CAE U Le — 1 : RTE / à '- | PC: b EL PL A du nie 2 re ei 2 Prule LE ge ne Se HS TROT + ANR l ANNALES DU MUSÉE DE MARSEILLE « LACS (] + L OC * : D : [Lin | ICS, (Fa : ; (Le TO de 1 | ' Î 1 Tu LE " D né D ré Le 1 CT ‘= & PT "e ci PE à ” ANNALES DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DEAMARSETETLE PUBLIÉES AUX FRAIS DE LA VILLE SOUS LA DIRECTION déRMA CV ASSEUR Directeur du Muséum — Professeur à la Faculle des Sciences Fondateur : PROFESSEUR A.-F. MARION TOME IX se MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ 24-26, Avenue du Prado, 24-6 1904-190; a nid rade à À Willie pi uk ï eo 41404 CAPRT ET OET a) ape ) . +. 7 CLS Fm A Gent: «de mag 4 SU  = CS OM 21" 0 ( PAT Me DU ANNALES DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE. — GÉOLOGIE Tome IX FLORE PLIOCENE DES CINÉRITES DÜ PAS-DE-LA-MOUGUDO et de SAINT-VINCENT-LA SABIE (Cantal) EME AUR ENT Docteur ès sciences Chargé du cours de Géologie et productions minérales aux cours coloniaux de la Chambre de Commerce Chef adjoint des travaux scientifiques (Paléontologie végétale) au Muséum d'Histoire Naturelle UNE INTRODUCTION GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE PAIN TARAN Collaborateur au Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ 22-24-26, Avenue du Prado, 22-24-26 1904-100$ 4 g - Ü . : À æ Ï = " > 1 1 fr A PA À : = < LAVE R 2 al ne D ee É Lt À à LÉLPTES ) à ‘ 1e CONTE ME. oE : tra NET APS : : mn on 4: CPE ARTS « Le 10 51 à ! À LE LOMME TEL E DPI MSS Len r Ke 4 : 0 ; EMA ESS AMI TAN Eur ES dE IrERAUN 4 BAR Te ANS Fi LH L'O *, D D UT Fr s É = … a Y l NY HIMUIS D, Li : | S c - È ‘ y Dr oo", È | É n x J Le Ë * 40 L ‘ s | Le e Ur JIOM-AEAU LEA ; L | U& en leinrOp HIdAA d'A “1! AR A rire Lie LUE ns à | ne FES se _ nt KE eve 4 D e' “ HA UA, 1 Et AU AE 2 re D HE L£ Vel ME HER CNE b APT AE LIRE NE EAU all ET PIE Ua | a NOTA LU sù UE Re "A -1i0hl " D NE K! : ru 2e pli di HIER TH ue ME LUI 1 an, Hu à Val a ln mn) Hb 1h aa ' Ne f 1e " ÿ ï CE 7 , ‘aa 30 (rh ie fX “ai ne Ÿ … LATE : n 4 Le [ : LH. ARE : L er ! 2 a af va 8 RC | SN CANIN ÉOEUENT ; LUE L = 2 = [om L . û : | f ' . cs > D + : } D'UN INTRODUCTION Depuis bien des années, divers auteurs s'étaient occupés des gisements dont nous publions aujourd’hui la monographie, mais aucun n'avait tenté un travail d'ensemble. La Flore des cinérites du Pas-de-la-Mougudo et de Saint-Vincent, ébauchée par Saporta dès 1873, devait faire le pendant du magistral ouvrage sur les végétaux fossiles de Meximieux, publié en collaboration avec Marion. Saporta disparut avant d’avoir pu exécuter son projet, et Marion, quelques mois à peine avant sa mort, nous avait confié le désir de publier avec nous les matériaux accumulés par Rames et envoyés à son ami Saporta. Notre première reconnaissance doit ètre pour nos maîtres vénérés et c'est avec un sentiment de piété filiale que nous dédions cette œuvre à leur mémoire. Grâce à l’obligeance si aflectueuse et si libérale de M. le professeur Bureau, Marion avait pu avoir en communication les échantillons nombreux que possède le-Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, et qui proviennent, soit d'achats de collections faits par cet établissement, soit de la collection Saporta. Nous prions M. Bureau de vouloir bien agréer l'hommage de nos remerciments les plus vifs, puisque c'est à lui en grande partie que nous devons la substance même de notre travail. Mais, durant deux années consécutives, nous n'avions pas osé entreprendre une œuvre aussi difficile, embrassant une flore d'une importance considérable et ayant des liens si intimes avec celle d’une contrée qui nous était peu connue. Sur les conseils de M. Boule, professeur de paléontologie au Muséum d'Histoire Naturelle, dont les travaux sur le Cantal constituent des monuments impérissables, nous entreprîimes cet ouvrage en liant connaissance avec un savant, qui est depuis devenu notre collaborateur dévoué et notre ami, M. Marty, à qui nous devons non seulement l'introduction si détaillée, et si consciencieuse, qui fait de notre travail une œuvre vraiment locale, mais aussi une foule de documents, qui nous ont permis de mener à bien l'œuvre présente. Sans cesse disposé à nous rendre service, M. Marty nous a largement oùvert ses collections, son herbier et tout son savoir sur une région qu'il con- naissait si bien, avec une amabilité à laquelle nous ne saurions trop rendre hom- ur mage. Grâce à un échange constant d'idées, nous avons pu donner à la description de nos espèces toute l'ampleur désirable et c'est pour nous une bien vive et bien douce satisfaction, que d'indiquer la part que notre collabo- rateur à prise à notre travail, en remerciant d'une manière toute spéciale, l'ami qui nous a si généreusement prodigué son temps et ses matériaux, et le savant qui nous a si largement aidé dans notre tâche. Elève de Marion, malheureusement privé trop tôt d'un maître vénéré et ami, nous nous sommes eflorcé de suivre la voie que Saporta et lui avaient tracée et nous avons essayé de traiter les questions de paléobotanique avec l'esprit critique qui convient à une science où le doute est si grand, les certitudes si minimes, et contre laquelle des attaques diverses ont été depuis longtemps formulées. Persuadé que l'analyse minutieuse et la comparaison attentive des matériaux fossiles livrés à nos investigations sont la meilleure méthode pour arriver à la détermination exacte d'organes foliaires composant la plus grande partie des documents légués par le passé, nous avons autant que possible disséqué les différents caractères des feuilles et les avons subordonnés à ce que nous avons déjà appelé la physionomie de l'ensemble. Puis, faisant de même pour lestermes actuels de comparaison, nous avons accumulé, autant que faire s'est pu, des caractères capables de nous rapprocher le plus possible d'une détermination exempte de doutes. Il est bien évident que nous n'avons pas la prétention d'avoir fait, en procé- dant ainsi, une œuvre aussi rigoureuse que celle des botanistes ayant à leur disposition des organes multiples d'un même végétal, des documents biologiques sur son habitat et des données climatologiques propres à sa station. Nous sommes, néanmoins, intimement persuadé d’avoir restreint, autant qu'il a été dans nos moyens, les limites du doute qui est toujours fatalement attaché dans une certaine mesure à l'imperfection et à la pénurie des documents fossiles. Mais pour que cette analyse et ces comparaisons aient été possibles, nous avons dû faire appel à l'amabilité de nos correspondants, et grâce au zèle de MM. Langley et Rathburn, du National Museum de Washington; de M. Tréléasse, directeur du Jardin Botanique de Saint-Louis (Missouri) ; de M. Nelson, de l'Université du Wyoming ; de MM. Treub, Hochreutiner. et Valeton, du Jardin Royal de Buitenzorg, nous avons eu à notre disposition des matériaux considérables et des renseignements précieux. C'est surtout aussi grâce à l'obligeance toujours aimable de M. Bureau et au zèle infatigable de MM. Poisson et Danguy que nous avons eu à notre dis- position les riches herbiers du Museum de Paris. A plusieurs reprises, nous sommes allé comparer nos types fossiles nouveaux et rectifier plusieurs listes de plantes des cinérites que Saporta avait données sans justification bien:précise. — 5 — Nous nous sommes fait une règle de faire entrer dans nos déterminations le moins possible d'idées a priort et de les asseoir sur une discussion qui, si elle est reconnue plus tard fautive, aura du moins le mérite d’avoir été faite avec toute la conscience possible, non dans le but de servir telle ou telle théorie, mais d'établir les faits avec toute la précision désirable. Pour qu'on puisse se rendre un compte aussi exact que possible de nos recherches, nous avons multiplié les illustrations. Nous avons mis tout notre soin à les exécuter et nous en devons plusieurs à notre ami M. Marty qui a bien voulu mettre là encore à notre disposition son talent d'artiste. Nous devons également un tribut de reconnaissance à M. Krasan de l'Uni- versité de Graz qui a bien voulu, à maintes reprises, faire la critique de déter- minations délicates, et à M. Zeiller, membre de l’Institut, qui s'est montré pour nous un maître dévoué ; tout en encourageant nos travaux et en nous prodiguant son temps, il nous a, par ses conseils et sa haute autorité, confirmé certains points douteux. Nous adressons à tous ceux qui se sont intéressés à notre travail, le public hommage de notre profonde gratitude et de notre très vive reconnaissance. Ça a été pour nous une bien vive satisfaction que de pouvoir faire paraître ce travail dans les Annales que Marion a fondées et que M. Vasseur dirige avec la compétence d’un savant éclairé et la douce fermeté d’un maître. La Municipalité en faisant au Muséum une place à part à la Paléontologie Végétale, y a consacré officiellement une branche scientifique du plus haut intérêt dont nos maîtres avaient contribué pour une large part à asseoir les bases. Puisque la Municipalité nous a honoré du soin de continuer leur œuvre, nous le ferons avec toute l'ardeur possible et notre tâche sera d'autant plus facile, qu'elle est stimulée par le zèle qui nous anime à faire progresser une science à laquelle les noms de Saporta et de Marion sont indissolublement attachés. Museum d'Histoire Naturzlle de Marseille. 13 Décembre 1904. LÉ EAURENT: : L (æ2e) os s; er ant tte tiehiqut Lee condamnée 28e Den 0° NE NN roulé | LR nn: « UE Dr annorir 4 # Nu ne LE [ant A 1 HE 1 IE une hiver GuE oil élue ulug on. a RARE Reel sud 24 , a A à Ph A mul veut ad bte vo 14 aa pe it [ol A Mn A Mina 1170 ana ero gr AA TEE NN pb, de APP AT RTS FAP TANT ; Dub ATAVTATENT PU) QUE, ML MARTANTS Her LR (ete Le Pre ANA man va ip TANT & nina dt DURS n Anne! diront ab “ie starter vtt sv De mr AT PURE og tith Re COUPS A TT) Apr be DNA proto à RAD tite rene ee RER MT TI0E CUP EPA ERSRETE ACIAES capil is pos ph ue: ue à Énemeis e-4 2 LE Gym. /t at) € trs Le PORTES] mE CR : Hs onda 1 Fo ù ÿ EUR TV, OPEN De Gr ai su per x fois Bee PTE de: Nid fo 0. Ni" os en mA Le nl es 0 | | DRE run NA à 2 ms RE AM A ST cute Ve chés oi 2 Fawn PR à NÉ DÉFENT mms pur x mn ri TE TE | ae 2e Lei - “ | Û PP PREMIÈRE PARTIE PNR OD'UCTMION GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE Par P, MARTY AVANT-PROPOS A la n'émoire de J.-B. RAMES, le bon naturaliste et le bon maître. PME C'est dans la végétation dont ils sont revêtus, qu'il faut chercher le principal caractère esthétique des paysages. Tel désert, tel causse désolé, telle mon- tagne sauvage et rocheuse peuvent retenir un instant nos regards par l'étran- geté même de leur splendeur hostile. Mais nous nous laissons vite reprendre au charme de ce vêtement diapré, souple et mouvant, de feuillages et de fleurs, dont se voile et se pare’ailleurs la nudité du sol. La pierre, c'est la nature figée, insensible et morte. Elle dégage une impres- sion de permanence, d'indestructibilité dont le contraste avec notre propre destin nous fait plus douloureusement sentir la fuite de nos jours, l’état transi- toire où nous sommes. La plante, c'est la vie, presque la vie consciente ; c'est la survivance à soi- mème en des êtres semblables. Par là, elle nous est plus fraternelle, nous sert de trait d'union, avec la matière inorganique et les sites qui nous entourent. Aussi lorsque, pour élargir le cercle de nos horizons, nous prolongeons les paysages actuels par ceux des âges révolus, désirons-nous d’abord connaître, de ceux-ci, la flore qui fit leur séduction et leur individualité. C'est à la satisfaction de ce désir que répond en partie, je crois, la paléon- tologie végétale, et c'est en son appropriation à ce but que réside sa beauté. Possédant des éléments d'art, et par là, d'émotion, qui n'existent qu’à un bien moindre degré dans les autres sciences géologiques, elle est en quelque sorte leur couronnement esthétique. Mais elle n’en demeure pas moins sous leur étroite dépendance. La stratigraphie nous apprend l'âge relatif de telle flore fossile dont la paléon- tologie animale nous indique l’âge absolu. La pétrographie nous renseigne sur les principes nourriciers où cette flore puisait sa vie, tandis que la tectonique nous fixe sur l'altitude et les circonstances topographiques où elle s'épanouissait. Et c'est ainsi que la paléontologie végétale s'appuie sur toutes les branches de la géologie. Professeur de cette science à l'Institut colonial de Marseille, M. Laurent eût été infiniment mieux qualifié que je ne le suis pour traiter de la géologie des gisements de plantes fossiles du Cantal, dont il décrit ici les éléments paléonto- logiques. Mais il a bien voulu se souvenir que, habitant ce pays et ayant, depuis plusieurs années, entrepris l'étude de ces gisements, j'ai pu en acquérir O0 — une connaissance effective qui supplée dans une certaine mesure aux lacunes de mon savoir théorique. Et il m'a fait l'honneur, dont je le remercie, de me charger de rédiger l'introduction géologique à sa flore des cinérites de la Mougudo et de Saint-Vincent. Ce m'est un agréable devoir de gratitude d'ajouter que, si j'ai pu entre- prendré cette tâche, j'en suis redevable à la maîtrise de Rames et de M. Boule. Le premier m'a appris à aimer la nature, le second à la comprendre. La flore fossile des cinérites de la Mougudo et de Saint-Vincent n'est pas isolée dans le Cantal. Elle y a des prédécesseurs et des successeurs. Montrer d'où elle est venue, où elle est allée, sera une autre partie de ma tâche. Ces mutations dans le domaine forestier du Cantal sont sous la dépendance des variations orographiques et climatériques dont il fut le théâtre, du Miocène supérieur à la fin du Pliocène. Mais, comme l'histoire du Plateau Central dela France est, à cette époque, étroitement liée à celle des Alpes et de la Méditerranée, de montagnes qui aggravent le climat et d'une mer qui le tempère,; je devrai élargir le champ de mes investigations Jusqu'à ces montagnes et à cette mer. Je ne prétends pas faire œuvre originale ni apporter des documents nou- veaux. Je me bornerai à considérer à un point de vue spécial les notions acquises sur ces régions par les géologues les plus autorisés et à en dégager les connaissances orographiques et climatériques qu'elles sont susceptibles de fournir. Si ces indications concordeñt avec celles que M. Laurent déduira des caractères intrinsèques des flores de la Mougudo et de Saint-Vincent, il y aura grande probabilité que, arrivant aux mêmes conclusions par des voies différentes et indépendantes, nos conclusions seront exactes. De cette tentative de double contrôle, tout l'honneur revient à M. Laurent : il: y a apporté des faits nou- veaux : je suis le simple interprétateur de faits connus. Développer l'enchaînement des flores fossiles qui se sont succédées dans le Massif Central de la France et ses alentours durant la dernière partie des temps tertiaires : exposer ce que l'on sait actuellement de la géologie du volcan du Cantal ; donner sur les gisements de la Mougudo et de Saint-Vincent-La Sabie les renseignements circonstanciés que requiert une monographie paléontolo- gique, tel est donc le triple objet de cette HAOENESES qui sera par suite, divisée en trois chapitres : I : Succession des Flores du Massif Central de la France dans la dernière moitié des temps lerliaires. Il : Géologie du volcan du Cantal. III : Description topographique et hu des gisements. de plantes fossiles du Pas-de-la-Mougudo et de Saint- Vincent-La Sabre. SUCCESSION DES BLORESDEUMMEASSEF x CENTRAL DANS LA DERNIÈRE MOITIÉ DES TEMPS TERTIAIRES MIOCÈNE SUPÉRIEUR Dans une de ses magistrales conférences, M. Marcel Bertrand suppose un observateur idéal qui, dès l’émersion du continent européen hors de la mer primordiale, aurait assisté à sa géogénie. Placé, pendant le déroulement des àges géologiques sur un sommet de la terre polaire et primitive, cet observateur, aurait vu d’abord, pendant le Dévonien, dans la mer étendue à ses pieds, une vague de roche se former, se dresser lentement en lui masquant l'horizon, puis se figer en déferlant sur ses bords. C'est la chaîne calédonienne. Plus tard, des trouées se sont faites dans cette grande muraille continue, et il a pu voir une seconde vague, houillère, celle-ci, la chaîne hercynienne; puis une troisième encore, se former successivement plus au Sud, et, comme la première, venir déferler à leur tour, l’une derrière l’autre. La troisième et dernière de ces vagues rocheuses est la chaine tertiaire alpine. Moulée sur les ruines de la chaîne hercynienne, qui résistent plus où moins à sa pression sous forme de piliers ou de horsle, la chaîne des Alpes s'érigea par quatre soulèvements successifs compris entre le Crétacé et le Pliocène imelus, le soulèvement principal ayant lieu au Miocène supérieur. Le Plateau Central de la France est un des piliers dont il vient d’être question. II n’a pourtant pas joué, sous la poussée alpine, le rôle de masse absolument rigide qu’on prête aux horse, car il a subi, outre un certain nombre de plissements synclinaux et anticlinaux à grand rayon de courbure, une série de failles dont les rejets dépassent souvent 800 mètres. C'est par ces failles pontiennes que se sont fait jour une foule de petits — 12 — volcans sporadiques, qui parsemèrent le pays occupé aujourd'hui par les Coirons, le Mé&zenc, le Mont-Dore et le Cantal, sans jamais, semble-t-il, s'y ètre superposés, ni, par suite, s'y être élevés à une grande altitude. Le Plateau Central n'est pas encore le Massif Central. Correspondant à la principale surrection des Alpes. la période pontienne est essentiellement une période continentale. Les lignes de rivage de cette époque étaient probablement, d'après Neumayr, plus basses que celles de l'époque actuelle. Cette période de large émersion paraît avoir été une période de plateaux plutôt que de montagnes escarpées. La faune du Léberon, de même que celle de Pikermi, est surtout caractérisée par les Equidés et les Antilopidés, animaux coureurs, adaptés par leur moyen de défense, la fuite, aux vastes surfaces unies, et qui, de nos jours, habitent presque exclusivement dans l'Ancien Monde, les déserts africains et les steppes asiatiques. C'est aussi, semble-t-il, une période sèche. Vers sa fin seulement, au début d'un nouvel état de choses, se creusent les vallées de la bordure Est du Plateau Central. Durant son cours, les s déposés sont en général des alluvions ténues de ruissellement calme, limons et édiments sables : tels sont les limons du Léberon, les sables argileux de la Haute-Loire, ceux de la Cerdagne, des Coirons et du Cantal à Hipparion gracile et Dinolherium cioanteum, alternant avec les coulées que nous avons vues s'y épancher. Les immenses dépôts de diatomées, qui caractérisent cette période dans tout le Plateau Central, attestent également la siccité du climat. On sait, en effet, que ces algues microscopiques exigent, pour se multiplier, des eaux extrêmement pures et qu'elles n'auraient pu vivre dans les lacs pontiens si ceux-ci avaient été troublés par les fréquentes crues de leurs affluents. Ajoutons que les Antilopidés qui dominent dans la faune pontienne sont appropriés aux déserts secs par leur faculté de pouvoir rester de longs jours sans boire. Le Plateau Central continental, haut et dépourvu d'humidité, devait, si nous raisonnons par analogie avec les contrées actuellement similaires, ètre soumis à de violents écarts climatériques, chaud en été, froid en hiver. Enfin, nous avons une preuve directe de la rigueur relative du climat de la période pontienne dans la faune de ses mollusques aquatiques. Au Nord de l'Europe, les dépôts du crag noir d'Anvers sont caractérisés par des espèces en partie boréales, et, dès le Sarmatique, un peu antérieur au Pontien, M. Suess remarque non seulement l'absence de Polypiers, mais aussi de toute espèce de mollusques très ornés, c'est-à-dire l'absence de tout ce qui pourrait faire supposer un climat chaud. — 17 — Et c'est ainsi que la géologie nous montre le Plateau Central, qui seul nous intéresse ici, comme ayant jout, au cours du Miocène supérieur, d'une climatologie sèche et froide, à grands contrastes, assez analogue, sans doute, à ce que -sont aujourd’hui les plateaux herbeux et les steppes de la Perse et de la région -aralo-caspienne. La flore pontienne du Plateau Central confirme-t-elle ces indications ? Dans ses belles études sur les diatomées fossiles d'Auvergne, le Frère Héribaud constate qu'à cette époque on rencontre dans le Cantal, avec un fonds d'espèces encore indigènes, une centaine de formes septentrionales ou boréales contre environ quarante formes tropicales. Le caractère froid de cette flore cryptogamique est donc bien net. La flore phanérogamique qu'il nous reste à examiner comprend les gisements .de Gourgouras, du Monastier et de l'Aubépin, aux environ de Mézenc; ceux de Joursac et d'Andelat, dans le Cantal. L’altitude de ces divers gisements est comprise entre 800 et 1.100 mètres environ. C'est bien la flore qui revêtait alors la surface du Plateau Central. Son âge a été établi stratigraphiquement au Mézenc par M. Boule. Dans le Cantal, ainsi que l'a démontré le même auteur, elle est interstratifiée dans des tufs andésitiques à Hipparion gracile et Dinothe- rium giganteum. Elle y est donc datée directement. Au cours des investigations climatologiques qui font l'objet de ce chapitre, je crois sans inconvénient de réunir en une seule les flores pontiennes de la Haute-Loire et du Cantal. C’est sur leur ensemble que porte l'examen qui «commence ici. L'on ne saurait méconnaître absolument dans ces flores un élément chaud, presque tropical. Saporta (1) mentionne, au Mézenc, des folioles de Légumineuses, un Myrica ou peut-être un Bumelia. A Joursac (2) j'ai fait A. — Gisement de Saint-Vin- cent. B. — Gisement de la Mougudo. C. — Gisement de Niac. D. — Gisement Las Clausades. < e. ne ie À . Fournels £ } FEES 2 Es] Roches crislallines primaires Terrain oligocène Terrain volcanique CARTE EN RELIEF DU CANTAL Dressée par J.-B. RAMES et construite par MM. Félix et Léon Bouygues reproduite avec la gracieuse autorisation de M. F. Bouygues éditeur à Aurillac PRINCIPAUX GISEMENTS DE PLANTES FOSSILES DU CANTAL S.-V. — Saint-Vincent (Plaisancien). N. — Niac (Plaisancien). M.— Le Pas-de-la-Mougudo (Plaisancien). C. — Capels (Plaisancien). L. — Las Clausades (Plaisancien). Ch. — Chambeuil. A.— Auxillac (Pontien). ]J. — Joursac (Pontien). T. — Le Trou de l'Enfer (Pontien). Lo — Les cinq sixièmes de la masse andésitique du Cantal sont formés, nous le savons, de produits de projection. Comme ce sont ces projections qui moulent les plantes fossiles des cinérites, il convient d’en parler ici avec quelques détails, détails d'autant plus nécessaires que Saporta a donné, à ce sujet, des renseignements qui ne sont plus en harmonie avec les découvertes récentes, et que certains géologues ont fait inter- venir, pour expliquer l’origine des agglomérats du Cantal, une hypothèse glaciaire qui, si elle était acceptée, rendrait tout-à-fait inintelligibles les carac- tères de la flore qu'on y trouve. Rien ne saurait mieux préparer à saisir le mécanisme de la formation des cinérites que ces passages, un peu longs mais très instructifs, de Poulett Scrope (1) décrivant une projection actuelle de matières volcaniques : « L’éruption commence généralement par une formidable explosion qui « semble ébranler la montagne jusque dans ses fondements. D'autres explosions « de fluides aériformes, causant de fortes détonations et augmentant graduelle- « ment de violence, se succèdent avec une grande rapidité à l'orifice de « l’éruption qui se trouve le plus souvent être l'ouverture ou le cratère central « de la montagne. Cette ouverture a généralement été obstruée, pendant une « longue période antérieure de repos, soit par les débris de ses bords dégradés « par l'influence destructive de l'atmosphère et les commotions des tremble- « ments de terre, soit par les produits de moindres éruptions précédentes. » « Les fluides élastiques, dans leur rapide dégagement, lancent verticalement, en « hauteur, cette accumulation de matières détachées et les fragments plus solides de « rochers à travers lesquels ils ont forcé leur passage. » « La frichon mutuelle à laquelle sont soumis ces fragments durant leur projection « rapide el réilérée, à mesure qu'ils relombent vers l’orifice, les atlénue tellement « qu'une grande partie en est enlevée el tenue suspendue en l'air par les nuages « brûlants de vapeur aqueuse qui se dégagent en même temps en volume prodigieux « de l’orifice volcanique... » « Dans les fragments rejetés verticalement d’un orifice d’éruption, ceux qui, « par leur friction mutuelle dans l'air ont été réduits à une sorte de gravier, « de scories arrondies, sont nommés lapillo par les géologues italiens... Ceux « qui, par une trituration plus prolongée sont réduits à une espèce de sable « fin sont nommés pouzzolane, et ils prennent le nom de ceneri ou cendres, « lorsqu'ils sont amenés à l'état de poussière fine... » « L’ascension de la vapeur d’eau produit une colonne de plusieurs milliers (1) Poulett Scrope : Les Volcans, traduction Endymion Pieraggi, Paris, Masson, 1864, p. 21, 22, 23, 8, etc. TT de pieds de hauteur, ayant sa base sur les bords du cratère et, de loin, paraissant formée d'une masse d'innombrables nuages globulaires, d’une blancheur extrème, semblables à d'énormes boules de coton roulant les unes sur les autres à mesure qu'elles s'élèvent, poussées par la pression de nouvelles décharges sans cesse vomies en haut par les explosions répétées. » « En contraste avec cette colonne de blanches bulles de vapeur, on voit un jet non interrompu de cendres noires, de pierres, dont les fragments les plus lourds et les plus considérables retombent, après avoir décrit une courbe parabolique. Le jet de matières solides atteint souvent une hauteur de plusieurs mille pieds, tandis que la colonne de vapeurs s'élève encore plus haut... » « La plus grande partie des fragments évacués pendant une éruption violente ou paroxysmale de l’orifice central ou principal d’une montagne volcanique, à mesure qu'ils retombent des hauteurs de l'atmosphère, s'étendent en man- teau sur la surface ou les pentes ; mais la partie la plus légère et la plus finement pulvérisée est enlevée, souvent à de grandes distances, par le vent soufflant au moment. L'abondance de ces matières et l'étendue du pays qu'elles recouvrent sont souvent étonnantes. Lors de l'épouvantable éruption du Coseguina, par exemple, dans le golfe de Fonseca, dans l'Amérique centrale, en 1835, tout le pays, dans un rayon de 40 kilomètres, fut couvert de scories et de cendres à une profondeur de 10 pieds et plus... L’éruption du Sangay (1842-1843) vomit des scories noires et de la cendre qui couvrit la région environnante, à une distance de 20 kilomètres, d'une couche de 90 à 120 mètres... » « La disposition de ces matériaux est considérablement modifiée par l’action des torrents qui souvent roulent le long des pentes au moment d’une érup- tion. Ces torrents sont dus en général à des pluies violentes causées par la condensation des volumes de vapeur aqueuses dégagées ; souvent aussi, lorsque par suite de l'altitude ou du site géographique de l'endroit, ou même de la saison de l’année, les sommets se sont trouvés couverts de neiges ou de glaciers, à la fonte subite causées par les averses de scories rouges qui les recouvrent, ou par le contact de la lave plus brûlante encore, ou même par la chaleur interne transmise à travers les flancs de la mon- tagne... » « Ce sont de telles éruptions éluviales, qu'elles proviennent de l’ébrèche- ment des cratères-lacs ou d’une fonte subite de neiges, ou d’autres causes, qui semblent toujours avoir joué un grand rôle dans les phénomènes des volcans du Sud-Amérique... Ces torrents de boue, c'est-à-dire de cendre fine mêlée en pâte avec l’eau, ont, dans plusieurs exemples, jailli du flanc one « ou du sommet de ces énormes volcans et porté la destruction dans les vallées « et les plaines qui se déroulent à leurs pieds... » « Les arbres et les plantes qui croissent sur les pentes d'un volcan, quelque- « fois des forêts entières, sont déracinés et enlevés par les débâcles et « enterrés dans les couches alluviales de la base. Telle est, sans aucun doute, « l’origine du bois fossile que l'on rencontre souvent dans ces formations. » Nous allons voir que cette description correspond, trait pour trait, à ce qui a dû se passer dans le Cantal à l'époque de ses éruptions andésitiques. Les projections de ce volcan sont composées soit de cinérites seules, soit de cinérites englobant des blocs de lave et prenant alors, selon l'agencement de ceux-ci, le nom de brèche ou de conglomérat. Mais c’est la cinérite qui constitue la pâte, le tissu fondamental, le magma de toutes ces projections, les blocs de roche vive y étant, malgré leur extrême abondance, l'élément secon- daire, ajouté, l'accessoire et l'accident, et l'on peut dire que le Cantal est essentiellement une montagne de cinérite. La cinérite, c'est l'andésite à son plus grand état de division et de remanie- ment. C’est de l’andésite porphyrisée par le frottement des blocs sans cesse chassés hors du cratère et y retombant sans cesse. Au microscope (fig. 1), elle se montre comme un agrégat des minéraux consti- tutifs de l'andésite. Celle-ci, prise en gros, est composée de deux groupes d'éléments : 1°, les minéraux ferro-magnésiens, noirs et lourds, pyroxène, amphibole, magnétite ; o 2", les minéraux feldspathiques, clairs et - e es FiG. 1. — Cinérite de La Mougudo légers, feldspaths allant du labrador à l'or- vue au microscope those. On voit dans cette préparation des cristaux |; blancs, feldspathiques, entiers ou brisés, et des Tous ces éléments se retrouvent dans la cristaux noirs, ferro-magnésiens, plus ou moins : : : ; oxydés, noyés dans une pâte d'argile et d'oxyde cinérite. Mais leur agencement nest plus de ter. le même. On n'y observe plus la texture fluidale des petits cristaux du second temps entourant ceux du premier et orientés selon le sens du courant de lave où ils prirent naissance. Ces cristaux sont dirigés dans tous les sens, presque toujours ébréchés, cassés. Les arètes des feldspaths sont souvent émoussées. Les cristaux ferro-magnésiens sont plus souvent encore oxydés et, tandis qu'un de leurs angles peut présenter un biseau net et vif, un autre s'estompe progressivement en une auréole de rouille. Enfin, tous ces minéraux sont soudés par de l'argile provenant de la décomposition des éléments feldspathiques et par de la limonite provenant de l’altération des éléments ferro-magnésiens. Tel est l'aspect microscopique de la cinérite type. A l'œil nu, et lorsqu'elle n'est pas remaniée par les eaux, elle se montre comme une roche à pâte fine, noire, grise ou brune, mouchetée parfois de grosses ponces, tantôt se divisant en feuillets, tantôt au contraire compacte et affectant, sous le choc du marteau, une cassure conchoïdale. Il nous reste à examiner, à la lumière des citations de Poulette Scrope, c’est- à-dire à celle des phénomènes actuels, par quel processus a dû se former le volcan du Cantal et à voir si la théorie s'adapte aux faits observés. Les blocs d'andésite, sans cesse lancés et relancés verticalement, hors du cratère, se réduisent en poudre par leurs chocs, leurs frottements mutuels et répétés. La poussière qui résulte de cette friction est composé d'éléments ferro-magnésiens, sombres et lourds, de feldspaths d’une densité moindre, de couleur claire, enfin d’orthose vitreuse et vacuolaire, c’est-à-dire de ponce. devenant souvent assez légère pour flotter sur l’eau. Cette cinérite est tenue quelque temps en suspension dans le nuage de vapeurs volcaniques qui couronne l'éruption. Survienne un coup de vent, le nuage sera emporté, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre. Perdant la chaleur communiquée par le cratère, il se précipite en pluie diluvienne et la poussière andésitique tombe, elle aussi, sur le sol. Durant son trajet aérien, la force de gravité lui aura fait subir un triage analogue à celui qui, dans un dépôt fluviatile, trie les matériaux d’alluvionnement par ordre de densité et de grosseur. Les poussières ferro-magnésiennes, les plus pesantes, retomberont donc le plus près du cratère, où elles formeront des cinérites lourdes et sombres. Les poussières feldspathiques et ponceuses retomberont plus loin, vers la périphérie du volcan, pour y former des cinérites légères et claires. Mais il est évident que les deux zones concentriques ne seront pas nettement délimitées. Une troisième zone intermédiaire existera, où les plus volumineux des éléments ponceux s’entasseront pêle-mêle avec les feldspaths de calibre moyen et les plus ténus des éléments ferro-magnésiens. Ce sera la zone de passage. Enfin, les deux zones principales empièteront fréquemment l’une sur l’autre. Par un vent faible, les éléments ponceux tomberont sur le domaine des éléments ferro-magnésiens. Par un vent violent, ce sera l'inverse. C'est ainsi que devront se produire de fréquentes alternances verticales de cinérites ferro-magnésiennes et de cinérites ponceuses. Il devra aussi exister des alternances horizontales, parce que les fissures causées par les tremble- ments de terre, les ravins creusés dans des projections d’abord aussi meubles pourroht, en vertu de la variation d'intensité du vent, être comblés de ciné- rites de nature lithologiquement différente de celle des cinérites à travers — 19 — lesquelles ces fissures et ravins auront été ouverts, des poussières ponceuses pouvant remblayer une gorge creusée dans les poussières ferro-magnésiennes, et réciproquement. De plus, une ponce et un cristal d'augite ou d'amphibole de poids égal étant de volume fort différent, et la pesanteur précipitant sur le même point d'un courant horizontal les fragments de même poids, on pourra constater la présence de grosses ponces dans les cinérites ferro-magnésiennes à éléments fins, et celle de petits cristaux ferro-magnésiens, de paillettes de mica noir, par exemple, dans les cinérites ponceuses à gros éléments. Enfin, certaines ponces ayant la proprièté de flotter sur l'eau, de grosses ponces pourront être charriées par les rivières jusque dans la zone périphérique où n'arrivent par voie aérienne que les ponces les plus petites. Tombées dans l’eau, les cinérites s'y stratifieront horizontalement. Tombées sur le sol, elles pourront s'y agencer en une pseudo-stratification de couches parallèles au plan, parfois fort incliné, que présentera celui-ci. Les ponces, friables, poreuses, pénétrables à l’eau, tendent naturellement à se transformer en silicate hydraté d’alumine, c’est-à-dire en argile. Aussi est-il logique de conclure à la kaolinisation des cinérites ponceuses déposées dans un milieu fluviatile ou lacustre. Dernière déduction : les andésites les plus basiques devront plutôt produire des cinérites ferro-magnésiennes, les andésites plus acides, des cinérites ponceuses. Pourtant, l’on observe des ponces dans les premières de ces cinérites. Si le volcan lance des blocs qui, par leur direction verticale, s’entrechoquent pour produire la poussière cinéritique et retombent sans cesse dans le cratère, d’autres blocs, à trajectoire oblique, retombent sans cesse aussi sur les flancs de la montagne. Selon les circonstances de leur émission, ces blocs se comporteront de façon différente. Ceux qui choiront à demi fondus, le plus près du cratère. se souderont entre eux pour former des brèches. Ceux qui arriveront à la péri- phérie, arrondis, refroidis, solidifiés par leur voyage aérien, s'amoncelleront simplement, sans s'agglutiner les uns aux autres, et formeront des conglomérats. Brèche et conglomérat impliquent un ciment. C'est ici la cinérite, dans laquelle les blocs du conglomérat se scnt enfouis ou qui, pénétrant les interstices des blocs de la brèche, les a unis. Si tous les blocs restaient définitivement au point où ils sont tombés, la grosseur de ceux-ci devrait aller en décroissance progressive du centre à la périphérie du volcan. Mais les avalanches boueuses, les grands glissements de tranches de la montagne provoqués, soit par la débâcle brusque des glaciers =. FO — ou d'amas de neige, soit par la rupture du barrage de lacs intracratériens, auront pour conséquence d'amener des blocs volumineux jusque dans la région inférieure, et nous devrons constater des alternances de brèches et de conglomérats, de poudingues à gros et à petits éléments. Enfin, si certaines coulées d’andésite, plus voisines du trachyte, c’est-à-dire plus visqueuses à l’état de fusion, comme les andésites porphyroïdes du sommet, doivent s'y cantonner en grosses intumescences localisées, d'autres coulées au contraire, celles des andésites plus voisines des basaltes, plus fluides à l'état de fusion, comme les andésites augitiques de la base, doivent ruisseler sur les pentes du volcan jusqu'à sa périphérie, en agglutinant non seulement les matériaux incohérents du conglomérat, mais encore les débris des terrains oligocènes et archéens, lorsqu'elles parviendront jusqu’à eux. Telle est, en tenant compte, d'une part de la nature lithologique des andésites du Cantal et, de l’autre, du processus typique de l'éruption de produits fragmentaires décrit par Poulett Scrope, la façon dont il faut nécessairement concevoir la genèse de notre volcan. Si cette conception est, de plus, suffisante à rendre compte de tous les faits observés, nous pourrons la tenir pour valable et adéquate à la réalité. Or, la seconde de ces conditions semble être pleine- ment remplie. La cinérite, considérée tant comme entité lithologique que comme ciment des agglomérats, manifeste un triage très net de ses éléments constitutifs. A la périphérie du volcan, elle est presque exclusivement ponceuse, claire et légère. On peut citer comme caractéristiques à cet égard les gisements de Saint-Martin-Cantalès et de Niac, à l'Ouest du volcan, celui de Las Clausades au Sud, (Voir, Planche I dans le texte). La cinérite périphérique garde ce même aspect lorsqu'elle est mêlée de blocs de projection, les uns volcaniques, andésites, basaltes, trachytes, phonolithes, les autres, gneiss, schistes, argiles et calcaires, provenant des couches à travers lesquelles le volcan s'est fait jour. Cet amalgame hétérogène constitue le frass ou tuf ponceux des anciens auteurs, le conglomérat andésitique de M. Boule. Le conglomérat montre sa pâte blanche, mouchetée de blocs clairs ou sombres, comparable à celle d'un plum-pudding, sur une foule de points de la région périphérique, tels que Drageac à l'Ouest, Cabanes, près de Carlat, au Sud, Andelat, près de Saint-Flour, Joursac, près de Neussargues, à l'Est. Mais, à mesure que l'on se rapproche du cratère, le magma cinéritique se modifie. « Le ciment, d'abord blanchâtre, terreux, friable, très riche en petites « ponces légères, dit M. Boule (1), devient plus foncé, plus cohérent. Les (1) M. Boule : Géologie des environs d'Aurillac, p. 39. PLANCHE II Vallée du Lander CAN 20 Volcan basaltique de Tanavelle ‘SSUr) : :rt9 — Puy de Belle-Viste Col de la Tombe du Père ‘SanbniSspue JelatU0[Su02 ja oupaig Plomb du Cantal :e Plateau basaltique de la Planèze Puy d'Albepierre Puy-Mary (AHEW ‘W 2p uissiq) :1@ — ‘219819 2] Jurinojua aploiAydiod ayisepuy Montagnes au-dessus de Murat LVIVONV:A 3NOYINON V1 30 S3Hd ‘IYVLNvVO na NV910A nq 3N01901039 VAYHONvVd G Vallée de l'Alagnon UNOTAI-LNIVS S3Ud Plateau basaltique de Chalinargue ‘Xnvaejd Ssap auasoid 2Jeseg Bassin d’Aurillac Courny a. v : © rÉ 2 é gs 3 N s g ff È 5 3 _ 28 © ë = = 3 = 2 9 3 4% T TD TD S n n n Le] 3 Se] 7 F A 2 £ 2 ra v L s LA 2 “ 7 Ë 7 7 (9 3 3 =] & s 8 > s SJ n n La 3 n n £ E © % & E bn En n F En (ro) vi a < Lo £ £ - #5 £ £ = à = = = La a) L1 Q © © = a 2 2 Z Z à [®) Z 2 COUPE DU VOLCAN DU CANTAL SUIVANT LE FLANC DROIT DE LA VALLEE DE LA CÈRE ET LE FLANC GAUCHE DE LA VALLEE DE L'ALLAGNON RMS /uvions plerstocenes . _ ORNE Basalle Jes Plateaux : Pliocène supérieur. _ GX. Phonothe. _ C1 Gnéries et Alluvions sous-basalhques : Pliocène Infereur » OTD 4rdésite porphyroïde . — “Basalle porphyroide . — CKA : Breche ancésitique . — C1 ‘Conglomeret andesthque . ME Crérie du niveau de la lougudo Andésite augitique . — UZ222 ‘Labradorite miocène — 4) Trachyte .— Basalte ._ (=) :A/uvions du mocère supérieur . _ == : Sédiments olrgacenes 72 Gneiss et micaschisles FIG. "2 — 52 — « ponces ont un aspect plus vitreux, les cristaux d'augite, d'hornblende, de « biotite sont mieux conservés et plus nombreux. » C'est ici la zone de passage où sont tombés les plus gros éléments ponceux et les plus petits éléments ferro-magnésiens. M. Boule indique comme points particulièrement favorables à l'observation de ce passage les environs de Reïlhac, au Nord d'Aurillac, de Raulhac, de Polminhac, de Joursac, de Salers, etc. Dans cette région, ajoute le même auteur, qui a si admirablement étudié le Cantal. les blocs qu'emballe le ciment cinéritique « deviennent plus abondants, ils sont anguleux ; leur nature « est beaucoup moins variée ; les éléments étrangers au magma andésitique « s'éliminent peu à peu, et bientôt il ne reste plus que des blocs d'andésite. » Plus près encore du cratère, la cinérite devient tenace, lourde, sombre, riche en feldspaths cristallisés et en éléments ferro-magnésiens, mouchetée ça et là de ponces volumineuses, tranchant par leur couleur blanche sur la teinte foncée d'une roche dont rien, à l'œil nu, ne décèlerait ici la nature détritique. Ces cinérites s'observent très pures à la Mougudo, à Thiézac, dans la vallée de la Cère, à Saint-Vincent, à la Sabie, autour du Falgoux, dans celle de la Mars, au pied du Puy-Mary, sur une foule d’autres points encore. Enfin, quand on passe aux agglomérats qui les accompagnent, le ciment cinéritique est presque toujours si riche en blocs d’andésite à arètes vives que ceux-ci finissent par se souder directement entre eux pour former la brèche andésitique d’origine franchement ignée. Mais, si les cinérites et les agglomérats andésitiques, considérés en masse et schématiquement, forment autour du cratère deux anneaux concentriques, avec zone de passage, en réalité, on observe fréquemment des alternances, soit horizontales, soit verticales, d’un facies à l'autre. Dans la vallée de la Cère, près de Vic, la brèche ignée recouvre nettement le tuf ponceux. Plus bas, entre Yolet et Arpajon, non loin du hameau de la Maison-Neuve, on voit la brèche ignée remplir une ravine creusée dans ce même tuf ponceux. De tels exemples pourraient être aisément multipliés. Les cinérites sont souvent stratifiées par l'eau. Quand il s’agit de cinérites ponceuses, elles sont kaolinisées au point qu'il faut y chercher longuement quelque ponce incomplètement altérée, quelque fragment d'amphibole ou de mica noir pour reconnaître leur origine volcanique. Telles sont celles de Saint- Martin-Cantalès, de Niac, de la haute vallée du Goul, etc. Quand il s’agit de cinérites à éléments ferro-magnésiens, ces éléments sont oxydés et les cinérites deviennent plus ou moins couleur de rouille. On peut citer comme exemple celles de Saint-Vincent. Dans ces divers gisements, l’action de l’eau comme agent stratificateur est attestée subsidiairement par la présence de lits de sable et de cailloux roulés. er D'autres fois, les cinérites sont stratifiées à sec. Leurs couches peuvent présenter alors un pendage très accusé, fonction de celui du sol sur lequel elles reposent. On en voit de telles près du Plomb du Cantal, aux environs d'Yolet, etc. De grandes masses de brèche ignée se sont fréquemment détachées de la région centrale, sous la poussée et l'égueulement des lacs cratériens, pour rouler jusqu'a pied du volcan et aller se noyer dans le tuf ponceux périphé- rique qui a été presque uniquement formé par des avalanches boueuses. Un bel exemple de ces gigantesques paquets de brèches, complètement emballés dans le conglomérat, peut être observé au Puy-de-Cabanes. Souvent aussi, de petites coulées, détachées de leur racine, ont ruisselé, véritables larmes volcaniques, sur les flancs du cône, en agglutinant toutes les roches : andésites, calcaires oligocènes, schistes cristallins, ete., rencontrées en chemin. M. Boule (loc. cit.) a décrit celles, si curieuses, des environs d'Aurillac. Il en existe de semblables à Cavanhac, près de Giou-de-Mamou. Les coulées qui s'étendent au loin sont surtout celles, plus augitiques, plus fluides, de la base du volcan. Au contraire. les coulées du sommet, plus acides, plus visqueuses, s'y sont accumulées en masses épaisses et peu étendues, à la façon des dômes de trachyte. Enfin, il semble bien que les coulées inférieures, plus basiques, ont plutôt correspondu à l'émission des cinérites ferro-magnésiennes, tandis que les cinérites ponceuses seraient liées de préférence aux andésites acides des hau- teurs. C’est ainsi que les cinérites sombres et lourdes du Pas-de-la-Mougudo paraissent se rattacher à l'andésite noire du Bruget qui les recouvre presque immédiatement, alors que les cinérites claires et légères qu'on observe sous le basalte de la vallée du Goul, de la vallée de l’Alagnon, de Salers, etc., paraissent les produits de projection des andésites porphyroïdes qui couronnent le volcan. Cette règle est cependant loin d’être absolue ; on trouve des conglomérats à ciment ponceux dès la base des formations volcaniques et de grosses ponces mouchètent, nous le savons, les cinérites de la Mougudo. Ajoutons que les périodes d’éruption calme ont dû être rares dans la genèse du Cantal, car les poudingues à blocs projetés, brèches et conglomérats, en forment les neuf dixièmes, les cinérites pures de tout élément macroscopique étant l'exception et constituant çà et là, dans les agglomérats, des nappes et des lentilles toujours assez restreintes. M. Boule a cependant fait observer que le faces cinéritique et stratifié domine dans le secteur septentrional du volcan, tandis que le facies chaotique à gros blocs l'emporte au contraire dans le secteur méridional. 5 4 — Arrivés au terme de cet examen critique, nous constatons que la théorie de la genèse du Cantal, telle que nous l'avons formulée comme nécessaire au double point de vue de la nature de la roche qui compose ce volcan et de la marche normale d'une éruption actuelle, se trouve en outre strictement conforme à tous les faits d'observation. Nécessaire et suffisante, la théorie doit donc ètre adéquate à la réalité. Je n'ai pas la prétention d'avoir apporté ici des documents inédits. Je me suis contenté de puiser dans ceux qu'ont publiés Rames, Fouqué et surtout M. Boule, dont le lumineux talent a mis la géologie cantalienne au courant de la science moderne Mais ces documents, qui m'ont été rendus familiers par plusieurs années de courses et d'observations à travers le volcan de la Haute- Auvergne, je crois les avoir présentés d'une façon nouvelle, strictement exacte, et pourtant assez schématique pour que ie lecteur de ce mémoire de botanique fossile puisse se faire une idée nette de la structure du Cantal sans avoir eu à déchiffrer les arcanes de sa stratigraphie. Il importe de rappeler à cette place que certains conglomérats du Cantal, dont nous venons de voir l'origine si manifestement volcanique, ont été consi- dérés par des géologues du plus grand renom, Munier-Chalmas et M. Michel Lévy, comme des formations glaciaires. Rames a, le premier, protesté contre cette interprétation ; M. Boule, dans sa Géologie des environs d’Aurillac, l'a victorieusement réfutée. La paléontologie végétale apporterait un témoignage nouveau en faveur de la thèse de M. Boule, si cette thèse avait besoin d’être renforcée. A la vérité, on trouve dans les conglomérats de Prax, du Puy-de-Boudieu, du Puy-de-Cabanes, par exemple, quelques cailloux à facettes et parfois à stries, dont l’origine morainique est probable. Ils proviennent sans doute de petits glaciers localisés sur les hautes cîmes du volcan durant les périodes de calme et démantelés, entraînés par une nouvelle éruption. Mais de là à voir une formation glaciaire dans l'ensemble des conglomérats, il y a loin. Nous savons que ces conglomérats sont si intimement liés aux cinérites qu'ils forment avec elles un tout indissoluble. Or, sur les nombreux points où ces cinérites ont livré des plantes fossiles, on a toujours rencontré, sauf de très rares exceptions, des formes tempérées ou chaudes, absolument incompatibles avec le climat d’une région glaciaire. Nulle part, actuellement, nous ne voyons les Zelkova, les Sterculia, les Laurinées croître au milieu de moraines en formation, et l'exemple du glacier insulaire de Waiïau, dans la Nouvelle-Zélande, est un cas exceptionnel, trop lié à des circonstances locales, pour fournir ici une cbjection sérieuse D'ailleurs, comme nous l'avons montré à la suite de M. Boule, l'hypothèse volcanique est — 55 — nécessaire et suffisante pour rendre compte de tous les aspects des conglo- mérats andésitiques. Mais c'est un point qu'il convenait d'établir clairement à cause de son importance touchant la flore fossile qui fait l'objet de ce mémoire; et cette considération fera excuser, je l'espère, la longueur des détails géolo- giques où j'ai dû entrer dans les pages précédentes. Renseignés sur la structure et l'origine du Cantal andésitique, il nous reste à élucider les questions de chronologie qui le concernent. On sait qu'à la partie tout à fait inférieure de la formetion, à Joursac, il existe une faunule de mammifères caractéristiques du Miocène supérieur ou Pontien. Les espèces que M. Boule y signale sont : Dinotherium giganteum, Kaup, Rhuinoceros Schleiermacherr, Kaup et Hipparion gracile, Kaup. Exactement sur le même niveau, et toujours à Joursac, j'ai fait connaître en détail une flore (1) de 7; espèces végétales dont 32 avaient déjà été rencontrées dans le Miocène supérieur. La base du volcan andésitique est donc très exac- tement datée. Malheureusement, à partir de ce niveau, les documents mammalogiques font défaut. Mais, la solution du problème peut être atteinte par une voie détournée. M. Boule (2) a montré que dans les trois volcans du Mézenc, du Mont-Dore et du Cantal, les diverses entités lithologiques sont les mêmes et se succèdent dans :e même ordre. Une pareille identité suggère la croyance que ces trois volcans furent les évents d'un réservoir souterrain unique et, subsidiairement, celle que les diverses entités en question se synchronisent, terme à terme. Or, toutes les andésites du Mézenc et du Mont-Dore se retrouvent à l'état de cailloux roulés, les premières dans les sables de Ceyssac, près du Puy-en- Velay; les secondes dans les graviers de Perrier, près d'Issoire, et ces alluvions renferment la faune à Maslodon arvernensis, Croiz. et Job., caractéristique de l’Astien. Ainsi donc, les éruptions andésitiques avaient pris fin dans le Mézenc et le Mont-Dore au Pliocène moyen. Et, par suite des synchronismes proposés plus haut, nous pouvons en conclure qu'il en fut de mème dans le Cantal. Dès lors, la question se resserre. En effet, ou le volcan andésitique du Cantal date exclu- sivement du Pontien, ou il date du Pontien et du Plaisancien, ou de ces deux étages augmentés d'une partie de l'Astien. Examinons ces trois hypothèses. Si l'on trouve à la base du volcan, à Joursac, une flore du Miocène supérieur, celles de la Mougudo et de Saint-Vincent, situées à un niveau supérieur et pres- 1) P. Marty : Flore miocène de Joursac. — Paris, Baillère, 1903. 2) M. Boule : Les Volcans de la France Centrale. — Paris, 1900. ( ( que vers le milieu des brèches, sont différentes de la première ; M. Boule y a insisté. Nous pouvons donc en conclure que le volcan andésitique n’est pas entièrement pontien. Il date, par suite, du Miocène supérieur et du Pliocène inférieur. C’est d’ailleurs à ce dernier étage que Saporta rapporte les flores de la Mougudo et de Saint-Vincent. Reste à examiner si le volcan empiète aussi sur le Pliocène moyen. Nous savons que les dernières andésites émises par lui sont porphyroïdes. Or, j'ai retrouvé ces andésites à l’état de cailloux roulés dans des alluvions situées immédiatement sous le basalte des plateaux et celles-ci m'ont livré, à Capels, non loin de Jou-sous-Moujou, une florule dont toutes les espèces, sauf une, existent dans les cinérites du niveau moyen (1). D'autre part, cette florule ne partage qu’une espèce avec celle des argiles astiennes de Ceyssac, située dans les mêmes conditions d'altitude et de topographie et si bien datée par sa faune à Mastodontes. Done, la florule de Capels étant, d’une part, très différente de celle du Pliocène moyen de Ceyssac et, de l’autre, identique à celle du Pliocène inférieur du Cantal, il en résulte qu’elle appartient au Pliocène inférieur. Et, comme les sédiments qui la renferment contiennent, à l'état de cailloux roulés, les dernières roches émises par le volcan andésitique du Cantal, il faut en conclure que l’activité de ce volcan prit fin avant le Pliocène moyen. Cette conclusion est conforme aux vues de M. Boule qui, dans son Tableau chronologique des éruplions volcaniques de l'Auvergne et du Velay (Les Volcans de la France Centrale, p. 15), rattache au Pliocène inférieur les andésites porphyroïdes des sommets du Cantal. Ainsi donc, l’extrème base du volcan andésitique, avec son unique flore de Joursac, date du Miocène supérieur ou Pontien, et toutes les autres flores échelonnées à divers niveaux dans la masse des projections, tant à son centre qu'à sa périphérie, sont du Pliocène inférieur ou Plaisancien. L'âge absolu des gisements du Pas-de-la-Mougudo et de Saint-Vincent-La Sabie se trouve, de la sorte, très exactement fixé. Il serait intéressant de pouvoir établir, avec autant de précision, l'âge des divers gisements cinéritiques à plantes fossiles, les uns par rapport aux autres, c'est-à-dire de connaître leur âge relatif. Dans certains cas, la tâche est facile. Ainsi, il est naturel de considérer comme les plus anciens de la série pliocène ceux qui, formés d'éléments ferro- magnésiens, paraissent en relation avec les andésites augitiques de la base ou du milieu du volcan, tels les gisements de la Mougudo et de Saint-Vincent. On (1) P. Marty : Un nouvel horigon paléontologique du Cantal. — Aurillac, Bancharel, 1904. re peut de même affirmer l’antériorité du gisement de la Mougudo par rapport à celui de Capels, car leurs niveaux se superposent sur une même verticale. Cet horizon de Capels, à cinérites claires, alternant avec des bancs de cailloux roulés qui renferment toutes les roches du Cantal, sauf les derniers phonolithes et les derniers basaltes, horizon qu'on retrouve immédiatement sous le basalte d'un grand nombre de plateaux cantaliens, aussi bien dans la vallée du Goul et de la Cère que dans celles de l’Alagnon, de Salers, etc., paraît bien, lui aussi, constituer un niveau stratigraphique nettement défini et marquer le terme ultime des projections andésitiques. Mais la place, sur l'échelle verticale, des cinérites périphériques de Saint-Martin-Cantalès, Ciels, Ayrens, Niac, Las Clausades, etc., est beaucoup plus difficile à préciser. A priori, on pourrait croire ces cinérites relativement récentes, plus ou moins contemporaines des cinérites sous-basal- tiques dont nous venons de parler, et cela pour deux raisons : 1°, parce que c'est une conception qui vient naturellement à l'esprit de supposer qu'un volcan s'accroit du centre à la périphérie, comme le tas de sable du sablier, et qu'alors les formations les plus externes doivent être les moins anciennes ; 2°, parce que ces cinérites sont ponceuses, et qu'il paraît logiques de. les rattacher aux andésites les plus acides, qui sont, en l'espèce, les dernières émises. Mais, deux objections se présentent aussitôt : 1°, rien ne prouve que le volcan du Cantal se soit accru aussi régulièrement que le tas de sable d’un sablier ; 2°, les andésites augitiques de la base et du niveau moyen ont été, elles aussi, accompagnées d'émissions de ponces. Dès lors, tout criterium fait défaut. En réalité, ces cinérites périphériques, profondément kaolinisées, véritables argiles sédimentaires, renfermant des plantes aquatiques (Nymphæa, Ranunculus, cf. R. fluilans) et des bancs de sable, représentent l’atterrissement au pied du volcan, des matériaux légers enlevés à ses pentes par les pluies et par les torrents. C’est une sorte d’écume et de lessive qui s'est probablement formée à toutes les époques de l’activité volcanique. J convient de terminer ce chapitre par le résumé des notions que nous y avons exposées. Le Cantal andésitique est un gigantesque cône, constitué pour un sixième par des coulées vives, pour les cinq autres par des produits de projection. Ces produits sont composés, en majeure partie, d'agglomérats cimentés par de la cinérite, pour le reste, de cinérite pure. L'acidité de l’andésite paraît avoir été croissant du début à la fin de la période éruptive. Aussi les premières coulées se sont-elles comportées comme des basaltes et ont-elles ruisselé au loin, tandis que les dernières, voisines des trachytes, se sont amoncelées autour du cratère sous forme de grosses intu- mescences. [o»] Les cinérites, poussières du brassage cratérien des andésites, paraissent plus basiques au début, plus acides à la fin. Mais, elles ont subi un triage aérien de leurs éléments et, indépendamment de toute question d'âge, les cinérites les plus légères, les plus ponceuses, se rencontrent à la périphérie du volcan, tandis que les plus lourdes, les plus ferro-magnésiennes se trouvent plutôt au centre. Ces cinérites sont souvent stratifiées par les eaux. Ce sont alors de véritables alluvions, riches en empreintes de plantes admirablement moulées, et qui existent, toujours assez localisées, dans toute la masse du volcan, aussi bien en direction verticale qu'en direction horizontale. À part le gisement unique et très spécial de Joursac, qui se trouve à l'extrême base du volcan et appartient au Miocène supérieur, tous les autres gisements connus jusqu'à ce jour sont du Pliocène inférieur. Quant à leur âge relatif, celui des cinérites kaolinisées de la périphérie est fort difficile à fixer. Mais les cinérites augitiques du milieu du volcan sont nettement antérieures aux cinérites ponceuses qui revêtent ses flancs, immédia- tement au-dessous du basalte des plateaux. [I] DESCRIPTION TOPOGRAPHIQUE ET STRATIGRAPHIQUE DES GISEMENTS DE PLANTES FOSSILES DE SAINT-VINCENT-LA SABIE ET DU PAS-DE-LA-MOUGUDO SAINT-VINCENT-LA SABIE Le Cantal, nous le savons, est une montagne de forme conique, entaillée profondément par une quinzaine de grandes vallées rayonnantes. Son secteur Nord-Ouest est draîné par celle de la Mars. La Mars naît au cœur mème du volcan, dans le cirque du Falgoux. (Voir pl. I): Ce cirque, profond de 1.000 mètres, dominé par le Puy-Mary, est aussi intéressant pour le naturaliste par les coupes géologiques qui s'y dessinent avec une admirable netteté que par la végétation somptueuse et variée qui tapisse ses parois. A sa sortie du cirque, la Mars, courant droit au Nord-Ouest, arrose le Vaulmier, Saint-Vincent et Jaleyrac, en aval duquel elle se jette dans la Dordogne. Dans ce parcours, elle a entaillé successivement les roches volcaniques, les sédiments oligocènes et le terrain primitif. Celui-ci, gneiss, puis granulite, pointe presque au centre du volcan, au-dessus du Vaulmier. La granulite de cette localité se montre sous forme d’une butte moutonnée par les glaciers et, dans toute cette région, le profil en berceau de la vallée offre un spécimen typique de topographie glaciaire. La formation volcanique, entre le Falgoux et Saint-Vincent, principalement sur la rive droite de la vallée, est composée de congolmérat andésitique, de cinérite et d'épaisses coulées de basalte des plateaux. Le conglomérat est extrèmement igné. C'est une roche sombre et vive, dessinant, sur la rive droite, un ressaut de terrain qui, à mi-hauteur, forme corniche au-dessus de la granulite. Sur la rive gauche, il se présente en hautes murailles à pic qu'on prendrait de loin pour de véritables coulées. — 60 — C'est au-dessus de ce conglomérat de base que s'étend, sur la rive droite de la Mars, du hameau de L'Espinasse à celui du Bancharel, la formation cinéritique d'où ont été extraites les plantes fossiles décrites dans ce mémoire. Cette cinérite, dont l'affleurement se développe sur près de quatre kilomètres, est d’allure très tourmentée. C'est une roche rouge ou jaunâtre, passant à plusieurs reprises d’élé- ments fins à des éléments Bancharel plus grossiers, et dont les De strates, démantelées et la- bourées par les éruptions subséquentes, se montrent sous les angles les plus divers. Le point où la formation semble le moins perturbée F16. 3. — Coupe du flanc droit de la vallée de la Mars se trouve exactement au- h: ù 1. ; SOUMET GER dessus du hameau du Ban- SY'!. Gneiss granulitique. Ba. Brèche andésitique. 6. Balsalte pliocène. charel, qui fait partie de (aapes Moule) la commune de St-Vincent, mais est situé tout près du Vaulmier. C'est par ce point et ce hameau que M. Boule a fait passer la coupe reproduite ici. (Fig. 3 et 4). Nous y voyons, au milieu de la gs brèche, deux lits de cinérites fines © coupées par une couche de cailloux $ roulés d’andésite, témoins d'un an- Q_ 2e cien fond de rivière ou de torrent Vers le haut, la cinérite, formant cor- XX" Cailloux roules d'Andesite - De... Cinêrile fine avec belles empreintes Cin. Cinérite, Preche 3 blocs . Cinérite grossière avec bambous : -Cinérite plus fine remaniée niche, devient grossière et se charge = peu à peu de blocs anguleux L’altitude du niveau fossilifère est à 925 mètres. Les végétaux fossiles sont aussi nombreux qu'admirablement moulés. Les derniers détails du réseau vei- neux sont toujours perceptibles et les Fic. 4 Gisement plantes fossiles de Denchaie à ms (Saint-Vincent), détail de la coupe précédente, espèces les plus diverses se juxta- (d'après M. Boule). posent comme à plaisir sur des pla- ques de dimensions minimes, où elles sont étendues à plat, souvent munies de leur pétiole. BIPANCIENEAIN Le village du Vaulmier, la vallée de la Mars, le cirque du Falgoux et le Puy-Mary (Cantal). (Cliché Marty) K \h Ÿ * NS Lt à Ù ii es RUN N Ve Ÿ REY & S ae Ÿ Sr S Ÿ SC N Ne bite, — D eutrs SSSR Es = — == — a — Co — flovee -glzclzires Joleirs Zocèes Coupe Géologique du flanc gauche de la vallée de la Cère, en face de Vic-sur-Cère (Schéma géologique du panorama ci-contre) (Dessin de M. Marty). Le ravin du Bancharel où se trouve le gisement cinéritique plaisancien de plantes fossiles, dit de Saint-Vincent, sur la rive droite de la vallée de la Mars (Cantal). Au second plan, brèche andésitique et cinérite. Au troi- sième plan, coulée de basalte. (Cliché Marty) PLANCHE IV Le gisement cinéritique plaisancien de plantes fossiles du Pas-de-la-Mougudo, près de Vic-sur-Cère (Cantal). Vue prise du hameau de Salvagnac. (Cliché Marty) Gisement de plantes fossiles de la Mougudo. Panorama de la vallée de la Cère. Vue prise de la route de Vic (Cliché Laurent). Le gisement cinéritique plaisancien de plantes fossiles du Pas-de-la-Mougudo. L'on voit à gauche deux nappes de ciné- rite interstratifiées dans la brèche andésitique. Le point fossilifère se trouve à l'intersection de la nappe cinéritique inférieure avec le sentier. (Cliché Marty) — O1 — Les plantes fossiles signalées par M. Boule dans la coupe qui passe par le Bancharel n ont donné lieu, que je sache, à aucune exploitation. Le gisement fossilifère, d'où proviennent les empreintes étudiées ici, est celui du ravin de Claveyre, où Clavière, un peu en aval du Bancharel. C'est le gisement dit de Saini-Vincent. Cette désignation topographique, employée par Rames et Saporta est peu correcte, car si ce ravin est, en effet, situé dans la commune de Saint- Vincent, il est, en réalité, fort en amont du village de ce nom. M. Boule a précisé la désignation du gisement en le nommant gisement du Bancharel. Il serait plus exact encore de le désigner sous le vocable de gisement du ravin de Clareyre, la ferme ainsi appelée étant le lieu habité le plus rapproché du point fossilifère. Mais l'usage a consacré le terme de cinérites de Saint-Vincent et nous l'avons adopté ici, sous le bénéfice des explications qui précèdent. A environ 100 mètres du village du Vaulmier, sur la route de Mauriac à Murat, l'on rencontre le hameau de la Sabie, qui n’est indiqué nominalement ni sur la carte de l'Etat-Major, ni sur celle du Ministère de l'Intérieur. Entre ce hameau et le Vaulmier, se trouve la villa de M. B. Dupuy, le chimiste bien connu par ses importants travaux sur les alcaloïdes. Tout à côté de la villa s'ouvre un ravin peu profond prenant sa source presque au rebord du plateau qui domine le flanc droit de la vallée de la Mars. Ce ravin traverse ja formation cinéritique et sa coupe se superpose si exacte- ment à celle du Bancharel que j'ai cru inutile de la figurer ici. Mais, nulle part je n'ai pu rencontrer dans ce ravin de cinérite fossilifère. Les habitants du Vaulmier connaissent fort bien le gisement du Bancharel, mais ils ont été unanimes à m'affirmer qu'ils n’ont jamais vu extraire de plantes fossiles du ravin de la Sabie. Je me suis adressé à M. B. Dupuy qui, en sa double qualité de châtelain de la Sabie et d'homme de science, était on ne peut plus à même de fixer mon opinion. M. Dupuy a bien voulu me répondre avec une obligeance pour laquelle je suis charmé de lui exprimer ici toute ma gratitude. Voici un passage de sa lettre : « Lorsque je suis devenu propriétaire de la Sabie, il y a vingt-cinq ans, un « individu m'apporta une petite quantité de cinérites avec empreintes de plantes, « m'assurant les avoir trouvées en creusant dans un ravin au-dessus de la Sabie. « J’envoyai le tout à mon ami Rames, qui me pria de faire des recherches. Je « les multipliai à différents endroits indiqués, mais sans aucun succès. » « Par contre, je fus assez heureux pour recueillir au Bancharel de nom- « breuses empreintes de plantes nouvelles. Ces empreintes furent envoyées à « M. Rames. M. de Saporta les étudia et fit même, je crois, une communi- « cation à l'Institut les concernant. » nr O — Cette lettre est très intéressante, car elle établit nettement la provenance des empreintes végétales de Saint-Vincent et de la Sabie qui font partie de la collection Rames. Mais elle laisse de forts doutes sur l'existence réelle de la seconde de ces localités fossilifères. L'identité absolue de la cinérite de cet hypothétique gise- ment avec celle du Bancharel augmente encore ces doutes. Je serais porté à croire, ayant été personnellement victime de pareille super- cherie, que le paysan qui remit à M. Dupuy les prétendues empreintes de la Sabie, indiqua à dessein une provenance erronée pour détourner les recherches et s'assurer ainsi le monopole de l'exploitation des empreintes végétales du ravin de Claveyre, dont il était peut-être seul alors à connaître l'existence. Il est cependant possible qu'un gisement fossilifère, aujourd'hui masqué par les éboulis ou la végétation existe dans le ravin de la Sabie, car, d'après J.-B. Bouillet (Descriplion historique et scientifique de la haute Auvergne, 1834, p. 297), des plantes fossiles se trouvent dans plusieurs ravins de la rive droite de la Mars. Cet auteur dit en effet : « A mi-côte de la partie droite (de la vallée) « un peu à l'Ouest de Bancharel, il existe plusieurs ravins qui méritent d’être « visités. Les coupes, planches 25, 28 et 29, donneront une idée exacte « des couches qui composent les deux escarpements de cette vallée. La pre- « mière de ces coupes, prise près du ravin de Claveyre, est très remar- « quable par les couches qui la constituent, et principalement par celles « dans lesquelles on trouve une multitude d'empreintes de feuilles et de fruits « de diverses espèces de végétaux. De semblables couches, avec empreintes « de végétaux, se retrouvent dans d’autres ravins, du même côté de la vallée, « en se rapprochant de Saint-Vincent. » En somme, l'existence d'un gisement de plantes fossiles dans le ravin de la Sabie est très hypothétique, il est probable que les empreintes de la collection Rames, étiquetées comme provenant de ceravin ont été, en réalité, découvertes au Bancharel. Mais il est cependant possible qu'il existe au-dessus de la Sabie une couche de cinérites à plantes aujourd'hui perdue, opinion en faveur de laquelle plaide le passage de Bouillet cité plus haut. J'espère que les naturalistes, qui voudront visiter le flanc droite de la vallée de la Mars et savent combien un gisement fossilifère est souvent difficile à retrouver, excuseront la longueur des explications où j'ai dû entrer. La roche qui moule les végétaux fossiles dits de Saint-Vincent et de la Sabie ressemble, à l'œil nu, à de l'argile cuite. Elle est lourde, compacte, homogène, de pâte très fine, de couleur brune, tirant sur le rouge. Sa cassure est conchoïdale. Au microscope, elle paraît assez altérée. Les ponces ainsi que les élèments - 63 — ferro-magnésiens, y sont rares. Seuls, les feldspaths, en cristaux fort petits, sont bien conservés. Leur ciment paraît composé d'argile très ferrugineuse. La rouille qui les colore doit être le produit de décomposition des éléments ferro-magnésiens, dont on retrouve fréquemment la trace sous l'aspect de mouchetures de limonite. Cette oxydation profonde, qui n'a épargné que les feldspaths cristallisés, est l'indice que la cinérite s'est déposée dans l'eau, indice confirmé encore par la présence du lit de cailloux roulés qui coupe la formation. Je ne saurais mieux terminer qu'en citant, à titre d'historique de la question, les renseignements donnés dès 1858 sur les gisements de Saint-Vincent par Delalo, dans le Dictionnaire slalistique et historique du Cantal, de Deribier du Châtelet (28° livraison, p. 600) : « La vallée de Mar {sic) est, de toutes les vallées de la Haute-Auvergne, « celle qui offre le plus d'intérêt au géologue, par les produits variés qu'elle « renferme, par le développement qu'y ont pris les diverses formations volca- « niques, et par les magnifiques coupes qui mettent à nu le flanc de la montagne « et permettent d'étudier les assises dont elle est formée. Notre savant ami, « M. Bouillet, dans sa Descriplion historique el scientifique de la Haute-Auvergne, « a donné trois coupes de terrain prises l'une au-dessus du hameau de Clavière, « les deux autres près du village de Colture ; elles font connaître l'ordre de « superposition des différents terrains. On y voit que le fond de la vallée repose « sur le gneiss, au-dessus duquel on trouve des couches peu épaisses de cailloux « roulés de roches primitives, de sable et d'argile appartenant au terrain ter- « tiaire (1). C’est sur ces argiles que se sont épanchées les premières roches « basaltiques (2). Puis viennent les conglomérats, qui ont pris un énorme déve- « loppement ; une couche de cailloux roulés et de sable appartenant aux roches « volcaniques ; des tufs ponceux, et enfin plusieurs assises de basalte fort « distinctes et séparées l’une de l'autre par des wakes ferrugineuses. » « C'est dans les tufs ponceux, au-dessus du ravin de Clavière, que M. l'abbé « Conort, qui habite encore cette vallée, et s'occupait alors avec succès de « géologie et de botanique, découvrit, il y a plus de quarante ans, une couche « peu épaisse de trassoïte contenant de nombreuses empreintes de végétaux « dicotylédones d'une admirable conservation. Nous avons recueilli ensemble « de nombreux échantillons, dont j'ai adressé la meilleure part à M. Adolphe « Brogniard {sc}, membre de l'Institut et l'un des Administrateurs du Muséum « d'Histoire Naturelle. On croit reconnaître dans ces empreintes des feuilles de (1) Oligocène. (2) Sans doute une coulée de basalte miocène, que je n'ai pas su trouver. « chêne, de coudrier, de noyer, de tilleul, d'érable des montagnes ; j'y ai « trouvé une feuille de Sferculia platanifolia. Ce gisement est aujourd'hui fort « connu des naturalistes. » Ceux d'entre eux — peut-être apprécieront-ils, malgré son prosaïsme, ce renseignement final — qui voudront visiter le ravin de Claveyre, se trouveront bien de loger au Vaulmier. Pour arriver à ce village, ils devront quitter le chemin de fer à Mauriac et effectuer, soit en voiture de louage, soit dans la voiture publique qui dessert chaque jour le Falgoux, un parcours de trois heures dont la durée semblera abrégée par la splendeur des paysages au milieu desquels il s'effectue. LE PAS DE LA MOUCGUDO La Cère draîne le secteur Sud-Ouest du Cantal. Elle naît en plein cratère. Arrosant d'abord les villages de Saint-Jacques et de Thiézac, elle dévale de rapide en rapide, à travers un chaos de brèches et d'éboulis volcaniques, jusqu'à Vic-sur-Cère. Parvenue à ce point, elle rencontre les sédiments oligo- cènes et y coule paresseusement dans une large vallée où elle baigne Polminhac, puis Arpajon (voir la vue panoramique de la Planche III dans le texte). Au delà de ce dernier bourg, elle s’encaisse à nouveau, dans des roches, archéennes cette fois, et reprend son allure torrentueuse pour s'unir à la Dordogne près de Bretenoux. La ligne de chemin de fer de Saint-Denis à Arvant suit la valiée de la Cère d’un bout à l’autre, et le wagon-salon à plateforme qui fait partie, durant tout le service d'été, du train venant de Paris, permet aux touristes d'admirer ce parcours dont les paysages sont aussi grandioses que variés. Les géologues qui voudront visiter le Pas de la Mougudo devront s'arrêter à Vic-sur-Cère. Grâce aux poteaux indicateurs placés par les soins du Touring- Club, il leur sera aisé d'atteindre, après trois quarts d'heure de marche, le célèbre gisement de plantes fossiles. Ce gisement est situé sur le versant gauche de la vallée de la Cère, profonde ici de 400 mètres. La base du contrefort est formée de calcaire oligocène et de trachyte miocène. Jusqu'à mi-hauteur de la montagne s'étend un épais placage. d'éboulis (voir la coupe géologique Planche IV dans le texte). Un peu au-dessus du niveau supérieur de ces éboulis se dresse, en paroi à pie, la for- mation cinéritique qui renferme les empreintes de végétaux (fig. s). Les ciné- rites de la Mougudo reposent, à l'altitude de 857 mètres, sur du conglo- mérat andésitique plus ou mcins écailleux et sur des lapilli ou sables de projection. A l'altitude de 870 mètres se montre un affleurement de cinérite fine et très riche en feuilles parfaitement moulées. C'est le gisement fossilifère (voir les deux photographies Planche IV dans le texte). De 870 à 890 mètres, l'on aborde des alternances de couches de cinérites claires, bien stratifiées, et de conglomérats à éléments volumineux au nombre desquels figurent des branches et des troncs d'arbres. Ces bancs de cinérite sont plus ou moins lenticulaires, assez confus et ne se poursuivent pas sur de grandes longueurs. De 890 à 907 mètres affleure une nouvelle nappe de cinérite grossière passant à un conglomérat stratifié à petits éléments. L'ensemble des couches est sensiblement horizontal. La falaise, presque inaccessible ailleurs que par ses côtés, présente un développement de 200 mètres environ sur so mètres de hauteur. Au-dessus, la brèche andésitique, coupée un peu au Nord-Est par la coulée d’'andésite noire du Bruget, couronne toute la montagne. Fe D Conglomerat andesrtique .……Cinérite fine = ……Cinérite grossière Las Crnerite fine fossilifère Salvagnac Sables volcaniques Hameau Fboulis ….…… Cinérile avec plantes fossiles dans les Eboulrs : N'OMCSIE FiG. 5. — Coupe du gisement de plantes fossiles du Pas-de-la-Mougudo. En face de la Mougudo, dans les escarpements qui dominent Vic, reparais- sent les cinérites et l’andésite du Bruget, mais extrêmement réduites, aussi bien dans le sens horizontal que dans le sens vertical. En amont, au Nord-Est, au-dessus de la gare de Thiézac, l'on retrouve la coupe de la Mougudo ; toute- fois le complexe cinéritique y est bien moins puissant. Je n'ai pu établir la continuité entre les deux coupes, sauf pour l'andésite du Bruget. Mais ce raccordement des cinérites, masqué à la surface par la végétation et les éboulis, doit exister en profondeur. Les cinérites de la Mougudo ne sont plus visibles ni en aval, sur la route qui, de Vic à Curebourse, entame le flanc gauche de la vallée de la Cère, ni au Sud, dans le vallon voisin de Saint-Clément. — 606 — Ainsi donc, leur développement paraît s'être opéré du Nord-Est au Sud- Ouest, parallèlement à l'axe de la vallée actuelle et selon la ligne de plus grance pente du volcan. La cinérite du Pas de la Mougudo est jaunâtre, bleue ou gris de fer, de pâte fine, compacte, donnant sous le marteau des cassures conchoïdales. Sur certains points, elle est criblée de ponces plus ou moins volumineuses, ainsi que de cristaux feldspathiques et ferro-magnésiens visibles à l'œil nu. Fendillée, ses fissures sont parfois tapissées d’un enduit d'oxyde de fer qui auréole ou recouvre aussi certaines feuilles fossiles. Au microscope (voir figure 4, page 47), ces cristaux présentent la plupart du temps des angles vifs et sont peu altérés. Ce n’est qu'accidentellement que les éléments à base de fer sont transformés en limonite et que cette matière colore le ciment. Celui-ci n’est guère argileux, mais surtout composé de fragments plus petits ou plus finement concassés des cristaux noyés dans sa pâte. Par tous ces caractères, la cinérite de la Mougudo se montre plus ignée, plus vive, moins oxydée que celle de Saint-Vincent ; et l'on peut conclure que, si elle a été déposée dans l’eau, comme semble l'indiquer sa stratification hori- zontale, elle l’a été dans une nappe temporaire, plutôt que dans une rivière véritable comme c'est le cas pour le gisement des bords de la Mars. Je ne saurais mieux terminer cette description qu'en citant ici les pages de la Géogénie du Cantal et du Compte-Rendu de l'excursion de la Société Géolo- gique de France au Pas-de-la-Mougudo consacrées à ce gisement, par J.-B. Rames. En faire partager le charme à mes lecteurs sera le meilleur tribut de gratitude que je puisse offrir à la mémoire de ce maître aimé et vénéré, du poète et du savant qui pénétra si profondément l'âme, l'individualité et le sens intime de la nature cantalienne. « Après le triomphe des forces souterraines, la tranquillité la plus parfaite se « rétablit et régna pendant de longs âges. Les torrents et les petits cours d'eau « réguliers, entretenus par les orages et les pluies, coulaient maintenant de « tous côtés vers la ceinture du terrain primitif; ils ravinaient profondément les « flancs du volcan et ils créèrent quelques petites vallées. Sur quelques « replats se formèrent des étangs et de grands marais. Cela étant, la splendide « flore pliocène inférieure, qui, sous l'influence d'une température moyenne « annuelle de + 18° à + 20° cent., végétait alors sur la majeure partie de « l'Europe méridionale et occidentale gravit peu à peu les flancs vierges de « la nouvelle montagne, s’approcha du cratère éteint et obstrué par les éboulements séculaires et descendit même le long de ses parois humides. » « M. le comte de Saporta, l'éminent paléontologiste qui fera bientôt revivre R cette flore, nous a déjà fait connaître : un Sapin de la section des Sapins argentés, un Bambou voisin du Bambusa lugdunensis, Sap., l'A lnus denticula/a, Reg., le Carpinus pyramidalis (Gœpp.) Heer., le Fagus attlenuala, Gœpp., le Planera Ungert, Ett., le Sassafras Ferretianum, Mass., le Phœbe barbu- sana, Webb, un Persea, un Vaccinium, le Gremia crenata, Ung., le Til'a subintegra, Sap., l'Acer integrilobum, Gœpp., un Hamamelis, un Dictamnus, un Plerocarya, P. Massalongt, (Gaud.), etc., etc. » « Cette végétation luxuriante recouvrait les pentes du volcan depuis des siècles de siècles, quand soudain les feux souterrains se reveillèrent. Le cratère fut désobstrué par de formidables explosions de gaz et de vapeur. Une immense gerbe de cendres, de sables et de scories brülantes s'éleva du cratère pendant plusieurs jours, et tous ces produits qui remplissaient l'air, retombèrent en pluie et recouvrirent absolument toute la montagne de cou- ches épaisses etde lits alternants, très nettement stratifiés, de tuf et de ciné- rite, dont l'ensemble atteignit en quelques points 80 mètres de puissance ! Vers le milieu du phénomène, des nuées de blocs de trachyte, noircis et en partie scoriacés, tourbillonnèrent dans les airs comme des flocons de neige et furent dispersés sur toute la contrée ; leur chute fut suivie de quelques petites coulées de conglomérat. Une dernière émission de cendres noires et de scories blanches, accompagnées de cristaux d'hornblende, de petits frag- ments de trachyte et de basalte, termina cette violente éruption. » « Les forêts furent subitement ravagées. Les feuilles qui étaient sur pied furent hachées par la grèle de scories, mais celles qui reposaient sur le sol furent admirablement conservées soit par les cendres, soit par les scories fon- dues qui se moulaient exactement sur les tissus les plus délicats. » « Les énormes volumes de vapeur qui se dégageaient du cratère, se résol- vaient en pluies torrentielles qui furent l'agent de stratification pour tous les matériaux qui se précipitaient de l'atmosphère. Nulle part la stratification ne se fit mieux qu'au Pas-de-la-Mougudo. Là, les lits, les couches et les minces feuillets de tuf ponceux et de cinérite se déposèrent tranquillement sur une épaisseur de 80 mètres; là, des palissades ondoyantes de Bam- bous et des arbres de haute futaie furent ensevelis debout... etc. (1). » Ailleurs, rendant compte de la visite de la Société Géologique de France au Pas-de-la-Mougudo, Rames (2) complète en ces termes les indications contenues dans sa Géogénie : (1) J.-B. Rames : Géogénie du Canlal, Paris, Savy, 1873, p. 16-19. (2) J.-B. Rames : Comple-rendu de la Course du 26 Aoïüt à Vic-sur-Cère et au Pas-de-la-Mougudo Bulletin de la Societé Géologique de France, 3% série, t. XII, p. 782. no —— « Nous ne tardons pas à nous trouver en face du grand escarpement de cinérite dont les épaisses couches se dessinent aussi nettement que le feraient des strates jurassiques. » « Cette cinérite est l'assise volcanique la plus intéressante de tout le Cantal. Elle a été lancée dans les airs et elle s’est déposée en couches pendant une seule éruption caractérisée par une série de fréquentes et violentes explo- sions. Ces phénomènes ont dû être accompagnés de pluies torrentielles engendrées par la condensation des vapeurs... » « La couche la plus inférieure, composée de plusieurs bancs, repose sur la brèche inférieure. Elle est d'une extrème finesse, presque toujours très dure et se débite en plaques. Elle est ici gris-bleuâtre, mouchetée de blanc par d'innombrables petites ponces.…. » « Cette couche inférieure renferme un banc rempli de feuilles en mauvais état, serrées et empâtées : on voit qu'elles étaient déjà à demi pourries avant d'être ensevelies sous la cinérite. Ce premier lit de feuilles n’est autre que le lit de feuilles mortes qui jonchaient le sol de la forêt pliocène.…. » « Dans les gisements des hautes vallées, le lit de feuilles mortes est, par place, représenté et remplacé par un mince banc de silex résinite xyloïde offrant à l'œil nu ou à la loupe la structure du bois. Les troncs séparés ou confondus en une masse commune et les vieux débris de la forêt se présentent à tous les degrés de fossilisation, depuis l'état de bois complètement con- servé et se coupant au couteau jusqu'à l'état de silex résinite vitreux et translucide... Ici, à la Mougudo, les troncs silicifiées sont rompus mais ils sont debout... Leurs cavités sont remplies d'une matière tendre et d’un beau vert, ressemblant à de la chlorophylle. » « A un pied environ au-dessus de la couche à feuilles mortes, l’assise de cinérite à grains fins est pétrie de feuilles admirablement conservées, tantôt posées à plat, tantôt disposées au hasard. Viennent ensuite de puissantes assises formées de produits de projection plus ou moins grossiers, frittés et scoriacés ; leur ensemble ne mérite pas le nom de cinérite, nous le joignons néanmoins sous ce nom aux couches à grains fins parce qu'elles les accompa- gnent constamment. Ces couches grossières atteignent 30 mètres d'épaisseur, elles sont séparées à divers niveaux par des lits de sable volcanique, et de gravier arrondi et cimenté sous forme de poudingue friable ; elles renferment des troncs brisés et quelques feuilles éparpillées.….. » « En examinant avec soin les débris végétaux, l’on voit que l'éruption a eu lieu à la fin du printemps; qu’elle fut très violente et de courte durée. Nous ne trouvons, en effet, dans la couche à feuilles mortes que des feuilles entiè- rement développées, le plus grand nombre a conservé l'aspect fané, flétri et — 69 —- desséché que présentent les feuilles en automne. Au contraire, les feuilles éparses à tous les niveaux de la cinérite sont parfaitement conservées, beaucoup n'ont pas leur entier développement, elles ont toute la fraîcheur, le moiré et le velouté qu'elles offrent au printemps ; il en est qui sont encore en vernation et non entièrement déplissées. Il est bien évident que ces jeunes feuilles ne se sont pas détachées d’elles-mêmes de leur tige, c'est la pluie de cendres, la grêle de ponces et de scories, la chute des blocs, l'orage volcanique qui les ont arrachées et dispersées. Ce n'est pas tout, avec ces myriades de jeunes feuilles nous trouvons des fleurs et des fruits printaniers : samares de Zygophyllum, d'Ulmus, d'Acer, fleurs d’Aulne. houppes d’éta- mines de Conifères, jeunes rameaux. Enfin, l'accumulation a eu lieu rapide- ment, car, ici même, nous voyons des troncs debout, et nous remarquons aussi de frêles bambous encore debout ou ployés, qui, à diverses hauteurs, traversent plus de trente feuillets de cinérite, deux ou trois bancs de sable volcanique ou de fragments frittés.. » « La flore des cinérites offre un mélange de types européens, canariens, japonais et nord-américains. Elle est étroitement alliée par des espèces soit identiques, soit analogues avec la flore pliocène inférieure de Meximieux (Ain) qui s'étendait sur la plaine et avec la flore fossile de Mogi (Japon) qui est très probablement du même âge. Ces deux dernières flores présentent, comme celle du Cantal, un assemblage d'espèces et de types aujourd'hui cantonnées dans des habitats séparés par des distances considérables et occupant des latitudes et des climats très différents. Dans la cinérite du Cantal, le Bambusa lugdunensis, le Sassafras officinarum, le Lindera latifolia, etc., aujourd’hui exotiques, sont associés au Fagus pliocenica, au Tremble, au Chène, au Lierre, aux Erables qui sont des types indigènes actuels. Mais il ne faudrait pas croire que les espèces américaines, japonaises, canariennes soient venues peupler le Cantal pendant la période pliocène inférieure pour se retirer ensuite dans leur lieu d'origine. Au contraire, tous ces types aujourd'hui si largement dissociés et cantonnés sous des climats si divers étaient arrivés par bancs des terres septentrionales où elles ont pris naissance et elles s'étaient arrêtées et assemblées en une zone large, ondoyante, plus ou moins continue, où elles avaient trouvé un terme moyen de chaleur et d'humidité qui leur permettait de vivre côte à côte. Quand la température vint à baisser dans certaines partie de cette zone, dans le Cantal, par exemple, le Bambou, le Smilax, le Sassafras, le Lindera, etc., disparurent, tandis que le Hêtre, le Tremble, le Tilleul, les Ormes, les Renoncules continuèrent à prospérer. Mais ces derniers types succombèrent dans les régions où la sécheresse fit place à l'humidité. Ce sont donc des changements dans les conditions clima- « = O0 — tériques qui ont opéré çà et là le sarclage absolu de certaines espèces qui, primitivement, pendant le Pliocène inférieur, étaient répandues dans toute la zone tempérée-boréale, jouissant d’un climat doux, égal et humide. » « C'est ainsi que pendant les premiers âges glaciaires le règne de l'humidité est venu encore entretenir un climat tempéré et sans écarts, aussi bien il y a de nouveau, sur de vastes étendues, tant pour le règne animal que pour le règne végétal, cohabitation d'espèces des pays chauds, d'espèces méridionales et d'espèces originaires du Nord. Au retour de la sécheresse, ces alliances furent rompues, il se produisit des extinctions, des migrations et des canton- nements d'espèces. » Arrivé au terme de ma tâche (1), il ne me reste qu'à prier mon savant ami, M. Laurent, de me remplacer auprès du lecteur dont je prends ici congé (2). (1) Je ne saurais terminer celle-ci sans rappeler que le gisement fossilifère de la Mougudo est exploité depuis plus de vingt ans par le sieur Bonhour, son propriétaire, et cela avec autant de zèle que d’intel- ligence. (2) Comme le lecteur le verra dans la description raisonnée des espèces de la Mougudo les nouvelles découvertes et les rectifications apportées aux listes données par Saporta modifient certaines affirmations spécifiques de l'introduction que par respect pour les textes cités nous n'avons pas cru devoir changer, et aussi certaines conclusions de Rames au sujet notamment de la température moyenne, de l'époque possible de l’éruption, etc., etc. (L. Laurent). DEUXIÈME PARTIE FLORE DES CINÉRITES PLIOCENES DU PAS-DE-LA-MOUGUDO ET DE SAINT-VINCENT-LA SABIE Par L. LAURENT 7 Ù +4. de 2 ps "1 3 , DL ENC COL CHEFS an Le * - s 0 Fa AIR étui fetes Et "% N' we EE eh A ERA ” | L RL TN OT A fe, D re = IR SP ei RE... = A ins =, A < 2 . LI Cros Me | 1 LIN, Le =» ‘ sus a s À sc EAN D à ve sep di MURS LS Mb ‘ L F [A : eu 4 “A | Go te y MUTEe CI RENNES PAL ÉULES us re ee es mo RES UT RC DE nt VE 7 LOT nes Le de, A sd à dei S : Le htm L dns Eu AREA he de ST € » pe 1 Ne é Sc z. - CE au ve | renpouts RRAMÉDOLIT PATIAINIO "RE VAR AA TAN ATEN LÉ fl ais KA Lee Pro à | CRERATE TAÉOAED net | ' ; : 5 | - : = ; - : . . à à es Ÿ ds r Z VA = L = LE ; 0] f de > 1" "0 4 : 3 ATAaL r CHAPITRE PREMIER GÉNÉRALITÉS Il w'y a pas de démonstration absolue en bisioire naturelle. Toutes les assertions, loules les opinions, ne sont que des probabi- lits fondées sur des indices, sur des faits susceplibles d’être mieux observés, ou sur des moyennes qui ne sont, comme la plupart des relevés numériques, qu'une des formes du calcul des probabilités. De Candolle, Ann. Sc. Nat. 1862, p. 79. Dans les pages qui précèdent, M. Marty nous a initiés à la géologie de cette région cantalienne si intéressante par tant de côtés et si instructive par les multiples document: qu'elle a fournis à la science. Il nous a montré d’une façon très précise la répartition des terres et des mers, qui a dû avoir une influence prépondérante dans la distribution des végétaux durant les temps géologiques et particulièrement pendant la seconde moitié des temps tertiaires. Nous nous placerons donc uniquement sur le terrain botanique, n'ayant rien à ajouter à ce qu'a si bien et si complètement dit notre savant ami. Nous ferons connaître les faits nouveaux, que nous a livrés l'étude des documents de la Mougudo et de Saint-Vincent et les conclusions auxquelles ils nous ont conduit. Nous nous sommes efforcé de retrancher le plus possible ce qu'il peut y avoir d’aléatoire dans ces sortes de généralités, toujours trop précises pour les données quelquefois bien douteuses sur lesquelles elles s'appuyent. Nous avons mis toute la critique dont nous étions capable dans les déter- minations des organes, qui font la base de tout travail paléontologique et avons retranché soigneusement les empreintes qui n'étaient pas susceptibles de nous donner des renseignements de nature suffisamment précises. Historique. — Le gisement de Saint-Vincent (1) connu depuis fort long- temps n’a donné lieu avec celui de la Mougudo, à une étude botanique quelque peu détaillée (2), que de la part de Saporta en 1873, à la suite des belles décou- vertes de Rames. La flore de ce niveau fut signalée presque simultanément dans les Comples-rendus de l’Académie des Sciences, dans les Annales des Sciences nalurelles et dans le Bulletin de la Société Géologique de France où se trouve l’article le plus développé et qui peut être véritablement considéré comme une petite monographie, mais dans laquelle la plupart des espèces sont mentionnées sans justification. Saporta lui-même reprit cette étude dans son ouvrage sur les végétaux fossiles de Meximieux et dans le travail qu'il consacra à la critique de la flore de Mogi. Ces travaux ont servi de base aux auteurs qui incidemment se sont occupés de ces gisements, mais qui ayant accepté les déterminations de Saporta sans contrôle, ont nécessairement établi leurs conclusions sur les mêmes bases. M. l'abbé Boulay, dans son très important travail sur la flore pliocène du Mont-Dore, parle des cinérites, et base ses conclusions sur des données numé- riques qui nous paraissent répondre mal par leur précision à la réalité fluctuante des faits. Schenk fait une révision des plantes fossiles du Cantal et en critique certaines espèces. Rérolle en parle incidemment dans La Flore Fossile de la Cerdagne. Enfin, M. Boule cite les travaux et les déterminations de Saporta dans plusieurs de ses remarquables ouvrages sur la géologie du Cantal (3). Bien qu'aucune monographie d'ensemble n'ait été entreprise, plusieurs auteurs sont venus apporter par leurs travaux un contingent de faits nouveaux aux données déjà acquises et mises en pleine lumière par Saporta. M. l'abbé Boulay a signalé dans sa Flore des environs de Privas un Chamærops ? provenant du gisement de Saint-Vincent, dont nous ferons la critique à l'article Cyperites. (Description raisonnée des espèces). M. Fliche a décrit un bois de vigne sous le nom de A mpeloxylon cineritarum qui peut se rattacher au Vitis subintegra. M. Krasan a donné une bonne étude du hètre pliocène de l'Auvergne. M. Marty a fait connaître quelques nouvelles formes à l'Association géolo- gique de Londres. (1) L'abbé Conort le signale en 1804. On a vu dans l’/niroduclion Géologique ce qu'il faut penser de celui de la Sabie. (2) Pomel signale un Acer dans le gisement de Saint-Vincent. Bull. Soc. Géol. de France. 