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Les yeux forment deux carrés, disposés l'un dans l'autre; le carré du milieu, petit, est ° un peu plus étroit en avant ; le bandeau, très étroit, est rebordé, avec une petite pointe 0 perpendiculaire au milieu. Les pattes sont robustes, les métatarses de la quatrième paire munis d'un cala- mistrum. Les femelles possèdent un cribellum (saillie placée entre les filières inférieures) (i). fy"^T^v ' Ce cribellum est grand, ovale, transverse, divisé en deux par une fine carène. Cette famille des plus naturelles a été l'objet de beaucoup d'opinions différentes quant à sa position systématique: les anciens auteurs la rapprochaient des Altidœ auxquels, du reste, elle ressemble par les formes extérieures; mais ces rapports sont très superficiels; M. O.P. Cambridge la place à côté des Diclyna; en 1864-, M. E. Simon la réunissait à la famille des Epeiridœ dont elle formait une tribu; enfin aujourd'hui, nous en faisons une famille à part dans le sous-ordre des Araneœ verœ, entre les Thomisidœ et les Epeiridœ, et par conséquent fort éloignée de la famille des Atlidœ. Cette famille n'est représentée en Belgique que par un seul genre et par une seule espèce, toujours fort rare. Genre ERESUS, Walckenaer, 1805. SYNONYMIE. 1805. Eresus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranêides, p. 22. 1857. Chersis, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 590. 1837. Eresus, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 299. 1850. Eresus, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems. 1850. Erythrophora, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Syslems. 1861. Eresus, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 45. 1864. Eresus (Eresa), E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 299. 1879. Eresus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique) (supplément). 1881. Eresus, Camhridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 45. (') Chez les mâles adultes, le cribellum et le calamistrum sont atrophiés. Voir à la fin de ce volume la notice sur le cribellum et le calamistrum. XII. 1 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux médians forment un groupe plus large que long; les antérieurs sont plus petits que les supérieurs; les yeux dorsaux, très petits, sont plus éloignés du bord du front que du bord postérieur et sont aussi écartés l'un de l'autre que les yeux de côté du premier rang. Le plastron, allongé, est assez rétréci en avant. Les lames maxillaires, droites, sont arrondies, plus larges vers l'extrémité et nullement inclinées vers la lèvre. La lèvre, allongée, présente la forme d'un triangle renversé. Les chélicères, robustes, coniques, sont presque planes en avant. Les griffes tarsales supérieures sont fortement denticulées; la griffe inférieure présente presque toujours trois denticulations chez la femelle et deux chez le mâle. La griffe de la patte- mâchoire de la femelle est petite et munie également de nom- breuses denticulations. SYNONYMIE. 1789. 1789, 1790, 1802, 1805 1851 1837, 1838, 1838, 1838, 1861 1864 1870 1880, DESCRIPTION. 1881 ERESUS CINNABARINUS, Olivier, 1789. (PI. I, fig. 4, la, ib, le, id.) Aranea cinnabarina, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 221. Aranea moniligera, Villers, Linnaei Entomologia, t. IV. p. 128. Nomenclator iconum entomo- logiae, etc., tab. XI, fig. 8. Aranea quattuor-guttata, Rossi, Fauna Etrusca, etc., t. II, p. 135, tab. 1, fig. vm-ix. Aranea cinnaberina, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 249. Eresus cinnaberrinus, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 21. Eresus quattuor-guttatus, Ilahn, Die Arachniden, t. I, p. 45, fig. 35. Eresus quattuor-guttatus, C. Koch, Uebersichl des Arachniden-Sy stems. Eresus quattuor-guttatus, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 104, fig. 316. Eresus illustris, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 105, fig. 317. Eresus cinnaberinus, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 106, fig. 518. Eresus cinnabarinus, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. 1, p. 46, pi. III, fig. 25. Eresus cinnabarinus, E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 501. Eresus cinnabarinus, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 420. Eresus cinnabarinus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique) (supplément). Eresus cinnabarinus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 45. Mâlefûg. la). — Le céphalothorax, noir, est recouvert de poils noirs et blancs assez espacés. La partie céphalique (fig. le) est élevée, un peu élargie en avant et descend vers le front. Les chélicères, noires, sont légèrement convexes à la base. L'abdomen, ovale, est d'un beau rouge vif, orné de quatre grosses taches noires formant un carré plus long que large; ces taches sont entourées d'un petit cercle blanc; le ventre est noir, garni de poils grisâtres. Chez le mâle adulte, il ne reste du cribellum qu'une plaque cornée avec quelques petits renfoncements irréguliers ; le calamistrum également tend à disparaître. Les pattes, relativement courtes, sont robustes; les deux premières paires, noires, annelées de blanc; les pattes postérieures, rouges, avec les trois derniers articles plus foncés. La patte-mâchoire (fig. id) présente un tarse étroit, allongé, dépassant le bulbe; celui-ci, en forme de poire, est terminé par une sorte de lamelle enroulée. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est brun fauve, comme les pattes, qui sont un peu plus noires à la base des articulations. L'abdomen est d'un noir profond, brillant. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 3 L'épigyne (fig. 16), simple, est entourée d'un rebord très épais. Le cribellum, semblable à celui des Amaurobius, est plus grand; les tubes à sécrétion sont au nombre de 2,881 sur chaque champ (Bertkau). Ordre de longueur des pattes : 4, 1,2, 5. moeurs. Cette belle araignée est très rare en Belgique; je l'ai observée à Tarrière-saison, par un temps chaud et surtout calme; elle se cache au moindre vent sous les pierres ou sous les mousses et devient presque introuvable. Elle marche par saccades et recherche les terrains arides; elle se creuse une sorte de terrier oblique de 10 à là centimètres de profondeur, tapissé d'une toile grossière. Le cocon, peu gros, est aplati, rond; l'enveloppe extérieure est assez épaisse, floconneuse; les œufs sont fortement agglutinés. La mère le tient appliqué contre le sternum. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Limbourg : Genck. Limbourg : JViaestricht. Environs de Paris. — Fontainebleau. Alpes : Bourg-d'Oisans. Comté de Dorset. Environs de Bonn. Belgique. Hollande. France. Aube : Bar-sur-Seine. Angleterre. Allemagne. Pyrénées-Orientales : Vernet. Hongrie. S. Ujhely, Kapivâr, Ozora, Pécs, Villâny, Budapest, Padé, Jézova, Bazias. Les Eresus étrangers à notre faune sont : Eresus annulatus, Hahn. — Eresus rotundiceps, E. Simon. — Eresus puniceus, C. Koch. — Eresus tricolor, E. Simon. — Eresus frontalis, Latreille. — Eresus ruficapillus, C. Koch — Eresus albo-pictus, E. Simon. — Eresus Lucasi, E. Simon (Algérie). — Eresus Walckenarius, Brullé. — Eresus moerens, C Koch. — Eresus Petagnae, Audouin et Savigny. — Eresus ctenizoides, C Koch. — Eresus luridus, C. Koch. — Eresus Theisii, Brullé (?;. — Eresus Guerini, Lucas (Algérie). — Eresus fulvus, Rossi (?). — Eresus Kollari; Rossi (?). 7me Famille : EPEIRID^E. SYNONYMIE. 1817. 1823. 1825. 1835. 1833. 1850. 1864. 1866. 1866. 1870. 1874. 1878. Orbiteles, Latreille, Arachnides du règne animal de Cuvier, t. III. Retiarl-e, Sundevall, Spécimen academicum gênera Araneidum Sueciœ, etc. Orbitel/E, Latreille, Familles naturelles du règne animal, etc. Epeïreides, Sundevall, Conspeclus Arachnidum, etc. Arane,e orbitel.e, Perly, Digessit descripsil, etc. Epeirides, C. Koch, i'ebersicht des Arachniden-Si/stems. Epeiriformes, E. Simon (en grande partie), Histoire naturelle des araignées. Epeirid.e, Menge, Preussisc/te Spinnen. TetragmthiDjE, Menge, Preussische Spinnen. Epeiroid.e, Thorell (ad parlem), Remarks on Synonyms. Epeirid/K, E. Simon, Les Arachnides de France. Epeirid/e, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 4 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Céphalothorax plus long que large; la partie thoracique arrondie, marquée d'une strie verticale; du milieu de cette strie partent d'autres stries qui rayonnent et s'écartent jusqu'à la base des pattes; la partie céphalique est séparée de la partie ihoracique par deux stries toujours bien marquées, appelées stries céphaliques. Les yeux, au nombre de huit, sont disposés sur deux lignes; ceux du milieu, plus rapprochés entre eux que des latéraux, forment un carré bien distinct. Le bandeau est moins large que l'aire oculaire. On observe deux stigmates épigastriques sous l'abdomen. Il y a six courtes filières; celles de côté, rapprochées, forment une espèce de rosace. Les tarses sont armés de trois griffes; les deux du dessus sont fortes et denticulées ; il y a deux et parfois une seule dent à la base de la griffe inférieure. A l'extrémité du tarse et devant la griffe inférieure on remarque des griffes auxiliaires; ce sont des épines très solides, pectinées d'un côté. La patte-mâchoire de la femelle est terminée par une petite griffe pec- %a tinée. 1/ Le bord inférieur de l'épigyne est élevé, partagé en Irois lobes formant le scape et surmonté d'un crochet recourbé en arrière. Le tarse de la patte-mâchoire du mâle contourne le bulbe sans le recouvrir. Les Epeiridœ sont représentés en Belgique par neuf genres qui sont : 1er Genre. Argiope, Audouin et Savigny. 2e — Cyclosa, Menge. 3e — Epeira, Walckenaer. 4e — Singa, C. Koch. 5° — Cercidia, Thorell. 6e Genre. Zilla, C. Koch. 7e — Meta, C. Koch. 8e — Pachygnatha, Sundevall. 9e — Tetragnatha, Latreille. Genre ARGIOPE, Audouin et Savigny, 1825-1827. SYNONYMIE. 1825-1827. Argiope, Audouin et Savigny, Description de l'Egypte (2e édition), t. XXII, p. 328. 1829. Argyopes, Latreille, Règne animal de Cuvier (nouvelle édition), t. V, p. 528. 183t. Argyope, Latreille, Cours d'entomologie, p. 529. 1835. Miranda, C. Koch (ad partem) dans Herrich Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 128, 14. 1839. Nephila, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. V, p. 33. 1864. Argyopes, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des araignées, p. 281. 1864. Nephila, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des araignées, p. 275. 1870. Argiope, Thorell, On European Spiders, p. 51. 1874. Argiope, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 26. CARACTÈRES DU GENRE. Céphalothorax presque aussi large que long; partie céphalique assez rétrécie, tandis que la partie thoracique est fortement arrondie sur les côtés. Les yeux de la première ligne sont courbés en arrière, tandis que les antérieurs forment une © © ligne droite; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large. — — — Le bandeau est toujours plus étroit que I aire oculaire. La femelle est beaucoup plus grande que le mâle. C DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 5 SYNONYMIE. 1772. 1775. 1776. 1787. 1787. 1789. 1789. 1789. 1789. 1790. 1805. 1806. 1826. 1827. 1850. 1855. 1857. 1859. 1841. 1845. 1864. 1868. 1870. 4874. DESCRIPTION. Mâle. Le plastron, plus long que large, découpé sur les bords, se termine en pointe arrondie en arrière. La lèvre, plus large que longue, est arrondie par-dessus. Les chélicères sont perpendiculaires et un peu allongées. ARGIOPE BRUENNICHI, Scopoli, 1772. (PI. I, fig. 2, 2a.) Aranea Bruennichii, Scopoli, Observationes zoologicœ, ann. V, p. 125. Aranea speciosa, Pal las, Reise durch vcrschiedene Provinzen des Russischen Reichs, t. II, p. 752. Aranea zébra, Sulzer, Abgekùrzte Geschichte Schweizerischer und auslàndischer lnsekten, etc., p. 254, (al). XXIX, fig. 15. Aranea formosa, Cyrillns, Enlomologiœ Neapolilanœ, t. I, p. 7, pi. 9. Aranea pulchra, Razoumowski, Lettre à 31. Reynier sur une araignée (Journal de Physique, t. XXXI), p. 572. Aranea pulchra, Razoumowski, Histoire naturelle du Jorat, etc., I. I, p. 244. Aranea fasciata, Olivier, Encyclopédie méthodique, IV, pp. 188-189. Aranea caspia, Gmelin in Linné, Systema naturœ, éd. 5, vol. I, p. 2959. Aranea formosa, Villers, Linnœi Entomologia, Fauna Suecicœ descriptœ, etc., IV, p. 150. Aranea phragmitis, Rossi, Fauna Etrusca, etc., t. II, p. 128, tab. III, fig. 15, lab. IX, fig. 5. Epeira fasciata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 55. Epeira fasciata, Latreille, Gênera inseclorum, etc. Segestria pulchra, Risso, Histoire naturelle des principales productions de l'Europe méridionale, t. V, p. 160. Argyope fasciata, Audouin et Savigny, Description de l'Egypte, 2e édition, t. XXII, p. 529. Epeira fasciata, Walckenaer, Faune française (Arachnides), p. 254, pi. IX, fig. 2. Miranda transalpina, C. Koch in Herrich Schaeffer, Deutschlands Ins., 128,14. Epeira speciosa, Krynicky, Arachnographiœ Rossicœ decas prima (Bull, de la Soc. imp. des natcr. de Moscou, t. V, p. 76). Nephila transalpina, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 55, fig. 556-557. Epeira speciosa, Eichwald, Fauna Caspio-Caucasia, etc. (Nouv. mém. de la Soc. imp. des natcr. de Moscou, t. VII, p. 241, tab. XXXVII, fig. 5). Nephila fasciata, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 159, fig. 954. Nephila fasciata, E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 277. Argyope brunnichi, Thorell, Om Aranea lobata Pallas, in OEfvers. afk. Vet. Akad. Fôrhandl., t. XXIV (1867), p. 591. Argiope bruennichi, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 518. Argiope bruennichi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 51. Mâle. — Des poils blancs recouvrent le céphalothorax, qui est d'un fauve pâle, rougeâtre, bordé de deux bandes brunes. L'abdomen, blanc, est orné d'une grande tache (folium) découpée, d'un fauve plus ou moins clair et plus foncé sur les bords; le ventre est brun, orné de deux lignes claires assez étroites, qui commencent à l'épigaslre et descendent en s'écarlant jusqu'aux filières. Une bande blanche occupe le milieu du plastron, qui se termine en pointe allongée. Les chélicères, allongées, sont peu robustes; il y a quatre petites denticulations au bord supérieur et trois plus petites au bord inférieur. Les pattes, fauve plus ou moins foncé, sont ponctuées de noir aux fémurs et aux tibias des deux paires antérieures. Le tarse de la patte-mâchoire présente une petite pointe au-dessus de l'articulation du tibia; le bulbe est muni à son extrémité d'une apophyse recourbée assez longue et à sa base d'une seconde apophyse denticulée. Femelle (pi. I, fig. 2). — Céphalothorax fauve, comme celui du mâle, et recouvert de poils blancs. L'abdomen, assez allongé, est d'un jaune mat, plus ou moins clair; il est orné de lignes noires 6 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE horizontales, ondulées; dans le milieu on distingue plus ou moins clairement un dessin étroit, découpé sur les bords et qui ne descend pas jusqu'à l'extrémité. Les fémurs de la première paire de pattes sont noirs; les autres articles ainsi que les trois autres paires de pattes sont annelés aux articulations. L'épigyne (fig. 2a) est munie d'un large crochet très lisse. Ordre de longueur des paltes : I, % 4, 3. MOEURS. Je ne puis considérer celte belle espèce comme habitant notre pays; je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, en 1874, dans la vallée de l'Hermeton, près d'Hastière, où elle aura été apportée accidentellement. Elle est au contraire fort commune dans le Midi ; je l'ai reçue très fréquemment de l'Espagne et du Portugal. DISTRIBUTION Belgique. GÉOGRAPHIQUE. JSamur : Hastière. France. Paris, Asnières, La Varenne, Fontainebleau. — Aube. — Charente-Inférieure. — France méridionale. Espagne et Portugal. Répandue dans les deux pays. Russie. Russie méridionale. Allemagne. Sud de l'Allemagne. — Strasbourg? (Hermann). Hongrie. S. Ujhely, Tolcsva, Erdôbénye, Tokay, Szerencs, Szôllôske, Kis-Toronya, Varannô, Szeged, Budapest, Budafok, Berkesz, Rékâs, Temesvâr, Orsova, Tasnad, Kolozsvâr, etc., etc. Autriche. Je l'ai reçue plusieurs fois sans désignation de localité. — Tyrol. — Illyrie. — Gallicie. — Transylvanie. Italie. Lombardie : Milan. — Piémont : Turin. — Toscane : Florence, Viesole. — Vénétie. — Sicile. — Sardaigne. — Ile de Capri. — Naples. — lie d'Isehia. Turquie. Constantinople, Vratza. Afrique. Algérie. - Tunisie. - Iles Acores : Graciosa. — Egypte. Asie. Japon. La seconde espèce européenne de ce genre est i'Jrgiope lobata Pallas, propre au midi de l'Europe et dont l'habitat s'étend jusqu'au sud de l'Afrique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. Genre CYCLOSA, Menge, 1866. 1805. Epeïra, Walckenaer (ad partem), Les triconiques. 1837. Singa, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden-Syslems, I, p. 6. 1861. Epeïra, Westring (ad partem), Araneœ Suecicœ, p. 20. 1864. Epeïra, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Brilain, t. II, p. 325. 1864. Singa, E. Simon (ad partem), Histoire, naturelle des araignées, p. 255. 1866. Cyclosa, Menge, Preussische Spinnen, I, p. 73. 1869. Cyrtophora, Thorell (ad partem), On European Spiders, p. 57. 1874. Cyclosa, E. Simon, Les Arachnides de France, l. 1, p. 36. 1878. Cyclosa, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Céphalothorax un peu plus long que large, avec une fossette sur la partie thoracique. Les yeux antérieurs sont disposés en ligne courbée en avant; les yeux médians forment un carré plus long que large; ceux du premier rang sont plus écartés l'un de l'autre que ceux du second rang; les yeux de côté se touchent et sont un peu soulevés. Le bandeau, étroit, est plus large que les yeux antérieurs et beaucoup plus étroit que Taire oculaire. Les chélicères, peu longues, sont grêles et perpendiculaires. Le plastron, allongé, découpé sur les bords, se termine en pointe en arrière; la lèvre, petite, large, arrondie en avant, forme un triangle très obtus. L'abdomen dépasse de beaucoup les filières. Des épines garnissent. les fémurs, les tibias et les métatarses des pattes des mâles. Les griffes supérieures des pattes sont fortement denliculées; la griffe inférieure est munie d'une dent assez forte près de sa base. 3. Femelle (fig. 4, la). — L'abdomen (fig. kb) présente dans le haut deux tubercules plus ou moins saillants ; il est orné d'un large folium denticulé sur les bords, bordé souvent d'une ligne claire; dans le haut se trouve une tache blanche souvent divisée en trois, avec une tache plus petite par-dessous. J'ai observé plusieurs fois une jolie variété (fig. 4«) dont le folium n'occupe que la moitié postérieure de l'abdomen; la tache blanche du haut est entourée de chaque côté d'un large espace noir découpé. Le ventre, noir, présente deux taches claires, obliques. Les pattes sont semblables à celles du mâle, mais les anneaux foncés sont généralement plus nettement indiqués. L'épigyne (fig. le) présente un long crochet arrondi à son extrémité. En Belgique, cette espèce, qui me paraît rare et peu répandue, vit toujours dans les bois; je l'ai observée parfois au printemps, blottie sous un coin soulevé d'écorce de hêtre. En France, d'après M. E. Simon, on la rencontre sur les haies vives et les arbustes. Le cocon est composé de soie d'un brun verdâtre. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : environs de Bruxelles, Boilsfort, Groenendael, Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. Liège : Spa, Remouchamps. ISamur : Yvoir, Hastière, Dînant Luxembourg : Redu, Arlon. Limbourg : Genck. Hollande. Brabant septentrional : Oirschot. Tilbourg. — Limbourg : Maestricht. — Gueldre. France. Environs de Paris. — Oise. — Aube. — Morvan — Bretagne. — Charente-Inférieure. — Ardèche. — Pyrénées-Orientales. Angleterre. Dorset. — Répandue dans le sud de l'Angleterre. Italie. Lombardie: environs de Milan. Bergame, Breseia — Toscane: Florence. — Environs de JNaples. — Vénétie. — Piémont: Turin, Asti, Cérisoles. Carignan Suisse. Tessin : Lugano. Bellinzona, Locarno. Biasca, Mendrisio. Allemagne Répandue dans tout l'Empire. u DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. Baltique : Riga. — Crimée. Constantinople. Tirnova. Russie. Turquie d'Europe. Bulgarie. Autriche-Hongrie. Gallicie : Cracovie. — Dalmatie : Raguse, Spalato. — Istrie. — Tyrol. — Illyrie : Trieste. — Hongrie : S. Ujhely, Tolcsva, Erdôbénye. Tokay, Tarezal, Szôllôske, Munkâcs, Bârtfa, Tatra, Kolozsvar, Diakavâr, etc., etc. Suède-Norwège. — Danemark. Illinois. — Orégon. — Texas. Algérie. — Tunisie. Amérique. Afrique. EPEIRA DROMEDARIA, Walckenaer, 4802. (PI. III, fig. i, \a, ib, ic, \d, ie, if.) 1802. Aranea dromedaria, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 191. 