ROYAUME DE SUEDE. APERÇU DE LA r f VEGETATION ET DES PLANTES CULTIVEES DE LA SUÈDE PAR N. J. ANDERSSON MEUBKE DEÔ ACADÉMIES DES SCLENCES ET D'AGRICDLTDRE DE STOCKHOLM. & APEKCU DE LA VÉGÉTATION ET 0[S PLANTES CULTIVÉES DE LA SUÈDE PAR N. J. ANDERSSON UELI3BE DES ACâ.DiLIii3 Di.3 SOISSCSS £T 3-iLGaiC3I,T JRE DE STOCKHOLM »La péniusule Scandinave est la terre la plus habitable et jouissant du climat le plus doux sous uno latitude borûale si êlûve." AF FOKSEI.I.KS STOCKHOLM. 1867. r. A. NOKSTEUT ET FILS IMPRIMERIE ROVAI.E. Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/aperudelavegiOOande SiatH 527 Avant-propos. A' l'invitation du Comité Impérial de Paris et sur le rapport de l'Académie royale d'Agriculture, le gouvernement suédois décida de prendre part à l'Exposition internationale d'Horticulture organisée cette présente année à Paris simultanément avec la grande Exposition de l'Industrie, et d'y envoyer des échantillons des végétaux économiques et alimentaires - cultivés sons nos latitudes, dans le but de répandre hors de nos fron- tières des notions correctes et authentiques sur le climat et les cultures de la Suède. L'auteur de ces pages reçut la mission de réunir et de coordonner nos contributions à l'Exposition horticole, et de rédiger un exposé suc- cinct et graphique des plantes cultivées de la Suède. Mais un exposé de ce genre étant dans une intime relation avec celui de la répartition de la végétation spontanée ainsi qu'avec la géo- logie et le climat du pays, j'ai cru devoir, comme le montre la table des matières, donner une esquisse préliminaire de la surface, de la géologie et du climat de la Suède. Je l'ai fait suivre d'un court tableau de la géographie de notre flore indigène, après lequel vient un aperçu ra- pide des principaux types de plantes cultivées que nous possédons et qui supportent le mieux notre climat, cet aperçu donnant en outre, avec les cartes illustratives qui s'y rapportent, les limites de la végétation de ces types en Suède. La brièveté de l'esquisse de la nature, du sol et du climat de la Suède ainsi que de la distribution géographique de notre végétation spontanée, est due à une double cause, le nuiuque d'esjiace et la cir- constance, que toutes ces choses ne sont ici que des accessoires. Quant aux données visiblement incomplètes sur nos cultures, elles ont leur cause dans la connaissance imparfaite que nous avons des types divers cultivés dans les différentes régions de notre pays, de ceux qui con- viennent le mieux h ces régions, qui s'y développent le mieux et y présentent la plus grande utilité, ainsi que de la limite de leur ex- tension polaire ou verticale. 18217-/4 La température de cette année a généralement été si défavorable au développement normal de toutes les plantes cultivées, qu'il nous a été impossible d'envoyer à Paris les échantillons de ces types qui mieux que toute description montreraient "quos patria gignat et quos ferre recuset." (Linné). Puisse donc ce petit travail compenser en quelque manière l'absence partielle de nos productions végétales; s'il est mal- heureusement il complet, cela résulte de difficultés qu'il est encore im- possible de surmonter ou qui sont du moins au-dessus des forces de ' l'Auteur. Stockholm, 32 Sept. 1867. I. Surface, Géologie, Température. Surface du pays. La Suède, dont la superficie est évaluée à 3,865 milles carrés suédois (4,448 myriamètres), forme un vaste système oréographique, coupé par de nombreux bassins et ne présentant qu'exceptionnellement des plaines d'une certaine éten- due. De la chaîne de montagnes généralement continue qui dans presque toute sa longueur sépare les Etats de Suède et de Norvège, le pays s'abaisse soit en pente égale soit par terrasses ou gradins vers le bassin formé par la Baltique à l'est de la partie la plus septentrionale du pays, le Norrland, qui constitue plus des deux tiers de la Suède; dans le tiers restant (le Svearike et le Gotarike), le plus peuplé et le mieux cultivé, l'altitude la plus considérable se présente au centre de cette région, à double versant, à l'est vers la Baltique, à l'ouest vers la Mer du Nord, dans laquelle les Alpes Scan- dinaves plongent leur extrémité méridionale. Ces différen ces de surface et de niveau influent nécessairement sur la di- rection des vallées et sur le cours des eaux et, par suite, sur les variations du climat et de la végétation, ainsi que sur les plus ou moins grands progrès de la culture. Dans la Suède du Nord les fleuves et leurs vallées descendent des Alpes Scandi- naves dans la direction du S.E. vers la région côtière; dans la Suède centrale et méridionale ils vont soit vers le Sud-Est, soit vers le Sud-Ouest. La partie supérieure ne possède qiiun système hydrographique, qu'un versant unique, celui du Sud- Est; la Suède inférieure présente par contre un versant et un système hydrographique de chaque côté du plntean consti- tuant la ligne du i)artagc des eaux, et où se rencontrent et s'ég-a- lisent des différences naturelles venant de côtés opposés et pré- sentant des caractères opposés. Les Allées Scandinaves (Je KôUn on les Monts Sève) dont le Cap Nord est le point le plus septentrional, atteignent la frontière suédoise à Kilpisjaur dans la Laponie ou district lapon de Torne, où elles n'ont encore qu'une altitude moyenne d'en- viron 2,000 pieds (600 mètres); mais dès leur entrée dans la Laponie de Lule, elles s'élèvent presque subitement et ])résen- tent le pic majestueux du Suoloitjalma (6,314 pieds, 1,874 mè- tres au-dessus du niveau de la mer) comme centre d'une gran- diose et sauvage région de neiges et de glaces, qui s'avance de 9 à 11 myriamètres dans cette Laponie et dans celle de Pite; la chaîne s'abaisse ensuite légèrement dans les Laponies situées plus au sud, se relève dans le Jemtland (Kjalahogen, 3,994 p. = 1,154 mètres), où le dôme presque solitaire de TÂreskutan, si in- téressant au point de vue de sa flore, domine le bas-pays comme une vedette avancée. Au Sylfjell (frontières du Herjedal) la chaîne atteint une altitude de .5,421 pieds (1,626 mètres), puis elle s'abaisse de nouveau et plus profondément vers la Dalé- carlie, où le Hemfjell s'élève à 3,012 p. (904 mètres), et le Stad- jan plus isolé, s'avançant davantage vers la région inférieure, à 3,612 p. (1,084 mètres). La région (le Norrland) qui des Alpes Scandinaves descend vers le bassin de la Baltique, doit présenter, par suite de la constitution physique de ce vaste système de montagnes, des différences très-considérables, quoique la largeur en soit à peu près égale depuis la I)ase de la chaîne sur toute l'étendue de cette dernière. 1. La partie la plus septentrionale de la Laponie, le di- strict lapon de Torne, est parcourue par les eJfs ou fleuves de Torne et de Kalix (la partie méridionale l'est en outre par ceux de Lina et de Râne), lesquels, descendant du massif peu saillant du Kôlen qui entoure le lac de Torne (Tome tràsJc. 1,308 p. = 392 m.), ne forment sur toute l'étendue de leur cours 3 aucune série de lacs d'une certaine grandeur, mais descendent vers la mer par des chûtes ou des cataractes continuelles, indiquant que le pays forme une pente relativement égale, ce qui rend difficile l'établissement de limites nettement déterminées de cul- ture et de végétation. 2. La Laponie de Luie commence par contre à la frontière suédoise-norvégienne par un massif large et onduleux de hau- tes cimes neigeuses, formant les contre-forts de l'orgueilleux tronc du Suoloitjalma. C'est dans cette partie la plus élevée des Alpe.s suédoises qu'apparaît la tlore arctique dans toute sa magnificence et dans toutG sa beauté primitive. De ce massif naissent le grand et le petit Lule-elf; le premier sort du lac Wirihjaur (1,948 p. = 584 m.), au centre même de ce groupe de montagnes, le second du Saggatjaur (957 p. -^ 287 mètres), à son pied méridional. Ces deux cours d'eau forment presque jusqu'à leur point de jonction, à 13 milles s. (14 myriamètres) de la côte, une succession non-interrompue de lacs étroits et al- longés, réunis par de puissantes cataractes, montrant que le pays ne descend pas en pente égale mais par terrasses vers la mer, ce qui permet de déterminer plus facilement et plus exacte- ment les diverses zones de végétation qui de la région inférieure s'élèvent vers les sommités des Alpes. 3. Les bassins du Pite et du Skellefte-elf commencent dans la grande région glaciaire détachée vers le sud par le groupe du Suoloitjalma, et forment, aux limites inférieures de cette ré- gion des lacs aussi grands et même plus grands encore que ceux de la vallée du Lule (Pjeskijaur, Tjaggelvas, Hornavan, Storavan etc.); de ce point la plus grande partie de leur cours présente une pente égale vers la côte. Grâce à cette circonstance, le bas- pays et le haut-pays forment plus nettement deux parties dis- tinctes dans cette Laponie que dans toutes les autres, et la flore de la première est très-différente de celle de la seconde. 4. La Laponie d'Unie ressemble à quelques égards à celle de Tome. De la région alpestre, l'Ume-elf a, pendant 30 myria- mètres environ, un cours relativement paisible sur une déclivité assez égale, ce qui dénote iiuc pente légère dans le pays même qu'il parcourt. La région alpestre est aussi moins prononcée ici que dans les autres parties de la Laponie, et le reste du district est beaucoup ])lus occupé de forêts marécageuses de conifères. 5. Au pied et à l'est de ces divers districts lapons s'é- tend la rég-ion côtière sur une largeur de 8 à 10 myriamètres. C'est en général une terre alluviale plate autour du cours infé- rieur et de l'embouchure des grandes rivières, souvent riche et couverte de champs et de prairies, mais possédant, à la par- tie supérieure des cours d'eau, des forêts presque inépuisables de conifères. La culture y a fait de grandes progrès ces der niers temps, et les richesses naturelles y récompensent tous les jours davantage le travail de l'homme. Le reste du Norrland contient les bassins et les cours d'eau suivants: G. L'Angermanna-elf commence par une série de lacs d'une longueur de 16 myriamètres, pour descendre ensuite ra- pidement vers le golfe de Bothnie. Il a ses sources dans un dédale de montagnes, qu'il quitte pour traverser une vaste ré- gion forestière, et pour arroser ensuite, vers la fin de son cours, un pays très-coupé, 'assez souvent fertile dans les vallées. 7. U Indals-elf, sorti de la majestueuse région alpestre qui s'étend derrière l'Âreskuta, descend dans le beau bassin du Storsjo (Grand Lac) long de 7 myriamètres; il se jette ensuite en écumant en nombreuses et puissantes cataractes à travers le Jemtland et le Medelpad. La première de ces provinces peut être considérée comme formant 3 plateaux distincts: le premier, aux frontières du haut-Medelpad,. est riche en lacs, le second, autour du 8torsjo (1,028 p. = 308 mètres), est probablement l'une des régions montagneuses les mieux cultivées, malgré sa situation au pied des Alpes; le troisième, le haut-plateau alpestre, se mon- tre moins accessible à la culture. Le Medelpad, qui présente des pentes plus égales, est une contrée assez riche en cultures. Sa seconde rivière, la Ljunga, tombe dans la mer non loin de rin- (M.s-df; elle forme premièrement une quantité de petits lacs. 5 mais, en général bordée de i'oréts pins on moins inaccessibles, elle bouillonne ensuite en rapides continuels jusqu'à la mer. 8, Le Ljnsne-df traverse premièrement la région maigre et pauvre du Herjedal, immense ravin descendant des Alpes et qui s'est fendu en différents petits ravins latéraux débouchant dans la dépression principale. Il parcourt ensuite rapidement sa dernière terrasse, le Helsingland, célèbre par ses forêts, couvert de lacs nombreux, mais présentant ça et là de riches cultures. \). Le bassin du Bal-elf est presque exclusivement formé par les deux branches principales de ce cours d'eau (les deux Dal-elfs). Près de la chaîne du Kolen, la Dalécarlie (Dalarne) forme soit un pays alpestre bas et peu cultivé, soit une riche région forestière avec le Stadjan (3,612 p. = 1,083 metr.) pour point culminant, soit encore un ravissant paysage d'une na- ture douce et souriante avec de pittoresques vallées entre des hauteurs arrondies en collines. La partie inférieure du Dal-elf sépare le Gestrikland, terroir maigre et aride, de son voisin plus fertile, l'Upland. Quoique la Dalécarlie appartienne au Svéa- land, elle se rapproche davantage de la nature plus grandiose mais moins fertile du Norrland. Sur les frontières méridionales de la Dalécarlie, au point de rencontre des trois provinces de Vermland, de Néricie et de Vestmanland, le Kolen se divise en deux chaînes ou séries de hau- teurs souvent peu saillantes: l'une, séparant la Norvège du Verm- land, du Dalsland et du Bohuslan, suit une direction presque méridionale; l'autre s'avance du côté du Wetter à travers la Néricie avec une altitude de 1,287 à 1,041 p. (386 à 312 mètr.); elle sépare ensuite les bassins du Malar et du Wetter, suit de là en s'abaissant toujours davantage (730 à 480 p. = 219 à 144 m.) le Wetter, entre les plaines de la Vestrogothie et de l'Ostro- gothie, envoie une branche à l'est vers le Hôloskog et le Kol- màrden entre les jjrovinces de Nértcie, de Sudermanie et d'Os- frogothie, traverse le plateau montueux du Smàland (Taberg 1,032 p. — - 310 mètres), et disparaît en Scanie sous la forme d'une crête de collines transversales souvent interrompues. 6 Par suite de cette charpente oréog-rapliique, la Suède moy- enne et méridionale ne présente que peu de grands bassins de fleuves courant comme en Xorrland dans une direction déter minée, mais plutôt, soit un plateau moutueux et boisé, soit des terrasses en pente, soit encore des plaines fertiles. Le seul haut-plateau de quelque importance est le Smâland, formant avec ses montagnes comme un noeud au milieu du Gotaland. Aux environs d'Almesâkra, à une hauteur de î,00(J pieds (environ 300 mètres), se trouvent les sources des rivières de la Laga, de l'Emm et de l'Husqvarna, dont la première se rend au S.O., dans le Halland, parallèlement à la Kissa et à la Wiska, et tombe avec elles dans le Kattégat; la f^feconde, au S.E., se déverse dans la Baltique, sur la côte orientale du Smâ- land, et la oème tombe au Nord dans le Wetter; au sud, on voit le Helfjeà porter les eaux des grands lacs du Smâland in- térieur vers les régions orientales de la Scanie. Ces divers cours d'eau indiquent la quadruple direction dans laquelle le haut-plateau s'abaisse. Le Vermland, le Dalsland et la plus grande partie ou du moins la partie occidentale de la Xéricie, ainsi que le Vestraan- land, doivent être plutôt considérés comme des terrasses de la chaîne du Kôlen; et si, à quelques égards, ces provinces sont plus propres à la culture que la partie centrale de l'aride Smâ- land, elles possèdent toutefois d'assez grandes richesses forestiè- res, fait qui s'applique naturellement aussi aux localités mon- tagneuses des frontières du Vestmanland et de l'Upland du côté de la Dalécarlie et du Xorrland, aux régions situées entre la Xéricie, le Yermland, l'Ostrogothie et la Vestrogothie, ainsi qu'entre ces deux dernières, et enfin aux régions stériles sépa- rant le Snaâland occidental de la Vestrogothie méridionale, et à celles du versant smâlandais du côté du Bleking. • La Suède possède 4 grandes et fertiles régions de plaines. Ce sont: l:o La plaine d'Upsal, au centre de l'Upland, entre le Eos- lag coupé par ses fjords et ses milliers d'îles, et la région fo- restière du Vestmanland oriental. 2:o La jilniiic d'Ostrof/nt/iic. au siul du hjissin ([ui du Wetter courant à l'est vers la Baltique, est coupé par le canal de Go- thie. C'est uu immense champ de céréales terminé à l'ouest, sur les bords du Wetter, par le dôme solitaire de l'Omberg (860 p. = 260 mètres). 3:o La plaine de Vesfrogothie qui s'étend entre les grands lacs Wener (132 p. =42 mètres) et Wetter (272 p. = S2 mètr.) De son sein s'élèvent les cônes isolés du Kiunekulle (856 p. = 257 mètres), du Billingen (885 p. = 265 mèti'es), du Mosseberg (844 p. --=253 mètres), de l'Âlleberg (447 p. = 134m.j, des Halle et Hunneberg- (454 p. = 136 mètres), etc., tous appartenant à une période géologique plus récente. 