2 sér., tome Il. (3) Le lecteur trouvera l’indication précise de tous ces travaux dans l'index bibliographique, nous avons donc jugé inutile de surcharger ici le texte. M. le D' Langeron a décrit une empreinte remarquable du gisement de la Mougudo sous le nom de Paliurites Martyi (Paliurus Martyi, Nob.). Toutes ces études faites avec un soin dont on ne saurait trop louer leurs auteurs, ont fait connaître un grand nombre de plantes dans les cinérites plaisan- ciennes ; mais comme nous l'avons dit, pour beaucoup d’entre elles la critique ne s'était pas exercée d’une manière suffisante et leur détermination était entourée de beaucoup trop de doutes pour pouvoir la considérer comme définitive. Un travail d'ensemble révisant et complétant ce qui avait été déjà fait, s'imposait pour ces importants gisements. Nous nous sommes efforcés de rectifier les déterminations dans la mesure du possible, en reconnaissant aux faits seuls le droit de donner un démenti à ce qui avait été déjà dit. Grâce, d'autre part, aux matériaux que nous avons eus à notre disposition et qui comprennent les collections du Muséum de Paris (Collection Lacombe et Coll. Saporta), celle du Musée Rames à Aurillac, celle du Musée de Toulouse, auxquelles il faut joindre les collections particulières de M. Marty et de M. Terisse, secrétaire à la Mairie d’Aurillac, grâce à ces matériaux, dis-je, nous avons pu enrichir cette flore d'espèces, qui y étaient inconnues jusqu à présent, et d’autres tout-à-fait nouvelles. Nous renvoyons à l'iatroduction de M. Marty pour les faits connus antérieurement à ce travail, et à nos conclu- sions pour ceux que nous y avons ajoutés. Considérations sur la Détermination des Restes Fossiles Une flore vaut moins par la quantité des espèces qu'on a pu y rencontrer que par la valeur intrinsèque de chacune d'elles. Il en est des temps passés comme de ceux dans lesquels nous vivons ; telle espèce qui peut présenter un intérêt botanique pur n'aura aucune importance en ce qui concerne la physionomie générale d’une contrée. Nos conclusions ne doivent donc pas s'appuyer uniquement sur un relevé numérique, mais sur les différents fypes d’après leur valeur propre. Nous disons {ypes et non espèces, car l'application en paléontologie du terme espèce, déjà si mal défini en ce qui touche aux formes de la nature actuelle, entraîne souvent des discussions qui reposent plutôt sur des mots que sur des faits. L'espèce ne saurait en botanique fossile indiquer rien de plus qu’une forme différente, éveillant dans l'esprit la conception de la possibilité d'un végétal, qui envisagé dans ses organes essentiels aurait constitué au terme actuel du mot une espèce. Il prend ici un sens presque synonyme de lype et sert à séparer deux végétaux différents par leurs caractères foliaires sans entraîner de ce fait leur — FN — séparation botanique effective, si on pouvait considérer les organes essentiels sur lesquels repose la classification actuelle. Les formes diverses doivent donc être étudiées avec le plus grand soin possible, en faisant appel à une critique d'autant plus serrée, que les documents sont plus précaires, et si les mêmes variations, dans un sens aussi large, sont observées dans la nature vivante il ne faudra point hésiter à réunir des formes qui auraient été provisoirement disjointes. Le point capital dans l'étude de toute flore fossile réside donc, de ce fait, dans la déterminalion des restes paléontologiques et dans leur classement par ordre d'importance relative. Or, si celui-ci est relativement aisé, celle-là l'est généralement moins. Comme nous avons eu à changer complètement quelques déterminations d’autres auteurs, nous devons nous justifier en répondant aux nombreuses objections qui ont été formulées à l'encontre de la paléontologie végétale. Ces critiques reposent parfois sur des faits devant lesquels nous sommes tout disposé à reconnaître notre Impuissance, mais elles en allèguent quelquefois d’autres qui ne résistent pas au choc d'une sévère critique. Nous devons donc avant d'aborder la description raisonnée des espèces de la flore des cinérites, exposer les difficultés de la détermination en paléontologie et la méthode que nous avons employée, comme nous paraissant la plus apte à nous faire éviter les erreurs inhérentes à toute science humaine, et à nous conduire à des résultats précis ou tout au moins aux plus rationnels en l'état de nos connaissances, quand la certitude ne peut être atteinte. Des erreurs possibles entre plantes de familles, genres et espèces différents. — On ne saurait contester que la paléobotanique est peut-être de toutes les sciences de la nature celle où les aleas sont les plus grands et les chances d'erreurs les plus nombreuses. Mais ce n'est point là une raison pour négliger systématiquement ces études, ou n’accorder aux déterminations basées sur elles qu'une si petite part de créance qu'elle équivaut presque à une négation. Delà un juste milieu à observer entre les auteurs qui ont voulu, par l'examen d'une simple petite florule ne comprenant que des restes imparfaits, établir des rapprochements et des règles générales, et les auteurs qui ne reconnaissent de véritable valeur qu'aux seuls organes sur lesquels la botanique actuelle s'appuie pour déterminer les végétaux. [1 faut reconnaître la valeur de certains caractères, et en rejeter d'autres, sujets à une variabilité trop grande, il faut tenir compte des difficultés que l'on rencontre pour pouvoir distinguer les formes et se garder des généralisations trop étendues. Il faut, en un mot, considérer dans les empreintes fossiles non pas ce qu'on voudrait y voir, mais bien ce qu'elles sont capables de nous donner, et tout en regardant un grand nombre d'entre elles comme des débris épars des anciens parchemins de la grande charte de la nature, reconnaître que certaines de ces pages peuvent dès maintenant se laisser déchiffrer et que certains documents sont assez précis pour qu'on ne puisse douter de leur réalité. | « La nervation, dit M. Fliche (1,, a été longtemps mise par les botanistes « descripteurs à un rang très inférieur pour la distinction des espèces. » Et de fait on ne comprendrait pas comment ces caractères auraient été exploités par une classification qui, réunissant les végétaux au moyen des organes floraux, est fatalement obligée de les disjoirdre au point de vue des caractères foliaires, attendu que ceux-ci se retrouvent similaires dans des genres et des familles très éloignées, tandis que des espèces du même genre possèdent quelquefois une nervation absolument différente. Ce qu'on peut d'autre part constater, c'est que, la plupart du temps, l'étude du réseau veineux est systématiquement laissée de côté et dans la plupart des iconographies datant seulement de quelques années, c'est à peine si les nervures secondaires sont indiquées et parfois d’une façon fort peu précise. Le paléontologiste, d'autre part, s'attache à ces caractères, les seuls que lui aient livrés les empreintes, et il s'en sert, non pas pour effectuer une classifica- tion des restes fossiles, mais simplement pour les reconnaître, et les placer ensuite dans la systématique. Ce serait donc vouloir prêter à la botanique fossile, à l'heure actuelle, un tout autre but que celui qu'elle poursuit, que de penser (comme cela se voit pourtant dans quelques ouvrages) qu'elle puisse s'arrêter à chercher dans une famille ou dans un genre tel qu'il est défini par les caractères floraux, une règle générale tirée de la nervation, règle qui permettra immédiate- ment la reconnaissance et le classement d’une empreinte fossile ; tel un mathématicien qui mêlant des systèmes différents de numération sans effectuer les corrections, s'obstinerait à en vouloir tirer des résultats exacts. Nous sommes entièrement de l'avis de M. Bommer, quand il fait remarquer dans son travail sur les causes d'erreurs dans la délermination des empreintes végétales, qu'on chercherait vainement une nervation typique pour un genre ou pour une famille, on pourrait même dire parfois pour une espèce; mais nous ne pensons pas, comme il semble le supposer, qu'il puisse venir à la pensée d'aucun paléontologiste de vouloir comparer au genre Acer, par exemple, (1) Fliche, — Nole pour servir à l'étude de la nervation. — ‘Bull. des Sc. de Nancy, 1886. — 78 — uniquement des feuilles à nervation palmée à la base, parce que les Acer les plus typiques d'Europe possèdent une nervation telle, et voudrait exclure systémati- quement de ce genre les feuilles qui seraient entières avec nervation pennée. De même celui-là ferait preuve d'une ignorance absolue en morphologie foliaire, qui rapporterait au genre Cinnamomum, toutes les feuilles triplinerves sous prétexte que les feuilles de ce genre représentent typiquement ce mode de nervation. Pour la comparaison des types, la méthode analytique avec tout ce qu'elle a d’aride, doit être employée à l'exclusion de toute autre, attendu que les formes les plus variées s'enchevêtrent dans les familles même les plus naturelles du règne végétal. Si beaucoup de déterminations ont dû subir des changements et des redresse- ments en paléontologie végétale, ne doit-on pas l’attribuer un peu aux idées préconçues qui guident parfois les sciences naturelles, et doit-on s'étonner, par exemple, que beaucoup de feuilles de Myricacées aient été prises pour des Protéacées par des auteurs, qui comme Ettingshausen désiraient voir dans l'Europe tertiaire le pendant de la végétation australienne. Quoi d'étonnant à ce que Saporta ait quelquefois multiplié quelques espèces dans des gisements superposés ou jugés tels, puisqu'il désirait vivement voir se confirmer les idées évolutives dans les flores du passé. « I1 est donc bon, comme le dit à juste « titre M. Fliche, de soumettre à la critique les résultats obtenus et surtout « de produire les faits qui observés chez des végétaux vivants doivent nous « mettre en garde contre des assertions trop absolues. » C'est en un mot une étude de nervation comparée qu'il faut faire en s’efforçant de découvrir dans la nervation subordonnée à la forme, non pas tant un système classificateur, qu'un moyen de séparer des organes, qui au premier abord pourraient ètre confondus. Une des principales difficultés réside dans la similitude de certains organes. C’est ce que fait remarquer M. Zeiller dans son excellent précis de paléobota- nique. « L'une des difficultés principales, dit cet auteur, est que le mème type, « aussi bien comme nervation que comme forme du limbe se retrouve parfois « dans des familles bien différentes, et qu'on peut alors hésiter entre des groupes « singulièrement éloignés, cependant l'identité n'esl presque jamais absolue... « Enfin il est clair que si l’on a affaire à des types éteints on pourra ne trouver « parmi les végétaux vivants que des analogies sans ressemblance formelle, et. « l'attribution demeurera forcément indécise, rien n’autorisant à conclure de « simples analogies de formes et de nervations à une affinité systématique, sur « laquelle l'étude des organes floraux permettrait seule de se prononcer et tel ee « est le cas pour quelques types heureusement peu nombreux dont on n’a pu « encore déterminer la véritable place (1). » Cet auteur reconnaît ensuite que grâce à une étude approfondie du système de nervation on a pu classer avec certitude une grande partie des feuilles de dicotylédones fossiles. Il est donc parfaitement démontré qu'on ne doit pas s'attendre dans les déter- minations basées sur des feuilles, à trouver, comme dans la taxonomie florale une formule exacte, et encore sait-on combien cette soi-disant formule florale est sujette à variations dans les familles dites par enchaînement, où les derniers termes obéissent si vaguement au type que les auteurs les ont ballottés dans les groupes les plus disparates. C'est la comparaison des caractères morphologiques (forme, marge, angle et nombre des nervures, agencements des différents réseaux, pétiole, consistance) et des caraclères physionomiques, en faisant intervenir la dispersion géographique, qui doit guider les recherches, et nous sommes intimement persuadé que cette méthode, rigoureusement appliquée, sur des échantillons en bon état, nombreux et variés, doit être fertile en heureux résultats. Si on envisage tous les caractères subordonnés à la physionomie générale, il est très peu de formes qui rentrent l'une dans l’autre ; si, néanmoins, quelques- unes présentaient une identité absolue, nous devons avouer l'impossibilité où nous sommes de les séparer. Il faut pourtant bien faire remarquer que les botanistes qui n'ont que des données insuffisantes en paléontologie végétale, attachent généralement une importance trop grande aux épithètes attribuées par les auteurs à des plantes ayant avec d'autres certaines analogies de feuillage, et nous estimons qu'on doit faire un cas très minime des termes laurifolia, quercifolia, etc., etc. Les organes ainsi définis ont bien une vague ressemblance avec les feuilles des lauriers ou des chênes, mais l'argument qu'on peut en tirer contre la paléontologie n'a qu'une valeur négative. Malgré cela la prudence doit être notre règle et notre guide et on ne saurait trop louer les auteurs qui se sont occupés de restreindre les causes d'erreurs, en signalant dans leurs études les variations morphologiques foliaires. Les simi- litudes, qui ont été signalées, sont autant de jalons qui permettent d'éviter de lourdes fautes. A ce point de vue ils ont rendu aux paléontologistes un service signalé ; mais n'ayant trop souvent en vue que la forme générale sans souci des détails et de leurs rapports mutuels, ils ont indiqués comme semblables des organes qui en (1) Zeiller. — Eléments de paléobotanique, page 302. — 80 — réalité ne sont que similaires. On trouvera plus loin des exemples multiples dans la description raisonnée des espèces de la Mougudo, où nous nous sommes eflorcé de critiquer le plus qu'il était en notre pouvoir les formes diverses dans les familles les plus différentes. Nous ne retiendrons dans ces généralités que quelques exemples qui feront mieux saisir notre pensée. Nous les empruntons à nos propres recherches et au travail très documenté et extrèmement précieux de M. Bommer, de l'Université de Bruxelles (1). Cet auteur a fort judicieusement accumulé des types d’allures semblables, mais à notre avis, la critique des caractères porte quelquefois sur des points trop connus pour leur extrême variabilité, pour qu'il y ait vraiment cause d'erreur effective, ou bien cette critique n'intéresse que l'aspect général, qui est bien un des côtés de la question, mais non le plus important, le principal critérium étant fourni par les différents détails du réseau veineux. C'est ainsi que pour choisir un exemple entre cent, à la fin de la page 30, M. Bommer cite l'Acer lœnigalum, Wall. (Sapindacée) et l'Hymenocardia acida (Euphorbiacée) comme présentant des ressemblances telles qu'on pourrait les admettre dans le même genre. Comme nous l'avons fait remarquer, la classification par familles et genres ne doit pas entrer en ligne de compte en ce qui concerne les déterminations en paléonto- logie, aucune famille ni aucun genre n'ayant un prototype défini, et les formes disparates ou non pouvant se trouver juxtaposées ou disjointes sans qu’on puisse encore à l'heure qu'il est formuler une loi à cet égard ; mais il y a plus, et nous ferons simplement remarquer qu'il y a une différence essentielle entre les fruits des deux espèces, mème si on n'envisage que les demi samares. Cette diffé- rence n'existe ni dans l'aile ni dans la nucule, mais bien dans le rapport de l'aile avec la nucule. Celle-ci, dans l'Hymenocardia se prolonge sur le côté applati, de l’aile qui regarde l’autre demi samare, alors que c'est le contraire dans l'A cer. On pourrait faire des remarques analogues en ce qui concerne le genre Thoninia. Quant aux Securidaca et Banisteria, les nucules diffèrent notable- ment de celles des Acer ; chez Acridocartus et Tarrielia, l'insertion se fait d'une manière toute différente. Nous pourrions faire des observations semblables en ce qui concerne les samares du type de l'Ulmus dont nous avons eu l'occasion de faire une étude spéciale et qu'on trouvera à l'article Abronia dans le cours de notre ouvrage. Nous ferons remarquer seulement ici qu'après avoir comparé entre eux cinquante types environ de fruits ailés ayant au premier abord d’étroites analo- gies, tous nous ont présenté des différences si l'on va au fond des carac- tères. (1) Bommer. — Les Causes d'erreur dans l'Élude des Empreintes vég'tales, Bruxelles, 1903. ao Nous renvoyons également le lecteur aux articles Morus rubra, Populus balsa- moïdes, où nous avons comparé et disjoint des types qui, au premier abord paraissent présenter une similitude absolue, et appartiennent pourtant à des familles absolument hétérogènes, comme les Urticées et les Malvacées, pour le premier, les Salicinées, 'Euphorbiacées, Flacourliacées, pour le second, M. Deane a fait (1) une étude assez documentée des formes semblables dans quelques genres vivants, et ses remarques auraient certainement une grande valeur ; malheureusement les figures sur lesquelles elles s'appuient sont si incomplètes et d'une exactitude si relative, qu'on serait presque tenté de les considérer en paléontologie comme trop frustes pour pouvoir s’en servir. Il résulte de tous ces exemples, que nous pourrions multiplier pour ainsi dire à l'infini : 1° Qu'on ne peut admettre comme cause effective d'erreur, la présence de nervations similaires dans des familles ou genres différents, pas plus qu’on ne peut espérer trouver une formule de nervation pour des groupements effectués à l'aide des organes de la reproduction ; 2° Qu'il faut au contraire grouper les formes similaires et chercher dans leur analyse des caractères suffisants de séparation ; 3° Que les types absolument identiques dans des familles et des genres diffé- rents sont extrèmement rares et même ne se rencontrent pas si l'on fait intervenir la dispersion géographique, chose toujours légitime quand il s'agit d'un groupe- ment un peu considérable ; 4° Que l'étude seule de l'aspect général est totalement insuffisante dans le classement des formes, et qu'il faut faire intervenir l'étude des caractères les plus minimes et les subordonner à la physionomie de l'ensemble. Variations foliaires dans l'individu. — Dans tout ce qui pré- cède, nous n'avons envisagé que les causes d'erreur résultant d'une fausse attribution au genre ou à la famille, et nous avons indiqué les moyens qui nous paraissent les meilleurs pour les rendre les moins fréquentes possible. Ce sont les erreurs les plus graves et que l'état malheureusement trop fruste ou trop incomplet des empreintes fait souvent commettre, en effet, changeant les termes de comparaison, elles changent du même coup les conclusions qui s'appuient sur ‘eux. Des variations, peut-être aussi étendues, mais certainement mieux connues, affectent certaines formes. (1 Déane — On the variation of the leaves anols value in the determination of botanical affinities. Proc: linn. Soc. N. S. W., Sydney, 25. 1900-1901. ee Ces variations sont de trois sortes : elles peuvent être essentielles, secondaires ou téralologiques. Nous entendons par variation essentielle, une variation telle, qu'elle pe:it changer complètement les formes foliaires, au point de rendre les organes d'un même type mécunnaissables. Les varialions secondaires sont celles qui, sans changer le type, affectent certains caractères qui peuvent faire considérer ces organes comme appartenant à deux types voisins ; enfin les variations lératologi- ques sont celles qui n’affectent que rarement les organes foliaires d'un individu. Ces dernières sont passagères, tandis que les deux premières sont généralement beaucoup plus constantes. M. Fliche, dans la note, des plus intéressantes, citée plus haut, ne fait pas intervenir de distinction dans les variations normales et montre que des « types foliaires, considérés généralement et avec raison comme ayant une « très grande fixité, peuvent présenter des anomalies considérables. » II faut bien remarquer cependant que les variations tératologiques et accidentelles ne peuvent avoir une aussi grande importance que celles qui se produisent réguliè- rement ou affectent une catégorie d'invidus placés daus des conditions particulières. Les erreurs provenant des varialions essenlielles, sont certainement nombreuses, mais généralement assez connues (Eucalyplus, Aralia, Quercus, Ulmus, Platanus, Acer, etc., etc.). Les auteurs qui se sont occupés de la nerva- tion, en ont indiqué un certain nombre et ont en cela rendu service à la botanique fossile, bien que certains l'aient peut-être fait avec une pointe d'ironie. Le paléontologiste restreindra d'autant plus ces erreurs, qu'il aura à sa disposition des herbiers plus nombreux et qu'il connaîtra mieux les différentes formes. Quant aux varialions secondaires el tératologiques, les difficultés qu'elles soulèvent et qui résultent d'une méprise, sont plus apparentes que réelles, car si l'on peut commettre une erreur en multipliant les types fossiles rattachables à une forme vivante, cette faute ne fausse pas comme précédemment les conclu- sions générales qui découlent des faits ainsi interprétés. Nous devons même faire abstraction des variations téralologiques, celles-ci ne peuvent pas entrer en ligne de compte, non que nous n'en reconnaissions pas l'existence, mais parce que nous sommes dans l'impossibilité absolue: d'en assurer le contrôle, il faut bien admettre que nous nous trouvons en face d'une forme normale ou sujette seulement aux variations nommées plus haut quand il s’agit de fossiles. C'est certainement là une cause d'erreur absolument inéluclable, mais il faut aussi ajouter que, en face du petit nombre d'organes foliaires affectés par des variations de ce genre et du petit nombre également de feuilles conservées à l'état fossile dans un gisement, où il y avait à l’état vivant des milliers et des milliers d'organes similaires, les erreurs provenant de ces variations tératolo- giques sont réduites à leur minimum. Mais il ne semble pas qu'il en soit ainsi en ce qui concerne les varialions secondaires, en effet : si deux formes fossiles se retrouvent en même temps sur un même individu vivant et sur deux espèces différentes, devons-nous ranger ces deux fossiles sous une même rubrique ou devons-nous les distinguer ? Si ces variations se rencontrent au même degré sur les spécimens de la nature vivante, la synthèse ne paraît pas douteuse. C'est le cas par exemple pour le genre Sassafras, qui possède des feuilles à limbe entier et d’autres à limbe trilobé ; les unes présentent des nervures primaires basilaires faibles, d'autres en sont dépourvues. (Voir les planches hors texte où ce genre est illustré). Tous les fossiles doivent donc rentrer dans la même espèce, et il n'y a pas lieu de les disjoindre ; mais quand les variations se rencontrent à l’état exceptionnel ou sporadique dans un type vivant et dans plusieurs formes vivantes voisines, il nous paraît indispensable de les distinguer dans la nature du passé, sous peine de ranger sous une même dénomination spécifique des organes, qui, comparés dans des flores différentes, pourraient entraîner des coufusions. Le mal au contraire n'est pas grand à séparer deux formes voisines qui seront peut-être réunies plus tard, qu’on ne tient que provisoirement disjointes et qui sont com- parées à des types également très voisins. C’est ce que du reste nous avons développé dans les articles consacrés aux Acer inlegrilobum et decipiens, qui, bien que disjoints paléontologiquement peuvent au fond n'être que deux formes d'une même entité spécifique. L'étude minutieuse du plus grand nombre de formes possible est le seul moyen qui se présente à nous, soit pour distinguer les variations léralologiques, soit pour grouper les formes affectées seulement de variations secondaires. Il est certain que bien des auteurs ont fait des espèces, là où il n'y avait que des variations morphologiques insignifiantes, il faut donc, par des études compara- tives nombreuses, s’efforcer de faire acquérir aux déterminations le maximum de certitude possible, en arrivant à distinguer dans une forme le frait essentiel en qui réside la physionomie, de celui qui n'est qu'accessoire et fugitif. S'il paraît excessif de repousser les caractères tirés du réseau veineux comme moyen d'investigation et de vouloir nier des traits distinctifs dont le bon sens se sert communément, il faut également reconnaître que c'est prêter à ces mêmes traits une fixité et une importance qu'ils n’ont pas, que de vouloir, par l'inspection d'un fragment créer un type, ou établir une phyllogénie qui ne peut avoir de véridique que la manière habile et adroite dont on l'aura présentée. Conclusion et Méthode Nous partageons entièrement l'opinion de Schenk (1) quand il dit que « les « déterminations des fossiles dicotylédones doivent être faites dans un esprit « d'autant plus critique qu'il s'agit de quelque chose de plus important que la « simple désignation d'un objet » et nous sommes d’avis qu'on ne saurait y apporter trop de soins ; mais nous ne saurions partager sa manière de voir, quand, après avoir passé en revue les différentes formes de nervation et en faisant intervenir seulement les grands faisceaux, il dit, page 394 : « On peut « désigner les ramifications des faisceaux comme ramifications de premier, « second... n° ordre, depuis le premier jusqu’au dernier. Leur valeur diagnos- « tique n’est en somme pas très importante. C'est à peine si l'on se sert de ce « caractère pour les feuilles des plantes vivantes ; le même dispositif peut, en « effet, se rencontrer dans les familles les plus différentes, tandis que dans une « même famille ou dans un même genre on aura de grandes différences. » Nous avons déjà assez insisté sur le fait qu'on ne peut ni on ne doit espérer caractériser une famille ou un genre par sa nervation, mais on peut se demander si ces caractères ont une faible valeur, parce qu'on ne les a pas exploités, ou si on ne les a pas exploités parce qu'ils ont une importance presque nulle. Nous penchons vers la première interprétation et, tout en reconnaissant qu'on les a peu mis en œuvre, nous devons rechercher si le réseau veineux possède ou non une valeur de diagnostic suflisante. Bien que sujette à la variabilité dans une très large mesure, nous le recon- naissons, la feuille possède en elle-même des caractères types qu'il s’agit de dégager, cela va sans dire, mais qui n'en existent pas moins à l’état latent. A cette première question, nous ne saurions trouver de meilleure réponse qu'en citant un passage d’un paléontologiste éminent, M. l'abbé Boulay : « Des « personnes, même étrangères à toute étude de botanique, savent parfaitement « distinguer, à la seule inspection des feuilles, un poirier d’un pommier, bien « que ces deux genres soient considérés comme extrêmement voisins par les « botanistes de profession. Il y a plus, les horticulteurs reconnaïîtront, dans « ces mêmes genres que nous choisissons, entre cent autres, comme exemple, « une très grande variété par l'observation du feuillage. Cette pratique journa- « lière sufhrait à prouver que les feuilles des arbres présentent des caractères « distinctifs d'une réelle valeur. » Si on ajoute à cela que ces distinctions ne sont faites que sur les caractères les plus saillants, tandis que le paléontologiste met en œuvre jusqu'aux moindres (1) Schenk in Zittel. — Trailé de Paléontologie, part. Il, Paléophytologie. EN détails, on se convaincra de la légitimité des recherches de la botanique fossile. Mais, ce n'est pas tout, et ces caractères foliaires paraissent bien appar- tenir à tel ou tel type en particulier, eu égard aux variations intrinsèques de chacun. Nous avons pu comparer des feuilles de Vikis minifera de nos climats à d’autres provenant du lac Tchad, de Madagascar, et de Mandchourie, toutes se ressemblent parfaitement. Nous avons pu avoir, également, un certain nombre d'espèces arborescentes de nos pays, acclimatés à Mada- gascar, telles que Châtaignier, Chêne et différents arbres fruitiers, nous avons reconnu chez toutes la physionomie qui caractérise ces types dans nos climats. D'autres part, certains types fossiles parfaitement caractérisés par leurs fleurs, tels que Cinnamomum, et par leurs fruits, comme Plerocarya, Acer, Carpinus, Beltula, présentent des feuilles qui, au point de vue générique, sont très sem- blables à celles des espèces actuelles. On est donc, dans ce cas, obligé de reconnaître que les variations dans le temps ont été bien faibles chez certains types. Types paléontologiques. — A côté de ces types il y en a d'autres qui sont caractéristiques de certaines flores, et qui, ne pouvant être rapprochés d'aucun type défini, demeurent fluctuants : ce sont les types paléontologiques sensu stricto. Nous prendrons comme exemple le Grewia crenata, type archaïque que l’on retrouve dans la flore des cinérites. Nous ne changerons pas ici le nom générique consacré par l'autorité d'Heer et d’autres maîtres de la botanique fossile et qui, reconnue inexacte quant aux noyaux des fruits, doit l'être très probablement pour les feuilles, comme on le verra plus loin, par les figures intercallées dans le texte. (Description raisonnée des espèces). Le Grewia echinulala, Del., de Nubie et le G. occidenlalis d'Ethiopie ne ressemblent que de bien loin au type fossile, tandis que cette feuille se rapproche beaucoup plus de certains Sida, sans qu'il soit possible, en l’état des documents, de pouvoir lui assigner une place plus précise. Il en est de même du Quercus furcinervis, comme on pourra le voir dans les pages que nous consacrons à son étude. Nous nous trouvons en présence d’une forme qui est absolument identique à celle que Rossmässler a décrite. Mais, est-ce bien un Quercus ? D'autres genres peuvent lui être comparés et même dans les Quercus les affinités sont fluctuantes ; si, la comparaison avec les feuilles fossiles est possible, celle avec les types vivants demeure problé- matique, et nous devons donc la considérer comme telle dans les conclusions où ce type pourrait intervenir. Nous nous résumerons en disant : 1° Qu'il existe une physionomie foliaire particulière à chaque type, que cette he physionomie est soumise à des variations assez grandes, résultant des caractères de la forme et du réseau veineux, qu'il y a donc lieu de rechercher quels sont ces caractères et quel est le moyen le plus sûr et le plus rationnel de coordonner ces différents indices pour les faire servir à la détermination des restes fossiles. 2° Qu'il existe des types fluctuants qui, pourtant, se retrouvent identiques dans plusieurs flores (types paléontologiques documentaires) réclamant une détermination plus précise. Caractères sur lesquels s'appuient les déterminations.— Une des causes qui a contribué à fausser les conclusions de la paléobotanique, est la multiplication trop grande des espèces basées sur des indices, quelque- fois bien faibles ; il faut aussi ajouter que la discussion des caractères comparatifs est souvent bien insuffisante dans les flores fossiles, les auteurs se sont presque toujours contentés d'affirmer les rapprochements avec la nature actuelle et de comparer les types décrits dans des flores analogues. Bien que des idées d’a priort aient dominé dans l'œuvre d’Ettingshausen, on ne saurait trop louer ses remarquables travaux sur la nervation des feuilles qui demeu- reront des documents impérissables auxquels il faudra sans cesse recourir. Gaudin et Saporta, le second surtout, introduisirent dans leurs travaux la critique des espèces, et se sont servis d'un grand nombre de documents comparatifs qui ont donné à certaines de leurs déterminations un caractère de certitude presque absolue. Dans la détermination des restes fossiles foliaires, les seuls caractères que l'on puisse exploiter sont ceux tirés du réseau veineux, chaque auteur les a envisagés à un point de vue spécial, attachant plus ou moins d'importance a tel ou tel, tantôt en négligeant certains presque complètement. Les uns ont pesé les caractères, les autres les ont dénombrés. On peut dire que l'examen minutieux de tous les caractères et de fous les détails doit entrer en ligne de compte, car nous n'avons aucune donnée pour apprécier quel est celui qui est prépondérant. Quand on est arrivé, par des comparaisons attentives de familles diverses, à noter les variations les plus fréquentes des organes foliaires, on n’a pas tardé à s'apercevoir qu'il existait des caractéristiques, tantôt c’est la longueur relative du pétiole, qui est le caractère le plus fixe, tantôt le nombre des nervures secondaires, tantôt la finesse du réseau ou la forme spéciale des mailles, etc., etc. Il n'y a donc pas lieu, en règle générale, d'accorder plus d'importance à l’un qu'à l’autre. La méthode doit avoir pour but, de distinguer le plus grand nombre possible de types au moyen d’un très petit nombre de caractères. Ces caractères sont de trois sortes : 1° Les caractères morphologiques ; 2° Les caractères physionomiques ; 3° Les caractères biologiques ou ceux tirés de la dispersion géographique actuelle. Nous allons les passer en revue et les considérer dans leurs rapports réci- proques. Les caractères morphologiques devant être aussi exacts que possible, il faudra rejeter, comme nous l'avons déjà fait, les restes trop frustes et trop imparfaits, ou, du moins, les décrire comme tels et ne les compter qu'à titre tout à fait accessoire dans les conclusions générales. Les caractères morpholo- giques sont au nombre de 72. Ce sont : le pétiole, la forme et les dimensions du limbe, la marge, la consistance du parenchyme, la force relative des principales nervures, le nombre et la disposition des nervures secondaires leur angle d'émer- gence, le réseau tertiaire, le réseau ultime, V'épiderme quand il est conservé et qu'on peut en faire l'examen microscopique. Parmi eux, les uns sont importants, les autres tout à fait secondaires, sui- vant les types envisagés, mais on peut, du moins, indiquer quelques généralités, quel que soit le groupe auquel on s'adresse. Le PÉTIOLE est généralement un bon caractère d'une fixité relative assez grande, grâce à lui on peut établir les deux grandes catégories de feuilles pétiolées et sessiles, et dans les espèces vois'nes comme le Quercus, par exemple la longueur relative de cet organe est assez fixe. Malheureusement, s'il est relati- vement aisé de reconnaître chez un fossile une feuille sessile d'une feuille pétiolée, ces dernières ne conservent que rarement cet organe à l'état d'intégrité parfaite. Dès lors, bien que ayant dans certains groupes une assez grande valeur, il n'en a, vu sa rareté, qu'une bien minime en paléontologie. La DIMEXSION de la feuille est d'une valeur presque nulle et nous l'aurions volontiers passée sous silence, si certains auteurs ne l'avaient exploitée pour la distinction de soi-disant espèces, toutes celles qui ont ce caractère comme base sont certainement erronées, la station, humide ou sèche, la situation des feuilles sur le végétal, ont une telle influence, qu'on ne doit exploiter ce caractère qu’en dernière ligne. LA FORME DU LIMBE ET LA MARGE Ont au contraire une réelle valeur, ce sont deux des principaux caractères auxquels on ne saurait attacher trop d'im- portance, mais il faut avoir soin de ne pas les employer seuls et de les subor- donner aux caractères tirés de la nervation. Il est certain que de nombreuses observations, basées sur la nature vivante, sont nécessaires pour lui donner toute sa force. = 100 res LA CONSISTANCE DU PARENCHYME est quelquefois caractéristique pour certains types et on peut l'utiliser comme moyen de séparation des formes. La plupart du temps, l'épaisseur du parenchyme empèche d’apercevoir le réseau veineux, et il faut dès lors faire entrer ce caractère en ligne de compte ; toute- fois, il faut bien s'assurer auparavant que cette absence de nervation provient bien de cette particularité et non d'insuffisance, ce qui entraînerait le rejet de l'empreinte. La NERVATION, avec ses modalités multiples, fournit les éléments les plus nombreux de déterminations. La grosseur des réseaux de tous ordres est importante à considérer, soit en elle-même, soit dans les rapports des différents systèmes entre eux. La disposition des nervures secondaires nous permettra de distinguer certains types les uns des autres. C'est sur ce caractère que l'on classe dans la botanique organographique, les feuilles, en feuilles à nervation palmée. pennée, etc., mais il y a plus, la disposition des différentes nervures secondaires pourra encore nous éclairer à ce sujet, c'est ainsi que la hauteur d'où s'échappent les deux premières secondaires qui dessinent la nervation trinerve dans un grand nombre de Laurinées, n'est pas la même que celle de certaines Mélastomacées et Strychnées, ou encore celle du Cocculus laurifolius. D. €. Toutefois, cette dispo- sition est sujette à une assez grande variabilité, pour qu'il soit nécessaire de la contrôler soigneusement au moyen d'échantillons vivants et de la subordonner aux autres traits distinctifs tirés des autres caractéristiques. LE NOMBRE DES NERVURES SECONDAIRES à une valeur assez grande, car il est assez constant dans les limites d’une variabilité qu'il faut nécessairement établir sur des bases comparatives tirées de la nature vivante. M. Paolucci, qui est l’auteur d’une fort belle étude sur les Gisements d’Ancône, dit néan- moins que c'est une grave erreur taxonomique de croire ce caractère constant car, pour un grand nombre de feuilles, cette quantité est très variable. Nous pensons qu'il nous est permis de ne point partager entièrement son opinion : 1°, parce que nous estimons qu'il est impossible de faire une espèce en se basant uniquement sur ce caractère, quand les limites de la variabilité n’ont pas été éta- blies d'une façon bien certaine sur de nombreux spécimens de la nature vivante, 2°, parce que nous relevons, dans le tableau donné par cet auteur, des moyennes sur lesquelles on peut s'appuyer d'une façon tout à fait valable. C'est ainsi que nous trouvons des variations faibles : chez Populus nigra où ce nombre oscille entre 4-6 Cornus sanguinea — = 4-06 Viburnum tinus — — S-7 5-6 Quercus robur — = = — 89 — Il est certain que dans les types comme Quercus 1lex, où ce nombre varie entre $-09, le caractère devra être considéré comme très douteux, et il devra être considéré comme à peu près nul chez Juglans regia, Ulmus campeslre Capinus, Ostrya, où on peut compter depuis $ jusqu'à 17 nervures secondaires. L'ANGLE D'ÉMERGENCE DES NERVURES SECONDAIRES. — Cet angle possède également une limite d'oscillation, mais peut être considéré (chaque type pris à part) comme pouvant fournir un bon caractère. En effet, certaines feuilles où les nervures secondaires s'échappent sous un angle aigu à la base, conservent cet angle, indépendamment de l'élargissement cu limbe, d’autres, au contraire, qui s'échappent sous un angle obtus, le conser- vent tel, même quand la base du limbe se rétrécit exceptionnellement ; chez d'autres types, au contraire, comme chez Sassafras (voir planches hors texte 11, IV, V) par exemple, cet angle est indifférent. 1 semble donc qu'on ne puisse donner ici de règle absolument générale, et qu'on ne puisse se servir de ce critérium que pour séparer deux types, qui étant semblables sous tous les rapports, présenteraient dans la nature vivante la stabilité que nous avons mentionnée. LE RÉSEAU TERTIAIRE. — Généralement visible dans les empreintes fossiles déterminables, le réseau tertiaire vient apporter un nouveau contingent de preuves. La forme de ses anastomoses. leur manière d'être par rapport aux nervures secondaires, la physionomie générale qu'elles impriment souvent à l'ensemble de la nervation (nervation en échelle chez les Mélastomacées, réseau finement strié chez un grand nombre de Cupulifères, réseau en toile d'araignée chez presque toutes les Malvacées et beaucoup d’Artocarpées) sont des caractères essentiels qui présentent dans chaque type une grande constance et en fixent souvent la physionomie par suite des rapports multiples qu'on peut y découvrir : soit avec la nervure primaire, soit avec les secondaires, soit avec la marge. LE RÉSEAU ULTIME doit encore attirer notre attention et ce n’est pas une raison de le croire dénué d'importance parce que la plupart du temps il n’est pas visible sur les empreintes. Il a tout au moins pour lui un avantage considérable, c'est qu'il se maintient semblable à lui-même sur toute la surface du limbe et dès lors la conservation d'un lambeau suffit pour le reconstituer dans son ensemble. C'est un caractère essentiellement morphologique, tandis que le réseau tertiaire avec ses rapports multiples en était un essentiellement physionomique et à ce tre celui-là est bien moins important que celui-ci. L'ÉPIDERME enfin peut donner des indications utiles quand il se trouve conservé d'une façon suffisante pour pouvoir être observé au microscope. 12 a 90 — Mais, hâtons-nous de le dire, tous ces caractères ne servent de rien, si on les envisage en eux-mêmes et si on veut attacher à l'un ou à l’autre une importance taxonomique trop grande. Chacun pris à part est sujet à varier et cela dans des limites assez étendues, il faut donc pour qu'ils indiquent vraiment quelque chose de précis et qu'ils puissent mériter le nom de caractères distinctifs, les subordonner les uns aux autres et les examiner dans leurs rapports mutuels, cela revient à expliquer nettement et dans le détail ce que nous entendons par caraclères physionomiques. Le caractère physionomique est indépendant des caractères mor- phologiques, en ce que l'élément qui le constitue, peut n'être pas constamment semblable à lui-même, il est d'un autre côté lié essentiellement à ces caractères, en ce quil constitue le lien de coordination qui les unit, l'étude simultanée des caractères morphologiques (qui sont constitués par les traits distinctifs considérés en eux-mêmes), et des caractères physionomiques (qui consistent à considérer les traits distinctifs dans leurs rapports réciproques) est nécessaire et indispensable et c'est pour l'avoir négligée que beaucoup d’au- teurs ont rapproché des organes qui ne pouvaient l'être, ou ont cru voir des similitudes là où il n’y en avait pas. Le caractère physionomique résulte quelquefois de l'agencement spécial d'un seul caractère morphologique ; par exemple la nervation en échelle dans la famille des Mélastomacées résulte de lhorizontalité de la totalité du réseau tertiaire ; la nervation triplinerve chez beaucoup de genres de Laurinées, de Strychnées, etc., résulte de la formation de deux nervures principales s’é- chappant de la base de la feuille et montant plus ou moins haut dans le limbe, la nervation rayonnante chez les Hydropellidées résulte de la disposition des nervures primaires autour d’un point central; un tel caractère physionomique, peut induire en erreur. C'est une physionomie de premier coup d'œil, peut-on dire ; ce n'est pas à proprement parler un caractère physionomique, c'est un caractère morphologique dont la disposition spéciale en impose à tel point qu'envisagé seul il nous ferait commettre de graves erreurs, il faudra pour les éviter faire intervenir précisement la combinaison de plusieurs caractères, faire en un mot de la physionomie vraie et ne pas se contenter d’un air de famille. Rien, en effet, ne ressemble plus à certaines feuilles d'Hydropeltidées, par exemple, que les feuilles d'une Gentianée aquatique à feuilles peltées, le Villarsia. Or, celui qui les confondrait ferait preuve d'un esprit d'observation bien superficiel et se serait trompé pour n'avoir fait entrer en jeu qu'un seul caractère morphologique. S'il est vrai que le limbe est bien identique, le réseau qui le soutient est totalement différent. Les caractères physionomiques — 91 — résultant de la combinaison de la forme et du système veineux secondaire suffit à empècher une erreur. | Il est quelquefois difficile de donner des formules simples et exactes en ce qui concerne les caractères physionomiques comme nous l'avons fait pour les différents caractères morphologiques. Ceux-ci se définissent d'eux-mêmes, pour définir ceux-là il faut extraire le rapport d’où résulte le trait distinctif. Le caractère physionomique, c’est, pour nous servir d'un exemple trivial, mais qui fera bien saisir notre pensée, le trait du caricaturiste qui a su saisir le caractère mème du type, et qui suffit pour évoquer dans notre esprit le souvenir de l’objet. La physionomie, c'est cette combinaison d'où résulte la ressemblance de deux formes, sans qu'il soit possible de dire d'une manière exacte où commence et où finit le trait qui la caractérise, et quel est celui qui ajouté ou retranché la fait naître ou la détruit. Nous ne voulons pas répéter ici tous les exemples que nous avons étudiés successivement dans la description raisonnée des espèces, nous y renvoyons le lecteur. Si l'on ne peut jamais être absolument sûr d'avoir déterminé avec certitude les feuilles d'un végétal ne présentant pas avec celles de la nature actuelle une identité incontestable, on peut tout au moins être certain que la méthode que nous avons mise en œuvre, nous permet d'affirmer que les types n'appartiennent certainement pas à ceux dont nous avons fait la critique, ce qui pour être un résultat qu'on pourrait peut-être qualifier de négatif n'en est pas moins un résultat. Nous prendrons seulement comme types le Fraxinus canlalensis, Laur., (= Dictamnus major, Sap.), et le Paulownia europæa, Laur., (= Tia expansa, Sap.). Nous ne pouvons donner de meilleur exemple de ce que nous avons appelé les caractères morphologiques et physionomiques, et de la manière dont nous les avons exploités. Dans les genres comparés au premier (Fraxinus) et au second (Paulownia) nous retrouvons certainement des caractères morphologiques semblables en plus ou moins grand nombre, mais dans aucun des genres cités nous ne trouvons l'arrangement susceptible de nous donner une physionomie semblable’ le substratum si l'on veut est le même, mais le plan est différent et comme nous l'avons déjà fait remarquer, tandis qu'on peut avec des éléments hétérogènes arriver à des formes similaires, les formes les plus variées peuvent résulter de la juxtaposition d'éléments semblables. Si on nous refuse le droit, en nous basant uniquement sur des feuilles, de rapporter aux genres définis Fraxinus et Paulomnia nos empreintes, je doute qu'on puisse nous refuser celui de ne point les comprendre à côté de Diclamnus et de Tilia. Si donc l'élimination est certaine, les erreurs d’assimilation ne seront nn plus imputables qu'au mauvais état des empreintes et à la difficulté de réunir absolument tous les matériaux vivants (genres, espèces, formes) et non à l'imperfection des moyens d'investigation. L'étude minutieuse des caractères morphologiques subordonnée à l'étude des rapports de ces caractères entre eux, nous permet donc d'entrevoir des résultats effectifs. Car s’il est difficile d'admettre que plusieurs organes possèdent absolument les mêmes caractères, il est impossible de penser qu'ils puissent être disposés d’une manière identique. Mais ce n'est pas tout, et toutes les considérations tirées de l'examen même de la forme ne suffisent pas encore. Bien que nous venions de mettre en doute qu'il puisse se faire que deux organes se ressemblent absolument, nous voulons encore l'admettre pour un instant ; c’est ici qu'interviendront les caractères biologiques tirés de la dispersion actuelle des groupes et des habitudes de ceux-ci. De la valeur de la dispersion géographique et des asso- ciations végétales dans les déterminations paléontologi- ques. — Bien que ces caractères puissent légitimement intervenir comme on va le voir, ils ne doivent être exploités qu'en dernier lieu, et quand tous les autres moyens mis en œuvre ne nous ont pas donné entière satisfaction. Si l’on ne peut tracer à priori une limite septentrionale à une plante tropicale pendant les époques géologiques, nous pensons qu'il est tout à fait rationnel d'admettre que pendant l’époque tertiaire et surtout à la fin, une plante des pays froids n'a pu vivre au milieu d'une végétation nettement tropicale et inversement qu'il est tout aussi inadmissible de penser qu'une plante franchc- ment tropicale aie pu vivre rsolée au sein d’une végétation manifestement froide. Les considérations tirées du groupement des types et déduites de la dispersion actuelle des végétaux, peuvent donc prèter un sérieux appui à la détermination des restes fossiles, quand deux genres en présence possèdent des carac- tères foliaires tels, qu'il est impossible de les distinguer l'un de l’autre. Si donc l’un habite de nos jours les mêmes lieux que l'ensemble de la flore considérée, que l’autre, au contraire, soit isolé dans l’autre hémisphère, où dans des régions tout à fait opposées comme climat, à celui que semble indiquer l'association végétale fossile, nous pouvons affirmer qu'il est beaucoup plus rationnel, disons-le, beaucoup plus certain, de rapporter l'empreinte considérée au premier qu'au second. Et si après l'accumulation de tous ces caractères variés, la similitude de vie des termes de comparaison vient mettre un obstacle à nos recherches, nous devrons retenir une telle empreinte comme un docu- ment précieux, et rare heureusement, mais impossible à interpréter. Malgré tout, bien que des types, surtout parmi ceux appartenant au miocène 6; — et à l'éocène, trouvent leur place plus rationnellement marquée dans la classification, grâce à cette accumulation de caractères, celle-ci n'est pas définitive, soit que les matériaux consultés ne nous aient pas livré l'identification absolue des formes, de plus en plus nombreuses au fur et à mesure de l'extension des sciences botaniques, soit encore parce que nous nous trouvons en présence d'une forme disparaissant peu à peu devant l'envahissement des espèces actuelles. Ces empreintes nous ont laissé une terrible énigme à déchiffrer en nous livrant seulement des vestiges d'organes adaptés à des conditions si spéciales que les seules formes tropicales, qui les représentent de nos jours, ne nous donnent plus que les similaires. Après une observation attentive et prolongée on sent qu'un rapprochement s'impose, mais on a en même temps l'intuition qu’un chaïnon intermédiaire est absent pour rendre le rapprochement palpable aux yeux de tous. D'autre part on peut admettre aussi que ces différences ne sont que l’expres- sion des milieux divers dans lesquels ces plantes ont vécu. Les organes dont étaient pourvues les espèces à jamais disparues de notre sol avec les conditions qui avaient permis leur développement passé, reflétaient ces dernières en même temps qu'ils gardaient les caractères physionomiques des végétaux similaires, qui ont pu subsister dans d’autres contrées où les conditions ambiantes conve- naient aux exigences de leur organisme. D'autre part, comme ils portent dansleur morphologie le cachet propre au milieu dans lequel ils se maintiennent, il se greffe sur des caractères fondamentaux et qui en imposent, un coefficient de variabilité tel, que l'identification absolue des formes du passé avec celles du monde actuel devient impossible. CHAPITRE Il sd DESCRIPTION RAISONNÉE DES ESPÈCES CRYPTOGAMES MUSCINÉES t) MUSCITES sp. Nous avons rencontré sur des plaques provenant de la collection Saporta des empreintes de mousses très reconnaissables. Ce sont de petits fragments portant de petites feuilles imbriquées et qui rappellent absolument les tiges feuillées de plusieurs mousses. Bien que l'attribution à cet embranchement ne nous paraisse pas douteux, nous ne voudrions, en face de tels fragments, donner pour eux une diagnose plus précise. FILICINÉES ASPIDIUM FILIX-MAS ? PLiocenicA, Sap. Nous n'avons personnellement observé aucune fougère sur les empreintes provenant de la Mougudo. Saporta, dans le Bulletin de la Société Géologique de France (1873), pages 219-221, signale cette espèce avec un point de doute. « Je dois encore « signaler, dit-il, un pekf fragment unique d'une empreinte de fougère qui « semble un peu différer ou différer très peu de notre Aspidium filix-mas. » PHANÉROGAMES GYMNOSPERMES PINUS sp., folus quinis (SECT. STroBus) » sp., folus lernis (SECT. Tœpa) Les aiguilles de Pin sont nombreuses sur les dalles de Saint-Vincent, « d'innombrables débris concassés, dit Saporta, entraînés probablement (1) Nous avons dans le tableau final mentionné les gisements des différentes espèces. Nous ne les indiquerons donc pas après chacune d'elles dans le cours de cette description. = — « jusque-là par les eaux, nous permettent d'entrevoir l'existence d'une forêt « d'arbres résineux, placée sur les plus hauts sommets. Si ces espèces avaient « été associées aux espèces les plus ordinaires de Saint-Vincent, on trouverait « des cônes et des feuilles en bon état, tandis que ces derniers organes, quoique «_très fréquents sont presque constamment brisés et accompagnés jusqu'ici d’un « seul châton mâle que le vent a pu aisément transporter (1) ». Les autres col- lections que nous avons pu examiner, ne renferment aucun débris capable de modifier la description Connée par Saporta. ABIES RAMESI, Sap. ÉLUS ER. 41e M. Marty, qui a fait une étu le spéciale du Sapin du Cantal sur des échan- tillons remarquables et nombreux cu gisement de las Clauzades. a bien voulu nous communiquer les résultats de ses intéressantes recherches. Nous asso- ciant entièrement à ses conclusions, nous ne sau- rions mieux faire que de résumer les points prin- cipaux qui ont trait à l'Abies Ramesi, et nous le remercions de l’amabi- lité extrême avec laquelle il nous a autorisé à pui- ser dans son travail, dont les remarques judicieuses constituent le fond de cet FiG. 6. — Abies Ramesi. Sap., La Mougudo (face supérieure) d’après M. Marty. article. Saporta est revenu à plusieurs reprises sur le Sapin des cinérites et a émis à son sujet une série d'opinions excessivement intéressantes et que nous allons résumer en quelques mots. Une écaille fructifère de la Mouguco avait été tout d’abord rapportée par lui à l'Abies pinsapo, Boïss. et placée à c'té de l'Abies pinsapo, var. baborensis. I] fit ensuite graviter le Sapin du Cantal autour du même type en le comparant à V’Abies numidica, de Lan. Puis, cherchant sans doute dans les plantes fossiles les caractères intermédiaires des formes ancestrales, il impose à cette espèce le nom d’Alrs inlermedia, car il lui trouvait des caractères mixtes entre l'Abies numidica et l'Abies cephalonica, Link, forma Afollinis. Enfin, abandonnant ses (1) Saporta. — ‘Bullelin de la Sociélé Géologique de France, s. Il, t. 1, page 225. — premières opinions, il changea dans son livre, sur l'Évolution du règne végétal, fait en collaboration avec Marion, le nom d'Abies inlermedia en celui d'Abies Ramest, en y englobant l'A. Saportana, Rer. de la Cerdagne ; il le rapprocha de l'Abies clicica, Carr. tout en mentionnant des affinités possibles avec l'Abies lasiocarpa, Lindi. d'Amérique. Enfin, en dernier lieu, il revint encore à l'Abies numidica comme terme de comparaison. Grâce à ces tâtonnements dans les appréciations du Maître, grâce surtout aux patientes et minutieuses recherches de M. Marty, sur les divers gisements des végétaux du Cantal, où il a recueilli de nombreuses écailles strobilaires à Las Clauzades et des graines à Joursac, on peut se faire une idée assez nette de ce que devait être le Sapin de la Mougudo. Les feuilles de l’Abies Ramest sont émises sous un angle de 45 elles ne sont jamais serrées sur les rameaux fossiles, mais ce n'est là que le résultat de la fossilisation et probablement d'un commencement de dessication antérieure ayant amené la chute de ces organes, car on remarque sur les ramules, outre les feuilles conservées, des cicatrices rondes, indiquant la place de celles qui ont disparu. Les feuilles sont droites, la plupart du temps, elles mesurent de 6 à 25 "/" de longueur sur 2 à 3 de largeur, assez longuement atténuées et arrondies au sommet, où elles sont quelquefois, mais très rarement bifides. Elles possèdent à !a face inférieure deux lignes blanches stigmatifères. Les écailles ont de 18 à 30 "/" de large ; elles sont plus ou moins dilatées, suivant la partie du cône où elles s’inséraient, elles portent des stries radiales et sont munies d’un apex arrondi et tronqué, de chaque côté on remarque une expansion en forme d'oreillette. La base est cunéiforme et canaliculée. Les graines sont obovales munies d’une aile moins développée que dans le type de l'Abies cilicica, Carr. pris comme terme de comparaison. Saporta, comme nous l'avons vu, avait en premier lieu rapporté le Sapin du Cantal à l'Abies pinsapo, Boiss. le rapprochement est certainement possible, si on envisage seulement les écailles fructifères, mais ces écailles, quand elles ne sont pas munies de leur bractée plus ou moins caduque dans ce genre, sont si voisines comme forme dans Abies pinsapo, A. numidica et Abies cilicica, qu'il est vraiment impossible, sur une empreinte isolée, de dire si elles appar- tiennent à l’une plutôt qu'à l'autre de ces espèces. Mais, si l'écaille de la Mougudo peut rationnellement être rapportée à l'A bies pinsapo, l'examen des feuilles écarte nettement cette espèce, qui est munie de feuilles courtes, épaisses, presque toujours très aiguës au sommet; la variété Baborensis possédant, d’après Carrière, des feuilles encore plus trapues, est exclue à plus o environ, forte raison. Les feuilles de l'Abies Pindrow, Spach. pas plus que celles de l'A bies cepha- 13 9 — lonica, Link. ne peuvent entrer en comparaison. Le premier a des feuilles de ; centimètres, souvent en forme de faux, brusquement retrécies au sommet qui est bifide, quand au second, le sommet de la feuille est légèrement acuminé en une pointe scarieuse, tous ces caractères ne peuvent se comparer avec ceux qu’on remarque sur l'Abies Ramest. L'A bies cilicica, d'autre part, offre des points de contact nombreux et impor- tants. Les feuilles ont environ 3 centimètres de long sur 3 millimètres de large, elles sont entières et exceptionnellement échancrées au sommet, qui est progres- sivement atténué et arrondi. Elles sont insérées dans un ordre subdistique. Les écailles présentent un bord supérieur transversalement elliptique ou tronqué, strié et entier, à bords latéraux presque arrondis, à base cunéiforme, brusque- ment rétrécie en onglet. Les graines sont obovales, munies d’une aïle oblique cunéiforme, longue de 18 millimètres. Les caractères concordent à tels points avec ceux de l'Abies Ramesi, que l'étroite parenté de ces deux formes s'impose à l'esprit, les différences sont minimes, elles résident dans l'échancrure du sommet de la feuille, beaucoup plus rare chez le fossile, et dans les écailles qui sont parfois plus allongées et à bords plus arrondis que chez l'espèce vivante, l’aile de la graine est aussi un peu plus courte que chez l'espèce fossile. L’A bies Ramest constituait l'élément prépondérant de la végétation alpine. La rareté de ses restes indique que l'altitude qu'il occupait était bien supérieure à celle du gisement actuel. La biologie de son homologue actuel en est égale- ment une preuve. L’Abies cilicica habite en Asie-Mineure, les vallées du mont Taurus, où il est surtout fréquent sur le versant méridional. Il s'y élève jusqu'à 2660 en compagnie du Cèdre du Liban et de quelques formes de Génevriers (1). Le genre Abies est relativement rare dans les flores fossiles à cause même de son éloignement des lieux où s’effectuaient les dépôts. Toutefois, dans les gisements du Massif Central, on le rencontre souvent, c'est ainsi qu'il est à Joursac, au Trou de l'Enfer, à Rochesauve, dans le Puy-de-Dôme, à Varennes, en Cerdagne, à Ceyssac, dans la Haute-Loire. Bien que décrits sous des noms spécifiques différents, ces sapins paraissent appartenir au même type. [1 semble qu'une forme alliée de près à l'A bies cilicica ait habité dans le Massif Central et à l'extrémité orientale des Pyrénées de la fin du miocène jusqu'au milieu du pliocène, et aurait cédé le pas à l'Abies pectinala, D. C. dont on retrouve des vestiges dans la Terre de Grinnel et dans le forest Bed d'Angleterre. (1) Carrière. — Trailé général des Conifères, t. 1, p. 308. 9 ANGIOSPERMES MONOCOTYLÉDONES BAMBUSA LUGDUNENSIS, Sap. Er Mar. PL. IX, FIG. 2 et 2 A Après ce que Saporta et Marion ont dit de cette espèce dans leur flore fossile de Meximieux, il ne nous reste pas grand chose à ajouter comme des- cription ; les documents que nous possédons ayant été déjà analysés au sujet du gisement de l'Ain. Le fragment que nous reproduisons (PI. IX, fig. 2 et 2 À) appartient à la collection de M. Marty et représente le sommet d’une tige. La feuille de droite laisse apercevoir l’attache du pétiole et du limbe, tandis que celle de gauche montre l'insertion du pétiole sur la gaîne amplexicaule. On peut observer, d'une manière très nette, le nombre des nervures intercalaires qui est de $ 6, mais ce que nous n'avons pu apercevoir, ce sont les fines anastomoses trans- verses figurées par M. l'abbé Boulay sur son Bambusa cambonensis et que l'on retrouve chez Bambusa et Arundinaria. Les empreintes que nous avons pu examiner, se rapportant à la face supérieure du limbe, et la roche qui les porte ayant un grain relativement grossier, il n'est pas étonnant que de si faibles détails n'aient point été conservés. Nous possédons du gisement du Roc-de-Cuze une base de feuille amincie portant l'empreinte d'un commencement de pétiole qu'il nous paraît difficile de ne pas rattacher à cette espèce. L'extension des Bambous en Europe pendant le tertiaire a dû ètre considérable, mais d’après les figures des différentes flores, il est fort difficile de s'en faire une idée exacte, et l'on doit souscrire à l'opinion très indécise de Schenk, qui rejette Uniola bohemica, Ett., et Panicum miocenicum, Ett., tous deux de Bilin comme trop mal conservés pour être déterminés, contrairement à celle de Saporta qui serait disposé à y voir des Bambusées. D'autre part le Phyllites bambu- soïdes, Nath., (1) appartient bien à ce groupe. Si l’on peut regarder avec une grande certitude Bambusa lugdunensis comme appartenant à une Bambusée, on est fort embarrassé quand il s’agit de le comparer à quelques-unes des 220 espèces de Bambusa que le capitaine Munro signale et analyse dans son travail sur ce genre (2). MM. Rivière, d'autre part, dans leur remarquable monographie sur les Bambous (3) donnent sur un grand nombre d'espèces, des renseignements précis que nous utilisons ici. (1) Nathorst. — Cout. à la FI. foss. du Japon, pl. L, fig. 5-7. (2) Munro. — Transact. Soc. Linn. de Londres, 1868, vol. XXVI. (3) Rivière Aug. et Ch. — Bull. Soc. d’Acclimatalion. tom. 5, 3me sér. 1878. — (010 Si les organes foliaires ne peuvent guère entrer en ligne de compte à cause de la ressemblance étroite que présentent, entre elles. les feuilles parvenues à l'état adulte, on peut, néanmoins, restreindre le nombre des espèces compa- rables en faisant intervenir la dispersion actuelle et les caractères tirés de la tige. « Les Bambusacées, disent MM. Rivière, très nombreuses en espèces, sont « assez répandues dans les régions chaudes ou tempérées de notre globe : en « Afrique, en Amérique, en Océanie et en Asie. L'Europe fait exception, elle ne « possède pas de Bambous à l'état spontané.» Il est naturel et rationnel d'admettre que pendant les temps géologiques les bambous qui ont peuplé l'Europe devaient appartenir à ceux qui, de nos jours, parviennent à s'acclimater au milieu d'une végétation dont les éléments sont identiques à ce qu'ils étaient jadis. « Le tempérament variable de ces végétaux les a répandus un peu partout ; « on les rencontre, en effet, dans les parties les plus chaudes, vivant dans des « terrains secs ou marécageux, formant parfois des forèts immenses, des jungles « qui s'étendent à plusieurs lieues, tandis que d'autres habitent des régions « plus tempérées et plus douces qui rappellent celles du midi de la France ou « celles de nos côtes de Bretagne et de Normandie. D'autres espèces envahissent « les montagnes qu'ils couvrent de leur végétation unique, s'élevant à une altitude « considérable et arrivant, dans les monts Himalaya et autres environnants sur « le Singa-Selah, montagne de l'Islumbo, entre le Népaul oriental et le Sikkim « à une hauteur de 11.000 pieds au-dessus du niveau de la mer.» C'est parmi les Bambous à végétation vernale, qui peuvent supporter des froids de — 10° à — 14° qu'il faut chercher les termes de comparaison. Nous avons ainsi restreint le champ des hésitations aux types dont le tempérament robuste permet de s'avancer jusqu’au centre et vers le Nord de l'Europe. Nous citerons, d'après MM. Aug. et Ch. Rivière : | Phyllostachys mutis, Poir. | » Quilior, Hort. » viridi-glaucescens ; Cav. » nigra, Lodd. BAMBUSA » aurea, Hort. Arundinaria Simoni, Ca. » Japonica=Métaké, Sieb. | » falcata, Nees. Parmi ceux-ci, Saporta compare le fossile de Meximieux et du Cantal au B. Métaké et au B. mutis. (1) Saporta.— Sur l'existence de plusieurs espèces actuelles observées dans la Flore pliocène de Meximieux (Ain), B. S. G. Fr. 2mc Sér., vol. 26, page 760. = CN — En 1869 (1) il rapproche le Bambusa lugdunensis du B. arundinacea, Wild. « seulement, dit-il, la dimension est plus petite de moitié et se rapproche de « celle d’'Arundinaria particulièrement de l'Arundinaria Métaké. » Dans La Flore de Meximieux et dans l'Origine Paléonlologique des Arbres, il le compare au Bambusa mitis. Or, la première appréciation avait été la meilleure, si l'on fait appel aux caractères tirés de la tige. Un des caractères qui sépare les AÀrundinaria des Bambusa proprement dit, dont ils sont très rapprochés, est la présence, chez ces derniers, d’une cannelure sur la tige, et aussi la présence de nœuds beaucoup plus fortement anguleux, comme c'est le cas pour le Bambusa (Phyllostachys) mihs etses congénères. Les Arundinaria, au contraire, ont des nœuds beaucoup moins apparents, et il ne part, à chacun d'eux, qu’une seule branche, alors que chez le Bambusa mis la ramification est géminée. L'examen des figures de la flore de Meximieux montre nettement la première différence, tandis que nous sommes certains de la seconde, grâce à un nœud parfaitement conservé que nous avons observé et qui provenait du gisement de Las Clausades ; cet échan- tillon s’est malheureusement égaré dans un envoi. Nous sommes donc autorisé à établir une conjecture probable basée sur cet échantillons si analogue, en tous points aux tiges du Bambusa lugdunensis. Pour ces multiples raisons, c'est donc de l'Arundinaria japonica, Sieb., (Bambusa Mélaké) que nous rapprocherons le fossile dont l'articulation des cuilles sur la gaîne et la nervation sont identiques avec ce qu'on cbserve sur le vivant. Originaire du Japon, il fut rapporté par le Docteur Siebold en 1850. Ce Bambou resserre encore les liens multiples que nous avons eu l'occasion de signaler pour beaucoup d'autres espèces avec la flore de l'archipel japonais. CYPÉRITES, sp. Le gisement de la Mougudo a fourni « des feuilles, dit Saporta, triplinerviées « de grande taille, à plis médian et latéraux trés marqués, comparables par « leurs proportions, au seul Carex maxima,Scop., indigène, et parmi les fossiles - « aux Cyperiles plcatus et Custeri, Heer., de la flore molassique suisse (1). » Nous rappellerons aussi que cet auteur met en doute, au sujet de ces empreintes, l'attribution que trois ans auparavant M. l'abbé Boulay avait faite des lambeaux de feuilles plissées en éventail, à un type de palmier peut-être proche du Chamæ- rops hunulis. «Ce sont peut-être, dit Saporta, des lambeaux de ces feuilles « réunies, plus ou moins étalées, qui auront donné lieu à la présomption qui « porte M. l'abbé Boulay à admettre l'existence d’un Chamærops dans les « cinérites du Cantal. » (1) Saporta. — Revue générale de Botanique, 1890, page 232. =" No — Grâce à l'obligeance de M. l'abbé Boulay, nous avons eu communication de l'original, qui constitue une fort belle empreinte, malheureusement bien dou- teuse, sans caractères nets, et au sujet de laquelle notre incertitude s’est encore accrue en face des opinions déjà émises par deux maîtres aussi éminents. L'empreinte se compose de fragments rubanés et carenés qui paraissent converger vers un point commun. Cet aspect, qui en impose au premier abord, fait immédiatement penser aux feuilles flabellées du Chamærops, et il faut faire appel à une analyse minutieuse des faits, et à des déductions, qui, il faut bien l'avouer, sont légèrement hypothétiques, pour y voir plutôt un Cypérites qu'un représentant de la famille des palmiers. Les arguments qu'on peut faire valoir en faveur de l'attribution à une Cypéracée sont de deux sortes, le premier réside dans l'analogie de forme avec les échan- tillons observés par Saporta, le second est fourni par l'échantillon lui-même. L'introduction d'une espèce et surtout d’un genre nouveau aussi important au sein d’une flore, demande des preuves décisives, et cela surtout quand il existe déjà des empreintes auxquelles la nouvelle verue peut être rapportée. Saporta ayant signalé des feuilles triplinerves de grande taille, non attribuables aux palmiers, on doit se demander, en face de l'échantillon de M. l'abbé Boulay, si vraiment les caractères sont suffisamment probants pour le séparer des types antérieurement décrits. Or, le seul argument qu'on puisse invoquer en faveur des palmiers est la convergence des lambeaux et leur plicalure. Ces arguments nous semblent perdre o singulièrement de leur force, 1°, si on remarque que les deux fragments les plus externes se trouvent dans un plan différent de celui occupé par ceux du centre, celui de gauche paraissant être dans un plan inférieur et celui de droite se trouvant nettement situé dans un plan très oblique, par rapport au o précédent ; 2°, si on songe que chez les palmiers, les angles fournis par les plis de l'éventail sont (à éloignement égal du pétiole) à peu près égaux, alors qu'on observe ici une carène présentant un angle très aigu, tandis que les angles latéraux sont droits ou à peu près, absolument comme Heer le figure schéma- tiquement sur la figure 2 a, tab. XXVIII du tome I de La Flore Suisse (Cyperites plicatus). L'hypothèse d’un palmier perd donc beaucoup de force, et il faudrait invoquer un concours de circonstances tout hypothétiques si l’on voulait admettre que la fossilisation a été la cause de toutes ces particularités. Nous sommes donc amené, bien que cette détermination demande encore, à l’avenir, des conclusions définitives, à nous ranger à l'opinion de Saporta, tout en reconnaissant que la présence des palmiers dans la flore du Cantal n'aurait rien que de très vraissemblable, puisque, de nos jours, le Chamærops humilis se trouve mêlé aux formes tempérées-chaudes que nous avons signalées à ce niveau, et que d'après M. Willkomm (in Drude) « on trouve encore à Galatzo, « aux Baléares, le palmier nain {Chamærops humilis) L. à 860 mètres au-dessus « du niveau de la mer (1). » DICOTYLÉDONES APÉTALES SALICINÉES POPULUS BALSAMOIÏDES, Gœrp. PEAIXSMETC 4: Cette belle empreinte, qui se trouve en compagnie du Vaccinium raridentatum sur un bloc de la collection Lacombe, appartenant au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, bien que fortement mutilée au sommet, ne laisse pas que de présenter des caractères suffisamment nets pour donner lieu à une discussion. Ici, comme souvent d’ailleurs, les caractères tirés du dessin du réseau veineux ne s'affirment pas d'une façon absolue et on les rencontre dans le règne végétal chez des plantes appartenant à des familles très diverses et croissant sous des climats très différents, néanmoins, la somme des caractères et leur agencement est tel qu'on ne peut guère les identifier qu'avec un petit nombre. La forme générale de cette remarquable empreinte peut aisément se déduire de l’allure générale du contour conservé. Nous avons certainement affaire à un limbe ovale plus ou moins atténué au sommet comme il l'est à la base et pourvu de dents marginales fortes, espacées et frès obluses. Le pétiole est long sans qu'on puisse assurer d’une manière certaine si l'empreinte nous j'a conservé avec sa vraie dimension. On observe bien sur l'empreinte un certain épatement terminal, mais comme il se trouve juste dans le plan de la cassure on ne peut qu être réservé sur ce point. Le pétiole n'élail pas cylindrique, mais aplat. C'est ce que l'on voit nettement sur l'empreinte et ce que nous avons essayé de rendre sur le dessin. Nettement caréné dans le prolongement de la nervure médiane où il présente une très faible épaisseur et une forte saillie, on le voit au contraire à plat dans la portion inférieure. Toutes ces particularités, qui paraissent de peu d'importance au premier abord, en ont au contraire une très grande et devront être mises à profit dans les comparaisons avec les termes vivants. Le limbe est traversé par une nervure principale droite et forte. Elle donne naissance à la base (suivant la disposition qu’Heer nomme ‘‘strahlig” (2) radiée) (r) ©. Drude. — Eléments de géographie botanique, traduits par Poirault. (2) On voit les faisceaux fibro-vasculaires de la face supérieure du pétiole fournir la paire inférieure des nervures, alors que les autres faisceaux forment la nervure médiane de la feuille. (Schenk in Zittel — Traité de Paleontol., tome Il, p. 447). —" 104" — à quatre nervures qui s'échappent à des hauteurs différentes. Les premières très déliées suivent le bord du limbe et donnent des anastomoses se rendant dans les dents, ces anastomoses ne pénètrent pas au centre de la dent, mais s’arrélent dans l'angle du sinus en donnant naissance non à une glande, mais à un pincement assez visible sur l'échantillon. A une très faible distance de cette première paire commencent les nervures secondaires qui se succèdent à des espaces assez réguliers et sont suboppo- sées. Le réseau tertiaire et ultime sont très peu visibles. Ils existent à l’état de traces brunes et non à l’état d'empreintes en creux et relief. Les anastomoses tertiaires transversales s'arc-boutent presque à angle droit entre deux nervures secondaires et décrivent une courbe de plus en plus convexe vers le haut au fur et à mesure qu’on s'enfonce dans l'angle que les nervures secondaires font avec la médiane. Enfin, entre le réseau tertiaire on remarque des veinules paral'èles entre elles et dirigées dans le même sens que les secondaires. Cette dernière disposition jointe à la forme de la base et des dents donne à cette empreinte une physionomie dont les principaux traits peuvent se résumer dans le tableau suivant : (1) Pétiole long et aplati se continuant dans le limbe par une nervure médiane très forte. (2) Agencement particulier des nervures primaires à la base. (3) Denis obtuses dans l’angle desquelles viennent se terminer les anasto- moses. (4) Réseau ullime formé de veinules parallèles aux nervures secondaires et à la principale quand celle-ci encaisse le réseau. Cette belle feuille par son ampleur et la flaccidité de son pétiole fait tout d'abord penser à une plante herbacée. Il est de fait qu'on trouve des nervations analogues dans les plantes appartenant à la famille des Urlicacées, mais cette cpparence provient surtout de l'aspect du pétiole plus facilement expliqué encore si on la compare aux Populus sur lesquels nous reviendrons tout à l'heure. La famille des Euphorbiacées présente des nervations très analogues et il n’est pas jusqu'aux Flacourtiacées et Bixacées tropicales qui n'en imposent au premier cbord, tant par la forme générale que par les caractères tirés du réseau veineux. Nous avons également remarqué sur certaines feuilles de Viornes tropicales une disposition des nervures basilaires analogue. Tel est le cas du Viburnum monogyne Blume, de Java. Cette espèce retrace bien la forme générale de notre fossile, même longueur du pétiole, même ordonnance des nervures à la base, nais elle en diffère essentiellement par des dents beaucoup plus acérées, rece- vant non une simple anastomose, mais directement une nervure d’un ordre plus élevé, enfin par le réseau tertiaire, beaucoup plus horizontal, et par le — 105 — réseau ultime, dont les mailles ne sont pas allongées parallèlement: aux secondaires. Le rapprochement ne s'étayant que sur des caractères changeants et sur la simple physionomie générale, et non sur des caractères qui présentent une constance relative, on ne peut tenter de l’assimiler avec l'espèce fossile, il était bon néanmoins de signaler une ressemblance trompeuse au premier abord. Les Bixinées, qui sont dispersées dans les régions les plus chaudes du globe, présentent une marge et une nervation générale analogues à notre fossile, mais les nervures secondaires présentent une horizontalité beaucoup plus grande et un pétiole beaucoup plus court. La section des Flacourliacées présente des feuilles qui ont de grandes affinités avec l'empreinte envisagée, à telle enseigne, que si on n'examine pas avec soin l'agencement de tous les détails, on est tenté d’assimiler les organes foliaires sans pousser plus loin les investigations. Le Scolopia luzonensis de l'Afrique australe et le Flacourlia sapida, Roxb. ce dernier surtout, sont dans ce cas. (Voir pl. IV, f. I hors texte). Nous avons examiné de cette dernière espèce de forts beaux échantillons provenant de l'herbier de M. l'abbé Legré, qui a bien voulu nous communiquer les riches collections rapportées de sa croisière dans les Indes Néerlandaises. On peut citer comme caractères semblables de part et d'autre la forme générale de la base, qui est toutefois un peu plus arrondie dans l'espèce vivante que sur le fossile, la forme des dents et leur disposition sur la marge. Le réseau tertiaire ressemble sans être identique, et le réseau ultime, bien que formé de mailles parallèles dans l'ensemble, oht une tendance marquée vers l'horizontalité, caractères assez constant, dans la famille, comme nous l'avons indiqué. Comme caractères différentiels on peut noter : le pétiole court et trapu, alors qu'il est large et flexueux chez le fossile, l'émergence des nervures primaires qui se détachent exactement de la base du limbe dans le Flacourtia, tandis que les faisceaux partent à des hauteurs inégales dans le fossile : les dents bien que semblables dans leur forme générale, offrent une différence profonde qui réside dans la place occupée par la petite nervure desservant chacune d'elles, celle-ci pénètre au milieu de la dent chez Flacourtia et s'y termine par un épaississement glanduleux. Enfin, tandis que la trace laissée par la feuille fossile sur la roche dénote un réseau tertiaire inclus dans le parenchyme et ne faisant pas saillie au dehors, on trouve chez Flacourtia sapida de Java un résau saillant jusque dans ses moindres parties. La dispersion géographique ne peut entrer ici en ligne de compte à cause de l'unique empreinte que nous connaissons jusqu'à présent de cette espèce, rien ne doit s'opposer à priori à la présence possible d'espèces tropicales dans les flores du passé, quand les restes sont uniques et peu nombreux, sans connexion avec d’autres empreintes caractéristiques d’un tout autre climat, on 14 — 109 — peut toujours dans ce cas, mais dans ce cas seulement, admettre en effet des conditions spéciales et localisées qui ont favorisé leur végétation et ont maintenu quelques faibles représentants dans des conditions particulières. Parmi les autres familles qui présentent des organes foliaires ayant des rapports avec notre espèce nous avons signalé les Salicinées. Nous trouvons, en effet, dans le genre Populus (Voir pl. V fig. 6 et pl. Vi fig. s) une somme de caractères identiques ou subidentiques qui peuvent autoriser un rappro- chement absolument légitime. Nous avons sous les yeux une feuille du Populus pseudo-balsamifera Turez (1) provenant de l'herbier du Muséum de Paris, qui présente tous les caractères de l'espèce fossile. La forme générale de la base est la même de part et d'autre. Le limbe, en effet, dans les espèces de la section des balsamifera et laurifolia (Voir pl. Vfig. 6 et pl. VI fig. s) est très légèrement décurrente sur le pétiole et présente une légère concavité, identique dans le fossile et dans les formes vivantes. On pourrait objecter que l'ampleur du limbe est beaucoup plus considérable chez le fossile, mais les faits actuels nous autorisent pleinement à ne point faire entrer cette différence en ligne de compte; nous avons observé dans l’herbier du Muséum de Marseille (fonds Saporta) des feuilles de Populus alba L. et tremula provenant de Norvège, ayant un diamètre trois et quatre fois plus grand que celui des organes des mêmes espèces que. l'on rencontre sous des latitudes plus méridionales. Le pétiole est identique dans le Populus et dans le fossile. On sait, en effet, que les peupliers, de la section des fremula et d’autres, possèdent un pétiole long et aplati qui permettent aux feuilles de s’agiter à la moindre brise. Les nervures basilaires s’échappent irrégulièrement au nombre de quatre de points situés un peu au-dessus de la base du limbe. Les dents sont obtuses dans la majorité des peupliers et les anastomoses qui s'y rendent arrivent à l'angle du sinus en y déterminant le pincement que l’on remarque également sur l'espèce fossile. Les nervures secondaires sont subopposées, le réseau tertiaire présente une série de nervures courant d'une secondaire à l'autre, mais ayant une tendance à s’arc-bouter sur la principale en faisant un angle plus ou moins aigu, particularité que l'on n’observe que dans un ou deux cas sur l'espèce fossile. Chez Populus il existe un assez grand nombre de nervures secondaires incom- (1) Il n’est pas hors de propos de faire remarquer que l'Index Kewensis auquel nous nous rapportons en ce qui concerne les noms d'auteurs et synonymes, identifie le Populus balsamifera L. et les P. pseudo- balsamifera, Turcz, P. candicans, Ait., P. laurifolia, Ledebourg, P. suaveolens, Fisch, assignant dès lors à cette espèce une aire de dispersion énorme (Amérique boréale, Asie occidentale, Altaï), répondant dans ses grandes lignes à la zone climatérique fossile du gisement de la Mougudo. TO] plètes qu'on ne retrouve pas chez le fossile. Enfin le réseau ultime est absolu- ment identique, notamment dans la section des alba, à cet égard les figures qu'Ettingshausen donne du Populus canescens Sm. (1) sont absolument signifi- catives. Dans la section des balsamiques et des lauriformes on observe un réseau analogue, mais tandis que sur l'empreinte fossile quelques nervilles seulement sont apparentes, toutes se présentent avec la même netteté sur les feuilles vivantes et l'aspect général du réseau est plus confus. Enfin chez les peupliers que nous venons de nommer, à côté des nervures primaires et secondaires qui font saillie, on remarque le réseau tertiaire et ultime, absolument noyé dans la masse du parenchyme. Il se détache seulement en lignes foncées sur un fond de teinte plus claire. Si nous résumons dans un tableau d'ensemble les différentes particularités que nous venons d'énumérer dans tous leurs détails chez l'empreinte fossile, le Flacourtia sapida et les Populus, on saisira rapidement et d’un seul coup d'œil les raisons pour lesquelles le rapprochement avec ces dernières formes nous paraît infiniment plus rationnel. Les mêmes caractères envisagés chez EMPREINTE FOSSILE —— Flacourtia sapida Roxb, | Populus balsami- |p6p, candicans Ait. feranle Sormetpenerale Re "ere EE S S D ÉONMENTENARDASE EEE ARCS A S D RÉTIOle Re dre D S S Dentsi((orme) APP C ET S S D DAI(ATASTOMOSES). ELLE D S D Emergence des nervures basilaires A S S RéSeauitemiaie eee etre A A A RÉSEAT UTNE car ct oecpucue A A S Procidence du réseau veineux... D S D S. — Caractères semblables dans l'espèce fossile et dans les espèces vivantes. À. — » analogues » » D. — » différents » » Enfin, les autres plantes qui nous restent à passer en revue, sont loin Al de présenter à un aussi grand degré les caractères typiques, toutefois, quelques-uns de leurs caractères pouvant en imposer au premier abord, (1) Ettingshausen. — Sk. d. Diolyled, p. 35, fig. 6-7. — 1108 — nous devons les indiquer. Nous rencontrerons bien dans chacune d'elles, soit des dents, soit une forme, soit un réseau ultime semblable, mais dans aucune, un agencement de ces caractères, tels qu'un rapprochement puisse être tenté aussi légitimement qu'avec le genre Populus. Parmi les Samydées, le genre Homalium et notamment H. racemosa, Jacq., des Antilles, présente une apparence semblable qui repose seulement sur la forme générale et les dents qui sont identiques, mais tous les autres caractères sont différents. Ce genre ne nous arrètera donc pas davantage. Dans les Euphorbiacées qui retracent un grand nombre de nervation et des formes appartenant à d’autres familles, on trouve quelques genres qui ont un réseau ultime semblable, c'est-à-dire composé de nervilles perpendiculaires aux tertiaires, qui sont beaucoup plus rapprochées et parallèles aux nervures secon- daires ; mais dans aucun d’eux, à notre connaissance on ne rencontre une forme telle qu'on puisse la comparer à notre fossile. On peut citer: Boulonia mascartensis Boj., de Maurice, Hura crepitans L., Crolon tiglium L., certains Macaranga et Silingia (1), certains Buliospermum, mais aucun ne doit être retenu. Il n'en est pas de même avec la famille des Urlicacées dont les affinités peuvent être discutées. Toutefois, mème dans les espèces qui paraissent le plus affines, la première paire de nervures, très déliée, diffère notablement de ce qu'on observe chez le fossile, tandis que celle-ci monte le long de la marge et n’est reliée à la deuxième basilaire que par des anastomoses, qui ont pour la plupart une valeur égale aux autres tertiaires, ces anastomoses présentent chez les Urlicacées une ascendance et une force qui leur fait jouer un rôle physionomique que nous ne devons pas négliger. On peut citer les Myrianthus qui habitent l'Afrique occidentale tropicale. [ci la forme des dents et l'agencement des nervures concordent bien, mais la base beaucoup plus allongée et longuement décurrente sur le pétiole diffère totalement de celle du fosssile. Les Bæhmeria, qui, avec leurs quarante-cinq espèces, sont répandus dans les régions tropicales des deux mondes, au Chili, dans l'Amérique du Nord et au Japon, ont des feuilles qui présentent avec le fossile de grandes ressem- blances, mais la base est différente, le réseau tertiaire est plus ascendant, celui qui émerge de la face externe des premières basilaires est beaucoup plus fort, enfin la surface épidermique de ces feuilles aurait laissé une empreinte très différente de celle qu’on observe sur les cinérites. Le réseau ultime en dernier lieu est beaucoup plus fort, beaucoup plus espacé et différemment anastomosé. (1) Ettingshausen. — Skelel. der Euphorbiaceen. OUR Le Broussonelia papyrifera Vent., genre de l’ancien monde, habitant l'Archipel Malais, la Chine et le Japon, présente une base et un réseau ultime, iden- tiques au fossile, mais les dents et les nervures, issues de la face externe des deuxièmes basilaires sont totalement différentes. Enfin, il faut citer le Ficus capensis Thunb. (1), que Unger prend pour terme de comparaison de son Ficus Hydrarchos de Sotzka, Heer mentionne cette feuille comme ayant de grandes affinités avec son Populus mutabilis repando crenata. « Les « grandes feuilles ce cette forme, dit-il, s'éloi- « gnent beaucoup de celles du Populus mula- « bilis ovalis et montrent dans la forme la « grandeur et la dentelure de la marge, une « grande ressemblance avec les feuilles du « Ficus capensis et du Ficus Hydrarchos, fos- « sile, chez lequel les fortes nervures s'échap- « pent pareillement de la base de la feuille. » Il est de fait que le Ficus capensis (fig. 7) présente de grandes affinités, mais celles-ci ne portent que sur des caractères qui sem- blent en imposer au premier abord, mais sont : à tete FiG. 7. — A. Base foliaire du Populus bal sujets à une grande variabilité et se retrou- Mere vent dans les organes foliaires des familles B. Base foliaire du Ficus capensis. pour montrer les différences essentielles diverses. Spies qui existent chez ces deux types. Les différences essentielles que l’on peut relever, consistent dans les anastomoses des dents, l’écartement beaucoup plus grand des nervures secondaires, l'aspect des anastomoses des secondaires issues de la face inférieure de la deuxième paire de basilaires, qui de fait devient ici la première, les nervures inférieures étant tout à fait insignifiantes. Qui plus est, tandis que les espaces circonscrits renferment chez le fossile des nervures tertiaires parallèles, ils ne contiennent chez le Ficus capensis, que des mailles allongées dans le même sens, qui donnent le même aspect au moyen d'éléments complétement différents. Cette particularité, jointe aux autres que nous avons énumérées, semble suffisante pour éloigner ce rapprochement. Si nous résumons les divers caractères des espèces que nous venons de passer en revue, nous arrivons à cette conclusion que tant par les caractères physionomiques que par ceux des détails morphologiques, notre fossile se rapproche du genre Populus qui ne cède le pas à aucun des termes de compa- raison que nous avons pris ailleurs. (1) Ettingshausen. — Skeleite der Apetalen, t. XV, fig. 3. NO — Les peupliers sont de grands arbres de l'hémisphère Nord où ils s'étendent du 30° au 50° de latitude. Ceux qui nous intéressent plus particulièrement sont les peupliers balsamiques qui appartiennent soit au nouveau monde (P. balsa- mifera, L.), soit à l’ancien (P. laurifola, Ledb (1), il est bon de citer en outre que le peuplier du Cantal retrace des caractères du Populus canescens, Aït, qui appartient à l'Europe. Nous ne trouvons d'autre part que très peu de ressemblance avec les peu- pliers coriaces, représentés uniquement en Asie par P. euphratica, Des., et P. pruinosa, Schr., ils n'ont avec ce fossile qu'une vague similitude de forme et ne présentent aucun des caractères tirés de la nervation qui est beaucoup plus transverse chez ces derniers. Sans vouloir affirmer une filiation basée sur une unique empreinte, nous sommes obligé de reconnaître qu'il devait exister une espèce très sensiblement différente de celles qui peuplent aujourd'hui l'Europe. Parmi les espèces fossiles, il est regrettable que la plup:rt des auteurs n'aient donné sur les figures qu'une nervation absolument insuffisante, comme nous l'avons vu, la forme, la denticulation et la base se rencontrent un peu partout dans des familles très diverses, il ne reste donc que la nervation et l’agence- ment des différents caractères qui puissent donner quelque certitude et ce sont eux précisément qui font défaut dans les iconographies fossiles. Si nous n’envisageons que le contour et la base, c’est avec le Populus mula- bilis rebando crenata, Heer, que notre fossile a le plus d’affinité, si d'autre part, nous consultons les rapports avec les espèces vivantes et la forme des dents, on est tenté de le rapprocher du Populus balsamoïdes, Gœp, si d'autre part, on considère les quelques rudiments de nervation figurés sur le Populus muta- bilis repando crenata, ainsi que sur quelques formes foliaires que Heer rappor- te à cette variété, il est certain qu'on ne peut disjoindre cette espèce des peupliers coriaces qui s'éloignent du fossile du.Cantal par la nervation. On peut aussi se demander, si on n’a pas rangé sous la rubrique Populus mutabils et variétés, bien des feuilles dont une étude approfondie serait nécessaire. Les auteurs ont groupé sous cette dénomination un assez grand nombre de synonymes, dont quelques-uns paraissent justifiés et d’autres absolument hypo- thétiques. Schimper, en effet, cite le Populus Asmanni, de Schossnitz comme pouvant être une jeune feuille de cette espèce, sons vouloir discuter cette assertion basée sur l'observation d'organes jeunes essentiellement polymorphes, il semble beaucoup plus rationnel de rapporter cette feuille au genre Trapa (1) Nous conservons ces deux noms, bien que l’Index Kewensis les fasse synonymes pour bien marquer qu'ils expriment à notre avis une entité de forme propre, l’une au nouveau, l’autre à l’ancien continent. > I — (T. nalansL.), dont elle offre absolument tous les caractères. Nous citerons encore comme exemple celui de Populus Braun, Ett. (1), que Ettingshausen rapproche de Populus mutabilis ovalfolia, alors qu’il semble absolument impos- sible d’après les dessins de nommer spécifiquement cette espèce. D'autre part, quelques Ficus comme F. Hydrarchos, Ung., de Sotzka, et F. pannonica, Ett., de Tokay, doivent fort légitimement trouver place ici. A propos du Populus balsamoïdes, Gœpp., Schimper le compare au Populus candicans, Ait., et au Populus balsamifera, L., auxquels nous avons comparé notre empreinte. À vrai dire, le réseau ultime fait défaut sur les figures de Gœppert (2) et la base est plutôt cordiforme ; d'autre part, le Pofulus balsa- moïdes qu'Heer représente dans la Flore Suisse (3) fait une sorte de transition avec le fossile du Cantal. Nous ne devons pas oublier, non plus, le Populus Gaudin, Heer, qui présente, avec un bord entier et simplement ondulé, une base identique dans certains échantillons. Il est vrai qu'Heer le place lui-même très près de Populus mutabilis ovalis. Dans la flore de Sénigallia la majorité des peupliers nous paraissent très douteux, l’un d'eux (4), pourtant rapporté par Massalongo au Populus mulabilis repando crenata se rapproche assez de notre forme, le réseau tertiaire et ultime bien que dessinés très incomplètement paraïssent se rapprocher bien plus de notre type que de celui du Populus euphralica Oliv. dont le Populus mulabilis paraît n être que le prototype. Dans les flores du Sud-Est de la France on rencontre de nombreux peupliers dans les argiles de Marseille, parmi eux, le Populus Flouestir ($) est particuliè- ment intéressant, tout en possédant une base beaucoup plus arrondie, la feuille, fig. 6, a une grande ressemblance avec notre forme; « mais, dit Saporta, les « derniers détails du réseau veineux ne sont pas visibles. » Il y a également des différences assez sensibles à signaler, en ce qui touche aux secondaires émises par les basilaires. Comme les ressemblances que nous rencontrons entre notre empreinte et le Populus balsamoïdes, Gœæpp., ne diffèrent que par la base plus allongée dans l'espèce du Cantal, et que, d'autre part, les feuilles vivantes offrent à ce sujet les variations les plus étendues, tandis qu'un faisceau de caractères rattache nettement le Populus mulabilis rebando crenata au Populus euphratica Oliv. (1) Ettingshausen. — F1. foss. de Tokay. PI. 1. (2) Gæppert. — Flore de Schossuitz, tab. XV, fig. 5-6. (3) Heer. — Flore Suisse, t. LXIIL, fig, 5-6. (4) Massalongo. — F1. foss. de Senigallia, p. 245, t. XXXVIIL, fig. 24. (5) Saporta. — Études, Il, p. 160, tab. Ill, fig. 5-6. > NU très différent du nôtre, il nous paraît préférable de passer sur une seule parti- cularité qui n’est pas constante dans la nature actuelle et de rapporter notre empreinte au Populus de Schossnitz. POPULUS TREMULA, L., PLiocenicA, Sap. PES FIG. 3. Saporta a parlé à maintes reprises de cette intéressante espèce(1) demeurée indigène depuis les temps géologiques. Ses empreintes assez peu abondantes dans les cinérites de Saint-Vincent, montrent que ses représentants devaient occuper une station un peu à l'écart, auprès de gorges plus encaissées et de cours d'eaux torrentueux. Nous ne donnerons pas la description de cette feuille dont nous représentons une des plus jolies empreintes de la collection Saporta. Un autre échantillon provenant de la collection du Musée Rames à Aurillac, et un fragment de la collection Saporta, présentent une terminaison conique du limbe assez allongée ressemblant absolument au Populus canescens Sm. figuré par Rérolle dans la Flore de Cerdagne, page 53, pl. IX, fig. 9, cette espèce a été égale- ment signalée à Ceyssac. Nous ne sommes pas d'avis qu'il faille voir à Saint-Vincent deux espèces différentes (2) surtout quand on possède des débris en aussi petit nombre, car les raisons données par Rérolle ne reposent que sur des différences très minimes, à tel point, « qu'en somme, dit-il, il s’agit du P. canescens, « intermédiaire entre les P. fremula et alba. » Ce même Populus canescens est discuté par M. l'abbé Boulay (3) et il est un fait certain que le sommet aigu et prolongé de l'exemplaire de la Cerdagne, manque à celui de Ceyssac déterminé par Saporta comme appartenant également au canescens. On ne peut donc, qu'adoptant les conclusions de M. l'abbé Boulay, trouver « assez étrange que « de rares individus de cette sorte aient justement fourni des spécimens à la fossilisation. » Qui plus est il serait prématuré de vouloir délimiter deux formes dont les caractères ne sont pas fixes au point de permettre sur un seul exem- plaire leur disjonction en deux espèces. Quant aux formes fossiles qui ont précédé l'espèce actuelle, elles sont variées sans présenter des caractères bien spéciaux. On peut citer le Populus Heliadum, Ung. de Radoboj, P. Æoli, Ung., P. tremulæfola, Sap., P. Richardsonu, Her. Toutes ces espèces ne se distinguent du reste du type Tremula que par des différences minimes. (1) Saporta. — Bull. Soc. Géol. de France, Sér. Il, t. 1, p. 221. (2) Nous avons observé sur des rejets de Populus tremula des formes absolument identiques. (3) M. Boulay. Flore de Thégiers, p. 250. «Extrait des Mém. de l’Acad. de Vaucluse, t. VII, 1889. » POPULUS, sp. vicina Tremulæ Nous avons rencontré dans la collection de M. Marty des fragments de feuilles de la Mougudo dont le sommet seul est conservé et qui sont bien voisins de Populus tremula dont nous avons représenté un beau spécimen de Saint-Vincent. Ces feuilles ne sauraient être comparées au P. balsamoïdes et prennent place à côté de P. tremula. Bien que l'attribution générique ne paraisse pas douteuse, nous n'avons pas voulu le spécifier plus complètement. Il faut, toutefois, noter dès maintenant que cette espèce a de grandes chances de se rencontrer dans les deux gisements, tandis que Saporta l'avait seulement signalée dans celui de Saint-Vincent. JUGLANDÉES L'étude des Juglandées fossiles est excessivement complexe, non seulement à cause du nombre considérable d'empreintes que les divers genres de cette petite famille, alors tous représentés en Europe, ont laissées dans les différents gisements, mais encore parce que le rapprochement avec telle ou telle espèce et même avec tel ou tel groupe offre des difficultés sinon insurmontables, mais toujours si grandes, que les meilleures déterminations restent toujours légère- ment douteuses. Toutefois, si on coordonne un grand nombre de faits et qu'on collationne la majorité des empreintes fossiles, feuilles et fruits, en s’aidant des données résultant d'un examen attentif des organes foliaires, on arrive à des conclusions des plus intéressantes et des plus instructives, touchant la dispersion de cette famille pendant la période tertiaire. A ce point de vue les gisements du Cantal sont excessivement instructifs puis- qu'on y rencontre, à côté des feuilles du Plerocarya fraxinifolia Spach. des fruits ailés dont la conservation est telle, que le doute n'est pas permis. Qui plus est, ces gisements renferment des Carya, voisins des Carya américanis et des folioles du Juglans acuminala, ancêtre direct du Juglans regia actuel. Casimir de Candolle (1) a donné une excellente monographie de cette intéres- sante famille : « Les feuilles d’un jeune arbre, dit-il, ne sont pas toujours « identiques à celles d’un autre devenu plus âgé. Ainsi, les feuilles d’un jeune « Juglans regia ont les folioles dentées, tandis que celles du même arbre, « âgé de s à 6 ans ont des folioles à bords parfaitement entiers. En outre, la « nature du terrain et de l’exposition influe beaucoup sur la végétation des « Juglandées. Ces variations dans l'aspect des feuilles, ainsi que le mauvais état (1) De Candolle. — Annales des Sc. naturelles 1862. Mémoire sur la famille des Juglandées. 