Co LS CR 2e ER QE HOT 0 fs 4 ? CET ST PET 0 ak = ras arme Rrmnes ie se AS RHODES Fe ES ot ne En à ANNUAIRE L'ACADÉMIE ROYALE SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. 1852. DIX-HUITIÈME ANNÉE. BRUXELLES, MDCCCLIT. CHEZ M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÈMIE ROYALE. Eu es A ANNUAIRE DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. a Mo Ms ANNUAIRE L'ACADÉMIE ROYALE dés SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. mnt 1852. tie DIX-HUITIÈME ANNÉE. ne BRUXELLES , CUEZ M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. MDCCCLII. (5) ÉPHÉMÉRIDES POUR L'ANNÉE 1852. Année d’après les ères anciennes et modernes. Année de la création du monde . . . . . . . . . 5858 — dé M période julienne . . . . , : . , :.'. 6566 — depuis le déluge universel, . . . ,. . . . . 4200 —" de la fondation de Rome, selon Varron . . . . 92605 — de l’ére de Nabonassar. « . . . . . . . 2599 — de l'ére chrétienne . . . . . . . AR RE 0 L'année 2628 des Olympiades , ou la 4me année hi la 657€ Olym- piade ; commence en juillet 1852. L'année 1268 des Turcs , commencée le 27 octobre 1851, finit le 14 octobre 1852, selon l’usage de Constantinople, L'année 1852 du calendrier julien commence le 13 janvier 1852. D Comput ecclési ; stique. None dort. Re dE in 10 MO LS AN CRU dE ip IX Due Mao ns 2 Poe ET eee ue 13 RAR one. 2 D Un ur à: 10 Lettre dominicale, * D. C — (6) rêtes mobiles. Septuagésime , +... . . . + . - 8 février. Lai hôtes” 2" OU LE SRE Péques-: > ie Ur von ams su at ss avril. Les Rogations. . . . . . + . . 17, 18 et 19 mai. Ascension... :: 4 0 7. COMORES PagtobÜté 7 5 2 Of N° AVS PENSER La lninité 44 CU vi EE RS ER La Fête-Dieu . RS EE JON |: Lare Premier léaiéhé de l vel À sd de box à 1 DOVORDEE. D Quaire-temps. Les 3,5 et 6 mars. — Les 2, 4 et 5 juin, — Les 15, 17 et 18 septembre. — Les 15, 17 et 18 décembre. eme Éclipses. Il y aura cette année trois éclipses de Soleil : deux partielles le 21 janvier et le 17 juin, et une totale le 11 décembre; toutes trois seront invisibles à Bruxelles. Il y aura également trois éclipses de Lune : la première , totale et visible à Bruxelles, commencera le 7 janvier à 5h 38% et finira à 7h 47m du malin ; la deuxième , totale aussi, et la troisième , par- tielle , auront lieu le 46r juillet é le 26 décembre, mais ne seront pas RE à Bruxelles. | (7) Janvier. 4 J. Cainconcision pe N.-S. 2 V. S. Adélard, abbé. S. Ste Geneviève, vierge. 4 D. Ste Pharaïlde, vierge. L. S. Télesphore, pape. ; M. Errpnanre ou Les Rois. M. Ste Mélanie, vierge. 8 J. Ste Gudule, vierge. 9 V. S. Marcellin, évêque. S. S. Agathon, pape. D. S. Hygin, pape. L. S. Arcade, martyr. . Ste Véronique de Milan. . S. Paul, ermite. V. S. Marcel, pape. S. S. Antoine, abbe. M. SS. Fabien et Sébastien. M 1 2 J. SS. Vincent et Anastase. 23 V. Épousailles de la Vierge. 2% S. S. Thimothée, 6v. d’Ep. 95 D. Conversion de S. Paul. 26 L. S. Polycarpe, év. et m. 27 M.S. Jean-Chrysostome,ev. 28 M.S. Julien,év.deCuença. 29 J. S. François de Sales. 30 V. Ste Martine, v. et mart. 31 S. S. Pierre Nolasque. 00 Pleine Lune le 7. Dernier Quartier le 14, Nouvelle Lune le 21. Premier Quartier le 29. M M.S. Hilaire, év. de Poit. J D. Chaire de S. P. à Rome. L. S. Canut, roi de Danem. . Ste Agnès, vierge et m. Février. S. Ignace, év. et mart. . Puriric. ou CHANDELEUR. . S. Blaise, év. et mart. . S. André,Ste Jeanne,r. Ste Agathe, v. et mart. S. Amand, SteDorothéc. S. Romuald, abbé. . Septuag.S.Jean deMatha. Ste Apollonie, v. et mart. . St Scholastique, vierge. . S. Sevérin, abbé. Ste Eulalie, v. et marl. . S& Euphrosine, vierge. . S. Valentin, prêt. et m. . Sexag.SS.Faustin,Jovite. 16 L. Ste Julienne, vierge. 17 M. SS. ThéoduleetJulien,m. 18 M.S. Siméon, évêque et m. 19 J. S. Boniface de Lausanne 20 V.S. Éleuthère, évêque. 21 S. LeB. dePépin de Landen. 22 D. Quinquag.Ch.S.P.àaAnt. . S. Pierre Damien, évêq. 2% M. S. Mathias, S. Modeste. M. LesCendres.Ste Walburg. J. Ste Aldetrude, abbesse. 27 V.S. Alexandre, évêque. S D SAAUDEMENAREETS . SS. Julien, Chron.,Besas. . Quadrag.S.Justin,S.Osw 0 Pleine Lune le 5. Dernier Quartier le 12. Nouvelle Lune le 20. Premier Quartier le 28. (8) Mars. . S, Aubin, év. d'Angers. : De Simplice: pape. . Quat.-temps. Ste Cunégde, . S. Casimir, roi. . Quat.-temps.S.Théophile. . Quat.-temps. Ste Colette, y. . Reminisc.S.Thomas d’Aq. . S. Jean de Dieu. . St Françoise, veuve. . Les 40 SS. Mart. de Séb. S. Vindicien, évêque. . S. Grégoire- Te-Grand. . SW Euphrasie, vierge. PL REsNONLREST S. Véron , abbé. S. Benjamin, martyr. O1 PPS UT D DE SN NS NE" 1 1 î 1 1 D. Oculi. Ste Mathilde,reine. 15 L. S. Longin, soldat. 16 M. Ste Eusébie, vierge. 17 M. Ste Gertrude, ab. de Niv. 18 J. S. Gabriél, archange. 19 V. S. Joseph, patr. de la B. 20 S. S. Wulfran, év. de Sens. 21 D. Lœtare. S. Benoit, abbé. 22 L. S. Basile, martyr. 23 M.S. Yicidtio » martyr. 24 M.S. Agapet, év. de Synn. 25 J. Annoncrarion. S. Humbert. 26 V.S. Ludger, év. de Munst. 27 S. S. Rupert,év.de Worms, 28 D. La Passion. S. SixteIIE, p. 29 L. S. Eustase, abbe, M. M. O1 Due Pleine Lune le 6. Dernier Quartier le 12. Nouvelle Lune le 20. Premier Quartier ie 28, Avril. . S. Hugues, évêque. . N.-D. des 7 doul.S. Franc. S. Richard, évêque. . Les Rameaux. S. Isidore. . S. Vincent Ferrier. .S. Célestin, pape. sargur 6 7 8 9 Vendredi-Suint. St Vaudru. 10 S..S. Macaire, évêque. 11 D. PAQUES. $. Léon-le-Gr. 12 L. S. Jules I, pape. 13 M. S: Herménigilde, mart. 14 M.SS. Tibur., Valér., Max. 15 J. SS. Anastagiget Basilisse. 16 V, S. Drogon, ermite. 17 S. S. Anicet, pape et m. 18 D. Quasimodo. S.Ursmar,ab. 19 L. S. Léon IX, pape. 20 M. Ste Agnes, vierge. 21 M.S. Anselme, archevéq. 22 J. SS. Soter etCajus, p. etm. 23 V. S. Georges, martyr. 24 S. S. Fidèle de Sigmaring. 25 D. Misericordia. S.Marc,év'e. 26 L. SS. Clet et Marcellin, p- 27 M.S. Antime, évêque et m. 28 M.S. Vital, martyr. 29 J:.S. Pierre deMilen 2m. 30 V. Ste Catherine de Sienne. AK Pleine Lune le &. Dernier Quartier le 141. Nouvelle Lune le 19. Premier Quartier le 27, 15, 2 D 3 L 4 M 5 M 6 J. TX: 8S 9 D 10 L. 11 M. 12 M 13 J. 14 V. 15 S 16 D 17 L 18 M 19 M. (9) SS.Philippeet Jacq., ap. . Jubilate. S. Athanase, év. . Invention de la Ste Croix. . Ste Monique, veuve. . S. Pie V, pape. S. Jean Porte Latine. S. Stanilas, év. et mart. . Apparition de S. Michel. . Cantate. S. Grégoire deN. S.. Antonin, év. de Flor. S. Franç.deHiéronymo, . SS. Nérée et Achillée, m, S. Servais, évêque. S. .Pacôme, abbé. . St Dymphne, v.et mart, . Vocem.S. Jean Népomuc. . Rogations.S. Pascal Bayl. . Rogations.S. Venance, m. Rogations. S. Pierre Cél. 20 J. ASCENSION.S.Bernardin 21 V. 22 S. 23 D. 24 L. Ste Itisberge, vierge. Ste Julie, vierg. et mart. Exaudi. S. Guibert. N.-D. Sec. des Chrétiens. - $S. ' Grégoire VII, pape. . S. Philippe de Neri, . S. Jean I, pape. . S. Germain, évêque. . S. Maximin, év. Jeûne. . PENTECOTE.S.Ferdin. . Ste Pétronille. LS Pleine Lune le 3. Dernier Quartier le 40. Nouvelle Lune le 49. Premier Quartier le 26. RO HO RO RO RO DO bn pa bn de pin ie je je je Je Qt à OÙ 19 = © © O0 1 O CE À QI 19 > © © O0 nl © Or à OI 19 PR En EE a Juin. ee S. Pamphile, martyr. . Quatre-temps.S. Erasme. Ste Clotilde, reine. + Quat.-lemps.S. Optat, év. Quat.-temps. S. Boniface. La Trinrré. S. Norbert.ev. S. Robert, évêque. S. Médard, évêque. SS. Prime et Félicien, m. Fère-Dreu.Ste Marguerite. S. Barnabé, apôtre. . S. Jean de Sabagun. S. Antoine de Padoue. . S. Basile-le-Grand, arc. . SS. Guy et Modeste, m. . S. Jean François Regis. Ste Alène, vierge et mart, SS. Marc et Marcellin, m. Ste Julienne de Fale., v. S. Sylvère, pape et m. S. Louis de Gonzague. S. : Paulin, év. de Nole. . B. Marie d'Oignies. . Nativité de S.Jean-Bapt. . S. Guillaume, abbé. . SS. Jean et Paul, mart. « S. Ladislas,roi de Hong, . S. Léon II, pape. Jeûne, . SS. Prerre Er Pau, ap. . St Adile, vierge. AK Pleine Lune le 2. Dernier Quartier le 9. Nouvelle Lune le 17, Premier Quartier le 24. (10) Juillet. . $. Rombaut, évêque. . Visitation de la Vierge. . S. Euloge, martyr. S. Théodore , évêque. . S. . St Godelive, martyre. .S. Willebaud, évêque. . SS. Martyrs de Gorcum. . Les sept Frères Martyrs. S. PieI, pape .S. Anaclet, pape et m. S. Bonaventure, évêq. S. Henri, emp. d'Al. S. Alexis, confesseur. . S. Vincent de Paule. S. Jérôme Émilien, Ste Praxède, vierge. Ste Marie-Madeleine. S. Apollinaire, évêque. Qt QI HO 1O HO RO RO RO RO RO pen bn bn be be + jp . S. Pantaléon, martyr. - S. Victor, martyr. St Marthe, vierge. PAR SRNDNAAE SES UN dE SEE V0 4 Ou je 2e EE On << S. Ignace de Loyola. Rs Pleine Luno le 1er, Dernier Quartier le 9. Nouvelle Lune le 47. Premier Quartier le 24. Pleine Lune le 81. Pierre de Lux., év. . St Elisabeth, r, de Port. S. Jean Gualbert, abbé. N.-D. duM.-Car. Ste Ren. S. Sacr. de Mir. à Brux. . St Christine, v. et mart. S. Jacquesle majeur,ap. Stt Anne,mere dela Vier. . SS. Abdon et Sennen, m. Août. —— 1 D. S. Pierre-ès-Liens. 2 L. S. Étienne,S. Alphonse. 3 M. Iuvention de S. Etienne. 4 M.S. Dominique, confess. 5 J. Notre-Dame-aux-Neiges. 6 V. Transfiguration de N.S. 7 S. S. Donat, év. et mart. 8 D. S. Cyriac, martyr. 9 L. S. Romain, martyr. 10 M.S. Laurent, martyr. 11 M.S. Géry,é6v. deCambrai. 12 J. Ste Claire, vierge. 13 V. S. Hippolyte, martyr. 14 S. S. Eusebe, mart. Jeüne, 15 D. ASSOMPTION. S. Arn. 16 L. S. Roch, confesseur. 17 M.S. Libérât: abbé. 18 M. Ste Hélène, impératrice. 19 J. S. Joachim, S. Jules. 20 V. S. Bernard, abbé. 21 S. St Jeanne-Françoise. 22 D. S. Timothée, martyr. 23 L. S. Philippe Béniti. 24 M.S. Barthélemi, apôtre. 25 M.S. Louis, roi deFrance. 26 J. S. Zéphirin, pape et m. 27 V. S. Joseph Calasance. 28 S. S. Augustin, év.et doct. 29 D. Décoll. de S. Jean- -Bapt. 30 L. Ste RosedeLima, vicrge. 51 M. S. Raymond Nonnat, RE Dernier Quartier le 8. Nouvelle Lune le 45. Premier Quartier Je 22. Pleine Lune le 29. (11) Septembre. ee Gilles, abbé. Étienne, roi de Hong. € Rosalie, vierge. . S. Laurent Justinien. S. Donatien, martyr. M. Ste Reine, vierge. M. Nariviré pe LA VIERGE. J. S. Gorgone, martyr. V. S. Nicolas de Tolentino. S. SS. Prote et Hyacinthe. D, S. Guy d’Anderlecht. 13 L. S. Amé,év.Sionen Val, 44 M. Exaltation de la Croix. 15 M. Quat.-temps. S.Nicomède. 16 3. SS. Corneille et Cyprien. 17 V. Quat.-temps. S. Lambert. 18 S. Quat.-temps. S. Joseph. 19 D. S. Janvier, martyr. 20 L. S. Eustache, martyr. 21 M.S. Matthieu, apôtre. 22 M. S. Maurice et ses comp. 23 J, Ste Thecle, vierge etm. 24 V. Notre-Dame de Merci. 25 S. S. Firmin, év.et mar. 26 D. SS. Cyprien et Justine, 27 L. SS. Cosme et Damien, m 28 M.S. Wenceslas, martyr. 29 M. S. Michel, archange. 30 J. S. Jérome, docteur. ee Dernier Quartier le 6. Nouvelle Lune le 13. Premier Quartier le 20. Pieine Lune le 98. S. . S. . S. Remacle,év.de Maest. . St Octobre. — 1 V. S. Bavyon, S. Rémi. 2 S. S. Léodegaire, évêque. 3 D. S. Gérard, abbé. 4 L.S. François d'Assise. 5 M.S. Placide, martyr. 6 M.S. Brunon, confesseur. 7 3. S. Marc, pape. 8 V. Ste Brigitte, veuve. 9 S. S. Denisetsescomp.,m 10 D. S. François de Borgia. 11 LS. Gommaire, p. deLier. 12 M.S. Wilfrid, év. d’Yorck. 13 M.S. Édouard, roi d’Angi. 14 J. S. Calixte,papeetmart. 15 V. Ste Thérese, vierge. 16 S. S. Mummolin , évêque. 17 D. Ste Hedwige, veuve. 18 L. S. Luc, évangéliste. 19 M.S. Pierre d’Alcantara. 20 M.S. Jean de Kenti. 21 3. Ste Ursuleet ses comp.m. 22 V. S. Mellon, évêque. 23 S. S. Jean de Capistran. 24 D. S. Raphaël, archange. 25 L. SS. Crépin et Crépinien. 26 M.S. Évariste, pape et m. 27 M.S. Frumence, apôtre. 28 J. SS. Simon et Jude, apôt. 29 V. Stt Ermelinde, vierge. 30 S. S. Foillan, mart.Jeüne. 31 D.S. Quentin, martyr. es Dernier Quartier le 6, Nouvelle Lune le 13. Premier quartier le 20. Pleine Lune le 28. Novembre. . TOUSSAINT. . Les trépassés. . S. Hubert, év.de Liege. S. Charles Borromée. S. Zacharie,StElisabeth S. Winoc, abbé, . S. Willebrord, év. d'Ut. S. Godefroi, év. d’Am. . Déd. de l’égl. du Sauv.àR. . S. André Avellin. S. Martin, év. de Tours. . S. Liévin, év. et mart. S. Stanislas Kostka. FR 5: à. À Léopold, confesseur. Edmond, archevêq. 17 M. S. Crégélié fhäumitur: 18 J. Déd. deSsS. Pier. et Paul. 19 V. Ste Elisabeth, duchesse. 20 S. S. Félix de Valois. 21 D. Présentation dela Vierge. 22 L. Ste Cécile, vierge et mar. 23 M.S. Clément, pape etm. 24 M.S. Jean de la Croix. 25 J. Ste Catherine, v. et m. 26 V. S. Albert de Louv., év. 27 S. S. Acaire, év. de Noyon. 28 D. Avent.S. Rufe, martyr. 29 L. S. Saturnin, martyr. 30 M.S. André, apôtre. ne Dernier Quartier le 5. Nouvelle Lune le 41. Premier Quartier le 18. Pleine Lune le 26. Albéric,év. d’Utrecht. Décembre. me . S. Éloi, év. de Noyon. . Ste Bibienne, v. et m. . S. François Kavior. . Ste Barbe , martyre, fu: L Saba: abbé. 5. Nicolasé ev. de Myre. . S. Ambroise, év.etdoct. . Concerrion DE LA ViIeRGe. . Ste Léocadie, v. et mart. a? Melchiade, pape ét . S. Damase, pape. . S. Valéry, abbé en Pic. . St Lucie, vierge etmart. . S. Spiridion, évêque. M. Quat.-lemps. Messe D'or. 16 J. S. Eusebe, év. de Verc. 17 NV. Quat.-temps. SteBegge, v. 18 S. Quat.-tlemps. Exp. de la V. 19 D. S. Némésion, m. 20 L. S. Philogone, év. 21 M.S. Thomas, apôtre. 22 M.S. Hungère, év; d'Utr. 23 J. St Victoire, vierge et m. 24 V.S. Lucien. Jeüne. 25 S. NOEL. 26 D. S. Etienne , premier m. 27 L.S. Jean, apôt. et évang. 28 M. SS. Innocents. 29 M.S. Thomas de Cantorb. 30 J. S. Sabin, évêq. et mart. 31 V. S. Sylvestre, pape. RRSNnASSENUNAu ES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 > 1 1 1 1 1 1 20e Dernier Quartier le 4. Nouvelle Lune le 11. Premier Quartier le 48, Pleine Lune le 26. (15) Calendrier de l'Académie. Janvier. — Réunions de la commission administrative et des com- | missions spéciales des finances, pour arrêter les comptes ;. les commissions spéciales font connaître à chaque classe, dans la séance suivante, l’état des recettes et dépenses pendant l’année écoulée. Élection du Directeur dans chaque classe. Février. — Les mémoires destinés au concours de la Classe des Lettres doivent êtré remis avant le 1er du mois. Mai. — Jugement des mémoires envoyés au concours pour © les lettres; rédaction du programme pour le con- cours suivant ; élections des membres, associés et correspondants. Séance générale des trois classes pour régler les inté- rêts communs; élection des membres de la com- mission administrative de l’Académie. Séance publique de la Classe des Lettres; distribu- tion des récompenses décernées. Juin. — Les mémoires destinés au concours de la Classe des Beaux-Arts doivent être remis avant le 1r du mois. Aoït. — Les vacances commencent après la séance de chaque classe. Septembre. — Fin des vacances le 20. Les mémoires destinés au concours de la Classe des Sciences doivent être remis avant le 20 du mois. Jugement des mémoires envoyés au concours pour les beaux-arts; rédaction du programme pour le 2 ( 14) concours suivant ; élections des membres, associés et correspondants. Séance publique de la Classe des Beaux-Arts ; dis- tribution des récompenses décernées. Décembre. — Les mémoiresen réponse à la question de l’enseigne- ment moyen, proposée par la Classe des Lettres, pour le concours de 1853, doivent être remis avant le 1er du mois. Nomination des commissions spéciales pour la vérification des comptes de cha- que classe. Jugement des mémoires envoyés au concours pour les sciences; rédaction du programme pour le con- cours suivant ; élections des membres, associés et correspondants. Séance publique de la Classe des Sciences ; distri- bution des récompenses décernées. Proclamation des résultats du concours quinquennal des sciences naturelles. Le 31 du mois finit la première période quinquen- nale du concours de littérature francaise. (15) ORGANISATION DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. Apercu historique. En 1769, il se forma à Bruxelles une société littéraire, sous les auspices du comte de Cobenz, ministre plénipoten- tiaire de Sa Majesté l’impératrice Marie-Thérèse. La pre- mière séance de cette société eut lieu chez le comte de _ Nény, le 5 mai de la même année. Différentes causes portèrent obstacle aux travaux et aux succès de la société littéraire, qui, quatre ans après sa nais- sance, vit élargir son cadre et reçut, avec letitre d’Académie impériale et royale , plusieurs priviléges importants pour cette époque. La première séance fut tenue dans la biblio- thèque royale, sous la présidence du chancelier de Brabant, le 13 avril 1773 (1). | (1) Voyez dans l'Annuaire de l’Académie pour 1840, 6e année, les différents documents relatifs À l’histoire de l’ancienne académic impériale et royale, qui y ont été insérés par M. Gachard, d'après les pièces retrouvées dans les archives de l'État. (16) L'Académie impériale et royale continua paisiblement ses travaux jusqu’à l’époque de la révolution française, et pu- blia, outre cinq volumes de mémoires sur les sciences et les lettres, un grand nombre d’ouvrages couronnés dont la liste a été insérée dans l'Annuaire de 1841, 7° année. Dispersée par suite des événements politiques, l’Académie s’était assemblée, pour la dernière fois, le 21 mai 1794. Elle fut rétablie, sous le titre d’Académie royale des sciences et belles-lettres, par arrêté royal du 7 mai 1816. L’installa- tion eut lieu, au musée des tableaux de la ville, le 18 novembre de la même année (1). En 1832, l’Académie, consultée par M. le Ministre de l’in- térieur sur l’utilité de la création d’une classe des beaux- arts, répondit, à l’unanimité, qu’elle regardait cette ex- tension comme utile. Différents plans de réforme furent ensuite proposés, soit dans l’intérieur, soit à l’extérieur de l’Académie, et le Gouvernement, par ses arrêtés du 1er dé- cembre 1845, sépara définitivement la compagnie en trois classes, celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts (2). (1) Voyez le procès-verbal de la séance dans l'Annuaire de l’Aca- démie pour 1840, 6e année. | (2) Voyez dans les Annuaires de 1846 à 1850 les documents rela- tifs à la réorganisation de l’Académie. (17) Statuts organiques (1). Arr. 1er, L'Académie des sciences et belles-lettres, fon- dée par l’impératrice Marie-Thérèse, prend le titre d’Aca- démie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. : _ Arr. 2. Le Roi est protecteur de l’Académie. ART. 3. L'Académie est divisée en trois classes. La première classe (classe des sciences ) s’occupe spécia- lement des sciences physiques et mathématiques , ainsi que des sciences naturelles. La seconde classe (classe des lettres et des sciences mo- rales et politiques) s’occupe de l’histoire , de l’archéologie, des littératures ancienne et moderne, de la philosophie et des sciences morales et politiques. La troisième classe (classe des beaux-arts) s’occupe de la peinture, de la sculpture, de la gravure, de l’architec- ture, de la musique, ainsi que des sciences et des lettres en rapport avec les beaux-arts. ART. 4. Chaque classe est composée de trente membres. Elle compte en outre cinquante associés étrangers et dix correspondants régnicoles au plus. A l’avenir la qualité de membre absorbera la qualité de correspondant, même d’une autre classe (2). ART. 5. Les nominations aux places sont faites par cha- cune des classes où les places viennent à vaquer. (1) Adoptés par arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Ce paragraphe a été ajouté par arrêté royal du 20 août 1847. 2. (18) Ant. 6. Pour devenir membre, il faut être Belge ou na- turalisé Belge, d’un caractère honorable et auteur d’un ouvrage important relatif aux travaux de la classe. Arr. 7. Les nominations des membres sont soumises à l'approbation du Roi, Arr. 8. Chaque classe peut choisir le sixième de ses membres parmi les membres des autres classes. Arr. 9. Tout académicien qui cesse d’être domicilié en Belgique perd son titre et prend celui d’associé. Ant. 10. Chaque classe nomme son directeur annuel, Le directeur n’est pas immédiatement rééligible. Le directeur, ne peut-être choisi deux années de suite parmi les membres étrangers à la ville de Bruxelles (1). Ant. 11. Le Roi nomme, pour la présidence annuelle, un des trois directeurs, ; Dans les occasions solennelles où les trois classes sont réunies, le président représente l’Académie. Ant. 12. Le directeur a la direction générale de sa classe; il préside à toutes les assemblées, fait délibérer sur les dif- férentes matières qui sont du ressort de la classe, recueille les opinions des membres et prononce les résolutions à la pluralité des voix. | Il fait observer tous les articles des présents statuts et du règlement , et tient particulièrement la main à ce que, dans les assemblées, tout se passe avec ordre, Arr. 13. Le secrétaire perpétuel appartient aux trois clas- ses, et il est élu par elles au scrutin et à la majorité absolue. Le secrétaire perpétuel est choisi parmi les membres do- miciliés à Bruxelles. Sa nomination est soumise au Roi, (1) Les articles 10 et 13 ont été adoptés par l'arrêté royal du 107 juin 1848, qui modifie la rédaction primitive. (19) AnT. 14. La correspondance de l’Académie se tient par le secrétaire perpétuel, organe et interprète de cette com- pagnie. | Ant. 15. Le secrétaire perpétuel tient registre des déli- bérations , signe les résolutions, délivre les certificats d’ap- probation et autres , reçoit les mémoires et lettres adressés à chaque classe et y fait les réponses. Lorsque, par maladie ou autre empêchement légitime, il ne peut pas assister aux séances , il s’y fait remplacer par un membre de son choix et appartenant à la classe. Arr. 16. Chaque classe forme son rèvlement intérieur, qui est soumis à l'approbation royale. Art. 17. Le Roi décrète un règlement général. Il ne peut y être apporté des changements qu’une fois par an, dans la séance générale des trois classes mentionnée ci-après; ces changements doivent avoir obtenu l’assenti- ment des deux tiers des membres présents, et ils sont sou- mis à l’approbation du Roi. AnT. 18. Chaque classe a une séance mensuelle d’obliga- tion pour ses membres ; les membres des autres classes peu- vent y assister et y faire des lectures, mais ils n’y ont pas voix délibérative. Chaque classe a de plus une séance publique annuelle, présidée par son directeur, dans laquelle elle rend compte de ses travaux et remet les prix décernés au concours. Les deux autres classes assistent à cette séance publi- que. AnT. 19, Chaque année, les trois classes ont, au mois de mai, une séance générale pour régler entre elles les intérêts communs. Ant. 20, Les budgets des trois classes sont arrêtés par ( 20 ) une commission administrative de sept membres, composée des trois directeurs, du secrétaire perpétuel et d’un membre à désigner annuellement dans chaque classe. La répartition des fonds est faite d’après les besoins ne che; par cette commission administrative, Arr. 21. Les mémoires des trois classes sont publiés dans un même volume et ont chacun leur pagination. Il en est de même pour la collection des mémoires couronnés et des mémoires des savants étrangers, dont l’impression aura été ordonnée par chaque classe. Un bulletin paraît mensuelle- ment et contient le résumé des travaux des trois classes (1). Arr. 22, La bibliothèque , les archives et les collections appartiennent en commun aux trois classes, et sont sous la surveillance spéciale de la commission ERTN à l’ar- ticle 20. Arr. 23. Les dispositions qui précèdent formant les sta- tuts organiques, ne peuvent être changées qu’en séance générale, et du consentement de l’Académie , donné par les trois quarts des membres présents, Tout changement est soumis à l’approbation du Roi. (1) Les membres et les correspondants recoivent les publications de l’Académie; les associés recevront également les Bulletins et \ An- nuaire, quand ils en auront exprimé le désir et qu'ils auront désigné , à Bruxelles , un correspondant chargé de les leur transmettre. (21) Hèglement général (1). Composition de l’Académie. Ant, 1er, L'Académie est divisée en trois classes : celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts. La classe des sciences est divisée en deux sections, savoir: la section des sciences mathématiques et physiques, et la section des sciences naturelles, qui se composent de la bo- tanique , de la géologie, de la minéralogie et de la zoologie. La classe des lettres est également partagée en deux sec- tions : celle d'histoire et des lettres, et celle des sciences politiques et morales. La première comprend l’histoire na- tionale , l’histoire générale, l'archéologie, les langues an- ciennes et les littératures française et flamande ; la seconde comprend les sciences philosophiques, la législation, la statistique et l’économie politique. La classe des beaux-arts comprend les subdivisions sui- vantes : la peinture, la sculpture, la gravure , l’architecture, la musique, les sciences et les lettres dans leurs rapports avec les beaux-arts. ArT. 2. Les nominations de membres, d’associés ou de correspondants, se font, pour chaque classe, une fois par an, la veille de la séance publique. Ant. 3. Chaque fois qu’il est question d’une élection, la (1) Adopté par arrêté royal du 1er décembre 1845. (22) mention en est faite spécialement dans la lettre de convo- cation, qui indique le jour et l’heure précise à laquelle il y sera procédé , ainsi que le nombre des places vacantes. Arr. 4, L'élection a lieu à la majorité absolue des voix ; cependant si, après deux tours de scrutin, aucun des candi- dats n’a obtenu la majorité des suffrages, on procède à un scrutin de ballottage. Arr. 6. Lorsque plusieurs places sont vacantes, on vote séparément pour chaque place. Art. 6. Les listes de présentation pour chaque classe doivent être doubles et contenir l’examen des titres des candidats. Toutefois, on peut nommer en dehors de ces listes. Ant. 7. Il s’écoulera une séance au moins entre la pré- sentation et la nomination. Arr. 8. Le directeur do chaque classe est désigné une année avant d’entrer en fonctions , et cette nomination a lieu à la première séance de janvier. Pendant cette année, il prend le titre de vice-directeur. En l’absence du directeur, ses fonctions sont remplies par le vice-directeur. Séances. Art. 9. Des billets de convocation sont adressés aux membres de chaque classe, trois jours, au moins, avant chaque réunion; ils énoncent les principaux objets qui y seront traités. Arr. 10. Les associés et les correspondants ont le droit d’assister aux séances avec voix consultative , excepté quand la classe sera constituée en comité. (25) Arr. 11. Chaque classe a une séance publique, à savoir : La classe des sciences, au mois de décembre ; La classe des lettres, au mois de mai; La classe des beaux-arts, au mois de septembre ; On y distribue les récompenses décernées par la classe, et on y fait des lectures et des rapports sur les ouvrages couronnés. Arr. 12. Tous les ans, la veille de la séance publique de chaque classe, on proclame les auteurs des mémoires aux- quels un des prix aura été adjugé. On détermine ensuite les sujets des questions à proposer pour les concours suivants. ArT. 13. Le jour des séances, la salle est ouverte depuis dix heures, ART. 14. La séance commence par la lecture de la corres- pondance ; le secrétaire ne peut être interrompu pendant cette lecture. Art. 15. Les vacances de l’Académie commencent après la séance du mois d’août , et finissent le 20 septembre. Arr. 16. Des jetons de présence sont distribués aux membres de la manière suivante : Un jeton aux membres qui habitent Bruxelles ou les en- virons; Deux jetons aux membres qui habitent de deux à dix lieues de distance de Bruxelles ; Trois jetons aux membres qui habitent de dix à quinze lieues de distance de Bruxelles; Quatre jetons aux membres qui habitent à plus de dix-huit lieues de distance de Bruxelles. (24) Publications. Anr. 17 Les publications de l’Académie sont les sui- vantes : 1° Mémoires des membres, des associés, des correspon- dants ; | 20 Mémoires couronnés et mémoires des savants étran- gers ; 30 Bulletins des séances; 4° Annuaire de l’Académie. ART. 18. L'annuaire est publié à la fin de chaque année, et il en est de même des mémoires, qui paraissent par vo- lume ou par partie de volume, Les bulletins sont publiés à la suite de chaque séance et au moins huit jours avant la séance suivante. ArT. 19. Chaque mémoire, dans les deux premiers re- cueils, a sa pagination particulière. Les mémoires des associés et des correspondants , dans le premier recueil , sont imprimés à la suite de ceux des mem- bres. | ART. 20. Quand des mémoires composés par des mem- bres sont lus à l’Académie, il en est donné une analyse suc- cincte dans le bulletin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires sur les mémoires des mem- bres ne sont point livrés à la publicité; cependant, s’ils présentent, en dehors de l’analyse, des détails qui soient de nature à intéresser la science, on peut les insérer par extraits. ART. 21. Quand des mémoires composés par des associés et des correspondants, ou par des savants étrangers, sont (25) lus à l’Académie, on se borne à les annoncer dans le bul- letin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires , qui devront présenter un aperçu de ce que ces mémoires contiennent de plus remar- quable , peuvent être imprimés dans les bulletins. Anr. 22. Le secrétaire peut confier aux auteurs les mé- moires qui ont été adoptés pour l’impression, afin qu’ils y fassent les corrections nécessaires, mais il est tenu de les reproduire aux commissaires, si ces mémoires ont été modifiés pour le fond, ou si l’on y a fait des intercalations. Quand de pareils changements ont été faits, il faut les désigner d’une manière expresse ou donner aux mémoires la date de l’époque à laquelle ils ont été modifiés. ART. 23. Dans aucun cas, on ne peut rendre aux auteurs les manuscrits des mémoires qui ont concouru. Les change- ments qui peuvent être adoptés pour des mémoires de con- cours que l’on imprime, sont placés, sous forme de notes ou d’additions , à la suite de ces mémoires. ArT. 24. Les mémoires des membres dont l'impression n’a pas été ordonnée, peuvent être rendus aux auteurs, qui, dans tous les cas, peuvent en faire prendre une copie à leurs frais. ; Les manuscrits des mémoires de concours, de même que des mémoires communiqués par des associés, des corres- pondants ou des savants étrangers , sur lesquels il a été fait des rapports, deviennent la propriété de l’Académie. Ant. 85. On présente, dans les bulletins des séances, les communications scientifiques et littéraires qui ont été faites, et l'annonce des mémoires qui ont été lus. Le bulletin ne peut être considéré comme appendice au procès-verbal , que pour autant qu'il aura été approuvé. J (26) L1 Ant. 26. Le secrétaire est autorisé à remettre à un bul- letin suivant l'impression des notices illisibles, ou des pièces dont la composition ou la lithographie exigeraient un retard dans la publication des bulletins. Arr. 27. Tout mémoire qui est admis pour l’impression, est inséré dans les mémoires de l’Académie, si son étendue doit excéder une feuille d'impression. La compagnie se ré- serve de décider, à chaque séance, d’après la quantité de matériaux qui y sont présentés, si les mémoires qui excè- dent une demi-feuille , seront ou ne seront pas insérés dans le bulletin. Anr. 28. Les auteurs des mémoires ou notices insérés dans les bulletins de l’Académie, ont droit à recevoir cin- quante exemplaires particuliers de leur travail, Ce nombre sera de cent pour les écrits imprimés dans le recueil des mémoires. Les auteurs ont, en outre, la faculté de faire tirer des exemplaires en sus dé ce re , en payant à l’imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille (1). (1) Quant aux prix des titres extraordinaires, brochures, etc, , le tarif suivant a été admis provisoirement : Grand titre in-4° (composition) . . . . . . .fr. 6 00 Titre in-8°, » Le tt M PSE je Impression comme pour les bou ptichuét Euutéabé , à 4 centi- mes la feuille. Couverture non imprimée, in-4°, papier de pâte, le cent . fr. 3 00 » » A0, 0 ea A D A » imprimée , MRO Se x Ci RUN 2: 0 0U » » TU SO ST CPR TN Pre Ts 3 00 Brochure in-40, avec planches, moins de 5 feuilles, le cent. 4 00 » mtÉ. 2: » plus de 5 feuilles . . , 5 00 » in-80, » moins de 5 feuilles . , . 3 50 » » » plus de 6 feuilles . . _. 4 00 (27) Arr. 29, L'Académie a son lithographe; mais, à condi- tions égales , les auteurs ont la faculté d'employer d’autres lithographes , dont les talents leur inspireraient plus de con- fiancé. Arr. 30. L'Académie a aussi son imprimeur. L’impri- meur et le lithographe ne reçoivent les ouvrages qui leur sont confiés que des mains du secrétaire perpétuel, ét ils ne peuvent imprimer qu'après avoir obtenu de lui un bon à tirer. Arr. 31. Les épreuves sont adressées directement au secrétaire perpétuel, qui les fait remettre aux auteurs. C’est aussi par l’entremise du secrétaire que les feuilles passent des mains des auteurs dans celles de l’imprimeur. Arr. 32. Les frais de remanieménts du de changements extraordinaires faits pendant l’impression, sont à la charge de celui qui les a occasionnés. | Concours. Art. 33. Les médailles d’or présentées comme prix des concours, sont de la valeur de six cents francs. Art. 34. Ne sont admis, pour les concours, que des ouvrages et des planches manuscrits. ART. 35. Les auteurs des ouvrages envoyés au concours ne mettent pas leurs noms à ces ouvrages, maïs seulement une devise qu’ils répètent dans un billet cacheté, renfér- mant leur nom et leur adresse. Ceux qui se font connaître de quelque manière que ce soit, ainsi que ceux dont les mémoires sont remis après le terme prescrit, sont absolument exclus du concours. AnT. 36. Aucun des académiciens ne peut concourir ( 28 ) pour les prix fondés en faveur de ceux qui, au jugement de la compagnie, ont satisfait le mieux aux questions propo- sées ; au surplus , aucun des membres ne peut donner des instructions à ceux qui concourent pour les mêmes prix. Ant. 37. Les mémoires qu’on destine au concours, doi- vent être écrits en caractères lisibles, en langue latine, française, flamande ou hollandaise et être adressés au secré- taire de l’Académie , avant le 1er février. ArT. 38. Les académiciens qui ont donné le programme des questions proposées pour les prix annuels, sont les pre- miers examinateurs des ouvrages qui ont concouru, et ils font un rapport détaillé et par écrit, qui est lu dans une séance de l’Académie et exposé avec ces ouvrages jusqu’à l’assemblée du 7 mai, à l’examen et aux observations de tous les membres, afin que les prix soient adjugés en entière connaissance de cause , à la pluralité des voix de tous les académiciens présents : on peut aussi accorder un accessit à un second mémoire , qui, au jugement de la compagnie, aura mérité cette distinction ; et si aucun des mémoires présentés ne remplit les vues de l’assemblée, le prix peut être remis à une autre année. Finances. Art. 39. Les finances de l’Académie sont gérées par une commission administrative , dont les membres sont élus an- nuellement à l’époque de la séance générale, ArT. 40. La commission administrative est chargée de régler ce qui concerne les impressions. Arr. 41, À la fin de l’année, les comptes de chaque classe sont vérifiés par une commission spéciale composée de cinq membres pris dans la classe. nE (29) Ant. 42, Les commissions spéciales, après avoir arrêté les comptes de la commission administrative , font connai- tre à chaque classe, dans la séance suivante , l’état des dé- penses et des recettes pendant l’année écoulée. Bibliothèque. — Archives. Arr. 43. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont déposés, äprès inventaire, à la bibliothèque de ce corps. Art. 44. Les registres, titres et papiers concernant cha- que classe de l’Académie demeurent toujours entre les mains du secrétaire, à qui ils sont remis, accompagnés d’inven- taires , que les directeurs font rédiger et qw’ils signent à la fin de chaque année ; au surplus, les directeurs font aussi, tous les ans, le récolement des pièces qui sont annotées dans cet inventaire, dans lequel ils font insérer , en même temps, tout ce qui est présenté durant l’année, Dispositions particulières. Arr, 45. L'Académie examine , lorsque le Gouvernement le juge convenable, les projets qui peuvent intéresser les sciences, les lettres et les beaux-arts, ArT. 46. L'Académie peut nommer, quand elle le juge convenable, sous l’approbation du Gouvernement, un ou plusieurs de ses membres, pour faire un voyage scienti- fique, littéraire ou artistique, et elle leur donne des in- structions sur les objets dont ils auront principalement à s'occuper. Arr. 47, Toutes les dispositions antérieures, relatives aux matières prévues par le présent règlement, sont et de- meurent abrogées, ( 30 ) Hnèglement intérieur de la classe des sciences (1). 1. Les deux sections de la classe des sciences, celle des sciences mathématiques et celle des sciences naturelles, se composent, chacune , d’un même nombre de membres. 2. En cas de vacance dans une section, un membre de l’autre section peut y être admis du consentement de la classe, L’'Académicien doit en avoir exprimé la demande par écrit, avant que la liste de présentation ait été arrêtée pour la section où la place est devenue vacante, 3. Le bureau se compose du directeur, du vice-directeur et du secrétaire perpétuel. 4. La séance, quel que soit le nombre des membres pré- sents, s’ouvre à l’heure précise, indiquée sur la carte de convocation. 6. En cas d’absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Lorsque plusieurs membres ont été élus dans la même séance , l’âge détermine leur rang d’ancienneté dans la liste des membres. 6. Le directeur peut admettre à la séance des savants de distinction, étrangers au pays. 7. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal. Ne sont admis, pour être lus en séance, que les écrits dont (1) Adopté par arrêté royal du 23 janvier 1847. (31) la rédaction est entièrement achevée et qui sont indiqués à l’ordre du jour. 8. Quand un écrit est accompagné de planches, l’auteur en prévient le secrétaire perpétuel. L’impression du texte et la gravure des planches sont votées séparément. En cas de disjonction, l’auteur peut s’opposer à l’impres- sion de son travail. 9. Si une planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, le vote pour l’impression est différé ; et, à la séance sui- vante , le secrétaire présente un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. 10. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression, ceux qui doivent être imprimés les pre- miers. Il a égard: 1° à la date de la présentation du mémoire; 20 aux frais qui seront occasionnés par la publication ; 30 à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe, soient représentées dans ses publications. La décision du bureau est rendue exécutoire par la sanc- tion de la classe. 11, Les opinions des commissaires sont signées par eux, et restent annexées au mémoire examiné. Elles sont communiquées en temps utile au premier com- missaire, qui fera fonction de rapporteur. 12. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité. Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande l'avis de la classe. 13. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. (32) La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. Toute proposition que la classe n’a pas prise en considéra- tion ou qu’elle a écartée après discussion, ne peut être re- présentée dans le cours de l’année académique. 14, La présentation pour les places vacantes est faite par la section. La section ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, s’il n’a été présenté par deux membres au moins. Les pré- sentations indiquent les titres des candidats. 15. La classe met annuellement au concours six questions. Chaque section en propose trois. 16. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l'élection aux places vacantes; 2° Pour la discussion des articles réglementaires; 3° Pour la formation des programmes et le jugement des concours, Sont toutefois admis au comité secret les associés , les académiciens des deux autres classes, ainsi que les cor- respondants de la classe des sciences, lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury sur la proposition des commissaires. 17. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe, (35 ) Articles additionnels (1). Arr. 1er. L'élection du directeur et celle de membre de la commission administrative ont lieu à la majorité ab- solue des suffrages. Si, après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. En cas de parité de suffrages, après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. Ant. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances ou de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plus ancien, en cas égalité de voix, sera toujours préféré, (1) Adoptés par arrêté royal du 24 octobre 1849. (54) Règlement intérieur de la classe des lettres (1). 1. La séance commence à l’heure précise, indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des mem- bres présents. 2, En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de Ja classe. 8. Le directeur peut admettre à la séance des savants, des littérateurs et des personnages de distinction, étrangers au pays. 4. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal. Cet ordre du jour, quant aux mémoires et notices, est réglé par la date de leur dépôt entre les mains du secrétaire. Ne sont admis, pour être lus dans la séance, que les mé- moires et notices entièrement achevés et indiqués à l’ordre du jour. 5. Quand des planches devront être jointes à un travail, l’auteur en préviendra la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. 6. Si une planche doit donner lieu à des dépenses extraor- dinaires ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée, et le secrétaire présente à la séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. (1) Adopté par arrêté royal du 26 janvier 1847. ( 55 ) 7. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l'impression, ceux qui doivent être publiés les pre- miers. Il a égard : 1° à la date de la présentation du mé- moire; 2° aux frais qui seront nécessités par la publication; 30 à ce que les différentes matières dont s’occupe la classe soient représentées dans ses recueils. 8. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent, avec la date de leur présentation, celle de l’épo- que où les modifications ont été faites. 9. Les rapports faits à la classe sont signés par leurs au- teurs. Le rapport de chaque commissaire reste annexé au mé- moire examiné. 10. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation, 11. La classe, dans ses nominations, veille à ce que les différentes matières dont elle s’occupe soient, autant que possible , représentées. Ces matières sont: ‘ 19 Histoire et antiquités nationales; 20 Histoire générale et archéologie; 30 Langues anciennes, littératures française et flamande ; 4 Sciences philosophiques ; bo Législation, droit public et jurisprudence ; 6° Economie politique et statistique. 12. Les présentations pour les places vacantes, sont faites collectivement par un comité de trois personnes nommées au scrutin secret dans la séance précédente, comité auquel s’adjoint le bureau, La classe ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, (56) à moins que deux membres n'aient demandé par écrit que son nom soit porté sur la liste des candidats, 13. La classe met annuellement au concours six questions sur les matières indiquées à l’art, 11. 14. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes ; 20 Pour la discussion des articles réglementaires; 30 Pour la formation des programmes et le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret les associés, les académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants, lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury du concours. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique, sont préalablement soumises à la classe, 16. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité, Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande l’avis de la classe. | 17. Lorsque l’Académie aura pris une décision d’après un rapport rédigé par un ou plusieurs de ses commissaires, il ne sera plus permis de changer la rédaction de ce rapport. 18. Tous les deux ans, et dans l’ordre déterminé par le sort, chacun des membres ou correspondants communi- quera à la classe un travail inédit , dont la lecture ne dépas- sera pas la durée d’une heure. Ces lectures seront réparties entre les séances de manière qu’il n’y en ait jamais plus de deux par jour. Les lecturesobligatoires n’excluent pas les autres lectures. (57 ) Le bureau avertira deux mois à l’avance chaque membre ou correspondant de l’époque où il est appelé à communi- quer son travail, is crie La convocation fera mention, pour chaque séance, des lectures qui seront faites en vertu de la présente disposition, du sujet des travaux qui seront lus et du nom des auteurs. Articles additionnels (1). Aer. 1er, L’élection du directeur et celle de membre de la commission administrative ont lien à la majorité ab- solue des suffrages. | Si, après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. | En cas de parité de suffrages , après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. ART. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances où de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plusancien, en cas mt RS de voix, sera toujours préféré. (1) Adoptés par arrêté royal du 23 mars 1849. 4 (38) Règlement intérieur de la classe des beaux-arts (1). 1. La séance commence à l’heure précise indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des membres présents. 2. La liste de présence est retirée une demi-heure après l'ouverture de la séance. Les inscriptions ne sont plus ad- mises, sinon pour des motifs valables et soumis à l’appré- ciation du bureau. 3. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Quand l’ancienneté est la même, le fauteuil est occupé par le plus âgé des membres. 4. Le directeur fait connaître l’ordre du jour immédiate- ment aprés la lecture du procès-verbal. 5. On n’admet pour la lecture que les noticesentièrement achevées et indiquées à l’ordre du jour. 6. Quand une notice est accompagnée de planches, l’au- teur en prévient la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. 7. Si uñe planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires , ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée , et le secrétaire présente à la séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. (1) Adopté par arrêté royal du 27 octobre 1846. (39) 8. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression , ceux qui doivent être publiés les pre- miers. Il a égard : 1° à la date de la présentation du travail ; 20 aux frais qui seront occasionnés par la publication ; 3° à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe soient repré- sentées dans ses mémoires. 9. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent la date de l’époque où les modifications ont été faites. 10. Les rapports faits à la classe sont signés par les au- teurs. Ils auront dû être communiqués , en temps utile, au rap- porteur. 11. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. La délibération sur une proposition réglementaire n'a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. 12. La présentation pour les places vacantes est faite par le bureau, qui s’adjoint la section dans laquelle la place est vacante. En outre, la classe ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, à moins que deux membres ne l’aient présente officiellement. 13. La classe des beaux-arts met annuellement au con- cours quatre questions, à savoir : Une sur la peinture ou sur la gravure en taille-douce ; Une sur la sculpture ou sur la gravure en médailles ; Une sur l’architecture ; Une sur la musique. Il est entendu qu’il y a un roulement qui permet de repré- ( 40 ) senter successivement les différentes parties des beaux-arts correspondantes aux quatre divisions précédentes. 14. Quand la classe se constitue en comité vocret elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1o Pour la préséntationet l'élection aux tue rasitiiitnes 20 Pour la discussion des articles réglementaires; 3° Pour le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret, les associés, les académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants de la classe des beaux-arts, lorsqu'ils ont.été dé- signés pour faire partie du jury. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. (41) Règlement de la bibliothèque de l'Académie. ere nee ART. 1%, La bibliothèque est placée sous la surveillance et la direction de la commission administrative de l’Aca- démie, : La conservation du dépôt est confiée au secrétaire per- pétuel, ; ART, 2. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont estampillés sur le titre, inscrits au catalogue et dépo- sés à la bibliothèque. | L'annonce du dépôt se fait par la voie du Bulletin de l Académie. Art. 3, Les ouvrages nouvellement reçus sont déposés à l’époque des séances mensuelles des trois classes, pour pouvoir être examinés par les membres, et ne sont prêtés qu'après que cette inspection aura pu avoir lieu. ART. 4. Tous les ouvrages de la bibliothèque sont, au- tant que possible, reliés, Ils portent, sur la couverture, une marque distinctive indiquant qu’ils appartiennent à l’Académie royale de Bel- gique. ArT. 5. Le conservateur et les employés sont exclusive- ment chargés de rechercher les objets que les membres désirent consulter. Arr. 6. Les livres et autres objets sont prètés contre reçu : on ne peut les garder pendant plus de trois mois; ceux qui seraient demandés, par un autre membre, seront restitués dans Île mois de la demande. 4, (43) Arr. 7. Nul ne peut être détenteur de plus de dix volu- mes ou brochures à la fois. AnT. 8. La commission administrative peut, en tout temps, faire rentrer les objets empruntés à la biblio- thèque. Arr. 9. Il est tenu un registre sur lequel sont indiqués la date de la sortie, celle de la rentrée, le nom de l’em- prunteur et l’état dans lequel rentrent les objets prêtés. ART. 10. Quiconque perd ou détériore un objet apparte- nant à la bibliothèque est tenu de le remplacer à ses frais. Ant. 11. L’on ne peut être admis à emprunter des objets appartenant à la bibliothèque qu’en se conformant aux dis- positions du présent règlement. (45) Local provisoire destiné à l’Académie. Arrêté royal. LÉOPOLD , Ror Les BeLces, A TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Arr. 1er, En attendant qu’il puisse être construit un local spécial pour l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il lui sera assigné un local pro- _ visoire dans les bâtiments de l’Ancienne Cour. Art. 2. La salle des séances publiques de l’Académie sera ornée des bustes des souverains fondateurs et protec- teurs de cette institution, de ceux des Belges qui se sont illustrés dans la carrière des sciences, des lettres et des arts, ainsi que des académiciens décédés, qui ont doté le pays d'ouvrages importants. Arr. 3. Le Gouvernement fera exécuter, à ses frais, un ou deux bustes par an. Arr. 4. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrèté. Donné à Laeken, le 1°" décembre 1845. LÉOPOLD. Par LE Ro! : Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. e me tend (44) TRAVAUX SPÉCIAUX DE L'ACADÉMIE. — ADJONCTION DE SAVANTS ET DE LITTÉRATEURS, Rapport au Roë. SIRE , Votre Majesté vient de réorganiser l’Académie des scien- ces, des lettres et des beaux-arts de Belgique, et Elle a déterminé quelles seraient ses publications. Ces publications comprennent les mémoires des mem- bres , des associés, des correspondants; les mémoires cou- ronnés et ceux des savants étrangers. Ce cadre, Sire, est assez vaste, et, à en juger par le passé, PAcadémie continuera à fournir dignement son contingent à notre édifice littéraire et scientifique. Mais indépendamment de ces travaux , il en est d’autres, d’une haute importance, qui exigent le concours et les lu- mières d’un grand nombre de personnes. Tels seraient : Une biographie nationale ; Une collection des grands écrivains du pays, avec tra- ductions, notices, etc. ; Enfin, la publication des anciens monuments de la litté- rature flamande. J'ai l'honneur de proposer à Votre Majesté de confier ces travaux à l’Académie, qui sera autorisée à s’adjoindre des savants et des littérateurs pris en dehors de son sein. Flattée de ce nouveau témoignage de la confiance du Gouvernement de Votre Majesté en ses lumières et'en son zèle, elle y ré- pondra dignement, et elle acquerra des nouveaux droits à la reconnaissance du pays , à l’estime du monde savant. Le Ministre de lintérieur, SYLVAIN Van DE WEYER. Pen Arrélé royal. LÉOPOLD,, Ror pes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÈTÉ ET ARRÊTONS : Arr. 1er. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique sera successivement chargée des travaux suivants : 1° Dune biographie nationale ; 20 D’une collection des grands écrivains du pays: avec traductions, notices, etc. ; 30 De la Subtidiciou des anciens romamente de la litté- rature flamande. ail 5, #4 1 Arr. 2. L'Académie soumettra à la sanetion du Gouver- nement les mesures d'exécution de ces travaux. Arr. 3. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de Les cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. : | mr _ LÉOPOLD. Par LE ROï : Le Ministre de l’intérieur, SyLVAIN VAN DE WEYER. SES ( 46 ) PRIX QUINQUENNAUX D'HISTOIRE , DE LITTÉRATURE ET DE SCIENCES. Prix quinquennal d'histoire. Rapport au Roi. SIRE , Les études historiques sont cultivées en Belgique avec une espèce de prédilection. Il est permis de croire que l’ac- tion du Gouvernement n’est pas restée étrangère à ce fait et qu’il ya, au contraire, puissamment contribué. Ainsi la recherche et la publication des chroniques belges inédites, les soins donnés à la mise en ordre des dépôts des archives nationales , la publication des inventaires des archives, la création de la bibliothèque royale, les encouragements accordés aux bibliothèques communales et aux sociétés lit- téraires ou savantes locales , toutes ces mesures ont incon- testablement servi à répandre et à faciliter la connaissance des sources historiques. Naguèëère Votre Majesté a donné une preuve de sa sollici- tude pour les travaux historiques, en instituant un prix spécial de trois mille francs en faveur de l’auteur de la meilleure histoire du règne des archiducs Albert et Isabelle. J'ai l’honneur, Sire, de proposer à Votre Majesté une nouvelle mesure qui, jose le croire, sera accuëillie avec (47) faveur par le public savant: c’est l'institution d’un prix quinquennal en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui sera publié durant chaque période de cinq années. L'expérience prouve, Sire, qu’on obtient souvent, en laissant à chacun sa liberté d’action, des résultats plus sa- tisfaisants qu’en traçant d'avance le cadre d’un travail. Ici, aucun point historique n’est désigné de préférence à un autre. Tout savant traitera le sujet vers lequel il se sentira attiré : tel cherchera à éclaircir les points encore obscurs de la constitution primitive de notre nationalité ; tel racon- tera nos luttes et nos dissensions au moyen âge; tel autre enfin rapportera les événements qui, pour être plus récents, ne sont cependant qu’imparfaitement connus. L’érudition, la critique, le style, trouveront à la fois l’occasion de se produire et d’être appréciés. Déjà plus d’une fois, Sire, l’idée de cette mesure a été suggérée. La meilleure occasion de la réaliser me semble être la réorganisation de l’Académie. C’est donc avec con- fiance que je soumets à Votre Majesté le projet d’arrêté ci- joint. Le Ministre de Pintérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. (48) Arrêté royal. LÉOPOLD, Roi nes BELGES , À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Voulant donner un nouyeau témoignage de Notre haute sollicitude pour les travaux relatifs à l’histoire de la Belgi- que, et exciter, en même temps, le zèle et l’émulation des savants qui se livrent à ces travaux; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÈTONS : Art. 1er, Il est institué un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans. | | Anr. 2. Il sera affecté, pour la formation de ce prix, un subside annuel de mille francs sur les fonds alloués au bud- get en faveur des lettres et des sciences. Arr. 3. La classe des lettres de l’Académie Rte des sciences , des lettres et des beaux-arts de Belgique, sou- mettra à la sanction du Gouvernement un projet de règle- ment, qui déterminera les conditions auxquelles le prix sera décerné, et le mode qui sera observé pour le jugement des ouvrages. ArT. 4. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. LÉOPOLD. PAR LE Ro:ï: Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. (49) #itèglement pour le prix quinquennal d'histoire (1). esse Ant. 1er. La première période de cinq années prend cours du 1er janvier 1846, pour finir au 31 décembre 1850. AgT. 2. Tout ouvrage sur l’histoire nationale écrit en français, en flamand ou en latin, et publié en Belgique, sera admis au concours, s’il est entièrement achevé et si l’auteur est belge de naissance ou naturalisé. ART. 3. Les ouvrages dont il n’aurait été publié qu’une partie, antérieurement au 1°r janvier 1846, seront admis au concours après leur achèvement. Arr. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donnera pas lieu à l’admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables, Art 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres, nommé par le Roi, sur une liste double de présenta- tion faite par la classe des lettres (2). Cette nomination aura lieu au moins un mois avant l’expi- ration de chaque période quinquennale. Arr. 6. Les ouvrages des membres du jury ne peuvent faire l’objet de son examen. Arr. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe des lettres qui suivra la période quin- quennale. (1) Approuvé par arrêté royal du 26 décembre 1848. (2) La rédaction primitive de cet article a été modifiée conformé- ment au second $ de l’art. 5 de l'arrêté royal du 29 novembre 1851. (Voyez page 58.) (50) Prix quinquennaux de littérature et de sciences. a Rapport au Roi. SIRE , Lorsque, en 1845, Votre Majesté donna de nouveaux sta- tuts à l’Académie de Belgique, Elle rattacha à cette réor- ganisation l'institution d’un prix de cinq mille francs en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui serait publié durant chaque période de cinq années. La fondation de ce prix quinquennal a été accueillie avec faveur. Tout ce qui peut tendre à encourager et à propager l’étude sérieuse de l’histoire nationale mérite au plus haut degré la sollicitude du gouvernement, Quelle que soit ce- pendant son importance, l’histoire nationale ne forme pas seule le domaine intellectuel d’un peuple. Les lettres et les sciences, dans leurs nombreuses subdivisions, y occupent une large place. Or, les travaux littéraires et scientifiques proprement dits sont dignes aussi des encouragements de l’État. Il lui appartient de contribuer, par tous les moyens dont il dispose , au progrès des diverses branches des con- naissances humaines. Les lettres et les sciences ont pris d’ailleurs, en Belgique , un essor assez remarquable pour ap- ler l’attention prévoyante du gouvernement. Je crois le moment venu de proposer à Votre Majesté de fonder cinq autres prix quinquennaux en faveur des meil- leurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges , et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : (51) 1° Sciences morales et politiques; 20 Littérature française; 3° Littérature flamande; 4° Sciences physiques et mathématiques; 5° Sciences naturelles. L’adjonction de la première catégorie se justifie par la tendance sériense de la plupart des travaux publiés par des auteurs belges. Il est incontestable que, après l’histoire nationale, c’est vers les sciences morales et politiques que se porte, de préférence, l’activité de nos écrivains. Cette prédilection est favorisée par le caractère éminemment libéral des institutions du pays. Aussi Votre Majesté a-t-elle cru nécessaire de rattacher, en 1845, les sciences morales et politiques aux autres attributions de la classe des lettres de PAcadémie, L'institution d’un prix spécial sera sans doute accueillie avec gratitude par les esprits d'élite qui se sen- tent attirés vers l’étude de la philosophie, de la morale, de l’économie politique, de l’histoire générale, de la législa- tion ancienne et moderne. La littérature française et la littérature flamande, dans leurs formes diverses, seront également encouragées par des prix spéciaux. Quelle que soit la forme adoptée par les écrivains, quel que soit aussi le caractère de leurs œuvres, la palme sera naturellement accordée à celui qui, au mé- rite du fond, aura su joindre les plus grandes qualités du style. Le gouvernement ne doit pas moins favoriser les efforts si utiles de ceux qui se livrent avec persévérance et avec succès à l’étude des sciences proprement dites. Il est équi- table aussi de placer sur la même ligne les sciences natu- relles et les sciences mathématiques et physiques. (52) Les principes, qui ont servi de base au règlement pour le prix quinquennal d’histoire, sont conservés. Le gouverne- ment se réserve, en outre, l’approbation des dispositions réglementaires qui lui seront soumises pour la composition des jurys et pour le jugement des ouvrages, Cependant, Sire, il m'a paru nécessaire de stipuler que si aucun des ouvrages publiés durant la période quinquen- nale n’est jugé digne d’obtenir le prix intégralement, il pourra être fait des propositions au gouvernement pour la répartition de la somme entre les ouvrages qui se seront le plus rapprochés des conditions requises pour l'allocation du grand prix. Cette modification n’a pas seulement pour but d'empêcher que le jury ne couronne des ouvrages médio- cres, à défaut d'œuvres remarquables; elle doit encore avoir pour effet d'encourager des travaux qui, sans êtie réellement hors ligne, approcheraient cependant d’un cer- tain degré de perfection. Les dispositions que j'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté, assureront aux allocations votées pour l’encoura- sement des lettres et des sciences, une destination impar- tiale et élevée, et en les sanctionnant, Votre Majesté don- nera un nouveau témoignage de sa sollicitude pour les intérêts moraux de la nation. Le Ministre de l’intérieur, Cu. Rocier. (55) Arrélé royal. LEOPOLD , Ror nes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET À VENIR 3 SALUT. Revu Notre arrêté du 1er décembre 1845, instituant un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meil- leur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans; Revu Notre arrêté du 26 décembre 1848 qui approuve le règlement proposé par la classe des lettres de l’Académie royale de Belgique, pour ledit concours; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1er. Indépendamment du prix fondé par l'arrêté précité, il est institué cinq prix quinquennaux, de cinq mille francs chacun, en faveur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : 1° Sciences morales et politiques; 2 Littérature française ; 3° Littérature flamande; 4o Sciences physiques et mathématiques ; 5° Sciences naturelles. Arr. 2. Le jugement des ouvrages est attribué à des jurys de sept membres, nommés par Nous, sur la proposition, à savoir : pour les trois premières catégories, par la classe des lettres; et pour les deux autres catégories, par la classe des sciences de l’Académie royale de Belgique. (54) Ar. 3. Cnaque classe soumettra à la sanction du gouver- nement un projet de règlement qui déterminera, conformé- ment aux principes posés dans le règlement pour le prix quinquennal d'histoire, les conditions auxquelles les prix seront décernés, et le mode qui sera observé pour la com- position du jury et pour le jugement des ouvrages. Ant. 4. Les deux classes proposeront de commun accord l’ordre dans lequel seront appelées les différentes catégo- ries désignées ci-dessus, de telle sorte que la première période quinquennale finisse le 31 décembre 1851. Art. 6. Si aucun ouvrage n’est jugé digne d’obtenir le prix intégral, il pourra être fait des propositions au gou- vernement pour la répartition de la somme entre les ou- vrages qui se seront le plus rapprochés des conditions re- quises par l’allocation du grand prix. Art. 6. L'article 2 de Notre arrêté précité du 1‘ décem- bre 1845, est rapporté. | Arr. 7. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 6 juillet 1851, LÉOPOLD. PAR LE Roï : Le Ministre de l’intérieur, Cn, Rocrer. ( 55 ) Hèglement pour les prix quinquennaux de littérature et de sciences. 2225 Rapport au Roi. SIRE, Pur arrêté du 6 juillet 1851, Votre Majesté a institué cinq prix quinquennaux, de 5,000 francs chacun, en fa- veur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés en Bel- gique , par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : sciences morales et politiques ; littérature française; littérature flamande; sciences physi- ques et mathematiques; sciences naturelles. Votre Majesté s’était réservé l'approbation des disposi- tions réglementaires qui lui seraient soumises pour la com- position des jurys, le jugement des ouvrages et l’ordre dans lequel seront appelées les différentes branches énoncées ci-dessus. Une commission mixte, qui représentait la classe des sciences et la classe des lettres de l’Académie, a été chargée d'élaborer le règlement pour les prix quinquennaux. Le travail de cette commission a été ensuite adopté par les deux classes. Ce projet reproduit, autant que la différence des ma- tières le permettait, les dispositions et les termes du rè- glement du 26 décembre 1848, pour le prix quinquennal d'histoire. ; Toutefois , l’Académie a pensé qu’il serait convenable que la nomination des jurys se fit sur une liste double de pré- ( 56) sentation. Ce principe devra être appliqué aussi à la com- position du jury chargé de décerner le prix quinquennal d'histoire. L'Académie aurait désiré pouvoir stipuler que les jurys seront invariablement composés, pour une partie, de mem- bres étrangers à la compagnie. Mais elle a été arrêtée par cette considération qu’une disposition tendant à limiter la part respective des candidats à élire, soit parmi les acadé- miciens, soit parmi les personnes étrangères à la compa- gnie , aurait pour effet de rendre les choix plus difficiles, et peut-être même d’exclure du nombre des juges les per- sonnes véritablement compétentes; ce cas pourrait surtout se présenter pour certaines branches des sciences. Il a donc paru plus sage de ne pas limiter les choix par une mesure restrictive. Quant à l’ordre adopté pour les différentes catégories successivement appelées à concourir, il a été établi par ce motif que les sciences naturelles forment la partie qui comprend, en ce moment, le plus grand nombre de tra- vaux importants et, en outre, parce qu’il convient de faire alterner autant que possible les deux classes de Académie pour les prix à décerner par leur intermédiaire. D’après ces considérations, j’ai l'honneur de soumettre à l’approbation de Votre Majeste les dispositions réglemen- taires proposées par l'Académie. Le Ministre de l’intérieur, Cu. RoGtEr. (#7) Arrêté royal. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté du 6 juillet 1851 qui institue cinq prix quinquennaux , etc.; Vu les articles 2, 3 et 4, dont la teneur suit, etc.: Vu le projet de règlement pour les prix quinquennaux, présenté par les classes des sciences et des lettres de l’A- cadémie ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : RÈGLEMENT POUR LES PRIX QUINQUENNAUX. Arr. ler. Les concours pour les prix quinquennaux se succèdent d'année en année, dans l’ordre suivant : Sciences naturelles ; Littérature française ; Sciences physiques et mathématiqnes ; Littérature flamande ; Sciences morales et politiques. La première période de cinq années finira le 31 dé- cembre 1851, pour les sciences naturelles ; le 31 décembre 1852 pour la littérature française, et ainsi de suite Art. 2. Tout ouvrage sur une des branches énoncées dans l’article précédent, est admis au concours s’il est pu- blié en Belgique, s’il est entièrement achevé et si l’anteur est Belge de naissance ou naturalisé. ( 58 ) Les ouvrages sur les sciences pourront être écrits en français , en flamand ou en latin. Art. 3. Quelle que soit l’époque de la publication des premières parties d’un ouvrage, il est admis au concours de la période dans laquelle a paru la dernière partie. Ant. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donne pas lieu à l’admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables, Arr. 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres nommés par Nous sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des sciences pour les sciences naturelles, ainsi que pour les sciences mathématiques et physiques; et par la classe des lettres pour la littérature française, pour la littérature flamande et pour les sciences morales et politiques. A l’avenir, le jury pour le prix quinquennal d’histoire sera également nommé sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des lettres. Arr. 6. Les ouvrages des membres du jury ne peuvent faire l’objet de son examen. Arr. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe sur la proposition de laquelle le jury aura été nommé. ArT. 8. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 29 novembre 1851. LÉOPOLD, PAR LE Roï : Le Ministre de l’intérieur, Cu. RoGiER, PRIX PARTICULIER D'HISTOIRE LITTÉRAIRE , Fondé par M. le barôn pe Srassarr. Dans la séance de la classe des lettres de l’Académie, du 3 novembre 1851, M. le baron de Stassart a donné lecture de la note suivante : « Je viens exécuter un projet que, déjà, vous m’avez fait l'honneur d’accueillir; je viens mettre à votre disposition un capital de deux mille seize francs en rentes sur l’État belge, pour fonder, au moyen des intérêts accumulés, un prix perpétuel qui, tout les six ans, à la suite d’un con- cours ouvert deux années d’avance , soit décerné, par la classe des lettres, à l’auteur d’une notice sur un Belge cé- lèbre, pris alternativement parmi les historiens ou les lit- térateurs , les savants et les artistes Lorsqu'il s'agira d’un savant, la classe des sciences, et lorsqu'il s'agira d’un ar- tiste , la classe des beaux-arts sera priée d’adjoindre deux de ses membres aux commissaires de la classe des lettres pour l’examen des pièces. » Notre Académie, comme l’Institut de France, est, je n’en fais aucun doute, parfaitement habile à recevoir les donations et les legs qui lui seraient faits. » Je suis heureux, Messieurs, de donner à Pillustre Compagnie qui m’a fait honneur de m’admettre dans son ( 60 ) sein, ce témoignage de l’intérêt que je lui porte et de mon dévouement sans bornes. » La classe a accueilli avec reconnaissance cette noble ini- tiative en faveur des lettres, et remercie vivement M. le baron de Stassart pour son offre généreuse; elle a chargé en même temps MM. les membres du bureau de s’entendre avec leur honorable confrère pour régulariser ce qui con- cerne cette donation. ( 61 ). COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE. Organisation. Arrêté royal (1). LÉOPOLD, Ror pes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Considérant que tous les travaux qui ont pour objet de répandre des lumières sur l’histoire de la Belgique , mé- ritent Notre sollicitude ; Qu'ils doivent contribuer à la fois au développement du patriotisme et aux progrès des lettres; Que, déjà, mû par ce motif, Nous avons ordonné la pu- blication des catalogues des Archives de l’État et celles des documents intéressants pour l’histoire générale du royau- me, qui existent tant dans ces Archives que dans les autres dépôts de titres du pays ; Considérant que la mise au jour des chroniques belges inédites doit concourir puissamment au même but ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1%. Une Commission est instituée à l’effet de re- chercher et mettre au jour les chroniques belges inédites. Cette Commission est composée de MM. De Gerlache, De Ram , le baron de Reiffenberg , Dewez, Gachard, Warn- kœnig et J.-F, Willems (2). (1) Voyez, p. 63, les modifications apportées par l'arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Voyez, p. 86, les membres qui composent actuellement la Com- mission, 6 (62) Arr. 2. La Commission sera installée par Notre Ministre de l’intérieur (1). Elle s’occupera, dans ses premières séances, de la rédac- tion d’un plan pour ses travaux, qu’elle soumettra à l’ap- probation de Notre dit Ministre. ART 8. Il sera mis à la disposition de la Commission, jusqu’à l’entier accomplissement de la tâche qui lui est con- fiée, une somme annuelle de cinq mille Fons: destinée à couvrir les frais de toute nature qu’elle aura à supporter. Cette somme sera prélevée sur le crédit alloué au bud- get du département de l’intérieur, pour l’encouragement des sciences et des lettres. La Commission rendra compte de son emploi, chaque année , à Notre Ministre de l’intérieur (2). Ad: 4. Nous nous réservons d'accorder aux membres de la Commission telles distinctions et récompenses dont Nous les aurons jugés dignes. Art. 6. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté, qui sera inséré au Bulletin officiel. Donné à Bruxelles, le 22 juillet 1834. LÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre de l’intérieur, Cu, ROGIER.. (1) La séance d'installation eut lieu le 4 août 1834, à Fhôtel du Ministère de l'intérieur. (2) Un arrêté royal en date du 8 dis 1837 ; ordonne la for- mation d’une liste chronologique des chartes, diplômes, letires pa- tentes et autres imprimés concernant l'histoire de Belgique, et alloue un subside annuel de 4,000 francs pour subvenir aux frais nécessités par ce travail. Le règlement pour la confection de cette liste a été adopté par arrêté ministériel du 16 novembre 1838. ( 63 ) A rrété royal qui fait rentrer la Commission royale d’histoire dans le sein de l’Académie. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté de ce jour, portant réorganisation de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de Belgique; Revu Notre arrêté du 22 juillet 1834, instituant une Commission à l’effet de rechercher et mettre au jour les chroniques belges inédites ; : Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur ; Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÉTONS : Arr. 1er. La Commission prérappelée, dans sa formation actuelle et avec son budget spécial, est maintenue. Ellerentre danslesein de PAcadémie, et sa correspondance est soumise aux dispositions arrêtées pour cette compagnie. Il en est de même de ses archives. Ses publications serviront de complément à celles de PAcadémie. Arr. 2. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845, LÉOPOLD, PAR LE Ro:ï : Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. (64) Bureau paléographique annexé à la Commission royale d’histoire. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur , Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : ART. 1er, Il est annexé à la Commission royale d’histoire et sous la haute direction de celle-ci, un bureau paléogra- phique. Ant. 2. Ce bureau est chargé de satisfaire aux demandes qui lui seront faites tant par les administrations publiques que par les particuliers ,et qui auront pour objet des trans- criptions , des extraits, des analyses des textes, des tra- ductions, des renseignements empruntés aux manuscrits et aux archives, AT. 3. Le personnel se compose d’un chef de burvauet d’un certain nombre d’attachés (1), Ant. 4. Le chef du bureau , seul, est salarié; il est nommé par Nous et son traitement est fixé par l’arrêté de sa nomi- nation. ART. 4. Les attachés sont nommés par le Ministre de l’inté- (1) Un arrêté du 30 janvier 1847 nomme M. Émile Gachet, chef du bureau paléographique. Par un autre arrêté du 8 di is 1847, M, P. Gigot a été attaché au même bureau. (65 ) rieur ; ils doivent être au moins candidats en philosophie et lettres ; ils sontexercés dans l'interprétation des manuscrits, dans leur transcription, et généralement dans tout ce qui concerne la paléographie, surtout la paléographie nationale, Arr. 6. Les attachés n’ont point de traitement ; ils font gratuitement les copies et les recherches demandées par les départements ministériels pour le service de l’adminis- tration , mais celles qui sont exécutées pour des particu- liers ou pour des institutions littéraires ou scientifiques, leur sont payées suivant un tarif à établir. Arr. 7, Le nombre des attachés ne pourra dépasser six, il sera pour commencer limité à deux et augmenté succes- sivement suivant que les travaux du bureau en feront sentir la nécessité. ART. 8. La Commission royale d'histoire proposera à No- tre Ministre de l’intérieur les mesures réglementaires par l'organisation du bureau (1). Arr. 9. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Paris, le 30 janvier 1847. | LÉOPOLD. Par LE Roïr : Le Ministre de l’intérieur, Comte DE Tueux. (1) Le règlement proposé par la Commission a été adopté par arrêté ministériel du 9 août 1847, et un arrêté royal du 14 février 1848, règle les frais de route et de séjour du chef et des attachés du bureau paléographique. ( 66 ) Règlement intérieur de la Commission royale d'histoire (1). — AnT. ter. La Commission, composée de sept membres, nommés par le Roi, choisit dans son sein un président, un secrétaire et un trésorier. | Arr. 2. Les membres de la Commission s’assemblent ré- gulièrement à Bruxelles quatre fois l’an, dans les mois de janvier , avril, juillet et octobre , pour délibérer sur les matières soumises à leur examen, se concerter sur les pu- blications qui font l’objet de leurs travaux d’après le plan approuvé par le Ministre de l’intérieur, conformément à l’art, 2 de l’arrêté royal du 22 juillet 1834, et s’aider mu- tuellement de leurs lumières et de leurs connaissances. La Commission s’assemble extraordinairement, lorsque le président le juge convenable. ART. 3. Le président met les matières en délibération, recueille les voix, et conclut au nom de la Commission. En cas d’absence , il est remplacé par le doyen d’âge. Arr. 4. Il est publié un Compte-rendu ou Bulletin des séances de la Commission , dans lequel sont rapportés les sujets dont elle s’est occupée, et les communications qu’elle a reçues, en tant que celles-ci concernent l’histoire de la Belgique. Aucune communication ne peut toutefois y être insérée, qu'après résolution prise par la Commission. Le secrétaire est invité à continuer de placer , à la suite du compte-rendu, un bulletin bibliographique, où seront (1) Adopté par arrêté ministériel du 29 mars 1845. - (67) mentionnées les publications relatives à l’histoire de la Bel- gique, faites dans le royaume et à l’étranger, mais sans y exprimer d'opinion sur le mérite de ces ouvrages. Art. 5. La Commission étant instituée uniquement à l’ef- fet de rechercher et de mettre au jour les chroniques belges inédites, les membres éditeurs s’abstiennent d'introduire dans les publications qui leur sont confiées des matières étrangères au contenu du texte principal de l’ouvrage. Art. 6. Les règles de publication arrêtées dans les séances de la Commission du 4 et du 16 août 1834, et imprimées dans le recueil de ses Bulletins (Ier vol., pp. 4,5 et 6), seront strictement observées. Chaque volume à publier ne dépassera pas 100 feuilles in-4o. AgT. 7. Aucune publication comprise dans le plan ap- prouvé par le Ministre de l’intérieur, ne sera autorisée qu'après que le membre qui désirera en être chargé aura faitconnaître, dans un rapport à la Commission, le plan qu’il se propose de suivre, ainsi que la nature et l’importance des documents qu’il croit devoir ajouter au texte princi- pal. L’impression conimencera quand la copie d’un tiers de volume, au moins, pourra être livrée à l’imprimeur. Art. 8. Les cartes et planches reconnues nécessaires, pour être jointes du texte des chroniques, ou de leurs appendices, ne seront confectionnées que lorsque la Commission en aura autorisé la dépense , sur évaluation approximative. ART. 9. Tous les mois, l’imprimeur adressera à chaque membre de la Commission, une bonne feuille de tout ce qu’il aura imprimé du texte des volumes de la collection. ART. 10. Chaque membre reçoit un exemplaire sur grand papier et un exemplaire sur papier ordinaire, des volumes de la collection, ainsi que six exemplaires du Bulletin. Il (68) a droit, en outre, à vingt-cinq exemplaires dits d'auteur de chacun des ouvrages qu’il est chargé de publier (1). ArT. 11; La distribution et la mise en vente des volumes ne peuvent avoir lieu, en Belgique, que dix jours après leur présentation au Roi, leur remise aux membres de la Com- mission et leur envoi dans les pays étrangers. | Ant, 12. Les employés attachés à la Commission, adres- sent au président, avant chaque assemblée trimestrielle, un rapport sur leurs travaux pendant le trimestre qui a précédé, La Commission elle-même adresse au Ministre de l’inté- rieur, à la fin de chaque année, un rapport général sur ses hat Ant. 13. La Commission s’abstient de porter FE juge- ment sur les ouvrages imprimés d’auteurs vivants, quand ces ouvrages n’ont pas de rapport direct avec ses travaux. Arr. 14. Les résolutions et les pièces expédiées par la Commission où en son nom, sont signées par le président et par le secrétaire. : ee, Art. 15. Le secrétaire est dépositaire des papiers et docu- ments appartenant à la Commission. Il en tient inventaire. Ant. 16. Les comptes sont vérifiés par le trésorier et visés par le président et par le secrétaire. Us sont transmis ensuite au Ministre de l’intérieur, qui en soigne la liquidation, Cependant une somme à déterminer par le Ministre de (1) Deux lettres du Ministre de l'intérieur, datées du 12 août et du 21 octobre 1847, 5e division, n° 2878, statuent que ous Les membres de l'Académie seront gratifiés également des publications de la Commission, ( 69) l’intérieur pourra être mise annuellement à la disposition de la Commission pour faire face aux dépenses urgentes, Il sera rendu un compte régulier de l’emploi de cette somme. Art. 17. À l’avenir les ouvrages dont il sera fait hom- mage à la Commission, seront déposés à la Bibliothèque de l’Académie, à l'exception de ceux dont le commencement a été envoyé à la Bibliothèque royale, qui continuera à en recevoir la suite. Les titres de ces ouvrages et les noms des donateurs, seront insérés au Bulletin (1). Arr. 18. Pour les cas d'urgence et de moindre impor- tance, ainsi que pour les travaux relatifs à la confection de la table chronologique des chartes imprimées, concer- nant l’histoire de la Belgique, les membres de la Commis- sion domiciliés à Bruxelles , réunis à ceux qui s’y trouve- raient temporairement , sont autorisés à prendre telles résolutions qu’ils jugeront convenir. Il sera rendu compte à la Commission, dans son assem- blée ordinaire suivante, de ce qui aura été fait en consé- quence de la présente autorisation (2). (1) Cet article a été adopté par l'arrêté royal du 8 juin 1847, qui modifie la rédattion primitive. (2) Par lettre en date du 20 novembre 1846, M. le Ministre 1le l’intérieur a fait connaître que la correspondance officielle de la Commission royale d'histoire doit se faire par le Secrétaire perpé- tuel de l’Académie, conformément À l'art. 1er de l'arrêté royal du 1er décembre 1845. Le secrétaire de la Commission royale d'histoire reste chargé de la correspondance particulière entre les membres. ( 70 ) CORRESPONDANCE DE L'ACADÉMIE. Arrêté royal accordant la franchise de port. LÉOPOLD, Ror nes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR; SALUT. Revu Notre arrêté en date du 8 novembre 1841, qui attribue la franchise de port à la correspondance officielle de l’Académie royale de médecine ; Considérant que, par des motifs analogues , il y a lieu d’ac- corder le même privilége à l’Académie royale des sciences et belles- lettres de Bruxelles ; Sur la proposition de Notre Ministre des Travaux Publics ; Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : ART. 1%. Notre Ministre de l’intérieur est autorisé à cor- respondre en franchise de port, sous enveloppe fermée, avec le bureau de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, et les membres de ce corps individuellement. ArT. 2. La franchise est également attribuée à la correspon- dance sous bandes et contre-seing que l’Académie et son Secré- taire perpétuel doivent échanger avec chacun de ses membres. (71) Ant. 3. Le contre-seing de l’Académie en nom collectif sera exercé, soit par le Président, soit par le Secrétaire perpétuel délégué à cet effet. Notre Ministre des travaux publics est chargé de lexéution du présent arrêté, Donné à Bruxelles, le 22 décembre 1841. LEÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre des travaux publics, L. DESMAISIÈRES. NB. Pour que les envois parviennent avec la franchise de port, il est indispensable que les lettres, papiers ou livres soient mis sous bandes croisées à l'adresse du Secrétaire perpétuel et contre-signées par le membre, correspondant ou associé, qui fait l'envoi. De plus, les en- vois doivent être déposés au bureau de la poste; l’exemption n'a pas lieu pour les papiers qui seraient simplement jetés dans la boîte aux lettres. (72) LISTE DES MEMBRES, DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIE. (Janvier 1852.) RS LE ROI, PROTECTEUR. M. le baron DE GERLACHE, président pour 1852. » QUETELET , secrétaire perpétuel. | COMMISSION ADMINISTRATIVE. Le directeur de la classe des Sciences, M. Kickx. » » des Lettres, M. le baron DE GERLACHE. » » des Beaux-Arts, M. F. FÉTIs. Le Secrétaire perpétuel, M. QUETELET. Le délégué de la classe des Sciences, M. DE HEMPTINNE. » » des Lettres, M. LECLERCQ. » » des Beaux-Arts, M. BRAEMT. M. DE HEMPTINNE, trésorier de l’Académie. (75) CLASSE DES SCIENCES. M. Kicxx, directeur. » STAS, vice-directeur. » QUETELFT, secrétaire perpétucl. 30 MEMBRES, Section des sciences mathématiques et physiques (15 membres). M. KESTELOOT, J. L.; à Gand. . . . . Nomméle3 juillet 1816. » QUETELET, À. J. L.; à Bruxelles. . . Élu le 1er février 1820, » PAGAN1, @. M.; à Louvain. . . . . — 28 mars 1825. » TIMMERMANS , H. À.; à Gand. . ,. . — 12 octobre 1833. » DE HEMPTINNE, AÀ.; à Bruxelles, , . — 7 mai 1834. » CRAHAY, J. G.; à Louvain. . . . . — 8 mgi 1835. » MARTENS, M.; à Louvain, . , . . — 15 décem. 1835. V'PLATEAU, J.; à Gand, , |: : 4 + * — 15 décem. 1836. » DELvVAUX , C.; à Liége .« . . . . . — 14 décem. 1841. » OTAS, 3. 8.; à Bruxelles, 5, : "= id. » DE Konincx, L. G.; à Liége . . . — 15 décem. 1842. » DE VAUX, Ad. ; à Bruxelles . . . . — 16 décem. 1846 » NERENBURGER, G. À.; à Bruxelles . . — 15 décem. 1849. » MELSENS, H. ; à Bruxelles, . . . . — 15 décem. 1850. » SCHAAR, M.; à Gand. . . . . . . — 15 décem. 1851. Section des sciences naturelles (15 membres). M. D'Omazius D'HALLOY, J. J.; à Halloy . Nomméle3 juillet 1816. » VANDERMAFLEN, P.; à Bruxelles, . +. Elu le 10 janvier 1829. DumorrTier, B. C.; à Tournay . . . — 2 mai 1829. 7 M. SAUVEUR, D.; à Bruxelles. . . » LEJEUNE, À. L.S.;à Verviers ü _— » WESsMAEL, C.; à Bruxelles. ‘ _— » DUMONT, A. H.;à Liége. . . on » CANTRAINE, F.; à Gand. 4 . +. . — » KiCRx:J.: à Gand: die. e 0-4 —— » MORREN, Ch.; à Liége . . . . . — » VAN BENEDEN, P.J.; à Louvain . , — » Le baron DE SEL. Ys-LoNGcHAMPs, Edm.; a HR. us ppt be (18 — » Le vicomte Du Bus, B.; à Bruxelles. _ » NysT,H,;à Louvain . . . . _ » GLUGE, T.; à Bruxelles. . . , _ CORRESPONDANTS (10 au plus). M. GALEOTTI, H.; à Bruxelles . . No 2 (74) Durrez, E.; à Gand. . . + . Maus, M. H. J.; à Bruxelles, . MEYER, À.; à Liége. . . , BRASSEUR , J. B.; à Liége . . LIAGRE, J. B. ; à Bruxelles, . . Donxy ,F.;à Gand. MaARESKA, J.; à Gand POELMAN, C.; à Gand . 50 ASSOCIÉS. . Élu le 7 novem. 1829, 7 mai 1834. 15 décem, 1835. 15 décem, 1836. id. 15 décem, 1837. 7 mai 1838. 15 décem. 1842, 16 décem, 1846. id. 17 décem, 1847. 15 décem, 1849. , Élu le 7 mai 1841. 16 décem, 1846. id. id, 17 décem. 1847, 15 décem. 1850. id, 15 décem. 1851. id, Section des sciences mathématiques et physiques (25 associés). M. » » VÈNE, À: à PRIS 6 di ass 0 GERGONKE, F. D.; à Montpellier. BABBAGF, Ch.; à Londres, . . Élu le 2 février 1824. HERSCHEL, sir John F; W.; à Londres. BaAnLow, P,; à Woolwich. ,.,. 8 mai 1824. 7 octobre 1826. id, 10 movem.4827. M. 24 2 E LA (75) SouUTH , sir James ; à Londres, . , . Élu le 10 novem. 1827. SABINE, Édouard ; à Londres. . . . — 2 février 1828. CHASLES ; À Paris. « . . . . . 4 ! — 4 février 1629. ENCKE, J. F. ; à Berlin, , . . ... = 7 novem,1829. VAN REESs, R.; à Utrecht . . . . . — 6 mars 1830. ARAGO, D. F.J.; à Paris :. 4% tel) Bravril : : 1834. BREWSTER, sir David ; à Édimbourg. … . id. CRELLE , À. L.; à Berlin. . . . .: .: — id. Lama «à Turin : 7. Ch Si be id, :MaTrTEuUGcr, Ch. ; à Pise . . . . . — ;,8/novém.1834. Gauss, Ch. Fr. ; à Goettingue. , . . + 14 décem. 1841. BACHE, D.; à Philadelphie, . . . . — 9 mai 1842. DE LA RIVE, Aug.; à Genève, 4 0 — id. è Fuss, P.H.; à St-Pétersbourg . . . :— id. Duuas: JS. Bi: 4 Paris , :. 4: the Y2: 17 :décem: 1843, FARADAY, Michel ; à Londres . . . . — 17 décem. 1847. PAMARLE: Er. ; à Gand, — id. WHEATSTONE, Ch. ; à Londres . . . — 15 décem. 1849. MELLONI; à Naples . . ,. ,. . . . — 15 décem. 1851. Lien1e, Juste; à Giessen. + : . , . — id, Section des sciences naturelles (25 associés). . Le baron DE GEER, J. W. L.; à Utrecht. Nommé le 3 juillet 1816. Vaoukx, G.; à Amstérdam . :,,. : . — id, MOREAU DE JONNËS, Alex. ; À Paris, . Élu le 21 mai 1825. ÉbRaRÉs LR: Parle … . St mars © 1827: BFRTOLONI, Ant.; à Bologne. . . . — 6 octobre 1827, GRANVILLE, À.B.; à Londres. . . . —- id. BARRAT , John; à Grassinton-Moor, , — ler mars 1828, FArLOR, Jon; à Londres, .: . — id. BLUME, Ch. L.; à Leyde . . . , . — 2 mai 1829. BrowN, Robert ; à Londres. . . . . -- 7 novem. 1829. Le baron DE HUMBOLDT, À.; à Berlin . — 3 avril 1830. 5 = _ LA ee = “ TT = C4 C2 > "2 (76 ) . DE MACEDO ; à Lisbonne . DECAISNE, Jos, ; à Paris. . TIEDEMANN , Fr. ; à Heidelberg ScHWANN , Ph. ; à Liége. SPRING , À.; à Liége. . +. . nino ; à Rome, . . . DE MarrTius, Ch. Fr. Ph.; à LACORDAIRE, Th.; à Liége. SOMMÉ ; à Anvers. ' DE Buca, Léopold; à Berlin ; OwEN , Richard; à Londres. DE BEAUMONT , Élie; à Paris . MULLER , Jean; à Berlin, » Epwarps, Henri Milne; à Paris . LA BONAPARTE, Charles P., prince de Ca- Munich. —— —— ——— id. . Élule 15 décem. 1836. 15 décem. 1837. 14 décem. id. 9 mai id. 15 décem. 9 mai 17 décem. 17 décem. id. 15 décem. 15 décem. 1841. 1842. 1842. 1843. 1843. 1847. 1850. 1851. EA L-1 (77) CLASSE DES LETTRES. M. le baron DE GERLACHE, directeur. » le baron DE STASSART, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. La section des lettres et celle des sciences morales et politiques réunies. . Le chevalier MARCHAL, J. ; à Bruxelles, Élu le 4 février 1829. STEUR , Ch,; à Gand. . . . , + . — 5 décem. 1829. Le baron DE GERLACHE, E. C.; à Brux. — 12 octobre 1833. Le baron DE STASSART, G. J. A.; à Dana ts. "50e srlduxaett à : id. GRANDGAGNAGE , F. C. J.; à Liége . . — 7 mars 1835. Le chanoine DE SMET, J. J.;5 à Gand , — 6 juin 1835. Le chanoine DE RAM, P.F.X.;à Louvain, — 15 décem. 1837. RouLEz, J. E. G. ; à Gand. . . . . — id. LESBROUSSART, Ph.; à Bruxelles , . — 7 mai 1838. MoxE, H. @.; à Gand . . . . . . — 7 mai 1840. NoTHomMB, J. B.: à Bruxelles. . . . — id, Van DE WEYER, Sylvain; à Londres . — id. GACHARD , L. P.; à Bruxelles. . . . — 9 mai 1842. QUETELET , À. J. L.; à Bruxelles . . Nomméleler déc. 1845. VAN PRAET, Jules; à Bruxelles . . . Élu le 10 janvier 1846. BORGNET, À.; à Liége . . . — id. Le baron DE St-GENOis, Jules; à Fn — id, David, J. B.3 à Louvain ,..,4.3 | — id. VAN MEENEN, P.-F.; à Bruxelles. , . — id. DE VAUX, Paul; à Bruxelles . . . . — id, DE DECKER, P.J.F.; à Bruxelles. . . — id. (78) M. Scnayes, À. G. B.; à Bruxelles. . . Élu le 11 janvier 1847. S-_& 478, S U - »” LA 7 Le SNELLAERT , F, À.; à Gand. L'abbé CARTON, C.; à Bruges . HAUS, J. J. ; à Gand. BorMANS, J. H.; à Liége. LEcLERGQ, M. N.J.; à Bruxelles POoLAIN, L.; à Liége. su. BAGUET , F. N.J. G. ; à Louvain. DEWITTE, J.; à Anvers, , CORRESPONDANTS (10 au plus). . BERNARD, Ph. ; à Bruxelles. GRUYER, Louis; à Bruxelles FaiDEr , Ch.; à Bruxelles . DucPETIAUX, Ed. ; à Bruxelles ARENDT, G. À.; à Louvain, SERRURE ; C. P.; à Gand Marureu, Adolphe; à Mons : KERVYN DE LETTENHOVE, F.; à Bruges. : :— CHALON , R.; à Bruxelles . . :, . 50 ASSOCIÉS. . Le duc D’UrsEL, C.; à Bruxelles . VAN LENNEP, D. J.; à Amsterdam. DE MoLÉoON, J. G. V.; à Paris LENORMAND, L. Séb.; à Paris. DE LA FONTAINE; à Luxembourg MULLER ; à Trèves . . . WIiTTENBACH ; à Trèves. MALI Van Ewyck, D. J,; à Bois-le-Duc — —— — id, id. id. id, 17 mai 1847. 7 mai 1849. 6 mai 1850. 6 mai 1851. 3 Élu le 9 mai 1842. 10 janvier 1846. id... 11 janvier 1847, 6 mai 1850. 6 mai 1851. . Nomméle3 juillet1816. id. . Élu le 14 octobre 1820. id. 23 décem, 1822. id, id. 4 février 1826. (79) M. DE JONGE, J. C.; à La Haye, . . . Élu lé ler avril 1823, Cousin, Victor ; à Pariss «+ ,: « « 4»: +—) 6 octobre 1827. Cooper, C. P.; à Londres. 3"."44 541v2/ 168 avril 1:1834. > » A LE6LABS À.; à Lille. à. 4 lies id, » BLONDEAU , J. B. À. H.; à Paris, . + © — 15) décem. 1836. » MONE, J.; à Carlsruhe . .. . , 4 0 — ‘7 mai 1840, GROEN VAN PRINSTERER; à La Haye . :— 15 décem. 1840. LENORMANT, Charles ; à Paris. +41. : Y4 décem. 1841. Le vicomte DE SANTAREM ; à Lisbonne .: — 15 décem. 1842. “ LA = 2 » L'abbé GaAzzERA, C.; à Turiai .40 1 — id. » GRIMM, Jacques; à Berlin, . . . . — id. S. E. le cardinal Maï, À. ; à Rome , | . — id. M. Prizrps ; à Munich . . . . . . . — id, » RAOUL-ROCHETTE, D.; à Paris « . . — 17 décem. 1843. » DinAUXx, Arthur; à Valenciennes. . ,. — 9 février 1846. » ELzis, sir Henry; à Londres . . . . — id. » GIOBERTI, Vincent; à Paris ,.. . , — id. » GUIZOT, EF. P. G.s à Paris. . . , ... — id, » HALLAM , Henry ; à Londres + . , , — id. vAMIGNET KE, À: À.: à Paris à; ini. id, » RAFN; à Copenhague. . . ser sise : 08 » RAMON DE LA SAGRA ; à Madrid oder id. N'MANER:S DETBM , n:- U r Lio e id, » SALVA, Miguel; à Madrid . ., . . . — id. » WARNKOENIG ; à Tubingue. . . . . — id. » Le baron DE HAMMER- PURGSTAL ; à .:Nienne. :. 4: Tarte + + — Il janvier 1847. » Le baron DUPIN, Cats: SP, id. » HERMANN , Ch. Fr.; à Goettingue. . . — id. n HUE) à Viens . . 1 0 id. n RÉSNANSS A Leyde je id. » MITTERMAIER ; à Heidelberg . . . . — id, n PERTE: Dern Chi ur ne or id, 4 2 RPPERR . Ob.: à Berlif . - ..,:. . :, id. ÿ ( 80 ) . MANZONt: À Milan . . . . . . Élu le 17 mai 1847. PANOFKA ; à Berlin : . . . , . : —. 7 mai 1849. NOLET DE BRAUWERE VAN STEELAND, MR a in {, | user id. DE BONNECHOSE, Em. ; à Bruxelles. : — id. WuEewELcLz, W.;à Cambridge. . . . — id. NASsAU-SENIOR ; à Londres . . , . — id. le duc pE CARAMAN; à Paris 4. . . . — id. DUREAU DE LA MALLE, A.J.C.A,; à Paris. — 6 mai 1851. le comte DE LABORDE, Léon; à Paris. . — id. ( 81) CLASSE DES BEAUX-ARTS: M. F. FÉTis, directeur. » ROELANDT, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. Section de Peinture : M. DE KEYZER, N.; à Anvers. . . . . Nommé le 1er déc. 1845. » GALLAIT, Louis; à Bruxelles . . . . — id, NORRTR MS S ATOS, 5 6 à» _ id, » MADOU, Jean; à Bruxelles. . . . . — id. » NAVEZ, F.J.; à Bruxelles. . . . . — id. » VERBOECKHOVEN , Eugène ; à Bruxelles . — id. » Le baron WAPPERS, G.; à Anvers . . _— id. » DE BRAEKELEER, F.; à Anvers . . . Élu le 8 janvier 1847. » VAN EYCKEN, J.; à Bruxelles. . . . — 22 sept. 1848. Section de Sculpture : M. GEErSs, Guillaume ; à Bruxelles , . . Nomméle ler déc. 1845, æ ÿ 4 1 Simonis, Eugène; à Bruxelles. . . . — id. GEEFS, Joseph ; à Anvers . . . . . Élu le 9 janvier 1846. FRAIKIN ; à Bruxelles , . . . , . — 8 janvier 1847. Section de Gravure : x BRAENT, J. P.; à Bruxelles . . . . Nomméle 1er déc. 1845. Corn, Érin ; à Anvers . . . . . .Élu le 9 janvier 1846. (8& ) Section d'Architecture : M. ROELANDT, L.; à Gand. . . . . , Nommé le 1erdéec, 1845, » Suys, T.F.; à Bruxelles , 1: 2, — id, » BouRLA, P.; à Anvers 4.416 0 Élu le 9 janvier 1846. » PARTOES, H. L. F.; à Bruxelles. . . — 8 janvier 1847 Section de Musique : M. DE BértoT, Ch. ; à Bruxelles , . . . Nommé le ler déc. 1845. n VAT F0 Dhhielles 4 72.. _— id. » HANSSENS, Ch. L.; à Bruxelles , . . _ id. » VIEUXTEMP?S, H.; à Bruxelles . . . —_ id. » SNEL, F.; à Bruxelles + . . . . . Élu le 9 janvier 1846. Section des Sciences et des Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. ALVIN , Louis; à Bruxelles, . . . . Nommé le 1er déc, 1845. » QUETELET, A. J. L; à Bruxelles. . . br id. » VAN HASSELT, André; à Bruxelles . . — id. » BUSCHMANN, Ernest ; à Anvers . . . Élu le 9 janvier 1846, » BARON, A. A,: à Liége. , . 4 » .…. — 8 janvier 1847. » FérTis, Ed.; à Bruxelles . . . . . _ id. CORRESPONDANTS ( 10 au plus . Pour la Peinture : M. DE Bierve, Édouard; à Bruxelles . . Élu le 9 janvier 1846. D'ISEMANS ; à ANT 0,7 7 0 — 8 janvier 1847. Lea A (85) Pour la Sculpture : M. JENOTTE, Louis; à Bruxelles . . . . Élu le 9 janvier 1846. n'Gsttss à Eouvait; 0% ee 7: ——.. 