4:o La plaine de Scanie, située au sud de la chaîne trans- versale qui sous les noms de Hallandsâs, Linderodsâs et Soderâs, porcourt dans la direction du S-E. cette province, la plus belle et la plus fertile de la Suède et la divise eu deux parties à peu près égales, celle du sud, riche comme l'état voisin du Danemark, d'une fertilité méridionale, celle du nord rappelant davantage l'a- ridité et la pauvreté septentrionale du Smâland auquel elle touche. Entre ces élévations et ces plaines, se trouvent 4 régions côtières présentant une nature plus variée. Ce sont: la Sndermanie. belle province au sud du Malar, riche en lacs et en cultures coupées par des forêts; le Blel-i)i(f, au-dessous du Smâland méridional, province traversée par de nombreuses vallées longitudinales, célèbre par ses beautés naturelles et en outre assez fertile; le Ilallavd à l'Ouest du Smâland, région côtière sablon- neuse, ne ])réscntant presque que de grandes bruyères dans sa partie septentrionale, mais se rapprochant dans sa partie méri- dionale de la fertilité de la Scanie; et en dernier lieu, le Bolmslan, région fort accidentée, coupée de montagnes presque nues s'élevant entre les golfes ou fjords qui pénètrent profondément dans les terres, et constituant les derniers bras du Kolen (pii disparaît ici dans la mer. mais qui y a apporté les derniers représentants chez nous d'une nature arctitpie, dé- veloppée plus au nord dans toute sa beauté. A la Suède apparticniuMit en outre deux îles de la Baltique, situées à une petite distance de la terre ferme. Ce sont les îles de Gotland et d'Ôland, possédant un climat insulaire et par conséquent une nature plus méridionale. La première, aux rivages assez escarpés (130 p. =-39mètr.; le plus haut point, le Thorsborgen a une altitude de 202 p. - 60 mètres), présente vers le centre de sa partie septentrionale une région de plaine fertile formant une dépression évasée, s'égali- sant vers la pointe méridionale, mais par endroits couverte de marais tourbeux et ornée de belle forêts. La seconde île, celle d'Ôland, s'élève assez abruptement (120 p. = 36 mètres) du côté tourné vers le Smâland; mais elle descend ensuite en pente douce à sa côte orientale. Dans sa partie méridionale, cette île présente une longue plaine stérile de roches nues. La ligue alluviale au-dessous de l'élévation oc- cidentale jouit par contre d'un terroir fertile et d'un climat très- doux. Les forêts de conifères ne se trouvent que clair-semées dans la partie septentrionale; les bois d'arbres à feuilles sont plus nombreux. Aperçu géologique. La masse principale des montagnes de la péninsule Scandinave, est composée de couches vertica- les, fortement tourmentées et ployées, de gneiss, de gneiss granitique, de schiste micacé, de schiste chloritique et de la roche connue en Suède sous le nom de helleflinfa *), alternant ça et là avec des lits de calcaire primitif, de minéral de fer, de pyrite de cuivre, etc. Presque partout où ces roches se pré- sentent, elles sont traversées par des liions plutoniens de gra- nité, de syénite, de diabase, d'hypérite, de diorite, de por- phyre, etc. On ne recontre .que sur une surface relativement minime des couches sédimeutaires fossilifères. Elles apj)artiennent prin- cipalement à la période silurienne, qui paraît jadis avoir oc- *) Littéralement silex un roche. Roche homogène et compacte, composée de grains microscopiques de feldspath {wt.horlas^e et oUf/nchm-). de quartz et d'une faible quantité (/(- mica. 9 cnpc une partir considérable de la Suède innvcnne et méri- dionale avant la dénudatioD .survenue durant la période gla- ciaire. Par .suite de la faible résistance que ces couches meu- bles opposèrent à l'action érosive des glaciers, elles ont été triturées et enlevées par les eaux de la plupart des hautes ter- res, partout où elle n'ont pas été, comme au Kinnekulle en Vestrogothie, protégées par des couches plutoniennes plus récen- tes. Ou les trouve principalement dans les plaines de TOstro- gothie, de la Vestrogothie et de la Xéricie, dans les îles d'Oland et de Gotland, et sur quelques points épars de la Scanie, du Smàland, de la Dalécarlie et du Jemtland. Sur un terrain très-étroit des environs de l'Oresund (Scanie), on rencontre des lits de grès (molasse), de charbon et d'argile rétiactaire, déposés pendant la période triassique, ainsi que sur quelques rares points de la .Scanie, des couches appartenant à la formation crétacée et composées de graviers et de sables cal- caires, de craie et de silex. La formation tertiaire manque totalement en Suède. Pendant la période glaciaire qui vint immédiatement avant la période actuelle ou quaternaire, la péninsule Scandinave fut soumise à une immense dénudation. par laquelle des couches mesurant dans quelques localités une épaisseur de mille pieds, ont été triturées par l'action des glaces et enlevées par les eaux. Partout, des neiges éternelles des Alpes Scandinaves aux plaines de la Scanie, on rencontre des roches polies et striées da- tant de cette période, de même que la plus grande partie des couches meubles qui remplissent les vallées entre les collines. A elle appartiennent les argiles glaciaires remarquables par leurs co- quilles arctiques subfossiles, les âsar ou chaînes de collines de cail- loux roulés et de graviers anguleux, etc. Presque toutes les cou- ches de ces collines proviennent en majeure partie de la désagréga- tion mécanique de roches de gneiss et de granité plus ou moins mêlées de feldspath. Aussi nos argiles, qui jouent un rôle si im- portant dans la végétation, contiennent-elles, outre leurs éléments ordinaires, une quantité de kali suffisant à l'alimentation des plantes, un peu d'acide pliosphorique (provenant de l'apatite qui 10 se trouve. ({U(ii(jiK' on ])etite (juaiitité, iiijectéo (huis le gneiss et dans le granité, ainsi qu'une quantité très-variable de chaux. Une présence plus considérable de ce minéral indique tou- jours que des couches calcaires siluriennes ont fourni une partie des matériaux de l'argile, et ces argiles et ces marnes si parti- culièrement favorables à la culture, se rencontrent pour cette cause principalement dans les localités, où se trouvent des ro- ches siluriennes, dont l'eifet est de donner à la végétation un caractère luxuriant tout particulier. A part la mince couche d'humus qui les recouvre, ces cou- ches glaciaires sont la plupart du temps affleurantes; mais sou- vent aussi on les trouve recouvertes de lits post-glaciaires d'ar- gile et de sable, d'extension et de composition singulièrement variables, ainsi que de couches plus ou moins épaisses de vase, de tourbe, etc. Toutes ces circonstances rendent naturellement très-difficile la détermination, dans les quelques lignes que les dimensions exiguës de ce travail nous permettent d'y consacrer, de l'influ- ence exercée par la constitution géologique du sol sur la végé- tation des diverses provinces de la Suède. Partout alternent, et souvent à fois réitérées sur une étendue très-restreinte, les vallées alluviales et les lits d'argile et de marne avec des lacs, des collines de sable ou des marais stériles. L'on pourrait donc dire, en restant dans le domaine des généralités, que c'est dans la Suède méridionale ou la rrf/loii du hêtre, telle qu'elle sera caractérisée dans les pages suivantes, que l'écorce solide se présente dans sa plus grande variété, en ce que toutes les formations de notre pays y sont représentées. Les argiles glaciaires caillouteuses ou marneuses y prédominent, et y provoquent une végétation méridionale et vigoureuse quoique interrompue dans quelques endroits par des sables mouvants et des marais tourbeux. Dans la Suède moyenne, ou la rêyion du cliêne, l'écorce solide se compose de roches cristallines feldspathiques ou cal- caires. Les couches meubles y varient aussi beaucoup,' car on y trouve des argiles glaciaires plus ou moins marneuses mais, ton- 11 Jours fertiles, alternant avec des collines assez fertiles de cail- loux anguleux et des collines très-arides de cailloux roulés, comme p. ex. en Smâland. L'on rencontre en outre dans cer- taines localités, comme en Vermland et en Vestrogothie, des roches éruptives nombreuses. La Suède septentrionale, la région des conifères, de l'aune blanchâtre et du bouleau, est presque exclusivement formée de roches cristallines à l'exception de deux districts relativement insignifiants, savoir le terrain silurien de la Dalécarlie au nord du Siljan et celui du Jemtland autour du Storsjo. Les régions alluviales de la bande côtière présentent une certaine fertilité; mais plus on s'élève vers les régions alpestres presque entière- ment dépourvues d'argiles, plus la terre monotone, couverte de marais, de forêts et de lacs, en combinaison avec l'apreté du climat, devient défavorable au développement d'une flore riche et vigoureuse et à la culture des plantes alimentaires. Température. La forme de la croûte terrestre, son altitude relative ou sa constitution géologique, ne sont pas seules à exer- cer une influence sur la végétation: le degré de chaleur de la terre, où les végétaux plongent leurs racines, et de l'air, où ils forment leurs tiges et leurs feuilles, où ils développent leurs fleurs et mûrissent leurs fruits, est d'une grande importance pour la connaissance des richesses végétales d'un pays Température de Vair. Le tableau page 12 donne cette température pour des points différents de notre patrie. On s'est jusqu'ici attaché en général aux données ([ue l'on a réunies sur la température moyenne de l'année, de Tété ou de l'hiver (isothermes, isothères et isochimènes); mais si dans cer- tains cas et jusqu'à un certain degré il peut être intéressant de voir jusqu'à (jucl point la végétation d'un pays est influencée ou limitée par ces circonstances, en comparaison de celle d'un autre pays à température moyenne identique ou différente, il est assurément beaucoup plus important à cet égard, de con- naître la température de chaque mois, plutôt que de prendre une moyenne dont la valeur diminue à mesure du nombre des années sur lesquelles elle porte. 12 + + + + + + + + + +■»- + + + + + + Oî 05 CD C5 -# O t- CQ co Ci »rt 00 o' + + T-T + o" 1 o" + 1 îm" ■:n T-^ CO~ rtn" i 1 o 1 CO 1 oT ^ (N o ■«;< «o t- w t_ t. c- o CO o te t- o Sil 3*1 50 •J> œ >o 00 ■* Ti< o os œ m •-« os o CO 00 os (M co eo CO CO CO T-H (M CO (M o O tH o o tH CN (N as ics + + + + + + + + + + + + 1 1 1 1 1 1 1 _ m ■^ « o o Cï 30 ta •M (M 'j 00 50 ■^ _ sq m a> " o o ■^ to C3 •'^ T " ":. ^ ^ t O Ci •n O CO(M(MC05^0tH!Î-'#intDir5'*'!tiin»o^iniocococoT-i(MOcq"co"c(^c6'-^':p'i^^Gcra:rco'co ■<îtt-G0a0CMC0û0rHCïO«Tt<Ç0G0OCC30O c:oqcorrr-^(NCOt-coc:>QO-coooino T^T-i-^COCOO'^'^CN TH!>5!Mrt. b' 56=4 Ramlô.sa Scanie go 1 59°44 Yngeii Veruiland 5' 55=42 Luiid " 8=4 14 n. La végétation suédoise au point de vue de ses, régions principales. Un pays ayant comme la Suède une si grande extension du sud au nord qu'il comprend 14 degrés géographiques; un pays présentant une surtace et une formation si diverses que l'on ren- contre ici de grandes plaines, là de profondes vallées, ailleurs des forêts immenses ou des Alpes couvertes de neiges et de glaces éternelles; un pays qui tantôt repose sur les couches les plus anciennes, tantôt sur les plus récentes; où la différence entre le maximum et le minimum de la température de l'air et de la terre est si considérable; ce pays doit nécessairement présenter dans sa végétation des différences singulièrement grandes. Aussi sont-elles si prononcées, que non-seulement il ne sera pas facile, mais encore à peine possible de diviser ce pays en régions vé- gétales nettement dessinées. Car dans cette limitation, il est néces- saire de considérer les 3 circonstances suivantes qui souvent se confondent et se combinent: l:o la nature de la localité, si la flore appartient à la végétation arctique, alpine, montagneuse, champêtre ou maritime; 2:o l'altitude au-dessus du niveau de la mer, d'où dépend l'influence de la température de la terre et de l'air sur la végétation; et 3:o la hauteur polaire (la distribution vers le nord ou vers le sudj, déterminée d'après l'extension géo- graphique de certains végétaux importants, principalement de ceux à tige ligneuse. A certains égards, comme M. le professeur Fries l'a déjà fait observer, ces trois circonstances influentes seront, pour ce qui concerne la géographie de la flore suédoise, suffisamment prises en considération, si Ton prend pour base l'ancienne divi- sion politique du pays en Gothie (Gôta rike). Suède proprement, dite (Svea rike) et Norrland, ce qui nous donne les trois régions principales suivantes. Lu xrremière de ces régions,' la Gothie (Gôta rike), est ca- ractérisée par un cliiiuit relativement doux et nu relief peu cou- 15 siderable au-dessus du niveau de la mer (quoique le Smâland soit un haut-plateau). Elle présente des plaines considérables comme celles de la Scauie, de l'Ostrogothie et de la Vestrogo- thie. Quelques parties appartiennent à un âge géologique plus récent, et jouissent d'une végétation plus vigoureuse et plus riche, se rapprochant plus nettement de celle du Danemark et de l'Allemagne. On peut la détinir comme la région du Hêtre. Tandis que la pointe méridionale de ce tiers de la Suède se rattache de très-près à des pays plus méridionaux, sa partie supérieure présente deux éléments assez distincts, un à Test et un à l'ouest du haut-plateau smâlandais ainsi (pie du Wetter. Si donc lensemble doit être considéré comme une région, il se sub- divise en trois ou en quatre sous-régions, avec le plateau smî\lan- dais pour centre, et les trois autres régions groupées tout autour. Lu seconde réfi'ton, ou la Suède proprement dite (Svea rike), est un pays de terrasses descendant vers les grands lacs ]\[alar, HJelmar, Wener et Wetter, ou s'abaissant des Alpes norvégiennes. Le climat y est plus doux que plus au nord, mais sensiblement plus rude que dans la région précédente; la température y est Ijlus égale que dans les deux autres régions. Abstraction faite de la Néricie, le Svea rike appartient presque exclusivement à la formation primitive; il présente des vallées considérables alternant avec des chaînes de collines boisées, ainsi qu'une végétation pres- que totalement dépourvue de types caractéristiques, et ressemblant en général à celle des contrées avoisinantes. C'est ici que se trouve la limite naturelle du Chêne. Absolument à l'inverse de la région précédente, celle-ci forme une dépression concave rendue fertile par les terres alluviales qui la recouvrent, principalement dans sa partie centrale, le bassin ou vallée du Malar. Cette partie a par conséquent la végétation la plus riche, tandis (pie les hauteurs environnantes, des débris desquelles les vallées et leurs cours d'eau s'enrichissent, sont moins remarquables, moins fer- tiles et moins caractéristiques. La différence entre une végéta- tion occidentale et orientale s'égalise par là de plus en plus, et plus on s'avance vers le nord, moins on trouve, à quelques rares exceptions près, de traces de cette diflerence. 16 La troisième région, le Norrland, présente dans sa partie méridionale des ditféreuces peu sensibles avec la région précé- dente. Chaque grand cours d'eau qui y descend, constitue une nouvelle limite pour la marche des végétaux méridionaux vers le nord ou pour la descente de la flore septentrionale vers le sud, de sorte que plus on s'élève, soit le long de la côte vers le nord, soit à l'ouest vers les grandes Alpes, plus on voit dis- paraître les traces de la végétation suéo-européenne, et plus on voit clairement /apparaître les traits de la flore arctique. Le climat devient toujours plus rude, le froid toujours plus intense et plus constant, et les couches géologiques présentent une va- riété toujours moins grande; l'aune glutineux est remplacé par l'aune blanchâtre; les arbres à feuilles se mêlent au commen cément avec les conifères, mais ces derniers prennent bientôt entièrement le dessus, jusqu'à ce qu'enfin ils sont forcés de cesser à leur tour, pour être remplacés par le putiet (Prunus padus), le sorbier [Sorbus aucuparia), et le bouleau, ces der- niers faisant place à leur tour aux saules et aux osiers nains, sur les hautes-plaines des Alpes, à côté des régions arides et nues où ne prospèrent plus que des herbes alpestres, et où des mousses chétives et des lichens indiquent la limite de la vie végétale. Si à divers égards les régions précitées peuvent être con- sidérées comme des subdivisions naturelles assez exactes de notre pays, elles n'ont pas, toutefois, le degré de vérité rigou reuse exigé par le botaniste, dès que les délimitations du genre qui nous occupent doivent principalement se baser sur les dif- férences de la végétation. Il faut y faire entrer comme élé- ments la présence en masse dans telle région de certains végé- taux tant herbacés que ligneux, ou leur distribution diverse tant verticale que polaire. A cet égard, comme plusieurs auteurs l'ont déjà reconnu depuis longtemps, les régions suivantes pour- ront être établies avec plus de raison. l:o Regiou du hêtre et du charme. Le Hêtre isuédois Bok). Les provinces de la Suède qui touclient au centre actuel du hêtre en Europe, le Danemark, lî sont aussi celles qui contiennent les plus grandes forêts de cette essence. Ce sont la Scanie, le Halland méridional, le Bleking ainsi qu'une partie du Smâland et du Bohuslan. A l'ouest, sa limite s'avance donc jus(iu'au 50" (Bohuslan septentrional), mais à l'est on ne peut la placer plus haut que le ô7" ô' (gouverne- ment de Calmarj. Le Charme (Carphins BduJu.s, suédois Ainichol) occupe à peu près la même aire que le hêtre. On le trouve dans les pro- vinces de Scanie et de Bleking-, dans le Halland jusqu'à la Laga (Lagaân), ainsi que dans le Smâland oriental, où sa limite septen- trionale est Wernanas, au sud de Calmar. Il apparaît aussi dans l'île d'Oland, mais non dans celle de Gotland, où ces deux essen- ces méridionales (le hêtre et le charme) font donc totalement défaut. Mais l'on cultive chez nous avec succès le hêtre et le charme sous une latitude beaucoup plus élevée que celles des limites indiquées plus haut, au-dessus des([uelles ces arbres ne for- ment toutefois pas de forêts et ne se sèment pas d'eux-mêmes. Le hêtre mûrit ses faines jusqu'au Dal-elf, et l'on voit à Stock- holm des exemplaires du charme mesurant 12 mètres de hau- teur sur 30 centimètres de diamètre. La région du hêtre décrit par conséquent un arc s'élevant à l'ouest jusqu'au 59'', à l'est, un i)eu au-dessus du 57", mais descen- dant un peu plus bas vers le milieu; celle du charme est définie par un ligne droite traversant la Suède méridionale sous le 57". Quoique le hêtre manque dans l'île d'Oland, et le hêtre et le charme dans celle de Gotland, ces deux îles de la Baltique avec leur climat si doux et leur végétation essentiellement méridionale, ne peuvent être exclues d'une région jouissant plus que toutes les autres du climat le plus méridional de la Suède, si bien repré- senté par ces deux essences avec leurs masses claires de feuil- lage et leurs formes douces et agréables. Cette région est aussi la région principale du froment et du sarrasin; la noix et le raisin y mûrissent en plein air; on y cultive avec succès la plupart des arbres, des arbustes et des plantes vivaces qui pros- pèrent dans les pays voisins, et que nous allons mentionner ci- dessous plus en détail. 2 18 Les arbres et les arbrisseaux qui caractérisent i)rincipale meut cette région, sont les suivants: l:o L'alisier [Sorhus Aria, suédois NorsJc oxel) est très- fréquent le long des côtes de la Norvège jusqu'à Trondlijeni; on le rencontre dans le Boliuslan et à la pointe N.O. de la Scanic (cap Kulh'n)^ à l'est on ne le trouve (jue sur les côtes de Got- land, mais non dans l'île d'Oland. Dans l'intérieur de la Suède occidentale, il apparaît sur quelques points du Dalsland, près de la région qu'il occupe en Norvège. L'alisier suédois et celui de Finlande {Sorhus scandica et S. fennica) appartiennent en Suède plutôt à la région du chêne. 