1802. Aranea bituberculata, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 191. 1804. Aranea albo-arcuata, Panzer, Systematische Nomenclalur ; Schaeffer, Iconnm insectorum circa Ratisbonam, etc., t. Il, p. 244, lab. CLXXII, fig. 7. 1805. Epeira dromedaria, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 58. 1805. Epeira bituberculata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 58. 1845. Epeira dromedaria, C. Koch, Die Arachnidenf t. XI, p. 98, fig. 906, 907. 1866. Epeira bicornis, Menge, Preussische Spinnen, I, p. 66, pi. X, tab. XIII. 1870. Epeira dromedaria, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 21. 1874. Epeira dromedaria, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 62. 1878. Epeira dromedaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle (fig. la). — Céphalothorax brun-rouge, garni de poils fauves. L'ahdomen, anguleux en avant, est moins large que celui de la femelle et présente le plus souvent les mêmes dessins, mais colorés plus vigoureusement. Les pattes sont annelées, dans Tordre 1,2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. le, \d) présente au tibia, par-dessous, une avance très forte, arrondie à son extrémité; on remarque une petite pointe recourbée à la base du tarse; le bulbe, assez gros, présente une apophyse très forte, courte, dont le bord, à son extrémité, est divisé en trois lobes inégaux; au plus petit sont attachées une dent aiguë et une seconde pointe par-dessous. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'abdomen affecte une forme presque triangulaire; les angles antérieurs sont terminés par des tubercules bien marqués; la partie antérieure, jusqu'à la base des tubercules, est fauve plus ou moins foncé, limitée par une ligne blanche en dessous; dans le milieu se trouve une petite figure blanche en forme de trèfle, souvent suivie de deux points blancs doublés de noir; la partie postérieure de l'abdomen est occupée par un folium noir découpé, bordé de blanc, souvent creusé dans le milieu, avec deux petits losanges fauves qui louchent à la ligne blanche transversale. L'épigyne, transversale, est munie d'un crochet recourbé, renflé à son extrémité; ce crochet, assez court, est caché par les parties latérales du scape, qui sont fort rapprochées. Je figure (fig. \b) une jolie variété très foncée de couleur; le folium est moins festonné sur les bords et la tache blanche caractéristique du haut est remplacée par trois petits traits blancs séparés. Cette araignée hiverne à tous les âges ; j'ai observé des individus très jeunes, d'autres adultes, DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 13 dès les premiers beaux jours du mois d'avril; sans être 1res commune, elle est pourtant assez répandue; on la trouve sur les buissons, au bord des chemins creux et à la lisière des bois. La toile (fig. \f)9 très entière, est verticale, quelquefois oblique; les mailles sont allongées, serrées et très régulières; elle a de dix à vingt centimètres de diamètre et n'est que fort rarement liés élevée au-dessus du sol; j'en ai observé souvent tendues à l'extrémité des tiges de bruyères. La dromedaria est très propre : elle nettoie sa toile après chaque repas ; sa retraite est rudimentaire, composée de quelques fils en forme de petit disque ou simplement de deux feuilles reliées ensemble. Elle se tient ordinairement dans le centre de son piège et le secoue fortement lorsqu'un corps étranger vient à y tomber; comme la plupart des Epeiridœ, elle se laisse descendre, suspendue par un fil, à la moindre apparence de danger; au bout d'un certain temps, ce fil lui sert à regagner vivement sa toile; les mailles centrales sont irrégulières, plus serrées que les autres et se terminent au centre par un petit flocon soyeux ; j'ai observé quelquefois un espace vide entre les mailles irré- gulières du milieu et celles du pourtour. La femelle paraît cruelle; aussi l'accouplement est-il long à se produire; le mâle reste immobile pendant des journées entières sans oser s'aventurer sur la toile de sa compagne qui le dévore sou- vent; j'ai pourtant observé que ce fait se produisait surtout lorsque les femelles étaient déjà fécondées. Afin d'observer la ponte, je recueillis au commencement du mois de juin une femelle énorme que je renfermai dans une vaste caisse vitrée remplie de bruyères et de graminées; au bout de cinq jours seulement, je la vis s'établir dans un angle et tendre en les croisant des fils solides, sur lesquels elle appliqua une couche circulaire de flocons soyeux qu'elle lissa légèrement dans le centre; puis elle se mit à pondre; elle recouvrit les œufs d'une nouvelle couche de flocons de soie et arrondit le tout en tournant autour du cocon, y appliquant à chaque tour de nouvelles couches soyeuses, épaisses comme de l'étoupe. Le matin, tout le travail était terminé; elle avait en outre construit près du cocon une jolie petite toile oblique dont les fils scintillaient comme de l'argent; la pauvre mère affaiblie était maigrie de moitié; je lui présentai une mouche vivante qu'elle vint saisir dans ma main et qu'elle dévora tout de suite, sans l'emmaillotter de soie, comme les Epeiridœ ont coutume de le faire. Dans la journée, la toile se déchira; elle la détruisit tout à fait vers le soir et le lendemain matin je la trouvai reconstruite. Au bout d'une quinzaine de jours, l'abdomen de mon araignée avait repris sa grosseur primitive et sans nouvel accouplement je la vis construire un second cocon plus petit que le premier et posé un peu plus loin ; quelques fils reliaient ces deux cocons à la toile. Pendant ce temps, le premier cocon avait changé d'aspect: il était grisâtre, comme désagrégé; un travail intérieur s'opérait, les jeunes araignées rongeaient leur prison; deux jours plus tard, elles étaient délivrées; il en fut de même pour le second cocon; lorsque les œufs de ce dernier vinrent à éclore, les premières jeunes dromedaria s'étaient déjà dispersées. Belgique. DISTHIIUT10N Joute la Belgique. GÉOGRAPHIOUt:. Hollande. .. Utrecht, Maartensdyk. — Hollande septentrionale: Harlem, Amsterdam. — Limbourg: Maestricbt. Hollande méridionale : La Haye. Leyde, Dordrecht. — Brabant septentrional : Tilbourg, Oirschot. France. Toute la France (E. Simon). Suisse. Tessin : Lugano. M* S. Salvatore. Mendrisio. — Vallée de la Keuss. — Genève. Lausanne. 16 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Autriche-Hongrie. Bohême: Prague. — ïyrol : Trente, Inspruck. — Gallicie. — Hongrie: S. Ujhely, Tolcsva, Tokay, Szôllôske, Velejte. Varannô, Forro, Kassa, Szâdelô, Torna, Budapest, Orsova, Tasnâd, Torda, Fiume, etc., etc. Allemagne. Bavière : Munich, Nuremberg. — Environs de Bonn, Dusseldorf. Italie. Lombardie : Milan, Cassano, Brescia. — Piémont : Turin, Asti, Cérisoles, Chivasso, Carignan — Sardaigne. — Sicile. — Naples. — Ile de Capri. — Ile dTschia. Russie. Jekaterinoslaw, Charkow, Simferopol, Sarepta. — Tout le sud de la Russie. Turquie d'Europe et Turquie d'Asie. Environs de Constanlinople, Varna. — Syrie : environs de Nazareth. SYNONYMIE. 1802. 1802. 1805. 1805. 1837. 1845. 1864. 1870. 1874. 1881. DESCRIPTION. Mâle ( EPEIRA GIBBOSA, Walckenaer, 1802. (PI. III, fig. 2, 2«, %.) Aranea bicornis, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 190, n° 2. Aranea gibbosa, Walckenaer (variété), Faune parisienne, t. II, p. 190, n° 3. Epeira bicornis, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 57. Epeira gibbosa, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 57. Epeira arbustorum, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, 1. 1, p. 3. Epeira bicornis, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 92, fig. 902, 903. Epeira bicornis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 361, pi. XXVII, fig. 260. Epeira bicornis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 458. Epeira gibbosa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 67. Epeira arbustorum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 272. Mâle (fig. 2a). — Céphalothorax noirâtre avec la partie céphalique allongée; les yeux du milieu, tous de même grosseur, sont également espacés. L'abdomen descend en s'élargissant jusqu'au tiers à peu près de sa longueur; à cet endroit se trouvent deux tubercules assez forts (fig. 26); il est brun plus ou moins verdâtre; dans le haut, une tache blanche longitudinale, souvent étranglée ou partagée dans le milieu, est bordée par deux espaces noirs contenant deux petits points clairs; la tache blanche descend jusqu'à la naissance du folium festonné, bordé de blanc, qui occupe la partie inférieure de l'abdomen ; le plastron est brun. Les pattes, fauves, sont annelées de noir et dans cet ordre : 1, 2, 4, 3. La patella de la patte- mâchoire est surmontée de deux crins assez longs; on observe une petite pointe recourbée à la base du tarse. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'abdomen, verdâtre, est ordinairement coloré comme celui du mâle; souvent le folium, brun- rouge, est entier et atteint presque le bord supérieur; dans ce cas, la tache blanche longitudinale est effacée; le ventre est noir dans le milieu, avec deux lignes blanches latérales plus ou moins bien marquées. Les pattes sont annelées comme celles du mâle. Les quatre yeux du milieu forment un carré presque régulier; ceux du dessus sont les plus gros. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. il L'épigyne est noire; le cmhd, fcil (cul, est crch.é jrr les duix (êtes duscape, qui sont étroits et fort élevés. MOEURS. Celte araignée esl rare en Belgique; elle hiverne à lous les âges; on peut la renconlrer adulte dès les premiers beaux jours du mois d'avril; à celle époque, les jeunes tissent des fils irréguliers à l'extrémité des branches de hêtre, à la lisière des bois. La toile est inclinée, horizontale, quelquefois verticale; la gtbbo.sa la tend un peu partout; j'en ai observé plusieurs fois sur des touffes d'orties; elle s'y tient au centre et par-dessous; la retraite, fort simple, est formée d'une feuille sèche, roulée en forme de cornet. Celte araignée est adulte en mai, et l'accouplement a lieu pendant tout le mois de juin; le cocon est formé d'une soie peu épaisse, d'un brun fauve pâle. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Tervueren, Auderghem. GEOGRAPHIQUE. Anvers : Deurne, Calmplhout. Limbuurg : Genck. Liège : Spa. Namur : Yvoir, Hastière, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Saint-Hubert, Redu, Laroche, Melreux. Utrecht, Maartensdyk, environs de La Haye. Hollande. France. Partout (peu commune). Corse (E. Simon). ANGLETERRE. Dorset. Répandue dans tout le sud de l'Angleterre. Allemagne. Bavière. — Prusse : Environs de Bonn. Russie. Sud de la Russie? AUTRICHE-HONGRIE. ïyrol : Botzen, Inspruck. — Hongrie : S. Ujhely, Sârospalak, Tokay, Budapest, etc. Italie. Lombardie : Milan, Cassano, Bergame, Crema, Monza. — Piémont : Turin, Cherasco, Asti, Cérisoles. Romagne : Bologne. SYNONYMIE. EPE1RA D1ADEMATA, Clerck, 1757. (PI. 1, «g. 5, 5a, 5*, 5c, M.) 1757. Araneus diadematus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 25, pi. I, lab. IV. 1757. Araneus peleg, Clerck, Svejiska Spindlar, p. 27, pi. 1, lab. V. 1758. Aranea diadema, Linné, Systema naturœ, éd. 10, I, p. 619. 1765. Aranea Linnaei, Scopoli, Entoinologia Camiolica, p. 592. 1778. Aranea cruciger, De Geer, Mémoires, t. VII, p. 218, pi. II, fig. 5-8. 1785. Aranea papalis, Fourcroy, Entomologia Parisiensis, p. 554. 1802. Aranea myagria, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 192. 1805. Epeira diademata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 58. XII. 18 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1805. Epeira myagria, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 59. 1834. Epeira diademata, Hahn, Die Arachniden, t. Il, p. 22, fig. HO. 1836. Epeira stellata, C. Koch, in Herr. Schseffer, Deutschl. Insekten, 134, 7. 1856. Epeira diademata, Thorell, Recensio critica aranearum suecicarum, etc., p. 18. 1861. Epeira diademata, Wesiring, Araneœ suecicœ, p. 26. 1864. Epeira diademata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 358, pi. XXVI, fig. 258. 1866. Epeira diademata, Menge, Preussische Spinnen, p. 42, pi. I, tab. I. 1870. Epeira diademata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 8. 1874. Epeira diademata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. \, p. 72. 1878. Epeira diademata, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira diademata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 266. DESCRIPTION. Mâle (fig. 56). — Céphalothorax fauve plus ou moins clair ou brun, couvert de poils blan- châtres; l'abdomen est plus allongé que celui de la femelle et présente les mêmes dessins, mais la coloration est presque toujours plus foncée. Les pattes sont annelées, dans Tordre 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 5oQ est allongée; la patella porte par-dessus deux longs crins noirs; le tibia est dilaté extérieurement dans le haut; celte dilatation est presque carrée; le tarse porte à sa base une pointe arrondie et recourbée. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les pattes sont annelées. L'épigyne (fig. 5c) est munie d'un long crochet fortement plissé et rebordé, surtout vers l'ex- trémité. L'abdomen, arrondi dans le haut, descend en s'élargissant jusqu'au tiers de sa longueur; il est fauve ou brun-rouge plus ou moins foncé; dans le haut, cinq taches blanches caractéristiques forment une croix; le folium, bien entier, plus foncé que le fond, est découpé et bordé d'une ligne blanche; dans la partie inférieure comme sur les côtés se trouvent des tachettes blanches variant- beaucoup dans leur disposition. Le ventre est fauve et présente au milieu un espace noir, bordé de deux lignes blanches. Je figure (fig. 5a) une jolie variété, assez fréquente, entièrement d'un jaune fauve, un peu plus rougeâtre dans la partie supérieure; outre la croix blanche, deux lignes horizontales sinueuses, par- lant des angles de l'abdomen, viennent presque se réunir au centre de la croix ; les parties latérales sont brunes. MOEURS. Celte Epeire est l'une des plus communes de notre pays; elle habile les jardins comme les bois; elle paraît un peu plus petite et plus colorée dans la province de Luxembourg, tandis que je l'ai observée beaucoup plus pâle le long de notre littoral; c'est elle qui tisse en automne dans les jardins ces multitudes de grandes toiles verticales qu'admirent même les personnes étrangères à l'ento- mologie. Son nom vulgaire d'araignée porte-croix, ou à croix papale, provient des taches blanches qui ornent son abdomen. Elle résiste difficilement au froid; j'en ai pourtant rencontré quelques-unes qui avaient hiverné et qui filaient déjà à la fin du mois d'avril; mais c'est une rare exception. La ponte commence en septembre; les femelles fécondées quittent leurs toiles et cherchent un endroit abrité, sous les loils, dans les trous des murs, dans les angles des hangars, pour y déposer leurs œufs et construire leur cocon, qui est très volumineux et formé d'une sorte d'étoupe soyeuse d'un beau jaune d'or, épaisse et serrée. J'ai compté jusqu'à six cents œufs dans un seul cocon, ce qui explique la vulgarité de l'espèce. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 19 Sans se construire une retraite proprement dite, cette belle araignée coud parfois grossièrement ensemble deux feuilles qui lui servent de refuge pour les jours de pluie, ou en cas de danger. Elle se tient toujours dans le centre de sa toile et se précipite avec voracité sur sa proie qu'elle entoure de fils en la faisant tourner vivement entre ses pattes; lorsqu'elle croit pouvoir s'en appro- cher sans danger, elle se met à la sucer en commençant par la tête. Si un insecte trop gros ou dangereux se prend clans son piège, elle détache prudemment, un par un, les fils qui le retiennent, et le laisse tomber, ce qui produit toujours de grandes déchirures à la toile ; mais en quelques instants le dommage est réparé. Pour construire ces réseaux qui étonnent souvent par leur grandeur, la diademata met ordinai- rement de vingt à trente minutes. Au printemps, lorsque les jeunes araignées sont écloses, elles se tiennent, serrées les unes contre les autres, à l'extrémité d'une tige de graminée; lorsqu'on touche à cette petite masse jaunâtre, elles s'éparpillent dans tous les sens comme un essaim. On a dit quelquefois que cette Epeire ne pouvait renouveler que cinq à six fois sa toile; les expériences auxquelles je me suis livré pour m'assurer de ce fait m'ont prouvé qu'il n'y a pour ainsi dire pas de limite à la production de la soie; et il doit en être ainsi, car il est fort rare qu'une toile résiste plus de trois ou quatre jours soit au vent, soit à la pluie. Lorsqu'on coupe les grands fils qui soutiennent le réseau, l'araignée attire à elle tous les débris de la toile pour en former une petite boule, qu'elle suce et avale promptement si elle est fraîche et propre, ou bien qu'elle presse seulement contre sa bouche si elle est vieille et salie; elle en extrait ainsi le suc et rejette toutes les impuretés. Belgique. DISTRIBUTION Commune partout. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Partout. France Toute la France. Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre et llrlande. Suisse. Toute la Suisse. Allemagne Commune partout. Russie. Depuis le nord jusqu'en Crimée. Italie. Toute l'Italie. — Iles Borromées. Espagne. Je l'ai reçue sans désignation de localités. Autrichl-Hongrik. Répandue partout. — Tyrol. Turquie. Environs de Constantinople — Albanie : Janina Roumanie Bucharest, Galatz. Sehbie. Belgrade. Egypte. Le Caire. On a encore observé cette espèce en Suède, en Norwège, au Danemark et dans les deux Amériques. 20 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE, EPEIRA MARMOREA, Clerck, 1757. SYNONYMIE. (PL IV, fig. 4, la, ib, \c, id, le, if.) 1737. Araneus marmoreus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 29, pi. I, lab. III, var. a. 1757. Araneus babel, Clerck, Svenska Spindlar, p. 50, pi. I, lab. VI, var. a. 1757. Araneus pyramidatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 34, pi. I, tab. VIII, var. y. 1765. Aranea Rayi, Scopoli, Entomologia Carniolica, p. 394, var. a. 1775. Aranea marmorea, Fabricius, Systema Entomologiae, p. 434, var. a. 1776. Aranea betulae, Sulzer, Abgekùrzte Geschic/ite Schweizerischer , etc., p. 254, t. XXIX, fig. 143, var. y. 1778. Aranea aurantio-maculata, De Geer, Mémoires, t. VII, p. 222, pi. XII, fig. 16-17, var. a. 1789. Aranea reticulata, Roemer, Gênera insectorum, etc., p. 53, tab. XXIX, fig. 14, var. y. 1793. Aranea scalaris, Panzer, Faunae insectorum Germaniae initia, 4, 24, var. y. 1797. Aranea regalis, Panzer, Faunae insectorum Germaniae, 40, 21, var. a. 1802. Aranea melittagria, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 191, var. a. 1802. Aranea scalaris, Walckenaer, Faune parisienne, pi. VI, fig. 3, var. y. 1805. Epeira melittagria, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 59, var. a. 1805. Epeira marmorea, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60, var. a. 1805. Epeira scalaris, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60, var. y. 1826. Dysdera lutea, Risso, Histoire naturelle des principales productions de VEurope méridionale, t. V, p. 162, var. y. 1850. Epeira pyramidata, Sundevall, Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 242, var. y. 1839. Epeira Bohemica, C. Koch (la femelle), Die Arachniden, t. V, p. 59, fig. 377, var. a. 1845. Epeira pyramidata, C. Koeh, Die Arachniden, t. XII, p. 107, fig. 912, var. y. 1858. Epeira marmorea, Thorell, Om Epeira marmorea och pyramidata (Ofvers. af K. Vet. Akad. Fôr- handl., p. 246, var. a). 