3 5711 00017 1406 MtxBtnm nf Natural IJ^xBtovyi LIBRARV (Ülfiragn ÎFrnm y- amMM 1 1; ; r- • . r - r- ■; ,• - :.■ " '■ l> ' ' ’ • ■ ■ ‘ - . : ; -V . V ■ ' • 'V Digitized by the Internet Archive in 2016 https://archive.org/details/annaleslevalloisfmnh_2 ÆNNA-LE s DE L’ASSOCIATION DES NATURALISTES De Levallois-Perret FONDÉE EN 1884 SIÈGE SOCIAL ET COLLE OTIONS 37i>is, Rue Lannois, LEVALLOIS-PERRET 1902. J } ~ i i J ■v Huitième année ANNÉE 1902 Président d’honneur Vice-Président Honoraire. . . M. LE MAIRE de Levallois-Perret. M. MÉLINE, 23, rue de Colombes, Asnières. CONSEIL D’ADMINISTRATION Président Vice-Président . . . . Secrétaire Trésorier Conservateur . . . . . Secrétaire Adjoint Trésorier Adjoint . M. E. LAMBERT, p I, pharmacien de classe, ex-interne des hôpitaux de Paris, 263, rue Saint-Denis, Courbevoie. M. H. ROLLET, fondateur de l’Asso- ciation, 32, rue Raspail, Levallois- Perret. M. F. SIMON, 97, rue Chevallier, Le- vallois-Perret. M. A. DERRIEN, 65, rue Carnot, Le- vallois-Perret. M. E. WUITNER, 105, rue Victor- Hugo, Levallois-Perret. Mj-Çhlc WEGSCHEIDER, 28 bis, rue ^ L . ' < G .des Arts, Levallois-Perret. ^JL/PASBEnA, 40, rue Rivay, Leval- lois-Perret. ASSEMBLÉE GrÉNÉEALE SEMESTEIEEEE du 5 octobre 1902. La séance est ouverte à 2 heures 1/2 sous la présidence de M. Adrien de Mortillet, professeur à l’École d’Anthropologie. Étaient présents : MM. Eugène Simon, ex-président de la Société entomologique de France; Lambert, président de l’Association; F. Si- mon, secrétaire ; Derrien, trésorier; Wuitner, conservateur; Wegschei- der, secrétaire-adjoint; Passera, trésorier-adjoint; et la plupart des Membres de l’Association. Dès l’ouverture de la séance, M. F. Simon, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière réunion semestrielle, ainsi que des lettres excusant MM. le Ministre de l’Instruction publique, le Préfet de la Seine, le Président du Conseil général, Ducroizet, maire de Leval- lois. Dard, adjoint, de ne pouvoir assister à la réunion. Puis M. Wuitner, conservateur, expose la situation morale de l’As- sociation -pendant le dernier exercice. Après avoir passé en revue les travaux théoriques et pratiques, effectués au cours des excursions et pendant les réunions du mardi et du jeudi, il signale les dons impor- tants faits récemment à notre Musée. M. Derrien, trésorier, donne lecture du compterendu de la situation financière, qui continue à être satisfaisante, grâce à des prodiges d’éco- nomie et à la sollicitude des pouvoirs publics dont les subventions ont permis de poursuivre l’agencement du Musée et l’organisation des col- lections, sans grever le budget de l’Association. M. Lambert adresse des remerciements à M. A. de Mortillet, dont les travaux sur la préhistoire font autorité, et rappelle l’origine modeste de l’Association ainsi que les étapes qu’elle a traversées pour arriver à son état de prospérité actuel ; enfin il remercie tous ceux qui se sont intéressés à son évolution. On procède ensuite à la distribution des médailles offertes aux per- sonnes qui pendant l’exercice écoulé , ont rendu des services signalés à la Société. M. Adrien de Mortillet prend alors la parole et dans une très inté- ressante conférence, retrace les différentes étapes des premiers âges de l’humanité. Après cet exposé très didactique qui a été suivi avec une attention soutenue, M. Lambert, renouvelle â M. de Mortillet l’expression de sa gratitude et la séance se termine par une visite générale des collections sociales. COMPTE RENDU ET SITUATION DE L’ASSOCIATION DES naturalistes au octobre 1902. Mesdames, Messieurs, chers Collègues, Au cours de la session 1901-1902, de nombreuses causcries-conté- rences ont été faites au siège social par nos collègues, MM. Gaston Roy Paul Dumont et Étienne Loppé. Elles ont particulièrement traite t e la botanique générale, des fonctions végétidives chez les insectes, et de la classification du règne animai. Dans la section de géologie, notre sympathique membre d honneur et fondateur de l’Association, M. Henri Rollet, a également institue des conférences sur la géologie et la paléontologie. , . • ■ - Toutes ces conférences et causeries ont été r^gulieremen suivies par les membres delà Société qui ont profité aussi des leçons fOTt inté- ressantes professées à l’Association polytechnique par notre collègue et ami M. Demont. Plusieurs excursions ont été organisées en 19U2 : ^ ^ La L'" le 12 janvier, Visite des galeries de paléontologie du Muséum. La 2% le 4 mai, à Maisons-Laffitte, Recherches botaniques et entomolo- La 3°, le 8 juin,à Auvers-sur-Oise, Recherches botaniques et entomo- logiques, et étude des sables et grès de Beauchamp, récolte de nom- breux échantillons fossiles. , La 4% le 21 juin, à Chelles (Seine-et-Marne), Etude du g>pse et du calcaire grossier, visite de plusieurs ballastières ; cette dernière sortie porte à 154 le nombre des excursions officielles de la Société. La section de géologie, sous la direction de notre collègue H. Rollet, a fait plusieurs excursions au Guépelle (Seine-et-Oise), à Ver (Oise), Écouen-Ezanville (Seine-et-Oise) pour l’étude des sables deBeauchamp; à Cbaumont-en-Vexin et Liancourt-St-Pierre (Oise), pour l’étude des sables glauconifères de Bracheux et du calcaire grossier. Ces différentes excursions nous ont permis d’enrichir notre collec- tion sociale paléontologique de nombreux échantillons. Les sections d’entomologie et de botanique ont fait de nombreuses excursions à Sannois, Clamart, Jouy-en-Josas, Virollay, Lardy, forêt de Carnelles, etc. O Comnie l’annéG précédent©, de nombreux dons sont venus augmenter nos collections. » 1° En zoologie, nous avons reçu 6.907 échantillons, parmi lesquels : Un cynocéphale adulte^ provenant du Gap et offert par M. Tricotteaux- Deyrolle, naturaliste ; Un aigle, don de M. Alix ; Une série de 457 œufs préparés et déterminés par Th. Goossens; 51 hyménoptères, 1.600 coléoptères, et une vitrine contenant 3.2/0 che- nilles soufflées. Cette collection d’une haute valeur scientifique a été préparée par M. Th. Goossens, notre regretté membre bienfaiteur, et vient compléter dans notre Musée les précieux documents réunis par ce savant dont nous possédons déjà la superbe collection de Lépido- ptères. Ces différentes collections ont été offertes à l’Association par notre bienfaitrice M'"® V'® Goossens. Une série de 520 mollusques, pour la plupart exotiques, est venue augmenter notre collection de Conchyliologie ; ces échantillons sont dus également à la libéralité de V''® Goossens. Notre président M. Lambert nous a remis 4 orthoptères (Phyllies de Madagascar). Des Gastéropodes et des insectes du Jura Bàlois ont été offerts par M. Adrien Dollfus, directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes. M. Démangé, notre correspondant du Tonkin,nous a envoyé une re- marquable collection de coquilles vivantes provenant du Fleuve-Rouge, de Kilua, et des lagunes et arroyqs d’Hanoi. Différents échantillons de zoologie sont également offerts par M'i® Chi- vot, M. l’abbé de Joannis, MM. Bourguignon, G. Rey, Desmarets, Le- goux, Langlassé, Caron, Rogé et Maurice Royer. 2° En botanique, 272 échantillons nous sont offerts; M. Dybowsky, l’éminent directeur du Jardin colonial de Nogent-sur- Marne, nous a fait remettre une importante collection de graines, fruits, matières textiles, résines et gommes provenant de notre colonie de Madagascar. Notre collègue M. Paul Dumont nous a remis une série de 108 tubes de graines potagères et horticoles. M. Wuitner a offert à l’Association 52 espèces d’ Algues, dont 11 ne figuraient pas encore dans notre herbier ; ces spécimens ont été récol- tés au cours d’une excursion à Étretat (Seine-Inférieure). MM. Mauboussin, Suricaud et Berlincourt nous ont offert une série de champignons comprenant des typos très intéressants. De nombreux lichens nous ont été donnés par M. l’abbé Hue. — G — D’autres échantillons botaniques ont été offerts par MM. Coquet, Pas- sera et Varin. ^ ' i n ' . 3° En géologie, nous mentionnerons 105 échantillons dus a la libéra- lité de MM. Brôlemann, l’abbé Hue, Seyer et Dupont. Notre collection de minéralogie s’est augmentée de 113 échantillons offerts par MM. Barbier, Seuret, Bossière, A. Derrien, Mas et Alix. En ce qui concerne la paléontologie, 351 fossiles des différents étages géologiques ont été donnés à l’Association par MM. Henri Bollet (excursioq géologique, Kimméridgien de la Côte normande, d’Étretat au Havre), Joly de Brézillon (excursion des Gorges du Tarn), Simon, Heller, Gentil, Étienne Loppé, Boederer,Leleu, Wegscbeider (excursion de Mériel-sur- Oise), et Wuitner (excursions des environs d’Etampes,îaluns de Touraine, Silurien d’Angers, calcaire grossier des environs de Nogent-le-Rotrou). Notre bibliothèque s’est augmentée de nombreux volumes et bro- chures offerts par M™® Goossens et par MM. l’abbé Hue, Paul de Mortillet, Étienne Loppé, Ch. Hérou, etc. Pendant cet exercice nous avons reçu six adhésions nouvelles. Pour exprimer notre profonde reconnaissance à notre bienfaitrice, l’Association des Naturalistes a voté à l’unanimité, l’attribution d’une médaillé d’or à M'"® V"® Goossens. Des médailles sont également offertes à M. Tricotteaux-Deyrolle, na- turaliste, pour différents dons faits à notre musée, et à notre collègue Gillot, pour le précieux concours qu’il nous a donné dans l’aménagement de nos collections. Nous adressons l’expression de notre vive gratitudes à nos sympathiques donateurs et à nos membres honoraires, pour leur collaboration dévouée et leur attachement à la cause de- l’Association. Nous adressons également l’hommage de notre reconnaissance au Conseil municipal de notre ville, au Conseil général de la Seine et a M. le Ministre de l’Instruction publique qui, en nous accordant des sub- ventions, ont donné une nouvelle preuve de leur sollicitude envers les institutions d’enseignement populaire et de vulgarisation scientifique. Pour le Comité de l’Association, Le Conservateur : E. Wuitner. SITUATION FINANCIÈRE au 1®" octobre 1902. Recettes. Subvention communale. 400 » — départemen- taie 100 » — du Ministère de l’Instruction publique 80 » Produit des cotisations. . 693 50 Total des Recettes . . . 1.273 50 Total des Dépenses . . . 1.026 90 Excédent des Recettes. 246 60 AvoirauI®’’ octob. 1901. 815 02 AvoiRAul®'’octob. 1902. 1.061 62 Dépenses. Loyer 410 40 Assurance. 14 80 Mobiliér 118 50 Entretien (chauffage et éclairage du musée) . . 153 50 Préparation d’oiseaux.. 48 » Frais de bureaux et Im- primés 84 20 Achat de livres et mé- dailles 35 50 Revues scientifiques.... 29 35 Achat de bocaux, al- cool, etc 37 65 Impression des Annales. 80 » Dépenses diverses 15 Total des dépenses... 1.026 90 Le Trésorier : A. Derrien. ENTOMOLOGIE ICONOGRAPHIE DES CHENILLES [Suite] Œuvre posthume de M. Th. Goossens. IX^ famille. — SATYRIDAE. Les chenilles sont terminées par des pointes caudales. xx!!"" genre. — Arge Bdv. Les chenilles sont puhescentes. 1. A. Galathea L. Figurée par : Hb., Lew., Frey., Dup., BR G. Chenille à fond vert ouroussàlre, avec la vasculaire indiquée on plus foncé et les sous-dorsales peu visibles. La stigmatale est fine, blanche, ombrée supérieurement, et présentant parfois des taches qui l’om- brent également en dessous. Le ventre et les pattes clairs; les écail- leuses rousses. Tète arrondie, à peine cordiforme, plus forte que le nremier anneau. «. Se trouve en mai, sur les graminées. France, Provence, environs de Paris. R. VAb. Galene, n’a pas d’ocelles ; elle se prend à Paris. La chrysalide montre antérieurement deux gros spiracules. 2. A. lachesis H b. Figurée par : Mill., le. 62. D’après Minière, cette chenille est fusiforme avec le dernier anneau sans queue bifide; elle est d’une teinte carnée avec les lignes d’un carminé pâle. Des traits transversaux, indiqués sur chaque anneau, s’arrêtent a une ligne longitudinale étroite et continue, placée au-dessus de la stig- matale. Le ventre est plus pâle et ne présente aucune ligne. La tête est jaunâtre, globuleuse, hérissée de poils roussâtres, avec les ocelles bruns, ainsi que les mandibules. Obs. — Nous possédons cette chenille et nous lui voyons des pointes caudales, moins longues, il est vrai, que celles de Galathea. Se trouve, à la fin de mai, sur les graminées. Nîmes, Montpellier, Pyrénées-Orientales (etc.). 9 — 3. A. Japygia Cyril. = A. Clotho Lucas. Figurée par : ? Nous n’avons, on France, que la variété Cloanthe Bdv. dont la che- nille a été figurée par Millière, mais la description qu’i en a donnée ne s’accorde pas avec celle du type. Nous allons décrire l’une et l’autre. Le type, de Castille, a une chenille à fond vert clair, avec la vascu- laire plus foncée, et les sous-dorsales peu visibles. La tête, brun clair a les ocelles et les pièces de la bouche, très foncés. Cette chenille est recouverte d’une pubescence serrée, de couleur claire. Le ventre et les pattes sont également clairs; la plaque anale caudée avec un trait carminé à chaque pointe. Selon Millière, la chenille de la variété est d’un jaune citron, avec cinq lignes fines; la vasculaire, plus accusée, est libérée de blanchâtre ; les sous-dorsales et les stigmatales jaunâtres; enfin, les stigmates noirs, cerclés de rouge faible. Se trouve sur les graminées. Basses-Alpes, Lozère, Florac. R. D’après Millière, la chrysalide est striée de rougeâtre. 4. A. syllius Herbst. = A. Psyché Hb. Figurée par Mill., le. 133. D’après Millière, la chenille est assez allongée, atténuée postérieure- ment, d’un carné jaunâtre, avec les lignes bien marquées et continues. La vasculaire, brun clair, liserée, est large; les sous-dorsales jaunes sont li- serées de vert. La tête est globuleuse, pubescente avec deux ocelles noirs de chaque côté. Pattes carnées; stigmates petits, blancs, cerclés de noir. Obs. — Nous avons trouvé cette chenille, en grand nombre, le long de la Méditerranée. Bien que nous n’en ayons conservé aucune, nous sommes certain de n’en avoir rencontré que des vertes. Se rencontre, en fm mai, sur Brachypodium pinnatum. La variété Ixora manque d’ocelles. xxiii® genre. — Erebia Bdv. Les chenilles connues sont pubescentes. 1. E. epiphron Knoch. Figurée par : ? D’après Rouast, se rencontre en mai sur Boa annua, Festuca ovina. Vosges, Alpes, Pyrénées, Auvergne. 3. E. melampus Fuessl. Figurée par : ? Alpes françaises, Savoie, Var, Basses-Alpes. — 10 3. E. pharte Hb. Figurée par : ? Alpes, Basses-Alpes (etc.). 4. E. mnestra Hb. Figurée par : ? Savoie, Basses-Alpes, Isère, 5. E. ceto Hb. Figurée par : ? Basses-Alpes, Dauphiné, Pyrénées. 6. E. oeme Hb. Figurée par : ? Alpes françaises, Savoie, Auvergne. 7. E. médusa Schiff. Figurée par : ? D’après Duponcliel, la chenille est pubescente, d’un vert clair, avec une bande dorsale et trois lignes latérales d’un vert plus foncé. La bande dorsale est bordée, de chaque côté, d’un liséré i)lanc verdâtre, et l’on voit, en outre, une ligne de la môme couleur au-dessus des pattes, les- quelles, ainsi que la tête et les pointes caudales, sont de couleur verte. Se rencontre en mai sur Pauiciun sanguinale. Vosges, Jura, Aube. 8. E. stygne O. = Pirene Hb. Figurée par : ? Pyrénées, Alpes, Basses-Alpes, Auvergne, Vosges (etc.). 9 E. Evias God. Figurée par : ? Se rencontre, en fin mai, sur les graminées. Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Basses-Alpes, Vosges. 10. E. Mêlas Hbst. Figurée par : ? La chenille de la variété Lefebvrei vit probablement sur les Carex (Pierret). Hautes-Pyrénées. 11. E. gracilis Esp. = Alecto Hb. Figurée par : ? Hautes et Basses-Alpes, Mont Genis, Dauphiné. 12. E. scipio Bdv. Figurée par ; ? Basses-Alpes 11 — 13. E. epistygne Hb. Figurée par : ? Var, Provence, Basses- Alpes. 14. E. Lappona Esp. = manto Schiff. Figurée par : ? Alpes, Pyrénées, Dauphiné, Basses-Alpes. 15. E. tyndarus Esp. = dromus Fa b. Figurée par ; ? 16. E. gorge Esp. Figurée par : ? Pyrénées, Basses-Alpes, Isère, Mont Cenis. Obs. — E. Gorgone Bdv. est considéré comme une variété par M. Staudinger. 17. E. goante Esp. Figurée par ; ? Alpes, Mont Cenis. 18. E. pronoë Esp. = arachne Fa b. Figurée par ; ? Pyrénées, Alpes, Dauphiné, Savoie, Jura. 19. E. neoridas Bdv. Figurée par : ? Lozère, Basses-Alpes, Auvergne ; à l’état parfait ce lépidoptère est très commun dans l’Isère; on le trouve aussi dans les montagnes de Bourg-d’Oisans, ainsi que sur les bords du Drac, à Grenoble. 20. E. aethiops Esp. = Blandina Fa b. Figurée par ; ? Chenille légèrement pubescente et ridée, atténuée aux extrémités, de couleur brun de bois pâle, avec une vasculaire brun rosé, assez continue; une sous-dorsale, double sur le premier anneau, et se trans- formant en taches sur les derniers. Stigmatale interrompue, peu vi- sible. Stigmates noirs; ventre uni. La tête est grosse, ronde, détachée, granuleuse, hérissée. Les pattes sont de la couleur du ventre. Se rencontre en mai et juin sur Dactylis glomerata. Est et centre de la France, Auvergne, Mont-Dore, Vosges (etc.). Le papillon a même été pris dans la Forêt de Crécy et dans celle de Villers-Cotterets. 21. E. ligea L. Figurée par : Hb., Frey., Dup., Ico. D’après Duponchel, la chenille de ligea est pubescente; le fond de sa \ couleur est jaunâtre a^'ec une raie dorsale noirâtre, placée entre deux lignes vertes. On voit en outre, de chaque côté du corps, une hande verte, suivie de deux lignes de même couleur. Les pointes caudales sont également vertes; les pattes sont jaunâtres et la tête fauve. Se montre pendant le courant de juin sur Panicum saïujuinale. Nord et est de la France, Grenoble. 22. E. Euryale Esp. Figurée par : ? Alpes, Pyrénées, Auvergne. XXIV" genre. — Ghionobas Bdv. 1. G. Aello Hb. Figurée par ; M. ScLidder a obtenu un seul œuf de cette espèce ; il est à côtes et de forme presque sphérique. La chenille, qui en est sortie après 19 jours, n’a pas vécu. La tête de cette chenille était grosse, arrondie; son corps très fusi- forme avec plusieurs rangées de verrues, desquelles s’échappaient des poils. Avec ces quelques données il est bien difficile de se faire une idée de ce qu’aurait été la chenille adulte, car on n’ignore pas qu’à sa sortie de l’œuf, cette dernière est loin d’être ce qu’elle sera après les mues. Il est cependant probable que les poils qui venaient de la jeune chenille auraient disparu par la suite, et que c’est à peine si celle-ci aurait été pubescente. Alpes de Savoie. XXV" genre. — Satyrus Fab. Les chenilles sont rayées longitudinalement; elles vivent sur des gra- minées. 1. S. Circe Fab. = Proserpina Schiff. Figurée par : Hb., Dup., le. Chenille atténuée postérieurement, à pointes caudales. La tête est détachée, sphérique, d’un gris roussâtre, avec huit soies brunes. Le -corps est gris; la vasculaire, foncée, continue, est longée par deux lignes blanches, elles-mêmes bordées par deux lignes brunes, assez fines, et une bande blanche divisée par une ligne rosée ; il existe de plus, une raie ventrale. Pattes noires, les membraneuses couleur du ventre. Stigmates noirs. S. P. Huit raies brunes se voient sur la tête. Se rencontre en fin mai sur Anthoxanthum odoratum. — 15 — France méridionale et orientale, Var, Hérault, Vosges. M. Mabille nous Fa adressée de Carcassonne. La chrysalide est arrondie, les stigmates sont grands et saillants. 2. S. Hermione L. Figurée par : Hb., Dup., le. D’après Duponchel, la chenille est glabre, ridée transversalement, d’un gris fauve ou roussâtre, avec deux lignes dorsales brunes, inter- rompues sur chaque anneau. On voit en outre de chaque côté du corps, une large bande d’un gris cendré, bordée intérieurement d’un liséré brun ou noirâtre, suivi d’une ligne blanche. Nous avons plusieurs fois obtenu des pontes à Paris, mais l’éducation de cette espèce n’a pas été heureuse. Vit cachée en mai et juin sur des graminées, principalement sur Holeiis mollis. France, Fontainebleau. 3. S. Alcyone Schiff. Figurée par : Mill., le., 133. D’après Minière, cette chenille est très atténuée postérieurement, glabre, d’un blanchâtre argileux; elle est rayée longitudinalement et un trait noir, rectangulaire, se voit sur les anneaux du milieu. Se rencontre vers le milieu de mai sur Bmchypodmm pinnatuin. Obs. — M. Bellier a, depuis longtemps, signalé des différences de mœurs entre cette espèce et Hermione; l’examen des œufs de ces deux espèces contirme ses déductions. 4. S. Briseis L, Figurée par : Frey., t. 481. D’après Marloy, cette chenille est grisâtre, conique, presque chagri- née, terminée par une queue bifurquée. On y voit cinq raies longitu- dinales, interrompues par les anneaux. De ces deux lignes, la dorsale est la plus formée. Les côtés sont marqués de neuf points noirs, chacun d’eux correspondant à un stigmate. Abdomen d’un gris verdâtre. Quant â la tête, elle est ronde, rougeâtre, marquée de six gros traits bruns, peu visibles. Nous avons trouvé celte chenille en arrachant des touffes de plantes basses, mais comme elle nous a donné son papillon nous n’en possé- dons plus la chenille. M. Rouast dit qu’elle vit dans les racines de graminées où on la trouve en juin. France, environs de Paris ; papillon très commun â gauche de Greil. Rem. — La variété pirata est de Provence. (A suivre.) — 14 Observations sur les antennes anomales des Coréides [Hémipï.]. par Maurice Royer et Paul Dumont. Le 27 juin 1900, MM. Ghabanaud et M. Royer signalaient à la So- ciété entomologique de France (^) deux exemplaires à'EnopIops scapJia Fabr., présentant le même cas tératologique, une antenne anomale. Le 12 octobre 1900, M. Robert Brown ('^), dans une note complé- mentaire Sur les antennes anomales des Hémiptères, déclarait posséder dans sa collection un exemplaire de Syromastes marcjinatus L., offrant la môme déformation. Ce phénomène tératologique axait été déjà signalé, en 1878, dans les Actes de la Société linnéenne de Bordeaux par Samie, qui avait observé ce cas chez deux exemplaires de G onocerus juniper i H. S. Pour Samie, le phénomène peut être expliqué à l’aide de deux hypo- thèses : ou le quatrième article a été cassé avant que l’insecte ait subi sa dernière métamorphose et « par suite d’adaptation le troisième ar- « ticle faisant fonction du quatrième en a pris plus ou moins la forme » ; ou le deuxième et le troisième se seraient soudés. — Cependant, ajoute l’auteur : « Je ferai remarquer que la forme de cet article (le deuxième), « ne rappelle en rien, ni à la base, ni à l’extrémité, la forme triangu- « faire si caractéristique du troisième normal ». M. Glavaud réplique : « Le deuxième article apparent de l’antenne « monstrueuse est une formation insuflisamment développée qui ré- « pond à la fois aux articles deuxième et troisième, lesquels ne seraient « parvenus ni à s’isoler, ni a prendre respectivement leurs formes dis- « tinctives. « Le troisième article apparent est le quatrième réel, et s’il n’est pas « tout à fait normal, c’est qu’il porte la trace atténuée de la modification « qu’ont subie plus profondément les articles précédents » . Samie ne voulut point admettre cette explication; pour lui le qua- trième article a disparu, et le troisième a fait fonction du quatrième, « par sa base il est réellement troisième; par son extrémité il est « quatrième ». Et cet auteur en conclut qu’avant de subir sa dernière, ou ses dernières métamorphoses, l’insecte aurait perdu son quatrième article et que, par adaptation, le troisième remplissant les fonctions du quatrième en aurait pris une forme plus ou moins rapprochée. (1) Bull. Soc. ent. Fr., n® 12. (2) Bull. Soc. ent. Fr., 15. — 15 — Nous avons pu observer depuis, sept nouveaux exemplaires. Ce sont trois Enoplops scaphaFabr., capturés, Fun à Gormeilles (S.-et-O.) (coll. P. Dumont), un autre à Montfermeil (S.-et-O.) (coll. M. Royer), un troisième à Bar-sur-Seine (Aube) (coll. M. Royer), deux Syromastes marginatus L. (coll. M. Royer et P. Dumont), un Gonocerus acutean- gulatus Gœze (capturé par F. Le Cerf, coll. M. Royer) et un Verlu- sia rhombea L. (coll. F. Huyghe) capturés à Gormeilles. Étudions séparément ces neuf exemplaires anomaux, mais donnons tout d’abord la description d’une antenne normale d'Enoplops scapha Fabr.' Comme chez tous les Coréides, les antennes sont composées de quatre articles supportés par de forts tubercules antennifères. Le premier ar- ticle est très épais, prismatique, brun foncé en dessus, plus clair en dessous, le deuxième cylindrique et roux; le troisième cylindrique, roux à la base et noir dans sa seconde moitié, s’élargit graduellement jusqu’à son extrémité, qui se termine en prisme triangulaire à côtes ornées de très petites épines, ainsi que le quatrième article ; ce dernier de forme ovalaire et de coloration noire. Examinons les cinq exemplaires à'Enoplops scapha, les antennes de Syromastes, de Gonocerus et de Verlusia étant légèrement différentes. a) Dans l’exemplaire capturé par P. Chah an au d, c’est l’antenne gau- che qui est anomale, le premier article est identique à son homologue de droite, le second est un peu plus épais et à peine sensiblement plus long que le second normal, il n'est pas prismatique à son extrémité. Le troisième et dernier article est plus long que le quatrième de l’an- tenne normale, l’extrémité est semblable, mais la partie basale semble avoir été. étirée, ce qui donne à l’article un aspect sensiblement renflé dans sa partie moyenne. De plus, la coloration entièrement brunâtre du quatrième article normal n’existe ici qu’aux trois derniers quarts ; le quart basal présentant la même coloration que dans le troisième ar- ticle normal. b) Dans l’exemplaire de la collection M. Royer, l’antenne gauche est normale; les anomalies présentées par les articles de l’antenne droite sont les mêmes que celles observées sur l’antenne monstrueuse de l’in- secte précédent, mais sont plus prononcées ; c’est-à-dire que le deuxième article monstrueux est nettement plus long que le second normal (me- sure 2 mill. 1/2 au lieu de 2 mil!.), mais l’extrémité est absolument cylindrique et nullement prismatique triangulaire (caractéristique de l’extrémité du troisième article normal) ; il est de plus entièrement roux. Le troisième article anomal est plus étiré, la base est de coloration fauve, les trois quarts extrêmes sont noirs, comme dans l’article normal. — 16 c) Le troisième Enojjlops (coll. P. Dumont) présente les mêmes dé- formations que l’exemplaire précédent, avec cette dillérence que chez cet insecte c’est l’antenne gauche qui est monstrueuse. d) Le quatrième Enoplops (coll. M. Royer) diffère sensiblement des précédents dans son anomalie qui ‘porte sur l’antenne gauche. Le deuxième article de l’antenne anomale est encore plus long que son ho- mologue normal, mais chez cet exemplaire l’extrémité de l’article (‘St très légèrement épaissie, de coloration noire, et couverte de petites spi- nules semblables à celles que l’on rencontre sur le dernier article. Ce dernier article est parfaitement conforme à la description donnée pour l’exemplaire a, sauf pour sa coloration qui est entièrement noire, e) Le cinquième Enoplops (coll. M. Royer) chez lequel l’antenne droite est anomale, offre un second article presque aussi long que les deuxièim' et troisième normaux réunis (3 mill. au lieu de 4 mill.). Cet article anomal est épaissi, à peine teinté de noir à l’extrémité qui, comme chez l’insecte d, est couverte de’petites spinules. Le dernier article, un peu plus allongé que le dernier normal, est roux à la base, les trois quarts extrêmes sont noirs. En nous basant sur l’insecte n, nous pourrions conclure, étant donné la similitude parfaite des articles II et la coloration du quart basal du troisième article anomal, que le quatrième a du disparaître par suite d’un traumatisme quelconque subi avant les dernières métamorphoses, et que le troisième s’est à ce point modifié, que seule sa base est restée troisième et par la forme et par la coloration, tandis que l’extrémité se transformait pour répondre aux fonctions de l’appendice blessé. Même conclusion pourrait être tirée de l’examen des insectes b et c, si cette plus grande longueur de l’article II anomal ne restait pour nous jusqu’à présent inexpliquée. Mais avec le quatrième exemplaire, chez lequel l’article II anomal est non seulement plus long-, mais noir à la base, la modification ne porte plus seulement sur le troisième article, et le problème se complique par cette tendance du deuxième article à se rapprocher de l’aspect du troisième normal, ce qui semble nous ramener à la théorie de M. G 1 a v a u d. Le cinquième exemplaire, par la longueur et l’épaisseur de l’arti- cle-II anomal, ainsi que par la coloration du dernier article, nous raj)- proche plus encore de la théorie de M. Glavaud. Le premier exemplaire de Sijromastes marginatus, semblerait confir- mer notre hypothèse du troisième article faisant fonction de quatrième et en prenant une forme rapprochée. En effet, chez cet insecte, les deux premiers articles des antennes sont absolument identiques et comme forme et comme longueur et — 17 comme coloration, le troisième et dernier article de l’antenne gauche diffère du troisième normal en ce qu’il est très fortement épaissi, cylin- drique et non prismatique, roux fauve dans ses deux sixièmes à la base, brun noir dans ses quatre sixièmes extrêmes, ceux-ci recouverts, comme l’article IV normal, d’une pubescence dorée. En outre cet arti- cle diffère du quatrième normal en ce qu’il n’est pas pédiculé, de plus son extrémité n’est pas amincie, de telle sorte qu’il se termine non en cône arrondi, mais en cylindre arrondi; il est enfin un peu plus long. Ce troisième article anomal, qui semble n’avoir pas été aussi loin dans sa transformation que les articles homologues observés chez Enoplops scapha, tendrait à confirmer cette opinion que, par suite de chute du quatrième article, le troisième s’est transformé, et nous con- clurons volontiers avec Sa mie que ce dernier article des antennes ano- males « est par sa base réellement troisième et par son extrémité qua- « trième ». Le second exemplaire de Syromastes 'inarginatus présente la même déformation de son antenne gauche. Gomme chez les deux Enoplops décrits plus haut, le deuxième article anomal est un peu plus long que son homologue, le troisième et dernier est identi(]ue à celui du précé- dent exemplaire. Notre Gonocerus nous ramène aussi à la conclusion de Sa mie. L’an- tenne anomale (la droite) ne présente aucune modification sur les deux premiers articles; le troisième et dernier, long de 1 mill. 1/2, est sem- blable dans ses deux premiers tiers au troisième article normal, son extrémité subitement renflée, en forme de massue, de coloration plus foncée, est parfaitement identique à l’extrémité du quatrième article normal. Enfin l’exemplaire de Verlusia rhombea L. vient apporter un nouvel appui à la théorie de Sa mie. Chez cet insecte les deux premiers arti- cles sont identiques pour les deux antennes. Le troisième anomal (an- tenne gauche) diffère de son homologue en ce que, à partir du premier quart de sa longueur il prend une forme de massue allongée, arrondie à l’extrémité et de coloration brunâtre ; il est ainsi réellement troisième par sa base, quatrième par son extrémité. Sa mie ajoutait que cette chute du quatrième article devait avoir eu lieu avant que l’insecte ait subi sa dernière ou ses dernières métamor- phoses. Il était intéressant de rechercher à quelle époque de la vie de l’in- secte l’anomalie apparaissait, et si un même accident subi à des âges differents reproduisait le même phénomène ou un phénomène analo- gue sur l’insecte parfait. Nous indiquerons ici les premières expériences 18 — auxquelles nous nous sommes livrés dans le but de déceler la lorma- tion de ces cas tératologiques. Expérience. Quatre larves et deux nymphes de Syromastes marginatus L. sont cap- turés le 23 juillet 1900 à Sannois (Seiue-et-Oise) sur Rubus fruticosus L. Les insectes se nourrissent du suc des fruits qu’ils piquent de leur rostre. Comme nous n’avons aucun Rubus frulicosus à notre disposition, nous donnons aux insectes, pendant deux jours, des fruits de frambroisier {Rubus ideus L.) sur lesquels ils se tiennent volontiers. — Le 25 juillet on a enlevé par section, à l’aide de ciseaux, à l’une des nymphes, l’antenne droite, à la se- conde nymphe, l’antenne gauche. Les larves sont également privées, l’une des trois derniers articles de l’antenne droite, une autre de deux, une autre enfin du dernier article de la même antenne. — La dernière larve n’est pas mutilée. Le 27 juillet, deux larves sont mortes; la nymphe privée de son antenne droite s’est métamorphosée, on retrouve la coque dans le fond de la boîte. L’m- secte parfait est privé de son antenne. — Le 28 juillet, la dernière larve mutilée meurt, et la seconde nymphe s’est transformée ; l’insecte parfait est toujours privé de son antenne. Le 3 août, mort de la dernière larve. Les deux insectes parfaits sont tués, et nous examinons la surface d’insertion de l’antenne sur le tubercule antennifère'. Lorsque I on brise une antenne de Syvoiuüsles au ras du tubercule anten- nifère, on remarque sur ce dernier une excavation bordée par une surface ai- ticulaire, excavation qui livre passage aux organes internes de l’antenne. Or sur nos deux Syromastes mutilés à l’état de nymphe, U semble surgir de l’ex- cavation une sorte de bourgeon chitineux de couleur llave, à extrémité brune et qui offre l’aspect d’un ocelle. Est-ce là le début d’une régénération de l’antenne? Et est-il permis de pen- ser que si l’animal eût vécu, le membre amputé eût pu se développer? D’autres expériences tentées sur plusieurs nymphes n’ont pas donné de résultat, les insectes étant morts après trois jours de captivité, n’ayant pu trouver d’aliments à leur convenance. La dilficulté d’élever des hémiptères complique beaucoup la ques- tion. Mais il ne serait pas absurde d’admettre que le membre mutilé avant une dernière mue, puisse se régénérer au cours de la vie de l’in- secte parfait ou de la mue suivante. M. Edmond Bordage a montré en effet (^), qu’il y avait chez les Ortho- ptères possibilité de régénération de certains membres mutilés, no- tamment des pattes anterieures. (1) Cf. Comptes rendus hebdomaires des Séances de l’Académie des Scien- ces, I. CXXIX, 1899, second semestre, n°s 2, 3, 10, 13. 'f — 19 — Mais en admettant, et nous le croyons, que l’expérience nous donne la preuve de la régénération des articles blessés, nous ne pouvons ac- tuellement décider entre les deux théories des auteurs bordelais. Il faudrait en effet, non seulement expérimenter sur des larves auxquel- les on aura retranché, aux unes un, aux autres deux, aux autres trois articles, aux autres enfin l’antenne entière; mais sur des larves à diffé- rentes mues, sur des nymphes, et sur des insectes parfaits. Encore faudrait-il ne pas oublier la possibilité de cas anomaux d’origine con- génitale. Et nous ne serions nullement étonnés de trouver parmi les résultats expérimentaux obtenus, la confirmation de la théorie de S amie et de celle de M. Glavaud. La chasse à domicile par Aug. Méquignon. Une excellente méthode de chasse, déjà connue, mais trop peu pra- tiquée, consiste, après avoir criblé, à emporter les débris pour les examiner chez soi à son aise et plus attentivement. Mais, après avoir regardé les détritus à la loupe, pincée par pincée, sur une feuille blanche, ou sur un réchaud dont la chaleur fait mouvoir les insectes les plus lents, on jette ordinairement le tout, jetant ainsi de bonnes es- pèces. C’est ce qui me serait arrivé, si je n’avais gardé pendant près d’un an du terreau provenant d’un vieux tronc de hêtre, à moitié dé- composé, que j’avais défoncé et passé au crible à Fontainebleau en avril 1902. Certaines espèces n’ont paru qu’en été, d’autres en automne et cet hiver même j’ai pu continuer à capturer Neuglenes apterus Guér. et Aeletes atomarius Au b., qui n’atteignent pas 1 mill. Pour conserver les insectes vivants, et permettre aux larves d’achever leur évolution, il est indispensable de conserver aux détritus leur humidité , tout en évitant les moisissures. J’ai obtenu ce résultat en enfermant la sciure, encore humide, tombée du crible, dans un vase de grès vernissé, fermé par un couvercle également en grès. Sur ces débris, quelques morceaux du bois, tout en servant de nourriture aux larves, faisaient d’excellents pièges pour prendre les insectes, qui venaient s’y abriter. Ce hêtre, qui était habité en partie par deux Fourmis, Lasius fuligi- nosus Latr. et L. brunneus Latr., renfermait, souvent en nombre, 33 espèces de Coléoptères dont je ne citerai que les plus intéres- santes : — 20 — Ischnoglossa eorticina Er., 36 ex. Conums bipunctatus G r a x . , 85 ex . Xantkolinus glaber Nordm. Thoracophorus cortkinus Motsch . , 48 ex. Scydniaenus HeUioigi F., 25 ex. Neuglenes apterus Gaér.. 29 ex. Pgcnomerus terebrans 01. Cicones pictus Er. Plegaderus caesus Illig-, 9 ex. — dissectus Er., 10 ex. Aeletes atomnrius Au b. ,4 ex. El (lier cinnabarinus Es ch. Cortiœus castaneus F. Uloma cuHnaris L. Evgx- laevk Küst. Capture de Coléoptères dans la région parisienne par Aug. Méquignon. Les espèces suivantes n’ont pas encore, à ma connaissance, été signa- lées des localités où je les ai capturées : toib?U/onC/flr/^iDaws.— Ghaville(ennombre),Rambouillet(S.-et-0.). Ocgs quinquestriatus Gy H h. — Sucy-en-Brie (S.-et-O.). Tachgs parvulus Dej. — Rambouillet (S.-et-O.). Platynus Hvens G y 11 b. — id. Agabus subtilis Er. — Fontainebleau : Belle-Croix (S.-et-M.). Dinopsis erosa Steph. — Rambouillet (S.-et-O.). Stenus sylvester L. — Chaville (S.-et-O.). Stenus Argus Grav. — Chaville, Rambouillet (S.-et-O.). Deliphrum crenatum Grav. — Montfermeil (S.-et-O.)-, écorces de Peuplier, octobre. Tachimis scapularis Steph. — Montfermeil (S.-et-O.). Laemophloeus muticus F. — F. de Marly (S.-et-O.). Hololepta plana Füssly (*). — Montfermeil, novembre (S.-et-O.). Agrilus sexguttatus Herbst. — La Minière (S.-et-O.), Bois-le-Roy (S.-et-M.). Pyrochroa coccinea L. — Montfermeil (S.-et-O.) (^). Ceutorrhynchus arquatus Herbst. — Rambouillet (S.-et-O.). Isarthron [Criomorphus] castaneum L. — Montmorency (S.-et-O.), écorces d’Abiétinées. (1) Cf. Bull. Soc. eut. Fr., 1902, p. 133. - Mon collègue et arni Paul Cha- banaud en a capturé réceuunent un exemplaire à Chaville (S.-et-O.). (2) Depuis, j’ai élevé des larves de celte espèce que j’avais trouvées, sous l’écorce d’un Peuplier dans la même localité. PSYCHOLOGIE ANIMALE Deux observations d’infanticide chez les mammifères par Maurice Royer. Je rapporte simplement ici, et sans vouloir en tirer aucune conclu- sion, deux cas d’infanticide chez des mammifères. Le premier, d’ail- leurs fort fréquent, ne mérite d’être cité qu’en raison des conditions spéciales dans lesquelles vivait la femelle. Il s’agit d’une lapine, qui de- puis six mois était journellement intoxiquée par une solution d’acétate de plomb, mélangée au son dont elle était nourrie. Cette bête était extrêmement méchante et agressive : si l’on ouvrait la porte de sa cage, loin de se tapir en un coin (ce que fait généralement le lapin, animal peureux), notre femelle se précipitait au-devant de l’objet qui lui était présenté, écuelle, pointe du pied, extrémité d’une canne, etc., tout semblait l’exciter, et après avoir violemment frappé le sol de ses pattes de derrière, elle tentait de griffer la main qui s’aventurait trop près d’elle. Cette femelle fut fécondée, et je la trouvai un matin, dévorant un petit dont il ne restait que la tête et les membres antérieurs. Le fait n’eût pas été extraordinaire, si la mère avait été dérangée (*), mais cette cause ne peut être invoquée, la cage n’ayant pas été ouverte; de plus, contrairement à la règle, la femelle n’avait préparé aucun nid pour recevoir sa portée. Doit-on mettre sur le compte de l’intoxication ce cas d’infanticide? L’animal fut sacrifié quelque temps après, et je ne pus renouveler cette observation. Le deuxième cas est curieux, par ce fait que la mère dévorait ses petits, malades, alors qu’elle élevait parfaitement les autres. Il s’agit d’une chatte, qui venait de mettre bas cinq petits chats. La mère et les petits furent transportés dans une grande cage à barreaux de fer en- tourée d’un treillage serré qui ne permettait le passage d’aucun ani- mal ravisseur. Au bout de huit jours, on pratique sur un petit chat éthérisé, l’ablation du thymus. Le petit animal supporte fort bien l’opé- ration, la cage thoracique est suturée, pas d’hémorragies; on applique un pansement collodionné. Le petit opéré est réveillé, et remis dans la cage, près de sa mère. Le lendemain, on ne trouve pas traces du petit chat. La paille de la cage est soigneusement examinée, et le garçon de laboratoire est, malgré ses protestations, taxé de négligence. Huit jours après, on recommence l’opération qui réussit parfaitement. Les jeunes (1) On sait que le lapin tue ses petits lorsque dans les premiers jours qui suivent la naissance, on tente de les toucher. chats étaient alors âgés de quinze jours. L’animal opéré est après ré- Yeil, replacé dans la cage. Le lendemain, on retrouve dans la paille, les extrémités des pattes, et quelques gros os du crâne, alors ossifié, que la mère n’avait pu dévorer. Il est probable que la mère tuait les petits malades; nous devons ce- pendant laisser une place à une autre hypothèse : la mère ne dévorant le petit qu’après la mort de celui-ci. Mais cette hypothèse nous semble peu vraisemblable, car il arrive parfois dans certaines portées, que quelques jeunes sont étouiïés (cobayes par exemple), et l’on trouve le lendemain les petits cadavres dans la cage. GÉOLOGIE Les gisements fossilifères du bassin parisien par H. R OLLET. En passant en revue les différentes localités fossilifères du bassin parisien je n’ai aucunement l’intention de m’en attribuer la décou- verte, et mon but sera atti'int si, par cette étude sans prétention, j’ai pu faciliter les rechercbes de quelques-uns de mes collègues. Pour ob- tenir ce résultat, de longues considérations ne me paraissent pas in- dispensables, aussi me contenterai-je de donner quelques renseigne- ments exacts, sur la situation topographique de chacun des gisements, ainsi que sur la nature des roches qui les constituent, et- surtout, d’y joindre, non pas un catalogue complet des fossiles que l’on peut trouver dans chacun d’eux, mais une simple liste des espèces que j’y ai ré- coltées après seulement quelques heures de recherches. Auvers-siir-Oise (Seine-et-Oise). Au cours de notre excursion du 5 juin dernier, à Anvers (Seine-et- Oise) nous avons visité deux exploitations appartenant au niveau des sables moyens éoc'enes. La première se trouve située à une cinquantaine de mètres de l’in- tersection des routes du Moncel et de Butry. Pour s’y rendre, du pont jeté sur l’Oise, le plus simple est de suivre la route qui longe l’église et qui se continue, dans les champs, par un simple sentier, à peine tracé par les roues de voitures. Cette exploitation est ouverte dans un sable quartzeux blanc, coloré de loin en loin, par des intiltrations de sels de fer. 23 — Dans la paroi qui forme le fond de la carrière, la stratification est assez horizontale, on y trouve cependant quelques poches qui rom- pent la symétrie des couches, mais, près de l’entrée, existe un trou d’un mètre et demi de profondeur environ, qui montre qu’en cet en- droit, l’inclinaison des couches est de près de 45°. Sans faire ici l’étude straligraphique de cette coupe, on peut dire qu’elle appartient au niveau des sables éocènes; que le banc coquillier par excellence paraît être une sorte de conglomérat qui forme le sol de la carrière et que si on rencontre des fossiles dans toute la masse des couches mises à jour par l’exploitation, ils sont de plus en plus dissé- minés, au fur et à mesure qu’on s’élève. Il est un autre caractère qu’il importe de vous signaler, c’est que toutes, ou presque toutes les coquilles qu’on trouve dans cette coupe, portent des traces évidentes d’usure, résultant du frottement desdites coquilles, antérieurement à leur dépôt, et que bien peu d’entre elles sont absolument intactes. Sur certaines, les grosses espèces principa- lement, les traces de cette action mécanique sont des plus visibles, et nous avons rencontré des Cardita planicosta, dont toutes les aspérités avaient disparu, et des Hipponyx dilatatus, ayant l’aspect d’un fragment de coquille d’œuf. La seconde exploitation est située un peu plus au nord, au milieu d’un bois touffu. Ce n’est pas sans peine que nous l’avons trouvée, car un cultivateur avisé avait cru devoir couper, avec ses labours, le che- min qui y mène. Voici du reste, aussi exactement que possible, la route qu’il faut prendre. pour y arriver. De l’intersection des routes de Butry et du Moncel, il suffit de suivre, pendant une centaine de mètres, le sentier qui continue la première de ces routes, puis de prendre la première sente à droite, et de la suivre jusqu’à ce qu’on arrive à la lisière du Bois le Roi ; c’est- à-dire avant que le sentier s’encaisse et prenne l’aspect du lit desséché d’un ruisseau. A gauche, en plein champ, les traces laissées par des roues de voitures indiquent la route qu’il faut suivre. Sous bois, le chemin est mieux tracé. En le suivant pendant 300 mètres environ, on arrive devant la seconde exploitation que nous avons visitée. Dans celle-ci, indépendamment des bancs de sables coquilliers qui s’entas- sent sur une hauteur de 5 à 6 mètres, existent, à la partie inférieure, plusieurs lits assez épais de grès quartzeux, séparés les uns des autres, par des couches plus ou moins importantes de sables quartzeux blancs. Les fossiles que nous avons trouvés dans cette carrière, sont absolu- ment les mêmes que ceux que nous avions retirés de la précédente, — 24 — la seule différence appréciable qu’ils présentent, réside dans leur état de conservation; ils semblent en meilleur état, bien qu’ayant, comme les autres, subi l’action mécanique des éléments lorsqu’ils s’entassaient au fond de la mer éocène. Quant aux couches fossilifères, elles sont en général moins ferrugineuses. Au cours de cette sortie, j’ai trouvé dans ces deux carrières, des fossiles appartenant aux espèces suivantes : Cœlentérés. CoralUaires 1. Dendracis gervillei. 2. Millepoia deformis. 3. Lobopsatnmia carbosa. 4. Explanaiia mensenterina. 5. Turbinolia crispa. 6. Caryophyllia arborescenla. 7. Paillopora corallea. 8. Cyatboseris distorla. Mollusques lamellibranches. ASIPHONÉS Monomyaires 9. Ostrea cubitus. 10. — plicala. 11. Area Auversiensis. 12. — barbatula. 13. Axinœa pulvinala. 14. Trinacria deltoidea SIPIIÔNÉS Integripalléaux 15. Cardita planicoslala. 16. — sulcata. 17. Cbama turgidula. 18. — fimbriala. 19. Luciiia detrila. 20. Cardium porulosum. 21. — obliquum. 22. Cyrenea crassa. Siniipalléaux 23. Cytherea elegans. 24. Donax Parisiensis. 25. Sunelta polila. 26. Corbula Gallica. Scaphopodes. 27. Dentalium grande. Mollusques gastéropodes PROSOBRANCHES 28. Calyptrea trochiformis. 29. Hi[)ponyx Heberti. 30. — dilalatiis. 31. Nat ica Parisiensis. 32. — ponderosa. 33. — labellata. 34. Melania débilita. 35. Chemitzia débilita. 36. Turritella copiosa. 37. — sulcata. 38. Cerithiurn involutum. 39. — bicarinaturn. 40. — submarginatum. 41. — Brochii. 42. — semigranulatus. 43. — mulabile. 44. — tuberculaturn. 45. — conarium. 46. — rnixturn. 47. — Iricarinatum. 48. Siliquaria sp. 49. Vermetus sp. 50. Pyrula bulbus. 51. Fusus ticulneus. 52. Ancillaria obesula. 53. Oliva branderi. 54. — Laumonliana. 55. Pleurotoma ventricosa. CÉPHALOPODES 56. Belosephia Blanvillei. — 25 — Arthropodes. CRUSTACÉS 57. Une pince de Callianassa rnacro- dactyla? Vertébrés. POISSONS 58. Une dent de Squale. Ezanville (Seine-et*-Oise) Il existe, à Ezanville (Seine-et-Oise), deux gisements fossilifères que plusieurs de mes collègues de la section de géologie et moi, aymns vi- sités le 21 septembre dernier. Pour se rendre au premier de ces gisements, il suffit, en sortant di* la gare d’Ezan ville, de tourner à gauche et de suivre le chemin, jusqu’à ce qu’il soit coupé par la route d’Écouen, puis de prendre, près d’iin calvaire, un sentier à peine indiqué, qui passe près d’une maison de chiffonniers et va au Mesnil-Aubry. Après avoir traversé le lit desséché d’un ruisseau, — le Rome, je crois, — sur un pont mi- croscopique, on rencontre, à gauche, un rideau de saules, et, plus loin, à droite, un épais bouquet d’arbres, derrière lequel se trouve située la carrière. Cette exploitation, ouverte dans des sables quartzeux, verdâtres pour la plus grande partie, et noirâtres vers le haut de la coupe, ap- partient au niveau des sables moyens éocènes; elle a une dizaine de mètres de hauteur et un développement d’une soixantaine. La seconde coupe est aussi importante et appartient au même niveau, mais elle n’est plus exploitée depuis longtemps. Située â quelques centaines de mètres de la précédente, pour s’y rendre, il est nécessaire de regagner la ligne de saules, signalée plus haut, à l’extrémité de laquelle passe un sentier, qu’il faut suivre, dans la direction du Nord, pendant une dizaine de minutes, avant d’arriver devant le second gisement fossili- fère dont remplacement n’est pas marqué sur la carte géologique. Voici la liste des fossiles trouvés dans cette sortie. Coelentérés. Coralliairea SIPHONÉS Intégripalléaux U Turbinolia, sp. Mollusques lamellibranches. ASIPHONÉS Monomy aires 2. Ostrea cariosa. Dimyaires 3. Trinacria media. 4. Cardita pulchra. 5. Mysia elliptica. 6. Lucina saxorum. 7. — gibbosula. 8. Cardium obliquum. 9. Cyrenea depressa. 10. Cytherea elegans. 11. 12 rustica. striatula. — 26 Simipalléaux 13. Corbiila ficus. 14. Dentalium sp. Mollusques gastéropodes. Prosobranches 15. Delphinula striata. 16. Natica Parisiensis. 17. — epiglotina. 18. — acuta. 19. — labellata. 20. Calyptrea trochiformis. 21. tUthinia mirostoma. 22. Melania dcbiliala. 23. — IVumentum. 24. Turritella incerta. 25. Cerithium involutum. 26. — crenulatum. 27. — scalaroïdes. 28. — unisulcaturn. 29. — tiarella. 30. Cerithium melanoides. 31. — bicarinatum. 32. — mutabile. 33. • — tuberculatum. 34. — deperditum. 35. — Brochi. 36. — angulosum. 37. — Boissyi. 38. Seliquaria, sp. 39. Buccinum Andrei. 40. Ancillaria obesula. 41. Oliva nilidula. Opisthobranches 42. Bulla concilus. 43. Solidula Ferussaci. Arthropodes. CRUSTACÉS 44. Pince de Callianassa macrodae- tyla? Le Guépelle (Seine-et-Oise) Pour permettre à ceux de nos collègues qui le désireraient, de re- trouver facilement le gisement que nous avons exploré le 3 août der- nier et qui est bien connu des géologues, quoique ne figurant pas au nombre des gîtes fossilifères marqués sur la carte géologique de France, j’en ai soigneusement relevé l’emplacement. Ma tâche, je dois l’avouer, a été singulièrement réduite par une borne hectométrique placée juste en face. Grâce à elle, je puis vous déclarer que le gisement du Guépelle, qui est appelé à disparaître pro- chainement, est situé, à droite de la route de Paris à Senlis, entre Lou- vres et Survilliers, juste en face la borne 29 km. 500. Fouillé depuis longtemps et mis à contribution pour l’amendement des terres, ce gisement a beaucoup perdu de son importance ; de plus, l’état d’abandon dans lequel il se trouve a permis à une vigoureuse vé- gétation d’en dissimuler la place. En effet, sur les parois de la coupe croissent en abondance des genêts, des chardons et même des sapins; une herbe haute et serrée en tapisse le fond. Malgré ces inconvénients, il nous a été facile de nous convaincre que cet affleurement qui appartient au niveau des sables moyens éo- cènes, est constitué par des sables siliceux, à peine colorés à la partie — 27 -- inférieure, et au contraire, fortement chargés de sels de fer à la partie supérieure. Enfin, au niveau du fond de l’exploitation actuelle se trouve une sorte de conglomérat calco-siliceux, blanc renfermant de nombreux fossiles. Parmi les fossiles que j’ai recueillis dans ce gisement, il convient de vous citer : Cœlentérés. SPONGIAIRES 1. Cliona cerithiorum. CORALLIAIRES 2. Turbinolia sulcata? Echinides. 3. Ambulacres d’oursins. Mollusques lamellibranches. ASIPIIONÉS 4. Ostrea cubitus. 5. Chalmys pleibeia. IIÉTÉROMYAIRES 6. Pinna margariiacea. DIMYAIRES 7. Area appendicula. 8. Nucula nulafa. 9. Trinacria deltoidea. SIPIIOM2S Intégripalléaux 10. Cardila sulcata. 11. Crassatella rostrata. 12. Chama turgidula. 13. Lucina Ernernonvillensis. 14. — elegans. 15. — gibbosula. 16. Cardium granulosum. 17. — obliquum. 18. Divaricardium Parisiense. 19. Cyrenea deperdita. Sinupalléaux 20. Venus subglobosa. 21. Cytherea elegans. 22. Cytherea lœvigata. 23. Tellina tellinella. 24. Corbula Gallica. 25. — ficus. 26. — Lamarckii. Scaphopodes. 27. Dentalium Parisiense. 28. — grande. Mollusques gastéropodes. Prosohranches 29. Parmophorus elongatus. 30. Delphinula linia. 3 t. — turbinoïdes. 32. — callifera. 33. Troclius monilifer. 31. Natica Noe. 35. — ‘ labellata. 36. — acuta. 37. — Pariensis. 38. — Parkensis? 39. — acuminata. 40. Xenophora cumulans. 41. Calyptrea trochiformis. 42. Cyclostoma raunia. 43. Solarum trochiforine. 44. Melania lactea. 45. Turi’itella incerta. 46. — solida. 47. — fasciata. 48. Paryphostoma minor. 49. Ceritbium Bouei. 50. — inutabile. 51. — sernigranulatum. 52. — involutum. 53. — deperditum. — 28 56. Seliquaria inultislriata. 57. Rostellaria labrosa. 58. Pyrula subcariiiala. 59. — bulbiis. 60. Ruccinum Andrei. 61. Fiisus miiiax. 62. — scalaris. 63. — liculneiis. 6i. Mitra fusollina. 65. Marginella oviilata. 54. Cerilhium Rrochii. 55. insulcatuni. 66. Ancillaria obsula. 67. Oliva laumontiana. 68. Pleurotoma llexuosa. texUIlosa. denlala, ventricüsa. Opisthobranchcs 72. RIngicula rigens. Arthropodes. CRUSTACliS 73. Ci^lianassa macrodactyla. {A suivre.) NÉCROLOGIE Nous avons eu à déplorer cm 1002 la perte de deux de nos collègues, MM. Ch(‘vallier et G. Baillavoine. M. Chevallier, qui faisait partie de notre Association depuis 18911, était membre perpétuel depuis 1890. A maintes reprises, il a largement puisé dans ses collections pour nous oiïrir des éléments d’étude et ses conseils nous ont été précieux au moment delà fondation de la Société, c’est-à-dire dans la période la plus difficile, alors que beaucoup dou- taient encore de l’avenir de notre œuvre et qu’en réalité aucun lien moral ne le rattachait à notre Association. Dès son enfance, du vivant de Deshayes, M. Chevallier avait com- mencé à recueillir des échantillons sous la direction de son père dont il a continué les collections. Après de longues et minutieuses re- cherches, M. Chevallier a recueilli dans les gisements bien connus de Parues, de Vaudancourt, d’Hérouval, du Fayel, de Liancourt-S*-Pierre, de Chambers, etc., une merveilleuse série de coquilles qui constituait une des plus importantes collections de fossiles éocènes du bassin pa- risien. Loin de conserver jalousement le produit de ses recherches, il l’a tou- jours mis à la disposition des savants, dont il était heureux de faciliter les études. L’un de ces savants, et non des moins connus, M. Cossmann, s’est plu à rendre hommage à la collaboration que lui avait prêtée notre re- gretté collègue pour la préparation de son Catalogue illustré des Co- 29 — quilles fossiles de Véocène des environs de Paris; d’ailleurs do nom- breux types trouvés par M. Chevallier, et doni, plusieurs portent son nom, ont été figurés dans les cinq volumes et les deux appendices de cet important ouvrage. Notre Société a été représentée aux obsèques de M. Chevallier par M. X. Raspail. Suivant la volonté du défunt, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe, mais nous considérons comme un devoir de reproduire la courte allocution que M. X. Raspail avait préparée pour rendre un dernier hommage à notre bienfaiteur. « C’est par une dépêche reçue hier soir du Président des Naturalistes de Levallois-Perret avec mission de les représenter à cette triste cé- rémonie que ]’ai appris la mort de l’homme estimable que nous venons d’accompagner à sa dernière demeure. Nous avons pourtant vécu de longues années bien près l’un de l’autre sans nous connaîtra personnellement; mais, pour ma part, je n’ignorais pas la présence à Précy d’un géologue distingué dont les belles collections, surtout en mollusques fossiles, étaient connues et ap- préciées du monde savant. Les circonstances ne nous ont pas favorisé les moyens d’entrer en relations et j’exprime ici mes profonds regrets d’avoir appris si tardi- vement le lien scientifique qui nous unissait comme collègues de l’As- sociation des Naturalistes de Levallois-Perret. La science est un milieu de paix, de concorde, de confraternité où nul ne demande à son voisin ses opinions politiques et religieuses c’est un terrain neutre où viennent s’harmoniser les idées de tous ceux qui poursuivent le but idéal de reculer de plus en plus les limites des connaissances humaines. On ne saurait trop honorer les hommes qui, une fois délivrés des préoccupations matérielles de la vie, entrent dans la retraite pour se consacrer tout entiers aux recherches scientifiques. C’est sous l’empire de cette pensée que je viens sur le bord de cette tombe, au nom de l’Association des Naturalistes de Levallois-Per- ret, rendre un hommage mérité à notre collègue Chevallier et, en m’inclinant ému, lui adresser le suprême adieu. » * * -Ar C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, également en 1902, le décès de l’un de nos jeunes collègues, M. G. Baillavoine, qui faisait partie de l’Association depuis 1399. — 30 — Titulaire de la médaille d’argent à l’École Nationale des Arts et Mé- tiers de Cliâlons, M. G. Baillavoine était entré à la Société de Cons- tructions de Levallois-Perret où il avait fait apprécier ses mérites. Dès qu’il fut présenté à l’Association, l’aménité de son caractère et son goût pour l’étude lui valurent l’amitié et l’estime de tous ses col- lègues; nous fondions alors de légitimes espérances sur la collabora- tion dévouée qu’il donnait à notre section de Géologie et Minéralogie. A la fin de son année de service militaire, M. G. Baillavoine ressentit les premières atteintes du mal qui devait le ravir à l’affection de tous, mais confiant dans l’avenir et plein de courage, il partit pour Liège, à la Société Générale des Eaux. Ses forces le trahirent bientôt, et il dut revenir à Beims demander des soins empressés à la sollicitude des siens; c’est au moment où il espérait revenir parmi nous que la nouvelle de sa fin prématurée nous parvint. M. Clieuiiin, son dévoué camarade de promotion, a bien voulu lui adresser un dernier hommage au nom de l’Association des Naturalistes et exprimera sa famille si éprouvée nos vives et sincères condoléances^ LISTE DES MEMBRES DE L’ASSOCIATION au 31 décembre 1902. Membres d’honneur. Décembre 1884 MM . Trébois, II? I, ancien mairé de Levallois-Perret. Juin 1886 Goossens (Th.), t, membre de la Société ento- mologique de France, membre bienfaiteur de l’Association. Décembre 1887 Parisse (E.), Il I, ingénieur des Arts et Manu- factures, 6, rue Deguerry, Paris. 1888 Fougart (G.), P I, ingénieur des Arts et Manu- factures, explorateur de Madagascar, 3, rue Fournial, Paris. Mars 1896 Hue (l’abbé), lauréat de l’Institut, correspondant du Muséum, 104, rue Gormeille, Levallois-Per- ret. 1897 Rambaud, O. ancien sénateur, membre de l’Institut, ancien ministre de l’Instruction pu- blique, 76, rue d’Assas, Paris. Dubois (D*), p I. député, ancien président du Conseil général de la Seine, 16o, avenue du Maine, Paris. 1899 Dollfüs (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes naturalistes, membre de la Société zoo- logique de France, 35, rue Pierre-Charron, Paris. - Bertillon (D^ J.), || L, 26, avenue Marceau. Paris. Avril 1900 Lapparent (A. de), membre de l’Institut, 3, rue de Tilsitt, Paris. Octobre 1900 Rollet (H.), fondateur de l’Association, 32, rue Raspail, Levallois-Perret. Janvier 1901 Simon (Eugène) p A, membre honoraire de la Société entomologique de France, 16, villa Saïd, Paris. Membres participants Août 1884 MM. Desmarets (A.), fondateur, 61, rue Vallier, Le- vallois-Perret. Août 1887 Grimault (A.), 84, rue Gormeille, Levallois- Perret . Décembre Lambert (F.), pbarmacien de 1‘'® classe, ex- interne des hôpitaux de Paris, professeur de l’Association polytechnique, 263, rue Saint- Denis, Courbevoie. Juin 1888 Schmidt (A,), rue Louis-Blanc, 27, Levallois- Perret. — — Mas, 52, rue Marjolin, Levallois-Perret. — — Morin (A.), 81, rue du Mesnil, Asnières. Janvier 1889 Lesbacnol, P A, 63, rue de Gourcelles, Leval- lois-Perret. Avril — Méline (V.), 23, rue de Colombes, Asnières. Janvier 189:2 Lecrain, 22, place Ghaplal, Levallois-Perret. Juillet — Bordet (L.), 36, rue Carnot, Levallois-Perret. — — Bordet (fi.), 21, rue Gormeille, Levallois-Perret. Août 1899 Derrien (A.), 65, rue Carnot, Levallois-Perret. Février 1894 Schmidt (L.), 96, rue Doudeauville, Paris. Août — WiTTNER (fi.), 105, rue Victor-Hugo, Levallois- Perret. Octobre 189o Tariote (D‘), 4, place de la Bépublique, Leval- lois-Perret. Janvier 1897 Demont, pharmacien de l*”® classe, professeur de l’Association polytechnique, 77, rue Grave!, Levallois-Perret. Février Hypolite, pharmacien de 1^® classe, ingénieur agronome, 26, rue des Frères-Herbert, Leval- lois-Perret. Décembre — Gibart, pharmacien, 42, rue Victor-Hugo, Le- vallois-Perret. Janvier 1898 Fessard , membre des sociétés astronomique de France et normande de Géographie, 259, bou- levard Péreire, Paris. Février — Güir (G.), 95, rue Fazillau, Levallois-Perret. Mai — Grenet, 23, rue Kléber, Levallois-Perret. 33 Mai Juin Juillet Octobre Novembre Mai Juin Juillet Septembre Décembre Janvier Février Mars uin 1898 Boncenne, A, professeur au lycée Voltaire, 4, place de la République, Levallois-Perret. — Le Cerf (F.), membre de la Société entomolo- gique de France, 8, rue du Tintoret, Asnières. — Lennertz (D»), 46, boulevard Péreire, Paris. — Maybon (Paul), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. — Maybon (Léon), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. -- Rey (G.), professeur de l’Association polytech- nique, 38, rue Lannois, Levallois-Perret. — J^EBOüCHARD, 21, ruc Deguingaiid, Levallois- l^erret. — WuiTNER (E.) fils, lOo, rue Victor-Hugo, Leval- lois-Perret. 1899 Barry (E.), 6 bis, rue Poccard, Levallois-Perret. — Greiner, 71 bis, rue Danton, Levallois-Perret. — Royer (Maurice), interne de l’hôpital N.-D. du Perpétuel Secours, membre des Sociétés en- tomologique de France et française d’Entomo- logie,o5 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. — Petit, Chef de Service à la G'® des Chemins de fer de l’Ouest, 23, rue Gravel, Levallois-Perret. Demoussy, ingénieur chimiste, professeur de l’As- sociation polytechnique, 28, rue de Chartres, Neuilly. — Huyghe (F.), 79, rue Grave], Levallois-Perret. — Passera, professeur de l’Association polytech- nique, 40, rue Rivay, Levallois-Perret. 1900 Dumont (André), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Berlincoürt, professeur de l’Association poly- technique, 20 bis, rue Gravel, Levallois-Perret. — Perrin, 28, rue Raspail, Levallois-Perret. — Dumont (Paul), membre de la Société entomolo- ^ gique de France, 1, rue Carnot, Levallois-Per- ret. — Coûtant (D^), pharmacien de 1‘’® classe, ex-in- terne des hôpitaux de Paris, conseiller d’arron- dissement, 56, rue Voltaire, Levallois-Perret. — Seyer, conducteur municipal des travaux de Paris, professeur à l’école spéciale de Travaux Publics, 58, rue Vallier, Levallois-Perret. Juin Septembre Octobre Décembre Mars Avril Mai Juillet Août Août Octobre Avril Juillet 1900 Dumont (Maurice), 1, rue Carnot, Lovallois-Per- ret. — PouGAuuT, G, rue Carnot, Levallois-Perret. — Pelloux, 71, rue Vallier, Levallois-Perret. — Lewis, 49, rue Chaptal, Levallois-Perret. — Payoux, 53, rue Vallier, Levallois-Perret. — Dupont, 48, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. — Trézel, consi'iller général de la Seine, 3, rue Trézid prolongée, Levallois-Perret. 1901 LoppÉ (Ktienne), membre correspondant de la Société d’Études scientiliques d’Angers, 240, rue de Vaugirard, J^aris. — Macel (G.), cliirurgien-dentiste, 21 hin, rue Chaptal, Levallois-Perret. CuAPLTs, conseiller municipal, 27, rue Martinval, Levallois-Perret. — Dumont (Ch.), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Taf.agrani), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Langmognet, 20, rue de Neuilly, Clichy. — CnivoT, directeur d’école primaire, 45, rue Fro- mont, Levallois-Perret. — Roy, pharmacien de 1^*^ classe, place Chaptal, 22, Levallois-Perret. — Simon (F.), 97, rue Chevalier, Levallois-Perret. — Dumas (J ), commissaire de police, 59, rue des Frères Herbert, Levallois-Perret. — Rogé (V.), 11, rue Lebon, Paris. — Wegscheider, 28 bis, rue des Arts, Levallois- Perret. — Kuborn (D""), 25, rue Lannois, Levallois-Perret. — Laroche, 46, rue Chaptal, Levallois-Perret. — La Jaille (Marquis de), 102, rue Richelieu, Paris. 1902 Homberg (Rodolphe), membre de la Société en- tomologique de France, 36, rue Blanche, Pa- ris. — Abbadie (S.), conseiller municipal, 3, rue Dan- ton, Levallois-Perret. — CoLOMBEL, 75, rue Voltaire, Levallois-Perret. 1902 Clermont (Joseph), membre de la Société ento- mologique de France, 10, rue des Fontaines, Paris. 35 — Juillet 1902 Octobre 1902 Novembre 1902 Décembre 1902 Vautier (A.), attaché à la bibliothèque du Mu- séum, 1, avenue des Gobelins, Paris. Leleux (E.), 2, rue Fouquet, Levallois-Perret. ' Jacquemin (F.), 57, rue du Bois, Levallois-Perret. Roguier (Jacques), assistant de la Société ento- mologique de France, 167, route de Flandre, Aubervilliers. SoLAcoLu (D‘’ Th.), licencié es sciences, 80, rue de Villiers, Levallois-Perret. Méquignon (Auguste), licencié ès lettres, secré- taire adjoint de la Société entomologique de France, 40, rue d’Ulm, Paris. Millet (M.), 29, rue Glianzy, Asnières. Pesghet (Raymond), membre de la Société en- tomologique de France, 11, rue Delouvain, Paris. Chabanaud (Paul), secrétaire adjoint de la So- ciété entomologique de France, 85, boulevard Brune, Paris. Dessolle (Louis), ingénieur civil, 19, rue Fro- ment, Levallois-Perret. Membres correspondants. 1888 MM. Ravanne, instituteur, à Noyers (Eure). — Groult (E.), cours Lemercier, Saintes (Charente-Inî.). 1889 Arrault, père et fils, à Ferrière (Loiret). 1890 Dalleine père, à Ormoy-la-Rivière (Seine-et-Oise). — Dalleine fils, 6^ rue Lemercier, à Pontoise (Seine-et-Oise). 1893 Bouvet (G.), ||? A., directeur du Jardin des Plantes et du Muséum d’histoire naturelle, président de la Société d’é- tudes scientifiques, 32, rue Lenepveu, à Angers (Maine- et-Loire) . — Glachant (G.), § M. A., à Voutenay (Yonne). — Le Moult, î| O. M. A., chef des travaux pénitentiaires, à Cayenne (Guyane). 1896 Rembges, à Santiago (Chili). — Ormières (M.), Il A., à Arcachon (Gironde). 1897 Gustin (D^ P.), Il a., à Noirmoutiers (Vendée). 1898 Goux (F.), Il A., secrétaire général de la Société d’agri- — 36 — culture et d’horticulture de l’arrondissement de Pontoise, à Pontoise (Seine-et-Oise). 1898 Peyrot (A.), professeur au Lycée de Saint- Gyr-lès-Tours (Indre-et-Loire). — Rey (E.). 97, rue 'Carnot, à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne). Démangé, à Hanoï (Tonkin). 1899 Raspail (XaYier), O A., M. A., membre de la Société zoo- logique de France, membre du Comité ornithologique international permanent, à Gouvieux (Oise). — Buffet, à Montrevel (Ain). — Fauque, 47, rue de Fondouk, à Oran (Algérie). — PÉROT (L.), instituteur à Tréfols (Marne). — Doré (F.), à Courtiras (Loir-et-Cher). — Axtessanty (l’abbé Gabriel d’), Q L, aumônier du Lycée, membre des Sociétés entoinologique de France, fran- çaise d’Entomologie et académique de l’Aube, à Troyes. — Pellier, à Grosrouvres (Seine-et-Oise). — Porter, directeur du Musée d’histoire naturelle de Valpa- raiso (Chili). 1900 Marant, à Blandy-les-Tours (Seine-et-Oise). — Parant, à Saigon (Cochinchine). 1901 Robert (Ch.), à Trye-Chûteau (Oise). — Hardouin (L.), 1^, ^ M. A., chef de bataillon au l®*" régiment de Tirailleurs Sénégalais, à Saint-Louis, Sénégal; boule- vard Péreire, 178, à Paris. Sociétés correspondantes. Société de Topographie de France Paris. Société entomologique de France, hôtel des Sociétés savan- tes, 28, rue Serpente Paris. Société d’Études scientifiques Angers. Club des Touristes spinaliens et Naturalistes vosgiens Épinal. Société d’Étude des sciences naturelles, 6, quai de la Fon- taine Nîmes. ERRATA (Annales de 1901) Page 14. Dernière ligne; au lieu de : notable est bien apparentes, il faut lire : notables et bien apparentes. Page 19. Avant-dernier alinéa; aa lieu de : on en voit, il faut lire : on n’en voit..., Page 2o. Note sur quelques aberrations de Lépidoptères par F . Le Cerf, 7® alinéa ; au lieu de : Diiïérence appréciable avec le type capturé à Ghamonix en août 1901, il faut lire : Différence appréciable avec le type. Capturé à Ghamonix en août 1901 . Page 31. Le 2® renvoi de cette page (dernier alinéa) a été reporté par erreur à la page 32. Page 32. 4® alinéa; au lieu de : « Entomophthora Grylli, Trésenius » il faut lire : « Entomophthora grylli, Fresenius. » Page 34 et suivantes ; au Heu de : Hærkel, Hærckel, il faut lire : Hæckel. TABLE DES MATIÈRES J Pages. Assemblée générale semestrielle du 5 octobre 1902 3 Compte rendu et situation de l’Association des Naturalistes 4 Situation linancière au r‘ octobre 1902 7 Iconographie des chenilles {suite), par Th. Goossens 8 Observations sur les antennes anomales des Coréides, par Maurice Royer et Paul Dumont 14 La chasse à domicile, par Aug. Méquignon • 19 Captures de coléoptères dans la région parisienne, par Aug. Méqui- gnon 20 Deux observations d’inlanlicide chez les mammifères, par Maurice Royer 21 Les gisements fossilifères du bassin [>arisien, par Henri Rollet 22 Nécrologie 28 Liste des membres de l’Association au 31 décembre 1902 31 Sociétés correspondantes 36 Errata ' 37 L’Association des Naturalistes échange ses Annales contre le Bulletin de toute société qui en fait la demande, ou contre toute publi- cation scientifique, après approbation de V Assemblée . Les travaux proposés à Vinsertion sont soumis a la Commission de publication. On peut se procurer le présent fascicule au prix de 3 francs ainsi que les fascicules des trois années antérieures à 1902. TYPOGRAPHIE FIKMIN-DIDOT ET — MBSXIL (EURE). ANNALES DE L’ASSOCIATION DES NATURALISTES De Levallois-Perret FONDÉE EN 1884 SIECLE SOCIAL coLLEOo: loisrs ’ J >D ^ ^ 1, U ^ O ) , 3 ' : O ? > ’ . . ’ ■ :■ J \ Rue Lannois, LEVALLÔÏS-PERRET PI ISTeiivième année 1903. ANNEE 1903 Président dlionneur M. le MAIRE de Levallois-Perret. Vice-Président Honoraire. . . M. MÉLINE, 23, rue de Colombes, Asnières. CONSEIL D’ADMINISTRATION Président M. E. LAMBERT, Q I, pharmacien de classe, ex-interne des hôpitaux de Paris, 263, rue Saint-Denis, Courbevoie. Vice- P résident M. G. RE Y, Q A, professeur de l’Association polytechnique, 38, rue Lannois, Levallois- Perret. Secrétaire Trésorier M. E. LELEUX, 2, rue Fouquet, Levallois-Perret. M. Gustave GUIR, 95, rue Fazillau, Levallois- Perret. Conserc. général. . . M. Paul DUMONT, membre de la Société ento- Secrétaire Adjoint... Trésorier Adjoint. . . mologique de France, 1, rue Carnot, Leval- lois-Perret. M. V. ROGÉ, 11, rue Lebon, Paris. M. Maurice DUMONT, 1, rue Carnot, Levallois- Perret. . t V < t A . f. • l C < • t f Biblioth. -Archiviste , ■ < r il M. Maurice ROYER, interne de l’hôpital Notre- ' ï Dame du*, Perpétuel Secours, membre des Sociétés entomologique de France et fran- çaise d’Entomologie, 55 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. CHEFS DE SECTION Zoologie i . . . M. M. ROYER. Botanique M. G. RE Y. Géologie et Minéralogie . M. E. WUITNER, 105, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. COMPTE RENDU ET SITUATION DE L’ASSOCIATION DES NATURALISTES au l®"" octobre 1903. Mesdames, Messieurs, chers Collègues, C’est avec plaisir que nous constatons, encore une fois, combien la vitalité de notre chère Association s’affermit, et combien son essor con- tinuel nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité. N’est-ce pas dans le courant de l’année qui vient de finir que sont venues à nous des notabilités scientifiques d’une notoriété établie qui, par leur adhé- sion à notre œuvre, ou, par leurs dons, nous apportent un appui ma- tériel et moral d’une importance incontestable. La Municipalité de Levallois-Perret, elle aussi , nous a prouvé l’intérêt constant qu’elle nous porte, en augmentant de moitié notre subside annuel, ce qui nous a permis d’amplifier nos Annales, et, par ce fait, d’en faciliter l’é- change avec plusieurs Sociétés et Périodiques scientifiques et de porter au loin les résultats de nos études et de nos recherches. Vous pourrez vous rendre compte, par un rapide examen des tra- vaux pratiques de cette session, de l’activité incessante de notre petit groupe de naturalistes. La Section de Géologie s’est distinguée d’une façon toute particu- lière par les nombreuses causeries qu’elle a faites : M. Rollet sur la Géologie et la Paléontologie, M. Wuitner sur la Cosmographie et M. Si- mon sur la Minéralogie. Ces causeries ont été suivies par les membres de la Section avec une assiduité qui témoigne de l’attrait qu’ils y trouvaient. Le rangement méthodique des nombreux échantillons de la collection de Géologie a été continué et vous pourrez apprécier l’étendue du travail entrepris par nos collègues géologues, en visitant nos collections. Les botanistes eurent, eux aussi , l’avantage de suivre les causeries faites par M. Rey qui s’est attaché surtout, entre temps, à former de nombreux adeptes en leur faisant prendre les premiers contacts avec cette branche si captivante de l’Histoire naturelle. L’examen et l’entre- tien des herbiers ont fourni une occupation aussi instructive qu’at- trayante aux membres de cette Section. Dans la Section de Zoologie, les collections entomologiques ont été poursuivies, plusieurs cartons de coléoptères, d’orthoptères et d’hé- _ 4 — miptères ont été préparés par MM. Maurice Royer, Rey et P. Dumont. La collection de Malacologie est en complet remaniement. MM. Maurice Royer et Loppé s’en occupent tout spécialement. Enfin nos échantillons de poissons, de reptiles et de batraciens ont éié tous préparés à nouveau et mis en état par MM. Rey et Wuitner. N’oublions pas M. Gillot qui nous a disposé la belle armoire destinée à recevoir nos collections en- tomologiques en cours. Si, en raison des intempéries de cette année, une seule excursion officielle put être organisée, les excursions officieuses furent nom- breuses dans chaque section et rapportèrent, comme les années précé- dentes, une ample moisson d’échantillons et d’observations. Notre bibliothèque, sous l’habile direction de M. Maurice Royer, prend de jour en jour de l’importance; elle contient actuellement plus de 700 volumes ou brochures qui, par un rangement raisonné, peuvent être consultés aisément par les travailleurs qui ont des rensei- gnements utiles à y chercher pour leurs études. Cette année encore, nos donateurs sont légion : M. le professeur Giard a bien voulu nous faire don de dix années du Bulletin scientifique du Nord de la France et de la Belgique, et accepte désormais l’échange avec nos modestes Annales. MM. Gadeau de Kerville, Xavier Raspail et Loppé ont enrichi consi- dérablement notre bibliothèque. MM. Rollet et Wuitner, nos ardents géologues, ont accru notre col- lection de Géologie de nombreux échantillons récoltés dans le cours ' de leurs excursions. M. Stuer nous a fait remettre des échantillons de minéralogie fort intéressants, ainsi que MM. Demin et P. Dumont. En botanique, nous fûmes également bien partagés. Nos herbiers se sont augmentés de nombreuses plantes, dons de MM. Bruneau et Wuitner. Nos études mycologiques ont été facilitées par les nombreux ypes remis par MM. Mauboussin, Langlassé, et par l’Association vos- gienne d’Histoire naturelle. Notre collection d’Ornithologie s’est augmentée dans de notables proportions grâce à la générosité de MM. Rey, Loppé, Rœderer, Vil- lemur, Laurent et Desmare ts. MM. Tricottaux-Deyrolle, Mazeau et Rœderer nous ont remis divers échantillons de poissons et de reptiles. . Les nombreux échantillons d’insectes remis par MM. l’abbé de Joan- nis, de Gaulle, Constantin Dumont, Demont, Host, Méquignon, Coûtant nous permettront de combler bien des vides dans nos collections ento- mologiques en formation. — 5 - Une urne provenant d’un tombeau péruvien nous a été donnée par M. Tricottaux-Deyrolle. Enfin M. Dollfus nous a fait remettre un lot important de bocaux pour la mise en collection de nouveaux échan- tillons. Disons aussi que, dans le courant de cette Session, notre groupe s’est augmenté de 32 membres nouveaux. Nous décernerons, à cette séance, des médailles de bronze : à MM. de Mortillet et Rolland , nos savants Présidents des réunions an- nuelles dernières ; à M. Gadeau de Kerville, en remerciement des nom- breux et magnifiques volumes qu’il nous a offerts sur THistoire na- turelle de la Normandie; à M. Guir, notre sympathique trésorier, pour l’accomplissement digne de tous éloges de sa mission ingrate ; enfin à M. Loppé pour sa collaboration à nos travaux et pour ses nombreux dons. Nous disons merci à tous nos donateurs et à tous ceux qui portent intérêt à notre Association et nous les assurons de notre entière recon- naissance pour l’appui qu’ils donnent à nos efforts. Nous remercions chaleureusement M. le Ministre de l’Instruction publique, le Conseil général de la Seine et le Conseil municipal de notre ville pour les subventions qu’ils veulent bien nous accorder pour nous permettre d’équilibrer notre modeste budget, et nous leur affir- mons que notre œuvre progressera encore et toujours pour leur prou- ver que l’intérêt qu’ils nous témoignent est apprécié par nous tous. Le Conservateur général, Paul Dumont. COMPTE RENDU de la réunion annuelle du 15 octobre 1903. La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. de Gaulle, membre de plusieurs Sociétés savantes. Le Comité donne lecture des lettres de MM. le ministre de l’Instruc- tion publique, le préfet de la Seine, le président du Conseil général, le maire de Levallois, Dard 1®^ adjoint, E. Simon, Rolland, Dollfus, etc., etc., qui s’excusent de ne pouvoir assister à la réunion. M. G. Guir, trésorier, résume les recettes et dépenses de la dernière session et établit la situation financière au 30 septembre 1903. Après cet exposé, M. P. Dumont, conservateur général, rappelle le programme d’études suivi par les Sections et énumère les dons im- portants attribués au musée social. — En rendant hommage à l’auto- — 6 — rite et à l’assiduité des concours qui ont permis d’atteindre l’ère de prospérité actuelle de l’Association, M. le conservateur général fait connaître que la Société décerne des médailles de collaborateurs. M. de Gaulle fait ensuite une conférence sur le parasitisme chez les Insectes hyménoptères et intéresse vivement les auditeurs, en ajoutant l’attrait de ses observations personnelles à la variété infinie d’un sujet d’étude bien choisi pour stimuler la curiosité scientifique. Au nom de l’Association, M. Lambert exprime à M. de Gaulle les sentiments de gratitude de ses collègues pour les précieux encourage- ments qu’il a bien voulu donner, en maintes circonstances, aux études entomologiques de la Société. La séance, levée à 4 heures, est suivie d’une visite du musée, au cours de laquelle les chefs de Sections et leurs collaborateurs immé- diats présentent successivement les collections sociales. SITUATION FINANCIERE au octobre 1903. Recettes. Subvention communale. ()00 » — départemen- taie 100 » — du Ministère de l’Instruction publique 80 » Produit des cotisations. . 