15 = A « de ces échankllons dans la plupart des herbiers, rendent très difficile la compa- « raison des feuilles des diverses espèces. » Bien que les difficultés soient encore imcomparablement plus grandes quand il s'agit des herbiers fossiles, il ne semble pas permis de négliger ces documents et grâce à certains caractères, on peut, sans vouloir essayer d'établir des coupures là ou vraiment les empreintes ne le permettent pas, on peut, dis-je, après avoir comparé les formes anciennes et les avoir groupées ensemble, tenter un rapprochement avec quelques grands groupes, de façon à réunir, par des liens paléontologiques, les aires maintenant complètement disjointes de ces types dispersés par petits îlots à la surface du globe. Nous allons voir, en nous basant sur les observations de De Candolle, quels sont les caractères que nous devons retenir dans l'examen des feuilles fossiles. « Les folioles, dans une même espèce, dit cet auteur, peuvent être complète- « ment sessiles ou bien brièvement pétiolées. Une observation plus attentive «montre aussi que la forme des folioles varie souvent chez un même individu « et par conséquent dans la même espèce. Il n’est pas rare de trouver des « feuilles qui ont, à la fois, des folioles atténuées à la base, d’autres ovales ou « obovées ou cordiformes à la base. » « Le rapport entre la longueur et la largeur des folioles est aussi très loin « d'être constant, au contraire, le nombre de paires de folioles fournit un assez « bon caractère. Il ne s’écarte guère de certaines limites dans chaque espèce.» « Les folioles sont toujours penninerviées et le nombre des nervures secondaires « varie très peu. La nervation est donc aussi constanle que la forme générale des « feuilles.» Si le caractère tiré du nombre des paires de folioles est un caractère à peu près nul en paléontologie, aucune feuille, ou presqu'aucune, n'étant conservée en entier, il n'en est pas de même du second caractère qui est un bon criterium s'il s'agit d'identifier deux formes fossiles. Bien qu'il paraisse impossible de rapporter un fossile des Juglandées à telle ou telle espèce uniquement à l'aide des feuilles, l'attribution à un groupe d'espèces nous paraît tout à fait rationnelle, quand la détermination repose sur l'étude des caractères physionomiques, qui ne laissent pas que de donner à l'ensemble une caractéristique qui peut servir de base. C'est ainsi que, si nous associons la forme générale à celle de la denticulation, au nombre et à l'ascendance des nervures secondaires, et à leur manière d’être à la marge, nous obtiendrons une certitude qui, si elle n’est pas absolue, aura grande chance de l'être. Si on ajoute à cela la présence de fruits à côté de feuilles absolument identi- ques, on peut, comme c'estle cas pour P{erocarya fraxinifolia Spach, affirmer la lil; = présence de ce végétal avec autant d'assurance, nous semble-t-il, que s'il s'agissait d’un échantillon d’herbier. La feuille de cette dernière espèce, une fois mise à part, nous aurons dans les gisements du Cantal deux autres sortes d'organes, Les uns à bords entiers, les autres à bords fortement dentés, à base et à sommet longuement atténués, à nervures secondaires nombreuses et ascendantes, simulant à la marge un brouillage assez caractéristique, comme on peut le constater sur les figures 7, pl. IX et 1-2, pl. XI, que nous avons reproduites avec la plus scrupuleuse exactitude. Nous avons donc affaire à deux types qui ne peuvent pas être confondus. Le premier marche avec Juglans acuminata et le groupe des Regia ; pour le second le doute est permis et l’on peut le rapporter soit à certains Juglans à bords dentés, soit aux Noyers d'Amérique ou Carya, Quand on observe l'allure générale des folioles, ce que nous avons appelé le caractère physionomique, on remarque chez Juglans des folioles généralement plus trapues, une denticulation plus fine, des nervures secondaires décrivant des courbes plus prononcées et montant longuement près de la marge, et réalisant une camptodromie plus prononcée que chez Carya. Ceux-ci possèdent, au contraire, des folioles longuement atténuées, une denticulation forte, des nervures secondaires nombreuses et se bifurquant en arrivant à la marge. Quelquefois on observe bien une camptodromie, mais elle n'est presque jamais aussi régulière que chez les Juglans. Ce qui est, en tous cas, intéressant de constater, c'est la persistance, en Amérique, de ces Carya et Juglans dont nous retrouvons le type fossile dans le Cantal. La région du Massif central français était ornée alors de ces types caucasiques et américains, dont les formes nous sont révélées par les fossiles dont nous allons faire une étude morphologique et géographique détaillée. L'étude minutieuse des caractères semble permettre de conclure, quoiqu'il soit bien certain, qu'on ait multiplié à qui mieux mieux les espèces dans les flores fossiles. Il devient donc, à l'heure actuelle, extrêmement difficile d'opérer une synthèse des genres, étant donné l’état d'imperfection de beaucoup d'échantillons et le manque de détails qui existe le plus souvent dans les dessins. M. Marty a déjà, dans son intéressante flore de Joursac, opéré pour Carya minor un groupement heureux, ce dont on ne saurait trop le féliciter, nous suivrons son exemple pour certains types dont la nervation nous paraît assez caractéristique et pour lesquels on peut mettre en jeu une somme suffisante de caractères. Les erreurs, sans être complètement éliminées, sont excessivement amoindfries, quand on peut faire entrer en ligne de compte la forme nettement trapue ou — 110 — allongée, le nombre desnervures secondaires comptées sur plusieurs échantillons, leur ascendance le long de la marge, enfin, leur manière de se comporter vis-à-vis des dents. Quant aux empreintes frustes ou trop incomplètes il vaut mieux, semble-t-il, les laisser dans l'ombre, surtout quand il s’agit d'une famille où les caractères que l’on peut tirer des feuilles s'appliquent indifféremment à un grand nombre de représentants d'un même groupe. Genre : PTEROCARYA PTEROCARYA CAUCASICA, A. ME. PCA SFIG- re PE XIMEIG- 10210: Cette espèce avait été signalée par Saporta (feuilles et fruits), dans les cinérites du Cantal {Bull. Soc. Géol. de France, 1873) et identifiée au Plerocarya caucasica, À. Mey., (Pterocarya fraxinifolia, Spach.), espèce vivante du Caucase (PI. IT, fig. 1). Les feuilles se rencontrent au Pas-de-la-Mougudo et les feuilles et fruits à Saint-Vincent, nous en avons observé dans la collection du Muséum de Paris (fonds Saporta), et dans celle du Musée Rames, à Aurillac. Nous en donnons une figure. On est frappé de la similitude absolue que présentent les organes vivants et fossiles, et sauf un peu plus d'ampleur chez ceux-ci l'identification est absolue. A côté de ces fruits on trouve des feuilles que nous n'hésitons pas à leur rapporter, étant donné la ressemblance qui existe entre les organes foliaires vivants et fossiles. L'attribution spécifique des feuilles n'est pas entraînée par celle des fruits, mais se justifie d'elle-même, et voilà pourquoi nous pensons que dans ce cas particulier le rapprochement des deux organes fossiles est légitime bien qu'il n'y ait pas connexion entre eux. Cette espèce est beaucoup plus fréquente à Saint-Vincent qu’à la Mougudo. Les quatre folioles que nous avons figurées ensemble proviennent de Saint- Vincent. Elles sont opposées, leur base est inéquilatérale comme dans l'espèce actuelle, ce qui force les nervures secondaires à avoir une ascendance plus marquée d’un côté que de l'autre. L’angle d'émergence est égal chez le vivant et chez le fossile et l'écartement relatif des nervures est le même, on en compte 10 à 12 paires. Elles remontent longuement auprès de la marge et dessinent une camptodromie bien ménagée, de ces arceaux partent des anastomoses ter- tiaires, qui se rendent aux dents. Enfin, le réseau tertiaire est composé de ner- villes courant directement d’une secondaire à une autre, en dessinant des espaces pentagonaux alternes. Les dents sont petites, acérées et disposées régulièrement en scie. Enfin, soit dans leur ensemble, soit dans leurs détails, rien ne peut distinguer ces deux formes. ere ‘Le fruit présente une noix centrale costellée, terminée à son sommet par les restes désséchés du style et du stigmate, et est entouré par une aile membra- neuse parcourue par des nervures dichotomes qui se rendent à la marge. Sauf les dimensions un peu plus grandes chez le fossile, l'identité de ce dernier avec le vivant est absolue. Le genre était parfaitement représenté dans les forêts cantaliennes à l'époque du dépôt des cinérites, bien que les empreintes soient relativement rares à la Mougudo. M. Marty le signale à Joursac sous le nom de Plerocarya denticulala, Heer., « forme ancestrale synthétique ». Toutefois, il nous paraît difficile de distinguer au point de vue des affinités les figures 9, 10, 11 de la planche XII de cette flore, à cause même de la synonymie de Pierocarya caucasica, Mey. et fraxini- folia, Spach. D'autre part, nous émettons quelques doutes au sujet des folioles figurées par M. l'abbé Boulay, dans la flore pliocène du Mont-Dore et provenant des gisements de Varennes et de la Dent du Marais. « La forme des feuilles oblongues, lancéolées, acuminées, dit cet auteur, présente à l'égard du Pterocarya faxinifolia des similitudes assez marquées pour donner à cette attribution une probabilité sérieuse, » et plus loin : « La ressemblance est beaucoup plus étroite à l'égard du P. fraxinifolia actuel. » = = Il nous semble au contraire que, si on examine les caractères tirés de la ner- vation, la similitude pencherait plutôt vers les Carya si abondants aussi dans toute cette région. Nous avons vu, en effet, plus haut, que la forme et l’acuminure, quand il s'agit des feuilles de Juglandées, n’ont qu’une importance absolument négligeable et que, par contre, lenombre des nervures secondaires offre une fixité beaucoup plus grande. Les folioles représentées par M. l'abbé Boulay n'ont jamais moins de 14 nervures secondaires et atteignent quelque fois 18, tandis que nous n'en avons jamais compté un si grand nombre dans P. caucasica, chez lequel on en trouve de 9 à 12. Qui plus est, l'angle d'émergence est beaucoup plus ouvert dans les figures de Varennes que dans celles de l'espèce vivante et des cinérites du Cantal. En troisième lieu, les folioles du Mont-Dore paraissent avoir une base sensiblement égale alors qu'elle est toujours plus ou moins inégale dans l'espèce vivante, la denticulation est aussi beaucoup plus forte chez le fossile. Il n’y a guère que la camptodromie qui ressemble à ce que l’on trouve chez Plerocarya caucasica. Mais ce dernier caractère ne saurait être d’un grand poids, puisque Carya amara, Nutt., C. mucrocarpa, Nutt. et C. agualica, Nutt. possèdent également une camptodromie générale. La plupart des folioles de Plerocarya denticulata (O0. Webb.) Heer., appar- tiennent certainement à ce genre. La denticulation fine et serrée, l'irrégularité — 118 — de la base, l'ascendance des nervures camptodromes sont autant de caractères qui plaident en faveur de cette détermination. On se rapproche davantage du type caucasique avec le Plerocarya Massalongi, Gaud. (1). Gaudin le rapporte au Péerocarya caucasica et dit : « qu'il est difficile de trouver dans les feuilles un caractère pour séparer les « deux espèces (2). » Deux Pterocarya également intéressants et qui, tout en présentant une détermination rationnelle, nous éclairent sur la dispersion du genre dans le temps, sont d'une part le Péerocarya americana, Lesq. (3), que cet auteur compare au précédent et le Plerocarya densinervis, Smal. (4). Il semble d'autre part que beaucoup de doute environne les Pterocarya décrits par Ettingshausen dans l'Europe centrale. Le Plerocarya Haiïdingeri de la flore de Vienne est véritablement trop fragmentaire pour qu'on puisse rien affirmer de certain à son sujet, Pterocarya Heerü, de Tokay et Plerocarya radobojana, de Radoboj ne présentent avec ce genre que des liens de parenté très éloignés. Enfin, il faut également exclure Plerocarya leobenensis malgré la présence d'un organe qui peut être toute espèce de chose hormis un fruit de Pterocarya. Ainsi défini, le genre a eu dans le passé une dispersion boréale plus étendue que de nos jours, la présence indiscutable des fruits sur la montagne du Cantal à 665 mètres d'altitude l'affirme d’une façon irréfutable. Le genre a-t-il été représenté dans les régions arctiques? La dispersion actuelle en flots séparés sur toute la surface de l'hémisphère tempéré nord pendant le tertiaire récent (si le Pterocaraya américain appartient vraiment à ce genre) semblerait l'indiquer, mais on ne peut l’affirmer. Le Plerocarya denticutata qu'Heer figure, provenant des gisements du Groënland indique bien une Juglandée, mais la ressemblance avec les autres genres de cette famille est telle, et les caractères propres au genre sont si faibles que cette détermination purement paléontolo- gique (5) ne semble pas jeter un grand jour sur cette question. A l'heure actuelle, le Péerocarya caucasica, C. A. Mey. (P. fraxinifolia, Spach.) type du genre, se trouve localisé dans les provinces du Midi du Caucase où il croit en compagnie du Juglans regia. C'est certainement une (1) Gaudin et Strozzi. — Contributions, p. 40, t, VII, fig. 16 et tab. IX, fig. 2. (2) Nous ne sommes point de l’avis de Saporta et Marion qui rangent le Plerocarya Massalongi de Gaudin dans le genre Carya et en font une espèce synonyme de leur /uglans minor de Meximieux. Malgré les difficultés de déterminations des genres de cette famille, le nombre des nervures secondaires et leur réunion à la marge plaident en faveur de l'opinion de Gaudin à laquelle semble-t-il il n’y a pas lieu de toucher. (3) Lesquereux. — Gcol. Survey, 1878, vol. VII, tabl, LVIII. (4) Smalhausen. — Flore de lV’Altaï, tabl. XXII, fig. 13. (5) Heer compare l'échantillon arctique à la figure très incomplète représentée fig. 5 sur la planche CXXXI de la Flore Tertiaire Suisse. = HIG — plante en voie d'extinction à aire excessivement condensée. On ne l’a, en eflet, rencontrée ni en Asie-Mineure, ni dans l'Inde, ni dans l'Amérique du Nord. C’est un arbre très ornemental, couronné par une belle cime touffue et étalée. Bien que craignant peu le froid quand on le transporte chez nous, il témoigne des habitudes méridionales acquises en refusant de fleurir sous le climat de Paris (Duhamel). Les autres espèces sont également très localisées, on en rencontre une en Chine (P. stenoplera C. de Can.) et deux au Japon parmi lesquelles P. rhoïfola, Sieb. et Zucc. Genre : CARYA CARYA MINOR, Sap. et Mar. PEMIXC NEC -27 PÉPXIMEIG AT 2 Dans la première énumération des plantes du Cantal que Saporta fit en 1673, dans le Bullelin de la Société Géologique de France, cet auteur ne mentionne le genre Carya qu'à Saint-Vincent, et crée l'espèce Carya maxima. Il existe d'autre part, des échan- tillons (fig. 8-9), provenant de la Mougudo et appartenant aux collections de MM. Marty et Maury, qui attestent dans ce gisement la présence de ce genre. Il est même certain que lesfeuillesdécrites dans les différents gisements du Massif Central et de l'Ain, appartiennent au même type, car « il ne faut pas oublier, dit « avec juste raison M. Marty, que rien «n'est plus variable que la dimen- «sion des folioles dans une même « feuille de Juglandée, et tout carac- «tère spécifique, tiré de la grandeur «relative de celle-ci est absolument « sans valeur, » et voilà pourquoi FiG. 8-9. — Carya minor du gisement de la Mougudo d (coll. Marty) gr. nat. nous maintenons ces types sous la même dénomination, comme l’a fait déjà M. Marty dans sa Flore de Joursac (1). Nous adoptons également les conclusions de notre ami en ce qui concerne la synonymie de cette plante, répandue si largement dans les différentes flores (1) Marty. — Flore de Joursac, page 58. — Paris, Ballière, 1903. At — fossiles, et nous considérons comme semblables Pavia seplimontana, Webb. et Juglans Lamarmoræ, Mass. Pour les raisons que nous avons largement motivées dans l’article concer- nant Plerocarya caucasica, nous sommes conduits à ajouter le Plerocarya fraxi- nifolia du Mont-Dore (1). Il faut également retrancher la synonymie indiquée par Saporta et Marion dans la flore de Meximieux, en ce qui concerne Plerocarya Massalongi, Gaud., dont ces auteurs changent la dénomination générique en le réunissant à leur Juglans minor. Certainement, plusieurs Quercus de Bilin et de Schossnitz pourraient peut- être trouver place ici, peut-être aussi, sans que nous osions le faire pour les raisons que nous allons énumérer, le Juglans corrugata, Ludw., de Dern- bach (2). La présence de noix dont la surface striée ne dénote pas l'existence d'un Carya, et la ressemblance des feuilles avec celle du Juglans cinerea L. justi- fient le rapprochement proposé par Ludwig. Nous ferons simplement remar- quer, qu'il y a entre la plante de Dernbach et le Juglans cinerea des diffé- rences dans la forme des dents, le dessin du réseau plus anastomosé et plus lâche chez Juglans, enfin et surtout le nombre des nervures secondaires, presque toujours de freize sur le vivant, alors qu'on en compte dix-huit chez le fossile, nombre que l’on rencontre fréquemment chez les Carya. Toutefois, nous ne voulons pas changer le genre sur la seule comparaison des organes foliaires dont la manière d’être des nervures secondaires à la marge n'est pas absolu- ment identique de part et d'autre, et cela d'autant plus que nous nous trouvons en présence de fruits. Qu'il nous suffise d'enregistrer, que même rapportée au Juglans cinerea, cette plante retrace un type américain comme l'espèce cantalienne et que, à quelque genre qu'elle appartienne elle est dans notre flore un équivalent éteint des Juglandées du nouveau monde. Nous partageons l'opinion de M. Marty, contrairement à celle de Saporta et Marion et nous n'admettons pas le Juglans (Carya) Bilinica, Ett., comme ancêtre de cette forme, la nervation secondaire des feuilles types de Bilin l'en éloigne, tant au point de vue de l’angle d’émergence qu’à celui de la manière d’être du réseau à la marge. On est fort embarrassé pour choisir exactement entre les divers Carya vivants auxquels on peut rapporter cette espèce ; toutefois, en s'appuyant sur la forme générale, la denticulation, et surtout le mode de terminaison des nervures à la marge, on est conduit à ranger la plante fossile à côté des Carya alba (1) Boulay. — Flore Pliocène du Mont-Dore, f. 2 et 5, planche VIII. (2) Ludwig. — Palæontographica, vol. VIII, tab. LXX (fo/ia). = NAIL — Nutt., porcina Nutt., fomentosa Nutt. et olivæformis Nutt.; on observe sur le fossile une demi-camptodromie à tel point, qu'après avoir examiné pendant quelque temps un échantillon, on se demande si ce sont les nervures ou leurs ramifications qui desservent les dents; d'autre part, la camptodromie est beaucoup plus nette dans la partie inférieure de la foliole. Parmi les espèces vivantes ce sont les Carya porcina et tomentosa qui correspondent le mieux à ces particularités et qui présentent le même mélange. Carya alba et Carya olivæformis sont plus nettement craspédodromes au sommet. Cette manière de voir ne diffère pas notablement de celle de M. Marty dans sa Flore de Joursac et ne change en aucune façon les conclusions climatolo- logiques adoptées par lui. « Carya tomentosa ou Hickory (1), dit M. Marty, occupe tout le territoire des Etats-Unis, jusqu'au Canada, mais ne pénètre pas en Californie. » Le Carya porcina habite la Colombie. « Ces espèces qui résistent au climat de Paris gravitent donc plus ou moins dans leur pays d'origine, autour du 40" parallèle et dénotent un climat légère- ment inférieur à celui de l'isotherme + 15° centigrades (2). » Genre : JUGLANS JUGLANS REGIA,L: A côté des folioles denticulées qui nous ont révélé, dans les gisements de la Mougudo et de Saint-Vincent, la présence des genres Carya et Plerocarya viennent se placer d’autres folioles bien incomplètes, il est vrai, mais retraçant les grandeslignes de celles du Juglansregia L.,siabondamment répandu en Europe pendant le tertiaire et notamment dans le Massif Central français. Nous aurions hésité à décrire ces restes, s'ils avaient présenté des caractères d’une espèce inconnue dans les flores de la région; mais tel n’est pas le cas, et les Corrons, la Cerdagne, Joursac, le Mont-Dore en renferment des spécimens si nombreux et si complets, que les moindres caractères retrouvés, même sur des débris, suffisent à justifier une assimilation téméraire en tout autre circonstance. Les folioles présentent, dans le contour, dans la nervation secondaire, tant au point de vue du nombre des nervures que de leur allure, et dans la nervation tertiaire, les principaux traits du Juglans regia actuel, et de certains Juglans fossiles que l’on a multipliés beaucoup trop, et qui, sans aucun doute, ne repré- sentent que des variations locales ou même les variations d'un même individu. Il en est tellement ainsi, que, si on ouvre le Traité de Paléontologie végétale de Schimper, on remarque que : Juglans acuminate, Al. Br., répandu un peu par- (1) Duhamel, dans son Traité des Arbres el Arbustes, désigne sous le nom d’/kory le Carya alba. (2) Marty. — Flore de Joursac, page 61. — 090 — tout en Europe et jusque dans les régions circumpolaires, Juglans obtusifolia, Heer, J. vetusta, Heer, J. costata, Ung., (J. Ungeri, Heer)? J. paucinervis, Heer, J. parschlugiana, Ung., J. radobojana, Ung., J. inquiranda, And., J, dubia, Lud., J. attica, Ung., J. undulata, Ett., J. crassibes, Heer. se rapportent tous, plus ou moins, au type du Juglans regia, L. Nous y ajouterons même les folioles entières du Juglans Melæna, Ung., de Parschlug représentées dans le Sylloge, mais nous ne pensons pas qu’on y puisse joindre les folioles du Bois d’Asson. Il est certain que les espèces de Juglans que nous venons d'énumérer, si elles sont distinctes, devaient être bien voisines les unes des autres, puisque les auteurs qui les ont créees, non seulement les comparent au Juglans regia, L., mais encore entre elles. En ce qui concerne Juglans vetusta, Heer, par exemple, cet auteur après avoir dit : « ist sehr anlich der Juglans acuminata ünd gehôrt vielleicht auch zû der vielen Formen dieser Art.» ne justifie guère une espèce nouvelle que par des caractères tirés de la forme, sujette, comme on le sait à des variations très étendues. Il semble plus difficile de faire entrer parmi ces espèces, et en synonymie notamment avec Juglans acuminala, Al. Br., les Rhododendron rugosum et relusum, Gœpp. (1), les folioles n'ont ni la base, ni le nombre des nervures secondaires, ni le même mode de réunion à la marge, ni même, semble-t-il par le dessin, le même réseau tertiaire. M. l'abbé Boulay, dans la Flore du Mont-Dore, après avoir indiqué pour ces deux espèces paléontologiques, l’analogie signalée par Heer et reproduite par Schimper dans son traité, assimile une feuille {2) du Mont-Dore au Rhodo- dendron relusum, Gœpp., et cela, après avoir trouvé singulier qu'une feuille de Rhododendron ait une base assymétrique, alors que par la nervation, la feuille de de la Dent du Marais se rapproche bien plus du type Juglans que de celui du Rhododendron de Schossnitz. Nous regrettons, à ce point de vue, de n'être point en parfait accord avec notre savant confrère, et aimons mieux, au sujet de ces empreintes litigieuses, qu'il vaut mieux pour le moment laisser dans l'ombre, nous rallier à sa pensée formulée page 83 : « des matériaux plus nombreux et plus complets sont néces- « saires pour asseoir une opinion bien motivée au sujet de cette plante. » I n'y a pas lieu, semble-t-il, de mainteniren synonymie, mème avec un point de doute, comme le fait Heer, Leguminosites ingæfolius,Ett. (3).Ce fossile est vraiment tropfragmentaire et trop mal conservé pour qu'on puisseopérer un rapprochement. (1) Gœppert. — FI. foss. de Schossnitz, tab. 22, f 14-15. (2) Planche VIN, fig. 7. (3) Ettingshausen. — F1. Joss. tert. de Vienne, tab. V, fig. 8. — 2 — 123 BETULACEES :‘ALNUS GLUTINOSA FOSSILIS (Forme sylralique) PL. IX, Fic. 5 L'Aune est une des formes les plus communes de la Mougudo. Il est repré- senté par d’abondantes empreintes de feuilles et de strobiles fort bien conservées. Ce végétal, signalé par Saporta dans le gisement cantalien et dans celui de Ceyssac, fut rattaché par lui à l’Alnus glutinosa Médic. à titre de variété. « C’est encore cette mèê- «me forme (Alnus gluti- « nosa) dit-il, dans l'Origine « paléontologique desarbres, « à feuilles plus amples ou « plus petites, selon les «localités, qui, dans le « Pliocène inférieur, peu- « ple les cinérites du Can- «tal (Alnus glutinosa orbi- « cularis, Sap.) et les mar- «nes de Ceyssac (Alnus « glutinosa À ymardi, Sap.); «c’est lui qui domine de «nos jours sur le sol de «notre continent. Or, ces deux variétés ne peuvent être maintenues, car elles ne sauraient être considérées comme des en- de ns L ; ; FiG. 10, — Alnus glutinosa fossilis var. orbicularis Sap. gis. de tués différentes, elles Se rap- la Mougudo. Collection Marty. portent seulement à deux formes résultant de la station de la plante. M. Marty, en effet, a observé ces deux formes dans le Cantal, comme on peut s'en rendre compte par les figures mises comme termes de comparaison, et que nous devons à son obligeance. Il existe donc deux formes bien reconnaissables et bien distincts de l’A lnus glutinosa, l'une sylvalique qui retrace la forme de l’A {nus orbicularis, l'autre amie des eaux qui ressemble absolument à l'Alnus À ymardr. Le premier est caractérisé par un contour orbiculaire faiblement denticulé, le pétiole est long, la base très sensiblement cordiforme, le sommet est ou n’est pas terminé par un apex que l’on retrouve également chez la forme fossile, La première paire de nervures secondaires est déliée, les suivantes sont fortes == 124 — et émergent sous un angle droit ou presque droit, mais de plus en plus aigu au fur et à mesure qu'on s'avance vers le sommet. Toutes ces particularités se remarquent à un degré égal dans l'Alnus fossile. Un seul point le différencie, FiG. 11, — Alnus glutinosa. Méd. forme sylvatique actuelle (château de Caillac, propriété de M. Marty) loin de penser que pendant les temps géolo- giques les conditions qui ont influencé ces végétaux étaient telles que ce caractère a été modifié dans l’un et l’autre genre par rapport aux types encore identiques chez nous. C'est, sans doute, la forme et le nombre plus élevé des nervures secondaires qui avaient amené Saporta à considérer cet Alnus comme c'est le nombre plus con- sidérable des nervures se- condaires, tandis que ce nombre est généralement de 6 à 8 sur le vivant, il est fréquemment de 10 et même atteint 12 sur les échantillons fossiles, c’est, du reste, la seule distinction notable. Mais si l'on remarque que le mème fait se repro- duit pour le Fagus sylva- tica L.,comme nous aurons l'occasion de le faire re- marquer dans l’article qui luiest consacré, on ne peut s'empècher de voir là, plus qu'unesimple coïncidence. De même que le Fagus pliocène se rapproche des types asiatiques orientaux au point de leur être iden- tique, nous ne sommes pas FiG. 12. — Alnus glutinosa fossile gis. de la Mougudo (une grande partie du pétiole est conservée). Coll. Marty. IS = opérant une transition vers l'Alnus subcordala, C. A. Mey., qui possède un chiffre de nervures plus élevé. Mais nous nous trouvons bien en face d’un Alnus glutinosa, les stobiles ne laissent à ce sujet aucun doute. Les fruits sont ceux du glulinosa plus allongés, à écailles plus minces, portés sur un pé- doncule plus grêle que ceux du groupe de ccrdata. ) Qy ÿ) FiG. 13. — Alnus glutinosa fossile (gis. F1G. 14. — Alnus glutinosa, Med. forme de la Mougudo), montrant l'ascen- actuelle la plus commune sur les bords dance des nervures secondaires su- des cours d’eau. (Château de Caillac, périeures. (Coll. Marty). prop. de M. Marty). Quant à la forme Aymardi, tronquée au sommet et cunéiforme à la base, c'est celle que l’on observe le plus ordinairement chez les sujets amis des eaux. Cet intéressant fossile nous permet donc de saisir une forme nettement sylvatique, et susceptible d'une détermination rigoureuse. Nous retrouverons la même forme à Kumi, à Montajone et à Joursac, c'est aussi probablement elle qu'Heer a décrite dans la Flore Suisse sous le nom de Rhamnus Gaudinr. . CORYLACEES CARPINUS SUBORIENTALIS, Sap. PAT FIG 2, PLANS IEIG- 4,1 PriV, EIG-: PEIXONEIG 16 PL X EIG. 5, PL XDNPIGN7ES. La spécification des types de ce groupe, quand il s'agit seulement de feuilles, repose sur des caractères si changeants et les formes d'une même espèce sont si fugaces, qu'on court grand risque d'étayer un rapprochement sur des bases chancelantes. C'est pourquoi, d'accord en cela avec M. Marty, nous préférons employer pour le Carpinus de la Mougudo et de Saint-Vincent le premier terme dont (1) Syn. Carpinus orientalis, pliocenica, Sap. Origine paléonlologique des arbres, p. 148. — 126 — s'était servi Saporta. En conservant la dénomination paléontologique de suborientalis nous laissons voir tout ce que ce type a en lui de synthétique en y indiquant toutefois son affinité plus grande avec le Carpinus ortentalis, Lam. (C. Duinensis, Scop.) affinité ressortant de la présence constatée par Saporta et renforcée par elle, d'un seul exemplaire d’involucre de Carpinus dans les couches de la Mougudo. Nous n'avons pu examiner cet échantillon, et si les fruits de Carpinus belulus, L. et orientals sont abondants à Joursac, il ne paraît pas pour l'heure en exister autre part dans le Cantal. Nous en sommes donc réduit à discuter sur les organes foliaires. Il résulte de l'étude des documents divers qui ont été déjà décrits une confusion telle, que nous ne saurions, pour notre part, tirer une conclusion satisfaisante de faits qui s'entremêlent et tendent à prouver l'impossibilité absolue de spécifier rigoureusement ces types en les rapportant avec plus ou moins de raison à une espèce plutôt qu'à une autre. Saporta dans l'étude très sommaire qu'il fit de cette espèce (1) dit : « tandis « que le C. suborienlalis touche d'une part au C pyramidalis, Gœæp., il se « confond presque d’autre part avec le C. orientalis, Lam. (C. Duinensis, Scop.) « tout en ressemblant à d’autres égards au C. Belulus, L., notre charme commun. » Quelques années plus tard dans les recherches sur la végétation de Meximieux faites en commun avec Marion, il affirme encore ce caractère transitoire du Carpinus subortentalis, avec le C ortentalis, le C. Belulus et le C. pyramidalis, (Gœæp) Heer, type miocène dont il s'écarte à peine, dit-il, si on considère cette espèce à Schossnitz. M. l'abbé Boulay cite le Carpinus orientalis au Mont-Dore où il figure, PI. TT, fig. 1, une feuille très semblable à celle du Cantal « qui semble, dit-il, « concorder très exactement avec certaines feuilles du Carpinus ortentalis actuel « par sa forme, ses dimensions, et la vivacité de sa denticulation. » Mais d’autre part, Gaudin cite dans les travertins toscans (2) un Carpinus orientalis identique aussi au Carpinus orientalis de Naples, mais bien différent de celui du Mont-Dore et du Cantal. Nous devons faire remarquer, d'autre part, que M. Marty rapporte le Carpinus du niveau supérieur de Capels (3) au Carpinus Belulus et cela avec d'autant plus d2 raison que l'homologue vivant se trouve dans les mêmes égions (voir pl. IV, fig. 4). « Cette espèce qui foisonne, dit M. Marty, « avec ses chatons, ses fruits et ses feuilles dans le Miocène supérieur de « Joursac est assez répandue dans les cinérites pliocènes du Cantal et du Mont- « Dore. Je la connais à Niac et à la Mougudo, et l'ai récemment trouvée (1) Saporta. — ‘Bull. Soc. Géol. de France, sér. III, t. I, pag. 220. (2) Gaudin et Strozzi. — Contributions, vol IV, p. 20, t. I, fig. 9-13. (3) Marty.— Nouvel horigon paléontologique du Canlal, pag. 18, pl. I, fig. 5. « Extrait de la Revue de la Haute-Auvergne, 1904 ». D io — « vivante et spontanée avec des feuilles à base atténuée du type fossile, au « Nord-Ouest d’Aurillac, dans les gorges sauvages et chaudes de la Maronne, « non loin de Saint-Illide. » Nous ne pouvons abandonner la question, sans indiquer également les rapports étroits qui, au point de vue foliaire, unissent les Carpinus du Cantal avec le C. caroliniana, les feuilles de ce dernier sont régulièrement elliptiques, atténuées au sommet et à la base, mais présentent un nombre de nervures plus considérables. 11 résulte de cette étude sommaire des principales opinions données à ce sujet, que, on ne peut marquer une délimitation nette entre ces types et que des formes s'enchevêtrent les unes dans les autres, et cela d'autant plus que nous remontons davantage dans le passé où nous voyons groupés sous une même dénomination spécifique, des types très diflérents, appartenant aux contrées les plus diverses. J1 faut toutefois remarquer, que si les types passent des uns aux autres, quand on envisage les organes foliaires, leurs involucres étaient déjà bien diversifiés aux mêmes époques, et on rencontre à Joursac et au Mont-Dore deux types bien tranchés quand on envisage ces organes conservés dans leur intégrité. Toute discussion basée uniquement sur les organes foliaires manquerait certainement de fondement, puis que tous les types présentent des formes qui retracent des traits empruntés aux uns et aux autres, pas plus la base que la forme ou que le nombre des nervures secondaires ne sont capables de nous fournir un criterium certain et cela d'autant plus que quelques Betula et Ostrya présentent des organes foliaires qu'il serait aisé de confondre avec ceux du genre qui nous occupe. Nous nous résumerons donc, en concluant, qu'on ne peut en face du polymorphisme foliaire affirmer dans une flore, la présence de telle ou telle espèce, quant on n'a à sa disposition que des feuilles (1) et qu'il ne faut pas perdre de vue quand on possède des involucres que dans le type himalayaien du C. viminea, Wall., on rencontre des involucres incisés trilobés et d’autres palmatinerviés. Toutes ces considérations doivent nous rendre très circonspects en ce qui touche aux déterminations des restes ayant appartenus à ce genre, et il est certain que des réductions considérables doivent être opérées, notamment dans toutes les espèces que Wessel et Webber ont décrites des lignites de Rott et de Stôsschen (2). (1) Nous avons indiqué dèja plus haut que nous maintenons notre fossile dans le type orientalis à cause de l'involucre constaté par Saporta et dont la détermination ne semble pas douteuse. (2) Wessel et Webber. — Palæontographica, t. IV, p. 134, 135 et 136. — 198 — Toutefois, en nous plaçant seulement sur le terrain paléontologique, et en envi- sageant seulement les formes normales premièrement des involucres, deuxième- ment des types foliaires les plus saillants, il nous semble qu’on peut opérer quelques coupures où viendraient prendre place les différentes formes fossiles, sans préjuger en aucune façon de leurs affinités avec les espèces telles qu'elles sont admises aujourd’hui, coupures qui, si elles n'ont pas le mérite d’une classi- fication mème approximative, auraient celui de grouper des formes sem- blables, en arrêtant momentanément un cadre que des découvertes ultérieures viendront modifier en le renforçant. A. Involucre trilobé à lobe médian pro- noncé (type C. Betulus). (1) Feuilles larges brusquement atténuées au sommet, base cordiforme, 12-20 ner- vures, moyenne 14...... Motos ..... Carpinus grandis (1) Ung. » minor, Wes. et Web. » elliphca(2),Wes.et Web. » Betulus fossilis. (2) Feuilles largement aténuées au som- met, 17-24 nervures, moyenne 20 (type Viminea) ee ee CGT D) TaiAals OCR B. Involucre incisé denté palmatinerve (type Orientalis). (1) Feuilles ovales régulièrement atté- nuées au sommet et à la base (type paléon- tologique réuni ici à cause de l'involucre, les différentes formes se rencontrant dans JES EYPES NIVANIS CPP PET OP Carpinus suborientalis, Cantal. » ortentalis, M.-Dore. » cuspidata, S. Zacharie. » Heeri, Ett., Manosque. » elongala, Lign. de Rott. » Belulus, de Capels. (2) Feuilles cordiformes à la base, rela- tivement petites, identiques à l'Orientalis M DEMSDENE Re ie ABS TULMSS Carpinus Neilrichit , Erdobenye. » orienlalisfossilis, Toscane (1) Nous ne pouvons que mentionner ici les C. subcordata, Nath. et C. sphenophylla, Nath. du Japon. Bien que ces feuilles rappellent par certains côtés le C. grandis, elles possèdent une moyenne de nervures secondaires beaucoup plus élevée que ce dernier et se rapprochent d’espèces cantonnées au Japon. Peut- être les feuilles du Grandis à nervures nombreuses appartiennent à ce type, quoi qu'il en soit, on aurait affaire 1à à des formes des temps pliocènes qui se seraient perpétuées au Japon, grâce à des conditions spéciales et sous l'influence de facteurs particuliers. (2) Nous maintenons ces feuilles ici à cause de la bractée trilobée que l’on rencontre dans le même gisement et qui dénote plutôt un type de Betulus qu’un type d’'Orientalis. CUPEULIFÈRES Genre: FAGUS FAGUS PLIOCENICA, Sap. PL. I, Fic. 3-4-5, PL. V, Fic. 1 (1) Fic. 15 à 18, dans le texte. Nous n'avons que peu de choses à dire sur cette espèce qui se trouve répandue si abondamment dans les cinérites du Cantal, car des auteurs éminents ont si savamment exposé le sujet, qu'en dehors d’une monographie qui sortirait du cadre de notre étude, les conclusions générales ont été posées avec toute la PS æ, CN a. FiG. 15.— Hêtre pliocène de Saint-Vincent (feuille légèrement restaurée). (Coll. de la ville d’Au- rillac) clarté désirable par Saporta (2), par M. Krasan (3) et par M. Fliche (4). Nous ne saurions mieux faire ici que de les résumer succinctement. Un fait qui paraît certain, c'est que les espèces largement dispersées pendant les temps géologiques, reproduisent des formes localisées de nos jours et dis- tinctes par certains caractères. Tandis que les aires se sont circonscrites, les caractères les plus intimement adaptés au milieu ont pris sur les autres une prépondérance marquée et ont imprimé à chaque forme ainsi localisée son cachet spécifique. A l'heure actuelle, deux types de Fagus assez tranchés se trou- vent répandus dans l'hémisphère Nord, l’un F. ferrugina, Ait, (Prev) toccupe le Nord du continent américain, l'autre F. sylvatica, L. (PI. 1, fig. 3-4), avec des races locales, s'étend depuis l'Europe occidentale jus- qu'en Extrème-Orient, où il est représenté au Japon par F. Sie- boldit Endi. Devons-nous voir dans les espè- Fic. 16. — Hètre plio- cène de la Mougudo (collect. de la ville d’Aurillac). (1) Nous tenons de l’obligeance de M. Marty, les spécimens et les dessins de ces feuilles. = (2) Saporta. — Congrès de l'Associazion Française pour l'avancement des Sciences, le Havre, 1887. — Ann, Sc. Nat., sér. 6, t. XVII, 1884, p. 88, pl. VI-VII. (3) Krasan. — Die pliocan-“Buche der. Auvergne, Vienne, 1894. — Ettingshausen und Krasan, Résultat des recherches sur l’atavisme des plantes. (4) Fliche.— Note pour servir à l'étude de la nervation, Bulletin de la Société des Sciences de Nancy, 1886. 17 MO ces fossiles des prototypes de ces formes, ou devons-nous plutôt interpréter les espèces actuelles comme le résultat du cantonnement sous l’action des conditions ambiantes? En effet, si jusqu'à un certain point on peut reconnaître dans le tertiaire d'Europe les types du Ferruginea et du Sylvatica, les formes s'enchevêtrent de telle manière qu'il devient extrêmement difficile de fixer dans leurs limites précises certaines formes fossiles. Le rapport des deux diamètres du limbe et le nombre des nervures secondaires paraissent être avec la manière d’être des nervures par rapport aux dents, les criteriums les plus certains. « Dans la « généralité des cas, dit Saporta, les feuilles « du Fagus sylvalica (1), Européen, Asiatique ou « Japonais, outre la forme plus large et plus « courte, ne présentent le plus souvent que Q (TX “ LE SO À à UN }t AS) à EL | SEE À y C2 7 1 SN SN Se FiG. 17. — Feuille de Fagus sylvatica du FiG. 18.— Feuilles de Fagus sylvatica du bois bois de Caillac (prop. de M. Marty), de Mailhe, près Vézac (Cantal), rappelant identique à celles de Fagus Sieboldii par leur acumen les formes pliocènes des du Japon. cinérites. « sept à neuf paires de nervures latérales. Le F. ferruginea, Ait en a « douze à quinze. Le Hêtre pliocène d'Europe, de même que celui de « Mogi, en a dix à douze (2), le dernier de ces nombres est rarement dé- « passé, et très rarement aussi le premier n’est pas atteint. Les dents mar- (1) Comme on peut le voir par les nombreuses reproductions que nous avons données, la forme et la denticulation sont très variables. (2) Les nombres donnés par M. Krasan, diffèrent un peu de ceux de Saporta, mais les rapports ne sont pas changés. = « ginales, dans les feuilles de cette espèce sont le plus ordinairement saillantes « et fines, elles disparaissent pourtant quelquefois pour faire place à des « sinuosités plus ou moins prononcées comme dans le Hêtre actuel. En ce qui « concerne le pétiole, il tient le milieu par la longueur proportionnelle entre « celle du F. prislina, Sap., et par conséquent du Fagus ferruginea, Ait, et « celui des feuilles de notre Hêtre, plus long que dans le premier et plus court « en moyenne que dans le second. » Si en examinant les feuilles on trouve des caractères mixtes du Ferruginea et du Sylvalica, comme le montre la figure $ de la planche VI {Saporta. loc. cit.), on ne peut Sempêcher, en considérant le fruit, figure 6, planche VI, de trouver dans ce type intermédiaire une plus grande tendance à reproduire le type Sylralica. C'est ce que nous avons indiqué par un double trait dans le tableau ci-dessous. VPES 00) CRÉTACÉS { FaGUS POLYCLADA. Lesq. (F. crelacea, Newb.). FAGUS PRISCA. | F. Deucalionis. Ung. « Feroniæ. Ung. TYPES } : © Marsigli. Ung. > FAGUS PRISTINA. Sap. (F. antipofi, Heer)..... FAGUS PLIOCENIC TERTIAIRES | °° Rae Peeneee he er TT nee. «€ borrida. Lud,. «€ du pliocène de Mogi. Nath. Lie FAGUS FERRUGINEA. Ait FAGUS SYLVATICA FOSSILIS ACTUELS re : DR F,. SYLVATICA, formes Chinoises 4 Fagus Sieboldrr. et Japonaises Il est d'autre part certain, comme le font remarquer Ettingshausen et M. Fliche, que plusieurs espèces paléontologiques ne sont que des formes fossiles généralisant une particularité qui, à l'heure actuelle, se retrouve sur le type vivant, soit à l'état exceptionnel, soit à l'état presque normal, quand les condi- tions lui sont favorables (1). C’est ainsi que Fagus Feroniæ n'est qu'un exemple de duplicature du type sylvatica, comme le fait remarquer M. Marty dans sa Flore de Joursac, page 33, le F. Deucalionis n’est, de son côté, qu'une forme (1) C'est ce qui résulte d’une observation relatée par M. Fliche : « Le fait est d'autant plus remarquable « que dans chacune des stations indiquées, les formes étudiées dans ce travail sont assez communes et « assez exclusivement en possession du sol pour que leurs feuilles, si les conditions étaient favorables « à une fossilisation, fussent les seuls représentants de l'espèce qu’on rencontrerait plus tard. » bien voisine du F. pliocenica, Sap., qui représente le F. sylratica actuel et se rapproche tellement d'un type chinois du district de Nam'Chuan, dans la partie la plus orientale de l'Asie, comme le fait remarquer M. Krasan, qu'on ne peut guère trouver de différences saisissables, dit cet auteur, entre F. pliocenica et les échantillons reçu par Ettingshausen. M. Krasan, considère donc le Hêtre pliocène comme appartenant à ces formes existant encore actuellement, et cette conclusion, à laquelle nous adhérons, est un exemple de plus qui vient s'ajouter à ceux tirés d’autres types de cette intéressante flore. Genre : QUERCUS QUERCUS FURCINERVIS, UNG., (Phyllltes furcinernis, Ross.) PL. XI, Fic. 3-4-5. « Quiconque, dit Schimper, a fait une étude spéciale des organes foliaires « des chênes vivants, sait combien ces organes sont sujets à la variation, et « qu'il est même difficile d'établir une limite entre les chènes à feuilles persis- « tantes et ceux à feuilles caduques. Les caractères établis sur la nervation, « laissent souvent l'attribution générique incertaine. Les nombreuses espèces « fossiles subiront, sans doute, une forte réduction à la suite d’une étude plus « approfondie des débris qui les représentent, et un certain nombre d’entre elles « trouveront probablement leur place dans des genres tout différents (1). » Il est certain qu'il règne, parmi les quercinées fossiles, une intrication telle, que, non seulement une réduction semblerait s'imposer (si elle était possible), mais aussi une mise au point rigoureuse. Au polymorphisme des feuilles vivantes est venu s'ajouter celui des formes des temps passés et l'imperfection des empreintes a donné lieu à des rapprochements qui jettent, dans ce genre, une confusion telle, que l’on est à se demander la raison d’être de certaines assimi- lations. La révison du genre demanderait un temps et des matériaux presqu'impos- sibles à réunir, et l'on doit, pour l'heure, se résigner à accepter les coupures telles qu'elles existent, quitte, tout en élaguant les spécimens manifestement mauvais, à grouper des formes paléontologiques bien définies, sans préjuger des rapprochements qui pourront plus tard être tentés avec les formes de la nature vivante La spécification que nous proposons pour les feuilles du Cantal qui se rencon- trent assez fréquemment à la Mougudo, ne saurait être que paléontologique, elle aura l'avantage de grouper la forme cantalienne autour de celle d’Altsattel et d'Allrott. 1) Schimper. — Trailé, vol. Il, p. 617. 155 Quand on examine les feuilles figurées par Rossmässler (1) et celles de Webber (2) désignées par le premier auteur sous le nom de Phyllites furcinervis et par le second sous le nom de Quercus Gæpperli, on est frappé de la ressem- blance qu'elles présentent avec les feuilles du Cantal. Cette même forme est, du reste, reproduite dans Quercus Hamadryadum, Ung. (3), que l’on rencontre à Parschlug, Hoherhonen, Erizet Munzenberg. Nous ne saurions comparer à ces types ainsi circonscrits, ni le Quercus affinis, Sap., de Saint-Jean-de-Garguier, dans le bassin de Marseille, ni le Quercus Reussi, Ett., de Bilin, comme le fait Schimper. D'autre part le terme de Quercus furcinerois, Ung., ne doit pas être entendu sensu lalo, car rien n’est moins homogène que ce Quercus furcinervis où les auteurs ont fait rentrer tantôt des débris absolument informes, tantôt des feuilles d'un autre type, pouvant se rattacher au Cas/anea atavia d'Unger. Nous entendons, en ce qui nous concerne, restreindre notre comparaison aux seules empreintes que nous avons énumérées et circonscrites. Nous pouvons alors constater que cette essence, quelque conjecture qu'on fasse sur elle, était extrèmement répandue dans les forêts d'Europe, pendant l'époque tertiaire, où elle paraît constituer un type qui s'est éteint chez nous. En effet, la plupart des auteurs sont d'accord pour comparer cette espèce à différentes formes mexicaines et même javanaises (Rossmässler) ; les premiers types nous semblent réunir un plus grand nombre de caractères, mais rien ne peut jusqu'à présent nous faire sortir du domaine des probabiulés. Les principaux chènes mexicains qui présentent une analogie marquée avec notre espèce, sont les suivants : Quercus insignis Mart. qui habite le Mont Orizaba, présente une physionomie générale et une base identiques. Les nervures secondaires présentent la même facilité à se bifurquer, mais le réseau tertiaire qui contourne les dents est sensiblement différent, celles-ci, d'autre part, n'ont pas la même forme que dans l'espèce fossile. Quercus xalapensis, H. et Bompl., certaines formes du moins, se rapproche également, sauf la base qui est plus obtuse. La forme des dents est la mème, mais elles sont terminées par une pointe effilée qui a pu, à la vérité, disparaître à la fossilisation, mème tendance des nervures secondaires à se bifurquer et à se retourner en crosse dans le réseau tertiaire qui est identique de part et d'autre (4). (1) Rossmassler. — Die Versteinerungen der Braunkohlensandsteins an der Gegend von Alisattel in Bobmen, Dresde 1840, planche 7. (2) O. Webber. — Die tertiarflora der niederrheinischen ‘Braunkoblenformalion, pl. 2, fig. 2, a, b, c. (3) Heer. — Flore Suisse, t. Il, pl. LXXVII, f. 1. (4) I faut pourtant noter qu'il existe ici, comme partout, d'aïlleurs, dans le genre, des variations assez considérables. Nous avons pu voir, dans l'herbier même de Bompland, au Muséum de Paris, un spécimen type du © xalapensis, qui possède une forme et des dents ne cadrant plus du tout avec l'espèce fossile. — 134 — Quercus polymorphum, Cham. et Schlecht., présente, comme l'espèce fossile des feuilles dentées, semi-dentées et entières. La base est toujours moins atténuée, le réseau secondaire et le réseau tertiaire sont identiques de part et À ZK NS er Sne SA Fi. 19. — Castanea vesca, du bois de Dousques, près Vézac, rappelant certaines feuilles de Quercinées de la Mougudo. d'autre, et la réunion à la marge s'effectue de la même manière, pourtant la forme des dents n’est pas la même, celles de l'es- pèce vivante ayant des tendances à former des lobes. Si on ajoute que le Quercus germana, Cham. et Schlecht, Quercus lomentosa, Willd, ©. spicata, Sm., Q. glaucescens, Humb. et Bomp., ©. oleoïdes Cham. et Schlecht, ont été également proposés par Schimper comme termes de comparaison, on se trouve là en face d’un faisceau de caractères qui, s'ils ne sont pas décisifs, ont tout au moins un certain poids (1). Mais ce n'est pas tout, trois autres gen: res, deux très éloignés, le troisième plus voisin peuvent entrer en ligne de compte. Ce sont Cupania et Eriobotrya d'une part, Castanea de l'autre. Le Cupania dont Ettingshausen donne des figures dans son /conographie, (Sk. der Dicotylédonen), fig. 120, page 144, ressemble bien dans ses grandes lignes à l'espèce fossile, mais sa patrie est une contr'indication, à notre avis d'autant plus grande, que la somme des caractères qu’on peut y observer n'est pas plus grande que celle qu'on retrouve dans des genres dont l'aire de dispersion est plus en harmonie avec sa présence dans la flore du Cantal. L'Eriobolrya japonica (Néflier du Japon) possède des feuilles qu'on serait tenté, au premier abord, de rapprocher de notre fossile, mais la comparaison ne peut soutenir une critique minutieuse. La forme et la terminaison des (1) Quercus corrugata, Hook., présente également de grandes affinités, sauf, pourtant, la base qui est beaucoup plus arrondie et ne retrace absolument pas ce qu’on observe sur le fossile. nervures secondaires dans les dents sont les deux seuls facteurs communs ; mais, la forme des dents, l'angle d'émission des nervures secondaires, leur courbure, l'allure générale du réseau tertiaire beaucoup plus oblique dans Eriobotrya, empêchent tout rapprochement. Il n'en est pas de même du châtaignier que l’on rencontre aux différents niveaux cinéritiques et dont M. Marty et M. Maury viennent de faire connaître de nouveaux gisements et des feuilles absolument typiques (1). Nous possèdons, provenant de l'herbier de M. Marty des feuilles de chataignier qui présentent avec la feuille fossile une allure similaire et l’on peut voir dans les merveilleuses figures qu’'Ettingshausen donne du Castanea vesca (2), plusieurs feuilles notam- ment table. [, de l'ouvrage cité (voir aussi fig. 19, dans notre texte), qui se rapprochent énormément de l'espèce fossile du Cantal, soit par la forme de la base, soit par le réseau tertiaire. Toutefois, il faut bien avouer que dans la majorité des cas (mais cela souffre de nombreuses exceptions), la forme des dents dans les feuilles adultes, leur répartition le long de la marge, la base (3) et l'allure du réseau secondaire, toujours nettement rectiligne dans l'espèce vivante ne semblent pas autoriser un rapprochement qui pourtant semble admissible. Voilà pourquoi, tout en signalant les points de contact qui peuvent exister de part et d'autre, nous maintenons cette série d'empreintes dans l'espèce paléontologique (Quercus furcinervis) l'identité avec les feuillzs de Rossmässler et de Webber étant absolue. D'autre part, aucun des châtaigniers signalés dans le Plateau Central ne présente des caractères permettant de ranger par analogie de forme, le fossile de la Mougudo dans ce genre. Les espèces américaines étant nombreuses à ce niveau, avons-nous affaire ici à un type du nouveau monde, ou sommes-nous en présence d'une générali- sation de forme de certaines particularités que nous observons chez une espèce endémique ? C’est ce que nous ne saurions affirmer. Toutefois, en partant du principe nécessaire en paléobotanique, quand on se trouve en présence d'un certain nombre d'empreintes, que l’on a affaire à la moyenne du type et non à une exception, nous voyons plus volontiers dans la plante de la Mougudo un Quercus qu'un Castanea. (1) Marty. — Sur un nouveau niveau cinéritique. (Capels). Revue de la Haute- Auvergne, 1904.— Maury, Sur une slation du Chataignier vivant el fossile dans le Cantal, Feuille des jeunes naturalistes. Déc. 1903. (2) Ettingshausen. — Uber Castanea vesca. (3) Nous avons observé dans l'herbier du Muséum de Paris où ce genre est très bien représenté des échantillons entiers présentant une base très allongée. Celle-ci se rencontre également chez le Castanea pumila, Michx, stirps chinensis qui ne possède généralement des dents que dans le tiers supérieur du limbe. — al — Nous rappelons néanmoins que le classement que nous proposons ne saurait être qu'un classement provisoire, qui doit plutôt en indiquant les points de contact de ce fossile servir de point de départ pour des recherches à venir que de base à des affinités réelles. QUERCUS ROBUR, L. (PLIocENICA) Sap. PL MEIG. PL EG 2 BAIL SErG RE PHASE MC IP XI AEIG 16: Autant la détermination précédente doit laisser de doutes dans l'esprit, autant celle-ci semble ne pas devoir prèter à première vue à la controverse. Bien que le polymorphisme du Quercus robur, L. (Chène rouvre) qu'on a scindé en plusieurs espèces, soit grand, on ne peut méconnaître un type général plus abondant que les autres et que l’on retrouve dans les deux belles feuilles provenant des cinérites de Saint-Vincent. L'examen des figures nous dispensera d’une description qui n’ajouterait rien à l'idée qu'on s2 fait à première vue de ces fossiles et que Saporta s'était faite lu-même quand il l'a nommée dans le Bulletin de la Société Géologique de France (1873). Schenk, dans le Traité de Paléontologie de Zittel en 1891, admet dans les cinérites Quercus robur pliocenica, tandis que Saporta, trois ans auparavant, dans l’Origine paléontologique des arbres, dit: « qu'il est difficile après examen « de ne pas le rapporter au Quercus alpestris, Bois., des montagnes des Algaves, « tellement est complète sa ressemblance avec celle-ci. » M. l'abbé Boulay, dans la Flore Pliocène du Mont-Dore, admet également cette dernière interpré- tation, quand il dit, p. 63: « Quant au ©. robur pliocenica trouvé à Saint- « Vincent, son auteur l’a rattaché plus récemment au Quercus alpestris, Bois. » C'est également à cette dernière interprétation que M. Marty se rattache dans sa Flore Miocène de Joursac. Saporta pourtant avait été affirmatif à son sujet : « trois espèces d'Auver- « gne ont certainement appartenu au type de nos Robur; elles ne s'écartent « pas plus des formes actuelles de ce groupe que ces formes ne diffèrent « entre elles. Ce sont : 1°, le Quercus robur pliocenica, dont le pétiole est très « court et dont les lobes sont simples, obtus, peu profonds. Il diffère de « certaines formes du Q. sessiliflora, mais la brièveté du pétiole le distingue de « celui-ci(1). » Il nous faut donc au milieu d'opinions diverses et contradictoires émises par Saporta, opter pour l'une ou pour l'autre, ou indiquer une affinité plus réelle (1) Saporta. — Comp. rend. «Acad. des Scien., t. LXXXIV, 5-12 Fév. 1877. re s’il en existe, basée sur des considérations d'ordre objectif, si tant il yaquon puisse en établir, quand on se trouve en présence d'organes aussi polymorphes que ceux du système foliaire des nombreuses espèces, sous-espèces et variétés du genre Quercus. Dans cette controverse très délicate nous prendrons comme base les études détaillées et approfondies faites par A. de Candolle, sur la famille des Cupuli- fères et sur le genre Quercus en particulier, ainsi que les opinions précédemment émises, et avant tout l'étude de la nervation, qu'il faut exploiter jusque dans ses dernières limites, puisque c'est elle seulement, aidée des autres caractères secondaires qui donne à la détermination des organes foliaires quelques probabilités. Comme nous l'avons dit déjà à maintes reprises, la paléobotanique doit procéder par un examen approfondi et une scrupuleuse analyse des organes foliaires en ne négligeant aucun indice, car, dit de Caudolle : « Il n'y a pas de « détermination absolue en histoire naturelle. Toutes les assertions, toutes « les opinions ne sont que des probabilités fondées sur des indices, sur des faits « susceptibles d’être mieux observés ou sur des chiffres de moyenne quine « sont, comme la plupart des relevés numériques, qu'une forme du calcul des « probabilités » Nous nous hâterons cependant d'ajouter que si à côté du calcul des probabi- lités, qui peut arriver par l'accumulation des caractères à une quasi certitude, nous pouvons placer à côté d’une forme éteinte, une forme vivante possédant avec elle une ressemblance telle qu'elle touche à l'identité, nous pourrons affirmer sinon avoir trouvé ja vérité, tout au moins avoir restreint à leur minimum les chances d'erreur. De Candolle résume ainsi les observations qu'il a faites sur le système foliaire du genre Quercus et qui ont porté sur un nombre tel d'exemplaires qu'on peut leur prêter un caractère de généralité absolue. Nous en extrayons ce qui a trait aux feuilles : (A) CARACTÈRES QUI VARIENT FRÉQUEMMENT SUR UN MÊME RAMEAU. 1° Longueur du pétiole dans les limites de 1 à 3; 2° Forme générale du limbe, quant au rapport de longueur entre les deux diamètres et à la position du diamètre transversal le plus grand ; 3° Forme du limbe à la base, aigue, obtuse ou en cœur ; 4° Profondeur des lobes ou des dents, présence ou absence de dents sur le pourtour de la feuille ; s° Désinence aiguë ou obtuse de la feuille ; 6° Grandeur du limbe. BE (B) CARACTÈRES VARIANT QUELQUEFOIS. 1° Longueur du pétiole au delà de 1 à 3 ; 2° Pubescence caduque ou non de la face inférieure de la feuille ; | 3° Longueur et direction des pointes qui terminent les dents ou les lobes des feuilles. (C) CARACTÈRES QUI NE VARIENT PAS, ou du moins que de Candolle n'a pas ru varier . Nervation du limbe au point de vue de la direction et de la grosseur relative des nervures de divers degrés et jusqu’à un certain point de leur nombre. On voit, par ces différents caractères que, ceux sur lesquels beaucoup d'au- teurs se sont basés, sont sujets à des variations fréquentes, il ne faut donc les consulter que d’une manière accessoire et attacher au contraire une importance capitale à ceux des deuxièmes groupes. Nous ferons seulement remarquer, renvoyant le lecteur aux figures pour plus de détails 1° Que le Quercus de Saint-Vincent présente sept à huit nervures secondaires et quelques-unes incomplètes se terminant dans le réseau ; 2° L’angle d'émergence des secondaires est d'autant plus ouvert que l'on se rapproche davantage de la base du limbe ; 3” Les nervures secondaires présentent à la partie inférieure du limbe une concavité tournée vers le pétiole, puis deviennent rectilignes vers le milieu du limbe et enfin présentent une concavité tournée vers l’apex dans la partie supérieure. 4° Le réseau tertiaire est composé de mailles plutôt lâches et dont la régu- larité est interrompue par la présence de nervures secondaires incomplètes. D'autre part, nous pouvons, en nous appuyant sur le fait que le pétiole varie fréquemment de 1 à 3, prêter à celui-ci la fig. 6, planche XI, soit la longueur totale, ce dont nous n'avons pu nous assurer d’une façon exacte, soit une longueur triple sans nuire pour cela à la rigueur de notre comparaison. Nous avons pu examiner, dans l'herbier du Muséum de Marseille, les échan- tillons de Quercus alpestris, Boiss. dont Saporta s'était servi pour établir des comparaisons. Or, si on est frappé, au premier abord, de la ressemblance très grande et de l'identité de forme générale (sauf la base pourtant) que cette plante offre avec le Ouercus de Saint-Vincent, on serait immédiatement tenté d'opter pour la deuxième opinion de Saporta ; mais si on se rappelle que la forme du limbe et des lobes est sujette à des variationsfréquentes, et ne doit pas, par ce fait, en imposer, on ne tarde pas à remarquer que la nervation offre bien des différences. Les échantillons de Quercus alpeslris que nous avons sous les yeux, présentent en eflet, 10 à 11 et quelquefois 12 nervures secondaires; celles-ci ont leur — 139: — angle d'émergence beaucoup plus régulier et beaucoup plus ouvert. Ils ne pré- sentent que peu ou pas de nervures secondaires incomplètes et, en revanche, un réseau tertiaire beaucoup plus serré et beaucoup plus régulier. Tout ces caractères de premier ordre chez les Quercus, étant contrebalancés seulement par une similitude du limbe et des lobes, les faits autorisent eux-mêmes à rejeter le rapprochement. M. Trabut (1) fait la même remarque au sujet des variations du Quercus Mirbecki, qui n'est qu'une des formes du ©. lusitanica auquel se rattache le Q. alpestris, il reconnaît entre le premier et le Robur une différence basée sur l'abondance plus grande des nervures. « Les caractères propres du Quercus « Mirbeckii, dit cet auteur, permettent à peine de le séparer du Quercus robur « surtout des formes du sessihflora. Le nombre et la régularité des nervures « latérales est le caractère le plus apparent et aussi le plus constant. Chez le « Q. robur on compte seulement 6 à 9 nervures, tandis que chez le ©. Mirbeckit « on en trouve presque toujours de 9 à 15.» Cette observation émanant d'un botaniste ayant travaillé des matériaux tout différents des nôtres et confirmant la règle générale formulée par de Candolle, nous paraît, au point de vue paléontologique, du plus grand poids et présente un réel intérêt. Revenant donc à la première interprétation de Saporta et à l'opinion de Schenk, nous sommes amené à chercher l'homologue du Chène du Cantal dans la section du ©. robur. Celui-ci, comme on le sait, présente trois variétés ou espèces ; une des contrées septentrionales, ©. pedonculala ; une autre habitant plutôt le centre de la France, ©. sessiliflora ; une troisième, enfin, à habitudes méridionales, Q. pubescens. Le Quercus pedonculala a généralement les lobes peu nombreux et des nervures en plus petit nombre que dans le fossile. En ce qui concerne Q. sessi- liflora et pubescens, la question est d'autant plus délicate et hypothétique que non seulement on s'adresse à des formes très affines qui ont subi de nombreux croisements, mais encore qui sont sujettes à de telles variations que les auteurs les désignent, en y joignant le ©. pedonculala, sous un même nom spécifique, Q. robur. M. l'abbé Boulay donne une excellente description des caractères moyens du Quercus sessiliflora, c'est celle que nous adopterons : « Le Quercus sessil'flora, « dit cet auteur, a des feuilles généralement obovées, plus larges vers le tiers « supérieur qu'au tiers inférieur et assez brusquement terminées. On ne « compte de chaque côté que 4 à 6 lobes, très rarement 7. » (1) Trabut.— Des varialions des feuilles chez le Quercus Mirbeckii, Revue générale de botanique, t. IV. —— 140 — Si nous remarquons, d'autre part, que certains types sessiliflora ou pubescens présentent avec le fossile une identité presque absolue de formes, nous pensons qu'il est tout à fait légitime de rapporter le Chêne cantalien aux variétés du Quercus robur, car le pétiole n'est pas un obstacle au rapprochement, puisqu'il peut varier dans d'assez fortes limites, et que bien des formes du pubescens en présentent de très courts. D'autre part, trouvant, sur place même, des types si rapprochés, il nous a paru inutile d'étendre cette étude aux rouvres asiatiques autrement que pour en faire une comparaison négative. Certainement, plusieurs chênes comme le Q. mongolica, Fisch., et d'autres, présentent des formes analogues à celles de nos chènes européens fossiles ; mais comme ceux-ci ne diffèrent réellement pas plus des types encore existant chez nous, que des types fixés en Extrème-Orient, il nous parait plus rationnel de le comparer seulement aux formes relativement récentes qui occupent, dans les forêts de l'Europe occidentale, une si large place. En ce qui concerne les espèces fossiles aux formes variées, nombreuses, quelquefois inextricables, qui ne sont représentés que par quelques échantillons incomplets pour la plupart, le nombre des nervures secondaires, la forme générale et celle des lobes peuvent seulement nous guider, et nous savons déjà combien ces deux derniers caractères sont fugaces. Ce sont surtout les chènes du Mio-Pliocène que nous avons en vue, et on ne saurait vraiment ajouter grand chose après l'étude systématique que M. l'abbé Boulay a faite, et les groupements paléontologiques que M. Marty a opérés pour ceux de Joursac. Si on s'en tient à l'allure générale, ce seraient les Quercus Senogalliensis et Q. Fallopiana, Mass., et ©. roburoïdes, Gaud., qui s’en rapprocheraient le plus. Toutefois, nous ferons remarquer que les échantillons de Massalongo présentent à peine quelques nervures incomplètes et une dizaine de nervures secondaires. Les échantillons que M. l'abbé Boulay rapporte à cette espèce présentent des nervures incomplètes et comptent, dans lés spécimens de Varennes, 9 nervures secondaires. Quercus Cardanii présente des nervures secondaires encore plus nombreuses, montre une allure toute différente, et est, du reste, comparé, par M. l'abbé Boulay, au ©. Mirbecku. Il en est de même des Q. Lucumonum, Q. Etymodrys, ©. Parlaloru et ©. hispanica, Rér. D'autre part, Q. Lamollei, Sap., paraît être compris, d’après M. Boulay, dans le cycle des variations du ©. sessiliflora, tandis que M. Trabut, le rappor- tant au ©. Mirbecku, dit : « Le Q. Mirbeckii paraît avoir dominé en Europe « pendant le Miocène et le Pliocène, les restes fossiles de ©. Lamotlei, Sap.…. Are « ©. Mirbecki antiqua, Sap., Q. alpestris pliocenica, Sap , Q. lusitanica du « pliocène de Durford (Gard) (1), indiquent que les nombreuses formes qui, « aujourd'hui, vivent à quelques degrés plus au Sud, peuplaient la région occupée « maintenant par le ©. robur, qui s'est substitué pendant l'instauration du climat « actuel. » Si on s’en tient aux caractères les plus constants donnés par de Candolle et par M. Trabut, en ce qui concerne les nervures secondaires et aussi le réseau tertiaire, généralement plus serré et plus régulier chez Q. Mirbecki, on peut dire que ©. Lamotlei se rapprocherait plutôt du Q. robur sessiliflora ou pubescens à cause des nombreuses intercalaires que ne montre aucune des figures données par M. Trabut dans la Revue de Botanique. Q. Mirbecku anliqua est identique à l'espèce actuelle, alors que Q. alpestris, Boiss., pour les raisons longuement motivées plus haut, se rapproche du robur et que le ©. lusitanica, de Durford, retrace bien l'aspect général de ce type sans en posséder le nombre élevé de nervures. On est donc naturellement conduit à la conclusion suivante, basée sur la comparaison minutieuse des formes et la stricte observation des faits. Apparu relativement tard et d’abord subordonné à d’autres variétés, le Quercus robur a gardé chez nous, pendant l'époque pliocène, une prépondérance de plus en plus marquée, grâce aux conditions climatériques qui s'établissaient peu à peu, faisaient rétrograder les formes plus méridionales et vouaient les types archaï- ques à une disparition complète. QUERCUS SENOGALLIENSIS, Mass. PL. X, Fic. 2 Ce fragment provient de la collection de M. Térisse, secrétaire à la mairie d'Aurillac qui, comme nous aurons le plaisir de le dire encore d'autre part, a bien voulu nous permettre de l'utiliser et de le reproduire ; nous le prions de vouloir bien agréer nos plus sincères remerciements. Nous pensons qu'il est presque impossible de distinguer sûrement dans les flores fossiles certaines formes de Quercus qui s'enchaînent et font partie d’un cycle morphologique rencontré chez les espèces vivantes. Mais nous sommes d'avis qu'il serait peut être imprudent de pousser trop loin la synthèse. Le fragment de la collection de M. Térisse appartient à la série des chènes, décrits par M. l'abbé Boulay, dans sa Flore Pliocène du Mont-Dore sous le nom de Quercus Senogalliensis (2), mais sans qu'on puisse affirmer d'une façon (1) Tous ces chènes sont figurés par Saporta dans Le Monde des Plantes. (2) Boulay. — Flore pliocène du Mont-Dore. pl. IV 1, 2, 5,6 pl. v. f. 5. = D == absolument certaine qu'il n'appartienne pas aussi bien au Quercus roburoïdes, pl. V. f. 6 ou au ©. Cardanit, pl. IV, f. 3. Cette espèce n'est pas sans pré- senter aussi quelques points de contact avec ©. Lamothii, figuré par Saporta dans le Monde des Plantes, p. 347. Elle se distingue du Quercus robur pliocenica, par des nervures plus nom- breuses, par une nervation tertiaire plus franchement en échelle, par des lobes plus réguliers et plus accuminés. Si on remarque que ce même Quercus robur a été rapporté par Saporta au ©. alpestris Boiss qui n’est, somme toute, qu'une des formes du Q. Mirbeckir, et que la feuille de la collection de M. Térisse reproduit en même temps, des formes du Senogalliensis rapporté par M. l'abbé Boulay au sessiliflora et aussi des formes du Q. Mirbeckii (1) figuré par M. Trabut, on est bien forcé de reconnaître que tout en faisant partie d'un certain cycle de variations, ces organes sont loin de présenter les éléments d'une détermination bien précise. Il semble pourtant résulter de leur étude compara- tive un point intéressant ; c'est la présence dans les forêts du Cantal de formes pouvant aussi bien se rattacher au type Robur qu’au type Mirbeckii et qu'on peut envisager soit comme la souche des types dont on a fait deux espèces et ne présentant pendant les périodes géologiques que des variations individuelles fixées plus tard par le cantonnement, soit comme deux types ayant chacun leur signification à l'époque des cinérites, qui se sont disjoints sous des influences climatériques subséquentes et ont occupé chacun des stations en conformité plus grande avec leurs aptitudes spéciales. WEMTICGÉES MORUS RUBRA PLIOCENICA Sap, BL NEC SPL OX REG. 1: Cette feuille provient du gisement de Saint-Vincent et présente comme toutes celles conservées dans ces cinérites fines et denses une remarquable conserva- tion de détails, il est fort dommage qu'un accident de récolte ait tronqué ce merveilleux spécimen. D'abord rapportée au Morus rubra, Willd., par Saporta « espèce du « Canada, dit cet auteur, dont il existe une fort belle empreinte, que rien ne « distingue de la forme vivante » elle fut finalement distraite de ce groupe et placée dubitativement, il est vrai, dans la famille des Tiliacées. Saporta dit à son sujet dans « L'Origine paléontologique des arbres » « la seule espèce « pliocène qui ait été signalée {Morus rubra pliocenica) dans les Cinérites (1) Trabut. — Sur la variation des feuilles chez le Q. Mirbeckii. Rev. Gén. de bot. tome 4, pl. I, f. 4. Æ NE — « du Cantal paraît plutôt décidément devoir être rapportée aux Tilleuls. » Mais, d'autre part, trois ans plus tard, Schenk, dans la partie paléobotanique du traité de paléontologie de Zittel, ne fait nullement mention des doutes de Saporta et cite le Morus rubra var. pliocenica dans les cinérites du Cantal, voisin de Morus alba (sic). Des opinions aussi contradictoires au sujet d’un fossile non figuré, deman- daient une étude plus approfondie. La dispersion géographique actuelle plaidait en faveur de la présence dans la flore fossile du genre Morus car, dit Saporta, (Origine paléontologique des arbres) « on le rencontre à la fois dans l'Amérique du Nord, avecle Morus « rubra, L., et dans l'Asie centrale, en Chine, en Perse, en Tartarie, où l'on « rencontre le Morus alba et nigra, L. Le type du mürier semble, par consé- « quent, avoir eu son berceau originairement placé au sein des régions boréales « d’où ilaurait pénétré dans les deux continents. » Mais cet argument n'est qu'accessoire, et la comparaison seule des formes doit venir le confirmer. Qu'il nous suffise, dès maintenant, d'enregistrer qu'aucune impossibilité rationnelle ne vient s'opposer à un rapprochement basé sur les caractères tirés de la nervation. Elle peut seule entrer ici en ligne de compte. Il est relativement aisé de reconstituer par la pensée le sommet de la feuille. Nous n'avons aucun document qui soit de nature à nous faire supposer d'une manière sûre qu'elle pouvait être la base du limbe. Par l'allure des premières secondaires et la courbure du tiers inférieur, la base devait être cordiforme selon toute probabilité. Cette hypothèse du reste concorde aussi bien avec le genre Morus qu'avec le genre Tilia. La forme des dents serrées qui garnissent le bord du limbe nous servira pour éliminer un grand nombre de Tilleuls. On observe, en effet, chez ceux-ci plusieurs sortes de dentelures ; ou bien le limbe est très fortement découpé en scie avec inégalités très marquées dans les dents, tantôt celles-ci ont une forme régulière, les deux côtés étant isocèles, tantôt elles sont nettement en bec d'oiseau, le bord qui regarde l'extérieur étant convexe, tandis que celui tourné vers le limbe est concave, enfin on peut rencontrer des dents beaucoup plus petites, à peine surélevées sur le bord limbaire, à côtés très légèrement concaves. Rien de semblable ne s'observe sur notre fossile qui présente des dents serrées régulières à côtés très inégaux mais convexes. On retrouve la même chose dans le Morus rubra où les dents, tout en étant un peu plus forte- ment prononcées que chez le fossile, présentent des côtés convexes bien que dirigées vers le sommet du limbe. La terminaison des nervures dans les dents va nous permettre d'éliminer encore un certain nombre de tilleuls comme Tilia caroliniana, T. mexicana, —" 144 — T. argentea, P. plahphylla, T. sylvestnis, T. grandifolia, T. mucrophylla, T. pubescens. (Voir une figure de cette espèce à l’article Paulownia). Tous ces tilleuls, en effet, n’envoient pas dans les dents des ramifications de la camptodromie, mais l'extrémité des nervures secondaires. Il existe pres- que toujours une craspédodromie partielle alliée à la camptodromie comme on l'observe chez le Tilia neglecta d'Amérique. (PI. VIT, fig. 1). Dans les feuilles de ce tilleul que nous avons sous les yeux, on trouve dans quelques spécimens, une des nervures basilaires qui pénètrent directement dans une dent, tandis que toutes les autres n’y envoient que des ramifications tertiaires. Chez Morus (pl. IT, fig. 3) et sur le fossile nous n'avons jamais observé ce caractère et la camptodromie est toujours complète. Celle-ci, du reste, quand elle existe chez Tia, ne se réalise pas, comme on l’observe dans la feuille fossile. La camp- todromie s'effectue, sauf pour la principale basilaire par une sorte de bifurca- tion de l'extrémité des secondaires qui se réunit à la bifurcation de la suivante en formant un arceau d’où s'échappent deux ou trois petites anastomoses qui se rendent aux dents. Chez le fossile la camptodromie est réalisée par le reploiement successif, le long de la marge, des nervures secondaires et par la formation d’une série d'arceaux qui émettent des nervilles se rendant aux dents. Tous les détails que nous venons de passer en revue se retrouvent dans le Morus rubra que nous avons sous les yeux et dont les spécimens furent envoyés par Lesquereux à Saporta et conservés dans l'herbier du Muséum de Marseille. Si nous ajoutons à cela que les nervures secondaires sont, chez le fossile, plus ascendantes que dans le Tilia neglecla qui s'en éloigne par d’autres côtés, et que le réseau tertiaire, qui est identique à celui de Morus, s'éloigne de celui de Tilia par la présence de nervures intercalaires incomplètes, on est absolu- ment autorisé, semble-t-il, à rapprocher, à cause de cette série de caractères communs, le fossile de Saint-Vincent du Morus rubra bien plus que du genre Tilia. Toutefois, il faut ajouter, pour être complet, que le réseau veineux tertiaire chez le Morus rubra, sans être aussi concentrique que chez Tilia, l'est encore plus que sur l'empreinte fossile ; mais si ce caractère est un de ceux qui éloignerait le type Morus, à plus forte raison viendrait-il infirmer le rappro- chement qu'on voudrait tenter avec les tilleuls. D'autre part, nous ne pensons pas que cette simple différence suffise, en présence de tant d’autres caractères identiques, à empêcher un rapprochement, mais elle est suffisante, nous semble-t-il, en s'opposant à l'identification absolue, pour justifier la création d'une variété, comme Saporta, du reste, l'avait estimé quand il le nomma en 1873. == W — D'autre part, les Morus nigra et alba, bien que présentant avec le fossile les caractères généraux du groupe, offrent un réseau tertiaire ultime assez différent pour qu'il nous semble qu'on doive attribuer à une erreur de composition le rapprochement cité dans le Trailé de Paléontologie de Zittel. Il faut indiquer aussi les traits communs que cette empreinte partage avec certains Cellis. Cette opinion repose sur quelques caractères qui peuvent, d'après l'interprétation qu'on en fait, donner raison à cette hypothèse. La courbure de la nervure médiane et l'allure des nervures secondaires de la partie gauche de la figure, semblerait indiquer une inégalité du limbe ; d'autre part, la manière d'être des secondaires à la marge rappelle aussi, dans ses grandes lignes, ce qu'on observe chez le fossile, mais la régularité du réseau ultime perpendiculaire au tertiaire et formé de mailles pentagonales alternant régulièrement se retrouve bien plus typique chez le Morus rubra. Comme, d'une part, la reconstitution limbaire, par l'allure de la nervation, est hypothétique, tandis que le réseau ultime est un fait incontestable, nous préférons donner le premier rang au Morus. Mais si l'hypothèse Cellis se confrmait plus tard, il faudrait toujours y voir un représentant de la flore du Nouveau-Monde, car l'espèce la plus rapprochée paraît être Cellis occidentalis de l'Amérique septen- trionale. Le Morus de Saint-Vincent est un des rares Morus signalé à l'état fossile ; nous avons cru pouvoir l'établir, grâce à sa bonne conservation sur les caractères tirés de son réseau veineux. On ne peut en dire autant du Morus signalé par Massalongo à Senigallia : « La place des empreintes rapportées « par Massalongo à ce genre, dit Schimper (Traité de Paléontologie) est très « difficile à fixer et l'attribution faite par cet auteur ne repose sur aucune « donnée précise » ULMACÉES Genre : ZELKOVA UM ZELKOVA UNGERI, Kov. ÉSSNEIG EE FiG. 20 à 25 dans le texte Saporta a signalé (2) cette espèce à la Mougudo et à Saint-Vincent sous le nom de Z. crenata et dit (Ann. Sc. Nal., 6" sér., t. 4, p. 09) « que le « Zelkova crenala répond, trait pour trait, au Zelkova Keaki fossile de Mogi. » Comme on le verra plus loin, par l'analyse que nous ferons des formes vivantes, nous ne croyons pas qu'il soit possible, étant donné le petit nombre d'échan- tillons dont nous disposons, de rattacher, d’une façon certaine, le fossile du (1) Voir Schimper (Traité de Paléontologie vegetale), tome Il, p. 714. (2) Saporta. — B. S. Géolog. de France, 1873, p. 215. — 146 — Cantal à une espèce du genre actuellèement vivant, et nous préférons le désigner sous le nom de Z. Ungeri, Kov., qui pour renfermer des formes hétérogènes et susceptibles de réduction, n'en demeure pas moins un des types les mieux caractérisés du tertiaire moyen. En effet, les auteurs ont rangé, sous l'appellation paléontologique de Plancra Ungeri, Ett., des formes très diverses. Et Schenk {Traité de Paléobotanique, p. 461) se demande si toutes les feuilles décrites en Europe, comme Planera Ungert, Ett , sont bien identiques entre elles, et s’il ne s'en trouve pas, dans le nombre, de voisines du Z. acuminala, Plan. Un fait certain est que le Zelkopa (Planera, Ett.) Ungeri, Kov., se présente en Europe sous des formes multiples que nous ne saurions ici songer à séparer les unes des autres. Elles sont les ancêtres des types répandus dans le continent asiatique, alors que Planera Unger1, décrit par Lesquereux, dans les couches de Fis. 20.— Zelkova Fic. 21.— Zelkova Florissant, ainsi que Planera longifolia, Lesq., Aa SEAE crenata, Spach. montrent que dans le passé le seul Planera euille normale. Feuille élargie à : : n AR agualica, Gmel., actuel était déjà représenté sur le Nouveau Continent. Si parmi les espèces peu nombreuses qui composent actuellement ces genres (Planera, Zelkova) on essaye d'effectuer un groupement, on peut reconnaître qu'à chacune d'elles correspond une forme spéciale qui, assez nette, si on s'en tient à la majorité des échantillons d'une même plante, ne laisse par que de devenir fluctuante et mal aisée à définir quand on s'adresse aux termes extrêmes de chacune d'elles. On distingue Planera aquatica, Gmel., de l'Amérique septentrionale, Zelkova crelica, Spach., qui vit dans les hautes montagnes de l'Ile de Candie et de l'Archipel, Zelkova crenata, Spach., qui est indigène sur le littoral de la Mer Noire et dans la région caucasienne où sa spontanéité est arrêtée par le 43° de latitude (Spach.), Zelcova stipulacea, Franch., et Z. acuminata, Planch (non Lindl.) qui vivent dans la Chine orientale et le Japon (Species à Z: crenata cere distincla in montibus allioribus Japonicæ. Planchon Prodrome X VII) (1). (1) Toutes les autres espèces des auteurs et notamment Planera Richardi, Michx., PI. abelicea, P. Keaki, Zelcova Keaki tombent en synonymie avec les espèces citées. Quelques auteurs ont aussi donné le nom d':.ÆAbelicea au genre Zelkova. Il est incontestable que jure priorilatis, Abelicea qui est le nom indigène Anehixex de la plante en Crête, devrait être donné à la plante au lieu de celui de Zelkova, nom caucasique du Zelkova crenata, puisque Celsius, à la fin du 16m siècle connaissait la plante et que Reichenbach la nomma également en 1828. Mais Spach ayant été le premier, en 1842, à décrire cette plante dans les Suites à Buffon, il semble plus rationnel de se ranger à l'opinion de Planchon qui, tout en reconnaissant la priorité incontestable de Celsius, admet le nom de l’auteur qui l'a le premier décrite. = AT — Ces quatre dernières espèces nous intéressent plus particulièrement et se distinguent par leurs stations et aussi par leurs caractères morphologiques foliaires que nous allons rapidement esquisser. (Voir les figures dans le texte d’après l’herbier du Muséum de Paris). Le Zelcova crelica présente généralement des feuilles très petites et très trapues à dents très obtuses et peu nombreuses. Le Zelcova crenata possède des feuilles généralement petites, régulièrement ovales, à dents obtuses et à nervures peu nombreuses (7 environ) mais à côté / de cette forme qui retrace celle du type généralement admis pour le Zelcoya À > Ÿ À FiG. 22. — Zelcova FiG, 23. — Zelcova FiG. 24. — Zelcova FiG. 25. — Zclkova acuminata, PI. acuminata, PI, cretica. stipulacea, Fran- Feuille élargie à Feuille normale. chet. la base. Ungert (Flore d'Edobenye, pl. VI, f. 1-6), on en rencontre uneautre dans laquelle la base estélargie. Les nervures bifurquées fréquentes donnent une anastomose dans une dent supplémentaire plus petite, mais les nervures secondaires sont toujours en petit nombre et les dents sont toujours obtuses au sommet. Le Zelkova acuminala possède une forme généralement très allongée, en pointe aux deux extrémités, les nervures secondaires sont nombreuses et les dents sont terminées par une petite pointe. Mais à côté existe également une forme élargie à la base, toutefois l'allongement du sommet persiste toujours et les dents sont toujours munies d’une petite pointe. Cette forme difficile à distinguer de la forme analogue rencontrée chez Zelkova crenala ne possède comme caractères assez typiques que l'allongement du sommet et le mucron des dents. Le Zelkopa stipulacea, Franchet, possède des dents très allongées et des ner- = 148 —— vures secondaires très nombreuses, lé limbe se termine en pointe au sommet et présente son plus grand diamètre vers le milieu. sai Les formes normales se laissent assez bien distinguer les unes des autres, iln'en est pas de même des formes trapues du Zelkova crenala et acuminala qui présentent comme caractères différentiels la forme des dents et le nombre des nervures secondaires. | Nous ne saurions donc admettre, sans restriction, l'opinion formulée par Rérolle (1) qui, après avoir reconnu la ligne de démarcation fluctuante qui sépare les deux éspèces dit : à On s’habitue vite à distinguer le contour «_ elliptique des unes, largement arrondi et longuemnent acuminé des autres. » C'est la question envisagée d’un seul côté et non suivant toutes les solutions qu'elle comporte, et, du reste, nous avons vu des échantillons de Zelkova crenala qui retracent certaines figures données par Rérclle, sous le nom de Z. subkéaki et notamment la figure 11 dela pl. IX. Si on voulait chercher à établir une différence parmi les fossiles d'Europe, elle résiderait d'après nos observations, non dans la forme, mais dans le nombre des nervures secondaires, celles-ci étant le plus généralement au nombre de 7 à chez Z. crenala et de 11 à 12 chez Z. acuminala: Si on ajoute à ce caractère l'acuminure du sommet et des dents on pourrait, à la rigueur, établir quelques coupures. C’est, du reste, ce qu'a fait l'abbé Boulay avec beaucoup de justesse dans la Flore Plocène du Mont-Dore que nous ne faisons que compléter en analysant de plus près les types. Mais pour des raisons que nous avons exposées plus haut, nous ne saurions admettre, après avoir examiné au Muséum de Paris les échantillons sur lesquels Franchet fit le Z. slipulacea, l'opinion de Saporta au sujet du Z. subkeaki de Rérole « qui, d'après cet auteur, retracerait les traits décisifs d'une espèce « actuelle du Japon le Z. shipulacea, Fr., dont elle représente comme un « ancêtre collatéral. » La forme du limbe, le nombre des nervures et surtout les dents s'opposent absolument à ce rapprochement. Toutefois, il est un fait certain, que dans la plupart des gisements, on trouve des formes à nombreuses nervures et d’autres paucinerviées avec dents dissem- blables. En jugeant donc du passé par ce que nous connaissons du présent, on demeure convaincu, comme l’admet la plupart des auteurs et comme le dit Rérolle, que « deux Zelkora vivaient côte à côte sur le sol de l'Europe Mio- « Pliocène. » Il nous semble pourtant fort difficile de pouvoir, avec quelque chance de succès, établir des différences rationnelles sur les bases solides d'une analyse minutieuse des faits. (1) Rérolle. — Végétaux fossiles de la Cerdagne, page 59. —ÿo = Genre : ULMUS ® ULMUS EFFUSA Waiiip Pc. VI, Fic. 4 — PL. X, Fic. 6. On rencontre des difficultés considérables dans le classement des feuilles ayant appartenu aux Ulmus. Elles ont été comparées à un grand nombre d'espèces actuelles, faute de pouvoir préciser des caractères assez nets pour les faire satellites de l’une d’eiles en particulier. L'Ulmus qui nous occupe ici a été l'objet de nombreuses controverses. En 1873, Saporta avait rattaché l'Ulmus de la Mougudo et de Saint-Vincent à l'Ulmus Cocchu et en avait fait une forme intermédiaire entre l'Ulmus americana, L. et l'Ulmus effusa (2) Willd, de l'Europe orientale et du Caucase, mais quelques pages plus loin, doutant de cette affinité peut-être un peu hypothétique avec la forme américaine, il dit que l'Ulmus Cocchu peut entrer en ligne de compte dans l'élément indigène et n’est peut être qu’une forme de FUlmus effjusa, Willd. Il affirme la même opinion dans son ouvrage Le Monde des plantes avant l'apparition de l'homme. En 1884 il cite ce même Ulmus effusa dans la Flore du Cantal, et reconnaît son identité avec la forme actuelle (3). En 1888, dans L’Origine paléontologique des arbres, sans effacer l Ulmus Cocchi, Gaud., de la nomenclature, il admet « qu'il reproduit fidèlement le type de « l'Ulmus effusa Willd (U. ciliata Ehrb) dont il serait l'ancêtre direct. » Enfin, en 1892, M. l'abbé Boulay reprend la question dans la Flore Pliocène du Monl-Dore et rapporte à l'Ulmus ciliata, aussi bien les feuilles de Varennes que celles du Cantal : « Les feuilles, dit-il, conviennent certainement aux « feuilles relativement petites de l'U. ciliata, elles se distinguent des feuilles, « très semblables encore, de l'Ulmus campestris par leur base plus vivement « asymétrique, l’un des bords s’atténuant longuement en ligne droite sur le « pétiole, tandis que l’autre circonscrit une large oreillette. » A notre avis, l'Ulmus de la Mougudo et de Saint-Vincent peut être considéré comme l'ancêtre absolument direct de l'Ulnus effusa actuel, nous ne pensons pas qu'on puisse également lui assimiler au même titre les feuilles du 2 (1) Ulmus Cocchii, Gaud. Gisements de feuilles de la Toscane, page 34, pl. XII, f. 8. Saporta, Bull. Soc. Geol. de Fr. Sér. Il, t. 1, p. 219-221-223. .(2) Afin d'éviter tout malentendu provenant de confusion de noms, nous devons indiquer que nous considérons comme synonymes les espèces suivantes : Ulmus effusa, Willd, U. ciliata Ehrb, U. pedun- cuiata, Far, Ulmus montana, L. (3) Dans ces constatations, dit-il, à propos du dénombrement des formes vivantes dans les flores fossiles, on ne s'arrêterait certainement pas aux minimes différences, aux nuances infinitésimales, que nos habitudes d'analyse et notre idée préconçue de ne pas identifier d’une façon absolue les formes vivantes aux fossiles, nous poussent à apercevoir et dont elles nous persuadent de tenir compte. (Saporta. Ann. Sc. nat. Sér. 6, t. XVII 1884 p. 87). — 10 — Mont-Dore, et les raisons sur lesquelles nous nous appuyons sont les suivantes : Si on envisage l'Ulmus Cocchii Gaud, type paléontologique, on voit qu'il aëété créé pour une feuille à base très inégale, à nervures nombreuses (15 au moins), à bords vivement dentés, chaque dent principale, à pointe recourbée en dedans, porte 2 ou 3 dents plus petites. Qui plus est, les nervures secondaires ne se bifurquent que rarement en arrivant à la marge et portent simplement sur leur face inférieure, près du bord, 2 ou 3 anastomoses tertiaires qui se rendent dans les dents. Si, d'autre part, on analyse les caractères des feuilles vivantes, en s’attachant non aux exceptions dans lesquelles on peut trouver, pour ce genre en parti- culier, les formes les plus variées, mais à un ensemble de feuilles pouvant donner, jusqu'à un certain point, un type assez défini, on remarque que, tandis que la base est très variable, le nombre des nervures l’est moins ; on en compte généralement une quinzaine dans Ulmus effusa (PI. VI, fig. 4), tandis que ce nombre se réduit à une douzaine et moins dans la plupart des feuilles de l'Ulmus campestre (PI. 1, IT, IV, VI). Qui plus est, si la duplicature des dents se ren- contre chez Ulmus campestre (PI. IV, fig. 3), elle est beaucoup moins fréquente que chez Ulmus effusa ; qui plus est, les dents sont généralement obtuses dans l'Ulmus campeslre, tandis qu'elles sont recourbées en crochet dans l'Ulmus effusa ; enfin, en troisième lieu, tandis que les nervures secondaires se bifurquent constamment à la marge dans l'Ulmus campestre simplement denté et fréquem- ment dans ceux qui possèdent la duplicature, elles ne le sont presque jamais dans l'Ulmus effusa où elles émettent seulement 2 à 3 anastomoses tertiaires se rendant dans les dents. L'Ulmus americana présente, au point de vue foliaire, de grandes ressem- blances avec Ulmus effusa, avec une base généralement un peu moins inéqui- latérale. Nous n'avons pas la prétention de donner les caractères analytiques que nous venons d'indiquer comme des criteriums certains pour distinguer quelques feuilles seulement prises sur une plante actuelle. Mais leur constance dans tous les échantillons que nous avons pu examiner, nous a semblé donner, à chacune des formes, un caractère physionomique spécial que nous ne pouvons négliger, dans l'examen des formes fossiles, sous peine de pousser l'esprit de synthèse si loin que les types les plus disparates finiraient, grâce à cette méthode, par prendre place à côté les uns des autres. Pour ces raisons, nous ne pensons pas qu’on puisse regarder comme syno- nymes l'Ulmus effusa de la Mougudo et celui de Varennes (Mont-Dore) qui, comme le fait judicieusement remarquer M. l'abbé Boulay, a des point de contact évidents avec l'Ulmus plurinervia, Ung., d'Erdobenye et l'Ulmus =— 151 — Braunu de Bilin et d'Œninguen. Alors que ces divers Ormes présentent tous, comme la plupart des feuilles de l'Ulmus campestre, la bifurcation des nervures secondaires, l'Ulmus de la Mougudo, l'Ulmus Cocchü, de Toscane, l'Ulmus Fischeri, Heer., et l'Ulmus Wimmeriana, H., de la flore suisse, présentent les traits physionomiques qui caractérisent les Ulmus effusa et americana. LAURINÉES Genre : LAURUS LAURUS CANARIENSIS, WEgB., PLIOCENICA, SaPp. ET Mar. PrexXIIMEIG 7 Nous devons cette espèce nouvelle pour la flore du Cantal, à l’obligeance de M. Terrisse, secrétaire de la mairie d’Aurillac ; nous sommes heureux de pouvoir l'en remercier ici et le prier de vouloir bien agréer l'hommage de notre très vive reconnaissance, ainsi que M. Marty qui a bien voulu se charger de l'exécution de la figure. Après la magistrale étude que Saporta et Marion ont faite de ce fossile, dans La Flore de Meximieux (1), il ne nous reste que fort peu de choses à dire à son sujet, et nous ne saurions mieux faire que de renvoyer le lecteur aux pages si documentées de nos vénérés maîtres. Nous ferons seulement remarquer la similitude absolue de cette feuille, soit avec les fig. $-6-7-8 de la pl. XXVIIT, donnant la reproduction du fossile de Meximieux, soit avec la figure 8 de la même planche, représentant le type vivant « qui peut être considéré comme la forme normale. » Nous insisterons aussi _un peu sur ce point, mis en pleine lumière dans La Flore de Meximieux, que le Laurus canartensis peut être considéré comme une race prototypique plus voisine de la race pliocène que le Laurus nobilis. Si on ajoute à cela que ce Laurier vit, aux Canaries, à la limite des forêts, et qu'il s'accommode fort bien de notre climat méditerranéen, on peut conclure qu'il rentre dans cette catégorie de plantes qui rattache la flore cantalienne soit à la zone tempérée-chaude, soit aux types plutôt archaïques, continuant leur course dans le temps et provenant des époques géologiques antérieures. (1) Saporta et Marion. — Recherches sur les Végétaux fossiles de Meximieux, page 246, pl. XXVII, fig 6-7, pl. XXVII, fig. 1-8. — _ Genre : PERSEA PERSEA INDICA SPR. PLIOCENICA, LAURENT PLNIFIG-\7. FiG. 26 dans le texte. Les feuilles de Laurinées sont abondamment représentées dans les flores fossiles tertiaires, et depuis leur apparition à l'époque crétacée, où Saporta et Marion les citent dans le Turonien de Bagnols-sur-Cèze, ces plantes n'ont fait que croître en nombre dans le bassin méditerranéen, qui est resté le centre de leur développement. Sans avoir été exclues des régions arctiques, les laurinées, par leur abondance au sein des flores tertiaires, indiquent des affinités plutôt méridionales. La forme des feuilles et leur aspect général dans cette famille, est suffisamment caractéristique pour que certaines flores naturelles ait reçu, des botanistes géogra- phes, des noms qui ne font aucun doute à cet égard. De même qu'il existe un type éricacé, il y a aussi un type laurier. Et ce fait est également confirmé par les botanistes descripteurs, qui, ne voyant dans l'organe foliaire que la forme exté- rieure, ont donné le terme de laurifolia comme dénomination spécifique à un certain nombre de végétaux. Si nous pénétrons dans l'intimité du réseau veineux, on peut, toutefois, établir des distinctions basées sur un crilerium d'une certitude relative. Pourtant il faut bien avouer que dans la famille qui nous occupe la distinction des différents genres par la seule inspection des feuilles, est des plus difficiles, sinon impossible, pour certains d'entre eux. Jusqu'à preuve du contraire, le genre Laurus sera donc celui dans lequel, faute de mieux, la plupart des empreintes fossiles vien- dront prendre place. Sans vouloir donner de règles d'ordre général, il faut cependant rechercher les caractères particuliers à chaque empreinte, quand celle-ci est d'une bonne conservation et que des similitudes nettes et remar- quables viennent plaider en faveur de rapprochements plus serrés èt parfaitement vraisemblables. C'est ce que nous avons essayé de faire au sujet d’une superbe empreinte de la collection de M. Marty, à qui nous en devons un excellent dessin. Les quelques mutilations qu'elle a subies n'empêchent en aucune façon d'en apprécier la forme générale ainsi que les détails les plus minutieux. Si la première impression, confirmée par l'étude des détails, font conclure à une laurinée, l'assimilation avec un des genres vivants n'est point aussi claire et aussi aisée. La feuille de la Mougudo a une certaine ampleur, son plus grand diamètre est situé au milieu du limbe, la nervure médiane est forte, terminée certainement hs — par un pétiole dont il ne nous est pas permis de préjuger de la longueur, car il manque sur l'empreinte ; la base est plutôt arrondie et la marge s'arrête à angle droit sur la nervure médiane. Le sommet, à en juger par la courbure qu'on observe à la cassure, devait être assez obtus, mais il faut faire remarquer que cette hypothèse peut être fausse et rendue illusoire par une inflexion du limbe, commeilarrive si fréquemment dansles feuilles de Laurinées. Les nervures secondaires, si on néglige les quelques anastomoses qui se perdent dans la pointe limbaire, sont au nombre d'une douzaine de paires loutes alternes, comme c'est le cas général chez les laurinées. Les nervu- res intermédiaires incomplètes sont fréquen- tes. L'angle d'émergence des nervures d’abord droit pour la première paire des secondaires devient de plus en plus aigu à mesure qu'on s'élève pour se fixer à 50° environquand on en arrive à la 4° et s° paires. La courbure de ces nervures est variable, et, bien que certaines présentent leur concavité tournée vers le pé- tiole, on a l'impression d'une concavité supé- rieure, faible toutefois. Les nervures, en se rapprochant de la mar- ge, se recourbent régulièrement en arc et finissent en une campblodromie longuement allénuée. Le réseau tertiaire, est formé de mailles pentagonales alternes et assez régulières, les plus internes s’étayent sur la nervure médiane, les autres, assez obliques, s'appuient sur les secondaires presqu'à angle droit. Enfin il enserre dans ses mailles un réseau = ultime formé de petites mailles très serrées, Fic. 26. — Persea indica, Sp. pliocenica irrégulièrement polyédriques, comme onl'ob- Eur Coll: Marty. serve dans un grand nombre de Laurinées. A l'aide de ces données, examinons à côté de quel genre vivant notre empreinte peut vraisemblablement prendre place. On est tout d’abord porté à l'assimiler aux types des Lauriers actuellement 20 — A canariens qui, sous lenom spécifique de Laurus canartensis, ne sont peut-être qu'une forme due au milieu du type du Laurier noble, mais l’assimilation ne peut tenir devant une analyse minutieuse des caractères. Sion examine la nervation du Laurus nobilis et du Laurus canariensis, on observe dans les feuilles types (car c'est à elles qu'il faut s'adresser en premier lieu) une base généralement plus élancée, le plus souvent décurrente sur le pétiole ; même quand celle-ci est arrondie les premières paires de nervures secondaires présentent leur concavilé tournée vers le péliole ; qui plus est la réunion des nervures à la marge, s'effectue par dichotomie-camptodrome avec un certain brouillage dans les aréoles marginales. Nous avons pu, en observant dans l'herbier du Muséum de Marseille (fonds Saporta) un Laurus nobilis, rapporté des gorges de la Chifa (Algérie, Ruisseau des singes) par notre regretté maître et ami Marion, nous convaincre que bien que les premières paires de nervures secondaires émergent de la principale à angle droit, leur concavilé est toujours nellement inférieure, c'est-à-dire tournée vers le pétiole de la feuille, et que la réunion à la marge s'effectue par une dichotomie très nette et peut-être encore plus accentuée que chez le Laurier des Canaries. L'ascendance des nervures secondaires à la base semble également devoir éloigner le type fossile des Lindera. Les Machilus et notamment M. odoralissima, Nees., de la péninsule malaise, présentent bien la même réunion à la marge, mais la base est sensiblement différente. Hatons-nous de dire, cependant, que ce caractère est de trop peu d'importance pour éloigner complètement le type fossile et qu'il y a là, au contraire, des affinités qui ne doivent pas être négligées. Comme, d'autre part, nous allons trouver dans le genre Persea des ressemblances encore plus grandes, jointes à une dispersion géographique plus en harmonie avec le reste de la flore, la somme des caractères qui entrent en jeu font pencher de ce côté-là. En effet, nous avons là des points de contact qui sont presque de la similitude, dans le genre Persea, c'est avec le Persea grakssima et Persea indica que les affinités sont les plus marquées. Ettingshausen figure dans son traité, Skelelle der Apetalen, pl. XXXII, f. 2, une feuille de Persea gralissima, Goœrtn., qui sauf le diamètre situé dans le tiers supérieur, une base un peu plus amincie et l'absence de nervures secondaires incomplètes, présente tous les caractères que nous avons donnés pour l'empreinte fossile du Cantal. Quand on la compare, d'autre part, au Persea indica, Spr., (Laurus indica) qui habite de nos jours Madère et les iles Canaries, on est frappé des analogies qui touchent presque à la similitude ; — 153 — sauf la base, où la marge ne vient pas butter contre la nervure médiane à angle droit et le sommet qui est plus régulièrement aminci (mais il faut se rappeler à ce sujet la restriction que nous avons faite plus haut}, tous les autres détails sont identiques et si l’on joint à cela une physionomie qui ne semble laisser aucun doute, on peut affirmer qu'on se trouve là en présence d’un type dont l'aire disjointe à l'heure actuelle, a dû, dans les temps pliocènes, occuper toute la région méditerranéenne et remonter encore plus au Nord pendant les périodes précédentes. Les localités où l’on rencontre des feuilles de Persea comparables à la forme Persea indica, sont nombreuses et ces feuilles, s'échelonnant pendant tout ie tertiaire depuis l’oligocène, indiquent par leur grande quantité et l'unanimité des auteurs à leur donner le mème terme de comparaison, combien ces formes sont voisines lesunes des autres. Peut-on dire d’elles, que ce sont vraiment des termes de transition ? ou doit-on admettre qu'on se trouve en présence de modalités diverses auxquelles les conditions particulières de milieu ont donné naissance? Nous pencherions volontiers du côté de cette dernière interprétation, étant donné les difficultés extrêmes qu'on rencontre à classer et à donner des caractères fixes quand il s’agit de feuilles encore vivantes et qu'on peut se procurer en abondance. Nous ne croyons pas, d'autre part, qu'on ait le droit d’assimiler et de cata- loguer sous un même nom des feuilles qui, bien qu'ayant des affinités nombreuses, ne laissent pas que de présenter des différences notables, sans que ces dernières soient de nature à altérer d'une façon complète les ressemblances qui existent entre les feuilles fossiles et la plante vivante. On trouve déjà dans l’Eocène de Gélinden, des types qui retracent les principaux traits de l'espèce que nous avons en vue, ce sont les Laurus (Persea) heersiensis (1) Sap. et Mar. et le Persea palæomorpha (2) Sap. et Mar. Les deux empreintes sont mutilées, mais ce que l’on peut saisir de ces formes, montre qu'on a bien affaire à une laurinée voisine du type Persea indica. Les auteurs de ces remarquables mémoires, rapprochent le premier {P. heersiensis) du P. indica, Spr., et parmi les espèces fossiles du Laurus typica (Armissan} et du Laurus superba (Manosque, Armissan). « La forme héersienne semble tenir « le milieu entre les deux Persea miocènes, dont elle est pourtant spécifiquement « distincte. » Quant au second (P. palæomorpha) c'est aux Persea gralissima et P. caroli- nensis que Saporta et Marion le rapportent « en sorte, disent-ils, que notre (1) Saporta et Marion. — Essai sur la végétation à l'époque des marnes héersiennes. PI. IV, fig. 3. (2) Saporta et Marion.— Revision de la flore héersienne. PI. X,f. 1. 156 « P.palæomorpha semble tenir le milieu entre les deux espèces actuelles. » Parmi les formes fossiles, c'est encore auprès du Persea superba de Manosque et du Persea Brauni, Heer., d'Œninguen, qu'ils rangent l'espèce de Gélinden. Si on examine les autres formes qui peuvent être rapprochées du type du Persea indica pendant les temps tertiaires et queles auteurs ont comparées entre elles, on arrive à dresser letableau suivant : Laurus lalages ? Ung. ...| Sotzka, Sagor, Monte-Promina . . Persea superba, Sap.....| Armissan, Manosque...| P. gratissima, carolinensis.( Tous deux servent de ter- Ê 3 MS: mes de comparaison au D ADYDICA IS AD Eee AFMISSAN SE - ee -re-e PeundicarPerrre- P. heersiensis. Sap. et Mar, » Guiscar dt A GAU dE) RER RE Er » ........