lAAifl ( ( O * ' MISSION SCIENTIFIQUE AU MEXIQUE ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE, , ODVIUGB r PUBLIÉ PAR ORDRE DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. RECHERCHES ZOOLOGIQUE PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. MILNE EDWARDS, MEMBRE I)F, I.’INSTITÜT. PREMIÈRE PARTIE, ANTHROPOLOGIE DU MEXIQUE. PAR M. E.-T. HAMY. ANTHROPOLOGIE. 41 La hauteur du vertèx au-dessus du plan des trous auditifs est de 1 7 centimètres ; eüe est de 96 ceutimètres au-dessus de l’articulation de l’épaule'. Le diamètre antéro-postérieur de la tète égalant 188 millimètres et le transverse s’élevant à 161, l’indice- céphalique atteint 85 . 6 q ; le biauriculaire, le bizygomatique, le frontal minimum, le biangulaire de la mâchoire ou bigonial mesurent respective- ment lây, 1 59, 118 et 116 millimètres; mais la circonférence horizontale ne dépasse point 5 Al millimètres. Les projections postérieure auriculaire, crânienne totale et cranio-faciale sont de 86, 178 et iq 6 millimètres; la longueur de la ligne faciale est de 77 millimètres: enfin l’angle facial a seulement 74 degrés. Le nez est long de 58 millimètres, large de 48 ; l’indice nasal s’élève par consé- quent à 89.75. La distance interorbitaire est de 4 i millimètres et la bouche mesure 63 millimètres d’ouverture horizontale. Le diamètre des épaules égale 89 centimètres et leur circonférence 1 mètre 017 ; la distance des seins est de 901 millimètres; la circonférence prise à la hauteur de ces mêmes organes atteint 878 millimètres. La ceinture offre une circonférence mi- nimum de 769 millimètres, tandis que le contour des hanches s’élève à 849 milli- mètres. Le diamètre des hanches est d’ailleurs de 990 millimètres; celui du bassin ne dépasse point 9 55 millimètres^. Porlrails de la basse Mixtèque. — La population de la basse Mixtèque est moins accentuée dans sa morphologie que celle de la haute Mixtèque. Elle conserve néan- moins, mais atténuées, les caractéristiques que nous vouons de signaler très briève- ment. M. le capitaine Maler, dans le cours de son voyage de 1874 d’Acapulco à Tebuan- tepec^, a photographié dix femmes de Pinotepa, de Xamiltepec et de Tututepec, dont les traits l’avaient particulièrement frappé. Nous avons ces portraits sous les yeux'*, et si trois des figures qu’ils représentent se distinguent par leur nez presque droit, des pommettes à peine accusées, des lèvres relativement minces, etc., les sept autres ont en commun le front un peu bas, le nez concave de profil, court et relevé du bout, les narines dilatées, l’œil noir, un peu enfoncé, légèrement bridé du bas, mais toujours horizontal, les pommettes apparentes, l’intervalle naso-labial relativement élevé, les ' A la page precddeute , ligne /i, au lieu de centièmes, lisez centimètres. ' La longueur du membre supérieur donnée jrlus haut se décompose ainsi : bras, 270 millimètres; avant-bras, 935; main, lyi. M. Gharnay n’a pu prendre aucune me- sure exacte du membre inférieur, pour les divers segments duquel ses feuilles d’observation sont restées blanches. ZOOLOGIE DO MEXIQUE. — l" PAKTIE. ^ T. Maler, Notes sur la basse Mixtèque {Revue d’ethno- graphie, t. Il, p. i 5 /i-i 6 i et fig. 81 et 8a, mars-avril i883). ‘ Le laboratoire d'anthropologie du Muséum doit à la libéralité de M. le capitaine Maler une collection complète des magnifiques épreuves photographiques qu’il a obtenues pendant ce voyage. t; IMPRIMERIE XATIOALK. 42 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. lèvres e'paisses, le menton triangulaire et les angles mandibulaires dessinant sous la peau de vigoureuses saillies. Toutes ces femmes portent de longs cheveux noirs abondants, plus souples que ne les ont habituellement les Américaines, et capables, dans quelques cas, de se plier aux exigences des modes européennes, qui ont péne'tré jusqu’en basse Mixtèque, Leur teint a la couleur du cuivre enfumé. Le cou est court, la poitrine se dilate largement, les seins sont peu développés, ovales en travers, l’aréole en est fortement pigmentée et le mamelon saillant; enfin les bras sont maigres et un peu longs, et les mains, osseuses, sont assez finement attachées. Mesures prises sur un sujet de la basse Mixtèque. — Un soldat des environs d’Atoyac, un peu au nord de la route suivie par M. Maler, a été mesuré par M. D. Cliarnay. Sa taille est un peu plus haute (i mètre SqS) que celle des quatre soldats de la haute Mixtèque étudiés par notre voyageur. Il mesure assis 8 i 3 millimètres; la tête et le tronc pris ensemble égalent donc un peu moins des 5 i centièmes de la hauteur totale. Les membres supérieurs ont 7 1 5 millimètres, c’est-à-dire les hh centièmes de la taille; mais la grande envergure ne dépasse plus la taille que de 5 cenlièmes environ. La hauteur du vertex est toujours de 17 centimètres au-dessus des trous auditifs; elle sur- passe de 98 les articulations des épaules. Les diamètres céphaliques sont de 19b et 160 millimètres, et l’indice s’abaisse à 89. o 5 . Le bizygomatique reste à 159 milli- mètres; le biauriculaire, le frontal minimum, le bigonial s’élèvent à i 5 o, 190 et i 3 o millimètres, et la cli’conférence horizontale de la tête atteint 545 millimètres. Les projections postérieure auriculaire et crânienne totale montent à 90 et 187 milli- mètres, mais la longueur de la ligne faciale descend à 70 millimètres, et l’angle fa- cial, gagnant 4 degrés, s’élève 578. Le nez a 6 centimètres de haut, 5 de large, et l’indice est de 83 . 33 ; la distance interorbitaire est de 49 millimètres et la largeur de la bouche de 60, Le diamètre des épaules atteint I12 centimètres, et leur circonférence 1 mètre o 4 . Toutes les autres circonférences, tous les autres diamètres du tronc sont sensiblement inférieurs aux mêmes dimensions prises sur les Mixtèques du haut pays; mais les divers segments du membre supérieur sont tous un peu plus allongés, et la circonférence du bras, qui était de 9 5 centimètres et demi chez les quatre hauts Mixtèques, atteint chez le bas Mixtèque un centimètre de plus L ' Les Mijes ou Mixis, voisins des Mixtèques de l'Oaxaca, et presque leurs homonymes, a|)pnrlieniieii(-ils au même groupe ellmique que ceux-ci? Cette question, plusieurs fois posée, n'a point encore été résolue. Au temps de la découverte de l’Amérique, ces Mijes, chassés autrefois du Tehuantepec par les Wahis, refoulés depuis par les rois Zapotèques dans les parties les plus inaccessibles de la Sierra d’Oaxaca, vivaient au milieu des forêts de Cempoaltepec dans un étal demi-sauvage. Leur langue, leurs croyances, leurs usages, leurs mœurs, té- moignaient d’une aiiliquc origine, que leurs caractères physiques ne démentent d’ailleurs en aucune laçon. ANTHROPOLOGIE. /j3 ^ Porfraits (hiZàpotèques. — Nous ne possédons aucune mensuration prise sur un Zapotèque, nous ne connaissons aucun crâne exhumé de tombeaux appartenant in- contestablement au peuple de ce nom b que les linguistes ont depuis longtemps juxta- posé att peuple mixtèque. Nous avons pu seulement étudier plusieurs belles photogra- phies prises par iM. Maler à Tebuantepec, et l’examen de ces épreuves nous a surtout montré que la population de cette ville est, suivant l’expression de Brasseur de Bour- bourg, mine des plus mélangées qu’il y ait au Mexique^:?. Les métis et les créoles y ont été longtemps en nombre considérable^, et le sang espagnol prédomine d'une manière très nette chez quelques-uns des sujets des deux sexes photographiés par M. Maler. Ceux dont le type indien est le moins altéré se rapprochent plus ou moins des Mixtèques, auxquels ils sont, du reste, très supérieurs par les formes et par les proportions 'b Les Chochos, les Y opes, les Popolocos, etc. — Les Chochos, Cbuchones ou Cho- ebontis, qui peuplent encore douze puehlos du département de Iluajuapan, dans l’Etat d’Oaxaca; les Yopes ou Yoplmes de Yopilzinco, aussi nommés Tlapanèques; les Po- polocos, Popolocas ou Popoloques'^ du sud de l’Etat de Piiebla; les Cuicatèques, les Tecos, les Amiicbos etc., appartiennent au même groupe ethnique que les Mixtèques ‘ Berlhold a publié, il est vrai , un crâne de jeune sujet, exhumé d’une tombe à Mitla (A. Berlhold, Ueber einen Sckàdel ans den Grubern der allen Palâsle von Milia [Nov. Act. Acad. Cars, l.eop. Carol. Nul. Cur., t. XIX, p. a, i8âa]); mais ce crâne est artificiellement déformé et nous paraît devoir être classé dans un autre groupe. Milia , ou Mictlan, était d’ailleurs un centre funéraire privilégié, et il peut se rencontrer dans les nécropoles de cette grande cité disparue toute espèce de morts. ^ Brasseur de Boni-bourg, Voyage dans l’isthme de Tehuantepec , dans l’Elal de Chiapas el la République de Guatémala, exécuté dans les années i 85 y et 1860, Paris, 186a , in-8‘', p. liy. * Ibid., p. i 48 . — C’est incontestablement à l’influence de celte population créole qu’il faut attribuer les cheveux de couleur pâle, la peau claire, la figure ovale, etc., que quelques voyageurs assignent aux Tehuantepèques. (Cf. Bancroft, op. cit., 1 . 1 , p. 646 .) Une des épreuves de M. Maler associe, par exemple, à une métisse en costume de bal , qu’on prendrait volon- tiers pour une Castillane, une jeune Indienne pur sang, vêtue de même, mais bien dilTérente de sa jolie voisine. Elle a le front étroit, les yeux bridés, quoique horizon- taux, le nez concave dans sa partie osseuse et relevé à son extrémité, les lèvres pleines el saillantes, les mâchoires ro- bustes, etc. D’autres photographies de la même collection montrent juxtaposées une bourgeoise de Tehuantepec et sa servante; celte dernière, qu’on distinguerait difficilement des Mixtèques dont il était question plus haut, contraste vivement avec la première, qui ofli-e presque un type eu- ropéen. Les autres femmes du peuple que nous montre M. Maler ont les traits plus on moins accentués des deux Indiennes dont nous venons de parler. Deux jeunes garçons , dont l’un a d'ailleurs des formes un peu grêles mais fort élégantes, se font remarquer par des traits tout sem- blables. “ Ou trouve d’autres Popolocos à Gongnaco et à Yayan- Icque, en Guatémala. Les indigènes de ces deux localités ne sont point d’ailleurs les seuls Guatémaltèques qui se rapprochent des Chochos. M. Alph. Pinart a déposé dans les collections du Muséum une série de photographies faites au Guatémala, dont plusieurs sont très rernai-quables au point de vue auquel nous nous plaçons en ce moment. Mous citerons spécialement le portrait d’une femme de Xocotenango, celui d’un homme de Momostenango , plu- sieurs photographies d’indiens de San-Juan, enfin diverses reproductions d’indiens de los Altos et de San-Pedro-Am- pucal. Ces deux derniers villages sont d’ailleurs habités par des individus de deux types, dont Tun appartiendrait, à notre avis, au groupe ethnique dont nous achevons l’élude. “ Cf. Orozeo y Berra, Geogràjia, p. 26-29 el ZOOLOGIE DU MEXIQUE. et les Zapotèques. Nous ne savons malheureusement presque rien de leur anthropo- logie '. Mesures prises sur un Cliocko. — M. Charnay a toutefois mesure' un Chocho, natif de Huajuapan et soldat à Mexico. Les chiffres obtenus sur ce sujet figurent à la troisième colonne du tableau de la page ho. On voit qu’il est plus petit que les Mixtèques, que son tronc est proportionnellement un peu plus court, que son envergure est relative- ment un peu plus grande (^), et que sa tête et son cou sont un peu moins développés en hauteur. Le diamètre antéro-postérieur du crâne égalant 190 millimètres et le transverse s’éle- vant à i 5 o millimètres, l’indice céphalique devient 78.90. Le biauriculaire, le bizygo- raatique, le frontal minimum, le bigonial, mesurent respectivement i45, i5o, lab et i 9 0 millimètres, et la circonférence horizontale de la tête s’élève à 5â5 millimètres. Les projections postérieure auriculaire, crânienne totale et cranio-faciale sont de 88, 179, 196 millimètres; la longueur de la ligne faciale mesure 70 millimètres; 1 angle facial ne dépasse point 78 degrés. Le nez atteint 65 millimètres de longueur et 5 o de largeur; 1 indice qui se lire de la comparaison de ces deux dimensions est donc de 76.99. La distance interorbitaire s’élève à â 5 millimètres et la bouche atteint 65 millimètres d’ouverture horizontale. Le diamètre des épaules du Chocho est de Bph millimètres et leur circonférence de 1 mètre 09 0; la distance des seins est de 9 00 millimètres, la circonférence correspon- dante en a 8âo ■. La taille offre une circonférence minimum de 700 millimètres, tandis que le contour des hanches se chiffre par 85 o millimètres; le diamètre des hanches est, du reste, de 995 millimètres et celui du bassin, de 9 35 ' Les seuls renseignemenls posilifs l'ecueillis jusqu'à présent consistent, en edét, dans la constatation faite par M. Ciharnay de l’existence, sur quelques points de l’Etat de Piiebla, d’individus rrà la peau foncée, aux cheveux gros, raides et noirs, h la télé globuleuse, au nez court et plat, à la face large, aux mâchoires massives et quelque peu saillantes», très différents par conséquent des Mexicains qui peuplent aujourd'hui le reste de la contrée. (Désiré (lharnay. Communication manuscrite.) M. Charnay a été fort longtemps embarrassé pour s’expliquer ce phénomène. Habitué à imputer exclusivement aux agents atmosphé- riques les colorations de la peau, il s’étonnait fort, me dit-il, de trouver sur les hauteurs des individus beaucoup plus foncés que ceux qui habitent les Terres chaudes. 11 s est expliqué la chose en pénétrant plus tard chez les Otoinites. Le crâne d’Indien de Puehia que représente notre planche VII (n"' i à .S) doit donner une assez bonne idee du type de la race, tel qu’on le renconti’c le plus souvent, c'est-à-dire modifié par les croisements, qui ont été nombreux dans ces parages. Voici les principales mesures de celte pièce : Gap. cran., 1,875 centimètres cubes; cire, horiz., â8a millimètres; d.