679 50 Recettes diverses 7, .10 Total des Recettes . . . 1 .466 60 Total des Dépenses. . . 1 .346 25 Excédent des Recettes. 120 35 Inter, liv., Année 1901. Caisse ] d’Épargne. (Année 1902. 22. .18 21. 30 Avoir AU D*" octob. 1902. 1 .061 62 Avoir AU l^‘’octob. 1903. 1 .225 45 Dépenses. Loyer 400 40 Assurance 14 80 Mobilier 112 55 Entretien (ch au liage et éclairage du musée, fournitures) . 237 80 Préparation d’oiseaux.. 27 » Frais de bureaux et Im- primés 119 05 Achat de livres et mé- dailles 39 45 Revues scientifiques 41 45 Impression des Annales, 1901 152 » Impression des Annales, 1902 160 » Dépenses diverses 41 75 Total des dépenses. . . 1.346 25 Le Trésorier : Gustave Guir. SUR LES HYMÉNOPTÈRES PARASITES par J. DE Gaulle (^). Les entomologistes donnent au mot parasite un sens plus étendu que son acception ordinaire. Pour eux, le parasite n’est pas seulement un simple fâcheux vivant sans discrétion à la table d’autrui, — le cas est peu fréquent chez les hyménoptères, — c’est aussi, et le plus souvent, un en- nemi mortel qui fait périr son hôte, soit que, consommant ses provi- sions, il le réduise à mourir de faim, soit que, s’attaquant directement à lui, il se nourrisse de sa propre chair. De là trois formes principales de parasitisme correspondant, avec une infinité de transitions, à ces trois degrés de criminalité qui sont la paresse, la ruse, la violence. Certaines fourmis élèvent et parquent des pucerons pour se nourrir du liquide sucré qu’ils distillent, tout comme nous élevons vaches, brebis et chèvres pour profiter de leur lait. D’autres réduisent en es- clavage des fourmis d’espèce différente destinées à assurer par leur travail la prospérité de leurs maîtres. Ces faits se rattachent au parasi- tisme, mais pucerons et esclaves, bien qu’ayant subi la contrainte, ne peuvent être considérés comme victimes au sens tragique de ce mot. On observe encore, chez les insectes vivant en société, un mode de relation qui n’est pas le parasitisme, mais une simple commensalité. Ruches, nids de guêpes et surtout fourmilières ont une clientèle atti- trée dont le rôle, utile vis-à-vis des hôtes du nid, est d’assainir leur ha- bitation en faisant disparaître les détritus de la cité. C’est ainsi qu’un grand et rare staphylin, le Velleius dilatatus, que de beaux diptères, les Volucelles, sont commensaux et non parasites des guêpes. Le Mega- toma undata et certains Ptinus ne se rencontrent que dans les galeries des Osmies ou des Anthophores auprès desquels ils remplissent le même office. Les fourmilières donnent asile à une faune nombreuse d’insectes, surtout coléoptères : aussi la chasse dans les fourmilières est-elle bien connue des entomologistes, sûrs d’y trouver nombre d’es- pèces qu’ils chercheraient vainement ailleurs. Souvent les insectes commensaux ont été, à tort, considérés comme parasites et seule une observation plus attentive a permis de reconnaître leur véritable rôle. Il est rare que les parasites soient inoffensifs ; on peut pourtant men- tionner le suivant. Tout le monde connaît les Lépismes ou Poissons d'argent, insectes assez communs dans nos appartements, là surtout où (1) Causerie faite à l’Association des Naturalistes à l’Assemblée générale du 11 octobre 1903. ^ 8 — SC trouvent des substances amylacées. Ils aflectionnenl les papiers de ten- ture et se délectent des vestiges de colle qu’ils y peuvent découvrir. Une petite espèce très Yoisme,Lepisminapohjpoda,nese rencontre que dans les fourmilières où elle a été récemment observée parM. A. Janet.La scène est jolie : une fourmi revient du dehors après s’être gorgée de liquides sucrés; elle rentre, le jabot gonflé, et rencontre une compagne qui, re- tenue par les travaux de l’intérieur, n’a pu aller à la provende. Les deux insectes se dressent sur leurs pattes de derrière et se mettent bou- che à bouche : l’ime fait jaillir la gouttelette sucrée qui la gêne, l’autre s apprête à la recueillir. C’est le moment guetté par la L^pisMina qui prestement se dresse à son tour et happe au passage une partie de la • succulente liqueur. Les fourmis et les guêpes ne peuvent être qualifiées de parasites, alors même qu’elles ravagent nos garde-manger ou nos treilles. Ce n’est là qu’un parasitisme d’occasion (de cette occasion, il est vrai, qui fait le larron), mais ces dégâts ne sont pas la condition normale et néces- saire de leur existence. Les hyménoptères n’oiïrent pas, à l’exemple des diptères ou autres insectes trop connus, de cas de parasitisme sur des animaux supé- rieurs; il ne s’agit donc, dans cette étude, que de parasitisme entre In- sectes. Réduit à ces proportions, celui-ci joue néanmoins un rôle éco- nomique parfois considérable, et c’est avec raison que les entomologistes qui étudient les moyens de préserver nos récoltes menacées ont pu formuler cette maxime : « Le véritable ennemi de l’insecte n’est pas l’oiseau : mais l’insecte ». Les hyménoptères sont légion, au moins aussi nombreux que les co- léoptères, mais moins bien connus ; même dans notre faune beaucoup d’espèces restent à décrire. Le parasitisme est la fonction du plus grand nombre. Leurs principales familles, que nous allons passer successive- ment en revue au point de vue qui nous occupe, sans nous astreindre à suivre l’ordre de la classification, sont les suivantes (^) : Tenthrédines Ojnipkles Ichneumonides Braconides Chalcidides Chnjsides Fourmis Fouisseurs Guêpes Mellifères 11 nous faut d’abord écarter les Tenthrédines qui vivent exclusive- (L Cette parlie de la conférence a été accompagnée de la présentation des principales espèces mentionnées. ment aux dépens des végétaux. Modestes herbivores, elles sont vouées au rôle de victimes. Les Fourmis ne nous offriront guère d’autre exemple de parasitisme que celui du Solenopsis fugax, minuscule fourmi creusant ses galeries dans les cloisons des nids de ses congénères. Sa petite taille lui permet d’y circuler à l’aise ; elle y vit comme la souris dans nos murs et n’en sort que pour prélever sa part de victuailles qu’elle n’a point amassées. Peut-être ses dégâts sont-ils plus sérieux. Les Mellifères sont personnifiés par la diligente Abeille, symbole du travail ; on les voit butiner sur les fleurs et distiller le miel dont ils remplissent leurs cellules laborieusement construites. On ne saurait, semble-t-il, trouver dans leurs rangs ni paresseux ni criminels. Certes, leurs vertus sont réelles, mais quoi d’étonnant si, dans une famille aussi nombreuse, quelques membres se sont écartés de la tradition familiale ! Construire un édifice aux loges multiples, creuser patiemment la terre, amasser des provisions pour leur progéniture, cela est jugé trop pé- nible par les Psithyres, parasites des Bourdons dont ils ont la livrée ; par les Nomada, parasites surtout des Andrènes; par les Sphecodes, para- sites des Halictes. Ces insectes ne sont d’ailleurs pas munis de la brosse caractéristique des Mellifères laborieux, instrument de travail destiné à recueillir le pollen. Ils ne travaillent pas et se contentent de guetter le moment où leur diligente victime, après avoir pondu son œuf sur la provision amassée par la prévoyance maternelle, s’apprête à clore sa cellule ; ils se glissent alors et, à leur tour, pondent un œuf d’où sortira la larve prédatrice dont le premier soin sera de tuer le destinataire des provisions. Les Epeolus sont ainsi parasites des Col- letés, les Melectes des Anthophores, les Coelioxys, Stelis et Crocisa des Anthidies, des Osmies et des Megachiles, les Dioxys des Chalicodomes. Remarquons ici que parasites et victimes appartiennent à la même famille et que les premiers, paresseux dégénérés, vivent aux dépens de leurs proches parents. Cela s’observe, dit-on, ailleurs que chez les insectes. Tout comme les Mellifères parasites, les Chrysides pondent dans une cellule préparée par autrui ; mais, tandis que les premiers, en cas de rencontre avec le légitime propriétaire, ne risquent qu’une bourrade donnée par un adversaire de force égale à la leur, les Chrysides , dé- pourvus d’aiguillon, ont affaire à des insectes de force supérieure armés d’un aiguillon souvent redoutable. Leur cuirasse est, il est vrai, presque aussi dure que les métaux dont elle emprunte les brillantes couleurs. C’est par ruse qu’ils s’introduisent chez l’Osmie, fabricante de miel, ou chez le Bembex, chasseur de mouches ; ce n’est pas aux provi- — 10 — sions qu’ils en veulent, mais au nourrisson déposé sur les victuailles. Tout hyménoptère est exposé à leurs attaques, soit mellifère soit guêpe solitaire, soit fouisseur, pourvu qu’il soit nidifiant. Les Hedychrum sont parasites du Philanthe apivore, les Omalus des petits Mellifères nichant dans les tiges de ronce, les Chrysis des Os- niies,Eumènes, Odyvères, Bembex ou Crabro divers. Deux belles espèces mér\d\om\es,VEuchraeus,purpu7'eus et le Stilbum splendidam,s>ouX pa- rasites, le premier des Bsmbex, le second des Pelopés. Une remarquable exception à l’instinct des Cbrysis est présentée par une espèce de Chine, la Chrysis Shanhaiensis qui vit, à la manière des Ichneumons, aux dépens d’une chenille de lépidoptère. Malgré une telle différence de mœurs, cette espèce ne se distingue de ses congé- nères que par des caractères spécifiques. D’ailleurs les Cleptes, genre aberrant de Chrysides, sont, de même façon, parasites des larves ou fausses chenilles des Tenthrédines. {A suivre.) ENTOMOLOGIE ICONOGRAPHIE DES CHENILLES [Suite) Œuvre posthume de M. Th. GoossE^s. IX^ famille. — SATYRIDAE [suite). XXV® genre. — Satyrus F a b. [suite). 5. S. Semele L. Figurée par : Lew, B. R. G., Dup. le. Chenille atténuée postérieurement ; la tête, plus grosse que le cou, est faiblement détachée ; elle est ronde avec six raies peu marquées, les ocelles sont foncés. Le corps est gris roux ; la vasculaire composée de deux filets noirs est comblée de foncé à partir du o® ou 7® anneau, selon les individus. Quatre ou cinq taches noires indiquent la sous- dorsale. Les pattes sont plus claires que le fond; le clapet anal est très prolongé et bifurqué. — 11 Se trouve en mai dans des touffes de graminées. France, environs de Paris. Obs. — La variété Aristaeus, qui se prend en Corse, proviendrait, d’après Rambur, d’une chenille assez semblable, et dont les lignes sont seulement moins indiquées. De nouvelles observations feront peut-être une espèce de cette variété. 6. S. Neomeris God. Figurée par : ? Se trouve en Corse. 7. S. Arethusa Schiff. Figurée par : ? Chenille à fond ocracé, lavé de verdâtre. La tête est arrondie, légè- rement granulée, avec six raies gris foncé et les ocelles très visibles. La vasculaire grise est longée de blanc ; les sous-dorsales sont sem- blables, mais plus larges; entre ces lignes ou bandes, l’espace est rempli d’une couleur ocracée plus foncée que le fond. Le ventre et les pattes sont clairs. S. P. Les lignes sont séparées par un filet carminé. Vit sur les graminées du 15 juin au 15 juillet; nous la trouvons sous les pierres, mais elle est rare. France, environs de Paris. 8. S. Statilinus Hb. = Fauna Sulz. Figurée par : ? Cette chenille ressemble beaucoup à celle de Arethusa, mais les bandes grises sont mieux longées par des lignes blanches. La tête, le ventre et la plaque anale sont semblables. S. P. Il n’y a pas de filets carminés. Se rencontre au printemps et en août sur le Promus sterilis. Obs. — Berce indique La Varenne comme localité proche de Paris; il y a 20 ans (écrit-il en 1888} que nous ne l’y prenons plus. Cette es- pèce a disparu de cette région, comme, du reste, Arethusa, Cirsii (etc.). France, forêt de Fontainebleau. La variété Allionia est méridionale. 9. S. Fidia L. Figurée par Mill., 93. D’après Minière, la chenille est allongée, fusiforme, glabre, sauf — 12 - sur la tête et les derniers segments, qui sont garnis de poils courts et fins ; elle présente de nombreuses lignes continues dont les principales sont bien distinctes; enfin elle est d’une couleur roussâtre carné. La tête est grosse et globuleuse. Les deux pointes anales sont très rappro- chées l’une de l’autre. Le ventre, qui est concolore, est jaspé de taches d’un blanc carné. La tête est roussâtre et marquée, de chaque côté, de quatre lignes noires; les trois ocelles sont de cette dernière couleur. Se trouve, vers le 15 mai sur les graminées. Elle se cache le jour sous les pierres et les feuilles mortes. La chrysalide est obtuse, avec les stigmates saillants. France méridionale. 10. S. Phaedra L. = S. Dryas S. G. Figurée par : Hubn., Frey, Dup. le. D’après Duponchel, cette chenille est glabre, d’un gris roussâtre ou couleur chair : la vasculaire brune est interrompue par les incisions des anneaux et oblitérée sur les trois premiers. De chaque côté de cette ligne, on voit une ligne bleuâtre suivie d’une bande de même couleur. Stigmates noirs. Les pointes caudales sont de la couleur du corps, ainsi que les pattes membraneuses, tandis que les écailleuses sont brunes. La tête, de couleur roussâtre, est marquée de six lignes. Se rencontre en fin juin sur VAvena elatior, dans le centre et l’est de la France, les Vosges (etc.). Elle est facile à trouver entre Bois-le- Roi et Fontainebleau. La chrysalide est arrondie, d’un fauve clair. Elle est posée à terre, sans attaches. 11. S. Cordula Fab. Figurée par : ? M. Staudinger prend comme type Actaea Esp. et fait une variété de Cordula. Nous acceptons ce rapprochement, parce qu’il a été fait par lui, en constatant, cependant, qu’il y a des différences appréciables entre les deux Papillons. L’œuf A! Actaea est ovale avec des côtes striées. Basses-Alpes, Isère, Var, Auvergne, Pyrénées-Orientales. xxvi^ genre. — Pararga H. S. Les chenilles sont pubescentes. , 1. P. Maera L. Figurée par : Hubn., Dup. le. — 13 — Chenille vert clair, avec une ligne dorsale vert foncé, que longent deux lignes blanches; deux autres lignes, également blanches, se prolongent jusqu’à l’extrémité des pointes caudales. Tête arrondie, hispide. Se rencontre sur les graminées en avril et juin. France, environs de Paris. La chrysalide se suspend après les rochers, les murs (etc.); elle est verte ou noir verdâtre, avec deux rangs de tubercules jaunes. 2. P. Hiera Fab. Figurée par ; ? Duponchel supposait que ce Papillon était une variété de Megaera ; ce- pendant la majorité des auteurs le conservent comme espèce distincte. Nous l’avons trouvé à Bourg d’Oisans, et il se prend dans les Basses- Alpes (etc.). 3. P. Megaera L. Figurée par : Sepp., Lew., Dup., B. R. G. La chenille est vert pâle, avec les lignes vert d’herbe, sauf la stigma- tale qui est jaunâtre et se voit nettement à partir du 4® anneau. La tête, déformé ronde, est chagrinée, avec des poils noirs. Les pointes cau- dales sont vertes entourées de jaune et les pattes de couleur rousse. Se trouve en avril et juin, sur les graminées et au pied des murs. France, environs de Paris. P. S. — Nous possédons une ab. à fond blanc. Ohs. — P. Tigelius, de Corse, était regardée comme une espèce dis- tincte par Bonelli, ainsi que par Rambur, à cause des différences qu’offre le papillon avec Megaera. M. Staudinger, lui, n’en fait qu’une variété, et il convient de faire remarquer que la chenille décrite par Rambur semble donner raison au classificateur allemand. 4. P. Aegeria L. Figurée par : Sepp., Hb., Lew., Frey, Dup. le. Chenille de forme atténuée aux extrémités ; à fond vert, dont la vas- culaire, plus foncée, se termine en pointe vers la tête et est longée, de chaque côté, par une ligne presque blanche. La tête en forme d’é- cusson est vert d’herbe, avec les mandibules et les ocelles bruns; elle est hérissée de poils noirs et courts. Se trouve en avril, septembre, sur le Triticum repens. Midi, Nord et Centre de la France, environs de Paris. Obs. — J.-C. Sepp (1 vol. 1762) a figuré cette chenille que Dupon- chel a reproduite plus tard. En s’en tenant simplement à la figure \ f — 14 — qu’ils en ont donnée, il est bien difticilc d’avoir une idée exacte de cette chenille. La chrysalide est courte et verte. 5. P. Dejanira L. = Achine S. G. Figurée par : Hb., Frey, Dup. l'c. Duponchel dit que cette chenille est pubescente, verte, avec cinq li- gnes longitudinales et d^^ux latérales ; celles-ci bordées inférieurement par une ligne blanche qui passe au dessus des pattes. Tête et pattes écail- leuses jaunâtres. Cependant les lignes indiquées par Duponchel sont peu visibles ; quant à H ü b n e r, il a singulièrement exagéré la pubescence. Se trouve en mai sur l’ivraie [Lolium perenne). France, environs de Paris. Rem. — Au sortir de l’œuf, cette chenille est blanche avec la tète rousse, et elle a alors sur le corps six rangs de poils roux. La chrysalide n’est pas attachée. xxvii® genre. — Epinephele H b. Les chenilles se suspendent pour se chrysalider. 1. E. Eudora Esp. = E. Lycaon Rott. Figurée par : Hb. Larv. 1. D’après Hübner, cette chenille est verte, avec la vasculaire et les sous-dorsales jaunes. La stigmatale, de couleur rosée, est ombrée de blanc. Se trouve en mai, juin, sur les graminées. Départements du Var, de la Lozère, des Basses-Alpes, Dauphiné (etc). Très commune à Bourg d’Oisans. La chrysalide est verte. 2. E. Janira L. Figurée par : Sepp., Lew., Dup., B. R. G. Chenille un peu atténuée dont la tête échancrée est plate à la bouche et dont le corps est vert jaunâtre avec des poils blancs, recourbés. Se trouve en mai, juin, sur les graminées. Obs. — Il arrive souvent que l’on trouve des papillons, ayant le milieu des quatre ailes dépourvu d’écailles, et formant des taches blanches plus ou moins étendues, mais régulières. Comme la frange est intacte, nous pensons qu’il s’agit d’une sorte d’alhinisme. 3. E. Ida Esp. Figurée par : B. R. G. — 15 — D’après ces auteurs, la chenille est d’un blanc un peu roussâlre, marquée de petits linéaments roux ou noirâtres, ce qui la fait paraître un peu grise. La vasculaire est noirâtre. De plus, le corps est couvert de petits tubercules supportant chacun un poil court, de même cou- leur, mais dont l’extrémité est noirâtre et bifide. Tête aplatie, presque carrée, échancrée au sommet, et marquée de deux raies blanchâtres et de trois raies noires. Se trouve en avril, mai, sur le Triticum cespitosum. Midi de la France, Provence, Montpellier. La chrysalide est courte, épaisse, d’un gris varié de brun. 4. E. Tithonus L. Fi^»urée par : Sepp., Hb., Lew,, Dup., B. R. G. Chenille courte, hérissée de petits poils blanchâtres ou un peu rous- sâtres, assez épais, bifides à leur extrémité. Sa couleur, habituelle est rousse ou verte. La vasculaire est atténuée aux extrémités. Tête apla- tie, rugueuse, cordiforme, avec six lignes. Se trouve, fin juin, sur les graminées. France, environs de Paris. La chrysalide est courte, épaisse, ventrue. 5. E. Pasiphae Esp. Figurée par : Mill. le. 119. D’après Minière, la chenille est courte, convexe en dessus, aplatie en dessous, à tête dégagée, cordiforme, à pointes caudales. Elle pré- sente de nombreuses lignes brun rougeâtre, et est pubescente. Se trouve à la fin d’avril sur les graminées. Hyères, Montpellier, Dauphiné. 6. E. Hyperanthus L. Figurée par : Sepp., Hb., Lew., Frey, Dup., B. R. G. Chenille atténuée aux extrémités, dont la tête, détachée, granuleuse, un peu cordiforme, est brun clair, sans dessin ni tache, sauf les ocelles. Le corps est chagriné, pubescent, à fond gris pâle, avec la vasculaire indiquée en brun, mais seulement sur les trois derniers anneaux. Stig- mates noirs; ventre sans ligne et pattes de la couleur de ce dernier. Se trouve à la fin de mai sur les graminées. France, environs de Paris. Obs. — L’ab. Arete semble moins rare en Alsace que dans les envi- rons de Paris où cependant nous l’avons prise. (A suivre.) — 16 — Histoire naturelle de Sesia chrysidiformis Esp. par F. Le Cerf. Bien que formant dans l’ordre des Lépidoptères un groupe parfaite- ment homogène et très nettement caractérisé, les Sesiadae sont encore très imparfaitement connues. Les affinités d’un grand nombre d’espèces entre elles, leur rareté relative, la difficulté d’étude de leurs premiers états semblent avoir détourné d’elles la sympathie des entomologistes en général. On ne connaît les chenilles que d’un [letit nombre d’espèces et pres- (jue pas leur évolution complète. Nous allons , aujourd’hui, essayer de faire connaître le développe- ment de Sesia chrijsidiformis Esp., une des plus belles espèces de la faune française. Décrite par Esper en 1782, elle figure dans tous les ouvrages publiés depuis cette époque et fut souvent confondue avec des espèces voi- sines {minianifonnis, chalcidiformis , elampiformis, etc.), alors consi- dérées comme variétés. La chenille est restée longtemps inconnue; le premier auteur qui semble avoir apporté des renseignements sur sa nourriture est de Graslix, en 1863, qui prit l’insecte parfait « sortant de la chrysalide ren- fermée dans les racines de VArtemisia campestris et de VElychrysum en 1866, notre éminent collègue de la Société entomologiquede France, M. Paul Mabille capturait, en Corse, S. chrysidiformis éclosant des tiges de Rumeæ crispas Cuny y Martorell, en 1874, publie que cette espèce « fait régulièrement son évolution dans la Calendula et VArte- misia... »; l’année suivante (1875), Boisduval, dans son Species géné- ral, dit avoir rencontré la chenille dans plusieurs espèces de Rumex, au bord de la Seine (?) ; depuis, cette chenille a été signalée dans les racines de Rumex acetosa. MM. Ch. et R. Oberthür l’ont observée communément à Rennes dans les jardins; c’est effectivement dans le Rumex acetosa que nous avons trouvé et élevé la chenille de S. chrysidiformis. Nous n’avons pas connaissance que personne ait élevé cette chenille dans d’autres plantes. L'œuf de Sesia chrysidiformis est ovale assez régulier, légèrement déprimé en dessus et en dessous et jun peu aplati à l’extrémité où se trouve le micropyle ; il est entièrement d’un noir suie mat très finement chagriné ; — 17 - examiné au microscope, sa surface apparaît irrégulièrement divisée en petits polygones. Nous avons capturé une femelle au moment où elle pondait entre les folioles des bourgeons morts de Rumex acetosa (Colombes, 15-VII-Ol). La chenille dès son éclosion, commence à s’enfoncer dans la racine en se tenant entre l’écorce et le bois, n’attaquant presque pas ce dernier; sa mine est plus ou moins oblique, peu ou pas sinuée. Le trajet ainsi effectué en descente est d’une douzaine de centimètres environ; après quoi, la chenille entre définitivement dans le bois de la racine et commence alors à remonter vers la surface du sol. La mine n’augmente pas progressivement de diamètre. Très mince durant la descente, elle grossit brusquement dès que la montée s’o- père ; malgré cela, il ne semble pas que la chenille hiverne engourdie dans un point quelconque de son trajet; on ne remarque, en effet, au- cune déformation delà mine qui est toujours, et dans tout son parcours, régulièrement circulaire ou un peu elliptique, et bourrée de crottes, sauf dans la partie habitée par la chenille qui a, suivant l’âge de celle-ci, de deux à trois longueurs d’animal au maximum. Une seule fois (mars 1901), nous avons trouvé deux chenilles dans la même racine; l’une d’elles était à peine à moitié aussi grosse que l’autre et commençait seulement à remonter. Nous ne considérons pas ce fait comme pouvant justifier l’hypothèse d’une existence larvaire biennale de S. chrysidifonnis, mais nous pen- sons plutôt que cette chenille aurait donné naissance à un de ces très petits individus que l’on rencontre parfois. Il y a fréquemment plusieurs mines dans la même racine de Rumex, mais le plus généralement il n’y en a qu’une d’habitée; les vieilles mines sont remplies de crottes d’autant plus noires qu’elles sont plus anciennes. De plus, leurs environs sont souvent mortifiés, alors que les mines récentes sont situées dans les parties les plus saines de la racine, et remplies d’excréments d’un rougeâtre plus ou moins clair. Nous n’avons jamais remarqué que la présence de chenilles dans la racine fût une cause de dépérissement apparent pour les Rumex, comme le prétendent certains auteurs, mais la racine est souvent dé- formée par les mines anciennes. Durant son jeune âge, l'a chenille de S. chrysidifonnis, nourrie de la partie la plus aqueuse de la racine, est d’une teinte très pâle, presque incolore; mais, dès qu’elle s’attaque au bois, elle prend cette couleur blanc d’os un peu rosé, particulière à la généralité des chenilles con- nues de Sésies. — 18 — Quel que soit l’âge de la larve, le vaisseau dorsal d’un gris clair rougeâtre est toujours visible. La tôte est marron clair avec le bas du triangle frontal . le clypeus, le bord inférieur des calottes autour des parties maxillaires et les mandibules plus foncés. La plaque écailleuse du premier anneau, très claire, est sensiblement trapézoïdale à coins arrondis, la plus large base tournée du côté de la tête; le clapet est peu accusé. Les pattes écailleuses très petites, surtout les antérieures, sont jaune très clair, dirigées en avant et obliquement par rapport à l’axe du corps; les pattes membraneuses (*) paraissent noirâtres. Les stigmates, très clairs et très petits, par conséquent difficiles à dis- tinguer â l’œil nu, sont situés latéralement, suivant une ligne un peu sinuéo. Les anneaux peuvent se diviser en deux parties : l’une supérieure, composée de deux ou trois bourrelets, l’autre inférieure, non segmen- tée; ces deux parties sont réunies latéralement par un autre bourrelet très accusé chez l’insecte vivant et portant dans ses sinus supérieurs les stigmates. Les anneaux 2 et 3 sont divisés on dessus par deux plis; ils ne portent pas de stigmates. Ceux-ci sont ainsi placés : le 1®'’ dans le pli du 3® au ¥ anneau; le 2®, le 3® et le 4® à la jonction du pli médian du segment supérieur et du bourrelet latéral des o®, 6® et 7® anneaux; les 5®, 6®, 7® et 8®, en arrière du pli médian des 8®, 9®, 10® et 11® anneaux; enfin le 9® stigmate est placé sur le 11® anneau, assez sensiblement au-dessus de la ligne des autres stigmates pour être visible quand on regarde la chenille sur le dos("-). Quelques poils courts et incolores, d’une extrême ténuité, sont parsemés sur le corps. La chenille de Sesia chrysidiformis est assez délicate â élever, l’excès d’humidité la faisant moisir et la sécheresse la desséchant. On ne la trouve d’ailleurs que dans des plantes situées ni en lieux trop humides ni en lieux trop secs, le plus souvent sur des pentes exposées au soleil; elle paraît affectionner les terrains siliceux et cal- caires, mais se trouve aussi dans les endroits argileux bien exposés. (1) Chez les Sésies, comme chez la plupart des clienilles endophyteset les microlépidoptères, les pattes membraneuses sont composées de deux arcs de petits crochets opposés par leur concavité [pedes coronaU) et opèrent leur pré- hension dans le sens du diamètre de la chenille. (2) Nous avons aussi observé cette même disposition du dernier stigmate chez les chenilles d’autres espèces de Sésies, entre autres Sciapteron taba- niforme Rott., Sesia ichneumoniformis (S. V.) F., etc. 19 — La chrysalide. Lorsqu’arrive l’époque de la transformation, ce qui a lieu ordinaire- ment en mai ou au commencement de juin, la chenille construit, soit à l’intérieur, soit en partie à l’intérieur et en partie à l’extérieur, un cocon composé de particules de bois très petites et doublé intérieurement de soie; ce cocon, très allongé, remplit exactement la mine et vient géné- ralement aboutir au bas de la tige ou dans un bourgeon mort, s’il est entièrement situé dans la plante. Dans le cas contraire, il se termine à la surface du sol par une espèce d’opercule composé de fils assez peu nombreux que la chrysalide écarte lors de l’éclosion. La longueur des cocons varie suivant leur disposition, les plus longs paraissant être ceux qui sortent de la racine. Nous n’avons pas apprécié de différence entre les cocons des indi- vidus c? et ceux des individus $. La chrysalide est marron clair avec les céphalothèques plus foncées. Les ptérothèques sont dépassées inférieurement par l’extrémité des métapodothèques. Les gastérothèques, divisées en dix segments, portent, chez la chry- salide c5, deux rangées de pointes en dessus aux anneaux 3,4,5, 6 et 7 , et une seule aux anneaux 8 et 9 ; il en est de même chez la chrysalide $ sauf que l’anneau 7 ne présente qu’une rangée de pointes. Dans les deux sexes le mucron présente huit pointes. Sur la face ventrale, on remarque le tubercule génital placé sur le segment 8, très près du mucron, chez la chrysalide <5; il est situé sur le segment 7 chez la chrysalide $. Le tubercule génital d est formé de deux petites éminences sensi- blement saillantes; chez la chrysalide $, il est réduit à une simple pe- tite ligne faiblement plissée transversalement. L’état de chrysalide dure de 30 à 40 jours environ. Lorsque qu’arrive l’époque de l’éclosion, la chrysalide, s’aidant des pointes de ses segments abdominaux, s’élève dans son cocon, perce l’o- percule, se dégage en partie et donne la liberté à U insecte parfait dont l’éclosion nous a paru avoir lieu de préférence dans la matinée. Pour la bonne compréhension des variétés, nous allons rappeler brièvement les caractéristiques de Sesia chrijsidiformis . Tête noire avec le front blanc, palpes noirs, hérissés avec le deuxième article en dedans et le troisième tout entier jaune clair; antennes noires, ainsi que les yeux; corselet et abdomen noir bleu brillant, ce der- nier ayant les segments 5 et 7 chez le c5, 4 et 6 chez la ç t — 20 — bordés de blanc postérieurement, en dessus; brosse anale trilobée, rouge fauve en dessus et en dessous et bordée latéralement de noir chez le c5 , rectiligne, rouge vif en dessus, noire latéralement et en des- sous chez la 9 ; ailes antérieures avec un point blanc à la base; la côte, le bord externe et un point disco-cellulaire noirs; ailes postérieures transparentes, avec un petit trait disco-cellulaire noir; en dessous, le rouge jaunâtre plus ou moins pâle domine; frange des quatre ailes noir enfumé; pattes antérieures avec les hanches très développées, noires, bordées extérieurement de blanc; aux trois paires, cuisses noires, jambes et tarses jaunes chez le c5, rouges chez la 9. Chez les individus obtenus ex larva — ou très frais — les parties blanches sont jaune paille très clair. Sesin rhy!isidifonmsYo\e avec rapidité sous la plus grande ardeur du soleil, butinant sur h^s Heurs. M. R. Oberthür a observé que les c5 c5 se posent parfois à terre avant de s’accoupler, ou quand on approche des Himex autour desquels ces insectes volent. Variétés. Elles sont assez nombreuses, bien qu’il y en ait peu de marquées ; le plus habituellement c’est le nombre des divisions de la tache hyaline ultra -cellulaire qui varie; normalement, il y en a trois, mais un grand nombre d’individus en présentent quatre et môme cinq ; le lait con- traire s’observe aussi, et certains individus méridionaux en sont tota- lement privés, comme nous l’avons constaté sur des exemplaires d’Es- pagne, de Corse et du Midi de la France, de Digne en particulier où cette forme parait dominer. On trouve des individus ayant soit le sixième soit le septième an- neau (suivant le sexe) bordé de blanc ('). La couleur aussi est variable; le noir se réduit parfois d’une façon sensible, ou, inversement il oblitère en partie le rouge. M. Ch. Ober- thür possède dans la collection Bellier de la Chavignerie un c5 de Sicile « colore aurantiaco pro riibro ». Nous avons remarqué que les c5c5 et les 99 ont souvent une tache blanche sur l’antenne avant l’extrémité. Des échantillons ont les tarses noirs, et nous avons trois 99 prises par nous-mêmes le 26 juin 1902 au même endroit, qui n’ont qu’un seul anneau blanc à l’abdomen. Un hermaphrodite de cette espèce fait partie de notre collection. ' La taille est extrêmement variable : 13 à 24 mill. environ; rien que (1) Nous ne possédons que deux mâles et deux femelles de cette variation qui ne paraît pas très commune. 21 dans la série d’échantillons de cette espèce que nous possédons, on peut établir tous les passages du simple au presque double dans un sexe ou dans l’autre. Deux variétés ont reçu des noms ; ce sont : la var. chalcocnemis, dé- crite en 1856 par Staudinger, et Vab. gallica, publiée par Max Bartel. Var. chalcocnemis Stgr. Décrite d’Andalousie comme espèce propre par l’auteur allemand, elle fut réunie à chrysidiformis à partir de 1866, année où M. P. Ma- bille la trouva « éclosant et s’accouplant sur les tiges du Rumeæ crispus avec le type et des passages, juillet 1866, sur la levée de l’étang de Biguglia près Bastia, Corse ». Depuis, elle a été prise en France, aux environs de Montpellier, à Digne et une fois à Nantes. Cette variété diffère du type par l’envahissement du noir aux pattes et à l’abdomen; le front devient également noir et le rouge est plus ou moins réduit aux ailes supérieures ; le rouge de la brosse anale, en par- tie, et quelques écailles blanche^ à l’abdomen subsistent quelquefois ; la tache hyaline ultra-cellulaire est ou non présente. Cette variation ne semble affecter que les c5c5- Ab. gallica Bartel. Aristide de Caradja publia en 1893 dans Vfris un Catalogue des Lépidoptères de la Haute-Garonne dans lequel il décrivait, comme va- riété de Sesia chrysidiformis, trois échantillons différant du type par : .( les antennes jaune pâle colorées en noir seulement à la pointe ». Max Bartel nomma, en 1902, cette variété : ab. gallica, en faisant remarquer qu’elle devait être extraordinairement rare, car, en dehors du c5 et de la $ cités par Caradja, il n’y a qu’une seule 9 dans la coll. Staudinger. Bartel croit devoir rattacher à cette variété un individu qu’il pos- sède et chez lequel les antennes commencent à devenir jaunes. Nous avons obtenu ex larva (Colombes, vu, 02) une 9 identique à l’échantillon de Bartel et nous possédons une 9 de petite taille chez laquelle les antennes sont jaunes extérieurement dans toute leur lon- gueur, sauf près de la base et à l’apex et qui nous paraît assez bien répondre à Vab. gallica Bartel, (Angers, vu, 01). Les exemplaires types sont originaires : deux de S^-Béat et un de Toulouse. Répartition Géographique. L’aire de dispersion de Sesia chrysidiformis comprend la moitié occidentale de l’Europe centrale et méridionale y compris l’Allemagne occidentale, la Belgique, la Suisse (?), la Basse-Autriche, le littoral 22 — hongrois, la Dalmatio, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la France et quelques points de la côte sud de l’Angleterre. Limite en altitude : 1.600 mètres environ. Localités (^). Allemagne. — Aix-la-Chapelle; Bas-Rhin : S‘-Goar et Bingen-sur- le-Rhin; Nassau : Wieshaden, une fois au commencement de juillet; Palatinat : près de Spire; Alsace : Saverne. Suisse. — Thoune (canton de Berne), d’après Maassen ; n’est pas cité par Frey ; même actuellement il ne paraît pas établi que cette espèce se trouve en Suisse. Basse- Autriche. — Baden et Siegenfeld, près de Vienne. Hongrie. — ? Nagy’ag ou Nosag, Siehenburgen (bien confondue avec N. Minianifonnis !) Croatie. — Pulverturm, près de Fiume, juin, quelques échantillons. Istrie. Dalmatie. Italie. — Lombardie; Milan; Piémont; Ligurie; Sardaigne; Tos- cane : Pise, environs de Florence ; Naples ; Calabre; Sicile : leMadonie, environs de Païenne, vallée de Pallagutta, près Monreale; Borne; M*-Cassin. Portugal. Espagne. — Grenade; Bonda; Andalousie; Aragon; Albarracin; Bilbao t('), San Andrès, Besos; Calella; Ortigosa, prov. de Vieille- Castille, près Logrofio, Sierra-Nevada, du côté de Lanjaro; Escorial; Madrid. Belgique. — Bords de la Meuse (?). Angleterre. — Kent et Sussex, sur les côtes : Eastbourne, Folkes- tonef, Douvret. France. Tout le territoire; est indiquée dans les Catalogues locaux ou nous a été signalée des départements suivants : Alpes-Maritimes : juin-juillet, P. Millière. — Aube : fin mai-juin, C. JouRDHEuiLLE. — Aude : juin-juillet ; Carcassonne, P. Mabille. — Basses-Alpes : juin. Digne f, G. Poujade, B. Homberg. — Cantal : (?) 1. Un certain nombre de ces localités est emprunté à l’excellent ouvrage de Rùhl, continué par Max Bartel, Die palaear ktischen Grossschmetterlinge und ihre Naturgeschichte. 2. Ce signe f indique les localités représentées dans notre collection. — 23 — M. Sand. — Charente : juin, Delamain. — Cher : juin-juillet; S^-Flo- rent, M. Sand. — Creuse : (?) M. Sand. — Corset : fin mai à juillet, plaine de Biguglia près Bastia, Cap Corse, marais des marines de Sisco, Pietra Corbara, P. Mabille. — Dordogne : mai, juin; Boisse, la Baume, R. Tarel. — — Doubs : juin, Bruand. — Eure : juin, lande de Léry, près Pont-de-1’ Arche, L. Dupont ; Évreux : J. de Joannis. — Gironde : mai et juin, Trimoület. — Haute-Garonne : juin, Toulouse t, S*-Béat, M^-Cajire, A. de Caradja; Rondou, d’après d’Aubuisson. — Hérault : fin mai à juillet, env. de Montpellier, J. de Joannis. — Ille-et-Vilaine : juin. Rennes t, Ch. et R. Oberthür. G. Poujade. — Indre .-juin à juil- let, M. Sand. — Indre-et-Loire : S*-Rémy-la-Varenne t, juillet, R. du Buysson; Tours f, G. Poujade; îles de la Loire, P. Mabille. — Loire-Inférieure : mai à juillet, env. de Nantes, Rezé-les-Nantes, la Contrie, Savenay, S*-Nazaire, Dehermann-Roy. — Lozère : Florac, Du- PONGHEL. — Maine-et-Loire : juillet, Angers t, Delahaye. — Meur- the-et-Moselle : (?). — Meuse : A. Dutreux. ~ Morbihan .'Vannes t, juin-juillet, J. de Joannis. — Nord : juin, dunes de Malo-les-Bains, P. Paux. — Oise : juin, forêt de Gamelles t? P- Mabille et F. Le Cerf. — Puy-de-Dôme : juin, A. Guillemot; (?) M. Sand. — Pyré- nées-Orientales : juin, juillet. Le Vernet, Bellier de la Chavignerie, DE Graslin, Oscar Struwe, Rondou, Ch. et R. Oberthür; Collioure, DE Graslin. — Saône-et-Loire : juin, Dracy-les-Couches, Constant. — Sarthe •* juin. Le Mans, château du Loir, Ch. Oberthür, de Graslin. — Savoie : juin, Ghiliani, — Seine : Paris (île des Cygnes), Berce; Vanves, S*-Cloud, mai-juin, Godart et Duponchel; Vitry, Estiot; Meudon, G. Poujade ; Bois-de-Boulogne, P. Mabille; Bécon-les-Bruyè- res t, P. Chrétien, F. Le Cerf; Colombes t, Nanterre t? F. Le Cerf. — Seine-et-Oise : juin-juillet, Lardy f, G. Poujade, F. Le Cerf; Cor- meilles-en-Parisis f, F. Le Cerf. — Seine-et-Marne : juillet. Fontaine, bleau, P. Mabille. — Vendée : juin, env. de Fontenay-le-Comte, D. Lu- cas. — Yonne: forêt d’Othe, bois de S*-Pris près d’Auxerre, P. Mabille. Observation. Cette espèce, habituellement peu commune, fut observée par cen- taines aux environs d’Angers (M.-et-L.), en 1900 et 1901, par M. De- lahaye, et à Rennes par M. R. Oberthür, en juin 1902; à Angers, les (5(5 de cette espèce étaient attirés par des $$ de Sesia ichneu- moniformis appartenant à la var. megillaeformis et s’accouplaient avec elles ; une note extrêmement intéressante fut publiée sur ces ob- servations par M. Delahaye dans le Bulletin de la S'® des Lettres, Sciences et Arts d’Angers. 24 Cette même année 1901, nous en prîmes nous-même une douzaine d’individus à Gormeilles-en-Parisis en moins de deux licures, dans un endroit où les Ramex sont peu nombreux. Depuis, cette espèce pa- raît être devenue plus rare qu’elle n’était avant cette apparition anormale de 1902. D’après les observations do MM. Obeuthüu et Delaiiaye, l’accouple- ment se produit dès l’éclosion do la 9, les <5(5 accourant de loin et se montrant très empressés. Bibliographie. Beree. — Faune de France (t. 11, p. 120, pl. 28, lig. 7). Ber(îe. — Schmetterlinge Europas, p. x. Boisduval. — Speci(‘s général, (1875), p. 429. Borkhal'sen. — Naturgescbichte der europaischen Schmetterlinge, t. 11 (1789), p. 150. Bruanü. — Catalogue des Lépidoptères du Doubs (1845), p. 50. Caradja (A. de). — Catalogue des Lépidoptères de la lB"-Garonne, Iris, t. VI, Il (1895), p. 190, et t. VII, II (1894), p. 557. Constant (A.). — Cat. dos Lépidoptères de Saône-et-Loire (1866), p. 62. CUNY Y Martorelu. — Catalogo Métodico y razonado do los Lépidop- tères... (Barcelone 1874), p. 45. Cyrilli. — Entomologiae Neapolitanae (1787-1792), p. 4, VI, lig. 5). Dehermann-Boy. — Cat. des Lépidop. de la Loire-Inférieure, (1887), p. 18. Delahaye. — Cat. des Lépidoptèrc'S de Maine-et-Loire (1899), [). 25. De Villers. — Caroli Linnei Entomologia (1789), p. 105, Dupont (L.). — Cat. des Lépidopt. des environs do Pont-de-l’Archo (Eure), (1905), p. 98. Dutreux. — Index des Léitidoptères recueillis dans le Grand-Duché de Luxembourg. Esper. — T. II (1782), p. 210, t. 50, cont. V, tig. 2. Ghiliani (V.). — Elenco dei Lepidotteri degli Stati Sardi (1852). Girard (M*"®). — Traité élém. d’Entomol. III, (1882), fasc. 1, p. 501. Godart et Duponchel. •— T. 111, p. 88-89. Graslin (A. de). — Ann. Soc. entomolog. de France (1865), p. 556. Guillemot (A.). — Cat. des Lépidoptères du Puy-de-Dôme, p. 48. Herrich-Schaeffer (D'’ G.-A.-W.). — Systematische Bearbeitung der Schmetterlinge von Europa (1847), p. 77. Hoffmann. — Raupen, p. 55; Schmett., p. 55. Jourdheuille (C.). — Suppl, au Cat. des Lépidopt. de l’Aube (1890), p. 7. — 25 — Mabille (P.). — Les Lépidoptères de la Corse. (Ann. S. E. F., 1866. Merrin. — Lepidopterist Gallendar (1874), pp. 75, 90, 122. Miluère (P.). — Catalogue raisonné des Lépidoptères du département des Alpes-Maritimes, p. 123. Ochsenheimer. — T. II, p. 143-6. Paux (P.). — Les Lépidoptères du département du Nord (Bulletin scientHique de la France et de la Belgique publié par A. Giard, t. XXXV) (1901), p. 476. Peyerimhoff. — Gat. des Lépidoptères d’Alsace; Colmar (1882), 2® éd. Regnier (Raymond). — Gat. des Lépidoptères de Provence (1899), p. 63. Rondoü. — Gat. raisonné des Lépidoptères des Pyrénées, p. 1903. Roüast (G.). — Gai des Chenilles européennes connues, p. 20. Rühl (continué par MaxBartel). — Palaearktisschen Grossschmetter- Imge und ihre Naturgeschichte (1902), p. 291. Sand (M.). — Catalogue raisonné des Lépidoptères du Berry et de l’Auvergne, p. 21. Tarel (R.). — Gat. provisoire des Lépidopt. de l’arrond. de Bergerac (1895), p. 20. Trimoulet. — Catalogue des Lépidoptères delà Gironde (1858), p. 18. Nous remercions sincèrement ceux de nos collègues qui ont obli- geamment mis à notre disposition les matériaux et les renseignements qui nous étaient nécessaires, et nous les prions de trouver ici l’ex- pression de notre bien confraternel et respectueux dévouement. Capture de Lépidoptères aux environs de Paris. par Lucien Chopard. Les espèces suivantes me paraissent intéressantes à signaler, étant peu communes dans notre région : Drijmonia querna F. (5- — Bois-le-Roi, (F* de Fontainebleau). Agrotis molothina Esp. c5. — Domont, (F* de Montmorency). Erastria venustula Hb. c5. — Domont (lumière). Hydraecia nictitans Bkh. — Deux exemplaires, Domont (lumière). C/ymatophora fluctuosaEb. — Domont, seize exemplaires à la lumière pendant les étés 1902 et 1903. ++4 — 2G Tinea semifulvella IIw. — Domont, une dizaine d’individus à la lumière. Metrocampa honoraria Schi(Tc5- — Domont. Je noterai enfin Plusia moneta F., qui semble assez commune dans cette dernière région, mais localisée dans les jardins où l’on cultive l’Aconit [Aconitum napellus L.). Note sur une aberration de Callimorpha quadripunctaria Poda = Hera L. par Lucien Chopard. J’ai capturé, au mois d’août dernier, aux environs de Moutiers (Savoie), une aberration de Cal. quadripunctaria ç présentant un cas de méla- nisme très remarquable. La couleur noire envahit presque entièrement l’aile antérieure, ne laissant subsister que la bande blanche du bord interne et la bande bifurquée du bord externe de l’aile; la branche interne de celle-ci allant rejoindre le bord antérieur et cependant beau- coup plus étroite que normalement. La tache blanche de la base de l’aile subsiste également, ainsi que trois taches très petites représentant les lignes obliques qui coupent habituellement le fond noir do l’aile. Il faut remarquer, en outre, que deux taches noires qui se trouvent d’habitude dans l’espace clair situé à l’angle interne sont, au contraire, presque efïacées. L’aile postérieure est beaucoup moins modifiée, les taches ordinaires étant seulement sensiblement plus grandes. La tête, les antennes, les palpes et le thorax sont normaux; les pattes sont presque entièrement d’un brun jaunâtre sans zébrures noires, sauf les tarses antérieurs où elles sont d’ailleurs très peu marquées et sur la face supérieure seulement. L’abdomen est noirâtre sur les quatre pre- miers segments, puis jaunâtre, avec les points noirs habituels sur chaque anneau ; le dessous des quatre ailes est plus foncé que dans les types, mais sans altérations importantes. Cette aberration me semble d’autant plus intéressante qu’à l’inverse de sa congénère dominula, la Callimorpha quadripunctaria semble très peu variable, du moins en ce qui concerne la forme et la dispo- sition des taches, la couleur des ailes inférieures passant parfois au jaune (ab. lutescens Stgr.). Sur une cinquantaine d’individus que j’ai pu observer à Moutiers, où cette espèce était très commune, je n’ai trouvé que des différences insignifiantes, mais aucun passage satisfai- sant du type à l’aberration ci-dessus décrite. Quelques Insectes du Lonîcera xylosteum par l’abbé G. d’Antessanty. Le genre Lonicera, de la famille des Gaprifoliacées, est représenté dans l’Aube par trois espèces : L. caprifolium, L. periclymenum et L. xylosteum. La première, qui ne se trouve que dans les jardins, n’est pas spontanée dans notre région. Elle nourrit plusieurs chenilles de lépidoptères, entre autres Limenitis Camilla et Sibylla, Maci^oglossa bom byliformis, un joli longicorne, Oberea pupillata, qui se prend aussi sur L. periclymenum, et deux remarquables tenthrédines, Abia nigricornis et A. fasciata. J’ai pris moi-même, à Bar-sur-Seine, Abia nigricornis sur cet arbuste, et, d’après Dahlbom, A. fasciata y habiterait également. Laissant de côté les deux premières espèces de Lonicera qui demande- raient une étude particulière, c’est de la troisième L. xylosteum que je veux m’occuper aujourd’hui. Ce modeste arbrisseau n’a point les grandes fleurs embaumées de ses deux congénères; ses fleurs blanches, petites, géminées et velues n’ont ni éclat ni parfum ; elles sont simplement gracieuses et plaisent par leur précocité. Ce Lonicera se trouve fréquemment dans les bois, particulièrement sur les lisières, et il nourrit plusieurs insectes inté- ressants de différents ordres, surtout des coléoptères, des hémiptères et des lépidoptères. Coléoptères. UOrchestes lonicerae, que M. Bedel signale comme rare dans le bassin de la Seine, habite sur les chèvrefeuilles et principalement sur Lonicerâ xylosteum. Il ne se trouve pas partout où pousse cet arbuste ; il est, au contraire, très localisé, et je ne l’ai guère rencontré que dans la vallée de l’Ource. Entre Loches et le domaine de Servigny se trouve un charmant petit chemin ombreux, longeant d’un côté des sources limpides, de l’autre un coteau abrupt et boisé. Au pied de ce coteau, sur le bord du chemin, au milieu des primevères, des violettes, des scylles, des renoncules à tête d’or et des anémones sylvies, croît en abondance le L. xylosteum, sous la forme de buissons touffus. Au commencement d’avril, alors qu’il commence à bourgeonner, si on le bat au parapluie, on fait tomber en très grand nombre VOrchestes loni- cerae : j’en ai pris une centaine en quelques minutes. Tous les ans, je le retrouve au même endroit et dans les mêmes conditions, en plus ou moins grand nombre, suivant les années. M. Bedel l’indique comme se trouvant d’avril à septembre; c’est presque toujours en avril que je l’ai rencontré et ce n’est que très rarement que je l’ai capturé pendant — 28 — l’été. J’en ai pris une seule fois quelques exemplaires sur L. perichj- menmi dans le bois de Fontvannes, ce qui suffit pour montrer qu’il habite en général sur les chèvrefeuilles, mais c’est sur L. xylosteum qu’on est plus sûr de le rencontrer. Cet habitat, du reste, a été constaté déjà par Clairville, qui avait nommé cet insecte Orchestes xylostei et par Rouget, dans son remarquable Catalogue des Coléoptères de la Côte-d’Or. M. Bedel indique comme localités, dans l’Aube, Chennegy, Troyes (M. Le Brun) et le bois de Thouan, près de Neuville-sur-Seine (Fairmaire), mais sans spécifier l’espèce de chèvrefeuille sur laquelle il a été pris dans ces localités diverses. Ce joli petit Charançon sauteur n’est pas bien vif ni bien difficile à saisir; il fait deux ou trois petits sauts, puis se laisse prendre sans difficulté. Un Coléoptère d’une autre famille et assez rare dans l’Aube, Dasytes coeruleus, se trouve aussi sur L. xylosteum^ à l’époque où il est en Heurs, c’est-à-dire à la fin d’avril et en mai. J’en ai pris plusieurs exem- plaires en battant cet arbuste; je l’ai capturé d’autres fois en battant les pins; c’est peut-être sur cet arbre qu’il vit, mais il butine volontiers sur les xylosteum qui poussent dans le voisinage des pins; c’est là pour lui un habitat qu’il semble affectionner. J’ajouterai aussi que j’ai pris, sur les fleurs de L. xylosteum, Br achy- Idrsus imrius qui, d’après M. Bedel, vit surtout sur les sapins. Je ferai ici la même observation que pour Dasytes coeruleus. Il est probable que d’autres Coléoptères encore habitent L. xylos- teum; je me propose de continuer sur ce point mes observations. Hémiptères. Elasmostethus ferrugatus F. Ce curieux pentatomide, si remar- quable par les deux épines aiguës qui arment les bords de son corselet, se trouve sûrement et constamment sur L. xylosteum, depuis le mi- lieu d’avril jusqu’au milieu de mai. Je l’y prends tous les ans, en nombre plus ou moins grand, dans le bois qui s’étend entre la gare de Fontvannes et Bucey-en-Othe, et, de temps en temps, dans le parc d’Arcis-sur-Aube ; ce n’est que très rarement et par exception que je l’ai trouvé en battant d’autres arbres qui, probablement, avaient dans leur voisinage des L. xylosteum. D’après Fieber et Mulsant, il vivrait sur le groseillier épineux ; il est possible qu’il en soit ainsi et que, suivant les localités, il ait un habitat différent; mais, dans l’Aube, il se trouve invariablement sur l’arbris- seau qui nous occupe. Dans mon Catalogue des Hémiptères-Hétéro- ptères de l’Aube, je dis l’avoir pris à Somsois, sur de vieilles aubépines, — 29 mais elles étaient entremêlées de L. xylosteum, Il est vrai qu’il y avait aussi des groseilliers près de ces aubépines, mais ce n’est pas une raison suffisante pour en conclure que c’est sur eux qu’il vivait. Acanthosoma dentatum de G. Ce gracieux pentatomide, orné de couleurs tendres et harmonieuses, habite également L. xylosteum; je l’y prends tous les ans à la même époque que l’espèce précédente et en sa compagnie. D’après M. Puton, il vit sur les arbres verts, et, d’après Lethierry, sur le saule marsault. Ici encore, je me garderai bien de contester ces deux habitats indiqués par mes savants maîtres, mais je constate simplement que, dans notre région, cet insecte se prend sûrement et presque exclusivement surL. xylosteum. Il en est de même dans la Marne, comme je l’indique avec affirmation, et par suite de mon expérience personnelle, dans mon Catalogue des Hémiptères de l’Aube. Lépidoptères. Outre les trois espèces de Lépidoptères que j’ai signalées en com- mençant, j’ai relevé dans le Catalogue des Lépidoptères du département de l'Aube de M. Jourdheuille les espèces suivantes indiquées sur les Chèvrefeuilles en général, et qui se trouveront probablement sur L. xylosteum. Nogtuélites Polyphoenis sericata Esp. Amphipyra pyramidea L. Xylocampa areola Esp. Géomètres Urapteryx sambucaria L. Cidaria truncata Hufn. — nigrofasciata Gze. Microlépidoptères Tortrix xylosteana L. Le nom de cette espèce semble bien indi- quer qu’il vit surL. xylosteum. Tortrix reticulana Hbn. En résumé le L. xylosteum est une plante à explorer avec soin. Il est probable que, outre les espèces que j’ai signalées, on y rencontrera encore d’autres espèces intéressantes dans les différents ordres d’in- sectes. Cerostoma nemorella L. — falcella Hbn. — xylostella. Même obser- vation que pour Tortrix xylos- teana. Brachmia MouffetellaSchiiï.^enire les pousses de Chèvrefeuille qu’elle attache avec un fd de soie. Lithocolletis trifasciella Hw. — Emberizoepenella Bouché. A lucita hexadactyla L. — Huhneri L. — 30 Excursion du 5 juillet 1903 à Gamelles et à Presles (Seine-et-Oise). (Compte rendu entomologique) par J. ("lermont. Audaces fortuna javat! Une fois de plus les événements ont donné raison à ce vieux dicton. Le ciel inclément, s’obscurcissant parfois, nous donna bien quelques ondées, mais de courte durée... Elles ne vinrent d’ailleurs qu’augmenter notre ardeur, tout en atténuant la chaleur caniculaire de la saison. Tout le monde connaît la forêt de Gamelles; on pourrait la diviser en deux zones : l’une luimide et marécageuse en certains points, — elle avoisine Uresles; l’autre sèche et rocailleuse. Dès la sortie de la station de Presles quelques coups de fauchoir sur la route, au bord des fossés où poussent abondamment Urticadioïca et foule d’autres plantes, nous donnent, avec les vulgaires Ceutorhyn- cltus i-maculatusL,, Crepidudera trausve rsa Unrsh., deux Altises : Thya- mis 4-guttata Poutopp., Thyamis holsatica L. et liaris analis Oliv. Le Chlorophanus viridis L., assez rare en général, est un hôte bien connu de cette région et une fois de plus nous l’avons capturé. Un instant de repos, en attendant qu’une pluie importune cesse, nous permet de réparer notre fatigue par un déjeuner assaisonné de la plus cordiale gaîté. Pleins d’ardeur, nous voilà armés à nouveau et, en dépit du soleil (lui, maintenant, est très vif, nous explorons le petit champ inculte où les Hypericum perforatum poussent abondamment. Beaucoup d’insectes propres à cette plante sont capturés : Chrysomela hyperici Forst., C. didymata Scriba et leurs larves en quantité, Cryp- tocephalus Moraei L., C. aureolus Suffr., Apion br evir ostre Eerhsi. Notre collègue Rogé a la bonne fortune de déranger la course de la coquette Cicindeïa germanica L., et du non moins intéressant Callistus lumitus F., ce dernier toujours rare dans le bassin de la Seine. Les petits talus du chemin, couverts par endroits de Lysimachia nummularia, m’engagentà chercher le joli Tapinotus sellatusF. Hélas! mes efforts ne sont pas heureux! Mais je suis un peu consolé de ma mauvaise fortune par la capture de Phosphaenus hemipterus Goeze et de sa larve. Cherchant un peu partout dans cet endroit humide, en battant dans mon filet des paquets d’herbes j’y fais tomber Thyamis holsatica L., Poophagus sisymbrü F. et quelques autres espèces sans intérêt. — 31 — Montant la côte, dans le bois, près de la fameuse pierre turquoise (le dolmen de Carnelles), de jeunes pousses de Chene me donnent un petit Bupreste : VAgrilus tennis Ratz = elongatus Herbst. et le corn- mun Cyphus nitens. ; . ^ ■ a En dLcendant un chemin conduisant a la voie du chemin de fer, chemin bordé de Sambucus ebulm et de hautes graminées, nous prenons sur le Sureau de nombreux Trichius gallicns Heer, Athous hirtus Herbst., Homalisus suturalis 01., Anthocomus equestns F., .Axmotarsus Tufi'Collis 01. Après le grand pont du chemin de fer, une prairie, que dom'ue un petit plateau caillouteux, contient Stachys recta en quantité. C est au pied de cette plante que le rare Trachys Marseuli Bris, se prend com- munément à Bouray (S.-et-O.). Je l’ai cherché en vain ce jour-la ei ne suis parvenu à saisir que la peu intéressante Asida sabulosa Goeze. Mais voici l’heure du retour. Nous ne voulons pas quitter ces lieux charmants sans explorer les coteaux sauvages qui dominent Presles; en fauchant sur Réséda lutea, les Urodon suturahs Fabr. et U. rufipes Oliv. tombent en abondance ; à noter la capture d’un grand nombre d’exemplaires de Hermaeophaga mercurialis en fauchant sur UercMVia- lis ŒflflUtt» L’heure du départ approche; en hâte, à la course, je fauche, sans examiner mes captures, fauche toujours... Chez moi, l’examen des de- bris de fauchage me cause d’agréables surprises en me donnant : Cassidea azurea F., Stylosomus minutissimus Germ., Tycliius aureolus Kiesw. V. medicaginis Bris, et surtout Vrodon parallelus Kst., très intéressante espèce pour le bassin de la Seine, espèce determinee par notre savant maître M. Bedel. En un mot, excursion charmante autant par la parfaite cordia i e réciproque que par les captures variées. Note sur une localité peu connue des environs de Pans * par J. Roguier. On peut diviser la région de Montfermeil et de ses en\irons, située à l’est de Paris, en quatre zones assez tranchées : la zone basse, la zone moyenne, la zone haute et le plateau. . , , . La zone basse, en grande partie marécageuse et hoisee, presen e quelques clairières de sable fin envahies par les bruyères et les genets ; c’est cette région que je désigne sous le nom de Gargan, nom do la commune qui en occupe la majeure partie. - 32 — La zone moyenne est presque entièrement occupée par des carrières et des bois; je la désigne sous le nom de Clichy-sous-bois. La zone liaute entoure le Tillage de Montfermeil et comprend surtout des prairies naturelles parsemées de bosquets ; je la désigne sous le nom (le Montfermeil. Le plateau, ([ue les habitants appellent Les Goudreaux, présente la forme d’une immense assiette dont les bords, abruptement relevés sont formés de couches alternées de sable et de graviers; le fond se com- pose d’une couche de sable d’épaisseur variable, reposant sur de la marne imperméable qui apparaît de place en place. Le plateau entier est parsemé de ruisseaux et de mares. Parmi les Coléoptères et les Hémiptères que j’ai recueillis dans cette région, voici les quelques espèces que je crois utile de signaler : Coléoptères Cychrus rostrntus Lin. — 1 ex. Clichy-sous-bois, sous un fagot. Itembiilion CUirki Daws. B. yilvipes St. B. Mannerheimi Shal {') : se prennent de temps à autre en tamisant les détritus au bord des mares. Acilius canaliculatiis Nicol. — 1 ex. Les Coudreaux. llantus bistriatus Berg. — Les Goudreaux, une fois en nombre. Ayabiis uliginostis K., Ag. negleetus Er. - Se prennent de temps à autre en ramassant la vase et les feuilles mortes. Bidessus unistriatus Lehr. — Gargan, Les Goudreaux. Tiiplax lepida Fald. — 1 ex. Les Coudreaux. Catops [Sciodrepa) depressus Murray. - 1 ex. Clichy-sous-bois. Ptomaphagus sericeus Pz. — 2 ex. Clichy-sous-bois. Colon murinum Kz. Col. brunneum Latr. — Clichy-sous-bois le second très rare. Mai à octobre. ’ tncephalus complicans Wst. — 2 ex. trouvés, en battant des fagots a Montfermeil. ’ rachinus scapularis Steph. - A, G, à MonttormeU dans les chamni- gnons. ^ Uololepta plana Füssly. — Trouvé en nombre à Montfermeil, sous les ecorces de Populus nigra. Onthophagus urus Menet. — A. C. au printemps; Gargan, Glichv- sous-bois. ^ (1) Notre collègue M, Ph. Grouvelle a capturé en womhve Bemb. Mannerhei^ a Breudlet (S.-et-O.j. — 33 — Rhizotrogus marginipes Mis. — 1 ex. trouvé au Raincy, sous une pierre. Coroebus undatus F. — Clichy-sous-bois, en juillet. La larve vit dans l’épaisseur de l’écorce du Quercus robur! Agrilus Guerini Lac. — 1 ex. trouvé fin juillet à l’Abbaye près Gar- gan. Agrilus pratensis Ratz. — Glicby-sous-bois. Gargan sur Populus tre- mula ! Agrilus obscuricollis Kiesw. — Les Goudreaux, sur Corylus avelluna! Agrilus chrysoderes Ab. var. obtusus Ab. — Les Goudreaux, Glicby- sous-bois, sur Fagus sylvatica! Opilo pallidus 0\. — 1 ex. Les Goudreaux, dans une branche de Gbêne. Abdera griseoguttata Fairm. — Vit dans les branches mortes de dif- férents Ghênes! Toute la région. Rhipiphorus paradoxus L. — l ex. Gargan. Sitaris muralis Forst. — 1 ex. Les Goudreaux. Tapinotus sellatus F. — 1 ex. Gargan. Ceuthorrhynchus resedae Marsch. — 2 ex. Glicby-sous-bois. Ceuthorrynchus pilosellus Gyll. — Montfermeil, 1 ex. — euphorbiae Gh. Bris. — 1 ex. Gargan. Nanophyes nitidulus Gyll. — 1 ex. Les Goudreaux. Hylesinus crenatus F. — Trouvé en grand nombre sur une vieille souche à Montfermeil. Thamnurgus variipes Eichh. — 1 ex. Gargan. — Kaltenbachi Bach. — Glicby-sous-bois, Gargan, rare. Agapanthia cardui F. [suturalis F.). — 1 ex. Les Goudreaux, en juillet. Stra7igalia oethiops Pod. — 1 ex. Gargan. Pachybrachis hieroglyphicus Laich. — Les Goudreaux, une fois, en nombre. Hémiptères Rrachypelta aterrma Forst. — 1 ex. Les Goudreaux. Acanthosoma hoemorrhoidale L. — Glicby-sous-bois. Myrmus miriformis Fall. — 1 ex. Glicby-sous-bois; 1 ex. Les Gou- dreaux. — 34 — Benjlas hirticornis Bnillé. — A. C. dans les prairies, Clichy-sous- bois, Montfermeil. Benjtus clavipes Fab. — 2 ex. Glicliy-sous-bois; 1 ex. Montfermeil. Benjtus geniculatiis Fab. — 1 ex. Clicliy-sous-bois. Berytiis Signoreti Fieb. — 2 ex. Montfermeil. Bergtus crassipes II-S. — 1 ex. Clicliy-s-bois, en battant un fagot. Metacanthiis elegnns Curt. — 1 ex. Clicliy-sous-bois. Stggnus rusticus Fall. macroptère, {incanus Fieb ). — 1 ex. Clicliy- sous-bois. Scolopostethus pilosus Reut. - 2 ex. Les Coudreaux. Ciwtacader guadricornis Lep. — 1 ex. Gargan, en fauchant dans un endroit marécageux. Plütgchila ampliata Fieb. — 1 ex. Clichy-sous-bois; 1 ex. Les Cou- dreaux. Aradus aterrimus Fieb. — 4 ex. Clicliy-sous-bois, dans les fagots. Ilarpactor annuhitus L. — 1 ex. Clichy-sous-bois. Prostemma guttula macroptère. — 1 ex. Montfermeil. Nabis brevLs Sclitz. — Se prend par individus isolés dans toute la région. Deroeocoi'is trifasciatus L. — 1 ex. Clichy-sous-bois. Clobicpps sphaegifonnis Rossi. — 2 ex. Clichy-sous-bois. Dictgophora europaea L. — 1 ex. Montfermeil. Issus frontalis Fieb. — 1 ex. Clichy-sous-bois. Stenocranus lineola Ger. — Gargan. — fuscovittatus Slàl. — Montfermeil. Tettigometra atra Hagenb. — 1 ex. Montfermeil. Megophthalmus scanicus Fall. — 1 ex. Idontfermeil. Ledra aurita L. — Les Coudreaux, en juillet sur les hêtres. GÉOLOGIE Les gisements fossilifères du bassin parisien (') {Suite) par H. Rollet. Ver (Oise). Bien que la carte géologique de France mentionne plusieurs gise- ments dans les environs immédiats du village de Yer (Oise), il ne nous a été donné d’y rencontrer qu’une seule exploitation dans laquelle les fossiles soient assez nombreux pour qu’on puisse en faire le but d’une excursion. Quant aux autres gisements, malgré nos patientes recher- ches, il ne nous a pas été possible d’en retrouver les traces. A l’em- placement où devait se trouver l’un d’eux, nous avons rencontré une hutte de charbonniers construite depuis plusieurs années; sur un autre, existe un bois touffu que nous avons inutilement parcouru en tous sens ; enfin, plus au nord, en un point non signalé, nous avons trouvé un banc de calcaire de Saint-Ouen, avec quelques limnées. Je puis ajouter que, ne nous en tenant pas uniquement à nos inves- tigations, nous avons questionné plusieurs habitants de la localité et qu’aucun n’a pu nous donner de renseignements à ce sujet. Le seul gisement vraiment fossilifère rencontré par mon collègue Wuitner et moi, dans notre excursion du 10 août 1902, se trouve situé sur la route de Ver à Ermenonville, à gauche, tout de suite après la dernière maison du premier de ces villages. C’est une vaste coupe appartenant au niveau des sables moyens éocènes et qui présente de grandes analogies avec la carrière d’Ézanville que je vous ai décrite précédemment. Comme dans cette dernière, les parois sont constituées par des sables calco- siliceux, verdâtres ou blanchâtres à la partie infé- rieure et noirâtres vers le haut. Les fossiles, comme vous le verrez par la liste suivante, sont, à peu de choses près, les mêmes; cependant, il me paraît bon, à ce sujet, de vous faire remarquer que les téguments de crustacés [Calianassa macrodactyla)^ très rares à Ézanville, sont, au contraire, excessivement abondants à Ver. Voici la liste des fossiles que j’ai récoltés dans cette carrière : (1) Cf. Ann. Ass. Nat. Lev.-Perret, VII, 1901, p. 37 et suiv., loc, cit.., \11I, 1902, p. 22 et suiv. 3G — Coelentérés. Coralliaires 1. Turbinolia, sp? Mollusques lamellibranches ASIPHONÉS Monomyaires 2. Ostrea cubitus. Dimyaires 3. Area appendicula. 4. Nucula lunulata. 5. Trinacria media. SIPHONÉS Intégripalléaux G. Cardita pulchra. 7. Crassatella rostrata. 8. Chama turgidula. 9. Lucina gibbosula. 10. Mysia elliplica. 11. Cardium obliquum. Sinupalleanx 12. Cytherea elegans. 13. — distans. 14. — lœvigata. 15. Solen, sp. ? 16. Mactra compressa. 17. Corbula gallica. Scaphopodes 18. Dentalium grande. 19. Gadus Parisiense. Mollusques gastéropodes PROSOBRANCHES 20. Parinopborus elongatus. 21. Delphinula ondontalus. 22. Natica parisiensis. 23. ■ — labellata. 24. — Noe. 25. — acuta. 26. — Parkensis? 27. Xenophora cumulans. 28. Calyptrea trochiformis. 29. Solarium trochiforme. 30. Melania lactea. 31. — debilata. 32. Turrilella incerta. 33. — succifera. 34. Diastoma interrupla. 35. Cerithium mutabile. 36. — Bouei. 37. — melanoïdes. 38. — tiarella. 39. — bicarinatum 40. — scalaroïdes. 41. — involutum. 42. — mixtum. 43. — deperditum. 44. Serpulorbis, sp? 45. Vermetus, sp? 46. Siliquaria multistriala. 47. Rostellaria labrosa. 48. Pyrula bulbus. 49. Triton reticulosum. 50. Buccinum Andrei. 51. Fusas scalaris. 52. — longevus. 53. — ficulneus. 54. — scalaroïdes. 55. Mitra fusellina. 56. Marginella crassula. 57. — ovulata. 58. Ancillaria obesula. 59. Oliva marmini. 60. — Laumontiana? 61. Pleurotorna flexuosa. 62. — llexuosa ? 63. — textillosa. 64. — ventricosa. OPISTllOBRANCHES 65. Ringicula ringens. Arthropodes CRUSTACÉS (mALACOSTRACÉS) 66. Calianassa macrodactyla, — 37 — Chaumont-en-Vexin (Oise). Au cours d’une excursion géologique, que mon collègue et ami E. Wuitneret moi avons faite, les 31 mai et l®*’ juin derniers, dans le Vexin français, il nous a été donné de visiter, dans les environs im- médiats de la station de Chaumont, quatre gisements fossilifères ap- partenant au niveau du calcaire grossier. Le premier se trouve juste à l’angle des routes de Ghambors et de Reilly. C’est une coupe de 2'"50 de hauteur environ qui a été mise à jour par les travaux de construction de ces deux routes qui, sur ce point, ont quelque peu entamé le coteau. La partie mise à nu est constituée par des bancs de calcaire gros- sier, assez friable , supportant une marne calcaire blanche, renfermant des fossiles, très souvent brisés. Le banc fossilifère, par excellence, paraît être, sur ce point, un lit de calcaire grossier, peu consistant, épais d’une trentaine de centimè- tres et qui, à l’angle des deux routes, se trouve à environ du sol. Le second gisement est situé dans le voisinage du précédent, un peu au-dessous, et son entrée se trouve au coude de la route, un peu avant une ferme. Cette coupe très importante (elle a au moins 23 mètres de hauteur) permet de se rendre compte de la disposition stratégraphique des couches qui la composent. Malheureusement, une barrière en fer- mant l’entrée, nous n’avons pu examiner ce gisement que de loin, de sorte que je ne le mentionne que pour mémoire. Le troisième gisement est situé à l’angle des routes de Liancourt-S*- Pierre et de Boubiers. C’est de beaucoup le plus important, tant comme hauteur que comme développement ; il est constitué par une accumu- lation de sables calcaires grisâtres renfermant de la glauconie, et con- tenant de nombreux polypiers des ostrées d’assez grandes tailles; par contre, les autres espèces fossiles que nous y avons trouvées étaient plutôt petites. La quatrième et dernière coupe que nous avons visitée est située un peu plus haut, toujours sur la route de Liancourt; elle paraît être le reste d’une exploitation abandonnée depuis longtemps. Ce gisement est, comme le premier, constitue par des lits de calcaire grossier, assez résistant, surmontés par une marne blanche renfermant de nombreux fossiles • Indépendamment de ces quatre gisements, les talus qui bordent la route de Chaumont à Liancourt-S'-Pierre, sont, pendant encore plu- sieurs centaines de mètres, constitués par cette marne blanche fossi- I — 38 — liîère, de sorte qu’en cherchant simplement dans les éboulis et les matériaux provenant du creusement des taupinières ou des terriers, on peut faire une ample récolte de fossiles. Voici la liste des restes organisés que j’ai réunis après quelques heures de recherches dans ces différents gisements : Protozoaires Foraminifères 1. Nummulites lœvigata. 2. Orbitolites complanafa. Coelentérés Spongiaires 3. Cliona cerithiorum. Coralliaires Eupsammia trochiformis. 5. Turbinolia sulcata. 0. Diplhelia rarislella. 7. Sphenotrochus crispus. Echinodermes Echinides irréguliers 8. Sculellina placentula. Bryozaires 9. Lunulites radiata. Mollusques lamellibranches ASIPHONÉS Monomyaires 10. Ostrea cariosa. 11. — cymbula, 12. Anomia tenuistriata. 13. Chlarnys parisiensis, 14. — pleibeia. Hétéromyaires 15. Pinna margaritacea. Dimyaires 16. Area barbatula. 17. — biangula. 18. — appendiculata. 19. Axinœa dispar. 20. Nucula mixta. SIPHONÉS Intégripalléauæ 21. Cardila planicosta. 22. — angusticostata. 23. — acuticostala, 2i. Crassatella Grignonensis. 25. — curata. 26. — gibbosula, 27. — lœvigata. 28. Cliama lamellosa. 29. Lucina mutabilis. 30. — pulchella. 31. — sulcata. 32. Corbis lamellosa. 33. Cardium porulosum. 34. Coralliophaga, sp.? Sinupalléau.x 35. Sunetta semisulcala, 36. Cytherea lœvigata. 37. — ovalina. 38. Tellina rostralina. 39. Solen plagianlax? 40. Corbula galiica. 41. — Lamarcki. 42. — rugosa. Scaphopodes 43. Dentalium fissura. 44. — sp. ? Gastéropodes PROSOBRANCHES 45. Delphinula striata. 46. — odontalus. 47. Scalarîa lenuilamella. 48. Natica epiglotina. 49. — venusta. 50. Sigaretus clatliratus. — 39 51. Xenophora aglulinans. 52. Calyptrea lamellosa. 53. Hipponix cornucopiae. 54. Bifronüa plifrons. 55. — disjuncla. 56. — serrata. 57. Turritella sulcata. 58. — imbricala. 59. — nitis. GO. — terebellata. 61. — carinifera. 62. Cerithium striatum. 63. — lamellosum 64. — unisulcatuin. 65. Ilostellaria fissurella. 66. Cyprœa inflata. 67. Cassidaria nodosa. 68. — enodis. 69. Fusus Noe. 70. — longevus. 71. — uniplicatus. 72. Voluta spinosa. 73. — bulbula. 74. — torulosa. 75. Marginella crassula. 76. Harpa milica. 77. Ancillaria canalifera. 78. — buccinoïdes. 79. — dubia? 80. Oliva mitreola. OPISTHOBRANCHES 81. Bulla Verneuilli. 82. Ringicula ringens, 83. Solidula ferussaci. Céphalopodes 84. Belosepia sipisidea. Vers 85. Serpula, sp. Poissons 86. Dent de squale. Liancourt-S^-Pierre (Oise). A Liancourt-S*-Pierre, se voient également plusieurs coupes appar- tenant au niveau du calcaire grossier; elles sont situées sur le versant de la hauteur qui domine, à l’ouest, la ligne du chemin de fer, et dont le chemin vicinal de Chaumont -en-Vexin à Liancourt suit le faîte. Les deux premières coupes que l’on rencontre, en venant de Chau- mont, sont absolument superficielles, et, bien que présentant, l’une et l’autre, un assez grand développement, elles sont peu importantes comme hauteur, et, de plus, ne me paraissent pas devoir être classées au nombre des gîtes fossilifères, car nous n’y avons trouvé que quel- ques Lucina concentrica. Les autres coupes sont situées à quelques centaines de mètres plus loin, à gauche de la route, c’est-à-dire un peu avant que celle-ci ne rejoigne la ligne du chemin de. fer ; elles sont plus profondes que les précédentes et mettent à nu non seulement des marnes calcaires fossi- lifères, blanches, mais encore de véritables bancs de calcaire grossier qui sont exploités pour la construction. J’ai recueilli, en moins de deux heures de recherches, dans les gise- ments de celte localité, des fossiles appartenant aux espèces sui- vantes : 40 — Protozoaires Foraminifères 1. Oi bilolites complanata. Coelentérés Coralliaires 2. Turbinolia sulcala. Mollusques lamellibranches ASIPHONÉS Monomyaires 3. Ostrea plicata. Dimyaii'es 4. Area angusla. 5. — barbatula. SIPHONÉS Intégripalléaux 6. Cardita angusticostata. 7. — imbricata. 8. Cliama lainellosa. 9. — calcarata. 10. Lucina gigantea. 11. — mutabilis. 12. — concentrica. * 13. — gibbosula. 14. Corbis lameliosa. 15. Cardium obliquum. IG. — porulosum. Sinupalléaux 17. Sunetta semi.sulcata. 18. Venus texta. 19. — scobinellata. 20. Tellina tellinella. 21. — erycinoïdes. 22. Corbula gallica. Scaphopodes 23. Dentalium fissura. Gastéropodes PROSOBRANCIIES 24. Fissurella incerta. 25. Delphinula striata. 26. — marginala. 27. — conica. 28. Trochus, sp. ? 29. Natica acuminata. 30. — capœcœa, 31. — sphœrica. 32. — depressa. 33. — epiglolina. 34. Xenophora aglutinans. 35. Phasianella turbinoïdes. 3G. — semistriata? 37. Calyplrea lameliosa. 38. — trochiformis. 39. Hipponix cornucopiæ. 40. — dilatatus. 41. — patelloïdes. 42. — spirirostris. 43. Bifrontia disjuncta. 44. — marginata. 45. Solarium plicatum. 4G. Turritella brachytes. 47. — sulcata. 48. — imbricata 49. Diastoma costellata. 50. Paryphostoma turricula. 51. Cerithium striatum. 52. — lamellosurn. 53. — denticulatum 54. — unisulcatum. 55. — lapidum. 5G. Serpulorbis, sp. ? 57. Pyrula subcarinata. 58. Fusus Noe. 59. — unicarinatus. 60. — bulbiformis. 61. Ancillaria nitidula. 62. Pleurotoma tilosa. 63. Terebellum fusiformis. Le Fayel (Oise). Le gisement fossilifère du Fayel est situé sur le bas-côté de la route de Paris à Dieppe, à une trentaine de mètres des maisons de ce hameau qui dépend de la commune de Boubiers. L’entrée du gisement se trouve sur le chemin vicinal qui conduit au dit Boubiers, à quelques mètres à peine de la route nationale. Le sen- tier qu’il faut prendre pour y parvenir est à peine indiqué par les traces laissées par des roues de voitures; en le suivant pendant quel- ques instants, on arrive devant les deux coupes qui, de nos jours, constituent cette localité fossilifère. La première est située à droite du sentier; elle a à peine deux mètres de hauteur sur autant de largeur. Ce n’est donc, en somme, qu’un simple trou. La seconde coupe, située à l’extrémité du sentier, est plus impor- tante; elle a environ 4 mètres de hauteur, sur une dizaine de mètres de développement. L’une et l’autre sont ouvertes dans une sorte de marne calcaire, quelque peu ferrugineuse, renfermant des galets assez volumineux et empâtant de nombreux fossiles, présentant, le plus souvent, des traces évidentes d’usure, ce qui indique des dépôts assez tourmentés. Au point de vue stratégraphique, le gisement du Fayel semble appar- tenir à la base du terrain parisien supérieur. Voici la liste des principales espèces que j’ai trouvées, après deux heures de recherches, dans cette localité : Cœlentérés Spongiaires 1. Cliona cerithiorum. Coralliaires 2. Turbinolia sulcata. 3. Trochoseris distoiia. 4. Lobopsammia cariosa. 5. Stylocœnia menticularia. Échinodermes 6. Baguettes d’oursins. Mollusques lamellibranches ASIPHONÉS Monomyaires 7. Ostrea profunda. 8. — cucularis. 9. — cariosa. 10. Anomia tenuistriata. Dimyaires 11. Area articula. 12. — appendicula. 13. — biangula. 14. Trinacria deltoïda. SIPHONÉS Intégripalléaiix 15. Cardita sulcata. 16. — asperula. 17. — acuticostata. 18. — pulcbra. 19. Crassatella curata. 20. Chania turgidula. 21. — fimbriata. 22. Lucina saxoruni. 23. Kellia radiolata. 24. Cardium obliquurn. 25. Lithocardium turgidula. Sinupalléaux 26. Sunetta polita. 27. Cytherea elegans. 28. — gibbosula. 29. — tellinella. 30. — striata. 31. Donax incompleta. 32. Tellina striatissima. 33. Solen obliquus? 34. Mactra semisulcata. — 42 — 35. Corbula gallica. 36. — Lamarckii. Scaphopodes 37. Dentalium grande. Gastéropodes PROSOBRANCHES 38. Parnophorus elongalus. 39. Delphinula striata. 40. Nalica epiglotina. 41. — Parisiensis. 42. — acuta. 43. Xenophora aglutinans. 44. — patella. 45. Phasianella turbinoïdes. 46. Calyptrea trochiformis. 47. Hipponix cornu co[)iæ. 48. Bifrontia plifrons. 49. Melania frumentum. 50. Turritella terebellata. 51. — édita. 52. Cerithium echinoïdes. 53. — trochi forme. 54. Cerithium tiara. 55. — turbinoïdes. 56. — tiarella. 57. — semigranulatum. 58. — iinisulcatum. .59. — imperfecturn. 60. — coraniurn. 61. — turritellatum. 62. — mutabile. 63. — scalaroïdes. 64. — cincturn. 65. Siliquaria sulcata. 66. Murex tricarinatus. 67. Fusus bulbiformis. 68. — tuberculosus. 69. — liculneus. 70. Mitra fusella. 71. Ancillaria buccinoïdes. 72. Oliva nitidula? 73. Pleurotoma flexuosa. 74. Terebra plicata. OPISTHOBUA^CIIES 75. Ringicula ringens. Le Vouast (Oise). Le gisement de Le Vouast, qui a été indiqué à mon collègue Wuit- ner par M. Guillin, préparateur de M. Stanislas Meunier, est surtout intéressant parce qu’on y trouve, en assez grande abondance, un fossile assez rare partout ailleurs, le Cerithium tricarinatum. Les renseignements que nous possédions sur l’emplacement de ce gisement étaient tellement vagues que nous avons perdu quelque temps à le chercher; nous trouvons enfin, à SOO'” des maisons, un peu au sud du chemin vicinal qui va de Le Vouast à Beaugrenier, deux exploitations, dans lesquelles nous avons recueilli quelques fossiles. La première coupe que l’on rencontre en venant du village, bien qu assez importante, l’est moins, cependant, que celle située plus à gauche. Le banc coquiller, dans l’une comme dans l’autre, est un cal- caire assez friable, absolument pétri de coquilles de cerithes et au-des- sous duquel paraît exister un lit de sables siliceux ou tout au moins calco-siliceux. Les fossiles de cette localité paraissent peu nombreux en espèces, et je n’y ai trouvé que des Cerithium tricarinatum, C. pleurotomoides , Ç. tiarella, Calyptrea trochiformis, Cardium granulosum (etc.). 43 Chambors (Oise). Le gisement de Chambors (Oise) me paraît devoir être rayé du nombre des gîtes fossilifères. En effet, non seulement les carrières qui le constituaient ne sont plus exploitées depuis longtemps, mais encore, ayant été converties en chasses gardées, elles sont actuellement en- tourées de treillages impénétrables. Note sur les falunières de Manthelan (Indre-et Loire) Au cours de mes excursions à bicyclette, en Touraine, j’avais vai- nement cherché, à plusieurs reprises, l’emplacement du gisement fossi- lifère de Manthelan qui m’avait été signalé par notre éminent collègue M. A. Dollfus. Plus heureux cette année, j’ai rencontré deux excavations d’une dizaine de mètres superficiels, dans lesquelles l’étage helvétien est mis à jour, et, si des circonstances imprévues ne m’avaient contraint à li- miter mes recherches, j’aurais obtenu certainement une ample récolte de fossiles. Retardé par divers incidents de route, comme il arrive parfois quand on excursionne à bicyclette, je n’ai pu atteindre Manthelan qu’à une heure avancée, et l’exploration que j’ai dû faire au clair de lune fut d’autant plus brève que les deux excavations étaient remplies d’eau, ce qui rendait leurs abords dangereux. Voici, à titre d’indication, la route suivie : En sortant de Loches, j’ai pris la route de S^®-Maure et, après avoir gravi une série de rampes ombragées par des bois magnifiques, je suis arrivé à Manthelan que j’ai traversé, puis je me suis engagé dans le chemin vicinal qui mène au Petit-Clos. Tournant à gauche, après avoir atteint ce hameau, j’ai pris le chemin qui, au Barreau, rejoint la route de Rossée. Ce n’est qu’après avoir suivi ce chemin pendant 400 mètres environ que je suis arrivé devant les excavations fossilifères, situées sur les bas-côtés du chemin et dans les déblais desquelles j’ai trouvé des fossiles appartenant aux espèces suivantes : (A suivre.) par E. WuiTNER. Cœlentérés 1. Polypiers de plusieurs espèces. Mollusques lamellibranches ASlPUONÉS Monoimjaires 2. Pecten substriatum. — 44 Dimyaires 3. Area Turonica. 