( Se rapprochent beaucoup u : : sie de P. amplissima de Me- >RnUltiNnenVisS SAp-NATMISSANEE PE re PANdICAe ere lximieux 4 ; P. carolinensis.... »ABaUNIS HER INCENINOUPN e-C- --e re Peindicae:-... 5: » speciosa, Kv..... Œninguen, Toscane ...| P. indica ..... ». Heliadum, Ung ..| Gleichenberg ......... | Deux formes bien voisines ne ee Moon D 000 0 , et se rapprochant du spe- » Éleeril Et er ere)RBIlInPe rene e Fee) ciosa. DAADIIINICAA UNE ND EE RE er T Ce RMDUICARE EEE » princeps, Heer...| Suisse, Montajone, Manosque... . . D Son » amplissima, Sap..| Meximieux.»......... » ... DNGTCECA RS Apr 2E|NR ONINISEe eee 20 7) DÉS ONE D Mn Era Se ou Le Cantal, Vallée du Rhône : . .. » SE SU Nous remarquons non seulement un ensemble de formes très affines, mais aussi l'unanimité presque complète des auteurs à comparer non seulement ces feuilles aux mêmes espèces vivantes, mais encore à trouver dans les fossiles des différents gisements, des ressemblances qui, sans aller jusqu’à la similitude complète, sont néanmoins assez fortes pour créer entre ces types des points de contact nombreux. Comme chaque appellation spécifique est basée sur des variations qui, étant donné l'éloignement de temps et d'espace, sont nécessairement obligés de prendre date par une détermination propre, et que d'autre part la botanique fossile manque et manquera presque toujours du criterium basé sur la connais- sance des organes floraux, on est obligé, par la force des choses, de regarder cette distinction des formes comme légitime. Mais, trouvant au seuil même de la période qui a vu chez nous la disparition de ce type, une empreinte fossile capable de résumer des formes antérieures, tout en donnant la main à l'espèce actuelle, nous avons cherché à grouper les formes sœurs les plus saillantes, qui sont comme l’imposante galerie d’ancêtres géologiques, qui, de père en fils, se sont perpétués jusqu'à nous. — 157 —— Genre : LINDERA ) LINDERA LATIFOLIA, Sap. Nous mentionnons cette espèce en nous appuyant sur la figure donnée par Saporta, nous n'avons pas eu à notre disposition des matériaux capables de jeter sur elle un jour nouveau. La feuille figurée par cet auteur est d’une très belle conservation, mais ne présente malheureusement rien de bien caracté- ristique. Dans les Annales des Sciences nalurelles, Saporta dit, à propos de la flore de Mogi : « Au Lindera sericea, BI. fossilis Nath. correspond dans « les Cinérites une magnifique espèce que je ne puis m'empècher de figurer ici « et qui se rapproche plutôt, il est vrai, de la forme américaine, Lindera « Benzoin, Meisn, (Benzoin odoriferum, Nees), que du Lindera sericea, BI. » Nous ferons seulement remarquer que sur les figures données par Saporta et dans un ou deux fragments, étiquettés de sa main, dans ses collections, les me nervures secondaires du 4" et du 5" rangs ont une tendance marquée à émettre des nervures de 3° ordre qui se recourbent en arceaux tout en remontant le long de la marge. Or, cette particularité s’observe aussi bien sur l'espèce vivante citée par Saporta, que dans certain Phœbé des Indes Orientales, habitant une certaine altitude et dans les Lindera astaliques. Sans vouloir changer ni modifier l'attribution que Saporta avait proposée, à cause du peu de fixité de ces caractères, qui se rencontrent un peu partout dans la famille des Laurinées, nous pensons que la remarque précédente est suffisante pour ne pas compter d'une façon définitive le Lindera latifolia comme un des représentants de la flore du Nouveau-Monde dans l’ensemble végétal du Massif Central pendant le tertiaire. Genre : OREODAPHNE ? OREODAPHNE HEERII, Gaud Nous ne saurions être bien affirmatif en ce qui concerne cette espèce que nous citons seulement d'après Saporta. Le type demeure toujours excessive- ment rare puisque les collections que nous avons examinées n'en renferment aucun exemplaire. Pourtant la présence de ce type dans la flore du Cantal n'aurait rien que de très rationnel, puisqu'il a été signalé ailleurs dans le Massif (1) Saporta. — Bull. Soc. Géol. de France, Série Il, t. 1, 1872-72, p. 223. — Ann. Sc. nat. Sér. VI, t. XVII, p. 99, pl. VIE, f. 1. (2) Saporta. — ‘Bull. Soc. Géol. de France, Série I, t. 1, 1872-73, p. 220. — Origine paléontologique des arbres, p. 229. — HA — Central et dans l'Ardèche et qu'il accompagne dans les mêmes stations les Persea et les Ardisia (1) dont nous avons constaté la présence. Ces plantes devaient former, comme elles le font à l'heure actuelle, une association placée assez à l'écart du lieu d’où l’on exhume aujourd'hui la flore de la Mougudo, car les unes et les autres ne sont représentées que par un nombre d'exemplaires fort restreints. Genre : SASSAFRAS SASSAFRAS FERRETIANUM, Massa. PEL FIG 46 L IN EG 2 PL NE IG 4,5 PE XII EI a 0 PE EXIVA FIG re Le genre Sassafras a été signalé à diverses reprises dans les différents gise- ments du Cantal et du Mont-Dore. Le gisement de la Mougudo présente une série fort intéressante, car on y trouve les trois formes que l’on rencontre dans la nature vivante : feuilles entières, feuilles lobées d’un côté et feuilles double- ment lobées. | Une feuile entière, qui constitue un spécimen unique de cette forme, avait été rapportée, par M. Marty, au genre Cinnamomum, mais cette attribution, que justifiait l'allure générale de cette empreinte à aspect bien lauriforme, perdait de sa valeur au milieu des nombreuses formes trilobées de Sassafras, et il eut fallu des caractères bien spéciaux et bien caractéristiques pour conserver cette espèce indépendante de celle-ci. Du reste, un examen attentif de cet unique échantillon nous conduit à y voir une feuille entière de Sassafras. En effet, dans la plupart des Cinnamomum, et notamment dans le C. camphora (Camphora officinarum, Nees.) qui se rapproche le plus du type que nous envisageons ici, la base de la feuille, toujours plus nettement décurrente, ne présente que très rarement deux nervures basilaires plus fines que les autres, remontant le long de la marge, et dans le cas où celles-ci existent, elles partent le plus générale- ment du point de jonction du limbe avec le pétiole, enfin, les nervures qui s'échappent du sommet de la principale se réunissent à la marge par une sorte (1) « Au milieu de ce mélange, les lauriers dominent toujours et forment le type caractéristique de cette région (vers 2,000 pieds d’altitude) que nous avons appelée Laurifère. Répartis le plus souvent en divers groupes, ils semblent s'être réunis par espèces ; le Zaurus canariensis, Nob. s'est placé en première ligne sur la lisière des forêts, les gorges des montagnes sont peuplées de ZLaurus indica, le robuste Barbusano (L. Barbusano) se plaît sur les pentes escarpées des ravins et le Til, au bois infect (Oreodaphne fœtens) ombrage les alentours des sources », page 98....... « Parmi les lauriers de la forêt de la Laguna alt. 1720 pieds, le Lauro et Vinatico (Laurus canariensis el indica) sont les deux espèces les plus nombreuses, les Barbusano (L. Barbusano) y sont rares, mais à mesure que l’on se rapproche de la crète des monts,les Tils (Oreodaphne fæœlens) deviennent très abondants et se trouvent tous réunis sur les mêmes pentes », page 128. Webb et Berthelot, Histoire nat. des Canaries, géogr. bot. A5 de dichotomisation plus ou moins confuse, tandis que dans Sassafras, cette réunion s'opère par une série d’ares beaucoup plus forts et parfaitements nets. Les autres, Cinnamomum et Lilsea que nous avons pu observer, présentent tous ces caractères négatifs plus accentués encore et qui s'opposent aux rapproche- ment de ces formes. On ne saurait passer sous silence, néanmoins, l’analogie que présente le fossile avec certains Benzoin et notamment avec le B. friloba- tum, Sieb. et Zucc., du Japon. Les feuilles trilobées de cette espèce présentent la plus grande ressemblance avec certaines feuilles de Sassafras, à tel point, quil est difficile de les distinguer dans les échantillons vivants. Certaines feuilles d’Araliacées polymorphes appartenant au sous- groupe Oreopanax pourraient éga- lement, au premier abord, être confondues avec Sassafras. Dans cette famille, en effet, on remarque des feuilles trilobées, unilobées et entières sur un même pied et affec- tant des formes similaires de celles de la famille des Laurinées ; mais, tandis que le lobe médian tend toujours à prendre un développe- ment relatif plus considérable que les lobes latéraux, on peut trouver des différences notables dans le réseau veineux et dans l'ordon- nance des nervures secondaires. La paire qui suit les basilaires et se rend à l'intersection des lobes, présente le plus souvent une dichotomisation accentuée avant d'arriver à la marge, comme le montre le schèma ci-contre (fig. 27), et le réseau veineux est formé de mailles allongées parallèlement aux nervures secondaires ; ou bien les nervures secon- FiG. 27. — Aralia provenant des cultures de Mazel, à Anduze, red. 1/2. FiG. 28. — Oreopanax, sp. red. 1/2. daires que nous venons de mentionner, n'existent pas à proprement parler, et la marge est bordée par un système de nervures schématisé (fig. 28). La réunion de ces caractères empêche la confusion que le seul examen de la forme et du squelette principal aurait pu faire naître. Les flores fossiles d'Europe présentent donc, avec Sassafras Ferretianum une forme de Laurinée disparue de notre sol et qui, avec des habitudes tempérées. sans exclure des extrêmes rigoureux, persiste aux extrémités de cette bande de végétation qui devait avoir, pendant les temps tertiaires, une homogénéité incomparablement plus grande. — 160 — Les feuilles amples que l’on rencontre dans le gisement de Saint-Vincent, présentent des bases identiques à celles que Massalongo a figurées dans la Flore de Sénigallia, et celles de la Mougudo présentent la plus grande analogie avec les fig. 1 et 2 et la planche 12 {Flore fossile de Sénigallia). La figure donnée par Gaudin (1) ressemble en tous points aux empreintes du Cantal. Si l'on fait une révision du genre fossile, il faut remarquer que le nombre des espèces qui ont été citées, est assez restreint, et que toutes se rattachent, d’après l'opinion générale des auteurs, au Sassafras officinale, Nees. Il faut citer : Sassafras primigentum, Sap., qui présente des feuilles trilobées à base plus longuement atténuée et surtout à nervures secondaires plus rigides et formant, avec la médiane, un angle plus aigu que dans l'espèce actuelle ; Sassafras Æsculapi, Heer., d'Œninguen, de Kutschlin, etc., dont les feuilles entières offrent, dit Schimper, une analogie frappante avec celles du Sassafras officinale, mais au sujet desquelles il convient aussi de faire remarquer l'analogie qui existe avec certaines feuilles de Cinnamomum et nottament avec C. Scheuzeri et C. polymorphum, figurées par Heer dans la Flore Helvétique et aussi dans la particularité que présentent les nervures secondaires de s'unir à la marge par une dichotomisation confuse, fait que l’on observe chez le Cinnamomum, comme nous l'avons fait remarquer plus haut. Enfin, si en excepte Sassafras crelaceum, Newb., et Sassafras Leconteanum, Lesq.. dont Schimper met en doute, à juste titre, l'attribution générique, et aussi Sassafras germanicum, Ung., dont la forme répond à peine au genre et dont la nervation diffère totalement de celle de l'espèce actuelle, il ne reste plus que Sassafras Ferretianum, Mass. (2), qui, d’une détermination plus précise, a été cité /3) à Menat, Val d'Arno, Sénigallia, Atanekerdluck, le Cantal, (Saint- Vincent, Mougudo, Las Clauzades),Théziers, Domazan, le lac Chambon, Cham- beuil, Varennes. Il convient d'ajouter Sassafras cantalense, Boulay., du gisement de Joursac qui paraît devoir prendre place ici, car si on peut accorder aux empreintes figurées par M. l'abbé Boulay, le titre de variété paléontologique, (1) Gaudin et Strozzi. — Contribulions II, p. 50, tab. X, f. 8. (2) Saporta, après avoir signalé le Sassafras de la Mougudo et de Saint-Vincent (B. S. G. 1873), sous le nom de Sassafras Ferretianum, dit plus tard (Ann. S. Nat. 1884) « que cette forme du Cantal » paraît se confondre réellement avec le Sassafras officinarum pliocenicum. Plus tard, en 1888, dans l'Origine Paleontologique des Arbres, p. 224, il la désigne sous le nom de S. Ferretianum, Mass., pliocenicum, S_p. En présence de ces deux assertions, nous donnons la priorité à la seconde, mais sans la faire suivre de l'épithète pliocenicum, Sénigallia étant lui-même un gisement mio-pliocène. Il n'y aurait du reste là qu’une question de mots et non d'identité spécifique, car les deux n’en font, en réalité, qu'une seule. (3) Saporta a imposé au Sassafras de Menat le nom de Sassafras oxyphyllum. Est-on là en présence d’une véritable espèce ou d’une forme spéciale ? Il serait fort difficile de le dire. Tout ce qu'on peut constater c'est que les mêmes formes existent de nos jours sur le ‘Benzoin trilobatum. — 101 — le rang d'espèce paraît, de l'aveu même de l’auteur, un peu trop élevé, car il reconnait que la particularité sur laquelle est basée cette espèce « existe {seu- lement il est vrai) dans les feuilles entières de Sassafras officinale, où l'on remar- « que à la base une première paire de nervures plus fires que les suivantes, « courant le long du bord et assimilables à celles que j'ai remarquées sur les « feuilles du Cantal (1). » Si c'est un type distinct du Sassafras Ferretianum il est en tous cas bien proche. Bien que ces feuilles paraissent très voisines de l'espèce actuelle, il nous paraît plus rationnel de les ranger sous un nom paléontologique, afin de justifier les différences que l’on observe entre elles et les espèces actuelles dont nous avons sous les yeux, sinon les descendants directs, du moins les branches collatérales, qui, tout en ayant conservé le mème type, se sont légèrement modifiées avec les conditions du milieu qui leur ont permis de se perpétuer jusqu'à nos jours. NYCTAGINÉES Genre : ABRONIA ®, ABRONIA (Uzmus, UNG., ZYcoPHyLLuM, Sap.) BRONNII, LAURENT. PrXIIeRIG- 7e Pc. XIII, FiG. 1 à 17. PL. XIV, Fic. 6-7-12. PL. XV, Fic. 5 à 7. PL. XVI, Fic. 5 et 6. Le fruit que nous allons décrire et dont nous figurons une trentaine d'échan- tillons, a excité, au plus haut point, la sagacité des auteurs, nous avons trouvé des matériaux nombreux et nouveaux dans la collection du Muséum, grâce auxquels nous proposons une assimilation différente de celle admise jusqu'ici, et mieux étayée que les précédentes, sur les bases solides d’une interprétation rationnelle. Ce fruit fut d’abord rapporté au genre Ulmus, et Unger le réunissant à des (1) Boulay. — F1. pl. du Mont-Dore, Appendice : Flore de Joursac, page 90. (2) SYNONYME : Ulmus Bronnii, Ung., Chloris protog., t. XXVI ; fructus, Heer., FI. tert. Helv,, II, t. LXXIX, f. 6; Sismonda Mat., t. XVII, fig. 7, Gaud. et Strozzi, Contribut. Il, tab. IL; Ett. Brin, t. XVIIL fructus 1 à 5. Ulmus longifolia, Ung. (ex parte, Bilin, tab. XVIII, f. 8). Zygophyllum Bronni, Sap., Et. Il. p. 262, t. VI, f, 6, Bull. S. G.F., 1873, p.210. Zygophyllum primævum, Sap., Dern. adj. à la fl. d’Aix-en-Pr., pl. XIV, fig. 10-11. Betula macroptera, Ung. (fructus), Chloris protog., t. XXXIV, f. 7. Ulmus Brauni, Heer., Lesquereux, Florissant, Gol survey., vol. VIII, 1883, pl. XXVII, f. 8. —_ 162 — feuilles d'Orme incontestables trouvées dans le même gisement, en avait fait l'Ulmus Bronni. Figuré par Ettingshausen dans la flore de Bilin, par Sismonda dans celle du Piémont, par Gaudin et Strozzi dans celle du Val-d'Arno et par Saporta dans son mémoire sur Armissan, il fut signalé comme tel dans le tome II du Trailé de Paléontologie végétale de Schimper, page 719, où cet auteur dit : « Le fruit d'Ulmus Bronni ressemble beaucoup, par sa forme générale, « au fruit de l'Ulmus campestris, mais par le reste il en diffère au point de paraître « provenir d'un genre différent. » Plus loin, tome III, page 298, cet auteur, se rangeant à la nouvelle opinion émise par Saporta, revient sur sa première manière de voir qui ne laissait pas que d'être empreinte de profonde restriction, et s'exprime ainsi au sujet de ce fruit fossile : « M. de Saporta, qui depuis longtemps avait douté de l'identité « de ce fruit avec un fruit d'Ulmus, est parvenu à trouver dans la végétation « actuelle, un type de fruit dont la configuration est plus conforme à notre « prétendue semence d'Ulmus. C'est le fruit d'un groupe de Zygophyllum « asiatique (Z. macropterum, C. A. Meyer, Z. plerocarbum, Bunge.), dont les « capsules déhiscentes portent cinq ailes à forme et nervalion exactement sem- « blables à celles de notre Zygophyllum fossile. Une autre zygophyllée à fruits « quadriailés s’en rapprocherait encore davantage par la grandeur et la forme « des ailes capsulaires, mais celles-ci sont plus épaisses et couvertes d'un « tomentum serré. Jusqu'à présent il n’a pas été rencontré de fruits entiers de « cette plante, mais presque toujours deux segments de capsule, placés vis-à- « vis l'un de l’autre, et imitant ainsi la samare bi-ailée de l'Orme, frès rare- « menl des segmenls isolés ce qui explique la difficulté de classement de ces « restes, M. d'Ettingshausen attribue à son Ulmus longifolia un fruit beaucoup « plus petit que celui que nous venons de décrire, et qui offre assez les dimen- « sions et la forme des ailes de celui du Z. macropterum, C. A. Meyer., de la « Sibérie. » Quelque temps auparavant, en 1873, Saporta avait donné une description sommaire de cette empreinte problématique dans la communication faite à la Sociélé Géologique de France, au sujet des découvertes de Rames dans le Cantal. « Le Zygophyllum Bronniü (Ulmus Bronnii), dont je dois l'exacte déter- « mination à M. le Professeur Decaisne, consiste en un fruit capsulaire ailé, « membraneux, samaroïde, déhiscent et séparable en plusieurs valves à la CANAPÉ ee Le Zygophyllum actuel, le plus voisin est le Zygophyllum « atriplicoïdes, Fisch. et Mey., de la région du Caucase. Un autre Zygophyllum, « déjà moins analogue, Z. macroplerum, C.-A. Mey, habite la Soongarie. « D'autres Zygophyllum présentent il est vrai des fruits aptères, qui sont loin « de retracer l'aspect des organes fossiles. » — 163 — En 1889, ce même auteur reprit dans les dernières adjonctions à la Flore fossile d'Aix-en-Provence, les données relatives à ce genre et en donna dans les Annales des Sciences nalurelles, 7° série, tome X, page 97, une description détaillée, dont nous sommes obligé de reproduire, en le soulignant, un frag- ment qui ne concorde plus avec les caractères nouveaux que nous avons observés dans les empreintes provenant du Cantal et que Saporta lui-même rapporte à son Zygophyllum. « Plus tard, dit-il, quand nous eûmes à constater « la présence de ce même Ulmus Bronnit, dans la Flore d’A rmissan (Annales des « Sciences nalurelles, 5° sér., t. IV, pl. VI, fig. 6), nous fimes remarquer que « ces prétendues samares absolument sessiles, ne présentaient jamais ni trace de « pédoncule ni vestige de calice. » Après avoir magistralement fait le procès aux samares d’'Ulmus, il rapporte ces fruits aux Zygophyllées, en faisant un type analogue, par la structure et la nervation dont il ne donne pas l'analyse, à plusieurs Zygophyllées asiatiques et aux Repæra d'Australie. Schenk in Zittel, n'admettant l'interprétation ni des uns ni des autres, met en doute l'attribution de ces empreintes, soit aux Ulmus, soit aux Zygophyllum, et termine l’article relatif à ce fossile, en disant que l'existence des Zygophyllacées en Europe, pendant la période tertiaire, ne peut être établie avec certitude par ces faits. Tel est l'historique et l'état actuel de cette question. Comme on le voit, non- seulement elle est loin d’être résolue, mais encore elle a donné lieu, de la part d'auteurs éminents, aux interprétations des plus diverses. On voit toujours, même dans les phrases qui semblent les plus affirmatives, des termes dubitatifs et des restrictions indiquant nettement le doute qui planait dans l'esprit des auteurs qui reconnaissaient le mal fondé des déterminations antérieures. Les descriptions que Saporta a données de ce genre, tendent beaucoup plus à l’éloigner du genre Ulmus, qu’à consolider l'opinion qu'il avait d’être en présence d’un fruit de Zygophyllée ; car l'examen attentif des empreintes tend à démontrer que si vraiment il existe entre les fruits vivants et fossiles des ressem- blances indéniables et frappantes par certains côtés et par certains des caractères les plus variables, il ne saurait y avoir que des rapports éloignés, non-seulement en ce qui touche au mode de déhiscence dont nous pensons le fossile dépourvu, mais aussi et surtout quant au réseau veineux au sujet duquel Saporta ne dit mot. Il faut bien pourtant le prendre en considération, étant donné le nombre considérable de fruits ailés, présentant avec ce fossile des rapports plus ou moins lointains. 11 nous semble donc rationnel de décrire d'abord les empreintes aussi minu- tieusement que possible, de rechercher ensuite dans la nature les types qui présentent à tous les points de vue des formes analogues et de conclure en — 164 — indiquant le type qui, ayant avec le fossile le plus grand nombre de caractères communs, paraît représenter dans la nature vivante l'homologue de cette curieuse espèce, qui a dû, dans la flore fossile, jouer un rôle important au sein de la végétation si mystérieuse encore des périodes passées. A quelque gisement que l'on s'adresse, ces empreintes ont une physionomie telle, qu'il est absolument certain qu’on a affaire à un mème fossile, si toutefois on envisage seulement les échantillons rapportés à l'Ulmus Bronni, Ung. et à l Ulmus longifolia, Ung. (pars). Nous indiquons en terminant notre opinion au sujet de certains Zygophyllum, décrits par Saporta sous des dénominations spécifiques différentes. Comme le réseau veineux a toujours été mal reproduit par les auteurs dans les anciennes publications, nous décrirons le fossile d’après les échantillons des cinérites, que nous avons dessinés avec le plus grand soin et reproduits, pour les plus caractéristiques, par la photographie. On remarquera que le fruit se présente sous des apparences légèrement diffé- rentes qui peuvent s'expliquer, soit par la position dans laquelle chaque organe a été fossilisé, soit aussi parce qu'on a affaire ou à une simple empreinte ou au fruit lui-même, qui, après avoir été emprisonné dans la roche a disparu et a laissé un vide rempli ou non par de la matière charbonneuse. Ces fruits étaient ailés et possédaient de cinq à six ailes, le plus généralement quatre, insérées latéralement sur une loge centrale contenant la graine. Cette loge était ovoïde, quelquefois plus globuleuse, mais ceci paraît être un fait exceptionnel, car un seul échantillon présente cet aspect. Le fruit était porté sur un petit pédoncule, comme on le voit sur les figures (25 7,198 2 pee} Les ailes du fruit étaient fermes. Ce caractère avait également frappé Saporta, qui, dans la description qu'il fait des fruits du fruit d'Armissan, dit : « La consistance est plutôt ferme que tout à fait membraneuse ». Nous aurons plus tard à nous servir de ce caractère pour éliminer ou mettre au deuxième plan des fruits ailés qui présentent avec le fossile quelques points de contact. Les ailes devaient être suffisamment coriaces pour résister à l'écrasement et aux déformations inhérentes à tout organe léger au moment où elles furent moulées dans les cinérites. Elles ont laissé dans la roche une trace nette, grâce à laquelle on se fait une idée assez exacte de la véritable nature de ce fruit fossile. Si on examine en effet les figures 9 et 15, PI. XIII, on voit nettement les quatre plans suivant lesquels les ailes étaient disposées. Ces plans portent encore les traces charbonneuses du parenchyme qui a disparu, le même fait se voit dans la figure 8, et si l’on considère la plupart des empreintes, on remarquera — 165 — que le fruit moulé naturellement laisse voir la trace vide de la nucule centrale, et au fond de cette cavité on aperçoit deux fentes qui ne sont autres que les vides laissés par les deux ailes qui ont été emprisonnées dans la roche. Nous avons pu nous rendre compte que la fossilisation s'est bien passée réellement ainsi en moulant dans du plâtre ou de la cire des fruits ailés d’A bronia cycloplera et de Pentace borneensis. Du reste, si dans la figure 8 on enlève par la pensée la masse charbonneuse qui remplit la nucule centrale, ainsi que celle qui occupe la place des ailes, on voit nettement que, au fond du vide en navette on trouvera deux lignes suturales en creux, qui ne sont autres que la place occupée par des ailes qui laissent voir ainsi leur base d'insertion. La figure 8 nous prouve en outre que le fruit ailé en question possédait bien une loge unique au centre de ses ailes, puisqu'on trouve dans cet échantillon la masse charbonneuse indivise qui représente la graine. Saporta, du reste, lui-même, avant d'admettre l’hypolhèse d'un fruit capsulaire à plusieurs loges, comme cela a lieu dans les Zygopbhyllum et Repæra auxquels il compare le fossile, avait observé le fait tel quel sans l’interpréter, quand il décrit ce fruit à Armissan où il dit à son propos : « Fruit à nucule centrale, distincte surtout par une coloration plus intense. » On serait donc obligé (si d’autres considérations ne venaient encore nous forcer à le faire), d’écarter les fruits capsulaires ayant leurs loges seminifères situées de part et d'autre d'un axe médian et qui vont s'amincissant en une aile ornée d’une nervation plus ou moins semblable à celle que nous avons sous les yeux. L’empreinte extérieure d’un tel fruit aurait bien pu donner à la rigueur l'aspect reproduit par certaines figures, mais elle ne pourrait pas en tous cas ressembler à celles représentées figure $ et figure 6, PI. XV où nous voyons la loge centrale à travers la rupture de la paroi. C'est donc bien à une loge unique médiane, flanquée sur ses côtés d'ailes de consistance plutôt cartacée que nous avons affaire. Ces ailes ont une forme arrondie, légèrement cunéiformes à la base, quand on est en présence d'empreintes formées par l'organe posé à plat, comme onle voit par exemple dans les figures 1, 4, 12,14, PI. XIIT ; mais quand il a été fossilisé dans sa situation naturelle, formant avec l’aile voisine un angle dièdre plus ou moins prononcé, l'aspect change légèrement et l'amincissement de la base paraît alors plus prononcé, il n’y a là qu'une différence de position. Chaque aile est ornée d’un réseau veineux assez typique. Tout d’abord, on remarquera qu'il passe sans interruption le plus généralement sur toute la surface de l'empreinte, comme on le voit nettement sur la plupart des figures. La ligne suturale qu’on remarque sur les figures 3, 13, 14,16, 17, n'est qu'une apparence, ele résulte en effet de ce que les deux ailes n'appartiennent pas à un même — 166 — angle dièdre, mais résultent de deux moitiés d'empreintes appartenant à des ailes différentes. Les figures 9 et 15 sont particulièrement intéressantes et significa- tives à ce point de vue ; la cassure supérieure de l'échantillon laisse voir nettement que les empreintes qui se trouvent sur le même plan, appartiennent à des angles dièdres différents et que la nervation de l’aile de droite passe sans interruption sur une troisième aile située dans un plan postérieur. Cette considération a une grande importance, car elle nous permettra dans la suite, tout en facilitant le rapprochement que nous proposons, d'éloigner les fruits formés par des ailes correspondant chacune à une loge. On devrait, en effet, dans ce cas-là, retrouver sur le fossile la ligne commissurale qui ne fait jamais défaut. La nervation est formée par des faisceaux nombreux de nervures qui, courant parallèlement jusqu'à la marge, présentent entre elles des anastomoses et des bifurcations. Les nervures qui sont saillantes ne présentent Jamais dans l'inté- rieur des mailles qu'elles circonscrivent des nervilles incomplètes, ce qui sépare ce mode de nervation d’avec celui observé chez les Zygophyllées, que Saporta prend pour terme de comparaison. Cette nervation, d'une grande constance, peut s'observer dans toute sa netteté sur la plupart des figures. Les espaces polygonaux qui en forment le dessin sont d'autant plus allongés, qu'on s'approche davantage du bord. En passant sur la nucule centrale, les nervures forment des aréoles un peu plus larges, mais ne forment Jamais par leur réunion une sorte d'arborescence, ni une nervure suturale. + Que l’on considère seulement l'empreinte laissée par une des faces, que l’on s'adresse au contraire au fruit lui-même moulé et détruit par un agent quel- conque, on peut aisément constater que tous ces caractères, sauf peut-être la forme, demeurent identiques et très nets. Nous avons donc affaire à un fruit pedicellé indéhiscent, possédant une ou plusieurs ? (1) graines dans une loge centrale, flanquée le plus souvent de quatre ailes membraneuses et nettement réticulées. (1) La trace charbonneuse que l’on observe sur les figures (8 pl. XIII et 7 pl. XII) indique qu'on a affaire à une graine unique. Toutes les probabilités semblent indiquer un fruit monosperme, Quant à l’indéhiscence du fruit elle ne fait l’objet que d'une opinion basée sur l'interprétation des faits. Toutefois, un fruit à valves déhiscent, comme Saporta voulait le voir, n'aurait certainement pas donné, avec une telle constance, des empreintes aussi complètes que celles figurées. Et, en tous cas, si cette déhiscence avait lieu, elle ne se produirait pas, comme l’indiquait cet auteur, à l’aide d’une fente opérée dans le sens vertical » (fente qui ne s'aperçoit nulle part, mais bien par une scission de l'aile en deux parties parallèles à ses faces, de manière à détacher une valve complète, formée par la réunion de deux 1/2 ailes appartenant à deux ailes différentes. Cette déhiscence se rencontre chez Aitonia capensis (Baillon, Histoire des Plantes), Sapindacée de l'hémisphère austral, la consistance des valves, l'aspect de la majorité des empreintes, le moulage que l’on obtient avec des fruits induviés et enfin l'explication rationnelle qu’on peut donner de toutes les empreintes sans faire intervenir la déhiscence, tout nous porte à croire que l'interprétation que nous avons proposée est la plus conforme aux faits. — 167 — Les empreintes qui ont encore le pédoncule ne laissent pas apercevoir la moindre trace du périanthe plus ou moins chiffonné quis’observe dans la majorité des fruits ailés, ayant appartenu à une fleur à ovaire supère, d'autre part, le som- met ne porte jamais les restes des organes floraux, comme cela a lieu dans les fruits provenant d’un ovaire infère. Nous ne pouvons donc rien affirmer à ce sujet. Aussi, allons-nous indistinctement passer en revue les uns et les autres, en faisant valoir les raisons qui rapprochent ces fruits des empreintes fossiles et aussi les différences qui existent entre eux. La nervation, le nombre des ailes, la forme, la position des graines sont autant de caractères que nous mettrons en jeu dans nos comparaisons. Le nombre des familles végétales qui possèdent des fruits ailés comparables à nos échantillons fossiles, soit qu'on s'adresse au fruit entier, soit à l'empreinte que peut avoir laissé une partie de cet organe, est assez considérable. Ce sont en particulier : Dioscoréacées, Urticacées, Polygonées, Nyctaginées, Malvacées, (Sterculiacées, Tiliacées), Crucifères, Zygophyllées, Rutacées, Sapindacées, Malpi- ghiacées, Combrélacées. Et parmi elles, il faudrait plus particulèrement retenir Polygonées, Nyctaginées, Sterculiacées, Tiliacées, Zygophylées, Sapindacées et Combrétacées. Dioscoréacées. — Certaines Dioscoréacées, notamment {D. sahva, D. Liebrelchsiana, Willd., du Congo, D. thipogonoïdes, de Hong-Kong) présen- tent des fruits munis d'ailes assez semblables, comme forme, à l'empreinte fossile, mais leur nombre est le plus souvent de 3, qui plus est la nervation n’est pas apparente, ou quand elle existe elle est si différente qu'aucune assimi- lation ne semble possible. Urticacées. — Parmi les Urticacées le genre Ulmus possède des samares ayant une singulière ressemblance avec certaines empreintes fossiles. Après un examen superficiel, basé surtout sur la forme et le réseau veineux en général, les caractères en avaient imposé aux anciens auteurs. Saporta a magistralement réfuté cette erreur et indiqué les raisons pour lesquelles on ne pouvait avoir affaire à un Ulmus ; la simple inspection des empreintes des cinérites, en montrant les ailes du fruit, démontre d'une façon péremptoire qu'on ne peut avoir aflaire ici qu’à une simple apparence, sans consistance aucune, et qu'on doit renoncer désormais à ce rapprochement. Polygonées. — Nous avons, au contraire, affaire ici à une famille qui se présente d'abord à l'esprit. L’allure de certaines empreintes, les ailes recou- vertes d’un réseau veineux continu, cette loge centrale autour de laquelle viennent se placer si naturellement les restes scarieux d’un périanthe, tout cela indique une ressemblance qui, si elle esi saisissante au premier abord, ne — 168 — tarde pas à devenir de plus en plus lointaine, au fur et à mesure qu'on analyse plus à fond les détails. La forme extérieure est identique, mais le nombre des ailes est constamment de trois (à l'exception d'un très petit nombre de genres que d’autres caractères excluent complètement), tandis que les échantillons du Cantal en montrent un nombre variable. Ce qui écarte nettement cette famille, c'es{ la nervation. Celle-ci est formée par un réseau de nervures flexueuses, s’anastomosanl d'une façon très irrégulière et formant des mailles arrondies irrégulièrement polygonales. C'est, à propre- ment parler, un type de nervalion arborescenlte, où les nervures s'échappent d’une branche centrale verticale et se recourbent pour arriver au bord. Nous avons représenté ce type dans le Rumex vesicarius de Grèce, d'après un échantillon du Muséum de Paris. On trouve le même type dans la plupart des Poly- Fi. 20.— Rumex gonées et notamment Rumex venosus, R. thyrsoïdes, Plerostegia, vesicarius (Grèce) (herb. du Mus. AR < de Paris). ment dans R. palmalum, ainsi que dans les Oxyria, est flabel- liforme, formée de stries parallèles, s'échappant d'un axe médian. Tout cela ne ressemble que de très loin à ce que l’on observe sur les empreintes du Cantal et sur celles qui sont, dans les autres flores, dési- gnées sous le nom d'Uimus Bronni. Qui plus est, dans ces genres, la consistance des ailes n'est pas ferme et elles n'auraient donné que très exceptionnellement des empreintes aussi nettes que celles représentées dans la planche XIII. Toutes ces considérations, parmi lesquelles, celles tirées du réseau veineux, ont le plus de poids, en raison même de leur constance, nous empêchent de voir dans l'empreinte fossile un représentant de cette famille dans le passé. Atraphaxis, ete., etc. La nervation dans les Rheum et notam- Sterculiacées. — Parmi les Sterculiacées nous citerons le genre Physodium qui présente un fruit entouré par le calice accrescent. Qui plus est, le calice est mou et ne paraît pas avoir pu donner une empreinte aussi nette que celles des cinérites. Chez les Abroma les ailes qui accompagnent le fruit sont munies de cornicules qui empêchent de comparer les deux organes. Enfin, Fic.30.— Une le Kleinhovia (K. hospita) présente des fruits capsulaires dont nous . be représentons une valve, et qui, par leur forme, semblent se rap- pita. (Logeet procher du fossile, mais la disposition des graines à l'intérieur, la ee facilité avec laquelle les carpelles se détachent les uns des autres &autre d'une et aussi l'étude de la nervation empêchent tout rapprochement. On ligne de dé- remarquera que non seulement le réseau est plus lâche et beau- He diane). coup plus capricieux chez le Kleinhovia, mais aussi que les nervures — 169 — de la base remontent le long de la marge, ce qui ne se présente sur aucun des exemplaires fossiles. Bombacées. — Cette famille, bien voisine de la précédente, renferme le genre Cavanillesia, C. platanifolia qui possède des fruits ailés, incomparablement plus grands que ceux de l'espèce fossile, mais qui présentent avec eux quelques ressemblances, notamment on peut observer, chez Cavanillesia, le passage des nervures d'une aile à l’autre, sous une cuticule parcheminée qui se détache facilement. Tiliacées. — Un grand nombre de genres possèdent des fruits ailés, nous citerons seulement pour mémoire, Diplophraclum, Schoulenia, Plagiopteron, Dubouzetia, Tricusparia, etc., mais aucun fruit ne peut entrer en ligne de compte, seul le genre Penlace possède des organes qui ont un certain nombre de caractères communs avec les fruits du Cantal. Nous avons figuré ci-contre un exemplaire appartenant au Pentace borneensis, Pierre, qui possède des fruits secs indéhiscents, munis sur leurs parois latérales de frois à cing ailes verticales. La forme est ovale, échancrée légèrement au sommet et à la base. La nervation comparée dans ses moin- F16- 31: — Pentace ; RÉ + à borneensis. (Herb. dres détails avec celle de la majorité des empreintes fossiles Mus, de Paris). ne peut lui être identifiée, on retrouve un réseau analogue, mais celui de Penlace est toujours plus nettement paral'èle, plus serré et les anastomoses entre les nervures se présentent sous un autre aspect. Qui plus est, une différence qui est essentielle, c’est l'interruption des nervures sur la ligne médiane. Dans les échantillons fossiles, cette interruption n’a pas lieu, comme nous l'avons fait remarquer et qui plus estle dessin du réseau change dans cette partie. Ce n'est qu'à grand peine qu'on peut voir sur la nucule quelques nervures dans le Penface, et même dans ce cas elles ne s'agencent pas en aréoles polygonales, comme on le voit si nettement sur tous les fossiles. À ces considérations de premier ordre, puisqu'elles reposent sur l'observation directe des faits, viennent s'en ajouter d’autres tirées de la dispersion géographique actuelle et de la flore au milieu de laquelle vivent ces Tiliacées. Comme nous avons eu l'occasion de le dire déjà à maintes reprises, ces preuves secondaires peuvent entrer jusqu'à un certain point en ligne de compte, et c'est le cas ici. La section des Brownlomiées, à laquelle appartient le genre Pentace, comprend sept genres (Brownlomia, Christiana, Diplodiscus, Pentace, Pilyranthe, Berrya, Carpodiplera), ce sont, dit Baillon, de beaux arbres de l'Asie tropicale. Leurs feuilles sont alternes, pétiolées, simples, penni- nerves à trois ou cinq nervures à la base. Les fleurs sont disposées au sommet des rameaux ou dans l’aisselle des feuilles supérieures en grappes ramifiées, en © [e] — OL A4r cymes. À côté de ce genre (Pentace) s'en placent six autres qui ont exté- rieurement des fleurs semblables et qui n'en diffèrent que par quelques détails d'organisation de la fleur ou du fruit........... La série des Brownlomiées, formées de quatorze à quinze espèces serait propre aux régions tropicales de l'ancien monde, si l'on ne possédait actuellement deux Carpodiplera américain. » Grâce à l'obligeance de M. Bureau, du Muséum de Paris et de MM. les Docteurs Valeton et Hochreutiner, du Jardin de Buitenzorg, nous avons pu examiner tous les genres de cette section et un grand nombre d'espèces. Nous nous sommes convaincus qu'aucun ne présentait des organes foliaires similaires à ceux que nous rencontrons à la Mougudo et que le fruit de Pentace possède les caractères que nous avons décrits plus haut. Qui plus est, l'association tropi- cale au milieu de laquelle vivent ces plantes et aussi le fait que Pentace n'habite que les régions les plus chaudes du globe, semblent deux fortes preuves qui viennent corroborer les doutes motivés par le seul examen des organes fossiles et vivants. Enfin chez Columbia, et notamment C. serrahfolia, on observe des fruits analogues, mais les ailes possèdent une nervation parallèle très serrée, à peine distincte, ce qui rend impossible toute comparaison. Crucifères — Certaines silicules de Crucifères peuvent faire penser à l'empreinte fossile, et c'est uniquement à ce titre que nous sginalons ici cette famille dont les fruits s’écartent de celui en question, par la nervation et la présence constante de deux ailes. Zygophyllées. — Cette famille est une de celles que nous avons étudiées avec le plus grand soin, puisque Saporta y a rapporté les fruits qui nous occupent, rapprochement qui nous paraît confirmé par des faits plus précis que nous avons observés. -_ Qu'on s'adresse aux Ræpera, Zygophyllum ou Bulnesia, on rencontre partout des organes comparables à l'ancien Ulmus Bronni. Pourtant, nous ne pensons pas, pour les raisons que nous allons analyser, qu'on doive opérer ce rappro- chement. Nous ne dirons rien de la forme générale qui cadre fort bien. o Nous ferons quelques remarques ; 1° au sujet de la place des graines dans les capsules de ces organes; 2° au sujet du mode de déhiscense ; ;° enfin eu sujet de la nervation. ù 1” Nous avons vu dans la figure 8 (PI. XIII), à cause des débris charbonneux qu'on y trouve, que la graine était logée exactement au centre des ailes dans le fruit fossile. Or, cette loge est unique et centrale, rien de pareil ne se présente dans les espèces actuelles citées par Saporta et que nous avons sous les yeux, = UN — partout dans le Zygophyllum atriblicoïdes, dans Ræpera fabagifolia et dans les Bulnesia, nous trouvons, si on considère, deux ailes contiguës sur un même plan, deux loges placées de part et d'autre de la ligne suturale qui sépare les loges séminifères. Ces graines ou ces loges auraient laissé une double trace dans les empreintes fossiles, or on ne les observe nulle part. 2° La déhiscence des capsules chez les Zygophyllées est encore une des raisons qui militent en faveur de la séparation. Les Bulnesia, en effet, ont des carpelles sinon disjoints, tout au moins si peu agrégés au centre, qu'à la matu- rité ils ne sont plus réunis par une ligne suturale centrale. Sur les Zygo- phyllum et Repæra même fait s’observe. Il faudrait donc retrouver sur les fossiles ces demi-empreintes qui devraient être très abondantes à cause même de la constitution de ces fruits. Or, ce n’est point ce qu'on observe. Il n'y en a pas dans les cinérites du Cantal, et quand à ceux représentés dansles autres flores, on ne pourrait guère invoquer qu'un exemplaire du Val d'Arno (1) et une d'Armissan. Or, ce dernier, par son bord courbe appartient presque *certaine- ment à un fruit replié sur lui-même. Ce qui devrait être la règle devient donc une rare exception, et il est à croire que la ligne suturale indiquée par de Saporta (2), n’est que la trace d’une aile engagée dans la roche et dont il ne reste plus, quand on examine le fossile, qu'une trace quelquefois remplie par le tissu transformé en charbon. Nous avons effectué un grand nombre de moulages au plâtre avec des fruits ailés et nous avons obtenu des impressions qui, comme aspect, sont absolument identiques à ce qu’on observe sur les empreintes fossiles. 3° Enfin, un troisième argument est tiré de l'étude de la nervation. On remarquera une plus grande irrégularité, des mailles plus larges et moins allongées, et qui plus est, la présence constante de nombreuses anastomoses se terminant librement au milieu de ce réseau. Ceci ne s’observe pas chez le fossile dont la nervation accentuée aurait laissé apercevoir au moins des traces de ces anastomoses incomplètes. Qui plus est, il y a interruption des nervures sur la ligne médiane d'où elles s'échappent en divergeant de part et d'autre. Le Zygopyhllum atriplicoïdes, Fischer Mey, est dans ce genre celui qui est le plus voisin du Zygophyllum fossile, dit Saporta. Or, nous y relevons les mêmes différences que chez Ræpera. Quant aux autres espèces du genre, on ne peut guère songer à un rapprochement. Les Zygophyllées sont une des familles dans lesquelles on rencontre des points de contact avec l'espèce fossile, mais nous croyons aussi que devant le seul examen des (1) Gaudin et Strozzi. — PI. XII, fig. 8. (2) Saporta. — FI. fossile d'Aix. Ann. Sc. Nat., 1889, p. 97. —1172 — empreintes, sans interprétation aucune et un examen critique approfondi des détails, les points de ressemblance deviennent de moins en moins nombreux et l'on se convainc qu'on n’a plus affaire qu'à de simples analogies de surface. Si nous remarquons d'autre part que les Ræpera sont Australiens et que les Bulnesia sont de l'Amérique du Sud, on comprendra les doutes que la déter- mination de Saporta avait fait naître dans notré esprit. Rutacées. — Parmiles Rulacées, les Plelea, possèdent des samares ailés, mais les mêmes raisons qui ont fait exclure les Ulmus, empèchent également de pouvoir faire entrer ce genre en ligne de compte. Sapindacées. — Cette famille renferme un assez grand nombre de types possédant des fruits ailés, les uns ont l'aile située au-dessus de la graine comme les Acer, les autres au milieu comme les Urnillea, enfin d’autres en dessous comme les Serjania. Les premiers et les derniers sont hors de cause, la place des graines est trop typique pour qu'on puisse s'y arrêter. Les Urrillea, au contraire, sont intéressants et le genre Atfonia mérite une mention spéciale à cause de la déhiscence de la capsule. Les Urmllea qui habitent les tropiques de l'Amérique, présentent des fruits capsulaires ailés, dont la forme et le système veineux ne sont pas sans présenter une assez grande analogie avec ce fossile, mais, si on remarque : 1° que les ailes très membra- neuses ne présentent que très rarement une consistance suffisante pour donner à la fossilisation des empreintes analogues à celles du Cantal ; 2° qu'une ligne suturale le long de laquelle la déhiscence s'opère, empêche le passage des nervures d'une aile à l’autre ; 3° que les graines occupent des loges latérales et 4° enfin que le nombre des ailes est constamment de trois, on est absolument convaincu, que devant de telles différences aucun rapprochement n'est possible. Pour les mêmes raisons ou des raisons analogues, nous écarterons également, Paulinia, Cupania, Dodonæa, Dipteronia. Les Ailonia, par leur mode de déhiscence, nous avaient fait penser à un rap- prochement possible. En effet, chaque valve se détache les unes des autres en laissant au milieu un placenta qui porte les graines, mais depuis que nous avons pu être assurés par des moulages des fruits actuels que les lignes observées sur les empreintes fossiles ne sont point des lignes de déhiscence, mais seulement la place qu'occupait jadis une aile dont la matière a été détruite, la compa- raison avec Atlonia ne reposaît plus sur aucune base, la nervation des ailes étant totalement différente. Les Arfeullea, genre distinct des Kelreuteria (K. arborescens, Pierre) d’Indo- Chine, présentent des fruits ailés à trois ailes, qui par leurs dimensions, la position des graines et le réseau veineux plus arborescent ne semblent pas devoir entrer en ligne de compte d'une façon bien sérieuse. is = Lècythidées. — Rangée par quelques auteurs dans la famille des Myrlacées, cette famille renferme le genre africain, Petersia (P. africana, P. minor) qui possède de grandes analogies avec le fossile comme forme, mais le réseau veineux est sensiblement différent, plus allongé et moins anas- tomosé, les dimensions sont beaucoup plus grandes, les ailes très membra- neuses et légères n'auraient pu donner l'empreinte que nous voyons dans les cinérites, Malpighiacées. — Les fruits dans cette famille sont presque tous ailés et pourvus d'un réseau veineux très apparent et assez capricieux. Aucune des Malpighiacées, que nous avons examinées dans l'Herbier du Muséum de Paris, ne possède des organes comparables à notre fossile. Toutes, en dehors de la forme très irrégulière qui tranche sur la régularité du fossile, présentent des nervures et un point d'insertion sur le pédoncule, tout à fait différents de ce qu'on observe sur les empreintes. Combrétacées. — Les fruits de cette famille font immédiatement songer à celui du Cantal. Il est mème incontestable qu'on peut, avec les fruits du Ter- minalia, s. g. Pentaptera, obtenir des empreintes tout à fait semblables à celles qu'on observe sur les cinérites, maïs il n'y a Jamais sur les ailes, de nervalion nelle et caractéristique, elle est, seulement ici, composée d'une série de lignes parallèles entre elles et perpendiculaires à l'axe du fruit. Ces caractères sont communs à toutes les éspèces, sans distinction de provenance. Dans quelques types de la Côte occidentale d'Afrique, possédant des ailes cartacées, on remarque seulement une série de fibres parallèles et non un réseau veineux nettement différencié. Tels sont les caractères qu'on observe, notamment dans les genres Terminalia, Thiloa, Cacoucia, Quisqualis, Campylogyne, Combrelum. Nyctaginées. — Cette famille renferme le genre Abronia, dont le fruit présente de remarquables analogies avec les empreintes du Cantal. Grâce à l'extrème obligeance de MM. Ward et Langley, de Washington, et de M. le Directeur du Botanical Garden du Missouri, nous avons pu en examiner pres- que toutes les formes, toutes localisées dans l'Amérique boréale occidentale. Les deux espèces que nous figurons (Abronia cycloplera, Abronia micrantha, et Abronia Crux-Mallæ) proviennent de la Californie et du Wyoming, sur le versant Est des Montagnes Rocheuses. Elles possèdent des fruits induviés, entourés par la base persistante du calice, quise transforme à la maturité en des ailes parcheminées très fermes, absolument analogues à ce que nous observons dans les fossiles du Cantal. Les ailes sont munies d'un réseau veineux formé de mailles allongées, anastomosées entre elles, se réunissant à la marge à un cordon circulaire. Les nervures seraient pourtant un peu moins nombreuses que more celles observées sur quelques échantillons, mais sont absolument identiques à celles de la majorité. Chez un certain nombre de types du Cycloplera du Nouveau Mexique, ces ner- vures sont interrompues sur la loge séminale centrale de haut en bas, par des côtes saillantes, mais dans d'autres types de la même espèce provenant de régions différentes, et notamment dans les formes du Missouri et des régions monta- gneuses du Wyoming et du Rio-Grande (Nouveau-Mexique) désignées sous le nom de Abronia micranlha par Torey, et dont Asa Gray fait l'Abronia cycloptera (1), on observe le passage du réseau d’une aile à | l’autre, réseau caché il est vrai, par une cuti- dt Re cule parcheminée qui, suivant qu'elle a pris auto-impression. Nous n'avons fait que part à la fossilisation ou qu'elle a été enlevée repasser très scrupuleusement à Lente Le ra Carbonisation ou la macération, petmet la trace des nervures, afin d'en pouvoir à L à re dicha) d'expliquer pourquoi sur certaines empreintes le réseau veineux ne s'aperçoit pas, alors qu'il est si marqué chez les autres. Enfin, une autre espèce Abronma Crux- Maliæ Kellog. présente un réseau des plus nets, occupant le centre du fruit. Nous avons représenté photographiquement une empreinte et un spécimen natu- rel. C’est le seul genre qui, jusqu'à présent nous montre nettement ce réseau alvéolaire central absolument iden- tique à celui qu'on observe quand on prend une empreinte, au plâtre, du fruit fossile et que l’on aperçoit nettement en creux sur un grand nombre de figures. Qui plus est, on est frappé de la similitude absolue pour ainsi dire, qui existe entre la photographie du fossile te 7e AP PMEORES altæ. (Auto-impression (fig. s, pl. XII) et celle du fruit actuel (fig. 18, 19, 20, du fruit et agrandissement - pl. XII), dont la loge séminale a été brisée. Tous ces ROUES pe É détails concordent donc, et la physionomie générale Fr ed est telle qu'on aurait de la peine à distinguer certaines même pour les nécessités empreintes fossiles de celles obtenues artificiellement impression). avec le vivant. Le nombre des ailes chez ce genre est très variable et oscille entre 2 et 5 avec les chiffres 2 et 3 comme dominante. (1) The excellent specimens gathered by Mr. Wright on the Rio-Grande (New-Mexico) flainly show Dr Torrey's 4. micrantha was founded on the precociously fertilized state of species, the fully developed flowers of which are the very largest of the genus. 1 will not hesitate, in this case, to change the specific name, Asa Gray in the American Journal of Science, S. 2, 15, 1, 1853,p. 319. = AE — Les Abronia sont des herbes dont on a décrit une douzaine d'espèces environ qui, d'après Baillon ne seraient que des formes d'un même type. Elles sont originaires des régions tempérées de l'Amérique boréale occidentale où certaines se trouvent en compagnie des principaux types représentant dans le Nouveau-Monde ceux que nous trouvons réunis à la Mougudo et à Saint- Vincent. Bien qu'appartenant à des plantes herbacées et dont nous n'avons pas observé les feuilles, les fruits d’A broma, présentent une consistance qui se prête tout particulièrement à la fossilisation. Les Callignonia et les Plerococcus ont bien aussi des akènes ailés, mais les uns comme les autres présentent avec l'espèce fossile de telles dissemblances que nous croyons inutile d'en donner la description. Si on ajoute que l'on rencontre des fruits ailés dont la comparaison ne peut être que très lointaine, chez les Onagrariées (Megaplerium, M. mussouriense Spach.), chez les Célastrinées {Wimmeria, W. discolor Cham.), chez les Cyril lacées (Cliftonia ligustrina Sims.), chez les Euphorbiacées (Hy menocardia ulmoïdes OL.), chez les Malvacées (Hermania). On constate que si le nombre des termes de comparaison est grand, tous ceux-ci présentent, dans quelques détails fondamentaux, des différences telles que, venus en grand nombre à l'esprit, celui-ci les élimine peu à peu par l'analyse minutieuse des détails joint à une interprétation rationnelle de l’ensemble. En résumé, nous voyons que le réseau veineux, qui, dans toute étude paléon- tologique doit être prépondérant à cause de sa plus grande fixité relative chez les mêmes types, élimine les Dioscoréacées, les Polygonées, les Sterculiacées, la plus grande partie des Tiliacées, les Crucifères, une partie des Sapindacées, les les Lécythidées, les Malpighiacées et les Combrétacées. La présence d'un nombre d'ailes supérieur à deux élimine les Urticacées et les Rulacées et une partie des Sapindacées. Il reste donc en présence : NYCTAGINÉES avec le genre ABRONIA (Abronia Crux-Maltæ, cycloptera). TiLIACÉES » PENTACE (P. bornéensis, burmanica, triptera). ZYGOPHYLLÉES » ZYcopHyLLUM (Ræpera, Z. atriplicoïdes). SAPINDACÉES » URvILLEA (U. uniloba). Si nous classons ces genres au point de vue des données tirées de l'examen des empreintes et de la situation des loges séminifères par ordre de ressem- blance décroissante avec le fossile, nous avons : 1° ABRONIA — PENTACE. 2° ZYGOPHYLLUM — URVILLEA. — 176 — 2° Quand il s'agit de fruits, la forme générale peut être prise en considération, car les différences que l’on peut observer sur les empreintes fossiles sont, pour la plupart, imputables aux accidents.de fossilisation et à la position des empreintes dans le sédiment. À ce point de vue, les rapports entre fossiles et vivants peu- vent être représentés de la façon suivante : 1° ABRONIA 2° URVILLEA ; 3° ZYGOPHYLLUM ; 4° PENTACE. 3° Au point de vue de la consistance des ailes, on obtient le classement suivant : 1° ABRONIA — PENTACE ; 2° ZYGOPHYLLUM ; 3° URVILLEA. 4° Enfin, sion considère la nervation, dont l'étude doit être prépondérante et qui présente dans un même type une grande fixité, les genres examinés se rangent dans l'ordre suivant : NERVATION GÉNÉRALE (1) RÉSEAU VEINEUX (2) RÉSEAU ALVÉOLAIRE CENTRAL 1° ABRONIA ; 1° *ABRONIA ; ABRONIA. 2° PENTACE ; 2° (PENTACE ; Les autres ne le 3° ZYGOPHYLLUM ; 3° URVILLEA ; possèdent pas. 4° URVILLEA ; 4° ZYGOPHYLLUM. Il est aisé de voir, par les tableaux qui précèdent que le genre Abronia avec les espèces que nous avons nommées plus haut est celui qui, d'une manière incontestable, tient le premier rang dans les affinités avec le fossile du Cantal. Nous croyons donc pouvoir conclure à un rapprochement qui est plus légitime que tous ceux proposés jusqu'ici. Ulmus ne peut entrer en ligne de (1) Nous.entendons par nervation générale, l'aspect du réseau veineux, considéré dans ses rapports avec la forme des ailes, la base, etc. (2) Le réseau veineux est la nervation étudiée au.point de..vue des détails et. en lui-même. igge compte, et nous voyons que Zygophyllum est loin d'être aussi rapprochant. Le Pentace, qui vient ensuite, présente une forme générale seulement approchante, et possède, dans son réseau veineux, des différences assez notables. Le genre Abronia est un genre actuellement exclusivement américain où il se plait en terre légère et sablonneuse, à une bonne exposition ensoleillée (1). Son aire de dispersion esttrès étroite. C'est un type archaïque des flores Miocènes, qui persiste dans la flore cantalienne. Il complète nos connaissances antérieures sur l'élément californien fossile en Europe, dont les représentants actuels Taxodium (1) Nous sommes heureux de pouvoir joindre ici une lettre que nous a écrite M. le Professeur Aven Nelson, de l'Université du Wyoming, et qui fixera, dans ses principales lignes l’habitat d’Abronia micraniba. Nous prions notre aimable correspondant de vouloir bien agréer l’expression de notre plus vive et sincère reconnaissance. «€ Laramie, Mai 1904. € CHER MONSIEUR, « En réponse à votre demande du 3 courant, je vous fais savoir que les renseignements que je vous ai donnés dans ma lettre précédente, au sujet de l'habitat de l’eAbronia micrantha sont basés uniquement « sur mes propres observations. À € Je l’ai rencontré sur les plaines sablonneuses et sur les rives des cours d'eau, à l'écart du reste dela « végétation. Toutefois, on le rencontre encore là où se trouvent des prairies et quelques maigres végétaux, tels que de rares touffes d’A/riplex et d’autres genres de la famille des Chénopodées. « Les plaines où je le connais se"trouvent à des altitudes variant entre 5000 ct Sooo pieds au-dessus du niveau de la mer et la nature du sol est siliceuse. « La végétation arborescente du #yoming est surtout reléguée dans les montagnes où elle est presque « composée entièrement de conifères, les principaux arbres sont : 1° Pinus scopulorum ; 2° P. Murrayana, «€ 39 P. flexilis ; 4° Picea Parryana ; 59 P. Engelmanii; 6° Pseudotsuga taxifolia : 7° Juniperus scopulorum « et 8° /. Knigbti. Les deux derniers se trouvent au pied des collines et dans les ravins et accompagnent « souvent Abronia micrantha. A € Abronia micrantha se rencontrant sur des rives sablonneuses, des cours d’eau, peut être associé au «€ Populus angustifolia; Scheplerdia argentea ; Cralægus rivularis, à certains saules et à de très rares « sous-arbrisseaux. « Comme je vous l'ai dit dans ma précédente lettre, on rencontre le plus souvent cette plante dans « les sols sablonneux, déserts, très vastes ou dans les dunes, quelquefois à une petite distance de la « végétation arborescente, mais presque toujours éloigné de celle-ci de quelques milles. « Votre dévoué, « AVEN NELSON, « Professeur de Botanique. » Comme on le voit, l'altitude à laquelle croit cette plante, sa présence sur un sol silicieux, auprès des cours d'eau avec le Populus où dans les lieux arides, non loin des associations de Conifères, qui plus, l'absence totale de feuilles dans le gisement de la Mougudo, semblent bien indiquer que les fruits entraînés par la tourmente sont descendus des parties supérieures jusqu’à l'endroit où nous les trouvons fossilisés. < _— 179 — et Séquoia étaient si abondamment répandus chez nous. Par la nature même de ces inflorescences denses, on conçoit que l’Abronia ait laissé des em- preintes multiples dansles sédiments. Détruit dans nos climats, sans espoir naturel de retour, ce genre se place à côté de ceux encore si nombreux et si bien carac- térisés dans le Pliocène, qui représentent chez nous cet élément floral du Nouveau-Monde, tardivement disparu de notre sol après y avoir laissé des traces si nettes de son expansion. Devant des arguments aussi décisifs, nous changeons donc de genre ce fossile, tout en lui conservant l'appellation spécifique consacrée par la priorité. L'Abronia (Ulmus, Ung., Zygophyllum, Sap.), Bronni, Nob., a été signalé dans un assez grand nombre de gisements tertiaires, avec une constance telle, qu'il n'est pas possible de douter de l'identité de ces organes dans les divers gisements. On trouve à Parschlug (1), à Bilin (2), dans le Piémont (3), dans les argiles brûlées du Val d’Arno (4), en Suisse, aux Croisettes et au tunnel de Lausanne (<), dans le Sud-Est de la France (6), à Armissan, dans le Cantal, on peut en outre le citer à Niac, où une plaque de la collection du Musée d’Aurillac en porte la trace manifeste. Nous le citerons enfin à Joursac où M. Marty vient de le découvrir tout récemment au cours même de l'impression de ce mémoire l'empreinte unique qu'il nous a communiqué et qui ne fait aucun doute atteste la présence de ce genre au sein de cette flore pontienne si intéressante et si riche. 11 faut également joindre à ce fruit celui de Ulmus longifolia, décrit par Ettingshausen, dans la Flore de Bilin (7), et qui ne difière de Ulmus Bronnu, que par des dimensions plus petites. Il faut également y rapporter, bien que les figures données par Unger soient bien imparfaites, le Belula macroplera, Ung. (8) Quant à l'Uimus longifola, Ung,, représenté dans le Chloris protogea, t. XX VI, fig. 6, il appartient évidemment à l'Ulmus Bronni. Le Zygophyllum primærum, Sap., doit également trouver place ici. Saporta n'indique pas pour lui de caractères bien nets et bien différents d'A bronia et le rapprochement avec les espèces actuelles est le même. Quant aux autres Zygophyllum décrits par Saporta, on ne peut les admettre ici. (1) Unger. — Chloris Protogea, p. 100, t. XXVI, fig. 2-3. (2) Ettingshausen. — Bilin, t. XVII et XVIII. (3) Sismonda. — Malériaux, t. XVII, fig. 7. (4) Gaudin et Strozzi. — 1. Mém., t. XII, fig. 8. 11. Mem., t. Ill, fig. 9. (5) Heer. — F1. tert. Suisse, 11, p. 58, t. LXXIX, fig. 6. (6) Saporta. — Etudes 1, t. VI, fig. 6. (7) Ettingshausen. — Bilin, t. XVIIL fig. 8. (8) Unger. — loc. cit., t. XXIV, fig. 7. AVIS AU LECTEUR 7 Ce volume ne doit pas être relié à part La seconde partie qui paraîtra incessamment et dont la pagination suivra, comprendra la fin de la description des espèces, les conclusions, les tables et le tableau général, ainsi que la suite des planches. On ne doit donc point s'étonner de rencontrer ici des références de planches hors texte, sans correspondant dans les figures, et des figures qui n’ont pot d'article descriptif dans le texte. Won 4 ; | | : R A DE tu La ju on ut CE fi "he i ra tt : à "5 3 er ee | . SEE ui ; “4 AT LATE RER € 1 3 LL aide Fra tra ru #à léccbeif DO , Sat # “y a EURE RE El : b ; oe 5 a \ PE Ac £ : 2 . C ds ré à OL de un y PORTER +10 Eos | TE " : Fe 5 (TATLT 4 dt Ne t : Î | Ju = . » ’ Le Fe d + — . E” > [ ' (l ù Ou +R VW D = PLANCHE I Quercus robur s. esp. pubescens (Provence. Herbier Saporta). Berchemia multinervis. (H. Saporta). Fagus sylvatica. (forme), (bois de Caillac, Cantal). » » feuille normale. » ferruginea. feuille normale. (Cult. Cantal). Ulmus campestris, (feuille à base régulière, Provence). PI: Annaïes du Muséum de Marseille. Tome IX NS Ne MC Cum foliis siecis DIUCAMP impressit. L. LAURENT fec. + VW D — PLANCHE II . — Pterocarya caucasica. (Herbier Saporta). — Carpinus Betulus. (Indigène). — Quercus robur s. esp. pubescens. (Provence). — Sassafras officinale. (feuille trilobée). Bot. Gard, Missouri, II PIE Annales du Muséum de Marseille. Tome IX N Cum folis siccis DUCAMP impressil. iMP J- VIN mMarsrILLE L. LAURENT fec. HR WW pb — PLANCHE III Quercus robur s. esp. pubescens. (forme paucilobée à lobes très obtus) Provence. Quercus robur s. esp. pubescens. (forme à lobes aigus), Morus rubra. (Herbier Saporta). Ohio. Amér.-Sept. Uimus campestris, (feuille normale à base plus ou moins inégale). » » » » Annales du Muséum de Marseille. Tome IX BST RENT fee. Imp. d. VIN. Marseille Cum foliis siccis DUCAMP impressit PLANCHE IV Flacourtia sapida. (Java). (Herbier Legré). Sassafras officinale, feuille munie d’un seul lobe latéral. Ulmus campestris. (Bords de l'Huveaune, Provence), forme rappelant l'Ulmus effusa dou- blement dentée, à nervures secondaires bifurquées. Carpinus Betulus, forme lancéolée au sommet et à la base, Gorges de la Maronne (Canta ‘1 x d ë & vd Z VU n à = Ÿ & S} °U S = 5 LS n Z D Cum foliis siccis DUCAMP impressit. Marseille VIN. Imp. EN 1 ” dre + d . 2 ! x A , ee” Le h . v 1 : k É À . L À 1 Lo » à fl ñ û : Cire M : t L £ : à à x à 4 x à * in J k ' } : à, = | : Û ” Rendre U È LE a O *. ; k : h s 7 , - ; ù 4 A} ï s { SA } k 1% 43 t Ù ? at A : L LA \ ; FR 2 ï * \ n “ À ’ « 1 f 0 s* ‘ r à r an » L * 1 M PLANCHE V — Fagus sylvatica, forme à limbe fortement denté. Château de Caïillac (Cantal). s — Ilex aquifolium, forme à base arrondie (Cantal). — Carpinus orientalis: Savoie. (Herb. de la Faculté des Sciences de Marseille). — Sassafras officinale, forme à limbe entier. (Bot. Gard. Missouri). = » forme à nervures excessivement déliées et espacées. — Populus laurifolia. (Herbier Saporta). . — Rhamaus utilis. (Japon). PI. Jes du Muséum de Marseille. Tome IX Cum foliis siceis DECAMP empresst VIN. Marseille np. J. JDN À VW D mm PLANCHE VI Vitis amurensis. (Herb. Mus. de Par). Ulmus campestris, feuille normale. » forme arrondie. Ulmus effusa. Parc Borély, Marseille. Populus pseudobalsamifera. (Herbier Saporta), Mespilus cotoneaster. Château de Caillac (Cantal). Persea indica. (Herb. Saporta). VI PI. 2.7 Muséum de Marseille. Tome IX 2MPTESFII Cum folus siecis DUCAMP Marseille J. VIN, Imp. PLANCHE VII . — Tilia neglecta. (Herbier Saporta). . — Vitis Thunbergii. Herbier Saporta. . — Fraxinus viridis. Ohio, Amér.-Sept. s du Muséum de Marseille. Tome IX PL VII iMe J' VIN MARSEILLE Cium folies siecis DUCAMP onpressit. PLANCHE VII 1. — Dictamnus albus, indigène, Vallon du Dragon, territoire de Rognes (Provence). 2, — » variété d’Asie-Mineure. (Herb. Mus. de Paris). 3-4. — Fraxinus sambucifolius. Amér.-Sept, nales du Muséum de Marseille. Tome IX VIIT Pie ROLE AE Me 72 Ts, TEE ŒNEE: AMP impressil. Cum foliis siceis DUC ime J'VIN MARSEILLE Un re us FIG. 1: » 2. DR put » 5. DEN » 7e NOTA PLANCHE IX Pages Abies Ramesi. Sap. Echantillon de l'Ecole des Mines............................ 96 Bambusa lugdunensis. Sap. et Mar. 24, un fragment de nervation grossie ......... 99 Populus tremula. L. ....... ane ec CE RAS DÉTRRONS dE Sao oc 112 Populus balsamoïdes. Gœæpp. Voir les termes de comparaison PI. v fig. 6. PI. mi à HALO OUT MON Pont Tone CU 0 Com DoTant ad" Soie Mo SO de 103 Alnus glutinosa. L. Chaton femelle ; par suite de l'ombre portée, l'épaisseur du pé- doncule a été exagérée d’un tiers par la photographie .......................... 123 Carpinus suborientalis. Sap. de Saint-Vincent. Voir les termes de comparaison PI. u, fig. 2, PI. 1v, fig. 4, PI. v. fig. 3 et d’autres spécimens de la même espèce PIN p RS PI EPA PEN ES EC Pere ÉTAT BR ON 0 BSD DL 0 io 125 Carya minor Sap. Gis. de Saint-Vincent. Voir PL. XI near spécimens de la même espèce. 119 Sauf indication contraire, les figures ont été exécutées grandeur naturelle. Annales du Muséum de Marseille. Tome IX Les 43, ‘3 45e. PSS 4) 2 ts de CE] Se L. LAURENT del. Phototypie LACOUR PE PLANCHE X Pages Quercus robur. L, pliocenica. Sap. Voir les termes de comparaison PI. 1, fig. 1. PI. n, fig. 3, PL. ut, fig. 1-2 et un autre spécimen de la même espèce PI. xi, fig. 6... 136 . — Quercus Senogalliensis. Mass...:.......................................... 141 Carpinus suborientalis. Sap. Gis. de la Mougudo. Voir les renvois PI. 1x, fig. 6.. 125 Morus rubra pliocenica. Sap. Voir une feuille actuelle comme terme de compa- raison PI AU a eee eee ete COUT Cet ee 142 5. — Zelkova Ungeri. Kov.....................................:...,........... 145 . — Ulmus effusa. Willd. Gis. de Saint-Vincent. Voir le terme de comparaison PI. vi, TN ET SON OU OT TOO UND S SO ATTROD OU DOTÉ dodo ec 149 . — Grewia crenata. Ung. Tome IX Annales du Muséum de Marseille. Phototypie LACOUR —…L: LAURENT del. La à PLANCHE XI PLANCHE XI Carya minor. Sap. Gis. de la Mougudo.…...... PS A A RE Se D Et ASE » Gis. de Saint-Vincent. Voir PI. 1x, fig. 7 un spécimen de la même espèce Quercus furcinervis. Ung. Fig. 3-4, feuilles de l'extrémité des rameaux, .......... Quercus robur L. pliocenica. Sap. Voirles renvois PI. x, fig. 1................. Carpinus suborientalis. Sap. Voir les renvois PI. 1x. fig. 6. .............. ...., Pterocarya caucasica. Spa. Feuille et fruit. Voir une feuille actuelle comme terme de comparaison Pl OL fete eee ce : Pages 119 119 BIRT Annales du Muséum de Marseille. Tome IX Phototypie LACOUR ed : Do Le PLANCHE XII Pages . — Laurus canariensis. Webb. pliocenica. Sap. et Mar. ......................... 151 à 6. — Sassafras Ferretianum. Mass. Fig. 2. Feuille trilobée de la Mougudo, fig. 3-4. Feuilles du Gis. de Saint-Vincent, fig. 5-6. Feuilles entières de la Mougudo. Voir les termes de comparaison PI. u, fig. 4, PI. av, fig. 2, PI. v, fig. 4-5..... 158 . — Abronia. (Ulmus, Ung. Zygophyllum, Sap.). Bronnii Laurent, grossissement de la figure Side lasplanchexitnee eee cames ARRETE ADR LRU LEE 161 ile, * & d à Ê d = > 0 éum de Ma , Annales du Mus We Phototypie LACOUR PEANCRE NI PLANCHE XII! Fi 1 à 17. — Abronia. (Ulmus, Ung. Zygophyllum, Sap.). Bronnii Laurent. Voir plan- ches xt, xIV, xv, xvi, d'autres spécimens de la même espèce. Fig. 6 et 7 gros- sies. La fig. 10 porte une feuille de Fraxinus arvernensis...,...,.,......... » 18 à 20, — Abronia cycloptera. A. Gray, des montagnes du Wyoming, Am. Sept. ; légè- rement grossi. Fig. 18, spécimen comprimé, les 4 ailes ont été rabattues les unes sur les autres. Fig. 19-20, la loge séminifère a été ouverte et la moitié du fruit enlevée pour montrer la grande ressemblance qui existe avec l'échan- tillon fossile figuré en 5. » 21. — Abronia Crux-Multæ; Kell. des montagnes du Wyoming. Fruit jeune lègèrement grossi pour montrer le tractus nerveux qui passe sans interruption sur la loge semi- DÉC ete RE A ES Soie | Pages 161 161 Annales du Muséum de Marseille. Tome IX L. LAURENT del. e Phototypie LACOUR La ANNALES DU MUSÉE DE MARSEILLE ANNALES DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE. — GÉOLOGIE Tome IX FLORE PLIOCENE DES » CINERTIES DU PASDE-LA-MOUGUDO et de SAINT-VINCENT-LA SABIE (Cantal) PAR EVE AUTRE NT Docteur ès sciences Chargé du cours de Géologie et productions minérales aux cours coloniaux de la Chambre de Commerce Chef adjoint des travaux scientifiques (Paléontologie végétale) au Muséum d'Histoire Naturelle SUPRE EU EIN © 1 MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ 22-24-26, Avenue du Prado, 22-24-26 1904-190; AVIS Les deux parties du Tome IX doivent être reliées ensemble : en retirant l'avis placé à la fin de la première partie et le faux-ütre de cette suite et fin. Le foliotage se suit ainsi que le numérotage des figures dans le texte et les planches hors texte, Les treize planches de la première partie trouvent leur place après le tableau général. —FEGROTT—- POELVMPÉTALES ROSACÈÉES Genre: PRUNUS PRUNUS LAUROCERASUS (PLIOCENICA) LAURENT. PrAXIVENEIG. 4 = Cette feuille dentée, malheureusement incomplète, présente une surface striée longitudinalement comme l'ont souvent les feuilles un peu coriaces, qui ont commencé à se dessécher ; les dents sontacérées, assez peu nombreuses. Les nervures secondaires, à concavité forte et supérieure, se replient le long de la marge, où elles montent en formant une série d’arceaux, tandis qu'elles envoient dans les dents des nervures anastomotiques. Le réseau ultime est très difficilement perceptible. A première vue, cette feuille par la consistance, les dents acérées, le réseau à peine visible, fait penser au genre Îlex, ou encore à certaines Rosacées à feuilles coriaces, allongées, dentées. Mais l’analyse de ce que l’on peut aperce- voir du réseau veineux, l'écarte du genre Ilex. {lex Japonica, Thunb., et Ilex castanæfolia, Hort., sont ceux qui présentent avec notre empreinte la plus grande analogie, surtout le premier, mais la concavité des nervures y est nelte- ment inférieure, et qui plus est, la réunion des nervures à la marge y est lola- lement différente. La première impression s’affaiblit devant l'examen de chaque caractère en particulier. Un lex du Népaul, sans nom spécifique, que nous avons examiné dans l'herbier Saporta, ressemble assez à notre fossile, mais la base est beaucoup plus allongée, les dents sont plus petites, non relevées supérieurement en une petite pointe et les nervures secondaires sont beaucoup plus nombreuses, qui plus est, le réseau tertiaire parfaitement visible aurait certainement laissé une trace nette sur le fossile. Parmi les Ilex fossiles, {lex acuminala, Sap., d'Armissan retrace la forme générale de notre empreinte, mais comme pour Ilex japonica l'examen des détails l'en éloigne. La ressemblance est grande avec certaines espèces chaudes du genre Evo- nymus et notamment Evonymus pendulus (1) Wall., des Indes orientales, pourtant la base est plus longuement atténuée, les dents beaucoup plus nombreuses sont en forme de dents de scies déjetées à l’extérieur : les nervures secondaires sont (1) Ettingshausen. — Sell. der Célastrinéen, t. X, fig. 7. 23 — 180 — plus flexueuses et le réseau tertiaire beaucoup plus visible et moins horizontal. Toutes ces petites différences que l’on constate dans chaque détail empèchent en somme de réunir à ce gerre le fossile du Cantal. Les ressemblances sont beaucoup plus grandes avec le Prunus laurocerasus. L'aspect coriace de la feuille et le rapport entre les nervures primaires et les secondaires sont les mèmes. Les dents petites et irrégulièrement disséminées se recourbent vers la pointe de la feuille dans les deux cas ; le réseau secondaire monte pourtant plus près de la marge que dans le Laurier cerise, l'angle d'émergence des nervures secondaires est également beaucoup plus ouvert ; le réseau tertiaire présente de part et d'autre la même ordonnance. Comme de tous ces caractères, le plus différent est l'angle d'émergence des nervures, mais qu'il présente sur le vivant des variations assez étendues suivant les stations, nous rapportons ce fossile à ce genre et à cette espèce en faisant suivre le nom actuel de pliocenica pour marquer les différences sensibles qu'on observe dans le réseau secondaire. Le Laurier cerise est un petit arbre très répandu chez nous comme plante d'ornement ; bien que résistant aux hivers peu rigoureux dans le Midi de la France, c'est une plante réintroduite, après avoir été refoulée vers l'Orient pendant la période glaciaire. Elle est aujourd'hui spontanée dans les forêts du Caucase, dans l'Asie Mineure, la Perse, la Thessalie, a été introduite en Europe Occidentale vers 1600 après J.-C., et y a été cultivée depuis en abon- dance. C'est donc une plante qui n’a fait que reconquérir, du fait de l'homme, l'ancienne patrie dont les conditions climatériques de l'époque glaciaire l'avaient chassée. Parmi les formes fossiles le Prunus du Cantal se rattache directement au Prunus Mohikana (1) Ung. de Radoboj. Ces deux fossiles appartiennent certainement au mème type, la base seule diffère, mais cette différence ne peut être invoquée à cause des dissemblances de ce genre qu'on observe sur l'espèce vivante. Malheureusement la figure donnée par Unger ne présente que le contour et la nervure médiane. On ne peut donc baser sur ces faits que de vagues conjectures. Un autre fossile, Ceratopelalus radobojanus, Ett. (2), paraît présenter la plus grande affinité avec les Laurocerasus et les Photinia japonais. Rapportée par Ettingshausen à un genre australien cette feuille est mise en doute par la plu- part des auteurs et semble plutôt retracer le type des rosacées à feuilles coriaces. Puisque nous avons signalé dans le cours de cet article, l'analogie qui existe (1) Unger: — Sylloge, t. XI, fig. 1. (2) Unger. — Sylloge III, t. XII, fig. 5. LL 2 — 181 — , entre notre feuille et certaines espèces du genre Evonymus, on peut également signaler ici un Evonymus fossile de Radoboj, Evonymus radobojanus, Ung. (1), bien douteux il est vrai, mais qui pourrait peut-être trouver place ici. CISÉRUNEUSSPEREGER;LUNG. PL. XIV, Fic. 3 Saporta, dans L'origine paléonlologique des arbres, dit à propos de la filiation des plantes appartenant à la série des Amygdalées : « Les Pruniers, « Amandiers, Pêchers, forment cette série qui n'a laissé à l’état fossile que des « traces assez confuses et difficiles à coordonner. » Les empreintes de la Mougudo viennent une fois de plus confirmer cette assertion, en nous montrant une feuille qui, si sa place semble fort légitime dans le groupe des Rosiflores. n'en présente pas moins de grandes difficultés, soit pour l'assimiler à un genre vivant, soit pour la comparer aux feuilles similaires déjà décrites dans les flores fossiles. La famille des Rosacées est très fluctuante dans les groupes qui la composent et certains genres sont encore ballottés d’une section dans une autre suivant l'esprit d'analyse ou de synthèse des auteurs. Si on ajoute à cela que les caractères tirés uniquement du système foliaire ne présentent rien de bien tranché et sont communs à la plupart de ces groupes si voisins les uns des autres, qu'on les a quelquefois identifiés entre eux, on comprendra aisément les difficultés qu'on éprouve pour assigner une place à un organe foliaire séparé et pour le comparer soit aux genres vivants, soit aux espèces fossiles encore plus mal délimitées que les premiers. La feuille que nous représentons, pl. XIV, fig. 3, possède un limbe ovale à contour très fortement denté en scie, sauf sur une petite portion de la base. Le pétiole, incomplet sur l'empreinte, se continue dans le limbe, par une nervure principale droite et forte. Le réseau veineux secondaire présente un assez grand nombre de nervures (12 environ), il émerge de la principale sous uu angle très ouvert et se recourbe régulièrement jusqu'à la marge où il forme une série d'arceaux camptodromes d'où s'échappent des nervures anastomotiques pour chaque dent. Le réseau tertiaire possède près de la nervure primaire une allure horizontale due à un assez grand nombre de nervures secondaires incomplètes qui finissent rapidement au milieu de mailles transverses, circons- crivant des espaces irrégulièrement pentagonaux. (1) Unger. — Sylloge II, t. Il, fig. 26. (2) FI. fossile de Sotzka, pl. XXXIV, fig. 13 et 15. — 182 — Dans la flore actuelle, cette espèce fossile que nous identifions au Prunus pereger, Ung., se rapproche, et des types américains et des types qui croissent en Europe et dans l'Asie occidentale, principalement dans la région du Caucase où l'on trouve le Prunus Cerasus, Lin., à l'état sauvage. La forme, en effet, la den- ticulation, la longueur et la gracilité du pétiole, l'angle d'émergence des nervures secondaires et l'abondance des nervures incomplètes, rapprochent le type fossile de divers Prunus de l'Amérique du Nord, notamment des P. nirginiana, Lin., et P. serolina, Ehrh., ce dernier de l'Ohio. Celui-ci tout en montrant les caractères prédédents, possède des anastomoses tertiaires beaucoup plus transversales. Mais il faut aussi noter que les caractères foliaires du genre Prunus se retrouvent également dans les espèces de l’ancien monde. Il est incontestable qu'avec Prunus avium (1) Lin., les affinités sont assez grandes, mais on compte un plus grand nombre de caractères différentiels. Enfin, certaines particularités se retrouvent chez quelques Amélanchiers et Mespilus habitant les régions tempérées de l'Amérique du Nord. Le fossile a en commun avec le Cerisier sauvage la forme générale, la gracilité du péliole, l'ordonnance des nervures à la base, le nombre des nervures secondaires, qui est généralement supérieur à 10, et l'absence de glandes à la base du limbe. Mais elle en diffère par une denticulalion moins forte et en même temps plus acérée, par l'ouverture de l'angle d'émergence des nervures secondaires et par le nombre beaucoup plus considérable des nervures incomplètes dans les espaces internerviaux. Il faut, toutefois, remarquer que ces derniers caractères sont sujets à une variabilité assez grande. La feuille du Prunus avium figurée par Ettingshausen dans la Physiographie, diffère à ce point de vue des feuilles que nous avons observées vivantes dans le Massif Central ; les nervures secondaires y sont beaucoup plus fortes et les nervures incomplètes beaucoup plus nom- breuses. Cette feuille se rapproche encore plus du fossile, saufla denticulation, qui est moins acérée et beaucoup plus forte. Comme nous l'avons dit, nous n'avons pas observé sur le fossile les glandes qui se trouvent à la base du limbe, glandes qui du reste n'ont pas laissé de traces sur les empreintes figurées par Ettingshausen. (1) Ettingshausen définit ainsi les feuilles des Prunus avium et Prunus Cerasus dans Physiographie der Medicinalplangen. P. avium. — Distance relative des secondaires par rapport à la longueur de la principale 1/13-1/12, feuilles un peu rugueuses, mais pubescentes dans le jeune âge, pétiole munie de deux glandes à la base du limbe. P. Cerasus. — Distance relative des secondaires par rapport à la longueur de la principale 1/0-1/8, feuilles coriaces brillantes glabres ou seulement couvertes de poils clair-semés dans le jeune âge. Pétiole sans glandes. — 183 — Enfin, nous ajouterons que l’on retrouve une assez grande analogie avec l'A melanchier canadensis, Med., et le Mespilus arbutifolia, Lin., qui habite la Virginie. La camptodromie des nervures secondaires éloigne le fossile de Sorbus où la craspédodromie domine. C'est donc, en résumé, avec Prunus avium et aussi avec Prunus Cerasus que la somme des analogies physionomiques et des détails est la plus forte. Il est d’ailleurs difficile de distinguer nettement les deux formes par les seuls organes foliaires. C'est aussi aux types indigènes, sans exclure la ressemblance avec certains types américains, que nous rattachons cette empreinte dont les descendants actuels vivent et fructifient aux mêmes endroits qu'aux périodes géologiques. 7 La plupart des rosacées fossiles rapportées à la section des Prunus sont entachées le plus souvent de beaucoup de doute. Nous remarquons dans les flores fossiles les mèmes particularités que nous avions signalées pour les types vivants, deux espèces, en effet, l’une d'Amérique, l’autre d'Europe, présentent avec la feuille du Cantal de grandes analogies. Amelanchier typica (1), Lesq., bien que ne pouvant être identifié, offre des liens de parenté qui la font placer bien près de l’une et de l'autre. Dans les flores européennes les restes appartenant à cette famille ont donné lieu à des interprétations pour la plupart du temps douteuses. Toutefois, Unger figure dans la flore de Sotzka (2) et dans l'origine géologique des forêts européennes (3) des feuilles d’abord rapportées au genre Amygdalus et ensuite au Prunus, sous le nom de Prunus pereger. Les noyaux rappellent bien, en effet, ceux de ce genre et nous trouvons une analogie si frappante entre les feuilles et le fossile du Cantal que nous l'identifions à celui d'Unger. On observe, en effet, une forme analogue, un pétiole long et grêle, des nervures secondaires en nombre égal et émergeant seulement sous un angle un peu plus aigu, une réunion identique à la marge et une denticulation calquée sur le même modèle. Il est, d'autre part, incontestable qu'il ne peut y avoir que confusion de nom avec Amygdalus pereger qu'Heer figure dans la Flora Helvetiæ (4). Ces fossiles sont nettement différents de ceux d'Unger et du nôtre. On peut citer, mais comme beaucoup plus douteux, le Prunus palæo-cerasus(s) qu'Ettingshausen figure, provenant des lignites de Moskenberg, près Leoben. (1) Lesquereux. — Florissant, Géol. Survey., vol. VIII, 1883, p. 198, t. XL, fig. 11. (2) Unger. — FI. fossile de Soizka, P-54 » PIXXXIV» fig.13-p5. (3) Unger. — Géologie der europaïschen Waldbaüme (1867), p. 64, tabl. I, fig. 35-36. (4) Heer. — F1 Suisse, tabl. CXXX, fig. 11. (5) Ettingshausen. — Beit. zur Kenntn. der tertiarflora Steiermark, pl. VI, fig. 12. — 184 — Genre : COTONEASTER COTONEASTER ARVERNENSIS, LAURENT. PL. XIV, Fic. 8. La feuille que nous figurons est représentée par un seul exemplaire. Bien que légèrement mutilée au sommet, l'aspect général et les détails de la nervation, sont suffisamment conservés, pour pouvoir la faire entrer en ligne de compte. Le limbe est ovale, régulièrement lancéolé, terminé inférieurement par un court pétiole, le bord paraît entier, mais comme il est malheureusement un peu corrugué, de fines dentelures, si elles avaient existé, auraient certainement disparu. De la nervure médiane, d'une force moyenne, partent des nervures secondaires, ayant une allure un peu particulière ; elles présentent sur leur parcours de brusques déviations, et forment une ligne légèrement brisée ; en arrivant à la marge elles se dichotomisent. Cette dichotom:sation n’est pas assez accentuée pour masquer, quand on l’exan.ine en détai!, l'ascendance des secon- daires en arc le long de la marge. Ii résulte de cette superposition, un aspect changeant particulier qui contribue, à ne le regarder que d’un peu loin, un brouillage assez suggestif. L'angle d'émergence des nervures secondaires est assez régulièrement ouvert depuis la base jusqu'au sommet du limbe et, sauf quelques variations, est à peu près de 45°. Le réseau tertiaire, assez capricieux, est formé par des anastomoses irrégu- lièrement transverses et circonscrivant des espaces irrégulièrement pentagonaux. De tous ces caractères, s'en dégagent trois principaux, qui donnent à cette feuille sa physionomie propre. La forme y compris la petitesse du pétiole. La réunion des nervures à la base. L'allure zigzage nte du réseau secondaire. Des feuilles similaires se rencontrent chez les Diospyrinées, les Viornes, les Lauriers, les Cotoneaster. C'est avec ce dernier genre que les affinités paraissent les plus remarquables. L'hypothèse d'un Diospyros paraît paléontologiquement la plus plausible et ce serait alors à côté du Diospyros virginiana Lin., et des espèces fossiles qu'on y a rattachées, ou qui en sont voisines, comme le Diospyros de Meximieux, qu'il faudrait le ranger; mais chez les Diospyros, le pétiole est beaucoup plus long, l'allure du réseau veineux à la marge que nous avons fait remarquer dans l'espèce fossile existe, mais à un moindre degré, l'ascendance des nervures — 185 — secondaires le long de la marge est beaucoup plus prononcée, les nervures secondaires sont rectilignes, et ont un aspect tout différent, enfin le réseau tertiaire a une allure moins capricieuse que dans l'espèce fossile. Ce sont autant de raisons dans les détails et dans la physionomie de l’ensemble qui empèchent l'assimilation. Chez les Viornes on ne peut invoquer qu'une simple analogie dans la forme générale, mèr. e dans le Viburnum nudum, Lin., qui serait l'espèce la plus appro- chante, on constate de telles différences de détails, soit dans l'ordonnance des nervures secondaires, soit dans celle du réseau tertiaire qu'on ne peut maintenir bien longtemps le rapprochement. Quelques feuilles très polymorphes du Laurus nobilis, Lin., retracent jusqu’à un certain point l'espèce cantalienne, mais l’analogie existe seulement dans l’al- lure de la réunion des nervures à la marge ; les nervures secondaires et surtout le réseau veineux tertiaire diffèrent notablement dans Laurus nobilis et s'opposent au rapprochement. Reste le genre Cotoneasler. On trouve dans ce genre de la famille des Rosacées une espèce Coloneaster vulgaris Linal. (= Mespilus Cotoneasler Lin.) qui possède, et les particularités physionomiques de la feuille fossile, et les prin- cipaux détails de la nervation. Cette espèce, dont nous possédons d'abondants échantillons provenant du Cantal, possède des feuilles à limbe, tantôt entier, tantôt légèrement denté, surtout dans la portion supérieure ; le pétiole est court, mais toujours un peu plus long que sur l'empreinte fossile. Les nervures secon- daires, en même nombre, émergent de la principale sous un angle de 45°, cet angle devient généralement plus aigu au fur et à mesure qu'on se rapproche du sommet, pourtant, nous avons pu remarquer, que sur un certain nombre de feuilles provenant d’un même rameau, il se maintenait égal à lui-même de bas en haut. Les nervures secondaires offrent sur leur parcours dans leur réunion à la marge une allure absolument identique à celle que nous avons indiquée pour l'espèce fossile, ce qui donne aux feuilles de ces deux végétaux un aspect semblable, enfin le réseau tertiaire y est également irrégulièrement pentagonal et transverse. Nous ne relevons donc chez les organes foliaires du Cotoneaster vulgaris aucune différence capitale. La présence d’un pétiole un peu plus long consti- tuerait la principale dissemblance, puisque nous avons vu que dans l'espèce vivante l'angle d'émergence des secondaires est variable dans les feuilles d’un même rameau. Les feuilles de ce genre sont généralement très tomenteuses, mais ce caractère est essentiellement variable, et du reste, sur les feuilles que nous possédons, le tomentum, assez insignifiant, ne peut en rien gèner l'impression des nervures. — 186 — Ce petit arbuste habite les hauteurs des montagnes ; habitué aux températures inclémentes, il n'a plus abandonné nos altitudes depuis l’époque où les cendres du volcan ont fixé sa présence sur notre sol. Parmi les formes fossiles, plusieurs feuilles ressemblent assez à l'espèce cantalienne, mais attribuées à des genres divers par les auteurs, elles ne présentent pas des caractères assez nettement tranchés pour qu’on puisse pousser la hardiesse jusqu’à faire rentrer en synonymie des espèces consacrées par les maîtres de la paléontologie. Nous nous contenterons de les citer en indiquant leurs points de contact et leurs différences. Les deux principales espèces paléontologiques qui se rapprochent de la nôtre appartiennent aux schistes de Radoboj, l'un le Diospyros auriculata (1) Unger, se distingue de l'espèce du Cantal par les mèmes caractères, qui éloignert celle-ci des Diospyros, c'est-à-dire le pétiole et l'ascendance des nervures à la marge. Une autre plante de Raboboj, indécise du reste dans l'esprit même d'Unger, est le Malpighiastum coriaceum, Unger (2). La figure 28 présente à la marge un brouillage analogue, mais la base est sensiblement différente. Unger prend le Bunchosia nitida, Juss., comme terme de comparaison, malheureusement le réseau veineux figuré sur la feuille n° 30, est en majeure partie caché par les autres figures, il est donc difficile de se prononcer, et d’autre part les Bunchosia que nous avons pu examiner diffèrent énormément de la figure donnée par Unger. Aucun rapprochement ne peut être tenté avec les Cotoneaster, décrits par Saporta, qui appartiennent à un autre type du même genre. LÉGUMINEUSES Genre : ROBINIA ROBINIA ARVERNENSIS, LAURENT. PL. XIV, FIG. 5-9-10-11 Les folioles de légumineuses sont déjà d'une détermination difficile, quand on les rencontre associées à des gousses plus caractéristiques ; dès lors, quand elles se trouvent seules, la difficulté augmente au point que l'assimilation proposée se trouve fatalement entachée de quelque doute, et cela mème quand leur conservation est telle, qu'on peut les comparer dans leurs moindres détails aux espèces vivantes. La flore du Cantal renferme en effet quelques-unes de ces folioles d'une (1) Unger.— Sylloge, tome Il, tab. IX, fig. 1. (2) Unger.— Sylloge, tome III, tab. XV, fig. 27-20. — 187 — conservation merveilleuse et que nous avons pu figurer avec toute leur nerva- tion. L'une d'elle est complète, sauf le pétiole qui se rencontre dans une autre figure donnée il y a quelques années par M. Marty (1). Comme l'attribution que nous proposons aujourd'hui, diffère de celle qui avait été adoptée par notre ami, nous allons décrire le plus minutieusement possible l'empreinte de la collection Saporta et nous donnerons les raisons pour lesquelles il nous paraît préférable de l’éloigner du Calpurnia europæa, pour la rapprocher du genre Robinia, attribution que nous proposons. Ces folioles sont assez amples, à pétiole court et légèrement épaté à la base, les bords sont parallèles et le limbe se termine à la partie supérieure par une échancrure bien accentuée, sans mucron apparent au centre. La nervure médiane, légèrement incurvée, s'atténue régulièrement au sommet, où elle devient excessivement fine. Les nervures secondaires, au nombre de sept à huit paires, sont subopposées, flexueuses et viennent à la marge se terminer par une série d'aréoles bordantes ; les supérieures seules se recourbent en arc et viennent s'unir à la suivante par une sorte de fausse dichotomie. Les nervures secondaires incomplètes sont assez fréquentes et viennent se terminer au milieu d’un réseau tertiaire formé de mailles srrégulièrement polyédriques nulle- ment allongées dans le sens des nervures secondaires. Nous retrouvons tous ces caractères dans les folioles du Robinia pseu 1o- acacia, Lin., espèce de l'Amérique Septentrionale, introduite en Europe où elle rencontre des conditions très favorables à son développement. On y remarque des feuilles composées pennées, formées d’un nombre variable de folioles avec impaire terminale. Les folioles sont elliptiques avec un certain parallélisme des deux bords marginaux. Elles portent au sommet une échancrure bien développée pourvue le plus souvent au centre, un petit mucron (terminaison de la nervure médiane). Toutefois nous avons observé un grand nombre d’échan- tillons de Robinia provenant des environs de Marseille, sur lesquels le mucron, ou n'existait pas, ou était tellement réduit, qu'il ne laissait sur l'empreinte de la feuille moulée en argile aucune trace. Ces folioles provenaient, de rejets vigoureux bien exposés, mais presque en sous bois, sous des conifères élevés (Cèdres, Cyprès). Ces folioles qui reproduisent trait pour trait l'empreinte fossile, n'en diflèrent que par leur forme ovale un peu plus marquée, mais on y retrouve la même ordonnance du réseau veineux. Telles sont les raisons qui nous engagent à comparer génériquement les deux formes vivantes et fossiles ; mais nous ne saurions passer sous silence qu'un grand nombre de légumineuses présentent également, à des degrés différents, (1) Marty. — Proceedings of the geologisl’s Association, vol. XVII, Part. 6, février 1002. 