isolément dans un petit godet bien drainé et dans le même compost indiqué plus haut. Une température élevée et une exposition près des vitres de la serre sont essentielles à la bonne venue des jeunes plantes; ces deux conditions remplies, de capieux arrosements et de fréquents seringuages sur le feuillage vous procureront vers Paulome de jolis pe¬ tits individus que Ton devra pincer à tous les joints pour les rendre touffus. Au mois de septembre on rempote dans des vases un peu plus grands; les bassinages sur le feuillage doivent cesser après cette opé¬ ration; Peau des soucoupes suffît pour entretenir les racines humides. On A ** P* 1 00 pourrait, à la rigueur, conserver les plantes dans une bonne serre tem » pérée, mais elles seront toujours plus belles et plus vigoureuses, après un hivernage dans une bonne chouche de fumier chaud d’environ 10 à 12 degrés centigrades, où l’aérage est établi de manière à prévenir une humidité concenlreé. La distribution d’eau au moyen de soucoupes ne pouvant se faire lorsque les pots sont plongés dans la chouche, on devra arroser alors une fois tous les quinze jours, lorsque l’air ambiant est sec, et seulement une fois par mois si l’atmosphère est humide; ces ar¬ rosements ne doivent au surplus se faire que pour empêcher la plante de flétrir; les vapeurs que dégagent la chouche suffisent le plus souvent pour entretenir un degré d’humidité convenable autour des racines. On augmentera la température pour la porter vers la fin de février à 20 ou 25 degrés centigrades; on rempotera dès qu’on s’apercevra que les plantes commencent à pousser, en se servant de grands pots (10, 15, 20 centimètres de diamètre), la beauté des exemplaires dépend un peu de la grandeur de vases dans lesquels on les place définitivement. On ne saurait, à mesure que le printemps avance, leur donner trop de chaleur, trop d’humidité, on ne doit pas craindre de tomber dans l’excès, pourvu que ces deux éléments marchent d’accord. La floraison aura lieu en juillet et continuera pendant deux ou trois mois de suite. Des plantes ainsi traitées peuvent se couvrir de 4 à 500 fleurs. D’après les observations de M. forckel , directeur des serres chaudes de sa Majesté le Roi des Belges, au château de Laeken, le Lisianthus Russellianus n’aime pas à être changé de place ou transporté dans une autre serre, surtout lorsqu’il est eu boutons, car alors il jaunit de suite. Celte Belle Gentianée n’aime pas à être tourmentée, aussi ne doit- on pas s’effrayer du lapis de mousse dont la surface de la terre du pot pourrait se charger; on respectera cette mousse dont l’effet est de pré¬ server collet de la racine des influences de l’air ambiant. Nous avons toujours remarqué que les Lisianthus au Mexique croissaient entre les herbes touffues des prairies, et que leur floraison était d’autant plus luxuriante que le bas des plantes se trouvait plus caché à la lumière. ( Botanique horticole, p. 69.) NOTE SUR LES MIMULUS. Les Mimules devraient être plus cultivés qu’ils ne le sont; ces curieu¬ ses corolles aux couleurs si gaies, si attrayantes, ornent fort bien les 154 tablettes d’une serre froide et forment de charmantes corbeilles dans les jardins durant la belle saison. Les Heurs se succèdent pendant fort long¬ temps, et si l’on a soin d’enlever les jets et de bouturer dès que l’oc¬ casion s’en présente, on peut jouir d’une floraison non interrompue depuis le commencement du printemps jusque vers la fin de l’automne. On doit, pour avoir de fortes plantes et de grandes fleurs, plonger les pots vers la fin de février dans une bonne chouche chaude ou à défaut les porter dans une serre chaude; on enlève, lorsque la plante est en¬ trée en végétation, les jets ou coulants enracinés ainsi que les branches les plus vigoureuses pour la multiplication. Ces boutures s’insèrent cha¬ cune dans un petit pot et dans un riche compost mélangé de sable de rivière; on a recours à la chouche chaude pour hâter le radifîcation , laquelle se fait du reste fort rapidement dans ces circonstances. Les Mi- mulus étant des plantes presque aquatiques, aiment beaucoup l’eau; les jeunes plantes doivent être arrosées avec soin; car une fois sèches, elles se remettent difficilement, fleurissent pauvrement, en un mot, elles ne valent plus la peine d’être soignées. Les pots étant bien remplis de ra¬ cines, seront remplacés par des vases plus grands, le double de diamè¬ tre même, afin que ces plantes assez voraces puissent trouver une nour¬ riture abondante. Soumises à ce régime bienfaisant, les plantes se dé¬ velopperont avec rapidité; des rameaux se produirent de toutes parts et nécessiteront l’attention du cultivateur; il devra les soutenir avec de pe¬ tites baguettes, sous peine de les voir s’affaisser et se briser sous leur propre poids ou sous le souffle des vents. Le compost qui leur convient le mieux consiste en bonne terre franche vierge, à laquelle on ajoute du fumier bien consommé et une forte partie de gros sable de rivière. De nouveaux rempotages seront exécutés à trois semaines d’intervalle l’un de l’autre; le dernier se fera pour les plus forts exemplaires dans des pots d’un pied de diamètre et pour les autres dans des vases un peu moins larges. Arrivés à cette période de développement, les Mimu- 1 us 11e seront plus tenus dans une atmosphère chaude, on les transpor¬ tera dans un lieu frais et ombragé et bien aéré de la serre froide; ils y fleuriront pendant fort longtemps. Si l’on préfère les planter en pleine terre, on devra préalablement à leur sortie delà serre chaude, les abriter pendant quelques jours dans une bâche et leur donner de l’air progessi- vement. La nature aquatique des Mimulus permet de les planter dans des endroits humides, la où bien peu d’autres végétaux pourraient croî¬ tre; mais alors, il faut veiller aux incursions des limaces très-friandes des liges herbacées de ces plantes; un peu de suie ou de chaux dis¬ séminée autour des touffes écartera ces redoutables mangeurs. Une 155 bordure de Mimulus encadrant une pièce d’eau est quelque chose de fort coquet. Un grand nombre de jolies variétés, issues surtout du Mimulus cardi- nalis , ont été gagnées de semis depuis quelques années en France, en Angleterre et en Belgique; toutes sont répandues dans le commerce à un prix très-modique. ( Belgique horticole, p. 72.) DAHLIAS A PETITES FLEURS, DITES LILLIPUTES. L’année 1856 parait avoir été féconde pour la culture des Dahlias, puisque des perfectionnements considérables ont été réalisés, tant par rapport à la forme que relativement au coloris des fleurs. Cette plante est très-répandue et l’objet de soins tout spéciaux dans une partie de l’Allemagne, notamment aux environs d’Erfurt, dans l’ancienne Thu- riuge. Ou a obtenu dans ce pays une race nouvelle, de petite taille et à fleurs semblables à des Renonculus, extrêmement florifère et nommée Lillipule; elle est précieuse pour les corbeilles, les petits jardins, la cul¬ ture en pots et les bouquets. Les fleurs présentent autant de variations de coloris que les anciens Dahlias à gros capitules, et ce nouveau genre commence à s’enrichir d’une foule de variétés remarquables. Les princi¬ paux semeurs sont MM. deeyex, stock, mardner et surtout sieckmann à koestmtz. On cite parmi les meilleurs gains de ce dernier horticulteur les variétés suivantes: Amorette jaune de pois à lueur rose, Deutsche Zauberroschen , Pèche strié noir et à teintes changeantes, Deutsche r Golf- nick jaune d’or pointillé et bordé d’écarlate, Dijon Roschen rose tendre pointé d’or, Kleiner Huzctr, fond crêmé nuancé de violet, Kleiner mulatt amaranthe trés-foncé, Wunderliebchen , carmin, fond et revers isabelle, etc. *). Les catalogues mentionnent déjà une trentaine de variétés. M. le baron de diedenfeld , rédacteur en chef de VAllgemeinen Thurin- gischen Gartenzeitung d’Erfurt, nous a fait l’honneur de nous adresser quelques renseignements intéressants relatifs aux Dahlias d’Erfurt: » Veuillez lire les lignes ci-jointes, nous dit-il, et m’accorder une petite place dans votre Belgique horticole , parce que, en pure vérité, les mer- *) Les dahlias à petits fleurs ou lilliputes sont cultivés dans rétablissement de M. bauduin , à Loos , près Lille, département du Nord (France) et chez M. a. weick, horticulteur à Strasbourg. 156 veilles de la culture des Dahlias, commencent à se changer en miracles dans les plantations des cultivateurs de koestxitz qui contiennent la plu¬ part plus de 100,000 plantes de semis.” Nous nous empressons de satisfare à ce désir et de faire participer nos lecteurs à la communication de M. le baron de biedexfeld. »La culture du Dahlia est arrivée ici à un degré de perfection que l’on n’avait pu présumer et que l’on n’aurait osé espérer; ces succès ont re¬ doublé l’amour pour les fleurs, les progrès du jardinage en ont reçu une heureuse influence et les douces jouissances d’horticulture acquièrent ainsi de plus en plus d’attraits. Les plantations les plus remarquables sont celles de M. j. sieckmann, cultivateur et fleuriste à koestnitz qui renferment plus de 120,000 plantes de Dahlias. On y voit des fleurs noires comme le jais ou l’ébène, des nuances grises d’une délicatesse excessive, des fleurons orange-écarlate à limbe et aux sommités d’un jaune doré éclatant, coloris tout à fait spécial et complètement constant; d’autres sont écarlates à limbe doré; celles-ci sont roses, carminées, violettes ou pourprées à limbe rose ou parfois blanc; celles-là se rap¬ prochent tellement de la couleur bleue que je ne sais s’il faut encore désespérer de voir se réaliser celte impossibilité. »La tenue et le port de la plante ont subi des transformations en rap¬ port avec les métamorphoses des fleurs; la floraison est plus abondante, plus touffue. Outre les fleurs tubuleuses et cellulaires dont la forme est si généralement goûtée, on cultive une race à inflorescence rosiforme qui parait surpasser tout ce qui est connu et dont le charme est extrême pour chaque amateur. Combien on est loin de ces grands arbustes efflan¬ qués qui portaient quelques fleurs éparses et que l’on admirait encore il y a peu d’années. »Mais les progrès les plus marqués ont été réalisés dans la race des petits Dahlias liîliputes, qui jouit en ce moment d’une vogue méritée. C’est un groupe fort élégant, formé déjà de beaucoup de variétés recom¬ mandables, mais où il est cependant permis d’espérer encore beaucoup de nouveautés. Ces lilliputiens conviennent particulièrement pour les pe¬ tits jardins où les grandes variétés sont déplacées; dans les jardins de campagne on en forme des groupes du meilleur effet, ou bien on les élève en pots. Leur floraison est précoce et facile et leurs couleurs ri¬ ches et variées.” (j Belgique horticole , p. 181). ¥ I * «s "Si 1 xi * N CINCIIONA CA1.IS.AYA Wcdd. 137 ACTION DU SOUFRE SUR LA VÉGÉTATION. L’emploi du souffre contre la maladie de la vigne a attiré l’attention sur l’influence que cette substance exerce sur la végétation en général. Dans la séance du 4 février 1857 de la Société impériale et centrale d’agriculture. M. le docteur montagne a lu des extraits d’un travail de M. mares sur l’action du soufre relativement à la végétation et à la ma¬ ladie de la vigne. M. payen a déclaré avoir observé des faits semblables à ceux consignés dans ce travail: ainsi, il a jeté de la fleur de soufre sur des arbustes plus ou moins souffrants, et il en a obtenu des effets remarquables. Des rododendrons, qui étaient jaunes, sont redevenus verts, et des effets analogues se sont produits sur des rosiers attaqués par des erisyphés (blanc). M. hardy a obtenu de semblables résultats sur des pêchers. M. chevreul a fait observer à l’occasion de ces communications qu’un corps peut exercer une action favorable par une influence négative, par exemple en détruisant des matières nuisibles à la végétation. L’acide sul¬ fureux qui se dégage en petite quantité, mais d’une manière continue de la fleur de soufre peut agir en effet de cette manière. Il résulte de ces renseignements, que le soufre en poudre peut être employé avec avantage pour favoriser la fructification et développer la végétation d’un grand nombre de plantes, en même temps que pour rehausser l’éclat des fleurs d’ornement et augmenter l’intensité de leur coloration. Voice le résumé de quelques-unes des expériences tentées par M. mares, expériences dont l’issue répond pleinement aux observations faites à ce sujet par MM. payen et pépin. Des touffes de glaïeus et de pensées placées isolément dans des vases et arrosées journellement ont été soufrées à plusieurs reprises en plein été. Les plantes ont pris une vigueur exubérante, leurs feuilles sont devenues d’un vert intense et les fleurs se sont fait remarquer par leur éclat. Placées dans des conditions identiques et non soufrées, des plantes semblables étaient loin d’avoir atteint la même force et surtout le même éclat. Des citrouilles soufrées en été et à cinq reprises ont donné des fruits bien supérieurs en volume à ceux fournis par les mêmes plantes qui n’avaient pas été soumises à l’action du soufre. D’autres végétaux, destinés à grainer, ont été soufrés lorsqu’ils étaient en fleur; ils ont produit des graines en quantité beaucoup plus considé¬ rable que d’autres d’égale grandeur qui n’avaient pas reçu de soufre. Des pommes de terre ont été soufrées avec non moins de succès dans 138 les conditions suivantes; le soufre a été répandu trois fois, au soufflet , en juillet, août et septembre, sur quarante-sept touffes de pommes de terre, occupant, dans un champ bien fumé et semé le 26 mai, un carré de 5 mètres de côté; soit 25 mètres carrés. Un kilogramme de fleur de soufre a été dépensé dans ces trois opérations. Arrachées le 26 octobre suivant, les plantes ont donné 46 kilog. de tubercules. Quarante-sept autres touffes, placées à côté, et occupant la même surface, n’ont fourni que 55 kil. De plus, les plantes soufrées ont développé des tubercules plus gros et de qualité parfaite. Il résulte de ces faits qu’il pourrait être intéressant d’essayer le sou¬ frage sur des champs où sévit la maladie des pommes de terre, et de l’appliquer dès les premiers symptômes d’invasion. Il est probable qu’on en obtiendrait de bons résultats. Dans tous les cas, le soufre augmente dans des proportions notables les produits de la culture, et peut indem¬ niser de la dépense occasionnée par son emploi. ( Belgique horticole , p. 195.) ASCENSION DU CHIMBORAZO, PAR M. JULES RERY. Nous empruntons à Y Echo du pacifique du 5 janvier la relation sui¬ vante d’une ascension du Chimborazo faite le 3 novembre 1856, par un voyageur français, M. jules remy, en compagnie d’un voyageur anglais, M. BRENCHLEY. Le 25 juin 1802, l’illustre de humboldt accompagné de son ani bon- plaivd , tentait sa première ascension du Chimborazo. A cause d’un ro¬ cher à pic qui leur présenta une barrière infranchissable, ils ne peuvent s’élever qu’à 5,999 mètres sur celte montagne, qu’on regardait alors comme la plus haute du globe, et qui aujourd’hui encore occupe un des rangs principaux parmi les colosses de Amérique. Trente ans plus tard, le 16 déeember 1851, M. boussingault, après avoir longuement et savamment exploré les Cordillières de l’équateur, entreprit de réaliser l’ascension dans laquelle son prédécesseur avait échoué. 11 s’éleva à la hauteur énorme de 6,004 mètres; mais, comme ses devanciers, il fut arrêté par des rochers et ne put dépasser cette limite, qui était alors le point le plus haut que jamais homme eût atteint sur les montagnes. 139 Les relations de ces voyages fameux nous avaient enlevé tout espoir de parvenir à une hauteur aussi considérable, quand ayant observé de Guyaquil la cime neigeuse et arrondie du Chimborazo, nous nous crûmes autorisés à la supposer accessible par quelque endroit. Dès lors nous con¬ çûmes, M. brenchley et moi , le projet de tenter la troisième ascension. Le 21 juillet 1836, comme nous traversions la plateau des Andes pour nous rendre à Quito, nous nous arrêtâmes au pied de l’orgueilleuse montagne. Nous consacrâmes deux jours à en étudier les contours à la longue-vue et à relever les accidents de son dôme gigantesque qui pou¬ vaient nous offrir un passage. Le chemin adopté par MM. de humboldt et boussingault nous sembla tout d’abord être de beaucoup le plus facile et le plus acceptable pour sa pente régulière; mais la barrière de rochers que nous distinguions très-bien ne présentait à l’oeil nu aucune issue. Quand nous eûmes fait presque en entier sans succès le tour de colosse, nous reprîmes notre course vers Quito, renvoyant l’exécution de notre projet à une époque où nous serions plus aguerris contre le climat rigoureux des hautes Cordillières. Après avoir visité la Pichincha, le Cotopaxi et d’autres géants des Andes, nous retournâmes le 2 novembre au pied du Chimborazo. Nous allâmes camper à une hauteur absolue de 4,700 mètres, un peu au des¬ sous des neiges perpétuelles, dans une vallée située entre L’Arenal et le point où la roule de Riobamba se détache de celle de Quito. Notre in¬ tention était d’employer le jour suivant à herboriser, à chasser les cerfs et les oiseaux tout en cherchant à déterminer à l’avance les points qui pourraient nous livrer le plus d’accès jusqu’au sommet. Nous nous établîmes sous un gros rocher incliné qui nous abritait suffisamment contre le vent de nord-ouest, mais qui en cas de pluie ne pouvait nous offrir aucun avantage. Il avait plu dans l’aprês-midi. Le temps s’éclaircit à la nuit close, le ciel se parsema de myriades d'éloi- les, et le Chimbarazo, dans toute sa splendeur, se dessina sur la voûte azurée et étincelante du firmament. La malin du 3 novembre, à cinq heures, alors qu’il ne fait pas encore jour dans les régions équinoxiales, nous laissâmes notre camp à la garde de nos gens et nous nous éloignâmes en éclaireurs, emportant une cafe¬ tière, deux thermomètres, une boussole, des allumettes et du tabac. Une colline escarpée, sablonneuse, hérissée de rocailles, qui nous séparait des neiges perpétuelles, nous fit éprouver au début une fatigue assez dure pour décourager les deux indigènes qui nous accompagnaient et les déterminer à rebrousser chemin. 140 Quand nous eûmes franchi cette colline, nous descendîmes sur un sa¬ ble mouvant au fond d’une vallée que nous suivîmes, et de l’extrémité de laquelle nous distinguions très-nettement le sommet du colosse, entiè¬ rement dégarni de nuages. A six heures, nous étions en pleine neige, et nous oubliions nos fatigues à la vue des oiseaux-mouches qui se livraient des combats en fendant l’air de leurs ailes bourdonnantes. Nous n’étions pas moins étonnés de voir, au milieu de la neige et sur un espace assez étendu, des plantes dont les fleurs s^épanouissaient à la surface de frimas éternels. C’étaient une Caryophyllée, plusieurs Com¬ posées, entre autres un Culcilium et un Chuquiragua, une Ombellifère naine (Oriomyrrhis), deux espèces de violettes à feuilles ramassées en coussinet; une Crucifère en rosette, un petite Gentiane à grandes fleurs rouges. Mais nous n’avons pas trouvé le Saxifraga Boussingaultii que nous désirions vivement obtenir comme élant la plante phanérogame croissant à la plus grande altitude. Après une demi-heure de marche sur la neige, la végétation cessa brusquement et nous ne vîmes plus d’autre être vivant, que deux gros¬ ses perdrix, et sur les rochers quelques lichens de la famille des Idio- thalames et de celle des Hyménothalames. A ce point de notre ascension, nous ramassâmes des rameaux secs de chuquiragua et en fîmes un fagot que nous nous attachâmes sur le dos. Nous eûmes encore à escalader un immense roche de trachyte, du haut duquel le sommet du Chimborazo nous parut si rapproché que nous pensions pouvoir l’atteindre en une demi-heure. Ensuite nous nous re¬ trouvâmes sur la neige, dont la couche devenait de plus en plus puis¬ sante, mais qui était assez solide pour que nos pieds n’y enfonçassent que de deux pouces, ce qui nous aidait beaucoup à grimper sur la pente rapide nous suivions. Le froid était très-sensible aux mains et surtout aux pieds. L’incli¬ naison de la montagne était devenue si abrupte que nous étions surpris de la distance verticale franchie à chaque pas. Bien ne semblait plus de¬ voir nous arrêter. En tournant légèrement à droite, ensuite à gauche, puis enfin à droite jusqu’au sommet, nous 11e trouvions aucun obstacle devant nous. Il y avait bien à notre gauche un grand escarpement de glace mate, mais comme il s’apercevait de loin, nous pouvions l’éviter sans perdre de temps. La montée continuait à être si rapide que bientôt, sous le poids delà fatigue, nous étions obligés de nous arrêter fréquemment pour reprendre haleine. Dès lors la soif se fit violemment sentir, et pour la calmer nous tenions presque constamment de la neige dans notre bouche. Mais nous 141 n’éprouvâmes aucun symptôme de malaise ou d’affection morbide quel¬ conque, dont parlent la plupart des voyageurs qui ont fait l’ascension des hautes montagnes. Dès que nous avions suspendu notre marche pendant quelques secon¬ des sans même nous asseoir, nous reprenions avec une nouvelle ardeur, avec une sorte d’acharnement que nous inspirait le vue si rapprochée du sommet. Il nous parut évident par cette nouvelle expérience, qui venait en confirmer tant d’autres précédentes, qu’à ces hauteurs la colonne atmosphérique est encore suffisante pour ne pas gêner la respiration, et que c’est à une autre cause qu’il faut 'attribuer la courle haleine et les accidents organiques dont on se plaint généralement en gagnant des hauteurs notables. Nous commencions, en nous élevant toujours rapidement, à dominer les pics des Cordillières, et à découvrir un lointain ridé de vallées im¬ menses, quand de légères vapeurs, ne paraissant d’abord que comme des toiles d’araignées sur les flancs des montagnes, s’en détachèrent bientôt sous forme de flocons blancs, qui, s’étendant de proche en proche, arrivèrent à se grouper en ceinture à l’horizon. Tout-à-coup, vers huit heures, ce rideau s’élargit, s’approcha du Chim- borazo, puis, en quelques minutes monta jusqu’à nous, peu dense d’abord, mais s’épaississant à vue d’oeil. Nous n’apercevions plus de sommet. Cependant nous persistâmes à gravir, allèches par l’espoir d’ar¬ river à notre but beaucoup plus facilement que nous ne l’avions sup¬ posé en quittant notre campement. La brume allait toujours augmentant, nous ne pouvions nous voir à vingt pas. A neuf heures et demie, elle avait tellement épaissi qu’il fai¬ sait nuit presque sombre à quelques minutes de nous. Entraînés par l’as¬ surance de retrouver nos traces pour guider notre descente, nous che¬ minions avec une nouvelle opiniâtreté; mais il nous fallait à chaque in¬ stant consulter la boussole afin d’éviter un précipice que nous devions laisser à notre droite avant d’arriver à la dépression terminale par la¬ quelle nous avions résolu d’attaquer le sommet. Il nous sembla que l’inclinaison devenait moins raide, nous respirions pins librement, nous respirions avec moins d’efforts. Quelques détona¬ tions sourdes et lointaines se faisaient entendre par intervalles. Dans le principe nous les attribuions au Colapaxi; mais bientôt des éclats reten¬ tissants, comme il n’y en a que dans les voisinage de l’Equateur, nous convainquirent que le tonnerre grondait dans les régions inférieures. Un orage terrible se préparait. Dans le crainte que la grêle ou la neige ne vinssent combler l’empreinte 142 de nos pieds, et nous exposer par là à nous perdre dans la descente, nous nous déterminâmes, bien qu’à regret, à suspendre notre marche. Nous nous hâtâmes d’allumer notre bois de chuquiragua, pour faire fondre de la neige dans la cafetière. A dix heures, le thermomètre qui, à 5 pieds au-dessus de la neige , accusait 1°, 7, fut plongé dans l’eau bouillante où le mercure se tint à 77,5. A dix heures cinq minutes, nos observations terminées, nous nous mîmes à descendre à pas de géant pour regagner en toute hâte noire campement. Nous y arrivâmes au milieu de la brume, vers une heure après-midi. Le tonnerre roulait pres¬ que sans interruption, les éclairs dessinaient autour de nous des zigzags éblouissants, parfaitement accusés, qu’on ne voit ailleurs aussi nette¬ ment que dans les images. Vers 5 heures, une tempête affreuse de pluie, de grêle et de vent vint nous assaillir sous notre roche. Elle se prolongea une partie de la nuit avec une fureur qui nous semblait ne devoir plus s’apaiser. Nous étions littéralement couchés dans l’eau. Le lendemain, au point du jour, nos regards n’embrassaient partout qu’un vaste champ de grêle. Des indices certains d’une nouvelle tempête nous firent abandonner le projet de recommencer l’ascension du Chimbnrazo, que nous regardons désormais comme très-praticable. Nous nous empressâmes de lever notre camp pour fuir en toute hâte vers Guiaranda, où nous arrivâmes à trois heures à travers une brume froide et épaisse, qui nous empêcha ce jour- là d’admirer un des plus beaux points de vue qui soit au monde. Lorsque nous calculâmes nos observations, nous ne fûmes pas peu surpris de voir que nous avions atteint le sommet du Chimborazo sans nous en douter. D’après les recherches personnelles failes d’abord dans l’archipel Haviaien , répétées ensuite sur les Gord illières de l’Equateur, le coefficient de la somme des degrés ou fractions du thermomètre centi¬ grade, compté entre le point auquel s’élève le mercure de l’instrument plongé dans l’eau au bord de la mer, serait de 290,8 c’est-à-dire que chaque degré au-dessous de 100 indique une différence de niveau égale à 290m,8 ou environ 29 mètres par dixième de degré. D’où la formule 1): x •=. (100 — B) (290,8) qui nous donne 6,545 pour la hauteur verticale absolue à laquelle nous ») oc représente l’altitude cherchée d’un point où Ton a fait une observation; B est la hauteur du mercure du thermomètre plongé dans l’eau bouillante par l’observateur. 