-a. p. , i 65 milli- mètres; d. tr. max., i 38 millimètres; d. bas. bregm. , iSa millimètres; ind. cépb., 8 . 3 . 6.8, 80.60, qS.tio; front, max., 107 millimètres; min., 88 millimètres; biorb. ext., 10a millimètres; bizyg. , 1.3.3 millimètres; haut, face, 91 millimètres; ind. facial, 68.43; nez : long., 5 o milli- mètres; larg. 37 millimètres; ind. nasal, 54 . 00 ; orbite ; haut., 36 millimètres; larg., 38 millimètres; indice orbi- taire, 94.78. ” La longueur du membre supérieur se décompose, ainsi qu’on peut le voir au tableau, en bras, a6 centi- mètres; avant-bras, a 4 centimètres; main. 17 centi- mètres. Nous ne savons rien du membre inférieur, omis sur la feuille d’observation. ’ Dans les mêmes montagnes qu’babilent les Ghochos ANTHROPOLOGIE. ^5 3 . Sommaire. — Les Mèques en général , les Pâmes et les Téuls. — Crânes de Pâmes. description des ossements qui y ont été rencontrés. Nécropole antique de Téii) , Les Mèques. — Le groupe mèqtie prolonge vers le nord les groupes otomite et chocho, auxquels il est apparenté de près. Il se compose actuellement d’un certain nombre de tribus disséminées dans cinq Etats et dont la distribution géographique, fort analogue à celle des tribus chocbos, semble bien indiquer que, comme ces der- nières, elles ont formé, à une époque reculée, tout un ensemble ethnique, dont les élé- ments ont été dissociés par les invasions de la période historique. Les linguistes ont compris, nous l’avons déjà dit', sous le nom de Mèques, les Pisones, les lanarnbres, les Pâmes, les Téuls, les Coras et les Tepecanes. Les Pisones et les lanarnbres, qui habitent le Tarnaulipas entre Victoria et Santa-Barbara, sont entièrement inconnus au point de vue de leurs caractères ethniques; il en est mal- heureusement de même des Goras et des Tepecanes de Guadalajara, Colotlan, etc. Mais Antomarchi et Parrott ont recueilli pour la collection Morton^ deux crânes sup- posés pâmes, sur lesquels M. Teii Kate a bien voulu nous fournir des indications pré- cises; et les fouilles de M. Franco dans la nécropole de Téul ont procuré au Muséum de Paris une nombreuse collection d’ossements que nous allons rapidement examiner. Crânes de Pâmes. — Disons quelques mots d’abord des crânes de la collection Morton attribués au groupe pâme par Antomarchi et Parrott : ces crânes, qui pro- viennent du hameau de San-Lorenzo, non loin de la capitale, sont l’un et l’autre fémi- nins^, et, malheureusement, assez indifférents tous deux au point de vue des caractères ethniques. Les mensurations nous les montrent en effet mésaticépbales, mais voisins de la sous- brachycéphalie. Ils sont plus larges que hauts, étroits du front, dilatés des pommettes, avec un nez et des orbites de proportions très ordinaires. vivent les débris de quelques autres peuples, tels que le.s Chinantèques, les Mozalèques, les Cliatinos, les Papabu- cos, les Soltccos, dont la place n’est point encore fixée dans la classification. (Cf. Orozeo y Berra, Geogrâjia, p. 6o et 196.) ' Voir plus haut, p. Sa, n. 1. ^ Morton, Crania amerieana, p. i 54 etpl. XVII A. — Cf. Aitken Meigs, Cat. cit., p. 89. ^ Principales mesures des deux crânes de femmes pâmes de la collection Morton (11°’ 681 et i 3 t 3 ) : Cire, horiz., 489 millimètres; d.-a. p., lyâ millimètres; d. tr. max., i 38 millimètres; d. bas bregm., i 33 millimètres; ind. céph., 79.3t, 76.^3, 95.37; front, max., 109 milli- mètres ; min. , 89 millimètres; biorb. ext., gâ millimètres; bizygoni., 1 36 millimètres; haut, face, 90 millimètres ; ind. lac., 66.17; = long-. 5 o millimètres; larg., 25 millimètres; ind. nas., 5 o.oo ; orbit. haut., 82 milli- mètres; larg., 38 millimètres; ind. orbit., 84 . 2 1. CRÂNES DES SÉPULTURES ANCIENNES DE TÉUL ET DE LA CASA GRANDE DU RIO GILA. 46 ZOOLOGIE DU MEXIQUE I ANTHROPOLOGIE. 47 Nécropole antique de Téul. — Les crânes de Te'ul sont bien autrement accentués, ceux surtout qui, recueillis dans les profondeurs du cimetière indien fouillé par M. Franco S appartiennent à une période relativement archaïque. La couche qui renfermait ces pièces est fort semblable à celle qui composait le niveau inférieur de Tlaltelolco et les ossements y ont pris, comme dans ce gisement, une coloration d’un gris violacé. Leur description serre d’ailleurs de très près celle des pièces similaires de Santiago dont on a lu plus haut le détail^. Crânes et faces. — Trois têtes incomplètes, deux d’hommes et une de femme, un certain nombre de débris de crânes et de faces, des os des membres supérieurs et infé- rieurs, provenant aussi de sujets des deux sexes, composent la collection envoyée par M. Franco à la Commission du Mexique. L’état de ces pièces ne permet point toujours d’y prendre des mesures bien rigou- reuses. Le tableau qui suit coordonne les résultats obtenus sur les trois têtes : Les voûtes en sont tout à la fois larges et courtes ; le diamètre antéro-postérieur atteint 169 millimètres seulement chez l’un des hommes (n" 6446 de la collection du Muséum) et 1 58 millimètres chez la femme (iC 6445); les diamètres transverses correspondants s’élèvent de part et d’autre à i46 millimètres ou environ^; les indices atteignent par suite 88.48 et 92 . 40 . La circonférence horizontale est fort médiocre, inférieure en moyenne de 27 milli- mètres à celle des crânes de Tlaltelolco inférieur. Cette réduction semble surtout pro- duite par le rétrécissement de l’occipital, les dimensions trfinsversales du frontal se maintenant à peu près égales, d’une série à l’autre. Si l’occipital se rétrécit, en re- vanche il s’allonge quelque peu, et la courbe antéro-postérieure gagne i4 millimètres sur nos deux sujets mâles comparés à celui de la couche profonde de Tlaltelolco. Les mesures des faces n’offrent rien de bien remarquable. Nous complétons ci- dessous \ à l’aide des débris ramassés par M. Franco, les indications que fournit à ‘ Guilleinin-Tai'ayre, Rapp. cil., p. “ Nous n’avons aucun renseignement sur l’attitude des corps et nous ne connaissons point les objets qui tes accompagnaient. Il y avait à ïéd deux couches de sépul- tures appartenant à des temps différents, et M. Franco n’a point distingué les objets qui se rapportaient à l’une ou à l’autre de ces couebes. M. Guillemin-Tarayre veut bien nous apprendre qu’il s’est rencontré dans la fouille trdes débris de vases appartenant h plusieurs époques n ; il ligure en outre ttune hache en pierre lydienne polie, qui ne peut pas, dit-il, être l’œuvres de la population trà demi barbare 51 de Téul, et qu’il se montre disposé a attribuer au "passage des migrations mexicaines n (p. 898 et 894). Nous ferons voir plus loin que le type de la couche supérieure se confond, en effet, avec celui des véritables Aztèques. ’ Ces deux cbiffi-es ne peuvent être donnés qu’avec une certaine réserve , les voûtes crâniennes ayant été en partie mutilées. '' Mesures moyennes prises sur quatre faces incomplètes de la couche profonde de Téul : Biorb. ext., 108 milli- mètres; interorbit., aS millimètres; bimaxill. miniin., 65 millimètres; orbites: larg. , 89 millimètres; haut., 86 millimètres; ind. orbit., 9^.80; larg. des os nasaux: Slip., i 4 millimètres; min., 10 millimètres; inf., 19 milli- mètres; larg. max. de l’ouverture, 26 millimètres ; long, totale du nez, ây millimètres; ind. nasal, 55 . 3 i; haut. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. /i8 cet égard le tableau joint à ce paragraphe. On trouvera également en note, au bas de cette page les mesures des maxillaires inférieurs. Il résulte de l’examen des chiffres obtenus sur ces diverses pièces que les traits qui nous ont frappé sur les pièces de Tlaltelolco se reproduisent à Téul, mais avec moins d’exagération^. Colonne vertébrale et cage thoracique. — La colonne vertébrale et la cage thoracique ne sont représentées que par un petit nombre de vertèbres et quelques débris de côtes. Une troisième cervicale se fait remarquer par son apophyse épineuse, qui ne présente presque point de bifidité; une cinquième cervicale est toute semblable à la vertèbre correspondante du squelette décrit plus haut^. Une troisième lombaire enfin montre très distincts les processus figurés dans notre planche III. Membre supérieur. — Trois clavicules d’aspect féminin, dont une seule est intacte, rappellent par leurs formes et par leurs dimensions celles de Santiago. La plus longue mesure i 3 o millimètres, une seconde atteint 197 millimètres. L’extrémité externe en est large (93 à 90 millimètres) et aplatie (1 centimètre). Six omoplates reproduisent partiellement notre description de la page 90; leur mauvais état interdit d’y prendre des mensurations précises. Sur sept humérus* d’adultes, plus ou moins entiers, cinq se font remarquer par la saillie du V deltoïdien signalée sur les humérus de Santiago-Tlaltelolco et deux pré- sentent la perforation de la cavité olécranienne assez vaste pour atteindre, sur le pre- mier, 8 millimètres de large et 5 de haut; sur le second, 7 millimètres de large et 3 de haut. Il est à remarquer que ce sont les deux plus longs de ces os qui s’écartent le plus du type auquel nous rattachons l’ensemble de la série®. sous-cérébr. du front, aS millimètres; intormaxill. , 9 1 milli- mètres ; lot. de la face, 90 millimètres; de la pommette, 96 millimètres ; orbito-alvèol., 89 millimètres ; voû le pa- latine : long., 58 millimètres; larg., à 5 millimètres. ‘ Mesures comparées des maxillaires inférieurs de Tlaltelolco et de Téul : D. biangulaire ou bigonial : Tlal- lelolco inférieur, io 4 ; Téul, 99; d. angulo-symphysaire : Tlaltelolco, 90; Téul, 80; bi’auche montante, hauteur: Tlaltelolco, 65 ; Téul, 63 ; larg. : Tlaltelolco, . 36 ; Téul, 35 ; épaisseur à la seconde mol. : Tlaltelolco, 17; Téul, 16 ; hauteur de la symphyse : Tlaltelolco, 34 ; Téul, Sa ; épaisseur symph. : Tlaltelolco, 1 5 ; Téul, i5. Un seul fragment de maxillaire supérieur de Téul porte en place une incisive médiane gauche ; le bord tran- chant de cette dent est entamé par une perte de substance qui commence à i millimètre du bord du côté interne, pénètre brusquement à i millimètre et plus de profon- deur, tourne doucement en dehors et aboutit enfin au bord externe tei-miné en pointe aiguë. L’incisive externe manque et la canine qui existe est intacte; sur un autre fragment, l’incisive externe en place est aussi sans découpure. Il n’y a aucune trace de mutilation mandibulaire. ’ Voir plus haut, p. j g. * Il y a deux autres humérus dont nous n’avons que la moitié inférieure. ° Un humérus de jeune sujet non épiphysé se fait déjà remarquer par sa tendance à prendre la morphologie de la pièce type de notre planche IV. ANTHROPOLOGIE. 49 Deux radius, Puii droit et l’autre gauche, mesurent, le premier 228, le second 207 millimètres. Si l’on compare ces os aux humérus de la même fouille, on trouve qu’ils sont proportionnellement très allongés : le rapport de leur longueur moyenne à celle des humérus ~ atteindrait yg-oi. Un cubitus intact mesure 226 millimètres. 11 ne reste rien d’utile à étudier des squelettes des mains. Bassin. — Un sacrum complet reproduit, en les atténuant, les formes décrites plus haut (page 21). Il mesure io 4 millimètres au détroit supérieur, 77 au niveau de l’extrémité inférieure de la sui’face auriculaire, 70 au sommet des apophyses trans- verses; sa largeur maximum atteint 108 millimètres, et comme sa hauteur égale 100 millimètres, l’indice est de 92. Ce sacrum, relativement court et large, n’a guère plus de courbure que celui auquel je le compare ; la flèche de la corde qui joint les extrémités de la face antérieure de l’os mesure seulement 16 millimètres'. Un second sacrum, auquel manque sa première vertèbre, est tout pareil à celui dont il vient d’être question ; il n’en diffère que par une large ouverture du canal qui en découpe la face postérieure jusqu’au niveau de la deuxième vertèbre sacrée. Les nombreux fragments d’os iliaques se font seulement remarquer par l’exiguïté relative de toutes leurs dimensions. Membre inférieur, — Trois fémurs, à peu près entiers, ont été recueillis dans les fouilles de Téul. Leur longueur moyenne (887 millimètres) est inférieure de g milli- mètres à celle que nous avons déterminée sur notre squelette type de Santiago-Tlalte- lolco, mais l’un des trois dépasse cette même longueur de 4 millimètres; il atteint, en effet, 4 o centimètres environ. Les caractères tirés, sur le sujet de Tlaltelolco du volume médiocre de la tête, de la minceur et de la brièveté du col, de la moindre ouverture de l’angle que fait l’axe de ce col avec celui de la tête, de l’amincissement des diaphyses fémorales, se retrouvent d’ailleurs chez les individus de Téul. L’angle du col, par exemple, est en moyenne de 1 15 degrés au lieu de 1 18. La diaphyse fémorale mesure 28 millimètres et demi de largeur minimum, et son épaisseur, au même niveau, ne dépasse guère 2 4 millimètres. Mais la convexité fémo- rale est moindre; la perpendiculaire qui la mesure, ainsi que nous l’avons indiqué, ne dépasse pas en moyenne 82 millimètres, et l’angle que fait le plan de l’extrémité supérieure de l’os est beaucoup plus ouvert. ' Voir plus haut, p. 21. — " Voir p. üh. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. T* PARTIE. « liirriMERlE XATlO.NAh£. 50 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. L’extrémitë inferieure des fémurs n’atteint pas 7 centimètres; le condyle interne est un peu moins volumineux que l’externe. Deux tibias mesurent, malléoles comprises, l’im 62^, l’autre 298 millimètres; leur longueur, sans les malléoles, se réduit à 3 i 8 millimètres pour le premier, à 280 pour le second. Les os du pied ne présentent rien de particulièrement intéressant. ANTHROPOLOGIE. 