24 — 188 — quelques-uns des caractères du fossile, sans toutefois les résumer tous comme le genre Robinia. En première ligne il faut citer : Ormosia emarginala Bent. du sud de la Chine (rég. de Hong-Kong) qui a des feuilles formées de 7 paires de folioles opposées et avec laquelle nous avions pensé tout d'abord pouvoir assimiler le fossile cantalien. La forme est légèrement différente, le sommet est plus acuminé, ce qui rend l’échancrure terminale tout à fait petite, la nervation est égale- ment comparable tant en ce qui concerne l'émergence des nervures secon- daires, qu'en ce qui touche au réseau tertiaire et ultime. La nervation de certains Sophora, notamment Sophora tomenlosa, Lin..est ara- logue à celle de notre empreinte, mais la forme des folioles diffère beaucoup. Elles sont beaucoup plus arrondies et le sommet ne porte pas d'échancrure terminale. Citons encore Kennedya nigricans, Lindl , qui présente un mode de nervation analogue avec des folicles beaucoup plus allongées et aussi certains Dalbergia, D. sympalhetica, Nimmo., de l'Inde et des Dalhergia de Ceylan. D'une manière générale la nervation chez Dalbergia est plus fine, plus fortement ogivale que dans l'espèce fossile et on ne peut, dans bien des cas, que faire appel à la forme. Or, on sait combien la forme, précieuse quand elle cadre avec la nervation, vaut peu quand elle entre seule en ligne de compte. D'autre part, il nous semble fort difficile d'assimiler notre fossile à un fossile déjà décrit. En effet, après un examen minutieux de tous les détails, on ne peut le ranger dans les Calpurnia etnotamment à côté du Calpurnia europaæ, Sap. (1). d'Armissan, car si notre empreinte a quelque chose d'analogue, comme nous venons de le voir, avec le mode de nervation de certains Dalbergia, on ne saurait établir aucun rapprochement avec Calpurnia, Virgilia, Bowdichia, etc. Calpurnia lasogyne Mey., C. aurea Benth.. Virgilia sylralica D. C. présentent des nervures secondaires recourbées en arc depuis la base et s'anastomosant les unes les autres auprès de la marge, ou bien se réunissant par dichotomie. Les unes possèdent une nervation tertiaire tellement ténue qu'elle ne laisse pour ainsi dire aucune trace sur empreinte, les autres ont un réseau qui ne peut en aucun cas se comparer à celui de l'empreinte fossile. Quand aux Bowdichia, B. sebifera,Vog. B. major, Mart. de l'Amérique méridionale, si la forme peut entrer en ligne de compte, la nervation et le mode de réunion à la marge éloignent complèle- ment ce type. Pour toutes ces raisons, il nous a paru légitime de proposer pour cette empreinte un rapprochement mieux étayé sur des faits plus précis. La plupart des fossiles, ayant appartenu aux Légumineuses, décrits par les au- (1) Saporta. — Etudes II (Armissan) t. XII, f. 8. —_ — teurs sont trop dépourvus de nervation, pour qu'on puisse uhlement entamer leur analyse. Toutefois il faut citer un Robinia des couches de Rott, décrit par Weber sous le nom de Robinia heleromorphoïldes (1) qui s'éloigne du fossile du Cantal par la forme, par l'échancrure terminale moins accentuée, l'angie d’émergence des nervures secondaires et probablement par leur réunion à la marge. Enfin certaines Léguminosiles, notamment L. Proserpinæ, Herr, rappellent un peu par leur forme le fossile que nous décrivons, mais l'état fruste des empreintes ne permet pas de les assimiler. Les Robinia sont des arbres ou arbrisseaux de l'Amérique du Nord et, bien que le plus grand nombre appartienne au nouveau monde, on en trouve quel- ques espèces disséminées çà et là dans l’ancien. D autre part ce genre s'acclimate si bien en Europe où.il devient subspontané que tout concorde dans la morpho- logie et la biologie actuelles à légitimer l'attribution que nous proposons pour le fossile de Saint-Vincent. LÉGUMINOSITES sp. A côté des folioles de Robinia il faut mentionner à Saint-Vincent une autre légumineuse qui se distingue de ce genre par un réseau de nervures composé de mailles beaucoup plus allongées dans le sens des nervures secondaires et qui pour cette raison paraît devoir être disjointe de la première. Ces folioles appartiennent, à n'en pas douter, à une légumineuse. L'une pos- sède une base assez inégale, sans présenter toutefois de nervures plus fortes d'un côté que de l’autre, comme c'est le cas pour le Tama- rindus par exemple et comme on l'observe dans le genre éteint Podogonium, auquel on serait tenté tout d’abord de les assimiler. C'est plutôt l'absence de caractères positifs qui nous a empêché de le faire et afin de pousser le plus 3 ; : : F1G. 35-36. — Léguminosites de loin possible la prudence en ce qui touche à Der ES des assimilations, qui pourraient avoir de graves conséquences au point de vue du rapprochement des flores. Pourtant il faut indiquer la ressemblance assez grande qui existe entre nos (1) Wessel et Weber. — Neue ‘Beitrag. qu terliar. flora der niederrbeinisclen Braunoblenfcrmation PIX ANES — 190 — folioles et celles figurées dans la flore Suisse, tab. CXXX VI, f. 18-19, sous le nom de Podogontum lalifolium. Il faut aussi ne pas oublier que plusieurs Cassia de la même flore peuvent être comparés à notre empreinte, et aussi Dalbergia bella tab. CXXXIII, f. 14-19 qui présente une échancrure au sommet de la feuille, échancrure qui ne pourait pas exister sur notre empreinte. Il faut également citer Cæsalpunites (Copaïfera) leplobufolius, Sap. d'Armissan et que M. l'abbé Boulay signale à Gergovie. Mais ces divers rapprochements n’ajoutent rien de bien précis, étant donné la diversité des formes dans cette famille. Dans la nature actuelle un grand nombre de légumineuses tropicales ou subtropicales présentent un réseau secondaire assez serré, garni de mailles tertiaires allongées ; mais quelques Dalbergia des régions montagneuses de l'Inde et de l'Abyssinie, notamment D: precox, d'Abyssinie, D. Thompsonu, Benth du Khassia et surtout Dalbergia frondosa. Roxb des Indes retracent dans ses grandes lignes et aussi dans ses détails le fossile du Cantal. Toutefois nous remarquerons qu’un certain nombre de papillonacées herba- cées tempérées présentent des caractères de nervation analogues, et que diverses espèces d'Amorpha (A. frulescens, Schenk, p. 677, fig. 11), de l'Amérique boréale peuvent soutenir avec avantage la comparaison. On arrive donc à la con- clusion nécessairement inévitable de se garder sur une sage réserve en se conten- tant seulement de signaler les points de contact qui paraissent les plus saillants. Quoi qu'il en soit on peut dire, au sujet de ces folioles, qu'elles retra- cent des types de flores miocènes, se rapportent plutôt à des types chauds ou américains et plaident en faveur du retour des conditions climatériques antérieures à l'époque qui nous occupe. Mais leur étude complète ne saurait être faite que sur des documents moins fragmentaires et notamment en s appuyant sur des légumes encore à trouver. Les conclusions qui en découlent ne sauraient donc être absolument que provisoires. = 191 — ACERINEES Genre : ACER (1) ACER PALMATUM, THuns. Pr VIE IG: 2 Cette espèce bien connue dans les différentes flores fossiles, depuis l'Europe Occidentale jusqu'en Extrème Orient est remarquable par sa fixité, à tel point que le doute n'est pas permis quand on la rencontre dans les sédiments. Son identité avec la plante actuelle est telle que toute description est inutile, et le seul examen de la forme fossile et des échantillons vivants en disent plus qu'une longue diagnose. Etant donné ce qu’ex dit Saporta dans le Bulletin de la Sociélé Géologique de France et dans les Annales des Sciences Nalurelles, nous nous serions contenté de la signaler simplement, s'il ne nous avait pas paru intéressant de refaire, à son sujet, une revue bibliographique encore surchargée, bien qu'il s'agisse d'une espèce, au sujet de laquelle tous les auteurs qui s'en sont occupés paraissent d'accord et la rapportent, en l'identifiant même, à l'espèce vivante du Japon. En ce qui concerne la synonymie des espèces actuelles, nous en rapportant à l’Index Kewensis, nous changeons la dénomination d’Acer polymorpbhum, Sieb. et Zucc. que lui avait donnée Saporta pour lui imposer celle d’A cer palmatum, Thunb., reconnue par M. Pax, monographe de la famille des Acéracées dans le Pflanzenreich d'Engler (1902). Cet auteur établit nettement la priorité de Thunberg, qui nomma cette plante en 1784, 61 ans avant Siebold. La polymorphie de cette espèce est, sans doute, la raison probable pour laquelle Saporta préféra la première dénomination, puisqu'il écrivait en 1884 dans les Annales des Sciences Nalurelles : « La seconde espèce est la plus inté- « ressante tellement elle est caractéristique ? C'est elle que j'ai nommée Acer « polymorbhum, Sieb. et Zucc., pliocenicum et que M. Nathorst nomma Acer « Nordenskioldi (pl. 19, fig. 10-14 de la Flore de Mogi) en la comparant, « comme Je l'ai fait pour le mien, à l’Acer palmaltum, Thunb. » (1) SYn. — Acer pseudo-monspessulanum, Ung., * Ettings , F1. d. Heiligenkreutg ; Geol. Reichsanst, Vien. 1852, p. 10, tab. Il. fig. 12. Acer Sanctæ-Crucis, Stur, In Jabr geol. Reichsanst Vien. 1867, p. 178, tab. 5, f. 9-12. Acer polymorphum, Sieb. et Zucc., pliocenicum, Sap., ‘B. S. G. Fr. 1872-73, p: 212, Ann. Sc. Nat., om série., t. 17, 1884 p. 100. tab. IX, f. 2. Acer Nordenskioldii, Nat., In Kagl. Svenska, Vet. répandirent sur les flancs de la montagne, moulant les débris qui jonchaient le sol, arrachant aux arbres leur feuillage, carbonisant les troncs sur place et conservant dans leur sein les débris de cette végétation dont nous retrouvons les faibles mais éloquentes traces, le pic du chercheur les exhume de leur tombe, permettant à l'esprit de reconstituer ces tableaux grandioses du passé. Nous avons, dans cette vue d'ensemble, négligé les points de détail qui existent entre les deux gisements synchroniques que nous avons étudiés ; diffé- rences qui proviennent uniquement, soit d'expositions diverses, soit de condi- tions climatériques légèrement dissemblables, ayant permis à certaines espèces de prendre de la prépondérance sur d’autres qui furent éliminées. Il ressort de la comparaison des deux gisements qui nous occupent, ce fait essentiel, que nous nous trouvons à la Mougudo, en face d'une association un peu plus chaude, tandis qu'à Saint-Vincent les arbres froids semblent dominer, sauf cette élimination et la substitution de certaines essences à d’autres, comme c'est le cas par exemple pour l’Abies, remplacé par le Pinus, on n’enregistre que de bien minimes différences. Au fur et à mesure que les découvertes augmentent, on constate que les types se retrouvent de part et d'autre, et ce n'est guère que leur quantité relative qui peut entrer en ligne de compte. Or, on sait combien cette quantité est négligeable, car elle est éminemment variable, suivant l'endroit fouillé parfois dans un mème gisement. Il faut noter néanmoins, en l'état de nos connaissances, que les espèces les plus caractéristiques et les plus abondantes de la Mougudo, dont les formes ont leurs homologues actuels dans d’autres continents {A broma-Paulownia- Bambusa-Fraxinus), ne se retrouvent pas à Saint-Vincent, et que d’autre part les types archaïques {Grema-Oreodaphne), sont représentés uniquement à la Mougudo, tandis que les types indigènes (Hélre, Pin, Charme, Chéne,) se trou- vent en abondance à Saint-Vincent. Il faut également noter un caractère différentiel important entre ces deux stations, et qui est de nature à nous éclairer sur leur physionomie réciproque. Les arbres sociaux sont beaucoup plus abondants à Saint-Vincent, tandis que la végétation admet à la Mougudo un nombre d’arbrisseaux beaucoup plus considérable. Le sous-bois y est richement représenté, comme nous avons essayé de le faire voir dans le relevé suivant : — 267 — ARBRES MOUGUDO Abies Ramesi. Populus balsamoïdes. SAINT-VINCENT Pinus sp Populus tremula. » sp.vicinatremulæ| Juglans regia. Carya minor. Alnus glutinosa. Carpinus suborientalis. Fagus sylvatica. Quercus furcinervis. Zelkova Ungeri, Ulmus effusa. Persea indica. Oreodaphne Heerii. Sassafras Ferretianum. Robinia arvernensis. Acer sp. Sapindus falcifolius. Myrsine Martyi. Fraxiaus arvernensis. Paulownia europæa. Carya minor. Carpinus suborientalis. Fagus sylvatica, Quercus robur. Morus rubra. Zelkova Ungeri. Ulmus effusa. Laurus canariensis. Lindera latifolia. Sassafras Ferretianum. Robinia arvernensis, Acer sp. Sterculia Ramesi. ARBUSTES ET HERBES MOUGUDO SAINT-VINCENT Bambusa lugdunensis. Abronia Bronnii. Prunus sp. Cotoneaster arvernensis. Ilex Boulei. Rhamus Grœæffii. Paliurus Martyi. Berchemia volubilis. Cornus sanguinea. Vitis subintegra. Cissus ambiguus. Grewia crenata. Vaccinium raridentatum.| Vaccinium uliginosum. Jasminum heterophyllum Vitis subintegra. Malgré ce caractère assez frappant, les nouvelles découvertes sont venues plutôt resserrer les traits d'union que les disjoindre. Des espèces chaudes, comme le Laurus canariensis, se sont ajoutées à la liste des plantes de Saint-Vincent, où elles représentent avec le Sferculia Rame- siana, l'élément subtropical tempéré, tandis que le nombre des espèces com- munes entre les deux gisements, s’est enrichi de six nouveaux types. On découvre seulement dans ces différences une physionomie spéciale à chaque station, comme on en relève si fréquemment dans la nature actuelle pour une même région. Mais cette diversité même, si l'on tient compte de la fréquence des types, est par elle-même très instructive, car elle nous révèle pour le gisement de Saint-Vincent, une végétation grandiose et sévère, tandis qu'elle paraît avoir été plus variée et plus exubérante à la Mougudo, sans exclure la majesté des formes qu’atteste l’ampleur du feuillage. Rames et Saporta ont cru pouvoir déduire, de la présence de certains fruits printaniers, tels qu'Erable, certaines houppes d’étamines, etc. (Voir Introduc- tion de M. Marty), le fait que l’éruption qui a enseveli les forêts du Cantal, a eu lieu au printemps. Nous ne pensons pas qu'on puisse demander aux restes fossiles une telle précision, car rien ne nous dit que ces organes ne soient restés un certain 34 — 268 — temps sur le sol avant d’être fossilisés, mais qui plus est, d’après les données plus nombreuses que nous possédons, nous fixerions la fin de l'année comme date plus plausible de l'éruption. C'est surtout sur les fructifications des frênes que nous nous baserons. En effet, cette essence müûrit ses fruits en automne et la dissémination ne se fait habituellement qu'au printemps suivant. Tandis que pendant l'automne le sol est jonché de feuilles, les samares demeurent attachées aux branches. Or, nous rencontrons des feuilles à profu- sion dans le gisement de la Mougudo, tandis que les fruits sont encore inconnus ; mais encore ne faudrait-il pas prêter à cet argument une force qu'il ne saurait avoir, car si la fructification se produit chaque année assez régulièrement dans les pays de plaines et de collines, il n'en est pas de même sur les montagnes où elle devient intermittente. A une année très productive, peut succéder une ou plusieurs années, pendant lesquelles il serait souvent difficile de se procurer une seule semence (1). Pourtant si nous remarquons que les fruits d'Erables mürissent en septembre et tombent en octobre et dans le courant de l'hiver, que le Paliurus fructifie en automne et l'Abronia également, on sera convaincu que notre opinion a en sa faveur de sérieux arguments. Peut-on également assigner une température moyenne au gisement? La plupart des auteurs ont cru pouvoir le faire, et M. Marty, en S'appuyant sur les travaux antérieurs et en les révisant, indique une température moyenne de 17 à 18. Mème après les données si complètes que nous a fournies notre étude des gisements de la Mougudo et de Saint-Vincent, nous hésitons à en déduire une température moyenne ayant quelque chance de demeurer dans les limites d'une probabilité rationnelle. En effet, la température moyenne n'est point le climat et si les plantes sont excessivement sensibles à un faisceau d'influences, rien n'est plus trompeur qu’une moyenne pure et simple, celle-ci ne nous apprend donc pas grand chose, puisque deux climats forts différents peuvent avoir une moyenne semblable, et telle plante qui prospère dans l'un, peut parfaitement dépérir sans pouvoir s'acclimater dans l'autre. Webb et Berthelot en donnent de forts beaux exemples dans leur Géographie Bolanique des Canaries, au sujet des observations de Buch, et on n’a qu'à parcourir les remarquables travaux de de Candolle pour s’en convaincre. Mais il y a plus, en supposant qu'on puisse déduire un isotherme exact de la présence d'une association végétale, ce ne serait point le cas pour la végétation qui nous occupe. Comme pour toutes les végétations montagnardes, on passe dans un espace restreint par tous les climats et l’on peut en quelques heures, sous les . (1) Mathieu. — Flore forestière. PL — climats privilégiés, serrer dans le même herbier les plantes tropicales à côté des représentants de la végétation alpine. En ce qui concerne nos gisements, les limites exactes des zones de végétation des plantes qui ont été enfouies au même point ne sont pas fixées et comme il en est de même en ce qui concerne l'extension des végétaux en latitude, la fixation d’un isotherme est chose essen- tiellement douteuse à cause même de l'intrication végétale que nous consta- tons dans les gisements étudiés. Il nous a donc paru plus intéressant de faire porter les déductions tirées du groupement des plantes, tel que nous l'a révélé l'étude d'ensemble de cette merveilleuse végétation sur le climat envisagé d'une manière générale. C’est ce que nous avons tenté plus loin. IT La Flore des Cinérites plaisanciennes de la Mougudo et de Saint-Vincent, considérée dans ses rapports avec les autres flores fossiles. Toutes les associations végétales résultent des modifications antérieurement acquises et de celles qui leur sont imprimées par la climatologie de l'époque à laquelle elles ont vécu, de manière à léguer à celles qui leur succèderont un fonds, qui lui-même se façonnera aux nouvelles exigences créées par le milieu. Aussi nous apparaïssent-elles dans cette longue suite de changements divers effectués au sein des périodes géologiques comme un enchaînement non inter- rompu d'associations particulières reflétant un état de chose spécial et qui a marqué chacune d'elles du cachet qui lui appartient en propre. A côté de cette physionomie imprimée à l’ensemble de tous les végétaux composant chaque flore et qui permet du moins d’en fixer l'âge approximatif, si elle n'autorise pas à y découvrir les petites coupures basées sur les faunes marines et mammalogiques, on rencontre des types botaniques, qu'on peut suivre dans l'échelle des âges et dont il est intéressant de voir la disparition graduelle et progressive, remplacés qu'ils sont par des types dont l'essor est sollicité par des conditions nouvelles et propres à chaque période. Le dénombrement des types anciens a quelquefois servi à établir des coupures et à assigner à telle ou telle flore un âge géologique déterminé. Les tentatives de ce genre ont rarement été couronnées de succès, quand il s'est agi de l'époque tertiaire pendant laquelle les provinces botaniques, grâce aux difié- rences de température étaient non seulement esquissées mais encore parfaite- ment délimitées à Ja fin de la période. 270 — « Quant on compare la flore pliocène de la vallée du Rhône, dit M. l'abbé « Boulay, aux flores plus anciennes, on constate que sur environ sorxante « espèces, vingt-cinq existaient déjà pendant la période miocène en diverses « localités de l’Europe centrale, à Rochesauve dans l'Ardèche, en Suisse, en « Bohème, etc. Cette forte proportion d'espèces communes avec le miocène « est très digne d'attention. Le hasard des fouilles entreprises sur un point de « formation certainement pliocène, peut amener la découverte exclusive de « cinq où même dix de ces vingt-cinq espèces ; en présence de ce résultat, un « paléontologiste expérimenté sera tenté de conclure à la nature miocène du « dépôt et cependant ce serait une erreur. Fontannes, dans un cas de ce genre. « s’est appliqué à faire voir que les changements dans la flore ne marchent pas « d'accord avec ceux que subit la faune marine. » Rien n’est donc plus trompeur que la comparaison numérique de plusieurs flores tertiaires, quand celles-ci, surtout, oscillent autour d'une même période ou sont éloignées et situées à des altitudes et sous des latitudes différentes. 1° Parce que un dénombrement de ce genre, comme nous l'avons montré dans les pages qui précèdent. ne repose que sur les bases bien fragiles d’une appréciation personnelle, et 2°, parce que la proportion relative des espèces anciennes ne prouve pas grand” chose, en ce qui concerne la distinction des étages et surtout des sous-étages. Une seule exception est à faire, c’est quand il s'agit de localités placées dans des conditions analogues. C'est à ce point de vue qu'il y a lieu d'aborder l'étude comparative des différentes flores du Cantal. Si on fait intervenir la physionomie générale provenant de l'agencement des formes et la proportion des types archaïques, on pourra, dès lors, avec quelques chances de succès, établir une chronologie basée sur des fondements sérieux. C'est, du reste, ce que M. Marty a si bien traité et fait ressortir dans son Introduction Géologique et Paléontologique. Nous n'y reviendrons donc pas ici, nous nous contenterons d'appuyer sur un point mis en lumière par notre ami, à savoir : que les conditions géologiques et topographiques doivent jouer le premier rôle en ce qui concerne la comparaison des flores fossiles à la fin du tertiaire. Ce point de vue n'a pas été assez mis en valeur par les paléontologistes trop préoccupés généralement du dénombrement des flores dont l'âge géologique basé sur la stratigraphie et la paléontologie animale n'était pas suffisamment précise. Les différences causées par les variations altitudinaires son trop visibles pour qu'on ne s’en préoccupe énormément. La diminution thermométrique, au fur et à mesure qu'on s'élève, a eu durant le tertiaire, dans une mesure plus ou moins grande, des influences sur la végétation forestière, et c'est grâce Ep à elles que nous constatons la variété considérable des flores pendant la période pliocène ; variété qui commençait déjà à s'accentuer dès le miocène moven. On peut donc arriver à assigner à une flore, un âge relatif, en tenant compte de la proportion plus ou moins grande des végétaux constituants, et en accor- dant la prépondérance plutôt à ceux d'introduction récente qu'à ceux qui ne représentent plus que les épaves du passé. Ceux-ci ont pu, en effet, résister plus ou moins longtemps, même à la faveur de conditions tout-à-fait nouvelles, indiquant la venue et l'établissement d'un âge nouveau, les types établis depuis longtemps sur un sol sont, en effet, les plus tenaces et jouissent des droits des premiers occupants ; mais les nouveaux venus, ceux qui ont conquis une pré- pondérance marquée au sein d’une végétation déjà acclimatée à des conditions antérieures, montrent bien que des changements profonds ont dû survenir dans l'état des choses primitivement établies. Bien qu’accusant par l'ampleur de ses formes et le mélange des espèces qui croissaient côte à côte un climat insulaire et très humide correspondant à l'invasion marine de la vallée du Rhône et de larges espaces dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest de la France, la flore de la Mougudo traduit son ancienneté par le mélange des formes appartenant à la zone tempérée de l'hémisphère Nord tout entier, et des types miocènes qu'on y rencontre comme: Paulownia europæa, Zelkova Ungeri, Persea t ‘dica, Abronia Bronni, Acer integrilobum, Sapindus falcifolius, Berchemia volubius, Grewia crenata, Mrsine Marly. Tous possèdent encore dans la flore actuelle des descendants cantonnés, il est vrai, sur des points très restreints, mais n'ayant subi que des variations insignifiantes. Ils se retrouveraient bien encore dans des flores plus récentes, situées dans des conditions plus propices à leur développement, mais leur règne est terminé et ce sont des espèces indigènes qui vont prendre leur place. C'est la propor- tion de ces formes récentes qui marquera vraiment la venue des temps nouveaux. Nous les voyons se développer en grand nombre au niveau qui nous occupe et s'emparer de l’espace, mais toutefois les conditionsne sont pas telles qu'elles puissent complètement chasser les types étrangers. Nous devons bien aussi admettre que ce mélange dans un gisement situé à un altitude aussi élevée doit être compensé par l'ancienneté relative de la flore qui nous occupe, et voilà pourquoi il nous semble difficile de croire à une possibilité de synchronisme avec la flore de Meximieux, comme le pense M. l'abbé Boulay et comme l'avait établi Saporta. Cette discussion a, du reste, été faite dans l'/nfroduction de M. Marty et les types nouveaux que nous avons ajoutés à cette flore plaident en faveur de son ancienneté relative puisque ce sont pour la plupart des types ayant de fortes attaches avec les périodes précédentes ou appartenant à des contrées chaudes de la région tempérée Nord. Nous laissons donc de côté la question d'âge au sujet de laquelle la partie géologique a fourni les arguments nécessaires, et nous n'aurons que quelques mots à ajouter pour compléter ce que M. Marty a si bien synthétisé dans les pages précédentes (voir pages 25 à 33). Les espèces nouvelles que nous avons découvertes appartiennent à deux catégories de végétaux, les uns se rapprochent de la nature actuelle, les autres représentent une suite de l’ancienne végétation autochtone tendant à disparaître devant les espèces envahissantes et demeurées depuis indigènes. C’est ainsi que Populus balsamoïdes est un type représentatif de ce genre si largement répandu jadis tout autour de la zone tempérée, sans parler du Quercus furcinervis dont les affinités sont nombreuses et douteuses, nous mentionnerons plus particulière- ment parmi les Laurinées: Persea indica et Laurus canariensis, deux plantes déjà largement représentées depuis l’oligocène ; le premier surtout, mais qui tendent ici en revêtant leurs caractères définitifs à rattacher la flore pliocène aux parties chaudes du domaine méditerranéen. Que dire de l'A bronia récemment rencontré aussi à Joursac et à Niac, semblable à lui-même depuis les temps les plus reculés, il se montre dans les gisements du Cantal, cemme un type attardé des flores miocènes montagnardes et a résisté sur les hauteurs encore quelque temps, tandis que le Sequoia laissait dans la vallée du Rhône des traces évidentes de son maintien sous nos latitudes. Les Rosacées dont une, presqu'analogue, à celle de Joursac (Cantal) ne nous fournissent aucun argument bien sérieux de compa- raison des flores entre elles. Avec le Sapindus nous nous rapprochons des fores du tertiaire moyen et inférieur, et il en est de même du Rhamnus Grœffu et du Berchemia volubilis que l’on retrouve identiques dans la flore miocène et dans la flore actuelle, l'un appartenant à la flore japonaise, l’autre relégué dans l'Amérique septentrionale. Si nous laissons de côté le Cissus, au sujet duquel nos doutes sont nombreux, nous arrivons au Myrsine Marly, merveilleuse espèce qu'il faut joindre aux Laurinées, quant aux affinités qu’elle représente, soit avec les flores plus anciennes, soit avec la partie chaude du domaine méditerranéen. Enfin, ni le Jasminum, ni le Paulownia ne nous donnent d'indications bien précises, dans la recherche des liens qui unissent la flore de la Mougudo aux autres flores fossiles. En tous cas, le second surtout, par l'ampleur de son feui!lage et ses habitudes actuelles, nous montre qu'avant le dépôt des cinérites, des perturbations assez considérables avaient dû surgir dans le climat du Massif Central. Nous remar- querons, en outre, que : à part les Rosacées et Abronia qui font partie de la 27 — végétation montagnarde et devaient occuper un peu partout les altitudes, les espèces nouvelles, qui sont venues compléter les anciennes listes données par Saporta et reproduite dans l'Inlroduclion de M. Marty, ne figurent pas dans la flore de Joursac. Toutes, au contraire, tendent à indiquer pour la station de la Mougudo au Plaisancien, un climat humide relativement égal, et baigné de tièdes vapeurs. A la lumière de la géographie botanique actuelle nous entreprendrons cette étude dans la quatrième pariie des conclusions. Mais 1l nous reste encore à insister sur un point. Grâce aux nouveaux types que nous avons ajoutés aux listes anciennes, on peut se faire maintenant une idée plus nette et plus complète de l’ancien massif central depuis le Miocène jusqu'au Pliocène moyen. Si on envisage les gisements de Joursac, Niac, Las Clausades, Capels, le Mont-Dore, on remarquera au milieu de différences essentielles, tant au point de vue des espèces que de la physionomie de l'ensemble, une répétition fréquente des mêmes espèces et surtout des termes représentatifs, et cela parmi les types qui constituent les essences forestières et qui, par conséquent, impri- ment un cachet spécial aux lieux qui les voient croître. C'est ainsi que le Sapin, les Juglandées, les Cupulifères (Fagus, Quercus), les Ulmus qui donnent aux cours d'eaux un aspect particulier, les Laurinées, le Fraxinus et Jusqu'à la Vigne contribuent à donner à ces flores, considérées dans leur ensemble un air de parenté d'autant plus saisissant, que les détails permettront de les séparer plus facilement. Tou:es ces flores possèdent des termes venus de loin, toutes possè- dent en plus où moins grand nombre, suivant leur d'fférences intrinsèques, un lot de plantes indigènes. Toutes aussi montrent la juxtaposition de ces éléments bien caractérisés, qui se mêlent pendant la période pliocène, et qui disparaissent plus tard en faisant place aux aires disjointes que nous constatons aujourd'hui. _ Nous avons vu, dans l'introduction géologique de M. Marty, l'enchaînement des différentes flores, nous avons insisté sur certains détails que nous ont permis de découvrir les espèces nouvellement adjointes, nous devons maintenant jeter un coup d'œil synthétique sur la période toute entière en envisageant le massif central dans ses parties les plus importantes. * Grandiose marche des végétaux qui, subissant d'abord un retrait progressif ont mêlé leurs formes pendant une longue période de siècles pour imprimer à chaque étage son caractère particul:er et pour disparaître enfin, chassés par un climat plus ingrat, après avoir laissé des traces irréfutables d’une association majestueuse dans son ensemble, merveilleuse dans ses-détails et imposante par sa masse. Nous assistons, en envisageant les diverses flores du Massif Central pendant le Mio-Pliocène et le Pliocène, à l'extinction graduelle des types archaïques, à l'extension toujours plus grande de l'élément indigène et à l’extinction des types qui sous des influences particulières se sont maintenus par îlots largement séparés sur la ceinture tempérée de l'hémisphère Nord. C’est ce qui va faire l'objet du présent chapitre. IT La Flore plaisancienne de la Mougudo considérée dans ses rapports avec la Flore actuelle et envisagée au point de vue de la dispersion dans l’espace des végétaux qui la composaient. Saporta a déjà indiqué dans les diverses notes où il s'occupe de la flore de la Mougudo, l'affinité vraiment saisissante de cette flore avec celle qui, de nos jours, peuplent les différentes stations disséminées tout autour de l'hémisphère Nord et cela depuis la région caucasique jusqu’au versant des Montagnes Rocheuses en passant par l’Altaï et le Japon. Les nouvelles espèces que nous avons ajoutées aux listes déjà connues viennent confirmer ces notions en y apportant certains détails qui précisent encore davantage les affinités de cette flore avec celles qui habitent de nos jours les continents américain et asiatique. Nous avons pu, en effet, établir un rapprochement plus intime avec le pre- mier de ces deux continents qui garde encore, en certains points privilégiés, comme les reliques de ces flores du passé. En jetant un coup d'œil d'ensemble sur la carte (fig. so dans le texte), on est frappé, au premier abord, d2 cet entassement colossal de types différents de plantes diverses réunies en un même point et occupant aujourd’hui un si vaste espace. Cette végétation du Cantal devait être d’une richesse inouïe, si l'on tient compte de la loi formulée par Webb et Berthelot : « L'élévation du chiffre moyen des espèces de chaque « genre ou de chaque famille produit la monotonie, lorsque au contraire le « chiffre se trouve restreint l'aspect de la végétation en acquiert plus de « variêté. » I] faut grouper les types qui composent la flore de la Mougudo Saint-Vincent, sous trois chefs différents : 1° Elément demeuré indigène (y compris l'élément méditerranéen) ; 2 » devenu asiatique ; 3 » » américain. pie fs L'élément indigène comprend non seulement l'élément boréal composé des types indigènes et sociaux formant sous nos latitudes des masses imposantes comme le Sapin, certains Pinus, ou des associations occupant sous forme de futaie ou de taillis de grands espaces comme le Quercus, le Hêtre, le Charme, Fic. 59. — Carte indiquant la dispersion des espèces prises comme termes de comparaison avec celles de La Mougudo et Saint-Vincent. © Flore fossile du Cantal go elo. Lieux approximatifs où l'on rencontre les espêces prises comme termes d2 comparaison avec celles du Cantal etc., mais encore l'élément plus méridional qui forme une ceinture au bassin de la Méditerranée, et où se sont réfugiés les types formant à l'époque pliocène la masse des types indigènes qui ont rétrogradé de quelques degrés vers le Sud, chassés par des conditions climatériques désavantageuses. On peut classer les différentes espèces de la Mougudo et de Saint-Vincent en un tableau qui fera, en un coup d'œil, saisir la répartition des types qui composaient la végétation pliocène de ces régions. 35 — 270 — Elément indigène (Europe occidentale tempérée froide) Aspidium filix-mas, À. filix-mas (1). — Pinus, sp., P. sect. Sfrobus et Tæœda. — Cypérites, sp., Carex maxima. — Populus tremula, P. tremula. — Alnus glutinosa, A. glutinosa. — Carpinus suborientalis, C. orientalis, C. Belulus. — Fagus pliocenica, F. sylvatica. — Quercus robur, ©. robur. -— Ulmus effusa, U. effusa. — Prunus pereger, P. arium. — Cotoneaster arvernensis, C. vulgaris. — Ilex Boulei, 1. aguifolium. — Vaccinium uliginosum, V. uliginosum. — Fraxinus arvernensis, F. ornus. — 14/57. (2) Elément méditerranéen (Sensu latissimo) Abies Ramesi, A. cilicica. — Populus balsamoïdes, P. laurifolia. — Ptero- carya caucasica, P. caucasica. — Zelkova Ungeri, Z. crenata. — Laurus canariensis, L canariensis. — Persea indica, P. indica. — Oreodaphne Heerii, ©. fœtens. — Prunus laurocerasus, P. laurocerasus. — Acer Iætum, A. lœælum. — Acer integrilobum, A. orientale. — Acer pyrenaïcum, A. hybri- dum. — Acer opulifolium, A. opulifolium. — Paliurus Martyi, P. aculeatus. — Cornus sanguinea, C. sanguinea. — Cissus ambiguus, Roycissus erylhroïdes. — Grewia crenata, divers Sida. — Myrsine Martyi, Ardisia excelsa. — Juglans regia, J. regia. — Quercus senogalliensis, ©. Mirbeckii. — 10/57. Elément asiatique (Asie orientale) Bambusa lugdunensis, Arundinaria Japonica. — Zelkova Ungeri, Z. acu- minata. — Acer palmatum, A. palmatum. — Sapindus falcifolius, S. Mukurosi. — Rhamnus Græffi, R. utilis. — Vitis subintegra, V. Thunbergu. — Sterculia Ramesiana, S. coccinea. — Myrsine Martyi, Myrsine sp. du Yunnam. — Vacci- nium raridentatum, V. rugosum. — Jasminum pliocenicum, J. helerophyllum. — Paulownia europæa, P. impertalis. — 11/57. Elément américain Populus balsamoïdes, P. pseudo-balsamifera. — Carya minor, C. porcina.— Quercus furcinervis, Quercus sp. ? — Morus rubra, M. rubra. — Lindera latifolia, L. Benzoin. — Sassafras Ferretianum, S. officinale. — Abronia Bronnii, A. cycloplera. — Robinia arvernensis, R. pseudo-acacia. — Hama- melis latifolia, H. virginica. — Berchemia volubilis, B. volubilis. — Fraxinus arvernensis, F. sambucifolia 11/57. (1) Les espèces actuelles représentatives ou semblables sont en italique (2) 57 est le nombre total des espèces observées par nous dans les 2 gisements. — 277 — En ce qui concerne l'élément indigène, nous devons considérer les végétaux de la Mougudo à divers points de vue suivant que ces arbres ont des habitudes sociales ou non. Dans le premier cas une association composée de types de cette sorte influence généralement sur la physionomie imprimée à l’ensemble par son imposante majesté ; dans le second cas, au contraire, la variété des types s’enchevêtrant les uns dans les autres, nous donne l'impression d'une contrée plus méridionale, plus également tempérée, où les types vivent côte à côte, sans souci du groupement nécessaire et inéluctable quand les conditions de la climatologie locale ne permettent pas à une grande variété de types de s'implanter dans un même lieu. Nous remarquerons, que sauf les herbes comme Aspidium et Cypérites qu’il faut négliger, les arbrisseaux formant le sous-bois et ceux qui d'habitude gorment la lisière des cours d’eau, la majorité des types demeurés indigènes appartiennent aux arbres sociaux et fournissent de nos jours un grand nombre de types aux forêts de la zone septentrionale. Cette zone comprend aujourd'hui les principaux genres suivants : Pinus, Larix, Picea, Abies, Quercus, Fagus, Carpinus, Castanea, Betula, Alnus, Salix, Populus, Ulmus, Acer, Tilia, Fraxinus, Viburnum, Prunus, Rhamnus, Ilex, Cornus. Or, il est à remarquer que sauf Larix, Picea, Betula, Tilia, les autres figurent dans la liste des fossiles de la Mougudo, car on peut admettre que des empreintes douteuses dont nous n'avons point parlé peuvent, selon toute vraissemblance, se rapporter au genre Salix. Même parmi les formes représentant ici la végétation canarienne, c’est encore aux arbres comme les Lauriers et l'Oréodaphne s’associant volontiers pour former des agglomérations puissantes, qu'il faut s'adresser. Mais si dans l'élément indigène les arbres des hauteurs, surtout, étaient constitués par des essences sociales, ceux situés plus bas, sur la montagne, attestaient par leur diversité même un climat d’où les grands extrèmes devaient être exclus, et comme de nos jours dans les forêts du pourtour du grand lac méditerranéen, elles associaient élégamment leurs formes, ajoutant encore à la diversité des types que nous retrouvons dans des contrées plus éloignées. Si le domaine forestier indigène reflète celui qui dans le passé s'étageait le long du massif central, que dire de ces domaines plus lointains qui habitent de nos jours le Caucase, l'Asie centrale, le Japon et l'Amérique. On a vu par les tableaux précédents que les deux éléments franchement exotiques se balancent dans les flores de la Mougudo et donnent un contin- gent sérieux d'espèces diverses, ces végétaux sont précisément ceux qui de nos jours occupent dans ces régions des îlots restreints au sein d’une végétation plus exclusivement adaptée aux conditions actuelles. C'est ainsi que dans les — 278 — montagnes de l'Asie occidentale, on voit l'association suivante occuper le versant des montagnes jusqu'à une altitude assez grande : Pla/anus, Ptérocarya, Juglans, Fraxinus, Carpinus, Zelkova, Acer, Populus, Quercus. Parmi ceux-ci, un assez grand nombre se rencontrent dans le Cantal, représentés quelquefois par des espèces absolument identiques. Si nous allons plus loin nous trouvons les Acer qui se perpétuent identiques à eux-mêmes, prenant en écharpe l'immense continent asiatique en compagnie de Jasminum, Sterculia et peut-être aussi de Myrsine, et venant s'associer dans l'Archipel Japonais à d’autres types bien caractéristiques de la flore qui nous occupe Bambou, Paulownia, Rhamnus, Sapindus, Vilis. Les points de contact ne sont pas moins saisissants en ce qui concerne le continent américain, qui a conservé dans certains points privilégiés des Montagnes Rocheuses, les débris de cette flore descendue de la calotte de l'hémisphère boréal et qui, pendant la période tertiaire, couvrait de sa végétation aussi grandiose que variée les régions tempérées de notre hémisphère. Le Populus, le Carya, le Morus, le Sassafras et peut-être aussi le Fraxinus et le Robinier, ont des affinités suffisamment marquées pour l'indiquer d'une manière assez complète. Si on jette un coup d'œil d'ensemble sur la composition actuelle de l'association qui caractérise aujourd'hui ce que l’on appelle le Domaine du Centre Nord-Américain, on est frappé de la similitude qui existe entre la région moyenne de cette province botanique et la région pliocène cantalienne, tout au moins en ce qui concerne les végétaux communs à ces deux contrées. C'est ainsi que la moitié sud du Domaine moyen de l'Amérique Nord est caractérisée par des forèts où les conifères se rencontrent associés avec des arbres à feuillaison estivale et l’on y trouve en fait de Laurinées, les laurinées à feuilles caduques si abondantes au Cantal telles que Sassafras et Benzoin. C'est la végétation qui s'étend sur la zone moyenne du bassin du Mississipi et qui sert de transition, entre la zone des forêts boréales et celle des parties plus chaudes des Etats-Unis. Ses limites sont comprises entre les 33° et 42° de latitude nord. Maïs l'espèce qui paraît la plus typique est l'Abroma. Elle entre en effet dans la composition d'un grand nombre de flores fossiles et se place à côté du Sequoia et du Taxodium. En effet, de même que dans la vallée du Rhône, à une époque relativement récente, comme l'a signalé M. l'abbé Boulay, des représentants de ce géant de la végétation arborescente existaient encore chez nous, de même les humbles Abronia n'avaient point encore quitté notre terri- toire, et au point de vue paléobotanique, la présence de l'un comme de l'autre n'en est pas moins des plus curieuses. Par l'unité de composition du tapis végétal tertiaire que ces plantes viennent affirmer elles sont doublement intéressantes, car tout en nous montrant le mélange incontestable des formes américaines, japonaises et indigènes, elles viennent consacrer encore l'hypothèse de la migration des plantes polaires, leur extension sur toute la surface de l'hémisphère boréal et leur relrait très tardif. Celui-ci causé par des conditions spéciales qui ont délimité d'une manière absolue les provinces botaniques, n’a plus laissé subsister que des flots, épave de cette grandiose et luxuriante végétation du passé, dont quelques points privilégiés nous conserve encore maintenant les arrière-petits-neveux et dont les cendres du volcan ont fixé à jamais les empreintes. Nous avons groupé dans un tableau d'ensemble les différents liens qui existent entre les formes aujourd'hui dispersés sur le 40° parallèle nord et l'on pourra ainsi en un seul coup d'œil se rendre un compte exact du rôle des espèces de la Mougudo dans l'enchaînement des diverses formes. Espèces de la végétation pliocène du Cantal servant de chaïinons aux types disjoints et répandus dans l'hémisphère nord sauî en Europe. AMÉRIQUE Populus pseudo-balsamifera. Planera aquatica, Sapindus sp. Hamamelis sp. Sterculia sp. Espèces représentant dans l’Europe pliocène des types Carya sp. Sassafras officinale. Abronia cycloptera. Robinia pseudo-acacia. Berchemia volubilis. CANARIES Persea india. Ardisia et Pleiomeris. Laurus canariensis. CANTAL Bambusa lugdunensis. Populus balsamoïdes. Zelkova Ungeri. Persea indica. Acer lætum. A. integrilobum. Sapindus falcifolius. Hamamelis latifolia. Sterculia Ramesiana. Myrsine Martyi. Carya minor. Pterocarya caucasica. Laurus canaïiensis. Sassafras Ferretianum. Abronia Bronuii Robinia arvernensis. Acer palmatum. B:rch.mia volubilis. Paulownia europæa. ASIE OCCIDENTALE Bambous sp. Populus laurifolia. Zelkova crenata. P.indica. Acer colchicum. Acer orientale. fortement localis Pterocarya caucasica. ASIE ORIENTALE Bambous sp. Zelkova acuminata, Acer pictum. Divers Acer. Sapindus sp. Hamamelis. Sterculia coccinea. Myrsine sp. és plus tard. Pterocarya chinois. Acer palmatum. Paulownia imperialis. Mais il ne suffit pas d'avoir fixé ces affinités et d'avoir indiqué les différents points de contact qui unissent les flores du passé et celles du monde actuel. Un facteur doit encore intervenir afin de rendre complète la comparaison "55 — entre les végétations diverses que nous avons esquissées. Ce facteur que nous n'avons pu représenter sur la carte jointe à ces conclusions est important et mème capital, c'est l'altitude. Une végétation n'est point définie par les types qui croissent dans les plaines; de même qu'on méconnaîtrait la véritable signification des faits, si on n'envi- sageait que les espèces montagnardes. Les termes de comparaison de la flore de la Mougudo se rencontrent précisé- ment à des altitudes à peu près semblables à latitudes égales et les types montent sur les hauteurs quand il s’agit d'espèces plus chaudes ; c'est ainsi que bien que les rapports de la flore Cantalienne avec celle des îles Canaries situées sur le 29° de latitude soient évidents, 1 ne faut pas manquer de remarquer que les lypes de comparaison habitent à de grandes hauteurs. Les types que nous rencontrons dans la flore fossile et qui sont descendus vers l'équateur se sont maintenus sous des latitudes plus méridionales à la faveur des altitudes qui leur procuraient en même temps qu’une température plus basse une humidité plus grande. Si la flore de la Mougudo atteste par ses types chauds un climat plus tempéré que celui dont jouit aujourd'hui le Plateau central, le parallélisme devrait être établi plutôt avec les Açores qu'avec les Canaries situées 10° plus bas, si on se base sur les forêts à feuilles persistantes des Canaries qui remon- tent jusqu'à 1.200 mètres dans ces îles, tandis qu'elles atteignent leur limite altitudinaire aux Açores à 800 mètres. Comme nous l'avons fait également remarquer c est à l'altitude de 900 mètres au Cantal que nous observons la jonction de la zone tempérée, chaude et de l'élément alpin constitué par le Frène, le Hètre, les Erables, tandis qu'on observe aux Canaries à cette mème altitude la jonction des forêts et des cultures tropicales. Il en est de même pour Ardisia excelsa que nous prenons comme terme de comparaison avec notre Myrsine Marlyt et qui monte à Madère en dessus de 1.000 mètres. Mais, quoi qu'il en soit de ces différences qu'expliquent parfaitement les altitudes, on peut appliquer à la flore pliocène cantalienne une phrase par laquelle les auteurs du magnifique mémoire sur les Canaries, définissent cette flore incomparable de la nature actuelle et « dont les principales beautés « consistent avec le gigantesque de ses formes, dans la bizarrerie de dissémi- « nation de ses produits et plus encore dans le contraste qui résulte de ce « désordre de création. » Une remarque analogue s'applique aux forèts des montagnes de l'Asie occidentale, qui, jusqu'à une altitude assez grande, sont peuplées de Plalanes, Plerocarya, Juglans, Carpinus, Fraxinus, Zelkova, Acer, Populus, Quercus. — 281 — Dans la partie tempérée de l'empire chinois, le Paulownia croît sauvage ou cultivé dans les plaines, et si l'on descend au Sud, dans le Yunnam, jusque sous le tropique, c'est à trois mille mètres d'altitude qu'il faut chercher l'association tempérée froide composée de Bambous, Rhus, Corylus, ete. Dans l'Himalaya, l'altitude correspondante au Cantal pliocène se trouve à 2.100 mètres environ. La Mougudo livre donc à notre investigation, condensé en un seul point, un groupement végétal que nous devons aller chercher, toutes proportions gardées en ce qui concerne l'altitude, à quelques degrés plus au Sud et un peu partout en longitude. En examinant la carte (page 275) avec les réserves que nous venons d'exposer et en se souvenant que pour les types les plus méridio- naux, la latitude est compensée par l'altitude, nous voyons nettement que l'asso- ciation cantalienne représente une série de types largement répartis le long du 30° degré de latitude, qui passe aux Açor?s, en Sardaigne, au Nord de la Grèce, au Sud de la Caspienne, prend en écharpe l'Asie, dont les conditions climatériques anciennes nous échappent presque complètement. traverse le Japon au Nord de Nipponet coupe parle milieu environ les Etats-Unis de l'Amérique du Nord. Mais l'altitude et la latitude ne sont point des facteurs suMsants, il faut encore faire intervenir, quand on s'occupe d'association végétale, le climat proprement dit dans lequel le facteur « hygromètrie » joue un si grand rôle. Grâce à lui, le climat est plus régulier ; des effluves plus tièdes, puisées au grand réservoir marin, baignent les vallées montagneuses exposées aux vents du Sud et avec elles, la végétation méridionale s'élance comme à la conquête des sommets; c'est ainsi que dans certaines vallées du Cantal actuel, le figuier remonte jusqu'à Goo mètres et que sur certaines falaises exposées aux vents marins, pourtant bien éloignés à l'heure actuelle, le Térébinthe et le Grenadier peuvent se maintenir. Or, tandis que les arbres sociaux occupaient à la Mougudo les altitudes élevées, les essences plus exigeantes trouvaient néanmoins à 857 mètres des conditions telles, qu'elles croissaient côte à côte. Les formes toujours amples, témoignent d'une grande humidité et ce fait joint à l'enchevè- trement des formes est une preuve que la végétation de la Mougudo devait s'épanouir dans des conditions spéciales d'humidité chaude et abondante, éminemment favorable au développement du feuillage et à l'exubérance des formes. C'est cette étude qui fera l'objet de notre dernier chapitre. IV La îflore des Cinérites de la Mougudo considérée dans ses rapports avec le climat qui régnait sur le massif Central à l’époque plaisancienne. Dans les pages qui précèdent, nous avons indiqué aussi exactement que possible, dans une vue d'ensemble, les divers éléments qui composaient les flores faisant l’objet de ce mémoire, et nous avons indiqué leur groupement, en faisant ressortir (chose essentielle), que les espèces végétales qui les composent se trouvent de nos jours disséminées sur de vastes espaces. Si les types légués par le passé, peuvent rendre compte de la quantité d'espèces que l'on rencontre dans ces gisements, il faut invoquer une autre cause quand on veut essayer d'expliquer l'accumulation des types divers qui se groupent au sein d’une même agglomération végétale. Ce facteur nouveau, nous l'avons déjà nommé, c’est l'humidité, mais il faut établir les preuves sur des faits non douteux de la nature vivante. M. Marty, dans son Introduction Géologique, a indiqué d’une manière précise extension marine à l'époque qui nous occupe. Si, de notre côté les faits concordent pour indiquer que l'association végétale de la Mougudo est possible à cause de l'humidité régnante sur le massif Central, nous serons arrivé par une autre voie, mais tout aussi sûre, par la voie des exigences biologiques des êtres vivants, au même but, les deux témoignages partant de postulatum distincts et convergeant vers une même conclusion, ne pourront que gagner en véracité. Si le climat insulaire que nous reconnaissons à la Mougudo pendant la forma- tion des cinérites, a été réellement celui qu'a dû subir le massif Central à l’époque plaisancienne, nous devons retrouver les mêmes particularités dans la vévétation des climats insulaires actuels, c’est du reste ce que nous avons déjà indiqué chemin faisant et ce que nous voulons préciser maintenant davantage. Nous avons eu déjà à maintes reprises l’occasion de montrer les liens qui unissent la flore de la Mougudo, aux îles de l’Atlantique, Canaries, Madère, Açores. Heer, Saporta, M. l'abbé Boulay (1), l'avaient déjà fait remarquer, mais d'une manière un peu trop générale en ce qui concerne nos gisements en parti- culier. Nous devons analyser de plus près les caractères de cette végétation en tenant grand compte du facteur altitudinaire ; et si nous remarquons une asso- (1) Boulay. — Flore pliocène de la vallée du Rhône, p. 30. — 283 — ciation sinon identique, mais présentant du moins l'enchevètrement de formes tropicales, subtropicales et alpines, sur un espace trop étendu pour qu'on puisse y voir seulement les limites de leurs zones respectives de végétation, nous croyons avoir prouvé d'une manière suffisamment précise, les prémices que nous avons posées au début de ce chapitre. Un fait certain, c'est que le nombre des espèces qui constituent le revête- ment forestier d'un pays, s'élève au fur et à mesure qu'on descend en latitude ; c'est ainsi que les arbres indigènes de première grandeur qui peuplent les forèts en France, sont au nombre de dix-neuf, aux Canaries ce nombre s'élève à vingt-deux, et sous les tropiques on remarque un pêle-mêle d'arbres divers. Le mélange d'arbres y est si grand, dit Buch, qu'il est rare de voir côte à côte deux représentants de la même espèce. Le climat de la Mougudo devait se rapprocher énormément de celui qui règne aux Canaries, aux Açores et à Madère, dans la région des forêts comprise entre 6oo et 1.400 mètres. Le climat de ces îles admirables, grâce à la présence constante des vapeurs océaniques est totalement différent du climat continental possédant une moyenne de température identique. Webb et Berthelot, s'élèvent contre l’assertion de Buch, qui assignait à cette zone le climat de Lyon, car disent ces auteurs, l'olivier s'élève aux Canaries jusqu'à 700 mètres et yest parfaitement indigène. Cette particularité provient de l'absence des extrêmes de température. Tandis que le climat continental facilite la dispersion, la croissance et l'établissement des espèces sociales, le climat insulaire tiède, baigné par de la vapeur d’eau abondante, facilite au plus haut point le mélange des formes. En parlant des forêts Canariennes, Webb et Berthelot (1) disent: « Au milieu « de ce pêle-mèle de plantes, le botaniste reste étonné, il voit autour de luiun « nouvel ordre de phénomènes, les monts envahis par la végétation des plaines, « les arbustes du littoral groupés avec ceux des sommets, l'échange réciproque « des régions les plus opposées et le contact des espèces les plus disparates, « tout se confond, et si le pouvoir de la nature ne se révélait à chaque pas dans « cette bizarre distribution, si dans le mélange des zones diverses, chaque « plante ne conservait le caractère de sa spontanéité, il serait tenté de croire « que quelque artifice a présidé à cet arrangement. » A Ténérifle, la vallée de Saint-[ago offre quelque chose de semblable, car à 900 mètres on y voit Phenix dactylifera, Pinus canartensis, Erica arborea, Morus nigra, Amygdalus communis. Beaucoup d’autres vallées participent de cette accumulation végétale, aussi étrange qu'imprévue, puisque les pins, les palmiers (1) Webb et Berthelot. — Géog. bot. des Canaries, p. 67. 36 — 284 — et les vignes vivent avec une espèce Plerocephalus Dumelorum, qui peuple le sommet de Ténériffe, à 3.000 mètres, et s'associe plus bas aux ignames et aux bananiers. Ce groupement est certainement plus étrange ici qu'à la Mougudo, maïs il ne faut pas oublier non plus que nous les trouvons aux Canaries à une altitude inférieure à celle qui correspond à la flore plaisancienne du Cantal géologique. Sous le bénéfice de cette restriction, on peut dire, que le peu de variation dans la température locale, la nature du sol revêtue d'un humus abondant, sa nature volcanique, et enfin, une abondance considérable de vapeur d’eau, constituaient pour ces végétaux un milieu des plus favorables dans lequel le développement d'espèces diverses était assuré. I est si vrai que ce climat insulaire est la cause certaine de ce fait, c’est que dans les mêmes îles que nous avons prises pour exemples, à quelques lieues, dans des régions exposées au Sud, aux vents secs et chauds, la scène change du tout au tout, et l'on rencontre une flore à Euphorbiacées et à Nopals. Le fait que l'exposition aux vents humides favorise d’une puissante manière le développement des flores chaudes jusqu'à une grande hauteur, a été observé maintes fois, et notamment dans la chaîne des Andes, dans les Pyrénées où mème fait se produit et où de nombreuses exceptions viennent détruire les rapports entre les altitudes et les latitudes, et cette loi trouve d'autant moins son application qu'on s'approche davantage de la zone intertropicale. Sur la côte de Biscaye, dans les Asturies, Durieu a pu observer la culture de l'oranger à côté de plantes alpines, et cet auteur explique ce fait par la position de cette localité, à l'abri des dernières ramifications des Pyrénées, largement ouverte au contraire aux vents chauds et humides de l'Atlantique. I] serait facile de multiplier les exemples, nous ajouterons un fait, concernant la basse Pro- vence, et assez typique pour être mentionné. Comme on le sait, le hêtre ne s'y rencontre que sur un point très localisé de la chaîne de la Sainte-Baume, à 800 mètres d'altitude environ et ne s'y maintient que grâce à l'humidité que lui procure la haute falaise à laquelle ce lambeau de forêt est adossé. Or, tout à fait au bas des contreforts de la Sainte-Baume, dans le pare de Saporta {le Moulin Blanc) à Saint-Zacharie, situé dans une cuvette baignée par un cours d’eau qui entretient une humidité constante, le hètre croît avec vigueur etse maintient dans cet endroit prévilégié, moins à cause de la culture, qu'à cause de la situation exceptionnelle de la localité. Puisque la majorité des observations que l'on fait sur la nature actuelle viennent corroborer ce que nous savons de la flore cantalienne, il est juste d'assimiler le climat sous lequel elle s'épanouissait aux climats similaires qu'on retrouve aujourd’hui, et cette hypothèse est d'autant plus rationnelle qu'elle est — 285 — complètement d'accord avec les données géologiques ailleurs exposées. La présence de vastes fjords dans la vallée du Rhône, située près de condensateurs puissants comme devaient l'être les hautes montagnes du Plateau Central, l'abondance de lacs dans le Nord, une portion du bassin de la Garonne submergée, et enfin, les vallées cantaliennes formant de vastes entonnoirs où s'engoufraient les vents venus de la mer. Tout devait contribuer à faire régner sur le gisement de la Mougudo un climat chaud, égal et humide, favorable à la multiplicité des formes et à l’ampleur de la végétation. Rien ne venait encore à cette altitude donner aux plantes sociales l’occasion de manifester leur tendance, et ce n’est que plus haut dans la région des sapins et des prai- ries alpines qu'elles pouvaient couvrir de larges espaces. Nous pensons qu'envisagée ainsi dans son ensemble, on peut avec quelque précision et chance de réussite assimiler à la Mougudo telle zone de végétation prise dans une région botanique déterminée. Il nous paraît peut-être plus difficile de lui assigner une température, celle-ci à elle seule étant d’après les travaux de Ramond, Mirbel et de Candolle un facteur bien médiocre et n'ayant que peu d'action sur le tapis végétal. Toutefois, et de l'aveu même de de Can- dolle, c'est une mesure commode et assez précise, si on s'en tient uniquement à des chiffres approximatifs. C'est à ce titre que ceux qui ont été donnés constituent, néammoins, des documents précieux. Si, d'autre part, nous consultons la moyenne des principaux points du globe où l’on trouve des termes végétaux comparables à ceux de la Mougudo (Europe moyenne, Canaries, Caucase, Nippon, centre des Etats-Unis), on trouve, en fenant compte de l'alli- lude, une moyenne de 14° environ. Une différence de quelques degrés dans une appréciation aussi vague que celle de la température moyenne, ne doit pas nous faire rejeter comme totalement faux des chiffres établis antérieurement sur des documents moins abondants et moins précis, et il faut conclure avec de Candolle que la température moyenne peut être déterminée par des circons- tances tellement différentes que les conséquences et les analogies qu'on voudrait en déduire, sur la végétation seraient très erronées. Ce que l’on peut affirmer avec plus de raisons, c’est que cette association, par l'ampleur de son feuillage, par la diversité des espèces, et le mélange des formes indique une atmosphère humide et tiède. Nature luxuriante et privi- légiée des régions insulaires, qui devait s'évanouir graduellement devant le régime continental, subsistant encore en des points isolés de la surface du globe et dont les cendres du volcan nous ont conservé les reliques bien mutilées sans doute, mais suffisantes pour permettre à l'esprit humain de reconstituer dans leurs grandes lignes, les merveilleux et grandioses feuillets des anciennes chartes de la Nature. ” > Le k re a d x . i c- PE 27 = e AU } 10 { î " vi : T4 tL] ET e qu { J ’ La qu | ui A° PA OUUINECHETE < ou LT LE UT Rail U ste TI ini ieraus É Res LH NYSE ne = LASER Ë si Ke, c: ‘ Ve LS FEMME IPTC + * , ENTRER à sa “tt fl …Ù j Ë fi : : 1 ‘ LT 1e — MIRE \ st ER Éd à ee) j DR cc, #4 Fe ; F vus was Aire LA ei OS PT: AS OT] L TOP 0 DM > d'etre ÿ iii its MYrUOP AA! TEL re S | RAS 2 gs G n x ñ F T CP | PRDLT" - “ ‘ ê ï ANR h | San tt MRRUR | : aide denitimt no cuite de SCOR NT EUR ER | Va ) A (ef rf TS ES d ji USE it à POP LL ai + : | MED NUE [ra Lo icopite | UT NI St 9 LÉ L | dun AE ess su NNG ELA . El ‘ 5 ü ! } I'M "ONE te Te, FANTONS jure Co NA MNT et vi met ” ANVILAr Se ANRAE dé 1 ra, AA RL tr; æ FAUISL 1H * ARAUIARULINO UE" Ai É mes Ya min ta 1 Ir PARTI LA RL LI SAT ne - EC (IUAMMETE ture ñ hat dl dina LARATSUTESE CORAN TETUR Co vaa DELL +0 J l ; LS de _ h TROISIÈME PARTIE BRAAOIORS PELLE Par P. MARTY BIBPIOGR'AP ANNE GÉOLOGIE ET DE LA PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE DU CANTAL Je crois inutile d'entrer ici dans les longs détails d’une bibliographie analy- tique. Pour les généralités de l'introduction géologique à ce mémoire, je me suis servi des ouvrages classiques tels que le Traité de Géologie de M. de Lapparent, La Face de la Ferre de Suess, Les Volcans de Poulett Scrope et des nombreux mémoires originaux parus au Bulletin de la Société Géologique de France. L'index bibliographie de la Géologie Canlalienne moderne a été publié par M. Boule dans son Canfal-Guide (1), en collaboration avec M. Farges. Celui de la paléontologie végétale de ce pays est dû à M. Lauby, qui l’a fait paraître dans sa Botanique du Cantal (2). Je me bornerai à reproduire ici ces deux catalogues en y faisant quelques V additions, précédées d’un astérisque, afin de les mettre à jour. GÉHOPOGIE J.-B. BouiLceT. — Descriplion hislorique et scientifique de la Haute-A uvergne, 1 vol. in-8° avec atlas, Paris 1834. BauDiN. — Carle Géologique du Cantal au 1/200.000°, 1843. PouLEeTT-ScROPE. — Géologie des volcans éleints du centre de la France, trad, française in-8°, avec pl. 1860. J. B. Rames.— Géogénie du Canal, 1 vol. in-16-avec 2 pl. Aurillac, Bouygues IFÈreS Le 2 Fouqué. — Carte géologique de la France au 1/80.000° Feuilles d'Aurillac, de St-Flour, de Mauriac et de Brioude. (1) Paris, Masson. (2) Paris, Baillière, 1903. — 290 — J. B. RaMEs. — Géologie du Puy Courny, 22 p. in-8°. (Extrait des matériaux pour l'histoire naturelle et primitive de l’homme, 1884). J. B. RamEs. — Comptes-rendus des excursions de la Société Géologique de France dans le Cantal. (Bullelin de la Sociélé Géologique, 3"° série, t. XII, 1884). * Fouqué.— Le Plateau Central de la France. (Discours lu à la séance publique des cinq Académies, le 26 Octobre 1890). P. MarTy. — Le Thalweg géologique de la moyenne vallée de la Cère. (Bull. de la Société Géolog. de France, 3"° série, t. XXII, 1894). M. Bouce. — La topographie glaciaire en Auvergne. (Annales de géogra- phie, 1806). M. Boue. — Le Cantal miocène, avec 1 carte, 2 pl. et des fig. (Bull. des Services de la carte géologique de la France 189006). M. Boure. — Géologie des environs d'Aurillac (Bull. des Services de la carte géol. de la France, n°76, t. XII, 1899-1900). PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 1802-1805. LACOSTE DE PLaisANCE (abbé). Observations sur les volcans d'Auvergne. 1 vol. in-8°, Clermont-F., an XI. Lettres minéralogiques el géologiques sur les volcans d'Auvergne. 1 vol. in-8°, Clermont-F., 1805. 1810. BRONGNIART (Alexandre). Mémoires sur les lerrains qui paraissent avoir été” formés sous l’eau douce. Ann. du Mus., t. XV, page 367. 1825. PouLeTT ScroPe. Considéralions on volcanos. 1 vol. in-8°, London. 1828. BRONGNIART (Ad.). Prodrome d’une histoire des végétaux fossiles. Paris, 1828, in-8°. 1829. Lyecz et MurcHisox. Sur les dépôls lacustres du Cantal et leurs rapports : avec les roches primordiales et volcaniques. (Ann. Sc. Nat., 2 pl. col.). (Indique les niveaux des végétaux fossiles). 1830. 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Clermont, in-8° Atlas. 1828-1844. BRONGNIART (Ad.). Histoire des végétaux fossiles, ou recherches botaniques el géologiques sur les végélaux dans les diverses couches du globe. Paris, 1828-1844, in-4° (Tome I, fasc. 1 à 12. Tome I, fasc. 13 à 1s avec planches). Ouvrage inachevé. 1844-45. PomeL. Nole sur les basalles de Gergovria (Auvergne) et sur l’âge des calcaires qui paraissent untercalés dans ces roches volcaniques. Bull. Soc. éoltAr. 25 certe. tell. 1849. BRONGNIART (Ad.) Tableau des genres de végélaux fossiles, considérés sous le point de vue de leur classificalion botanique et de leur distribution géolo- gique. (Extrait du Dictionnaire universel d'histoire naturelle). Paris, 1849, in-6°. Mémoires publiés dans les Annales des sciences naturelles. 1859. TourNaiRE. Géologie et nunéralogie du Cantal. Dict. stat. du Cantal, t. 1, pp. 368-403. Aurillac, imp. Bonnet-Picut. 1865-1806. LecoQ (H.). Les époques géologiques de l'Auvergne. $ vol. in-8° et un album. Paris, Baillière. 1807. 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Sur quelques lypes de végétaux récemment observés à l'élat fossile. Compte rendu Acad. des Sc.,t. LXXXXIV. SaporTA (G. DE). Nouvelles observalions sur la flore fossile de Mogi dans le Japon méridional. Ann. Sc. Nat. Bot. 6" série, t. XVII. Rames (J.-B.). Course à Vic-sur-Cère et au Pas de la Mougudo. Bull.’ Soc. géol. Fr. Réun. extraord. d’Aurillac, 3"° série, t. XII, p. 809. RamEs (J -B.). Compte rendu de la course du 24 Aoûl dans le bassin d’Aurillac. Bull. Soc. géol. de Fr. R£un. ex‘2ord. d’Aurillac, 3”° série, (A TIE 120) — 1884-1885. RéRoLLE (Louis) Étude sur les végétaux fossiles de Cerdagne. 1065. 1007. 1067. 1888. 1888. Revue des Sc. Nat. Sep. et Déc. 1884, Mars 188$, 3"° série, t. IV, Montpellier, Boehm et fils, édit. SAPORTA (G. DE) et Marion. L'évolution du règne végétal. Paris, Alcan. Bour.aY (abbé). Notice sur la flore tertiaire des environs de Privas (Ardèche). Bull. Soc. Bot. de Fr., 1" partie, t. XXXIV, p. 227; 2"° partie, RS COMENT SAPORTA (G. DE). 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Zeiller de pouvoir rectifier une assertion de Duhamel, que nous avions reproduite page 119. Cet auteur, dans son Trailé des arbres, dit que le Pterocarya refuse de fleurir sous le climat de Paris. Cet arbre se rencontrant dans le Cantal Pliocène, nous avons cru pouvoir déduire de ce fait qu'il avait acquis des habi- tudes plus méridionales depuis qu'il avait été relégué plus au Sud. Or il n'en est rien, et les observations de MM. Zeiller et Fliche établissent, que le Ptero- carya fleurit à Paris et à Nancy. Ce bel arbre est demeuré, comme tant d’autres d’ailleurs, parfaitement semblable à lui-même, tant au point de vue morphologique que biologique, et est capable de reconquérir du fait de l'homme son ancienne patrie. SASSAPRAS RERREMIEANUNT pe 158 et 262 Notre première partie avait déjà paru. et la suite était en cours d'impression, quand nous eûmes le plaisir de recevoir un nouvel ouvrage de M. Marty. Cette nouvelle monographie { Vég. fos. des Cinérites pliocènes de Las Clausades) vient ajouter une pierre de plus, et non des moins solides, à l'édifice paléonto- logique du Cantal. Tracé sur un plan analogue à ceux de ses travaux antérieurs, ce dernier, plus fouillé encore, témoigne toujours de cet esprit de recherches impartiales et délicatement minutieuses qui caractérise les travaux bien connus de notre savant ami. Comme deux passages de notre ouvrage, qui écartaient un genre nouveau (Cinnamomum), de la flore de la Mougudo, sont en contradiction avec une asser- tion fortement affirmée de ce nouveau travail, nous sommes obligé de revenir sur cette espèce litigieuse dont nous parlons pages 158 et 202. M. Marty cite le Cinnamomum poly morphum à la Mougudo dans son opuscule (Proceedings of the Gcologists Assoctalion, vol. X VIT, part. 6, feb. 1902, p. 318) et l'y figure. Mais, comme nous aurons l'occas'on plus loin de le dire, le lithographe chargé de l'exécution de ces planches, n'a pas su reproduire les finesses que nous connaissons au dessin à M. Marty et de ce fait cette repro- duction fausse complètement l'idée que l'on peut s2 faire de l'original. Au sujet de cette espèce on lit dans le travail sur Las Clausades, p. 14 : « À propos des feuilles entières de Sassafras, je rappellerai brièvement que « M. Laurent (loc. cil.), (M. Marty a en vue la page 158 de mon mémoire) « rapporte à ce genre la feuille de Cinnamomum polymorphum, H., de la « Mougudo, signalée dans une note de la London Geologis's Association. La « critique si bienveillante et si autorisée de mon savant ami repose tout entière « sur un malentendu et je crois devoir, dès à présent mainlenir en brincibe une « attribution que j'espère justifier de la façon la plus complète dans mon pro- « chain supplément de la flore de Joursac où cette espèce existe également. » En ce qui nous concerne, nous nous étions appuyé, pour ne point admettre ce fragment dans le genre Cinnamomum, sur la base (page 1 58; et nous n'avons donné (page 262) de notre manière de voir qu'une opinion basée sir des carac- tères négatifs, aucun ne nous semblant présenter d'argument su‘fisamment probant pour admettre ce genre à la Mougudo. Il faut, dès lors, analyser d'un peu plus près ce fossi'e ambigu. Nous poserons d'abord l’état de l'empreinte qui, 1°, est tronquée au 3/4 à la base, et 2°, dont le sommet est tellement contourni et corrugué que sa recons- titution tout en étant, peut-être, possible est nécessairement laborieuse et enta- chée de plus d'un doute. Il résulte de ces faits : (a) que la figure donnée dans la London Geologisls Associalion ne peut être prise en considération quant à la base ; (b) qu'elle est contestable quant au sommet; {c) que nos arguments (page 158) tirés de la base de la feuille pour exclure ce fossile du genre Cinnamomum, tombent d'eux-mêmes, s'étant appuyés sur une reconstitution. Ce malentendu écarté nous devons nous appuyer sur d'autres caractères pour motiver l'opinion un peu vague que nous exprimons (page 262, en note). Les caractères que l'on peut exploiter sur cette empreinte unique sont les suivants : le sommel?, l’ascendance présumée des nervures basilaires ; l'angle d'émergence des nervures secon datres : le réseau terliaire. A) Le sommet, sur la figure donnée par M. Marty, montre un brusque apex, or, 1°, cette reconstitution paraît forcée étant donné le mauvais état de l'empreinte; 2°, dans les feuilles apiculées de Cinnamomum (et ceci est évidemment un caractère que ne possède point Sassafras) le plus grand diamètre de la feuille est situé beaucoup plus bas que dans la feuille reproduite qui possède d'autre part les dimensions relatives que l'on rencontre sur maints échantillons de Sassafras. Ce caractère ne peut donc, en l’état, servir de base sérieuse puisqu'il est l'objet d'une retouche et que de celle-ci résulte un rapport entre l’apex et le diamètre maximum dont on ne retrouve pas de pendant dans la nature actuelle. — 297 — B) L'angle d'émergence des basilaires peut être reconstitué sur le fossile bien que l'empreinte soit tronquée, il était très probablement de 22°. Or cet angle varie dans Cinnamomum entre 14° et 32°. 11 est très aigu dans les espèces chez lesquelles les nervures basilaires montent jusqu'au sommet de la feuille, ce quin'est pas le cas ici, et atteint jusqu à 32° chez C. camphora, où il varie entre 20° et 32°, la moyenne se rapprochant du nombre le plus bas. Chez Sassafras la limite de variabilité est comprise sur les nombreux échantillons que nous avons mensurés entre 22° et $o", la moyenne paraissant se tenir dans les environs de 3 5’. Comme on le voit les chiffres extrêmes empiètent les uns sur les autres. En présence donc d’un unique échantillon dont on ne peut apprécier l'angle qu’au moyen du prolongement des nervures, nous ne pouvons tirer de ce caractère aucun argument péremptoire. G) L'angle des nervures secondaires varie entre 30° et so” chez Cinnamomum, la moyenne se rapprochant du chiffre le plus bas. Sur l'échantillon fossile il est de 50°. Chez Sassafras cet angle varie entre 40° et 70°, la moyenne se tenant à peu près vers 55°. Tandis que ces nervures font un arc peu prononcé chez Cinnamomum elles sont fortement recourbées chez Sassafras et sur le fossile. Les chiffres exprimant le rapport des angles d'émergence sont donc moins éloignés l'un de l'autre chez Camphora que chez Sassafras. Ce rapport est important à considérer, car c'est de lui que résulte la physionomie du réseau des grosses nervures, or les chiffres qui expriment ce rapport sur l'unique empreinte litigieuse se rapprochent plus de Sassafras que de Cinnamomum. D) Le réseau tertiaire présente également des différences marquées entre Cinnamomum et Sassafras. Chez le premier, les nervures tertiaires sont plus fines, plus serrées les unes contre les autres. La plupart du temps, sur les empreintes obtenues avec des feuilles vivantes, il se distingue mal comme force d'avec le réseau d’un rang inférieur. Chez Sassafras au contraire, les nervures tertiaires, qui ont du reste la même allure que chez Camphora et les mèmes rapports avec la médiane, sont plus espacées. plus fortes et se distinguent nettement du réseau qu'elles enserrent, comme on peut s'en rendre compte sur l’auto-impression donnée par M. Marty. loc. cit., PI. VIT, fig. 2, et sur celle figurée dans cet ouvrage, PI. V, fig. 4. On se rend, du reste, bien mal compte de cette disposition sur la figure de la London Geologisis Associalion, par suite du défaut d'exécution lithographique. Elle est, au contraire, excessivement nette sur l'empreinte et ce caractère la rapproche de Sassafras. E) Quant à la forme générale, étant donné le mauvais état du fossile, la pius juste idée qu'on peut s’en faire est de ne point en avoir. — 298 = Si nous nous résumons, nous voyons que : Le sommet ne peut donner qu'un caractère incertain. Les nervures basilaires ne fournissent aucun argument probant en faveur de Cinnamomum. Les nervures secondaires sont plutôt celles d'un Sassafras que d’un Cinna- momum. La physionomie du réseau des grosses nervures est celle d'un Sassafras. Le réseau tertiaire et ses rapports avec l'ultime indiquent un Sassafras et non un Cinnamomum. Tous ces arguments nous confirment dans l'opinion émise page 262, et nous ajoutons même qu'en face d'un unique échantillon nous devons l’admettre à côté des Sassafras auquel les seuls arguments probants et palpables sur l'échantillon fossile le rattachent. Nous sommes certains que sile Cinnamomum existe à la Mougudo le zèle infatigable et toujours en éveil de M. Marty l'y découvrira tôt ou tard et cela n'aurait rien que de très vraisemblable puisqu'on le trouve si abondant à Joursac. Mais en ce qui concerne l'échantillon analysé ici et peut-être un peu trop reconstitué dans la London Geo'ogisls Associahon, il ne nous est pas logique- ment permis de le prendre comme un témoin véridique de la présence de ce genre dans les couches de la Mougudo. + EC) — ERRAT A PI. II, dans le texte, page 50, dans la légende, au lieu de : près de la montagne d’Andelat ; lisez : pris de la montagne d'Andelat. PI. I, hors texte, 2"e ligne de la légende, au lieu de : Berchemia multinervis ; lisez : Berchemia volubilis. PI. VIII, hors texte, au lieu de Fraxinus sambucifolius ; lisez : Fr. sambucifolia. Page 20, ligne 38, au lieu de : C. lusitanica ; lisez : Q. lusitanica. D ASE: » de Sancy ; lisez : du Sancy. D, ÉD NES o Pliocène supérieur ; lisez : Pliocène inférieur. DIRE OMS » Drageac ; lisez : Drugeac. D. OT NT » PIE AITSeZ PIENTIVE DC AR » PIeIVENIIsez PIAITE DT SN T0) > Fig 4nlisez-DFip 1: DO D 2e » Fraxinus cantalensis ; lisez : Fraxinus arverrensis. DIF OO) 30 ” O. Webb. ; lisez: O. Web. DE DIET A » de Caudolie ; lisez : de Candolle. DO DIE 7 » Linal ; lisez : Lindl. » 187 » 26 » au centre, un petit mucron; lisez : au centre, d'un petit mucron. » 188 DD » europaæ ; lisez : europæa. 2 199 » 3 » tenui ter ; lisez : tenuiter. » 261 ES) » DOM ]iSeZ.: 21 Q) 11 9 9 30 41 » 262 » 5 » 35 lISe7c50 » 275, Sur la carte indiquant la dispersion des espèces actuelles prises comme termes de comparaison, les points noirs marqués sur les iles de Ceylan, de Java et à la pointe Sud du Kamtchaka proviennent d’un empatement du cliché, il ne faut donc pas en tenir compte. CO TABLE DES MATIÈRES Pages INÉTOAUCTIONE, Brie eee rien oeuee ceeceer esieee eec C UEe 3 PREMIÈRE PARTIE Introduction géologique et paléontologique par M. Marty ..................,................. 7 VERNON oomedvcoucdodoserconconv oo oinoodmuad ioconmeceseodovoonolbnogoudrauc I. — Succession des flores du Massif Central dans la dernière moitié des temps tertiaires ..,....... 11 MIOCÈNE SUPÉTEUTE EL elements needs aise musee entr ee ete CPC Lee LLC SE 11 MID-PTIOCÈNE MR nere ro RM ae lente tee eee Le ee er ni nee de ete CU EN EU 22 Plidcène inférieur. sites ain PES CRU ARR PT fe NE CT PRES PURE EEE 25 » MOYEN Re screens c'en doet ne lunte nee eine e eee Cie es eee eee Re » SUPÉTIEUTÉ EM ee rm tite aie Cat Lies à EC ne sue ee A CCE 39 RÉSUMÉ: ner issieerae ee eee ee nine eee eterofi lea nee lee eine cie eee et ee CEE 41 Né iGéologie du volcan duiCantal rte teeeerch eme eos Ee 43 II. — Descriptions topographique et stratigraphique des gisements de plantes fossiles de Saint- Vincent-LatSabie etidu Pas-delaMOuBULO EE ET M RE ee RC RC EU 59 Saint-Vincent-LaSabie, en RE Me Ne Me ns cor ee EU Es) LelPas-de-lasMousudo Reese rrmeeersamr eee eee TO Ce EL CELL 64 DEUXIÈME PARTIE Flore des cinérites pliocènes du Pas-de-la-Mougudo et de Saint-Vincent-La Sabie par L. Laurent ... 71 CHAPITRE | CEE am oor coco dpoanccon Son-cuprodone great désoidieonressroc soue 0 Mlodoon 7 HiStoriQue et 2e rimes -pceeemLenbiete de ocre eme Lot Ce ECC CC Er SR UTA Considératiens surmlardéterminationtdes tlores HOSSILES C2 ee Ce CE Ge 75 Des erreurs possibles, entre plantes de familles, genres et espèces différents .................... ñi Varabonsitolitiresidans in dividU eee cn: ce CT ÿ1 Conclusion etiMENOde SRE PES ee mn et lo eee EEE 54 Types paléontolopiques SR ee er mt A CL PTE EL 85 Caractèresisuniesquelstsiappuientilesdéterminations eee ee eee CRE ETC EC ETES £6 Les caractères morphologiques : Le pétiole — La dimension — La forme du limbe et la marge — La consistance du parenchyme — La nervation -— Le nombre des nervures secondaires — L’angle d'émergence des nervures secon- daires — Le réseau tertiaire — Le réseau ultime — L'épiderme.............. Use cte ee 87 à 89 Lecäractère physionomiIque eee emmener Coemmeree cree norte Co Lier 99 De la valeur de la dispersion géographique et des associations végétales dans les déterminations HO NERO dd aodoncodconoccoduarododosoageocor cocobaooonaade oo T0 92 Description raisonnée des espèces ............... sect oeais ee Soc EE 0 à SE CE Crypiogames =PMuscineées©MUSCITES PERRET CCR EE Te nor oo | O0) Filhicinées =VASpidiumifilix mas 20.2..." DD bon n op cc onto robe Dee ee MESS Phan£rogames \Gymnashermes=MPINUS- ce ec ee CO CR CRE CCE 95 AIDIESIRAMES PES AD ARE eee à episisleneioremaiels te rclerns oueisie eetelele mes eee cie e ee no ee ee Angiospermes — Monocotylédones — Bambusa lugdunensis, Sap............................... GYPÉNITES EE ana ael lacunes eine sense ve dec ie esse Ci Dicotylédones — Apélales — Salicinées — Populus balsamoïdes, Gæp...........,.............. BOPUIUSATEMU IA ALP DOCCNIEL SAP Eee eee se esse ce Populus, sp., vic.. Tremulæ...... sobroucro dede 0 db but io not 6 oder cts DC TANA ES ER EE te LR Ode eee ehiciuien eee ete» eee lee ne ee Pterocarya caucasica, C. " MO pogassetocduet arcs oo oo On DA ee proc CAT YAAMANOP ES APE ere ec ce ee ce ue ess fbpriododede Jidans toi lliotscoccvomeadeeocondodéore co en te ob DO OO EE PR CCE Bélulacees =FAlnus glutinosasfossilis, forme sylvatique.-..""0......."."............ .... Gonesse = ACATpInUsiSborientaliS SAP eee senc cesser... GUbU Ir ane ESF AT USIONOCONICAN SAP EE CE M Loose soemes.s eee OUEN SHOTCINERVIS UNE A Cm oeeu se ar DES EH OPAIIENSIS MASSE Eee Ces ane ee eee nine ele e mois 21e e octo oloieis es ee nee Urticées — Morus rubra pliocenica, Sap. ... ........ noctoncgbescoetenobroo dl our ie Ulmacées — Zelkova ne COVER TR ES tee Eee LORS es diesel eos ein oine later Deere e Une eines VITRE GES Ta CORRE ME TT Om nn ee PDO 0 CS Laurinées — Laurus canariensis, cr s ÉMEees catoncoce ou oo ceci PENSER ESP MR LOCEMICASTIEAUT Re ee cum sereine mes es scie sonne ce ess de cisee IDE AO AS AD ne nt eo en sin dent era ee ele alaie Sie eieimiaiens ea selenes dei 0 010 OrDAAP AN HE GAUT ER ee ere mais ce cie mie ses messes ee ee see ee seen ueld or 0e SASSA ITA EE EAU MAMASS Se me eeeie =ie eee eCe ee ee cesse es els se ace se cos see scie de Le: Nyctaginées Abronia (Ulmus, Ung., Zygophyllum, Sap.) Bronnii, Laur. ........................ Polypétales — Rosacées — Prunus laurocerasus (pliocenica), Laur Prunus pereger, Ung. ......... Cotoneaster arvernensis, Laur DÉTOnAneUSeS ER OPINIAANVEMENSIS EDR ER -RE een eee ee. cceee PÉSUMINOS TES Pret niet encens er ee ei mioleieeloeis a lieuete.e este Acérinées — Acer palmatum, Thunb. .,........... Acemlettne CA -AMET AplocentCU,SAPACRIMAT Re ee eee crescsee: eee DARULCCUILO DUMP WIDE ER Eee ee nel coiemics ee sieneis eielaieisleselele else ais de cie aotsioicie stojeléie DPYIENAICUM, RÉ CR---.--.e » opulifolium pliocenicum, Sap Samares d'Acer SAPINAUS HAICIIONUS;ASBRE RS nee messe ie des csisissisie series s fee smic lee der Ilicinées — lex Boulei........ Proconobandoneonvas Too de io Don o 0 OP re Hamamélidées — Hamamelis latifolia STE REamheeS==Rhamnus GORE RER een ehe eines nie alenene desc Paliurus (Paliurites, Lang.), Martyi, Laur..... Bérenen AV OlIUDUIS OS SSP EPA RÉEL EE eee eee Ce eeec--ceccec-ess Cornées — Cornus sanguinea Ampélidées — Vitis subintegra, Sap. Ampeloxylon cineritarum Fliche Malvacées — Grewia crenata, Heer. SÉCIGUAIRAMES ANA SAP EE eee ee eee esse elec cces:.ee.. Gamopétales — Primulacées — Myrsine Martyi, Laur Ericacées — Vaccinium raridentatum, Sap.... VACGIMU MU SINOSUMAOSSITS EAU EEE EEE eee see eee. Oleineées — Fraxinus arvernensis, Laur..... sconcococoadetobcocogolponoondebeu de ete one VAN ÉTE Meme tete nee ceecl IRSHHDUMIPIOCERIEUMALAUTEE se deeiee se reiaen secentee see cases cetdeis ces ete en ee oem die Scrofulariacées -- Paulownia europæa, Laur....................... Pbylliles — Phyllites celastroïdes, Laur.....,......... : Phyllites magnoliæformis, Laur = A0 — CHaPiTRE IIl Gonclusions "2. HAS AR Oo mot Lo re dadog era con Doi dar o ne 0000000 cdiolo dec oio Généralités See LADA RUES AURA AS or NIUE Bees PONTS PRES AE lafloredestcinéritestenvisapéetenielle-memest-2#.--- me ee Do Macot 0 doc ee Espèces de la Mougudo, Saint-Vincent........ He 0 ao noie Sato Co à ob dB ITO EEE 0 La flore des cinérites plaisanciennes de la Mougudo et de Saint-Vincent considérée dans ses rapports avec les autres flores fossiles ...,.. Dons Dés ann a0 Jos 00 om DÉniTe . ÉodoeT A0 La flore plaisancienne de la Mougudo et de St-Vincent considérée dans ses rapports avec à de ac- tuelle et envisagée au point de vue de la dispersion dans l'espace des végétaux qui la composaient La flore des cinérites de la Mougudo et de St-Vincent considérée dans ses rapports avec le climat qui régnait sur le Massif Central à l’époque plaisancienne...................... s'dta tro 00 TROISIÈME PARTIE Bibliopraphie SPAM MATE eee Core cn Ph C0 00 040 dd Ov cc AO E 70 Bibliographie de la géologie et de la paléontologie végétale du Cantal — Ce SPcosor oc BAlÉOntOlNP Ie NÉ PTE rer Co Cote Dose otonc DS bolao dar dome OC DO ES o1 0 ce CO CE mn > APRES DESNPICURES DANS LE TENTE Figures. Pages. RAR CNÉritedenlaiMONEUTONVUeAUNMIETOSCONER Reese selles esiene ses re 47 2 Coupe du volcan du Cantal suivant le flanc droit de la vallée de la Cère et le flanc ane e lAAVAÉ dE NPAlASNONE EEE EEE. er ce dboooc os FD 0 ni desert cc 51 3 Coupe du flanc droit de la vallée de la Mars aù hameau de Bancharel...,.................. 60 4 Gisement de plantes fossiles de Bancharel (St-Vincent), détail de la coupe précédente, ........ 60 5 Coupe du gisement de plantes fossiles du Pas-de-la Mougudo.....,..................... do GRRPAGIES TR AMES SALE IMOUMUAOMATEMSUP RER ee een se eee sec es cet etes 96 7 Bases foliaires du Populus balsamoïdes, Gœæp. et du Ficus capensis..............,...,...... 109 SON CANVaMINOR AUELISEMENAENAEMOUPUAO RER Ses eee eee-es essence see: 119 10 Alnus glutinosa, fossiles var. orbicularis ; gis. de la Mougudo.............. ............. 123 11 » forme sylvatique actuelle. .... De TRANS Don 0 00 UD OT ACT MOT MOT 124 12 » OST P IST AMOUDUAO EC RAD Eee eee eur re seen ss T4 13 » fossile, montrant l'ascendance des nervures secondaires supérieures; gis. de JE MO E tocsnrcuete root ononcanceobo NT Oo - IE 14 Alnus glutinosa, forme actuelle la plus commune sur le bord des cours d'eau........... ce VE TOMBER En ee SEMINE DEL ee core tee certes eee ce eo necce cc 129 16 » M MENT aocogogroncooocsbdenonco co osent one ann oea 120 WRI RAdUSISyIVabEAdeS bols eCANACI(CANTA)MSE ER EEE ER - eee... ..:-.e 130 18 » » » deMatlhepréesVEzECANNAIRE RE nn... 130 1OMRCASIANEAMvES CA duubois defDousque (Cantal) ee PR MT Reese es ses eco 134 PO IROVAICIENATAMIONMeANONMAlCEe EEE es Ese eines ie esse sie co « . es ee ce. 0 146 21 » feuille élargie à la base... .….. HA TES MAR ADO Do COTE I TOUR To TO 140 27 IRovataeuminatadenille Clare Al ANDaSC ee... ee 147 23 » feuillemonnale mn... ts ee license) oui os ce serais 1. 1147 BAIE IKOVAICTEUCA EEE, ere et ee ereee--cc.e no ve fodeoudonti dde boonce donne MU 25 Zelkova stipulacea ..... nt me cela acte ere de saintes nes Es On AE 147 DOMAPSrSEANAIEA, SP PHOEENIEAE + es tee lobes siseloale et ee CEE 153 CA TAlAITTo Ve des cut eMazela AnduzetiHerb Sap Rene. or c ce re e 159 28 Oreopanax » NE EE ee Re de do 159 2 OMR OM ERVeS CAUSE DEAMUS PAT) ETES. 2 0. sn cum certe HR UTI08 So UnevalrerdenKleimnhoviashospita""..0........... To ADI 000 1Ébraaoaoe Scctiae 168 ÉTMRENtACEIDONNEENSIS NUIT Re eme. comes D L'an D En Se TEE) 32 Abronia cycloptera, fruit (auto-impression) . ............ TR ile Ce 174 25 0 » DL 7 A REC HOT OU E Bee DR EE BC TT ee MA TA 34 Abronia Crux-Maltæ, fruit (auto-impression grossie) .......... Doc aroia pin O0 00 ROC 174 BR mInositeMUestEMINCentICOlNEMSAPONAN. Reese eee eee CC. 189 36 » CON AAUIMUS ER AMES Er EC rte une 57 "HE SA Cenæetumiplioceneum, pis delaMOoUugudoN ER mn Reel. 193 ÉSanmuinsialctiolius es dela /MOUSUdO. eee eee ce cer RU otaneese SOU 39% Sapindus Mukurosi Japon, Herb. Mus. Par.................... ee 2 OU OMEGA deNMItISMAbENSEaAoUDleMeNtAentE ee MERE ee Tr 213 ABRONGISSUS envoie AbyssSinte, MA erD EMUS- PAT PR 218 2 Cissus subdiaphana » DURANT ET Ce eee le dde ant c ie aie 219 Figures 45 AGrewialechinulata Her AMUSAMArS PP PEER RE PT TLC 44 Grewia occidentalis » OU Do don on on Din 00 06 TT TS TS TD 45 Sida stellata Due rt Maitrise iranienne unes detente ao mMyrsinemMantyirieis de laMoupUdo ere remet CCC CC CU 47 » sommet'de la feuillet sde set cer remet tn en 48 » baserdetateutllefsrossiemmontrantiles glandes en eee nn A9 MATdisia excelsa FAÎT.SFIMUSEParE. ee eme ee ne ne Ce SO RL LOMVAaCCNUMMNUSOSUM MH. MUS APATE e n een e Cnam cos c eee nee SUVACCIDIUMEUILINOSUN, PISE ISEVINEEN LE Sem een see eee re ce Ce 52 » HE Mdr Puy OISE ete ee ere ere BE ne 53 Jasminum heterophyllum....:........1...,. Aa 0 op 0obta 07 002 0 pinot bo Sais ci ben 0 de NEO EN ENTER MIE) EE Se cartémooconomaudestocvotomesconsansoe ss liltaipubescens Ventaloutsiane HMS Mars (GT nat) PRET COTE CE TELLE 56MFicuSimperalis (Hort Serres (de MeaMartvalIRed/adiam ee ere rer ee L7NPaulownia imperialis Sieb et Zucc. (RE MT 20d1aMma) ee rer rer Te NT RS SES TOC SE Se Es sobre oo ondodéodaagoanonosdhoponoso ce 59 Carte indiquant la dispersion des espèces prises comme termes de comparaison avec celles de la Mougudo et de Saint-Vincent DO TABLE DES PLANCHES DANS LE TEXTE PI. 1. — Carte géologique du Cantal, — Carte en relief du Cantal........ DEC MOUDET OO EE TETE Il, — Panorama géologique du volcan du Cantal pris de la montagne d'Andelat pres S.-Flou:.... I, — Le village du Vaulmier; la vallée de la Mars; le cirque du Falgoux et le juy Mary. — Coupe géologique du flanc gauche de la vallée de la Cère en face de Vic-sur-Cère, — Le TAVINNG ER Ban CHAT ER REC ME CC RL One ee CC leon tee ace IV. — Gisement de la Mougudo. — Panorama du gisement de la Mougudo. — Détail du gisement de la Mougudo 00 — 306 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES ET DES GISEMENTS DE VÉGÉTAUX FOSSILES CITÉS DANS CET OUVRAGE Les mots en italique indiquent les espèces végétales fossiles. Comme il ne pouvait y avoir de confusion pour 5 espèces animales, ces dernières ont été écrites en romain. Quand une espèce vivante a été signalée à l'état fossile, le numéro de la page de ce dernier est en italique. Quand un nom de genre sert pour des espèces fossiles et actuelles, il est écrit en romain ; le nom seul de l'espèce est en italique. Quand plusieurs chiffres suivent un nom, V'article principal s'y rapportant est indiqué en caractère gras, Dans bien des cas, les gisements de plantes fossiles n’ont pas été cit s’il y a lieu. alors sous la rubrique ‘‘ FLORE ”. AIbelCea ee ere ce ecen . 146 ADIES recente eee 13, 246 DR DOUIELE == 0e Sono did 19 cephalonica f. Apollinis ... gô cilicica ........ 15, 39, 97; 98 Gordoniana......... ee 10007 2È lasiocarpa......... o0d60880. br numidica... pectinata. . Pindrow pinsapo...... » var. baboriensis.. Ramesi 15,16, 17, 31, 96, 97, 98 262, 264 007; 07 2 ) intermedia.. cc: (00, 07 96, 07 S'aportana...... Abronia. 80, 168, 173, 179, 170, 179, Abutilon, 251, 2060, 272, ê Bronnit. 161, 235, 265, crux-malt®æ....... 173, (© [8] CO D Y I I I 1 En n à cycloptera..: micrantha.. © GNYUSIUIOBUM. real Beclcerianum ............ . 1D9 brachyphyllum....... 201, 202 BOL EMONI ES 20 campestre........ ss... .. 201, 202 197 CAnITeNSE,-... COCCINEUM...... 202 colchicum.......... + 193, 194 GRASSUMEP OL. -ler e ete 106 crenatifolium.......... 20 creticum..... Sn CICR) » pliocenicum ...... 166 CUTATONS EE ee 000 CHRCALINT Eee eee 100 cuneifolium ........ decipiens . 16, 21, 24, 83, 19», 19), 196 199 196 hybridumi rer -eree 6202 199 discolor....... Gaudini.. inæquilaterale . ......... 196 integerrimum. ..... integrilobum. 67, 83, 194, 271 italum .…. 194, 192 202 lælum.."14, 10,077, 027, 24, 07, 39, 192, 198 » pliocenicum.... 1q2 123 16h ES a OT BE ee ASE Lobelii 2 Magnini.... 17, 200, 20: monspessulanum 191, 299, 79€, 16Ù HART ON ONE Go S D STE PATATE IVICOLQU FER EE tee CO HUE one 0be 00000 OO TOME Nordenskioldii........... 191 obtusifolium .............. 199 OITTOG OA = te-t ete cee ce 100 opulifolium 17, 32, 33, 38, 194, 202, 262 » pliocenicum ..…. 203 OPULOÏT ES ere 2e 1004 OPUIUS See ne 202 és nominalement. On les trouvera OMICOINE NES A ELE otopteryæ....... palæocampestre. palmatum ...... ... PANIERS ser M et peusylvanicum.....-. PieluM EE 0292 polymorphum .. 3», Ponsianum......... pl'imævum …. BTOC EE pseudo-campestre.. 10, 38, pseudo-creticum Fo pyrenaicum....... …. quinquelobum........ HAE onenecebo rolundifolium........ rubrum ..... S'anclæ-Crucis.... . sanguineum sons semiorbiculatum ..... sempervirens ......... SEDULEUM. = Sextianum ........ Sismondæ.... ...... SPICALUM EEE ET SÉMARUDI- 2 ee subcampestre. .. ... subpictum...... subrecognilum......…. trachyticum ....,.... ITÉnUM 0e 202 199 203 262 194 197 196 17, 38 pseudo-monspessulanum.. 191, te nr, 1 be auf à Acer triangulilobur ...... 201, 202 » trilobatum.... 16, 38, 197, 2c2 DUTTDT DIEU eee ee 201 Aceriles intezerrimus..... 192, 194 DCTITOCATDUS Eee eee: 00 Adiantum reniforme... roi Aitonia .. . 172 D LCAPENSIS == eee 200 163 1CA Aix-en-Provence ....... Aleurites.…. ANITOIURE RE ei Re-nceecpe UO2 Alnus cordifolia... 14, 16, 246 DNGENTICIHI AIT eeete 07 », 123 123 123 » glutinosa..... 14, 37, # var. Aymardi..…. orbicularis...... » » » » DRROCCIdENRIOLLS EE ere: 10; 17 D SUDCOTTAA ee ee Lr T20 » viridis. ae Dane CAD RE ULO LS Ber tio 008 COR M EE) Amélanchier canadensis .. .... 183 » LUDICHE ae e = LOS Amorpba frutescens......... .. 190 AMMPEIOGISSUS-E.-e-ere ce t210 AMRÉlOPSIS Eee ee ete LAID » Orentaliss--<--- 0219 Ampelozylon cineritarum. 54, Amygdalus communis » Déreerer creer ce-e Aindelatérsseceee oeil ene TS Andromeda protogea.,..... .... » vacciniifolia . ...... 2 Antilope Cordienis--+-c----..e. AMTIOPITÉES Eee series. 2004 Apeibopsis Delæsi..... noce na Apollonias canariensis........... 21 PEU E AE COTE . 82, 159 ATAIS ASE = eee MlIC, 224 » PiSinITueéesne dohocee » compressa..... ....... 229 » daphnoïdes ....... » EXCEISA EEE » FRITA 2e eee » GUUTIE AR EEE ECC, 227 » HOPPDYOT UT. eee se 2225 » BUS EEE EE 220 » lea EE CRC Cr 22s D DU UCINE RUES CRE Cl » Berofleniina » SIEDOITEAR eee ee » SDIARACA EE EE Te ActeulenRerrecr tree eee Argiles de Marseille... 111, 254, 259 Armissan. 196, 163, 178, 188, 190, 209 Artocarpus rigida...........,.. 243 ADN OINAT IAE estime ses 00 » AE douce 100 » Japonica ........... 100 — 07 — Arundinaria Métaké..... .. ..."100 » SIMON Laser 100 Aspidium filix-mas. ............ 95 » » pliocenica..... .. 9 » TOME CE cv 0200 » IMOLUEÉE EEE. Sorel ASUTIAATOSEAREe = -ere- 0e 249; 247 ATANCLELUIUCRS ee s cce --- 100 Atraphaxis.. NI EMeeoceo dedccctanas 7 AUDÉDIDNINÉES = ----- se 19 B Badula Candoleana... ......... 225 DRMOYANTÉONA eee. 220 BASNOIS/S = CCZE- eee bi -eh Bambou... ete eeM2TO 20 HAMDUSA Een en La 200 » arundinacea .-.. 1... 1OI » cambonensis...... 24, 99 » lugdunensis.. 19, 32, 67, 69, 99 » Métaké-62---. ----.-0 100 » HIS ea erceee LO0 Banchatelé. bete e-s-e-scec- OZ Banisteria... 80 » SOSION D Eee ee DE Banyuls-des-Aspres .... OPEOP CU Benzoin antiquum....... ... 21, 38 » QdOrifeuME. "rer 107 » trilobatum....... 1509, 160 Berchemia multinervis. 19, 33, 209 » DISCO rene 21.200 » volubilis 19, 2O8, 255, 277 272 BERCYA AN eee eee cc 0100 » cordifolia.. os >43, 247 BEA rer AO nee 85 DAAUDA creer UT I0, 625 » Bhojpaltra..... De 0 ny e) » cylindrostachya .......... 14 DD Ps ont ooaoeetse sont » MLACTOCAI PA... Do 90 ti DMINACTOPIENG - see se TÔT; 178 / ). ra oteoooadoc ont DRPURISCU Eee eee US lg DS DECIOS Get ee CO; NU] D _subpubescens 4... 2... 19 BeZAC AE rue: «2 0 Bilin gg, 120, 133, 221, Bixacées serre Bæhmeria. .... BOIS Id ASSON M een eee Bombacées.. Boutonia mascariensis........ . 108 Bowdichia major........... --. 108) » sebifera Broussonetia papyrifera..... — BrOWNIDWIAE eee. » Denysiana.... 243, 247 BuOSpeERQUME FC. 108 BuneSIaM ne rert de ee CO Bumelia..... Doc orchodorde 17 Bumelia bohemica..…. 13, 16, 21, 222 Bunchosia nilida ... .,... . 186 Buzxus pliocenica...... re 100 DMSeEMPORITENS. == 07 C DACOUCId = ere re NS Cœæsalpinites leptobiifolius . » reliculatus...... Gal EnONIAE --e-- 1D Callitris Bron jniarti....….. 20 Calpurnia aurea.......... Do ot » EUPODEE (eee ce eee - LOI] » IÉÉURTOR EEEoOn CE Camellan tente... Campylogyne............ Cantal (Cinérites du) 123, 143 29, 30, 31, 33, 120, 135, 205, 129, Capels. Carex maxima... See ee ITOT Carlat Carpinus...... 85 » Belulus 14, 17, DR CATOIIRIANANRE.+-- ae » cuspidata...... DAC DUINENSISS-..e ee DMNEUlIDILCOS EE » elongala....... » grandis 16, 17, 2: » Heerii... » minor... » orientalis 14, 19, 20, 24, 81, LE » _ pyramidalis 419, 67, 126,126 » sphenophylla.......... 128 poto een nn tits 35, 125, 128 DA NVIMINCA- eee: ee » _subcordata » subortentalis. 127 243 115, 246, 278 Carpodiptera...... Oro Carya.... - KTO 24 DEN cons canc oactn 0 DRaATarA Peel ee LIT OT EATE Dodo coco cc ete PANTIN LIL LO D'ATICTOCATPA eee: e 0 LL7 DEN VENDS Eee: MINIER), DAMOTIVEÆOTMIS eee: (L2E POLICIER rte “eue Casino (Toscane) .......... Too cmt: Casa esse rie - -JQ0 ss Castanea....... d'atde 0e CCoDoe 246 » » » » vulgaris......... 92, 33, 38 Castelbishale e AG00e 23 Catalpa Bungei. .......... 243, 250 » syringæfolia..…. Cavanillesia platanifolia....... . 169 Ceanothus.-......... ô . 40 Cecropia Heerii........ 221 Cedrus atlantica ..... Sraotse x 20 D LIVATIENSIS.......... 19, 20 Célastrinées...,.. Hooo OOo ty) Celastrus acheruntis....,,...... 2 CIS reste Messe 145, 220 DNGUTICHIQ Es emene + 19, 21 DICHUCASIGAE enr ee--e D rides tecncono . » Tournefortii...... : » trachytica...... serre Cerasus mahaleb........ » palæoavium .. Ceratopetalus radobojanus..... 180 Cercis siliquastrum.….. Cerdagne 16. 17, 18, 19, 21, 23, 41, 74, 98, 112, 121, 148, 200 . 34 24 123 Cervidés 230 Chamærops ...... Hnoopcvonse 5 7 » humilis .... 37, 4o, 101 Chambon (Lac)..... ra =mercet 100 CGhambenila 5. -rcce 24, 160 Charay ..-..... 18, 19, 20, 41, 210 Came. .. 265, 266 CHAtaIP DIE -e--ecererce-2-C 220 Chêne... DO SHDDAUD 00000000 1 PA) CHOEUR EC Paoonndeuso00 ie) Cinnamomum 13, 16, 78, 85, 198, 262 » TATTOU do AnnDaa apos » camphora .,... ddoa He) » lanceolatum...... . 38 » officinarum........ 128 » polymorphum.. 16, 21, 33, 160 » Scheuseri.. 21, 38, 160 CISSUS:----. Rec rÆD2U0 27 CODEC croco ae e 7 1 NOUS snas20éb0s 0000 219 ie Heprit arees 0000 219 » japonicus................ 218 PNDEDIAUS- Fr -rer-re ere 219 » OSCUmperter-sn rester 219 » stiriacus : 219 » subdiaphana . 218 Clausades (Las).. 29, 30, 31, 57, 97; 100, 101, 273 61 96, Claveyre...... — 308 — Cliftonia ligustrina............ OT CHERE o 00002 movrosdva . 13 Cocculus latifolius ............. 33 » JaurifoNuS eee "0 rree 88 GOITONS LEE pete + 121 Columbia serratifolia.... 170 Colutea macrophulla....... 1230 » sSaIer Lette 5 ..- 12/4290 Combrétacées...... Docu LEROUR) Gombretum.. 0... she 7 Conpéries--.-r-ce--c-ee-r----520, 04 Conomorpha .......... 22) Cordia tiliæfolia 253 Cornouiller sanguin............ 203 COMUS EF -Arrerceee Arerter-bee 20 Tong eco CLEA) of » dilatala..... . 210 DMALSIONS ie 104 crias PTT Do de 0000 A0 1 ».. sanguinea . . 24, 88, 210 » sluderi.... GOrYIUS 7,0... DATE lANTE Crete Foonans 14 » Marc-Quarii ....,...... 20 Cotoneaster arvernensis... 184, 265 » VULATIS = Re... . 185 Cratægus oxycintha ..... ...,.. 35 » oxyäcanthoïdes ...... . 39 » TIVUIArIS. Tr Crotontigliuras "te... + ICE Grucifenes Per -erreree 170; 179 Cupania... Gasc cond 0 17 Cypérites..… 74) OA, 260 » Qusierne eee Seber TOI » plicalus ..... done +. 101 Cyrillacées ...... o 39 179 D Dalbergiatbe/la "tete » frondosa .…. » PEECOXE Rreree re . 190 » sympathetica ........ 158 » Thompsonii.......... 190 Daphne laureola ........... 9, » palæolaureola ......... 21 Dernbach ..... Da No 0 120 Dictamnus -0"."-"" . C7 007 » ENS roc = 0 » fraxinella....... 233, 235 » » fossilis ... 236 » HTTOP ea cote 91, 231 Dinotherium giganteum... 1°, 13, 55 Dioscorea Liebretchsiana .. ... 167 » SAUVE Lee st -0107 » thipogonoïdes........ 107 Dioscoréacées ..........,.. 167, 175 Diospyros ............ era » ANCEPS + e'ure/ ele etuielmio ie eee 23 » auriculata .......... 186 Diopyros protolotus ........ 37, 38 » virginiana.......... . 184 Diplodiscus-2r---#e--crere j Diplophractum Dipteroma rer --reecere--ree Dodoneæastre---c---recer-- DOMbLYOPSES = 2-2 --r--e » æqualifolia ...... 253 » Dechent.. 20, 239, 252 » grandifolia ....... 253 » lobat terne ete 253 » pentagonalis ....... 20 Dombeyopsis sidæfolia......... 253 » tiliæfolia . 253 Dubouzetia ,......... ne he . 169 Dafort 50:20. te 4o, 141 Eléments américain asiatique et indigène de la flore des cinérites 276 Elephas meridionalis .......... 10 Embelia.....,...... DP0600S 220 Dino boonoppeonctocoo vouco 12 Eleagnus acuminata... ........ 24 Enyjelhardtia ultima.......... Ai HR SM omoncoccoccoes non 2 Erdobônje........... 2 A7 00 Erica arborea. .-- 289 Eriobotrya japonica........... . 134 HTIZ ELEC CEE ECC 133 Espèces de Capels............... J0 » de la flore d'Esplugas .... 37 » de Las Clausades ........ 30 »ilde Meximieuxr--: "7. 30 D de NIAG- crc preere 30 » de Niac, la Mougoudo et Saint-Vincent (d’après M. Boule) 28 Espèces de la Mougudo et Saint- Mincent--2." se eee Espèces de la Mougudo et Saint- Vincent (arbres, arbustes, her- HES)EREECCEEL EEE FEooc0b0e Espèces de la vég. pli. d. Cantal servant de chaînons aux types AR EWoodoseotctee ocsnane Espèces plio. représ. des types à forte localisation... ..... Esplugas ........ BUCAIYPIUS EE EEE EE TERRES see Euphorbiacées... .. 81, 104, 108, 175 Evonymus glaber ............ » pendulus..... _ » radobojanus ........ 263 267 279 » rotandatus.... » Wallichn., 131 131 Fagus antipofi ................ ». nm allennala ns ee HapUSNOTElACEU. Re ehe esse lol D DERLCALIONIS. eee ee LOT DA ET TOILE = ele taieie sielate este = LOI » ferruginea .. 131 » horrida.. 131 VTT SL eee LOI » pliocenica. 16, 17, 31, 32, 33, 38, 69, 129 AT TT IToeeendonanaee on En » prisca Dons SE 1 IRIS Tac noncodeeneese ME »…SIEbOIdiT.....-...-.-... 129) 191 » sylvatica.. 17, 14, 23, 24, 38 124, 129 Ficus . ne see LU D » bumeliæfolia............. 21 neo; ….. NANICAPENSIS see. 100 » catappæfolia............,. 243 DRATIECUOS GER et -erete-r 20 » EST Re one ere 2 DAMCÉOOKERLS nee cours 249 D AUOTARCROS 2 ere 4, PRIMPETIAlS EE. 249; » lanceolata.......... 222, 228 » Laurenti... 13, 16 » leuconeura CSD 3 » nympheæfolia... 243, 2 D TUNTIONICEEreeeeee o- » populifolia.......... 243, 248 » pseudosycomorus......... 243 DS TIpUlAtA ee cer »utiliefolia...... 239, 252,2 » MONDE nneeetee sien email IP E eee ere eee Flacourtiacées....... 81, 104 Flacourtia sapida. 100, Hlorerde l'Altare- 2 T8; » Arctique... 98, 118, 160, » de la Baltique... .. 196, 207 » du Japon........ 99, 128, » dela vallée du Rhône, 270, DRE ROUMANIE, =: =... AOÛ » du Sud-Est de la France. 122, 139, 199, 101, 178, 229 107 192 EU » Suisse. 101, 102, 111, 118, 125, 133, 199, 190, 160, 178, 183, » 197; 203, 204, 205, 209, 19 219, 222, 230, 254 DMAE VIENNE eee ersraee Florissant........... 161, 146, 193 HorestiBede "cv... -008 IIS, Fraxinus 246, 260, 266, 273, 278, »80 » AMETCONA 22-60-07 24 » arvernensis...... 231, 205 » » DATI EE 2200 » cantalensis lisez arver- TESTS eee ee © 91 » carolinensis:-......... 235 » exCelSION. 139, 239, 290 » OTLCILIS Eee 030 mm > 00 Fraxinus /onchoptera Sooss este 2017 » ornus.. 14, 16, 20, 21, 33, 38, 234 » sambucifolia .....,... 234 G GMEDNAEDÉEEE Eee eee. 100 Genevrier du Taurus... ..... 5co et FRANCE Tabocoenenderoconce cop) Gledistchia allemanica ........., 14 » CASPICAR ee. 10 » triacanthos........., 14 GierchenDermeeee Eee. 00 GOUTEOUTAS TE ER eeeecreres td Grewia..... eee 200 » _ crenata 32, 67, 85, 219, 265, 271 00 260 85, 220 » echinulata..... » occidentalis... H HAMaMElNS er nc remets e-see 07 Hamamelis latifolia... 31, 32, 206 Heberdeniant. ttes. 22/ » EXCEIS Are ere. HétreReeeer-erete- ce T0, 2 HICKONY= eee rer Hipparion gracile.... 12, 13, HORETHONEN...-. ee Homalium racemosa......... HONLIA Ne eee e ue» exatetsefs Hura/Crepitans. "te... HYATOpEIbIAEeS he. . 90 Hymenocardia acida ........ ... So » ulmoïdes ........ 175 I . . do 19, 31 asSoonoobao Stone 203 DRACUIIONUR Eee 200 DRRBOLIE DEEE er eee-eeeec20 DRCAUATIENSIS ere 7e T0 » castanæfolia .. ........... 179 MÉCOCTULA PE -eR20) HR IAPODICARE--- 7e SEP Don) JASMIQUME- ls eee 2721270 » fruticans ..... Lo EU) » heterophyllum... 238, 265 » nudiflorum ......... 239 » palæanthum .. ..... 238 » pliocenicum ....... 1297 Joursac.. 13, 15, 16, 17, 18, 19, 23, 31, 32, 55, 56, 97, 98, 115, OT 140, 160, 178, 272; 273 Juplandées 2-19 273 JUplans Re ee 2701280 16,17, 21, 23, 38, 113, 119, 121 119, 121, 129, 196, 131, 136, » acuminala ……. Du GC... 122 » bilinica .…. 120 » Cinerea..... à : 120 DMNCOPDU TL. en reseer ee -- 120 DNCOSIA Trees ITR DENCROSSIDES eee ee 122 DENUUD A ER ec ee ea » inquiranda .…, » Lamarmorae....... NO uUNElŒnT....... DTTOT eee 2: 120 » obtusiloba.... » _parschlugiana .... » PAUCINETUIS .…. » radobojana.. ..... DATA ET LOS TITI 180 118, 121, 246 DNSTEDO LIANT 24 DRNUTAUIGITE ere: 122 DAT TENTE eee Édadee on Er D UELUS IR ee. Moon . 122 Juniperus drupacea ..... 15, 16, 17 » Kaighti .. . = 7 » scopulorum...... ... 177 K Kelreuteria arborescens ........ 172 Kennedya nigricans.... ....... 188 Kleinhovia hospita.... ........ 168 RUN eee res 202100) Kutschlin= "2... ----0100, 227 L Labisia ete: see cer. 220 Laurier d'Apollons--""---.--.-140 Maurinées2re -Lere-cre- 100 277 PaAUTORE Serre ee UN Laurus ... » Barbusano...... » canariensis... 21, 22, ŸI, 32, --: 1D0, 229 39 38; 30) 101 104; 2292272 » canariensis pliocenica... » Haïdingeri.. » - (Persea) hcersiens DMInCICS eee at 220 MIT bo Too ace, cooope le »_nObILIS. 24, 32, 13130; 107, 154, 189 D DTLTETENR Eee - er ee =» = aire AT PARIDTITICENS ere ee Lee Laurus resurgens ..... NRREUSS IEEE Se DNTTDICU EE ee 530 Il Leguminosites............ écythidées.............. » ingæfolius ...... » Proserpinæ ..... L'EODETL ES. amet eeepc linderas 2 rec: --io A2 » Latifolia....... 35, 69, 157 » sericea. 7 HO à 157 Liquidambar europæum., 21, 23, 38 US 000000 » Searabellianum.. 192, 194 » StITACIIUAE.--0... 21 Lilobrochia cantalensis .. ...... 24 ARSTELTEt Sosdo dm banonose cocon on et Macaranga .................... Machilus odoratissima.......... Magnolia acuminata.... » grandiflora ... Mallotus ...... Malpighiacées ...