145 serions parvenus sur le Chimborazo. Ce chiffre nous sur le sommet dont l’atitude au-dessus du niveau de la Iriangulalions de de hum bol dt , est de 6,554 mètres, degré de confiance que l’on accorde à nos calculs, le qui résulte de noire ascension, c’est que le sommet d accessible. place tout à fait mer, d’après les Quel que soit le fait incontestable u Chimborazo est ( Belgique horticole , p. 143). DE LA SCARIFICATION DES ARBRES FRUITIERS COMME MOYEN d’ëN AUGMENTER LA FERTILITÉ. Il y a déjà quelques années que la scarification (incision longitudinale) et la décortication circulaire pratiquées sur la lige ou les branches des arbres fruitiers, comme moyens d’en stimuler la fructification, faisaient la ronde dans tous les journaux d’horticulture de l’Europe et de l’Amé¬ rique. Cependant, cette méthode, nullement nouvelle pour celle époque, est tombée, comme tant d’autres, dans un oubli presque complet. Notre but n’est pas d’entrer dans l’examen des raisons pour lesquelles elle n’était pas viable, car nous serions obligés d’entrer dans des discussions de physiologie végétale, ce qui serait en dehors de notre compétence >). l) Le traducteur de cet article ne voit pas de grandes difficultés pour expliquer la. raison pourquoi la méthode de scarifier les arbres fruitiers a été abandonnée. La décortication circu„ laire se basait sur la supposition que cette opération empêchait la descente dans l’écorce des sucs qui avaient été élaborés dans les feuilles. Mais cette supposition part de fausses prémis¬ ses; car une sève qui descend dans Lécorce n’existe pas. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à enlever une bande circulaire de quelques pouces de longueur d’un jeune arbre, un frêne par exemple, et l’on verra qu’il continuera à vivre au moins 4 à 5 ans encore. Nous avons en ce moment sous les yeux cinq jeunes frênes qui avaient été opérés ainsi en Avril 1854 et qui vivent encore. Où est donc ici la prétendue sève descendante? Dans nos études de la physiologie végétale nous n’avons pu découvrir nulle part la preuve certaine d’une sève des¬ cendante, il y a certainement plus de preuves qui démontrent le contraire; et pour en citer une, nous demanderons comment il se fait que le sujet sauvage sur lequel on a enté un rameau d'une bonne espèce, ne prend pas les caractères de celui-ci, ce qui devrait cepen¬ dant avoir lieu si la sève descendait continuellement de la couronne vers le pied de l’arbre. Mais on sait qu’au-dessus de l’endroit de la greffe la sève reste invariablement toute autre qu’en dessous dans le sauvageon. Le vrai motif pour lequel la méthode de la scarification a été abandonnée, c’est que les arbres en devenaient malades, comme ils le deviennent toujours après des blessures graves de ce genre. Et ceci s’explique éga¬ lement. Lorsqu’on enlève une bande circulaire de l’écorce, l’aubier sousjacent est mis à 144 Mon intention est, au contraire, de rappeler aux cultivateurs un moyen très-ancien et peut-être très-connu; je veux parler de l’espèce de scari¬ fication pratiquée sous le nom de saignée et qui consiste à fendre l’écorce depuis le commencement de la couronne jusqu’à la racine. Je suis con¬ vaincu que c’est une erreur de ne pas oser appliquer cette méthode dans toute son étendue et aussi énergiquemeul qu’il le faut pour assurer le succès qu’on en attend. Peut-être le nom de saignée est-il la cause que le moyen n’est pas aussi fréquemment appliqué qu’il serait à désirer; involontairement on fait des rapprochements et on craint d’affaiblir l’arbre, comme cela a lieu chez les hommes et les animaux auxquels on lire du sang. N’a-t-on pas vu de célèbres pomologues, qui malheureusement ne le sont que dans leur cabinet, soutenir la thèse que par les saignées on fait perdre aux arbres trop de sève et qu’on les affaiblit, mais que ce même affai¬ blissement, ajoutent ces messieurs, est nécessaire pour rendre les arbres fertiles! Qui, après cela, en voudra au néophyte, si, en se fondant sur de pareilles autorités et dans la crainte d’affaiblir ses arbres, il n’ose pas entreprendre l’opération, ou ne l’exécute pas comme il le faut? Que la perle de sève n’est pas aussi grande qu’on le prétend , il est facile de s’en convaincre en faisant une incision longitudinale dans l’écorce d’un figuier ou d’un sumac, arbres qui regorgent de sucs: sur une étendue de 4 à 6 pieds, il n’en sortira pas la quantité d’un gros. Si l’on fait une incision circulaire, la quantité de suc que perd l’arbre est plus grande. » Un arbre fruitier doit avoir achevé la production de bois mûr avant qu'il puisse fructifier , est une ancienne règle de nos ancêtres, qui a pour signification qu’un arbre, avant qu’il puisse porter des fruits, doit avoir atteint une hauteur et une force relative à sa nature et au sol, ou, en d’autres termes, qu’il doit avoir atteint un certain âge, un âge viril. C’est alors que la croissance se ralentit. On se tromperait du reste beau¬ coup si l’on considérait ce ralentissement dans la croissance comme le commencement de fructification; c’est le contraire qui arrive le plus souvent. Ce serait donc commettre une faute que de vouloir affaiblir un arbre d’une certaine force, dans le but de le faire fructifier. L’arbre un; le cambium qui en sort se dessèche et il n’est plus possible que de nouvelles couches ligneuses puissent se former. La sève ascendante est donc forcée de continuer à monter dans l’ancienne couche d'aubier: mais comme celle-ci finit par s’oblitérer, la sève est arrêtée dans son mouvement ascendant et la partie de la branche qui est située au-dessus de la région opérée, n’est plus nourrie et doit nécessairement tôt ou tard se dessécher. 145 doit avoir montré d’abord une certaine disposition à fleurir avant qu’on puisse venir à son aide. La racine et la couronne d’un arbre se trouvent dans des rapports réciproques; la partie intermédiaire entre les deux forme la tige; c’est elle qui entretient la communication entre ces deux parties. Plus la tige est épaisse, plus elle peut envoyer de sève à la couronne; plus la cou¬ ronne est étendue, plus elle est chargée de feuilles et plus elle attirera de sève, et plus tôt l’arbre produira des fruits. Un obstacle essentiel qui s’oppose à la croissance de la tige en largeur, c’est l’écorce. Chez un arbre qui croit rapidement , l’écorce gorgée de sucs devient élastique, mais pas assez pour faciliter les propensions ex¬ pansives de la tige ; il en résulte un conflit de forces dans lequel la résistance de l’écorce l’emporte toujours. En fendant l’écorce, on obvie à cet inconvénient, la formation de nouveaux canaux et de fibres ne rencontrant plus de résistance du côté de l’écorce, le grossissement de l’arbre se fait avec une nouvelle vigueur. Le petite peine qu’on s’est imposée est amplement compensée par la fertilité de l’arbre. Chez les arbres faibles et languissants Pécorce est fragile, dure et sèche; l’arbre, à cause de son peu d’énergie, est incapable de vaincre la résistance qu’elle lui oppose. Ces arbres profitent peu, ne grossissent que faiblement, et s’ils portent des fruits, ils sont petits et insipides. La scarification est ici, comme dans le cas précédent, un moyen sur. En effet, la cause de l’infertilité dans les deux cas est identique; elle consiste dans la résistance de l’écorce, et si l’on procède énergiquement , la scarification écarte complètement l’obstacle *). Chez un arbre maigre on fera deux fois autant d’incisions que la tige mesure de pouces de circonférence. La première année, cette opération héroïque ne sera sui¬ vie d’aucun succès, ce que l’on verra au peu d’élargissement que mon¬ trent les incisions. L’année suivante, l’arbre sera déjà en état de faire un plus grand effort; on réitérera l’opération. Si l’écorce était très-dure on pourrait hardiment trancher dans les premières incisions. On pourrait saigner une troisième fois le même arbre, si après la seconde opération l’effet n’était pas sensible, c’est-à-dire si les fentes ne s’élargissaient pas beaucoup. On pense que la saignée produit un arrêt chez les arbres vigoureux; mais c’est le contraire qui a lieu et ils fructifieront en beaucoup moins *) Il s’entend de soi-même que si la cause de la langueur d’un arbre provient de la mau¬ vaise qualité du terrain il devient nécessaire d’amender préalablement celui-ci, sans quoi tou» tes les saignées du monde n’y feront rien. I. 10 146 de temps. Je ne conseillerai cependant pas de faire autant d’incisions sur les arbres vigoureux que sur les faibles, car la force expansive de l’aubier y est si grande dans les premiers, que, sous le couteau même, les incisions deviennent béantes, et que les lanières de l’écorce, si elles sont étroites, se détachent; ces entailles ne font aucun mal réel à l’ar¬ bre, mais le défigurent pour quelque temps. Quatre incisions sont suf¬ fisantes sur ces arbres, et on peut réitérer l’opération au bout de quel¬ ques mois, ou l’année suivante. Il est bien rare que les arbres saignés d’après cette méthode fassent longtemps attendre leurs fruits. Des espèces qui tiennent le milieu entre ces deux extrêmes sont traitées conformément à leur état respectif. Chez tous les arbres à pépins celte méthode peut être appliquée sans conditions. Chez ceux à fruits à noyau, j’ai d’abord hésité parce que les fibres corticales y sont moins parallèles; je craignais qu’en les tran¬ chant, l’écoulement de la gomme ne se présentât immédiatement; mais j’eus bientôt acquis la certitude que mes craintes n’étaient point fondées, car sur les pruniers les bons effets de l’opération se firent déjà remar¬ quer l’année suivante. Chez les cerisiers à fruits doux, la scarification ne produit aucun effet sur la fructification, ni en bien, ni en mal; mais l’écorce de l’arbre est défigurée Q. Je n’ai point encore fait d’expériences comparatives, relativement au moment opportun d’exécuter la scarification; c’est pourquoi j’opère de¬ puis le printemps jusqu’en automne, selon que j’aperçois un arbre qui paraît en avoir besoin. Jamais je n’en ai vu résulter aucun incon¬ vénient. Je pense cependant que l’opération devrait être exécutée au printemps ou dans la première moitié de l’été, car il est évident que, lorsque la végétation a déjà commencé à se ralentir, l’effet de l’opération ne pour¬ rait plus se faire sentir dans la même année. Si l’on exécute l’opération au milieu de l’été, il y a danger que les rhynchiles déposent leurs œufs dans les fentes 1 2). Il faudrait, si l’on craignait que le mal n’eût envahi l’arbre, badigeonner le tronc avec un lait de chaux vive. Quant à la profondeur où la lame du couteau doit pénétrer, il parait qu’il vaut mieux faire un peu trop que trop peu ; car il n’y a pas de mal si l’aubier est entamé; mais l’effet de l’opération serait incomplet, si 1 ) De tous les arbres fruitiers, le cerisier à fruits doux est le plus sensible à une taille mal entendue, souvent on le voit périr peu de temps après l'opération. Aussi quand une branche commence à se dessécher, il n'y a plus moyen de sauver l’arbre de la mort. 2) Ces insectes ruinent au printemps les bourgeons de l’arbre. 147 l’écorce n’était pas entièrement coupée, car dans ce cas le liber exerce¬ rait encore une grande résistance. Au bout de quelques années les traces des incisions sont entièrement effacées. Ce que nous venons de dire, se résume dans les faits suivants: 1°. La saignée ou incision longitudinale est un excellent moyen de rendre fertiles en deux ou trois ans des arbres qui, à cause d’un trop grand âge ou de trop de vigueur, ne portent pas de fruits ou en por¬ tent de mauvais; 2°. Le temps normal de la fructification peut être avancé par ce mo¬ yen; mais il faut se garder de s’attendre à l’impossible; 5°. Les arbres qui contiennent peu de sève doivent être saignés plus rigoureusement que ceux qui sont en pleine vigueur; 4°. Le moment le plus opportun d’exécuter l’opération, est le printemps; mais on peut la faire également en automne après la chute des feuilles ; o°. L’incision doit descendre jusqu’à l’aubier et l’écorce doit être com¬ plètement tranchée; 6°. Les arbres qui portent déjà, deviennent plus fertiles après la sca¬ rification, en ce que la circulation de la sève est augmentée; 7°. Les arbres à fruits à noyau supportent également l’opération sans contracter l’écoulement de la gomme Q; 8°. Chez les cerisiers à fruits doux (bigarreautiers) la scarification ne produit aucun effet. (Scheidw, Belgique horticole, p. 180. Traduit des Annales de la Société pour V avancement de l'horticulture en Prusse ). CULTURE DU TRITONIÀ AUREA. Le Tritonia atirea (pappe et hook, Bot. Mag., pi. 4355) est une char¬ mante plante bulbeuse voisine des îxia et appartenant, comme ces der¬ nières, à la famille des Iridées et à la Triandrie monogynie. Quelques auteurs, il est vrai, considèrent le genre Tritonia établi par Kerr aux dépens du genre Ixia, comme un double emploi de ce dernier; mais comme il est généralement adopté aujourd’hui et que notre plante est ’) Les incisions longitudinales sont même préconisées et employées sur le pêcher pour éviter la gomme ou pour guérir l’arbre de cette maladie; dans ce cas elles doivent être plus ménagées et moins profondes. H. G. 148 connue des amateurs sous le nom de Tritonia aurea, nous nous tien¬ drons à cette dénomination. Le Tritonia à fleurs dorées est originaire du district de George dans la colonie du Cap et a été inlroduit par MM. pappe et viLLETT qui en envoyèrent des bulbes vers 1847 à M. backhouse , horticulteur à York, en Angleterre; la beauté et le nombre de ses fleurs, sa taille assez élevée, et sa culture assez facile ont acquis une juste ré¬ putation à cette espèce, la plus belle d’un genre déjà riche en jolies plantes. Le scape s’élève souvent de 60 à 7o centimètres de hauteur; il est feuillé vers le bas et se termine par une ample panicule chargée de grandes fleurs d’un orange brillant, passant au rouge et de longue durée; les feuilles sont distiques, longues (moins longues que le scape), étroites, linéaires, ensiformes et striées. Etamines et stvle très-saillants «j et très-longs. Le bulbe est assez grand, subglobuleux , strié, brun, et émet de nombreux jets latéraux. La mi-février ou le commencement de mars est l’époque la plus favo¬ rable pour la mise en pots des bulbes; plus tard on risquerait de briser la pousse supérieure de nature très-fragile et de retarder ainsi considé¬ rablement le développement de la plante; à l’époque prescrite pour le rempotage, cette pousse n’a souvent que quelques millimètres de hauteur et offre moins de chances d’être endommagée. On plante six bulbes, les plus forts possible (les jeunes seront traités séparément) dans de larges pots que l’on aura préalablement bien drainés au moyen d’un lit de 3 à 4 centimètres d’épaisseur de tessons, de gros gravier et de morceaux de charbon de bois, et rempli d’un mélange par parties égales de ter¬ reau de feuilles consommées, de terre argileuse sableuse et de terre de bruyère tourbeuse, auquel on aura ajouté une certaine quantité de sable. Quelques personnes tamisent leurs terres avant de les employer; ce tra¬ vail est inutile; il est bien préférable de servir de sols non tamisés, qui permettent aux eaux d’arrosement de les pénétrer plus facilement et de les traverser sans y séjourner longtemps. En plantant les bulbes, il faut avoir soin de les enfoncer assez profondément, de manière à ce qu’ils soient recouverts d’au moins o à 6 centimètres de terre; on bassine légèrement pour affermir le sol; les arrosages subséquents sont différés jusqu’à l’apparition des pousses au-dessus du sol, La plantation achevée, on porte les pots dans une bâche froide; là les Tritonia se développeront peu a peu, mais d’une manière régulière; évitez tout surcroît de cha¬ leur, car s’il est vrai que ces plantes végéteront plus rapidement sous une température de 18 à 20 degrés centigrades, la floraison sera aussi moins belle, la panicule moins grande, le port général plus faible que lorsqu’elles sont soumises à un traitement moins excitant. Une fois en 149 pleine végétation, on les arrosera fréquemment, on aura de plus recours aux seringages, très-utiles pour les garantir des attaques de l’araignée rouge, insecte qui affectionne beaucoup trop les Tritonia; on reconnaît ses ravages à la teinte jaune des feuilles; si les seringages étaient im¬ puissants à chasser celte vermine, il faudrait laver les feuilles et la lige avec de l’eau de savon noir. On placera les Tritonia, dès qu’ils seront bien développés et vigoureux, dans un lieu abrité du jardin en plein air où ils formeront leur panicule en toute liberté; on devra, pour jouir longtemps de leurs brillantes corolles, les rentrer dans l’orangerie, là elles feront les délices de l’amateur pendant les mois d’aoùt et de Septembre. On peut également planter les Tritonia en plate-bande, à exposition chaude et abritée, dans de la terre de bruyère tourbeuse et sableuse, où ils rivaliseront de beauté avec les fastueux Gladiolus psittacinus. Les gros bulbes sont, entourés de bulbilles que l’on enlève au moment de la plantation et que l’on élève en pots et dans un compost plus sa¬ blonneux que celui indiqué pour les vieux bulbes. Ces bulbilles formeront deux ou trois années après des exemplaires de force à fleurir. Après la floraison, on reporte les plantes dans une bâche froide, en les exposant en plein soleil; on continue les arrosements afin d’ajouter complètement les feuilles et d’endurcir les bulbes; on les diminue lors¬ que le feuillage commence à se faner pour les suspendre complètement lors de sa chute. On conserve les pots dans un endroit sec et à l’abri de la gelée jusqu’en février. Quelques cultivateurs n’accordent à ces plantes qu’un mois ou deux de redos, les rempotent vers la mi-Octobre, et plon¬ gent les pots dans une couche de vieille tannée, mélangée de fumier d’étable frais, qu’ils recouvrent de panneaux et de paillassons pendant l’hiver. Par cette méthode on obtient une floraison un peu plus précoce mais on a plus d’embarras que par notre système. Cette méthode est surtout bonne pour les Sparaxis, Babiana, lxia, Oxalis , Lachenalia. Gladiolus , etc. et plusiers Tritonia, qui souvent commencent à fleurir dès les premiers jours de mai. On a remarqué qu’en recouvrant le lit de tessons, que forme le drainage des pots, d’une couche de fumier de vache bien décomposé, les glaïels plantés en Octobre acquéraient une vigueur remarquable. Septembre, 1857. ( Journ . d'hort. prat. par Galeotti. p. 208). 