8 janvier 1847. Pour la Gravure : M. JoUvENEL , À.: à Bruxelles. . . . . Élu le 8 janvier 1847. Pour l'Architecture : M. RENARD, B.; à Tournay . . . . . Élu le 8 janvier 1847. Pour la Musique : Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : 50 ASSOCIÉS. Pour la Peinture : M. VERNET, Horace; à Paris. . . . . . Élu le 6 février 1846. » SCHEFFER, Ary; à Paris . , . . . . — id. » COoRNELIUS, P.: à Berlin, . . . . . —— 1d. » DE LA ROCHE, Paul; à Paris + . . . — id, ». LANDSEER ; à Londres... , °°: 1. : — id. M. KauzBAcH, W. ; à Munich . . . . . Élu le 6 février 1846. » INGRES, J.; à Paris. . . . +. . . . — 8 janvier 1847. ». CALAME, À.s à Geneve ... . ... sen id. » BECKER, J.; à Francfort. . . . . . — id. 'HADMBIS Londress 7 . . 0 NX ee id. Pour la Sculpture : MoN Se DR in Liu he Élu le 6 février 1846. » PRADIER, James; à Paris. . . . . . _— id. » RUDE, F.; à Paris, . . Su Lin d — id, » RAMEY, Étienne-Jules ; d'Pans 0 — id, v..DAVID.,.d'Angers::à Paris . : . .-.. — 8 janvier 1847. » TENERANI, Pierre ; à Rome . . . . . _— id, Pour la Gravure : M. le baron BOUCHER-DESNOYERS ; à Paris . Élu le 6 février 1846. : = (84 ) ForSTER, François; à Paris. . . . . — PARLE Dte: Pas st". 7 _— HENRIQUEL DUPONT ; à Paris . . . . _ CALAMATTA, L. ; à Bruxelles . . . . — Toscur , Paul; à Parme . .-. . . . — Or Mio la, — = Pour l'Architecture : DONALDSON, Thom.; à Londres . . . — Vox KLEINZE, Léon ; à Munich ®, , ., — id. id. 8 janvier 1847. . FONTAINE, P.F.L.; à Paris . . . . Élu le 6 février 1846. ( 85 ) M.CARISTIE, Aug.; À Paris. . : . . . Élu le 8 janvier 1847. » DAnRY, Ch.: à Londres + . °. . . . — id. D CUIR) Air d Berlin, ei nn id, Pour la Musique : M. Rossini; à Bologne . . . . . Élu le 6 février 1846. » MEYERBEER, Giacomo; à Berlin. A SE — id, » AUBER, D.F.E.; 6 j : M NU — id. » SPONTINI, G. L. P.; à Paris . . . . _ id, » DAUSSOIGNE-MÉHUL , J.; à Liége. . . _ id. » HALÈVY, Jacques-F.; à Paris . . . . — 8 janvier 1847. NU OMS D Us 4 ee _ id. »y LACHNER; à Munich . . . . en — id. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : ME Bocx, GC. P.; à Broxelles :; . ., . Elu le 6 février 1846. » PASSAVANT, J. D.; à Francfort. . . . _ id. » WAAGEN, Gust.; à Berlin . . . . . — 8 janvier 1847, » COUSSEMAKER ; à Hazebrouck . . . . — id, N'AVRRERNE: à Naples. 2. 4 2 ie à _ id. » GERHARD, Ed.:; à Berlin... . . . — id. » DE CAUMONT, À.: à Caen . , . . . — 22 sept. 1848. 2 M. » » (86 ) COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE pour la publication des Chroniques inédites. Le baron DE GERLACHE , président. GACHARD , secrétaire-trésorier. Le chanoine DE RAM. Le chanoine DE SMET. DUMORTIER. BORMANS. BORGNET. (87) COMMISSION D& L'ACADÉMIE pour la rédaction d'une Biographie nationale. Le Président de l'Académie, Le Secrétaire perpétuel. M. MORREN, délégué de la classe des Sciences. » Kickx, id, id. id. » Le baron DE STASSART, id. id. des Lettres. » Le baron DE GERLACHE, id. id. id, » FÉTIS, id. id. des Beaux-Arts. » VAN HASSELT, id. id. id. ( 88 ) COMMISSIONS DES CLASSES. Classe des lettres. — Commission pour la littérature flamande. M. DAvin, président. » SNELLAERT, secrétaire. » BORMANS. » L'abbé CARTON. » DE DECKER. Classe des Beaux-Arts. — Commission pour la rédaction d’une Histoire de l'art en Belgique. M. QUETELET, président. » VAN HASSELT, secrétaire. » ALVIN. » FÉTIs. » BOCK. » SCHAYES. (89 ) HER | NÉCROLOGIE. Classe des Sciences. Taimy , Ch.-E.-J., membre, décédé le 25 janvier 1851. OERSTED , J.-Ch., associé, décédé le 9 mars 1851. OCKEN , associé, décédé le 11 août 1851, Classe des Beaux-Arts. BoGAERTS , Félix, correspondant, décédé le 16 mars 1851. MENGAL , Martin-Joseph, correspondant , décédé le 4 juillet 1851. JEHOTTE , Léonard, correspondant , décédé le 1er août 1851. Won , William, associé, décédé le 29 octobre 1851. NOTICES BIOGRAPHIQUES. PANNE? 274 X Zur 2 se . Im = | Le p LM LE, LD (N] (N)15 122 u L \U |! ] [ R< | J LH LA | ) | Le, Il Liy AY L : NOTICE SUR FRÉDÉRIC-AUGUSTE-FERDINAND-THOMAS B* DE REIFFENBERG, Né à Mons, le 14 novembre 1795, mort à Saint Jose - ten - Noode, lez-Bruxelles, le 18 avril 1850 (1). Qu'on n’attende pas de moi une notice approfondie sur un homme dont les talents ont été si variés, qu’il faudrait plusieurs savants pour les apprécier d’une manière complète : je me bor- nerai à présenter quelques notes qui pourront, au besoin, four- nir des éléments pour en composer une (2). Les relations que (1) Fils de Frédéric-Joseph-Charles-Ferdinand, baron et comte de Reiffenberg , mort le 17 avril 4830, et de Marie-Antoinette Se- nault, décédée le 21 février 1840 (notice de M. Ad. Mathieu, publiée à Mons , en 1850 , par la Société des bibliophiles belges). (2) M. Lesbroussart avait bien voulu se charger d’abord de com- poser cette notice : personne n’avait certainement plus de titres pour l'écrire ni plus le moyen de la rendre intéressante. L'état de sa santé ne lui a malheureusement point permis de remplir sa pro- messe, Les autres membres de la classe des lettres, auxquels on s'est adressé, se sont également excusés par différents motifs : c’est pour que notre Annuaire ne gardât pas un silence absolu sur un écri- ( 94) j'ai eues, dans ma jeunesse, avec l'écrivain dont il va être ques- tion, et celles, moins intimes, que j'ai conservées avec lui jus- qu’à la fin de sa vie, me permettront du moins d’être exact: c’est un mérite que n’ont pas toujours les biographies, même celles de nos contemporains. Ce n'est donc pas un tableau que je veux dessiner, ce sont quelques croquis que je rassemble et que je livre, sans préten- tion, à des mains plus habiles. En lisant la plupart des biogra- phies, j'ai souvent regretté de ne pas y trouver ce que j'aurais voulu connaître; savants, littérateurs, hommes de guerre, ar- tistes, magistrats, ce sont toujours des portraits en pied, tou- jours des poses et des lignes convenues, toujours des figures plus ou moins arrangées. C’est la plume à la main et en simple déshabillé que je voudrais voir l’homme d'étude : quelques coups de crayon qui l'ont esquissé au milieu de ses livres, nous en apprennent sur ce sujet plus que les tableaux les mieux achevés (1), | Je n’entrerai dans aucun détail sur les premières années de notre confrère : cette période de sa vie nous serait à peu près vain qui a rendu les plus grands services aux lettres et à l’Académie en particulier , que j'ai accepté la difficile mission d'écrire la notice que je présente ici, J’ose espérer qu’on me tiendra compte des motifs qui m'ont fait prendre la plume, Grâce à l’obligeance de Me la baronne de Reiffenberg, j'ai pu citer d’une manière précise les principales dates des nominations, d’après des documents officiels qu'elle a bien voulu mettre à ma disposition. (1) Il arrive assez souvent aussi que des mains maladroites relè- guent la figure principale sur un arrière-plan, ou , par un luxe d’er- nements, font valoir le cadre aux dépens du tableau. C’est pour éviter de pareilles maladresses, que je m'en suis tenu à une simple esquisse. ( 95 ). inconnue sans la notice et les beaux vers que M. Ad. Mathieu, son parent et le compagnon de sa jeunesse, a consacrés à sa mémoire (1). Il n’en est pas de même de ses études au lycée de Bruxelles ; Reiffenberg aimait à en eauser , et il en a rap- pelé les souvenirs dans plusieurs de ses écrits. Les habitudes militaires de l’enseignement impérial avaient fait une vive im- pression sur l'esprit du jeune Frédéric (2); cependant, ce ne fut point la carrière des armes à laquelle ik donna d’abord la préférence; il tourna ses vues du côté de l'enseignement, et fut admis à l’école normale, le 15 mai 1812 ? G). (4) Voici ce que nous lisons dans la notice de M. Ad. Mathieu : « De Reiffenberg fréquenta d’abord l’école primaire, dirigée à Mons, par l'abbé Olinger (parent de l'auteur du dictionnaire français-hol- landais); il suivit deux cours au collége de Mons et termina ses humanités au lycée de Bruxelles, en 1813; de là, il se rendit en Allemagne, où était alors son père, embrassa presque immédiate- ment l’état militaire , fit partie du 4€ bataillon d'infanterie, formé à Mons, en 1814, sous les ordres du colonel Murray …. » (2) Voyez sa notice sur J.-B.-D. Vautier , son ancien condisciple au lycée de Bruxelles, et, plus tard, son nolegue dans le même éta- blissement. (3) C’est du moins ce qui résulte de deux certificats, joints à ses états de service pour suppléer à l’absence de la pièce principale. L'un de ces certificats , en date du 43 juin 1817, est de M. Empis, censeur des études, et l’autre, en date du 17 juin 1836, est de M. Thiry, ancien professeur de mathématiques au lycée impérial, Le certificat de M. Empis désigne le jeune Frédérie comme ayant suivi avec le plus grand succès tous les cours d’enseignement, tant des lettres que des mathématiques , et comme ayant constamment rem- porté les prix dans ces deux parties. Il ne parait cependant pas que Reiïffenberg ait effectivement suivi les cours de l’école normale de Paris. (96 ) Toutefois, ses premières inclinations reprirent bientôt le des- sus, car, au mois de mars 1814, on le trouve sous-lieutenant au 1: régiment d'infanterie belge, avec une commission spé- ciale pour recevoir les enrôlements volontaires dans l'armée qu'on organisait alors. Au mois d'avril de l’année suivante, il reçut le brevet de lieutenant en premier, C’est dans ce grade qu'il assista à la bataille de Waterloo, mais en simple specta- teur (1), car le corps dont il faisait partie, ne prit aucune part active à ce mémorable combat. La chute de l'empire et le calme qui suivirent cette immense catastrophe , ramenèrent les esprits vers des habitudes plus paisi- bles; notre jeune officier recruteur suivit l'impulsion générale, et passa de l'étude de l’école du bataillon à des lectures plus sub- stantielles et mieux appropriées à sa belle organisation intellec- tuelle. Il se trouvait alors à Anvers; une place de régent de (1) M. Mathieu avance que Reiffenberg « assista plus tard au siége de Valenciennes, où il reçut une légère blessure. » Je doute un peu de cette circonstance. Reiffenberg, à une époque tres-rappro- chée de celle de la bataille de Waterloo, m’a souvent parlé des suites de ce grand événement , sans jamais faire mention de la blessure en question. D’une autre part, à la vérité , je lis dans les Souvenirs d’un pèlerinage en l'honneur de Schiller, page 22 : « J'entrai dans Aix (la Chapelle) au commencement de la nuit, vers la même heure où j'y avais été porte , la tête fendue d’un coup de sabre, vingt-cinq ans auparavant. Fier d’une blessure reçue en combattant, je rêvais alors bataille et gloire; beaucoup moins vain des cicatrices que le temps m’a laissées, je ne souhaite aujourd’hui que la paix et l’ob- securité. » Vingt-cing ans auparavant, et ces lignes ont été écrites en 1839 : c'était donc en 1814; je ne conteste certes pas ces faits, mais c’est à tort que notre touriste s’accuse d’avoir été vain de ses cicatrices; je ne lui en ai jamais entendu parler, pas même du voyage fait à Aix-la-Chapelle en 1814. (97) 2e classe des langues anciennes devint vacante à l’athénée de cette ville; il la demanda et l’obtint (1). On ajouta presque en même temps à ces fonctions celles de professeur en second des sciences mathématiques (2). Vers cette époque, un incident qui eut quelque retentisse- ment, le rendit l’objet de l'attention publique. Wallez , qui ne le connaissait pas, avait dirigé contre lui quelques attaques dans son journal; il s’ensuivit des provocations assez vives. Wallez demandait quel était ce grand diable de ferrailleur qui semblait vouloir pourfendre son monde; il fut singulièrement désap- pointé, quand on lui montra un petit jeune homme, frêle et sé- millant, de la hauteur de cinq pieds au plus, d’une politesse parfaite, et riant tout le premier de l'aventure et de l’étonne- ment de son adversaire. Quelle rancune eût pu tenir devant cette gaieté expansive, devant cette vivacité toute méridionale? Malgré sa petite taille, malgré ses cheveux d’une couleur un peu hasardée, Reiffenberg, à cet âge, avait un extérieur véri- tablement agréable. Ses yeux pleins de vivacité donnaient à sa physionomie beaucoup d'expression et de finesse : sa conversa- tion vive et spirituelle rachetait d’ailleurs ce qui aurait pu lui manquer sous le rapport du physique. Le jeune professeur s'était fait connaître déjà par différents écrits, et surtout par sa coopération au Hercure Belge, jour- nal hebdomadaire qu’il avait fondé, en 1817, avec ses amis, MM. Ph. Lesbroussart et Raoul. Dès le premier article inséré dans ce recueil, il traça à peu près le programme des travaux litté- (4) Sa nomination est datée du 3 mars 1818 ; 1,300 florins étaient attachés à cette place. Sa démission honorable du service militaire porte la date du 95 janvier 1818. _ (2) 6 octobre 1818; on lui faisait espérer un supplément de trai- tement. 9 ( 98 ) raires qui firent l'occupation de toute sa vie : son Coup d’œil sur les progrès des lettres en Belgique présente une esquisse rapide des grands ouvrages historiques et philologiques publiés dans ce pays; l’on pouvait comprendre, dès lors, que Ia main qui avait érayonné si largement le tableau, était de forcé à y répandre plus de lumière et d'intérêt (1). Anvers n’était point un théâtre suffisant pour sa prodigieuse activité; ses amis d’ailleurs le pressaient de venir s'établir à Bruxelles. Quelques réformes étaient devenues nécessaires dans l'athénée de cette dernière ville; on profita naturellement de cette occasion pour ÿ appeler le jeune littérateur, objet de si grandes espérances. Son arrivée à Bruxelles fut une véritable ovation (2). Cette ville, devenue la seconde capitale du royaume, commençait à offrir dès lors l'aspect le plus florissant; les lettres, les arts et les sciences y avaient pris un nouvel essor; l’anciénné Académie de Marie-Thérèse venait d’être réorganisée ; un grand nombre de réfugiés français, parmi lesquels on remarquait David, Ar- nault, Bory de S'-Vincent, Berlier, Merlin, etc., répandaient dans la société tout le charme de leur esprit et la variété de leurs connaissances. Reïffenberg fut particulièrement distingué par eux, et s’associa à quelques-uns de leurs travaux. Cette époque est sans contredit la plus brillante de la carrière de notre confrère. Jeune, plein d'espoir et d’avenir, avec une vivacité d'esprit remarquable et des connaissances solides, sou- tenu par l’opinion publique, caressé par les hommes les plus (1) Ses articles sont généralement signés de la lettre F. (Fré- déric.) (2) Sa nomination de régent de 3e à l’athénée de Bruxelles, porte la date du 5 février 1819. (99) distingués, qui le proclamaient l'héritier privilégié de l'esprit de Voltaire, tout concourait à son bonheur, d'autant plus qu’il sa- vait apprécier ces avantages, sans en être trop ébloui. Pour des jeunes gens doués de talents naturels et qui ont réussi à fixer sur eux l’attention publique, ce passage de la vie est peut-être un des plus dangereux à franchir. L'opinion des gens du monde est toujours favorable à ceux qui s'élèvent, chez les uns par un sentiment de bienveillance et par des espérances quelquefois exagérées; chez d’autres, par un sentiment moins | honorable et par le désir d’humilier ceux qui sont en possession de la faveur générale; la médiocrité oppose perfidement les uns aux autres pour chercher à les abaisser en même temps, et les ruiner ensemble s’il est possible. Malheur surtout à celui qui, s’aveuglant sur ses premiers succès, s’enivre follement de l’en- cens qu’on lui prodigue; il expiera plus tard avec douleur ce premier engouement qui, par cela seul qu’il est capricieux, a nécessairement une courte durée. Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu'on croit avoir pour soi les vents et les étoiles, Il est bien mal aisé de régler ses désirs ; Le plus sage s’endort sur la foi des zéphyrs. Ce fut à cette époque que je fis la connaissance du baron de Reiffenberg; je venais, comme lui, d'être appelé à l’athénée de Bruxelles, en qualité de professeur, et je lui étais présenté par notre ami commun, M. Raoul (1). Je n'oublierai jamais cette première visite; quelle gaieté bruyante! quelle volubilité de langue! quels élans de tendresse! et comme si la parole ne suffisait pas à sa vivacité naturelle, il était dans un mouvement (1) Septembre 1849. ( 100 ) continuel, allant, venant, montant et descendant l'échelle de sa bibliothèque avec la rapidité de l’écureuil. Au bout d’une demi- heure, j'étais véritablement étourdi au point de ne plus trouver une seule idée. II fut décidé cependant que je prendrais un ap- partement voisin du sien, qui nous permettrait de nous voir à toute heure. La maison que nous habitions mérite une mention spéciale; sans être grande, elle renfermait une petite colonie très-dispa- rate : De Reiffenberg et moi, nous occupions ensemble le premier étage; notre vieille hôtesse, qui avait le commandement général, s'était réservé le rez-de-chaussée et avait renvoyé son mari au second, avec un prêtre, notre commensal, qui avait servi dans les dragons pendant la révolution brabançonne et qui aimait à nous entretenir de ses prouesses : tel était notre intérieur. Nos déjeuners que nous prenions en commun dans l'appartement de la dame, étaient des plus amusants; grâce à la gaieté folle de mon collègue, ils étaient presque toujours marqués par quelque espièglerie que ses élèves lui auraient certainement enviée (1). Du reste, Reiffenberg était d’un commerce si facile que, pendant deux à trois années que nous avons vécu ensemble , je (1) En société et dans des circonstances solennelles même, il n’était pas toujours maître de lui; il donnait carrière à la gaieté la plus bruyante ou se permettait de véritables tours d’écolier. Ainsi, dans un conseil de professeurs, à la suite d’une discussion assez longue, ses plaisanteries avaient provoqué une hilarité générale; son ancien camarade d’études, le sévère Vautier, seul, ne riait pas; il lui adressait au contraire les plus vifs reproches. Pendant sa mer- curiale , Reiffenberg se leva doucement , passa derrière sa chaise, enleva l’abat-jour du quinquet et en coiffa subitement son rigide censeur. Vautier, sans se déconcerter, continua sa harangue, pen- dant que son collègue, derrière lui, trépignait , se frottait les mains (101) ne me rappelle pas l'avoir jamais vu de mauvaise humeur. Quelquefois à ses élans de gaieté succédaient, il est vrai, des accès de tristesse, des moments de sombre mélancolie, qu’il ca- chait avec soin, parce qu'ils tenaient à des causes dont il n’ai- mait point à s’entretenir, même avec ses amis (1). Ces penchants existaient déjà depuis son enfance, dont les souvenirs ne se sont guére présentés sous sa plume, contrairement à ce qui ar- et pouffait de rire. On conçoit l'effet que dut produire, sur le docte: aréopage, cette petite scène improvisée. Peut-être, Reiffenberg faisait-il allusion à cette incartade, quand, dans la notice nécrologique qu’il a placée en tête des œuvres de son ami Vautier , il écrivait (pages 17 et 18) : « son zele l’emportait quelquefois au delà des bornes ; impitoyable en tout ce qui tenait à la stricte observation des règles, il ne ménageait pas toujours ses. termes à ses collègues, qui recevaient avec deférence ses leçons, quelquefois ses reproches. L’un d’eux avait le privilége de conjurer la tempête; pendant que Vautier pérorait avec véhémence, il lui faisait avec intention une niche puérile , et le terrible discoureur, s’apaisant tout à coup, riait..… il était désarmé. » Un matin, pendant les premiers temps de mon séjour à Bruxelles, Dandelin était venu me faire visite. Nous causions ensemble, quand tout à coup ma porte s'ouvre; c'était Reiïffenberg en déshabillé, un pot d’eau chaude à la main, faisant une entrée bouffonne dans le genre de celle de Figaro. Cette scène n’était point préparée; elle n’en fut que plus comique. Dandelin la prit au sérieux et crut que Reiffenberg était mon barbier ; celui-ci en éprouva d’abord quel- que confusion; mais les rires éclaterent aussitôt. Tous deux, depuis, parlaient souvent de ce petit incident qui commença leur connaissance. (1) Je le laisserai parler lui-même : « Il y a en moi des choses qui se heurtent ; mais j'ai été si souvent heurté moi-même, que cela est tout naturel... Persécuté, trahi dans mes affections les plus chères, 9. ( 102 ) rive chez les autres hommes (1). J'étais parfois étonné, au sortir d'une réunion où il avait égayé tout le monde par ses saillies, de le trouver les yeux pleins de larmes. Heureusement ces senti- ments, chez lui, n'étaient pas de longue durée; il était, sous ce rapport, d’une légèreté incroyable: on peut en dire autant de ses amours ; quand on le croyait le plus épris, il était ordinai- rement le plus près de changer. Son insouciance sur ses propres intérêts était si sh que notre hôtesse, sans même le consulter, devait soigner el rem- placer son linge ; c'était elle qui faisait toutes ses emplettes; elle avait même fini. par ouvrir ses lettres et en prendre connais- sance. Cette fois, notre confrère lui fit doucement des représen- tations sur le secret qu'exige la correspondance d’un jeune homme de vingt-cinq ans. La bonne dame, du reste, lui était on voudrait que je fusse toujours égal, toujours riant. En vérité, cela n’est pas possible; et comme je ne veux point faire d’élégies pour excuse, on me trouve ridicule. » (Extrait d'une lettre écrite pendant son premier séjour à Louvain.) | (4) Voici cependant quelques vers à ce sujet; on les trouve dans l'épitre à Vautier , son ancien camarade d’études : Quoi! tu n°as plus d'amis ? as-tu done oublié Que jadis l’infortune à ton sort m’a lié? Avec moi tu souffris, et sous le même ombrage, Étroitement serrés, nous bravâmes l'orage. D’autres soins m’attendaient au sortir de l’école : Un devoir imposant , dans un âge frivole, Des objets les plus chers me confiait le sort. Le besoin à l’esprit donne un nouveau ressort, Dit-on : le mien, hélas ! trompé dans son doux réve, Semblait un arbrisseau qui, d’abord plein de séve, Tout à coup sent tarir ce précieux trésor, Baisse ses bras mourants qu’il veut roidir encore, Et doit , frêle, épuisé, frappé dans sa racine, È D'un chêne séculaire étayer la ruine. (105 ) attachée comme elle aurait pu l’être à un fils; elle était fière de la réputation qu'il s'était acquise, comme si la plus grande part lui en revenait; elle se permettait même de lui donner des con- seils sur ses écrits et sur sa conduite. Elle prétendait qu’elle sa- vait choisir ses locataires; et se vantait d’avoir logé successive- ment le peintre David, le Ministre des finances Apélius, et d’autres personnages distingués qui, plus d’une fois, s'étaient ‘bien trouvés de ses avis. On voudra bien me pardonner ces petits détails, qui surpren- dront peut-être ceux qui n’ont pas connu Reiffenberg pendant sa jeunesse, et qui ne tiennent pas compte des changements que des circonstances particulières peuvent produire dans les habitudes et la conduite d’un homme. Jamais je n’ai vu de facilité plus grande pour le travail : prose, vers, philologie, histoire, théâtre, articles de journaux, tout cela marchait à peu près de front; il était toujours prêt, la nuit et le jour. Si on venait lui demander, à la hâte, un article de remplissage pour le M ercure belge ou pour un des nombreux journaux auxquels il coopérait, il abandonnaïit aussitôt son tra- vail commencé, et le messager ne sortait pas sans emporter l’article désiré. ( Il s’occupait alors, en même temps, de trois pièces de théâtre : d'un drame historique, le Comte d’Egmont, d’une comédie , Les politiques de salon, et d’un grand opéra, le Siége de Co- rinthe : j'oubliais la Toison d’or, opéra comique, dont M. de Messemaeckers fit la musique et qui eut les honneurs de la re- présentation (1). (1) M. Raoul m'écrivait à cette époque: « où en est-il avec sa jolie comédie? où en est son mémoire sur Juste Lipse? où en est son histoire des poëtes latins de la Belgique? où en est son Pline? où en est sa tragédie? où en est-il, où en sommes-nous, où en est le (104) Pendant qu’il sacrifiait ainsi aux divinités de la scène, et qu'il assiégeait toutes les avenues du théâtre de la Monnaie, il trou- vait encore le temps de se livrer à des travaux moins brillants, mais plus solides; il traitait des questions mises au concours par l’Académie royale de Bruxelles. En 1820, il fut couronné pour son travail Sur l’état de la population, des fabriques et manufactures, et du commerce dans les provinces des Pays- Pas, pendant les XFe et XVIe siècles (1). Ce premier succès l’encouragea. En lui accordant sa médaille Mercure avec Weïssenbruch? » Reiffenberg publiait alors, chez Wabhlen, pour l'usage de ses élèves, ses Excerpta e GC. Plinii secundi historia naturali. I semblait en même temps avoir l'intention de prendre part au concours sur les poëtes latins de la Belgique, dont le prix fut décerné en 1820 à M. Perlecamp. Reïffenberg a inséré, dans les premiers volumes du Mercure belge, un grand nombre d’ar- ticles sur ce sujet. (1) Voici quelques vers qu’il écrivit tout d’une traite et sans ra- ture, sous les yeux de l’ami qui vint lui annoncer sa victoire : L'Académie en grand conseil Vient de m’assigner trois cents livres; Colletet, pour un prix pareil, Jadis eût vendu tous ses livres. Si je suis un peu moins crotté Et si j’ai meilleure cuisine, D'un Colletet j’ai bien la mine; ‘ Je suis pourtant très-peu flatté De cette facile victoire; Faire doctement du grimoire, C’est peu de chose en vérité; Mais ton amitié vive, aimable, Embellit ce prix à mes yeux; Annoncé par ta bouche, il devient précieux ; Et je me crois considérable. 1 faut me pardonner, je suis bien exeusable Si c'est ton amitié qui me rend orgueilleux. (105) d'or, l’Académie, sans aucun doute, donna la première impul- sion à son talent et le plaça sur son véritable terrain, sur celui où il a laissé les traces les plus durables de son passage. L'année 1821 lui vit remporter une Seconde palme acadé- mique, pour un travail sur les ouvrages et la vie de Juste-Lipse; le mémoire était écrit en latin. Dès lors, les universités joignirent leurs applaudissements à ceux du public et commencèrent à s'occuper du jeune philologue. L'année suivante, Reiïffenberg se représenta dans la lice ; mais, cette fois, il fut moins heureux et ne reçut qu’une mé- daille d'argent. Il s'agissait d’un travail sur Érasme, sujet qui, trente années plus tard, devait encore être mis au concours, et par la même Académie. Tant de travaux devaient nuire à sa santé, d'autant plus qu'avec ses moyens de plaire, il ne se refusait pas les agréments de la société, Souvent, au sortir d’une réunion ou d’un bal, il se remettait au travail, comme s’il eût commencé sa soirée. Ces excès, pour une santé si frêle, faillirent avoir une déplorahle issue ; et par suite d’un incident moitié plaisant, moitié grave, « il dut pour quelque temps renoncer à ses travaux de nuit (1). (1) Je dus en faire autant. Voici ce qui advint. Ma chambre tou- chait à la sienne. Une nuit, je fus réveillé en sursaut; j'avais cru entendre frapper contre le mur qui nous séparait. Après avoir écouté quelque temps, j'allais me rendormir, quand de nouveaux coups et quelques cris entrecoupés excitèrent derechef mon attention. Je m’elançai aussitôt à bas de mon lit, et je courus à sa chambre. Reifflenberg était presque évanoui; il tomba sans mouvement en- tre mes bras, son état était vraiment déplorable. Peu à peu il revint à lui, et m’assura que des malfaiteurs avaient pénétré chez nous. J'étais persuadé du contraire et que la vision dont il parlait était l'effet d’un cauchemar ou d’un excès de travail. Pendant que je ( 106 ) Quoique le goût des ouvrages sérieux commençât à se mani- fester chez lui, cependant la poésie se trouvait évidemment en première ligne dans ses prédilections. Cette marche n’a rien qui doive surprendre; c’est celle que suivent en général les facultés de l’homme; les exemples sont trop nombreux dans les sciences et les lettres, pour qu’il soit nécessaire de les citer. La poésie est en quelque sorte la langue naturelle de la jeunesse; elle ouvre un vaste champ où l'imagination se développe, et où l’art d'écrire acquiert plus de grâce et de souplesse. m'efforçais de le calmer, on accourait des différentes parties de la maison, et l’on apportait de la lumière; la scène alors prit un autre caractère; son côté grotesque fit oublier notre première émotion. Nous étions tous en chemise; notre hôtesse se hâta de regagner son appartement; nous reprimes le chemin du nôtre. Cependant, je n'étais pas au bout de mes peines ; je commençais à me rendormir, quand la chute d’un objet me réveilla subitement ; en même temps, à la clarté de la lune, je crus voir se remuer quelque chose. Je ne doutais plus , cette fois, que Reiffenberg n’eût raison; des malfai- teurs avaient pénétré chez nous; probablement ils s'étaient intro- duits dans ma chambre, pendant que j'étais dans la sienne. Je réunis mes forces pour lutter au besoin , et je me dirigeai, les bras tendus , vers l'endroit où je croyais remarquer du mouvement... Tout à coup un chat s’élança du haut de la cheminée et se sauva avec effroi; j'étais plus effrayé que lui. J’en touchai quelques mots le lendemain ; mais Reiffenberg persista dans son dire. Cette scène burlesque eut, aussi pour moi, les conséquences les plus fâcheuses. Toutes les nuits, je me réveillais en sursaut, à la même heure; j'étais oppressé, je croyais entendre forcer ma porte; il m'était impossible de me rendormir. Cet état dura plus d’un mois; il fallut consulter des médecins , qui me prescrivirent le repos le plus ab- solu. À mesure que je repris mes forces et ma santé, mes fantômes s’évanouirent. ; | (107 ) La Société de littérature de Bruxelles était alors dans son état le plus florissant, non qu’elle eût à sa disposition de grandes ressources , ses membres se réunissaient modestement, tous les dimanches, dans une salle haute d’un des cafés de Bruxelles, mais elle se recrutait d’une ardente jeunesse , pleine d’avenir et jalouse de se produire. Son Ænnuaire poétique publiait pério- diquement les compositions les meilleures de l’année. Cette société avait pris naissance en 1803; elle comptait depuis long- temps parmi ses membres, MM. Jouy (1), Ph. Lesbroussart, le baron de Stassart, Rouveroy, Plasschart, de Hulster, Hubin, Van Bemmel, Comhaire , etc. Elle venait de s’adjoindre un as- sez bon nombre de réputations nouvelles, pour alimenter son recueil. Dès que notre confrère en fit partie, il fut un des plus exacts à payer la dette qu’il avait contractée : sa première com- munication fut un fragment de la tragédie du comte d’Egmont. Presque en même temps que lui, était entré dans la société un jeune écrivain de mérite, mais d’un esprit mordant, qui paya sa bien-venue d’une autre manière; il composa contre les mem- bres une satire, dans laquelle il consacrait quelques vers à cha- cun d’eux. Cette attention, peu délicate, fut médiocrement goûtée de la plupart des membres, qui parlèrent même de son expulsion. A vrai dire, cette satire était une plaisanterie plutôt qu'une méchanceté; elle ne portait atteinte au caractère de personne, L'auteur ne s'y était.pas ménagé plus que les autres; du reste, il n’avait point fait mystère de sa malice. A peine la pièce fut-elle composée, Froment, car c’était le coupable, vint nous la lire, à Reïffenberg et à moi; il était dans l’état de la plus complète jubilation. Reiffenberg partageait sa gaieté et bondissait de joie; il s'empara des vers et-en inséra la plus (4) L'auteur de L’Hermite habitait alors Bruxelles. ( 108 ) grande partie dans le tome X du Mercure belge, en y mettant quelques notes pour atténuer le mal (1). Puis, dans l'annuaire de 18929, il y répondit, sous le titre : Fragment d’une épitre à M. X. Il y prend à partie les écrivains français. Quelques vers ne sont pas sans mérite , et prouvent que, lui aussi, eût pu se faire un nom dans cet art, proclamé dangereux par l'écrivain moderne qui s’y est distingué le plus. Peut-être, dans ce combat simulé, Reiffenberg avait-il serré son adver- saire de trop près; celui-ci revint à la charge, mais d’une ma- nicre moins courtoise : aux deux vers qu'il avait consacrés à Reiffenberg, il en ajouta quelques autres par forme de va- riante et en recommandant soigneusement le secret aux nom- breux confidents de sa nouvelle malice (2). Notre confrère en fut informé; de là une mésintelligence et le commencement (1) Cette précaution faillit nous brouiller; elle causa le seul in - stant de mésintelligence qui exista entre nous, pendant les deux à trois années que nous vécûmes ensemble. Reiffenberg ne m'avait pas parlé de ses notes; quand je vis, sur l'épreuve de la satire, celle qui me concernait , je la trouvai si excessivement élogieuse, que je la pris pour une véritable insulte. J’entrai brusquement chez lui , dans l’état de la plus vive exaspération. En voyant mon trouble et ma pâleur, Reiffenberg resta muet d’étonnement. Je lui dis que je m'étais prêté volontiers à la satire; mais que le persiflage, je ne le souffrirais pas.., et, sans attendre sa réponse, je sortis subite- ment. J'avais à peine fermé la porte, que je rentrai en moi-même; un peu de réflexion me fit craindre d’avoir eu tort. Je courus, chez Froment , pour lui parler de ma vivacité. Celui-ci recevait en même temps, de Reiffenberg , un billet qui commençait par ces mots : « Votre satire, qui m’a fait rire d’abord , pourrait finir par me coû- ter des larmes. » Il ne m'en fallut pas davantage pour reconnaitre ma méprise él me sentir confondu. (2) On lisait, dans la satire, ces deux vers qui taiséiènt allusion à ( 109 ) d'une guerre de plume qui lui causa par la suite beaucoup d’ennuis et de chagrins. Au mois de décembre 1821, Reiffenberg avait été nommé con- servateur et bibliothécaire-adjoint à la bibliothèque de Bruxelles et à celle de Bourgogne; il devait cette faveur à l'amitié de M. Van la traduction des Égloques de Virgile, dont Reiffenberg s'occupait ‘alors : Ordonne à Reiffenberg de quitter la houlette; J'aime mieux son sifflet encor que sa musette. Froment substitua à ces vers les suivants : Reiffenberg eultivant un laurier éphémère Qui , comme lui, s’élève à quatre pieds de terre, Dans vingt sentiers perdus trottant à petits pas, Aux neuf sœurs à la fois tendant ses petits bras, Flaire tous les succès, et d’impasse en impasse Quête, sans le trouver, le chemin du Parnasse. Ces vers n'étaient peut-être pas plus offensants que les premiers ; mais Froment les avait fait circuler, sans les communiquer à la partie intéressée ; c'était au moins un mauvais procédé. {Inde irae. M. Raoul, qui avait aussi à se plaindre de Froment, m'écrivait au sujet de la satire de Reïffenberg : « J'ai lu avec beaucoup de plaisir la réponse de M. Y. à M. X., ou de notre ami De Reiïffenberg à M. Froment. Ce M. Froment est un sot avec son esprit, et si je lui pardonne ses impertinences, c’est à cause des excellents vers qu'il a inspirés à celui qui n’a pas dédaigné de lui repondre. Plu- sieurs sont parfaits, mais je n’oublierai jamais les portraits de MM. Mollevaut, St-Victor , Fontanes, Auger... Fontanes Qui, gonflé des honneurs par ses travaux acquis, Fat poëte autrefois et n’est plus que marquis... Auger, ce grand auteur de petites notices, Martelle pesamment ses écrits longs et lourds, Et derrière un grand homme il se cache toujours... Mollevaut de Pibrac nous refait les quatrains Et Saint-Victor sourit à ses chefs-d’œuvre nains. 10 ( 110 ) Hulthem, bibliothécaire en titre, qui l'appuyait de tous ses moyens (1). Ce qui charmait surtout son Mécène, c'était sa prodigieuse activité : aussi Van Hulthem, en le présentant aux nombreux visiteurs de la bibliothèque, ne tarissait-il point sur ses éloges. Il croyait donner le dernier coup de pinceau à son portrait en le proclamant le Scudéry de la Belgique (2); c'était sa formule sacramentelle qu’il répétait, chaque fois, avec une ponctualité désespérante. Reiïffenberg en était médiocrement satisfait ; cependant il s’efforçait d’en rire, parce qu’il connaissait d’ailleurs les bonnes intentions de son patron (3). Et dans une autre lettre : « On m’annonce une nouvelle satire de ce bon Froment. Reiffenberg n’y est pas plus ménagé que les au- tres; c’est lui qui me l'écrit. » On a pu voir, dans ma notice sur Raoul , les justes motifs de mécontentement que celui-ci avait contre Froment; ce qui ne l’'empéchait cependant pas, lui aussi, de l’obli- ger toutes les fois qu’il en trouvait l’occasion. Ainsi, dans une autre circonstance, il m’écrivait : « J’ai vengé vous, nos amis et moi, des insultes de Froment, en laccueillant bien et en usant de tout mon crédit pour lui procurer un emploi dont il avait besoin. A sa place, je me croirais un peu insulté, à mon tour. » (1) Reiffenberg lui a consacré quelques pages dans les notes du tome 2 de son ouvrage le Dimanche, pages 236 et suiv. (2) Sans doute par allusion à ces vers de Boileau : Bienheureux Scudéry dont la fertile plume Peut, tous les mois , sans peine enfanter un volume, (3) Voici ce qu’il a écrit lui-même au sujet des singulières pré- sentations de Van Hulthem : « Ce fut alors que ce digne bibliomane se donna le plaisir malin de tenir sous clef les belles dames aux- quelles il montrait les miniatures des manuscrits des ducs de Bour- gogne, en avertissant celles qui faisaient mine de vouloir échapper à ses explications, qu'elles étaient emprisonnees. (111) Il rencontrait moins de bienveillance chez le vieux com- mandeur de Nieuport : la cause en était due peut-être à un article, assez inoffensif, inséré dans le Hercure belge (1). Reiffenberg, en rendant compte de l’ouvrage du commandeur, intitulé : Un peu de tout ou amusements d’un sexagénaire, s'était permis quelques remarques sur ses sorties contre le libé- ralisme et les libéraux. Quelque modérées que fussent ces criti- ques, énoncées d’ailleurs au milieu des protestations du plus grand respect, le vieux géomètre s’en était tenu offensé, et il « Ce fut alors qu’il se complut dans des présentations si singu- lières et qu’il désignait, par exemple , M. De Potter à M. le comte de Hoogendorp ; comme quelqu'un qui avait mérité d'être brülé en Tialie, et ce signalement donnait beaucoup à penser à l'honorable membre des états généraux; ce fut alors. Mais l’histoire anecdotique de la bibliothèque de Bruxelles à cette époque, ne saurait tenir dans le cadre étroit de notre revue. » (Le Bibliophile belge, tome IF, p. 355.) En présentant une personne, Van Hulthem faisait, avec une cer- taine emphase, l’énumération de tous ses titres; et à peu près comme, en foire, on montre un objet curieux. Ce tic était bien connu ; quelqués personnes avaient réussi à limiter en perfection; M. d'Houdetot s'en donnait parfois le plaisir avec son secrétaire. Un jour qu’il était au travail, son cabinet s’ouvre, une voix décla- maloire et saccadée prononce en même temps ces mots : « Voilà M. le comte d'Houdetot, préfet du département de l'Escaut, ancien auditeur au conseil d'État... » Le préfet erut reconnaitre la voix de son sécrétaire et, sans se retourner, il continua aussitôt sur le même ton : « Voilà M. Van Hulthem, ancien tribun du peuple, grand maitre des cérémonies du département de l’Escaut... » Il ne croyait pas si bien dire; en levant les yeux, il reconnut Van Hulthem qui demeura tout aussi ébahi que lui. (2) Tome IIL, pages 172 et suivantes et, même volume, la note au bas de la page 256. (112) saisissait volontiers les occasions de faire éclater son humeur (1). Reiffenberg, comme nous lavons vu, s'était mis en rapport avec la plupart des conventionnels réfugiés à Bruxelles; il avait pris part à la rédaction du Vain Jaune : on savait du reste qu’il insérait dans les journaux libéraux des articles piquants sur la politique; on apprit donc avec quelque étonnement sa nomi- nation à l’université de Louvain , en qualité de professeur ex- traordinaire de philosophie (1). On crut y voir une sorte de défection à la cause libérale, Cette opinion fâcheuse s’accrédita, (4) Le commandeur en voulait surtout aux ouvrages d’érudition de Reïffenberg, qu'il nommait son fatras, et il accusait M. Van Hulthem de la direction qu’il avait donnée aux travaux de son pro- tégé. « Depuis qu’il s’est emparé de lui, disait-il en grondant, il l'a barbouillé de jus de bouquins de la tête aux pieds. » I affectait tou - jours de dire le petit Reiffenberg. Comme curateur de l'université de Louvain, il n’était pas sans influence sur la position du jeune professeur , dont les bons procédés finirent cependant par le désar- mer. Reiffenberg s’adressa directement au commandeur et demanda une entrevue , dans laquelle je devais lui servir d’intermédiaire. La paix fut conclue. Reïffenberg en fut enchanté; il vit M. De Nieu- port , et m’écrivit, dans son premier transport : « La rondeur , la franchise paternelle du commandeur m'ont charmé. C’est en effet un des hommes les plus vénérables que je connaisse, et pour être respecté et aimé , il n’a pas même besoin de la supériorité de son mérite. Peu de vieillards savent comme lui s'adresser à la jeunesse, et si j'eus quelque prévention , elle est partie , à ma grande joie, car j'aime à aimer, et c'est me voler quelque chose, que de me donner de la mauvaise humeur contre quelqu'un. Grondez-moi chaque fois que je ferai des sottises, et si jamais vous en faites, ce qu'à Dieu ne plaise, je vous le rendrai, » (1) Le 23 mai 1822. Le traitement était de 1,600 f., mais les émo- luments étaient considérables ; le tout pouvait s'élever de 16 à (115 ) surtout par la méchanceté d’un homme perdu de réputation, auquel le Gouvernement n’avait pas refusé ses bienfaits, et que Reïffenberg avait eu la faiblesse de recevoir chez lui. Cet homme affectait de répéter que c’était à son intervention que le nouveau professeur devait sa place, qui ne lui avait été accordée que sous certaines conditions. | Dans le fait, Reiffenberg avait cessé de se mêler de politique, non par suite d'engagements contractés, mais parce qu’il comprenait la nécessité de se livrer entièrement aux nouvelles études qu’exigeaient ses fonctions de professeur. La philosophie eut désormais la plus grande part dans ses travaux; cependant, il n’avait point abandonné ses recherches philologiques dont il continuait à entretenir l’Académie royale de Bruxelles. Par une juste réciprocité, ce corps savant, y compris le commandeur de Nieuport, l’'admit à l’unanimité au nombre de ses membres, le 8 juillet 1823 (1); c'était une distinction qui lui était due après trois médailles successivement obtenues dans les concours pré- cédents. De Reiïffenberg sut s’en rendre digne : dès la séance suivante, il nous apporta son mémoire sur le bombardement de Bruxelles, 20,000 francs. Par un autre arrêté du 1er janvier 1827 , il reçut le droit de séance au sénat académique. (1) Ce ne fut que le 9 novembre suivant que cette nomination fut agréée par le Roi. Voyez le Journal des séances, pages 14, 15 et 16, dans le tome III des Memoires. Dans sa lettre de remerciment, on re- marque celte phrase : « L'Académie, en m’admettant dans son sein, ne m'a point payé du passé, mais semble avoir conçu quelque espoir de mon avenir , et je sais à quoi m’oblige une bienveillance si flat- teuse. » La lettre est signée: baron de Reiflenberg, de la Société asiatique de France et des Sociétés d’émulation de Liége, des beaux: arts de Gand, etc. 10. (114) en l'an 1695 (1). Ce travail servit de prélude à un nombre con- sidérable de mémoires qui ont enrichi nos recueils. Toutefois, dès son entrée à l’Académie, il éprouva des con- trariétés qui faillirent l’éloigner pour longtemps de ce corps. Reiffenberg n’a jamais su prendre le parti courageux de sa- crifier un manuscrit : ses moindres opuscules, ses plus petites compositions poétiques, il cherchait à les placer, füt-ce même dans les préfaces ou les notes de ses ouvrages les plus sérieux. Son mémoire sur Érasme avait été décoré d’une médaille d'argent, par forme de consolation pour son échec; mais l’im- pression n’en avait point été ordonnée. Dès que Reiïffenberg se vit académicien, il se prévalut de son titre pour en demander l'insertion dans les Mémoires. On lui opposa des fins de non recevoir; le jeune académicien insista : la lutte dura pendant plus d’une année. A la fin, il redemanda son travail (2), et le remplaça par d’autres qui, cette fois, furent mieux accueillis. Ces écrits ont été imprimés; ils se rapportent surtout (1) Ce mémoire n’a point été imprimé par l’Académie , mais on le trouve dans le 1er volume des Archives philologiques, pages 87 et suiv. - | (2) On lit dans une lettre du 30 août 18925 , adressée à mon pré- décesseur : « Je vous demande pardon de vous rappeler que vous avez, dans vos archives, un mémoire que j'ai rédigé sur Érasme. L'Académie en avait d’abord arrêté l'impression; mais ensuite on l’a trouvé trop prolixe. Ce n’est pas là son plus grand tort. Quoique ce fatras soit assez insipide, je voudrais le ravoir; ne füt-ce que pour le dérober à la curiosité. Si je savais la taille qu'un mémoire doit avoir , j’en présenterais quelques-uns à l'Académie; jusque-là je garderai le silence, mais je ne puis me taire sur l'extrême véné- ration que vous m'inspirez. » J’ignore complétement ce que ce tra- vail est devenu ; ileût été curieux de le comparer à ceux que peut produire le nouveau concours ouvert par l'Académie, (115) l'histoire des deux premiers siècles de l’université de Louvain, à la statistique ancienne de la Belgique (1), aux relations qui ont existé jadis entre la Belgique et quelques pays étrangers, et à différents points de notre histoire politique et intellectuelle. Les documents relatifs à l’histoire de l’ancienne université de Lou- vain forment, seuls, l’objet de cinq mémoires assez étendus. On voit qu'en prenant possession de sa chaire de philosophie, il s'était mis en peine de ce qui avait été fait par ses prédéces- seurs et des succès obtenus par leur enseignement. Il voulut savoir aussi ce qui se passait autour de lui. Tout Louvain était alors en émoi; il s'agissait d’une affaire importante , de la méthode Jacotot. La ville se partageait en deux camps qui se livraient les combats les plus acharnés. Reiffenberg se jeta imprudemment au milieu de la mêlée; et il se mit à rompre quelques lances contre les partisans du tout est dans tout. Il avait compté sur son esprit ; et certes cet auxi- liaire ne lui eût point fait défaut ; maïs il était question de bien (1) Voici le jugement que l’auteur porte lui-même sur ses travaux statistiques, à propos d’une annonce qu’on en avait faite. « Quoique nous ayons fait très-peu nous-mêmes, on a bien voulu cependant nous citer, mais il n’est pas absolument exact de nous attribuer uniquement une Bibliographie de la statistique ancienne de la Belgi- que. Les deux essais que nous avons risqués dans les tomes VII et IX des Nouveaux mémoires de l’Académie, ne sont pas, s’il est permis de le dire, une simple bibliographie; ils renferment en outre un plan nouveau de la science, divisée en trois parties, selon que l’on consi- dère le pays, l’homme, l’État ; des recherches étendues sur la popu- lation et une statistique architecturale. Dans un essai de logique, nous avions énoncé quelques idées sur les quantités que la statistique peut exprimer par des chiffres, et ailleurs nous avons rassemblé, plus d’une fois, des matériaux pour une statistique intellectuelle. » (Le Bibliophile belge ; tome 1°", page 102.) (116) autre chose. Les passions ne se laissent pas vaincre par Pesprit, et plus rarement encore elles transigent avec lui. La plupart de ceux qui n'étaient pas de force à jouter, et c'était le grand nombre, tâchèrent de le combattre sur un autre terrain et de le faire contribuer à sa propre ruine, s’il était pos- sible. On se mit à remuer le passé et à chercher les armes qu’on pourrait y trouver contre lui. Les querelles littéraires ont tou- jours leur mauvais côté ; les plus justes pèchent encore par le ridicule. Le public exige que l’on défende son honneur, mais il s'amuse aux dépens de ceux qui défendent leur esprit. C’est ce que n’ignorent pas les roquets de la littérature, toujours prêts à aboyer au premier venu et à faire scandale de leur plume. II faut parfois une vertu peu commune pour résister à d’injustes provo- cations et pour se condamner au silence, quand quelques mots pourraient confondre un adversaire ou le couvrir de ridicule et de honte. Il faut, comme le soldat, savoir rester l'arme au bras, exposé à la mitraille et conserver honorablement son poste. Reiffenberg n'avait point ce courage réfléchi: harcelé de tous côtés, il se laissa abattre, et prit enfin le sage parti de se reti- rer sous sa tente (1). Il y trouva les consolations que présente toujours l'étude ; (1) La principale cause de ses chagrins tenait à une extrême légè- reté ; il disait, il écrivait tout ce qui lui venait à l'esprit; ses plai- santeries, d’ailleurs, n’étaient pas toujours mesurées ; et quelque- fois, en passant par plusieurs intermédiaires, elles prenaient le caractère d’offenses. La méchanceté trouve toujours son compte à faciliter de pareilles méprises. Au moment même où il achevait une lettre chargée d’éloges, préoccupé de la personne à laquelle il venait d'écrire, il se permettait parfois une plaisanterie sur son compte : cette plaisanterie dite en présence de la personne intéressée eût été sans conséquence ; répétée et charitablement commentée, elle pre- (117) mais ses premiers accès de mélancolie se réveillérent bientôt avec plus d’aigreur. D'une autre part, les illusions de la jeunesse lui échappaient; il ne trouvait plus, au milieu de ses doctes confrères, à satisfaire à ce besoin d'excitations poétiques qui, à une autre époque, lui avaient procuré de si doux instants. L’iso- naït la tournure d’une perfidie, surtout par le rapprochement des dates. Ses amis lui faisaient des représentations à ce sujet ; il recon- naissait ses torts, puis il recommençait. Le billet suivant résume tout ce que je pourrais dire à ce sujet. « Je vous remercie de votre réponse et surtout de votre franchise ; mais il ne me suffit pas que vous ne me gardiez pas rancune; il faut que je ne me la garde pas à moi-même. Je fais assez de sottises sans qu’on ait besoin de m’en at- tribuer, et ceux qui vous ont parlé de ce que vous savez, ne sont à coup sûr ni vos amis ni les miens ; du reste , je suis heureux de pou- voir affirmer qu'ils ont dit la chose qui n’est pas. Tout s’est borné à des exclamations de surprise, à quelques quolibets usés, mais qui ne contenaient rien d’offensant pour personne. Vous m’en croirez faci- lement... , il faut que je prenne mon parti, puisque je suis destiné à être mis en scène. Il n’y a pas jusqu’à ce bon M. D... qui ne m'ait fait parler. Une de mes lettres contenait une comparaison innocente entre ce qué vous avez fait et ce que j'ai négligé de faire. Cette phrase était tombée de ma plume et devait être oubliée. Voilà tout à coup qu’elle a pris des ailes et qu’on la tourne contre moi comme une chose abominable. Il y a aussi des personnes qui me rappor- tent des soltises que je ne crois pas, mais qui, au premier mo- ment , m'affligent : l’un prétend avoir ouï-dire que je suis une âme noire, l’autre que ma moralité est fort relâchée , ete., pitoyables bavards! Mais laissons-les s’agiter : je respecte tout ce qui est res- pectable ; j'aime ce qui doit être aimé : à ce double titre, vous pou- vez compter sur moi. » On voit qu'il était placé au milieu de tous les inconvénients des petites villes et qu'il les ressentait de la ma- nière la plus pénible. (118) lement commençait à lui peser; il eut le bon esprit de se choi- sir une compagne et le rare bonheur de la trouver telle qu’il pouvait la désirer (1). Il commença au mois de novembre 1825, les 4rchives phi- lologiques, recueil dans lequel il à su allier une littérature agréable à des recherches scientifiques d’un grand intérêt. L’extrait suivant d’une de ses lettres à mon prédécesseur, fait connaître les motifs qui le portèrent à entreprendre cette publi- cation : « Ne trouvez-vous pas qu’il est bon que la Belgique ait un journal littéraire qui ne s'occupe pas de pasquinades, qui ne dise d’injures à personne et où les gens instruits puissent, au besoin, déposer leurs observations? Ce journal, j'essaie de le publier. La rédaction laisse sans doute beaucoup à désirer, mais un écrit périodique admet les améliorations : les encourage- ments des savants sont les plus sûrs gages de son amendement... je tâche à paraître régulièrement : c’est un point essentiel. Vous lirez encore peut-être, si vous en avez la patience, que j'insiste de tout mon pouvoir sur la publication des monuments histori- (4) Marie-Adèle-Félicité Frantzen, fille de l’adjudant général au service de France, et de Nathalie Vander Mersch, fille du général de ce nom. De Reiffenberg se maria le 29 août 1827; et il eut de cette union plusieurs enfants , dont deux lui ont survécu : Frédéric- Guillaume-Eméric-Cuno-Marsilius, né à Louvain le 28 août 1830, et Herman-Frédéric-Lothaire, né dans la même ville le 44 mai 1832, Ïl perdit ses premiers enfants, sans avoir eu le bonheur de les con:- naître. Le 21 septembre 1828 , je reçus de lui ce peu de mots : « Ma pauvre femme, après 50 heures de souffrances atroces, m'a donné une fille belle comme les anges et qui, est allé au même instant les rejoindre. » Le 26 mars suivant, une fausse couche de sa femme trompa de nouveau ses espérances. « J'aime les enfants avec passion, » écrivait-il, « et n’en puis obtenir. » (119) ques inédits ; je voudrais que l’Académie s’occupât un peu de ce sujet. » La révolution de 1830 lui porta un coup fatal, qui n’eut ce- pendant son effet que quelques années après; mais il en sentit d’abord toute la portée. Les trois universités de l'État furent entamées en même temps; celle de Louvain perdit à la fois deux de ses facultés. Reiffenberg se vit dépouillé à peu près de tous ses émoluments et en fut réduit à son traitement de professeur extraordinaire. On manifestait aussi l'intention de modifier l’Académie. Ce corps lui-même sentait le besoin de réparer les pertes que la séparation des deux pays lui avait fait éprouver; notre confrère ne put prendre part aux délibérations, mais il transmit à ce sujet des remarques judicieuses. Il avait parfaitement compris les devoirs de l’académicien, qui consis- tent à mettre les intérêts de la science avant ses affections par- ticulières. En agir autrement, c’est trahir son mandat, c’est tromper son pays (1). La suppression de l’université avait été décrétée, mais le sort (1) « Vingt et une places d’académiciens ordinaires sont vacantes, écrivait-il; ce vide effrayant , l’Académie cherche à le combler, mais peut-elle le faire tout d’une fois? La difficulté de trouver à l'instant vingt et un hommes de mérite, quirépondent aux conditions exigées par les statuts , et l'espèce de surprise où ces nominations multi- pliées jetteraient le public, semblent être des motifs pour procéder avec lenteur à réparer les pertes que la compagnie a essuyées. » Mais cette opération n’en doit pas moins être commencée, Sur qui tomberont les premiers choix de l’Académie ? » À cet égard , les réglements qu’il faut toujours suivre avec une scrupuleuse exactitude , vont encore nous servir de guide : » L'Académie (art. 14) appellera dans son sein des hommes qui cultivent les sciences ou les lettres... ( 120 ) des professeurs n'était pas encore fixé. Reiffenberg eût désiré être nommé inspecteur de l'instruction, il en fut autrement : un arrêté du 6 décembre 1855 l’envoya, comme professeur or- dinaire, à l’université de Liége. C’est dans cette ville qu’éclata une affaire malheureuse, sur laquelle j'aurais voulu garder le silence, mais que la publicité qu’elle a reçue, me fait un devoir de mentionner. De Reiffenberg avait inséré, sous son nom, dans ses Vouvelles archives et dans les Mémoires de l’Académie, différents travaux historiques, qu’il avait extraits des manuscrits laissés par Simon Pierre Ernst, curé d’Afsden. A cette accusation malheureusement fondée s’en joignirent plusieurs autres de même nature. Dés lors, il devint le but général de toutes les attaques : aux réclamations légi- times de ceux qui se sentaient lésés ou qui avaient été inconsi- dérément attaqués par lui, succédaient des diatribes amères, des attaques violentes de tous ceux qu’offusquent les supériorités intellectuelles et qui se plaisent à écraser sans danger un en- nemi renversé. Les accusations de plagiat se mêlaient à des sa- tires sanglantes sur ses faiblesses à l'endroit des décorations et des distinctions académiques; on lui contesta ses titres de no- blesse ; on provoqua sa destitution ; on alla même jusqu'à scruter » Il sera de nécessité (art. 7), qu’ils aient publié un ouvrage ou présenté un mémoire à l’Académie. » La relation des idées indique assez que ces ouvrages ou mé- moires doivent rouler sur les matières dont s'occupe l’Académie , en vertu de l'acte de son institution. » La Compagnie ne prendra donc point en considération ce qu'on peut faire , maïs ce qu’on a déjà fuit, ete. » Ces observations sont parfaitement justes; et toutes les fois qu'un corps savant s’en départira , il fera, en se déconsidérant , un pas vers Sa ruine. (121 ) les secrets les plus intimes de la famille, pour y trouver de nouvelles armes contre lui (1). Sa position devint véritablement insoutenable. En vain quelques voix s’élevaient généreusement en sa faveur et demandaient que l’on eût au moins égard aux services incon- testables qu’il avait rendus aux lettres; en vain elles faisaient re- marquer que c'était marcher contre nos propres intérêts que de chercher à flétrir aux yeux de l’Europe un des noms belges qui lui étaient le plus connus. Le débordement était alors trop violent pour qué l’on püût lui opposer brusquement une digue; il ÿ aurait eu même imprudence à le tenter. Quelques collègues, auxquels Reiffenberg s'était adressé dans sa détresse, lui conseillaient de se renfermer dans la retraite, d'y préparer quelque ouvrage important, tel qu’il était capable de le faire, et de se présenter ensuite au public avec ce gage expiatoire. D'ailleurs, ceux qui lui reprochaïient sa fante avec le plus d’a- mertume, pouvaient-ils tous regarder leur passé sans avoir à rou- gir eux-mêmes? Leur conscience était-elle parfaitement pure; n’avait-elle rien à leur reprocher ? Je le demande à vous surtout, ennemis constants de tout ce qui s'élève, à vous qui dénigrez sans cesse ce que le pays a de plus honorable. Des manuscrits! vous n’en avez pas pris, d'accord; mais vous en avez composé peut-être qui ont porté le trouble dans les familles, qui ont semé le (1) Il avait jusque-là été désigné annuellement par la Chambre des Représentants, pour faire partie du jury charge des examens pour les grades universitaires : il ne fut pas réélu dans ce pôste honorable. Mais M. le baron de Stassart, son confrère à l’Académie, qui était alors président du Sénat, usa de toute son influence aupres de ses amis, pour le faire nommer par ce corps et pour reporter sur De Reïffenberg les voix qui lui étaient devolues. Il eut la satisfaction d'y réussir. 11 (122) mensonge et la calomnie; qui ont désolé des amis ou des hommes inoffensifs | pour qui la conservation de leur repos était infini- ment préférable à celle d’un ouvrage ; peut-être encore, n’osant agir par vous-mêmes, avez-vous armé la plume de spadassins littéraires ; et que pèse un manuscrit mis en balance avec l’hon- neur ? Que de personnes ensuite qui, sans s’apercevoir du tort qu’elles font, s'associent à ces méfaits moraux pour lesquels la société n’a d'autre tribunal que la conscience des honnêtes gens. On conçoit qu'après le coup rigoureux qui l’avait atteint, Reif- fenberg dut désirer de quitter Liége : l’occasion s’en présenta tout naturellement. Le Gouvernement venait d'acquérir la riche bibliothèque Van Hulthem; il se proposait d’y joindre la biblio- thèque de Bourgogne, dont Reiffenberg avait été l’ancien con- servaieur, et de lui donner successivement des accroissements importants. Il était tout simple qu’on pensât à notre confrère pour organiser et diriger ce riche dépôt, Son activité et ses vastes connaissances le désignaient pour cet emploi. I1 y fut nommé le 25 juillet 1837, et revint ainsi à Bruxelles après une absence de quinze années; mais combien les circonstances étaient changées ! Cette position nouvelle, quelque importante qu’elle fût, ne satisfaisait pas entièrement ses désirs; il croyait avoir à se plaindre sous le rapport financier (1); il regrettait de ne pas être logé dans le dépôt confié à sa surveillance ; il réclamait surtout contre l'espèce de tutelle dans laquelle il se croyait placé par la création de la commission administrative de la bi- bliothèque. Les membres de cette commission étaient, pour la plupart, ses confrères à l’Académie, et désiraient sincèrement (1) Son traitement était de 7,000 francs. À Liège, il en avait 6,000 , plus ses émoluments. (195 ) le seconder; maïs le désir de l’obliger ne se conciliait pas tou- jours avec les devoirs de leur position. De Reiffenberg, qui avait si bien tracé les fonctions d’un conservateur de bibliothèque dans sa notice sur Van Praet, ne se piquait ni de cette exacti- tude, ni de ces petits soins, qu’il avait tant loués dans son con- frère. Le Gouvernement dut l’inviter plus d'une fois à exercer une surveillance plus sévère. | Il faut convenir, du reste, que ses absences fréquentes de la Bibliothèque, pendant les premières années, étaient loin de se faire au préjudice de la science : la rédaction du Pibliophile belge, qu’il avait créé, celle de son Ænnuatre de la bibliothèque, les soins qu’il consacrait à la Commission royale d'histoire, dont il était un des principaux appuis, et une infinité d’autres travaux de détail qui lui faisaient rechercher la solitude et fuir les ennuis d’une administration peu conforme à ses goûts, avaient leur côté véritablement utile. 11 eût mieux valu, sans doute, qu’on eût séparé la partie administrative de la partie scientifique de ses fonctions; mais une séparation pareille, quelque désirable qu’elle eût été dans son propre intérêt, n’eût pas manqué de blesser sa susceptibilité. Reïffenberg aimait les livres ; il les connaissait, et plus d’une fois on a dû à ses recherches intelligentes des découvertes pré- cieuses et, inattendues : il furetait partout; et dès qu’il soupçon- nait la présence de la lettre moulée, il allait la chercher et l’étu- dier jusque dans les feuilles de garde ou la reliure des livres, jusque dans de vieux meubles. 11 avait une sorte d’instinct pour ce genre de chasse, qui a bien aussi parfois ses mécomptes. On se rappelle l’ingénieuse mystification qui eut lieu en 1840, et qui fit tant d’illustres victimes : la vente des livres du comte de Fortsas restera dans l’histoire de la Bibliophilie comme un des épisodes les plus curieux qu'on puisse y trouver, Cette mys- ( 124) tification était si adroitement ourdie, qu'on aurait mauvaise grâce de faire des reproches à notre confrère de s’y être laissé prendre; d’aussi habiles que lui en ont fait autant. La veille du jour où la vente devait avoir lieu, auteur de cette plai- santerie rencontra Reiffenberg, a qui il portait une véritable affection; et craignant que les choses n'’allassent trop loin, il lui donna le conseil charitable de ne point se transporter à Bin- che : « Il est inutile de feindre davantage, disait-il; la biblio- thèque du comte de Fortsas n’a jamais existé que dans mon imagination; je suis l’auteur du catalogue. » Reiffenberg crut voir dans cet aveu une ruse de guerre, et ne fut que plus em- pressé de se mettre en route. On sait le reste (1). C'était un véritable chagrin pour notre confrère, de ne pas trouver autour de Jui toute la considération qui semblait lui être (1) Reiffenberg connaissait trop bien les livres pour que cette his- toriette püt lui porter atteinte. Lui-même était le premier à en rire; voici ce qu’il écrivait sérieusement à ce sujet, quand il se trouvait encore sous l’influence de la mystification : « M. le comte de Fortsas vient de mourir à Binche, province de Hainaut ; et, le 10 août pro- chain, on y vendra sa bibliothèque. Or, cette bibliothèque est une chose sans seconde dans les annales de la Bibliophilie. Elle ne se com- pose que de 52 volumes , mais tous sont des exemplaires uniques, M. de Fortsas détruisant les livres aussitôt qu’il reconnaissait qu'ils existaient ailleurs qu'entre ses mains. Ces livres sont tous des joyaux de bibliothèque publique, et on ne peut les trouver que là : le 10 août passé, ils nous échappent à jamais. » — On peut voir, dans l'Annuaire de la Bibliothèque royale pour 1841, page 269, de quelle manière De Reiffenberg parla, plus tard, de cette mystification bibliographique : « Chacun de ces étonnants numéros, dit-il, allait à l'adresse de quelqu'un, il lui allait droit au cœur :...... Un promptuarium anti- quilatum Trevirensium.…. auctore Willelmo comite ab Reiffenberg , n° 158, causait de cruelles insomnies à quelqu'un de vos amis, etc. » (12) due. Placé dans une position scientifique fort honorable, auteur d’un grand nombre d'ouvrages estimés, associé aux corps sa- vants les plus illustres (1), décoré d’un grand nombre d’ordres, porteur d’un nom distingué, rien de ce qui excite en général l'attention ou la convoitise des hommes ne paraissait lui man- quer. Il avait trop de tact pour se plaindre ouvertement, mais son chagrin se manifestait malgré lui , surtout dans les compo- sitions poétiques qu’il a publiées pendant ses dernières années. Au milieu de ses souffrances, il s'élevait aussi avec aigreur contre les bouleversements politiques, qui ont tant de fois changé la face des choses et qui semblaient toujours devoir lui causer quelque perte nouvelle ou lui apporter quelque motif de chagrin. Puis, comme s’il avait craint de devenir importun, il entremélait à ses plaintes quelque plaisanterie ou quelques-uns de ces mots pittoresques qui lui étaient si familiers (2). Jamais, dans nos séances académiques, nous ne l'avons vu sortir des limites des plus parfaites convenances. Par ses talents et son esprit lucide, il répandait d’abondantes lumières dans nos discussions. Toujours prêt à se rendre utile, il ne reculait de- (1) Si, parmi les sociétés étrangères auxquelles Reiffenberg ap- partenait , il en était un assez bon nombre dont les diplômes ne prouvaient rien en faveur de son mérite; il n’en était pas ainsi de l'Institut de France, de la Société royale de Güttingue, des Acadé- mies de Berlin, Munich, Turin, Stockholm, ete. La Société des sciences , lettres et arts de sa ville natale, l'avait nommé à vie l’un de ses vice-présidents honoraires. (2) Si on lui demandait des nouvelles de sa santé, il en faisait le tableau le plus sombre et le terminait assez souvent par ce vieux refrain : C’est ainsi qu’on descend gaiment Le fleuve de la vie, 11, ( 1% ) vant aucun service réclamé de son obligeance. I} n’est pas d’aca- démicien qui se soit montré plus dévoué à la compagnie, et c’est à juste titre que le corps qui a vu se développer toute sa carrière littéraire, ne s’est souvenu que de ses services et a invité le Gouvernement à faire figurer son buste parmi ceux des membres qui ornent les salles académiques. Plusieurs de ses biographes se sont occupés de ses ancêtres et ont longuement déroulé sa généalogie; je ne les suivrai pas sur ce terrain de peur de m'égarer, alors surtout que: je: puis faire valoir des titres plus réels et qui lui appartiennent exclu- sivement (1) : je me bornerai toutefois à donner ici des indica- tions sommaires sur ses principaux ouvrages. Littérature. Les premiers et les derniers instants de la carrière littéraire du baron de Reïffenherg, ont été consacrés à la poésie; c’est, avec raison, qu'il disait, presque au moment de mourir : Les vers conviennent à tout âge ; Je leur dois un peu de courage Quand pour moi s’assombrit le jour ; N'ont-ils pas droit à mon hommage? Ils furent mon premier langage, Ils furent mon premier amour (2). Quelques fragments de la tragédie Ze comte d’Egmont, (1) « Par diplôme, en date du 25 décembre 1842, De Reiffenberg a obtenu reconnaissance de son titre de baron, transmissible à ses descendants des deux sexes. » Ad. Mathieu, Notice surF.-A.-F.-Th. baron de Reiffenberg , page 34. (2) Fables nouvelles, prologue, 1 vol. in-18, chez Muquardt, 1849. ( 127 ) marquèrent ses débuts; ils parurent presque en même temps dans le Mercure belge et dans F 4nnuaire de la Société de lit- térature de Bruxelles (1). H est impossible de porter un juge- ment sur cette œuvre qui n’a jamais été publiée (2); toutefois, ce qui en a paru montre que l’auteur s'était formé à la bonne école; son vers a de l'élévation et de l'élégance; des reminis- cences dans les formes poétiques, un peu de raideur décélent l'écrivain encore novice sur la scène tragique. Le sujet de la pièce était nouveau à cette époque : en le choisissant, l’auteur an- nonçait du tact; il avait compris que le moyen le plus sûr d’in- téresser, était de toucher l'élément national, par son côté le plus sensible. Remarquons en passant que le comte d'Egmont, ce glorieux martyr de nos libertés qui, depuis bientôt 40 ans, a été célébré à satiété sur tous les tons, n’a point encore de statue, quoiqu'il ait été souvent question de lui en ériger une. Les Politiques de salon furent écrits en même temps que le comte d’'Egmont; c'est ce qui faisait dire en plaisantant à M. Raoul : « Je vois avec une extrême satisfaction que votre voisin va paraître incessamment aux yeux du public, un pied chaussé du brodequin et l’autre du cothurne : j'espère bien, le jour où il se montrera chaussé de la sorte, aller voir comment il s’y prendra pour saluer le parterre. » Reïffenberg ne passa point par cette épreuve; la pièce fut néanmoins imprimée en 1821, (1) Mercure belge, t. I, p. 487, 1817; Recueil annuel de poésies de la Société de liliérature de Bruxelles, 1818, p. 14. Voyez aussi les Leçons de littérature , par Noël et De La place, supplément, édition de Gand, chez De Busscher et fils, 1822. (2) Dans les notes du tome II de l'ouvrage Le dimanche, p. 257, Reiïffenberg fait connaitre qu’il avait remis sa tragédie à Talma, eL il rend compte du jugement qu’en portait ce grand artiste. ( 1928 ) deux ans après avoir été composée (1). Elle mérite certainement les honneurs de la lecture, bien qu'elle ne satisfasse pas entiè- rement aux conditions qu’exige un succès dramatique. Une comtesse, dont l'époux a été tué pendant les guerres de l'Empire, conserve encore quelques prétentions à plaire. Elle à procès avec un duc et pair; elle a aussi une fille en âge d’être mariée et dont deux amants se disputent la main, le baron du Rondeau, personnage ridicule, véritable caméléon politique, et Valère, jeune magistrat, dont l’ancienne noblesse n’exclut pas un libéralisme modéré: on comprend que ce dernier est l'amant préféré par la jeune fille. La comtesse hésite entre Valère et le baron du Rondeau, par pur esprit de contradiction et pour ne pas céder à son oncle , vieux marquis, imbu de tous les préju- gés féodaux et successivement du parti de l’un et de l’autre amant. La pièce finit, comme tant d’autres, par la perte du procès et la ruine supposée de la comtesse : les deux rivaux dé- couvrent alors leurs véritables sentiments, et Valère reste pos- sesseur de la main de celle qu’il aime. Le sujet, on le voit, n’a rien de neuf, rien de saillant; son mérite réside plutôt dans le style, qui est facile, élégant, qui a de la chaleur, parfois de l'élévation, et qui généralement rend d’une manière pittoresque le côté ridicule des choses. L'auteur introduit dans son second acte un chef de cabale qui vient réclamer auprès de la comtesse le prix du succès ob- tenu par son avocat : LA COMTESSE. Eh ! qui donc êtes-vous? (1) Les politiques de salon, comédie en trois actes et en vers, reçue et non représentée ; avec un prologue en vers. Bruxelles, chez Hayez, 1821, broch. in-8v, ( 129) LE CHEF DE LA CABALE. Par état, A tant l'heure, je vends l'opinion publique. . . + «+ Institut, sermon, drame nouveau, Chambre des députés , élections , barreau, Tout est de mon ressort : j'ai nom de La Cabale. Seul je fais le succès, la gloire est ma vassale. Je dis un mot, Racine est vaincu par Pradon; En illustre , d’un mot, je transforme Fréron. Hier votre avocat, pour une somme honnête, Me demande un succès ; j'accepte, je m’apprête : Mes agents dans Paris volent de tous côtés ; Au palais on accourt à pas précipités ; Votre cause devient celle de la patrie; Chacun autour de vous se démène , s’écrie ; Devant les juges même en dépit de la loi, Nous vous applaudissons : ce triomphe est à moi, J'en réclame le prix. Reiffenberg a dédié son ouvrage à son ami, M. Ph.Lesbroussart : « Soyez mon public, dit-il, puisque des considérations étran- gères à la littérature ont empêché le nouvel essai dramatique de subir l'épreuve difficile du théâtre. » Le dernier fait sur lequel nous ne nous expliquerons pas, est éminemment à regretter, surtout à cause du prologue, sous forme de dialogue, qui précède la pièce. Le sentiment patriotique s’y exprime sous le langage de la bonne et franche comédie. On y rencontre des tirades faites d’un seul jet, pleines d’entrain, de vigueur et d'élégance. En 1819, il avait publié une autre comédie, intitulée le Malheur imaginaire (1); je me bornerai à mentionner cette bluette ; elle offre une série d’invraisemblances, qui ne sont mal- (1) Comédie en 4 acte et en prose, Bruxelles, chez Weiïssenbruch, 4 broch. in-8o, ( 150 }) heureusement rachetées par aucune situation neuve, par aucun caractère un peu saillant. Je citerai surtout des vers consacrés à la Belgique, qui ré- sument d’une manière brillante et précise l'éloge de ce pays, dont les destinées alors étaient liées à celles de la Hollande. Ces vers, peut-être oubliés aujourd’hui, méritent d’être rappelés : Respectez enfin votre belle patrie. Baisez avec transport cette terre chérie; De ses champs fécondés contemplez les sillons, Vaste et riant cercueil de tant de bataillons. L’ennemi, se flattant d’une conquête aisée, Cent fois tourna vers nous sa valeur abusée. ils venaient nous courber sous des fers. abhorrés ; Ils ont touché le sol, il les a dévorés. Voyez ces monuments confidents de l’histoire, Chaque pierre éloquente atteste notre gloire. Lei , de la chimie allumant les fourneaux, La peinture ravit aux riches minéraux Ces brillantes couleurs dont la force native Emprunte aux sues du lin une teinte plus vive. Du cercle qui le trompe épiant le contour Là, moderne Archimède , un savant, à son tour, Veut finir du passé les futiles querelles, Et tire de l'erreur des vérités nouvelles. Un autre préférant le scalpel au compas, Cherche dans l’homme éteint les secrets du trépas ; À la grâce, plus loin, le savoir qui s'allie, Enseigne la sagesse et chante la folie. Des anges détrônés Vondel peint les fureurs ; 1! remplit notre esprit de tragiques terreurs ; Et du monde ignoré dévoilant le mystère, - La poésie unit le ciel avec la terre. (151) Sans doute, l’auteur, en reyoyant celte pièce, y eût corrigé, plus tard, quelques vers faibles ou exagérés, mais l’ensemble résume d’une manière heureuse les principaux caractères dis- tinctifs du royaume d’alors, ainsi que les services rendus aux arts, aux lettres et aux sciences par les frères Van Eyck, Gré- goire de S'-Vincent, André Vésale, Érasme, Vondel. La Toison d'Or, opéra comique dont le succès fut assez médiocre, peut-être parce qu’on attendait mieux de l’auteur, n’a point eu les honneurs de l'impression, Le Siége de Corin- the, au contraire, fut imprimé, mais ne subit pas l'épreuve de la scène (1). Le sujet de cet opéra est emprunté à un poëme de lord Byron. Osman a vu,le jour à Venise; le désir de la ven- geance l’a conduit dans l’armée musulmane, dont ilest devenu le chef, après son abjuration. Le premier acte le montre devant les murs de Corinthe; Osman rappelle à son confident la cause de ses chagrins : J'étais amoureux de la gloire, Et le laurier de la victoire Décora le front du soldat. J'aperçus Francesca... j'oubliai tout pour elle. Je crus que mes exploits me dispensaient d’aïeux, Mais un père à nos tendres vœux, Minotti, se montra rebelle. Bientôt Minotti, lui-même, qui se trouve assiégé dans Corin- the avec sa fille, vient faire des propositions de paix ; il ignore encore à quel ennemi il a affaire. Quand il Papprend, tout est rompu. | Au second acte, Minotti est dans les fers; sa fille pénètre jusqu’à lui : pendant cette entrevue, survient Osman qui rend (4) Dans le recueil les Hürpes , 1823. (132 ) Minotti à la liberté. Francesca qui, à la faveur de la nuit, a pu se soustraire à ses regards, lui apparaît ensuite comme un fan- tôme : Arrête : je viens le sauver. Foule aux pieds, à l'instant , ce turban sacrilége , Retourne dans ces murs que ta fureur assiége Et rien à toi ne pourra m’enlever. Pendant qu'Osman hésite, la vision disparaît : furieux alors, le renégat crie aux armes et ordonne l'assaut. Au lever de la toile, les Musulmans sont vainqueurs; ce qui reste des chrétiens s’est renfermé dans un temple et se défend encore. Francesca vient intercéder en leur faveur : au moment où Osman se rend à ses prières, on entend un bruit terrible : c'est l'explosion du temple que Minotti a fait sauter. Francesca elle-même succombe par le poison, et Osman se poignarde sur son corps. | On le voit, ce n’était point par l'invention que se distin- guaient les compositions dramatiques du baron de Reiffenberg : on n'y trouve point de combinaisons nouvelles, ni de scènes préparées de manière à produire des effets inattendus. II n’avait point étudié les secrets ressorts qui captivent l'attention du spectateur; les intrigues de ses pièces manquent d'art. Sous un autre point de vue, le talent d'observation n’avait pas encore eu le temps de se développer ; l'extrême vivacité de l’auteur ne lui avait pas permis d'acquérir l'expérience nécessaire pour donner à ses personnages un caractère soutenu et pour les des- siner d’une maniere franche. Servetur ad imum i Qualis ab incepto processerit.… (133) Il ne travaillait pas encore sur son propre fonds; il suivait les chemins battus et marchaït sur les traces des autres. Une trop grande facilité d'écrire est peut-être le principal obstacle à des succès durables. J'ignore s’il a senti lui-même ce qui lui manquait pour réussir au théâtre, ou s’il s’est trouvé découragé à la suite de ses premiers essais; mais il abandonna cette car- rière dès le début. En même temps qu’il s’essayait dans la tragédie, la comédie et l'opéra, Reiffenberg sacrifiait à la muse pastorale : il avait entrepris de traduire les églogues de Virgile et publié successi- vement celles intitulées : Tityre, Alexis, Gallus, Silène, Pollion (1). Son travail n’était certes pas sans mérite; mais Virgile a été traduit si souvent, et par des hommes d’un talent si distingué, que la lutte était difficile. Je ne sache pas que De Reïffenberg ait achevé son entreprise; peut-être jugea-t-il pru- dent de s’en tenir à ces essais, cédant à l’avis peu charitable de Froment : Ordonne à Reiffenberg de quitter la houlette ; J'aime mieux son sifflet encor que sa musette. De Reïffenberg publia, en 1825, un recueil de poésies, dont quelques-unes avaient paru déjà dans le Æercure belge et dans les Annuaïres poétiques. Il donna à ce recueil le titre de Harpes (2) : ce qui faisait dire au même Froment : « il faudra (1) Mercure belge , t. V et suivants, 1818. (2) « Quelques personnes ont trouvé le titre de Harpes extraordi- naire, bizarre, dit Reiffenberg dans l'avertissement de sa 3° édition ; j'aurais pu leur répondre d’abord que le nom ne fait rien à l'affaire, et m’autoriser ensuite d’illustres exemples. » Puis, comme si cette justification n’était pas suffisante, il ajoute, dans une note à la fin du volume : « Moore nous apprend que Byron songeait à publier la 12 ( 154 ). maintenant que vous publiiez vos flûtes, et moi, mes violons. » Les Æarpes furent réimprimées avec de nouvelles poésies de l’auteur, à Paris, en 1895 (1); puis elles reparurent encore sous le titre : Ruënes et souvenirs (2); elles contiennent en gé- néral des légendes et des ballades. On trouve aussi, dans les deux premières éditions , le Siége de Corinthe, opéra dont il a été parlé précédemment. En supprimant cette pièce dans sa troisième édition, l’auteur a pu dire: « La plupart des pièces que renferme ce volume se rattachent à des traditions nationales. Recueillir nos souvenirs historiques, rassembler nos titres à l'estime du présent et de la postérité, tel a été le but constant de mes veilles : » (Préface.) Nous ajouterons qu’il a souvent rempli avec talent la tâche qu’il s'était imposée. Sa versification est facile ; et , selon les circon- stances , elle ne manque ni de grâce ni d’élévation. Ze Chant de victoire de la prêétresse Felléda, Les Imprécations du serf du XII: siècle au pied de la croix, Le Barde captif sont des hymnes où le poëte a fait preuve de chaleur et de force. Plu- sieurs petites compositions ont une physionomie gracieuse et Harpe irlandaise , et l’on a imprimé un recueil de poésies préten- dûment illyriennes, sous le titre de la Guzla , instrument favori des Morlaques. S’il fallait une autorité plus ancienne, je dirais que la Mariliæ du poëte espagnol, Thomas Antonio Gonzaga , est divisée par Lyres…. » Ces justifications savantes ne feront jamais , je pense, qu’un lecteur français ne trouve étrange le nom de harpes appliqué à des poésies. Je préfere son premier motif : le nom ne fait rien à l'affaire. (1) Poésies divérses , suivies d’épitres et de discours en vers; Paris, chez Dondey Dupré,2 vol. in-18, 1825. (2) Ruines et souvenirs , 3€ édition des Harpes ; Bruxelles, Demat, 4 vol. in-8°, 1832. (158) spirituelle ; je citerai en particulier Le Sire de Warfusée, La Bannière, La Peur, Les Cruches de la dame Jacqueline, Le Ris de la folle, etc. Dans quelques passages, on se rappelle, malgré soi, ce vers de Voltaire, si souvent oublié des poëtes : Les vers aisément faits sont rarement aisés. Dans les lettres comme dans les arts, rien ne doit être né- gligé ou fait avec précipitation. En voulant dire trop de choses en même temps, l’auteur de- vient parfois embarrassé; je citerai pour exemple les vers mêmes qui comméncent le recueil : Que le soc dans nos champs vienne heurter la biere D'un héros dépouillé de sa pompe guerrière, D'un prince à qui les vers rongeurs, Des peuples opprimés inutiles vengeurs, Sans respecter le rang suprême, Ont une fois encore ôté le diadème, La mort se montre à nous dans toute sa laideur, Il faut que le vers soit limpide ; si l’on offre à l'esprit plusieurs images à la fois, on lui ête le moyen de les saisir nettement. Parmi les discours et les épîtres, je placerai, en première ligne, la pièce intitulée : Le champ Frédéric (1) : on y trouve de l'élévation et du sentiment. On remarquera des vers heureux dans le passage suivant, bien que ce tableau mythologique con- traste un peu avec le ton du reste de la pièce : Le travail ! c’est le dieu qui gouverne le monde, : C'est lui qui, dirigeant les coursiers du soleil, S’élance , le matin , de l'Orient vermeil ; (4). Colonie consacrée aux indigenis. (156) Dans son palais humide il éveille Nérée, L’'arrache sans pitié de sa couche azurée; Le force, chaque jour, à soulever les mers, Les enchaine bientôt dans leurs gouffres amers, Irrite leur courroux , le contient et l’apaise ; Aux antres de Lemnos , sous les yeux de Vulcain, Pour l’armure de Mars il façonne l’airain, Plonge le fer brülant dans l'onde frémissante , Marque des lourds marteaux la cadence pesante, Et dans les flancs noircis des soufflets haletants, Pour attiser la flamme, emprisonne les vents, Il convoque des dieux l’auguste aréopage, Du Styx et du Cocyte aborde le rivage, Sur son trône d’acier fixe le noir Pluton, Ou ranime l’ardeur des serpents d’Alecton. Au milieu des enfers, dans l’abime des ondes, Sur notre terre, aux cieux qu’un océan de mondes Blanchit durant la nuit de ses flots argentés, D’un semblable besoin sans cesse tourmentés , Les êtres animés, l’impassible matière , Les fluides subtils et l’active lumiere, Tout se meut : le travail, par un puissant concours, Ravive l’univers qui rajeunit toujours. Le Partage, emprunté en partie à la pièce de Schiller Dée Theilung der Erde, mérite également d’être cité pour la ri- chesse des peintures et pour le bonheur avec lequel sont rendus certains détails qui semblent ne point appartenir au domaine de la poésie. Cette flexibilité de langage distinguait particuliè- rement notre confrère; on en trouve des exemples nombreux dans ses écrits. Dans son épitre À quelques membres présumés d’une société secrète , il avait à rappeler les moyens employés pour se reconnaitre entre eux, voici comment il s’y prend : 157 ) Dispersés, mais toujours réunis par un signe, Aperçus, mais cachés, muets, mais entendus, Même en vous découvrant , vous restez défendus. Avec art indiscrets et prudemment frivoles , Le toucher et la vue ont pour vous des paroles ; D'un parent, d’un ami si vous touchez la main, Votre doigt curieux l’interroge soudain, La main, en frémissant, répond : « c’est un complice, » Ou repousse, immobile , un funeste artifice (1). Dans l’épître à son ami Vautier, il a essayé une tâche plus dif- ficile, celle de mettre en vers un système philosophique; s’il n’y a pas complétement réussi, on y trouve de beaux passages, et des penseés rendues avec énergie et concision. Les anciens nous ont souvent donné des exemples pareils, surtout Lucrèce dont le mérite aujourd’hui réside presque tout entier dans la diction. En remontant jusqu’à Hésiode, on voit se plier au rhythme de la poésie les plus simples détails de la vie domesti- que. Il est vrai qu’à une époque où les livres n'étaient pas con- nus et où l’on avait à peine quelques manuscrits, cette forme sacramentelle était à peu près indispensable pour transmettre des maximes et des préceptes dans leur pureté originelle. Voyons comment notre confrère a présenté l’exposition som- maire de la doctrine de Kant, qui résume peut-être toutes les difficultés du genre descriptif; je suis loin de prétendre toutefois qu'il les ait vaincues. Kant enfin apparut : l’homme fut détrompé ; L’absolu remonta sur son trône usurpé, De notre entendement la force subjective Aux objets imprima sa forme impérative ; (1) Poésies diverses; Paris, t, IE, p. 69. 12. (138) Sans attendre les faits, elle osa décider; La nature sentie à ses lois dut céder , : Et l’espace et le temps , ces types nécessaires , De la perception législateurs primaires, Dans l’être connaissant restèrent désormais. Surtout ne croyez pas, ne répétez jamais Que l’idée avec l’homme aussitôt a dû naitre; L'enfant n’a point connu, mais est prêt à connaître ; Ses facultés dormaient : il veille, il a senti; L'objet frappe les sens ; par les sens averti, Dans l'âme le cerveau fait éclore une idée; Et l’idée, à son tour , en sa route guidée , Agit sur le cerveau, de qui lébranlement A l'organe attentif passe fidelement (1). Raoul ne partageait pas les idées philosophiques vers les- quelles son jeune ami semblait pencher alors; quand il en était question, il répétait d’un ton goguenard : L'absolu remonta sur son trône usurpé ; Puis ajoutait : il me payera son absolu. Le vieux poëte satirique s’en tint cependant à ces menaces. Reiïffenberg me semble plus heureux, quand il FR NE les formes élégantes du poëte de Tibur, et que, dans une épitre dialoguée, il nous fait assister aux luttes incessantes que se livrent l’éme et le corps. Ce sujet est véritablement poétique, et l’auteur a compris le parti qu’on en peut tirer. Ses épiîtres sont dédiées à des personnes plus ou moins célé- bres, à MM. de Barante, Arnault, Viennet, Cousin, Nodier, etc. Quelques autres sont adressées à des amis. Il est tout naturel (1) À mon ami V....,t, XX, p. 63. (439) qu'on y trouve les noms de Raoul et de Vautier; nous avons déjà rencontré celui de M. Ph. Lesbroussart , placé en tête de la comédie Les politiques de salon ; on le retrouve encore en tête du 6: livre de fables, publié en 1848 (1). Le poëte touche rare- ment la corde élégiaque; il semble se défier de lui toutes les fois que l’esprit doit faire place au sentiment ; cependant, il a trouvé plus d’une fois des accents sympathiques, surtout dans (1) Prologue de la fable intitulée : Le Goût, p. 111. Les vieilles amitiés sont toujours les meilleures ; Comme un vin bien muüri réchauffe le vieillard, Elles viennent encore nous charmer sur le tard , Et dorer nos dernières heures. Les amis de Reïffenberg n’étaient pas ingrats ; ils lui adressaient également de leurs vers : ce qui faisait dire aux rieurs qu’ils compo- saient ensemble la confrérie de l’Adoration mutuelle. L'auteur de cette notice a fait partie de cette confrérie; il en fait le très-humble aveu et il- demandera même la permission de citer ses preuves, tirées d’une réponse à une épitre que Reiffenberg lui avait adressée en 1822 , quelque temps après son arrivée à Bruxelles : Je te vis, et bientôt je sentis dans mon âme De la tendre amitié naître la douce flamme. Ton cœur comprit le mien ; tu comblas tous mes vœux ; Sous son paisible abri nous rassemblant tous deux, Le même toit couvrit notre amitié fidèle ; Protégea de nos cœurs l’union mutuelle Et nous vit, entrainés par les mêmes plaisirs, Ensemble par l'étude égayer nos loisirs. J'étais, il est trop vrai , loin d’une tendre mère ; Mais j'étais près de toi, près d’un ami, d’un frère. Ton savoir , ta douceur , ton facile entretien, Ton esprit plus brillant, ton âge égal au mien, De tes soins attentifs l’aimable prévenance, D'un avenir commun la commune espérance, Tout enfin me charmait , etc. Annuaire poétique de 1822. . (140) les retours qu'il fait sur lui-même : j'en ai déjà cité un exemple, en voici un second, emprunté à l’épitre intitulée : À de jeunes infortunés. J'ai souffert plus que toi : je n’eus de mes aïeux Que l'éclat de leur nom , très-frivole à mes yeux : Seul, jeté dans le monde au sortir de l'enfance, J’errais avec effroi dans mon indépendance, Opprimé par la main qui devait me bénir; Le Dieu des orphelins daïgna me soutenir, C’est ce Dieu qui m’apprit à souffrir sans murmure, Qui dans mon sein meurtri réchauffa la nature, Des charmes de l’étude embellit mon loisir, Fit briller mes regards de l'éclair du plaisir; Et de mon cœur désert peuplant la solitude, Y sema de l’amour la douce inquiétude. Dans ses {dieux à l’ Athénée de Bruxelles, on trouve éga- lement des vers bien sentis, surtout ceux que le poëte a con- sacrés à la mémoire de M. Lesbroussart père, son ancien pro- fesseur, pour qui il avait conservé la plus tendre vénération. Je n’ai point parlé des Quatrains que renferme le tome I* des poésies diverses; ils ne me semblent point à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’un écrivain aussi spirituel. A partir de 1825, la muse poétique visitait plus rarement notre confrère ; elle semblait avoir compris la nécessité de céder la place à des sœurs plus austères ; de temps en temps, elle l'inspirait encore dans ses instants de tristesse ou de bonheur : elle lui a dicté surtout quelques vers touchants sur la perte d’un de ses enfants (1). Vers la fin de sa vie, la maladie et le besoin de se distraire (1) L'Enfant mort-ne. Voyez Ruines et souvenirs, p. 98. (141 ) ramenèrent Reiffenberg à ses premiers penchants. « Je n’avais jamais fait de fables, dit-il. Pendant mes vacances (1847), à la campagne, privé de livres, presque de plumes et de papier, le tout par ordonnance du médecin, je revins avec délices, tel qu’un écolier qui trompe ses maîtres, aux jeux ravissants de ma jeunesse, qu’un instinct mystérieux attirait vers la poésie et que le caprice de la destinée poussa dans une direction con- traire. » Malheureusement il ne goûta pas ce plaisir avec mo- dération ; il composa une première fable (1), puis une seconde, une troisième, « si bien que le nombre put former un petit volume. Ce fut l'affaire de quinze jours au plus. » C’est lui- même qui nous l’apprend ; quinze jours seulement pour compo- ser quatre-vingts fables! et peu de temps après parut uu nou- veau volume (2). Il ne faut pas juger avec trop de rigueur ces dernières fleurs d'automne qui ont procuré quelques heureux instants à celui qui les a fait naître. Si quelque chose peut étonner, c’est qu’au milieu de tant de précipitation et de souffrances, l’auteur ait pu trouver, chemin faisant, des inspirations nouvelles et des vers dignes de son meilleur temps. Quelquefois la douleur l’em- (4) « Celui de nos écrivains qui a le mieux réussi dans l’apologue, dit-il, venait de faire paraitre la septième édition de son recueil. Je pris la liberte de brocher une fable à son intention : » Préface des Apologues, 1 vol. in-18, chez Muquardt, 1848. — À côté du nom de M. le baron de Stassart , qu'il loue avec raison, Reiïffenberg cite les noms des principaux fabulistes modernes; nous pouvons y joindre celui de M. Van den Zande, déjà connu précédemment par un recueil de contes charmants, mais imprimés pour les amis de l'auteur seulement. (2) Fubles nouvelles, 1 vol. in-18, 60 pages, chez Muquardt, janvier 1849. (14) porte, et lui arrache des plaintes amères, non contre son mal physique, mais contre ce qui avait pu le blesser moralement pen- dant ces temps désastreux. Son humeur éclate , surtout contre les niveleurs modernes, les charlatans politiques et la fureur des titres et des décorations (1). Il était, dans ces noirs accés, moins fabuliste que satirique; au reste on conçoit qu’il n’en voulait qu'aux abus; il était lui-même un des hommes les plus décorés et les plus titrés de Belgique; il eüt fait preuve de peu de tact en s’élevant contre des distinctions dont les princes et les sociétés savantes n’avaient pas été avares pour lui : ce sont politesses qu’il serait de mauvais gout de refuser, quand elles viennent spontanément et comme témoignages d'estime, mais qui flétrissent au lieu d’honorer quand elles sont le résultat de sollicitations ou d’intrigues, Les ouvrages littéraires que le baron de Reiïffenberg a écrits en prose, ne sont pas moins nombreux que ses ouvrages poétiques. Il fit paraître d’abord, dans le Mercure belge, un grand nombre d'articles sur différents sujets, et entre autres, (1) « La manie des titres, des décorations et des généalogies a fait, depuis la révolution démocratique de 1830, des progres in- calculables, et l’on peut affirmer qu’en Belgique elle est arrivée à l’état d’épidémie mentale, de choléra intellectuel. Les plus raisonna- bles même en sont atteints. Ce qu'il y a de grotesque au milieu de ce débordement de prétentions aristocratiques et de vanités bour- geoises , c'est qu’il n'existe, au dire de chacun, qu’une décoration légitime, celle qu'il porte; qu’un titre respectable , celui qu'il a mendié ; qu’une généalogie intéressante et véridique, celle qu'il s’est fabriquée lui-même ou qu’il a payée, à beaux deniers comptants, aux industriels par qui ce travers est avantageusement exploite : » Apologues , p. 176. J'ai transcrit cette note en entier, parce qu'elle renferme en effet un tableau assez exact, quoique charge , de ce (145 ) lErmite du parc ; la Galerie littéraire ou les poëtes latins de la Belgique; les Philosophes belges, dialogues; les 4nno- tations de M. André, revue littéraire de l’année 1818; le Grenadier, nouvelle extraite des Mémoires de ma vie (1); De la chevalerie; Épisode du carnaval; Extrait des mémoi- res d’un fils adoptif de Candide, etc. Ces différents écrits peuvent être considérés comme les résultats de sés lectures ou comme les délassements de travaux plus sérieux. À la suite de la révolution belge, il chercha dans la littéra- ture de nouvelles distractions et des diversions à ses inquiétu- des sur l’avenir. 11 écrivit les deux volumes de nouvelles inti- tulés Ze Dimanche, récits de Marsilius Brunck; puis un troisième volume Ze Lundi, nouveaux récits de Marsilius Brunck. Sous ces titres très-élastiques, il s'était ménagé la faculté de mettre le public dans la confidence de tout ce qu’ii sentait et de ce qu’il voulait bien lui communiquer. Ii est peu d'auteurs qui ne se laissent aller au plaisir de se mettre en scène dans leurs tableaux, fut-ce même dans un coin obscur; qu’on observe autour de soi. Reiffenberg avait déjà traité le même sujet dans les notes de son ouvrage le Lundi, pages 512 et suiv., et il termine en disant : « Celui qui écrit cette note est en possession des documents les plus curieux sur la noblesse ancienne, moderne, ou usurpée de la Belgique. On le sollieite, en ce moment, de faire usage de.ses matériaux , et il pourrait bien se laisser aller à traiter un sujet dont l'intérêt est loin d’étre perdu , malgré les progres des idées démocratiques. » Heureusement pour sa tranquillité , il s’en tint à cet avis. Reiffenberg avait été nommé chevalier de l’ordre de Léopold, en 1839. | (1) Cette nouvelle se rapporte à l'époque de 1815. Mercure, t. Vi, p. 362. (144) à peu prés comme ces personnages qu'on voit dans les pein- tures anciennes et qui, sans prendre part à l’action principale, se tiennent en prières, tout préoccupés de leur salut. On peut croire que notre confrère s’est caché, du moins en partie, sous lé voile de Marsilius Brunck (1). La notice nécrologique de ce Marsilius nous intéresse assez sous ce rapport, pour que j'en donne au moins un extrait, qui présentera d’ailleurs une idée de la manière de conter de l’auteur. « Marsilius Brunck naquit dans une partie de l’Allemagne qui, en vertu du principe des frontières naturelles, fut réunie à la France, jusqu'en 1814. Son père Frédéric, comte de Frensdorf et de Schlusselberg, jouissait d’une fortune propor- tionnée à la noblesse de sa maison, des plus illustres du pays; au dire des généalogistes, ce gentilhomme, persuadé que le sort y regarderait à deux fois avant de ruiner un homme comme lui, ne se refusait aucune des extravagances qui mènent les plus riches à la pauvreté. Un jour, grande fut sa surprise; il toucha à ce dénoûment dont la possibilité lui paraissait chi- mérique. Au lieu de l’attribuer à sa conduite inconsidérée, il aima mieux en accuser la révolution et la France; et, pour punir son siècle qui ne se connaissait plus en aristocratie, il (4) Et comme s’il eût craint que le voile ne füt pas assez transpa- rent , il dit dans ses notes : « Voici un passage des annales de Bam- berg, composées par Martin Hoffman et publiées par J.