… 248 ne sec AUTO CIO Malpighiastrum coriaceum..... 18 Malvacées.............0%100 Manosque .......... ados Narsi(valléetde la) terre cc Mastodon arvernensis .... » lOnaITOSLNIS.-------rc Megapterium missouriense..... 17v Melaslomacées- "2 ---------1---100 Menat ou DodToDdDeNdo lo) Mespilus arbutifolia........ 180 » cotoncaster..... 50000 (eo Meximieux . . 35, 36, 100, 118, 120, 126, 151, 184, 192, 194, 203, 210, 228, 230, 230, 245, 259, 271 Mezenc- cr SD OLD AGO 00000 10) MARS ere rer. Mes autant OL 1G1, 197, 219, 990 One) : re 100 120, Mogi... 145, Monastier . Monte Promina. .... Mont-Dore... 22, 24, 122, 126, 130, 141, 248, 149, 150, 273 125 117; 121, 198, (LO1, 1257/0202; Montajone.-........" "meute MOrUS EEE EEE EEE o doucamon OE Morts alba em CLR Eee to DAME. ---ee-r LAS) 209 » rubra..... 81, 142, 144; 202 » » pliocenica. See. 142 Mougudo. 23, 28, 31, 55, 56, 64, 73, 96, 97, 101; 1106, 119, 123, 135, 149, 160, 181, 191, 209, 210, 211, 206, 277, 280, 281, 284 206, 273, =— Ou Munzenbens re PC ol IUSCUES AN Dre 100 Myrianthus........ ODdeS :.. 108 MYDCa Er r= en e A5 2 09100 2 0Bb AE He) DAVA Eee SFoBovouogpot 225 Deal ere eee 7 Rs (AA TS SOS OUR De D DOBC 0 CD MYRICACERS Mr eeer ec ee et D) MYrSine PEER ere 224 2000275 DR AÎTICANB Reese ee OU » bottensis. » canariensis. DNGETTAUT OT UT ee ere DMEZMElŒNCe = earane ce D LÉNCBIS AE Eee sfejelsieseieiete re DRAIESSENTIANA eee lee » Martyi... » LEDUSAS A e » Simensis.... MURSINUES EC EREE CE eee c N Nassasemistriata......-... 25, Nerium oleander....., MOE QG en Niac 28, 30, 31, 38, 7, 126, Nololealexcelsah, cesse ever NYCIAPIDÉES ER EEE CCC CC UE NME Abe onnno open dneo. Of » CNE otmanne pancos ve » Dan TERONTEME EE TER O CEnINSUEN ee -. - Olea/DianB ice certe 120) DNÉTAS ANS SRE DNOUYIMPIC ee cette» 35 DMOSTRIS er »aundulatane.. ONADDATIÉES EEE FR -- cree Oreodaphne te..." 017, 200) » FCOENS EE - ride » Heert 22, 38, 157 79 Oreopanax- e--Pr---erre--ee-r 100 Ormosia emarginala..... dar 40e rte) OSTYA--e---ree--c----erLre-ce eg Ostrya atlantidis ..... 14, 19 DNCATpIUIONA eee UT Dxyriasereenee-reer-ee Le CCE 158 P Paliurus aculeatus..... 208 » (Paliurites) Martyi. 7, 207, 265 99 Parschlüo te... 3, 178 Pas de la Mougudo, voyez Mougudo. Parrotia persica......... 14, 15, 17 Panicum miocenicum. >, Ie Parrotia pristina. 14, 16, 17, 10, 20, 21, 31, 40 MN EE Sen er oagr con ue A Paulownia.. 205,206; 1272; 278 » europæa... 91, 239, 271 » imperialis....... 243, 250 Pavia septimontana ...... .- 120 PENDTACERS Me eee 00, »p…borneensis... 105,469); 175 DMbUPMUNICA-------rE- re NO DMUTIDIETAË Re ----FE EEE Pentaptera Perrier Pense rence D PDO ni DÉARUTID ISSN Eee ER D NDIIUICR eee tree DU BrANTU EL em: ct TO) D A CaTONNENSIS Eee er LE D'RARÉCOLENS eee RE Re 20 DAETaTISSiMa eee CLOE » _ gr'æca. » Guiscardi..... DER I recente AD D TEErSIENSIS- ee ee D DNHelIaQuT. = eee 30 ». indica. 33, 154, » mullinervis...... » palæomorpha.... D DTENCEPS........ D SNECIOS eee tee » superba.. D (HU soscodanoc Personia gracilinervis.......... 21 Petersia alnicana "206072" ATOS ID 0000000 17e Phenix dactylifera ..... ..... Phœbe barbusana............... 07 » paniculata v. pubescens., 207 Phyllites bambusoïdes........... 99 » celastroides ..,. 254 » furcinervis.….. M TL » magnoliæformis...... 295 Phyllostachys aurca............ 100 » MAPS eee O0) » DISTA= eee UD » Quiloi- "#50 00 » viridis-glaucescens 100 Phylloshcha re e----cct----e-c200 PE . . 108, 243 177 Physodium ... Picea Engelman ICE EXCE ISA ra re DNPANT VAN ANNEE re ehels Piémont... Pikermise-------hee-e Pilocarpus. "NT Pinaster rhodanensis ...,........ 20 Pinus canariensis .. ....... 21, 283 » Carolianas- ere: 100 » sylvestre...... Pinus consimilis................ » Gœthana.. DMDESTIISR RE ete elebiecle sien 77 pu halepensis ©"... DMONtANR 6.008. 20, 40 20, 40 » Murrayana.. : 177 » pinea.. To Ce 0 20 DPRATLESTOTUL eee crc 24 D SCOPUIOTUM-..---.---- 177 DANSECÉ. LSITODUSe sie ee eee = se QU » D TR oedovco oder) Püttosporum panonicum......... 20 Bibyranihe 222-109 Plapgioptéron.-.-----.--""--"- 109 Planera abelicea........,....... 146 DMaqualica esse" 40 » Keaki..... HAS .. 146 DRAC ART UE eee seine LU DONIOT TE OLLGe = see else « LA, » Ungeri. 14, 16, 19, 20 21, 23, Lo, 67, 146 PIatanuss "1021279, 200 » aceroides..... esse 24 90 DNCINELIOLID ee. C100 » Guillelmæ............. 197 BIEIOMENIS.-- = cree... 224 » GANACIENSIS ee 6e 220) POOGONULINE------------2----- 100 » latifolium......... 190 Polygonées-..- -"".-c---".107, 179 Polypodium vulgare.......... 24 BOpuluSEe-2--- ddo00o 278. 280 DR DONLER amer tete/e te T2 »Dunalba...-..23 30,112, 106 » angustifolia............ 177 DC AISS MINI estelle TO » balsamifera....... 107, 110 » balsamoïdes. 21, 81, 103, 113, 272 DC BTAUTU. see tee cesse sie. DT DRICANATENSIS- = eco 2 D CARTICANS =. ----:--.- 107 » CanesCenS.: 77, J2 107; 712 DEUPRTATICAS eee TO DA HIOTLES LI A NE ee = 0 UT AM OGAUTINTE NE E a CIAS COTX DRE ELIQONINEE ER ee ee 12 DL OITOTE ER EE te ee ce AIT PMlauTIÉONA. 1. 106, 110 DMODIlITEr A EEE EE Re --RN2 » mutabilis ovalis ...... 109 » » repando cre- nala...... 109 on Tease Der eee UD 1) DATE ULIOSd eee Ce ee LLO » pseudo-balsamifera.... 106 DÉANCRICRAT SON ee 2e - eee LI2 » tremula. 14, 16, 17, 20, 23, 24, 31, 38, 106, 205 » tremula pliocenica..... 112 Ur Populus tremula {remulæfolia.. 112 Porana inæquiloba........,..., 20 Potamides Basteroti............. 22 Potamogeton quinquenervis..... 2: EHIVAS MES. 17450217, Protéacées. : 3G 7 Prunus avium ....... Déoece caso Mer HRCCENSUS 2 0h see stelate te TO NN IAUTOCET ASUS. Reese eee » «200 » » pliocenica ... 179 DINTICTOAON Ie - ec ce-ee 1Q 180 183 DA DETEGET sans le 1013 200 » Mohikana... » palæo-cerasus.......... » serotina....:.. » virginlana. ..- Pseudotzuga taxifolia.......... 17 PCIe Rec r eRseese eme dense I » Vie dagcanecoc eco DA EDIÉOIIALA Lee see restes eee TH, Pteris aquilina...:..... adocosose AK) D" ŒnINGensis......... 19, Pterocarya.... ... 86, 246, 278, 280 » GMET ICONE. mue mere STO » caucasica .... 14, 15, 120 » » fossilis 416: 299 » densinervis.......... 118 » denticulata... 14, 19, 21, 22, 11/7 » fraxinifolia.. 23, 24, 31, 113, 114, A1G, 777, 18, 120 » Haidingeri.......... 118 » HEC TUE lereteretee cletete = TTS, » leobenensis....... .. 118 » Massalongi.. 67, 118, 119 » radobojana... ...... 118 » rhoïfolia............ 119 » stenoptera........... 119 Pterocephalus Dumetorum...... 284 Pierncoceus 7... Oro Pterospermum............. » acerifolium .. 243, 247 » tiliæfolium........ 33 Pterostegia......... Pyrus amygdaliformis........... 14 » subacerba .. Q Quercus 5... 1279, DROITS eee etre 00 »palpestris "90 Le pliocenica...... 141 OT Tagsaccos ocean co ce) » Cardanii..... 20, 140, 142 » coccifera. 16, 17, 20, 22, 33 » corrugata .. » denticulata » Drymeya.... PORN ElŒNT Reel 278, 280 » » etes t09/) Dobobnbo Lo) 20, 22, 33, 38 Hotte po Quercus Elymodrys............ 140 » Fallopiana..........., 140 DA GTTELIO serai eeeeceeres 40 » furcinervis .. 20, 85, 132 260, 272 » germana..... Doococroo io » glaucescens.... +... 134 DIN CTITLELIN Tee DMGŒPRET ET a ee eieiele ee \ 193 » Hamadryadum........ 133 » hispanica...... 16, 17, 140 » ileX, 14 16, 17, 10,122, 994 36, 89 RATS LOTS sie este sie ee RS DIMTGIMOtIEL ... 140, 142 DUT ULIONNUISEe Re eee » Lucumonum........... 140 » lusitanica. 14, 76, 23, 24, 32, 39, 40, 139, IÂI 14, 20, 33 » Mirbeckii .... 139, 140, 142 » mediterranea.... » » antiqua...... 141 » mongolica. » montebambolina....... » neTiLfOlIQ.-..... 32, 3: » oleoïdes.... » Parlator » pedonculata ........... » polymorphum.......... 134 ) HA MEEEAR STooeandecoc 7 DR DTECUTS OT este eetet-leictelel-ie= 19 » pseudo-suber ........... 33 DMPUDESCENS- eee » Reussii.. D TODUT. T4, 29; 13 » » pliocenica. 1386, 142 » roburoïdes........ 140, 142 sister ee 109 » senogalliensis... 140, » scillana.... 142 » sessiliflora..... 33, 136, 142 PS PICALA See srtrbete- 10/4 PM {OMENTOSAe ie eleeni cest MT OP 16 133 73 DTTEDEr IR ER -r-c-rrerce » xalapensi Quisqualis=22,:.... R Radobor-..reee- 218160, MED) Ranunculus fluitans............. 57 RBATNDS EEE nee-erehe ee 270 » AIPIDA Eee ere LEA » GAUTIN TRE REC Ee - R 120 » Grise 1200/2272 » US 2.220 as 200: Rheum palmatumn: .. 08 Rhinoceros Schleiermacheri. 20 RObDIMET.----------e---e 209,278. Rhododendron ponticum..... » retusum..... » rugosum . Rhône (vallée du).......... Rhus re. OR FHENJIENI RE eee ele » Holbolliana......... Robinia arvernensis........... » heteromorphoïdes...... 189 » pseudo-acacia...... 14, 187 » Regeli....... 2: 00 Roc de Cuze..t.-t.-er.teleeest 00 Rochesauve, 18, 19, 20, 21, 41, 98, 228 Rœpera........ 163, 170,179 » fabagifolia............. 171 Rosa canina........ Rosacées........ Rottrecercetrrelee 2 ---- 1127; 1180 Rouvre.…. Roycissus erythroïdes.......... 218 229, 298 20 Penelope ere Rumex thyrsoïdes ............. 168 D ETENOSUS ere ere MOD D VESICATIUS = ee it ee DUO RutaCEeS. eee ebiesrterieiste 72 S Sabal hæringiana.............. 33 Sabiellla) een ere -100 LOL TOP en nonanec dec Loue 00 Sam CErE combu et acieneccteee 10 Saint-Jean-de-Garguier.......... 193 Saint-Laurent-du-Pape........... 33 Saint-Martial ............ es A0 Saint-Michel-d’Ardèche.. 02 Saint-Vincent »3, 28, 31, 59, 56, 59 79, 100 UT; MTS) 110, 110, 120; 136, 138, 142, 140, 160, 211, 206 268 ecole TOD he Der Li 1 00) Pace 1, 20, 0 Salicinées.. Salix alba, » cinerea..... D CTEGT Unie se Vceieleshie cie 24 D'RVIRIRAlIS- eee eeeece uv Samydées .......-..... titane SENS oo DU ps SAPIN eee Sapindacées . Sapindus . 78 » DUT INICUS- EEE CREER, » AUDIS eee see 2l, 00 » falcifolius 20, 203, 260, 271 » Mukurosi....-........…20/ 19, 24, 83, 89, 212 2060, 265, 278 Sassafras...".... » ŒSCUIApT.- ee. --L00 » cantalense.. . 200 » crelaceum............ 100 » Ferretianum 23, 24, 31, 38 67, 158, 262, 295 » JEPMANICUM eessse... 100 Sie Sassafras Leconteanum........ 160 » officinale (officinarum) 69 160 » oæyphyllum......... 160 » primigenium........ 160 Schepherdia argentea........... 177 Schossnitz 110,111, 120, 122, 126, 190 SCROUTENIA ER -e--.-----ee ce: 100 SCHIOIZDUTE eee --t2---1200 Scolopia luzonensis..... ....... 109 Securidaca 110000006000 C0) Semnopithecus monspessulanus... 2/ Senigallia 14, 140, 145, 160, 194, 196 227 Sequoia. ..... » Langsdorfii.......... 20, 33 DEDAUARES Le less SEENEO IE R 0806080 Smilax mauritanica........... Sophora tomentosa............. 188 SOBDUSSUTIA RER eeele eee Sotzka...... 109, 111, 181, 183, 219 Sphæracea . Sterculia... Jose oo 1 or DA 220 Sao » COCGITEALE eee re 02 22 » ODÉRSULOD UE ee ee steiue OU » platanifolia........... 252 » LenuinerLIS .........sv. 21 » Ramesiana. 32, 221, 265 » vendobonensis.... 192, 194 Sterculiacées...."..%....-.." 108, 170 SHELL oo oobcdecon HO Stosschen .. 127 Strychnées..... 2008 . 90 Stylogyne brevipes.......... 225 » caribacea ........... 229 » Funksiana ........... 22 Sus Erymanthius .............° 94 10 Mamatindus Lh----e---c-- 109 MapirusPAsCUSEeEE eee eee ee Tarrietia... . 80 Taxodium.. Terminalia 24 77 eco Ue Théziers...... 22, 23, 112, 160, 190 Mbloa eee -etertee-ercrcerecrer 70 MCE ErE.---2-8e CAD Do Does) Mia ennemie eLUU NEO ebnonounonono dev DACATONNIANA Ness I » expansa 91, 210, 217, 239, 292 pm grandifolia........ 20" r// » mexiCcana.... US » microphylla .. An LV D TECIECIAR Peer. --E--- HU » permutabilis......,..2#%21253 » platiphylla ............... 144 DNAHNISCH See -r=ecLEre "Cet Tilia pubescens ...... ... 144, 242 » subinlegra.. » sylvestris.... 407 eee Ut DALO AU ST ee etecRectebe nec ou Milacées ee 1BIÉSSS TO DO0 DUO Mokay-- IOCNDIS, XOr Torreya nucifera..........,. 2/, 262 Toscans (Gisements) 118, 125, 126 149, 191, 156, 160, 161, 178, 194 se 0100 17) 196, 207 Trapa natans, Tricusparia. Dont 1: 1100 12/4 Typha latissima...... U Ulmus.... 80, 82, 161, 167, 172, 176 D AMENIGANA re AO, LOT De ABrTAUTLL 5 see MDI, MOI » Bronni 161, 164, 168, 170, 178 » campestre. . 89, 149, 162 » ciliata 23, 24, 149 SD0000 10) D'eCUSA--. sereine 40 » DTOSSUIS etre 40, 200 Do CAISChET Lise ecrit » longifolia...... 162, 164, 178 MONtATA EEE Ielee = ere ÉD) » palæomontana............ 35 »p_pedonculata.. "149 D DUUTITEN DIS e cree eee IQ NEO Da CCOCCRET.- 0, - 191 » Wimmeriana. es VOX Uniola bohemica. re -000 Crticatdioica 27-26 rer So 09 Urticées "181, 104,108, 170 (HAE ESS 0000 00 er EE, 170 » UnODa,...... 175 V VÉCOM ESS daonDouodooonodooc (y » bracteatum. . 228 » RITÉNUME Te. 220 » raridentatum. 103, 228 » reticulatum ........ 230 » rhododendrifolium.. 229 » TÜPFOSUMN EP C--C 0220 » salignum........... 229 » SERLATUM nes aie ce 1220) » uliginosum 35, 230, 264 Vacquières............ 34, 201, 20/4 Val-d’ATNO.----.-.-.--. 23; 100, 178 23, 98, 117, 140, 150, 149 160 Varennes Velayisce Viburnum Burejätieum ........ 254 » corylifolium......... 254 » cuspidatum ......... 204 » Davurieum.2.......- 20/1 VMiburaum lantana; 2. ......- » monogyne. nudum... palæomorphum ... plicatum ......... prunifolium ......... 252 104 185 254 25/4 254 TUSOSUME eee /2L, 91 DauS ere. 108: 202 NÉE, cooaacdocn000000 000 y) NES EL 25008 Sep 0 Minatico ce... Virgilia sylvatica....... ....... Vronccotinasens » DSDVANISS. es ces see 2 amurensis....... 211, 214, CAAICANS eee. cinnamomea.... SACS Eee eee ere MEL 55500 ob 90 158 188 278 216 215 214 214 214 216 = NE — Vitis labrusca. ..... » lanata » Olrik » riparia.. » subinlegra. 74, 210, 252, 265 » Thunbergii........,.. 211, 215 » vinifera... 19, 27, 85, 212, 214 DNULUGTLETLSIS ee ve= mme se = 10521107 W Wimmeria discolor............. 170 AVISSadUIa EEE E Reese: 220 VISÉATIA RER eee eee cerise 22 Woodwardia radicans.......... 33 FÉ, Zanthoxylon juglandinum..…..... 33 Zanthoxæylon serratum. . 33, 254 Zelkoyas. """"".... 265, 278, 280 » acuminata.... 146 » crenata.. 14, 19, 16, 17, 22 23, 24, 81, 32, 33, 145, 146 ) Cid oodedeosmocnta/ DRMKEARIE =... T4 Z40, 140 » subkeaki..... 16, 148 » stipulacea ..... 146 DATE UE eee se-enl 271 PIZYPAUSIOVALA Re. se eee JD) » TUHGUNRTUOD ME - eee: 2 Zygophyllum.......... 09, 170, 176 » atriplicoïdes 16%, 171 » BRONNUEE Eee. LOI » macropterum ..... 102 » primævum. . 161, 178 » pterocarpum...... 162 me rm Sms ee + IP (RHAMNÉES DOETEE TABLEAU GÉNÉRAL RÉSUMANT LES AFFINITÉS DES ESP \ DE LA MOUGUDO ET DE SAINT-VINCEN] S — indique les espèces semblables. R — indique les espèces représentatives. SI — indique les espèces subidentiques æ@ — indique les comparaisons douteuses, Yettre est accompagnée de la première lettre minuscule du nom du gisement quand une seule colonne sert pour plusieurs, — Pour plus de clarté on a répété, par deux fois, LEON $ MIOCÈNE PLIOCÈNE OLIGOCÈNE BURDIGALIEN = = = | | . de Marseille (ms) 1 ESPÈCES ACTUELLES d'Aix ienne iac (n) COMPARÉES t — M — La Mougudo Sotzka — Capels (c) Bass, ACTUEL os SILES Bilin Tokay Mogi [= | Radoboj (r} — Kumi (k) St-Gall Gergovie Wéttéravie Rott. (r) et Bonn. (b) Lausanne Sagor (s) Val d'Arno Parschlug Schossnitz Meximieux incen! AUX FOSSILES Sénigallia (s) Gypse d'Ancone (a) que (ma) Bass. s-v Armissan (a). |ceyssre (c) — Vacquières (v) |Gteichenberg (a) -V | Joursac (j) — N Manos! à [enarsy (c) — Rochesauve (r) a æ » è » ( » [Monod {m) - Hoherhonen (h}| D |: ] u [Mont-Dore () 12 EX 12] | | l2| Arundinaiia japonica. Carex maxima. Populus pseudo-balsamifera. Carya porcina. ÈCES DE LA FLORE DES CINÉRITES au milieu de chaque colonne, le nuinéro d'ordre. PATRIE DES ESPÈCES ACTUELLES ET OBSERVATIONS Europe moyenne, Turkestan, Sibérie, Japon, Himalaya, Afrique boréale, Amérique boréale et tropicale, Taurus, As Nineure, 600, 87e Japon. Europe. Amérique bor. Europe septentr., 489, Û » Amér. bor., Colombie, 409. Caucase Sud. |. | Jasminum heteropl S | Juglans regia. S | Alnus glutinosa, \ Carpinus orientalis, er: i Betulus. S | Fagus sylvatica, ...…| Affinités nombreuses et douteuses. S | Quercus robur (pubescens). as » * Mirbec SI | Morus rubra, nm si | Zelkova Keaki. l » crenata. S | Ulmus effusa, SI | Laurus canariensis, SI | Persea indica Lindera Benzoin . Oreodaphne fœtens. Sassafras officinale. SI | Abronia cycloptera, { Prunus avium. ; » Cerasus, » laurocerasus, Cotoneaster vulgaris, .. | Robinia pseudo-acacia. ? S | Acer palmatum S » Jætum. NEA » orientale, L, : 4 A, pseudo-plalanns +) D» hybridum } A. opulifolium. S » .opulifolium. | Sapindus Mukurosi | SI | Ilex aquifolium, .|...| Hamamélis, sp, 25 Rhamnus utilis Berchemia volubilis. Si | Cornus sanguinea, sus gracilis. ‘"*} Roycissus erythroïdes. Différents Si ...| Vacinium rugosum, » uliginosum, \ Fraxinus sambucifolia, FRE NEMET TR æ |...{ Paulownia impet Amérique bor. Europe orient. Europe moyenne. Europe moyenne. Amérique bor., Chine et Japon. Europe orient. Vitis Thunbergii. Japon. : Montagnes de l'Abyssinie, Madère, Canaries, s Canaries, 000 e 1500-1600, ux humid,, Canada ERA TA AT ho 2ATIAAIA AJ FHAMDER BOUOUOMARIHG à vobrolos state oct hvieugt notable 0Ù den ul slusetniet arts eos, ciel VMÉÉNGOUE dé UN STE 149301M g #1 et Tr lmiodonols ni rsmornot{ | vaut z à |: 7 en if ee pr | uf La CIEL UN RSR Eh ns PES AHANCE Chop | :| dd | | LÉ 5 æ Rlstelh last tt Dept Per ARE | slSlslelriSt (ele SENS les tele le Cr CES MAMERT AI IE 4Ë ses ls CREER PERS IP DES EEE RAR NES EE CRE RNA I à Jar d 20 1 LEA Nr — It Hal #1 | TE | K «+ | | D | | | | 24MAOOTAFI2" } ( i l | | | 4: | [PCA | h Le a sr es | ! | | #1} | | | { | | | à chimie: #7 W (al PAIE | ll {M ah So | l { I | TES la 23MA4420 _ 0 1 | 1 ne. | | pe Ne HAE DNS 1 a! k | % | pe A v"| ai lrodurté" Ta tale 4 | le | | | «| D || role h Le SEAT AE dr) ANDAMENS Uhr. amratoné A1 | h-ÿ | | L Re | Hal. Pas LA | ü | 14: RO ee EUR | Lscadhe 14 el | | OR F \TeRr 124 | Mori innet | | | | li] Ln | | l | { \ l , | 1 | dla A ER ELA ARE. ONCE A { 5 h ! | DNA VERRE [ARET ST 127. # RER es re » 1 nec deuns > à EE PE ARE M LE RE F: k 4 hs AUTANT OS ANNALES DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE. — ZOOLOGIE Tome IX CATALOGUE RAISONNÉ DES BEPIDOPTÉRES du Département des Bouches-du-Rhône ELNDE la Région de la Sainte-Baume Classé d'après la Methode des Docteurs STAUDINGER et REBEL PAR LE DSP ASIE IE II Officier d'Académie Préparateur au Muséum d'Histoire Naturelle Conservateur du Jardin Zoologique Membre de la Commission des Musée et Bibliothèque d’Hyères. MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ 22-24-26, Avenue du Prado, 22-24-26 1904-190$ À FRÉDÉRIC MISTRAL POÈTE PROVENÇAL OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR LAURÉAT DU PRIX NOBEL CHER ET VÉNÉRÉ MAITRE, Permettez à un de vos admirateurs que vous honorez de votre amitié, à un Alsacien qui au moment cruel de l'annexion, est venu se fixer dans cette superbe région. où le beau ciel bleu se confond avec l’azur de la mer, de vous faire hommage du Cataloque des Papillons de Provence qui va paraître dans les Annales du Muséum d'Histoire Naturelle de Marseille. Le plus grand honneur que vous puissiez lui faire, cher Maitre, estid'accepten la dédicace de Ce travail ;ce sera la consécration de ce quil aura pu faire pour la Provence, et l’assurance de l’accueil favorable que son Catalogue trouvera dans le monde savant et le public. Dans l'espoir que vous daignerez accepter le patronage de mon œuvre, modeste mais toute provençale, je vous prie d’agréer, cher et vénéré Maître, l'assurance de mon respectueux et inaltérable dévouement. P=SIEPI Marseille, le 9 Décembre 1905. Au Docteur SIEPI De grand cœur, cher Docteur, je reçois la dédicace du Cataloque des Papillons de Provence. Ces jolies créatures du bon Dieu me connaissent, j'en ai tant poursuivi, dans mon enfance et toute ma vie! EMI SIERRA Maillane, 12 Décembre 1905 PRÉFACE Notre sol provençal, le plus favorisé de France sous le rapport de la Flore, est certainement celui qui présente à l'Entomologiste la Faune la plus variée. Parmi les nombreux Insectes qui voltigent, qui bourdonnent, qui butinent, les Lépidoptères occupent la première place aux yeux des profanes, par la vivacité de leurs nuances, la grâce de leurs mouvements et l'animation qu'ils répandent autour d'eux. Aussi, sont-ils nombreux en Provence, ceux que l'étude des Papillons a captivés, ceux dont elle a révélé la vocation. Citer les de Saporta, les Dardouin, les Cantener, les Solier, Artufel, Honoré Roux, Faure, etc., c'est faire revivre des hommes qui tous ont fait faire un pas aux connaissances lépidoptérologiques, et dont quelques-uns, conscients de leurs aptitudes spéciales, se sont illustrés dans la Paléontologie végétale, la Conchyliologie, la Botanique. Mais, après leur mort, les matériaux qu'ils avaient entassés ont été dispersés, et leurs observations consignées dans des travaux d'ensemble ou des périodiques de l'époque, toujours précieuses par leur caractère de sincérité, ont cessé de répondre aux besoins des Entomologistes de la nouvelle génération. Tous, à nos débuts, nous avons désiré un Catalogue raisonné des Lépidoptères de notre région, pouvant guider le naturaliste dans ses recherches et le classe- ment de ses collections. Il existe bien deux anciens Catalogues du Var, mais ils sont très incomplets, les Hétérocères y étant à peine traités et les Phalènes entièrement négligées. Notre ami, M. G. Foulquier, a publié à son tour, il y a sept ans à peine, un Catalogue des Lépidoplères des environs de Marseille ; mais ce travail conscien- cieux ne comprend que les Rhopalocères. Aussi, sollicité par nos amis, et surtout conseillé et encouragé par notre Directeur, M. le Professeur Vasseur, qui nous a fait l'honneur d'admettre notre Mémoire dans les Annales du Museum, nous avons entrepris la lourde tâche de présenter un Catalogue aussi complet, aussi sincère que possible, de tous les er Macrolépidoptères des Bouches-du-Rhône y compris la région entière de la Sainte-Baume. C'est le bilan de vingt ans de chasses et d'observations ; c'est la consignation des renseignements fournis par les Entomologistes qui nous honorent de leur amitié et de leur confiance. Nous adressons nos plus vifs remerciements à M. l'abbé C. Frionet, qui nous a aidé de sa haute compétence dans la détermination de nos chenilles. M. P. Rondou, qui a bien voulu revoir nos papillons douteux ; M. Powell, qui nous a facilité la connaissance des lépidoptères des environs d'Hyères, et avec qui nous avons fait des chasses aussi fructueuses qu'agréables. MM. E. Abeille et L'Hermitte, observateurs patients et minutieux, doublés de chasseurs intré- pides, à qui nous devons de nombreux échantillons et de précieuses observa- tions. Enfin, M. G. Foulquier et M. Denfer. Nous serions ingrat en passant sous silence les amis des sciences naturelles qui nous ont ouvert leurs propriétés dans lesquelles nous avons souvent capturé des espèces non encore signalées dans la région, et nous prions, Madame la Marquise de Forbin d'Oppède, M. A. Richard, M. le Baron de Sinety, MM. L. et P. Fournier, de croire à nos sentiments de reconnaissance. Nous avons adopté pour le classement de notre Collection, la méthode des D's Staudinger et Rebel, empruntée à leur Catalogue magistral de 1901. « Calalog der Lépidopteren des Palaearclischen Faunengebieles. Berlin, 1901.» et c'est cette classification que nous avons suivie pour notre Catalogue, afin de le rapprocher le plus possible des dernières connaissances acquises sur ce sujet. Malgré tous les soins dont nous avons entouré la détermination de nos espèces, et la rédaction de l'ouvrage, nous n'oserions affirmer qu'il soit exempt d'erreurs ; aussi recevrons nous avec reconnaissance les remarques qui pour- raient nous être adressées. Le but de notre modeste travail sera atteint, s’il peut être utile aux Naturalistes ; il sera dépassé si sa lecture parvient à réveiller chez quelques indécis le goût des sciences naturelles. A ceux-là nous prédisons les joies que nous a procurées l'étude de cette branche de l'Entomologie. PA SIEPIE Marseille, le 8 Décembre 1905. CONSIDERATIONS SUR LE DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHONE LA CHAINE DE LA SAINTE-BAUME ET LEUR FAUNE LÉPIDOPTÉROLOGIQUE Par les différents aspects de son territoire, la nature variée du sol, les différences d’altitudes et de climat que l’on y rencontre, la richesse, la variété et souvent la localisation de sa flore et de sa faune, le Département des Bouches- du-Rhône s'impose à l'attention du Naturaliste, à la curiosité du voyageur. 11 semble que dans ce coin de terre, la Nature ait voulu réunir les principales formes que revêt l'écorce terrestre. Limité au Nord par la Durance, dont les eaux savamment distribuées sur tout le territoire depuis cinquante ans ont changé son sol brûlant et aride en un jardin fertile, notre Département présente au Sud-Ouest deux grandes plaines, séparées par le Rhône. et dont l'aspect est très différent. La Camargue, formée par le delta du Rhône, est couverte d'un limon tertile composé de terres d’alluvion. Parsemée d’étangs, sillonnée de cours d’eau, elle est couverte d'une végétation luxuriante mais peu variée. Cette contrée, encore peu remaniée par la main de l’homme, donne asile à des bœufs et des chevaux, véritables races autochtones qui soumises à l'homme y vivent cependant à l'état de demi-liberté. Les étangs de la Basse Camargue abritent des bandes de Flamants qui s'y reproduisent depuis les temps les plus reculés en compagnie d'innombrables échassiers, qui trouveront là longtemps encore un abri sûr et un cadre approprié à leur genre d'existence ; tandis que le Castor traqué par les progrès de l’agriculture est appelé à disparaître à courte échéance des berges du Petit Rhône où languissent ses dernières familles. La Crau, cette autre grande plaine du Département, forme un triangle à peu près équilatéral de trente kilomètres de côté environ. Son sol est recouvert de galets et constitue l'ancien estuaire de la Durance. —, HO) = Sèche, aride dans son ensemble, parsemée de rares touffes de dures graminées et de labiées odorantes que paissent les troupeaux sédentaires et transhumants, la Crau dans certains points, grâce à des canaux d'irrigation de date récente, forme de véritables oasis constituées par de vastes exploitations agricoles en pleine prospérité. Peu connues au point de vue entomologique, en raison surtout de certaines difficultés, qui les rendent peu accessibles au naturaliste, la Camargue et la Crau nous ont donné, dans nos rares excursions, fort peu d'espèces dignes d'intérêt, nous devons citer cependant L. Cailino qui semble abondant en Camargue ; mais nous pensons que des recherches méthodiques et soutenues donneraient des résultats intéressants et ménageraient peut-être des surprises. La Crau est limitée au Nord par la chaîne des Alpines, dernier prolongement des Alpes, dont le plus haut sommet atteint 492 mètres. Leurs cimes fréquentées autrefois par le Vautour moine {Vullur monachus) n’assistent plus dépuis trente ans environ qu'aux ébats du Vautour fauve, (Gyps fulvus) et des Cathartes percnoptères, dont les bandes suivent chaque année les troupeaux transhumants. Ces oiseaux et le Ganga catta {Plerocles alchala) que l'on trouve dans toute la Crau rattachent notre faune ornithologique à celle de l'Afrique septentrionale. Si, quittant la Crau et la Camargue, chantées par les poètes, nous nous rapprochons de la mer, nous admirons une région couverte d'oliviers, d'amandiers et de cultures, et nous arrivons enfin à Marseille, bâtie sur un sol hérissé d'inégalités et entourée de collines qui l'enveloppent d'un gracieux manteau. Plusieurs chaines, toutes fournies par les derniers contreforts des Alpes provençales concourent à former cette ceinture. L'une d'entre elles, chaîne de Vaufrège et de Saint-Cyr, imprime à ses côtes une singulière irrégularité, dessinant d'élégants promontoires, tandis que ses sommets dénudés bornent l'horizon de dentelles calcaires aux capricieuses découpures. C'est au pied de cette chaîne, sur son versant septentrional que sont éche- lonnés les villages de Saint-Loup, Saint-Marcel, La Penne, qui, jusqu'à Aubagne sont riverains de l'Huveaune. C'est dans les vallons correspondant aux villages que nous venons de citer, en allant du Nord au Sud, que dès les premiers jours de printemps volent Thaïs, Leptidia, Euchloé et les nombreuses Lycaenes. C'est là, au milieu des senteurs aromatiques, sous l'ardeur du soleil de Juillet, que les Satyrus fidia, actaea, allionia, recherchent les roches surchauffées. C'est là encore qu'Hes- peria sidae se reproduit, et que d'innombrables noctuelles sortent le soir des buissons. — II — Sur le versant méridional, des vallées descendant dans les flots bleus de la Méditerranée forment les calanques de Port-Miou, Morgiou, Sormiou, tandis que d’autres crêtes, suivant la chaîne sous-méditerranéenne, s'élèvent en récifs, ou émergent des eaux pour devenir les îles de Riou, Jaïre, Maïre et des flots de moindre importance encore dont l'approche annonce au marin l'entrée du port. Ces îles presque dénudées, sont pourvues d’une végétation naine ; les graminées, les plantes basses en font les frais. Seul, le Pancralium maritimum s'y fait remarquer avec quelques représentants de la flore méridionale du littoral. La chaîne de l’Etoile, dont les principaux sommets sont le Mont Mimet, le Garlaban, le Pilon du Roi, N.-D. des Anges au Nord de Marseille ; celle de l'Estaque à l'Ouest, contribuent aussi à l'envelopper d’abris naturels. Leur végétation est sensiblement la même que celle des autres collines, sèche, vigoureuse, résistante et méridionale. Les pins, le chène kermès, les ajoncs y dominent avec, au-dessous d’eux, les graminées, appartenant surtout au genre Brachypodium. La chaîne de Sainte-Victoire, un peu éloignée de Marseille, descend des Alpes provençales, et, s'avançant de l'Est à l'Ouest, s'arrête majestueuse devant Aix où elle dresse d’un seul jet son imposant escarpement qui domine une région riante et fertile. Son plus haut sommet que domine la croix de Sainte-Victoire a 1.050 mètres d'altitude. Malgré le peu de différence qui existe entre cette chaîne et celle de la Sainte-Baume, sa végétation et sa faune sont restées beaucoup plus méridionales et on n'y rencontre qu'un papillon appar- tenant à la faune alpine, l'Erebia epistygne. Dressée au milieu des bassins de l'Huveaune et du Gapeau, la chaîne de la Sainte-Baume s'étend de l'Ouest à l'Est sur une longueur de 12 kilomètres environ, délimitant presque les départements des Bouches-du-Rhône et du Var, et séparant le Plan d’Aups des vallées de Signes et de Cuges. Les branches de Roussargue, Roquefort et La Gardiole, qui en dépendent, s'étendent dans le département des Bouches-du-Rhône, se prolongeant jusqu’à N.-D. de la Garde à Marseille. Les crètes, ainsi que les plus importants reliefs des chaînes que nous venons d'étudier, sont formées de calcaire solide qui constitue l’ossature des montagnes de Provence. A ses pieds, sur le versant Nord, s'étend comme un vaste tapis, la forêt de la Sainte-Baume dont la lisière borde les cultures du Plan d'Aups. On y trouve les plantes subalpines que l’on ne rencontre habituellement dans la plaine que sous des latitudes beaucoup plus élevées ; la grande variété de végé- taux qui s'y trouvent frappe d'étonnement, car les flores du Nord et du Midi y sont largement représentées. Tandis que la forêt, aux arbres séculaires, constitue un mélange de Chênes, Frènes, Charmes. Bouleaux, Hêtres, Tilleuls, Ifs, les sous-bois sont émaillés d'Hépathiques aux fleurs bleues, et de Lys martagons. Les sommets présentent sur certains points de véritables prairies naturelles et celle de Saint-Cassien, à 1.140 mètres d'altitude, est émaillée de Prime- vères, de Corydalis solida, tandis que les roches sèches sont piquées de bouquets d’Anthylis montana. Cette région de la Sainte-Baume, que nous avons parcourue cent fois dans tous les sens, nous a fourni les éléments les plus précieux de notre collection. Les sommets, belvédères magiques d'où l'on domine une contrée d'une variété infinie nous. ont fourni Parnassius Mnemosyne, Nemeobius lucina, Erebia épistygne, Geometra papilionaria, Abraxas grossulariata et d’autres espèces encore, appartenant aussi peu à la faune méridionale. Le Col de Bretagne, s'ouvrant sur la vallée de Saint-Pons, nous donne en nombre Apopestes dilucida, Polia venusta, et d'autres noctuelles aussi remarquables, tandis que le fond de la vallée et la descente de Saint-Zacharie et d’Auriol nous fournissent comme les environs d'Aix, la rarissime Cimelia margarita. Nous pourrions augmenter le nombre de nos citations, mais nous craignons qu’elles fassent double emploi avec le Catalogue. Sous notre climat provençal, certaines espèces appartenant à une faune exotique introduites probablement avec des végétaux, s’y reproduisent et y sont communes. Nous trouvons Plusia verticillata vivant en communauté avec Plusia chalcytes dont elle n'est qu'une varièté appartenant à la Chine et au Japon. Les captures que nous avons faites en Octobre 1901 et Octobre 1904 de Plusia aurifera semblent être plutôt le résultat d'invasions accidentelles que le fait d'un acclimatement définitif. C’est qu'en effet, la température de Provence, plutôt tiède, est souvent profondément troublée par deux vents très différents, le mistral au souffle glacial et le siroco à l'haleine brûlante. Aussi pouvons-nous attribuer à ce vent du Sud qui souffle souvent en été avec rage, l'importation presque toujours provisoire d'espèces du continent africain ou d’une zone médi- terranéenne européenne plus chaude que la nôtre. Daphnis nerï, que nous trouvons certaines années en abondance et qui d’autres années nous manque complètement semble justifier cette hypothèse, car ce papillon vient visiter notre littoral en été, s'y reproduit rapidement et périt en hiver dans l'état où le trouve l’abaissement de température auquel il ne peut résister. Ne peut-on pas attribuer aussi au mistral, l'arrivée de Deilephila galii, commun dans le Nord- Est. Un autre facteur contribue à enrichir notre département. C'est le canal d'arrosage emprunté à la Durance. Créé en 1856 par M. de Montricher, qui conçut l'idée d'amener sur le territoire de Marseille les eaux de la Durance, le canal a transformé le pays qu'il traverse. Les eaux ont apporté en même temps que la fraicheur et la fertilité, certaines plantes qui se sont acclimatées chez nous et avec elles, les papillons dont les larves sont les parasites. Mais si certaines espèces se sont introduites en Provence, d'autres tendent à disparaître, sous l'influence du morcellement de la propriété et des violents incendies, presque annuels, qui auront bientôt converti nos collines boisées en roches arides. Déjà Lycœna Iolas, assez commune autrefois à Saint-Pons, aux environs de la Glacière, est devenue une des raretés du département, depuis qu'un incendie a détruit tous les Baguenaudiers de cette région. Ulochlaena hirta, Polia venusta et bon nombre d'espèces communes il y a peu d’années encore sur la colline de Notre-Dame-de-la-Garde et dans ses environs ont disparu sous l'influence de la construction de chemins d'accès et du morcellement des propriétés avoisinantes. Les lépidoptères ont encore à lutter dans le voisinage des habitations contre un danger bien grand, celui des lumières qui en font périr des légions sans laisser de descendants. Il est à remarquer que beaucoup d'espèces ne sont représentées dans notre pays, que par leurs variétés ou aberrations : affaire d'accommodation au milieu ambiant, climat, nourriture, pression atmosphérique, etc. Il est facile d’ad- mettre dans ce cas, que l'espèce n'ait pu résister à la concurrence faite par la variété dont les aptitudes à l'accommodation pouvaient être plus grandes. Mais dans d’autres cas, où nous trouvons le type et la variété, vivant côte à côte, provenant de la même ponte, et sans qu'il s'agisse pour celà d’un dimorphisme saisonnier ou sexuel, ou d’une espèce à éclosions partielles dont les individus ont fait un stage plus long les uns que les autres à l’état de chrysalide, que devons-nous penser de l'association de l’espèce avec la variété ? C'est ainsi que nous trouvons dans la vallée de Saint-Pons, au milieu de la senteur d’un champ de lavandes, la Lycœna dolus, sa variété vittata, etles formes intermédiaires du type à la variété, toutes à peu près aussi communes les unes que les autres ? C'est ainsi, qu'avec un certain nombre de chenilles d’'Argynnis paphia, toutes identiques, trouvées dans cette même vallée de Saint-Pons, nous avons obtenu simultanément à l’éclosion, Paphia type et ses variétés, plus rares, Valesina et Immaculata. Nous laissons à l'avenir, aux progrès que les sciences naturelles font chaque jour, le soin de résoudre ces différents problèmes. — 14 — Voici en quelques mots l'exposé de notre riante région que nous recom- mandons à l'attention de l'Entomologiste, et en échange de sa peine déjà largement compensée par les récoltes fructueuses qui l’attendent à chaque pas, il aura comme le pâtre, le privilège d'être un des rares témoins des scènes grandioses de la Nature. S'il parcourt par une belle nuit d'été la montagne solitaire et silencieuse, il sera surpris par le spectacle de la vie active des êtres que l'on ne voit que dans l’immobilité du sommeil. Explorant les sommets de la Sainte-Baume après avoir assisté au coucher du soleil éteignant ses rayons dans le lointain de la vallée, nous avons vu les Lise- rons fermer leur calice aux caresses des papillons, et les trèfles replier leurs feuilles pour se livrer au repos, tandis que les Silènes développaient leurs pétales avides de rosée ! se Tous les oiseaux se taisent, seul le rossignol vocalise dans le bois, obéissant à l'amour qui l’agite. De nombreux Orthoptères troublent eux aussi le silence de la nuit par leur bruissement du plus gracieux effet dans ce cadre poétique. Et à nos pieds, dans les hautes herbes, que de drames ignorés de la lutte pour l'existence : c'est l’escargot, c’est la chenille, qui, lentement s’assimilent ce qui, il y a un instant encore était une fleur; c’est une scolopendre qui s'empare d'une malheureuse larve sans défense ; c'est le gecko qui guette une proie facile ; c’est le houhoulement du hibou annonçant la mort d’une fauvette endormie... C’est enfin le réveil de tous ces artisans de la Nuit, qui, conti- nuant l'œuvre des diurnes, montrent aux yeux étonnés du Naturaliste, une population active, qui travaille, lutte et meurt après avoir assuré la persistance de l’Espèce. I nous reste maintenant à souhaiter que notre faible parole et le Catalogue que nous avons l'honneur de présenter aujourd’hui parviennent à stimuler l’ar- deur des jeunes entomoiogistes, et conduisent l’un d'eux à combler les lacunes que nous avons certainement dû laisser. Notre récolte a été fructueuse, mais il reste bien à glaner encore sous le beau ciel de Provence ! DEP YSIEPRE BIBLIOGRAPHIE Dr Boisduval. — Essai sur une Monographie des Zygénides. Paris, 1820. Dr Boisduval. — Genera et Index Melhrodicus europeorum Lepidopterorum. Parisiis, 1640. Godard et Duponchel. — Hisloire nalurelle des Papillons d'Europe. Paris, 1820 à 1838. Duponchel. — Supplément à l'Histoire Naturelle des Papillons de France. Paris, 1836 à 1846. Duponchel. — Iconographie et Histoire Naturelle des Chenilles. Paris, 1840. P. Cantener. — Catalogue des Lépidoptères du Var. Paris, 1833. Segond fils. — Catalogue des Lépidoptères du Département du Var. Dragui- gnan, 1833. L. Berce. — Faune entomologique française. Lépidoplères. Paris, 1867 à 1873. P. Millière. — Jconographie et description de Chenilles et Lépidoptères inédits. Lyon. 1859 à 1674. G. Roûüast. — Catalogue des chenilles européennes connues. Lyon, 1883. Hofmann.— Die Raupen der Gross-Smetlerlinge Europas. Stuttgart, 1893. Dr Sériziat. — Catalogue synonymique des Lepidoplères d'Europe. Nancy, 18694. Dr Sériziat. — Répertoire des variétés, aberrations et hybridations des Lépidop- tères d'Europe. Nancy, 1897-1898. G. Foulquier. — Catalogue raisonné des Lépidoplères des Bouches-du-Rhône. Marseille 1890. J. de Joannis. — Aflas colorié des papillons d'Europe. Paris, 1901. Dr ©. Staudinger und D’ H. Rebel. — Catalog der Lepidopleren des Palaearctischen Faunengebietes. Berlin, 1901. P. Rondou. — Cualalogue raisonné des Lépidoplères des Pyrénées. Paris- Gèdre 1903. Feuille des Jeunes Naturalistes.— Paris, 1870 à 1905. 10 —— TABLEAU DES FAMILLES ET SOUS-FAMILLES PAPILIONIDAE. PIERIDAE. NYMPHALIDAE. I. — NYMPHALINAE. IT. — SATYRINAE. LIBYTHEIDAE. ERYCINIDAE. LYCAENIDAE. HESPERIIDAE. SPHINGIDAE. NOTODONTIDAE. THAUMETOPOEIDAE. LYMANTRIIDAE. LASIOCAMPIDAE. SATURNIIDAE. DREPANIDAE. TEANRIDIDRE: NOCTUIDAE. I. — ACRONYCTINAE. I. — TRIFINAE. III. — GoNOPTERINAE. IV. — QUADRIFINAE. V. — HYPENINAE. CYMATOPHORIDAE. GEOMETRIDAE. [. — GEOMETRINAE. II. — ACIDALIINAE. ENLe IV: — LAREATIINAE. — ORTHOSTIXINAE. V. — BoaRMIINAE. NOLIDAE. CYMBIDAE. SYNTOMIDAE. ARCTIIDAE. I. — ARCTIINAE. IT. — LiTHOSIINAE. HETEROGYNIDAE. ZYGAENIDAE. J. — ZYGAENINAE. COCHLIDIDAE. PSYCHTDAE: SESIIDAE: COSSIDAE. HEPIALIDAE. CATALOGUE RAISONNE DES BMÉEÉDOPTÉERÉES DU DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHONE ET DE LA RÉGION DE LA SAINTE-BAUME RHOPALOCERA PAPILIONIDAE GEN PABNEONIE): P. Podalirius (L.) — Très commun dans toute la région, ce papillon a deux générations. On le voit d’abord, de Mars à Juin, puis de Juillet à Octobre, mêlé à la variété. Les exemplaires capturés sur les hauteurs, sommets de la Sainte-Baume, chaîne de Sainte-Victoire, se distinguent par leur coloration plus foncée et leur plus petite taille. La chenille se trouve de Mai à Juillet, puis d'Août à Novembre sur Amygdalus communis. A. persica. Prunus armeniaca. P. domeshica. P. spinosa. Pyrus commu- mis. P. malus. Les chenilles de la seconde génération passent l'hiver à l'état de chrysalides contre les troncs des arbres qui les ont nourries, ou les murailles avoisinantes, le plus souvent exposées au Midi. Très variables dans leur coloration, ces chenilles sont vertes, jaunes, roses ou brunes avec toute la gamme des nuances intermédiaires. Les unes sont chevron- nées et pointillées de noir, d'autres aussi communes, présentent des points rouges plus ou moins nombreux, mais toujours plus abondants à la partie antérieure du COrps. Vs = te — Quand on l'irrite, ia chenille de P. Podalirius comme celle de P. Machaon oppose deux tentacules rétractiles, invisibles au repos, et placés sur le premier anneau ; elle répand en même temps une odeur pénétrante particulière. P. Podalirius var. Zanclaeus (7.) (1). — Tout récemment nous avons signalé la présence dans notre région, de la variété zanclaeus qui jusqu à présent avait été confondue ici avec le type. Cette variété semble être un cas de dimorphisme saisonnier et remplace presqu'entièrement le type à Marseille en Août-Septembre. Cependant, les premières éclosions de la deuxième génération, rappellent autant P. podalirius que sa variété. Nos plus beaux et grands exemplaires de cette forme proviennent des jardins qui entourent le Muséum. La chenille de zanclaeus ressemble en tous points à celle du type. P. Machaon (L.) — Moins commun que P. podalirus, P. machaon est répandu comme lui dans toute la région. 11 se montre une première fois en Avril-Mai puis de Juillet à Septembre ; comme dans l'espèce précédente, les exemplaires provenant des hauteurs sont les plus foncés. La chenille vit de Mai à Juin puis d'Août à Octobre aux dépens de Fœniculum vulgare, Daucus carota, Rula graveolens. Noire et velue dans le premier âge, elle ne prend sa belle livrée verte annelée de noir et piquetée de rouge qu'à sa troisième mue. Quelques rares chenilles tardives de la deuxième génération demeurent noires par envahissement des zônes noires sur la couleur fondamentale verte, et restent plus petites. Elles constituent la variété Migricans dont nous conservons un superbe exemplaire trouvé sur Fæniculum aux environs de Mas- Thibert le 20 Septembre 1902. De deux autres chenilles de Ngricans trouvées vers le 10 Octobre dans le Jardin Botanique de l'Ecole de Médecine, l'une mourut avant la nymphose et l’autre nous donna fin Avril suivant, un machaon de taille moyenne ne différant en rien du type. La variété ne porte donc réelle- ment que sur la chenille. P. Machaon var. Sphyrus (H8.) — Forme estivale, très rare, plus foncée et beaucoup plus petite que le type. Se rencontre quelques fois dans notre région. Gen. THAIS (F). T. Polyxena (Schifi) var. Gassandra (H8.) — Vole fin Mars et commen- cement d'Avril le long des canaux qui sillonnent la Crau près d'Arles. Plus commune aux environs d'Hyères, inconnue aux environs immédiats de Marseille où nous l'avons recherchée en vain dans les différentes stations d’Arislolochia (1) Siepi. — Quelques Lépidoptères Rhopolocères non encore signalés près de Marseille. — Feuil. des Jeu. Nat. n° 407, Sept. 1904. =D — rolunda (bords de l'Huveaune entre Saint-Menet et Camp-Major). Chenille en Mai-Juin sur Aristolochia rotunda et A. Clématitis ; est souvent ichneumonisée, mais s'élève bien et passe l'hiver, quelquefois deux ans en chrysalide. T. Rumina (L.) var. Medesicaste ([L1L.) — Cette belle Thaïs est plus commune qu'elle le paraît aux environs immédiats de Marseille, mais elle est très localisée. Elle anime nos collines, calcaires et chaudes ; vallons de Saint-Marcel, Saint-Loup, La Penne, des Eaux-Vives,, de Toulouse, de Morgiou et Sormiou, depuis Avril jusqu'aux premiers jours de Juin. Nous l'avons rencontrée dans la vallée de Saint-Pons, près de Saint-Zacharie, près d’Aix ; elle est commune aux environs d'Hyères; Ce papillon s'écarte peu de sa plante nourricière, vole lentement et bas et se laisse prendre facilement. Chenille en famille sur Aristolochia pistolochia qui croît par toufles dans nos collines calcaires exposées au Midi, où elle révèle sa présence par son odeur aromatique spéciale. Cette larve s'élève facilement, mangeant en captivité A. rotunda et A. clemalis à défaut de A. pislolochia ; comme l'espèce précé- dente elle est souvent ichneumonisée, passe l'hiver et quelquefois deux ans en chrysalide. Nous avons élevé un grand de Chenilles de T. Medesicaste sans avoir jamais pu obtenir l’aberration Honorati qui semble particulière à Digne. GEN. PARNASSIUS (LaTR). P. Mnemosyne (L.) — La présence de ce Parnassien dans notre région a passée inaperçue jusque dans ces dernières années (1). C’est sur la chaîne de la Sainte-Baume, au pied des roches qui constituent le Pie de Saint-Cassien, dans la prairie naturelle bordant au Nord le sommet et la crête qui relient ce Pic à celui des Béguines, à 1.100 mètres d'altitude, que vole P. Mnemosyne. Notre ami M. Powell l'y rencontra une première fois le 7 Juin 1901 et depuis, nous en capturons tous les ans un certain nombre de fin Mai à fin Juin. Ce papillon vit mêlé à Aporia Cralaegi dont il se distingue par son vol plus lent et moins soutenu, On l’aperçoit dès sept heures du matin volant de buisson en buisson et butinant les fleurs qui émaillent la prairie. Notre Mnemosyne que j'ai pu comparer à la race des Pyrénées-Orientales grâce à l'obligeance de M. Rondou, est plus grande et moins tachée de noir que la forme pyrénéenne ; elle se rapproche davantage de la forme des Alpes. Commes chez ses congénères des Pyrénées et des Alpes, la poche cornée de la ® ne se développe qu'après l'accouplement. (1) Siepi. — Parnassius mnemosyne à la Sainte-Baume. Feuil. des Jeun. Nat., N° 407, Sept. 1904. — 90 — La chenille vit en Février-Mars sur Corydalis solida qui émmaille de ses fleurs roses la prairie de Saint-Cassien ; elle mange la nuit, se tenant cachée pendant le jour dans l'inextricable réseau formé par les ryzômes des corydalis et les racines des graminées s'entrecroisant sous la mousse. C'est là aussi que s'opère la nymphose dans un mince treillis de soie qui relie la chysalide aux racines qui l'entourent. PIÉRIDAE GEN. APORIA (H8.) A. Crataegi (L.) — Espèce commune dans la région, moins commune cependant aux environs immédiats de Marseille que dans la région de la Sainte-Baume où l'espèce est abondante. S'élève jusqu'aux sommets : Pic de Bretagne, Saint-Cassien, Chaîne Sainte-Victoire, vole en Mai et Juin. Chenille en famille dans le jeune âge sur Crataegus oxyacanlha, se disperse en Avril pour accomplir sa dernière mue; se chrysalide à découvert et éclot au bout de quinze jours, GEN. PIERIS (ScHkrk). P. Brassicae (L.) — Très commun partout, affectionne les jardins potagers et les champs. Vole dès Février et se reproduit jusqu'en Novembre. La chenille vit en famille sur les crucifères, principalement sur Brassica oleracea et ses variétés pour qui elle constitue certaines années un véritable fléau. Les chenilles de l'arrière-saison passent l'hiver en chrysalides. Ces dernières varient de nuances : on en trouve d’entièrement vertes. P. Rapae (L.) — Espèce aussi commune que la précédente, évolue comme elle. Chenille sur différentes crucifères : Lepbidium graminifolium. Sinapis nigra. Eruca saliva, etc. P. Rapae var. Manni (Mayer) — L'existence de ce lépidoptère dans notre région repose sur la capture de deux exemplaires pris aux abords du Palais Longchamp en Mai 1905. P. Ergane (H.) — Espèce assez rare, vivant comme la précédente, se prend en été dans les cultures et à la lisière des bois. Chenille sur les crucifères. P. Napi (L ) — Vole au printemps dans les champs et les collines, partout dans le département. S'élève avec P. brassicae jusqu'aux sommets. Chenille sur différentes crucifères ; celles de l’arrière-saison évoluant de préférence sur les divers Lepidium. — Qi P. Napi var. Napaeae (Esp.) — Génération estivale de P. Napi, vit comme le type. P. Daplidice (L.) — De Juin à Septembre dans toute la région, s'élève jusqu'aux sommets. Chenille d’Avril à Juin sur -Drplolaxis tenuifolia, Reseda lulea, Thlaspi arrense. P. Daplidice var. Bellidice (O.) — Génération vernale de Daplidice, vit comme le type,et se rencontre au printemps dans les mêmes lieux. Cette forme provient de chenilles qui évoluant de Septembre à Novembre passent l'hiver en chrysalide. GEN. EUCHLOË (H3.) E. Belia (Cr.) — Commun dans toutes nos collines en Avril et Mai. Chenille de Mai à Juillet sur Brsculeila laerigata. S'élève facilement, reste quelquefois deux ans en chrysalide. E. Belia var. Ausonia (H8.) — Génération estivale de Belia constituée par l’éclosion en Juin de quelques chenilles à évolution rapide, donnant alors des papillons plus grands, plus clairs, ayant le dessous d’un vert fortement jaunâtre. Fréquent sur les crètes de la Sainte-Baume. E. Tagis (H8.) var. Bellezina (B.) — Variété française de E. Tagis d’Espagne. Vole de bonne heure en Avril-Mai dans les collines des environs de Marseille et d'Aix où elle est assez rare et assez localisée. Tour de César à Aix; Vallons des Escourtines, des Eaux-Vives, de Passe-Temps à Marseille, Saint-Pons. Chenille en Juin sur {beris pinnata, I. linifolra. E. Cardamines (L.) — Commun du 15 Mars à fin Mai dans toutes nos colline. ® moins abondantes que les &. Varie beaucoup de grandeur. Chenille de Mai à Juillet sur Cardamine pralensis. E. Euphenoïdes (SrcR.) — Ce joli papillon anime en Avril et Mai la plu- part de nos collines. Il est de taille très variable et comme le précédent est représenté par beaucoup plus de & que de®. La chenille vit en Juin-Juillet sur Biscutella læœrigala dont elle mange la fleur et le fruit. Elle s'élève facilement et passe l'hiver en chrysalide. GEN. LEPTIDIA (Biizs.) L. Sinapis (L.) — Souvent confondu avec ses variétés, en raison des passages formés par des individus difficiles à rapporter nettement à l’une des formes décrites ; L. Sinapis type répond parfaitement à la figure qu'en donnent Godard et Duponchel. — 22 — Commun de Juin à fin Septembre dans tous nos bois et nos collines : nous le trouvons sur tous les points et à toutes les altitudes de notre territoire. Comparé aux exemplaires du Nord, notre L. Sinapis provençal n’en diffère pas. La ® est le plus souvent semblable au ©‘; cependant, un certain nombre d'individus présentent un exemple de dimorphisme sexuel assez fréquent chez les lépidoptères, et s'éloignent plus ou moins du type pour devenir : L. Sinapis aberr. © Erysimi (Bra ) que le D' Staudiger, dans son Cata- logue Magistral de 1901, caractérise ainsi: « ® gen. aest. (utrinque alba) » que nous traduisons par : Individus ® de la génération estivale, blancs des deux côlés. Et de fait, L. Erysimr vraie est entièrement blanche privée même de la tache apicale noire. On rencontre souvent, en été, L. Sinapis accouplé avec L. Erysimi plus ou moins pure. L. Sinapis var. Lathyri {Hub. anle 1827) gen. vern. — Cette forme prin- tanière de Sinapis est caractérisée dans le Cafalogue du D" Standinger par: « (AI. post. subt. obscure virescentibus) » dessous des ailes inférieures d'un verdätre obscur. C'est, en effet, sous cet aspect que se présente le L. Lathyri, décrit par Hübner avant 1827, et qu'il ne faut pas confondre avec L. Lalhyri de Godard et Duponchel, L. Lathyri, Hub. de Berce, ni celui de Foulquier, que nous rapportons avec le D’ Staudinger à Lepldia Duponchelu. L. Lathyri vole en Avril-Mai dans toute notre région, partout où se montre L. Sinapis et provient de chrysalides ayant passé l'hiver. L. Sinapis var. Diniensis (B.) gen. aest. « (Omn. subtus albidis.) ». — Tous les dessous blanchâtres ; voilà ce que dit, de cette variété, le D” Stau- dinger : Cette forme estivale qui comprend des individus des deux sexes, rap- pelle l'aberration ® Erysimi ; mais cette dernière est privée de la tache apicale noire qui persiste toujours nettement chez Diniensis, tandis que mème chez les sujets formant la transition entre Sinapis et Erysimr, elle est toujours plus ou moins effacée. Moins commune que les variétés précédentes, Diniensis se ren- contre pendant tout l'été, en petit nombre partout où vole le type. La Chenille de Leptidia sinapis et ses variétés, vit de Mai à Septembre sur les Viscia, Lathyrus, Lolus cornicu'alus et différentes légumineuses herbacées. Elle donne lieu à des éclosions partielles ; certaines d'entre elles éclosant l’année suivante, quoiqu'appartenant aux premières pontes. L. Duponchelii (SrGR.) — Espèce très distincte, très bien figurée dans Godard et Duponchel, I, pag. 43, fig 3-4, où l'auteur en fait son L. Lathyri. C'est aussi sous ce nom que Berce I, pag. 116, en donne une bonne description, et que Foulquier en parle dans son Catalogue et dans la Feuille des Jeunes Nat., n° 392. Leptidia Duponcheli se distingue de l'espèce précédente et de ses va- . — riétés par ses ailes supérieures plus anguleuses, sa tache apicale triangulaire très étendue et jamais arrondie, par le dessous des ailes inférieures orné de deux taches blanchâtres, l’une allongée, l'autre triangulaire, large, rejoignant le bord terminal de l'aile, et reposant sur un fond gris verdätre. L. Duponchelui vole depuis fin Mars jusqu'en Mai; on le rencontre aux environs de Marseille, dans les vallons des Eaux-Vives, des Escourtines, de Passe-Temps, de Toulouse ; à Saint-Zacharie : sur la route de la Sainte-Baume, au Plan d’Aups, à Saint-Pons, Gémenos et dans le vallon de Signore. Il existe égale- ment aux environs d'Aix : Tour de César et sur le versant méridional de la chaîne de Sainte-Victoire. Cette espèce est beaucoup moins commune que L. Sinapis. Chenille en Juin-Juillet sur As/ragalus purpureus. GENAGOIETASAIES) GC. Hyale (L.) — Assez commun dans toute la région, plus abondant cepen- dant sur les hauteurs de Carpiagne, Col de Bretagne, sommets de la Sainte- Baume, chaîne Sainte-Victoire. Paraît une première fois en Avril-Mai, puis vers la fin de l'été. Chenille de Juin à Octobre sur les plantes des genres : Medicago, Cororilla, Trifolium, Viscia. Les dernières passent l'hiver en chrysalide. C. Edusa (F.) — Vole presque sans interruption de Mars à Octobre dans toutes nos prairies et jardins. Plus rare dans les vallons et collines éloignés de toute culture. L'éclosion de Septembre est particulièrement abondante autour de Marseille. La chenille se nourrit de Trifolum, Cytisus, Coronilla, Lolus, Medicago, etc., quelques individus donnent, sans égard pour la saison, l'aberration suivante : GC. Edusa aberr. Q Helice (H8B.) — Cas de dimorphisme sexuel que l’on rencontre avec le type, assez commun dans le Plan d Aups. Des chenilles provenant d'œufs de ® edusa, élevées sur Lolus corniculalus, nous ont donné des papillons appartenant au type, à la variété, ainsi que les formes intermé- diaires. Nous avons obtenu le même résultat avec une ponte de ® helice. GEN. GONEPTERYX (LEaAcH.) G. Rhamni (L.) — Très rare dans les collines des environs de Marseille, plus abondant aux environs d'Aix, bois de Valabre, Roquefavour, Luyaes, se montre dans les bois de Saint-Pons, devenant de plus en plus commun à mesure que l’on s'avance de la Sainte-Baume, où il est assez commun. Vole sur les crètes en compagnie de G. cleopa'ra et se retrouve dans le bois et le Plan d’Aups. G. Rhamni a deux générations, l'une de Mars à Mai, la seconde de Juillet-Août. Chenille en Mai-Juin sur R'amnus alalernus. R. alpina. nr G. Cleopatra (L.) — Ce joli lépidoptère est très abondant aux environs immédiats de Marseille, et anime tous les vallons de notre territoire. On le rencontre d'abord en Mars-Avril, puis en Juillet-Août, et enfin lorsque l’arrière- saison est chaude, on trouve mème fin Septembre et en Octobre des exem- plaires très frais, par conséquent d'éclosion récente, comme il nous a été donné de le constater cette année encore. La chenille vit sur Rhamnus alalernus, on la trouve communément en Mai- Juin en battant les Nerpruns:; elle s'élève facilement et se chrysalide contre la tige qui l’a nourrie. N'ayant jamais trouvé de chenilles de G. cleopatra en dehors des mois de Mai et Juin, et ayant eu dans nos élevages des chrysalides qui ont éclos en Juillet tandis que d’autres ont hiverné pour n'éclore qu'au printemps suivant, nous avons été conduit à penser que ce papillon pouvait n'avoir qu'une génération à éclosions partielles. G. Cleopatra var. © Italica (GErH.) — Caractérisée par la teinte jaune des parties inférieures, Cette forme signalée en Provence par M. Foulquier sous le nom de Massiliensis, est considérée par les auteurs comme un exemple de dimorphisme ©‘ saisonnier. Cependant nous l'avons capturée quelquefois en Mars et Avril dans la vallée de Saint-Pons, et près de Marseille dans le vallon de Toulouse. Beaucoup plus abondante en Juillet, on la rencontre alors assez communément partout où vole G. cleopatra. Nous possédons un superbe exemplaire de cette variété que nous devons à l'obligeance de M. E. Abeille. Ce sujet capturé dans la vallée de Saint-Pons, en Juillet 1903, présente en plus des caractères propres à walica, un reflet rose très intense occupant toute la surface des ailes. NYMPHALIDAE I NYMPHALINAFE GEx. CHARAXES (O.) C. Jasius (L.) — Ce beau lépidoptère est essentiellement méridional. Assez fréquent à Marseille, Jardins du Palais Longchamp (1) et dans la banlieue, La Penne, Les Aygalades, Montolivet ; il est plus commun à Gémenos, Saint-Pons et devient abondant sur le littoral à mesure que l'on s’avance d'Hyères et de la chaîne des Maures. C.Jasius paraît deux fois, en J'uin d’abord, puis en Septembre- (1) Siepi. — Charaxes Jasius. Feuil. des Jeun. Nat., n° 193, Novembre 1886. — Contribution à l’His- loire naturelle de Charaxes Jasius, Feul, des Jeun. Nat., n° 380, Février 1903. — 5 — Octobre. L'éclosion de Juin peut passer inaperçue dans les localités où le pa- pillon n'est pas commun; celle de Septembre est de beaucoup plus abondante. Chenille en Juillet-Août, puis d'Octobre à fin Mai, car elle passe l'hiver à découvert sur les feuilles d'A rbulus unedo et A. andrachne. Elle s'élève très bien en captivité, mais en liberté il en meurt un grand nombre pendant l'hiver, ce qui explique la rareté du papillon en Juin. GEN. APATURA (F}. A. Ilia (ScHirr) var. Clytie (Scirr). — Très rare dans le département, depuis une quinzaine d'années surtout. Paraît deux fois, en Juin et en Août. Se plait au sommet des grands arbres d'où il ne descend que le soir un peu avant le coucher du soleil. Observé autrefois à Camoins-les-Bains, Aubagne, Meyrar- gues. Moins rare aux environs de Draguignan. Chenille en Mai et Juillet sur les peupliers. GEN. LIMENITIS. (F.) L. Camilla (Scnirr). — Ce joli lépidoptère est commun dans toutes nos collines. Il vole en Avril-Mai puis de Juillet à Septembre, en planant, et se pose volontiers sur les buissons de ronces. Nous possédons un superbe exemplaire de l’aberr. ® Pithorussa Mill, capturée dansle Var. La chenille vit à découvert en Mars et en Juillet sur les Lonicera 1mplexa, L. etrusca, L. xylosteum. Elle s'élève facilement. GEN:"PYRAMEIS (Hs) P. Atalanta (L.) — Se trouve partout dans toute la région où elle paraît dès les premiers beaux jours jusqu'aux froids de l'hiver. Cette vanesse hiverne du reste comme plusieurs autres espèces et il n’est pas rare de la rencon- trer dans des arbres creux, sous les voûtes et même dans les caves. Chenille au printemps et en automne sur Partelaria diffusa, Urtica dioïca, les différentes Malva. Nous avons souvent trouvé en Mai cette chenille en nombre sur les Orties, le long de l'Huveaune, associée à Vanessa urlicae, mais contrairement à cette dernière qui vit à découvert, la chenille d’Afalanta se cache dans une feuille roulée en cornet et retenue par quelques fils de soie. P. Cardui (L.) — Ce lépidoptère a plusieurs générations qui se succèdent depuis Avril jusqu'en Octobre. Toujours commun, il est tellement abondant certaines années que sa présence semble être le fait d'uneimmigration. 4 6 — Nous possédons un exemplaire de cette espèce dont ja taille ne dépasse pas celle d'un E. cardamines, capturé en Juin aux environs de Marseille. La chenille vit sur toutes les espèces de chardons ; l’artichaut n'en est pas épargné. GEN. VANESSA. (F.) V. lo (L). — Signalée depuis longtemps à Aix, à la Sainte-Baume et dans la vallée de Saint-Pons, cette belle vanesse a passé inaperçue aux environs de Marseille jusqu’à ces dernières années (1). Nous avons eu le plaisir de la trouver dans plusieurs localités de notre banlieue. Camoins-les-Bains, la Penne, où la chenille vit en colonies de plusieurs centaines sur Urhica dioïca. Le papillon, que l’on voit rarement ici vole en Mai et Juillet. Chenille en Juin, puis en Août-Septembre. A défaut d'orties elle s'accommode en captivité de feuilles de houblon. La nymphose dure environ 14 jours, et les chrysalides varient beaucoup entre elles. La variété Joïdes (O) n'est qu'une forme plus petite ; on la rencontre avec le type et elle s'obtient par l'éclosion de chrysalides dont les chenilles ont été mal nourries. V. Urticae {L.) — Se trouve dans toute la région, dans les lieux humides, le long des ruisseaux, Jarret, Huveaune, vole depuis Mars jusqu'en Septembre. Papillon moins commun que la chenille que l'on trouve quelquelois en grand nombre sur Urlica dioïca. V. Polychloros (L). — Cette Vanesse hiverne comme P. Afalania et V. Anliopa. L'éclosion a lieu en Juillet et l'on voit voler dès les premiers jours du printemps les individus qui ont échappé aux rigueurs de l’hiver. La chenille vit à découvert, en famille sur l'Orme, le Saule, le Chêne, le Cerisier. Il faut la rechercher en Juin, elle s'élève très bien et éclot au bout d’une dizaine de jours de nymphose Espèce commune dans toute la région, plaine et sommets. V. Antiopa (L.) — Comme l'espèce précédente, Antiopa vole dèsles premiers beaux jours ; mais là encore il s’agit de sujets qui ont hiverné, facilement reconnaissables du reste à leur frange plus ou moins déchirée et devenue blan- châtre. Dans cet état, cette vanesse vit jusqu'en Mai, s’accouple, pond et disparaît pour faire place à la chenille. Celle-ci vit en sociétés nombreuses, 100 à 250 au sommet des Saules de (1) Siepi. — Quelques Lépid. Rhopalocères non encore signalés près de Marseille. Feuil. des Feu. Nat. NO 407. Sept. 1904. = 7 — toutes espèces, elle évolue assez rapidement et a atteint toute sa taille vers le 15 Juin ; le papillon éclot dans les premiers jours de Juillet. Ce beau lépidoptère se rencontre en Provence partout où il y a des saules. sans égard aux altitudes. Il commence son hivernage de bonne heure, sous une influence certainement autre que le refroidissement de l'atmosphère car nous en avons trouvé souvent d'engourdis en Août; et cette année encore, le 31 Juillet, nous avons capturé une ® engourdie sous une pierre à l’intérieur de l'ancienne glacière du Col de Bretagne. GEN. POLYGONTA (H3.) P. C. album (L.) — Vole en Mars-Avril et Juillet-Août, toujours isolé, Marseille, Aix, Arles, Saint-Pons. Sainte-Baume. Chenille en Juin et Septembre sur les Ormeaux et Prunus spinosa. P. C. album var. Hutchinsoni (Rogson) gen. aest. — La plupart des P.C. album de la deuxième génération appartiennent à cette variété dans notre pays. Ils se distinguent du type par leur plus grande taille, leur coloration plus claire et les ailes moins profondément découpées. P. Egea (CR.) — Aussi répandue que l'espèce précédente, n'est nullement localisée et se trouve partout aux mèmes époques. La chenille vit sur la Pariétaire, nous la trouvons souvent sur les toufles qui croissent contre le Palais Longchamp ainsi que le long des murs de la Penne et de toutes nos banlieues. P. J. album (Esp.) gen. aest. — Beaucoup d'individus de la deuxième génération appartiennent à cette variété. Ils se distinguent par leur dessous plus foncé, presque noir, le dessus plus roux, les tâches sombres mieux marquées, et les antemarginales fauves mieux écrites et plus distinctes. Nous avons obtenu d’éclosion en Juillet 1903 le type et la variété, de chenilles provenant de la mème ponte. GEN. MELITAEA (F.) M. Aurinia (Rorr.) var. Provincialis (B.) — Cette variété dont nousne voyons jamais l'espèce en Provence est assez commune à Hyères, la Farlède, Draguignan, en Mai. Nous l'avons rencontrée dans la vallée de Saint-Pons à Ja mème époque. La chenille vit en Mars-Avril, en petites familles de six à huit individus sur les Plantago el Scabiosa. M. Cinxia (L.) — Se montre deux fois; Avril-Mai puis Juillet-Août dans toutes les collines de la région ; très abondante dans les vallons de Saint-Pons, de la Bourdonnière, de la Penne, Saint-Marcel. 98 — Chenille en Mars et Septembre sur Planlago lanceolala, P. major ; Cenlaurea Jaccaea - M. Phoebe (K\ocH.) — Plus localisée que l'espèce précédente ; vole en même temps qu'elle dans la vallée de Saint-Pons, à la Sainte-Baume. Cassis, etc: Chenille en Mai et Septembre sur les Plantago, Centaurea, Scabiosa. M. Didyma (O.) — La plus commune du genre: vole partout d’Avril à fin Septembre. De taille très variable. Nous possédons un exemplaire capturé dans la vallée de Saint-Pons, dont les dimensions ne dépassent pas celles d’une L. corydon. Chenille de Mai à Juillet sur Plantago lanceolafa, Lappa major, Linaria striata, elc. M. Didyma var. © Alpina (SrGR.) — Se distingue du type par une plus grande taille, la teinte verdâätre du dessus, et les taches noires mieux indiquées. Moins commune que l'espèce, elle vole avec elle en Maiï-Juin sur la lisière de la forèt de la Sainte-Baume, les sommets de la Chaîne, le col de Bretagne, Saint-Pons. Nous l'avons trouvée aussi, quoique plus rarement, dans les vallons de Saint-Marcel, la Barrasse, et de Toulouse. M. Dejone (H.) — Commune à Hyères, assez fréquente à la Sainte-Baume. dans la vallée de Saint-Pons, vallons des Crides et de la Vigne; aux environs d'Aix ; dans le vallon de Fabrégoules près Septèmes, et dans la banlieue de Marseille : la Barrasse, vallon des Eaux-Vives, des Escourtines où elle vole en Juillet. Chenille d'Août à Octobre sur Linaria striala, Antirhinum majus. M. Athalia (Rorr.) — A deux éclosions : Juin et Août, commune à Saint- Pons et dans le plan d’Aups; plus rare dans les environs immédiats de Marseille. Cherille en Mai et Septembre sur les Plantago, Labpa et Melambyrum arvense. M. Parthenie (BkH.) — Plus fréquente à Hyères que dans notre départe- tement où nous l’avons cependant rencontrée au Col de Bretagne, et dans la vallée de Saint-Pons ; Gémenos, se trouve également à Auriol et St-Zacharie. Vole de Juin à Août. Chenille en Mai sur Plantago lanceolala. GEN. ARGYNNIS (F.). A. Euphrosine (L.). — Commune dans la région, plus abondante cepen- dant dans la vallée de Saint-Pons, la Sainte-Baume et les sommets où on la prend d'abord en Avril-Mai, puis en Août. Chenille sur Viola hirla, V. odorala, V. sylvalica, dès les premiers jours de Mai (1° Mai, pic de Saint-Cassien), puis en Septembre, mais plus rare. er A Dia (L.). — Vole avec l'espèce précédente, aux mêmes époques et dans les mêmes lieux, serait plus commune aux environs de Marseille. Carpiagne, vallons de la chaîne de Vaufrèges. Chenille en Juin et Septembre sur les Violeltes. A. Hecate (Esp.). — Rare. Clairières de la forêt de la Sainte-Baume, prairie du pic de Saint-Cassien (29 Mai 1904}, col de Bretagne. Vole de Mai à Juillet. A. Daphne (SCHiFr.). — Très rare. Juin Hyères. Nous possédons deux exemplaires capturés en Juin 1903 et 1905 à la Sainte-Baume, et trois sujets provenant d'éclosions. Chenille en Mai sur Rubus lomentosus, R. discolor et Fragaria vesca. A. Lathonia (L.). — Paraît deux fois par an, Avril, Août-Septembre, mais les éclosions étant très irrégulières, l'espèce vole dans notre pays pendant toute la belle saison. A. Lalhonia est répandue partout, sans être commune nulle part ; nous ne l'avons trouvée un peu abondamment qu'au Plan d'Aups en Juillet, Août. Beaucoup moins sylvicole que les autres Argynnes, elle fréquente nos cultures et se reproduit même dans les jardins du centre de Marseille. Chenille sur Viola fricolor, V. sylvatica, V. odorata, Borrago officinalis et les Symphytum. Avril, Mai, Juillet, Août. A. Aglaja (L.). — Très localisée chez nous. Vole du 15 Juin au 20 Juillet environ, à la Sainte-Baume, dans le vallon de Signore, la lisière du bois et une partie du Plan d’Aups. Accidentellement à Saint-Zacharie. Chenille en Mai sur les différentes Viola. A. Niobe /L.). — Paraît en même temps que l'espèce précédente, mais est plus répandue. Vole dans la plupart de nos vallons où on la rencontre avec la variété Eris, beaucoup plus commune que le type. Chenille en Mai sur les différentes Viola et quelques fois les Planlago. A. Niobe var. Eris. (Meic.). — Vole du 15 Juin à fin Août. Commune dans toutes les collines de notre région. Chenille semblable à celle qui produit A. mobe, vit de la même façon. A. Adippe (L.). — Paraît comme les argynnes précédentes de Juin à Août. Plus abondante dans la région de la Sainte-Baume qu'à Marseille. Chenille en Mai et Juin sur les Viola. A. Adippe var. Cleodoxa (O.). — Beaucoup plus rare que l'espèce. Vole à la Sainte-Baume en Juillet. Lisière au bois. A. Paphia (L.). — Espèce très commune dans toute la Provence, particu- lièrement abondante dans la vallée de Saint-Pons, à la Sainte-Baume, le Plan d'Aups où elle se pose quelquefois en nombre, mêlée aux espèces précédentes sur les fleurs de chardons, centaurées, les buissons de ronces et clématites. = A — Chenille vivant souvent deux ans ; à rechercher en Mai sur les différentes Violettes. Nocturne comme la plupart des chenilles d'Argynnes, elle ne peut se découvrir que la nuit avec le secours d'une lumière. A Paphia, aber. © Valesina. (EsP.). — (1). Est un cas de dimorphisme sexuel assez rare en Provence, mais que nous trouvons chaque année en petit nombre dans la vallée de Saint-Pons et au col de Bretagne. Nous en avons obtenu un superbe échantillon par l’éclosion d'une chenille trouvée à Saint- Pons en Mai 1904, ne différant en rien de la larve de A. Paphia type. A. Paphia, var. Immaculata. (BELL). — Cette variété plus commune que la précédente, est cependant assez rare ; elle vole avec Paphia à la mèmeépoque et semble être localisée à Saint-Pons, Saint-Zacharie, Gémenos et la région de la Sainte-Baume. On rencontre des sujets appartenant autant à A. Paphia qu'à la variété /mmaculala. A. Pandora (ScHirr.). —— Cette argynne, la plus grande et la plus belle du genre, paraît la dernière en Provence. On l'observe en Août, Septembre ; quelques individus éclosent cependant prématurément en Juin, Juillet, pouvant faire croire à deux générations. Rare partout ici, on la rencontre encore dans le Plan d'Aups, à Saint-Pons et Gémenos. Chenille en Mai sur les Viola. Nous devons à l'amitié de M. Powell quelques superbes exemplaires de cette espèce, capturés en Corse vers la mi-Juillet, et absolument semblables à A. Pandora de Provence. II SATYRINAE GEN. MELANARGIA (Meic.). M. Lachesis (H8.). — En Juin dans le Nord du département où il est même rare. M. Galathea (L), var. Procida. (HBsr.). — Vole en Juin et Juillet dans toute la région et à toutes les altitudes. Très commun à la Sainte-Baume, Saint- Pons, et presque partout dans les environs de Marseille, d'Aix, etc. Chenille en Avril, Mai, sur les graminées PAleum pratense, etc. ; présente une variété verte dont le papillon ne diffère pas. M. Galathea ab. © Leucomelas (Esp.). — Se prend quelquefois avec le type. M. Syllius (Hesr.). — Avril, Mai, plus répandu que l'espèce précédente. (1) Siepi, quelques Lépid.. Rhopalocères non encore signalés près de Marseille. Feuil des Jeu. Nat., n° 407, Sept. 1904. — 31 — s’avance davantage dans les terrains arides, Plan d'Aups, crètes de la Sainte- Baume, vallons de Septèmes, Aix et ses environs, tous les vallons de Marseille, très abondant à Hyères. Chenille en Mars, Avril, sur Brachypodium pinnalum. Phleum pralénse et bien d’autres graminées. M. Syllius. ab. Ixora (B.). — Se montre accidentellement avec l'espèce. GEN. EREBIA (DaLm.) E. Epistygne (Hs.) — Seule Erebia de notre région, se montre depuis les derniers jours de Mars jusqu'en Mai, suivant les lieux où on la recherche. Disparaît dès le 14 Avril des environs d'Aix, Tour de César (La Keirié), bois de Saint-Marc ; persiste jusqu'à fin Avril, entre Auriol, Saint-Zacharie et la route de la Sainte-Baume. Se rencontre encore en Mai au col du Saint-Pilon, sommet des Béguines et Saint-Cassien. Son vol est bas mais soutenu, ce qui rend epistygne difficile à poursuivre sur les sommets où le vent l'emporte souvent à des distances considérables. La chenille sort de l'œuf en été, passe l'hiver, n'atteint toute sa taille que vers le 1° Mars, et reste 14 jours en chrysalide ; elle vit sur Festuca tenuifola, mais s'élève facilement sur les Brachypodium. GEN. SATYRUS!' (Larr.) S. Circe (F.). — Commun dans toute la Provence ; vole dans tous nos bois, -le long des routes longeant des champs. Souvent en grand nombre dans les lieux humides. Se pose volontier comme beaucoup de satyres contre les troncs des gros arbres. Du 15 Juin au 15 Septembre. La chenille de S. Circe, comme toutes celles du genre, sort de l'œuf vers la fin de l'été, grandit très lentement pendant l'hiver et atteint toute sa taille vers le 20 Mai. Très cachée pendant le jour au pied des graminées qui la nourrissent : Anlhoxanthum odoratum, Bromus asper, B. maximus. Lolium perenne, pour re- monter la nuit, le long des tiges, quelquelois en nombre considérable. Nous en avons trouvé des centaines dans le Plan d’Aups, sur la lisière du bois de la Sainte-Baume. S. Hermione. (L.) — Ce que nous avons dit de Circe, peut s'appliquer à Hermione qui est également commun partout ici à la même époque. La chenille a les mêmes mœurs et vit sur Brachypodium ramosum, B pinnalum, Holcus lanalus et autres graminées. Elle se chrysalide entre les racines de la plante nourricière comme toutes les espèces du genre Satyrus. S. Alcyone (ScHirr.) — Un peu moins commun que les satyres précé- nn LR— dents : paraît en Juillet et Août. Répandu dans tout le département, bois, collines, lieux secs. Chenille à la même époque sur les mêmes végétaux. S. Briseis |(L.) — Vole en Juillet-Août, commun dans toutes nos collines chaudes et calcaires. Fabrégoules à Septèmes, Allauch, La Penne ; particu- lièrement abondant dans le Plan d'Aups où l'espèce et ses variétés volent par centaines. Rare à Hyères Chenille jusqu'à fin Mai sur diverses graminées. Dans les lieux élevés elle choisit Sesleria coerulea. S. Briseis var. Major (OsrH).— N'est pas rare dans le Plan d’Aups, les vallons des Escourtines et de Fabrégoules où cette variété vole avec l'espèce. S. Briseis, aberr. © Pirata (EsP.). —— Presqu'aussi commune que le type ci-dessus, très rare à Hyères. S. Semele (L.) — Vole tout l'été partout aux environs de Marseille et dans toute la région. De taille très variable. dans les localités citées La chenille vit de plusieurs espèces de granimées. S. Arethusa |[EsPp.) — Paraît du 15 Juillet à fin Août ; est assez localisé ; très abondant dans toute de la Sainte-Baume, où il est particulièrement commun dans le Plan d'Aups ; moins abondant sur les crêtes où nous l'avons cependant trouvé (Saint-Cassien) avec sa variété. On le rencontre encore à Aix, Septèmes, Mazargues, dans le vallon des Escourtines et à Allauch. Chenille jusqu'en Juin sur différentes graminées. S. Arethusa. var. Dentata (SrGr.) — Vole avec l'espèce et est aussi abondante qu'elle dans toute la région de la Sainte-Baume et dans les collines de Saint-Zacharie, d'Auriol, etc. S. Statilinus (HurN\.) var. Allionia (F.) — S. Sfatilinus qui manque en Provence y est largement représenté par sa variété A llionia que l’on voit depuis le 20 Juillet jusqu'a fin Septembre dans toutes nos collines sèches et pierreuses. Recherche les roches calcaires où il vit mèlé à l'espèce suivante. La chenille est munie, jusqu'à sa troisième mue, de deux bandes latérales roses qui disparaissent à cet âge. Elle atteint toute sa taille fin Juin. Vit sur Fesluca duriuscula et Brachypodium ramosum. S. Fidia. (L.) — Fin Juin au 15 Septembre recherche les mêmes lieux, et plus secs encore que l'espèce précédente, serait un peu moins répandue. Versants méridionaux de la Sainte-Baume, vallons de Septèmes, de la Penne, Allauch, vallon de Toulouse, etc. Chenille jusqu’en juin sur les Brachypodium et Piplalherum multi florum. S. Actaea /Esp.) — Paraît vers le 16 Juillet et disparaît fin Août. Espèce assez localisée, aimant les rochers calcaires, arides, exposés au soleil. Abondant — 3}; — sur les sommets de la Sainte-Baume, Sainte-Victoire ; à Septèmes, vallon de Fabrégoules, quelques vallons de la chaîne de Vaufrè Escourtines, Auriol, Saint-Zacharie, etc. we, P O lateau du Vallon des Chenille jusqu à fin Juin sur différentes graminées. Tous les Satyres pondent facilement en captivité, et on peut aisément élever leurs belles chenilles veloutées sur les Brachy podium qu'elles acceptent toutes volontiers ; nous préférons les rechercher à la lanterne quelques temps avant leur nymphose. GEN. PARARGE (HB:.) P. Aegeria (L.) — Partout en Provence depuis fin Février jusqu'en Octobre. N'est jamais abondant nulle part en raison peut-être de l'irrégularité des éclosions car on trouve en même temps l'insecte sous ses trois états. Com- mun aux environs du Muséum. Chenille depuis Septembre jusqu'en Juin suivant, repondant à deux généra- tions. Vit sur Poa pralensis. P. trivialis, P. bulbosa, etc. Chrysalide suspendue à la plante nourricière ou contre un objet environnant. P. Megera (L.). — Aussi répandue que l'espèce précédente et aussi commune ; paraît de Mars à Octobre au moyen de deux générations assez irrégulières. Chenille évolue en même temps que la précédente et se nourrit des mêmes graminées. La chrysalide se comporte de même. P. Maera (L.) — Beaucoup moins commune que les espèces précédentes, est répandue dans tout le département et se rencontre jusqu'aux sommets de la Sainte-Baume. On la trouve toujours en très petit nombre. Paraît de Mars à Octobre presque sans interruption. Les exemplaires pris à de grandes altitudes Saint-Cassien, col de Bretagne, sont très foncés. Chenille sur diverses graminées des genres Poa, Festuca, Hordeum, Lolium, etc. P. Maera. var. Adrasta. (H.8) — Beaucoup d'exemplaires capturés de Juin à Octobre dansles vallées chaudes, Fabrégoules, les Escourtines, Auriol, appartiennent à cette variété. GENEPINEPHELEN (EE) E. Jurtiua {L.) — Très commun depuis Avril jusqu'en Septembre, dans tous nos bois, bords de chemins, champs, etc. N'a cependant qu'une généra- tion mais à éclosions irrégulières. Nous possédons une belle aberration G° de cette espèce très fraîche, prise à Saint-Pons le 9 Juillet 1905. Elle est entièrement 5 argentée en dessous, et cette teinte envahit la majeure partie du dessus des ailes. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Poa et Fesluca. E. Jurtina, var. Hispulla /H8.) — Cette forme plus grande et plus claire que le type, vole avec E. Jurtina depuis Mai jusqu'à fin Septembre. Sa chenille et sa chysalide ne diffèrent que par la taille. E. Lycaon (RoTr.) — Espèce très localisée, vole de Juin à Août à la Sainte-Baume dans le Plan d'Aups où elle est commune, à Septèmes dans le vallon de Fabrégoules ; à la Penne, vallon des Escourtines où elle est rare ; aux environs d'Aix, etc. Chenille sur différentes graminées en hiver et jusqu'à fin Mai. E. Tithonus (L.) — Répandu dans toute la région dans les bois, prairies, bords de ruisseaux en Juin et Juillet. Chenille jusqu'en Mai sur Poa pralensis et différentes autres graminées. E. Ida (Esp.) — Très commun partout en Provence en Juin et Juillet. Abondant sur les sommets de la Sainte-Baume et de Sainte-Victoire. Chenille jusqu'en Mai sur Trihicum, Brachypodium, Poa. E. Pasiphaë (Esp.) — Commun dans toutes nos collines depuis les premiers Jours de Mai jusqu'au commencement de Juillet. Chenille jusqu'en Mai; très abondante sur Brachypodium pinnalum qu’elle mange la nuit. Les chenilles d'Epinephele passent le jour cachées au pied de leurs plantes nourricières comme celles des Satyres, tandis que celles du genre Pararge vivent à découvert sur les graminées. GEN. CŒNONYPHA (H8.) G. Arcania (L.)— Pas très abondant et surtout localisé ; vallée de Saint- Pons, Sainte-Baume, Col de Bretagne. Vole en Juin-Juillet. Chenille jusqu'en Mai sur Melica nebrodensis et M. nunuta. C. Dorus {EsP.) — Très commun dans toutes nos collines où on lerencontre abondamment dès fin Mai jusqu’en Juillet. Aime à se poser sur le sol humide et les fleurs de labiées en compagnie de nombreuses Lycènes. Chenille jusqu'en Mai sur différentes graminées. GC. Pamphilus (L.) — Commun dans tous les bois et prairies du département d'Avril à Août. Deux générations. Chenille jusqu'en Mai, puis de Juillet à Août sur les Poa et Cynossurus. S'élève très bien avec Brachypodium C. Pamphilus var. Lyllus (EsP.) — Une grande partie des éclosions de Juillet appartient à cette variété et vole avec l'espèce. On reconnaît Lyllus à ses teintes beaucoup plus claires. FO ÉREVYTEETENE GENE LBYTEEA."(E) L. Celtis (LaicH.) — Paraît deux fois, en Mars et en Juin:Juillet. Cette dernière génération est beaucoup plus abondante que la première. Assez commun à Saint-Pons, Saint-Zacharie, Auriol, Aix, Camoins-les-Bains. Quel- ques exemplaires volent très tard ; nous en avons capturé un le 1” Novembre 1902 dans le vallon de la Barrasse, loin de tous Micocouliers (1). Chenille en Février et Juin sur le Micocoulier, Celhs australis. Evolue très rapidement vivant en famille de 30 à 50 individus sur la même branche d'où elles se laissent tomber doucement suspendues à un fillorsqu'on secoue l'arbre. La chenille, qui présente plusieurs variétés de nuances, est petite relativement au papillon qu'elle doit produire ; par ses téguments elle rappelle un peu celle de Charaxes jasius. La chrysalide se suspend un peu obliquement et éclot au bout de 10 à 12 jours. PERVNCINTDANE GEN. NEMEOBIUS (Srepx.) N. Lucina (L.) — Ce lépidoptère est très localisé dans notre région, nous ne l'avons trouvé encore que sur la lisière du bois de la Sainte-Baume, en face le couvent, 700 m. alt. (Mai), dans la prairie du col de Bretagne et celle qui s'étend du Pic des Béguines aux Glacières en passant devant le Pic de Saint- Cassien, 1100 m. alt. (Juin), l'espèce est abondante aussi, dans le Parc du Château d'Esparon (Var) (Mai), à $oo m. d’alt. Paraît en Mai-Juin suivant l'altitude et une seconde fois en Août. Chenille nocturne, vit très cachée au pied des Primula et Rumex en Juin- Juillet et Septembre. LYCAENIDAE GEN. LAEOSOPIS (R8r.) L. Roboris (Esp.) — Vole en Juin-Juillet dans la forêt de la Sainte-Baume, dans le bois du Moulin-Blanc à Saint-Zacharie, dans le vallon de Saint-Jean-de- Garguier près de Gémenos. Pris aussi à Auriol. Chenille en Avril-Mai sur le Frêne et le Chêne. (1) Siepi. — Apparition tardive de Libythea celtis. Feui/. des Jeu. Nat., n° 386, Déc. 1902. = 36 — GEN NRÉIECIPAMREE T. Spini (ScHirr.) — Très commun dans toutes nos collines où on le voit en Juin-Juillet, posé en nombre sur les ronces, chardons et autres fleurs qui bordent les sentiers. Chenille en Mai sur Quercus coccifera, ©. Îlex, Prunus spinosa, Craiaegus oxyacantha. T. W. album (Kxocn.) — Vole en Mai-Juin ; un peu moins abondant que l'espèce précédente, se rencontre à Saint-Pons, environs d’Aix, et la plupart des vallons des environs de Marseille ; se pose comme Spini sur les fleurs. Chenille sur l'A ubépine et l'Ormeuu. T. Ilicis (EsP.) -— Rare dans notre département où on le trouve en Juin- Juillet dans les bois de la Sainte-Baume et de Saint-Pons. On le rencontre à Hyères. T. Ilicis, aberr. Cerri (H8.) — Aussi rare que le type mais plus répandu, se trouve dans les mêmes localités, dans le vallon des Crides, col de Bretagne et autour de Saint-Zacharie. T. Ilicis, var. Esculi (H8.) — Très commune dans tous nos bois et collines, paraît en Juin et Juillet et aime à se poser quelquefois en grand nombre, sur les buissons et les fleurs. Chenille en Mai sur les Quercus 1lex, ©. robur et ©. coccifera. T. Acaciae (F.) — Assez commun en Juin-Juillet dans la vallée de Saint- Pons, près de Marseille, dans les vallons de Toulouse, Saint-Marcel, La Pomme. Se pose volontiers sur les Sumacs en fleur. Chenille sur Prunus sbinosa en Mai. GEN. CALLOPHARVMSU(Birre:) C. Rubi (L.) — Extrèmement commun dans toute la région, ce papillon vole de Mai à Juin dans tous les bois et collines. Il aime à se poser sur les buissons et les fleurs. On rencontre fréquemment l'aberration Immaculata volant avec l'espèce : elle ne diffère pas de celle des Pyrénées-Orientales. Chenille en Juillet-Août sur Genista tinctoria, Rubus coestus, R. lomensosus. GEN. ZEPHYRUS (Dazm.) Z. Quercus [L.) — Vole du 15 Juin à fin Juillet à peu près partout où croît le chène, mais n'est commun nulle part. Nous le trouvons dans le vallon de Toulouse, dans les bois de la Penne, de la Gelade, de Valabre, sur quelques points de la Barre de l'Etoile, vallon de Fabrégoule, vallée de Saint-Pons, à Cuges, bois de la Sainte-Baume, Notre-Dame des Anges. y Chenille en Mai-Juin en battant les Quercus robur, ©. ilex, mais surtout le premier. Z. Betulae (L.) — Cette belle espèce vole tard et est très localisée dans notre région. On la trouve en Août au col de Bretagne et dans le vallon de Signore, à la Sainte-Baume. Nous l'avons prise une fois à Saint-Zacharie. GEN MRMAESTORMIEE") T. Ballus (F.) — Ce joli lépidoptère commun à Hyères, est très rare dans notre région. On le trouve quelquefois en Mars et Avril dans les collines de Gémenos et à l'entrée de la vallée de Saint-Pons. Chenille en Mai-Juin sur Lolus hispidus, passe l'hiver en chrysalide. GEN. CHRYSOPHANUS (Hs. C. Alciphron /Rorr.) var. Gordius (Suiz ) — Rare, vole en Mai-Juim dans la vallée de Saint-Pons, col de Bretagne, les sommets de Saint-Cassien et des Béguines, on le rencontre aussi, mais plus rarement encore dans les vallons des Eaux-Vives, Passetemps, Toulouse. etc. Chenille en Avril sur Rumex acelosa et R. thyrsoïdes. C. Phleas (L.) — Vole dans tous le pays de Mars à Octobre. Ce lépidoptère est répandu sur tout le sol Provençal sans ètre commun nulle part. Il a une éclosion printanière et une estivale, se prolongeant toutes deux. GC. Phleas, var. Eleus (F.) Gen.aest.? — Certainement la forme Eleus, (obscure) est plus commune à la seconde génération qu'à la première, mais nous devons déclarer que nous avons capturé des exemplaires répondant à Phleas type fin Septembre dans le Jardin botanique de l'Ecole de Médecine, et que nous possédons un exemplaire appartenant certainement à la variété Eleus, que nous avons capturéle 12 Mars 1904, dans le vallon de Toulouse. En résumé, à notre avis, la forme Eleus est plus fréquente à la deuxième génération et on la trouve partout où se rencontre couramment l'espèce. Chenille sur les différentes espèces de Rumex, Avril, Mai, Juillet, Août. G. Dorilis (HurN.) — Espèce très localisée ; vole en Mai et Juillet sur le versant méridional de la chaîne Sainte-Victoire, Le Tholonet, Beaureceuil, trouvée au col de Bretagne. Chenille Mai et Août sur les Rumex. GEN. LAMPIDES (Hs L. Boeticus (L.) — Cette jolie espèce paraît vers le 20 Août et anime nos campagnes jusqu'en Novembre. Elle a deux générations et son apparition d'Août — 38 = passe quelquefois inaperçue. Répandue sur tout le territoire et à part certains vallons où on est sûr de la trouver tous les ans, surtout de Septembre à Novem- bre, vallon de Toulouse, bois de Mazargues ; elle est quelquefois commune dans une localité, où grâce à une végétation spéciale, elle a pu se reproduire pendant l'été, et en disparaît ensuite entièrement l'année suivante. Ce fait se produit dans les champs de Haricots et Pois qui ne sont pas maintenus deux années de suite. Chenille en Septembre, donnant papillon en Octobre et Novembre ; puis en Juillet suivant donnant l'éclosion d'Août. La larve vit dans les gousses des légumineuses. On la trouve toujours sûrement dans les petits pois de notre pays, vers le 15 Septembre. L. Telicanus (Laxc.) — Vole d'abord en Avril, puis d’Août à Novembre, L'éclosion d'Avril peut passer inaperçue mais la seconde est toujours abondante. L'espèce ne quitte guère la localité qui l'a vue naître. Elle se reproduit depuis plus de vingt ans sur une toufle de Lylhrum salicaria du jardin botanique de l'Ecole de Médecine très éloignée de toute plante similaire. Nous la trouvons aussi sur les bords de l'Huveaune, Saint-Menet, la Penne, les bords du Jarret, Aubagne, Roquevaire, Saint-Pons, vallon de Toulouse, bois de Mazargues. Chenille sur Lylhrum salicaria de préférence et dans les collines sur Erica mulliflora en Août-Septembre-Octobre. Elle mange les feuilles, fleurs et graines des végétaux sur lesquelles elle vit. Mises en nombre à l'étroit, ces iarves s'entre- dévorent. Leur évolution se fait rapidement et la nymphose dure six jours. Les dernières chrysalides passent l'hiver, Cette chenille présente diverses variétés vertes, jaunes, rouges, toutes plus ou moins chevronnées, Nous en conservons de remarquables trouvées sur Lythrum salicaria aux environs de Saint-Zacharie le 28 Septembre 1905. GEN. EMCAENA'(F.) L. Argus (L.) — On rencontre assez fréquemment cette espèce de Mai à Juillet dans les collines des environs de Marseille, Aix et dans la vallée de Saint- Pons, moins commun que la variété. Chenille en Mai sur Genista tincloria, G. scorpius, Cytisus sesshfolus, Mellotus officinals elc. L. Argus var. Hypochiona (RBr.) — Plus commun et plus répandu que le type dans notre région, vole avec lui aux mêmes époques et se rencontre dans tous nos vallons. Nous l'avons trouvé sur les sommets de la Sainte-Baume ainsi que dans le Plan d’Aups. L. Argyrognomon (BrGsrr.) — Rare dans larégion, Vallon de Toulouse, de Saint-Menet, Aix, Marignane. Vole en Juin-Juillet. Chenilleen Mai sur Melilolus officinalis, Genisla tinctoria et les Onobrychys. L. Baton (BERG.) — Se montre depuis fin Mars jusqu’en Juin. Fréquente presque toutes nos localités où cette lycaene est plus ou moins commune. Nous l'avons prise aux environs de Marseille, Vallons de la Loubière, de Toulouse, de Piscatoris et de Forbin, à Figuerolles près de Martigues ; au col de Bretagne et sur la chaîne au Pic Saint-Cassien. Se pose volontiers sur les fleurs de Labiées. surtout sur le thym, mais dans ce dernier cas il s'agit surtout de © qui cherchent à pondre. Chenille sur Mellolus, Trifolium, Thymus vulgaris, T. serpyllum, évolue en Mai-Juin; quelques rares chrysalides éclosent alors et donnent une seconde génération ne différant en rien de la première. L. Baton var. Panoptes (HB) — Cette variété se prend quelquefois avec l'espèce en Avril-Mai. Saint-Pons ; nous possédons un exemplaire pris à Draguignan. L. Orion (PaLz.) — Très rare en Provence, prise en Juillet aux environs de Marignane. Chenille sur Sedum album et S. rubens. L. Astarche (BGsrr.) — Commun dans toutes nos collines et nos prairies, où il paraît d'abord en Avril-Mai puis de Juillet à Septembre. La génération estivale est plus abondante que la première. Chenille en Juin, puis en Août-Septembre sur les différents Trifolium. L. Astarche var. Calida (BeLL.) — Quelques exemplaires de la deuxième éclosion appartiennent à cette variété et volent avec l'espèce. L. Eumedon (EsP.) — Localisé et assez rare, vole en Mai-Juin dans les vallons situës derrière Gémenos ; nous l'avons rencontré au Col de Bretagne et au pied de la chaîne Sainte-Victoire. Chenille en Juillet dans les fruits de Geranium sanguineum. L. Icarus (RoTrT.) — Cette belle espèce commune sur tout le territoire anime nos bois, collines et prairies. Elle paraît d’abord en Avril-Mai, puis de Juillet à Octobre. On la rencontre partout, mème dans les jardins des villes. La chenille évolue en Mai-Juin puis en Septembre-Octobre sur les Trifolium, Medicago, Onobrychis, Astragalus et Fragaria. L. Icarus abr. Icarinus (ScriBa). — Moins abondante que le type, se prend très souvent avec lui aux mèmes époques. L. Icarus abr. © Cœrulea (Fucus). — Cette belle aberration se rencontre souvent avec l'espèce, surtout lors de la deuxième éclosion. Nous l'avons trouvée partout. L. Hylas (Esp.) — Parait deux fois en Avril-Mai puis en Août-Septembre. n'est pas abondante et paraît assez localisée. Nous la tenons de la vallée de Saint-Pons, Pic de Bretagne, Barre de l'Etoile. Chenille en Juin et Août-Septembre surles Melilolus. —. (— L. Meleager {Esr.) — Rare, vole isolément en Juin-Juillet dans la vallée de Saint-Pons, les bois de Cuges et de Saint-Zacharie. Chenille en Mai sur les Thymus vulgaris, T serpyllum. L. Escheri (H8.) — Ce joli lépidoptère vole en Juin-Juillet. Assez rare dans les vallons des environs de Marseille, il est très abondant dans la vallée de Saint- Pons, la montée de la Sainte-Baume, le Col de Bretagne. Nous possédons une superbe aberration ® capturée à Saint-Pons, remarqua- ble par le dessous de ses quatre ailes dont les taches noires sont remplacées par de larges traits allongés de même couleur occupant plus d’un tiers de la surface des ailes. Chenille de Mars à Mai sur As/ragalus monspessulanus. L. Bellargus (RoTT., — Voleen Avril-Mai, puisenJuillet-Août. Serencontre dans toutes nos collines. nos bois et prairies. Quelques exemplaires de la vallée de Saint-Pons sont remarquables par leur grande taille. Chenille en Avril et Juin sur Hippocrepis comosa et divers Trifolium. L. Bellargus aber. Geronus (EsP.) — Beaucoup plus rare que le type, se rencontre quelquefois avec lui dans la vallée de Saint-Pons, dans le vallon des Eaux-Vives, et près d'Aix aux environs de Beaurecueil. L. Bellargus var. Punctifera (OBrr.) — Vole çà et là avec L. Bellargus, sans localisation précise. L. Corydon (H8) — Très commun dans toute la région de la Sainte- Baume, abondant aussi dans la plupart des collines et vallons des environs de Marseille A deux éclosions, celle de Mai (et il ne s’agit là que d’une éclosion précoce et partielle de l'éclosion générale qui a lieu plus tard) peut passer inaperçue lorsqu'elle n'est pas abondante et enfin l’éclosion générale de Juillet- Août. La chenille de cette belle espèce évolue en Mai Juin surles Lolus, Hippocrepis, Trifolium et Cytisus. L. Corydon aber. © Syngrapha (Ker.) — Quelques rares individus volent avec l'espèce, nous l'avons capturée sur les sommets de la Sainte-Baume. L. Dolus (H8.) — Vole du 20 Juin en Juillet et jusque dans les premiers jours d'Août dans le vallon de Saint-Pons, Col de Bretagne, Plan d’Aups où il est très abondant, Saint-Zacharie, Gémenos, etc. Très rare aux environs de Marseille où nous ne l'avons pris que dans les vallons de la Penne. Chenille en Mai sur les Onobrychis. L. Dolus var. Vittata (OBrH.) — Vole avec le type et n’est pas rare. On trouve tous les passages entre Viflala aux traits blancs bien marqués et L. Dolus type. L. Jolas (O.) — Rare, vole en Mai dans la vallée de Saint-Pons et dans le vallon de la Folie, près le Logis-Neuf. ee Chenille en Juin dans les gousses de Colulea arborescens, dont elle dévore la graine, après quoi elle sort de sa demeure, et se laisse tomber pour se chrysalider à la surface du sol, dans une légère enveloppe de soie blanche, où elle passe l'hiver. L. Sebrus (B.) — Assez commun, paraît en Mai dans la plupart de nos collines, de celles d’Aix et dans toute la région de la Sainte-Baume. Chenille sur Onobrychis aequidentala, O. saxatilis, O. supina. L. Minimus (FuErsL.) — Vole en Avril, Mai et Juin dans toutes nos collines ; n'est pas rare dans les prairies et lieux incultes. Chenille sur les Melilotus, Trifolium, Onobrychis, Astragalus cicer et Coronilla Juncea, en Juillet-Août. L. Semiargus (RorTT.) — Commun dans toute la région, de Mai à Juillet. Nous avons pris de très beaux sujets au Pic Saint-Cassien, le 8 Juin 1903. Chenille sur les Mellolus, Astragalus et Anthyllis montana. Ceite dernière plante est abondante sur les sommets de la Sainte-Baume. L. Cyllarus (Rorr.) — Vole en Mai, Juin, Juillet, dans tous nos vallons et collines, jamais abondant nulle part. Chenille en Juillet, Août, Septembre sur les Melilotus, Medicago, Trifolium, Onobrychis et Astragalus. L. Melanops (B.) — Paraît en Avril-Mai, vole dans toutes nos collines. toujours en petit nombre. Nous l'avons trouvé partout dans nos chasses du printemps. | Chenille du 15 Mai au 15 Juin sur les fleurs de Dorychnium suffructicosum ; se chrysalide à terre, au pied de la plante, dans une coque légère et y reste dix mois avant d'éclore. GEN. CYANIRIS (Darm.) G. Argiolus (L.) — Paraît en Mars-Avril, puis de Juillet à Octobre, dans tout le Midi. Voltige autour des arbustes, buissons et des fleurs. Chenille en Juin et Septembre - Octobre sur Hedera helix, Dorychnium suffruclicosum. ÉLESPERITIBAE GEN. ADOPAEA (BiLzs.) À. Lineola (O.;, — Vole dans toute notre région de Juin à Septembre. Se pose sur les fleurs et voltige avec vivacité de l’une à l’autre comme toutes les espèces de ce genre. La chenille vit en Mai sur différentes graminées. rares A. Thaumas (HUFN.) — Un peu moins commun que l'espèce précédente, se trouve avec elle aux mêmes époques partout dans notre pays. Chenille en Mai-Juin sur différentes graminées. A. Acteon (Rorr.) — Vole de Juin à Septembre ; est plus commune dans la vallée de Saint-Pons, la région de la Sainte-Baume qu'aux environs de Marseille où on la trouve cependant. Chenille en Mai-Juin sur différentes graminées. GEN. AUGIADES (HB.) A. Comma (L.) — Juillet-Août, très commun dans tout le département et à toutes les altitudes. La chenille vit en Juillet-Août sur Coronilla varta. A. Sylvanus (EsP.) — Vole de Mai à Juillet dans toutes nos collines et vallons. Chenille en Juillet-Août sur différentes graminées. Arrivée à sa troisième ou quatrième mue elle hiverne pour se chrysalider en Mai. GEN. CARCHARODUS (H8.) C. Lavatherae (Esp.) — Vole en Juin-Juillet dans nos collines. Plus abondant à Auriol, Les Encaneaux, Saint-Zacharie, Saint-Pons, Plan d’Aups, qu'aux environs de Marseille où nous le trouvons cependant dans les vallons de Toulouse, des Eaux-Vives, La Treille, etc., île du Château-d'If. Chenille en automne et jusqu'en Mai dans les feuilles de Sfachys recta, S. germanica et de Lavatera arborea dans lesquelles elle s’abrite en les reliant avec des fils. C'est là aussi que se produit sa nymphose. C. Alceae (EsP.) — Commun dans toute la région de Mai à Août. Chenille depuis Juillet j:squ'en Avril suivant enroulée dans les feuilles de Malva et d’Althaea rosea. C. Altheae (He.)