2:o Uérahle champêtre {Acer campestrc, suédois Nafcer- lônn) croît, dit-on, sous la forme d'un petit arbre dans quelques localités du S.O. de la Scanie, comme par exemple dans la pa- roisse de Svedala; mais on le rencontre planté à Stockholm, mesurant une hauteur de 6 à 7 mètres. 3:o Le cornouiller sanguin {Cornus sanguinea, suédois Kor- nell) s'avance, il est vrai, en Ostrogothie jusqu'au cours d'eau qui déverse dans la Baltique les eaux du AVetter (58" oO); mais il jouit de son plus grand développement dans les provinces mé- ridionales ainsi que dans les îles d'Oland et de fTOtland; il at- teint dans toutes ces régions une hauteur d'environ 1 m. 80. 4:o Le fusain (TEuropc {Evonymus europccuSj suédois Ben- ved) se rencontre dans les provinces de Scanie, de Halland et de Bleking, dans les îles d'Oland et de Gotland, et s'avance en Smâland jusqu'à la paroisse de Thorsâs. Sa limite coïncide donc au plus près avec celle du hêtre, quoique le fusain appar- tienne davantage à la partie orientale du continent suédois. 5:o Le houx {llex Aquifolimn, suédois Krisitôrne) se trou- vait jadis dans le Bohuslân, près de Wâgga, paroisse de Tos- sene, mais il y est maintenant extirpé. Il est par contre abon dant dans les parties les plus méridionales de la Norvège. 6:o Le troëne {Ligustrum vulgare, suédois Liguster) appar- tient exclusivement aux îles des côtes du Bohuslân, mais on le rencontre planté dans la Suède moyenne, où il est redevenu sau- vage dans plusieurs localités. 19 7:o Le cJirn-cfrnllh' des ]/ols (Lo)iiccr(i Vericlymcnunt, sué- dois Vrivendd) est un arbrisseau grimpant, recouvrant princi paiement les rochers de la côte occidentale, de la Scanie au Bohuslan; il pénètre dans les régions occidentales du Smâland, de la Vestrogothie et du Dalsland, et se trouve aussi dans le Bleking. En Sudermanie, on l'a observé, dit-on, dans la paroisse de Kila. Cultivé, il prospère, avec ses congénères, sous une la- titude encore plus élevée. 8:0 La coroiiiUe {CoronUla Enierus, suédois Kroniirt) est un type méridional dont la présence dans quelques localités de la partie moyenne de l'île de Gotland ainsi que sur les pentes calcaires de la côte orientale d'Oland étonna si fort Linné. 9:0 Llicliaiithhtie. Deux espèces (pie nous possédons de ce type (Hclicoithemum Ficniana et H. OeJandicum) sont, comme le type précédent, restreintes aux deux îles précitées, la i)re- mière habitant Gotland (r)7"3()'), la seconde Oland (oG^lîO). 10:o Le (jenet (suédois ginst). Nos trois espèces semblent appartenir de préférence aux vastes bruyères du Halland. Le (jT. (jcrniamca n'occupe (pie quelques rares points du centre de cette province. Le G. pilosa est répandu dans la partie mé- ridionale du Halland, dans la partie occidentale avoisinante du .Smâland, ainsi que dans la Scanie moyenne et septentrionale. Le G. tinctoria se rencontre au centre du Halland et dans quel- (pies localités de la Vestrogothie occidentale. ILo Le sureau noir {Samhucus nt(jra, suédois Flàder), assez abondant dans les provinces du sud et de l'ouest, plus rare dans la Suède moyenne, se rencontre planté jusqu'à Herniisand; ce type nous est probablement venu de l'étranger. Quant à. rièhïe (SamhucHs EhuJiis), quoique croissant désormais à l'état sauvage dans nombre de localités, et même jusqu'à Stock- holm, il est plus certain encore qu'il a été transplanté chez nous. — n en est i)robablement de même du Sarothamnns sco- j)ariiis, qui se rencontre dans le N.O. de la Scanie, le Hal- land, le Bohuslan, le Smiîland méridional, sur les îles du Wener, à Stockholm où les extrémités en gèlent chaque hiver, ainsi "10 que V ajonc d'Enrox^e {Ulex europœns, suédois Gitllfonic) que l'on a rencontré de temi)S à autre dans les dépôts de lest de Vestervik (Smâlaud) et de Visby (Gotland). 12:0 Le lierre {Hedera hélix, suédois Murgron) s'avanee vers le nord jusqu'aux rives méridionales du Malar, mais ne fleurit pas à cette altitude et ne se développe dans toute sa richesse que dans les provinces méridionales. Se trouve aussi dans le Bohusliln et le Dalsland, et s'élève par conséquent jusqu'au ôO"* environ de latitude. lo:o La ronce arhris.sean (Euhus fruticosus, suédois Bjorn- Jiallon). Ce type Linnéen que différents botanistes d'une époque plus récente ont divisé eu une si grande quantité d'espèces, quoiqu'ils ne soient pas d'accord à leur égard, est censé se pré- senter en Suède sous douze espèces différentes. Il est difficile de préciser le centre de ce type multiple, car il présente une abondance toute aussi grande sur les côtes E. et 0. de la Sca- nie que dans le Bobuslân et sur la côte orientale du Smâlaud, d'où plusieurs espèces s'étendent jusqu'en Ostrogothie et en Su- dermanie et s'arrêtent dans les environs de Stockholm. Il sem- blerait plutôt que dans chacune de ces trois régions, certains types spéciaux prédominent, comme par ex. en Scanie le li. Badula et le Lî. thyrsoideus, en Smâland les B. pruinosus et glandidosiis, et dans le Bohusliln le B. vulgaris {B. WoJdhergil). Un habitat plus local paraît devoir être assigné au B. lior- ridus (Skargârd ou archipel côtier d'Ostrogothie) ainsi qu'au B. taeniarum (Bohuslan). Le B. suherectus est le seul qui pé- nètre plus spécialement dans l'intérieur du Gota rike; les autres B. plkatus, B. affmis, B. discolor, B. corylifoliiis, présentent une plus large distribution, variant partout en formes innom- brables presque impossibles à déterminer. 14:o Les Boses (suédois Tôrnrosor ou Ni/ponhiislar) affec- tent, comme le type précédent, des formes multiples difficiles à déterminer. Elles croissent dans tout leur développement et dans toute leur richesse en Scanie, en Hallaud et dans les régions voisines, mais pénètrent dans la Suède moyenne jusqu'à la la- titude du Xorrland. Ainsi, tandis que le groupe de la Bosa ca- 21 niua pavait appartenir à la Suède moyenne, celui de la 7?. vilJosa est principalement méridional; la vraie Rosa cillosa dépasse à peine la région du 31alar et manque en Vermland ainsi que dans la Vestrogothie proprement dite. D'un autre côté, le groui)e de la il. tomeutosa s'avance dans les provinces de l'est jusqu'au Hel- singland, et celui de la li. mollisslma s'étend dans la région des mines (Bergslag) du Vermland, et i)énètre au nord jusqu'en Jemtland. La Tî. cinamoniciua tlcurit encore sur les Alpes de la J.aponie. La B. inodora (variété de la B. ruhiginosa) paraît être locale dans le Halland, le Boliusliin et sur le Kinnekulle en Vestrogothie. Ces deux derniers genres (les ronces et les roses) se com- l)0sent, comme on vient de le voir, d'éléments qui appartiennent tout aussi bien à la région du chêne qu'à celle du hêtre, quoi- (pie leur affinité évidente avec des types plus méridionaux (Al- lemagne) ou avec des types occidentaux du reste de l'Europe (Angleterre) paraisse les rattacher plutôt à la région du hêtre. Voici maintenant pour ce qui concerne la distribution des autres .végétaux ([ui appartiennent jdus ou moins exclusivement à la région du Hêtre et du Charme: Plantes de la Scanie appartenant j^resque exclusivement à cette province: Rumex acutus L. Cineraria campestrisRetz. jSilaus pratensis Bess Senecio erucifolius L. |Acer campestre L. Petasites alba L. » spuria L. Sonchus palu-tris L. Picris hieracioides L. Dipsacus pilosus L. Scabiosa suaveoleiis Desf. Betonica officinalis L. Ajuga genevensis L. Solanum villosum I.am. Veronica montana L. Orobanche major L. Lj'simachia nemorum. Piimula elatior Jacq. Staiice Behen Drej. Hypericum tetrapteriim Fr. Alsine tenuifolia viscosa Schreb. Sagina apetala caespitosa Arescb. » ciliata Fr. ') Ornithopus perpusillus L. Astragalus arenarius L. » hypoglottisL.-) Medicago minima Lani. Melilotus (lentata \VK. Trifolium alpestre h.'i Rumex conglomeratus Ceiatophyllum submersnm L. Allium carinatum L. Gagea arvensis Pers. .Tuncus difFiisns Hoppe. '^) Potamogeton gracilis Fr.? Caiex Boenninghausenia- na Weih. Hordeum murinum L. » prateiise Hiids. Lepturus incurvatus L. Lolium festucaceum Lk. Koleria cristata L. Airopsis caryopbyllea Fr. Psamma baltica RS. I Schreb. Habitent aussi: ') le Bohiisliiii, ^j le Smâland. Le Halland possède on propre les types liijiK-rinim jinlchruni L. et Oru- hanrlK' inhior îSutt.; mais rA'oitifii/,i CantHiaruiii L. et le (ienista jji/osa L. ont 99 aussi ('tti observés daus la partie voisine du Sniâland, le iimUta liiictoria L. dans la Vestrogothie et le O. pilosa, L. en Scanie et en Smâland. La Fosn inodora Fr. se trouve aussi dans le Eohuslan et sur le Kinnekulle. Plantes appartenaut à l'île de Ootlaud: Inula ensifolia L. Hieracium hyperboreum Fr. '• boréale Fr. Batrachium Rionii Nym. Pulsatilla patens Mill. ') Helianthemum Fumana Mill, Euplirasia salisburgensis' Arenaria gotbica Fr. -) Funk. iSanguisorba officinalis L. Ranunculus opbioglossifo- Orchis laxiflora Lam. lias Vill. I Gymnadenia odoratissinia Br. 0 Cephalanthera pallens Ricb. Tofieldia calyculata Wbg. ZanichelliaRoseniiWallm. Scirpus carinatus Duv. Calamagrostis varia PS. Se trouvent aussi ilaus ') l'Àugermanland, -) la Vestrogothie. '') l'Ostrogotliie. Plantes appartenant à l'île d'Ôland: Artemisia laciniata Willd. Linosyris vulgaris Cass. Plantago minor Fr. Selinum lineare Schum. ') Ranunculus illyricus L. Potentilla fruticosa L. Thlaspi perfoliatum L. 2) Se trouvent aussi dans Tbalictrum augustifoliumlOxytropiscampestrisDC) Jacq. jKocbia hirsuta Nolte. Helianthemum oelandicuraïUlmus effusa L. ') Mill. jEpipactis microphylla Sw. Care.xSchreberiSchrank.') le Sniâland oriental, -) l'Uplaiid, ^) le Bleking. Plantes commîmes Aux îles de Gotland et d'Oland: Artemisia rupestris L. I Anémone silvestris L Crépis virens L. Adonis vernalis L. Galium rotundifolium L. jSisymbrium supinum L. Prunella grandiflora L. ') ' Viola pratensis MK. ') Globularia vulgaris L. 1 ■■ elatior Fr. Scandix Pecten L. Coronilla Emerus L. Aussi dans ') la ^'estrogothie, ') le Bohuslàn. Euphorbia palustris L. -) Ulmus campestris Sm. x\nacamptis pyramidalis ' Rich. Schoenus nigricans L. Carex tomentosa L. A la Scanie et à l'île de Gotland Linaria Elatine L. Falcaria Rivini Host. Tbalictrum Kochii Fi'. Ouonis campestris Koch. Rumex palustris Sm. Salix rosmarinifolia L. Juncus obtusiflorus Ebrh. Cyperus fuscus L. '1 Appartient aussi au Bleking. Potamogeton coloratus Vahl. I) A la Scanie et à l'île d'Ôland: l'eucedanum Oi'eoselinum Mônch. , Koeleria glauca DC. A la Scanie et aux îles de Gotland et d'Oland: Autirrliinum Orontium Tuuica proliféra Scop. L. ') Gypsophila fastigiata L. -) Ranunculus philonotis |Antbericum ramosum L. Ehrh. '){ Juncus glaucus Ebrh. Se rencontre aussi dans ') le Bleking, ') la Dalécarlie, Orchis militaris L. ') ustulata L. ') " Morio L. ') 23 A la Scanio et au Bleking:: Potentilla opaca L. iGaleobdolon luteiim L. A la .Scaiiie et au Hallaïul : Seuecio paludosus L. Solanum miuiatum Wilkl. Circfea intermedia Ehrh. Filago germanica L. Plantes propres au Bohuslan: Stenhammaria maritima ISedum anglicum L. Reich. ! Rubus ta?niarum Lind. Digitalis purpurea L. jCarex punctata Gaud. Glaucium luteum L. iZostera minor Xolte. Cerastium tetrandr. Curt. i Calamagrostis acutiflora Tilia platyphyllos Scop. ■ DC. Habite aussi le Vermland. Krigeron MiUleri Lnnd. ') Cotula coronopifolia L. Hieraciirm aestivum Fr. onosmoides Fr. Ciiscuta Ligustri Aresch. Ligustrum vulgare L. Plantes méridionales dont la limite vers le nord est en gé- nrral le Smâland méridional: Helichrysum arenarium DG. Giiaphalium luteo-albumL Pulicaria vulgaris Gsertn. Rellis perennis L. Garduus acanthoides L. ') Girsium oleraceum Scop.') Cichorium Intybus L. Hypochteris radicata L. » glabra L. Arnoseris pnsilla Gtertn. Valeriauella dentata Poli. Galium saxatile L. ') Stachys arvensis L. ') Ajuga reptans L. ') Gentiana Pneunionanthe L. >,^) ') Xe se trouve pas en Yeronica tripbyllos L. Centunoulus minim. L.', -) Euonymus europfcr.s L. Cbferophyllum temuliimL. Anthriscus vulgaris Pcrs. Helosciadium inundatum Kocb. BupleurumtenuissimumL. Reseda Luteola L. Tbalictrum aquilegifolium L.') Melanosinapis conimuuis Spenn. Nasturtium officinale L. ') Teesdalia nudicanlis Br. Radiola linoides Roth. Cerastium bracbypctalum Desp. Holosteum umbellatum L. Epilobium virgatum Fr. ') Potentilla collina Wib. Trifolium filiforme L. striatum L. Rumex sanguineus L. Carpinus Betulus L. Orcbis mascula L. ', -) Gagea spatbacea Schult. Alisma rununculoides L. Scirpus multicaulis Lindi. ') Bromus racemosus L. Corynephorus canescens PB. Hypericumhumifusum L. Ôiand, -) habite aussi le Vermland on le Dalsiand. Plantes d'une distribution j)lus locale ou sporadique dans cette reffion: ') Scanie, -) Hlekiiige, ') Hallaud, ^) Oland, ^) Gotlaud, '"') SmSland, ') Bo- huslan, ®) Vcstrogothie. Cineraria palustris L. ', -, *, ^ *. Inula britanica L. ', ^ ^ ^ ®. Senecio aquaticus Murr. ', ^ '', ", Valeriana dioica L. ', -, ^ *. '. Verbena officinalisL. ', ^ *. Statice rariflora Drej. ', ^ Oenantbe fistulosa L. ', ^ *, ^. Batrachium bederaceum (L) ', ^, *, '. 24 Thalictrum minus L. ', ^ ". Lunaria rediviva L. '. ', ®. Géranium palustre L. ', ', ^. Dianthus arenarius L. ', -, ^ '. Cerastium glutinosum Fr. ', -, ^ % Circa^a Lutetiana L. ' ■•, ', ". Potentilla procumbens Sibth. ', ^ ■ » cinerea Chaix 2, •*, ^ \ Sorhus Aria L. Scanie, Bohuslàn, Dalsland, Gotland; Fumnria tenniflara Fr. et Potamogeton Jtuitans Eoth. Scanie, Upland; Geum hisiiidum Fr.- Halland, Bleking, Smâland, Ostrogothie; Ojy/trojjis xjilosa L. Gotland, Smâland, Ostro- gothie, Allium iiioiitiuium Scanie et Dalsland, et Dianthus siij)frbus L. Scanie et Torne. Rubus Radula Weih. ', -, '. Anthericum Liliago L. ', ^, *. Juncus maritimus Lam. ^ •"•. » capitatus Weig. '^•''. Elymus eui'opaeus L. ', ••'^ Panicum Crus Galli L. ' ^ Digitaria humifusa Pars. ' ^. Phleum arenarium L. ', -, *, ^ Plantes maritimes croissant Sur les deux côtes: Artemisia maritima L. Cuscuta halophyta Fr. Plantago Goronopus L. Eryngium maritimum L. Lepidium latifolium L. Cochlearia officinalis L. Sagina subulata Presl. Lepigonum marinum Wbg. Schoberia maritima Mey. Zanichellia major Bonn. Triticum juuceum L. » hebestacliyum Fr. Sur la côte orientale: (Mer Baltique.) Sonchus palustris L. ^) ') Seulement dans le Bupleurum tenuissimum L. Kochia hirsuta Nolte. (Ô- land). Juncus maritimus Lam. Blek., Smâland. Zanichell. Rosenii Wallm. (Gotland). Scirpus carinatus Duv. (Gotland). Psamma baltica RS. (Scanie). Sur la côte occidentale: (Kattégat et Skagerrack.) Stenharamaria maritima.') Statice Behen Di-ej. ^) » rariflora Drej. Armeria maritima Willd. Haloscias scoticum Fr. Batrachium hederaceum (L) Glaucium luteum L. '). Crambe maritima L Cerastium tetrandrum Curt. ') Sedum anglicum L. ') Rubus taeniarum Lind. ') Zostera minor Xolte. ') Carex punctata Gaud. ') » maritima Mûll. ■^) » bsematolepisDrej.') » incurva Lightf. Boliu roseum Scbreb.-) " tetragonum L. ^) Pyrus communis L. ^) Cratceg. Oxyacantha L. =) ^ Rosa rubiginosa L. ') .. Acharii Billb. ') " viliosa L. -) Poterium SauguisorbaL. ^) Fragaria collina L. ') Potentilla verna L. ') Prunus spinosa L. '. Latbyrus tuberosus L. -) Orobus niger L. ^ Vicia latbyroides ') Medicago falcata L. ^) Melilotus arvensis AVallr. ^) Ononis hircina L. Eupborbia exigua L. -) Mercurialis perennis L. Rumex maximus Scbreb.^) Rumex Hydrolap. Huds. Chenopodium hybriduni L. Salix undulata Ehrb. \ » viridis Fr. >> Smitbiana ^^'illd. -. <> purpurea L. -) (,'allitriche stagnai. Scop.^) Orcbis sambucina L. -) '. Cepbalantbera ensifolia Ricb. 2) Allium Scorodoprasum L.^) « arenarium L. '^) » ursinum L. ') » Scboenoprasum L.^) Accrus Calamus L. Lemna gibba L. ^) Potaraogeton crispus L.-)^ » acutit'olius Lk.-) Carex montana L. » remota L. •> divulsa Godd. -) Bracbypod. pinnat. P. B. ^ gracile P. B. ^) Festuca gigantea Vill. ') 32 Bromus erectus Huds. ^) IBromus asper Muit. ') » commutât. Schrad.-) » tectoriim L. ^ Setaria viridis P. B. -) j Aloi)ecurus agi-estis L. ^) Ne se trouve p;s ') en Vçrmlaud; ^) n'habite ni le Vennland ni le Dalsland; ') ne croit pas dans le Smâland oecidental; *) inconnu dans le Snialand; ') se trouve aussi en Dalécarlie; ''/ dans le Herjed;il et 'j en Jemtland. Plantes croissant à Gefle près du Dalelf: Carlina vulgaris L. ') Onopordon Acauth. L. ^) Hieracium pratense L. Lithosperm. officinale L. ^) Ballota foetida Lam. -) Veroilica hederifolia L. ^) Odontites riibra Pers. Lathraîa Squamaria L. ^. Lysimachia Nummul. L. -) Androsace septentr. L. ^) *. Laserpitium latifol. L. -) ^. Papaver dubium L. =. Xasturtium silvestre L. ^) *. Malva rotundifolia L. ^) '. Viola odorata L. ^) Cratieg. monog. Jacq. ') Rosa coriifolia ¥y. ^) Fragaria elatior L. Rumex conspersns Hn. ') Chenopodium urbiciim L. ^. » glaucum L. '. Salix alba L. Neottia Nidus Avis L. Potamogetou compresons L.=) Avena flavescens L. ^) Phleum Boehmeri Wib. ^) Ne se trouve pas ') en Vennland ; ") n'habite ni le Vermland ni le Dalsland ; ') inconnu dans le Snialand occidental; *) n'habite pas le Smâland. Espèces d'une distribution plus disjointe: Smâland. Betula humilis Schiank. Aira uliginosa Weihe. Hiecarium Friensii Hn. et Halland. Befula fntficosa Pall. » » Scirpits jftHiians L. » » Utricularia neglecta Lehm. et Vermland. U. lirchmii Heer. et Àngermanland. Ihesium ali)inu)ii L. Blekinge et Ostro- gothie. Ostro^othie. Pleiirospermun austriacum Hoffni. Urucaatrum Pollirhii Scb. Vicia 'pisijorvds L. et Smâland, Vestro- gothie. Fluminia ariindi??acea Fr. Vestrog'othie. Orbanche Cirsii Fr. Stipa pennata L. Uplaïul. Salria prateiisis L. Najas flexilis Rostk. Potavwgeton rutilits Wolfg. •' (lecipins Nolte. Schntiiiiorits inermis Tî8. Dalécarlie. Lonicera coerulea L. et Vestmanland Salix dajyhnoides L. et Vermland. Aconiùum Napellus L. et Scanie. Vermland. {Scirpits parvulus Rom.) Calamagrostis Lauffsdorjii Trin.