150 SUR LE DÉPÉRISSEMENT DES ARBRES DE NOS PROMENADES PUBLIQUES, PAR M. le comte JAUBERT. Extrait du Bulletin de la Société Botanique de France. L’existence des arbres de nos promenades publiques est exposée à mille dangers, aussi les tables de la mortalité qui sévit dans leurs rangs sont- elles lamentables. A peine sont-ils plantés que, malgré les moyens pré¬ servatifs que la police multiplie autour et auprès d’eux, ils ont à subir de la part des passants des outrages de toute espèce: chocs, meurtris¬ sures, rien ne leur est épargné. Les enfants, — cet âge sans pitié, comme dit La Fontaine, — les tourmentent de toutes façons, et à cet endroit les gens qui devraient être raisonnables ne le sont guère plus que les enfants. Sauf quelques situations privilégiées, comme les Tuilleries où la végétation se développe librement avec une magnificence digne de la na¬ ture sauvage, et les boulevards extérieurs parce qu’ils sont déserts, la plupart des plantations languissent et meurent prématurément, victimes du contact malsain de la civilisation. Vainement leurs racines plongent dans un terrain de choix: le sol bientôt piétiné, recouvert en partie d’un pavé ou même d’une couche impénétrable d’asphalte, est infecté par les fuites des conduits du gaz. La nuit même n’a pas de repos pour eux: l’éclairage qui inonde leurs feuilles, en les privant de l’espèce de sommeil qui leur est indispensable, trouble nécessairement l’économie de leurs fonctions, et surtout ces alternatives d’expiration de l’acide carbo¬ nique et de l’oxygène, destinées à établir avec le règne animal un si merveilleux équilibre. Si, au travers de tant d’obstacles, l’arbre parvient à vivre et à déve¬ lopper ses branches , on l’accuse d’offusquer les maisons voisines. Trop souvent, malgré la surveillance des sengents de ville, il est victime d’un empoisonnement avec préméditation. Qui sait même si, au jour de l’é¬ meute, le bourgeois imprudent ne donnera pas lui-même le signal du renversement? Mais le bourgeois ne lardera pas à se repentir de son ingratitude. L’invasion étrangère avait devancé nos discordes civiles dans t cette œuvre de destruction. Aux Champs-Elysées, nos plus beaux arbres 151 portent encore les cicatrices de 1814 et de 1815. Les feux de bivouac, allumés à leur pied, avaient brûlé leur écorce; la dent des chevaux l’avait déchirée. Grâce à de bons pansements, les plaies ont été recou¬ vertes d’année en année par des couches nouvelles; et nos descendants, à défaut de l’histoire, pourront, un jour lire sur la tranche de ces ar¬ bres la date précise de nos malheurs. Il est évident que les causes purement naturelles, les météores, les passages brusques de la chaleur au froid , doivent agir avec une funeste intensité sur des êtres condamnés au régime que nous venons d’indiquer. Si quelque branche est brisée par le vent, il se forme d’autant plus promptement sur son écorce des crevasses, des gouttières, le long des¬ quelles l’eau pluviale coule avec la sève extravasée: ailleurs, et ce cas est le plus fréquent, la partie desséchée de l’écorce, composée de l’épi¬ derme et de l’enveloppe subéreuse, est minée dans tous les sens pas des insectes xylophages (rongeurs de bois); la partie vivante, fibres corticales et liber, est bientôt compromise; l’arbre ne résistera pas longtemps. Il faut le dire pourtant: on a constaté que certains insectes s’attaquent même aux arbres plantés dans les conditions les plus favorables. Un insecte coléoptère du genre Scolyte exerce les plus grands ravages à Paris et dans les environs; il y en a quatre espèces: les Scolytes in - tricatus et pygmœus qui vivent sur le Chêne, les S. destructor et multi- striatus qui sont le fléau de l’Orme; le S. destructor s’attaque aux vieux Ormes, le S. multislriatus aux jeunes: nous nous occuperons ici des deux derniers. Vers la fin de l’été, la femelle s’insinue dans les gerçures de 7 c -à l’écorce, y creuse de bas en haut une galerie parallèle aux fibres cor¬ ticales, et destinée a recevoir ses œufs. Après la ponte , l’insecte se traîne à l’extrémité de la galerie et y meurt, comme pour y former, avec les débris de son corps desséché, un rempart à sa progéniture; car un autre insecte, Ylchneumon , s’y présentera pour y introduire la sienne, qui dévorerait dans leurs retraites les larves du Scolyte, en se formant des coques avec leurs dépouilles. Cependant ces larves se sont développées, et chacune d’elles s’est mise à creuser, perpendiculairement à la galerie particulière, dont le prolongement est plus ou moins sinueux. De là ces espèces de tatouages que l’on remarque à l’intérieur des plaques décol¬ lées de l’écorce: chaque groupe de galeries, sorte de miniature des fou¬ dres que les artistes placent dans les serres de l’aigle, présente dans son ensemble une forme ovale et dessine, sur 5 à 8 centimètres dans le petit diamètre, le champ d’activité d’une famille de Scolytes composée d’une centaine d’individus. Il existe dans la galerie d’entomologie du Muséum d’histoire naturelle une collection curieuse des travaux, soit 152 utiles, soit nuisibles, des insectes qui vivent aux dépens des substances végétales, c’est là que l’on peut examiner à loisir les traces de l’inva¬ sion vraiment redoutable des Termites, dans les ports de La Rochelle et de Rochefort, si bien décrite par M. de quatrefages, il y a quelques années, dans la Revue des Deux- Mondes , et que nous avons mentionnée nous-même dans notre Botanique à ï Exposition universelle de 1855. Dans l’une des vitrines de cette collection se trouvait un échantillon de bois d’un jeune Orme, comme sculpté pour ainsi dire par la Scolytes mul - tistriatus. A ce moment, une foule d’autres insectes, espèce de populace, ne manquent pas d’arriver, soit pour miner à sa façon l’écorce déjà ébran¬ lée, soit, comme les Cloportes et les Millepieds, pour jouir de l’abri frais que présentent les intervales des couches décollées de l’écorce. D’autres, comme la grosse larve du Bombyx ( Cossus ligniperda), percent du premier coup écorce et bois, n’attendant pas, pour pénétrer jusqu’au cœur de l’arbre par des galeries sinueuses aussi, que les approches de la place aient été facilitées par le Scolyte. Enfin, l’écorce se détache entièrement du tronc et se renverse par plaques souvent longues de plu¬ sieurs mètres, comme des pans de murs. Sur ces entrefaites, le Scolyte, dont la larve se sera métamorphosée, aura profité des beaux jours de juin pour abandonner son berceau; et se sera métamorphosée, aura profité des beaux jours de juin pour abandonner son berceau, et se sera envolé par myriades sur les arbres sains du voisinage, pour aller y re¬ commencer la même série de ravages. Le nombre d’Ormes ainsi détruits par le Scolyte est immense. L’ad¬ ministration municipale, sous l’excellente direction de M. le comte de rambuteau, grand planteur lui-même dans ses terres de Bourgogne, s’était préoccupée de cet état de choses et s’était efforcée d’y porter remède. C’est alors que M. le docteur eugène robert, déjà connu par ses tra¬ vaux comme géologue attaché au voyage de la Commission scientifique dans le Nord, s’était livré à des recherches sur les ravages causés par les insectes. Le sujet, dans sa généralité, n’était pas entièrement neuf: Réaumur ne l’avait pas négligé. En 1857, M. ratzeburg avait entrepris, à Berlin, la publication de son grand ouvrage sur les insectes utiles ou nuisibles des forêts !). Ce traité approfondi contient une foule de détails i) Ratzeburg. Die Forst-Insecten , oder Abbildungen und Beschreibuny der in den Wœl- dern Preussens und der Nachbarstaaten als schœdlich oder nuetzlich bekannt gewordenen In- secten, 4 vol. in-4°. Berlin, 1837 — 1853. ARALIA MiTSDL Sic/) & ' Ss/rcsr, 153 <^r instructifs sur les Bostriches, qui infestent les forêts de Conifères dans le Harz, niais peu ou point de documents applicables aux Scolytes, qui paraissent être assez rares dans le nord de l’Allemagne. A cet égard, et dès 1856, l’éveil avait été donné par le savant auteur des Mémoires sur la Pyrale de la Vigne, Audouin, M. roder se livra à celte étude d’une manière spéciale. Ses premières expériences sur les arbres des pro¬ menades de Paris, de Saint-Cloud, de Versailles, datent de 1843, et furent, l’année suivante l’objet d’une communication à l’Académie des sciences. La Société centrale d’agriculture avait ouvert un concours pour de bonnes observations sur les insectes nuisibles, le prix, consistant en une médaille d’or, fut décerné en 1845 à M. robert, qui publia son mémoire en Décembre de la même année. Le rapporteur de la Société d’agriculture, M. guérin-méneville , avait caractérisé la méthode de M. robert, en disant qu’elle offrait un moyen simple, certain, appuyé sur les données de la physiologie végétale et de l’entomologie: 1° de rendre la vitalité aux arbres languissants, ce qui en éloigne déjà les Scolytes; 2° et surtout de faire périr une prodigieuse quantité de ces insectes. Le 7 Juin 1847, M. milne edwards présenta à l’Académie des sciences un mémoire de M. robert, en appelant sommairement l’attention de l’Académie sur le double effet, (guérison des arbres avec augmentation d’accroissement en diamètre) produit par l’enlèvement partiel ou général de la vieille écorce du tronc et des grosses branches jusqu’au liber. Un rapport plus détaillé sur ce mémoire fut présenté le 27 Mars 1848, par M. milne edwards, au nom d’une commission spéciale dont il était mem¬ bre , avec feu achille richard et M. decaisne. Les conclusions, qui ten¬ daient à approuver les recherches de M. robert et à ordonner l’impres¬ sion de son mémoire dans le Recueil des savants étrangers, furent adoptées. Les végétaux, en leur qualité d’êtres animés, relèvent, comme les animaux, de l’art de guérir considéré dans sa plus grande généralité *). L’hygiène qui leur est propre, s’appuie sur la connaissance de leurs or¬ ganes et du mode de leur accroissement, sur celle des milieux où ils sont destinés à vivre, afin d’écarter d’eux les influences pernicieuses et de leur fournir avec plus de régularité et d’abondance les éléments néces¬ saires à leur accroissement; l’étude des parasites de toute sorte qui se fixent sur les végétaux, et la théorie des engrais éclairent cette hygiène; et nous avons déjà dit combien est funeste aux arbres de nos villes le régime auquel ils sont soumis. *) Meyen. Pflanzen- Pathologie. Berlin, 1841, 154 Le traitement médical des plantes dérive des lois de l’hygiène ; mais il y a aussi une chirurgie végétale. La plus usuelle de ses opérations, la taille des arbres, c’est-à-dire l’amputation, selon certaines règles, de certains rameaux, met en évidence cette différence fondamentale entre les végétaux d’une part et les animaux des classes supérieures d’autre part, et consistant en ce que, ceux-ci étant des êtres essentiellement terminés, la régénérescence des tissus sous l’action du scalpel est ren¬ fermée dans d’étroites limites. Une plaie se refermera par suite de la formation, sur ses bords, d’une partie peu étendue de tissu nouveau; lorsque les ongles et les cheveux auront été coupés, ils repousseront dans de certaines limites: mais là se borne la faculté reproductrice de la substance organique. Au contraire, le végétal, analogue aux animaux inférieurs, aux polypes par exemple, est un être à propagation pour ainsi dire indéfinie par bourgeons, ou plutôt il semble former une association d’individus à divers degrés d’évolution est un et susceptible d’acquérir un développement complet, si les circonstances leur sont favorables. Ce phénomène est si général, il domine tellement l’ensemble de la physio¬ logie végétale, que la reproduction par graines, si étendue pourtant et si variée, ne parait plus elle-même qu’une grande exception. C’est ainsi que s’expliquent le mieux l’accroissement et la durée énorme de certains arbres fameux, tels que le Dragonnier des îles Canaries, le Châtaignier de l’Etna, où les parties atteintes par la décadence étant réduites à l’étal de support inerte, de substratum, pour emprunter le langage de l’école, les bourgeons qui revêtent ce support se substituent les uns aux autres en se transmettant le principe de la vie: Et quasi cursores vitaï larapada tradunt. (LUCRECE, 1. II. v. 78.) M. robert a fait sur les arbres malades plusieurs sortes d’opérations de chirurgie végétale, dans chacune desquelles il s’agit de régénérer l’écorce, pour recouvrir de nouveau les parties endommagées de l’arbre; cela est toujours possible lorsqu’il en a conservé une portion suffisante à l’état de vie: voilà ce que M. robert appelle sa phloioplaslie (de (p^oioç écorce, et nhaGGeiv former. C’est un axiome éléméntaire, en chirurgie, que les plaies doivent être tenues proprement. Celles des arbres, meurtrissures, chancres, gouttiè¬ res, seront débarrassées de toutes les parties de tissu décomposées, et grattées à vif. Si le mal a été assez profond pour mettre le bois à nu, on étendra sur la surface ligneuse un enduit quelconque, pour la pré- 155 server du contact de l’air qui en hâterait la destruction. Partout, au contraire, où il existe quelque partie vivante de l’écorce en parenchyme ou fibres corticales, et à plus forte raison en liber, soit sur le fond de la plaie, soit sur ses bords, non seulement il faudra la respecter soi¬ gneusement, mais encore il importe beaucoup de conserver, si on le peut, pour la protéger, quelques minces feuillets de la couche subéreuse: c’est l’espoir de phloioplastie. Lorsqu’on opérera dans une saison où la chaleur sera modérée, ou même pendant l’hiver, il ne faudra pas craindre comme pour le bois le contact prochain de l’air pour les fibres corticales; elles en ont besoin au contraire, et l’application d’un enduit bitumineux, surtout s’il était employé à chaud, serait funeste. Quand l’opération aura été bien faite, les bourrelets régénérateurs ne tarderont pas à paraîlre. Les bons effets du traitement méthodique des plaies ont conduit à l’idée des plaies faites à dessein, avec des instruments tranchants, com¬ me moyen de rétablir la santé générale de l’arbre. M. robert enseigne à les faire, dans les cas suivants, et son succès a été complet. Lorsque l’écorce du tronc et celle des grosses branches, entière à l’extérieur, mais rugueuse et d’un aspect noirâtre , aura été envahie par le Scolyte, ce que dénote, d’antre part, le dépérissement du feuillage, il faudra se hâter de pratiquer longitudinalement, sur les parties atta¬ quées, des incisions pénétrant les couches corticales, jusqu’au liber ex¬ clusivement. Souvent ces incisions suffiront pour déterminer tout le long de leurs lignes la formation de bourrelets. Plus souvent il faudra enlever entre deux incisions une bande étroite aux dépens des couches subéreu¬ ses, mais en ménageant les plus intérieures de ces couches, comme nous l’avons dit pour le nettoyage des plaies accidentelles. Cette espèce de scarification déterminera un afflux de la sève , provoquera la forma¬ tion de tissus nouveaux et arrêtera la marche longitudinale des larves du Scolyte, partout où l’instrument de la scarification ne les aura pas effectivement atteintes et enlevées. Mais si, faute d’une scarification pratiquée à temps, l’arbre a été en¬ vahi de toutes parts par le Scolyte, et si la maladie est arrivée à ses dernières périodes, alors il faudra recourir aux remèdes héroïques. M. Ro¬ bert n’hésite pas, dans ce dernier cas, à pratiquer ce qu’il nomme la décortication sur une partie plus notable, ou même sur la totalité du pourtour de l’arbre, jusqu’aux prèmières branches; les simples incisions étant réservées pour le tronc des arbres nouvellement atteints et les grosses branches des arbres très malades. Pour ces diverses opérations, M. robert se sert d’instruments très commodes, analogues à la doloire des tonneliers et à l’herminette des 156 charpentiers. L’ouvrier détache avec facilité des plaques minces ou co¬ peaux, procédant avec précaution, par petites entailles, de manière à ne pas olïenser le tissu vivant: la plupart de ces copeaux sont remplis de larves de Scolytes. Dans les opérations de l’enlèvement des lanières longitudinales et de la décortication se manifestent, plusieurs effets liés l’un à l’autre: d’abord, une sorte de dêbridement, pour parler avec M. robert; les parties jeunes de l’écorce sont comme soulagées du poids qui comprimait leur développement, le tissu cellulaire s’étend, la sève circule avec plus de liberté pour repousser en dehors les parties ancien¬ nes, et il est évident que cet effet de dilatation doit se propager jus¬ qu’à l’aubier lui-même. De tout temps, les jardiniers avaient remarqué qu’un moyen sur d’activer le développement des jeunes arbres était de fendre leur épiderme; ces jeunes arbres étaient trop serrés dans leurs langes, on laissait plus de liberté à leurs mouvements. En second lieu, et c’est le phénomène principal, il se forme, comme nous l’avons vu, des bourrelets; dans le cas de l’enlèvement des laniè¬ res, ils se développent, sur les bords de la bande longitudinale; dans le cas de la décortication, on voit se former sur toute la nouvelle sur¬ face une espèce de réseau dont les mailles sont tracées par les lignes mises à nu des fibres corticales. De tout temps aussi il a été pratiqué en Normandie avec succès, sur les Pommiers languissants, une décortication partielle, mais très super¬ ficielle, et qui consistait le plus souvent à nettoyer la surface de la tige. Saussure et plusieurs autres s’en sont occupés; mais ils ne s’étaient rendu compte que sommairement du phénomène: aujourd’hui les pro¬ grès qu’ont faits l’anatomie et la physiologie végétales nous permettent de le suivre dans son développement intime. On pourra donc rechercher si, dans la formation pour ainsi dire artificielle des nouveaux tissus corticaux, les organes élémentaires se produisent selon le même ordre que dans la formation naturelle et normale; si, par exemple, et à quelle époque, sous l’épiderme des bourrelets, on frouve les cellules cubiques de l’enveloppe subéreuse ordinaire, si distinctes des cellules polyédriques à parois plus épaisses, plus lâchement unies, de l’enveloppe cellulaire proprement dite; si cette position relative se maintient, ou bien si à aucune époque de la vie de ces bourrelets, qui se confondent peu à peu avec les anciennes formations, il n’y a de différence entre les cellules. Nous recommandons ces questions à ceux des membres de la Société qui sont familiarisés avec les recherches anatomiques. Enfin, l’accroissement de l’arbre en diamètre résulte nécessairement de la vigueur rendue à sa végétation, et par conséquent de la formation 157 des bourrelets. A priori, on pouvait le dire; on s’en est assuré par l’expérience. Il est remarquable, en effet, que la partie ménagée de l’enveloppe subéreuse tendra bientôt elle-même à se détacher naturelle¬ ment, ce qui ne peut s’expliquer que par un plus rapide accroissement des parties intérieures appelées à la remplacer. De plus, comme les bourrelets, qui se sont formés sur les bords des incisions longitudinales, font bientôt saillie et constituent des côtes sur le tronc, faute de pou¬ voir se loger dans le vide formé par ces incisions; qu’ensuite ces côtes disparaissent comme résorbées par le tronc qui redevient cylindrique, il faut bien que le diamètre du tronc se soit accru. Knight avait re¬ marqué depuis longtemps que les arbres décortiqués avaient plus grossi, dans l’espace de deux années, qu’ils ne l’avaient fait pendant les dix années qui avaient précédé l’opération. On l’a vu, les procédés de M. robert n’ont rien en eux-mêmes d’ab¬ solument nouveau; mais ce qui lui appartient en propre, c’est d’en avoir systématisé la pratique et de l’avoir appliquée hardiment, profondément, et de manière à amener la destruction du Scolyte. M. robert est allé jusqu’à se demander si, en vertu du principe que nous avons exposé ci-dessus de la multiplication pour ainsi dire indéfinie des bourgeons, on ne serait pas fondé à espérer un accroissement considérable de durée chez les arbres déjà vieux, qu’on soumettrait à une décortication pério¬ dique, et il a été conduit, par ses expériences variées et ses observa¬ tions rétrospectives sur la longévité des arbres en général, à regarder comme probable le succès d’une pareille méthode; elle ne serait, après tout, qu’un corollaire du principe sur lequel toutes ses opérations sont fondées. Les travaux de M. robert furent malheureusement interrompus en 1848; l’administration d’alors en perdit de vue, ou à peu près, le but et l’importance. Les nouveaux inspecteurs des promenades crurent re¬ médier suffisamment au dépérissement des arbres par l’emploi de mo¬ yens hygiéniques et médicaux. Par exemple, on traitait les arbres mala¬ des par l’application à leur pied d’une certaine quantité de bon terreau ou d’engrais énergiques, tels que le sang de bœuf, nourriture trop sub- stantielle pour des constitutions délabrées. Ailleurs on renouvelait, sur une assez grande étendue et à une certaine profondeur, le sol tout entier d’une plantation, et l’on ne comprenait pas que le mal principal était causé beaucoup moins par une proportion insuffisante des principes nu¬ tritifs dans le sol que par la détérioration de l’écorce, et que là devait être appliqué le remède: c’est ce qui est visible, en ce moment même, dans les travaux qui s’exécutent dans le jardin du Palais-Royal, Déplus, 158 on commit la faute d’enduire de goudron employé chaud la surface des incisions, et on brûla une partie des tissus nouvellement formés sur les plaies et incisions longitudinales. La propagation du Scolyte avait fait des progrès surprenants sur les Ormes. Les forestiers allemands conseil¬ lent de disposer, de place en place, des tronc attaqués par les insectes, afin d’y attirer ces animaux, dont on se débarrasse ensuite plus facile¬ ment, et ils les appellent des arbres-pièges ( Fangbœume ). La plupart des Ormes de nos promenades étaient réduits à ce triste état, mais ils pro¬ pageaient le fléau au lieu de servir à l’arrêter. Alors fut organisé le service municipal des plantations et promenades de Paris, sous la direction de M. alphaxd, ingénieur en chef des ponts et chaussées, heureuse association de l’Ecole polytechnique et du jardi¬ nage. Le nouveau service ne manquera pas, sans doute, de se mettre en communication habituelle avec le savant professeur de culture au Muséum, M. decaisxe, et parviendra, nous l’espérons, à concilier l’appli¬ cation des lois de la physiologie végétale avec les exigences de la voirie urbaine. On ne tarda pas à reconnaître que les arbres traités, notam¬ ment en 1847, par M. robert, et, abandonnés depuis à eux-mêmes, étaient, à peu d’exceptions près, parfaitement guéris, pleins de vigueur: on réclama de nouveau le concours éclairé de M. robert. Malheureuse¬ ment, pour un grand nombre d’arbres il était bien tard. M. robert, en médecin dévoué qui ne recule pas devant les cas qui semblent désespé¬ rés, a répondu à cet appel et s’est remis à l’œuvre avec un généreux empressement. En ce moment même, il dirige une opération assez éten- » due aux Champs-Elysées. Aux environs du Palais de l’Industrie, la cu¬ riosité des passants est attirée et leur inquiétude s’émeut jusqu’à un certain point, à l’aspect étrange d’une foule de troncs décortiqués et comme écorchés; l’espèce de pellicule qui reste de la couche subéreuse et des fibres corticales tranche par un brun -rougeâtre avec la teinte noire du tronc. Cette couleur rougeâtre qui, au reste, ne persistera pas longtemps, est due au contact de l’air sur les parties en voie de for¬ mation, parenchyme et fibres corticales, dans lesquelles la sève est déjà en mouvement: il en est autrement lorsque l’opération est pratiquée à l’entrée de l’hiver. Or, on peut recueillir au pied de l’arbre, avec les lambeaux de l’enveloppe subéreuse en état de décomposition avancée qui ont été simplement détachés à la main, de nombreux copeaux enlevés par le fer; les uns et les autres sont attaqués, à divers degrés, par les larves du Scolyte. Nous engageons les membres de la Société à se hâter d’aller étudier l’opération, que la saison déjà avancée où nous sommes viendra bientôt 139 interrompre. Non pas que M. Robert ne la pratique aussi quelquefois dans le cours de l’été, lorsque la végétation est dans toute son activité; mais alors il a soin d’entamer moins profondément l'écorce, et d’em¬ ployer pour garantir les plaies contre les ardeurs du soleil, cet on¬ guent très connu dont l'invention est attribuée au saint patron des jardiniers. On remarquera aussi, au pied d’un certain nombre d'arbres, des tran¬ chées pratiquées à 30 ou 60 centimètres de profondeur dans le sol, et disposées comme les rayons d’une croix d’honneur, dont elles ont la forme élargie vers la circonférence, rétrécie vers le centre. Ces Iran- chées, qu’on remplit ensuite de pierrailles, sont destinées à procurer aux racines l'accès de l’air et de l’eau des pluies ou des arrosements artificiels, pour en être plus sur, vu le piétinement auquel le sol est sans cesse soumis, des tuyaux de drainage sont adossés verticalement au pivot de l’arbre et on en couvre l’ouverture avec un tuileau. Cette méthode accessoire a paru utile dans cette partie des Champs-Elysées, où le collet des arbres se trouve trop enterré par les remblais qui ont eu lieu à la suite de la construction du Palais de l'Industrie. Nous ne terminerons pas cet exposé sans féliciter l'administration mu¬ nicipale de sa sollicitude pour l’extension et la concervation des plan¬ tations qui contribuent à l'embellissement, d’ailleurs si rapide, de Paris dans ces dernières années. Ce qu’il en coûte, ce que cette extension de la capitale entraine de conséquences diverses et d’une haute portée, n’est pas de notre sujet: mais le botaniste, qui naguère encore herborisait en p dehors de la barrière de l’Etoile, lorsqu’il voit nos fortifications de 1840 comme égarées au milieu de quartiers nouveaux, et le bois de Boulogne devenu une promenade de Paris et un jardin peigné, où il n’y aura bientôt plus une seule mauvaise herbe, peut avoir quelque droit de se plaindre. Toutefois, s’il est forcé d'aller chercher plus au loin dans la campagne la trace des Jussieu, il est appelé à prendre sa part dans les jouissances du citadin, et il mêle volontiers sa voix à celle du public pour rendre hommage aux soins prévoyants d’une administration qui, non contente de bâtir, semble avoir pris aussi pour devise le mot du sase octogénaire de la fable: Mes arrière-neveux me devront cet ombrage. 