51 CHAPITRE IV. LES PIMAS, LES CAHITAS ET LES TÉPÉHUANES. PUEBLOS ANCIENS ET ACTUELS. — CLIFF-DWELLERS ET MOUND-BUILDERS. S 1 . Sommaire. — Observations générales de M. Domenecb sur les Indiens du centre et du nord du Mexique. — Caractères extérieurs et craniologie des Pimas, des Cahitas et des Tépéhuanes. Observations générales de M. Domenech sur les Indiens du centre et du nord du Mexixiuv. Les deux paragraphes qui terminent le pre'cédent chapitre ont mis en dvidence d’une manière assez nette ia permanence à l’dtat sporadique, en un certain nombre de districts du Mexique méridional et central, de petits groupes de population offrant en commun des caractères physiques qui les rattachent intimement à la race ancienne du pays. Les Etats d’Oaxaca, de Guerrero, de Puebla, de Vera-Cruz, de Tamaulipas, de San-Luis-Potosi , d’Aguas-Calientes, de Zacatecas, de Xalisco, où vivent disséminées les tribus des Chochos et des Mèques, ne sont pas les seuls où se soit maintenu ainsi l’élément primitif et fondamental dont les Otomites sont la plus complète expression. Le seul voyageur qui ait étudié en anthropologiste les Indiens actuels du Mexique, M. Domenech, a trouvé dans tout le cours de son voyage de Mexico à Durango des individus appartenant de même à ce type ancien. Dans une note qu’il a bien voulu me communiquer, il résume de la façon qui suit ses remarques sur la matière : «Les sujets qui ont particulièrement appelé mon attention ont les cheveux d’un noir de jais, touffus, gros et durs, les yeux toujours foncés, encadrés de paupières quelquefois un peu obliques. Leur crâne est cubique, taillé à pic en arrière ; leur front est bas, leur nez est large, plat et court. La bouche est grande, les lèvres sont épaisses. Des pom- mettes saillantes, un menton un peu pointu achèvent de caractériser leur physionomie toute spéciale, n Sur cent individus appartenant à ce type, distingué par notre voyageur, dix sont presque noirs de peau, quarante-deux d’un brun sombre, dix olivâtres, trois seulement 7 ' 52 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. jaunâtres, huit enfin d’un brun tirant sur le rouge L rLes sujets à peau foncée, dit M, Domenech, sont surtout répandus dans les États d’Hidalgo, de Queretaro, de Gua- najuato et de Durango^; ceux à peau brune sont, au contraire, relativement plus nom- breux à Mexico et à Zacatecas. 51 M. Domenech na malheureusement pas pu pénétrer dans le Chihuabua. Il y aurait trouvé un nouveau groupe ethnique, qui, vu d'ensemble, offre des affinités incontestables avec ceux que nous venons d examiner. Nous voulons parler du groupe pima. Les Pimas. — Les Pimas , qui forment aujourd’hui , dans l’ethnographie du Ghihuahua , du Sinaloa et de la Sonora, un certain nombre d’îlots plus ou moins importants con- stituaient autrefois un ensemble continu qui s’étendait depuis le centre de l'Etat de Durango jusqu’à la frontière septentrionale du Mexique. Le substralmn ethni([ue qu’ils représentent se compose en partie, du moins à ce qu’il paraît, d’éléments semblables à ceux que nous venons de dégager de la masse des populations des Etats plus méri- dionaux. 11 résulte, en effet, des observations recueillies en pays pima par MM. Heermann, Pinart et Ten Kate qu’une partie de ces Indiens sont brachycéphales et offrent avec les ' Ces six tons, coloriés d’après nature par M. Doriie- necli dans le tableau manuscrit qu’il a bien voulu me re- mettre, se rapportent assez exactement aux numéros sui- vants de l’échelle chromatique de la Société d’aiithropolog-ie de Paris : 1 . Presque noir n° ti8. а. Brun foncé n'’/ii. 3. Olivâtre n“ 3/i. A. Brun u" Aa. 5 . Jaunâtre n" .3-. б. Brun rougeâtre n" ag. ^ On peut se demander, en ce qui concerne cet Etat, s’il n’y a point lien de faire intervenir, pour expliquer le phénomène, deux éléments ethniques aux caractères en- core bien incertains, les Xiximes et les Acaxees. (Voir Alan. Orozeo y Berra, Caria etknoirràjka.) Les Guacbichils de San-Luis-Potozi, etc. no sont guère moins inconnus; aussi nous bornons-nous à les mentionner au même titre que les Acaxees et les Xiximes, sans nous y arrêter plus longtemps. * Dans X'Esmi de carte ethnographique des groupes Oputa, Tarahumar-Pima et Cahita-TepehuaHe , que j’ai présenté en novembre i883 à la Société d’anthropologie de Paris, j’ai montré que rr tandis [Op. cil., p. 5â et 55.) ‘ Hoffman ( W. J. ) , Report on the Cliaco Cranium ( Tentli annual Report of lhe United Siales geological and geogra- phicnl Survey of the Territories, cmbracing Colorado and Parts of adjacent Territories, being a Report of Progress of lhe Exploration for lhe year i8j6 , by F. V. Hayden, U. S. Geolog. Washington , Govermn. Print. Office, 1878 , in- 8 ", p. /i53-â57, pl. LXXV-LXXVI). Description du crâne de Chaco-Canon. — trCrùne asy- métrique, paraissant être celui d’une femme. L éruption des dernières molaires ii’a point encore eu lieu. La cavité crânienne est totalement empâtée de sahie et de gravier, qui ont la consistance do grès agglutinés; toute tentative pour dégager la pièce pourrait être désastreuse. Depuis sa découverte le crâne a reçu dans le transport diverses injures, les maxillaires supérieurs ont été brisés, et comme les surfaces de fracture ont disparu par les frottements, on ne peut plus obtenir l’angle facial. L'os est fragile, d’une couleur grisâtre jaune -brun, et de consistance crayeuse par places ; la table externe est plutôt dure. La ligne ethmoïde, les processus zygomatiques et la mâchoire inférieure manquent, les extrémités des zygomas indiquent que ces apophyses étaient minces et déliées. La vue de face ANTHROPOLOGIE. 61 par M. W. J. Hoffman, qui a eu le mérite d’en reconnaître, dès 1876, les affinités générales avec les anciens crânes mexicains, d’une part, et, de 1 autre, avec ceux des Clijf-DweUers , dont il sera question un peu plus loin. Crânes de Puehlos actuels. — L’aire géographique des Pueblos s’est considérablement rétrécie depuis l’époque indéterminée, mais relativement ancienne, ou ces peuples étendaient leur habitat jusqu’au delà du Rio San-Juan, dans le Colorado du Sud . Il ne reste plus aujourd’hui de Pueblos que dans 1 Arizona, le Nouveau-Mexique et le nord du Texas; ces survivants ressemblent d’ailleurs exactement à leurs ancêtres. On les divise en A-shi-wi ou Zufiis, Hopites ou Moquis, Toltos, Sandia, Queres et .lemez. Ceux des deux premiers groupes sont seuls assez bien connus; on rencontre les uns dans le bassin supérieur de la rivière Zuni, les autres dans le desert de Tusayan. Crâne de Zuni — Les Ziuiis sont aujourd’hui localisés dans trois puehlos du Nouveau- montre un front ëtroit, sVUargissant en haut et en arrière, (le manière à donner le maximum de largeur au niveau des pariétaux; des orbites de forme ovale; un nez large, à en juger par les courbes de la partie inférieure de l'émi- nence nasale et de la partie antérieure et supérieure du maxillaire. Les éminences frontales s’unissent et forment une arête médiane qui se prolonge jusqu’à l’éminence nasale, élargie et proéminente. Les arcs sourciliers sont très peu marqués et portent un trou et une encoche au- dessus de l'orbite gauche, et deux trous a droite. La parti- cularité la plus frappante est le grand aplatissement de la portion postérieure du crâne, comprenant la partie anté- rieure de l’occipital et les parties supérieures et posté- rieures des pariétaux; la plus grande surface aplatie ap- partenant au côté gauche de cette région. La compression, étendue ainsi vers la gauche, a exercé aussi une inllueiice considérable sur les portions antérieures des os pariétaux, supérieures et latérales dufi-ontal. Prenant en considération les courbures et les convexités, telles qu’elles se produisent >9 \ à l’ischion 1 65 ifiy de la symphyse sacro-iliaque à la symphyse pubienne 1 13 1 10 de l'échancrure ilio-pubienne à l’épine du pubis 57 63 Dislance < f au sommet de la crête iliaque i6i i34 de l’épine sciatique < à l’éminence ilio-pectinée 73 70 ( à l’épine iliaque postéro-inférieure 75 ? 79 de l’échancrure sciatique au sourcil cotyloïdien 34 38 du trou sous-pubien à la symphyse pubienne 29 26 de l’épine pubienne à l’angle du pubis 25 23 Hauteur maximum de ta cavité cotyloïde 53 45 Lai creur maxîiinim 5i 46 Lonorueur maximum du trou sous-nubien . 5 A Largeur maximum 36 33 Profondeur de la grande échancrure sciatique 33 3o Hauteur de la fosse iliaque interne 96 80 Concavité. 9 3 ( minimum de la fosse iliaque Epaisseur ( maximum do la crête 16 16 Développé en hauteur plutôt qu’en largeur, ce bassin ne peut cependant point être qualifié d’étroit, puisque sa largeur maximum, au niveau des crêtes iliaques, atteint encore 208 millimètres \ c’est-à-dire un chiffre fort voisin de celui que nous avons consigne dans un des précédents tableaux^. Mesuré en bas, au niveau de la partie supérieure des ischions, il se montre égal en étendue au bassin de l’Européen, auquel il le cede beaucoup dans ses mesures supérieures^. Cet élargissement s’accentue dès ' Ce chiffre est, il est vrai, nolablement inférieur à celui que donnent les bassins européens; mais il se retrouve sur les bassins polynésiens et surpasse sensiblement celui qui mesure la largeur de la ceinture pelvienne des nègres et même des jaunes que nous connaissons. (Cf. R. Verneau, J.e bassin dans tes sexes et dans les races, (hèse de doct., Paris, 1875, in-S\ passim.) ® Voir plus haut, p. aS. “ Au niveau de la partie supérieure des ischions, dit l’auteur que nous avons cité tout à l’heure, il est aussi large ([ue le bassin de l’Européen et du Polynésien; à part quelques Papous, toutes les autres races offrent moins de largeur à ce niveau. (R. Verneau, CouwnmicalioH ma- nuscrite. ) 72 ZOOLOGIE DE MEXIQUE. le détroit supérieur; tandis que les dimensions transversales prises au-dessus de ce plan donnaient des chiffres un peu faibles, la plupart de celles que l’on mesure au-dessous fournissent, au contraire, des nombres élevés. DIMENSIONS TRANSVERSALES DU BASSIN. MESUHES BU DÉTROIT SUPÉRIEUR. HOMME de CA MPEG II B. FEMME de CAMPÉCOE. Diarnèlre transverse maximum de la ceinture pelvienne 258 a/to ( postérieures supérieures 67 58 des épines iliaques < antérieures supérieures 218 2 10 Distance ( antérieures inférieures 175 168 60 53 Diamètre transverse maximum du détroit supérieur 120 116 minimum des épines sciatiques 93(?) 99 ( ilio-scialiques 17/1 168 des échancrures . . < iiio-pubiennes 1/17 1^9 ( ischio-pubiennes I 27 1 28 d 53 1 5i 48 48 Largeur de i’arcade pubienne (en bas, au faux promontoire, 102) 86 9‘ L’élargissement du petit bassin ne se produit point d’ailleurs aux dépens de la hau- teur. Comme, d’autre part, les iliaques sont notablement développés en tous sens, et surtout verticalement, l’ensemble atteint 1 élévation notable que nous avons signalée. DÉTROIT SDPÉRIECR. HOMME de G AM PECHE. FEMME de G A M PÉCH E. l antéro-postérieur du détroit supérieur 1 o 5 d 08 Diamètre] traiisveree maximum du détroit supérieur. . . 120 1 1 5 ( oblique du détroit supérieur 118 120 Indice du détroit supérieur ^ tr ) 87.5 80.4 Ce bassin rappelle, en somme, certains bassins d’Européens, mais ses iliaques sont moins inclinés; il se rapproche surtout de quelques bassins polynésiens, dont il ne diffère que par une apparence moins massive. 11 est d’ailleurs très différent de celui de Tlaltelolco et en général des bassins américains, caractérisés par la réduction des liions, généralement inclinés en dehors, et par le rétrécissement habituel de toute la partie sous-jacente au détroit supérieur. Le sacrum est composé de six vertèbres, dont la supérieure (vertèbre de transition) est incomplètement soudée à la suivante en arrière et à droite. 11 est a la fois étroit et ANTHROPOLOGIE. 73 haut, et la forme triangulaire y est assez mal accusée. Il est aussi beaucoup plus incurvé que ceux que nous avons précédemment décrits. MESURES DU SACRUM. HOMME de GAMPÉGIII!:. FEMME de G AM PE GUE. Largpiu' au détroit supérieur 1 00 io 5 Largeur- au niveau do l’extrémité inférieure do la surface auriculaire. . . . 85 77 Largeur en arriére, au sommet, des apoplijses Iranisverses 95 90 Largeur maximum (face supérieure) 106 1 1 9 Hauteur du sacrum 1 06 1 o 3 Floche loG Membre inférieur. — Le fémur mesure hUi millimètres de longueur; la tête et le col n’oflVent rien de particulier à signaler. La convexité fémorale, mesurée par la plus grande perpendiculaire obtenue en promenant le long de la diaphyse du fémur posé à plat une équerre avec curseur, atteint 62 millimètres. La diaphyse est relativement mince : sa largeur et son épaisseur au point d’élection sont égales et ne dépassent pas 27 millimètres; l’extrémité inférieure atteint 80 millimètres de largeur maximum. La rotule en a /n . Le tibia, très comprimé latéralement, ne dépasse point 22 millimètres au niveau du trou nourricier; l’épaisseur à la même hauteur en mesurant presque 38 , l’indice du plalycnémisme tombe au chiffre très minime de 58 ou environ. La longueur du tibia est de 882 millimètres, ou de 364 si l’on déduit la malléole interne; par suite, l’indice tibio-fémoral est de 86.6 ou de 82.6, suivant que l’on emploie l’une ou l’autre méthode de mensuration. Le péroné tend à prendre quatre faces au lieu de trois. Le pied mesure environ 28 centimètres; le calcanéum fait une saillie relativement considérable, mais la voûte torsienne demeure élégamment arquée. Squelette féminin de Yucatéque. — Le squelette féminin de la collection Fuzier atteint seulement 1 mètre hh de hauteur; il a par conséquent 7 millimètres de moins que celui de la collection Boban qui a été décrit plus haut L Colonne vertébrale et cage thoracique. — L’examen de ce squelette donne lieu aux mêmes observations que celui du sujet masculin, en ce qui concerne la morphologie ‘ Voir plus haut, p. 19 et suiv. ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l" PARTIE. LMPHLMERIE NATIONAI.K, l!i ZOOLOGIE DU MEXIQUE. des vertèbres cervicales et lombaires. La cage thoracique est moins haute, plus large et plus aplatie d’avant en arrière. Membre supérieur. — La clavicule ne dépasse pas 1 7 millimètres de largeur à son extrémité externe. L’omoplate mesure i 48 millimètres de hauteur totale à droite et 1 39 à gauche; elle a 80 millimètres de largeur. L'indice scapulaire s’abaisse, par suite, au chiffre exceptionnellement réduit de 55 . 80 L Lmd^ce sous-epineux est relativement moins faible (79. o5^), ce qui nous montre que c’est le développement exagéré de la portion sus-épineuse de l’os qui contribue principalement à produire lécart qui vient d’être signalé. L’humérus, dont la longueur est de 278 millimètres seulement, est relativement robuste. U mesure 19 millimètres à la diaphyse et 5 ^i millimètres et demi a 1 extré- mité inférieure. Sa cavité olécranienne est perforée d’un large trou, qui mesure à droite 6 millimètres de large sur 3 de haut et atteint à gauche b millimètres dans un sens et 3 dans l’autre. Le radius et le cubitus ont, l’un 218, l’autre 287 millimètres; le rapport centésimal | s’élève à 78.^1. Bassin. — Le bassin est à la fois fin et robuste, comme celui de l’homme. L’aile iliaque est même plus épaisse et moins transparente. La largeur maximum au niveau des crêtes est de 288 millimètres; au niveau de la partie supérieure des ischions, le bassin mesure xkb millimètres, etc. Les diverses mensurations auxquelles se prete la ceinture pelvienne sont d’ailleurs reportées, dans les tableaux qui précèdent, a coté des mensurations correspondantes du sujet masculin de même provenance décrit plus haut. Membre inférieur. — Le fémur est long de Sqi millimètres, sa convexité correspond à 5/1 ou 55 millimètres. La diaphyse est mince, mais sensiblement moins épaisse (^22 millimètres j que large (26 millimétrés^ ; lextremite inferieure ne dépassé point 66 millimètres; la voûte en a seulement 3 i. Le tibia est platycnémiquc à 62 ou environ (dimension au niveau du trou nourricier : 18 millimètres sur 99)5 1^ longueur de los, en y comprenant la malléole, est de 821 millimètres; elle se réduit à 3 i 0, si l’on déduit cette apophyse. Par suite l’indice ' Par une singularité véritablement remarquable, les brachycéphales mexicains fournissent ainsi simultanément les extrêmes des indices scapulaires connus, puisque la femme de Tlaltelolco dépassail de 2.07 le sujet le plus accentué h ce point do vue de tons ceux que Broca avait mesurés, tandis que la femme de Campêche reste de i.fiA au-dessous de l’individu le moins accusé à ce môme point de vue dans les séries d’observations du même auteur. (Cf. P. Bi’oca, Sur les indices de largeur de l’omoplate chez l’homme, les singes et dam la série des mammifères [B«d/. Soc. d’anlhrop. de Paris, 3 ' série, 1. 1 , p. 85 et 88, 1878].) ^ Les tableaux de Broca mentionnent trois sujets exo- tiipios, sur seize, dont l’indice est plus faible que celui de la Vucatêque. {Ibid., p. 92.) ANTHROPOLOGIE. 75 tibio-fémoral égale 8i.^ ou 78.6, Le péroné a 3 i 8 millimètres de longueur. Le pied dépasse 90 centimètres et offre les mêmes caractères que celui de l’homme '. Mesures prises sur seize Yucaleques de Çaukal el de Papacal. — Les caractères exté- rieurs de la population du Yucatan, dont la fouille de Campêche nous a permis d’étudier l’ossature, ne sont connus jusqu’à présent que par deux séries d observa- tions prises parM. D. Charnay à Mérida. La première porte sur huit sujets de Çaukal, la seconde comprend huit autres sujets de Papacal. Ces seize individus, dont notre voyageur a rapporté les portraits de face et de profil, en même temps que les mesures consignées aux colonnes h et 5 du tableau de la page Ao, ne diffèrent des Mixtèques, dont ils se trouvent ainsi rapproches, que par une taille plus élevée d’environ A centimètres et qui se répartit presque également entre le tronc et la tête d’une part, les membres inférieurs de l’autre, tandis que chez les Mixtèques la proportibn des derniers à l’ensemble est seulement de A 7 p. 100. Les rapports des diverses régions du corps à la taille varient à peine d’un groupe à l’autre; toutefois la grande envergure est proportionnellement un peu plus considé- rable chez les Yucatèques : au lieu de dépasser la taille de 76 millimètres, elle l’em- porte de 196. L’indice céphalique est de 8 A. 68 ; la circonférence horizontale, de 5A9 millimètres, etc." Portraits de Yucatèques. — Les photographies de M. Charnay nous apprennent en outre que les Yucatèques de Papacal et de Çaukal ont une chevelure épaisse et raide, de couleur foncée, plantée généralement assez bas sur le front; des yeux relativement petits, fendus horizontalement et parfois un peu obliques; le nez mince et droit ou même aquilin; les pommettes presque toujours bien indiquées, mais modérément sail- lantes;’ des mâchoires vigoureuses, aux angles souvent bien prononcés; de la barbe a la lèvre supérieure et même au menton, habituellement carré et massif; peu de pro- gnathisme et une brachycéphalie plus ou moins accentuée. Le tronc est large et robuste, le bassin bien proportionné ; mais les membres sont plutôt grêles et les extré- mités fortes et massives. L’ensemble de ces jeunes soldats rappelle, en somme, assez bien certains Mixtèques et surtout certains Zapotèques de la collection Maler décrits plus haut. Mais il se trouve, dans la série, des sujets plus grands, plus robustes et plus lourds, qui re- présentent un élément particulier, brachycéphale aussi, mais assez différent, à bien des égards, pour mériter d’avoir ici sa place bien à part. C’est à l’intervention de cet élément ethnique que sont dus probablement les quelques traits particuliers signalés au cours des descriptions anatomiques qui précèdent. ‘ Voir plus haut, p. 78. — Voir le tableau, p. /to. 76 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. S 2. Sommaire. — Les Indiens de l’intérieur de la péninsule Yucatèque. — Tête de l’île Flores. — Crânes des montagnards de la haute Vera-Paz. — Portraits d’indiens de divers cantons du Guatéraala. — Les Zacatépèques. Indiens de l’intérieur du Yucatan. — Les re'glons orientales et centrales de la pénin- sule nourrissent un certain nombre de tribus restées indépendantes, en majorité de race maya et rentrant, par conséquent, dans un groupe ethnique que nous étudierons plus loin. Certains indices autorisent toutefois à admettre que, chez ces peuplades aussi, a persisté, dans une certaine mesure, le type inférieur reconnu par M. Gharnay à TikuP. La Société de géographie de Paris possédait, par exemple, dans ses collections ethnographiques récemment offertes au Musée du Trocadéro, une tête de statue eu terre cuite lustrée, haute de 12 centimètres, recueillie au milieu du Peten, dans File de Flores, par le colonel Galindo^, et dont certains détails reproduisent, en les exa- gérant d’une manière grotesque, ceux de la description que nous avons empruntée ci- dessus à M. Désiré Gharnay. Tête de l’île Flores. — Cette tête, dont la planche LX du tome XXV de VArchœologia représente fidèlement l’aspect^, est remarquable par son crâne globuleux, son nez dilaté et fortement retroussé, sa bouche largement fendue et ses pommettes angu- leuses. Le personnage figuré sous ces traits inusités est coiffé d’une calotte à cornes galonnée en avant, et porte des disques à pédicule implantés dans les lobules fortement dilatés de ses oreilles. Crânes de montagnards de la haute Vera-Paz. — Nous ne savons rien autre chose de l’anthropologie de la région du Peten; mais nous connaissons, grâce à M. le docteur Mario Padilla, le type ethnique des Indiens de la haute Vera-Paz'*. Le Muséum d’histoire naturelle a reçu en effet de ce voyageur, dès 1862, six crânes provenant de la Sierra de ce nom. Ces pièces, étudiées par M. Prûner Bey^ et par nous-même®, diffèrent peu, en moyenne, de celles de Campêche dont il vient d’être question. Les différences entre les deux séries tendent toutes d’ailleurs à rap- ' Voir plus haul, p. 68. - Musée d'ethnographie. Inveulaire, n” iq-a8i. ’ Cf. J. Galindo (Colonel), A short Account of some Antiquilies discovered in the District of Peten, in Central America (The Archieologia , vol. XXV, p. 670, pl. IX). * La Sierra de Vera-Paz est une petite chaîne de mon- tagnes, coui’ant de l’ouest h l’est et limitant du côté du nord le hassin du Rio de la Pasion. ^ Priiner-Bey, Résultats de craniométrie (Mém. de la Soc. d’anthrop. do Paris, t. II, p. â3a, tabl. 9, i865). ® Crania ethnica, p. 466 et âôy et pl. LXIX, fig. 3 et h. ANTHROPOLOGIE. 77 procher davantage les Indiens de la Sierra des plus anciens habitants connus de FAna- huaé. La capacité moyenne chez les cinq hommes que nous avons examinés ne 1 em- porte que de 5 centimètres cuhes; le diamètre antéro-postérieur est le même dans les deux séries, et les écarts entre les diamètres transverse et vertical se compensent exactement. Les mesures de la face sont également assez semblables, en general; les dimensions verticales l’emportent toutefois un peu chez les Indiens de la Vera-Paz, qui ont toutes les mesures de hauteur un peu plus grandes que les mesures correspon- dantes prises sur ceux de Gampêche. Mais, comme la face est aussi un peu plus large chez eux, 1 indice facial ne monte cjue de trois centièmes environ (70. 5 o); 1 indice orbitaire s’élève à 97. et l’indice nasal s’abaisse à A6.99 L Le crâne d’Indienne qui complète la collection Padilla est exceptiorinellenieiit petit ; sa capacité ne dépasse point laSo centimètres cubes, sa circonterence horizontale est seulement de Ayo millimètres; tous ses indices crâniens s’élèvent; scs indices orbitaire et facial sont au contraire sensiblement inférieurs à ceux des femmes yucalèques de la collection Fuzier^. Portrails d’indiens de divers cantons du Gnalémala. — Zacatépèques. — H est vrai- semblable qu’une certaine partie de la population du Guatéinala appartient au type dont les régions centrales de la presqu’île viennent de nous fournir des spécimens. Nous verrons plus loin que cette portion de l’Amérique centrale a reçu, au début de la période historique, des immigrations venues du Nord et que nous rattacherons aux peuples huaxtèque et toltèque. Quand ces étrangers sont arrivés, les uns après les autres, en Guatémala, la contrée était hahitée, et tout porte à croire que les indi- gènes étaient alors les mêmes que nous trouvons aujourd’hui rélugiés dans les hautes vallées du pays et dont la collection Padilla vient de nous permettre de fixer le type céphalique. .luarros appuie une manière de voir assez analogue à la nôtre sur le nombre et sur la diversité des langues des naturels actuels du Guatémala, lesquels prouvent, a ses yeux, rr qu’ils descendent nécessairement de nations distinctes^». Le type des indigènes varie d’ailleurs considérablement d’un canton à l’autre. Nous avons sous les yeux une série de trente épreuves photographiques de Guatémaltèques rassemblées par AL Alph. Pinart et offertes par ce correspondant au Muséum d’histoire naturelle. Les physionomies des quatre-vingt-dix indigènes que ces épreuves représen- tent appartiennent à des types bien divers ; l’un des mieux caractérisés se rapproche ‘ Voir pour plus de détails le tableau delà page 69, pliysionoinie; nous reviendrons plus loin sur cette peu- col 1 et 3 . plade à l’occasion des Mayas-Qniclie's. ^ Les Lacandons de la rivière Uzumaçinta, photo- “ Juorros, Compemllo de la Hkloria de la ciudad de graphiés par M. I). Charnay, n’ont pas du tout la même Guatemala, 1818, in-8°, t. 11 , cap. 1. 78 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. visiblenieiit, à nos yeux du moius, de celui des montagnards de la Mixlèque, etc., étu- die's dans le cours de notre quatrième chapitre L Nous mentionnerons brièvement à titre d’exemples un portrait de lèmme de Hueliue- tenango et plusieurs portraits d'hommes de San-Pedro-Ampucal et de los Altos, pour insister davantage sur la fréquence du type chez les Zacatépèques. Cette j)etite population, cantonnée dans le haut pays, à l’ouest de Guatémala, est tout particulièrement remarquable par les l'essemblances quelle présente avec les Otomites, dont elle a la physionomie extérieure, comme elle en possède d’ailleurs en partie les habitudes et les mœurs. ‘ Suivant Juarros {op. cil., l. i, ji. 97 cl 98 ), les a, en outre, cinq piieblos de Masaguas en Guatémala et Indiens des paroisses de Yayanlèque et de Conguaco en l’on peut se demander avec Buschinann si ce nom n’est Guatemala parlent le pupuluca, c’est-à-dire une langue pas à rapprocher de celui de Matzaliua. (Voir plus haut, de ce groupe chocho dont il était question plus haut. 11 y p. 38.) ANTHROPOLOGIE. 