(?) » Hartniamiiana Vv. et S()- dermanland. » litorea DC. et Hei'jedalen. Localités diverses. Lepigonuhi neglectum Kindb. Bleking —Gefle. Sedum album L. Bleking— Upland. Prunus ivsititia L. » » Corydalis solida Sm. » » Carduiis niitans L. Smâland — U[tsala (Àngermanland.) Hieracium aurantiacum L. Smâland — Stockholm. » iiallidum Bid. Smàl. — Stockh. « gothicum Fr. « » Corydalis laxa Fr. » » Melica cHinta 1,. -> » Lathijrus heterophylhis L.Smâl— Néricie. Convallaria verficillata L. Smâlancl — Uplaud. Cephalatiihera rubra Rich. Ostrogothie — Stockholm. Cardumme parvijiora L. Ostrogothie et Dalécarlie. Asperula finctoria L. Ostrog. — Uplaiid. Fiimaria Vai/laritii hois. » » TJdas/H alpestre L. » » HierachuH riyidum Hn. Ostrogothie — Gestrikland. Banuvculus cassubicus L. Ostrogothie — Gestrikland. Fritillaria Jiieleagris L. Ostrogothie — Gestrikland. Hieracium oreadcs Fr. Ui)sala. Smâ- land, Ostrogothie. Dracocephalum Fuyschiana L. Vestro- gothie, Smâl., Ostrog., Vestmanland. Lacatera thnrinyiaca L. Sudermauie, Vestmanland, Upland. Viola uUginosa Schrad. Dal-elf, Kalmar. Sorbus femiica Kalm. Eoslagen, Got- land, Bohusliin. Agrimo7}ia odorata Mill. Bohuslàn, Dals- land, Roslageu. Medicago silvestn's Fr. Vestrogothie, Up- land, Oland, Gotlaud. Festuca sylvatica Yill. Bleking, Bo- huslàn, Vestrog., Néricie, Helsing- land. Plantes maritimes de cette région, qui se trouvent . Snr les deux côtes: (Bohuslàn et Suède centrale.) Tripleurospermum mariti- mum (L.) Erythraea litoralis Fr. » pulchella Fr. Cakile maritima L. Cochlearia danica L. Sagina stricta ') Atriplex rosea L. ') » litoralis L. Salsola Kali L. Halimus pedimculatus Wallr. ') Ruppia spiralis L. Zostera marina L. » augustifolia Noite. Scirpus rufus Schrad. Carex distans L. » arenaria L. Glyceria maritima Wahlb. 2) Psamma arenaria ES. ') rOstrogo- Sur les côtes de la Mer Baltique : ScutcUaria hastifolia L. ') Samolus Valeraudi L. Isatis tinctoria L. Silène viscosa L. Carex extensa Good. ') habite aussi le bassin du Màlar. habite aussi thie; ^) le Smâland 3:0 Région de l'Âime blaucliâtre, des Couifères et du Bouleau. Cette région nettement limitée au point de vue géogra- phique comme comprenant tout le Norrland au-dessus du Dal- elf et la Laponie jusqu'au faîte des Alpes Scandinaves, ne l'est pas à beaucoup près à celui de sa flore, car la plus grande partie des plantes qui se rencontrent sur presque toute son étendue se retrouvent aussi dans l'une des régions précédentes ou même dans toutes les deux, circonstance qui s'applique non-seulement à la flore herbacée, mais encore aux arbres et aux arbrisseaux. La plupart des types d'une origine plus positivement mé- ridionale ne croissent pas dans cette région ou v cessent 3 34 peu à peu; la culture des arbres fruitiers n'y réussit qu'avec de grands soins. L'orge est à peu près la seule céréale, et quoique dans des localités plus favorables le seigle et même le froment y parviennent à leur maturité, la nature semble toutefois y con- seiller aux hommes de se livrer à l'élève du bétail et à l'ex- ploitation des forêts plutôt qu'à l'agriculture proprement dite. Les végétaux de la 3:ème région sont, au point de vue de leur distribution, tellement' mêlés les uns dans les autres, qu'il est impossible d'établir par leur moyen les subdivisions de cette région. Toutefois on pourrait dire à quelques égards que l'Aune blanchâtre caractérise tout le cordon du littoral sur une lar- geur de 60 à 80 kilomètres et que des forêts immenses, iné- puisables, de conifères s'étendent de là jusqu'à la chaîne du Ko- len, tandis que le bouleau est presque le seul représentant de la végétation arborescente sur les hautes pentes des Alpes. Les seules limites nettement caractérisées sont, dans cette partie de la région, celles des conifères et du bouleau. 1. L'Aune blanchâtre (Aluns incana L., suédois Grâal ou Arre), forme dans le Norrland une zone continue dont il occupe exclusivement la moitié supérieure, tandis que depuis l'An- germanland. (à Ornskoldsvik p. ex.) il se mêle à l'aune glutineux. Cette zone s'arrête dans la partie septentrionale de l'Upland et du Vestmanland; mais dans le Gota rike l'aune blanchâtre apparaît de nouveau à l'ouest et au sud-ouest de l'Ostrogothie; il est plus local en Smâland et s'y avance jusqu'à Sandsjo et Wrânghult. Du côté des Alpes il pénètre en Laponie dans la région supé- rieure des conifères; plus au sud, il se rapproche encore davan- tage de la chaîne du Kôlen, traverse toutes les provinces occi- dentales et se présente en dernier lieu sur quelques montagnes de la Vestrogothie centrale, ainsi que près de Wessige en Halland. Au nord de la Suède l'aune blanchâtre présente, principalement dans la région alpestre, une modification très-fréquente, connue sous le nom cVaune piihescent (Alniis puhescens Tausch.), qui cependant ne peut être considérée comme une espèce aussi nettement déterminée que le premier type. 35 2. Le Boulccm (suédois Bjorlc). Linné ne voyait dans le bouleau qui habite notre ])ays qu'une seule espèce, le Bouleau hlanc (Bctula alha). Wahlenberg partagea l'opinion de sou grand prédécesseur. Ehrhart le divisa en deux espèces, B. vcr- riicosa et B. puhescenSj auxquelles Wallroth ajouta une troi- sième sous le nom de B. qlutinosa. La plupart des botanistes suédois n'admettent que deux espèces, les autres trois. Dans ce dernier cas, ils voient dans le B. verrucosa une forme méridio- nale qui n'entre pas dans les limites de la Laponie, taudis que les deux autres appartiennent aussi aux régions alpestres. La manière diflféreute de comprendre l'idée d'espèce dans ce genre, a fait naître de grandes difficultés dans la détermination des limites des espèces ou des formes différentes. Un fait certain, toutefois, c'est que, comme arbre, le bouleau croît en abon- dance depuis la Scanie moyenne et septentrionale jusqu'à l'extrême nord de la Suède, qu'il forme au-dessus de la région du pin ou du sapin (420 mètres), une région propre d'une lar- geur de 30 à 60 mètres, et que passant, par une grande variété de formes, du bel et grand arbre à large tronc qu'il est dans le principe, (24 à 30 mètres de hauteur sur 30 à 90 centimè- tres de largeur) il devient successivement un petit arbrisseau rampant et rabougri. J'ai compté 70 zones concentriques ou annuelles sur des troncs de bouleau de 8 centimètres croissant aux dernières limites de la végétation de cet arbre. On rencontre de temps à autre dans la même région al- pestre, mais presque toujours par individus isolés, un autre bou- leau, le B. alpestrls de Fries, qui par sa forme et sou caractère a tout l'air d'être un hybride du type arborescent et du type nain. Je n'ose décider si le B. intermedia Thomas (ou le B. oycociensis Bess.) en diffère: mais si le B. alpcstris paraît être la modification hybride qui se rapproche le plus du Bou- leau nain, le B. intermedia se rattache par contre davantage au type arborescent. Deux bouleaux de la forme naine ont été trouvés, dit-on, dans les froids et tristes marais du Smaland, le B. humilis Schrank et le B. frutieo.sa Pall. Ce dernier a toutefois été vainement cherché dans ces derniers temps, et 36 tous deux ne peuvent être considérés que comme locaux dans notre patrie. Le houleau nain (Betula nana, suédois Dverghjôrl-) ap- partient non-seulement aux plaines élevées et centrales des Alpes Scandinaves, où il se montre à une hauteur de 750 mètres, mais il remplit en outre tous les marais du Norrland et pénètre par le Vermland et la Néricie occidentale sur le haut plateau Smâ- landais, où son extrême limite méridionale est à Skatelof; on le trouve eu outre sur les frontières du Hallaud et du Bohuslan. 3. Le X)iment royal (3Iijrica Gale, suéd. Fors) est distribué depuis la Scanie jusqu'à la Bothnie septentrionale (Norrbotten), mais entre à peine en Laponie. M. le Prof. Fries prétend que par son abondance dans les provinces moyennes du Norrland, cet arbrisseau forme une région propre (environ sous le 64", aux environs d'Ume) descendant vers celle où il rencontre diffé- rents arbres à feuilles méridionaux, tels que le tilleul, le frêne, l'érable, etc. C'est peut-être sous cette latitude que l'on pourrait placer chez nous la limite entre la flore européenne et la flore arctique. 4. Conifères. Les espèces de cette grande famille qui habitent la Suède, sont, outre Vif (Ldegran) dont nous avons déjà fait mention, le pin (Tall), le sajiin (Gran) et le genévrier (En). Les deux premiers types constituent la masse principale de nos forêts, lesquelles recouvrent environ 2,200 milles carrés suédois (2,486 myriamètres carrés), c'est-à-dire à peu près le quart de la surface totale du pays. On rencontre, il est vrai, des forêts plus ou moins considérables dans la plupart des ré- gions de la Suède méridionale et moyenne, comme dans tout le Smâland, dans les parties frontières de l'Ostrogothie, dans la Vestrogothie méridionale et septentrionale, dans le Dalsland occi- dental, dans tout le Vermland, dans une grande partie de la Né- ricie et de la Sudermanie ainsi que dans le Vestmanland septen- trional et rUpland occidental: mais les richesses de ces diverses régions ont été tellement prodiguées ces derniers temps, que l'on redoute pour ces provinces le sort de la Scanie, du Halland, du Bohuslan et de certaines localités de la Vestro- 37 gothie, savoir de se trouver bientôt entièrement dénudées de bois et transformées en terres arides. Le Xorrland est une région forestière presque ininterrompue, où malheureusement le long des grands cours d'eau permet- tant le flottage des bois, la destruction des forets a pris ces vingt dernières années des dimensions effrayantes et a déjà causé de grands dommages, mais où il se trouve encore d'immenses étendues de forêts. Partout le pin et le sapin s'y mêlent et s'y confondent quoique en quantités variant d'après la nature du sol. Au pied de la chaîne des hautes-Alpes, ils occupent des régions distinctes: le pin y monte de 90 à 120 mètres plus haut que le sapin, qui en général ne s'élève guère à plus de 300 mètres. Le contraire a toutefois lieu de temps à autre. Ainsi le sapin s'élève au-dessus du pin dans les vallées chaudes et pro- fondément encaissées de Qvickjock (Laponie de Lule), de Gills- nole et de Sandsele (Laponie d'Unie), ainsi que sur les Alpes du Jemtland et sur l'Areskutan. La hauteur et les dimensions majestueuses des grands coni- fères de la Suède méridionale et moyenne diminuent sensible- ment à mesure que l'on s'avance vers le nord et vers les Alpes. Leur croissance y est plus lente et leur longévité plus grande. J'ai vu à Quickjock des pins présentant 540 zones concentriques annuelles sur un tronc d'environ 30 centimètres d'épaisseur! - On a voulu dans ces derniers temps séparer à titre d'espèces propres les types de pin et de sapin qui croissent dans le nord. Mais ces espèces {Pinus Fricsii "Wich. et Pinus Ahies medl- oxima Nyl.) ne sont indubitablement que des modifications sep- tentrionales, la première caractérisée par ses fascicules séparés de feuilles plus persistantes que chez le pin commun, la seconde par les écailles arrondies de ses cônes, sans parler d'autres pe- tites particularités. Le genévrier (Jimiperus communis, suédois En) est dis- tribué sur toute la Suède, de la Scanie aux hautes-Alpes. Il s'élève même sur les sommités alpestres au-dessus du bouleau nain et de la camarinc à fruits noirs (Euipctrum virp-Hm). Dans 38 les sols profonds des parties méridionales de la Suède, il de- vient souvent un arbre de 5 à 6 mètres de hauteur, affectant les formes du cyprès. Sur les sommités des Alpes c'est un ar- brisseau déprimé et rampant, à feuilles beaucoup plus larges et beaucoup plus courtes {JunijJcrus nana Wild.). Plusieurs conifères ont été naturalisés chez nous dans ces derniers temps; le plus répandu est le mélèze (Pimis Larix, suédois LàrJctràd). 5. Le sorhier des oiseleurs {Sorhis cmciqKiria, suédois Bonn) est aussi distribué sur toute l'étendue de la Suède, de l'extrême sud à l'extrême nord. Il forme l'un des arbres les plus caractéristiques du paysage lapon, et sa riche floraison pare non-seulement la région du bouleau, mais encore les régions supérieures, où il s'élève à une altitude verticale de près de 600 mètres. 6. Le putiet ou merisier à grappes {Prumts Fadus, suédois Hàgg) occupe la même aire que le sorbier; dans les hautes vallées des Alpes il est orné de fleurs riches, quelques peu rougeâtres et légèrement odorantes. Il s'élève toutefois dans la région du bouleau à une altitude de 360 mètres à peine. 7. Le tremble (Populus fremida, suédois Asj)) est un arbre forestier très-commun dans toute la Suède, formant souvent de petits bois et atteignant des dimensions parfois assez considé- rables (18 mètres de hauteur sur près de 60 centimètres d'é- paisseur). C'est toutefois plutôt un type septentrional, croissant en Laponie jusqu'à la limite supérieure du pin. Plusieurs espè- ces de peupliers étrangers sont entièrement naturalisées en Suède. 8. Les saules et les osiers (suéd. Pilar et Videhuskar). Ce genre est, dans notre pays, comme dans toutes les régions montagneuses et alpestres de l'Europe, singulièrement riche en formes difficiles à déterminer. Une partie de ses représentants sont d'origine étrangère et leur présence chez nous est duc à ce qu'ils y ont été primitivement cultivés. Ce sont: le saule blanc {Salix alba), le saule fragile {Salix fragilis) le saule des vanniers ou osier blanc {Salix viminalis), et le saide jyourpré {Salix pur- purea). Ces diverses espèces habitent à peu près la région 39 du Chêne, et appartiennent par conséquent à la division pré- cédente. D'autres espèces sont de vrais hybrides, venus de l'étran- ger par la culture. Ce sont: le saule verd {Salix viridis Fr.), le saule ondulé {Salix undulata (Ehrh), le S. Smithiana W., les- quels s'avancent à la même altitude que les précédents, tandis que les types S. mollissima Ehrh., rnhra Huds., laurhia. Schra- deriana et plusieurs autres se présentent comme cultivés prin- cipalement dans la Suède moyenne ou méridionale. Les espèces indigènes sont: les S. x^entandra L., caprea, et nigricans, croissant depuis la région des bouleaux, dans les Alpes, jusqu'en Scauie; les deux premiers sont des arbres considérables dans la Suède moyenne, le troisième revêt parfois aussi les di- mensions d'un arbre; les S. Jiastata L. et vagans And. sont des arbrisseaux ayant la même aire, mais vers le sud ils sont très-rares; le S. daplmoidcs Vill. croît en Vermland, le long du Clar-elf, et près de Mora en Dalécarlie; le S. friandra L. croît à l'embouchure de quelques-uns des grands fleuves du Norr- land, de Torne à Gefle; ailleurs on le rencontre souvent planté; les S. cinerea L., aurita L. et repens sont des espèces répan- dues depuis la Suède méridioîiale jusque dans la Bothnie sep- tentrionale, quoiqu'elles pénètrent à peine dans les limites de la Laponie. Les saules qui sur les hauts-plateaux des Alpes Scandina- ves forment une région particulière au-dessus de celle du bou- leau, sont les types phylicifolia, lax)]}onum L., glauca L. et lanata L. Le premier parvient à ses plus grandes dimensions dans la région forestière et descend jusqu'en Vermland; les autres ont leur principal développement dans les vallées; le S. lapponum descend à peine" au-dessous de l'Upland, le S. glauca s'avance jusqu'en Dalécarlie et en Vermland, mais à l'est, il ne dépasse pas l'Angermanland. et le S. lanata ne va que jusque dans le Herjedal, sans même s'éloigner de la région alpestre. Au- dessus de ces saules, on trouve les S. myrsinites L., arluscula L., ovata Ser., polarls L., herhacea L. et reticulata comme ca- ractérisant spécialement les hautes régions alpestres; les deux 40 premiers descendent toutefois aussi dans la région forestière, où ils présentent un plus riche développement. — Différents hy- brides (S. versifolia Wbg., etc.) ont une distribution plus lo- cale, mais le S. amhiyua Ehrh. est assez répandu dans la ré- gion du Chêne. 9. La myricaire germanique {Myricaria germanica Desv., sué- dois StramUjung) se rencontre sur les bords de rAngermanna- elf et de l'Indals-elf, au coeur même du Norrland. Elle ne pré- sente généralement pas une hauteur de plus de Im, 50, 10. L'argousicr faux-Nerprun {Hippopliaë rhamnoidcs L., suédois Haftorn), croît sur les bords du golfe de Bothnie de- puis Torne jusqu'aux environs de Stockholm. 11. Groseïllers. Nous avons 3 espèces sauvages de ce genre, le groseiller sauvage ou des Alpes {R. alpinnm, suédois mâbàr) qui du sud s'élève jusqu'en Angermanland et en Jemtland, tandis que le groseillcr noir {B. nigrum, suédois svarta-vinhàr) s'étend, depuis la région forestière inférieure du Torne-elf, sur toute l'étendue du pays, et que le groseilJer commun (B. ruhrum, suédois rôda-vinhàr) remonte jusqu'aux limites alpestres de la région forestière supérieure et parfois même jusque dans la ré- gion des bouleaux. 12. Le hois-gentil {Daphne mezereum L., suédois Tihast) s'é- tend, de la région du bouleau, sur toute la surface de la Suède. 13. La camarine à fruits noirs {Empetrum nigrum, suédois Krâkris) s'élève dans la région alpestre jusqu'à la limite des neiges, et se trouve partout jusqu'en Scanie. 14. Ericinées. Les représentants de cette famille dans notre pays, sont: V airelle myrtille {Vaccinium Myrtillus, suédois Blâhàr), V airelle fangeuse (F. uliginosa, suédois Odon), V airelle rouge (F. vitis Idaca, suédois lingon) et la canneherge (F. Oxy- eoccus, suédois Tranhàr), que l'on rencontre jusqu'à la région forestière supérieure de la Laponie; la bruyère {Calluna vul- garis, suédois Jjjung), la husserolc ou raisin d'ours (Arctosta- pliylos Uva Ursi, s. Mjôlonris) et le lédon ou romarin sauvage {Lcdum, palustre, suédois Squattram), qui présentent tous la même distribution que les airelles. Aux hautes régions des Alpes 41 Scandinaves appartiennent plus spécialement les types: Arciosta- phylos alpina, Asalea procuinJjciis, PhylJodocc coeriiïea, Wiodo- denâron ou rose de Laponie (Rhododendrum Japponicuni), Audro- mcda hi/jmoides, A. fetragona et A. polifolia, cette dernière croissant dans les marais de la Suède jusqu'en Scauie. 