160 DE L’EMPLOI DU GUANO DANS LES VIGNES. TRADUIT DE L’ALLEMAND, PAR A. DE BORRE. On lit à ce sujet dans le Journal (T Agriculture du Grand-Duché de Hesse, une notice due à M. le Dr. foerster , d’Oppenheim, dont nous extrayons ce qui suit : Cet agronome a essayé pendant quatre ans, et toujours avec succès, l’emploi du guano dans les vignobles. Au printemps dernier, il partagea un vignoble de six arpents en deux parties égales. L’une de ces moitiés ne fut pas fumée. Il faut dire qu’un des arpents qu’elle renfermait, avait reçu du guano deux ans auparavant. Dans l’autre moitié, un arpent fut engraissé avec du fumier d’étable, et deux arpents avec du guano et des cendres de bois, ce qui se fît de la façon suivante: Au-desous de chaque cep, fut creusée une longe rigole assez profonde pour que le guano ne pût être enlevé par la bêche. Dans chaque rigole, on déposa 5 à 6 onces de guano en fragments grossiers, c’est-à-dire, de ses morceaux plus durs, qui restent lors du tamisage du guano désliné aux champs. On le mesurait au moyen d’un gobelet de fer blanc. Une seconde personne jetait dessus une poignée de cendres de bois, et le tout était aussitôt recouvert. Le travail allait si vile qu’il fut terminé en un jour par deux hommes et deux femmes. Les deux arpents en¬ graissés au guano ne présentèrent aucune différence d’avec celui qu’on avait cultivé au fumier; au contraire ils étaient d’un vert un peu plus sombre, et leur bois, qui avait été assez délicat les années précédentes, s’était notablement fortifié. Les grappes étaient les mêmes des deux côtés. La moitié non fumée offrit une différence très sensible: les grappes y étaient plus petites et les rameaux jaunâtres. Quoique le vignoble fut traversé par plusieurs espèces de sols, l’effet du guano était bien uniforme. Un résultat tout aussi favorable fut obtenu dans un autre vignoble. Nous avons encore essayé de fumer un vignoble avec 519 livres de guano par arpent, mais en le mêlant avec de la terre. La pousse se fit bien, mais la récolte fut perdue, ainsi que celles des des autres vignobles, 161 à cause du temps pluvieux; si ceux des voisins ont un peu moins souf¬ fert, on ne saurait dire si c’est l’effet du guano, ou celui du genre de cep. Nous n’avions pas employé de cendres, et c’élail une faute, car les cendres fournissent au sol la potasse, dont le guano ne renferme qu’une petite quantité. On pourrait encore se demander si l’on peut se servir exclusivement du guano, sans faire intervenir le fumier d’étable? Nous ne le croyons pas; car le fumier a une propriété de plus que le guano, celle d’ameu¬ blir le sol et de l’échauffer par suite de la fixation de l’oxygène dans la décomposition des matières végétales. Dans ce cas, comme dans beaucoup d’autres, une demi-fumure au fumier d’élable, renforcé de guano, sera ce qu’il y aura de plus avan¬ tageux. Mais faut-il ajouter du guano à la quantité de fumier employée habituellement, ou ce guano doit-il tenir lieu d’une moitié de la fumure actuelle? C’est ce qu’il faudra laisser les expériences décider. ( Morr . Journ. d’Agricult. prat. IX. 538). QUELLES SONT LES PRINCIPALES CAUSES DU PROGRÈS AGRICOLE EN ANGLETERRE DEPUIS QUINZE ANS. M. t. j. thackeray, membre de la société royale d’agriculture d’An¬ gleterre, vient, dans un excellent article publié dans les Annales de V agri¬ culture française , sur les progrès de l’agricullure en Angleterre, d’ap¬ précier de la manière suivante les principales causes du progrès agricole: Nous voulons parler ici de quatre élémenls distincts de ressources nou¬ velles, apparaissant presque simultanément pour la première fois en 1840; nous les classons dans l’ordre suivant: 1°. L’introduction de l’emploi du guano, 2°. La publication, en Angleterre, des ouvrages de Liebig, 5°. L’établissement de la Société royale d’agriculture d’Angeterre et 4°. L’introduction d’un système de drainage perfectionné. Voilà quatre bons amis du fermier, il faut en confenir! Le guano est un ami, empressé, et la leçon qu’il donne est vive. On se rappelle toutes les récrimations dont fut saluée l’apparition de cet engrais bienfaisant, et tous les arguments invoqués contre l’engrais «qui fait lever une seule récolte, disait-on, par une sorte de magie, puis laisse le terrain aussi pauvre que par le passé.” Et cependant il est avéré et constant au- i. h 162 jourd’hui que, depuis trois aus, indépendaLument des sommes affectées à des engrais anglais et autres, une somme de cinq millions sterling a été consacrée à l’importation du guano, et dans la même période de trois années, grâce à cet élément fécondant, un million d’acres de ter¬ rain ont été ajoutés à la culturel Dans les importations de mai der¬ nier, dit le Freeman9 s Journal "cité par le Daily News du 25 Janvier), on remarque une importation de 620 tonneaux de guano pour M. allyn pollock. Cette semaine, un gros navire, Y Enchanter, est arrivé, ayant à Lord 700 tonneaux de guano péruvien, des iles Chincha, pour M. allan pollock. La valeur actuelle étant de 14 liv. st. par tonneau de guano, celte cargaison représente une valeur de 10,000 liv. st. d’engrais pour un seul fermier; ce qui est énorme. Honneur soit rendu ici au célèbre professeur de giessex, au docte liebig, dont les écrits rectifièrent, à propos des engrais, une erreur consistant à avancer que «les engrais artificiels” n’étaient que «de sim¬ ples stimulants.” Il est certain que l’on ne peut pas stimuler ou déve¬ lopper la croissance d’un végétal sans lui fournir son alimentation natu¬ relle; peu importe que cette alimentation soit condensée dans un demi- boisseau ou disséminée sur une charette, toujours est-il que les éléments qu’elle nourrit sont identiques dans les deux cas, et la croissance et la substance sont les mêmes. Il a plu à la sagesse du Créateur de doter certaines plantes et minéraux de la faculté de produire, sur le cerveau et l’appareil nerveux de la vie animale, des recrudescences de force et de vigueur soudaines et momentanées, dans le but de les mettre en état de répondre à d’impérieuses nécessités: ces sortes d’exaltations sont sui¬ vies d’une dépression équivalente. De telles nécessités et, conséquem¬ ment, de telles facultés n’existent pas dans la vie végétale. La lumière, pour les végétaux, est la seule chose à laquelle, faute d’expression mieux appropriée, le mot stimulant puise être appliqué. Ce qui accélère leur développement, c’est leur alimentation spécifique: et plus rapidement et plus complètement un engrais se transforme en la récolte à laquelle on l’applique, plus efficacement il répond aux vœux du fermier en lui ren¬ dant promptement son capital, et en produisant une grande quantité d’engrais pour l’année suivante par la consomption de la récolte obtenue. M. la vyes a fait ressortir cette vérité eu peu de mots très-cluants: «On dit quelquefois, a-t-il fait observer, que l’engrais du fumier possède un avantage sur les engrais artificiels dans ses qualités de durée. C’est là une erreur: les qualités de durée du fumier (au point de vue commer¬ cial) ne sont pas un avantage; il rend l’argent par à-compte au lieu de le donner en une seule fois. Vous avez un capital considérable placé sur 165 la terre où il dort longtemps; mais la science peut remédier ail mal en vous mettant à même de placer l’engrais convenable à sa juste place.” Il est curieux et intéressant à la fois de constater la coïncidence de Pappari I iou des ouvrages de Liebig avec l’introduction du guano: nul mieux que ce docte professeur n’a su appliquer la théorie de l’action ou influence des engrais; sans doute, lawes et Gilbert perfectionnèrent après lui, mais il n’en a pas moins eu le mérite de l’initiave dans l’ap¬ plication spéciale des engrais aux diverses récoltes, dont l’effet a été de donner l’élan à une nouvelle industrie dans ce royaume. Qu'eussent dit nos ancêtres de l’industrie manufacturière d’un engrais artificiel F Et pourtant il est avéré que le puissant et fécond auxiliaire de l’agriculture occupe des tuiliers de bras, tandis que le professeur leibig, grâce à ses recherches, peut être considéré comme le fondateur d’une langue avant lui inconnue des agronomes, langue rationnelle et scientifique, langue d’application de la chimie à l’agriculture. C’est ici le lieu de faire remarquer que les nouveaux procédés analy¬ tiques trouvés par liebig ont tellement facilité et simplifié les choses, qu’un étudiant, après quelques mois d’instruction pratique dans un la¬ boratoire, peut souvent arriver à des résultats assez précis pour baser des calculs, et que jamais on ne parvient aussi vite ni aussi bien à déterminer les éléments composant une substance organique. Cette faculté , avant liebig, n’avait été donnée qu’à son ami, le docteur Prout en An¬ gleterre, et au grand Berzélius, en Suède. Les traits distinctifs des travaux du baron liebig ont été surtout sa facilité à trouver de nouveaux modes d’analyse, son originalité dans la proposition de grands principes de théorie dans la science, et son heu¬ reux talent dans l’application de ces principes à des objets d’utilité pra¬ tique. En ce qui louche les avantages relatifs de l’engrais minéral et de l’engrais azoté, il est laissé peu de marge à la controverse; quoique la plupart des sols puissent contenir une suffisante quantité d’éléments inor¬ ganiques exigés par la récolte, il ne s’ensuit pas que ces derniers se trouvent toujours disponibles, et il peut arriver que, dans la plupart des cas où la terre a été longtemps en culture, la première espèce d’en¬ grais, ainsi que l’assure le baron liebig, devienne de toute nécessité. La même nécessité existe quant à l’engrais azoté, si l’on considère qu’au début de sa végétation vitale, la plante a dù tirer sa nourriture, tout d’abord et uniquement, des éléments gazeux de l’atmosphère et de la substance minérale de la roche sur laquelle elle a végété. Revenons à la science chimique appliquée au mode de culture mo¬ derne. Lorsque dans les pages de journaux agricoles on parcourt les 164 annonces journellement faites, annonces pour ainsi dire marquées au coin d’une quintessence chimique, on se prend à penser que Charles ruller a dit en riant une grande vérité quand il a prétendu »que les annonces du Times étaient souvent pour lui la lecture à la fois la plus amusante et la plus instructive.” Le troisième élément de progrès mentionné plus haut est la fondation de la société royale d'agriculture. Comme la lampe d’Aladin , cette Société a éclairé une nouvelle race de puissants génies qui se sont tous mis à l’œuvre dans l’intérêt du fermier. Voici des chiffres qui partent en faveur de cette Société plus éloquemment que tous les raisonnements: à l’expo¬ sition des instruments agricoles, lors de sa première réunion à Oxford en 1859, vingt-deux instruments seulement avaient été inscrits; en 1852, à l’exposition de Gloucester, le chiffre s’est élevé à 2,032. Des lettres émanées, l’année dernière, de la plupart des grandes maisons qui fabri¬ quent en Angleterre, des machines agricoles disaient qu’exportant de 100 à 200 machines à vapeur agricoles par an, sur différentes parties du continent, la non-apparition d’une seule de leurs machines parmi celles honorées d’un prix à l’exposition de France leur serait préjudi¬ ciable vis-à-vis de leurs cleints étrangers; on peut juger, par là, de l’influence de la Société royale d’agriculture, qui a encouragé ces travaux. Le quatrième élément est le drainage, dont nous avons eu déjà en plusieurs circonstances, l’occasion de parler et dont nous pourrions pres¬ que revendiquer personnellement le mérite de l’importation en France, où nous avons été le premier à le faire connaître et à le mettre en pratique. {V Agriculteur prat. p. 539). EXTRACTION DE L’ALCOOL DU SORGHO. Un agronome du Midi corn mimique à la Société d’agriculture de Vau¬ cluse le procédé suivant, à l’aide duquel il transforme en alcool le prin¬ cipe sucré du sorgho: Lorsque les cannes sont mûres, c’ést-à-dire lorsque leurs graines ont acquis une coloration rouge-marron foncé, on les cueille en ayant soin d’en séparée les graines qui ne contiennent pas le principe sucré: et qui peuvent être utilisées à la nourriture des bestiaux. Ces cannes sont ensuite dépouillées de leurs feuilles pour être triturées sous une meule 165 verticale analogue à celle dont on se sert pour la trituration des olives lors de la préparation de l’huile, puis soumises à l’action d’une forte presse pour en extraire le jus. Le liquide ainsi obtenu marque 100 dégrés l’aréomètre de Beaumé; abandonné à lui-même dans un tonneau ou dans tout autre vase, à la température de l’atmosphère, qui, dans nos climats, est à peu près, à l’époque du mois d’Octobre, de 12 à 16 degrés, ce jus ne tarde pas à fermenter, ce qu’il est facile de reconnaître à la présence d’un grand nombre de bulles gazeues qui, en s’élevant à la surface du liquide, dé¬ terminent dans la masse une sorte d’ébulition. Au bout de trois ou quatre jours, la liqueur, de sucrée qu’elle était, devient visqueuse et se recou¬ vre d’une écume qui n’est autre que du ferment. Plus tard, tous les signes de la fermentation diminuent d’intensité, et il est bon, pour la ranimer, d’agiter le liquide, en ayant soin, comme pour le moût de raisin, de ne pas s’exposer, si l’on opère sur de grandes quantités, à respirer pendant longtemps le gaz carbonique qui recouvre la partie su¬ périeure du vase dans lequel on opère. Lorsque la liqueur ne bout plus, lorsqu’elle a pris une saveur forte et vineuse, et qu’elle est devenue parfaitement claire, on regarde l’opé¬ ration comme terminée; il n’y a plus qu’à la soumettre à la distillation dans des appareils convenables, c’est-à-dire semblables à ceux employés pour la distillation du vin. L’alcool obtenu par ce moyen, est de très bonne qualité. Outre l’avantage qu’offre le jus du sorgho pour l’extraction de l’alcool ce jus mélangé avec le moût de vin, au moment de la vendange, en proportion égale, donne une boisson qui ne le cède en rien à celle pro¬ venant du raisin seul, et comme le jus du sorgha est d’un prix consi¬ dérablement moindre que celui du raisin, cette nouvelle fabrication de boisson alimentaire devient alors très économique. Le même agronome a remarqué que cent tiges de sorgho, pesant en¬ viron 51 kilogrammes: soumises à la pression: ont fourni 18 litres de liqueur sucrée marquant 10 degrés à l’aréomètre. {V Agriculteur prat. p. 543). 166 AMÉLIORATION ET MISE EN CULTURE DES TERRAINS INCULTES PAR LES ABEILLES/ PAR M. H. HAMET. En présence de la clierlé des vivres occasionnée par un déficit sur nos récolles dernières, les hommes qui se préoccupent le plus de l’ex¬ tension et des progrès de l’agricullure, d’où découlent tous les autres progrès, portent plus que jamais toute leur attention vers nos terres incultes qui, si elles étaient fécondées, pourraient combler tout déficit possible, prévenir toute disette, et enrichir considérablement le pays et les particuliers. Cette dernière assertion n’est que trop évidente en pré¬ sence des faits actuels. Depuis quatre ans, la France à porté à l’étran¬ ger des centaines de millions pour acheter les vivres qui lui ont manqué par suite de la pénurie de son agriculture; en d’autres termes, elle s’est appauvrie d’une somme considérable qui met aujourd’hui le com¬ merce et l’industrie en souffrance, et avec laquelle elle eût pu améliorer une boune partie de la Sologne, défricher des landes en Bretagne et en Gascogne, etc., c’est-à-dire qu’avec ces millions elle eût fait la conquête d’une province agricole, conquête pacifique qui l’eût préservée de toute perturbation économique pour le présent et pour l’avenir. Je viens de dire que les vastes Champs incultes qui déshonorent en¬ core et notre pays et son agriculture attirent pour le moment les regards de tous les hommes à l’esprit prévoyant au cœur généreux et vraiment national. Ces hommes donc cherchent les moyens les plus avantageux, les plus prompts et les plus économiques de mettre en culture celles de nos terres qui ne le sont pas encore, et qui, un jour, devront produire, et au-delà, ce que nous allons demander à beaux deniers comptants à l’étranger. Pour leur grande entreprise, ils ont besoin du concours du capital, à qui ils font aujourd’hui un appel bienveillant. Celui-ci devra d’autant plus répondre à leur démarche, qu’il y trouvera des bénéfices certains, très avantageux et avant tout, sa sécurité. Parmi les moyens proposés, le reboisement et le regazonnement des terrains dénudés ont été places en première ligne, et il faudra un jour passer par là si l’on veut arriver à un résultat final; mais le reboise¬ ment et le gazonnement demandent des capitaux immenses et donnent très peu de revenus immédiatement. On a proposé ensuite l’irrigation et 167 le drainage. Ces moyens excellents reçoivent un commencement d’exécu¬ tion; mais ils demandent aussi de grands travaux, partant de grands capitaux. On a proposé enfin, pour certaines parties, le chaulage, le marnage, antrement dit l’emploi des amendements qui donnent de bons résultats, mais malheureusement ces amendements ne sont pas toujours sous la main: il faut parfois les aller chercher fort loin. Il est vrai que le développement de nos lignes ferrées rapproche de plus en plus les distances. D’autres moyens ont surgi ou surgiront encore qui, sans don¬ ner des résultats aussi grands, ne laisseront pas que de concourir à la même œuvre et ne seront pas moins dignes de fixer l’attention générale. C’est dans cette vue que nous croyons pouvoir proposer le moyen praticable, assuré et peu coûteux de mise en culture de terres impro¬ ductives par l’entretien de ruches dans ces terres j). Ce moyen, quel¬ que neuf, quelqu’étrange qu’il puisse paraître, de prime-abord, ne date pas d’hier, et a pour lui la sanction de l’expérience, de résultats très concluants. Déjà, vers la fin du Consulat, Napoléon avait senti toutes les ressour¬ ces que la France pouvait tirer d’une culture bien étendue des abeilles. En vue de propager celte industrie, il avait créé une chaire d’agriculture, et avait choisi pour la remplir le digne Lombard. Mais malheureuse¬ ment les préoccupations de la guerre dérangèrent les pians de l’Empe¬ reur, et empêchèrent que les abeilles, ainsi que les vers à soie, n’eus¬ sent leur Sully. J’arrive aux résultats acquis. Les montagnes des Cevennes, qui jadis n’auraient pas nourri une famille de sauvages, sont aujourd’ui couvertes d’une population nombreuse qui, pendant longtemps, ne vécut uique- ment que du produit des abeilles, et; par la suite, des ressources que lui a procurées cette industrie; car ces terrains, grâces aux abeilles, France, ne peuvent-ils l’être par le même moyen? Ils le peuvent d’au¬ tant plus que ces sols incultes, tels qu’une grande partie de la Sologne, des landes de la Bretagne et de la Gascogne , sont précisément des lo¬ calités qui offrent de grandes ressources à la culture et à la multipli¬ cation des abeilles. Quelques parties de ces localités ont déjà des ruches qui produisent un miel secondaire, il est vrai, mais très abondant. O11 pourrait plus que centupler le nombre de ruches qu’elles ont aujourd’hui. Il est donc constant que l’on peut cultiver les abeilles avec succès dans ces localités, et que le produit que l’on en retirera se traduira *) Nous exprimions cette idée il y a quatre ans dans Y Agriculture. 