-P. Ludewig, passage qui semble concerner la famille de Marsilius de Frensdorf dit Brunck. Il se trouve dans la chronique sous l’année 1188 : « Cœterum R.... giorum, Frensdorfiorum, Waschenfeldensium comi- tum , eadem fuit cum Schlüsselbergiorum familia nisi quod ab ts locis, ubi regiam habuerunt, appellari maluerunt. » L'auteur est plus explicite encore dans ses Souvenirs d'un pèlerinage eñ l'honneur de Schiller, pages 388 et suiv. (145) s'avisa un beau matin de mourir, laissant à son fils ses par- chemins parfaitement en règle et des affaires prodigieusement embrouillées. » Marsilius, porté à la démocratie par nature, ne conserva des uns qu’une prédilection purement poétique pour la chevalerie du moyen âge, et ne tira des autres qu'une faible somme qui servit aux premiers frais de son éducation. II tenait à la féoda- lité par son imagination, à l'égalité par son caractère et ses mœurs. », Le comte de Frensdorff aurait bondi d’indignation s’il avait vu son fils dans un lycée, martelant, au son du tambour, une amplification sur les victoires de Napoléon, un thème sur le bonheur dont l’homme du destin dotait ses peuples. Après avoir feuilleté pendant trois ou quatre ans les dictionnaires grands et petits, gros et menus de M. Noël, récité par cœur la traduction de l'Énéide, de Jacques Delille, résolu force équations, selon M. Lacroix, et appris la charge en douze temps, on déclara à Marsilius qu'il savait tout ce qu’on pouvait raisonnablement en- seigner à un jeune citoyen du grand Empire, à un enfant de ce grand peuple qui représentait tous les peuples et qui faisait rou- ler de conquête en conquête le char de la civilisation moderne. » Or, il semblait à Marsilius qu'il savait peu de chose et qu'avec ce bel enseignement il était menacé de mourir de faim. Heureusement, la conscription était là pour le mettre hors de peine. Il abdiqua son titre, choisit un nom plébéien, devint sol- dat, puis caporal, puis sergent, puis sous-lieutenant, puis lieu- tenant, reçut deux balles dans la cuisse, cinq ou six coups de sabre sur la tête, et assista à une douzaine de batailles, dont la moindre est encore un prodige à côté de ces ridicules exploits qu’on a laborieusement apprêtés aux héros désœuvrés de nos dernières années. ( 146 ) « Passionné pour fa liberté, il s’abandonnait souvent à de tristes réflexions sur le dévouement servile de milliers d'hommes armés pour celui dont ils attendent des grades et des honneurs, et qui les fait mouvoir, à son gré, comme des machines. Le per- fectionnement du régime social lui paraissait impossible, tant que le pouvoir militaire resterait l'apanage exclusif du pouvoir gouvernemental. Aussi, dès que le bruit du canon et les cris de victoire cessèrent d'ennoblir la servitude et l'abnégation person- nelle du guerrier, il renonça à de légitimes espérances d’avan- cement et alla, muni d’un brevet de régent, s’ensevelir dans un collége de petite ville, où il recommença toutes ses études, se livrant à des travaux immenses. » Marsilius avait reçu de la naturé un penchant tout particu- lier pour la poésie : il fit donc des vers, il en fit sur tous les su- jets : il en fit même de satiriques, car il avait débuté par être un peu cé qu’on appelle dédaigneusement aujourd’hui voltairien. Malheureusement, le bruit en vint aux oreilles d’un sous-chef de bureau. Un professeur faire des vers, et, qui pis est, des vers politiques, des vers érotiques! quel scandale ! Une grande lettre sous bande, troisième division, deuxième bureau, n° 2561, avertit le coupable de sa faute énorme. » Ilse jeta alors dans l’érudition, et interrogea les sources les plus cachées de l’histoire et de la littérature : quel dom- mage, disaient les bonnes âmes, quel dommage qu'il encroûte ainsi son génie! passe encore s’il se livrait à la métaphysique. » Marsilius qui méditait constamment lorsqu'il était seul, et n'avait garde d’être grave avec ses amis, au rebours de ces sages, austères en public, toujours frivoles chez eux, Marsilius ne demanda pas mieux; et, au lieu de réflexions à part soi, se mit à penser avec Platon, Locke, Leïbnitz, Condillac, Hume, Kant, Hegel, Cousin, Jouffroy , Lamennais. (147) » Afin de déterminer ses idées, il essaya de les confier au papier. » Ïl écrivit donc sur les matières les plus ardues; mais il ne trouva pas d’imprimeur qui voulüt se charger de ses œuvres, ni de journalistes qui consentissent à les annoncer, » Quoiqu'il en répudie le titre, on voit que Reïffenberg est resté plus ou moins disciple de l’auteur de Candide. Ses contes, en général, sont écrits avec esprit et facilité, On les lit avec d’autant plus d’intérêt que, dans quelques-uns, il a cherché à offrir des peintures des mœurs et des usages de nos aïeux; personne mieux que lui, sans doute, n’était en position de le faire. Sous ce rapport, on remarquera les contes Gavre au chapel; Une légende de la Hesbaye; Olivier le Diable; Jonathan le Juif, Séjour de Louis XT aux Pays-Bas, Le Franc-Maçon; Madame des Houlières à Bruxelles ; Bruxelles, en 1720; Æhasverus ; etc. Peut-être, dans ce der- nier conte, nous montre-t-il madame de Loquesolles dans un déshabillé par trop complet; plus d’un lecteur éprouvera l’em- barras et la surprise du jeune page Saintré, Dans ses notes, le conteur cherche à s’en excuser; mais la justification serait plus difficile en ce qui concerne Pierre Delsaulx et l’abbé Raclot; aussi ne la-t-il pas même essayée. On a peine à con- cevoir ce jeune médecin, si vertueux, si chaste, « dont la rou- geur couvre le front à chaque expression malsonnante, » et se livrant tout à coup aux excès les plus révoltants sur le corps d’une jeune fille mourante qu’on a confiée à ses soins. Mêmes excès, même frénésie chez l'abbé Raclot. Reiffenberg, sans s’en apercevoir, cédait à l'influence de cette mauvaise littérature contre laquelle il s’est lui-même souvent élevé et qui, dans ces derniers temps, a été une déplorable source de démora- lisation. Le désir exagéré de créer du nouveau a fait explorer tous les recoins du vaste champ de la littérature; et, pour en (148) trouver, on a été chercher des effets depuis longtemps dédai- gnés par le talent qui se respecte. Le Petit-Noveu de M. Oldbuck est une agréable facétie, où sont spirituellement esquissés quelques-uns des principaux tra- vers du bibliomane, Je n’en dirai pas autant du conte Bonus e bona, bonum , qui semble écrit avec humeur et sous l'influence de noirs chagrins. On trouve, à la suite des contes du Dimanche, une lettre à M. Fétis sur quelques particularités de l'histoire musicale de la Belgique. Cette lettre, qui avait déjà été publiée précédemment, renferme des documents curieux que l’auteur livre comme ma- tériaux à l’habile écrivain auquel Part musical doit tant de pré- cieux OUVrages. Ilne faut pas chercher, du reste, dans ces opuscules, plus que l’anteur lui-même n’a voulu y mettre; il n’a eu d’autre préten- tion que de se délasser et d’associer pendant quelques instants le lecteur à ses plaisirs. Encore une feuille nouvelle Que le vent emporte en son cours ! Le Lundi! c'est bien peu pour Pamitié fidele , Je veux lui donner tous mes jours (4). Les souvenirs d’un pèlerinage en l'honneur de Schiller parurent en 1839 et furent suivis, un an après, des Nouveaux souvenirs d’ Allemagne, pèlerinage à Munich. Rien de plus (1) Ge sont les vers qu'il a placés, selon son habitude , en tête d'un exemplaire destiné à un ami. Il employait ordinairement, pour composer et écrire ces envois, le temps qu’il faut à un autre pour écrire les mots de la part de l’auteur. ( 149 ) commode que le cadre d’un voyage qui permet de rendre compte, sans s’astreindre à aucun ordre, de tout -ce que l’on pense ou que l’on a pensé, de tout ce que l’on voit ou que l’on est censé avoir vu, de tout ce que l’on a dit ou que l’on voudrait avoir dit ; on n’a point de dépense d'imagination à faire pour le plan de l'ouvrage, et c’est une économie considérable. Mais le public est plus exigeant sous d’autres rapports; il veut impérieu- sement qu’on l’amuse, qu’on l’instruise sans fatigue, et qu’on lui fasse habilement une part dans les plaisirs du voyage. Or, notre confrère réunissait à un haut degré toutes les qualités néces- saires pour satisfaire à ces conditions importantes. Aussi ses Souvenirs peuvent-ils être placés parmi ses meilleures produc- tions littéraires (1). | Si l'on imprimait encore les lettres des savants, on pourrait trou- ver dans celles du baron de Reiffenberg un recueil de renseigne- ments utiles sur les hommes et les choses, entremêlés d’anecdotes piquantes et de causeries aussi instructives qu’agréables. Il avait le talent de donner du charme aux moindres objets; assez sou- vent ses billets même portaient l'empreinte de la grâce et de la finesse de son esprit. Sous ce rapport, ils sont incontestable- ment dignes de figurer dans les collections des amateurs d’au- tographes, bien que l'écriture n’en soit pas toujours lisible, comme ses lectures nous l’ont souvent prouvé, dans nos séances académiques. | Histoire. Quel que soit le talent dont il a fait preuve en littérature, il (1) Dans une nole, à la page 204 de ses Souvenirs d'un pélerinage, Reiffenberg parle d'une nouvelle intitulée Eveline, qu'il composa pour faire le pendant d'Ourika, et qui passa, dit-il, avec succes sous le nom de Mme de Broglie. 15, ( 150 ) me semble que Reiffenberg s’est acquis des titres plus sûrs et plus durables dans le domaine de l’histoire. La littérature fran- çaise, en effet, a été cultivée avec tant de succès, qu'il n’y a point de branche, quelque modeste qu’elle soit, qui ne pré- sente des rivaux redoutables; si l’on s’en tient aux limites de la Belgique, le mérite du littérateur ne peut assurer qu'un succès relatif, nécessairement très-circonscrit. Dans l’histoire, au contraire, on peut, sans briller en pre- mière ligne, se rendre utile, indispensable même et acquérir des titres à la reconnaissance de ses successeurs. La lumière que l’on répand sur des sujets controversés, les sources nouvelles que l’on met au jour, des faits importants qu’on expose avec plus d’ordre et de clarté, sont des services d’autant plus appré- ciés, que les lecteurs sont moins en état de vérifier par eux- mêmes, et qu’ils se trouvent, en quelque sorte, dans la dépen- dance doi écrivains qu’ils ot à consulter. Presque au sortir des bancs de l’école, Reiffenberg aborde résolûment les recherches les plus ardues sur l’histoire de notre commerce au moyen âge, de l’origine de nos villes, de notre lit- térature , de nos arts. Bientôt il ose davantage et nous présente le Résumé de l’histoire des Pays-Bas; mais cette esquisse ne lui fait que mieux sentir les études qui lui restent à entre- prendre pour compléter le tableau. « J'avais conçu, disait-il en 1839 , une histoire des Belges, où j'aurais essayé de faire voir que, malgré le provincialisme qui les a détachées les unes des autres, malgré les différences de langage, de mœurs et d’in- térêts, il y a, dans les populations qui habitent la Belgique, des traits généraux de caractère qui constituent une nationalité, et que le temps et les révolutions n’ont pas eu le pouvoir d’altérer. Je tenterai peut-être prochainement d’exécuter ce projet. Ge sera lexpiation d’un précis esquis$é sur le patron des résumés de (151) mon cher Félix Bodin, précis conçu dans lesprit faux, dénigrant et épigrammatique de ces abrégés et aussi mauvais, j’ai le droit de le déclarer, pour le fond que pour la forme » (1). En même temps qu'il écrivait, pour les gens du monde, ce résumé qu'il condamne d’une manière si impitoyable, notre confrère entreprenait, avec M. Lecocq, de retracer, sous un format moins modeste, les Fastes belgiques ou galérie lithographiée des principaux actes d’héroïsme civil et militaire et des faits mémorables qui appartiennent à la nation belge. Les premières livraisons de cet ouvrage, resté inachevé, parurent en 1823. Une autre publication de même nature, le Recueil héraldique et historique des familles nobles de Belgique, n’eut également qu'un spécimen et une livraison. Reiffenberg rendit surtout service à l'étude de notre histoire nationale, en montrant la nécessité d'en vérifier les sources. Il développa la plus grande activité pour atteindre son but, et c’est là son plus beau titre littéraire : travaux assidus de cabi- net, recherches dans les bibliothèques et les archives, éditions nouvelles de chroniques et de mémoires, publications de ma- nuscrits inédits (2), appels à tous les hommes s’occupant sérieu- sement d'histoire, exhortations à l’Académie, démarches auprés (4) Souvenirs d’un pèlerinage, page 203 ; et on lit en note : « j’a- vais fait pour lui un Résumé de l’histoire de Belgique dans le sens de la philosophie puérile de la plupart des résumés de ce genre. » (2) Voyez ci-après, dans le catalogue de ses publications, les ti- tres des différents écrits imprimés dans les Mémoires de l'Académie, les éditions nouvelles et les contre-façons des ouvrages sur l’histoire de la Belgique qu’il a publiées, toujours en les accompagnant de notes et de remarques précieuses. L'introduction à la chronique ri- mée de Philippe Mouskes esl un traité curieux, qu'on lit avec un intérêt que ne présentent pas ordinairement les travaux d’érudition. (152) du Gouvernement ; il fit mouvoir tous les leviers capables de lui donner la force dont il avait besoin. Tant de constance fut cou- ronnée de succés : il eut à la fin la satisfaction de voir adopter ses vues. Je lui laisserai rendre compte des tentatives infruc- tueuses de ses prédécesseurs, de ses propres efforts et des résul- tats qu’il obtint (1). « Juste Lipse, un jour, laissant respirer les Grecs et les Ro- mains, enfanta le projet de réunir les chroniques belges iné- dites. Les troubles civils et les guerres qui en furent la eonsé- quence, l’'empêchérent de l’exécuter. Son disciple Erycius Puteanus ne fit en ce genre qu’un essai peu remarquable. Sous Marie-Thérèse, le comte de Cobentz] reprit ce dessein, Onessayait de le réaliser lorsque les Français entrèrent en Belgique. Après trente-trois ans, le gouvernement des Pays-Bas, auprès duquel mes sollicitations constantes trouvérent un aceueil favorable, et qui a bien mérité des lettres en Belgique, nomma un comité, chargé d’exhumer nos annales (2). Déjà deux volumes étaient (1) Voyez, pour plus de détails, dans le tome VI des Archives historiques des Pays-Bas, p, 323 et suiv., un article intitulé : Sur les tentatives faites au sein de l’Académie pour la publication des mo- numents de l'histoire belgique. Cet article renferme des détails tres- curieux. (2) Un arrêté royal du 23 décembre 1826 nomme membres de cette Commission, MM. de Reiffenberg, Willems, Vandeweyer , Raoul et Bernhardi. Les seules publications qui aient paru, en 1839, sont l'Histoire de l’ordre de la Toison d'Or et P. à Thymo historia Brabantiæ diplomatica , faites par le baron de Reiffenberg. La Commission fut réorganisée par arrêté royal du 22 juillet 1834; les nouveaux membres furent MM. le baron de Gerlache, De Ram, le baron de Reiffenberg, Dewez, Gachard, Warnkônig et Wil- lems. ( 155 terminés quand une grande catastrophe politique vint encore interrompre ce pacifique travail. Enfin, un arrêté royal du 22 avril 1834, à reconstitué la Commission d'histoire qui, tout Pannonce, terminera sa tache patriotique, sous la protection du Roi et avec l’aide du ministère (1). » Notre confrère ne mentionne pas, dans ce passage, la part de travail que l’Académie royale s'était réservée, en dehors de la Commission royale d'histoire, et que lui-même devait exécü- ter en grande partie (2). Cette entreprise, qui fut commencée et qui malheureusement n’eut point de suite, mériterait d’être continuée, On pourra juger de son utilité par l'avertissement placé en tête du seul volume qui ait paru (5). L'idée d’explorer la riche bibliothèque de Bourgogne, et de (1) Souvenirs d’un pèlerinage en l'honneur de Schiller, p. 543. (2) Par une disposition qui date de l’année 1832, la mise en lu- miere des documents intéressants pour l'histoire générale de la Bel- gique, que renferment non pas seulement les archives de l'État, mais tous les dépôts de titres du pays, a été également ordonnée. Cette publication, confiée aux soins de M. Gachard, archiviste général du royaume, se poursuit avec activité. (3) Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque de Bourgo- gne, relatifs aux Pays-Bas ; 1. KT, 1 vol. in-4°, Bruxelles, Hayez, 1829. Voici une partie de l'Avertissement. « Le Gouvernement à ordonné récemment la publication des prin- cipaux monuments inédits de l’histoire des Pays-Bas, fondée spé- cialement pour veiller sur nos antiquités nationales, les recueillir et les expliquer. L'Académie a applaudi, avec autant de joie que de reconnaissance , à une mesure aussi utile, et s’est efforcée de répon - dre, par ses travaux, aux intentions des hommes éclairés à qui la sagesse du monarque a confié ces études. Un plan que lui a soumis, celte année, M. le baron de Reiffenberg, lui a paru digne d’une attention partieulière. Ce savant proposait de faire connaitre au (154) faire connaître en peu de temps, par des analyses et des extraits, les ouvrages manuscrits qui peuvent jeter le plus de lumières sur notre histoire, était sans doute une entreprise des plus utiles. 11 reste aujourd’hui peu d'anciens manuscrits qui méri- tent d’un bout à l’autre les honneurs de l’impression; s’il est à désirer qu’on mette au jour ces matériaux précieux, on doit craindre, d’une autre part, de gêner la marche des travailleurs par des amas de décombres qu’on ne recueillerait que par égard pour leur vétusté. Si un ouvrage ne renferme pas de faits nou- veaux de quelque importance , s’il n’aide à corriger des erreurs historiques , s’il ne se distingue, ni par la forme du style ni par monde lettré les richesses que recèlent nos bibliothèques, au moyen de notices et d’extraits des manuscrits qui s’y trouvent. » Voici le plan qui fut adopté : « L'Académie publiera en son nom et pour faire suite à ses Mémoires, un recueil de notices et d’extraits des ma- nuscrits de la bibliothèque dite de Bourgogne, relatifs aux Pays- Bas. » Les notices contiendront une description exacte de chaque manuscrit, en indiquant s’il a déjà été publié en entier ou par frag- ments, ou si l’on en a fait un usage quelconque : dans ce cas, on se bornera à examiner le parti que l’on en-a tiré. Si, au contraire, le manuscrit est entièrement inconnu, on en donnera une analyse dé- taillée, en y joignant des extraits de tout ce qu’il renferme de neuf, de singulier ou d’intéressant : dans la supposition où il serait orné de miniatures curieuses , soit comme portraits, soit comme peintures de mœurs, on en prendrait copie, ainsi que de l’écriture des per- sonnages célèbres, et de la lettre des manuscrits remarquables par leur ancienneté. | » Les notices ne seront point rangées dans un ordre systématique et s'imprimeront au fur et à mesure qu’elles seront composées, et qu’elles auront été lues à l’Académie. + » La Bibliothèque de Bourgogne, une fois épuisée, l’Académie, (155) une peinture exacte des coutumes et des mœurs, pour quels mo- tifs troublerait-on son repos séculaire sur les rayons poudreux qu’il occupe? C’est donc avec raison qu’on met la circonspec- tion la plus grande dans le choix des manuscrits dont la publi- cation intégrale doit avoir lieu. Ce travail a été confié à la Commission royale d'histoire et il a fini par absorber complétement l’autre publication, commencée par l’Académie. Les analyses et extraits, en effet, devaient. plus particulièrement se faire par les soins du baron de Reiffenberg qui, une fois nommé secrétaire de la Com- mission d'histoire, lui donna plus exclusivement ses soins (1). sans contracter d'engagements avec le public, se réserve d’entamer nos autres dépôts littéraires. » Elle charge M. de Reiffenberg du travail général, et engage M. Van Hulthem à en exécuter une partie, et surtout à décrire lui- même les manuscrits précieux dont il est propriétaire. » Enfin, elle invite tous les membres à concourir à cette entre- prise, et arrête que ceux d’entre eux qui y coopéreront, seront nom- més en tête de chaque article ou de chaque volume. » (1) Cette notice était terminée , lorsque je me suis aperçu en reli- sant la correspondance du baron de Reiffenberg, que je lui faisais tort en le supposant trop exclusivement attaché aux intérêts de la Commission royale d'histoire. Voici ce qu'il m’écrivait, sous la date du 20 juillet 1854 : « Mon cher ami, comme je tiens beaucoup à l'honneur de l’Académie , je n’ai pas vu sans déplaisir un projet de M. **, galant homme d’ailleurs et qui propose de former une société pour publier des extraits des manuscrits de la bibliothèque de Bourgogne. Or , l’Académie , à l'instar de celle des inscriptions, a commencé ce travail. M. ***, suivant l'usage, ne s’en doute pas ou fait semblant de l’ignorer. Je le demande maintenant , est-il de la dignité de l’Académie de renoncer à un projet qu’elle avait com- mencé à mettre à exécution et de l’abandonner à cette multitude (156) Il serait difficile de se faire une juste idée de l'activité qu'il déploya dans l’accomplissement de ses fonctions : outre la pu- blication des deux volumes de Phil. Mouskes et des cinq vo- lumes de Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et du Luxembourg, on lui doit la rédaction des seize volumes des Pulletins, depuis 1857 jus- qu’en 1850. Son zele l’emportait parfois au delà des limites de ses devoirs, et lui faisait considérer les Bulletins de la Commis- sion comme un journal dont il était le seul rédacteur respon- sable : mais une pareille sollicitude a des côtés si louables qu’elle doit, en général, être considérée plutôt comme une cause de reconnaissance que de blâme. Vers la fin de sa vie, il a publié une Æistoire du comté de Hainaut, pour faire partie d’une collection historique, destinée aux gens de monde. Je n’insisterai donc pas sur ce recueil, qui avait un but spécial et qui ne devait servir la science qu’en aug- mentant le nombre de ses prosélytes (1). Si j'avais à m'’appesantir sur le nombre d'ouvrages dont de faiseurs qui pullulent dans notre belle patrie, comme on dit? « Je m'en rapporte à vous sur ce point, comme sur tous les autres. Voyez s'il y a possibilité de donner suite à notre publication ; il fau- drait pour cela peu de fonds. En effet, en se contentant de publier , par an , un volume , en livraison de 150 pages, cela reviendrait à un mémoire ordinaire d’académicien. Si la Compagnie consent à pour- suivre l'impression à ses frais, Je suis prêt à travailler. Encore une fois, je vous recommande cette affaire. » Je me permets, encore aujourd'hui, d’insister sur l'importance de cette belle entreprise , que je mets, pour le moins, sur le même rang que celles dont l’Académie s’occupe avec tant de sollicitude, et qui aurait certainement des résultats plus immédiatement utiles. (1) Bibliothèque universelle, par Jamar, 2 vol. in-12, 1849 à 1850. (157) Reiffenberg s’est fait éditeur, qu’il a enrichis de notes et de pré- faces, ou dont il a facilité la contrefaçon, je me trouverais en- traîné bien au delà des limites d’une simple notice. Cependant, je ne puis passer sous silence le service qu’il a rendu en pu- bliant , pour la première fois, les mémoires de Jacques Duclercq. Voici comment M. Buchon s'est exprimé au sujet de cet ouvrage: « M. le baron de Reïffenberg publia le premier, à Bruxelles , une édition complète des mémoires de Jacques Duclercq, en quatre volumes. Ne connaissant pas alors de manuscrit de Duclercq qui me servit à collationner cette édition, je me contentai de la re- produire exactement dans ma collection des chroniques. » (1) On doit aussi à Reiffenberg, en dehors des ouvrages qu’il a édités pour la Commission royale d'histoire, la Correspon- dance de Marguerite d Autriche avec Philippe IT; les Let- tres sur la vie intérieure de Charles-Quint ; la Chronique métrique de Chastelain et de Molinet; une Existence de grand seigneur au XVI: siècle; les Lettres du prince d’O- range, surnommé le Taciturne, aux états généraux ; etc. Il était sans cesse à l’affüt pour déterrer les manuscrits anciens, qui avaient pu échapper à l'attention de ses prédécesseurs (2). (1) Choix de chroniques , etc.; — Jacques Ducrerco. Paris, 1 vol. in-8°, 1838. Introd. , p. 10. (2) En 1896, il écrivait à M. Dewez : « J'ai enfin déterré Hugues de Toul. Les ouvrages de cet auteur sont perdus : de Guise s’en est servi, et c'est sans doute là que Vinchant aura lu les mots que vous citez : « sic Almericos, Hugones tullenses , ignota nomina, aut thesau- ros dépenditos, passim et sequitur et exscribit, dit M. de Nelis, p. 56 de son Prodromus. On voit Hugues de Toul cité dans la traduction abrégée de De Guise, publiée à Paris au commencement du XVIe siècle, et qui se trouve à la Bibliothèque de Bruxelles. » ( Correspon- dance académique.) 14 (158 ) Parmi les réimpressions, les contrefaçons ou les traductions qu’il a fait paraître en les augmentant de préfaces ou de notes, je citerai principalement l Zistoire des troubles des Pays-Bas, par Vandervynckt; lÆistoire des ducs de Bourgogne, par M. de Barante; et le Manuel de l’histoire politique de l’Eu- rope, par de Heeren. Reiffenberg avait un talent particulier pour la composition des notices biographiques; nous en devons plusieurs à sa plume facile. Quelques-unes ont été insérées dans notre 4n- nuaîre; d’autres ont paru dans le Bulletin bibliographique de Belgique et dans différents recueils. Elles se font, en général, remarquer par l'élégance du style et par des aperçus vifs et piquants, qui en rendent la lecture aussi agréable qu’instruc- tive. Parfois aussi, la phrase prend un tour mordant, et le dé- funt n'échappe pas toujours à l'examen sans avoir reçu quel- ques égratignures. On n’a pas oublié la notice du bon marquis de Fortia d'Urban, laquelle, lue en séance publique, a fait craindre à plus d’un savant académicien d’avoir son confrère pour panégyriste. Ceci me rappelle involontairement une dame qui se trouvait en visite chez une de ses amies; elle écoutait un vieux monsieur qui amusait le cercle par les propos les plus spirituels et par des récits piquants sur le compte des visiteurs, à mesure qu’ils se retiraient; elle souriait, mais témoignait, en même temps, la plus vive inquiétude. Questionnée enfin par son amie : « mon Dieu , dit-elle tout bas, il se fait tard, je devrais partir, mais je ne voudrais cependant pas m'en aller avant ce monsieur. » Philologie, archéologie, arts, journaux. J'ai déjà fait connaître les motifs qui portérent notre con- frère à publier ses Ærchives philologiques , du moins en me (159 ) plaçant à son point de vue. Il invoquait les besoins de la science : mais, ce qui me semble plus exact, c’est qu’un pareil recueil était devenu indispensable à son immense activité et au désir qu’il éprouvait de mettre le public dans la confidence de toutes ses trouvailles littéraires et scientifiques; Reiffenberg avait un besoin irrésistible de communiquer les résultats de ses mé- ditations ou même des réflexions rapides que lui suggérait ce qu’il lisait ou ce qu’il voyait autour de lui. Un seul journal en titre ne lui suffisait même pas toujours : c'était un agréable causeur à qui plusieurs auditoires étaient nécessaires en même temps. Ainsi, pendant qu'il rédigeait le Mercure belge, il coopérait encore à plusieurs autres recueils, tant de ce pays que de l'étranger, et il en fut de même pendant la publication des Archives philologiques. Plus tard, le Bulletin du bibliophile belge marcha de front avec les Bulletins de l’ Académie et de la Commission royale d’histoire ainsi que l'Annuaire de la Bibliothèque royale de Belgique. Cette facilité de tout dire et d'écrire sous l'influence de toutes les impressions, de tous les sentiments qu’on éprouve, a bien aussi ses mauvais côtés. On se repent souvent d’un jugement précipité qu'on a émis la veille, ou bien l'on se crée des inimitiés pour avoir parlé d’après des informations mal prises ou dictées par la passion : nescit voxæ missa reverti. Cette fièvre de publicité a presque toujours été fatale à ceux qui en étaient malades. Toutefois, les Ærchives philologiques, en paraissant à des époques plus ou moins éloignées, ne présentaient pas les incon- vénients que je viens de signaler. En général leur allure est grave et mesurée, bien que l’érudition s’y présente sous des formes aussi agréables que variées. Des poésies, de simples traditions populaires, des anecdotes même y trouvent place. On voit qu’en butinant à droite et à gauche sur les rayons des ( 160 ) bibliothèques, il pense toujours à ses travaux de prédilection, sans oublier toutefois ceux de ses amis dont il place de temps en temps les noms en tête de ses notices. Il avait eu l'intention de donner un lexique wallon-hennuyer, qui aurait été d’un grand intérêt pour l’étude de notre histoire littéraire, mais ensuite il perdit de vue ce projet (1). L'Annuaire de la bibliothèque royale, dont la publication a commencé en 1840 et dont il a paru onze volumes (2), est un recueil qui mérite de figurer sur les rayons de tous les amis des livres. L'auteur y a réuni un grand nombre de documents inté- ressants sur la bibliographie, surtout dans ses rapports avec notre histoire nationale. Quelquefois il reproduit, il est vrai, des notices qu’on trouve déjà dans les bulletins de l'Académie ou dans d’autres recueils périodiques ; il semble, sous ce rapport, se méfier un peu trop de la mémoire de ses lecteurs. Le cadre que Reiffenberg s’est tracé est assez simple, et il l’a fidèlement conservé d’année en année. Dans son Coup d’œil sur la bibliothèque, il donne d’abord un aperçu historique des principaux faits qui se sont succédé dans le dépôt confié à ses soins; il énumère les acquisitions nouvelles, les relations établies avec d’autres dépôts de même nature, et il prend soin d'indiquer les noms des principaux visiteurs étrangers : cette pe- tite chronique est généralement courtoise et toujours spirituelle. (1) Voici ce qu’il écrivait , à ce sujet, à mon prédécesseur, sous la date du 3 décembre 1830 : « Veuillez excuser mon absence au- près de l’Académie : le mauvais temps et ma santé en sont cause. J'aurais voulu vous porter le mémoire que j'ai annoncé, ainsi que les fragments d’un lexique wallon-hennuyer, pour lequel je désire le concours de vos lumières; mais ce sera pour une autre fois... » (2) Ce recueil a été continué par M. Alvin, successeur de M. de Reiffenberg; le 12€ volume a paru pour 1851. (161) Sous le titre Votices et extraits des manuscrits de la biblio- thèque royale, il semble avoir voulu continuer, mais sur une échelle plus restreinte, la publication qu’il avait commencée pour faire suite aux Mémoires de l’ Académie royale de Bruxelles. Les deux divisions suivantes, comprenant des Votices sur des bibliophiles et des bibliographes belges, ainsi que des Mémoires pour l'histoire des lettres, des sciences et des arts en Belgique, forment, avec les Wélanges bibliologiques qui en sont le com- plément, un recueil aussi varié qu'instructif de renseignements et d’anecdotes piquantes. Il eût été difficile à notre confrère de publier un recueil sans y donner place à la poésie : aussi, dés la seconde année, lui voit-on abandonner à sa muse favorite un coin de son 4nnuaire. Sous le titre Envois et civilités littéraires, il y réunit de petites pièces de vers, dont plusieurs sont adressées à des amis (1). Le Bulletin du bibliophile belge est un recueil qui ne s’ana- lyse pas; il ne se compose, lui-même, que d’un ensemble d’ana- lyses. Je me bornerai à signaler les services qu’il a rendus et les succès qu’il a obtenus en Belgique et à l'étranger. Peu de tra- vaux se prêtaient mieux au genre d'esprit de notre confrère, qui (1) Rarement, je l'ai déjà dit, il faisait hommage d’un livre sans y joindre quelques vers. Les suivants, qui commencent la série de ceux qu'il donne dans ses Annuaires , ont été inscrits sur la couver- ture d’un exemplaire des Souvenirs d’un pèlerinage en l'honneur de Schiller, qu’il me fit parvenir en 1839 : A vous dont l’amitié, charme de ma jeunesse, Embellit mon présent, orne mon avenir, A vous , legs précieux promis à ma vieillesse, À vous mon premier souvenir. mat ( 162 ) savait concilier à un haut degré l’érudition et le privilége de plaire en instruisant (1). Dans un pays où les arts sont en faveur et cultivés avec tant de succès, il eût été difficile à un écrivain d’un talent aussi universel de ne pas s’en occuper : dans une lettre à M. Fétis, nous lui avons déjà vu recueillir des documents pour l'histoire de la musique; nous le voyons encore, dans les Ærchives philologiques et dans les Bulletins de l’ Aca- démie et de la Commission royale d'histoire, présenter des matériaux pour l’histoire de la peinture et de la sculpture, et des recherches sur la famille de P.-P. Rubens (2). En 1848, il publia, d’après un manuscrit de Ph. Baert, bibliothécaire du marquis de Chasteler, des Mémoires sur les sculpteurs et ar- chitectes des Pays-Bas. Ailleurs, il s’est occupé de la gravure et de ceux qui s’y sont distingués le plus; on lui doit aussi un mémoire intéressant relatif à la peinture sur verre (5), et un autre sur la plus ancienne gravure connue avec une date (4). Je n’essaierai pas de rappeler ici tout ce qu’il a écrit sur l'histoire intellectuelle de notre pays, et encore moins la part qu’il a prise à la publication d’une quantité de journaux, de revues, de biographies, d’encyclopédies, etc. (5). On ne conçoit pas, en effet, comment la vie d’un seul homme a pu suflire à mener de front tant de travaux divers et sans cesse re- (1) Je ne parle pas du Catalogue des accroissements de la biblio- thèque royale , qui n’est véritablement pas une œuvre littéraire. (2) Tomes VIet X des Mémoires de l’Académie. (3) Tome VII des Mémoires de l’Académie. (4) Tome XIX , sbid. (5) On en trouvera plus loin la liste, tres-incomplète-sans doute , mais qui suffira cependant pour donner une idée de son active ubi- quite, ( 165 ) naissants : c'était le cas de dire : Uno avulso, non deficit alter. Philosophie. Ce ne fut point un goût prononcé et encore moins un instinct irrésistible, qui entraîna Reiffenberg vers les études philosophiques : il y fut naturellement conduit par sa nomi- nation à l’université de Louvain; le travail et une extrême facilité de conception firent le reste. A peine installé dans sa nouvelle chaire, il s’entoura d'ouvrages philosophiques; il se forma au langage qui désormais devait devenir le sien, et aborda résolüment son cours par une dissertation latine sur les phases de la philosophie dans l’université de Louvain. Une élo- cution facile, le talent d’intéresser un auditoire, des connais- sances d’ailleurs étendues suppléèrent d’abord à ce qui pouvait manquer en profondeur à son enseignement dans la direction nouvelle qu’il lui imprimait. Il fallut quelque temps au jeune professeur pour bien appré- cier sa position et pour se croire en droit de parler avec une certaine autorité. L'étude de la philosophie avait été jusque-là fort négligée en Belgique; ce n'était ni l’ancienne univer- sité de Louvain, ni le régime impérial qui eussent pu en déve- lopper le goüt. Le kantisme, qui commençait à être enseigné dans les universités nouvelles, avait des allures trop sévères et des formes trop abstraites pour avoir pu former des prosélytes nombreux. L'enseignement d’ailleurs se faisait par l’intermé- diaire du latin; et certes ce n’était pas le moyen de l’entourer de plus de charmes ou de lumières. L'éclectisme, au contraire, généralement répandu, surtout par les brillantes leçons que M. V. Cousin donnait alors à la Sor- bonne, avait eu un grand retentissement en Belgique. Plusieurs ( 161) ouvrages élégamment écrits en développaient les principes. D'une autre part, l'esprit positif de nos compatriotes assez sem- blable à celui des Anglais et une certaine communauté de vues au sujet des sciences d'application, portaient l'attention vers l'école écossaise. C’est dans ces circonstances que l'élément philosophique commença à se révéler en Belgique : MM. Sylvain Vandeweyer et Reiffenberg eurent l'honneur de prendre l'initiative et de ui servir d'organes. Le musée des sciences et des lettres venait d’être créé à Bruxelles (1827): M. Vandeweyer, à qui avait été confié l’enseignement philosophique, inaugura son cours par un discours brillant sur l’histoire de la philosophie. L'année suivante, Reiffenberg inaugura également le sien, à l’université de Louvain, par un discours sur Za direction actuellement nécessaire aux études philosophiques. Ces deux écrits ont été analysés et favorablement appréciés par un juge compétent, dans le Journal des savants (1). M. V. Cousin était l’auteur de l’article auquel je fais allusion; il y traite d’une manière plus sévère l’ouvrage sur l'Éclectisme (2), que Reif- fenberg avait publié, à la même époque, pour servir de texte à ses leçons : « L'ouvrage que nous annonçons, dit-il, nous pa- rait recommandable par l'esprit général qui la dicté et la variété des connaissances et des lectures qu'il atteste; mais l'estime (1) Année 1830. Cet article a été reproduit par M. Victor Cousin, dans ses Mélanges philosophiques ; Paris , 1858 , t. II. On le trouve aussi dans un opuscule in-18, publié à Bruxelles, en 1840, par M. Baron, avec les deux discours de MM. Vandeweyer et Reiffen- berg. Cet opuscule élégamment imprimé, chez Ad. Wahlen, n’a éte tiré pour le public qu’à 150 exemplaires numérotés. (2) L'Éclectisme ou premiers principes de philosophie générale, 1 vol. in-$°; Bruxelles, Tarlier, 1827. ( 165 mème que nous en faisons, nous permettait à la fois et nous faisait un devoir de ne pas dissimuler les défauts qui le dépa- rent. Les idées et l’érudition n’y sont point assez digérées, et il ne porte point l'empreinte d’une méditation préalable suff- sante et d’un assez grand travail dans l'exécution. » M. V. Cousin fait un autre reproche à notre confrère, repro- che malheureusement applicable à la plupart de ses ouvrages sérieux. Les tons les plus divers y sont en effet mêlés ensemble, mais non pas fondus : des anecdotes ou des détails bibliogra- phiques, des plaisanteries même, s’y rencontrent brusquement à côté de réflexions de l’ordre le plus relevé. Ces inégalités ou plutôt ces fautes de goût, deviennent surtout sensibles dans un ouvrage destiné à l’enseignement. Le volume intitulé : Principes de logique, qui parut en 1835, est dédié à l’Académie royale des sciences et belles- lettres de Bruxelles. L'auteur, dès le début, annonce la plus complète absence de prétentions : « Voici, dit-il, le plus hum- ble de tous les livres. Ce n’est guère qu'un recueil de notes pri- ses par un écolier aux lecons de son professeur et revues par lui. Tel est le secret de sa rédaction. En vérité, c’est bien peu de chose. » Au reste, si le professeur n’annonce aucune préten- tion à donner du nouveau quant au fond de son ouvrage, peut- être a-t-il réussi à tempérer la forme par trop roide des an- ciens traités de logique; ce n’est qu'avec certaines restrictions qu'il se décide à reproduire les horribles vers techniques de la vieille école : Barbara celarent dar ferio Baralipton , etc. Le syllogisme cornu passe à l’aide d’une anecdote sur l’em- pereur Conrad III. Ce n’est pas la seule anecdote piquante que renferme l'ouvrage qui, sous ce rapport, justifie peut-être un ( 166) peu trop la critique que M. Victor Cousin faisait de l’éclec- tisme. Comme je l’ai fait remarquer déjà, les travaux philosophi- ques du baron de Reiffenberg étaient plutôt entrepris en acquit de ses devoirs que par un penchant véritable pour la science : aussi, dès qu’il quitta la chaire de philosophie , abandonna:t-il à peu près complétement ce genre d'étude. Les dernières années de la vie du baron de Reiffenberg ont été partagées entre les travaux bibliographiques auxquels il se livrait, autant par goût que par la nature de ses nouvelles fonc- tions, et les études historiques dont il a toujours apprécié la haute importance et dont il était un des représentants les plus actifs dans la Commission royale d'histoire. Au milieu de ces occupa- tions sévères, la poésie, qui avait fait le charme de sa jeunesse, venait encore de temps en temps lui présenter son prisme sé- ducteur, et le bercer de ses douces illusions; elle lui est restée fidèle jusque sur le bord de la tombe; et dans l’une des dernières séances académiques auxquelles il assistait, il nous a lu encore quelques-unes de ses fables. Ses facultés intellectuelles n’ont pas baissé un instant; et quoique l’on püt apprécier, sur ses traits, les progrès effrayants de la maladie, son esprit conservait toujours sa même acti- vité, sa même énergie. Dans la séance même où vous avez appris sa mort prématurée, je vous ai donné lecture de son dernier rapport sur un mémoire destiné au concours. Ses paro- les avaient quelque chose de triste et de prophétique qui ne s’est réalisé que trop tôt : « Peut-être, écrivait-il, suis-je dis- posé à l’indulgence par la souffrance; peut-être aussi aurais-je dû m’abstenir de juger. Quand on est malade, comme je le suis, on est en quelque sorte ce que les Romains appelaient capite minutus. » Peu d’instants avant de mourir, il écrivait encore ( 167 ) des pièces relatives au service de la bibliothèque royale (1). Sa fin a été douce et pieuse; la mort est venue recueillir son der- nier soupir entre les bras d’une épouse chérie, dont il avait su apprécier toutes les vertus. Ses funérailles ont eu lieu à Laeken, le 20 avril 1850. L’Aca- démie, la Commission d'histoire, la Bibliothèque royale y étaient représentées par tous leurs membres présents à Bruxelles. Diffé- rents discours ont été prononcés sur sa tombe (2); je mention- nerai particulièrement la pièce de vers lue par M. Ad. Mathieu, son parent et son ancien ami (5). | (1) Sa mort a été causée par une sorte de phthisie laryngée : il avait essayé tous les genres de remèdes, tous les modes curatifs, sans succes. (2) M. Gachard a porté la parole au nom de l’Académie et de la Commission royale d’histoire. (3) Le portrait qui figure en tête de cette notice a été fait pendant la jeunesse du baron de Reiffenberg ; il doit donc paraïtre peu res- semblant pour ceux qui n’ont connu notre confrère que vers la fin de sa vie. Ses portraits sont du reste peu nombreux : celui qui a paru, en 1828 , dans une iconographie des professeurs du royaume, publiée par Lemonnier, donne une représentation très-infidèle de sa physionomie. Il est à regretter que le buste en marbre , fait par ordre du Gou- vernement, sur la demande de l’Académie, laisse également à désirer sous le rapport de la ressemblance. Je n’en ferai certes pas un reproche à l’habile sculpteur (M. G. Geefs) qui l’a exécuté de mé- moire ; il est toujours difficile en pareil cas de faire un bon portrait, surtout d’après une personne dont la physionomie était très-mobile. La médaille frappée par M. Wiener, pour la Société des biblio- philes belges, séant à Mons, a nécessairement les mêmes défauts, ayant été gravée d’après les portraits qui viennent d’être indiqués. Un arrêté royal, en date du 27 juillet 1850, a accordé à la veuve (168 ) de M. le baron de Reiïflenberg, une très-modique pension, impu- table sur la caisse des fonctionnaires du département de l'intérieur. Cette somme eût été à peu près double, si M. de Reiflenberg n’eût point quitté l’enseignement pour passer à la Bibliothèque royale, ce qu’on regardait alors comme une promotion. Pourquoi, dira-t-on, cette inégalité de conditions et cet énorme préjudice aux dépens des veuves de certains fonctionnaires d’un même pays? C’est un des premiers résultats du morcellement des caisses des veuves et orphe- lins. Puissions-nous , plus tard, n’avoir pas à en signaler de plus désastreux! L'État , en pareille circonstance, ne devrait-il pas au moins un dédommagement , surtout quand il s’agit de la veuve d’un homme qui a rendu des services si éminents à son pays? PRINCIPAUX OUVRAGES PUBLIÉS PAR LE BARON DE REIFFENBERG. POÉSIES. Les Politiques de salon, comédie en 3 actes et en vers. 1 voi. in-8°; Bruxelles, Hayez, 1821. L’Ame et le corps. Brochure in-8°; Bruxelles, Hayez, 1895. Réimprimé dans les Poésies diverses. Le Champ Frédéric, poëme. Broch. in-8’; Bruxelles, Hayez, 1823. Réimp. dans les Poësies diverses. Les Harpes. 1 vol. petit in-18; Bruxelles, Hayez, 1825. Poésies diverses, suivies d’épiîtres et de discours en vers. 2 vol. in-18 ; Paris, chez Dondey-Dupré, 1825 (le 1*" volume ren- ferme les Harpes). Épitre d’un Parisien à la statue d’Érasme. Broch. in-8° ; Paris, 1895. Épitre du général des Jésuites à un jeune père. Broch. in-8°; Bruxelles, Tarlier, 1827. Plusieurs autres épitres à MM. Raoul, Quetelet, Nodier, Ar- nault, Talma, Froment, Mie Le Normand, imprimées d’a- bord séparément, ont été réunies ensuite dans les Poésies diverses. Ruines et souvenirs. 5° édition des Æarpes ; Bruxelles, Demat, 1852. Apologues. 1 vol. in-18 ; Bruxelles, chez Muquardt, 1848. Fables nouvelles. 1 vol. in-18 ; Bruxelles, chez Muquardt, 1849. 15 (170 ) Une Pièce de vers lue à la Société des bibliophiles de Mons. Broch. ; Bruxelles, le 3 avril 1842. — Æ{u diner des biblio- philes de Mons. Broch. in-4°; Mons, 1842. LITTÉRATURE ET ARTS. Le Malheur imaginaire, comédie en un acte et en prose. Broch. in-8°; Bruxelles, chez Weissembruch, 1819. Lettre à M. Fétis sur l’histoire de la musique. Broch. in-8°, 1853. Le Dimanche, récits de Marsilius Brunck. 2 vol. in-18 ; Bruxel- les, L. Hauman , 1834. Le Lundi, nouveaux récits de Marsilius Brunck. 1 vol. in-18; Bruxelles, L. Hauman, 1855. Souvenirs d’un pèlerinage en l’honneur de Schiller. 1 vol. in-8°; Bruxelles, Muquardt, 1839. Nouveaux souvenirs d’ Allemagne, pèlerinage à Munich. 2 vol. in-18 ; Muquardt. | De l’Honneur national, à propos des 24 articles. Brochure in-8°. Les Loges de Raphaël. In-4; Bruxelles, chez Lacrosse, 1844 (1). HISTOIRE. Résumé de l'histoire des Pays-Bas. 2 vol. in-18; Bruxelles, Tarlier. Fastes Belgiques , ou Galerie lithographiée des principaux actes d’héroïsme civil et militaire et des faits mémorables qui appartiennent à la nation belge. In-folio; Bruxelles, (1) Voyez les réclamations de M. de Busscher au sujet de cette publication, (471) Hayez, 1823. (Avec M. Lecocq; il n’a paru que 2 livraisons.) Recueil héraldique et historique. In-folio; Bruxelles, Ropoll, 1835-36. (Il n’a paru qu’un spécimen.et une livraison.) De quelques solennités anciennement usitées en Belgique: tournois, carrousels , jubilés. Broch. in-12 ; J. B. Demat, 1838. Discours sur l’histoire de Belgique. Broch. in-8°; Lacrosse, 1838. (Préface d’un ouvrage de M. Guizot.) Histoire du comté de Hainaut. 2 vol. in-12; Bruxelles, Jamar, 1849 à 1850. ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. Mémoires couronnés. Tome II. — Quel a été l’état de la population, des fabriques et manufactures, et du commerce, dans les provinces des Pays-Bas, pendant les XFV° et XVI siècles ? 1820. Tome IE, — De J'usti Lipsit vita et scriptis commentarius, 1821. Mémoires des membres. Tome V. — Mémoire sur le séjour que Louis, dauphin de Viennois, depuis roi sous le nom de Louis XI, fit aux Pays-Bas ; 1828. Mémoire sur les deux premiers siècles de l’université de Louvain; 1828. Notice sur Olivier le Diable, ou le Dain , barbier de Louis XI ; 1898. Notice sur un exemplaire des lettres d’indulgence du pape Nicolas F, pro regno Cypri; 1898. (172) Tome VI. — Votice sur les archives de la ville de Louvain ; 1829. Remarques sur deux actes de Henri II et Henri III, ducs de Brabant; 1850. Note sur des lettres d’indulgence du pape Jules 11; 1830. Éloge de l’abbé Mann; 1830. Recherches sur la famille de Pierre-Paul Rubens ; 1830. Mémoire sur les sires de Kuyk ; 1829 (1). Tome VII. — Deuxième Mémoire sur les deux premiers siè- cles de l’université de Louvain; 1831, avril. Troisième Mémoire , sur le même sujet ; 1851, juillet. Quatrième Mémoire, sur le même sujet; 1831, décembre. De la peinture sur verre aux Pays-Bas ; 1851. Essai sur la statistique ancienne de la Belgique jusque vers le XVII: siècle ; 1851. Tome VIII.— Essai sur la statistique ancienne de la PBel- gique, 2° partie; 1832. Particularités inédites sur Charles-Quint et sa cour. Supplément à l Art de vérifier les dates. (1) C’est ce mémoire et celui qui a paru dans le tome VIIE, sous le titre : Supplément à l'Art de vérifier les dates, qui ont soulevé de si vives réclamations , comme ayant été empruntés aux manuscrits du curé Ernst, sans que l'emprunt ait été mentionné. Un savant bibliographe , M. Quérard, dans le tome IV de ses Supercheries lit- teraires , a tout récemment rappelé avec détails, avec trop de détails peut-être, cette déplorable affaire; nous les avons lus avec chagrin. M. Quérard s’est montré généralement trop bienveillant pour ne pas savoir, comme nous, que si la tombe n’établit pas de prescription, elle commande au moivs des égards, (175) Tome X. — Cinquième Mémoire sur les deux premiers siè- cles de l’université de Louvain; 1834. Nouvelles recherches sur P.-P. Rubens ; 1855. Tome XI. — De quelques anciennes prétentions à la succes- sion du duché de Brabant; 1858. Tome XIV.— Coup d’œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et la Savoie ; 1840. Coup d'œil sur les relations qui ont existé jadis entre la P'elgique et le Portugal. Notice sur frère Corneille de S'-Laurent. Notice sur Regnier de Bruxelles. Itinéraire de l’archiduc Albert, de 1599 à 1600; 1841 TomeXIX.—Za plus ancienne gravure connue avec une date ; 1845. Le feld-maréchal prince Charles-Joseph de Ligne; 1845. BULLETINS DE L’ACADÉMIE. Il serait difficile d’'énumérer tous les articles que M. de Reif- fenberg a insérés dans ce recueil; il ne se passait guère de séance dans laquelle il ne fit quelque communication. NOTICES ET EXTRAITS DES MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHÈQUE DITE DE BOURGOGNE. Sur un manuscrit du XPV° siècle, contenant les danses en usage à la cour de Bourgogne. Sur un manuscrit ayant appartenu à Marguerite d’Au- triche. Sur un manuscrit du XVI: siècle, contenant une censure générale des œuvres d’Érasme. | 15. (174) Sur des lettres d'Erycius Puteanus, et d’autres gens de lettres. Sur un manuscrit intitulé : CRONICKES DE FLANDRES ABBRoO- GHIÉS. Mémoires de messire J. Hopperus. Extrait d’un manuscrit du XVT° siècle, contenant les anti- quités de Flandres, par Ph. Wielant. Extrait d'anciens registres de la trésorerie de Poligny. Les droits de la duchesse Marie, par Jean Du Fay. Poëme contenant la vie de Marguerite & Autriche, par Cor- nelius Grapheus. ANNUAIRES D£ L’ACADÉMIE: Notices biographiques du comte de Cobentzl, du marquis de Chasteler, du président de Neny, du baron de Feltz, 1835; de Æ. Delmotte, 1857; de Bekker, 1858; de Ray- nouard , 1859; de Van Praet, 1840; de Daunou, 1841; de Raoux, 1842; de Des Roches , 1843; du marquis de Fortia d’ Urban , 1844. Commission royale d’histoire. Histoire de l’ordre de la Toison d’or. 1 vol. in-4° avec atlas. Bruxelles, imprimerie normale. P. à Thymo. /istoria Brabantiae diplomatica, t. I, in-8°; Bruxelles, Muquardt. Chronique rimée de Ph. Mouskes. 2 vol. in-4°, 1836 et 1845, - Bruxelles. HWonuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg : — Chartes de Namur et de Hainaut, — Le chevalier au Cygne et Godefroid de (176) Bouillon, — Suite de Godefroid de Bouillon, — Gilles de Chin, — Diverses chroniques monastiques, — Autres chroniques monastiques. 5 vol. in-4°. Comptes rendus des séances de la Commission royale d’his- toire ou Recueil de ses Bulletins, t. I (1837) àt. XIII (1850). PUBLICATIONS, CONTREFACONS, ETC. Histoiredes troubles des Pays-Bas, par VFandervynckt, avec discours préliminaires etnotes.5 vol. in-8°, 1822; Bruxelles. Mémoires de Jacques Duclercq. 4 vol. in-8&, 1823; Bruxelles. Manuel de l’histoire politique de l’Europe de Heecren. 3 vol. in-18 ; Bruxelles, Hauman , 1854. Histoire des ducs de Bourgogne de M. de Barante. 10 vol. in-8° ; Bruxelles , Lacrosse, 1835-1856. Correspondance de Marguerite d Autriche avec Philippe II. 1 vol. gr. in-8°; Bruxelles. Lettres sur la vie intérieure de l’empereur Charles-Quint 1 vol. gr. in-8°. Une existence de grand seigneur au XF T° siècle. Mémoires autographes du duc Charles de Croy. Gr. in-8. La chronique métrique de Chastelain et de Molinet. Bruxel- les, Lacrosse, 1836. (Se trouve dans l'édition de de Barante.) OEuvres choisies de J.-B. De V'autier, avec une notice.1 vol. in-18; Bruxelles, Parent, 1847. Leçons de littérature et de morale, avec une introduction, par le baron de Reiïffenberg. Gr. in-8°; Bruxelles, Meline, 1856. | Lettres du prince d'Orange Guillaume, surnommé le Taci- turne, aux états généraux. Broch. in-8°; Paris, Firmin Didot, 1833. (176) Excerpta e C. Plinii secundi historia naturali, notulis illustrata. À vol. in-12 ; Bruxelles, Wahlen, 1820, Mémoires sur les sculpteurs et architectes des Pays-Bas, d’après Ph. Baert. 1 vol. in-8° ; Bruxelles, Hayez, 1848. PHILOLOGIE, BIBLIOGRAPHIE, Archives philologiques. 2 vol. in-8°; Bruxelles, Tarlier, 1825 à 1826. Archives pour l’histoire civile et littéraire des Pays-Bas. 2 vol. in:8°; Louvain, Michel. (Tomes III et IV des précédentes archives.) Nouvelles archives historiques des Pays-Bas. 2 vol. in-8°; Bruxelles, Demat, 1829 à 1852. (Tomes V et VI des Archives.) Annuaîire de la Bibliothèque royale de Belgique. 11 vol. in-18 ; Bruxelles, Muquardt, 1840 à 1850. Catalogue des accroissements de la Bibliothèque royale. 11 Liv. in-8°. Essai de réponse aux questions officielles sur l’enseigne- ment supérieur. 1 vol. in-8°; Bruxelles, Tarlier, 1828. (Avec M. Warnkoenig.) Qu’est-ce que le collége philosophique? — Entrerai-je au collège philosophique? — Réponse du portier du collége philosophique. 5 broch. publiées sous le voile de l’anonyme. Bulletin du bibliophile belge. 6 volumes et le n° 1 du tome VIH, journal in-8°; 1845 à 1851. PHILOSOPHIE. Oratio inauguralis qua philosophiae fata in Acad. Lov. exposuit. In-4°; Lovani, Van Linthout, 1822. (177) Eclectisme, ou premiers principes de philosophie générale, 1re partie : Psychologie. 1 vol. in-8°; Bruxelles, Tarlier, 1827. De la direction actuellement nécessaire aux études philoso- phiques. Broch. in-8 ; Louvain, F. Michel, 1828. Principes de logique. 1 vol. in-8°; Bruxelles, L. Hauman, 1833. JOURNAUX. Mercure belge, recueil mensuel, Bruxelles. — Ze Courrier des Pays-Bas. — Le vrai Libéral, publié à Bruxelles, par MM. Arnault et Cauchois Lemaire; journal quotidien. — Ze Nain jaune réfugie. — Le Mercure du XTIX® siècle. — Literary gazette, de Londres. — La Biographie univer- selle, de Michaud. —- Revue universelle. — Revue ency- clopédique de France. — La France littéraire, de M. Ch. Malo. — Za France provinciale. — Les superche- ries littéraires, par Querard. — Messager des sciences et des arts de Belgique. — Les annales belgiques. — Le recueil encyclopédique belge. — Dictionnaire de la con- versation et de la lecture, — L’ Artiste. — Le Journal de l’histoire de France. — Les soirées littéraires de Paris. — Les publications de la Société des bibliophiles belges, séant à Mons. — Ze Trésor national, Bruxelles. — Z’41- manackh libéral. — L’ Annuaire poétique. — L’ Almanach des étudiants de Louvain. — Le Journal de l’institut historique de France. — L’Émancipation , Bruxelles. — Le Bulletin de la Société de l'histoire de France. — La Correspondance mathématique et physique, Bruxelles. — La Renaissance, chronique des arts et de la littérature , (178) Bruxelles. — Zes Archives historiques du nord de la France, Valenciennes. — Zes Belges illustres. — Les Belges peints par eux-mêmes. — Les scènes de la vie des peintres. — L’ Album biographique des Belges célèbres. — L’Ermite en Belgique , Bruxelles. CAISSE CENTRALE DES ARTISTES BELGES, Exposé général de l'administration de la Caisse centrale des artistes , pendant l'année 1851 (1). En commençant ce troisième rapport, nous sommes heureux de pouvoir vous annoncer que l’avenir de l'institution dont les intérêts nous sont confiés, paraît désormais à l’abri des fluc- tuations qui pouvaient le menacer. La Caisse centrale des artistes a rencontré, dès son origine, les plus vives sympathies auprès du Gouvernement et de tous les amis des arts et des lettres. Ces témoignages de bienveillance n’ont fait que prendre, chaque jour, plus de développement. Le Roi, protecteur de l’Académie, qui a bien voulu nous prêter le premier appui dont nous avions besoin, a continué, cette année encore, à verser dans la Caisse un subside de 1,000 francs, montant de la souscription annuelle de Sa Majesté. M. le Ministre de l’intérieur nous a exprimé le regret de ne pouvoir allouer immédiatement, à défaut de fonds, le subside qu’il nous avait fait parvenir les années précédentes; mais il nous a fait connaître que ce subside pourra être prélevé sur le budget de l’exercice 1852, en promettant qu'il veillerait à ce qu’il soit accordé dès le commencement de cette année. (1) Composition du comité : M. F. Fétis, directeur de la classe des beaux-arts, président ; Quetelet, secrétaire perpétuel; Braemt, trésorier; Alvin, Baron, Gallait, Fraikin, Partoes. été ( 180 ) Nous n'avons pas encore reçu les sommes qui ont été pré- levées, lors de la dernière exposition triennale des beaux- arts de 1851, en faveur de la Caisse centrale des artistes. M. le Ministre de l’intérieur nous avait informés qu’il serait réservé » pour cette destination, une part de 5 p. °/, sur le produit des cartes d'entrée et de la vente du catalogue de l'exposition, et une part de 5 p. °/, sur les placements de tableaux qui auraient été faits par l'intermédiaire de la commission directrice. Le produit des sommes prélevées n’a pu figurer, en conséquence, parmi les recettes de l’année précédente. La commission directrice de Gand, pour l'exposition des ob- jets d’art de 1850, nous a fait parvenir, par l'intermédiaire de M. d'Huyvetter, une somme de fr. 239 50 c, prélevée sur la vente des tableaux pendant cette exposition. Nous avons moins à considérer, ici, la valeur de la somme, que le sentiment même qui l’a fait recueillir. La Société royale d'Anvers pour l’encouragement des beaux- arts a bien voulu nous promettre également son concours, et nous a fait connaître que 5 p. °/, seront prélevés sur toutes les acquisitions qu’elle fera pendant l'exposition triennale prochaine de 1852 en faveur de la loterie. « Nous le répétons, dit la lettre de M. le Secrétaire, nous sommes doublement heureux d’avoir pu venir en aide à l’œuvre si belle que l’Académie a prise sous sa protection spéciale et d’avoir pu le faire par l'adoption d’une mesure équitable qui ne lèse pas nos souscripteurs. » Les adhésions de la part de corps aussi respectables nous sont d'autant plus précieuses, que nous sentions le besoin de trouver de l’appui dans les autres provinces qui pouvaient être trompées par d’injustes préventions. Nous devons, sous ce rapport, particulièrement de la recon- naissance aux comités spéciaux établis à Anvers, à Gand et à ( 181 ) Liége. Ces comités, composés des hommes les plus honorables, présenteront les garanties indispensables que les intérêts de toutes les localités seront également respectés (1). Le concert annoncé dans le dernier rapport a eu effective- ment lieu par les soins obligeants de M. Fétis, notre confrère, et avec le concours du Conservatoire royal de musique, le 16 avril dernier, dans le beau local du Cirque, qui avait été mis à notre disposition. Le produit de cette soirée s’est élevé à la somme de fr. 1,415 25 c, sur lesquels il a fallu payer fr. 747 57 c‘, tant pour frais divers que pour les droits des pauvres, dont la ville de Bruxelles n’a pas cru devoir nous exempter, bien que la recette füt destinée à des artistes mal- heureux. La commission administrative a fait opérer aussi le tirage de la tombola; cependant le nombre des billets vendus était loin de représenter la valeur des objets mis en loterie. Cette valeur, d’après une expertise consciencieusement faite, montait, comme on a pu le voir dans notre précédent rapport, à une somme de 21,000 francs. Plusieurs tableaux d’un grand prix sont rentrés encore après l'expertise, néanmoins la commission a cru devoir fixer la valeur des objets faisant partie de la tombola à la somme de 20,000 francs seulement; et comme le nombre des billets (1) Composition des comités spéciaux : . À Gand : MM. Roelandt, président; Ed. De Busscher, secré- taire; le baron J. de Saint-Génois, d'Huyvetter. A Liége: MM. Baron, président; Daussoigne, Polain, Grand- gagnage, Capitaine, d’Otreppe de Bouvette, Fétis, trésorier; Vieil- levoie et MM. les présidents du Cercle artistique, de la Société d'émulation , de la Société militaire et de la Société du Casino. A Anvers : MM. de Braekeleer , président; De Kevyzer, trésorier ; Corr, secrétaire ; Jos, Geefs, M. Leys, le bon Wappers, Dyckmans, 16 ( 182 ) vendus était loin de représenter cette somme, il a été naturelle- ment convenu que les billets non placés resteraient au profit de la Gaisse centrale. Les tableaux avaient été exposés d’abord dans les salles académiques; puis dans les salons du palais ducal, à l’époque de la fête du 24 septembre. Le produit tant des billets de tombola placés, que des cartes d'entrée et des catalogues vendus, a été comme suit : 2285 billets à 2 francs. . . . . .fr. 4,570 00 Cartes d'entrée et catalogues. . . . . 117 50 Toraz. . .fr. 4,687 50 dont il faut déduire, pour frais divers, une somme de fr, 578 17 c. Le tirage, dont on trouvera le procès-verbal ci-après, a eu lieu publiquement, dans la grande salle des Académies, le 7 dé- cembre dernier. Les objets échus en partage à la Caisse cen- trale ont été provisoirement déposés dans les salles académi- ques, en attendant qu’on puisse en tirer parti d’une manière convenable, en y joignant ceux qui avaient été promis et qui n'étaient point encore rentrés au moment du tirage de Ia tom- bola (1). Le nombre des membres de la Caisse centrale est demeuré à peu près le même depuis deux ans (2). La commission a jugé prudent de ne pas chercher à l’étendre trop rapidement, aux dépens de la sûreté de l'institution. Quelques personnes, en (1) Ce sont les objets promis par M. le baron Wappers, Aug. Payen et Jos. Jacobs. (2) Le nombre des membres était : ASE GOLERDIS LRO LR NOR PTS Aû' 6 TévREr ABUS" IT TE PRAIRIE RS SE"! Au'31 décembre 1859. 727.7 70 ASIE ONU ENOAES ( 185 ) effet, semblaient croire qu'il suflisait de faire partie de lasso- ciation pour acquérir immédiatement des titres à une pension ou tout au moins à un subside; elles n’avaient point pris garde que les secours ne doivent être accordés que, dans des cas ex- ceptionnels, à des artistes infirmes ou à leurs familles tombées dans le malheur. D'une autre part, comme le règlement ne fixe point de durée à la participation de la Caisse centrale pour avoir des titres à être secouru, des personnes ont refusé de s’inserire croyant arriver toujours en temps utile quand des maladies graves viendraient les atteindre. Il est évident qu’une pareille inter- prétation constituerait un graye abus qui entrainerait nécessai- rement la perte de l'institution la mieux organisée d’ailleurs. Aussi la commission a-t-elle dû porter son attention sur toutes les difficultés qu’elle pourrait rencontrer un jour, et saisir les occasions de faire comprendre au public le véritable but que l’on s’est proposé d’atteindre. Cette année a eu lieu la première demande de secours faite en faveur d’une veuve. La requête de la réclamante nous est parvenue presque en même lemps que nous recevions l’adhésion de son mari, qui jusque-là s'était tenu en dehors de l’association, bien qu'il eût été invité à en faire partie, et qui même n'avait jamais payé de cotisation. Malgré ces fâcheux antécédents, la classe des beaux-arts, sur la proposition de la commission administra- tive, a cru ne pas devoir laisser sans résultat le premier appel qui lui était fait; elle a accordé une somme de 300 francs, mais elle a résolu en même temps de saisir cette occasion pour donner quelques explications sur le véritable but de Pinstitution et pour prévenir désormais les interprétations erronées de son règlement. Pour faire mieux comprendre que l'admission ne constituait (184) aücun droit acquis sur l'avoir de l'association, il a été décidé que désormais il ne serait pas payé de droit d’entrée proportion- nel à cét avoir, comme on avait eu d’abord l'intention de le faire La commission, à partir du 15 juillet dernier, s’est adjoint un commis chargé des écritures, qui réçoït un traitement an- nuel de 300 francs. Elle a porté du reste la plus stricte écono- mie dans tout ce qui tient à l'administration des intérêts qui lui sont confiés. À part les dépenses nécessitées par le concert du 16 avril et par la tombola, la Caisse centrale n’a eu a dé- bourser, pendant le cours de l’année, que la somme de fr. 137 50 c* pour le traitement du commis. M. Braemt, trésorier de la Caisse centrale, nous a remis un état des recettes et dépenses, au 31 décembre dernier, d’où sont extraites les données suivantes : Recettes de 1854. Subaide-du Roi ire 15 nait sfr: 45000! Produit des cotisations entrées sur l’année cou- ANR ta put ue NS de NS LA 631 » Intérêts des fonds de Fassociation. . + 4 . 690 » Boni sur le concert du 46 avril. . . . . . 665 68 Seconde partie du produit de la tombola . . . 2,117 80 Exposition des beaux-arts à Gand. . . . . 259 50 (1) Récetieside 48882100) GT Sr JON, RL, 98 Recettes de 180.5: rer uma tiadanretr 406988: 15 Recettes.de 4849. . … 74 c'e t 808, 35 Toraz pes necertes. . . .fr. 19,684 44 LR ARE Dur Pal AAA ‘{) Depuis on a encore re£u 38 francs profenant de l’exposition des beaux-arts à Gand. (185 ) A cette somme il faudra joindre celles qui proviennent des tau- tièmes prélevés à l'exposition nationale de 1851, sur les en- trées, la vente des catalogues et des tableaux acquis pour la tombola (1), ainsi que des cotisations arriérées qui s'élèvent à fr. 1,152 50 c°, savoir : Pour RnnoG IS. u Lin a4: ir. 36. » PORT NREN TR 0 ide 6 du à 102 » VPOUL FANS SUR TV Ne Jr ee OT 50 Tone: T2 :115® HO: (9) L’avoir de l'association consistait au 31 décembre 1851, comme suit : 1° En rentes placées à 5 p. Vo . . . . .fr. 19,500 » 27 Meme ee le NU RU ei 184 44 Toraz ÉGAL AUX RECETTES. . . .fr. 19,684 44 (3) Bruxelles, le 18 février 1852. Le Secrétaire perpétuel de l’Aca- démie royale, QUETELET. (1) Voyez plus loin la lettre de M. le Ministre de l’intérieur. (2) Sur cette somme 914 francs sont déjà rentrés ; ikne reste plus dû que fr. 238 50 es. (3) À la somme de. . , , . . . . .fr. 19,684 44 on peut ajouter l’encaisse actuel, le subside de Mo veuve "déduit. 5 ii lis 10 196 44 Ensemsx à la date de ce jou} 17 février 1852, fr. 20,480 88 ( 186 ) Procès-verbal du tirage de la tombola. Aujourd’hui, sept décembre mil huit cent cinquante et un, à onze heures du matin, dans la grande salle des Académies, au Palais du musée à Bruxelles, il a été procédé publiquement au tirage de la tombola, d’après le mode arrêté dans la séance -du 26 novembre dernier. Les opérations du tirage ont été dirigées et accomplies par les membres de la commission, assistés de quelques personnes étrangères à l’Académie et dont les noms sont ci-après : M. Quetelet, président, faisait connaître les lots et inscrivait sur un tableau noir les numéros, au fur et à mesure de leur sortie. MM. Braemt, Fraikin et Snel surveillaient les mouve- ments des roues et le tirage des boules, dont ils extrayaient les numéros pour les montrer au public. MM. Alvin, Delemer, Navez, Partoes, Stiénon et Vanden Bossche remplissaient les fonctions de scrutateurs. Les opérations ont eu lieu dans le plus grand ordre et avec une grande régularité, et les résultats ci-après ont été constatés, après avoir été vérifiés publiquement par les scrutateurs. Le 1 numéro sortant gagne le lot porté au n° 1 du cata- logue et ainsi de suite. Les numéros sortant deux fois ne sont comptés que la pre- mire fois; la seconde est annulée. Dans tout le cours du tirage cette circonstance ne s’est présentée qu'une seule fois, pour le n° 5156, sorti d’abord le 76° et qui est encore sorti le 182° Pour ce dernier lot, il a été remplacé par le n° 4555, sorti im- médiatement après. Voici dans quel ordre les numéros se sont présentés : (187) s Ë s È : È £ Ë 27 à 228 2 à os a _2$ +: à BE PAR AIR ESS las [ass |aés rss |Zés sis |zes es a le ct SU a NS En Le | © TJ cs Le) o TJ © 1 8708 || 927 2567 || 53 | 92355 || 79 71876 2 | 3457 || 28 6039 || 54 | 7906 || 80 6472 3 | 5017 || 29 74 || 55 | 92640 | 81 9998 4 | 4806 || 350 | 6499 | 56 | 5675 || 82 4251 5 1395 || 31 1339 || 57 7861 || 83 4819 6 907 || 32. | 8169 | 58 | 5857 || 84 7505 7 | 4026 | 33 | 4315 || 59 | 8839 | 85 8716 8 553 || 34 | 9499 || co | 7998 | 86 6683 9 | 6777 || 53 | 8599 | 61 0330 || 87 6371 10 | 8058 || 56 1139 || 62 | 5128 || 88 9733 an | 7745 || 37 | 5822 | 63 | 9271 | s9 | 696 12 | 7450 | 58 8886 || 64 383 || 90 3418 13 | 3529 | 39 | 2810 | 65 | 92727 || 91 5638 14 | 6765 || 40 1984 || 66 | 7839 | 92 5571 15 8683 || 41 2995 || 67 2443 || 93 7663 16. | 6310 || 42 | 9965 || 68 2475 || 94 8858 17 6584 || 43 | 9729 | 69 | 3802 || 95 6013 18 3539 || 44 1139 || 70 | 6146 || 96 1113 19 | 8817 | 45 | 6031 || 71 8457 || 97 8627 20 .| 3145 || 46 | 7562 | 72 | 9586 | 98 569 21 5385 || 47 1875 || 73 1673 || 99 2062 22 | 2687 || 48 | 3959 | 74 | 5065 || 100 7700 23 | 5405 || 49 | 8820 | 75 | 3514 || 101 5326 24 | 3130 || 50 | 4030 | 76 | 5156 || 102 | 9656 25 | 3045 || 54 2636 || 77 9421 || 103 4653 26 5359 || 52 | 2674 || 78 8243 || 104 9149 (188) = - E - s t- s 8 F2 -25 VE -2$ 2 ts 2 à NT PAPA IÉAIPIRT AIS |ASalZzSS | aSalais| as |2ass | Ags She tbsl ere rRS 105 | 6872 || 451 | 9471 || 1457 | 92781 || 183 | 5071 106 | 379 || 1352 | 4990 || 158 | 9867 || 184 | 4794 107 | 1898 || 133 | 9562 || 159 | 3255 || 485.] 9111 108 | 5670 | 134 | 2462 | 160 | 2788 || 186 | 1516 109 | 7976 | 135 | 7991 || 461 | 8260 || 187 | 4108 110 | geai || 136 | 4915 || 162 | 1568 || 188 | 6936 111 | 5810 || 437 | 2009 | 163 | 8546 || 189 | 8763 112 | 1968 || 138 | 854 || 164 | 3661 || 190 | 4542 113 | 6605 || 139 48 | 165 | 7401 || 191 | 5283 114 | 2564 || 140 | 9525 | 166 | 4866 || 192 | 5799 115 | 92961 || 141 | 1150 || 167 | 435 || 193 | 9780 116 | 5376 || 142 | 35837 | 168 | 7658 || 194 | 7795 117 | 59204 || 143 | 1610 | 169 | 1153 || 195 | 9952 118 | 5507 || 144 | 9206 || 170 | 1621 || 196 | 7808 119 | 9691 || 145 | 1789 || 471 161 || 197 | 8251 120 | 7587 || 146 | 7946 || 172 | 6843 || 198 | 1027 191 | 4389 || 147 | 92142 || 173 | 6637 || 199 | 92622 122 | 2645 || 148 | 6559 || 474 | 1485 || 200 | 456 123 | 15992 || 4149 | 7800 || 175 | 3950 || 204 | 92554 124 29 || 150 | 7458 || 4176 | 445 || 202 | 505 125 | 9885 || 452 | 92519 | 477 | 7198 || 203 | 7597 126 | 6213 || 152 | 6382 || 178 | 8925 || 9204 | 5914 127 | 5930 || 153 | 8594 || 479 | 7721 || 205 | 5139 128 | 1473 || 1524 | 1916 | 180 | 7683 || 206 | 5948 129 | 1040 || 155 | 9051 || 181 | 2955 || 207 | 8284 130 8105 156 1697 182 4853 208 5561 ( 189 ) ————— E È E 8 E $ z ê © 5 , © = , © a © 5 dE re D Si ss Fe à = © de n 2% . . 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Le membre ff. de secrétaire, Le président de la commission, ALvin. Querecer. Panroes, Braemr, Fratkin. (19% ) Lettre de M. le Ministre de l’intérieur, au sujet de. PExposition générale de 1851. « J'ai honneur de vous informer que la retenue de 3 p.°},, opérée au profit de la Caisse centrale des artistes belges, sur le prix de vente des tableaux placés par l’intermédiaire de la commission directrice de l’exposition générale de 1851, a produit une somme de fr. 1,862 60 cs à savoir : 19 Sur la somme de 35,000 francs, formant le total des acquisitions faites pour la souscription. . .fr. 1,050 » 20 Sur la somme de 10,420 francs, montant du prix des tableaux placés par les soins de la commission . . 312 60 TOTAL. : «fr. 1,362 60 » Cette somme est tenue à la disposition de la direction de la Caisse centrale, » Quant à la part de 6 p. °}, qui aurait été promise sur le produit des cartes d’entrée et de la vente du catalogue, la commission fait observer que cette mesure, qu’elle a elle- même proposée au Gouvernement, devait être subordonnée à la nécessité de couvrir, avant tout , les dépenses de l’ex- position même. » Or, la commission m’informe qu’elle se trouve en pré- sence d’un déficit minime , il est vrai, mais qui la met dans l'impossibilité de contribuer, comme elle l’eüt voulu, à la prospérité de la Caisse centrale des artistes | » Je regrette que cette circonstance empêche la réalisa- tion des dispositions que le Gouvernement avait cru pou- voir prendre en faveur de la Caisse ; mais j’aviserai à y sup- pléer , autant que possible, en proposant au Roi d’allouer à cette institution un nouveau subside sur les fonds de mon département. » ( 191 ) Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges (1). Arr. 1er, Il est formé, sous la dénomination de Caisse centrale des artistes belges, une association dont le but est d’assurer des pensions ct des secours aux artistes infirmes et à leurs familles. & L'association a son siége à Bruxelles, au secrétariat de l’Académie royale de Belgique. | ART. 2, Pour être membre de l’association, il faut : 1° être agréé par le comité ; 2 signer une adhésion aux présents statuts, dans la forme qui sera ultérieurement déterminée; 30 payer exactement la cotisation fixée à un franc par mois. Tout membre de l’association qui manque à cet engage- ment , cesse de faire partie de l’association. Le comité, juge des causes qui empêchent un membre de payer exactement sa cotisation, décide si le membre doit être relevé de sa déchéance. Arr. 3. La caisse est instituée pour les artistes peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, musiciens, architectes et littérateurs, qui seront invités à s'associer conformément à l’art. 4 ci-après. Les membres de l’Académie sont admis de droit dans l’as- sociation. L'association admet dans son sein, comme membres ho- noraires, les amateurs qui consentent à contribuer à l’ali- mentation de la caisse, Ant. 4. Pour la première formation de l’association, le (1) Approuvé par arrêté royal du 10 janvier 1849. ( 192 ) comité adressera aux artistes qui se sont fait honorablement connaître par leurs travaux, une invitation personnelle de s'associer, accompagnée d’un exemplaire des présents sta- tuts. Chaque année, des invitations seront adressées de la même manière aux artistes qui auraient été involontaire- ment oubliés dans les invitations des années précédentes, ou qui se seront fait connaître récemment par la production d’un ouvrage important, Arr. 5. Les intérêts de la caisse centrale des artistes belges sont gérés par un comité composé du bureau de la classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique, auquel seront adjoints six membres de la classe, nommés par elle. La durée du mandat de ces six membres est de cinq ans; les membres sortants peuvent être réélus. Si l’un des académiciens désignés pour faire partie du comité vient à être nommé du bureau de la classe, il lui est donné un suppléant, pour la durée de son mandat de mem- bre du bureau. Le comité peut délibérer au nombre de cinq membres. Les résolutions sont prises à la majorité absolue des suf- frages ; en cas de partage, la voix du président est prépon- dérante. Il est tenu procès-verbal des délibérations; les procès- verbaux font mention des membres qui ont assisté à la séance. Le comité se réunit au moins une fois par mois, au plus tard la veille du jour de la séance de la classe des beaux-arts. Le comité nomme, parmi les associés, un agent dans chaque localité importante sous le rapport des arts, ( 195 ) Anr. 6, Le directeur de la classe des beaux-arts préside le comité ; il est remplacé , en cas d’absence , par le vice- directeur. La classe nomme un trésorier parmi les six membres du comité dont le choix lui est confié. Le comité fait un règlement d’ordre intérieur, lequel est soumis à l’approbation de la classe des beaux-arts. Art. 7. Les sources de revenu de la caisse centrale des artistes belges sont : | 1° La cotisation personnelle obligatoire des membres de l'association; 20 La rétribution volontaire des amateurs, membres ho- noraires ; 3° Les dons et legs des particuliers ; 4° Les subventions qui seront réclamées du gouverne- ment et autres autorités; bo Le produit des expositions, des concerts ou des fêtes publiques, que le comité pourra organiser dans l'intérêt de la caisse et, en général, de toutes les recettes qui seront réalisées en dedans et en dehors de lassociation. Art. 8. La cotisation personnelle dés membres de l’asso- ciation, ainsi que la rétribution volontaire des amateurs, est acquittée tous les mois entre les mains du trésorier de l’association pour Bruxelles et, pour la province, chez l’agent du comité. Les quittances à délivrer sont coupées dans un registre à souche paraphé par le président et le secrétaire perpétuel. Le 15 de chaque mois, le trésorier et les agents de co- mité dans les provinces versent chez l’agent du caissier gé- néral de l’État de leur ressort, les sommes provenant des- dites cotisations et rétributions mensuelles, 17 ( 194 ) Les agents provinciaux transmettent immédiatement au trésorier le récépissé du versement. Art. 9. Les subsides accordés à l’association, soit par l'État, soit par la province, soit par la commune, sont li- quidés au profit du secrétaire perpétuel de l’Académie, le- quel acquitte les mandats. Le trésorier encaisse les sommes et opère le versement dans la forme prescrite à l’article qui précède. Il en est de même des sommes de toute autre recette quelconque, opérée au profit de l’association. Toutefois, pour éviter des pertes d'intérêts , le comité peut autoriser le placement immédiat de toutes ou partie de ces sommes, Le trésorier de l’association ne peut conserver en caisse une somme excédant 500 francs en espèces. Toute somme versée à la caisse lui est définitivement acquise. Il n’y a lieu, en aucun cas, à restitution. Arr. 10. Le directeur de l’administration du trésor publi ouvre un compte courant à la caisse centrale des artistes belges. Tous les trois mois, il communique un extrait de ce compte au Ministre de l’intérieur, qui le transmet au secré- taire perpétuel. ArT. 11. L’avoir de l'association est placé en rentes sur l'État, ou en obligations du trésor. Le comité statue sur les placements qui sont opérés par l’intermédiaire du mi- nistère des finances. Toute inscription nominative de rente porte l’annotation suivante : La présente inscription ne pourra être transférée qu’à La demande de la caisse centrale des artistes belges. ( 195 ) Les intérêts des capitaux inscrits au nom de lPassocia- tion lui sont portés en compte par l’administration du trésor. Les titres des rentes demeurent déposés au ministère des finances. Art. 12, Dans la séance qui suit la communication de l'extrait de compte dont il est parlé à l’art. 10, le comité statue sur le placement des fonds disponibles, ART. 13. Le compte et le bilan de la caisse sont dressés chaque année ; ils sont soumis à l’examen du comité, qui les arrête définitivement. Ce compte, accompagné d’un exposé général de l’administration de la caisse pendant l’année écoulée, est inséré dans l’ Annuaire de l’Académie royale de Belgique et dans le Moniteur. Chaque membre de l’association reçoit un exemplaire de cet exposé général, par les soins du comité. Art. 14. Le comité n’emploie en dépenses que les in- térêts de l’année précédente ou les arrérages produits par les fonds appartenant à l’association, sans jamais toucher au capital. Jusqu’au jour où les intérêts annuels des capi- taux de l’association auront atteint la somme de six cent cinquante francs, le comité est autorisé à disposer , chaque mois, d’une somme de cinquante francs. | Arr. 15. Le comité prononce dans toutes les questions de collation de pension ou de secours ; il détermine le taux et la durée de ces derniers, selon les circonstances, dont l'appréciation lui est abandonnée, Les membres de l’association qui se croiraient lésés par une décision du comité, peuvent en appeler à la classe des beaux-arts, laquelle, après avoir entendu les observations du comité, réforme ou maintient la décision, ( 196 } Aur, 16. La caisse prend à sa charge : 1° Des pensions; 2 Des secours temporaires. Les pensions sont exclusivement destinées aux veuves; elles sont conférées par la classe des beaux-arts, sur la pro- position du comité ; elles ne peuvent excéder douze cents francs par an (1); la veuve qui se remarie cesse d’y avoir droit. Les secours accordés aux orphelins prennent la dénomi- nation de bourses d’éducation. Les bourses d'éducation ne peuvent excéder quatre cents francs par an; elles ne peuvent être conservées au delà de l’âge de 18 ans accomplis. Ant. 17. Le comité nomme, parmi les membres de l’as- sociation, un patron à tout orphelin titulaire d’une bourse d'éducation, Le patron veille à ce que l’orphelin boursier acquière un état en rapport avec la position que son père occu- pait. Le patron est le seul intermédiaire entre le boursier et le comité; il signale à ce dernier tous les faits importants qui intéressent l’orphelin placé sous son patronage. ART. 18. L'association est pourvue d’un conseil judi- ciaire et d’un conseil médical dont les membres sont nom- més par le comité, (1) Dans sa séance du 6 mars, la classe des beaux-arts a résolu d'intercaler, ici, la phrase suivante, e{ ne sont accordées dans aucun cas, qu'après dix années de participation à la caisse. Cette, modification a été soumuse à l'approbation du Roi. ( 794 ) Le conseil judiciaire est composé de la manière suivante: 1° D’avocats à la cour de cassation; 20 D’avocats et d’avoués à la cour d’appel; 3° D’un notaire, Les membres de ce conseil sont consultés individuelle” ment par le comité sur les questions relatives aux intérêts des veuves et orphelins secourus par l’association. Leurs vacations sont entièrement gratuites, L'association ne prend à sa charge que les frais de justice. Art. 19. Le conseil médical est composé de la manière suivante : 1° De docteurs en médecine ; 2 De docteurs en chirurgie en nombre proportionnel aux besoins; 30 De pharmaciens dans chaque localité où le comité en jugera l'institution nécessaire. | Les médecins de ce conseil prêtent gratuitement leurs soins , sur la réquisition du comité ou de son agent, aux ar- tistes malheureux faisant partie de Passociation. Le pharmacien fournit, sur l'ordonnance du médecin du conseil, les médicaments à des prix réduits, d’après un tarif arrêté de commun accord avec le comité, ( 198 ) Liste des membres de l’association de la Caisse centrale des artistes (15 janvier 1851). SA MAJESTÉ LE ROI, protecteur de la caisse centrale . fr. AERTS,;, Égide, professeur au Conservatoire royal de musique de Bruxelles , rue Verte, 100, faubourg de Schaerbeek . . ALviN (de l’Académie), conservateur de la bibliothèque royale, Lhruxelles stisiur. trois LOG 29 0 MINI ANDRIES , Jean, professeur au Conservatoire, à Gand . . BALAT , architecte, plaine Stt-Gudule, n° 9, à Bruxelles ; BARON (de l’Académie), professeur à l’Université de Liége. BATTA (père), professeur de solfége au Conservatoire, rue du Méridien, 40, faubourg de Schaerbeek . , . . BiLLOIN , Ch., peintre , Porte de Namur, à Ixelles . . BLAES , Jean-Baptiste, professeur de clarinette au Conserva- toire, rue Joseph II, à St-Josse-ten-Noode. . . . Bock , C. ( de l’Académie), homme de lettres, à Ixelles. BOssELET, P., professeur d'harmonie au Conservatoire, à Bruxelles 55 EL, Le AR SRE Re BoviE, Félix, peintre, rue du Commerce, 22, à St-Josse-ten- Noodeii:: 24." re Em OP ER BRAEMT (de l’Académie}, graveur, rue St-Alphonse, 60 S'-Josse-ten-Noode 4:17 nm es Un D , à Quotité par an. 1,000 (199 ) BrowN , Henri, graveur, rue de la Couronne , 245, à Bor- gerhout , lez-Anvers . . . Pie BUSsCHMANN , Ern. (de l'Académie), à Anvers. CANNEEL , Th.-Jos., peintre, à Gand . . . . . Le CAPRONNIER , J.-B. , peintre sur verre , rue du Svahant: 114, faubourg de Schaerbeek. . . . . où . DRuU ; CHALON, Regn., numismate, rue d’ anbathche, 37,à sentis CLAYs, Paul-Jean, peintre, rue Royale neuve, 53, à Bruxelles. CLUYSENAER, Jean-Pierre, architecte, rue des Bouchers, à Bruxelles : : Coomans, Jos., cintre rue va Vaso 80, bon de Schaerbeek". ."". BERG ERA LUS: 4 CoRNELIS, J., professeur de PAP au Oébsbttatolre ; rue de la Paille, 12, à Bruxelles , . . . L Cor , Erin (de l’Académie), graveur, à l'Académie a Angers! Cousin , Alexandre-Louis , chef de musique du 2€ de ligne, à Namur. . . Pr 4 SC ne LE DnnE HE MN EU GE Daussoidifesstigtir: (de l'Académie), directeur du Conser- vatoire de Liége . : : : a LE LU" 0 DE BÉRIOT , C. (de l'Académie), that de kilos au Con- servatoire, à Bruxelles . . . " DE BIErFvE, P. (de l’Académie), élire, à raies S DE BRAEKELEER , Ferd. (de l’Académie), peintre, à Anvers. DE BussCHER , Edm., homme de lettres, à Gand . . . . DE CoRNILLON, P., professeur de violon au Conservatoire, rue de Ruysbroek , 31, à Bruxelles. , . . Mu Et lee DE HEMPTINNE, A. (de l’Académie), rue des Fripiers ; à Bruxelles: ARR RER CN AUS ERA De KEyzER, À. (del'Académie), peintre , à Anvers. DELMOTTE, Henri, commissaire de district , à Nivelles. . DEMAN, Gust., architecte , rue Léopold, à Ixelles . 5 DEMANET, Ch.-A.-J., peintre, rue Carreveld, 155 bis, à Ixelles. DE MARNEFFE, Fr., peintre, rue des Palais, 25, à Schaerbeck. DE St-GÉNors (bon) J., de l’Académie, à Gand ( 200 ) De Sezys-LoNGcHAmrs, Edm. {de l’Académie), à Liége. DE STAssART (Le baron), (de l’Académie), ministre pléni- potentiaire, ancien président du Sénat, rue Montoyer, fau- bourg Léopold. ,. . , ..: 1:14 ein: DEVIGNE, Félix, peintre, à Gand DEVIGNE, Édonard. à Gand LL < Haba DEVIGNE, P., statuaire, a Gand, professeur à l’Académie, DE WitTE, Ph.-Jacq., professeur à l’Académie de Courtrai, Grande-Place, à Courtrai . 4 +. ie tés is DIELMAN (père), P.E., PAR Vieille chaussée, 15, à Schaerbeek 4 :. . . ...… ' j DILLENS (aîné), Henri, peintre, rue De Anna, 1985, a FA Dizzens, Adolp., peintre, rue de l’Escalier, 5, à Bruxelles D'OmaLius, J. (de l’Académie), à Halloy. . . . . DumonT, À. ( de l’Académie), professeur à l'Université de Liège juil ele 1760 Deumisestine as utero an aol he pad DUMONT, J., architecte, rue Joseph II, à St-Josse-ten-Noode. DycKmANs, Mlle, professeur de piano au Conservatoire, rue du Parchemin, 5, à Bruxelles, . . 4 . . <.ita«t, Féris, F. (de l'Académie), directeur du Conservatoire, à à Bruxelles 4 -. . + : 5 ele pre Féris, Éd. (de l'Académie), à Enr “le FRAIKIN, C.-A. (de l’Académie), statuaire, chaussée d'Haecht, à Schaerbeek , élite . D CÉt dous FRiARD, professeur de enéois au conservatoire, ruc de la Senne, 17, faubourg de Schaerbeek . FourMoïs, peintre, chaussée d'Ixelles, 104 . . . . GALLAIT, Louis (de l’Académie), NES rue des Palais, à Schaerbeek . 10e ie Avion PT RE PT : GAUGCET, Léon, homme de lettres, à la Boverie à Liége . 'GEEFS, Guillaume (de l'Académic}), statuaire, faubourg de Schaerbeëk.: : 71408, S'uniystiaitie caiias «fs à dfe ul GEErs, Jos. (de l'Académie ), professeur à l’Académie d'Atiers., ni 2 ÉheD Sa Abe VAR A dr An 12 ( 201 ) G£Ents, Ch. (de l’Académie), professeur à l’Académie de Bonvain Un oies nero phnodio t ot lait GoDINEAU , Léop., professeur de piano au Conservatoire, rue de Ruysbroek, 39, à Bruxelles . . «+ + . +. . GoDiNEAU, Léon, professeur de solfége au Conservatoire, Vieux-Marché-aux-Grains , 41, à Bruxelles. . . . +. . Goossens, Hom., professeur de chant au Conservatoire, à Dent len et een me péter Cum De de LD ALP RES GRANDGAGNAGE, F.-C.-Josse (de l'Académie), rue St-Gille, Aie en ln) nent SN uen die. ire GURNET, François , peintre, rue Nevraumont, 2, à St-Josse- Dre ne SN de DE à Sur abs Haniscx, Henri, chef de musique au corps de sapeurs-pom- plerss à HrOxelRS. ir dre aureion oui? HanT, L.-J,, graveur en médailles, Passage St-Hubert, Ga- lerie du Roi, 6, à Bruxelles . . . . . : +4 HENNE, Alex. , secrétaire de l’Académie des FRERE 3884, Chaussée id Zrelles ire LU rs * à HEYNDRICKX , Fél., peintre, premier RORAUNT à l'Académie Miel ee © 4 ooonne CP IsTAS, Aimé-Lam., chef de musique au 5me régiment de ligne, rue du Soleil, à Anvers . 5. in à! JAcOB-JACOBS, peintre, rue du Navet d'ADN Tee JAGQUET, statuaire, rue des Palais, 27, à Schaerbeek Jones, Ad., peintre , rue des Palais, 65, en , JOUVENEL, Ad. (de l’Académie), graveur, à Bruxelles. . Kinpr, Adèle, peintre, place de la Reine, 8, à Schaer- Degkiiiis di er LADos , professeur de solfége au Conservatoire, à Bruxelles . LAMBÉLÉ , G., professeur de clarinette au Conservatoire, Pas- sage St-Hubert, Galerie du Roi, à Bruxelles . . , .:. LAMMENS, Charles-Jean, peintre, à Gand. Pa ; LATOUR, Éd. ; peintre du Roi, rue du Moulin, 33, Dobièe de Schaerbeek . . 2 L 2 e LA - LA LI L2 Le L Li ( 202 ) LECLERCQ, Julien, sculpteur et graveur, rue du Commerce, 22, à St-Josse-ten-Noode . . . . de 0 SUR à Lamuadl Jacq. , professeur d'orgue au Coté/arote: rue de l'Évêque, 28, à Bruxelles. . °°. :. bd Le Roy, Ét.-Vict, peintre, rue Ducale, 13, à Bruxelles. LE Roy, Jos., peintre, rue de Paris, 5, à Ixelles . LE Roy, Will., peintre , à Bruxelles . . . . : LESBROUSSART (de l’Académie), professeur émérite vd l’ vuN dE sité de Liége , rue Verte, à Bruxelles ‘7. "7"; LEYs , Henri, membre de l’Académie, peintre, à Anvers, , Mapou (de l’Académie), POI, rue de la Limite, 4, à St-Josse-ten-Noode . , . : MAGNÉE, F., calligraphe du Roi, rue ie Royale à Bruxelles MANCHE, Edmond, peintre, à Belœil, près d’Ath. MEGANCK, Jos., peintre, chaussée d’Etterbeek, à Ixelles, MELSENS , M., chimiste, membre de l’Académie, professeur à l'école vétérinaire, à Cureghem . . . . . . MEUNIER, Ch.-J He , graveur, Place du petit Sablon - 15, à Bruxelles . . . sn NT 9 NULS MICHELOT, professeur de piano au Conservatoire, rue du Bois-Sauvage, 16, à Bruxelles. . . , . , . Mots, Florimont , peintre, rue Vanschoonbéke, section s, à St-Laurent, lez-Anvers, . ,°. . : . os MoysarT, Louis, chef de musique au 2e de nhdis;t rue Nate LATT A Name 0000 D LUN CORINL ROME, APORR e NAVEz, F.-J. (de l'Académie), peintre , directeur de l’Aca- démie des Beaux-Arts , rue Royale, à Bruxelles, . . . NOLET DE BRAUWERE VAN STFELAND ; J. (de l’Académie), rue du BiADant A Inter ri NES OS PARTOES, H.-L.-F. (de l’Académie), architecte, chaussée d’'Haeght, à St-Josse-ten-Noode , . . . re à gr PARTOES, Alexis, architecte, rue des Cendres, 20. à Érabetiér PLATTEEL , Jean, peintre, rue du Curé, 20, à St- Josse-ten- NOOGMe » 5 21 ( 205 ) PoRTAELS, peintre d'histoire, rue Royale, à Bruxelles . QuerTezer (de l’Académie), directeur de l'Observatoire, à Bruxelles . . . à ne ‘ QuINAUX, Jos., ne, rue de la Procession vs à St-Josse- ten-Noode . . . +. . 4 ver ie de ROBERT , Alexandre, latte, rue du Commerce, 22, ñ st-Josse-ten-Noode . . + . à ‘ RoBERTI1, Alb., peintre d'histoire, rue . oo : 40, à Bruxelles : . . . ; SR TU ROELANDT, L. (de l” horus RE à l'Université de Gand. +, aiminnt ns de ANT ROFFIAEN, Fr., peintre, rue Goffart 18, à Ixelles. RUMMEL, Jean-Antoine, fabricant de pianos, boulevard Bo- tanique, 14, à Bruxelles. . . . . . . NT SACRÉ, L.-J., musicien do ie rue de la Dites à Bruxelles... .., si à à SAEMEN, Ant.-Franc., maître k Mode à Si acques-sur- Caudenberg, rue de la Régence, 30 , à Bruxelles . ScHuBERT, Jos., dessinateur, rue de la Madeleine, 51, à Bruxelles. ? PRES pce SCHUBERT, F.-J., da an rh solfége au ste rue Léopold, 78, à Ixelles. MR er LATT SerruYs, Louis, peintre, rue du Quai, 52, à Ostende SERVAIS, Adr,-Franc., professeur de violoncelle au Conserya- toire de Bruxelles, à Hal. . , . . ” pa Eug. (de l’Académie) , statuaire , à Kokelberg. SNEL , J. (de l’ Be rue de la Forge, 13, à St-Josse- ten-Noode . . . . SouBrE, Étienne, Hp in Front ES del sécher 24, à Bruxelles GARE D 1: Sras, 3 .-S. ( de l’Académie), professeur de chimie à à r École militaire, à Bruxelles . Là L2 LA L2 STERNBERG, Louis, fabricant de pianos, rue de Ruysbroek, 40, à Bruxelles, ( 204 ) SrROoBANT , Francois, peintre, rue des Douze-Apôtres, 5, à Bruxelles, . . . sn e Rs : Suys (de l’Académie), ar Pre , rue Royale extérieure, fu bourg de Schaerbeek. . . . . . .!. . . . . TARDIEU , Am.-Louis, homme de lettres, rue de l'Alliance, 27, A BETosse-ten-Noode : "5 Te TAYMANS, Louis-Jos., peintre, rue d’Idalie, 27, à Ixelles. ,. THIBERGHIEN, Louis, peintre, rue de l’Arbre-Béni, 92, à A ss LUS US Re pa tree TaomaAs, Alexandre, peintre, rue Royale extérieure, 64, à St-Josse-ten-Noode. . . . . . :. M 0 Re VAN BOMBERGHEN , Guillaume, peintre, rue “ Flamands, 359, à Anvers . L1 En L 1 . . L2 L Li . Li LL L LL VANDERBELEN, chef de AE au Ministère de l’intérieur, section des beaux-arts et des lettres . . . . ,. . . . VANDERPLAETSEN, Jean-Égide RD AT AE DNA PE a VANDERVIN, J.-E. . , . . RAT e RE Ma D VANDERVOORT, Michel, bus rue Verte, 38, faubourg de Cologne , à St-Josse-ten-Noode. . . . os VAN EyckEn, J. (de l’Académie), peintre, piofétieité à l’Académie des Beaux-Arts, à Bruxelles. . . ,. . . . VAN HAssELT, A. (de l’Académie), inspecteur de l’instruc- tion primaire , rue St-Paul, à Schaerbeek . . . . . . VANHOESEN , P. J., professeur au Conservatoire de musique, rue Neuve, 15, à St-Josse-ten-Noode . . . , . . :. Van LAMPEREN, professeur de solfége au Conservatoire, rue Csmbsels 13 Drome 7 0 dois," Van Morr, Jean-Baptiste, peintre, rue d'Or, 42, à Bruxelles. VAN VOLXxEM, J.-B., professeur de solfége au Conservatoire, rue de Ruysbroek, 80 bis, à Bruxelles , . , . . . . VANSEVENDONCK, J., peintre, rue de Lacken, 35, à Bruxelles. VENNEMAN, Ch. , peintre , rue du Jardin, 406, à Anvers. . VERBOECKHOVEN, Eug. (de l’Académie), peintre, chaussée de Haecht 4 Schaerbeek VD 0, ( 205 ) VERBOECKHOVEN (fils), Eug. , peintre, chaussée de Haecht, à Schaerbeek , . . SO NS PRE PACS Une + de 12 VERWÉE, Louis -P., peintre, rue Royale extérieure , 26, à St.Josse-ten-Noode : . . et à eh at ie 12 WERY, professeur de violon au Conservatoire, rue Carre- void, 177,2 lielles . Es FRS RER 12 ZaANt D1 FERRANTI, professeur de Lo oies au Con- servatoire, à Bruxelles , de CREME: Sue Pts 12 ToraL des souscriptions. , . .fr. 2,771 18 ( 207 ) TABLE. Ephémérides pour l’année 1852. — Année d’après les ères anciennes et modernes. — Comput ecclésias- tique niet D OIHTOIMOGRIMTUNNUEE GS THREAE ER Fêtes mobiles, — Quatre-temps. — Éclipses . Ghlendrier ,:.: ,+.:,:.: .: #10) D 8 Calendrier "+ PAcadémie . Organisation de l’Académie. — svete bistnièhe: Statuts organiques . ; ss. + PSUROR Règlement général, . . . “ire : Règlement intérieur de la Chase des sciences . Articles additionnels. . . . . . . a Règlement intérieur de la Classe des joties Articles additionnels . . . . SE à Règlement intérieur de la Classe des dort Règlement de la bibliothèque de l’Académie . . . Arrêté royal concernant le local de l’Académie . . Travaux. spéciaux de l’Académie. — Adjonction de savants et de littérateurs. — Rapport au Roi et ar- rêté toyali A2 0j 146 Re RE Prix quinquennal d’histoire. — Rapport au Roi et ar- rêté royal . ET j ! Règlement pour le prix méstsereist a héstaire } 46 49 ( 208 ) Prix quinquennaux de littérature et de sciences, — Rapport au Roi et arrêté royal . . , . . . . Règlement pour le prix quinquennaux de littérature et de sciences. — Rapport au Roi et arrêté Fee Prix particulier d'histoire littéraire , . . ; Commission royale d'histoire. — Arrêté royal orga- M «es ae à a NS RE Arrêté royal qui fait rentrer la Commission royale d'histoire dans le sein de l'Académie . . . . Bureau paléographique annexé à la Commission royale d'histalteinonenenm) monisbom de 290 Règlement intérieur de la Commission royale d’histoire. Correspondance de l’Académie. — Arrêté royal accor- dant la franchise de port . . . . . s, 16 UN Liste des membres, des correspondants et des associés de l’ Académie.