15. La framhoise (R. Ideiis, suédois Hallon), la ronce des rochers {Ruhus saxatilis'h., suédois Jungfnihàr), la ronce fausse- mûre ou ronce à fruits jaunes {R. Ghamaemorus, suédois Hjort- ron) et la ronce arctique (R. arcticus, suédois Akerhdr) sont les représentants du genre Ruhus dans cette région. La pre- mière de ces espèces habite tous les districts forestiers de la Scandinavie, la ronce des rochers s'élève jusque dans la région du bouleau, et le R. chamaemorus prospère dans les marais des i)lateaux alpestres. Le R. arcticus, ne se trouve pas en La- ponie au-dessus de la région des forêts; le long des côtes il descend jusqu'à Stockholm. Cette esquisse des plantes ligneuses de la 3:ème région montre combien il est difficile de les prendre pour bases de dé- limitations rigoureuses. Le plus convenable est de fonder ces der- nières sur les différences présentées par la végétation dans son extension du sud au nord ou sur les modifications qu'elle subit des bords de la mer aux sommités des Alpes. En remontant le long des côtes, que l'on pourrait appeler la région de VAune blanchâtre par excellence, on trouve les différences princii)ales que voici: l:o Le GestriMand est la limite des plantes méridionales suivantes: Dans les listes ci-dessous, les n:os indiquent que l'espèce ne se trouve pas: ') dans le Smillaud occidental; ^) en Vermland; ') dans tout le Smâlaïul; ^) qu'elle habite aussi le Jeuitland. Artcinisia cainiicstris L. -) Euiiatorium caiiiuibiimiii L. Crépis pra-morsa Tiiscli. '. Lcomiriis Cardiaca L. Melampyrum uemorosum L. \=) Coniuin inaculatiuu L. ') Lihanotis moutana AU. -) Sanicula curopïi'a L. ' licpidium cainpestre L. ^) Siji'iu' uoctiriura L. ', ■•. Malachiiini aquaticuiu Fr.'. Cerastium semidocaiulrum L. Scdiuii soxangularc L.^^^ Ervum tctrasptn-muin L. Kuphorl)ia l'oplas L. '. Clu'uopodiuiii rubrum(L.) '. Quercus llobiir L. Salix viminalis L. Taxus baccata L. Ophrys myodes L. ^, ■*. Epipactis latifolia AU. •*. 42 Epipactis palustris L. 2. Sturmia Loeselii llicli. 2. Couvallaria multiflora L. Scirpus comprcssus Pers. Carex riparia L. ^. Carex Pseudo-Cypcrus L. Carex paradoxa W. % *. Carex pulicaris L. ^. Sessleria coerulea Ard. 2:o Le Helsingland : Tragopogon pratensis L. Centaurea ScaUiosa L. Hieraciuni stoloniflorum Kit. \ Convolvulus arveiisis L. Anchusa officiiialis L. '. Symphytum orientale L. ^. Cyuoglossinn officinale L. PulmonariaofticinalisL.',^. Echinospermum Lappula L. ^ Mentha gentilis L. ', =. Lycopus europteus L. Clinopodium vulgare L. \ Galeopsis Ladanum L. Origauum vulgare L. Fraxinus excelsior L. Geutiana Amarella L. ^. Veronica Anagallis L. ^, ^. Euplirasia gracilis Fr. Melampyruin cristatnm L. ', \ Aethusa Cynapium L. Aegopodium Podagraria L. '. Ranunculus Liiigua L. '. » polyanthemos L. \ 2. Ranunculus bulbosus L.^ Batrachium circinatum (L.) ', \ Ficaria ranunculoides Mônch '. Delphinium Consolida L. Berberis vulgaris L. '. Sisymbrium officinale L. '. Bunias orientalis L. ^. Farsetia iucana Br. Polygala vulgaris L. » comosa Scbk. l Géranium pusillum L. '. » pratense L. 2. Helianthemum vulgare L. ', l Ribes Uva Crispa L. Rbamnus cathartica L. '. Saxifraga granulata L. '. Sedum album L. ', ^ Rosa dumetorum Tliuill. » mollissima Willd. » tomentosa Sm. Agrimonia Eupatoria L.\ ^ Rubus cœsius L. Geum urbanum L. » intermedium Ehrli. Cotoneaster vulgaris Lind. \ Vicia augustifolia Roth. Trifolium arvense L Trifolium montauum L. ' ^ Pyrola umbellata L. Monotropa Ilypopitbys L. Eupborbia Esula L.^ Rumex obtusifolius L. Chenopodium bonus Hen- ricus L. Chenopodium VulvariaL.^ » polyspernuun L, Salix fragilis L. Platanthera chlorantha Cust. Stratiotes aloides L. Hydrocharis morsus Rante L. Gagea lutea (L.) '. Juncus conglomeratus L. » silvaticus L. ^. Typha augustifolia L. '. Rliynchospora fusca L. ^ Carex birta L. '. » stricta Good. '. » disticlia Good. Lolium'temulentum L. Poa compressa L. '. Triodia decumbens L. Avena elatior L. ^. 3:o Le Medelpad: Campanula Ccrvicaria L. ') » glomerata L. ') » TracbcliumL.^) » latifolium L. '. » rapunculoides L. '. Solanum Dulcamara L. '. Verbascnm nigrum L. Linaria vulgaris L. » minor L. ^ Adoxa moschatellina L. '. Lepidium rudcrale L. Scnt'bicra Coronopus (L.) l Polj^gala amara L. ^) ^. INIalva borealis Wallm. '. Géranium sanguineum L. '. Viola birta L. ', 2) Stellaria uliginosa L. Sorbus scandia L. ^) Astragalus glycypbyllus L. Medicago lupulina L. Melilotus officinalis L. » alba L. Trifolium fragiferum L. ^ Ononis arvensis L. ^ Herinania glabra L. ', -. Scleranthus perennis L. Polygouum Persicaria L. Chenopodium polysper- mum L. '. Potamogeton lucens L. » zosterifolius Schum. Carex paludosa L. '. Cynosurus cristatus L. '. Glyceria acjuatica (L.) 43 4-0 L' Awjcrmanland : Bideiis cernua L. \ Anthémis tiuctorla L. Artemisia Absiiithium L. Senecio viscosus L. ^) » silvaticus L. Lapi^a toiaentosa Lum. Lai)saiia commimis L. Ilieracium cymosum L. ', ^ » setigerum Fr. Trichera arvensis (L.) Asperula odorata L. •*. Galiurn Molhigo L. » verura L. Lonicera Xylostcuin L. ', ■*. Campanula percisifulia L. Cuscuta Epilinuni L. ') Mentha aquatica L. Thymus Serpylhim L. Glechoma hederacea L. Stachys sylvatica L. '. » paliistris L. Lamiiim album L. » intermedium Yy. Gentiana campestris L. *. "Verhascum Thapsus L. '. Scropliularia nodosa L. VeronicaBeccabungaL.'/. » arvensis L. » verua L. » agrestis L. ■». Rhinanthus major Ehrh. ■». Primuhi veris L. ', *. Heracleum sibiricum L. Acer i)hitaiioides L. *. Botrychium peltatum Fr. ', 0 Myosurus miuimus L. '. Anémone hopatica L. ■*. Erysimum cheirantoides L. ". Barbarea vulgaris Br. Raphanus Raphauistrum L. Camehna foetida Fr. Draba verna L. » nemorosa L. Tilia parvifolia Ehrh. P^rodium Cicutarium L. ■*. Ilypericum quadrangulum L. ^ Hypericum perforatum L. Viola stagniua Kit. ^ ■". Melandrium pratense Rohl. *. Viscaria vulgaris Rôhl. *. Lychnis Flos Cuculi L. \ Dianthus deltoïdes L. \ Stellaria palustris Retz. Cerastium viscosum L. Spergula Morisonii Bor. ■*. Ribes alpinum L. ') Seduni Telephium L. Myriophyllum verticilla- tum L. l Rosa cauina L. Lathyrus silvestris L. Orobus vernus L. ', ■*. » ' tuberosus L. Vicia villosa Roth. ■*. » sepium L. ■*. Trifolium agrarium L. '. » spadiceum L. *. Trifolium médium L. Pyrola média S\v. *. Euphorbia Helioscopia L. Rumex crispus L. Ulmus montana Sm. *, Humulus Lupulus L. ■*. Atriplex patula L. Corylus Avellana L. Alnus glutinosa L. Ceratophyllum demersuui L. Listera ovata L. ', *. Allium olcraceum L. ', *. Gagea minima (L.) '. Lemna polyrrhiza L. Potamogeton obtusifolius » pusillus L. *. Sparganium ramosum Iluds. » natans L. Eriophorum latifolium Roth. ■•. Carex Hornschuchiana Hop. ^ « ericetorum l'oll. *. '< pilulifera L. *. » vulpina Good. » muricata L. Lolium linicola Sond. Dactylis glomerata L. ', \ Bromus mollis L. Catabrosa aquatica (L.) Avena prateusis L. IIolcus lanatus L. 5:0 Jusq'aux environs cVUme^), à travers une partie plus ou moins grande de la Vestrobothnie, ou au commencement des La- ponies d'Ume ^) et de Pite ''), croissent: Bidcns tripartita L. Chrysanthcnum segetum L. » Lcucanthe- muni L. ', '. Anthémis arvensis L. Matricaria Chamomilla L. ', «) Matricaria inodora L. Tanacetnm vulgare L. ', '') Artemisia vulgaris L. '. Senecio vulgaris L. ". Filogo montana L. (cntaurea Jacea L. ') cyanus L. Circium lauceolatum iScop. >) arvense Scop. •*. Lappa minor I)C. Souclius arvensis L. » oleracous L. » asper L. ■*. Lactuca muralis L. 44 Crépis tectoi'um L. '. Hieracium Pilosella L. ®. .) Auricula L. » glomeratum Fr. IlypochEèris maculata L.". Succisa pratensis Mônch. Viburnum Opulus L. *'. Valeriana sambiuifolia Mikan. ', ") Lobelia Dortmanna L. Cuscuta europpea L. ') Lycopsis arvensis L. '. Myosotis stricta Liak. ', ". » csespitosa Sch. *. Lithospermum arvense L. ') Echium vulgare L. Meutha arvensis L. ^ Calaniiutha Acinos Clairv. ') Lamium purpureum L. ') amplexicaule L. '. Ajuga pyramidalis L. •'. Hyoscyamus niger L. *. Veronica Chamfedrys L. Primula farinosa L. «. Plautago média L. *. Littorella lacustris L. '. Oenanthe Phellandr-. L. \ Pimpinella Saxifraga L. ". Sium latifolium L. «. Eauimculus sceleratusL.*) Thalictrum flavum L. ^ » simplexL."/,". Anémone nemorosa L. 'K Corydalis fabacea L. ', '^. Fumaria officinalis L. «. Sisymbrium Sophia L. « Arabis Thaliaua L. '. Camelina silvestrisFr. *,^,^. Imi)atieos Xoli tangereL.'. Géranium Robertianum L. ", Linum catharticum L. *. Viola tricolor L. '. Silène nutans L. Agrostemma Githago L. '^, Arenaria trinervia L. *. » serpyllifolia L. '. Lepigonum rubrum (L.) Elatine Hydropiper L. Rhamnus Frangula L. ". Ribes nigrum L. Sedum acre L. *. Bulliarda aquatica (L.) Lytjirum Salicaria L. Peplis Portula L. ^. Potentilla Anserina L. Spiniea Filipendula L. '. Lathyrus palustris L. ') » pratensis L. Vicia silvatica L. " Cracca L. '. » sativa L. Ervum hirsutum L. '^. Lotus corniculatus L. ^ Trifolium hybridum L. Scleranthus annuus L. Poiygonum mite L. » Hydropiper L. » dumetorumL.'. Salix cinerea L. » aurita L. » repens L. Betula verrucosa Ehrh. '. Myrica Gale L. ■*. Callitriche autumnalis L.". Platanthera l)ifolia L. •*. Hermiuium MonorcliisL. ') Malaxis paludosa L. "*) Iris Pseud-Acorus L. '. Convallaria majalis L. '. » PolygonatumL. Butoraus umbellatus L. Sagittaria sagittifolia L. Alisma Plantago L. ^. Juncus effusus L. *. » compressus L. Lemna minor L. » trisulca L. Potamogeton nitens Wib. ^ Typha latifolia L. Sparganium simplex Hud. '. » minimum Fr.'. Rbynchospora alba (L.) *=. Scirpus pauciflorus Ehrh. » acicularis L. ^ » silvaticus L. ') Carex glauca Scop. ^ » stellulata L. ^ » teretiuscula Good. '. » elongata ') Lolium perenne L. '. Festuca elatior L. Bromus arvensis L. ', '' Briza média L. *. Glyceria fluitans L. » distans L. Avena fatua L. *^) » pubescens L. *) Calamagrostis arundinacea (L.) «. Aspera spica Venti (L.) La végétation, considérée dans sa distribution depuis la côte jusqu'au sommet des Alpes, peut être divisée en quatre régions principales: a) La région forestière intérieure {rcf/io sijlvaiica Wbg), com- prenant la basse-Laponie, avec ses lacs et ses marais nombreux, jusqu'à la limite du sapin. La liste suivante indirpie les plantes que les provinces plus méridionales y envoient. 45 Gnaphaliuiii silvaticum L. Cirsium palustre Scop. Hieracium fallax W. Myosotis arveiisis Hollm. Scutellaria galericulata L. Lysimacliia vulgaris L. » thyrsiflora L. Plantago lanceolata L. Cicuta virosa L. '. Nynipha?a alba L. Rammculns auricomus L.'. Turritis glabra L. Viola palustris L. Sagina noilosa Fenzl. Myriophyll. alternitlorum bc. Polygonum anipliibium L. Potamogeton iiatans L. » rufesceiis Schrad. Potamogeton praelongus Wulf. Scirpus lacustris L. Carcx acuta L. " leporina L. Bromus secalinus L. '. Plileuin i)ratense L. Baklingera arundinacea Dum. h) La région forestière supérieure (regio suhsi/ïvatica), qui renferme les derniers représentants des conifères au-dessus de la région du sapin, région très-étroite sur quelques points et parfois même confondue avec la précédente (p. ex. à Quickjock, Gillesnole et sur l'Areskutan en Jemtland), mais assez large ailleurs. L'orge croît encore dans cette région, quoiqu'elle y gèle souvent, et la culture des pommes de-terre, et autres plantes tuberculeuses ainsi que des légumes y réussit parfaitement. Xous y trouvons encore les types: Achillea Millefolium L. Erigeron acris L. Cardans crispus L. Hieracium cœsium Fr. « Saxifragum Fr. » tridentatum Fr. » umbellatum L. » paludosum L. '. Galium boréale L, » palustre L. » uligiuosum L. » Aparine L. Myosotis palustris L. Asperugo procunibens L. Prunella vulgaris L. Galeopsis Tetrahit L. » versicolor L. Menyanthes trifoliata L. Vcronica scutellata L. Limosella a^piatica L. Pedicularis palustris L. Utricularia intermedia Hay. " vulgaris L. » minor L. Plautago major L. Angelica silvestris L. Peucedanum palustre (L.) Carum Carvi L. Nuphar luteum L. Ranunculus Flammula L. » reptaus L. Batracliium heterophyllum L. '. Chelidonium majus L. Brassica campestris L. Sinapis arvensis L. '. Barbarea stricta Andr. Xasturtium palustre DC. ') Capsella bursa L. Thlaspi arvense L. Subularia aquatica L. Oxalis Acetosella L. Viola tanina L. Drosera rotundifolia L. » longifolia L. » intermedia Hay. Silène inflata L. Sagina procumbens L. Epilobium palustre L. C'irc.ea alpina L. Myriophyllum spicatum L. Hippuris vulgaris L. Rubus idanis L. Spirîva Ulmaria L. Trifolium repens L. » pratense L. Vaccinium Vitis Ida^a L. Oxycoccus palustris Pers. Calluna vulgaris Lalieb. Pyrola rotundifolia L. » minor L. » secunda L. » uniflora L. Montia fontana L. Polygonum aviculare L. '» lapatifolium L. » Convolvulus L. Rumex domesticus Hn. Urtica urens L. » dioica L. Chenopodium rubrum L. Salix pentandra L. Pinus silvesti-is L. » Abies L. Callitriche verna L. Orchis maculata L. » augustifolia L. 46 Goodjera rejiens L. Listera cordata L. Corallorhiza iiin^ta L. Majanthemum bifolium L Triglochin palustre L. Juncus balticus Willd. '. ^ » , articulatus L. » alpiuus Vill. » bufouius L. Liizula pilosa (L.) Calla palustris L. Potamogetou perfoliatus L. Scirpus i)aliistris L. Eriophor. augustiful. lîoth. » gracile Koch. » vagiuatum L. Carex filiformis L. » limosa L. » panicea L. » oruithopoda L. » viilgaris Fr. Carex cœspitosa L. ', '. » canescens L. » chordorhiza P^brh. Triticum repens L. Poa serotiiia Ebrb. » annua L. Molinia coreulea (L.) Phragmites commun. Trin. Calamagrostis Epigojos I^. » lanceolata Roth. Alopecurus geniculatus L. » juncella Fr. c) La région du bouleau (rc(/io suhaljrina) au-dessus de la limite des conifères (420 mètres). Ce n'est que dans des localités particulièrement favorables que l'on y voit les dernières traces de la culture (orge et pommes-de-terre); mais l'on y trouve une végétation de graminées et de plantes succulentes d'autant plus belle et d'autant plus favorable à l'élève du bétail. Les formes plus méridionales que l'on y rencontre sont: Gnaphalium uliginosum L. Antemiaria dioica L. Tussilago Farfara L. Hieracium murorum L. » vulgatum Fr. Taraxacum ofticinaleWigg. Valeriana officinalis L. Linnsea borealis L. Myosotis silvatica Hoffm. ^) Veronica serpyllifolia L. » officinalis L. Rhinanthus minor Ehrh. Melampyrum pratense L. » silvaticum L. Pinguicula vulgaris L. Cerefolium silvestre Bess. Actsea spicata L. Arabis hirsuta Scop. Viola mirabilis L. '. u moutana L. Stellaria nemorum L. '. Stellaria média L. » graminea L. » Friesiana DC. Cerastium vulgatum L. Ribes rubrum L. Sedum annuum L. Epilolium angustifolium L. » montauum L. Sorbus Aucuparia L. Rosa ciunamomea L. Rubus saxatilis L. Fragaria vesca L. Potentilla argentea L. » Tormeutilla L. Geum rivale L. Prunus Padus L. Anthyllis vulneraria L. jVaccinium Myrtillus L. » uliginosum L. Arctostaphyl. Uva Ursi (L.) Populus trcmula L. Salix caprea L. Gyninadenia Couopsea L. Paris 4-tblia L. Juncus supinus L. Carex irrigua Wbg. » flava L. » Oederi Ehrh. •> pallescens L. » dioica L. Triticum caninum L. Poa sudetica Hsencke ^ » trivialis L. Melica nutans L. Agrostis stolonifera L. » vulgaris L. » caniua L. Milium effusum L. '. Alopecurus pratensis L. '. Hierochloa borealis L. Daphne Mezereum L. d) La région alpestre (rcgio alpina) au-dessus de la limite des arbres, revêtue à sa partie inférieure de fourrés de saules, ne présentant à sa partie supérieure que quelques lichens et quelques mousses, mais riche entre ces deux extrémités d'une magnifique flore alpestre. Les plantes suivantes y sont les der- niers représentants d'une végétation plus méridionale: 47 Solidago Virgaurea L. LeoHtodon autumnale L. Campanula rotundifolia L. Euphrasia officinalis L. Trientalis europîea L. Cornus suecica L. Ranunciilus acris L. Géranium silvaticum L. ') Parnassia palustris L. Melandr. sjivestre Kôhl. Alchemilla vulgaris L. Rubus Chamsemorus L. Potentilla maculata Pourr. Empetrum nigrum L. Rumex Acetosa L. » acetosella L. Polygonum viviparum L. Juniperus communis L. Gymnadenia albida Br. ^) Coeloglossum viride Hn. Luzula campestris L. Potamogeton gramineusL. Carex vesicaria L. ampullacea L. >> capillaris L. Festuca rubra L. » ovina L. Poa pratensis L. " nemoralis L. Aira csespitosa L. flexuosa L. Calamagrost. stricta Ehrh. Anthoxanthum odorat. L. Espèces maritimes de la Suède supérieure: Lathyrus maritimus L. | Côtes de la Baltique: Sur les deux côtes: Glaux maritima L. Plantago maritima L. Angelica litoralis Fr. Senebiera didyma Pars. Silène maritima Fr. Stellaria crassifol. Ehrb. ') Halianthus peploides (L.) Lepigonum salinum Fr. Atriplex hastata L. Salicornia herbacea L. Triglochin maritimum L. Potamogeton marinus L.-) Scirpus maritimus L. ^). Carex norvegica Willd. Elymus arenarius L. Festuca arundinac. Schr.') Batrachium marinumFr.^) Hippophaë rhamnoidcs L. Zanichellia polycarpa Nolte. Cai'ex glareosa Wbg. Aira bottnica Wbg. ') Se trouvent aussi dans la Laponie, ^) dans l'Angermanland, ^) dans le Medelpad. Espèces subarctiques suivantes : Helsiugland. Miihlenbergia pendula Trin. Âu^ermnulaud. Arabis petrrea Lam. Calamagrostis clialybea Fr. Jemtland. Hieracium dovrense Fr. » strictum Fr. Carex pediformis Mey. » nigra AIL? Herjedal. Hieracium floribundum Wimm. SkellefteA. Rosa carelica Lindl. Norrbotliuie. Carex Irevirostris Fr. (Glyceria pendulina Trin.) observées seulement dans les régions Espèces plus répaudues. Mulged. sihiriciun Less. Lap. de Torne et d'Urne, Vestrobothnie,Helsingland. Hieracium decvlurans Fr. Lap. d'Ume. Herjedal. P(jh-)nini. coernh'um L. Lap. de Torne, Herjedal, Ângermanl., Medelpad. Tluilictrum riirijtoritm Fr. De la Vestro- bothnie au Medelpad et au Jemtland. f'iola uiuhrosa ï'r. Lap. d'Ume — Verm- land. Mi/ricaiia f/ermaftica Dev. Ângerman- lan'3, Medelpad, Jemtland. Xùjritella 'auf/iistij'olia Rich. Les mô- mes provinces et le Herjedal. Cali/pso horealis Salisb. Lap. de Lule et d'Ume, Skellefteâ. GIfjceria remota Fr. Ângermanland, Medelpad. Calamagrostis litorea DC. Jemtland, Herjedal, Vermland. » elata Blytt. Ângerman- land, Vestrobotlinie. 