4. — Noe. 5. Pectunculus subpilosus. SIPHONÉS Intégripalléaux 6. Cardita crassicosta. 7. — arcella. b. Lucina colurnbella. Scaphopodes 9, Dentalium? Gastéropodes PROSOBRANCHES 10. Fissurella neglecla. 11. Natica varians. 12. Infundibulum subtrochiforme. 13. Crepidula cochlearis. 14. Vermetus arenarius. 15. 16. intortus. semi-surreclus. 17. Cerithium subsunctum. 18. Cyprœa aiTînis. 19. Pyrula condita. 20. Ancillaria. PÜLMONES 21. Hélix serpula. PRÉHISTORIQUE Note sur l’érection des monuments mégalithiques et sur la brochure de feu le Bonnejoy : « De rérection, par les anciens Gaulois, des Menhirs et des Pierres de Dolmens sans machines. » Pendant longtemps, on n’a voulu voir dans les monuments mé- galithiques que des jeux de la nature ou le résultat de travaux de fées ou de dieux courroucés. On peut, du reste, s’en convaincre en recherchant les légendes pro- pres à chacun de ces monuments et dont peuvent donner une idée les noms sous lesquels on les désigne encore actuellement. Ainsi les menhirs de Gourcelles (Aisne), de Surgur (Morbihan) (etc.), sont connus dans ces pays sous le nom de Roches aux fées; celui de Locqueltas (Morbihan) est désigné communément sous le nom de fu~ seau de la femme de Gargantua. Les dolmens de Plumelle (Morbihan), d’Essé (Ille-et-Vilaine) sont dits dolmens de la roche aux fées; celui de Corlay (Côtes-du-Nord) est supposé être la tombe de Gargantua (etc.). Nécessairement cette explication populaire ne pouvait satisfaire la curiosité des chercheurs qui, en poursuivant leurs investigations, ont fini par démontrer que l’on devait tous ces monuments au travail de l’homme. Mais une difficulté se présenta; il fallut expliquer le trans- port des pierres énormes qui les composent et que souvent on retrouve par H. Rollet — 45 — très loin des bancs rocheux d’où elles ont été extraites. C’est alors qu on fit intervenir l’action des glaciers quaternaires et qu’on admit que les pierres dont l’origine était inexpliquée avaient été transportées dans les endroits où on les trouvait par les champs de glace qui recouvraient la terre à l’origine de l’époque actuelle. Cette supposition qui pouvait paraître juste, il y a quelque vingt ans, ne peut plus être admise, maintenant qu’il est établi que la pé- riode glaciaire absolue est une illusion. Le problème restait donc entier et sa solution d’autant plus problé- matique qu’il n’a été fait que peu de découvertes se rattachant à cet ordre d’idées. Dans le nombre, je ne vois d’intéressante à vous signaler que celle que M. Robert annonçait, le 10 septembre 1877, à l’Académie des sciences et consistant en une boule de grès grossièrement arrondie, pouvant avoir de 0™,30 à 0«\40 de diamètre, trouvée par lui, dans les champs sablonneux et caillouteux de Nuisy (commune de Fontaine- Denis —Marne). , Cette boule se trouvant dans le voisinage d’un monument mégali- thique, considéré comme chambre sépulcrale, M. Robert a été conduit à se demander si elle n’avait pas servi au transport des pierres plates qui composent le monument. Le rapprochement fait par l’auteur de cette communication s explique aisément si on veut bien se rappeler que la roche granitique qui sup- porte la statue équestre de Pierre-le-Grand fut amenée au moyen de boulets à travers les marais, les lacs et les rivières gelés, du fond de la Finlande à Saint-Pétersbourg. La découverte de M. Robert étant encore unique, il est impossible de généraliser le procédé qu’il préconise et de supposer que toutes les pierres des monuments mégalithiques répandus sur le globe ont été transportées au lieu où ou les trouve au moyen de boules rocheuses. Il fallait donc chercher autre chose. C’est ce qu’a fait notre regrette collègue, M. le D-^ Bonnejoy, dans sa brochure : De rérecUon des Menhirs, que je vous demanderai la permission d’analyser ici. Les anciens membres de l’Association se rappellent certainement quel érudit était M. le D'’ Bonnejoy dont les études médicales, ar- chéologiques, bibliophiles et surtout végétariennes ont été insérées dans de nombreux périodiques; ils n’ignorent pas non plus que c’etait un collectionneur ne négligeant aucune occasion d’augmenter les trésors scientifiques que renfermait son château du Mégalithe. Ils compren- dront sans peine que notre docteur, ayant appris qu’un monument mégalithique appelée la pierre qui tourne el servant probablement de frontière entre les Bellovaques et les Véliocases, était sur le point 46 — d’être détruit, n’hésita pas à sauver ce témoin d’un autre âge du vanda- lisme des paysans, en le faisant transporter dans sa propriété de Chars. C’est au cours de cette opération qui ne s’est pas effectuée sans dif- ficultés que M. D^' le Bonnejoy a été amené à rechercher par quels procédés les hommes de l’époque néolithique avaient pu dresser ces masses énormes. On peut dire que s’il n’a pas complètement résolu cet intéressant problème, il lui a du moins fait faire un grand pas. Avant que notre collègue exposât le résultat de ses observations, tout ce qu’on connaissait à ce sujet se réduisait à bien peu de choses, comme je vous le disais il y a un instant, et, de plus, les déductions tirées par ses prédécesseurs n’étaient pas sans laisser prise à la critique. Il ne paraît pas en être de même du procédé imaginé par M. le Bonnejoy. Ainsi, tandis que M. Robert, se basant sur une découverte, très cu- rieuse, j’en conviens, mais unique, fait intervenir dans le transport des pierres mégalithiques , une boule de grès grossièrement taillée, notre collègue se contente de simples troncs d’arbres, coupés â la forêt voisine, qui, sans autre préparation qu’un ébranchage plus ou moins soigné, font d’excellents rouleaux, sur lesiiuels il pose le monolithe, qu’on peut alors faire mouvoir sans grand effort. En procédant ainsi, on n’a besoin d’aucune machine pour transporter la pierre ; il suffit d’atteler à ce chariot improvisé un nombre d’hommes plus ou moins considérable. Cependant, pour employer utilement la force humaine à la traction, il était indispensable que les peuples qui nous occupent sachent tresser des câbles, ce qui, en somme, n’a rien d’impossible, puisque les décou- vertes faites dans les palaffites de la Suisse , nous ont appris que les populations néolithiques possédaient des filets pour pêcher les pois- sons, et savaient tisser les étoffes. Possesseurs de ces divers éléments, des rouleaux, des câbles et des hommes, comment nos ancêtres parvinrent-ils à ériger des menhirs gigantesques comme le Mané-er-h’Noeh? Notre regretté collègue l’ex- plique ainsi : « Avec ces données, il est facile de reconstituer la scène du dressage d’un grand monolithe ; les opérations préparatoires doivent d’abord être décrites et peuvent être supposées ainsi : « On commencera d’abord par abattre et préparer les bois nécessaires, soit une vingtaine, plus ou moins, de madriers ordinaires, de sapin, par exemple, de 16 mètres de longueur (n’oublions pas que le monolithe à dresser en a 22), destinés à faire un plancher sur le plan incliné, et un autre en un point voi- sin ; il faut encore un certain nombre de troncs de chêne, de 8 mètres de long — kl — seulement, mais très solides, car ils sont destinés à supporter tout l’eflort du système basculant ; puis encore quelques autres pour les deux parois delà fosse. « Cela fait, on creusera une fosse de 4 mètres de profondeur, destinée à rece- voir la partie inférieure du monolithe; puis on commencera à apporter des terres pour le plan incliné, qu’il faudra élever à une hauteur de 10 à 11 mètres ; on construira, au centre, avec les madriers préparés , la fosse que l’on ména- gera suivant les indications des dessins, joints à la brochure, et dont la vue fera beaucoup mieux comprendre mon idée que la description la plus étendue. «Lorsque les choses auront été préparées comme je l’ai dit, on amènera le mégalithe sur des rouleaux, à l’aide d’une équipe de 100 à 200 hommes et plus, si besoin est, jusqu’à ce qu’il soit en équilibre, prêt à basculer. «On a pu aussi, dans la montée, mettre à chaque rouleau un ou plusieurs hommes, avec des coins ou des pierres, pour empêcher la descente en cas de rupture du câble; mais celte montée s’est opérée sans encombre. « Le chef fait alors un signe, le mégalithe fait un dernier pas, franchit sa position d’équilibre, bascule, tombe d’abord dans la rainure préparée pour le diriger, puis de là sur les madriers d’où son pied glisse facilement dans la fosse, et, en un instant, le roi des menhirs est dressé. « Pour le cas où il ne tomberait pas bien d’aplomb, j’ai dessiné une poutre de soutènement. On comprend qu’on peut obtenir le même résultat, soit en lais- sant tomber, en même temps que le monolithe et derrière lui, un madrier parallèle au bord de la fosse, soit en le rectifiant lui-même par une traction de câble et par le haut; on sait combien peu de force il faut pour déranger un objet long, posé debout et droit. « Quoi qu’il en soit, le roi des menhirs est dressé et bien placé par rapport au sol naturel; on verse maintenant dans la fosse delà terre, des pierres (etc.), pour la remplir ; on tasse fortement et on maintient ainsi le monolithe dans sa position. « Ce n’est qu’au bout d’un an et plus, quand l’hiver et les pluies ont tassé le sol tout autour que l’on commencera à enlever la terre qui forme le monti- cule factice qui enserre le monolithe et ce n’est que quand on juge qu’il est bien solide dans son alvéole qu’on la retire tout à fait et qu’on rend au sol son ancien niveau. » Gomme vous pouvez le voir par cet extrait succinct de sa brochure, le procédé que préconise M. le Bonne] oy est facilement applicable, tout en restant des plus rudimentaires et rien ne peut empêcher qu’il ait été employé par nos ancêtres de l’époque de la pierre polie. Cependant, il me paraît que l’imagination de notre collègue l’a un peu desservi en la circonstance et que la combinaison de rouleaux, de troncs d’arbres et de madriers qu’il évoque, ainsi que l’arrangement systématique de ces divers éléments, me paraissent un peu compliqués pour l’époque reculée qui nous occupe. Nécessairement, c’est ainsi que paraissent avoir opéré les Égyptiens pour la construction de leurs gigantesques monuments, mais il ne fau- — 48 — drait pas comparer la civilisation égyptienne avec celle, forcément ru- dimentaire, des populations néolithiques. C’est pourquoi , sans retirer au D‘’ Bonnejoy le mérite de l’imagination du plan incliné qui sup- prime bien des difficultés, je préfère, pour les travaux préparatoires, m’en tenir au procédé employé par certaines peuplades de l’Inde, qui, de nos jours, érigent encore des monolithes. Voici comment elles s’y prennent : Le bloc de rocher est placé, le mieux possible, sur de grands rou- leaux formés de 2 ou 3 arbres. Ceux-ci sont reliés par des bambous assez gros, croisés par d’autres plus petits. Ces pièces forment donc ainsi une claie gigantes(iue permettant à trois ou quatre cents hom- mes d’unir leurs efforts, de soulever la pierre et de la transporter à travers le pays. En arrivant au lieu où doit être érigé le monument, on creuse un trou de quelques mètres de profondeur, en regard et au-dessus du- quel on amène une des extrémités du monolithe, puis, les hommes ti- rant la claie au moyen de câbles, la mettent droite comme une échelle, et, comme, contre elle, est appuyée la pierre, celle-ci finit par glisser dans le trou où elle vient s’encastrer en quelque sorte et reste dressée [Bulletin de V Association scientifique, 1877). Notre regretté collègue, ne s’en tenant pas à l’érection des menhirs, a ensuite cherclié à expliquer comment furent construits les dolmens, les allées couvertes (etc.), détruisant de la sorte, avant qu’elles soient formulées, les objections qu’on aurait pu lui faire. S’il était possible d’avoir des doutes sur la valeur du procédé préconisé par M. Bonnejoy, ils s’évanouiraient sûrement en présence de son application à l’édifica- tion de tous les monuments mégalithiques; on peut môme ajouter qu’il réduit de beaucoup les difficultés que rencontrent les ouvriers mo- dernes, lorsqu’on les emploie, avec leur outillage perfectionné, à la restauration de ces antiques monuments, et cela, sans nécessiter d’eux un travail intellectuel supérieur à celui qu’il nous est permis de sup- poser aux peuplades qui habitaient notre pays, de longs siècles avant l’ère chrétienne. Je ne puis raisonnablement suivre M. le D‘’ Bonnejoy dans le détail de son argumentation. Du reste, vous pourrez juger de la simplicité du procédé qu’il recommande par la lecture de ce passage extrait de la brochure qui fait l’objet de cette étude : « Pour le dressage et la conduite à pied d’œuvre des matériaux, aucune dif- ficulté; mais il est probable qu’alors les leviers formés d’un tronc de jeune arbre jouaient un plus grand rôle que la traction par les cordages rnanœuvrés 49 par un ou plusieurs hommes, même pour la montée... 11 est probable aussi que, pour l’opération de la bascule, on n’employait pas l’appareil compliqué décrit précédemment et qu’on se bornait, par exemple, à employer de grosses dalles d’un côté, se servant d’un madrier en travers comme charnière de basculage. » Le point plus difficile à concevoir était la pose du toit. Notre collègue l’a résolu sans peine. Son procédé est très simple et consiste, alors que toutes les pierres de l’allée sont posées, à la remblayer et à la niveler. Rien de plus simple et de plus facile alors que de conduire en place, à l’aide de rouleaux les tables supérieures, en les poussant avec des leviers ou en les faisant tramer par des hommes. « Quant on a fait basculer la porte du dolmen, percée d’un trou rond, don- nant passage à un homme, si on a employé de grosses pierres ou des madriers, on peut les ôter par le haut avant de poser les dernières dalles, celle du ves- tibule ou celle qui la précède immédiatement; puis on remblaie et les tables peuvent alors être facilement roulées en place. Après cela, on couvre le dolmen tout entier d’une sorte de mamelon de terre. « Il faut maintenant procéder à l’enlèvement de la terre qui garnit l’intérieur du monument. Pour cela, un ou plusieurs travailleurs s’introduisent dans le dolmen par le trou d’homme, préalablement déblayé, et rejettent au dehors la terre que l’on répand sur le monticule. « Quand la première chambre et le vestibule sont nettoyés, on passe à la se- conde par un espace que les constructeurs ont ménagé dans la cloison qui les sépare (dolmen de Conflans) et qui est, du reste, nécessaire pour l’introduc- tion du corps des chefs ou des grands guerriers auxquels elle est destinée. » Tel est, dans son ensemble , le procédé imaginé par M. le Bonne- joy, et, il faut le constater, il est bien en rapport avec les moyens dont pouvaient disposer nos ancêtres. Cependant, qu’il me soit permis de ne pas être de l’opinion de mon savant collègue sur une question de détail. Il fait intervenir, à tort à mon avis, des sacrifices et autres pratiques païennes, plus propres aux peuplades gauloises qu’aux habitants préhistoriques de notre pays, chez qui le sentiment de la religiosité était nécessairement peu déve- loppé, puisque, jusqu’à ce jour, on n’a pas trouvé de preuves pour ap- puyer les conjectures faites à ce sujet; de plus, les peuplades qui nous occupent étant composées plutôt de pêcheurs et de pasteurs que de chasseurs, nous pouvons leur supposer des mœurs douces, ne leur permettant pas de répandre le sang inutilement. Mais, il faut bien le dire, à ce sujet, comme du reste à bien d’autres, nous sommes obligés, dans l’état actuel de la science, de nous en tenir à des conjectures, les documents certains nous faisant complètement défaut. Est-il besoin d’ajouter que, sous le bénéfice de ces observations, ano- dines en somme, j’estime que l’opinion de M. le D'’ Bonnejoy, au — 50 — sujet des procédés employés par nos ancêtres pour l’édification des monuments mégalithiques, est très rationnelle. Dans sa brochure (30 pages, g^ in-8®, avec figures et plans), notre collègue donne la relation d’expériences de basculage faites avec des réductions de mégalithes, d’un mètre de long, et de planches savon- nées. Chacun peut les répéter et se convaincre ainsi du bien fondé des déductions qu’il en a logiquement tirées, lesquelles paraissent expli- quer et fixer définitivement, dans la science préhistorique, les moyens employés pour l’érection des menhirs et autres monuments mégali- thiques, par les procédés si simples et si pratiques du remblayage et du basculage. BOTANIQUE Note sur une plante peu connue par G. Glachant. Je crois intéressant de vous signaler la découverte faite, en 1894, près du village de Gron (Yonne), par mon fils Charles, alors âgé de 10 ans, d’une petite plante, curieuse à plus d’un titre, car elle présente les caractères des scrofularinées et des caryophyllées. Par son port et sa végétation, elle a l’aspect du Linaria supina, mais ses fleurs ont un tube de O'^Ol de long, comme le Silene Gallica, avec lequel elles ont assez de rapports, bien que les divisions des pétales, soient cependant moins prononcées. Après des recherches infructeuses dans de nombreuses flores, pour trouver le nom de cet étrange végétal, j’eus recours à l’obligeance de M. Moriot, du Muséum, à qui j’adressai une fleur, une feuille et les caractères généraux de la plante. Peu après, il m’informait que cet échantillon, dont je vous envoie une petite branche, était excessive- ment rare et qu’il n’avait pas été signalé depuis Linné , qui avait dé- crit cette monstruosité sous le nom de Pélorie. Dans ces conditions, vous comprendrez que, mes fils et moi, nous ayons fait tout notre possible pour essayer d’en trouver quelques autres exemplaires ; bien que nous ayons exploré avec soin tous les terrains calcaires des environs de mon ancienne résidence, il ne nous a été donné d’y rencontrer rien de semblable. Aussi, je me suis posé plusieurs fois cette question : si cette plante était restée en place, comme elle était vigoureuse et bien organisée, aurait-elle produit de la semence et, par conséquent, une nouveauté? U est permis de le suppo- ser, mais qui pourrait le certifier? Voutenay (Yonne). CA.TALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE I, PÉRIODIQUES, CONGRÈS. L’Homme, Journal illustré des Sciences anthropologiques, (années 1884-85). Explorations pyrénéennes. Bulletin de la Société Ramond, (années 1866 à 67 — 1888 à 90). Revue de Géologie, pour les années 1874 et 75 par Delesse et de Lapparent. Bulletin de la Société géologique de France, (année 1868). Annales des Sciences géologiques, Tome I, 1842. Revue des Sciences naturelles appliquées, publiée par la Soc. nat. d’Acclimat. de France, 1891. Bulletin de la Société d’ Anthropologie de Paris, (années 1871- 73 à 74-1881 à 89). La Feuille des Jeunes Naturalistes, (années 1870 à 1903). Col- lection complète. Le Naturaliste, (années 1885 à 1903). L’Échange, Revue Linnéenne, (Tome XIX, année 1902, Échange). Annales de la Société entomologique de France, années 1885 à 89, don Goossens. Bulletin de la Société entomologique de France, (années 1873 à 89 don Goossens), 1899-02, Échange. Bulletin de la Société de Topographie, (années 1888 à 1902, Échange). Bulletin de la Société d’Ëtude des Sciences naturelles de Béziers, (année 1901, Échange). Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles d’El- beuf, (année 1902, Échange). Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente- Inférieure, (années 1901 à 1902, Échange). Bulletin de la Société d’Études scientifiques d’Angers, (années 1897 à 1902, Échange). Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles de Nîmes, (années 1889 à 1902, Échange). Bulletin de la Société de Botanique des Deux-Sévres, (années 1894 à 95," 1900-1902, Échange). Mémoires de la Société académique d’ Agriculture , des — 52 Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube, (année 1902, Échange). Bulletin de la Société d’Étude des Sciences naturelles de Reims, (année 1902, Échange). Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, (année 1902, Échange). Travaux scientifiques de l’Université de Rennes, (années 1902 à 1903, Échange). Société scientifique d’Arcachon, (années 1899-1902). Bulletin scientifique du département du Nord et des pays voisins, publié par A. Giard et J. de Guerne (années 1880 à 1885, don de M. le Prof. Alfred Giard). Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, publié par A. Giard, (années 1901 à 1903, Échange). Bulletin de la Société des Naturalistes de l’Ain, (année 1903, Échange). Congrès de l’Association française pour l’Avancement des Sciences, (années 1875 à 94, 1897 à 1902). II. A. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. D’Antessanty, Quelques observations d’histoire naturelle.* Bonnier (G.), Cours complet d’histoire naturelle. Chenu, Notions générales sur la Zoologie et la Phytologie, Minéralo- gie, Géologie, Races humaines. — Tables de ce volume. D*** M***, Manuel du Naturaliste ou Dict. portatil. Fallet, Animaux, Végétaux, Minéraux. Fouillon, Cours élémentaire d’histoire naturelle. Gadeau de Kerville, Les animaux et les végétaux lumineux. Hément (F.), Premières notions d’histoire naturelle. Magaud de Beaufort (M"®), Élém. des Sc. phys. et naturelles, à Tus. des écoles. Milne-Edwards, Précis d’histoire naturelle. Pizzetta, Histoire des Sc. naturelles depuis leur origine à nos jours. Id., Dictionnaire populaire illustré d’histoire naturelle. Raspail (Xavier), Réponse au question, d’hist. nat. systém. de la Soc. Antonio Alzate.* Id., A propos d’un projet de réforme à la nom. des Êtres organisés et des corps inorganiques.* Regodt (Henri), Notions d’histoire naturelle. L’astérique ^ indique : don de l’auteur. — 53 — B. TAXIDERMIE, PRÉPARATIONS. Boitard, Manuel du Naturaliste préparateur ou Fart d’empailler les animaux et de conserver les végétaux et les animaux. Eloffe (Arthur), Traité pratique du Naturaliste. Fairmaire et Berce, Guide de l’amateur d’insectes. Goossens (Th.), Du phénol pour la conservât, des coll. d’insectes.* Lataste (F.), Sur la préparât, et la conservât, des petits mammifères. Le Roye, Traité de Taxidermie. Maingonnet, Préparation naturaliste pour la mise en peau des Oi- seaux, Mammifères, Reptiles, Récolt, de papillons et insectes des- truct. des fauves. C. TÉRATOLOGIE. Chabanaud (P.) et Royer (Maurice), Sur un phén. tératolog. ob- servé chez Enoplops scapha F.* Gadeau de Kerville, Description de quatre monstres doubles.* Id., Sur la furcation tératolog. des pattes, des antennes et des palpes chez les insectes.'^ Id., Descript. de Coléoptères anomaux.* Id., Veau et poulain à double tête.* Id., Descript. et figur. d’Actiniaires monstrueux de l’esp. Ar^mo- loba dianthus Ellis.* Id., Oie domestique à tête anomale.* Id., Notes de tératologie mammalogique et ornithologique.* Id., Description d’un Coléoptère anomal {Calosomascrutator F. Le Cerf (F.), Cas tératologique observé chez Selenia Lunaria (5 Schiff.* Malbranche, Quelques faits de tératologie végétale. Mocquerys, Coléoptères anomaux, don Loppé. Poussier (Alfred), Notes sur deux Cédrats monstrueux [Citrm me- dica L.), don M. Royer. Royer (Maurice), Sur un phénomène tératologique observé chez Rhaphigaster nebulosa Poda.* Royer (Maurice) et Dumont (Paul), Observations sur les antennes anomales des Coréides.* III. A. ZOOLOGIE GÉNÉRALE. Blanchard (Pierre), Le fiuffon de la jeunesse, t. I, (Cosmographie), Quadrupèdes, t. II, Amphibies, Oiseaux. Carpentier (M*^® Pape-), Zoologie. Claus, Traité de Zoologie. Demoulin (M™® Gust.), Les animaux étranges. Dollfus (Ad.), Récoltes zoologiques aux plages du Croisic.* Figuier (Louis), La vie et les mœurs des Animaux. Id., Les poissons, les reptiles et les oiseaux. Larbalétrier (A.), Les animaux utiles à l’agriculture. Id. , Les animaux nuisibles à l’agriculture. Le Maout (Em.), Oiseaux, reptiles, poissons, insectes et crustacés. Milne-Edwards, Zoologie. Id., Zoologie méthodique et descriptive. Noël, Le Buffon de la jeunesse. Perrier (E.), Éléments de Zoologie. Porter (Carlos E.), Catalogo metodico provisional de las colecciones zoologicas.* Id., Memorendum de Zoologia, conforme a los ultimes adclantos de la ciancia.* Raspail (Xavier), Les ruses maternelles chez les animaux.* Rousseau (L.), Les habitations merveilleuses. B. MAMMIFÈRES. Boitard, Le jardin des Plantes. Description et mœurs des mammi- fères de la ménagerie. Bouvier (A.), Les mammifères de la France. Chenu, Rongeurs et Pachydermes. Id., Pachydermes, Ruminants, Édentés, Cétacés, Marsupiaux et Monotrèmes. Id., Carnassiers. Id,, Quadrumanes. Table génér. et alphab. des Mammifères. Delcroix, Histoire des animaux. Gadeau de Kerville, Quelques réflexions sur l’intelligence du cheval domestique.* Lataste (Fernand), Les Gerboises. Milne-Edwards (Alph.), Observât, sur les Mammifères du Thibet. Id., Recherches zoologiques et paléontologiques sur la famille des Chevrotains. Id., Note sur la variété mélanienne du Surmulot. Id., Observations sur quelques points de l’embryologie des Lé- muriens et sur les affinités zoologiques de ces animaux. Morin (M.), Carnassiers et Rongeu s. Raspail (Xavier), Le lérot et son rôle dans la diminution des oi- seaux.* Id., Note sur une race de lapins albinos, issue du croisement d’une femelle de lapin russe et d’un mâle garenne.* Trouessart (D^' E.), Mammifères. (A suivre.) M. R. LISTE DES MEMBRES DE L’ASSOCIATION Juin Décembre Mars Avril Octobre Janvier au 31 décembre 1903. Membres d’honneur. 1886 GOOSSEivs (Th.), f, membre de la Société ento- mologique de France, membre bienfaiteur de ♦ l’Association. 1887 MM. Parisse (E.), p I, ingénieur des Arts et Manu- factures, 6, rue Deguerry, Paris. 1888 Fougart (G.), p I, ingénieur des Arts et Manu- factures, explorateur de Madagascar, 3, rue Fournial, Paris. 1896 Hue (l’abbé), lauréat de l’Institut, correspondant du Muséum, membre de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 104, rue Cormeille, Levallois-Perret. 1897 Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, membre de la Société zoo- logique de France, 35, rue Pierre-Charron, Paris. — Bertillon (D** J.), I, 26, avenue Marceau, Paris. 1898 Rambaud, O. ancien sénateur, membre de l’Institut, ancien ministre de l’Instruction pu- blique, 76, rue d’Assas, Paris. — Dubois (D**), p I, député, ancien président du Conseil général de la Seine, 165, avenue du Maine, Paris. 1900 Lapparent (A. de), membre de l’Institut, 3, rue de Tilsitt, Paris. — Rollet (H.), fondateur de l’Association, 32, rue Raspail, Levallois-Perret. 1901 Simon (Eugène) || A, membre honoraire de la Société entomologique de France, 16, villa Saïd, Paris. — 56 — Membres participants. Août 1884 MM. Desmarets (A.), fondateur, 61, rue Vallier, Le- vallois-Perret. Août 1887 Grimault (A.), 84, rue Cormeille, Levallois- Perret. Décembre Lambert (E.), pl, pharmacien de l»"® classe, ex- interne des hôpitaux de Paris, professeur de l’Association polytechnique, 263, rue Saint- Denis, Courbevoie. — — Mas, 52, rue Marjolin, Levallois-Perret. — — Morin (A.), 81, rue du Mesnil, Asnières. Janyier 1889 Lespagnol, P A, 63, rue de Gourcelles, Leval- lois-Perret. Avril — Méline (V.), 23, rue de Colombes, Asnières. Janvier 1892 Legrain, 20, place Chaptal, Levallois-Perret. Juillet — Bordet (E.), 21, rue Cormeille, Levallois-Perret. Août 1894 WuiTNER (E.), 105, rue Victor-Hugo, Levallois- Perret. Octobre 1895 Tariote (D‘), 4, place de la République, Leval- lois-Perret. Janvier 1897 Demont, pharmacien de l''® classe, professeur de l’Association polytechnique, 77, rue Grave), Levallois-Perret. Février Hypolite, pharmacien de D® classe, ingénieur agronome, 26, rue des Frères-Herbert, Leval- lois-Perret. Décembre — Gibart, pharmacien, 42, rue Victor-Hugo, Le- vallois-Perret. Février 1898 Guir (Gustave), 95, rue Fazillau, Levallois-Perret. Mai — Boncenne, P A, professeur au lycée Voltaire, 4, place de la République, Levallois-Perret. Juin — Le Cerf (F.), membre delà Société entomologi- que de France, 8, rue Hoche, Levallois-Perret. Juillet ’ — Lennertz (D®), 46, boulevard Péreire, Paris. — — Maybon (Paul), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. — — Maybon (Léon), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. Octobre — Rey (G.), P A, professeur de l’Association po- lytechnique, 38, rue Lannois, Levallois-Perret. — 57 — Novembre Mai Juin Juillet Septembre Décembre Janvier Février Mars Juin Septembre Octobre Décembre 1898 MM. Lebouchard, 21, rue Deguingand , Levallois- Perret. — WuiTNER (E.) fils, 105, rue Victor-Hugo, Leval- lois-Perret. 1899 Barry (E.), 6 bis, rue Poccard, Levallois-Perret. — Royer (Maurice), interne de fhôp. N.-D. du Per- pétuel Secours, secrétaire-adjoint de la Société entomologique de France, membre des Sociétés française d’Entomologie et académique de l’Aube, 55 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur- Seine. — Petit, Chef de Service à la des Chemins de fer de l’Ouest, 23, rue Gravel, Levallois-Perret. — Demoüssy, P A, ingénieur chimiste, professeur de l’Association polytechnique, 28, rue de Chartres, Neuilly-sur-Seine. — Hüyghe (F.), 79, rue Gravel, Levallois-Perret. — Passera, professeur de l’Association polytech- nique, 40, rue Rivay, Levallois-Perret. 1900 Dumont (André), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Berlincoürt, professeur de l’Association poly- technique, 20 bis, me Gravel, Levallois-Perret. — Dumont (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, 1, rue Carnot, Levallois-Per- ret. — Coûtant (D^), pharmacien de 1"® classe, ex-in- terne des hôpitaux de Paris, conseiller d’arron- dissement, 56, rue Voltaire, Levallois-Perret. — Se yer, P A , conducteur municipal des travaux de Paris, professeur à l’école spéciale de Travaux Publics, vice-président de l’Association poly- technique, 58, rue Vallier, Levallois-Perret. — Dumont (Maurice), 1, rue Carnot, Levallois-Per- ret. — Falconnier (Georges), 46 bis, boulevard Bineau, Neuilly-sur-Seine. — PouGAULT, 6, rue Carnot, Levallois-Perret. — Pelloux, 71, rue Vallier, Levallois-Perret. — Dupont, 48, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. — Trézel, conseiller général de la Seine, 3, rue Trézel prolongée, Levallois-Perret. — 58 — Mars Avril Mai Juillet Août Octobre Mars Avril Juillet Octobre Novembre 1901 MM. LoppÉ (Étienne), étudiant en médecine, membre correspondant de la Société d’Études scientifi- ques d’Angers, assistant de la Société ento- mologique de France, 240, rue de Vaugirard, Paris. — Macel (G.), chirurgien-dentiste, 21 bis, rue Ghaptal, Levallois-Perret. Chapuis, conseiller municipal, 52, rue des Arts, Levallois-Perret. — Dumont (Ch.), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Langrognet, 20, rue de Neuilly, Clichy. — Chivot, directeur d’école primaire, 45, rue Fro- ment, Levallois-Perret. — Roy, pharmacien de l**® classe, place Cliaptal, 22, Levallois-Perret. — Simon (F.), 97, rue Chevalier, Levallois-Perret. — Rogé (V.), 11, rue Lebon, Paris. — Wegscheider, 48, rue Voltaire, Levallois- Perret. — Kuborn (D'), 25, rue Lannois, Levallois-Perret. — Laroche, 18, rue Gravel, Levallois-Perret. — La Jaille (Marquis de), 102, rue Richelieu, Paris. 1902 Gillot (Adolphe), 81, rue Gravel, Levallois- Perret. — Homberg (Rodolphe), membre de la Société en tomologique de France, 36, rue Blanche, Pa- ris. Colombel, 75, rue Voltaire, Levallois-Perret. — Clermont (Joseph), membre de la Société ento- mologique de France, 10, rue des Fontaines du Temple, Paris. Vautier (A.), attaché à la bibliothèque du Mu- séum, 1, avenue des Gobelins, Paris. — Leleux (E.), 2, rue Fouquet, Levallois-Perret. — Jacquemin (F.), 57, rue du Bois, Levallois-Perret. — Roguier (.Jacques), membre de la Société ento- mologique de France, 167, route de Flandre, Aubervilliers. — SoLAcoLu (D^ Th.), licencié ès sciences, 3, rue Casimir-Delavigne, Paris. — 59 — Décembre Février Juillet Août 1902 MM. Millet (M.), 29, rue Ghanzy, Asnières. — Peschet (Raymond), membre de la Société en- tomologique de France, 11, rue Delouvain, Paris. — Chabanaud (Paul), secrétaire de la Société en- tomologique de France, 48, rue d’Ulm, Paris. — Dessolle (Louis), ingénieur civil, 19, rue Fro- mont, Levallois-Perret. 1903 Chopard (Lucien), membre de la Société ento- mologique de France, 98, boulevard St-Ger- main, Paris. — Lambert (Gélestin), 66 bis, rue Voltaire, Leval- lois-Perret. — Raguet (Victor), 164, avenue de Suffren, Paris. — Benoist (Georges), 10, rue Fromont, Levallois- Perret. — Royer (Henri), pharmacien de classe, 28, rue Poccard, Levallois-Perret. ~ Dumont (Gonstantin), membre de la Société en- tomologique de France, 126, boulevard St- Germain, Paris. — Seinguerlet (Édouard), publiciste, 178, rue du Faubourg-St-Honoré, Paris. — François (Ph.), docteur ès sciences, chef des travaux pratiques à la Sorbonne, membre des Sociétés de Biologie, zoologique et entomolo- gique de France, 20, rue des Fossés-St-Jac- ques, Paris. — Lahaussois (Gharles), avocat, trésorier de la So- ciété entomologique de France, 2, rue de la Planche, Paris. — Faurie (J.), 62, rue de Gormeille, Levallois- Perret. — Gaulle (Jules de), membre des Sociétés zoolo- gique et entomologique de France, 41, rue de Vaugirard,. Paris. — Gossmann (Maurice), ingénieur des Arts et Manu- factures, vice-président de la Société géologi- que de France, 95, rue de Maubeuge, Paris. — Patier (Jean), 78, rue Gravel, Levallois-Perret. — 60 Octobre 1903 MM. Relin (J. -B.), ingénieur civil, 2, rue Fromont, Levallois-Perret. Novembre — Porte, ingénieur civil, 19 ter, rue Rivay, Le- vallois-Perret. — — Fessard (René), 60, rue Gortambert, Paris. _ _ Nouailhat (Paul), 79, rue Voltaire, Levallois- Perret. — — Grouvelle (Philippe), sécrétaire-adjoint de la Société entomologique de France, membre de la Société française d’Entomologie, 69, rue de Gergovie, Paris. Décembre — Ricoux (D'’ Léon), membre de l’Association fran- çaise pour l’avancement des Sciences, 3 bis, rue Vallier, Levallois-Perret. — — Jacquot (Gustave), 8 bis, rue Parchappe, Bois- Colombes. — — Chazeaud (Camille), 78, rue Gravel, Levallois- Perret. — — Borel (Paul), publiciste, 60 ter, rue Danton, Paris. — — Guichard, membre de la Société entomologique de France, 94, rue de Ranelagb, Paris. — — Pelletier, membre de la Société entomologique de France, 24, rue Mayet, Paris. — — Spiral (Henri), membre des Amateurs du Nord de la Meuse, 85, boulevard Port-Royal, Paris. — — Catrou (René), commissaire de police, 77 bis, rue Voltaire, Levallois-Perret. — — Turgan (Louis), ingénieur civil, 7, place Males- berbes, Paris. — — Bouvier (E.-L.) || I, membre de j’Institut, professeur d’Entomologie au Muséum d’His- toire naturelle, 39, rue Claude-Bernard, Paris. — — Desbordes (Henri), A, chef de bureau au ministère des Travaux publics, membre de la Société entomologique de France, 93, rue du Bac, Paris. — — Daguin (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, 19, avenue d’Orléans, Paris. — — Aldin (André d’), assistant de la Société ento- mologique de France, 38, rue St-Sulpice, Paris. — 61 Membres honoraires (^). Juillet 1903 MM. Lambertie (Maurice), membre des Sociétés Lin- néenne de Bordeaux, d’Horticulture de la Gi- ronde et entomologique de France, 42, cours du Chapeau rouge, Bordeaux. — — Nibelle (Maurice), membre des Sociétés ento- mologique de France et des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 9, rue des Arsins, Rouen. Décembre — Méquignon (Aug.), licencié ès lettres, membre de la Société entomologique de France, châ- teau de la Cloutière, Perrusson (Indre-et- Loire). — — Brune AU (Louis), juge d’instruction, Montmédy (Meuse). Membres correspondants. 1888- MM. Ravanne, instituteur, à Noyers (Eure). — Groult (E.), contrôleur principal de l’exploitation des Che- mins de fer économiques des Charentes, rue Pasteur, à Marennes (Charente-Inf.). 1889 Arrault, père et fils, à Ferrière (Loiret). 1890 Dalleine, à Ormoy-la-Rivière (Seine-et-Oise). — Dalleine (G.), 6, rue Lemercier, à Pontoise (Seine-et-Oise). 1893 Bouvet (G.), || A , directeur du Jardin des Plantes et du Muséum d’histoire naturelle, président de la Société d’é- tudes scientifiques, 32, rue Lenepveu, à Angers (Maine- et-Loire). — Glachant (G.), ^ M. A., fondateur de la Société d’Horti culture de Sens, à Voutenay (Yonne). — Le Moult, '§ 0. M. A., chef des travaux pénitentiaires, à Cayenne (Guyane). 1896 Rembges, à Santiago (Chili). — Ormières (M.), Il A, à Arcachon (Gironde). 1897 Gustin (D’’ P.), H A, à Noirmoutiers (Vendée). 1. Par décision de l’Assemblée générale du 9 juillet 1903, les membres ré- sidant hors du département de la Seine prennent le titre A' honoraires. Ces membres paient une cotisation réduite de six francs (Art. 7 des Statuts). — 62 — 1898 MM. Goux (F.), || A, secrétaire général de la Société d’agri- culture et d’horticulture de l’arrondissement de Pontoise, à Pontoise (Seine-et-Oise). — Peyrot (A.), professeur au Lycée de Saint- Gyr-lès-Tours (Indre-et-Loire). — Rey (E.), 97, rue Carnot, à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne). — Démangé, à Hanoi (Tonkin). 1899 Raspail (Xavier), H A, § M. A., membre de la Société zoo- logique de France, membre du Comité ornithologique international permanent, à Gouvieux (Oise). — Rüffet, à Montrevel (Ain) . — Fauque, 47, rue de Fondouk, à Oran (Algérie). — PÉROT (L.), instituteur à Tréfols (Marne). — Doré (F.), à Courtiras (Loir-et-Cher). — Antessanty (l’abbé Gabriel n’), I, aumônier du Lycée, membre des Sociétés entomologique de France, fran- çaise d’Entomologie et académique de l’Aube, à Troyes. — Pellier, à Grosrouvres (Seine-et-Oise). — Porter, directeur du Musée d’histoire naturelle de Valpa- raiso (Chili). 1900 Marant, à Blandy-les-Tours (Seine-et-Oise). 1901 Robert (Ch.), à Trye-Château (Oise). — Ardouin (L.), ^ M. A., chef de bataillon au 1®^ régiment de Tirailleurs Sénégalais, à Saint-Louis, Sénégal; boule- vard Péreire, 178, à Paris. 1902 Host (L.), membre de l’Association vosgienne d’Histoire na- turelle, commis principal des Postes à Bar-le-Duc. Sociétés correspondantes. 1890 Société de Topographie de France Paris. 1897 Société d’Études scientifiques Angers. 1899 Société entomologique de France, hôtel des Sociétés savantes, 28, rue Serpente Paris. — Société d’Étude des Sciences naturelles, 6, quai de la Fontaine Nîmes. 1903 Association vosgienne d’Histoire naturelle Épinal. — Société des Amis des Sciences naturelles, 40 bis, rue St-Lô Rouen. — Société française d’Entomologie Caen. — 63 1903 Société d’Étude des Sciences naturelles Reims. — Société de Botanique des Deux-Sèvres Niort. — Société académique d’Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube Troyes. — Société des Naturalistes de l’Ain Bourg. — Société des Sciences et Arts ’ Vitry-le-François. — Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts La Rochelle. — Société d’Étude des Sciences naturelles Elbeuf. — Société linnéenne du Nord de la France. Amiens. Publications échangées contre les Annales de l’Association. Revista chilena de Historia natural (Organo del Museo de Valparaiso). 1903 L'Échange, revue linnéenne. Directeur : Maurice Pic. — Travaux de l’Université de Rennes. — Bulletin scientifique de la France et de la Belgique publié par M. le professeur Alfred Giard. 1900 Bulletin of the Lloyd Library, Cincinnati, Ohio, U. S. A. Publications reçues par FAssociation. La Feuille des Jeunes Naturalistes. UAheille. Le Naturaliste. Bulletin de l’AFAS, et Congrès de l’Association française pour l’Avan- cement des Sciences. Bibliothèques publiques et Établissements scientifiques recevant les Annales de FAssociation. Bibliothèque municipale de Levallois-Perret. Bibliothèque du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Laboratoire d’Entomologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Concilium bibliographicum de Zurich. Zoological Record de Londres. Membres décédés en 1903. 1884 Trébois, Levallois-Perret. 1888 Schmidt (A.), Levallois-Per- ret. 1898 Fessard, Paris, 1899 Greiner, Levallois-Perret. 1900 Parant, Saigon (Cochin- chine). 1902 Abbadie (S.), Levallois-Per- ret. — 64 — Membres démissionnaires en 1903. 1892 Bordet (L.), Levallois-Perret. 1893 Derrien (A.), Levallois-Pcr- ret. 1894 Schmidt (L.), Paris. 1898 Grenet, Levallois-Perret. 1900 Lewis, Levallois-Perret. — Perrin, Levallois-Perret. — Pailloux, Levallois-Perret. 1901 Dumas, Levallois-Perret. — T ALAGRAND, Levallois-Perret. ERRATA (Annales de 1902) Ajouter à la liste des membres, page 34 : Juin 1900 Mars 1902 Falconnier (Georges), 46 bis, boulevard Bineau, Neuilly. Gillot (Adolphe), 81, rue Gravel, Levallois- Perret. table des matières Pages . Compte rendu et situation de l’Association des Naturalistes Compte rendu de la réunion annuelle du 15 octobre 1903 Situation financière au 1®>^ octobre 1903 Sur les Hyménoptères parasites, par J. de Ga u lie • • Iconographie des chenilles [suite), par Th. Goossens Histoire naturelle de Sesia chrysidiformis Esp., par F. Le Cerf Capture de Lépidoptères aux environs de Paris, par Lucien Chopard.. Note sur une aberration de Calliniorpha quudripunctaria Poda, pai L. Chopard Quelques insectes du Lonicera xylosteum, par l’abbé G. d’Antessanty. Excursion du 5 juillet 1903 à Carnelles et à Presles (S.-et-O.), par J. Clermont • • • Note surune localité peu connue des environs de Paris, par J. R o g uier. Les gisements fossilifères du bassin parisien [suite), par H. Rollet Note sur les falunières de Manthelan (I. L.), par E. W uitner Note sur l’érection des monuments mégalithiques, par H. Rollet Note sur une plante peu connue, par G. G tachant Catalogue de la bibliothèque Liste des membres de l’Association au 31 décembre 1903 Sociétés correspondantes Errata - • • 3 G 7 10 IG 25 2G 27 30 31 35 43 44 50 51 55 62 64 DE f ' L’ASSOCIATION DES NATURALISTES de Levai lois-Perret FONDÉE EN 1884 1* 'f.*;-' .il--- ^'4' K; ^4’ '''.'■Ht : . SIEGE SOCIAE ET C O L E E C TE I O N 8 '> 5 ! 'i -i O' -i i s '5 5 ^ O » O ■> i 3 3 33 3 30)33 37Ws, rue Lannoisjj j:L5,VAjï.r;!hOIS-PERRET ^ ^3^333 33 ©■’j 1904.. 35695 lOixième année ANNEE 1904 Président d’honneur. M. le MAIRE de Levallois-Perret. Vice-Président honoraire... M. MÉLINE, 23, rue de Colombes, Asnières. CONSEIL D’ADMINISTRATION Président M. E. LAMBERT, IH., pharmacien de classe, ex-interne des hôpitaux de Paris, 263, rue Saint-Denis, Courbevoie. Vice-Président M. Paul DUMONT, membre de la Société ento- mologique de France, préparateur des Con- férences de l’Association polytechnique, 1, rue Carnot, Levallois-Perret. Secrétaire M. F. SIMON, 97, rue Chevallier, Levallois- Perret. Trésorier M. Gustave GUIR, 9o, rue Fazillau, Levallois- Perret. Conserv. général M. F. LE CERF, membre delà Société entorno- logique de France, 8, rue Hoche, Levallois- Perret. Biblioth -Archiviste . . M. Maurice ROYER, interne del’hôpital N.-D. du Perpétuel Secours, membre des Sociétés en- tomologique de France et française d’Ento- < c mologiCt >35 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur- Shiïiei 't Secrétaire adjoint...., membre- des Sociétés en- i toîno|ogiî|u:,fc]4e France et française d’Ento- inbiogie, 19, rue Rollin, Paris. Trésorier adjoint .... M. Maurice DUMONT, publiciste, 1, rue Carnot, Levallois-Perret. CHEFS DE SECTION Zoologie M. F. LE CERF. Botanique M. Paul DUMONT. Géologie, Minéralogie .. . M. E. WUITNER, 105, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. COMPTE RENDU ET SITUATION DE L’ASSOCIATION DES NATURALISTES au 1®'^ octobre 1904 et HISTORIQUE SOMMAIRE DE L’ASSOCIATIO.N Mesdames, Messieurs, chers Collègues, A tous les points de vue, l’année qui vient de s’écouler a été bonne. Gomme par le passé, les donateurs ont été nombreux et généreux, les travailleurs infatigables, et la prospérité constante de notre Société s’est précisée dans les travaux qui ont été exécutés. Grâce à la bonne volonté générale, tout a été simplifié et la plus par- faite tranquillité n’a cessé de régner dans toutes nos réunions. Au cours de cet exercice des dons très importants ont été faits à notre Musée et nous signalerons particulièrement : En Zoologie. — Un lot de 54 oiseaux préparés et montés, donnés par notre collègue R. Horaberg et tués par lui au cours de ses exploits cynégétiques. Vingt-neuf espèces d’oiseaux pour la plupart montés, don du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, laboratoire d’Ornithologie, M. Oustalet professeur. Environ 300 Microlépidoptères préparés, étiquetés et déterminés, don de M. l’abbé J. de Joannis qui nous complétera dans la suite une série typique de ces intéressants insectes. En Botanique. — Un herbier considérable en merveilleux état de conservation. (Don de M® Glaro, avocat à la Cour.) M. Tour et nous a gracieusement construit une très belle vitrine que vous pourrez admirer dans notre Musée. Nous devons à la générosité de MM. Loppé, Desmarets, Leleu, Wuitner, Rey, Nouilhat, de Joannis, Henry, etc., etc., des dons intéressants en Ornithologie, Malacologie, Entomologie, Herpéto- logie, etc. M. Bruneau nous a fait parvenir une série importante de plantes qui ne figuraient pas encore dans notre herbier. Un lot intéressant de lichens des Alpes-Maritimes, envoyé par M. Moriez, a pris place dans nos cartons ainsi que les échantillons de cryptogames recueillis par feu M. Mauboussin et offerts par yjme yve Mauboussiii. — 4 La section de Géologie doit à l’amabilité de M. Goiitrot, ingé^' nieiir des Mines, deux magnifiques poissons fossiles; M. Remondon nous a donné des écliinodermes fossiles et différents minéraux; MM. Grosjean et Pérot nous ont transmis par notre collègue Rollet des ossements fossiles et un échantillon de gypse; M. Porte nous a fait don de différents échantillons de minéralogie; M. Gérard a enrichi d’un lot d’effets annamites du Haut Laos nos collections ethnologiques. Grâce à la libéralité de M'"® Mauboussin, MM. J. de Gaulle, Ga- deau de Kerville, Bouvet, Nibelle, H. Léveillé, Xavier Ras- pail, Langlassé, Olivier, Donckier de Donceel, E. Loppé, J. Clermont, M. Lambertie, Pennctier, etc., etc., notre Biblio- thèque s’est beaucoup enrichie. ' Nous devons une mention toute particulière à l’Académie des Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle qui nous a généreusement accordé les huit premiers volumes de la magistrale Flore de France de R ou y et Foucaud, en échange de la modeste série de nos publications, et nous a ainsi marqué une sympathie dont nous lui savons gré. Signalons aussi, spécialement, le don par l’Association française pour l’Avancement des Sciences de son importante collection des Congrès. Tous ces généreux donateurs voudront bien trouver ici nos re- merciements les plus sincères et l’expression de notre vive gratitude. La section de Zoologie a procédé cette année au rangement de la vitrine des crustacés, écliinodermes, rayonnés et annelés. La section de Géologie a suivi avec intérêt et profit les causeries de notre collègue G. Rey sur la chimie, et a continué la détermination et le classement méthodique de ses collections paléontologiques et minéralogiques, travail considérable qui lui fait le plus . grand honneur. Indépendamment des excursions de sections, trois excursions géné- rales ont été faites cette année : la 1^® à Lardy (S.-et-O.), le 24 avril, la 2® à Ermenonville (O.), le 12 juin, la 3® à S*-Chéron (S.-et-O.), le 10 juillet. Depuis octobre 1903, vingt-six membres participants et dix membres honoraires nouveaux sont venus grossir le nombre de nos sociétaires. Par contre, la mort nous a ravi cinq collègues : MM. le D’' Dubois, le D’^ Tariote, le capitaine Ardouin, Pellier, et parmi les plus chers, notre ami Gillo t, à qui nous devons la construction de plusieurs beaux meubles. Avec un adieu ému, nous adressons à leurs familles nos très sincères condoléances et nos regrets bien confraternels. — 5 - Gonlinuant leurs généreuses traditions, M. le Ministre de l’Instruc- tion publique, le Conseil général de la Seine et le Conseil municipal de Levallois-Perret, nous ont accordé les subventions sans lesquelles nous ne pourrions que végéter étant réduits à nos seules ressources. Aussi, en leur exprimant toute notre reconnaissance et nos remer- ciements, nous les prions de croire à notre profond dévouement à l’œuvre qu’ils apprécient et encouragent si efficacement. Avant de finir, permettez-moi, mes chers Collègues, de vous retracer en peu de mots l’histoire de notre chère Association, qui vient d’avoir, au mois d’août dernier, vingt ans révolus. C’est, en effet, le 21 août 1884, que notre Société fut fondée. A cette date quelques jeunes gens de notre localité, fervents ad- mirateurs de la Nature et amis éprouvés, décidaient de se rassem- bler en une société amicale d’Histoire naturelle, et, à la date précitée cinq d’entre eux : MM. Henri Rollet, Yves Hélary, A. Desma- rets, Eugène Barrault, Octave Magnier, réunis en assemblée constitutive, jetaient les bases de l’Association des Naturalistes de Levallois-Perret. Les difficultés du début furent immenses, car le but de la Société étant de créer un Musée et une Bibliothèque scientifique, il fallait partir de zéro en tout et pour tout. Riches d’espérance et de courage, nos fondateurs se mirent immé- diatement à l’œuvre; 35, rue d’Alsace, ils établirent leur premier siège social, et avec leurs propres collections réunies, commençaient le Musée futur. Avec d’aussi maigres moyens, devant des obstacles toujours renais- sants, il fallait une ténacité et une persévérance considérables pour ne pas se laisser rebuter ou abandonner dès le début une œuvre aussi difficultueuse ; nos fondateurs ne cédèrent pas au découragement et patiemment continuèrent le travail entrepris; d’ailleurs ils avaient Rollet à leur tête, c’est tout dire. Un an après sa fondation, l’Association quittait la rue d’Alsace et s’établissait, 25, rue des Frères-Herbert, pour peu de temps d’ailleurs, puis retournait rue d’Alsace pour quelques mois. A la tin de 1886, installée, 4, place Collange, la jeune Société montre un progrès sensible et prouve savitalitépar de nombreuses excursions. Trois ans de prospérité rendant trop petit le local qu’elle habitait, la Société se transporte, 123, rue Fazillau, en 1889. Désormais sa vie est assurée, ses adeptes deviennent plus nombreux, et les sympathies commencent à se révéler. Plus de 3000 échantillons s’entassaient, en 1894, rue Fazillau; la p^ce manquant tout à fait et l’importance de l’Association croissant de plus en plus, il fallut encore songer à déménager, et, au mois de janvier 1895, notre Société prenait possession du siège social actuel, 37 bis, rue Lannois. Depuis cette époque, la progression fut[ étonnamment rapide, en tout la prospérité fut remarquable, et comme pour en marquer les succes- sives étapes, notre compagnie commençait à la fin de 1895 la publica- tion de ses Annales, recueil exclusivement composé des travaux scien- tifiques originaux et inédits de ses membres et des comptes rendus généraux annuels. Ces Annales vont nous fournir quelques chiffres qui vous attesteront par leur éloquence de quelle vitalité est douée l’Association des Natu- ralistes de Levallois-Perret et vous feront mieux apprécier ses progrès. En 1895, la Société comptait trente-neuf membres participants; en 1900 il y en avait soixante-seize; aujourd’hui elle en compte cent cinq. En 1900, cinq Sociétés correspondantes acceptaient l’échange de nos Annales; en octobre 1904, il y en a plus de vingt, non compris neuf pu- blications scientifiques échangées également contre nos Annales. La Bibliothèque, qui comptait à peine deux cents volumes et bro- chures en 1899, en contient maintenant plus de douze cents. Les collections ont suivi la même progression, et c’est par dizaines de millliers qu’il faut chiffrer aujourd’hui les échantillons appartenant à tous les règnes de la Nature contenus dans le Musée. Comme vous le voyez, mes chers Collègues, nos efforts sont féconds en résultats et nous avons le droit d’en être fiers. Mais, il ne faut pas croire que les encouragements qui nous sont prodigués doivent nous suffire et que nous devions nous reposer sur les lauriers déjà cueillis. Si de généreux donateurs ont enrichi notre œuvre, si des sympa- thies précieuses se sont affirmées de toutes parts, en ün mot si une très grande confiance nous fut témoignée, notre premier devoir est de continuer à nous en montrer dignes en poursuivant mieux que jamais le cours de nos travaux. Nous remercions du fond du cœur tous ceux qui se sont intéressés à nous, et je crois être, mes chers Collègues, votre interprète unanime en leur affirmant que nous n’oublierons pas leurs bienfaits. Nous conserverons aussi le souvenir de l’appui bienveillant et sou- vent empressé que nous avons rencontré auprès des maîtres de la Science auxquels nous avons fait appel, et qui se sont penchés sur notre laborieuse obscurité. Encore une fois et à tous : merci. Le Conservateur général, F. Le Cerf. COMPTE RENDU de la réunion annuelle du 15 octobre 1904 SÉANCE DU VINGTIÈME ANNIVERSAIRE DE l’ ASSOCIATION en la salle de la Justice de Paix DE l’Hôtel de Ville de Levallois-Perret La séance est ouverte à 9 heures, sous la présidence de M. Bouvier, membre de l’Institut, professeur d’Entomologie au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, assisté de M. Au fan, Maire de Levallois-Perret, et de M. Roby, premier adjoint. M. Lambert, président de l’Association, étant empêché, M. Paul Dumont, vice-président, prend la parole en ces termes : « Mesdames, Messieurs, « L’honneur qui m’échoit aujourd’hui, de porter, le premier, la parole devant vous, en l’absence de M. Lambert notre très sympa- thique président, m’est assurément fort agréable; mais je ne serai pas, je le crains, à la hauteur de ma tâche, car je ne pourrai jamais vous exprimer — aussi bien que je le voudrais et le devrais — au nom de tous mes collègues de l’Association et au mien, les sentiments de sincère gratitude et de profonde reconnaissance que nous éprou- vons à l’égard de l’homme éminent qui a daigné accepter la présidence de notre réunion, et nous accorder si généreusement le concours de sa science et de son talent. « Vous voudrez donc bien. Monsieur le Professeur ~ laissez-moi dire : cher et très honoré Collègue — avoir pour moi toute l’indul- gence dont j’ai besoin. Notre seul mérite, à mes amis et à moi, est de bien comprendre toute la distance qui sépare l’illustre savant que vous êtes, des humbles travailleurs que nous sommes. Aussi — je ne sau- rais trop le répéter — sommes-nous très touchés de l’insigne honneur que vous nous faites, en venant fêter avec nous le vingtième anni- versaire de notre modeste Société. « Eh ! oui. Mesdames et Messieurs, il y a vingt ans déjà qu’existe l’As- sociation des Naturalistes de Levallois-Perret, puisqu’elle a été fondée en 1884. Gomment, et par qui? Par quelques jeunes gens que l’é- tude des Sciences naturelles intéressait ; qui, sans livres, sans collec- tions, sans argent, sans appuis, sans conseils ni leçons, eurent le cou- rage de se grouper pour apprendre l’Histoire naturelle! Ah! combien leurs débuts durent être difficiles, pénibles même! Vous pourriez nous 8 — le dire, vous, mon cher Rollet, qui fûtes un de ces premiers lut- teurs, à l’énergie et au dévouement desquels on ne saurait trop rendre hommage. Mais aussi, que doit être aujourd’hui votre contentement in- térieur en constatant combien vous avez eu raison de persévérer! Petit à petit, vous en avez convaincu d’autres des satisfactions que l’on éprouve au fur et à mesure que l’on avance dans ces études. -Vous avez fait des adeptes qui se sont joints à vous. Peu à peu, les autorités municipales et départementales se sont intéressées à votre si louable entreprise, elles vous ont accordé quelques subsides, le nombre des adhérents a sans cesse grossi; M. le Ministre de l’Instruction publique voulut bien, en l’année 1898, vous honorer d’une visite particulière. Vous avez pu louer un local, acheter des meubles pour y installer vos collections enrichies depuis lors, d’année en année, par des dons généreux dont quelques-uns représentent une valeur très importante. Et je tiens à profiter de l’occasion qui m’en est offerte pour rappeler au culte de notre souvenir tous ceux auxquels nous devons de si riches et si précieux documents. « Enfin, Mesdames et Messieurs, notre association est prospère au- jourd’hui. Nous comptons parmi nos membres — dont le nombre s’ac- croît toujours — des hommes qui, comme M. le professeur Bouvier, notre président, sont de grandes notabilités du monde scientifique. « Notre fond de caisse augmente sensiblement. Notre local, qui est devenu trop étroit, renferme de nombreux et excellents spécimens de la faune, de la flore, de minéraux et même un certain nombre d’ob- jets archéologiques et ethnographiques. Mais la Municipalité de Le- vallois nous protège, et nous avons trouvé auprès de M. le Maire et de MM. les Conseillers (qui nous ont honorés dernièrement de leur visite) un appui très bienveillant, dont nous ressentirons bientôt sans doute les heureux effets. On nous a fait espérer, pour y- installer notre Musée, un local plus spacieux, plus confortable et plus digne de nos collections que celui dont nous avons dû nous contenter jusqu’ici. « Notre Bibliothèque s’enrichit de plus en plus de superbes ouvrages. Nos Annales'sont devenues si intéressantes, que d’anciennes et impor- tantes Sociétés de la France et de l’Étranger tiennent à en faire l’échange avec les leurs. « En résumé. Mesdames et Messieurs, c’est — à tous les égards et sous tous les points de vue — dans les conditions les meilleures, que nous fêtons aujourd’hui notre vingtième anniversaire. « Mais je ne veux pas abuser plus longtemps de votre patience et de votre indulgence. Je tiens pourtant, avant de terminer, à vous adresser nos sincères remerciements, à vous tous, parents et amis, qui I — 9 — avez voulu nous prouver, par votre présence, le Lienveillant intérêt que vous portez à notre Association. Merci donc à vous, présents et absents qui nous encouragez ; et encore une fois merci de tout cœur, mon cher Président. « Donnons-nous, si vous le voulez bien, rendez-vous pour fêter, dans dix ans, notre trentième anniversaire. » Ensuite M. le professeur Bouvier témoigne toute sa satisfaction de pré- sider cette séance solennelle et affirme une fois de plus sa sympathie pour notre œuvre et manifeste le désir de voir notre exemple suivi. M. Simon, secrétaire, donne connaissance des diverses lettres d’ex- cuses des personnalités et des membres empêchés qui n’ont pu assister à la séance et lit le procès-verbal de la dernière réunion annuelle. Ensuite M. Guir, trésorier, résume les recettes et dépenses de la dernière session et établit la situation financière au D"" octobre 1904. Après cet exposé, M. Le Cerf, conservateur général, fait l’historique de l’Association et énumère les nombreuses rentrées qui sont venues enrichir nos collections sociales. M. le professeur Bouvier procède ensuite à la distribution des ré- compenses : Médaille d’or à M. H. Rollet, fondateur de l’Association, membre d’honneur. M. le professeur Bouvier félicite vivement M. H. Rollet de son heureuse initiative et de l’énergie qu’il a su déployer pour grouper quelques jeunes gens en les intéressant à l’étude de l’Histoire natu- relle et en les maintenant dans cette voie. M. le professeur Bouvier termine en donnant l’accolade àM. H. Rol- let, comme marque/suprême de son admiration pour son œuvre. Médaille d’argent à M. Wuitner, membre de l’Association, pour sa collaboration incessante aux travaux du Musée. Médaille de bronze à M. J. de Gaulle pour avoir bien voulu prê- ter son concours de Conférencier et présider la dernière réunion an- nuelle de l’Association. Médaille de bronze à M. Langrognet pour son application au travail sur les échantillons de Minéralogie du Musée. Médaille de bronze à l’Académie des Belles-lettres, Sciences et Arts de la Rochelle pour le don précieux qu’elle a fait à la Bibliothèque de l’Association de la Flore de MM. Rouy et Foucaud. Médaille de bronze à M. Touret pour la belle vitrine qu’il a offerte à l’Association . — 10 La partie officielle étant terminée, le savant professeur passe à la partie scientifique, et fait une conférence extrêmement intéressante sur « Le développement de la vie sociale chez les Abeilles » et appuie sa documentation très précise de nombreuses projections. De longs applaudissements saluent le brillant exposé de M. le pro- fesseur Bouvier. M. Paul Dumont, vice-président, remercie M. le professeur Bou- vier de la très savante collaboration qu’il a bien voulu donner à cette réunion en intéressant aussi profondément les invités de l’Association. M. Paul Dumont remercie également M. le Maire de Levallois- Perret et M. Roby, premier adjoint, d’avoir bien voulu honorer de leur présence notre réunion scientifique. La séance est levée à onze heures. Le Secrétaire, F. Simon. SITUATION FINANCIÈRE au 1®'' octobre 1904. Recettes. Dépenses. Subvention communale. 600 » Lover 497 90 — départemen- Assurance 14 80 taie 100 » Mobilier 83. » — du Ministère Frais de bureau et Irn- de rinstruct. publique 80 » primés 205 35 Produit des cotisations. . l.OOG )) Achat de livres et mé- Recettes diverses 6 Oo dailles 74 30 Total des Recettes. . . 1.792 Oo Frais des Sections pour Total des Dépenses. . . 1.527 85 l’entretien des collée- lions f chauffage et éclai- Excédent des Recettes. 264 20 rage du Musée, four- Intérêts liv. Caisse d’É- nitures) 280 05 pargne (année 1903) . 18 47 Revues scientifiques.. . . 26 » Avoir AU 1®^ octob. 1903. 1.225 45 Impression des Annales, Avoir AU U^’octob. 1904. 1.508 12 1903 269 65 Réserve de prévoyance. 827 05 Dépenses diverses 76 80 Montant du disponible . 681 07 Total des dépenses ... 1 .527 85 Le Trésorier, Gustave Guir. SUR LES HYMÉNOPTÈRES PARASITES (') [suite et fin) par J. DE Gaulle. Les trois grandes familles des Ichneumonides , Braconides et Clialci- dides, renfermant d’innombrables espèces, et la petite famille des Proc- totrupides peuvent en raison de la similitude de leurs mœurs être, sous le nom. général dlchneumons, réunis en un groupe dont le parasi- tisme est le seul moyen d’existence. Quelles que soient les différences d’organisation qui les distinguent et l’extrême variété de formes qu’ils présentent, les Ichneumons ont pour caractère commun de vivre en parasites aux dépens des larves, parfois même des œufs des insectes de divers ordres et de se déve- loppera leur intérieur. Les femelles déposent leur œuf, au moyen d’une tarière, soit sous la peau de la victime soit, plus rarement, à sa sur- face. En ce dernier cas la jeune larve ne tarde pas à pénétrer, aussitôt éclose, à l’intérieur de sa proie. L’insecte ainsi parasité renferme dans ses flancs un ou plusieurs en- nemis, parfois un nombre considérable; et la merveille est qu’il ne succombe pas immédiatement à la morsure des vers rongeurs qui le dévorent. Ceux-ci acquièrent leur développement dans le corps de leur victime, tout en respectant les organes essentiels à la vie, et lui laissent la force de se nourrir, de filer un cocon, parfois même d’a- chever sa transformation complète. Ainsi les Braconides du genre Pe- rilitus ont été obtenus de charançons, de chrysomèles ou de coccinelles à l’état parfait. Les observations do cette nature sont assez rares; elles étaient autrefois plus fréquentes, alors que les entomologistes, au lieu d’asphyxier immédiatement leurs captures, les piquaient vivantes. Il reste bien entendu que c’est à l’état de larve que les insectes précités ont reçu la piqûre du parasite. La dureté de ses téguments n’est pas la seule défense de l’insecte parfait, mais surtout la brièveté de son existence et aussi sa mobilité. Vlchneumon s’adressant toujours à un animal sans défense semble devoir exercer son métier en toute sécurité; mais, par un juste retour, c’est de ses proches que lui vient le danger. Les Mesochorus,, la plupart des Hemiteles et des Pezomachus, parmi les Ichneumonides, un grand nombre de Chalcidides, ne recherchent dans une chenille que les parasites qui s’y trouvent : on les dit hyperparasites. Eux-mêmes sont exposés à dépareilles attaques, ce qui constitue un parasitisme au troisième degré. On pourrait croire que les insectes vivant en plein air sont, sinon (1) Cf. Ann. . Ass. Nat. Lev.-Perret, X, 1903, p. 7 et suiv. _ 12 — les seuls, au moins les plus exposés aux atteintes des Ichneumons. L’observation nous montre au contraire qu’il n’est pas de retraite si profonde, de rempart si .solide qui mette à l’abri ses habitants. Le Cijnips, malgré l’épaisseur de sa galle est un des plus fréquemment parasités, ses ennemis sont innombrables; la dureté de sa maçonnerie ne protège pas le Chalicodome ; si profondément que les Sirex ou les lon- gicornes s’enfoncent dans le bois, la longue tarière des Rhyssa ou des Ephi(iltes,ü\ ténu plus long que leur corps déjà allongé,saitles y atteindre. L’eau même n’est pas un obstacle pour ces insectes ailés. On con- naît trois minuscules espèces qui y vivent, nageant avec aisance au moyen de leurs ailes; ce sont : Preslivichia aquatica, parasite des œufs des Dytiques et des Notonectes; Polynema natans, parasite des œufs de Nérroptères ; enfin, tout récemment découvert aux environs de Paris, Limnodytes gerriphagus , parasite des œufs de Gerris. Il nous reste à savoir par quel moyen VHeinitetes argentatus atteint les coques ovi- gères des Gyrins, ou V Agriotypiis armatus les fourreaux des Phryganes. La taille de VIcInieiimon est d’ordinaire proportionnée à celle de son hôte. Les géants du groupe, les Rhyssa, sont parasites des Sirex, les Trogus des Sphinx. Les parasites de moindre taille ne se contentent pas toujours de s’attaquer à de plus petites proies : on les voit souvent vivre en société aux dépens d’une seule victime. Il n’est pas rare d’ob- tenir d’une chenille de Pieris plus de 60 Apanteles; un entomologiste anglais, W Bignell, dit avoir vu sortir 177 do ces insectes d’une seule chenille. Il faut citer comme exemple de petitesse les Telenomus qui sortent en nombre d’un œuf de Rombyx! La petite chenille de VYponomeuta evonyniella nourrit parfois une centaine d'Encyrtus fuscicollis. On pensait autrefois qu’une chenille ainsi attaquée avait dû subir autant de piqûres qu’elle contenait de parasites. Une récente observation de M. P. Marchai a fait connaître - un mode insoupçonné de reproduction qui n’est pas une des moindres curiosités de l’entomologie. La ponte de VEncyrtus, effectuée d’ailleurs dans l’œuf et non dans la chenille, ne comporte qu’un seul coup de tarière. Celle-ci dépose non un œuf, mais un peu de substance fécondée qui, au lieu de prendre son individualité dans le sein maternel, s’ac- croît dans le corps de VYponomeuta et s’allonge en un chapelet dont chaque grain forme un œuf dVEncyrtus. Ce mode de reproduction n’est certainement pas le privilège d’une seule espèce, il nous permet de juger la puissance de destruction de nos insectes. Toute la gent entomologique, y compris même les Myriapodes, est tributaire des Ichneumons. Les araignées sont les victimes préférées de plusieurs espèces ; mais n’étant pas insectes à métamorphoses, elles — 13 — nous présentent une exception à la règle générale. C’est à l’état par- fait qu’elles sont parasitées par les ichneumonides du genre Poly- sphincta; enfin leurs sacs à œufs sont traités comme le serait une larve unique. Vlchneumon abrité sous l’enveloppe soyeuse, comme sous la peau d’une chenille, dévore les œufs l’un après l’autre sans autrement se soucier d’être qualifié parasite externe plutôt que parasite interne. Le relevé des cas de parasitisme signalés jusqu’à ce jour en Europe donne, en ce qui concerne les Ichneumons, les résultats suivants : Ichneumonides. . . Espèces observées. . . . . 1.200 Cas de parasitisme. 3.000 Braconides 600 1.800 Chalcidides . . . 1.100 2.300 Proctotrupides . . . 100 200 Totaux .... 3.000 7.300 Beaucoup d’insectes étant attaqués par de nombreux parasites diffé- rents, figurent souvent répétés dans la 2® colonne de ce tableau. — Biorrhiza pallida, l’hôte de la galle en pomme du chêne s’y trouve plus de cent fois. — Aussi le chiffre de 7.300 cas de parasitisme ne s’applique-t-il qu’à 2.000 insectes ainsi répartis : Lépidoptères 1.000 Hyménoptères 350 Coléoptères 350 Diptères 200 autres ordres 100 Ces proportions ne doivent pas être considérées comme représentant ce qui se passe dans la nature. Si les Lépidoptères paraissent domi- ner, c’est qu’ils sont les seuls insectes dont les larves soient assez bien connue^ des entomologistes ; ceux-ci les élevant pour obtenir des papillons fraîchement éclos, dignes de figurer en collection. On ne voit figurer en nombre dans les autres ordres que les fausses chenilles des Tenthrédines, les insectes vivant dans le bois et les producteurs de galles : toutes espèces faciles à élever. Le reste est presque inconnu. Bien que le mode de ponte des Ichneumons paraisse jusqu’à présent assez uniforme, il est probable que des observations ultérieures nous apprendront des particularités dignes d’intérêt; notamment au sujet de SphecopJiaga vesparum vivant aux dépens des guêpes sociales, de Cryp- turus argiolus, parasite des Polistes, de la minuscule et curieuse Melit- tobia Audouini, hyperparasite des nids de Mellifères et des Odynères, des Elasmosoma et Pachijlomma, parasites des fourmis, etc. — 14 — Il n’est pas de famille plus naturelle que celle des Cynipides; elle se compose pourtant d’insectes aux mœurs les plus diverses. A côté des Cynips, si connus par la production des galles et le phénomène de la génération alternante, elle nous montre de simples commensaux, les Synergus, formant avec les Cynips une tribu distincte. Les autres tribus comprennent des insectes vivant à la manière des Ichneiimons : les CS parasites de xylophages ; les AUotrines, parasites des pucerons; les EucoiUnes et les Figitines, parasites de diverses larves, principale- ment de Diptères. A ces différences marquées dans les mœurs corres- pondent des caractères extérieurs bien tranchés permettant de recon- naître ces tribus. Nous avons vu la paresse et la ruse chez les Mellifères parasites et les Chrysides, la violence excercée sans risques chez les Ichneumons, nous verrons les memes exemples chez les Fouisseurs, mais surtout celui de la hardiesse dans l’attaque, meme contre des êtres capables d’exercer une résistance vigoureuse. Les Fouisseurs, appelés aussi à juste titre Ravisseurs, se montrent industrieux dans la construction de leur nid, mais sont surtout voleurs de grands chemins et procèdent par voie de rapt pour approvisionner leur progéniture de gibier préala- blement paralysé. Ils sont souvent cités en témoignage des merveilles accomplies par les insectes sous l’impulsion de l’instinct. C’est dans les (( Souvenirs entomologiques » de Fabre que l’on trouvera consignées le plus grand nombre des observations faites à leur sujet. Rien de plus intéressant que cette lecture, qui devra être complétée par celle des observations publiées par M. Ferton et M. P. Marchai : ces dernières malheureusement disséminées dans de nombreux recueils. La larve du Fouisseur se nourrit, comme celle de V Ichneumon, de chair vivante ; attaquant sa proie de l’extérieur, elle ne tarde pas à lui faire de cruelles blessures qui provoqueraient de sa part-, si elle n’était insensibilisée, une défense énergique : un simple soubresaut suffirait à écraser cette larve débile. Aussi les Fouisseurs possèdent à fond l’art de paralyser leur victime et s’en acquittent comme s’ils avaient la parfaite connaissance de son anatomie interne. C’est avec une métho- dique précision et non en frappant au hasard que le Cerceris, chasseur de buprestes ou de charançons, atteint d’un seul coup de son aiguillon le système nerveux concentré de ces insectes trapus. Le Sphex, chas-, seur de grillons et de sauterelles, frappe trois coups correspondant aux trois principaux centres nerveux de sa victime. Le ver gris, chenille dont les ganglions sont également répartis entre les anneaux, reçoit de VAm- wop/u7e jusqu’à neuf coups de poignard portés dans autant de segments. Certains Fouisseurs entassent dans une cellule qu’ils ferment ensuite — 15 — la quantité de provisions nécessaire à tout le développement de la larve ; d’autres approvisionnent leur larve au fur et à mesure de sa croissance comme le font les oiseaux. Les mœurs de beaucoup d’espèces sont encore à découvrir. Voici un court résumé de ce que nous savons de ces insectes. Les Pompilides hardis et agiles, dont les nombreuses espèces sont répandues sur toute la surface du globe, sont partout les ennemis des araignées. Le Pompilus viaUcus, commun sur les talus au bord des chemins, est facile à suivre dans sa chasse. Au Mexique les Pepsis s’at- taquent à la terrible Mygale capable de tuer un oiseau. Par contre, leurs proches parents, les Ceropales, représentés dans nos climats par un petit nombre d’espèces, se contentent de pondre leur œuf à côté de celui que le Pompile a déposé sur son gibier. Les Sphégides, élégants et de grande taille, comprennent les Pélo- pées, habiles à construire d’un peu de boue des nids aériens qu’ils rem- plissent d’araignées; les Ammophiles ravisseurs de chenilles et les Sphex ennemis des Orthoptères. Les Philanthides, aux espèces peu nombreuses mais intéressantes à observer, ne se composent que de deux genres. Le Philanthe apivore est un redoutable ennemi de l’abeille et cause, là où ses colonies sont nom- breuses, des dommages sérieux aux apiculteurs. Dans notre midi, la trouvaille d’un nid de Cerceris hupresticida, collectionneur de beaux buprestes, est une bonne fortune pour l’entomologiste sûr d’y recueillir, enfoui sous terre, un véritable trésor où l’éclat des métaux se mêle à celui des pierres précieuses. Cerceris ne chasse que les menus mellifères, principalement du genre Halictiis. Cerceris 4-fasciata prend les petits fouisseurs du genre Alyson. La plupart des espèces connues ne recherchent que les coléoptères, surtout de la famille des charançons. Cerceris albofasciata s’approvisionne de Clythra. Une observation en- core inédite de M. Chevalier nous a appris que la victime du Cerceris 5-fasciata est la Crioceris asparagi. Si nous voulons classer les autres Fouisseurs suivant leur régime alimentaire, il nous faudra donner la première place, en raison de leur nombre, aux amateurs d’Hémiptères. Tous les goûts sont, dit-on, dans la nature : ils en donnent la preuve. Les punaises de nos bois sont, malgré leur odeur repoussante, le mets tout particulièrement recherché par les Astata. Le Gorytes campestris n’hésite pas à plonger au milieu de l’écume dont s’entoure la larve de l’A- phrophora spumaria. Beaucoup d’autres fouisseurs sont parasites d’Hé- miptères, surtout de Cicadines. Ce sont d’abord toute la tribu des Pem- phredonides,pmsles genres Alyson, Sphecius, Styzus, etc. Les pucerons garnissent exclusivement le garde-manger d’un grand nombre de Crnbro. Deux espèces de ce dernier genre ont été observées en Algérie par M. Ferton, ravisseuses d’une fourmi, Tapinoma erraticum. Les Diptères, même les plus robustes et les plus rapides au vol, sont saisis en plein air par les Bembex plus rapides encore. Les Mellinus, de grosseur moyenne, les Oxybelus, plus petits, s’adressent à des mouches proportionnées à leur taille. Chose curieuse, ces hardis chas- seurs, qui durant les quelques jours de leur vie font des hécatombes de mouches, se montrent stupides et craintifs devant un de leurs pa- rasites, conica, faible mouche qui les guette à rentrée du nid pour y pondre à leur suite. Ce fait, souvent observé par divers na- turalistes, offre en outre l’exemple, rare chez les insectes, de la perception, inutile d’ailleurs du danger qui les menace. Divers Crabro sont encore parasites des Diptères. Les Orthoptères sont chassés par les Tachysphex et les Tachytes aussi bien que par les Sphex. Sauf quelques Tachytes, ces insectes amis de de la chaleur ne peuvent être observés aux environs de Paris. Aux ennemis des araignées il faut ajouter les Trypoxylon, dont les espèces peu nombreuses sont par contre très communes. Les classificateurs rangent parmi les Fouisseurs les trois tribus sui- vantes se composant d’espèces qui ne sont ni fouisseuses ni ravisseuses, mais se contentent de fder leur cocon dans le nid parasité. Les Mutilles, dont les femelles dépourvues d’ailes sont assez sem- blables aux fourmis, vivent aux dépens d’Hyménoptères nidifiants chez lesquels elles s’introduisent en se frayant parfois un chemin souterrain. La Mutilla europaea s’attaque aux Bombas; la Mutilla rufipes à divers petits fouisseurs, notamment aux Oxybelus. Les Scoliides, parmi lesquels on trouve les plus gros des Hyméno- ptères, ont le corps épais, les pattes robustes et peuvent circuler sous terre à la recherche des larves de Lamellicornes. Dans le midi de la France, Scolia flavifrons est parasite de VOryctes nasicornis ; d’autres es- pèces sont parasites des Cétoines. Les Tiphia, sorte de Scolies de moindre taille, se trouvent surtout dans les prairies habitées par les Bhizotrogus. La petite tribu des Sapygicles, dont les mœurs sont peu connues, nous offre une rare et belle espèce méridionale, Polochrum repandum parasite des Xylocopes. Cet insecte, tout comme les Scolia et les Sphex, est loin d’avoir la meme aire de distribution que sa victime. Il nous faut, pour terminer cette longue énumération, parler des Guêpes; non des guêpes sociales qui, nourrissant leurs larves de divers insectes pris au hasard et préalablement dépecés, ne sont que carnas- sières et non parasites, mais des guêpes solitaires ou Euméniens. Les — 17 — urnes élégantes conlmites par les Eumènes sont garnies de petites che- nilles, surtout arpenteuses ; le menu est des plus variés, la taille seule paraît déterminer le choix de l’insecte. Les Odynères creusent leurs nids soit en terre soit dans les branches sèches ; la plupart s’approvisionnent de larves de charançons, mais ce régime n’est pas exclusif. Odynerus bifasciatus remplit sa cellule de larves d'Agelastica alni ; Odynerus spiricornis, de larves d’une Tenthré- dine Lyda inanita. Les Euméniens chasseurs d’un gibier inoffensif ont le dard de la guêpe, leur piqûre est des plus douloureuse et la forme déliée de leur abdomen mobile leur permet de piquer dans toutes les directions : que leur sert d’être supérieurement organisés pour la lutte? Ils ne savent pas se défendre contre les Chrysis, dépourvus de toute arme, leurs parasites constants. Les observations publiées jusqu’à ce jour sur les Hyménoptères pa- rasites ne s’appliquent qu’à un nombre relativement restreint d’espèces et laissent encore libre un vaste champ de recherches. La plupart ne reposent d’ailleurs que sur un témoignage unique et devront être ré- pétées et étendues pour qu’il soit possible d’établir ce qui est la règle et distinguer ce qui est l’exception. Tous les entomologistes, même les débutants, peuvent concourir à celte œuvre; il leur suffira d’observer et surtout de noter et de publier ce qu’ils auront vu. Ce faisant ils peuvent être assurés de faciles découvertes, surtout s’ils ne négligent pas d’étendre leurs recherches aux Diptères parasites non moins nom- breux que les Hyménoptères sujets de cet entretien. Note hyménoptérologique par F. Le Cerf. Nous signalons la capture des espèces suivantes de Chrysides, faite aux environs de Paris, au cours des étés 1902 et 1904. Chrysis cœruleipes F. — L’Isle-Adam, fin mai; forêt de Carnelle en juin; commune dans les parties arides de ces deux localités. C. succincta L. var. bicolor Lep. — Forêt de Carnelle, 3 juillet. Ç. ignita L. var. longula Ab. — S^-Chéron, 9 août. Hedychrum Gœrstœckeri Chevr. — Forêt de Carnelle, 3 juillet. Ellampus Wesmaëli Chevr. — Forêt de Carnelle en juin. Holopyga gloriosa F. var. amænula Dabi b. — Forêt de Carnelle, 3 juillet; Sannois, fin juin. Toutes ces espèces nous ont été déterminées très obligeamment par notre aimable et savant collègue M. Robert du Buysson. ANN. DE LEVALLOIS-PERRET. 