—Bureau et commiss. administrative. Classe des sciences. . . . . . Classe des leitrés ,.: ..;: 0... Laos n Classe des beaux-arts . Commission royale d'histoire 4l3 Commission de l’Académie pour la édité LAN biographie nationale, . . . . hhé x Commission de la Classe des lettres pour lee monu- ments de la littérature flamande . . . . . Commission de la Classe des beaux-arts pour la rédac- tion d’une histoire de l’art en Belgique Nécrologie. i:l'eu étoile stusta F5 Notice biographique. — Notice sur le es de Reif- fenberg, par IL. Quetelét … 4: 5. 5oauter te Caisse centrale des artistes belges. — Exposé général de l’administratn de la caisse pendant l’année 1851. 50 55 59 61 63 64 66 70 72 73 77 81 86 87 88 tb. 89 91 179 ( 209 ) Procès-verbal du tirage de la tombola de 1861. Lettre de M. le Ministre de l’intérieur, au sujet de PExposition générale de 1851 . . . . . . Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges, Listes des membres de l’association de la caisse cen- ele dblier ce ie Ur a dite Le FIN DE LA TABLE. 16. F 5 , té Ouvrages publiés par PA cdimée A yale, depuis s sa Re réorganisation , en 1816, jusqu’à ce jour. FA flémoires de l’Académie royale de Belgique, t. Tà XXVI; in-d0. Prix : 8 francs, à partir du tom. X. Mémoires couronnés et Mémoires des savants étran- gers, tom. [ à XXIV; in-4. Prix : 8 francs, à partir du tom. XII. Bulletins de l'Académie, tom. I à à XVII: à in-8°, Prix par année : 2 volumes , 8 francs. Annuaire de l’Académie, années 1835 à 1852, in-18. Prix: fr. 1 60 cs. Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers. Collection in-8°. — Tome |. — Des moyens de sous- traire l’exploitation des mines de houille aux chan- ces d’explosion, 1840. 1 xol. in-80. Prix : 4 francs. Tome II. — Mémoire sur la fertilisation des landes de la Campine et des dunes; par M. pets 1 vol. in-80, 1849. 2 francs. Tome HN}, 1'* partie. — Exposé général de lagricul- ture luxembourgeoise, ou dissertation raisonnée sur les meilleurs moyens de fertiliser les laides des Ar- dennes, etc.; par Henri Le Docte. 1 vol. in-8, 1849, fr. 1 60 cs. Tome INT, 2e partie. — Mémoire sur la chimie et la physiologie végétales et sur l’agriculture; par le même. 1 vol. in-3°, 1849. 2 francs, Tome IV. — Mémoire sur le paupérisme dans les Flandres, par Ed, Ducpetiaux ; 1 vol, in-8', 1850. eee Recueil de documents historiques relatifs à la Bel- sique, publiés par Ra enun royale-d’histoire. 14 vol. in-4". Compte rendu des séance la Commission royale d'histoire ou Recueil de ses Bulletins, 15 vol. in-8o. Nouvelle série, 1 ue Pr "2 CPR Ve << SCIENCES, DES LETTERS ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, nee Fame ne LS 6 nes Ÿ Ÿ LA | | À . ANNUAIRE Fes DE L’ACADÉMIE ROYALE DES ee À 1853. DIX-NEUVIÈME ANNÉE. BRUXELLES, CHEZ M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE, . MDCGCCLUT. | | À : ; Des. ue ee ANNUAIRE DE L’'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. a » À ” SAUT P F # va" MANIA SA 2 141 x dite ee PARNT + / …. < LE Le 4 f PR o EU es Mons # + x . ANNUAIRE : L L @] à 1/ 603 L u : Ta (A f Üe : ! R à | : ‘et { Ÿ Sy : : À H À © { LL.) ? N ; ne J à DE PREY ” "Y ie / L'ACADÉMIE ROYALE SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. ne 1853. “mi DIX-NEUVIÈME ANNÉE. HE BRUXELLES , CHEZ M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. MDCCCLHI. (5) ÉPHÉMÉRIDES POUR L'ANNÉE 1853. Année d’après les ères anciennes et modernes: amant Année de la création du monde . . . . . . . . . 5859 — de la période julienne . . . ©. . . . . ‘.' . 6565 — depuis le déluge universel. . . . . . . . . 4200 — de la fondation de Rome, selon Varron . . . . 2606 + defore de Nabôünassar. 5 3: 4. 1, .)..:",. 0600 — de l’ere chrétienne . . . 1853 L'année 2629 des Olympiades , ou la 17€ année de la 658 Olym- piade , commence en juillet 1853. L'année 1269 des Tures , commencée le 15 octobre 1852, finit le 3 octobre 1853, selon l’usage de Constantinople. L'année 1853 du calendrier julien commence le 13 janvier 1853. ARÉDISSSE Comput ecclésiastique. Nombres: d'or 1,00 00 checilie voie Vice us 11 Égacteisssss :42adel stifer BAT dau à 8h A Gycle:sohaitess Suis Ce an ant did 1% Indiction:pomaine 1:57 49 fs iles ER sbteti el Fe 11 HORS Ole 2 0 NS ONU cat uns. B. RE (6) êtes snobiles. Sepluagésime. . . . TE 2 re RS SMS NE TR TS RL Pages Anne 2 AUCH gs Les Rogativns. . ; +, 41: , Ascension . . PanieCOei ir du MN MAN dt ee Ra: Dre d'A NS TRE UE La Fête-Dieu . . . FAX Premier dimanche de l'Avent. Qualse-tlemps. 23 janvier. 9 fevrier. 27 mars. 2,3 et 4 mai. 5 mai, 15 mai. 22 mai. 26 mai. 27 novembre. Les 16, 18 et 19 fevrier. — Les 18, 20 et 21 mai. — Les 21, 23 et 24 septembre. — Les 14, 16 et 17 décembre. Éctipses. Il y aura cette année deux éclipses de Soleil, lune annulaire l’autre totale, et une éclipse partielle de Lune ; elles seront toutes trois invisibles à Bruxelles. Les deux premières auront lieu respec- tivement le 6 juin et 30 novembre et la derniere le 21 juin. pus Dix près OT 1O = © D QD «1 E O7 ù O1 19 r> (e) Janvier. . Cinconcision ps N.-S. . S. Adélard, abbé. . Ste Geneviève, vierge. . Ste Pharaïlde, vierge. . S. Télesphore, pape. Eprrpmanie ou Les Rois. Ste Mélanie, vierge. Ste Gudule, vierge. S. Marcellin, évêque. S. Agathon, pape. . S. Hygin, pape. . S. Arcade, martyr. . Ste Véronique de Milan. “Rss u AE Eu 14 N. S. Hilaire, év. de Poit. 15 S. S. Paul, ermite. 16 D. S. Marcel, pape. 47 L. S. Antoine, abhé. 18 M. Chaire de S. P. à Rome. 19 M. S. Canut, roi de Danem. 20 J. SS. Fabien et Sebastien. 91 V. Ste Agnes, vierge et m. 22 S. SS. Vincent et Anastase. 23 D. Septuag. Épousail. dela V. O1 19 KO 19 K KW © © @Q 1 OO CE où L. S. Thimothée, év.d'Eph. M. Conversion de S. Paul. M.S. Polycarpe, év. et m. J. S. Jean-Chrysostome,év, V. S. Julien, év.deCuença. S. S. François de Sales. D. Sexag. Ste Martine, v L. S. Pierre Nolasque. 06 Dernier Quartier le 2. Nouvelle Lune le 9. Premier Quartier le 17. Pleine Lune le 25, Février. . S. Romuald, abbé. . S. Jean de Matha. S. Sevérin, abbé. . KO RQ RO D pin Don fie Pom De jun ee pate join 9 LV NN D à OI D = © © D I OO _O à ON RO me © © O0 A OO Où à 1 19 t9 9 19 D I PENSE ROONAUSROUNdMSRERNUNAS SE re Dernier Quartier le 1. Nouvelle Lune le 8. Premier Quartier 15 16. Pleine Lune le 35. . S. Ignace, év. et mart. . Purrric. ou CHanDeLEUr. . S. Blaise, év. et mart. . S. André,Ste Jeanne,r. . Ste Agathe, v. et mart. . Quinquag. S. Amand. . Les Cendres.Ste Apollonie. Ste Scholastique, vierge. . Ste Eulalie, v. et mart. . Quadrag. Se Euphrosine. . S. Valentin, prêt, et m. . SS. Faustin et Jovite, m. « Quat.-temps. Ste Julienne. . SS. Théoduleet Julien. m. . Quat.-temps. S. Siméon. + Quat.-temps. S. Boniface. . Reminiscere.S.Éleuthère, . LeB.dePépindeLanden. . Ch. de $S. P. à Antioche. . S. Pierre Damien, évêq. S. Mathias, S. Modeste. . Ste Walburge, vierge. . Ste Aldetrude, abbesse. . Oculi. S. Alexandre, ev. . SS. Julien, Chron.,Besas, Mars. . S. Aubin, év. d'Angers. . S. Simplice, pape. res < . S. Casimir, roi. . S. Théophile. . Lœtare. Ste Colette, v. S. Thomas d'Aquin. S. Jean de Dieu. . Ste Françoise, veuve. S. Vindicien, évêque. PArRRnEe QI 19 = © © O0 1 © QU de O1 NO = © © O0 I Où Cd OI 19 > 1 { 1 43 D. La Passion. Ste Euphrasie. 14 L. Ste Mathilde, reine. 15 M. S. Longin, soldat. 16 M. Ste Eusébie, vierge. 47 J. Ste Gertrude, ab. de Niv. 18 V. N.D. des 7 doul.S. Gabriël. 19 S. S. Joseph, patr. de la B. 20 D. Les Rameaux. S.Wulfran. 21 L. S. Benoit, abbé. 22 M.S. Basile, martyr. 23 M.S. Victorien, martyr. 24 Jeudi-Saint. S. Agapet, év. 25 Vendr.-Suint.S. Humbert. 26 S. S. Ludger,év.de Munst. 27 D. PAQUES. S. Rupert, év. 28 L. S. Sixte III, pape. 29 M.S. Eustase, abbé. 30 M.S. Véron, abbé. 31 J. S. Benjamin, martyr. HE Dernier Quartier le 2. Nouvelle Lune le 9. Premier Quartier le 17. Pleine Lune le 25. Dernier Quartier le 31. Ste Cunégonde, impérat. Les 40 SS. Mart. de Séb. S. Grégoire-le-Grand , p. Avril. . S. Hugues, évêque. . S. François de Paule. - Quasimodo. S. Richard. . S. Isidore de Séville. . ANNoxcrATION. S. Vincent. . S. Célestin, pape. S. Albert, ermite. S. Perpétue, évêque. . Ste Vaudru, abbesse. . Misericordia. S. Macaire. S. Léon le-Grand, pape. * S. Jules I, pape. . S. Herménigilde, mart. SS. Tibur., Valér., Max. SS. Anastasie et Basilisse. S. Drogon, ermite. . Jubilate. S. Anicet, pape: S.._ Ursmar, év. et ab. . S. Léon IX, pape. . Ste Agnès, vierge, S. Anselme, archevêq. . SS. Soter et Cajus, p. et m. + S. Georges, martyr. . Cantate. S. Fidèle de Sig. S. Marc, évangeliste. - SS. Clet et Marcellin, p. . S. Antime, évêque et m. . S. Vital, martyr. . S. Pierre deMilan, m. Ste Catherine de Sienne. 1O NO RO += PO ph pa ne pe bn be pa bn mn « Q 1 © Qt & OÙ RO = © © D 1 OO QI RO > © © OO 1 OO O7 à CI RO > ë 8 4 = CCR RATE N Nouvelle Lunele 8. - Premier Quartier le 16, . Pleine Lune le 93. Dernier Quartier le 30 Mai. . Vocem. SS. Phil. et Jacq. . Rogations. S. Athanase. . Rogations. Ste Monique. . ASCENSION,.S. Pie V, p. S. Jean Porte Latine. . S. Stanilas, év. et mart. . Exaudi.App° deS.Michel. S. Grégoire deNaziance. . S. Antonin,archevêque. . S. Franc deHiéronymo. SS. Nérée et Achillée, m. S. Servais, évêque. S. Pacôme, abbé. Jeüne. . PENTECOTE. Sie Dymp. . S. Jean Népomucene, m. . $. Pascal Baylon. . Quaitre-temps.S.Venanee. . S. Pierre Célestin, pape. . Quat.-temps.S.Bernardin. . Quat.-lemps. Ste Eisberge. . Trinrré. Ste Julie, v. et m. . S. Guibert. 24 M. 25 M. 26 J. 27 :V. 28 S. 29 D. 50 L. 31 M. en pe de bein x QU DO > © © Q I D O7 À OÙ HO SnAmnEsPrEndn sert pin jus — QD I (LA = 19 RO 19 KO = QT LD = © © COEnA= S. Grégoire VII, pape. S. Jean E, pape. S. Maximin, év. de Trev, S. Ferdinand HE, roi. Ste Pétronille. RE Nouvelle Lune le 8. Premier Quartier le 16. Pleine Lune le 22. Dernier Quartier le 29. . Rogations.Inv® dela SteC. N.-D. Sec. des Chrétiens. Fére-Dreu.S. Phil. de Neri. S. Germain,év. de Paris. Juin. S.. Pamphile, martyr. SS. Marcellin et Erasme. St Clotilde, reine. S. Optat,év. de Mileve. S. Boniface, év. et mart. S. Norbert, évêque. S. Robert, abbé. S.. Médard, évêque. SS. Prime et Félicien, m. Ste Marguerite, reine. S.. Barnabé, apôtre. S. Jean de Sabagun. S. Antoine de Padoue. 14 M. S. Basile-le-Grand, arc. 15 M. SS. Guy et Modeste, m 16 3. S. Jean François Régis. . St Alene, vierge et mart, . SS. Marc et Marcellin, m. QU RO > © © 00 1 QE à OT RO PONLeSErEN 19 19 RO t© ( 10) Juillet. . S. Rombaut, évêque. . Visitation de la V. Jeüne. . S. Euloge, martyr. . S. Théodore, évêque. . S. Pierre de Lux., ev. . St Godelive, martyre. S. Willebaud, évêque. . St@ Elisabeth, reine. SS. Martyrs de Goreum. . Les sept Frères Martyrs. . S. Piel, pape. . S. Jean Gualbert, abbe. . S. Anaclet, pape et m. S. Bonaventure, évéq. S. Henri,emp. d'Allem. N.-D. du Mont-Carmel. . S. Sacr. de Mir. à Brux. . S. Camille de Lellys. S. Vincent de Paule. S. Jérôme Emilien. Ste Praxède, vierge. Ste Marie-Madeleine. RO == > nn Hu me ne pe jp jen D à OÙ D = © © @ 1 © GE D QI 19 me © © D 21 © 7 à O1 10 > 19 19 KO RO 9 Août. —— . S. Pierre-es-Liens. . S. Etienne,S. Alphonse. . Iuvention de S. Etienne. S. Dominique, confess. . Notre-Dame-aux-Neiges. : Transfiguration de N.S. Donat, év. et mart. Cyriac, martyr. Romain, martyr. Laurent, martyr. Géry, év. “de Cambr ai. su Claire , vierge. revanu 6: 4 Hippolyte, m. Jeüne. S. Eusebe, mart. . ASSOMPTION.S. Arnlë. S. Roch, confesseur. S. Libérat, abbé. Ste Hélène, impératrice. . S. Joachim, S. Jules. S. Bernard, abbe. Ste Jeanne-Françoise. . S. Timothée, martyr. RE one LE LE Re SLR SE D EUR enr ÿe S. Apollinaire, évêque. S. Philippe Béniti. . St Christine, v. et mart. S. Barthélemi, apôtre. . S. Jacquesle majeur,ap. S. Louis, roi de France. . St Anne,mère dela Vier. S. Zéphirin, pape et m. .- S. Pantaléon, martyr. S. Joseph Calasance. S. Victor, martyr. S. Augustin, év.et doct. . Ste Marthe, vierge. 9 L. Décoll. de S. Jean-Bapt. . SS. Abdon et Sennen,m. | 30 M. Ste RosedeLima, vierge. . S. Ignace de Loyola. 31 M.S. Raymond Nonnat. Due u<- Nouvelle Lune le 6. Nouvelle Lune le 5. Premier Quartier le 43. | Premier Quartier le 42. Pleine Lune le 20. | Pleine Lune le 48. Dernier Quartier le 27. Dernier Quartier le 26. A à Septembre. # : ét thus: roi ns Rotiaélé é év.de Maest. t Rosalie, vierge. « S. Eutaté bios 8. Donatien , martyr. S, S 8. e 6 7 8 J. Mes rs LA Viande: 9 V. S. Gorgone, martyr. 10 S, S. Nicolas de Tolentino. 11 D. SS. Prote et Hyacinthe. 12 L. S. Guy d’Anderlecht. 13 M.S. Amé,év.Sionen Val. 14 M. Exaltation de la Croix. 15 3. S. Nicomède, martyr. 16 V. SS. Corneille et Cyprien. 17 S. S, Lambert, év. de Maest. 18 D.S. Joseph de Cupertino. 19 L. S. Janvier, martyr. 20 M.S. Eustache, martyr. 21 M. Quat.-temps. S. Matthieu. 22 J. S. Maurice et ses comp. 23 V. Quat.-temps. St Thècle. 24 S. Quat.-temps.N.-D.deMerci. 25 D. S. Firmin, év. et mar. 26 L. SS. Cyprien et Justine. 27 M. SS. Cose et Damien, m. 28 M.S. Wencesias, martyr. 29 J. S. Michel, archange. 30 V.S. Rudi docteur. Pt Nouvelle Lune le 5. Premier Quartier le 10. Pleine Lune le 47. Dernier Quartier le 25, lin js QI 19 = © © @ 1 © C7 D O1 19 en pin je de jh pen jee jee 9 D = © © © I oO D PPDEFT EPP LeSErEUAHESPEU Gctobre. —— . S. Bavon, S. Rémi. . S. Léodegaire, évêque. . S. Gérard, abbé. . S. François d'Assise. . S. Placide, martyr. + S. Brunon, confesseur. S. Marc, pape. . Ste Brigitte, veuve. Si S. 5. Denisetsescomp.,m. François de Borgia. Gommaire, p.deLicer. Wilfrid, év. d'Yorck. Édouard, roi d’Angl. Calixte, pape et mart. + :5te Thérèse: vierge. S. Mummolin, évêque. . Ste Hedwige, veuve. +8. Be 55. + S. 8, FES Luc , évangéliste. Piberé d’Alcantara. Jean de Kenti. te Ursuleet ses comp.m. Mellon, évêque. Jean dé Capistran. Raphaël, archange. S. Crépin et Crépinien. EÉvariste, pape et m. . S. Frumence, apôtre. . SS. Simon et Jude, apôt. . Ste Ermelinde, vierge. . S. Foillan, mart. hour ent: mart.Jeüne. asrE un sn .S D: . S. A À S :. Ds D LS Nouvelle Lune le 2. Premier quartier le 9. Pieine Lune le 17. Dernier Quartier le 25. 1 D Ge À OÙ A9 = © © QD 1 D O7 mn OÙ 19 MAUR NU LE ie re me EE ER RE Et e 19 19 © © © 1 QU À QI NO re Al (12) Novembre. Décembre. . TOUSSAINT. 1 3. S. Éloi, év. de Noyon. . Les trépassés. 2 V. Ste Bibienne, v. et m. S. Hubert, év.de Liege. 3 S. S. François Kaviér: S. Charles Borromée. 4 D. Ste Barbe, martyre. S. Zacharie,StElisabeth. 5 L, S. Sabbas, abbe, S. Winoc, abbé. 6 M.S. Nicolas, év. de Myre. S. Willebrord, év. d'Ut. 7 M.S. Ambroise, eév.etdoct. S. Godefroi, év. d’Am. 8 4. Conceprion DE LA VierGe. Déd. de légl. du Sauv.à R. 9 V. St Léocadie, v. et mart. S. André Avellin. 10 S. S. Melchiade, papeetm. S. Martin, év. de Tours. | 11 D. S. Damase, pape. S. Liévin, év. et mart. | 12 L. S. Valéry, abbé en Pic. S. Stanislas Kostka. 13 M. Ste Lucie, vierge et mart. S. Albéric,év.d'Utrecht. | 14 M. Quat.-temps.S. Spiridion. S. Léopold, confesseur. 15 3. S. Adon, arch. de Vien, S. Edmond, archevéq. 16 V. Quat.-temps. S. Eusébe. S. Grégoire Thatihatr, 17 S. Quat.-temps. Ste Begge. . Déd. deSS. Pier. et Paul. | 18 D. Expectation de la Vierge. . Ste Élisabeth, duchesse. | 19 L. S. Némésion, martyr. S. Félix de Valois. 20 M.S. Philogone, évêque. . Présentation delaVierge. | 21 M.S. Thomas, apôtre. . Ste Cécile, vierge et mar. | 22 3. S. Hungère, év. d'Utr. . S. ClémentI,papeetm. | 23 V. St Victoire, viergeet m. S. Jean de la Croix. 24 S. S. Lucien. Jeûne. Ste Catherine, v. et m. 25 D. NOËL. S. Albert de Louv., év. | 26 L. S. Étienne, premier m. . Avent. S. Acaire, 6v. 27 M.S. Jean, apôt. et évang. . S. Rufe, martyr. 28 M. SS. Innocents. 9: Saturnin; martyr. 29 J. S. Thomas de Cantorb. . S. André, apôtre! 30 V. S. Sabin, évêq. et mart. 31 S.S. Site, pape. tn Due Nouvelle Lune le {. Premier Quartier le 7. Premicr Quartier le 8. Pleine Lune le 45. Pleine Lune le 15. Dernier Quartier Ie 25. Dernier Quartier le 25. Nouvelle Lune le 50. Nouvelle Lune le 30. (15) Calendrier de l'Académie Janvier. — Réunions de la commission administrative et des com- missions spéciales des finances, pour arrêter les comptes ; les commissions spéciales font connaître à chaque classe, dans la séance suivante, l’état des recettes ct dépenses pendant l’année écoulée. Élection du Directeur dans les trois classes. Élections des membres, associés et correspondants de la Classe des Beaux-Arts. Fevrier. — Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe des Lettres doivent être remis avant Île ler du mois, Mai. — Jugement des mémoires envoyés au concours ouverts par la Classe des Lettres ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant. Élections des membres, associés et correspondants de la Classe des Lettres. Séance générale des trois classes pour régler les inté- rêts communs ; élection des membres de la com- mission administrative de l’Académie. Séance publique de la Classe des Lettres; distribu- tion des récompenses décernées. Proclamation des résultats du concours quinquennal de littérature française. Juin. — Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe des Beaux-Arts doivent être remis avant le 1er du mois. Août, — Les vacances commencent après la séance de chaque classe, 2 Septembre. — Fin des vacances le 20. Décembre. — Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe des Sciences doivent être remis avant le- 20 du mois. Jugement des mémoires envoyés au concours ouvert par la Classe des Beaux-Arts ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant. Séance publique de la Classe des Beaux-Arts ; dis- tribution des récompenses décernées. Nomination des commissions spéciales des finances pour la vérification des comptes de chaque classe. Jugement des mémoires envoyés au concours ouverts par la Classe des Sciences ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant, Élections des membres » associés el correspondants de la Classe des Sciences. Séance publique de la Classe des Sciences ; distri- bution des récompenses décernées. Les mémoires en réponse à la question du concours extraordinaire proposé par la Classe des Sciences, relative aux moyens de sauvetage dans les mines, doivent être remis avant le 31 du mois. La première période quinquennale du concours des sciences physiques et mathématiques finit le 31 du mois. (15) ORGANISATION DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. Apercu historique. ne En 1769, il se forma à Bruxelles une société littéraire, sous les auspices du comte de Cobenzl, ministre plénipoten- tiaire de Sa Majesté l’impératrice Marie-Thérèse. La pre- mière séance de cette société eut lieu chez le comte de Nény, le 5 mai de la même année. Différentes causes portèrent obstacle aux travaux et aux succès de la société littéraire , qui, quatre ans après sa nais- sance, vit élargir son cadre et reçut. avec letitre d’Académie impériale et royale , plusieurs priviléges importants pour cette époque. La première séance fut tenue dans la biblio- thèque royale, sous la présidence du chancelier de Brabant, le 13 avril 1773 (1). (1) Voyez dans l'Annuaire de l’Académie pour 1840, 6e année, les différents documents relatifs à l’histoire de l’ancienne académie impériale et royale , qui y ont été insérés par M. Gachard, d'après les pièces retrouvées dans les archives de l'État. ( 16 ) L'Académie impériale et royale continua paisiblement ses travaux jusqu’à l’époque de la révolution française, et pu- blia, outre cinq volumes de mémoires sur les sciences et les lettres, un grand nombre d’ouvrages couronnés dont la liste a été insérée daus l'Annuaire de 1841, 7° année. Dispersée par suite des événements politiques, l’Académie s'était assemblée, pour la dernière fois, le 21 mai 1794. Elle fut rétablie, sous le titre d’Académie royale des sciences et belles-lettres, par arrêté royal du 7 mai 1816. L’installa- tion eut lieu, au musée des tableaux de la ville, le 18 novembre de la même année (1). En 1832, l’Académie, consultée par M. le Ministre de lin- térieur sur l’utilité de la création d’une classe des beaux- arts, répondit, à l’unanimité, qu’elle regardait cette ex- tension comme utile. Différents plans de réforme furent ensuite proposés , soit dans l’intérieur, soit à l’extérieur de l'Académie, et le Gouvernement, par ses arrêtés du 1er dé- cembre 1845, sépara définitivement la compagnie en trois classes, celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts (2). (1) Voyez Le procès-verbal de la séance dans |’ Annuaire de l'Aca- démie pour 1840, 6e année. (2) Voyez dans les Annuaires de 1846 à 1850 les documents rela- tifs à la réorganisation de l’Académie. | + (17) Statuts organiques (1). ee Arr. ler, L'Académie des sciences et belles-lettres, fon- dée par l’impératrice Marie-Thérèse, prend le titre d'Aca- démie royale des sciences, des lettres et dés beaux-arts de Belgique. Arr. 2. Le Roi est protecteur de l’Académie. Art. 3. L'Académie est divisée en trois classes. La première classe (classe des sciences ) s’occupe spécia- lement des sciences physiques et mathématiques , ainsi que des sciences naturelles. La seconde classe (classe des lettres et des sciences mo- rales et politiques) s’occupe de l’histoire , de archéologie, des littératures ancienne et moderne, de la philosophie et des sciences morales et politiques. La troisième classe (classe des beaux-arts) s’occupe de la peinture , de la sculpture , de la gravure, de l’architec- ture, de la musique, ainsi que des sciences et des lettres en rapport avec les beaux-arts. ART. 4. Chaque classe est composée de trente membres. Elle compte en outre cinquante associés étrangers et dix correspondants régnicoles au plus. A l’avenir la qualité de membre absorbera la qualité de correspondant, même d’une autre classe (2). Ant. 6. Les nominations aux places sont faites par cha- cune des classes où les places viennent à vaquer. (1) Adoptés par arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Ce paragraphe a été ajouté par arrêté royal du 20 août 1847. 2. (18) Ant. 6. Pour devenir membre, il faut être Belge ou na- turalisé Belge, d’un caractère honorable et auteur d’un ouvrage important relatif aux travaux de la classe. Arr. 7. Les nominations des membres sont soumises à l’approbation du Roi. Art, 8. Chaque classe peut choisir le sixième de ses membres parmi les membres des autres classes, Arr. 9. Tout académicien qui cesse d’être domicilié en Belgique perd son titre et prend celui d’associé. Art. 10. Chaque classe nomme son directeur annuel. Le directeur n’est pas immédiatement rééligible. Le directeur ne peut être choisi deux années de suite parmi les membres étrangers à la ville de Bruxelles (1). Anr. 11. Le Roi nomme, pour la présidence annuelle, un des trois directeurs. Dans les occasions solennelles où les trois classes sont réunies, le président représente l’Académie. ART, 12. Le directeur a la direction générale de sa classe; il préside à toutes les assemblées, fait délibérer sur les dif- férentes matières qui sont du ressort de la classe , recueille les opinions des membres et prononce les résolutions à la pluralité des voix. Il fait observer tous les articles des présents statuts et du règlement , et tient particulièrement la main à ce que, dans les assemblées, tout se passe avec ordre. ART. 13. Le secrétaire perpétuel appartient aux trois clas- ses, et il est élu par elles au scrutin et à la majorité absolue. Le secrétaire perpétuel est choisi parmi les membres do- miciliés à Bruxelles. Sa nomination est soumise au Roi. (1) Les articles 10 et 13 ont été adoptés par l'arrêté royal du 1er juin 1848, qui modifie la rédaction primitive. (19) Ant. 14. La correspondance de l’Académie se tient par le secrétaire perpétuel, organe et interprète de cette com- pagnie. ArT. 15. Le secrétaire perpétuel tient registre des déli- bérations , signe les résolutions, délivre les certificats d’ap- probation et autres , reçoit les mémoires et lettres adressés à chaque classe et y fait les réponses. Lorsque, par maladie ou autre empêchement légitime, il ne peut pas assister aux séances , il s’y fait remplacer par un membre de son choix et appartenant à la classe. ART. 16. Chaque classe forme son rèolement intérieur, qui est soumis à l'approbation royale. ART. 17. Le Roi décrète un règlement général. Il ne peut y être apporté des changements qu’une fois par an, dans la séance générale des trois classes mentionnée ci-après; ces changements doivent avoir obtenu l’assenti- ment des deux tiers des membres présents, et ils sont sou- mis à l'approbation du Roi. ART. 18. Chaque classe a une séance mensuelle d’obliga- tion pour ses membres ; les membres des autres classes peu- vent y assister et y faire des lectures, mais ils n’y ont pas voix délibérative, Chaque classe a de plus une séance publique annuelle, présidée par son directeur, dans laquelle elle rend compte de ses travaux et remet les prix décernés au concours. Les deux autres classes assistent à cette séance publi- que. ART. 19. Chaque année, les trois classes ont, au mois de mai, une séance générale pour régler entre elles les intérêts communs. Arr. 20. Les budgets des trois classes sont arrêtés par (20) une commission administrative de sept membres, composée des trois directeurs, du secrétaire perpétuel et d’un membre à désigner annuellement dans chaque classe. La répartition des fonds est faite d’après les besoins de chacune, par cette commission administrative. Art. 21. Les mémoires des trois classes sont publiés dans un même volume et ont chacun leur pagination. Il en est de même pour la collection des mémoires couronnés et des mémoires des savants étrangers, dont l’impression aura été ordonnée par chaque classe. Un bulletin paraît mensuelle- ment et contient le résumé des travaux des trois classes (1). ART. 22. La bibliothèque , les archives et les collections appartiennent en commun aux trois classes, et sont sous la surveillance spéciale de la commission désignée à l’ar- ticle 20. Ant. 23. Les dispositions qui précèdent formant les sta- tuts organiques, ne peuvent être changées qu’en séance générale, et du consentement de l’Académie , donné par les trois quarts des membres présents. Tout changement est soumis à l’approbation du Roi. (1) Les membres et les correspondants recoivent les publications de l’Académie ; les associés recevront également les Bulletins et V An- nuaire, quand ils en auront exprimé Le désir et qu'ils auront désigné , à Bruxelles , un correspondant chargé de les leur transmettre. (21) Hèglement général (1) Composition de l’Académie. Arr, 1er. L'Académie est divisée en trois classes : celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts. La classe des sciences est divisée en deux sections, savoir: la section des sciences mathématiques et physiques, et la section des sciences naturelles, qui se composent de la bo- tanique , de la géologie, de la minéralogie et de la zoologie, La classe des lettres est également partagée en deux sec- tions : celle d'histoire et des lettres, et celle des sciences politiques et morales. La première comprend l’histoire na- tionale , l’histoire générale, l'archéologie , les langues an- ciennes et les littératures française et flamande ; la seconde comprend les sciences philosophiques, la législation, la statistique et l’économie politique. La classe des beaux-arts comprend les subdivisions sui- vantes : la peinture, la sculpture, la gravure, l'architecture, la musique, les sciences et les lettres dans leurs rapports avec les beaux-arts. Arr. 2. Les nominations de membres, d’associés ou de correspondants, se font, pour les classes des sciences et des lettres, une fois par an, la veille de la séance publique ; et, pour la classe des beaux-arts, à la séance du mois de janvier (2). (1) Adopté par arrêté royal du {er décembre 1845. (2\ Cet article a été adopté par l'arrêté royal du 10 août 1852, qui modifie la rédaction primitive, (22) Arr. 3. Chaque fois qu'il est question d’une élection, la mention en est faite spécialement dans la lettre de convo- cation, qui indique le jour et l’heure précise à laquelle il y sera procédé , ainsi que le nombre des places vacantes. Arr. 4. L'élection a lieu à la majorité absolue des voix ; cependant si, après deux tours de scrutin, aucun des candi- dats n’a obtenu la majorité des suffrages, on procède à un scrutin de ballottage. Ç Art. 5. Lorsque plusieurs places sont vacantes, on vote séparément pour chaque place. ArT. 6. Les listes de présentation pour chaque classe doivent être doubles et contenir l’examen des titres des candidats. Toutefois, on peut nommer en dehors de ces listes. ART. 7. Il s’'écoulera une séance au moins entre la pré- sentation et la nomination. Arr. 8. Le directeur de chaque classe est désigné une année avant d’entrer en fonctions , et cette nomination a lieu à la première séance de janvier. Pendant cette année, il prend le titre de vice-directeur. En l’absence du directeur, ses fonctions sont remplies par le vice-directeur. Séances. Arr. 9. Des billets de convocation sont adressés aux membres de chaque classe, trois jours, au moins, avant chaque réunion; ils énoncent les principaux objets qui y seront traités. Arr. 10. Les associés et les correspondants ont le droit d’assister aux séances avec voix consultative , excepté quand la classe sera constituée en comité. (25) Ant, 11. Chaque classe a une séance publique, à savoir : La classe des sciences, au mois de décembre ; La classe des lettres, au mois de mai; La classe des beaux-arts, au mois de septembre; On y distribue les récompenses décernées par la classe, et on y fait des lectures et des rapports sur les ouvrages couronnés. Arr. 12. Tous les ans, la veille de la séance publique de chaque classe, on proclame les auteurs des mémoires aux- quels un des prix aura été adjugé. On détermine ensuite les sujets des questions à proposer pour les concours suivants. ART. 13. Le jour des séances , la salle est ouverte depuis dix heures, ART. 14. La séance commence par la lecture de la corres- pondance ; le secrétaire ne peut être interrompu pendant cette lecture. ART. 15. Les vacances de l’Académie commencent après la séance du mois d'août, et finissent le 20 septembre. Arr. 16. Des jetons de présence sont distribués aux membres de la manière suivante : Un jeton aux membres qui habitent Bruxelles ou les en- “virons; Deux jetons aux membres qui habitent de deux à dix lieues de distance de Bruxelles ; Trois jetons aux membres qui habitent de dix à quinze lieues de distance de Bruxelles; Quatre jetons aux membres qui habitent à plus de dix-huit lieues de distance de Bruxelles. (24) Publications. Arr. 17 Les publications de l’Académie sont les sui- vantes : 1° Mémoires des membres, des associés, des correspon- dants; | 20 Mémoires couronnés et mémoires des savants étran- gers ; 30 Bulletins des séances; 40 Annuaire de l’Académie. ART. 18. L'annuaire est publié à la fin de chaque année, et il en est de même des mémoires, qui paraissent par vo- lume ou par partie de volume. Les bulletins sont publiés à la suite de chaque séance et au moins huit jours avant la séance suivante. ART. 19. Chaque mémoire, dans les deux premiers re- cueils, a sa pagination particulière. Les mémoires des associés et des correspondants, dans le premier recueil , sont imprimés à la suite de ceux des mem- bres. Ant. 20. Quand des mémoires composés par des mem- bres sont lus à l’Académie, il en est donné une analyse suc- cincte dans le bulletin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires sur les mémoires des mem- bres ne sont point livrés à la publicité; cependant, s'ils présentent, en dehors de l’analyse, des détails qui soient de nature à intéresser la science, on peut les insérer par extraits. : AnT. 21. Quand des mémoires composés par des associés et des correspondants, ou par des savants étrangers , sont (25) lus à l’Académie, on se borne à les annoncer dans le bul- letin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires, qui devront présenter un aperçu de ce que ces mémoires contiennent de plus remar- quable , peuvent être imprimés dans les bulletins. Arr. 22. Le secrétaire peut confier aux auteurs les mé- moires qui ont été adoptés pour l’impression, afin qu’ils y fassent les corrections nécessaires, mais il est tenu de les reproduire aux commissaires, si ces mémoires ont été modifiés pour le fond, ou si l’on y a fait des intercalations. Quand de pareils changements ont été faits, il faut les désigner d’une manière expresse ou donner aux mémoires la date de l’époque à laquelle ils ont été modifiés. Art. 23. Dans aucun cas, on ne peut rendre aux auteurs les manuscrits des mémoires qui ont concouru. Les change- ments qui peuvent être adoptés pour des mémoires de con- cours que l’on imprime, sont placés, sous forme de notes ou d’additions , à la suite de ces mémoires. Arr. 24, Les mémoires des membres dont l’impression n'a pas été ordonnée, peuvent être rendus aux auteurs, qui, dans tous les cas, peuvent en faire prendre une copie à leurs frais. Les manuscrits des mémoires de concours, de même que des mémoires communiqués par des associés, des corres- pondants ou des savants étrangers , sur lesquels il a été fait des rapports, deviennent la propriété de l’Académie. Art. 256. On présente, dans les bulletins des séances, les communications scientifiques et littéraires qui ont été faites, et l’annonce des mémoires qui ont été lus. Le bulletin ne peut être considéré comme appendice au procès-verbal , que pour autant qu’il aura été approuvé. 5] ( 2%) Anr. 26. Le secrétaire est autorisé à remettre à un bul- letin suivant l’impression des notices illisibles, ou des pièces dont la composition ou la lithographie exigeraient un retard dans la publication des bulletins. ART. 27. Tout mémoire qui est admis pour l’impression, est inséré dans les mémoires de l’Académie, si son étendue doit excéder une feuille d'impression. La compagnie se ré- serve de décider, à chaque séance, d’après la quantité de matériaux qui y sont présentés, si les mémoires qui excè- dent une demi-feuille , seront ou ne seront pas insérés dans le bulletin. Arr. 28. Les auteurs des mémoires ou notices insérés dans les bulletins de l’Académie , ont droit à recevoir cin- quante exemplaires particuliers de leur travail, Ce nombre sera de cent pour les écrits imprimés dans le recueil des mémoires. Les auteurs ont, en outre, la faculté de faire tirer des exemplaires en sus de ce nombre , en payant à l’imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille (1). (1) Quant aux prix des titres extraordinaires, brochures, etc., le tarif suivant a été admis provisoirement : Grand titre in-4° (composition). , . . . . .fr. 6 00 Titre in-80. » dat dt SARA LUI LE RE 0.00 Impression comme pour les exemplaires d'auteurs, à 4 centi- mes la feuille. Couverture non imprimée, in-4°, papier de pâte, le cent . fr. 3 00 » » RDS DL FN EU RL TNT 00 » imprimée , asde Di ne AIO RAS RE ere 600 » » moMuniiesios édatiodrkiri38 09 Brochure in-4°, avec planches, moins de 5 feuilles, le cent. 4 00 » » » plus de 5 feuilles . .-. 5 00 » in-8° , » moins de 5 feuilles . . 3 50 » » » plus de 5 feuilles . . . 4 09 (27) Arr. 29. L'Acadéinie a son lithographe; mais, à condi- tions égales , les auteurs ont la faculté d'employer d’autres lithographes , dont les talents leur inspireraient plus de con- fiance. Arr. 30. L'Académie a aussi son imprimeur. L’impri- meur et le lithographe ne reçoivent les ouvrages qui leur sont confiés que des mains du secrétaire perpétuel, et ils ne peuvent imprimer qu'après avoir obtenu de lui un bon à tirer, Arr, 31, Les épreuves sont adressées directement au secrétaire perpétuel, qui les fait remettre aux auteurs. C’est aussi par l’entremise du secrétaire que les feuilles passent des mains des auteurs dans celles de l’imprimeur. ART. 82. Les frais de remaniements ou de changements extraordinaires faits pendant l’impression, sont à la charge de celui qui les a occasionnés. Concours. Ant. 33. Les médailles d’or présentées comme prix des concours, sont de la valeur de six cents francs. Art. 34. Ne sont admis, pour les concours, que des ouvrages et des planches manuscrits, Arr. 35. Les auteurs des ouvrages envoyés au concours ne mettent pas leurs noms à ces ouvrages, mais seulement une devise qu’ils répètent dans un billet cacheté, renfer- mant leur nom et leur adresse. Ceux qui se font connaître de quelque manière que ce soit, ainsi que ceux dont les mémoires sont remis après le terme prescrit, sont absolument exclus du concours. AnT. 86. Aucun des académiciens ne peut concourir (28 ) pour les prix fondés en faveur de ceux qui, au jugement de la compagnie, ont satisfait le mieux aux questions propo- sées ; au surplus, aucun des membres ne peut donner des instructions à ceux qui concourent pour les mêmes prix. Arr. 37. Les mémoires qu’on destine au concours, doi- vent être écrits en caractères lisibles, en langue latine, française, flamande ou hollandaise et être adressés au secré- taire de l’Académie, avant le 1er février. Arr. 38. Les académiciens qui ont donné le programme des questions proposées pour les prix annuels, sont les pre- miers examinateurs des ouvrages qui ont concouru, et ils font un rapport détaillé et par écrit, qui est lu dans une séance de l’Académie et exposé avec ces ouvrages jusqu’à l'assemblée du 7 mai, à l’examen et aux observations de tous les membres, afin que les prix soient adjugés en entière connaissance de cause, à la pluralité des voix de tous les académiciens présents : on peut aussi accorder un accessit à un second mémoire, qui, au jugement de la compagnie, aura mérité cette distinction ; et si aucun des mémoires présentés ne remplit les vues de l’assemblée, le prix peut être remis à une autre année. Finances. Arr. 39. Les finances de l’Académie sont gérées par une commission administrative, dont les membres sont élus an- nuellement à l’époque de la séance générale. Ant. 40. La commission administrative est chargée de régler ce qui concerne les impressions. ArT. 41. À la fin de l’année, les comptes de chaque classe sont vérifiés par une commission spéciale composée de cinq membres pris dans la classe. 2%) Ant. 42, Les commissions spéciales, après avoir arrêtë les comptes de la commission administrative , font connaî- tre à chaque classe, dans la séance suivante, l’état des dé- penses et des recettes pendant l'année écoulée. Bibliothèque. — Archives. Anr. 43. Les ouvrages qui appartiennent à Académie sont déposés, aprés inventaire, à la bibliothèque de ce corps. Art. 44, Les registres, titres et papiers concernant cha- que classe de l’Académie demeurent toujours entre les mains du secrétaire, à qui ils sont remis, accompagnés d’inven- taires , que les directeurs font rédiger et qu’ils signent à la fin de chaque année ; au surplus, les directeurs font aussi, tous les ans, le récolement des pièces qui sont annotées dans cet inventaire, dans lequel ils font insérer , en même temps, tout ce qui est présenté durant l’année. Dispositions particulières. Arr, 45. L'Académie examine, lorsque le Gouvernement le juge convenable, les projets qui peuvent intéresser les sciences, les lettres et les beaux-arts, ART. 46. L'Académie peut nommer, quand elle le juge convenable, sous l’approbation du Gouvernement, un ou plusieurs de ses membres, pour faire un voyage scienti- fique, littéraire ou artistique, et elle leur donne des in- structions sur les objets dont ils auront principalement à s’occuper. Arr. 47, Toutes les dispositions antérieures, relatives aux matières prévues par le présent règlement, sont et de- meurent abrogées. 9. ( 50 ) Règlement intérieur de la clusse des sciences (1). 1. Les deux sections de la classe des sciences, celle des sciences mathématiques et celle des sciences naturelles, se composent, chacure , d’un même nombre de membres. 2, En cas de vacance dans une section, un membre de Pautre section peut y être admis du consentement de la classe, L’Académicien doit en avoir exprimé la demande par écrit, avant que la liste de présentation ait été arrêtée pour la section où la place est devenue vacante. 3. Le bureau se compose du directeur, du vice-directeur et du secrétaire perpétuel. 4. La séance, quel que soit le nombre des membres pré- sents, s’ouvre à l’heure précise, indiquée sur la carte de convocation. 56. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, ke fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Lorsque plusieurs membres ont été élus dans la même séance , l’âge détermine leur rang d'ancienneté dans la liste des membres. 6. Le directeur peut admettre à la séance des savants de distinction, étrangers au pays. 7. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal. Ne sont admis, pour être lus en séance, que les écrits dont (4) Adopté par arrêté royal du 23 janvier 1847. (51) la rédaction est entièrement achevée et qui sont indiqués à l’ordre du jour. 8. Quand un écrit est accompagné de planches, l’auteur en prévient le secrétaire perpétuel. L’impression du texte et la gravure des planches sont votées séparément. En cas de disjonction, l’auteur peut s’opposer à l’impres- sion de son travail. 9. Si une planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, le vote pour l’impression est différé ; et, à la séance sui- vante , le secrétaire présente un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. 10. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression, ceux qui doivent être imprimés les pre- miers. Il a égard: 1° à la date de la présentation du mémoire; 20 aux frais qui seront occasionnés par la publication; 30 à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe, soient représentées dans ses publications. La décision du bureau est rendue exécutoire par la sanc- tion de la classe. 11. Les opinions des commissaires sont signées par eux, et restent annexées au mémoire examiné. Elles sont communiquées en temps utile au premier com- missaire, qui fera fonction de rapporteur. 12. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité. Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande lPavis de la classe. 13. La classe ne délibère que sur des propositions écrite: et signées. (32) La délibération sur une proposition réglementaire n'a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. Toute proposition que la classe n’a pas prise en considéra- tion ou qu’elle a écartée après discussion, ne peut être re- présentée dans le cours de l’année académique. 14, La présentation pour les places vacantes est faite par la section. La section ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, s’il n’a été présenté par deux membres au moins. Les pré- sentations indiquent les titres des candidats. 15. La classe met annuellement au concours six questions. Chaque section en propose trois. 16. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes; 2° Pour la discussion des articles réglementaires ; 30 Pour la formation des programmes et le jugement des concours, Sont toutefois admis au comité secret les associés , les académiciens des deux autres classes, ainsi que les cor- respondants de la classe des sciences, lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury sur la proposition des commissaires. 17. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. (35) Articles additionnels (1). Arr. 1er. L'élection du directeur et celle de membre de Ja commission administrative ont lieu à la majorité ab- solue des suffrages. Si, après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. | En cas de parité de suffrages, après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. Arr. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances ou de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plus ancien, en cas d’égalité de voix, sera toujours préféré. (1) Adoptés par arrêté royal du 24 octobre 1849. (54) Hièglement intérieur de lu classe des lettres (1). me 1. La séance commence à l’heure précise, indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des mem- bres présents. 2. En cas d’absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de Ja classe. 3. Le directeur peut admettre à la séance des savants, des littérateurs et des personnages de distinction, étrangers au pays. 4. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal, Cet ordre du jour, quant aux mémoires et notices , est réglé par la date de leur dépôt entre les mains du secrétaire. Ne sont admis, pour être lus dans la séance, que les mé- moires et notices entièrement achevés et indiqués à l’ordre du jour. 5. Quand des planches devront être jointes à un travail, Pauteur en préviendra la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. 6. Siune planche doit donner lieu à des dépenses extraor- dinaires ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée, et le secrétaire présente à la séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. ù (t) Adopté par arrêté royal du 26 janvier 1847. ( 35 ) 7. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l'impression, ceux qui doivent être publiés les pre- miers. [1 a égard : 1° à la date de la présentation du mé- moire; 20 aux frais qui seront nécessités par la publication; 30 à ce que les différentes matières dont s’occupe la classe soient représentées dans ses recueils. 8. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent, avec la date de leur présentation, celle de l’épo- que où les modifications ont été faites. 9. Les rapports faits à la classe sont signés par leurs au- teurs. Le rapport de chaque commissaire reste annexé au mé- moire examiné. 10. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. 11. La classe, dans ses nominations, veille à ce que les différentes matières dont elle s’occupe soient , autant que possible , représentées. Ces matières sont: 1o Histoire et antiquités nationales; 2 Histoire générale et archéologie; 30 Langues anciennes, littératures française et flamande ; 4 Sciences philosophiques ; 6° Législation, droit public et jurisprudence ; 6° Economie politique et statistique. 12. Les présentations pour les places vacantes sont faites collectivement par un comité de trois personnes nommées au scrutin secret dans la séance précédente, comité auquel s’adjoint le bureau, La classe ne délibère sur Daduisioh d'aucun candidat, + ( 56 ) à moins que deux membres n'aient demandé par écrit que son nom soit porté sur la liste des candidats. 13. La classe met annuellement au concours six questions sur les matières indiquées à l’art. 11. 14. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes ; 20 Pour la discussion des articles réglementaires; 30 Pour la formation des programmes et le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret les associés, les académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants, lorsqu’ils ont été désignés pour faire partie du jury du concours. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe, 16. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité. Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande l'avis de la classe. 17. Lorsque l’Académie aura pris une décision d’après un rapport rédigé par un ou plusieurs de ses commissaires, il ne sera plus permis de changer la rédaction de ce rapport. 18. Tous les deux ans, et dans l’ordre déterminé par le sort, chacun des membres ou correspondants communi- quera à la classe un travail inédit , dont la lecture ne dépas- sera pas la durée d’une heure. Ces lectures seront réparties entre les séances de manière qu’il n’y en ait jamais plus de deux par jour. Les lectures obligatoires n’excluent pas lesautres lectures. (57 ) : Le bureau avertira deux mois à l’avance chaque membre ou correspondant de l’époque où il est appeléà à communi- quer son travail, La convocation fera méntiguyes pour chaque séance, des lectures qui seront faites en vertu de la présente dinrtailin. du sujet des travaux qui seront lus et du nom des auteurs. Articles additionnels (1). Ar. 1er. L'élection du directeur et celle de membre de la commission administrative ont lieu à la majorité ab- solue des suffrages. Si , après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. En cas de parité de suffrages , après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. Ant. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances ou de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plus ancien, en cas d’egalité de voix, sera toujours préféré. (1) Adoptés par arrêté royal du 23 mars 1849. ( 38) Hèglement intérieur de la classe des beaux-arts (1). 1. La séance commence à l’heure précise indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des membres présents. 2. La liste de présence est retirée une demi-heure après l'ouverture de la séance. Les inscriptions ne sont plus ad- mises, sinon pour des motifs valables et soumis à l’appré- ciation du bureau. 3. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur , le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Quand l'ancienneté est la même, le fauteuil est occupé par le plus âgé des membres. 4. Le directeur fait connaître l’ordre du jour immédiate- ment après la lecture du procès-verbal. 5. On n’admet pour la lecture que les notices entièrement achevées et indiquées à l’ordre du jour. | 6. Quand une notice est accompagnée de planches, l’au- teur en prévient la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. 7. Si une planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires , ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée , et le secrétaire présente à la séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. (1) Adopté par arrêté royal du 27 octobre 1846. (59) 8, Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression, ceux qui doivent être publiés les pre- miers, Il a égard : 1° à la date de la présentation du travail; 20 aux frais qui seront occasionnés par la publication ; 3° à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe soient repré- sentées dans ses mémoires. 9. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent la date de l’époque où les modifications ont été faites. 10. Les rapports faits à la classe sont signés par les au- teurs. Is auront dû être communiqués , en temps utile, au rap- porteur. 11. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. 12. La présentation pour les places vacantes est faite par le bureau, qui s’adjoint la section dans laquelle la place est vacante. En outre, la classe ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, à moins que deux membres ne l’aient présenté officiellement. 13. La classe des beaux-arts met annuellement au con- cours quatre questions, à savoir : Une sur la peinture ou sur la gravure en taille-douce ; Une sur la sculpture ou sur la gravure en médailles ; Une sur l’architecture ; Une sur la musique. Il est entendu qu’il y a un roulement qui permet de repré- ( 40 ) senter successivement les différentes parties des beaux-arts correspondantes aux quatre divisions précédentes. 14. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : | 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes; 20 Pour la discussion des articles réglementaires ; 3° Pour le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret, les associés, les académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants de la classe des beaux-arts, lorsqu'ils ont été dé- signés pour faire partie du jury. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. (#63 Règlement de la bibliothèque de l'Académie (|). Aut. 1°, La bibliothèque est placée sous la surveillance et la direction de la commission administrative de l’Aca- démie. La conservation du dépôt est confiée au secrétaire per- pétuel. ArT, 2. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont estampillés sur le titre, inscrits au catalogue et dépo- sés à la bibliothèque. L'annonce du dépôt se fait par la voie du Bulletin de l’Académie. Art. 3. Les ouvrages nouvellement reçus sont déposés à l’époque des séances mensuelles des trois classes, pour pouvoir être examinés par les membres , et ne sont prètés qu'après que cette inspection aura pu avoir lieu. Arr. 4. Tous les ouvrages de la bibliothèque sont, au- tant que possible, reliés. Ils portent, sur la couverture, une marque distinctive indiquant qu’ils appartiennent à l’Académie royale de Bel- gique. Arr. 5. Le conservateur et les employés sont exclusive- nient chargés de rechercher les objets que les membres désirent consulter. Arr. 6. Les livres et autres objets sont prètés contre reçu : on ne peut les garder pendant plus de trois mois; (1) Adopté en séance générale des trois classes, le 7 mai 1850. 4. (#2) ceux qui seraient demandés, par un autre membre, seront restitués dans le mois de la demande. Arr. 7. Nul ne peut être détenteur de plus de dix volu- mes ou brochures à la fois. Ant. 8. La commission administrative peut, en tout temps, faire rentrer les objets empruntés à la biblio- thèque. Ant. 9. Il est tenu un registre sur lequel sont indiqués la date de la sortie, celle de la rentrée, le nom de l’em- prunteur et l’état dans lequel rentrent les objets prêtés. AnT. 10. Quiconque perd ou détériore un objet apparte- nant à la bibliothèque est tenu de le remplacer à ses frais. Arr. 11. L’on ne peut être admis à emprunter des objets appartenant à la bibliothèque qu’en se conformant aux dis- positions du présent règlement. (45) &ocal provisoire destiné à l'Académie. a Arrêté royal. LÉOPOLD , Roi pes Becces . A TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÈTONS : Arr. 1er, En attendant qu’il puisse être construit un local spécial pour l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il lui sera assigné un local pro- visoire dans les bâtiments de l’Ancienne Cour. ART. 2. La salle des séances publiques de l’Académie sera ornée des bustes des souverains fondateurs et protec- teurs de cette institution, de ceux des Belges qui se sont illustrés dans la carrière des sciences, des lettres et des arts, ainsi que des académiciens décédés, qui ont doté le pays d'ouvrages importants. ART. 3. Le Gouvernement fera exécuter , à ses frais, un ou deux bustes par an. Art. 4. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté, Donné à Laeken ,-le 1er décembre 1845, LÉOPOLD. PAR LE Roï : Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN Van DE WEYER. D maire alerts (44) Travaux spéciaux de l’Académie. — Adjonction de savants et de litltéralteurs. a Rapport au Roi. SIRE , Votre Majesté vient de réorganiser l’Académie des scien- ces, des lettres et des beaux-arts de Belgique, et Elle a déterminé quelles seraient ses publications, Ces publications comprennent les mémoires des mem- bres , des associés, des correspondants; les mémoires cou- ronnés et ceux des savants étrangers. Ce cadre, Sire, est assez vaste, et, à en juger par le passé, l’Académie continuera à fournir dignement son contingent à notre édifice littéraire et scientifique. Mais indépendamment de ces travaux, il en est d’autres, d’une haute importance , qui exigent le concours et les lu- mières d’un grand nombre de personnes. Tels seraient : Une biographie nationale ; Une collection des grands écrivains du pays, avec tra- ductions, notices, etc. ; Enfin, la publication des anciens monuments de la litté- rature flamande. Jai honneur de proposer à Votre Majesté de confier ces travaux à l’Académie, qui sera autorisée à s’adjoindre des savants et des littérateurs pris en dehors de son sein. Flattée de ce nouveau témoignage de la confiance du Gouvernement de Votre Majesté en ses lumières et en son zèle, elle y ré- pondra dignement, et elle acquerra des nouveaux droits à la reconnaissance du pays, à l’estime du monde savant. Le Ministre de lPintérieur, SxLvAIxX Van DE WEYER. ( 45 ) Arrété royal. LÉOPOLD , Ror pres BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Art. 1er. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique sera successivement chargée des travaux suivants : 1° D’une biographie nationale ; Ro D’une collection des grands écrivains du pays , avec traductions, notices, etc. ; | 30 De la publication des anciens monuments de la litté- rature flamande. ART. 2. L'Académie soumettra à la sanction du Gouver- nement les mesures d’exécution de ces travaux. Arr. 3. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. | LÉOPOLD. PAR LE Roï : Le Ministre de l’intérieur, SyYLVAIN Van DE WEYER, ( 46 ) PRIX QUINQUENNAUX D'HISTOIRE, DE LITTÉRATURE ET DE SCIENCES. Prix quinquennal d'histoire, —— Rapport au Roi. SIRE , Les études historiques sont cultivées en Belgique avec une espèce de prédilection. Il est permis de croire que l’ac- tion du Gouvernement n’est pas restée étrangère à ce fait et qu’il ya, au contraire, puissamment contribué. Ainsi la recherche et la publication des chroniques belges inédites, les soins donnés à la mise en ordre des dépôts des archives nationales, la publication des inventaires des archives, la création de la bibliothèque royale, les encouragements accordés aux bibliothèques communales et anx sociétés lit- téraires ou savantes locales , toutes ces mesures ont incon- testablement servi à répandre et à faciliter la connaissance des sources historiques. Naguère Votre Majesté a donné une preuve de sa sollici- tude pour les travaux historiques, en instituant un prix spécial de trois mille francs en faveur de l’auteur de la meilleure histoire du règne des archiducs Albert et Isabelle. J'ai l’honneur, Sire, de proposer à Votre Majesté une nouvelle mesure qui, j'ose le croire, sera accueillie avec (47) faveur par le public savant: c’est l’institution d’un prix quinquennal en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui sera publié durant chaque période de cinq années. L'expérience prouve, Sire, qu’on obtient souvent, en laissant à chacun sa liberté d’action, des résultats plus sa- tisfaisants qu’en traçant d’avance le cadre d’un travail. fci, aucun point historique n’est désigné de préférence à un autre, Tout savant traitera le sujet vers lequel il se sentira attiré : tel cherchera à éclaircir les points encore obscurs de la constitution primitive de notre nationalité ; tel racon- tera nos luttes et nos dissensions au moyen âge; tel autre enfin rapportera les événements qui, pour être plus récents, ne sont cependant qu’imparfaitement connus. L’érudition, la critique, le style, trouveront à la fois l’occasion de se produire et d’être appréciés. Déjà plus d’une fois , Sire, l’idée de cette mesure a été suggérée. La meilleure occasion de la réaliser me semble être la réorganisation de l’Académie. C’est donc avec con- fiance que je soumets à Votre Majesté le projet d’arrêté ci- joint, Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. ( 48 ) Arrété royal. LÉOPOLD, Roi pes BELGEs, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Voulant donner un nouveau témoignage de Notre haute sollicitude pour les travaux relatifs à l’histoire de la Belgi- que, et exciter, en même temps, le zèle et l’émulation des savants qui se livrent à ces travaux ; | Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÉETONS : ArT. ier, Il est institué un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans. Arr. 2. Il sera affecté, pour la formation de ce prix, un subside annuel de mille francs sur les fonds alloués an bud- get en faveur des lettres et des sciences. ART. 8. La classe des lettres de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, sou- mettra à la sanction du Gouvernement un projet de règle- ment, qui déterminera les conditions auxquelles le prix sera décerné, et le mode qui sera observé pour le jugement des ouvrages. Arr. 4. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. LÉOPOLD. PAR LE Roï: Le Ministre de l'intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. a a (49) Règlement pour le prix quinquennal d'histoire (1). Art. ler. La première période de cinq années prend cours du 1°r janvier 1846, pour finir au 31 décembre 1850. AnT. 2. Tout ouvrage sur l’histoire nationale écrit en français, en flamand ou en latin, et publié en Belgique, sera admis au concours, s’il est entièrement achevé et si l’auteur est belge de naissance ou naturalisé. ART. 8. Les ouvrages dont il n’aurait été publié qu’une partie, antérieurement au 1er janvier 1846, seront admis au concours après leur achèvement. Ant. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donnera pas lieu à l’admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables. Arr. 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres , nommé par le Roi, sur une liste double de présenta- tion faite par la classe des lettres (2). Cette nomination aura lieu au moins un mois avant l’expi- ration de chaque période quinquennale. Arr. 6. Les ouvrages des membres du jury ne peuvent faire l’objet de son examen. Ant. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe des lettres qui suivra la période quin- quennale. | (1) Approuvé par arrêté royal du 26 décembre 1848. (2) La rédaction primitive de cet article a été modifiée conformé- ment au second Ç de l’art. 5 de l'arrêté royal du 29 novembre 1851. (Voyez page 58.) EE Lai (:50 ) Prio quinquennaux de littérature et de sciences. a Rapport au Roi. SIRE, Lorsque, en 1845, Votre Majesté donna de nouveaux sta- tuts à l’Académie de Belgique, Elle rattacha à cette réor- ganisation l'institution d’un prix de cinq mille francs en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui serait publié durant chaque période de cinq années, La fondation de ce prix quinquennal a été accueillie avec faveur. Tout ce qui peut tendre à encourager et à propager l’étude sérieuse de l’histoire nationale mérite au plus haut degré la sollicitude du gouvernement, Quelle que soit ce- pendant son importance, l’histoire nationale ne forme pas seule le domaine intellectuel d’un peuple. Les lettres et les sciences, dans leurs nombreuses subdivisions, y occupent une large place. Or, les travaux littéraires et scientifiques proprement dits sont dignes aussi des encouragements de l’État. Il lui appartient de contribuer, par tous les moyens dont il dispose, au progrès des diverses branches des con- naissances humaines. Les lettres et les sciences ont pris d’ailleurs, en Belgique, un essor assez remarquable pour ap- ler l’attention prévoyante du gouvernement. | Je crois le moment venu de proposer à Votre Majesté de fonder cinq autres prix quinquennaux en faveur des meil- leurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges , et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : (51) 1° Sciences morales et politiques ; 20 Littérature française; 3° Littérature flamande ; 4 Sciences physiques et mathématiques; 5° Sciences naturelles. L’adjonction de la première catégorie se justifie par la tendance sérieuse de la plupart des travaux publiés par des auteurs belges. Il est incontestable que, après l’histoire nationale, c’est vers les sciences morales et politiques que se porte, de préférence, l’activité de nos écrivains. Cette prédilection est favorisée par le caractère éminemment libéral des institutions du pays. Aussi Votre Majesté a-t-elle cru nécessaire de rattacher, en 1845, les sciences morales et politiques aux autres attributions de la classe des lettres de l'Académie, L'institution d’un prix spécial sera sans doute accueillie avec gratitude par les esprits d'élite qui se sen- tent attirés vers l’étude de la philosophie, de la morale, de l’économie politique, de l’histoire générale, de la législa- tion ancienne et moderne, Fé La littérature française et la littérature flamande, dans leurs formes diverses, seront également encouragées par des prix spéciaux. Quelle que soit la forme adoptée par les écrivains, quel que soit aussi le caractère de leurs œuvres, la palme sera naturellement accordée à celui qui, au mé- rite du fond, aura su joindre les plus grandes qualités du style. Le gouvernement ne doit pas moins favoriser les efforts si utiles de ceux qui se livrent avec persévérance et avec succès à l’étude des sciences proprement dites. Il est équi- table aussi de placer sur la même ligne les sciences natu- relles et les sciences mathématiques et physiques. (52) Les principes, qui ont servi de base au règlement pour le prix quinquennal d’histoire, sont conservés. Le gouverne- ment se réserve, en outre, l’approbation des dispositions réglementaires qui lui seront soumises pour la composition des jurys et pour le jugement des ouvrages. Cependant, Sire, il m’a paru nécessaire de stipuler que si aucun des ouvrages publiés durant la période quinquen- . nale n’est jugé digne d’obtenir le prix intégralement, il pourra être fait des propositions au gouvernement pour la répartition de la somme entre les ouvrages qui se seront le plus rapprochés des conditions requises pour l'allocation du grand prix. Cette modification n’a pas seulement pour but d'empêcher que le jury ne couronne des ouvrages médio- cres, à défaut d'œuvres remarquables; elle doit encore avoir pour effet d’encourager des travaux qui, sans être réellement hors ligne, approcheraient cependant d’un cer- tain degré de perfection. Les dispositions que j’ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté, assureront aux allocations votées pour l’encoura- gement des lettres et des sciences, une destination impar- tiale et élevée, et en les sanctionnant, Votre Majesté don- nera un nouveau témoignage de sa sollicitude pour les intérêts moraux de la nation. Le Ministre de l’intérieur, Cu. Rocier. (55) Arrêté royal. LÉOPOLD , Ror nes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Revu Notre arrêté du 1er décembre 1845, instituant un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meil- leur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans; Revu Notre arrêté du 26 décembre 1848 qui approuve le règlement proposé par la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, pour ledit concours; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÉTONS : Ant. ler. Indépendamment du prix fondé par l'arrêté précité, il est institué cinq prix quinquennaux, de cinq mille francs chacun, en faveur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : 1° Sciences morales et politiques; 2 Littérature française; 30 Littérature flamande; 4 Sciences physiques et mathématiques; 5° Sciences naturelles. Arr. 2. Le jugement des ouvrages est attribué à des jurys de sept membres, nommés par Nous, sur la proposition, à savoir : pour les trois premières catégories, par la classe des lettres; et pour les deux autres catégories, par la classe des sciences de l’Académie royale de Belgique. | (54) AurT. 3. Chaque classe soumettra à la sanction du gouver- nement un projet de règlement qui déterminera, conformé- ment aux principes posés dans le règlement pour le prix quinquennal d’histoire, les conditions auxquelles les prix seront décernés, et le mode qui sera observé pour la com- position du jury et pour le jugement des ouvrages. Arr. 4. Les deux classes proposeront de commun accord l’ordre dans lequel seront appelées les différentes catégo- ries désignées ci-dessus, de telle sorte que la première période quinquennale finisse le 31 décembre 1851. Arr. 5. Si aucun ouvrage n’est jugé digne d’obtenir le prix intégral, il pourra être fait des propositions au gou- vernement pour la répartition de la somme entre les ou- vrages qui se seront le plus rapprochés des conditions re- quises par l’allocation du grand prix. AnT. 6. L'article 2 de Notre arrêté précité du 1 décem- bre 1845, est rapporté. ArT. 7. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 6 juillet 1851, LÉOPOLD. . PAR LE Roï: Le Ministre de l’intérieur, Cu, Rocrer. (55) Hèglement pour les prix quinquennaux de littérature et de sciences. es Rapport au Roi. SIRE, Par arrêté du 6 juillet 1851, Votre Majesté a institué éinq prix quinquennaux, de 5,000 francs chacun, en fa- veur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés en Bel- gique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : sciences morales et politiques ; littérature française; littérature flamande; sciences physi- ques et mathématiques; sciences naturelles. Votre Majesté s’était réservé l'approbation des disposi- tions réglementaires qui lui seraient soumises pour la com- position des jurys, le jugement des ouvrages et l’ordre dans lequel seront appelées les différentes branches énoncées ci-dessus. Une commission mixte, qui représentait la classe des sciences et la classe des lettres de l'Académie, a été chargée d'élaborer le règlement pour les prix quinquennaux. Le travail de cette commission a été ensuite adopté par les deux classes. | Ce projet reproduit, autant que la différence des ma- tières le permettait, les dispositions et les termes du rè- glement du 26 décembre 1848, pour le prix quinquennal d'histoire. Toutefois , l’Académie a pensé qu’il serait convenable que la nomination des jurys se fit sur une liste double de pré- ( 56 ) sentation. Ce principe devra être appliqué aussi à la com- position du jury chargé de décerner le prix quinquennal d'histoire. L'Académie aurait désiré pouvoir stipuler que les jurys seront invariablement composés, pour une partie, de mem- bres étrangers à la compagnie. Mais elle a été arrêtée par cette considération qu’une disposition tendant à limiter la part respective des candidats à élire, soit parmi les acadé- miciens, soit parmi les personnes étrangères à la compa- gnie, aurait pour effet de rendre les choix plus difficiles, et peut-être même d’exclure du nombre des juges les per- sonnes véritablement compétentes; ce cas pourrait surtout se présenter pour certaines branches des sciences. Il a donc paru plus sage de ne pas limiter les choix par une mesure restrictive. Quant à l’ordre adopté pour les différentes catégories successivement appelées à concourir , il a été établi par ce motif que les sciences naturelles forment la partie qui comprend, en ce moment, le plus grand nombre de tra- vaux importants et, en outre, parce qu’il convient de faire alterner autant que possible les deux classes de l’Académie pour les prix à décerner par leur intermédiaire. D’après ces considérations, j’ai l’honneur de soumettre à l’approbation de Votre Majeste les dispositions réglemen- taires proposées par l'Académie. Le Ministre de l’intérieur, Cu. RoGtEr. (57) Arrélé royal. LÉOPOLD, Ror pes BELGEs, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté du 6 juillet 1851 qui institue cinq prix quinquennaux , etc.; Vu les articles 2, 3 et 4, dont la teneur suit, etc.; Vu le projet de règlement pour les prix quinquennaux, présenté par les ciasses des sciences et des lettres de l’A- cadémie ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’intérieur, NOUS AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : RÈGLEMENT POUR LES PRIX QUINQUENNAUX, Ant. 1er. Les concours pour les prix quinquennaux se succèdent d'année en année, dans l’ordre suivant : Sciences naturelles ; Littérature française ; Sciences physiques et mathématiques ; Littérature flamande ; Sciences morales et politiques. La première période de cinq années fimira le 31 dé- cembre 1851, pour les sciences naturelles ; le 31 décembre 1852 pour la littérature française, et ainsi de suite. Ant. 2. Tout ouvrage sur une des branches énoncées dans l’article précédent, est admis au concours s’il est pu- blié en Belgique, s’il est entièrement achevé et si l’auteur est Belge de naissance ou naturalisé,. ( 58 ) Les ouvrages sur les sciences pourront être écrits en français , en flamand ou en latin. Ant. 3. Quelle que soit l’époque de la publication des premières parties d’un ouvrage, il est admis au concours de la période dans laquelle a paru la dernière partie. Ant. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donne pas lieu à l'admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables, Arr. 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres nommés par Nous sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des sciences pour les sciences naturelles, ainsi que pour les sciences mathématiques et physiques; et par la classe des lettres pour la littérature française, pour la littérature flamande et pour les sciences morales et politiques. À l’avenir, le jury pour le prix quinquennal d’histoire sera également nommé sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des lettres. At: 6. Les ouvrages des membres du jury ne a faire l’objet de son examen. ART. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe sur la proposition de pr le jury aura été nommé. Arr. 8. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 29 novembre 1851. LÉOPOLD, Par LE Roi: Le Ministre de l’intérieur, Cu. RoGter. (59) PRIX PARTICULIER D'HISTOIRE LITTÉRAIRE, Fondé par M. le baron pe Srassarr. Dans la séance de la classe des lettres de l’Académie, du 3 novembre 1851, M, le baron de Stassart a mis à la dis- position de l’Académie un capital de deux mille seize francs en rentes sur l’État belge, pour fonder, au moyen des in- térêts accumulés, un prix perpétuel qui, tout les six ans, à la suite d’un concours ouvert deux années d’avance, sera décerné, par la classe des lettres, à l’auteur d’une notice sur un Belge célèbre, pris alternativement parmi les his- toriens ou les littérateurs , les savants et les artistes. Lors- qu’il s’agira d’un savant, la classe des sciences, et lorsqu’il s’agira d’un artiste , la classe dés beaux-arts sera priée d’ad- joindre deux de ses membres aux commissaires de la classe des lettres pour l’examen des pièces. La classe a accueilli ayec reconnaissance cette noble ini- tiative en faveur des lettres. (60) COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE, Organisation. ae Arrêté royal (1). LÉOPOLD, Ror nes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Considérant que tous les travaux qui ont pour objet de répandre des lumières sur l’histoire de la Belgique, mé- ritent Notre sollicitude ; | Qu'ils doivent contribuer à la fois au développement du patriotisme et aux progrès des lettres; Que, déjà, mû par ce motif, Nous avons ordonné la pu- blication des catalogues des Archives de l’État et celles des documents intéressants pour l’histoire générale du royau- me, qui existent tant dans ces Archives que dans les autres dépôts de titres du pays ; Considérant que la mise au jour des chroniques belges inédites doit concourir puissamment au même but ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1. Une Commission est instituée à l’effet de re- chercher et mettre au jour les chroniques belges inédites. Cette Commission est composée de MM. De Gerlache, De Ram, le baron de Reiffenberg , Dewez, Gachard, Warn- kœnig et J.-F. Willems (2). (1) Voyez, p. 62, les modifications apportées par l'arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Voyez, p. 87, les membres qui composent actuellement la Com- mission, (61) Ant. 2. La Commission sera installée par Notre Ministre de l’intérieur (1). Elle s’occupera, dans ses premières séances, de la rédac- tion d’un plan pour ses travaux, qu’elle soumettra à l’ap- probation de Notre dit Ministre. ART. 3. Il sera mis à la disposition de la Commission, jusqu’à l’entier accomplissement de la tâche qui lui est con- fiée , une somme annuelle de cinq mille francs, destinée à couvrir les frais de toute nature qu’elle aura à supporter. Cette somme sera prélevée sur le crédit alloué au bud- get du département de l’intérieur, pour l'encouragement des sciences et des lettres. La Commission rendra compte de son emploi, chaque année , à Notre Ministre de l’intérieur (2). Ant. 4. Nous nous réservons d'accorder aux membres de la Commission telles distinctions et SEP ea dont Nous les aurons jugés dignes. ART, 5. Notre Ministre de l’intérieur est agé de l’exé- cution du présent arrêté, qui sera inséré au Bulletin officiel. Donné à Bruxelles, le 22 juillet 1834. k 24 LEOPOLD. Par le Roi : Le Ministre de l’intérieur, Cu. ROGIER, (1) La séance d'installation eut lieu le 4 août 1834, à l'hôtel du Ministère de l'intérieur. (2) Un arrêté royal en date du 8 décembre 1837, ordonne la for- mation d’une liste chronologique des chartes, diplômes, lettres pa- tentes et autres imprimés concernant l'histoire de Belgique, et alloue un subside annuel de 4,000 francs pour subvenir aux frais nécessités par ce travail, Le règlement pour la confection de cette liste a été adopté par arrêté ministériel du 16 novembre 1838. 6 (62) A rrété royal qui fait rentrer la Commission royale d’histotre dans le sein de l’ Académie. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté de ce jour, portant réorganisation de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de Belgique; Revu Notre arrêté du 22 juillet 1834, instituant une Commission à l’effet de rechercher et mettre au jour les chroniques belges inédites ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur; Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : ART. 1er, La Commission prérappelée, dans sa formation actuelle et avec son budget spécial, est maintenue. Ellerentre danslesein de l’Académie, et sa correspondance est soumise aux dispositions arrêtées pour cette compagnie. Il en est de même de ses archives. Ses publications serviront de complément à celles de PAcadémie. Arr. 2. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté, Donné à Laeken, le 1er décembre 1845, 5 LEOPOLD, Par LE RoI : Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. (65). Bureau paléographique annexé à la Commission royale d’histoire. LÉOPOLD, Ror es BELGEs, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT, Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur , Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1er, Il est annexé à la Commission royale d’histoire et sous la haute direction de celle-ci, un bureau paléogra- phique. Ant. 2. Ce bureau est chargé de satisfaire aux demandes qui lui seront faites tant par les administrations publiques que par les particuliers, et qui auront pour objet des trans- criptions , des extraits, des analyses des textes, des tra- ductions, des renseignements empruntés aux manuscrits et aux archives. Arr. 3. Le personnel se compose d’un chef de bureau et d’un certain nombre d’attachés (1). Arr. 4. Le chef du bureau, seul, est salarié; il est nommé par Nous et son traitement est fixé par l’arrêté de sa nomi- nation, Anr. 5. Les attachés sontnommés par le Ministre de l’inté- (1) Un arrêté du 30 janvier 1847 nomme M. Émile Gachet, chef du bureau paléographique. Par un autre arrêlé du 8 septembre 1847, M. P. Gigot a été attaché au même bureau, (64) rieur ; ils doivent être au moins candidats en philosophie et lettres ; ils sontexercés dans l’interprétation des manuscrits, dans leur transcription, et généralement dans tout ce qui concerne la paléographie, surtout la paléographie nationale, AnT. 6. Les attachés n’ont point de traitement ; ils font gratuitement les copies et les recherches demandées par les départements ministériels pour le service de l’adminis- tration, mais celles qui sont exécutées pour des particu- liers ou pour des institutions littéraires ou scientifiques, leur sont payées suivant un tarif à établir. Arr. 7, Le nombre des attachés ne pourra dépasser six, il sera pour commencer limité à deux et augmenté succes- sivement suivant que les travaux du bureau en feront sentir la nécessité. Art. 8. La Commission royale d’histoire proposera à No- tre Ministre de l’intérieur les mesures réglementaires pour l’organisation du bureau (1). | Ant. 9. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. | Donné à Paris, le 30 janvier 1847. : 4 LEOPOLD. Par LE Roi : Le Ministre de l’intérieur, Comte DE THEux. (1) Le règlement proposé par la Commission a été adopté par arrété ministériel du 9 août 1847, el un arrêté ruyal du 14 février 1848, règle les frais de route et de séjour du chef et des attachés du bureau paléographique. (65) Hèglement intérieur de la Commission royale d'histoire (1). ee Ant, 1er, La Commission, composée de sept membres, nommés par le Roi, choisit dans son sein un président, un secrétaire et un trésorier. AnT. 2. Les membres de la Commission s’assemblent ré. gulièrement à Bruxelles quatre fois l’an , dans les mois de janvier, avril, juillet et octobre , pour délibérer sur les matières soumises à leur examen, se concerter sur les pu- blications qui font l'objet de leurs travaux d’après le plan approuvé par le Ministre de l’intérieur, conformément à l’art. 2 de l’arrêté royal du 22 juillet 1834, et s’aider mu- tuellement de leurs lumières et de leurs connaissances. La Commission s’assemble extraordinairement, lorsque le président le juge convenable, Arr. 8. Le président met les matières en délibération, recueille les voix, et conclut au nom de la Commission. En cas d’absence , il est remplacé par le doyen d'âge. Arr. 4. Il est publié un Compte rendu ou Bulletin des séances de la Commission , dans lequel sont rapportés les sujets dont elle s’est occupée , et les communications qu’elle a reçues, en tant que celles-ci concernent l’histoire de la Belgique. Aucune communication ne peut toutefois y être insérée, qu’après résolution prise par la Commission. Le secrétaire est invité à continuer de placer , à la suite du compte rendu, un bulletin bibliographique, où seront (1) Adopté par arrêté ministériel du 29 mars 1845. 6. ( 66 ) mentionnées les publications relatives à l’histoire de la Bel- gique, faites dans le royaume et à l'étranger, mais sans y exprimer d'opinion sur le mérite de ces ouvrages. Arr. 5. La Commission étant instituée uniquement à l’ef- fet de rechercher et de mettre au jour les chroniques belges inédites, les membres éditeurs s’abstiennent d’introduire dans les publications qui leur sont confiées des matières étrangères au contenu du texte principal de l’ouvrage. ART, 6. Les règles de publication arrêtées dans les séances de la Commission du 4 et du 16 août 1834, et imprimées dans le recueil de ses Bulletins (Eer vol., pp. 4, 5 et 6), seront strictement observées, Chaque volume à publier ne dépassera pas 100 feuilles in-4°. Arr. 7. Aucune publication comprise dans le plan ap- prouvé par le Ministre de l’intérieur, ne sera autorisée qu'après que le membre qui désirera en être chargé aura faitconnaître, dans un rapport à la Commission, le plan qu’il se propose de suivre, ainsi que la nature et l’importance des documents qu’il croit devoir ajouter au texte princi- pal. L’impression commencera quand la copie d’un tiers de volume, au moins, pourra être livrée à l’imprimeur. Arr. 8. Les cartes et planches reconnues nécessaires, pour être jointes au texte des chroniques, ou de leurs appendices, ne seront confectionnées que lorsque la Commission en aura autorisé la dépense , sur évaluation approximative. ART. 9. Tous les mois, l’imprimeur adressera à chaque membre de la Commission, une bonne feuille de tout ce qu’il aura imprimé du texte des volumes de la collection. ART. 10. Chaque membre reçoit un exemplaire sur grand papier et un exemplaire sur papier ordinaire , des volumes de la collection, ainsi que six exemplaires du Bulletin. Ii (67) a droit, en outre, à vingt-cinq exemplaires dits d’auteur de chacun des ouvrages qu'il est chargé de publier (1), Anr. 11. La distribution et la mise en vente des volumes ne peuvent avoir lieu, en Belgique, que dix jours après leur présentation au Roi, leur remise aux membres de la Com- mission et leur envoi dans les pays étrangers. Arr. 12. Les employés attachés à la Commission, adres- sent au président, avant chaque assemblée trimestrielle, un rapport sur leurs travaux pendant le trimestre qui a précédé. La Commission elle-même adresse au Ministre de l’inté- rieur , à {a fin de chaque année, un rapport général sur ses travaux, Arr. 13. La Commission s’abstient de porter un juge- ment sur les ouvrages imprimés d'auteurs vivants, quand ces ouvrages n’ont pas de rapport direct avec ses travaux. ART. 14. Les résolutions et les pièces expédiées par la Commission ou en son nom, sont signées par le président et par le secrétaire. ArT. 15. Le secrétaire est dépositaire des papiers et docu- ments appartenant à la Commission. Il en tient inventaire. Arr. 16. Les comptes sont vérifiés par le trésorier et visés par le président et par le secrétaire. Ils sont transmis ensuite au Ministre de l’intérieur, qui en soigne la liquidation. Cependant une somme à déterminer par le Ministre de (1) Deux lettres du Ministre de l'intérieur, datées du 12 août et du 21 octobre 1847, 5e division, n° 2878, statuent que tous les membres de l'Académie seront gratifiés également des publications de la Commission. (68) l’intérieur pourra être mise annuellement à la disposition de la Commission pour faire face aux dépenses urgentes, Il sera rendu un compte régulier de l’emploi de cette somme. ART. 17. À l’avenir les ouvrages dont il sera fait hom- mage à la Commission, seront déposés à la Bibliothèque de l’Académie , à l’exception de ceux dont le commencement a été envoyé à la Bibliothèque royale, qui continuera à en recevoir la suite. Les titres de ces ouvrages et les noms des donateurs, seront insérés au Bulletin (1). Arr. 18. Pour les cas d'urgence et de moindre impor- tance, ainsi que pour les travaux relatifs à la confection de la table chronologique des chartes imprimées, concer- nant l’histoire de la Belgique, les membres de la Commis- sion domiciliés à Bruxelles , réunis à ceux qui s’y trouve- raient temporairement , sont autorisés à prendre telles résolutions qu’ils jugeront convenir. Il sera rendu compte à la Commission, dans son assem- blée ordinaire suivante, de ce qui aura été fait en consé- quence de la présente autorisation (2). (1) Cet article a été adopté par l'arrêté royal du 8 juin 1847, qui modifie la rédaction primitive. (2) Par lettre en date du 20 novembre 1846, M. le Ministre de l'intérieur a fait connaître que la correspondance officielle de la Commission royale d'histoire doit se faire par le Secrétaire perpé- tuel de l'Académie, conformément à l’art. 1er de l'arrêté royal du 1er décembre 1845. Le secrétaire de la Commission royale d'histoire reste chargé de la correspondance particulière entre les membres. (69) CORRESPONDANCE DE L'ACADÉMIE. Arrêté royal accordant la franchise de port. LÉOPOLD, Ror pes BeLces, À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Revu Notre arrêté en date du 8 novembre 1841, qui attribue la franchise de port à la correspondance officielle de l'Académie royale de médecine ; Considérant que, par des motifs analogues , il y a lieu d’ac- corder le même privilége à l’Académie royale des sciences et belles- lettres de Bruxelles ; Sur la proposition de Notre Ministre des Travaux Publics ; Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1. Notre Ministre de l’intérieur est autorisé à cor- respondre en franchise de port, sous enveloppe fermée, avec le bureau de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, et les membres de ce corps individuellement. Anr. 2. La franchise est également attribuée à la correspon- dance sous bandes et contre-seing que l’Académie et son Secré- taire perpétuel doivent échanger avec chacun de ses membres. (70) Art. 3. Le contre-seing de l’Académie en nom collectif sera exercé , soit par le Président, soit par le Secrétaire perpétuel délégué à cet effet. Notre Ministre des travaux publics est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 22 décembre 1841. LÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre des travaux publics, L. DESMAISIÈRES. NB. Pour que les envois parviennent avec la franchise de port, il est indispensable que les lettres, papiers ou livres soient mis sous bandes croisées à l'adresse du Secrétaire perpétuel et contre-signées par le membre, correspondant ou associé, qui fait l'envoi. De plus, les en- vois doivent être déposés au bureau de la poste; l’exemption n'a pas lieu pour les papiers qui seraient simplement jetés dans Ha boîte aux lettres, (71) LISTE DES MEMBRES, DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIE, (Janvier 41858.) pus LE ROTI, PROTECTEUR. ee Ces M. le baron DE StAssarT, président pour 1853. » QUETELET, secrétaire perpétuel. É COMMISSION ADMINISTRATIVE POUR 1853. Le directeur de la classe des Sciences, M. Sras. » » des Lettres, M. le baron DE STASSART. » » des Beaux-Arts, M. ROELANDT. Le Secrétaire perpétuel, M. QUETELET. Le délégué de la classe des Sciences, M. DE HEMPTINNE. » » des Lettres, M. LECLERCQ. » des Beaux-Arts, M. BRAEMT. » M. DE HEMPTINNE, trésorier de l’Académie. (7%) CLASSE DES SCIENCES. M. Sras, directeur. . » ÆEdm. DE SELYs-LONGCHAMPS, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. ne - 30 MEMBRES. Section des sciences mathématiques et physiques (15 membres). _ © QUETELET, À. J. L.; à Bruxelles. PAGAN1, G. M.; à Louvain. . TiMMERMANS , H. À.; à Gand. DE HEMPTINNE, À.; à Bruxelles. CRAHAY, J. G.; à Louvain. +. MaARTENS, M.; à Louvain. , PLATEAU, J.: à Gand. + :. DELvAUX , C.; à Liége . . STAS , J. S,; à Bruxelles . . DE KoniINcKk, L. G.; à Liége DE VAUX, Ad. ; à Bruxelles … LA NERENBURGER , G. À.; à Bruxelles . MELSENS, H.; à Bruxelles, . ScHAAR, M.; à Gand. . : . . Élu le 1er février 1820. — 28 mars 1825. 12 octobre 1833. 7 mai 1834. 8 mai 1835. 15 décem. 1835. 15 décem. 1836. 14 décem. 1841. id. 15 décem. 1842. 16 décem. 1846 15 décem. 1849. 15 décem. 1850. 15 décem. 1851. Section des sciences naturelles (15 membres). VANDERMAELEN, P.; à Bruxelles. DumonrTier, B. C.; à Tournay . D'OmaALrus D'HALLOY, J.3.; à Halloy . Nomméle3 juillet 1816. . Élu le 10 janvier 1829. 2 mai 1829. M. » » (75) SAUVEUR, D.; à Bruxelles. . ., LEJEUNE, A.L.S.;à Verviers . WESMAEL , C.; à Bruxelles. . . DUMONT, À. H.;àLiége. . . . CANTRAINE, F.; à Gand. . . MIONES SIT UNT 0 ne SO» à MORREN , Ch.; à Liége . . . , VAN BENEDEN, P. J.; à Louvain Le baron DE SELYs-LonGchAmPs, Edm. A de à due du Le vicomte Du Bus, B.; à Bruxelles. INIRE, HA ANT, : GLUGE, T.; à Bruxelles. . , . . Élu le 7 novem. 1829, 7 mai 1834. 15 décem. 1835. 15 décem, 1836. id. 15 décem. 1837. 7 mai 1838. 15 décem. 1842. 16 décem. 1846. id. 17 décem. 1847. 15 décem. 1849, CORRESPONDANTS (10 au plus). . GALEOTTI, H. ; à Bruxelles . . Durkez, KR; Gand, : ; {°° MaAus, M. H. J.; à Bruxelles . . MEYER , À.; à Liége: : . : BRASSEUR , J. B.; à Liége . . LrAGRE, 3. B. ; à Bruxelles. , . DonNy,F.;à Gand. . . . MARESKA, J.;5 À Gand . POELMAN, C.; à Gand . , 50 ASSOCIÉS. . Elu — le 7 mai 1841. 16 décem. 1846. id, id, 17 décem. 1847. 15 décem. 1850, id. 15 décem. 1851. id. Section des sciences mathématiques et physiques (25 associés). M. WRNEO SE PRES es à 0 GERGONNE, F. D.; à Montpellier. BABBAGE , Ch.; à Londres, ,. . Élu le 2 février 1824. HERSCHEL, sir John F. W.; à Londres. BARLOW , P,; à Woolwich. , . LE ee ee 8 mai 1824. 7 octobre 1826. id. 10 novem. 1827. 7 M. € ( 74) SouTu , sir James; à Londres. . , . Élu le 10 novem. 1827. SABINE, Édouard ; à Londres. . . . — 2 février 1828. CuasLes: À Paris. «+ . « ++ = 4 février 1829, ENCKkE, J.F. ; à Berlin. . . . . . — 7 novem. 1829. VAN REES, R.; à Utrecht . . . . . — 6 mars 1830. AnÂdo, D: F.3.; à Paris 5 4 St + D'ayril. = 1884 BREWSTER, sir David ; à Édimbourg. … — id. CReLLe, À. L.:8 Berlin 5": .:4% ,7 + : id. PLANS FE TOM, 5 ne or ee id. Marreucct, Ch. ; à Pise . , . . . — 8 novem, 1834. Gauss, Ch. Fr.; à Goettingue. . . . — 14 décem. 1841. BAcKE, Alex. D.; à Washington. . . — 9 mai 1842. DE La RIVE, Aug.; à Genève. . . . — id. Fuss, P. H.; à St-Pétersbourg . . . — id. Dumas, J. B.; à Paris . . . . 4 . — 17 décem. 1843. FArADAY, Michel; à Londres . . . . — 17 décem. 1847. LAMARLE, Etn. : Gand . . 14. .x — id. WHEATSTONE, Ch. ; à Londres . . ,. — 15 décem. 1849. MELLONI, Macédoine; à Naples . . . — 15 décem. 1851, LreBie , Juste; à Giessen . , ,. . .. — id, Section des sciences naturelles (25 associés), . Le baron DE GEEr, J. W.L.; à Utrecht. Nommé le 3 juillet 1816. VROLIK, G.; à Amsterdam. . « . — id. MOREAU DE JONNES, Alex. ; à Paris. , Élu le 21 mai 1825. VILLERMÉ, L.R.; à Paris... 4 + —- 91 mars 1827. BERTOLONI, Ant.; à Bologne. . . . — 6 octobre 1827. GRANVILLE, À. B.; à Londres, , . . —- id. BARRAT , John; à Grassinton-Moor. . — ler mars 1828. TATLOR, JOU; #'Lohdres: : ,. , , id. BLuME, Ch, L.; à Leÿde. & 4%, , 9 mai 1829, BROwN, Robert ; à Londres. . 4, . . — ‘7 novem. 1829. Le baron DE HUMBOLDT, À. ; à Berlin . — 3 avril 1830. C4 . DE MAceno; à Lisbonne . . DEGAISNE, Jos: : à Paris à 6 7, TIEDEMANN , Fr.; à Heidelberg . . . SCHWANN , Ph.; à Liége. . , . SPRING, À.; à Liège. ,; ++ + BONAPARTE, Charles P., ins de Ca- nino ; à Rome, . . . PR DE MarTius, Ch. Fr. Ph,; à Mn LACORDAIRE, Th.; à Liége. . COMM: Anvers 7 5 6 0 0 DE Bucu, Léopold; à Berlin . , . . OWwEN, Richard; à Londres. , PA . DE BEAUMONT , Élie; à Paris. EpwaARpDs , Henri Milne; à Paris. . . MULLER , Jean; à Berlin, . . a en . Élule 15 décem. 1836. id. 15 décem, 1837. 14 décem. 1841. id, 9 mai 1842. id, 15 décem. 1842. 9 mai 1843. 17 décem. 1843. 17 décem. 1847. id, 15 décem. 1850. 15 décem, 1851. À = meer LA CRU URSS PEN UN AR LOL UN DR 2 0 Je CUS ONE D & (76) CLASSE DES LETTRES. M. le baron DE STASSsART, directeur. » le chanoine DE RAM, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. La section des lettres et celle des sciences morales et politiques réunies. . Le chevalier MARCHAL, J.; à Bruxelles. DTEUR ON ST a ANG: 0 D 006 LS PI Le baron DE GERLACHE, E. C.; à Brux. Le baron DE STASSART, G. J. A.; à MUR 0 ue ge GRANDGAGNAGE, F, C. J.; à Liége . .. Le chanoïne DE SMET, J.J.; à Gand , Le chanoine DE RAM, P.F.X,; à Louvain, ROULEZ, J.E. G.; à Gand. . . . LESBROUSSART, Ph.; à Bruxelles . . MoKke, H. G. ; à Gand . . + . . . NoruomB, J. B.; à Bruxelles. . . . Van DE WEYER, Sylvain ; à Londres GAcHARrD , L. P.; à Bruxelles. . . . QUETELET , À. J. L.; à Bruxelles VAN PRAET, Jules; à Bruxelles BORGNET, À.; à Liége . Le baron DE B-CROE:. Jules; à Gind. Davin, J. B.; à Louvain . . DRE VAN MEENEN, P.-F.; à Bruxelles. DE VAUx, Paul; à Bruxelles . DE DECKER, P.J.F.; à Bruxelles. Élu le 4 février 1829. ee 5 décém. 1829. 12 octobre 1833. id. 7 mars 1835. 6 juin 1835. 15 décem. 1837. id, 7 mai 1838 7 mai 1849. id. id. 3 mai 1842. . Nommé le ler déc. 1845. . Élu le 10 janvier 1846. id. (77) M. SonAYEs, À. G. B.; à Bruxelles. . . Élu le 11 janvier 1847. » SNELLAERT; F, À.; à Gand, , . . . — id. ». L'abbé CARTON, C.; à Bruges. . …. , — id. v'HAUSLN TJ. à Gandi hi miens cui de id, ». BORMANS,, J. H, ; à Liége.. .,....: . ; — id. » LECLERCQ, M. N. J.; à Bruxelles . . — 17 mai 1847. », POLAIN, 418 Liége. he. 4 7 mai. 1849, » BAGUET , F. N.J. G.; à Louvain. . . — 6 mai 1850. », DEWITTE, J:; à Anvers. 13%... ,.. .6 mai 1851. CORRESPONDANTS (10 au plus). M. BERNARD, Ph, ; à Bruxelles. , . . . Élu le 9 mai 1842. ». GRUYER, Louis; à Bruxelles . . . . — 10 janvier 1846. » FAIDER , Ch.; à Bruxelles . . . . . — id, » DUCPETIAUX, Ed. ; à Bruxelles . . . — 11 janvier 1847. » ARENDT, G. AÀ.; à Louvain. . . , .. . — id. » SERRURE, C. P.;: à Gand)... .:,,.. — id. » MATœHIEU, Adolphe; à Mons . . . . — 6 mai 1850. » KERVYN DE LETTENHOVE, F.; à Bruges, — id. n'OHALON. Rs: à Bruxelles 5,1, =, Gmai , 1851, 50 ASSOCIÉS. M. Le duc D'URsEL, C.; à Bruxelles . . Nomméle3 juillet1816. » VAN LENNEP, D. J.; à Amsterdam. . — id, » DE MOLÉON, J. G. V.; à Paris . . . Élu le 14 octobre 1820. » LENORMAND, L. Séb.; à Paris, . , . — id. » DE LA FONTAINE; à Luxembourg . . — 23 décem. 1822. » MOULES À Trèves: : ap ee id, » WITTENBACH ; à Trèves. . . TR id. » VAN Ewxck, D. J,; à BolsLlé Duc . — 4 février 1826. + M. » » EL] » » » » ( 78 ) DE JONGE, J. C.; à La Haye. Cousin, Victor ; à Paris, . . . . Cooper, C. P.; à Londres. . LEGLAY, À.; à Lille. + 3... BLONDEAU , J. B. À. H.; à Paris. MONE, 3.; à Cerlsruhe : 57.77 GROEN VAN PRINSTERER; à La Haye LENORMANT, Charles ; à Paris, . . Le vicomte DE SANTAREM ; à Lisbonne L'abbé GazzerA, C.; à Turin GRIMM, Jacques; à Berlin. S. E. le cardinal Maï, À. ; à Rome M. » » » » » » Paicresi à Munich. 5 0 RAOUL-ROCHETTE, D.; à Paris . DiINAUX, Arthur; à Valenciennes. ELLIS , sir Henry; à Londres . GUIZOT, F.P.G.;à Paris. . . . HALLAM , Henry ; à Londres MiIGNET, F. À. À.; à Paris, RAFN; à Copenhague. . . es RAMON DE LA SAGRA ; à Madrid $ PRAMET TDébie SALVA , Miguel; à Madrid . WARNKOENIG ; à T'ubingue . Le baron DE HAMMER- PURGSTAL ; à Léo. PORC ED VR Le baron Dupin, Charles ; à Paris HERMANN , Ch. Fr.; à Goettingue. HURTER ; à Vienne LEEMANS; à Leyde . : MiTTERMAIER ; à Heidelberg . . , PERTZ; à Berlin dl apr PATTERN, ChiTd Bel i . : : MANZONI; à Milan —— — . Élule 1er avril 1826. 6 octobre 1827. 5 avril 1834. id, 15 décem. 1836, 7 mai 1840. 15 décem. 1840. 14 décem. 1841. 15 décem. 1842. 17 décem. 1843. 9 février 1846. 