79 CHAPITRE VI. LES HUAXTÈQUES ET LES TOTONÂOLES. — LES M AYAS-QUICHÉS. S 1. Sommaire. — Migration de Tanioanchan. — Nécropole du Cerro de las Palmas. — Diversité des types antbropologiijues cjui s’y sont trouvés réunis. — Déformations crâniennes et mutilations dentaires. Première nation historique. — Les divers groupes ethniques que nous venons de passer en revue ont formé des peuples sam histoire \ dont les origines sont enveloppées de ténèbres, mais que leurs caractères physiques montrent apparentés les uns aux autres, tandis que leur distribution géographique indique bien qu’ils avaient devancé au Mexique les tribus relativement civilisées qui les ont refoulés dans les régions défa- vorablement situées où nous les trouvons aujourd’hui. Nous abordons maintenant l’étude d’une nation qui, sans posséder encore une ve'n- tahle histoire, rattache du moins ses origines aux plus anciens souvenirs e'erits qui nous aient été conservés sur les migi’ations américaines. Cette nation, c’est celle des fon- dateurs de Tanioanchan. La migration de Tamoanchan. — La tradition de Tamoanchan, telle qu’elle nous a été transmise par Sahagun dans trois endroits différents de son Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne'^, est pleine de confusions et d’obscurités. Certains passages sont indubitablement empruntés à la légende toltèque, que nous examinerons plus tard; d autres semblent se rapporter à quelques-unes des traditions que nous avons utilisées précédemment. Ce qui resie, quand on a fait la part de ces interpolations d’origine diverse, c’est le souvenir d’une migration arrivée par mer du Nord-Est, dé- barquée dans le pays qui est devenu la Huaxtèque, et imposant un nom huaxtèque ' Orozeo y Berra n inlitulé le premier chapitre du livre II de sou histoire ancienne du Mexique : Tiempos osciiros Pueblofi siit Instona. — ' Sahagun, irad. cil., p. 9, âqS et 678. Cf. Orozeo y Berra, op. cil., [. III, p. i 5 et 16. 80 ZOOLOGIE Dü MEXIQUE. au principal de ses établissements', situé à une faible distance de Téotibuacan^ et, par suite, très probablement dans la vallée de Mexico. La migration semble s’être poursuivie à travers les montagnes^ dans la direction du sud jusqu’au Guatémala^ et il ne serait peut-être pas impossible d’en relever les diverses étapes en pointant la suite des noms de lieux qui se distinguent sur les cartes mexicaines par le préfixe iam, caractéristiijue de la nomenclalure huaxtèque. On ob- tiendrait ainsi une ligne remontant la rivière de Panuco et le Rio de Moctezuma, jusque dans les vallées supérieures, et redescendant au sud-est, par les districts d’Oaxaca, de Chiapas et de Tabasco, jusqu’au Yucatan et au Guatémala. Or, sur un point de ce trajet, situé à une certaine hauteur au-dessus de la vallée et peu éloigné de Téotihuacan, comme le demande l’interprétation du texte de Sahagun, on a trouvé, dispersées dans un sol depuis longtemps abandonné, des antiquités offrant de fort grandes analogies avec certaines de celles que l’on rencontre sur le littoral oriental, 11 s’y trouvait aussi des crânes qui présentent les ressemblances les plus étroites avec ceux des anciennes tribus de la cote, notamment les déformations crâ- niennes et les mutilations dentaires considérées comme spéciales à ces tribus. Nous n’en conclurons point que le Cerro de las Palmas, où l’on a fait ces précieuses découvertes, corresponde au vieux Tamoanchan: ce serait vraiment trop hasarder. Mais nous croyons devoir placer ici la courte description des fouilles qui nous ont mis en main les plus anciens documents connus sur les immigrants demi-civilisés dont l’ar- rivée ouvre, au Mexique, la période historique. Nécrojwle du Cerro de las Palmas. — Ce Cerro de las Palmas dont nous venons d’écrire le nom est un monticule couronné de quelques palmiers rabougris, qui se dresse à 9 lieues environ au sud-ouest de Mexico, non loin du moulin de Belem, et com- mande à la fois Tacubaya et Santa-Fé. Ce point, relativement élevé, fut choisi vers la fin de 1 865, par les officiers du génie du corps expéditionnaire, pour l’établissement d’un ouvrage en terre qui devait pro- téger les abords de la capitale du côté de Toluca. Dès les premiers coups de pioche, les sapeurs du genie firent sortir du sol de nom- ‘ Tamoanchan, (pie les iiilbrmalions de Sahagun expli- quaient si bizarrement par les phrases : Nous cherchons notre demeure. Nous cherchons noire maison naturelle, qui Iraduiscnt les mots nahuatl ticiemoa lochan, est assure' ment un nom de lieu Imaxlèipie, comme lampico, lamaulipas, Tamiahua , Tamazunchale, et tant d autres noms précédés (.lu suffixe tam qui s’accnmnlent sur les confins septentrio- naux de l'État de Vera-Cinz et dans les cantons voisins. ■ De Tamoanchan, dit Sahagun, les nouveaux colons allaient faire des sacrifices au lieu appelé Téotihuacan . . . (p. 675). ^ ... Ils s’établissaient tout près dns plus hautes mon- tagnes qu’ils rencontraient. (Sahagun, traduction citée, P- 9 -) ‘ ... Ils marchaient à la recherche du Paradis ter- restre dans la direction du Sud. . . [Ibid., p. 9.) ® ... Ils se mirent en marche. . . Jusqu’à ce qu’ils arri- vassent au Guatémala. . . [Ibid., p. 674.) ANTHROPOLOGIE. 81 breux débris de terres cuites. Un peu plus bas gisaient des squelettes humains, entourés de tout un mobilier funéraire extrêmement remarquable. Une véritable nécropole se révélait ainsi dans une localité à laquelle ne se ratta- cliait aucun souvenir traditionnel. C’était presque suffisant déjà pour attester la haute ancienneté de sépultures dont le matériel tout à fait archaïque s’éloignait d ailleurs considérablement de celui des cimetières fouillés jusqu’alors dans la vallée de Mexico. Le colonel Doutrelaine, qui dirigeait les travaux, fut extrêmement frappe de ce qu’offraient d’insolite les objets qui lui passaient sous les yeux. Dès son arrivée au Mexique, ce savant officier, placé à la tête de la Commission scientifique Iranco-mexi- caine, s’était mis avec ardeur à l’élude des antiquités locales; il avait notamment visité et étudié toutes les collections publiques et privées qui se trouvaient a sa portée, et il reconnut bien vite que rien, dans ce qu’il avait vu à Mexico, ne ressemblait aux céra- miques étranges du Cerro de las Palmas. On surveilla attentivement les fouilles et bientôt une trentaine de pièces typiques et cinq crânes plus ou moins complets se trouvèrent réunis sous les yeux du colonel '. Dans une lettre adressée au Ministre de l’instruction publique à la date du 9 décembre i 865, Doutrelaine faisait connaître rapidement les caractères les plus saillants de la collection qu’il venait de former, et il émettait l’opinion que les débris du Cerro de las Palmas provenaient des Otomites, qui occupaient jadis une partie de la vallee et com- posaient notamment la majorité de la population de Tacuba et de Tacubaya. Cette hypothèse était d’ailleurs présentée à titre provisoire et sous toutes réserves par son auteur. Doutrelaine se demandait même, en terminant sa lettre, si les Matlatzincas, dont la capitale était autrefois Toluca, à 33 kilomètres à l’ouest de la nécropole, n’étaient pas pour quelque chose dans les sépultures qui l’intéressaient si vivement, et il appuyait celte seconde manière do voir sur plusieurs considérations ingénieuses^. Ce rapprochement ne dura point d’ailleurs dans son esprit et il n’en lut plus ques- tion dans sa correspondance. Le 9 janvier suivant, il écrivait qu’il avait renoncé à son hypothèse otomile, que ne justifiait d’ailleurs, en aucune façon, ce que l’on pouvait savoir du passé de ces indigènes. Orozeo y Berra, frappé surtout des déformations en usage chez les anciens habitants du Cerro de las Palmas, les rapprocha des modèles des bas-reliefs de Palenqué, et cette opinion, qui n’est exacte que dans une certaine limite, s’est si bien accréditée, que ‘ La collection archéologique de las Palmas, qui s’est beaucoup augmentée plus tard, ne compte pas moins de cent vingt numéros au Musée du Trocadéro. Quant aux crânes , ils sont au nombre de huit au Muséum, en y com- prenant deux pièces provenant de MM. Boban et Doiiic- necb. Ainsi qu’on le verra tout à l’heure, un des carac- ZOOLOGIE PL MEXIQUE. rARTlE. tèi’es les plus frappants que présentent les terres cuites du Cerro de las Palmas, c’est de figurer la femme dans un état de nudité plus ou moins complet. Doutrelaine rappelle que aies Matlatzincas confinaient au Micboacan et étaient en relation avec les habitants de ce pays, les Ta- rasques, qui avaient riiabilude de représenter les femmes nues s. 1 1 iMrr.iMEniE nationale. 82 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l’une des têtes trouvées dans les fouilles de Doutrelaine porte encore aujourd’hui sur l’étiquette qui l’accompag'ne l’épithète de palenquéenne , inscrite de la main même du président de la Commission franco-mexicaine. En réalité, ce n’est pas un mode de déformation seulement que l’on a découvert au Gerro de las Palmas; il s’y est trouvé jusqu’à trois types bien distincts de crânes déformés; nous allons successivement les examiner avec soin. Crânes déformés du Cetro de las Palmas. — Premier type. — Le premier de ces types est représenté par une seule pièce (Cat. Muséum n" 8766) d’apparence beaucoup plus ancienne que toutes les autres L C’est un crâne d’homme, presque entier, sans face et sans maxillaire inférieur, de couleur jaune grisâtre, blanc aux cassures et profondément décomposé. Il est enduit sur presque toute sa surface d’une mince croûte d’un gris vio- lacé, tachée çà et là de points plus sombres, et se détachant sous l’ongle en plaquettes d’aspect stalagmitique. Relativement étroit (diam. transv. max., i 38 millimètres), malgré la compression intense qu’il a subie de haut en bas et d'avant en arrière, il est devenu, grâce à cette même compression, à la fois très élevé (diam. bas. bregm., lào millimètres) et très long (diam. antéro-postérieur, 188 millimètres), et rentre exactement dans le type de déformation crânienne décrit par Gosse sous le nom de symétrique allongée"^, type dont l’existence dans l’Anahuac, à une époque ancienne, est ainsi alErmée pour la premièi’e fois. Les arcs sourciliers dessinent de chaque côté d’une glabelle saillante un arc de cercle bien accusé. Puis le frontal s’élève en fuyant brusquement sous un angle qui n’a pas plus de ào degrés d’ouverture au-dessus de l’horizontale glabello-occipitale. Les bosses frontales sont devenues à peu près invisibles; les arcades temporales sont refoulées en arrière et en bas. Deux larges méplats, latéralement étalés et séparés l’un de l’autre par une légère surélévation du plan médian, signalent un premier point d’appui na- térieur de l’appareil déformateur. Un épais bourrelet arrondi sépare ce premier plan d’aplatissement d’un second plan parallèle visible sur les pariétaux immédiatement après la suture coronale. Cette suture, refoulée en arrière et très inclinée par rapport à l’horizontale déjà ‘ 11 n’est malheureusement resté aucun procès-verbal des fouilles du Gerro de las Palmas. Je crois pouvoir cependant assurer, d’après l’état de conservation de cette tête (n° .‘I766), rpi’elle est beaucoup plus ancienne que les autres et remonte à une époque bien plus reculée. J’ajouterai que M. Terreil , chef des travaux chimiques au Muséum d’histoire naturelle, a bien voulu analyser com- parativement un fragment de sphénoïde du numéro .8766 et un autre fragment pris à la base du crâne du numéro 8770, dont il sera parlé plus loin ; il a trouvé entre les deux une différence considérable au point de vue de la matière organique, qui n’a laissé presque aucun vestige dans le numéro 8766, tandis que le numéro 8770 en a conservé des traces fort appréciables. ^ L.-A. Gosse, Essai sur les déformalions artificielles du crâne, Paris, i 855 , iri-S”, p. 3 o- 36 . ANTHROPOLOGIE. 83 déterminée, est relativement simple, surtout en son milieu, et en partie effacée dans ses portions inférieures et latérales. Les pariétaux, pris entre le plan de déformation qui comprime la moitié interne de leur bord antérieur et un autre plan postérieur qui, traversant l’écaille occipitale, in- curve fortement en dedans et eu bas leur angle postéro-inférieur, prennent une cour- bure très renflée dans le sens vertical et effacent très sensiblement leurs bosses. L’occipital revient en avant et en bas par une suite de plans parallèles au plan de fuite du frontal. Rétréci dans son écaille, il demeure de dimensions normales dans sa base, qui ne se ressent pas plus que les autres pièces basilaires de la compression con- sidérable exercée sur sa portion écailleuse. Les masloïdes sont robustes, mais l’écaille temporale est fort basse et supérieurement limitée par une ligne à peu près horizontale. L’arcade zygomatique, dont il reste un fragment à gauche, était épaisse et fort convexe. Enfin le peu qu’il reste du squelette du haut de la face correspond à un nez étroit et à des orbites carrés. Ainsi que je l’ai déjà fait remarquer, la déformation exceptionnelle que je viens de décrire était jusqu’à présent inconnue dans l’Amérique septentrionale. On ne l’avait point rencontrée dans le Nouveau Monde au nord de l’Equateur, et, les premiers exemples que l’on en avait mentionnés ayant été recueillis dans les contrées actuelle- ment habitées par les Aymaras, on lui donnait habituellement le nom de cette nation [déformation aymara)^. Or on sait aujourd’hui, à n’en point pouvoir douter, d’une part, que les Aymaras ne déforment point le crâne de leurs enfants^; de l’autre, que les têtes déformées du type dit aymara se rencontrent au Pérou dans d’anciens sépulcres situés bien en dehors de la sphere d’action de ces Indiens^. Aussi a-t-on généralement renoncé à l’expression malheureuse qu’avaient employée Alcide d’Orhigny et ses imitateurs. La découverte du Gerro de las Palmas, rapprochée d’autres trouvailles analogues faites dans ces derniers temps au Brésil et dans la République Argentine, élargit encore ‘ Rivero (M. E. de) y Tsclmdi (J. J. von), op. cit., chap. Il, et A. d’Orbigny, L’Homme américain, Paris, 1839, iii-8°, t. I, p. Soô-Sag. * Les crânes aymaras modernes de la Paz, de Cos- capa, de Phinagua, de Pauli A maya, recueillis par M. Th. Ber pour le Muséum de Paris (Cal. Muséum, ti°’ 6296 et suiv.), sont tous sans la moindre trace de déforma- tion. D’Orbigny nous apprend d’ailleurs que cette pratique n’existe pas en Bolivie et ajoute qu’ traucun historien n’a laissé la moindre notice sur la coutume des Aymaras de s’aplatir la têten {éd. cit., p. 3 i 5 ). — Cf. D. Forbes, On the Aymara Indians of Bolivia