1861. Epeira pyramidata, Westring, Araneae Suecicae descriptae, p. 28, var. y. 1864. Epeira scalaris, Blackwall, Spiders of ' Great Britain, t. II, p. 531, pi. XXIV, fig. 240, var. y. 1866. Epeira pyramidata, Menge, Preussische Spinnen, p. 51, pi. III, tab. III, var. y. 1867. Epeira pyramidata, Ohlert, Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 23. 1867. Epeira marmorea, Ohlert, Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 23. 1870. Epeira marmorea, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 9. 1874. Epeira marmorea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 76. 1878. Epeira marmorea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira scalaris, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 268. DESCRIPTION. Mâle. — Des poils blancs garnissent le céphalothorax, qui est fauve plus ou moins foncé. Les quatre yeux du milieu sont presque de la même grosseur; l'intervalle qui sépare les deux yeux du premier rang est plus grand que leur diamètre; le bandeau est fortement renfoncé. L'abdomen est beaucoup plus étroit que celui de la femelle et lui ressemble comme dessin et coloration. Le plastron est noir. Les pattes sont fauves, avec un anneau rougeâtre à l'extrémité des fémurs, des patellas et des tibias; l'extrémité des métatarses est noire. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. le) est assez forte; deux longs crins noirs surmontent la patella; le tibia présente une courte dilatation externe dont l'angle supérieur est légèrement prolongé; on remarque une pointe noire, recourbée, qui surmonte la base du tarse. Femelle (fig. 1 ). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, ainsi que les pattes. L'épigyne (fig. 1/) est munie d'un long crochet plissé, rougeâtre un peu creusé par-dessus. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 21 L'abdomen, ovale, est jaune verdàtre; dans le haut, une tache blanche, large, découpée, est suivie d'une rangée de quatre ou cinq tachelles plus petites qui descendent jusqu'à l'extrémité de l'ab- domen; le folium, un peu plus foncé, est festonné et bordé de blanc dans la moitié inférieure; dans le haut, on remarque encore deux taches latérales blanches et quelques autres petites tachettes variant de forme et plus ou moins nombreuses. Variété : pyramidata-scalaris (fig. la, \b). — L'abdomen dans les deux sexes est jaune-paille; le folium, noir violacé, bordé de blanc, occupe seulement la moitié inférieure de l'abdomen; il est festonné sur les bords; un peu plus haut existent deux petits points noirs, bordés de blanc. Dans certaines localités, cette belle variété semble remplacer complètement le type (1). MOEURS. C'est l'une des plus belles araignées de la Belgique; elle semble affectionner les bois humides, la variété pyramidala surtout, que j'ai presque toujours rencontrée dans les environs des mares et des étangs. Sa toile est grande, régulière, verticale, rarement oblique; les fils sont plus minces, moins tendus et moins serrés que ceux tissés par YEpcira diademata; les fils du centre sont croisés irrégulière- ment; la retraite (fig. le, \d) est composée de feuilles réunies et souvent arrondies de manière à former une vaste coque dont l'intérieur est uni et légèrement soyeux; c'est là que l'araignée se tient dans les heures chaudes de la journée; le malin, au contraire, elle occupe le centre de sa toile. L'accouplement a lieu vers le mois d'août. Je n'ai jamais rencontré d'individus de cette espèce ayant hiverné. La toile se voit difficilement à cause de sa finesse; on ne la distingue bien que lorsque le soleil en fait scintiller les fils. Belgique. DISTRIBUTION Toute la Belgique. GÉOGRAPHIQUE u Hollande. Utrecht, Maestricht, environs de La Haye. Toute la France (E. Simon). Dorset. — Ecosse. France. Angleterre. Suisse. Tessin : Lugano. — Canton de Vaud : Lausanne. — Zurich. Italie. Vénétie : Conegliano, Rovigo, Vérone. — Piémont : Turin. — Lombardie : Milan, Cassano, Bergame. — Toscane : Florence (les Caséines). — Naples. Autriche-Hongrie. Tyrol : Reichenau, Lans, Gnadenwald. — Bohême. — Illyrie : Triesle. — Hongrie : S. Ujhely, Erdôbé- nye, Tokay, Czéke, Varanno, Homonna, Szinnaikô, Okolô, Torna, Budapest, Bârtfa, etc. ALLE3IAGNE. Saxe : Hernhùlt, Leipzig, Bautzen. — Prusse : Environs de Bonn, Dusseldorf, Cologne. — Bavière. (*) Je serais tenté de faire de cette variété une espèce distincte ; je ne l'ai jamais rencontrée mêlée avec l'espèce type, et jamais il n'y a d'accouplement avec celte dernière. De plus, je n'ai jamais observé de passage entre ces deux formes, et souvent là où la pyramidata est commune, la marmorea est introuvable. 22 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Russie. Sibérie orientale et Sibérie occidentale : Mammaly, entre Monilva et Potcherem. — Vallée inférieure de la Chongor. — Liapine sur la Sygra. — Vallée de la Sosva. Environs de Stockholm. Illinois, Massachusetts. — Canada, etc. SuÈDE-NoRWÉGE. Amérique du ISord. SYNONYMIE. EPEIRA ALSINE, Walckenaer, 1802. (PI. IV, fig. 2, 2a, 26, 2c, M.) 1802. Aranea alsine, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 193. 1805. Epeira alsine, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 59. 1837. ëpeira lutea, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 5. 1859. Epeira bohemica, C. Koch (le mâle), Die Arachniden, t. V, p. 59, fig. 576. 1864. Epeira lutea, Blackwall, Spiders ofGreat Brilain, t. Il, p. 545, pi. XXV, fig. 249. 1866. Epeira lutea, Menge, Preussische Spinnen, I. I, p. 61, pi. IX, tab. X. 1870. Epeira lutea, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 17. 1874. Epeira alsine, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 78. 1878. Epeira alsine, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira alsine, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 530. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax rougeâtre, bordé d'une ligne brune très fine. Plastron brun plus ou moins foncé. Les pattes, fauves, sont annelées, avec les fémurs rougeâtres à leur extrémité supérieure. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 2d) diffère assez peu de celle de l'espèce précédente. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, est jaune pâle ou légèrement rougeâtre, avec un folium marqué seulement dans la moitié postérieure; on ne le distingue même souvent qu'aux lignes brunes latérales. Femelle (fig. 2). — Céphalothorax rouge; les pattes, fauves, sont plus foncées aux articulations. L'épigyne (fig. 2c) est munie d'un long crochet étroit et bien droit. L'abdomen, rougeâtre, est recouvert de tachettes blanches; dans le haut, un petit trait noir très mince, vertical, courbé, est terminé de chaque côté par une tache blanche, doublée d'un point noir; plus bas, deux traits en forme de V renversé atteignent le haut du folium, très petit, plus ou moins distinct, festonné et bordé d'un trait blanc. MOEURS. Cette jolie espèce est assez rare en Belgique; elle habite les bois et file dans les taillis une grande toile verticale, toujours assez près de terre et souvent cachée dans l'épaisseur des buissons; elle aime les endroits humides et bien abrités. Elle se construit une retraite (fig. 2a) en repliant les deux extrémités d'une feuille en forme de cornet; c'est de là que partent les fils qui aboutissent à sa toile. Elle rencontre quelquefois sur le hêtre une feuille morte dont elle tire parti (fig. 26). Dans ce cas, elle courbe et coud la feuille dans le sens de sa longueur en conservant par-dessous une large ouverture; sa toile se rapproche beaucoup comme aspect de celle de VE. marmorea. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 23 Belgique. DISTRIBUTION Brabanl : Environs de Bruxelles, Boiisfort, Groenendael, Bousval, Tervueren, Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. Liége . Tilff, Spa, Remouehamps. Namur : Yvoir. Luxembourg : Redu, Viel-Salm. Hollande. Gueldre : Winterswijk. France. Environs de Paris : Sennart. — Normandie. — Aube : bois de Chappes. —Très rare (E. Simon). Allemagne. Environs de Berlin, environs de Bonn, Cologne, Dusseldorf. — Bavière. Suisse. Angleterre. Valais : Sion. Comté de Hertford. — Rare. Hongrie. S. Ujhely, Szlropkô, Szinna, Felzô-Sohônborn, Kabola-Polyâna, Torna, Tâtrâ, Budapest, Bânya- bùkk, etc. SYNONYMIE. EPEIRA QUADRATA, Clerck, 1757. (PL V, fig. 1, ici, \b, ic, id, le, if, ig, Ht, ii, \j, ik, il.) 1757. Araneus quadratus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 27, pi. I, tab. III. 1763. Aranea Reaumurii, Scopoli, Enlomologia Camiolica, p. 393. 1778. Aranea quadri-maculata, De Geer, Mémoires, t. VII, p. 223, pi. XII, fig. 18. 1805. Epeira quadrata, Walekenaer, Tableau des Aranéides, p. 61. 1861. Epeira quadrata, Weslring, Araneae Suecicae, p. 30. 1864. Epeira quadrata, Blaekwall, Spiders of Greal Britain, t. II, p. 324-, pi. XXIII, fig. 236. 1866. Epeira quadrata, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 53, pi. V, lab. V. 1870. Epeira quadrata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 13. 1874. Epeira quadrata, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 80. 1878. Epeire quadrata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira quadrata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 278. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax fauve, avec de larges bandes brunes latérales et une ligne brune au milieu. Les deux yeux antérieurs du milieu sont un peu plus gros que les supérieurs. Les pattes, très fortes, sont annelées. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 1/) est assez forte; deux longs crins surmontent le tibia; la base du tarse se termine en pointe arrondie; dans le milieu du bulbe, on remarque une forte apophyse divi- sée en deux branches aiguës; la supérieure est plus faible que l'inférieure; trois autres apophyses existent encore à l'extrémité du bulbe. L'abdomen, coloré comme celui de la femelle, est moins gros et un peu plus allongé. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux (fig. M) offrent également à peu près la même disposition. L'abdomen, ovale, assez courl, est fauve-rouge, violacé; dans le milieu, une série de points blancs forment une ligne qui descend jusqu'aux deux tiers de sa longueur; on observe des taches latérales MOEURS. 24 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. blanches découpées; en arrière, le folium n'est indiqué que par des lignes blanches un peu feston- nées. Cette araignée présente quelques variétés intéressantes. (Fig. la). Abdomen rouge violacé; dans le haut, une lâche blanche assez courte est suivie d'une série de points très petits; deux paires de taches blanches, obliques, occupent le centre; le folium, un peu plus foncé, largement festonné, occupe toute la surface de l'abdomen. (Fig. 1b). Abdomen jaune pâle, éclairci dans le milieu; le folium, plus verdâtre, est bordé de blanc, doublé d'une ligne noire et parsemé de petits points obscurs. (Fig. le). Abdomen verdâtre, parsemé de points blancs, sans trace de folium. Le ventre (fig. \j) est brun, avec deux lignes latérales blanchâtres, souvent peu distinctes. L'épigyne (fig. \k) est munie d'un crochet très large à sa base. Cette belle araignée n'est pas d'une grande rareté dans nos environs, mais elle est pourtant plus commune dans le Luxembourg, où pendant certaines années elle semble remplacer YEpeira diade- mala; sa taille est plus petite dans nos régions montagneuses et sa couleur plus foncée; la variété pâle que je figure est commune dans les dunes. C'est pendant les mois d'août, septembre et octobre qu'on la rencontre le plus fréquemment; elle établit sa grande toile sur les buissons, parmi les hautes herbes, ou entre les touffes de genêts. Les mailles de celte toile sont larges et régulières; vers le centre, elles sont remplacées par des fils croisés irrégulièrement. La quadrata, vers le matin surtout, se tient au milieu de sa toile, mais le plus souvent elle reste en embuscade, blottie dans la retraite qu'elle s'esl construite à proximité et qui communique avec son piège à l'aide d'un long fil très solide. Cette retraite (fig. id), en forme de pain de sucre renversé, est formée de soie fine, serrée et très blanche; l'ouverture est toujours par-dessous; parfois elle est arrondie en forme de dôme (fig. \e, \g), lorsqu'elle est construite entre des graminées ou dans les bruyères desséchées; elle atteint souvent d'assez grandes dimensions. L'araignée s'y tient immobile pendant des heures entières, l'une de ses pattes posée sur le fil qui communique, comme je l'ai dit plus haut, avec le centre de sa toile ; elle sent ainsi les plus légères vibrations que le moindre moucheron lui imprime. En automne, arrive le mâle qui se hasarde sur le bord de la toile, avançant par saccades et recu- lant brusquement lorsqu'il voit arriver la femelle, qui descend d'un trait en se laissant pour ainsi dire glisser le long du maître fil; ils restent là, des journées entières, à se regarder; pourtant la femelle n'est pas aussi féroce que la diademala; ses mœurs douces se rapprochent plutôt de celles de VE. cornuta. Une fois fécondée, elle abandonne sa toile pour pondre. Le 10 octobre, j'ai eu l'occasion de lui voir exécuter complètement ce travail; elle commence par tendre quelques fils serrés, qu'elle attache aux tiges des plantes basses ou des genêts; sur cette trame, elle dépose d'épais flocons de soie jaune qu'elle dispose en cercles qu'elle lisse à l'intérieur à l'aide de son abdomen; elle construit ainsi une sorte de coupe ou plutôt un véritable nid d'oi- seau (fig. 4/); sur ce lit moelleux, elle dépose au moins une centaine d'œufs jaune d'or; elle recom- mence ensuite le même travail par-dessus et obtient de la sorte un beau cocon autour duquel on la voit tourner vivement, l'enlaçant toujours de fils nouveaux qui le rendent plus solide et plus épais. Ce travail ne dure guère plus de deux à trois heures. Elle abandonne ensuite ce nid et meurt ordinairement à l'entrée de l'hiver; j'en ai rencontré pourtant au mois d'avril qui avaient hiverné; mais cela me paraît être une rare exception. Les jeunes quadrata éclosent au printemps suivant. Je n'ai jamais rencontré celte araignée très communément que sur les hauts plateaux de nos Ardennes arides, couverts de genêts el baignés de brouillard. Le long de notre littoral, elle se lient sur le haut des dunes el tend sa toile entre les branches des genévriers. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 25 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant: Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Mont-Saint-Guibert, Bousval, Noirhat, Tervueren, Villers-la-Ville, Auderghem, Diest, Grand-Bigard, Virginal. Limbourg : Genck. Liège : Spa, Verviers, barrage de la Gileppe, Esneux, Aywaille, Comblain-au-Pont, Tilff. Namur : Yvoir, Waulsort, Beauraing, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Laroche, Melreux, Sainl-Hubert, Redu, Durbuy. Flandre occidentale : Ostende, Blankenberghc, Heyst-sur-Mer, Knocke. Flandre orientale : Environs de Gand. Hollande. Utrecht. — Brabant septentrional : Tilbourg — Hollande méridionale : Environs de La Haye. — Lim- bourg ; Maestricht, Sittard. France. Toute la France (E. Simon). Autriche-Hongrie. Tyrol : Reichenau, Goetzens, Kuhtai, Fûnsterthal, Jenbach. — Bohême. — Hongrie : S. Ujhely, Erdôbenye, Tokay, Szerencs, Varannô, Homonna, Barko, Szinnaikô, Ladomar, Bàrtfa, Bocskô, Torna, Tatra, Budapest, Orsova, etc. Italie. Lombardie: Milan, Cassano. — Piémont : Turin, Chieri, Asti. Suisse. Tessin : Lugano. — Lucerne, vallée de la Reuss, Altorf, Weggis, Brunnen. Allemagne. Silésie. — Bavière. — Prusse : Environs de Bonn, Dusseldorf. Angleterre. Dorset. — Ecosse. — Je l'ai reçue souvent sans désignation de localité. Russie. Finlande : Lac Enara. SYNONYMIE. 1757. 1758. 1763. 1767. 1775. 1778. 1805. 1859. 1861. 1864. 1866. 1867. 1870. 1874. 1878. 1881. XII. EPEIRA CUCURBITANA, Clerck, 1757. (PI. VI, fig. I, la, \b, le, Ul. le, If, \g, \h.) Araneus cucurbitanus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 44, pi. II, tab. IV. Aranea cucurbitana, Linné, Systema naturae, éd. 10, t. I, p. 620. Aranea Frischti, Scopoli, Entomologia Carniolica, p. 395. Aranea oto-punctata, Linné, Systema naturae, éd. 12, 1. 1, p. 1030. Aranea senoculata, Fabricius, Systema entomologiae, etc., p. 433. Aranea viridis-punctata, De Geer, Mémoires, etc., t. VII, p. 233, pi. 14, fig. 1-3. Epeira cucurbitana. Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 63. Miranda cucurbitana, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 53, tab. CLIX, fig. 371, 372. Epeira cucurbitana, Westring, Araneae Suecicae, p. 50. Epeira cucurbitana, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 342, pi. XXV, fig. 247. Miranda cucurbitana, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 68, pi. X, tab. XIV. Miranda cucurbitana, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 27. Epeira cucurbitana, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 23. Epeira cucurbitana, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 82. Epeira cucurbitana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Epeira cucurbitana, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 259. 4 26 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. Mftfe (fig \ay — Céphalothorax fauve rougeâtre ainsi que les pattes; celles-ci ont les fémurs plus rouges que les autres articles; on remarque ordinairement des anneaux noirâtres au bout des fémurs et des tibias; il existe une bordure brune autour du céphalothorax. La rainure des chélicères est munie par-dessous de trois denticulations et de quatre par-dessus. La patte-mâchoire (fig. ïg) est fauve; la patella est garnie de trois longs crins noirs; il y a une légère échancrure au bord inférieur du tibia; le bulbe est dépourvu d'apophyses saillantes; la base du tarse, relevée, porte une pointe ronde, terminée par un renflement très noir. L'abdomen est coloré comme celui de la femelle, mais il est plus étroit et un peu plus allongé. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est fauve, moins rouge que celui du mâle, avec la partie céphalique assez large. Les pattes, fauves, ne sont annelées de noir qu'à l'extrémité des tibias. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4-, 5. L'épigyne (fig. \h) est munie d'un large crochet, très court, rouge, qui cache presque complète- ment le scape. L'abdomen est vert; le folium est un peu plus foncé que les parties latérales; on distingue encore deux lignes de quatre ou cinq petits points noirs, et dans le bas du folium, au-dessus des filières, une tache rouge très caractéristique. Le ventre est d'un ton plus obscur que le dessus; les filières sont noires, avec quatre petits points clairs sur les côtés. J'ai rencontré une variété adulte (fig. \b) avec l'abdomen rougeâtre, éclairci dans le milieu; dans cette partie claire descend une bande brune, découpée sur les bords. Celte variété ressemble beau- coup aux jeunes cucurbilana après leur premier changement de peau. MOEURS. Celte araignée est assez commune dans toute la Belgique; on la trouve surtout à la lisière des bois; elle semble préférer les petits taillis de chênes; je ne l'ai jamais observée dans les jardins. Elle failson apparition aux premiers beaux jours du printemps; à cette époque, jeune encore, on la trouve aux extrémités des branches, blottie entre les jeunes feuilles qu'elle entoure cle fils. Vers le milieu du mois de mai, elle se lisse entre les branches une petite toile oblique, très régulière, à mailles allongées (fig. 4c); quelquefois cette toile est appliquée horizontalement sur une grande feuille (fig. \d)\ l'araignée se tient dans le centre de sa toile, par-dessous; sa retraite, très rudi- mentaire, consiste en quelques feuilles grossièrement rassemblées. Le mâle file comme la femelle; il abandonne sa toile vers la fin de mai pour l'accouplement, qui n'est pas sans danger pour lui ; il approche de la femelle avec crainte et reste souvent plus d'une journée à proximilé, fuyant au moindre mouvement. La ponte s'effectue dans le courant du mois de juin; la femelle s'établit alors entre deux feuilles qu'elle rapproche (fig. 1c); en tendant fortement les premiers fils, elle parvient à faire légèrement ployer l'une des deux feuilles; ces fils, semblables à ceux de la toile, sont tendus transversalement clans la partie étroite de la feuille et sont irrégulièrement croisés de fils plus courts; au milieu de ce canevas, elle applique une épaisse couche de soie d'un beau jaune, composée de flocons assez serrés, sur laquelle elle dépose de trente à cinquante œufs qu'elle colle les uns contre les autres et qu'elle recouvre ensuite d'une nouvelle couche de soie; elle arrondit le tout avec soin et fixe encore ce cocon par de nombreux fils tendus dans tous les sens; elle l'abandonne ensuite. J'ai rencontré souvent le cocon, construit dans les mêmes conditions, mais établi entre des gra- minées (fig. if). Je n'ai jamais compté plus cle cinquante œufs dans un cocon; en France, M. Simon en compte de cent cinquante à cent soixante; le climat influe peut-être sur la quantité de la ponte. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 27 J'ai rencontré celte araignée dans nos provinces montagneuses, aussi commune dans les vallées que sur les hauteurs, au bord des rivières comme dans les localités les plus arides. Une fois le mois de septembre arrivé, elle disparaît complètement. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Assez fréquente partout. Toute la Hollande. Toute la France (E. Simon). Belgique, Hollande. France. Russie. Radomysl, Belke. — Crimée : Soudak, Jeni-Kaleh. Autriche-Hongrie. Tyrol : Insprùck, Botzen, Rovoredo, Trente. — Tstrie : Pisino. — Bohême. — Transylvanie. — Ulyrie. — Hongrie: Forro, S. Ujhely, Sârospatak, Tokay, Szerencs, Varannô, Homonna, Bàrtfa, Torna, Budapest, Gôdôllô, Orsova, Tasnâd, etc. Italie. Vénétie : Vérone, Trévise, Rovigo. — Lombardie : Milan, Cassano, Crema. — Piémont : Turin, Chieri, Asti. — Toscane : Florence (les Caséines), Sienne, Vicence. — Romagne : Bologne. — Ile de Capri. — Sardaigne. — Sicile. — IN7aples. — Ile d'Ischia. Suisse. Tessin : Lugano, Mendriso. — Genève. Angleterre. Ecosse : Glascow. — Assez répandue dans toute l'Angleterre et l'Irlande. Allemagne. Norwège. Amérique du Nord. Répandue dans toute l'Allemagne. Pasvig. Canada. SYNONYMIE. EPEIRA TR1GUTTATA, Fabricius, 1793. (PI. III, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d.) 1795. Aranea triguttata, Fabricius, Entomologia systematica, t. II, p. 419, n° 46. 1802. Aranea triguttata, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 198, n° 18. 1802. Aranea agalena, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 197. 1802. Aranea drypta, Walckenaer, Faune parisienne , t. II, p. 198, n° 19. 1805. Epeira drypta, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 59. 1805. Epeira agalena, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 59. 1805. Epeira triguttata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60. 1837. Epeira triguttata, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 59. 1857. Epeira agalena, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 88. 1857. Epeira drypta, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t, II, p. 55. 1845. Atea aurantiaca, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 141, fig. 940. 1864. Epeira agalena, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 554, pi. XXIV, fig. 242. 1866. Epeira agalena, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 65, pi. X, tab. 12. 1874. Epeira triguttata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 88. 1878. Epeira triguttata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira agalena, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 275. 28 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE RELGIQUE. DESCRIPTION. MOEURS. M4le, _ Céphalothorax fauve plus ou moins rougeâlre, muni de quelques poils blancs, éparpillés sur toute sa surface. Les yeux du milieu sont de même grandeur et disposés en carré. L'abdomen, plus court que celui de la femelle, lui ressemble comme coloration. Le plastron, lisse, brunâtre, triangulaire, est assez grand. Les pattes sont fauves ou brunes, avec les fémurs plus pâles à leur base. Ordre de longueur des pattes : I, % 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 3c), assez courte, présente deux longs crins sur la patella ; à la base du tarse se trouve une petite pointe malléiforme dont la branche antérieure est rougeâtre et légè- rement dilatée; la branche postérieure, plus courte, est noire et aiguë. Le bulbe est muni de trois apophyses épaisses; celle du milieu est la plus forte; cette troncature porte trois épines très aiguës, dirigées en avant. Femelle. — Céphalothorax semblable à celui du mâle; la partie céphalique, plus longue, est plus large. Le plastron est fauve ainsi que les pâlies et les chélicères. L'épigyne (fig. 3c/) est munie d'un long crochet recourbé, dilaté à son extrémité; les parties latérales du scape sont noires et élevées. Cette araignée varie beaucoup : j'ai rencontré fort rarement deux individus tout à fait semblables. (Fig. 3). — Abdomen très large en avant, triangulaire, fauve rougeâtre presque noir dans le haut, bordé d'un grand espace clair à sa partie supérieure. (Fig. 3a). — Abdomen fauve-brun, avec une grande tache blanche très nette dans le haut. (Fig. 36). — Abdomen brun, orné de trois tachettes blanches à sa partie supérieure. Cette araignée hiverne; on peut la trouver pendant cette saison en ballant les branches de hêtre sur lesquelles sont restées quelques feuilles desséchées ; sa forme est très caractéristique; elle n'est jamais très commune et vit fort cachée; elle commence à filer dans les premiers jours du mois de mai et construit une petite toile très régulière le long des lisières des bois. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Relgique. Brabant : Environs de Rruxelles, Uccle, Roitsfort, Groenendael, La Hulpe, Bousval, Villers-la-Ville, Diest. Limbourg : Genck, Hasselt, Munsterbilsen. Liège : Spa, Aywaille, Comblain-au-Pont, Remouchamps, Modave. Narnur : Yvoir, Godinne, Marche-les-Dames, Mariembourg, Hastière. Luxembourg : Laroche, Melreux, Marche, Saint-Hubert, Redu. Hainaut : Rraine-Ie-Comte, Blaregnies, Hennuyères. Anvers : Calmpthoul. Hollande. Utrecht. — Gueldre : Arnheim, Nimègue. — Limbourg : Sittard. — Environs de La Haye. France. Toute la France (E. Simon), peu commune. — Corse. Russie. Italie. Sud de la Russie — Crimée : Simferopol. Vénétie. — Lombardie. — Piémont : Turin. Allemagne. Bavière. — Prusse : Environs de Bonn, Cologne. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 29 Dorset. — Pays de Galles. Angleterre. Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Hongrie : S. Ujhely, Tolcsva, Tokay, Varannô, Szinna, Homonna, Klastromalja, Bocskô, Bârtfa, Torna, Szenicz, Hadhéz, Orsova, Plitvicza, etc.. elc. SYNONYMIE. 1765. 1763. 1802. 1804. 1805. 1850. 1854. 1857. 1857. 1861. 1864. 1866. 1870. 1874. 1878. 1881. DESCRIPTION. Mâle ( EPEIRA REDII, Scopoli, 1763. (PI. VI, fig. 2, 2a, 26, 2c, M, 2e, % 1g, 1h.) Arapœa redii, Scopoli, Entomologia Carniolka, p. 594. Aranea Aldrovandi, Scopoli, Entomologia Carniolka, p. 594. Aranea cratera, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 197. Aranea cratera, Panzer, Systematische Nomenclatur, p. 244, in Schâffer, Iconum insectorum, etc., t. I, lab. XLIX, fig. 5. Epeira solers, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 60. Epeira solers, Walckenaer, Faune française (Arachnides), pi. IX, fig. 7. Epeira agalena, Hahn, Die Arachnidcn, t. Il, p. 29, fig. 115. Atea sclopetaria, C. Koch, Uebersicht des Arachnid en- Systems, t. I, p. 4. Epeira solers, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 41. Epeira solers, Westring, Araneae Suecicae, p. 41. Epeira solers, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 556, pi. XXIV, fig. 245. Epeira solers, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 65, pi. IX, tal). XI. Epeira solers, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 18. Epeira redii, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 90. Epeira redii, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. eint. de Belgique.) Epeira solers, Cambridge, Spiders of Dorset, t. Il, p. 282. Mâle (fig. 2). — Céphalothorax brun, avec les stries thoraciques et céphaliques bien indiquées. Les patles sont fauve plus ou moins foncé, annelées de brun. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 2e) est assez longue; il y a deux crins sur lapatella; la base du tarse est surmontée d'une assez longue pointe, recourbée en avant. L'abdomen, brun foncé, large en avant, ovale, court, est rétréci en arrière; dans le milieu, une tache noire, longitudinale, découpée et bordée de blanc. Femelle (fig. 2a). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle. Le plastron, noir, est quelquefois orné d'une bande claire dans le milieu. Les pattes sont semblables à celles du mâle. L'épigyne (fig. 2/") est munie d'un crochet aussi long que large. L'abdomen est brun, très large en avant, avec la tache noire longitudinale comme chez le mâle; des angles de la tache, bordée de blanc, parlent des lignes blanches qui s'étendent sur les côtés; ces lignes sont parfois peu distinctes. (Fig. 2f/). Variété = Epeira solers, Walckenaer. — Abdomen rougeâtre, avec la tache longitudinale bordée de blanc et sur les côtés, partant des angles de la tache, des lignes brunes aussi bordées de blanc. (Fig. 26). — Abdomen brun; sur la partie antérieure, deux taches blanches très nettes, souvent reliées entre elles par un trait clair. (Fig. 2c). — Abdomen verdâtre à sa partie supérieure, brun dans le bas; le haut de la tache centrale est remplacé par une très grande tache couleur de chair se terminant par trois petits traits près du bord supérieur. Je n'ai rencontré qu'une seule fois cette curieuse variété mâle. 30 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. La re({ii affectionne les endroits secs et découverts; elle se tisse une toile régulière, oblique et quelquefois horizontale, toujours fixée assez près de terre, sur les buissons bas, sur les grami- nées, les touffes de ronce et les bruyères. A l'extrémité d'un fil partant du centre de la toile, elle se construit une petite retraite (fig. 2#) soyeuse, arrondie, souvent pleine de cadavres de moucherons à demi sucés. Les œufs, agglutinés, au nombre de quarante à cinquante, sont rouge violacé et recouverts d'une sorte de velouté gris-blanc semblable à celui qui recouvre les raisins noirs ; elle les entoure d'un léger duvet floconneux, laineux, d'un jaune verdàtre (fig. 2/i). Cette araignée reste le plus souvent blottie dans sa retraite, prête à s'élancer sur sa proie. L'accouplement commence dès les premiers jours du mois de juin. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Toute la Belgique. Belgique. Hollande. Hollande septentrionale : Environs d'Amsterdam. — Hollande méridionale : Environs de La Haye, Leyde. — Limbourg : Maestricht. — Gueldre : Arnheim. — Brabant septentrional : Tilbourg, Oirsehol. — Zélande : Middelbourg, Flessingue. Toute la France (E. Simon). Frais ce. Russie. Crimée : Simferopol, Aima, Soudak, Jeni-Kaleh. — Jekaterinoslaw. Autriche-Hongrie. Ulyrie: Trieste. — Hongrie : S. Ujhely, Sârospatak, Tolcsva, Erdôbénye, Tokay, Varanno, Homonna, etc. Bavière : Nuremberg. Sicile. — Ile de Capri (?). — Toscane. Environs de Constantinople(P). Dorset. — Ecosse. Allemagne. Italie. Turquie. Angleterre. Suisse. Genève. On a signalé cette espèce dans l'Afrique australe et à l'île Sainte-Hélène. SYNONYMIE. EPEIRA UMBRATICA, Clerck, 1757. (PL VIII, fig. 1, la, \b, 4c, \d.) 1757. Araneus umbraticus, Clerck, Svenska spindlar, p. 31, pi. I, lab. VII. 1758. Aranea sex-punctata, Linné, Systema nalurae, éd. 10, t. I, p. 622. 1763. Aranea Swammerdamii, Scopoli, Entomologia Carniolica, p. 393. 1778. Aranea cicatricosa, De G eer, Mémoires, etc., t. VII, p. 225, pi. XII, fig. 19. 1779. Aranea impressa, Fabricius, Reisenach Norwegen, etc., p. 359. 1789. Aranea umbratica, Villers, Linnaei Entomologia, etc., t. IV, p. 129. 1804. Aranea umbraticola, Latreille, Histoire naturelle des crustacés, etc., t. VII, p. 359. 1804. Aranea litterata, Panzer, Systematische Nomenclatur, p. 244, in Schâffer, Iconum insectorum, etc., t. I, tab. XXX VII, fig. 11. 1805. Epeira umbratica, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 61. 1861. Epeira umbratica, Weslring, Araneae Suecicœ, p. 32. 1864. Epeira umbratica, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 333, pi. XXIV, fig. 241. 1866. Epeira umbratica, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 55, pi. VI. tab. VI (la femelle). 1874. Epeira umbratica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 100. 1878. Epeira umbratica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 31 DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax d'un brun terreux foncé; Ja strie thoracique bien marquée ainsi que les stries céphaliques. Le plastron, ovale, est noir. Les pattes, fauves, portent un anneau noir aux fémurs, large surtout aux deux premières paires. Ordre de longueur des paltes : 1, 2, 4-, 5. La patte- mâchoire (fig. \d) est assez courte; on remarque deux longs crins sur la patella; la dilatation du tibia est peu visible; la pointe qui surmonte la base du tarse est assez épaisse et coupée carrément à son extrémité; au milieu du bulbe se trouve une petite apophyse très peu visible. L'abdomen, plus petit et moins large que celui de la femelle, présente la même coloration. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax ainsi que les pattes sont semblables à ceux du mâle; souvent les fémurs des deux paires de pattes antérieures sont entièrement obscurcis. L'épigyne Ç(\g. le) est munie d'un crochet large et court, presque droit. L'abdomen, fortement aplati, est rugueux par-dessus, brun noirâtre, avec le folium bien indiqué, découpé sur les bords et plus foncé que les parties latérales; il est souvent bordé d'une ligne plus claire; dans le milieu, on observe deux séries de points assez accusés, parfois bordés d'un cercle plus pâle. MOEURS. On rencontre très communément celte araignée depuis les premiers beaux jours du mois de mai jusqu'à la fin de l'automne; elle hiverne assez souvent et s'établit sur les troncs d'arbres, le long des haies et surtout contre les palissades en bois; elle se cache entre les planches ou dans les crevasses; malgré sa taille assez grande, son corps plat, recouvert d'une peau rugueuse, lui permet de se glisser dans les interstices les plus étroits; elle se tient là en embuscade, la patte posée sur un gros fil qui correspond avec sa toile; celle-ci est souvent fort grande (fig. 16); les rayons, écartés, sont peu réguliers, les fils assez lâches, parfois couverts de poussière et présentant l'aspect d'une toile ancienne et abandonnée; on remarque toujours un espace vide dans le centre. L'accouplement a lieu dès les premières chaleurs; j'ai observé fréquemment avant le 15 mai des pontes qui venaient d'éclore; à ce moment, les jeunes umbratica sont jaunes (fig. la), avec le folium noir indiqué seulement à la partie postérieure de l'abdomen. Ces petites araignées sont fort vives et se mettent immédiatement à filer une sorte de trame grossière sur laquelle elles se massent pour former une boule jaunâtre qui se disperse au moindre attouchement. Le mâle ne s'approche qu'avec crainte de sa compagne et, comme il est moins robuste qu'elle, il périt souvent, victime de sa passion. Je n'ai jamais vu cette araignée dans sa toile; il est pourtant facile de la capturer; on agite doucement l'extrémité d'un brin d'herbe contre les fils : bientôt elle sort précipitamment de sa retraite et s'élance avec fureur sur le brin d'herbe, le saisit avec force entre ses chélicères, et l'on n'a le plus souvent qu'à retirer le brin d'herbe pour s'emparer de l'araignée, qui ne le lâche pas. J'ai mesuré plusieurs de ces toiles qui avaient au moins 30 centimètres de diamètre; leur grandeur dépend du reste de celle de l'araignée, dont la taille est très variable. Au moment de la ponte, la femelle place toujours son cocon à proximité de sa toile ; il est recouvert de flocons de soie peu serrés, mêlés à des débris de mousse, de bois ou de terre; les œufs, jaune brunâtre, sont au nombre de cent vingt-cinq à cent soixante-quinze. Cette araignée est beaucoup plus vive pendant la nuit : j'ai plusieurs fois observé l'accou- plement vers onze heures du soir. L'hiver, je l'ai trouvée parfois blottie sous les écorces, les pattes ramassées sous elle et sans aucune enveloppe soyeuse. 32 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Toute la Belgique. Toute la Hollande. Toute la France (E. Simon). Odessa. — Crimée : Simferopol, Aima; Belgique. Hollande. France. Russie. Autriche-Hongrie. Hongrie: S. Ujhely, Tokay, Mâd, Tâlya, Szôllôske, Varanno, Kelcse, Mezôlaborcz, Homonna, Szinnaikô, Repede, Bocskô, Bartfà, Szenicz, Borza, Baziâs, Drenkova, Orsova, Szamosujvâr, Kolozsvar, Szucség, Fiume, Buccari, Plitvicza, etc., etc$ Tyrol : Insprûck, Rovoredo, Botzen. — Bohême. — Transylvanie. — Illyrie. Allemagne. Prusse : Environs de Bonn. — Je l'ai reçue fréquemment sans désignation de localité. Italie. Vénétie. — Lombardie: Milan, Monza. — Piémont: Turin, Asti. — Romagne : Bologne. — Naples. — Ile d'Ischia. Suisse. Tessin : Lugano, Airolo. — Canton de Vaud : Lausanne. — Environs de Lucerne, vallée de la Reuss. — Canton de Saint-Gall, Ragatz, gorges de Pfaefers. — Genève. Angleterre. Pays de Galles. — Comté de Herlford. — Ecosse : Glascow. SuÈDE-NoRWÈGE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1757. 1757. 1789. 1804. 1834. 1837. 1864. 1864. 1874. 1878. 1881. EPEIRA SCLOPETARIA, Clerck, 1757. (PI. VIII, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e.) Araneus sclopetarius, Clerck, Svenska spindlar, p. 43, pi. II, tab. III. Araneus sericatus, Clerck, Svenska spindlar, p. 40, pi. II, lab. I. Aranea undata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 206. Aranea ovigera, Panzer, Systematische Nomenclatur, p. 244, in Schaffer, Iconum insectorum, etc., tab. CLXXIV, fig. 3. Epeira virgata, Hahn, Die Arachniden, l. II, p. 26, fig. 113. Epeira sericata, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, p. 2. Epeira sericata, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. II, p. 328, pi. XXIII, fig. 238. Epeira sericea, E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 492. Epeira sclopetaria, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 103. Epeira sclopetaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Epeira sclopetaria, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 277.] Mâle (fig. 2a).— Céphalothorax brun-fauve, noirâtre, avec la partie céphalique allongée et la strie thoracique bien indiquée. Les yeux du milieu du premier rang sont plus gros que les supérieurs et un peu plus écartés. Le plastron est noirâtre. Les pattes, allongées, sont fauves et annelées. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 33 La patte-mâchoire (fig. 26, 2c) est assez longue, avec des crins sur la patella ; le tibia présente une légère dilatation; la pointe de la base du tarse est fort courte; on distingue dans le milieu une longue apophyse divisée en deux pointes dont l'inférieure est la plus grosse. L'abdomen, plus grêle que celui de la femelle, présente la même coloration. Femelle. — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, et les yeux sont disposés de même ainsi que les pattes. L'épigyne (fig. 2eQ est munie d'un crochet mince, peu allongé, qui se termine en pointe. L'abdomen est brun-fauve plus ou moins foncé; le folium, noir, festonné, presque toujours bordé d'une ligne claire assez fine, renferme dans le haut un petit Iriangle noir, suivi d'une ligne découpée oblongue, noire également et bordée de blanc ; une ou deux lignes claires trans- versales coupent le folium dans sa partie supérieure. Le ventre (fig. 2e) est foncé; dans le centre, un espace noir est bordé de deux lignes blanches arquées, plus larges dans le bas. MOEURS. Cette araignée hiverne souvent ; on peut donc la rencontrer adulte dès les premiers beaux jours du printemps; elle se tisse une grande toile verticale au centre de laquelle elle se tient presque toujours; elle ne se construit pas de retraite. Je ne l'ai jamais observée qu'au bord de l'eau; elle semble avoir une préférence marquée pour les arches de ponts; aux grands ponts jetés sur la Meuse, les garde-fous sont presque toujours tapissés de ces toiles, placées les unes à côté des autres; souvent les fils de l'une servent de points d'attache à la toile voisine; ces araignées vivent ainsi en bonne intelligence; j'ai compté plus de cent toiles disposées de cette manière, presque toujours pleines de moucherons et surtout de petites noctuelles, car ces araignées chassent la nuit comme le jour. Lorsqu'on l'effraie, la sclopelaria se laisse tomber, suspendue par un fil qui a souvent cinq à six mètres de longueur. Belgique. DISTRIBUTION Toute la Belgique. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Toute la Hollande. France. Toute la France (E. Simon;. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : S. Ujhely, Sérospatak, Tokay, Szerencs, Velejte, Ladômer, Bértfa, Radvâny, Bustya- héza, Ziborô, Szenicz, Kain. Almadi, Tala, Budapest, Kalocsa, Rékâs, Bàziâs, Nagyvârad, Kolozsvâr, Brassé, etc., etc. Italie. Vénétie : Concgliano. Legnano. Vérone. — Lombardic : Milan, Cassano, Brescia. — Romagne : Bologne. Angleterre. Ecosse - Irlande. — Dorset. — Chesler. — Comté de Hertford. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Reuss. — Enviions de Berne, Inlerlaken. Suède. Upsal. Allemagne Je l'ai reçue plusieurs fois sans désignation de localités. Amérique du Nord. Canada. Chine Environs de Pékin XII. s DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. EPEIRA CORNUTA, Clerck, 1757. (PI. VII, fig. 1, \a, U, \c, \d, ie, If, \g, \h, M, \j, U, il, im, in, io.) 1757. Araneus cornutus, Clerck, Svenska spîndlar, p. 59, pi. I, tab. II. 1789. Aranea umbratica, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 201. 1802. Aranea apoclisa, Walckenaer (ad pariem), Faune parisienne, t. II, p. 195. 1805. Aranea folium, Schranck, Fauna Boica, t. III, tab. I, p. 240. 1805. Epeira apoclisa, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéidcs, p. 61. 1854. Epeira apoclisa, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 50, fig. 116. 1855. Epeira arundinacea, C. KocIi in Herrich SchaefFer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 151, 18-20. 1857. Epeira apoclisa, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aplères), l. II, p. 61. 1851. Epeira cornuta, Westring, Fôrteckning ôfver till nârvarande tid kânda, etc., p. 54. 1861. Epeira cornuta, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 54. 1864. Epeira apoclisa, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 525, pi. XXIII, fig. 257. 1866. Epeira cornuta, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 58, pi. VIII, tab. VIII. 1870. Epeira cornuta, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 15. 1874. Epeira cornuta, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 108. 1878. Epeira cornuta, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira cornuta, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 275. DESCRIPTION. Mâle (fig. la). — Céphalothorax fauve rougeâlre, avec la parlie céphalique assez allongée ; les stries céphaliquessont beaucoup moins sensibles que la strie thoracique, qui est bien indiquée. Le plastron est noir; il y a quelquefois une tache fauve dans le milieu. Les pattes sont fortes, fauves, excepté les fémurs, qui sont jaunes à leur base et bruns à l'extrémité. Ordre de longueur dvs pâlies : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. \n) est fauve; la pointe de la base du tarse est courte; on remarque dans le milieu une très longue apophyse courbée et qui se divise en deux pointes vers son extrémité. L'abdomen, plus grêle que celui de la femelle, offre la même coloration et presque les mêmes dessins. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est un peu plus pâle que celui du mâle, avec la partie céphalique plus large. Les chélicères et le plastron sont noirs. Les pattes sont presque semblables à celles du mâle, avec des anneaux bien marqués au bout des tibias. L'épigyne (fig. Io) est munie d'un crochet court, droit, mince, qui ne dépasse pas le scape ; les parties latérales de celui-ci sont noires. L'abdomen est fauve clair, plus ou moins pâle; le folium, échancré en avant, en occupe le tiers postérieur; dans le haut existe une tache double, noire, triangulaire, entourée d'un grand espace clair bordé d'une autre tache noire découpée; le folium est coupé par une bande pâle renfermant une longue tache effilée, noirâtre, doublée d'un trait ou d'un point blanc; quelques traits clairs coupent horizontalement le folium, qui est bordé de blanc. Je figure (fig. ib) une singulière variété femelle que j'ai rencontrée plusieurs fois; l'abdomen est blanc, avec le folium verdâtre, finement pointillé et bordé de noir; le céphalothorax est brun recouvert comme le type de poils blanchâtres; elle est assez fréquente aux bords de la Meuse, dans la province de Namur. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 35 MOEURS. Cette Epeire est commune en Belgique; elle hiverne; on peut donc la rencontrer depuis les premiers beaux jours du printemps jusqu'à la fin de l'automne; elle affectionne surtout le bord de l'eau et tend sa toile sur les roseaux et les autres plantes élevées; cette toile est le plus souvent oblique, fort grande et toujours située dans les parties bien découvertes; j'en ai observé beaucoup, suspendues au milieu de ruisseaux de plusieurs mètres de largeur: les points d'attache étaient des joncs ou de longues graminées penchées sur l'eau; quelques fils très solides rattachaient ces dernières à la rive. Leurs retraites sont variées à l'infini et diffèrent selon les matériaux dont disposent les araignées. Le plus souvent elles replient une feuille de jonc, dans l'angle de laquelle elles se tissent une coque soyeuse, très serrée, dont l'ouverture est toujours située par-dessous (fig. H, 11). Souvent encore elles réunissent trois feuilles d'ortie en pliant à demi celle du milieu dans laquelle se trouve la retraite, dissimulée par les deux feuilles de dessus (fig. ik); j'ai observé plusieurs fois deux de ces retraites aboutissant à la même toile. J'en ai vu d'autres qui s'étaient établies dans le cœur d'une grande marguerite blanche dont les pétales étaient repliés (fig. \d). Quelquefois elles s'établissent eucore à l'extrémité des graminées ou des plantes basses flétries, surtout au commencement du printemps (fig. \h, \g). Pour passer l'hiver, elles se tissent contre une tige une coque plus serrée, qu'elles cachent souvent à l'aide de débris ou même d'une feuille morte entière qu'elles courbent en l'entourant d'un véritable bandage de soie; cette retraite est alors hermétiquement fermée (fig. de); elles la rouvrent aux premiers beaux jours. Les mâles se construisent un refuge plus grossier : ils croisent quelques fils sur une touffe de fleurs fanées ou replient légèrement une feuille de jonc; ils se glissent parfois simplement dans la tige creuse d'un roseau ; vers le matin et le soir, on voit ces Epeires cramponnées au centre de leurs toiles; elles se réfugient dans leurs retraites pendant la grande chaleur du jour. Les deux sexes vivent en bonne intelligence et l'on trouve fréquemment le mâle et la femelle enfermés dans le même réduit, l'été aussi bien que l'hiver; c'est même là qu'a souvent lieu l'accou- plement, que j'ai observé plusieurs fois. Il s'effectue presque toujours le matin. Lorsque le mâle approche, la femelle sort précipitamment de sa retraite et court à sa rencontre, ce qui ne paraît pas l'effrayer beaucoup; ils avancent tous les deux par mouvements saccadés; lorsqu'ils sont tout près l'un de l'autre, que les têtes se touchent, ils enlacent leurs pattes antérieures pendant quelques secondes; la femelle est posée sous la toile et le mâle par-dessus; il avance un peu, dépasse sa tête et tend vers l'épigyne les extrémités de ses pattes-mâchoires; il recommence ce manège douze à quinze fois en une minute; puis, s'éloignanl un peu, il reste parfois près d'un quart d'heure immobile; la femelle a regagné le centre de sa toile; mais au premier mouvement du mâle, elle se précipite vers lui pour recommencer encore; et cela dure souvent trois à quatre heures. La femelle dépose ses œufs, qui sont d'un brun jaunâtre, sur une couche de soie peu serrée qu'elle entoure ensuite de soie jaune pâle; elle construit parfois plusieurs cocons les uns auprès des autres, à proximité de sa toile; chacun de ces cocons renferme de soixante à deux cents œufs toujours agglutinés. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Toute la Belgique. Toute la Hollande. Toute la France (E. Simon). Belgique. Hollande. France. Angleterre. Ecosse : Castle Douglas, Aberdeen. — Répandue dans toute l'Angleterre et l'Irlande. 36 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Russie. Jekaterinoslaw. Nikopol, Perekop, Simferopol. — Sibérie occidentale : vallée de la Sygra, entre Liapine et le confluent de la Sosva. — Vallée de la Sosva, entre Bérésov et Samarova. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Bohême. — Hongrie : S. Ujhely, Sarospatak, 0. Liszka, Tokay, Szcrencs, Zombor, Szôllôske, Szomotor, Lelesz, Velejte, Terebes. Mezôlaborcz, Izsnéle, Bustyahâza, Torna, Iglo, Felfalu, Hatvan, Kalocsa, Dorosma, Berkesz, Buzâd. Rékâs, Temesvâr, Vinga, Nagyvârad, Kolozsvâr. Torda, Lipik, etc. Prusse : environs de Bonn. Allemagne. Italie. Vénétie. — Piémont : Turin, Asti, Cérisoles. — Lombardie : Milan, Cassano, Bergame, Crema, Crémone. — Romagne : Bologne. — Naples. — Sicile. — Bords du lac de Corne, Suisse. Tessin .- Chiasso, Lugano, Locarno. — Berne. — Lucerne. SuÈDE-NoRWÈGE. Turquie d'Europe et Turquie d'Asie. Environs de Constantinople. — Palestine. Athènes. — Iles Ioniennes. Algérie. — Tunisie. Wisconsin. Grèce. Afrique. Amérique du Nord. SYNONYMIE. EPEIRA PATAGIATA, Clerck, 1757. (PI. VIII, fig. 3, 3a, 3b, 3c, M, 3e.) 1757. Araneus patagiatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 38, pi. I, lab. X. 1757. Araneus ocellatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 36, pi. I, tab. IX. 1802. Aranea apoclisa, Walckenaer (ad partem), Faune parisienne, t. II, p. 195. 1805. Epeira apoclisa, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 61. 1834. Epeira dumetorum, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 51, fig. 117. 1837. Epeira apoclisa, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 61. 1845. Epeira patagiata, C. Kocb, Die Arachniden, t. XI, p. 115, fig. 916-919. 1861. Epeira patagiata, Westring, Araneae Suecicae, p. 36. 1864. Epeira patagiata, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 329, pi. XX1V, fig. 239. 1866. Epeira patagiata, Menge, Preussische Spinnen, t. 1, p. 60, pi. VIII, tab. IX. 1867. Epeira patagiata, Ohlert. Araneiden oder echten Spinnender Provinz Preussen, p. 24. 1867. Epeira silvicultrix, Ohlert, Araneiden oder echten Spinnender Provinz Preussen, p. 25. 1870. Epeira patagiata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 16. 1874. Epeira patagiata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 110. 1878. Epeira patagiata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira patagiata, Cambridge, Spiders of Dorset, l. M, p. 277. DESCRIPTION. Mâle (fig. 3a). — Céphalothorax brun rougeâlre, garni de poils blanchâtres; les stries sont fortement indiquées. Les pattes, fauves, sont annelées aux tibias et aux métatarses; l'extrémité des fémurs est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 37 Patte-mâchoire (fig. 3c) peu allongée; la pointe qui termine la base du tarse est courte; l'apo- physe du milieu se divise dans le bas en deux parties égales, creusées par-dessus. L'abdomen, plus élevé que celui de la femelle, est brun plus ou moins fauve; dans le haut, on distingue une tache en forme de V renversé; le folium, parfois peu distinct, surtout dans la partie antérieure, est entouré d'une ligne claire. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les yeux du milieu sont disposés en carré; ceux du premier rang sont plus gros et plus séparés que ceux du second rang; les yeux de côté, égaux, se louchent et sont fortement séparés du groupe du milieu (fig. 3b\ Les pattes sont presque semblables à celles du mâle; la patte-mâchoire est annelée plus ou moins distinctement. Le plastron est noir ainsi que les chélicères. Le ventre est brun; la partie noirâtre du milieu est limitée par deux bandes claires, courbées. L'abdomen est jaunâtre clair, quelquefois un peu fauve; dans le haut, le V renversé est entouré d'une partie foncée; le folium est presque toujours (en Belgique) indistinct dans le haut, mais bien marqué dans la partie inférieure, où il est entouré d'une ligne blanche un peu découpée; le milieu, ouvert, renferme un trait noir longitudinal. L'épigyne (fig. 3d) est munie d'un crochet foncé, étroit, un peu élargi à son extrémité. MOEURS. Cette Epeire, comme l'espèce précédente, recherche les endroits humides; sa toile est semblable à celle de la comuta. Elle me paraît rare en Belgique. Ses mœurs me sont inconnues, mais doivent se rapprocher beaucoup de celles de l'espèce précédente. Belgique. DISTRIBUTION Toute la Belgique (rare). GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Toute la Hollande. Toute la France (E Simon). France. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : S. Ujhely, Sârospatak. Tokay, Szerencs, Lelesz, Terebes. Nagymihâly, Varanno, Mezôlaborcz, Homonna, Szinna, Szinnaikô. Bocskô, Bartfé, Tatra, Pancsova, Rékâs, Orsova, Szamo- sujvâr, Kolozsvâr, Monostor. Szamosfalvi, Sôstô, Borszék, Prâzsmâr, Olocac. Plitvica, etc. Italie. Venétie — Piémont. — Lombardie. Suisse. Tessin : Lugano. Chiasso — Lucernc, vallée de la Reuss. Angleterre. Dorset : Bloxworth, Marden-Park (rare). Allemagne. Prusse : environs de Bonn — Bavière. — Silésie. SUÉDE-JNORWÈGE. Pasvig. Danemark. 38 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Russie. Jekaterinoslaw, Simferopol. — Tout le sud de la Russie. — Sibérie occidentale : vallée inférieure de la Chongor (64° de lat. N.). — Liapine sur la Sygra, vallée de la Sosva. Amérique du Nord. Canada : Montréal. — Environs de JXew-York. — Massachusetts, Washington. Philadelphie, etc. SYNONYMIE. EPE1RA ADIANTA, Walckenaer, 1802. (PI. IX, fig. i, \a, \b.) 1802. Aranea adianta, Walckenaer, Faune parisienne, X. II, p. 199. 1804. Aranea marmorea, Panzer, Systematische Nomenclatur, p. 24-3, in Schaeffer, Iconum insectorm» circa Ratisbonam, t. I, tab. XIX, tig. 12. 1805. Epeira adianta, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60. 1833. Epeira segmentata, Sundevall, Svenska Spindlarnes, p. 247. 1839. Miranda pictilis, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 50, fig. 369. 1861. Epeira adianta, Westring, Araneae Suecicae, p. 51. 1864. Epeira adianta, Blackwall, Spiders of Greal Britain, t. Il, p. 348, pi. XXV, fig. 251. 1866. Miranda adianta, Menge, Preussische Spinnen, L I, p. 69, pi. II, tab. XV. 1870. Epeira adianta, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 23. 1874. Epeira adianta, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 111. 1878. Epeira adianta, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira adianta, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 261. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax fauve verdâlre, bordé d'une ligne brune. Les pattes, fauves ou jaunâtres, sont annelées; .l'extrémité du fémur est souvent rouge-brun assez vif. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. la) est allongée; deux long crins surmontent la patella; la pointe qui prolonge la base du tarse est longue, un peu recourbée à son extrémité; l'apophyse du milieu est courte et munie d'un petit crochet dans le haut. L'abdomen, plus fin que celui de la femelle, présente à peu près les mêmes dessins et la même coloration. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax et les pattes se ressemblent dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 16) est munie d'un crochet fort court et presque aussi large que long, terminé en pointe peu distincte. L'abdomen, ovale, est fauve-rouge; dans le haut, il est largement bordé de taches blanches découpées, suivies de deux taches blanches un peu obliques; dans la moitié inférieure, une bande blanche bien festonnée sur les bords descend presque jusqu'aux filières; dans le milieu de celte bande, une partie rouge renferme un trait blanc plus large dans le haut; on remarque encore des taches blanches sur les parties latérales. Ces taches, d'un blanc très pur, semblent comme émaillées sur le fond rougeâlre; le ventre est noir, orné de deux bandes blanches et de quatre petits points blancs disposés autour des filières. MOEURS. Cette belle Epeire n'est véritablement commune en Belgique qu'au bord de la mer, dans les dunes; elle file une grande toile régulière dont le fil central aboutit à la retraite, qui est arrondie, composée de soie très blanche et ouverte largement par-dessous; elle se tient le plus souvent dans le centre de sa toile, surtout le matin et le soir. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 39 Elle rapproche quelques feuilles et dans cette espèce de réduit elle suspend son cocon, qui est moins rond que celui des autres Epeires. Je ne Tai jamais observée dans les environs de Bruxelles. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg : Redu (rare). GÉOGRAPHIQUE. Flandre occidentale : Ostende, Blankenberghe. Heyst-sur-Mer, La Panne, Knocke. Scheveningue (rare). Hollande. France. Paris (rare). — Aube. — Normandie. — Provence. — Pyrénées. — Corse (commune) (E. Simon.) Russie. Crimée : Jekaterinoslaw. — Commune dans tout le sud de la Russie. Autriche-Hongrie. Tyrol : Trente — Bohême. — Hongrie : Kôrtvélyes, Debreczen, Berkesz, Baziâs, Kolozsvâr, Fiume, Buccari, San Cosmo. etc. Italie. Vénétie : Vérone, Chioggia. Rovigo. — Lombardie : Milan, Cassano, Monza. — Piémont : Turin, Chieri, Carignan. Asti. — Romagne : Bologne. — Naples. — Sicile. — Ile de Caprû— Sardaigne. — Toscane. — Ile d'ischia. Suisse. . Tessin : Stabio, Lugano. — Oberland. Angleterre. Hampshire. — Leicestershire. — Dorsetshire : Bloxworth, Lulworth Allemagne. GaÈCE. Suède-Norwège. — Danemark. Silésie. — Prusse. Environs d'Athènes. Entre Jérusalem et Nazareth. Algérie. Chili. SYRIE. Afrique. Amérique du Sud. SYNONYMIE EPEIRA ACALYPHA, Walckenaer, 1802. (PL IX, fig. 2, la, "2b, 2c.) 1802. Aranea acalypha, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 199. 1805. Epeira acalypha, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60. 1831. Epeira genistae, Hahn, Die Arachniden, t. 1, p. 11, lab. III, fig. 7. 1857. Zilla genistae, C. Koch, Uebersicht des Arachnid en-Systems, t. I; p. 5. 1837. Zilla décora, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 5! 1859. Zilla acalypha, C. Koch, Die Arachnide n, t. VI, p. 139, fig. 530, 531. 1864. Epeira acalypha, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 341, pi. XXV, fig. 246. 1866. Miranda acalypha, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 71, pi. XI, lab. XVI. 1870. Epeira acalypha, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 454. 1874. Epeira acalypha, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 115. 1878. Epeira acalypha, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Epeira acalypha, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 264. 