17 mai 1847. (79) M. PANoOrKA ; à Berlin . . . . . , . Élu le 7 imai 1849, » NOLET DE BRAUWERE VAN STEELAND, À: Bruxelles. se t58 4 20 RE AN. LME à me id. » DE BONNECHOSE, Em. ; à Bruxelles. . — id. » WHEWELL, W. ; à Cambridge. , , .. — id. » NASSAU-SENIOR; à Londres . , , . — id. » le duc DE CARAMAN; à Paris , . . ,. — id. » DUREAU DE LA MALLE, À.J.C.A.; à Paris. — 6 mai 1851. » le comte DE LABORDE, Léon ; à Paris. . — id. L . L L . . . L , 0 L e L L ° ° M. » » el ÿ = = - © y LA = ( 80 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS, M. ROELANDT, directeur, » NAVEZ, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. Section de Peinture : DE Keyzen, N.; à Anvers, . . . . Nommé le ler déc. 1845, GALLAIT, Louis; à Bruxelles . . . . _ id, Late ii à Anves ss AE 2 Mapou, Jean; à Bruxelles. . . . . _— id. NAVEZ, F.9J.; à Bruxelles. +: . . : _— id. VERBOECKHOVEN , Eugène; à Bruxelles . — id. Le baron Waprers, G.; à Anvers . . — id. DE BRAEKELEER , F.;à Anvers . . . Élu le 8 janvier 1847. Van EYCKEN, J.; à Bruxelles. . . . — 22 sept. 1848. Section. de Sculpture : . G£EFS, Guillaume ; à Bruxelles , . . Nommé le ler déc. 1845. Simonis, Eugène; à Bruxelles. . . . —— id. GEEFS, Joseph ; à Anvers . . . . . Élu le 9 janvier 1846. FRAIKIN ; à Bruxelles . . . . . . — 8 janvier 1847. Section de Gravure : > . BRAEMT , J. P.; à Bruxelles . . . . Nomméleler déc. 1845. Corr, Érin ; à Abvers !: LCR ht janvier 1846. (81) Section d'Architecture : M. RoELzANDT, L.; à Gand. . . . . . Nommé le 1er déc. 1845. “ OUYS, T. F3 À Bruxelles. : : .., — id. » PARTOES, H. L. F.; à Bruxelles . . . — 8 janvier 1847. » RENARD, B.; à Tournay . . , . — 22 sept. 1852. Section de Musique : M. DE BérioT, Ch. ; à Bruxelles , . . . Nommé le 1er déc. 1845. n FAST: a Bruxelles." . .: _— id. » HANSSENS, Ch. L.; à Bruxelles , . . — id. » VIEUXTEMP?S, H.; à Bruxelles . . . — id, N ONEL EF: 4 Drugs à. Élu le 9 janvier 1846. Section des Sciences et des Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. ALvIN , Louis; à Bruxelles, . . . . Nomméle 1er déc. 1845. » QUETELET, À. J. L; à Bruxelles, . . — id. » VAN HASSELT, André; à Bruxelles . . — id. » BUSCHMANN, Ernest ; à Anvers . . . Élu le 9 janvier 1846. s BARON, Ar Mlége., 4 .. . — 8 janvier 1847. nFéris, Ed;; À Brundlies “ST 'CESA UNE — id. CORRESPONDANTS ( 10 au plus ). Pour la Peinture : M. DE Bixrve, Édouard; à Bruxelles . . Élu.le 9 janvier 1846. » Drcnans; à Ænfers :, 2 . :. |: — 8 janvier 1847, (82) Pour la Sculpture : M. JEHOYTE, Louis ; à Bruxelles . . . . Élu le 9 jauvier 1846. » GEERTS ; à Louvain . . + : « , — 8 janvier 1847. Pour la Gravure : M. JouvENEL, A.; à Bruxelles. , . . . Élu le 8 janvier 1847. » VERSWYVEL, Michel; à Anvers . ,.. — 22 sept. 1852. Pour l'Architecture : M. BALAT , Alph. ; à Bruxelles. . . . . Élu le 13 janvier 1853. Pour la Musique . M. BosseLer , C. F.; à Bruxelles. . . . Élu le 22 sept. 1852. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. DE Busscner, Edm. ; à Gand, . . . Élu le 22 sept. 1852. 50 ASSOCIÉS. Pour la Peinture : M. VERNET, Horace; à Paris. « . . . . lu le 6 février 1846. » SCAEFFER, AËY: à Paris. set ed _ id. » CORNELIUS , P.: à Berlin, . . . . . _— id. »n DE LA ROCHE, Paul; à Paris . ". … ., _ id, n LANDSEER : à Londres, . . . . . . — #4! (85 ) M. KauLBAcu, W. ; à Munich, , . . . Élu le 6 février 1846. N INSEE T3 6 Paris. use — 8 janvier 1847. » 'CALAME, À. ; à Genève . . . . . . po id. », BECKER, J.5 à Francfort. . . + — id. v Hioërs:.à Londres, 5, 500. — id. N'OUMNETE, Je Vo A PRE à 0 — 22 sept. 1852. Pour la Sculpture : Me RENDU: à Berlin. 2 4 , . . Élu le 6 février 1846. » RUDE, F.: à Paris. . . RE — id. » DAVID, P.J., d'Angers; à Paris , . . — 8 janvier 1847. » TENERANI, Pierre ; à Rome . , . . . ee id. » DUMONT, À isa Paris. — 22 sept. 1852. » le comte DE NIEUWERKERKE ; à Paris. , — id. n°ROtRR A Rinsterdems 0 1. . —— id. N PIRELLI: à Dome, , 4 AN — 13 janvier 1853. Pour la Gravure : M. le bon BoucHER-DESNOYERS, À. G..L.; à Paris. Élu le 6 février 1846. » FoRSTER, François; à Paris. . . . . _— id. » BARRE, père; à Paris . . .-15. elle — id. » HENRIQUEL DUPONT, L. P.; à Paris . . — 8 janvier1847. » CALAMATTA, L. ; à Bruxelles , . ,:, — id, v.Toscar., Paul; à Parme . , ,. .:… - id. s:BOvT bte Paris. 5,7. ire _ id. » PisTRUcCr, Benedetto ; à Londres . ,. . — 22 sept. 1852. Pour l'Architecture : FONTAINE, P.F. L.; à Paris . . . . Élu le 6 février 1846. » DONALDSON, Thom.; à Londres . ,. . — id. » Von KLEINZE, Léon ; à Munich . . . — id. Æ (84) M. CARISTIE, Aug. à Paris. . . . . . Élu le 8 janvier 1847. » BARRY, Ch.; à Londres, .. .. . :. . » — id. » STÜLER ; À. ; à Berlin. . . . . Ê . er & xs id, » COcKERELL, C. R.; à Londres. . . . — 22 sept. 1852. Pour la Musique : M. Rossini; à Bologne . . . . + . . Élu le 6 février 1846. » MEYERBEER, Giacomo; à Berlin. sun — id, SAUT D FER Pas... .:.", — id. » DAUSSOIGNE-MÉHUL , J.; à Liége. . . — id. » HALÈVY, Jacques-F.; à Paris . . . , — 8 janvier 1847. n SPONRS RUB. 5: 0e DUR _— id. »'LACENER TES Munich, 44 no, "UE — id, » MERCGADENTE ; à Naples . . . . . . 22 sept. 1852. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. Bocx, C. P.; à Bruxelles . . . ,. . Elu le G février 1846. » PASSAVANT, J. D. ; à Francfort. . : , _— id. ; » WAAGEN, Gust.; à Berlin. ... . . — 8 janvier 1847. » DE CUUSSEMAKER ; à Dunkerque cv" t _ id. »” AVELLINO; à Naples . .41141, 1,4, — id. » GERHARD, Ed.; à Berlin. , . . .. — id. » DE GAUMONT; A. ; à Caen. . .., : UN — 22 sept. 1848. » DUCHESNE, aîné; à Paris . . . ... — 22 sept. 1852. (85) COMMISSION DE L’'ACADÉMIE pour la rédaction d’une Biographie nationale. ee Le Président de l’Académie. Le Secrétaire perpétuel. M. Kickx, délégué de la classe des Sciences. » MORREN, id. id. id, » Le baron DE GERLACHE, id. id. des Lettres. » Le baron DE STASSART, Ds id, » EF, FÉTIS, id. id. des Beaux-Arts. » VAN HASSELT, id. id. id. COMMISSIONS DES CLASSES. Casse pes Sciences. — Commission des Finances. M. DE Vaux. » Le vicomte B. Du Bus, » STAS. » VAN BENEDEN. » WESMAEL. Crasse pes Lerrres. — Commission pour la littérature flamande. M. Davin, président, » SNELLAERT, secrétaire. » BORMANS. » L'abbé CARTON. » DE DECKER, ( 86 ) CLasse Des LETTRES. — Commission des Finances. M. DE DECKER. » GACHARD. » LECLERCQ. » MARCHAL. » VAN MEENEN. Crasse pxs Beaux-Anrs. — Commission pour la rédaction d’une Histoire de l'art en\Belgique. M. QUETELET, président. » VAN HASSELT, secrétaire, » ALVIN. » BOCK. » EF. FÉTIS. » SCHAYES. Crasse pes Beaux-Arts. — Commission pour les inscriptions des monuments. M. ALVIN. D] BARON. » DE RAM. » Ed, Féris. » QUETELET. » SCHAYES. » VAN HASSELT. Crasse Des Beaux-ArTs. — Commission des Finances. M. Ed. Féms. x FRAIKIN. » G. GEEFS. » EF. SNEL. : » VAN HASSELT. (87) COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE pour la publication des Chroniques inédites. M. Le baron DE GERLACHE , président. » GACHARD, secrétaire-trésorier. » Le chanoine DE RAM. » Le chanoine DE SMET. » DUMORTIER. » BORMANS. » BORGNET. ( 88 ) LISTE DES MEMBRES, ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE HABITANT BRUXELLES OU SES FAUBOURGS. M. Azvis, rue de la Charité, 47, à St-Josse-ten-Noode. » Barar, plaine Stt-Gudule, 9. » Bernarp, chaussée de Vleurgat , 97, à Ixelles. » Bocx, rue du Trône, 23, à Ixelles. » Bossezer , rue St-Philippe, 66, à St-Josse-ten-Noode. » Bragur, rue St-Alphonse, 60, à St-Josse-ten-Noode. » Caramarra, Grand-Sablon, 11. » Caron, rue de la Senne, 24. » De Bierve, rue de Ruysbroeck , 88. » De Gerzacus (baron), chaussée d’Ixelles, 27, à Ixelles. » De Hewrrinne, rue des Fripiers , 44. De Srassarr (baron), rue Montoyer, 15, à Ixelles. DE Vaux (Ad.), rue du Trône, 70 , à Ixelles. Devaux (P.), boulevard de Waterloo, 38. Du Bus (vicomte B.), rue du Meridien, 10 , à St-Josse-ten-Noode. Ducrerraux, rue des Arts, 22, à St-Josse-ten-Noode. D'Unsez (duc C.), Marché-au-Bois , 28. Farmer, au Ministère de la Justice, rue de la Régence, 3. Féris (Ed.) , chaussée de Wavre, 22, à Ixelles. Féris (F.), rue des Sablons , 25. Fran, chaussée de Schaerbeek , 178, à Schaerbeek. Gicman», rue de la Paille, 14. Gazvcorri, rue de la Limite , 92, à St-Josse-ten-Noode. Gazxairr, rue des Palais, 80, à Schaerbeek.] Gezres (G.), rue des Palais, 18, à Schaerbeek. Giuce, rue Royale, 189. : Gruyer, rue de Ruysbroeck, 98. Haxssexs, chemin de ronde , 7, à Molenbeek-St-Jean. LA “ ÿ ÿ NPA a A4 Y LA LA LA Y DA Ca > Y 2 Ÿ C4 Ÿ y M. » » LA (8 ) Jenorre , rue des Arts, 51, à St-Josse-ten-Noode. Jouvenez , rue de la Senne, 18. LecrercQ, rue Royale, 208, Lesproussarr, chaussée d’Ixelles, 111, à Ixelles. Lucre, rue Marcelis, 61, à Ixelles. Mavov , rue de la Limite, 4, à St-Josse-ten-Noode. Marcnar, rue Rogier, 8, à Schaerbeek. Marmæv, rue Jourdan, 54bis, au Quartier-Louise. Mecsexs, rue Léopold, 13. Navez , rue Royale, 35. NerensurGer , rue Royale extérieure, 180. Nozer pe Brauwere Van SrgecanD , rue du Prince Royal, 42, à Ixelles. > Panross , rue de Laeken, 56. Querezer , à l'Observatoire. Sauveur , rue du Bois-Sauvage , 2. Scxayes, place des Wallons, 13. | Srmonis , chaussée de Jette, à Koekelberg. SweL , rue de Louvain, 110. Sras , rue Joncker, 41, au Quartier-Louise. Suys , rue de l'Équateur, 1 VanoermaeLen, à l'Établissement géographique, à Molenbeek- St-Jean. Vax Evcxex , place de la Chancellerie, 5. Van Hassecr , rue St-Paul , 34, à St-Josse-ten-Noode. Van Meexen, boulevard de Waterloo , 33. Van Pragr, au Palais du Roi. VerBogcknoven (Eug.), chaussée de Schaerbeek , 180, à Schaer- beek. Wesmaez , rue de la Rivière , 26, à St-Josse-ten-Noode. (9% ) NÉCROLOGIE. Classe des Sciences. KESTELOOT , J.-L., membre, décédé le 5 juillet 1852. Classe des Beaux-Arts. SPONTINI , G.-L.-P., associé, décédé le 24 janvier 1851. PRADIER, James, associé, décédé le 5 juin 1852. RAMEY, Jules-Etienne, associé, décédé le 29 octobre 1852. Classe des Lettres. G1o8ErTI, Vincent , associé, décédé le 25 octobre 1852. NOTICES BIOGRAPHIQUES. NOTICE SUR CORNEILLE-FRANÇOIS DE NÉLIS, ÉVÈQUE D'ANVERS ET MEMBRE DE L'ACADÉMIB DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES , Né à Malines , Le 5 juin 1736, mort dans un couvent de Camaldules, entre Florence et Parme, le 24 août 1798. « Si les premiers talents littéraires peuvent remplir glorieu- sement les premières places de leur patrie, à Dieu ne plaise que je leur conseille jamais d’envier ces places. Dans une carrière étrangère à leurs mœurs, les gens de lettres n’ont que les maux de l’ambition sans en avoir les plaisirs. Plus délicats que les autres hommes , combien ne sont-ils pas blessés à chaque heure de la journée! que d’horribles choses pour eux à dévorer! avec quels personnages ne sont-ils pas obligés de vivre et même de sourire! en butte à la jalousie que font toujours naïtre les vrais talents, ils sont nécessairement exposés aux calomnies et aux dénonciations de toutes les espèces; ils trouvent des écueils jusque dans la franchise, la simplicité ou lélévation de leur caractère ; leurs vertus leur font plus de mal que des vices, et (9%) leur génie même les précipite dans des piéges qu'éviterait la médiocrité (1). » Ces conseils si sages, qu’adresse Châteaubriand aux littéra- teurs, et que sans doute il puisait dans sa propre expérience, je me les suis rappelés à propos du savant prélat dont je vais sommairement retracer la vie, Corneille-François de Nélis, évêque d'Anvers, chez qui deux passions paraissent avoir été constamment aux prises, l'amour de l’étude ou la philosophie et l'ambition, de manière à l'empêcher d'obtenir, comme homme d’État et comme écrivain, la réputation qu’il se serait acquise s’il avait dirigé toutes les ressources de son intelligence vers un seul but, C’est surtout dans un manuscrit intitulé: Règle- ment de vie (2), dont la première page porte la date du 5 juin 1785, et la dernière, celle du 4 septembre 1790, qu’on re- marque une âme en proie à des combats sans cesse provoqués par une conscience délicate, par une piété sincère. Afin de met- tre nos lecteurs à même d’en juger, nous citerons quelques lignes écrites à cette date du 4 septembre de l’année des grandes agitations politiques, 1790 : « Que le jour d’hier et le jour d’au- jourd’hui ont été malheureux pour moi, 6 mon Dieu! je ne suis donc que cela pour vous après tous vos bienfaits? et cela s'appelle vous aimer, seule beauté digne de tous nos regards. Hélas! je ne sais où me cacher devant les vôtres! que ne puis-je trouver une grotte pour pleurer sans cesse sur moi et sur le monde, comme les saints dont on fait la fête aujourd'hui! Au moins, et voilà la résolution de ce jour : bénis-là, 6 mon Dieu! (1) Mélanges littéraires. Réponse à un article (de M. de Baure) inséré dans la Gazette de France du 27 avril 1806. € (2) Je possède, dans ma bibliothèque, une copie de ce précieux manuscrit. (95) Au moins j’emploierai le reste de ma vie, sans en retrancher un seul jour, à faire pénitence devant vous; et à n’avoir de désir de conversation que dans le ciel, dans cet ordre de choses éternelles et intellectuelles pour lesquelles je suis fait et acheté par mon Dieu. » Puis viennent les privations à s'imposer, parmi lesquelles figure le jeu que le prélat s’accuse de trop aimer. Corneille-François de Nélis naquit à Malines, le 5 juin 1756, d’un avocat au grand conseil. Sa famille ne fut pas anoblie par Marie-Thérèse, comme je le disais dans sa notice pour la Bio- graphie universelle, induit en erreur par des renseignements inexacts; mais un de ses frères, Jean-Charles de Nélis obtint, le 27 août 1786, des lettres patentes de confirmation de no- blesse et d’anoblissement de nouveau, pour autant que de besoin , et de chevalier héréditaire, avec décoration d’armoi- ries. C’est sans doute cette prétention à l’origine nobiliaire qui fit adopter, par Nélis, la particule aristocratique devant son nom, lorsqu'il se vit lancé dans le grand monde. Il ne la prenait pas, en 1765, comme l’indiquent suffisamment les ouvrages publiés à cette époque. Quoi qu’il en soit, ses huma- nités achevées dans le collége des Oratoriens de Malines, il suivit si brillamment les cours de philosophie à l’Université de Louvain que, le 21 octobre 1755, on le proclama premier (primus), ce qui lui valut, suivant l'usage établi, les honneurs du triomphe dans sa ville natale; il n’avait encore que dix-sept ans; il s'agissait de se décider entre l’état ecclésiastique et le barreau. L'état ecclésiastique, qui devait le conduire plus rapi- dement à tous les honneurs, obtint la préférence. Malgré son jeune âge et quoiqu'il n'eût pas encore complété ses études théologiques, l'Université lui confia la présidence d’un de ses colléges, en 1757 et la direction de sa bibliothèque, en 1758. (94) Il fut presque en même temps pourvu d’une prébende de l’é- glise collégiale de Saint-Pierre à Louvain. Il s’occupa des de- voirs de sa nouvelle position avec un zèle sans égal. Le ministre comte de Cobenzl et le chef-président comte de Neny, qui goû- taient beaucoup sa conversation, vive, piquante, enjouée, et ses manières pleines de distinction, se plurent à seconder ses projets. Sur ses instances, un décret du 3 janvier 1759 pres- crivit le dépôt, à la bibliothèque de l’Université de Louvain, d’un exemplaire de chaque livre qui s’imprimerait en Belgique. Il mit sur un pied convenable aussi la typographie académi- que, et, désireux de faire jouir le public de richesses littéraires auxquelles un petit nombre de privilégiés pouvaient avoir accès, il se fit autoriser à publier divers ouvrages inédits ou devenus fort rares. II commença par donner ses soins aux lettres de Joachim Hopperus en réponse à celles de Viglius (1); il fit pa- raître également des opuscules d’Orpius, de Castellanus et de Puteanus , avec des notes fort louées par Van Hulthem, qui pos- sédait cette collection restée incomplète (elle se compose de 192 pages in-8°). Quelques-unes de ses productions littéraires : Fragments sur les principes du vrai bonheur, Alexis, frag- ment d'institution d’un prince , etc., datent de la même épo- que. Le crédit de Nélis à la cour de Bruxelles et la supériorité de son mérite lui firent, selon l’usage de tous les temps, beau- coup d’envieux. Les tracasseries ne lui furent pas épargnées ; les lettres anonymes l’assaillirent de toutes parts, et l’un de ses (1) Joachimi Hopperi Epistolae ad Viglium ab Ayta Zuichemum sanctioris consilit praesidem. Edente nunc primum ex epistolis auto- graphis, Corn. P. Nelis. Lovanit, typ. acad., 1765 , in-4°. Deux li- braires d'Utrecht (B. Wild et 3. Atheer), qui s'étaient procuré tous les exemplaires non vendus, les livrèrent au public avec un nouveau titre portant la date de 1802. (9%) honorables confrères lui décocha, bien entendu sans se nommer, une satire intitulée : Les deux Chrysippes, ou le stoïcien dé- masqué, roman comique pour servir d'introduction à l’Essai de paraphrase de la nouvelle apocalypse du nouvel apôtre de l’amour de Dieu, connu sur le nom de : FRAGMENT sur LES PRINCIPES DU VRAI BONHEUR, DISCOURS A LYSIMAQUE; Ley- den (Louvain, 1765), in-8. Nélis, pour s’en consoler, vécut avec les philosophes de l'antiquité. Platon, Aristote, Plutarque et Cicéron devinrent les objets de ses études spéciales. Il ne négligeait cependant pas ses protecteurs. Le comte de Cobenz! résolut de lui procurer une position plus indépendante, et, dès l’année 1765, un canonicat de Tournai, qui ne valait pas moins de 6,000 florins de Brabant, lui fut conféré. Son évêque ne tarda point à le nommer grand-vicaire, ce qui le fit admettre aux états du Tournaisis qu’il présida pendant plusieurs années. Cela ne l’empêchait pas de résider presque toujours à Bruxelles, Bien accueilli par le prince Charles de Lorraine, consulté par le Gouvernement sur tout ce qui concernait les sciences, les let- tres et les arts, il était lui-même courtisé par tous ceux qui recherchaient les faveurs de la cour. L'empereur François I‘ mourut cette même année 1765, le 18 août. Nélis, le 9 novembre, prononça, dans l’église de S'-Gudule à Bruxelles, l'éloge funèbre de ce Prince, regretta- ble à plus d’un titre. Tous les auditeurs, parmi lesquels, sans doute , se trouvaient des personnes du sexe féminin, ne furent pas admis à comprendre l'interprète de la douleur publique, car, ce qui doit paraître assez étrange, il fit usage de la langue latine (1). Plusieurs passages de cette œuvre, pour ainsi dire (1) Cet éloge , imprimé d’abord à Louvain (e typographia acade- mica) , le fut ensuite à Bruxelles, chez J. Vander Bergen, avec une. traduction française, in-8° de 53 pages. (96) improvisée, respirent une chaleureuse éloquence ; toutefois quel- ques expressions impropres et trop de lieux communs la dé- parent. L'oraison funèbre de Marie-Thérèse, quinze ans plus tard, le 23 décembre 1780 (1), obtint un plus brillant succès, et, quoique la mémoire de la grande impératrice eût inspiré bon nombre d’orateurs, aucun, pas même l’abbé de Boismont, membre de l'Académie française, ne l’emporta sur Nélis, à qui l’empereur Joseph envoya, comme souvenir, une bague en bril- lants de l’écrin de sa mère. Le savant bibliothécaire de Besançon, M. Charles Weiss, dans sa notice préliminaire des Papiers d’État du cardinal de Granvwelle, dit, à propos des excursions scientifiques et du séjour de dom Berthot à Louvain : « Nélis était l’un des hommes » les plus instruits et les plus spirituels qu’il y eût à cette épo- » que dans les Pays-Bas. » Aussi le comte de Cobenzl le chargea-t-il, en 1769, de former le noyau de l’Académie de Bruxelles (2). 11 a fourni trois mémoires: aux recueils de cette compagnie (3); ils témoignent de la variété de ses connaissances. La suppression de l’ordre des Jésuites rendit nécessaire une com- mission directrice des études; Nélis en fut l’âme, et c’est d’après ses vues que s'organisèrent les écoles thérésiennes. Lorsque l’archiduc Maximilien (depuis électeur de Cologne) visita les provinces belges, en 1774, Marie-Thérèse désigna (1) Prononcee également dans l’église de Stt-Gudule. (2) Elle fut érigée en Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres par lettres patentes de Marie-Thérèse, en date du 16 décembre 1772. (3) Mémoire sur les vigognes et sur l'amélioration des luines (24 juin 1773); Réflexions sur un ancien monument du Tournaisis, appelé vulgairement za Prenre Brunemaur (5 novembre 1773), et Vues sur différents points de l'histoire belgique (18 janvier et 21 mai 1776). (97) l'abbé de Nélis pour l'accompagner et lui faire apprécier les monuments, ainsi que les institutions du pays. Cette circon- stance contribua sans doute à fixer sur lui le choix du souverain, pour l’évêché d’Anvers, le 10 novembre 1784; mais vraisem- blablement les dispositions qu’il faisait paraïtre en faveur des réformes projetées par l’empereur Joseph IT n’y contribuérent pas moins; il avait même préparé le plan d’un séminaire géné- ral. Le 5 juin de l’année suivante, jour anniversaire de sa nais- sance, après une retraite de près d’un mois au prieuré de Sainte- Marie d'Oignies, il fut sacré, par le cardinal de Frankenberg, archevêque de Malines, qui, plein de confiance dans la supério- rité des lumières de son suffragant, le choisit, à partir de cette époque, pour son conseil , pour son guide. Lorsque, plus tard, après l’expulsion des Autrichiens, le pape Pie VI invita, par un bref, les deux prélats à prêter l'oreille aux propositions conci- liantes de l’empereur, ce fut Nélis qui rédigea leur réponse, conçue dans des termes ambigus, sans s'écarter néanmoins des bienséances. Placé sur un siége épiscopal, ses idées subirent une transformation complète; il se montra bientôt l’un des plus ardents antagonistes des systèmes du souverain. En 1787, il fit paraître, dans un recueil périodique, dont l’ex-jésuite Feller était l'éditeur (1), un piquant pamphlet, sous le titre de : Quiesce, (1) Recueil des représentations, protestations et réclamations de tous les ordres de citoyens dans les Pays-Bas catholiques, au sujet des infractions faites à la Constitution, les priviléges (sic), coutumes et usages de la nation , et des provinces respectives. De l'imprimerie des nations (Liège , novembre 1787-1790 , 18 vol. in-8°, y compris les Lettres d’un chanoine pénitencier de la métropole de *** à un chanoine théologal de la cathédrale de ** sur les affaires de la religion, contenant des observations relatives à un grand nombre d'articles des réclama- tions belgiques, et servant d'ArPenNDice ET DE COMPLÉMENT @ celle inté- ressante collection). 9 ( 98 ) conseils d’un philosophe à Marc-Aurèle, et des exemplaires de cet opuscule, tirés à part, furent répandus avec profusion ; puis, dans une lettre du 18 octobre, adressée au comte de Mur- ray, gouverneur général par intérim, et rendue publique, il expliqua longuement les motifs de son opposition et de son refus d'envoyer les élèves du séminaire d’Anvers au séminaire général. Flatté peut-être du rôle de chef d’un parti puissant, Nélis ne garda plus de mesure, et favorisa, de tous ses moyens, l'enrô- lement pour l'armée de l'insurrection, que Vandermersch orga- nisait sur le territoire hollandais, à Breda. La petite ville de Turnhout acquit, le 27 octobre 1789, une sorte de célébrité par la défaite des Autrichiens, sous les ordres du général Schroeder, défaite qui suffit pour assurer, sur tous les points, le succès de la révolution. Les tentatives du ministre comte de Trautmans- dorf, pour conjurer l'orage, ne produisirent aucun effet. Bruxel- les, dont les bourgeois avaient pris les armes, fut évacué, par les troupes impériales , le 12 décembre. Toutes les provinces belges (le Luxembourg excepté) envoyèrent des députés dans la capi- tale, afin d'y former les états généraux. L'évêque d'Anvers y siégea, comme de raison, et, le 11 janvier 1790, il fit adopter, par l'assemblée, l'acte fédératif qu’il avait préparé pour l'union entre les provinces et l'établissement du congrès souverain en qui devait résider le pouvoir exécutif. Nélis fut élu d’abord, par acclamation, président des états généraux. Il avait à sa droite Vander Noot; à sa gauche, le cha- noine grand-pénitencier d'Anvers, Van Eupen. Ses deux acoly- tes, l’un d’une capacité médiocre, mais doué de cette bruyante faconde que la multitude est toujours disposée à prendre pour de l’éloquence, et l’autre, souple, insinuant, d’une astuce peu commune, l’eurent bientôt éclipsé. C'est en vain qu'il s’efforça de reconquérir la popularité par son zèle à provoquer des dons (9%) patriotiques. Quelques mois s’écoulent..…. Le Congrès, informé de la marche des troupes de l'Empire vers Luxembourg, crut devoir faire un vigoureux effort pour obtenir, avant leur arrivée, une victoire éclatante. Il s'agissait d’armer la nation en masse ; mais, afin d'agir plus efficacement sur l’esprit du peuple, il fal- lait faire sonner bien haut les intérêts de la religion. L'évêque d'Anvers et l’archevêque de Malines (toujours prêt à le suivre) se prétèrent à prêcher la croisade dans des lettres pastorales aux curés de leurs diocèses. Nélis eut beau faire, son étoile pâlissait chaque jour davan- tage. Ses conseils n'étaient même plus écoutés; il en fit la triste expérience lorsqu'il fut question d'arrêter les progrès des parti- sans de la démocratie, et, dans cette circonstance, il eut la douleur de se voir indignement calomnié par le parti vonckiste (1), qui l’accusait d’avoir provoqué les pillages par lesquels s'était signalé le triomphe de la faction de Vander Noot et de Van Eupen. Révolté des injustices dont il était sans cesse le témoin et qu'il se trouvait dans l'impuissance de prévenir, mécontent sans doute aussi de n’avoir plus à remplir qu’un rôle secondaire, il résolut de reprendre ses anciennes études et de chercher des distractions dans la littérature. Il s’occupa d’une nouvelle édi- tion de son Belgicarum rerum prodromus, sive de historia Belgica ejusque seriptoribus præcipuis commentatio (2). La (1} Du nom del’avocat Vonck, considéré comme son principal chef. (2) Anvers, 1790, in-40. L’imprimeur Grangé fit paraitre, en même temps , avec le texte en regard , une traduction de ce livre, par Lesbroussart, portant pour titre : Combien l’histoire des pro- vinces belgiques est intéressante ; dissertation qui sert de prospectus et de préface générale à la collection nouvelle des historiens des Pays-Bas. M. le baron de Reiffenberg l’a reproduite , ainsi que le texte latin, dans l'introduction à la chronique rimée de Philippe Mouskes. ( 100 ) première édition (de 1780) était sortie, comme celle-ci, des presses d'Anvers. Il y avait déposé le résultat de ses laborieuses et savantes recherches. C'était un tribut qu’il se faisait un devoir de payer au comité historique. Il y siégeait avec le marquis du Chasteler, Des Roches, Gérard et Ghesquière, Ce prodromus, cet avant-propos, devait avoir pour cortége trente à trente-cinq volumes in-4°, d’après le plan de Nélis; mais on manqua des fonds nécessaires, et les révolutions rendirent impossibles les travaux de cette nature. L’attitude que prit Léopold, à la mort de son frère Joseph, et le manifeste qu'il publia pour ramener, sous la domination autrichienne, les Pays-Bas insurgés, réveillèrent les rêves d’am- bition d’un prélat qui peut-être n’était pas éloigné de se croire le génie de Mazarin ou de Richelieu. Il renoua la correspon- dance qui, quelques mois auparavant, s'était établie entre le comte Philippe de Cobenzl (1) et lui. Convaincu d’ailleurs de l’inutilité d’une plus longue résistance, après l’échec essuyé, sur tous les points, par les patriotes, le 22 septembre, il ne négligea rien pour disposer les esprits à la soumission; et les fausses mesures adoptées par le congrès le secondérent mer- veilleusement. Les Autrichiens rentrèrent dans Bruxelles le 2 décembre 1790. Une députation solennelle fut envoyée, le 9 juin 1791, par les états de Brabant, à Bonn, où s'étaient reti- rés le duc de Saxe-Teschen et Marie-Christine. Cette députa- (1) Cet homme d’État, qui ne manquait pas d'habileté, fut choisi par l’empereur Joseph, vers la fin de l’année 1789 , pour se ren- dre aux Pays-Bas et faire en sorte d’arrêter les progrès de la révo- lution; mais il était trop tard lorsqu'il partit de Vienne... Il ne put aller au delà de Luxembourg ; et c'est de cette ville qu’il-essaya de se mettre en rapport avec quelques personnages influents, au nombre desquels figurait l'évêque d'Anvers. (101) tion , à la tête de laquelle se trouvait Nélis, ramena les gou- verneurs généraux en Belgique, et, le 50 du même mois, se fit l'inauguration de Léopold. Nélis reprit son ancienne habitude de fréquenter la cour; il y recevait, de la part de l’archiduchesse, un accueil assez froid (1); mais le ministre comte de Metternich lui témoignait une confiance encourageante , et, plusieurs fois même, il le consulta sur la marche des affaires. Ce qui se passait en France était bien propre à jeter l’épouvante dans l'esprit des hommes éclairés. Nélis ne put s'empêcher d'envisager avec effroi l'opposition stupide des états, et surtout des corps de métiers, aux actes du gouvernement, bien que ces actes ne fussent pas tous irréprochables. Il publia (et les autres évêques s’empres- sèrent de suivre son exemple) un mandement sur la nécessité de l’obéissance et de la concorde. Ce mandement provoqua le courroux de Feller, qui, sans doute, se faisait illusion sur le danger des circonstances, (1) Cette princesse, bonne, mais altière , impérieuse , ne pouvait mettre en oubli le peu d’égards qu’avaient eus, pour elle, les états de Brabant. Sa rentrée dans Bruxelles se fit par une pluie des plus violentes; la voiture cheminait fort lentement. Les doyens des mé- tiers l’escortaient tête nue et le flambeau à la main, suivant l’usage antique et solennel. Ces pauvres vieillards, pendant un assez long trajet, eurent tout le temps de se morfondre, Le lendemain, on lut, dans un jourual, les vers suivants, qui furent attribués à un M. Griez, de Mons : Lorsque nos princes, ce matin, À nos vœux se rendirent; Tête nue, une torche en main, Les doyens les suivirent. S'il survint un orage affreux, Au milieu de la fête, C'est que le ciel, à ees plats gueux, Voulut laver la tête, ( 102 ) Au mois de novembre 1792, les Français envahirent la Belgi- que, sous Dumouriez ; mais ils en furent expulsés après quatre mois d'occupation, et Nélis s'était tenu fort tranquille dans son diocèse. Cependant, la France prenait, chaque jour, un aspect plus hideux; le sang , qui ruisselait de tant d’échafauds, avait excité l'indignation de toute l’Europe. Nélis ne put dissimuler les sen- timents qui l’oppressaient ; il s’'empressa d’accueillir les prêtres français, contraints d'abandonner leur patrie, et sa générosité surpassant ses ressources, il se vit obligé de recourir à des em- prunts pour y satisfaire. Les succès de la campagne de 1793, quoique peu considéra- bles, persuadérent qu'il serait facile de s'emparer d’un pays en proie aux horreurs de l'anarchie, et, lorsque l’empereur Fran- çois IT vint en personne se faire inaugurer dans la capitale du Brabant, le 25 avril 1794, l’évêque d’Anvers lui fit entendre ces paroles : « La religion, la justice et la paix précéderont partout » Votre Majesté, pour la conduire, comme par la main, de » vertu en vertu, de victoire en victoire. » On voit qu'il n’était pas bon prophète, car, deux mois plus tard, la Belgique était conquise. Nélis crut prudent de s'éloigner. Il gagna d’abord la Hollande, ensuite l'Allemagne, dont il visita les plus célèbres universités; puis il se dirigea vers l'Italie, en passant par la Suisse. Il était, depuis nombre d'années, en commerce de let- tres avec Lavater (1). Il alla voir, à Zurich, cet homme illustre, qui le retint chez lui trois jours. Ces trois jours s’écoulérent dans (1) Je possède une des lettres de Lavater, qui, quoique ministre protestant , s'était fait un plaisir d'y joindre, pour la collection de poésies latines que formait l’évêque d'Anvers , un hymne à la Vierge, écrit de sa main, et les ratures, qu’on y remarque portent à croire qu'il pourrait bien en étre l’auteur. ( 105 ) les délices de l'intimité : les conversations , les douces causeries, auxquelles ils se livraient, roulèrent particulièrement sur leurs travaux, et l’on n'eut garde d'oublier ouvrage que Nélis affec- tionnait plus que toutes ses autres productions : l Aveugle de la montagne, dont son hôte avait publié, en 1791, à Zurich même, une traduction allemande (1), avec une préface très- flatteuse pour l'écrivain original. Cet Æveugle de la montagne, dont plusieurs critiques, entre autres Feller et l'abbé de Fonte- nay, parlèrent avec éloge, est une œuvre philosophique qui nous paraît loin d’être sans valeur : à travers une métaphysi- que tant soit peu nébuleuse, on y trouve, revêtus d’un style en général assez grave, mais parfois emphatique et peu correct, des sentiments élevés, de nobles pensées et des idées pratiques sur les devoirs de l’homme ici-bas. On compte d’assez nom- breuses éditions de ce petit volume, imprimé, pour la première fois, à Anvers (sous la rubrique d'Amsterdam et Paris), en 1789-1793. La plus complète est celle de Parme : Bodoni, 1795, petit in-8°; elle devait se composer de trente entretiens philoso- phiques, mais elle. n’en contient que neuf (2). (1) Les cinq premiers entretiens seulement. (2) Les cinq premiers sur la matière créée; un sur Dieu, cette grande vérité physique (le 7€), un sur le plaisir (le 48€), un sur la sagesse des anciens (le 23€), un sur les langues et leur étymologie (le 27e). Les autres , c’est-à-dire le 6° toujours sur la nature créée, le 8° sur Dieu et les intelligences , le 9° sur Dieu et les mondes, le 10€ sur la Providence, le 11€ et le 12e sur la prière ou la conver- sation avec Dieu; le 13° sur la perfectibilité de l’homme ; les 14°, 15€ et 16€ sous le titre de Philharmonica , ou de l’idée et de l'amour de l’ordre; le 17€ sur les joies et le repos de l'âme; le 19€ sur l’homme instruit par le sentiment ; le 20€ sur Orphée , ou le vérita- ble usage de la poésie et du chant ; le 21° sur la mort; le 24, sous ce titre : le Portrait et ses copies , destiné à des réflexions sur l'his (104) On conçoit aisément quel attrait devait avoir l'Italie pour un ami des arts tel que Nélis. Après avoir fait, à Bologne, un séjour plus long qu’il ne l’aurait voulu, car une maladie opi- niâtre l'y retint quinze mois, il se rendit à Rome, à Florence, à Naples. Partout il reçut l'accueil le plus flatteur. Les relations de société cependant ne prenaient qu’une faible partie de ses journées ; il employait le reste à jouir des chefs-d’œuvre qu’il avait sous les yeux, sans négliger toutefois les lettres. Il son- geait à donner une nouvelle édition de ses ouvrages, moins connus en Italie qu'il ne l'aurait désiré; et, c’est, pour attein- dre ce but qu'il fit un séjour à Parme, dans l'espoir de s’en- tendre avec l’habile et savant typographe Bodoni. La pénurie de ses finances et les événements politiques, si peu favorables au commerce de la librairie, opposèrent un obstacle invincible à ce projet. Bodoni se prêta néanmoins à réimprimer, indépen- damment de lÆveugle de la Montagne, le Prodromus, grand in-8°,,1795. Tourmenté du désir de revoir sa patrie, Nélis fit des démar- ches pour y rentrer, mais, en attendant la réalisation de ses toire; le 25° sur les grands hommes de l'antiquité profane, ou Numa, Pythagore, Zoroastre , Socrate et Confucius ; le 26° sur les inven- tions et les arts, n’ont jamais paru. Il est douteux même qu’ils aient été composés. Quant aux trois derniers, ils n’ont point de titre; l’auteur, à la fin de sa table des chapitres, dit qu’il tâchera de leur en donner un , celui qui leur conviendra le mieux, mais seulement après avoir achevé la besogne. Deux dialogues ou entretiens, inti- tulés : Dieu connu et goûté, terminent l'édition de l'illustre impri- meur parmesan, qui a publié séparément (1798, 30 pages in-4°), avec la magnificence qui caractérise ses presses, le Chant du cygne, ou la vie à venir et l’immortalité de l'âme , qui devait être le 23° entre- tien , et l’Adoration , ou la prière et le désir, l’homme à Dieu , 8 pages in-4°, (105 ) vœux, comme le climat de la Toscane paraissait devoir être favorable à sa santé que le chagrin minait insensiblement, il prit la résolution de chercher un asile dans un couvent de camaldules, entre Florence et Parme. Il y mourut, le 21 août 1798. Il sentit approcher sa dernière heure avec le courage et la résignation du philosophe chrétien. A cette épitaphe d’une simplicité si belle : Hic jacet Cornelius Franciscus de Nélis Episcopus Antuerpiensis Peccator et peregrinus, composée par lui, les bons religieux qui l’entouraient trou- vèrent convenable d’en substituer une plus pompeuse, mais certes bien moins touchante (1). Ses derniers jours avaient été consacrés à la composition d’un ouvrage divisé en quatre livres (2) et qui, conformément à l’intention de l’auteur, resta dans la bibliothèque de ses hôtes. Les héritiers de Nélis firent vendre ses livres en 1808. Plu- sieurs manuscrits furent achetés par un des plus ardents biblio- (1) Elle est rapportée textuellement dans la notice que M. Goe- thals a rédigée sur Nélis, dans le tome 3e Des lectures relatives à l’histoire des sciences, des arts, des lettres, des mœurs et de la politique en Belgique. Bruxelles, 1838, 4 vol. in-80. (2) Le premier a pour objet: De avocandis et disjungendis homi- nibus, sive de re rusticä et agrorum secessu nec non de oppidorum alque urbium incommodis. Le second : De antiquissimis societatis humanue dissidiis ad Platonis allegorias de bello Atlantum. Le troi- sième : De Geltis italia incohs et de nominibus urbium ac populorum per orientem et septentrionem ad usque mare Tyrrhenum. Le qua- trième renferme des mélanges. ( 106) philes du siècle, Van Hulthem; ils font maintenant partie de la Bibliothèque royale de Bruxelles; mais on n’y trouve pas le plus important de tous ses ouvrages inédits : £uropae fata, mores, disciplina, ab ineunte saeculo XF, ad usque finem saeculi XVIII. Encouragé par les savants de l'Italie, Nélis aurait voulu le faire imprimer à Parme. Il est peu probable maintenant qu’il voie jamais le jour. Il serait difficile de se faire une idée de tout ce qu'avait lu Nélis : sa famille possède trois gros volumes in-folio contenant des extraits écrits de sa main. Ses lectures favorites étaient les poëtes tragiques. Il ne négligeait pas non plus les moralistes et les orateurs chrétiens. II aimait passionnément aussi la poésie latine, et parfois il s’amusait à composer des vers dans la lan- gue de Virgile. Sa correspondance était fort étendue; il avait des relations avec les savants les plus distingués de l’époque : l'abbé Barthélemi, l'abbé de Saint-Léger, l'abbé Rive, Dom Berthot, Dom Grappin, le président De Brosses parmi les Fran- çais; le cardinal Antonelli, le eardinal Mattei, l'abbé de Guasco, le comte Savioli parmi les Italiens, le chevalier d’Azara, am- bassadeur d'Espagne, à Rome; Jamerai-Duval, Dezach, Heyne, en Allemagne; Lavater, en Suisse; Ruhnkenius, Van Wyn et Tewater, en Hollande; le prince Gallitzin, membre de l’Acadé- mie de Saint-Pétersbourg, ambassadeur de Russie, à La Haye. Rien n’était comparable à l’amabilité de Nélis quand il voulait s’en donner la peine, et, d’une nature bienveillante, de mœurs douces, il mettait une sorte de coquetterie à se rendre agréable aux personnes qui l’approchaient. Du reste, il savait, dans toutes les circonstances, maintenir sa dignité; il se plaisait à con- verser avec les ouvriers, mais on ne le voyait point descendre jusqu’à eux; il préférait les élever jusqu’à lui. Son cœur s’ou- vrait au récit de leur misère, et sa bourse était toujours au ser- (107) vice des malheureux. ]1 était connaisseur en tableaux, en gra- vures, en statues. Que lui manquait-il pour être un généreux protecteur des arts ?.. Une fortune moins bornée. S'il a jamais désiré les richesses, ce n’était point pour les accumuler dans ses coffres, mais pour les répandre avec discernement. Un frère de l’évêque d’Anvers, Dominique-Joseph-Hyacinthe de Nélis ou plutôt Nélis, car. il dédaigna toujours la particule, né, le 5 janvier 1738, à Malines, et mort, à Louvain, le 5 fé- vrier 1898, était également un homme de mérite. IL avait pro- fessé, pendant de longues années, le droit à l’Université de Lou- vain. Il s’y faisait écouter avec un vif intérêt : sa diction était facile, claire, et, chose assez rare alors comme aujourd'hui, d’une précision remarquable. Sa thèse de philosophie (Typis academicis, 1759, 15 pages in-4°) est le seul écrit qu'il ait fait imprimer, Il a laissé, manuscrites, de savantes notes sur le Digeste. : | Baron DE STASSART. NOTICE SUR JACQUES-LOUIS KESTELOOT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE, Né à Nieuport, le 9 octobre 1778, mort à Gand F le 3 juillet 1852. J.-L. Kesteloot naquit à Nieuport, le 9 octobre 1778, d'une famille appartenant à la bourgeoisie. Son père était patron de navire, sa mère tenait une boutique de drap et était en même temps révérende mére temporelle des récollets, c'est-à-dire qu’elle soignait les intérêts matériels de ces religieux. Cette circonstance donna au jeune Kesteloot un accès facile au cloi- tre, dont les habitants comblèrent bientôt à l’'envi l'enfant de caresses et mirent à sa disposition les in-folio à gravures de leur bibliothèque. Il n’en fallait pas davantage pour éveiller chez lui le goût passionné de la lecture, source première de cette grande érudition qui caractérisait notre savant confrère. Mais un sentiment plus précoce s’éveilla encore chez le jeune Kesteloot : ce fut le sentiment musical. À peine âgé de huit ans, il était déjà en état de chanter sa partie de contralto au jubé de l’église paroissiale. Ce fut sous la direction de l'abbé Vanden Bussche, chantre de l’église principale de Nieuport, que notre jeune élève fit de si rapides progrès dans la musique vocale. 214 ATP 2 NO ere SEC CE PEAR NEES ( Em 1114 ARENA N NS Se Ÿ NN X \ TI « NUL N, ANS NT LL wi ) 7 NN UD LALA 2 LI LLLEZ / 11 EL Z / LL AE L CAP GC) < "y M 4) MA F CAE 1 L- ( 109) Ce fut sous la même direction que Kesteloot apprit les premiers éléments des langues savantes. L’invasion française éloigna de Nieuport le chantre Vanden Bussche , qui se retira à Gand, où bientôt il obtint la même fonction à l’église de Saint-Michel. Kesteloot l'y suivit, et continua, avec quelques autres jeunes gens, ses humanités dans la maison de son maître. Vanden Bussche était un prêtre aussi judicieux que savant, et ces qua- lités n'étaient surpassées que par la bonté de son caractère et par sa modestie. À Nieuport, il dirigeait la société de rhéto- rique, pour laquelle il composa des tragédies et des opéras- comiques : ce n'était, d’ailleurs , pas le seul exemple que pré- sentait cette époque d’un ecclésiastique se trouvant à la tête d’une institution libérale. L'amour de la langue maternelle était resté intact dans le cœur du prêtre comme sauvegarde de la nationalité, et le respect pour l'autorité était alors si vif, que le clergé ne croyait pas se compromettre en prenant part aux réjouissances intellectuelles du peuple. Aprés un séjour d’un an dans la maison de l'abbé Vanden Bussche, Kesteloot alla, en 1794, continuer ses humanités chez les Augustins, à Gand. De retour dans sa ville natale, il fut em- ployé pendant quelque temps au greffe de Nieuport; puis, le goût des sciences naturelles s'étant développé en lui, ses parents le placèrent chez un pharmacien. Le jeune homme rencontra dans ce nouveau maître les qualités dominantes de l'abbé qui l'avait dirigé pendant son enfance : patriotisme, humanité, goût prononcé pour l'étude. Kesteloot resta trois ans dans cette nouvelle position, faisant des études régulières de pharmacie et de botanique. Mais l’âge de la conscription militaire avançait, et moitié par goût pour l'étude, moitié par répugnance de servir ceux qui avaient injustement anéanti l'indépendance de sa pa- trie, Kesteloot songea sérieusement à se soustraire aux chances . 10 ( 110 ) du sort. Le douze brumaire de lan VIT (2 novembre 1798) de la République française, il quitta sa ville natale pour aller étu- dier la médecine à Leyden , où il trouva bientôt un protecteur dans un riche catholique qui lui procura une place à l'hôpital militaire de cette ville. Cet emploi dans une ville protégée par la France, lui donna la faculté de continuer ses études sans nouvelles entraves. L'Université de Leyden comptait plusieurs jeunes Flamands parmi ses membres académiques, depuis que l’Université de Louvain avait été fermée par ordre du Gouvernement français. Cette Université, que Bilderdyk chantait avec orgueil : Gy Leydsch Atheen, dat op uw eedlen schoot Europaas roem gewiegd hebt en gekoesterd , Dat koningen de melk der wysheid boode. Cette céièbre Université, dis-je, jadis la perle du monde sa- vant, reflétait encore dignement les beaux jours du XVI: et du XVIIe siècle; et quoique l’école de Vienne eñt attiré vers elle les plus célèbres disciples de Boerhaave, la ville de Leyden con- servait le génie du grand maître. Kesteloot acquit à cette école de pratique ce bon sens médical qui laisse loin derrière lui le succès douteux de l'éclat. Il soutint sa thèse inaugurale, de Dysenterid, le 31 octobre 1800, et alla s'établir immédiate- ment après dans un village de la Hollande méridionale, au centre d’une contrée ravagée par le typhus. Son courage et sa prudence furent couronnés d’un plein succès, et ce succès fut recompensé à son tour par l'amour et la reconnaissance. Le chef d’une famille catholique, riche et opulente, arraché par le jeune médecin des bras de la mort, ne crut pouvoir mieux lui montrer sa gratitude qu’en l’admettant au nombre des siens. Rassuré sur son avenir, (111) Kesteloot alla résider à Rotterdam, où il gagna bientôt la con- fiance générale, en même temps qu'il se voua au service de ses pauvres coréligionnaires. C’est à cette époque qu’il parvint avec quelques amis à vaincre les préjugés encore existants contre la découverte de Jenner, et une société pour la propagation de la vaccine fut érigée dans le lieu de sa résidence. IL y a deux ans, à l’occasion de la fête semi-séculaire de l’installation de ladite société, Kesteloot, le dernier survivant alors des membres fondateurs, fut cité honorablement par les membres actuels de cette association. Il fit plus encore pour populariser la décou- verte de lillustre Anglais : il traduisit et publia à La Haye, l’o- puscule du docteur Marc, intitulé : Za Faccine soumise aux simples lumières de la raison , ouvrage qui obtenait un grand succès en France et dont il répandit avec profusion la traduc- tion; quelques années plus tard, après l'érection du royaume des Pays-Bas, il la vulgarisa avec le même zèle dans la Bel- gique flamande. . Pendant le cours de ses études médicales à Leyden, Kesteloot avait repris avec ardeur l'étude de sa langue maternelle. Ses maitres, à Nieuport, avaient fortifié en lui le sentiment national et partant, l’amour de l’idiome de son pays; mais la culture de l'élément essentiel était, dans ces jours de faiblesse et d’atonie, très-négligée : un néologisme bizarre, des mots détournés de leur sens, un style se perdant dans les efforts impuissants, voilà, à de rares exceptions près, où en était réduite, à la fin du siècle dernier, la littérature en Flandre. Kesteloot se sentait un goût très-vif pour les lettres, et, encore adolescent, il avait traduit pour le théâtre de sa ville natale Les deux Savoyards. Ce fut pendant son séjour à Leyden qu’une chaire de littérature néer- landaise fut érigée dans les universités de la république batave. Le courage du jeune Flamand lui fit trouver assez de temps (112) pour suivre le cours du professeur Siegenbeek, et il aurait vo- lontiers échangé sa carrière médicale contre celle des lettres, si son patriotisme avait pu faire taire d’autres intérêts. Cette vocation littéraire se fit jour lorsque la Société hollandaise des sciences et beaux -arts proposa pour sujet de concours l’Éloge de Boerhaave. Le médecin littérateur vit couronner son travail, véritable petit chef-d'œuvre qui sera toujours cité parmi les beaux morceaux de prose, et qui joint au mérite du style celui d’une appréciation claire et juste de l’Hippocrate moderne, ainsi qu'une érudition digne d’un sujet aussi vaste, aussi pro- fond. Quelques années plus tard, l'ouvrage du médecin de La Haye fut traduit en allemand par ordre du roi Louis de Bavière, le créateur du Walhalla, de ce magnifique Panthéon élevé aux Lo hommes des pays germaniques. L’éloge de Boerhaave consacra la réputation littéraire de Kes- teloot, qui jusqu'alors n’était basée sur aucune œuvre de style, Il s'était seulement fait connaître par quelques travaux moins importants et, notamment, à l’étranger par les notes concer- nant le Compte rendu de l’Institut de France présenté à Napoléon, sur les progrès des sciences, lettres et arts depuis 1789 jusqu'en 1808. Kesteloot entreprit ce travail après un voyage qu’il venait de faire à Paris, en vue de s’instruire de l'état des sciences et des arts. Pour qu’un tel voyage répondit au but que son auteur se proposait, il fallait avoir un accès facile chez les savants et les écrivains de la capitale de l'empire français. Kesteloot possédait une physionomie agréable, et ce qui devait étonner les Parisiens, c'était de rencontrer chez un habitant du pays des marais, ainsi qu’ils nomment en plaisan- tant nos contrées, un homme qui avait de l’esprit et Ia répartie vive et nette. Joint à un accent étranger qui avait son côté pi- quant, tout cela fit de son séjour de trois mois à Paris une des ( 115 ) époques les plus agréables et les plus instructives de sa vies il vécut dans l'intimité de Recamier, de Legouvé, de Pabbé Delille, grâce à ses qualités personnelles et aux lettres de recomman- “ dation du botaniste Brisson-Mirbel, alors attaché à la cour du roi Louis Bonaparte. Kesteloot se proposait de publier une relation de son voyage sous le titre d’Essai d’un voyage littéraire à Paris. Sur l'avis de quelques amis , il renonça à son projet et se contenta de ré- diger les notes susmentionnées. Il ne parut que la première partie de cet intéressant ouvrage, destiné surtout à détailler ce qui avait à peine été touché dans le Compte rendu de l’Insti- tut; cet écrit avait surtout le mérite de combler les lacunes nombreuses que les savants français avaient laissées par suite de leurs connaissances bornées des langues germaniques. Les anciennes Provinces-Unies venaient de recevoir de Napo- léon un gouvernement de forme monarchique. Louis Bonaparte était fait pour les Bataves : opposé aux vues ambitieuses de son frère, il n’imita de l’homme du siècle que ce qui convenait à ce peuple industriel et vraiment savant. Il s'entoura d'hommes de lettres et se fit enseigner la langue du pays par lillustre Bilderdyk. Le grand poëte était lié d'amitié avec Kesteloot, qui le recommanda au roi déjà prévenu en sa faveur par la lecture des notes susmentionnées. Kesteloot fut lun des trois savants chargés par le roi de lui présenter le plan d’une insti- tution scientifique et littéraire à l'instar de l’Institut de France. Satisfait du rapport, le roi nomma d’abord les trois commis- saires membres de la nouvelle institution. Kesteloot déclina cet honneur, prétextant qu'il était trop jeune et trop peu connu, comme littérateur ou savant, pour prétendre à siéger à côté des hommes éminents que le roi allait nommer. Louis ne s’at- tendait pas à cette réponse de la part du jeune médecin, et 10, (114) il ne fut plus question de Kesteloot pour une place à l’Institut. Notre savant ne s'était encore fait connaître, il est vrai, par aucun écrit d’un mérite transcendant. L’éloge de Boerhaave n'était pas encore publié; la traduction d’une dissertation an- glaise sur la fièvre jaune du docteur Miller, quelques observa- tions ayant rapport à la vaccine, ainsi que ses notes sur les discours prononcés à l’Institut de France, ne furent à ses yeux des titres suffisants ni pour braver la jalousie, ni pour satisfaire sa propre conscience. À cette époque, il prenait part à la ré- daction française du Bulletin littéraire et bibliographique, servant d’appendice au Schouwburg van in- en uitlandsche letter- en huishoudkunde. Ce travail improductif lui procura les plus agréables relations par les rapports qui s’établirent en- tre lui et quelques littérateurs éminents de la Hollande, avec Van Hall, Van Hemert, Falck, Kinker et quelques autres. Ces hommes, les plus indépendants et les plus profonds penseurs de leur pays, se rencontraient par un commun besoin d’étude et d’épanchement de cœur, pendant qu’ils sentaient le sol natal s’affaisser sous les pieds du conquérant français. Napoléon venait d'incorporer les Pays-Bas septentrionaux à son empire. Le décret qui semblait devoir briser les derniers ressorts de ce pays ne fit qu’accroître l'énergie cachée de ses habitants. Trop faible pour résister, trop prudent pour tenter un coup de tête, le Hollandais porta sa pensée si réfléchie sur le passé, et poëtes et prosateurs célébrèrent à l’envi les grands hommes d'autrefois. Kesteloot prit définitivement rang parmi les prosateurs, en répondant à l’appel de la société qui donna pour sujet de concours l'éloge de Boerhaave. Ce fut au milieu de cette existence méditative que les événements de Moscou , et de Leipzig réveillérent le peuple hollandais, et lui montre- rent son pays libre et ses frontières reculées. L’ami de Keste- (115) loot, Falck, qui joua un si honorable rôle dans le mouvement de l’indépendance, aida puissamment à faire adopter en Hol- lande l’idée de réunir, en un seul faisceau , ces Pays-Bas jadis si libres et si puissants. Lorsqu'il fut dust de l'érection des universités dans les provinces méridionales , Falck n'oublia point son. ami. Après une absence de près de vingt ans, Kesteloot retourna en Flandre en qualité de professeur de médecine à l'Université de Gand. Cette mission eût été plus féconde en résultats , peut- être, si Kesteloot, cédant à ses premières impulsions, se fût préparé à remplir une chaire de littérature. En réalité, c'était bien le professeur de médecine qui était le moins en position de soutenir les idées auxquelles il fallait faire prendre racine en Flandre. Kesteloot s’acquitta néanmoins de sa double tâche de professeur et de Belge avec tout le courage qu'un patrio- tisme éclairé peut donner. Son ami Falck, alors Ministre de l'instruction publique, avait posé la première pierre du temple élevé à l'intelligence dans la capitale de Flandre, le sort voulut que Kesteloot fût désigné pour inaugurer,. ce monument si digne de sa destination. Son discours, court et simple, indique clairement la tendance que l’auteur désirait qu’on donnèt à l'esprit public; on pourrait le résumer par l’aphorisme suivant : « Voulez-vous une civilisation morale, répandez au. loin une instruction scientifique au moyen de la langue du peuple. » Examinons en peu de mots jusqu'à quel point Kesteloot fut fidèle à ses préceptes. Ce qui est le plus éclatant ne se soubtintie pas Diders le mieux à la postérité. Le dévouement souffre ordinairement de l’envie qui lui fait ombre, et l'intention de l’homme de bien se sent souvent paralysée par le préjugé. Kesteloot avait observé de près quelle influence bienfaisante peut avoir sur le senti- (116 ) ment moral d’un peuple un enseignement primaire bien orga- nisé. Il avait vu ce qu’un tel enseignement donne de force, de solidité, et à quel point il grandit une nation circonscrite dans des limites étroites en compensation de ce qui lui manque en étendue territoriale. Kesteloot songeait à répandre l'influence de la société Tot nut van ’t algemeen sur le sol flamand, et il parvint à instituer un département (terme consacré de toutc affiliation) à Nieuport. Cet essai fut imité à Bruges, à Ostende, à Ypres, à Dixmude, à Termonde, à Gand et dans plusieurs villes du Brabant et du Limbourg. L'association avait surtout pour objet de propager dans les classes inférieures les bonnes mœurs et d'y implanter des connaissances utiles, afin que par là l'esprit pût se cultiver, le cœur se former et procurer un bonheur plus généralement senti. Elle tâcha d'atteindre son but en dirigeant son attention vers tout ce qui se rappor- tait à l'instruction, d'abord par la publication d'ouvrages écrits dans un style simple et facile, ensuite par des récompenses pour les actes de générosité ou d’humanité et pour d’autres vertus spécialement dignes de l'attention publique. Les caisses d'épargne occupèrent aussi sérieusement la sollicitude de la société. Cette institution, à la fois patriotique et philanthropi- que, fut accusée de tendre vers l’indifférentisme en matière de religion. Kesteloot démontra vainement que c'était l'esprit de tolérance qui y présidait. En Flandre, on connaissait très peu l’histoire de la Hollande des vingt-cinq dernières années, et Kesteloot, tout bon catholique qu’il était, parut suspect par son séjour prolongé dans un pays qu’on croyait exclusivement schismatique et hérétique. La ruine du département de la so- ciété Tot nut van ’t algemeen, établi a Nieuport fut bientôt consommée. Cet échec ne découragea pas celui qui ne croyait à l'avenir (417) de la Belgique que pour autant que le pays flamand se re- trempât dans son propre idiome. Il s’associa à ceux de ses com- patriotes qui voulaient relever les chambres de rhétorique, jadis les sanctuaires du progrès. Lors de la premiére visite du roi Guillaume à la ville de Gand, Kesteloot présenta les Fonte- nistes de cette ville au monarque, qui, lui aussi, augurait bien de la Flandre, si à son énergie non amortie le peuple joignait son antique amour pour sa langue. Avant de quitter l'hôtel du Gouvernement, la société reçut une lettre du roi par laquelle il lui fut accordé le titre de Société royale. Le zèle patriotique de Kesteloot ne s’arrêtait pas exclusive- ment à la langue flamande. Si la ville de Bruges vit s’ériger dans son sein une Académie royale de dessin et de peinture, elle lui fut en partie redevable de ce bienfait. Il fut encore de ceux qui recommandèrent au Gouvernement le rétablissement de l’Académie de Bruxelles détruite par le régime français et il prit place l’un des premiers parmi les nouveaux membres. En 1895, Kesteloot aida à fonder, à Gand, une société de lit- térature néerlandaise, patronée par le gouverneur de la pro- vince. À notre savant échut le fauteuil de vice-président. La parole éloquente du professeur retentit en mainte occasion dans l'enceinte de cette académie flamande. En 1896, il prononça l'éloge de Van Swieten, l'élève chéri de Boerhaave, heureux complément de l'éloge de l’illustre maître. Ce morceau oratoire est le seul, parmi ses discours prononcés à la société de Gand, que le modeste et sévère auteur ait consenti à publier. Lorsque l'orage politique de 1830 changea de nouveau les destinées de nos provinces, la prédominance de la langue flamande, mal assurée encore sur son propre territoire, eut le sort du Gouvernement qui lui avait donné son appui : elle disparut. Ceux qui ne s'étaient servis de l’idiome de leurs pères (118) que comme d'un marchepied, craignant d'être entraînés dans la chute, abandonnèrent la cause que jusqu'alors ils avaient proclamée être celle de la civilisation. Kesteloot fut de ceux qui reconnurent que les révolutions sortent de l’ordre légal si, passionnant le peuple au nom de la liberté, elles ôtent à ce même peuple le premier des apanages de la liberté, le droit de s’instruire, de se gouverner dans sa propre langue. Il resta fidèle à ses antécédents; mais la défaite de sa cause lui sembla si complète que son pays ne lui apparut plus que sous la forme d’un mourant, différant en cela profondément de son ami Willems. Tous deux se résignant aux faits accomplis, tous deux loyaux Belges et fonctionnaires intègres, ne voyant d’avenir pour les provinces flamandes que dans le maintien des droits de la langue, ils différaient pourtant entre eux sur la possibilité de récupérer la position que le flamand, comme idiome de la majeure partie de la nation, a droit de revendiquer. Tandis que Willems se berçait de l’espoir de voir disparaître insensi- blement les griefs que, depuis 1840, les Flamands ne cessent de faire retentir aux oreilles de leurs mandataires contre l'oubli où on laisse la culture officielle de leur idiome, Kesteloot était convaincu qu'il est dans l’ordre actuel des choses de nous re- fuser ce que nous demandons comme une justice. Les deux opinions comptent des partisans parmi la génération actuelle. C’est à la sagesse de nos hommes d’État qu’il appartient de dé- cider la question. Depuis la révolution, Kestéloot se voua exclusivement à la médecine. La matière médicale était la branche qui lui était assignée, branche essentielle pour former le médecin praticien et qui, par un malheureux contre-sens, est l’objet d’un cours donné aux élèves encore incapables de tirer tout le fruit pos- sible des observations pratiques. Kesteloot possédait les qualités (119) requises pour cette branche, et donnait des leçons dignes de l'école d’où il sortait; mais il était peu accoutumé à se servir d’un autre idiome que de sa langue maternelle ou du latin, et certains esprits ironiques firent passer pour du pédantisme ce qui n’était qu’une hésitation dans l’élocution, hésitation qui n’ôtait rien au mérite de la leçon. La révolution avait disloqué l’enseignement en Belgique; il devenait urgent de l’organiser sur de nouvelles bases, rendues nécessaires par suite du système de liberté proclamé par la Constitution. Kesteloot avait droit d'espérer qu'il serait con- servé dans l’enseignement : il parait même constaté que, la veille de la signature du Roi, son nom se trouvait encore sur la ‘ liste des professeurs. Il ne fut pas maintenu cependant, et au- cune marque de distinction ne vint le consoler d'une disgrâce imméritée. Il aurait manqué d'ailleurs au trait distinctif de ce caractere flamand, si injustement apprécié par la plupart des autres na- tions, et qui a alternativement causé la grandeur et les mal- heurs de notre pays. Je veux parler de cette franchise indivi- duelle, de cette indépendance d'esprit dont les entraves sont, aux yeux du Flamand, une insupportable tyrannie. Dans l’état social où nous vivons, ce trait distinctif domine ordinairement le caractère au détriment de l'individu, et Kesteloot en fit l’ex- périence bien amère. Il ne Iui manquait ni les formes exté- rieures, ni l'intelligence ; mais sa fierté inflexible alla jusqu’à blesser les grands. Nous avons déjà signalé son refus au roi Louis Bonaparte de faire partie de l’Institut de Hollande. Sa réponse fut polie. Celle qu'il fit, vers 1828, au sein de la société flamande de Gand , au gouyerneur de la Flandre orientale, était moins ménagée, et Kesteloot faillit être rangé au nom- bre des hommes hostiles au Gouvernement par suite d’une sus- (120 ) ceptibilité qu'ailleurs on sait masquer avec tant d'habileté (1). Kesteloot fut noblement vengé de la disgrâce qu’il venait d’essuyer en sa qualité de professeur. Grand nombre de ses anciens élèves, de concert avec plusieurs littérateurs, lui offri- rent, le 15 avril 1846, un splendide banquet, auquel la voix du poëte et celle de l’orateur s’unirent à écho venu d’au delà des frontières. Un artiste de mérite, M. De Hondt, de Bruges, voulut que son burin perpétuât le souvenir de cette fête si ho- norable pour celui qui en était le héros (2). A la demande de Kesteloot, l'exécution de ce projet fut retardé jusqu’au moment qu’il crût opportun de rassembler à son tour ses amis pour leur exprimer les sentiments de son cœur. Il choisit à cet effet l’an- niversaire de sa cinquantième année d’exercice de la médecine, le 50 octobre 1850. Cette fête fut, dans la vie de Kesteloot, comme une belle journée d'automne, où les derniers rayons d'une vie jadis forte semblent étaler tout leur éclat pour préluder à un solennel (1) Ce haut fonctionnaire était président d'honneur de la societé. Un jour il lui prit fantaisie de vouloir faire la besogne de président effectif, et, d’un ton solennel et tant soit peu impérieux, il manda à Kesteloot qu'à la séance prochaine, c'était son tour de prononcer un discours ou de faire une lecture. Le savant , piqué au vif de se voir traité comme un élève de collége, répondit que, bien que les lectu- res se fissent à tour de rôle, ce n’était pas cependant par ordre su- périeur, et qu'en sa qualité de littérateur , il ne se soumettrait pas à une invitation qui ressemblait plutôt à une injonction officielle. (2) La médaille, demoyen module, représente, d’un côté, le portrait de Kesteloot accompagné du caducée et des mots : Jac. Lur. Kes- TEcooT, Neoportanus. med. D. Le revers porte la légende suivante : Qui medicinae professor in Acad. Gand. rude donatus doctoratus sui festum post X lustra inter suos XXXT oct. MDCCCL concelebravit. — Diligere et investigare. (121 ) adieu. Les suites d’une maladie grave minaient les forces du vieillard ; Kesteloot sentit la mort s'approcher; il Pattendit avec le calme d’un sage et d’un philosophe. Il parlait à ses amis de sa fin prochaine sans peur comme sans ostentation, caleu- lant presque mathématiquement les moments qui lui restaient encore (1). L'âme quittait insensiblement ce corps conservant aux organes leurs facultés. Au dernier moment un léger délire survint, et le 5 juillet 1852, Kesteloot expira doucement au milieu de sa nombreuse famille. Suivant son dernier désir, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe. Que lui importait l'éloge de l’orateur ou du poëte? Ses actions avaient passé dans le silence, pourquoi sa tombe aurait-elle éveillé des bruits que, durant sa vie, il avait tâché d’éloigner ? Kesteloot ne laissa pas de fils; mais il en fut largement dé- dommagé par le fruit qu’il recueillit de l'éducation soignée et toute spéciale qu’il donna à ses quatre filles, dignes compagnes d'hommes qui comptent aujourd’hui parmi les plus recomman- dables dans les sciences et les beaux-arts. Le résultat de cette éducation, toute nationale au point de vue flamand, se fera, sans doute, encore sentir parmi ses descendants, alors que bien des générations nous auront succédé. (1) La veille de sa mort, me trouvant au chevet de son lit, je m'in- formais de l’état du malade. « Encore quelques heures et je suis au terme, » répondit-il d’une voix cassée. Puis tout d’un coup repre- nant ses forces et fixant les yeux sur le plus jeune de ses petits-fils que sa mère tenait dans les bras , il reprit aussitôt : « C’est le plus jeune de quatorze; je ne verrai pas le quinzième, quoiqu'il n’ait plus que peu de jours de marche à faire ; » et oubliant de nouveau la mort, il embrassa l'enfant avec une tendresse émouvante. 11 (122) OUVRAGES PUBLIÉS PAR J.-L. KESTELOOT. . Dissertatio medica inauguralis de dysenteria, quam ut eruditorum examini submittit Jacobus Ludovicus Kesteloot, Neoporto-Flandrus. 4d Diem XX XI octo- bris MDCCC. Lugduni Batavorum, MDCCC; in-4°, 17. . VFerhandeling over de geele-koorts, door D' Miller ; uit het engelsch vertaald, met aanmerkingen ; 1806, in-8°. . De koepok- inënting , getoetst aan het gezond verstand. In dorps-gesprekken (naar het Fransch). Amsterdam en in den Haag (1812); in-12°, 94. Il y a des exemplaires qui portent sur le titre La Haye, d'au- tres Gand. Ils appartiennent tous à une seule et même édi- tion. . Conspectus materiae medicae (Gandavi, 1817); in-8°,95. Publié à l’usage des élèves de Kesteloot. Cet ouvrage manque de titre. à . Jos. DE Quarin Animadwversationes Practicae in diversos morbos. Editio Viennensi auctior atque emendatior. Curavit, memoriam Quarini, praefationem notasque adjecit J.-L. Kesteloot, med. chirurg. artisque obste- tritiae doctor, etc. Gandavi, 1818-1820; 2 vol. in-8”, xIX , 286-286. : Kesteloot fut promu au grade de docteur en chirurgie et en accouchements, à Gand, le 28 avril 1819. (123 ) 6. Elementa Pathogeniae, in usum auditorum congesta. Gandavi (1825); in-8°, vrr, 152. C’est la première partie d’une pathologie générale, que Keste- loot n’a pas continuée. Quelques paragraphes de l’étiologie seulement ont été publiés plus tard. Kesteloot en fait mention dans la note qu'il a publiée de ses ouvrages, sous le titre de : 7. Fragmenta Ætiologica. 1826; in-8°, \ 478-541. 8. Description du Gibbar (Vinvisch, BaLAENA PuaysaLus, Linn.); par feu Denis Monfort, publiée par J.-L. Keste- loot. Bruges, 1841 ; in-8°. 9. Toæicographie de quelques poissons et crustacés de la mer du Nord, 1841, in-8. (Extrait du Bulletin de l’4- cadémie, t. II, p. 502.) 10. Discours sur les progrès des sciences, lettres et arts, depuis MDCCLXXXIX jusqu’à ce jour, ou compte rendu par l’institut de France à $. M. l'Empereur et Roi. Avec des notes sur les savans cités dans les rap- ports et la notice raisonnée de leurs travaux, dans lesquelles on a fait mention des ouvrages publiés en Hollande dans le même intervalle et sur les mêmes. matières. En Hollande , chez Immerzeel et Comp. ; 1809, in-8°, x1v, 420. Les notes publiées dans ce volume ont rapport aux discours de MM. Delambre et Cuvier , secrétaires de la classe des sciences physiques et mathématiques. 11. Zofrede op Hermanus Boerhaave. Publié dans le quatrième volume des publications de la societe dite Hollandsche Maatschappij van fraaije kunsten en weten- schappen. Leyden, 1819 ; in-89. I] en parut une seconde édi- 15. 14. 15. 16. 17. (124 ) tion, avec le portrait de Boerhaave et un morceau de poësie de Bilderdyk, adressé au lauréat, Leyden (Gand), 1825 ; in-8, 2, vu, 75. . Hulde aan Gerardus van Swieten. Publié par la Société de littérature néerlandaise à Gand , dans son recueil intitulé : Verhandelingen en Prijsversen uitgegeven door de Gendsche Maatschappij van nederlandsche taal en letterkunde. Gend, MDCCCXXVI ; in 80. Tiré à part accom- pagné de notes , in-8°, 51. Redevoering uitgesproken bij de inwijding van het aka- demisch paleis, door J.-L. Kesteloot, hoogleeraar.……. By het nederleggen van het rektoraat, op den derden van wijnmaand 1826. Gend, MDCCCXX VI; in-8°, 25. Levensberigt van professor Petrus Stephanus Kok, gebo- rente Rotterdam, overledente Brussel. Gent, 1840; in-8. Traduit du français de son gendre Kickx, et extrait du Kunst- en Letterblad. Notice sur une peinture ancienne découverte à Nieuport, et décrite par J.-L. Kesteloot (avec planche coloriée); in-4°, 11. Extrait du tome XVII des Mémoires de l’ Académie. Notice biographique sur P.-E. Wauters, docteur en médecine, etc. Bruxelles, 1841; in-12, 14. Extrait de l'Annuaire de l’Académie. Hulde aan de nagedachtenis van M. Anton Reinhart Falck, vrij gevolgd naar het fransch van den heer A. Quetelet.— Met portret. Gent, 1844; in-8°, vin, 106. L'œuvre de M. Quetelet finit à la page 43; le reste appartient à Kesteloot. (125 ) 18. Oldenbarneveld’s heerlijkheid : Ronenrus, onuitgegeven opschriften van Vondel, enz. Gent, 1852; in-8v, 14. Publié d’abord, mais plus incomplétement, dans le recueil périodique Drenthina , qui se publie à Meppel, dans la pro- vince de Drenthe. 19. Briefwisseling van Pilderdyk ; in-8o, 6. Extrait du Kunst- en Lelterblad. Gand, 1840. C’est une lettre de Bilderdyk sur les qualités requises d’une épopée moderne, accompagnée d’une introduction et de remarques par Keste- loot. ns Outre les ouvrages susmentionnés, Kesteloot publia quel- ques articles dans le Schouwburg van in- en uitlandsche let- ter- en hu'shoudkunde, et dans le Bulletin littéraire annexé à ce recueil périodique, qui commença en 1805. On trouve également de lui des notices dans la Biographie universelle, dite la grande Biographie de Michaud. Telles sont les notices sur Deiman , Ingenhouz, etc. Son discours prononcé à la fête que lui donnèrent ses an- ciens élèves réunis à quelques littérateurs flamands, se trouve dans le recueil intitulé : Feestviering ter eere van professor J.-L. Kesreroor, gehouden te Gent, den 13 april 1846, en beschreven door P.-J. Kesrezoor-DEe Max, secretaris van ’Lrhetorica te Nieupoort. Nieuport (Gand), 1846; in-8°. Kesteloot composait rarement des vers : il se sentait encore moins de goût de les publier. Je ne connais de lui qu’une pièce latine : Zmmortali Jennero, qui date de 1807, une vingtaine de vers français récités par un acteur du théâtre français d’Am- sterdam, devant l’empereur Alexandre, le 4 juillet 1814, et quelques poésies de circonstance en flamand. 21: (12%) PRODUCTIONS INÉDITES DE KESTELOOT. 1. Over den krachtigen invloed, welken de Nederlanders gedurende de achttiende eeuw op den vorderenden gang der natuurlyke wetenschappen hebben uitge- oefend. 2, Over den bloeijenden staat der Toonkunst, voorname- lijk op het einde der achitiende eeuw. ML . Over de waardigheid der vaderlandsche geschiedenis. NOTICE SUR VINCENT GIOBERTI, ASSOCIÉ DE L'ACADÉMIE , Né à Turin, le B avril 1801, mort à Paris, le 23 oclobre 1852 (1). Si la douleur publique, si les témoignages de l’affliction des gens vertueux pouvaient apporter quelque consolation à qui pleure la perte d’un ami bien cher, les amis de Giobérti auraient lieu d’être consolés au delà de toute expression. Le deuil d’une nation ne se manifesta jamais par une douleur plus frappante, plus solennelle , plus unanime que l’est aujourd'hui celle du Piémont et de l'Italie tout entière sur cette tombe ouverte avant le temps. Mais la douleur qui pénètre et transporte l'âme de celui qui, pendant sa vie, fut son ami intime et dévoué, est une douleur à laquelle rien ne saurait apporter de consolation. Le souffle de la mort a éteint subitement cette éclatante lumière intellectuelle. Ce noble cœur a cessé de battre pour toujours. Il n’est plus! Et celui qui le chérissait comme un père, un maitre, un ami, ne peut espérer aucun soulagement à la douleur de (1) Cette notice est traduite de l'italien, d'apres M. Giuseppe Massari, l’un des amis les plus constants et les plus dévoués de Gioberti. ( 128 ) l'avoir perdu. La résignation aux volontés de Dieu est un de- voir; mais à côté de la voix impérieuse de ce devoir sacré s'élève la voix non moins impérieuse et irrésistible de l’affec- tion. Dieu nous l'avait donné, Dieu nous l’a repris : et nous in- clinons humblement le front devant sa volonté toute-puissante et redoutable; mais notre résignation n’est point sans une an- goisse infinie, sans une ineffable amertume. Je n’entends point remplir en ce moment, envers cette chère et sainte mémoire, l’office du biographe et de l'historien. Le courage me manquerait, et à la pensée de ce cercueil où repose dans la paix éternelle du sépulcre la dépouille inanimée et muette, je ne puis faire autre chose que pleurer. Aujourd’hui je ne saurais apporter d’autre tribut à cette âme bénie que celui de ma douleur. Et d’ailleurs, à qui faudrait-il raconter les nobles actions et la vie de Gioberti? Au Piémont, peut-être, riche de tant d’hommes d’élite qui partagérent ses pensées, ses désirs, ses espérances, et qui le vénéraient comme maître et comme ami? A l'Italie, dont il représentait, depuis tant d'années, la sombre et vénérable image, superbe de tant de gloire, belle de tant de malheurs. Le Piémont et l'Italie savent ce qu'était Gioberti, et il n’est pas besoin qu'aucune voix s’élève pour dire qu’elle fut l'immense, l’irréparable perte qu’ils ont faite. Il avait 50 ans, accomplis depuis peu de mois; et, en ces derniers temps principalement, il semblait florissant de vi- gueur et de santé. 11 avait momentanément mis de côté les études politiques et s’occupait activement à composer sa Pro- tologia , le livre de la science première, d’où devaient jaillir des torrents de lumière, et briller dans sa divine pureté cette céleste union entre la foi et la raison, sur laquelle, lui, conti- nuateur de saint Augustin, de saint Anselme, de Vico, il eut toujours pour but de jeter quelque clarté nouvelle : union qui ( 129 ) lui souriait toujours, non-seulement comme vérité métaphy- sique, comme sublime spéculation de lintelligence, mais aussi comme vérité pratique et féconde de bienfaits cachés à l’huma- nité. Mais la mort inexorable trancha l'essor de sa pensée; la mort seule le pouvait! Et peut-être aujourd’hui tant de trésors de science sont-ils ensevelis avec lui pour jamais. Gioberti était philosophe et penseur comme Platon, comme saint Augustin, comme Vico: il était écrivain comme peu l'ont été et le seront en Italie, parce que sa langue était très-pure, dégagée d'imitation étrangère, parfaitement classique, mais, en même temps vive et colorée, tout à la fois antique et nou- velle, vivante enfin de la propre vie, des pensées, et de l’ima- gination de celui qui s'en servait. Il était citoyen dévoué et incomparable; mais Gioberti était plus que philosophe, plus qu'écrivain , plus que citoyen : c'était un homme riche de cette vertu qui rapproche le plus la créature de son Créateur, de cette vertu qui est la science du cœur, la charité. Et là est le tribut que ses amis doivent rendre, au-dessus de tout autre , à sa mé- moire vénérée. La postérité et l’histoire jugeront le philosophe, l'écrivain, l’homme politique, le citoyen, et le placeront à côté d’Alighieri et de Machiavel; le monde saura que c'était un homme d’une intelligence exceptionnelle, sinon unique : c’est à ses amis qu’il appartient de dire et de répéter qu'il possédait le cœur le plus rare. Il était tout affection, tout bonté, tout douceur: ingénu comme un enfant; doux et agréable comme une jeune fille; simple et innocent comme une colombe. Il fut quelquefois accessible à la colère, à l’indignation; mais ces colères et ces indignations avaient leur siége dans la tête, et ne descendirent jamais jusqu’au cœur; jamais, jamais son cœur n’éprouva de sentiments de rancune ou d’envie contre qui que ce fût : il ne commit, ni ne connut le péché de la haine. (150 ) Gioberti était pauyre; mais jamais il n’occupa personne de sa pauvreté, et ne dirigea sa sollicitude vers d’autre but que celui de soulager, autant qu’il était en son pouvoir, les misères d’au- trui. Combien de fois ne partagea-t-il pas sa modique nourri- ture avec les malheureux. De combien d’infortunés ne fut-il pas le consolateur ardent et efficace! et quand il arriva au faîte de la puissance et des honneurs sur cette terre, quel fut le mal- heureux qui recourut en vain à sa pitié? La délicatesse de ses sentiments égalait la vivacité, l'audace merveilleuse, dirai-je, de son imagination; son cœur devinait les douleurs les plus cachées des autres avec la même promptitude que son esprit les plus mystérieuses vérités. Gioberti naquit à Turin le 5 avril 1801 ; le 9 janvier 18953, il fut lauréat en théologie; le 9 mars 1895, il reçut les ordres sa- crés, et le 11 août de la même année il fut agrégé au collége théologique. On raconte que ce jour l’un de ses juges disait : Nous avons aujourd’hui agrégé à notre collége un jeune homme qui en savait plus que nous tous. En 1898, il fit un voyage en Lombardie et dans l'Italie centrale, et noua dés lors, avec Giacomo Léopardi, les liens de cette tendre amitié dont il parla plus tard en ses écrits avec des regrets si profonds et si éloquents. Devenu chapelain du roi Charles-Albert, puis empri- sonné et exilé (1835), il vint demeurer à Paris jusqu’en 1834, et de là se rendit à Bruxelles, pour s'appliquer, dans un institut privé , à l’enseignement des sciences philosophiques et morales. En cette ville, il reçut un accueil plein de bienveillance de M. Ad. Quetelet, qui lui facilita les moyens de se procurer des livres et d'étudier, et lui témoigna une affection dont il se plaisait à entretenir souvent ses amis avec des expressions de sincère gratitude. En 1838, il publia La Théorie du surnaturel ; en 1841, l’Zntroduction à la philosophie, et une lettre en (151) français contre les doctrines religieuses et politiques de l’abbé de Lammennais ; en 1841 , le discours sur le beau, et les lettres con- cernant les erreurs philosophiques de Rosmini ; en 1843, la Pri- mauté morale et civile de lTtalie, et le Traité du Bon ; en 1845, les Prolégomènes à la Primauté; en 1847, le Jésuitisme mo- derne, et, en 1848, l’Apologie du Jésuitisme moderne. Pendant l'été de 1845, il fit un voyage dans la Prusse rhénane, et s’y lia d'amitié avec le professeur Clément de Bonn, et avec M. Sudhof, qui traduisit en langue allemande le discours sur le beau, et qui, dans la préface de cet ouvrage, nomma Gioberti le plus haut re- présentant de l’ontologisme de notre époque (der tüchtigste Vertreter des Ontologismiüs in unserer Zeit). Il passa l’année 1846 à Paris (1), et vers la fin de cette année, il se rendit à Lau- sanne pour surveiller l'impression du Jésuitisme moderne, d'où il revint de nouveau, à Paris, dans le milieu de 1847. Le 25 avril 1848, Gioberti partait de Paris et retournait à Turin : le roi le nommaït sénateur du royaume; un collége électoral de Turin et un autre de Gènes le choisissaient comme (1) C’est au commencement de 1846 (le 9 février) , que l’Acadé- mie royale de Belgique, voulant donner à Gioberti un haut témoi- gnage d’estime, inscrivit son nom parmi ceux de ses associés. L’é- minent écrivain accepta ce titre avec autant de modestie que de reconnaissance envers un pays où il avait laissé de sincères amis et de nombreux admirateurs de son talent. « L’honneur que l’Académie royale de Belgique vient de me conférer, écrivait-il dans sa réponse au secrétaire perpétuel, en m’agrégeant aux associés étrangers de la classe des lettres et des sciences morales et politiques, et que vous m'annoncez d'une maniere si affectueuse, est tellement supé- rieur à mes faibles mérites, que je me trouve embarrassé de lui exprimer dignement ma reconnaissance. En recherchant les causes qui ont pu motiver cette faveur insigne, je n’en trouve aucune, excepté cette bienveillance généreuse qui caractérise votre nation, ( 152 ) député au Parlement national. Le soir du 7 mai suivant, il par- tait de Turin et arrivait, pendant la journée du 8, à Milan; il se rendait ensuite au quartier général et poursuivail son voyage vers Parme, Gênes, Livourne , jusqu’à Rome, et de là, par la Romagne et Florence, il revenait de nouveau à Turin. Princes et peuples l’accueillaient comme un triomphateur; le souverain pontife lui accordait des audiences particulières ; le grand-duc de Toscane envoyait près de lui, à Livourne, son ministre Ridolphi, pour lui présenter les insignes d’un ordre de chevalerie, Au même moment, la Chambre des Députés le nommait, par acclamation, son président. Il fit partie du ministère formé par le général Collegno, en juillet 1848, et qui cessa le 16 août, Le 16 dé- cembre de la même année, it fut élu président du conseil et Ministre des affaires étrangères de S. M. le roi Charles-Albert. La Chambre dissoute, il fut élu simultanément par 10 colléges élec- toraux, les 3°, 4°, 5 et 7° de Turin, celui de Cirie, celui de Pignerol, celui d'Asti, celui de Cuorgné, celui de Pontestura et celui de Savone. Le 21 février 1849, il n’était plus ministre et et qui, m'ayant accordé, pendant dix années de mon exil, une hos- pitalité cordiale, a voulu couronner son œuvre, et encourager par une marque si flatteuse mes essais littéraires... » Et , en effet , après son départ de Belgique, Gioberti se rappelait souvent avec attendrissement les années qu’il y avait passées dans l'étude et le recueillement, et qui avaient vu naitre ses plus beaux titres à l’estime du monde savant. Quantevolte fra il fragore dei po- polari applausi, fra qu attestati d'entusiasmo che d’ogni parte gli si facevano, egli rammentava con ingenuo rincrescimento là sua umile et disadorna cella di Brusselle, e rimpiangeva la modesta vita dell’ esiglio ! C’est ainsi que s'exprime l’homme que Gioberti plaçait le plus avant dans sa confidence et son amitié (M. Massari , dans le discours qu’il prononça à Castellamonte, à l’occasion des funérailles solennelles que firent célébrer les autorités de Turin , le 13 décembre 1852). (135) commençait la publication du Saggiatore. Dans les derniers jours de mars 1849, il fut appelé par S. M. le roi Victor-Emma- nuel dans son conseil , et envoyé à Paris, chargé d’une mission extraordinaire ; il se démit bientôt de cette double charge, fit don à Venise de ses appointements comme président du conseil, et refusa toute espèce d’honneurs et de pensions. Réélu député par le 5° collége de Turin, le 15 juillet 1849, il n’accepta point ce mandat. En 1850, il fit réimprimer la théorie du surnaturel, l’orna d’une nouvelle préface , et fit recueillir ses ouvrages poli- tiques par un ami. En 1851, il publia les deux volumes du Ain. novamente, et ensuite, dans les premiers mois de l’année courante, quelques opuscules de polémique dont , par amour pour la conciliation, il fit jeter l’un d'eux aux flammes. J’ai recueilli ces dates, parce que chacune d’elles rappelle une époque et servira dans l'avenir à l’histoire. Gioberti était grand de sa personne; blond et de figure agréable; il avait le front très-vaste; les yeux vifs et conti- nuellement en mouvement; la lèvre très-fine et toujours em- preinte de cette douce ironie qui flagelle le vice sans injurier le vicieux. Il était toujours gai, agréable, cordial ; la sérénité de son visage réfléchissait l’inaltérable sérénité de son âme. La mort même n'eut point le pouvoir de Ja détruire, et alors qu'il eut rendu son âme immortelle, lon vit sa physionomie et ses traits conserver l’ineffable simplicité, la tranquille et suave douceur qui l’embellissaient pendant sa vie. Son visage offrait image de la vertu et de l'innocence, doucement austère comme la vertu, candidement ingénu comme l'innocence. Il étudiait pour le moins douze heures par jour; et apprit, sans maître, l'allemand, l'anglais, le calcul supérieur, les sciences naturelles. Tant de travail intellectuel donna une violente se- cousse à son système nerveux, qui, par là, était devenu très- 12 (154) sensible, et toutes les fois qu’il se trouvait malade, il tombait facilement en délire. Il ne pouvait même supporter sur la tête le poids du chapeau. IT pressentait sa fin prématurée, et depuis quelque temps en raisonnait et en écrivait comme d’une chose certaine. Ses amis espéraient et croyaient que ces discours étaient une conséquence des illusions détruites et de l'amertume de son âme; mais il ne frappait que trop juste. « Il manifestait (écrit un Français, homme excellent, avec des paroles simples que je traduis fidèlement), il manifestait, dans ces dernierstemps, un grand détachement des choses de ce monde; ses paroles étaient empreintes d'une profonde mélancolie : il était, pour ainsi dire, atteint de cette nostalgie du ciel, dont on ne guérit que par la mort. Dieu a eu pitié de son exil en l’appelant à lui. » Lorsque le curé del’église de S'-Louis-d’Antin reçut l'annonce lugubre de cette mort, le bon prêtre, tout ému, racontait com- ment , tous les matins, Gioberti, à 6 heures, allait entendre la sainte messe. Sur son lit se trouvaient ouverts deux livres, P7Zmi- tation de Jésus-Christ et les Fiancés , au chapitre dans lequel il est question de la peste de Milan et de l’héroïque charité de S'-Borromée. II mourut dans la nuit du 25 au 26 octobre 1852. Et à cette heure je termine comme j'ai commencé : la dou- leur de survivre à Gioberti est une douleur qui ne peut avoir de consolation. Salut, mémoire vénérée de mon cheret glorieux ami! Adieu, esprit bienheureux , âme forte et douce! Adieu. Dans mes prières, dans mes affections, dans mes larmes vit le besoin ardent, acerbe, incessant, inextinguible de toi. Tu fus sur la terre mon père et mon maître : tu seras mon protecteur dans le ciel! (135) ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS ÉTABLIES EN BELGIQUE POUR LA CULTURE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS (1). A. — Enstilutions publiques. SOUS LE PATRONAGE DU GOUVERNEMENT. Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts (2), insti- tuée à Bruxelles, le 16 décembre 1772, rétablie le 7 mai 1816 et réorganisée le 4er décembre 1845. (A l’Académie se rattache la Commission royale d'histoire, créée le 22 juillet 1834.) Académie royale de médecine créée, à Bruxelles, le 19 septembre 1841 (3). B. — Institutions particulières (4). PROVINCE DE BRABANT. Bruxelles. * Société des sciences médicales et naturelles (créée en 1822). — Vésalienne (1843). (1) Ces détails sont extraits en grande partie de la Statistique générale de la Bel- gique , travail considérable que doit publier sous peu la Commission centrale de statistique du royaume, {2) On a souvent confondu la classe des beaux-arts de l’Académie, soit avec l’Académie royale de dessin et de peinture de Bruxelles, instituée pour l’enseigne- ment des arts du dessin, soit avec une institution particulière, désignée sous le nom d’Institut des beaux-arts, qui a pour but l’exposition et la vente de tableaux. (3) Après ces deux grandes institutions, on deyrait citer peut-être les commis- sions permanentes, instituées par le Gouvernement et qui sont chargées de faire des publications spéciales, telles que : la Commission centrale de statistique du royaume, le Conseil supérieur d'hygiène, la Commission pour la publication des an- ciennes lois du pays, la Commission des annales des travaux publics et le Conseil supérieur d'agriculture. (4) Les sociétés indiquées par un astérisque * sont celles qui publient des Mé- moires ou des écrits périodiques et qui sont en relation avec l’Académie royale. ( 156 ) * Conseil central de salubrité publique (1836). * Société numismatique (1845). — des anciens étudiants de l’Université libre. Cercle artistique et littéraire (1847). Société pour l’encouragement de la langue et de la littérature fla- mandes, Tael en tetterkundig genoctschap. — royale de Wyngaerd (1657). — Thalie (1843). — des joyeux (1847). — royale d’horticulture de Belgique (1826). Societé royale de Flore (1822). Schaerbeek, Llez- Bruxelles. Société Molière (1849). Louvain. * Société littéraire de l’Université catholique (1839). * — de littérature flamande de P'Universite catholique (1837. — de rhétorique het Kersshouwken (XVe siecle). — royale de rhétorique la Rose (1401). — dittéraire et dramatique de Eikel (1847). — Adelphique dramatique (1847). — d’allégresse (1832). — Thalie (1847). IVawvre. Societé théâtrale les Amis du progrès (1849) Diest. Société dramatique (1838. PROVINCE D'ANVERS, Anvers. * Société de médecine (1834). Comité médical de l'arrondissement d'Anvers { 1848). * Société de pharmacie (1835). — royale d’horticulture et d'agriculture (1848). -— — de zoologie (1845). * Académie d'archéologie (1843,. ‘ Société royale pour l’encouragement des beaux-arts. — — de l'exposition permanente. é — — de Rhetorica : Jong en Leerzuchtig (1815). — de Hoop (1824.) * — de Olyftak (1836). — de Scheldegalm (1845). —— voor Tael en Kunst (1848). — de Eike Kroon (1849). — de Dageraed (1850). Cercle des arts des sciences et des lettres (1#52; (1). Willebroeck. * Societé de médecine pratique de la province d'Anvers (1835). Malines. * Société des sciences médicales et naturelles (1840). — dramatique l’Espérance (1845). — - les Musophiles (1851). Boom. * Sociète médicale. Heyst-op-den- Berg. Société médicale. Lierre. Société littéraire. Turnhout. Société de littérature flamande de Dageraed (1842). (1) I conviendrait de joindre à cette liste l’Académie royale d'Anvers, près de la - quelle un arrèté royal vient de créer une section artistique composée d’un nowbre déterminé de membres. 12. (158) PROVINCE DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Bruges. * Société d’émulation pour l’histoire et les antiquités de la Flandre occidentale (1839). Cercle artistique et littéraire (1850). *Société médico-chirurgicale (1815). — d’horticulture et de botanique (1651). — dramatique Kunstliefde (1822). — — Yver en Broedermin (1822). — de rhétoriqne (XVI: siècle). Courtrai. Societé royale de rhétorique (XVe siècle). — dramatique flamande (1847). Roulers. * Société médicale d’émulation (1846). — de rhétorique (1516). — de Leerzucht (1850). — de Vriendschap (1844). Thielt. Société de rhétorique Gebloeid in't Wilde (1518). Furnes. Société royale de rhétorique (1530). Dixmude. Société de rhétorique Heilig-Kruys scherpdeur. — — Nu, Morgen niet. Mieuport. Societe de rhétorique (1492). (159) W'atou. Société de rhétorique Nuttig en Aengenaem (1836). 1seghem. * Société Tael en Kunst (1848). Aerseele. Société het Gebruik leert (1850). Knocke. Société Groeyende, Bloeyende in de Duynen (1850). Waereghem. Société de rhétorique Kunst en Eendragt (1840). PROVINCE DE LA FLANDRE ORIENTALE. Gand. * Société de littérature flamande De tael is gansch het Volk (1836). * — de médecine (1835). . — des artisans décorés (1850). * — royale des beaux-arts et de littérature (1808). — littéraire gantoise (1835). — Broedermin en Taelyver (1840). — royale de rhétorique la Fontaine (1448). — — d'agriculture et de botanique (1808). S!- Nicolas. Société de rhétorique de Goudbloem (1536). — de Vereenigde Vlaemsche Vrienden (1846). Lokeren. Société royale de rhétorique Vreugd en Deugd (1780) — littéraire flamande Hoop in Toekomst (1849). (140 ) Alost. Société de médecine (1847). £ecloo. Société Erkels worden Boomen (1822). Renaix. Société Yver en Eendragt (1837). Deynze. Société littéraire flamande voor Moedertael en Vaderland (1845). Grammont. Sociéte littéraire et dramatique flamande voor Eer en Kunst. Minove. Société royale de rhétorique (XIe siècle). Termonde. Société de médecine pratique (1848). Cercle des Arts (1848). PROVINCE DE HAINAUT Mons. * Société des sciences des arts et des lettres du Hainaut (1833). * — des bibliophiles belges (1835). Tournay. * Société historique et littéraire (1846) (1). (1) H existe, en outre, à Quaregnon {18*0), à Fleurus (1838), à Gilly (4850), à Jumet (1847) , des sociétés qui ont pour but la représentation de pièces dramatiques. PROVINCE DE LIÉGE. Liège. * Société libre d'emulation (1779). * — royale des sciences (1822). ‘Cercle médico-chimique et pharmaceutique de la province de Liége 18492). * Société de médecine (1845). * Conseil de salubrité publique. * Institut archéologique liégeois (1850). Cercle artistique et littéraire (1849). Société agricole et forestière. PROVINCE DE LIMBOURG. St- Trond. Societé de littérature flamande Taelminnend Grapatoiee. PROVINCE DE LUXEMBOURG. Arlon. Société pour la conservation des monuments historiques et des objets d'art dans la province de Luxembourg (1847). » d'agriculture du Luxembourg. PROVINCE DE NAMUR. Namur. ” Société archéologique (1845). Dinant. Union medicale (1848). CAISSE CENTRALE DES ARTISTES BELGES. Exposé général de l’administration de la Caisse centrale des Artistes, pendant l’année 1852. Quatre années sont révolues depuis la fondation de la Caisse centrale des Artistes belges, et chaque année à donné une con- sistance plus grande à cette utile institution. Pendant le cours de 1852, il n’est point survenu de change- ment essentiel dans la constitution de la Caisse centrale; cepen- dant, il a été jugé nécessaire d'apporter une modification dans un des articles du règlement. Un rapport précédent avait déjà signalé l'inconvénient de ne pas fixer de durée à la participation de la Caisse centrale pour avoir des titres à être secouru. La classe des beaux-arts de l’Académie, à qui cette question a été soumise, en a fait l’objet d’un mür examen; elle a compris que la faculté de s'inscrire, dans la vue d’assurer une pension à sa famille, quelquefois même au dernier terme d’une maladie mor- telle, devait entrainer nécessairement la ruine de l’association ; et, sur sa demande, un arrêté royal du 19 avril a approuvé la rédaction suivante du premier paragraphe de l’art. 16 du règle- ment, savoir : « Les pensions sont exclusivement destinées aux veuves; elles » sont conférées par la classe des beaux-arts, sur la proposi- » tion du comité; elles ne peuvent excéder 1,200 francs, ef ne » sont accordées , dans aucun cas, qu'après 10 années de » participation à la Caisse; la veuve qui se remarie cesse d'y » avoir droîit. » ( 145 ) Par suite de cette modification au règlement primitif, il n'a pu être donné suite à une demande adressée au comité en faveur de la famille d’un jeune poëte, enlevé prématurément aux let- tres. M. Gaucet avait été nommé membre de l'association au mois de mars dernier, en même temps que M. Lion, qui est mort le jour même de sa nomination. Toutefois, la classe des beaux-arts de l’Académie, sur la pro- position du comité d'administration, a résolu de disposer, en faveur de la veuve et des enfants de M. Gaucet, de la moitié du produit d’un concert que M. Fétis a promis d'organiser au pro- fit de la Caisse centrale; et, pour rendre ce concert plus pro- ductif, il a été décidé qu'on pourrait disposer de quelques tableaux qui feront l’objet d’une tombola. Parmi les dépenses de cette année figure une somme de 800 francs payée à la veuve d’un artiste. Le rapport de l’année dernière a déjà fait connaître dans quelles conditions fâcheuses la requête de cette dame avait été adressée à la classe des beaux-arts. L’adhésion du défunt aux statuts de l’association était parvenue presqu’en même temps que la nouvelle de sa mort. D'apres les dispositions de l’art. 5, la classe des beaux-arts, après la fin de cette année, aura à nommer, pour la seconde période quinquennale, les six membres qui, avec le bureau, composent le comité central d'administration (1). (1) Les six membres, élus dans la séance du 8 fevrier 1849, sont : MM. Fétis père, Gallait, Braemt, Baron, Navez et Alvin; MM. Frai- kin et Partoes ont été nommés membres du comité pendant les fonctions temporaires de MM. Fétis, directeur, et Baron, vice-direc- teur de la classe, qui, avec le secrétaire perpétuel, formaient le bureau et étaient de droit membres du comité. (141) Les comités spéciaux , formés dans les trois principaux cen. tres des arts, sont composés comme suit : A Anvers: MM. de Braekeleer, président ; De Keyser, trésorier ; Corr, secrétaire; Jos. Geefs, M. Leys, le bon Wappers, Dyckmans. A Gand: MM. Roelandt, président; Ed. De Busscher, secré- taire; le baron 3. de Saint-Genois, d'Huyvetter. A Liége : MM. Baron, président; Daussoigne, Polain, Grand- gagnage , Capitaine , d'Otreppe de Bouvette, Fétis, trésorier ; Vieil- levoie et MM. les présidents du Cercle artistique, de la Société d'é- mulation , de la Société militaire et de la Société du Gasino. S. M. le Roi a continué à manifester sa bienveillance à la Caisse centrale, et lui a fait parvenir, par l'intermédiaire de M. Conway, intendant de la liste civile, une somme de 1,000 francs; une somme pareille a été versée par le Gouver- nement, en vertu d’un arrêté de M. le Ministre de l’intérieur (Rogier). À ces subsides, il faut joindre celui qui provient des 3 p.