and Peru ( The Journ. of the Ethnol. Soc. of London, n. s., vol. II, p. igS-SoS, 1870). * Ce n’est pas ici le lieu d’énumérer toutes les localités où l’on a rencontré des restes de Pseudo-Aymaras défor- més. Je ferai observer seulement que dans la collection du Musémn de Paris, la plus riche qui existe en ce genre, puisqu’elle compte deux de ces squelettes et près de soixante de ces crânes, on trouve h la fois des sujets de la côte du Pacifique (Ancon, Pachacamac, Arica, Tacna), des Andes (San-Mateo de la Oroya), de l’Entre- Sierras (larmatambo, Bellavista, Cuzco), des rivages et des îles du lac Titicaca (Tiahuanaco, Huaqui, Huacallani , Copaca- bana, Chimquyo, île Pariti, île du Soleil, etc.), enfin des provinces boliviennes de Carangas, de Munecas, d’Ornro et de la Paz. Sà ZOOLOGIE DU MEXIQUE. la question. Pour que la déformation dite symétrique allongée se manifeste sur des sujets de date plus ou moins ancienne dispersés de Mexico, au nord, jusqu aux bords du Rio Negro\ au sud, et se développe en longitude des environs de Lima^ au Ceara, sur la côte nord-est du BrésiP, il faut nécessairement que la pratique toute particu- lière qui la produisait se soit répandue avec une population émigrante d’origine spé- ciale, dont elle jalonne ainsi la route à travers le nouveau continent. N’est-ce point une des traces laissées par un de ces courants que distinguait Angrand dans son célèbre mémoire de 1866'* et qu’il faisait descendre de l’Anabuac vers le Sud «à l’époque des plus anciennes migrations 77 ? Deuxième type. — Angrand distinguait de cette première branche, dite à'orîgme nakuatl ou calijorniemie , À tête droite, une deuxieme branche de la meme race mere, dite d'origine maya on floridienne, À tête platf/\ Si l’expression tête droite définit très insuffisamment la première de ces deux migrations, à laquelle l’épithète de califor- nienne ne convient d’ailleurs à aucun titre®, celle de tête plate s’applique bien mieux à la seconde, qui pourrait comprendre tous les Indiens jlat heads, si largement ré- pandus en Amérique de|)uis les embouchures de la Colombia jusqu’aux extrêmes limites des territoires soumis jadis à la domination des Incas. Les fouilles du Cerro de las Palmas ont fait découvrir cinq têtes presque com- plètes, trois d’hommes et deux de femmes, déformées suivant ce second mode {tetes plates de L. Angrand, têtes cunéijormes couchées de Gosse) Ce sont les crânes palen- quéens d’Orozeo y Berra. Bien moins anciens d’aspect que celui qui vient d’être décrit, ces crânes ont en commun les caractères suivants : ‘ Fr. iVIoreno, Sur deux crânes préhistoriques du Rio Negro [Bull. Soc. d’anthrop., 3 ” série, t. III, p. Ago-Agô, 1880). “ Morton, Crunia amei’ic,, p. 96, 106, etc., pl. Il, etc. Lacercla filho e Roiliigiiez Peixoto , Conlrihuiçoes para O estudo anthropologico dns raças indigenas do Braztl {Ar- chivas do Museu Nacioiial do Rio de Janeiro, vol. I, p. 67, 1876, in 4 °). ‘ L. Aiigi'and , Lettre sur les antiquités de Tiaguanaco et l'origine présumée do la plus ancienne civilisation du Haut- Pérou (Extr. de la Revue générale de l’architecture et des tra- vaux publics de G. Daly, t. XXIV, Paris, i86fi, br. in-i°, p.hh). Ibid., p. /i 5 . “ J'ai dit plus haut qu’on ne connaissait aucun autre exemple de déformation symétrique allongée dans l’Amé- rique du Nord. Un seul petit groupe d’indiens se déforme la tête d’une façon qui se rapproche un peu de celle qne je viens de décrire : c’est celle des Koskeemos des environs de Fort-Fiupert, dont le Muséum de Paris possède deux crânes rapportés de Vancouver par M. Alpli. Pinart. ’ Gosse, op. cit., p. 18 et suiv., pl. I, etc. CRÂNES DÉFORMÉS DU CERRO DE LAS PALMAS. ANTHROPOLOGIE 85 86 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Le frontal est encore fuyant, mais à un moindre degre que nous ne venons de le voir. La courbe en retrait que décrit cet os se prolonge presque sans interruption jusqu a la suture coronale; à peine saisit-on, un peu au delà de la moitié de cette courbe, un méplat correspondant au point d’appui antérieur de l’appareil déforma- teur. En revanche, le bord des deux pariétaux est déformé dans toute son étendue; les bosses pariétales sont relativement dilatées et le diamètre transverse moyen atteint làS millimètres. L’occipital s’incurve très rapidement en avant et en bas et présente au niveau des lignes courbes supérieures une dépression transverse, qui correspond au point d’appui postérieur de la déformation. Le diamètre antéro-postérieur se trouve réduit, en moyenne, à 170 millimètres, et l’indice céphalique, qui était de yB.ào dans notre premier tvpe, s’élève à 85 . 2 q dans le second. Le diamètre vertical est aussi un peu plus faible dans le second type que dans le premier, et l’indice correspondant tombe de loi.àà à qà.àS. Les proportions de la face sont peu différentes : l’indice facial égale 78.88 , l’indice orbitaire est de 89.^7 et l’indice nasal atteint Ba.gà. Les deux têtes féminines que nous rapportons au même type, comparées aux têtes masculines, présentent en moyenne fort peu de dilférence dans leur portion crânienne, et la face n’offre guère à signaler qu’un certain degré d’élévation relative de 1 indice orbitaire qui monte à 92.10. Le maxillaire inférieur est remarquable par les mutilations que portent ses incisives et ses canines : chacune des incisives a été biseautée en dehors et en dedans sur une hauteur de 3 millimètres environ, et les créneaux ainsi obtenus ont été prolongés sur le bord interne des canines de façon à ouvrir dans la rangée dentaire inferieure cinq petites brèches à peu près égales, tandis que la rangée supérieure demeurait parfaite- ment intacte. Troisième type. — Les crânes déformés du Cerro de las Palmas que nous rapportons à un troisième type sont au nombre de deux, lun masculin et 1 autre féminin. Ils se distinguent surtout des autres par leur hauteur, qui dépasse sensiblement leur largeur, et parleur aplatissement vertical en arrière. La diminution du diamètre antero-poste- rieur, l’accroissement du diamètre basilo-bregmatique modifient les chiffres des indices céphaliques, qui deviennent, pour le seul de nos deux crânes qui soit complet, 8/1.94, 87.95 et 1 O 3 . 5 3 . La face présente à peu près les mêmes proportions; elle est toutefois un peu plus large et l’indice facial descend à 71.22. La mâchoire inférieure est plus robuste et plus volumineuse; ses dimensions en hauteur sont surtout considérables '. ' Mesures du maxillaire inférieur d’une des têtes du se- Mêmes mesures sur une des têtes du troisième type : cond type: Distance biangulaire, 98 millimètres ;angulo- Distance Liangulaire, 98 millimètres; angulo-symphy- syraphysaire, 85 ; hauteur de la symphyse, 33; hauteur saire, 91 ; hauteur de la symphyse, 39 ; hauteur de la de la branche montante, lu. branche montante, Sa. ANTHROPOLOGIE. 87 Statuettes du Cerro de las Palmas. — Deux des trois types que nous venons de décrire sont représentés dans la collection de terres cuites recueillies avec les crânes du Cerro de las Palmas'. On y distingue d’abord un certain nombre de statuettes plus ou moins mutilées, dont les têtes, serrées par une sorte de turban qui croise deux fois au sommet du front, se développent étrangement en hauteur. Puis il y a d'autres statuettes dont la face représente un véritable triangle. De plus en plus dilatées du menton jusqu’aux tempes, ces figures sont surmontées de bandeaux on de bonnets de formes variées. L’obliquité des yeux est souvent exagérée chez les uns comme chez les autres. Les mieux conservées montrent le corps large, trapu et singulièrement vigoureux. Des ornements de nez ou d’oreilles, des colliers, des brassards, des jarretières com- posent tout le costume. Le tronc est presque entièrement nu chez la femme comme chez l’homme : à peine de ci de là un bout d’écharpe vient-il se draper sur une épaule ; les seins sont courts, coniques et très écartés l’un de l’autre, et le pubis est particuliè- rement saillant .S 2. Sommaire. — Cuextecatl et les Guextèques ou Huaxtèques. — Leurs caractères physiques. — Les Totonaques, leur dua- lisme elhnique. — Squelettes de l’île de SacriQcios. — Crânes du Cerro Montoso. — Crâne de Tolonaque moderne. — Têtes de Medellin et d’Estanzuela. Le'gende de Cuextecatl. — Les Huaxtèques sont un des peuples^ compris dans la migration de Tamoanchan dont le nom nous a été conservé. On les distingue même |)lus clairement que tous autres au milieu des récits confus recueillis par Saliagun. Cuextecatl, qui les représente dans la légende, s’est enivré du pulque que Alayauel vient de découvrir. 11 se montre mi, comme d’ailleurs sont nues nos figurines du Cerro de las Palmas. On veut le châtier de son impudeur; il prend la fuite avec ses sujets et tous ceux qui parlaient sa langue et retourne à Panuco, d’où il était venu, c’est-à-dire dans les territoires habités par les Toucijome ou Touampouan , nommés ensuite Cuexteca ou Huaxtèques, du nom de leur chef et seigneur. ' Ces statues, qui présentent, au double point de vue des procédés de fabrication et de la morphologie , des diffé- rences fort accusées, suffiraient à montrer la juxtaposition, dans la vieille nécropole que nous étudions ici, de popu- lations bien différentes. L’insuffisance des renseignements archéologiques recueillis sur leurs conditions de gisement interdit malheureusement une classilication chronologique détaillée. Tout ce que nous pouvons assurer, c’est qu’elles appartiennent pour la plupart à une époque ancienne où l’ornementation se pratiquait à l’aide d’un pastillage gros- sier et où certains détails de facture , tels que le modelage des yeux, étaient obtenus par des procédés très primitifs et très spéciaux tout ensemble. ^ riusieurs de ces petits personnages ont l’attitude dite howïdhique, que nous retrouverons dans les œuvres d’art des Toltèques, mais qui fait constamment défaut chez les statues et les statuettes d’époque postérieure. ^ La légende de Tamoanchan (voir p. 79) contient des passages où l’on retrouve des souvenirs concernant les Toltèques et d’autres jieupies encore plus anciens. 88 ZOOLOGIE DL MEXIQUE. Caractères physiques des Hiiaxtècjues. — Parmi les caractères physiques attribués à ces Huaxtèques par Sahagun en interviennent précisément deux de ceux dont nous avons parlé à propos du Cerro de las Palmas. Les habitants de la Huaxtèque, dit en effet le savant franciscain, cont le front large et la tête aplatie et ces traits de physionomie étaient si bien considérés comme caractéristiques de leur type, que, lorsque les chan- teurs royaux de Mexico et de Tlaltclolco devaient entonner, sur l’ordre du roi, le chant des Cuexteca, ils prenaient pour leur areyto les ornements que ce chant demande et se faisaient en particulier des masques avec cria tête haute et large, comme les CuextecaS. Sahagun relève en outre chez les Huaxtèques une autre habitude, que nous avons constatée a las Palmas, celle à'aiguiser leurs dents en pointe^. Mota Padilla, au xviii® siècle, signale à son tour cette meme mutilation dentaire chez les habitants de la province de Panuco'*, et M. Pinart nous apprend qu’il existe encore aujourd’hui quelques Huax- tèques purs, vivant isolés loin des routes fréquentées par les voyageurs, qui ont persé- véré dans la coutume que les fouilles de Doutrelaine nous ont fait connaître. D apres la description que M. Pinart a bien voulu nous transmettre, la mutilation moderne correspond exactement à la description que nous avons donnée plus haut®. Les Tolonaqucs, leur dualisme ethnique. ■ — ■ Crânes du Cerro Montoso. — J’ai déjà fait observer que, suivant le témoignage de plusieurs voyageurs modernes, les habi- tants de certains villages où se parle encore la langue totonaque offrent des caractères morphologiques qui les rapprochent bien plus des peuples primitifs étudiés plus haut que de toute autre population mexicaine. Les deux crânes exhumés par M. Hermann Strebel des anciens tombeaux du Cerro Montoso, près de Jalapa®, et que j’ai eu l’occasion d’étudier au Muséum fur Volkerkunde de Berlin, ressemblent à de vrais crânes d’Otomites. Ils sont très brachycéphales; le premier mesure i6ù millimètres de long et 1/19 de large’’, et a par conséquent pour indice céphalique 90.86; le second a pour diamètre antéro-postérieur maximum 161 millimètres et pour diamètre transverse 1 5 o, par suite son indice s’élève à 98.16. Le développement en hauteur étant représenté par des diamètres basilo-bregmatiques de 1 28 millimètres pour l’un, de 126 pour l’autre, les indices correspondants égalent qS.oh et 86.90 d’une part et de l’autre 78.26 et 88.99. Les faces sont moins identiques, quoique les indices nasaux soient exactement les ‘ Sahagun, Irai, cit., p. 670. ® Ibid., p. haS. ’ Ibid., p. G70. M. de la Mola Padilla, Histona de la Conquista de h provincia de Nueva Galkia, escrita en iqbfi, publicada por la Soc. mexic. de Geogrûlia, MGxico, 1870, in-/i°, p. 1. * E.-T. Hamy, Mutilaliom dentaires des lliiaxi'cquos mo- dernes {Bull. Soc. d’anthrop. de Paris, 3 ” série, t. VI, p. 6 /i 4 et 645 , i 883 ). ' II. Strebel, Alt Mexico. Archœologische Beitrâge iur Kulturgescliichte seincr Bcwolmer, Hamburg, i 885 , in -4 , s. 49 U. 62. ’ Krause, Berichl über zwei Scbâdel ans Totonacapan (Strebel, op. cil., s. 101-106, taf. VIIl). A?^TI1R0P0L0GIE. 89 memes (haut, nez, 5 o et 5 2 millimètres; larg., 26 et 26; indice 5 o) et que les or- bites se différencient seulement un peu dans leur largeur (orb. : larg. , ho et ^2 milli- mètres; long., 38 ; indices, et 90.