40 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Céphalothorax fauve, finement bordé de noir; au milieu se trouve une petite ligne noire qui n'atteint pas le haut de la partie céphalique. Les pattes sont fauves, avec l'extrémité des fémurs très légèrement rembrunie. Ordre de longueur des patles : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 2c) est assez courte; le tibia est plus large à l'extrémité; la patella est munie de deux longs crins noirs; la pointe de la base du tarse est plus forte à son extrémité; on distingue au centre du bulbe une petite apophyse à deux pointes perpendiculaires. L'abdomen est blanc, orné d'une bande rougeâtre, longitudinale, limitée en arrière sur les côtés par un espace noir découpé, qui forme comme une vague indication de folium; sur les parties latérales, des lignes rougeâtres, festonnées et courbées, viennent se joindre par des traits très fins à la bande du milieu. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est seulement un peu plus verdâtre que celui du mâle, ainsi que les pattes. L'épigyne (fig. 26) est munie d'un crochet assez court, un peu étranglé avant son extrémité; les côtés du scape sont au moins aussi larges que le crochet. L'abdomen est blanc, avec la bande longitudinale noire, accompagnée dans le bas de deux petits traits noirs parallèles, souvent réunis à leur extrémité; la bande noire est coupée dans le milieu par une ligne jaune horizontale qui se prolonge sur les côtés; dans les parties latérales supérieures, deux lignes coudées viennent rejoindre la ligne jaune horizontale. Le ventre, noir, est orné de deux taches blanches dans le haut; plus bas, dans le milieu, se trouve une tache plus petite; enfin, en arrière, sur les côtés des filières, on remarque quatre points blancs assez gros. MOEURS. Cette araignée est commune clans toute la Belgique; on la rencontre aux lisières des bois, dans les endroits secs, sablonneux et bien découverts, sur les bruyères, les genêts, près des bois de sapins, etc. Quelques individus hivernent; j'en ai rencontré d'adultes vers le milieu du mois de mars. Elle file une toile très régulière, verticale ou oblique ; les fils ne sont jamais très fortement tendus; Yacalypha s'y tient cramponnée dans le centre; cette toile est toujours établie assez près de terre. J'en ai observé parfois d'horizontales, principalement sur les bruyères. L'accouplement a lieu vers la fin de mai. Belgique. Toute la Belgique. Hollande. Toute la Hollande. France. Toute la France (E. Simon). Russie. Odessa, Jekaterinoslaw, Nikopol, Simferopol, Sarepta. Suisse. Tessin : Stabio, Mendrisio, Lugano, Locarno, Ascona. Brissago. — Genève. — Oberland. Italie. Vénélie : Rovigo, Vérone. — Lombardie : Milan. — Piémont : Turin. — Romagne : Bologne. — Naples. — Sardaigne. — Toscane. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 44 Autriche-Hongrie. Tyrol : Trente. — Gallicie. — Bohême. — Transylvanie. — Hongrie : Forro, S. Ujhely, Sârospatak, Tolcsva, Erdôbénye, Tokay, Tarczal, Szerencs, Pâczin, AIsô-Bereczki, Mezôlaborcz, Homonna, Simonka, Vihorlat, Szinnaikô, Rabaszkala, Felso-Schônborn, Bàrlfa, Torna, Szenicz, Budapest, Gôdôllô, Rékas, Baziâs, Orsova, Tasnâd. Zilah, Kolozsvér, Torda, Fiume, Buccari, Susak, Biakovar, etc. Allemagne. Silésie. — Bavière. — Prusse. — Environs de Bonn, Cologne, Dusseldorf. Angleterre. Buckingham. — Dorset : Bloxworth. Graciosa. Grande-Canarie : Telde. Ile de Madère. Iles Açores. Iles Canaries. SYNONYMIE. EPEIRA DIODIA, Walckenaer, 1802. (PI. IX, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d.) 1802. 1805. 1834. 1857. 1859. 1854. 1864. 1870. 1874. 1878. 1881. Aranea diodia, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 200. Epeira diodia, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 60. Zilla albimacula, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 124, 21,22. Epeira diodia, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. Il, p. 55. Zilla albimacula, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 144, fig. 534, 535. Epeira albimacula, Blackwall, Supplem. Catal. of British Spiders, etc., in Annals and Mac. of Nat. Hist., 2e série, t. XIV, p. 35. Epeira albimacula, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 555, pi. XXVI, fig. 256. Epeira albimacula, Thorell, Bemarks on Synonyms, p. 455. Epeira diodia, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 114. Epeira diodia, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Epeira dioidea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 263. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax fauve plus ou moins foncé, avec les stries peu indiquées. Les yeux du second rang forment une ligne courbée en avant et sont entourés de noir. Le plastron est bordé de noir. Les bords de la rainure des chélicères sont très faiblement dentelés. Les pattes sont fauves, avec l'extrémité des fémurs un peu obscurcie. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 3e) est assez courte; deux longs crins surmontent la patella; la pointe inférieure du tarse, petite, est légèrement crochue. L'abdomen ressemble beaucoup, comme coloration, à celui de la femelle. Femelle (fig. 3, 3a). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables à ceux du mâle. L'épigyne (fig. 3d) est munie d'un crochet fin, pointu et assez long. L'abdomen est légèrement anguleux dans le haut; contre le bord supérieur sont deux taches fauves bordées de blanc; plus bas, deux grandes taches noires bordées de blanc forment le commencement du folium; celui-ci, très noir, occupe le tiers inférieur; il est découpé sur les bords et se termine dans sa partie supérieure par un trait noir bordé comme le folium d'une ligne blanche. Le ventre est noir, avec deux lignes claires et deux gros points blancs près des filières. XII. 6 42 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. On rencontre assez fréquemment une jolie variété fauve de celte espèce, dont l'abdomen est cou- vert de tachettes rondes, claires, avec les parties noires plus ou moins bien indiquées. MOEURS. Celte araignée n'est jamais très commune en Belgique; on la rencontre adulte depuis les derniers jours du mois de mai; elle construit une toile verticale, assez grande, très régulière, à rayons serrés, entre les herbes, le long des talus ombragés, sur les arbrisseaux qui bordent les chemins, et surtout aux lisières des bois un peu humides. Jamais je n'ai vu celte araignée se construire de retraite : elle se cache simplement entre les feuilles environnantes ou se tienl au centre de son piège, la lête en bas. Dans un ravin, près de Bruxelles, où j'étais sûr de les observer en assez grand nombre, j'ai pu remarquer plusieurs fois qu'à l'approche d'un orage, elles abandonnent leurs toiles pour se blottir entre des feuilles ou dans des bifurcations de branches, et qu'elles y restent dans une immobilité complète. Une seule fois, j'ai rencontré la femelle adulte pendant l'hiver, cachée sous une écorce de hêtre. L'accouplement a lieu en juin. DISTRIBUTION Brabant : Uccle, Boitsfort, Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. L{,^ . gpa RemouchampSï Namur : Y voir, Marche-les- Dames. Luxembourg : Redu, Houflalize, Laroche. Environs de Maestricht. Toute la France (E. Simon). — Corse. Crimée : Jeni-Kaleh, Aluschta. Tessin : Lugano, Locarno, Bellinzona, Biasca. Belgique. Hollande. France. Russie. Suisse. Allemagne. Prusse. — Bavière. — Silésie. — Saxe. Angleterre. Dorset. — Folkstone, Douvres, Ramsgate, Woolwich. Autriche-Hongrie. Gallicie. — Tyrol. — Hongrie : Sârospatak, Erdôbénye, Szerencs, Velejte, Torna, Szenicz, Kam, Sâkvar, Budapest, Bazias, Fiume, Buccari, Zeng, etc. Italie. Ile d'Ischia, Naples. — Sardaigne. Allemagne. Environs de Bonn, Cologne, Dusseldorf. — Westphalie : Munster. — Bavière : Munich, Nuremberg. Les principales Epeira étrangères à noire faune sont : Epeira regia, C. Koch. — Epeira Nordmanni, Thorell. — Epeira grossa, C. Koch. — Epeira cirée, Savigny et Audouin. — Epeira spinivulva, L. Dufour. — Epeira Ullrichi, Hahn. — Epeira omoeda, Thorell. — Epeira dalmatica, Doleschall. — Epeira pallida, Olivier. — Epeira soror, E. Simon. — Epeira pyrenaea, E. Simon. — Epeira inconspicua, E. Simon. — Epeira alpica, L Koch. — Epeira Westringi, Thorell. — Epeira Slurmi, Hahn. — Epeira carbonaria, L. Koch. — Epeira perplicata, Cambridge. — Epeira ceropegia, Walckenaer. — Epeira armida, Audouin et Savigny. — Epeira impedita, L. Koch. — Epeira silvicultrix, C. Koch. — Epeira corticalis, E. Simon. — Epeira thomisoides, L. Dufour. — Epeira hygrophila, E. Simon. — Epeira ixobola, Thorell, etc. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 43 SYNONYMIE. Genre SINGA, C. Koch, 1836. 1805. Epeira, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 55. 1836. Singa, C. Koch (ad parlem), Die Arachniden, t. III, p. 42. 1857. Singa, C. Koch (ad partent, Uebersicht des Arachniden-Systems, p. 6. 1861. Singa, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 56. 1864. Epeira, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 525. 1864. Singa, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des araignées, p. 255. 1866. Singa, Menge, Preussisdie Spinnen, t. I, p. 81. 1870. Singa, Thorell, On European Spiders, p. 58. 1874. Singa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 119. 1878. Singa, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Singa, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 248. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax est assez allongé, avec la partie céphalique étroite et séparée de la partie thoracique par des stries profondes; la partie thoracique est ovale; la strie du milieu est presque invisible. Les yeux du second rang sont disposés en ligne presque droite. Les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en avant ; ils sont toujours plus petits que la largeur du bandeau; celui-ci est parfois aussi large que les deux rangées d'yeux. Les chélicères sont fortes et perpendiculaires. La coloration des Singa est formée de bandes longitudinales. Les quatre filières principales sont presque semblables. Les pattes sont disposées dans l'ordre suivant : 1, 2, 4, 3, ou plus rarement : 1, k, 2, 3$ elles sont toujours munies d'épines aux tibias. Le mâle est plus petit que la femelle, avec la patte-màchoire assez courte et ressemblant beaucoup à celle des espèces du genre précédent. La femelle présente à son épigyne un crochet rudimentaire, souvent difficile à distinguer. SYNONYMIE. SINGA HAMATA, Clerck, 1757. (PI. IX. fig* 4, 4a, 4b, 4c, M.) 1757. Araneus hamatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 51, pi. III, tab. IV. 1789. Aranea hamata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 210. 1802. Aranea turulosa, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 200. 1805. Epeira turulosa, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 62. 1856. Singa hamata, C. Koch, Die Aracfmiden, t. III, p. 42, fig. 197-198. 1856. Singa melanocephala, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 44, fig. 199. 1857. Epeira turulosa, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 86. 1850. Singa serrulata, C. Koch, Die Arachniden, t, VI, p. 155. (?) 1851. Epeira melanocephala, Westring, Forteckning ôfver de till nàrvarande till kànde, etc., p. 56. 1856. Zilla hamata, Thorell, Recensio critica aranearum suecicarum, etc., p. 107. 1861. Singa melanocephala, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 61. 1864. Epeira turulosa, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 564, pi. XXVIII, fig. 262. 1866. Singa hamata, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 82, pi. XIII, tab. XXII. 1870. Singa hamata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 28. 1874. Singa hamata, E. Simon, Les Arachnides de France, 1881. Singa hamata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Singa hamata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. Il, p. 248. 44 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle (fig. 4«). — Céphalolhorax brun ou noirâlre, recouvert de poils clairs. Le bandeau est étroit, les chélicères sont brunes et 1res fortes. Les pattes sont fauve jaunâtre, avec des anneaux bruns à l'extrémité des articles, mieux marqués aux deux paires de pattes postérieures. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La palle-mâchoire (fig. 4-6), courte, est munie de crins assez longs; la base du tarse est prolongée en pointe recourbée ; le bulbe se termine par une apophyse formée de trois petites lames serrées et pointues. L'abdomen, blanchâtre, porte une grande lâche noire, coupée de nombreux traits courbés, horizontaux, blancs. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax ainsi que les pattes sont semblables à ceux du mâle. L'épigyne (fig. ic) est petite, avec le crochet court et large. L'abdomen ressemble beaucoup à celui du mâle; il est plus étroit et plus allongé. On peut rencontrer cette araignée depuis les premiers jours du printemps, dans les bois humides et surtout sur les plantes qui croissent au bord de l'eau. Elle se tisse une toile bien régulière qui aboutit par un fil à sa retraite (fig. M) en forme de cornet. La ponte commence dès le mois de juin ; la femelle renferme ses œufs, d'un jaune pâle, dans un et parfois deux cocons ronds et aplatis. Elle n'est pas très commune en Belgique. Belgique. Brabanl : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Bousval, Ottignies, Aerschot. Anvers : Calmpthout, Malines. Limbourg : Genck. Liège : Remouchamps. Luxembourg : Houffalize. Hollande. Utrecht, Maartensdyk. — Limbourg : Maestrichl, Sitlard. France. Toute la France (E. Simon). Angleterre. Dorset. — Ecosse : Glascow (peu commune). Suisse. Tessin : Mendrisio, Capolago, Genestrerio, Stabbio, Lugano. — Canton de Vaud. Allemagne. Autriche-Hongrie. Prusse. — Silésie : Breslau. Hongrie : S. Ujhely, Sârospatak, ïolcsva, Tokay, Zombor, Szerencs, Bacska, Kis-Azar, Nagymihâly, Varannô, Homonna, Bârtfa, Kôrtvélyes, Torna, Felfalu, Hatvan, Fertôpartja, Sopron, Szulok, Zâkâny, Budapest, Berkesz, Buzâd, Rékâs, Orsova, Nagyvârad, Kolozsvar, Borszék, Lipik, Diakovâr. — Bohême. — Tyrol : Reichenau, Gnadenwald. Italie. Je l'ai reçue plusieurs fois sans désignation de localité. — Sicile. Russie. Livonie : environs de Riga. — Jekalerinoslaw, Simferopol, Sarepta. Suède-Norwège. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 45 SYNONYMIE. SINGA NITIDULA, C. Koch, 1845. (PI. IX, fig. 5, oa, 5l>, 5c.) 1845. Singa nitidula, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 149, fig. 946, 947. 1874. Singa nitidula, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 124. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax noirâtre, garni de quelques longs poils blancs. Le plastron est noir et les pattes sont fauves. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 56), courte, est garnie de crins un peu longs; la base du tarse est prolongée par une pointe recourbée assez large; on remarque à l'extrémité du bulbe une apophyse formée de trois petites lames; la supérieure, un peu détachée, est pointue. L'abdomen, d'un brun plus ou moins rougeâtre, est souvent bordé d'un trait blanc à son bord antérieur. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax, le plastron et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 5«), très petite, est munie d'un crochet fort court, légèrement recourbé. L'abdomen est blanc, avec deux longues bandes plus ou moins foncées, coupées dans le bas par quelques petits traits blancs, horizontaux. MOEURS. Cette Singa est fort rare en Belgique; je ne l'ai observée que dans le Luxembourg. Elle aime le voisinage de l'eau. Sa toile n'est jamais très grande; elle aboutit à une retraite en forme de tube droit, ouvert aux deux bouts, cachée dans une feuille pliée. Elle dépose une soixantaine d'œufs dans un cocon de soie qu'elle place à proximité, souvent sur la même feuille. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. Environs d'Utrecht. Toute la France (E. Simon) Belgique. Hollande. France. Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Hongrie : S. Ujhely, Sérospatak, Tokay, B.-Szôgh, Kirâly-Helmecz, Pâczin, Nagymihâly, Varanno. Homonna, Csap, Klastromalja, Oroszvég, Kôrtvélyes, Iglô, Tallôs, Zâkâny, Titel, Berkesz, Rakamaz, Tiszalôk, Vencsellô, Rékâs, Orsova, Kolozsvâr, Monosfor, Podsused^ etc. Allemagne. Je l'ai reçue sans désignation de localité. SYNONYMIE. SINGA ALBO-VITTATA, Weslring, 1851 . (PI. X, fig. \, \a, \b, ic, \d.) 1851. Epeira albo-vittata, Weslring, Fôrteckning ôfver de lill nârvarande till kànde, etc., p. 36. 1852. Epeira calva, Blackwall, Descript. ofsomenewly dise. spec. of Aran., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2e série, t. X, p. 99. 1864. Epeira calva, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 565, pi. XXVII, fig. 265. 1866. Singa albo-vittata, Menge, Prenssische Spinnen, t. 1, p. 84, pi. XIII, tab. XXIII, k. 1874. Singa albo-vittata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 126. 1881. Singa albo-vittata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. Il, p. 252. DESCRIPTION. Mâle (fig. la). — Céphalothorax noir, orné dans le milieu d'une hande hlanche étroite, pointue en arrière et n'atteignant ni le front ni le bord postérieur. 46 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux du milieu forment un carré parfait; la ligne supérieure est légèrement courbée en avant; le bandeau est presque aussi large que les deux lignes d'yeux. Le plastron, en forme de triangle, est noir et large. Les pattes sont fauves, avec les fémurs des deux premières paires noirs à l'extrémité.' Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire est assez courte (fig. le); deux longs crins surmotent la patella; la base du tarse est munie d'une pointe recourbée; le bulbe est terminé par deux apophyses, avec une très petite pointe aiguë dans le milieu. L'abdomen, presque noir, est bordé de blanc dans le haut; du milieu de cette bordure descend le commencement d'une bande claire, interrompue carrément en dessous. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est beaucoup plus pâle que celui du mâle; la bande cen- trale est fauve. Les pattes sont fauves, unies. L'épigyne (fig. \d) est transversale, sans crochet visible. L'abdomen, assez large, est d'un blanc jaunâtre, recouvert presque entièrement d'un folium plus foncé, éclairci dans le milieu et coupé carrément à sa partie inférieure. Le ventre, noirâtre, est orné de deux lignes claires qui se réunissent au-dessus des filières. MOEURS. Cette Singa est fort rare en Belgique; je n'ai observé sa toile qu'une seule fois dans le Luxem- bourg; elle était construite près de terre, entre les herbes. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. Environs d'Utrecht (?). Paris, Troyes, Digne, Briançon. — Corse. Dorsel : Bloxworth. — Ecosse. Bavière : Kissingen, Munich. Belgique. Hollande, France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Kôrtvélyes, Sopron, Farkasd, Kecskemét, Borszék, Banyabùkk, Suisse. Canton de Vaud. — Oberland. SYNONYMIE. SINGA PYGMAEA, Sundevall, 1830. (PI. X, fig. 2, 2a, 1b, 2c.) 1830. Theridium pygmaeum, Sundevall, Svenska Spindlarnes, in Vet-Akad. Handl. f. 1829, p. 121. 1837. Micryphantes anthracinus, C. Koch, UebiTsicfit des Arachniden- Systems , t. I, p. 11 (le mâle). 1839. Piirurolithus trifasciatus, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 116, fig. 516 (la femelle). 1845. Singa trifasciata, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 151, fig. 948 (la femelle). 1845. Singa anthracina, C. Koch, Die Arachniden, t. XI, p. 154, fig. 950 (le mâle). 1851. Epeira nigrifrons, Westring, Fôrteckning ofver de till ndrvarande till kàaie, etc., p. 59 . 1851. Epeira trifasciata, Westring, Fôrteckning ofver de till ndrvarande till kànde, etc , p. 59. 1861. Singa Herii, Westring, Araneae Suecicae, p. 57. 1861. Singa Herii, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 84, pi. XIII, lab. XXIII, A-I. 1864. Epeira anthracina, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 357, pi. XXVI, fig. 257 (le mâle). 1864. Epeira Herii, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 366, pi. XXVII, fig. 264 (la femelle). 1870. Singa pygmaea, Thorell, Bemarks on Synonyms, p. 26. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1871. Singa pygmaea, Ausserer, Nette Radspinnen, in Verhandl. zool. bot. Gesellsch. in Wien, t. XXI (1871), p. 825(11). 1874. Singa pygmaea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 128. 