— Très commun dans tout le pays, bois, collines, jardins, d'Avril à Septembre, a plusieurs éclosions. Chenilles très communes de Mai à Novembre, ces dernières passant l'hiver, dans les feuilles enroulées de toutes sortes de Malva et Marrubium. C. Altheae var. Baeticus (RBr.) — Se rencontre fréquemment avec l'espèce, un peu partout. GEx. HESPERIA (F.) H. Proto (EsP ) — Paraît en Juin-Juillet; très rare dans les environs immédiats de Marseille ; commun par contre sur les points élevés du dépar- tement, barre de l'Etoile, collines d'Aix, Septèmes, Allauch, Saint-Pons, er — très commun autour de Roquefourcade, l'une des pointes de la chaîne de la Sainte-Baume, où la chenille vit en Mai sur les Phlonus lychnitis et P. herba vent, dont elle réunit les feuilles pour se faire un abri en forme de fourreau ; de sa demeure elle ronge toutes les feuilles qui sont à sa portée, puis elle quitte son fourreau pour s'en construire un autre, jusqu'à ce qu'enfin elle se transforme en chrysalide dans son dernier refuge. H. Sidae (EsP.) — Espèce plus localisée que rare ; nous la trouvons en Juin-Juillet dans les vallons de Passetemps, près de La Treille, dans celui des Escourtines, près de La Penne, à Saint-Pons dans presque toute la vallée, dans le Plan d'Aups, sur la lisière de la forêt de la Sainte-Baume, dans le vallon de Signore, à Saint-Zacharie, etc. H. Carthami (H8.) — Voleen Maiet Août dans les vallons de Fabrégoule, à Septèmes ; celui des Escourtines, à La Penne, dans divers points de la Sainte-Baume, y compris les sommets. H. Orbifec (H8.) — Vole en Juin-Juillet dans les vallées de Saint-Pons et de Cuges, ainsi qu'a la glacière du Pic de Bretagne H. Sao (H8.) — Espèce commune qui vole partout dans nos collines et campagnes, en toutes localités d'Avril à Août. La chenille vit en Mars, Avril, Mai sur le fraisier, Fragaria vesca, le fram- boisier. Polerium sanguisorba et probablement d’autres végétaux plus répandus dans notre pays. H Alveus (H8.) — Commun dans tout le département où on le rencontre partout en Juillet-Août. H. Alveus var. Conyzae [GN.) — Vole en mème temps que l'espèce et aussi commune à la Sainte-Baume, moins fréquente autour de Marseille. H. Alveus var. Onopordi (RBr.) — Vole également avec l'espèce ; nous la trouvons en Juillet à Beaurecueil, près d’Aix. H. Alveus var. Girsii (RBr.) — Se rencontre avec l'espèce dans la règion de la Sainte-Baume, col de Bretagne, sommets ; rare. H. Malvae (L.) — Répandue en Mai-Juin dans tout le département. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Malvacées et Rosacées. H. Malvae var. Malvoïdes (ELzw.) — Plus rare que l'espèce, vole avec elle. GEN. THANAOS (B.) T. Tages (L.) — Espèce répandue dans toute la région, mais commune nulle part. Bois, collines, prairies. Vole en Avril-Mai. Chenille de Septembre à Mai sur le Lotus corniculatus et l'Eryngium campestre. HETEROCERA SPHINGIDAE GEN. ACHERONTIA (O.) A. Atropos (L.) — Ce sphinx est assez répandu dans notre région, surtout les années qui n’ont pas été précédées d’un hiver rigoureux. On le rencontre partout de Juin à Octobre, et il n’est pas rare de le voir attiré par la lumière, rentrer le soir dans les appartements. La chenille d’Atropos présente plusieurs variétés dont une grise appartenant surtout aux époques tardives et peut-être plus spéciale au Midi; nous la trou- vons fréquemment et l'avons souvent reçue de Tunis où la forme type est rare. Son papillon ne diffère pas de celui des autres variétés de chenilles. L'évolution d'A. Atropos (1) est celle de beaucoup de Sphinx ; on trouve sa chenille de Juillet à Août, déjà grosse, mais moins abondante qu’en Septembre- Octobre. Celles qui ont accompli leur nÿmphose de bonne heure éclosent la plupart en Septembre-Octobre ; les autres, plus nombreuses, passent l'hiver en chrysalides enfoncées dans le sol pour fournir l'éclosion de Juin de l'année sui- vante. Cette chenille est très polyphage, nous l'avons trouvée sur les végétaux suivants, cités par ordre de fréquence : Fraxinus excelsior, Jasminum offcinalis, Lycium barbarum, Solanum dulcamare, Datura stramonium, D. talula, D. melel, Physalis alkekengi, Nicotiana rustica, N. glauca, N. tabacum, Liguslrum japo- nicum, L. vulgare, Lac vulgaris, Paulovnia imperialis, Yochroma tuberosa, Evonimus japonicus, Spirea trilobata, Solanum esculenlum, Lycopersicum esculentum, et très rarement sur la Pomme de terre {(Solanum tuberosum). On voit par cette nomenclature que les Solanées dominent, mais que dans notre région la chenille d’Atropos préfère le frène sur lequel nous en trouvons toutes les années un grand nombre associées à celles de Sphinx ligustri. GEN. SMERINTHUS /LaTr.) S. Quercus (ScHirr.) — Vole en Mai et Juin et se prend à la lumière. Espèce assez localisée dans notre région où on la trouve dans les bois d’Auriol, (1) Siepi. — Evolution d'Acherontia atropos. Feuille des Jeun. Nat. n° 390, Avril 1903. Bye 2. de Saint-Zacharie, la montée de la Sainte-Baume jusqu'au premier pont ; les bois de la Gelade. Plus commun à Hyères. On trouve sa chenille de Juillet à Septembre sur les branches de moyenne hauteur de Quercus 1lex et surtout de ©. robur. Elles y vivent en très petit nombre appliquées contre la partie inférieure des feuilles et quelquefois le long du pétiole. La chrysalide passe l'hiver surle sol, enfouie dans les détritus végétaux. S. Populi (L.). — Ce smerinthe a deux générations, Avril-Mai, Juillet- Août; assez commun dans notre pays, on le trouve partout où croissent les Peupliers et les Saules. L'espèce se reproduit dans tous nos jardins publics pourvus de ces essences. Chenille en Juin-Juillet, puis en Août-Septembre ; très facile à élever en captivité, elle s'y comporte comme en liberté. Des œufs pondus le 4 Juin ont éclos le 16 du même mois; nymphose le 22 Juillet, éclosion du papillon le 12 Août. S. Ocellata {L.). — Vo'e en Mai, Juin, très rarement Juillet. Beaucoup moins commun que S. Populi dans notre région; notre S. Ocellala est plus grand et plus vivement coloré que dans le centre de la France. Se trouve partout où il y a des Saules. On rencontre la chenille en Juillet-Août sur les Salix alba, S. babylonica, S. cinerea, S. viminalis, Amygdalus communis, A. tersica, Populus alba, mais surtout sur les Salix. Comme les espèces précédentes, la nymphose se produit dans le sol à quelques centimètres de profondeur où à fleur de terre, parmi les détritus végétaux ; on rencontre aussi des chrysalides dans les saules creux, enfouies dans le terreau et le bois pourri. GEN. DILINA (Dam. D. Tiliae (L.). — Ce papillon est commun dans toute la Provence ; il a deux éclosions qui correspondent à celles de S. Popul. On trouve sa chenille aux mêmes époques sur Tia sylvestris, T. argentea, T. plalyphylla, Ulmus campestris. Les chenilles de D. Tiliae présentent plusieurs livrées; la plus commune est verte, plus clairement chevronnée ; d’autres sont pourvues d’une série de taches rouges disposées devant les chevrons ; chez quelques-unes ces taches confluent pour former un trait rouge à renflement central. La même ponte donne naissance aux différentes variétés. Nymphose en terre à quelques centimètres de profondeur. D. Tiliae ab. Brunescens (Srcr.). — Cette variété que l’on reconnait à sa teinte rouge brique, dépourvue de vert, se rencontre quoique rarement avec le type. Tous nos exemplaires proviennent d'éclosions printanières. D. Tiliae ab. Ulmi (STGR.). — Plus rare que l'aberration précédente, appartient aux deux éclosions. GEN. DAPHNIS (H8.). D. Nerii (L.). — Ce sphinx, le plus beau de tous, appartient à des régions plus chaudes que notre pays. On le prend à Marseille et sur tout le littoral en Juin-J'uillet, puis en Septembre, Octobre, mais nous pensons que les papillons de Juin, que l’on ne prend du reste jamais en bon état de fraîcheur, nous sont apportés par les vents du Sud, et que seule l'éclosion de l’arrière-saison est provençale. Assez fréquent certaines années, très rare certaines autres, ce papillon vole au crépuscule sur nos corbeilles de Phlox, Pelunias et Verveines. Nous en avons capturé un certain nombre en 1901, année où ce papillon a été commun, au parc Borély, au plateau Longchamp, jardin Pierre-Puget, et dans les propriétés de Madame la marquise de Forbin, à Saint-Marcel et de M. Paul Fabre, à la Penne. Sa belle chenille vit à découvert sur Neritum oleander et ses variétés, elle a été signalée sur Vinca major et V. minor. Nousle trouvons en Juillet, Août, puis en Octobre, Novembre ; les premières éclosent le soir, vers huit heures, après quinze jours de nymphose, à cet effet. elles se forment une coque molle à la surface du sol ; les dernières se chrysa- lident mal, après avoir cependant bien évolué, et les chrysalides périssent toutes ; de sorte que l'espèce disparaît de notre région jusqu'à une prochaine immigration. GENMSPEMNENTE") S. Ligustri [L.) — Paraît en Mai, Juin, Juillet, Août, n'est pas très commun dans notre pays, mais nous le prenons cependant tous les ans en chas- sant les crépusculaires sur les corbeilles de Petunias et de Verveines. La chenille vit en Juin, Juillet, puis en Août, Septembre et même Octobre; ces dernières passant l'hiver en chrysalides enfoncées dans la terre. On la trouve par ordre de fréquence sur Fraxinus excelsior, F. parvifolia, Spiraea, Ligustrum, Syringa, Olea europaea GENx. PROTOPARCE (Burm.) P. Convolvuli (L.). — Ce sphinx n'a qu'une génération à éclosions espacées ; quelques papillons paraissent au commencement de Juin, tandis que l'immense majorité ne vole qu'en Août et Septembre. Très commun dans toute = la Provence, P. Conrolruli se trouve partout, dans les campagnes, les terrains arides, les cultures et jardins. Seuls les bois en fournissent moins et les forêts pas du tout, en raison de l'absence de la plante nourricière. Nous en voyons des quantités énormes dans nos chasses crépusculaires et nous les rencontrons souvent plongeant leur longue spiritrompe dans le calice des Jasmins et des Chèvrefeuilles. Nous possédons un cas de mélanisme pris en Août dans le jardin du Palais Longchamp. La chenille vit de toutes sortes de Convolpulus, surtout de C. arvensis et C. septum qu'elle dévore la nuit, se tenant très cachée pendant le jour. Elle est ordinairement grise, mais on en trouve de noires et de vertes. On la rencontre d'Août à Novembre, souvent isolée quelquefois en nombre assez important, au bord des chemins, dans les cultures, les champs et les lieux arides. Sa chry- salide passe l'hiver enfoncée dans la terre. GEN. HYLOICUS (Hs.) H. Pinastri (L.) — Ce papillon n'a pas la vivacité des autres sphinx, il rap- pelle plutôt les Smerinthes par la lenteur avec laquelle il passe d’une fleur à l’autre. 11 butine encore fort tard le soir, alors que P. Convolouli, S. ligustri, D. euphorbiae ont quitté depuis longtemps déjà les corbeilles de fleurs. On le trouve à l'état parfait depuis Juin jusqu'en Novembre, de même que l’on rencontre des chenilles d'âges différents depuis Juillet jusqu'en Décembre: ce qui indique nettement l'irrégularité d’éclosion de cette espèce. La chenille de H. Pinastri rappelle jusqu'à sa troisième mue, par la distri- bution de ses nuances, en raies allongées grises et vertes, celle de Panolis griseo- vartegala, elle prend ensuite sa livrée définitive qui en fait une de nos plus belles chenilles. On la rencontre sur tous les Pins et on trouve sa chrysalide en hiver et au printemps, cachée dans les détritus et aiguilles de pins amoncelés au pied des arbres. GEN "DEICEPEILAS (O:) D. Gallii (RTT). — Ce sphinx, commun dans le Nord-Est de la France et en Suisse, ne visite la Provence que très accidentellement. Nous possédons un exemplaire G de cette espèce capturé dans le parc Borély à Marseille, le 31 Août 1904. Nous devons ajouter que quelques jours avant la capture de cet insecte, le vent Nord-Est soufflait avec violence, aussi est-il permis d'admettre l'hypothèse d’une immigration accidentelle. L'insecte que nous possédons ne diffère pas de ceux que nous avons reçus de Suisse. D. Euphorbiae (L.) — Espèce très variable de coloration et de taille, nous possédons des exemplaires mesurant 8 mill. et d'autres qui atteignent à peine = 482 6 mill. d'envergure. Ce papillon a deux éclosions, l’une en Mai-Juin et l’autre de fin Juillet à Septembre. Cette dernière est de beaucoup plus abondante parce que l’évolution de l'insecte se faisant en bonne saison, la chrysalide est moins exposée à périr que celles qui passent l'hiver, suivant en cela la règle commune à beaucoup d'espèces à double éclosion. Ce joli sphinx est très abondant dans toute la région, on le rencontre dans les vallons, les collines, les terrains incultes, et les jardins. Sa chenille vit à découvert sur plusieurs Euphorbes, principalement sur Euphorbia characias, elle s'accommode fort bien en captivité du vulgaire Réveil- Man. E. helioscopa. A la sortie de l'œuf elle est noire, puis elle devient verte tachée de noir et de blanc et enfin elle prend sa belle livrée définitive qui est très variable quand à la couleur et aux dessins. En général le fond de la couleur est d'un rouge orangé avec des points en nombre très variable. Elle paraît en Juin puis en Août-Septembre, s'enferme en terre pour se chrysalider dans une coque soyeuse entourée de débris ; les chrysalides de la deuxième génération passent l'hiver. D. Euphorbiae, aberr.Paralias (Nick). — Cette aberration est cons- tituée par les individus dont la teinte fondamentale des ailes supérieures est d'un rose plus ou moins intense, beaucoup moins commune que le type, cette aberration que l’on peut considérer comme variété car la chenille diffère aussi de celles qui donnent l'espèce, vole en mème temps que D. Euphorbiae, aux deux époques et dans les mêmes lieux. La chenille de D. Paralias vit sur les mêmes plantes que le type ; elle difière de celle de D. Eubhorbiae par le fond de sa robe qui est noir, la ligne dorsale seule conservant des nuances rougeàtres, et les taches latérales plus petites et moins nombreuses. Parmi les exemplaires de notre collection nous en possédons un remarquable trouvé sur Euphorbia characias, sur la route de la Sainte-Baume, près de Saint-Zacharie, le 28 Septembre 1905. D. Nicaea (PRUN). — Cette espèce constitue une des raretés de notre région. Le papillon n'a qu'une génération et vole en Juin-Juillet. Notre collection renferme un bel exemplaire ® trouvé contre un mur sur le chemin de la Pomme, près de Marseille, au moment où il venait d'éclore. La chenille se rencontre isolément en Août-Septembre sur Euphorbia esula, E. nicacensis, E. serrata, E. gerardiana. E. charactas ; on le rencontre dans les valions de la chaîne de Vaufrèges, à Cassis, au plan de Carpiagne, aux environs de Gémenos, Saint-Pons. D. Lineata (F.) var. Livornica (Esp. — Le papillon vole en Mai, puis en Août ; il est commun en Provence surtout certaines années, et toujours plus abondant en Août qu'en Mai. Les observations que nous avons faites sur ce = 49 — papillon nous ont conduit à penser que la fécondation se produisait au printemps et en voici la raison : D'abord, il nous est arrivé assez souvent de rencontrer D. lvornica en plein hiver par une belle journée ensoleillée de Février, ce qui plaide en faveur de l'hivernage de cette espèce : ensuite les ® que nous avons prises en Mai, seules ont pondu en captivité, tandis que nous n'avons jamais pu obtenir de ponte des ® prises de Juillet à fin Septembre, et à l’autopsie aucune de ces dernières ne présentait d'œufs développés. Quant à la chenille, nous l'avons toujours trouvée en Juin-Juillét, et aucune des chrysalides que nous avons obtenues n’a hiverné. Répandu dans toute la région on rencontre D. livornica partout et on le prend communément en chassant près des Belles de nuit, Pélunias, Verveines, Chévre- feuilles, Phlox, etc. Plusieurs ® capturées le 20 Mai 1904 autour d'un chévrefeuille de notre jar- din, et mises en cage pondirent au bout de deux jours. Les œufs nous parurent très petits pour un papillon de cette taille. Lisses, verts, légèrement allongés, ils _étaient un peu déprimés au micropyle qui est situé à un des pôles. Leur éclosion eut lieu le 29 du même mois. En naissant les jeunes chenilles sont d'un blanc jaunâtre, leur vaisseau dorsal est visible en rose par transparence ; la tête, la plaque anale, la corne, et toutes les pattes sont d'un brun foncé ; le corps est légèrement chagriné dans le sens de la circonférence ; chaque segment est nettement indiqué par une dépression est orné de deux points placés parallèlement et près de la ligne dorsale de même couleur brune que la tête et les pattes ; deux autres points plus petits et de mème nuance sont situés au milieu du segment et au-dessous des premiers, le dernier d’entre eux correspondant aux stigmates est finement entouré d’un cercle rose. Dimension 2 "/". A la troisième mue, 14 Juin, nos chenilles prirent la livrée décrite et figurée dans la Fewulle, par M. Sylvain Ebrard (1), sous le nom de variété. Nymphose le 24 Juin, éclosion du 9 au 17 Juillet. Nous ferons remarquer que toutes les chenilles de D. hvornica que nous avons eues en mains provenant de notre région, appartenaient à la variété, seules deux chenilles trouvées aux Lecques (Var), le 19 Juin appartenaient à la forme type, l'une d'elle donna le papillon le 17 Juillet suivant et l’autre mourut. Cette chenille vit sur la Vigne, la Linaria striala, différentes espèces de Rumex. Dans les jardins on le trouve même sur les Fuchsias. (1) Sylvain Ebrard.— Une variété de la chenille de Deil. livornica, Feuil. de Jeun. Nat., 1°° Décembre 1877. a] D 50) — GEN. CHAEROCAMPA (Due.) CG Celerio (L.) — Espèce rare dans notre Département. Nous la capturons de temps à autre en Octobre dans nos jardins, nous ne l'avons jamais prise en Juin-Juillet quoique les auteurs lui attribuent une éclosion à cette époque. Son évolution est peu connue, la chenille se trouve en Août et Septembre sur Vihs vinifera, Galium verum. C. Elpenor (L.) — Assez rare en Juin, beaucoup plus commun en Août- Septembre, vole lentement le soir autour des corbeilles de nos jardins ; répandu dans toute la région. Chenille en Juillet-Août sur Vihis vinifera, Epilobium telragonum, E. parvi- florum, E. hirsutum, Galium verum, et même le Fuchsia : Les chrysalides éclosent en partie en Août-Septembre le reste en Juin de l'année suivante qu'elles attendent enfouies dans le sol. GEN. METOPSIEUS (Dunc.) M. Porcellus (L.) — Le papillon assez commun en Provence, a les mêmes mœurs que l'espèce précédente; on le rencontre comme lui d’abord et rare- ment en Mai-Juin puis abondamment à la fin de l'été. Sa chenille vit en Juillet puis en Septembre-Octobre, sur la Vrgne, le Caulle-lait ; les dernières passent l'hiver en chrysalides. GENVPMEROGON“(E:) P. Proserpina (Paii.)— Ce superbe crépusculaire appartenant plutôt à la faune de l'Est, semble avoir pénétré dans le territoire de Marseille en mème temps que les Eaux du Canal. Aucun des auteurs qui se sont occupés des Lépidoptères de Provence ne le mentionne et nous pensons que cette espèce s'est fixée chez nous à mesure que les Epilobes ont trouvé un terrain plus favorable à leur évolution et à leur propagation. Aussi est-ce toujours dans le voisinage des eaux du Canal que nous trouvons la chenille en Juillet, vivant aux dépens d'Epilobium tetragonum ; la chrysalide passe l'hiver et n'éclot qu'en Juin suivant. Pas très rare, Saint-Julien, Saint-Marcel, La Penne, Sainte- Marthe, Château-Gombert. Jardin Botanique de l'Ecole de Médecine sur Epilobium, et Œnothera biennis. GEx. MACROGLOSSA (Sc.) M. Stellatarum (L ) — Espèce très commune qui a deux et peut-être trois éclosions, car on trouve le papillon toute l’année. La plupart des papillons éclos à l’arrière-saison périt mais un certain nombre d'entre eux passe l'hiver en léthargie blottis dans des abris naturels, mème dans nos habitations, ne donnant signe de vie que par les belles journées d'hiver. Chenille depuis Mai jusqu'en Septembre sur les Gallium ; on la trouve facilement la nuit à la lanterne, mais le jour elle se tient presque toujours cachée le long des tiges basses de la plante. Les chrysalides de l'arrière-saison n'éclosent qu'au printemps. GEN. HEMARIS (Daiu) H. Fuciformis (L.) — Paraît deux fois ; en Mai-Juin d'abord puis en Août, il vole autour des buissons de chèvrefeuilles si communs dans nos collines, et butine à l’ardeur du soleil les fleurs de valérianes et de scabieuses. Il n’est pas rare d'en voir un certain nombre s'entrecroiser d'un vol rapide faisant briller au soleil leurs ailes vitrées et leurs corps dorés. Au moment de l’éclosion leurs ailes sont recouvertes de quelques écailles qui disparaissent dès que l'insecte a un peu volé. Nous trouvons la chenille endormie le long des tiges basses de Lonicera implexa, L: etrusca, en Mai et Septembre. Les premières éclosent après seize jours de nymphose, les secondes passent l'hiver en chrysalides sur le sol entourées de détritus végétaux reliés par un treillis soyeux. L'espèceest abondante dans le vallon de Toulouse, au Puits de Paul à Saint Loup, dans le vallon des Eaux-Vives, de la Folie, à Saint-Pons et à la Sainte-Baume dans les clairières où l'espèce est commune. H. Fuciformis, var. Milesiformis (TRr.) — Cette variété assez rare appartient à la génération estivale, nous l'avons obtenue d’éclosion de chenilles trouvées au vallon de Toulouse, et prises à la Sainte-Baume en Juillet. H. Scabiosae (Z.) — Cette espèce est plus localisée que la précédente. On la rencontre dans quelques vallons parmi lesquels nous citerons en première ligne celui de la Folie près du Logis-Neuf. Nous l'avons prise aussi à la Sainte- Baume, lisière de la Forêt et dans la vallée de Saint-Pons. Vole en Maï-Juin puis en Août. La chenille vit sur Scabiosa arvensis, S. columbaria ; quelquetois comme l'espèce précédente sur Lonicera implexa. Les chrysalides de la dernière génération passent l'hiver. NOTODONTIDAE GEN. CERURA (SCHRXK) C. Bicuspis (BkH.) — Vole en Mai, Juin et Juillet dans tout le département partout où il y a.des Peupliers et des Saules, sur lesquels on trouve la chenille de Juin à Octobre. Celle-ci se chrysalide contre les grosses branches ou le tronc de l'arbre qui l'a nourrie, dans une coque dure dificile à distinguer de l'écorce. CG. Furcula (CL.) — Plus commune que l'espèce précédente, se rencontre dans les mèmes lieux. Paraît de Mai à Juillet. Chenille de Juin à Octobre sur toutes les espèces de Peupliers et de Saules. Se chrysalide de la mème façon. C. Bifida (He.) — Paraîit en Avril-Mai puis en Août-Septembre est assez commune dans le département ou nous la trouvons à peu près partout. Chenille sur Saules et Peupliers, surtout ces derniers en Mai-Juin-Juillet, puis en Septembre-Octobre. GEN. DICRANURA (B.) D. Erminae (EsP.) — Cette espèce très répandue en Provence, a deux éclosions, la première en Avril-Mai puis en Août-Septembre. Nous la trouvons dans toutes nos localités de chasse y compris les promenades et jardins de Marseille. La chenille se rencontre en Mai-Juin puis en Septembre-Octobre sur Îles Saules et Peuplicrs. Elle se chrysalide dans une coque très dure contre le tronc de l'arbre qui l'a nourrie et à peu de distance du sol. Cette coque se confond tellement avec les rugosités de l'écorce qu'elle échappe souvent à l'œil le plus exercé. Elle est beaucoup plus facile à trouver après l'éclosion car alors sa présence est trahie par le trou par lequel est sorti le papillon. D. Vinula (L.) — Vole de Mai à Juillet, aussi répandue que l'espèce précédente, mais un peu moins commune. La chenille évolue en Juin-Juillet puis en Septembre surles mêmes arbres, et se chrysalide de même ; elle est souvent ichneumonisée. GEN. EXAERETA (HE). E. Ulmi (Scuirr.) — Vole en Avril-Mai, répandu dans toute la région mais semble rare partout : Berre, Marignane, Aix, Sainte-Baume. Chenille sur Ulmus campestris en Juin-Juillet. Se chrysalide dans le sol, à peu de profondeur dans une coque légère. GEN. HOPLITIS (H.) H. Milhauseri (F.) — Rare. Se rencontre d'Avril à Juin dans la forêt de la Sainte-Baume. Chenille en Juillet-Août sur Quercus robur, Ulmus campestris, Populus alba. Se chrysalide dans une coque dure contre l'écorce de l'arbre qui l’a nourrie. GEN. DRYMONIA (HB.) D. Chaonia (H8.) — Plus répondue dans le Var, aux environs d'Hyères que dans les Bouches-du-Rhône, cette espèce se rencontre quelquefois dans la forêt de la Sainte-Baume en Avril. Chenille en Mai sur Quercus robur, Q. ilex. Se chrysalide en terre. GEN. PHEOSIA (Ha) P. Tremula (CL.) — Répandue dans toute la région, mais rare partout. Vole en Mai-Juin. Chenille de Juillet à Septembre sur Quercus robur et ©. ilex. GEN. NOTODONTA (O.) N. Ziczac (L.) — Paraît en Mai-Juin puis en Août-Septembre aux environs de Berre, Marignane, Martigues, le long de l'Arc jusque vers Aix. Chenille de Juillet à Octobre sur Populus alba et Salix divers. Se chrysalide entre les feuilles dans une coque légère. N. Tritophus (EsP.) — Vole en même temps que l'espèce précédente mais est plus rare, trouvée à la Sainte-Baume, et quelques autres localités. Chenille aux mêmes époques sur Saules et Peupliers. Se chrysalide de la même façon. GEN. SPATALIA (H8.) S. Argentina (ScHirr.) — Paraît en Mai et Septembre, assez fréquent à Auriol, Saint-Zacharie, la Sainte-Baume. La chenille vit en Juillet-Août-Septembre sur Quercus robur et Q. ilex. GEN. PIEROSTOMA (GERM) P. Palpina (L.) — Se montre de Juin à Août presque sans interruption quoiqu'il y ait deux générations. Assez commune dans toute la Provence ; on la trouve aux environs de Marseille, la Penne, bords de l'Huveaune, du Jarret, Parc Borély. Chenille depuis fin Juin, jusqu'en Octobre, les deux générations étant rappro- chées, sur Quercus robur, les différents Tilleuls, Peupliers et Saules. Se chrysa- lide en terre à peu de profondeur dans une coque molle. GEN. PTILOPHORA (SrePH.) P. Plumigera (S. V.) — Vole en Octobre-Novembre, à la Sainte-Baume, dans la forêt, trouvée nulle part ailleurs dans la région. Chenille en Mai-Juin sur Acer campestris, A. pseudoplatanus et Belula alba. GEN. PHALERA (EH). P. Bucephala (L.) — Eclot de Mai à Juillet quoiqu'il n'y ait qu'une génération. Cette espèce est assez localisée dans la région, mais en revanche elle est très abondante partout où on la trouve: Sainte-Baume, Gémenos, Saint-Victoret, Berre, le long de l'Arc, la Penne, le long de l'Huveaune, etc. Chenille d'Août à Octobre en colonies nombreuses sur les Salix alba, S. babylonica, S. v'mmalis. Ulmus campestris. Se chrysalide à la surface du sol entourée de débris végétaux. P. Bucephaloïdes (O.) — Très voisine de l'espèce précédente mais beaucoup plus rare ; se distingue surtout par la chenille qui est très différente et vit de préférence sur le chène. Paraitaux mêmes époques que Bucephala à peu près sur tout le territoire, mais rare partout. Nous l'avons trouvée aux environs de Marseille vallon de la Verte, la Penne et à la Sainte-Baume. Chenille en petites sociétés sur Quercus robur, Q lex. Ces deux espèces sont longues à élever en captivité. GEN. PYGAERA (O) P. Curtula (L.) — Paraît en Mai-Juin, puis en Août-Septembre dans les lieux humides où croissent les saules et les peupliers ; plus commune en Camar- gue, aux environs de Berre, Marignane, que près de Marseille où elle existe cependant le long de l'Huveaune entre Saint-Marcel et Aubagne. Chenille depuis fin Juin jusqu'en Octobre, sur Populus alba, Salix alba, S. viminalis Celles de la deuxième génération passent l'hiver en chrysalide dans une feuille reliée par quelques fils de soie. P. Anachoreta (F ) — Beaucoup plus rare que l'espèce précédente, vit aux mèmes époques et dans les mêmes localités. Nous l'avons trouvée le long de l'Huveaune entre Aubagne et Roquevaire. La chenille a les mêmes mœurs. P. Pigra (HuFN.) — Très commune dans tout le département, au bord des cours d'eau. Vit comme les précédentes aux mêmes époques. Abondante au. bord del'Huveaune. Chenille de Juin à Octobre sur Populus alba, rarement sur les Sahx, se chrysalide dans les feuilles terminales reliées entre elles par quelques fils. THAUMETOPOEIDAE GEN. THAUMETOPOEA (H8.) T. Processionea (L.) — Espèce heureusement très localisée dans notre pays. Nous ne l'avons rencontrée jusqu'à présent que dans la région de la Sainte- Baume, Plan d'Aups, montée par Saint-Zacharie. Forêt; entre Aubagne et Gémenos ; et à Marseille, dans les bois de la Gélade près de la Penne. Le papillon vole en Août-Septembre. La chenille vit en société sur Quercus robur de préférence, mais aussi sur Ulmus campbestris, dans une bourse soyeuse d'où elle ne sort que pour manger. C'est dans cette même bourse qu'elle se chrysalide en famille. On la trouve placée contre le tronc à peu de distance du sol. Pour obtenir le papillon il vaut mieux rechercher la chrysalide que la chenille qui est difficiie à élever. T. Pityocampa (ScHiFFr.) — La processionnaire du Pin est très commune dans tout le Midi. On la trouve partout, où sa chenille cause de grands dégâts. Le papillon vole en Juillet-Août. Chenille tout l'hiver, jusqu'en Mars en familles nombreuses dans des bourses placées au milieu des branches de pins d'où elles sortent pour se chrysalider en terre dans une coque molle à une assez grande profondeur 20 à 30 centimè- tres. L'espèce serait bien plus commune encore si la sècheresse des mois de Juin et Juillet ne tuait un grand nombre de chrysalides. On trouve les œufs disposés en cylindre recouvert de duvet, autour des branches de pins. LYMANTRIIDAE GENNORGYIAN(O:) ©. Gonostigma (F.) — A deux éclosions, l’une en Juin, l’autre en Août- Septembre. Rare dans notre région où on le trouve dans la vallée de Saint- Pons et aux environs de Calissane. Le papillon vole en plein soleil. ® aptère. Chenille sur Quercus lex, Q coccifera. Rubus idaeus, Cralaegus oxyacentha et les différentes espèces de Rosiers. Chrysalide dans une coque légère. O. Antiqua (L.) — Aussirare que l'espèce précédente dans toute la région, plus abondante dans le Var aux environs d'Hyères. Cette espèce fournit en captivité trois générations successives dont les chenilles diffèrent entre elles ® aptère. Une ® prise en Juin fournit une première famille de chenilles à 6 — toufles de poils d’un jaune très clair et anneaux rouges. Ces chenilles évoluèrent rapidement donnant les papillons du 19 au 31 Août. La nouvelle génération provenant de ces éclosions se fit remarquer par la coloration foncée des chenilles et donna naissance aux papillons dans les premiers jours d'Octobre. Ces papillons get ® sont plus petits que ceux du mois d’Août. La troisième ponte devant fournir la génération de Juin suivant ne fut pas élevée. La chenille vit de Quercus ilex, ©. coccifera, Rubus discolor, et c'est de Ronce que nous avons nourri les nôtres. Chrysalide sur la feuille à laquelle elle est fixée dans un cocon soyeux parsemé de poils. O. Trigotephras (B.) — La plus commune de nos Orgyia, n'a qu'une éclosion et vole en Juin dans la vallée de Saint-Pons, dans les collines de Gémenos, Saint-Zacharie, Auriol, aux environs d'Aix, Septèmes, à Marseille dans les vallons de la Penne, Saint-Marcel, de Toulouse, de la Treille. La chenille vit en Mai sur Quercus ilex, ©. coccifera, Sparlium junceum, Osyris alba, etc. L'accouplement et la ponte se produisent à l'intérieur du cocon où les œufs, qui n'éclosent qu'au printemps, trouvent un abri contre le froid de l'hiver. GENMEUPROCMSNES:) E. Chrysorrhoea (L.) — Très commun dans toute la région où l'on rencontre le papillon de Juin à Août. La ® pond ses œufs sur une feuille en un tas recouvert des poils jaunes de son segment anal. Les jeunes chenilles vivent en familles nombreuses sur la plupart de nos arbustes auxquels elles causent souvent des dégâts importants. Elle parvient à toute sa taille fin Juin et reste en chrysalide dans une coque molle pendant une vingtaine de jours. GEN. STILPNOTIA (WEsTw.) S. Salicis (L.) — Espèce assez localisée que nous ne rencontrons que sur les bords de l'Huveaune entre Aubagne et Auriol. Le papillon vole en Mai- Juin, et dépose ses œufs contre les branches ou le tronc des peupliers. Chenille sur Populus alba et Salix alba en Avril-Mai, elle se chrysalide contre l'arbre qui l'a nourrie et éclot au bout de quinze jours. Il n'est pas rare de trouver en Juin sur le même peuplier, l'espèce dans ses trois états. Gex. LYMANTRIA (H8.) L. Dispar (L.) — Répandu partout. principalement le long des cours d'eau. Les ® dès leur éclosion, qui a lieu en Juillet, grimpent le long de l'arbre Sp contre lequel elles pondront. C’est là que les G', volant en plein jour, en nombre quelquefois considérable, viennent les féconder. Elles opèrent alors leur ponte en recouvrant leurs œufs déposés en tas, de l'épais duvet dont leur abdomen est garni. Ainsi protégés, ces derniers passent l'hiver. Les jeunes chenilles éclosent au printemps, vivent en colonies de plusieurs centaines cachées pendant le jour sous l'écorce des arbres ou dans leurs cavités, sortant la nuit en longue file pour les dépouiller de leur feuillage. Quelque fois, cepen- dant, les chenilles vivent à découvert ; on les trouve ainsi sur les feuilles ou contre les tiges dans la vallée de Saint-Pons, le col de Bretagne, mais partout où elles trouvent de vieux arbres creux elles s'y tiennent cachées. La chenille vit de Mai à fin Juin sur les Saules, Peupliers, Chênes, Ormeaux,ete. Les chrysalides se rencontrent pèle-mèle dans les arbres creux reliées les unes aux autres par des fils de soie grossière ou enfoncées dans les détritus végétaux. C'est dans ces conditions que nous en trouvons dans les Saules creux des bords du Jarret. Nous possédons un mâle de L. Dispar de très petite taille, dont la nuance claire rappelle autant l’autre sexe que le sien. L. Monacha (L.) — Cette espèce semble vivre isolée à la Sainte-Baume où on la rencontre quelquefois en Juillet dans la forèt, et à la montée septentrio- nale du Pic de Bretagne. Chenille en Mai-Juin sur les Pins, Chênes et Prunus spinosa. GEN. OCNERIA (HB.) O. Rubea (S. V.) — Vole en Juin et Juillet, rare à Marseille, vallon de Toulouse, de Fabrégoule, à Septèmes ; plus abondant à Saint-Pons et à la Sainte- Baume. La chenille vit de Novembre à Mai sur Quercus ilex, ©. robur, Rubus lomen- tosus, Arbulus unedo, Cistus albidus, Erica mulliflora, Pistacia lentiscus, ete. LASIOCAMPIDAE GEN. MALACOSOMA (Hs) M. Neustria (L.) — Ce lépidoptère est répandu dans toute la région, mais n'est réellement abondant que dans le haut de la vallée de Saint-Pons. col de Bretagne, forêt de la Sainte-Baur. e ; moins commun dans le bois de Valabre près de Luynes, vallon de Fabrégoule et les vallons de la chaîne de Vaufrège. Vole en Septembre-Octobre, Chenille en Mai-Juin, en colonies, sur les arbres forestiers en général, Quercus, Ulmus, ete. Nous l'avons trouvée aussi en quantité sur le Q. coccifera dans les collines de Calissane. M. Franconica (Esp.) — Plus abondant dans le Var que dans notre département, Cassis. Ce papillon vole de Mai à Juillet. La ® pond ses œufs autour des branches des végétaux qui doivent nourrir les chenilles, et ceux-ci éclosent fin Février suivant. On trouve la chenille sur Dorycnium suffruchicosum, Plantago lanceolata, Slatice serotina et minula. GEN. TRICHIURA (HPH.) T. Crataegi (L.) — Vole en Septembre dans la région de la Sainte-Baume où l'espèce n'est pas rare. Plan d'Aups. Lisière du bois. Chenille en Avril-Juin sur les différents Quercus, le Cralaegus oxyacantha, Prunus sbinosa, etc. Vit en famille «lans une toile jusqu'à sa dernière mue, et est difficile à élever car la plupart des chenilles périssent au moment de la métamorphose. Chrysalide en terre dans une coque grisâtre. N'éclot souvent que la deuxième année. T. Crataegi var. Ariae (H8.) — Se trouve fréquemment avec l'espèce. GEN. POECILOCAMPA (STrPH.) P. Populi var. Canensis (Miii.) — Papillon en Octobre-Novembre. Nous ne l'avons trouvé jusqu'à présent que dans la forêt de la Sainte-Baume. Chenille en Mai-Juin sur Fagus sylvatica, Quercus robur. GEN. ERIOGASTER (GERM.) E. Catax (L.) — L'éclosion de ce papillon a lieu de Septembre à Novembre mais quelques chrysalides n’éclosant qu'en Mai suivant peuvent faire croire à deux générations. L'espèce est assez abondante dans toute la région de la Sainte-Baume, Plan d'Aups, Forèt, Col de Bretagne, Glacière. Chenille en familles réunies dans une toile jusqu’à leur dernière mue en Avril- Mai, puis on les rencontre isolées jusqu'à fin Juin sur les différents Quercus, Prunus spinosa, Cytisus et mème les plantes basses. Chrysalide dans une coque ovale grisâtre assez légère. E. Lanestris (L.) — Evolue comme E. Calax, mais plus régulièrement en Mai-Juin, puis en Septembre-Octobre. Répandu dans tout le département quoique rare partout mème à la Sainte-Baume. La chenille vit comme celle de l'espèce précédente et à la même époque sur Betula alba, Prunus spinosa, Berberis vulgaris, Cylisus sessilifolius. GEN. LASIOCAMPA (SCHRK.) L. Quercus (L.) — Vole en Juillet-Août, est très abondant dans tout le département. Le G‘ de cette espèce vole aux henres les plus chaudes de la journée à la recherche des ® qui se déplacent très peu. On peut au moyen d'une ® nouvellement éclose prendre un grand nombre de d'en peu de temps; c'est du reste le moyen facile de s'en procurer assez pour trouver les variétés toujours rares. Chenille très polyphage, se nourrit de Hedera helix, Prunus spinosa, Berberis vulgaris, Ulmus campestris, Rubus fruclicosus, ete. Parvenue à toute sa taille en Juin elle se chrysalide dans une coque dure appliquée contre le végétal qui l'a nourrie, pour éclore un mois plus tard. L. Quercus var. C' Roboris (ScHrk) — Rare, vole avec le type dont il se distingue par la bordure des ailes inférieures entièrement jaunes. On rencontre toutes les variétés intermédiaires. L. Trifolii (S. V.) — Papillon en Juin-Juillet. Répandu dans toute la région, particulièrement commun entre Auriol et Saint-Zacharie, trés fréquent aux environs de Marseille. Chenilleen Avril-Mai sur Spartium junceum, Uiex parviflora, Rubus fruclicosus, Trifolium, Melilotus, Medicago. L. Trifolii var. Medicaginis (BkH,) — Beaucoup plus rare que l'espèce, vole avec elle à la même époque. Nous l'avons prise à Saint-Zacharie. GEN. MACROTHYLACIA (R8Rr.) M. Rubi (L.) — Aussi répandu que l'espèce précédente, se prend dans les mêmes localités en Mai-Juin. Assez abondant aux alentours de Marseille où nous trouvons communément la chenille. Le G° vole en plein jour comme celui de L. quercus. Chenille polyphage, elle passe l'hiver engourdie sous les feullles sèches ; elle se nourrit surtout d'Hedera helix, Rubus fructicosus, Spartium junceum, Trifolium divers, etc. On la trouve en Avril-Mai parvenue à toute sa taille et se chrysalide dans une coque dure ovale, brune, d'où le papillon éclot au bout de trois semaines. Souvent ichneumonisée. GEN. EPICNAPTERA (RBër.) E. Suberifolia (Dur.) — Papillon toujours rare en Provence, nous avons pris sa chenille à Hyères en battant les chènes lièges, et nous l'avons retrouvée à — "00 — Marseille sur les Quercus ilex de la Barre de l'Etoile et à Septèmes. L'insecte parfait vole en Juillet-Août. La chenille évolue en Mai-Juin. Elle est difficile à élever. GEN. GASTROPACHA (O.) G. Quercifolia (L.) — Rare, ne se rencontre qu'à la Sainte-Baume, où le papillon vole en Juillet-Août. Chenille tout l'hiver jusqu'en Juin sur Quercus robur, ©. ilex, Prunus spinosa, Rosa canina, R. pimpinelhfolia sur les hauteurs. GEN. ODONESTIS (GERM) O. Pruni(L.) — Plus commun aux environs d'Aix, Salon, Arles, Saint- Chamas, Berre que de Marseille où nous rencontrons cependant le papillon et la chenille tous les ans. L’insecte parfait paraît fin Juin et Juillet, on le prend à la lampe. La chenille vit, d'Avril à Juin, sur tous les arbres fruitiers, où elle se tient appliquée contre les branches avec lesquelles elle se confond. GEN. DENDROLIMUS (GERM.) D. Pini (L.) — Espèce commune dans toute la région, partout où croissent des Pins. Abondant à Marseille dans toutes les pinèdes, et sur les pins isolés du Jardin Zoologique, plateau Longchamp. Le papillon vole en Mai-Juin. La jeune chenille éclot en Août-Septembre-Octobre, passe l'hiver et parvient à toute sa taille en Mars-Avril. Elle se chrysalide alors dans une coque de soie légère allongée en fuseau, contre le tronc des Pins, et très souvent sous la corniche des murs de clôture ; le papillon éclot au bout de 20 jours environ. II varie énormément de taille et de nuance. GEN. PACAWPASAN(WELK.) P. Limosa (Viii.) — Nous élevons depuis plusieurs années cette espèce, moins rare que dificile à découvrir et nous en trouvons sa chenille et le papillon tous les ans. Les œufs pondus en Juillet et Août éclosent au bout de douze jours. La jeune chenille accomplit ses trois premières mues avant l'hiver, puis son accroisse- ment se ralentit et elle termine ses métamorphoses en Avril-Mai pour rester en chrysalide environ un mois. La chenille est extrêmement difficile à trouver de jour, parce que appliquées quelquefois au nombre de dix à douze contre une branche de cyprès, elles en ont tellement la forme et la nuance que l'œil le mieux exercé a de la peine à les distinguer. Il en est tout autrement le soir. On — (O1 —- la voit alors à la faveur d’une bonne lumière ronger l'extrémité des rameaux, et elle attaque les branches d'autant plus basses, qu'elle est plus près de la nym- phose. La chrysalide est renfermée dans une coque blanche fixée au milieu des plus petits rameaux ou contre les tiges de moyenne grosseur. Vit sur Cupressus sempervirens, Juntperus oxycedrus, J. phoenicea. La rareté de ce papillon provient d'abord de la difficulté qu'il y a à se procurer la chenille ; ensuite parce que les éclosions étant espacées de quelques jours, il est rare d'obtenir, mème avec un certain nombre de chrysalides, l'éclo- sion d'un couple en même temps. L'accouplement chez cette espèce dure plu- sieurs jours et la ® pond environ 80 œufs qui sont loin de tous réussir, car beaucoup de chenilles périssent en hiver. Cette espèce se rencontre sur tous les points de notre territoire provençal, nous l'avons trouvée aux environs de Marseille, à la Penne, Saint-Marcel, la Barasse ; à Septèmes, vallon de Fabrégoules ; dans le pare du château d'Esparon (Var), à soo mètres d'altitude, à Hyères, où l'espèce paraît assez commune, et enfin à la Sainte-Baume, où un entomologiste distingué, M. Denfer, trouva aussi une chenille en Mai 190$, sur un Generrier du Plan d’Aups, à 700 mètres d'altitude. DS ANRO ER NETDAE GEN. SATURNIA (Scik.) S. Pyri (ScHirr.). — Ce papillon très commun dans toute notre région où il atteint quelquefois de grandes dimensions, éclot en Mai. Il vient dans les maisons attiré par la lumière ou lorsqu'on y emprisonne une © vierge. La chenille vit aux dépens de tous nos arbres fruitiers, y compris l'olivier et sur toutes les essences forestières ; il serait trop long de donner la liste des végétaux sur lesquels on la trouve. Elle se chrysalide en Août dans une coque dure pyriforme, de soie grossière, d'un brun roussâtre, et n'éclot quelquefois qu'au bout de deux ans. On trouve cette dernière contre les troncs d'arbres et sous les corniches des murs et des maisons. S. Pavonia (L.) — Beaucoup moins commune que Pyri, cette espèce vole en plein jour avec rapidité dès le mois de Mars. Plus répandue dans le Var (Hyères) que dans les Bouches-du-Rhône, on la trouve fréquemment à la Sainte-Baume, col de Bretagne, dans la vallée de Saint-Pons, aux environs de Gémenos et d'Aubagne ; à Septèmes, Aix ; à Marseille, elle vole dans les vallons de la Penne, des Eaux-Vives, de Passetemps, de Toulouse, de l'Evèque, etc. La chenille vit de Mai à Juillet sur une foule de plantes : Quercus robur, 1622 ©. ilex, Ulmus campestris, arbres fruitiers de toutes sortes. Erica multiflora, E. arborea, Rubus fruclicosus, ete. Elle se chrysalide dans un petit cocon pyri- forme et n'éclot quelquefois comme l'espèce précédente qu’au bout de deux ans. Cette chenille présente trois variétés principales, la verte, une annelée de noir et une autre plus rare, annelée de rouge, toutes pourvues de tubercules semblables. DREPANIDAE GEN. DREPANA (SCHRK.) D. Binaria (HurN). — Vole en Mai-Juin dans la vallée de Saint-Pons, à Septèmes, aux environs d'Aix, chaîne Saiute-Victoire, et à Marseille, vallon de Toulouse, des Escourtines, Pont-de-l'Etoile, etc. Espèce assez commune. Chenille en Avril-Mai sur Quercus ilex, Q. coccifera. D. Binaria, var. Uncinula (BHn). — Vole en Juin avec le type dans la vallée de Saint-Pons, à Gémenos, Saint-Jean-de-Garguier, Hyères. GEN. CILIX (LEACH.) GC. Glaucata (Sc.). — Ce joli petit lépidoptère n'est pas rare en Avril-Mai, puis en Août-Septembre dans la vallée de Saint-Pons, où il voltige à l'entrée de la nuit. Nous le prenons aussi à la lanterne dans nos collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, la Barasse, etc. La chenille vit en Juin, Juillet, Septembre, Octobre sur Cralaegus oxya- cantha : Prunus spinosa. THYRIDIDAE CMREMIRISAIESSEA) T. Fenestrella (Sc.) — Voltige en Mai et Juin sur les fleurs de Doryc- nium suffruticosum, assez commune dans la vallée de Saint-Pons, dans les vallons de Passetemps, près de la Treille, dans celui de Fabrégoules à Septèmes. Chenille de Juillet à Septembre sur Lonicera implexa, Clematis vilalba. Dans les tiges de Lappa major, de Sambucus nigra, etc. NOCTUIDAE TI ACRONYCTINAE GEN. ACRONYCTA (O) A. Aceris (L.). — Commune en Juin, Juillet dans toute la région, collines, bois, jardins, promenades. Chenille plus ou moins abondante suivant les années, en Avril-Mai sur Ulmus campestris, Celtis australis, Aesculus hibpocastaneum, etc. A. Megacephala (F.). — Espèce peu commune dans le département, se rencontre dans la vallée de l'Huveaune, entre Aubagne et Saint-Zacharie, en Mai-Juin, se trouve aussi à la Sainte-Baume. Chenille en Août sur Populus alba, Salix de toutes espèces. A. Tridens (ScHirr.). — Vole en Juin-Juiliet, dans toute la région où elle n'est cependant pas commune. Chenille en Septembre-Octobre, sur les différents rosiers, l’aubépine et les arbres fruitiers. A. Psi (L.). — Vole à la même époque avec l'espèce précédente. Sa chenille vit en Août-Septembre sur Cralaegus oxyacantha, tous les arbres fruitiers et l'Ormeau. A. Auricoma (F.). — Cette espèce est rare, on la capture en Avril-Mai, puis en Juillet-Septembre, dans la région de la Sainte-Baume, Auriol, Saint- Zacharie. Chenille en Juin et Septembre sur Rubus fruclicosus, Erica multi flora, Spartium Junceum, Arbulus unedo. A. Euphorbiae (F.). — Commune en Mai et Juillet dans tonte la région ; environs de Marseille, d'Aix, etc. Chenille de Juillet à Octobre sur Euphorbia characias, E. serrata, E. nicaeensis. Se chrysalide dans une coque légère. A. Euphorbiae, var. Euphrasiae (BranM). — Aussi commune que l'espèce, vole aux mêmes époques dans toute la région. Chenille de Juillet à Octobre, Cralaegus oxyacantha, Rosmarinus offcinals, Rubus fruclicosus, et diverses Euphorbia. A. Rumicis (L.). — Se voit en Juin-Juillet partout. Chenille depuis Juillet jusqu'en Octobre sur les différentes espèces de Rumex, Sonchus et autres plantes basses, ne dédaigne pas les Rosiers et Ronces. GEN. CRANIOPHORA (SNELL.) C. Ligustri (F.) — Vole en Avril-Mai, puis en Août, aux environs d'Au- bagne, Auriol ; assez rare à Marseille, la Penne, Septèmes. Cheñnille de Juillet à Septembre sur Ligustrum vulgare, Jasminum oficinale, Fraxinus oxyphylla, ete. Se chrysalide en terre et passe l'hiver. GEN. OXYCESTA"(HE.) O. Chamaesyces (GN ). — Espèce assez rare que l'on rencontre en Avril- Mai dans la vallée de Saint-Pons, rarement à Marseille. Se trouve à Hyères, Cassis, Toulon. Chenille en Juin-Juillet sur Euphorbia characias, E. nicaeensis, E. chamaesyce. DENDETEUNEME CENMAGROMSMON) A. Janthina (Esp). — Paraît en Juillet-Août dans tout le pays et à Marseille mème l'espèce est fréquente dans les jardins, parcs, etc , très abon- dante le long de l'Huveaune. Chenille en Avril-Mai sur Arum ilalicum, A. maculatum, différentes espèces de Rumex. A. Linogrisea (Scirr). — Rare en Provence, se rencontre au col de Bretagne, prise une fois à Marseille, parc Borély en Juillet. Chenille sur les Rumex et Hedera helix. A. Fimbria (L.). — Vole en Juillet à la Sainte-Baume et dans la vallée de Saint-Pons où elle n'est pas rare, beaucoup moins commune aux environs de Marseille et d’Aix. On rencontre sa chenille jusqu'en Mai sur les Gramunées, les plantes basses et les Genista, assez commune dans le parc d'Esparon (Var). A. Interjecta (He.) — Assez rare en Juillet-Août, un peu partout dans toute la région. Chenille en Avril-Mai sur les Graminées et plantes basses. A. Pronuba (L.). — Vole de Juin à Septembre partout. Chenille tout l'hiver jusqu'en Avril sur toutes les plantes basses, Taraxacum, Malva, Sonchus, ete. Commune autour du Palais Longchamp. A. Pronuba, ab. Innuba (TR.). — Assez commune, vole avec le type. A. Orbona (Hurn). — Moins commune que A. Pronuba, paraît comme elle, de Juin à Septembre dans toute la région. — 65 — Chenille à la même époque sur Micoliana glauca, Ophrys aranifera, O. arachniles, Hyoseris scabra et les Scabiosa. A. Orbona, ab. Subsequa (H8.). — Plus rare, vole avec l'espèce. A. Comes (H8,). — Eclot en Mai-Juin dans tout le département où elle est commune. Chenille très abondante dans les lieux arrosés, bords des prairies, où elle vit pendant tout l'hiver et jusqu'en Avril de Graminées et plantes basses A. Castanea (Esp.), var. Neglecta (Hu8&.). — Rare en Provence, mais se rencontre cependant à la Sainte-Baume de Juillet à Septembre ; trouvée aussi à Auriol et à Hyères. Chenille en Mars-Avril-Mai sur différentes plantes basses. A. Agathina (Dup.), var. Scopariae (MiiL.). — Rare en Provence, se montre quelquefois dans la campagne de Marseille en Juin-Juillet. Chenille jusqu'en Mai sur Erica mulliflora et E. scoparia. A. Triangulum (Hurx). — Se trouve en Mai-Juin-Juillet au Plan d'Aups sur la lisière du bois de la Sainte-Baume. Chenille en Mars-Avril sur les plantes basses. A. C. nigrum (L.) — Vole de Mai à Septembre dans toutes nos cultures. C'est une espèce commune. Chenille en hiver jusqu'en Avril sur les plantes basses, Iris florentina. A. Xanthographa ({F.) -- Répandue partout en Août, Septembre. Octo- bre. Commune à Marseille. Chenille quelquefois en quantité considérable en Février-Mars sur les graminées. A. Xanthographa, var. Cohaesa (Hs.) — Se rencontre assez fréquem- ment avec l'espèce. À. Glareosa Esp.) — Paraît en Août-Septembre aux environs de Marseille, Saint-Loup, Saint-Marcel, Montredon, Notre-Dame-de-la-Garde et plus fréquemment entre Aubagne, Auriol, Saint-Zacharie. Chenille en Février et Mars sur les plantes basses et les toufles de Galum corrudaefolium. A. Margaritacea (ViL.) — Espèce très rare trouvée en Juillet-Août à la Sainte-Baume, Col de Bretagne. Sa chenille vit jusqu'en Avril-Mai sur les plantes basses. A. Plecta (L.) — Commune en Mai et Septembre dans la vallée de l'Hu- veaune, La Penne, Aubagne, Roquevaire, Auriol. Chenille sur les plantes basses, recherche ies Chicorées. A. Leucogaster (FRr.) — Espèce rare que l'on rencontre quelquefois en Avril-Mai. Vallon de Toulouse. — 66 — Chenille sur les plantes basses en hiver jusqu'en Mars. A. Constanti (Mix.) — Une des raretés de Provence; se prend quelque- fois en Septembre entre Auriol et Saint-Zacharie. A. Cos (H8.) — Paraît en Août, répandue dans toute la région, mais rare partout, Aubagne, la Penne, Aix. . À. Spinifera (He.) — Rare, dans la forêt de la Sainte-Baume; à Aix en Septembre. A Marseille, colline de Notre-Dame de la Garde. Chenille sur plantes basses et Graminées jusqu'en Mai. A. Puta (Hs.) — Cette noctuelle très commune autrefois en Août-Septembre sur la colline de Notre-Dame de la Garde, y est très rare aujourd'hui. On la rencontre encore sur toute la chaîne de Vaufrèges et dans la vallée de Saint- Pons. Chenille en hiver jusqu'en Mars sur planles basses et Graminées. A. Puta ab. © Lignosa (Gop). — Presque aussi fréquente que l'espèce; se rencontre avec elle dans les mêmes localités. A. Putris (L.) — Vole en Août-Septembre dans tout le département où elle est assez commune surtout au delà d’Aubagne. Chenille comme presque toutes celles d’Agrotis sur plantes basses. A. Exclamationis (L.) — Se rencontre fréquemment aux environs de Marseille, de Gémenos et dans la vallée de Saint-Pons en Juin-Juillet. Chenille en Août-Septembre sur les plantes basses. A. Nigricans (L.) — Vole en Juillet-Septembre dans les collines de Saint- Marcel, Montredon, Cassis. Chenille en Mars-Avril sur les plantes basses surtout Taraxacum. A. Obelisca (H8B.) — Espèce commune de Juillet à Septembre dans la vallée de l'Huveaune. Bord des routes et cultures. La chenille vit en hiver de racines de Graminées. A. Obelisca ab. Ruris (H8.) — Se rencontre assez souvent avec l'espèce. A. Corticea (H8B.) — Rare aux environs de Marseille, assez commune cependant de Juin à Septembre entre Aubagne, Auriol et Saint-Zachane. A. Ypsilon (ROTT.) — Parait en Août-Septembre, très commune dans tout le pays, bois, collines, prairies, cultures, jardins. Chenille en hiver jusqu'en Avril surles Graminées et les plantes basses dont elle mange les racines et les liges au pied desquelles elle se cache pendant le jour. Elle forme en terre des cavités dans lesquelles elle s'enroule comme le ver blanc. A. Segetum (ScHirr.) — Plus commune encore que l'espèce précédente, se trouve à la même époque dans les mêmes lieux et sa chenille se comporte de même. A. Trux (H8.) — Vole en Août-Septembre. Assez répandue dans les 67 — environs de Marseille, Aix, Arles, Cassis, etc. plus abondant dans la région de la Sainte-Baume. Chenille en Mars-Avril, se nourrit de racines de Graminées et de plantes basses au pied desquelles elle se tient cachée. A. Saucia (H8.) — Cette noctuelle est commune dans tout le dépar- tement, principalement près des cultures où on la prend de Juillet à Novembre. Chenille en hiver jusqu’en Avril sur les Centaurées et plantes basses. A. Saucia ab. Margaritosa (Hw.) — Vole avec le type mais est plus rare. La chenille vit de plantes basses et dans le fruit de la tomate. A. Couspicua (H8.) — Paraïit de Juillet à Septembre, n'est pas rare aux environs d’Auriol, de Gémenos, plus rare à Marseille. Chenille en hiver jusqu’en Mai sur plantes basses. A. Crassa (H8.) — Etait autrefois commune sur la colline de Notre-Dame- de-la-Garde où elle est devenue rare. On trouve encore cette noctuelle en Août- Septembre, aux environs de Marseille dans les collines dela Penne, Saint-Loup. Elle est plus abondante dans la vallée de Saint-Pons, La chenille se nourrit de racines de Graminées et de plantes basses. On la trouve en hiver jusqu'en Avril. A. Obesa (B.) — Paraît en Juillet-Août-Septembre. Assez rare aux environs de Marseille et d'Aix ; beaucoup plus abondante au delà d'Aubagne dans les collines qui s'avancent vers la Sainte-Baume. Chenille en hiver jusqu'en Mai au pied des Graminés et plantes basses dont elle se nourrit. On la trouve aussi sur Camphorosma monspeliaca. À. Vestigialis (RoTT.) — Paraît en Août-Septembre dans toute la région de la Sainte-Baume ; abondante dans les collines d’Auriol, Saint-Zacharie, Gémenos. Beaucoup plus rare près de Marseille. On voit quelquefois voler cette noctuelle en plein jour surtout si on la dérange du bouquet de plantes basses où elle s’est abritée. Chenille jusqu'en Mai au pied de diverses plantes basses et de Chardons. GEN. GLOTTULA (Gx.) G. Pancratii (Cyr.) — Rare dans la région, nous avons pris cette noctuelle sur la plage de Montredon; on la trouve sur le littoral et les Iles, là où croit le Pancralium marilimum. Elle paraît d'abord en Mars-Avril, puis en Septembre. On la trouve sur les îles de Riou et de Maïre. Chenilie en Mai et Novembre sur le Pancrahum marilimum qui croit dans les sables maritimes de quelques localités du littoral. Elle s'enfonce dans le sable pour se chrysalider. A = GEN. EPINEURONIA (Rez.) E. Popularis (F.) — Voleen Juillet-Août-Septembre dans la plupart de nos collines, chaîne de Vaufrèges, Barre de l'Etoile: plus abondant dans les collines de Roquevaire, d'Auriol. Chenille en hiver jusqu’en Mai sur les Graminées. GE. MAMESTRA (H8.) M. Serratilinea (Tr.) — L'existence de cette noctuelle dans notre région repose sur une éclosion que nous avons obtenue en Mai 1903 d'une chenille trouvée à la Sainte Baume. M. Brassicae (L.) — Très commune dans toutes nos cultures et jardins de Mai à Septembre. On rencontre sa chenille de Juillet à Octobre sur les Choux et autres crucifères. Se chrysalide en terre. P. Persicariae (L.) — Rare dans notre région, cette noctuelle se rencontre quelquefois en Mai-Juin aux environs d'Arles, en Camargue. Nous l'avons obtenue d’éclorion de chrysalides trouvées aux environs de Gémenos. Chenille sur différentes Polygonées principalement les P. persicaria, Lamium album. les Atriplex, Iris pseudacorus, en Aoùût-Septembre. M. Oleracea (L.) — Vole depuis Mai jusqu'en Août dans tout le département où elle est commune dans les cultures et les jardins. Chenille depuis l'hiver jusqu’en Mai sur les plantes polagères et un grand nombre de planles basses. M. Trifolii (Rorr.) — Vole en Mai et en Août dans toute la région, plus répandue cependant sur les bords de la mer. Montredon, Madrague, Saint- Henri, l'Estaque, Cassis. On la rencontre cependant à Aix, Arles, Aubagne, etc. et dans les collines dépendant de ces localités. Chenille en Octobre-Novembre sur les Atfriplex, Chenopodium, Genisla, Rumex, Polygonüm, Sonchus. M. Sodae (RBr.) — Cette noctuelle s'écarte peu du littoral, où on la trouve en Mai-Juin. Le Pharo, Madrague, Montredon, etc. Chenille commune au bord de la mer en Octobre-Novembre sous les Soda kali et Atriplex crassifolia, Suaeda fruticosa, S. marilima où elle se tient cachée pendant le jour. Se chrysalide dans le sable. M. Sociabilis (GRasL.) — Rare dans la région, nous l'avons prise cependant en Juillet dans la vallée de Saint-Pons, et avons obtenu deux éclosions de chenilles rapportées du Col de Bretagne. M. Peregrina (TR.) — Peucommune, éclot en Août-Septembre dans les collines voisines de la mer. Campagnes du Vallon de l'Oriol, etc. Chenille en Mai-Juin sur Salsola kalt, Chenopodium marimum, Mesembry- anthemum nodiflorum. Se chrysalide dans le sable. M. Treitschkei (B.) — Vole en Mai et en Août, se trouve dans tout le département, mais commune nulle part. Marseille, la Rose, Château-Gombert. les Olives, Aix, Gémenos, vallée de Saint-Pons, Col de Bretagne, Notre-Dame- des-Anges. _Chenille sur Lotus corniculatus. Hippocrepis comosa, H. ciliata. M. Chrysozona (BKkH.) — Assez répandue aux environs de Marseille, Aix en Juillet. Chenille en automne jusqu'en Avril sur Sonchus oleraceus, Lactuca diverses dont elle mange les fleurs. M. Serena (S. V.) — Assez répandue en Mai et Août dans les collines et cultures des environs de Marseille, Aix, Arles. Chenille en Juin puis en Septembre sur différentes composées, Hieracium, Sonchus, dont elle mange les fleurs. M. Cappa (H8.). — Vole en Mai et Août dans les bois et collines entou- rant les champs des environs de Marseille, d'Aix, dans la plaine d’Auriol à Saint-Zacharie et les collines voisines, le Plan d’Aups, etc. Chenille en Avril et Juillet sur Delbhunium ajacis, D. peregrinum, D. staphy- sagria et dont elle mange les fleurs et la graine. GEN. DIANTHOECIA (B.) GC. Caesia (BkH.). — Espèce rare aux environs de Marseille, habite les sommets de Marseille-Veïre, Pilon du Roi, Barre de l'Etoile, col de Bretagne, chaînes Sainte-Baume et Sainte-Victoire, où elle vole en Mai et Juin. Chenille en Juillet-Août sur Silene saxifraga, S. rupestris. D. Filigrama (Esp.), var. Luteocincta (Rer.). — Rare, vole en Juin dans les vallons de Toulouse, Saint-Loup, Saint-Marcel. Chenille en Juillet-Août sur Silene inflata. D. Magnolii (B.). — Très rare. Paraïît en Juin, vallée de Saint-Pons. Chenille en Août-Septembre sur Silene in flala. D. Compta (S. V.). — Assez rare en Juin dans nos collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, la Penne. vallée de Gémenos et de Saint-Pons, quelquefois dans les jardins des environs de Marseille. Chenille en Juillet dans les boutons de différentes espèces de Dianthus spon- tanés ou cultivés. = JO — D. Capsincola (S. V.). — Assez rare aux environs de Marseille où on le prend en Juillet ça et là dans les collines. Chenille en Juin, quelquefois Septembre-Octobre dans les capsules de Silene in flala. D. Cucubali (S. V.) — Rare, vole en Juin et Août avec l'espèce précédente. Chenille en Juillet et Septembre sur Silene inflala, se cache pendant le jour au pied de la plante. D. Carpophaga (BkH.). — Répandu dans toute la région en Mai et Juin, mais commun nulle part. Saint-Zacharie. Chenille en Juillet dans les capsules de Srlene inflata. D. Carpophaga var. Capsophila (DuPr.). — Se rencontre souvent avec Neéspèce: GEN. MIANA (STPH.) M. Strigilis (CL.). — Paraît en Juin-Juillet, assez répandu dans le dépar- tement, Marseille, la Penne, Aubagne, Aix, Sainte-Baume. Chenille jusqu'en Avril dans les parties basses et humides des Graminées. M. Strigilis, ab. Aethiops (Hw.). — Se trouve avec l'espèce, mais moins abondante. M. Bicoloria (WizL.). — Vole en Juillet-Août, comme dans la vallée de l'Huveaune, Aubagne, Roquevaire, Auriol, Plan d'Aups, lisière du bois de la Sainte-Baume. M. Bicoloria aber. Furuncula (H8.). — Plus rare que l'espèce, vole en même temps qu'elle dans les mèmes localités. GEN. BRYOPHILA (TR.) B. Raptricula (Hs.), ab. Deceptricula (H8.). — Vole en Juin et Juillet aux environs de Gémenos, Auriol, Roquevaire, Aubagne. Plus rare près de Marseille. Se prend à la lanterne. B. Receptricula (H8.), — Août et Septembre dans tous nos bois. Assez fréquente aux environs de Marseille. Chenille en Mai-Juin sur les mousses des arbres. B. Algae (F. S.). — Paraît en Juillet-Août, rare aux environs de Marseille, assez abondante dans la vallée de Saint-Pons. Chenille en Juin sur la mousse et le lichen des arbres. B. Muralis (Forsr.). — Très commune de Juillet à Septembre dans toute la région, on la trouve quelquefois en grand nombre contre les murailles exposées au Nord. = qi = Chenille Mai et Juin dans la mousse des murs et des rochers. B. Perla (F.). — Commune en Juillet-Août-Septembre dans tout le dépar- tement, banlieue de Marseille, etc. Chenille vivant comme celle de l'espèce précédente. GEN. DILOBA (B.) D. Coeruleocephala (L.). — Vole d’Août à Octobre danstoute la région ; très abondante certaines années. Chenille en Avril-Mai sur les amandiers qu'elle dépouille quelquefois entie- rement de leurs feuilles; on la trouve aussi sur la plupart des autres arbres fruitiers. Se chrysalide dans une coque soyeuse entourée de débris végétaux. GEN. VALERIA (STPH.) V. Jaspidea (Vizz ). — Très rare dans la région, nous avons pris le papillon dans la vallée de Saint-Pons en Mai. Chenille en Juin sur les Quercus. GEN. APAMEA (O. TR.) A. Testacea (H&.). assez rare. Trouvée également près d'Auriol. Août-Septembre à la Sainte-Baume, où l'espèce est Chenille en hiver jusqu'en Mai, mange les racines de Graminées. A. Dumerilii (Dup.). — Assez commune en Août et Septembre dans les collines d'Aubagne, chaîne de la Sainte-Baume. Moins abondante aux environs de Marseille, où l'espèce se trouve à la Penne. GEN. CELAENA (SrpPH.) C. Matura (HuFN). — Vole en Août-Septembre, se rencontre isolément aux environs de Marseille Plus abondant à la Sainte-Baume sur la lisière de la forêt. Chenille dans les touffes de Graminées. : GEN ÉUPERITNA"(EB:) L. Rubella (Dur.). — Paraît en Août-Septembre, espèce répandue dans tout le département, mais commune nulle part. Chenille dans les racines de graminées, se chrysalide profondément en terre. GEN. PSEUDOHADENA (ALPH.) P.Immunda (Ev.)., var. Halimi (Miii.). — Rare, sur le littoral de Marseille, Cassis, se prend en Juin, plus abondante à Toulon, Hyères. Chenille en Mars-Avril sur Afriplex halimus et Chenopodium rubrum, se tient cachée au pied de la plante et se chrysalide en terre. P. Chenopodiphaga (R&r.). — Vole en Mai, puis en Juillet-Août- Septembre. Espèce assez répandue sur tout le littoral, Montredon, Madrague, Cassis, etc. Chenille en Mars-Avril sur Atriplex crassifolia, Obione portulacoïdes, Salsola soda ; présente deux variétés donnant le mème papillon, une forme typique grise et la variété verte. GEN. HADENA (SCHRK.) H. Solieri (B.). — Répandue en Septembre dans toute la Provence, bois, collines, cultures, jardins. Chenille tout l'hiver jusqu'en Avril ; très polyphage, se trouve sur toutes les plantes basses et certaines graminées. H. Monoglypha (Hurx). — Vole de Mai à Juillet dans le Plan d'Aups et la forèt de la Sainte-Baume ; trouvé dans la vallée de l'Huveaune, dans les bois d’Auriol ; à Marseille, Carpiagne, la Penne, Vaufrèges. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mai, se nourrit de Graminées au pied desquelles elle se tient cachée. H. Lithoxylea (F.). — Paraît en mème temps que l'espèce précédente, fréquente les mêmes parages, mais est moins commune. Chenille jusqu'en Mai au pied des Graminees H. Secalis (L.). — Paraît en Juin-Juillet, commun partout. Chenille polyphage, vit au printemps sur les plantes basses. H. Secalis, ab. Nictitans (Esp.). — Vole avec l'espèce et est aussi commune qu elle. GEN. METOPOCERAS (GN.) M. Canteneri (Dup.) — Très rare dans notre région, où il n'a encore été pris qu'à Saint-Zacharie, route de la Sainte-Baume, et dans le départe- ment, dans la vallée de Saint-Pons. Plus abondant à Hyères. Chenille en Octobre-Novembre sur les plantes basses, Chicorées, Planlago. GEN. CLADOCERA (RBr.) C. Optabilis (B.). — Cette jolie espèce vole en Octobre dans les collines d'Auriol, Roquevaire, où elle est assez commune. Beaucoup plus rare plus près de Marseille. Chenille tout l'hiver jusqu'en Avril: se nourrit de racines de graminées, et s'enterre profondément pour se métamorphoser. GEN. EPISEMA (H8.) E. Glaucina (Esr.). — Très rare dans la banlieue de Marseille, volait autre- fois sur la colline de Notre-Dame-de-la-Garde, d'où elle a disparu; se trouve à Notre-Dame-des-Anges, dans les collines d'Auriol, Saint-Zacharie et la vallée de Saint-Pons. En Août-Septembre-Octobre Chenille tout l'hiver jusqu'en Mai sur Muscart comosum, M. racemosum, Phalangium lliago. E. Glaucina, var. Hispana (B.) — Aussi commune que l'espèce, vole mèlée à elle. Mèmes localités. E. Glaucina, var. Unicolor (Dup.) — N'est pas plus rare que le type, se trouve avec lui. On rencontre tous les passages des variétès à l'espèce E. Scoriacea (Esp.) — Vole en Août-Septembre avec l'espèce précédente dans les mêmes localités, plus commune que E. Glaucina. Chenille en Avril-Mai sur Muscart comosum. GEN. HELIOPHOBUS (B)) H. Hispida (HG.) — Se rencontre encore aux alentours de Notre-Dame de la Garde où l'espèce était commune autrefois. Répandue dans la région boisée de Saint-Zacharie, d'Auriol, et les vallons qui conduisent au Plan d’Aups. Vole en Septembre. Chenille tout l'hiver jusqu'en Février-Mars au pied des Graminées. GEN. ULOCHLAENA ({Lo.) U. Hirta (H8.) — Cette curieuse espèce dont la ® est presque aptère était commune il y a vingt ans sur le versant Est de la colline de Notre-Dame de la Garde Aujourd'hui, elle y est devenue très rare, mais en revanche on la trouve en petit nombre dans la plupart de nos collines, et assez communément dans celles d’Auriol. Vole en Septembre-Octobre. La chenille grandit tout l'hiver jusqu'en Avril, se tenant cachée le jour dans un fourreau de soie placé horizontalement en terre à quelques centimètres de profondeur, au pied des graminées du genre Festuca, d’où elle sort la nuit pour manger les feuilles et fleurs de ces graminées. La nymphose ne s'opère qu'en Août dans ce même fourreau. GEN APOROPHYEA (GN:) A. Australis (B.) — Parait en Août-Septembre et Octobre, dans la plupart des collines et terrains incultes de la région. Chenille tout l'hiver jusqu'en Avril sur plantes basses et graminées. A. Nigra (H\w.) — Vole en Septembre-Octobre, dans toutes nos collines, assez répandu aux environs immédiats de Marseille, Aix, Aubagne, Arles, etc. Commun à la Sainte Baume. Chenille jusqu'en Avril-Mai sur Ulex parniflora, Astragalus tragacantha. Cystus albidus, C. saliaefolius. GE. AMMOCONIA (Lo.) A. Caecimacula (S. V.) — Eclot en Octobre dans la plupart de nos vallons, la Penne, Saint-Marcel, Septèmes, la Bourdonnière, plus abondant dans la vallée de Saint-Pons. Chenille en Avril-Mai sur Silene inflala, Spartium junceum. A. Senex (HG.) — Plus rare que l'espèce précédente, vole en Août-Sep- tembre dans les mêmes localités. Chenille sur Calycoloma spinosa en Maï-Juin. GEN. EPUNDA (G\.) E. Lichenea (H8.) — Vole en Août-Septembre dans toute la région où elle est commune. e La chenille est polyphage, nous la trouvons en grand nombre chaque année de Février à fin Avril mangeant les plantes basses qui croissent au bord des chemins et au pied des murs, Saint-Loup, Saint-Marcel, la Penne. GEN. POLIA (O.) P. Flavicincta (S. V.) — Paraît en Septembre-Octobre et même Novem- bre. Peu répandue dans les environs de Marseille où elle se trouve cependant, chaîne de l'Etoile, Chateau-Gombert, Sainte-Marthe ; plus répandue dans les collines d’Auriol, Saint-Zacharie, à la Sainte-Baume. La chenille se trouve jusqu'en Mars. Elle se nourrit de Rumex palientia. Lactuca sahva, L. virosa, Cichorium intybus. Centranthus ruber. Calendula arvensis. P. Dubia (Dup.) — Assez commune en Septembre aux environs de Mar- seille dans les belles proprtétés du chemin de la Corniche, Parc Borély, campagnes du Vallon de l'Oriol, Montredon, etc. On la trouve le soir à la nn, lanterne posée sur les aiguilles des pins. Commune également dans toute la vallée de l'Huveaune. Chenille de Décembre à Mars sur Cyslus albidus. C. Monspessulanus, Cen- thranthus ruber, Centaurea inlybacea, Atriblex et Hyosciamus. P. Venusta (B.) — Cette belle et rare espèce paraît en Octobre, chaine de Vaufrège, vallée de Saint-Pons, vallons d’Auriol et Saint-Zacharie à la Sainte- Baume, environs d’Aix. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mai sur Ulex parriflora, Cistus albidus, C. salvi- folius, Thymus vulgaris, Dorycnium suffruclicosum, Calycoloma spinosa. N ymphose en terre. P. Xanthomista (H8.) — Rare aux environs de Marseille, plus abondante dans la région de la Sainte-Baume. Vole de Juillet à Septembre. Chenille en Avril-Mai sur les Genista et Plantago. P. Xanthomista, var. Nigrocincta (TR.) — Plus commune que l'espèce, vole à la même époque dans toute la région. P. Canescens (Dur.) — N'est pas rare en Août-Septembre dans les collines des environs de Marseille, dans le Plan d'Aups et en Crau. Chenille en Mai-Juin sur Asphodelus microcarpus. P. Chi (L.) — De Juillet à Septembre dans toute la région, mais abondante nulle part. Collines, bois, cultures. Chenille jusqu'en Juin sur les Genista, Lappa, Salvia, Euphorbia. GEN. MISELIA (O.) M. Oxyacanthae (L.) — Vole en Octobre-Novembre dans les collines de Château-Gombert, Simiane, Col de Bretagne, bois de Valabre. Chenille en Avril-Mai sur Crataegus oxyacantha, Prunus spinosa. GEN. DICHONIA (H8) D. Aprilina (L.) — Forèt de la Sainte-Beaume en Septembre-Octobre. Chenille en Avril-Mai sur Quercus robur. GEN. DRYOBATA (Lo.) D. Furva (Esp.) — Plus commun à Hyères où la chenille vit sur le chène_ liège qu'à Marseille où nous trouvons cette espèce dans le vallon de Toulouse, à Luminy, à la Gelade. Assez abondante à la Sainte-Baume. Vole en Septem- bre-Octobre. Chenille en Mai sur Quercus suber. ©. robur, Q. ilex. D. Roboris (B.) — Vole en Octobre dans les bois de Montredon près de T Marseille, dans le vallon de Fabrégoules à Septèmes, dans la vallée de Saint- Pons, le bois de Valabre, la forèt de la Sainte-Baume, Chenille en Mai sur Quercus robur. Q. ilex. ©. coccifera. D. Roboris, var. Cerris (B.) — Pas plus rare que l'espèce, vole en même temps qu'elle dans les mêmes localités. D. Saportae (Dur.) — Rare aux environs de Marseille où elle paraît en Octobre-Novembre. Plus fréquente aux environs d'Aix, Septèmes, Gémenos, Saint-Pons, Saint-Zacharie. Chenille en Maïi-Juin sur Q. robur, ©. ilex. D. Monochroma (Esp.) — En Août-Septembre dans les bois de la Chaîne de l'Etoile, collines d'Auriol, abondant à Hyères, Saint-Zacharie, forêt de la Sainte-Baume. Chenille en Mai sur Quercus suber, ©. robur, ©. ilex. D. Monochroma, var. Suberis (B.) — Aussi fréquente que l'espèce avec laquelle ont la prend. D. Protea (S. V.) — Vole en Septembre-Octobre-Novembre. Collines de Châàteau-Gombert, bois de Valabre, Sainte-Baume. Chenille en Mai sur les Quercus. GEN. CHLOANTHA (GN.) C. Radiosa (EsPp.) — Rare, vole en Mai-Juin sur les sommets de la Chaîne de la Sainte-Baume, Pic Saint-Cassien, Pic et Col de Bretagne. Chenille en Juillet-Août sur Hypericum montanum, H. hysopifolium. GC. Polyodon (C1. — Vole en Mai-Juin, répandu dans toute la région mais rare partout. Chenille de Juin à Septembre sur Hypericum perforatum, H. cilialum. C. Hyperici (F.) — Cette cloantha se trouve de Mai à Septembre par suite de l’éclosion irrégulière des chrysalides ; tout le pays mais rare partout. Chenille sur différents Hypericum. GEN. CALLOPISTRIA (H8.) C. Latreillei (Dup.) — On rencontre cette espèce assez fréquemment dans les vallons de la barre de l'Etoile, la chaîne de la Sainte-Baume, collines de Cassis, chaîne Sainte-Victoire. Quelquefois dans les environs immédiats de Marseille. Chenille en Juin-Juillet sur Adianthum capillus-veneris, et Ceterach of fi- cinarum. GEN. POLYPHAENIS (B.) GC. Serricata (Esp.) — De Juin à Août un peut partout aux environs de Marseille, Aix ; bois, collines. Chenille en Avril sur les différentes espèces de Lonicera. GEN. TRIGONOPHORA (H.) E. Flammea (EsP.) — Vole en Septembre-Octobre dans les collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, la Penne, Gémenos, la Crau, toute la Sainte- Baume. Prairies et cultures de la vallée de l'Huveaune. Chenille en Avril-Mai sur Ficaria ranunculoïdes, différents Genista et Cyslus. GEx EUPLEXIA (JsPx.\ E. Lucipara (L.) — Répandu dans toute la région mais abondant nulle part, d'Avril à Juillet. Chenille Septembre-Octobre sur les Rumex, Lacluca, Rubus fructicosus et de nombreuses planles basses. GEN. BROTOLOMIA (Lb.) B. Meticulosa (L.) — Espèce très commune partout dans notre région. Vole en Avril-Mai, puis en Septembre La chenille présente plusieurs variétés, se rencontre presque toute l’année sur une multitude de plantes basses, potagères ou d'ornement ; elle est particulière- ment commune en Février-Mars dans les jardins du Palais Longchamp. GEN. MANIA (TR.) N. Maura (L.) — Parait en Juillet-Août, commune dans tout le départe- ment Le papillon se tient pendant le jour sous les voûtes, les ponts, dans les caves, les grottes, fentes de rochers, sous le lierre. On rencontre sa chenille de Février à fin Avril, mais elle se tient très cachée. Très polyphage, elle se nourrit de Hedera helix. Prunus spinosa, Cralaegus oxya- caulha, Rubus fruclicosus, et une infinité de plantes basses. GEN. HYDROECIA (Gx.) H. Xanthenes (GErRM.) — Eclot en Septembre-Octobre. Nous avons trouvé cette espèce plusieurs années de suite à Saint-Julien près de Marseille dans une proprièté dont le fermier cultivant les artichauts en grand, s’aperçut en Juillet 1900 que ses produits dépérissaient et nous pria d’en rechercher la cause. Après avoir fait déraciner et couper dans le sens de la longueur quelques pieds d’artichauts, nous nous aperçümes que la tige était sillonnée par une galerie qu'habitait une larve que l'examen nous fit rapporter à Hydroecia xanthenes ; quelques chrysalides établies dans la partie inférieure de la galerie présentant un renflement correspondant au collet de la racine nous donnèrent des papillons des deux sexes. Nous recommandämes au fermier d’arracher tous les pieds malades et de les brûler, mais il se contenta de les jeter au fumier ; aussi, de nombreuses éclosions se produisirent l’année suivante, qui détruisirent cette fois sa plantation. C'est la seule fois que nous avons pu nous procurer cette espèce qui vit à l’état de chenille tout l'hiver jusqu'en Juin-Juillet, se chrysalide ensuite dans une loge creusée à la partie inférieure de la plante et éclot de Septembre à Octobre. GEN. GORTYNA /HB8.) G. Ochracea (H8.)— Un seul exemplaire pris aux environs de Marseille en Octobre 1900. La chenille vit à l'intérieur des tiges de Senecio, Lylhrum, Sambucus, et ditfé- rentes Carduinées. GEN. NONAGRIA (H8. N. Cannae (O.) — Un seul exemplaire capturé dans les collines de La Ciotat le 1’ Novembre 1900. L'espèce doit ètre abondante en Camargue et peut-être dans les étangs des environs d'Hyères. Chenille jusqu’en Juillet dans les tiges de Typha. GEN. COENOBIA /STPx.) C. Rufa (Hw.) — Vole en Août-Septembre en Camargue et dans les marais, Mas-Thibert. Chenille jusqu'en Juin dans les tiges de différentes espèces de Juncus. GEN. TAPINOSTOLA (Lo.) T. Musculosa (H8.). — Rare dans la région, habite la Camargue et les environs d'Arles où elle vole en Juin-Juillet. Chenille en Février-Mars sur les Granunées. Lis GEN. LEUCANIA (H8.). L. Pallens (L.). — A deux apparitions, Juin-Juillet-Août-Septembre, dûes à l’irrégularité des éclosions ; assez rare dans notre pays, où on la trouve surtout dans la vallée haute de l'Huveaune, près de Saint-Zacharie. Chenille jusqu'en Mai sur les plantes basses et les Graminées. L. Scirpi (Dup.), var. Dactylidis (B.). — Vit sur les hauteurs de la Sainte-Baume, Barre de l'Etoile, chaîne Sainte-Victoire, de Mai à Septembre, n'est pas commune. Chenille en hiver jusqu'en Avril sur certaines Graminées. L. Punctosa (Tr.). — À deux générations distinctes, la première en Juin- Juillet, la. seconde en Septembre-Octobre, est assez répandue dans le pays où on la rencontre dans les collines et les champs et mème le littoral. Chenille en hiver jusqu'en Mars, puis en Juillet-Août sur les Granunées. L. Putrescens (H8.). — Paraît de Juillet à Octobre, assez commune dans certaines localités, collines de la Bourdonnière, Septèmes, Aix, vallée de Saint-Pons, trouvée à la Penne. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Graminées. L. Comma (L.). — Rare en Provence, quelques sujets se prennent à la Sainte-Baume en Juin-Juillet. Chenille vit sur les plantes basses jusqu'en Avril-Maï. L. L. album (L ) — Très commune dans toute la région, plus commune dans les jardins et terrains vagues que dans les bois et collines. Vole en Mai et Septembre. Chenille très commune aux environs du Palais Longchamp, sur les Graminées qui croissent près du monument. Passe l'hiver à l'état de chenille dans les tiges creuses, achève son dévelop- pement en Février-Mars. Pour la deuxième éclosion l'évolution se fait en deux mois. L. Riparia (RBR.). — Assez commun en Camargue, à Berre, Marignane, en Mai-Juin, puis Août-Septembre. Chenille presque toute l’année dans les touffes de Calamagrostis arundinaeca . Loreyi (Dup.) — Se trouve en Août et Septembre, çà et là, aux environs de Marseille, Aix, Saint-Chamas, mais elle n’est commune nulle part. Chenille sur les Graminées. L. Littoralis (CurrT.) — Vole en Juin-J'ullet sur tout le littoral des Bouches-du-Rhône et du Var, sans être commune nulle part. Chenille en hiver jusqu’en Juin sur différentes Granunées. — L. Vitellina (HuB.) — Assez commune aux environs immédiats de Mar- seille, d'Aix et dans toute la vallée de l'Huveaune. Paraît en Mai et Août. Chenille plus commune en Février-Mars qu'enJuin-Juillet ; vit comme celle de L. L. album. L. Conigera (F.) — Assez rare en Provence ; on la rencontre quelquefois en Juin-Juillet puis en Septembre dans nos vallons et terrains incultes. ‘ Chenille sur les graminées. L. Albipuncta (F.) — Paraît de Mai à Octobre dans toute la région où elle n’est jamais commune. Chenille en hiver jusqu’en Mai sur Graminées, plantain et plantes basses. L. Lythargyria (Esp. — Vole en Juillet-Août aux environs de Marseille dans tous les vallons, n’est pas rare dans la région de la Sainte-Baume, au Plan d'Aups. Chenille en hiver jusqu'en Avril sur les Graminées principalement les Bromus. GEN. STILBIA (STPH.) S. Anomala (Hw.) — Eclot en Septembre, habite les collines bordant la mer, Montredon, Notre-Dame de la Garde, campagnes du Vallon de l'Oriol, Cassis, etc. Chenille en Février et Mars sur les Graminées. GEN. GRAMMESIA (STPH.) G. Trigrammica (HUFN.) — Vit en Juin-Juillet, n’est pas rare à Auriol, Saint-Zacharie, Gémenos, Col de Bretagne. Chenille d'Octobre à Mai sur les différents Plantago, passe l'hiver en société. GEN. CARADRINA (Hus.) C. Exigua (H8.) — Paraît en Août-Septembre, assez commune dans toute la région. Chenille en Septembre-Octobre sur diverses plantes basses et graminées. Se chrysalide en terre dans une coque, comme toutes les Caradrines. C. Quadripunctata (F.) — Très commune à Marseille et dans toute la Provence, où on la rencontre partout en Juillet-Août. Chenille de Février à Avril sur les plantes basses et graminées. Très abondante autour du Palais Longchamp. C. Selini(B.) var. Noctivaga (BELi.) — Vole de Mai à Septembre. Th —’> Répandue partout quoique beaucoup moins commune que l'espèce précédente. Cherille jusqu'en Avril sur plantes basses et graminées. C. Fuscicornis /Rer.) — Cette caradrine est assez rare aux environs de Marseille ; elle vole de Mai à Juin et est assez abondante dans la région de la Sainte-Baume. Chenille en hiver jusqu'en Mars sur Microlonchus salmanticus. C. Kadenii (FRR.) — Paraît de Mai à Août, répandue dans toute la région, mais rare partout. Chenille en Avril sur plusieurs plantes basses. C. Germainii (Dup.) — Vole en Août dans toutes les collines de Provence. Assez abondante aux environs de Marseille. C. Aspersa (RBr.) — Rare, quelques sujets pris en Juillet dans les collines d'Auriol. C. Superstes (TR.) — Assez commune de Mai à Août dans tout le dépar- tement. Chenille jusqu'en Mars-Avril sur les Plantago, Taraxacum, Rumex. C. Alsines (BraHm.) — Rare dans le département, se prend quelquefois en Mai-Juillet dans la vallée de Saint-Pons. Chenille sur différentes plantes basses. C. Taraxaci (Hs.) — Vole de Juin à Septembre dans la plupart de nos localités. abondante nulle part. Chenille jusqu'en Avril sur Taraxacum, Rumex, Planlago, etc. C. Ambigua (F.) — Répandue dans toute la région, mais commune nulle part. Vole de Juin à Septembre. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mars sur certaines Plantes basses. C. Pulmonaris (Esp.) — Paraît en Avril-Mai, dans toute la Provence, mais est localisée au bord des cours d’eau. Se rencontre à Marseille communément à Sainte-Marguerite, le long de l'Huveaune, à La Penne, Saint-Menet, certains points du Jarret (La Rose), assez abondante à Aubagne, et en remon- tant l'Huveaune jusqu'à Saint-Zacharie, Bords de l'Arc, etc. Se prend à la miellée et à la lanterne, comme toutes les Caradrines. Chenille en Février-Mars sur Symphytum tuberosum, S. officinale. Gen. HYDRILLA (B.) H. Palustris (H8.)— Rare à Marseille, quelques sujets pris à la miellée en Juin. H. Hospes (Frr.) — Rare à Marseille, plus abondant à Hyères, en Août. I1 GENx. AMPHIPYRA (O.) À. Livida (F.) — Espèce peu commune, quelques sujets se prennent dans les collines de Juillet à Septembre. La chenille vit de plantes basses. À. Pyramidea (L.) — Très abondante dans la forêt de la Sainte-Baume de Juillet à Septembre. Répandue dans toutes nos collines boisées, et campagnes d'agrément, se prend communément à la miellée sur la lisière de la forêt de la Sainte-Baume. Chenille en Mai sur Quercus robur, ©. lex, Sparlium junceus, Prunus spinosa, Cralaegus oxyacantha, Aesculus hipbocastanum, différents Rosiers. Se chrysalide en terre. A. Effusa (B.) — Plus rare que l'espèce précédente, se rencontre dans les mêmes localités en Juillet-Août. Chenille sur les Cystes, Ulex, le Romartnus officinalis et Calycotome spinosa. Se nourrit en captivité de différentes plantes basses. Passe l'hiver et se transforme en Avril-Mai. GEN. TAENIOCAMPA (GN.) T. Miniosa (F.) — Assez rare, se prend dans les bois en Mars-Avril. Saint-Pons, Gémenos, Sainte-Baume, Septèmes. Chenille en Juin, vit en famille sur Thymus commums, Erica mulliflora, Quercus robur, ©. ilex, ©. coccifera. T. Stabilis (Virw.) — Assez rare, vit dans les mêmes localités que T. Miniosa, de Mars à Mai. Chenille sur Quercus, Ulmus, Fagus sylvatica. T. Gracilis /F.) — Espèce très rare en Provence, Sainte-Baume. Gex. PANOLIS (He) P. Griseovariegata (Gorze.) — Beaucoup moins commune dans le Midi que dans le Centre et l'Ouest de la France, cette espèce est répandue dans tout le département sans être commune nulle part. Le papillon vole de Mars à Maï dans la plupart de nos pinèdes, vallons de la Panouse, de Toulouse, Bois de la Gelade, La Penne, régions basses de la Sainte-Baume. On rencontre la chenille en Mai et Juin sur nos différentes espèces de Pins. La chrysalide passe l'hiver au pied de l'arbre qui l’a nourrie enfoncée, dans le terreau. ÿ 83 = GEN. CALYMNIA (H8.) C. Affinis (L.) — Assez commune dans les différents bois de la région. Valabre, Sainte-Baume, Luminy, Septèmes, en Juillet-Août. Chenille sur l'Ulmus campestris en Mai. G. Diffinis (L.) — Beaucoup plus commune que, C. affinis, cette espèce se rencontre à peu près partout dans notre pays. La Penne, Saint-Marcel, promenades et jardins de la ville, etc. Chenille en Mai-Juin sur les Ormeaux des campagnes et routes. C. Trapezina (L.) — Très commune dans la forêt de la Sainte-Baume où une miellée faite le 14 Août, nous en procura une centaine. Chenille en Mai sur le Quercus robur, ©. ilex, Fagus sylvahca. GEN. DYSCHORIS TA (ED:) D. Fissipuncta (H\w.) — Assez rare, se rencontre à la Sainte-Baume, plus abondant aux environs de Mas-Thibert et dans toute la Camargue en Juillet. Chenille en Mai sur Populus et Salix. GEN. PLASTENIS (B.) P. Subtusa (F.) — Espèce très rare aux environs de Marseille, plus abon- dante dans la Camargue, près de Berre, Marignane, Istres, Saint-Chamas, et le long de l'Arc. Vole en Juin-Juillet. Chenille en Mai sur les différentes espèces de Populus et Salix. GEN. CIRRHOEDIA (GN.) GC. Ambusta (F.) — Rare dans le département, vole en Juillet-Août, dans le bas des vallons près des jardins plantés d'arbres fruitiers. Saint-Marcel, La Penne. Chenille de Mars en Mai, vit pendant le jour cachée sous l'écorce des Pruniers, Poiriers, A mandiers, d'où elle ne sort que la nuit pour manger. Nous en avons trouvé plusieurs centaines sous l'écorce d'un vieil amandier du vallon de Forbin à Saint-Marcel et nous avons achevé de les élever avec des plantes basses placées sur un lit de mousse ; beaucoup de larves ont péri avant la nymphose. G. Xerampelina (H8.) — Aussi rare que l'espèce précédente à l'état d'in- secte parfait ; aussi abondante à l'état de chenille lorsqu'on découvre une colo- nie. Vole en Août-Septembre. Chenille vit de Février à Mai en familles nombreuses sous l'écorce des Frênes et Sycomores où elle se tient cachée pendant le jour. Elle se nourrit de la fleur et de la graine de ces arbres et devenue adulte elle en mange les feuilles. Nous l'avons conduite à la nymphose par ce régime. C. Xerampelina aber. Unicolor (STGR.) — Quelques éclosions appar- tiennent à cette variété qui paraît rare. GEN. ANCHOSCELIS (GN.) A. Lunosa (Hw.) — Vole en Août-Septembre, rare près de Marseille, plus abondant près de Saint-Zacharie, Saint-Pons, dans les collines, trouvé aussi au Col de Bretagne. Chenmille en Avril-Mai, sur Gramunées. Gex. ORTHOSIA (O.) O. Ruticilla Esp.) — Vole en hiver depuis Décembre jusqu'en Mars dans nos collines et nos campagnes. Chenille en Mai sur Quercus lex et ©. coccifera. ©. Circellaris {Hurn.) — Rare à Marseille, capturé à la lanterne dans la vallée de Saint-Pons en Août, assez abondant dans les collines de Roquevaire, Auriol. Chenille en Avril-Mai sur les Quercus et diverses plantes basses. ©. Helvola (L.) — Vole d'Août à Octobre dans les mêmes localités que l'espèce précédente. Rare. Chenille en Mai sur Quercus robur. O. Pistacina (F. — Commun dans toute la Provence de Juillet à fin Novembre, bois, collines, campagnes. Chenille en Mai sur Ulmus campestris, Quercus robur, ©. 1lex, Pistacia lentis- cus. ©. Pistacina ab. Canaria [EsP.) — Moins commune que l'espèce, vole en même temps qu'elle dans les mêmes localités. O.Pistacina ab. Serina (Esp.) — Beaucoup de chenilles donnent cette variété. L O. Pistacina ab. Rubetra (EseP.) — Presque aussi commune que le type. O. Litura (L.) var. Meridionalis (SrGr.) — Espèce rare que l’on rencon- tre quelquefois dans nos collines en Août-Septembre. La Nerthe. Chenille en Avril-Mai sur les Plantes basses. 8 GEN. XANTHIA (O:.) X. Citrago (L.) — Assez rare près de Marseille et d'Aix, très abondante dans la forêt de la Sainte-Baume et le bois de Luynes où l'espèce vole en Juil- let-Septembre. Chenille en Avril-Mai sur les différentes espèces de Tulia dont elles replient les feuilles pour s'y cacher. X. Sulphurago (F.) — Vit avec citrago, mais est moins abondante. Sainte- Baume, Aoùût-Octobre. Chenille en Avril-Mai-Juin sur les Tiliae dans les feuilles repliées. X. Fulvago (L.) — Répandu dans tout le pays, mais assez rare partout. Sainte-Baume, Sainte-Victoire (pied de la montagne), Marignane, bords de l'Arc, Vole en Septembre-Octobre. Chenille en Avril-Mai sur les Peupliers et Saules dont elle mange les bour- geons. À sa dernière mue elle modifie ses habitudes, descend à terre et se nourrit jusqu à la fin de Plantes basses. X. Palleago (H8.) — Vole en Octobre et Novembre dans la banlieue de Marseille et en ville même sur les boulevards plantés d'ormeaux. Chenille jusqu'en Avril sur les Ormeaux dont elle mange les samares dans son jeune âge, vivant ensuite de plantes basses. X. Gilvago (EsPp.)— Très commune à Marseille et dans toute la région ; vit avec l'espèce précédente, mais est plus commune. La chenille se trouve en très grand nombre chaque année depuis plus de trente ans sur les Ormeaux de la partie du boulevard Chave comprise entre le ‘ boulevard Sébastopol et le Jarret ; au champ de manœuvres du Rouet ; au Château des Fleurs, etc. Elle y vit en société avec l'espèce précédente dont elle diffère si peu qu’elles semblent toutes deux appartenir à la même espèce. En Avril, elle tombe avec les samares des Ormeaux et on la trouve alors par centaines sur le sol, contre les murs, dans les fissures des écorces, cherchant un abri, et un nouveau genre d'existence. Celles qui réussissent à trouver quelque plante basse parviennent à leur nymphose ; et seule, la grande fécondité de ce papillon peut assurer la conservation de l'espèce au milieu des difficultés qui l'entourent. La nymphose se produit en terre à très peu de profondeur, quel- ques millimètres, dans une coque terreuse. X. Ocellaris (BKkH.) — Rare dans les Bouches-du-Rhône, sauf aux envi- rons de Berre et en Camargue où le papillon se montre en Septembre-Octobre. La chenille vit jusqu'en Avril de chäâtons de peupliers puis elle quitte l'arbre pour se nourrir de plantes basses jusqu'à sa nymphose. GEN. HOPORINA (BLaANcH.) H. Croceago (F.)— Plus rare que X. Gilrago, cette espèce a les mêmes mœurs, volant en Novembre dans les mêmes localités. Nous trouvons sa chenille mêlée à celle de X. Palleago et X. Gilvago, sur les ormeaux du boulevard Chave, elle se comporte comme ces dernières et éclot en même temps. GEN. ORRHODIA (H8.) O. Erythrocephala (F.)— Nous avons pris quelques exemplaires de cette espèce en Octobre et Avril, sur la lisière de la forèt de la Sainte-Baume et un exemplaire dans le bois de la Gelade. ©. Erythrocephala ab. Glabra (H8B). — Un seul sujet provenant du Col de Bretagne. O. Vau punctatum (Esr.) — Vole en hiver d'Octobre à Mars sur tout le territoire mais n’est commune nulle part. Marseille, Aix, Septèmes, etc. Chenille en Avril-Mai sur Prunus spinosa, Cralaegus oxyacantha, Brassica oleracea, etc. O. Vaccinii (L.) — Assez commune dans les environs de Marseille, Aix et dans toute la région. Chenille en Avril-Mai sur Cralaegus oxyacantha, Plantago el Rumex. O. Ligula (Esp.) ab. Polita (Hs). — Se prend quelquefois de Septembre à Mars dans les régions élevées. Sainte-Baume. La chenille vit d'abord de Prunus spinosa puis de plantes basses en Juin. ©. Rubiginea (F.) — Rare dans nos localités, se rencontre en Octobre et Avril, dans les cultures voisines des collines exposées au Midi. GEN. SCOPELOSOMA (CurrT.) S. Satellitia (L.) — Vole en hiver de Septembre à Mars, n'est pas com- mun dans nos collines. Chenille en Mai-Juin sur Quercus, Prunus, Ulmus, etc. GEN. XYLINA (TR.) X. Semibrunnea (Hw.) Paraît de Septembre à Novembre. Très rare dans notre région. Chenille sur les divers Fraxinus en Avril-Mai. Se chrysalide en terre. X. Ornithopus (Rorr.) — Se prend dans la forèt de la Sainte-Baume, près de la ferme de Giniez en Septembre-Octobre. Q- Chenille en Mai-Juin, sur Prunus spinosa. X. Lapidea (H8.) — Vole en Septembre-Octobre dans toute la Provence partout où il y a des cyprès. Collines, jardins, cimetières, routes, etc. Sa belle chenille vit jusqu'en Avril-Mai sur Cupressus sempervirens, surtout sur la forme pyramidale ; trouvée quelquefois sur Juniperus oxycedrus. GEN. CALOCAMPA (STPH.) C. Vetusta (H8.) — Vole en Septembre dans les environs de Marseille, Aix, * plus abondante dans le Plan-d’Aups, n'est commune nulle part. Chenille en Juin-Juillet sur Scabiosa stellata. G. Exoleta (L.) — Beaucoup plus commune que C. Velusta, cette espèce est répandue partout, collines, cultures, etc. Toute la vallée de l'Huveaune, Sainte- Baume, tout le Plan d’Aups et la lisière de la forêt, vallée de Saint-Pons, jus- qu'au Col de Bretagne. Chenille en Juin-Juillet dans les champs de Vicia salira (Plan d'Aups) sur Sparkium et autres légumineuses. GEN. XYLOCAMPA (Gx.) X. Areola (Esp.) — Papillon deJanvier à Mars dans tous nos vallons. Saint- Marcel, Saint-Loup, vallon de Toulouse, vallons de la Penne, Saint-Pons, Gémenos, Sainte-Baume. Chenille en Mai-Juin sur Lonicera implexa, L. etrusca, L. xylosleum, très difficile à découvrir car elle se tient appliquée pendant le jour contre les basses tiges. Chrysalide en terre. GEN. EPIMECIA (Gx.) E. Ustula (FRR.) — Répandue en Juin dans nos collines, Saint-Marcel, toute la chaîne de Vaufrèges, Carpiagne, quelques campagnes du Prado (Villa des Pins), pourvues de collines sèches. Chenille en Octobre-Novembre sur Cephalaria leucantha. Se chrysalide contre latige de la plante dans une coque molle. GEN. CALOPHASIA (SrPH.) G. Casta (BkH.) — A deux éclosions, la première en Mai, puis en Août. Se rencontre dans la plupart de nos collines et bords de cultures, La Barasse, vallon des Eaux-Vives, Saint-Marcel. environs d’Aubagne, Gémenos, etc. Chenille en Juin et plus abondante en Septembre-Octobre sur Linaria striata rarement Antrrhinum majus. Se chrysalide dans une coque soyeuse entourée de débris végétaux. (oe] I —— C. Platyptera (Esp) — Rare dans les Bouches-du-Rhône. Quelques exemplaires pris aux environs d'Auriol en Juillet. Chenille en automne sur les Linarta. G. Lunula (HUFN.) — Se prend quelquefois en Mai, puis en Août- Septembre dans le Plan d’Aups. Chenille en Septembre-Octobre surles Linaires. GEN. CLEOPHANA (B) G. Antirrhinii (Hs.) —— Espèce rare aux environs de Marseille, quelques sujets obtenus d'éclosions en Maiï-Juin, de chenilles trouvées à la Sainte- Baume et dans les vallons de la Barasse, sur les Linaires. C. Dejeanii (Dur.) — Rare près de Marseille, assez abondante sur la route d'Aubagne, à Saint-Zacharie, dans les différents vallons. Vole en Mai. Prise une fois au plan de Carpiagne. Chenille sur différents Helianthemum dont elle mange la graine. G. Yvanii (Dup.) — Plus rare encore que l'espèce précédente, mêmes localités. Sa chenille vit de même en Juillet. GEN. CUCULLIA (ScHRK:) GC. Verbasci (L.) — Assez répandue dans nos parages, plus commune dans les régions un peu élevées. Paraît en Avril-Mai ; éclot quelquefois beau- coup plus tôt en captivité (s Décembre). Marseille et banlieues, Saint-Pons, Sainte-Baume. | Chenille en Mai-Juin sur Verbascum lhapsus, V. sinuatum. Passe souvent deux ans en chrysalide. G. Scrofulariae (CapiEux.) — Rare dans les régions que nous explorons habituellement, assez abondante en Camargue, en Avril-Mai. Pris à la Sainte- Baume, Plan d'Aups. Chenille sur Verbascum blattaria, dont elle mange les fruits, en Août. C. Lychnitis (Rer.) — Paraît en Mai-Juin, rare dans la région ; se prend dans les vallons élevés de Carpiagne, Saint-Pons, etc. Chenille mange en Juillet-Août les fleurs et feuilles des Verbascum lychnilis, V. thapsus. C. Thapsiphaga (Tr.) — Très rare. Quelques sujets obtenus d’éclosion en Juin de chenilles trouvées en Août de l'année précédente sur Verbascnm Boerhavu, au col de Bretagne. C. Blattariae (EsP.) — Vole en Avril-Mai au crépuscule sur les fleurs de Chèvrefeuilles, aux environs de Marseille, Vallons de Toulouse, des Escourtines, Saint-Pons, etc. Assez commun. + — Chenille en Juillet-Août sur différents Verbascum dont elle dévore les feuilles, fleurs et fruits. CG. Umbratica {L.) — Commune à Marseille de Juin à Septembre, se prend le soir sur les corbeilles de Pétunias et de Verveines de nos jardins qu'elle visite de son vol lent. Toutes les collines des environs. Chenille en Juillet-Août-Septembre sur Sonchus oleraceus, S. lenerimus, Cichortum inlybus, etc. GC. Lactucae (Esp.) -- Plus commune encore que l'espèce précédente, visite les fleurs de nos jardins en Août-Septembre ; semble peu s'écarter des cultures. Chenille de Juillet à Septembre sur les différentes espèces de Lacluca, Hieracium dont elle mange les feuilles et surtout les fleurs. GC. Santolinae (RBr.) — Rare. En Juin dans le Plan d’Aups, où la chenille vit sur différentes Artemisia en Juillet-Août. G. Xeranthemi (B., — Très rare, sommet de nos collines et montagnes, Col de Bretagne, Pic Saint-Cassien, Chaine Sainte-Victoire, en Juin. Chenille en Août sur l’Aster acris. GEN. EUTELIA (H8.) E. Adulatrix (H8.) — Cette jolie espèce est rare partout. On la trouve de Mai à Septembre dans les vallons de Saint-Marcel, Saint-Loup, vallon de l’'Evèque, au Puits de Paul, à la Barasse, dans la vallée de Saint-Pons, dans le vallon de Passe-Temps, etc. ; mais on n'en rencontre chaque année que peu d'exemplaires. La chenille vit sur Pistacia lentiscus, P. terebinthus ; elle se tient accollée à la partie inférieure des feuilles où on la trouve de Mai à Novembre. Les premières chenilles répondant à la deuxième éclosion sont vertes, les secondes qui doivent éclore au printemps suivant sont d’un rouge brunâtre. Cette larve se chrysalide en terre. Gex. ANARTA (HB.) A. Myrtilli (L.) — Paraît deux fois, en Mai d'abord, puis en Juillet. Ce papillon est rare aux environs de Marseille, il est plus abondant près d'Hyères. On le voit voler en plein jour dans les bois et collines. Chenille en Juin et Octobre sur différentes espèces d'Erica. GEN. HELIACA (BB. H. Tenebrata (Sc.) — Vole en plein soleil en Mai-Juin, partout dans nos = collines élevées, Carpiagne, Barre de l'Etoile, sommets de Sainte-Victoire, de la Sainte-Baume. Chenille en Juillet-Août sur Ceraslium arvense dont elle mange les capsules. GEN. HEIAONHREIS (O0) H. Dipsacea (L.) — Vole en Mai et Août à Gémenos, Saint-Jean de Garguier, dans la vallée de Saint-Pons, lisière du bois de la Sainte-Baume. Chenille en Juin-Septembre sur les linéaires et plantes basses. H. Peltigera (Scirr.) — Vole de Juillet à Septembre partout. Butine les fleurs de nos jardins, à Marseille, Palais Longchamp, Parc Borély, dans les collines, vallon de Toulouse. Chenille en Automne sur les fleurs culhivées, plantes basses, trouvée plusieurs fois dans le fruit de la Tomate. H. Armigera (H8.) — Aussi commune que Peltigera, se rencontre partout où l’on prend l'espèce précédente, vole aussi de Juillet à Septembre. Chenille très polyphage, se rencontre en. Automne sous les bâches des jardiniers fleuristes, à défaut se nourrit de plantes basses. Ces deux espèes s'élèvent très facilement et se chrysalident en terre. Gex. PYRRHIA (H8.) P. Umbra (HUFN.) — Rare dans notre pays ; on la prend en Juin-Juillet dans la vallée de l'Huveaune. Chenille de Juillet à Septembre sur diverses espèces de Géramium et d'Ononis dont elle mange les fleurs. GEN. ACONTIA (O.) A. Lucida (HurN.) — Commune partout en Mai et Août, volant en plein jour dans les lieux découverts, champs incultes, collines déboisées, etc. Chenille Juin et Septembre sur Taraxacum, les Trifolium, Chenopodium. A. Lucida ab. Insolatrix (H8.) — Cette aberration appartient surtout aux hauteurs, nous la trouvons en J'uin avec l'espèce dans les prairies du Col de Bretagne, du Pic Saint-Cassien. Pius rare que l'espèce. A. Luctuosa (EsP.) — Vole en Juin et Août avec A. lucida, et est aussi commune dans toute la région. GEN. EUBLEMMA (HB.) E. Suava (H8.) — Assez rare, vole en Juin au Pilon du Roi, Barre de l'Etoile, sommets de la Sainte-Baume, Sainte-Victoire. — OI -— E. Jucunda (H8.) — Moins rare et plus répandue ; se trouve en Juin-Juillet dans les collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, de Gémenos, à Saint-Pons, à la tour La Kerié près d'Aix. GEN. THALPOCHARES (Lo.) T. Velox (H8.) — Assez commune, vole en Septembre dans la plupart de nos collines, Notre-Dame de la Garde, Montredon, Saint-Marcel, etc. Chenille dans les Capsules d’Asphodelus albus. T. Dardouini (B.) — Rare, se rencontre en Mai-Juin, à la Treille près Marseille, Vallons de Passe-Temps, à Saint-Loup, au Puits de Paul, collines de Cuges. | Chenille en Août-Septembre sur A lium nigrum, Muscart racemosum, etc. T. Lacernaria (H8.) — Pris une fois en Juillet sur les crêtes de la Sainte- Baume. T. Respersa (H8.) — Rare, vole en Mai puis en Août dans les lieux secs. Plateau du vallon des Escourtines, camp de Carpiagne. Chenille sur Onopordon acanthium. T. Polygramma (Dupr.) — On trouvait autrefois cette espèce sur la colline de Notre-Dame de la Garde. Elle existe encore à Marseilleveïre. T. Purpurina (H8.) — Assez commune dans la plaine, champs incultes, garrigues, etc., Sainte-Baume, tout le territoire en Juillet-Août. Chenille en Maisur Cirsium arvens et C. lanceolatum. T. Ostrina (H8.) — Vole en Mai puis en Juillet-Août, à Berre, le long de l'Arc, à Aix, à Saint-Pons. Chenille sur Graphalium luteo-album T. Parva (H8.) — Se voit en Juin dans le vallon de Toulouse, à Berre, Saint-Pons, Plan d'Aups. Chenille dans les capsules différentes espèces d’/nula, s'y chrysalide. T. Paula (H8.) — Rare, vole en Juin et Août dans les lieux secs et arides. Pas-des-Lanciers, La Nerthe. Chenille sur Helichrysum sloechas. T. Candidana (F.) — Rare. Vole en Juin et Août à Marseille, Aix, Calissanne, dans les garrigues. Chenille en Avril et Juillet sur Helichrysum sloechas. T. Pura (HB.) — Assez rare. En Juin-Août à Saint-Tronc, Saint- Loup, chaîne de Vaufrège, camp de Carpiagne. T. Scitula (RBr.) — Vole en Mai-Juin et Août-Septembre sur les sommets de la Sainte-Baume, Sainte-Victoire, Barre de l'Etoile. — 2 — GEx. ERASTRIA (O.) E. Argentula (HB.) — Assez répandue de Mai à Juillet, à Berre et dans toute la Camargue. Chenille en Juillet-Septembre sur les Graminées. E. Uncula (©. — Commun en Mai-Juin à Rognac, Istres, Marignane. toute la Camargue. Chenille en Avril-Mai sur différentes espèces de Carex. GEN. PROTHYMNIA (HB.) P. Viridaria (CL.) — Assez répandu en Juin-Juillet dans les prairies de Marignane. Nous avons trouvé abondante cette espèce en Juin sur les prairies naturelles du col de Bretagne (1.000 m. alt.) et Saint-Cassien (1.150 m. alt.). Chenille vit de différentes espèces de Polygala. Elle évolue en Août- Septembre et passe l'hiver en chrysalide. GEN. EMMELIA (HB.) E. Trabealis (Sc. — Commun en Mai-Juillet dans les lieux incultes, arides et secs ; les garrigues. Plan de Carpiagne, Pas-des-Lanciers. Chenille en Juillet sur Convolvulus et plantes basses. GEx. HAEMEROSIA [(B.) H. Renalis. /H8.)