^7). M. Krause a fait ressortir, avec raison, cer- taines variations <[ue présentent les maxillaires supérieurs, dans leurs formes, leurs dimensions et leur degré d’inclinaison en avant. Les incisives sont particulièrement remarquables sur un des deux sujets par les entailles verticales qui déchiquettent leur bord décomposé en trois dentelures égales et également espacées. C’est là un genre de mutilation dont nous ne connaissons pas d’autre exemple dans le Nouveau Monde. A côté de ces Totonaques à l’aspect archaïque, qui sont peut-être les descendants du second fils d’Iztac MizcohiiatP, en vivent d’autres qui présentent tout à fait l’ap- parence de leurs voisins septentrionaux, les Huaxtèques, dont il était question dans le paragraphe précédent. Sahagim du reste rapprochait les deux nations l’une de l’autre"*, et les fouilles pra- tiquées en certains points de l’ancien pays totonaque ont fait parfois découvrir des crânes, des statuettes, etc. qui offrent les plus étroites analogies avec les objets simi- laires d’origine hiiaxtèque. La plus remarquable de ces pièces est, sans contredit, la tête modelée que nous avons fait connaître ailleurs sous le nom de lête du Téjar^. Tête du Téjar. — En creusant au lieu dit k Téjar, près de Medellin, un réservoir pour les eaux du Rio Jamapa, que l’on détournait vers Vera-Cruz, on avait recueilli un assez grand nombre de terres cuites anciennes. Parmi ces céramiques il s est trouvé une tête qui a fait longtemps partie de la collection Fuzier'*. Transversalement dilatée (pi. XXI, fig. 1 et 2), aplatie d’avant en arrière, elle mesure environ 17 centimètres de largeur et 6 à 7 d’épaisseur. Elle a la face triangulaire, les yeux largement fendus, mais à demi clos, le nez volumineux et aquilin; la bouche, entrouverte, est encadrée de lèvres épaisses et retroussées, et laisse voir les incisives supérieures perforées de trous cylindriques réguliers ayant 3 millimètres environ de diamètre et 1 millimètre de profondeur®. Ces trous correspondent manifestement à une mutilation spéciale aux Huaxtèques, décrite par Sahagun et de la Mota Padilla. Le premier de ces historiens parle des irous que ces Indiens faisaient dans leurs dents, et Mota Padilla ajoute que ‘ Voir ]:)lus haut, p. 1 3 , n. 3 . — Rappelons brièvement que, suivant Torqiiemada (liv. III, chap. xviii), les Toto- naques, venus du Nord au nombre de vingt familles, ont vécu d’abord h Téotihuacan, vallée de Mexico, et qu’ils se sont de là transportés à Tenainilic, pour gagner enfin le pays qui a pris leur nom et dont Mixquibuacan était la capitale. ’ «Les Totonaca, écrit le savant franciscain, habitent vers le nord du pays. Ils se disent Guastèques. Ils ont le visage long et la tête aplatie. Et il ajoute plus bas, en ZOOLOGIE DU MEXIQUE. l” PARTIE. parlant des femmes : «Parce qu'elles se disaient Guas- tèques, elles avaient l’habitude d’orner d’oripeaux leurs jupes et leurs chemises . ji (Sahagun, Irad. cit., p. 669.) ^ E.-T. Hamy, Les tmiltlations dentaires au Mexique et dans le Yucalan [Bull. Soc. d’anthropologie, 3 ' série, t. V, p. 883 , 188a). * Après la mort du docteur Fuzier, cette curieuse pièce, vendue à la Salle des ventes avec le reste de la collection, est devenue la propriété de M. le comte de Lestrange. * E.-T. Hamy, loc. cit., p. 883 et 883 . J 2 IMPBIMKP.IE NATIC^iLB. 90 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. et non seulement ils taillaient leurs dents en pointes aiguës, mais encore y creusaient des trous et les mastiquaient de noirw. Il y avait encore au Téjar d’autres figurines à têtes déformées. Nous mentionnerons particulièrement trois plaquettes qui faisaient partie de la collection Fuzier : décorées d’appliques en pastillage, elles représentent des personnages dont le crâne est extra- ordinairement aplati dans le sens antéro-postérieur. M. Fuzier a trouvé, en outre, à Medellin un des types de la statuaire du Gerro de las Palmas. Enfin M. H. Strebel figure dans son bel atlas ‘ les photographies d’un certain nombre de têtes rentrant plus ou moins dans les formes que nous avons cherché à distinguer ci-dessus^. Mais la collection la plus remarquable de représentations céphaliques que l’on ait recueillie en ces parages est celle qui a été exhumée par M. J. M. Melgar du Cerro de los Idolos à l’Estanzuela, à âo lieues environ au sud-ouest de Vera-Cruz, et qui fait aujourd’hui partie du Musée d’ethnographie du Trocadéro ^ Têtes de rFÜstanzuela. — Ces têtes, au nombre de dix-sept, dont treize grandes et quatre plus petites, sont surtout remarquables par un caractère que nous allons re- trouver très accentué dans le gisement de Sacrificios dont l’étude suit. Ce caractère tout spécial consiste dans un enfoncement extrêmement accusé du front au-dessus des arcs sourciliers : la dépression circulaire ainsi produite comprend presque toute la région frontale \ Au-dessus se profile le vertex, horizontalement dirigé entre les bosses parié- tales, fortement projetées en dehors. Au-dessous la face prend la forme d’un triangle; les arcs sourciliers dessinent un fort relief, les pommettes sont saillantes, les yeux plus ou moins obliques; le nez affecte une courbe aquiline; enfin, la bouche se dilate sous l’action d’un large rire, à la fois gai et cruel. Une de ces têtes surmonte un corps massif et trapu, remarquablement carré des épaules. Nécropole de ïîle de Sacrificios. — La célèbre nécropole de lîle de Sacrificios, dans la baie de Vera-Cruz, nous met en présence de sujets qui ont, en partie, le frontal si singulièrement enfoncé des statuettes de l’Estanzuela. > H. Strebel, op. cit., taf. II, III, etc. La plupart de ces pièces sont aujourd'hui devenues la propriété du Muséum für Vollcorkunde de Berlin, ou nous avons eu occasion de les examiner pendant la réunion du dernier congrès des Améi’icttnisics. ^ Ces pièces ont longtemps appartenu à M. Eug. Bohan , qui les a décrites sommairement dans une note insérée au Musée archéologique de 1870 . (E. Boban, Anliqukés mexi- caines. Terres cuites reprodtdsanl des déformations crâniennes [loc. cit., p. 45-5 1 ].) ‘ La tête déformée est presque toujours coiffée : tantôt c’est un panier renversé [lenalle), tantôt c’est un bonnet qui se moule sur le front. Ce bonnet est ornée de crêtes latérales, de crosses simples ou doubles, d’un plumet re- tombant ou d’un large bandeau transversal. (Cf. E. Boban, op. cit., fig. i-iü et pl.) ANTHROPOLOGIE. 91 Cette nécropole, qui paraît avoir été découverte lors de la construction d’un fort élevé dans l’îlot après la guerre de l’Indépendance, est surtout connue par les fouilles qu’y ont pratiquées Brantz Mayer, puis DumanoirL , Ce dernier y avait recueilli des ossements, dont la description n’a point été publiée^. Le docteur Fuzier, pratiquant à son tour, pendant l’occupation française, des excava- tions à Sacrificios, en a tiré un certain nombre de crânes plus ou moins endommagés qu’il a donnés au Muséum. Quelques-uns de ces crânes font partie de squelettes in- complets. Crânes déformés de Sacrificios. — Premier type. — Les têtes de ces squelettes sont déformées suivant deux types différents. Le premier est surtout caractérisé par une ex- cavation profonde du frontal et la dilatation exagérée des pariétaux séparés en même temps l’un de l’autre par une dépression antéro-postérieure assez profonde. Le frontal est enfoncé, dans toute sa portion centrale, suivant une dépression trans- versalement ovale dont le centre est à 3 millimètres en contre-bas des bords. Comme cet enfoncement, d’origine artificielle, commence immédiatement au-dessus des arcs sourciliers, la ligne basilo-susnasale, qui atteint habituellement au moins i centimètre de plus que la ligne naso-basilaire, est à très peu de chose près de même longueur que celle-ci. Un bourrelet limite en haut et en arrière la dépression frontale, que les arcades temporales, doucement relevées, circonscrivent en dehors. Les pariétaux, déprimés et comme pliés en dedans vers leurs angles antéro-infé- rieurs, sont très raccourcis d’avant en arrière et très largement dilatés au niveau des bosses, et le diamètre transverse maximum du crâne s’élève à lyâ millimètres. La moitié postérieure de la suture sagittale est fortement concave, ce qui donne à 1 en- semble de la région l’apparence naliforme, pour employer une expression dont s’esl souvent servi Parrot. L’occipital, irrégulièrement aplati de haut en bas et d’arrière en avant, revient vers la base en suivant un plan oblique, généralement parallèle à celui qui a reloulé le frontal en arrière et en haut. Le diamètre antéro-postérieur, très diminué, ne dépasse pas i5i millimètres et l’indice céphalique atteint le chiffre tout à fait exceptionnel de 1 1 5 . 2 3 . ‘ Anliq. mex., l. I, cliv. 9, p. 35 . — Mayer, Mexico an it was, p. 98-97, el Mex. Aztec. , vol. II, p. 272, etc. Cf. II. Bancroft, The natives Races of lhe Pacific States of Norlh America , vol. IV, p. 248 . ^ L’un des crânes ainsi l'ecueillis paraît être devenu la propiiété du docteur üubreuil, qui l’a offert à la Société d’antliropologie. 11 est compris dans nos mesures. C’est peut-être avec une autre des pièces de la collection Du- inanoir qu’a été exécuté le moulage fortement remanié qui a servi à la description de Gosse. CRÂNES DÉFORMÉS DE SACRIFIGIOS Eï DE SABINE. 92 ZOOLOGIE DU MEXIQUE \NTIIR0P0L0G1E. n Le diamètre basllo-bregmatique étant, en même temps, peu élevé (lai milli- mètres), l’indice de bauteur-largeur monte au chiffre non moins inusité de i/i5./i5. La déformation du crâne se répercute sur la face, dont les orbites, tirés en haut et en arrière, deviennent aussi élevés cpve larges, et dont la projection atteint âh milli- mètres. L angle facial sous-nasal s’abaisse à Sy degrés et l’angle alvéolaire se trouve réduit à 5 1 . Deuxième type. — La seconde variété de Saerificios, bien plus commune que la pre- mière, est celle que Gosse a cru devoir décrire à part sous le nom de tête trilohée \ Vue d en haut, cette tête est, en effet, à peu près triangulaire, et les trois angles émoussés, les trois lobes, si l’on veut accepter la nomenclature de Gosse, correspondent au sommet surélevé du front et aux bosses pariétales. Le frontal, déprimé, mais sans concavité aucune, fuit d abord obliquement en arriéré et en haut, pour se relever hrusquement en une sorte de loupe ovoïde à grand diamètre transversal. Il fuit également sur les côtés pour gagner les régions temporales, progressivement dilatées en arrière. Les pa- riétaux, comprimés sur leur bord interne dans les deux tiers postérieurs de la suture sagittale, comprimés aussi le long de leur bord antérieur, voient diminuer leur éten- due dans le sens antero-postérieur et surtout saillir d’une manière tout exceplioiinelle leurs bosses, reportées à la fois en dehors, en avant et en haut. L’occipital est large et un peu aplati vers son angle supérieur, mais sa convexité demeure presque normale dans le reste de son étendue. Le trou occipital nest donc point aussi reculé en apparence que le pensait Gosse : la projection postérieure reste, en effet, considérable. La base du crâne est vigoureusement sculptée; les mâchoires sont robustes, les dents de moyenne taille, saines et généralement bien alignées. La mandibule, proportion- nellement lourde et volumineuse, se fait remarquer par une déformation spéciale, con- séquence de la deformation céphalique; la moitié supérieure de la branche montante et le col du condyle subissent un certain degré de flexion en arrière, destiné à com- penser la propulsion en avant de 1 appareil masticateur, éloigné d’autant des surfaces articulaires. Les trois autres crânes masculins de ce type que nous avons pu étudier ne diffèrent de celui que nous venons de décrire que par l’atténuation de leurs caractères artificiels. La saillie hregmatique, les sillons et les hosses des pariétaux, l’échancrure sagittale, tout cela diminue notablement, et les chiffres moyens fournis par les quatre pièces accentuent, par suite, beaucoup moins les particularités de la série. ' L.-A. Gosse, op. cil., p. 38. — La description de Gosse a malheureusement élé faite sur un détestable moulage de la collection Guy aîné, et elle serait à modifier en plusieurs points imporlants. 94 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. Les diamètres transverses restent neanmoins beaucoup plus grands que les autres et les indices se maintiennent àiio.25,87.i7eti96.4'7. La projection postérieure est de 84 millimètres et l’antérieure en atteint loq, dont 4 o pour la face. Les angles faciaux mesurent seulement 66, 56 et 5 1 degrés L Un crâne de femme, déformé comme les crânes masculins, mais avec moins d’exa- gération, a gardé ses bosses frontales visibles et montre la voussure bregmatique à la fois plus étalée et plus refoulée en arrière. Les sillons coronaux sont très peu appa- rents, mais l’échancrure interpariétale est beaucoup plus profonde. Le seul indice que l’état de mutilation de cette intéressante pièce permette de prendre est identique à l’indice moyen correspondant des crânes d’hommes; la pro- jection de la face, qu’on ne peut pas apprécier exactement, diminue encore les angles sous-nasal et alvéolaire, qui se fermenta 6i et à 55 degrés’^. Colonne vertébrale et cage thoracique. — Les caractères signalés plus haut à propos du squelette de Tlaltelolco^ se retrouvent bien parfois à Sacrificios, mais ils n’appa- raissent qu’à l’état sporadique, pour ainsi dire, et sans corrélation nécessaire les uns avec les autres. Ainsi tel sujet dont toutes les lombaires répéteront, non sans quelque exagération, les dispositions que reproduit la figure 3 de la planche 111 de notre atlas, présentera en même temps la bifidité de toutes ses apophyses épineuses cervicales, y compris la septième. Ce sujet est d’ailleurs le seul à montrer une telle accentuation dans la morphologie de ses lombaires; deux autres portent de petits processus ma- millaire, accessoire et transverse; deux autres n’en offrent aucune trace. Le même sujet est aussi le seul dont la colonne vertébrale soit relativement assez volumineuse. Les côtes sont relativement fortes, mais leur courbure générale n’offre rien de parti- culièrement remarquable'*. Membre supérieur. — Une clavicule d’homme mesure t47 millimètres; les clavicules de la femme en atteignent 197 à droite et 1 25 à gauche. La largeur de l’extrémité ex- terne est de 2 4 millimètres chez le sujet masculin, de 22 chez le féminin; et l’épaisseur de l’os au même point atteint sur le premier 10 millimètres et sur le second 8'*. Une seule omoplate, venant d’un squelette d’homme, est assez bien conservée pour permettre de prendre quelques mesures. Elle est relativement très large, elVmdice sca- ' Voir pour ptus de détails la colonne du tableau ci-dessus. ^ Voir la colonne 3 du même tableau. — Voici les mesures prises sur les mandibules de ces dilTcreutes pièces : Hommes: Distance biangul. 