2 ENTOMOLOGIE ICONOGRAPHIE DES CHENILLES [Suite.) Œuvre posthume de M. Th. Goossens. xxviii® genre. — Goenonympha H. S. Les chenilles sont lisses. 1. G. Oedippus Fab. Figurée par : ? Sologne, Dax. 2. G. Hero L. Figurée par : ? Chenille à fond vert d’herbe; des bandes de granulations blanchâtres la font paraître plissée. La vasculaire foncée, assez large, est longée, de chaque côté, par une ligne blanche continue; la sous-dorsale blanche, ombrée supé- rieurement de vert un peu plus foncé, se poursuit jusqu’à l’extrémité des pointes caudales ; la stigmatale un peu plus large, et un peu plus jaune, commence sur le premier anneau; tandis que les autres lignes, ne partent que du deuxième; cette stigmatale est, elle aussi, largement ombrée de vert plus foncé. Tête grosse, ronde, granuleuse, à ocelles blancs ombrés de brun et de quelques taches foncées; bouche presque noire. Ventre et pattes verts. Très lente. R. — Il existe une boutonnière accompagnée de quelques points fon- cés, sur le premier anneau. Vit sur les graminées. Vosges, environs de Paris. Obs. — Cette espèce, très commune, s’avance jusque dans les forêts de Bondy et de Meudon. 3. G. Iphis Schift. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le. Chenille d’un vert sale, sans ligne. La tête est foncée et le premier anneau semble lui faire un collier clair. Les pattes sont de la couleur du ventre. 19 — Se trouve, d’avril à mai sur la Melica ciliata. Basses-Alpes, Pyrénées orientales, Jura, Isère, Vosges, Aube. La chrysalide est verte. 4. C.^ArcaniaL. Figurée par : Hb., Dup., B. R. G. Chenille verte, légèrement luisante; vasculaire obscure, finement bordée de jaune. Corps lisse, tête arrondie. Se trouve en mai et juin, sur les graminées. France, environs de Paris. Obs. — M. Staudinger rapporte Philea Hb. à la variété Satyrion Esp. R. — Dans certaines localités cette espèce vole en compagnie de Hero, et alors, on trouve parfois des papillons tenant des deux espèces; chez les uns, le dessus appartient à Hero et le dessous à Arcania, ou, c’est un Arcania avec les taches ocellées du Hero; chez d’autres, la bande blanche est rétrécie, quoique l’ensemble du papillon indique un Arcania. Nous croyons que ce sont des hybrides. La chrysalide est verte, pointillée, avec des raies noires sur l’enve- loppe des ailes, sur la pointe anale ainsi que la tête. Duponchel la dit suspendue; nous l’avons vue se chrysalider à terre, mais en captivité. 5. C. Corinna Hb. Figurée par : B. R. G. D’après ces auteurs, la chenille est verte ; la vasculaire plus obscure est bordée d’un liséré plus pâle que le fond, tandis que la sous-dorsale, pâle, est bordée supérieurement par une ligne plus foncée ; la stigma- tale est jaunâtre. Tête d’un vert obscur, pattes écailleuses un peu roussâtres, pointes caudales vertes. Se trouve en avril-mai et juillet-août sur les Careæ et Triticum ces- pitosum. Corse. La chrysalide est suspendue. 6. C. Dorus Esp. Figurée par : ? Midi de la France, Var, [Lozère, Montpellier, Pyrénées Orientales, Basses- Alpes. — 20 7. C. Pamphilus Lin. Figurée par : Sepp., Hb., Dup. le. Chenille atténuée aux extrémités. La tête, échancrée, est plate à la base ; elle est verte, granuleuse, avec deux bandes roses longées de blanc, qui descendent sur les ocelles. Le corps, le ventre et les pattes sont d’un vert uni; la stigmatale est rose; le clapet a les pointes caudales bifurquées. Se trouve de mai à octobre sur les graminées, Poa anima. France, environs de Paris. , R. — Par un orage violent nous avons vu éclore ce papillon dont les ailes étaient entièrement blanches. L’état atmosphérique a-t-il été la cause de cet albinisme? La chrysalide est verte, avec des raies noires sur l’enveloppe des ailes. Elle est suspendue. 8. C. Tiphon Rott. = Davus Fa b. Figurée par ; ? Vosges, Jura (etc.). Les chrysalides, qui sont attachées par la queue, se forment dans des feuilles roidées, maintenues par un léger tissu. xxix^" genre. — Spilothyrus Dup. Les chenilles sont pubescentes. 1. S. Malvarum Hf. = Alceae Esp. / Figurée par : Hb., Dup. le. Chenille atténuée antérieurement, dont la tête détachée, cordiforme, d’un noir mat, est pübescente. Le corps qui est gris, avec des lignes très peu visibles, est granulé et chargé d’une pubescence blanche. La plaque du cou est noire, brillante, avec trois taches jaune pâle, très visibles. Les pattes écailleuses sont noires et luisantes; les membra- neuses de la couleur du ventre. Le clapet est arrondi. Se trouve, en juin, septembre sur les mauves, Althaea rosea, Plan- tago lanceolata, Fragaria, Rubus (etc.). France, environs de Paris. ' 1 famille. — HESPERIDAE 2. S. Altheae H b. Figurée par : ? ■ i, — 21 Fin de l’été, printemps (Rouast) sur Marrubium vulgare, Stachys recta Mabille! Corse, Auvergne, département du Var, Basses- Alpes, env. de Paris. Nous avons pris cette espèce dans la forêt de Sénart. On la dit com- mune à Marcoussis. 3. S. Lavaterae Esp. Figurée par : ? Sur Stachys recta. Var, Lozère, Ariège, Basses-Alpes, Pyrénées, Dauphiné, Montpel- lier (etc.). XXX® genre. — Syrichthus Bdv. 1. s. Proto Esp. Figurée par : ? Chenille de forme épaisse ; la tête détachée, cordiforme, d’un noir mat. Le corps est gris; des lignes ordinaires, la stigmatale seule est indiquée en gris. Toutes les pattes sont claires. La plaque du cou est noire avec une seule tache claire au milieu. Clapet anal arrondi. Se trouve en mai sur Phlomis lychnites. Provence, garrigues de Montpellier. 2. S. Sidae Esp. Figurée par : V Nîmes, Hyères, Var (etc.). 3. S. Carthami Hh. Figurée par : ? France, environs de Paris. 4. S. Alveus Hh. Figurée par : ? Se trouve, paraît-il, sur les graminées, les malvacées, le Rubus Idaeus (etc.). Le papillon paraît à deux époques. Mont-Dore, Pyrénées orientales, Basses-Alpes, Corse, env. de Paris. R. — M. Staudinger rapproche, avec doute, de cette espèce Fri- üllum, Cirsii, Carlinae, et Onopordi, dont il fait des variétés. M.'Ma- hille, qui s’occupe des Hespériens du glohe, n’est pas de cet avis. 1 \ — 22 — Nous ne croyons pas qu’il est possible d’attribuer ces différences de tailles et de teintes, à l’influence des époques et des latitudes. Ainsi il arrive parfois qn'Alveus donne une variété chez laquelle les taches des ailes inférieures sont aussi larges que chez Cirsii, et cette der- nière, qui paraît également à deux époques est plus rouge à l’une qu’à l’autre. La connaissance delà chenille serait précieuse pour trancher le différend, mais on n’a sur elle que quelques renseignements incomplets. Obs. — Le 17 août 1877, M. Fallou, qui se trouvait à Wasenhorn, nous a adressé une chenille prise accidentellement, sous une pierre. A cette époque commençait à paraître le Carlinae, ce qui nous permet de supposer que c’était la chenille de cette espèce, bien que ce ne soit pas absolument démontré ; il n’a vu que cette espèce pendant son séjour dans cette région. Les renseignements étant rares sur les chenilles de ce genre, nous croyons devoir décrire celle-ci. Elle est lourde, avec l’aspect de la Malvarim, mais sa couleur est vert pomme. La vasculaire en brun rosé est interrompue ; la sous-dor- sale, également en brun rosé, n’est visible que sur quelques anneaux ; la stigmatale, mieux marquée, est assez nette; il s’en échappe deux pointes, semblant descendre sur chaque anneau. Le ventre est jaune uni. La tête est brune, ronde, détachée, un peu pubescente. Le corps est hérissé de poils raides, mais courts. 5. S. Alveolus H b. = Malvae L. Figurée par Sepp., Hb. Larv. 1. Deux auteurs ont figuré cette chenille : Sepp la représente sur le fraisier, Hübner sur la ronce. La chenille de Sepp, qui nous semble la plus naturelle, est d’un vert jaune pâle un peu lavé de brun sur les flancs ; le collier est jaune et la tête noire; les lignes sont très visibles, très nettes, mais interrompues. Hübner a également figuré deux chenilles, dont l’une est brune et l’autre verte, toutes deux ont un collier jaune et sont très pubescentes, tandis que celles figurées par Sepp, sont glabres. Chez ces deux auteurs, la chenille a une pose contournée. Se trouve en avril sur les ronces? les fraisiers ? France, Auvergne, environs de Paris. R. — La vraie ab. Taras est rare, mais on trouve facilement des passages. 6. S. Serratulae Rb. Figurée par : ? 23 — Canigou, Auvergne, Basses-Alpes, pas rare à Fontainebleau. 7. S. Cacaliae Rb. Figurée par : ? Basses-Alpes. 8. S. Sao Hb. Figurée par : ? Framboisier? France, environs de Paris. Obs. — M. Staudiiïger fait une variété de Therapne Rbr. ; Ram- bur a vu des différences à la ligne des points qui longent la frange — ils sont en effet plus droits — ainsi que sur les antennes dont la massue a du rouge foncé ; il y a d’autres différences dans les taches et dans la frange et nous croyons que Rambur a raison d’en faire une espèce distincte. Corse, peu répandue. XXXI® genre. — Thanaos Bdv. Les chenilles sont lisses. 1. T. Tages L. Figurée par : Hb., Dup. le. Chenille verte, avec les lignes jaunes, mais moins marquées que dans la figure donnée par Duponchel; des points noirs accompagnent la sous-dorsale. La tête est brune, détachée. Les pattes sont brunes et les membraneuses sont vertes. Se trouve en juin-septembre sur Eryngimn campestre, Lotus corni- culatus (Duponchel), Coronilla varia, Heris pinnatis (Scudder). xxxii® genre. — Hesperia Bdv. Les chenilles glabres, sont rayées longitudinalement. 1. H. Thaumas Hufn. — Linea Schiff. Figurée par : Hb., Frey., Dup., B. R. G. Chenille longue, atténuée, la tête moins étranglée que chez ses congé- nères. De couleur verte ou vert pâle; la vasculaire, plus foncée, est bordée de blanc-jaunâtre ; les sous-dorsale et stigmatale sont du même blanc. La plaque anale est en visière prolongée. Tête verte, rugueuse. 24 — arrondie, un peu aplatie antérieurement. Le ventre vert plus foncé que le dos; le corps couvert de granulations noires. Se trouve sur les graminées en fin juin. France, environs de Paris. La chrysalide est attachée par la queue dans des feuilles réunies; elle est verte, longue et possède un étui droit. 3. H. Acteon Esp. Figurée par : ? v Chenille atténuée aux extrémités; la tête brun clair, est détachée, droite à la hase. Le corps est vert pâle, avec une large vasculaire lon- gée de chaque côté par un filet blanc; sous-dorsale fine, blanche, ombrée inférieurement de vert plus foncé que le fond. Ventre et pattes clairs. Le clapet anal en visière. ^ Se trouve sous les toulTes de graminées, parfois plusieurs ensemble, en fin mai. Châteaudun, Auvergne, Mantes, très commun àLardy, env. de Paris. 4. H. Sylvanus Esp. Figurée par : Fiey., T. 696. Cette chenille a le cou étranglé, la tête brun clair, entourée de brun foncé ainsi que l’écusson. Le corps est d’un vert de velours, très plissé; les vasculaire et stigmatale sont indiquées en vert plus foncé. Le clapet anal, en visière, paraît entouré d’un bourrelet; ventre et pattes plus clairs que le fond. Mai, octobre sur graminées, Plantago major, Althea rosea, Malva laval era (Scudder). Nous l’avons prise fréquemment en battant les ronces, desquelles elle tombe en compagnie de Derasa. / 5. H. Gomma L. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le. Le fond de la chenille est vert jaune; Freyer et Duponchel lui donnent une teinte vert foncé, mais nous ignorons si elle offre de semblables variétés de teinte. Aucune ligne n’est distincte. La tête est brune avec le haut des lobes éclairé. Le cou est blanc, mais peu large.- Les pattes sont toutes très courtes. Coronilla varia, sous la plante ou dans les ornières proches; fin juillet. Auvergne, Vosges, commun dans les environs de Paris. — 25 6. H. Nostradamus F. Figurée : ? Cette espèce vient d’être prise dans les Alpes-Maritimes parM. Cons- tant. C’est encore une espèce à ajouter à la faune française déjà si riche. Le papillon est à fond noir brun, sans dessin ni tache. Cannes. xxxm® genre. — Cyclopides H b. 1. C. Steropes Schiff. = Aracynthus F'ab. Figurée par : B. R. G. \ Cette chenille est d’un vert presque blanc, avec les pattes et le ventre de la même teinte. La région dorsale semble plissée, aspect produit par des lignes de petits tubercules noirâtres d’où partent des poils courts, blonds, serrés, mais peu visibles. La vasculaire, marquée seu- lement sur les premiers anneaux, est foncée; les sous-dorsales sont blanches, nettes, continues; la stigmatale est semblable. Le clapet anal est en pointe, et assez velu. Tête à peine échancrée, plate à la bouche; elle est d’un brun très clair; une large bande brune sépare les lobes; une autre plus étroite et plus pâle, passe sur les ocelles. Se trouve en mai et juin sur les graminées. Elle se dissimule avec tant de soin que nous désespérions de la posséder, quand M. Ragonot, plus heureux que nous, en captura une qu’il nous a offerte. Le papillon est commun dans les bois Notre-Dame, les forêts d’Hal- late, de Sénart, etc. La chrysalide, placée dans une coque légère, est fixée par la queue et par un lien transversal. xxxiv® genre. — Carterocephalus Ld. 1. c. Paniscus Fab. = C. Palaemon Pallas. Figurée par ; Hb., Frey., Dup. le. Nous ne connaissons pas cette chenille qui a été figurée par deux auteurs d’une façon bien différente. Celle de Duponchel est à fond brun foncé, avec la tête également brune ; le cou et les lignes sous- dorsales, d’un jaune vif. Celle de Frey er est â fond gris, pubescente, le ventre foncé, la stigmatale jaune pâle, la tête brune et le cou rouge. Se trouve en avril sur les Plantago. Auvergne, Alsace, dans les grands bois des environs do Paris. 1888. (A suivre.) 2G — Note sur réclosion de Calliphora [Lucilia) Caesar (L.) [Dipt.] et opinion sur le rôle de l’ampoule frontale des Insectes diptères de la famille des Muscides par Maurice Royer. La question de la vésicule céphalique des Muscides, a été déjà très longuement étudiée et les observations faites par nous, tendent à con- firmer la théorie de notre savant collègue M. J. Künckel d’Hercu- laïs. Les insectes sur lesquels ont été faites ces ohervations, sont des Calliphora Caesar (L.). Ils proviennent d’un cadavre de taupe trouvé à Sannois (S.-et-O.) le 29 mai 1904, et aux dépens duquel, ils ont subi toute leur évolution. Le cycle évolutif a présenté une durée de vingt- cinq jours environ, depuis la ponte (29 mai) jusqu’à l’imago (22 juin). La larve se transforme en nymphe vers le douzième jour. Celle-ci est alors contenue dans une coque chitineuse (pupe). La pupe de Calliphora Caesar (L.) est un petit ovoïde allongé, de couleur jaune ocracé qui peu à peu se fonce, mais à travers la paroi duquel on peut apercevoir par transparence les pattes et les ailes repliées. Cet ovoïde est long de 6 à 7 millimètres et large de 2 1/2 à 3 milli- mètres. Il est composé de onze anneaux et de deux pôles. Il présente à partir du troisième anneau en partant du pôle céphalique, un léger rétrécissement portant sur le quatrième anneau. Ce rétrécissement est situé au niveau du cou. C’est ce point particulier qui a tout spé- cialement attiré notre attention. Si l’on peut observer une pupe de Calliphora Caesar (L.) au moment précis où l’insecte va s’échapper de sa coque, on aperçoit tout d’abord qu’il vient de se produire suivant le plan du troisième anneau une fente irrégulière intéressant tout ou majeure partie de ce troisième anneau, mais sans jamais intéresser le quatrième. Cette fente, premier phénomène suivi bientôt de la chute de la calotte céphalique tout entière, est due à l’action de la hernie frontale, que l’on peut alors observer très facilement. Sil’on examine une facede Calliphora Caesar {L.) adulte, onremarque que les yeux très volumineux en occupent presque toute l’étendue. . De chaque côté de l’œil, le long du bord interne existe une rangée de douze pores pilifères partant du vertex et aboutissant au niveau de la ligne d’insertion des antennes, formant ainsi un triangle à sommet supérieur qui est le front. C’est dans cet espace triangulaire que se passe le phénomène de l’ampoule frontale. On voit en effet, toutes les douze secondes environ, la membrane frontale se distendre considé- ¥ ~ 27 — rablement, à tel point que la tête est triplée de volume ; les yeux sont fixes, seule la membrane frontale se distend, soufflée comme un ballon de baudruche. On comprend fort bien que l’animal prisonnier brise la calotte céphalique de sa pupe, grâce à ce phénomène, et c’est l’opinion de tous les auteurs. Cette ouverture de la pupe marque le premier temps de la délivrance. Mais en ce qui concerne Calliphora Caesar (L.), l’ampoule céphalique joue encore un autre rôle, par suite de la présence sur la pupe nymphale du rétrécissement cervical. La tête, après la chute des trois premiers anneaux de la pupe, se trouve totalement dégagée, mais le rétrécissement cervical n’ayant pas été in- téressé, et le diamètre cervical étant plus petit que le diamètre sca- pulaire, il s’ensuivra des phénomènes d’accommodation dus en partie à l’ampoule frontale. On remarque en effet que les contractions par lesquelles l’insecte gonfle son ampoule frontale progressent d’arrière en avant, ce qui diminue le volume du thorax en même temps que le corps de l’insecte se détache des parois de la coque. Ces contractions semblent débuter à partir dff thorax pour gagner la tête, et dans un premier temps gonfler le front et les joues, puis dans un deuxième temps, les joues reviennent à leur, état normal, cependant que le front reste dilaté au maximum. Réaumur (^) a le premier décrit avec une rare exactitude tous ces mouvements « de systole et de diastole » et si le grand naturaliste admet par erreur l’fl^r comme « seule matière que la mouche naissante puisse employer pour produire un si grand gonflement », il n’en a pas moins fort admirablement représenté les différentes phases. Après Réaumur, Von Gleichen (^), signale ces contractions, la vitesse avec laquelle elles se reproduisent et l’emploi par la Mouche de toute ses forces pour sortir de sa coque et recouvrer sa liberté. Lacordaire (^), en 1834, comme son illustre prédécesseur Réau- mur, pense que « ces Muscides ont reçu la faculté d'introduire de l'air sous la partie moyenne de leur tête,... et de gonfler cette partie qui prend alors l’apparence d'une sorte de vessie,... qui agissant contre le couvercle l’a bientôt forcé de sortir. » Reissig (^) réfute l’hypothèse de la sortie de la Mouche, par ra- (1) Réaumur. Mém. pour servir à l’hist. des Insectes, t. IV, 1738, 8° mém., p. 335 et suiv., tab. XXIV, fig. 5, 6, 7, 8, 9 et 10. (2) Von Gleichen genannt Russworin, Geschiclite der gemeinen Stu- bentliege Herausgegeben von Johann Christoph Keller, Nürnberg, 1764. (3) Lacordaire, Tntroduct. à l’Enlomologie, t. I, 1834, p. 196. (4) Jacob Reissig, Ueber das Herauskommen der Tachinen aus ihren Tonnchen und aus dicht verschlossenen Orten, an vvelchen diese oft sich belinden. Wiegmann Archiv., t. XLI, 1855, p. 189. mollissement de la coque au pôle céphalique, il admet au contraire l’ac- tion de la tête de l’insecte, transformée en presse hydraulique. Weisman (‘) admet lui aussi la rupture de la coque par l’action d’une partie de la tète transformée en presse hydraulique. Pour Lowiie (^j, le sac frontal est distendu par la contraction du thorax et de l’abdomen, et le sang conduit par cette contraction dans le sac frontal sépare l’opercule de la pupe. M. Gazagnaire (^) rappelle le jeu de la vésicule frontale au mo- ment de l’éclosion des Tachinaires. L’auteur explique la possibilité d’implantation de corps étrangers (poils de chenilles), singulièrement facilitée par les mouvements de la vésicule. Laboulbène (^) rejette l’opinion des premiers auteurs; « lavèü- sule céphalique, dit-il, est gonflée par du liquide, car lorsque cette vési- cule est fortement tendue en forme d'ampoule, si on la déchire,... il s'écoule du liquide, et il ne sort pas de l'air... Cet organe (le vésicule céphalique)... se remplit de liquide sanguin inir la contraction des muscles abdominaux et thoraciques d’e la nymphe, il a pour usage spé- cial de supprimer le dernier obstacle à l'éclosion. » Comme on le voit, ces auteurs ont surtout recherché à quoi était due cette ampoule frontale et quel élément remplissait la dilatation, sans se demander quels en étaient tous les rôles physiologiques. Jls voyaient seulement comme unique résultat la chute de la calotte cé- phalique sous la pression de la vésicule frontale. Seul, M. Künckel d’Herculaïs (“) mentionnait pour la première fois cette fonction dans son remarquable ouATage « Recherches sur l'organisation et le dévelop- pement des Volucelles ». Voici ce que dit à ce sujet, M. J. Künckel d’Herculaïs : « Une des plus importantes fonctions de l'ampoule frontale, qui avait échappé avant moi à l'attention des naturalistes » réside dans ce fait « qu'elle joue... le rôle d'un véritable réservoir dans lequel la Mouche fait affluer une masse de sang qu'elle refoule du thorax et de l'abdomen, pour diminuer la capacité de son corps. Avec quelque attention, on voit les contractions énergiques du thorax coïncider avec une dilatation énorme (1) A U g. Weisman n, die Entwicklung der Dipteren, Leipzig, 1864, p. 225. (2) Benj. Thoms. Lowne, The Anatoray and Physiology of BlovvHy [Musca vomitaria Lin.), London, 1870, p. 124. (3) Gazagnaire, Bull. Soc. ent. Fr., 1894, p. cvii. (4) Laboulbène, Observ. sur la vésicule céphalique des 1ns. diptères de la famille des Muscides. C. R., t. CXXII, p. 255, 1896). (5) J. Künckel d’Herculaïs, Recherches sur l’organisation et le déve- loppement des Volucelles. Paris, Masson, 1875; et Sur l’ampoule frontale des Insectes diptères de la famille des Muscides. C. R. 1896, t. CXXII, p. 330. — 29 — de la tête et une diminution du volume du corps. Il en résulte que la 31ouche peut faire passer facilement son thorax à travers Vouverture étroite de la pupe en s'aidant d’abord de quelques mouvements simul- tanés des hanches, des jJattes postérieures ; les poils qui les recouvrent, comme les barbes d’un épi emprisonné dans la main, facilitent la pro- pulsion en avant. » Or le rétrécissement cervical observé sur la pupe de Calliphora Caesar (L.), qui n’existe pas chez les autres diptères [Calliphora vomi- taria (L.), Sarcophaga carnaria (L.), etc.), vient ajouter un élément nouveau à l’opinion de M. J. Künckel d’Herculais, à savoir, que la vésicule frontale est un véritable réservoir, grâce auquel la Mouche diminue la capacité de son corps. Cette observation confirme pleine- ment la manière de voir du savant auteur. Sur un phénomène tératologique observé chez Picromerus bidens L. (Hémipt.) par F. Huyghe. Je signale aujourd’hui à la Société un exemplaire de Picromerus bi- dens L. présentant une antenne anomale. Chez cet insecte, c’est l’antenne droite qui est déformée; elle ne pré- sente que quatre articles au lieu de cinq. Les deux premiers articles sont normaux. Le troisième anomal mesure 2 mill. 1/2 au lieu de 1 mill. 1/2. Ce sup- plément de longueur semble provenir de l’ankylose du 4® et du 3® ar- ticle : en effet, à l’endroit où l’on devrait normalement rencontrer l’articulation, existe un léger renflement sans trace de suture, et l’ar- ticle, pendant le demi-millimètre terminal, retrouve son calibre normal. La coloration et la pubescence sont normales. Le dernier article de l’antenne anomale mesure à peine un demi-milli- mètre, alors que le derniernormal mesure 1 mill. 1/2.11 esten forme d’o- voïde allongé, de couleur un peu plus foncée et légèrement pubescent. Cet insecte a été capturé le 14 septembre 1902 dans les bois de Cor- meilles-en-Parisis (S.-et-O.). — 30 Note sur la capture d’^Euscorpiiis flavicaudis De Geer [Arachn.] à Montmédy par L. Bruneau. Les captures de scorpions dans l’Est de la France sont fort probaT blement accidentelles, c’est pourquoi je signale à l’Association des Na- turalistes de Levallois-Perret, le fait suivant : J’ai trouvé à Montmédy (Meuse), au mois d’avril 1904, dans mon jar- din et se promenant au soleil un exemplaire c5 d'Euscorpius flavicaudis De Geer. La vieille ville de Montmédy, que j’habite, est une forteresse entou- rée de fossés et située à une altitude de 300 mètres. Mon jardin, clos de murs de toute part, est suffisamment éloigné des habitations pour que l’on puisse rejeter l’hypothèse d’épluchures venant du dehors; j’a- joute qu’à cette époque je n’avais reçu ni acheté aucune primeur. Gomment cet Euscorpius « commun dans toutes les régions médi- terranéennes de la France, trouvé exceptionnellement à Bordeaux, et se tenant généralement sous les pierres (^), » se promenait-il dans une plate-bande? ' Les captures connues de scorpions, au-dessus du 46° de longitude, se résument à deux. La première signalée par M. Pigeot de deux exemplaires vivants de Scorpions (fort probablement Euscorpius flavicaudis De Geer), trouvés à Sedan dans une filature (^). La seconde signalée par M. G. Chardon, membre de la Société entomologique de France, qui trouva vivant un exemplaire d' Euscorpius flavicaudis De Geer, dans un sac de dépêches, du bureau de poste de la rue Milton, à Paris (^). Ajoutons que M. E. Simon, le savant arachnologiste, nous a donné la distribution géographique de ce scorpion, qui semble surtout ré- pandu en France, dans la région du Sud-Est. « Dans l’extrême Midi il se trouverait en plein air, sous les écorces, sous les pierres, dans les ruines et les décombres, et dans la partie septentrionale de son habitat, il se tiendrait exclusivement dans les maisons, de préférence sous les combles et même sous les tuiles (^). » (1) Cf. Planet., Araignées, Hist nat. Fr., 14® partie, 1905, p. 295. l2) Cf. Bull. Soc. Étude des Sc. nat. Reims, année 1892, p. xxxvi. (3) Cf. Bull. Soc. ent. Fr. 1904, p. 138. (4) Cf. E. Simon, les Arachnides deFrance, Paris, 1879, VII, p. 104 etsuiv. BOTANIQUE Description de deux espèces de Lichens et de céphalodies nouvelles par M. l’abbé Hue. Ces céphalodies présentent des formes qui n’avaient pas encore été observées et sont constituées, soit entièrement, soit en partie, par des gonidies colorées par la chlorophylle, ce qui n’avait jamais été constaté. Avant de les exposer, il est nécessaire de décrire le Lichen qui les porte et de le séparer d’une autre espèce avec laquelle il a été long- temps confondu. Une seconde partie donnera un court résumé de l’état actuel de la science sur les céphalodies. I. — Description des deux espèces de Lichens. Ces deux Lichens sont corticoles et habitent l’Amérique australe. La première espèce vient du Chili et paraît n’avoir été récoltée qu’une seule fois; la seconde est très commune sur le tronc des arbres et particulièrement sur celui des Hêtres , depuis le Chili et la Patagonie jusque dans les terres Magellaniques. 1. Lepolighen coccophorus Trevisan Caratteri di dodici nuovi generi (1853), p. 1; Parmelia coccophora Montagne apud Claudio Gay Historia fisica y politica de Chile, Botanique, t. VIII, 1852, p. 138, Atlas, plan- che XII, fig. 2, et Sylloge generum specierumque Cnjp)togamarum,p. 330, d’après les deux échantillons archétypes, l’un fertile et l’autre stérile, récoltés par Claude Gay dans le Chili et conservés, dans l’herbier Montagne au Muséum de Paris. Le thalle est blanc ou blanchâtre, à lanières rayonnantes et formant des rosettes mesurant 3 ou 4 cent, de diamètre ; ces lanières épaisses de 0,3 -0,6 milL, sont cylindriques, vont du centre à la périphérie et émettent de nombreux rameaux, lesquels, vers le pourtour, sont dicho- tomes et plus rarement trichotomes; leur superficie est couverte de petites verrues larges de 0,4- 0,7 mill., tantôt dispersées, tantôt et plus souvent agglomérées et parfois disposées en forme de chapelet; la face inférieure est concolore et porte de nombreuses rhizines également blanches, aplaties et ramifiées. La potasse caustique produit à l’inté- rieur du thalle une réaction jaune. La structure de celui-ci est symé- trique; les hyphes médullaires sont entrelacés, c’est-à-dire horizontaux ou obliques et même parfois verticaux, épais de 5-6 [x avec une cavité large de 2-3 [j., fortement agglutinés, articulés par des articles longs et cà et là ramifiés par des rameaux qui s’anastomosent; dans la partie supérieure ils s’épaisissent, deviennent plus fréquemment verticaux et forment un cortex épais de 20- 22 [x; dans les parties la térale et inférieure, larges de 15 [j., ils sont simplement un i)eu plus serrés que dans lamédulle. Les gonidies d’un vert pale, protococcoïdes, à membrane mince, for- ment des glomérulessoLisle cortex et même dans le milieu de lamédulle. Les apothécies, larges de 0,2 -0,4 mill., naissent nombreuses sur le dos des lanières et s’élèvent au-dessus d’elles; elles sont d’abord globu- leuses avec un petit pore au sommet, puis elles s’ouvrent, se fendillent même sur les côtés et laissent aj)orcevoir un disque couleur de miel. Elles sont entourées d’une double enveloppe; l’extérieure ou excipule, épaisse de 50 [j., existe seulement sur les côtés et est formée par le cortex du tlialle; l’intérieure ou périthèce, épaisse de 30 i>., provient d’byphes horizontaux à la base, verticaux sur les côtés, intimement unis et ramifiés; des gonidies se rencontrent entre les deux enveloppes et même au-dessous de la partie horizontale du périthèce ou de l’hypo- tliécium. Les paraphyses insérées sur toute la paroi interne du péri- ritlièce, hautes de 70 [x, éi)aisses de 2 [x, sont llexueuses, facilement sé- parables, articulées par des articles longs avec des cloisons très minces et une cavité large de 1 [x; çà et là elles émettent des rameaux laté- raux qui s’anastomosent et l’iode rougit leur tégument. Les thèques longues de 60 jx, larges de 7-8 [x, sont à peine épaissies à leur sommet; les spores, au nombre de huit et unisériées dans chaque tlièque, sont hyalines, triseptées, longues de 10-12 [x et larges de 5-6 {x. Il ne s’est rencontré ni spermogonies, ni céphalodies. 2. Lepolichen granülatus Müller Argoviensis Lichenologische Bei- tragew. 1643, in Flora 1888, seulement quant à l’échantillon suivant; Porina granulata Hooker f. et Taylor in Hooker Journal of Botany, 1844, p. 640, d’après l’échantillon archétype dans l’herbier Taylor; Parmelia coccoplwra Montagne dans l’herbier du Muséum de Paris, d’après plusieurs exemplaires récoltés dans le Chili par Claude Gay, 3® envoi; Lecanora coccophora'^s^Ao.nû.^v Additamentuin in Floram cryp- togamiticam Chilensem, in Annales Sciences naturelles, Botanique, 4® sé- rie, t. III, 1855, p. 183 (dans une note) et Sudamericanische Flechten gesammelt durch W. Lechler, in Flora 1855, p. 674, d’après deux spé- cimens de l’exsiccata Lechler Plant œ chilens es, n. 1461, dans l’herbier du Muséum de Paris et dans le mien; Thelocarpon coccophorum^yl. Expositio synoptica Pyrenocarpeorum, p. 10, in Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, t. IV, 1858, d’après la description et en excluant le synonyme Mont., et Enumération générale des Lichens, — 33 p. 13o, in Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, t. VII, 1838 ; Pertusaria coccophora Nyl. Lichenes Fuegiœ et Patagoniœ (1888), p. 11, d’après la description et en excluant en- core le synonyme Mont,, et apud Hue Lichenes exotici, n. 1670, in ISou- velles Archives du Muséum, 3® série, t. III, 1891; Lepplichen coccophorus Müll. Arg. Lichens in Mission du cap Horn, Botanique (1888), p. 169, d’après les exemplaires recueillis par M. Hariot dans la Terre de Feu, dans File Clarence, n. 2, et dans File Burnt, n. 74, dans l’herbier du Muséum de Paris; Pertusaria thamnoplaca Tuckerman Observationes lichenologicœ in Proceedings of the american Acaderng of arts and scien- ces, 1877, et Synopsis North American Lichens, II, p. 149, d’après un exemplaire récolté par l’expédition Hassler, 1872, à Sholl bay, straits of Magellan, dans l’herbier du Muséum de Paris. Le thalle, dans les échantillons récoltés au Chili par Claude Gay, 3® envoi, est blanchâtre, mat, à lanières rayonnantes du centre à la circonférence, et forme des rosettes de 6 cent, de diamètre ou de di- mensions moindres; ces lanières épaisses de 0,4 0,8 mill., sont vers la périphérie, cylindriques, dichotomes ou diversement ramifiées et un peu aplaties au sommet ; dans le centre elles se superposent, se com- priment et forment une croûte inégale; sur leur dos naissent des verrues concolores au thalle ou d’un blanc plus pur, petites, vers la périphérie tantôt dispersées, tantôt agglomérées, plus nombreuses dans le centre et couvrant même toute la superficie, larges de 0,2-1 mill., entièrement cortiquées, lisses ou un peu pulvérulentes au sommet; le dessous des lanières est également blanc et muni de rhizines conco- lores, petites, aplaties, ramifiées et devenant plus rares vers le centre. L’intérieur du thalle et la couche gonidiale deviennent d’un beau jaune par la potasse caustique. La structure intérieure est symétrique; les hyphes de la médulle épais de 4-6 [x avec une cavité large de 1,3-2 [X, sont entrelacés, comme dans l’espèce précédente; le cortex est formé de la même façon, entoure également toute la lanière et mesure en épaisseur dans la partie supérieure 20-40, et dans l’inférieure 10-13 [x et la potasse le rend légèrement orangé. Les gonidies sont semblables à celle ân Lepolichen coccophorus Trev. et disposées de la même manière. Les apothécies larges de 1-1,3 mill., s’élèvent sur le dos des lanières et ont une forme globuleuse allongée; leur sommet d’abord convexe, s’aplatit ensuite et présente dans le milieu un petit mamelon percé d’un pore ; leur circonférence est ou couverte de petits granules dis- tincts, ou profondément sillonnée par des sillons dont le dos est assez élevé. Leur enveloppe est double : l’extérieure ou excipule, parfois très épaisse, est seulement latérale et formée par le cortex du thalle; ANN. DE LEVALLOIS-PERRET. 3 34 — l’intérieure ou périthèce, est orbiculaire, large à la base de 60, et au- sommet de 130 [j., et est constituée par des hyplies étroits, ramifiés et très agglutinés, qui au sommet forment une sorte de faux parenchyme ; entre les deux enveloppes se trouvent des hyplies médullaires et quelques gonidies; celles-ci végètent aussi au-dessous de la hase du périthèce. Les paraphyses ont en hauteur plus de 350 [x, en largeur 2 [x, présentent de longs articles avec des cloisons très minces et une cavité large de 1 [x, et émettent, principalement vers le sommet, de nombreux rameaux qui s’anastomosent et forment un réseau à petites mailles ; l’iode est sans action sur leur tégument. Ce même réactif teint en rouge les jeunes thèques, mais si on les a d’abord imbibées dépotasse caustique, il les bleuit; à l’état adulte, elles sont longues de 320-340 [x et larges de 80-60 [x. Les spores, aunombre de huitdanschaquethèque, sont simples, hyalines, disposées en une double série, 3 de chaque côté, la solitaire en haut et la 8®, en bas, longues de 55-70 p. et larges de 22-32 [x; quelques-unes mesurent 60, 66 et 70 [x en longueur avec une largeur de 30 [x, d’autres ont 56 [X en longueur et 28 [x en largeur; leur exospore est épais de 4 [x. Les spermogonies sont petites, plongées dans le thalle et indiquées par un petit pore noirâtre, qui perce leur sommet; elles sont entourées d’hy phes entrelacés et très serrés, ne renfermant pas de gonidies . Les sper- malies cylindriques, droites, tronquées à chaque extrémité, ont 4 (x en longueur et 0,6 [x en largeur. Les stérigmales droits, sans rameaux ni ar- ticulations, mesurent 6,25 - 7,50 [xen longueur et à la base 1,5 [x en largeur. Les céphalodies revêtent une triple forme : les unes sont cupuli- formes, d’autres globuleuses et d’autres immergées dans la thalle. Les premières larges de 1,5-2 mil!., sont entourées d’un excipule rugueux et offrent un disque plan et carné; le cortex de leur excipule est épais de 60-90 [X et formé comme celui du thalle; à l’intérieur se trouvent des hyphes médullaires, le plus souvent fasciculés et formant de grands compartiments et des gonidies provenant de trois genres d’Algues, l’un coloré par la phycochrome et les deux autres par la chlorophylle. Ces trois genres sont : 1. Scijtonema Ag., Bornet, RerJierches sur les gonidies des Lichens, 1®^’ Mémoire, p. 28 et pl. xi, fig. 2-4; 2. Glœo- cijstis Næg., Rabenhorst Flora europœa Algarum aquœ dulcis et subma- rinœ^ sect. III, p. 4 (avec une figure); 3. Urococcus Hassal, Rabenh., loco citato (aussi avec une figure). Les gonidies tirées des genres Scy- tonema et Glœocystis, nombreuses dans ces céphalodies cupuliformes, forment parfois des colonies voisines les unes des autres, mais le plus souvent les premières occupent le sommet de la céphalodie. Celles qui viennent de VUrococcits sont plus rares et ne se rencontrent qu’à la base de la même céphalodie. Les céphalodies globuleuses sont sim- — 35 — plement certaines des verrues du thalle que rien dans leur aspect ne distingue des autres. Gomme celles-ci, elles sont entourées d’un cortex épais de 50-60 y. et ayant la structure de celui du thalle et contien- nent, avec les hyphes, des gonidies provenant des genres Scytonema et Glœocystis réimis, soit de l’un d’eux seulement. Les céphalodies im- mergées se trouvent soit au milieu des hyphes médullaires , soit à la base du thalle, et rien au dehors n’indique leur présence ; leurs go- nidies appartiennent au genre Scytonema. Dans les autres verrues thallines, parfois on aperçoit seulement des gonidies normales; tantôt ces gonidies se trouvent dans la partie su- périeure et vers la partie inférieure vivent d’autres gonidies tirées du Scytonema, ce qui constitue une céphalodie immergée ; tantôt enfin des lilaments longs de 60 u., épais de 2 [j., insérés à l’intérieur d’un périthèce globuleux, articulés et adhérents les uns aux autres. Ce ne sont pas des pycnides, chez lesquelles les styles sont beaucoup plus courts et non articulés (voir Tulasne Mém. Lich., p. 107 et pl. XVI, fig. 26). Dans les exemplaires recueillis par M. Hariot la couleur du thalle est plus jaunâtre, les verrues demeurant blanches, et la croûte est plus épaisse et plus inégale. L’échantillon archétype, Porina granulata Hook. f. et Taylor, a été récolté dans les îles Auckland et se trouve dans l’herbier Taylor qui appartient à l’université Harward, à Cam- bridge, dans le Massachusetts. M. le professeur Farlow, conservateur de l’herbier de cette université, a bien voulu envoyer au Muséum de Paris quelques fragments de cet échantillon; j’y ai reconnu une struc- ture interne entièrement semblable à celle qui a été exposée plus haut et j’y ai trouvé quelques petites céphalodies globuleuses avec des go- nidies, dans la même céphalodie, tirées des genres Scytonema et Glœo- cystis. Dans le Pertusaria thamnoplaca Tuck. le thalle est blanc, les lanières minces, et on y retrouve le mode de végétation et la structure intérieure du Porina granulata; dans une céphalodie cupuliforme j’ai observé des gonidies provenant des genres Scytonema et Glœocystis et dans une des verrues du thalle une céphalodie immergée avec des gonidies venant du premier de ces deux genres. Ces deux spécimens sont stériles; cet état a ici peu d’importance, parce que l’on sait d’ail- leurs que leurs spores sont hyalines, grandes et simples, et même dans Tuck. Synops. North Americ. Lich. II, p. 149, elles sont indiquées comme ayant une longueur de 5Ü-75 g. sur une largeur de 23-38 [j.. Enfin dans un exemplaire de mon herbier récolté en Patagonie par le D‘* Savatier, en 1877, les spores sont un peu plus grandes, mesurant 39 -80 [J. en longueur sur une largeur ; de 39-49 ; dans une des verrues du thalle se sont rencontrées des gonidies tirées du genre Scytonema. — 36 Quelle place systématique doivent occuper ces deux espèces de Lichens ? Pour le Lepolichen gmnulatus M. le docteur Millier, Lich. in Mis- sion cap Horn, p. 169, a créé une tribu nouvelle, Phyllopyrenieœ, qu’il a définie en quelques mots, « ïhallo foliaceo, fructu pyrenocarpico », et qu’il a placée dans ses Pyrenocarpées. Rien n’empêche de conserver ce nom ; mais comme la structure du thalle de cette espèce est symé- trique, cette tribu doit entrer dans la série des Radiatæ, et comme d’autre part le cortex du thalle est formé d’hyphes entrelacés, en par- tie seulement verticaux, cette même tribu prendra place entre les Ce- trarieœ, où les hyphes du cortex verticaux et intimement soudés for-, ment un réseau et les Alectorieœ , où ces mêmes hyphes sont parallèles' à la surface du thalle. Enfin, puisque la structure est la même dans ces deux espèces de Lepolichen et que les différences qui les séparent résident principalement dans la fructification, nous leur conservons le même nom générique, sous lequel nous ferons deux sections. Ainsi nous aurons après la tribu Cetrarieœ, Hue Lich. extraeuropœi in Nouv. Archiv. du Mus., ¥ sér. t. I, p. 82. Tribus — Phyllopyrenieæ. Genus — Lepolichen Trev. Sectio I. — Sporæ simplices. Lepolichen gmnulatus Müll. Arg. Sectio II. — Sporæ triseptatæ. Lepolichen coccophorus Trev. En parcourant la bibliographie de ces deux Lepolichens, on est en droit de s’étonner que le même nom, Parmelia coccophora Mont., se retrouve dans chacune d’elles, donné par le même auteur. Qu’un liché- nographe assimile à tort le Lichen qu’il essaie de déterminer à un type qu’il n’a jamais vu et dont il possède seulement la description, c’est une erreur qui n’est pas rare dans beaucoup d’herbiers et qui, jusqu’à un certain point, est excusable. iMais que le créateur d’une espèce donne le même nom à deux espèces qui présentent d’une part cer- taines ressemblances et d’autre part des différences essentielles, c’est beaucoup plus grave. Voici ce qui a dû se passer pour le cas présent : Montagne avait reçu du Chili par Claude Gay, deux échantillons de Lichens, Tun fertile et l’autre stérile, qu’il examina avec soin, décrivit et figura même. Puis dans un troisième envoi, le même collecteur lui fit parvenir de la même région, d’autres exemplaires assez semblables 37 — par l’aspect supérieur du thalle : Montagne ne les examina pas autrement, les plaça dans l’herbier du Muséum, tandis qu’il conservait les deux premiers dans son herbier et imposa à tous le même nom, Parmelia cocco- phora Mont. Il aurait suffi cependant d’examiner la forme des apothécies ou de rechercher les spores pour constater qu’il y avait là deux espèces. C’est la détermination du troisième envoi de Cl. Gay qui a prévalu jusqu’à ce jour et à tel point que le Millier a été jusqu’à écrire que la diagnose primitive de Montagne devait être corrigée sous le rap- port des spores (« Sporæ erronee 4-loculares » Lich. Beitr. n. 1463). Cette prétention étonne de la part d’un auteur aussi consciencieux que M. Millier, car une diagnose, et à plus forte raison une figure, pri- ment les échantillons d’herbier qui peuvent se trouver changés de place ; l’une et l’autre doivent être regardées comme intangibles, et en tout cas un changement ne pourrait être opéré qu’après un examen sérieux de l’exemplaire primitif. On peut encore se demander pourquoi M. le D^’ Nylander a changé plusieurs fois ce Lichen de genre. En 1855, trois ans après la publica- tion de la diagnose de Montagne, il en fait un Lecanora; en 1858, un Thelocarpon et en 1888, un Pertusaria. Pourquoi? L’auteur ne donne aucune raison de ces mutations successives ; il change, et c’est tout. Il est incontestable que le genre Parmelia, terme vague et fréquem- ment employé du temps de Montagne ne pouvait être conservé; ce dernier l’a lui-même reconnu, car en 1856, dans son Sylloge, qui est le résumé de tous ses ouvrages, il a écrit : Parmelia (Physcia) cocco- phora Mont. Mais il ne paraît pas moins certain que les changements génériques opérés par M. Nylander ont été faits, comme très fréquem- ment dans d’autres cas, sur l’examen d’un seul caractère, et alors tan- tôt l’un, tantôt l’autre est regardé comme prédominant. Le terme Le- canora ne peut s’expliquer que par les céphalodies cupuliformes, qui ont en effet l’aspect d’une apothécie lécanorine; Thelocarpon Ol dû être donné à cause des apothécies globuleuses et Pertusaria pour les pa- raphyses réticulées et les spores simples et grandes. On voit par là que M. Nylander ne s’est nullement préoccupé de la diagnose primitive et de la figure des spores données par Montagne et nous devons con- clure que l’on ne peut nommer sûrement un Lichen, sans en connaître et en coordonner tous les caractères tant extérieurs qu’intérieurs. IL — Céphalodies. Par rapport à ces curieuses productions, on peut poser plusieurs questions intéressantes que nous allons tâcher de résoudre aussi briè- vement que possible. Les céphalodies ont été l’objet, de la part de M. le — 38 — docteur Forssell, d’un Mémoire publié en deux langues : l’un en suédois , « Studier ôfver Cephalodierna » , inséré en 1883 dans le Re- cueil Bilicmg till svenska Vet.-Akad. Handling, Band 8, n° 3, avec deux planches donnant les figures des céphalodies ; l’autre en langue allemande sous le titre de « Lichenologische Untersiichungen. I. Uebei^ die Cephalodien », paru dans le Flora de 1884. Déjà M. Nylander avait donné dans le meme Recueil trois notices sur le même sujet : en 1866, De Cephalodüs in Peltidea venosa, en 1868, Circa Cephalodia epigena et hypogena ; en 1869, Exemplum Cephalodiorum in Sphærophoro, et enfin il a fait dans le Dictionnaire de Botanique de Bâillon, IX® fasc., 1878, l’article Céphalodies. On trouve encore d’excellents renseigne- ments sur les gonidies renfermées dans les céphalodies dans le Mémoire de M. Bornet, Recherches sur les gonidies des Lichens, dans les Annales des Sciences naturelles, Botanique, 5® sér., t. XVII, 1873. 1. — Qu’est-ce qu’une céphalodie? Ce mot signifie littéralement semblable à une tête, c’est-à-dire ma- melon ou protubérance. On peut définir la céphalodie une colonie de gonidies tirées d’un genre d’Algues différent de celui qui a fourni les gonidies normales d’un Lichen et qui, à l’aide des hyphes de ce dernier, se développent soit à l’extérieur, soit à l’intérieur de son thalle. Les céphalodies ne constituent pas un organe, comme on l’a dit à tort, car elles ne coopèrent en rien à la prospérité du Lichen; elles ne sont pas non plus des parasites, encore moins des maladies, puisqu’elles ne gênent nullement le développement de leur support. Ce sont en réalité des amis qui viennent demander un petit coin de territoire pour s’y établir et y prospérer. 2. — Comment se forme une céphalodie Il faüt d’abord remarquer que les Algues microscopiques, comme par exemple les Nostoc, les Stigonema, les Chroococcus, etc., qui sont la cause et le contenu des céphalodies sont très communes sur les arbres et sur les pierres ; il est rare d’étudier un Lichen saxicole sans le trouver, soit autour de ses bords, soit sous sa face inférieure, cou- vert de ces Algues. Qu’une petite fissure se produise dans le cortex du thalle, et qu’en même temps une ou plusieurs de ces Algues se trouvent déposées près de cette fissure, le Lichen en allongeant ses hyphes leur fournira le moyen de vivre en dehors de lui et même, par la prolon- gation de son cortex, il les protégera contre les intempéries de l’air. C’est ainsi que se forment les céphalodies exogènes ou externes. On conçoit très bien que ces petites Algues puissent se trouver déposées 39 sur un thalle à surface plus ou moins horizontale; mais, s’il s’agit d’un Lichen fruticuleux, d’un Siereocaulon par exemple, où l’on rencontre fréquemment des céphalodies nées à une hauteur de plusieurs centi- mètres, que s’est-il passé? Ou bien l’Algue a grimpé le long du tronc du Siereocaulon, ou bien les gouttes d’une forte pluie, un coup de vent l’ont lancée contre ce tronc, et alors, toujours grâce à une fissure, elle a trouvé le moyen de se mettre en contact avec les hyphes du Lichen, et par conséquent de se fixer et de former une céphalodie. Pour les céphalodies endogènes ou immergées, fexplication de leur naissance est des plus simples : quand un lichen est en voie de formation, c’est- à-dire quand il consiste seulement en quelques hyphes horizontaux, qu’une Algue se trouve déposée sur ces hyphes, elle se met en contact avec quelques-uns d’entre eux, se multiplie, et le Lichen, en continuant à se développer, emprisonne la petite colonie. Une règle invariable préside à la formation des céphalodies. Elles n’existent que dans des Lichens dont les gonidies sont colorées par la chlorophylle; elles ont toujours la même forme dans la même espèce de Lichens et contiennent toujours, au moins en partie, des gonidies tirées du même genre et même certainement de la même espèce d’Algues. Comme celles-ci, soit dans le thalle du Lichen, soit dans les céphalodies, se trouvent comprimées et même déformées par les hyphes, il est très difficile et souvent même impossible d’en reconnaître l’es- pèce; on se contente d’en déterminer le genre, ce qui est tout à fait suffisant. Pour obtenir le nom de Fespèce d’une façon certaine, il fau- drait faire des cultures en dehors du Lichen nouvellement récolté. Les Lichens à gonidies vertes peuvent seuls avoir des céphalodies, avons-nous dit, mais il ne s’ensuit pas que tous en portent; elles sont seulement l’apanage d’un certain nombre d’entre eux et parmi les genres où elles se rencontrent plus fréquemment on peut citer Stereo- aiulon, Pilophorus, Peltigera (sect. Peltidea), Solorina, Sticta (sect. Lobaria et Eusticta), Nephroma, Pannaiâa (sect. Psoroma), Placopsis, quelques etc. De même encore tous les individus d’une même espèce de Lichens, présentant ordinairement des céphalodies, n’en sont pas nécessairement ornés ; comme au milieu de spécimens fertiles, on en trouve de stériles , également certains échantillons ont des cépha- iodies et d’autres en sont dépourvus. Dans mes Lichenes extràeuropæi, j’ai signalé sur le thalle du Pelti- gera horizontalis Hoffm. de petites protubérances, ressemblant à des céphalodies. On ne peut pas leur donner ce nom puisqu’elles con- tiennent des gonidies semblables à celles du thalle, fournies également par le genre d’Algues Nostoc. — 40 — 3. — X)h se trouvent les céphalodies ? Sous le rapport de la place qu’elles occupent chez les Lichens, M. Nylander, dans l’article du Dictionnaire de Botanique de Bâillon, cité plus haut, les a divisées en trois sections : 1. Épigènes, placées sur la face supérieure du thalle. 2. Bypogènes, occupant la face inférieure. 3. Endogènes, enfermées dans le thalle. Il semble qu’il serait plus logique de les séparer d’abord en deux sections : exogènes, sur le thalle et à l’intérieur du thalle. On pourrait alors subdiviser la première section en deux sous-sections : épigènes et hijpogènes. •• Les céphalodies exogènes ont ordinairement une couleur différente de celle du thalle, et affectent des formes diverses. Les épigènes sont les plus nombreuses et se rencontrent sur certaines espèces des genres cités plus haut. Les hypogènes n’ont encore été observées que dans le Peltidea venosa et quelques Psoronia de la Nouvelle-Zélande. Les Pso- roma araneosum et allorrhizum, également de cette région, en offrent sur les deux faces. Les céphalodies endogènes sont parfois seules dans un thalle et par- fois elles existent en même temps que les exogènes. Elles sont immer- gées dans le thalle, rarement dans la couche gonidiale, dans le Solorina crocea, plus souvent dans les hyphes médullaires, divers Lobaria et Sticta. Ordinairement rien ne décèle leur présence, à moins que se trouvant près du cortex, celui-ci ne prenne une teinte bleuâtre. Quelque- fois cependant, elles sont indiquées par un renflement du thalle, comme dans le Nephroma eæpalliduni et alors M. Nylander leur donne le nom de pyrenodées. La colonie de gonidies ainsi immergée n’est nullement limitée et peut donc se développer librement; dans certains Psoroma elles occupent parfois tout un lobule du thalle. 4. — Quelle est la forme des céphalodies exogènes? a. Fruticulosa, ressemblent à de petits buissons, Lobaria amplissima et Sticta dichotomoides . b. Placodioidea , c’est-à-dire en forme d’étoiles, Placopsis gelida. c. Lobulata, petites plaques présentant des lobules à la périphérie, Sphærophorus stereocauloides . d. Clavata, en forme de massue, Stereocaulon ramulosuni. ^ e. Tuberculosa, semblable à des tubercules, Peltidea aphthosa. f. Granuliformia, tubercules présentant une surface granulée, plu- sieurs Stereocaulon et Lecidea panceola. g. Uviformia, les granules ayant la forme d’une grappe de raisin, Stereocaulon uvuliferum et quelques autres espèces du Japon. h. Globulosa, en forme de verrue, Lepolichen granulatus. i. CupuUformia, en forme de coupe, dans la même espèce. Les 6 premières formes sont énumérées dans l’ouvrage de Forssell cité plus haut; la 7« est de L. Müller d’Argovie et les deux dernières appartiennent au présent Mémoire. 5. — Quelles gonidies sont contenues dans les céphalodies? Le D"" Forssell pose en principe que ces gonidies appartiennent exclusi- vement aux Algues colorées par la phycochrome et énumère, Ueber die Cephalodien, p. 18, les familles et les genres qui les fournissent : 1. Nostocaceæ. 1. Nostoc. 2. Stigonemaceœ (Sirosiphoïiedd). 2. Stigonema. 3. Scytonemaceæ. 4. Chroococcaceœ . 5. Ocillariaceœ . 3. Scytonema. 4. Glœocapsa. 5. Ghroococcus. 6. Lyngbya. Le dernier genre n’a été observé qu’une seule fois par M. Bornet , Recherch. gonid. Lich., l®"" Mém., p. 18, dans une céphalodie d’un Stereocaulon ramulosum, où il était associé à un Scytonema. Les autres genres sont le plus fréquemment isolés dans chaque céphalodie, mais de temps en temps on les voit croître en société d’un ou de deux autres genres. D’après les observations consignées ci-dessus, p. 34, le principe posé par M. Forssell doit être modifié ainsi : Les gonidies, qui sont la cause de la formation des céphalodies des Lichens, peuvent appartenir à des genres d’ Algues colorées soit par la phycochrome, soit par la chlorophylle, ces derniers étant différents de celui qui a fourni les gonidies normales du thalle. A la liste précédente il faut donc ajouter : 6. Palmellaceæ. 7. Glœocystis. 8. Urococcus. Dans le Lepolichen granulatus le genre Glœocystis a vu été isolé dans quelques céphalodies et dans d’autres, associé au Scytonema. Le genre Urococcus n’a été observé qu’en société de ces deux genres. En termi- nant, c’est un devoir pour moi de remercier M. le D® Bornet qui, avec sa bienveillance si connue, a bien voulu examiner les coupes de ce Li- chen et en déterminer les gonidies. GÉOLOGIE Les gisements fossilifères du bassin parisien (') [suite] par H. Rollet. Au cours de notre excursion officielle du mois d’avril 1904, il m’a été donné d’étudier, dans les environs d’Étampes (Seine-et-Oise), trois coupes appartenant au terrain oligocène, dont elles représentent chacune un niveau différent. Dans la première se voient les meulières de la Brie ; dans la seconde affleurent les sables de Morigny, tandis que la troisième met à jour les faluns de Jeurre. Deux mots maintenant sur chacun de ces gisements, dont les deux derniers seuls doivent être comptés au nombre des gisements fossili- fères du bassin parisien ; ils sont du reste mentionnés sur la carte géologique de France au 1 80.000, où cependant l’emplacement de l’un comme de l’autre n’est pointé que d’une façon tout à fait approxima- tive. Dans ces deux localités j’ai fait une ample récolte d’échantillons ; malheureusement l’humidité dont le terrain était imprégnée a été cause que je n’ai pu rapporter que peu de coquilles absolument intactes. Morigny (Seine-et-Oise). Sur la route qui, de Morigny conduit à Champigny d’abord, et à Auvers-Saint-Georges ensuite, j’ai rencontré, à peu de distance l’un de l’autre, deux affleurements stratigraphiques différents. Le premier, celui des meulières de la Brie, se voit dans une excava- tion de quelques mètres de profondeur, située à quelques centaines de mètres des maisons de Morigny, à gauche de la routé. On y extrait de la meulière employée à l’entretien des routes. Ce lit de calcaire dont l’épaisseur est assez variable se trouve surmonté d’une couche d’argile très ferrugineuse, dans laquelle les ouvriers rencontrent fré- quemment des ossements fossiles ainsi que des dents de squales. J’y ai trouvé un fragment de côte d’Halitherium et un morceau d’os difficilement déterminable. Le célèbre gisement de Morigny est situé un peu plus bas, toujours à gauche de la route, presque à moitié chemin du village de ce nom et du hameau de Villemartin. (1) Cf. Ann. Ass. Nat. Lev.-Perret, VII, 1901, p. 37 et suiv. loc. cil.., YIII, ‘1902, p. 22 et suiv., loc. cil., IX, 1903, p. 35 et suiv. 43 — Son emplacement est marqué actuellement par une simple dépres- sion d’une cinquantaine de mètres de long sur 10 de large et de 4 à 5 mètres de hauteur, au milieu de laquelle croissent de jeunes arbus- tes, et que tapisse une herbe haute et fournie. Cinq ou six trous ayant à peine un mètre de profondeur, y sont creusés; iis mettent à nu des sables calco-siliceux très fins d’un jaune verdâtre, se décolorant à l’air et absolument pétris de coquilles. Pendant que je me livrais à mes recherches, un habitant d’Étampes vint me rejoindre; par lui j’appris qu’on avait trouvé dernièrement, en labourant un champ du voisinage, un superbe polissoir préhisto- rique, mais bien que de loin il m’ait montré son emplacement, il m’a été impossible de le retrouver. J’ai récolté à Morigny, des fossiles appartenant aux espèces sui- vantes : Mollusques lamellibranches ASIPHO^ÉS Monomyaires 1. Ostrea cyathula? LK. Dimyaires 2. Area stampinensis Des/i. 3. Pectunculus obliteratus Desh. 4. — anguslicostatus LK. 5. — obovatus LK. 6. Nucula Greppini Desli. SIPHONÉS Intégripalléaux 1. Cardita oinaliana Nyst. 8. Diplodonta fragilis Braun. 9. Lucina Heberli Desh. 10. Cardium tenuisulcatiim Nyst. 11. — scobinula Mér. Sinupalléaiix 12. Cylherea incrassala Desh. 13. — splendida Mér. 14. — dubia St. M. 15. Tellina- Nysli Desh. 16. Tellina mixta Desh. 17. Corbula subpisum d’Orb. 18. — triangula Nyst. Scaphopodes 19. Dentalium Kickii Nyst. Gastéropodes PROSOBRANCHES 20. INatica Combesi Bayan. 21. — achatensis Becluz. 22. Calyptrea striatella Nyst. 23. — labellata Des h . 24. Rissoa turbinata Defrance. 25. Cerithium trochleare LK. 26. — plicaturn LK. 27. — Boblayei Desh. 28. Cbenopus speciosus Schloth. 29. Buccinum Gossardi Nyst. 30. Pleuroloma Belgiea Müster. 31. — Parkinsoni Des h. OPISTHOBRANCHES 32. Tornalella Mayeri Cos. X. 33. Bulla turgidula Desh. 34. — conoïdea Desh. Jeurre (Seine-et-Oise). Ce gisement, dont l’emplacement est imparfaitement porté sur la carte géologique de France, se trouve situé sur la route de Bordeaux — 44 à Paris, entre la route et le chemin de fer, à 10 mètres à peine et en face de la borne 31 kilomètres 800. C’est une vaste exploitation, mettant à jour une coupe de 7 à 8 mètres de hauteur, composée de sables calcaires, surmontés d’une couche ferrugineuse, de nature argileuse, formant, de loin en loin, des poches dans la masse sous-jacente. La partie mise à nu dans cette coupe, paraît, stratigraphiquement, su- périeure au niveau de Morigny, visible actuellement, bien que, comme ce dernier, elle appartienne incontestablement à l’étage des sables et grès de Fontainebleau, puisqu’on y rencontre les mêmes fossiles. Voici la liste des espèces fossiles que j’ai récoltées après une heure de recherches dans cette localité. Mollusques lamellibranches ASIPIlOiNFS Monomyaires 1. Ostrea sp.? Dimy aires 2. Pectunculus angusticoslaliis LK. 3. — obovatus LK. 4. — obliteralus Besh. SIPHONÉS Intégripalle’aux 5. Lndna Heberti Desh. 6. Cardium tenuisulcatuin Nyst. Siniipalléaux 7. Cytherea splendida Mér. 8. — incrassata Desli. 9. Coibula Henckelinsiana Nyst. Mollusques gastéropodes PaOSOBR4NCHES Nalica crassatina LK. — achatensis Recluz. 12. Bilhinia Jeurensis Bezançon. 13. Rissoa turbinala Defrance. 14. — inchoata Des h. 15. Melania semidecussala /.7v. 16. Diaslorna Graleloupi d’Orb. Cci ithium plicatum LK. — conjunclum Desh. — trochleare LK. — Boblayei Desh. — limula Desh. — dissilum Desh. 23. Buccinum Gossardi Nysl. 24. Volula Ralhieri Hébert. 25. Pleuroloma Belgica Munster. OPISTHOBRANCHES 26. Bulla conoïdea Desh. 27. — cudata Desh. 10. 11. 17. 18. 19. 20. 21. 22. Grignon (Seine-et-Oise). C’est le 24 mai 1903, au cours d’une excursion organisée par le Muséum et dirigée par M. Stanislas Meunier, qu’avec mes collègues MM. E. et A. Wuitner nous avons visité, pour la première fois, le célèbre gisement de Grignon, qui est situé dans l’enceinte même du parc de l’École nationale d’agriculture. A vrai dire il y a à Grignon plusieurs niveaux géologiques ; on y trouve la craie blanche, l’argile plastique, le calcaire grossier inférieur et supérieur, et enfin, le limon des plateaux; mais le gisement fossili- — 45 — fère par excellence, est la falunière, une coupe assez importante appar- tenant au niveau du calcaire grossier qui se trouve située à gauche de l’entrée de l’École, en face, et à environ 50 mètres des bergeries. A l’autre extrémité du parc, au lieu dit la côte aux buis, on ren- contre également des sables calcaires renfermant des Cerithium et des Cyclostoma. Au-dessus, se trouve un lit de silex tertiaire, connu sous le nom de silex truffeau, renfermant de nombreux restes organisés, notamment des algues et des diatomées parfaitement visibles au mi- croscope. La falunière de Grignon, qui seule présente une importance paléon- tologique permettant de la classer parmi les gisements fossilifères, est une coupe d’une cinquantaine de mètres de développement, sur O à 6 mètres de hauteur, mettant à jour un sable calcaire blanc jaunâtre, empâtant de nombreux fossiles parfaitement conservés. Au cours de cette excursion j’ai trouvé, à Grignon, des fossiles appartenant aux espèces suivantes : Protozoaires Foraminifères 1. Orbitolites complanata Larnk. 2. Niimmulites lævigata Lamk. Coelentérés Spongiaires 3. Cliona ceritliiorum Fischer. Coralliaires 4. Turbinolia sulcata Lamk. 5. Spenotrochus crispas Edw. Échinodermes ÉCHINIDES Irréguliers 6. Scutellina nummularia Agassiz. V. — placentula Agassiz. 8. Lenita patellaris Agassiz. Mollusques lamellibranches ASIPHONÉS Monomyaires 9. Ostrea flabellula Lamk. 10. Anomia tenuistriata Desli. Dimyaires 11. Area Duchasleli Desli.t 12. — punctifera Lamk. 13. — appendiculata Sow. 14. — scapulina Lamk. 15. — biangula Lamk. 16. Pectunculus pulvinata Lamk. 17. — dispar LÆmk. 18. Nucula Parisien sis Des h. 19. Trinacria deltoïdea Lamk. SIPHONÉS Intégripalléaux 20. Cardita angusticostala Desh. 21. Crassatella rostrata Desh. 22. — trigonata Lamk. 23. Chama intrkala Desh. 24. — calcarata LMmk. 25. — lamellosa Lamk. 26. Lucina elegans Defrance. 27. Cardium porulosurn Soland. Sinupalléaux 28. Sunetta semisulcata Lamk. 29. Cytherea ovalina Desh. 30. — lævigata Lamk. 31. Tellina rostralis iMmk. # — 46 — 32. Tellina tellinella Larnh. 33. Solen plagiaulax Coss. 34. — gracilis Sou\2 33. Corbula Gai ica Lamli. .36. — Lamarckii Desh. 37. — ficus Brander. Scaphopodes 38. Dentalium circinalum Stow. 39. — fissura Lamh. 40. Gadus Parisiensis Desh. Gastéropodes l'ROSmiU ANCHES 41. Parniophorus lenninalis Desh. 42. Delphinula striata Lamh. 43. — marginala Lamh. 44. Nerita maminaria Lamh. 45. Scalaria acicea. 46. — acrilla reticulata Sol. 47. Natica Parisiensis d’OrbUjny 48. — épiglottina Lamh. 49. — Noe d’Orbicjny 50. — patula Lamh. 51. Sigaretus clalharatus 52. Xenophora agglutinans Lamh. 53. Phasianella turbinoïdes Lamh. 54. Calyptrea lamellosa Desh. 55. Hipponyx comptus. 56. Hipp. patelloides Desh. 57. Bifrontea marginala Desh. 58. Solarum plicatum Lamh. 59. — spiratum Lamh. 60. Turritella brachytes Desh. 61. — nitis Desh. 62. — imbricataria Lamh. 63. — carinifera Desh. 64. Mesalia fasciata. 65. Diastoma costellata Lamh. 66. Paryphestorna turricula Desli. 67. Cerithiurn lapidum Lamh. 68. — denticulatum Lamh. 69. — unisulcatum Lamh. 70. — tiarella Lamh. f 71. Cerithiurn angulosum Lamh. 72. — lamellosum Lamh. 73. — echinoïdes Lamh. 74. — serratum Lamh. 75. Serpulorbis sp.? 76. Siliquaria sulcata Defrance. 77. Terebellum fusiformis Lamh. 78. — plicatula Lamh. 79. Rostellaria lissurella Lamh. 80. Strombus canalis 81. Triton reliculosum Desh. 82. Murex calcitrapoïdes Lamh. 83. — contaculatus Lamh. 84. Fusus unipîicatus Lamh. 85. — bulbiformis Lamh. 86. Mitra fusellina Lamh. 87. — terebellum Lamh. 88. — elongata Lamh. 89. Voluta spinosa Lamh. 90. — citbara Lamh. 91. — bulbula T.amh. 92. Marginella crassatula Desh. 93. — ovulala Lamh. 94. Ancillaria canalifera Lamh. 95. — buccinoïdes Lamh. 96. — glandina Desh. 97. Oliva nitidula Lamh. 98. — mitreola Lamh. 99. Cancellaria saturalis Sow. 100. Pleurotoina terebralis La'mh. 101. — brevicauda Desh. 102. — bicatena Lamh. 103. — flexuosa. 104. — prisca Slow. 105. — plicata Lamh. 106. Conus Lebruni. 107. — grenatinus Desh. OPISTHOBRANCHES 108. Bulla Verneuilli. 109. — Brugnieri DesZi. ? 110. Ringicula ringens Desh. Poissons 111. Dents de squale. (A suivre.) — kl — La période glaciaire et les déluges quaternaires par H. Rollet. A l’origine de l’époque actuelle, ou, pour être plus précis, à la fin de la partie de l’existence de nos ancêtres qu’on est convenu d’appeler râge du renne, eurent lieu une suite de catastrophes dont la tradition de tous les peuples anciens a gardé le souvenir. Ce cataclysme, connu sous le nom de déluge, est en effet non seulement mentionné dans la Genèse, mais encore les mythologies de l’Inde, da la Chaldée, de la Perse et de la Grèce, y font allusion, et on en a retrouvé le souvenir chez la plupart des tribus du Nouveau Monde, ainsi que chez presque tous les insulaires de la Polynésie. Tous les auteurs modernes ne sont pas du même avis, sur la cause du déluge, qui, d’après les croyances anciennes, aurait anéanti le genre humain, à l’exception d’un petit nombre d’individus. De fait, les causes de ce cataclysme paraissent multiples, et si, dans nos régions, on peut faire intervenir l’action glaciaire, dans d’autres, il est indiscutable que les convulsions du sol qui ont fait disparaître sous l’océan le continent Atlantide, et émerger les dernières chaînes de montagnes, doivent également entrer en ligne de compte. Je n’ai pas la prétention de résoudre cet intéressant problème, j’es- père simplement vous intéresser en vous exposant les différentes théo- ries par lesquelles on a essayé d’expliquer la cause, non du déluge, mais des déluges quaternaires. Gomme primitivement on avait cru reconnaître que des traces sil- lonnaient constamment le sol, dans la direction Nord-Sud, à laquelle on rapportait également la disposition de roches que l’on supposait avoir été charriées par les eaux, on en avait conclu que les phéno- mènes diluviens avaient été déterminés par le soulèvement subit de l’Océan Glacial, dont les eaux s’étaient précipitées en trombes irrésis- tibles sur notre sol, où elles avaient rayé les roches polies et entraîné les débris granitiques que l’on rencontre dans la plupart de nos con- trées. Telle est, en un exposé sommaire, la théorie du déluge universel, que Cuvier appuya de l’autorité de son nom. (D’Assier, Revue scien- tifique, 1879.) Plus tard, un savant allemand expliqua l’invasion des eaux de l’O- céan Glacial, non par un soulèvement, mais par réchauffement des régions boréales, sous l’action de roches éruptives anciennes, ce qui aurait déterminé la fusion des glaces du pôle. — 48 — Cependant on ne tarda pas à reconnaître qu’on faisait fausse route ; l’examen des glaciers actuels permit de constater, en effet, que les blocs erratiques rencontrés dans de nombreuses régions avaient été transportés, non par les eaux, mais par la glace. On fut donc conduit à admettre que vers la fin du pliocène et pendant le début du pleisto- cène, la plus grande partie de l’hémisphère boréal avait disparu sous un vaste manteau de glace et devait présenter l’aspect du Groenland, actuellement recouvert par l’inlandsis. C’est vers 1819, que l’ingénieur Ve ne tz, qui venait d’opérer un tra- vail sur le glacier de Getroz, dans la vallée de Bagnes, fut conduit à s’occuper des glaciers en général; le premier peut-être, il chercha à démontrer qu’il y avait eu jadis des fleuves de glaces considérables dans des endroits où, aujourd’hui, ou en rechercherait vainement les traces. Bien qu’il appuyât son opinion de trente-cinq observations pré- cises, personne ne voulut partager sa manière de voir. C’est Agassi Z qui eut l’honneur de faire adopter la découverte de Venetz, quoique longtemps avant lui, un naturaliste allemand nommé Schimper eût prouvé qu’en se retirant les glaciers actuels abandon- naient des pierres erratiques semblables à celles que l’on rencontre dans toute l’Europe occidentale. L’ingénieur J. de Charpentier, émettait vainement la même opinion, dès 1834. Par la suite, des recherches intelligemment conduites ont permis d’établir qu’à la fin de l’époque tertiaire, l’hémisphère boréal s’était graduellement refroidi, ce qui avait permis à d’immenses champs de glace, de descendre des flancs des montagnes dans les plaines envi- ronnantes et de recouvrir une grande partie de la surface de la terre. Ainsi, il est aujourd’hui absolument prouvé qu’il y eut une période pendant laquelle l’Europe, jusqu’au 52® degré de latitude, disparaissait sous d’immenses glaciers. Une mer chargée de glaces flottantes couvrait l’Allemagne et la Russie jusqu’au 50® parallèle; les vallées des Vosges, des Alpes, des Carpathes, des Pyrénées, et même du Caucase, étaient occupées par des glaciers s’étendant dans les plaines environnantes. En Amérique, le manteau de glace descendait jusqp’à la latitude de New-York. (Ch. Marti ns, Revue des Deux-Mondes, mars 1867.) C’est du reste grâce à cet abaissement de température que des champs de glace, venant du Mont Blanc et du Mont Rose, dans le haut Valais, purent transporter les blocs erratiques que l’on voit sur les hauteurs de Sainte-Foy, de Fourvière, ainsi que dans la plaine Bessane. Dans leur ensemble ces glaciers devaient avoir de grands rapports avec ceux que N an s en a rencontrés au Groenland, puisque l’étendue longitudinale de ceux venant directement du Mont Blanc, ne devait 49 — pas être moindre de 140 kilomètres. Quant au grand glacier du Rhône, dont le point de départ était Galenstrock, pour arriver à Lyon, il ne devait pas avoir moins de 220 kilomètres de longueur. (Chantre et Lartet, Revue scientifique, 1876.) De ces diverses données, il semble donc résulter que pendant la pé- riode de froid qui suivit la fin de l’époque tertiaire, la Suisse dispa- raissait sous un vaste manteau de glace, dont les racines s’enfonçaient dans les hautes vallées des Alpes, pendant que l’escarpement terminal s’appuyait sur le Jura. D’un autre côté, si on envisage le versant méridional de la chaîne alpestre, on voit que les glaciers descendaient dans les plaines du Pié- mont et de la Lombardie, pendant que ceux du versant méridional du Mont Blanc se réunissaient pour donner naissance au glacier d’Asété. (Ch. Martin s, Revue des Deux-Mondes, l®'' mars 1847.) Malgré la grande extension des glaciers quaternaires attestée par de nombreuses preuves, il semble établi que la théorie glaciaire abso- lue est une illusion, car les phénomènes auxquels elle a donné lieu, paraissent être localisés aux continents voisins de l’Océan Atlantique ; de plus, il existe, quoi qu’on dise, de nombreuses régions dans les- quelles on n’a retrouvé aucune trace des représentants de la faune glaciaire. C’est en étudiant la disposition des blocs erratiques, ainsi que les restes des anciennes moraines, qu’on est parvenu à rétablir l’empla- cement des glaciers quaternaires et à constater que les glaciers des Pyrénées descendaient dans les plaines voisines jusqu’à une altitude de moins de 200 mètres. L’existence d’anciennes moraines a été non seulement constatée sur plusieurs points de notre territoire, et de la Suisse, mais encore dans l’Altaï , le Caucase, l’Atlas, etc. ; de plus, des^traces de glaciers ont été rencontrées par Agassiz, sur des col- lines de l’Écosse, de l’Irlande, de la Nouvelle Écosse, et même sur cer- taines terres basses de l’Angleterre où, actuellement, la neige ne per- siste jamais en été. Des blocs erratiques se rencontrent égalem.ent dans l’hémisphère austral. Comme dans le nôtre, ils deviennent de plus en plus rares, à mesure qu’on s’approche des tropiques et finissent par disparaître après le 35® degré parallèle. (Maury, Revue des Deux-Mondes, 1860.) De l’ensemble de ces découvertes, il résulte donc qu’on ne se trouve pas en présence d’un phénomène local, comme on l’avait cru d’abord lorsqu’on avait été amené à constater que les glaciers s’étendaient de la Suisse au Jura; de là à généraliser l’extension glaciaire et à con- clure, comme l’ont fait Arrhénius et ses disciples, que la terre avait ANN. DE LEVALLOIS-PEURET. 