— Assez répandu partout sur notre territoire en Avril-Mat puis en Août-Septembre. Chenille en Juin puis en Septembre-Octobre sur fleurs de Lacluca. IMG ONOETERINATE GEN. SCOLIOPTERYX (GERM.) S. Libatrix (L.) — Commun en Mai-Juin et Août-Septembre sur notre territoire partout où se rencontrent la fraîcheur et l'humidité. Bords de l'Huveaune, La Penne. Camargue, bords du Rhône, de l'Arc, etc. Le papillon vole en Août-Septembre, mais beaucoup de chrysalides passent l'hiver pour n'éclore qu'au printemps suivant en Mai-Juin. Chenille de Juillet à Septembre sur les différentes espèces de Populus et Salix. Se chrysalide dans une feuille enroulée. IV. QUADRIFINAE GEN. ABROSTOLA (O.) A. Triplasia (L.) — N'est pas très rare aux environs de Marseille où elle vole en Juillet-Août. Lieux incultes. Chenille Aoùût-Septembre sur les Partelaria et Vinceloxicum o fficinale. A. Tripartita (HUFN.) — Plus rare que À. friplasia, recherche les endroits frais, bords des eaux, lisière des bois, Huveaune, Jarret, trouvée dans la forêt de la Sainte-Baume ; de Mai à Août. Chenille de Juin à Octobre sur différentes Urlica, principalement Urtica dioïca. GEN. PLUSIA (O.) P. Chrysitis (L.) — Rare aux environs de Marseille, La Penne, bords de l'Huveaune; plus abondante à Auriol, Saint-Zacharie, à Berre, bords de l'Arc, et en Camargue, Mas-Thibert. Vole en Maiï-Juin puis en Août-Septembre. Chenille en Septembre-Octobre sur Zappa major. Urlica dioïca et différentes labiées. P. Aurifera (H8.) (1). — Cette précieuse espèce visite de temps à autre notre littoral. Elle est représentée dans notre collection par quelques exem- plaires capturés le 9 Octobre 1900 sur une corbeille de verveine du pare Borély, et un superbe spécimen pris le 19 Octobre 1904 sur les verveines du plateau Longchamp. Cette Plusia a aussi été observée à Hyères en 1900. P. Festucae (L.) — Inconnue aux environs de Marseille, se rencontre en Camargue en Juin puis Août et Septembre. Chenille en Mai et Septembre-Octobre sur différentes espèces de Carex, Fesluca, Spargan'um. P. Chalcytes Esp.) — Très commune à Marseille et dans toute la région dans tous les jardins. Vole en Juin puis d'Août à Octobre, se prend en grand nombre. le soir sur les fleurs. Chenille presque toute l’année, Janvier, Mars, Août et Septembre sur toutes sortes de plantes : Convolvulus, Partelaria plantes basses et d'agrément. Se chrysalide dans une coque fine et blanche fixée à la plante quelquefois dans une feuille de convolvulus repliée. P. Chalcytes forme Verticillata (Gx.) — Beaucoup d'individus d'automne 1) Siepi. — Un lépidoptère nouveau pour la Provence. Feuil. des Jeun. Nat., N° 300, Avril 1903. P PIdop P 90: ou — appartiennent à cette forme ; M. Rondou a attiré notre attention sur elle et, quoique les chenilles de l'espèce et de la variété se ressemblent parfaitement, nous pensons que M. Standinger a eu tort de considérer P. verticillata comme synonime de Chalcytes car les papillons diffèrent beaucoup entre eux. P. Gamma (L.) — La plus commune et la plus répandue de nos plusia. On le voit presque toute l’année partout où il y a des fleurs. Chenille de Mars à Décembre sur toutes sortes de plantes y compris les graminées. P. Accentifera (Ler ) — Très rare, quelques exemplaires pris à Hyères en Juillet et deux aux environs de Marseille, vallon de Toulouse en Août. Chenille de Juin en Septembre sur Mentha diverses. P. Daubei (B.) — Aussi rare que l'espèce précédente, Hyères, quelques sujets en Juillet. Nous l'avons trouvée à la Glacière du Col de Bretagne en Août et Septembre. Chenille en Avril sur les divers Sonchus et plantes basses P. Ni(H8.) — Vole de Mai à Août. Très rare dans notre région ; nous le tenons cependant des environs de Saint-Zacharie, de la vallée de Saint- Pons ; prise à Hyères. La chenille vit de Juin à Septembre sur les plantes basses. GEN. METOPTRIA (G\.) M. Monogramma. |H8.) Très commune partout dans les terrains incultes, prairies, vallons. Saint-Loup, Saint-Menet, La Pomme, La Verte, Gémenos, Saint-Pons, Sainte-Baume. Vole en plein jour en Avril-Mai. Chenille en Juin-Juillet sur Psoralea bituminosa dont elle mange la base des pétales. GEN. EUCLIDIA (O.) E. Mi (CL.) — Répandue partout d'Avril à Juin suivant les localités, plus précoce aux environs de Marseille (Avril) dans tous les vallons, plus tard à la Sainte-Baume (Mai) ; en Juin seulement sur les sommets, prairies naturelles du Pic Saint-Cassien, Col de Bretagne. Chenille en Juillet-Août sur les différents Trifolium, Ononis, etc. Se tient cachée au pied de la plante. E. Glyphica (L.) — Vole en Mai à la Sainte-Baume, à Marignane, Berre, en Camargue, etc.; moins répandu que l'espèce précédente. Chenille de Juin à Septembre sur les Trifolum, Ononis spinosa, ete. Se cache sous les feuilles basses. GEN. LEUCANITIS (G\.) L. Cailino (Ler.) — Très rare aux environs de Marseille, plus abondant à Aix, Berre, Marignane, Meyrargues, Peyrolles et en Camargue, où le papillon vole de Mai à Juillet. Chenille sur le Salix viminalis, de préférence sur ceux dont le pied plonge dans l’eau ; jeune, elle reste sur les branches, devenue grosse, elle se tient pendant le jour contre le tronc, à fleur d’eau où elle est difficile à trouver. On la rencontre de Juillet à Octobre. L. Stolida (F.) — Très rare, dispersée dans toute la région où elle vole en Juillet. Roquefavour, Aix, Sainte-Baume. Chenille en Août-Septembre sur Paliurus australis, Rubus discolor, Quercus ilex, ©. robur. GEN. GRAMMODES (Gx.) G. Algira (L.) — Assez commune aux environs de Marseille où le papillon paraît de Mai à Juillet puis en Septembre. Commune dans les jardins du Palais Longchamp. Chenille en Septembre-Octobre puis au printemps sur Rubus discolor, R. to- mentosus, Salix divers et arbustes, on trouve la chenille surtout sur les ronces qui bordent les chemins (Saint-Loup). G. Geometrica (F.) — Rare, vole en Mai-Juin puis Septembre à Hyères, Salon, Berre, Marignane, sur la lisière dela Crau. Chenille en Mai et Décembre sur Polygonum persicaria. GEN. PSEUDOPHIA {Gx.) P. Illunaris (H8.) — Assez commun mais diflicile à prendre. Vole en Juillet aux environs de Marseille, Parc Borély, Château du Pharo, colline Pierre Puget, Vallon de la Verte; à Berre, Martigues, Figuerolles, plus commun encore à Hyères. Chenille en Septembre-Octobre sur Tamarix gallica ; très difficile à trouver si on ne secoue pas l'arbre. P. Lunaris (ScHirr). — Paraît en Mai-Juin, c'est une espèce commune partout, Marseille, toutes nos collines et vallons, Aix, Septèmes, vallon de Fabrégoule, Saint-Pons. Callissane. Ce lépidoptère est toujours posé à terre ou sur une toufle de labiées, dans nos garrigues et vallons et s'envole en plein jour lorsqu'on l'approche, s'éloignant d'un seul trait de cinquante mètres envi- ron ; il est assez difficile à capturer. ob Chenille en Mai-Juin sur Quercus ilex et surtout Q. coccifera. Elle est telle- ment abondante certaines années que l’on pourrait en récolter un millier en quelques heures, chaque touffe de chène kermès en nourrit quelquefois trente à quarante. Nous avons été témoin de ce fait dans les collines de Callissane le 15 Mai 1904. La chrysalide passe l'hiver dans une coque solide entourée de terre, graviers et débris végétaux. P. Tirhaca (Cr). — Ce beau papillon est répandu dans toute la région, mais quoiqu'il soit commun dans certaines localités on le prend rarement. Marseille, Jardin Zoologique, Observatoire ; vallons de l'Evèque, de la Ba- rasse, de Toulouse ; Montolivet, bois Lemaître ; vallée de Saint-Pons. Chenille en Septembre-Octobre-Novembre sur Rhus coriaria, rarement Pislacia lenhiscus et P. lerebinthus. Difficile à trouver. Sa présence sur un plant est révélée par l'état des feuilles qui sont dévorées, mais la chenille, par un effet de mimetisme commun à beaucoup d'espèces est de la couleur de la tige contre laquelle elle est si étroitement appliquée, qu'il faut une grande habitude pour la découvrir. Elle recherche de préférence les petits plants exposés au Midi. se chrysalide à terre dans une coque composée de débris végétaux mêlés à ceux du sol. Passe l'hiver en chrysalide et éclot au printemps ou en Juin. Cette espèce s'élève fort bien mais elle est longue à mener à l4 nymphose car elle reste souvent plusieurs jours sans manger, aussi sa croissance est-elle très lente. GEN. ANOPHIA. (Gx\.) A. Leucomelas (L). — Cette espèce est rare aux environs de Marseille, nous l'avons prise cependant à la miellée dans une campagne de La Rose en Août ; on la trouve en Juillet-Août-Septembre sur tout le territoire, mais rare partout ; elle serait plus abondante à Hyères. La chenille vit d'Août à Décembre sur différentes espèces de Convolpulus ; la chrysalide passe l'hiver. GEN. CATEPHIA (O.) G. Alchymista (ScHirr.) — Rare à Marseille, Aix, où on la trouve cepen- dant en Juin-Juillet. Chenille sur Ulmus campestris et Quercus ilex en Août. GEN. CATOCALA (Scar:) C. Electa (BkH.) — Espèce assez rare que l'on prend à la miellée dans la forèt de la Sainte-Baume ; aux environs d’Aix, et à Marseille, dans les bois de la Gelade de Juillet à Septembre. Chenille en Juin sur Quercus ilex. GC. Elocata {Esp.) — Commune partout de fin Juillet à Octobre. Marseille où on la trouve posée contre les murs des maisons entourées de jardins, Palais Longchamp, toutes les banlieues, très commune à La Rose, aux Olives, etc. Chenille de Juin à Août sur les Peupliers et Saules. Elle se cache dans les rides du tronc à peu de distance du sol. Se chrysalide dans une coque entourée de terre. GC. Puerpera (GIoRNA.) — Rare à Marseille et Aix, plus abondante à la Sainte-Baume où on la prend à la miellée en Août ; se trouve également à Berre et en Camargue. Chenille en Mai-Juin sur les divers Populus et surtout sur les Salx; se chrysalide dans les feuilles. C. Nupta (L.) — Assez commune aux environs de Marseille et d'Aix, Saint- Tronc, Sainte-Marguerite, Luminy, Beaurecueil, Sainte-Baume de Juillet à Septembre. La chenille vit de Mai à Juillet surles différentes espèces de Saules et Peupliers. G. Dilecta (H8.) — Espèce rare à Marseille, bois de Notre-Dame des Anges, de la Barre de l'Etoile, de Pichauris, Sainte-Baume, Saint-Pons, Samnt-Zacharie. Chenille en Mai sur Quercus robur et surtout ©. 1lex. C. Sponsa (L.) — Cette belle espèce est assez commune aux environs de Marseille, dans la région de la Sainte Baume et près d’Aix, le Tholonet, Beau- recueil, en Juillet-Août. Chenille en Mai-Juin sur Quercus robur et ©. ilex. G. Promissa (Esp.) — Rare à Marseille, plus abondante dans la forêt de la Sainte-Baume, le bas de la chaîne Sainte-Victoire près d’Aix, vole en Juillet- Août. Chenille en Mai-Juin sur Quercus robur et ©. ilex. C. Conjuncta (Esp.) — Assez commune à Marseille en Juillet-Août, vallon de Toulouse, Luminy, toute la chaîne de Vaufrèges, La Penne, Aubagne ; plus commune à Saint-Zacharie, Saint-Pons, Sainte-Baume, Septèmes, vallon de Fabrégoules, Luynes, bois de Valabre et environs d’Aix. Chenille en Mai-Juin sur Quercus ilex et ©. robur. C. Optata (Gop.) — Inconnue aux environs immédiats de Marseille, se prend à Marignane, Berre, très rarement en Septembre. A été trouvée à Aix et à Hyères. Chenille en Juin-Juillet sur Salix viminalis, S. caprea, S. purpurea. Forme sa chrysalide dans des feuilles. GC. Nymphaea {EsP.) — Vole, quoique rare, en Juin-Juillet dans les vallons de La Penne, dans celui de Fabrégoules, près de Septèmes ; plus abondante à la Sainte-Baume, à Auriol, Saint-Zacharie, où on la prend à la miellée. n 13 Chenille en Mai sur Quercus ilex et quelquefois ©. coccifera. C. Conversa (Esr.) — Répandue en Juillet partout, mais commune nulle part. Collines de Saint-Marcel, La Penne, Sainte-Marthe, Château-Gombert, La Treille, etc. Chenille en Mai sur Quercus coccifera. C. Nymphagoga (EsP.) —- Très commune partout en Juillet-Août, Jardin Zoologique, toutes les banlieues pourvues de chènes ; on la voit posée contre les murs et les arbres. Chenille en Mai sur Quercus ilex, et Q. coccifera. GEN. APOPESTES (H8.) A. Spectrum (EsP.) — Commun partout en Juillet-Août ; environs de Marseille, d'Aix, toute la vallée de l'Huveaune, Saint-Zacharie et montée de la Sainte-Baume, où l'espèce est très commune dans lesgenêts près de la Grande- Bastide, vallée de Saint-Pons, Glacière du Pic de Bretagne, etc. Chenille en Juin-Juillet à découvert sur Spartium junceum, dont elle mange les jeunes feuilles et les fleurs. On trouve la chrysalide entre les tiges terminales dans une coque soyeuse, allongée, d'un blanc éclatant. Elle produit lorsqu'on la prend, un bruit de froissement dû au mouvement de rotation dont elle s'anime alors. La chenille s'élève très bien en captivité. A. Cataphanes (H8.) — Espèce rare que l’on prend en Juillet-Août dans les collines de Marseille, La Penne, La Treille, aux environs d’Aix et à la Sainte- Baume. Chenille en Juin sur Spartium junceum, Genista cinerea. A. Dilucida (H8.) — Espèce très commune sur les hauteurs, en Mai. Col de Bretagne où nous la trouvons en grand nombre, la nuit-à la lanterne posée sur les touffes de Dorycnium suffructicosum et Lavandula spica. Chaîne Sainte- Victoire; rare près de Marseille, Barre de l'Etoile. Chenille en Juin sur Hyppocrepis comosa, H. cilata, Onobrochys supina, O. saxalilis. Se cache pendant le jour au pied de la plante. GEN. TOXOCAMPA (GN.) T. Craccae (F.) — Vole en Juillet-Août dans toute la région, mais n'est commun nulle part. Marseille. Aix, toute la vallée de l'Huveaune ; se prend à la miellée dans les clairières de la forêt de la Sainte-Baume.. Chenille en Mai-Juin sur diverses espèces de Vicia et Astragalus. V.— HYPENINAE GEN. ZANCLOGNATHA (Lo.) Z. Grisealis (H8.) — Se rencontre un peu partout en Mai-Juin. Environs de Marseille, région de la Sainte-Baume. Chenille jusqu'en Mai sur toutes sortes de plantes, car elle est polyphage. HERMINIA (LaATR.) H. Crinalis (TR.) — Assez commune à Marseille, où elle entre le soir dans les maisons entourées de jardins, Muséum et ses annexes ; se trouve dans toute la région de Mars à Septembre presque sans interruption. Chenille sur plantes basses. H. Derivalis (H8.) — Plus rare. vallon de Toulouse, vallée ae l'Huveaune, Saint- Zacharie, Sainte-Baume en Juin-Juillet. Chenille en Mars-Avril, se nourrit de feuilles sèches de Quercus robur, et de ©. lex frais. GEN. HYPENA (ScHR.) H. Proboscidalis (L ) — Assez rare, se rencontre partout de Mai à Septembre. Chenille de Mars à Juin sur les Orties et les Plantes basses. H. Obesalis (TR.)— Vit avec l'espèce précédente, aussi répandue, mais rare partout. H. Obsitalis (He). — Espèce très commune que l'on prend partout de Mai à Septembre ; entre dans les maisons entourées de jardins, le soir attirée par la lumière. Environs du Museum. Chenille de Mars à Juillet sur Partelaria officinalis. H. Rostralis (L.) — Rare ; plus commun à Toulon, Hyères; se rencontre aux environs de Marseille, La Penne, Aubagne, la Sainte-Baume, Aix, aussi bien en été qu’en hiver, mais toujours en très petit nombre. Chenille sur les Urlicées pendant presque toute l'année. H. Lividalis (H8.) — Rare, vole avec l'espèce précédente de Juin à Octobre. Chenille sur la Pariétaire. HOUR CYMATOPHORIDAE GEN. CYMATOPHORA (TR.) GC. Or(F.) — Rare, en Avril-Mai-Juillet-Août à Berre, Marignane, Marti- gues, Sainte-Baume Chenille de J'uin à fin Septembre sur les différents Peupliers. C. Octogesima (H8.) — Assez commun de Juin à Septembre. Se prend à la miellée dans les jardins de Longchamp, dans presque toutes nos banlieues, dans la région de la Sainte-Baume. Chenille en Avril-Mai sur les Peuplers. GEOMETRIDAE I — GEOMETRINAE GEN. APLASTA(EH8.) A. Onoraria (FuEsi.) — Répandue en Juin partout dans la Provence, environs de Marseille, Aix, Sainte-Baume. etc. Chenille en Avril sur Ononis spinosa. GEN.. PSEUDOTERPNA (Hs) P. Pruiuata (HUFN.) — Vole en Juin-Juillet dans les vallons des environs de Marseille où l'espèce n'est pas commune ; plus abondante dans la région de la Sainte-Baume, Col de Bretagne et dans la vallée de Saint-Pons. Chenille en Mai-Juin sur plusieurs légumineuses. GEN. GEOMETRA (L.) G. Papilionaria (L.) — Très rare en Provence. Nous avons pris cette belle phalène en Mai et Juillet à la lanterne, à la Sainte-Baume, lisière de la forêt, montée du col de Bretagne. Chenille en Juin-Septembre sur Fagus sylvalica, Belula alba. G. Vernaria (Hu8.) — Plus commune que l'espèce précédente, a deux éclosions comme elle, en Mai-Juin, puis en Juillet-Août. Se rencontre dans tous nos vallons et dans beaucoup de campagnes de la commune de Marseille, assez abondante dans toute la région de la Sainte-Baume. = HO —= Chenille en Juin puis en Septembre sur Clemalis vitalba, comme pour G. papilionaria, les chrysalides d'automne n'éclosent qu'en Mai de l’année suivante. GEN. EUCHLORIS (H8.) E. Smaragdaria (F.) — Espèce assez rare que nous n'avons prise que que dans la vallée de Saint-Pons, au Col de Bretagne et dans la forêt de la Sainte-Baume dans les premiers jours de Juillet et en Septembre. Chenille en Maiet Août sur Ac/ullea nullefolium, Scabiosa gramuntia, Senecio Gerardi et S. Jacobaea. GEN. EUCROSTES (H8.) E. Indigenata (Viii.) — Espèce rare prise en Juillet à Saint-Julien près de Marseille, sur les bords du canal, à Château-Gombert. Chenille sur Euphorbia charactas, E. serrata, etc. E. Herbaria (H8.) var. Advolata (Ev.) — Cette phalène est rare près de Marseille, on la rencontre enJuillet-Août le long des cours d'eau, Huveaune, Jarret, Canal ; au bois de la Sainte-Baume. Chenille en Juin sur Mentha sylvestris. E. Beryllaria (MN.) — Vole en Juillet sur les sommets de la Sainte- Baume, Pic de Bretagne, bois de Luynes. GEN. NEMORIA (HB.) N. Viridata (L.) — Vole en Mai-Juin puis en Septembre dans la Vallée de Saint-Pons, à Saint-Zacharie, dans les bois d'Auriol, prairies de la Pomme, de Marignane. Chenille en Juillet et Octobre sur Mentha rotundifolia, Erica parviflora, Ononis spinosa et beaucoup d’autres plantes, car elle est polyphage. N. Faustinata (Miii.) Un exemplaire pris à la lanterne dans le vallon de l'Evêque, à Saint-Loup. près Marseille, en Mai. GEN. LTHALERA (H8.) T. Fimbrialis (Sc.) — Vole en Juillet-Août dans nos collines, chenille polyphage à rechercher en Mai. T. Lactearia (L.) — Voleen Mai-Juin dans la forèt de la Sainte-Baume, au Col de Bretagne. Chenille en Août sur Quercus robur et Q. ilex, Betula alba. — Nu e— GEN. HEMITHEA (Dur. H. Strigata {/Müll.) — Se prend à la lanterne en Juin-Juillet dans la forêt de la Sainte-Baume, vallée de Saint-Pons, et près de Marseille, à La Penne. Chenille en Avril-Mai sur Quercus robur, ©. ilex, Q. cocaifera, Cralaegus oxyacantha, Prunus sbinosa, ne dédaigne pas les Plantes basses. ITA CIDADTINAE GEN. ACIDALIA (TR.) A. Ochrata (Sc.) — Paraît en Juin-Juillet, recherche le bord des eaux, Huveaune, près d’Auübagne, Roquevaire, Auriol, Saint-Zacharie, bords de l'Arc, Berre, Roquefavour. Chenille en Mai-Juin, sur les Plantes basses. A. Macilentaria (Hs.) — Eclot en Juin-Juillet, Sainte-Baume, forèt et sommets. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Plantes basses. A. Rufaria (H8.) — Commune en Juillet-Août dans les environs de Mar- seille, Aix, aux Encaneaux, etc. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Plantes basses. A. Sericeata (HB.)— Assez commune. Vole en Juin-Juillet dans la vallée de Saint-Pons, jusqu'au Col de Bretagne ; aux environs de Gémenos, Saint- Jean-de-Garguier ; à Septèmes, vallon de Fabrégoules. plus rare à Carpiagne. Chenille vit comme les précédentes. A. Moniliata (F.) — Assez répandue dans la région, vit en Juillet-Août dans les mêmes localités que la précédente. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur différentes Plantes basses. A. Dimidiata (HurN). — Vole en Juin dans les environs de Marseille aussi bien que dans la région de la Sainte-Baume. Chenille en Mars-Avril sur Plantes basses. A. Exilaria (G\.) — Rare, vole dans nos collines exposées au midi de Mai à Août. Chenille de Septembre à Avril suivant sur Rosmarinus officinalis. A. Virgularia (H8.) — Assez commune en Mai-Juin puis d'Août à Octobre dans nos collines et campagnes ; plus abondante dans le Plan d’Aups sur la lisière de la forèt de la Sainte-Baume qu'aux environs de Marseille. Chenille toute l’année sur grand nombre de plantes ; elle est polyphage et se nourrit même de feuilles sèches. — 103 — A. Virgularia var. Canteneraria |B.) — Vole avec l'espèce quoique moins fréquente qu'elle. A. Subsericeata (H\v.) — Assez commune en Mai-Juin dans la vallée de Saint-Pons. A. Straminata (Tv.) — En Mai-Juin dans nos collines; plus abondante vers la Sainte-Baume. Chenille en automne et au printemps, polyphage. A. Laevigata (Sc.) — N'est pas très rare dans la vallée de l'Huveaune, à Saint-Pons et à la Sainte-Baume, plus rare aux environs immédiats de Mar- seille. Paraît en Mai, puis de Juillet à Septembre. Chenille polyphage, Mars à Mai puis Juin-Juillet. A. Obsoletaria (RBR.) — Assez abondante en Juillet dans toute la région, particulièrement dans les bois et collines. Chenille de Février à Juin, vit de toutes plantes : polybhage. A. Eugeniata (Miir.) — Espèce toujours rare que l'on trouve aux environs de Marseille : Saint-Loup, vallons de Toulouse, de la Penne, de Juin à Septembre. La chenille vit au printemps sur les plantes basses. A. Circuitaria (H8.) — Vole en Juillet-Août depuis Gémenos dans toutes les collines qui conduisent vers la Sainte-Baume. Chenille de Mars à Juin sur différentes plantes, car elle est polyphage. A. Herbariata (F.) — Répandue dans toute la région en Juin-Juillet. A. Trigeminata (H\w.) — Commune partout en Juillet-Août. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mai sur les plantes basses, particulièrement les polygonées. A. Politata (HB.) — Assez abondante depuis fin Avril jusqu'en Juillet dans toutes nos collines et garrigues. Chenille vit comme la précédente. A. Filicata (Hs8.) — Vole en Juin-Juillet-Août dans la région de Saint-Pons, Cuges, Sainte-Baume, collines d’Auriol, Saint-Zacharie. Chenille vit comme les précédentes. A. Rusticata (F.) — Commune partout en Juillet-Août, existe mème dans nos jardins. Chenille polyphage Mars à Juin. A. Dilutaria (H8.) Assez abondante en Juin-Juillét dans la vallée de Saint- Pons où elle vient à la lanterne. Chenille en hiver jusqu'en fin Avril sur les plantes basses. A. Interjectaria (B.) — Assez répandue en Juin-Juillet dans nos collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, La Penne, Aubagne, Saint-Pons, etc. — 104 Chenille en hiver jusqu'en Mai, polyphage. A. Humiliata (HUFN.) — Assez rare aux environs de Marseille et d'Aix où on la trouve quelquefois dans les prairies voisines des bois, Sainte-Marthe, Sainte-Marguerite, Château-Gombert, plus abondante dans la vallée de Saint- Pons, se trouve aussi dans les prairies naturelles du Col de Bretagne et de Saint-Cassien. À. Degeneraria (H8.) — Commune dans toute la Provence en Juin-Juillet. Chenille jusqu'en Mai sur Scabiosa, Convolurlus, etc. A. Rubiginata (HUFrN.) — Peu commune, vole en Juillet-Août dans les bosquets, buissons, haies, endroits frais, bords de iHuveaune, Marignane, environs d'Aix. Chenille au printemps sur les Genisla, Vicia et autres légumineuses. A. Marginepunctata (GüzE) — Commune en Avril et Juillet partout. La Rose, Saint-Marcel, etc. Campagnes et collines. Chenille en hiver jusqu'en Mars puis en Juin sur plantes basses et euphorbes. A. Submutata (TR.) — Assez commune en Juillet-Août dans nos collines sèches. La Barrasse, Carpiagne, Septèmes. Chenille en Avril et Août-Septembre sur Thymus vulgaris. A. Incanata (L ) — Commune partout en Mai et Juillet-Août. Chenille vit de plantes basses. A. Punctata (Sc.) — Commune en Mai dans toute la Provence, Marseille jardins de la Ville ; banlieues, haies et jardins. Chenille en Avril sur Clemalis vitalba. A. Strigilaria (H8.) — Commune partout en Juin-Juillet, prairies, bords des ruisseaux, Marseille, Aix, vallée de Saint-Pons. Chenille en Mars-Avril sur Urtica doïca, Symphilum luberosum, Stachys annua, etc. A. Imitaria (H8.) — Assez rare, vole dans la vallée de Saint-Pons, à la Sainte-Baume, Saint-Zacharie, quelques vallons de Marseille en Juillet-Août. Chenille sur Prunus spinosa. Crataegus oxyacantha, Sorbus aria, jusqu'en Mai. A. Ornata (Sc.) — Cette jolie phalène est commune en Mai et en Août dans tout le département. On la trouve dans la vallée de Saint-Pons, dans les bois de la Sainte-Baume ; dans les différents valons de Marseille, Aix, Gémenos, etc. Chenille en Avril puis en Juillet sur Thymus vulgaris et T. serpyllum. A. Decorata (BKkH.) — Nous croyons devoir maintenir. au rang d'espèce, avec M. Rondou et d’autres auteurs ce lépidoptère dont le D' Standinger, fait une variété de A. Violata. On trouve A. aecorala à la Sainte-Baume, à Saint- Pons, au Garlaban, à Sainte-Victoire de Mai à Juillet. — 105 — Chenille en Avril puis en Août-Septembre sur Thymus vulgaris et T. ser- pyllum. GEN. EPHYRA (Due. E. Orbicularia (H8.) — Vole en Juin-Juillet aux environs de Marseille, Aix, à Saint-Pons, dans les collines de Cassis, etc. Chenille en Mai sur Quercus ilex et ©. coccifera. E. Pupillaria (H8.) — Vole en Juin-Juillet dans la vallée de Saint-Pons, au Col de Bretagne, forêt de la Sainte-Baume, collines d'Auriol, Saint-Zacharie ; plus rare à La Penne et Saint-Marcel. Chenille en Septembre-Octobre sur Quercus robur, ©. ilex et Arbutus unedo. E. Porata (F.) — Plus rare que l'espèce précédente vole dans les mêmes localités en Juillet. Chenille en Septembre sur Quercus ilex. E. Punctaria (L.) — Espèce que l’on rencontre en Juin et Juillet dans la région de Gémenos, Saint-Pons et dans les collines situées dans la direction de Cuges. Chenille en Août-Septembre sur Quercus ilex et Belula alba, GEN. RHODOSTROPHIA (H8.) R. Vibicaria (CL.) — Vole en Juillet au Col de Bretagne où l'espèce n'est pas rare ; beaucoup plus rare entre Saint-Zacharie et le Plan d'Aups où nous l’avons capturée en petit nombre ; nous ne possédons qu'un exemplaire pris aux environs de Marseille, dans le vallon des Eaux-Vives. Chenille es Mai-Juin sur les plantes basses et graminées. R. Calabraria (Z.) — Cette belle espèce est commune dans toutes nos collines en Mai et Juin. Elle est répandue dans toute la Provence. Chenille en Août-Septembre sur différentes espèces de Genisla. GEN. TIMANDRA (Duer.) T. Amata (L.) — Espèce assez commune dans toute la région où elle vole en Avril-Mai puis en Juillet dans les campagnes et les collines. DOPSTENERIE NARRINPANE GEN. STERRHA (Hs.) S. Sacraria (L.) — Cette jolie phalène vole d'abord en Juin puis depuis Août jusqu en Octobre. Elle est répandue dans toutes nos collines, mais n'est commune nulle part. Elle est cependant plus abondante aux environs d’Auriol, Saint-Zacharie que dans les collines de la commune de Marseille. 1 — 106 — Chenille en Avril et de Septembre à Novembre sur les Rumex et autres plantes basses. S. Sacraria ab. Sanguinaria (Esp) — Aussi commune que l'espèce dans les collines d’Auriol. Saint-Zacharie, à Saint-Pons ; beaucoup plus rare à Mar- seille, Saint-Barthélemy (un exemplaire en Septembre). Vole en même temps que l'espèce. GEN. LYTHRIA (H8.) L. Purpuraria (L ) — Vole en Juillet dans les prairies du département : Marseille, La Penne, Camp-Major, Aubagne, Aix, Marignane, Salon, etc. Assez commune. Chenille sur les Rumex et Polygonum en Septembre. GEN. ORTHOLITHA (H8.) O. Coarctata (F.) — Rare. Chaîne Sainte-Victoire, Saint-Marc, La Tour de César, près d’Aix, camp de Carpiagne, près de Marseille, forêt de la Sainte-Baume. ©. Plumbaria (F.) — Assez rare. Vole en Mai-Juin dans la vallée de Saint-Pons et les collines avoisinantes-: Sainte-Baume, chaîne Sainte-Victoire, barre de l'Etoile. Chenille en Mars et Avril sur les Genista, Erica parviflora, etc. O. Cervinata (ScHirr.) — Espèce très commune dans toute la région, Marseille dans les jardins, cultures, bois, etc., vole en Octobre-Novembre. Chenille en Mars et Avril, commune partout sur les Malva, Allhaea, ete. Les Mauves et Passeroses des abords du Palais Longchamp sont couvertes de ces chenilles chaque printemps. ©. Moeniata (Sc.) — Vole en Juillet-Août dans les bois de la Sainte-Baume, à Saint-Pons, Gémenos, Auriol, Saint-Zacharie. Plus rare aux environs de Marseille, La Penne, Saint-Loup. Chenille en Mai-Juin sur Gerista scorpius. O. Peribolata (Hs.) — Cette phalène vole en Septembre-Octobre dans nos collines arides, Mazargues, camp de Carpiagne, Saint-Marcel, vallon de Piscatoris, etc. Chenille de Novembre à fin Avril sur Ulex parviflorus, Calycotoma spinosa, Rosmarinus o fficinalis, Genisla. ©. Bipunctaria (Scirr.) — Vole en Juin dans les collines de Gémenos, à Saint-Pons dans le vallon des Crides près de la montée du Col de Bretagne, à Aix, à la tour la Keirié et sur la chaîne Sainte-Victoire ; Marseille, Barre de l'Etoile au fond du vallon de la Loubière. Chenille en Mai sur Lolium pralensis. — 07 — GEN. MINOA (TR.) M. Murinata (Sc.) — Espèce répandue dans tout le département où elle paraît de Mai à Août volant en plein soleil dans nos clairières. Vallons de la Penne, Les Encaneaux, etc. Chenille de Juillet à fin Octobre sur diverses Euphorbes. GEN. LITHOSTEGE (H8.) L. Farinata [HUFN.) — Vole en Mai-Juin aux environs d'Aix, sur la Mon- tagne des Pauvres, Le Keirié, chaîne Sainte-Victoire. L. Griseata (Scnirr.) — Espèce très rare que l’on rencontre à Marseille dans les collines de Montredon en Juin. GEN. ANAÏITIS (Due.) A. Plagiata (L.) — Vole en Mai puis en Août-Septembre à la Sainte- Baume, dans les collines de Saint-Zacharie. Chenille en Juin et Septembre-Octobre sur diverses espèces d'Hypericum. GEN. CHESIAS (TR.) C. Spartiata (FuesL.) — Assez rare. Vole en Septembre-Octobre dans les collines de Cassis, La Ciotat, Sanary ; on le trouve aussi à la Nerthe, au Pas-des-Lanciers. Chenille en Mai-Avril sur Calycoloma spinosa, Spartium junceum. G. Rufata (F.) — Vole de Mars à Juin avec l'espèce précédente. Chenille à la même époque sur les mêmes végétaux. GEN. CHEIMATOBIA (SrPx.) C. Brumata (L.) — Assez répandue dans nos fruitiers et jardins des environs de Marseille et de tout le département où le papillon vole en Novem- bre et Décembre. Chenille en Avril-Mai dans les bourgeons de feuilles et dans les fleurs et jeunes fruils de nos arbres fruitiers, boutons de rosiers, etc. GEN. TRIPHOSA (STPH:.) T. Dubitata (L.) — Assez répandue dans notre contrée où le papillon vole en Août-Septembre et quelquefois au printemps après avoir hiverné. Chenille d'Octobre à Mai sur Prunus spinosa, Cornus mas, C. sanguinea, Rhamnus alaternus. — 108 — GEN -SCOTOSTA (STPH.) S. Vetulata (ScHirr.) — Assez rare, vole dans la région de la Sainte-Baume en Juin-Juillet. Chenille en Juillet-Août sur les différents Rhamnus, Sorbus aria, S. tormrnalis. GENSAEAREINSTTANIEPR L. Fulvata (Forsr) — Rare, vole à la Sainte-Baume, en Juin-Juillet, pris à la lanterne. L. Ocellata (L.) — Assez rare, Sainte-Baume, Saint-Pons, en Août, pris deux fois dans le vallon de Passe-Temps près de La Treille. L. Cupressata (HG.) — Abondant dans toute la région. Vole en Avril-Mai. Notre-Dame de la Garde, Mazargues, Montolivet, La Penne, La Bourdon- nière, Aubagne, Saint-Pons, Martigues, la Crau. Chenille en Mars sur Cupressus sempervirens, Juniperus communis, J.oxycedrus et J. phoenicea. L. Firmata (H8.) var. Olicata (RBkr.) — Assez répandue dans la contrée. En Juin, Acût et Septembre aux environs de Marseille, d'Aix, de Berre, etc. L. Salicata (HB.) — Paraît en Avril-Mai, puis en Août-Septembre aux environs de Marseille, Saint-Julien, La Rose, La Penne, Gémenos, plus abon- dant à Toulon. Hyères. Chenille sur le Gallium verum en Juillet et Septembre-Octobre. L. Fluctuata (L.) — Commun partout en Mai-Juin ; collines, campagnes, jardins. Vole dans les jardins de la Ville. Chenille en Juin-Juillet sur Plantes basses. L. Quadrifasciaria (CL.) — Assez commun Mai-Juin, Août-Septembre, Marseille, Saint - Louis-les-Aygalades, Saint-Antoine, Gémenos. Environs d'Arles, de Saint-Chamas, Martigues. Chenille en Avril sur les Taraxacum et Planlago. L. Fluviata (H8.) — Rare à Marseille, Saint-Joseph, où elle vole en Juin. Chenille sur les arbres fruilers, l'aubépine, les chênes. L. Dilutata (S. V.) — Assez rare à Marseille où cette espèce se montre en Octobre-Novembre. Saint-Just, Chàteau-Gombert, la Rose. Plus commune à la Sainte-Baume. Chenille en Mai-Juin sur les Quercus, Ulmus, Cralaegus, Prunus et Sorbus. L. Riguata (H8.) — Pas très rare, en Mai-Juin, puis Août-Septembre, aux environs de Marseille et d'Aix, plus abondante à la Sainte-Baume, Plan d’Aups. Chenille en Août-Septembre sur l'Asperula cynanchica. ON OR — L. Malvata (Rs&r.) Aubagne, Cassis, Aix, etc., en Septembre-Octobre. Chenille d'Octobre à Février sur Malva sylvestris, Lavatera punctata, L. ar- borea, Althea officinalis, A. hirsula, etc. L. Basochesiata (DuP.) — Vole à Marseille sur le littoral en Avril-Mai. puis disparait pour éclore de nouveau depuis Septembre jusqu’en Novembre. Assez commune partout aux environs de Marseille, Roucas-Blanc, colline Notre-Dame de la Garde, Montredon, Mazargues, les Calanques, Cassis. Chenille de Novembre à Mai sur Rubia peregrina et diverses plantes basses. L. Galiata (S. V.) — Répandue dans toute la région de Mai à Septembre, r’ais rare partout. Chenille de Juin à Octobre sur différentes espèces de Galium. L. Rivata (H8.) — Rare dans toute la région, sauf à la Sainte-Baume où elle est assez abondante de Mai à Août. Chenille de Juin à Octobre sur les Rosacées. L. Sociata (BkH.) — Commune dans toute la région, environs de Marseille, Saint-Joseph, Saint-Marcel, vallée de Saint-Pons, Plan d’Aups, bois de la Sainte-Baume, etc. Chenille de Juin à Octobre sur les Rosa et Rubus, sur les hauteurs elle vit aux dépens de Sorbus aria. L. Albicillata (L.) — Rare dans le département, cette espèce se trouve en Avril-Mai à la Sainte-Baume, dans le Parc d'Esparon (Var) et près de Marseille à Velaux. Chenille de Juin à Septembre sur Rubus fruclicosus. L. Molluginata (H8.) — Vole en Mai-Juin sur les sommets de la Sainte- Baume, Prairie de Saint-Cassien, Col de Bretagne, y est rare. L. Alchemillata {L.) — Paraît en Juillet aux environs de Marseille, Aix, Arles, Salon, sans ètre cependant commune. Chenille en Août-Septembre sur Lamium purpureum. L. Hydrata (TR., — De Mai à Juillet dans les localités ombragées ou humides. Les Encaneaux, Marignane, Saint-Victoret, Camargue, quelquefois bords de l’Huveaune, à la Penne, Camp-Major. Aubagne, Roquevaire. Chenille en Août- Septembre sur différentes espèces de Silene. L.Obliterata (HurN.) — Vole en Avril, puis en Juillet-Août, assez répandue aux environs de Marseille dans les collines et campagnes. L. Bilineata (L.) — Vole de Juin à Août partout dans la région. Commune le long de l'Huveaune, aux Encaneaux, à Saint-Zacharie, etc. Chenille en Juillet-Septembre-Octobre sur les graminées. L. Berberata (Scnirr.) — N'est pas rare à la Sainte-Baume, aux environs =, I CNOe — de Saint-Zacharie, Gémenos, Saint-Pons. Mai à Juillet. Moins répandue aux environs de Marseille, Saint-Menet, Sainte-Marguerite. GEN. TEPAHROCEYSTIA (F8) T. Oblongata (THNBG.) — Assez répandue dans toute la région de Mai à Juillet. Aime les endroits frais et humides, bords de l'Huveaune, de l'Arc, forêt de la Sainte-Baume. T. Laquaearia (Hs.) — Vole de Juin à Août près de Marseille, sur la chaîne de l'Etoile, au Garlaban, dans le vallon de Passe-Temps, à la Treille, à Pichauris, Sainte-Baume. Chenille en Septembre-Octobre sur Odontles viscosa et O. lutea. T. Distinctaria [Hs.) — En mème temps que l'espèce précédente, dans les mêmes localités. Assez fréquente à Aix. Chenille vit de la mème manière. T. Ultimaria (B.) — Vole en Mai-Juin, sur tout le littoral, plus abondante à Sanary, Toulon, La Seyne, Hyères qu'à Marseille où on la trouve au Château du Pharo, Parc Borély, campagnes de la Corniche, Montredon, etc., trouvée à Martigues. Chenille en Juillet-Août sur Tamarix gallica. T. Massiliata (Miir.) — Vole en Avril aux environs de Marseille, Cassis et tout le littoral partout où croit le Tamaris. Assez commune. Chenille en Juin-Juillet-Août sur Tamarix gallica. T. Nanata (H8.) var. Pauxillaria (B.) — En Juin-Juillet à la Sainte- Baume, forèt. Rare. T. Innotata (HUFN.) — Vole en Mai-Juin dans notre région où elle n'est pas rare, Chaine de Vaufrèges, Mazargues, camp de Carpiagne, vallée de Saint- Pons, La Nerthe, etc. Commune à Hyères. Chenille en Octobre-Novembre sur les Arlemisia. T. Unedonata (Mas.) — Espèce assez rare que l'on rencontre en Mars- Avril aux environs de Marseille, aux Aygalades, à La Penne, dans les collines de Gémenos et de Saint-Pons. Plus abondante vers Toulon et dans les localités où l’arbousier est commun. Chenille en Septembre-Octobre sur Arbulus unedo et A. andrachne, dont elle mange les fleurs. T. Rosmarinata (Mi ) — Assez rare, se montre depuis Octobre jusqu’en Janvier sur tout le littoral dans les vallons exposés au Midi. Chenille jusqu'en Avril sur Rosmarinus officinalis. T. Phoeniceata (RB8k.) — En Août-Septembre aux environs de Marseille, en Crau, à Berre, Chaîne de l'Etoile. I — Chenille de Décembre à Mars sur Juniberus phoenicea, J.oxycedrus, Cupressus sempervirens. T. Mnemosynata (Miir.) — Rare, vole en Septembre-Octobre avec l'espèce précédente, Chaîne de l'Etoile, etc. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mars sur Cupressus et Juniperus. T. Oxycedrata (Rer.) — Vole de Mars à Septembre partout, Marseille, jardins de la ville pourvus de cyprès, cimetières, banlieues, Aix, la Crau, etc. Chenille d'Avril à Novembre, probablement plusieurs générations, sur les différents Juniberus et Cupressus. T. Abbreviata (SrPH.) — Vole en Février-Mars dans les collines de Marseille, Septèmes, Aix, où l'espèce est rare, plus commune aux environs de Toulon, Hyères. Chenille en Avril-Mai sur Quercus suber, Q. ilex, Q. coccifera. T. Exiguata (H8.) — Assez commune en Mai-Juin dans la vallée de Saint- Pons et à la Sainte-Baume. T. Pumilata (H8.) — Commune partout en Juin, environs de Marseille, Aix, Aubagne, Auriol, Saint-Zacharie. Chenille en Août-Septembre sur les Chenopodiées. T. Pumilata var. Tempestivata (7.) — Vole avec le type et n'est pas plus rare que lui. GEN. PHIBALAPTERYX (STtPH.) P. Polygrammata (BKkH.) — Assez rare, se rencontre en Juin à Marignane, Berre, le long de l’Arc. P. Lapidata (He.) var. Millierata (Srcr.) Assez répandue dans les environs de Marseille ainsi que dans le Var, en Novembre. : Chenille en Mars-Avril sur Chimalis vitalba. P. Vitalbata (S. V.) — Vole en Maiï-Juin partout, Marseille, jardins du Museum ; toutes les banlieues, etc. ‘Chenille de Juillet à Septembre sur Clematis ritalba. P. Tersata (S. V.) — Vole de Juillet à Octobre dans les endroits frais, le long des cours d’eau ; bords de l'Huveaune, du Jarret, du Canal, à Marseille ; vallons traversés par le Canal, vailon de Forbin, bords de l'Arc, etc. Chenille avec la précédente sur la Clématite. VINORTEOSPFIECINAYE, GEN CHEMERINA (B.) GC. Caliginearia (Re8k.) — Se montre de Septembre à Janvier aux environs de Marseille, Cassis, la Ciotat, dans les vallons et garrigues exposés au Midi. Chenille en Avril-Mai sur Céstus albidus. AE — V. BOARMIINAE GEN. ABRAXAS (LEAcH.) A. Grossulariata (L.) — Très rare dans la région, nous n'avons pris cette espèce qu'à la Sainte-Baume, Col de Bretagne et forêt, en Juillet. Chenille en Avril-Mai sur Prunus spinosa, Sorbus aria. A. Sylvata (Sc.) — Moins rare que l'espèce précédente ; vole en Juin- Juillet dans la forèt de la Sainte-Baume, Col de Bretagne, Roquefavour, bois de Valabre. Très rarement dans les vallons de Saint-Marcel. Chenille en Avril-Mai sur Fagus sylvalica, Ulmus campestris. A. Pantaria(L.). — Très commun en Camargue, Mas-Thibert, à Berre, Marignane, Salon, où certaines années les chenilles dépouillent entièrement les frènes de leurs feuilles. Vole en Juin et Octobre, beaucoup moins abondant aux environs de Marseille, où on le remontre aux bords de l'Huveaune, Saint- Marcel, Saint-Menet, la Penne, Aubagne. etc. Chenille en Mai et Septembre sur les différents Fraxinus, tellement abondante dans certaines localités (Mas-Thibert), qu'il suffit de secouer un jeune frène pour en voir tomber des milliers suspendues à leurs fils. A. Adustata (SCHIFF.) — Assez rare, vole en Juin et en Août aux envi- rons de Marseille, Sainte-Marguerite, Saint-Joseph, à Marignane, Aix, etc. Chenille en Juillet-Août sur Evonimus europaeus. GEN. STEGANIA (Duep.) S. Trimaculata (ViLL.) — Assez commune de Mai à Juillet, dans les lieux frais et humides, bords du Jarret, de l’'Huveaune, de l’Are, du Canal. Chenille de Juin à Octobre sur Populus alba. S. Trimaculata var. Cognataria |[LD.) — Se rencontre avec l'espèce quoiqu’un peu plus rare qu'elle, en Juillet. Chenille en Mai-Juin sur Populus alba. GEN. DEILINIA (H8.) D. Pusaria (L.) — Vole en Juillet dans la forèt de la Sainte-Baume où elle est cependant rare. Chenille en Août-Septembre sur Quercus robür, Belula alba, Salix alba. D. Exanthemata (Sc.) — Vole de Mai à Août, avec l'espèce précédente, est aussi rare qu'elle. Chenille de Juin à Septembre sur Quercus robur, Belula alba. = ANT — GEN. METROCAMPA (LarTr.) M. Honoraria (Scnirr ) — Vole dans la région boisée de la Sainte-Baume en Avril-Mai; plus rarement aux environs de Marseille, bois de la Penne, la Gelade, vallon de Passe-Temps. Chenille en Septembre-Octobre sur Quercus robur et ©. lex. GEN. ENNOMOS (TR.) L. Quercinaria (HUFN.) — Assez rare, se rencontre en Juin-Juillet dans la forêt de la Sainte-Baume. Chenille en Mai sur les Quercus et Tilla. L. Alniaria (L.) — Vole en Juillet-Août à la Sainte-Baume où l'espèce est très rare. Chenille sur les Tilleuls, en Maiï-Juin. GEN. SELENIA (HB8.) S. Bilunaria (EsP.) — N'est pas très rare en Mai et Août, route de Saint- Zacharie à la Sainte-Baume, Forèt de la Sainte-Baume, Col de Bretagne. Vient facilement à la lumière. .Chenille en Avril et Juillet sur les Quercus robur, Tilla et autres arbres forestiers. S. Lunaria (ScHirr) — Assez commune dans les mêmes localités que l'espèce précédente en Avril-Mai-Juin et surtout en Juillet-Août. Semble assez localisée sur la route de Saint-Zacharie à la Sainte-Baume, entre le premier et deuxième ponts *Chenille Quercus robur, ©. ilex, Betula alba, Prunus spinosa, diverses Rosacées, ei: S. Tetralunaria (HurN.) — Mêmes localités, où elle est très rare, en Juillet. GEN. HIMERA (Duep.) H. Pennaria (L.) — Commune de Septembre à Novembre dans tous nos bois et collines ; Saint-Marcel, Saint-Loup, la Penne, vallon de Fabrégoules à Septèmes, environs d'Aix, vallée de Saint-Pons, Sainte-Baume. La nuance de ce lépidoptère varie du rouge brique au gris d'acier. Chenille sur Quercus ilex, Q. coccifera, Prunus spinosa. MIA — GEN. GROCALELIS (IR.) C. Elinguaria (L.) — Commune en Août-Septembre dans la plupart de nos vallons et garrigues exposés au Midi ; Calissane, Saint-Pons, Vaufrèges. Chenille en Avril-Mai, sur Quercus ilex, Q. coccifera, Prunus spinosa, Ulmus campestris, Ulex parviflorus. C. Dardoinaria (Dowz.) — Cette phalène est très rare aux environs de Marseille ; vallon de Toulouse, bois Lemaître ; plus commune aux environs de la Sainte-Baume et dans les parties élevées de la vallée de Saint-Pons, de Juin à Août. Chenille en Septembre-Octobre sur Ulex parviflorus. GEN. ANGERONA (Duep.) A. Prunaria (L.) — Rare en Provence. Se rencontre en Juin-duillet, dans la forêt de la Sainte-Baume et sur les sommets, Saint-Cassien, Col de Bretagne. Chenille de Septembre à Mai sur Prunus spinosa sorbus aria et autres arbustes. A. Prunaria, ab. Sordiata (FuEssL) — Se trouve quelques fois avec l'espèce, nous possédons de superbes exemplaires de cette aberration prove- nant de la lisière du bois de la Sainte-Baume. GEN. OPISTHOGRAPTIS (Hs) O. Luteolata (L.) — Vole dans toute la région de Mai à Juillet. Environs de Marseille. Toute la chaîne de la Sainte-Baume, Plan d’Aups (très abon- dante près de l'Hôtellerie), environs d’Aix, etc. Cheñnille de Juin à Octobre sur Crataegus oxyacantha. Prunus spinosa, elc. GEn. SEMIOTHISA (HB8.) S. Aestimaria (H8.) — Vole en Mai, Septembre et Novembre, aux environs de Marseille, Aix, Salon, Berre, Cassis, vallée de Saint-Pons. Assez commune partout. Chenille en Juin-Juillet-Octobre sur Tamarix gallica. GEN. HYBERNIA (LATR.) H. Rupicapraria (S. V.) — Rare, vole en Janvier aux environs d'Aix, les Pinchinats, collines de Saint-Zacharie. Chenille en Mars-Avril sur l'A ubépine et Prunus spinosa. = — H. Bajaria (Scnirr.) — Vole en Janvier-Février aux environs de Septèmes, vallon de Fabrégoules, d'Aix, Sainte-Baume. Chenille en Mai-Juin sur Quercus coccifera, ©. ilex. H. Aurantiaria (HB.) — Nous possédons un superbe exemplaire pris fin Octobre au Col de Bretagne. H. Marginaria (BKkH.) — Rare, en Janvier-Février dans la forêt de la Sainte-Baume, collines de Saint-Zacharie, de Gémenos. Chenille en Avril-Mai sur Quercus robur, Crataegus oxyacantha, Prunus spinosa, Rubus fructicosus. H. Defoliaria (CL) — Décembre-Janvier dans les localités habitées par l'espèce précédente. Pour obtenir les ® de ces deux espèces et de toutes celles qui sont aptères, il convient d'élever un certain nombre de chenilles. GEN. BISTON (Leacx.) B. Strataria (HUFN.) — Assez rare, paraît en Avril aux environs d’Aix, Septèmes, sur la chaîne de l'Etoile. Chenille en Mai sur Quercus robur, Q. 1lex et coccifera. GEN. HEMEROPHILA (STPx.) H. Abruptaria (THxgc.) — Vole dans nos collines de Mars à Août. Vallée de Saint-Pons, collines des environs de Marseille, jardins de la Ville, etc. Assez commune. Chenille de Mai à Octobre sur Clematis vitalba, Ulex parriflora. H. Nycthemeraria (HG.) — Plus rare que l'espèce précédente, vole dans la vallée de Saint-Pons, à la Sainte Baume ; près de Marseille, dans le vallon de la Penne, vallon de Toulouse, de Mai à Août. . Chenille sur les Genista, Cyslus, Juniperus de Mars à Juin. GEN. BOARMIA (TR.) B. Solieraria (RBr.) — Rare, vole en Mai-Juin dans nos collines de Saint-Loup, Saint Marcel, la Penne, Saint-Zacharie. Chenille en Juillet-Août sur Sparlium junceum. B. Occitanaria (Dur.) — Rare. Vole en Août-Septembre dans nos collines chaudes exposées au Midi. Chenille de Septembre à Mai sur Rosmarinus officinalis, Thymus vulgaris et T. serpyllum, se chrysalide entre les racines de la plante. B. Gemmaria (BRaHM.) — Espèce très commune répandue partout en Provence, bois, collines, jardins, vole en Juin et Septembre. — 116 -—- Chenille en Mai-Septembre-Octobre sur Ulex parmiflora, Rosmarinus offci- nas, Cralaegus oxyacantha, Ligustrum vulgare, elc. B. Gemmaria var. Abstersaria (B.) — Se prend communément avec l'espèce, à Marseille et dans toute la région. B. Secundaria (S V.) — Espèce assez commune, vole en Mai-Juin aux environs de Marseille, collines de Saint-Loup, Saint-Marcel, environs d’Aix, collines de Gémenos, de Saint-Pons, etc. Chenille en Mars-Avril sur Planlago lanceolala. B. Umbraria (H8B.) — Assez commune dans toute la région des oliviers. Nous la trouvons à Marseille, à peu près sansinterruption de Mai à Septembre partout où croit cet arbre, surtout dans le voisinage des collines. Chenille en Février-Mars sur Olea europaea et plus rarement Quercus ilex. B. Repandata (L.) — N'est pas très rare de Mai à Août dans nos collines et campagnes marseillaises, plus abondante dans les régions de la Sainte- Baume. Chenille au printemps sur les différents Rubus et Lonicera. B. Consortaria (F.) — Vole en Mai-Juin-Juillet dans la vallée de Saint- Pons, vers la Glacière et le Pic de Bretagne où l'espèce n’est pas rare. Beaucoup moins abondante aux environs de Marseille, vallon de Toulouse. Chenille sur Quercus robur, ©. ilex et différents arbustes. B. Selenaria (S. V.) var. Dianaria (HB.) — Assez rare aux environs de Marseille, vallons de la Penne, Sainte-Marguerite, Barre de l'Étoile, plus abondante à la Sainte-Baume, dans la vallée de Saint-Pons, les collines de Gémenos, Auriol, Saint-Zacharie Vole en Avril-Mai-Juin-Juillet-Août. henille sur Crataegus oxyacantha, Arbutus unedo et diverses Salvia en Mai- Juin puis en Août-Septembre. Les premières se chrysalident dans les feuilles sèches et éclosent au bout de 20 jours, les secondes se chrysalident en terre pour n'éclore qu'au printemps suivant. Gex. TEPHRONIA (Hs) T. Sepiaria (HurN.) — Vole en Juillet et Septembre aux environs d'Aix, dans les collines de Gémenos, Saint-Pons et Cuges. La chenille vit en famille sur les Lichens, les Mousses des arbres et des murs. GEN. PACHYCNEMIA (STPH.) P. Hippocastanaria (He.) — Vole en Mai-Juin dans nos collines et garrigues. Assez commune à peu près partout Chenille en Mars-Avril sur Erica mulliflora. = Hg — Gex. GNOPHOS (TR.) [ua || G. Stevenaria(B.) — Très rare, un seul exemplaire pris en Juin 1904 \P, dans la vallée de Saint-Pons, près du vallon des Crides, sur la prairie qui borde le Gours de l'Oulle. G. Furvata (S.V.). — Vole en Juin dans les vallons élevés des environs de Gémenos, Saint-Jean-de-Garguier, Saïnt-Pons, Cuges. Chenille d'Août à Avril-Mai sur les Plantes basses. G. Obscuraria (HB.) — Rare, en Juin-Juillet dans la forèt de la Sainte- Baume et sur les sommets. G. Pullata (S.V.) ab. Impectinata (G\.) — Rare. Se prend quelquefois avec l'espèce précédente. G. Variegata (Dup.) — N'est pas très rare dans nos collines et dans la région de la Sainte-Baume où on la prend d'Avril à Août. Chenille de Mai à Septembre, sur Linaria, Clematis, etc. G. Mucidaria (H8.) — Vole partout en Juin-Juillet aux environs de Marseille, sans être commune nulle part. Vallée de Saint-Pons, Sainte-Baume. Chenille sur Rosmarinus officinalis en Mai. GEN. EURRANTHIS (HB). E. Pennigeraria (H8.) Vole en Mai-Juin. Rare aux environs de Marseille, bois Lemaître, la Gelade ; plus commune à la Sainte-Baume, Plan d'Aups et lisière de la forêt, à Aix, les Pinchinats. Chenille en Avril sur le Thymus vulgaris. E. Plumistaria (ViiL.) Rare et localisé, vole en Avril aux environs d’Aix, Lakeïrié (tour de César) où nous la capturons tous les ans avec Erebia épistygne. Prise dans la vallée de Saint-Pons. Assez abondante aux environs d'Hyères. Chenille sur Dorycenium suffruclicosum en Mai. GEN. EMATURGSA (Lo.) E. Atomaria (L.) — Assez commune dans certaines localités du départe- ment en Avril-Mai, Août-Septembre. On trouve cette phalène à Berre, Salon, sur les bords de l'Arc, de l'Huveaune entre Aubagne et Saint-Zacharie, dans la vallée de Saint-Pons. Chenille en Mai-Juin, puis en Septembre-Octobre sur Lotus corniculatus. — 118 — GEN. BUPALUS (LEeAcH.) B. Piniarius (L.) — Commun dans nos collines et pinèdes en Avril-Mai ; environs de Marseille, Aix, Gémenos, Saint-Pons, etc. Chenille en hiver sur les différentes espèces de Pins. Cette espèce varie beaucoup, on rencontre des sujets dont les taches fauves sont pâles et presque blanches. GEN. SELIDOSEMA (H.) S. Ericetaria (ViiL.) — Rare, vole en Juillet-Août dans la forêt de la Sainte-Baume et au Col de Bretagne. Chenille en Avril-Mai sur Erica, Gemista, Dorycnium. B. Ericetaria var. Pyrenaearia (B.) — Un exemplaire obtenu d’éclosion en Juillet, par M. Denfer qui avait trouvé la chenille à la Sainte-Baume. S. Taeniolaria (H8.). — Assez abondante en Août, Septembre et Octobre dans les collines des environs de Marseille et d'Aix, Saint-Pons. Chenille en Mai-Juin, sur Cislus albidus, Erica mulhiflora, Quercus coccifera. GEN. THAMNONOMA (Lp.) T. Vincularia (H8.) — Un exemplaire superbe pris à la lanterne en Avril 1903 dans la vallée de Saint-Pons, près le Gours de l'Oulle. T. Contaminaria (H8.) — Rare, se prend d'Avril à Juin dans la partie élevée de la vallée de Saint-Pons, entre la Glacière et le Col de Bretagne. GEN. PHASIANE (Due.) P. Petraria (H8.) — Avril-Mai, camp de Carpiagne, barre de l'Etoile, le Garlaban. Rare partout. P. Rippertaria (Dup.) — Moins rare que P. Petraria. Vole en Juin au bord de l'Arc, environs de Berre, Aix, Roquefavour, Martigues, Camargue, Mas-Thibert. Chenille en Juillet-Août sur Salix viminalis, S. incana. P. Scutularia (Dup.)— Assez répandue mais peu abondante. En Septem- bre dans la plupart des collines de Marseille, d'Aix, Gémenos, etc. Chenille en Février-Mars sur Rosmarinus officinalis. P. Partitaria (H8.) — Vole en Septembre-Octobre, dans nos collines, Saint-Loup, Saint-Marcel, Saint-Tronc, etc., était commune autrefois sur la colline de Notre-Dame de la Garde, d'où l'espèce a PO disparu. Se retrouve dans la vallée de Saint-Pons. ro — Chenille en Octobre-Novembre sur Teucrium chamaedrys et T. flavum. P. Clatharta (L ) — Commune en Mai-Juin-Juillet dans toute la Provence, prairies, collines, surtout celles qui sont près des cultures ; commune à Saint- Pons et au pied de Sainte-Victoire. Chenille en Mars-Avril, puis en Août-Septembre sur Medicago saliva, Hedy- sarum onobrochys Anthyllis vulneraria et autres légumineuses. GEN. EUBOLIA (Due.) E. Murinaria (S. V.) — Espèce assez commune en Juin dans les terres arrosées, les prairies et même les cultures : Marignane, Berre, bords de l'Arc, Vauvenargues, vallée de l'Huveaune, etc. Chenille sur les Vicia, Medicago et autres légumineuses. GEN. ENCONISTA (Lpo.) E. Miniosaria (Dup.) — Rare dans les environs de Marseille, collines de Vaufrèges, plus fréquent à Saint-Pons, Gémenos où cette espèce se prend à la lanterne en Août-Septembre. Chenille en Mars-Avril sur Genista scopus et Ulex parviflora. E. Miniosaria var Perspersaria (Dup.) — Se rencontre quelquefois avec le type. E. Agaritharia (Darpoin ) — Rare, prise en Septembre-Octobre dans le vallon de Toulouse et surtout dans les nombreux vallons qui partent d'Auriol, Saint-Zacharie, Gémenos, Saint-Pons pour aboutir à la Sainte-Baume. Chenille sur les Genisla et Ulex. GEN. SCODIONA (B.) S. Emucidaria (Dur.) — Rare aux environs de Marseille où elle vole en Mai-Juin, plus abondante près de Rognac, Gardanne, Aix. Chenille en Mars-Avril sur différentes Arlemis. S. Conspersaria (S.V.) var. Turturaria (B.)— Deux exemplaires pris le s Juillet 1901 dans la vallée de Saint-Pons. S. Lentiscaria (Donz.) — Très répandue dans la région, mais rare partout, vole en Mars-Avril dans toutes les collines des communes de Marseille, Aix, Aubagne, Auriol, etc. Chenille de Septembre à Janvier sur Thymus vulgaris, Cistus et différentes espèces d’'Helianlhemum. EN — GE. ASPILATES (Tr:) A. Gilvaria (S.V.) — En Juillet-Août dans toute la région : prairies et terres humides. Plaines cultivées de la Crau, Miramas, Salon ; près de Marseille la Penne, Aubagne, Saint-Zacharie. Chenille en Mai-Juin sur Aclullea nullefolium. A. Ochrearia (Rossi.) — Vole en Avril-Mai dans toute les prairies de la Provence, où elle est plus ou moins abondante. Chenille sur les Plantago, Medicago, Lolus, Scabiosa. GEN. PROSOPOLOPHA (Lo.) P. Opacaria (Hs.) — Cette belle phalène est répandue dans tout le Midi où elle vole en Septembre et Octobre. Commune autrefois à Notre-Dame de la Garde et ses environs, elle y est assez rare aujourd'hui ; on la trouve dans toutes les collines de Saint-Loup, Montredon, le Cabot, Sainte-Marguerite, la Penne, Saint-Marcel, Aubagne. Auriol, Gémenos, Saint-Pons, Col de Bretagne, Cassis, la Ciotat. | Chenille de Décembre à Mai sur les Genisla, Ulex parviflora, Dorycnium suffruclicosum, Rosmarinus officinalis, elc. Très facile à élever en captivité- P. Opacaria aber. G Rubra (SrrH.) — Assez fréquente, vole avec l'espèce On rencontre tous les passages du type à cette remarquable aberration. GEx. CIMELIA (Eo.) C. Margarita (He) — Cette ravissante petite phalène, la plus belle que nous ayons en France, vole en plein jour en Mai et se prend également à la lanterne Elle est très rare en Provence, où on la trouve aux environs d’Aix, aux Pinchi- nats ; à Auriol près d'un petit ruisseau qui provient des collines des Infernets et des Encaneaux. N'a jamais été rencontrée aux environs immédiats de Marseille. Millière qui a vu la jeune chenille prétend qu’elle appartient au groupe des Xylophages et vit selon toute probabilité dans l'intérieur de l’Arundo donax ! NOLIDAE GEN. NOLA (LEACH.) N. Togatulatis (HB.) — Deux exemplaires pris à la lanterne fin Juin 1903. dans la vallée de Saint-Pons, près de la Glacière. Chenille sur Quercus robur, en Maiï-Juin. N. Albula (Scuirr.) — Très rare, Col de Bretagne en Juin-Juillet. CYMBIDAE GEN. EARIAS (HB8.) E. Chlorana (L.) — Cette jolie espèce est commune sur les bords de l’'Huveaune, la Penne, Saint-Menet, Aubagne, Gémenos, en Juin. Nous l'avons trouvée également dans quelques campagnes de Saint-Barnabé, Sainte- Marguerite, au Parc Borély, etc. Chenille en Mai sur les Saules ; elle mange les plus jeunes feuilles dans lesquelles elle se tient cachée et se transforme dans une coque blanche soyeuse. GEN AMEOPALEA" (ES;:) H. Prasinana |L) — Moins commune que E. Chlorana, cette jolie espèce en Juin-Juillet, dans la forêt de la Sainte-Baume, dans les environs de Géme- nos, de Saint-Pons, et à Marseille dans les bois de la Penne. Chenille en Août-Septembre sur les Quercus dont elle dévore les jeunes feuilles. Elle se métamorphose dans une coque ovale blanche, soyeuse et transparente qui permet de voir la chrysalide dont les pterotèques sont verts. H. Bicolorana (FuEssi.) — Se trouve avec l'espèce précédente dans les mêmes localités et à le mème époque. La chenille vit dans les mêmes conditions. SY NTOMIDAE GEN AD VSAUEESAEE:) D. Ancilla (L.) — Répandue partout mais abondante nulle part, collines des environs de Marseille, vallons de Toulouse, de Saint-Marcel, de Passe-Temps, Notre-Dame-des-Anges, Aix, colline de la Keïrié, etc., en Juillet. Chenille en Mai-Juin sur les Lichens. D. Punctata (F.) — Plus rare que D. Ancilla, vole le matin et le soir, en Juin-J'uillet dans la vallée de Saint-Pons, dans les collines de Gémenos, Saint- Zacharie ; les prairies de la Sainte- Baume. Chenille vit en Avril-Mai, de Lichens. ARCTIIDBAE AE CIRRINYAME: GEN. SPILOSOMA (STPH.) S. Mendica (C1.) — Répandue dans toute la Provence, Marseille, Aix, Arles, Berre ; ne s'éloigne pas beaucoup des cultures, jardins, campagnes, bord des eaux. Vole en Mai-Juin. Chenille en Juillet-Août sur les Rumex, Plantago, Sonchus, etc., s'élève très facilement. Se chrysalide dans une coque grisâtre assez grossière et n'éclot que l'année suivante. S. Lubricipeda (L.) — Beaucoup plus rare; en Maiï-Juin, bords de l'Huveaune, Saint-Marcel, Saint-Menet, la Penne, Aubagne, Auriol, etc. Sainte-Marguerite, la Rose. Chenille en Septembre-Octobre, à peu de distance des habitations, vit de plantes basses, qui croissent près des chemins, des cultures, etc. S. Menthastri (EsP.) — Commune partout en Mai-Juin, jardins, cultures, chemins, bord des cours d’eau, etc. Chenille de Juillet-Octobre sur les Menthes, Orlies et plantes basses. Elle se distingue par sa ligne dorsale quelques fois blanche, d'autres fois rose ou rouge. Lorsque l'époque de sa nymphose approche on la voit courir le long des murs en nombre quelques fois assez important ; elle se transforme dans une coque lâche flxée sous une corniche, dans le creux d’un mur ou sous une pierre. S. Urticae (EsP.) — Plus rare que les précédentes. vole en Mai-Juin. Environs de Marseille, d'Aix, trouvée au Plan d'Aups et à la Ferme de Giniès sur la lisière de la forêt de la Sainte-Baume. Chenille pendant l'hiver jusqu'en Mars sur toutes sortes de plantes basses. GEN. PHRAGMATOBIA (STPx.) P. Fuliginosa (L.) — Vole en Mai-Juin, répandue partout. On la trouve fraîchement éclose contre les murs, les arbres, etc. Varie beaucoup. Chenille tout l'hiver jusqu'en Mars sur Lappa major et une infinité de plantes basses. GEN. RHYPARIA (H8. R. Purpurata (L.) — Rare en Provence, nous ne l'avons rencontrée jusqu'à présent qu'à la Sainte-Baume, Plan d’Aups et lisière de la forêt où elle paraît en Juillet. =. 3 Chenille en Avril-Mai sur diverses plantes basses et Chardons qui croissent dans le Plan d'Aups. GEN. DIACRISIA (H8.) D. Sanio (L.) — Se rencontre en Septembre dans la Crau, Entressen, Saint- Martin de Crau, où elle n'est pas rare. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur Taraxacum, Plantago et autres plantes basses GEN. ARCTINIA (EitcHWaLp.) A. Caesarea (Gorze.) — Rare dans la région ; on trouve ce papillon en Juin dans la vallée de l'Huveaune, dans les cultures de Pont de l'Etoile, Roquevaire, Auriol, Saint-Zacharie ; rare aux environs d’Aix. Cherille en hiver sur les Plantes basses. GEN. ARCTIA (ScHRKk.) A. Caja (L.) — Commune partout en Mai-Juin, puis fin Juillet-Août, jardins, cultures, chemins, etc. Chenille très abondante depuis Août jusqu'en Avril-Mai, puis en Juillet. On la rencontre toute l’année, et quelques fois en si grand nombre qu'elle peut compromettre certaines cultures, ce qui arriva il y a quelques années au Jardin Zoologique où un carré de chrysanthèmes devint la proie de ces chenilles. Cette larve est polyphage; elle s'élève très bien et se transforme dans une coque soyeuse composée de fils mal tissés ; elle éclot au bout de quinze jours en été, les dernières n'éclosent qu'au printemps suivant. A. Villica (L.) — Commune partout en Avril-Mai, aussi répandue mais moins commune que Caja. Chenille en Février-Mars dans les jardins, cultures, bord des chemins, fossés, etc., très abondante aux abords du Palais Longchamp où elle vit de plantes basses et graminées. S'élève facilement. A. Fasciata (Esp.) — Rare. Vole en Juin aux environs de Marseille, le Cabot, Sainte-Marguerite, Vaufrège, aux environs d'Aix, à Saint-Zacharie, au Plan d’Aups, plus commune à Hyères. Chenille en hiver jusqu'à fin Avril sur diverses plantes basses. S'élève facile- ment et comme les autres Arctia s’accouple et pond en captivité. A. Hebe |L.) — Assez commune en Avril-Mai dans les environs de Marseille, Saint-Barnabé, Sainte-Marguerite, la Penne. Répandue dans toute la région. Chenille difficile à trouver. On la rencontre sur le bord des chemins dans les touffes de Cynoglossum piclum, Taraxacum dens-leonis, etc., mais elle s’accom- next == mode de toutes sortes de plantes basses, laitrons, chicorées, ete. Ce papillon se reproduit très bien en captivité, mais les jeunes chenilles parvenues à leur troisième mue meurent presque toutes et peu d’entre elles passent l'hiver. A. Maculosa (S. V.) — Très rare dans le département, se prend en Juillet dans les environs de Saint-Zacharie. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur les Rumex et autres plantes basses. À. Casta (Esp.) — Cette jolie Arctia est très rare en Provence. On la prend en Mai-Juin à la Sainte-Baume, Plan d'Aups et lisière du bois ; dans les collines de Saint-Zacharie, d'Auriol, de Gémenos, dans le haut de la vallée de Saint-Pons, Pic de Bretagne, etc. Chenille en hiver jusqu'en Mai sur différents Galum. GEN. EUPREPBIA (O.) E. Pudica (Ese.) (1) — Vole en Août-Septembre et vient comme A. Casa à la lumière. Répandue dans toute la Provence où elle est plus ou moins commune suivant les localités. A Marseille on la trouve abondamment sur la colline de Notre-Dame de la Garde ; elle est plus abondante encore aux abords du Palais Longchamp où nous trouvons la chenille par centaines. Se trouve aussi en bien moins grand nombre à Saint-Marcel, la Barrasse, la Penne, aux environs d'Aix. Nous l'avons trouvée à Hyères. Comme A. Afropos, ce papillon émet en volant un son stridulant. Chenille jusqu'en Mai sur les Graminées sur lesquelles on les trouve le soir à la lanterne. Le jour elle vit au pied de la plante ou sous des pierres. Elle forme en Mai une coque dans laquelle elle demeure enfermée enroulée sur elle-même jusqu'à sa nymphose qui a lieu environ quinze jours avant l'éclosion; celle- ci se produit de fin Juillet à fin Août. GEN. CALLIMORPHA (LATR.) C. Quadripunctaria (Poba.) — Ce beau papillon est commun partout en Juillet-Août ; il se tient caché pendant le jour dans les lierres, contre les troncs d'arbres, les murs recouverts de feuillage, dans les buissons et bosquets. Abon- dant dans tous les jardins de Marseille, on le retrouve jusqu'aux sommets de la chaîne de la Sainte-Baume. Chenille polyphage, passe l'hiver et termine sa croissance en Avril-Mai ; très cachée pendant le jour, on la rencontre la nuit, à la lanterne, mangeant les Coronilla, l'Osyris alba, les Spartium, Ulex parriflora, Cystus et toutes sortes de planles basses. S'élève très bien en captivité. (1) Siepi. — Encore Euprepia pudica. Feuil. des Jeu. Nal., n° 387, Janv. 1903. GEN. COSCINIA !{H8. C. Striata (L.) — Se prend en Juin-Juillet à la Sainte-Baume où cette espèce est rare. Plan d’Aups, lisière de la forêt. Chenille en Avril-Mai sur plantes basses. C. Striata var. Melanoptera (BrRaHM.) — Se rencontre quelques fois avec l'espèce, forêt de la Sainte-Baume, sommets. C. Cribrum (L.) — Vole de Juin à Août à la Sainte-Baume où l'espèce n’est pas rare, on le prend plus rarement aux environs de Marseille, Mon- tredon, Mazargues. Chenille en Mai sur différentes plantes basses. C. Cribrum var. Rippertii (B.) — Cette rarissime variété pyrénéenne a été obtenue par notre ami M. Denfer, qui a trouvé la chenille à la Sainte-Baume en Mai 1905. C. Cribrum var. Punctigera (FrR.) — Deux exemplaires capturés en Juin 1900 dans la forêt de la Sainte-Baume. Une éclosion obtenue le 1°” Août 1903 d'une chenille prise le 23 Mai 1905 à l'île de Maïre près Marseille sur l'Immortelle, Helichrysum sloechas. C. Cribrum var. Candida (Cyr.) — Une éclosion obtenue en Juillet 1903, d’une chenille trouvée à Cassis sur Vinceloxicum officinale, et une autre de chenille trouvée à l'île de Jarre le 23 Mai, sur Planlago subulala. Il résulte de ces observations que deux chenilles de Coscinia trouvées le même jour sur deux Îles situées à quelques milles de distance, nous ont donné, l'une Puacligera, l’autre Candida. Nous conservons précieusement ces sujets dans notre collection. GEN. HIPOCRITA (HB.) H. Jacobaeae (L.) — Inconnue aux environs de Marseille. Vole en Avril, Mai et Juin aux environs de Salon, Grans, Pélissane, partout dans les jardins, les champs et cultures. Chenille en Juillet-Août sur Senecio vulgaris et S. Jacobaeae. GEN. DEIOPEIA (STPu.) D. Pulchella (L.) — Très commune autrefois en Mai et Octobre, aux environs de Marseille ; Montredon, Saint-Just et La Rose, aux bords du Jarret, parc Borély, La Penne, dans les champs ; est devenue depuis une vingtaine d'années très rare dans le département. Nous l'avons prise récemment, le 1" Novembre 1902, sur la plage sabionneuse du Prado ; en Mai 190$ au Plan d'Aups, Sainte-Baume. Le 28 Août de cette même année nous avons capturé dans — 126 — le jardin botanique de l'Ecole de Médecine une & fécondée qui pondit aussitôt trente-deux œufs sur un Heliolropium europaeum, ceux-ci donnèrent naissance le 3 Septembre à des chenilles qui se chrysalidèrent le 28 Septembre pour éclore du 2 au 7 Novembre suivant ; l'évolution complète ayant à peine nécessité deux mois. La chenille de D. Pulchella a donc au moins deux générations, l'une en Juin, l’autre en Août-Septembre; elle se présente aussi, quoique provenant des mêmes pontes, sous deux livrées différentes dans lesquelles le noir ou le rouge dominent. La chrysalide est entourée d'une légère coque soyeuse. Les papillons de cette espèce reçus du Tonkin ne diffèrent en rien de ceux de Provence. IT LITHOSTINAE GEN. PAIDIA (H8.) P. Murina (H8.) —— Un exemplaire obtenu en Juin d’une chenille trouvée à La Penne, près de Marseille, sur du Lichen. GEN. ENDROSA (HB.) E. Irrorella (C1.) var. Flavicans (B.) — Juin-Juillet, assez rare dans la vallée de Saint-Pons. Sainte-Baume ; plus rare encore aux environs de Marseille, La Penne, Saint-Marcel. Chenille en Mai sur le Lichen des rochers. Gen. LITHOSIA (F.) L. Lurideola (Zi\ck.) — Vole en Juin-Juillet dans la forêt de la Sainte- Baume, où elle n'est pas commune. Chenille en Mai sur le Lichen des arbres, cachée pendant le jour sous les feuilles. L. Complana (L.) — Très commune en Juillet-Août à la Sainte-Baume où elle se prend à la miellée. Trouvée aussi dans la vallée de Saint-Pons, Gémenos, Saint-Zacharie, bois de La Penne. Chenille vit comme la précédente. Pour élever les chenilles de Lithosia avec succès il convient de mouiller souvent les écorces couvertes de Lichens sur lesquelles on les entretient. L. Caniola (H8.) — Rare, vole avec les espèces précédentes. == 27 — ÉLE DER OGMN PDF GEN. HETEROGYNIS (R8r. H. Penella (H8.) — Commune en Juin-Juillet à la Sainte-Baume, surtout sur les sommets, Col de Bretagne, Saint-Pilon, Saint-Cassien ; à Gémenos, sommets des collines ; près de Marseille, à Notre-Dame-des-Anges, barre de l'Etoile, à Aix, chaîne Sainte-Victoire. Plus rare dans les vallons de la Penne. La ® de cette espèce est aptère et sort peu du cocon. Chenille en Avril-Mai sur Genisla scorpius, Quercus coccifera. ZYGAENIDAE EF. _ZYGAENINAE GEN. ZYGAENA(F) Z. Erythrus (H8.) — Assez localisée, La Penne, Gémenos, La Bour- donnière, environs d'Aix, en Juin-Juillet. Chenille en Juin sur Eryngium campestre ; se chrysalide dans une coque jaune luisante fixée sur la feuille de l'Eryngium. Z. Scabiosae (SCHEVEN.) — Rare. En Juin sur les sommets de la Sainte- Baume, Pic des Béguines, de Saint-Cassien, de Fontfrège, sur la prairie natu- relle qui s'étend le long de ces roches sur le versant septentrional. Chenille sur différentes légumineuses parmi lesquelles nous citerons Anthyllis vulneraria et A. montana. On trouve en Mai la larve dans les roches sous les touffes formées par cette dernière plante. Z. Sarpedon (Hs.) — Vole en Juin-Juillet. Plus répandue que Z. Erythrus. La Penne, Saint-Marcel, Gémenos, Saint-Pons, toute la vallée jusqu'au col de Bretagne, Sainte-Baume, Saint-Zacharie. Chenille en Mai et quelques fois avec Erythrus sur les mêmes plants d'Eryn- gium campestre. Z. Alchilleae (Esp.) — Assez rare. Vole en Juillet à la Sainte-Baume, prai- rieS qui bordent la forêt, Col de Bretagne. Chenille en Mai-Juin sur les Trifolium et autres légumineuses. Z. Meliloti (Esp.) — Vole en Juin-Juillet dans la région de la Sainte- Baume, rare aux environs de Marseille, vallon de Toulouse. Chenille en Mai sur les Légumineuses. 128 — Z. Trifolii (Esp.) — Répandue dans toute la région en Juin et Août, Collines des environs de Marseille : Saint-Loup, Saint-Marcel, La Barrasse, La Penne, vallon de Toulouse, etc. Environs de Berre, d'Aix, Septèmes, Salon, Sainte-Baume, etc. Chenille en Mai-Juillet sur les Trifolium, Lotus, Hippocrepis et autres légumi- neuses sur lesquelles elle vit à découvert. Z. Lonicerae (SCHEVEN.) — Vole en Mai-Juin dans la vallée de Saint- Pons, à la Sainte-Baume, près de la forèt où elle n’est pas abondante. Près de Marseille on la trouve dans les vallons de Saint-Marcel, Le Cabot, La Penne. Chenille en Avril-Mai sur différentes Légumineuses, Lolus corniculalus, les Trifolium, Hippocrepis, etc. Z. Filipendulae (L.) — Commune partout dans la région de Juin à Août. Bois et collines des environs de Marseille, d'Aix, toute la région de la Sainte- Baume, etc. Chenille en Mai sur les Trifolium, Scabiosa et différentes Légumineuses et plantes basses ; se chrysalide dans une coque jaune paille luisante. en forme de bateau, fixée le long des tiges sèches de Graminées. Cette Zygaena varie souvent, et l’aberration flara chez laquelle le rouge est remplacé par le jaune se rencontre quelques fois. Nous en possédons un exemplaire capturé à Saint-Pons. Z. Transalpina (EsP.) var. Astragali (BK«H.) — Rare, mais se prend à la Sainte-Baume, Col de Bretagne, Pic Saint-Cassien, en Juillet. Chenille en Mai sur les légumineuses : Trifolium, Hippocrepis. Z. Lavandulae (EsP.) — Vole en Mai et en Juin un peu partout en Pro- vence, sans être commune nulle part. On la trouve dans les environs de Mar- seille dans les vallons de Toulouse, de Forbin, des Escourtines ; à Gémenos, à Saint-Pons, à Auriol, au Plan d’Aups, sur la lisière du bois de la Sainte-Baume ; sur le flanc de la chaîne Sainte-Victoire, près d'Aix, ainsi qu'à Beaureccueil, au Tholonet, à la tour de César, etc. Chenille en Janvier-Février sur Dorycnium suffructlicosum. Z. Lavandulae ab. Consobrina (GErm.) — Cette forme qui se distingue du type par la confluence des taches rouges des ailes est beaucoup plus com- mune que l'espèce dans notre région. On la rencontre dans les mêmes localités que l'espèce et aux mêmes époques. Z. Rhadamanthus (EsP.) — Anime nos vallons en Mai et Juin. Cette belle zygène n'est commune nulle part et semble assez localisée. Près de Marseille, vallons de la Penne, rare ; Aix. vallons et collines du Tholonet, les Pinchinats. Gémenos, vallons et collines. Auriol, Saint-Pons, Gours de l'Oulle. Glacière du Col de Bretagne. Hyères. Chenille en Février-Mars sur les touffes de Dorycnium suffruclicosum. Z. Hilaris (O.) — Vole dans la première quinzaine de Juillet. Rare aux environs de Marseille, vallon de Toulouse, plus abondante à Gémenos, Saint- Pons, Saint-Zacharie. Z. Fausta (L.) — Paraît en Août-Septembre, commune dans toutes nos collines, Mazargues, Saint-Marcel, vallon de Toulouse, La Penne, Gémenos, Saint-Pons, Sainte-Baume. Environs d'Aix, Cassis. Limites de la Crau, etc. Chenille en Mai sur la Coronilla Juncea. C. nunima, Hippocrepis comosa, Ornithopus puerpusilus. Z. Carniolica (Sc.) — Vole en Juillet dans la vallée de Saint-Pons où elle est assez rare ; collines de Cassis, Hyères. Chenille en Mai-Juin sur Dorycnium suffruchicosum. Z. Carniolica var. Hedysari (H8.)— Très rare, se prend quelques fois avec l'espèce dans la vallée de Saint-Pons, au Col de Bretagne. Z. Occitanica (VizL.) Parait en Juillet, abondante dans certains vallons de Marseille ; vallon de Toulouse, vallon de Forbin, à Saint-Marcel, vallon de la Folie, près le Logis-Neuf, la Barrasse, les Eaux-Vives, Passe-Temps, à la Treille. Gémenos, Saint-Pons, Saint-Zacharie. Prairies de la Sainte-Baume. Chenille en Juin-Juillet sur Dorycnium suffruclicosum, sur lequel elles vivent en famille. Chrysalide soyeuse, ovale, jaune ou blanche, fixée entre les minces rameaux de doryenium. Z. Occitanica var. Albicans (Srcn.) — Cette belle variété se distingue de l'espèce par ses ailes antérieures presque blanches parsemées de petites taches rouges et noires. Très rare, se prend avec l'espéce. Vallée de Saint- Pons. Toutes les zygènes volent au soleil, butinant les diverses fleurs de compo- sées et de labiées qui embaument nos collines. GEN. AGLAOPE (LaTr.) À. Infausta (L.) — Assez rare. Se trouve en Juin dans la vallée de la Folie, près Marseille, dans la vallée de Saint-Pons, entre la Glacière et le Col de Bretagne. Forêt de la Sainte-Baume. Sommets de Saint-Cassien. Chenille en Avril-Mai sur Prunus spinosa, Cralaegus oxyacantha. GEN. INO (LEACH.) I. Pruni (Scnirr.) — Rare. Vole en Juin-Juillet dans la Sainte-Baume, Col de Bretagne, sommets Saint-Cassien ; chaîne Sainte-Victoire Près de Marseille très rarement, vallon de Passe-Temps, à la Treille et colline du Garlaban. 17 = ISO Chenille en Avril-Mai sur Prunus spinosa, Erica multiflora. I. Globulariae (H8.) — Commune en Juin-Juillet dans les collines de Gémenos, Saint-Zacharie, montée de la Sainte-Baume, près la Grande-Bastide, Saint-Pons, Glacière, vallon des Crides, environs d'Aix, chaîne de Sainte- Victoire. Marseille, vallons et collines d’Allauch et de la chaîne de l'Etoile jus- qu'au mont Garlaban. Berre, Salon, etc. Chenille en sur Globularia pulgaris, G. cordifolia et G. alypum, Centaurea jacaea et Scabiosa. I. Statices (L.) — Aussi commune que l'espèce précédente, dans les mêmes localités aux mèmes époques. Chenille en Mai sur les Rumex et autres plantes basses. I. Geryon (H8.)— Assez commune dans la vallée de Saint-Pons, au Col de Bretagne et sur les sommets de la Sainte-Baume en Juin. Chaîne Sainte- Victoire, versant méridional. Chenille en Mai sur Helianthemum vulgare, H. italicum, etc. COCHErTDIDAE GEx. COCHLIDION (Hs.) GC. Limacodes (HurN.) — En Maiï-Juin sur la forêt de la Sainte-Baume où cette espèce est rare. Chenille en Août-Septembre sur les Quercus, Fagus, A cer. PSYCHIDAE GEN. PACHYTELIA (WEsrTw.) P. Unicolor (Hurx.) Très commune à Marseille, dans ses environs et dans toute la région. Vole en Juin-Juillet. @ aptère ne quitte pas son fourreau où le g' vient la féconder. Chenille de Mai à Juin, vit dans un fourreau composé de soie à laquelle sont adaptés des débris végétaux, des grains de poussière, petits morceaux de papier, etc. Très commune contre les murs du Palais Longchamp. Vit de Gramunées et se fixe à un objet quelconque pour se chrysalider. GEN. AMICTA (HEYL.) A. Febretta (Boyer.)— Vole en Juin, commune aux environs de Marseille, Aix, etc. Vit dans les prés, les collines et les jardins. ® aptère. Chenille de Février à Mai dans un fourreau soyeux recouvert de débris végé- taux. Vit de Graminées. — IA — GEN. HYALINA (R&r.) H. Albida Esp.) — Cette jolie espèce se rencontre en Mai-Juin aux envi- rons de Notre-Dame de la Garde et plus abondamment dans la vallée de Saint-Pons. GEN. OREOPSYCHE (SPr.) O. Gondebautella (Mii1.) — Eclot en Mars-Avril ; n'est pas rare à Saint- Marcel, Saint-Menet, Aubagne Chenille sur Graminées, en hiver, jusqu'à fin Février. O. Angustella Hs.) — Le mâle vole en Juin, assez rare mais répandu dans toute la région. La ® est aptère. On rencontre la chenille dans son fourreau jusqu’en Mai sur les Graminées. O. Atra |[L.) — Le 6‘ vole en Juillet dans la vallée de Saint-Pons, Saint- Zacharie. Rare à Marseille où on le trouve à Montredon, Marseille-Veyre, sur les hauteurs de Mazargues. Q aptère. Chenille jusqu'à Juin dans un fourreau recouvert de grains de sable et de débris végétaux. GEN. PSYCHE (Scark.) P. Constancella (BrD.) — Rare. Sainte-Baume. sommets, en Avril-Maiï. Le fourreau est recouvert de brins de mousse. GEN. EPICHNOPTERIX. (H8:) E. Pulla Esp.) — Le ©‘ vole en Mai dans toute la région sans être commun nulle part. Chenille jusqu'en Avril dans un fourreau étroit recouvert de fins débris de graminées disposés en long sur toute la surface. GEN. FUMEA (Hw.) F. Casta (Pazz.) — Avril-Mai. Très commun à Marseille et ses environs, Aix, région de la Sainte-Baume où elle serait plus rare. Chenille dans un petit fourreau très abondant contre les murs du Palais Longchamp à Marseille, et que l’on rencontre sur tous les chemins pendant l'hiver, jusqu'en Février-Mars. SESIIDAE GEN. TROCHILIUM Sc.) T. Apiformis (CL.) — Commun en Maï-Juin, partout où se trouvent de vieux peupliers, Jardin Zoologique de Marseille, Plateau Longchamp, Parc Borély, bords du Jarret, de l'Huveaune à la Penne, Aubagne, Camoins- les-Bains, etc. —_— ED — La chenille passe deux ans dans la partie inférieure du tronc des vieux Populus alba, P. nigra, P. mirginica, et quelquefois de Salix, établissant de nombreuses galeries dans l'arbre. La nymphose s'opère sous l'écorce, et le papillon en éclosant, entraîne la chrysalide qui reste retenue par les piquants des derniers segments. L'éclosion se produit le matin vers huit heures. La femelle pond plusieurs centaines d'œufs, extrèmement petits, couleur chocolat, absolument sphériques, ressemblant à de la graine de Tabac. GEN. SCIAPTERON (STGr.) S. Tabaniformis (Rorr.) — Un sujet capturé à l'éclosion sur le tronc d'un Peuplier de Virginie du Jardin Zoologique en Mai 1901. GEN. SESIA (F.) S. Tipuliformis (CL.) — Assez rare et surtout difficile à trouver. Vole en Mai-Juin, dans la vallée de Saint-Pons, près de la Glacière, à Roquefourcade, au Col de Bretagne, à la Sainte-Baume. S. Vespiformis (L.) — Rare, enJuillet, la Penne, Sainte-Baume. S. Stomoxyformis (H8) — Un exemplaire en Juin au Parc Borély. Ichneumoniformis (S. V.) — En Juin dans la vallée de Saint-Pons, clairière de la forêt de la Sainte-Baume. S. Chrysidiformis (Esp.) — Vole en Juillet, Mazargues, Saint-Marcel, vallon de Forbin, campagnes du Prado, Jardin Zoologique, Saint-Pons, Sainte-Baume. La plupart des chenilles de Sesia vivent durant deux années dans les tiges d’arbustes, et ne se chrysalident que peu de temps avant l'éclosion COSSIDAE GEN. COSSUS (F.) GC. Cossus (L.) — Commun et répandu partout ; Marseille, dans les jardins de Longchamp, La Blancarde, les Olives, etc. Bord des eaux, Jarret, Huveaune, environs d’Aix, Berre, etc. Chenille vit deux ans dans l'intérieur des Populus, Salix, Prunus, Pyrus, Punica granatum. Elle se chrysalide peu de temps après l'éclosion et la chrysa- lide vide reste fixée dans le cocon au dehors de l'écorce par les piquants dont sont munis ses derniers segments. On peut élever cette chenille en la plaçant dans une boîte en métal, qu'elle ne puisse ronger, contenant de la sciure et des morceaux de pomme. — NS — GEN. DYSPESSA (H3.) D. Ulula (BKH.) — Paraît en Mai-Juin, rare, environs de Notre-Dame de la Garde, Montredon, château Talabot. Chenille en hiver jusqu'en Avril dans les gousses d'Aïl. GEN. STYGIA (EATR.) S. Australis (Larv.) — Rare, vole en Juillet aux environs d'Aix, à Gémenos et dans le bas de la vallée de Saint-Pons ;: à Marseille, Camoins- les-Bains. Chenille en Mai sur Celtis australis. GEN. ZEUZERA (Lare. G. Pyrina (L.) — Commune partout en Juin-Juillet, jardins de Marseille, promenades et boulevards ; campagnes des environs ; commune enfin dans toute la région. Chenille vit deux ans dans l'intérieur des Marronniers, des arbres fruitiers et d’une foule d'arbres forestiers auxq'els elle cause de grands dégâts. Peut s'élever comme celle de C. Cossus HEPIALIDAE GEN. HEPIALUS (F.) H. Sylvina (L.) — Commun en Juin dans les prairies des environs, de Marseille, la Rose, Saint Menet, la Penne. Cheñnille vit deux ans dans les racines de Salvia, Rumex et Graminées. H. Lupulina (L.) — Commun de Juin à Octobre dans les campagnes de Marseille et ses environs, Palais Longchamp, Parc Borély, château du Pharo, colline Pierre-Puget, propriétés du Prado, etc. Visite le soir les corbeilles de Pétunias, Verveines, Salria. Chenille en hiver jusqu'en Avril dans certaines racines. H. Ganna {H8.) — Rare. Vole en Mai dans le vallon de Toulouse. Plus commun dans la forêt de la Sainte-Baume. H Hecta (L.) — Assez commun dans les environs de Marseille où on le prend de Juillet à Octobre avec H. Lupulina. — UE = TABLE ALPHABÉTIQUE DES GENRES A ABIAXAS EE Ce ere eme chiens 112 ADIOSTOIAE EE RS cine ere 93 ACherONtId 2... mec cecee rc . 44 HaLAASSo SE Coacocowsbocosonooodoonc 102 AGONDIA es see lee sels e cet cle cie 90 ACYONYGLA = ee ee essence 05 Adopaeas. cc. no ER 0 ODdos RUe A1 NEED act ou voor coro-ccvoconoo ie UE ÉVAOIER 06 do0e Hood a0naonor De 0 64 Mit tecan oo soccer oc roc 130 AMIMOCONIAS ces eee -e---e ce 74 nlojiieecc-coccu tous ohobe-b 0e 82 AMAILIS HAE eee elle eesiensie sieste cie les eiatele * 107 NET Etoosogoumbo so oitooncond To 0e 89 Nana Rss rsoodessonasoueeoncutode 84 ANgeErONA.. ... semestres 114 AnOPhid eee ec: e-eecreree 96 APAMIEAL ===... e-rrlelee D ADARUTAE EEE EE cc -----------ee-.e 25 ADS EE ee r----c-creete-Ler .. 100 AIPOPESIES Ass -ree ce -rec-civette 98 Edo sodooneusoncoodoc om on abr 20 oo)MEs Mo aononoeenoes so: movotos 74 INT onac sie danobo nono 123 IN ÉIodoBe 60 cobdocogobo no bb og 12 ÉNFMTUBSsonboac oocecdenon000000 28 HSMEMES To ooognoacescicoodou cocouue 120 AUpiades armee etre 2 B PACE Spb nnanocbadoododbeono con 115 BRAFANASE SE RE ee eee Coca 115 BTOtOlOMIA Es - c--rremene-elece 77 ONNIELS SE hondcog-ecosvoodoecs oo 70 BEGe 08, céonelooonotvecoouopoboaone 118 C (CHTORITAIEE Sonde Couodoaocdeeo sos 124 (Can Es astorocdao om ee Tara 36 GANOPISNAR EEE CE crrePec ces ee 76 CAlOCAMPAEE EE LE EE EEE ere 87 CalophaS A EEE eee eee eee CCE 87 (liitiosoooscemendtancooncbeusot oc 83 CATAUTINA Rec. So CArChAaTOAUS EE eee... +-.erc 42 GAÉEDN AREAS eee Ce D 96 Catocalar:ve OMS LL TS NN EM 96 Cellenar rer oaetorereeCie 71 CerUTA rs eo er ee Cher CE 51 COTE NES oc asaossoocccootesdouue 50 CHATAXES EE D Msn tc ee re Lee 2 Chematobia nee eee cscereses 107 Chemenina EE Ce Pre e Cn 111 GCRÉSIAS TR A M CR me 107 CRIGAMRAE eee eee eee 76 Chrysophanus horcoctébcotoe 37 (Ci unn me nen nca ide ee CE à 62 (CO Étendre don one see. 120 Gitrhoedin. 252. Rise Le 83 Eladoceras 2e AR M NT ae 2 GIéOpPhana eee terre 88 Gochlidion-# ete. Ares 130 COENODIdr. seen eee nee See NES 78 GCoOEnONnYMPRATE SE ER eee ce 34 CHE es oran coodoocoos Sbodane 25 Goseimia ee eereeeeder. Tec 12 GOSSUS eus sean sacre seeme see ce 132 Gramophora =" e- ---.-..-. Ro nb) 0 64 CTOCAIIS ER ET EC M re S Honschodoe 114 GuCUllias Re series peser ent ee TS CyVanITIS HE Mo sen ee MRC ANR Le 41 Cymatophora eee cree eee er 100 D BEritibéncemmaborceuconce OT TO D COTE 46 Deflephila eme Lrcie 47 Deiliniai esse se NE er te 112 Deiopert PA Dane Dan OcendopToe 12 DeéndrolimMUs = ae error Creer 60 DiaCristais. sn ec ren eee 12 Dianthoecias 2e te -mece rer nu) Dichonar MS se -ccceer Lee 75 Dicranura = rte ----eeecrc-rr--renerr 2 Difinanert en cheat ee CE : 45 Dilobahe en ee ce: ce CR RIRES 71 Dire so ed onbaousonnobnodéo 62 Dire on Modo cooorecedocoudoc 75 Dino eo enocmonninoconvoccouoooonc 53 DYSAUXES ER RC rer --ce-rercet 121 Dyschoristae""#+2"c"- Hu 04080 6092000 83 DysSpessa "0" TOO Dur da 0 0 oHogone 1135 E HESPETIA EE En me Le eee 42 ÉANAS et emo rcreenecesseria T2 HETÉTORYNIS M Reese on ccececace 127 TANT Sao uno cdd do uto bo e 117 HAE Do00t mogécotogneono Jdouogaonc 113 EMMA RSS EC recense - ces 92 HIPOCNAR EEE Tone men no LU 125 ENCONIS AR ee me mien de SU mea co 119 HOplitise asset Sn en ee tee EU NE 2 ENALOS APR na a no Rire 126 Hoporina 0BorocoodomondoduoonocodoTonese 86 ENTOMOSE EEE Lee eee eee 113 HyalinA. Es. coneese:crareere ere 131 Ephyra ER ln le cac ea Dire 105 Hybernia oXeis lislale ele ee lsiele sisele teen ete: ES eee 114 Epichnopteryx Re NN CS RU ANNEE ETATS 131 Hydrilla Sooucode DS DO MLD ONE D SO to 81 RES OR 59 HYATOECIA EEE EP 77 ÉDIMEC IAE en ne ces cns 87 ÉLYIOICUS EE stats tene ses D CNET LR 47 Épinephele eee. 33 RACINE oa0c donavo Deco nooecocue 121 EPIRSUTONIA EE Re ee Meme eee . 68 EVER A RER RER EE re LA LLA CAL RARE 99 ÉDISEMA Sense ten lee esse 73 EpPUNAA ee scene eee. 74 I Era SET ER lee ee eee 92 In0...... ............................ 129 ONE Re de de nn EE 31 L ETO PAST RE 58 : Eblenn Near au de SU ce Le 90 ERECDE Dnounao deco oo pos oomecec 35 EUDOLA RE Sn nn eee ses 119 EE OCR EEE CCE CE CE EEECCEET 37 ET IO R N Di Exiéntie Énococo doocouotoioehoocecpc 108 noie 000 SANTE OS ET SEE où SGEN sense desecocreeebeerescce 59 Br NON MR Et 94 Éeptidia Toto ndonesoochonon out onto ans 21 EUCTOSTES EST M eee eee metres esse 101 LETTRE EDR TS SO CETTE ES SEL SE 19 ÉCPIEX AR ER LL A ER AL 77 Peucanitis DouvodoooT on Ton oo0b on nscve 95 EU PIC RARE ne rene re ee ester 124 S'ATUNEE 2 DOS CROSS COR COS 35 ÉUPIOGIS ES se ee one pete oaos 56 LTTENTE OO CO QUE ECS OC GE 25 BUTANENISS et nec 117 Lithosia DCE EE CPE CEE RCE EEE 129 RTE RE et 89 LACS CS EN 107 Exaere ta nn el UT EE Se item |. 52 LTÉE Toacgacoobocosooecoovpooogsedo 71 IEEE Sono oc 0onas ro 0 pnococe 38 F men SEL beoooconooescocoopecoaoocec 56 BAUME recu eme lasie sel ue eee 131 DH EECOEEREE RECETTES CCE 106 M © MACTOPIOSS A EEE ER eee Deere 50 Gastropacha.................... ....... go MaCrOTVIACIA eee Ce 59 (GEDMETAER EE CE ete anne et Aliens see 100 MIA 0S 0 MAR TU 57 GOT AE cru core cos 67 ME nes tra RE A M ete de 68 Gnophos ................... ...... UE MAD IAE a ee à el pale ete de een 77 Gonepteryx...... ...................... Z MElAN ATP eee eee eseser ass 30 GONNA RS ee eee seen noce 78 Meliiae RE Ut en 27 Grammesia ................. .......... 80 MÉTOpOCErAS eee ee er amas eee ue 72 Grammodes............................ 95 MELOPSIIUSE RER PRE PE. COTor oo 50 MECO DU Atom remise ele eee ee 94 H MON las sono cocecoonciccon de 113 HART EE EE CEE 72 MAN AE ER eee Chlef ineise ANRT D 70 RÉÉMOOS APE REC C SCC 92 MIN O ame et te RE 107 RARES SDS OMR EPP Re 89 Miseliarr ne A mt CES RUE 75 HelOPhoBns EE eme Er e 73 Hate. L'ASPRRERSRR 90 A ÊTe MATIS Re ne eee le tune 51 NEMEODIUS EEE EE ee ere Rene 35 ÉÉMCTOPAN APP E EE eee 115 NEA oobpaoceneonodoebeber onde on 101 ÉTERNEL centre ciereete 102 Nolan eulasete center eee e 120 ÉEPAUS SRE Eee retenues 133 NenEEÉoonoonerobaso coocvdcgeocoguoe 78 RONDS OR EME ES TOME 99 Notodonta ......... Drocretiids SDL O0 TT 53 NE PR Pachypasa...... Phibalapteryx . ... PhTABMAtOBIAR ES eee ----ce : Prosopolopha........... Pseudohadena-. "20". FSC ENETE D Oo do 000e dec teen Rhodostrophia Sn hÉ iso Dondatoc adeomossontooct 119 SCOOPLELYX AE ee ee eee CE 92 Scopelosoma ......... TA STOnC DO DONS da 86 SCOLOSIA eee een TE 108 SElED IAE Rise creme eee sed ceci C Oo LE) SELAOSCMA EE Ce ere cree ee 118 SEMIOTNIS A2 ee CCE 114 SESTA Le ressent ere ie nie ee 132 SMETNENUSE 2e eee rence tee 44 SpATALTAES ee reins lasers Pie Gien are Un 5 055 Sphinte=ecec eee rence 16 Shl0SOmMAl- rss cree DE ere este 122 Stegania. 0... HSdHaonbdo ban doecune 112 SERA ER ere seen once eNe Te 105 SHIDIA Rte sn eee eee lo des 80 SHIPNOtA = eee ere 56 SÉYBRIA EL name sapessicmemecresceet 133 ar Maeniocampans eee ne nez IMAPINOSOIAR EEE AR Re ee Cent 78 TONNES ocre ab2ho obogcbousoc 110 DEPRIONIA RL Eee man ee ere CL LCL 116 MÉS0 done oo canonoosoconcocbevhsue 020 18 THERE EL Eboec do darausonethnoo 101 MATOS doaooveovovavubontssonpte g1 MhamMNnONnOMAR. ce Less Perses 118 IEEE Co concereedvou coucoce Se OA 43 Mhaumetopoear ee -cer--rte chere 55 IAA: 0000 vovocvoogonovomaooce nee 0030) MNestor.22. es: ados nid A OUIE 37 ANWnESesosoendondedodon-avoen-oapeuss 62 Himandrdstrcecc--e Cor rebere-ceer 105 NO CAMTED eue ocodDoddde codocc SOS oui fsnenvenconconcue oo acids 58 Meooiitiossoocoacc wonnonaooescosc 77 Hniphosae FH 00000ÉpT0dooe oo 107 ÉTOCRITIUM 65e ces seu emscecessercte ee 131 U Ulochlaena .. PTS D TT TROT SU 73 V Valeria Sec Mauro tiers eee 71 VARNESSAR Sete recceere-cec-ec CEETEr 26 X Xanthiai.-22-em0e see ece creer 85 NVIINAR ES ce ----re = liS TOR CRC 86 Xylocampa......... 12900290 09300100 87 Z ZanclopnatNA eee CCE EEE CETTE . 09 (Ain roonooo cuocbamaod dc soucod 36 LeUZErA ner melesmnecces Coop sie 133 INFOS 0 70100 moten on Cosnbto 12 ERRATA PARENMNINAES eee: au lieu de LAREATIINAE. P. Egea var. J. album....... ) P. J. album. ligne 14 : s'enfonce... ...... » s’enferme. P. Populi (L.) var. Canensis. » P. Populi var. ligne 23: la chenille . ........ » sa chenille. M. Persicariae............ » P. Persicariae. DA CAESTA RE re eos » C. Caesia. TrElammenas:.......... » E. Flammea. MMAUPA ce » N. Maura. LS LOFEYI. 1... es. » Loreyi. E. Quercinaria............ à L.Quercinaria. EE AIMIATIA 2.024 ») L. Alniaria. S. Ericetaria var. ........ » B. Elicetaria. LP YTLN A re 0 » G. Pyrina. FA TI FI D CPTNRAUNRAN CCUPAL TEST) QLTEC ET Cu PTS RS PT mate A TEE Ar ue: hi L à st FA ANUS Ce vs. à (l DT ® . MNT) 14 LUN dé TOUTE yUtoite Aa dut ET 08 sie Fuqysé S von QÙ ré NE H, Dale Ni | ne ou itotiatt PÉSANAU ‘0 Las CTI TE Pire fan ie # nlmd4fl. 1 l GLITORT V3 LE ; FACRRENE Lil MOGIÉQULE Re È | * os ” +13 LU rs . Aug CN à PS DU 1 Dr tion 4 | 1e LC 0 sabre Dec CN 55 IPC EN EE nine dis “pnlivé 4) fl P Ts PA +” . | ES de =. 5 PLANCHE XIV PLANCHE XIV = Sassafras Ferretianum, Mass. Feuille entière du gisement de Saint-Vincent. Voir PI. x d’autres feuilles entières et lobées, et PI. 11, 1v et v les termes de comparaison. 2. — Acer opulifolium pliocenicum, Sap. Samaïe. Voir Pl. xx une samare et PI. xvui unerfennylerde laimeme ESPÈCE Lee arreter ele Tee Er CEE 3. =—Prunus pereger, (Un: secure ces M LME DA Pr CA Te 4. —_Pranuslaurocerasus pliocenicum, Labrent.:.. 222.0. re e-ctrn eee 5-0-10-11. — Robinia arvernensis, Laurent. Fig. 5 et 11, gisement de la Mougudo, 9-10 gisement de Saint-Vincent. Hauteur totale de l'empreinte 10°" ; longueur de la fo- Hole supérieure er Margeuree Cr Pret CCC CT 6-7-12. — Abronia Bronnii, Laurent. Voir PI. xu, xt, xv, xvi, d’autres spécimens de la même ESPÈCE Meme enmrmieontR ns iranien ee ne ee RE 8. — Rioneasten arvernensis, Laurent. Voir PI. vi une feuille prise comme terme de COMPATAIS ONE eme eee neue re ele ete DE LIEN Pages 158 PI. XIV Annales du Muséum de Marseille. Tome IX Phototypie LACOUR L. LAURENT del. : - ‘ 1 L i l'err IQ F à Ê { BU \ 1 l | . L L' É Û 3 « H L x ' Lo n ; » nm L] d'a Li } + À L f] : = t | * f ‘ ü ! do e LATE i Pia i ' ‘ ad | \ . n : dp."< * —. 1 2 ‘ e 1A L à LU n w & 7 TRS: | HAN y « L { LE TOR nat ? Û n Le te # , : k LUE + 20 | f “ à "0 d « . À L v ( À o FT : = : le N ù NPRE : . à à , à à vs | " ' rt RC “To “ [NEA L L …\ È 4 2 : we : LT ï . le L n°? à bé PLANCHE XV FiG. PLANCHE XV 1-2. — Acer lætum, C.-A. Mey, pliocenicum, Sap. Gisement de la Mougudo, ?,, fragment de nervation grossi. Voir PI. xvi un spécimen de la même espèce, ...,..,....,,.... 3-4. — Acer pyrenaïcum. Rér. Fig. 3, gisement de la Mougudo ,...... AS TE Etc 5 à 7. — Abronia Bronnii, Laurent. La figure 6 montre par une cassure la loge séminale centrale. Voir PI, x, xH1, xIV, Xv1 d’autres spécimens de la même espèce... .,,....; S. — Phyllites magnoliæformis, Laurent ,,,..... SR TP SR ME Ro UE . — Fraxinus arvernensis, Laurent. Foliole terminale accompagnée de deux folioles latérales. Le dessin reproduit exactement la position respective des trois organes sur la plaque. Voir PI. x111, XVr, xvii, x1X, xx des spécimens de la même espèce et Pl'wiietivnnlesitermestdetcomparaison. 24... eo code deep Pages 192 200 1Ô1 255 PIEXM Annales du Muséum de Marseille. Tome IX Q LE. 47 À d Er TA LP ex Phototypie LACOUI LAURENT del. L PL 7 Me CP ONRE ee HF SR © PLANCHE XVI [e) 5 5- 0. PLANCHE XVI . — Fraxinus arvernensis, Laurent. Foliole terminale. — Acer palmatum, Thunb.:Samares Gisement de Saint-Vincent... — Sterculia Ramesiana, Sap. Gisement de Saint Vincent ...…. 4. — Acer integrilobum, Web. Gisement de la Mougudo,..... — Abronia Us Laurent. Voir PI. x11, xut, x1v, xv d'autres spécimens de la même ÉSDÉCE RE RE JhBa DE Dodo e des spécimens de la même espèce Voir PI. xm, XV, XVIII, ; XIX, XX des spécimens de la même espèce et PI. vu et vin les termes de comparaison... . — Acer lætum, C. A à pliocenicum, Sap. Gisement de la Mougudo. Voir PI, 231 203 221 194 161 Annales du Muséum de Marseille. Tome 1X PI. XVI L. LAURENT del. Phototypie LACOUR PLANCHE XVII PLANCHE XVII ra —Vacciniumiraridentaitm: Sa): 00e CU IC AU 5-6. — Ilex Boulei, Sap. Voir PI. v un spécimen d’Ilex aquifolium à base arrondie ... T-ICOENUS Sanquinea. MOSS Eee Center co CU re 8. — Rhamnus Græffii, Heer. Voir PI. v le terme de comparaison ...... Tr 9. — Berchemia volubilis, D. C. fossilis. Voir PI. 1 le terme de comparaison qui, par erreur, a été désigné sous le nom de Berchemia multinervis ,........,........... 10. — Cissus ambiguus, Laurent..,.....,........, 35 Mae À Ce no nr ne PR CEE 13. — Vitis subintegra, Sap. Voir PI. xv une feuille Are ï cette espèce et PI. vit le termerdeñcomparalsOnt eee robe CE DÉS AA XVII BI “ Annales du Muséum de Marseille. Tome IX Phototypie LACOUR L. LAURENT del. + Wa à . + Mn = v = L) LS NULS Ke “ 4 ' à + Par Lie. »” ; F k À . LL > LS FU 7, : Fr L L « À e f 1 # “ « 41 ÿ 1 ATEN Dr | \ " LAS … L . 0 1 LA A - \ R LI = 1 " ' # fè " f : ï PLANCHE XVIII PLANCHE XVIII . — Vitis subintegra, Sap. Gisement de La Sabie (Sic in Saporta), Voir PI. xvi un fragment detlamemercspeceretiPl vnnleitemetiecomparaisOneee Peer Un = \Jasminumipliocenicum Aurent eme: en un CiN ie e — Myrsine Martyi, Laurent. Longueur de l'empreinte 7°®...,..........., OS SELS 0 . — Acer opulifolium pliocenicum, Sap. Voir PI. x1v et xx des’samares rapportées à cette P P P ë PP ESP R nee Maire co MN PRES DIS DO NO NS OT CLR ST OO à 7. — Fraxinus arvernensis, Laurent. Le bord manque sur la fig. 7 qui représente trois folioles encore attachées au rachis commun. Voir PI, xu1, XV, XVI, xx, xx, des spécimens dela même espèce et PI. vir et vni les termes de comparaison. ......... Pages 210 237 222 203 XVIII EI ; _ Annales du Muséum de Marseille. Tome 1X is; Je 4 #2 Phototypie LACOUR L. LAURENT del. Fic. Là 7: : » 7 XIX PI. de Marseille. Tome IX SeEum Annales du Mu LACOUR”® = = & 7 PLANCHE XX | oo xx : + dE Ve à : RE Fe Fic. 1 à 3. — Paulownia europæa, ie ACCUS EC 5 4. — Samares d'Acer opulifoliam “Po do Gise S PI. xiV une samare et PI. xvii une feuille de la même espèce PAT 00 0 »n 36. — Fraxinus Soupes Laurent, Voir PI. XII, XV, xt nue des rl A + É Annales du Muséum de Marseille. Tome IX PI XX L. LAURENT del. Phototypie LACOUR ANNALES DU MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE PUBLIÉES AUX FRAIS DE LA VILLE [= SOUS LA DIRECTION de MG :VASSEUR Directeur du Muséum — Professeur à la Faculté des Sciences Fondateur : PROFESSEUR A.-F. MARION TOME IX 1904-1905 PREMIÈRE PARTIE Sn MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ | 24-26, Avenue du Prado, 24-6 1904-1905 :NNALES MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE MARSEILLE We Q\ A NN _ PUBLIÉES AUX FRAIS DE LA VILLE fQ DURE as SOUS LA DIRECTION \= # \, de M. G. VASSEUR ee Directeur du Museum — Professeur a la Faculté des Sciences Fondateur : PROFESSEUR A.-F. MARION TOME; :IX 1904-1905 erreur DEUXIÈME PARTIE MARSEILLE TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE MOULLOT FILS AINÉ 24-26, Avenue du Prado, 24-26 1904-1905 LL Lu