48 Nous avons signalé les plantes ci-dessus comme étant d'o rigine méridionale. La raison en est (jue d'un côté elles ap- partiennent aussi à des points plus méridionaux de l'Europe, et que de l'autre elles sont moins répandues dans les provinces septentrionales que dans celles plus au sud. — Mais la Suède possède en outre des types que l'on peut appeler arctiques, soit parce qu'ils sont communs à presque toutes les terres arctiques, soit encore parce qu'ils se développent dans leur plus grande beauté et leur plus grande abondance sur les Alpes ou à leur pied. Ce sont: l:o) Les plantes qui ne s'éloignent pas du voisinage de la haute-région alpestre : Lapoiiie de Torue. Papaver nudicaule L. Melandrium affine Valil. Chrysospleniuui tetrandr. Fr. Carex fuliginosa IIop. Trisetum agrostideum Fr. Hierochloa alpina Wbg. Lapouie de Lule. Hieraciuni argenteum Fr. Braya alpina Sternb. Arenaria humifusa Wbg. Salix sarmentacea Fr. Luzula liyperborea Br. Carex bicolor Ail. " rufina Drej. » nardina Fr. Laponies da Torne et de Lule. Antennaria carpathica (Wbg). Melandrium apetalum (L). Saxifraga Cotylédon L '.) Eriopliorum russeolum ¥r. Laponies de Torne, de Lule et de Pite. Arnica alpina Murr. Campanula uniflora L. Pedicularis hirsuta L. Pedicularis flammea L. Draba nivalis Lillj. Potentilla nivea L. Andromeda tetragona L. Rhododendron lapponi- cum L. Laponies de Lule et de Pite. Draba Wahlenbergii Hn. Koenigia islandica L. ') Région alpestre de la Laponie. Carex festiva Dew. » parallt'la Lsest. Catabrosa algida Fr. Laponie et Jemtland. Ranunculus nivalis L. Betula alpestris In-. Luzula Wahlenbergii lin. Herjedal. Gnaphalium supinum L, Antennaria alpina (L). Erigeron elongatus Ledeb. » alpinus L. " uniflorus L. Hieracium atratum Fr. Diapensia lapponica L. ) Crùit aussi eu Jemtland. Gentiana tenella Roth. Veronica alpina L. » saxatilis L. Primula scotica Hort. " stricta Hornem. Ranunculus glacialis L. Cardamine'bellidifolia L Arabis alpina L. Draba hirta L. » alpina L. Alsine biflora L. » stricta Wbg. Saxifraga oppositifolia L. » cernua L. Sibbaldia procumbens L. Dryas octopetala L. Oxytropis lapponica Gaud. Andromeda hypnoides L. Rumex Acetosa alpinus L. Salix niyrsinites L. » arbuscula L. " ovata Sir. » polaris L. » reticulata L. Chamaeorchis alpina L. Juncus arcticus Tj. " biglumis L. » triglumis L. Luzula parviflora Dew. " arcuata Wg. Carex ustulata Hoppe. >> laxa Wbg. 49 Carex rariflora Sni. » pedata Wbg. » atrata L. •> pulla Good. » lagopina Wbg. » rupestris Ail. » microglochiu Wbg. Kobresia sciri)ina W. Triticum violaceum Horn. Poa laxa Haenke. Trisetum subspicatum (L.) Aira alpina L. VahlodeaatropurpureaFr. Jusqu'en Dalécarlie. Hieracium alpinum L. 2:o) Les plantes des Alpes jusqu'en: Âugerjuaulaud. Gnaph. norvegicum Gunn. Thalietrum alpinum L. . Stellaria borealis Big. Saxifraga caespitosa L. Epilobium liueare Mûhl. Salix glauca L. » phylicifolia L. » Laestadiana Hn. Potamoget. salicifol. Wolf. Eriophor. callitbiix Cham. Agrostis borealis Hn. Medelpad. Mulgedium siliiricum Less. Hieracium crocatum Fr. Polemonium coeruleum L. Pinguicula villosa L. Ranunculus lapponicusL. Thalietrum rariflorum Fr. Sagina saxatilis Wimm. Epilobium alpinum L. Carex Vahlii Sv. Calamagr. lapponica Wbg. Helsinglaud. Saussurea alpina DC. Mulgedium alpinum Less. Petasites frigida (L). Hieracium corymbos. Fr. Pedicularis lapponica L. Arcbangel. officin. Hoffm. Ranuncul. pygmœus Wbg. Cerastium trigynum Vill. Saxifraga stellaris L. » aizoides L. » rivularis L. Arctostaphylos alpina (L.) Phyllodoce coerulea (L). Azalea procumbens L. Oxyria digyna L. Salix herbacea L. Juncus trifidus L. Luzula spicata L. Carex rigida Good. Poa cœsia Sm. Espèces arctiques éparses. Phaca frigida L. Lap. de Torne et de Lule, Jemt- land et Herjedal. AstriKjal. oroboides L. Lap. de Lule, Jemtl. etHerjed. Fedicularis Oederi Vahl. Jemtl. et Herjed. Junc. castancus Sm. Jemtl. et Herjed. Kobresia caricina'SV. Jemtl. et Herjed. Iianu7iculus aconiti/olius L., Jemtland, Herjedal et Dalécarlie. suivantes sont distribuées depuis la limite Hieracium prenanthoides Vill. Galium triflorum Michx. Gentiana nivalis L. Viola biflora L. Epilob.origanifoliumLam. Rubus castoreus L. Astragalus alpinus L. Tofieldia borealis L. Sparganium hyperboreum Lsestad. Eriophorum capitat. Host. Carex tenuiflora Wbg. " capitata L. Phleum alpinum L. Ocstriklaud. Batrach. confervoides Fr. Viola montana L. Alnus pubescens Tausch. Carex tenella Schk. Vermland. Mulgedium alpinum Less. Galium triflorum Michx. Salix phylicifolia L. » glauca L. " lapponum L. Tofieldia borealis L. Sparganium affine Schuizl. Sparganium fluitans Fr. » oligocarpon Ângstr Eriophorum alpinum L. Carex tenella Schk. Phleum alpinum L. Upland. Aconitum septentrionale L. Rubus arcticus L. Ostrogothie. Bartsia alpina. Salix lapponum L. Vestrogfotliie. Cerastium alpinum L. Saxifraga adscendens. Sparganium oligocarpon. Smâlaud. Galium trifidum L. Echinospermum deflexum Wbg. Scoptrum Carolinum L. Erysimum hieracifoliumL. Silène rupestris L. Salix myrtilloides L. Betula intermedia Thom. » nana L. 50 Alnus incana L. Juncus stygius L. Potamogeton nigrescens Fr. •) Sparganium fluitans Fr. » affine Sclinizl. Carex livida Wbg. » globularis L. » vitilis Fr. » loliacea L. ') » heleonastes Wbg. Calamagrostis j^hragmito- ides Hn. » Halleriana DC. Grotland. Pinguicula alpina L. Bartsia alpina L. Olaud. Viscaria alpina (L.) Poa alpina L. Bolmsllin. (Erigeron Mûlleri Lund.) Rhodiola rosea L. Alchemilla alpina L. Carex vitilis Fr. Blekinge. Viscaria alpina (L). Carex aquatilis Wbg. Espèces septentrionales descendant jnsqu'anx provinces les i)lus méridionales. Cirsium heteropbylluni. Linntea borealis L. Cornus suecica L. Batr. trichopliyll. Chaix. Trollius europaeus L. Pulsatilla vernalis Mill. Viola suecica Fr. Saxifraga Hirculus L. Chrysospîenium alternifo lium L. Rubus Chamtemorus L. Andromeda polifolia L. Ledum palustre L. Polygonum viviparum L. Salix vagans And. » hastata L. » nigricans Sm. " triandra L. Betula odorata Bechst. Scheuchzeria palustris L. Juncus filiformis L. Schoenus ferrugineus L. Scirpus csespitosus L. Erioijhorum alpinum L. Carex vaginata Tausch. » irrigua Sm. » Buxbaumii L. » microstachya Ehrh. Calmagrostis stricta Ehrh. ') Croît aussi en Halland. Rapports de la flore siie'tloîse avec celle des pays voisins. La question de rorigine des plantes de la Suède, celle de savoir si elles ont été indigènes chez nous pendant les diffé- rentes périodes géologiques ou si elles ont en tout ou en partie immigré dans nos contrées, et à cet égard, de quelles régions elles nous sont arrivées, cette question nécessiterait des recher- ches et un exposé qui ne pourraient trouver place ici. Toute- fois pour ne pas entièrement la laisser de côté et dans le but de fournir une contribution ultérieure à la connaissance de la nature de notre pays, nous allons donner en quelques traits généraux les différences ou les concordances que la flore sué- doise présente avec celle des pays voisins. Kons avons essayé de montrer dans les pages précédentes que la Suède peut être, au point de vue de sa végétation, divi- sée dans les trois régions méridionale, moyenne et septentrio- nale, ou dans les régions du hêtre, du chêne et de l'aune blan- 51 châtre, cette derDièrc touchant à la région alpestre. L'étude de la flore des pays avoisinants montrera que la nôtre s'en rapproche d'une manière patente, vu que la végétation de nos provinces mé- ridionales présente une ressemblance évidente avec celle du Da- nemark et de l'Allemagne du Nord, et celle des provinces de l'ouest avec la flore anglaise; que la plus grande partie des plan- tes de la Suède moyenne se retrouvent dans les pays de la Bal- tique au sud du golfe de Finlande; que les localités côtières et forestières de la région septentrionale ont une flore commune avec celle de la Finlande et des régions plus à l'est, et que notre flore alpestre se rattache entièrement non- seulement à la flore arctique circompolaire, mais aussi à celle des plus hautes régions de l'Europe et du reste du globe. Cela nous amène à établir, comme éléments de la flore sué- doise, une végétation arctique, nord-est et sud-est; ces trois végé- tations sont peut-être confondues dans notre pays plus qu'ailleurs, par suite, en partie de l'extension égale que la Suède présente dans sa longueur, et en partie des différences si variées d'altitude. l:o La végétation arctique. Ainsi que l'indiquent les listes données p. 48, les types arctiques se répartissent comme suit; Laponie de Torne 6. » w Lule 8. » » Torne et Lule 4. » » Torne, Lule, Pite 8. » » Lule et Pite 2. Région alpestre de la Laponie 3. = 31. Laponie et Jemtland 3. Depuis la Laponie jusqu'au Herjedal 52. » » » jusqu'à la Dalécarlie . 17. Localités éparscs 6. = 78. Les espèces arctiques qui s'étendent en dehors des limites des Alpes Scandinaves, sont distribuées de la manière suivante: 5â Sur toute l'étendue du paj's 28. Jusqu'en Ostrogothîe 2. Jusqu'en Bleking 2. » Bohuslân 3. » Gotland 2. n Ôland 2. » Vestrogotbie 3. » Smâland 20. = 60. Upland 2. Vermland 12. Gestrikland 4. Helsingland 17. Medelpad 10. Angermanland 11. = 58. Déduction faite des espèces appartenant à deux ou plusieurs provinces, on obtient les sommes suivantes: Plantes exclusivement alpestres: 109; plantes alpestres ré- pandues dans le reste du pays: (118 — 28=) 90, soit un total de (227) 199 espèces d'un caractère plus spécialement arctique. Si nous étendons la comparaison aux localités de l'Eu- rope présentant des analogies avec notre pays, nous trouvons que l'Ecosse ne contient que peu de ces espèces. La Suisse et le reste de l'Europe en possèdent la presque totalité, mais on n'y trouve pas les vraies plantes alpestres suivantes: Arnica alpina Murr. ', Antennaria alpina ', ^, Erigeron elongatus '. Petasites frigida ', -. Campanula unifiera ', Diapensia lapponica ', Pedicularis flammea -. » hirsuta '. « lapponica Pinguicula villosa ', ^. Primula stricta ', ^ Nuphar intermedium '. Ranunculus nivalis ', » pygmseus lapponic. ' » hj'perbor. Papaver nudicaule ', ^ Draba trichella Fr. » nivalis ', ^. » alpina *, -. Melandrium apetalum affine -. Stellaria borealis \ ^. Arenaria humifusa '. Chrysosplenium tetrandr. Fr. Epilobium lineare -. Rubus castoreus ', -. » arcticus ', ^. Andromeda hypnoides ', ^ » tetragona ', -. Rhododendron lapponic. ^. Koenigia islandica ', -. Salix Laestadiana. » versifolia '. " polaris ', ^ » sarmentacea. Betula alpestris. Juncus biglumis ', -. Luzula parvifiora ', 2. » arcuata ', 2. hyperborea ', ^. Wahlenbergii ', ^ Eriophorum russeolum ',-. Eriophorum callithrix ^ Carex rotundata ', l » pedata ', ^. >> globularis '. » rutina ^. » aquatilis S '^. » tenuifiora ', ^ » tenella ^ » festiva ^. » parallela. » nardina ^. Triticum violaceum '. Catabrosa algida ', ^. Trisetum agrostideum '. Vahlodea atropurpurea ^. Calamagrostis phragmito- ides '. » lapponica i 2 Agrostis borealis. Hierochloa alpina ', ^. 53 On peut donc considérer ces espèces comme caractérisant la flore arctique suédoise et la distinguant de la tlore des autres pays de TEurope. Il faut y ajouter encore quelques ty- pes d'autres parties du Norrland, lesquels ne s'élèvent pas dans la région alpestre proprement dite (voir p. 47). Mais comme les espèces désignées par ^) appartiennent en outre à la partie septentrionale ou arctique de la Russie d'Europe ou de la Russie asiatique, et celles désignées par -) aux régions les plus septen- trionales de l'Amérique, ou en d'autres termes: comme de ces 62 espèces, 36 appartiennent en outre aux régions arctiques situées à l'est et à l'ouest de la Laponie; que 9 ne se trouvent que dans la Russie septentrionale et asiatique et 10 dans l'Amérique arctique, il ne reste par conséquent que 7 espèces particulières à nos régions, savoir les types: Braha tricheUa Fr., sans doute confondue avec d'autres formes de ce genre polymorphe, Agro- sfis horealis Hn. avec A. rupestris Ail. ou A. aJpina Scop., Carex parallela Lœst. avec les modifications de C. dioica L. (voyez Ledeb. fl. ross. IV p. 264), ChrysospJenuun tetrandrum avec Ch. (dternifolium, et enfin Salix Lœstadiana Hn., S. sarmentacca Fr. et Betida alpestris Fr., qui probablement doivent être considé- rés comme des hybrides accidentelles. 2:o La végétation nord-suédoise. Nous désignons de ce nom les plantes qui, déduction faite des types arctiques précédents, sont distribuées sur la totalité ou la majeure partie de la Suède, mais qui habitent encore les régions situées au nord du Dal-elf. Les listes communiquées plus haut nous donnent les chiffres suivants au point de vue des limites de ces types: Gestrikland 30. Helsingland 74. Medelpad 33. Angerraanland 95. Vestrobothnie 127. Partie inférieure forestière de la Laponie 25. w supérieure » » » » 109. Région des bouleaux » » » » 62. » alpestre » » » » 33. 54 Côtes (le la mer 22. Types à distribution disjointe 22. C'est-à-dire que 632 espèces de parties plus méridionales de la Suède se trouvent encore dans cette région. Si nous comparons avec cette partie de nos contrées le pays situé du côté opposé de la Baltique, la Finlande, nous trouverons, déduction faite des espèces établies récemment des genres Hieraciuni et Sparganium, qui n'ont pas encore été en- tièrement reconnues en dehors de la Suède, que, des plantes énu- mérées ci-dessus, 23 seules font défaut. De ces types nous ren- controns déjà les suivants: Coifaurea ScahiosaL., Senecio viscosns L., Chrysanthemiun segetiim L., Valeriana samhucifolia Mik., Hot- fonia palustris L., Thalicfriim simplex L., Berheris vuïgaris L,, Polygcda comosa Schk., Viola stagnina Kit., Sedum sexangulare L., Astragalus ghjcyphyUus L., Ononis arvensis L., Trifolium fragiferum L., Sinrmia Loeselii Rich. et Juncus squarrosus L. dans les provinces immédiatement au sud du golfe de Finlande ainsi que dans les autres provinces de la Baltique; les types La- mium intermedium Fr., Cuscuta Epïlinum L., Lejndium campe- stre L. Senebiera Coronopus L. et didyma L. et Convcdlaria ver- ticillata L. se retrouvent dans la province de Prusse, Lonicera coerulea L. en Esthonie, Livonie et Courlande, et Narthecium L. jusque dans le Mecklembourg. Des espèces plus locales, plus isolées et caractérisant le mieux cette région, les suivantes appartiennent aussi à la Fin- lande: Middenhergia pcndnla, Ccdypso horecdis, Carex teneïla, Rosa carclica, Glyceria pendidina, Cnrcx Jaevrrostris, Muïgedium sihiricum, Gcdinm triflorum, Polemoninm cocrulcnni, Viola um- hrosa, et Glyceria remota. La Nigrdella angnsfifolia se trouve aussi en Livonie. Si nous rappelons maintenant que les 632 espèces indiquées ci-dessus habitent la Finlande ainsi que les autres provinces de la Baltique, nous arrivons au résultat que la végétation de la Suède septentrionale est entièrement identique avec celle des pays immédiatement à l'est de la Baltique. Deux espèces font seules exception, savoir VArahis pctrccca L., (pii habite 55 la Bohème, le Hanovre et rÂngermanland et la Myricaire germanique, dans la Silésie supérieure et le Jemtland. UTJtri- cularia ochroleuca que M. E. Hartman a décrite comme ap- partenant au Helsingland, est encore inconnue en dehors de la Scandinavie, ainsi que la Calamagrosfis chahjbea que l'on pourrait considérer comme une forme hybride. 3:o La végétation moyenne-suédoise. Nous avons vu par ce qui précède, qu'à l'exclusion des plantes qui s'étendent aussi dans les régions mentionnées ci dessus, on trouve: Jusqu'en Upland et aux environs de Gefle 138 » Sudermanie et à Stockholm 47 » Ostrogothie 22 Le long du cordon maritime 23 Dans des localités éparses 55 Du nombre total des végétaux qui, réunis à ceux mention- nés des régions précédentes, habitent les provinces de la Suède moyenne, la plupart se retrouvent en Finlande, 63 commencent à se présenter dans les régions immédiatement au sud du golfe de Finlande, 38 dans la province de Prusse, 6 dans la Pomé- ranie et 3 dans le Mecklembourg. Cela montre que cette région se rapproche singulièrement des régions situées à l'est et au sud de la Baltique. Les types plus locaux chez nous de Fleurosper- mum, JEriicastrum et Geum hispidum se retrouvent dans la pro- vince de Prusse, ceux de Lavafcra Thuringiaca dans le Harz, la Saxe et la Silésie, Crépis nicaeensis Balb. dans l'Allemagne mé- ridionale, Tlilaspi alpestre dans le Hanovre, la Saxe, la Bohè- me, etc., Carex evoluta en Silésie, et Calamagrosfis Langs- dorfii à Pétersbourg et en Sibérie. L'on ne peut donc con- sidérer comme particuliers à la Suède que les types suivants: discuta halojyhyfa Fr., Calamagrostis elata Bl. (que l'on rencon- tre aussi en Norvège), Medicago silvestris et liiimex corspcrsus, les deux premiers étant des espèces douteuses et les deux au- tres plutôt des hybrides accidentelles. 4:o La végétation sud-suédoise. Si la flore des régions pré- cédentes est plus monotone par suite d'une distribution plus égale et plus uniforme des types végétaux, les listes données ci-dessus 56 nous montrent que les différentes parties de cette rég*ion-ci pré- sentent entre elles d'assez grandes différences au point de vue de la végétation. Le nombre des plantes particulières à la Scanie s'élève à 42. De ces types, 17 se retrouvent dans l'Esthonie, les pro- vinces voisines et la province de Prusse, et tous les autres dans les régions au sud de la Baltique. La grande Orohanche (Orohanche major), n'a toutefois pas été trouvée en Allemagne (à moins qu'elle ne soit synonyme de VO. stigmaiodes Wimmer, de la Silésie), mais on la rencontre en Angleterre, et le Carex Boenninghauseniana n'habite que l'intérieur de l'Allemagne du Nord. Le Danemark possède cependant ces deux types. L'île de Gotland est caractérisée par 17 espèces qui lui sont à peu près propres. 