°/, prélevés, en 1851, sur la vente des tableaux, pendant l’exposi- tion triennale de Bruxelles, lequel s'est élevé à la somme de fr. 1,362 60 c°. Les dépenses occasionnées par cette exposition n’ont pas permis de prélever, en outre, 5 p. °/, sur le produit des cartes d’entrée et de la vente du catalogue de l'exposition, comme M. le Ministre de l’intérieur l'avait fait espérer. L'exposition des beaux-arts de Gand avait produit, en 1851, une somme de fr. 239 50 c‘; depuis cette époque, il nous a été remis encore 38 francs, qui figurent au compte de cette année et qui proviennent d’une exposition particulière faite par la So- ciété royale des beaux-arts et de littérature. La Société royale d'Anvers pour l’encouragement des beaux- arts, avait bien voulu nous promettre de prélever également (145) une somme de 5 p. °/, sur toutes les acquisitions qu’elle ferait pendant son exposition triennale de 1852. Cette promesse a été remplie, et si la somme (1,068 francs) qui en est résultée ne figure pas au compte de 1852, c’est par des motifs entièrement indépendants de la Société royale qui, dans cette circonstance, a témoigné les sentiments les plus sympathiques à notre utile association. La Société des gens de lettres belges , en terminant une trop courte existence, a voulu témoigner qu’elle aussi appréciait les services que la Caisse centrale est appelée à rendre aux ar- tistes et aux gens de lettres, que des infortunes frapperaient dans leur personne ou dans leurs veuves et orphelins. Elle a versé entre les mains du trésorier une somme de 128 fr. 25 c’, mon- tant de son encaisse à l’époque de sa dissolution. Les intérêts des fonds placés par le comité ont produit une somme de 1,245 francs. Ces intérêts se trouveront diminués désormais par l'effet de la loi äu 1° décembre 1852 : les 20,000 francs inscrits, au nom de l'association, sur le grant- livre de l'État, ne donneront plus qu'un intérêt annuel de 909 francs au lieu de 1,000. Quant aux cotisations annuelles, elles se sont élevées à la somme de 2,209 francs. oc, les rentrées, il faut bien en convenir, se font, chez quelques membres, d’une ma- nière assez difficile. L’art. 2 du règlement porte que tout mem- bre qui manque à l'engagement de payer exactement sa cotisa- tion cesse de faire partie de l’association. Le comité, qui était en droit d'appliquer cet article à quelques retardataires habi- tuels, se verra forcé, malgré lui, d'employer des mesures de rigueur dans l'intérêt même de l'association. Toutefois, il ne perdra jamais de vue la disposition qui lui permet de juger des causes qui empêchent un membre de payer exactement sa co- 15 (146) tisation ; il se rappellera que la Caisse centrale est, avant tout, une institution de bienfaisance. Si nous résumons maintenant toutes les recettes, nous trou- vons qu’elles se classent ainsi qu’il suit : 40 Cotisations des membres . . . . . . . .fr. 92,209 » 20 Sudsides du Roi et du Gouvernement. . . . . 2,000 » 3° Expositions de Bruxelles et de Gand . . . . . 1,400 60 40 Intérêts des fonds placés . . . . + . : . . 1,245 » 5° Société des gens de lettres ... + . . . . ,. 128 25 6,982 85 Encaisse de 18512 1 "0 0e 148 44 Fr. 7,134 29 Ces fonds et ceux que possédait déjà la Caisse centrale, ont été employés ainsi qu'il suit : 49 Subside à Mme veuve M... _ . ,. . . . .fr,. 300 .» 20 Appointements de l'écrivain. . . . . . . . 300 » 3° Impressions de quittances et reliures . . . . . 17 » GO PPS dE POUR LT TS PT EAST 30 » 5° Acquisitions de 6,100 franes de rente avec rem- boursement des intérêts et commission . .fr. 6,191 85 6,838 83 Encaisse de 188%: 50 . 4: 292 44 Fr. 7,131 29 Or, à la fin de 1851, l'association possédait une somme de 19,648 fr. 44 es (1), ou plutôt de 19,500 francs, en reportant (1) C’est par erreur que le rapport de l'année précédente porte 19,684 fr. 44 cs; un déplacement de chiffre a causé la méprise, peu importante du reste. (147) à l'exercice suivant l’encaisse de la fin de 1851, s’élevant à la somme de 148 fr. 44 c’; il faut ajouter, aujourd'hui, à cet avoir 6,100 francs placés en rente et l’encaisse de 292 fr. 44 c‘, ce qui donne un total de 25,892 fr. 44 cs. Il en résulte que, pendant les quatre premières années de l'existence de la Caisse centrale, les recettes ont été les sui- vanies : MAG CC MD. 1 Shot nr TS," 4 EDS:35 Ris | (et a M a à . , (À) 8,189 54 RS AO PAU à RON MR ERNST e £E j Fr. 25,892 44 Il reste à recevoir encore une somme de 1,803 francs, savoir : Pour arriéres des cotisations « . . . . . .fr. 135 » De l'exposition d'Anvers... +. ui... 1,068.» AOL D 4 us. + EUR Ce qui donne un total de 27,695 fr. 44 c°. IT convient, ce- pendant, de faire observer que, sur les cotisations arriérées, quelques-unes devront être considérées comme non réalisables ; M. le trésorier les évalue à la somme de 150 francs, Quant au nombre des membres de l’association, le comité n’a point cherché à l’étendre, surtout dans un moment où il convenait de modifier le règlement pour éviter les abus aux- quels il pouvait donner lieu. Il importe plus que jamais de (1) Le rapport précédent portait 5,343 fr. 98 es; nous avons dû en retrancher, ici, l’encaisse 184 fr. 44 eS, qui a été porté sur l’exer- eice suivant, en rectifiant les chiffres (148 fr. 44 cs). (148) baser l'association sur des principes sévères , et de bien appré- cier Ja moralité de ceux qui sont appelés à en faire partie. Le nombre des participants s'élève maintenant à 144, qui payent annuellement, pour leur cotisation, une somme de 1,744 francs. Leur nombre a été successivement A le to de ON ie is Ua At ep rec SR — OR ER OU NS ner nue D Pa EE — de 188%, :.. 4 de ns + 20100 DRE Pour apprécier les avantages de la Caisse centrale des artis- tes, il suffit des considérations suivantes : 144 personnes com- posent l'association; elles possèdent, dès à présent, un avoir qui peut être estimé à plus de 27,500 francs, soit à peu près 200 francs par membre. Si l’on examine maintenant la liste des participants, on se convaincra que le plus grand nombre, cer- tainement, n'aura pas à recourir aux bienfaits de la Caisse, et l’on peut dire, en restant bien au-dessous de la vérité, qu’en admettant que le cinquième y ait recours, la part pour chacun s’élève, dès à présent, à 1,000 francs. Or, pour pouvoir se créer des droits à ce fonds de 1,000 francs, quels ont été les sacrifices? Les plus anciennes cotisations ne remontent pas à plus de quatre ans; et, à quelques très-rares exceptions près , elles ne sont pas de plus de 12 francs par an. C'est donc au moyen de 48 francs au plus que les avanta- ges mentionnés précédemment auront été acquis. (149 ) Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges (1). AnT. 1er, Il est formé, sous la dénomination de Caisse centrale des artistes belges , une association dont le but est d’assurer des pensions et des secours aux artistes infirmes et à leurs familles. L'association a son siége à Bruxelles, au secrétariat de l’Académie royale de Belgique. An. 2, Pour être membre de l’association, il faut : 1° être agréé par le comité ; 20 signer une adhésion aux présents statuts, dans la forme qui sera ultérieurement déterminée; 30 payer exactement la cotisation fixée à un franc par mois. Tout membre de l’association qui manque à cet engage- ment , cesse de faire partie de l'association. Le comité, juge des causes qui empêchent un membre de payer exactement sa cotisation, décide si le membre doit être relevé de sa déchéance. ART. 8. La caisse est instituée pour les artistes peintres, sculpteurs , graveurs, dessinateurs , musiciens, architectes et littérateurs, qui seront invités à s’associer conformément à l’art. 4 ci-après. Les membres de l’Académie sont admis de droit dans l’as- sociation, | L'association admet dans son sein, comme membres ho- noraires, les amateurs qui consentent à contribuer à l’ali- mentation de la caisse. Ant. 4, Pour la première formation de l'association, le (1) Approuvé par arrêlé royal du 10 janvier 1849. (150 ) comité adressera aux artistes qui se sont fait honorablement connaître par leurs travaux, une invitation personnelle de s'associer, accompagnée d’un exemplaire des présents sta- tuts. Chaque année, des invitations seront adressées de la même manière aux artistes qui auraient été involontaire- ment oubliés dans les invitations des années précédentes, ou qui se seront fait connaître récemment par la production d’un ouvrage important. ART. 5. Les intérêts de la caisse centrale des artistes belges sont gérés par un comité composé du bureau de la classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique, auquel seront adjoints six membres de la classe, nommés par elle. La durée du mandat de ces six membres est de cinq ans; les membres sortants peuvent être réélus. Si l’un des académiciens désignés pour faire partie du comité vient à être nommé du bureau de la classe, il lui est donné un suppléant, pour la durée de son mandat de mem- bre du bureau. Le comité peut délibérer au nombre de cinq membres, Les résolutions sont prises à la majorité absolue des suf- frages ; en cas de partage, la voix du président est prépon- dérante. Il est tenu procès-verbal des délibérations; les procès- verbaux font mention des membres qui ont assisté à la séance, Le comité se réunit au moins une fois par mois, au plus tard la veille du jour de la séance de la classe des beaux-arts. Le comité nomme, parmi les associés, un agent dans chaque localité importante sous le rapport des arts. ( 151 ) Art, 6. Le directeur de la classe des beaux-arts préside le comité ; il est remplacé , en cas d'absence, par le vice- directeur. La classe nomme un trésorier parmi les six membres du comité dont le choix lui est confié. Le comité fait un règlement d’ordre intérieur, lequel est soumis à l’approbation de la classe des beaux-arts. Ant. 7. Les sources de revenu de la caisse centrale des artistes belges sont : 1e La cotisation personnelle obligatoire des membres de l’association; 20 La rétribution volontaire des amateurs, membres ho- noraires ; 3° Les dons et legs des particuliers ; 4° Les subventions qui seront réclamées du gouverne- ment et autres autorités; 5° Le produit des expositions, des concerts ou des fêtes publiques, que le comité pourra organiser dans l’intérêt de la caisse et, en général, de toutes les recettes qui seront réalisées en dedans et en dehors de l’association. ART. 8. La cotisation personnelle des membres de l’asso- ciation, ainsi que la rétribution volontaire des amateurs, est acquittée tous les mois entre les mains du trésorier de l’association pour Bruxelles et, pour la province, chez l'agent du comité. Les quittances à délivrer sont coupées dans un registre à souche paraphé par le président et le secrétaire perpétuel. Le 15 de chaque mois, le trésorier et les agents de co- mité dans les provinces versent chez l’agent du caissier gé- néral de l’État de leur ressort, les sommes provenant des- dites cotisations et rétributions mensuelles, Les agents provinciaux transmettent immédiatement au trésorier le récépissé du versement, Ant. 9. Les subsides accordés à l’association, soit par l’État, soit par la province, soit par la commune, sont li- quidés au profit du secrétaire perpétuel de l'Académie, le- quel acquitte les mandats. Le trésorier encaisse les sommes et opère le versement dans la forme prescrite à l’article qui précède. Il en est de même des sommes de toute autre recette quelconque, opérée au profit de l’association. Toutefois, pour éviter des pertes d’intérêts , le comité peut autoriser le placement immédiat de toutes ou partie de ces sommes, Le trésorier de l’association ne peut conserver en caisse une somme excédant 500 francs en espèces. Toute somme versée à la caisse lui est définitivement acquise. Il n’y a lieu, en aucun cas, à restitution. Arr. 10. Le directeur de l’administration du trésor public ouvre un compte courant à la caisse centrale des artistes belges, Tous les trois mois, il communique un extrait de ce compte au Ministre de l’intérieur, qui le transmet au secré- taire perpétuel. Ant. 11. L’avoir de l’association est placé en rentes sur l'État, ou en obligations du trésor. Le comité statue sur les placements qui sont opérés par l’intermédiaire du mi- nistère des finances. Toute inscription nominative de rente porte l’annotation suivante : La présente inscription ne pourra être transférée qu’à La demande de lu caisse centrale des artistes belges. ( 155 ) Les intérèts des capitaux inscrits au nom de l’associa- tion lui sont portés en compte par l’administration du trésor. Les titres des rentes demeurent déposés au ministère des finances. | ART. 12. Dans la séance qui suit la communication de l'extrait de compte dont il est parlé à l’art. 10, le comité statue sur le placement des fonds disponibles. Arr. 13. Le compte et le bilan de la caisse sont dressés chaque année ; ils sont soumis à l’examen du comité, qui les arrête définitivement. Ce compte, accompagné d’un exposé général de l’administration de la caisse pendant l’année écoulée, est inséré dans l’Annuaire de l” Académie royale de Belgique et dans le Moniteur. Chaque membre de l’association reçoit un exemplaire de cet exposé général, par les soins du comité. AT. 14. Le comité n’emploie en dépenses que les in- térêts de l’année précédente ou les arrérages produits par ies fonds appartenant à l’association, sans jamais toucher au capital. Jusqu’au jour où les intérêts annuels des capi- taux de l’association auront atteint la somme de six cent cinquante francs, le comité est autorisé à disposer , chaque mois, d’une somme de cinquante francs. ArT. 15. Le comité prononce dans toutes les questions de collation de pension ou de secours ; il détermine le taux et la durée de ces derniers, selon les circonstances, dont l'appréciation lui est abandonnée, Les membres de l’association qui se croiraient lésés par une décision du comité, peuvent en appeler à la classe des beaux-arts, laquelle, après avoir entendu les observations du comité, réforme ou maintient la décision. (154) ART. 16. La caisse prend à sa charge : 1° Des pensions; 2e Des secours temporaires. Les pensions sont exclusivement destinées aux veuves ; elles sont conférées par la classe des beaux-arts, sur la pro- position du comité ; elles ne peuvent excéder douze cents francs par an et ne sont accordée», dans aucun cas, qu'après dix années de participation à la caisse (1); la veuve qui se remarie cesse d’y avoir droit. Les secours accordés aux orphelins prennent la dénomi- nation de bourses d'éducation. Les bourses d'éducation ne peuvent excéder quatre cents francs par an; elles ne peuvent être conservées au delà de l’âge de 18 ans accomplis. Ant. 17. Le comité nomme, parmi les membres de l’as- sociation, un patron à tout orphelin titulaire d’une bourse d'éducation. Le patron veille à ce que l’orphelin boursier acquière un état en rapport avec la position que son père occupait. Le patron est le seul intermédiaire entre le boursier et le comité ; il signale à ce dernier tous les faits importants qui intéressent l’orphelin placé sous son patronage. ART. 18. L'association est pourvue d’un conseil judi- ciaire et d'un conseil médical dont les membres sont nom- més par le comité. | (1) La disposition additionnelle introduite dans cet article, et qui rend obligatoire la participation à la Caisse pendant la durée de dix ans, a été approuvée par arrêté royal du 19 avril 1852. ( 155 ) Le conseil judiciaire est composé de la manière suivante: 1° D’avocats à la cour de cassation; 20 D’avocats et d’avoués à la cour d’appel; 30: D’un notaire. Les membres de ce conseil sont consultés individuelle- ment par le comité sur les questions relatives aux intérêts des veuves et orphelins secourus par l’association. Leurs vacations sont entièrement gratuites. L'association ne prend à sa charge que les frais de justice. ART. 19. Le conseil médical est composé de la manière suivante : 1° De docteurs en médecine ; 20 De docteurs en chirurgie en nombre proportionnel aux besoins; 30 De pharmaciens dans chaque localité où le comité en jugera l’institution nécessaire. Les médecins de ce conseil prêtent gratuitement leurs soins , sur la réquisition du comité ou de son agent, aux ar- tistes malheureux faisant partie de l’association. Le pharmacien fournit, sur l'ordonnance du médecin du conseil, les médicaments à des prix réduits, d’après un tarif arrêté de commun accord avec le comité. ( 156 ) Liste des membres de l’association de la Caisse centrale des artistes (15 janvier 1851). ee SA MAJESTÉ LE ROIÏ, protecteur de la caisse centrale . fr. ArnTs, Égide, professeur au Conservatoire royal de musique de Bruxelles, rue Verte, 100, faubourg de Schaerbeek . . ALvIN (de l’Académie), conservateur de la bibliothèque royale, rue de la Charité, 47, à St-Josse-ten-Noode . . 4. . . ANDRIES , Jean, professeur au Conservatoire, à Gand . . BacrA , professeur au Conservatoire, à Liége. . . . . . BALAT (de l'Académie) , architecte, plaine Stt-Gudule, n° 9, RE Le D iii ee a ci Baron (de l’Académie), professeur à l'Université de Liége. BATTA (père), professeur de solfége au Conservatoire, rue du Méridien, 40, faubourg de Schaerbeek . , . + . . BiLLOIN, Ch., peintre , Porte de Namur, à Ixelles . . . . BLAES , Jean-Baptiste, professeur de clarinette au Conserva- toire, rue Joseph If, à St-Josse-ten-Noode. . . . . . Bock, C. ( de l’Académie ), homme de lettres, rue du Trône, 23, MR nn 0 UN à le das à tte. us BossELET, P. (de l'Académie), professeur d'harmonie au Con- servatoire, rue St-Philippe, 66, à St-Josse-ten-Noode . . Bovie, Félix, peintre, rue du Commerce, 22, à St-Josse lea- onde 4 Lou du RS es BRAEMT (de l’Académie), graveur, rue St-Alphonse, 60, à D'-Joste-ten- Noble." et 0e der Wa sr es Quotité par an. 1,000 RS D 1 1 be ( 157 ) BROWN , Henri, graveur, rue de la Couronne , 245, à Bor- gerhout., lez-Anvers . 4,4, das jee 6. R. 6 cs CALAMATTA, Louis, directeur de l'École de gravure , Grand Sablon, 11, à Bruxelles: . 4 4 4 is agotursur-te CaNNFEL , Th.-Jos., peintre, à Gand . ... .,. . . . CAPRONNIER , J.-B.. peintre sur verre , rue du Brabant , 114, à SL Tosse-tenINoofe. RS ND CA AT NT us ie * CaALON, Ren., numismate, rue de la Senne, 24, à réal à CLAYS , Paul-Jean, peintre, à l'Observatoire, à Bruxelles . CLUYSENAAR ; Jean-Pierre, architecte, rue des Bouchers, à OS. LE ANA NS de dd Al ps Se nt un Coomans, Jos., peintre, rue S:- + HAS 89, faubourg de Schaerbeek . . . . dt SEE aisé CORNELIS, J., professeur de chant au Conservatoire, Fa s vard de Waterloo, 34, à Bruxelles . . .. +. .:. :. … Corr, Erin (de l’Académie), graveur, à l’Académie d'An- D ei ne due à ve di ie Cousin , Alexandre-Louis , chef de musique du 2e de ligne, ei nn DALOZE , professeur au Conservatoire de Liége . . . ... DaussoiGNr-MÉHUL (de l’Académie), directeur du Conser- vatoire de Liége . DR eut RU El Han eus DE BÉRIOT , C. (de l'Académie) . . . . Me AT els Ve te DE BIEFVE, P. (de l'Académie), peintre, rue rs Ruysbroeck, nt hunlles. ed à s. t/r D che DE BRAEKELEER, Ferd, (de l'Académie), te à Anvers. DE BussCHER, Edm., ( de l'Académie ), homme de lettres, à CRD did Ne + Le us biése DE CoRNILLON, P., professeur de violon au Conservatoire, rue. de Ruysbroek ,.31 , à Bruxelles ; 2.1. ee + « DE CorTis , professeur au Conservatoire de Liége . . . DE HEMPTINKE, A. ( de l’Académie) , rue des Fripiers , 44, à CON PES PR ee PO DR PRO DE 0 NE PR DE KEYzER, A. (de l’Académie), peintre, à Anvers. . . DELMOTTE, Henri, commissaire de district , à Nivellés. . 14 1 re 58) DEMAN , Gust., architecte, rue Léopold, à Ixelles . . DEMANET, Ch.-A.-J., peintre, rue Keyenveld , 75, à Ixelles. DE MARNEFFE, Fr., peintre, rue de la Machine hydraulique, 9,à St-Josse-ten-Noode. ; DE St-GÉNois (bon) J., de l’Académie, à Gand ' DE Sezys-LoNGcHAmPs, Edm. {de l’Académie) , à Liége. DE STAssART (le baron), (de l'Académie), ministre plénipoten- tiaire, ancien président du Sénat, rue Montoyer, 15, à Ixelles. DEVIGNE, Félix, peintre, à Gand MUR DEVIGNE, Édouard, OM T NN SO dE DEVIGNE, P., statuaire, professeur à l'Académie de Gand. . DiELMAN (père), P.-E., peintre, chaussée de Haecht, 15, à Schaérbéek . |. + . ; À à DiLLENS (aîné), Henri, sb, rue CRUE 1985, à Anvers. DiLLENS, Adolp., peintre, rue MA 81, à Ixelles . . D'OmaLius , J. (de l’Académie), à Halloy. . : . .: . . DumonT, A. (de l’Académie), professeur à l'Université de Lee 7 is eue in NOT a À (nue Un DUMONT, J., architecte, rue Joseph Ii, à St-Josse-ten-Noode. DycrMAns, Mile, professeur de piano au Conservatoire, rue du Parchemin, 5, à Bruxelles, . . . . , . . DYcKkMANs, peintre, à Anvers. ... . ‘. . . + . Féris, F, (de l’Académie), directeur du Conservatoire, rue des Sablons, PP DIN LINTTR ee à FÉTIsS, Éd. (de l'Académie), chaussée de Wavre, 22, à téellés. Fourmotis, peintre, chaussée d'Ixelles, 104 . . . . . . FRAIKIN, C.-A. (de l'Académie), statuaire, chaussée de Haecht, a Schaarvhsek "6" tn OR RE FriArD, professeur de hautbois au conservatoire, rue de la Senne, 17, faubourg de Schaerbeek . °° . . . . . . GALLAIT, Louis (de l'Académie), peintre , rue des Palais, à Schactheëke: 2 AS PMR A Te . GEErs, Guillaume (de l'Académie), statuaire, rue " Palais, à St-Josse-tenéNp0de” 2" 07 PACA TNT TT ( 159 ) GErrs, Jos. (de l'Académie), professeur à l’Académie RE Ve GeEnTs, Ch: (de l’Académie), professeur à l'Académie de A UT ee Ce ec 0 0e Ua GOoDINAU , Léop., professeur de piano au Conservatoire, rue de Ruysbroek, 39, à Bruxelles . . 4 . . . . .. GopiNAU, Léon, professeur de solfége au Conservatoire, Vieux-Marché-aux-Grains , 41, à Bruxelles. . . . . Goossens, Hom., une de chant au Conservatoire, à PURES te SET ‘ SON NT ee TN À GRANDGAGNAGE , F.-C.-Josse (3 l'Académie) , rue sr_Gilles: CR PR ES GURNET, Francois , peintre, rue Nevraumont, 2, à St-Josse- NOR TE RON RIRE: LA CREUSER FRS Haniscn, Henri, chef de musique au corps de sapeurs-pom= piers, à Bruxelles, :. :. -. :. , MP ae CN DS HanT, L.-J., graveur en médailles, Baba ge St-Hubert, Ga- PAU RU, D, à BLUE 7 7 PS mo HENNE, Alex. , secrétaire de l’Académie des Beaux-Arts, ésess CONS D En EP PROPRES NN PARU PARLES ER HEYNDRICKX , Fél., peintre, premier professeur à l’Académie d'Alot |556,3554 : “és is: MSP air ad ISTAS, Aimé-Lam., chef de musique au 5me régiment de ligne , rue du Soleil, à Anvers . . . . . , . JACOB-JACOBS, peintre, rue du Navet, à Anvers. ,. %, . . JACQUET, statuaire, rue des Palais, 27, à Schaerbeek . JONES , Ad., peintre , rue des Palais, 65, à Schaerbeek. . JouvENEL, Ad. (de l’Académie), graveur, rue de la Senne, 18 ; à Bruxelles, #5 06 sos En FAIRE Fe Kdbr Adèle, peintre, place de la Reine, 8, à Séhaër- ES RE LaDos , professeur de solfége au Conservatoire, à Bruxelles. . LAMBELÉ , G., professeur de clarinette au Conservatoire, Pas- L4 sage St-Hubert, Galerie du Roi, à Bruxelles , , . ., 12 12 ( 160 ) LAMMENS, Charles-Jean, peintre, à Gand. . . +. . . Larour, Éd. , peintre du Roi, rue du Moulin , 33, Éonse dé SchhepheeR ts "50 4 dial ds mis iv nr, LAUTERS, peintre, à Ixelles, rue de l'Arbre-Béni . . . . LEcLERCQ, Julien, sculpteur et graveur, rue du Commerce, 22, à S%-Josse-ten-Noode:… 4,5 : met goal LEMMENS, Jacq., professeur d'orgue au Conservatoire, rue de l'Évêque, 28, à Brasolles: ren a ner née à LE Roy, Ét.-Vict, peintre, rue Ducale, 13, à Bruxelles. LE Roy, Jos., peintre, rue de Paris, 5, à Ixelles . . . .. Le Roy, Will.-peintre, à Bruxelles : + eee tie : e LEsBROUSSART (de l'Académie), professeur émérite à l’Univer-- sité de Liége, chaussée d'Ixelles, 111, à Ixelles . . . . Leys, Henri, membre de l’Académie, peintre, à Anvers. . Mapou (de l’Académie), peintre, rue de la Limite, 4, à St-Josse-ten-Noode . . . . . . . . A2 de MAGNÉE, F., calligraphe du Roi, rue Royale, à Bruxelles . MANCHE, Edmond, peintre, à Belœil, près d’Ath, 4 . ..:. MEGANCK , Jos., peintre, chaussée d’Etterbeek, à Ixelles. . MeLsens, M., chimiste, membre de l’Académie, professeur à l'école vétérinaire, rue Léopold, 13, à Bruxelles. . . . MEUNIER, Ch.-Jean-Baptiste, graveur, Place du petit Sablon, 15, 4 Bruxelles. Si Ain AMAR Pod At cn Mois, Florimont , peintre, rue Vanschoonbeke , section 5, à St-Laurent; les-Ahyers.. :.,44in ht nrsdioe te , MoysARD, Louis, chef de musique au 2e de lanciers, rue Neuve, 1277, à Name skis dr: st 0 als meer tin Et NAvEz, F.-J, (de l’Académie), peintre , directeur de l’Aca- démie des Beaux-Arts, rue oyale, 35, à Bruxelles. . : NOLET DE BRAUWERE VAN STFELAND, J. (de l'Académie), rue du Duc de Brabant, 42, à Ixelles : , . : :. . PARTOES, H.-L.-F. (de l’Académie), architecte, rue de Laeken, -66 4 Bratolles cn nivsiinheñrenséi tt #4 PARTOES, Alexis, architecte, rué des Cendres, 20, à Bruxelles, PLATTEEL , Jean, peintre, rue de l’Abricot, 30, à Bruxelles . ( 161 ) PorTAELS, Jean, peintre d'histoire, rue Royale, 35, à Bruxelles Querezer (de l’Académie), directeur de l'Observatoire, à Prutellon di LE set are inde Prelst 4 QuinAuUx, Jos. , peintre , rue de la Procession, 14, à St-Josse- ten Noode ri 25 D MERS Mouette {en Genius à à ROBERT, Alexandre, peintre, rue du Commerce, 22, à St-Josse-ten-Noode . . . . spé à EE TA ROBERT! , Alb., peintre d'histoire, rue du ed orhobe ’ 40, à Bruxelles . . . . EX an es rue ROELANDT, L. (de l'Académie), Eden à l’Université de A de SR AE NE re ROFFIAEN, Fr., peintre, rue Goffart , 48, à Ixelles. . . . RUMMEL, Jean-Antoine, fabricant de pianos , boulevard Bo- tapique:,. Ré: Rouxallés. os bee end état detre SACRÉ, L.-J,, musicien compositeur, rue de Berlaimont, à Droles oc DHEA TE anses à 1e dr SAEMEN, Ant.-Franc., maître de chapelle à St-Jacques-sur- Caudenberg, rue de la Régence, 30, à Bruxelles . SCHUBERT, Jos. , dessinateur, rue de la Madeleine, 51, à Brasellosiiiie: out s'aimia isn't sh FE A Ra SCHUBERT, F.-J., professeur de solfége au Conservatoire, me Léopold. 79, does. "jh dou did el: 20tl SERRUYS, Louis, peintre, rue du Quai, 52, à Ostende . . SERVAIS, Adr.-Franc., professeur de violoncelle au Conserva- tpire de Bruxelles, à Hall iocioe Le (éco dius giiairie SImoniIs, Eug. (de l’Académie}, statuaire , à Koekelberg, Fe a ia caNoé Heu É “ SNEL, J. (de l'Académie), rue de Louvain, 110, à dde SouBrEe, Étienne, compositeur , boulevard de l'Observatoire, 34, à Bruxelles 55 5 has mehr à STAS, J.-S, ( de l'Académie), professeur de chimie à r École militaire sé :Drusalles:s suis nl cena Te E D at STROOBANT , François, peintre, rue des Douze-Apôtres, 5, à Brunolloss sh fesse tint ner ein see 14. ( 162 ) Suys (de l’Académie), architecte, rue de l'Équateur, 1, fau- bourg'de Schaerheëk : * 47 51400908, Eee Re UE UE TARDIEU, Âm.-Louis, homme de lettres , rue de l'Alliance, 274, à St-Josse-ten-Noode . 2! 81 2 hr bei, eur , € TaAymaANs, Louis-Jos., peintre, rue d'Idalie, 27, à Ixelles. THIBERGHIEN, Louis, peintre, rue de l’Arbre-Bénit, 92, à Babes 4 er OST PE NI Re Tomas, Alexandre, peintre, rue Royale extérieure, 64, à St-Josse-ten-Noode, . . . . . . "708087 VAN BOMBERGHEN , Guillaume, peintre, rue ss Flamands, 359, à Anvers. . . SO US NS 2 UCI PC REN Ne VANDERBELEN, chef de ditéèn au Ministère de l’intérieur, section des beaux-arts et des lettres . . . . . . . . VANDERPLAETSEN, Jean - Égide, peintre, à Gand, rue de Drugèl. ce SES ER RAT AT VANDERVIN , J.-E., professeur à l'Athénée de Gand, rue aux Barres’; 91-2544 "dc Ori ob ses TT Gi: 4 VANDERVOORT, Michel, Hiéérétuet rue Verte, 38, téobétiét de Cologne , à St-Josse-ten-Noode, + . . FU 4 VAN EYyokEn, J. (de l’Académie), peintre, ntfs à l’Académie des Beaux-Arts, place de la Chancellerie, 5, à Bruxelles: 5 "402 MN ne Te RO Le DEP Te, VAN GOBBELSCHROY , B., peintre , rue Ste-Barbe, à Louvain. VAN HAssELT, À. ( de l’Académie }, inspecteur de l’instruc- tion primaire , rue St-Paul, à Schaerbeek . . . . . . VANHOESEN , P. J., professeur au Conservatoire de musique, rue Neuve, 15, à St-Josse-ten-Noode . . . , . . . Van LAMPEREN, Michel, professeur de solfége au Conserva- toire, rue Camusel, 12, à Bruxelles. . , . . . . . Van Mon, Jean-Baptiste, peintre, rue d'Or, 42, à Bruxelles. VANSEVERDONCK, J., peintre, rue de Laeken, 35, à Bruxelles. VAN VOLXEM, J.-B., professeur de solfége au Conservatoire, rue de Ruysbroek, 80 bis, à Bruxelles , , . . . . . VENNEMAN , Ch. , peintre , rue du Jardin, 406, à Anvers. . pui bed LL L 1 am Lei jai GA 13 (163) VERBOECKHOVEN, Eug. (de l’Académie), peintre, chaussée de Haecht, 120, à Schaerbeek , . . . Se SR VERBOECKHOVEN (fils), Eug., peintre, don: de Haecht, 180, à Schaerbeek. . .. . . ea aire VERWÉE, Louis-P., peintre, rue Roÿale | extérieure , 26, à St-Josse-ten-Noode , ,. ” ie WERY, professeur de violon au natarae. rue Keyen- ne are tas Blu ue ZANI DE FERRANTI, professeur de langue italienne au Con- servatoire, 4 Bruxelles 4 *." 45. ui ToTAL des souscriptions. . . .fr. ADDITIONS À LA NÉCROLOGIE (Page 94). Pendant l'impression de la derniere feuille de l'Annuaire, V'Aca- démie a eu à déplorer deux nouvelles pertes : M. Ernest Buscamann, membre de la Classe des Beaux-Aris, est mort à Gand, le 19 fevrier, à la suite d’une longue et pénible maladie, et M. D.-J. Van Lenner, associé de la Classe des Lettres, est décédé à Amsterdam, le 10 février, à un âge très-avance. ERRATA. M. Adolphe Marmieu est porté, dans la liste des correspondants, p. 77, comme domicilié à Mons, tandis qu’il habite actuellement Bruxelles. A la fin de la notice sur Jacques-Louis Kesreroor, page 121, on à omis d'indiquer le nom de l’auteur, M. F.-A. Snellaert. TABLE. —— Ephémérides pour l’année 1853. — Année d’après les ères anciennes et modernes. — Comput ecclésias- Hque : . . : ue * … Ft ee Fêtes mobiles. — dite: aus. — Mes : OO au es sn en. à. + Calendrier de l’Académie. . . ; Organisation de l’Académie. — hperes Hitésué, . Statuts organiques . . . . . Règlement général. . . . . Rs Règlement intérieur de la Classe dés sciences, . AFTIDIOR SAONE D 1 Règlement intérieur de la Classe des lettres Articles additionnels . . . . Pre À Règlement intérieur de la Classe des Da: arts . Règlement de la bibliothèque de Académie . . . Arrêté royal concernant le local de PAcadémie . . Travaux spéciaux de l’Académie. Adjonction desavants et de littérateurs. — Rapport au Roi et arrêté royal. Prix quinquennal d’histoire. — Rapport au Roi et ar- ds à din DU on Règlement pour le prix quinquennai d’histoire . Prix quinquennaux de littérature et de sciences. -— Rapport au Roi et arrêté royal . . . . . , Règlement pour les prix quinquennaux de littérature et de sciences. — Rapport au Roi et arrêté royal. Prix particulier d'histoire littéraire . Commission roy. d’histoire. — Arrêté royal organique. Arrêté royal qui fait rentrer la Commission royale d'histoire dans le sein de PAcadémie . . . Bureau paléograäphique annexé à la Commission royale PR a Le à 34 ( 166 ) Règlement intérieur de la Commission royale d’histoire. Correspondance de l’Académie. — Arrêté royal accor- dant la franchise de port . . . . . . Liste des membres, des correspondants et Fe Mn de dpnbiurs — Daiéen et commiss. administrative. Classe des sciences. Laure des lobtres 5 site ec Classe des beaux-arts . . SR Re Ù Commission de l’Académie pour {a A rs pare biographie nationale, . . . . Commissions des classes Commission royale d’histoire ; re Liste des membres, associés et ne a de l'Académie habitant Bruxelles ou ses faubourgs. . Nécrologie.,,, dns M ME 4 CN Notices biographiques. — Le sur qe çois de Nélis, par M, le baron de Stassart. Notice sur Jacques-Louis Kesteloot, par M. F -A Snel- PRO NO Lun ee de 4 pi Notice sur Vincent Gioberti, Léduite de l'italien, d’après M. Guiseppe Massari . . . ds Académies et sociétés établies en Dologiué pour : cul- ture des sciences, des lettres et des beaux-arts . Caisse centrale des artistes belges. — Exposé général de l’administraton de la caisse pendant l’année 1852. Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges, Liste des membres de l’association de la Caisse centrale. Additions à la Nécrologie. . . . . . . Errot in ou fenrae are: à Le a QU UE pi RER FIN DE LA TABL 108 127 135 142 149 156 164 bébrages publiés par l'A ue Royule, depuis sa réorganisation , en 1816 » jusqu ’à ce ur a ————— Mémoires de l’Académie royale de Belgique, t. Ta XXVI; in-40. Prix: 8 francs, à partir du tom. X. Mémoires couronnés et Mémoires des savants étran- gers, tom. I à XXIV; in-4o. Pris : FFraRCRS à partir. du tom. XII. Bulletins de l’Académie, tom. HA XIX; n in-8°. Pre par année : 8 francs. Aunuaire de l’ Académie, années 1835 ? à 1858, in-18. | Prix: fr. 1 50 cs. Mémoires couronnés et Mémoires 532 savants ét angers. Collection in-8°. — Tome |. — Des moyens de sous- traire l’exploitation des mines de houiïlle aux chan- ces d’explosion, 1840. 1 vol. in-80. Prix : 4 francs. = Tome II. — Mémoire Sur la fertilisation des landes de la Campine et des dunes; par M. Eenens. 1 vol. in-80, 1849. 2 francs. Tome 1, 1'e partie. — Exposé général dé l'agrieul. - ture luxembourgeoise, ou dissertation raisonnée sur. les meilleurs moyens de fertiliser les landes des Ar- dennes, etc.; par Henri Le Docte. 1 vol. in-8°, 1849. fr. 1 60 cs. Tome II}, 2e partie. — Mémoire sur la chimie et la physiologie végétales et sur l’agriculture; par le même. 1 vol. in-8°, 1849. 2 francs, Tome IV. — Mémoire sur Île paupérisme dans à Flandres, par Ed, Ducpetiaux; 1 vol. in-8, 1850. “Lomé, 2 partie. — Mémoire sur PO REON de l'assistance , par V. Wery.1 vol. in-80, 1852, Recueil de documents historiques relatifs à la Bel- gique, publiés par la Commission royale d'histoire. 14 vol. in-4’. Compte rendu des séances de la Commission royale d'histoire ou Recueil de ses Bulletins. 16 vol, in-8o, Nouvelle série, 1 vol. ARRET 2 fl nn — —Sralérses Ÿ $ ANNUAIRE DE L’ACADÉMIE ROYALE SCIENCES, DES is ÊT DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. VINGTIÈME ANNÉE. BRUXELLES , CHEZ M, HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. MDCCCLIV. de Se QE #4 î [L' ANNUAIRE DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE: ANNUAIRE né # h + YA. £ PEN Pa: Pr A Lee: è ta he CEA : l à (RÉAL | EL US L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. ——— 1854. 2904 VINGTIÈME ANNÉE. ue BRUXELLES , CHEZ M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. es MDCCCLIV. (5) ÉPHÉMÉRIDES POUR L'ANNÉE 1854. Année d’après les ères anciennes et modernes. Année de la création du monde . . . . . . . . . 5860 — | de la: période julienne +": {0 667 — depuis le déluge universel. . . . . . . . . 4202 — de la fondation de Rome, selon Varron . . . . 2607 — de l’ere de Nabonassar. -. . . . . . . . . 2601 “+: 00 FETE CRTOUONNE SL AN 2, Liu ns ONE L'année 2630 des Olympiades , ou la 2 année de la 658e Olym- piade , commence en juillet 1854. L'année 1270 des Turcs, commencée le 4.octobre 1853, finit le 23 septembre 1854, selon l’usage de Constantinople. L'année 1854 du calendrier julien commence le 43 janvier 1834. L'année 5615 de l'ère des juifs commence le 23 septembre 1854. Comput ecclésiastique. mn Nombre d’or. . . . . .. Pi A CPS Qc EN 12 Épacte NE PE Ne OR TE A LOC eg ue to PAPER RE I CP CRE OPA PONS ATEN RME RER UT PAT RIRE TRANS: S FRÈRES 15 ÉOUICLEON FORME UE NE CI SOPRES PER A A OR Tes Pas 12 PT dei pi tee Le A RO OS CA REA DA NL ie à At A DCS (6) Ærêtes mobiles. Sepinagesmme L"..:6 . "Ari ae densier, Les DenGres te UE 0 1 mars. POS S 4 ne dass «7 UNTES NT RNeE Les Bogilions : +. : 1... 4, NT et SE mar: SR RE SO NN AE A TE PRO en 7 A Rois ai: La AUS 4 juin. A LRO LU in 6 UNS ES ONE Poe Dion LS PT EN ER Premier dimanche de l'Avent . . . . . . 3 décembre. Quatre-temps. Les 8, 10 et 11 mars. — Les 7, 9 et 10 juin. — Les 20, 22 et 23 septembre. — Les 20, 22 et 23 décembre. ES Éclipses. Il y aura cette année deux éclipses de Soleil, l’une annulaire, le 26 mai, et l’autre totale, le 20 novembre; elles seront toutes deux invisibles à Bruxelles. Il y aura aussi deux éclipses partielles de Lune : la première, le 12 mai , et la seconde , le 4 novembre; cette derniere sera seule visible à Bruxelles et commencera à 9h 2m,2 pour finir à 9h 56m,7 du soir temps moyen de Bruxelles. D À Janvier. 1 D. Circoncision DE N.-S. 2 L. S. Adélard, abbé. 3 M: St Geneviève, vierge. 4 M. Ste Pharaïlde, vierge. 5 J. S. Télesphore, pape. 6 V. Erremanie ou Les Rois. 7 È Ste Mélanie, vierge. . St Gudule, vierge. L S. Marcellin, évêque. M.S. Agathon, pape. M.S. Hygin, pape. J. S. Arcade, martyr. V. Ste Véronique de Milan. S. S. Hilaire, év. de Poit. D L M. M ee pin ele bein ele le 5 D.S. Paul, hi té, . S. Marcel, pape. S. Antoine, abbe. bn pe pin D 1 D D: à O1 19 = 20 V. SS. Fabien et Sébastien. 21 S. Ste Agnes, vierge et m. © 29 D. SS. Vincent et Anastase. 25 L. Épousailles de la Vierge. 24 M.S. Thimothée,év.d’Eph. 25 M. Conversion de S. Paul. 26 J. S. Polycarpe, év. et m. 27 V. S. Jean-Chrysostome.év. 28 S. S. Julien,év.de Cuenca. 29 D. S. François de Sales. 50 L. Ste Martine, v. et mart. 31 M.S. Pierre Nolasque. 1 ES Premier Quartier le 6. Pleine Lune le 14. Dernier Quartier le 22. Nouvelle Lune le 28. . Chaire de S. P. à Rome. J. S. Canut, roi de Danem. Février. . S. Ignace, ev. et mart. . Puriric. où CHANDELEUR. . S. Blaise, év. et mart. S. Andre, Ste Jeanne,r. Ste Agathe, v. et mart. . S. Amand, SteDorothce. . S. Romuald, abhe. . S. Jean de Matha. Ste Apollonie, v. et mart. . Ste Scholastique, vierge. S. Sevérin, abbé. . Septuaÿ. Ste Eulalie, v: . Ste Euphrosine, vierge. 14 M.S. Valentin, prêt. et m. 45 M. SS. Faustin et Jovite, m. . Ste Julienne, vierge. 17 V. SS.ThéoduleetJulien.m. . S. Siméon, évêque et m. . Sexag. S. Boniface, év. . $. Éleuthère, évêque. 21 M. LeB. dePépin deLanden. 22 M. Ch. de S. P. à Antioche. J. S. Pierre Damien, évêq. V. S. Mathias, S. Modeste. 5 S. Ste Walburge, vierge. 26 D. Quinquag. Ste Aldetrude. L M O Où à O1 KO FÉRSS ER Er A . S. Alexandre, evêque. . SS. Julien, Chron.,Besas. AE Premier Quartier le 4. Pleine Lune le 45. Dernier Quartier le 20. Nouvelke Lune le 27. pin pe ble ls je fe pin pin le min 19 9 æ © © O0 1 Où QE à QI 19 re © © O0 «4 © C7 à O1 RO rERrENARESNONAREENONLSESENgNnAu ES CRC 19 19 19 #9 KO Q 1 © Or QI +9 = © © O1 Qt “4 (8) Mars. — . Les Cendres.S. Aubin, év. . S. Simplice, pape. . St Cunégonde, impérat. . S. Casimir, roi. . Quadrag. S. Théophile. . St Colette, vierge. . S. Thomas d'Aquin. . Ste Françoise, veuve. Quat.-temps. Les 108$. Mart. + Quat.-temps.S. Vindicien. . Reminiscere, S. Grégoire. . St Euphrasie, vierge. . Ste Mathilde, reine. . S. Longin, soldat. Ste Eusébie, vierge. . Ste Gertrude, ab. de Niv. S. Gabriél, archange. S. Wulfran, év. de Sens. S. Benoit, abbé. . S. Basile, martyr. S. Victorien, martyr. S. Agapet, ev. de Synn. Annoncrarion. S. Humbert, Laetare. S. Ludger, év. S. Sixte IIT, pape. S. Eustase, abbé. S. Véron, abbé. . S. Benjamin, martyr. DR Premier Quartier le. 6. Pleine Lune le 44. Dernier Quartier le 21. Nouvelle Lune le 28. . Quat.-temps.S.JeandeD. . Oculi. S.Joseph,p.dela B. I OO OO À OÙ 19 = © © 00 4 Où Or À OI 19 = © © O0 «I O à CI KO REPOS BENON ù > mn => D En re à x S. Rupert,é.v deWorms, < oO Avril. S. Hugues, évêque. La Passion. S. François. . S. Richard, évêque. . S. Isidore de Séville. . S. Vincent Ferrier. S. Célestin, pape. N.D. des 7 doul. S. Albert. S. Perpétue, évêque. Les Rameaux. Ste Vaudru. S. Macaire, évêque. . S. Léon-le-Grand, pape. . S. Jules I, pape. Jeudi-Saint.S.Herménig. Vendr.-Suint.S.Tiburce. SS. Anastasie et Basilisse. PAQUES. S. Drogon, er. S. Anicet, pape et m. S. Ursmar, év. et ab. . S. Léon IX, pape. Ste Agnès, vierge. S. Anselme, archevêq. . SS. Soter etCajus,p.et m. + Quasimodo. S. Georges. . S. Fidele de Sigmaring. S. Mare, évangeliste. . SS. Clet et Marcellin, p. . S. Antime, évêque et m. . S. Vital, martyr. . S. Pierre deMilan, m. . Misericordia. Ste Catherre. Se, | Premier Quartier le 5. Pleine Lune le 43. Dernier Quartier le 20. * Nouvelle Lune le 27. DO be + on um in jee pie je jm joe © © © 1 OU à O1 1 = © © D I © Cr à CU 19 à 19 KL N O1 O1 19 © RO RO +9 19 m © © D 1 © Cr # O1 19 RERO BE EUASRENDUNdSe SEM ENduS SE . SS. Philippe et Jacq.; ap. « S. Athanase,év.et doct. . Invention de la Ste Croix. Ste Monique, veuve. S. Pie V, pape. S. Jean Porte Latine. . Jubilate. S. Stanilas , év. . Apparition de S. Michel. . S. GrégoiredeNaziance. .S. Antonin,archevêque. . S. Franç.deHiéronymo. . SS, Nérée et Achillée, m, S. Servais, évêque. Cantate.S.Pacôme, abbe. Ste Dymphne, v. etmart, S. Jean Népomucene, m. . S. Pascal Baylon. S. Venance, martyr. S. PierreCélestin, pape. S. Bernardin de Sienne. Vocem. Ste Itisberge , v. Rogations. Ste Julie, v. . Rogations. S. Guibert. . Rogations.N.-D.S.des Chr. ASCENSION.S.Grégoire. S. Philippe de Neri. . S. Jean I, pape. . Exaudi. S. Germain, év. S. Maximin, év.de Trev. . S. Ferdinand IIF, roi. . Ste Pétronille. KE Premier Quartier le 5. Pleine Lune le 12, Dernier Quartier le 19. Nouvelle Lune le 26. Dm pin jen en pin pe bin on jen join O1 NO RO RO RO RO RO RO 9 © QG 1 OO À OÙ 19 = © © OÙ I O Or À OÙ 19 = © LO D 1 D QE À OÙ 1O 19 19 © À ms LSRSEPENLESEIONAS EEE STE Juin. a + S. Pamphile, martyr. . SS. Marcellin et Erasme. . St Clotilde,reine. Jeüne. . PENTECOTE. S. Optat. . S. Boniface, év. et mart. . S. Norbert, évêque. . Quatre-temps. S. Robert. S. Médard, évêque. . Quat.-lemps.S. Prime, m. . Quat.-temps.SteMarguett, + Traité. S. Barnabeé, apôt. . S. Jean de Sahagun. S.._ Antoine de Padoue. . S. Basile-le-Grand, arc. Fère-Dreu. S. Guy, mart. S. Jean François Régis. Ste Alene, vierge et mart. . SS. Marc et Marcellin, m. . Ste Julienne de Fale., v. « S. Sylvère, pape et m. . S. Louis de Gonzague. S. Paulin, év. de Nole. B. Marie d'Oignies. . Nativite de S. Jean-Bapt. S. Guillaume, abbe. SS. Jean et Paul, mart. . S. Ladislas,roi de Hong. . S. Leon Il, pape. SS. Pierre Er Pau, ap. . Ste Adile, vierge. LL LS Premier Quartier le 4. Pleine Lune le 40. Dernier Quartier le 47, Nouvelle Lune le 25. S. D L M M J. à £ S D 10 L. Les sept Frères Martyrs. 11 M.S. Piel, pape. 12 M. S. Jean Gualbert, abbe. 15 J. S. Anaclet, pape et m. 14 V. S. Bonaventure, évêq. 15 S. S. Henri, emp. d'Allem. 16 D. S. Sacr. de Mir. à Brux. 17 L. S. Alexis, confesseur. 18 M.S. Camille de Lellys. 19 M.S. Vincent de Paule. 20 J. S. Jérôme Émilien. 21 V. St Praxède, vierge. 22 S. Ste Marie-Médoloine 23 D.S. Apollinaire, évêque. 24 L. St Christine, v. et mart. 25 M.S. Jacqueslemajeur,ap. 26 M. Ste Anne,mere dela Vier. 97 J. S. Pantaléon, martyr. 28 V. S. Victor, martyr. 29 S. Ste Marthe, vierge. 30 D. SS. Abdon et Sennen, m. 31 L. S. Ignace de Loyola. © © I O C7 à OÙ RO re © © OÙ 1 © QU 1 O1 29 (10) Juillet. S. Rombaut, év. Jeune. . Visitation de la Vierge. . S. Euloge, martyr. « S. Théodore , évêque. . S. Pierre de Lux. , év. Ste Godelive, martyre. S. Willebaud, évêque. . St Elisabeth, reine. . SS. Martyrs de Gorcum. ne Premier Quartier le 3. Pleine Lune le 40, Dernier Quartier le 47. Nouvelle Lune le 25. | = © mn < 20 D. 21 L. 19 RO RO RQ RO KO 9 QD 1 OO à QI RQ mon z= = 8 =! 30 M. 31 J. 1 M 2 M. 5 J 4 NV. 5 S 6 D 7 L. 8 M. 9 M. 10 J. + on P 12 S. 15 D 14 L 15 M 16 M 47 J LRRRERE Août. . S. Pierre-es-Liens. S. Étienne,S. Alphonse. . Invention de S. Etienne. S. Dominique, confess. . Notre-Dame-aux-Neiges. . Transfiguration de N.S. S. Donat, év. et mart. S. Cyriac, martyr. S. Romain, martyr. 5. Laurent, martyr. S. Géry,év. deCambrai. St Claire, vierge. . S. Hippolyte, martyr. . S. Eusebe, mart.Jeüne. . ASSOMPTION.S. Arnld. . S. Roch, confesseur. . S. Libérat, abbé. Ste Hélène, impératrice. . $S. Joachim, S. Jules. S. Bernard, abbe. Ste Jeanne-Françoise. Timothée, martyr. Philippe Béniti. Barthelemi , apôtre. Louis, roi de France. Zéphirin , pape et m. Joseph Calasance. Augustin, év. et doct. ‘ Décoll. de S. Jean-Bapt. Ste RosedeLima, vierge. S. Raymond Nonnat. HE Premier Quartier le 4. Pleine Lune le 8. Dernier Quartier le 45. Nouvelle Lune le 23. Premier Quartier le 51. ns, ES ms LA Septembre. Octobre. _— — 1 V. S. Gilles, abbé. de pe be ble jee jee juin el je je 9 1 to 1 19 à © © D «1 O à O1 D = © P « 19 19 +S- Qi . Quat.-temps.S. Eustache. S. Matthieu, apôtre. Quat.-temps. S. Maurice. . Quat.-temps. Ste Thècle. . Notre-Dame de Merci. S. Firmin, év. et mar. . SS. Cyprien et Justine. . SS. Cosme et Damien, m. . S. Wenceslas, martyr. . S. Michel, archange. . S. Jérôme, docteur. Pt Pleine Lune le 6. Dernier Quartier le 44. Nouvelle Lune le 22. Premier Quartier le 29. . S. Jean de Kenti. . Ste Ursuleet ses comp. m. . S. Mellon, évêque. . S. Jean de Capistran. . S. Raphaël, archange. 25 M. SS. Crépin et Crépinien. . S. Evariste, pape et m. . S. Frumence, apôtre. . SS. Simon et Jude, apôt. 29 D. Ste Ermelinde, vierge. 30 L. S. Foillan, mart. 81 M.S. Quentin, mart.Jeune. (CHCECECRE 5 QD = © © sers un «= 4 D. S. Bavon, S. Rémi. 2 S. S. Étienne, roi de Hong. 2 L. S. Léodegaire, évêque. 3 D. S. Remacle,év.de Maest. 3 M.S. Gérard, abbé. 4 L. S'e Rosalie, vierge. 4 M.S. François d'Assise. 5 M.S. Laurent Justinien. 5 J. S. Placide, martyr. 6 M.S. Donatien, martyr. G V.S. Brunon, confesseur. 7 J. Ste Reine, vierge. 7 S. S. Marc, pape. 8 V. Nariviré DE LA VIERGE. 8 D. Ste Brigitte, veuve. 9 S. S. Gorgone, martyr. 9 L. S. Denisetsescomp.,m. 0 D. S. Nicolas de Tolentino. | 10 M. S. François de Borgia. 1 L. SS. Prote et Hyacinthe. 11 M. S. Gommaire,p.deLier. 2 M.S. Guy d'Anderlecht. 12 J. S. Wilfrid, év. d’Yorck. 3 M.S. Amé,év.Sionen Val. | 13 V. S. Édouard, roi d’Angl. 4 J. Exaltation de la Croix. 14 S. S. Calixte, papeetmart. 5 V. S. Nicomede, martyr. 15 D. Ste Thérèse, vierge. 6 S. SS. Corneilleet Cyprien? | 16 L. S. Mummolin, évêque. 7 D.S,. Lambert, év. de Maest. | 17 M. Ste Hedwige, veuve. 8 L. S. Joseph de Cupertino. | 18 M.S. Luc, évangéliste. 9 M.S. Janvier, martyr. . S. Pierre d’Alcantara. M J. A À S D L. M M J 19 19 19 @ 1 D CN 4 = ne Pleine Lune le 6. Dernier Quartier le 44. Nouvelle Lune le 24. Premier quartier le 28. Novembre. a . TOUSSAINT. . Les trépassés. S. Hubert, év.de Liege. . S. Charles Borromée. . S. Zacharie,Se Elisabeth. S. Winoc, abbé. . S. Willebrord, év.d’Ut. . S. Godefroi, év. d’Am. Déd. de l’égl. du Sauv.à R. André Avellin. Martin, ev. de Tours. Liévin, év.et mart. Stanislas Kostka. . Albéric,év. d’'Utrecht. . Léopold, confesseur. Edmond, archevèq. GrégoiréThhumätur. À Déd. de SS. Pier. et Paul. . Ste Élisabeth, duchesse. .. S. Félix de Valois. . Présentation delaVierge. . Ste Cécile, vierge et mar. S. Clément I, pape etm. . S. Jean de la Croix. Ste Catherine, v. et m. . Albert de Louv., év. . Acaire, évêque. Rufe, martyr. Saturnin, martyr. André, apôtre. Æ O1 19 pè bn els pin le je in fon Den jai © © O0 1 Où QE QI 19 = © © @ -1 O PERREARRE QT 19 R9 19 19 RS 19 19 9 9 19 D À À 1 à O1 ND re LRO ARSSEUNAAMENDNAESSNUMARE aan nue Pleine Lune le #4. Dernier Quartier le 42. Nouvelle Luñeé le 20. Premier Quartier le 27. O1 1 = © © À I O à CI 19 = nm, jee en jade ne nee Décembre. — . S. Éloi, év. de Noyon. Ste Bibiénhe, v. et m. Avent. S. Franc. Xavier. Ste Barbe, martyre. S. Sabbas, abbé. . S. Nicolas, év. de Myre. S. Ambroise, év.etdoct. . ConceprTioN DE LA VIERGE. . St Léocadie, v. et mart. . S. Melchiade, papeetm. S. Damase, pape. . S. Valéry, abbé en Pic. St Lucie, viergeetmart.. . S. Spiridion, évêque. . S. Adon, arch. de Vien. . S. Eustbe, év. de Verc. . Ste Begge , veuve. . Expectation de la Vierge. . S. Némésion, martyr. . Quat.-temps.S. Philogone. . S. Thomas, apôtre. 22 V. Quat.-temps. S. Hungere. 23 S. Quat.-temps. St Victoire. 24 D. S. Lucien. . NOËL. .$. Étienne, premier m. . S. Jean, apôt. et évang. . SS. Innocents. « S. Thomas de Cantorb. . S. Sabin, évêq. et mart. . S. Sylvestre, pape. Pleine Lune le 4. Dernier Quartier le 12. Nouvelle Lune le 19. Prémier Quartier le 26. (45) Calendrier de l'Académie. Janvier. — Réunions de la commission administrative et des com- = missions spéciales des finances, pour arrêter les comptes ; les commissions spéciales font connaître à chaque classe, dans la séance suivante, l'état des recettes et dépenses pendant l'année écoulée. Élection du Directeur dans les trois classes. Élections des membres, associés et correspondants de la Classe des Beaux-Arts. Fevrier. — Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe des Lettres doivent être remis avant le ler du mois. Mai. — Jugement des mémoires envoyés au concours ouvert par la Classe des Lettres ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant. Élections des membres, associés et correspondants de la Classe des Lettres. Séance générale des trois classes pour régler les inté- rêts communs ; élection des membres de la com- mission administrative de l’Académie. Séance publique de la Classe des Lettres; distribu- tion des récompenses décernées. Juin. — Les mémoires destinés au concours ouvert par la Classe des Beaux-Arts doivent être remis avant le 1er du mois. Août. — Les vacances commencent aprés la séance de chaque classe, 2 Septembre. Lois (14 ) Fin des vacances le 20. Les mémoires destinés au concours ouvert par Îa Classe des Sciences doivent être remis avant le 20 du mois. Jugement des mémoires envoyés au concours ouvert par la Classe des Beaux-Arts ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant. Séance publique de la Classe des Beaux-Arts ; dis- tribution des récompenses décernées. Décembre. — Nomination des commissions spéciales des finances pour la vérification des comptes de chaque classe. Jugement des mémoires envoyés au concours ouvert par la Classe des Sciences ; rédaction du pro- gramme pour le concours suivant. Élections des membres , associés et correspondants de la Classe des Sciences. Séance publique de la Classe des Sciences ; distri- bution des récompenses décernées. Proclamation des résultats du concours quinquennal des sciences physiques et mathématiques. La première période quinquennale du concours de littérature flamande finit le 31 du mois. | (45) ORGANISATION DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, Apercu historique. En 1769, il se forma à Bruxelles une société littéraire, sous les auspices du comte de Cobenzi, ministre plénipoten- tiaire de Sa Majesté l’impératrice Marie-Thérèse. La pre- mière séance de cette société eut lieu chez le comte de Nény, le 5 mai de la même année. Différentes causes portèrent obstacle aux travaux et aux succés de la société littéraire, qui, quatre ans après sa nais- sance, vit élargir son cadre et reçut, avec letitre d’Académie impériale et royale, plusieurs priviléges importants pour cette époque. La première séance fut tenue dans la biblio- thèque royale, sous la présidence du chancelier de Brabant, le 13 avril 1773 (1). (1) Voyez dans l'Annuaire de l’Académie pour 1840, 6e année, les différents documents relatifs à l’histoire de l’ancienne académie impériale et royale , qui y ont été insérés par M. Gachard, d'après les pièces retrouvées dans les archives de l'État. (16) L'Académie impériale et royale continua paisiblement ses travaux jusqu’à l’époque de la révolution française, et pu- blia , outre cinq volumes de mémoires sur les sciences et les lettres, un grand nombre d’ouvrages couronnés dont la liste a été insérée dans l'Annuaire de 1841, 7° année. Dispersée par suite des événements politiques, l’Académie s'était assemblée, pour la dernière fois, le 21 mai 1794. Elle fut rétablie, sous le titre d’Académie royale des sciences et belles-lettres, par arrêté royal du 7 mai 1816. L’installa- tion eut lieu, au musée des tableaux de la ville, le 18 novembre de la même année (1). En 1832, l’Académie, consultée par M. le Ministre de l’in- térieur sur l’utilité de la création d’une classe des beaux- arts, répondit, à l’unanimité, qu’elle regardait cette ex- tension comme utile. Différents plans de réforme furent ensuite proposés , soit dans l’intérieur, soit à l’extérieur de l'Académie, et le Gouvernement, par ses arrêtés du 1er dé- cembre 1845, sépara définitivement la compagnie en trois classes, celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts (2), | (1) Voyez le procès-verbal de la séance dans l'Annuaire de l’Aca- démie pour 1840, 6e année. (2) Voyez dans les Annuaires de 1846 à 1850 les documents rela- tifs à la réorganisation de l’Académie, (17 ) Statuts organiques (1). Arr. 1er, L'Académie des sciences et belles-lettres, fon- dée par l’impératrice Marie-Thérèse, prend le titre d'Aca- démie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique. Arr. 2. Le Roi est protecteur de l’Académie. Ant. 3. L'Académie est divisée en trois classes. La première classe (classe des sciences ) s'occupe spécia- lement des sciences physiques et mathématiques , ainsi que des sciences naturelles. La seconde classe (classe des lettres et des sciences mo- rales et politiques) s’occupe de l’histoire , de l’archéologie, des littératures ancienne et moderne, de la philosophie et des sciences morales et politiques. La troisième classe (classe des beaux-arts) s’occupe de la peinture , de la sculpture , de la gravure, de l’architec- ture, de la musique, ainsi que des sciences et des lettres en rapport avec les beaux-arts. ART. 4. Chaque classe est composée de trente membres. Elle compte en outre cinquante associés étrangers et dix correspondants régnicoles au plus. A l’avenir la qualité de membre absorbera la qualité de correspondant, même d’une autre classe (2). Ant. 6. Les nominations aux places sont faites par cha- cune des classes où les places viennent à vaquer. (1) Adoptés par arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Ce paragraphe a été ajouté par arrêté royal du 20 août 1847. 2. (18 ) Art. 6. Pour devenir membre, il faut être Belge ou na- turalisé Belge, d’un caractère honorable et auteur d’un ouvrage important relatif aux travaux de la classe. Arr. 7. Les nominations des membres sont soumises à l'approbation du Roi. ART. 8. Chaque classe peut choisir le sixième de ses membres parmi les membres des autres classes. Arr. 9. Tout académicien qui cesse d’être domicilié en Belgique perd son titre et prend celui d’associé. Arr. 10. Chaque classe nomme son directeur annuel. Le directeur n’est pas immédiatement rééligible. Le directeur ne peut être choisi deux années de suite parmi les membres étrangers à la ville de Bruxelles (1). Art. 11. Le Roi nomme, pour la présidence annuelle, un des trois directeurs. Dans les occasions solennelles où les trois classes sont réunies, le président représente l’Académie. ART. 12. Le directeur a la direction générale de sa classe; il préside à toutes les assemblées, fait délibérer sur les dif- férentes matières qui sont du ressort de la classe, recueille les opinions des membres et prononce les résolutions à la pluralité des voix. 1] fait observer tous les articles des présents statuts et du règlement , et tient particuliérement la main à ce que, dans les assemblées, tout se passe avec ordre. ART. 13. Le secrétaire perpétuel appartient aux trois clas- ses, et il est élu par elles au scrutin et à la majorité absolue. Le secrétaire perpétuel est choisi parmi les membres do- miciliés à Bruxelles. Sa nomination est soumise au Roi. (1) Les articles 10 et 13 ont été adoptés par l'arrêté royal du 1er juin 1848, qui modifie la rédaction primitive, (19 ) Ant. 14, La correspondance de l’Académie se tient par le secrétaire perpétuel , organe et interprète de cette com- pagnie. Arr. 15. Le secrétaire perpétuel tient registre des déli- bérations , signe les résolutions, délivre les certificats d’ap- probation et autres , reçoit les mémoires et lettres adressés à chaque classe et y fait les réponses. Lorsque, par maladie ou autre empêchement légitime, il ne peut pas assister aux séances , il s’y fait remplacer par un membre de son choix et appartenant à la classe. ART. 16. Chaque classe forme son règlement intérieur, qui est soumis à l’approbation royale. Arr. 17. Le Roi décrète un règlement général. Il ne peut y être apporté des changements qu’une fois par an, dans la séance générale des trois classes mentionnée ci-après; ces changements doivent avoir obtenu l’assenti- ment des deux tiers des membres présents, et ils sont sou- mis à l'approbation du Roi. ART. 18. Chaque classe a une séance mensuelle d’obliga- tion pour ses membres ; les membres des autres classes peu- vent y assister et y faire des lectures, mais ils n’y ont pas voix délibérative. Chaque classe a de plus une séance publique annuelle, présidée par son directeur, dans laquelle elle rend compte de ses travaux et remet les prix décernés au concours. Les deux autres classes assistent à cette séance publi- que. ART. 19. Chaque année, les trois classes ont, au mois de mai, une séance générale pour régler entre elles les intérêts communs. ART. 20. Les budgets des trois classes sont arrêtés par (20) une commission administrative de sept membres, composée des trois directeurs, du secrétaire perpétuel et d’un membre à désigner annuellement dans chaque classe. La répartition des fonds est faite d’après les besoins de chacune, par cette commission administrative. Arr. 21. Les mémoires des trois classes sont publiés dans un même volume et ont chacun leur pagination. Il en est de même pour la collection des mémoires couronnés et des mémoires des savants étrangers, dont l’impression aura été ordonnée par chaque classe. Un bulletin paraît mensuelle- ment et contient le résumé des travaux des trois classes (1). Arr. 22, La bibliothèque, les archives et les collections appartiennent en commun aux trois classes, et sont sous la surveillance spéciale de la commission désignée à l’ar- ticle 20. Arr. 23. Les dispositions qui précèdent formant les sta- tuts organiques, ne peuvent être changées qu’en séance générale , et du consentement de l’Académie , donné par les trois quarts des membres présents, Tout changement est soumis à l’approbation du Roi, (1) Les membres et les correspondants recoivent les publications de l’Académie ; les associés recevront également les Bulletins et V An- nuaire, quand ils en auront exprimé le désir et qu’ils auront désigné, à Bruxelles, un correspondant chargé de les leur transmettre. (2) Règlement général (!). Composition de l’À cadémie. AT, ler. L'Académie est divisée en trois classes : celle des sciences, celle des lettres et celle des beaux-arts. La classe des sciences est divisée en deux sections, savoir: la section des sciences mathématiques et physiques, et la section des sciences naturelles, qui se composent de la bo- tanique , de la géologie, de la minéralogie et de la zoologie. La classe des lettres est également partagée en deux sec- tions : celle d'histoire et des lettres, et celle des sciences politiques et morales. La première comprend l’histoire na- tionale , l’histoire générale, l'archéologie, les langues an- ciennes et les littératures française et flamande ; la seconde comprend les sciences philosophiques, la législation, la statistique et l’économie politique. La classe des beaux-arts comprend les subdivisions sui- vantes : la peinture, la sculpture, lagravure, architecture, la musique, les sciences et les lettres dans leurs rapports avec les beaux-arts. Arr. 2. Les nominations de membres, d’associés ou de correspondants se font, pour les classes des sciences et des lettres, une fois par an, la veille de la séance publique; et, pour la classe des beaux-arts, à la séance du mois de janvier (2). | (1) Adopté par arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Cet article a été adopté par l'arrêté royal du 10 août 1852, qui modifie la rédaction primitive, (2) Arr. 3. Chaque fois qu’il est question d’une élection, la mention en est faite spécialement dans la lettre de convo- cation, qui indique le jour et l’heure précise à laquelle il y sera procédé , ainsi que le nombre des places vacantes. Arr. 4. L'élection a lieu à la majorité absolue des voix; cependant si, après deux tours de scrutin, aucun des candi- dats n’a obtenu la majorité des suffrages, on procède à un scrutin de ballottagè. Art. 5. Lorsque plusieurs places sont vacantes, on vote séparément pour chaque place. ART. 6. Les listes de présentation pour chaque classe doivent être doubles et contenir l’examen des titres des candidats. Toutefois, on peut nommer en dehors de ces listes. Art. 7. Il s’'écoulera une séance au moins entre la pré- sentation et la nomination. Ant. 8. Le directeur de chaque classe est désigné une année avant d’entrer en fonctions , et cette nomination a lieu à la première séance de janvier. Pendant cette année, il prend le titre de vice-directeur. En l’absence du directeur, ses fonctions sont remplies par le vice-directeur. Séances. ART. 9. Des billets de convocation sont adressés aux membres de chaque classe, trois jours, au moins, avant chaque réunion; ils énoncent les principaux objets qui y seront traités. Arr. 10. Les associés et les correspondants ont le droit d’assister aux séances avec voix consultative , excepté quand la classe sera constituée en comité, | ( 25 ) ART. 11. Chaque classe a une séance publique, à savoir : La classe des sciences, au mois de décembre ; La classe des lettres, au mois de mai; La classe des beaux-arts, au mois de septembre; On y distribue les récompenses décernées par la classe, et on y fait des lectures et des rapports sur les ouvrages couronnés. Art. 12. Tous les ans , la veille de la séance publique de : chaque classe, on proclame les auteurs des mémoires aux- quels un des prix aura été adjugé. On détermine ensuite les sujets des questions à proposer pour les concours suivants. Art. 13. Le jour des séances, la salle est ouverte depuis dix heures. | ART. 14. La séance commence par la lecture de la corres- pondance ; le secrétaire ne peut être interrompu pendant cette lecture. Arr. 15, Les vacances de l’Académie commencent après la séance du mois d’août, et finissent le 20 septembre. ‘ART. 16. Des jetons de présence sont distribués aux membres de la manière suivante : Un jeton aux membres qui habitent Bruxelles ou les en- virons ; Deux jetons aux membres qui habitent de deux à dix lieues de distance de Bruxelles; Trois jetons aux membres qui habitent de dix à quinze lieues de distance de Bruxelles; Quatre jetons aux membres qui habitent à plus de dix-huit lieues de distance de Bruxelles. (2%) Publications. Arr. 17. Les publications de l’Académie sont les sui- vantes : A 1° Mémoires des membres, des associés, des correspon- dants ; 20 Mémoires couronnés et mémoires des savants étran- gers; 3° Bulletins des séances; 4 Annuaire de l’Académie. ART. 18. L'annuaire est publié à la fin de chaque année, et il en est de mème des mémoires, qui paraissent par vo- lume ou par partie de volume. Les bulletins sont publiés à la suite de chaque séance et au moins huit jours avant la séance suivante. ArT. 19. Chaque mémoire, dans les deux premiers re- cueils, a sa pagination particulière. Les mémoires des associés et des correspondants, dans le premier recueil , sont imprimés à la suite de ceux des mem- bres. ART. 20. Quand des mémoires composés par des mem- bres sont lus à l’Académie, il en est donné une analyse suc- cincte dans le bulletin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires sur les mémoires des mem- bres ne sont point livrés à la publicité; cependant, s'ils présentent, en dehors de l’analyse, des détails qui soient de nature à intéresser la science, on peut les insérer par extraits. , ART. 21. Quand des mémoires composés par des associés et des correspondants, ou par des savants étrangers, sont (25) lus à l'Académie, on se borne à lés annoncer dans le bul- letin de la séance où la lecture en aura été faite. Les rapports des commissaires, qui devront présenter un aperçu de ce que ces mémoires contiennent de plus remar- quable , peuvent être imprimés dans les bulletins, AnT. 22. Le secrétaire peut confier aux auteurs les mé- moires qui ont été adoptés pour limpression, afin qu’ils y fassent les corrections nécessaires, mais il est tenu de les reproduire aux commissaires, si ces mémoires ont été modifiés pour le fond, ou si l’on y a fait des intercalations. Quand de pareils changements ont été faits, il faut les désigner d’une manière expresse ou donner aux mémoires la date de l’époque à laquelle ils ont été modifiés. ArT. 23. Dans aucun cas, on ne peut rendre aux auteurs les manuscrits des mémoires qui ont concouru. Les change- ments qui peuvent être adoptés pour des mémoires de con- cours que l’on imprime, sont placés, sous forme de notes ou d’additions , à la suite de ces mémoires. ART. 84. Les mémoires des membres dont l'impression n’a pas été ordonnée, peuvent être rendus aux auteurs, qui, dans tous les cas, peuvent en faire prendre une copie à leurs frais. Les manuscrits des mémoires de concours, de même que des mémoires communiqués par des associés, des corres- pondants ou des savants étrangers , sur lesquels il a été fait des rapports, deviennent la propriété de l’Académie. ART. 85. On présente, dans les bulletins des séances, les communications scientifiques et littéraires qui ont été faites, et l'annonce des mémoires qui ont été lus. Le bulletin ne peut être considéré comme appendice au procès-verbal, que pour autant qu’il aura été approuvé. Le. À (26 ) Arr. 26. Le secrétaire est autorisé à remettre à un buli- letin suivant l’impression des notices illisibles, ou des pièces dont la composition ou la lithographie exigeraient un retard dans la publication des bulletins. ART. 27. Tout mémoire qui est admis pour l’impression, est inséré dans les mémoires de l’Académie, si son étendue doit excéder une feuille d'impression. La compagnie se ré- serve de décider, à chaque séance, d’après la quantité de matériaux qui y sont présentés, si les mémoires qui excè- dent une demi-feuille , seront ou ne seront pas insérés dans le bulletin. | AnT. 28. Les auteurs des mémoires ou notices insérés dans les bulletins de l’Académie, ont droit à recevoir cin- quante exemplaires particuliers de leur travail, Ce nombre sera de cent pour les écrits imprimés dans le recueil des mémoires. Les auteurs ont, en outre, la faculté de faire tirer des exemplaires en sus de ce nombre , en payant à l’imprimeur une indemnité de quatre centimes par feuille (1). (1) Quant aux prix des titres extraordinaires, brochures, etc., le tarif suivant a été admis provisoirement : Grand titre in-4° (composition) . . . . . . .fr. 6 00 Titre in-80. » nn et 400 ile UE DO Impression comme pour les exemplaires d'auteurs, à 4 centi- mes la feuille. Couverture non imprimée, in-4°, papier de pâte, le cent . fr. 3 00 » » ÉRSSPICE ST VE TOR RES SUR OU'E 700 » imprimée , inrée D Cu DIT UE MER 5 00 » » Igor ni a ae da QU, 00 Brochure in-40, avec planches, moins de 5 feuilles, le cent. 4 00 » » » plus de 5 feuillés . . . 500 » in-80, » moins de 5 feuilles . . 3 50 » 0) » plus de 5 feuilles . . . 4 00 (2) Anr. 29. L'Académie a son lithographe; mais, à condi- tions égales , les auteurs ont la faculté d’employer d’autres lithographes , dont les talents leur inspireraient plus de con- fiance. Art. 30. L'Académie a aussi son imprimeur. L’impri- meur et, le lithographe ne reçoivent les ouvrages qui leur sont confiés que des mains du secrétaire perpétuel, et ils ne peuvent imprimer qu’après avoir obtenu de lui un bon à tirer. | Arr, 31, Les épreuves sont adressées directement au secrétaire perpétuel, qui les fait remettre aux auteurs. C’est aussi par l’entremise du secrétaire que les feuilles passent des maïns des auteurs dans celles de Pimprimeur. ART, 32. Les frais de remaniements ou de changements extraordinaires faits pendant l’impression, sont à la charge de celui qui les a occasionnés, Concours. AnT. 33. Les médailles d’or présentées comme prix des concours, sont de la valeur de six cents francs. AnT. 34. Ne sont admis, pour les concours, que des ouvrages et des planches manuscrits. ART. 35. Les auteurs des ouvrages envoyés au concours ne mettent pas leurs noms à ces ouvrages, mais seulement une devise qu’ils répètent dans un billet cacheté, renfer- mant leur nom et leur adresse. Ceux qui se font connaître de quelque manière que ce soit, ainsi que ceux dont les mémoires sont remis après le terme prescrit, sont absolument exclus du concours. AT. 36, Aucun des académiciens ne peut concourir ; (28 ) pour les prix fondés en faveur de ceux qui, au jugement de la compagnie, ont satisfait le mieux aux questions propo- sées ; au surplus, aucun des membres ne peut donner des instructions à ceux qui concourent pour les mêmes prix, ART. 37. Les mémoires qu’on destine au concours, doi- vent être écrits en caractères lisibles, en langue latine, française, flamande ou hollandaise, et être adressés au secré- taire de l’Académie, avant le 1er février. ART. 38. Les académiciens qui ont donné le programme des questions proposées pour les prix annuels, sont les pre- miers examinateurs des ouvrages qui ont concouru, et ils font un rapport détaillé et par écrit, qui est lu dans une séance de l’Académie et exposé avec ces ouvrages jusqu’à l’assemblée du 7 mai, à l’examen et aux observations de tous les membres, afin que les prix soient adjugés en entière connaissance de cause , à la pluralité des voix de tous les académiciens présents : on peut aussi accorder un accessit à un second mémoire, qui, au jugement de la compagnie, aura mérité cette distinction ; et si aucun des mémoires présentés ne remplit les vues de l’assemblée, le prix peut être remis à une autre année. Finances. Art. 39. Les finances de l’Académie sont gérées par une commission administrative , dont les membres sont élus an- nuellement à l’époque de la séance générale. ART. 40. La commission administrative est chargée de régler ce qui concerne les impressions. Art. 41. À la fin de l’année, les comptes de chaque classe sont vérifiés par une commission spéciale composée de cinq membres pris dans la classe. (2 ) AnT. 42, Les commissions spéciales, après avoir arrêté les comptes de la commission administrative , font connaîi- tre à chaque classe, dans la séance suivante , l’état des dé- penses et des recettes pendant l’année écoulée. Bibliothèque. — Archives. Arr. 43. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont déposés, après inventaire, à la bibliothèque de ce corps. ArT. 44. Les registres, titres et papiers concernant cha- que classe de l’Académie demeurent toujours entre les mains du secrétaire, à qui ils sont remis, accompagnés d’inven- taires , que les directeurs font rédiger et qu’ils signent à la fin de chaque année ; au surplus, les directeurs font aussi, tous les ans, le récolement des pièces qui sont annotées dans cet inventaire, dans lequel ils font insérer , en même temps, tout ce qui est présenté durant l’année. Dispositions particulières. ART. 45. L'Académie examine , lorsque le Gouvernement le juge convenable, les projets qui peuvent intéresser les sciences, les lettres et les beaux-arts, ART. 46. L'Académie peut nommer, quand elle le juge convenable, sous l’approbation du Gouvernement, un ou plusieurs de ses membres, pour faire un voyage scienti- fique, littéraire ou artistique, et elle leur donne des in- structions sur les objets dont ils auront principalement à s’occuper. Art. 47, Toutes les dispositions antérieures, relatives aux matières prévues par le présent règlement, sont et de- meurent abrogées, ( 50 ) Règlement intérieur de la classe des sciences (1). 1. Les deux sections de la classe des sciences, celle des sciences mathématiques et celle des sciences naturelles, se composent, chacune, d’un même nombre de membres. 2. En cas de vacance dans une section, un membre de l’autre section peut y être admis du consentement de la classe, L'Académicien doit en avoir exprimé la demande par écrit, avant que la liste de présentation ait été arrêtée pour la section où la place est devenue vacante. 3. Le bureau se compose du directeur, du vice-directeur et du secrétaire perpétuel. 4. La séance, quel que soit le nombre des membres pré- sents, s’ouvre à l'heure précise, indiquée sur la carte de convocation. 5. En cas d’absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Lorsque plusieurs membres ont été élus dans la même séance, l’âge détermine leur rang d’ancienneté dans la liste des membres. 6. Le directeur peut admettre à la séance des savants de distinction, étrangers au pays. 7. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal. Ne sont admis, pour être lus en séance, que les écrits dont (1) Adopté par arrêté royal du 23 janvier 1847, (51) la rédaction est entièrement achevée et qui sont indiqués à l’ordre du jour. 8. Quand un écrit est accompagné de planches, Pauteur en prévient le secrétaire perpétuel. L’impression du texte et la gravure des planches sont votées séparément. En cas de disjonction, l’auteur peut s’opposer à l’impres- sion de son travail. 9. Si une planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, le vote pour l’impression est différé; et, à la séance sui- vante, le secrétaire présente un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. 10. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression, ceux qui doivent être imprimés les pre- miers. Il a égard: 10 à la date de la présentation du mémoire; 20 aux frais qui seront occasionnés par la publication; 3 à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe, soient représentées dans ses publications. La décision du bureau est rendue exécutoire par la sanc- tion de la classe. 11. Les opinions des commissaires sont signées par eux, et restent annexées au mémoire examiné. Elles sont communiquées en temps utile au premier com- missaire, qui fera fonction de rapporteur. 12. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité. Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande l’avis de la ciasse. | 13. La classe ne délibère que sur des propositions écrite: et signées. (52) La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. Toute proposition que la classe n’a pas prise en considéra- tion ou qu’elle a écartée après discussion, ne peut être re- présentée dans le cours de l’année académique. 14. La présentation pour les places vacantes est faite par la section. La section ne délibère sur l’admission d'aucun candidat, s’il n’a été présenté par deux membres au moins. Les pré- sentations indiquent les titres des candidats. 15. La classe met annuellement au concours six questions. Chaque section en propose trois. 16. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes; 2° Pour la discussion des articles réglementaires; 30 Pour la formation des programmes et le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret les associés , les académiciens des deux autres classes, ainsi que les cor- respondants de la classe des sciences, lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury sur la proposition des commissaires. 17. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. Articles additionnels (1). Anr. 1er. L'élection du directeur et celle de membre de la commission administrative ont lieu à la majorité ab- solue des suffrages. Si, après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. | En cas de parité de suffrages, après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. ART. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances ou de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plus ancien, en cas d'égalité de voix, sera toujours préféré. (1) Adoptés par arrêté royal du 24 octobre 1849. Bèglement intérieur de la classe des lettres (!l). 1. La séance commence à l’heure précise, indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombre des mem- bres présents. 2. En cas d’absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. 3. Le directeur peut admettre à la séance des savants, des littérateurs et des personnages de distinction, étrangers au pays. 4. Le directeur donne lecture de l’ordre du jour, immé- diatement après l’adoption du procès-verbal, Cet ordre du jour, quant aux mémoires et notices, est réglé par la date de leur dépôt entre les mains du secrétaire. Ne sont admis, pour être lus dans la séance, que les mé- moires et notices entièrement achevés et indiqués à l’ordre du jour. 5. Quand des planches devront être jointes à un travail, l’auteur en préviendra la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. 6. Si une planche doit donner lieu à des dépenses extraor- dinaires ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée, et le secrétaire présente à la séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. (1) Adopté par arrêté royal du 26 janvier 1847. (35) 7. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l'impression, ceux qui doivent être publiés les pre- miers. [1 a égard : 19 à la date de la présentation du mé- moire; 2° aux frais qui seront nécessités par la publication; 30 à ce que les différentes matières dont s'occupe la classe soient représentées dans ses recueils. 8. Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent, avec la date de leur présentation, celle de l’épo- que où les modifications ont été faites. 9. Les rapports faits à la classe sont signés par leurs au- teurs. Le rapport de chaque commissaire reste annexé au mé- moire exalminé. 10. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. + La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. 11. La classe, dans ses nominations, veille à ce que les différentes matières dont elle s’occupe soient , autant que possible , représentées. Ces matières sont: 1° Histoire et antiquités nationales; 20 Histoire générale et archéologie; 30 Langues anciennes, littératures française et flamande; 4 Sciences philosophiques ; 5° Législation , droit public et jurisprudence ; 6° Économie politique et statistique. 12. Les présentations pour les places vacantes sont faites collectivement par un comité de trois personnes nommées au scrutin secret dans la séance précédente, comité auquel s’adjoint le bureau. La classe ne délibère sur l’admission Gi bed candidat, (36) à moins que deux membres n'aient demandé par écrit que son nom soit porté sur la liste des candidats. 13. La classe met annuellement au concours six questions sur les matières indiquées à l’art. 11. 14. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes ; 20 Pour la discussion des articles réglementaires ; 830 Pour la formation des programmes et le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret les associés, les académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants, lorsqu'ils ont été désignés pour faire partie du jury du concours. 15, Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. 16. La classe ne fait pas de rapport sur les ouvrages déjà livrés à la publicité. Sont exceptés les ouvrages sur lesquels le Gouvernement demande l'avis de la classe. 17. Lorsque l’Académie aura pris une décision d’après un rapport rédigé par un ou plusieurs de ses commissaires, il ne sera plus permis de changer la rédaction de ce rapport. 18. Tous les deux ans, et dans l’ordre déterminé par le sort, chacun des membres ou correspondants communi- quera à la classe un travail inédit, dont la lecture ne dépas- sera pas la durée d’une heure. Ces lectures seront réparties entre les séances de manière qu'il n’y en ait jamais plus de deux par jour. Les lectures obligatoires n’exeluent pas lesautreslectures. (37) Le bureau avertira deux mois à l’avance chaque membre ou correspondant de l’époque où il est appelé à communi- quer son travail, La convocation fera mention, pour chaque séance, des lectures qui seront faites en vertu de la présente disposition, du sujet des travaux qui seront lus et du nom des auteurs. Articles additionnels (1). Ar. 1er. L'élection du directeur et celle de membre de la commission administrative ont lieu à la majorité ab- solue des suffrages. Si, après deux tours de scrutin, personne n’a obtenu la majorité, il est procédé à un ballottage entre les membres qui ont réuni le plus de voix. En cas de parité de suffrages , après ce dernier scrutin, le plus ancien membre est élu. ART. 2. Dans les scrutins qui seront ouverts pour l’élec- tion des membres de la commission des finances ou de toute autre commission que la classe jugera à propos de nommer, le membre le plus ancien, en cas d’égalité de voix , sera toujours préféré. (1) Adoptés par arrêté royal du 23 mars 1849. (58) Fèglement intérieur de la clusse des beaux-arts (1). ee 1. La séance commence à l’heure précise indiquée sur la carte de convocation, quel que soit le nombredes membres présents. 2. La liste de présence est retirée une demi-heure après l'ouverture de la séance. Les inscriptions ne sont plus ad- mises, sinon pour des motifs valables et soumis à l’appré- ciation du bureau. 3. En cas d'absence du directeur et du vice-directeur, le fauteuil est occupé par le plus ancien membre de la classe. Quand l’ancienneté est la même, le fauteuil est occupé par le plus âgé des membres. 4. Le directeur fait connaître l’ordre du jour immédiate- ment après la lecture du procès-verbal. 5. On n’admet pour la lecture que Les noticesentièrement achevées et indiquées à l’ordre du jour. 6. Quand une notice est accompagnée de planches, l’au- teur en prévient la classe. L’impression de la notice et la gravure des planches sont votées séparément. ®7. Si une planche doit occasionner des dépenses extraor- dinaires, ou si plusieurs planches sont jointes à une notice, la publication en est différée , et le secrétaire présente à Ja séance suivante un devis des frais qui seront occasionnés par la gravure ou la lithographie. (1) Adopté par arrêlé royal du 27 octobre 1846. (39) 8. Le bureau juge quels sont, parmi les mémoires reçus pour l’impression, ceux qui doivent être publiés les pre- mièrs, Il a égard : 1° à la date de la présentation du travail; 2° aux frais qui seront occasionnés par la publication ; 3° à ce que les différentes branches dont s’occupe la classe soient repré- sentées dans ses mémoires. 9, Les mémoires modifiés (art. 22 du règlement général) portent la date de l’époque où les modifications ont été faites. 10. Les rapports faits à la classe sont signés par les au- teurs. Ils auront dû être communiqués, en temps utile, au rap- porteur. 11. La classe ne délibère que sur des propositions écrites et signées. | La délibération sur une proposition réglementaire n’a lieu que dans la séance qui suit celle de la présentation. 12. La présentation pour les places vacantes est faite par le bureau, qui s’adjoint la section dans laquelle la place est vacante. k En outre, la classe ne délibère sur l’admission d’aucun candidat, à moins que deux membres ne l’aient présenté officiellement. 13. La classe des beaux-arts met annuellement au con- cours quatre questions, à savoir : Une sur la peinture ou sur la gravure en taille-douce; Une sur la sculpture ou sur la gravure en médailles ; Une sur l’architecture ; Une sur la musique. Il est entendu qu’il y a un roulement qui permet de repré- (40) senter successivement les différentes parties des beaux-arts correspondantes aux quatre divisions précédentes. 14. Quand la classe se constitue en comité secret, elle se compose de ses membres seulement. Le comité secret est de rigueur : 1° Pour la présentation et l’élection aux places vacantes; 20 Pour la discussion des articles réglementaires ; 3° Pour le jugement des concours. Sont toutefois admis au comité secret, les associés, les: académiciens des deux autres classes, ainsi que les corres- pondants de la classe des beaux-arts, lorsqu'ils ont été dé- signés pour faire partie du jury. 15. Les pièces destinées à être lues en séance publique sont préalablement soumises à la classe. ide Règlement de la bibliothèque de l'Académie (1). ART. 1%. La bibliothèque est placée sous la surveillance et la direction de la commission administrative de l’Aca- démie, La conservation du dépôt est confiée au secrétaire per- pétuel. Arr. 2. Les ouvrages qui appartiennent à l’Académie sont estampillés sur le titre, inscrits au catalogue et dépo- sés à la bibliothèque. L'annonce du dépôt se fait par la voie du Bulletin de l’Académie. ART. 3. Les ouvrages nouvellement reçus sont déposés à l’époque des séances mensuelles des trois classes, pour pouvoir être examinés par les membres , et ne sont prêtés qu'après que cette inspection aura pu avoir lieu. ART. 4. Tous les ouvrages de la bibliothèque sont, au- tant que possible, reliés. Ils portent, sur la couverture, une marque distinctive indiquant qu’ils appartiennent à l’Académie royale de Bel- gique. ART. 5. Le conservateur et les employés sont exclusive- ment chargés de rechercher les objets que les membres désirent consulter. Arr. 6. Les livres et autres objets sont prètés contre reçu : on ne peut les garder pendant plus de trois mois; (1) Adopté en séance générale des trois classes, le 7 mai 1850. 4. (42) ceux qui seraient demandés, par un autre membre, seront restitués dans le mois de la demande. ART. 7. Nul ne peut être détenteur de plus de dix volu- mes ou brochures à la fois. AT. 8. La commission administrative peut, en tout temps, faire rentrer les objets empruntés à la biblio- thèque. Ant. 9. Il est tenu un registre sur lequel sont indiqués la date de la sortie, celle de la rentrée, le nom de l’em- prunteur et l’état dans lequel rentrent les objets prêtés. Ant. 10. Quiconque perd ou détériore un objet apparte- nant à la bibliothèque est tenu de le remplacer à ses frais. Arr. 11. L'on ne peut être admis à emprunter des objets appartenant à la bibliothèque qu’en se conformant aux dis- positions du présent règlement. ( 43 ) Local provisoire destiné à l'Académie. ———— Arrêté royal. LÉOPOLD , Ror Les BELGes , A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Arr. der, Enattendant qu’il puisse être construit un local spécial pour l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il lui sera assigné un local pro- visoire dans les bâtiments de l’Ancienne Cour. ART. 2, La salle des séances publiques de l’Académie sera ornée des bustes des souverains fondateurs et protec- teurs de cetie institution, de ceux des Belges qui se sont illustrés dans la carrière des sciences, des lettres et des arts, ainsi que des académiciens décédés, qui ont doté le pays d'ouvrages importants. ArT. 3. Le Gouvernement fera exécuter, à ses frais, un ou deux bustes par an. | Art, 4. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrèté. Donné à Laeken, le 1eT décembre 1845, LÉOPOLD. PAR LE RoOI1: Le Ministre de l’intérieur, SxLvAIN Van DE WEYER. (44) Fravaux spéciaux de l’Académie. — Adjonction de savants et de littérateurs. Rapport au Roi. SIRE, Votre Majesté vient de réorganiser l’Académie des scien- ces, des lettres et des beaux-arts de Belgique, et Elle a déterminé quelles seraient ses publications. Ces publications comprennent les mémoires des mem- bres , des associés, des correspondants; les mémoires cou- ronnés et ceux des savants étrangers. Ce cadre, Sire, est assez vaste, et, à en juger par le passé, PAcadémie continuera à fournir dignement son contingent à notre édifice littéraire et scientifique. Mais indépendamment de ces travaux, il en est d’autres, d’une haute importance, qui exigent le concours et les lu- mières d’un grand nombre de personnes. Tels seraient : Une biographie nationale; Une collection des grands écrivains du pays, avec tra-: ductions , notices, etc. ; Enfin, la publication des anciens monuments de la litté- rature flamande. J'ai l’honneur de proposer à Votre Majesté de confier ces travaux à l’Académie, qui sera autorisée à s’adjoindre des savants et des littérateurs pris en dehors de son sein. Flattée de ce nouveau témoignage de la confiance du Gouvernement de Votre Majesté en ses lumières et en son zèle, elle y ré- pondra dignement, et elle acquerra des neuveaux droits à la reconnaissance du pays , à l’estime du monde savant. Le Ministre de l’intérieur, SyYLvAIX Van Dz WEYER. (45) Arrété royal. LEOPOLD , Ror pes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÉTONS : Arr. 1er. L'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique sera successivement chargée des travaux suivants : 1° D’une biographie nationale; 20 D’une collection des grands écrivains du pays, avec traductions, notices, etc. ; 3° De la publication des anciens monuments de la litté- rature flamande. | ART. 2. L'Académie soumettra à la sanction du Gouver- nement les mesures d'exécution de ces travaux. Arr. 3. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné àLaeken , le 1er décembre 1845. ÿ LEOPOLD. PAR LE Roï: Le Ministre de l’intérieur, SyLvaix Van DE WEYER. | PRIX QUINQUENNAUX D'HISTOIRE, DE LITTÉRATURE ET DE SCIENCES. et —— Prix quinquennal d'histoire. Rapport au Roi. SIRE , Les études historiques sont cultivées en Belgique avec une espèce de prédilection. Il est permis de croire que l’ac- tion du Gouvernement n’est pas restée étrangère à ce fait et qu'il ya, au contraire, puissamment contribué. Ainsi la recherche et la publication des chroniques belges inédites, les soins donnés à la mise en ordre des dépôts des archives nationales, la publication des inventaires des archives, la création de la bibliothèque royale, les encouragements accordés aux bibliothèques communales et aux sociétés lit- téraires ou savantes locales , toutes ces mesures ont incon- testablement servi à répandre et à faciliter la connaissance des sources historiques. Naguëre Votre Majesté a donné une preuve de sa sollici- tude pour les travaux historiques, en instituant un prix spécial de trois mille francs en faveur de l’auteur de la meilleure histoire du règne des archiducs Albert et fsabelle. J'ai l'honneur, Sire, de proposer à Votre Majesté une nouvelle mesure qui, j’ose le croire, sera accueillie avec (47) faveur par le public savant: c’est l'institution d’un prix quinquennal en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui sera publié durant chaque période de cinq années. L'expérience prouve, Sire, qu’on obtient souvent, en laissant à chacun sa liberté d’action, des résultats plus sa- tisfaisants qu’en traçant d'avance le cadre d’un travail. Ici, aucun point historique n’est désigné de préférence à un autre. Tout savant traitera le sujet vers lequel il se sentira attiré : tel cherchera à éclaircir les points encore obscurs de la constitution primitive de notre nationalité ; tel racon- tera nos luttes et nos dissensions au moyen âge; tel autre enfin rapportera les événements qui, pour être plus récents, ne sont cependant qu’imparfaitement connus. L’érudition, la critique, le style, trouveront à la fois l’occasion de se produire et d’être appréciés. Déjà plus d’une fois, Sire, l’idée de cette mesure a été suggérée. La meilleure occasion de la réaliser me semble être la réorganisation de l’Académie. C’est donc avec con- fiance que je soumets à Votre Majesté le projet d’arrèté ci- joint, Le Ministre de l’intérieur, SxLVAIN VAN DE WEYER. (48 ) Arrété royal. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT, Voulant donner un nouveau témoignage de Notre haute sollicitude pour les travaux relatifs à l’histoire de la Belgi- que, et exciter, en même temps, le zèle et l’émulation des savants qui se livrent à ces travaux ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÈTÉ El ARRÉTONS : Ant. der, Il est institué un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans. Arr. 2. Il sera affecté, pour la formation de ce prix, un subside annuel de mille francs sur les fonds alloués au bud- get en faveur des lettreset des sciences. ART. 3. La classe des lettres de l’Académie royale des sciences , des lettres et des beaux-arts de Belgique, sou- mettra à la sanction du Gouvernement un projet de règle- ment, qui déterminera les conditions auxquelles le prix sera décerné, et le mode qui sera observé pour le jugement des ouvrages. Arr. 4. Notre Ilinistre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. LEOPOLD. PAR LE Roïr: Le Ministre de l’intérieur, SxLVAIN VAN DE WEYER. (49) Règlement pour le prix quinquennal d'histoire (1). AT. 1er. La première période de cinq années prend cours du 1° janvier 1846, pour finir au 31 décembre 1850. AnT. 2. Tout ouvrage sur l’histoire nationale écrit en français, en flamand ou en latin, et publié en Belgique, sera admis au concours, s’il est entièrement achevé et si l’auteur est belge de naissance ou naturalisé. ART. 8. Les ouvrages dont il n’aurait été publié qu’une partie, antérieurement au 1€r janvier 1846, seront admis au concours après leur achèvement. Art. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donnera pas lieu à l’admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables, Arr. 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres, nommé par le Roi, sur une liste double de présenta- tion faite par la classe des lettres (2). Cette nomination aura lieu au moins un mois avant l’expi- ration de chaque période quinquennale. Art. 6. Les ouvrages des membres du jury ne peuvent faire l’objet de son examen. Art. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe des lettres qui suivra la période quin- quennale. (1) Approuvé par arrêté royal du 26 décembre 1848. (2) La rédaction primitive de cet article a été modifiée conformé- ment au second { de l’art, 5 de l’arrête royal du 29 novembre 1851. (Voyez page 58.) ssmanecat ns enensss) pi) (#0 ) Prix quinquenné de littérature et de sciences. Rapport au Roi. SIRE, Lorsque, en 1845, Votre Majesté donna de nouveaux sta- tuts à l’Académie de Belgique, Elle rattacha à cette réor- ganisation l’institution d’un prix de cinq mille francs en faveur du meilleur ouvrage sur l’histoire du pays, qui serait publié durant chaque période de cinq années. La fondation de ce prix quinquennal a été accueillie avec faveur. Tout ce qui peut tendre à encourager et à propager l'étude sérieuse de l’histoire nationale mérite au plus haut degré la sollicitude du Gouvernement, Quelle que soit ce- pendant son importance, l’histoire nationale ne forme pas seule le domaine intellectuel d’un peuple. Les lettres et les sciences, dans leurs nombreuses subdivisions, y occupent une large place. Or, les travaux littéraires et scientifiques proprement dits sont dignes aussi des encouragements de l’État, Il lui appartient de contribuer, par tous les moyens dont il dispose, au progrès des diverses branches des con- naissances humaines. Les lettres et les sciences ont pris d’ailleurs, en Belgique, un essor assez remarquable pour ap- peler l’attention prévoyante du gouvernement. Je crois le moment venu de proposer à Votre Majesté de fonder cinq autres prix quinquennaux en faveur des meil- leurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : (54) 1° Sciences morales et politiques ; 2 Littérature française ; 30 Littérature flamande ; 4° Sciences physiques et mathématiques; 5o Sciences naturelles. L’adjonction de la première catégorie se justifie par la tendance sérieuse de la plupart des travaux publiés par des auteurs belges, Il est incontestable que, après l’histoire nationale, c’est vers les sciences morales et politiques que se porte, de préférence, l’activité de nos écrivains. Cette prédilection est favorisée par le caractère éminemment libéral des institutions du pays. Aussi Votre Majesté a-t-elle cru nécessaire de rattacher, en 1845, les sciences morales et politiques aux autres attributions de la classe des lettres de l’Académie. L'institution d’un prix spécial sera sans doute accueillie avec gratitude par les esprits d’élite qui se sen- tent attirés vers l’étude de la philosophie, de la morale, de l’économie politique, de l’histoire générale, de la législa- tion ancienne et moderne, Là littérature française et la littérature flamande, dans leurs formes diverses, seront également encouragées par des prix spéciaux, Quelle que soit la forme adoptée par les écrivains, quel que soit aussi le caractère de leurs œuvres, la palme sera naturellement accordée à celui qui, au mé- rite du fond, aura su joindre les plus grandes qualités du style. Le Gouvernement ne doit pas moins favoriser les efforts si utiles de ceux qui se livrent avec persévérance et avec succès à l’étude des sciences proprement dites, Il est équi- table aussi de placer sur la même ligne les sciences natu- relles et les sciences mathématiques et physiques. (52) Les principes, qui ont servi de base au règlement pour le prix quinquennal d’histoire, sont conservés. Le Gouverne- ment se réserve, en outre, l’approbation des dispositions réglementaires qui lui seront soumises pour la composition des jurys et pour le jugement des ouvrages. Cependant, Sire, il m’a paru nécessaire de stipuler que si aucun des ouvrages publiés durant la période quinquen- nale n’est jugé digne d’obtenir le prix intégralement, il pourra être fait des propositions au Gouvernement pour la répartition de la somme entre les ouvrages qui se seront le plus rapprochés des conditions requises pour l'allocation du grand prix. Cette modification n’a pas seulement pour but d'empêcher que le jury ne couronne des ouvrages médio- cres, à défaut d'œuvres remarquables; elle doit encore avoir pour effet d’encourager des travaux qui, sans être réellement hors ligne, approcheraient cependant d’un cer- tain degré de perfection. Les dispositions que j'ai l’honneur de soumettre à Votre Majesté, assureront aux allocations votées pour l’encoura- gement des lettres et des sciences, une destination impar- tiale et élevée, et en les sanctionnant, Votre Majesté don- nera un nouveau témoignage de sa sollicitude pour les intérêts moraux de la nation. Le Ministre de l’intérieur, Cn. RoGier. (53) Arrêté royal. LEOPOLD , Ror nes BELGEs, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Revu Notre arrèté du 1e décembre 1845, instituant un prix quinquennal de cinq mille francs, en faveur du meil- leur ouvrage sur l’histoire du pays qui aura été publié par un auteur belge, durant chaque période de cinq ans; Revu Notre arrêté du 26 décembre 1848 qui approuve le règlement proposé par la classe des lettres de l’Académie royale de Belgique, pour ledit concours; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. ler. Indépendamment du prix fondé par l'arrêté précité, il est institué cinq prix quinquennaux, de cinq mille francs chacun, en faveur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés, en Belgique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : 1° Sciences morales et politiques; 20 Littérature française ; 80 Littérature flamande; 4 Sciences physiques et mathématiques; 5° Sciences naturelles. AnT. 2. Le jugement des ouvrages est attribué à des jurys de sept membres, nommés par Nous, sur la proposition, à savoir : pour les trois premières catégories, par la classe des lettres; et pour les deux autres catégories, par la classe des sciences de l’Académie royale de Belgique. (54) AnT. 3. Chaque classe soumettra à la sanction du Gouver- nement un projet de règlement qui déterminera, conformé- ment aux principes posés dans le règlement pour le prix quinquennal d'histoire, les conditions auxquelles les prix seront décernés, et le mode qui sera observé pour la com- position du jury et pour le jugement des ouvrages, ArT. 4. Les deux classes proposeront de commun accord l’ordre dans lequel seront appelées les différentes catégo- ries désignées ci-dessus, de telle sorte que la première période quinquennale finisse le 31 décembre 1851. Arr. 5. Si aucun ouvrage n’est jugé digne d'obtenir le prix intégral, il pourra être fait des propositions au Gou- vernement pour la répartition de la somme entre les ou- vrages qui se seront le plus rapprochés des conditions re- quises par l’allocation du grand prix. ART. 6. L'article 2 de Notre arrêté précité du 1° décem- bre 1845, est rapporté. Arr. 7. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 6 juillet 1851. | | LÉOPOLD. PAR LE Ror: Le Ministre de l’intérieur, Cu. Rocree. | ( 55:) Bèglement pour les prix quinquennauz de littérature et de sciences. Rapport au Roi. SIRE, Par arrêté du 6 juillet 1851, Votre Majesté a institué cinq prix quinquennaux, de 5,000 francs chacun, en fa- veur des meilleurs ouvrages qui auront été publiés en Bel- gique, par des auteurs belges, et qui se rattacheront à l’une des catégories suivantes : sciences morales et politiques ; littérature française ; littérature flamande; sciences physi- ques et mathematiques ; sciences naturelles. Votre Majesté s’était réservé l’approbation des disposi- tions réglementaires qui lui seraient soumises pour la com- position des jurys, le jugement des ouvrages et l’ordre dans lequel seront appelées les différentes branches énoncées ci-dessus. Üne commission mixte, qui représentait la classe des sciences et la classe des lettres de l’Académie, a été chargée d'élaborer le règlement pour les prix quinquennaux. Le travail de cette commission a été ensuite adopté par les deux classes. Ce projet reproduit, autant que la différence des ma- tières le permettait, les dispositions et les termes du rè- glement du 26 décembre 1848, pour le prix quinquennal d'histoire. Toutefois , l'Académie a pensé qu’il serait convenable que la nomination des jurys se fit sur une liste double de pré- (56) sentation. Ce principe devra être appliqué aussi à la com- position du jury chargé de décerner le prix quinquennal d'histoire. | L'Académie aurait désiré pouvoir stipuler que les jurys seront invariablement composés, pour une partie, de mem- bres étrangers à la compagnie. Mais elle a été arrêtée par cette considération qu’une disposition tendant à limiter la part respective des candidats à élire, soit parmi les acadé- miciens , soit parmi les personnes étrangères à la compa- gnie, aurait pour effet de rendre les choix plus difficiles, et peut-être même d’exclure du nombre des juges les per- sonnes véritablement compétentes; ce cas pourrait surtout se présenter pour certaines branches des sciences. Il a donc paru plus sage de ne pas limiter les choix par une mesure restrictive. Quant à l’ordre adopté pour les différentes catégories successivement appelées à concourir, il a été établi par ce motif que les sciences naturelles forment la partie qui comprend , en ce moment, le plus grand nombre de tra- vaux importants et, en outre, parce qu’il convient de faire alterner autant que possible les deux classes de l'Académie pour les prix à décerner par leur intermédiaire. D’après ces considérations, j’ai l’honneur de soumettre à l’approbation de Votre Majesté les dispositions réglemen- taires proposées par l’Académie. Le Ministre de l’intérieur, Cu. RoGier. (57) / Arrété royal. LEOPOLD, Ror pes BELGrs, À TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté du 6 juillet 1851 qui institue cinq prix quinquennaux, etc.; Vu les articles 2, 3 et 4, dont la teneur suit, etc.; Vu le projet de règlement pour les prix quinquennaux, présenté par les classes des sciences et des lettres de l’A- cadémie ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : RÈGLEMENT POUR LES PRIX QUINQUENNAUX. AT. 1er, Les concours pour les prix quinquennaux se succèdent d'année en année, dans l’ordre suivant : Sciences naturelles ; Littérature française ; Sciences physiques et mathématiques ; Littérature flamande ; Sciences morales et politiques. La première période de cinq années finira le 31 dé- cembre 1851, pour les sciences naturelles ; le 31 décembre 1852 pour la littérature française, et ainsi de suite. Arr. 2. Tout ouvrage sur une des brauches énoncées dans l’article précédent, est admis au concours s’il est pu- blié en Belgique, s’il est entièrement achevé et si l’auteur est Belge de naissance ou naturalisé. (58) Les ouvrages sur les sciences pourront être écrits en français , en flamand ou en latin. AT. 3. Quelle que soit l’époque de la publication des premières parties d’un ouvrage, il est admis au concours de la période dans laquelle a paru la dernière partie. Art. 4. L'édition nouvelle d’un ouvrage ne donne pas lieu à l’admission de celui-ci, à moins qu’il n’ait subi des changements ou des augmentations considérables, Arr. 5. Le jugement est attribué à un jury de sept mem- bres nommés par Nous sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des sciences pour les sciences rurales ainsi que pour les sciences mathématiques et physiques; et par la classe des lettres pour la littérature française, pour la littérature flamande et pour les sciences morales et politiques. A l’avenir, le jury pour le prix quinquennal d'histoire sera également nommé sur une liste double de présenta- tion, faite par la classe des lettres. Art. 6. Les ouvrages des membres du jury ne peuvent faire l’objet de son examen. ART. 7. Le jugement du jury sera proclamé dans la séance publique de la classe sur la proposition de laquelle le jury aura été nommé. Arr. 8 Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 29 novembre 1851. LÉOPOLD. Par LE RoOï: Le Ministre de l’intérieur, Cn. Rocier. PRIX PARTICULIER D'HISTOIRE LITTÉRAIRE, Fondé par M. le baron pe Srassarr. Dans la séance de la classe des lettres de l’Académie, du 3 novembre 1851, M. le baron de Stassart a mis à la dis- position de l’Académie un capital de deux mille seize francs en rentes sur l’État belge (1), pour fonder, au moyen des in- térêts accumulés, un prix perpétuel qui, tout les six ans, à la suite d’un concours ouvert deux années d’avance, sera décerné, par la classe des lettres, à l’auteur d’une notice sur un Belge célèbre, pris alternativement parmi les his- toriens ou les littérateurs, les savants et les artistes. Lors- qu’il s’agira d’un savant, la classe des sciences, et lorsqu'il s’agira d’un artiste , la classe des beaux-arts sera priée d’ad- joindre deux de ses membres aux commissaires de la classe des lettres pour l’examen des pièces. La classe a accueilli avec reconnaissance cette noble ini- tiative en faveur des lettres. (1) Dans la séance du 9 mai 1853, M. le baron de Stassart a ajouté une somme de deux cents francs, pour compenser la réduction de l'intérêt des rentes sur l'État, opérée par le Gouvernement belge. C4 ( 60 ) COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE. Organisation. Arrêté royal (1). LÉOPOLD, Ror Des BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Considérant que tous les travaux qui ont pour objet de répandre des lumières sur l’histoire de la Belgique, mé- ritent Notre sollicitude ; Qu’ils doivent contribuer à la fois au développement du patriotisme et aux progrès des lettres; Que, déjà, mû par ce motif, Nous avons ordonné la pu- blication des catalogues des Archives de l’État et celles des documents intéressants pour l’histoire générale du royau- me, qui existent tant dans ces Archives que dans les autres dépôts de titres du pays ; Considérant que la mise au jour des chroniques belges inédites doit concourir puissamment au même but ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : Ant. 1. Une Commission est instituée à l’effet de re- chercher et mettre au jour les chroniques belges inédites. Cette Commission est composée de MM. De Gerlache, De Ram, le baron de Reiffenberg , Dewez, Gachard, Warn- kœnig et J.-F. Willems (2). (1) Voyez, p. 62, les modifications apportées par l'arrêté royal du 1er décembre 1845. (2) Voyez, p. 87, les membres qui composent actuellement la Com- mission, ( 61 ) Arr. 2. La Commission sera installée par Notre Ministre de l’intérieur (1). Elle s’occupera, dans ses premières séances, de la rédac- tion d’un plan pour ses travaux, qu’elle soumettra à lPap- probation de Notre dit Ministre. ART. 3. Il sera mis à la disposition de la Commission, jusqu’à l’entier accomplissement de la tâche qui lui est con- fiée, une somme annuelle de cinq mille francs, destinée à couvrir les frais de toute nature qu’elle aura à supporter. Cette somme sera prélevée sur le crédit alloué au bud- get du Département de l’intérieur, pour l’encouragement des sciences et des lettres. La Commission rendra compte de son emploi, chaque année , à Notre Ministre de l’intérieur (2). ART. 4. Nous nous réservons d'accorder aux membres de la Commission telles distinctions et récompenses dont Nous les aurons jugés dignes. Art. 6. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté, qui sera inséré au Bulletin officiel. Donné à Bruxelles, le 22 juillet 1834. £ LEOPOLD. Par le Roi : Le Ministre de l’intérieur, Cu, RoGier. (1) La séance d'installation eut lieu le 4 août 1834, à l'hôtel du Ministere de l'intérieur, (2) Un arrêté royal en date du 8 décembre 1837 , ordonne la for- mation d'une liste chronologique des chartes, diplômes, lettres pa- tentes et autres imprimés concernant l'histoire de Belgique, et alloue un subside annuel de 4,000 francs pour subvenir aux frais nécessités par ce travail. Le règlement pour la confection de cette liste a été adopté par arrêté ministériel du 16 novembre 1838. “ 6 (62) # Arrété royal qui fait rentrer la Commission royale d'histoire dans le sein de l’ Académie. LÉOPOLD, Ror pes BELGES, c A TOUS PRÉSENTS ET À VENIR, SALUT. Vu Notre arrêté de ce jour, portant réorganisation de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux- arts de Belgique; Revu Notre arrêté du 22 juillet 1834, instituant une Commission à l’effet de rechercher et mettre au jour les chroniques belges inédites ; Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur; Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÈTONS : ART. 1er. La Commission prérappelée, dans sa formation actuelle et avec son budget spécial, est maintenue. Ellerentre danslesein de l’Académie, et sa correspondance est soumise aux dispositions arrêtées pour cette compagnie. Il en est de même de ses archives. Ses publications serviront de complément à celles de l’Académie. | | Art. 2. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Laeken, le 1er décembre 1845. LÉOPOLD. PAR LE RoOr :. Le Ministre de l’intérieur, SYLVAIN VAN DE WEYER. | « (65) Bureau paléographique annexé à la Commission royale d’histoire. LÉOPOLD, Ror pes BELGrs, A TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Sur le rapport de Notre Ministre de l’intérieur, Nous AVONS ARRÈTÉ ET ARRÊTONS : Ant. ler. Il est annexé à la Commission royale d’histoire et sous la haute direction de celle-ci, un bureau paléogra- phique. ART. 2. Ce bureau est chargé de satisfaire aux demandes qui lui seront faites tant par les administrations publiques que par les particuliers , et qui auront pour objet des trans- criptions , des extraits, des analyses des textes, des tra- ductions, des renseignements re te aux ie et aux archives, Art. 3. Le personnel se compose d’un chef de bureau et d’un certain nombre d’attachés (1). ART. 4. Le chef du bureau, seul, est salarié; il est nommé par Nous et son traitement est fixé par l’arrêté de sa nomi- nation. ArT. 5. Les attachés sont nommés par le Ministre de l’inté- (1) Un arrêté du 30 janvier 1847 nomme M. Émile Gachet, chef du bureau paléographique. Par un autre arrêté du 8 septembre 1847, M. P. Gigot a été attaché au même bureau. (64) * rieur ; ils doivent être au moins candidats en philosophie et lettres ; ils sontexercés dans l’interprétation des manuscrits, dans leur transcription, et généralement dans tout ce qui concerne la paléographie, surtout la paléographie nationale. Art. 6. Les attachés n’ont point de traitement ; ils font gratuitement les copies et les recherches demandées par les Départements ministériels pour le service de l’adminis- tration, mais celles qui sont exécutées pour des particu- liers ou pour des institutions littéraires ou scientifiques, leur sont payées suivant un tarif à établir. Arr. 7, Le nombre des attachés ne pourra dépasser six, il sera, pour commencer, limité à deux et augmenté succes- sivement suivant que les travaux du bureau en feront sentir la nécessité. ART. 8. La Commission royale d'histoire proposera à No- tre Ministre de l’intérieur les mesures réglementaires pour l’organisation du bureau (1). Art. 9. Notre Ministre de l’intérieur est chargé de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Paris, le 30 janvier 1847. î LEOPOLD. Par LE Roi : Le Ministre de l’intérieur, Comte pE TuEux. (1) Le règlement proposé par la Commission a été adopté par arrêté ministériel du 9 août 1847, et un arrêté royal du 14 février 1848, règle les frais de route et de séjour du chef et des attachés du bureau paléographique. ( 65 Hèglement intérieur de lu Commission royalo d'histoire (1). Arr, ler. La Commission, composée de sept membres, nommés par le Roi, choisit dans son sein un président, un secrétaire et un trésorier. Arr. 2. Les membres de la Commission s’assemblent ré. gulièrement à Bruxelles quatre fois l’an, dans les mois de janvier, avril, juillet et octobre, pour délibérer sur les matières soumises à leur examen, se concerter sur les pu- blications qui font l’objet de leurs travaux d’après le plan approuvé par le Ministre de l’intérieur, conformément à l'art. 2 de l’arrêté royal du 22 juillet 1834, et s’aider mu- tuellement de leurs lumières et de leurs connaissances. La Commission s’assemble extraordinairement, lorsque le président le juge convenable, Art. 3. Le président met les matières en délibération, recueille les voix, et conclut au nom de la Commission. En cas d'absence , il est remplacé par le doyen d’âge, Arr. 4. Il est publié un Compte rendu ou Bulletin des séances de la Commission , dans lequel sont rapportés les sujets dont elle s’est occupée, et les communications qu’elle a reçues, en tant que celles-ci concernent l’histoire de la Belcique. Aucune communication ne peut toutefois y être insérée, qu'après résolution prise par la Commission. Le secrétaire est invité à continuer de placer , à la suite du compte rendu, un bulletin bibliographique, où seront (1) Adopté par arrêté ministériel du 29 mars 1845. 6. ( 66 ) mentionnées les publications relatives à l’histoire de la Bel- gique, faites dans le royaume et à l’étranger, mais sans y exprimer d'opinion sur le mérite de ces ouvrages. ART. 5. La Commission étant instituée uniquement à l’ef- fet de rechercher et de mettre au jour les chroniques belges inédites, les membres éditeurs s’abstiennent d'introduire dans les publications qui leur sont confiées des matières étrangères au contenu du texte principal de l’ouvrage. ART. 6. Les règles de publication arrêtées dans les séances de la Commission du 4 et du 16 août 1834, et imprimées dans le recueil de ses Bulletins (Ier vol., pp. 4, 5 et 6), seront strictement observées. Chaque volume à publier ne dépassera pas 100 feuilles in-4o. ART. 7. Aucune publication comprise dans le plan ap- prouvé par le Ministre de l’intérieur, ne sera autorisée qu'après que le membre qui désirera en être chargé aura fait connaître, dans un rapport à la Commission, le plan qu’il se propose de suivre, ainsi que la nature et l’importance des documents qu'il croit devoir ajouter au texte princi- pal. L’impression conimencera quand la copie d’un tiers de volume, au moins, pourra être livrée à l’imprimeur. AT. 8. Les cartes et pianches reconnues nécessaires, pour être jointes au texte des chroniques, ou de leursappendices, ne seront confectionnées que lorsque la Commission en aura autorisé la dépense , sur évaluation approximative. ART. 9. Tous les mois, l’imprimeur adressera à chaque membre de la Commission, une bonne feuille de tout ce qu’il aura imprimé du texte des volumes de la collection. ART. 10. Chaque membre reçoit un exemplaire sur grand papier et un exemplaire sur papier ordinaire , des volumes de la collection, ainsi que six exemplaires du Bulletin. Il ( 67) a droit, en outre, à vingt-cinq exemplaires dits d'auteur de chacun des ouvrages qu’il est chargé de publier (1). AT. 11. La distribution et la mise en vente des volumes ne peuvent avoir lieu, en Belgique, que dix jours après leur présentation au Roi, leur remise aux membres de la Com- mission et leur envoi dans les pays étrangers. ART. 12, Les employés attachés à la Commission, adres- sent au président, avant chaque assemblée trimestrielle, un rapport sur leurs travaux pendant le trimestre qui a précédé. La Commission elle-même adresse au Ministre de l’inté- rieur , à la fin de chaque année, un rapport général sur ses travaux. Arr. 13. La Commission s’abstient de porter un juge- ment sur les ouvrages imprimés d'auteurs vivants, quand ces ouvrages n’ont pas de rapport direct avec ses travaux. ART. 14. Les résolutions et les pièces expédiées par la Commission ou en son nom, sont signées par le président et par le secrétaire. ART. 15. Le secrétaire est dépositaire des papiers et docu- ments appartenant à la Commission. Il en tient inventaire. ART. 16. Les comptes sont vérifiés par le trésorier et visés par le président et par le secrétaire. Ils sont transmis ensuite au Ministre de l’intérieur, qui. en soigne la liquidation. | Cependant une somme à déterminer par le Ministre de (1) Deux lettres du Ministre de l'intérieur, datées du 12 août et du 21 octobre 1847, 5e division, n° 2878, statuent que {ous les membres de l'Académie seront gratifiés également des publications de Ja Commission. (68) l’intérieur pourra être mise annuellement à la disposition de la Commission pour faire face aux dépenses urgentes. Il sera rendu un compte régulier de l’emploi de cette somme. ART. 17. À l’avenir les ouvrages dont il sera fait hom- mage à la Commission, seront déposés à la Bibliothèque de l'Académie , à l’exception de ceux dont le commencement a été envoyé à la Bibliothèque royale, qui continuera à en recevoir la suite. Les titres de ces ouvrages et les noms des donateurs seront insérés au Bulletin (1). ART. 18. Pour les cas d'urgence et de moindre impor- tance, ainsi que pour les travaux relatifs à la confection de la table chronologique des chartes imprimées, concer- nant l’histoire de la Belgique, les membres de la Commis- sion domiciliés à Bruxelles , réunis à ceux qui s’y trouve- raient temporairement , sont autorisés à prendre telles résolutions qu’ils jugeront convenir. Il sera rendu compte à la Commission, dans son assem- blée ordinaire suivante, de ce qui aura été fait en consé- quence de la présente autorisation (2). (1) Cet article a été adopté par l'arrêté royal du 8 juin 1847, qui modifie la rédaction primitive. (2) Par lettre en date du 20 novembre 1846, M. le Ministre de l'intérieur a fait connaître que la correspondance officielle de la Commission royale d'histoire doit se faire par le Secrétaire perpé- tuel de l’Académie, conformément à l’art. 1er de l’arrêté royal du 1er décembre 1845. Le secrétaire de la Commission royale d'histoire reste chargé de la correspondance particulière entre les membres, (69 ) CORRESPONDANCE DE L'ACADÉMIE. Arréié royal accordant la franchise de port. LÉOPOLD , Ror pes BELGES, À TOUS PRÉSENTS ET A VENIR, SALUT. Revu Notre arrêté en date du 8 novembre 1841, qui attribue la franchise de port à la correspondance officielle de l’Académie royale de médecine ; Considérant que, par des motifs analogues, il y a lieu d’ac- corder le même privilége à l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles ; Sur la proposition de Notre Ministre des Travaux Publics ; _ Nous AVONS ARRÊTÉ ET ARRÊTONS : ART. 1%. Notre Ministre de l’intérieur est autorisé à cor- respondre en franchise de port, sous enveloppe fermée , avec le bureau de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, et les membres de ce corps individuellement. ART. 2. La franchise est également attribuée à la correspon- dance sous bandes et contre-seing que l'Académie et son Secré- taire perpétuel doivent échanger avec chacun de ses membres. (70) Ant. 5. Le contre-seing de l’Académie en nom collectif sera exercé , soit par le Président, soit par le Secrétaire perpétuel délégué à cet effet. Notre Ministre des travaux publics est chargé dé l’exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 22 décembre 1841. LÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre des travaux publics, L. DESMAISIÈRES. NB. Pour que les envois parviennent avec la franchise de port, ilest indispensable que les lettres, papiers ou livres soient mis sous bandes croisées à l'adresse du Secrétaire perpétuel et contre-signées par le membre, correspondant ou associé, qui fait l'envoi. De plus, les en- vois doivent être déposés au bureau de la poste; l’exemption n'a pas lieu pour les papiers qui seraient simplement jetés dans la boîte aux lettres. (74) LISTE DES MEMBRES, DES CORRESPONDANTS ET DES ASSOCIÉS DE L'ACADÉMIE, (Janvier 1854.) en LE ROI, PROTECTEUR. enr ea M. NAveZ, président pour 1854. » QUETELET, secrétaire perpétuel. COMMISSION ADMINISTRATIVE POUR 41854. Le directeur de la classe des Sciences, M. Ep. DESELYSs-LoNGcHAMPs. » » des Lettres, M. le chanoine DE RAM. » » des Beaux-Arts, M. NAVEZ. Le Secrétaire perpétuel, M. QUETELET. Le délégué de la classe des Sciences, M. M. » » des Lettres, M. LECLERCQ. » » des Beaux-Arts, M. BRAEMT. , trésorier. CLASSE DES SCIENCES. l M. Edm. DE SELYSs-LONGCHAMPS, directeur. » le colonel NERENBURGER , vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. Section des sciences mathématiques et physiques (153 membres). M. QUETELET, À. J. L.; à Bruxelles. . . Élu le 1er février 1820. » PAGAN1, G. M.; à Louvain. . . . . — 28 mars 1825. » TIMMERMANS , H. À.; à Gand. . . . — 12 octobre 1833. » CRAHAY, J. G.; à Louvain. . . . . — 8 mai 1835. » MARTENS, M.; à Louvain. . . . . -- 15 décem. 1835. »w PLATEAU, J.; à Gand. .« . . , . — 15 décem..1836. » DELvVAUX , C.; à Liége . . . . . . — 14 décem. 1841. n'OTAS) J. 0.3: à Druxallés : 21 Ts id. » DE KONINCK, L. G.; à Liége . . . — 15 décem. 1842. » DE VAUX, Ad. ; à Bruxelles . . . . — 16 décem. 1846. » NERENBURGER, G@. À.; à Bruxelles . . —- 15 décem. 1849. » MELSENS, H. ; à Bruxelles, . . . . — 15 décem. 1850. » ScHAAR, M.; à Gand. . : : . . . 15 décem. 1851. » LIAGRE, J. B.J., à Bruxelles. . . . — 15 décem. 1853. . LA L - . . . L . . LU L . . . LE . L2 . . Section des sciences naturelles (15 membres). à nl . D'OmaLius D'HALLOY, J. J.; à Halloy . Nomméle3 juillet 1816. VANDERMAELEN , P.; à Bruxelles, . . Élu le 10 janvier 1829. DumortTier, B. C.; à Tournay . . ,. — 2 mai 1829. œ LA (75) SAUVEUR , D.; À Bruxelles. . LEJEUNE, A. L.S.; à Verviers WEsMAEL , C.; à Bruxelles. DumonrT, À. H.;àLiége. . . CANTRAINE, F.;à Gand. , . KiCKx; 3:38 Gandi. à dia MorREN , Ch.; à Liége . . . VAN BENEDEN, P. J.; à Louvain Le baron DE SELys-LONGCHAMPS, Edm.; à Liége. L3 L . L 1 . L2 L] Le vicomte Du Bus, B.; à Bruxelles. NysT, H.;à Anvers. GLUGE, T.; à Bruxelles. . . CORRESPONDANTS (10 au plus). . GALEOTTI, H.; à Pruxelles . Durrez, F.; à Gand. . . Maus, M. H. J.; à Bruxelles . MaYEn, À.:aà Liége. : BRASSEUR, J. B.; à Liége . . Donxy,F.;à Gand. MARESKA, J.; à Gand POELMAN, C.; à Gand . 50 ASSOCIÉS. Élu le 7 novem. 1829. 7: ma 1834. 15 décem. 1835. 15 décem, 1836. id. 15 décem, 1837. 7 mai 1838. 15 décem. 1842. 16 décem. 1846. id. | 17 décem. 1847. 15 décem, 1849. . Élu le 7 mai 1841. os 16 décem. 1846. id, id, 17 décem. 1847. 15 décem. 1850. 15 décem. 1851. id. Section des sciences mathématiques et physiques (25 associés). M. » » VÈnNE. Ass à Paris 14 0. GERGONNE, F. D.; à Montpellier. BABBAGE , Ch.; à Londres. . . Élu le 2 février 1824. » HERSCHEL, sir John F. W.:; à Londres BaArLOW, P.; à Woolwich. . me 8 mai 1824. 7 octobre 1826. id. 10 novem. 1827. 7 “ > (87) SoUTu , sir James ; à Londres. . . SABINE, Édouard; à Londres. . . CHASLES, M.; à Paris . +. + : ENCKE, J.F.; à Berlin. . VAN REESs, R.; à Utrecht . . BREWSTER, sir David ; à Édimbourg. CRELLE, À. L.; à Berlin. . . PALAL:-J;5 à Turin 4 4 diet L Marreucctr, Ch.;à Pise . . +. Gauss, Ch. Fr. ; à Goettingue. BACHE, Alex. D.; à Washington . DE LA RIVE, Aug.; à Genève. Fuss, P. H.; à St-Pétersbourg DUMAS. JR: a Paris 411 "4 FARADAY, Michel; à Londres . LAMARLE, Ern. ; à Gand . . WHEATSTONE, Ch. ; à Londres MELLONI, Macédoine; à Naples LiEBIG , Juste; à Giessen . . . . AirY, G. B.; à Greenwich. . . Élu le 10 novem. 1827. 2 février 1828. 4 février 1829. 7 novem, 1829. 6 mars 1830. 5 avril 1834. id. id. 8 novem., 1834. 14 décem. 1841. 1842. décem. 1843. décem. 1847. id. 15 décem. 1849. 15 décem. 1851. FAR 15 décem. 1853. Section des sciences naturelles (25 associés). VROLIR, G.; à Amsterdam . MorEAU DE JONNÈS, Alex. ; à Paris. VILLERMÉ, L. R.; BERTOLONI, Ant.; GRANVILLE, À.B.; à Londres. . BARRAT , John; à Grassinton-Moor, TAYLOR, John; à Londres. BLUME , Ch. L.; à Leyde . Brown, Robert ; à Londres. . . . Le baron DE HuMB80LDT, À. ; à Berlin à'Paris. «. à Bologne. : Élu le 21 mai . Le baron DE Gran 3 J. W. L.; à Utrecht. Nomméle3 juillet 1816. id. 1825. 31 mars 1827. 6 octobre 1827. L'hid, 1er mars 1828, id. 2 mai 1829.. 7 novem. 1829. 3 avril 1830. M. CA EE (75) DE MAcEno ; à Lisbonne . . . . DECAISNE, Jos, : à Paris, . . . : TIEDEMANN , Fr.; à Heidelberg .. . . ScawANN , Ph. ; à Liége. DoRtNO; A. ra Big Ana din. BONAPARTE, Charles P., di de Ca- nino ; à Rome. . . . DE MarrTius, Ch. Fr. Ph.; à | Munich. LACORDAIRE, Th.; à Liége. SOMMÉ ; à Anvers . OWwEN , Richard; à Has DE BEAUMONT , Élie; à Paris . Epwarps, Henri Milne; à Paris. . . MULLER, Jean; à Berlin, . FLOURENS, M. J.P.; à Paris .« . . , a — mn : Élu le 15 décem. 1836. id. 15 décem. 1837. 14 décem. 1841. 9 mai 1842, 15 décem. 1842. 9 mai 1843. 17 décem. 1847, id. 15 décem. 1850. 15 décem, 1851. 15 décem. 1853. LA (76) à CLASSE DES LETTRES. M. le chanoine DE RAM, directeur. » LECLERCQ, vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. La section des lettres et celle des sciences morales et politiques réunies. . Le chevalier MARCHAL, J. ; à Bruxelles. Élu le 4 février 1829. STEUR , Ch. ; à Gand. . . . . . . — BD décem. 1829. Le baron DE GERLACHE, E. C.; à Brux. — 12 octobre 1833. Le baron DE STASSART, G. J. A.; à la de PP ORNE PAIN TS PE AE A TE id, GRANDGAGNAGE , F. C. J.; à Liége . . — 7 mars 1835. Le chanoine DE SMET, J.J.; à Gand . — 6 juin 1835. Le chanoine DE RAM, P.F.X.;à Louvain, — 15 décem, 1837. RoOULEZ , J. E. G.; à Gand. , . . . — id, LESBROUSSART, Ph.; à Bruxelles . . — 7 mai 1838. More 0: 2 Gand 44 Le) 9 it 100 NoraomB, J. B.:; à Bruxelles. . . . — id. Van »E WEYER, Sylvain; à Londres . — id. GACuARD , L. P.; à Bruxelles. , . . — 9 mai 1842. QUETELET , À. J. L.; à Bruxelles . .Nomméleler déc. 1845. VAN PRAET, Jules; à Bruxelles . . . Élu le 10 janvier 1846. BORGNET, À.; ALiége :, . . . | — id. Le baron DE St-GENOIS, Jules; à Gand. _— id, DAVID, 3. BR: à Louvain... 4 id. Van MEENEN, P.-F.; à Bruxelles. . . — id. (37) M. DEvAUXx, Paul; à Bruxelles . . . . Élu le 10 janvier 1846. “vie A CA “ 2 DE DECKER, P.J.F.; à Bruxelles. . SCHAYES, À. G. B.; à Bruxelles. . SNELLAERT , F. À.; à Gand. L’abbé CARTON, C.; à Bruges . û Havusi IS. Gand CUS NES BorRMANS , J. H.; à Liége. . . . LECLERCQ, M. N.J.; à Bruxelles POLAIN, L.; à Liége. . . . . BAGUET , F. N.J. G. ; à Louvain. DEWITTE, J.; à Anvers. 4, . . CORRESPONDANTS (10 au plus). GRUYER, Louis; à Bruxelles . . . FainEr , Ch.; à Bruxelles . DucPETIAUX, Ed. ; à Bruxelles ARENDT, G. À.; à Louvain. . . SERRURE, C. P.; à Gand , MaATuïIEU, Adolphe; à Mons . . . KERVYN DE LETTENHOVE, F. ; à Bruges. CHALON , R.; à Bruxelles . . . . 50 ASSOCIÉS. . Le duc D'URSEL, C.; à Bruxelles . DE MoLÉON, J. G. V.; à Paris . . LENORMAND, L. Séb.; à Paris. , . DE LA FONTAINE; à Luxembourg . MULLER: A Trèves LS US WITTENBACH ; à Trèves. . . , , Van Ewyck, D, J.; à Bois-le-Duc L] id. 11 janvier 1847, 17 mai 1847. 7 mai 1849. 6 mai 1850. 6 mai 1851. Élu le 10 janvier 1846. id. 11 janvier 1847. id. id. 6 mai 1850. id. 6 mai 1851. Nommé le3 juillet1816. Élu le 14 octobre 1820. a id. 23 décem. 1822. id, id. 4 février 1826. Fr: ( 78 ) M. Cousin, Victor ; à Paris, . . . . LA > =: LA CA » » Cooper, C. P.; à Londres. . . LiouaAYsAÏ}à Lille. + eur. BLONDEAU , J. B. À. H.; à Paris. . MONE, J.; à Carlsruhe . . . . . GROEN VAN PRINSTERER; à La Haye LENORMANT, Charles; à Paris. . . Le vicomte DE SANTAREM; à Lisbonne L'abbé GaAzzERA, C.; à Turin GRIMM , Jacques; à Berlin. . . . S. E. le cardinal Maï , À. ; à Rome M = - PHITIPS: à Momieh 0 ei RAOUL-ROCHETTE , D.; à Paris . DiNAuUx, Arthur; à Valenciennes. ELLIS, sir Henry; à Londres . GUIZOT, F.P.G.;à Paris. . . . HALLAM , Henry ; à Londres . MIGNET, F. À. À.; à Paris. RAFN; à Copenhague. . . . . . RAMON DE LA SAGRA ; à Madrid . RANKE, Léopold; à Berlin. . . SAaLvA, Miguel; à Madrid .. , . . WARNKOENIG ; à Tubingue. . . Le baron DE HAMMER- PURGSTAL ; Vienne. .:: . SRE, Le baron Dupin, Charles ; à Paris HERMANN , Ch. Fr.; à Goettingue. HURTER ; à Vienne . LEEmANS; à Leyde ! MITTERMAIER ; à Heidelberg . . . PERTZ; à Berlin : RITTER, Ch.; à Berlin : . , . MANZoON1::; à Milan . . . , Panorka, Th.:à Berlin, .: . - Élu le 6 octobre 1827. . 5 avril 1834. id. 15 décem, 1836. 7 mai 1840. 15 décem. 1840. 14 décem. 1841. 15 décem. 1842, 17 décem. 1843. 9 février 1846. id. 17 mai 1847. 7 mai 1849. (7) M. NOLET DE BRAUWERE VAN STEELAND, S Druselles 00 su Elu le 7; mat. 1849: » DE BONNECHOSE, Em: ; à Bruxelles. . — id. » WHEWELL, W.; à Cambridge. . . . — id. » NASSAU-SENIOR; à Londres . . . : — id. » le duc DE CARAMAN:; à Paris... — id. » DUREAU DE LA MALLE, À.J.C.A.; à Paris. — 6 mai 1851. » le comte DE LABORDE, Léon ; à Paris. . — id. ( 80 ) CLASSE DES BEAUX-ARTS:. M. NAVEZ, directeur. » FÉTiIs, F., vice-directeur. » QUETELET, secrétaire perpétuel. 30 MEMBRES. Section de Peinture : M. DE KEYZER, N.; à Anvers. . . . . Nommé le 1er déc. 1845. » GALLAIT, Louis; à Bruxelles . . . . — id, sOLERS: Her Avertir — id. » MADOU, Jean; à Bruxelles. , . . . — id. » NAVEZ, F.J.; à Bruxelles. . . . , — id. » VERBOECKHOVEN , Eugène; à Bruxelles. — id. » Le baron WaApPrERs, G.; à Anvers . . _— id, » DE BRAEKELEER, F.;à Anvers . . . Élu le 8 janvier 1847. . . 0 . . “ . Û . . 0 . . « 0 . . . Section de Sculpture : M. GEErs, Guillaume ; à Bruxelles . . . Nomméle 1er déc. 1845. » Simonis, Eugène; à Bruxelles. . . . — id. » GEEFS, Joseph ; à Anvers . . . . . Élu le 9 janvier 1846. » FRAIKIN; à Bruxelles , . . . . . — 8 janvier 1847. Section de Gravure : M. BRAEMT , J. P.; à Bruxelles . . . . Nomméleler déc. 1845. » CORR, Erin; à Anvers , , . . . .Élu le 9 janvier 1846. (81) Section d'Architecture : M. ROELANDT, L.; à Gand. . . . . . Nommé le 1er déc. 1845, » SUYS, T.F.; à Bruxelles . . . . . -— id. » PARTOES, H. L. F.; à Bruxelles . . . Élu le 8 janvier 1847. » RENARD, B.; à Tournay . . . . . — 22 sept. 1852. Section de Musique : M. DE BÉrioT, Ch. ; à Bruxelles , . . . Nomméle 1er déc. 1845. »'FÉTIS, F.; à Bruxelles "RUE _— id. » HANSSENS, Ch. L.; à Bruxelles . . . — id. » VIEUXTEM?S, H.; à Bruxelles . . . — id, » SNEL, F. ; à Bruxelles . . . . . . Élu le 9 janvier 1846. Section des Sciences et des Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. ALvin, Louis; à Bruxelles. , . . .Nomméle 1er déc. 1845. » QUETELET, À. J. L; à Bruxelles, . . — id. » VAN HASSELT, André; à Bruxelles . . — id. » BARON, À. A.; à Liége. . . . . .Élule 8 janvier 1847. » FÉTIS, Ed.; à Bruxelles . . . . . — id, » DE BUSSCHER, Edm.; à Gand. . . . — 5 janvier 1854. \ CORRESPONDANTS ( 10 au plus ). Pour la Peinture : M. DE BIEFVE, Édouard ;à Bruxelles . . Élu le 9 janvier 1846. » DYCKMANS; à Anvers . . . . . . -— 8 janvier 1847. ( 82) Pour la Sculpture : M. JEuOTTE, Louis; à Bruxelles . . . . Élu le 9 janvier 1846. » GRERTS a Louvain. : 10, — 8 janvier 1847. Pour la Gravure : M. JouvENEL , À.; à Bruxelles. Élu le 8 janvier 1847. » VERSWYVEL, Michel; à Anvers . . . — 22 sept. 1852. Pour l'Architecture : M. Barar , Alph. ; à Bruxelles. . . . . Élu le 13 janvier 1853. Pour la Musique . M. BossELET , C. F.; à Bruxelles. . . . Élu le 22 sept. 1852. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : 50 ASSOCIÉS. Pour la Peinture : M. VERNET, Horace; à Paris. . . . . . Élu le 6 février 1846. » SCHEFFER, Ary; à Paris . . , . . . — id. » CORNELIUS , P.: à Berlin, . . .: . . — id. » DE LA ROCHE, Paul; à Paris . . . . — id, » LANDSEER; à Londres. . . . . . . — id. (85) M. KauLBACH, W,.; à Munich . . . . . Élu le 6 février 1846. N''DNMES, Jr à Patiss 5 ou oué —. 8 janvier 1847. L'CALAME À.3 à Genève :. d id. v:BECKER, 13 à Francfort. : : #6 — id. tAMAGB Rs Londres... : : ouvre — id. Sonnerz, 3. Vis Paris su. — 22 sept. 1852. 7 > Pour la Sculpture : M. Raucu; à Berlin . . . . . . . . Élu le 6 février 1846. » RUDE, F.; à Paris. . . NON UN a id. » Davin, P.J., d'Angers; à Paris . . . — 8 janvier 1847. » TENERANI, Pierre ; à Rome . . . . . — id. » DUMONT, À. A.; à Rae CT Um — 22 sept. 1852. » le comte DE NIEUWERKERKE ; à Paris. . — id. _» ROYER ; à Amsterdam. . . . . . . — id. » FINELLI; à Home nu don — 13 janvier 1853. Pour la Gravure : M. le bon BoucHER-DESNOYERS, À.G..L.; à Paris. Élu le 6 février 1846. » FORSTER, Francois; à Paris. . . . . — id. » BARRE, père; à Paris. . . otre — id. » HENRIQUEL DUPONT, L. P.; d'Paris". — 8 janvier1847. » CALAMATTA, L.:4Brüxelles : : . re id, S'TOSCAT, PAUIS AR PAM US, — : id. » BOVY, Ant.;s à Paris . . Eee Rue = id. » PisTRUCCI, Benedetto ; l Lomicis Had — 22 sept. 1852. Pour l'Architecture : . DONALDSON, T'hom.; à Londres . . . Élu le 6 février 1846. Vox KLENZE, Léon ; à Munich. , , . — id. = _ > (84 ) M. CARISTIE, Aug.; à Paris. . . Élu le 8 janvier 1847. »'BARRY, Ch: à Londres. + 2" — id. n STULER, À: 58 Berlin. 3 JE _— id. » COCKERELL , C. R.; à Londres. . . . — 22 sept. 1852. » FORSTER, Louis; à Vienne. . . . . — 5 janvier 1854. Pour la Musique : M. Rossini; à Bologne . . . . + . . Élu le 6 février 1846. » MEYERBEER, Giacomo; à Berlin, . . . — id, » AUBER, D'F: Es 4 Paris. 1", — id. » DAUSSOIGNE-MÉHUL , J.; à Liége. . . — id. » HALÈVY, Jacques-F.; à Paris . — 8 janvier1847. s: SROBR A Casaël ou — id. » LACHNER; à Munich . . . . AO — id. » MERCADANTE ; à Naples. . . . . . — 22 sept. 1852. Pour les Sciences et les Lettres dans leurs rapports avec les Beaux-Arts : M. Bocx, C. P.; à Bruxelles . . . . . Élu le 6 février 1846. » PASSAVANT, J. D.; à Francfort. . . . _ id. » WAAGEN, Gust.; à Berlin . . . . . — 8 janvier 1847, » DE COUSSEMAKER ; à Dunkerque . . . — id. » GERHARD, Ed.; à Berlin. . . . . . — id, » DE CAUMONT, À, ; à Caen . «+ — 22 sept. 1848. » DUCHESNE, aîné; à Paris . . . . . — 22 sept. 1852. » QUARANTA, Bernard ; à Naples . . . — 5 janvier 1854. (85) COMMISSION DE L'ACADÉMIE pour la rédaction d'une Biographie nationale. Le Président de l’Académie. Le Secrétaire perpétuel. M. Kickx, délégué de la ciasse des Sciences. » MORREN, id. id. id. » Le baron DE GERLACHE, id. id. des Lettres. » Le baron DE STASSART, id. id. id. » F. FÉTIS, id. id, des Beaux-Arts. » VAN HASSELT, 1d. id. id. COMMISSIONS DES CLASSES. Crasse pes Sciences. — Commission des Finances. M. DE VAUX. » Le vicomte B. DU Bus. » STAS. * °» VAN BENEDEN. » WESMAEL. Crassr pes Lerrnes. — Commission pour la littérature flamande. M. DAviD, président. » SNELLAERT, secrétaire. » BORMANS. » L'abbé CARTON. » DE DECKER, Crasse Des LETTRES. — Commission des Finances. M. DE DECKER. » GACHARD. » LECLERCQ. » MARCHAL. » VAN MEENEN. Crasse nes Beaux-Arts. — Commission pour la rédaction d’une Histoire de l'art en Belgique. M. QUETELET, président. » VAN HASSELT, secrétaire. » ALVIN. » BOCK. » EF, FÉTIs. » SCHAYES. Crasse pes Braux-Anrs. — Commission pour les inscriptions | des monuments. M. ALVIN. » BARON. » DE Ram. » Ed, FÉTIS. » QUETELET. » SCHAYES. » VAN HASSELT. CLasse nes Beaux-Anrs. — Commission des Finances. M. Ed. Féris. » FRAIKIN. » G. GEEFS. » SNEL. » VAN HASSELT. M. » » (87) COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE pour la publication des Chroniques inédites. Le baron DE GERLACHE, président. GACHARD, secrétaire-trésorier. Le chanoine DE RAM. Le chanoine DE SMET. DUMORTIER. BORMANS. BORGNET. (88) LISTE DES MEMBRES, ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE HABITANT BRUXELLES OU SES FAUBOURGS. M. Acvin, rue de la Charite, 47, à S'-Josse-ten-Noode. » Bazar, plaine Ste-Gudule, 9. » Bock, rue des Sciences, 14 , Quartier Léopold. » Bossezer , rue St-Philippe, 66, à St-Josse-ten-Noode. » Bragur, rue St-Alphonse, 60, à St-Josse-ten-Noode. » CaramarTa, Grand-Sablon, 11. » Caron, rue de la Senne, 24. » De Birve, rue de Ruysbroeck , 88. » De Gerracue (baron), chaussée d’Ixelles, 27, à Ixelles. » De Srassarr (baron), rue Montoyer, 15, à Ixelles. » De Vaux (Ad.), rue du Trône, 70, à Ixelles. » Devaux (P.), boulevard de Waterloo, 38. » Du Bus (vicomte B.), rue du Méridien, 10 , à St-Josse-ten-Noode. » Ducrerraux, rue des Arts, 22, à St-Josse-ten-Noode. » D’Unsez (duc C.), Marché-au-Bois , 28. » Fawer, au Ministere de la Justice, rue de la Régence, 3. » Féris (Ed.), chaussée de Wavre, 22, à Ixelles. » Féris (F.), rue des Sablons , 25. » Fran, chaussée de Schaerbeek , 178, à Schaerbeek. » GacnarD, rue de la Paille, 14. » GaLrorri, rue de la Limite, 92, à St-Josse-ten-Noode. » Gazzair, rue des Palais, 80, à Schaerbeek. » Gers (G.), rue des Palais, 18, à Schaerbeek. » GLuce, rue de l'Équateur, 7. » Gruyer, rue de Ruysbroeck, 98. » Haxssexs, chemin de ronde , 7, à Molenbeek- St-Jean. » Jzuorre , rue des Arts, 51, à St-Josse-ten-Noode. (89) M. Jouvenez , rue Traversière, 18. » Lecrerco, rue Royale, 208. » Lessroussarr, chaussée d’Ixelles, 111, à Ixelles. » Lracre, rue Marcelis, 61, à Ixelles. » Mapou, rue de la Limite, 4, à St-Josse-ten-Noode. » Marcuar (chevalier J.), rue Rogier, 114, à Schaerbeek. » Marmau, place du Petit-Sablon, 11. » Mersens, rue Léopold, 13. » Navez, rue Royale, 35. » NerensurGer, rue Royale extérieure, 180. » Nozer pe Brauwere Van Sreecan», rue du Prince Royal, 42, à Ixelles. » Panrross , rue de Laeken, 56. » Querezer , à l'Observatoire. » SAUVEUR, rue du Bois-Sauvage , 2. » ScHayes, place des Wallons, 15. » Simonis, chaussée de Jette, à Koekelberg. » SEL, rue de Louvain, 410. » Sras, rue Joncker, 41, au Quartier-Louise. » Suys, rue de l'Équateur, 1. » Vanpermaëcen, à l'Établissement géographique, à Molenbeek- St-Jean. » Van Hasserr, place des Barricades, 12. » Van Meenex, boulevard de Waterloo , 33. » Van Pragr, au Palais du Roi. » VERBOECKHOVEN (Eug.), chaussée de Schaerbeek , 180, à Schaer- beek. » Wesmag , rue de la Rivière , 26, à St-Josse-ten-Noode. € (9) NÉCROLOGIE. Classe des Sciences. DE HEMPTINNE, À., membre, décédé le 5 janvier 1854, DE Bucx, Léopold, associé, décédé le 4 mars 1853. ARAGO , D. F. J., associé, décédé le 2 octobre 1853. Classe des Lettres. Van LEnnep, D. J., associé, décédé le 19 février 1853. DE JonGE, J. C., associé, décédé le 12 juin 1853. BERNARD, Ph., correspondant , décédé le 7 décembre 1853. Classe des Beaux-Arts. BUSSHMANN , Joseph Ernest, membre, décédé le 16 février 1853. VAN EYCckEN, J., membre, décédé le 19 décembre 1853. FONTAINE, P. F. L., associé, décédé le 10 octobre 1853, AVELLINO , associé, décédé le . . . . 1853. NOTICES BIOGRAPHIQUES. NOTICE SUR HENRI VANDER HAERT, MEMBRE DE L'ACADÉMIE, Né à Louvain, le 26 juillet 1790 , mort à Gand , le 8 octobre 1846. LUX A LA SÉANCE DE LA CLASSE DES BEAUX-ARTS ’ LE 3 NOVEMBRE 1853. J'ai pris l'engagement d'écrire, pour l Annuaire de l’Aca- démie, la notice biographique de Henri Vander Haert. Après sept années de retard, je viens accomplir ma promesse. Certes, je me reprocherais d’avoir si longtemps différé de rendre le dernier hommage à un confrère et à un ami, si mon silence n'avait pour excuse la disposition d’esprit dans laquelle je me suis presque constamment trouvé pendant ce long intervalle, et la nature des occupations auxquelles j'étais tenu de me con- sacrer. Je n’ai point l’heureux privilége de certains esprits qui savent se recueillir au milieu du bruit, et trouver la solitude au sein de la foule, mariant aux travaux les plus arides les doux loisirs de la Muse. Aujourd’hui que, poussé, grâce au ciel, dans une autre carrière, j'ai accepté des devoirs qui m’impo- sent des occupations mieux en rapport avec mes goûts, je puis (9) revenir aux études littéraires et j'y trouve encore bien des charmes, quoiqu’un long abandon m'’ait rendu ce travail plus difficile. C’est à vous Vander Haert que je veux consacrer mes pre- miers loisirs; à vous les premières pages qui ne sont ni un projet de règlement ni un rapport administratif. Je me livre avec bonheur à ce soin pieux, à cette douce occupation, qui ravive le souvenir de moments bien précieux où il m'a été donné de jouir de votre intimité, de vous entendre et de rece- voir en quelque sorte vos leçons. En effet, si Vander Haert ne m’a point appris à manier le crayon ou le pinceau, il a eu souvent l’occasion de développer pour moi ses idées sur l’art. En présence des chefs-d’œuvre de l'antiquité, il savait me faire participer aux lecons que lui-même avait puisées dans les entretiens et dans la familiarité d’un ar- tiste éminent, de son beau-frère, le statuaire Rude. En face des productions de la glorieuse école anversoise, il me dévoilait le secret de l’art de Rubens, m’expliquait sa manière de compo- ser, les principes d'harmonie par lesquels ce grand maïtre com- binait savamment dans un tableau la pensée, la ligne et la couleur. Et certes Vander Haert comprenait Rubens, il l’inter- prétait mieux qu'aucun de ceux que j'ai entendus disserter sur la peinture, mieux qu'aucun de ceux qui ont écrit sur l’école flamande du XVII: siècle, généralement admirée, mais beau- coup moins comprise qu’on ne le croit. La vie de Vander Haert présente peu d'événements propres à attacher le lecteur qui y chercheraïit les émotions du drame ou du roman; cette vie a été calme, généralement assez heu- reuse, exempte de grandes vicissitudes ; c’est la simple exis- tence de l’homme studieux, richement doué par la nature, mais indolent et de complexion paresseuse, dont la fortune ne (95) croit pas devoir s'occuper, et qui néglige de courir aprés elle. Vander Haert vint au monde avec le germe d’un talent origi- nal; mais placé dans des conditions peu favorables, il se déve- loppa avec lenteur au milieu de causes qui devaient le faire dévier. Il ne prit librement son essor qu’à un âge où l'homme est déjà près du déclin, secoua, par un effort qui semble au- . dessus de sa nature nonchalante, les langes qui l’entravaient, et vint prendre sa place parmi les premiers, au grand étonnement de ceux qui, depuis trente ans, le coudoyaient sans se douter de sa valeur, réalisant les espérances de quelques-uns qui, des longtemps, déploraient de le voir gaspiller en travaux stériles des facultés qui, mieux appliquées, eussent pu donner à la Bel- gique un nouveau Van Dyck. Malheureusement cette transfor- mation arriva tard et dura peu. Toutefois, si courte qu’elle fût, elle laissa des traces assez nombreuses et assez éclatantes pour justifier la haute estime que ses contemporains lui ont vouée, et pour permettre à la postérité de la ratifier. Les moindres détails de la vie de Vander Haert ont été re- cherchés avec une consciencieuse patience et reproduits dans une notice écrite en flamand, par M. Edward Van Even (1). Je ferai de fréquents emprunts à ce travail, dont j'aurais pu me borner à donner une traduction; car, quant aux faits, il n’y a, presque rien à y ajouter, et les recherches personnelles aux- quelles je me suis livré, n’ont pas beaucoup enrichi cette bio- graphie. Né à Louvain le 26 juillet 1790 (2), Henri-Anne-Victoire (1) Hendrik- Anna- Victoria Vander Haert, door Edward Van Even. Diest, by A. Havermans. Leuven, by M. Meunier, 1847. Brochure de 35 pages, petit in-80. (2} M. Van Even rectifie une erreur commise dans l'annonce du déces de Vander Haert, qui lui donne 52 ans au lieu de 56. La (9%) Vander Haert était fils de Jean-Baptiste-Chrysostôme (1) et de Jeanne-Catherine-Philippine de Hurtebise. Il reçut l'éducation que recevaient à cette époque les enfants de la bourgeoisie de Louvain. Il passa, fort jeune encore, de l’école primaire du sieur Pinard, à celle du sieur Ansiau. L'étude de la grammaire ne paraît point l'avoir séduit d’abord; un goût naturel et fort prononcé pour le dessin lui mettait entre les mains, pour ex- primer ses pensées enfantines, d’autres signes que ceux de l’al- phabet : les murailles de la classe, les livres et les cahiers de l’écolier devaient se ressentir de cette disposition innée. Nous pouvons, sans faire tort au jeune Henri, le soupçonner d’avoir, des lors, illustré de fantastiques imaginations les marges de plus d’un volume classique. Ses parents eurent sans doute sur ce point des renseignements plus précis et ne purent longtemps même erreur s’est reproduite dans la petite notice nécrologique in- sérée dans le Messager des sciences historiques et archives des arts en Belgique, année 1846, p. 521. — Le graveur A. Jouvenel a commis la même faute dans la médaille qu’il a consacrée à la mémoire de son confrère. Le biographe louvaniste appuie sa rectification de l'extrait des registres de l’état-civil. (1) Le père de Vander Haert remplit, depuis le 10 décembre 1787, le poste d’official au troisième bureau de l'hôtel de ville, à Louvain. Lors de l'insurrection des provinces belgiques contre Joseph EF, il prit les armes pour l'indépendance de la patrie. À la bataille de Turnhout , il combattit dans les colonnes de Pierre Lorangeois; il s’empara d’une pièce de canon qui servit beaucoup à Vander Mersche, lors de la prise de Diest. Nommé capitaine au régiment des chasseurs, il demeura dans l’armée des patriotes jusqu’au mo- ment de ses revers, en 1791. Il se trouvait à St-Hubert, en Ar- dennes, lorsque son fils naquit à Louvain. C’est en l'honneur de Henri Vander Noot qu’il donna au nouveau-né les noms de Henri- Victoire. (E. Van Even, p. 7.) (95) méconnaître la vocation de leur fils, qu’ils firent entrer, à l’âge de neuf ans, à l'académie du sieur Geedts (1). À quatorze ans, nous le voyons remporter le premier prix de dessin d’après l'antique , et l’année suivante, en 1805, ceux de dessin d’après nature et de dessin de l’ornement (2). C’étaient de rapides pro- grès accomplis en cinq ans: ils font autant d'honneur à la méthode du maïître qu’aux dispositions de l'élève. Geedts avait en effet une excellente manière de dessiner, et Vander Haert se ressentit toute sa vie des premiers principes qu'il avait puisés à l'académie de Louvain. Il reçut aussi du même professeur quelques leçons de pein- ture. L’anecdote suivante, racontée fort spirituellement par M. Van Even, démontre qu'il avait en bien peu de temps fait de grands progrès dans cet art. Le jeune homme maniait le pinceau depuis à peine huit jours, lorsque le hasard lui amena sous les yeux un sujet qui allait au tour jovial de son esprit. (1) Josse-Pierre Geedts, né à Louvain le 5 janvier 4770, étudia à l'académie des beaux-arts d'Anvers, où il remporta le premier prix d'apres l’antique, en 1786. De retour dans sa ville natale, il con- tribua puissamment à la création de l’académie de dessin de Lou- vain, dont il fut nomme directeur en 1800. Démissionné en 1834, il mourut le 17 décembre de la même année. Ses œuvres les plus remarquables sont : Télémaque dans l'ile de Calypso, 1811. — Le Christ entre les deux larrons, 1822. — L'évé- que de Cologne donnant une partie de l’hostie miraculeuse à un reli- gieux du couvent des Augustins, tableau peint pour le jubilé qui eut lieu dans l’église de St-Jacques, à Louvain, en 1824. — Les cinq sens , 1850. — L’ubjuration de Philippe I, à Utrecht, 1830. — Son père, Laurent Geedts, peignait bien la nature morte. (2) M. Van Even nous apprend que les dessins qui valurent ce succès à Vander Haert, sont encore conservés dans la salle des séances de l’académie de Louvain. (96) L'occasion ne fut point perdue et son premier tableau fut exé- cuté avec une prestesse qu’il n’à pas toujours apportée dans la suite à ses travaux. Par une belle matinée de printemps, Vander Haert voit entrer dans le potager paternel, un paysan qui, se croyant seul, choisit pour abri le plus fleuri des groseilliers et s’y accroupit, continuant à humer avec délices la fumée de la pipe qu'il tient à la bouche. Le motif était naturel et comique, jamais modele n'avait posé avec plus d’aisance et de laisser- aller. L’écolier avait toujours dans sa poche, soit de la craie, soit du charbon; en quelques traits, il crayonne la silhouette du bonhomme sur la porte d’un lieu discret, dont le villageois prisait peu le mystère, puis courant chercher sa palette et ses pinceaux, l’espiègle complète par le coloris une ressemblance qui frappe tous les yeux, même ceux du modèle, tout honteux de se trouver, dans une posture fort peu digne, l’objet de l’atten- tion et des rires d’une foule de témoins. Un amateur, M. l'avocat Van Leemputten , de Louvain, obtint la permission de détacher le panneau, le fit encadrer et le plaça dans sa collection. Après la mort de cet amateur, le premuer tableau de Vander Haert fut vendu soixante florins. On ignore ce qu’il est devenu. M. Van Even fait sur cette anecdote des réflexions auxquelles je m'’associe volontiers. S'il avait continué dans cette voie sous la direction d’un maître habile, Vander Haert aurait été certes un peintre de genre de l’école des Teniers et des Ostade. Mais à cette époque le goût dont M. Van Leemputten avait fait preuve n’était déjà plus commun même en Belgique. L’origina- lité nationale s’effaçait de jour en jour sous l'influence étran- gere, la peinture flamande ne rencontrait pas plus de sympathie que l’idiome des Louvanistes chez les fonctionnaires français qui, à quelque temps de là, nous avaient apporté la liberté, la fra- ternité et l’égalité de la civilisation nouvelle, On était en pleine (97) réaction classique, le génie de David dominait toutes les parties des arts du dessin; mais, comme toujours, les médiocrités imi- tatrices exagéraient jusqu’au ridicule les plus heureuses innova- tions du maître. Une copie servile et inintelligente de Rome et d’Athènes fit naître un genre bâtard et sans vérité. Nous nous rappelons tout ce qu’avaient de roide et de disgracieux les ameublements du temps de l’Empire empruntés maladroite- ment à Herculanum et à Pompeï. Aux yeux des décorateurs bourgeois d'alors, le type du beau plastique était le galbe d’un vase étrusque ; le moyen âge et la renaissance n'étaient d’ail- leurs guère mieux traités que les écoles flamande et hollan- daise. | Malgré ces influences qui l’enveloppaient et qui remplissaient en quelque sorte l’atmosphère où il vivait, c’est vers nos an- ciens maîtres que Vander Haert continua de se laisser entraîner; il recherchait avec avidité leurs ouvrages pour les étudier et les copier. Il acquit en peu de temps une grande justesse de dessin qui lui permettait de reproduire, avec une extrême fidélité, la nature telle qu’elle se présentait à ses yeux; c'était une pré- cieuse qualité pour le portrait. II s’essaya de très-bonne heure dans ce genre qu’il abandonna plus tard pour le reprendre dans les dernières années de sa vie, aussi est-ce le genre dans lequel il a le mieux réussi. J'ai vu chez Vander Haert un dessin de cette époque, qu’il avait fait étant encore à l'académie de Louvain. Ce sont les por- traits en profil, et rangés sur une ligne, de ses principaux amis et compagnons d'études : MM. P.-P. Geedts, S. Vander Hulst, J. Laurens, J. Clevenbergh et M. Van Campen. Toutes ces têtes étaient frappantes de ressemblance, pleines de vie et d’expres- sion, tracées d’un crayon libre et facile. Un des meilleurs portraitistes de la fin du siècle dernier, 9 (98) F.-X. Jacquin (1) donna quelques leçons à Vander Haert, vingt au plus. On cite comme ayant été peints alors par notre con- frère le portrait de M. Sterckx, sous-préfet à Louvain, et ceux de Melles Marie Dauw et Thérèse Joris, deux beautés louvanistes de l’époque. L'artiste n’avait que 17 ans. Quelques années plus tard (il avait perdu son père en 1804), il vint avec sa mère se fixer à Bruxelles. Un horizon plus large s’ouvrit alors devant ses yeux , il aperçut enfin le côté théori- que de l’art, en fit l’objet de ses études, sans négliger pourtant la pratique. Il rechercha les productions des maïtres de notre ancienne école, les étudiant et les copiant. Il parcourut dans ce but une grande partie de la Belgique, visitant Anvers, Malines, Gand, Bruges, ce qui, à cette époque était beaucoup plus difficile qu'aujourd'hui. C’est ainsi qu’il traversa la période des guerres de l’Empire bien peu favorable au développement et au progrès des beaux-arts. Comme beaucoup d’autres Belges, il ne fut soutenu que par la force de sa vocation. Perdu dans ce vaste empire si préoccupé de soins belliqueux, loin du soleil vivi- fiant, sans protecteur, il ne fut point remarqué de ceux qui auraient pu lui donner un encouragement efficace, lui ouvrir la carriere et l’y diriger. La création du royaume des Pays-Bas, la paix qui suivit de prés la reconstitution d’une nationalité commune avec la Hol- (1) François Xavier Jacquin naquit à Bruxelles, en 1756. Après avoir appris les premiers éléments du dessin à l'académie d'Anvers, il vint habiter Louvain et recut les leçons du peintre Laurent Geedts, l'oncle du professeur de l'académie. Il peignit d’abord la nature morte comme son maître, mais ensuite il s’adonna avec succès à la peinture du portrait. Il mourut à Louvain, le 4er novembre 1826. (Van Even, page 10.) ( 99 ) lande, réveilla l'espérance au cœur des peintres belges. Les éco- les flamande et hollandaise pouvaient se comprendre et travail- ler de concert à réunir les éléments de nos traditions artistiques. Vander Haert put croire un moment son avenir assuré. Rien ne l’empêcherait plus de devenir un peintre flamand. Il pour- suivit ses études avec une nouvelle ardeur. Parmi les copies qu’il fit des tableaux de nos maîtres on cite comme fort remarquable celle du fameux portrait connu sous le nom de Chapeau de Paille (1). Ce chef-d'œuvre de Rubens fut mis en vente en 1822. Quelque temps auparavant Henri l'avait vu chez le propriétaire. Get admirable tableau qui devait bientôt être enlevé à la Belgique excita son enthousiasme à un point qu’il serait difficile d'exprimer ; il en perdait le sommeil ; son biographe louvaniste prétend même que, nouveau Pygma- lion, il devint éperdument amoureux de cette peinture, vivante image d’un objet charmant qui, suivant la tradition, aurait aussi inspiré de tendres sentiments à Rubens. Le jeune artiste avait en vain demandé la permission de faire une copie du por- trait, le propriétaire craignant de déprécier l’objet qu’il allait exposer en vente et qui fut adjugé à la somme énorme de 52,700 florins; mais en quelques visites l’idole s'était profondément gravée dans le cœur de son platonique adorateur, et, quoiqu’é- loigné de sa présence, il réussit à copier le tableau avec une telle exactitude, que les plus grands connaisseurs crurent revoir l'original dans la copie faite de souvenir. (1) Ce fameux Chapeau de Paille appartenait à M. Stiers d'Anvers. Il fut adjugé en vente publique à Bruxelles en 1822 pour la somme, énorme en ce temps, de 32,700 florins des Pays-Bas, plus 41 p. %0 de frais d’adjudication. Il fut depuis lors l’ornenent de la galerie de sir Robert Peel, à Londres. ( 100 ) Arrivé à ce degré de perfection dans la partie matérielle de son art, maitre des procédés, sûr de sa main, Vander Haert sentait encore plus le besoin d'élargir le cercle de ses études. Les chefs-d’œuvre de l'antiquité, ceux des écoles étrangères lui étaient à peu près inconnus, il n’en avait pu voir que ce qu’on en trouve dans les livres ; cette traduction pâle et sans vie ne lui suffisait point. Paris était encore en possession des plus belles productions du monde, un voyage à Paris était depuis longtemps le rêve du jeune homme, mais ses ressources plus que modestes y mettaient un obstacle jusque-là insurmontable. Enfin l’occa- sion s’offrit et il ne la laissa pas échapper. Le peintre de fleurs Jean Van Dorne (1), forcé par les conseils des médecins de cher- cher la distraction dans une excursion hors du pays, avait besoin d’un compagnon qui füt avec lui en communauté de goûts et de sentiments ; il ne pouvait mieux rencontrer que Vander Haert:. ils partirent ensemble pour Paris. Pendant plusieurs mois que dura leur séjour dans cette capitale, les deux Louvanistes visite- rent les monuments, les musées et les galeries particulières. Notre confrère mit le temps à profit, mais son goût natif l’en- traina encore presque exclusivement vers les productions de l’école flamande. Les tableaux de Rubens, de Vandyck, de Jor- (4) Martin Van Dorne, né à Louvain, le 22 janvier 1736, y est mort en mai 1808. Il était peintre ordinaire du prince Charles de Lorraine. Il peignait les fleurs et les fruits. Son fils Jean-François, celui dont il est ici question, est aussi né à Louvain, le 10 avril 1776. Il entra à l’école de David, en 1802, et y remporta le premier prix de composition. Il est mort le 30 novembre 1848. Il fit pour l’église de St-Pierre à Louvain, une copie du tableau de Gaspar de Crayer, représentant S!-Charles Boromée visilant les pestiférés. Il était aussi versé dans la littérature, la musique et l’histoire vaturelle. ( 104 ) daens, de Crayer avaient toujours le privilége de l’attirer, de le charmer, de l’accaparer. Il passa presque indifférent auprès des chefs-d’œuvre de Raphaël et de Poussin; c’est plus tard et sous d’autres influences qu’il fut conduit à étudier l’antiquité et l’école italienne. Il avait vingt-sept ans quand il réalisa ce rêve si longtemps caressé, ce voyage de Paris. Au retour, il trouva installés à Bruxelles deux artistes français qui exercèrent une grande in- fluence sur la direction que prit à cette époque l’école belge. L'un achevait dans l'exil une carrière remplie de triomphes et penchant déjà vers son déclin; l’autre, qui devait s’illustrer plus tard, préludait dans la capitale des provinces méridionales du royaume des Pays-Bas, aux succès que lui réservait une scène plus vaste. L'auteur de lEnlèvement des Sabines entrainait dans sa brillante orbite plusieurs jeunes artistes belges qui s'étaient placés sous sa direction ; celui dont le ciseau savant et énergique devait plus tard fouiller l’une des faces du colosse architectural qu'on appelle l'Arc de triomphe de l'Étoile, le sculpteur du Chant du départ décorait alors de gracieux bas- reliefs la résidence des princes hollandais. David (1) et Rude firent bon accueil au jeune Louvaniste. Leur exemple et leurs leçons lui ouvrirent des vues toutes nouvelles sur certains côtés de l’art qu’il avait à peine soupçon- nés jusqu’à ce moment. Il subit leur ascendant, s’abandonna à leur impulsion, vint se remettre sur les bancs pour étudier la (4) Jacques-Louis David , peintre, né à Paris le 30 août 1748. Exilé de la restauration par la loi du 12 janvier 1816, il se fixa à Bruxelles où il forma plusieurs élèves, au nombre desquels on compte : Navez, H. Decaisne et Stapleaux. Il mourut dans cette même ville le 29 décembre 1823. 9. ( 102) savante antiquité et la belle époque de la renaissance italienne. Esprit mobile et enthousiaste, il se jeta avec ardeur dans cette voie nouvelle si différente de celle qu’il avait toujours suivie. Au bout de quelques années, le disciple de Teniers et d’Ostade avait disparu, le Flamand s'était évanoui pour faire place à un dessinateur élégant, correct et sage. Ce qui avait le plus con- tribué à cette transformation, c’est l’exercice de l’art du sculp- teur auquel il se livra dans l'atelier de Rude. Plusieurs de ses camarades d’études se rappellent avec quelle facilité Vander Haert était parvenu à modeler en cire de petites figures d’une remarquable perfection. Il aurait réussi dans cet art s’il avait continué de s’y appliquer, mais ces exercices ne furent pour lui qu’un moyen de plus d’affermir son dessin. Indépendamment de l'atelier de sculpture où il recevait des élèves et que fréquentèrent avec Vander Haert, MM. G. Stas (1), de Louvain, A. Jouvenel et Vanderstraeten, M. Rude avait ou- vert une classe du soir où l’on dessinait d’après nature. Là en- core, notre confrère se tint au premier rang. Frappé des progrès de Vander Haert dans le dessin classique, et de la facilité avec laquelle il savait plier son talent à tous les genres, l’architecte du Roi, M. Vanderstraeten, songea à en tirer parti dans l’intérêt de ses propres travaux. Moins exercé dans les arts du dessin que dans les autres branches de son art, il se trouva fort heureux de rencontrer sous sa main un jeune homme qu'il pourrait facilement exploiter. Il lui confia quelques dessins d'architecture, lui fitcomposer des ornements et lui persuada que c'était là sa vocation. Vander Haert obtenant enfin quelque pro- duit de son travail, suivit un conseil qui lui assurait une rétribu- tion convenable. Sa collaboration dans les ouvrages entrepris par (4) Stas (Guillaume), sculpteur, ne à Louvain, le 15 juin 1802. (105 ) Parchitecte ne contribua pas peu à la réputation de son patron. Ce n’est cependant pas sans regimber que Vander Haert se laissa accaparer, car la profession de peintre décorateur ne lui souriait guère. Plus d’une fois le dégoût lui vint au milieu de ses travaux qu’il abandonnaït sous les moindres prétextes; alors il fallait employer la ruse ou la force pour l’obliger à les re- prendre. Pendant qu'il était occupé à la décoration du palais de Tervueren, une défaillance de ce genre le prit, il revint à Bruxelles et ne voulut plus sortir de chez lui. L’architecte Van- derstraeten usa, pour le ramener à l'ouvrage, d’un moyen assez plaisant. Il arrive au domicile de Vander Haert, lui fait dire qu’il a dans sa voiture un tableau précieux sur lequel il voudrait avoir son avis ; il est pressé et prie l'artiste de descendre. Celui-ci, sans défiance, arrive à la porte en robe de chambre et en pan- toufles, monte dans la voiture qui se referme aussitôt sur lui. On l’emmena au grand trot au château du Prince, où l’on retint la victime en chartre privée, dans son costume du matin, jusqu’à ce que l'ouvrage füt terminé, ce qui dura au moins huit jours. En 1819, Vander Haert avait décoré de bas-reliefs en gri- saille la salle du Concert noble à Bruxelles. Il exécuta aussi quelques travaux pour son propre compte au palais du Roi. Ses compositions se distinguaient par la correction, l'élégance et une grande richesse d'invention. Ses meilleurs ouvrages dans ce genre datent de 1822 à 1826. Au palais de Tervueren, il tra- vailla en compagnie de Me Rude. Les bas-reliefs en grisaille du plafond de la salle d’attente ainsi que les camées du boudoir de la Princesse sont de lui. Ses rapports d'amitié avec M. Rude et sa famille s'étaient en- core resserrés , il avait épousé, en 1825, Melle Victorine Frémiet la belle-sœur du statuaire. Quiconque a connu cette jeune femme, enlevée trop 1ôt à sa famille, en a conservé le plus honorable (104) et le plus gracieux souvenir. La beauté extérieure qui rayon- nait de toute sa personne recevait un éclat nouveau de ses qua- lités morales et de sa haute intelligence. Artiste elle-même, elle maniait le crayon et le burin avec une certaine supériorité. C'était la digne sœur d’une autre artiste, Me Rude, qui a su se faire un nom parmi les peintres de notre époque, c'était la digne fille d'un homme qui a laissé en Belgique, et particulière- ment dans le Hainaut où il occupait un emploi élevé, une répu- tation méritée de savoir, de goût et de parfaite honorabilité (1). Cette femme était bien faite pour exercer une salutaire influence sur Vander Haert; son éducation soignée, la distinction de ses manières, l’élevation de ses idées devaient finir par dominer l'esprit mobile et indolent de l'artiste; malheureusement cette union fut courte. Victorine Frémiet mourut en 1839 dans toute la fleur de la Jeunesse, laissant deux filles et un fils; elle avait été unie à Vander Haert pendant 14 ans. Les travaux de Tervueren achevés, Vander Haert fut obligé d'accepter l’occupation telle qu’elle se présentait, c'était le mo- ment où venait d’être introduite en Belgique la découverte de (1) Frémiet (Louis) naquit à Dijon le 29 juin 1769. Avant d’en- trer dans la carrière administrative, il avait servi dans les armées françaises de 1791 à 1794. Quelques années plus tard, il entra dans l'administration des contributions, qu’il n’abandonna qu’en 1895. De 1830 à 1845, il occupa avec honneur le poste important de gref- fier des états provinciaux du Hainaut. Il consacra ses loisirs à la culture des arts et des lettres, se forma une précieuse bibliothèque, ainsi qu’une riche collection d’estampes. Il mourut à Mons le 10 janvier 1848, regretté des gens de bien. Membre honoraire des académies de Dijon et de Grenoble, il était aussi chevalier de l’ordre de Léopold. | ( 105) Senefelder. Il comprit tout d'abord l'avenir qui était réservé à la lithographie; tandis que d’autres perdaient leur temps à dé- plorer la ruine de la gravure au burin que la nouvelle invention paraissait devoir précipiter, lui s’'empara du progrès et contribua à le développer. Le dessin sur pierre, au moyen d’un crayon moelleux, allait à sa nature quelque peu paresseuse qui aimait à terminer un ouvrage tout d’un coup, sans être obligé d'y revenir. Ses essais réussirent admirablement et l’on peut avan- cer que personne en Belgique ne l’a surpassé dans ce genre. Quelques-uns, tels que Madou, Lauters, Billoin et Schubert ont partagé avec lui la palme du dessin lithographique, mais aucun ne l’a surpassé! Je ne crains pas, en m’exprimant ainsi, de mécontenter les hommes distingués que je viens de nommer. Je sais quels étaient leurs sentiments envers leur confrère, et quelle estime ils professaient pour lui, et dans ma pensée c’est ‘faire leur éloge que de les rapprocher de Vander Haert. Un événement qui eut pour la Belgique les conséquences les plus heureuses, la révolution de 1830, vint jeter pendant quel- que temps le trouble dans les travaux des artistes ; plus d’une existence honorable se vit momentanément menacée, comme il arrive toujours dans les bouleversements politiques. Mais grâce à la nature et au but du mouvement belge, le trouble fut de peu de durée, et l’ordre ne tarda pas à ramener la prospérité matérielle, qui fut bientôt suivie d’une ére nouvelle pour les beaux-arts. Vander Haert souffrit peut-être plus que beaucoup d’autres de cet enfantement de sa patrie à une nouvelle exis- tence. Le découragement le prit. Arrivé à l’âge mûr, il lui pa- raissait impossible de refaire sa carrière brisée, D’anciens amis l'encouragerent, lui relevèrent le moral. Et comme son orga- nisation éminemment mobile s’abandonnait facilement aux entraînements du cœur, il subit cette influence favorable de ( 106 ) l'amitié et s’y laissa aller. Dès qu’il put apercevoir un avenir plus riant dans les nouvelles perspectives qui s’ouvraient devant lui, l'artiste, poëte et rêveur, était sauvé. Il se rattacha avec énergie à la vie, c’est-à-dire à son art. S'il avait atteint la qua- rantaine, il n'avait rien perdu de la fraîcheur d'idées de ses jeunes années. L’enthousiasme avait sommeillé un moment, il se réveilla plus vif que jamais. La renaissance de son pays lui apparut sous son véritable jour; lui aussi se sentit entraîné dans ce mouvement intellectuel qui poussait en avant toutes les forces vives de la patrie et s’y associa de tout cœur. Longtemps il avait rêvé la résurrection de l’école flamande; il voyait son rêve sur le point de se réaliser. Toutefois, c’est à peine s’il espérait avoir sa part dans cette glorieuse rénovation. Pour redevenir un peintre flamand, il devait opérer en lui-même un changement complet. Cette trans- formation ne se fit qu’avec lenteur, après beaucoup de tâtonne- ments et d’hésitations. La première peinture qu’il montra au public, après la révolution, ce fut un portrait de famille qu’il avait peint en 1834, et qui figura à l'exposition de Bruxelles de 1856. Il est intéressant d'étudier, dans le portrait de la fa- mille Hambrouck, de Louvain, le germe du beau talent qui ne se développa complétement que quelques années plus tard. M. Van Even nous a fait connaître d’intéressants détails sur la manière dont ce tableau a été exécuté. L’artiste n’avait peint d’abord que le mari; il fallut après coup faire entrer la femme dans le même cadre. Il ne se prêta à cette exigence de l’ama- teur qu'avec une certaine répugnance. Il savait le trouble qu’une pareille addition apporterait dans l’harmonie de sa com- position. On rencontre rarement des amateurs qui comprennent qu'il peut y avoir un travail de composition dans un portrait d’une seule figure, et les artistes ne sont que trop souvent obli- ( 407) gés de se soumettre aux idées étroites de patrons ignorants. Le portrait ainsi modifié ne plut que médiocrement; le public y trouva une certaine roideur et de la gaucherie dans les ajuste- ments ; les artistes etles connaisseurs surent faire abstraction des fautes qu’ils s’expliquaient, et remarquérent les qualités solides de la peinture; ils y virent l'annonce de succès prochains. Le jury de l'exposition lui décerna la médaille d'argent. Vander Haert avait mis un intervalle de vingt ans entre ses derniers portraits à l’huile et ceux-ci; l'accueil qu’il reçut ne l’encoura- gea pas trop à se consacrer à ce genre; il continua à manier le crayon de préférence au pinceau, mais il était né coloriste et chaque nouvelle étude qu’il produisait annonçait un peintre : ses amis lui conseillaient de reprendre la palette. Il céda. Le premier ouvrage remarquable qu’il fit à l'huile, ce fut le por- trait de M®° la comtesse Hippolyte Vilain XIIL Il n’y avait plus dès lors à douter de son talent : il était arrivé d'emblée à un coloris vrai, vigoureux, brillant et sage à la fois, faisant valoir la correction du dessin et ne cherchant point à dissimu- ler les imperfections de contours ou de modelé par les effets. Quelques portraits encore et son succès fut accepté de tous; il se plaça au premier rang. Ici commence la période la plus brillante de la vie de Vander Haert. Sûr de lui-même, marchant d’un pas ferme dans sa propre voie, affranchi des influences étrangères, il signale cha- cune de ses journées par de remarquables travaux et par des services qu’il rend aux artistes de son pays. On regrette cepen- dant qu'il n’ait point apporté plus d'énergie dans l'emploi de ses facultés. Les habitudes de flânerie et de nonchalance, con- tractées depuis longtemps, le détournaient à chaque pas du noble but qu’il entrevoyait. Le dessin était pour lui un jeu où il ne trouvait point de fatigue. Pour occuper ses soirées et afin ( 108 ) d’être le plus longtemps possible entouré de ses amis, il avait créé dans un estaminet d’Ixelles une école du soir, connue depuis sous le nom d’ Académie Fander Haert. Là, tout en fumant, tout en s’entretenant avec sa petite cour, composée dej eunes artistes d’avenir, il crayonnait ces études que les amateurs s’arrachaient et qu’ils recherchent encore aujourd’hui. Chaque soir l’insou- cieux dessinateur se laissait soutirer le travail de la séance, qui passait dans le portefeuille du premier qui se l’adjugeait, ou bien une tombola au profit des pauvres distribuait ces précieux dessins aux amateurs, souvent assez nombreux, qui venaient faire la galerie. Le Gouvernement ayant fondé à Bruxelles une école royale de gravure, en 1836, Vander Haert fut choisi comme professeur de la classe de dessin d’après l’antique. L'administrateur de l’école M. Dewasme-Pletinckx avait en- trepris, depuis quelque temps déjà, de reproduire par la litho- graphie les principaux tableaux de Rubens; à cet effet, il en fai- sait faire des réductions peintes dans les dimensions du format de ses planches et divers dessinateurs les exécutaient sur pierre. Cette entreprise conçue sur des proportions trop vastes pour les ressources dont l’éditeur pouvait disposer, fut abandonnée après la publication de quelques planches (1). J'avais été invité à (1) On a publié dans cette collection les planches suivantes : I. L’Adoration des Mages , d’après le tableau qui se trouve au musée de Bruxelles. I. La Communion de St Francois, d’après le tableau qui se trouve à Anvers. AIT. La Chasse au Sanglier, d'après le tableau que posséda S. M. Guillaume IL et dont une répétition se trouve au mu- see de Dresde. | (109 ) m'occuper de la rédaction d’un texte et l’on m’avait indiqué, comme type à suivre, les analyses que M. E. David a juintes à sa publication des sept tableaux de Raphaël du musée de Ma- drid (1). C’est afin de m’essayer et pour me préparer à ce tra- vail que j'écrivis les études sur quelques tableaux de Rubens; elles ont paru dans le journal lPEmancipation de 1835 à 1856, la dernière a été insérée dans les Bulletins de l'Acadé- mie (2). Vander Haert s'était généreusement offert à m'initier à la théorie et aux procédés de la peinture. Plusieurs des idées que j'ai exprimées dans ces études m'ont été inspirées par les expli- cations de notre confrère. Je me rappelle encore aujourd’hui son enthousiasme et les appréciations judicieuses qu’il improvisait en présence des chefs-d’œuvre de Rubens. Souvent il s’attachait à mettre en parallèle les productions de la jeune école belge avec le modele qu’elle se proposait. Il me montrait en quoi les émules de Rubens se rapprochaïient de leur maître, en quoi ils (1) Ces études de M. E. David ainsi que les planches au trait des cinq tableaux de Raphaël ont été reproduites à Bruxelles dans le format in-folio par la maison Dewasme-Pletinckx. La majeure partie de l’édition a été détruite lors du pillage du magasin de cet indus- triel en 1834. (2) L'auteur de la présente notice a publié sept études sur des tableaux de Rubens, savoir: I. Le portement de la Croix , dans le journal l'Émancipation du 27 septembre 1835. IL. Le Christ voulant foudroyer le monde , ibid. lil. L'Assomption de la Vierge, ibid. IV. La chasse au Sanglier, ibid. V. L’Adoration des Mages, ibid. VI. Le Couronnement de la Vierge, idem. VIL, Le Christ au tombeau, Burrerix de l'académie, t. XIII, n° 7. 10 (110) en restaient encore éloignés. Et dans le jugement qu'il portait sur les qualités et sur les défauts de ses confrères, il mettait une franchise et une naïveté à laquelle la jalousie n’eut jamais la moin- dre part. Je n’ai pas connu d'artiste plus facile à contenter; dès qu’il trouvait chez un de ses confrères un côté louable, c’est par là seulement qu'il lexaminait ; pour lui, une beauté réelle effa- çait tous les défauts d’un tableau. Bien des débutants de cette . époque , aujourd'hui artistes faits, pourraient rendre témoignage en sa faveur ; ils pourraient rappeler comme il savait les encou- rager et les guider. Lorsque, en 1856, nous formâmes avec le même M. De- wasme-Pletinckx le projet de publier le Compte rendu de l'Ex- position nationale des Beaux-Arts, c’est à Vander Haert que fut confiée la direction de la partie graphique, ainsi que le choix des œuvres qui devaient être reproduites soit par la gravure soit par la lithographie; mais il ne se borna pas à diriger :son burin fécond fournit à l'ouvrage ses planches les plus remarquables. J'en ferai l’'énumération dans la liste générale de ses ouvrages, je me borne à citer ici comme particuliérement recherchée des amateurs la Bataïlle des Éperons d’Or, d’après le tableau de De Keyser. Dans cette circonstance encore, le savoir et le goût de Vander Haert m'ont été d’un grand secours pour apprécier le mérite des productions dont l'analyse forme le texte du Compte rendu. | L'année 1839 lui fut doublement malheureuse, il perdit cette femme distinguée qui avait été la compagne d’une partie trop courte de sa vie, qui avait partagé son goût pour les beaux- arts et même jusqu’à un certain point ses travaux. S'il est per- mis de rapprocher de cette grande douleur une contrariété : d’amour-propre, je rappellerai que c’est pendant cette même année qu'il vit échouer sa candidature à la place de professeur (414) de dessin d’après l’antique, vacante à l'académie de Bruxelles, par le décès du peintre Paelinck (1). Déjà en 1856 il avait vu ses compatriotes les Louvanistes lui préférer un jeune confrère pour le poste de directeur de lacadémie de sa ville natale (2). Bien qu’il reconnüt volontiers le mérite de son concurrent, 1} n’en avait pas moins été blessé, mais il reconnaissait dans ce premier échec la confirmation du vieil adage : « Nul n’est pro- phète dans son pays. » Les artistes, ses amis, ses compagnons de travaux, ses élèves en grand nombre furent encore plus désappointés que lui-même du second échec. Ils s’en expliquérent fort vivement, et quoique le choix du conseil communal de Bruxelles fut tombé sur un jeune artiste de mérite, l’éloigne- ment de Vander Haert indisposa plusieurs de ses confrères (3). La capitale de la Flandre se chargea de réparer les torts que (1) Joseph Paelinck naquit à Oostacker, village des environs de Gand, le 20 mars 1781. Il étudia à Paris dans l'atelier de David, occupa une chaire à l’Académie de Gand pendant fort peu de temps et séjourna cinq ans en Italie. Il obtint un grand succes sous le gou- vernement du royaume des Pays-Bas, il était peintre de S. M. la Reine. A la réorganisation de l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, Paelinck fut nommé professeur de dessin d’apres la bosse. Il est mort à Ixelles le 19 juin 1839. L'auteur de la présente notice a place l'éloge de ce peintre dans le discours prononcé à la distribution des prix de l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles, le 21 juil- let 1839. (2) M. Mathieu, actuellement encore directeur de l'Académie de Louvain. | (3) Le conseil communal de Bruxelles choisit un peintre, artiste de grand mérite, M. J.-B. Van Eycken, bruxellois et élève de l'académie même où il était appelé à enseigner. M. Van Eyeken était né le 14 septembre 1809 ; il est mort le 19 décembre 1853. (1442) l'artiste brabançon avait éprouvés dans les deux principales villes du Brabant, Gand l’appela à la direction de son académie qui venait d’être placée sous le patronage du Gouvernement et de recevoir un grand accroissement et une organisation mieux en rapport avec les besoins de l’époque et les intérêts spéciaux de la cité. Il sut, dans cette nouvelle situation, répon- dre aux vues des administrateurs dont il tenait son mandat, il obtint en très-peu de temps des résultats qui frappèrent tous les yeux. Vander Haert était dès lors apprécié à sa juste valeur, les distinctions ne se firent plus attendre : le Roi lui conféra la croix de son ordre en 1842. Deux ans plus tard, la société des Beaux- Artset de Littérature de Gand, se rendant l'organe de la recon- naissance de la population, lui décerna une médaille en or pour la part considérable qu’il avait prise à la réorganisation de son académie. Les arrêtés royaux du 1° décembre 1845 ayant adjoint une classe des beaux-arts à l’AÆæadémie royale des sciences et des lettres, Vander Haert fut compris au nombre des membres nommés en vertu de initiative de S. M. Une autre distinction bien flaiteuse, celle peut-être qu’il am- bitionnait le plus, venait aussi de l’honorer. La questure de la Chambre des Représentants avait choisi Vander Haert, parmi tous les peintres du pays, pour lui confier l'exécution des por- traits de LL. MM. le Roi et la Reine destinés à orner le palais de la Nation. Il eut, à cette occasion, une longue audience des augustes personnages qui prirent beaucoup de plaisir à s’en- tretenir avec lui. La parole de notre confrère était plus pitto- resque que correcte et si le Roi et la Reine ont pu trouver dans . sa conversation quelques éclairs d'esprit, quelques aperçus pi- quants sur son art, ils durent aussi sourire à plus d’un lapsus (145) linguæ de l'artiste plus exercé au dialecte flamand de Louvain qu’au beau langage français. En rentrant chez lui après cette entrevue, Vander Haert confia à quelques amis qu’il craignait d’avoir un peu abusé de la permission d’exciter l'hilarité des têtes couronnées. Les portraits du Roi et de la Reine, qui auraient mis le comble à sa réputation, ne furent pas même commen- céss il n’en fit que les esquisses dont LL. MM. se montrérent très-satisfaites (1). Nous ne connaissons, en fait de peinture de Vander Haert, que des portraits. Il eut plus d’une fois l’idée de peindre l’his- toire, mais sa nature indolente le tint toujours éloigné d’un genre qui exige une grande force de volonté et une persévé- rance qu’il ne montra jamais. Mais, en quelques années, il avait fait un nombre relativement considérable de portraits d’un mé- rite vraiment supérieur. Sa composition la plus importante par le nombre des figures, est le portrait de famille qu’il exécuta après la mort de sa femme, MM. Lauters et Billoin l'ont reproduite par la lithogra- phie, dans la publication intitulée : Musée moderne , etc. (2). Du portrait de la famille Hambrouck à celui-là, il y a une distance immense. La gaucherie que l’on pouvait reprocher au premier, n’est plus que de la naïveté dans l’autre. C’est d’ail- leurs un chef-d'œuvre de consciencieuse exécution, empreint (4) Ces esquisses peintes , se trouvent dans le cabinet de la direc- tion des beaux-arts au Ministère de l’intérieur, elles sont sur toile et encadrées. — Les premiers croquis à la plume et rehaussés de bistre, sont également conservés dans ce même cabinet. (2) Musée moderne, tableaux, sculptures et dessins choisis des ar- tistes belges contemporains, ithographies par Paul Lauters et Charles Billoin. Bruxelles, 1836-1840, 10. (A4) d’un sentiment mélancolique. On y reconnaît le cœur du père et de l'époux (1). Vander Haert était de taille moyenne, un peu replet; sa dé- marche et sa tournure avaient moins de distinction que sa phy- sionomie, dont l'expression reflétait la bonté et l'intelligence. Il aimait cette grosse gaieté qu’il savait quelquefois exciter rien qu’en se montrant ; son esprit était plés fin que délicat, ce qui n’exeluait point une grande délicatesse de sentiments dans les relations. Réservé jusqu’à la timidité avec les personnes qu’il connaissait peu, il était plein de franche liberté avec ses amis. Confiant et facile à entrainer, il fut souvent dupe de son bon cœur, Son caractère loyal et un peu brusque s’accommodait mieux du sans-gêne de l’estaminet que des exigences du salon. Les usages du monde ne trouvaient point en lui un observateur bien respectueux; son indépendance, sous ce rapport, allait même quelquefois jusqu’à la bizarrerie. Un peintre de portrait, tous les jours en contact avec le monde aristocratique, devait, avec un pareil caractère, ren- contrer souvent des difficultés sérieuses et éprouver des désa- gréments. L’excellent cœur de Vander Haert lui servit d’égide. On le connaissait, on l’aimait, on lui passait ses excentricités dont on s’amusait même. Quand il fallait se mettre à l’œuvre, notre confrère éprouvait toujours une certaine pesanteur, l’in- spiration venait lentement , la mise en train était pénible. Il eût fallu, pour vaincre cette paresse de nature, un effort énergique, il préférait attendre l’inspiration, et tant que celle-ci n’était point arrivée , le modèle, quel qu'il fût, attendait ; l'ennui et la fatigue arrivaient-ils, ou bien quelque fantaisie traversait-elle (1) Ge tableau, en quelque sorte improvisé dans un moment d'inspiration, est peint sur une toile non préparée; ne voulant point laisser échapper l’occasion, le peintre a pris le premier châssis qui lui est tombé sous La m°' X (145) l'esprit du peintre, le travail était abandonné et la séance levée, qué cela convint ou non à la personne qui posait, quand même c'eût été la plus grande dame du royaume. Van Even nous raconte que lorsque Vander Haert fit le por- trait de famille exposé en 1856, il laissa un jour Me Ham- brouck se morfondre, pendant que lui, sous prétexte d’aller fumer un cigare, abandonnait, pendant quinze jours, l'ouvrage commencé aussi bien que le modèle, auquel il avait fait faire une toilette de jour de fête. Depuis qu’il occupait le poste de directeur de l’Académie de Gand, Vander Haert avait à Bruxelles un pied-à-terre. S. A. S. le duc d’Arenberg, qui, parmi les traditions de fa- mille qu’il s’honore de conserver, tient surtout à ne pas lais- ser s’éteindre dans sa maison le goût des beaux-arts, avait gracieusement offert à l'artiste un logement dans son hôtel. Là , soit qu’il füt disposé à travailler, soit qu’il préférât s’aban- donner à ses rêveries, il rencontrait le même accueil cordial. Peignait-il, les jeunes princes l’entouraient et s’empressaient à qui lui rendrait une foule de petits services d’atelier : pré- parer ses couleurs, accommoder sa palette. Aimait-il mieux flâner ou jaser, son désir était toujours respecté, on se prêétait à sa fantaisie. Il était vraiment traité en enfant gâté dans cette noble maison. On le connaissait à fond et on l’aimait autant pour ses qualités morales que pour son talent. Ses singularités et ses bizarreries y trouvaient tout le monde indulgent. C’est de cette manière, en les interrompant et en les repre- nant vingt fois, qu'il fit les portraits de presque tous les mem- bres de la famille d’Arenberg ; à savoir : ceux de S. A. S. le duc et des princes Engelbert et Antoine, aux deux crayons; ceux de la duchesse et de la princesse Louise, à l'huile. Les trois pre- miers peuvent être regardés comme des chefs-d'œuvre du genre : la palette des meilleurs peintres n’a pas un coloris plus (16) vrai et plus naturel que celui que Vander Haert a su obtenir avec son crayon noir et son crayon rouge, dont il savait marier el combiner les teintes de manière à rendre les tons les plus dé- licats comme les plus fermes des chairs vivantes. Les deux autres sont des meilleurs qu'il ait peints. Celui de la duchesse n’a point été achevé par Vander Haert, c'est Dromart qui en à peint les bras et les mains. Voici dans quelle circonstance cet ouvrage fut abandonné. La tête, le fond et une partie des ajus- tements étaient achevés, ce qu’il restait à peindre pouvait à la rigueur se faire hors de la présence du modéle. Mais notre ar- tiste était trop consciencieux pour travailler d’après le manne- quin ; la duchesse se prêtait d’ailleurs de bonne grâce à la cir- constance , elle ne dédaignait point de poser avec ses bijoux, que le peintre s’amusait à copier en manière de récréation pour se reposer; elle levait et reprenait la séance quand il le deman- dait. Mais il arriva plus d’une fois qu'ayant ainsi interrompu son travail, il s’oublia sous les ombrages du jardin à chercher l'inspiration rebelle. Prolongée outre mesure, la patience prend un autre nom; la duchesse se lassa un jour d’attendre le bon plaisir de la Muse et quitta la place, chargeant quelqu'un de faire à Vander Haert une observation certes bien méritée, au sujet de son procédé peu poli. Celui-ci se piqua, quitta sur-le- champ l'hôtel, retourna à Gand et ne voulut jamais reprendre son travail. Il n’acheva point davantage le portrait à l’huile du duc, dont il n’avait fait que l’ébauche. Ces bizarreries, que l’on a tort de louer chez certains artistes, ont leur source dans un sentiment exagéré ou plutôt mal com- pris de la dignité de leur profession. Certes, il n’en est point de plus relevée que celle-là, mais plus on est distingué par l'intelli- gence, plus on doit tenir à mettre toutes ses actions en harmo- nie avec une telle position. Vander Haert était, plus que per- sonne, disposé à se laisser entrainer aux illusions. Il acceptait (117) avec une bonne foi naïve les éloges même les plus outrés que de maladroits amis lui prodiguaient. À l’époque dont nous par- lons, il était l’objet d’une foule de flatteries plus ou moins inté- ressées. Ceux qui l'ont approché d’assez près pour le bien com- prendre, savent cependant qu’il n’entrait point d’orgueil dans cette âme candide. Les trois quarts de sa vie s'étaient écoulés sans que son talent obtint du publie l'accueil auquel il croyait avoir droit; en quelques années il venait de réparer le temps perdu; ces succès si rapprochés devaient l’enivrer d’autant plus qu’il en avait été plus longtemps sevré. Ces succès, bien qu’un peutardifs, auraient fini par lui faire une existence heureuse et douce, il n’avait point d’ennemis parmi ses confrères; mais il en portait un bien dangereux en lui-même. Un mal héréditaire le minait sourdement et de temps en temps se manifestait par des crises pénibles. La goutte se portait tantôt sur ses pieds, tantôt sur ses mains, attaquant des organes dont il avait le plus besoin pour l'exercice" de son art. Ses doigts gon- flés et crispés par le mal opposaient un obstacle qu’il avait bien de la peine à vaincre. Cloué pendant de longues semaines dans son fauteuil ou dans son lit , les mains enveloppées de cataplasmes pendant la nuit, il révait à de nouveaux travaux et, quand ve- nait le jour, il s'empressait de se débarrasser de cet enduit, saisissait ses pinceaux, et, surmontant la souffrance, trouvait assez d'énergie pour peindre ou dessiner. En voyant quelques- uns de ses derniers ouvrages, on croirait difficilement qu’ils ont été exécutés par ces doigts roides et déformés. Il avait acquis une telle habitude de son art, que son exécution ne se ressentait point de ces obstacles. IL semble qu'un malin énie se soit plu à lentraver sans cesse , la paresse avait dominé une grande partie de sa vie, et quaud ce premier ennemi de sa gloire paraissait avoir été vaincu, c’est la maladie qui vint le remplacer. On ne saurait se ( 118) faire une idée de l'impatience qui tourmentait le malade pen- dant cette longue lutte; il était toujours prêt à accueillir aveu- glément tout charlatan qui lui promettait la guérison. Malgré les conseils de ses amis, il eut l’imprudence de se livrer aux mains d’un empirique qui le soumit à un traitement incendiaire plus dangereux que la maladie elle-même. Ce que Ja goutte n’eût peut-être accompli qu’au bout de longues années, le remede le fit en peu de jours. Notre confrère fut enlevé aux atts à l’âge de 57 ans et quelques mois; il mourut à Gand le 8 octobre 1846. Cette perte prématurée fut vivement sentie. La ville de Gand s’associa au deuil des artistes et de ses amis. Toutes les autorités se firent un devoir d'assister à ses obsèques. Elles se firent avec grande solennité, je parle de cette pompe qui résulte moins de la richesse des décorations et des ornements funéraires que de l’affliction des assistants, du recueillement de la foule et de la manifestation de regrets sincères. La parole éloquente de M. l'avocat Rollin, échevin de la ville de Gand, rappela devant les restes mortels de Vander Haert tout ce que le défunt avait fait pour la prospérité et la régénération de l’école gantoise. Les professeurs ses collègues eurent pour interprète de leurs regrets M. Meulewaeter qui rendit hommage aux qualités de leur chef dont l'autorité, bien que ferme et persévérante , s'était toujours exercée aÿec douceur et bien- veillance. M. Breton, élève de l'académie, parla au nom de ses camarades et apporta dans la manifestation de leurs senti- ments unanimes cette chaleur de jeunesse qui ne craint point d’exagérer la reconnaissance. Notre compagnie eut aussi, comme il convenait, ses représentants à cette triste cérémonie, et M. Roelandt adressa, en notre nom, un dernier et sympa- thique adieu à notre confrère. La poésie enfin jeta sa fleur sur ce cercueil : M. Prudent Van Duyse, se rendant l'organe de la Société des beaux-arts et de la littérature de Gand, fit retentir ( 419 ) auprés de la dernière demeure de l'artiste flamand les accents énergiques et naïfs de l’idiome de sa terre natale, de celui qui: le premier avait frappé son oreille lorsqu'une voix aimée chan- tait auprès de son berceau. Les témoignages d'estime de ses concitoyens ne s’arrête- rent point là. Le portrait de Vander Haert fut exécuté en litho- graphie par M. Ch. Billoin, qui avait été son élève et qui était resté son ami. M. P. Devigne, de Gand, fut chargé de sculpter en marbre le buste qui devait orner un tombeau à l'érection duquel il fut pourvu par une souscription (1). M. A. Jouvenel grava en son honneur une médaille en se servant, pour l’effi- (1) Le cénotaphe de Vander Haert a été posé en 1850, dans l’é- glise de St-Étienne ( ancien oratoire des Augustins), à Gand, par les soins et aux frais de quelques amis et appréciateurs de son ta- lent. Il est placé dans la nef latérale de gauche , adossé à la mu- raille qui fait face au chœur. Depuis le pavement jusqu’à la partie supérieure de l’urne funéraire, le monument a 3 mètres 40 cent. de hauteur. Il est en marbre granitelle poli, et le bas-relief en marbre blanc. Les deux figures : la Peinture et la Sculpture, font honneur au ciseau de M. Pierre de Vigne-Quio, statuaire à Gand. Le mas- que de Vander Haert est ressemblant ; c’est la reproduction fidèle du moule pris sur le défunt, par MM. Caneel et Devigne. L'inserip- tion porte : D. O. Me HENRI-ANNE-VICTOR VANDER HAERT, DIRECTEUR DES COURS DE DESSIN, SCULPTURE ET ARCHITECTURE A L'ACADÉMIE ROYALE DE GAND. NÉ A LOUVAIN, ET DÉCÉDÉ À GAND LE V OCTOBRE MDCCCXLVI, À L'AGE DE LIL ANS. Re le Pe Au-dessus du cénotaphe de Vander Haert, est incrustée dans la muraille l’épitaphe du peintre gantois Philippe Marissal, fonda- ( 420 ) gie, du buste que Guillaume Stas avait exécuté pour son con- disciple (2). La perte était grande et bien regrettable en effet. Nous ve- nions de voir s’éteindre, bien avant le temps , une belle intelli- gence, disparaître un vrai talent au moment où il atteignait l'apogée; lorsque enfin, soutenu par l’encouragement du succès, il allait réaliser nos espérances. L’œuvre de Vander Haert est disséminé, nos musées ne possèdent aucun de ses tableaux. Semblable en ce point à beaucoup de nos littérateurs, il a semé le long de sa route une foule de travaux remarquables et s’en est allé sans pouvoir dire comme le poëte ancien : exegi monu- mentum. Essayons du moins d’en réunir les principaux éléments et d'en former un catalogue qui sera conservé dans les Annales de l’Académie. teur, en 1751, de l’Académie de Gand. Sont adossés au mur de la nef ou galerie de droite , le cénotaphe de Van Hulthem (jadis placé au Casino) et l’épitaphe de N. Cornelissen. Cette note nous a été fournie par M. E. De Busscher, correspon- dant de l’Académie. Qu'il nous soit permis d'exprimer un regret, c’est de ne pas voir dans cette même église, un monument à la mémoire de Paelinck. (2) M. Van Hemelryck a prononcé l'éloge funebre de H. Vander Haert, dans la séance publique de la Société des Chevaliers de ia Pose, à Louvain, le 14 fevrier 1847. ( Van Even, p. 5.) CATALOGUE DES OUVRAGES DE HENRI VANDER HAERT. Portraits. ° S. M. le Roi des Belges, Léopoz» I‘. Lithographie, 1831. — Une esquisse peinte à l'huile, 1845. S. M. la Reine des Belges, Lourse-Marie. Esquisse peinte à l'huile, 1845. Arenberg (S. A. S. Mer. le duc d’). Ébauché à l'huile, achevé on par Dromart. Grand dessin aux deux crayons, 1845. Petite aquarelle. (Me la duchesse d’). Peint à l’huile, 1845. ( Le prince Antoine d’). Grand dessin aux deux crayons, 1844. (Le prince Engelbert d’). Idem., id., 1844. (La princesse Louise d’). Peint à l'huile, 1842. Baud (Le docteur), professeur à Louvain. Lithographie, 1830. Bauer (M:). Petit dessin à la mine de plomb. Beauvoir (Me de). Lithographie, 1858. Billoin (Charles). Grand dessin aux deux crayons. Bock (Mie), de Luxembourg. Lithographie, 1842. Brou (Charles de). Dessin à la mine de plomb, avec paysage de Lauters, 1837. | Bueren (M: de). Aquarelle. | Buisseret (Jules de). Grand dessin aux deux crayons. Busscher (Edmond de). À l'huile. Carl (Mie), artiste dramatique. Dessin aux deux crayons. — — Lithographie. Coppé (Théodore). Dessin à la mine de plomb. Crassaert. (Mile de). A l'huile, A1 (12 ) Crombrugge (Van), bourgmestre de Gand. A l'huile. Fr — Mine de plomb. Dauw (Mie Marie). A l’huile, 1807. | Devigne (Me Sophie). Grand dessin aux deux crayons. — — Aquarelle. Drory (M.). Lithographie. Dugniolle (Jules). Grand dessin aux deux crayons. — Petit dessin à la mine de plomb. Haert (La famille Vander). Dessin au crayon. Hane de Potter (M: la comtesse d’). A huile. — — Lithographie. Hanssens (Ch.