168 par plusieurs millions , lesquels serviront à améliorer le sol soit en le boisant, en l’irriguant ou en l’amendant. Et qu’on n’aille pas croire que la mise de fonds pour l’installation de ruches doive être bien grande et puisse rester bien longtemps sans pro¬ duire d’intérêts; ce serait là une erreur très grande. De toutes les en¬ treprises agricoles, la culture des abeilles est celle qui réclame le moins de capitaux et qui promet les plus rapides bénéfices lorsqu’elle est bien faite. Après la première année, on peut légitimement espérer un divi¬ dende de 20 à 25 pour 100. Après cinq ans, toujours si l’apiculture est faite avec entendement, on peut compter sur 100 pour 100. Or, il est évident qu’avec de tels dividendes on doit pouvoir tenter d’autres cul¬ tures, on est à même d’améliorer progressivement les terrains qui en sont susceptibles; en un mot, on peut procéder comme on l’a fait dans les montagnes des Cevennes et dans quelques parties de la Campine belge, où l’abeille a été le premier pionnier agricole. Ce genre d’industrie offre encore cet avantage qu’il peut s’exercer concurremment avec une autre, et qu’il n’exige pas de travaux préli¬ minaires d’installation. Il n’y a qu’à placer les ruches dans les endroits les plus propices, commettre quelques pâtres pour les surveiller pendant le temps des fleurs, et les abeilles se chargeront du reste. C’est leur affaire d’aller butiner sur les thyms, les bruyères, les ajoncs, les genets et toutes les fleurs des plantes sauvages qui se trouvent abondamment dans les terres incultes. Pour étendre leur pâturage, on peut semer quelques carrés de sarrasin dans les endroits les plus cultivables et leur procurer ainsi un supplément de nourriture. Cette légère dépense sera amplement remboursée par un surcroit de récolte; et puis ces sarrasins serviront à améliorer le sol; en les enfouissant vers la fin de leur florai¬ son , on préparera la terre à recevoir d’autres cultures. On peut encore risquer quelques kilogrammes de graine de sainfoin et de mélilot , plantes qui ne sont pas difficiles et s’accomodent des plus mauvais sols. Ces plantes fourniront également un excédant de miel en même temps qu’elles amélioreront la terre. On peut enfin planter des arbres verts dans les endroits les plus inaccessibles, et où le soc de la charrue ne saurait s’enfoncer; par leur sécrétion connue sous le nom de miellée, ces arbres fourniront encore un abondant pâturage aux abeilles. Toutes ces plantes seront la base d’une culture qui se développera et s’améliorera progres¬ sivement. Après les abelles, ou plutôt avec les abeilles, et grâces à leurs produits, les prairies artificielles et le gros bétail; puis ensuite, les cé¬ réales et les cultures industrielles. {U Agriculteur Praticien ). % I « * > 169 NITRATE DES EAUX, DES TERRES ARABLES, DES PRAIRIES ET DES SOLS FORESTIERS, PAR M. BOUSSINGAULT. »Dans un précédent Mémoire, j’ai cherché à démontrer que le salpê¬ tre agit directement sur le développement des plantes; j’ai mentionné les expériences faites sur l’emploi du nitrate de soude du Pérou dans la grande culture, et j’ai rappelé que les nitrates avaient été signalés depuis bien longtemps dans les terres arables douées d’un haut degré de fertilité, par bowles, proust einhoff; dans les eaux des fleuves, des rivières et des sources, dans les eaux météoriques par bergmann, berze- lius, et, plus récemment, par les remarquables travaux de MM. bineau, HENRI SAINTE-CLAIRE-DEVILLE , BRAN DE S , LIEBIG , BEjNCE JONAS et BARRAL. «Dans les recherches dont je vais avoir l’honneur d’entretenir l’Aca¬ démie, je me suis proposé d’étendre les investigations de mes devanciers , en déterminant ce que, à un moment donné, 1 hectare de terre arable, 1 hectare de prairie, 1 hectare de sol forestier, 1 mètre cube d’eau de rivière ou d’eau de source contient de nitrates . . . «Les nitrates ont été dosés dans quarante échantillons de terre; mais, avant de présenter le résultat de ces dosages, je dois d’abord faire con¬ naître la circonstance qui m’à décidé à entreprendre ce travail. «J’avais eu l’occasion de remarquer que les plantes venues dans le po¬ tager de l’ancien monastère du Liebfrauenberg renfermaient de très-no¬ tables quantités de nitrates; des betteraves que j’avais cultivées en 1854 à la demande de M. pelicot, en contenaient une telle proportion, qu’il devint à peu près impossible d’en extraire le sucre. «Chaque année, en automne, le potager reçoit une fumure très-intense de fumier consommé d’étable. Le sol est léger; c’est un désagrégat de grès des Vosges et de grès bigarré; l’eau ne séjourne pas, parce que l’ameublissent du terrain descend à une assez grande profondeur. «Le 9 Août 1856, après quatorze jours de sécheresse accompagnée de fortes chaleurs, on a pris de la terre végétale dans un carré. Dans 1 kilogramme de cette terre séchée au soleil, on a dosé l’équivalent de de 0gr,211 de nitrate de potasse. Le litre de terre sèche pesant 1\500, on a 516gl’,5 de nitrate pour le mètre cube. De sorte que, 9 Août, on pouvait estimer à 1055 kilogrammes salpêtre contenu dans 1 hectare 170 du potager, en prénent 53 centimètres pour l’epaisseur moyenne de la terre végétale. «Une telle proportion de nitre dans un sol très abondamment fumé n’a rien de surprenant. En effet, incorporer, dans une terre bien ameu¬ blie, de l’engrais d’étable arrivé à un état de décompisition très avancé; faire intervenir, soit des cendres, soit de la marne; labourer pour mélanger et pour favoriser l’accès de l’air; établir des rigoles afin de prévenir la stagnation des eauxs c’est fumer un champ, c’est le préparer à porter d’abondantes récoltes. Eli bien, pour peu qu’on réfléchisse, on reconnaîtra que c’est axactemenl ainsi que l’on procède lorsqu’il s’agit d’établir une nitrière artificielle. La seule différence con¬ siste en ce que, dans un climat pluvieux, la nitrière doit être abritée afin de conserver dans la terre des sels aussi solubles que les nitrates, et que, pour peu qu’elle fût persistante la pluie ne manquerait pas d’entrainer ou tout au moins de faire pénétrer dans le sous-sol adjacent. Ainsi, du 9 au 29 Août il a plu tous les jours au Liebfrauenberg; on avait mesuré dans l’udomètre 53 millimètres d’eau. Le 29 Août, immé¬ diatement après qu’il eut cessé de pleuvoir, on ramassa de la terre dans le même carré où on en avait pris le 9. Après dessiccation, 1 kilo¬ gramme de cette terre a donné O"1, 0087 de nitrate; par conséquent, dans 1 métré cube, l’équivalent de 13 grammes de nitrate de potasse ou 45 kilogrammes pour 1 hectare. La plus grande partie du salpêtre avait donc disparu de la surface du terrain. «Dans le mois de Septembre, il a plu quinze fois et il est tombé 108 millimètres d’eau. Le 10 octobre, après quatorze jours de sécheresse, le sol du potager, sous l’influence d’un vent soutenu, avait perdu son excès d’humidité, il était devenu assez sec pour être arrosé. De la terre prise au pied d’un mur d’appui a donné après avoir été desséchée, 0gr,298 de nitre par kilogramme, soit 447 grammes pas mètre cube ou 1490 kilogrammes par hectare, nombre qui se rapproche, en le dépassant, de celui obtenu par la dosage du 9 Août. Les alternatives de sécheresse et d’humidité que le sol avait subies expliquent les énormes variations qu’on a constatées dans les proportions de nitrates; quant à la forte quantité de ces sels, elle provient, à n’en pas douter, de la prodigalité avec laquelle on fume toujours un potager, véritable type de la culture intense. Il convenait donc de doser le salpêtre dans des sols qui ne ré- çoivent jamais d’engrais, comme le sol des forêts, ou qui n’en reçoivent que dans des proportions assez restreintes, comme la terre labourée d’une culture normale. » J’ai essayé sept échantillons du sol forestier. La terre prise le 27 171 Octobre dans une forêt de pins près Ferreüe, dans le Haut-Rhin, n'a pas fourni d’indices de nitrates. »La terre d’une forêt de pins étable sur le sommet d’une montagne des Vosges, et dans une situation telle, qu’elle n’est humectée que par les eaux pluviales, renfermait, le 4 Septembre, l’équivalent de 0gr,7 de nitrate de potasse par mètre cube. »Du sable pris le 15 Octobre dans la forêt de Fontainebleau conte¬ naient, par mètre cube, l’équivalent de 5gr,27 de nitrate de potasse. «Dans une terre de bruyère ramassée le lo Août dans la forêt de «j Hatten, à peu de distance du Rhin, on a dosé, par mètre cube; l’équi¬ valent de 12 grammes de nitrate. «Dans des terres de prairies prises en Septembre et en Octobre, sur les bords de la Saüer, dans un pâturage situé près de Roedersdorff (Haut-Rhin), l’équivalent en nitrate de potasse a varié, par mètre cube de terre, de 1 à 11 grammes. «De dix-neuf échantillons de terres arables de bonne qualité, pris en Septembre et en Octobre, dans les vallées du Rhin, de la Loire, de la Marne et de Seine, quatre n'ont pas donné de nitre. Les terres qui en contenaient le moins provenaient d’un champ de maïs de Hoerdt (Bas- Rhin),' de la vigne du Liebfrauenberg, d’un champ de betterave des bords de la Saüer; le mètre cube de terre n’a pas contenu au delà de 0gr,8, lgr,28 et lgr,55 en équivalent de nitrate de potasse. «Les terres les moins pauvres en salpêtre avaient été recueillies dans un champ de blé des environs de Reims et dans un sol arable de la Touraine; le mètre cube renfermait 10gr,4 et 14gr,4 en équivalent de ni¬ trate de potasse. Une terre de Touraine falunée depuis cinq ans, a offert une richesse exceptionnelle; dans 1 mètre cube, il y avait l’équivalent de 108 grammes de nitre. «Je n’avais pas attendu ce dernier résultat pour rechercher les ni¬ trates dans les amendements calcaires que Ton donne au sol à si hautes doses. «Le falun , formé comme on sait de débris de coquilles avait été in¬ corporé à la terre dont il vient d’être question, à raison de 70 mètres cubes par hectare. Dans 1 kilogramme de ce falun, sorti tout récemment de la falunière, je n’ai pu déceler la moindre trace de nitre. «Une marne très blanche, facilement délitable, de la Chaise près Lou- nouer (Loiret), examinée immédiatement après son extraction, a contenu l’équivalent de 7sr,2 de nitrate de potasse par mètre cube. Dans la marne du même gisement, extraite en 1853, et qui depuis cette époque était restant en las aux bords de la marnière, on a dosé, pour le même vo- 172 lame, 19 grammes de nitrate. Une marne très argileuse des buttes Chaumont en contenait 25 grammes. «La craie à Meudon, est extraite dans trois exploitations superposées. Le calcaire, pris à l’étage supérieur dans une taille activement attaquée, sur un point où les carriers travaillaient, contenait, par mètre cube, l’équivalent de 16 grammes de nitrate. Un fait digne de remarque, c’est qu’on n’a pas trouvé de nitre dans les assises inférieures de la masse de craie. Quand on sait quelle est la masse de calcaire que l’on incor¬ pore au sol dans un marnage, on comprend que, malgré leur faible dose, les nitrates doivent être recherchés, puisqu’ils peuvent faire partie de ces substances que les marnes ne renferment qu’en très minimes quantités, mais qui, cependant, n’en sont pas moins efficaces, comme le phosphate de chaux et les carbonates alcalins. »A quelques exceptions près, on a rencontré le salpêtre dans les terres examinées, et généralement en proportions assez faibles. 3Iais on ne doit pas oublier que les dosages ont été exécutés durant un automne plu¬ vieux, et que la pluie tend à enlever, ou tout au moins à déplacer les nitrates. On a reconnu, en effet, v que le nitre de 1 mètre cube de la terre d’un potager a varié de 516 grammes à 15 grammes, suivant qu’on l’avait dosé avant ou après l’arrivée des jours pluvieux. Ce qu’il faut voir surtout dans les résultats obtenus, c’est le fait de la fréquence du salpêtre dans la terre végétale, soit qu’elle appartienne au sol fores¬ tier situé à une telle hauteur au-dessus des vallées qu’il ne reçoit com¬ me engrais rien autre chose que de la pluie, soit qu’elle fasse partie d’un sol labouré auquel on applique la fumure la plus intense. «L’eau tendant à dissoudre les nitrates, on devait s’attendre à trouver une plus forte proportion de ces sels dans une terre convenablement fumée, tenue à l’abri de la pluie. J’ai effectivement rencontré de très notables quantités de salpêtre dans le sol des serres chaudes, qui a plus d’une analogie avec les nitières artificielles. «Dans 1 kilogramme de terre d’une serre du Jardin des Plantes, j’ai dosé l’équivalent de 6 centigrammes de nitrate de potasse: 89 grammes par mètre cube; 1 kilogramme de terre prise dans une autre serre du même établissement a donné l’équivalent de 6 décigrammes de nitrate de potasse, soit 804 grammes par mètre cube Q. «Notre savant confrère M. moquix-taxdox ayant bien voulu m’autoriser t à prendre dans la serre du jardin de botanique de l’Ecole de Médecine, *) Ces terres n’avaient pas la même densité; je rapporte, dans mon Mémoire, le poids du litre de chacune des terres. 175 les échantillons dont j’avais besoin, j’ai pu doser, dans 1 kilogramme de la terre noire el légère placée à la surface des haches, l’équivalent 0gr,121 de nitrate de potasse, ou 161 grammes pour 1 mètre cube. «Dans 1 kilogramme de terre forte, prise à 30 centimètres de pro¬ fondeur au-dessous de la terre légère, on a dosé l’équivalent de 0gr,107 de nitrate de potasse: 185 grammes par mètre cube. Il n’est peut-être pas inutile de faire remarquer ici que c’est précisément dans celle me- t me serre de l’Ecole de Médecine que M. de luca a exécuté ses intéres¬ santes expériences sur la nitrification de la potasse par les éléments de l’air. Que les nitrates dont j’ai constaté la haute dose dans le sol des ser¬ res chaudes aient pour origine l’atmosphère; ou qu’ils soient formés par suite des modifications qu’éprouvent graduellement les matières organi¬ ques du fumier en présence de bases alcalines ou terreuses; ou bien encore qu’ils résultent simplement de l’accumulation successive des ni¬ trates apportés par l’eau employée à l’arrosement; ou, si l’on veut enfin, de ces diverses causes réunies: toujours est-il que leur persistance dans la terre dépend essentiellement de cette circonstance, que les eaux plu¬ viales ne peuvent pas les enlever; aussi tout porte à croire, en mettant à part l’influence favorable de la température et de l’humidité , que c’est dans une serre chaude qu’un engrais produit le maximum de son effet utile. Qu’à ce sujet il me soit permis de présenter quelques réflexions. «Dans l’était actuel de nos connaissances, il est naturel d’attribuer les principes azotés des végétaux, soit à l’ammoniaque, soit à l’acide nitrique; toute réserve étant faite, sur la question de savoir si l’azote de l’acide ne passe pas à l’état d’ammonique sous l’influence de l’orga¬ nisme végétal. L’azote de l’albumine, de la caséine, de la fibrine des plantes a très probablement fait partie d’un sel ammoniacal ou d’un nitrate. Peut-être pourrait-on ajouter à ces deux sels une matière brune qu’on obtient du fumier; mais, même avec l’adjonction de celte matière encore si mal connue, il reste établi que tout élément immédiatement actif d’un engrais est soluble, et que, par conséquent, un sol fumé, quand il est exposé à des pluies continues, perd une portion plus ou moins forte des agents fertilisants qu’on lui a donnés; aussi trouve-t-on constamment dans l’eau de drainage, véritable lessive du terrain, des nitrates et des sels ammoniacaux: et s’il est vrai que le sommet des montagnes, que les plateaux élevés n’ont pas d’autres engrais que les substances minérales dérivées des roches que les constituent et les eaux météoriques, il ne l’est pas moins que, dans les conditions les plus or¬ dinaires de la culture, une terre très fortement amendée cède à l’eau pluviale qui la traverse plus de principes fertilisants qu’elle n’en reçoit 174 d’elle. En donnant à la terre un fumier à un état de décomposition peu avancé, renfermant, par cela même, plutôt les éléments des produits ammoniacaux et des nitrates que ces sels eux-mêmes, l’inconvénient dù à l’action des pluies prolongées est bien moindre que si l’on donnait un fumier fait où déjà dominent les sels solubles. Aussi, parmi les avan¬ tages que présente incontestablement l’application des engrais liquides , je crois qu’il convient de placer en première ligne celui de n’apporter aux cultures que des matières convenablement modifiées pour être ab¬ sorbables, en ne les offrant à la plante qu’au fur et à mesure des be¬ soins: véritable dosage ayant une certaine ressemblance avec les procédés les plus délicats de la physiologie expérimentale et qui soustrait l’engrais à l’action dissolvante des eaux pluviales. «Si les eaux météoriques, auxquelles l’agriculteur ne commande pas. produisent suivent un effet défavorable sur les cultures, par leur abon¬ dance et surtout par l’inopportunité de leur intervention, il n’en n’est pas ainsi des eaux de sources, des eaux de rivières amenées par l’irri¬ gation, ou de celles qui entretiennent par voie d’imbibition une vallée dans un état convenable d’humectation. Ces eaux, quand on les mesure à la terre, qui cèdent la totalité des substances utiles qu’elles tiennent en dissolution ou en suspension: des sels calcaires et alcalins, de l’acide carbonique, des matières organiques, etc.; et pour montrer dans quelle large proportion ces substances dissoutes ou entraînées, sont introduites, je rappellerai que, dans une suite d’expériences que j'avais entreprises pour apprécier le volume d’eau nécessaire à l’irrigation dans notre cli¬ mat pendant l'été, j’ai pu faire absorber très facilement, par 1 hectare de terre fortement ensemencé de trèfle, 97 mètres cubes d’eau toutes les vingt-quatre heures. Ce n’était, après tout, qu’un arrosement à rai¬ son de 9ut,7 de liquide par mèlre carré: c’était déverser sur le sol une couche d’eau dont l’épaisseur n’atteignait pas 0m,01. «Entre les sels utiles à la végétation que l’irrigation apporte à la terre , on doit distinguer les nitrates dont les effets fertilisants n’avaient pas échappé à la sagacité de M. hexri saixte-clare deville, dans le travail classique qu’il a publié sur la composition des eaux potables, dont il a déduit comme conséquence: que l’eau des sources et des rivières est pour les prairies un puissant engrais, par la silice et les alcalis qu’elle amène, par la matière organique et les nitrates où les plantes puisent l’azote indispensable à leur organisme !). *) Annales de Chemie et de Physiyue, 3e série, tome XXIII, page 32. Voici le résumé du travail de M. saixte-claire deville: «Il n’est pas nécessaire d’insis! er sur l’intérêt qu’il pouvait y avoir à doser dans les eaux un engrais aussi actif que le salpêtre ; les résultats auxquels je suis parvenu, en montrant combien la proportion de cet élément est variable, justifient d’ailleurs l’opportunité de semblables re¬ cherches . » Ainsi, c’est à peine si j’ai pu doser les nitrates dans ces énormes amas d’eau que renferment les lacs des montagnes des Vosges. »L’eau du lac de Slern , dans la haute vallée de Massevaux, creusé dans une roche syenilique, ne contenait par litre que l’équivalent de 0ragr,01 de nitrate de potasse * *). «L’eau du lac Seven, dans la même vallée, un peu au-dessous du lac de Ster et d’où sort la Doller, a donné par litre l’équivalent de 0mgr,07 de nitrate de potasse 2). L’étang de Soullzbach, près Woerth (Bas-Rhin), formé par le barrage de la petite rivière de la Soultzbach, est entouré de montagnes de grès des Vosges. Dans un litre, il n’y aurait que 0mgr,03 de nitrate 3) . » Eaux de sources. — J’ai examiné les eaux de quatorze sources; les plus pauvres en nitre ont été celles du Liebfrauenberg et des ruines du Fleckenstein , toutes deux sortent du grès des Vosges. Le litre renfer¬ mait l’équivalent de 0mgr,03 à 0mgr,14 de nitrate de potasse. «Les eaux des sources dans lesquelles j’ai trouvé le plus de salpêtre, sont celles de l’Eborsbronn (Bas-Rhin et de Roppentzwiller (Haut-Vhin); par mètre cube, l’équivalent de 14 grammes et de 11 grammes de ni¬ trate de potasse. Ces eaux sont utilisées pour l’irrigation . »Eciux de rivières. — Des eaux de rivières analysées, les moins char- gées de salpêtre sont celles de la Seltz et de Saüer tributaires du Rhin; 0gr,7 à 0gr,8 par mètre cube. «Les rivières dont les eaux ont présenté le plus de nitrate sont la Vesle en Champagne et la Seine. L’eau de la Vesle en tenait 12 gram- "Ces analyses établissent: "'1°. L’importance du chiffre de la silice dans les eaux potables (silice que M. patgn avait déjà trouvée en grande quantité dans l’eau du puits de Grenelle); 2°. Le rôle bue cet agent, associé à la matière azotée des eaux, joue dans la fertilisation de prairies ; 3°. Le rôle tout à fait semblable qu’on doit accorder aux nitrates dans l’action de l’eau comme engrais; par conséquent, l’importance de ces éléments nitrés dans bien des circon¬ stances.” *) Eau prise le 22 Octobre 1856. J’indique toujours les dates parce que dans les eaux comme dans les terres, la proportion de nitre n’est pas la même à toutes les époques. 2) Eau prise le 23 Octobre 1856. 3) Eau prise le 24 Août 1856. 176 mes par mèlre cube; l’eau de la Seine 9 grammes. Ce dernier nombre est déduit de six déterminations faites entre le 29 Novembre 1856 et le 18 Janvier 1857. »En 1846, M. h. sainve-claire deville a dosé dans l’eau de ce fleuve en nitrate de soude et de magnésie l’équivalent de 18 grammes de ni¬ trate de potasse par mètre cube. »A Péliage, la Seine débite à Paris, par seconde, 75 mètres cubes; pendant les eaux moyennes, 250 métrés cubes. En adoptant 9 grammes pour le nitrate, on trouve que dans les basses eaux, en vingt -quatre heures, le fleuve porte à la mer l’équivalent de 58,000 kilogrammes de nitrate de potasse, et dans les eaux moyennes 14,000 kilogrammes 1). »Si maintenant on considère que le volume des eaux de la Seine est de beaucoup inférieur à celui de la plupart des grands fleuves qui sil¬ lonnent les divers continents, on comprendra combien est immense la masse de salpêtre enlevée continuellement aux bassins hydrograpgiques , et avec quelle incessante activité doivent agir à la surface du globe les phénomènes qui déterminent la nitrification . » Eaux de puits. — J’ai trouvé plus de nitrates dans les puits foncés dans les villages et dans les exploitations rurales que dans les sources et les rivières; mais encore ici les proportions ont été des plus varia¬ bles. Par exemple, l’eau des puits de Bechelbronn, qui, à la vérité, n’est pas exempte de quelques traces d’huile de pétrole, ne renferme que des indices de nitrates, tandis que l’eau des puits de Woérth et de Freisch- willer (Bas-Rhin), établis dans les marnes de lias, en ont 66 et 91 grammes pas mètae cube. ..... Mais c’est dans les puits des grandes villes que l’on rencontre les fortes quantités de nitrates. Ce fait est connu depuis longtemps, et M. henri sainte-claire deville a dosé dans une eau puisée à Besançon l’équivalent de 198 grammes de nitrate dépotasse par mètre cube. La proportion de nitre que j’ai rencontrée dans des eaux provenant de quarante puits choisis dans les douze arrondissements de Paris est encore plus élevée. Les dosages ont été exécutés par les deux procédés que j’ai toujours employés comparativement, la décolora¬ tion de l’indigo et la méthode ingénieuse que l’on doit à M. pelouze. »Les eaux dans lesquelles il y a eu le moins de nitrates provenaient de puits situés: 1 ) Le Rhône, à Lyon, de'bite, par seconde, dans les eaux moyennes, 650 m. cub. Le Rhin, à Lauterbourg, // // » » " 1,100 * " Le 18 Août 1846, le mètre cube d’eau contenait 1 gramme de nitrate. Le fleuve, à cette époque, entraînait, en vingt-quatre heures, 95,000 kilogrammes de salpêtre. 