97 millimètres; angulo-sym- pbysaire, 89; haut, symphyse, 36 ; haut, branche mon- tante, 47. Femme: Dist. biangul., 82 millimètres; an- gulo-symphysaire, 79; haut, symph., 26; haut. br. mont., 4 i. ^ Voir plus haut, p. 19. Voir plus haut, p. 20. ^ On voit que chez la femme de Sacrificios les dimen- sions de la clavicule sont les mêmes que chez celle de TIaltololco. — Voir plus haut, p. ao. ANTHROPOLOGIE. 95 pulaire, ou le rapport centésimal de la largeur à la hauteur, est de plus de 7 A L IJindice Hous-cpmeux , c’est-à-dire le rapport centésimal de la même largeur totale à la hauteur de la fosse sous-épineuse, est aussi très élevé (79.8 5 ); mais neuf des quarante et un sujets exotiques examinés à ce point de vue par Broca donnaient des chilfres encore plus forls'^. Deux de nos sujets seulement, tous deux masculins, offrent certains os du membre supérieur à peu près intacts. Les humérus mesurent chez l’un 289, chez l’autre 3 o 2 millimètres; les radius correspondants en atteignent 227 et 28/1, et les rapports centésimaux des deux segments osseux sont représentés par les chiffres très élevés de 78.5/1 et 77./1.8. Humérus, radius, cubitus sont à la fois fins et robustes. Les humérus se font remarquer, comme ceux de Tlaltelolco, par l’accentuation des empreintes del- toïdiennes : un des deux a 19 millimètres de largeur minimum, tandis que les extré- mités supérieure et inférieure ont l’une A 7, l’autre 87 millimètres. L’autre humérus, plus grêle de diaphyse (16 millimètres), atteint en haut /19, en bas 07 millimètres de largeur maximum. Sur huit extrémités inférieures d’humérus, tous masculins, quatre sont perforées, et les dimensions des trous olécraniens mesurent respectivement 5 , A, 8 et 8 milli- mètres de largeur, 8, 8, 8 et 5 millimètres de hauteur^. Les os de la main sont généralement petits et leur ossature est sèche, mais robuste. Bassin. — Quatre bassins seulement des fouilles de Sacrificios sont suffisamment conservés pour permettre un examen utile. Trois de ces bassins proviennent de sujets masculins, un autre est féminin. Les bassins d’hommes sont loin de présenter un type homogène; ils diffèrent même tellement qu’on ne saurait tenter de les rapprocher en aucune façon. Le premier semble tout d’abord avoir appartenu à une femme; la direction de la branche ischio-pel vienne, la seule qui reste en place, indique, en effet, un angle ex- trêmement ouvert. Mais si l’on considère la forme franchement ovoïde du détroit su- périeur dont le diamètre transverse maximum est situé fort en arrière; si l’on tient compte de l’indice de ce même détroit, qui atteint presque 82, si l’on note, enfin, l’étroitesse relative du sacrum et la saillie que forment dans le petit bassin les épines sciatiques, on reste convaincu avec M. Verneau, qui a fait tout ce diagnostic, qu’il s’agit bien ici d un bassin de sexe masculin. L’individu était un sujet peu robuste, offrant ' Une seule observation de Broca, dÇjà mentionnée plus liant, dépasse la nôtre et la série dos maxhm connus se trouve ainsi composée : Sacrificios (Hainy), 70.45; nègre ^Broca), 76.64 ; Tlaltelolco (Harny), 78.71. ^ Notre observation et celle, toute semblable, qui a été insérée plus baut à la page 20 s’intercalent, dans la série des mesures publiées, entre celles d’un tibinois (97.17) et d’un nègre (97.22) d’une part, et celles d’un Annamite (97.89) et d’un Galibi (98.18) d’autre part. (Cf. P. Broca. Sur les indices de largeur de l’omoplate [Bull. Soc. d’aathrop. de Paris, 3 ' série, t. 1 , p. 92, 1878].) ^ Un de ces huit radius est déformé par une fracture eu dos de fourchette , sise au lieu d’élection de ce genre de fracture. 96 ZOOLOGIE DU MEXIQUE. un aspect ellemliie', cpii se ti'atluit surtout par la gracilité de 1 ossature et cet élargisse- ment de l’arcade pubienne que nous venons de mentionner *. En dehors de cette apparence bien spéciale, notre premier bassin de Sacrificios se fait encore remarquer par ses affinités tontes européennes. C’est à peine, en elfet, si l’on peut noter, en passant, le peu de courbure des os Iliaques d’avant en arrière, qui entraîne un écartement énorme (adS millimètres) des épines iliaques antérieures et supérieures. ^ Moins évasé en haut et par suite plus eleve que le pelvis mexicain tj"- pique, dit M. Verneau, il présente un sacrum qui ne prend en aucune façon la forme de triangle court qui imprime aux pièces de cette provenance un cachet si spécial. 5? Notre deuxième bassin de Sacrificios rappelle, par quelques-uns de ses traits, le bassin du squelette chinois que possède le Muséum". On constate sur 1 un et sur l autre la même petitesse du détroit supérieur, le même développement d avant en arriéré, la même forme plane de la face antéro-externe des ischions et des branches de 1 arcade pubienne, la même saillie en dehors des sourcils cotyloïdiens, saillie qui fait lemaïquei plus encore la disposition des ailes iliaques, relativement droites et peu developpees en tous sens. Il existe pourtant aussi des dilféreuces entre les deux bassins ainsi mis en parallèle : sur le bassin chinois, par exemple, les ailes sont relativement hautes et toute la région inférieure est sensiblement plus large. Le troisième bassin masculin de Sacrificios est le seul à montrer les caractères eth- niques déjà détaillés au commencement de ce volume. Réduit dans ses dimensions ver- ticales et antéro-postérieures, dit M. Verneau, il s étalé au contraire en travers dans sa partie marginale. Ses ailes, planes, ne se recourbent guère en dedans au niveau des épines iliaques antérieures. Le petit bassin olfre, par son etroitesse, uii contraste frap- pant avec l’ampleur de la marge. Le sacrum est pourtant encore relativement large en haut; mais les dimensions des os iliaques, a partir du détroit supérieur, sont tellement réduites, que les diamètres du détroit tombent extrêmement bas. Cette di- minution porte principalement sur le diamètre antero-postericur, de sorte que 1 indice s’abaisse à yi.aB, un des cliilfres les plus bas que ce rapport puisse atteindre dans toute l’espèce humaine. Le bassin féminin de Sacrificios rentre également dans le type mexicain habituel. Les caractères sexuels y sont très accusés et l’inlluence s en fait sentir non seulement dans le petit bassin, mais encore jusque dans les ailes iliaques, à la fois très aplaties et très réduites. La seule particularité à noter est le grand développement du pelvis d’avant en arrière, développement qui ne saurait d’ailleurs être mis uniquement sur le compte du sexe. ‘ M. Verneau a ddjà signalé dans sa thèse, plusieurs fois citée précédemment, cette dernière particulaiité sut des bassins de Charruas, de Péruviens et de Mexicains. — " Cf. Verneau, tk. ciL, pl. V, fig. i et 2. I'** i EXPÉDITION’ SCIENTIFIQUE Z O 0 L O G I K. DU MExiocE. ANTHROPOLOGIE. ' “ PLANCHE VIL Fig. 1 Crâne d’un jeune métis mexicain de San-Andres, près Puebla (coll. Fuzior, n° i 5 , musée Broca), vu de profd, demi-grandeur. Fig. 9 Le même crâne, vu de face, demi-grandeur. Fig. 3 Le même crâne, vu par derrière, quart de grandeur. Fig. h Le même crâne, vu par-dessous, demi-grandeur. Fig. 5 Le même crâne, vu par-dessus, quart de grandeur. Fig. C Crâne de métis mexicain (coll. Fuzier, sans numéro, musée Broca), vu par-dessus, quart de grandeur. Fig. 7 Crâne de métis mexicain, â8 ans (coll. Fuzier, n° 17, musée Broca), vu par-dessus, quart de grandeur. Fig. 8 Crâne de métis mexicain (coll. Fuzier, n^Si, musée Broca), vu par-dessus, ([uart de grandeur. /^cu-ére^. .7. <7iiy A/ztJu'o^^oTo^-i I i ZOOLOGIE. lî \ P Ü I T 1 0 \ SC 1 K N T IF H ) Ü ANTHROPOLOGIE. PLANCHE VIH. Kijr. 1 (ii’àne masculin, artilicicllcmcnt déformé (deuxième type), trouvé dans les fouilles exécutées au Cerro de las Palmas(coll. Doutrelaine, rfy, cat. Muséum, n“ G/1.57), vu de profil, demi-grandeur. Kig. 2 l^e mémo crâne, vu do face, demi-grandeur. Fig. 3 Le même crâne, vu par derrière, ijuart de grandeur. Fig. â Le même crâne, vu jiar-dessous, demi-grandeur. l'ijr. .3 Le même crâne, vu par-dessus, (juarl de grandeur. Fijr. G Crâne masculin, artificiellement déformé (deuxième type), trouvé dans les mêmes fouilles (coll. Doutrelaine, n° 0, cal. Muséum, n” 8770), vu par-dessus, iiuart de grandeur. Fig. 7 Crâne masculin, artiliciellemcnt déformé (premier type), trouvé dans les mêmes fouilles (coll. Doutrelaine, 11“ 2, cat. Muséum, n” 37G7), vu par-dessus, guart de grandeur. p'ig. 8 Crâne masculin, artificiellement déformé (deuxième type), trouvé dans les mêmes fouilles (coll. Doutrelaine, 11“ 3 , cat. Muséum, 11" 8768), vu par-dessus, quart de grandeur. Expéd. scErüijEjne du Mexique. Parlie-, PL S. //. f'orrytariL del . Imprimerie Nalicnale. jinlhi'opologie du Meecixque . i ) I I r i EXPEDITION SCIENTIFIQUE DU MEXIQUE. ANTHROPOLOGIE. ZOOLOGIE. PLANCHE IX. l^ig. 1 Crâne masculin, artificiellement déformé, trouvé dans un letcl ou tumulus, à Clialco, État de Mexico (coll. Boban, n” i5, cal. Muséum, vu de profil, demi- grandeur. Fig. a Le mémo crâne, vu de face, demi-grandeur. Fig. ,‘5 Le même crâne, vu par derrière, ([uart de grandeur. Fig. !i Le même crâne, vu par-dessous, demi-grondeur. Fig. 5 Le même crâne, vu par-dessus, (|uarl de grandeur. Fig. 6 Crâne féminin, arlificiellorncnt déformé (troisième type), trouvé dans les foudles du Cerro de las Palmas (coll. Doulrelaine, n“ /i , cat. Muséum, n" 37G9), vu de profil, quart de grandeur. Fig. y Crâne masculin, artificiellement défoimé (troisième type), provenant des memes fouilles (coll. Doulrelaine, n" 6, cal. Muséum, n” 6/162), vu de profil, quart de grandeur. Fig. 8 Le même crâne, vu par-dessus, quart de grandeur. l- / f ’ Il (!: ■ VWMl ,**en'4êH' :; #;!..'■ ■- i-. .aütr.'^fiî wit-'î i ■ i - !' Je? ,/7-{ •, , ,.,,1. ': ,iï?^K -A) .•iv.’à . 50 ..‘-; ■ • Tfsvî'a^ i_; .■ • ’ i'-t ■'. ; ' A ^>«fliî.r' '• ■ : • / s’r wti‘»ir. • * .tttyfo/iri' . '. : l'Y . -'iA : -).! •lU;;! ; ■ instf;- ■.! '.î ,,{»mSe! v.î -'■l-’ 'J'I-'.' .' ‘A vn».î- ' ;>■•(; ^l!r'.'V , a • : s .nifŸimîfl uHiV -.■!i f l 'ft. Ir. ' , ! "j; • - i ... ■ : 1 : ' a ' . 2ai»'^9' ■ * 'r. r- > v "tl .iiv/' 't?, - . -' -f' -r- •'■ l-f-.Dt. r . - tjnj t'-f .•m‘, ; ■ ’• . 'A i r ' ‘ "j i. Expéd. scienlij'ixjuc dw MexEjiu . Partie, Pi S. IL lormunu ciel. Imprimerie Nationale. 1 s I 7 fi ) \ i i EXPÉDITION SCIENTIFIQUE - MEXIQUE ANTHROPOLOGIE. PLAIS GUE X. Fig. 1 Crâne masculin, artificiellement déformé, provenant d’une ancienne tombe de Sabine (coll. Reynaud, n" 5 , cat. Muséum, n° laâS), vu de profil, demi-grandeur. Fig. 2 Le même crâne, vu de face, demi-grandeur. Fig. 3 Le même crâne, vu par derrière, quart de grandeur. Fig. h Le même crâne, vu par-dessous, demi-grandeur. Fig. 5 Le même crâne, vu par-dessus, quart de grandeur. Fig. 6 Crâne masculin, artificiellement déformé, provenant d’une ancienne tombe de Sabine (coll. Reynaud, n" â, cat. Muséum, n" 12/17), vu par-dessus, quart de gran- deur. Fig. 7 Crâne masculin, artificiellement déformé, provenant d’une ancienne tombe de l’île de Sacrificios, près Vera-Cruz (coll. Fuzler, n° 3 , cat. Muséum, n° 9360), vu par- dessus, quart de grandeur. Fig. 8 Crâne de même origine (coll. Fuzier, n" â, musée Rroca), vu par-dessus, c[uart de grandeur. f'^xpéd. scieniifii^ lie. du M.eirûjiie Partie., PL 10. Ànlh, ‘opolocjie J 41 Mea'iej lie. Ji. formait U dci . Imprimerie NahonnU EXPEDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. OUMBX.Q.E ANTHROPOLOGIE. PLANCHE XIII. Pig- 1 Crâne masculin, artificiellement déformé ef sans maxillaire inférieur, «pris dans l’église du village indien de Santa-Maria, sur le Rio Grande (Sinaloa), par M. Ga- briel Jacob, aide-major au fia' de ligne, et remis à la Commission scientifujup, du Mexique par M. le baron Larrey n (cat. Muséum, n' 9082), vu de profil, demi-grandeur. big. 2 Le même crâne, vu de face, demi-grandeur. Fig. 3 Le même crâne, vu par derrière, quart de grandeur. Fig. 4 Le même crâne, vu par-dessous, demi-grandeur. Fig. 5 Le même crâne, vu par-dessus, quart de grandeur. Fig. fi Crâne ma.sculin, artificiellement déformé, trouvé dans un rnound à Natebez, vu de profil, quart de grandeur (d’après Morton). Fig. ■y et 8.. . . Le même crâne, vu par derrière et par-dessus, quart de grandeur (d’après Morton). « I /f Fû-rmaTit c/eZ-- Lrip ^r. PcirLs . ÀnjAro-^aio^^u^ cùo . EXPEDITION SCIENTIFIQUE ZOOLOGIE. DU MEXIQUE. ANTHROPOLOGIE. ■ “ PLANCHE XVl. > Clavicule du squelette trouvé dans un tetel près de la route de Santa-Fé, District fédéral (coll. Doutrelaine, n"" 7 , cat. Muséum, n” 6463), vue d’en haut, demi- grandeur. l'ig- Fig. ‘Sa Fig. 3/> Fig. à Fig. Omoplate du même squelette, vue par derrière, demi-grandeur. Humérus du même squelette, vu par devant, demi-grandeur. Le même, vu de profil, demi-grandeur. Le même, vu par derrière, demi-grandeur. Radius