3 de ces espèces appartiennent en outre à l'Esthonie, 2 à la Prusse, 1 à la Poméranie, 1 au Meck- lembourg et 1 au Holstein. L'Imda ensifolia ne se retrouve que dans la Volhynie, la Hongrie et le Tyrol; le Hieraciiim hyper- horeum Fr., horeale Fr., le Batrachium Bionii Nyman et la Za- nichellia Bosenii Wallm. sont peu connus; le Bantincidus ophio- glossifolius ne se rencontre que dans les îles de la Manche, VHc- lianfhemum Fumana dans l'Europe du sud, le long du Rhin jusqu'à Mayence et d'un autre côté jusqu'au Harz; TArcnaria gothica paraît être un type anglais, et VEuphrasia salishurgen- sis appartient aux Alpes de l'Allemagne. Nous avons vu que 14 types appartiennent presque en jiroitre à l'île d'Oland. De ces types, 5 se retrouvent dans l'Esthonie et ses îles, 2 en Poméranie, 1 dans le Mecklembourg. L'Arfc- misia laciniata appartient au N.E. de l'Asie et se trouve aussi en Thuringe; le BJanfago minor Fr. (fcnuiflora Kit.) habite les régions de la Mer Caspienne, la Hongrie, la Lithuanie; le Ba- nuncidus dlyricus le Caucase, la Silésie et l'Allemagne septen- trionale; le Thlaspi perfoliatum l'Asie occidentale, le Brande- bourg, le Harz (et l'île d'Osel?); THdianthemum oelandicum la Ptussie méridionale et occidentale, la Hongrie, les Alpes de l'Al- lemagne méridionale, la Thuringe, la Franconie, et TEpipactis microphglla la Thuringe et le Harz. 57 Des espèces communes aux îles d'Oland et fie Gotland, 10 habitent simultanément l'Esthonie, 1 la Prusse^ et 4 la Poméranie. La globulaire commune (Glohiilaria vulgaris) se retrouve dans l'Europe moyenne et méridionale (douteuse pour l'Esthonie et la Livonie). La coronUle (Coronilla Emerns) croît dans l'Al- lemagne méridionale et a été trouvée^ dit-on, en Thuringe. Des 43 espèces que nous avons vues s'arrêter dans le Smâ- land méridional, nous ne retrouvons pas le Galium saxatile avant le Mecklembourg; VHelosciadium inunâatiim Koch, VEpilo- hium virgatnm et le Trifolmm striatum habitent la Poméranie; les espèces Gnaphalium lutco-alhum, Valerianella dentata, Sta- chys arvensis, Anthriscus vulgaris et Teesdalia midicaidis ont leur limite septentrionale dans la province de Prusse, et des autres, 32 remontent jusque dans les provinces immédiatement au sud du golfe de Finlande; le Cerastium hrachgpetalum pé- nètre assez profondément dans l'Allemagne du Nord, et le Scir- pus multicaidis se retrouve à Hambourg ainsi que dans le Holstein. Des autres types qui n'habitent pas toute l'étendue de la région, mais seulement quelques-unes de ses parties (p. 22 — 24), nous en retrouvons 30 dans l'Esthonie et les provinces conti- guës; 18 habitent la province de Prusse; le Senecio aquaficus et l'Elymus europœus la Poméranie; le Cerastiiun glutinosum et le Batrachium hederaceiim le Mecklembourg, le Potamogeton colorafiis et li)rum esculen- tum Gaertn.) et le sarrasin de Tartarie (F. emarginatum Gaertn. 1. tataricum L.), appartient presque exclusivement à la région du Hêtre, quoiqu'on le rencontre parfois cultivé dans les terres sablonneuses de la Suède moyenne et du Gestrikland; la pre- mière espèce résiste le mieux au climat, et elle paraît pouvoir être cultivée encore plus au nord. Semé au commencement de G5 l'été, le sarrasin mûrit quelques semaines après l'orge, mais le rapport en est très-iucertaiu dans nos contrées, où tantôt cette céréale donne d'abondantes récoltes et tantôt manque totale- ment. Afin de donner une idée plus claire de l'extension et du produit des céréales dans les diverses provinces de la Suède, nous communiquons le tableau suivant, fondé sur le résumé, fait par le Bureau central de statistique, du dernier rapport quinquennial (1861 — 65) des gouverneurs des provinces. Les chiffres ne cor- respondent pas, il est vrai, entièrement à l'état actuel des choses, mais ils serviront à indiquer d'une manière suffisamment exacte l'ordre respectif des différentes provinces à cet égard. Gouverue- rnents. Milles carrés suédois. Froment. Seigle. Orge. Avoine. Méteil et petit Blé. Total. Stockholm 61 49,410 221,310 89,251 168,376 23,853 1 552,200 Upsal 41 35,633 236,781 156,281 64,190 33,020 525,905 Sudermanie .... 51 63,131 275,975 40,007 172,566 13,060 564,739 Ostrogothie 85 74,234 334,960 112,57-2 299,930 185,153 1,006,849 Jônkôping 88 3,512 118,405 46,490 349,970 24,242 542,619 Kronoberg 73 969 102,386 114,940 178,114 21,588 417,997 Calmar 94 22,277 298,614 149,671 211,063 2,140 683,765 ' Gotland 25 21,628 81,345 66,876 13,739 4,268 187,855 Blekinge 25 8,097 75,796 56,774 110,018 11,000 261,685 Christianstad .. 54 26,482 227,305 254,776 330,537 59,602 898,702 Malmohus 39 64,511 344,491 667,375 588,953 179,027 1,844,357 Halland 41 10,315 99,833 51.489 279,732 27,941 469,310 1 Gothembourg . . 42 15,879 87,274 91,455 396,578 29,884 621,070 Elfsborg 103 16.548 132,723 50,167 556,380 45,083 800,901 Skaraborg 71 40,579 233,551 46,254 632,978 29,427 982,789 Vermland 133 7,100 112,1301 10,300 380,000 7,000 516,530 Ôrebro 70 28 921 261,082 42,410 253,606 18,833 604,852 Vestmanland .. 54 28,176 205,795 47,937 160,414 23,860 466,182 Kopparberg .... 257 3,750 107,908 50,265 260,019 66,576 488,518 Gefleborg 147 1,095 51,028 165,394 82,056 61,493 361,066 Norrlandoccid. 191 23 19,584 127,335 10,763 11,107 168,812 Jemtland 411 8 5,817. 43,359 996 2,614 52,794 Vestrobothnie.. 477 3 2,618 i 55,397 351 618 58,987 Norrbothnie ... 853 — 4,149 65,901 32 — 70,082 66 On verra facilement par ce tableau quelles sont les provin- ces de la Suède qui, tant absolument, que relativement à leur surface, sont les plus riches ou les plus pauvres en céréales, ce que la carte jointe à ce travail reproduit en outre d'une ma- nière graphique. La Suède, déduction faite des lacs et des cours d'eau, com- prend 81,355,853 tunnlands '), dont 2,280,106 sont affectés à la culture des céréales proprement dites, 108,200 à celle des fruits à cosse, 260,000 à celle des pommes de terre et 13,800 à celle des autres tubercules; 1,100,000 tlds produisent des plantes fourragères, 30,110 des plantes textiles, 11,5(X) d'autres plantes économiques et 740,000 sont en jachère. Le tableau suivant donne les rapports entre les semences et les récoltes: Semences: Récoltes: Froment 76,337 tonn. 522,312 tonn. Seigle 565,494 » 3,640,760 » Orge 466,305 » 2,602,675 » Avoine 1,214,555 » 5,501,361 » Méteil 171,426 » 881,389 n Pois 69,321 » 297,529 >. Fèves etc 10,932 >. 43,320 » Sarrasin 945 » 4,879 )> Pommes de terre 1,369,249 >> 8,434,645 » On voit par là que, d'après les données pour la période quinquenniale de 1861 — 65, les céréales et plantes énumérées ci- dessus ont fourni une récolte totale de 29,928,870 tonneaux -). B. Plantes alimentaires on potagères. Si l'on peut en général établir des limites assez rigoureuses pour la distribution verticale ou polaire de la végétation sponta- née, des arbres cultivés et des céréales, cela est plus difficile pour ce qui concerne les plantes potagères, vu que les parties ^) Le tunnland = environ ' j hectare, soit 49 ares 36. -) Le tonneau, comme on l'a dit précédemment ^ l'j hectolitre. 67 de ces plantes employées par l'homme dépendent pour leur dé- veloppement beaucoup plus de la température de la terre et de l'humidité assez uniformes partout^ que de la chaleur variable de l'air. Il faut ajouter à cela que, comme l'on tire ordinaire- ment du même endroit les graines de la plupart de ces végé- taux, savoir des marchands-grainetiers de l'Allemagne, du Da- nemark ou de Stockholm (plus rarement de l'Ecosse), on re- trouve à peu près les mêmes sortes sur toute l'étendue du pays, et qu'il n'existe que des données encore fort incomplètes sur leur distribution vers le nord, ainsi que sur les types dont la culture a été essayée partout. Aussi l'exposition que nous allons donner de cette catégorie de plantes concernera-t-elle principalement celles que l'on cultive généralement dans la Suède moyenne et jusqu'aux environs d'Ume (Vestrobothuie), plantes dont l'indication nous a été fournie par M. Blomberg, Intendant du jardin de la Société d'Horticulture de Stockholm, et, pour les parties septentrionales de notre pays, par M. Rin- gius de Pite, 'si zélé pour l'avancement de l'horticulture dans ces régions voisines du cercle polaire '). Nous ferons observer en outre que les plantes potagères énumérées ci-dessous sont celles, qui répondent le plus à nos besoins, mais que toutes les variétés plus ou moins renommées ont été introduites chez nous ou essayées, et qu'enfin les goûts ne sont pas toujours les mê- mes dans le Nord qu'ailleurs. Pour ne citer qu'un exemple, les variétés anglaises de choux, telles que ShiUings Qucen etc., ne sont pas en faveur chez nous, tandis que nous préférons d'au- tres variétés de ce végétal. Les petits chiffres affixés aux diverses espèces indiquent le nombre de jours qu'elles exigent pour leur développement dans la Suède movcinie. ') M. Ringius dit f^u'eii Norrlaïul les plantes tuberculeuses sont en général plus petites que dans la Suède méridionale, mais que le goût en est plus doux et l'arôme plus distingué. Aussi personne n'en achète-t-il des provinces du sud, s'il est possible d'en avoir en Norrland. On s'y occupe malheureusement fort peu de la production des graines, qui sans aucun doute seraient fort rechei'chées plus au sud. 68 a) Plantes tuberculeuses. 1. ha^ pommes de terre (s. Fotates) constituent en grande par- tie la nourriture du peuple suédois. Elles sont cultivées dans tout le pays, et leur limite dans la région du bouleau (420 à 480 niètr.) est aussi celle de toute autre culture. Elles y mûrissent aussi à moins d'automnes très-défavorables, et rendent de 10 à 20 pour 1. En Norrland ou les plante ordinairement à la tin de mai ou au commencement de juin et on les récolte vers la tin de septembre. Pendant la période quinquenniale de 18(31 — ();">, la récolte annuelle de ce tubercule a donné 814,323 tonneaux dans le gouvernement de Cliristianstad (Scanie), 613,132 dans celui de Skaraborg (Vestrogothie), 56,096 dans celui de Vestro- bothnie, 29,230 dans la Xorrbothnie, et la récolte totale en Suède a été de 8,434,645 tonneaux. Cette plante alimentaire présente dans notre pays une quan- tité infinie de variétés, des plus grandes aux plus petites, et l'on peut aifirmer sans crainte qu'il n'existe pas une seule va- riété étrangère qui n'y croisse ou n'y puisse croître. Dans le compte-rendu, pour l'année 1864, des magnifiques cultures de l'Académie royale d'Agriculture, M. l'Intendant Dannfelt donne la liste de 140 variétés blanches, 76 variétés rouges, bleues et noires, 13 variétés marbrées, en tout 229 sortes différentes. Une variété indigène qui y est mentionnée, la pomme de terre dite de Munsô, reçoit dans le rapport de M. D. la priorité sur la plupart des sortes connues sous les dénominations de Kid- ney et de Flulies, comme résistant mieux au climat et comme moins sujette à la maladie qui depuis si longtemps affecte ce tubercule. A Stockholm les pommes de terre anglaises hâti- ves exigent 60 jours, les sortes dites de Fluide, les pommes de terre oignons de Saxe 120 à 130 jours, et les pommes de terre de Svartsjo 180 jours pour parvenir à leur maturité. 2. Baves ou navets {Brassica Râpa, suédois Bofror). M. le professeur Arrhenius énumère dans son excellent Manuel d' Agriculture suédoise 13 sortes différentes de raves comme les plus généralement cultivées chez nous, savoir, des blanches deux 69 rondes et trois oblongues ou lagcniformes (faiiJiards), ainsi que des jaunes, trois rondes à collet vert et quatre à collet rouge, ainsi qu'une oblongue. Les raves de cuisine les plus employées sont les raves blan- che hâtive, de MaJfhe et de Tdfoir. toutes mûrissant en 60 à 70 jours. Il est impossible de préciser jusqu'à quelle latitude chacune de ces espèces peut croître. Les raves blanches ordinaires sont cultivées- aussi loin que les pommes de terre. En 1865 la ré- colte des raves s'éleva à 188 tonneaux dans la Vestrobothnie. 3. Le chou-navet {B. Napobrassica, Br. Napus rapifera, s. Kâlrôtter), tubercule vraiment indigène en Suède, venant, à cq que l'on dit, de la rave de Gotland [Brassica Xajnis), est d'une très-ancienne culture chez nous. Il a reçu pour cette raison les noms de navet de Suède, chou rutabaga (Rotebaggar ^), Swcdish Turnips (ou seulement Swede), Schwedische Biibe. Il présente deux variétés principales, la jaune-rougeâtre et la blanche, dont le goût est considéré inférieur, et une troisième, le navet géant rouge-gris. Le rapport en est évalué de 100 à 150 tonneaux par tunnland, et on le cultive en Laponie jusqu'à la limite des pommes de terre, ordinairement dans les jardins potagers, de graines mûries dans ces régions polaires. A Stock- holm il exige de 120 à 130 jours pour parvenir à sa ma- turité. 4. Le raifort {Baphanus sativus escidenfus, suédois Bdt- tiha) présente chez nous trois variétés principales, le raifort jaune d^Hê (40 — 45), violet d''automne et noir d'hiver (50 — eo), mais ces deux dernières sont les meilleures. Il est générale- ment cultivé, même en Norrbothnie, ainsi que le radis (Baph. sat. radicula (30), avec les deux formes, le radis de tous les mois rouge et blanc, et le long radis rouge de BecJc. Se déve- loppe en 30 jours. ') Travestissement du mot suédois Roli-fiut/i/e. plur. Kotvhm/yar {hr lins-raci- nes), donné à cette espèce par les paysans de la Vestrogothie. 70 5. Le raifort sauvage inâiyhie (Nasturflum Arnioracia, s. Pepparrot) est cultivé jusqu'en Norrbotlinie, mais réussit le mieux dans la Suède moyenne (excellent près de la ville d'Enkoping). 6. La carotte (Dauciis Carota, s. Morot) est comme four- rage cultivée jusqu'en Norrland, et comme plante potagère dans toute la Suède. Nos formes les plus communes sont les carottes courtes hîanches des Vosges (es), grosses rouges à col- let vert (i2o), rouges très-courtes (vo), de Hollande (70), de Horn (85 — 90), d'Altringham (100, cette variété est celle qui s'avance le plus vers le Nord) et les carottes violett&s. 7. Le panais {Pastinaca sativa, s. PalsternacJca) variétés longue, ronde et de Jersey (so), se cultive partout, rarement avec avantage dans la Norrbothnie. 8. Betterave (Beta vtdgaris, suéd. Rodheta). De la forme commune rouge (90), on cultive un grand nombre de variétés jusque dans la région du bouleau. Des poirées {B. v. Cicla, s. Hvitbeta), la petite variété est cultivée, pour la fabrication du sucre, principalement dans la Suède méridionale (particulièrement en Scanie); les grandes variétés jaunes ou rouges, rondes ou allon- gées, employées comme fourrages, ne vont guère plus haut que la Suède moyenne et se rencontrent rarement dans le Norrland. La betterave à sucre a donné en Scanie de 104 à 186 tonneaux par tunnland, la betterave fourragère de 150 à 200 tonneaux. 9. Persil {Apium Petrosilinum, s. Persilja). Les variétés cultivées chez nous, le persil à grosse racine de Bar doiviJc (100), le persil frisé (eo) et le persil frisé de Myatt {new garnishing Parsley, eo), croissent jusqu'en Norrbothnie. 10 — 20. La herle (Siîim Sisarum, s. Soclccrrot), la scorso- nère (Se. hisj)amca), la chicorée {Cicliorium Lntyhus), le salsifis {Tragopogon porrifolius, s. Hafrerot), le céleri [Apium graveo- lens, s. Seller i, variétés céléri-rave de Berlin et céleri blanc de Cole, Cotes cristal ichite, 160 — 170), se cultivent dans les pota- gers d'une certaine étendue jusqu'en Norrland, la scorzonère et le salsifis même jusqu'en Norrbothnie. Dans ces derniers temps, le Topinambour (HeliantJms tuberosus, s. JorddrtsJcocîca) et Toxa- lis édible {Oxalis escidenta) y ont été introduits et cultivés avec 71 succès, et résistent parfaitement au climat. Quant au raiponce {Campanula Rapunculus), à Vanette (Lathyrus tuberosus, s. Ar- dacha) au souchet comestible ou amande de terre {Cyperus escu- tendus, s. Jordmandel), à la noix-de-tcrre (Buniiim esculentum) et à Varacacha {Aracacha esculenta), l'on peut à peine les clas- ser parmi les plantes potagères cultivées chez nous, vu qu'on ne les rencontre guère que dans la Suède méridionale. 21. Oignons. Les espèces les plus communes chez nous, sont Toifinon commun rouge [AJium Cepa, s. Rôdiôl'), variétés 0. d'Hollande, anglais, et blanc d'Espagne^ 90 — loo), le poi- reau {A. Porrum L., s. Piirjo, var. de Musselburgh et de Lon- dres, i5o), Vécludotte {A. Ascalonicum, s. Chalotfenlôk, var. or- dinaire et danoise ou septentrionale, A. cepoides, 120) et la ci- boulette {A. schoenoprasum, suéd. Gràslôh), dont la forme sau- vage a été nommée A. sibiricum. La rocambole {Aliiun Sco- rodoprasum) croît aussi spontanément. L'oignon fistideux {A. fistidosum, suéd. Pijjldk) et Vail {A. sativum, s. Hvitlôk) sont peu fréquents chez nous. En Xorrbothnie on cultive principa- lement l'échalotte et la ciboulette, parfois le poireau, qui pros- père jusqu'au pied des Alpes (300 mètres). 22. Asperges {Asparagus officinalis, s. Sjjarris). Nous en possédons deux sortes principales, celles d'Hollande et d'Angle- terre. Ce végétal s'est accru ces derniers temps en Suède d'une forme indigène très-renommée, V asperge géant d'Ôhman (Ohmans jàttesparris). On le cultive encore à Tome, mais principalement pour l'élégance de son feuillage, qui en fait une des plus belles plantes ornementales de ces latitudes polaires. b) Choux. 23. L'espèce la plus commune est le clwu pommé ou cahus {Brassica oleracea capitata, s. Hvifkâl), avec ses nombreuses variétés, parmi lesquelles le chou nain hâtif à tête plate {friihe Johannistag Weisskraut iss) et le chou plat de Suède (indi- gène, 100); ce dernier se cultive dans les jardins jiis(|u'en Xorr- bothnie, mais ne réussit pas toujours à Torne ou à Haparanda. 72 Le cho^i hieu (Br. ol. cr/sjui, s. Blal;àJ) paraît résister encore mieux au climat du Xord (90 — 100), de même que le chou rouge d'Erfurt (100). Les variétés les plus communes chez nous sont ensuite: le chou-fleur {Br. oler. hotryfis, s. BlomMI), var. hâtif cVErfurt (eo), anglais (75) et asiatique (s 5); on le cultive en- core avec succès à Pite; sa sous-variété, le brocoli {B. ol. multi- ceps), est plus rare. Le chou de Bruxelles (90), le chou dit des ouvriers {Cottagers kale) ainsi que les choux cabus hâtifs et plus délicats {Earhj' York 70, chou de 3Iilan, suédois Savoj- Jcâl, var. dorée 75, verte 90), croissent encore, du moins les premiers, dans la partie méridionale de la Vestrobothnie. — Les choux-raves (Br. oleracea gongylodes, var. blanc très-hâtif de Vienne, Wiener glas-J:âJrahbi, 75, et géant violet tardif, blâ Jàtte- Mlrabbi, 90) résistent aussi bien que les raves et les navets au climat du Nord, et donnent même en Lapouie des récoltes abondantes. c) Laitues, Salades et Epinards. 