177 Rue Guérin-Boisseau, on a dosé par m. cub. l’équivalent de 206sr de nitrate de potasse. Rue Saint-Martin , » 223 Rue Saint-Georges, » 228 * Rue des Petites-Écuries, ■> 258 »Les eaux qui ont donné de plus de nilrates avaient élé puisées dans les quartiers les plus anciens. «Dans l’eau de puits situés: Rue du Foaarre, on dosé par ra. cub. l’équivalent de kil. 1,031 de nitrate de potasse. Rue du Foin-Saint- Jacques » 1,500 // Rue Saint-Landry, -/ Rue Traversine, •> 2,093 2.165 «Dans deux puits de jardins maraîchers des faubourgs, le mètre cube d’eau renfermait lk,268 et lk,546 de nitrates. On voit que 100 mèlres cubes ds ces eaux, exclusivement destinées à l’arrosement, portent dans le terrain 120 à 12o kilogrammes de salpêtre, dont l’utilité comme en¬ grais ne saurait être contestée, surtout quand on sait qu’en été 1 hectare de terrain maraicher absorbe par jour 50 à 40 mètres cubes d’eau. . . «La forte proportion de nitrates trouvée dans l’eau des puits de la capitale est due, sans aucune doute, aux modifications que subissent les matières organiques dont le sol est constamment imprégné. La pureté de l’air et de l’eau dont les effets se manifestent avec une si grande éner¬ gie sur la santé publique doit en être profondément affectée. J’ai montré à une autre époque, que la pluie, après avoir balayé, en la traversant, l’at¬ mosphère d’une grande cité, tient en dissolution ou en suspension beau¬ coup plus de principes organiques putrescibles que lorsqu’elle tombe au loin dans la campagne; aujourd’hui je rappelle que l’eau des puits, après être infiltrée à travers un terrain comparable à une nitrière, est souillée de substances évidemment nuisibles. Tant il est vrai qu’une population condensée porte en soi les germes de l’insalubrité. «À Paris, en raison du milieu géologique qu’elle parcourt, l’eau ras¬ semblée dans les puits n’est pas potable; on n’en boit pas; on n’en fait pas usage dans la préparation des aliments: d’après cela, on pourrait croire la population parfaitement à l’abri des inconvénients qu’elle peut présenter. Ce serait là une erreur, car il est facile d’établir que chaque habitant prend tous les jours la totalité des substances dissoutes dans un certain volume de cette eau. D’abord, on est convaincu que, dans l’intérieur des murs d’octroi, les coupages des gros vins et des liqueurs alcooliques ont lieu avec l’eau de puits, et il est avéré que les boulan¬ gers n’en emploient pas d’autre dans la confection du pain. i. 12 178 «Mille kilogrammes de farine, pour être panifiés exigenl pour les dif¬ férents levains et la pâle 617 litres d’eau. «Comme rendement, on obtient 1,575 kilogrammes de pain, renfer¬ mant nécessairement toules les substances solubles de 617 litres d’eau. «Dans 1 kilogramme de pain il y a donc tout ce qui se trouvait dans 45 centilitres d’eau de puits. «Voyons à présent ce que cette eau introduit de nitrates. «L’eau du puits de l’hôtel Scipion, la boulangerie des hospices, con¬ tient, par litre, l’équivalent de 0gr,31 de nitrate de potasse, c’est une des eaux les moins chargées de sels. «Un kilogramme de pain, préparé avec cette eau, doit donc en rete¬ nir 0gr,14. Un kilogramme de pain obtenu avec l’eau du puits de la rue Saint-Landry, retiendrait l’équivalent d’environ 1 gramme de nitrate de potasse. «A ces faibles doses , il est douteux que les nitrates soient malfaisants; mais ce que leur présence dans ce pain a de fâcheux, c’est qu’elle est l’indice de matières organiques provenant évidemment de sources sus¬ pectes, des eaux ménagères par exemple, ou des infiltrations que lais¬ sent échapper les nombreuses fosses d’aisances établies en contre-bas du sol. Qu’on n’oublie pas d’ailleurs que chaque année les crues de la Seine, les inondations souterraines, mettent en communication les assises infé¬ rieures du terrain avec les assises supérieures, là où sont les réceptacles d’immondices, et que les eaux, en lavant le sol , charrient dans ce qu’elles entrainent, des sporules de celte végétation cryptogamique, de ces moi¬ sissures toujours nuisibles et d’autant plus à craindre, que leur orga¬ nisme, si frêle en apparence, résiste néanmoins à la température que supporte le pain pendant la cuisson, comme l’a reconnu M. payen, et plus récemment encore M. poggiale. «Dans un mémoire lu à l’Académie en 1852, j’ai déjà insisté sur le dégoût que les eaux de puits inspirent quand on sait, et personne ne l’ignore aujourd’hui, qu’elles sont employées dans la boulangerie. Déjà, si je suis bien informé, l’administration des hospices se met en mesure de procurer de l’eau de Seine à la manutention de Scipion. C’est, je n’en doute pas, un exemple qui sera imité, car on ne comprendrait pas pourquoi, à Paris, on persisterait à préparer le pain avec de l’eau im¬ pure . «De l’ensemble de ces recherches, il est permis de conclure que, sous le rapport des principes fertilisants qu’elles apportent à la terre, par l’irrigation ou par l’imbibilion, les eaux qui circulent à la surface ou 179 à une petite profondeur, agissent bien plus par le salpêtre que par l’am- raoniaque des eaux, j’ai montré que Peau des rivières tenait rarement au delà de 0sr,2, et Peau des sources au delà de 0’r,02 d’alcali par mètre cube; or les résultats obtenus jusqu’à présent indiqueraient dans 1 mètre cube des mêmes eaux l’équivalent de 6 à 7 grammes de nitrate de potasse, répondant, comme engrais azoté, à l-r, 10 d’ammonique. Ces nombres sont très rapprochés de ceux que M. bine au a déduits de ses éludes chimiques sur les eaux du bassin du Rhône. »La constitution géologique d’une contrée a d’ailleurs l’influence la plus prononcée sur la proportion de salpêtre. Cette influence, que M. bineau a aussi constatée, s’est surtout révélée dans le cours de ce tra¬ vail. Ainsi, dans les lacs creusés dans la syénile, les eaux n’ont offert que des traces à peine appréciables de nitre; celles qui sortent du grès rouge ou du grès quartzeux des Vosges ne paraissent pas en avoir plus de 0gr,5 par mètre cube: tandis que dans les terrains calcaires, qu’ils appartiennent au trias, au terrain jurassique, au groupe crétacé, ou eaux de sources et de rivières ont fourni, par mètre cube, l’équivalent de 15 grammes de nitrate de potasse, et la proportion a varié de 6 à 62 grammes. «Si dans les sources et dans les rivières, il y a généralement plus de nitrates que d’ammoniaque, le contraire semble avoir lieu dans la pluie, dans la neige et dans la rosée. «Des expériences continuées pendant six mois, en 1852, ont établi que des eaux météoriques recueillies à une grande distanse des lieux habités tenaient, en moyenne, 0m®r,74 d’ammoniaque par litre. Depuis, MM. law et Gilbert ont trouvé un nombre à peu près semblable, en observant pendant une année entière à Rotamsted. «Dans l’été et l’automne de 1856, j’ai examiné 90 échantillons de la pluie recueillie an Liebfrauenberg. Dans 76 de ces eaux, il a été possi¬ ble de doser les nitrates, ce que est conforme à ce que M. barral a constaté, et les résultats quantitatifs auxquels je suis parvenu, bien que laissant peut-être quelque chose à désirer; m’autorisent néanmoins à croire que la pluie, lorsqu’elle tombe au milieu des champs, dans la proximité de forêts étendues, renferme bien moins d’acide nitrique d’am¬ moniaque.” Remarques de M. pelouze, à V occasion de ce Mémoire. «Après la lecture du Mémoire de M. boussingault, M. pelouze fait connaître une expérience qui montre que les nitrates se détruisent sous 180 l’influence des matières animales en putréfaction. Il a constaté, en effet , que le salpêtre disparait lentement dans une dissolution de blanc d’oeuf et que l’acide de ce sel se change en ammonique 1). Cette réaction ex¬ plique pourquoi on ne trouve pas ou on ne trouve que des traces de nitrates dans les eaux de fumier, dans les eaux croupissantes, etc., etc.” M. boüssingault répond: »Je partage pleinement l’opinion de M. pe- louze. La transformation des matières azotées en nitrates a une limité; quand ces matières dominent il n’y a plus de nitrification, c’est ce qui fait qu’on ne trouve que des indices de nitrates dans le fumier pris à la partie supérieure des fosses, et qu’on ne rencontre aucune trace de ces sels au fond des fosses ou dans les purinières. . . . Pour que le le salpêtre se manifeste, il est indispensable: 1° que la matière animale, le fumier, soient incorporés à une matière terreuse ou alcaline; 2° qu’il y ait accès à l’air atmosphérique, et une humidité convenable; 5° abri contre la pluie.” (Journ. D’agric. Prat. p. 481.) QUESTION DE L’ABSORPTION DE L’AZOTE PAR LES PLANTES, PAR J.-A. BARRAT. Nous avons publié, dans ce journal, les curieuses expériences de BOussiiNG ault sur l’action que le salpêtre exerce sur la végétal ion, travail dans lequel cet agronome a bien voulu faire ressortir l’importance de nos propres observations sur la permanence de l’acide nitrique dans les eaux pluviaies. Ce fait n’avait pas été constaté avant nos recherches. Quelques chimistes seulement, que nous avons eu soin de citer dans un récit historique complet où nous nous sommes fait un devoir de rendre justice à chacun de nos prédécesseurs, avaient reconnu la présence des azotates dans les eaux d’orage. Les résultats que nous avons obtenus ont été consignés dans trois mémoires adressés à l’académie des sciences. Le *) Les expériences si importantes de M. j. reiset ont démontré que le fumier laisse dé¬ gager à l’état de liberté une partie de l’azote qu’il renferme. Il est probable que la réaction dont il est ici question donne également lieu à un dégagement d’azote. 181 premier de ces mémoires a seul été imprimé jusqu’à présent: il a été inséré dans le tome XIII du Recueil des savants étrangers, par ordre de l’Académie, sur un rapport d’une commission composée de MM. bous- singault, dumas, de GASPARiN , regnault et arago, rapporteur. Outre des chlorures, des sulfates, et probablement des phosphates, nous avons trouvé constamment, dans l’ensemble des eaux pluviales de chaque mois de l’année recueillies à Paris et à Brunoy, des nitrates, de l’ammonia¬ que, et des matières organiques azotées. Des recherches entreprises en France, en Angleterre, en Allemagne, ont vérifié la plupart des résultats que nous avons obtenus. Nous avons particulièrement insisté sur deux points, sur l’amoniaque et sur l’acide nitrique, non pas parce que nous avions l’opinion que les eaux pluviales étaient la seule source où les planées puisaient ce que les engrais où le sol ne leur donnaient pas, mais simplement parce que la présence constante des ces matières dans la pluie devait être regardée comme l’indice certain de leur rôle impor¬ tant dans les grands phénomènes naturels. A cet égard, nous n’avons cherché qu’à apporter notre pierre à un monument dont les vases ont été jetées par nos illustres prédécesseurs , et qui s’est élevé peu à peu, grâce aux travaux d’hommes tels que bergman, de saussure, boussingault , liebig. Mais pour que notre démonstration soit complète, il faut que nous entrions dans quelquels détails. Un de nos lecteurs n’ayant pas saisi pourquoi nous avons rattaché l’action des nitrates à l’absorption de l’azote par les plantes, lorsqu’el¬ les croissent dans un sol privé d’engrais, nous demande quelques éclaircissements; nons les donnerons d’autant plus volontiers que, depuis quelque temps, la question de l’absorption de l’azote semble perdre de sa netteté, malgré le soin que nous avons mis à la bien préciser, et cela sans doute parce que bien du monde s’en occupe, et, parmi ce monde, plusieurs qui ne la comprennent que très imparfaite¬ ment. Toute question de science a son point de départ: la découverte qui l’a soulevée. Dans des Mémoires publés en 1857 et 1858, M. boussingault a établi que, dans un sol complètement stérile , arrosé avec de l’eau pure et maintenu à l’air libre, mais à l’abri de la pluie, des plantes ont né¬ anmoins fixé une faible quantité d’azote dans leur organisme. Ce fait, bien inattendu alors, fut bientôt vérifié en Hollande, en Belgique et en Allemagne. M. boussingault , en l’annonçant, avait reconnu que l’analyse chimiqne était impuissante à constater autre chose, si ce n’est que l’azote fixé pendant la végétation avait été pris dans la masse de l’at¬ mosphère. En effet , ce principe, à l’état gazeux dans l’air, pouvait s’ètre 182 uni directement en perdant son état aériforme; ou bien l’azote acquis avait origine, soit l’ammoniaque que l’atmosphère renferme entrés petite proportion, soit ces poussières que l’air tient continuellement en sus¬ pension et dont M. boussingault a dit que la » permanence en est mise hors de doute par le seul témoignage des sens, quand un rayon de so¬ leil pénètre dans un lieu peu éclairé,” et en ajoutant que » l’imagination se figure aisément, mais non sans un certain sentiment de dégoût, tout ce que renferment ces poussières que nous respirons sans cesse, et que bergman a si bien caractérisées en les nommant les immondices de l’at¬ mosphère .” À notre avis, de telles poussières sont azotées; elles doivent agir comme fumier. Aussi voyons-nous M. boussingault se préoccuper de leur action, et, dans une de ses expériences, faire végéter du cresson, qui cependant fixa encore une faible quantité d’azote, dans un appareil dis¬ posé pour les exclure. Ainsi, dès 1858, le fait de l’assimilation de l’azote étant démontré, la question se trouvait posée en ces termes: La faible proportion d’azote as¬ similée par une plante cultivée à l’air libre , dans un sol dénué de matiè¬ res organiques azotées , provient-elle de l’azote que l’air renferme à l’état gazeuse ou de quelques autres principes azotés assimilables que contient V atmosphère ? Si l’on était d’accord sur le fait, on ne l’était pas sur le mode de l’assimilation. Saussure croyait que l’azote fixé provenait et de l’ammo¬ niaque atmosphérique et de l’ammoniaque que pouvait engendrer avec le gaz-azote de l’air, par voie de fermentation, l’hydrogène de la matière organique de la graine et de la plante. M. mulder, d’Utrecht, adopta l’opinion de saussure, et chercha à la corroborer par des expériences dans lesquelles il ajouta au sol calciné des matières organiques non azo¬ tées , dont l’intervention eut pour effet d’augmenter le proportion d’azote fixée par ce végétal. Nous acceptons les résultats obtenus par M. mulder; mais nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer combien sont délicates et sujettes à des illusions les expériences dans lesquelles on fait intervenir des matières organiques qu’on suppose ne pas contenir d’azote, même accidentellement. C’est ainsi qu’on a eu l’idée, malheu¬ reuse selon nous, d’ajouter de l’amidon au sol. D’après sa formule chi¬ mique, l’amidon est uniquement formé de carbone, de d’hydrogène et d’oxygène: mais, en fait, il est peut-être impossible de trouver un échantillon de celte substance qui ne renferme au moins 0,002 d’azote. En ajoutant, par exemple, 100 grammes d’amidon au sol, on y porte¬ rait 0=.2, et peut-être plus d’azote agissant comme celui du fumier. s VJ ■S •3 . a rq fe; ■v '-'R - c-; y'l\- 4 --'~S' - NT, PASSI FLORA QUAD R ANGU LAR IS L.Var. DEC AISNE AIMA 183 L’opinion de saussure a pris plus d’extension, en ce cens qu’on a prétendu que les parties non azotées du végétal pouvaient encore déter¬ miner une production de pitrate avec l’azote de l’air, nitrate que la plante assimilerait. Cette idée s’est répandue surtout en Hollande. Voilà pourquoi nous avons rattaché les effets du nitre, qui sont les mêmes que ceux de l’ammoniaque sur les plantes, à la question de l’assimila¬ tion de l’azote. Les recherches de M. boussingault, que nous avons insérées dans ce recueil, ont démontré que le salpêtre est absorbé directement , sans le concours de substances susceptibles d’éprouver la fermentation putride, et que l’azote fixé par la plante, soumise au régime de ce sel, représente exactement la totalité de l’azote qui se trouvait dans le nitrate, le vé¬ gétal ne prenant pas, dans celte circonstance la plus petite quantité d’azote à l’atmosphère *). L’azote des nitrates est donc assimilable, comme on devait d’ailleurs le déduire de l’emploi du salpêtre du Pérou dans la grande culture, mais il était utile de prouver l’absorption directe de ce genre de sel, comme M. boussingault l’a fait le premier. Si, d’après l’extension prise par les idées de saussure, les parties non azotées des plantes, la cellu¬ lose, l’amidon, les huiles, se nitrifiaient; on comprendrait comment le nitre formé porterait l’azote de l’air dans l’organation végétale. Mais, il faut bien le connaître, cette absorption de l’azote atmosphérique, par suite d’une nitrification préalable due à des substances végétales, n’est encore établie sur aucune donnée précise, c’est une simple supposition. Il y a plus, dans les recherches faites il y a trois ans par M. boissingault , on trouve une expérience qui tendrait à faire croire que celte nitrifica¬ tion ne se réalise pas; car des graines de lupin, ayant perdu leurs fa¬ cultés germinatives sont restées pendant cinq mois dans du sable conte¬ nant des cendres alcalines, le mélange humide étant constamment exposé au contact de 100 litres d’air sans donner le plus léger indice denitre A). En faisant naître des plantes dans un sol calciné arrosé avec de l’eau pure; non plus en plein air, mais, soit dans des appareils où l’atmosphère est confinée, soit sous une cloche où l’air est renouvelé continuellement en passant d’abord sur de l’acide sulfurique purifié, auquel il abandonne l’ammoniaque sans y pouvoir prendre des composés nitreux, on voit le végétal fixer du carbone, de l’hydrogène, l’oxygène qu’il prélève sur *) Mémoire lu à l’Académie le 19 Décembre 1855. 2) Annales de chimie et de physique, année 1854. 184 liair ou sur l’eau; mais il résulte, des nombreuses expériences de 31. bous- singault, que la récolte obtenue dans ces condilions ne renferme pas sensiblement plus d’azote que n’en contenait la semence; d’où il a con¬ clu que l’azote gazeux de l’air n’est pas directement assimilable. Et la preuve que la résistance de l’azote gazeux de Par à l’assimilation ne dépend en aucune façon ni des appareils ni des milieux où vivent les végétaux, c’est que, sans rien changer aux dispositions générales, si l’on donne au sol du terreau, des graines mortes devenues un véritable engrais, la plante, en se développant dans une atmosphère limitée, mais qui alors repose sur un terrain fertile, fixe de l’azote comme elle en fixe quand elle croit dans une terre fumée. Ainsi, une graine mise dans un sol sans trace d’engrais, arrosée avec de l’eau pure, produira une plante qui, si elle est élevée à l’air libre, pourra porter des fleurs, donner des semences; et, après deux ou trois mois de végétation, l’analyse comparé accusera un gain d’azote de quel¬ ques milligrammes (il s’agit d’une seule plante), sans qu’on puisse, avec certitude, en voir l’origine dans l’azote gazeux de l’air *). Si cet azote intervient, c’est qu’alors, quittant l’état de gaz, il entre dans une de ces combinaisons azotées assimilables formées sous des influences non encore bien déterminées. Ces combinaisons, ammoniaques ou nitrates, sont, à n’en pas douter, l’origine première de l’azote des plantes et des animaux, comme l’admettait M. boussixgault dès 1857, lorsqu’il disait: »Si nous examinons quels peuvent être les gisements de l’azote, nous trouvons, en laissant en dehors les animaux, les végétaux ou leurs dé¬ bris, qu’il n’v en a véritablement qu’un seul; et ce gisement, c’est l’at¬ mosphère. Il est donc extrêmement probable que tous les êtres organi¬ sés, et par conséquent les plantes, ont emprunté leur azote a l’atmos¬ phère, comme ils lui ont emprunté leur carbone.” Et se fondant, d’une part, sur la périodicité des orages dans tou)e la région iutertropicale , de l’autre sur l’expérience fondamentale de Cavendich montrant l’étin¬ celle électrique, excité dans l’air humide, produire de l’acide nitrique et de l’ammoniaque. M. boussixgault arrivait à cette conclusion: »Que c’est une force électrique, la foudre, qui prédispose l’azote de l’atmos¬ phère à entrer dans la composition des êtres vivants.” On voit maintenant que la puestion dont on s’est tant occupé est tout à fait secondaire. CTn fait avait été constaté: les plantes, en l’absence de fumier et des principes fertilisants qu’apportent les eaux pluviales s’approprient l’azote en très faible proportion; il s’agissait d’en spéci- x) Annales de chimie et de physique, tome XLV 3e série. 185 fier l’origine que, d’une manière générale, on savait déjà être l’atmos¬ phère. Outre l’azote pure, l’atmosphère ne contenait-elle pas de l’azote à divers états de combinaison? Dans le cas de l’affirmative, les eaux pluviales devaient contenir d’une manière permanente de l’ammoniaque, des nitrates et d’autres substances azotées. C’est ce que nous avons dé¬ montré; mais cela ne veut pas dire, et nous ne l’avons jamais dit, que l’azote absorbé par les plantes, en dehors de celui du sol et des engrais, vient de cette seule source. Tout démontre que l’azote de l’air subit des transformations avant de devenir la nourriture des végétaux. Ces trans¬ formations ont lieu d’une manière continue. Les siècles, en s’accumulant ont ainsi engendré le monde moderne ; selon la grande idée philosophi¬ que dont l’énoncé fera, dans la prospérité, la gloire de M. boüssingault. ( Journ . cl’Agric. Prat .) ARALIACÉES JAPONAISES EN CULTURE A LEIDE. A. pentaphylla thunb. FL Jap. p. 128. Panax spinosa L. fide lamarckii, secundum sieb. et zuccarini, Fam . pi. Jap. p. 93. Japonia. A. japonica thunb. Fruticosa, inermis, ramis crassis, petiolis basi late vaginantibus , foliis e basi cordala suborbicularidus, palmato-septemlobis , vel rarius quinque- lobis, 7-9nerviis, lobis oblongis, acutis, sursum serratis, sinubus rotun- datis, coriaceis , fîrmis , glabris, vel novellis tomentosis; panicula termi- nali composita, umbellis pedunculatis globosis, multifloris, ovariis turbi- natis, stylis quinque discretis, stigmatibus subemarginatis. A. japonica thgb. Fl. jap. p. 128. kaempf. Am. ex. fasc. V. p. 790. sieb. et zuccar. Familiae Fl. jap. p. 93. Auctores haec diagnosi specifîcae addunt: Rami crassitie digiti. Folia approximata; petioli basi longe vaginantes, teretes, 3-8" longi, crassi; lamina a basi leviter cordata suborbicularis, plerumque ad medium usque septemloba, novemnervia, lobis oblongis, acutis, basi integerrimis, sursum serratis, penniverviis, utrinque glabra, novella tomentosa, coriacea, 6-81onga, inter lobos latérales 7 — 10" lata. Panicula terminalis, erecta, glabra, 1| — 2 pedalis, ramosa, primum bracteis deciduis obtecta, démuni nuda, glabra; umbellae in pedunculis 1-1| longis, patentibus, globosae, 40-50 florae, pedicellis pubescentibus, 186 terminales praecociores: calycis limbus truncalus, petala oblonga, re- flexa, discus carnosus. In specimine Horti noslri haec licet notare: Caulis et fructicosus, teres, late cicatrisatus, bic illic gemini s propul- lulantibus, plerumque tamen aborlivis, obsessus. Foliorum vaginae eras- sae, lataeque. Folia novella ex gemma terminali exorta dense albo-to- mentosa. Petioli teretes, 0,25—0,50, glabri, fere omnes cum foliis hori¬ zontales. Folia (qualia in phrasi diagnostica), basi cordata, integerrima, omnia 7-loba et bine etiam 7-nervia; lobi oblongi, sinubus rotundatis distincti, ad dimidiam longitudinem usque cum sinubus ipsis integerrimi, et ultra banc leviter serrati, serrât uris parvis remoliusculis, acuti, vel leviter acuminali. Folia maxima in diametro lalissima , 0,52 aequant, in longitu- dine vero (sine petiolo) 0.18. Jn dorso sunt pallide-virida, in superficie vero obscure- viridia, nervis pallide-virentibus, ibi exslantibus, venis ve- nulisque impressis. Hab. Japoniam. Explication de la Planche, 1 plante entière réduite, 2-11 organes dif¬ férents de la fleur et du fruit. *4. mitsde sieb. Suffruticosa, inermis; petiolis basi late vaginantibus, folia aequantibus vel superantibus; foliis e basi cuneata tri-, quinquelobis, tri-quinquener- viis, lobis irregularibus, integerrimis, inedio longissimo, lateralibus rai- noribus, omnibus acutis, sinubus rotundatis, coriaceis, glabris, superne obscure viridibus nitidisque, in dorso pallide virentibus. Petioli 0,88 longi. Folia, 0,12 longa, 0.12 lata, In Hortum nostrum e Japonia teysmaxni cura introductam plantam nondum vidimus florentem. Explication de la Planche 1. 