4 — 50 — complètement disparu sous un vaste manteau de frimas, il n’y faut pas songer, car il existe des régions infiniment plus froides que les nôtres, la Sibérie notamment, où les phénomènes glaciaires ne se sont pas fait sentir. En poursuivant l’étude méthodique des anciens glaciers on ne tarda pas à reconnaître que les vallées des Alpes avaient été le théâtre de trois périodes de froid, séparées par de longs intervalles et caractéri- sées chacune, par une faune spéciale. La première extension glaciaire date de la lin de la période pliocène; elle est caractérisée par des moraines et des cailloutis fluvio-glaciaires renfermant des fossiles du dernier terrain tertiaire, notamment : Ele- phas meridionalis, Rhinocéros etruscus, etc. ; les glaciers, en se re- tirant, ravinèrent les plateaux où leurs érosions creusèrent des vallées de 50 à 100 mètres de profondeur. Il se produisit, plus tard, une seconde extension glaciaire, qui fut beaucoup plus considérable que la précédente. Les glaciers, en des- cendant dans les vallées nouvellement creusées, les agrandirent, et y déposèrent leurs moraines dont les produits, remaniés par les eaux sortant du glacier, constituèrent une terrasse fluvio-glaciaire, dans la- quelle on trouve encore Elephas meridionalis ; mais ses restes sont associés à ceux de Elephas antiquus, de Rhinocéros Merkii, de Ros jjriscus, etc. C’est dans les dépôts de cette période que furent rencon- trés les premiers restes humains. Les glaciers perdirent de nouveau de leur importance; les eaux rendues libres creusèrent une fois de plus l’ancienne vallée glaciaire et y déposèrent une flore tempérée presque identique à celle qui existe de nos jours; puis les glaciers progressèrent une troisième fois, sans atteindre toutefois leurs précédentes limites. Les dépôts de cette dernière période renferment Elephas antiquus, E. primigenius , Rhi- nocéros thierhinus, R. Merskii, Ros priscus, Ovibos moschatus, etc. Enfin, après une période plus ou moins longue, les glaciers se reti- rèrent une dernière fois , disparaissant dans de nombreuses régions et ne persistant, dans d’autres, que sur les hautes montagnes. Dans l’Europe occidentale, il y a donc eu en réalité trois déluges. Chaque mouvement de recul des glaciers ayant correspondu à une re- crudescence de l’activité des agents atmosphériques, et la fonte des glaces ayant donné naissance à des cours d’eau impétueux qui creu- sèrent des vallées. Du reste, si l’examen des éléments qui constituent les dépôts dilu- viens, révèle la présence de roches arrachées par les eaux à des couches situées au loin, leur stratification tourmentée s’explique, non 51 — par la violence du courant, mais par le déplacement incessant du cours des rivières; ce qui se comprend aisément lorsqu’on réfléchit que le lit de ces dernières n’était pas encore creusé. L’idée d’une certaine périodicité dans l’apparition des phénomènes glaciaires donna naissance à une hypothèse basée sur ce que les glaces semblent s’accumuler au pôle austral pendant qu’elles tendent à di- minuer au pôle boréal. Nécessairement, si cet état de choses se continuait pendant quelque temps, il en résulterait un déplacement dans le centre de gravité de la terre, pouvant occasionner une rupture d’équilibre, capable de modifier l’em[ lacement des zones climatériques. Les partisans de cette hypothèse l’expliquent en se basant sur ce qu’on a trouvé, sous le cercle polaire antarctique, aux terres Adélaïde et Louis-Philippe, des ossements d’animaux dont les espèces ne vivent plus aujourd’hui que dans la zone torride. De récentes découvertes paléontologiques faites à l’île Seymour, par Otto Nordenskjold, et consistant en débris d’oiseaux et d’un grand nombre de mammifères , notamment de marsupiaux , semblent égale- ment confirmer leur argumentation. Une autre théorie, basée sur la précession des équinoxes jointe aü déplacement du grand axe de l’orbite terrestre, présentée ensuite, eut anssi un certain nombre de défenseurs , qui expliquent ainsi cette hy- pothèse : • « On sait, disent-ils, que le grand axe de la terre se meut lentement dans le plan de l'écliptique, de façon à accomplir une révolution entière en 2i.U00 ans environ. Dans cet intervalle, il croise nécessairement deux fois la ligne des solstices, avec laquelle il coïncide un instant. La dernière coïncidence a eu lieu en Van 1250 de notre ère. A ce moment, le périhélie coïncidait avec le solstice d’hiver. La somme des joui^s de printemps et d'été, dans l'hémisphère boréal, atteignait alors son maxi- mum; il en résultait, pour riiémisphére austral, des hivers excessive- ment longs et neigeux, c’est-à-dire une période glaciaire qui se continue encore de nos jours, les conditions climatériques n’ayant pas sensible- ment changé depuis lors. » « Si maintenant on se reporte à 10.500 ans en arrière, c'est-a-dire, à l’an 9250 avant l’ère chrétienne, on voit qu’à cette époque, le périhélie coïncidait avec le solstice d'hiver. Le râle des saisons se trouvant inter- verti, il se. produisit le phénomène inverse du précédent; l’hémisphère boréal devint le théâtre d’hivers sibériens qui amenèrent l'action gla- ciaire dans nos régions. » (D’Assier, Revue scientifique, 1879.) Tandis que notre hémisphère se refroidissait, la coupole glacée du — 52 — pôle austral diminuait et les eaux qui couvraient l’autre hémisphère se précipitaient sur nos continents. Bien que la précession des équinoxes ait contribué , dans une large mesure, à augmenter la variété des phénomènes climatériques, il faut bien reconnaître que les hypothèses astronomiques qui spéculent sur l’alternance des périodes diluviennes dans les deux hémisphères, dont l’un traverserait la période glaciaire, pendant que l’autre serait exces- sivement chauffé , paraissent inadmissibles , maintenant que l’on con- naît les faunes quaternaires des deux Amériques, qu’il est bien difficile de ne pas considérer comme contemporaines puisqu’elles ont fourni les mêmes espèces fossiles. D’après une autre hypothèse, due à Arrhénius et dont le docteur Gunnar Anderson, de la missionNordenskjold, a, paraît-il, trouvé dernièrement la confirmation dans le canal d’Orléans et dans le canal de la Gerlache, sous le cercle polaire antarctique, la terre aurait été, à plusieurs reprises, entièrement glacée. Pour expliquer cette transformation géologique , le savant suédois fait intervenir la constitution chimique de l’atmosphère et sa teneur naturelle en acide carbonique. C’est du reste l’acide carbonique qui joue le principal rôle dans cette théorie; il constitue, au dired’Arrhé- nius, une sorte de manchon à la terre, lui permettant de conserver la chaleur dii rayonnement solaire qui, sans lui, retournerait librement se perdre dans l’éther. Sans entrer dans le détail de cette théorie, je vous dirai simplement que, d’après son auteur, une augmentation de 2 à 300 % de la quantité de l’acide carbonique de l’air serait suffisante pour déterminer le climat tempéré arctique de l’époque tertiaire, tandis qu’une diminution de 50 ô/o suffirait pour changer complètement la température qui revien- drait à une période glaciaire semblable à celle de la glaciation quater- naire. Avant de porter un jugement définitif sur la valeur de cette théorie, il est bon d’attendre l’exposé des preuves réunies au pôle sud par le docteur Gunnar Anderson. Cependant, il est bien difficile, à pre- mière vue, d’admettre que la terre ait pu disparaître, à plusieurs re- prises, sous un manteau de frimas, et que, de plus, la constitution chimique de l’atmosphère puisse être un facteur important de cette transformation. Il ne faut pas oublier que la composition de l’atmo- sphère a dû se modifier constamment au cours des siècles passés ; que notamment, elle devait être jadis beaucoup plus riche en oxygène qu’elle ne l’est actuellement, puisque la majeure partie des minéraux terrestres ont été oxydés. — 53 — Pour certains auteurs, la formation des glaciers est due à l’action d’un nuage cosmique qui aurait intercepté les rayons solaires ; d’autres, se basant sur le mouvement de translation de notre système plané- taire dans l’espace, raisonnent ainsi : « Notre soleil, disent-ils, est une étoile qui, comme toutes les étoiles est douée d’un mouvement Ventraî- nant dans les profondeurs du ciel et entrainant avec lui terre, lune, planètes, satellites et comètes. » « Bien que ce mouvement soit lent, puisqu’il n’est pas de 8 kilomètres par seconde, a peine 660.000 kilomètres par jour, quand il se multiplie par le temps, les années, les siècles, les milliers de siècles, il doit , à la longue, nous faire parcourir de formidables distances et il n’est pas im- possible que, dans cette pérégrination , notre soleil et son cortège, aient à traverser des régions de l’espace fort inégales en température. » « De sorte que, bien que, pour le moment, nous soyons dans une par- tie tempérée, rien n’empêche que, pendant l’époque glaciaire, nous tra- versions un milieu plus froid. » (A. Guillemin, La terre et le ciel.) De son côté, M. deBoucheporua émis l’avis que notre globe, par suite de chocs multipliés des comètes qui sont venus le rencontrer, au- rait vu son axe de rotation subir des déplacements qui changèrent la position de l’équateur. Il est bon de faire remarquer à ce sujet que la terre étant animée de plusieurs mouvements, il est peu probable que les comètes puissent avoir eu la puissance que leur attribue l’auteur de cette hypothèse. En admettant que les chocs répétés de ces corps vaporeux puissent jeter de la perturbation dans le mouvement de translation de la terre, ce qui à vrai dire, est loin d’être démontré, ils ne pourraient nulle- ment changer l’axe de son mouvement de rotation. On peut même ajouter que l’expérience paraît, au contraire, avoir démontré que les corps vaporeux dont il est question, ne peuvent avoir eu l’influence qu’on cherche à leur attribuer. En effet, la comète qui, en 1767-68, traversa le système des satellites de Jupiter, ne pro- duisit pas la moindre perturbation dans le mouvement bien connu de ces petits corps. (Maury, Revue des Deux-Mondes, 1860.) Plusieurs autres savants ont tenté d’expliquer l’origine des phéno- mènes quaternaires, en se basant sur le grand nombre d’astéroïdes qui, en gravitant autour du soleil peuvent tomber sur cet astre. « Ces corps, d’après eux, se précipitent sur le soleil avec une vitesse telle que le choc de l’un de ces astéroïdes engendre un minimum de chaleur égal à celui d’un bloc de houille 4.000 fois plus gros que lui. La chaleur ainsi produite s’ajoutant à celle du soleil , il en résultera un accroissement de la chaleur de cet astre, et par suite, la température de la terre augmen- — 54 tera dans la même proportion. Uaméiioration des climats terrestres se trouverait ainsi expliquée. » (Ch. Marti ns, Revue des Deux-Mondes, 1867.) Avant de terminer la revue des hypothèses qui attribuent à des causes astronomiques l’origine de la période glaciaire, il me faut vous dire quelques mots d’une thèse originale, soutenue par M. Béron, dans sa Physique Céleste. Pour M. Béron le déluge a été causé par la séparation de deux co- lonnes d’air qui enveloppaient la terre. Celte séparation a non seule- ment occasionné le soulèvement des eaux de la zone torride qui se sont précipitées à la surface des deux calottes polaires, mais encore a dé- terminé un abaissement de température tel, que les eaux se sont char- gées de glaçons qui ont rayé les roches polies et transporté les blocs erratiques, où on les trouve actuellement. Pour M. Lecoq, l’origine des glaciers est due à une cause purement physique. D’après lui, le développement des fleuves de glace est en relation avec la quantité de neige qui tombe et leur sert d’alimentation, et cette quantité de neige est d'autant plus grande que la masse d’eau évaporée, dans un centre plus ou moins éloigné du point où se trouve le glacier, est plus considérable; enfin que l’activité de l’évaporation dépend, à son tour, de l’élévation de la température au point où cette évaporation s’opère. De sorte que, loin de se ranger parmi les savants qui regardent notre globe comme ayant été soumis à une période de froid très intense et très longue, M. Lecoq pense, au contraire, que l’intensité des phénomènes diluviens et glaciaires, est le résultat d’une élévation de la température de la surface du globe, indépendante de l’action de la chaleur centrale et liée, par conséquent, à l’action calori- fique du soleil, dont nous admettons la diminution lente et progressive. (Lecoq, Des glaciers et des climats.) Plusieurs géologues, au nombre desquels on peut citer Ch. Lyell, ont également admis que l’apparition des périodes glaciaires succes- sives, était en relation directe avec les changements dans la répartition et la conformation des terres et des mers. Pour donner à cette dernière hypothèse toute son importance, il restait à expliquer pourquoi, à la suite des derniers soulèvements qui ont notablement augmenté la portion de la terre ferme émergée, la quantité de vapeur aqueuse répandue dans l’atmosphère a dû éprouver une diminution lente et graduelle, ce qui a occasionné le retrait des glaciers. Plusieurs causes ont, d’après M. delà Rive, concouru à produire ce résultat. D’abord, les changements dans la configuration du sol qui, en ^ r’ — oo — divers lieux, ont eu pour effet de remplacer l’eau par de la terre ferme. C’est, vous ne l’ignorez pas, le cas d’une partie de l’Afrique qui a été soulevée et transformée en un désert aride, d’où provient un vent sec et chaud, le fœhn; enfin, la naissance et le développement de la végé- tation dans les terrains récemment émergés doivent également entrer en ligne de compte. Dans son ouvrage sur « les périodes glaciaires », M. Vézian, tout en reconnaissant que la distribution des terres et des mers, exerce une certaine influence sur l’importance et la répartition des glaciers, doute qu’elle puisse occasionner une période de froid, et encore moins une période glaciaire proprement dite, surtout étant donné que rien ne prouve que ces soulèvements se soient produits brusquement. Pour expliquer l’extension des glaciers quaternaires, M.ArnouldEs- cher fait remarquer que ceux de la Suisse fondent rapidement lorsque le fœhn souffle. Or ce vent est engendré ipar le Sahara qui est un fond de mer récemment émergé; lorsque la mer occupait tout le nord de l’Afrique, l’air de cette région ne s’échauffait pas autant que sur un désert do sable, de sorte que le fœhn, s’il existait à l’origine de l’époque ac- tuelle, devait être sans action sur nos glaciers dont rien ne venait di- minuer l’importance. Du reste, quoique ingénieuse, cette hypothèse n’expliquait pas l’ori- gine des glaciers qui restait toujours problématique et, il semble que les auteurs qui s’en sont servis pour démontrer la cause du retrait des glaciers d’Europe, ont été mieux inspirés. On a également fait jouer un rôle important au Gulf-Stream qui, comme on le sait, est la cause principale de la température clémente de la plupart des provinces de l’Europe occidentale. Nécessairement, si pour une raison quelconque ce courant venait à être détourné ou supprimé, la température de nos régions diminuerait sensiblement et les glaciers ne manqueraient pas de reprendre de l’im- portance. Malheureusement pour les partisans de cette hypothèse, il faut con- venir qu’elle ne repose que sur des suppositions plus: ou moins vraisem- blables, car il est d’autant plus difficile de déterminer l’existence et la direction du Gulf-Stream, à l’origine de l’époque actuelle, qu’on ne sait pas encore quelle était, à tous les instants du passé, la configuration précise des terres et des mers. Cependant, les travaux des géologues modernes nous ont appris qu’à la fin de la période pliocène et au début du pleistocène, l’Amérique du Nord et une partie de l’Europe septen- trionale avaient subi un exhaussement considérable, correctif, sans doute, d’effondrements qui ont abouti à la formation de l’Océan Atlan- tique. De sorte qu’il semble établi que le courant d’eau chaude qui vient baigner nos côtes, ne devait pas existera l’épo(|ue tertiaire. Comme vous avez pu le voir par l’exposé de ces diverses théories, on est loin d’être d’accord sur la cause qui a permis aux glaciers qua- ternaires d’acquérir un développement considérable, mais l’étude ap- profondie des fleuves de glace actuels, a conduit à reconnaître que, pour qu’ils acquièrent de l’importance, le froid n’est pas tant néces- saire qu’une certaine quantité d’humidité atmosphérique et d’abondantes chutes de neige, sur tes montagnes. Cependant le problème se complique, lorsqu’on réfléchit que, pen- dant la période tertiaire, la température avait baissé graduellement au point que, vers la lin, elle ne différait que fort peu de ce qu’elle est au- jourd’hui. Dans ces conditions, il est indiscutable que l’atmosphère ne pouvait plus renfermer une quantité extraordinaire de vapeur d’eau qui, une fois précipitée à la suite d’un refroidissement, aussi intense qu’on vou- dra l’admettre, ne pouvait retourner à l’atmosphère sans nécessiter une augmentation subite et rapide de la température qu’il est bien dif- ficile d’expliquer, si on ne fait entrer en ligne de compte l’action d’un de ces cataclysmes qui ont bouleversé de tout temps l’écorce terrestre. Du reste, il est bon de faire remarquer qu’il ne paraît pas nécessaire de recourir à de grands abaissements de température, pour expliquer l’apparition de périodes glaciaires. M. Ch. Martins a calculé en effet, qu’il suffirait d’un abaissement de 4 à 5 degrés à la température ac- tuelle de la Suisse, pour ressusciter les grands glaciers des Alpes. Dans ces conditions, pour retracer les phases de l’extension glaciaire, il est nécessaire de se reporter, par la pensée, à l’époque du dernier cataclysme géologique; l’atmosphère était alors chargée de vapeurs aqueuses qui, à l’état de neige, se précipitèrent sur les hautes mon- tagnes nouvellement émergées ainsi que sur tous les pays montueux exposés à l’influence des vents froids et humides. L’évaporation des eaux de l’océan Atlantique, dans lesquelles venait de disparaître le continent Atlantide, entretint pendant quelque temps les nuages de pluie et de neige, ce qui permit aux glaciers d’atteindre un développement considérable. Puis ces immenses amas de neige durcie par la température et accumulée pendant de longs siècles, pro- duisirent, par leur fusion, des cours d’eau gigantesques, roulant dans leurs flots impétueux des matériaux arrachés aux montagnes, creusant des vallées et inondant les plaines. Quelle que soit la cause des déluges quaternaires, il est un fait acquis, — 57 — c’est qu’aucun d’eux n’a été universel, ni même trop brusque, les gla- ciers n’ayant dû perdre leur importance que petit à petit, c’est-à-dire au fur et à mesure que la quantité d’humidité atmosphérique dimi- nuait. Aucun d’eux n’a été universel, parce qu’on ne rencontre pas d’inter- mittence dans la présence de l’homme sur la terre; parce que la vie n’a pas cessé de se manifester sur le globe, bien que quelques espèces aient émigré ou disparu. Les conditions climatériques s’étant modifiées, il a bien fallu que les êtres organisés fissent de même ; c’est l’unique raison pour laquelle le bœuf musqué, le glouton, le renne, etc., sont remontés vers le pôle où la température se rapprochait le plus de celle de nos régions à l’époque glaciaire. Le mammouth avait suivi ces animaux dans leur migration, lors- qu’un changement brusque et violent se sera probablement opéré dans le climat des régions polaires et surtout dans celui de la Sibérie septen- trionale où, de nos jours, le sol gèle jusqu’à 0"',60 de profondeur (Ho- warth, Ass. Brit. Avanc. Dublin, 1878); la végétation n’appa- raissant plus qu’en juin, il fut donc impossible que ces énormes pachydermes trouvassent leur nourriture ; telle est la cause de l’extinc- tion de cette espèce qui eut lieu à une époque relativement récente. On a essayé de démontrer le déluge universel, en faisant remarquer que, dans nos régions, les dépôts préhistoriques appartenant aux époques paléolithique et néolithique sont, en général, séparés par des couches stériles en débris de l’industrie humaine et par des lits de stalagmites dont l’épaisseur est plus ou moins considérable. Dans la caverne du Placardon, on remarque en effet, entre les restes de ces deux âges, une couche d’éboulis complètement dépourvue de traces de l’industrie humaine, ayant une épaisseur de cette couche atteint L",20 à Laugerie-Basse et est remplacée, dans la grotte de la Vache, par un banc de stalagmites de 0™,45 de hauteur. La présence de ce lit de roches stériles prouve simplement que notre ancêtre a été assez longtemps sans utiliser certaines grottes, mais elle ne peut appuyer l’idée que le genre humain ait été anéanti, à l’excep- tion de quelques individus, par le cataclysme diluvien. Une preuve nous en est fournie par certaines grottes sépulcrales de la Vézère dans lesquelles on a trouvé des ossements d’hommes de l’é- poque paléolithique percés par des flèches ayant incontestablement appartenu à des peuplades néolithiques ; il y a donc eu combat entre les peuplades indigènes dolichocéphales et des conquérants au crâne brachycéphale. Puisque les deux races se sont rencontrées dans le voisinage de ces tombeaux, il est donc établi qu’il n’y a pas eu d’inter- mittence dans la présence de l’homme sur la terre. Nécessairement, la race paléolithique, inférieure au point de vue de la civilisation, n’a pas tardé à disparaître au contact de la race néoli- thique, mieux armée et qui, par la dispersion des populations primi- tives, le massacre et surtout par le croisement, finit par rester maîtresse incontestée du sol. Non seulement on a des preuves que les populations paléolithiques ont tenté de disputer aux envahisseurs, le sol qu’elles habitaient, mais encore il est établi que certaines armes de pierre n’ont subi aucun perfectionnement pendant la seconde partie de cet âge. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, les couteaux trouvés dans les dolmens, c’est-à-dire appartenant à l’époque néolithique, sont absolument les mêmes que ceux de l’âge précédent; de sorte, qu’on est autorisé à penser que la transformation de l’industrie primitive résultant de la disparition des objets de bois de renne, fut uniquement causée par la migration de ce mammifère. Le changement de température qui se produisit à la fin de la période de la Madeleine, et qui fut la cause de l’émigration des représentants delà faune glaciaire, explique aussi l’abandon momentané de la plupart des cavernes. Non seulement la majeure partie de ces excavations durent être remplies d’eau, pendant une longue période, mais encore, les popula- tions de nos régions, vivant uniquement du produit de leurs chasses, durent accompagner le gihier dans sa migration. C’est du reste ce qui semble résulter de l’étude de quelques dolmens de la Suède dans les- quels on a trouvé des crânes dolichocéphales, pendant que les peuplades néolithiques conquérantes de nos régions avaient le crâne brachycé- phale. De l’ensemble de toutes ces découvertes, on peut donc conclure que la lacune, Vhiatus, pour employer le terme consacré, qui sépare les deux âges de la pierre, s’il a existé dans certaines régions, n’est pas aussi considérable qu’on l’avait cru tout d’abord, et qu’il ne peut être admis, lorsqu’il s’agit de l’étendre à toute la surface de la terre et d’y voir une preuve de l’universalité des phénomènes diluviens. DIVERS Les collections de TAssociation par E. LoppÉ. Le Musée fondé par l’Association contient des collections nom- breuses et intéressantes, se rapportant à toutes les branches de l’His- toire naturelle. Ces séries, visibles gratuitement pour le public, tous les dimanches de 2 heures à 5 heures, sont réunies 37 rue Lannois, dans un local beaucoup trop exigu pour la masse des échantillons qu’il contient. Ces collections ont été formées par les dons successifs des mem- bres de l’Association ou des personnes étrangères à la Société qui s’in- téressent à son œuvre. Le nom des donateurs est toujours scrupuleu- sement mentionné sur l’étiquette accompagnant l’échantillon qu’ils ont donné. Le but de cette notice est de passer rapidement en revue l’état actuel de nos collections (^). A. Minéralogie. 1.000 échantillons de minéraux. 40 modèles de cristaux. Les principaux donateurs de cette collection, qui comprend plu- sieurs beaux spécimens, sont : Bardin, qui a offert la collection formée par son père, géologue renommé; MM. B rôle ma n, qui a remis à l’Association sa belle collection géologique et minéralogique, A. Doll- fus, Chevallier, Stuer et Porte. Les modèles de cristaux ont été exécutés par M. Wuitner à l’aide de planches en carton, données par M. Stuer. B. Géologie et Paléontologie. 6.0C0 échantillons ou groupes d’échantillons, de roches et de fossiles de tous les étages géologiques. 6 cadres renfermant une collection synoptique des terrains (don de M™e André). 6 cadres renfermant une collection géologique des terrains des en- virons de Paris, formée et donnée par M. H. Rollet. Cette collection est classée dans l’ordre des terrains qui composent l’écorce du globe. Les excursions et les dons de divers membres del’As- (1) Pour l'historique voir : H. Rollet, Histoire de dix ans. Ann. .dss. Nat. Lev.-Perret, I, 1895, et les rapports de MM. les Conservateurs, loc. cï^.,11, 1896 et suiv . — 60 — sociation.MM.H. Rollet, Waitner, A.Schmidl, E. Laurent, etc., l’avaient rendue importante. Le don de la collection B a rd in en avait encore augmenté la richesse, quand nous fut remise la précieuse collec- tion B rôlemann, grâce àM. Doilfus, directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, un de nos donateurs les plus généreux. De nombreux donateurs l’ont encore enrichie : V'® Goossens, M'*®Goré, MM. le D^'Tariote, Henry, Robert, A. Doilfus, Dautzenberg, Lambert, Loppé, Heller, Le Cerf, Stuer, Coutrot, etc. Les roches présentent plusieurs belles suites (environs de Paris, précambrien d’Amérique). Parmi les fossiles, que nous étudierons dans l’ordre zoologique, nous citerons : Végétaux : de beaux échantillons de la période houillère (Don de MM. Doilfus et Demont) et de superbes empreintes du travertin éocènede Sézanne (don doM^'^Goré et de M. H. Rollet). Invertébrés : de nombreuses pièces dans tous les groupes. (Spon- giaires, Échiiiodermes, Mollusques, ceux-ci très nombreux. Crustacés). Les insectes, seuls, font défaut. Vertébrés : la classe des Oiseaux n’est pas représentée. De beaux spécimens dans toutes les autres. Poissons : du dovonien (don de M'^® Bardin). — Amblypte- rus, du permien d’Autun. — Teléostéens secondaires du calcaire litho- graphique (don de M. Coutrot). — Nombreuses dents de Squales, du tertiaire. Batraciens : Protriton petrolei, du permien d’Autun (don de M. E. Loppé). Reptiles: Vertèbres et ossements de Nothosaure et d'ichtyosaure (don de M“® Bardin). Mammifères : Vertèbre de cétacé du crag d’Anvers (don deM. Daut- zenberg). — Fragment de fémur de Mastodonte de Colombie (don de M. E. Lambert). — Molaires de Mammouth et de Mastodonte (don de M. le D*" Tariote). — Mandibule de Rhinocéros sichoriuns (don de M. Th. Goossens). — Bois de Cerf, quaternaires (don de M'"® Goos- sens).— Mandibule d'Ursus speleus (don de M. Th. Goossens). MM. H. Rollet et Wuitner s’occupent actuellement de dresser un catalogue de cette collection. C. Botanique. Herbier de l’Association. Herbier de M. l’abbé Hue (flore française; 4.500 espèces). Herbier Claro. Herbier des lichens. — 61 — Herbier des algues. 300 échantillons de bois, fruits, graines, champignons, etc. Les collections de Botanique ont pris de l’importance, lorsqu’en 189o, M. FabbéHue, lauréat de l’Institut, membre d’honneur de l’Association et correspondant du Muséum, nous remit son magnifique herbier de la flore française et les doubles de son herbier des lichens. Cette année même (1904), M® Claro, avocat à la Cour, nous a donné un bel herbier, com- prenant plus de 2.000 espèces, en majorité d’origine française. Un peu antérieurement,MM. Chevallier, A. Dollfus etDemontnous avaient remis des herbiers, moins importants, il est vrai, mais très intéressants. Parmi les autres donateurs nous citerons: MM. Bruneau, Wuitner, Langlassé, Lambert, P. Dumont, Dybowsky, directeur du j ardin colonial de Nogent-sur-Marne, Mauboussin,Berlincourt,etc. D. Zoologie. Invertébrés. — 2.200 échantillons ou groupes d’échantillons de Spon- giaires, Coelenthérés, Échinodermes, Mollusques et autres invertébrés. Collection générale d’insectes. Collection de Lépidoptères européens, de feu Th. Goossens. Collection de Chenilles, faune européenne, de feu Th. Goossens. Collection Robert (papillons décalqués). Tableaux d’Entomologie appliquée. Vertébrés : 500 échantillons de poissons, batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères. Collection d’œufs d’oiseaux de M. l’abbé Hue. Collection d’œufs d’oiseaux de feu Th. Goossens. Spongiaires et Coelenthérés. — La collection est encore assez maigre. Les Spongiaires sont représentés par quelques échantillons, en mau- vais état. Parmi les Coelenthérés, les classes des Acalèphes et des Cténophores, dont les représentants, bien connus sous le nom générique de Méduses, mènent une vie exclusivement pélagique, manquent. La classe des Hydroméduses est représentée par quelques espèces des côtes de France. La classe des Coralliaires est seule bien représentée. Parmi les Alcyoniaires, citons les genres Corail [corail rouge, employé en joaillerie). Gorgone et Pterogorgia (dons de MM. A. Dollfus, Rey, Morin et Boutet). Parmi les Zoanthaires, bien connus sous le nom général de coraux, qui forment ces énormes récifs de l’Océan Paci- fique et sont représentés d’une manière satisfaisante grâce aux dons de M. A. Dollfus, citons les genres : Madrépore, Fungie, Astrée, Méandrine, etc. Plusieurs espèces des côtes de France, dont une très remarquable, provenant de la Rochelle, nous ont été offertes par MM. Ri- 62 — vière, D^’ Lapiqiie et Rey. Les Actinies sont représentés par V Actinie judaïque, des côtes de la Charente-Inférieure (don de M. H. Dalinon). ÉcHiNODERMEs. — La collection est due surtout à M. A. Dollfus et à M. E. Loppé. Divers autres donateurs Font également enrichie : Mme Y'e Goosseus, MM. Jollain, Rollet, Wuitner, Ghateignon, D" Gu s tin, Rey. La classe des Holothurides fait défaut. Citons parmi les Échinides, un énorme exemplaire de VOursin melon, de 0,20 cent, de diamètre (don de M. .Chateignon) et un bel Echninodiscus auritus de la Nouvelle-Calédonie. Parmi les Ophiurides, citons une Ophiure, de très grande taille. Monomérides. — Les classes des Rotifères et des Brachiopodes font défaut. Seuls les Bryozoaires sont représentés par quelques exemplaires des genres Flustra ei Retepora (don de MM. Rollet et Rey). Vers. — Les classes des Vers annelés et des Gestodes sont seules représentées : la première par Phyllodoce lamellosa et Spirographis Spallanzami, superbes exemplaires provenant de la Rochelle (don de M. H. Daim on) et une suite de tubes de Serpules, collection assez nombreuse et curieuse (don de MM. Falconnier et Rey). Les Ges- todes, ou vers intestinaux, sont représentés par Tœnia saginata (don de M. Maurice Royer). Nématelminthes. Deux espèces d’A^crtnV/es, l’une parasite de l’intestin de l’homme, l’autre de celui du chien (don de M. Maurice Royer). Arthropodes. — Cette série est une des plus complètes du musée. Presque toutes les classes sont représentées et souvent par des exem- plaires de choix. a. Crustacés. La collection offre un certain nombre de types, grâce à un don du Muséum de Paris, dû à M. le professeur Bouvier (1902). Ces exemplaires, proviennent des recherches des naturalistes suivants : A. Milne-Edwards, Pallary et E. Chevreux dans la Méditerranée, Chaffaujon, dans l’Asie russe, de Mailleray, en Cochinchine, D’' Bleeker, à Java, Bocourt, dans les Antilles, Diguet, dans la Californie. D’autres personnes ont également donné des pièces intéres- santes: MM. Rollet, Wuitner, Loppé, Langlassé, Lambert, Rey, Henry, A. Morin. M. A. Dollfus nous a remis une série d’Isopodes terrestres, européens, recueillie et déterminée par lui. Principaux genres représentés : Gambarus, Palinurus, Nephrops, Palœmon, Palœmonetes, Gonodactylus, Cenobita, Galappa, Telphusa, Squilla, Caprella, etc..., etc... b. Myriapodes ne sont représentés que par une grande espèce de Scolopendra exotique (don de M. Falconnier). — 63 c. Insectes. Cette classe est fort bien représentée et les collections en- tomolog’iques sont une des richesses du Musée. Elles comprennent un grand nombre de types, rares ou curieux, avant tout français, et en particulier provenant du bassin parisien. Elles sont renfermées dans plus de 120 cartons vitrés, de divers formats. Elles contiennent les collections générales deLaroy et Th. Goossens; divers donateurs les ont aussi enrichies : MM. l’abbé J. de Joannis, Maurice Royer, P. Dumont, Rey, A. Dollf us, de Gaulle, H. Rollet, Host, Club des Naturalistes Vosgiens, etc. De plus, on a conservé à part les collections suivantes : a) 59 cadres de papillons décalqués (don de M. H. Robert). (î) La collection Th. Goossens (papillons européens). Celte série superbe qui comprend 2.005 espèces et variétés et 7.184 échantillons, a coûté près de trente ans de travail à son auteur, feu Th. Goossens, ancien vice-président de la Société entomologique de France. Elle fut donnée en 1895, par M"^® V'"® Goossens. y) La collection Th. Goossens (chenilles de papillons européens). Cette série, formée également par feu Th. Goossens, est presque uni- que au monde, elle comprend 3.270 tubes ; chaque tube contient une chenille, soufflée et dont les couleurs ont été soigneusement rétablies. Cette magnifique série est également un don de M*^® V^® Goossens (1902). Le catalogue de cette collection a été dressé par M. E. Wuitner. Le catalogue de la précédente est dû à M. H. Rollet. La série de travaux (nids, dégâts, etc...) des insectes est due surtout à MM. Méline et Rollet. d. Mérostomés. Représentés dans la nature actuelle par les Limules. Manquent à la collection. e. Arachnides. La collection est remarquable grâce à la libéralité de M. E. Simon, ancien président des Sociétés zoologique et entomologique de France, membre d’honneur de l’Association, qui, en 1901, nous of- frit une suite de 107 espèces d’ Arachnides, conservées dans l’alcool, toutes déterminées par lui. Divers autres donateurs nous ont fait des cadeaux intéressants : MM. de Joannis, Langlassé, Henry, Rrandt, Rourguignon. Principaux genres : Buthus, Palanmeas, Isometnis, Galeodes, Phry- siotriclius, etc..., etc... Le catalogue de cette collection a été dressé par M. E. Wuitner. Mollusques. — La collection comprend plus de 2.000 échantillons, et de belles espèces, curieuses ou rares, s’y trouvent. M. A. Dollf us 64 — nous a donné une très belle suite d’Hélix européennes et ariaméditerra- néennes, et une suite de Limaciens conservés dans l’alcool et provenant de divers pays (France, Suisse, Algérie, Irlande, Chili, etc...) ]y[me yve Goosscns nous a remis en 1902 de nombreux échantillons (540) de Mollusques, surtout exotiques, en excellent état, réunis par son regretté mari. M. Démangé nous a adressé d’Hanoi une série de Mollusques terrestres et tluviatiles du Tonkin, contenant plusieurs es- pèces très rares et récemment décrites. M. l’abbé HueetBrôlemann nous ont remis de superbes espèces exotiques, et un très grand nombre d’autres donateurs ont enrichi la collection : Ardouin, MM. Langlassé,Fauque,G. Rey, Jollain,H. Rollet, Falconnier, Maurice Royer, H. Dalmon, Dautzenberg, etc... L’ordre des Nudibrancbes tait détaut. Parmi les genres bien représentés, citons : Vnio, Anodonta, Bulimus, Hélix, Cyprea, etc., etc... Protochordés. — Les Acraniens, représentés par le seul genre Am- phioxus, font défaut. Seuls les Tuniciers sont représentés par les genres Ascidia, Cynthias et Botryllus, provenant de la Charente-Inférieure (don de M. H. Dalmon). Vertébrés. — Toutes les classes sont représentées : a. Poissons. La plupart des exemplaires proviennent des côtes de France. M. A. Dollfus et G. Rey ont donné de nombreux et beaux spécimens delà Méditerranée. M. Wuitner a remis au Musée plusieurs spécimens remarquables de l’Océan. MM. Langlasséet Lambert ont donné divers poissons indigènes ou exotiques. Citons enfin parmi les donateurs MM. Loppé, Rollet, Rœderer, etc. Citons parmi les exemplaires représentés : une suite de Chetodons, des mers tropicales, un Diodon épineux, des Antilles, un Tétrodon, une Centrisque bécasse prise sur les côtes de Loire-Inférieure (les cap- tures océaniques de cette espèce sont très rares), etc... etc... Un cadre contient 20 moulages de poissons des mers de Chine, exé- cutés par les riverains de ce pays (don deM. Rroussy).- b. Batraciens. La collection est en voie de formation. Elle provient des dons de MM. Rollet, Dollfus etBrandt. Nous citerons deux beaux échantillons éé Axolotl. c. Beptiles. La collection comprend plusieurs espèces françaises et de beaux échantillons d’espèces exotiques. Les premières sont dues à MM. Rollet, Wuitner, Lepetit, Falhex, Joly de Brésillon, Langlassé. Les secondes sont dues àMM. Dollfus, Bourguignon, Laurent, Nourrit, Loppé, Montre, Brandt, Jolain. — 65 Citons, comme exemplaires curieux, le Caret, le Malacoclemys pseii- dogeographica , tortue des fleuves des États-Unis, un jeune Alligator, plusieurs Caméléons, VIguana dellcatissima, de Colombie, plusieurs beaux Serpents de l’Inde et de la Chine, le Rouleau, Tortrix scgtale, d’Amérique. d. Oiseaux. La collection ornithologique, commencée par MM. Mé- line et Lambert, s’est beaucoup accrue dernièrement. M. Boncenne nous a remis de belles peaux d’oiseaux d’Afrique; M. Langlassé a donné de nombreux spécimens divers, et M. H. Robert une suite d’oiseaux tués il y a quarante ans à Paris, et dont plusieurs ont absolu- ment disparu de la région. M. Rey nous a rapporté de nombreuses et rares espèces du midi de la France, et M. Loppé a remis au musée de nombreuses peaux d’oiseaux exotiques provenant surtout de Malaisie et de la Nouvelle-Guinée. Enfin, cette année même, M. Homberg, nous a donné une très belle suite d’oiseaux, provenant de la baie de Somme, supérieurement montés, et M. le professeur Oustalet nous a fait don d’une suite d’oiseaux exotiques, la plupart montés, pris parmi les doubles du Muséum de Paris. Divers autres donateurs ont également enrichi la collection : MM. Travieso, Guillou, Rœderer, Desmarets, Alix, etc... Citons quelques espèces curieuses. Parmi les Rapaces, la Buse pattue, la Chouette ketupu de Ceylan, le Moyen duc, le Scops, etc... Parmi les Perroquets, divers spécimens de belles espèces d’Asie, de Malaisie et d’Océanie (genres : Eclectus, Tanygnathus, Trichoglossus , Cacatua, Ngmphicus, Microglossus). Les Passereaux nous offrent de nombreuses espèces : le Picus macei, de l’Inde, le Crotophaga ani, d’Amérique centrale, le Scythrops, de Malaisie. Plusieurs Calaos, des Moluques et de la N^^®-Guinée. Le rare Guêpier, du sud de la France, plusieurs espèces de Martins-pêcheurs, d’Europe, de l’Inde, du Laos, de Malaisie, le Sooi-manga, du Sénégal. Le Coua de Madagascar, etc... L’absence de la gracieuse famille des oiseaux-mouches, est très re- grettable. Les Pigeons sont représentés par les genres Ptilopus et Carpopkaga, de Malaisie. Les Gallinacés présentent surtout des espèces françaises : le Faisan vulgaire, la Bartavelle, le Lagopède, etc... Les échassiers présentent de belles espèces d’Asie et de Malaisie, à côté de rares espèces françaises : VAvocette, le Flamand, de la Camar- gue, etc... Les Palmipèdes présentent une belle suite d’oiseaux de mer, grâce à MM. Homberg et G. Rey : Phalarope hypérboréen , Grèbes, Sternes, ANN. DE LEVALLOIS-PERRET. 5 — 66 Goélands, Mouettes, les Canards [tadorne, pilet, chipeaii, sif/teur, son- chet, niacreuse, etc...) ; VEider, le llarle huppé, le Guillemot à capuchon, le Pingouin. La Frégate des mers du sud et 2 Canards du Japon [Eu- netta formosa et Cegx galericulata) représentent les genres exotiques. Il n’y a aucun représentant de i’ordres des coureurs. La collection d’œufs de M. l’abbc Hue comprend de belles espèces exotiques [Casoar- Autruche, Grue d'Australie, etc. Celle de feu Tb. G o o s s en s comprenait de nombreux spécimens d’œufs d’oiseaux de nos pays. Il n’y a qu’un seul nid (don de M. Chevallier). C’est un nid d’hi- rondelle, édifié sur un vieux chapeau de feutre, oublié dans un grenier. e. Mammifères. Cette collection, l’une des moins complètes, ne pré- sente guère plus d’une vingtaine d’exemplaires. 11 y a cependant quel- ques espèces intéressantes à citer : Vespertilion sp. de Madagascar, la Roussette de Syrie, un beauCVm^ de Siam, le Tanrec de Madagascar, le Kangourou d’Aroë, de la N“^-Guinée. Les donateurs sont ; MM. A. Dollfus, Schmidt, Loppé, Lan- glassé, Desmarets. Les ordres suivants manquent absolument : Lémuriens, Ongulés, Siréniens, Cétacés, Monotrèmes. E. Anatomie comparée. G squelettes (2 de mammifères, 3 d’oiseaux, 1 de reptile). 30 crânes. 20 pièces préparations diverses. Les squelettes proviennent, de Malaisie sauf un; ce dernier est un squelette désarticulé de Chat domestique. Parmi les crânes nous citerons ceux de Hyène, Chacal, Chevrotain de Java, Cerf du Tonkin, Buffle du Tonkin, Sanglier,. Ara, Albatros, Tortue Caouanne. Les pièces diverses consistent en dents de Scie Pristis-antiquorum, dents d' Eléphants , défenses de Bahiroussa, capsule auditive de Baléno- ptère. Les préparations sont au nombre de 3 : la splanchnologie du Moineau, une préparation de la langue du Pic et un moulage de l’a- natomie du Nautile. Il y a également quelques cas tératologiques [Poulets opodyme et lié- téradelphe) et quelques exemplaires de calculs vésicaux ou biliaires et d’égagropiles. Les donateurs sont : M"^® V'® Robert, MM. D‘’ Tariote, Loppé, Maurice Royer, Rollet, H. Dalmon, Langlassé, Falconnier, Stuer, Christen, Schonfelds, E. et P. Laurent, etc... — 67 — F. Anthropologie. 350 pièces environ d’Ethnologie, Ethnographie et Palelhnographic. a. Ethnologie. Crânes d’Allemand, de Romaine, de Pompéi, de trois Indo-Chinois, d’un Égyptien de Thèbes, d’un Péruvien d’Ancon. h. Ethnographie. Les collections consistent en armes, jeux, vête- ments, ustensiles de cuisine ou de toilette. Certaines régions sont bien représentées. Grâce à M. Boncenne, le Dahomey forme un ensemble remarquable. M. E. Wuitnor a donné de beaux et rares spécimens provenant de ses voyages autour du monde. MM. A. Dollfus, Lan- glassé et M. Gambey nous ont remis de nombreuses pièces de toutes provenances. V'"' Robert nous a remis de très beaux spé- cimens d’armes provenant du Tonkin, et M. Falconnier plusieurs armes du Laos. Les capitaines Constancia et Armentier nous ont donné de très beaux objets africains. Les pays représentés sont les suivants : Europe : Bretagne, Italie, Islande. Afrique ; Algérie, Maroc, Soudan, Oubanghi, Dahomey, pays des Ço- malis, Madagascar. Asie : Tonkin, Laos, Chine. Océanie : Calédonie. Amérique *. Groenland, Canada, États-Unis, Antilles, Colombie, Brésil. Une série de photographies et de gravures complète ces séries. c. Palethnologie. 11 y a un assez grand nombre de pièces de tous les étages du néolithique et du paléolithique, et plusieurs échantillons de choix (')• Malheureusement l’âge du bronze et l’âge du fer font dé- faut. Quelques pièces d’archéologie terminent la collection. Les donateurs principaux sont : M“®^ V'® Robert, V'® Ardouin , MM. Boncenne, Armentier, Constancia, Wuitner, Rollet, A. Dollfus, Gambey, Langlassé, Demont, Pérot, Loppé, A. de Mortillet, Bastien, V. Leroy, etc... G. Bibliothèque. Jusqu’en 1899, la bibliothèque resta stationnaire. Depuis cetle époque, elle s’est beaucoup accrue et elle compte actuellement plus de 1300 volumes et brochures, dont quelques-uns sont très rares. Un ca- talogue très sérieux en a été dressé par M. Maurice Royer, qui en a a commencé la publication dans les Annales de la Société. (1) Voir H. Rollet : Sur quelques objets de notre collection préhistorique. A7in. Ass. tSat. Lev. -Perret, V, 1899. — 68 — La bibliothèque contient un grand nombre de volumes donnés géné- reusement par leurs auteurs. Les échanges des Annales avec d’autres recueils périodiques, donnent à la bibliothèque, chaque année, des recueils très importants, comme le bulletin scientifique de M. le pro- fesseur A. Giard. Les principaux donateurs sont : Go os sens, Mau- boussin, MM. abbé Hue, A. Dollfus, Prof. Giard, Langlassé, Donckier de Donceel, Gadeau de Kerville, Nibelle, de Gaulle, Loppé, E. Simon, G. et P. de Mortillet, Ministère de l’Instruction publique. Bouvet, D*’ Pennetier, H. Léveillé, Maurice Royer, J. Clermont, etc. NÉCROLOGIE Notice sur Adolphe Gillot par G. Rey. Une épreuve cruelle nous était réservée cette année. La perte de notre collègue et ami Adolphe Gillot, si prématurément ravi à l’af- fection des siens, devait nous frapper comme un deuil de famille. Pendant son séjour trop court parmi nous, il a été l’artisan le plus actif de l’aménagement de nos collections sociales, et nous a donné des témoignages manifestes de son noble désintéressement et de sa loyale amitié. Avec une bonne humeur constante, il a mis en toutes circonstances son talent professionnel au service de la Société et ne s’est jamais dérobé que devant les remerciements qui lui étaient adressés. Des relations anciennes m’avaient révélé les hautes qualités de son caractère, et j’avais été heureux de le présenter dans un cercle d’amis éprouvés. Le pieux souvenir qu’il a laissé, atteste la place qu’il oc- cupait dans notre estime et dans notre alïection. En me déléguant, le jour des obsèques, pour adresser un dernier adieu à notre regretté collègue, l’Association des Naturalistes n’a pas entendu exprimer seulement sa profonde gratitude pour le bienfait d’une collaboration si précieuse et si dévouée : nous avions aussi à rendre un suprême hommage à la dignité d’un ami sans reproche qui laisse derrière lui l’exemple des vertus familiales et de la plus louable abnégation. CiTALO&UE DE LA. BIBLIOTHÈQUE [Suite.) C. OISEAUX. Chenu, Oiseaux. Desloges, Manuel de l’Oiseleur. Deyrolle (Em.), Oiseaux, Hist. nat. Fr. 3® p., don de M. le Ministre de r Instruction publique. Gadeau de Kerville, De la reproduction de la perruche soleil.* Id., Note sur un hybride bigénère de pigeon domestique et de tourterelle à collier.* Id., Le lamprocoliou chalybé.* Id., Sur les moyens employés par les oiseaux pour se faire com- prendre de l’homme.* Id., Les jeux des oiseaux. Id., Note sur un nouvel hybride de pigeon domestique et de tourterelle à collier.* Lesson (R. P.), Manuel d’Ornithologie ou description des genres et des principales espèces d’Oiseaux. Morin (M.), Oiseaux de proie. / Nibelle (Maurice), Note sur le Tinamou roux, Rhynchotus rufes- cens [de Spix].* Percheron (Gaston), Les oiseaux de la basse-cour. Raspail (Xavier), Les légendes sur le coucou.* Id., Le lérot et son rôle dans la diminution des oiseaux.* Id., Sur l’établissement anormal de qq. nids de passereaux.* Id., L’alouette au point de vue de son utilité et de sa destruc- tion.* Id., La diminution des oiseaux en 1897.* Id., La légende de l’hibernation des hirondelles.* Id., Cérémonies de secondes noces chez les Garruliens.* Id., Le martinet [Crypselus Apus) posé à terre peut-il prendre son vol? Id., Durée de l’incubation et de l’éducation des jeunes chez le Bruant Zizi.* Id., Le chant matinal du merle noir.* Id., Sur les moyens employés par les oiseaux pour se faire com- prendre de l’homme. Raspail (Xavier), Durée de l’incubation et de l’éducation des jeunes dans le nid, chez le Butalis gris* Id.. Observations sur la durée de l’incubation et de l’éducalion des jeunes dans le nid, chez quelques oiseaux.* Id., Durée de l’incubation et de l’éducation des jeunes dans le nid, chez le Moucbet chanteur.* Id., Existe-t-il deux espèces d’Eiïarvate?* D. POISSONS. Carbonnier (Pierre), Rapport et Observations sur l’aquarium d’eau douce du Trocadéro. de Fréminville, Notice sur une nouv. esp. de poisson appartenant au genre Cestmcioii de Cuvier. Jourdier (Aug.), La pisciculture et la production des sangsues. Millet (C.), Les poissons. Moreau (D" Émile), Manuel d’ichtyologie française. Pizzetta, L’aquarium d’eau douce, d’eau de mer. Sonnini, Hist. nat. gén. et partie, des poissons. Vachal, Tableau synoptique des genres et espèces de Poissons d’eau douce vivant en France. E. REPTILES, BATRACIENS. Brehm, Les reptiles et batraciens, don Coossens. Daiidin (F. M.), Hist. nat. gén. et partie, des reptiles. Duméril (Aug.), Descript. des reptiles nouv. ou imparf. connus de la colléct. du Muséum d’Hist. naturelle. de Fréminville, Considérations générales sur les mœurs et les ha- bitudes des serpents. Gadeau de Kerville, Note sur la découverte du Pélodyte ponctué dans la Seine-Inférieure.* Oranger (Albert), Reptiles, Batraciens, Hist. nat. Fr., ¥ p. Lacépède (C^^" de), Hist. nat. des quadrupèdes ovipares et des serpents. Lataste (Fernand), Sur la classif. des batrac. anoures, à propos du syst. proposé par le D‘‘ R. Blanchard. Id., Réplique à la réponse de M. Blanchard, à propos de la clas- sif. des batrac. anoures. Id., Sur l’article de M. Spengel : « Das Spiraculum der Bom- binator-larven » . Olivier (E.), Les serpents du Nord de l’Afrique.* Seoane (Victor Lopez), Nouv. esp. de batrac. anoure des îles Phi- lippines. — 71 — F. MOLLUSQUES. Dautzenberg (Ph.), Récoltes malacologiques de M. le capit. E. Dorr dans le Haut Sénégal et le Soudan français de 1886 à 1889. Id., Une excursion malacologique à St-Lunaire et aux environs. Id., Récoltes malacologiques de M. l’abbé Guilleret aux îles Ca- naries et au Sénégal en janvier 1890. Dautzenberg (Ph.) et Hammonville (L. de), Descript. d’esp. nouv. de coquilles du Tonkin et observ. sur quelques autres mol- lusques de cette région. Denys-Monfort, Hist. nat. génér. et part, des Mollusques. Granger (A.), Mollusques, Hist. nat. Fr., p., don de M. le Ministre de rinstruction publique. Id., Mollusques, Tuniciers, Bryozoaires, Hist. nat. Fr., 7® p. Lallemand (Ch.), Cat. des mollusques terrestres et fluviatiles d’Alger. Sander Rang, Manuel de l’hist. nat. des Moll, et de leurs coquilles. G. VERS, EGHINODERMES, CŒLENTÉRÉS, PROTOZOAIRES. Girard (Jules), Le monde microscopique des eaux. Pomel, Revue des échinodermes et de leur classificat. pour servir d’introduct. à l’étude des fossiles. Pritchard, Trois cents animalcules infusoires dessinés à l’aide du mi- croscope. IV. — A. ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE. Acloque (A.), Faune de France. André (Ed.), Les parasites et les maladies de la vigne. d’Antessanty, Quelques insectes ànLonicera xijlosteum.* de la Blanchère, Les ravageurs des forêts. Breyer (D‘), Des espèces monomorphes et de la parthénogénèse chez les insectes. Chenu, Annelés. Decaux, Les principaux ennemis des rosiers, leurs mœurs et moyens de les combattre. Id., Insectes nuisibles à l’horticulture. Id., Sur les noix véreuses; quelques considérations sur les in- sectes parasites utiles, possibilité de les propager. Id., Étude sur les insectes nuisibles recueillis à l’Exposit. uni- verselle, moyen de les détruire. Id., Destruct. ration, des ins. qui attaquent les arbres fruitiers, — 72 par remploi simull. des msecücides, des ins. auxiliaires, et la propagat. et l’élev. de leurs ennemis naturels (les parasites). Decaiix, Étude sur quelques ins. nuis, aux cultures potagères, VA- crolepki assectella et Crioceris asparagi et punctata. Pro- cédés de destruction, don Doncldcr de Donceel. Dillon (A.), Abrégé d’Entomologie appliquée. Fairmaire et Berce, Guide de l’amateur d’insectes, 3® édit. Figuier (Louis), Les insectes. Gadeau de Kerville, Les insectes phosphorescents.* Id., Extr. des P. V. du Comité d’Entom., 1882, 1884.* Id., Simples observations sur l’utilité de la radiographie dans les travaux entomologiques.* Géhin, Notes pour servir à l’hist. des ins. nuis, du dép. delà Moselle, Insect. qui attaquent les poiriers. Girard (Maurice), Les métamorphoses des insectes. Id., Nouvelles notices entomologiques, 2® S‘®. Id., Traité élémentaire d’Entomologie, t. 1, III. Id., Les insectes utiles et les insectes nuisibles. Jekel, Fahricia entomologica, don Donclier de Donceel. Laboulbène, Rapp. fait à la Soc. ent. Fr. sur la sess. extraord. tenue à Grenoble au mois de juillet 1858. Lambertie (Maurice), Notes entomologiques.* Larbalétrier (A.), Les insectes utiles et nuisibles. Latreille, Hist. nat. gén. et partie, des Crustacés et des Insectes. Lucante (A.) et Mestre (G.), Une chasse dans les cavernes. Méquignon (Aug.), La chasse à domicile.* Noël (Paul), Les ennemis du poirier. Pie (Maurice), Espèces ou variétés omises ou incomprises.* Roguier (J.), Note sur une localité peu connue des envif. de Paris.* Wallès (A.), Rapp. sur l’Entomol. tiré de l’Exposit. des insectes utiles et des insectes nuisibles, de 1891. B. LÉPIDOPTÈRES. Barthélemy (A.), Recherches d’anatomie et de physiologie générales, sur la classe des Lépidoptères pour servir à l’hist. des métamorpho- ses, don Goossens. Berce, Lépidoptères. Id., Catalogue méthod. des Lépidoptères de France. Boisduval, Considérations sur les Lépidoptères, don Goossens. Id., Voyage de découvertes de l’Astrolabe, P’® p.. Lépidoptères, don Goossens. — 73 Boullenois, Conseils aux nouveaux éducateurs de vers à soie. Chenu, Papillons diurnes, papillons nocturnes; Tables génér. Donckier de Donceel, Descript. de deux aber. de Vanessa urticœ L. Donzel (Hugues), Notice entomol. sur les environs de Digne, et quelques points des Basses-Alpes, don Goossens. Duponchel, Cat. des Lépid. d’Europe, distribué en familles, tribus et genres, don Gossens. Dupont, Les Procrines de la Normandie, don Nibelle. Foucart (Alfred), Catal. méthod. et raisonné des Lépidopt. des en- virons de Douai, don Goossens. Gadeau de Kerville, Note sur l’albinisme imparfait unilatéral chez les Lépidoptères.'^' Id., L’accouplement des Lépidoptères.* Girard (Maurice), Les auxiliaires du ver à soie, Id., Note de sériciculture, don DoncMer de Donceel. Goossens (Th.), Description de chenilles d'Eupithacia.'^ Id., Des variations chez les chenilles.* . Id., Sur les ravages des chenilles du g. Amphydasi/s.^ Id., Des chenilles vésicantes.* Id., Les œufs des Lépidoptères.* Id., Tableau analytiq. des chenilles de ma collection.* Id., Des chenilles urticantes et quelques considérations sur Puti- lité des œufs pour la classification.* Id., Les pattes des Chenilles.* Id., Notice sur la préparation des chenilles.* Id., Obs. sur la chenille de VAglossa cuprealis.* Id., Expériences sur la reproduction consanguine de Lasiocampa pini.^ Id., Note sur le méconium des papillons.* Id., Sur les pattes membraneuses des chenilles.* Id., De la corne chez les Sphingidœ.^ Id., Simple note.* Id., Observât, sur la Gortyna fîavago. Guénée (A.), Notice sur divers Lépidoptères du musée de Ge- nève. Guérin Méneville, Sur les progrès de la culture de l’ailanteet de l’é- ducation du ver à soie {Bombyx cynthia) que fon élève sur ce végé- tal, don Donckier de Donceel. Kronhelm, Lepidopterologische Notizen, don Donckier de Donceel. Lambertie (Maurice), Note sur un cas d’hermaphroditisme chez une Argynnis Pandora S c h o f f .* 74 — Lambrichs et Donckier de Donceel, Descrip. de quelques aberra- tions du genre Vanesse.^' Le Cerf (F.), Hist. naturelle de Sesia chrijsidiformis Id.. Note sur quelques aberrations de Lépidoptères * Id Note sur quelques variations de Zygoena tranmlpina Esp. var. Astragali Bkli., aux environs de Paris* Id., Descrip. d’une aberrat. de Melanargia Galatheji ç L.* Id.’ Note sur une var. de Lycaena Cyllanis Rott.* L. D. Hist. nat. des papillons, suivie de la chasse aux pap ut autres insectes Le Roi (M, G.), Cat. des Lépidopt. du dép. du fiord, don Goossens. Lucas (H.), Remarques surl’ÜTOHî'a riphaeus, lépid. chelimopt. delà tribu des Uraniens, don Goossens. Maindron (Maurice), Les papillons. ^ Maurice (Ch.), Des larves aquatiques dans les différents groupes de Lépidoptères. , -i, • Minière, Iconographie et descript. de six espèces de chenilles médités, des env. de Cannes, avec leurs pap. à peine connus. Noël (Paul), Vie et mœurs des Lépidoptères du genre \anessa. de la Seine-Inférieure, don Goossens. de l’Orza, Les Lépidoptères japonais de la grande exposit. univers. de 1867, don Goossens. ^ Rollet (Henri), Catalogue de la collect. Goossens, précédé dune notice sur la vie et les œuvres de cet entomologiste. ' Sandberg, Beobachtung üb. Metamorph. der arktischen Falter, don Donckier de Donceel. Schoyen, Ub. die Gruppe Argus- Aegon desGenus Lycaena, don Donc- kier de Donceel. Scudder (H.), Note sur l’œuf et le jeune âge de la chenille dAeneis aello. C. COLÉOPTÈRES. Abeille de Perrin, Notes entomologiques, don de Gaulle. Id., Nouveaux Coléoptères français, don de Gaulle. Id., Append. n° 1 au catal. des Coléopt. du Gers et du Lot-et- Garonne. Allard, Mélanges entomologiques, don Donckier de Donceel. d’Antessanty, Catal. des Cryptocéphales de l’Aube.* Id., Rhyncophores de l’Amériq. au Nord du Mexique.* Bedel, Coléopt. du bassin de la Seine, Carnivora, Rhyncophores, don Goossens. - Belon, Sur un petit g^’oupe de Corticaria propres à la Nouvelle-Zé- lande, don Donkier de Donceel. Id., Notes synon. sur qq. Lathrididae de la N'^^-Zélande, don Donckier de Donceel. Brisout de Barneville, Nouv. tableau des Acnlles, avec la descript. de deux nouv. esp. et celle de VOrchester Qiiedenfeltii Gerhard, don de Gaulle. ,de Chaudoir, Descrip. de Carabiques nouveaux, don de Gaulle. Chenu, Coléoptères, Tables de ce volume. Chevrolat, Essai monographique du genre Peridînetus, don Donckier de Donceel. Clermont (J.), Capture d’Hippodamia 7-maculata Degeer.'^' Id., Sur la distribution géographique des Amphimallus jpjgialis Muls. et pmi Oliv. Id., Excursion du 5 juillet 1903 à Carnelle et à Prestes.* Coquerel (D^’ Ch.), Faune de Bourbon, Coléopt., don de Gaulle. Dehlern de Larcenne (abbé), Cat. des Coléopt. du Gers et du Lot- et-Garonne, 3® p. : Clavicornes. Dohrn, Catal. Coleopterorum Europæ, don Goossens. Donckier de Donceel, Cat. systém. des Hispides.* Id., Descript. d’un Mormolyce nouveau.* Id., Note sur le Bolbotritus Bainesi Bâtes.* Fairmaire, Coléoptères, H. N. F. Fauvel, Faune gallo-rhénane ou Species des Insectes, t. I, Coléoptè- res, don Goossens. Id., Staphylinides, don Goossens. Foudras, Coléopt. de France : Altisides, don J. Magnin. François (Ph.), Sur divers Géotrupes du sous-genre Thorectes.^ Gadeau de Kerville, L’accouplement des Coléoptères.* Id,, Évolution et biologie des Bagous binodulus et Galerucella nymphae. Girard (Maurice), Note sur un insecte très nuisible aux poiriers. Jekel, Note sur les genres Peribleptus S ch., Paipalesonius S ch., et PaipalejBiorus Jeckel, don Donckier de Donceel. Id., Note sur le genre Pterygomus, don Donckier de Donceel. Id., Coleoptera Jekeliana, don Donckier de Donceel. Laboulbène, Histoire des métamorphoses du Gyinnetron canipa- nulae. de Marseul, Catal. Coléopt. Europæ et confmium. Id., Descript. d’esp. nouv. de Buprestides et d’un Histéride du genre Carcinops, don de Gaulle. — 76 — Méquignon (Aug.), Capture de trois Coléoptères.* Id., Capt. de Coléoptères dans la région parisienne.* Id., Contribution à la faune du bassin de la Seine.* Mulsant, Hist. nat. Coléopt. France, Mollipeniies, Peclinipèdes, An- gustipennes, Latigènes, don J. Magnin. Mulsant et Rey, Angusticolles et Diversipalpes, don J. Magnin. Olivier (Ernest), Contrib. à l’élude des Lampyrides.* Id., Cat. synon. et syst. des esp. de Luciolaet genres voisins.* Id., Descript. d’un Lampyris nouveau d’Algérie.* Id., Lampyrides nouveaux ou peu connus, 3 mém.* Id., Lampyrides nouveaux du Musée de Bruxelles.* Id., Lampyrides rapportés des îles Battu par Raap.* Id., Les Lampyrides d’Olivier dans l’Entomologie et l’Ency- clopédie méthodique.* Id., Voyage de M. E. Simon au Vénézuéla, Lampyrides.* Id., Descript. de nouv. esp. de Lampyrü du Musée de Tring.* Id., Lampyrides capturés au Paraguay par le Bobls.* Id., Les Lampyrides des Antilles.* Id., Lampyrides rapportés de Birmanie par M. L. Fea.* Id., Nouv. esp. de Lampyride récoltée par L. Fea.* Id., Descript. d’esp. nouv. de Lampyrides.* Id., La Chrysomèle des pommes de terre.* Id., Coléopt. Lampyrides recueillis aux environs de Tokio, par M. le D^ Harmand.* Id., Coléopt! Lampyrides capturés à Dardjilling, par M. le D'' Har- mand.* Id., Les Lampyrides typiques du Muséum.* Portevin (G.), Notes sur quelques Choléviens du Muséum.* Id., Remarques sur les Nécrophages du Muséum, et descript. d’espèces nouvelles.* Id., Clavicornes nouveaux du groupe des Nécrophages.* Raspail (Xavier), Le hanneton en 1901.* Id., Obs. complém. sur la ponte et les mœurs du hanneton.* Id., Le hanneton au point de vue de sa progression dans les an- nées intermédiaires de ses cycles.* Reiche, Examen rapide de quelques pages du catalogue des Coléo ptères d’Europe in Schaum, don de Gaulle. Royer (Maurice), Note sur la capt. de Rhynchites giganteus.^ M. R. (A suivre.) LISTE DES MEMBRES DE L’ASSOCIATION Juin Décembre Mars Ayril 1884 Janvier 1887 au 31 décembre 1904. Membres d’honneur. 1886 GOOSSEXS (Th.), t, membre de la Société ento- mologicjuc de France, membre bienfaiteur de l’AssociatioiT. 1887 MM. 1888 1896 1897 1898 1900 1900 1901 1904 Parisse (E.), P I., ingénieur des Arts et Manu- factures, 6, rue Deguerry, Paris. Foucart (G.), Il I., ingénieur des Arts et Manu- factures, explorateur de Madagascar, 3, rue Fournial, Paris. Hue (l’abbé), lauréat de l’InstUut, correspondant du Muséum, membre de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 104, rue Cormeille, Levallois-Perret. Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, membre de la Société zoo- logique de France, 35, rue Pierre-Charron, Paris. Bertillon (D^’ J.), || L, 26, avenue Marceau, Paris. Rambaud, O. ancien sénateur, membre de l’Institut, ancien ministre de l’Instruction pu- blique, 76, rue d’Assas, Paris. Lapparenï (A. de), membre de l’Institut, 3, rue de Tilsitt, Paris. Rollet (H.), fondateur de l’Association, 32, rue Raspail, Levallois-Perret. Simon (Eugène) || A., membre honoraire de la Société entomologique de France, 16, villa Saïd, Paris. Lambert (E.), || L, pharmacien de Reclasse, ex- interne des hôpitaux de Paris, ancien prési- dent de l’Association des Naturalistes et de l’Association polytechnique, 263, rue Saint- Denis, Courbevoie. Membres participants. Août 1884 MM. Desmareïs (A.), fondateur, 61, rue Vallier, Le- vallois-Perret. — 1887 Grimault (A.), 84, rue Cormeille, Levallois- Perret. Décembre — ^ Mas, 52, rue Marjolin, Levallois-Perret. — — Morin (A.), 81, rue du Mesnil, Asnières. Jaii’vier 1889 Lespagnol, P a., 63, rue de Gourcelles, Leval- lois-Perret. Avril — Méline (V.),’23, rue de Colombes, Asnières. Janvier 1892 Legrain, 20, place Ghaptal, Levallois-Perret. Juillet — Bordet (E.), P A., secrétaire de la Mairie du Pré-Saint-Gervais. Août 1894 Wüitner (E.), 103, rue Victor-Hugo, Levallois- Perret. Janvier 1897 Demont, pharmacien de P® classe, professeur de l’Association polytechnique, 77, rue Grave!, Levallois-Perret. Février Hypolite, pharmacien de P’® classe, ingénieur agronome, 26, rue des Frères-Herbert, Leval- lois-Perret. Décembre — Gibart, pharmacien, 42, rue Victor-Hugo, Le- vallois-Perret. Février 1898 Guir (Gustave), 95, rue Fazillau, Levallois-Perret. Mai — Boncenne, P I., professeur au lycée Voltaire, 4, place de la République, Levallois-Perret. Juin \ Le Cerf (F.), membre de la Société entomologi- que de France, 8, rue Hoche, Levallois-Perret. Juillet — I^ENNERTZ (D'), 46, boulevard Péreire, Paris. — — Maybon (Léon), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. Octobre Rey (G.), P a., professeur de l’Association poly- technique, membre de la Société entomologique de France, 38, rue Lannois, Levallois-Perret. Novembre 1898 MM. Lebouchard, 46, rue de Gourcelles, Levallois- Perret. — — WuiTNER (E.) fils, 105, rue Victor-Hugo, Leval- lois-Perret. Mai 1899 Barry (E.), 6 bis, rue Poccard, Levallois-Perret. — 79 Mai Juin Juillet Septembre Décembre Janvier Février Mars Juin Octobre' Décembre Mars 1899 MM. Royer (Maurice), interne de l’hop. N.-D. du Perpé- tuel Secours, sccrét.-adj. de la Société entoino- logique de France, membre des Sociétés fran- çaise d’Entomologie et académique de l’Aube, 55 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. — Petit, Chef de Service à la G'® des Chemins de fer de l’Ouest, 23, rue Gravel, Levallois-Perret. — Demoussy, P a., ingénieur chimiste, professeur de l’Association polytechnique, 28, rue de Chartres, Neuilly-sur-Seine. — Huyghe (F.), 79, rue Gravel, Levallois-Pe.rret. — Passera, professeur de l’Association polytech- nique, 35 bis, rue Rivay, Levallois-Perret. 1900 Dumont (André), l,rue Carnot, Levallois-Perret. — Rerlincoürt, professeur de l’Association poly- technique, 1, rue Neuve de Villiers, Levallois- Perret. — Dumont (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, préparateur des Conférences * de l’Association polytechnique, 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Perrin, 6, rue de Rois-Châtel, Villemomble (Seine). — Dumont (Maurice), publiciste, 1, rue Carnot, Le- vallois-Perret. — Fauconnier (Georges), 46 bis, boulevard Bineau, Neuilly-sur-Seine. — Pelloux, 2, rue Jacob, Paris. — Dupont, 48, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. — Trézel, conseiller général de la Seine, conseiller municipal de Levallois-Perret, 3, rue Trézel prolongée, Levallois-Perret. 1901 LoppÉ (Étienne), étudiant en médecine, membre des Sociétés d’Études scientifiques d’Angers, et d’Études des Hautes-Alpes, 240, rue de Vaugirard, Paris. — Magel (G.), chirurgien-dentiste, 5, rue Lebon, Paris. — Chapuis, 63, rue des Arts, Levallois-Perret. — Dumont (Ch.), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. — Langrognet, 20, rue de Neuilly, Clichy. Avril Mai Juillet Août Octobre Avril Juillet Octobre Novembre Décembre Février Juillet — 80 — 1901 MM. Chivot, directeur d’école primaire, 4o, rue Fromont, Levallois-Perret. — Roy, pharmacien de 1^*^ classe, place Chaptal, 22, Levallois-Perret. — Simon (F.), 97, rue Chevalier, Levallois-Perret. — Rogé (V.), Il, rue Lebon, Paris. — Wegscheider, 8, rue Voltaire, Levallois-Perret. — Laroche, 18, rue Gravel, Levallois-Perret. — La Jaille (Marquis de), 102, rue Richelieu, Paris. 1902 Homberg (Rodolphe), membre de la Société en- tomologique de France, 36, rue Blanche, Pa- ris. — Clermont (Joseph), membre des Sociétés ento- mologique de France et française d’Rntomo- logie, 19, rue Rollin, Paris. — Vautier (A.), attaché à la bibliothèque du Mu- séum, représentant de Sociedad de Historia ncitural do Madrid, 1, avenue des Gobelins, Paris. — Leleux (E.), 2, rue Fouquet, Levallois-Perret. — Jacquemin (F.), 27, rue du Bois, Levallois-Perret. — Roguier (Jacques), membre de la Société ento- mologlque de France, 167, route de Flandre, Aubervilliers. — SoLAcoLu (D^ Th.), licencié ès sciences, 3, rue Casimir-Delavigne, Paris. — Millet (M.), 29, rue Chanzy, Asnières. — Pesghet (Raymond), membre de la Société en- tomologique de France, 11, rue Delouvain, Paris. — Chabanaud (Paul), secrétaire de la Société en- tomologique de France, 48, rue d’Ulm, Paris. — Dessolle (Louis) p A., conseiller municipal, ingénieur civil, 19, rue Fromont, Levallois- Perret. 1903 Chopard (Lucien), membre de la Société ento- mologique de France, 98, boulevard St-Ger- main, Paris. — Lambert (Célestin), 66 his, rue Voltaire, Leval- lois-Perret. 81 — Juillet Août Octobre NoYembre Décembre ANN. 1903 MM. Raguet (Victor), 164, avenue de Suffren, Paris. — Benoist (Georges), 10, rue Fromont, Levallois- Perret. — Royer (Henri), pharmacien de classe, 28, rue Poccard, Levallois-Perret. — Dumont (Constantin), membre de la Société en- tomologique de France, 126, boulevard St- Germain, Paris. — Seînguerlet (Édouard) || A., publiciste, 178, rue du Faubourg- St-Honoré, Paris. — François (Ph.), docteur ès sciences, chef des travaux pratiques à la Sorbonne, membre des Sociétés de Biologie, zoologique et entomolo- gique de France, 20, rue des Fossés-St-Jac- ques, Paris. — Lahaussois (Charles), avocat, trésorier de la So- ciété entomologique de France, 2, rue de la Planche, Paris. — Gaulle (Jules de), membre des Sociétés zoolo- gique et entomologique de France, 41, rue de Vaugirard, Paris. Patier (Jean), 26, rue Rivay, Levallois-Perret. — Porte, ingénieur civil, 19 ter, rue Rivay, Le- vallois-Perret. — Fessard (René), 60, rue Cortambert, Paris. — Nouailhat (Paul), 79, rue Voltaire, Levallois- Perret. — Grouvelle (Philippe), secrétaire-adjoint de la Société entomologique de France, membre de la Société française d’Entomologie, 69, rue de Gergovie, Paris. — Ricoux (D"' Léon), membre de l’Association fran- çaise pour l’avancement des Sciences, 3 his, rue Vallier, Levallois-Perret. — Jacquot (Gustave), 8 his, rue Parchappe, Bois- Colombes. — Borel (Paul), publiciste, 60 ter, rue Danton, Paris. — Guichard, membre de la Société entomologique de France, 17, rue de Ranelagh, Paris. DE LEVALLOIS-PERRET. ' O — 82 — Décembre Janvier Mars Avril Juin Juillet Septembre Novembre 1903 MM. Pelletier, membre de la Société entomologique de France, 24, rue Mayet, Paris. — ■ Spiral (Henri), membre des Amateurs du Nord de la Meuse, 85, boulevard Port-Royal, Paris. — Catrou (René), licencié en droit, commissaire de police, 77 bis, me Voltaire, Levallois-Perret. — Turgan (Louis), ingénieur civil, 7, place Males- herbes, Paris. 1904 Bouvier (E.-L.) || I., membre de l’Institut, professeur d’Entomologie au Muséum d’His- toire naturelle, 39, rue Claude-Bernard, Paris. — Desbordes (Henri), A., chef de bureau au ministère des Travaux publics, membre de la Société entomologique de France, 93, rue du Bac, Paris. — Daguii^ (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, 19, avenue d’Orléans, Paris. — Aldin (André d’), assistant de la Société ento- mologique de France, 38, rue St-Sulpice, Paris. — Jeannel (René), interne des hôpitaux de Paris, membre de la Société entomologique de France, hospice de Bicêtre. — Peyrot Desgachons (Albert), licencié en droit, secrétaire du commissariat, 41, rue Rivay, Levallois-PeiTet. — VuiLLiER (A.), 47, rue Cannois, Levallois-Perret. — Dessalle (Louis), 2, rue Boutarel, Paris. — Donckier de Donceel (Henri) , membre de la Société entomologique de France, 40, avenue d’Orléans, Paris. — Tambour (J.), 27, rue de Cherbourg, Nanterre. — Mantion (Léon), 75, rue Voltaire, Levallois- Perret. — Henry (Émile), 28, rue du Marché, Levallois- Perret. — ScHEY (Henri), ^ M. A., membre de la Société entomologique de France, 8, avenue du Bois de Boulogne, Paris. — Charles (Georges), 46, rue Cannois, Levallois- Perret. — Bordet (Louis), 36, rue Carnot, Levallois-Perret. Novembre 1904 MM. Derrien (Alexandre), 6o, rue Carnot, Levallois- Perret. — — Falhex (Camille), 36, rue des Frères-Herbert, Levallois-Perret. Décembre — Guillon (André), membres des Sociétés préhis- torique de France et d’Excursions scienti- fiques, 6, rue Valentin Haüy, Paris. — — Le Maire (André), membre des Sociétés préhis- torique de France et d’Excursions scienti- fiques, 143, boulevard St-Michel, Paris. — — Saintagne (H.), 85, rue Voltaire, Levallois-Per- ret. Membres honoraires (^). Juillet 1903 MM. Lambertie (Maurice), membre des Sociétés Lin- néenne de Bordeaux, d’Horticulture de la Gi- ronde et entomologique de France, 42, cours du Chapeau Rouge, Bordeaux. — — Nibelle (Maurice), membre des Sociétés ento- mologique de France et des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 9, rue des Arsins, Rouen. Décembre Méqüignon (Aug.), licencié ès lettres, membre de la Société entomologique de France, châ- teau de la Cloutière, Perrusson (Indre-et- Loire). — — Brune AU (Louis), juge d’instruction, membre des Sociétés d’Histoire naturelle des Ardennes et de Sciences naturelles de la Haute-Marne, Montmédy (Meuse). Avril 1904 Rangoni (D'’ Marquis Guiseppe), membre des Sociétés entomologiques de France et d’Italie, française d’Entomologie et de l’Association des Naturalistes de Modena, Modena, Italie. — — - Portevin (Henry), membre de la Société ento- mologique de France, 12, rue de l’Horloge, Évreux. 1. Par décision de l’Assemblée générale du 9 juillet 1903, les membres ré- sidant hors du département de la Seine prennent le titre honoraires. Ces membres paient une cotisation réduite de six francs (Art. 7 des Statuts). — 84 — Avril 1904 MM. Portevin (Gaston), membre de la Société ento- mologique de France, à la Poterie, Évreux. — — Bailliot (D^ Marcel), IJ A., membre de la Société entomologique de France, 114, boulevard Heurteloup, Tours. — — SÉRULLAz (Victor), château dTvours, Irigny (Rhône). — — Mayet (Valéry), || A., ^ M. A., professeur de Zoologie, à l’École d’Agriculture, 35, rue de rUniversité, Montpellier. — — Bugnion (D^ Edouard), professeur d’Anatomie et d’Embryologie à PUniversité, Mont-Olivet, près Lausanne (Suisse). — — Le Moult (Eugène), à Cayenne (Guyane). Membres correspondants. 1888 MM. Ra vanne, instituteur, à Noyers (Eure). — Groult (E.), contrôleur principal de l’exploitation des Che- mins de fer économiques des Charentes, rue Pasteur, à Marennes (Charente-Inf.). 1889 Arrault, père et füs, à Ferrière (Loiret). 1890 Dalleine, à Ormoy-la-Rivière (Seine-et-Oise). — Dalleine (G.), 6, rue Lemercier, à Pontoise (Seine-et-Oise). 1893 Bouvet (G.), IJ A., directeur du Jardin des Plantes et du Muséum d’histoire naturelle, président de la Société d’é- tudes scientifiques, 32, rue Lenepveu, à Angers (Maine- et-Loire). — Glachant (G.), 5 M. A., fondateur de la Société d’Horti- culture de Sens, à Voutenay (Yonne). — Le Moult, J O. M. A., chef des travaux pénitentiaires, à Cayenne (Guyane). 1896 Rembges, à Santiago (Chili). — Ormières (M.), Il A., à Arcachon (Gironde). 1897 Gustin (D’' P.), Il A., à Noirmoutiers (Vendée). 1898 Goux (F.), Il A., secrétaire général de la Société d’agri- culture et d’horticulture de l’arrondissement de Pontoise, à Pontoise (Seine-et-Oise). — Peyrot (A.), professeur au Lycée de Saint- Cyr-lès-Tours (Indre-et-Loire). — Rey (E.), 97, rue Carnot, à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne). 85 — 1898 MM. Démangé, à Hanoï (Tonkin). 1899 Raspail (Xavier), H A., g M. A., membre de la Société zoo- logique de France, membre du Comité ornithologique international permanent, à Gouvieux (Oise). — Buffet, membre des Sociétés d’histoire naturelle et d’ar- chéologie de l’Ain, à Montrevel (Ain). — Fauque, 47, rue de Fondouk, à Oran (Algérie). — PÉROT (L.), J M. A., instituteur à Tréfols (Marne). — Doré (F.), à Courtiras (Loir-et-Cher). — Antessanty (l’abbé Gabriel d’), || I, ancien aumônier du Lycée, membre des Sociétés entomologique de France, française d’Entomologie et académique de l’Aube, à Troyes. — Porter, directeur du Musée d’histoire naturelle de Valpa- raiso (Chili). 1900 Marant, à Blandy-les-Tours (Seine-et-Oise). 1901 , Robert (Ch.), à Trye-Château (Oise). 1902 Host (L.), membre de l’Association vosgienne d’Histoire na- turelle, commis principal des Postes à Bar-le-Duc. Sociétés correspondantes. 1890 Société de Topographie de France Paris. 1897 Société d’Études scientifiques Angers. 1899 Société entomologique de France, hôtel des Sociétés savantes, 28, rue Serpente Paris. — Société d’Étude des Sciences naturelles, 6, quai de la Fontaine Nîmes. 1903 Association vosgienne d’Histoire naturelle Épinal. — Société des Amis des Sciences naturelles, 40 bis, rue St-Lô Rouen. — Société française d’Entomologie Caen. — Société d’Étude des Sciences naturelles Reims. — Société de Botanique des Deux-Sèvres Niort. — Société académique d’Agriculture, des Sciences, Arls et Belles-Lettres du département de l’Aube Troyes. — Société des Naturalistes de l’Ain Bourg. — Société des Sciences et Arts Yitry-le-François. — Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts La Rochelle. — Société d’Étude des Sciences naturelles Elbeuf. — Société linnéenne du Nord de la France Amiens. 86 — 1904 Société d’Étude des Sciences naturelles de Béziers. — Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire .... Chalon-sur-Saône. — Société des Sciences naturelles et d’Enseignement po- pulaire Tarare . — Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse Montmédy. — Société d’Études scientifiques de l’Aude Carcassonne. — Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne. . . Langres. Publications échangées contre les Annales de l’Association. Revista chilena de Historia natural (Organo del Museo de Valparaiso). 1903 L'Échange, revue linnéenne. Directeur : Maurice Pic, || A. — Travaux de PUniversité de Rennes. — Bulletin scientifique de la France et de la Belgique publié par M. le professeur Alfred Giard. 1900 Bulletin of the Lloyd Library, Cincinnati, Ohio, U. S. A. 1901 Travaux du Laboratoire de biologie d’Arcachon. 1904 Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France. Di- recteur : E. Olivier. — Actes du Muséum d' Histoire naturelle de Rouen. — Springfield Muséum of Natural History. Publications reçues par l’Association. La Feuille des Jeunes Naturalistes. L'Abeille. Le Naturaliste. Bulletin de l'AFAS, et Congrès de l’Association française pour l’Avan- cement des Sciences. Bibliothèques publiques et Établissements scientifiques recevant les Annales de l’Association. Bibliothèque municipale de Levallois-Perret. Bibliothèque du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Laboratoires d’Entomologie, de Géologie, de Minéralogie, et d’Orni- thologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Concilium bibliographicum de Zurich. Zoological Record de Londres. Membres décédés en 1904. 1895 Tariote (D’’), Levallois-Per- ret. 1898 Dubois (D^), Paris. Membres démiss 1898 Maybon (Léon), Levallois- Perret. 1900 Goûtant (D‘‘), Levallois-Per- ret. — Seyer, Levallois-Perret. — PouGAUD, Levallois.-Perret. 1899 Pellier, Grosrouvres. 1901 Ardouin (L.), Paris. 1902 Gillot (A.), Levallois-Perret. maires en 1904. 1901 Kuborn (D^), Levallois-Perret. 1902 CoLOMBEL, Levallois-Perret. 1903 CossMANN, Paris. — Ghazeaud, Levallois-Perret. — Faurie, Levallois-Perret. — Relin, Levallois-Perret. ERRATA (Annales de 1903.) Page 2, Chefs de Section, Botanique, au lieu de : M. G. Rey; lire ; M. Paul Dumont. Page 58, Wegsgheider, 48, rue Voltaire; lire : 8, rue Voltaire. Page 64, Membres démissionnaires, supprimer : Perrin, Leval- lois-Perret. TABLE DES MATIÈRES ai T Pages. Compte rendu et situation de l’Association des Naturalistes 3 Compte rendu de la réunion annuelle du 15 octobre 1904 7 Situation financière au l®'^ octobre 1904 10 ^ Sur les Hyménoptères parasites {suite et fin), par J. de Gaulle. . 11 Note hyménoptérologique, par F. Le Cerf 17 Iconographie des Chenilles {suite), par Th. Goossens 18 Note sur l’éclosion de Cnlliphora Caesar (L.) [Dipt.] et opinion sur le rôle de l’ampoule frontale des Insectes diptères de la famille des Muscides, par Maurice Royer 20 Sur un phénomène tératologique observé chez Picromerus bidens L. [Hémipt.], par F. Huyghe 29 Note sur la capture d'Euscorpius flavicaudis De Geer [A ra chn.] à Montmédy, par L. Brune au 30 Description de deux espèces de Lichens et de céphaloclies nou- velles, par M. l’abbé Hue 31 Les gisements fossilifères du bassin parisien {suite), par H. Roi le t. 42 >^La période glaciaire et les déluges quaternaires, par H. Rollet. . 47 Les collections de l’Association, par E. Loppé 59 Notice sur Adolphe Gillot, par G. Rey 68 Catalogue de la Bibliothèque {suite) 69 Liste des membres de l’Association au 31 décembre 1904 77 Sociétés correspondantes ' 85 Errata 87 I TYPOGRAPHIE PIRMIN-DIDO 1' ET C‘®. — MESNIL (EURE) A.NNÆLE8 L’ASSOCIATION DES NATURALISTES de Levallois-Perret FONDEE EN 1884 SIEGE SOCIAE ET COEEE OTIONS > O r< •>3 > J •> O J 3 e f fj (t , 37bis rue Lannois, LI^VALI^OIStPERRET V O 3 J -> :> ) - J » V ■5 5:) » J , 31591 — Onzième 1905. annee ANNÉE 1005 Président d'honneur M. le MAIRE de Levallois-Perret. Président honoraire M. E. LAMBERT, p I., ancien pré- siclent de l’Association des Natu- ralistes, Bologne (Haute-Marne). Vice-Président honoraire... M. MÉLINE, 23, rue de Colombes, Asnières. CONSEIL D’ADMINISTRATION Président .... Vice-Président Secrétaire Trésorier . M. Henri ROLLET, fondateur de l’Association, 32, rue Raspail, Levallois-Perret. M. Paul DUMONT, membre de la Société ento- mologique de France, préparateur des Con- férences de l’Association polytechnique, 1, rue Carnot, Levallois-Perret. M. F. SIMON, 97, rue Clievallier, Levallois- Perret. M. Gustave GUIR, 9o, rue Fazillau, Levallois- Perret. Conserv. général M. E. WÜITNER, 105, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. Bihlioth.- Archiviste . . M. Maurice ROYER, membre des Sociétés en- tomologique, zoologique, d’Acclimatation de France, et française d’Entomologie, 5o Us, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. Secrétaire adjoint^.,. a « c « Trésorier adjoint".!^ . e nM.. Georges FALCONNIER, 46 boulevard ; îiineau, Neuilly-sur-Seine. .“.‘M.' F.' LE CERF, membre de la Société entomo- i IqéWtie de France, 8, rue Hoche, Le vallois- cc^ ^ • ^Perrot. CHEFS DE SECTION Zoologie Entomologie Botanique Géologie, Minéralogie . M. E. LOPPÉ, membre des Sociétés préhis- torique de France, d’Études scientifiques d’Angers et d’Études des Hautes-Alpes, 240, rue de Vaugirard, Paris. M. F. LE CERF. M. F. SIMON. M. E. WUITNER. ASSEJsiBLÉK géjstbbalih: an:n^uii:ble du 10 décembre 1905. La séance est ouverte à 2 h. 1/2 sous la présidence de M. Paul de Mortillet. M. F. Simon, Secrétaire, donne connaissance des lettres d’excuses et lit le procès-verbal de la dernière séance annuelle. Ensuite M. Rollet, Président de l’Association, remercie M. Paul de Mortillet d’avoir bien voulu présider cette réunion; puis il an- nonce que voulant témoigner à M. Lambert, ancien Président, toute la sympathie qu’éprouvent ses collaborateurs de l’Association à son égard, le Comité a résolu de joindre l’offre d’une-plaquette artistique aux titres de Membre d’honneur et de Président honoraire qui lui ont été décernés. M. Rollet termine en adressant quelques paroles à la mémoire des sociétaires décédés pendant l’exercice. M. Guir, Trésorier, présente la Situation financière de l’Association au octobre 1905. En l’absence de M. E. Wuitner, Conservateur général, retenu par un cas de force majeure, M. F. Simon énumère les différents dons qui sont venus enrichir les collections de l’Association ; il signale les travaux effectués, les conférences faites pendant la session, puis ter- mine en remerciant M. le Ministre de l’Instruction publique, MM. les Conseillers généraux et la Municipalité pour l’aide bienveillante qu’ils ont donnée à l’Association, ainsi que MM. les donateurs de l’intérêt qu’ils ont manifesté pour cette œuvre de vulgarisation. M. de Mortillet distribue quelques médailles, modestes témoignages de reconnaissance que l’Association veut donner à ses collaborateurs. \]m médaille de bro22ze est offerte à M. Bouvier, membre de l’Ins- titut, professeur d’Entomologie au Muséum, pour la brillante con- férence qu’il a bien voulu faire, alors qu’il présidait la réunion du XX® anniversaire de l’Association, en la salle de la justice de Paix de Levallois-Perret, le 15 octobre 1904. M. Maurice Royer reçoit une médaille d’argent, pour le dé- vouement qu’il a apporté dans l’exécution de ses fonctions de Biblio- thécaire-Archiviste, depuis plusieurs années. Une médaille de bronze est attribuée à M. H. Daim on, pour avoir enrichi et rangé suivant une classification des plus modernes les collec- tion de Zoologie. Puis M. Paul de Mortillet intéresse vivement l’Assemblée par une conférence très documentée sur les monuments mégalithiques. Le Conférencier est chaudement applaudi, et pour terminer M. Rollet re- mercie M. Paul de Mortillet ainsi que les nombreuses personnes qui assistaient à cette séance. Le Secrétaire, F. Simon. COMPTE RENDU ET SITUATION DE L’ASSOCIATION DES NATURALISTES au l®'’ octobre 1905. Mesdames, Messieurs, chers Collègues, Pendant l’exercice 1904 -1905, des dons nombreux et importants sont venus enrichir nos collections sociales. Notre Société a pris un nouvel essor, et une réelle émulation s’est manifestée entre les différentes sections de l’Association. En Zoologie, nos collègues MM. H. Dalmon et E. Loppé ont re- manié et classé sur de nouvelles données scientifiques les séries d’é- chantillons, et ont dressé des tableaux synoptiques qui facilitent au public l’étude de nos collections. Nos collègues MM. G. Gui r et G. Rey ont classé, catalogué et rangé dans notre nouvelle vitrine d Ornithologie, les oiseaux montes, complétant ainsi la série que nous devons à la générosité du Muséum. Les collections d’Entomologie ont pris une extension, qui a nécessité la création d’une nouvelle section pour leur entretien. M. H. Dalmon a préparé pour la Société de nombreuses pièces ana- tomiques, et M. Loppé a offert une superbe Roussette de Syrie. Nous avons reçu de MM. H. Dalmon, Gaignard, Guillon et F. Simon, des oiseaux comprenant quelques spécimens rares; de M. André Gary, un reptile, une torpille et un hippocampe; de M. E. Dalmon, seize bocaux d’animaux inférieurs de la Charente, de Savoie et de Roscoff (Bretagne); de M. Falconnier père, une série de préparations microscopiques. Les botanistes ont de leur côté complété les herbiers de la Société et aménagé les collections de bois et de graines, dans le nouveau meuble qui contient déjà le remarquable herbier offert par M. labbé Hue. Quelques algues nous ont été remises par MM. Gauthier et Emile Wuitner, et deux échantillons botaniques, présentant des cas de té- ratologie ont été donnés par MM. J. Laillet et Leroi. Les membres de la section de Géologie ont dressé le catalogue de- là collection géologique et paléontologique de l’Association. Notre sympathique Président, M. Henri Rollet, a offert à la section un tableau qu’il a dessiné, pour aider à la classification des fossiles et à l’étude des différents niveaux géologiques. 