-L.). Lithographie, 1840. Hambrouck (M. et Me), de Louvain. A l'huile, 1834. Hecke Van de Woestyne (M. Victor), de Gand. A l’hnile. — — (Mme) — À l'huile. _— de (Mie) ts A l'huile. Herry (J.), de Louvain, Dessin à la mine de plomb. Huydevetter (Norbert d’). Grand dessin aux deux crayons. — (Le fils). A l'huile. Joris (M': Thérèse), de Louvain. A l'huile, 1807. Kluyskens (Le professeur). Lithographie. Lauters (Paul). Grand dessin aux deux crayons. —. (Mr P.). Id. Id. Leroy (M. Étienne). Grand dessin aux deux crayons. — (Mme Étienne). Id. id. — (M. Joseph). Id. id. — (M. Willem). Id. id. Maes-Christiaens (Charles). Dessin à la mine de plomb. Mengal (Jb.), directeur du Conservatoire de Gand. Lithog. Müller (Le docteur), médecin allemand. Lithographie. Munter ( Mes de), de Bruxelles. Aquarelles, 1856. Neyt (Adolphe). Dessin à la mine de plomb. | (125) Nieuwenhuyzen (M. Van), de Bruxelles. A l'huile. Paveur (Mie). Portrait lithographie. Proft (feu M. Charles de). Grand dessin aux deux crayons, fait d’après le masque pris après sa mort, 1843. Rittweger (M%<). Lithographie. Roosbroeck (Mm° Van). Aquarelle. Rottermund (La famille). Lithographie. Schubert, dessinateur, à Bruxelles. Aux deux crayons. Stappaerts (F.), de Louvain. Lithographie. Sterckx, sous-préfet, à Louvain. A l'huile, 1807. Spoelbergh (Me la comtesse). A lhuile. Van Vaernewyck (La famille). Lithographie. Vilain XIII (Me la comtesse). A l'huile. Whitte (M.). Lithographie. Woestyne (M. Vande), de Gand. A l'huile. Zaman (M.). Aquarelle. Gravures. 4 La bataille des Éperons d'Or, d’après de Keyzer. Les derniers moments de Charles I, d’après Wappers. Lamey, comte de la Mark, chez le vieux seigneur Landos, d’après Th. Kremer. Marie de Bourgogne, tombant de cheval à la chasse, d’après L. Mathieu. Une vision de sainte Philomène, d’après Wulfaert. Le Sommeil de Jésus, d’après Navez. Le jeune Tobie rendant la vue à son père, d’après Jean Van Eycken. Geneviève de Brabant, d’après G. Geefs. Statue. L'Enfant à la Levrette, d’après Eug. Simonis. Statue. Quinten Metsys, d’après C. Geerts. Statue. La Justice protégeant l’Innocence, d’après de Kuyper. Groupe. (12%) Dessin du frontispice du livre intitulé : Zes leçons de P.-P. Ru- bens , ou fragments épistolaires sur la religion, la peinture et la politique, extraits d’une correspondance inédite, etc., par J.-F. Boussart. Bruxelles, Th. Lejeune, 1828. Tableaux et dessins divers. Au Musée de Gand, on voit de Vander Haert un tableau d'histoire , le seul que l’on connaisse; c’est, pense-t-on, un ta- bleau de concours et une production de sa jeunesse. Ce tableau représente Agar renvoyée par Abraham. Ni le dessin, ni la couleur n’y font présager ou entrevoir l'excellent dessinateur, le sage et beau coloriste qui se révélerent plus tard. Vander Haert a fait, à Gand, une figure académique (nudité), grandeur naturelle aux deux crayons, rouge et noir et dessiné d’après modèle vivant. Ce magnifique dessin se voit dans la salle des réunions de la direction de l’Académie de Gand, à qui l'artiste l’a offert, ainsi que plusieurs autres dessins et têtes d'étude également remarquables. M. Van Lokeren, l'un des directeurs de l’Académie, possède aussi quelques dessins de Vander Haert. L'auteur de la présente notice possède aussi un grand dessin au deux crayons, qui lui a été donné par Vander Haert, c’est une figure de femme en pied et de grandeur naturelle. Feu le docteur Roger possédait plusieurs études du même genre , mais dans la proportion ordinaire des académies ; elles ont été vendues à la mortuaire du docteur. M. Eug. Verboeckhoven possède aussi de beaux dessins de Vander Haert, aux deux crayons. dé ke Gamme Pa BERNARD, Né à Arlon, le 28 avril 1797, mort à St-Gilles, lez-Bruxelles, le 6 decembre 1853 (1). DISCOURS PRONONCÉ AUX FUNÉRAILLES , LE 9 DÉCEMBRE 4853 , par M. QUETELET. Je viens, au nom de l’Académie royale de Belgique, rendre un dernier hommage à un savant modeste qui lui appartenait à juste titre par ses utiles et consciencieux travaux. En m'’ac- quittant de ce pieux devoir, je ne me fais pas seulement l’or- gane de l’Académie, j'exprime aussi, j'en suis persuadé, la pensée de tous ceux qui s'intéressent aux lettres anciennes. Puicippe BErnarp était né à Arlon, le 28 avril 1797; il avait (1) C’est par erreur sans doute que la lettre qui annonce la mort | de M. Bernard porte que le défunt avait 59 ans et 10 mois: il résulte en effet de la note écrite de sa main et qui est donnée ci-après, qu’il était né le 28 avril 1797 et qu’il n'avait en conséquence que 36 ans, 7 mois et 8 jours. Le service et l'enterrement ont eu lieu le vendredi 9 décembre, à 11 heures du matin, à l’église paroissiale de St-Gilles. \ 11. ( 126 ) contracté de bonne heure l'habitude du travail et le goût de l'étude : ces heureux éléments portèrent leurs fruits, dès qu’il se trouva en position de les faire valoir. C’est à l’université de Louvain que commença sa carrière littéraire. Un travail intéressant sur les archontes de la répu- blique d’Athènes lui valut la médaille d’or au concours univer- sitaire de 1824, et il reçut plus tard, dans la même université, le grade de Fee en philosophie et lettres. C'était surtout vers l’enseignement que le portaient ses habi- tudes laborieuses et sa bienveillance naturelle pour la jeunesse. Après la révolution de 1830, il fut chargé, au collége commu- nal de Louvain, de l’enseignement de plusieurs cours d'histoire et de géographie. Des modifications apportées dans cet établis- sement l’arrachèrent, en 1837, à ses paisibles occupations; il vint s'établir à Bruxelles, et profita de ses loisirs forcés pour publier quelques ouvrages classiques. C’est ainsi qu’il nous a donné successivement, en les enri- chissant d’annotations, le discours funèbre de Lysias (1837), les œuvres de Salluste (1838), la traduction d’une chrestomathie grecque et d’une autre latine d’après Jacobs (1840 et 1841), une traduction très-estimée de l’histoire de l’Église, par Doel- linger, etc. Il avait fait paraître aussi, en 1839, un essai his- torique sur les anciens Belges, depuis les temps les plus reculés jusqu’à la conquête de la Gaule par Jules César. Le Gouvernement ne tarda pas à distinguer le mérite de notre collègue : il le chargea d'examiner et d'analyser les ma- nuscrits grecs de la Bibliothèque royale de Bourgogne. M. Ber- nard s’acquitta avec zèle et talent de cette honorable mission, et publia successivement sept rapports d’un haut intérêt, que le Gouvernement a livrés à la publicité. Dès l’année 1849, il avait été associé à nos travaux en qua- (127) lité de membre correspondant ; il nous a témoigné par diffé- rentes communications d’un grand savoir combien il attachait de prix à cette distinction. En 1845, la Chambre des Représentants lui confia les fonc- tions de conservateur de sa bibliothèque. Quelque temps après, le Gouvernement l’appela à un poste de confiance, à celui d’in- specteur de l’enseignement moyen. Il fut, en outre, désigné comme membre du jury pour l'examen d’élève universitaire, et devint, en 1849, secrétaire de ce jury dans le ressort de la Cour d’appel de Liége. Tous ceux qui ont connu notre confrère ont pu apprécier son profond savoir, la solidité de son caractère, et sa modestie si simple, si vraie, qualités précieuses qui cependant n’ont pu désarmer la mauvaise fortune contre laquelle il a lutté jusqu’à son dernier instant. Puisse-t-il trouver, ici, un repos qu’il méritait à tant de titres! Du bord de cette tombe, ses confrères et ses amis lui adressent leurs derniers adieux! | (La notice que nous donnons ci-après a été écrite de la main même de M. Bernard; elle supplée à ce qu’offrent d’incomplet les paroles qui précèdent et qui ont été prononcées, non dans la vue de donner un aperçu historique de la carrière du défunt, mais d'exprimer les regrets du corps auquel il appartenait). « Je suis né à Arlon le 28 avril 1797. Je dois le jour à des parents honorables qui, jouissant d’une fortune aisée, n’épar- gnérent rien pour faire donner à leurs enfants une éducation soignée. Étant encore fort jeune, je fus envoyé au petit séminaire de Metz pour y faire mes humanités. Après y avoir achevé ma rhé- torique avec quelques succès, je me rendis, dans la vue de renou- (198) veler mon cours de rhétorique, au collége de Sedan où enseignait alors, avec une haute réputation de savoir, M. l’abbé Caillon, an- cien émigré , qui avait dirigé, pendant douze ans, le collége de Wilna, en Pologne. M. Caillon est le premier bon professeur que j'eusse eu jusqu'alors; c’est lui qui m'inspira le goût des études historiques et philologiques, et je me sens heureux de pouvoir lui payer ici le juste tribut de ma reconnaissance. Mon second cours de rhétorique ayant été couronné par l'obtention de tous les premiers prix, je retournai à Metz pour y faire ma philosophie. A cet effet, au lieu de rentrer au séminaire, je me fis inscrire au Lycée de cette ville, et j’y eus pour professeur M. Mongin qui passait en France pour être un profond penseur et qui, en effet, s’est fait connaître par une logique on grammaire géné- rale, justement estimée des savants. Malheureusement l’arrivée des alliés en 1814 m'’empêcha d’achever mon cours de philo- sophie, et je fus obligé de retourner chez mes parents. Il y eut donc dans mes études une interruption qui dura jusqu’en 1820. Dans cet intervalle, ma famille éprouva les plus cruels revers, et au bout de quelques années, je me trouvai sans ressource. Une place de maïtre d’études devint alors vacante au collége de Mons, je me mis sur les rangs des postulants, et je l'empor- tai. Je l’occupai pendant deux ans, mais prévoyant que, sans grade académique, ces fonctions ne me mèneraient à rien, je résolus d’aller sonder le terrain à l’Université de Louvain, pour voir si, dénué de tout comme je l’étais , il ne serait pas pos- sible d’y faire mes études universitaires. Les professeurs de la faculté de philosophie et lettres accueillirent ma demande avec le plus vif empressement. Non-seulement ils m’exemp- térent du payement des cours, mais ils me firent obtenir une bourse de 200 florins par an. Établi à Louvain, je ne tardai pas à être nommé adjoint du secrétaire-inspecteur de PUniver- (129) sité, aux appointements de 500 florins. Bientôt ma bourse de 200 florins fut portée à 300 , de sorte que j'avais une assez belle position pour un étudiant , et j’avoue que je la regrette encore et que je la regretterai toute ma vie. Mais si, sous le rapport matériel, je jouissais de quelque aisance, les affaires adminis- tratives du secrétaire-inspecteur me donnaient tellement de be- sogne que le jour suffisait à peine pour m'en acquitter et que je devais employer la nuit à étudier les matières qui faisaient l'objet des cours universitaires. Cependant, au milieu de ce double labeur, je ne perdis point courage; tout surcroît de travail semblait au contraire me ranimer et me donner de nou- velles forces. Ainsi la Faculté des lettres ayant mis au concours, en 1825, la question suivante : « Exhibeatur commentatio historico-critica de archontibus reipublicae Atheniensis, ni la difficulté du sujet, ni les longues et pénibles recherches qu'il exigeait, ni le peu de temps dont je pouvais disposer, rien enfin ne put me détourner de composer un mémoire en réponse à cette question. Ce mémoire fut couronné en 1824. A la même époque, la chaire de cinquième étant devenue vacante au col- lége de Louvain, le bureau d'administration de cet établisse- ment vint lui-même m'offrir cette place, et je fis mon entrée dans la carrière de l’enseignement public. Quelque temps aprés, je subis l’examen de la candidature en philosophie et lettres. Le temps qui s’écoula de la fin de l’année 1824 au mois d'août 1826 fut consacré, d’un côté, à me préparer à l’examen du doctorat et à écrire ce qu’on appelait alors la Thèse que je de- vais défendre à cette occasion; de l’autre, à étudier le flamand et le hollandais qui avaient été imposés aux professeurs des athé- nées et colléges des provinces flamandes du royaume. Enfin le 3 août 1826, je subis l'examen du doctorat en philosophie et lettres; mais mes occupations ne me permirent point alors de (430 ) mettre la dernière main à l'ouvrage que j'avais préparé pour cette épreuve. Je fus obligé de remettre ce travail à une autre époque. » Jusque-là l’organisation des Universités et des établisse- ments d'instruction moyenne m'avait semblé laisser peu de chose à désirer; je croyais m’apercevoir que les efforts du Gou- vernement tendaient uniquement à améliorer l’enseignement et à répandre ainsi les lumières dans la société; mais je ne tardai pas à me convaincre qu’en prenant à l'égard des éta- blissements ecclésiastiques des mesures arbitraires, il travail- lait à la ruine de ses propres établissements. En effet, au lieu de les voir prospérer, comme on s’en était flatté, on les vit décliner chaque jour, et les mesures prises eurent naturelle- ment pour résultat le découragement des professeurs, en ce que leurs appointements diminuaient en raison de la diminu- tion progressive des élèves. C’est au milieu de ces circonstances que la place de principal et de professeur de rhétorique vint à vaquer à l’athénée de Maestricht. Je crus devoir solliciter cette place, dans la vue d'améliorer ma position. Nous étions au nombre de vingt-deux concurrents, et je fus placé en se- conde ligne sur la liste des candidats présentés au Gouverne- ment par le bureau d'administration de cet établissement. Le Gouvernement était alors dans l’habitude de choisir l’un des deux premiers candidats proposés. Malgré les certificats hono- rables que me délivra à cette occasion la faculté de philosophie et lettres de l'Universitéde Louvain, malgré la recommanda- tion de plusieurs personnes respectables, le Gouvernement crut devoir préférer mon concurrent. M. Van Ewyck, administra- teur général de l'instruction publique, me dit à cette occa- sion, que cette place devait être occupée par un Hollandais. Mais, ajouta-t-il, vous ne devez pas désespérer; la première (131) place avantageuse qui se presentera, je ferai en sorte que vous l'obteniez. » Sur ces entrefaites, l’année 1830, qui devait bouleverser tant de choses et amener une nouvelle ère sous le rapport politique, amena aussi la réorganisation du collége de Louvain. Jusqu’a- lors cet établissement avait compté six classes d’humanités et une classe préparatoire, de sorte que les élèves devaient rester sept ans au collése pour achever leurs cours d’humanités. On jugea à propos de réduire ce temps à cinq années, d’éta- blir cinq classes de langues anciennes et modernes et d'y join- dre des cours spéciaux d'histoire et de géographie, ainsi que de mathématiques. On me chargea des cours d'histoire et de géographie, en les restreignant toutefois aux trois classes supé- rieures. Dans le premier, je donnai un aperçu de la géogra- phie; dans le second, l’histoire du moyen âge; et dans le troi- sième, l'histoire des temps modernes. Je continuai à enseigner ces branches jusqu’au mois d'août 1837. En même temps, pour récompenser le zèle que j'avais montré à m’acquitter de mes devoirs , la régence de Louvain me confia la direction du pen- sionnat attaché au collége de cette ville, direction que j'occupai depuis 1850 jusqu’à la translation de l’Université catholique de Malines à Louvain. : » Les événements de 1830 m'’avaient empêché de songer au grade de docteur pour l'obtention duquel j'avais rempli toutes les formalités. Au mois de juillet 1835, j'obtins ce grade avec la plus grande distinction. Il n’était plus question alors de la défense d’une thèse. Cependant, depuis plusieurs années, je m'étais oc- cupé, dans mes heures de loisir, d’un travail sur l’une des oraisons de Lysias, travail qui avait été primitivement destiné à me servir de dissertation inaugurale. Voulant utiliser cet ouvrage, jy mis la dernière main. Maïs avant de le publier, je (132) crus devoir le soumettre à l’avis de juges compétents. Je l’a- dressai donc à l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Dans la séance du 6 février 1836, ce corps savant nomma pour juges de mon travail MM. Bekker et le baron de Reiffenberg. Dans la séance du 2 avril suivant, M. Bekker lut sur ce travail un rapport qui me valut, de la part de M. le Ministre de l’intérieur, un subside de 500 francs pour couvrir les frais d'impression de l'ouvrage. Cet ouvrage fut imprimé à Louvain, en 1837, sous le titre : Lysiae oratio funebris, lec- tionis varietate instructa et commentario in usum schola- rum illustrata , 1 vol. in-8°. » Le collége de Louvain ayant été supprimé en 1837, je vins me fixer à Bruxelles et j'avisai de suite aux moyens d’y avoir de l'occupation. Sur la recommandation de quelques personnes bienveillantes, je fus employé par la Société nationale pour la propagation des bons livres. On me chargea de traduire de l’allemand en français lÆistoire d'Alfred le Grand, roi d'Angleterre, par le comte de Stolberg. J'avais déjà traduit _ la première partie de cet intéressant ouvrage, lorsqu'on apprit qu’il en existait une traduction publiée depuis quelques années à Paris. On m’ordonna de m'arrêter. Toutefois, on jugea à propos d'imprimer mon travail et de le compléter à l’aide de l'édition de Paris. On me chargea ensuite de traduire l'ouvrage de Moeller, intitulé : De l’unité de l’Église ou du principe du catholicisme, d’après l'esprit des Pères des trois pre- miers siècles de l’Église. Cet ouvrage, devenu rare en Bel- gique, vient d’être réimprimé à Paris (par la librairie de Saynior et Bray). 3 » Ensuite je rédigeai un ÆEssar historique sur les anciens | Belges , depuis les temps les plus reculés jusqu’à la conquéte de la Gaule Belgique par Jules-César. Y'adressai cet ouvrage (135) à l'Académie royale de Bruxelles. Dans sa séance du 6 octobre 1858, l’Académie nomma pour juges de ce travail MM. le baron de Reiffenberg, le chanoine De Smet et Cornelissen. Les com- missaires m’ayant engagé à le publier, le Gouvernement m'’ac- corda un subside de 200 francs pour faire face aux frais d'impression. Il fut imprimé en 1839 sous le titre précité. » L'année suivante, je m’occupai de la traduction de l’alle- mand en français de l'ouvrage intitulé : Chrestomathie latine de Fr. Jacobs et Fr.-G. Docring, avec des remarques et un lexique traduits sur la dixième édition. Cet ouvrage se trouve aujourd’hui entre les mains des élèves d’un grand nombre d'établissements d'instruction moyenne. » Voyant le succès dont cette entreprise avait été couronnée, je me déterminai à faire suivre cet ouvrage d’un cours élémen- taire de la langue grecque, dont voici le titre: Chrestomathie grecque de Fr. Jacobs , à l’usage des commençants, avec les notes et un vocabulaire mis en rapport avec la grammaire grecque de Burnouf, et traduits de l’allemand sur la dou- zième édition. Cet ouvrage a été également adopté dans plu- sieurs établissements. » Je publiai ensuite l’Æistoire de l’Église, par J.-J. Doel- linger, professeur à l’Université de Munich. Cet ouvrage doit avoir trois volumes in-8°. 11 n’en a paru que deux jusqu'ici, et l’on attend avec impatience la publication du troisième. Non- seulement j'ai traduit les deux premiers volumes, mais j'y ai joint différentes notes explicatives et une préface contenant une notice historique et critique de toutes les histoires ecclésiasti- ques publiées en France et en Belgique. Cet ouvrage a été très- recherché et vient d’être reproduit en partie dans Zes origines du christianisme de M. Doellinger, que publie M. Léon Boré, à Paris, en 2 vol. in-8°. 12 (134) » Tels sont les ouvrages que j'ai mis au jour pendant que j'étais employé par la Société pour la propagation des bons livres. Cette société ayant cessé, en 1840, de publier des ouvrages de ce genre, je me vis tout à coup sans occupation. Pour ne pas rester oisif, je résolus d'entreprendre un travail sur les nom- breux manuscrits grecs déposés à la Bibliothèque royale. Dès mon arrivée à Bruxelles, en 1837, j'avais consacré mes loisirs à faire le dépouillement de cette précieuse collection. D’autres travaux m'empêchèrent alors de continuer mes recherches à cet égard. Dans linaction où m'avait donc réduit la stagna- tion des affaires de la Société pour la propagation des bons livres, je demandai, le 6 août 1840, à M. le Ministre des tra- vaux publics, l’autorisation de prendre successivement, à la Bibliothèque royale, les manuscrits qui m'étaient nécessaires. Le 51 juillet 1841, M. Nothomb, ministre de l’intérieur, m'a- dressa une lettre par laquelle il me demandait si je persistais dans l’intention de m'occuper des manuscrits grecs de la Bi- bliothèque royale. Je m’empressai de lui répondre que je me chargerais avec plaisir de ce travail, pourvu que le Gouver- nement m'allouât une certaine somme en récompense de mes peines. Par sa lettre du 30 avril 1842, M. le Ministre m’adressa une expédition d’un arrêté royal du 20 du même mois, par lequel S. M. me chargeait de rédiger une notice historique et critique des manuscrits grecs de la Bibliothèque royale, en m’accordant une indemnité mensuelle de 100 francs. » Voici les rapports qui ont paru à ce sujet et qui sont insérés au Moniteur belge : | Rapport adressé à M. le Ministre de l’intérieur au sujet du manuscrit grec de la Paraphrase de Théophile, déposé à la Bibliothèque des ducs de Bourgogne. Bruxelles, 1843, in-8°. (435) Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur les manuscrits de Charles Langius , déposés , etc. Bruxelles, 1843, in-8°. Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur un manu- scrit grec et deux manuscrits latins des lettres de Phalaris. Bruxelles, 1844, in-8° Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur divers manu- scrits grecs contenant la rhétorique d’Hermogène et autres ouvrages analogues. Bruxelles, 1844, in-8°. Rapport à M. le Ministre de Pierione sur différents manuscrits grecs des œuvres de Philostrate. Bruxelles, 1845, in-8°. Rapport à A. le Ministre de l’intérieur sur un manu- scrit grec du lexique de Suidas. Bruxelles, 1845, in-8°, Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur divers ma- nuscrits grecs contenant les œuvres d’Élien. Bruxelles, 1846, in-8°. Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur divers ma- nuscrits inédits des ouvrages de Michel Apostolius. Bruxelles, 1846, in-8°. » Outre ces divers rapports, je m'occupe depuis plus de trois ans d’un trayail assez considérable. Le manuscrit grec de la pa- raphrase de Théophile dont j'ai parlé plus haut, m’ayant paru très-important, j’ai cru devoir le confronter avec les meilleures éditions de cet auteur, dans la vue d’en faire connaître les va- riantes au monde savant (1). » Les marques de confiance de M. le Ministre de l'intérieur à (1) Le manuscrit de cet ouvrage a été présenté à la classe des lettres de l’Académie royale de Belgique, et a donné lieu à un rap- port de M. Haus, dans la séance du 2 mars 1852. Par suite de ce rapport, M. Bernard a repris son travail pour le modifier, avant de le livrer à l'impression dans le Recueil de l’Académie. (156) mon égard ne se bornèrent pas à me confier le travail sur les manuscrits dont il est question ici. Le 21 avril 1842, il me désigna pour faire partie de la section de philosophie et lettres du jury pour le concours universitaire , et l’année suivante, il me pria d'accepter les mêmes fonctions en me faisant savoir que je les avais précédemment remplies à la grande satisfaction du Gouvernement. Le 22 juin 1842, il prit un arrêté par lequel il me chargea de visiter dans les provinces de Flandre orientale, de Flandre occidentale et d'Anvers, les établissements d’instruc- tion moyenne qui recoivent des subsides de l’État, ainsi que ceux qui alors étaient en instance pour en obtenir. Le 8 juillet de l’année suivante, il me chargea de nouveau de visiter les établissements de la même catégorie dans les provinces de Limbourg et de Namur. » Je ne puis le dissimuler, je fus extrêmement sensible à ces attentions bienveillantes de M. le Ministre de l'intérieur. Ges missions me mirent tout d’un coup en rapport avec tout ce que le pays compte de savants distingués, et je ne pouvais pas am- bitionner de fonctions plus honorables. » Si, d'une part, le Gouvernement a cherché à m’honorer par sa confiance, de l’autre, le premier corps savant de la Belgi- que a en quelque sorte rivalisé avec lui pour ajouter aux distinc- tions dont j'avais été l’objet. Le 10 mai 1842, l’Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles me nomma, à une grande majorité, membre correspondant de la classe des lettres. » Enfin, un arrêté royal du 5 octobre 1845 me nomma pro- fesseur agrégé à l’Université de Liége (Faculté de philosophie et lettres.) » (137) (A l’époque où la note précédente a été écrite, M. Bernard venait d’être nommé bibliothécaire de la Chambre des repré- sentants; il était déjà attaché précédemment au secrétariat de l'Académie, et il continua à remplir ces deux emplois. Le 5 novembre 1846, il fut nommé inspecteur pour les humanités dans les établissements d'enseignement moyen : malgré cette position élevée, M. Bernard me témoigna le désir de continuer, quelque temps encore, les modestes fonctions qu’il remplissait, depuis plusieurs années, au secrétariat de l'Académie; j'avais trop à me louer de lui, pour me priver de ses services, alors surtout qu’il trouvait le moyen d'améliorer une position qui avait été compromise par de nombreux malheurs. Uniquement occupé de ses études et des soins de sa famille, M. Bernard vivait éloigné de toute intrigue et en quelque sorte étranger à tout ce qui se passait autour de lui dans le monde politique. Il était certainement mieux informé de ce qui s'était fait à Athènes ou à Rome que de ce qui pouvait bouleverser notre ordre social. Malgré cette indifférence apparente, il était très-sensible aux témoignages d'affection dont il était l’objet et il aimait à montrer sa reconnaissance : je cite cette qualité, parce qu'elle est moins commune qu’on ne le pense. Ses qua- lités personnelles et ses talents méritaient à coup sûr une meil- leure fortune que celle qu’il a éprouvée; ses derniers jours ont été attristés par des chagrins dont les consolations de sa famille et dont sa philosophie n’ont pu adoucir entièrement l’amer- tume. ) À. Q. 12. OUVRAGES PUBLIÉS (1). Cominentatio historico-critica de Archontibus Reipublicae Atheniensis, quae praemio ornata est. Lovanii, 1825, in-4°. Lysiae oratio funebris, lectionis varietate instructa et com- mentario in usum scholarum illustrata. Lovanti, 1837, 1 vol. in-8°. | De l’unité de l'Eglise, ou du principe du catholicisme, d’après les Pères des trois premiers siècles de l’ Eglise, de J. A. Moeller ; traduit de l'allemand. Bruxelles, 1839, 1 vol. in-8°, ; Essai historique sur les anciens Belges, depuis les temps les plus reculés jusqu’à la conquête de la Gaule-Belgique, par Jules-César. Bruxelles, 1839, in-8°. C. Sallustii Crispi opera , cum selectis Kritzii notis. Bruxel- lis, 1838, 1 vol. in-18. Chrestomathie latine de Fr. Jacobs et F.-G. Doering, avec des remarques et un lexique traduits sur la dixième édition. Bruxelles, 1840, 1 vol. in-12. Chrestomathie grecque de Fr. Jacobs, première partie, tra- duite de l'allemand sur la douzième édition. Bruxelles, 1841, 1 vol. in-12. Histoire de l’Église de Doellinger, traduite de l'allemand, tomes I et II. Bruxelles, 1841, 2 vol. in-8°. Rapport adressé à M. le Ministre de l’intérieur au sujet du manuscrit grec de la Paraphrase de Théophile, déposé à la Bibliothèque des ducs de Bourgogne. Bruxelles, 1845, in-8°. Rapport à M. le Ministre de l’intérieur sur les manuscrits de Charles Langius, déposés à la Bibliothèque des ducs de Bourgogne. Bruxelles, 1845, in-8°. (4) Ces indications se trouvaient écrites de la main de M. Ber- nard, à la suite de la notice ; on voit aux pages 134 et 135, l'indica- tion des six autres rapports adressés au Ministre de l’intérieur. om — AMEL | ME HT UE LET 1 14 ré WP N AN A\N \ \) \ | 1141] NUS \ | AU) an SN | N \ NE K MY N EVCKE N . JEAN-BAPTISTE VAN EYCKEN, Né à Bruxelles, le 16 septembre 1809, décèdé à Schaerbeek lez-Bruxelles le 49 décembre 1853. DISCOURS PRONONCÉ AUX FUNÉRAILLES , LE 22 DÉC. 1555, par M. QUETELET. Personne ne réunissait plus de titres pour vous parler, ici, du peintre distingué dont l’Académie royale de Belgique pleure la perte prématurée, nul ne pouvait mieux vous rappeler les qualités éminentes de notre confère, que celui qui a été son maître, son ami, et qui l’a suivi, avec la tendresse d’un pére, dans les différentes phases de sa carrière d'artiste. Si, comme organe de l’Académie, je le remplace dans le pieux devoir dont nous venons nous acquitter, c’est pour satisfaire à son désir; c'est parce que lui-même, d’ailleurs, avait à vous parler, à un autre titre, du mérite de Van Eycken, et qu’il savait que, moi aussi, j'avais été honoré de l'amitié de celui auquel s'adressent en ce moment nos derniers adieux (1). (4) En l'absence de M. Roelandt, directeur annuel de la classe des beaux-arts de l’Académie royale, M. Navez, vice-directeur, à invité le secrétaire perpétuel à se rendre l'interprète des regrets de la compagnie. ( 440) Jean-Baptiste Van Eycken était membre de l’Académie, de- puis le 22 septembre 1848, époque de son 39° anniversaire. Ce qui lui avait valu cette distinction, c'était un talent réel comme peintre d'histoire : on s’accordait, en effet, à trouver en lui une rare facilité de dessin, de la grâce et de l'élévation dans la composition, de la fraîcheur et de l’harmonie dans le coloris. Ce qui justifiait encore la préférence de la classe, c'était aussi un caractère d’une extrême bienveillance, une droiture à toute épreuve, une délicatesse de sentiments dont on trouverait peu d'exemples. | Van Eycken aimait véritablement son art. Avec un noble ca- ractère, un cœur aimant, les sentiments d’une piété sincère, il avait compris que la peinture historique a une mission élevée à remplir. Toutes ses pensées tendaient à réaliser l'idéal que son imagination avait conçu et il avait cru devoir employer, pour auxiliaire, la grande peinture murale qu'il était certai- nement appelé à traiter avec succès, et peut-être à perfec- tionner. Ce qui dominait surtout en lui, c'était une excessive sensi- bilité que la malveillance n’a pas toujours ménagée. La S'“-Cé- cile, la Femme du prisonnier, la Chute des feuilles et quelques autres tableaux qu’il a composés vers la fin de sa vie, révèlent la mélancolie de ses pensées habituelles. Quand le mal plus aigu ne lui permit plus de se livrer à la peinture, il ne voulut cependant pas séparer les deux sentiments qui avaient dominé toute son existence : fidèle aux inspirations de Part et à celles de son cœur, il modela en bas-relief les por- traits de quelques amis qui lui avaient montré, jusqu’à son der- nier instant, le dévouement le plus affectueux. C’est au milieu de ces douces et pieuses occupations qu’il a cherché, avec une sainte résignation, un soulagement à ses (141) souffrances, et que la mort est venue le surprendre, sans qu’il la soupçonnât aussi proche de lui. En l’appelant à elle, l’Académie a porté un premier juge- ment que la postérité sanctionnera sans doute, car le nom de Van Eycken lui appartient désormais. Pour nous, nous n’avons plus qu’à nous incliner devant cette tombe, et à dire un éternel adieu à l’un de nos confrères les plus aimés et les plus dignes de l’être. | (La première partie de la notice suivante a été écrite de la main de Van Eycken lui-même ; elle contient des détails bio- graphiques qui seront lus avec intérêt et que nous n’avons pas cru devoir altérer; nous la devons à l’obligeance de son frère, qui a bien voulu nous permettre de la publier dans l'Annuaire de l’ Académie. Le temps a manqué pour joindre à cette notice un portrait gravé de lartiste distingué que la Belgique vient de perdre; il sera inséré dans le prochain Ænnuaîre.) « JEAN-BAPTISTE VAN Eyckex était né, à Bruxelles, le 16 sep- tembre 1809, de Corneille Van Eycken et d'Élise Cordemans ; il exerça la profession de ses parents, celle de boulanger, jus- qu’en 1829, époque de la mort de son père. » Libre alors de toute entrave, il s’abandonna aux dispositions qu’il avait montrées depuis longtemps pour les arts, et ses pro- grès furent rapides. Entré à l’Académie de Bruxelles en 1830, il en sortit lauréat du grand prix de dessin d'aprés nature avec la plus grande distinction, en 1835. Quatre années plus tard, il rentra à l’Académie, mais cette fois avec le titre de professeur de dessin et de peinture en remplacement de Paelinck. » Ses études en peinture datent du mois d'août 1831. M. Navez { 442) le reçut dans son atelier, et pendant quatre ans, Van Eycken fut un de ses élèves les plus zélés; il y exécuta quelques ta- bleaux, une Sainte Famille, acquis par M. d'Huyvetter; Vénus et l’ Amour, acquis par l’Institut des Beaux-Arts; les Saintes Femmes au Sépuicre, qui se trouve dans l’église de Molenbeek-S'-Jean, et un Saint Sébastien. » Il partit pour Paris, en janvier 1837, encouragé par un subside de 900 francs, que lui accordèrent conjointement le Gouvernement et la ville de Bruxelles ; mais après en avoir joui pendañt une année, il trouva des ressources suffisantes dans son travail et pria le Ministre de l’intérieur de vouloir en dis- poser en faveur des jeunes artistes moins bien favorisés que lui. » La villede Liége, envers laquelle il est toujours resté recon- naissant, lui acheta, à l'exposition de 1837, pour la somme de 5,500 francs, un Christ au Tombeau, pour son Musée, et un bon Samaritain, qui fut payé 500 francs. Dans le même temps, il exécuta, à Paris, un tableau qui est placé au Musée de Lisieux, et un petit tableau qui fut acheté par M. Berlaer, de Liége. » En février 1858, il partit pour l'Italie avec ses deux condis- ciples, A. Roberti et J. Storms. Durant son séjour à Paris, il avait reçu les conseils de De la Roche et de Schnetz ; à Rome, il eut ceux d’Ingres, si habile à inspirer aux jeunes artistes le sentiment le plus élevé de l’art. » Fra Beati Angelico et Raphaël furent ses maîtres de pré- dilection, et il consacra tout son temps, en Italie, à faire des études. En février 1839, il rentra dans sa patrie, et commença aussitôt un grand tableau représentant la Clémence divine. Ce tableau annonçait une tendance nouvelle dans la manière d’in- terpréter les sujets religieux. » Ce tableau eut du succés : il valut à l'artiste sa nomination de professeur à l’Académie de Bruxelles, celle de membre (145) correspondant de la Société des beaux-arts de France (1* juil- let 1840) et une médaille d’or, qui lui fut décernée au nom de la province de Brabant. » Il obtint la médaille d'or à l’exposition de Paris, en 1840. » La même année, il exécuta un autre tableau d'histoire, Saint Louis de Gonzague instruisant les pauvres dans les hôpitaux , qui lui fut commandé par M. Deneuffbourg d'Egger, pour l’église de Monceau-sur-Sambre. » Le 4 du mois de juin 1840, il avait épousé Julie-Anne-Marie Noël, dont le talent, le sentiment élevé, le caractere, lui pro- mettaient de longues années de bonheur. Malheureusement une consomption lente vint enlever à l'artiste ses rêves de bonheur; Julie Noël fut rappelée à Dieu, le 11 février 1843. _ » Dans l'intervalle, il peignit deux grands tableaux pour l’é- glise de la Chapelle; le Rachat des captifs chrétiens et Saint Boniface, commandés par M. le curé Willaert. » Ce vénérable ecclésiastique, qui a fait preuve d’un goût si éclairé pour les beaux-arts, avait été le témoin du bonheur de l'artiste. Le malheur dont il fut frappé, resserra leurs liens d'amitié, et c'est à ce sentiment que sont dus les quatorze ta- bleaux de la Passion de Notre-Seigneur, qui sont aujour- d’hui placés dans l’église de N.-D. de la Chapelle. Dans un de ces tableaux, que le peintre a consacré à la mémoire de sa femme, se trouve son portrait et le sien. » Au sujet de ces tableaux, M. le curé Willaert rapporte le fait suivant : Une personne se présente un jour chez lui et lui dit : « M. le curé, depuis longtemps mon fils m'engageait à aller voir les Stations que Van Eycken a peinte pour votre église. Je m'y suis enfin décidé aujourd’hui, et après avoir examiné atten- tivement ces tableaux depuis le premier jusqu’au dernier, jé . viens vous déclarer qu’il m'est impossible de rester froid devant ( 144 ) un drame pareil. Il y a 52 ans, M. le curé, que je n'ai mis les pieds dans une église, aujourd’hui je viens me rendre ; voulez- vous de moi? » — « À tout pêché miséricorde, répliqua le curé. » Et une conversion sincère s’ensuivit. » Au mois de septembre 1847, ces tableaux furent exposés pendant huit jours au Musée de Bruxelles, et ils valurent à leur auteur la décoration de l’ordre de Léopold. » A l'exposition de 1848, Van Eycken exposa plusieurs ta- bleaux, entre autres, la Femme du prisonnier et le Dernier chant de Sainte Cécile, deux de ses meilleures productions. Toutefois, celle de ses œuvres qui obtint alors un succès de vogue, fut son Æbondance. Se promenant un jour dans les champs aux environs de Bruxelles, que couvraient, en 847, de magnifiques récoltes, il cueiïllit un épi double, et ce fut cet épi qui lui donna l’idée de représenter une jeune mère, figu- rant la bonne terre, contemplant ces deux jumeaux couchés au milieu des plus beaux produits de la terre. M. Ch. Vanden- berghen acheta ce tableau, le jour de l'ouverture du salon; mais il attira l’attention du Roi et de la Reine; et, le lende- main de leur visite au salon, la Reine manifesta le désir d’en faire l'acquisition. M. Vandenberghen, dont les procédés dé- licats sont connus, consentit non-seulement à satisfaire à ce désir royal, mais il commanda, en même temps, à l'artiste une variante du même sujet. Elle se trouve dans sa belle galerie, et le premier tableau fut offert, par la reine des Belges, à la reine d'Angleterre, qui conserve précieusement ce souvenir d'une amie, et qui chargea Van Eycken d'exécuter un sujet analogue pour le cabinet du prince Albert. Ce tableau achevé et livré, elle le lui paya un tiers de plus que le prix qu'il en avait demandé. » À la même époque, Van Eycken, qui avait été nommé mem- (445) bre: du jury de l'exposition, fut élu membre de l’Académie de Belgique. ». Vivement ému par la mort de la reine des Belges, qui, en mainte occasion, lui avait témoigné une extrême bienveillance, Van Eycken retraça allégoriquement les derniers moments et les vertus de cette princesse avec un tel sentiment de mélan- colie, qu’à l'exposition de 1851, la commission directrice, sur les instances du Ministre de l’intérieur, pria lartiste de ne pas l’exposer aux yeux de la famille royale. » M. Vandenberghen, qui avait acheté ce tableau, en fit une exposition particulière au profit des pauvres; l'entrée, à 95 cen- times, produisit 10,000 francs. » En 1848, Van Eycken proposa à l'Académie de Belgique de mettre au concours la peinture murale ; sa proposition figura au programme, mais les concurrents firent défaut. » Il avait compris que là était l'avenir de la peinture d’his- toire en Belgique, et désireux d'introduire dans son pays la peinture murale , il ne se borna pas à des recherches et à des essais, il partit pour l'Allemagne, afin d'étudier, par lui- même les procédés et la manière des grands maïtres qui illus- trent ce pays. Il en reçut l’accueil le plus bienveillant ; Corne- lius lui expliqua ses admirables cartons; Kaulbach lui enseigna le procédé allemand dit W'asserglass. I fit, en présence de ce dernier, une tête de vieillard, d’après ce procédé. A son re- tour en Belgique, le Gouvernement l’engagea à introduire la peinture murale dans le pays, et à choisir un emplace- ment pour son exécution (10 décembre 1850). Notre artiste, reconnaissant envers son digne ami, le curé Willaert, choisit une chapelle dans son église pour y faire les peintures. 11 y aborda de front toutes les difficultés en se servant des procé- dés différents , la fresque, le F'asserglass et l'encaustique , et 15 ( 4146) il décora le plafond par un procédé qu’il avait inventé lui-même. Après avoir travaillé pendant 18 mois, il finit, le 4 juin 1852, son œuvre, dont l'inauguration eut lieu le 6 du même mois. » [Le public vit avec intérêt ces premiers essais de peinture murale; il applaudit aux efforts de l'artiste, comme il avait applaudi à ceux de son ami et de son émule, M. Portaels, à qui l’on doit la décoration de la chapelle de la rue Notre-Dame- aux-Neiges. Les amis de Van Eycken purent apprécier avec quelle active persévérance notre confrère poursuivait le noble but qu’il vou- lait atteindre. Déjà, depuis longtemps, il était en possession du procédé spécial mis en œuvre dans la peinture des huit figures qui décorent la voûte gothique de la chapelle confiée à ses soins; dans la séance du 8 août 1850, de notre classe des beaux-arts, il déposa un paquet cacheté, contenant la description de ce procédé; et, le lendemain, il partit pour l'Allemagne, afin d'y étudier les différents genres de peinture murale. Ce n’est que dans la séance du 5 juin 1852, veille de linau- guration de la chapelle, dont la peinture venait d’être termi- née, qu’il invita la classe à faire l'ouverture du paquet déposé dans ses archives et le Bulletin de cette séance reproduisit tous les détails relatifs à la nouvelle invention (1). Ceux qui vivaient dans l'intimité de Van Eycken savent avec quels soins il avait fait l'étude de la grande œuvre qu’il allait entreprendre , avec quelle distinction, avec quelle sévérité il avait dessiné les cartons des différents tableaux qu'il avait à retracer. La gravure devait ensuite reproduire l’ensemble de (1) Bullelin de 1852, tome XIX, 2 partie, pages 286 et suivantes. (147) tous ces travaux et il prenait plaisir à diriger lui-même le jeune artiste, M. Campotosto, à qui l'exécution en était confiée; mal- heureusement sa mort prématurée ne lui a pas permis de voir l'achèvement de cette publication. Dés lors, le mal qui devait l'enlever à son art et à ses nom- breux amis, avait fait des progrès rapides; quelques chagrins éprouvés à l’époque de l’exposition de 1851, avaient contribué peut-être aussi à aggraver sa maladie, Il sentit, plus que jamais, le besoin de s’isoler, de prendre du repos et il se décida à voyager, mais ce fut sans succès : les espérances d'un jour étaient détruites par les souffrances du lendemain. Il revint à Bruxelles, mais déjà la science avait prononcé l'arrêt fatal : Ë Fatal oracle d'Épidaure, Tu las dit: « les feuilles des bois À ses yeux jauniront encore ; Et c’est pour la dernière fois... » C'était peut-être avec la préoccupation de cette pensée qu’il retraça la scène touchante de la Chute des feuilles de Mille- voie, cette autre victime enlevée dans la force de son talent. Toutelois, Van Eycken n’abandonna point son art; repor- tant sa pensée vers l'église qui l’avait occupé pendant la prin- cipale partie de sa carrière d’artiste, il entreprit le dessin d’un grand carton , représentant lÆssomption de la Vierge. Il s’oc- cupait, en même temps, de différents portraits d'amis et de membres de sa famille. L'état de sa santé lui prescrivait les plus grands ménagements : vers la fin de l'été dernier, il quitta son habitation de la place de la Chancellerie, qu’il avait pris tant de soin d’embellir et d’orner de ses peintures, et il alla s’éta- blir dans le voisinage de la ville. Une maison un peu isolée et entourée d’un vaste jardin, lui présentait la solitude et la tran- (W8) quillité qui lui étaient nécessaires, en même temps que la facilité de contenter son goût pour la culture des plantes. Bientôt les oppressions auxquelles il était sujet, et ses souf- frances continuelles, ne lui permirent plus de se livrer à la pein- ture. Pour occuper cependant l’activité de son imagination, qui ne la point abandonnée jusqu’au dernier instant, il em- ployait ses loisirs à modeler des médaillons, dont les sujets gracieux, et touchés avec une grande délicatesse de sentiment, prouvent que, dans la sculpture aussi, il eût pu aspirer à une réputation justement méritée. Ses douleurs, loin d’altérer la vivacité de ses sentiments, semblaient, au contraire, leur avoir donné un nouveau degré de bienveïllance et de douce affection. Il envoyait à ses amis ses derniers ouvrages, et les accompa- gnait de lettres où se peignait la bonté parfaite d’un cœur droit et sensible, Il reproduisait les portraits de ceux qui, plus intimes, avaient voulu partager ses nuits de souffrance et veiller auprès de lui. Rien n’est plus propre à mettre en relief ses qualités morales, que le sentiment de dévouement dont il était l’objet. MM. Roberti, Thomas, Henne ont rivalisé de soins; avec les membres de sa famille, pour adoucir l’amertume de ses.der- niers instants. | Si j'avais à retracer l'élévation des sentiments de Van E pellets ses procédés pleins de générosité et de noblesse envers ses con- frères, les exemples , certes, ne me manqueraient pas : j’aurais à citer le bien qu'il faisait à de jeunes artistes, quelquefois même à leur insu; la manière délicate dont il acquittait les dettes de quelques-uns, sans avoir l’air de vouloir les obliger ét les commandes de travaux qu'il leur faisait obtenir, en les substituant à lui-même. Son pinceau, dont il a fait un si noble usage, semblait toujours être au service de ses amis. L'un d’eux avait perdu sa mère dans un âge avancé ; il ne conservait d’elle ( 149) que des portraits faits depuis longtemps, et qui ne pouvaient lui laisser le souvenir de ses derniers ans. Van Eycken a compris ses regrets; il se renferme, et, par un heureux effort de mémoire, secondé par tout ce que l’amitié a de plus généreux, il reproduit les traits désirés, et se fait d'avance un bonheur de la surprise et de la reconnaissance de celui à qui cette œuvre est destinée. Cette organisation si douce, si sensible, si bienveillante, n’a cependant point échappé aux traits de la méchanceté, disons plutôt de l’envie; car si Van Eycken n’eût été doué Ltn talent réel, personne n’eût songé à l’entraver dans sa carrière d’ar- tiste. Il avait, aux yeux des jaloux, deux torts immenses qu'ils ne lui ont point pardonnés; outre son mérite personnel comme peintre, il avait un caractère droit et honorable qui inspirait la confiance, et qui lui à valu de nombreux travaux, et, par suite, un état d’aisance, dont ïl faisait, du reste, le plus noble usage. Rien ne témoigne mieux de estime dont il jouissait que le concours des personnes de tous les rangs qui ont voulu. assister à ses funérailles. Malgré l’un des froids les plus rigoureux qu’on ait ressentis à Bruxelles, tous les artistes de la capitale y étaient présents; l'Académie royale était représentée par les membres du bureau de la classe des beaux-arts et par les membres de la section de peinture domiciliés à Bruxelles : MM. Gallait, Madou, Verboeckhoven. M. Navez, l’ancien maître, le collègue et l'ami du défunt, a exprimé les regrets de l’Académie royalé de dessin et de peinture, dont Van Eycken était l’un des professeurs. Les derniers adieux de l’Académie royale de Belgique ont été expri- més par son secrétaire perpétuel (voir page 159); et un Jeune élève de l’École de peinture est venu, ensuite, se rendre inter- prête des sentiments de douleur et de reconnaissance de ses camarades. | À. Q. 15. ŒUVRES D'ART BXÉCUTÉES PAR J,-B, VAN EYCKEN, Sainte famille, tableau acquis par M. d'Huyvetter. 1833. Psyché et l'Amour, chez M. le baron de Sécus. 1934. Daphnis et Chloé, chez M. Félix Bovie. Une Madone , gagné en loterie par le Roi des Belges. Étude de Vieillard endormi, gagné par le Roi des Belges. 1835. Saint Sébastien. Les saintes Femmes au tombeau , dans l’église de Molenbeek- S'-Jean. 1836. Le vieux Tobie recouvrant la vue. Juste-Lipse professant devant Albert et Isabelle, commandé par le Roi des Belges. La Couronne d’épines, acheté pour une loterie. Le Lac, chez M. Vanhalewyck. Faust et Marguerite, chez M. le général Capiaumont. Sainte Anne et Saint Jean-Baptiste. Portraits. 183%. Jeune Mère avec son enfant mort, au musée de Lisieux. ( 154 ) Le bon Samaritain ; acheté par la commission de l’exposition de Liége. Sainte Famille, chez M. Berleur, à Liége. Le Christ au tombeau, Musée de Liége. La Valse, au Casino Paganini, à Paris. Portrait de Melle Duval, à Paris. Études au Musée du Louvre. 1839. Retour de la moisson , chez M. Vanhalewyck. La Clémence divine. Saint Louis de Gonzague, chez M. Dee. à Monceau- sur-Sambre. 1840. Le Père ermite, chez M. Vanhalewyck. Les Enfants d Édouard, chez M. le général Capiaumont. 1841, Jeunes Italiennes avec un enfant. Saint Boniface implorant les secours de la Vierge pour les malheureux, dans l’église de la Chapelle. Descente de Croix, dans l’église de Thourout. Rachat des Captifs chrétiens, dans l'église de la Chapelle. Atala, chez M. le général Capiaumont. Portraits. 1843. Décorations d’un pavillon, au château de Monceau-sur-Sambre. Sainte Famille. Tableau de reconnaissance offert à M, le curé de la Chapelle. Les orphelins, chez M. Buckens. Portraits de M. et de Mr: Buckens. (152 ) 1844. Le Christ pleurant sur Jérusalem. Au Vatican. 1845. Portrait de M"< Capiaumont. 1846. Les Stations. Le Sommeil, chez M. Vandenberghe. Le Réveil, id. 184%. Van Dyck à Saventhem, chez M. Deneubourg, à Monceau- sur-Sambre. Le Christ rencontrant sa mère. Un Moine instruisant des enfants, chez M. le D° Nollet. Portrait de M. A. Henne, fils. | 1848. Van Dyck à Saventhem , chez M£ le prince de Ligne. Sainte Cécile. | L’ Abondance , acquis par la Reine d'Angleterre. La Vénitienne , acquis par le Roi des Belges. La Femme du prisonnier, acquis par M. Verheyden, à Bruxelles. Les Vendanges. Le Calvaire. Le Christ portant sa croix. Geneviève de Brabant. Les Oies du frère Philippe ; acquis par M. Vanhalewyck. Réverie (gravé à la manière noire par Calamatta et Lelli). (455) 1849. L’ Abondance, acquis par M. Vandenberghe. Portrait de Me Eug. Simonis. La chute des feuilles (gravé à. la maniere noire par Lelli).… Le Parmesan (gravé au burin par M. Franck). L’Espagnole, acheté par la commission de l'exposition natio- nale (gravé à la manière noire par Calamatta et:Lelli). Abondance et Charité, acquis par la Reine d'Angleterre. 1850, Moïse exposé sur le IVil. La femme du prisonnier, chez M. L Verheyden, à Bruxelles. Ossian. Jérémie, chez M. le comte de Soltikof à S'- Pétersbourg... - 2852." La Moissonneuse , donné à la caisse des artistes. : Le Christ au tombeau. Portrait d’un vicaire général du mont Liban. Peintures murales commandées par le sr Ddsennn ee l'église de la Chapelle (1): L'inauguration en a été faite le 4 juin 1852. (4) A l'époque de onturithés on publia la description suivante de l’œuvre de l'artiste : E, Sur le grand panneau de gauche, des anges, personnifiant les vertus théologales, s’élancent du ciel et transportent sur Abo terre le signe de la Rédemption : la sainte croix. A cette idée se rattache celle qui a fait de la maj de la Sainte-Croix, un but de pèlerinage pour les pauvres et pour les ma- lades ; cette idée , l’artiste l’a rendue en représentant N.-S. Jésus: ( 454) 1858. La Vierge et l'Enfant Jésus. Différents portraits de sa famille. Grand carton représentant l’Assomption de la Vierge, pour la peinture murale de l’église de la Chapelle. Christ autour duquel sont groupées les douleurs physiques et mo- rales; il prononce ces touchantes paroles : Venez à mot, vous tous qui souffrez, et vous serez soulagés. (Ce grand tableau a été peint d’après le procédé allemand dit au Wasserglass. ) Le haut de la Chapelle montre la promesse divine prête à s’ac- complir : sous la voûte gothique, huit figures s'élèvent vers un centre lumineux; ce sont les huit béatitudes : 10 Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux est à eux : Sant Bonirace, évêque de Lausanne, né à Bruxelles, qui , après avoir renoncé à son siége épiscopal , vint mourir à l’ab- baye de la Cambre. 20 Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu'ils on la terre : Sare Acnës (symbole de la douceur ). 3° Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés : Jeune mère pleurant son enfant mort. 4° Bienheureux ceux qui sont affamés et altérés de la justice , parce qu'ils seront rassasiés : Saint Pigrre ES-LIENS. Bo Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, parce qu'ils obtien- dront eux-mêmes miséricorde : Saire Cécice qui donne ses biens aux pauvres. Go Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu : Sant Érienne, martyr. 70 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice , parce que le royaume du ciel est à eux ; Saur Jean-Baprisrs empri- sonné et décapité. 8° Bienheureux ceux qui sont pacifiques, parce qu'ils seront ap- (458) pelés enfants de Dieu : Sanre Hézène, mère de Constantin, conseil- lère de la paix. (Ces huit figures sont peintes d’après un procéde inventé par M. Van Eycken.) IL. Au-dessus de Pautel qui montre le Christ dans sa tombe (*), on voit le Sauveur retournant vers son père, au ciel; le Saint Esprit plane sur Dieu le Père et sur Dieu le Fils : le mystère de la Sainte Trinité apparaît. Au centre du tableau, un ange portant la couronne d’épines; à la droite et au second plan , les Saintes Femmes allant au Sépulcre. La réunion de ces trois compositions résume la mission que N.-S. Jésus-Christ a accomplie sur la terre. Ce dernier tableau est peint à la cire; il peut servir de complément à la suite des quatorze tableaux du même artiste, représentant les Stations de la Passion de N.-S. Jésus-Christ. INT. Sous le vitrail (**), représentant le fondateur de l'Église de N.-D. de la Chapelle, Godefroid le Barbu , sont trois princesses dont la bienfaisance et la charité ont rendu le nom cher aux Bruxellois; au milieu, la Reine des Belges, Louise-Marie ; à sa droite, la Duchesse de Brabant , Jeanne ; à sa gauche, l’Infante Isabelle. (*) Statue de M. Dunion. (**) Peint par M. Capronnier. ( 456 ) Discours de M. le docteur D. Sauveur, prononcé le jour des funérailles de M. de Hemptinne, au nom de l’ Académie des sciences et de l’ Académie de médecine. Messreurs, Depuis un an, l’Académie royale des sciences et l’Académie royale de médecine ont eu à déplorer la mort de, plusieurs: de leurs membres. La perte qu’elles viennent de faire en la personne de M. de Hemptinne n’est pas la moins sensible, car elles voyaient en lui un homme instruit, laborieux, modeste, d’un esprit juste et droit, d’un commerce sûr et facile. Vous savez tous , Messieurs, que c’est au sein même de l’Aca- démie de médecine, et à l'issue d’une séance dans laquelle il avait pris la parole, que notre collègue fut frappé du mal qui devait nous le ravir en peu d'heures. Je ne puis me constituer ici l'historien de sa vie, et encore moins l’appréciateur de ses travaux. Cette double tâche sera remplie ailleurs , par un de ses amis qui a reçu son dernier sou- pir, et qui, mieux que moi, saura rendre à sa mémoire l’hom- mage qui lui est dû (1). Auguste-Donat de Hemptinne naquit à Jauche, le 15 août 1781. Arrivé à l’âge où il devait se choisir un état, son goût pour les sciences et le caractère de son esprit l’entraïînèrent (1) Une notice biographique sur M. de Hemptinne a été promise par M. Stas; elle paraîtra dans le prochain Annuaire de l’Académie. (157) vers la pharmacie, art modeste, mais qui, par son importance, exige de ceux qui l’exercent, des qualités dont le commun des hommes ne leur tient malheureusement pas compte. Notre col- lègue était trop jaloux de l'honneur de sa profession, pour se soustraire, en quoi que ce füt , aux devoirs qu’elle impose. Peu répandu dans le monde, dont le détournait la noble simplicité de ses mœurs , il consacrait à l'étude les moments qu’il ne don- nait pas aux affaires et à sa famille. Ceux qui l'ont suivi dans sa carrière ont pu apprécier la variété et la solidité de ses connaissances, sa modestie, la rectitude de son jugement , la bienveillance de son caractère, l’élévation de ses sentiments et son inflexible probité. C’est cet ensemble de qualités, si rare chez un seul homme, qui lui mérita les distinctions et les emplois qu'il obtint sans les demander, car il n'avait d’autre ambition que celle de bien faire et de vivre tranquille; aussi vit-il approcher ses derniers jours avec le plus grand calme. II fut le premier à rassurer sa famille, mais il ne se faisait pas illusion sur les suites que devait avoir le coup dont il venait d’être frappé. Un prix que l’Académie des sciences de Bruxelles lui décerna en 1818, et les publications qu’il fit dans les années suivantes, avaient marqué sa place au sein de ce corps. Il y fut admis le 7 mai 1854. À la création de l’Académie de médecine, il en devint l’un des premiers membres titulaires. Cette nomination est une de celles auxquelles il attacha le plus de prix, non pour lui-même, mais dans l'intérêt de la profession à laquelle il avait voué son existence. | A l’Académie des sciences , qu’il eut l'honneur de présider en 1851, comme dans tous les autres corps dont il faisait partie, M. de Hemptinne a toujours su répondre à ce qu’on devait atten- 14 (138) dre de son sayoir et de son expérience. Estimé et respecté de ses collègues, qui avaient en lui la plus entière confiance, jamais, je crois, la jalousie ni la critique ne vinrent troubler son repos. Il avait à peine 26 ans, lorsqu'il fut nommé membre du jury médical qui lui avait conféré son diplôme. C’est au talent dont il fit preuve devant ce collége qu’il dut cette place, qu’il a con- servée jusqu’à la chute de l'empire. Depuis lors, il prit part aux travaux des différents comités d'hygiène et de salubrité qui se sont réunis à Bruxelles. Les membres de la commission médi- cale provinciale, les professeurs de l’Université et MM. les phar- maciens, dont il était devenu depuis peu le doyen, sont, comme nous, sur le bord de cette tombe pour rendre un dernier et solennel hommage au digne collègue qu’ils ont perdu. M. de Hemptinne fut successivement le pharmacien des deux rois qui ont gouverné notre pays depuis bientôt quarante ans. Un de ces souverains, le Roi Léopold, à récompensé ses services en lui accordant la décoration de son Ordre. Parmi les fonctions que notre collègue a remplies, il en est une que je ne puis surtout passer sous silence, parce qu’elle témoigne hautement de ses qualités sociales et de l’honorabilité de son caractère : c’est celle de membre du conseil communal de Bruxelles, à laquelle ses concitoyens l’appelèrent en 1840, et qu’il a conservée jusqu’à sa mort. Les opérations médico-légales forment la branche la plus délicate de la médecine publique. Nul n’a mieux compris que M. de Hemptinne l'étendue et la sainteté des devoirs qu'ont à remplir les médecins et les chimistes qui consentent à se char- ger de cette tâche, qu'on a appelée, avec raison, la plus sacrée des magistratures. Que de fois notre collègue a tremblé en com- muniquant à la justice les résultats de ses recherches et de ses eppréciations! (189 ) M. de Hemptinne a beaucoup écrit, mais ses travaux sont épars dans les recueils des académies et des sociétés dont il était membre. Ils se rattachent à la chimie, à la physique, à la tech- nologie, à l’agriculture et à la pharmacie. Ses dernières recher- ches ont été consacrées à la nouvelle Pharmacopée, maintenant terminée, et qui verra probablement le jour avant la fin du mois dans lequel nous venons d'entrer. Ici finit la tâche que j'avais à remplir pour l’Académie des sciences , pour celle de médecine et pour moi-même. Pourtant, deux mots encore, Messieurs, car il manque quelque chose aux paroles vraies que vous venez d’entendre. Si le mérite et les qualités sociales de M. de Hemptinne le rendaient cher à tous, si nous mêlons nos regrets à ceux de sa famille, il ne sera pas moins pleuré des pauvres, surtout de ceux qui cherchent à cacher leur misère. Rarement ils s’adressaient à lui sans en ob- tenir un bienfait ; mais sa bienfaisance s’exerçait dans le secret, et l'étendue de ses libéralités serait encore ignorée, même des siens, si elle n'avait été révélée par ceux-là mêmes qu’il a secourus, Notre collègue et ami commun a donc été, Messieurs, ce que tous les hommes devraient être : il fut juste, homme de bien, sévère pour lui-même, indulgent pour les autres, bon citoyen et bon père de famille. CAISSE CENTRALE DES ARTISTES BELGES. a — ee — Exposé général de l’administration de la Caisse centrak des Artistes , pendant l’année 1855. Sans faire de progrès rapides, la Caisse centrale a continué, pendant l’année 1853, à se consolider et à augmenter sensible- ment ses ressources. De nouveaux membres sont venus remplacer ceux que la mort a enlevés à l’association ou dont les noms ont dû être effacés pour cause de retraite ou de refus de remplir les engagements contractés. Parmi ceux nouvellement admis, on remarque plu- sieurs chefs de musique militaire; l'association a vu avec plaisir se rapprocher d'elle une classe d'artistes de mérite toujours dis- posés à s’employer en faveur de leurs confrères malheureux. Les cotisations annuelles ont produit une somme de fr. 1,648 50 c’, et les intérêts des fonds placés fr. 1,286 37 c‘. La Société royale pour l'encouragement des beaux-arts d’An- vers, qui avait témoigné une vive sympathie à notre institution et qui en a parfaitement apprécié le véritable but, nous a fait parvenir une somme de 1,068 francs, prélevés sur la vente des tableaux, lors de la dernière exposition. La commission gantoise pour l'exposition de 1850, nous a fait parvenir, de son côté, une somme complémentaire de celle déjà mentionnée dans le précédent rapport. Nous devons nous applaudir de voir s'établir ces liens de confraternité entre les trois principales villes du royaume. Malheureusement ces géné- reux antécédents ont été perdus de vue par la nouvelle com- mission qui a organisé l'exposition de 1853, En apprenant qu’une exposition de tableaux devait avoir lieu dans la ville de Liége, le comité central s'était empressé d'écrire à la commission organisatrice pour lui demander une part dans (161) le produit des droits d’entrée au salon ou de la vente des ta- bleaux. Il lui a été répondu que la demande était parvenue trop tardivement, mais qu’on y aurait égard par la suite. Espérons que la grande exposition triennale de Bruxelles, qui doit avoir lieu cette année, consacrera de nouveau ce prin- cipe d'équité, qu’une partie des bénéfices prélevés sur les travaux des artistes doit tourner au profit des veuves et des enfants de leurs confrères qui sont morts sans laisser de fortune. Le cercle artistique de Bruxelles a remboursé une somme de 1,500 francs, reliquat de la première fête qu’il a donnée, en 1848, dans le marché couvert de la Madeleine et qu’il a cru devoir consacrer aux familles d'artistes tombées dans le malheur. Le Gouvernement qui, pendant les années précédentes, avait accordé à la Caisse un subside de 1,000 francs, l’a réduit, cette année, à 500 francs. Cette somme a été acceptée avec reconnais- sance comme tout ce que le Gouvernement a fait jusqu'ici en faveur de notre institution. Parmi les dons faits à l’association, il convient de mentionner encore celui d’une somme de 100 francs , produit d’une indem- nité accordée par les tribunaux à M. Louis Hymans, dans une affaire de propriété littéraire. A côté de ces recettes, la Caisse centrale n'était tenue, aux termes de ses statuts, à aucune dépense pour subsides ou se- cours; cependant elle n’a pas cru devoir interpréter en toute rigueur les dispositions réglementaires, dès qu’elle a eu la con- viclion qu’elle faisait un utile emploi de ses fonds. Elle a donc disposé d’une somme de 300 francs, ainsi qu’elle l'avait déjà fait l’année précédente, en faveur É la veuve et des paie d’un artiste qui avait appartenu à l'association. Elle projetait aussi de donner un concert pour lequel M. Fétis avait promis obligeamment son concours et dont une partie du 14. (162) produit devait être remise à la veuve de M. Gaucet. Pour rendre ce concert plus productif, on était convenu d'organiser en même temps une tombola ; mais il fallait, d’après la loi nouvelle, obtenir d’abord l’assentiment du Gouvernement ; malheureuse- ment la permission, sollicitée à plusieurs reprises, n’a point encore été obtenue, et par suite les projets du comité central sont restés sans effet. Aux termes de l’art. 3 du règlement de la Caisse centrale, la classe des beaux-arts aura à nommer, cette année, les six mem- bres qui, avec le bureau, doivent composer le comité central d'administration (1). (1) Conformément à l’art. 5 du règlement organique, les six mem- bres du comité directeur de la Caisse ont été élus dans la séance du 2 février 1854. Cette élection a été faite sans avoir égard à la com- position du bureau de la classe des beaux-arts, dont les membres, à l'exception du secrétaire perpétuel , sont réélus chaque année , et font de droit partie du comité, tandis que le mandat de ce dernier n’expire qu’au bout de cinq ans. Les élections ont donné lieu aux no- minations suivantes : MM. Partoes, Braemt, F. Fétis, Daussoigne- Méhul, De Busscher, Erin Corr, et MM. Navez et Alvin, comme membres suppléants. Le comité directeur , rééligible en 1859, se trouve donc actuelle- ment composé comme suit : MM. Navez, directeur de la classe pour 1854; F. Fétis, vice-directeur; Quetelet, secrétaire perpétuel de l’Académie; Partoes, Braemt, Daussoigne, De Busscher, Corr et Alvin, suppléant. Les comités spéciaux , formés dans les trois principaux centres des arts, sont composés des membres suivants : A Anvers : MM. de Braekeleer, président ; De Keyser, trésorier; Corr, secrétaire ; Jos. Geefs, M. Leys, le bon Wappers, Dyckmans. A Gand : MM. Roelandt, sniiaite Ed. De Busselier, secrétaire ; le baron 3. de Saint-Genois , d'Huyvetter. A Liége : MM. Baron, président; Daussoigne , Polain, Grand- ( 163) % Je vais maintenant résumer d’une mamère plus précise l’état actuel de la Caisse, d’après les comptes qu’a bien voulu me remettre M. Braemt, trésorier de l’association. Les recettes, pendant l’année 1853, se sont classées ainsi qu’il suit : 49 Encaisse au commencement de 1853 . .fr. 292 44 20 Remboursement fait par le Cercle artistique. 1,300 » 3° Cotisations des membres . . . . . . . 1,648 50 4° Subside du Gouvernement . . . . . . 500 » 59 Intérêts de fonds placés . . . > 1,286 37 6° Produit des expositions d'Anvers et de Gand. 1,107 79 7° Don de M. Louis Hymans. . . . . . . 100 » Fr. 6,233 10 Si l’on considère, du reste, que la somme de 1,300 francs, payée par le Cercle artistique de Bruxelles, était déjà acquise à la Caisse centrale, et ne figure ici qu’à titre de rembour- sement , on comprendra que la recette réelle n’a été que de fr. 4,955 10 c:. La précédente somme de fr. 6,235 10 c° a été dépensée ainsi qu'il suit : 14° Subside à la veuve À... . . .… . . fr. 300 » 20 À l'écrivain pour huit x mois d’ sppointesients. 200 » 3° Impressions et registres . . . . . . . 17 50 40 Frais de recette. . . à a 17 » 5° Acquisitions de 5,700 os de FPE rem- boursements d'intérêts et commissions . . 5,615 91 | 6,150 41 Encaisse au 31 décembre 1853 . . . . . . 84 69 Fr. 6,235 10 gagnage, Capitaine, d'Otreppe de Bouvette, Fétis, trésorier; Vieil- levoie et MM. les présidents du Cercle artistique, de la Société d'éemu- lation, de la Société militaire et de la Société du Casino. ( 164) | Si l’on a égard aux dépenses faites en 1853 et à ce que l’en- caisse de fr. 292 44 c* figurait déjà dans l’avoir de l'associa- tion (fr. 25,892 44 c‘) au commencement de 1853, on trouve que cet avoir s’est réellement augmenté, pendant le cours de l’année dernière, d’une somme de fr. 4,192 95 es. Pendant les cinq premières années de l'existence de la Caisse centrale, les recettes ont donc été les suivantes : Mecelles do 4849, « +. ‘7, + 4. 41: iii 0 Se Vide ASS 4 RAT PE LE ARS 48 mn de BR NN enr Poe do us DURS RP PA Ne areas À LE ae dun de LD 5 0 + di DL U ToTaLs: ++ «!. + fre 80,084 169 Le nombre des membres de l'association est resté à peu près le même : etait, à ln Mn-de 1890.04 ou Ne 20 — DO TT Su des D à DU — CLS CCE US PÉUSE OR MU CRE on de 48094 57 Nas ENT SAT Avant de terminer ce rapport, nous croyons devoir rappeler que la Caisse centrale des artistes possède, outre les 30,000 francs mentionnés précédemment, un grand nombre de tableaux, de gravures et d’autres objets d’art provenant de la tombola organi- sée en 1850, et représentant une valeur de plus de 12,000 francs. Il est à déplorer que la loi nouvelle sur les loteries ne permette pas à l’association, comme il a été dit précédemment, de tirer parti d’un bien destiné à venir en aide à des malheureux, et par suite que la générosité des donateurs soit restée sans effet. Le Secrétaire perpétuel de l’Académie , A. QUETELET,. ( 165 ) Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges (1). AnrT. 1er, Il est formé, sous la dénomination de Cuisse centrale des artistes belges, une association dont le but est d’assurer des pensions et des secours aux artistes infirmes et à leurs familles, L'association a son siége à Bruxelles, au secrétariat de l'Académie royale de Belgique. ART. 2. Pour être membre de l’association, il faut: 1° être agréé par le comité ; 2° signer une adhésion aux présents statuts, dans la forme qui sera ultérieurement déterminée; 3° payer exactement la cotisation fixée à un franc par mois. Tout membre de lassociation qui manque à cet engage- ment, cesse de faire partie de l’association, Le comité, juge des causes qui empêchent un membre de payer exactement sa cotisation, décide si le membre doit être relevé de sa déchéance, AnT. 3. La caisse est instituée pour les artistes peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, musiciens, architectes et littérateurs, qui seront invités à s’associer conformément à l’art. 4 ci-après. Les membres de l’Académie sont admis de droit dans l’as- sociation. L'association admet dans son sein , comme membres ho- noraires, les amateurs qui consentent à contribuer à l’ali- mentation de la caisse, À Ant. 4. Pour la première formation de l’association, le (1) Approuvé par arrêté royal du 10 janvier 1849. ( 466) comité adressera aux artistes qui se sont fait honorablement connaître par leurs travaux, une invitation personnelle de s'associer, accompagnée d’un exemplaire des présents sta- tuts, Chaque année , des invitations seront adressées de la même manière aux artistes qui auraient été involontaire- ment oubliés dans les invitations des années précédentes, ou qui se seront fait connaître récemment par la production d’un ouvrage important. Ant. 5. Les intérêts de la Caisse centrale des artistes belges sont gérés par un comité composé du bureau de la classe des beaux-arts de l’Académie royale de Belgique, auquel seront adjoints six membres de la classe, nommés par elle. La durée du mandat de ces six membres est de cinq ans; les membres sortants peuvent être réélus. Si l’un des académiciens désignés pour faire partie du comité vient à être nommé du bureau de la classe, il luiest donné un suppléant , pour la durée de son mandat de mem- bre du bureau. Le comité peut délibérer au nombre de cinq membres. Les résolutions sont prises à la majorité absolue des suf- frages ; en cas de partage, la voix du président est prépon- dérante, Il est tenu procès-verbal des délibérations; les procès-ver- baux font mention des membres qui ont assisté à la séance. Le comité se réunit au moins une fois par mois, au plus tard la veille du jour de la séance de la classe des beaux-arts. Le comité nomme, parmi les associés, un agent dans chaque localité importante sous le rapport des arts. Ant. 6, Le directeur de la classe des beaux-arts préside (167) le comité ; il est remplacé, en cas d'absence, par le vice- directeur, La classe nomme un trésorier parmi les six membres du comité dont le choix lui est confié. Le comité fait un règlement d'ordre intérieur, lequel est soumis à l’approbation de la classe des beaux-arts. ART. 7. Les sources de revenu de la Caisse centrale des artistes belges sont : 1° La cotisation personnelle obligatoire des membres de l'association; 20 La rétribution volontaire des amateurs, membres ho- noraires ; 30 Les dons et legs des particuliers ; : 4 Les subventions qui seront réclamées du Gouverne- ment et autres autorités; 5° Le produit des expositions, des concerts ou des fêtes publiques, que le comité pourra organiser dans l’intérêt de la caisse et, en général, de toutes les recettes qui seront réalisées en dedans et en dehors de l’association. ART. 8. La cotisation personnelle des membres de l’asso- ciation, ainsi que la rétribution volontaire des amateurs, est acquittée tous les mois entre les mains du trésorier de l’association pour Bruxelles et, pour la province, chez l'agent du comité. Les quittances à délivrer sont coupées dans un registre à souche paraphé par le président et le secrétaire perpétuel. Le 15 de chaque mois, le trésorier et les agents de co- mité dans les provinces versent chez l’agent du caissier gé- néral de l’État de leur ressort, les sommes provenant des- dites cotisations et rétributions mensuelles. (168) Les agents provinciaux transmettent immédiatement au trésorier le récépissé du versement. Ant. 9. Les subsides accordés à l’association, soit par l'État, soit par la province, soit par la commune, sont li- quidés au profit du secrétaire perpétuel de l’Académie, le- quel acquitte les mandats. Le trésorier encaisse les sommes et opère le versement dans la forme prescrite à l’article qui précède. Il en est de même des sommes de toute autre recette quelconque , opérée au profit de l’association. Toutefois, pour éviter des pertes d’intérêts , le comité peut autoriser le placement immédiat de toutes ou partie de ces sommes, Le trésorier de l’association ne peut conserver en caisse une somme excédant 500 francs en espèces. Toute somme versée à la caisse lui est définitivement acquise. Il n’y a lieu, en aucun cas, à restitution. ART. 10. Le directeur de l’administration du trésor public ouvre un compte courant à la Caisse centrale des artistes belges. Tous les trois mois, il communique un extrait de ce compte au Ministre de l’intérieur, quile transmet au secré- taire perpétuel. Art. 11. L’avoir de l’association est placé en rentes sur l'État, ou en obligations du trésor. Le comité statue sur les placements qui sont opérés par l’intermédiaire du Mi- nistère des finances. Toute inscription nominative de rente porte l’annotation suivante : La présente inscription ne pourra être transférée qu’à la demande de la Cuisse centrale des artistes belges. ( 169 ) Les intérêts des capitaux inscrits au nom de l’associa- tion lui sont portés en compte par l’administration du trésor. Les titres des rentes demeurent déposés au Ministère des finances. Art. 12. Dans la séance qui suit la communication de l'extrait de compte dont il est parlé à l’art. 10, le comité statue sur le placement des fonds disponibles. ART. 13. Le compte et le bilan de la Caisse sont dressés chaque année ; ils sont soumis à l’examen du comité, qui les arrête définitivement. Ce compte, accompagné d’un exposé général de l’administration de la Caisse pendant l’année écoulée, est inséré dans l'Annuaire de l Académie royale de Belgique et dans le Moniteur. Chaque membre de l’association reçoit un exemplaire de cet exposé général, par les soins du comité. Arr. 14, Le comité n’emploie en dépenses que les in- térêts de l’année précédente ou les arrérages produits par les fonds appartenant à l’association, sans jamais toucher au capital. Jusqu'au jour où les intérêts annuels des capi- taux de l’association auront atteint la somme de six cent cinquante francs, le comité est autorisé à disposer , chaque mois, d’une somme de cinquante francs. Arr. 15. Le comité prononce dans toutes les questions de collation de pension ou de secours ; il détermine le taux et. la durée de ces derniers, selon les circonstances, dont l'appréciation lui est abandonnée. Les membres de l’association qui se croiraient lésés par une décision du comité, peuvent en appeler à la classe des beaux-arts, laquelle, après avoir entendu les observations du comité, réforme ou maintient la décision, (170) Ant. 16. La Caisse prend à sa charge : 1° Des pensions; Ro Des secoürs temporaires. Les pensions sont exclusivement destinées aux veuves ; elles sont conférées par la classe des beaux-arts, sur la pro- position du comité ; elles ne peuvent excéder douze cents francs par an et ne sont accordées, dans aucun cas, qu'après dix années de participation à la Caisse (1); la veuve qui se remarie cesse d’y avoir droit. Les sécours accordés aux orphelins prennent la dénomi- nation de bourses d'éducation. Les bourses d'éducation ne peuvent excéder quatre cents francs par an; elles ne peuvent être conservées au delà de l’âge de 18 ans accomplis. | Arr. 17. Le comité nomme, parmi les membres de l’as- sociation, un patron à tout orphelin titulaire d’une bourse d'éducation. Le patron veille à ce que l’orphelin boursier acquière un état en rapport avec la position que son père occupait. Le patron est le seul intermédiaire entre le boursier et le comité ; il signale à ce dernier tous les faits importants qui intéressent l’orphelin placé sous son patronage. ART. 18. L'association est pourvue d’un conseil judi- ciaire et d’un conseil médical dont les membres sont nom- 1 més par le comité. (1) La disposition additionnelle introduite dans cet article, et qui rend obligatoire la participation à la Caisse pendant la durée de dix ans, a élé approuvée par arrêté royal du 19 avril 1852. (474) Le conseil judiciaire est composé de la manière suivante : 1° D’avocats à la cour de cassation; 20 D’avocats et d’avoués à la cour d’appel ; 3° D’un notaire. Les membres de ce conseil sont consultés individuelle- ment par le comité sur les questions relatives aux intérêts des veuves et orphelins secourus par l’association. Leurs vacations sont entièrement gratuites L'association ne prend à sa charge que les frais de justice. Ant. 19. Le conseil médical est composé de la manière suivante : 1° De docteurs en médecine; 2 De docteurs en chirurgie en nombre proportionnel aux besoins; 3° De pharmaciens dans chaque localité où le comité en jugera l’institution nécessaire. Les médecins de ce conseil prêtent gratuitement leurs soins , sur la réquisition du comité ou de son agent, aux ar- tistes Aheurèns faisant partie de l’association. Le pharmacien fournit, sur l'ordonnance du médecin du conseil, les médicaments à des prix réduits, d’après un tarif arrêté de commun accord avec le comité, (172) Liste des membres de l’association de la Caisse centrale des artistes (15 janvier 185 1). SA MAJESTÉ LE ROI, protecteur de la caisse centrale . fr. Azvin (de l’Académie), conservateur de la Bibliothèqueroyale, rue de la Charité, 47, à St-Josse-ten-Noode 4, . : ANDRIES , Jean, professeur au Conservatoire, à Gand . . . BAcHA , professeur au Conservatoire, à Liége. . . . . BALAT (de l'Académie), architecte, pistes Ste-Gudule, n° 9, à Bruxelles... ji. sinétde nn Snmieiie:s BARON (de l’Académie), Los à l'Université de Liége. BATTA (père), professeur de solfége au Conservatoire, rue St-François, 48, à St-Josse-ten-Noode, . . . + … » BILLOIN , Ch., peintre , Porte de Namur, à Ixelles BLAES, Jean-Baptiste, professeur de clarinette au Cons Tee toire, rue Joseph IT, à St-Josse-ten-Noode. Quotité par an 1,000 12 12 12 Bocx , C. ( de l'Académie), homme de lettres, rue du frône, 26 roles MO ERR EN RMI EIREIRE RU SES BossELET, P. (de l'Académie), professeur d'harmonie au Con- servatoire , rue St-Philippe, 66 ; à St-Josse-ten-Noode . . BoviE, Félix, peintre, rue du Commerce, 22, à St-Josse-ten- MODE 6e 6 GE é a ini de. BRAEMT (de l’Académie), graveur, rue s- Alphonse, 60, à St-Josse-ten-Noode . . . . + . PR BnowN , Henri, graveur, rue de la PDT ; 245, à Bor- gerhout , lez-Anvers . CALAMATTA, Louis, directeur 4 r École =. gravure, EF, Sablon ,:11, à Bruxello: 7", 10 4. (173) CaNNEEL , Th.-Jos., peintre, a AE Loi ar di da bé CAPRONNIER , J.-B. , peintre sur verre , rue du Brabant, 114, à 8e: Sosié-tén DOS. Ne Ce UT Poe 0 004 CuALON, Ren., numismate, rue de la Senne, 24, à Bruxelles. , CLAYS, Paul-Jean, peintre, à l'Observatoire, à Bruxelles, , CLUYSENAAR, Jean-Pierre, architecte, rue des Bouchers, à US rs Un rot COOMANS, Jos. , peintre, rue St-Philippe, 89, faubourg de a ce roc Ÿ AE AO QU pe RE 1 Se CA RE ES M CORNELIS, J., professeur de chant au Conservatoire, boule- vard de Waterloo, 34, à Bruxelles . . . . RER Corr, Erin (de l'Académie), graveur, à l Akadémie d'An- PE Cd CR NT eat de ie à a NO — = Alexandre-Louis , chef de musique du 2€ de ligne, RSR US NORRIS RP DALoZE, professeur au Conservatoire de Liége , . . . DaAUssoIGNE-MÉuUL (de LP directeur du Conser- valoire à Liége . . a tige NÉ A SERRE DE BÉRIOT, C. tds Rte dy" Us Pouce DE BIEFVE, P. (de l'Académie), peintre, rue de Ruysbr sax” de DE BRAEKELEER, Ferd, (de l'Académie), peintre, à Anvers. DE BussCuHER, Edm. (de l'Académie), homime de lettres, à RC nd et Rae cu 4 0 SV DE CoRNILLON, P., professeur de violon au Conservatoire, rue St-Jean, DOS RM D nu de DE CorrTis, professeur au Conservatoire de Liége DE KEYZER, A. ( de l'Académie), peintre, à Anvers. DELMOTTE, Henri, commissaire de district , à Nivelles. DEMAN, Gust., architecte, rue Léopold, à Ixelles . : DEMANET, Ch.-A.-J., peintre, rue Keyenveld , 75, à Ixelles. DE MARNEFFE, Fr., peintre, rue de la Machine Re PRO NO TT D te Race DE St-GÉNoIs (bon) J., de l'Académie, à Gand . . . . . a 12 os Ce 13. LL 13 (474 ) De Sezys-LoNGcuAmPs, Edm. {de l'Académie), à Liége. DE STAssaRT (le baron), (de l'Académie), ministre plénipo- tentiaire, ancien président du Sénat, rue Montoyer, 15, à naiss à D) Sn dt 1 hi à ue à 0 ie COUR DEVIGNE, Félix, peintre, à Gand AID LUE DEVIGNE, Édouard, à Gand. . . . . . din LS DEVIGNE, P., statuaire, professeur à l’ Et ars de Gand. ,. DiEzman (père), P.-E., peintre, chaussée de Haecht, 15, à Bchaer heal, à as So de US ES DiILLENS (aîné), Henri, peintre, rue PF 1985, à Anvers. Diccens, Adolp., peintre, rue Keyenveld, 81, à Ixelles D'OmaLius, J. (de l’Académie), à Halloy. . . . . . … Dumonr, A.(del’Académie), professeur à l'Université de Liége. DumoNT, J., architecte, rue Joseph IN, à St-Josse-ten-Noode. DycKkMANS, peintre, à Anvers. , «+ + + + + + «+ Féris, F. (de l’Académie), directeur du Conservatoire, rue _ des Sablons, 25, à Bruxelles. , +. . TN TT + ne er Féris, Éd. (de l'Académie), chaussée de rite 22, à Ixelles, FourMois, peintre, chaussée d’Ixelles, 104 . . . . . . FRAItKIN, C.-A. (de l'Académie), statuaire, chaussée de Haecht, 175, S DEN Doek.. 56 nn de æ Ne. 0 RAT FkRiARD, professeur de hautbois au Conservatoire, rue de la Rivière, 17, à St-Josse-ten-Noode .. . . . . . . . GALLAIT, Louis (de l'Académie), peintre , rue des Palais, 80, S'SCHEE DER is Len és 2e Vo : GEErs, Guillaume (de l'Académie), statuaire, rue + Palais, 18, 2 MhatrbelR 0 0 Le su ADR ENA GEErs, Jos. (de l’Académie ), PPS à l'Académie d'Anvers . . dE CC si GEERTS, Ch. (de l'Académie) : Le à l’Académie de LOUVRIR som er 2 4 ne Ces AUS ed TS à GoDINAU , Léop., professeur de piano au Conservatoire, rue de Ruysbroek, 39, à Bruxelles , . ., + + . + + + GoDiNAU, Léon, professeur de solfège au Conservatoire, Vieux-Marché-aux-Grains, 41, à Bruxelles. (176 ) Goossens, Hom,, professeur de chant au Conservatoire, rue des Douze-Apôtres , 8, à Bruxelles . ,.,. : « . +. . GRANDGAGNAGE, F.-C.-Josse (de l'Académie), rue St-Gilles, RES UE Rae: os sent on rtlirere dti GURNET, François, peintre , rue Nevraumont, 2, à St-Josse- de ie cts :s Haniscx, Henri, chef de musique au corps de sapeurs-pom- piers, à Bruxelles. . . . ‘ n rt cdtreter tul à HanT, L.-J., graveur en nélaiise. Sie St-Hubert, Ga- lerie du Roi, 6, à Bruxelles , , . « . ati . HENNE, Alex., secrétaire de l’Académie des Beaux- aa 3884, RS CR PS SR nie MN RE CU ue HEYNDRICKX , Fél., pue: premier professeur à l’Académie d'Alost ;::. Mer as. HumgLeT, chef de musique au ler PRE ‘ ISTAS, Aimé-Lam., chef de musique au 5me régiment de ligne, rue du Soleil, à Anvers . . . . . . . JAcoB-JACOBS, peintre, rue du Navet, à Anvers. . +. . JACQUET, staluaire, rue des Palais, 16, à Schaerbeek Jones, Ad., peintre , rue des Palais, 65, à Schaerbeek. JoUvVENEL, Ad. (de l’Académie), graveur, rue de la Senne, 18, à Bruxelles . . . sh . M. Adèle, peintre, sn de Ja: Reine, 8, à PE AR : LAMBELÉ, G., professeur de clarinette au Conservatoire, Pas- sage St-Hubert, Galerie du Roi, à Bruxelles. , . . LAMMENS, Charles-Jean, peintre, à Gand. . . +. . ù LaTour, Éd., peintre du Roi, rue du Moulin, 33, Pr the de FR AT AE de à Ne DR Ne LAUTERS, peintre, rue de l’Arbre-Bénit, à Ixelles . . . . LECLERCQ, Julien, sculpteur et graveur, rue du Commerce, 22, à St-Josse-ten-Noode , . . . … . + +. LEMMENS, Jacq., professeur d'orgue au Conservatoire, rue des Petits-Carmes, à Bruxelles . . . ETS LE Roy, Ét. -Vict, peintre, rue Ducale, 13, a D LE Roy, Jos., peintre, rue de Paris, 5, à Ixelles ; . . . L L (176) Le Roy, Will, peintre, à Bruxelles . . . :.".": . LESBROUSSART (de l'Académie), professeur émérite à l'Univer- sité de Liége, chaussée d'Ixelles, 111, à Ixelles : . . . LEYs, Henri, membre de l’Académie , peintre, à Anvers. . Mapou (de l’Académie), peintre, rue de la Limite, 4, à St-Josse-ten-Noode , *, 4 + + 4 | * ER in MAGNÉE, F., calligraphe du Roi, rue Royale, N Bruxelles : MEGANGK , Jos., peintre, chaussée d’Etterbeek, à Ixelles. . MELSENS, M., chimiste, membre de l'Académie, professeur à l'école vétérinaire, rue Léopold, 13, à Bruxelles. . . . MEUNIER, Ch.-Jean-Baptiste, graveur, Place du Petit-Sablon, 10, Spruxlles ne NO RC NN RO NES Mozs, Florimont , peintre, rue Vanschoonbeke, section 5, à Die Laurent: Ié-ARVelS 6 0% CRT SAUT ere re Moysarp, Louis, chef de musique au 2e lanciers, rue Neuve, 1271 BR 6 US MR sd ete VU to sn NAVEZz, F.-J, ( de l'Académie), peintre , directeur de l’Aca- démie des Beaux-Arts , rue Royale, 35, à Bruxelles. . . NOLET DE BRAUWERE VAN STFELANDT , J. (de l'Académie), rue du Prince Royal, 42,4 Ixelles *,97 "OT, PARTOES, H.-L.-F, (de l'Académie), architecte, rue de Laeken, 56, à Bruxelles ,. . . . . +, . + 7e PARTOES, Aterié: architecte, rue des Céndres, 20, à Bruséliés, PLATTEEL , Jean, peintre, rue de l’Abricot, 30, à Bruxelles . PORTAELS, Jean, peintre d'histoire, rue Royale, 35, à Bruxelles QUETELET (de l’Académie), directeur de l'Observatoire, à BEOLONE TS UT CN Ne Ne Une OU ee QuiNAUX, Jos. , peintre , rue de la Procession, 14, à St-Josse- ten: No0de ie 7 Von e ST ets 2 UN EI Ne ROBERT, Alexandre, peintre, rue du Commerce, 22, à StJOSO tn N OS LL IR NN ET Ta TE RoBErTi, Alb., peintre d'histoire, rue du Marais-Meyboom, Mn nrurelies 0 70 He er QUE ROELANDT, L. (de l'Académie), bte AE à l'Université dé Gand, . . e e . e L . . . . . . . L2 . . (477 ) ROFrFIAEN, Fr., peintre, rue Goffart, 48, à Ixelles. Rosar, Henri-Ant,, chef de musique au 6e régiment de: ligne. . . . . us * / Fr Spa DRASS fbricant de pianos , Lédlut Bo- tanique, 14, à Ditselless" "nt ENT LE, SACRÉ, L.-J,, musicien compositeur, rue de er à PR GR Ua done ele AS + e SAEMEN, Ant.-Franc., maître de chapelle à St-Jacques-sur- Caudenberg, rue de la Régence, 30 , à Bruxelles . , ScarôDer, chef de musique au régiment des grénädiers. ScHUBERT, Jos., dessinateur, rue de la Madeleine, 51, à Bruxehies”" "57e À M AC de dE ScauBERT, F.-J,, professeur de solfège au Conservatoire, rue Léopold, 78, à Ixelles. . . . RE 5 re Serruys, Louis, peintre, rue du Quai, 5, à Ostende , . SERvAIS, Adr.-Franc. , professeur de violoncelle au Conserva- toire de Bruxelles; à Hal. *. +. *. *. + +. ‘/°?, és Srmonis, Eug. (de l'Académie), statuaire, à Koekéllerg, ChausI OT EUUR PENTRRR MORT RER Le ; SNEL, J. (de l’Académie}, rue de Louvain, 110, à Bruxelles Sougre, Étienne, compositeur, boulevard de l'Observatoire, 24, d'hiurélles..i:: 304 > OT RU Sras, J.-S. (de l'Académie), drofbsdeis de chimie à r École militaire, à St-Gilles, rue Joncker, 41. . . . . . . STROOBANT , Francois, peintre, rue des gras mr 5; à Brunei 92 ART SORT msi : Suys (de l’Académie), architecte, rue d l'Équatétte fai DOUFÉ A BCIRNEDOUR SLI RER ERNST CSSS TARDIEU , Am.-Louis, homme de lettres, rue de l'Alliance, 274, à St-Josse-ten-Noode. , : 7. 4. , : TAYMANS, Louis-Jos. ; peintre, rue d’Idalie, 27, À Ixelles. THIBERGHIEN, Louis , peintre, rue de l’Arbre-Bénit, 92, à DR Le +: =, à THomAs, Alexandre, peintre, rue jure extérieure, 64, à St-Josse-ten- -Noode. . L (478 ) VAN BOMBERGHEN , Guillaume, peintre, rue des Flamands, 359, à Anvers. . . ire jade ones VANDERBELEN, chef de nu au Ministère de l'intérieur, section des beaux-arts et des lettres … à: . , . . , . VANDERPLAETSEN, Jean - Égide, peintre, à Gand, rue de OT Dinde 4 force best mdd Daldaiies US ES VANDERVIN , J.-E., professeur à F’Athénée de Gand, rue aux Barres, 9. L] . € e . . . . . L3 . L1 [2 L2 VANDERVOORT, Michel, Asa rue Verte, 38, PAR de Cologne, à St-Josse-ten-Noode .... 4, +. + + + Van Gos2Eezscaroy, B:, peintre, rue Ste-Barbe, à Louvain. VAN HassELT, À. ( de l’Académie), inspecteur de l’instruc- tion primaire , place des Barricades, 12. . . + . . . VANHOESEN , P. J., professeur au Conservatoire de musique, rue du Petit-Village, 15, à St-Xosse-ten-Noode, .,. . VAN Morr, Jean-Baptiste, peintre, rue Joseph 11, 42, à St-Josse-ten-Noode . 4. 4 + + + à =. à #1 VANSEVERDONCK, J., peintre, rue de Laeken, 35, à Bruxelles. VAN VOLxEM, J.-B., professeur de solfége au Conservatoire, rue Philippe de Champagne, 5, à St-Josse-ten-Noode , . VAN WEDINGHEN, professeur de musique, rue des Sœurs- Noires, 4h, à Bruxelles... à (à 7, 3: Ai VENNEMAN , Ch. , peintre , rue du Jardin, 406, à Anvers. VERBOECKHOVEN, Eug. (de l’Académie), peintre, chaussée de Haecht, 180, à Schaerbeek... .:.,. « . «+ . . VERBOECKHOVEN (fils), Eug., peintre, chaussée de Haecht, 180, & Schaerbeek... 1.1.) simoliloise Ve HS VERWÉE, Louis-P., peintre, rue Royale extérieure , 26, à St.-Josse-ten-Noode . . ... sr HÈ EE En sh ZAN1 DE FERRANTI, professeur de he dissol au Con- servatoire, Montague de la Cour , 26, à Bruxelles . . . TOTAL des souscriptions. « . . fr. 12 2,735 TABLE. Ephémérides pour l’année 1854. — Année d’après les ères anciennes et modernes. — Comput ecclésias- Re ri ne er a er. Fêtes mobiles. — Quatre-temps. — Éclipses . RE eg à ef di SRE PES UP ARS a EPA Calendrier de l'Académie. . . . FU Organisation de l’Académie: — nes histésiéue: ‘ Statuts organiques . :. 7. ‘. "0 Règlement général. . . . . SE | ; Règlement intérieur de la Classe des sciences. . Articles additionnels . . . . “ob ter DE Règlement intérieur de la Classe és lettres Articles additionnels . . . . ne Fer Règlement intérieur de la Classe db Hedtis darts : Règlement de la bibliothèque de l’Académie ,. . . Arrêté royal concernant le local de l'Académie . . Travaux spéciaux de l’Académie. Adjonction desavants et de littérateurs. — Rapport au Roi et arrêté royal, Prix quinquennal d’histoire. — Rapport au Roi et ar- Ai | Sara di or “is Règlement pour le prix QuiidSortet d'histoire . Prix quinquennaux de littérature et de sciences. -— Rapport au Roi et arrêté royal . . . . . . Règlement pour les prix quinquennaux de littérature et de sciences. — Rapport au Roï et arrêté royal. Prix particulier d'histoire littéraire . ie Commission roy. d'histoire. — Arrêté royal organique. Arrêté royal qui fait rentrer la Commission royale d'histoire dans le sein de Académie . . . . ( 180 ) Bureau paléographique annexé à la Commission royale Œ'RISEOLrE 5 0 00 UT TS Res Règlement intérieur de la Commission royale d'histoire. Correspondance de l’Académie. — Arrêté royal accor- dant ja franchise de Dort. 7 te vous Liste des membres, des correspondants et des associés de l’ Académie.— Bureau et commiss. administrative. Classe des sciences, +... . 1. Qlasse des lotträn. iii it adieu OR Classe des beaux-arts . ô Commission de l’Académie pour !a rédichion dune biographie natidhale.. hist nb dis one io Commissions des classes ..°. . -. 014104 Commission royale d'histoire . . . . L Liste des membres, associés et Her Fr l’Académie habitant Bruxelles ou ses faubourgs. . Héorologies, 3188 fan da EU pee Notices biographiques. — Notice sur Henri Vander Haert:nar BH Alain: ie ais can Notice sur Philippe Bernard, et discours prononcé aux funérailles, par M, Quetelet. . . ,. . . . Notice sur Jean-Baptiste Van Eycken, et discours pro- noncé aux funérailles, par M, Quetelet. . . . Discours prononcé aux funérailles de M. de Hemp- tinne, par M. le docteur Sauveur .. . . . . Caisse centrale des artistes belges. — Exposé général de l’administraton de la Caisse pendant l’année 1853. Règlement pour la Caisse centrale des artistes belges. Liste des membres de l'association de la Caissetentrale. eù FIN DE LA TAWÉE., 63 65 69 71 72 76 80 85 1/2 87 88 90 91 125 139 156 160 165 172 OUVRAGES PUBLIÉS PAR L’ACADÉMIE ROYALE, DRPUIS L'ÉPOQUE DE SA RÉORGANISATION , EN 4846. ee me _ Annuaire de l'Académie, années 1855 à 1854, in-18. Prix : fr. 1 50cs. | Mémoires de l’Académie royale de Belgique, tom. 1 à XXVIH, in-40. Prix : 8 francs, à partir du tom. Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, tom. Là XXV; in-40. Prix : 8 francs, à partir du fom. XII. Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers. Collection in-80, — Tome Î., — Des moyens de soustraire l'exploitation des mines de houille aux chances d’explosion, 1840. 1 vol. in-80. Prix : 4 francs. Tome II. — Mémoire sur la fertilisation les landes de la Campine et des dunes ; par M. Eenens, 1849. 1 vol. in-8°, Prix : 2 francs. Tome HIT, 47e partie. — Exposé général de l’agriculture luxem- bourgeoise, ou dissertation raisonnée sur les meilleurs moyens de .…fertiliser les landes des Ardennes, etc. ; par Henri Le Docte, 1849. * #01. in-80. Prix : fr. 4 60 cs. a Tome II, 2 partie. — Mémoire sur la chimie et la physiologie végétales ; par le même, 1849, 1 vol. in-80. Prix: 2 francs. - Tome IV. — Mémoire sur le paupérisme dans les Flandres, par Ed. Ducpetiaux , 14850. 4 vol. in-80, | Tome V, 1r€ partie. — Mémoire sur l'organisation de l'assistance, par V. Wery, 1852. 1 vol. in-80. | . Tome V, 2€ partie. — Mémoire sur les ue de la rive gauche de l'Escaut, par A. Dehoon, 1853. 1 vol. in-80. | | Tome VI, 1re partie. — Mémoire sur l’organisation de l’enseignement dans les établissements d'instruction moyenne, par M. de Give, 4853, 1 vol. in-8°. ST Bulletins de l’Académie , t. Y à XXI; in-80. Prix par année : 8 francs. Appendice aux Bulletins de l’Académie. Année 1853. In-8°.— Synopsis des Caloptérygines, par Edm. de Selys-Lonchamps. — Mémoire sur l’organisation des caisses: de veuYes, avec des applications’ à la caisse des veuves et orphelins des officiers de l’armée belge, par M. le capitaine Liagre. — Recherches critiques et historiques sur la confession de Balthazar Gérard, par M. Arendt, Recueil de. documents historiques relatifs à la Belgique, publiés par la Commission royale d'histoire. 14 vol. in-40. Compte rendu des séances de la Commission royale d'histoire ou Recueil de ses Bulletins. 16 vol, in-80. Nouvelle série, 5 vol. nn. À mere ET MONS DIRE tess » “ xN à d rer te ‘ rod Re Ne Ses M ÈS ne TN ne à . Leo . SON | AMEURE TAN SNS 4 en, S Re TU NE Mo à SR se deXter Ÿ Ke > nr: Ne ue An RE PROS SEE RENE RECETTES Eee : * " er L S Sy Ve te + A er ; ÉRSSSRRESSRRRENSS se ee On Se Re GT A nn reg int, Ben SENS VALLEE rt ve, SAUCES SN RER ET RER RURRERE ? NE ALT NS ENS te RS en es ns RE TPS ET En Sa ee UT ST D ae Eater e à SNS tes vie ac ban Pipes nie SIT PR SR a Lg TR TN ne arte RS EE SL ne nas LA tar, » : à RS CRU ra EM TR Te ta 6 NU rouge es STE » è EX eus Ra: < ; S er RTE VEE Eten she TV Bot 3 “ ; SIT RS À Ati) PU ag RAR: Et i ÿ ù € RSS BR ESS Ses ANR PR ds AND UE taQEà tn es En a AE Xe SE QU ARR pu se re Res RS DNS LOTS Man AV Pret eq ES RE M Te a a Pnars POS Sn RTE a RSR SSSR ER RE EN ve & ’ : er | < ue SORT RENE SRE enter ARE er Ne : LR PET eus MNT Se Sert ‘ D SE TR NT En ar RE Ponte Pi SR : NE a te SES ae Va AS agen Ne a EN era ter Rue ca To qe Po he : %4 Le de 9 à 6 F ® 44 Eu au .. 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