24. Laitues. Xous cultivons la laitue commune frisée (Lac- tuca sativa crispa, s. lirusbladig Lactuca, 40), la laitue pommée {L. s. capitata, var. de Bellegarde, de Berpignan, sanguine de Topf {Topfs Vollblut), Brumhead (Drmnhead cabbage Lettuce, 6 0 — 70) et la laitue romaine de Cassel (L. v. longifolia, 50 — 60). La laitue romaine commune croît jusqu'au pied des Alpes. 25 — 30. L'endive (Cichorium Endivia, var. naine hollan- daise et verte frisée, 70) croit aussi sous une latitude très-élevée. Il en est de même des epinards {Spinacia oleracea, s. Spenat, var. de Gaudry et jaune de Suisse, 50 — 60), du cresson des jar- dins {Lepidium sativum, s. Krasse), de Varroche {Atriplex hor- tensis, s. Molla), de Voseille-éjyinard {Rumex Patientia), de la rhubarbe (Rheum Rhaponticum, s. Rhaharbcr), etc. ; cette dernière surtout donne en pleine région alpestre des feuilles et des tiges encore parfaitement utiles à l'homme. On cultive plus rare- ment le tétragone ou épinard de la Nouvelle-Zélande (Tetragonia expansa), le jjourpier {Portidaca oleracea et sativa), V oseille de Fervent {Rumex Acetosà) et le cresson de fontaine {Nasturtium officinale, s. Brunnlcrasse), lequel croît sauvage chez nous. 73 (1) Plantes légumineuses ou à cosse. 31. Pois {Pi.siim sativiim, s. Àrter). Les meilleures varié- tés de pois goulus cultivées dans nos jardins, sont celles âe Grâce (eo), celles à de âemi-rame, 6o — "o, géant âe Wasa (tô). Nous possédons en outre une quantité d'autres formes, telles que pois nains hâtifs, à haute-rame, etc., à cosses plus ou moins grandes, jaunes, verts ou gris, etc. On les rencontre encore en Laponie (p. ex. à Quickjock), où les grands pois sabres ne mû- rissent pas leurs graines, mais sont mangés verts. La variété la plus productive y est une sorte cultivée depuis longtemps dans ces régions, de hauteur moyenne, à petites cosses très-savou- reuses. Ringius l'appelle pois goulu de Norrhotlinie {Norrhott- nisk socl'eràrta). Les pois à écosser (s. Spritdrter) sont soit: a) les ^;oi5 à écosser ordinaires (Daniel O'RoiirJce, 30, Prince Albert, 8 5, î)ois d'abondance, 90), soit b) les 2>ois à moelle (s. Màrgàrter, var. Eugénie, 90, Nonpareil vert, 100, Champion of England, 110, Victoria, 120, ti pois ridés de Knight {Knights tall Marron) 120 — i4o). La variété Daniel O'JRourl-e résiste parfaitement au climat de la Xorrbothnie, où elle exige environ 87 jours pour parvenir à sa pleine maturité. 32. Les fèves (Vicia Faba L., s. Vdlsl-a bônor) que nous cultivons, sont soit les petites fèves d'Ecosse (Skottska hàstbônor, 190), JSIazagan, 75, ordinaires (Bondbonor, so — 90) ou celles de Windsor (90 — 100; les blanches sont les meilleures). Elles crois- sent sans peine jusqu'à Haparanda et même à Qvickjock, où elles ont ordinairement le temps de mûrir. 33. Haricots (Phaseolus vulgaris, s. Bônor). Les sortes les plus ordinaires chez nous sont: les haricots nains (s. Kr y pbônor; jaunes, 100, Cardinal, 100), à rames (Stôr-, Turkiska et Svàrd- bdiior, demi-tiges, 7.0 — so; sabre, so — 90), beurrés ou cirés hâ- tifs (Vaxbônor, so — 90), Princesse (Princess Perlbbnor, 90) et d'Espagne (Indiait-^ka Posenbonor, so — 90). Les haricots nains donnent parfois d'assez bonnes récoltes en Norrbothnie. e) Cucurbitacées et Artichauts. 34. Concombres (Cucumis sativus, s. Gurkor). Les princi- pales variétés cultivées dans nos jardins, sont: les concom- 74 hres serjyent.'i blancs et verts, à bouquet, verts et blancs, et verts ordinaires. Les concombres serpents ainsi qu'une variété connue sous le nom de conconibres rie Vesterâs, parce qu'on les cultive en grand dans les environs de la ville de Vesterâs (rive X. du Mâlar, à 60 — 70 kilom. de .Stockholm), croissent sous châssis jusqu'à Haparanda et en Laponie. Certaines années elles réussissent en couche et donnent d'abondantes récoltes. Les espèces pour châssis préférées à Stockholm, sont: Siou house, seinperfructifère (ail. immertragendb) et Non plus ultra. 35. Melons {Cucumis melo, s. Meloner). Un grand nombre de variétés de ce fruit sont cultivées sous châssis jusque dans le Norrland moyen. Ce n'est guère que dans la Suède méridionale et dans la Suède moyenne qu'on les cultive parfois en couche, ainsi que les arbouses {Ciicurbita Citrullus). 36. Les courges {Cucurbita Pepo, s. Pumpor) présentent chez nous une foule de variétés, dont les meilleures sont: la courge à la moelle (s. vàxtmàrg = vegetable Marrow), ordinaire et Custard, ainsi que les gros potirons à chair rouge et de Valparaiso. Les courges donnent de riches récoltes jusqu'en Norrbotbnie (Pite). 37. Les artichauts (Cynara Scolymus, s. KronartsJcocJîor), var. verte et violette, de Laon, ainsi que les cardons {Cardun- culus, s. Kardoner) d'Espagne, verts, etc., mûrissent, année moy- enne, jusqu'au Dal-elf, quoique la culture en soit peu générale. f) Plantes condimentaires. 38 — 60. Voici la liste des types de cette catégorie les plus généralement cultivés dans nos jardins: ') '**3Iarjolaine [Origanum majorana, s. 3Iejram); marjolaine d'hiver (Origaniim majoranoides); *thgm {Thymus vulgaris, s. Thimjan, var. d'été et d'hiver); cerfeuil suédois (Cerefolium sa- tivum, s. SvensJc horfvel); cerfeuil d'Espagne {Myrrhis odorata); aneth {Anethum graveolens. s. DUT); '^'^persil {Apium petroseli- ') Toutes sont en général cultivées clans la hJuède moyenne; celles précé- dées d'un astérisque (*) croissent jusqu'en Norrbothuie, et celles ayant doux astérisques (**) jusqu'en Laponie. 75 nuni. s. Persil ja]\ fenouil (Fornicuhini offirinaJe. fi. FeuJcol); anis (Pinqjinella Anisiim)] coriandre {Coriandrum safivnm); estragon {Artemisia Dracunculiis); **caxmcine {Tropaeolum majus, s. In- diansk l-rasse); pomme d'amour {Lycopersiciim escuJentum); pi- ment annuel ou poivre de Guinée {Capsicum annuum, s. Spiansh peppar)] rue {Buta (jraveolens, s. Buta)', pimprenelle (Poterinm Sauguisorha, s. Pimpernell)\ '^sarriette (Safureja hortensis, s. Kyndel)] menthe poivrée (3fentha piperata, s. Pepparmynt)\ menthe crépue (Mentha rotundifolia, s. Krusmynt); mélisse offi- cinale {Melissa officinalis, s. Citronmeliss)] **hyso2)e (Hysopus officinalis, s. Isojj); **lavende {Lavendula spica, s. Lavendel)] sauge (Salvia officinalis, s. Salvia). C. Autres plantes ëcouomiques. 61. Le liouhlon [Humulus LujJulus L., s. Humle) croît sponta- nément (peut-être passé depuis des siècles à l'état sauvage) dans plusieurs parties du pays jusqu'en Jemtland, et on le cultive encore dans la Norrbothnie, à 6 ou 8 myriaraètres des côtes. Les sortes les plus communes chez nous sont: une variété hâ- tive, une variété tardive, et la meilleure et la plus recherchée, nue variété à tige rougeàtre et à grands épis rouge-brun. Plu- sieurs sortes étrangères ont été introduites et essayées ces der- nières années. 62. Le chanvre (Cannabis sativa, s. Hampa) est cultivé, quoi- que nulle part en grande abondance, jusqu'à la limite du hou- blon ou à celle du seigle en Norriand. Le chanvre géant du Pié- mont a été essayé à Stockholm. 63. Le lin (Linum usitatissimum L., s. Lin, dont le L. crepi- fans est une modification à capsules s'ouvrant d'elles-mêmes à la maturité) a reçu ces derniers temps la même extension que les végétaux précédents. Sa culture en grand a principalement lieu dans le Helsingland et l'Angermanland ainsi que dans cer- taines parties des gouvernements de Jonkoping (Smâlaud) et 76 d'Elfsborg (Vestrog'othie). Des sortes essayées à Stockholm, le lin d'Italie s'est fait remarquer par la grosseur de ses graines. La récolte annuelle du lin et du chanvre s'élève encore en Suède à 40,000 quintaux de graines et 90,000 quintaux de ma- tière textile. 64. Le colza (s. Raps) présente chez nous deux variétés différentes, la navette dliiver (Brassica Napus olcifera, suédois Kàlraps ou Rapsaf) et la navette d'été {Brassica Bapa oleifera, s. Bofraps, allem. Biihe, 1. Biihsen. Toutes deux se sèment en automne et au printemps. La culture du colza d'hiver a lieu principalement en Scanie (production annuelle: environ 26,000 tonneaux) et dans l'île de Gotlaud. Le colza d'été prospère jusqu'au Malar, du moins en Néricie. La récolte totale annuelle donne une moyenne de 27,300 tonneaux. 65. Le pavot somnifère {Papaver somitiferum, s. Vallmo) était jadis cultivé, ainsi que la Maclia saliva, dont le rapport s'est montré insuffisant. Ni la moutarde blanche (Sinapis alba, s. hvit Senap, ni la caméline (Camelina sativa, suédois Lindodra) ne sont cultivées pour leur huile, quoiqu'elles croissent sponta- nément chez nous. La moutarde blanche est parfois employée comme fourrage. 66. Tahac (s. Tohak). Les espèces les plus usitées sont les suivantes: Nicot. tabacum (sixec la rsiriété d'Amerfort), N.tnacro- X)hylla (avec la variété de Goundie) et N. rustica (cette der- nière la plus commune). Ce narcotique se cultive principale- ment dans le voisinage des villes, oii l'on dispose de gran- des quantités d'engrais très-forts. Au-dessus de la Suède moy- enne cette culture est de peu d'importance. 67. Plantes fourragères. La majeure partie de la surface de notre pays est occupée par des forêts ou par des régions que leur stérilité ou leur hau- teur verticale rendent totalement impropres à la culture; la par- tie restante est consacrée à la production des plantes destinées à l'alimentation de l'homme et des animaux. 77 Tandis que la superficie des terres cultivées s'élève à près de 5 millions de tunnlands, les prairies naturelles n'en compor- tent que 4 millions à peu près. Elles se composent d'une riche flore de graminées (141 espèces) on de cypéracées (144 espèces), lesquelles, avec les autres végétaux croissant dans nos pâturages, fournissent une abondante nourriture à nos bestiaux. Les listes données dans les pages précédentes indiquent la distribution de ces types dans nos contrées. Les végétaux dont se composent principalement nos prai- ries artificielles sont les suivants: Les trcflcs (suédois Klôfver] Trif. pr(Atcnsi\ mcdnim, Jnjhridiim [frrfle dit d'Ahikc, s. AhiJce Môfver, etc.) croissent jusqu'en Norrbothnie, ainsi (pi'en général la phléole des prés (PMemn pr (dense, s. Timothej), le vulpin des prés {Alopecurns pratensis, s. ÀngJcafle) et h Dactyle ag- f/loméré {Dactylis glomerata, s. Hunddxing). Le ray-Grass {Lo- lium perenne, itcdicum, s. liay-Grds), Vélyme de Sibérie {Ely- mns sihiricus, s. Elm) ne croissent pas tout-à-fait si haut. La vesce {Vicia sativa, s. Vicker, variétés noire et brune) croît jus- qu'en Norrbothnie, la luzerne {Medicago sativa, s. Lusern) et r astragale réglisse ou réglisse sauvage (Astragahis glyciphyllus, s. Kloàrt) jusque dans la Suède moyenne, Vesparcefte {Ono- hrychis sativa, s. Esparcett) principalement dans les provinces méridionales, et la serradclle {Ornithopus sativus, s. SerradelT) dans les provinces méridionales, ainsi (jue les Lupins (s. Lupi- iier; Lnpixus alhus, hirsufus etc.) et la luzerne blanche (Me- dicago alba, s. Bolhara-Mofver). On emploie en outre, quoique moins communément, les espèces suivantes, dont il est difficile de déterminer les limites: Symphytnni officinale et orientcde, Foteriuni Sanguisorba, PinipiiieUa Saxifraga, Spergida sativa, Isatis tinctoria, ainsi que diverses espèces des genres Vicia, Lathyrus, Cichoriani, etc. Plusieurs variétés du )inus (la var. tuscarora entre autres, laquelle résiste parfaitement au climat) se cultivent avec avantage jusque dans la Suède moyenne. Mais la graine n'en mûrissant que dans les étés secs et chauds, on les emploie principalement comme fourrages verts, et leur ra])- l)ort l'emporte de beaucoup sur celui de toutes les autres plantes 78 de cette catégorie. Le harhon à sucre (Sorghuni saccliaratum) supporte aussi parfaitement le climat de la Suède moyenne, quoiqu'il soit d'un moindre rapport que le maïs. Pour les na- vets, betteraves et autres racines employées comme fourrages, voir une section précédente. 1). Arlbres fruitiers, arbustes et plantes à fruits comestibles. Dans un pays présentant comme le nôtre une extension si considérable vers le Nord, le climat devra nécessairement favoriser très-inégalement la culture et la croissance des arbres à fruit. Tandis que dans nos provinces méridionales la plupart des ar- bres fruitiers de l'Europe réussissent parfaitement et donnent de riches récoltes, on trouve dans la Suède moyenne différents types qui lui appartiennent presque en propre, et qui, modifiés par le climat, se distinguent par leur vigueur, leur productivité et la saveur de leurs fruits. Mais la culture des arbres à fruit diminue promptement à mesure que l'on s'avance vers des lati tudes plus élevées. On les rencontre néanmoins dans plusieurs parties du Xorrland méridional ainsi que du Medelpad (vallée de Torp) et de l'Angermanland. Dans les bonnes années les pommes mûrissent parfaitement jusqu'à Skellefte et Ostersund. A Pite l'on voyait naguère, si même l'on n'y voit encore, de vieux pommiers sauvages couverts de fruits acerbes, et grâce aux soins et aux conseils de M. Ringius, plusieurs personnes de cette ville ou de ses environs ont planté à titre d'essai des ar- bres à fruit de sortes indigènes {Hampus, pomme cVÂkero, etc.), mais ces arbres sont encore trop jeunes pour que la culture en ait donné des résultats. II en est de même de plusieurs sortes précoces de poires d'été. — La limite du Chêne, le Dal-elf, peut être considérée comme celle de la culture assurée et productive des arbres à fruit. Quelques-unes des variétés cultivées chez nous paraissent être d'origine indigène, mais la plupart des meilleures variétés otliiiie 64" (communiqué par Mr Bo.^emlahl): Pànis Larix L., S/ilix fragilis L. et cus])idata Sch., ]'ihurintni Lantaiia L.. Ei-07iymus latifolius Hcop. angustifolius Psh. et verrucosus Scop., Philadclphus coronarius L., floribundus Schrad. et nanus Hort.. Amygdalus georgica Desf., Spirœa callosa, carpinifolia, Ifievigata L., ulmifolia Scop. ot tlialictroides L.. Hydrangea nivea Mclix., Ceaiiolhiis americana L. JemtlîiiKl 63" (communiqué jiar Mr Lilaiiacées: Lycium barl)arum L.. ruthenicum Murr. Oléiiiées: Chionanthus virginica L.; Syrintja Emodi Wall., pcisica L.. chinensis W., Josik;ea .lacq.. rothomageiisis Loud.; Fraxiiiits argentea Lois., americana W.. aucuba'folia H., sambucitblia Lam.. plusieurs variétés de Fr. excelsior L.. cinerea IJosc. argentea Lois. ('a|»rifoliacées: Lnnircra glauca Mcli . (inldii Spr.. atr()i)urpurea Penth., pndifera Bootb. ciliata Miililb.. ljedel)ourii Kscii.. alpigeua L.. orientalis Lam., siliirica MB., dioica L.. discolor Liiull.. liispida Pall.. grata Ait.; S//Mpliorirar- pus montanus HlîK.. racemosus Mx.. vulgaris Mx., Weiyclia rosea Lindl.; Sainhacits canadensis L., variétés du nigra; Vihunntm Lantana L.. lantauoides Mx.. ednie Psli., prunifolium L . plicatum Tidtg.. dentatum L.. pyrifolium Poir. ('«niées: Cun/ns lloriiiu L.. mascnla L.. altern f'ojiu L.. cininata L'iler.. australis Sans., sericea L'IIer.. sibirica Lodd.. stricla Lam. 90 Rhainiiécs: I'lia//i//i.is alnifulius I/IIcr., ali)imi> L.. tiuctorius BK.. spatliii];ii- folius FM. Célastriiices: Evouijdius nanus MB., aiigustifolius Pscli., atropurpureus Jacq.. latifdlius Sco]).. verrucosns Scop. Ribésiacées: Fibes divaricatum Dougl. , gracile Mx., niveum Limll., atropurpureum Mey., caucasiciiin MB., floridum L'Her.. lacustre Poir., rigens Mx., tenuifolium Lindl., opulifolium et saxatile Hort. aciculare Sm., Cynos- bati L.. gracile Mx., diacantlmm L.. multiflorum WK., petrppum "Wulf., gla- ciale Wall., rigeus Mx., sanguineum L., triste Pall. &c. Saxifrag"ées: Itca virginica L., Hydrangea japonica Sieb. Philadelphées: Phi/adelphus grandiflorus W., Gordonianus Lindl.. spe- ciosus Schrad., laxus Lodd. ; Deuizia canescens Zieb., crenata S.Z., scabra Thbg. Rosacées: Spirtpa cuueifolia Wall, bella Sims.. cana WK., cbam?edri- ft lia L., cratpegifolia H., crenata Gou.. Hookeri H , ]iyi)ericifolia L., nepalensis Wall., opulifolia L., média Schm.. nana H., triloba L.. Billardii H.. Douglasii Hook., oblongifolia WK , eximia H., lauceolata Borkb.. Regeliana Rig.. pruni- folia S Z.. Nobleana Hook.. tomentosa L. &c.; Bubus occidentalis L., spectabilis Psh., nutkeanus DC. ; une quantité de Foses (R. centifolia, gallica, pimpinelli- folia & damascena). Amygdalées : Frunux americana Psch., cerasifera Ebrh., divaricata Led.; Cerasim Chamaecerasus Lois., Mahaleb. L.. pensylvanicus Hook., serotinus Ebrb. Poiuacées: Cratœyus Crus galli L., linearis Pers.. prunifolia Bosc, cocci- uea L., rotundifolia Mnch., punctata Ait., flava Ait.. Aronia Bosc. pectinata Bosc, glandulosa W., nigra WK., orientalis Bosc. pentagyna "\YK., virginica Lodd. &c. ; Mespiliis germanica L.: Amela?H}uer ovalis DC: Arojiia grandifolia Sp.; Sorbus americana W.. edulis Kocb . intermedia Pers., grpeca Lodd.. nepa- lensis H.; Cotoneaster aflinis Lindl.. Pyracantba Sp.. acuminata Lindl.. laxiflora Jacq.. uuitiora Bunge.; Cydonia japonica Pers., vulgaris L.: Pynia nivalis L., Ringo Sieb., prœcox H., floribunda Sieb.. paradisiaca H., baccata L., cerasi- fera Tauscb., spectabilis Ait , Pollveria L., amygdaliformis Yill.. Michauxii Bosc, salviifolia DC. PapiHonacées: Gledifsclun caspica Desf. . ferox Desf.. longispina H., ma- croacantba Desf., triacantba L.; liohinia Pseudacacia (Bessoniana) L., viscosa Vent.; HuHinodeinli-on argenteum Fisch.; Carayava frutescens DC, Chamlagu Lani.. mollis Bess., pygnuea DC. spinosa DC. Redowskii DC, Altagana Poir.; Cythu» austriacus L.. capitatus Jacq , nigricans L., caucasiens H., elongatus WK., supinus L., purpureus Scop., uralensis Led., sessilifolius, alpinus Mill., Laburnum L.; (ft»o H 5 ^ -Ç 5 s5 f niftjfg M, ^ a (S ^■5 -^ :«^ f^ifj "P -V^'f» j *'/. >'},. riiffHJJJiini "• —jjinojj ■jnrtoiptiUJj J ^— rxoUttfad rffiioiJ jrfititojiy ' k ^ 'î^ < ^ joftmjj^ si g rSi", ..:.,:. xnntjj .:^^ < '-1 '■ *>' / ^ ^