2. 5. Différents rameaux pour montrer les variations de la forme des feuilles 4-16 organes de la fleur et du fruit. Nous avons l’avantage de voir fleurir actuellement l’Àralia Japocani au Jardin de Leide. PREPARATION DU SAGOU A L’ILE D’AMBOINE. C’est M. ver huell qui nous a communiqué le joli tableau qui repré- 187 sente un habitant de Fîle d’Amboine occupé à laver et à purifier la fécule du Sagou, qui sert d’aliment aux indigènes de l’archipel des Indes. Le palmier qui produit cette espèce de fécule se trouve devant sa cabane au milieu de la forêt. Nous avons exposé ailleurs la purification et la préparation de cette fécule. Bientôt peut-être nous aurons l’avantage de pouvoir donner des détails par inspection oculaire, que pour ce mo¬ ment-ci nous ne pourrions donner qu’imparfaitement. PAEONIA MOUTAN, Var. Princesse Marie des Pays-Bas. sieb. et de vriese. Cette nouvelle variété de Pivoine a fleuri pour la première fois, dans l’établissement de von siebold et c°. à Leide. Nous l’avons dédiée à son Altesse Royale la Princesse marie des Pays-Bas. La belle fleur blanche rappelle la candeur et l’aménité de la fille du Prince Frédéric des Pays-Bas. Puisse S. A. R. daigner agréer le faible hommage de notre profond respect. PHARBITIS POLYMORPHA, sieb. et de vriese. Parmi les nombreuses variétés de l’espèce en question celles qui pro¬ viennent du Japon, sont des plus belles. M. de siebold nous assure qu’il y a des centaines de ces variétés dans l’empire Japonais. Malheureusement jusqu’ici il n’a pas encore été possible de recueillir des graines de ces variétés si recommandables par la couleur des corolles et celle des feuilles panachées. FRUIT DE PASSIFLORA QIJADRANGIJLARIS , Var. decaisneana. MM. a. c. vanv eeden et c°. à Harlem ont eu la bonté de nous com¬ muniquer des fruits de la plante indiquée, dont, pour ce qui concerne 188 cet organe, aulant que nous sachions, il n’existe point de figurés dans les recueils récents. Il est connu que le fruit est comestible, et qu’il a une odeur très agréa¬ ble et pénélranle. La planche ci-jointe dessinée par M. ver huell donne la figure de ce fruit (N°. 1), en section horizontale (2) et de la graine et de ses parties dans sa poulpe (4-9). DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NÉERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DES PAYS-BAS: SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME HI. RÉDIGÉE PAR MM. PH. FR. DE SÏEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — Ire LIVRAISON. (Avec une planche double,') on s'abonne a leide (pays-bas), chez A. W. S Y T H O E E, Imprimeur-éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas , du Grand-Duché de Luxembourg et de 1 étranger. Collaborateurs MM. K. c. affourtit , Horticulteur à Utrecht; j. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; s. binnendijk, Jardinier-Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l'île de Java, s. bleekrode , Prof, à l'Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-bcchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; A. H. van ber boon mesch, Prof, de Chimie et d'économie rurale à Leide; le Dr. r. e. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. eotjrsse vils , à Leide ; le Chev. v. m, de brauw, Prés, de la Société Roy d'Horticulture ; j. G. s. van breda , Sécrét, de la Société des sciences à Harlem; L. j. a. burgersdijk:, Prof. d'Hist. nat. à Breda; h. buse, Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster. Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg, Chimiste du Gouvernement à l'île de Java pour les intérêts de l'agriculture; N. funck , Prof. d'His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von gecsatt, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; m. c. van der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, j. c. groenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d'Amsterdam; le Dr. c. D. L. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting. Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskarl. Inspecteur de la culture du quinquina à l'île de Java; le Prof. j. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , â Oost- Kappellen en Zélande; F. junghchn Inspecteur d’économie forestière à l'île de Java; le Baron knobels- dorff de K.RIJTENBERG , Propriétaire à "Wyhen ; p. v. korthals, Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage, Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d'Horticulture en Zélande ; F. a. v. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; logis mtjlder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; g. j. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. a. j. a. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore. Président de la Société d'Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij, Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de SCHvartzenberg et hohenlandsberg à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d5 Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speet, Horticulteur à Leide; v. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. f. R. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann. Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l'île de Java; Q. M. R. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver. Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij. Prof, de Chimie à Rotterdam; j. A. villink, wz., à Amsterdam; c. vitte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; h. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l'Université de Leide. Sommaire de la première Livraison. Pag. 1. Paeonia Moutan Sims, Impératrice de France . 1. 2. Âraliacées de Java et du Japon, par M. de yriese . 3. 3. Culture de plantes Japonaises à Leide . 6. 4. Variétés Japonaises de bâtâtes douces, par M. de yriese . 9. 5. Nouveaux genre de Pandanées, par le même. . 10. •fours des Expositions d’Horticulture et d’ Agriculture. Anvers, 15 Mars. Bruxelles, 22 Mars. Dordrecht, 28 Mars. Gand, 1 Mars. La Haye, 3 Avril. « Les programmes de nos expositions s Malines, 15 Mars. Middelbourg, Septembre 1857. Kotterdam, 18 Juin, Utrecht, 3 Juillet. font envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Mode de publication et conditions d’ Abonnement. Les Annales (T horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix dMbonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg , Belgique . Prance . . Allemagne . Suisse . . Autriche . Espagne , . franco à domicile ou par la poste. 25 francs. . 26 „ . 27 - * . 27 // . 27 // . 27 " . 27 // AVIS. MM. de siebold et de veiese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d'abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoef, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l'étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. tv. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner Allgemeine Gartenzeitung , 185 7 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. KARL KOCH. Quarto. Catalogus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt F. a. g. miquel Bot. Prof, et J. c. groenetvegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Bafflesia Arnoldi B. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum no vis non Javanicis, suct. c. m. van der sande Lacoste, M. Dr. Edidit Academia Begia scient. Cum tab. XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Archief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continuées par M. w. h. de vriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. MiauEL. Oct. Muséum Lugdüno-Batavum auct. c. L. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct, Betzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit s. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott , I. Vindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von j. g. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam, Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 exploravit c. g. c. reinwardt. Curât w. h. de vriese. Fasc. Lugd. Bat. 1856. In quarto. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE, OU FLORE IIES DU RO Y AIME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NÉERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. . > PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE EOI GUILLAUME III. RÉDIGÉE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 2de LIVRAISON. ( Avec une planche double. ) O N S’ABONNE A LEIDE (PAYS-BAS), CHEZ A. W. S Y T H O F F, Imprimeur -éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Ba9 , du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger. Collaborateurs . MM. R. c. affourtit, Horticulteur à Utrecht; J. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; s. binnendijk, Jardinier- Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode , Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft; boch-buchmann. Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; a. h. van der boon mesch, Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. b. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils , à Leide; le Chev. w. m. de brauw. Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van breda , Sécrét. de la Société des sciences à Harlem; L. J. A. burgersdijk. Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. büSE , Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster. Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg, Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck, Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. P. G. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. R. gevers deznoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; m. c. van der goes. Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, j. c. grcenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. E. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting. Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskarl, Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java ; le Prof. j. Hoffmann , à Leide ; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de krijtenberg , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals , Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. kreeage. Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande ; F. a. w. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; g. j. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. a. J. A. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore. Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij. Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders. Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schvpartzenberg et HOHENLANDSBERG à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d’ Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speet, Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. F. R. Suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann. Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; Q. M. R. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver. Prof, à Maastricht ; le Dr. j. e. de vrij , Prof, de Chimie à Rotterdam ; j. A. willink , wz., à Amsterdam ; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; h. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la seconde Livraison. Pag. 6. Nouveaux geures de Pandanées 7. Aralia Japonica Thumb . . . 17. 25. 27. 27. 27. 31. 8. Exposition de Grand. . . . 9. Plantes introduites 10. Culture de Raffiesia Arnoldi 8. de Leide 11, botanique par de Candolle Jours des Expositions d’Horticulture et d’ Agriculture. 3 Avril. Middelbourg, Septembre 1857. Rotterdam, 18 Juin. Utrecht, 3 Juillet. Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Mode de publication et conditions d’ Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d’ Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, franco à domicile ou par la poste. Belgique . Prance . Allemagne . Suisse . Autriche . Espagne . . 25 francs. 26 // 27 // 27 // 27 * 27 » 27 " AVIS, MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner Allgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. karl koch. Quarto. CataloEcus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt r. a. a. miquel Bot. Prof, et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Kafflesia Arnoldi B. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum no vis non Javanicis, suct. c. m. van der sande lacoste, M. Dr. Edidit Academia Regia scient. Cum tab. XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Archief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continnées par M. w. h. de yriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. miquel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct. Retzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit j. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott, I. Vindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von J. g. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam, Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 exploravit c. G. c. reinwardt. Curât w. h. de vriese. Fasc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Friesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index filicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Feras, bv Thomas moore. London 1857. Oct. min. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE ROTANIQUE, OU FLORE DES JARDINS DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EK AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE EOI GUILLAUME III. RÉDIGÉE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 3me ET 4«*e LIVRAISON. ( Avec quatre planches in oct.) «xk - on s’abonne a leide (pays-bas), chez A. W. S Y T H O E E, Imprimeur -éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas, du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger. Collaborateurs MM. R. c. affourtit, Horticulteur à Utrecht; j. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn ; s. binnendijk, Jardinier- Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode , Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-buchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; a. h. van der boon mesch. Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. b. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils , à Leide; le Chev. w. m, de brauw. Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van breda , Sécrét. de la Société des sciences à Harlem; E. J. a. burgersdijk:. Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. buse, Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster, Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg, Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’Agriculture; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; M. c. VAN der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, j. c. groenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. d. e. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting, Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskare. Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java; le Prof. j. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de XRiJTENBERG , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthaes , Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage, Horticulteur à Harlem; ch. l. revoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande ; F. a. w. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; lortis mulder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; G. J. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. a. j. a. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore, Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij, Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schwartzenberg et hohenrandsberg à Beetgum en Frise; le Chev. p. six, Directeur de la Société d’Agriculture; de la Brabande Septentrionale; J. speet, Horticulteur à Leide ; w. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. f. R. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann. Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; q. m. r. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver, Prof, à Maastricht; le Dr. j. E. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. A. willink , wz,, à Amsterdam; c. mitte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; h. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la 3,nc et 4me Livraison. Pag. 10. Géographie botanique raisonnée par M. Alph. de Candolle . 33. 11. Les plantes récemment introduites dans l’économie rurale. . 46. 12. Jardin fruitier du Muséum . 50. 13. Pityrosperma acerinum . 51. 14. Exposition horticole de Paris . 51. «fours des Expositions d’Horticulture et d’Agriculture. Deventer, 29 Juin. Rotterdam, 18 Juin, Middelbourg, Septembre 1857. Utrecht, 3 Juillet. Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Mode de publication et conditions d9 Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d9 Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, franco à domicile ou par la poste. Belgique . Prance . . . Allemagne . . Suisse . Autriche . Espagne . . . . 25 francs. 26 // 27 - 27 // 27 " 27 * 27 " AVIS. MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l'éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques* Berliner Àllgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. KARL KOCH. Quarto. Catalogus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt F. a. g. miguel Bot. Prof, et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Baffiesia Arnoldi B. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum novis non Javanicis, suct. c. m. y an der sande Lacoste, M. Dr. Edidit Academia Begia scient. Cum tab. XNII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Arcliief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continuées par M. w. h. de yriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de eerd. muller par m. miguel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct. Betzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit J. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott, I. Yindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von J. g. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam , Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 explora vit c. g. c. reinwardt. Curât w. h. de yriese. Easc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Eriesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index fiiicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Feras, by Thomas moore. London 1857. Oct. min. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE, OU DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les pins intéressantes DES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME HI. REDIGEE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 5me ET 6me LIVRAISON. ( Avec une 'planche double.') on s’abonne a leide (pays-bas), chez A. W. S Y T H O E E, Imprimeur-éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas , du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger. Collaborateurs MM. k. c. affourtit, Horticulteur à Utrecht; j. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; s. binnendijk, Jardinier- Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java. s. bleekrode, Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-üochmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; a. h. van der boon mesch, Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. B. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils, à Leide; le Chev. w. m. de brauw, Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van breda , Sécrét. de la Société des sciences à Harlem; L. J. a. bürgersdijk, Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. buse, Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster, Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg , Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von gedsau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm, Horticulteur à Utrecht; m. c. van der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, J. c. groenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. L. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting, Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskarl, Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java; le Prof. J. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière â l’île de Java; le Baron knobels- dorff de krijtenberg , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals , Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage, Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide; le Dr. de marré, Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande; f. a. w. mi- quel. Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; G. j. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. A. J. a. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore. Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij, Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schwartzenberg et hohenlandsberg à Beetgum en Frise; le Chev. p. six. Directeur de la Société d’Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speet, Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. f. r. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; q. m. R. ver huell, Coptre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver, Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. A. willink , wz., à Amsterdam ; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; h. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la 5me et 6me Livraison. Wormia Excelsa Jack. Famille naturelle des Dilleniacées . Revue biliograpbique . . . Le jardin botanique de St. Pétersbourg, d’après la description de M. le Di- Pag. 65. 66. recteur ed. regel . Histoire des Algues . r> Pomologie . L’arbre du Quinquina introduite et cultivé à l’ile de Java, par ordre de S. M. 67. 71. 72. le Roi GUILLAUME III 81. Jour de l’Exposition d’Horticulture et d’Agriculture. Middelbourg, Septembre 1857. Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Mode de publication et conditions d9 Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d9 Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, franco à domicile ou par la poste. 25 francs. Belgique . 26 " France . _ . 27 » Allemagne . 27 » Suisse . 27 » Autriche . 27 " Espagne , . 27 » AVIS. MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l'éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner Allgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. karl koch. Quarto. Catalogus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt F. a. g. miquel Bot. Prof, et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Rafflesia Arnoldi R. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum no vis non Javanicis, suct. c. m. yan der sande Lacoste, M. Dr. Edidit Academia Regia scient. Cum tab„ XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Archief) IV. 2de St. publiées par m. dozy , Leide 1856. Seront continnées par M. w. h. de vriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. miquel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct. Retzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Febr. ad Jul. 1855 fecit j. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott, I. Vindobonae 1856. Oct. Die Familie der Bromeliaceën von j. g. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam, Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 explora vit c. G. c. reinwardt. Curât w. h. de yriese. Fasc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Friesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index filicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Ferns, by Thomas moore. London 1857. Oct. min. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE ROTANIQUE , OU FLORE IIES JARDINS DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIEE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME III. s / REDIGEE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 7me ET 8me LIVRAISON. [Avec une 'planche double et %me in oct.) on s’abonne a leide (pays-bas), chez A. W. S Y T H O E E, Imprimeur-éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas , du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger.. Collaborateurs MM. R. c. affourtit. Horticulteur à Utrecht; j. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; s. binnendijk, Jardinier-Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode. Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-buchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; a. h. van der boon mesch, Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. B. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils , à Leide; le Chev. w. m. debrauw, Prés, de la Société Boy d’Horticulture ; j. G. s. van breda, Sécrét, de la Société des sciences à Harlem; L. J. A. BüRGERSDiJK, Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. buse , Botaniste à Renkum ; le Dr. D. J. COSTER, Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg, Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. g. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; m. c. van der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, J. c. groenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. E. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting, Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskarl, Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java ; le Prof. J. Hoffmann , à Leide ; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; f. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de K.RIJTENBERG , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals. Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage, Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande ; f. a. w. mi- QUEL, Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder. Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; g. j. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. a. j. a. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore. Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij , Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. f. Baron de schwartzenberg et hohenlandsbeRG à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d’ Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speet. Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. f. r. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; Q. M. R. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver. Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. A. willink , wz., à Amsterdam ; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; H. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la r,MC et §me Livraison. Pag. L’arbre du Quinquina introduite et cultivé à l’ile de Java, par ordre de S. M. le Roi Guillaume m. (Suite de page 81) . Séance de la Société Hollandaise des Sciences à Harlem 28 Mai 1857. . . Résultats du commerce de l’huile de palmier (Elaeis Guincensis) et des terre - 97. 118. tertropicale . . Destruction des arbres de gutta percha à Notice sur la culture du Celosia Cristata Gigantea. Remarques historiques sur la pivoine en arbre. . . , Quelques mots sur l’Eugenia . . Monographie du genre Easculus . 113. 114. 116. 116. 119. 120. Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. ]J5ode de publication et conditions d’ Abonnement. Les Annales cT horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d9 Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, franco à domicile ou par la poste. 25 Belgique . 26 France . 27 Allemagne . 27 Suisse . 27 Autriche . 27 Espagne . . 27 francs. // // // // AVIS. MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythofe, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythofe à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner Allgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. karl koch. Quarto. Catalogus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt F. a. g. mioüel Bot. Prof, et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Bafflesia Arnoldi II. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum novis non Javanicis, suct. c. m. y an der sande Lacoste, M. Dr. Edidit Academia Regia scient. Cum tab. XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Arehief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continuées par M. w. h. de vriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. miqüel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct. Eetzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit J. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott, I. Vindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von J. g. beer, Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam, Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 exploravit c. G. c. reinwardt. Curât w. h. de vriese. Fasc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Friesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index filicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Ferns, by Thomas moore. London 1857. Oct. min. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE, OU FLORE DES DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME III. REDIGEE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 9me LIVRAISON. {Avec une planche double.') on s’abonne a leide (pays-bas), chez A. W. SYTHOF E, Imprimeur -éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas , du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger. Collaborateurs . MM. R. c. affourtit, Horticulteur à Utrecht; J. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; s. binnendijk, Jardinier-Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode , Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-buchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; A. h. van der boon mesch, Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. R. B. van ben bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils , à Leide; le Chev. w. m. de brauw, Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van breba , Sécrét, de la Société des sciences à Harlem; l. J. a. burgersdijk, Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. buse, Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster , Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg. Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. D. R. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; M. c. van der goes. Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, j. c. groenewegen , Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. l. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting. Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; J. c. hasskarl, Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java; le Prof. J. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de krijtenberg , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals, Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage , Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande ; F. A. w. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder. Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; G. J. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. A. J. A. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. perd, pescatore. Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mootj, Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schwartzenberg et hohenlandsberg à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d’Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speet. Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur â Amsterdam; w. f. R. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à i’île de Java; q. m. R. ver huell, Contre-Amiral de la. Marine Royale; le Dr, verver. Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. a. willink , wz., à Amsterdam ; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; h. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la 9me Livraison. Pag. Monographie du genre Easculus. (Suite de page 120) . 129. Culture du Lisianthus Russelianus . 132. Note sur les Mimulus . 138. Dahlias à petites fleurs, dites Lilliputes . 135. Action du soufre sur la végétation . 137. Ascension du Chimborazo . 138. De la scarification des arbres fruitiers . 143. Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Ho de de publication et condition» d’ Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-82 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d9 Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, Belgique . France . ' . Allemagne . Suisse . Autriche . Espagne , . franco à domicile ou par la poste. 25 francs. . 26 // . 27 // . 27 // . 27 // . 27 // . . 27 # AVIS. MM. de siebold et de yriese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner Allgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. karl koch. Quarto. Catalosrus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt r. a. g. miquel Bot. Prof. o et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. Oct. Nouvelles recherches sur la culture de Bafflesia Arnoldi B. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticarum Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum novis non Javanicis, suct. c. m. yan der sande Lacoste, M. Dr. Edidit Academia Begia scient. Cum tab. XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Archief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continuées par M. w. h. de yriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. miquel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct, Betzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit J. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore H. schott, I. Yindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von J. g. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo¬ no chlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam , Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 exploravit c. G. c. reinwardt. Curât w. h. de yriese. Fasc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Friesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index filicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Ferns, by Thomas moore. London 1857. Oct. min. ANNALES D’HORTICULTURE ET DE ROTANIQUE, OU FLORE DES JARDINS DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes cultivées et ornementales les plus intéressantes DES POSSESSIONS NEERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, EN AMERIQUE ET DU JAPON. PUBLIEE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME III. REDIGEE PAR MM. PH. FR. DE SIEBOLD et W. H. DE VRIESE. I VOLUME. — 10me LIVRAISON. ( Avec une planche double.') on s’abonne a leide (pays-bas), chez A. W. S Y T H O E F, Imprimeur -éditeur et propriétaire , et chez tous les principaux libraires des Pays-Bas , du Grand-Duché de Luxembourg et de l’étranger. Collaborateurs . ' i -2 % a i ' e \ y MM. R. c. affourtit , Horticulteur à Utrecht; J. Bergman , attaché au Jardin impérial à Schoenbrunn; S. binnendijk, Jardinier-Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode , Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft ; boch-buchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; a. h. van der boon mesch, Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. b. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. boursse wils , à Leide; le Chev. w. m. de brauw, Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van breda, Sécrét. de la Société des sciences à Harlem; L. J. a. bürgersdijk, Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. buse, Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster. Botaniste à Amsterdam; fred. François, Commissaire de District à Luxembourg; le Dr. p. h. e. from- berg Chimiste du Gouvernement à Pile de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm. Horticulteur à Utrecht; m. c. van der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, J. c. GROENEWEGEN, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. L. hanegraaff , à Rotterdam; p. harting, P-rof. de la Faculté des sciences à .Utrecht; j. c. hasskarl, Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java; le Prof. j. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de K.RIJTENBERG , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals, Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage , Horticulteur à Harlem; ch. d. devoir, Dr. ès sciences à Leide; le Dr. de marré, Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande; F. a. w. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; G. j. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. A. J. A. oudemans , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore, Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij, Horticulteur à Harlem, r. f. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schwartzenberg et hohenlandsberg à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d5 Agriculture; de la Brabande Septentrionale; J. speet, Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur â Amsterdam; w. f. r. Suringar, Botaniste à Leide; j. c. tbysmann, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; Q. M. R. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver. Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. a. willink., wz., à Amsterdam ; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; H. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. r-' V C3* . w vjL 3LG. Sommaire de la 10me Livraison. Pag. Culture du Tritonia Aurea . . 147. Sur le dépérissement des arbres de nos promenades publiques . 150. De l’emploi du Guano dans les vignes . 160. Les programmes de nos expositions seront envoyés MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et nous envoyer les programmes des expositions. aux Abonnés à leur demande, d’agriculture sont priés de Mode de publication et conditions d’ Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont Tune ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. •/ Allemagne . . 27 // - Suisse » .. . . . . ... . . .... . ., . > . 27 ^ Autriche . . . 27 . . " Espagne . . 27 * AVIS. •LL0 : 7 :frr. 'Jc f - iO^b-Vr.: oiioLmD OÜ ï ! 4 ) aoifjï L. * ’p'/'l pr, . * f r f i p T / T ' f f f , T t MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, qu’on désirera leur adresser, et qu’il remettront immédiatement à l’éditeur. Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la prémière livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. tv. sythqff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l’horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Collaborateurs MM. R. c. affourtit, Horticulteur à Utrecht; J. Bergman, attaché au Jardin impérial à Schoenbrurm ; s. binnendijk, Jardinier- Assistant du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java, s. bleekrode , Prof, à l’Academie. Royale des Ingénieurs à Delft; boch-buchmann , Président de la Société des Sciences Naturelles à Luxembourg; A. H. van der boon mesch. Prof, de Chimie et d’économie rurale à Leide; le Dr. r. b. van den bosch, à Goes ; le Dr. h. bourssb wils , à Leide; le Chev. w. m, de brauw, Prés, de la Société Roy d’Horticulture ; j. G. s. van Breda, Sécrét. de la Société des sciences à Harlem; L. J. A. burgersdijk. Prof. d’Hist. nat. à Breda; h. büse , Botaniste à Renkum ; le Dr. d. j. coster. Botaniste à Amsterdam ; fred. François , Commissaire de District à Luxembourg ; le Dr. p. h. e. from- berg. Chimiste du Gouvernement à l’île de Java pour les intérêts de l’agriculture; N. funck , Prof. d’His- toire Naturelle à Luxembourg; le Chev. p. G. c. von geusau, Président de la Société d’Horticulture du duché de Limbourg; le Chev. d. r. gevers deynoot, Sécrétaire de la Société Holl. d’ Agriculture ; c. glijm, Horticulteur à Utrecht; M. c. van der goes, Membre du Commité de la Société Roy d’Horticulture, j. c. groenewegen, Jardinier Chef du Jardin Botanique d’Amsterdam; le Dr. c. D. e. hanegraaff, à Rotterdam; P. harting, Prof, de la Faculté des sciences à Utrecht; j. c. hasskarl , Inspecteur de la culture du quinquina à l’île de Java; le Prof. J. Hoffmann, à Leide; de jonge van ellemeet , à Oost- Kappellen en Zélande; F. junghuhn Inspecteur d’économie forestière à l’île de Java; le Baron knobels- dorff de rrijtenberg , Propriétaire à Wyhen ; p. w. korthals. Ancien Membre de la Commission pour la recherche de la nature aux Indes Orientales; h. krelage, Horticulteur à Harlem; ch. l. devoir, Dr. ès sciences à Leide ; le Dr. de marré , Présidt. de la Société d’Horticulture en Zélande ; f. a. w. mi- quel, Prof, de Botanique à Amsterdam; louis mulder, Prof, de Botanique et d’économie rurale à Deven- ter; G. J. mulder, Prof, de Chimie à Utrecht; c. A. j. A. OUDEMANS , Prof, de Botanique à Rotterdam; le Chev. ferd. pescatore, Président de la Société d’Hort. du Grand-Duché de Luxembourg; h. polman mooij, Horticulteur à Harlem, R. F. Baron de raders, Ancien Gouverneur de Surinam; G. F. Baron de schwartzenberg et hohenlandsbeRG à Beetgum en Frise ; le Chev. p. six , Directeur de la Société d’ Agriculture; de la Brabande Septentrionale; j. speeT, Horticulteur à Leide; w. steen , Horticulteur à Amsterdam; w. F. R. suringar, Botaniste à Leide; j. c. teysmann. Jardinier Chef du Jardin Botanique de Buitenzorg à l’île de Java; q. m. r. ver huell, Contre-Amiral de la Marine Royale; le Dr. verver. Prof, à Maastricht; le Dr. j. e. de vrij, Prof, de Chimie à Rotterdam; j. A. willink , wz., à Amsterdam; c. witte, Jardinier Chef du Jardin Botanique de Rotterdam; H. witte, Jardinier-Chef du Jardin Botani¬ que de l’Université de Leide. Sommaire de la Xlme et i2me Livraison. Pag. Quelles sont les principales causes du progrès Agricole en Angleterre depuis quinze ans . 161. Extraction de l’Alcool du Sorgho . 164*. Amélioration et mise en culture des terrains incultes par les abeilles . 166. Nitrate des eaux, des terres arrables, des prairies et des sols forestiers.. . . 169. Question de l’absorption de l’azote par les plantes . . . 180. Araliacées Japonaises en culture à Leide . 185. Préparation du sagou à l’île d’Amboine . 186. Paeonia Moutan . 187. Pharbitis Polymorpha . 187. Fruit de passiflora quadrangularis . 187. gj» Les programmes de nos expositions seront envoyés aux Abonnés à leur demande. MM. les Directeurs des Sociétés d’horticulture et d’agriculture sont priés de nous envoyer les programmes des expositions. Mode de publication et conditions d’ Abonnement. Les Annales d'horticulture et de botanique paraîtront très régulièrement une fois par mois; chaque numéro se compose de deux ou trois planches parfaitement exé¬ cutées, dont l’une ou toutes les deux seront coloriées, et de 16-32 pages de texte, avec vignettes lithographiées ou xylographiques. Prix d9 Abonnement par an. Pays-Bas et Grand-Duché de Luxembourg, franco à domicile ou par la poste. 25 francs. Belgique . 26 // Prance . Allemagne Suisse . Autriche Espagne . 27 // . 27 // . 27 // . 27 // . 27 # AVIS. MM. de siebold et de vriese , à Leide, dans l’intérêt de l’éditeur, veulent bien se charger d’accepter les demandes d’abonnement et les bulletins de souscription, Les mêmes demandes se font du reste à M. sythoff, Imprimeur-Editeur à Leide, auquel doivent être adressées toutes les réclamations. Le paiement se fait à la première livraison, et pour l’étranger en un mandat sur une place de com¬ merce, à l’ordre de M. a. w. sythoff à Leide. Tout ce qui a rapport à la rédaction, communications à insérer, livres, plantes etc. doit être envoyé franco à l’un des rédacteurs, à Leide, qui en rendront compte immédiatement, et qui n’auront rien de plus empressé que de répondre, autant qu’il sera possible, a toutes les questions sur l'horticulture et la botanique qu’on voudra leur adresser. Nouvelles publications horticoles et botaniques. Berliner AUgemeine Gartenzeitung , 1857 N°. 1. Herausgegeben von Prof. Dr. KARL KOCH. Quarto. Catalogus Horti Botanici Amstelodamensis. Ediderunt F. a. g. miqüel Bot. Prof, et J. c. groenewegen Hortulanus. Amst. 1857. O et. Nouvelles recherches sur la culture de Bafflesia Arnoldi B. Br. par J. e. teysman. Batavia. 1856 Brochure in Oct. Synopsis Hepaticaruna Javanicarum adjectis quibusdam speciebus Hepaticarum no vis non Javanicis, suct. c. m. van der sande lacoste, M. Dr. Edidit Academia Begia scient. Cum tab. XXII. Amst. 1856. In quarto. Archives botaniques (Ned. Kruidk. Archief) IV. 2de St. publiées par m. dozy, Leide 1856. Seront continuées par M. w. h. de vriese. Cette livr. contient la descrip¬ tion de plantes de la Nouvelle Hollande de ferd. muller par m. miquel. Oct. Muséum Lugduno-Batavum auct. c. l. blume, fasc. 1-12. Tom. II. Prostat. Lugd. Bat. 1856. Oct. Betzia sive observationes botanicae quas in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Eebr. ad Jul. 1855 fecit J. K. hasskarl. Pugillus I. Bat. 1855. Synopsis Aroidearum auctore h. schott, I. Yindobonae 1856. Oct. Die Eamilie der Bromeliaceën von j. G. beer. Wien 1857. Oct. De Candolle prodromus syst. nat. regni vegetabilis auctore et editore Alph. de Candolle XIV. Sect. 1. continens Polygoneas, Preteaceas et alios ordines Mo- nochlamydearum. Parisiis 1856. Oct. Plantae Indiae Bat. Orient, quas in itinere per insulas Archipelagi Indici Javam, Amboinam, Celebem, Ternatam, aliasque, annis 1816-1822 exploravit c. g. c. reinwardt. Curât w. h. de vriese. Fasc. I Lugd. Bat. 1856. In quarto. Clavis Bulliardiana seu nomenclator Bulliardi icônes fungorum ducente Eriesio il- lustrans. Conscripsit J. kickx. Gandari 1857. Oct. Index filicum: a synopsis, with te characters of the généra and an énumération of te species of Feras, by Thomas moore. London 1857. Oct. min. H