5 - Nous avons reçu de M. l’abbé Hue, des roches volcaniques du Japon, et deM. Suricaud, un lot de granits de la Normandie. Nos séries de Paléontologie se sont augmentées de nombreux fos- siles du jurassique de Lorraine, offerts par MM. Prince et Reins- bach. M. H. Dalmon nous a remis des fossiles du corallien de la P^® du Ché, près de la Rochelle; du kimméridgien de Chatelaillan (Charente); du crétacé des Moulineaux; de l’éocène des environs de Paris; et de Montmirail (Marne). M. Tournefort nous a offert des échantillons calcaires portant de superbes empreintes de Poissons; et M. Leblanc des bois pétrifiés provenant de Chavançon (Oise). Nos collègues MM. G. Langrognet et F. Simon ont classé et catalogué un grand nombre d’échantillons de Minéralogie en tirant le meilleur parti de notre modeste laboratoire. MM. Gautier et Passera nous ont donné quelques spécimens de minerai de fer. La collection préhistorique dont M. Wuitner a dressé le cata- logue, se compose de cent quarante échantillons ; quelques-uns récem- ment acquis, sont dus aux libéralités de MM. H. Dalmon, Guillon, Maurice Royer, Seigneiz et E. Wuitner. Le catalogue d’Ethnographie, qui vient d’être terminé par M. E. Wuitner mentionne de nombreux et remarquables échantillons de costumes, d’armes et d’ustensiles divers, ainsi que cinq albums de gravures et des photographies de représentants des principales nations du globe. Cette collection s’est augmentée d’un coffret en bois de palmier creusé à l’aide de fragments de coquillages par des indigènes Néo- Calédoniens, don de M"^® V'"® Ardouin; ainsi qu’un panier en verro- terie, ouvrage caractéristique des Indiens Sioux (Amérique du Nord don de M. le Professeur Adrien de Mortillet. Quant à notre Ribliothèque, nous possédions en 1904, 1200 volumes et brochures, et ce nombre est porté aujourd’hui à 1350. Quelques ouvrages ont été acquis par l’Association, mais nous en devons la plus grande partie à la générosité de MM. Rigeard, L. Bruneau, D” Charvilhat, J. Clermont, H. Dalmon, M. Féaux, C. Flammarion, J. de Gaulle, abbé Hue, M. Lambertie, E. Loppé, Mollandin de Roissy, Adrien de Mortillet, Paul de Mortillet, Xav ier Raspail , L. Rolland, H. Rol- let, V. Rogé, Maurice Royer, Sietti et D’' Solacolu. En même temps, nos relations extérieures se sont développées ot — 6 14 nouvelles Sociétés ont été inscrites au titre de Sociétés correspon- dantes, en sorte que nous sommes parvenus à obtenir le service de 52 publications périodiques traitant des Sciences naturelles. Pendant cette session, le nombre de nos membres participants s’est élevé de 105 à 134, auxquels on doit ajouter plus de 2o Membres honoraires. Des excursions zoologiques, botaniques et géologiques organisées par l’Association ont eu lieu dans diverses localités : 1° Forêt de l’Isle-Adam (Seine-et-Oise), le 9 avril 1905. 2® Beynes (Seine et-Oise), le 14 mai. 3° Bouray et Lardy (Seine-et-Oise), le 11 juin. 4° Forêt de Gamelle (Seine-et-Oise), le 9 juillet. 5° Chars-en-Vexin (Seine-et-Oise) , le 10 septembre. En dehors de ces sorties, de nombreuses excursions officieuses ont contribué au développement des collections sociales. Des causeries-conférences publiques et gratuites ont eu lieu au siège de l’Association : notre collègue M. F. Le Cerf nous a exposé les métamorphoses et les mœurs des Lépidoptères; notre collègue M. H. Dalmon nous a vivement intéressés en nous décrivant les grandes lois de l’Évolution des êtres; notre collègue M. Guillon nous a entretenu de l’Age de la pierre. Le Conseil d’Administration de notre Société a décidé de décerner une médaille de bronze à M. Bouvier, professeur d’Entomologie au Muséum, membre de l’Institut, qui nous a fait l’honneur de pré- sider notre dernière réunion annuelle. Une médaille d’argent est décernée à M. Maurice Royer, pour le dévouement avec lequel il a rempli', depuis plusieurs années, ses fonctions de Bibliothécaire-Archiviste. Une médaille de bronze est décernée à M. H. Dalmon pour la pré- cieuse collaboration qu’il nous a donnée dans la classification de nos collections zoologiques. Au nom de l’Association, j’adresse nos bien sincères remercie- ments à tous nos donateurs, à MM. les Professeurs du Muséum et des différentes Sociétés savantes qui ont bien voulu nous aider de leurs conseils, ainsi qu’aux membres de l’Association pour leur con- cours assidu. Il me reste à adresser à M. le Ministre de l’Instruction publique, au Conseil général de la Seine, et à la Municipalité de Levallois-Per- ret, l’expression de notre vive gratitude, pour le concours moral et financier qu’ils nous ont libéralement donné. Je leur exprime ici notre profonde reconnaissance, en leur affirmant que nous ferons — 7 — tous nos efforts pour faire prospérer notre Société sur laquelle ils ont bien voulu jeter un regard de bienveillance et d’encouragement. Le Conservateur général, Émile WuiTNER. SITUATION FINANCIÈRE au octobre 1905. Recettes. Subvention communale. 1.000 » — départemen- tale 100 )) — du Ministère de rins- truct. pu- blique 80 » — de l’Associa- tion française pour Ta- vancement des Scien- ces O O Produit des cotisations. . 1, .045 50 Recettes diverses 13 95 Total des Recettes . . . 2. .439 45 Total des Dépenses. . . 1 .920 10 Excédent des Recettes. 519 35 Intérêts liv. Caisse d’É- pargne (année 1904) . 21 61 AvoirauD'^ octob. 1904. 1 .508 12 Avoir AU 1®^ octob. 1905. 2. .049 08 Réserve de prévoyance. 1 .311 00 Montant du disponible. 738 08 Dépenses. Loyer 4o0 40 Assurance 14 95 Mobilier 121 » Frais de bureau et im- primés 273 20 Achat de livres et mé- dailles 123 55 Frais des Sections pour l’entretien des Collec- tions ( chauffage et éclai- rage du Musée, four- nitures) 317 65 Revues scientifiques 46 » Impression des Annales 1904 380 » Achat d’un microscope. . 150 » Dépenses diverses 43 35 Total des dépenses... 1.920 10 Le Trésorier, Gustave Gum. LES MONUMENTS MÉGALITHIQUES DES ENVIRONS DE PARIS par Paul de Mortillet. Les menhirs et les dolmens ont été nombreux à Paris et dans les environs. Mais, les causes de destruction augmentant en raison de la densité de la population, il n’est pas étonnant de ne retrouver actuel- lement qu’un seul reste de monument mégalithique dans le départe- ment de la Seine. Les lieux dits sont une précieuse indication pour la recherche des monuments préhistoriques. A Paris, le quartier du Gros-Caillou tire son nom d’une grosse pierre qui servait d’enseigne à une maison de débauche. Pour mettre fin aux scandales que causait cette maison mal famée, on détruisit cette pierre. Ses proportions étaient impor- tantes et sa masse siliceuse tellement dure, qu’il fallut employer la poudre pour la mettre en pièces. C’était très probablement un menhir. La rue Pierre-Levée, située dans le 11® arrondissement, a été ainsi nommée parce qu’en creusant le sol, pour ouvrir cette voie en 1782, on y trouva les restes d’un' dolmen : « Une pierre très large soutenue par deux autres pierres placées debout », dit Émile de Labédol- lière, dans son « Histoire des 20 arrondissements ». La rue des Trois-Bornes, située aussi dans le 11® arrondissement, et qui n’était encore qu’un chemin à la fin du xvii® siècle, doit son nom à des bornes qui séparaient les propriétés. Nous ignorons ce qu’étaient ces bornes, peut-être des menhirs? La commune de Pierrefitte, près de Saint-Denis, tire évidemment son nom d’un menhir disparu depuis fort longtemps et sur lequel nous n’avons aucun renseignement. Des découvertes plus récentes nous ont fait connaître l’existence de deux dolmens dans le département de la Seine. L’un fut mis au jour vers 1840, pendant des travaux que faisait exécuter Lalanne, ingé- nieur en chef des ponts et chaussées, sur la route de l’Est, près du bois de Vincennes. Ce dolmen contenait encore trois squelettes, avec des haches en silex et des débris de poterie. L’autre fut découvert en 1844 à Alfort. Ces deux monuments furent complètement détruits. Le seul mégalithe existant encore sur le territoire du département de la Seine est la Pierre-aux-Moines ou menhir de Clamart, situé dans le bois, à 200 mètres environ de la Fontaine Sainte-Marie. C’est un bloc de grès plat, de 2"^10 de hauteur, 2"" 10 de largeur au niveau du sol et 9 — 0*"70 au sommet. Son épaisseur moyenne est de 0^50. Ilji’est enfoncé dans le sol que de O'" 25 environ. A côté trois autres blocs gisent sur le sol. On se trouve bien là en présence d’un monument ou reste d’un monument préhistorique. Mais devons-nous voir dans cette pierre un menhir ou un support de dolmen? Les petites dimensions de la Pierre- auK-Moines, à peine enfoncée dans le sol, les autres dalles qui reposent à côté, me font pencher pour la dernière hypothèse, un restant de dolmen. Cependant les fouilles pratiquées en 1894, lorsque la sous- commission des monuments mégalithiques s’occupa de cette pierre, ne firent découvrir, ni à ses pieds, ni dans les alentours, aucun débris d’ossement humain, aucun silex travaillé. Dans le département de Seine-et-Oise, sur vingt-neuf dolmens et trente-trois menhirs dont l’existence a été parfaitement constatée, il ne reste plus aujourd’hui que dix-sept dolmens et dix-sept menhirs. Je vais d’abord m’occuper des dolmens et dire quelques mots sur- leur construction, leur destination et leur âge. Les dolmens sont du type connu sous le nom d’allées couvertes. Ils ont la forme de rectangle très allongé, ayant de 8 à 17 mètres de lon- gueur et l^oO à 2^80 de largeur. Trois côtés sont formés généralement de dalles brutes de calcaire ou de grès. Quelquefois cependant ces dalles ont été remplacées par des murs en plaquettes de meulière sans mortier d’aucune sorte. Le quatrième côté est fermé, soit par une dalle dans laquelle a été taillée une ouverture très étroite, permettant juste le passage d’un homme, soit par deux ou plusieurs dalles dis- posées de manière à laisser entre elles un espace libre donnant accès dans le monument. Les dolmens de Seine-et-Oise nous offrent des types très variés de ces entrées. L’entrée est précédée d’un vestibule très court. De grandes pierres reposant sur les dalles placées verticalement recouvrent l’allée. Le sol est dallé de plaquettes de pierre. Ces allées étaient enterrées dans le sol, le plus souvent sur la pente et presque au sommet des coteaux. L’entrée du côté de la vallée. Elles n’ont aucune orientation voulue, le terrain seul semble avoir désigné leur emplacement. La destination de ces monuments nous est connue, ce sont des ca- veaux mortuaires, des sépultures communes à un groupe de familles, à une tribu. Les ensevelissemehls étaient successifs. Souvent les morts ont été déposés dans leur dernière demeure, lorsque les corps de leurs pré- décesseurs étaient déjà réduits à l’état de squelette. Quand la chambre — 10 — était trop encombrée, les os les plus gênants étaient rangés le long des parois. C’est là que nous trouvons généralement les crânes. Tous les dolmens de la région parisienne contiennent deux couches d’ossements séparées par un dallage de pierres plates. Presque tous ont été violés, un peu à toutes les époques, depuis les époques gau- loise et romaine, comme cela a été constaté aux dolmens de la Justice à Prestes et de la Cave-aux-Fées à Brueil, jusqu’à ces derniers siècles. Ces monuments, les premiers que nous rencontrons sur notre sol, datent de la dernière période de l’àge de la Pierre, période néolithique ou de la Pierre polie. Leurs mobiliers funéraires sont très pauvres, surtout si l’on considère l’importance de ces constructions primitives et le nombre considérable de squelettes, ce nombre s’élevant quelque- fois à 150 et même 200. Variant fort peu', ce mobilier se compose la plupart du temps de quelques haches polies; de gaines de hache en bois de cerf; une ou deux petites haches amulettes polies, percées d’un trou de suspension ; des pendeloques formées de fragments de pierre percés soit naturel- lement, soit par la main de l’homme ; des perles et des rondelles de collier en matières variées ; des parties de bracelets en schiste munies de chaque côté d’un trou; de rares pointes de flèches; des tranchets et grattoirs; enfin de nombreux tessons de poterie grossière. Les objets de parure relativement nombreux prouvent que certains individus étaient ensevelis, peu de temps après leur mort, revêtus des ornements qu’ils avaient coutume de porter. II faut donc repousser l’idée que les corps n’étaient déposés dans la sépulture qu’à l’état de squelette. Deux dolmens seulement ont donné des objets en bronze ; celui de Copières, une perle, et celui des Maudhuits, une pointe de flèche. Pour cette dernière pièce, il est permis de douter qu’elle ait fait partie du mobilier funéraire. On a aussi fréquemment récolté des rondelles crâniennes, des crânes trépanés ou portant la mutilation que le D'' Manouvrier a appelée T sincipital. Dans l’arrondissement de Versailles, sur six dolmens découverts il n’en existe plus que trois. Le dolmen d^Argenteuil, situé au lieu dit le Désert, sur la limite des communes d’Argenteuil et d’Épinay, au sommet du coteau qui do- mine la rive droite de la Seine. Fouillé et reconstruit par Louis Leguay, en 1867, il se compose d’une grande dalle formant le fond de la chambre, de deux murs en 11 plaquettes de meulière de 1^90 de hauteur, 60 à 70 centimètres d’épais- seur et 9 mètres de longueur. Il est recouvert par cinq grandes pierres. La partie antérieure était déjà dé- truite lors de la découverte. Le dal- lage s’étendait sur une longueur de 13 mètres. Les objets provenant de cette sé- pulture ont été déposés au Musée de Saint-Germain. Le dolmen de Conflans-Sainte- Honorine, découvert en octobre 1872, sur la colline au-dessus du village de Conflans, rive droite de la Seine, près du confluent de l’Oise. Il était à peu près complet, mais les tables furent brisées avant qu’il fût acheté par le Musée de Saint-Ger- main et transporté dans les fossés du château. Ce monument, composé de sup- ports de pierre, a 10 mètres de lon- gueur, 2 mètres de largeur et l‘'^2o de hauteur. Dans la dalle fermant la chambre a été creusée une ouver- ture circulaire. Une pierre grossiè- rement taillée en forme de bouchon sert de fermeture. Le dolmen des Mureaux, mis au jour en 1889, au lieu dit les Gros- Murs, commune des Mureaux, est formé de supports et de tables en grès et en calcaire. Sa longueur est de 10 mètres; sa largeur de l'"60 à 2''^ 10; sa hauteur 1"^25. L’entrée était séparée du vestibule, au moment do la découverte, par un mur en pierres sèches sans aucune ouverture. La conservation de ce dolmen a été assurée par M. Louis D e gla- ti gn y qui en est actuellement propriétaire. Les trois sépultures détruites sont : Fig. 1. — Plan de l’allée couverte d’Argenteuil (Seine-et-Oise). Échelle 1/100«. 1 à 6 : Tables. — 12 Le dolmen de Meudon, découvert en 1845, vers le milieu et en tra- vers de la grande avenue de Meudon, dont il ne reste plus que cinq ou six blocs de pierre qui ont été transportés sur la partie nord de la ter- rasse, et forment aujourd’hui un monument bizarre sans aucun intérêt. Le dolmen trouvé vers 1848, au lieu dit le Mississipi, commune de Marly-le-Roi. Fig. 2. — Allée couverte de Conllans-Sainle-Honorine (Seinc-et-Oisej. Le dolmen de l’Ètang-la-Ville dont la découverte remonte à 1878. L’arrondissement de Pontoise possède six dolmens sur neuf décou- verts sur son territoire Le dolmen de Vauréal, appelé dans le pays le Cimetière des An- glais, au sommet de la colline qui borde la rive droite de l’Oise, dans un petit bois, au-dessus du village de Vauréal. A. de Caix de Saint- Aymour lit connaître et fouilla ce monument en 1867. Les tables n’existaient plus. Il avait 14 mètres de long sur 2"^ 80 de large. Aujour- d’hui il est complètement ruiné, il ne reste plus que quelques supports debout. La Pierre Turquaise ou Turquoise est le dolmen le plus complet 13 da département; il se trouve dans la foret de Gamelle, commune de Fig. 3. — La Pierre Turquaise, forêt de Gamelle (Seine-et-Oise). Saint-Martin-du-Tertre. Signalé par Hahn en 1854, l’intérieur était déjà à cette époque entièrement vidé. — 14 — Cette allée couverte, de H mètres de longueur, 2*^80 de largeur et 2^20 de hauteur, comporte 12 supports et 5 grandes tables en grès. L’entrée est formée par deux pierres de 0™ 90 de hauteur, posées ver- ticalement et placées, l’une contre le support de droite, l’autre contre le support de gauche, laissant entre elles au milieu du monument un passage de 0i^62. Une troisième pierre formant linteau est posée sur les deux premières. Le dolmen de Dampont fut découvert en 1885, près de ce hameau, dans un petit bois. Composé de lo supports en grès et calcaire, sa lon- gueur est de 9 mètres, sa largeur 1”^80, sa hauteur 2 mètres environ. Les tables étaient détruites. Ce monument, très intéressant par son entrée carrée taillée dans une large dalle, et par une sculpture très détériorée qui se trouve sur le premier support de gauche du vestibule, a heureusement été trans- porté et recontruit dans le jardin du Musée de Pontoise. Le dolmen d'Arronville se trouve sur le bord même et à droite de la route allant de Vallangoujard à Amblainville. Mis au jour en fé- vrier 1884, il a 14 mètres de long sur 2 mètres de large. Le fond de l’allée a été creusé dans la roche, la partie antérieure est construite en dalles de calcaire. L’entrée est en forme de bouche de four. Deux ta- bles recouvraient la chambre, la plus grande, qui avait près de 10 mètres, a été ‘brisée. Fig. 5. — Entrée de l’allée cou^'eite d’Arronville (Seine-et-Oise). Vue du côté du vestibule. Le dolmen de Menouville se voit sur le revers d’un coteau boisé, près do la route de Vallangoujard à Amblainville, commune de Lab- — 15 beville. Il est en fort mauvais état à la suite des fouilles qui y ont été faites. Son entrée est grossièrement taillée en forme de V renversé. Il n’a que 8 mètres de longueur sur de largeur. i Fig. 6. — Plan du dolmen de Menouville (Seine-et-Oisej. — D’après G. Fouju, Échelle 1/76®. Dolmen de Parmain. D’après M. Denise quelques supports d’un dolmen sont encore visibles dans le jardin de la Villa Sainte-Marie, propriété de l’abbé Leclerc, de Paris, à Parmain, près de Jouy-le- Gomte. Le dolmen de la Justice, à Presles. Il ne reste rien de cette impor- tante allée couverte de 17 mètres de long. Elle avait une entrée de forme ovale taillée dans une dalle. On peut voir au Musée de Saint-Germain une très fidèle reproduction en plâtre de ce monument. Le dolmen de Mèriel est le dernier qui a été découvert en Seine-et-Oise. En dé- cembre 1903, il fut mis au jour en creusant le sol, pour la fondation d’une maison, sur le bord de la route de Pontoise à Beaumont. La continuation des travaux amena sa dis- parition. A Jouy-le-Comte, au lieu dit le Val de Nesles, commune de Parmain on voit en- core une curieuse sépulture appelée Le Trou à morts. C’est une grotte, plus profonde que large, creusée dans le calcaire grossier, entre Fig. 7. — Entrée de l’allée couverte de la Justice à Presles (Seine-et-Oise). — 16 — deux épaisseurs de roches, celle du dessus formant table. Le pour- tour de cette grotte était garni d’un mur en pierres sèches pour sou- tenir la table. En avant se trouvait un vestibule, de 2 mètres environ de longueur, formé de dalles de calcaire, dont deux sont encore en place. Je dois aussi citer la découverte faite en 1901, dans le parc du châ- teau de Presles, lorsque fut ouverte la route de Prestes à Prérolles, d’une sépulture, réduction de dolmen dont le mobilier funéraire appartenait à la période néolithique. Elle se compose d’une chambre de 2 mètres de long sur 1 mètre de large, formée par 4 supports de 0“^60 à 0"^80 de hauteur. Le fond est dallé, la table avait disparu. L’arrondissement de Mantes, le plus riche en monuments mégali- thiques, a été fort bien étudié, d’abord par A. Cassan en 1833, puis par M. Perrier du Carne qui publia en 1894 : « l’Arrondissement de Mantes aux temps préhistoriques ». Quatre dolmens seulement sur neuf découverts ont pu être préservés. Le dolmen du T rou-aux- Anglais, dans le bois de la Garenne, com- mune d’Épône. Cette allée, déterrée en 1881, n’avait plus de tables. Fig. 8. — Entrée de l’allée couverte du Trou-aux-Anglais à Épône (Seine-et-Oise). Vue du côté du vestibule. Longue de 11 mètres, large de 1^63, elle se compose de 18 supports. Entre le vestibule et la chambre, deux dalles se rejoignant dans le haut, 17 sont échancrées à la partie inférieure, ménageant ainsi une baie à peu près triangulaire. I O < 'o3 1 c cd 1 Ch oî tib fa Ce monument est remarquable par diverses sculptures. Sur le deuxième support de gauche du vestibule, on voit dans le haut une gravure, sorte de triptyque surmonté d’un fronton arrondi et au des- ANN. DE LEYALLOIS-PEP.RET. 2 — 18 — sous une silhouette d’homme tenant dans les mains un instrument indéterminé. Sur la face regardant le vestibule de la dalle du côté droit de l’entrée, est sculptée une figure féminine, la face grossièrement repré- sentée; au-dessous trois rangs de collier et enfin deux seins. Sur la même dalle, mais du côté de la chambre, une hache polie est gravée. Ce dolmen a été transporté et reconstruit, en 1902, dans les fossés du château de Saint- Germain. Le dolmen de la Justice, à Épône, est situé sur la lisière ouest (lu bois de la Garenne. Signalé par Cas s an en 1833, il était à cette époque presque dans le même état qu’aujourd’hui. Il ne reste que la partie antérieure composée de huit supports et trois grandes tables. On peut cependant facilement reconnaître l’ensemble du monument, dont la longueur était d’environ 11 mètres, grâce à quelques supports et à la dalle formant le fond de la chambre, qui émergent du sol. La Cave-aux-Fées, à Brueil. Cette allée couverte se trouve à 400 mètres environ au nord-ouest de ce village, presque au sommet de la colline qui domine la route de Brueil à Sailly. Dépourvue de ses tables et de son entrée, elle mesure encore 14 mètres de longueur sur 1“,90 de largeur. M. G. Fouju, le savant vice-président de la Société d’Excursions scientifiques, a acquis cet important monument, pour garantir sa conservation. Le dolmen de Copières, à Montreuil-sur-Epte, est placé au sommet de la colline qui domine la rivière l’Epte. Le fond du monument n’a pu être dégagé, lorsque M. Émile Collin le découvrit et le fouilla, parce qu’il est placé sous un chemin communal. Les dolmens qui ont disparu sont : Le dolmen des Maudhuits, qui a été découvert en 1868 sur le sommet du versant de la colline regardant la Seine, commune de Guerville-Sen ne ville. Le dolmen d’Hérubè, était situé en ce lieu dit, à l’est d’Épône. Il fut découvert vers 1833, par le baron de Vincent. Le dolmen de Bézu, au hameau de ce nom, commune de Ché- rence. Fouillé par Cas s an en 1834. Le dolmen de Dennemont, commune de Follainville, trouvé le O novembre 1865. 19 Le dolmen de la Lapinière, lieu dit de la commune de Dam- martin, était situé sur le versant de la côte qui regarde le ruisseau de Montchauvet. Découvert en février 1893. <ü O O n O «3 O) 'O 1 ne •p^ 1 a • O 3 fi O 03 'o ■03 -03 c O «J 1 fi 03 f-i ' X S . 03 4-3 r/i •(!} ’s O 04 fi 'fi •03 cd -O c/3 bC 03 . t/5 ^3 03 .2 03 02 03 fi S. a O 03 55 ü „ «3 ^ cq ^ _o3 i S" ^ ' la "S . O O — 4-4 O . 'OJ OJ bO fi 'CS L’arrondissement d’Étampes possède trois restes de sépultures mé- galithiques. — 20 — Le dolmen de la Pierre levée, au sommet du plateau qui domine la vallée de la Juine, à 200 mètres environ de la tour de Janville, commune d’Auvers-Saint-Georges. Il ne reste de ce monument, formé de dalles de grès, que la chambre du fond en bon état, et quelques supports qui formaient en avant, soit une allée, car plusieurs de ces pierres ont pu disparaître, soit simplement un vestibule. La chambre mesure 3"^ 70 de longueur, 2"“40 de largeur et l’^SO de hauteur. Elle est formée par sept supports sur lesquels repose une forte table de 4"^ 10 sur 3^30 et d’une épaisseur moyenne de O'^oO. Sur la partie supérieure de cette table, on remarque trois cuvettes qui ont dû servir de po- lissoir. Ce dolmen, primitivement recouvert d’un amas de pierrailles, a été mis au jour en 1860. Le dolmen de Thionville, situé sur un point culminant du plateau, est en partie détruit. Il ne reste que quelques supports sur lesquels repose une table de 2"^ 80 de longueur sur 2™ 50 de large. Le dolmen de Boissy-le-Cutté est également en ruine, il n’existe plus que quatre supports et une table. La grotte sépulcrale de Buno-Bonnevaux, découverte en jan- vier 1870, était du même genre que le Trou-à-morts de Jouy-le-Gomte. Cette grotte, située au lieu dit le Bassin de la Fontaine, était creusée sous une large roche de grès en place. Elle avait 2"^ 50 de diamètre sur 1"^50 environ de hauteur. Un mur en pierres sèches recouvrait les trois côtés; le sol était dallé avec des plaquettes de calcaire. Des blocs do grès fermaient le caveau, ménageant sur la droite une entrée. L’arrondissement de Rambouillet ne possède qu’un seul dolmen. La pierre Ardroue, à St-Léger-en-Yvelines, est à peu près à 2 kilomètres au nord-ouest de cette commune, sur une hauteur. Ce dolmen se compose actuellement d’une énorme table reposant sur quatre supports. Il ne reste évidemment qu’une partie du monument primitif. Aucun dolmen n’a été signalé dans l’arrondissement de Corbeil. Si nous sommes fixés sur l’âge et la destination des dolmens, il n’en est pas de même pour les menhirs, blocs de pierres brutes, de formes et de dimensions très variées, plantés en terre dans une position verticale. La similitude de construction avec les dolmens est la seule preuve — 21 do contemporanéité de ces deux sortes de monuments. Cette preuve est parfaitement suffisante pour faire admettre sans réserve que les menhirs sont du même âge que les sépultures mégalithiques. Quant à la destination de ces pierres dressées, on est encore réduit aux hypothèses. Cette intéressante question a été discutée en 1904, à la Société préhistorique de France, et le Secrétaire général, M. le D"* Marcel Baudouin, fit un savant rapport résumant les théories émises sur ce sujet. Nous allons examiner rapidement les différentes destinations que l’on a données à ces monuments. Pierres funéraires. — Tombeaux. — La coutume fort ancienne et qui existe encore de nos jours d’élever une pierre sur la tombe d’un mort, a fait penser que les menhirs étaient des monuments funéraires. De nombreuses fouilles opérées, un peu partout et particulièrement en Bretagne, au pied de menhirs, n’ont pas fait découvrir d’ossements humains. On a généralement constaté la présence de cendres et de charbons, mais ces restes de foyers sont récents, les bergers, les cul- tivateurs ayant l’habitude, dans les saisons froides, de se mettre près de ces pierres pour s’abriter du vent, et d’y allumer du feu pour se réchauffer. On ne peut donc considérer les menhirs comme étant des pierres funéraires. Bornes. — Limites. — Les menhirs ont-ils servi de limites entre certains territoires? Non, ils sont trop disséminés irrégulièrement pour pouvoir indiquer le tracé d’une frontière. Monuments indicateurs. — Les menhirs seraient des pierres plantées pour indiquer le chemin menant aux dolmens. Cette idée séduisante a été soutenue par MM. F. Gaillard et le D‘’ Marcel Baudouin. Il est difficile de l’admettre pour le département de Seine-et-Oise, car il ne semble exister aucun rapport entre l’emplace- ment occupé par les dolmens et les menhirs. L’arrondissement de Gorbeil, par exemple, est celui qui contenait le plus de menhirs, et on n’y a pas constaté une seule sépulture mégalithique. Monuments commémoratifs ou religieux. — Les menhirs au- raient été élevés pour rappeler un événement important, ou dans un but purement religieux. C’est l’explication la plus rationnelle. Je ne crois pas que l’on puisse séparer les alignements des menhirs isolés. Ce sont les mêmes monuments, ils ont la même signification. Or les alignements, parfois très importants comme ceux de Carnac, ne peuvent — 22 expliquer l’emploi des menhirs comme Bornes, Limites ou Monuments indicateurs. Il est bien probable que nous sommes en présence de Mo- numents commémoratifs ou religieux élevés soit isolément, soit en groupe. Le département de Seine-et-Oise possède dix-sept menhirs encore debout sur trente-trois ayant existé. Je ne citerai que ceux actuel- lement en place. La JPierre-du-Fouret ou Palet de Gargantua. Menhir en grès de 3^27 de hauteur sur 2"^ 40 de large et 0^50 d’épaisseur. Il se dresse sur la gauche de la route de Pontoise à Poissy, au sud du hameau de Gency, commune de Cergy. Le menhir de Jouy-le-Moutier, situé au sommet du coteau, au- dessus du village de Jouy-la-Fontaine. C’est un bloc de grès fortement incliné de 2 mètres de hauteur, 2’^55 de largeur à la base et 0^90 au sommet. La Pierre-Longue, menhir en grès de 2“5'0 de haut, large de 2"^ 20 au niveau du sol et 0“25 au sommet. Il est placé sur la lisière d’un petit bois, sur le versant nord de la colline qui domine la route de Fosse à Bellefontaine, commune de ce nom. La Pierre-qui-tourne était primitivement dressée dans les champs à l’ouest de Chars-en-Vexin. Ce bloc de grès de 2"^ 30 de hauteur, 1“^30 de largeur et 0"^45 d’épaisseur, a été transporté et érigé sur un piédestal en pierres de taille, par le docteur Bonnejoy, dans le jardin de sa propriété à Chars. La Haute-Borne, menhir de 1"^10 de haut, situé au sud-ouest de Bercagny, commune de Chars. La Pierre droite de Gadancourt se trouve dans un bois au nord- ouest de ce village. Elle a 65 de hauteur, sa largeur à la base est de 0'^'62, au sommet 0“47, son épaisseur moyenne 0"^36. La Pierre-Drette ou Pendant d’oreille de Gargantua, ainsi appelé à cause d’un trou naturel existant à son sommet. Ce menhir de 2"^ 40 de hauteur, 3^«20 de largeur et 0"^65 d’épaisseur, est situé dans les champs au sud du village de Guitrancourt. La Pierre-Grise, menhir situé dans les champs des environs de Neauphlette. Ses dimensions sont : hauteur l^'OO, largeur 2 mètres environ, épaisseur moyenne 0"^80. — 23 La Pierre-Fitte ou la Pierre, au hameau de Pierrefltte, commune de S^-Hilaire, se voit dans un jardin, entre la route et la rivière la Louette. C’est un bloc de grès de 4^^30 de haut, 2“ 60 de large et O'" 70 d’épaisseur. Il est enfoncé dans le sol de près de 3 mètres. La Pierre-Droite de Milly est sur le territoire de ce chef-lieu de canton, à 1 kilomètre environ de la ferme de Paly, dans la direction de Buno. Sa hauteur est de 4 mètres sur 1™65 de large et O"' 70 d’é- paisseur. Fig. 12. — La Pierre-Drelte, à Guilrancourt (Scine-cl-Oise). Brunoy possède 4 menhirs. Deux situés sur la rive gauche de l’Yère, dans le parc de l’ancienne propriété Talma, sont connus sous les noms de Pierres-Frittes ou de La Femme et la Fille de Loth. L’un a 2"^ 56 de haut, l’autre, qui paraît brisé, 1™08. Trois mètres en- viron les séparent. Les deux autres se trouvent également dans une propriété, mais sur la rive droite de l’Yères, l’un a 2^7o de hauteur, l’autre, qui plonge en partie dans l’eau, a 2"^ 62. La Pierre-Fritte, à Boussy-Saint-Antoine, est placée sur le bord de l’Yères, rive droite. Sa hauteur est de 1^78. La Pierre-à-Mousseaux, menhir de 2 mètres de haut, l"^o5 de 24 — jarge et O^'yO d’épaisseur, situé dans une vaste plaine de la commune de Vigneux. Une exploitation de sable avait transformé une partie de cette plaine en un vaste lac communiquant avec la Seine. Un îlot avait Fig. 13. — La Pierre-à-Mousseaux, à Vigneux (Seine-ét-Oise). été réservé autour du menhir pour le conserver. Aujourd’hui les parties exploitées ont été rembla^'ées et la pierre se trouve de nouveau au milieu des terres. La Pierre-Fitte ou Pierre-Fritte est placée dans les champs, sur la rive gauche et à 200 mètres de la Seine, sur le territoire de la com- mune de Villeneuve-le-Roi. Ce menhir en meulière a 1"^50 de hau- teur, ses côtés l"i90 et 1™23 de largeur. Des fouilles faites en 1861. par le général de Creuly, autour de cette pierre, jusqu’à 1“40 de profondeur, n’atteignirent pas son extrémité inférieure. L’étude des mégalithes des environs de Paris nous montre que les allées couvertes peuvent, par leur importance, rivaliser avec celles^ 25 — delà Bretagne. Il n’en est pas de même des menhirs, qui ne mesurent que de 2 à 4 mètres de hauteur. En terminant, je me permettrai d’exprimer le vœu que toutes les Sociétés scientifiques, et en particulier l’Association des Naturalistes de Levallois-Perret, qui compte parmi les plus actives, et dont le savant Fig. 14. — La Pierre-Fille, à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oisc). et dévoué Président, M. H. Rollet, est très versé dans la Palethnologie, s’intéressent à la conservation des monuments mégalithiques, ces pré- cieux restes de notre civilisation primitive, qui remontent à 10.000 ou 15.000 ans. Les clichés des figures ont été très obligeamment prêtés par MM. S c li 1 e i c h er frères et par la Société d’Excursions scientifiques. ENTOMOLOGIE ICONOGRAPHIE DES CHENILI.ES [Suite.) Œuvre posthume de M. Tii. Goossens. HETEROCERA XJe Famille. — SPHINGIDAE xxxv^" genre. — Acherontia O. Les chenilles sont glabres, avec une corne granuleuse formant crochet, sur le IF anneau. 1, A. Atropos L. Figurée par : Sepp., Ilb., Dup., B. R. G. Cette chenille a les trois premiers anneaux lisses et les autres ridés. Sa couleur est très variable; elle est parfois d’un gris brunâtre et peut avoir les premiers anneaux blancs ou roses, mais elle est, le plus sou- vent, jaune dans le jeune âge et devient ensuite d’un beau vert; elle montre alors sept chevrons violets longés de blanc pur. Les pattes sont noires, couvertes de tubercules blancs avec quelques poils, la cor- ne jaune, et la tête granuleuse, claire avec une bande et deux traits. Se trouve de juillet à octobre sur les Solanées, les Lycium, le Jasmin, l’Olivier, etc. France, environs do Paris. Obs. — Il n’est plus douteux que les générations de cette espèce se perpétuent en France; des éclosions privées ont prouvé que les chrysalides ne se dessèchent pas toujours. Le papillon qui éclôt avant les froids, hiverne comme tant d’autres, nous l’avons vu au bois de Boulogne, dans une cabane et cela tout un biver. Nous avons trouvé cette chenille, en nombre, sur un berceau de jasmin, dans le centre de Paris. xxxvi® genre. — Sphinx L. Les chenilles ont une corne sur le onzième anneau et les chrysalides une gaine saillante. 1. S. Gonvolvuli L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup., B. R. G. — - 27 — Chenille plissée, très variable de teinte. Dans le Nord de la France, elle est le plus souvent verte avec sept chevrons noirs longés de jaune. Dans le Centre, elle est plus communément grise, avec la stigmatale très large, en bourrelet, ombrée supérieurement de noir sur les pre- miers anneaux. Enfin, dans la région méridionale, elle est noire à peau épaisse, avec la stigmatale jaune clair et deux taches rondes à chaque anneau. Quoique difïérentes d’aspect par suite de la variabilité de la couleur du fond, la tête de ces chenilles est toujours ornée de six raies noires. Se trouve en juillet sur Convolvulus arvensis, Ipomea coccinea, etc. France, environs de Paris. R. — La gaine de la chrysalide est repliée, sur elle-même. 2. S. Ligustri L. Figurée par : Sepp., H b., Dup., B. II. G. Chenille à fond vert, avec sept bandes . blanches ombrées de lilas. Ventre vert; pattes écailleuses jaune pâle avec l’ongle noir; pattes membraneuses également jaunes; corne jaune et noire; tête claire, entourée de noir. Se trouve sur le troène, le lilas, le frêne, le laurier-rose, le houx, le micocoulier, les Spiraea, les Vibiirnum, etc. France, environs de Paris. Obs. — Le papillon (5, comme du reste celui de S. Convolvuli, ré- pand une odeur musquée. En vidant les chenilles, pour les dessécher, on constate l’existence de cette odeur sur certaines d’entre elles et il est permis de supposer que ces chenilles auraient donné naissance a des c5. La trompe de la chrysalide est recourbée et détachée du corps. 3. S. Pinastri L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup. le. Chenille plissée, à fond vert, avec une large bande dorsale violette, longée de blanc. La sous-dorsale et la stigmatale sont blanches ; les stigmates roux cernés de noir, la tête, brun-clair, à l’écusson rouge. Corne noire, granuleuse. Les pattes sont jaunes; les membraneuses ont une tache noire. Lorsque la chenille est jeune, ces pattes sont rouges. Cette espèce, assez commune, donne parfois un papillon à fond noir; nous en avons capturé un exemplaire à Rambouillet. La chrysalide, qui est couleur terre de Sienne, a sa gaine détachée. On trouve parfois une variété dont la chenille est entièrement vio- lette, la couleur verte du fond ne paraissant nulle part; elle a été très — 28 bien figurée par Hübner. De Geer, semble n’avoir connu que cette variété. R. — Corne granuleuse et bifurquée. Se trouve en juillet sur tous les pins. France, Rambouillet, Fontainebleau, bois de Boulogne, St-Denis, etc. Ce lépidoptère ne devait pas, en 1830, être aussi commun dans les environs de Paris, car Duponchel ne l’a pas trouvé. xxxvii^ genre. — Deilephila O. Première section. Les chenilles sont d'égale grosseur dans toute leur longueur. 1. D. Vespertilio Esp. Figurée par : Hb., Frey., Dup., B. R. G. avec les hybrides. Chenille à fond gris maillé de noir sur la région dorsale; la ventrale est unie. Le premier anneau supporte une plaque rougeâtre; les deux et troisième ont deux taches latérales accolées; une seule, plus ronde, se trouve sur les autres anneaux, sauf le dernier où la tache est pyri- forme. Ces taches sont toutes bordées de noir. La tête est rougeâtre ; les pattes et la plaque anale sont de même couleur. R. — Vingt taches; pas de corne, ni de plaque. Se trouve en juin et fin de septembre, sur VEpilobium angusti fo- lium. Cette chenille se cache le jour sous les pierres. Dauphiné, Lyonnais, etc. Obs. — Les hybrides Vespertilioides et Epilobii sontJe résultat d’ac- couplements de cette espèce soit avec Hippophaes, soit avec Euphor- biae. Ces accouplements ont lieu librement, ce qui leur donne un véri- table intérêt. Nous renonçons à décrire ses variétés aussi nombreuses que diffé- rentes et dont M. Bellier possède un bel exemplaire. 2. D. Hippophaes Esp. Figurée par : Frey., Dup., B. R. G. Chenille à fond gris-perle, pointillé de blanc, avec le ventre plus uni La stigmatale est blanche et les stigmates entourés de noir. La tête, les plaques et les pattes sont de couleur orangée. Sur le dernier anneau se trouvent deux taches oblongues, également de couleur orangée, ombrée de noir, qui se fondent avec la corne qui est de ces deux teintes. — 29 — Se trouve en juin-juillet et septembre-octobre sur Hippophae rham- noides. Basses-Alpes, Grenoble, etc. Obs. — On ne peut s’empêcher d’admirer cette chenille, lorsque de grand matin on la trouve, dans la vallée du Drac, étendue sur une branche; mais il est parfois difficile de l’atteindre, car l’arbre sur lequel elle vit surplombe très souvent la rivière dont le cours est aussi bruyant que menaçant. 3. D. Galii Rott. Figurée par : Sepp., H b., Frey. Chenille à fond d’un noir verdâtre, plus foncé sur le dos, avec une tache ronde blanche, ombrée de noir, sur la région dorsale de chaque anneau. Sur les 2® et 3® anneaux cette tache est précédée d’une ou de deux autres plus petites, tandis que celle du dernier est allongée et se prolonge en pointe jusqu’à la base de la corne. Tête rouge; plaques rouges et granuleuses. Pattes noires, brillantes. La couronne des mem- braneuses est rouge. Dans son jeune âge cette chenille est bien différente; elle est verte et possède cinq lignes jaunes. R. — Corne rouge, un peu bifurquée. Se trouve sur Rubia tinctormi, Epilobium , Escallonia, Galium ve- rurn, etc. C’est surtout sur cette dernière plante qu’il est facile de la trouver dans les environs de Paris. Mont-Dore, Jura, environs de Paris. 4. D. Euphorbiae L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup., B. R. G. Cette chenille varie selon les régions. A Paris, elle est à fond noir, mais peu visible tant il est recouvert par un pointillé serré d’un blanc jaunâtre s’étendant jusqu’à la base des pattes. La tête est rouge ainsi que les pattes et les plaques; la ligne vasculaire est également rouge. Taches latérales rondes, claires, luisantes, entourées de noir. Une tache ventrale noire se voit à chaque anneau. Dans le Midi de la France, le pointillé a beaucoup diminué, ce qui rend la chenille plus noire; les taches latérales sont plus grandes et doubles à chaque anneau, mais le ventre est semblable. Daus les Pyrénées-Orientales cette chenille est noire, avec quelques pointillés seulement. Les taches sont doubles. La tête est marquée de noir et la stigmatale est devenue jaune. R. — Corne rouge, avec la pointe noire. — 30 — Se trouve en juin-juillet et en septembre-octobre sur Euphorbia Cijparissias, etc. France, environs de Paris. On obtient parfois l’éclosion de l’ab. Paralias plus rouge, et remar- quable par ses ptérygodes entourés de blanc comme chez Dahlii. Obs. — Il est maintenant facile de déterminer les Deüephila, grâce au travail de M. A us tant, qui a su trouver un caractère dans la forme de la bande marginale; l’idée est aussi simple qu’elle est heureuse. 5. D. Nicaea Prun. Figurée par- : H b., Frey., Dup., B. R. G. Cette belle chenille est de couleur chair-rosé avec deux rangées de larges taches noires ocellées, dont le milieu garde la couleur du fond, et qui, près de la corne, sont réunies par une ligne noire. Les stigmates sont clairs, bordés de noir; les pattes noires et les membraneuses ont la couronne rosée. R. — Corne noire, 22 taches. Se trouve en juin et septembre sur VEuphorbia esula et autres. Cévennes, Lozère, Provence, Languedoc. La chrysalide, d’un brun pâle, est terminée par une pointe aiguë. 6. D. Dahlii H. G. Figurée par : H b., B. R. G. Chenille à fond noir pointillé de blanc, très serré. Une large place est réservée sur chaque anneau; elle contient d’abord deux taches blanches, puis le stigmate, de même couleur, et enfin deux ou trois autres petites taches. La ligne vasculaire, assez nette, est orangée, ainsi que la stigmatale et la plaque anale. La corne, granuleuse, un peu bifurquée, est orangée, avec la pointe noire. La tête, les pattes et la plaque antérieure sont rouges. R. — Pas de taches ventrales. Se trouve en mai-juin et en septembre-octobre sur VEuphorbia pa- ralias, myrsinites, etc. Corse. 7. D. Livornica Esp. = Lineata Fab. Figurée par : Sep p., H b., B. R. G., Ebrard. Cette chenille offre parfois des variétés qui la rendraient méconnais- sable si les taches anales n’étaient persistantes. Ordinairement elle est à fond noir, très finement pointillé de blanc-jaunâtre; la vasculaire et la stigmatale sont jaune et rouge. La région ventrale est claire. Il y a — 31 — dix taches latérales blanches, ombrées de noir, reliées ensemble par une sous-dorsale également d'un blanc jaunfitre. La tête est claire ; les plaques rouges et les stigmates jaunes cerclés de noir. M. Ebrard nous a offert cette même chenille, chez laquelle la vas- culaire et les dix taches latérales sont invisibles, le noir du fond les a oblitérées. La tête , les pattes, le ventre, sont du même noir, mais les taches anales existent. S. P. Six taches jaunes sur le dernier anneau. Polyphage, se trouve principalement sur la linaire des champs, des chemins, mais aussi sur les Galium, Fuchsia, etc. Midi de la France, Auvergne, Rennes, environs de Paris, etc. R. — Minière dit : La corne, selon toute apparence, est un moyen de défense, un épouvantail. Il faut convenir que dans l’espèce la che- nille de Vespertilio est assez mal partagée puisqu’elle n’a pas de corne ; par contre Uippophaes a une corne orangée et noire. Gain — entièrement rouge. Nicaea — — noire. Dahlü — orangée, avec la pointe noire. Euphorbiae — rouge. Livoniica — rouge et six taches anales. Deuxième section. Les chenilles ont les premiers anneaux rétractiles; ils sont suscepti- bles de s'allonger et portent des taches ocellées. 8. D. Celerio L. Figurée par : H b., Frey., B. R. G. Cette chenille, dont la tête est petite, a les trois premiers anneaux en forme de fuseau; le quatrième est renflé, avec deux taches noires, rondes, entourées de clair et quelques points blancs au centre; deux taches plus petites se voient sur le cinquième anneau. Le fond de la chenille est d’un vert brun, plus clair antérieurement, variolé de clair. La tête est rougeâtre. La corne grêle, foncée, rougeâtre vers la pointe. Pattes très courtes, rousses; les membraneuses noires. Cette chenille est verte dans son jeune âge et il arrive parfois que cette coloration persiste. Se trouve en juin et octobre-novembre sur la vigne, Daucus carotta, Galium verum, etc. France, rare dans les environs de Paris. 32 R. — Cette espèce si commune aux Indes, en Afrique et même en Sardaigne, est rare à Paris où on ne la prend guère que les années de grandes chaleurs. 9. D. Elphenor L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup,, B. R. G. Chenille à fond brun, réticulé de noir, avec les deux premiers an- neaux en fuseau, et les 3 et 4® plus larges. Les 3®, 4® et 5® ont chacun une tache latérale ocellée , cerclée de noir, ombrée inférieurement, et dont le milieu est teinté de violet, de jaune et de blanc. La base des trois premiers anneaux est de couleur claire ; une trace de chevrons existe sur les autres. La corne, très petite, est noire à la base et claire à la pointe. Pattes claires, membraneuses foncées. On trouve souvent une ab. conservant la couleur du premier âge, mais nous n’avons pris qu’une fois la var. intermédiaire , c’est-à-dire verte avec le réticulé noir, nous l’avons trouvé sur un fuchsia. Se trouve en juillet et août sur Epilobium palustre, hirsiitum, la vigne, le fuchsia, Galium, etc. France, environs de Paris. 10. D. Porcellus L. Figurée par : Sepp., Hb., B. R. G., Dup. le. Chenille à fond brun réticulé de noir. Les trois premiers anneaux sont en fuseau; les 4® et 5®, très renflés, supportent chacun une tache ronde dont le milieu est lavé de pourpre et de blanc. Cette chenille conserve rarement sa couleur verte du premier âge. S. P, Pas de corne: quatre taches. Se trouve en juillet, août et septembre sur Galium verum, plus ra- rement sur les Gaillets blancs. France, environs de Paris. R. D. — On la trouve parfois en compagnie de celle d' Elphenor, qui, elle, a une corne. 11. D. Nerii L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup., B. R. G. D’après ces divers auteurs, la chenille est parfois brune, mais plus ordinairement d’un beau vert pointillé de blanc sur les parties laté- rales. Une bande latérale blanche ou un peu bleuâtre, va du quatrième anneau à l’origine de la corne. Sur le troisième il y a un grand œil bleu pupillé de blanc. La corne est courte, granuleuse, de couleur jaunâtre. Les pattes écailleuses sont d’un noir bleuâtre et les stigmates 33 noirâtres bordés de jaune. Jeune, cette chenille est jaune, avec la corne noire et très longue. Se trouve du 15 juillet au 15 novembre, sur le laurier-rose, la per- venche. Provence ; accidentellement partout en France et même en Belgique ; elle a été prise, dit-on, au jardin du Luxembourg, à Paris. Obs. — Dans les premiers âges, la chenille a les deux taches ocellées du quatrième anneau d’un bleu d’azur. Millière dit avoir remarqué, que lorsqu’elle est inquiétée, ces taches augmentent d’éclat; elles ac- quièrent, d’après lui, une sorte de fulguration qui s’affaiblit lentement et disparaît avec le danger. Il ajoute que cette particularité ne se re- trouve pas chez la chenille adulte. N’ayant jamais vu cette bête nous n’avons pu contrôler l’observation de Millière. La chrysalide est très allongée et a une raie noire. R. — A propos des D. Nerii et D. Celerio, Donzel [S. E. 1849) dit que ces espèces sont africaines, et ne se retrouvent en France que d’une manière accidentelle. Jamais, dit-il, elles n’ont dû réussir en France où tous les sujets meurent ou avortent. Boisduval (Lép. de Guatemala, 1870) dit également « que les chrysalides se dessèchent et pé- rissent pendant Vhiver, de sorte qu’au printemps, tout a disparu. » Boisduval parle non seulement de Nerii et Celerio, mais aussi de VAtropos et du Convolvuli. Millière, en 1885, répète ce qu’a dit Donzel. Cependant, en février 1876, M. Gaschet a fait justice de ces hypothèses en signalant que MM. Trimoulet, Lambertie, Brown et lui-même, ont réussi des éclosions ayant passé l’hiver en chrysalide. Si Millière n’a pas parlé du remarquable travail deM. Gaschet, il signale que M. le D'’ Goulon, a obtenu huit éclosions et il ajoute que ce résultat ne peut modifier son opinion. Malgré cela, il convient d’insister sur le travail de M. Gaschet, qui prouve que les générations de ces espèces peuvent se perpétuer en Europe, et n’ont pas besoin de traverser la Méditerranée pour se ré- pandre dans nos régions. Nous répéterons que nous avons vu un A. Atropos éclos avant les froids, hiverner comme bien des Noctuelles (^). (A suivre.) (1) 11 y a quelques années, en 1898, nous avons obtenu à l’Association des Naturalistes, deux éclosions de VA. Atropos. H. R. ANN. DE LEVALLOIS-PERRET. 3 34 — Quelques notes de chasse sur les Diptères par Gaston Portevin. Une assez longue série de chasses m’a permis de capturer quelques espèces de Diptères non encore signalées de notre région et dignes par suite d’attirer l’attention. Platypeza. — Je considère comme rares toutes les espèces de ce genre. On les- trouve pendant les mois de septembre et d’octobre cou- rant avec agilité sur les feuilles. J’ai capturé à Évreux les espèces sui- vantes : P. consobrina Zett. — Plusieurs dans la forêt sur le chêne, dans un jardin sur le lilas en septembre. P. modesta Zett. — Un dans la forêt sur le chêne, en septembre. P. infumata Hal. [ornata Mg. sec. Verrall). — 2 c5 en août sur le lilas. P. rufa Mg. — 3 $ en septembre et octobre sur le lilas et le Maho- nia. P. dorsalis Mg. — 1 9 en juillet sur une feuille de Mahonia, plu- sieurs c5 et 9 sur le lilas en août et septembre. P. picta Mg. — 1 d dans mon jardin sur le lierre en septembre. Callimyia speciosa Mg. — Est une espèce dont le c? est commun, mais je n’ai encore rencontré qu’une 9, on la trouve de mai à août. Par contre C. amoena Mg. est rare; je n’én ai encore ren- contré qu’un c? (août 1905). Pipizella Heringi Zett. — Évreux, 1 c5 et 1 9 en mai. Orthoneura nobilis F ail. — Évreux, 1 9 sur fleur de Daucus en août 1904. Pyrophaena ocymi F. — Aulnay près Évreux, 1 (5 en août sur une fleur d'Inula. PlatycJiirus sticticus Mg. — Cette espèce, que j’ai déjà signalée {Feuille des J. N. [1904], p. 213), n’avait pas encore à ma connais- sance été capturée en France. Criorrhina var. flavicauda Mcq. — En avril dernier, cette variété était assez commune sur les saules fleuris près des mares de la forêt d’Evreux. Je l’y ai prise mélangée avec le type et très fraî- — sè- chement éclose, ce qui confirme l’opinion émise sur elle par M. le D'’ Villeneuve {Bull. Soc. Ent. Fr. [1903], p. 127). Stachynia punctata F. — Je n’ai jusqu’ici rencontré qu’un seul exem- plaire de cette jolie myopaire sur une fleur de Ranunculus repens, dans la forêt de Beaumont-le-Roger (27 mai 1901). Ocyptera setulosa Lw. — Cette muscide n’est pas signalée de France par Pandellé, qui indique seulement Koenigsberg comme patrie {Rev. d'Ent. [1894], p. 63). J’en ai pris 1 cJ dans la forêt d’Évreux (juillet 1904). Rlepharidopsis nemea Mg. — 1 exemplaire de cette très rare espèce, non signalée par Pandellé, provient de la forêt d’Évreux. Bebia flavipes Rob. — 1 exemplaire en mai 1903 dans la forêt d’É- vreux. C’est une espèce également très rare, dont Pandellé ne parle pas et dont Robineau-Desvoidyne connaissait qu’une ç. Hyria tibialis F ail. — (5 forêt d’Évreux (22 mai 1904). Rhorostoma trianguUfera Zett. — Je n’ai encore pris qu’un exem- plaire de cette belle espèce en juillet 1903, dans la forêt d’Évreux. Morphomyia tachinoides F ail. — Le (5 se rencontre assez souvent le long des murs, la $ (et quelques c5) est commune sur les fleurs à’’ Eryngium. Sarcophaga laciniata Pd. — Évreux, août 1903, 1 c5. S. vicina Villen. — Je capture assez souvent cette espèce si sem- blable à S. carnaria L. mais bien distincte par l’appareil génital du ô. S. hirticrusRd. — Autheuil, 1 août 1904. S. harpax Pd. — Était assez commune en août 1903 dans la forêt d’Évreux. Cynomijia mortuorum L. — Cette belle espèce est toujours rare. Je l’ai prise dans la forêt d’Évreux, à terre, et sur une fleur de Cor- nus sanguineus. Aricia laeta Fall. — Un seul exemplaire sur une vitre (mai 1903). A. lateritia Rd. — Je n’ai pas rencontré cette espèce dans le bassin de la Seine, mais comme elle n’a pas encore, je crois, été signalée de France, je note la capture d’un exemplaire d à Rennes en juin 1903. Limnophora pertusa Mg. — 1 exemplaire, Évreux, 23 mai 1903. 36 L. consimilis F a 11. — 2 exemplaires dans la forêt d’Évreux. Aussi à Rennes en juin 1905. L. littorea F a 11. — Espèce très rare capturée à Rennes avec la pré- cédente. 1 exemplaire. Hydrotaea fasciculata Meade. — Non citée par Pan délié dans ses c( Études sur les Muscides », cette espèce se trouve assez com- munément sur les haies des pâturages de la vallée d’Iton, avec les autres espèces d' Hydrotaea, dentipes, armipes, occulta, meteorica, tuberculata, etc. * Palloptera pulchella Rossi [Toxoneura fasciata Mcq.). — Extrême- ment rare partout. J’en ai trouvé deux exemplaires à Évreux, l’un sur une vitre, l’autre sur une feuille (juillet, août). Peplomyza Wiedemanni Lav. — 2 exemplaires à Évreux (juin, août). Tnjpeta colon Mg. — Rare, j’en possède 1 (5 et 1 9 de Gocherel (août 1902). Anomoia antiqua Wd. — Un seul exemplaire de cette jolie petite espèce Aient de la forêt d’Évreux (juillet). Platystyla Hoffmannseggi Mg. — Très rare. Je n’en ai pris qu’un exemplaire sur unAlnus au bord d’un ruisseau (septembre 1902). Meromyza nigriventris Mcq. — Rare. Quelques exemplaires pris en fauchant en juillet dans la forêt d’Evreux. La plupart des Diptères cités dans cette liste ont été déterminés, ou revus, par M. le D** J. Villeneuve : c’est dire qu’il ne peut y avoir de doute sur l’exactitude des noms énumérés. Il y aurait certainement beaucoup d’autres espèces à signaler dans cette immense famille. Les Diptères qui habitent notre région ne sont pas encore tous connus, une étude sérieuse n’en ayant jamais été faite. Aussi me permettrai-je d’adresser un chaleureux appel en leur faveur aux jeunes entomologistes. Qu’ils étudient les Diptères! Juste- ment parce qu’ils sont trop délaissés, ils y trouveront un vaste champ d’observation, et qui sera fertile pour eux en justes satisfactions î 37 Note sur l’éclosion û’Aeschna maculatissima Latr. [Névropt.] par Maurice Royer. D’une excursion faite à Franconville (Seine-et-Oise) au commence- ment du mois de juin, j’avais rapporté une certaine quantité d’animaux aquatiques, et parmi ceux-ci de nombreuses nymphes de Névroptères que je conservai en aquarium. Quelques jours plus tard, je trouvai suspendus à la toile métallique qui fermait l’aquarium deux magnifiques échantillons d'Aeschna macu- latissima Latr. éclos pendant la nuit. Les jours suivants, de nouvelles éclosions se produisirent, les unes menées à bonne fin, d’autres man- quées, et dont on retrouvait, la surface de l’eau, les débris sous forme d’ailes développées imparfaitement, les parties tendres du corps devenant rapidement la proie des tritons. Mon attention fut attirée un matin vers les 9 heures, par une nymphe sortant de l’eau et grimpant sur les rochers non submergés de l’aqua- rium. Enfonçant alors perpendiculairement un morceau de bois d’environ 15 centimètres de long dans une plaque de tourbe, je déposai la nym- phe au pied de ce roseau improvisé; elle se hissa très rapidement au sommet ; ses téguments ne tardèrent pas à se sécher complètement et je l’examinai attentivement afin de saisir le moment précis où la métamorphose allait s’effectuer. Malheureusement l’animal parait pos- séder une vue excellente, car à 6 centimètres environ, il est impos- sible d’approcher une loupe sans occasionner de la part du sujet des mouvements de défense. Accroché solidement par les pattes, il projette violemment son abdomen du côté de la loupe. Il est à ce moment 9 heures 1/2. En dehors des tentatives faites pour l’observer de plus près, l’animal se tient immobile, le dos tourné du côté du jour. Un porteplume et un double décimètre remués sur la table à environ 40 centimètres, provoquent un mouvement dé défense abdominal et la nymphe tourne autour de son support, fuyant toujours l’objet qui lui fait peur. Cette rotation autour du support s’effectue chaque fois qu’un corps étranger est approché à plus de 20 centimètres; ma main même provoque ces mouvements, et l’animal se place de façon à être dissi- mulé derrière son morceau de bois. A 10 heures 50 je puis approcher et observer de plus près les phé- nomènes qui vont suivre; je remarque alors une petite fente triangu- laire qui vient de se produire sur la ligne médiane du prothorax. Les mouvements de défense abdominaux continuent, cependant l’animal — 38 — ne tourne plus. Par de violentes contractions internes, la fente s’en- tr’ouvre petit à petit et, après une dizaine de contractions, le thorax de Vimago proémine; à 11 h. 3, la tête se dégage rapidement, ainsi que les premiers segments abdominaux, puis les pattes sortent successi- vement de leur enveloppe nymphale, cependant que les parties déga- gées qui semblent trop lourdes se défléchissent et s’inclinent sur le dos de l’abdomen sous un angle d’environ 40 degrés. L’animal n’est plus soutenu que par les dépouilles nymphales des [pattes, accrochées fortement au support. Les rudiments d’ailes s’allongent peu à peu et ils atteignent à 11 h. 5, le 3® segment abdominal. A 11 h. 30, l’insecte opère très rapidement, et d’iin seul effort, un véritable rétablissement ; puis, saisissant fortement avec ses pattes l’extrémité du support déjà encombré des étuis primitifs, il dégage en quelques secondes ses der- niers segments abdominaux et reste suspendu après sa coque (^). A 11 h. 40, les ailes atteignent le 4® segment abdominal, à 11 h. 42, elles sont au niveau du 5®, elles se défripent avec une grande rapidité tout en s’allongeant et atteignent le 9® segment à 11 h. 44; à ce mo- ment, elles présentent une couleur verte irisée des plus tendres ; à 11 h. 45, elles dépassent le corps et à 11 b. 50, elles sont complètement développées et commencent à prendre leur coloration normale. Quelques minutes plus tard l’insecte bat des ailes. L’éclosion avait duré un peu moins de trois heures. (1) Il est probable que si, à la suite de cet effort considérable, l’insecte s’at- tache mal après sa dépouille ou après le support, il tombe à l’eau et de- vient ainsi, ses ailes n’étant pas développées, une proie facile. GÉOLOGIE Les gisements fossilifères du bassin parisien (^) [suite] par H. Rollet. Ermenonville (Oise). Le gisement fossilifère d’Ermenonville qne nous avons exploré au cours de notre excursion mensuelle du 12 juin 1904, est situé à une centaine de mètres, au nord-est de l’église de ce village, juste à l’angle que forme le chemin qui serpente à la partie inférieure du bois de Perthes, lorsqu’il traverse la microscopique vallée Monduie, que suit l’ancien chemin de Montagny-Sainte- Félicité. Cette exploitation qui appartient au niveau des sables moyens^ n’a pas moins d’une centaine de mètres de longueur sur une dizaine de hauteur; elle est constituée par des couches de sables quartzeux blanchâtres à la partie inférieure et d’un noir violâtre vers le haut, avec, â la partie supérieure, des lits de sables calcaires colorés par des sels de fer, qui constituent la couche fossilifère par excellence. En moins de trois heures de recherches j’ai réuni des fossiles appar- tenant aux espèces suivantes : Cœlentérés Coralliaires 1. Turbinolia sulcata Desh. Mollusques lamellibranches Asiphonés Monomyaires 2. Ostrea cubitus Desh. Dimyaires 3. Nucula lunulata Nyst. (1) Cf. Ann. Nat. Lev.-Perret, VII, 1901, p. 37 et suiv.; loc. cit., VIII, 1902, p. 22 et suiv.; loc. cit., IX, 1903, p. 35 et suiv.; loc. cil., X, 1904, p. 42 et suiv. 4. Trinacria deltoïclea Zau/Æ. 5. — media Desh. SiPHONÉS Intégripalléaux 6. Cardita pulchra Desh. 1. Crassatella rostrata Desh. 8. Lucina saxorum Lamk. 9. — Ermenonvillensis Des/i. 10. Cardium obliquum Lamk. — 40 — Sinupalléaux 11. Venus texta Lamk. 12. Cytherea deltoïdea Lamk. 13. — lævigala Lamk. 14. — striatula Desh. 15. — trigoniila Desh. 16. Solen gracilis Sow. 17. Corbula gallica Lamk. 18. — angulata Lamk. Mollusques gastéropodes Prosobranches 19. Delphinula striata Lamk. 20. Trochns minulus Desh. 21. Natica parisiensis d'Orhigny. 22. — Parckensis Desh. 23. — labellata Lamk. 24. Calyptrea trochiformis Lamk. 25. Bithinia microstoma Desh. 26. Melania lactea Lamk. 27. — frumentum Desh. 28. — débilita Desh. 29. Turritella incerta Desh. 30. Diastoma interrupta Desh. 31. Cerithium bicarinatum Lamk. 32. — pleurotomoïdes Lamk. 33. — Bouei Desh. 34. — mixtum Desh. 35. — mutabile Lamk. 36. — tuberculosum Lamk. 37. — angulosum Lamk. 38. — papale Lamk. 39. Cerithium scalaroïdes Desh. 40. — tiara Lamk. 41. — semigranulosumZa?»/i:. 42. — commune Desh. 43. — Cordieri Desh. 44. — tricarinalum Laynk. 45. Siliquaria multislriata Defrance. 46. Pyrula bulbus Sol. 47. Fusus subcarinatus Lamk. 48. — minax Lamk. 49. — scalaris La7uk. 50. — polygonus Lamk. 51. — scalaroïdes Lamk. 52. Mitra cancellina Lamk.’î 53. — fusellina Lamk. 54. Marginella crassula Desh. 55. — ovulata Lamk. 56. Ancillaria obesula Desh. 57. Oliva Laumontiana Lamk. 58. — rnarmini Midi. 59. Cancellaria evulsa Sol. 60. — sp.? 61. Pleurotoma flexuosa Desh. 62. — ventricosa Lamk. 63. — textillosa Lamk. Opistobranches 64. Ringicula ringens Desh. Arthropodes MAL4C0STRACÉS 65. Calianassa macrodactyla Mihie- Edw. Villiers-Saint-Frédéric (Seine-et-Oise). Au cours de notre excursion du 14 mai dernier, nous avons ren- contré sur le territoire de la commune de Villiers-Saint-Frédéric (Seine- et-Oise) un affleurement fossilifère du calcaire grossier. Ce gisement se trouve sur le coteau à gauche de la route de Beynes à Neauphle le Vieux, entre le moulin de la Chapelle et celui de Cressay. Le chemin, ou plutôt le sentier qui mène dans le voisinage, com- mence presque à l’angle du chemin qui de Cressay va à Neauphle-le- Château. Du reste, pour plus de précision, je vous dirai que c’est près — 41 de l’endroit où la ligne de chemin de fer entre en tranchée, que des sables calcaires affleurent dans le voisinage d’un maigre bouquet d’ar- bres, à quelques mètres seulement de la voie ; l’emplacement, assez difficile à trouver, n’est actuellement marqué que par deux trous ayant à peine un mètre de profondeur, que nous avons creusés et dans lesquels j’ai trouvé les espèces fossiles suivantes (^). Protozoaires Foraminifères 1. Orbitolites complanata Lamk. Cœlentérés Coralliaires 2. Turbinolia sulcala Desh.'^ 3. Diplhelia raristella Edw. 4. Stylocana monlicularia Edw.? 21. Tellina tellinella Lamk. 22. Psamrnobia effusa Lamk. 23. Syndesmya pusilla Desh. Scaphopodes 24. Dentalium fissura Lamk. 25. — striatum Sow. Mollusques gastéropodes PROSOBRA^CIlES Mollusques lamellibranches Asiphonés Monomyaires 5. Ostrea profunda Desh. 6. Anomia tenuistriata Desh. Dimyaires 7. Area punctifera Lamk. 8. — quadrilatera Lamk. 9. — barbatiila Lamk. 10. Axinea dispar Def. 11. ïrinacria curvirostris Coss. 12. — deltoïdea Lamk. SlPIlONÉS Intégripalléaux 13. Cardita angusticostata Lamk. 14. Lucina elegans Defrance. 15. Cardium obliquum Lamk. 16. Cyrena cycladiformis Desh. Sinupalléaux 17. Venus deleta Desh. 18. — turgidula Desh. 19. Cytherea elegans Lamk. 20. — parisiensis Desh. 26. Delphinula conica. 27. — striata Lamk. 28. Natica acuminata Desh. 29. — epiglottina Lamk. 30. — depressa Desh. 31. — capacea Lamk. 32. — labellata Lamk. 33. — parisiensis d’Orbigny. 34. — acuta Desh. 35. Phasianella turbinoïdes Lamk. 36. — parisiensis d’Orh. 37. Calyptrea lamellosa Desh. 38. — trochiformis Lamk. 39. Hipponix cornucopiæ. 40. Bifrontia marginala Desh. 41. — bifrons Lamk. 42. Melania laclea 43. Turritella sulcata Lamk. 44. Mesalia fasciata Lamk. 45. Diastoma lamellosa Desh. 46. Paryphostoma minor Desh. 47. Cerilhium mutabile Lamk. 48. — lapidum Lamk. 49. — calcitrapoïdes Lamk 50. — angulosum Lamk. 51. — echinoïdes Lamk. (1) Les recherches seraient beaucoup plus faciles sur les parois de la tran- chée du chemin de fer, mais une haie en défend l’approche. 42 52. 53. 54. 55. 56. 57. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 72. 73. 74. Ceriihium denticulatum Lamk. — multispiratum. imperfectum Desh. — tiara Lamk. — cinctum Serpulorbis sp. ? Siliquaria multistriata Defrance. Tcrebellum fusiformis Lamk. Rostellaria fissurella Lamk. Triforis grignonensis Desh. Pyrula subcarinata Lamk. Murex contaculatus Lamk. — tricarinatus Lamk. crispus Lamk. Buccinum decussatum Lamk. Borsonia nodularis Desh. Fusus humilis Desh. — scalaroïdes Lamk. — aciculatus Lamk. Mitra fusellina Lamk. — terebellum Lamk. Voluta spinosa Lamk. — cithara Lamk. 75. Voluta harpula Lamk. 76. — turgidula Desh. 77. Marginella ovulata Lamk. 78. — crassula Desh. 79. — contrabulata Desh.‘>. 80. Ancellaria buccinoïdes Lamk. 81. Oliva nitidula Lamk. 82. Pleurotoina inflexa Lamk. 83. — lineolata Lamk. 84. — costellata Lamk. 85. — plicata Lamk. 86. — brevicauda Desh. 87. — simplex Desh. 88. — angulosa Desh. 89. — costellata Lamk. 90. Conus deperditus Brug. 91. — granatinus Desh. Opistobranches 92. Tornatella sulcata Lamk. Poissons 93. Dents de squale. Butte aux Clochetons, comiiiune de Thiers (Oise). Le gisement de la Butte aux Clochetons, que nous avons visité, mon collègue Jacquemin et moi, le 13 août dernier, est assez difficile à trouver, car il est situé en plein bois et pour y parvenir de Monte- ontaine, il faut traverser ou contourner plusieurs chasses réservées, fermées par des barrières. De la Chapelle en Serval, la route est plus directe; il suffit de suivre la route de Thiers jusqu’à l’entrée de ce village où se trouve un cal- caire, et de prendre, à droite, un chemin qui vient déboucher en cet endroit. En suivant pendant plusieurs kilomètres, ce sentier, d’abord assez bien entretenu, puis à peine indiqué par la suite, on arrive au carrefour de Charlepont? situé en plein bois de pins; la Butte aux Clo- chetons est située à quelques centaines de mètres plus loin, un peu à gauche. Topographiquement ce gisement est situé à l’est du village de Thiers (Oise) juste en face de la butte du Maulois (95 mètres d’altitude) sur la limite de la Haute-Chaume; c’est un affleurement mis à jour par les intempéries et dont les éboulis occupent une surface d’une trentaine 43 — de mètres de. long sur 20 de large; la couche fossilifère paraît être une masse siliceuse semblable à celle d’Ezanville. Bien qu’on y trouve un certain nombre de fossiles, il convient de faire remarquer que cette localité doit son nom à la quantité de Geri- thes qu’on y rencontre. En moins de deux heures de recherches nous avons recueilli des fossiles appartenant aux espèces suivantes : Mollusques lamellibranches Asiphonés Hétéromyaires 1. Avicula trigonata Lamk. SiPHONÉS Intégripalléaux 2. Lucinia saxorum LamU. 3. Cardium obliquum Lamk. Sinupalléaux 4. Vernerupis striatula cVOrb. 5. Cytherea striatula Besh. 6. — sphenarium Bayan. 7. — rustica Desh. 8. — deltoïdea Lamk. 9. Corbula ficus Brancl. 10. — angulata Lamk. Scaphopod.es 11. Gadu s parisien sis Desh. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. Gastéropodes Prosobranciif.s Natica parisiensis d’Orh. — Parkensis Desh. — acuta Desh. Bitbinia subulata Desh. Melania débilita Desh. — frumentarium Desh. Cerithium pleurotomoides La7iik. — tricarinatum Lamk. — Cordieri Desh. — angustum Desh.'l — bicarinatum Lamk. — crenulatum Desh. — Hericarti Desh. ? — Brochi Desh. Serpulorbis sp.? Fusas subcarinatus. — polygonus Lamk. Mitra terebellum Lamk. PULMOIVÉS 30. Limnea acuminata Bi'ong. Châvençon (Oise). Le 3 septembre dernier, mon collègue Jacqucmin et moi avons visité un gisement fossilifère situé à quelques centaines de mètres au sud du village de Châvençon (Oise), sur la ligne du chemin de fer à voie étroite établie jadis, pour descendre à Chars les matériaux extraits des buttes de Rosne. Pour y parvenir, il faut suivre le nouveau chemin de Châvençon au Haulmejusqu’àceque l’on rencontre un calvaire, puis, prendre le sentier qui se trouve à droite et le suivre jusqu’à ce qu’il rejoigne la ligne que l’on remontera un peu vers l’est avant de rencontrer une tranchée de plus de 100 mètres de long sur 2 à 3 mètres de hauteur, ouverte dans 44 — une marne verdâtre absolument pétrie de fossiles parfaitement con- servés parmi lesquels les Cerithium tricarinatum abondent. J’y ai récolté les espèces suivantes : Mollusques lamellibranches Asiphonés Monomyaiî'es 1. Anomia sp.? •SiPHONÉS Intégripalléaux 2. Cardita sulcata Brand. 3. — pulchra Desh. 4. Crassatella sulcata Solander. 5. Chama tnrgidula Lamk. 6. Lucinia callosa Lamk. 7. Cardium porulosum Lamk. Sinupalléaux 8. Corbula ficus Brand. 9. — pexidicula Desh. 10, — rugosa Lamk.'i Mollusques gastéropodes Prosobranches 11. Natica Parkensis Desh. 12. — parisiensis d’Orb. 13. Calyptrea trochiformis Lamk. 14. Hipponix Heberti Desh.l 15. Bitbinia pulchra Desh. 16. Melania frumentarum Lamk. 17. Turritella copiosa Desh. 18. Cerithium tricarinatum Lamk. 19. — pleurotomoïdes 20. — ecbinoïdes Lamk. 21. — scalaroïdes Desh. 22. — granulosum Lamk. 23. Pyrula bulbus Sol. 24. Buccinum Andrei Bast. 25. Mitra fusinella Lamk. 26. Conus granatinus Desh. Chars-en-Vexin (Seine-et-Oise). Au cours de l’excursion mensuelle organisée par l’Association, le 10 septembre dernier, à Ghars-en-Vexin, nous avons visité, mon collègue Jacquemin et moi, un gisement fossilifère, situé à droite de la route de Chars à Neuilly-en-Vexin, à mi-chemin entre ces deux villes et dans le voisinage du point où les futaies du bois de Chars viennent rejoindre la route. C’est une coupe appartenant au niveau des sables moyens éocènes qui a plus de 20 mètres de longueur sur 2 à 3 de hauteur et est consti- tuée par des lits de sahles siliceux blanchâtres, surmontés par des couches de même nature, fortement colorées par des sels de fer. Bien que nos recherches aient été très limitées, â cause de l’inclé- mence du temps et de l’approche de la nuit, nous avons cependant recueilli, en moins d’une heure, des fossiles appartenant aux espèces suivantes : Cœlentérés Coralliaires 1. Astreopora panicea Edw. 2. Lobopsamnica cariosa Edw. Mollusques lamellibranches Asiphonés Monomyaires 3. Ostrea cubitus Desb. 45 — 4. Ostrea dorsata Desh. Dimyaires. 5. Area appendiculata Soiv. 6. Nucula lunulata Nyst. 7. — tumidula Coss. 8. Trinacria media Desh. 9. — deltoïdea Lamk. SiPHONÉS Intéyripalléaux 10. Cardita asperula Lamk. 11. — sulcata Br and. 12. Crassatella rostrata Desh. 13. Charaa turgidula Lamk. 14. Lucina elegans Def. 15. — saxorum Lamk. 16. Myssia elliptica Lamk. 17. Cardium obliquum Lamk. 18. Cyrena planulata Desh. 19. — deperdita Desh. 20. — elegans ïMmk. 21. — striatula Desh. Sinupalléaux 22. Tellina leilinella Lamk. 23. Teredina sp. ? 24. Corbula ficus Brand. 25. Corbula angulata Lamk. Scaphopodes 26. Gadus parisiensis Desh. Gastéropodes Prosobranches 27. Nerila Passyi Desh. 28. Natica grossa Desh. ? 29. Phasianella picta Desh. 30. Calyptrea trochiformis Lamk. 31. Solarum trochiforme Des/i.? 32. Mêla nia débilita Desh. 33. — frumenlarum Desh. 34. — lactea Desh. 35. Cerithium scalaroïdes Des/i., 36. — bicarinatura Lamk. 37. — pleurotomoïdesZa?n.A . 38. — Bouei Desh. Opistobranciies 39. Bulla conulus Desh. PüLMONÉS 40. Limnea acuminata Brong. Poissons 41. Dents de squale. (A suivre.) L’action de la chaleur sur l’écorce terrestre par Henri Rollet. Des dépêches viennent de signaler, à quelques jours d’intervalle, la brusque apparition d’une île dans la mer de Chine, une recrudescence de l’activité de la montagne Pelée à la Martinique, un terrible tremble- ment de terre aux Indes et en Italie, ainsi que des secousses sismi- ques de moindre importance dans le sud-est de la France et une partie de la Suisse. J’ai pensé que les convulsions qui bouleversent actuellement l’écorce terrestre méritaient d’attirer votre attention et j’ai cru répondre au désir de certains d’entre vous en essayant de vous exposer le rôle joué par la chaleur dans la production de ces divers cataclysmes. — 46 Avant toutes choses, il me faut constater que, pendant longtemps, les géologues et les physiciens étaient loin de s’entendre sur la consti- tution actuelle du globe qui se lie d’une façon si intime au problème de l’origine du vulcanisme et, par là, à l’actioa de la chaleur sur l’é- corce terrestre. Deux écoles bien distinctes se disputaient, à grand renfort de théories et d’arguments, la faveur du monde savant et, est-il besoin de le dire, arrivaient à des conclusions diamétralement opposées. Pour les premiers, les rigidistes, la terre serait une masse entière- ment solide, dont la rigidité, d’après Darwin, est égale à celle du meilleur acier ou même deux fois plus grande si on se base sur les dé- ductions toutes récentes de Rudzki. Les arguments qu’ils invoquent, pour arriver à ces conclusions, sont d’ordre astronomique et relatifs à la théorie des marées, ou prennent, comme point de départ, l’hypothèse de La place et le mode de solidification de l’intérieur à l’extérieur qui, d après W. Thomson est la conséquence du refroidissement par rayon- nement de la masse primitive. Les seconds, les viscosistes, sans se laisser accabler par ces arguments, affirment catégoriquement que la croûte solide du globe n’a qu’une épaisseur limitée et que cette croûte enserre une masse de matières à l’état de fusion; ils basent leur théorie sur la genèse du monde de Kant et Lap lace, ainsi que sur l’hypothèse chimique de Le mer y. Il existe, depuis quelque temps, une troisième théorie due à MM. Ritter et Koppretz qui, intermédiaire entre les deux précé- dentes, semble beaucoup plus vraisemblable, car elle repose à la fois sur des données géologiques et géophysiques. L’hypothèse fondamentale de Laplace, l’existence du degré géo- thermique et l’étude théorique des conditions de refroidissement sui- vant les méthodes indiquées par Four ier, conduisent à énoncer la loi suivante sur laquelle s’appuient les partisans de la nouvelle théorie : « Lorsque, quittant la surface thermique, à température constante, on se dirige vers le centre du globe, on observe des températures sans cesse croissantes ; l’accroissement n’est d’ailleurs pas proportionnel au chemin parcouru, son taux diminue suivant une fraction complexe de ce rayon; dans la région centrale règne une température qu’il est dif- ficile d’évaluer, mais qui dépasse infiniment celles que nous pouvons réaliser. Par suite de cet accroissement continu de la température, les matériaux qui forment le globe prennent tous les états compris entre l’état solide et l’état gazeux ; au centre même, ou plutôt, dans un vo- lume sphérique dont le rayon peut être estimé à la moitié du rayon ter- restre actuel, existe une masse gazeuse, à très haute température et à — kl — une densité dépassant notablement celle des couches superficielles. » (E. Lagrange, Les phénomènes volcaniques des Antilles.) Comme vous le voyez par ce simple exposé, la théorie intermédiaire s’appuyant sur les plus récentes conquêtes des Sciences physiques, sa- tisfait à toutes les conditions du problème. Il est incontestable, en effet, qu’un globe ainsi constitué possède une rigidité, tout au moins égale à celle du meilleur acier ; que les marées globales doivent y être in- sensibles, etc. Cette théorie, appelée à mettre fin au dissentiment qui existait entre les rigidistes et les viscosistes, me semble très rationnelle et dans l’état actuel de la science, me paraît celle qui doit être adoptée. Il semble donc admis aujourd’hui qu’au-dessous de l’écorce terrestre, existe une masse de matières, tant à l’état liquide que gazeux, dont le volume doit être immense comparativement à l’épaisseur de la croûte solide de la terre. En effet, cette dernière ne doit pas avoir plus de 60 à 100 kilomètres alors que le rayon terrestre est de 6.376'^"^851, à l’équa- teur et 6.335*^^943 au pôle. Sans vous exposer ici, comment s’est accompli le changement d’état de notre planète, je vous rappellerai simplement que les couches exté- rieures du noyau liquide formé par la condensation des vapeurs cons- tituant la nébuleuse terrestre, se sont refroidies les premières par suite des pertes de chaleur causées par le rayonnement et la marche de notre système planétaire dans l’espace. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on peut donc dire, que la terre qui s’était refroidie dès l’origine de sa formation n’a cessé de se refroidir depuis, de sorte que l’écorce terrestre tend à s’augmen- ter de plus en plus, par suite de la soliditication de corps formant la masse interne qui, en raison de l’abaissement de la température am- biante, ne peuvent plus rester à leur état primitif. Malheureusement, il faut bien l’avouer, nous devons, à ce sujet, nous en tenir à une hypothèse, car il est impossible, dans 1 état actuel de la science, de constater ce refroidissement d’une façon expérimen- tale. Il ne faut pas songer, en effet, aux observations thermométriques qui ne sont employées d’une manière précise que depuis un siècle h peine, et qu’est-ce qu’un siècle d’observations, en présence de l’espace de temps incalculable qu’il a fallu pour que la terre arrive à son état actuel! On pourrait cependant établir le refroidissement terrestre en se ba- sant sur la diminution des phénomènes volcaniques. Pour s en con- vaincre il suffit de jeter un coup d’œil sur l’état de notre planète aux époques passées, ce qui est relativement facile grâce aux cartes géo- — 48 logiques. Nous constaterons aisément que l’ecorce de la terre était alors fréquemment soulevée à de grandes hauteurs — les reliefs montagneux n’ont pas d’autre origine — et que d’abondantes coulées volcaniques se faisaient jour à travers les fissures du sol. Sur de nombreux points du globe nous retrouverons les traces de volcans ayant cessé, depuis de longs siècles, de projeter des matières ignées et dont des exemples caractéristiques nous sont fournis par les volcans du centre de la France et ceux des Cordillères en Amérique. Cependant, là encore, nous manquons de points de comparaison pré- cis, puisque nous ignorons la durée exacte des périodes géologiques. Voyons maintenant quels sont les faits qui viennent confirmer l’hy- pothèse du feu central. On peut demander des preuves de l’existence, au centre de la terre, d’une masse de matières en fusion, aux produits mêmes des éruptions volcaniques, en général, et en particulier à la lave, dont la liquéfaction ne s’opère qu’aux environs de 12 à 1500 degrés. Comment expliquer la fusion naturelle de la lave, si on nie l’exis- tence du feu central ? De plus, comment expliquer que les roches formant l’écorce terres- tre, bien qu’en général peu conductrices de la chaleur, accusent de no- tables différences de température au fur et à mesure qu’on descend plus profondément dans l’intérieur du sol? , Le tableau suivant pourra du reste vous donner une idée de cet accroissement de la température au puits artésien de Grenelle. De l’ensemble des observations faites jusqu’à ce jour sur différents points du globe, il résulte qu’on a une augmentation de température de 1 degré, tous les 35 mètres environ. Mais, il est bon de le répéter, ce n’est qu’une moyenne bien approxi- mative ; les roches ne conduisant pas également la chaleur et des fis- sures plus ou moins grandes existant dans l’intérieur de la couche solide du globe, il n’y a donc rien d’étonnant que l’on constate des va- riations très sensibles dans l’échelle des degrés. Pour ne citer que quel- ques exemples je vous rappellerai que le degré géothermique est de 33 mètres aux mines de Newcastle, de 38 mètres dans celles de Man- chester et enfin de 14^ 60 près de Riom, en Auvergne. La moyenne des observations faites jusqu’à ce jour ayant donné A 297“ on a une température de 22® 2/10 et à 548“ 400“ 504“ 23® 7/10 26® 5/10 27® 7/10 — 49 — comme nous l’avons vu, il y a un instant, une augmentation de 1 de- gré par 35 mètres, il est assez facile de trouver la profondeur approxi- mative où doit se produire la fusion de la lave. Partant de ce fait qu’à 500 mètres de profondeur, on a 30 degrés de chaleur, pour obtenir une température de 1500 degrés il sera néces- saire d’atteindre une profondeur de 51.950 mètres. Ainsi, si à un moment donné l’équilibre ne se rétablit pas et si par conséquent la chaleur augmente normalement au furet à mesure qu’on descend dans le sein de la terre, le changement d’état de la lave se produirait à une profondeur de 50 kilomètres environ. Cependant, à ce sujet, je tiens à vous signaler une nouvelle théorie de l’école allemande moderne, qui admet que les matières éruptives projetées à la surface de la terre par les éruptions volcaniques provien- nent, non du centre du globe, mais de véritables poches ou réservoirs de matières en fusion, mélangées de gaz, distribuées un peu partout dans l’écorce solide de notre planète ; d’après cette théorie la variabilité du degré géothermique s’explique par ce fait que les poches en ques- tion sont situées à des profondeurs diverses dans la masse solide de la terre. L’existence du feu central paraissant un fait acquis, voyons main- tenant quelle est son action sur l’écorce terrestre. Avant d’étudier les phénomènes volcaniques actuels dont l’activité paraît si intimement liée à l’action de la masse incandescente interne, il est bon de jeter un regard sur le passé de notre planète pour voir si la chaleur n’a pas joué un rôle considérable dans la dislocation des couches formant son écorce? Cette action est indiscutable. Si aucune perturbation ne s’était produite à sa surface, la terre, étant donné son état primitif de nébuleuse et les mouvements dont elle est animée, devrait avoir l’aspect d’une sphère régulière, un peu aplatie aux pôles, et les différentes couches qui constituent son écorce devraient être absolument parallèles. Est-il besoin de vous dire qu’il n’en est rien? non assurément, car vous n’ignorez pas que la terre est hérissée de hautes montagnes et ravinée de gouffres profonds qui peuvent paraître de chétifs accidents de terrain, étant donné que la surface de la terre est de 5.098.857 my- riamètres carrés, mais qui, malgré cela, nuisent à la rotondité parfaite du globe. Pour vous donner une idée de l’importance de certains de ces acci- dents de terrain, je vous rappellerai qu’un des pics de l’Himalaya, le Gaurisankar, n’a pas moins 8.840 mètres d’altitude, et que des sondages ANN. nK LEVALLOIS-PERUEÏ. 4 — 50 — faits à 80 milles au nord de File de St-Thomas, ont accusé le fond à 7.137 mètres, tandis que ceux opérés dans la fosse de Tuscarora, dans rOcéan Pacifique, ont donné 8.513 mètres. Enfin, entre les îles Fidji et la Nouvelle-Zélande, la sonde n’a accusé le fond qu’à 9.427 mètres. La terre a donc été déformée par des affaissements et des soulèvements du sol, ainsi que par la projection, à sa surface, de matières éruptives. Par l’étude méthodique de l’écorce terrestre, on ne tarda pas à se convaincre que les premiers soulèvements du sol, comme, du reste, les premières éruptions volcaniques, remontaient au commencement de l’époque azoïque, c’est-à-dire au moment où la croûte solide de notre planète était encore très mince. Sous l’action de la force d’ex- pansion des gaz qu’elle renfermait, cette pellicule solide se brisa sur plusieurs points, pendant que, sur d’autres, elle fut simplement sou- levée, constituant ainsi des bassins dans lesquels les eaux vinrent se réunir par la suite. Alors intervint un nouveau facteur, auquel cer- tains géologues actuels attribuent une grande partie des dislocations de l’écorce terrestre, la différence de température entre les continents et les mers. De ces convulsions du sol qui eurent lieu à la période primitive et se continuèrent jusqu’à nos jours, résulta la formation de montagnes, de coteaux qui souvent surgirent au milieu des eaux qui furent re- poussées et bouleversées. , Les premières éruptions volcaniques eurent lieu en même temps que les premiers soulèvements du sol, et comme ceux-ci, se conti- nuèrent jusqu’à nos jours, en diminuant cependant d’intensité. C’est ainsi que dans les temps les plus reculés, des coulées volca- niques donnèrent naissance aux roches désignées habituellement sous le nom de 2^^'^^oniques , parmi lesquelles il convient de citer les gneiss, les porphyres, etc., qui constituent des massifs montagneux sur de nombreux points du globe. C’est également à des coulées volcaniques qu’il faut rapporter la formation des enclaves de diabase et de syénite qui se font jour à tra- vers les terrains sédimentaires. Les roches vulcaniques, comme le basalte et le trachyte, ont une ori- gine semblable et témoignent de l’existence de projections éruptives pendant l’époque tertiaire. C’est du reste à cette époque qu’il faut rapporter la majorité des volcans de l’Auvergne, du Vivarais et du Velay qui, bien que trop nombreux pour avoir eu l’énergie du Vésuve ou de l’Etna, n en ont pas moins jeté, dans le centre de la France, une masse de produits éruptifs estimée à 72 billions de mètres cubes. Du reste le Massif cen- — 51 — tral est non seulement le relief volcanique le plus important de la France, mais aussi l’un des plus grands du monde. Cependant, il est bon do faire remarquer que toutes les montagnes du Plateau central porlant des traces de l’action volcanique, n’ont nécessairement pas toutes été ornées de cratères et que toutes n’ont pas donné passage à des coulées de matières en fusion. Seulement, comme elles étaient très rapprochées les unes des autres, elles ont presque presque toutes éprouvé les effets des feux souterrains et en portent des traces. Quant aux éruptions volcaniques qui se sont produites dans cette région, elles n’ont pas eu lieu simultanément, et de plus, semblent s’être accomplies de diverses façons. Ainsi, il est démontré que certains volcans du Centre n’ont pas eu plus d’une coulée de lave, laquelle, en certains endroits, a été si peu considérable qu’elle n’a pas même atteint le pied des montagnes. Il est également établi que sur d’autres points, l’Ardèche, le Mézenc et le Mont-Dore, notamment, les érosions avaient déjà détruit en partie les projections volcaniques anciennes, lorsqu’un certain nombre de nouveaux cratères surgirent et comblèrent le fond des vallées avec des flots de basalte. Depuis un moment je vous entretiens des éruptions volcaniques, il serait peut-être temps que je vous dise ce qu’est un volcan? Au point de vue géologique, on donne le nom de volcan, à une communication existant entre la masse incandescente contenue dans l’intérieur du globe, et la surface de la terre. Je n’ignore pas qu’il existe une définition plus connue, mais aussi beaucoup moins exacte. « U)i volcan, dit-on dans certains ouvrages, est une montagne qui, par une ouverture nommée cratère, projette à la surface -du sol, de la lave et des matières enflammées. » Cette définition est erronée en ce sens qu’un volcan peut tout aussi bien se trouver au milieu des plaines qu’au sommet de montagnes. Si certains, comme le Gualatieri ont leur cratère à 6.990 mètres d’altitude, il en est d’autres, comme le Lago d’Agnano, dont le cratère n’est qu’à 6 mètres au-dessus du niveau de la mer, et le Tinakura (à Santa-Cruz), à 84 mètres. L’appareil volcanique se compose en réalité de trois parties : 1*^ la cheminée permettant l’ascension des matières éruptives et qui n’est autre chose qu’une fissure de l’écorce terrestre. 2® Le cône volcanique constitué par un amas de matériaux rejetés et s’élevant parfois à une grande hauteur. 3° Le cratère, orifice en forme d’entonnoir par où débouche la che- minée au sommet du cône. — 52 — Quant à la cause fondamentale des éruptions volcaniques, comme du reste celle des tremblements de terre, il faut convenir, que dans l’état actuel de la science, nous sommes encore obligés de nous en tenir à des hypothèses. Cependant, depuis un siècle, nous avons fait de tels progrès dans cette étude qu’un horizon nouveau s’ouvre à nos investigations et que nous pouvons presque prévoir le moment très rapproché où nous ne nous contenterons plus de suppositions pour expliquer l’origine de ces révolutions géologiques. Quoi qu’il en soit. Faction de la chaleur ne paraît pas être étrangère aux révolutions géologiques dont l’écorce de notre planète est le siège, bien que seule elle n’en puisse être la cause. On explique l’origine de ces perturbations en faisant remarquer que la masse en fusion enfermée dans l’intérieur du sol produit un dé- gagement inégal de vapeurs élastiques formées à la limite de l’état li- quide et gazeux, qui, à la longue, doivent acquérir une tension consi- dérable. On a donc pensé que sous l’action delà force d’expansion de ces gaz, il pouvait se produire des failles plus ou moins nombreuses dans l’écorce terrestre, et on s’est demandé dès lors, si l’eau de la mer, en pénétrant dans ces fissures, ne serait pas la cause principale des phénomènes volcaniques. J’ajouterai même qu’à première vue cette explication paraît ration- nelle. L’eau en arrivant au contact de roches très chaudes, de matières incandescentes, ne tarderait pas à se transformer en vapeurs acqué- rant à bref délai une force d’expansion prodigieuse, surtout dans les profondeurs du sol, où la pression des masses surplombantes est si énorme, que les vapeurs ainsi produites y restent emprisonnées comme dans une chaudière aux parois d’une résistance infinie. Mais que, pour une cause quelconque, la résistance cède sur un point, la vapeur s’ouvrira une issue et déterminera, en s’échappant, une explo- sion ou une série d’explosions. Le seul défaut de cette théorie est d’être trop généralisée. Si on peut admettre à la rigueur la possibilité d’infiltrations d’eau de mer pour le Vésuve et l’Etna, il est hardi de prétendre que des volcans si- tués à 200 kilomètres des côtes, comme le Cotopaxi, par exemple, reçoivent l’apport des eaux marines. Du reste, de récentes observa- tions semblent avoir démontré que l’eau ne jouerait pas de rôle réel dans les éruptions volcaniques. En effet, ni au Stromboli, ni au Vésuve, ni au cratère du val d’inferno, M. Brun n’a pu constater la présence de vapeurs d’eau dans les gaz s’échappant des cratères; d’après lui le panache blanc qui orne l’orifice du volcan ne serait pas constitué par cette vapeur, mais par des chlorures, et si parfois on constate des plaies dues à la condensation de vapeurs aqueuses, ce serait l’effet de la volatilisation de toutes les eaux telluriques du voi- sinage qui retomberaient ensuite. D’ailleurs comment admettre que les zones de matières plastiques en quelque sorte, qui se succèdent à l’intérieur de la couche solide du globe, permettent l’existence de fentes ou de crevasses, laissant le pas- sage libre aux infdtrations? C’est peu admissible, vous en conviendrez. Mais si toute communication est coupée entre la masse incandes- cente interne et la surface du sol, comment expliquer les déversements extérieurs de matières en fusion ? Gomment les éruptions volcaniques peuvent-elles se produire? Pour résoudre le problème, l’école allemande moderne admet que l’ensemble des couches les plus extérieures de la terre contient en- core, distribuées un peu partout, de véritables poches ou réservoirs de matières en fusion, mélangées de gaz, qui en détermineraient l’ex- pulsion, si une communication s’ouvrait avec l’extérieur. Or ces communications peuvent s’établir très aisément le long des grandes lignes de fracture de l’écorce terrestre due à l’affaissement des continents. Les eaux de la mer trouvant accès dans ces foyers inté- rieurs de la couche superficielle, par la formation de crevasses brus- quement formées, doivent nécessairement y occasionner, par leur transformation en vapeurs, des pressions dont nous ne pouvons nous faire une idée et occasionner la formation de bouches ignivores. Cependant, il est bon de faire remarquer que si ce qu’on sait sur la distribution des volcans permet de constater qu’ils jalonnent toujours les lignes de dislocation de l’écorce terrestre, la généralité des phéno- mènes géothermiques va à l’encontre de cette théorie, de même que les arguments tirés de la nature, plastique en quelque sorte, des cou- ches voisines de la masse en fusion. A première vue il semble difficile d’admettre que la résistance exercée par les parois de la terre puisse céder et qu’il faille y voir une des causes des éruptions volcaniques. Cependant, avec un peu de ré- llexion, on se rend facilement compte que cette résistance n’existe, en partie, que parce qu’une pression constante se manifeste dans les cou- ches solides du globe par suite du refroidissement progressif de la terre et du poids de son atmosphère. Mais si pour une cause ou une autre, l’attraction du soleil ou de la lune, par exemple, soit sur l’at- mosphère, soit sur les eaux de la mer, où même sur la masse liquide interne, l’équilibre est rompu, la résistance opposée par les couches solides du globe sera tellement diminuée, qu’un phénomène volca- nique pourra en être la conséquence. — 54 — On compte de nos jours 323 volcans en activité répartis sur le globe de la façon suivante : 7 en Europe, 27 en Afrique, 24 en Asie, 20 dans l’Amérique du Nord, 21 dans l’Amérique Centrale, 37 dans l’Amérique du Sud, 6 dans la région Australienne et 181 dans les îles. Parmi les 7 volcans actuellement en activité en Europe, il convient de citer l’Hécla en Islande, l’Etna en Sicile, le Stromboli dans les îles Lipari et le Vésuve, situé à 8 kilomètres de Naples. Ce dernier est certainement le plus connu, d’abord à cause de son voisinage avec la grande cité italienne, ensuite et surtout à cause de l’éruption qui, en l’an 79 de notre ère, engloutit sous des coulées de lave, les villages d’Herculanum, de Pompéi et de Stables. Est-il be- soin de vous rappeler que c’est en essayant d’étudier, de trop près, cette éruption, que Pline l’Ancien trouva la mort? Depuis cette époque on compte une quarantaine d’éruptions sérieuses du Vésuve. Parmi les autres volcans tristement célèbres, il convient de mettre en première ligne, la montagne Pelée qui, le 8 mai 1902, détruisit la ville de Saint-Pierre, à la Martinique, et causa la mort de plus de 30.000 de nos compatriotes, et le Krakatoa, dont l’éruption du 27 août 1883 bouleversa les îles de la Sonde et fit périr plus de 40.000 personnes. Deux mots encore sur les volcans. Pour qu’un volcan soit dit en activité, il n’est pas nécessaire qu’il vomisse des torrents de lave et de matières incandescentes; il suffit que son cratère donne passage à des gaz enflammés et à d’épaisses vapeurs. De là différents degrés d’activité dont le plus faible porte le nom de solfatare et consiste dans la production de différents gaz qui s’échappent en sifflant des fissures des roches. Le deuxième degré est caractérisé par un prodigieux dégagement de vapeurs s’échappant du centre du cratère. Tout son bassin est fré- quemment rempli de gaz qui empêchent d’en voir le fond. Ces va- peurs, composées surtout d’acides sulfurique et sulfureux, détachent, en se dégageant, des fragments de roches et de lave qui, lancés dans l’air sous forme de scories incandescentes, retombent presque toujours dans le cratère. Le plus haut degré d’activité volcanique est caractérisé par les érup- tions véritables, qui ne diffèrent entre elles que par la violence plus ou moins grande de tous les phénomènes ainsi que par les conséquences qui en résultent. Bien que le voisinage d’un volcan semble dépourvu de charme, il faut reconnaître avec Humbold, que dans la majeure partie des cas, les volcans actifs doivent être regardés comme des soupapes de sûreté. — 55 — L’expérience tristement acquise a démontré que si l’ouverture du volcan se bouche, si la communication de l’intérieur du sol avec l’at- mosphère se trouve interrompue, les contrées avoisinantes sont mena- cées de secousses prochaines, car les éruptions volcaniques sont inti- mement liées aux tremblements de terre. Une dernière remarque au sujet des volcans. Il n’y a aucune pro- portion rigoureuse entre la hauteur d’un volcan et le diamètre de son cratère. Ainsi, le pic de Teyde, à Ténériffe, qui a 3.803 mètres d alti- tude, a un cratère de 90 mètres de diamètre, tandis que le Vulcano, qui n’est élevé que de 408 mètres, a un cratère dont le diâmètre n’a pas moins de 770 mètres. Pour revenir à ce que je vous disais, il y a un instant, lorsque sous l’action de la pression des vapeurs qu’elle renfernie, et peut-être aussi de rexcès d'électricité contenu dans la masse liquide interne, l’écorce terrestre se casse, une épouvantable explosion secoue les régions voi- sines et annonce le déchirement du sol et la libre communication de l’intérieur avec le dehors. Tout ce qui obstrue les issues, toutes les matières qui s’opposent à la sortie des gaz sont lancées à de prodi- gieuses hauteurs qui, d’après M. A. Guillemin, n’ont pas été moin- dres de 11.000 mètres pour les éruptions normales du Krakatoa et ont atteint de 15 à 20.000 mètres pour celle des 26 et 27 août 1883. Cette formidable mitraille, au dire de M. F. Hé ment, forme une magnifique gerbe sombre dont les milliers de fragments retombent de toutes parts en décrivant d’élégantes paraboles; puis des matières en fusion coulent sur les flancs du volcan et, suivant l’importance de la coulée, s’étendent plus ou moins loin dans les lieux avoisinants et se solidifient. Il arrive parfois aussi qu’un volcan projette dans l’air des quartiers de roches, accompagnés de jets de flammes s’élevant à de grandes hauteurs puis, qu’au lieu de lave, ce soit de la boue liquide et chaude qui s’échappe des entrailles de la terre et se répande dans les environs sous l’aspect d’un noir cours d’eau. C’est du reste ce qui se produisit? en 1868, dans l’île Hawaï, pendant une éruption du Mauno-Loa. Voici comment M. A. Guillemin relate ce phénomène dans son ouvrage « La terre et le ciel » : « L’éruption de 1868, dit-il, fut signalée, à son début par un phénomène extraordinaire dont la vallée de Kapapala lut le théâtre et ses habitants, les victimes. La terre se fendit avec un bruit épouvantable et une masse de boue, d’eau et de pierres, fut lancée avec une vitesse telle que le premiei jet attei- gnit une distance de 5 kilomètres, engloutissant tout sur son passage. Près de l’endroit où le sol se creva, se trouvait une hutte indigène en bam- — 56 — bous. Elle fut renversée par le choc de l’atmosphère, mais le jet passa par dessus, sans la recouvrir, et ne frappa le sol qu’à 300 mètres de ^on point de départ et roula, sans s’arrêter, avec une vitesse supérieure à celle d’un boulet lancé à toute volée. La longueur totale du jet de boue, depuis le point où il s’abattit jusqu’à celui où il s’arrêta, est de plus de 4 kilomètres, sa largeur moyenne de 1 kilomètre et son épaisseur 1 mètre sur les bords et 10 mètres au milieu. » A une date plus rapprochée de nous, le 5 mai 1902, un phénomène semblable se produisit à la Martinique : des torrents de boue s’échap- pant des flancs de la montagne Pelée, détruisirent l’usine Guérin, cau- sant la mort de 23 personnes et préludant à l’épouvantable catastrophe qui détruisit Saint-Pierre et les villages voisins. L’origine de cet étrange phénomène n’est pas encore bien expliquée; on peut cependant dire que les torrents de boue qui précèdent les éruptions volcaniques paraissent avoir au moins trois origines diffé- rentes. Les uns sont formés par la cendre projetée par l’éruption, mêlée à l’eau de l’orage ou provenant de la fonte des neiges voisines sous l’ac- tion de la chaleur; les autres proviennent de l’épanchement des eaux d’un lac formé sur le cratère ; enfin il en existe dont la boue provient incontestablement de l’intérieur du sol. Autre chose : pendant l’éruption d’un volcan, il se forme toujours un orage au-dessus de son cratère. Ce phénomène, il est bon de le faire remarquer, ne se rencontre pas fortuitement avec l’éruption, mais paraît au contraire produit par l’éruption elle-même. On explique la formation de ces nuées orageuses, en faisant remar- quer qu’un volcan en activité est une puissante source d’électricité qui, en se dégageant dans l’atmosphère attire l’électricité contraire contenue dans l’air; de là, formation des décharges électriques qui ac- compagnent toujours les éruptions. Peut-être doit-on attribuer à cette électricité un rôle plus prépondé- rant et y voir la cause principale des éruptions volcaniques et des tremblements de terre. Il ne serait pas impossible en effet que lorsque la quantité de fluide électrique enfermée dans l’intérieur de la terre, devient trop considérable, elle tende à faire éclater les parois qui l’en- ferment, et produise les fissures de l’écorce terrestre, dont l’existence est si intimement liée à l’origine des phénomènes volcaniques. C’est à la suite de la description des divers phénomènes électriques constatés avant et pendant la grande éruption de la Montagne Pelée, que j’ai pensé qu’on pourrait peut-être attribuer à l’électricité terrestre un rôle prépondérant dans les convulsions du sol. L’origine de ce fluide s’explique aisément si on songe que les molé- cules des matières gazeuses et liquides constituant la masse ignée in- terne, en roulant les unes sur les autres, par suite des divers mou- vements dont notre planète est animée, ainsi que les réactions chimi- ques qui s’opèrent inévitablement dans son sein, ne peuvent manquer de produire de l’électricité, qui, à la longue, doit acquérir une tension tellement considérable que je crois possible de lui attribuer une partie des dislocations de l’écorce terrestre. Ce n’est pas tout : si, comme certains le supposent, il y a vraiment une corrélation entre l’augmentation des taches solaires et les pertur- bations dont l’écorce terrestre est le siège, ce qui, à vrai dire, n’est pas encore bien démontré , on pourrait peut-être expliquer cette in- fluence sidérale, en supposant que les taches en question, sur l’origine desquelles on n’est pas encore bien fixé, sont l’indice d’un excès d’é- lectricité dans l’atmosphère enflammée qui constitue la photosphère so- laire. Ce serait cette électricité, émise dans l’espace dans certaines conditions, qui viendrait influencer le fluide contraire contenu dans l’intérieur de la terre, et donner naissance aux fissures de l’écorce terrestre, occasionnant les phénomènes volcaniques et les tremble- ments de terre. Laissons ces hypothèses, dont l’avenir pourra dire la valeur, et re- venons à des réalités. Les éruptions volcaniques ne se produisent pas uniquement sur les continents, mais très souvent aussi au sein des eaux. Dans ce dernier cas, le fond de la mer s’élève jusqu’à ce qu’il parvienne à la surface de la couche liquide où son cône se développe rapidement, et ce n’est que lorsque celui-ci domine les eaux qu’il laisse s’échapper des torrents de lave d’une grande fluidité. Les volcans sous-marins donnent donc naissance à des îles et il ré- sulte parfois de leur action continue que celles qui sont formées, prennent peu à peu une élévation considérable ; i’île Ambien, en Océa- nie, et l’île de l’Ascension, dans l’Océan Atlantique, peuvent servir d’exemples à ce sujet. Plusieurs îles d’origine volcanique ont continué à s’élever après la cessation des phénomènes éruptifs. C’est ainsi qu’en 1796, une île sur- git tout à coup des eaux, à dix lieues de l’île Unalaska, une des Aléou- tiennes. Tout d’abord, on vit s’élever de la mer une colonne de fumée ; par la suite un point noir émergea et immédiatement des gerbes de matières incandescentes furent vomies avec violence. L’éruption con- tinua pendant quelques mois, puis le cratère ne projeta plus, pendant quatre ans, que de la fumée, et enfin, les phénomènes éruptifs cessèrent — 58 iDrusquement. Cependant l’ile continua à tellement grandir et à s’élever au-dessus de la mer, qu’en 1806 on la voyait à plus de dix lieues à la ronde. Assez souvent, les îles de formation volcanique ne subsistent que peu de temps au-dessus de la surface des eaux et, comme l’île Julia, émergée jadis près de la Sicile, elles disparaissent un beau jour sans laisser de traces. L’île en question apparut en 1831 et s’abîma dans les flots, l’année suivante. Sur d’autres points, après une assez longue durée ces îles prennent un aspect qui ne diffère pas de celui des régions où les volcans sont éteints depuis longtemps et rien ne fait présager que leur destruction soit prochaine. Espérons que ce sera la destinée de File qui vient de surgir sur les côtes japonaises, à trois lieues au sud de Iwodjima, dans l’arcbipel Riou-Kiou. Dès le 14 novembre 1904 on remarqua les premières indications du phénomène. A cette date de nombreuses détonations se firent enten- dre; le 28 du même mois, une fumée épaisse commença à s’élever des naux; elle persista jusqu’au 5 décembre où on aperçut la silhouette de l’île, que les habitants d’Iwodjima visitèrent le février Suivant; elle avait alors 4.400 mètres de circonférence et était constituée de matières volcaniques. Actuellement un banc de sable l’entoure et vers le nord se trouve un lac bouillant que surplombe un pic d’une hauteur de 76 mètres. (A suivre.) I — 59 — La région de Fontainebleau {Monographie géologique) par H. Dalmon. Nous nous proposons de réunir dans une monographie les documents relatifs à l’étude géologique et orograpliique de la région de Fontaine- bleau. Nous avons donné ailleurs (^) le plan d’une monographie semblable; aujourd’hui, dans ces Annales, nous entrerons dans plus de détails, nous réservant de donner en conclusion notre opinion, après examen critique. Exposé : Situation géographique de la région; orographie, stra- tigraphie, aspect. — Sculpture du sol : son époque, ses causes. I. Conception de Belgrand. — Examen critique. Description de Cuvier et Brongniart. II. Études de Douvillé, Dollfus. III. Conception du C*^ Barré. — Examen critique. — Formation des Grès. — Conclusions. — Conception personnelle. Au point de vue géographique, la région qui nous occupe repré- sente l’extrême pointe N.-E. du plateau du Gàtinais, promontoire du vaste plateau d’Orléans. On peut lui donner comme limites : au nord et à l’est : la Seine ; au sud : le Loing et la prolongation du plateau du Gàtinais; à l’ouest : la plaine de Bière traversée par la petite rivière l’École, affluent de la Seine. Pour mémoire : Le plateau d’Orléans est un parallélogramme de 120 à 146 mètres d’altitude, sur lequel reposent le Gàtinais, la Beauce et le pays chartrain, et qui, s’ap- puyant d’une part aux collines du Gàtinais, de l’autre aux collines du Perche et au plateau de Mortagne, forme la limite sud-ouest du bassin de la Seine, entre ce fleuve et la Loire. Du côté de la Seine, de petites rivières le section- nent en plusieurs branches, se dirigeant du sud au nord — l’École, l’Essonne et son affluent la Juine. — Dans la plaine qui lui est sous-jacente, et dont les dernières ondulations soulèvent la rive gauche de Paris (plateau d’ivry, plaine (le Montrouge et de Vaugirard), coulent nombre de riveletles, l’Orge grossie de la Remarde et de l’Yvette, la Bièvre, la Mandre et trois affluents de l’Eure : (1) Guides Denecourt-Colinet. Ch. Col i net, Fontainebleau, page 58, XXX, 3" édition. — 60 — la Vaise, la Drouelle et la Vesgre. Les limites du plateau sont : la Sologne, le Perche, le Thiinerais, la haute Normandie, l’Auxerrois, le Senonais, la Brie. Examinée sur la carte, la contrée comporte deux régions, région du plateau et région de la plaine. Le plateau s’étend sur la plaine, qu’ar- rosent les rivières, en un vaste promontoire dont l’axe est orienté du S. -O. au N.-E. ; il est déchiqueté sur ses côtés en deux rangées de dents perpendiculaires à son axe. Une forêt de 17.000 hectares recou- vre en partie cet ensemble. En coupe, la clef de l’orographie nous est donnée par un profil levé de Fontaine le Port au village d’Ury, au sud delà forêt. Il nous résume les différents paliers, qui s’appuient à la Seine et au Loing. Le palier le plus inférieur, qui a une altitude moyenne de 87 mètres, s’appuie au fleuve. Au nord, la plaine, avant de finir dans l’angle aigu où s’élève la ville de Melun, porte encore deux plateaux sablon- neux : celui de Bois-le-Roi et de la Rochette. Ce palier forme trois promontoires, qui forcent la Seine à décrire trois méandres : celui de la Rochette et Melun (rive gauche), celui de la plaine de Sermaise et Sa- mois, celui plus petit de Thomery. — Le Loing, qui conflue à St-Mam- rnès avec la Seine, borde les limites sud-est du palier, autour duquel il décrit une courbe, déviant de sa direction S. -N. à Gretz-sur-Loing, pour se porter vers l’est. Sur ce palier, avons-nous dit, repose le pla- teau d’altitude moyenne de 137 mètres. Ce plateau est la prolongation du plateau du Gâtinais, qui se bifurque à Boissy-aux-Gailles en deux dents : dent de Fontainebleau, dent de Milly — avec, entre les deux, une plaine triangulaire, dite de Bière, où coule l’École. La dent de Milly est une pointe, dont l’axe est S. -N., pointe bien moins découpée que celle de Fontainebleau et très étroite; nous y reviendrons plus lard. Cet ensemble est loin d’avoir un aspect uniforme; la forêt de Fontai- nebleau est, en effet, classique par ses aspects variés et pittoresques. Cette diversité est due au relief déjà signalé et aux couches d’affleure- ment. La stratigraphie de la région est variée, elle représente les couches extrêmes en date de dépôt du bassin de Paris. De la surface vers la profondeur, on trouve successivement : La terre végétale, composée d’humus végétal de 98 0/0 de sable ; la couche est peu épaisse. 2° Le calcaire et sables d’eau douce de Beauce, ou travertin supé- rieur, à coquilles terrestres ou lacustres (cyclostomes, hélix, lymnées). 3° La Marne argileuse et sablonneuse lacustre. 4® Le sable d’Ormoy ou de Fontainebleau, concrété en nodules et en 61 — bancs de grès épais, de 2 à 4 mètres, à ciment siliceux (quelquefois calcaire cristallisé en rhomboèdres comme dans la grotte aux cristaux, à Belle-Croix) — et à remplissage de sable quartzeux et de carbonate de chaux (Lapparent). 5® La marne argileuse et sélénite (à cristaux en fer de lance). 6*^ Le calcaire siliceux d’eau douce de Brie — travertin (meulière) et inférieur. 7° Le sable et l’argile plastique. 8® La craie, qui n’est jamais visible en aucun point de la région. On est loin d’avoir ces couches au complet. En plusieurs endroits, les deux, trois ou cinq premières couches ont complètement disparu. Des divers affleurements, résultent des aspects divers de la région, avec des dénominations spéciales. Lorsque l’ensemble est complet, terre végétale reposant sur calcaire de Beauce, on a le « mont ». Si le calcaire n’existe plus, ce qui a lieu le plus souvent, le grès est à nu et prend le nom de « platière » ou « rocher de platière. La végétation s’en ressent; dans le premier cas, sur le chapeau calcaire, la végétation sylvestre croît et prospère — c’est, par excellence, la région des hautes futaies (la Tillaie, le gros Fouteau), dans le second, au contraire, la végétation est montagnarde et rabou- grie — c’est la lande à bruyère, bouleaux et genévriers. Tel est le sommet. Sur les pentes, ou bien les pentes se continuent graduellement avec le palier inférieur sans transition sensible, ou bien la ligne com- mence peu à peu à se hérisser de grès, les arbres deviennent rares, l’oblique se relève jusqu’à faire falaise, où s’entassent les blocs de grès. C’est le « rocher » de dévaloir, qui souvent fait la pente d’un rocher de platière. Le plateau très découpé délimite dans le palier inférieur, gréseux ou à calcaire de Brie, recouvert de terrain de transport, des enclaves plus ou moins larges en impasses ou en couloirs, dont l’axe est remarqua- blement constant E.-S.-E., O.-N.-O. On les, nomme, suivant leur lar- geur : plaines, vallées, gorges. Ces dentelures du plateau se prolongent souvent fort loin dans les plaines en des îlots rocheux d’altitude moins élevée que le massif central. Le pays est d’une aridité remarquable. D’oii vient cette sculpture du sol? — Est-elle postérieure au dépôt des couches? — Quel en fut Partisan? Autant de questions que se sont posées les auteurs. Parmi les solutions présentées, celles de Belgrand, Douvillé, Dollfus et Barré sont à retenir. Bron- — G2 gniard, Élie de Beaumont, Delesse, Reclus ont également envisagé le problème, mais sans y insister davantage. I. — Belgran d, ringénieur hydrographe, s’est trouvé par ses travaux d’hydrologie, à même d’étudier particulièrement la région du bassin de Paris, dans les régions où furent construits les aqueducs de la Dhuys et de la Vanne. Ce dernier, on le sait, passe dans la partie sud de la forêt de Fontainebleau. Il fut frappé de l’aspect particulier et de l’orientation parallèle .E.-S.-E., O. -N. -O. des dentelures du plateau à cet endroit, particularité qui rapprochée d’autres observations faites en lieux différents du bassin de Paris, lui permirent d’exposer une théorie de la formation orographique de ce bassin. Cette théorie se trouve développée dans son grand ouvrage La Seine — le bassin de Paris aux temps antéhistoriques, » publié par l’Imprimerie Impériale en 1869. Nous allons en faire une anal} se succincte, en insistant surtout sur les chapitres 1^" et 2^*, dont les sommaires comportent le programme suivant, qui s’applique entièrement à la région qui nous occupe. Chapitre — La surface du bassin parisien a été balayée par de grands courants di’eau. — Restes d’anciennes vallées. ■ — Les sables de Fon- tainebleau, les calcaires de Beauce et peut-être d’autres terrains plus modernes couvraient autrefois une grande partie de ce bassin. — Régime des eaux dans ces temps anciens. Chapitre 2°. — Destruction des terrains miocènes, études dans la fo- rêt de Fontainebleau. — Parallélisme et orientation des sillons qui tra- versent cette forêt. — Creusement des vallées dans toutes les directions. — Les gros blocs n’étaient point transportés a de grandes distances sur les plateaux, ils étaient jetés dans les vallées secondaires, de là dans les vallées principales. L’époque, pendant laquelle Belgrand décrit l’histoire du bassin de Paris, débute au dernier soulèvement^ des Alpes pour se terminer à l’envahissement des cours d’eau par les tourbes; c’est l’époque qua- ternaire, post-pliocène ou pleistocène. On la nomme aussi ère glaciaire. « Je ferai voir, dit l’auteur, que dès l’origine, le relief de ce bassin était, a très peu de chose près, ce qu’il est aujourd’hui et qu’il n’a pas été sensiblement modifié depuis. Le golfe dans lequel se sont déposés les calcaires, les marnes, les sables, les gypses et les meulières qui consti- tuent les terrains éocènes parisiens, était comblé depuis longtemps, puisque par dessus s’étaient étendus d’abord la mer, qui a déposé les sables de Fontainebleau, puis le lac au fond duquel se sont stratifiés le calcaire de Beauce et les meulières de Montmorency. Je démontrerai qu’un phénomène violent, une grande et rapide invasion d’eau a dé- 63 — truit ces derniers terrains, en parcourant tout le bassin avec une violence inou'ie,dans la direction de sa pente générale, du sud-est au nord-ouest. » Les relais de ces eaux courantes sont les terrains de transport ; limons des terrains plats, graviers des fonds de vallée ou des plateaux. Dans le bassin de la Seine, ces relais ont été remaniés par de grands cours d’eau, les remaniements ont donné naissance à l’aspect actuel. Bel grand ayant énoncé son opinion, ajoute : « Je crois que les- preuves que fen donnerai sont très solides ». Il eût pu se contenter de ce simple énoncé sans le rattacher aux phénomènes généraux qui ont modifié l’ensemble du relief de la terre; pour être complet, il passe en revue ces phénomènes, ce qui n’est pas sans intérêt. L’histoire orographique de la région fontainebleaudienne se trouve ainsi plus claire et autrement intéressante ; elle perd son petit caractère provin- cial, si j’ose m’exprimer ainsi, pour devenir la preuve de la réalité d’un grand phénomène européen. Le modelage du bassin parisien s’est fait entre l’émergement du cal- caire de Beauce et le soulèvement des marnes bleues et autres terrains pliocènes, qui tapissent le pied des Alpes et des Apennins. On peut en donner comme preuves : la présence de l’éléphant méridional du pliocène sur les bords de l’Eure, cette vallée ayant été sculptée bien plus tard. A ce moment, arrivent les convulsions qui ont pour suite le soulè- vement des Alpes. Ce soulèvement lut très rapide pour Élie de Beaumont, très lent pour Lyell, de Mortillet, etc., qui l’homo- loguent à celui actuel des côtes d’Écosse et de Norwège. Belgrand croit à l’élévation brusque du massif alpestre repoussant les eaux environnantes, d’où le ravinement considérable qui nous reste comme preuve du cataclysme. Suit une étude des terrains de transport suisses, qui se répar- tissent : Au fond des vallées : cailloux roulés, sables, marnes et limons, — alluvions anciennes. Par dessus, boues et roches non roulées, blocs erratiques énormes, terrain glaciaire. Enfin couches de gravier fluvial et lacustre, en réalité matériaux des deux premières couches remaniées par les eaux alluvions des terrasses. Vient la question du transport dos blocs erratiques : théorie glaciaire, théorie diluvienne. La seconde défendue par de Buch invoque comme facteurs de transport, des courants diluviens de 19,460 à 3o4 pieds de vitesse à la seconde. Nous n’insisterons pas sur les discussions, qui 64 n’ont que de vagues points communs avec la question qui nous occupe; elles permettent néanmoins à Bel grand de poser des jalons en vue de sa théorie de ravinement du hassin de Paris, et surtout de poser scientifiquement son principe du soulèvement rapide des Alpes. Il étudie ensuite les résultats de Faction des eaux sur les terrains. Suivant la force hydraulique, l’eau alîouille ou déplace. C’est ainsi qu’une eau qui affouille au début et perd de sa force, n’affouille bien- tôt plus, mais déplace encore, si bien, qu’après le retrait des eaux les petites vallées et les parties supérieures des grandes vallées ne con- tiennent plus d’alluvions, l’apport de matériaux par affouillement ayant cessé, les parties moyennes et inférieures — le déplacement des ma- tériaux arrachés aux régions supérieures ayant continué — sont obstruées de débris de roches détruites en amont. C’est ce qu’on ren- contre dans le bassin de Paris, aussi bien que dans les vallées suisses. D’où venait l’eau déplacée par le soulèvement alpestre? — De la cuvette d’une mer à mollasses, postérieure au dépôt stampien (sables de Fontainebleau), mer située au nord-est de Lausanne. Il n’y eut pas que ce déluge; après cette projection, une autre con- vulsion fit faire éruption aux gaz producteurs de dolomies et de gypse, d’où fonte brusque des neiges sur les sommets des Alpes et inondation,' qui balaya entre autres le fond du lac de Genève; ce qui explique qu’on n’y trouve plus de gravier. Pour Belgrand, le premier déluge (projection de la mer des molasses de Lausanne) eut plus d’influence sur la structure du bassin parisien que le second. « C est^ dit-il, avec répugnance , je le répète, et poussé par mes amis que j’ai formulé cette opinion. » Il aborde ensuite l’histoire proprement dite du bassin de la Seine. Pendant la longue suite de siècles qu’a exigée la formation des ter- rainb sédimentaires du bassin de la Seine, l’orographie de ce bassin était entièrement différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Puis sont arrivés des courants diluviens entre l’époque miocène et le commence- ment de la période quaternaire, qui rasèrent une région, dont le plateau du Gâtinais, de la Brie, la Beauce, l’Auxois, la Champagne forment la majeure partie. Il existait cependant dans les régions à altitude élevée dos vallées antéquaternaires ; ainsi, dans le Morvan, on a des vallées oolithiques, dont le fond est formé d’un dépôt de sable grenu tertiaire. Ces dépôts se continuent avec les sables de Fontainebleau des régions plus basses. Il est donc certain que les mers miocènes ont recouvert tout le bassin et que le Morvan et les Ardennes leur formaient rivages. — 65 On ne trouve jamais le sable de Fontainebleau dans les vallées, mais toujours sur les plateaux ou les reliquats isolés des plateaux. Par- dessus est le calcaire de Beauce. Plusieurs questions se posent : quelle étendue occupaient ces ter- rains (sables et calcaires) hors la Beauce? Y a-t-il eu, au-dessus, d’autres terrains? Y a-t-il eu du pliocène, du cray par exemple? Enfin y a-t-il eu des débris amenés par des banquises? Autant de questions sans solutions, quoique en réponse à la dernière. Dur oc lier, dans les Comptes rendus de VAc. des Sciences (17 janvier 1842), prétend avoir trouvé des débris glaciaires dans la forêt de Fontainebleau. 11 est intéressant de reconstituer le régime des eaux à cette époque. Quel était l’aspect de la région, on peut s’en faire une idée lorsqu’on considère actuellement la rareté des cours d’eau sur les plateaux recouverts de calcaire de Beauce, à cause de sa perméabilité, et la sécheresse des vallées secondaires. Ces eaux infiltrées, conduites par les couches imperméables sous-jacentes, jaillissent en sources le long des thalwegs des vallées principales, d’où humidité et marécages bor- dant les rivières (marais de la Juine). Sur les pentes granitiques du Morvan, au contraire, abondance des cours d’eau, par ruissel- lement. Quelles furent les directions des primitives vallées? Gomment le savoir, après le remaniement orograpbique qui masque l’aspect primi- tif des choses ? Ce ne sont qu’hypothèses jusqu’à l’époque de remaniement des couches primitivement déposées. Quel fut le facteur de ce remaniement? Plusieurs géologues refusent l’action violente; ils supposent que l’ancien état des lieux a été modifié par V action lente des eaux pluviales et des cours d’eau. [Après l’œuvre de Belgrand, qui démontre l’action violente, nous verrons soutenir récemment par le commandant Barré, professeur à l’École d’application de Fontainebleau, la thèse de l’action pluviale.] « Ce système, dit Belgrand, ne supporte pas un examen attentif. » Ainsi : On a la certitude que la plupart des terrains détruits au-dessus des plateaux inférieurs, renfermaient des roches dures qui ont dû résister à l’action des eaux et du temps; regardons les platières de Fontai- nebleau ou les débris des dévaloirs. Ainsi, si les pluies ont enlevé le sable grain à grain, on devrait avoir des blocs sur toute la surface érodée. Il n’en est rien : parcourez le plateau d’argile à meulière de la rive gauche de la Seine; de Fontainebleau à Paris, vous ne trouverez ANN. DE LEYALLOIS-PERItET. ^ pas trace d’un bloc de grès, sauf quelques monolithes décrits par les préhistoriciens. Deuxième argument : le plateau est recouvert de limon rouge. Gom- ment les eaux pluviales auraient-elles pu étendre ce manteau, avec une pareille uniformité, sur des plateaux qui ne sont dominés par au- cune montagne? Il n’y a que des courants d’eau qui aient pu enlever les blocs, les faire disparaître et laisser le limon. La masse d’eau nécessaire, nous avons vu d’où elle venait, elle a passé par-dessus la Côte-d’Or. [Nous verrons à reprendre cette notion dans notre examen critique.] Ce déluge a-t-il été unique, s’est-il renouvelé plusieurs fois? nous ne pouvons le dire, nous n’avons sous les yeux, dans la dernière hy- pothèse, que les témoins de l’ultime phase de destruction. Les terrains miocènes ont donc été détruits, quelques îlots en sont le témoignage. Il existe cependant un seul endroit où le miocène a été épargné, c’est dans le pays de Beauce, et la pointe de Fontainebleau reste comme vestige du front d’attaque, ayant résisté à l’effort hydraulique. Pour ce qui est de la surface détruite, la force s’est arrêtée au terrain à meulières (plateau de Brie), souvent même elle a gagné encore en profondeur, mettant à nu des terrains profondément enfouis, comme dans le Tardenois, le Valois, les plaines de Gonesse et Saint- Denis. La direction des forces creusantes est celle de la coupure de Mont- morency pour la vallée de la Seine, celle du pays de Bray pour la vallée de la Marne. L’orientation sud-est, nord-ouest des axes des îlots miocènes res- pectés, donne la direction du courant; c’est celle de la pente géné- rale du bassin parisien. La masse hydraulique avait fait irruption dans la direction de Château-Chinon, Langres et Bar-le-Duc. [Cette preuve de la direction des courants par l’orientation des ves- tiges miocènes est loin d’être certaine, car cette orientation est fonction d’un facteur mis en lumière par Donvillé : le degré de résistance à l’érosion, qui n’est pas le même pour tous les points d’un même ter- rain.] Cependant le parallélisme n’est pas rigoureux, les vestiges de Fon- tainebleau sont orientés est-ouest, les vestiges de Corbeil et Meaux, sud-est, nord-ouest. Ces vestiges miocènes témoins de l’état des lieux primitifs sont : la butte Montmartre, le plateau de Bomainville, de Satory, la colline de S^-Gloud, Lucienne, S*-Germain, Poissy, Herblay, Montmorency, Dam- G7 martin, Villers-CoUerets. Nous renvoyons à la planche N° 1 de l’ou- vrage. Les coupures donnent les directions d’écoulement vers la Manche formant les fleuves du Nord, dont la Béthune, la Somme, la Candie et l’Authie sont les vestiges ; nous avons ainsi trois fleuves, qui passaient par le pays de Bray et la vallée de la Béthune, par le seuil de Moussy- le-Vieux (coupure de Claye-Luzarches), parla vallée de Montmorency . « La direction constante des courants et le parallélisme des terrains miocènes restés à la surface du sol sont la preuve la plus décisive du passage du courant et de sa force énorme. » [Nous verrons comment Douvillé attaque cet argument.] Pour les lecteurs impatients de voir la question se localiser dans la région de Fontainebleau : « Cest surtout entre les plateaux de Beauce et les plateaux (nous dirions paliers) mis a nu de la rive gauche de la Seine, que le phénomène de destruction peut être étudié utilement. » C’est là que Bel grand fit passer l’aqueduc de la Vanne. En étu- diant son projet, il remarqua que la forêt de Fontainebleau est sil- lonnée de profondes et étroites vallées. Si on suit le fond de ces sillons ou vallées, on voit que la pente n’est pas uniforme, il y a des points hauts et des points bas, un courant d’eau ordinaire ne pourrait s’y établir d’une extrémité à l’autre, car il y a des différences de quelque soixante-douze mètres. « Qu’on juge ce qu’était le torrent dans le Ut duquel les hauts-fonds et bas-fonds avaient des différences de 72 mètres l » — exclamation préconçue. L’examen des lieux fait voir que dans beaucoup de sillons creusés dans le grès, les débris de la table n’existent pas, de la table de grès qui surplombe le sillon. Que sont-ils devenus? Ont-ils été détruits par le temps? pourquoi ceux des pentes ne l’ont-ils pas été? — ont-ils été enfouis? Non, dit Bel grand, du moins dans les régions sondées pour l’aqueduc. Nous personnellement, nous citerons des endroits où on les trouve enfouis (carrières près de la route Jean-Bart, trous à sable de la commune de Samois) et même au delà de la Seine. Le fond de ces vallées est ainsi composé, par exemple entre le rocher de Cor- nebiche et la Salamandre (nous pensons que Belgrand veut dire entre Cornebiche et la Touche aux Mulets) : 1° Terre végétale, 0™25. 2° Terre et sable rouge 0‘"25. 3° Sable blanc et fragments anguleux de calcaire de Beauce, non roulés, mais pas de blocs de grès. 4'^ Sable blanc. Les blocs ont donc été enlevés par le courant. — 68 — Ce courant a labouré la presqu’île de Fontainebleau, l’a déchiquetée, et s’est épuisé sur la presqu’île de Milly qu’il n’a pas eu le temps d’en- lever. A chaque sillon de Fontainebleau correspond en regard, une fosse, anse ou arque dans le mur de Milly. Le courant arrêté par l’ob- stacle butait, tourbillonnait et afîouillait. Ces fosses s’agrandissant, finissaient par se confondre en une vallée perpendiculaire aux sillons forés par le bélier hydraulique. Cette vallée secondaire se creusait ainsi, en même temps que le plateau se détrui- sait; elle servait d’épanchement aux eaux, vers la pente de la Seine. Ainsi fut formée la future vallée de l’École. Les blocs de grès, arrachés et entraînés par le courant, étaient réduits en poussière, les débris filaient vers les vallées principales parla vallée secondaire, qui en était entièrement purgée. Ce n’était que dans la vallée principale, qu’ils se déposaient, on les y retrouve encore. En résumé : le miocène fut labouré par un courant diluvien très violent, qui y traça des sillons orientés S.-E., N.-O., le courant arrêté sur l’obstacle tourbillonnait, creusait et élargissait une fosse; — chaque fosse en s’élargissant rencontrait sa voisine, la fusion de ces fosses donnait naissance à une vallée, vallée secondaire, où s’échappaient les eaux, entraînant les débris d’érosion vers la pente qui les menait à la mer. On a vu précédemment, dans l’étude générale, comment au re- trait des eaux diluviennes, ces vallées secondaires furent purgées de ces débris. Ce qui s’est passé à Fontainebleau, avait lieu également dans les au- tres grands fronts d’érosion : Auxois, Châtillonnais, Champagne, pla- teau meulier de Brie. Ainsi ces sillons sont les thalwegs des vallées éphémères, où bouillon- nèrent les courants diluviens. Pour qui s’étonnera du travail que réclame le transport de blocs si pesants, B elgr and énonce que, dans l’eau, ces blocs perdent 1/3 de leur poids et qu’ils glissaient sur des pentes considérables (entre la Sa- lamandre et la vallée d’Arbonne, il y a une pente de 71^91, entre Co- quebu et la vallée de l’École 72*” 68). Belgrandpasseà l’étude des effets du cataclysme en d’autres points du bassin de Paris, nous ne le suivrons pas. Le cataclysme qui rasait les plateaux, creusait les vallées et transpor- tait des débris. A la fin du phénomène, les courants perdent leur vi- tesse, les limons en suspension se déposent, de là les dépôts des hautes terrasses : débris solides peu roulés et boue, restes des anciens lits du courant diluvien. — Nous avons vu que les vallées secondaires furent 69 — purgées de leurs débris, que les blocs s’arrêtèrent dans le fond des grandes vallées, où les débris furent remaniés plus tard par les eaux des cours d’eau, d’où les graviers des basses terrasses ou du fond des vallées. Sur le plateau parisien, s’étend un fond de limon rouge, dont on peut distinguer les deux parties, l’inférieure sableuse, la supérieure ar- gileuse, propre à faire de la brique. Ce limon est une preuve du cou- rant, car si c’était le dépôt d’un lac ou d’une mer, il devrait être ré- pandu uniformément; or, il n’y en a pas sur les pentes. [A moins que les pluies abondantes pleistocènes l’aient entraîné.] Ce limon, on le trouve sur les argiles à meulière de Brie, sur le plateau à calcaire de Beauce et à meulière de Satory, — mais pas en Champagne. On donne à ces débris le nom de diluvium ou de terrains de trans- port; cette dénomination est meilleure. D’autres y voient un gravier secondairement fluviatile. Dans toutes ces études, il faut bien différencier l’époque des grands courants de celle des grands fleuves, les actions de ces courants de celles des fleuves, ou des eaux pluviales, les eaux diluviennes des eaux fluviales, une crue d’un déluge. Belgrand ayant étudié les phénomènes qui se sont déroulés dans cette première époque, celle du ravinement dans le grand courant dilu- vien, passe à la période suivante, celle des grands cours d’eau de l’âge de pierre. Comme l’histoire de notre région gagne peu, du moins pour le moment, à l’analyse de l’histoire de cette seconde période, — nous laisserons là l’œuvre de Belgrand, pour suivre d’autres auteurs. Cependant, avant de passer à un autre stade dans l’évolution des conceptions de la géogénie locale de Fontainebleau, nous avons à nous défendre d’avoir analysé si longuement l’œuvre de Belgrand, travail peu original et qui peut paraître superflu aux personnes étrangères à la question qui nous occupe. Ceux qui ont étudié le problème de for- mation orographique de la région, comprendront dans quel but nous l’avons fait. En effet les travaux de Belgrand sur la formation orographique actuelle du bassin parisien forment la base de toute étude locale d’un point quelconque de ce bassin ; nous y trouvons, en plus d’une solution qui du reste est très discutable et discutée, l’ébauche et les éléments principaux du problème, et pour ce qui est de la région de Fontaine- bleau, nous retenons déjà: Que la région de Fontainebleau, qui fait partie du bassin de Paris, est le rempart de la portion miocène, couverture primitive du bassin de Paris après le dernier dépôt tertiaire, ravagée par l’érosion, qui a 70 — résisté à cette érosion. Cette érosion s’est produite tout de suite après rémergement du calcaire de Beauce. Elle est due à des facteurs à dis- cuter : pour les uns elle fut lente et l’œuvre des eaux de pluie ou des grands cours d’eau; — pour Belgrand elle fut rapide et l’œuvre d’un courant diluvien, d’une violence inouïe, dû à la vague produite par le rejet d’une mer à molasses au N. -O. de Lausanne, au moment du sou- lèvement des Alpes, — vague qui passant à travers les monts de Côte- d’Or, laboura la couche miocène du bassin parisien pour se jeter à la Manche. — Belgrand n’est pas le premier qui ait indiqué nettement Faction d’une force sur les terrains les plus récents du bassin parisien. Cu- vier et Br ongni art, dans leurs études sur « la Description géologi- que des environs de Paris, 1809 », nous disent : « Un caractère très mar- qué d'une grande irruption venue du S.-E.,est empreint dans les formes des caps et les directions des collines principales ; » — en un mot il n’est pas de canton plus capable de nous instruire sur les dernières révolu- tions qui ont achevé la formation de nos continents. Ce travail peut être considéré comme le premier qui ait donné une explication de l’orographie de la région de Fontainebleau. Nous ren- voyons le lecteur aux pages 471 et suivantes de la 3® édition. — a La force (ils se contentent de cette dénomination vague et prudente) qui a sil- lonné ce plateau composé de couches alternatives de sable et de grès en- traînant le sable, a déchaussé les bancs de grès, qui manquant alors d'appui, se sont brisés en gros fragments, qui ont roulé les uns sur les autres, sans cependant s'éloigner beaucoup de leur première place. On a une preuve de ce fait, au lieu dit le Long-Rocher, au S.-E. de la forêt. On voit sur la pente de cette colline des blocs degrés dont les angles cor- respondent à ceux des bords du banc resté à quelque distance au-dessus d'eux. » Il n’y a pas que là du reste. Suivent des considérations, fausses d’ailleurs — comme nous le montrerons — sur la forme des rochers. Pour nous en tenir à ce qui précède, on peut affirmer que la ques- tion posée ainsi n’a pas avancée d’un pas depuis cette époque (1809), malgré tout ce qui a été décrit depuis; et notre but, qui est de pré- senter l’état actuel de nos conceptions à ce sujet, sera de montrer éga- lement combien nous sommes forcés de rester dans le vague ou d’ac- cepter toutes les théories (on peut en faire de toutes sortes), au sujet de la force qni a remanié le bassin de Paris, ou plutôt ce point du bassin, de Paris. II. — Il y avait bien des points à revoir, sans compter la discussion du facteur hydraulique, dans l’œuvre de Belgrand. Il fallait entrer dans - 71 — plus de détails sur la façon dont l’érosion s’était effectuée. C’est ce que fit Douvillé dans une étude sur les grès de la forêt de Fontaine- bleau {Bulletin de la Société géologique, 3® série, XIV [1885-86]. Cet auteur portant surtout ses recherches sur l’interruption du plateau de grès, décomposa le plateau tongrien de Fontainebleau en bandes gré- seuses et interbandes sableuses, différentes en dureté. Ce sont ces différences de dureté dans le front d’attaque qui en- traînent le plan d’érosion, et non la direction de la force. Comme ces bandes sont grossièrement parallèles, il en résulte une disposition ty- pique des reliquats érodés. D’autre part, comme aucun élément roulé n’est trouvé en forêt et que les éléments de dépôt sont des éléments à formes anguleuses ou « dépôts meubles sur les pentes », — Bel grand nous a familiarisés avec ces termes — il n’y a pas à invoquer de courants diluviens, mais le simple ruissellement, — c’est la ruine de la ibéorie du prédécesseur. Le sable affouillé par l’eau, les grès se sont déchaussés, se sont brisés sous le poids et on les retrouve à leur place après cassure. C’est revenir à la description de Cuvier, qui est exacte : c’est là le fait d’observation courante. En laissant de côté le facteur ruissellement, qui n’est pas encore prouvé, nous avons ces faits acquis : 1^ En nombreux points de la forêt, les blocs de grès déchaus- sés sont encore a la place où s’est opérée leur cassure. 2^ Le plateau gréseux n’est pas continu, il se compose de bandes gréseuses et d’interbandes sableuses de dureté différente, ces inégales résistances ont déterminé le plan d’érosion. Dollfus, dans les Annales de Géogi'aphie, 19Ô0, dans une étude « Relation entre la structure géologique du bassin parisien et son hy- drographie », complète et vérifie les données de Douvillé. III. — C’est la ruine du travail de Belgrand qui se consomme. — Le commandant Barré, directeur de l’École d’application de Fontainebleaiu apporte de nouveaux documents dans les Annales de Géographie, 58, du 15 juillet 1902, sous le titre « Sur le relief de la forêt de Fontaine- bleau » , — étude régionale extrêmement intéressante : Après avoir montré une vue panoramique de la région, comme nous le faisons au début de cet article, l’auteur se pose les trois questions désormais classiques : Pourquoi la disposition parallèle des vallées, — l’existence des rochers, — la différence avec les monts calcaires? Et, il passe une revue critique des différentes solutions données^ celle de Belgrand est rejetée à priori et sans procès. Barré retient qu’on peut considérer comme établi, que le relief de 72 — la forêt est dû dans son ensemble à la manière même dont les maté- riaux de dureté différente sont répartis. C’est aussi notre avis. Il ajoute que les solutions données ne rendent pas compte de cer- taines particularités, auxquelles il se propose de répondre : Les înterbandes auraient dû être converties uniformément en vallées, cependant en certains endroits elles forment des monts. Dollfus avait dit que cette anomalie était due à la différence primi- tive des niveaux des assises tongriennes (c’est-à-dire sables de Fontai- nebleau), et des différentes épaisseurs des dépôts calcaires sus-jacents qui formaient chapeau protecteur. 3° Les lignes de démarcation des interbandes devraient li- miter toutes les dépressions, — or il existe des vallées en plein grès — comme à la Goulotte, à l’Ermitage. 3'^ Pourquoi sur le plateau, loin de l’atteinte de l’érosion, existe-t-il du grès à jour? 4° Comment se sont écoulés vers les vallées encadrantes les matériaux disparus? 50 Quelles sont les phases de la sculpture du sol? L’étude de Barré très documentée et exposée avec une logique scientifique, qui fut du reste admirée et récompensée, forme une mo- nographie des plus nourries sur la région ; — malheureusement, son hypothèse sur la force d’érosion : le ruissellement, n’est que locale. Tout ce qui touche a la localité nous apporte un précieux acquis, tout ce qui se rattache au grand problème d’érosion du bassin de Paris reste douteux, — parce que pouvant être vrai pour le point : Fontainebleau, il ne semble pas l’être pour le reste du bassin, pour Montmartre, par exemple. Quel déluge! — Que d’eau! que d’eau! aurait dit certain général — pour enlever tout le miocène compris entre les collines de Meaux et le promontoire de Fontainebleau., et sur une tranche de 45 mètres au moins! Quelque violents qu’aient été les orages pleisto- cènes, l’esprit se refuse, même en considérant l’effet actuel du ruis- sellement dans la montagne, à admettre ce genre de force hydraulique, agissant seule sur le bassin parisien. D’autre part, le ruissellement a découpé le plateau en une longue pointe déchiquetée, qui donne l’idée d’une arête de poisson, à l’endroit que la Forêt recouvre; pourquoi n’a-t-il pas fait de même pour la pointe comprise entre l’Essonne et l’École, qui se compose des mêmes éléments, et ainsi pour toutes les bandes du plateau comprises entre deux vallées? Certes dans le pla- teau, on trouve des amorces du travail d’érosion suivant le plan exposé par Douvillé, mais on est loin d’avoir le déchiquetage de Fontaine- — 73 — bleau, — pourquoi? — A quelques kilomètres de distance, la force de l’orage doit être la même et sur les mêmes éléments, les résultats de- vraient être identiques. A moins que ces régions aient été préservées des orages, qui suivaient une route toujours la même, celle donnée par Belgrand pour ses courants. De nos jours, les orages suivent une marche réglée, que nos vignerons de Thomery connaissent bien. Cette hypothèse, qui n’a pas été émise, est à considérer. Mais, à elle seule, elle ne suffit pas, et nos connaissances en météorologie géologique sont bien rudimentaires pour l’asseoir sur des bases fermes. Peut-être, par l’étude des dépôts organiques charriés par les fleuves quaternaires et poussés à la berge, pourrait-on ébaucher la carte des vents prédomi- nants? Reste la présence du diluvium rouge sur les hauts plateaux, dont le ruissellement ne peut expliquer la présence. Nous l’avons vu dans l’a- nalyse de Belgrand. On ne peut admettre une pareille pluie de limon. Mais exposons l’œuvre de Barré, que nous ne pouvons discuter, que si elle est connue du lecteur. Le premier paragraphe est une étude stratigraphique — matériaux du sol. — Nous allons les présenter sous forme de tableau : La région de Fontainebleau est une dépendance de la nappe tertiaire du bassin parisien, ses étages (T affleurements sont : Éocène, étage Indien ) , ,, . • V T, ..fa étage de Brie. Oligocène, etage samoisien ) ' Oligocène, étage stampien : (3) sables de Fontainebleau. Oligocène, étage aquitanien : y) étage de Beaucc. Matériaux recouvrant les assises proprement dites. g) Étage de Brie. (Nous regrettons de ne pouvoir reproduire la carte géologique annexée au travail. Nous prions de suivre sur la feuille Fontainebleau, de la carte géologique de France.) Origine lacustre ou lagunaire; soubassement de la région. N’est mis à jour qu’aux endroits où l’érosion fut grande (vallées d’encadrement de la forêt, plaines basses). Assises : p. infér. : 1) calcaire de Champigny; p. moyen. : 2) marnes vertes, p. supér. : 3) calcaire de Brie (meulières). Répartition topographique : 1) Calcaire de Champigny : grandes vallées (Seine) encadrantes; fond du vallon de Fontainebleau (jardins du palais); carrières de Moret, Bois-Gauthier. 2) Marnes vertes : à mi-côte des grandes vallées; niveau aquifère 74 — (sources) ; végétation exubérante ; labyrinthe, dans le parc du Palais. 3) Calcaire de Brie : plaines basses de la forêt (sous terre végétale et alluvions); carrières de meulières (Samois); plaine du Rosoir (S. E. de la forêt). P) Étage des sables de Fontainebleau ; origine marine (assise de 40 m. d’épaisseur); argileuse à la base; sable pur, blanc, h table gréseuse de à 4“ d'épaisseur seulement par place. (Douvillé. Bandes et interbandes, 11, dont 6 gréseuses.) Pour Barré : 7 bandes gréseuses, 6 sableuses, dont suit la répartition de Melun vers Nemours. 1. Bande gréseuse (démantelée. Glandée cà la table du Roi. — 2 files de blocs de grès : N. de la ronde de la Boissière; S. du Chêne aux chiens (M^-Gauthier). 2. Bande sableuse : plaine de la mare aux Evées. 3. Bande gréseuse : très démantelée : rochers Canon, P. Margot, de Samois. 4. Bande sableuse : M^® de Pays, plaine des Ecouettes (sont respec- tés : M*® de Pays, promont. M'^-S*-Germain, butte S^'-Louis). O. Bande gréseuse, jalonnée par le Cuvier : Châtillon le S*-Germain, Rocher Cassepot. 6. Bande sableuse : plaine du Bas-Préau, M^® S^®-Pères, vallée de la Selle, Behourdière, Butte à Gay. 7. Bande gréseuse : Apremont, rochers du G'^ M^ Chauvet M^-Ussy, rochers du Calvaire. — De continuité absolue, sans brèche transver- sale. 8. Bande sableuse : M‘® Girard, Macherin, B^*°* de Pranchard, puits au Géant, M^ Pierreux, pl. de Pontainebleau, M‘ Andart et butte Montceau. — Avec particularité : les blocs de grès entre les M‘® Gi- rard et la plaine de Macherin se soudent à la bande gréseuse, qui suit. 9. Bande gréseuse : rochers de Pranchard et de Milly, Avon et Bou- ligny. — Avec une interbande, gorge aux Merisiers, Mail Henri IV. 10. Bande sableuse : plaine de Queue de Vache, Petits Peuillards, M*^ Enflammé, M^ Morillon, M^ Merle. 11. Bande gréseuse (très large) : Rochers de la Combe, Pourceau, Besnard, jusqu’à la H*®-Borne et au Long Rocher. — Avec 2 filets intercalaires : M^ aux Biques, Malmontagne, Ypréaux, H*-Mont. 12. Bande sableuse : vallée Jauberton, Grande Vallée. 13. Bande gréseuse : hauteurs de Bouron. — Avec plusieurs filets sableux. Telle est la disposition planim étriqué. En altitude (observât, de Douvillé) la surface de l’assise n’est pas plane, les grès sont supé- 75 — rieurs aux sables en niveau, il y a un dénivellement de 6 à 8 mètres avec l’endroit où le calcaire beauceron recouvre le sable. Nous verrons pourquoi. y) Étage de Beauce : origine lacustre; repose sur la surface ondulée, qui s’est établie dans l’intervalle entre le retrait de la mer stam- pienne et l’envahissement des eaux saumâtres, puis douces du lac de Beauce. Calcaires marneux : moellons ou pierrailles siliceuses. A la base : 1) calcaire siliceux, dans les points bas à dépôt tran- quille (a); 2) couche argilo-marneuse, calcaire gréseuse ((3), recouvre sur les points hauts les ondulations tongriennes (y). Matériaux (de remaniement) qui recouvrent ces diverses assises : matériaux de transport : limons, dépôts meubles sur pentes, graviers des plateaux, allnvions anciennes. (Revoir l’étude de Belgrand s. v. p.). 1) Limons : sur le plateau axial (sableux), en certains endroits, petites dunes. 2) Dépôts meubles: sur les pentes des monts et parties non gréseuses du plateau axial, fond des vallées et grandes plaines de la Forêt, ce sont : du sable et du calcaire beauceron non roulés, de la grève, les éléments pierreux diminuent en raison de la distance aux reliefs. Ce qui est en contradiction avec les lois du ruissellement (v. Bel- grand). 3) Graviers des plateaux : vallée de la Seine; plateau de Bois-le-Roi (en entier); table du roi (108"^); Thomery; confluent du Loing. — De l’age pliocène (Dollfus). Barré y ajoute : les traces d’un ancien lit fluvial, près de la voie ferrée, carrefour de la Petite-Haie, entre le Andart et la station- halte de Thomery, lits de gravier de Beauce et sables, attestant un ancien fleuve, qui sont restés dans une poche, le reste a glissé à la Seine. R y en a peut-être d’autres sous l’humus. 4) Alluvions anciennes : des fonds de la vallée de la Seine et du Loing, avec soudure aux graviers de plateau (boucle de la Seine à Fontaine-le-Port). Ces matériaux ont subi l’action de différents facteurs. Le territoire , pour ce qui est de sa topographie a été soumis : Aux règles générales de la tectonie (tsxxwv, artisan, charpentier) dans la portion centrale du bassin parisien ; 2° A des particularités propres. 1. Conditions générales : pente dans la direction du sud. Grandes ondulations à direction N.-O, parmi lesquelles une passe en forêt : 76 Apremont-Galvaire (altit. de 147 mètres, c’est l’axe anticlinal de S^- André, dont parle Dollfus). 2. Particularité locale : un système de failles parallèles à la di- rection des bandes gréseuses ; cette cassure préparant la voie à l’éro- sion explique pourquoi on a des vallons en plein grès. Ces failles sont rapprochées; des profils levés par des professeurs de l’École et annexés au texte donnent les mesures prises pour les failles du Rocher de Milly. Il en est résulté une dénivellation peu considé- rable, de quelques mètres, où s’est conservé le calcaire beauceron. Des failles existent probablement dans les interbandes. Quelle est l’origine de ces cassures? Dans les efforts latéraux, de l’àge tertiaire, qui ont entraîné l’ondulation de la région parisienne. Les .parties dures ont résisté, d’où cassures; le sable a amorti. Ceci avait lieu dans le sens longitudinal (du N. au S.). Transversalement, il doit en être de même, ce qui explique l’en- clave gréseuse du Parc aux Bœufs, exploitée par les carriers, qui fait saillie comme un genou au centre du plateau. Cette hypothèse est consolidée par ce fait que les monts sont distribués d’après des per- pendiculaires à la direction des antennes ; on a vu que dans les creux tongriens le calcaire lacustre avait pu se conserver. Comment ces divers matériaux se sont-ils comportés vis-à-vis des agents de destruction? Les étages de Brie et de Beauce sont bien homogènes, doucement inclinés suivant la disposition générale des couches du sol parisien, par érosion ; iis ont donné des pentes raides pour l’élément dur, des pentes douces pour l’élément mou; ainsi : le calcaire de Champigny est escarpé, les marnes vertes sont à talus doux, le calcaire de Brie est raide. Il en est de même pour le beauceron. Les étages des sables de Fontainebleau présentent des conditions complexes consistant en ce qu’il y a différence de consistance entre les grès et les sables, en ce que le grès est localisé en bandes parallèles. L’action d’érosion sur le grès a été indirecte , c’est-à-dire que latéra- lement par les interbandes gréseuses, le sable a été soutiré et la table s’est brisée formant de ses débris un bouclier latéral au reste meuble sous-jacent. Comment a évolué la dégradation progressive de la région, sous rinûuence des niveaux de base constitués par les cours d'eau encadrant la forêt et dont rétablissement est dicté par les condi- tions structurales de l’ensemble de la région parisienne? [Barré admet donc que l’érosion s’est faite alors que les grands fleuves quaternaires avaient tracé leurs vallées? Voir Belgrand, la 77 Seine antéhistorique , pour l’étude la formation des grands fleuves, partie non analysée ici.] Les lignes de partage des eaux de la région sont données par : L’anticlinal qui divise la région en 2 versants opposés : Melun-Moret ligne de faîtage à altitude de 137 mètres qui passe au Calvaire et aux Girard. Cette ligne est coupée perpendiculairement par une autre ligne (ce qui explique l’intégrité du plateau axial) qui donne deux pentes me- nant aux niveaux de base : Seine et Loing. On a ainsi plusieurs champs d’érosion à topographie spéciale due aux particularités locales de la stratigraphie et de la tectonie. Barré analyse les faits successifs de l’erosion dans un de ces champs : Les eaux se rassemblent sous l’influence des failles déjà étudiées; les filets d’eau infiltrés se font jour au niveau des glaises, d’où des saignées parallèles se dirigeant vers les grandes vallées. La série Beauce est attaquée, l’assise de Fontainebleau afîouillée dans les lignes sableuses, formation des thalwegs (lignes de direction des eaux courantes) ; le sable est soutiré latéralement sous la bande gréseuse — ce travail est facilité par les failles — et les grès s’effon- drent en file de rochers. Les facteurs de l’importance du massif rocheux sont ; l’étendue de la table gréseuse originelle, la dimension des lacunes, le rapprochement des cassures, 1 énergie du soutirage. Sur les interbandes sableuses — il faut bien se pénétrer de cette idée que chez Bel grand l’action érodante agit latéralement, chez Barré elle agit de haut en bas, à partir de la surface du dernier dépôt, comme tombe la pluie — sur les interbandes, le calcaire recouvrant les hauteurs tongriennes est enlevé, — on a la platière, — tandis que reste celui des creux, on a le mont. Pendant ce temps, la vallée de la Seine s’approfondit, et dans une dernière phase, les eaux pour rejoindre son cours attaquent la couche de Brie. A l’heure actuelle, toutes les dépressions, sauf deux : le ru de C î J ) ) ENTOMOLOGIE GÉNÉRALE • - Antessanty (l’abbé d’). — Quelques insectes du Lonicera xylosteum. . IX, 27-29. Clermont (J.). — Excursion du 5 juillet 1903 à Canielles et à Presles (compte rendu entomologique) IX, 30-31. Goossens (Th.). — Quelques mots sur les Insectes. I, 74-77. Méquignon (A.). — La chasse à domicile YIII, 19-20. Roguier (J.). — Note sur une localité peu connue des environs de Paris IX, 31-34. Coléoptères Desmarets (A.). — Les Cantharides UC 65-69. Huïghe (F.). — Note sur la capture de Poecilus punctulatus VII, 33. Méquignon (A.). — Capture de Coléoptères dans la région parisienne. VIII, 20. Royer (Maurice). — Note sur la capture de Rhynchites gigantem VI, 16. Lépidoptères Goossens (Tli.). — Note à propos de la réunion par M. Oberthür, de L. Corydon et L. Adonis II, 94-96. Id. Note sur la nourriture des chenilles III, 126-127. Id. Influence des rayons lumineux sur la vitalité des chenilles. IV, 40-45. Id. Les Phaléniens, IV, 85-90. Id. Iconographie des chenilles II, 57-64; III, 23-44, 111-114; IV, 15-20, 94 100; V, 5-7; VI, 7-10; VII, 20-24; VIII, 8-13; IX, 10-15; X, 18-25. F. Le Cere. — Manière de préparer la trompe des Sphingides. . IV, 107-108. Id. Accouplement anormal Y, 9-10. Id. Descript. d’une ab. de Melanargia Galathea ç . . VI, 18. Id. Note sur une variété de Lycoena cyllarus VI, 18-19. Id. Cas tératologique observé sur Nc/mm lunaria $. VI, 18-19. Id. Notes sur quelques aberrations de Lépidoptères. VII, 25-26. Id. Quelques variations de Zygoena transalpina Esp. var. Astrn- gali Bk h, aux environs de Paris VII, 27-29. Id. Histoire naturelle de Sesia chrysidiformis IX, 16-25 Chopard(L.). — Capt.de Lépidop. aux environs de Paris. IX, 25-26. 92 — ( ( ( c ( i i f f ' I : ( ‘ c ^ ' “ ( < ‘ ‘CHOîARîy '(lj') “ Note sur une aberration de Callimorpha quadripunc- taria Hera IX, 26. Rollet (H.). — Une aberration de Colias edusa. .. II, 92. Hémiptères Dumont (P.). — Note sur la capture de Jalla dumosa. VI, 16-17. Hüyghe (F.). — Capture d'Eurygaster nigrocucullata et de la variété picta à l’intérieur de Paris VII, 33. Id. Sur un phénomène tératologique observé chez Picromerus bi- dons X, 29. Royer (Maurice). — Un nouvel insecte capturé dans le bassin de la Seine V, 10. Id. Note sur le mode d’apparition du pigment noir chez Pyrroclioris apterus. VI, 15-16. Id. Nouvelle remarque sur le mode d’apparition du pigment noir chez Pyrrhocoris apterus VII, 31. Id. Sur un phénomène tératologique observé chez Rhaphigaster ne- bulosa VII, 30. Id. et Dumont (P.). — Observations sur les antennes anomales des Coréides VIII, 14-19. Orthoptères Rey (G.). Note sur Epacromia thalassina. Mimétisme d'Oedipoda coe- rulescens VI, 17. Id. Note concernant une épidémie meurtrière observée sur Calopte- nus italicus, Stenobothrus biguttatus, Stenobothrus pulvinatus et Oedipoda coerulescens VII, 32. Hyménoptères Gaulle (J. de). — Sur les Hyménopt. parasites. IX, 7-10; X, 11-17. Le Cerf (J.). — Note hyménoptérologique X, 17. Diptères Royer (Maurice). — Note sur l’éclosion de Calliphora Caesar et opinion sur le rôle de l’ampoule frontale des Diptères de la famille des Muscides X, 26-29. Arachnides Rruneau (L.). — Note sur la cdiptme d'Euscorpius flavicaudis, àMont- médy - X, 30. Falhex. — Note sur le Glyciphagus domesticus. ... II, 93-94. Simon (K.). — Causerie sur les Araignées VI, 3-7. 93 — BOTANIQUE Phanérogames Glachant (G.). — Note sur une plante peu connue... IX, 50. Cryptogames Bouvet (G.). — Muscinées de Maine-et-Loire {Extrait) IV, 35-40. Hue (abbé). — Note sur les Lichens.. IV, 20-24. Id. Description de deux espèces de lichens et de céphalodies nou- velles X, 31-34. Le Moult. — Note pour remploi de l’haria densa {Extrait) 1, 102-106. GÉOLOGIE Générale Joly de Brésillon. — Étude sur la période crétacée. II, 106-113. Bollet (H.). — La période glaciaire et les déluges quaternaires. . , X, 47-58. Stratigraphie Laurent (E.). — Excursion aux carrières de May-sur-Orne . . . ^ I, 111-114. Joly de Brésillon. — La grotte de Presque {Lot). I, 86-90. Bollet (H.). — Note sur les carrières d'Auvers {Oise) III, 134-136. Id. Remarques géologiques faites au cours d’une excursion dans les environs d’Oissel (Seine-Inférieure) VI, 12-14. Id. Note sur les carrières de Montrairail (Marne)... VII, 37-40. Id. Les gisements fossilifères du bassin parisien VIII, 22-28; IX, 35-43; X, 42-46. WuiTNER (E.). — Note sur les falunières de Manthelan (Indre-et- Loire) 43-44. PALÉONTOLOGIE Joly de Brésillon. — De la fossilisation III, /6-79. Rollet (H ) — Quelques considérations sur le Pithecanthropus erectiis. VII, 34-37. Id. Le précurseur de l’homme II, 65-80. PALETHNOLOGIE Bonnejoy (D^. {Extrait) — Les pierres à broyer les grains chez les Celtes I, 80-86. — 94 — Rollet (H.). — L'Homme préhistorique III, 53-65, 115-123 ; IV, 24-30, 90-94. Id. Note sur quelques objets préhistoriques de notre collection... V, 8-9. Id. Note sur l’érection des monuments mégalithiques et sur la bro- chure de feu le D‘' Bonnejoy : « De l’érection par les anciens Gaulois, des menhirs et des pierres de dolmens sans machines ». IX, 44 50. BIOGRAPHIE ; NÉCROLOGIE Ret (G.). — Adolphe Gillot X, 68. Rollet (H.). — Th. Go ossens, sa vie et ses œuvres I, 68-73. Id. Le Bonnejoy l-o. Id. A. Schmidt III, 95-96. Id. M. Chevallier VIII, 28-29. Id. M. Baillavoine Yllli 29-30. DIVERS Bonnejoy (D‘). — Etudes diététiques : Un voyage au pays des végétariens II, 96-106. Desmarets (A.). — Une promenade dans le Berry. III, 123-126. Falhex. — Les mystères de T Océan III, 70-76. Fessard. — Note sur l’Islande IV, 30-34. Güir (G.). — Une journée a Dieppe IV, 45-48. Hérou (Ch.). — La parfumerie III, 45-51. Laurent (E.). — L’église de St-Vigor (Calvados) II, 96-97. Méline. — Note sur la pluie sucrée I, 114-117. Morin (A.). — Notes et souv. de voyage : Venise. I, 78-80. Id. Notes et souvenirs de voyage : Vérone II, 113-123. Rollet (H.). — Quinze jours en Bretagne IV, 100-106. Schmidt (A.). — Note sur la tour de Montlhéry . . III, 79-83. WuiTNER (E.). — Une excursion à la pagode de Kratich (Cam- bodge) I, 117-128. Id. Les ruines d’Angkor-Waat, a Compong-Tian (Haut-Cam- bodge) II, 81-92. Id. Note sur Pnom-Penh III, 83-89. Id. La baie d’Hàlong au Tonking III, 121-134. Id. Une visite aux ardoisières de Trélazé IV, 48-57. E. L. LISTE DES MEMBRES DE L’ASSOCIATION au 31 décembre 1905. Juin 1886 Décembre 1887 MM. — 1888 Mars 1896 — 1897 Avril 1900 1884-1900 Janvier 1901 1887-1904 1904-1905 Membres d’honneur. GOOSSEVS (Th.), membre de la Société ento- mologique de France, membre bienfaiteur de l’Association. Parisse (E.), Il I., ingénieur des Arts et Manu- factures, 6, rue Deguerry, Paris. Foucart (G.), Il I., ingénieur des Arts et Manu- factures, explorateur de Madagascar, 11 bis, rue Alfred de Vigny, Paris. Hue (l’abbé), lauréat de l’Institut, correspondant du Muséum, membre des Sociétés botanique de France et des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 104, rue Cormeille, Levallois- Perret. Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des Jeunes Naturalistes, membre de la Société zoo- îogique de France, 35, rue Pierre-Charron, Paris. Bertillon (D^’ J.), p I., 26, avenue Marceau. Paris. Lapparent (A. de), membre de l’Institut, 3, rue de Tilsitt, Paris. Rollet (H.), fondateur de l’Association, 32, rue Raspail, Levallois-Perret. Simon (Eugène), || A., membre honoraire de la Société entomologique de France, 16, villa Saïd, Paris. Lambert (E.), || I., pharmacien de R® classe, ex- interne des hôpitaux de Paris, ancien prési- dent de l’Association des Naturalistes et de l’Association polytechnique, Bologne (Haute- Marne). Bouvier (E.-L.) || L, membre de l’Institut, professeur d’Entomologie au Muséum d’ilis- toire naturelle, 7, boulevard Arago, Paiâs. — 96 — Membres participants. Août 1884 MM. Desmarets (A.), fondateur, 61, rue Vallier, Le- vallois-Perret. Décembre 1887 Grimault (A.), 84 bis, rue Cornieille, Levallois- Perret. — — Mas, 7, rue Rivay, Levallois-Perret. — • — Morin (A.), 81, rue du Mesnil, Asnières. Janvier 1889 Lespagnol, P a., 63, rue de Gourcelles, Leval- lois-Perret. Avril — Méline (V.), 23, rue de Colombes, Asnières. Janvier 1892 Legrain, 20, place Chaptal, Levallois-Perret. Août 1894 WuiTNER (E.), 103, rue Victor-Hugo, Levallois- Perret. Janvier 1897 Demont, pharmacien de P® classe, professeur de l’Association polytechnique, 77, rue Gravel, Levallois-Perret. Février Hypolite, pharmacien de P® classe, ingénieur agronome, 26, rue des Frères-Herbert, Leval- lois-Perret. Février 1898 Guir (Gustave), 95, rue Fazillau, Levallois-Perret. Mai — Boncenne, Il I., professeur au lycée Voltaire, 4, place de la République, Levallois-Perret. Juillet — Lennertz (D^), 46, boulevard Péreire, Paris. — — Maybon (Léon), 19, rue Lannois, Levallois-Per- ret. Octobre Rey (G.), Il a., professeur de l’Association poly- technique, membre de la Société entomologique de France, 38, rue Lannois, Levallois-Perret. Novembre — Lebouchard, 9, rue de la Station, Asnières. Mai 1899 Barry (E.), 6 bis, rue Poccard, Levallois-Perret. Royer (Maurice), secrét.-adj. des Sociétés ento- mologique, d’Acclimatation de France, membre des Sociétés zoologique de France, française d’Entomologie et académique de l’Aube, 55 bis, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. Juin — Petit, Chef de Service à la C^® des Chemins de fer de l’Ouest, 23, rue Gravel, Levallois-Perret. Juillet — Demoussy, Il a., ingénieur chimiste, professeur de l’Association polytechnique, 28, rue de Chartres, Neuilly-sur-Seine. — 97 — Septembre 1899 MM. Décembre — Janvier 1900 Février — Mars — Juin — Octobre — Décembre — Mars 1901 Avril Mai — Avril 1902 Juillet — Huyghe (F.), assistant de la Société entomolo- gique de France, 19, rue de Bois-Colombes. Courbevoie. Passera, professeur de l’Association polytech- nique, 35 bis, rue Rivay, Levallois-Perret, Dumont (André), 1, rue Carnot, Levallois-Perret. Berlincourt , professeur de l’Association poly- technique, 27, route de Cherbourg’, Nanterre. Dumont (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, préparateur des Conférences de l’Association polytechnique, 1, rue Carnot, Levallois-Perret. Dumont (Maurice), publiciste, 1, rue Carnot, Le- vallois-Perret. Fauconnier (Georges), 46 bis, boulevard Bineau, Neuilly-sur-Seine. Pelloux, 28, rue Ducouédic, Paris. Dupont, 48, rue Victor-Hugo, Levallois-Perret. Trézel, conseiller général de la Seine, 3, rue Trézel prolongée, Levallois-Perret. LoppÉ (Étienne), étudiant en médecine, membre des Sociétés préhistorique de France, d’Ex- cursions scientifiques, d’Études scientifiques d’Angers, et d’Études des Hautes-Alpes, 240, rue de Vaugirard, Paris. Chapuis, 63, rue des Arts, Levallois-Perret. Langrognet, 20, rue de Neuilly, Clichy. Chivot, directeur d’école primaire, 45, rue Fromont, Levallois-Perret. Roy, pharmacien de P’® classe, place Chaptal, 22, Levallois-Perret. Simon (F.), 97, rue Chevalier, Levallois-Perret. IloMBERG (R.), membre de la Société entomolo giquo de France, 36, rue Blanche, Paris. Clermont (Joseph), membre des Sociétés enlo- mologique de France et française d’Entomo- logie, 19, rue Rollin, Paris. Vautier (A.) A., attaché à la Bibliollièijue Ou Muséum, représentant de Sockdad de Hisloria natural do Madrid, 1, avenue des Gobelins, Paris. ANN. DE LEVALLOIS-PERRET. 98 Octobre Novembre Décembre Février Juillet Août Octobre Novembre 1902 MM. Leleux (E.), 2, rue Fouquet, Levallois-Perret. — Jacquemin (F.), 35, rue du Bois, Levallois-Perret. — Pescheï (Raymond), membre de la Société en- tomologique de France, 7, rue du Général Brunet, Paris. — Chabanaud (Paul), secrétaire de la Société en- tomologique de France, membre de la Société française d’Entomologie, 48, rue d’Ulm, Paris. — Dessolle (Louis) p A., conseiller municipal de Levallois-Perret, ingénieur civil, 31, rue Humblot, Colombes. 1903 Ghopard (Lucien), membre de la Société ento- mologique de France, 98, boulevard St-Ger- main, Paris. — Lambert (Célestin), 66 bis, rue Voltaire, Leval- lois-Perret. — Benoist (G.), 10, rueFromont, Levallois-Perret. — , Royer (Henri), pharmacien de classe, 28, rue Poccard, Levallois-Perret. — Dumont (Constantin), membre de la Société en- tomologique de France, 126, boulevard St- Germain, Paris. — François (Ph.), docteur ès sciences, chef des travaux pratiques à la Sorbonne, membre des Sociétés de Biologie, zoologique et entomolo- gique de France, 20, rue des Fossés-St-Jac- ques, Paris. — Lahaussois (Charles), avocat, trésorier de la So- ciété entomologique de France, 2, rue de la Planche, Paris. — Gaulle (Jules de), membre des Sociétés zoolo- gique et entomologique de France, 41, rue de Vaugirard, Paris. — Patier (Jean), 26, rue Rivay, Levallois-Perret. — Fessard (René), 60, rue Cortambert, Paris. — Nouailhat (Paul), 79, rue Voltaire, Levallois- Perret. — Grouvelle (Philippe), secrétaire-adjoint de la Société entomologique de France, membre de la Société française d’Entomologie, 69, rue de Gergovie, Paris. — 99 Décembre Janvier Mars Avril Juin Août Novembre 1903 MM. Pelletier, membre de la Société entomologiqtie de France, 22, rue Falgiiières, Paris. Catrou (René), licencié en droit, commissaire de police, 77 bis, me Voltaire, Levallois-Perret. — Türgan (Louis), ingénieur civil, 7, place Maies- herbes, Paris. 1904 Desbordes (Henri), p A., chef de bureau au ministère des Travaux publics, membre de la Société entomologique de France, 93, rue du Bac, Paris. — Daguin (Paul), membre de la Société entomolo- gique de France, 19, avenue d’Orléans, Paris. — Aldin (André d’), membre de la Société ento- mologique de France, 38, rue St-Sulpice, Paris. — Jeannel (René), interne des hôpitaux de Paris, membre des Sociétés entomologique de France, de Spéléologie et française d’Entomologie, 18 bis, boulevard Arago, Paris. — Peyrot Desgachons (Albert), licencié en droit, 33, rue St-Placide, Paris. — VuiLLiER (A.), Il A., 47, rueLannois, Levallois- Perret. — Doxckier de Donceel (Henri) , membre de la Société entomologique de France, 40, avenue d’Orléans, Paris. — Tambour (J.), 27, route de Cherbourg, Nanterre. — ScHEY (Henri), § M. A., membre de la Société entomologique de France, 8, avenue du Bois de Boulogne, Paris. — Charles (Georges), 46, rue Lannois, Levallois- Perret. — Bordet (Louis), o4, rue Carnot, Levallois-Perret. — Derrien (Alexandre), 6o, rue Carnot, Levallois- Perret, — — Falhex (Camille), 36, rue des Frères-Herbert, Le- vallois-Perret. Janvier 1905 Guillon (André), étudiant en médecine, mem- bre des Sociétés préhistorique de France (‘t d’Excursions scientifiques, 6, rue Valenlin Haüy, Paris. — — Saintagne (H.), 85, rue Voltaire, Levallois-Perrel. — 100 Janvier 1905 MM. Février — Mars — Avril — Mai — Août — Septembre — Octobre — Décembre — Le Maire (André), membre des Sociétés préhis- torique de France et d’Excursions scienti- fiques, 143, boulevard St-Michel, Paris. Dalmon (H.), chef du laboratoire de Chimie bio- logique de l’hôpital international de Paris, membre de la Société zoologique de France, 60, avenue d’Orléans, Paris. Lewis (Georges), 20 his, rue Gravel, Levallois- Perret. Baudin (J.), 6, rue Rivay, Levallois-Perret. Fiault (Léon), O. chef du laboratoire d’His- tologie de l’hôpital international de Paris, membre de la Société zoologique de France, 29, avenue de Ségur, Paris. Douin (André), 26, rue Duhesme, Paris. Maindron (Maurice), membre de la Société entomologique de France, 19, quai de Bour- bon, Paris. Douin (Marius), rue Duhesme, Paris. Aubry (Louis), publiciste, 59, rue de Villiers, Neuilly-sur-Seine. Félix (Marcel), 46, rue des Acacias, Paris. Lambert (Paul), 66, rue Voltaire, Levallois- Perret. Boutet (Raymond), 67, rue Voltaire, Levallois- Perret. Laphin (André), 34, boulevard de Villiers, Le- vallois-Perret. Garry (Casimir), 7, boulevard de Villiers, Neuilly-sur-Seine. Garry (André), 7, boulevard de Villiers, Neuilly- sur-Seine. Seyer (J.) Il A. § M. A., Conducteur municipal des Travaux de Paris, professeur à l’École spéciale de Travaux publics, président de l’As- sociation polytechnique, 58, rue Vallier, Le- vallois-Perret. Foulonneau ( a .), Il a. , conseiller municipal, 107, rue de Neuilly, Suresnes. PiNON (L.), professeur de l’Association polytech- nique, 134, rue Chevallier, Lovallois-Perret. 101 Décembre 1905 MM. Besle (E.), 197, avenue de Versailles, Paris. — — Gatoux (L.), publiciste, 4, rue Poccard, Le val- lois-Perret. 1888-1905 Groult (E.), 15 bis, avenue de la Gare, Houilles (Seine-et-Oise). Membres honoraires (^). Juillet 1903 MM. 1902-1903 Février 1904 Mars Avril Lambertie (Maurice), membre des Sociétés Lin- néenne de Bordeaux, d’Horticulture de la Gi- ronde et entomologique de France, 42, cours du Chapeau Rouge, Bordeaux. Nibelle (Maurice), membre des Sociétés ento- mologique de France et des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 9, rue des Arsins, Rouen. Méquignon (Aug.), licencié ès lettres, membre de la Société entomologique de France, châ- teau de la Gloutière, Perrusson (Indre-et- Loire) . Bruneau (Louis), juge d’instruction, membre des Sociétés d’Histoire naturelle des Ardennes et de Sciences naturelles de la Haute-Marne, Montmédy (Meuse). CoNSTANCiA, officier d’administration de H® classe d’artillerie coloniale, à Kayes (Sou- dan français). PoRTEviN (Henry), membre de la Société ento- mologique de France, 12, rue de l’Horloge, Évreux. Rangoni (D'’ Marquis Giuseppe), membre des Sociétés entomologiques de France et d’Italie, française d’Entomologie et de l’Association des Naturalistes de Modena, Modena, Italie. PoRïEviN (Gaston), membre des Sociétés ento- mologique de France, française d’Entomologie et des Sciences naturelles d’Elbeuf, à la Pote- rie, Évreux. 1. Par décision de l’Assemblée générale du 9 juillet 1903, les membres ré- sidant hors du département de la Seine prennent le titre d’honoraires. Ces membres paient une cotisation réduite de six francs (Art. 7 des Statuts). — 102 — Avril 1904 MM. Bailliot (D^ Marcel), || A., membre de la Société entomologique de France, 114, boulevard Mars 1905 Heurteloup, Tours. SÉRULLAz (Victor), château dTvours, Irigny (Rhône). Mayet (Valéry), || A., § M. A., professeur de Zoologie, à l’École d’Agriculture, 35, rue de rUniversité, Montpellier. Bugnion (D'' Edouard), professeur d’Anatomie et d’Embryologie à l’üniversité, Mont-Olivet, près Lausanne (Suisse). Le Moult (Eugène), à Cayenne (Guyane). Gadeau de Kerville (Henri), || I, ^ O. M. A., membre des Sociétés zoologique, entomologi- que de France, française d’Entomologie, et pré- sident de la Société des Amis des Sciences na- turelles de Rouen, 7, rue Dupont, Rouen. SiETTi (Henri), pharmacien de H® classe, mem- bre de la Société entomologique de France, Le Beausset (Var). Mollandin de Roissy (Robert), membre des So- ciétés entomologique de France et française d’Entomologie, Le Beausset (Var). Azam (J.), membre des Sociétés entomologique de France, d’Espagne, archéologique et scien- tifique de Draguignan, 14, rue de Trans, Dra- Avril — guignan. Person (Paul), étudiant en médecine, 63, rue des Tennerolîes, S*-Cloud (Seine-et-Oise). Juin — Oberthür (Charles), membre de la Société ento- mologique de France, 36, Faubourg de Paris, Rennes. 1903-1905 Spiral (D^ Henri), membre des Amateurs de la Meuse, Montmédy. 1902-1905 SoLAGOLu (D^’ Th.), docteur en médecine, doc- teur ès sciences, Bucarest (Roumanie). 1898-1905 Le Cerf (F.), préparateur au laboratoire d’Ento- mologie, École d’agriculture algérienne. Mai- son Carrée (Algérie). 1902-1905 Roguier (Jacques), membre de la Société ento- mologique de France, Le Richoud (Isère). 103 Décembre 1905 MM. Nicolas (A.), membre des Sociétés enlomologi- que de France et française d’Entomologie, 1. boulevard de Vérone, Périgueux. — — Baron (Fernand), O. fonctionnaire colo- nial, Madagascar. Membres correspondants. 1888 MM. Ra VANNE, instituteur, à Noyers (Eure). 1889 Arrault, père et fils, à Ferrière (Loiret). 1890 Dalleine, à Ormoy-la-Rivière (Seine-et-Oise). — Dalleine (G.), 6, rue Lemercier, à Pontoise (Seine-et-Oise). 1893 Bouvet (G.), || A., directeur du Jardin des Plantes et du Muséum d’histoire naturelle, président de la Société d’é- tudes scientifiques, 32, rue Lenepveu, à Angers (Maine- et-Loire). — Glachant (G.), 5 M. A., fondateur de la Société d’Horli- culture de Sens, à Voutenay (Yonne). — Le Moult, § O. M. A., chef des travaux pénitentiaires, à Cayenne (Guyane). 1896 Bemrges, à Santiago (Chili). — Ormières (M. ), P A., à Arcaclîon (Gironde). 1897 Gustin (D*’ P.), P A., à Noirmoutiers (Vendée). 1898 Goux (F.), Il A., secrétaire général de la Société d’agri- culture et d’horticulture de l’arrondissement de Pontoise, à Pontoise (Seine-et-Oise). — Peyrot (A.), professeur au Lycée de Saint- Cyr-lès-Tours (Indre-et-Loire). — Rey (E.), 97, rue Carnot, à Villeneuve-sur-Yonne (Yonne). Démangé, à Hanoï (Tonkin). 1899 Raspail (Xavier), || A., § M. A., président de la Société zoo- logique de France, membre du Comité ornithologique international permanent, à Gouvieux (Oise). -— Buffet, membre des Sociétés d’histoire naturelle et d’ar- chéologie de l’Ain, à Montrevel (Ain). — Fauque, 47, rue de Fondouk, à Oran (Algérie). — PÉROT (L.), § M. A., instituteur à Tréfols (Marne). — Doré (F.), à Cour tiras (Loir-et-Cher). — Antessanty (l’abbé Gabriel d’), || I, ancien aumônier du Lycée, membre des Sociétés entomologique de Fj-aiice. française d’Entomologie et académique de l’Auhe, a Troyes. — 104 — 1899 MM. Porter, directeur du Musée d’histoire naturelle de Valpa- raiso (Chili). 1900 Marant, à Blandy-les-Tours (Seine-et-Oise). 1901 Robert (Ch.), à Trye-Château (Oise). 1902 Host (L.), membre de l’Association vosgienne d’Histoire na- turelle, commis principal des Postes à Bar-le-Duc. Sociétés correspondantes. 1890 Société de Topographie de France Paris. 1897 Société d’Études scientifiques Angers. 1899 Société entomologique de France, hôtel des Sociétés savantes, 28, rue Serpente Paris. — Société d’Étude des Sciences naturelles, 6, quai de la Fontaine Nîmes. 1903 Association vosgienne d’Histoire naturelle Épinal. — Société des Amis des Sciences naturelles, 40 bis, rue St-Lô Rouen. — Société française d’Entomologie Caen. — Société d’Étude des Sciences naturelles Reims. — Société de Botanique des Deux-Sèvres Niort. — Société académique d’Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube Troyes. — Société des Naturalistes de l’Ain Bourg. — Société des Sciences et Arts Vitry-le-François. — Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts La Rochelle. — Société d’Étude des Sciences naturelles '. . . . Elbeuf. — Société linnéenne du Nord de la France. Amiens. 1904 Société d’Étude des Sciences naturelles Béziers. — Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire Chalon-sur-Saône. — Société des Sciences naturelles et d’Enseignement po- pulaire Tarare . — Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse Montmédy. — Société d’Études scientifiques de l’Aude Carcassonne. — Société des Sciences naturelles delà Haute-Marne. . . Langres. 1905 Société nationale d’Acclimatation de France, 33, rue de Buffon Paris. — Société archéologique et scientifique Draguignan. — Société linnéenne Bordeaux. — 105 1905 Société d’Histoire naturelle des Ardennes Gharle\ille. — Société d’Études scientifiques et littéraires des Hautes- Alpes Gap. — Société d’Histoire naturelle de Loir-et-Cher Blois. — Société dLUioise d’Arcliéologie, d’Histoire, des Sciences Arts Ghàteauduu. - Société philomathique vosgienne Saint-Dié. — Société des Sciences naturelles de l’Ouesl de la France. Nantes . — Société des Sciences Nancv. — Société scientifique et littéraire Alais. — Société grayloise d’Émulation Gray. — Société d’Histoire naturelle de Savoie Chainliéry. ~ Gesellschaft für Physiokratie in Bohinen Prag. — Société d’Émulalion du département des Vosges Épinal. — Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hy- drologie Bruxelles. — Société des Amis des Sciences et Arts Rochechouart. — Société philomathique Paris. — Société polymathique du Morbihan Vannes. Publications échangées contre les Annales de l’Association. Revista chilena de Historia natural (Organo del Museo de Valparaiso). 1900 Bulletin of the Lloyd Library, Gincinnati, Ohio, U. S. A. 1901 Travaux du Laboratoire de biologie d’Arcachon. 1903 L'Échange^ revue linnéenne. Directeur : Maurice Pic, p A. — Travaux de l’Université de Rennes. — BiUletîn scientifique de la France et de la Belgique publié par M. le professeur Alfred Giard, p I., membre de l’Institut. 1904 Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France. Di- recteur : E. Olivier, — Actes du Muséum et' Histoire naturelle de Bouem. ■ — Springfield Muséum of Natural History. 1905 Annotationes Concilii bibliographici. — Bulletin du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Le Naturaliste. Directeurs : MM. Groult et Deyrolle. — Bovartani Lapok (Journal hongrois d’Entomologie). — Le Progrès agricole et viticole, Directeur : L. Degrully. — - L’Élevage moderne, Directeur : L. Pautet. ANN. DE LEVALLOIS-PERREI. 8 106 Publications reçues par l’Association. La Feuille des Jeunes Naturalistes . L'Abeille. Bulletin mensuel de l'AFAS, et Congres de l’Association française pour l’Avancement des Sciences. Bevue générale des Sciences pures et appliquées. Bibliothèques publiques et Établissements scientifiques recevant les Annales de l’Association. Bibliothèque de l’Institut. Bibliothèque du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Bibliothèque municipale de Levallois-Perret. Concilium bibliographicum de Zurich. Laboratoires de Botanique, d’Entomologie, de Géologie, de Minéralo- gie, et d’Ornithologie du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Ministère de l’Instruction publique (cinq exemplaires). Zoological Becord de Londres. Bibliothèque de l’Université populaire Vérité de Levallois-Perret. Membres décédés en 1905. 1898 Rambaud, Paris. | 1901 Dumont (Ch.), Levallois-Per- I ret. OBLATA (Annales de 1904.) A la liste des Membres honoraires, ajouter : M. Constancia. Dans l’article « Les collections de l’Association » paru l’année dernière dans les Annales, par un oubli des plus regrettables et que nous déplorons vivement, nous avons omis de citer trois des plus généreux donateurs de la bibliothèque : MM. Xavier Raspail, E. Olivier et M. Gossmann. E. L. TABLE DES MATIÈRES Assemblée générale annuelle de 10 décembre 1905 Compte rendu et situation de l’Association des Naturalistes au l®’^ octobre 1905 Situation financière au 1®® octobre 1905 Les monuments mégalithiques des en^'irons de Paris par Paul de Mortillet Iconographie des Chenilles [suite], par Th. Goossens Quelques notes dechasse sur les Diptères, par G;i ston Porte vin. Note sur l’éclosion dWeschna macuhitissiiua Latr. [Névropt.], par Maurice Royer Les gisements fossilifères du bassin parisien [suite], parti. Roi le t. L’action de la chaleur sur l’écorce terrestre, par H. Rollet La région de Fontainebleau (Monographie géologique) , par H. Dalmon Catalogue de la Bibliothèque [suite] Tables décennales des Annales (1895-1904) Liste des membres de l’Association au 31 décembre 1905 Sociétés correspondantes Oblata Pages. 3 4 7 8 26 34 37 39 81 89 95 104 106 Iconographie des Chenilles (D® partie, réédition), pagination spéciale I à xxxii. TYI’OGHAPIIIF, FIKMIN-DIDOT KT C'*'. PARIS. ICONOGRAPHIE DES CHENILLES (Euvre posthume de M, Th. Goossens, décédé le 8 juin 1889 CnÆOO^O — AVERTISSEMENT Cette partie de Viconographie des Chenilles, a été publiée dans les premières années des Annales de V Association des Naturalistes. Ces premières années polycopiées ont été tirées à un très petit nombre d’exemplaires et sont aujourd’hui complètement épuisées. Il était important de ne pas laisser disparaître cette œuvre du modeste savant et du patient observateur que fut notre regretté collègue Th. Goossens; aussi avons-nous résolu de rééditer en ce supplément toute la partie polycopiée de son beau travail. C’est grâce à la générosité de l’Association française pour l’Avancement des Sciences, quia bien voulu s’intéresser à notre Société et nous faire don d’une subvention de deux cents francs, qu’il nous est permis de présenter cette réédition. Que l’Association française pour l’Avancement des Sciences reçoive ici nos plus vifs remerciements pour l’intérêt considérable qu’elle nous témoigne, et qu’elle soit assurée de la conti- nuation des efforts de l’Association des Naturalistes de Le- vallois-Perret. ICONO&RAPHIE DES CHENILLES Œuvre posthume de M. Th. Goossens, décédé le 8 juin 1889. RHOPALOGERA jrc Fp^mille. — PAPILIONIDAE Les chenilles de cette famille sont lentes et ont seize pattes; le pre- mier anneau montre un appendice rétractile, mais il est à remarquer que la vésicule bonnet fait défaut. pr genre. — Papilio L. Les chenilles sont glabres, molles, avec sur le premier anneau un tentacule bifide, flasque, de couleur orangée, répandant parfois une odeur spéciale. 1. P. podalirius L. Figurée par : H b., Frey., Lew., Dup. le. Chenille d’un beau vert, chagriné de plus foncé, avec le ventre et les pattes vert pâle; chaque anneau est orné de quatre verrues d’un rouge orangé et de taches de rouille plus ou moins nombreuses, tou- jours plus abondantes sur le quatrième. Jeune, cette chenille est épineuse; elle se trouve du 1"" au lo août sur l’amandier, le berberis, etc., et surtout sur les prunelliers ra- bougris. France, environs de Paris. R. — La chenille de la variété Feisthamelii Dup. est, d’après Bel- lier, semblable au type; les éducations privées donnent parfois des décolorations. 2. P, Alexanor Esp. Figurée par : Hb., Dup. le., Boisd. Species. Chenille verte, à tête globuleuse, granuleuse, noire, avec un V ren- versé jaune, et un trait sur le côté. Le premier anneau est noir pos- térieurement, le deuxième tout noir, avec, ainsi que les autres anneaux, quatre taches orangées. Ligne ventrale noire, interrompue. S. P. — Les pattes antérieures sont noires, et il existe quatre taches orangées au segment. III Se trouve en juillet et août sur Seseli montanum, dioïque. Basses-Alpes, Digne. Obs. — Cette espèce, connue seulement dans le département des Basses-Alpes, se prend aussi en Andalousie (Ma bille). 3. P. Machaon L. Figurée par : Sepp., Lew., Hb., Frey., Diip. le. Chenille vert d’herbe, renflée antérieurement, dont la tête est verte avec quatre bandes et trois taches noires. Chaque anneau a une bande noire et six taches orangées. Le ventre est plus clair, avec une tache noire à chaque anneau. Pattes antérieures à ongle noir. Parfois les bandes sont larges et alors la chenille paraît être à fond noir. Lorsque la chenille est jeune elle porte des épines, et est alors à taches rouges; à cet âge, elle a la forme des chenilles des Thais. S. P. — Six taches au segment. Se trouve en mai et août sur le fenouil et les ombellifères. France, environs de Paris. R. — La chenille de la variété Sphyrus a les taches orangées de forme différente (Damry). 4. P. Hospiton Géné. Figurée par : ? Chenille de forme égale, avec la tête semblable à celle de Machaon et les anneaux noirs jusqu’aux stigmates, avec des points et des V formant des dessins réguliers en jaune; une tache jaune-orangé se trouve à la base du stigmate. La région ventrale porte une bande noire interrompue et éclairée de blanc au-dessus des pattes. Les parties claires de la chenille sont pointillées de noir. Se trouve sur Ferula nodifîora. Corse, Ajaccio. 11^ genre. — Thais F a b. Les chenilles de forme presque cylindrique sont chargées d'épines surmontées de touffes de poils. Le tentacule est petit, de couleur claire. 1. T. Polyxena Schiff. var. Cassandra H b. Figurée par : Sepp., Hb., Dup., B. R. G., Mi IL, Cann. 1879. Chenille un peu atténuée, de forme épaisse, dont le fond est variable; chez le type il est jaune, mais la variété Cassandra a une chenille plus foncée. Le type a quatre points noirs surchacpie anneau. IV tandis que la variété n’en possède que deux ; cette chenille porte de 60 à 62 épines. La tête est unicolore, rugueuse, avec des poils de la couleur du fond; les ocelles s’ouvrent et se ferment, laissant voir un œil foncé et brillant. Se trouve en juin sur Aristolochia pistolochia. France méridionale, environs d’Hyères. R. — Les chenilles de Cerisyi et de sa variété Deyrollei, sont bien plus différentes entre elles ; le fond varie du jaune au brun-verdâtre. 2. T. Rumina L. Figurée par : B. R. G., Dup., Mil!., Cann. 1879. Chenille de forme égale, à fond variable, souvent séparé en deux teintes dont la supérieure est plus foncée; il existe deux rangées dorsales de taches claires desquelles s’échappent des touffes de poils fauves; ces taches sont marquées à la base, d’un point qui indique la sous-dorsale; la stigmatale, qui sépare les deux teintes, a des traits noirs, obliques, et au-dessous d’elle, se trouve une série de traits semblables. Ventre clair. Pattes foncées ou noires; 62 ou 64 épines. Tête noire ou alors brune avec deux taches au sommet. La chenille de la variété Medesicaste Illig. est semblable. Se trouve en fin mai et commencement de juin sur Aristolo(diüi pistolochia, Clematitis. Languedoc, Provence, Digne. OJ)s. — Le type Rumina se prend dans les Alpes-Maritimes (Mil- lière). R. — Le papillon éclôt souvent après deux ou même trois années de chrysalide (Boisduval). me genre. — Parnassius Lat. Les chenilles sont épaisses, cylindriques, légèrement pubescentes et le tentacule peu élevé. ^ Les chrysalides sont renfermées dans un tissu de soie. 1. P. Apollo L. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le., Bdv. Species. Chenille noire avec le ventre un peu plus clair ; de chaque côté de la région dorsale se trouve un rang de taches orangées, au nombre de 25 à 27. Sur la région dorsale elle-même existent quatre tentacules saillants, noirs, brillants, desquels s’échappent des poils noirs. Se trouve en avril, mai et juin sur Saxifraga, Sempervivum tec- ioruni, Sedum. V Alpes, Pyrénées, Lozère, Auvergne, Isère. Obs. — La poche cornée de la femelle existe déjà dans la chry- salide; on ignore encore quelle est sa mission et même si elle en a une. 2. P. Delius Esp. = Phoebus Hb. Figurée par : ? On sait, d’après le chasseur Anderregg, que la chenille est très différente de celle d'Apollo. Alpes de la Savoie, Basses- Alpes. 3. P. Mnemosyne L. Figurée par : ? Chenille à fond gris, plus clair sur le dos, un peu pubescente ; les incisions sont indiquées par une bande noire sur laquelle sont des taches ovales orangées; trois taches également ovales et de même couleur se trouvent sur chaque anneau ; les premiers seuls en portent un plus grand nombre. Tête noire. Se trouve en avril et mai sur Corydalis bulbosa. Alpes, Pyrénées, Mont-Dore. ne Famille. — PIERIDAE Ces chenilles sont revêtues de petites granulations disposées en rangées transversales. IV® genre. — Leuconea Donz. Les chenilles qui vivent sur les arbres sont velues. 1. L. Grataegi L. Figurée par : Sepp., ïlb., Bruand. Chenille d’un jaune fauve avec le ventre gris. Sur le dos se trouve une bande vasculaire noire plus ou moins interrompue, souvent réduite à des points, et deux bandes latérales presque toujours continues. Plaque antérieure noire; plaque anale en forme de visière également noire. Stigmates de même couleur ainsi que les pattes écailleuses. Tête brillante. Cette chenille est couverte de nombreux poils, assez longs, blancs pour la plupart, mais dont cependant quelques-uns sont fauves et noirs. Se trouve en mai sur l’aubépine et les arbres fruitiers. France, environs de Paris. VI R. — La 9 dépose de 12 à 15 œufs ensemble; les chenilles éclosent en automne, elles vivent par groupes sous une toile commune dans laquelle des petites cellules les isolent. v*" genre. — Pieris Schrank Les chenilles ont la tête ronde et la plaque anale en forme de visière. 1. P. Brassicae L. Figurée par : H b., Levv., Dup. le. Chenille à bande bleuâtre de chaque côté de la vasculaire, avec cinq rangs de points de différentes grosseurs. Tête de la couleur du fond, avec les deux lobes largement cernés de noir, mais ayant toujours l’écusson clair. Se trouve d’août en octobre sur les choux, Cochlearia armora- cia, etc. France, environs de Paris. 2. P. Rapae L. Figurée par : Sepp., Hb., B. R. G., Dup. le. Chenille verte avec le ventre plus pâle et les lignes peu visibles ; les sous-dorsales parfois indiquées en jaune. Tête unicolore, granu- leuse, chargée de pubescence comme le corps. Pattes claires. Se trouve toute l’année sur le choux, le réséda, les capucines. France, environs de Paris. R. — Cette espèce, introduite en 1856 à Québec, est maintenant répandue dans tout le nord de l’Amérique ; elle y offre une variété complètement jaune, comme les Terias, à laquelle M. Scudder a. donné le nom de Novangliae. 3. P. Napi L. Figurée par : Sepp., Hb., B. R. G., Dup. le. Chenille vert d’herbe avec le ventre clair. Stigmates roux sur une place jaune. Tête unicolore. Sa pubescence la fait paraître veloutée. Se trouve en avril et août sur Rrassica, Sinapis, nous l’avons prise sur la luzerne. France, environs de Paris. R. — Nous croyons que la variété Napaeae Esp. se trouve aux deux générations. 4. P. Callidice Esp. Figurée par : B. R. G. VII Chenille à région ventrale brunâtre ; la dorsale à fond jaunâtre avec trois bandes irrégulières, de la couleur du ventre. Ces bandes ont, sur chaque anneau de la chenille et transversalement, cinq rangs de points verruqueux donnant chacun naissance â un poil noir très court. Tête à fond clair, chargée de brun et de points saillants, noirs, velus. Pattes écailleuses noires. Se trouve en août et septembre, près des glaciers, sur de petites crucifères acaules. Alpes, Pyrénées. Obs. — La chenille passe l’hiver appliquée contre les rochers (Bois- duval). 5. P. Daplidice L. Figurée par : H b., Frey., Dup. le. Chenille â fond jaunâtre, avec trois bandes grises sur la région dor- sale, cette teinte s’étendant jusqu’aux pattes. Sur chaque anneau existent quatre lignes de points noirs, saillants, donnant chacun départ â un poil court; des poils semblables mais plus écartés sont sur les côtés la- téraux, achevant de rendre la chenille puhescente, bien que le ventre soit dégarni de poils. Tête très détachée, ronde, jaune, piquetée de noir. Se trouve en juin et du milieu d’août au lo septembre sur Réséda luieola et Sisymbrium erucastrum. France, environs de Paris. R. — En 1885, cette espèce a été très commune; on trouvait le pa- pillon et la chenille en même temps, mais il y a des années où l’un et l’autre sont rares. VF genre. — Anthocharis Bdv. Ces chenilles ressemblent à celles des Pieris, mais elles ont^ pour la plupart, des ganglions rappelant les tentacules des Thais, bien que peu apparents lorsque la chenille est vivante. Entre la tête et la première paire de pattes existent deux glandes, très grosses, séparées en forme de mamelles et atteignant parfois la hauteur des pattes. Leur sécrétion peut être utile à la trituration des aliments, bien que ce ne soit pas démontré. Ce double appendice se rencontre du reste chez quelques Pieris ainsi que chez Ismais Fausta, Zegris Eupheme, etc. Les chrysalides ont des anneaux soudés; elles sont naviculaires et plus ou moms arquées. 1. A. Belia Esp. Figurée par : ? VIII Chenille à fond jaune verdâtre, avec trois bandes d’un gris bleuâtre, dont une dorsale et deux latérales; ces dernières reposent sur les stigmatales et leur teinte a tendance à tourner au violet lorsque la chenille est adulte. Sur toute la région dorsale, il existe â chaque anneau, trois rangées transversales de points tuberculeux noirs, brillants, donnant naissance â des poils courts, noirs, qui rendent la chenille pubescente. Tête assez ronde, détachée, de la couleur des bandes et fortement pointillée de noir. Clapet anal gris bleuâtre. La stigmatale blanche ne supporte pas d’autres points que les stigmates qui, du reste, sont à peine visibles. Pattes de la couleur du ventre. Se trouve en juin et septembre sur Cheiranthus, Sinapis incarna, Sisymbrium, etc. France, environs de Nemours, Fontainebleau. R. — Cette chenille ressemble beaucoup à celle de P. Daplidice, mais sa forme est plus étroite et ses bandes moins larges. Toutes les descriptions données par les auteurs se rapportent à celle- ci, qu’elles parlent de Relia ou de Ausonia\ la seule différence appré ciable entre elles provient de la couleur des bandes. B ois du val dit : trois bandes bleues;. Guénée dit : vasculaire violette; Duponchel les voit vertes. Ces différences s’expliquent assez par l’âge de la che- nille, surtout lorsque l’on ne l’a vue que desséchée. Obs. — En septembre Ausonia vole et pond des œufs isolés ; les chenilles grossissent très vite. Ne pouvant nous procurer la nourri- ture habituelle de cette bête, nous avons fait nos élevages avec des choux-fleurs. De ces mêmes pontes, M. Dubochet, de Nantes, a obtenu des Relia et quelques Ausonia Hb. 2. A. Simplonia Frey. Figurée par : ? Chenille à trois bandes d’un vert un peu bleuâtre, sur un fond jaune pâle; le ventre, la tête et les pattes sont du même vert que les bandes; le tout pointillé de noir et faiblement pubescent. Se trouve en juillet sur les crucifères. Savoie, Basses- Alpes. Obs. — La stigmatale si visible chez Relia et Ausonia n’est pas vi- sible et la place qui serait occupée par elle est pointillée de noir; chez Relia, il n’y a, sur cette ligne, que quelques points noirs. R. — C’est â Berce que nous devons la connaissance de cette chenille rapportée par lui de la Savoie ; ayant constaté des différences avec nos Relia, notamment l’absence de stigmatale, il devait faire une note sur IX ce groupe, mais l’hiver de 1879 l’a empêché de mettre ce projet à exé- cution. 3. A. Tagis Hb. var. Bellezina Bdv. Figurée par : B. R. G., Dup. le. Chenille verte avec la stigmalale jaune, et au-dessus de cette ligne se trouve une large bande d’un violet lie de vin. Tout le corps, y com- pris les pattes et le ventre, est finement pointillé de noir, duquel s’é- chappe un poil si court que la vue simple fait croire cette chenille lisse. Tête brune, finement pointillée. Pattes de la couleur du ventre. Se trouve en juin sur Iberis pinnata. France méridionale, Corse. R. — Cette chenille ressemble à celle de Belemia 'Glauce, qui n’est pas française, mais elle n’a pas la vasculaire rouge de cette dernière espèce. Obs. — Il serait précieux de connaître la chenille de la variété insularis Stgr., car les différences indiquées par Rambur (S. E. 1832) nous font croire à une espèce propre. 4. A. Cardamines L. Figurée par : Hb., Frey., Dup. Chenille d’un vert d’herhe, très finement pointillée, légèrement pu- bescente; bande stigmatale très distincte, blanche, se fondant insensi- blement par le haut ; cette bande est parfois ombrée d’une ligne carminée. Le ventre est vert d’herbe, un peu éclairé entre les pattes, lesquelles sont également vertes. Tête brune, pointillée, grosse, ronde, assez détachée. Se trouve en juin et juillet sur les crucifères, la julienne, le cresson alénois, etc. France, environs de Paris. R. — Ressemble à la chenille de R. Rhamni L. mais sa fête est plus ronde et, son corps pointillé de noir. L’insecte parfait montre parfois des cas d’hermaphrodisme; le plus curieux assurément a été capturé par M. F ail ou, les sexes y sont confondus, coulés irrégulièrement sur les ailes supérieures. 5. A. Euphenoides Stgr. (A. Eupheno L. est d’Algérie). Figurée par : Sepp., Dup. le. Chenille verte avec quatre ou cinq rangées transversales de points sur chaque segment; ceux situés sur les côtés latéraux ont la forme de goutte et paraissent former deux bandes foncées. Le ventre est uni ; X les pattes sont de la couleur du ventre, mais au-dessus d’elles il existe une autre bande détachés noires, deux par anneau, très visibles, dissimulant ou remplaçant la stigmatale ; des poils courts s’échappent de tous les points noirs. Tête ronde, un peu brune, fortement poin- tillée. Clapet anal brun et pointillé. Se trouve en juillet sur les biscutelles et autres crucifères méridio nales. France méridionale. R. — Cette chenille ressemble à celle de P. Brassicae pour la région dorsale, mais la tête n’est pas rayée et elle a des taches latérales. Les chenilles se dévorent entre elles. vil® genre. — Leucophasia Steph. Les chenilles sont vertes et effilées. 1. Li. Sinapis L. Figurée par : Hb., Dup. le. Chenille verte à vaisseau dorsal un peu plus obscur et stigmatale jaune. Se trouve en juin et septembre sur les Vicia, Lotus, Orobus. Obs. — La variété Erysimi Bork a le dessous des ailes blanc. 2. L. Duponcheli Stgr. = Lathyri Hb. Figurée par : ? Le nom très heureusement choisi par le docteur Staudinger prouve qu’il ne croit pas à une simple variété de Sinapis. Non seule- ment les ailes n’ont pas la même forme, comme l’a très bien signalé Bellier, mais encore le vert des inférieures est plus étendu, plus égal et reparaît en dessus; de plus, les antennes ont moins de blanc au sommet. Cette espèce offre une variété sans vert aux ailes inférieures. Obs. — Hübner a figuré sous le nom de Lathyri une race de Si- nàpis, comme le prouve son dessin que nous avons; cette erreur a fait mettre en doute la valeur de cette espèce excepté pour Dupon- chel qui le premier l’a figurée avec exactitude. Le papillon n’est pas rare en Provence, dans la Lozère, etc. vm® genre. — Golias Fab. Chenilles cylindriques et pubescentes. 1. C. Paleano L. Figurée par : Hb., Frey. T. 541. XI D’après Freyer, cette chenille est d’un vert bleuâtre, avec une pu- bescence noire. La stigmatale d’un jaune vif est ombrée par places de brun. Se trouve en mai sur Hydrocotyle vulgaris, Vaccinium uliginosum. Pyrénées, Basses-Alpes, Vosges. 2. C. Phicomone Esp. Figurée par : Frey. T. 661. D’après Freyer, cette chenille est d’un vert d’herbe, avec les inci- sions plus claires, la stigmatale blanche et la tête brun clair. Très pubescente en noir. Freyer la représente sur une Vicia. Basses-Alpes. 3. C. Hyale L. Figurée par : H b., Frey. Dup. le. Chenille d’un beau vert velouté, avec deux raies latérales jaunes et des points noirs sur les anneaux (B ois du val). Se trouve en juin et septembre sur Medicago, Trifolium, Vicia, Co- ronilla varia. France, environs de Paris. Ohs. — Les chenilles à peine écloses mangent les autres œufs à leur portée, mais à l’état libre la mère pondeuse divise sa ponte. 4. C. Edusa Fab. Figurée par : Dup., B. R. G. Chenille veloutée avec le dos vert obscur et le ventre vert jaunâtre. La stigmatale est jaune, tachée de blanc et présente neuf petites taches d’un rouge briqueté. Le corps est strié de petits tubercules noirs; la plaque anale est arrondie et s’avance postérieurement (B ois du val). Se trouve en juin, août et septembre s\iv Onobrychis, Cytisus, Trifo- lium. France, environs de Paris. R. — Nous possédons un hermaphrodite complet de cette espèce et un c5 sans noir au bord des ailes {^). IX® genre. — Rhodocera B. Les chenilles sont longues. 1. R. Rhamni L. Figurée par : Sepp., H b., B. R. G. (1) Ce sujet a été décrit par M. Rollet, Cf. : Ann. Ass. Nat. Lev.-Per. [1896], II, p. 92. XII Chenille d’un vert foncé en dessus et d’un vert jaunâtre en dessous, ces deux teintes étant séparées par une stigmatale blanche, fondue supérieurement. Le corps et la tête sont hérissés de petits poils courts. Se trouve en juin sur Rhamnus, Pyrus, Mespilus germanica. France, environs de Paris. 2. R. Cleopatra L. Figurée par : H b., B. B. G., Dup. le. Chenille assez semblable à celle de R. Rhamni, mais possédant au sommet de la tête, un- amas de glandes ressemblant à un diminutif de tentacule; R. Rhamni n’a, à cette place, qu’une plaque peu visible. Se trouve en juin sur Rhamnus alaternus. France méridionale. Obs. — La 9 est sensiblement différente de celle de Rhamni. IIP Famille. — LYGAENIDAE Les chenilles dont la tête est très petite et rentrant sous le premier anneau, sont oniscif ormes, pubescentes et à pattes courtes. X® genre. — Thecla Fab. Les chenilles sont carénées. 1. T. Betulae L. Figurée par : Sepp., H b., Dup. le. Chenille d’un beau vert-pomme avec le premier anneau très pro- noncé, avançant sur la tête et la dépassant. Une seule rangée de crêtes dorsales partant du 10® anneau et avançant jusqu’au 4% puis se bifur- quant sur les premiers. Côtés carénés, couverts de poils assez longs. Tête foncée. Ventre et pattes claires. Se trouve en juin sur le bouleau, les Prunus spinosa et domestica. France, environs de Paris. La chrysalide est attachée par la queue et par un lien transversal. 2. T. Spini Schiff. Figurée par ; H b., Frey, B. R. G., Dup. le. Chenille ressemblant à celle de T. W album-, la vasculaire plus obs- cure que le fond et les raies obliques d’un vert jaunâtre, ombré de vert plus obscur. Les deux rangées de crêtes sont souvent teintées de rose tendre (Boisduval). Se trouve en mai et juin sur Rhamnus, Prunus, Crataegus oxyacan- tha. XIII On la trouve à partir de Dijon et elle devient commune dès Lyon (Duponchel). Midi de la France, Vosges. La chrysalide est légèrement velue. 3. T. W album Knoch. Figurée par : B. R. G., Dup. le. Chenille raccourcie et aplatie, en forme d’écusson ; elle est à fond vert pomme ou brun clair, peu pubescente ; la vasculaire plus foncée est en creux et la stigmatale jaune clair; les traits obliques sont plus foncés que le fond; les lobes de la tête sont clairs, avec la bouche et l’écusson noirs. Se trouve en fin mai, sur l’aubépine et surtout sur l’orme des routes. France, environs de Paris. La chrysalide est pubescente. 4. T. Ilicis Esp. = Lynceus Fab. Figurée par : H b., Frey, Dup. Te. Chenille d’un vert uni, sans dessin, à crêtes peu prononcées, et à pu- bescence rousse. Pattes et ventre clairs. Tête noire, luisante, moins recouverte que chez les autres espèces par le premier segment. Ces chenilles deviennent couleur chair avant de se chrysalider. Commune à la fin de mai, sur les buissons de Chênes. France, environs de Paris. 5. T. Acaciae Fab. Figurée par : ? Chenille à fond vert-jaunâtre, très peu chargée de pubescence, dix crêtes foncées. Tête et ventre d’un vert pâle. Se trouve en mai sur Prunus spinosa, et d’après M. Sand, sur le Chêne. France centrale et méridionale, Vosges. Chrysalide courte, pubescente. 6. T. Pruni L. Figurée par : H b., Frey, Dup. le. Chenille d’un brun clair ou d’un vert pâle, aplatie brusquement aux deux extrémités, et granuleuse, à crêtes dorsales éclairées par un trait oblique net, jaune clair. Tête foncée. Ventre et pattes clairs. Se trouve en juin sur Prunus spinosa, Berberis, Noisetier, Chêne, Bouleau (Duponchel), Rhamnus (Scudder). XIV Centre et Est de la France, Alsace, environs de Paris. R. — La chrysalide, qui est armée de tubercules épineux, est de deux couleurs ; la partie antérieure est blanche. 7. T. Roboris Esp. — Evippus Hb. Figurée par : ? Chenille d’un gris brun, avec des taches plus foncées que le fond; celle du 2® anneau plus large que les autres. Le 10® anneau supporte une glande lisse, élevée, très visible. Cette chenille est couverte, sauf sur la glande, d’une pubescence noire. Tête et pattes noires, brillantes; pattes membraneuses de couleur claire, comme le ventre. Se trouve sur Fraxinus excelsior (Rouart). France méridionale. 8. T. Quercus L. Figurée par : Hb., Lyonn., Dup. le. Chenille carénée sur les côtés et crêtée sur le dos, d’un brun clair, avec des taches plus foncées à dessin sécuriforme. Le premier anneau dépasse la tête, qui, comme les vraies pattes, est foncée. Se trouve dans le courant de juin sur le Chêne robur. France, environs de Paris. R. — La chrysalide fait entendre une sorte de stridulation assez dis- tincte lorsqu’on la prend entre les doigts (Constant). 9. T. Rubi L. Figurée par : H b., L ew., Dup. le. Chenille d’un vert paraissant velouté par une pubescence rousse, et dont la tête est de couleur plus claire. Se trouve en juillet et août sur le genêt commun. Scudder l’a ren- contrée sur Prunus spinosa, Rhamnus, Rubus. France, environs de Paris. R. — La chrysalide se trouve ordinairement dans les mousses pro- ches des genêts. XI® genre. — Polyommatus Lat. Les chenilles sont en forme de Casside, a crêtes saillantes. 1. P. Ballus Fab. Figurée par : Dup. le. Chenille d’un brun clair avec deux rangées de crêtes brunes sur- montées de poils blancs, courts et raides. Tête brune, très recouverte par le 1®^ anneau. Pattes antérieures noires et luisantes. Clapet anal XV arrondi, entouré de poils blancs. Le 11® anneau supporte deux tuber- cules parallèles, pyramidaux blancs, dépassant les crêtes en liauleur. Se trouve en mai sur Lotus hispidus. Provence, Pyrénées, Perpignan. La chrysalide est brun-marron. 2. P. Virgaureae L. Figurée par : H b., Frey., Dup. le. Chenille verte avec deux rangées de crêtes jaunes, très saillantes. Se trouve en juin et septembre sur Solidago virgaurea, Riimex acutus. Alpes, Pyrénées, Jura, Auvergne, Vosges, Isère. Obs. — La variété Zermattensis, découverte par M. Fallou, en 1865, est une femelle sans couleur fauve. 3. P. Dispar Haw. = Hippothoë Lew. Figurée par : Hb., Frey. T. 127. Chenille d’un beau vert, plus clair sur le dos, avec les crêtes blan- ches ombrées de foncé. Stigmatale blanche, saillante. Se trouve d’après Scudder sur Iris, Rumex, Pohjgonum. Colmar, Saint-Quentin. La chrysalide est brun clair avec des dessins foncés. 4. Hippothoë L. = Ghryseis Schiff. Figurée par : Frey. T. 596. Chenille verte un peu blanche aux incisions avec quatre lignes longi- tudinales d’un vert plus foncé. Tête brune. Se trouve sur Rumex acetosa. Alpes, Mont-Dore, Vosges, Compiègne, Boran, Basses-Alpes, envi- rons de Paris. Qbs, — Le papillon varie de teinte selon les localités. A Compiègne il est plus foncé ; dans les Alpes, il l’est encore plus et devient la va- riété Eurgbia O ch. 5. P. Alciphron Bott. = Hiere Fab. Figurée par : Frey. T. 103 {Hippothoé). Chenille d’un vert clair, avec les côtés vert pur, la vasculaire fon- cée et les crêtes ombrées de noir. Stigmates très visibles. Se trouve en avril et mai sur Rumex acetosa. Alpes, Alsace, Colmar. La chrysalide est brune et suspendue. Staudinger fait de Gordius, une variété de Alciphi oh. XVI 6. P. Dorilis Hufn. = Xanthe Fab. Figurée par : Dup., B. R. G. Chenille entièrement verte, pubescente, paraissant veloutée ; la tête est claire, petite, et recouverte par le premier anneau qui la dépasse. Le vaisseau dorsal est un peu en creux. Se trouve en juin et juillet au pied des genêts; elle s’élève facilement avec le Rumex. France, environs de Paris. La chrysalide, attachée par la queue et par un fil transversal, est hé- rissée de petits poils brun-roux. 7. P. Phlaeas L. Figurée par : H b., Frey, Dup. le. « Chenille vert d’herbe uni. Le l®’' anneau est rouge vineux, et re- couvre entièrement la tête, qui est petite, brune; la stigmatale, du même rouge, est très large et très marquée,’; une vasculaire, de même cou- leur, bien que fine, est assez nette. Enfin cette chenille est très pubes- cente en noir et en blanc. Se trouve en septembre sur Rumex acetosa, lierre? France, environs de Paris. Obs. — La seconde génération offre parfois un papillon à ailes supé- rieures très foncées, où la couleur fauve fait défaut, c’est la variété eleus. xii® genre. — Lycaena Fab. Les chenilles sont plus épaisses et moins crêtées que celles des Polyom matus. 1. L. Baetica L. Figurée par : Sepp., M i II. le. 28. Chenille d’un vert glauque, avec une vasculaire en vert brun et une bande transparente plus pâle que le fond et ombrée par places de vert foncé, au-dessus et au-dessous de la sous-dorsale; la stigmatale, en bourrelet, est du même vert transparent et au-dessus d’elle se trouve une rangée de taches luisantes avançant sur le dos où on en voit une plus grosse. Commune en septembre dans l’intérieur des siliques deBaguenaudier. Centre et Midi de la France, environs de Paris. R. — La chenille vit dans les gousses de Phaca Raetica; elle est parfois si abondante qu’après avoir dévoré les graines, elle attaque les feuilles (Rambur). XVII Obs. — Du 11® anneau la chenille fait sortir un organe mou, pyri- forme, dont l’extrémité est garnie de petites pointes charnues, et du 10® une vésicule hémisphérique qui laisse égoutter une sérosité (Guénée). 2. L. Telicanus Lang Verz. Figurée par : Frey., Mi 11, le. p, 108. D’après Minière, cette chenille est ovale, veloutée, très carénée sur les côtés, et très variable de teinte, bien que le plus souvent elle soit d’un blanc carné avec la vasculaire large, nette et de couleur vineuse. Une variété montre des chevrons en carminé obscur. La tête est petite, globuleuse et noire. Se trouve vers le 15 octobre sur Calluna vulgaris et d’après Ram- bur sur Lythrum salicaria. France méridionale, Montpellier. La chrysalide est de couleur argileuse, finement tachée de brun, et recouverte de poils fins, très courts. 3. L. Argiades Pall. = Amyntas Schiff. Selon M. Scudder, la chenille vit sur les Lotus, AnthylUs, Medicago et Trifolium. France, Auvergne, Isère, Vosges, Fontainebleau, Ozouër, environs de Paris. R. — Le papillon est rare dans les environs de Paris, nous ne l’avons trouvé qu’à Ozouër, mais nous l’avons pris fréquemment en septem- bre, à Grenoble, dans la vallée du Drac. 4. L. Aegon Schiff. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le. Chenille pubescente, verte sans aucun dessin; tête noire, recouverte par le premier anneau; pattes très peu développées. Se trouve en mai sur Genista, Vicia, etc. et d’après Duponchel sur le Baguenaudier. R. — Cette chenille, ainsi que plusieurs autres de ce genre, possède une glande très visible sur la région dorsale du dixième anneau. Corse, France, environs de Paris. En Corse cette espèce offre parfois une belle aberration où le dessous est envahi par du blanc. ^ 5. Li. Argus L. Figurée par : Sepp., Hb., Frey., Dup. le. XVIII Cette chenille est verte avec toutes ses lignes et chevrons d’un beau rose. D’après la figure donnée par Hübner c’est une très jolie chenille, de laquelle Duponchel, en la copiant, n’a donné qu’une idée amoindrie. Se trouve sur : Mélilot officinal, genêts, sainfoin (Duponchel), Rhamnus, Trifolium, Hedysarum, Erica mlgaris (Scudder). France, environs de Paris. La chrysalide est attachée par un lien. 6. L. Optilete Knoch. Figurée par : Frey. T. 656. Chenille très bombée , d’un vert clair sur le dos et d’un vert foncé sur le ventre, est couverte d’une pubescence rose. La stigmatale, blanche, est très visible et au-dessus d’elle sont des taches grosses, ovales, également blanches. Se trouve sur Vaccinium oxycoccos (Scudder). Basses-Alpes, Dauphiné, Lautaret. 7. L. Orion Pall. =— Battus Hb. Figurée par ; ? D’après Ochsenheimer, cette chenille est pubescente, d’un vert de mer, avec une ligne d’un violet plus ou moins obscur sur le dos. Les stigmates semblent former une série de points noirs. Midi de la France, Auvergne. La chrysalide qui est vert pâle moucheté, passe l’hiver. 8. Li. Hylas Schiff. = Bâton Berg. Figurée par : Mi 11. le. 85. C’est la chenille de la variété Panoptes que Minière a figurée sous ce nom. Celle du type est différente selon nous ; elle est plus allongée, moins bombée, avec le chaperon rosé marqué de deux taches et une vasculaire rose, enfin sur le dixième anneau se trouve une tache carrée au milieu de laquelle est une glande. Se trouve vers le 15 août sur Erica, Calluna. D’après Minière ces chenilles se dévorent et mangent même des chrysalides déjà formées; ces dernières sont sans lien. 9. Li. Pheretes H b. Figurée par ; ? Montagnes alpines, Basses-Alpes, Dauphiné. 10. Li. Orbitulus Prun. Figurée par : ? XIX Alpes, Pyrénées, Savoie, Basses-Alpes. 11. L. Medon Esp. =: Agestis Schiff. Figurée par : ? Se trouve sur Erodium ciciitarium, Géranium dissectum, G. pusillum (Scudder). France, environs de Paris. 12. Li. Bros Och. Figurée par : ? Montagnes alpines, Basses-Alpes, Dauphiné, etc. 13. Li. Icarus Bott. = Alexis Schiff. Figurée par : H b., Frey., Dup. Je. Cette chenille d’un vert-jaune a une rangée de crêtes d’un vert pâle, séparées par la vasculaire, marquée en vert foncé surtout aux inci- sions; des mamelons forment la stigmatale; ils s’atténuent sur les der- niers segments. Tête petite, noire, avec les mandibules blanches. Ventre pâle entre les pattes. A la loupe, apparaît un sablé de points noirs donnant chacun naissance à un poil blond. Se trouve en mai et août sur les luzernes, le fraisier, VOnonis spinosa. France, environs de Paris. M. Ragonot a trouvé cette chenille en nombre, sur des dahlias. Obs. — Ces chenilles se mangent entre elles quand on les fait jeûner. Chrysalide sans attache. Le papillon peut éclore après huit jours. 14. L. Agestor God. = Escheri H b. Figurée par : ? Se trouve en mars et avril sur Astragalus incanus, Plantago (R ou art). Midi de la France, Lozère, Pyrénées-Orientales, Montpellier. 15. L. Eumedon Esp. = Chiron Rott. Figurée par ; ? Pyrénées- Orientales, Aix, Basses-Alpes, Auvergne, Jura. 16. L. Amanda Schn. = Icarius Esp. Se trouve de mai à fm juin sur Owonfs spinosa, Astragalus, Trifolium. Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées, Alpes. 17. L. Adonis Schiff. = Bellargus Rott. Figurée par : Frey., B. R. G. Chenille d’un vert uni, chargée d’une pubescence brune, avec la stigmatale jaune clair, peu marquée, les segments peu détachés et les crêtes peu apparentes. XX Se trouve en avril et mai sur Hippocrepis comosa. Trifolium (Rouast). Nous l’avons capturée fin juillet, ce qui semble indiquer deux géné- rations. France, environs de Paris. Chrysalide courte, épaisse, presque enterrée. Obs. — Il n’est pas rare de trouver en août une aberration de ce papillon dépourvue d’ocelles sous les ailes. 18. L. Corydon Hb. Figurée par : Hb., Frèy., B. R. G. Chenille bombée d’un vert foncé et présentant deux rangées de crêtes saillantes jaunes. Le premier anneau, marqué de points noirs, recouvre la tête qui est également noire. Se trouve en mai et juin sur les trèfles. Lotus, Hippocrepis. France, environs de Paris. La chrysalide est assez grosse avec des yeux bien marqués, formant saillie en clair; elle est à moitié enterrée au pied de la plante sur la- quelle vit la chenille. R. — Le papillon est très variable; on trouve facilement des sujets des deux sexes, chez lesquels il n’y a plus d’ocelles sous les ailes, et constituant l’aberration Lucretia (G a s ch et). 19. L. Dorylas Hb. Figurée par : ? Se trouve du 15 au 20 mai sur Thymus vulgaris (Rouast). Pyrénées-Orientales, Auvergne, Basses-Alpes, etc. 20. L. MeleagerEsp. = Daphnis Schiff. Figurée par : ? Se trouve sur Thymus (Rouast). France méridionale, Lozère, Basses-Alpes. 21. L. Rippertii Bdv. Figurée par : ? Se trouve sur Onobrychis saxatilis (Rouast). France méridionale, Lozère, Bàsses-Alpes. 22. L. Dolus Hb. = Lefebvrei God. Figurée par ; Y Chenille verte avec le dos élevé et comme bi-caréné ; carène feston- née; partie des derniers anneaux aplatie; poils courts, blanchâtres. XXI frisés; taches jaunâtres, un peu obliques des deux côtés de la carène du dos et séparées par des lignes vertes plus marquées. Les côtés sont violâtres et terminés par une ligne jaune (Duponchel). Se trouve sur Onobrychis sativa (Rouast), Trifolium (Scudder). Var, Lozère, Florac. La chrysalide est de couleur variable, faiblement ponctuée de noir (Dup.). 23. L. Damon Schiff. Figurée par : H b., Dup. le. Se trouve en mai sur Hedysarum supinum, Onobrychis sativa. Pyrénées, Alpes, Gévennes, Lozère, Basses- Alpes, Isère, Bourg d’Oi- sans. 24. lu. Donzelii Boisd. Figurée par : ? Digne, Dauphiné, Hautes-Alpes, Briançon, etc. 25. L. Argiolus L. Figurée par : Frey., Mill. le. 108. Cette chenille est entièrement vert pâle avec la tête noire et le pre- mier anneau formant chaperon. On trouve facilement une variété à taches dorsales d’un brun rosé, avec la stigmatale ombrée inférieure- ment de même teinte et surmontée de taches de même couleur à chaque anneau. Il y a une glande conique blanche sur le onzième anneau. Se trouve en juin, septembre et octobre sur le lierre, les Rhamnus, Dorycnium, etc. France, environs de Paris. 26. L. Sebriis H b. Figurée par : Hübner, Dup. le. Chenille verte, avec la vasculaire foncée en rouge et trois traits obli- ques de même couleur. Se trouve en mai et juillet sur Astrayalus cicer (Guénée), sur Trifo- lium, coronille (Rouast) ou dans les goussQS diQV Anthyllis ruiner aria, en juillet (M. S and). France, environs de Paris. 27. L. Semiargus Rott. = Acis Schiff. Figurée par : ? Chenille convexe en dessus, plate en dessous, do teinte verte avec les taches dorsales un peu plus claires et un peu saillantes. Entre une XXII ligne vasculaire plus foncée, large et très visible et la bordure stigma- tale existent des petits traits vert foncé se dirigeant de l’avant à l’arrière. Cette cbenille, dont la tête est noire avec quatre taches saillantes blanches, est couverte de poils courts, raides, brun foncé; les anneaux sont bien distincts et les stigmates bruns. D’après M. Brabant, la chenille, dans son jeune âge, vit dans les capitules du trèfle ; elle a alors une vasculaire rougeâtre et une bor- dure de la même couleur. Se trouve en juillet sur le mélilot, Anthyllis vuhieraria, les capitules ù.*Aremeniaca vulgaris (Freyer). France, environs de Paris. La chrysalide est faite dans quelques fils (Brabant). 28. L. Cyllarus Rott. Figurée par ; H b., Frey., Dup., B. R. G. D’après Boisduval, la chenille, qui est pubescente, est variée de gris, de jaune et de rouge avec les segments, à l’exception des trois derniers, bombés, relevés en crêtes, celles-ci séparées par le vaisseau dorsal qui, dans toutes les variétés, forme une raie en creux, de cou- leur rouge, s’étendant jusqu’au-dessus de l’anus. Les sous-dorsales, indiquées par de petits traits obliques, sont rouges et la stigmatale, in- terrompue, est plus claire que le fond. Stigmates distincts, blancs; tête brun-noir. Se trouve en juin sur la luzerne, le trèfle et le sainfoin. France, environs de Paris. La chrysalide est attachée par la queue et par un fil transverse. 29. L. Melanops Bdv. Figurée par : Mill.. le. 108. D’après Millière, la chenille est ovale, allongée, bombée, atténuée postérieurement, carénée sur les côtés, veloutée et recouverte de poils courts. Les anneaux du milieu sont à peine renflés au sommet. Cette chenille, dont la tête est pourpre est de teinte vert-pomme ou gris bleuâtre avec les lignes vert-' auque et la stigmatale large, ondulée, continue, blanchâtre. Se trouve en mai sur DoronLum. Provence, Garrigues de la Monière. La chenille file une légère toile et se chrysalide au centre, la tête en haut (Millière). 30. L. Alcon Schiff. Figurée par : ? XXIII Se trouve en juin dans les fleurs de Gentiana pneunomanihe (M. Sand). France, Basses-Alpes, Chantilly, etc., environs de Paris. 31. L. Euphemus Hb. = Diomedes Rott. Figurée par : ? Se trouve sur Pimpinella saxifraga"^ Est de la France, Strasbourg, Isère, Alsace. 32. L. Arion L. Figurée par : ? Se trouve en mai sur les Papilionacées, serpiyllum (Rouas t) et en juin sur les fleurs de Gentiana cruciata (M. Sand). France, environs de Paris. 33. L. Areas Rott. = Erebus Kn. Figurée par : ? Alsace, Strasbourg, Côte-d’Or. IV^ Famille. — ERYCINIDAE xiip genre. — Nemeobius Stepli. Les chenilles sont demi-ovoides et couvertes de poils. 1. N. Lucina L. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le. Chenille épaisse, atténuée antérieurement, à fond gris-jaunâtre, avec la vasculaire marquée par un point noir à chaque segment, la stigma- tale à peine visible, et les sous-dorsales indiquées par quelques traits obliques. Tête petite, brun clair, luisante; ventre clair, ainsi que les seize pattes qui sont très courtes. Cette chenille qui se trouve en juin et septembre sur les Rumex, les Primula, etc., varie beaucoup de teinte. France, environs de Paris. La chrysalide est hérissée de longs poils. Famille. — LIBYTHEIDAE XIV® genre. — Libythea Lat. Les chenilles sont longues. 1. L. Celtis Esp. Figurée par ; Hb., Dup., 13. R. G. XXIV D’après Daube, la chenille, qui est d’un vert plus ou moins jaunâtre en dessus, est légèrement pubescente, ce qui la fait paraître veloutée. La tête et le corps sont finement pointillés de blanc, stigmatale jaune- pâle; stigmates bruns, très petits. Le dessous du corps et les pattes plus pâles. Dans son jeune âge cette chenille est jaune et en secouant douce- ment l’arbre sur lequel elle vit, on la capture sans l’abîmer, car elle fait un fil et reste suspendue. Se trouve du 20 avril au 20 mai, puis en juillet sur Celtis australis. Midi de la France, Lozère, Mont-Cenis. La chrysalide est marquée de points noirs. VJe Famille. — APATURIDAE. xv*' genre. — Char axes O ch. Les chenilles sont lentes et liniaciformes. 1. G. Jasius L. Figurée par : Sepp., Hb., Dup. le. Chenille épaisse, arrondie, atténuée postérieurement avec le fond vert d’herbe, pointillé finement de blanc. Ventre et pattes d’un blanc verdâtre. Tête large, de couleur verte, entourée inférieurement d’une bande jaune et surmontée, d’abord de quatre petites pointes vertes, puis de quatre autres, plus hautes, jaunes, rugueuses, lavées forte- ment de rouge carminé. Les deux pointes anales ont également du rouge. S. P. — Il existe deux taches ocellées sur les 6® et 9® segments. Se trouve en avril-mai et août-septembre sur Arbutus unedo. Provence. Chrysalide verte, à deux protubérances arrondies. xvi*’ genre. — Apatura F a b. Les chenilles ont la tête surmontée de deux cornes épineuses. 1. A. Iris L. Figurée par : Hb., Lew., Frey., Dup. le. Chenille assez semblable à sa congénère Ilia, et les différences cons- tatées dans les cornes ne sont pas concluantes. On reconnaît cepen- dant Iris à quatre ou six points bleus placés sur le septième anneau. Vit sur les peupliers, les saules et les trembles, mais est difficile à trouver. XXV France, environs de Paris. La chrysalide est marquée sur les flancs de lignes blanches obliques. 2. A. Ilia Schiff. Figurée par : H b., Frey., Dup. le. Chenille d’un vert jaunâtre, chagrinée de jaune avec, sur chaque ccMé, cinq lignes obliques, jaunes, un peu en relief, surtout la première qui est terminée en épine couchée sur le dos. Les cornes sont épineuses et bifides. Se trouve au milieu de juin sur les saules, les peupliers et les chênes. France, Alsace, Vosges, environs de Paris. R. — Cette chenille est facile à prendre en septembre et octobre parce qu’alors elle vit sur les branches basses, mais après l’hiver on la trouve difficilement. M. Scudder croit que la variété Cbjtie ne pro- vient que de chenilles ayant vécu sur les peupliers. Obs. — A Paris, lorsque la chaleur est prolongée on retrouve une se- conde éclosion en septembre comme dans le Midi de la France. La chrysalide est vert pâle, avec la carène, les deux cornes de la tête et le bord des ailes blanchâtres (Duponchel). VII^ Famille. — NYMPHALIDAE xvip genre. — Limenitis Fab. Les chenilles ont des tubercules pubescents et inégaux. 1. L. Populi L. Figurée par : Hb., Frey., Dup. le, Chenille bizarre se rapprochant cependant de celles de Camilla et de Sibylla; sa couleur est vert pâle avec le dos et les flancs fortement teintés de violâtre. Le deuxième anneau supporte deux tubercules lu- buleux et épineux, bruns au sommet; le troisième en présente deux aussi petits; le quatrième porte une ampoule verte, et le dernier, deux petits appendices rejetés en arrière. La plaque anale est brune et relevee en pointe bifurquée. Les pattes sont également brunes et très courtes, surtout les anales. La tête est brune avec les lobes très séparés et surmontés en pointes obtuses noires; bouche noire. Se trouve en mai sur le tremble, les peupliers et les saules, imiis ce n’est qu’avec peine que nous avons pu nous la procurer. France centrale et septentrionale, Lille, Fontainebleau, Ozouër-la- Ferrière, environs de Paris. XXVI R. — Cette espèce, devenue rare aux environs de Paris, a été prise communément par M. Le Roy, dans le département du Nord. Obs. — Toutes les figures données semblent s’être copiées; toutes rendent la chenille trop belle. La chrysalide est ovoïde, obtuse. 2. L. Camilla Schiff. Figurée par : H b., Dup., B. R. G. Chenille à fond de deux couleurs (dos vert et ventre brun), séparées par une stigmatale jaune et dont le dos est lavé de brun sur quelques parties des segments; les 2®, 3®, 5®, 10® et 11® anneaux supportent cha- cun deux tubercules charnus, rameux, bruns. Tête cordiforme, d’un brun clair, hérissé de poils, avec le delta et deux raies brunes, sur lesquelles se voient les ocelles. Se trouve en juillet sur tous les chèvrefeuilles. S. P. — Elle passe l’hiver dans une petite feuille, bien fermée, qu’elle fixe à l’arbrisseau par quelques fils de soie (Constant). La chrysalide est anguleuse, avec la tête bifide, auriculée et ornée d’une proéminence très saillante. 3. L. Sibylla L. Figurée par : H b., Frey., Dup., B. R. G. Chenille entièrement verte, à la stigmatale jaune, avec très souvent, entre cette dernière et les pattes, une large lavure brune. Les 2®, 3®, 5®, 10® et 11® anneaux supportent chacun deux tuber- cules, rameux, bruns; les trois premières paires plus élevées que les deux autres. Le ventre et les pattes sont vert-pâle ; la tête rugueuse, couverte d’épines, celles des lobes sont brunes. En avril, c’est-à-dire dans son jeune âge, cette chenille est grise avec une bande latérale blanche et les épines d’un roux-violâtre. Se trouve en mai et août sur le chèvrefeuille. France, Vosges, environs de Paris. La chrysalide est d’un brun-olivâtre avec des taches d’argent*, elle porte sur le dos une protubérance saillante très comprimée et tran- chante. xviii® genre. — Vanessa F a b. Chenilles à tête échancrée et dont le corps est garni d’épines. 1. V. Prorsa L. Figurée par : Frey., Dup., B. R. G. XXVII Chenille à fond brun, avec des taches noires à la base des épines qui sont rousses, rameuses et nombreuses sur tous les anneaux excepté sur le premier où des poils les remplacent. La tête, noire, est sur- montée de deux épines rameuses, raides, noires, brillantes. Pattes an- térieures noires; les membraneuses de la couleur des épines. Ventre s.ans ligne. La chenille de la variété Levana L, est à fond roux, le plus souvent sans taches foncées à la base des épines, et de plus, elle possède une ligne ventrale et une vasculaire. Se trouve en juin et septembre sur Fortie. Nord et Centre de la France, Alsace, Strasbourg, environs de Paris. Obs. — Malgré le dire de certains auteurs, nous croyons qu’il est très rare, avec les chrysalides ayant hiverné, d’obtenir autre chose que des Levana, tandis qu’avec des éclosions de juillet on peut avoir, outre le type Prorsa, l’aberration Porima Ose h s et parfois aussi des Levana semblables à l’éclosion d’avril. R. — Dans les années à chaleur prolongée, il y a une troisième éclo- sion en septembre, dont les papillons sont noirs. 2. V. Egea Cramm. = Triangulum Fab. Figurée par : Dup. le. ( V. C. album). Chenille à fond clair, avec des stries jaunes et noires, transversales, plus prononcées sur les quatre premiers anneaux que sur les autres. A l’exception du premier, tous les anneaux ont des épines jaunes à la base et roussâtres sur le reste; ces mêmes anneaux sont marqués, en avant, de deux gros points noirs se touchant presque et reposant sur un espace blanc-jaunâtre. Tête légèrement cordiforme, surmontée de deux tentacules épineux en forme d’oreilles (Duponchel). Se trouve en mai sur Hipjjophaë rhaninoides, pariétaire officinale, Salix hélix. Midi de la France, Var, Montpellier. Obs. — Duponchel ne parle pas d’une plaque noire qui existe sur le dernier anneau. La chrysalide a trois rangées d’épines sur le dos et est dépourvue de taches métalliques. 3. V. C album L. Figurée par : Sepp., Lew., Hb. Chenille à fond brun, ayant des taches noires à la base des (‘piiies qui sont rousses, rameuses et nombreuses sur tous les anneaux sauf le La tête, de couleur foncée, est chargée d’apophyses sétilifères; de XXVIII plus, chaque lobe est surmonté d’une épine rameuse, noire, brillante. S. P. — Une tache dorsale blanche s’étend sur les 6®, 7®, 8®, 9® et 10® anneaux. Réaumur l’a surnommée Iti bedaude parce que, dit- il, son habit est de deux couleurs. Elle vit solitaire, en juin et août, sur l’orme, le prunellier et le gro- seillier, le houblon, l’ortie, etc. France, environs de Paris. R. — Ce papillon offre de belles aberrations; nous en possédons chez lesquelles la couleur brune a envahi les quatre ailes. 4. V. Polychloros L. Figurée par : Hb., Lew., Frey., J. C., Sepp. Chenille d’un noir varié de fauve dont le corps est couvert d’é- pines fauves, peu rameuses. La tête est noire, brillante, chargée d’é- pines courtes, noires et nombreuses, de même couleur; celles placées au sommet des lobes font paraître la tête plus bifide. Pattes noires. Ligne ventrale. Duponchel lui compte 73 épines. Se trouve en juin et août sur l’orme, les saules, le cerisier et les pruniers. France et environs de Paris. La chrysalide a des taches métalliques. Obs. — Boisduval dit que, dans leur jeunesse, ces chenilles vivent en famille sous une toile de soie, mais qu’elles se dispersent à la se- conde mue. ' 5. V. Xanthomelas S ch if f. Figurée par : ? - < Le fond de cette chenille est noir; sur le dos se voient deux lignes blanches qui sont accompagnées de points de la même couleur, s’é- tendant jusqu’à la stigmatale. Tête noire, assez brillante, un peu bi- fide. Les épines sont hautes, droites, noires, un peu rameuses; elles manquent sur le 1®^ anneau. Se trouve en juin et juillet sur le peuplier, l’orme et surtout le Salix caprea. Bords du Rhin. Actuellement cette espèce n’est plus française. La chrysalide est armée de pointes longues et aiguës et dépourvue de taches métalliques, 6. V. Urticae L. Figurée par : Sepp., Hb., Lew., B. R. G., Dup. le. XXIX La région dorsale est plus ou moins foncée avec une large bande vasculaire jaune, séparée au milieu, par une fine ligne brune; la stigmatale jaune est interrompue aux incisions et aussi par des épines nombreuses, mais peu hautes. Tête noire, brillante, chargée d’épines courtes, raides, blanches, luisantes. Pattes antérieures noires. Ligne ventrale. Cette chenille est très variable et ne prend sa livrée qu’à la seconde mue. Se trouve tout l’été sur l’ortie dioïque où elle vit en famille. Corse, France, environs de Paris. Nous l’avons trouvée en nombre, à Marseille, sous des mauves. Obs. — La chenille de la variété Polaris est exactement semblable à celle du type, de même que celle de Milberti de l’Amérique du Nord. La chenille de Ichnusa manque dè la bande dorsale jaune, et la stig- matale est plus rougeâtre. Cette dernière variété vit sur VUrtica liispi- dae\ selon Rambur, les chenilles ne se dispersent qu’à la 4® mue. Le papillon de Ichnusa, de même que sa chenille, nous semblent indiquer une espèce propre, mais ce n’est pas l’opinion de tous les Lépidoptéristes, et nous ne pourrons être fixés sur ce point que par la connaissance de l’œuf. R. — Le papillon de Urticae présente de nombreuses aberrations; toutes les collections de valeur en possèdent; MM. Boisduval, Se- ly s-Longchamps, Donckier, etc., en ont publié de surprenantes ; nous en avons et en avons vu de différentes de celles qui ont été figurées. 7. V. lo L. Figurée par : Dup., B. R. G. Chenille à fond noir mat ponctué de blanc, même sur la région ventrale. Les épines sont hautes, raides, noires, brillantes, mais elles ne sont pas rameuses. La tête est noire, chargée d’épines au sommet. Pat- tes écailleuses noires et membraneuses rouges. Parfois des taches se voient à la base des épines que Duponchel compte au nombre de 56. Se trouve en juin et août sur l’ortie, le houblon, la vigne vierge. France, environs de Paris. R. — Ce papillon fait entendre un certain bruit lorsqu’il est dé- rangé (Bleuze). Nous possédons une aberration chez laquelle il n’y a pas les yeux. 8. V. Antiopa L. Figurée par : Sepp., Hb., Lew., Dup. le. XXX Chenille à fond noir recouvert d’une pubescence blanche, à épines simples, noires, brillantes, un peu chargées de poils blancs. Tête noire, un peu échancrée. Pattes membraneuses rouges. Duponchel lui a compté 62 épines. iS. P. — Huit taches dorsales rouges. Se trouve en juin et août sur les saules, les peupliers, le bouleau, l’orme ; elle vit en société à la cime des arbres et ne descend que pour se chrysalider. France, environs de Paris. 9. V. Atalanta L. Figurée par : Sepp., H b., B; R. G. Chenille très variable de teinte, parfois verte ou blonde, brun foncé ou noire, avec les lignes plus ou moins apparentes, selon les teintes, dont la stigmatale jaune, formée de taches, est toujours visible. Épines nombreuses (Duponchel en compte 70 ou 74 suivant les individus) de la couleur du fond. Tête noire, chargée de tuberculosités sétifères courtes. Pattes noires. Se trouve en août et septembre sur l’ortie oû elle vit isolée dans une feuille repliée. France, environs de Paris. Le papillon varie peu, cependant nous avons un exemplaire où le rouge est étendu sous l’aile supérieure. 10. V. Cardui L. Figurée par : Sepp., H b., Lew. Chenille variable pour la teinte du fond avec les dessins plus ou moins visibles selon la teinte. La vasculaire est fine, foncée, éclairée de chaque côté par une ligne jaune; la stigmatale également jaune, est interrompue par les épines, qui sont nombreuses (70 d’après Duponchel), rameuses, claires. Pattes antérieures rousses, brillantes. Tête brune, chargée d’épines noires et de poils blancs. Se trouve en juin, août et septembre sur les chardons où elle vit en solitaire, dans une toile qu’elle s’est faite aux enfourchures de la plante. France, environs de Paris. R. — En 1879, cette chenille a été extraordinairement commune, les chardons ne lui suffisaient plus, elle s’attaquait aux mauves, aux artichauts, à la bardane, à l’échium, mais il y a par contre des années où elle est rare. Selon Boisdu val, la V. Cardui ne serait pas de nos pays, on n’en XXXI trouve jamais, dit-il, hivernant comme les autres du même groupe. Il croit que nous n’avons ce papillon que par des émigrations. L’aberration Ehjmi Rbr a des taches confluentes; elle a été prise à Gisors par M. de Tarbé; M. Noël, de Rouen, a pris ce papillon tout jaune, il l’a nommé aberration Luteci. XIX® genre. — Melitaea F a b. Les chenilles ont des rangées de tubercules charnus, pyramidaux , hérissés, d’égale longueur, mais assez courts. 1. M. Cynthia Schiff. Figurée par : Frey., Dup. le. Hübner a figuré sous ce nom la Didyma. Chenille à fond brun, avec l’intervalle des anneaux marqué d’un trait semi-circulaire jaune. Vasculaire indiquée sur les trois premiers anneaux et à peine sur les autres. Taches jaunes confluentes descen- dant sur les pattes. Une bande noire sur la région dorsale de chaque segment, d’où s’échappent des épines noires, couvertes de poils noirs. Ces épines sont plus courtes sur le premier anneau que sur les autres. Tête noire, cordiforme. Pattes noires. S. P. — Taches confluentes descendant sur les pattes. Se trouve en juin sur le plantain lancéolé, et Pedicularis rostrata (Scudder). Hautes montagnes, Basses-Alpes, Dauphiné, etc. 2. M. Maturna L. Figurée par : Frey., Dup. le. Hübner a figuré sous ce nom Athalia. Chenille à fond brun-noirâtre avec la vasculaire fine, foncée, qui sépare six taches dorsales à chaque segment La bande stigmatale, com- posée également de six taches jaunes par anneau; une tache jaune, ronde, cernée ayant au centre le stigmate. Épines noires, très velues. Région ventrale couleur du fond pour les 3 trois premiers anneaux, lesquels portent des pattes noires, les autres sont clairs, ainsi que les membraneuses. Tête noire, brillante, cordiforme, sétifère. On peut la prendre en juillet, mais elle hiverne. Se trouve sur le mélampyre, la scabieuse, le peuplier, le hêtre, le saule-marceau ; au soleil, on peut en voir par petits groupes sur le corps des frênes, en mai et juin. Épernay, Loiret, Montmorency, environs de Paris. XXXII La chrysalide est jaune pâle avec plusieurs rangées de tubercules orangés sur l’abdomen. R. — Lorsqu’un orage est proche, le papillon qui volait à la tête des buissons, descend et vient marcher sur la terre des allées. On peut alors le prendre à la main et le piquer, sans avoir besoin de recourir à l’emploi du filet. 3. M. Artémis Schiff — Aurinia Rott. Figurée par : Sepp., Frey., B. R. G. Chenille à fond brun, avec la stigmatale large, d’un blanc jaunâtre, entrecoupé de noir; une tache entoure le stigmate; sur les côtés la- téraux existe une tache noire à chacun des anneaux ; un pointillé blanc, plus ou moins écarté selon les individus', se trouve entre les taches. Épines noires, courtes, très velues, sur tous les segments. Tête noire, cordiforme, brillante. Pattes noires, les membraneuses claires comme le ventre. Se trouve en avril, juillet, septembre sur la scabieuse et le plantain. France, environs de Paris. R. — La chenille de la variété Merope est semblable au type, mais les taches noires envahissent la région dorsale et le pointillé existe â peine. Elle vit sur Primula viscosa. Basses-Alpes, Pyrénées-Orientales. La chenille de la variété Provincialis est de même forme , mais le noir envahit toute la bête, et il n’y a plus ni pointillé, ni stigmatale blanche; pourtant les membraneuses restent claires. Provence, etc. La chenille de la variété Desfontainü a le pointillé blanc, mais la stigmatale a disparu. Indépendamment des variétés de régions, il y a des variations et des aberrations accidentelles ; nous en avons des environs de Paris, chez lesquelles les ailes supérieures sont noires et le dessous a tous les des- sins coulés. Voir la suite in Ann. ^55. Nat. Levallois-Perret, [1900] Vf, 7-11; [1901] VII, 20-24; [1902] VIII, 8-13; [1903] IX, 10-15; [1904] X, 18-25; [1905] XI, 26-33. TVPOGRAPHIE FIRMIN-DIDOT ET — PARIS. '%. , 'f T-,