1878. Singa pygmaea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Singa pygmaea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 24-9. 47 DESCRIPTION. MOKURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle (fîg. 2a). — Céphalothorax noir, recouvert de quelques poils blancs. Les yeux du second rang sont un peu soulevés et presque aussi gros que les antérieurs. Les pattes sont fauves, avec les fémurs de la première paire et quelquefois de la seconde rem- brunis, surtout auprès de l'articulation. Ordre de longueur des patles : 1, 2 = 4, 5 ou 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 2c) est courte; deux crins surmontent la patella; la base du tarse est prolongée en pointe; le bulbe est terminé à sa partie supérieure par deux pointes noires, égales, dont la supérieure est la plus forte. L'abdomen, noir, finement bordé de blanc dans le haut, est pourvu d'une courte bande claire longitudinale; ces parties blanches sont parfois complètement effacées. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 26) forme une saillie noire, avec une strie dans le milieu; le crochet, que l'on distingue un peu dans le haut, est presque nul. L'abdomen, plus ovale, plus large que celui du mâle, est noir, bordé de blanc, avec une large bande blanche longitudinale dans le milieu; cette bande est effilée à ses deux extrémités. Celte petite araignée me paraît rare en Belgique; elle semble aimer les prairies humides, près des lisières de bois. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, Groenendael, Auderghem. Anvers : Environs d'Anvers (bords de l'Escaut). Namur : Yvoir, Hastière. Luxembourg : Redu, Houffalize. Liège : Baraque Michel. — Remouchamps. Environs d'Utrecht. Toute la France (E. Simon) Hollande. Fra>ce. Angleterre. Dorset : Bloxworth. — Lindhursl. — Oxford. — Ecosse. Allemagne. Bavière : Nuremberg. — Je l'ai reçue assez souvent sans désignation de localité. Autriche-Hongrie. Vienne. — Hongrie : S. Ujhely, Tokay, Szôlloske, Torna, Kalocsa, Szeged, Hadhàz, Vinga, Herkules- furdô, Tord a, Szucsàg. Kolozsvar, etc. Suisse. Canton du Tessin. Italie. Lombardic. — Yénétie. — Piémont : Environs de Turin. Russie. Jekaterinoslaw. Sarepta. Suède-Norwège. 48 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. SINGA RUFULA, E. Simon, 1874. (PI. X, fig. 3, 'Sa, 36, 3c, 3rf.) 1872. Singa sanguinea ('), Ausserer (non C. Koch), Neue Radspinnen, in Verhandl. zool. bot. Gesellsch. IN WlEN, t. XXI. 1874. Singa rufula, ë. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 131. Mâle (fig. 3a). — Le céphalothorax, rougeâtre, devient noir autour des yeux. Les yeux du milieu du second rang sont séparés par un espace plus large que leur diamètre; ceux du premier rang, un peu plus gros, sont un peu plus écartés (fig. 36). Le bandeau est aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, en forme de triangle, large, est d'un brun rougeâtre plus ou moins foncé. Les pattes sont fauves, épineuses. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3 ou 1, 2 = 4, 3. La patte-mâchoire (fig. Se) est assez courte; la palella est munie de longs crins; le crochet qui existe à la base du tarse est peu long et légèrement recourbé; au milieu du bulbe, on distingue une forte apophyse noire, pointue. L'abdomen est noir; dans le milieu se trouve une bande longitudinale fauve rougeâtre qui ne descend pas ordinairement jusqu'à sa base; cette bande renferme souvent un petit trait noir très fin, plus ou moins visible. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est quelquefois plus foncé que celui du mâle. L'épigyne (fig. 3c?) est plus large que haute; le crochet est nul; le milieu forme une carène lisse; de chaque côté se trouve une assez grande fossette arrondie. L'abdomen est plus pâle que celui du mâle, avec la même bande claire longitudinale; j'ai ren- contré quelques individus chez lesquels cette bande était complètement effacée. Cette Singa est extrêmement rare en Belgique; elle vit sur les buissons, au milieu de sa petite toile; ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Liège : Environs de Spa, Tilff, baraque Michel. France. Compiègne, Fontainebleau. — Aube : Gyé-sur-Seine. — Corse : Calvi. AuTKICHE-HoNGRIE. Tyrol — Hongrie : Varanno, 8. Ujhely, Tokay, Kolozsvâr, Torna. etc. Allemagne. Je l'ai reçue deux fois sans désignation de localité. Les principales Singa étrangères à notre faune sont : Singa neta, Cambridge. — Singa semiatra, L. Koch. — Singa Herii, Hahn — Singa sanguinea, C. Koch, etc. («) Ce nom, faisant double emploi, ne peut être maintenu; il faut laisser le nom de sanguinea à l'espèce décrite par C. Koch, que nous ne possédons pas en Belgique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 49 SYNONYMIE. Genre CERCIDIA, ThoreU, 1870. 1851. Epeira, Westring (ad partent), Forteckning ofver de till nàrvarande lill kànde, etc., p. 33. 1861. Singa, Westring (ad partcm), Araneœ Suecicœ, p. 56. 1864. Epeira, Blackwall (ad parlem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 323. 1865. Atea, Ohlert (ad parlem), Arachnol. Studien, p. 9. 1866. Cerceis, Menge, Preussische Spinnen, p. 80 ('). 1870. Cercidia, Tlioreli, On European Spiders, p. 58. 1874. Cercidia, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 133. 1878. Cercidia, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Cercidia, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 253. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax est loul à fait pareil à celui des Singa. \>°f Les yeux du second rang sont disposés en ligne droite; la distance des yeux de côté aux yeux du milieu est moins large que l'espace occupé par ces derniers; les yeux du premier rang forment une ligne assez fortement courbée en arrière; les deux yeux du milieu sont plus près l'un de Pau Ire que des yeux de côté. Le bandeau esl plus large que les yeux du premier rang. Les filières sont presque d'égale longueur; les filières inférieures un peu plus épaisses. Les pattes, disposées comme longueur dans l'ordre suivant : 4, 1, 2, 3, sont fortes et peu allongées, avec des épines aux fémurs, aux tibias et aux métatarses; chez les mâles, il existe une petite pointe au bord supérieur des hanches de la première paire de pattes. Les deux sexes ont à peu prés la même grandeur; chez le mâle, le bulbe est large et les autres articles sont semblables à ceux des Epeires; la femelle a son épigyne munie d'un petit crochet un peu élargi à l'extrémité. SYNONYMIE. CERCIDIA PROMINENS, Westring, 1851. (PI. X, fig. 4, 4a, 4b, 4c, 4d.) 1851. Epeira prominens, Westring, Forteckning ofver de till nàrvarande lill kànde, etc., p. 35. 1861. Singa scutifera, Westring, Araneae Suecicae, p. 67 (variété). 1861. Singa prominens, Westring, Araneae Suecicae, p. 63. 1861. Epeira della, Meade, Descr. of a new spec. ofspid., in Ann. and iVIag. of Nat. Hist., 3e série, t. VU, p. 20. 1864. Epeira rella, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 343, pi. XXV, fig. 248. 1865. Atea spinosa, Ohlert, Arachnol. Studien, p. 9. 1866. Cerceis prominens, Menge, Preussische Spinnen, t. 1, p. 80, pi. XIII, tab. XXI. 1867. Atea spinosa, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Prenssen, p. 28. 1870. Cercidia prominens, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 50. 1874. Cercidia prominens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 134. 1878. Cercidia prominens, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Cercidia prominens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 253. DESCRIPTION. Mâle (fig. ha). — Céphalothorax d'un fauve rougeâtre très foncé, noirci dans le milieu et souvent sur les côtés; la strie thoracique est très profonde. Les yeux du milieu du second rang sont bordés de noir et un peu plus écartés l'un de l'autre que ceux du premier rang; le bandeau est aussi large que l'aire oculaire; le plastron est noir; le ventre est noir également, avec deux larges taches claires latérales (fig. 4-6). Ce nom faisant double emploi ne peut être maintenu; il a été employé par Milne-Edwards (Crusl.) en 1840 XII. 7 MOEURS. 50 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les pattes sont rougeâtres, avec les fémurs des deux premières paires noirs; les fémurs de la quatrième paire sont quelquefois noirs également, ou présentent simplement un anneau foncé terminal. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. La patte-mâchoire est courte (fig. 4c); la base du tarse est prolongée en pointe courte, un peu élargie à son extrémité; le bulbe, très gros, présente vers le bas une longue apophyse noire, fine et très pointue. L'abdomen ressemble souvent à celui de la femelle; pourtant j'ai rencontré le plus fréquemment une variété noire, ornée dans le milieu d'une bande assez large, lancéolée, d'un fauve très clair, renfermant un trait plus foncé, un peu ramifié dans le haut. Femelle (fig. A). — Le céphalothorax est plus pâle que celui du mâle; le bandeau est un peu plus étroit que l'aire oculaire. Les pattes sont annelées plus ou moins distinctement. L'épigyne (fig. ici) est munie d'un crochet rebordé, élargi à son extrémité; les côtés du scape sont noirs. L'abdomen, ovale, est [d'un rouge fauve peu foncé; dans le milieu se trouve une partie claire en forme de folium, ponctuée et contenant un trait noir, lancéolé, très fin, et parfois tout à fait effacé. Celle araignée est peu commune en Belgique; je l'ai toujours observée sur les bruyères. Sa toile, fort régulière, est souvent construite obliquement; elle s'y lient cramponnée dans le centre et l'agile fortement lorsqu'on l'inquiète, à la manière des Cyclosa; elle ne se construit pas de retraile et abandonne sa toile vers la fin du mois de septembre pour chercher un refuge hivernal sous les feuilles sèches ou sous les écorces. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer son cocon. Belgique. DISTRIBUTION Brabani : Boilsforl, Groenendael, Bousval, La Hulpe. GÉOGRAPHIQUE. Limhourg : Genck. Liège : Remouchamps. Hollande. Utrecht. — Gueldre : Arnheim, Nimègue, Herrenberg. — Limbourg : Maeslricht. France. Environs de Paris. — Fontainebleau. — Compiègne. — Normandie : Villers sur-Mer. — Aube. — Charente- Inférieure. — Ain : forêt de Seillon. Suisse. Canton du Tessin : environs de Locarno. Italie. Lombardie. — Vénélie. — Hongrie : S. Ujhely, Tokay, Szôllôske, Czéke, Szinnaikô, Tasnâd, Sopron, Orsova, Kolozsvar, Buccari, Zagrab. Russie. Crimée : Sudak. Allemagne. Prusse : environs de Berlin. Espagne. Je l'ai reçue cinq fois sans désignation de localité. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 51 Angleterre. Dorset : Bloxworlh — Oxford. — Newton. — Bradford, Halifax, York. suède-norwège. Syrie. Environs de Nazareth. On cite encore comme espèce européenne la Cercidia pachyderma, E. Simon, de la Russie méridionale. SYNONYMIE. Genre ZILLA, G. Koch, 1834. 1834. Zilla, C. Koch (ad partem), in Herrich Schacffer, Deutschlands Cruslaceen, Myriapoden und Arachniden, 125, 19. 1834. Zygia, C. Koch (ad partem), in Herrich Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 123, 17-19. 1837. Zilla, C. Koch, Ueberskhl des Arachniden-Syslems, t. I, p. 5. 1845. Eucharia, C. Kocli (ad partem), Die Arachniden, t. XII, p. 103. 1861. Zilla, Weslring, Araneae Suecicae,p. 68. 1864. Epeim, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 323. 1864. Nuctobia, E. Simon (ad partem, sous-genre Zilla)) Histoire naturelle des araignées, p. 236. 1866. Zilla, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 76. 1866. Zygia, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 77. 1867. Zygia, Ohlert, Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 21. 1870. Zilla, Thorell, On European Spiders, p. 59. * 1874. Zilla, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 155. 1878. Zilla, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique). 1881. Zilla, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 255. CARACTÈRES DU GKNRE. SYNONYMIE. Céphalothorax peu allongé; la partie thoracique marquée d'une strie courbée ou transver- sale et séparée de la partie céphalique par des stries obliques. Les yeux du second rang forment une ligne très légèrement courbée en arrière, tandis que ceux du premier rang sont courbés dans le sens inverse; les yeux du milieu sont plus gros que les supérieurs; le bandeau est plus élroit que les yeux du milieu du premier rang. Le plastron ressemble à celui des autres Epciridac; la lèvre est à peu près aussi longue que large et rétrécie dans le haut. Les deux sexes sont presque de même grandeur; chez la femelle, le crochet de l'épigyne est très peu visible. ZILLA ATRICA, C. Koch, 4845. (PI. X, iig. 5, Sa, ob, 5e, od) 1802. Aranea calophylla, Walekenaer (ad partem), Faune parisienne, t. II, p. 200. 1805. Epeira calophylla, Walekenaer (ad partem), Tableau des Aranèides, p. 62. 1834. Zygia calophylla, C. Koch (ad partem, le mâle), in Herrich Schaeffer, Deutschlands Cruslaceen, Myriapoden und Arachniden, 123, 17. 1845. Eccharia atrica, C. Koch, Die Arachniden, t. XII, p. 105, (ig. 1030-1031. 1851. Epeira atrica, Weslring, Forterkning ôfver de till nàrvarande till kànde, etc., p. 35. 1856. Zilla atrica, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 107. 1864. Epeira calophylla, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. 11, p. 558, pi. XXV, %. 245. 1866. Zygia atrica, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 78, pi. XII, lab. XX. 1867. Zygia calophylla, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 50. 1870. Zilla atrica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 51. 1874. Zilla atrica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 158. 1878. Zilla atrica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Zilla atrica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 257. DESCRIPTION. 52 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Mâle (fig. 5a). — Céphalothorax fauve assez pâle, souvent bordé de noir, avec un trait noir au milieu, longitudinal, ne monlant pas jusqu'au front. Les chélicères sont assez longues; la rainure supérieure est armée de trois denticulations et l'inférieure de deux beaucoup plus petites. Les pattes sont fauves, unies et munies de longues épines noires. Ordre de longueur des pattes : 1, % 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 56) est très allongée; le tarse est ovale; au milieu du bulbe on distingue une courte apophyse divisée en deux pointes; la supérieure, plus longue, aiguë, est légèrement recourbée. L'abdomen est beaucoup plus étroit que celui de la femelle et présente la même coloration. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax ainsi que les pattes sont semblables dans les deux sexes; quelquefois ces dernières présentent quelques traces d'anneaux un peu plus foncés. Le plastron, brun, est plus pâle dans le milieu. L'épigyne (fig. 5c), plus large que haute, ne présente pas de crochet apparent; dans le bas se trouve une plaque en forme de cœur, membraneuse, avec une slrie dans le milieu; le scape qui entoure celte plaque est noir et arrondi en avant. L'abdomen est blanc, orné d'un large folium un peu plus gris, bordé de noir, qui contient dans le haut deux taches obliques rougeâlres; dans le milieu, un trait noir et quelques points plus ou moins visibles; les parties latérales sont rouges; le ventre est clair et porte dans le centre une bande un peu plus foncée, assez mal définie. MOEURS. Cette Zilla est très commune tout le long du littoral; elle se tient sur le haut des dunes et se file une toile orbiculaire, un peu floconneuse et souvent irrégulière. Celte toile offre fréquemment l'aspect d'une trame soyeuse, plus ou moins serrée par places (fig. 5t/); elle est parfois difficile à distinguer à cause de sa finesse; la retraite est simple. Elle se compose d'une feuille repliée dans laquelle l'araignée se blottit; elle se recouvre souvent d'une légère couche de soie. Elle habile encore les haies basses et les bruyères de la Campine où elle tisse sa toile sur les sapins. En automne, elle pond de soixante à quatre-vingts œufs qu'elle renferme dans un cocon brun pâle. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Flandre occidentale : Ostende, Blankenberghe, Heyst, Knocke. Anvers : Calmpthout. Limbourc) : Genck, Maeseyck. Hollande. Environs d'Ulrechl. — Limbourg : Maeslricht. Toute la France (E. Simon). France. Angleterre. Herlford — Dorset : Bloxworlh. - Ecosse. — Irlande. Suisse. Canton du Tcssin : Lngano, Locarno. — Genève. — Oberland. (Environs de Berne). Allemagne. Prusse. — Bavière : Munich, Ingolsladt. — Silésie •. Glogau. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 53 AUTRICHE-HONGRIE. Bohême : Prague. — Gallicie : Cracovie. — Tyrol. — Hongrie : Szôllôske, Fiume, Buccari, Crkvenica, Zeng, Plitvica. Italie. Lombardie : environs de Milan. SuÈDE-iNoRWÈGE. Amérique du Nord. SYNONYMIE. ZILLA X-NOTATA, Clerck, 1757. (PI. XI, fig. I, d«, 1/., ic.) 1757. Araneus litera X-notatcs, Clerck, Svenska Spindlar, p. 46, pi. Il, tab. V. 1789. Aranea litterata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 206. 1802. Aranea calophylla, Walckenaer (ad partem), Faune parisienne, t. II, p. 200. 1805. Epeira calophylla, Walckenaer (ad parlem), Tableau des Aranèides, p. 62. 1854. Zygia calophylla, C. Koch (ad partem), in Herrieh Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, etc., 123. 1859. Zilla calophylla, C. Koch, Die Ârachniden, t. VI, p. 148, fig. 538, 559. 1844. Epeira similis, Blackwall, Descr. of some newly dise. spec. of Aran., in Ann. and Mag. of Nat. Hist, t. XIII, p. 186. 1858. Zilla X-notata, Thorell, Om Clercks original -Spindelsamling, in Ôfversigt af K. Vet.-Akad. Fôrhandl., t. XV, p. 146. 1864. Epeira similis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 557, pi. XXV, fig. 244. 1870. Zilla X-notata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 51. 1874. Zilla X-notata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 140. 1878. Zilla X-notata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Zilla X-notata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 255. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax fauve verdâtre assez pâle, avec la partie thoracique finement bordée de noir; dans le milieu se trouve une bande brunâtre. Les yeux du milieu sont assez gros; ceux du premier rang sont plus écartés et plus gros que les supérieurs. Les pattes, verdâtres, sont longues, fines et annelées. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. \b, le) présente un tarse ovale, muni extérieurement dans le bas d'une apophyse noirâtre, découpée; dans le milieu du bulbe se trouve une carène longitudinale, et à la base on distingue deux pointes saillantes, très petites. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, présente les mêmes dispositions. Femelle (fig. 1). — Céphalothorax fauve verdâtre pâle, avec la partie céphalique plus foncée. Le plastron, clair, est largement bordé de noir. Les pattes, verdâtres ou fauves, sont annelées et pointillées de noir. L'épigyne (fig. ia), dépourvue de crochet, est transversale; le scape, allongé, est noir et lisse. L'abdomen est blanc, avec un grand folium grisâtre, festonné et finement bordé de noir; dans le milieu du folium, légèrement éclaira, se trouve un trait noir longitudinal coupé de deux petites lignes qui s'allongent sur les côtés; dans le haut sont deux taches obliques, noirâtres; les parties latérales sont également noirâtres; le ventre, clair, est orné d'une bande, foncée dans le milieu, qui en occupe toute la longueur. ^ 4 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. C'est l'une des Epeiridœ les plus communes de notre pays; on la rencontre depuis le mois de septembre jusqu'au commencement de l'hiver. On la trouve pour ainsi dire à chaque pas dans les rues de Bruxelles, dans les angles des murs, sous les pierres de taille qui forment saillie; elle pénètre même dans l'intérieur des maisons et se tient contre les châssis des fenêtres. Elle se tisse une toile assez petite, mais régulière, qui aboutit toujours par quelques fils à un tube de soie courbé, caché dans un angle obscur; c'est là qu'elle se tient en embuscade, prête à se précipiter sur sa proie. Cette araignée résiste aux hivers les plus rigoureux; elle se renferme alors sous une toile serrée, placée à côté de son cocon. La nuit, on la voit souvent cramponnée au milieu de sa toile, dont les fils sont très fins; la forme de celle toile varie selon les dispositions de remplacement que l'araignée a choisi. La ponte a lieu au printemps et en automne, mais j'ai toujours trouvé l'espèce relativement plus rare au commencement de l'été. Les deux sexes s'entendent fort bien : on rencontre fréquemment le mâle à côté de sa compagne; l'accouplement est fort long et se répèle souvent pendant une journée entière. Les œufs, grisâlres, sont renfermés dans un cocon assez grossier, d'un vert brun. Ordinairement elle entoure sa proie de fils, l'engourdit, puis l'attache à ses filières pour la trans- porter dans sa retraite et la dévorer à l'aise. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Répandue dans toutes les provinces. Toute la Hollande. Toule la France. Belgique. Hollande. France. Angleterre. Répandue partout, mais plus commune dans le sud. — Ecosse. — Irlande. Italie. Tout le nord de l'Italie. Suisse. Canton du Tessin. — Environs de Lucerne. — Vallée de la Reuss. — Oberland. Allemagne. Bavière. — Silésie. — Environs de Cologne. Crimée : Bujuklambat. Russie. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Gallicie. — Hongrie : S. Ujhely, Varannô, Barlfa, Tokay, Buccari, Martinscizza Turquie, suède-norwège. Ile de Candie. Amérique du INord. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. 1835. 1851. 1856. 1858. 1861. 1867. i870. 1870. 1874. 1878. DESCRIPTION. Mâle. MOEURS. ZILLA STROEMI, Thorell, 1870. (PI. XI, fig. 2, 2a.) Epeirâ calophylla, Sundevall (variété B), Svenska Spindlames, etc., p. 255. Epeirâ montana, Wesiring. Forteckning ôfver de lill nàrvarande till kànde, etc., p. 55 (1). Zilla X-notata, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 26. Zilla mcintana, Thorell, Om Clercks original- Spindelsamling, in Ôfversigt af K. Vet. Akad. Fôrhandl., p. 148. Zilla montana, Wesiring, Araneae Snecicœ, p. 75. Zilla calophylla, Menge, Preassische Spinnen, f. I, p. 76, pi. XII, tab. XÏX. Zilla Stroemi, Thorell, On European Spiders, p. 255. Zilla Stroemi, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 54. Zilla Stroemi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 144. Zilla Stroemi, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent.de Belgique.) Mâle. — Le céphalothorax est fauve verdâtre ou rougeâtre pâle; deux bandes foncées bordent la parlie céphalique qui est aussi un peu plus sombre que la partie thoracique; il existe tout autour une ligne noire très fine. Les yeux du milieu du premier rang sont un peu plus gros et plus rapprochés que ceux du second rang. Les pattes sont longues, fauves, plus ou moins annelées. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 5. La patte-mâchoire est courte, avec le tarse allongé et prolongé à sa base par une pointe courbée, la base du bulbe porte une apophyse très solide, légèrement élargie à son extrémité; le bulbe possède aussi une très forte apophyse et se termine par un crochet transparent très petit. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, présente la même coloration. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes; Le plastron est brun plus ou moins fauve. L'épigyne est munie d'un crochet noir, mince et très long. L'abdomen, blanc ou fauve, renferme un folium bien déterminé, ouvert dans le haut et fortement éclairci dans le milieu; cette partie claire, presque blanche, contient deux petits traits foncés, parallèles dans le haut; plus bas se trouve un trait central, plus ou moins visible; le ventre est blanc, avec une bande foncée dans le milieu et des points disséminés sur les parties latérales. Cette Zilla me paraît fort rare en Belgique où je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois. Elle se file une petite toile sur les murailles ou contre les rochers (fig. 2a). Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. JSamur : Samson (dans les ruines du château). France. Paris. — Troyes : mur de Focy (E. Simon). Suisse. Canton du Tessin : Lugano, Monte S. Salvatoro. Allemagne. Je l'ai reçue plusieurs fois sans désignation de localité. ') Ce nom faisant double emploi ne peut être maintenu. 56 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Autriche-Hongrie. Hongrie : Bértfa, Felfala, A. Kuhin, V. Szamosujvar, Borszék. Italie. Russie. SuÈDE-NoRWÈGE. Lombardie. Crimée : Simferopol. Les Zilla étrangères à noire faune sont : Zilla Keyserlingi, Ausserer. — Zilla montana, C. Koch. — — Zilla Kochi, Thorell. — Zilla {Epeira) inconveniens, Cambridge. — Zilla {Epeira) ancora, Krynicki ?, etc. SYNONYMIE. Genre META, C. Koch, 1836. 1805. Epeira, Walckenaer (ad parlem), Tableau des Aranéides. 1836. Meta, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 134, 12, 13; 135, 14-16. 1837. Meta, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 6. 1856. Meta, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 75. 1861. Meta, Westring, Araneae Suecicae, p. 75. 1864. Epeira, Blackwall (ad partem), Spiders ofGreat Britain, t. Il, p. 323. 1864. Nuctobia, E. Simon (sous-genre Meta), Histoire naturelle des araignées, p. 236. 1864. Tetragnatha, Keyserling (ad partem), Beschreibungen neuer und wenig bekannter Arten aus der Familie Orbitelae Latr. oder Epeiridae Sund, etc., p. 21. 1865. Meta, Keyserling (ad partem), Beitrâge zur Kenntniss der Orbitelae Latr., p. 2. 1866. Meta, Menge, Preussische Spinnen, l. I, p. 86. 1870. Meta, Thorell, On European Spiders, p. 61. 1874. Meta, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 145. 1878. Meta, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Meta, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 238. CARACTÈRES DU GENRE. Une large strie partage la partie thoracique du céphalothorax; elle est en outre séparée de la partie céphalique par des stries qui se rejoignent au milieu. , &J Les yeux du second rang sont disposés en ligne un peu courbée; les yeux de côté sont assez rapprochés de ceux du milieu; les yeux du premier rang sont courbés en avant; le bandeau est de même largeur que les yeux du milieu du premier rang. At- Les chélicères, perpendiculaires, sont solides et assez allongées. Le plastron, triangulaire, esl plus long que large; la lèvre, large, est un peu plus étroite et coupée carrément par-dessus; les lames maxillaires sont assez longues, épaissies et arrondies dans le haut. Les paltes, fines et longues, sont disposées dans l'ordre suivant : 1, 2, 4-, 3, et pourvues d'épines. Le tarse de la patte-mâchoire porte à sa base une grande apophyse. L'épigyne est munie d'un petit crochet très peu développé. SYNONYMIE. META SEGMENTATA, Clerck, 1757. (PI. XI, fig. 3, Ha, 3b, 3c, M.) 1757. Araneus segmentatcs, Clerck, Scenska Spindlar, p. 45, pi. II, lab. VI. 1758. Aranea reticulata, Linné, Systema naturae, éd. 10, t. I, p. 619. 1787. Aranea senoculata, Cyrillus, Entomologiae Neapolitanae, etc., spec. I, tav. VIII, fig. 7. 1802. Aranea jnclinata, Walckenaer, Faune parisienne, I. Il, p. 201. 1805. Epeira inclinata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 62. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 57 1826. Epeira variegata, Risso, Histoire naturelle des principales productions de l'Europe méridionale, t. V, |). 170. 1837. Epeira inclinata, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Apières), l. II, p. 82. 1859. Zilla reticulata, C. Koch, Die Arachniden, l. VI, p. 142, fig. 532, 553. 1856. Meta segmentata, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 25. 1861. Meta albimacula, Westring, Araneae Suecicae, p. 82, var. Mengei. 1864. Epeira inclinata, Blackvvall, Spîders of'Great Britain, t. Il, p. 354, pi. XXVI, fig. 255, var. 6. 1867. Meta segmentata, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 86, pi. XIV, tab. XXIV. 1870. Meta segmentata, Thorell, Remarks on Synoni/ms, p. 39. 1870. Epeira Mengei, Blackvvall, Descr. of a new spec. of Epeira, in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 4 ser., IV (déc. 1869). 1874. Meta segmentata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 147. 1878. Meta segmentata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Meta segmentata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. Il, p. 239. DESCRIPTION. Mâle (fig. 36). — Céphalothorax fauve un peu rougeàtre, avec deux lignes noires qui parfois n'atteignent pas les yeux; les yeux du second rang, disposés en ligne à peu près droite, sont bordés de noir; les yeux du premier rang sont un peu plus rapprochés. Le plastron est noirâtre. Les pattes sont fauves, armées de longues épines noires. Ordre de longueur des paites : I, % 4, 3. La patte-màchoire est longue; le bulbe est muni par-dessous de deux pointes aiguës d'inégale longueur. L'abdomen, beaucoup plus étroit que celui de la femelle, présente souvent la même coloration. La variété que je figure a la partie antérieure de l'abdomen jaunâtre pâle; le folium, brun-rouge, porte dans le haut deux taches noires découpées; les taches blanches sont complètement effacées. Femelle (fig. 3a). — Le céphalothorax, le plastron et les pattes sont semblables dans les deux sexes; pourtant ces dernières présentent souvent des traces d'anneaux bruns. L'épigyne (fig. 3c) est peu distincte; on y remarque deux dépressions dans les côtés du scape. L'abdomen, plus ou moins foncé, est jaune fauve, avec le folium gris ou rougeàtre, renfermant dans le haut quatre tachettes blanches séparées par un espace noir; en arrière il est coupé par quelques traits noirâtres souvent doublés de traits plus pâles. On rencontre souvent des variétés dont l'abdomen est blanc (fig. 3), avec le folium gris ou verdâtre, blanc dans le milieu; dans cette partie claire se trouve un trait noirâtre, très fin, ramifié sur les côtés, et six petits points noirs. Le ventre porte dans le milieu une bande longitudinale noire bordée de blanc et quatre points blancs près des filières. MOEURS. C'est l'araignée la plus commune en Belgique : elle se rencontre partout, dans les jardins comme dans les bois, le long des haies et même dans les prairies; on la trouve pendant toute l'année. La toile, oblique (fig. 3c/), assez régulière, présente un espace vide dans le centre; elle est formée de fils serrés, très fins et souvent parsemée de petits flocons soyeux étoiles. Cette araignée ne se construit pas de retraite et se cache simplement sous une feuille ; on la voit presque toujours cramponnée dans le centre de sa toile, surtout le matin et le soir. La ponte a lieu à l'arrière-saison; l'araignée construit plusieurs cocons qu'elle attache aux écorces, aux pierres, ou même aux murailles. XII. 8 58 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Hollande. France. Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre, en Ecosse et en Irlande. Suisse. Répandue dans toutes les provinces. Commune partout. Toute la France. Allemagne. Italie. Russie. Partout. Commune partout. Commune dans toute l'Italie Commune dans la Russie méridionale. Autriche-Hongrie Répandue en Autriche et en Hongrie. — Tyrol. Suède-Nohwège. — Danemark. SYNONYMIE. 1763. 1778. 1802. 1805. 1833. 1844. 1856. 1864. 1864. 1866. 1870. 4874. 4878. DESCRIPTION. 1881. META MERIANAE, Scopoli, 4763. (PL XI, fig. 4, 4a, 4b.) Aranea merianae, Scopoli, Entomologia Camiolica, etc., p. 395. Aranea fusca, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. VII, p. 235, pi. XI, fig. 9-12. Aranea antriada, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 201. Epeira antriada, Walckenaer, Tableau des Aranéidcs, p. 62. Epeira inclinata, Sundevall (var. b), Svenska Spindlames, etc., p. 250. Epeira celata, Blackwall, The dijf. in the numb. of exjes, etc., in Transact. of the Linn. Soc, XVIII, part. IV, p. 668. Meta fusca, Thorell, Recensio crilica Aranearum Succicaruni, etc., p. 98. Epeira antriada, Blackwall, Spiders of Great Dritain, t. II, p. 351, pi. XXVI, fig. 253. Epeira celata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 353, pi. XXVI, fig. 254. Meta muraria, Menge (var. b), Preussische Spinncn, t. I, p. 87. Meta merianae, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 36. Meta merianae, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 149. Meta merianae, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Meta merianae, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 244. Mâle. — Le céphalothorax, verdâlre, porte dans la partie céphalique des traits noirs qui entourent deux ou quatre petits espaces carrés un peu plus pâles; la partie tlioracique est bordée de noir et présente quelques traits noirs obliques indiquant les stries rayonnantes. Les yeux du second rang, disposés en ligne droite, sont bordés de noir. Le plastron est noir, en forme de triangle, très large. Les pattes sont vaguement annelées, ponctuées de noir et armées d'épines assez longues. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. La patte-mâchoire est longue (fig. kb); le tarse est muni à sa base de deux pointes dont l'une, la plus courte, est appliquée contre le bulbe, l'autre, allongée, se recourbant en avant. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 59 On observe encore trois découpures au bord supérieur du tibia. L'abdomen, un peu plus étroit que celui de la femelle, présente les mêmes dispositions. Femelle (fig. I). — Le céphalothorax, le plastron et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. la) est dépourvue de crochet; les parties latérales du scape forment de petits tubercules noirs arrondis; le milieu est blanc. L'abdomen est blanchâtre ou gris verdâtre; le folium, noir, plus ou moins bien indiqué, renferme une partie claire, découpée, envoyant vers le tiers inférieur une ramification sur les parties laté- rales; cette place claire renferme elle-même un trait noir, lancéolé; on remarque souvent encore quatre points blancs posés à la partie antérieure de l'abdomen. Le ventre, gris verdâtre, présente dans le milieu une bande foncée longitudinale bordée de blanc, et deux petits points blancs, près des filières. MOEURS. Cette Meta n'est pas très commune en Belgique; elle recherche les endroits sombres, les parties obscures des hangars, les caves, les entrées des cavernes humides. Elle tisse une grande toile dont la partie centrale présente un assez grand espace vide; les mailles en sont larges et allongées. On peut la rencontrer dès les premiers beaux jours de l'été. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : environs de Bruxelles, Laeken, Jette-Saint-Pierre. GÉOGRAPHIQUE. Anver8 . Herenthals, Calmpthout. Namur : Dînant, Yvoir, Haslière, Ciney, Rochefort, Han-sur-Lesse. Limbourg : Hasselt, Stockem, Tongres, Genck. Liège : Huy, Spa, Tilff, Modave, Remouchamps. Luxembourg •• Laroche, Saint-Hubert, Redu, Houffalize. Flandre orientale : Gand, Alost, Audenarde. Hainaut : Charleroi, Mons. Hollande. Amsterdam, La Haye, Utrecht, Maestricht. France. Toute la France (E. Simon). Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre, en Ecosse et en Irlande. Suisse. Toute la Suisse. Italie. Assez répandue dans toute l'Italie du Nord Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Hongrie : Tokay, S. Ujhely, Oroszvég, Palânka, Suliguli, Bârtfa, Hoôszi-Furdo, Szâdelô, Tâtra, Vârpalota. Kolozsvar, Buccari, etc. — Tyrol. Allemagne. — Suède-Norwège. — Danemark. Turquie. Constantinople (mosquée de S*«-Sophie). Iles Açores. Fayal. — Graciosa. — Pico. 60 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. META MENARDI, Latreille, 1804. (PI. XII, fig. \, \a, ïb, le, \d, 4e.) 1804. Aranea IVIenardi, Lalreille, Histoire naturelle générale et particulière des crustacés et des insectes, etc., vol. VII, p. 266. 1805. Epeira fusca, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 63. 1806. Epeira Menardi, Lalreille, Gênera crustaceorum et insectorum, etc., t. I, p. 108. 1836. Meta fusca, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arach- niden, eic, 134, 12, 13. 1837. Epeira fusca, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 84. 1856. Meta Menardi, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 98. 1864. Epeira fusca, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 349, pi. XXVI, fig. 252. 1870. Meta Menardi, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 38. 1874. Meta Menardi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 151. 1878. Meta Menardi, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Meta Menardi, Cambridge, Spiders of borset, t. 11, p. 528. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle (fig. la). — Céphalothorax brun-rouge, un peu plus foncé dans le haut et sur les côtés. Les yeux du premier rang sont disposés en ligne courbée en avant; ceux du milieu sont un peu plus rapprochés entre eux que ceux du second rang. Le plastron et les chélicères sont noirs. Les pattes, rougeàtres, sont annelées et garnies d'épines noires. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. le) est assez longue; le tarse est muni à sa base de deux robustes apo- physes; la plus grande des deux présente deux petites denticulations à son bord antérieur. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, est brunâtre ; on dislingue dans le haut deux taches noires courbées en dehors; plus bas, le folium est indiqué par un trait noir renfermant quelques lignes obscures horizonlales. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax, le plastron et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes. Les chélicères sont rougeàtres. L'épigyne est munie d'un large crochet assez court; les côtés du scape sont petits et forment comme des tubercules noirs, arrondis. L'abdomen est brun; dans le haut se trouvent deux bandes noires, découpées, qui viennent rejoindre en arrière le folium bien entier, noir et coupé de quelques traits bruns horizontaux. Cette araignée est rare en Belgique; je l'ai observée la première fois à Tilff : elle avait suspendu son admirable cocon sous la voûte sombre qui forme l'entrée de la grotte. Ce cocon (fig. \b) est formé d'une soie blanche très fine, brillante, à travers laquelle on dis- tingue les œufs jaunâtres. Dans une cave, en Allemagne, j'ai vu le plafond presque couvert de ces cocons qui se balan- çaient au moindre souille. La toile est grande et irrégulière. Liège : Tilff, Remouchamps. Toute la France (E. Simon). Dorset. — Durham. Hertford (rare). Belgique France. Angleterre. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 61 Lombardie Italie. Grèce. Commune dans les grottes du mont Ossa, surtout dans celles du Kokkino-Vracho. Suisse. Vallée de la Reuss Allemagne. Je l'ai reçue cinq fois sans désignation de localité. Autriche-Hongrie Environs de Vienne. — Hongrie : Bârtfafùrdô, Hodrusbânya. Cserepes, V. Rézbânya, Verespatak, etc. Suède. États-Unis d'Amérique. Boston. — Kentueky. — Virginie, etc. Sous-famille TETRAGNATHINAE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre ETRAGNATHA, Latreille, 1804, 1804. Tetragnatha, Latreille, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, t. XXIV, p. 135. 1805. Tetragnatha, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 68. 1825-27. Eugnatha, Savigny et Audouin (ad partem), Description de l'Egypte, 2e éd., t. XXII, p. 323. 1829. Tetragnatha, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 255. 1843. Deinagnatha, While, in DiefFenbach, Travels in New Zealand, with contributions to the Géogra- phie, etc., t. II, p. 271 . 1861. Tetragnatha, Westring, Araneae Suecicae, p. 83. 1864. Tetragnatha, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 367. 1864. Tetragnatha, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Arachnides, p. 248. 1870. Tetragnatha, Thorell, On European Spiders, p. 62. 1874. Tetragnatha, E. Simon, Les Arachnides de France, l. I, p. 153. 1878. Tetragnatha, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Tetragnatha, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 243. Céphalothorax allongé, surtout dans la partie thoracique, qui porte dans son milieu une fossette transversale ou ronde; la partie céphalique est presque droite sur les côtés. Les yeux du premier rang comme ceux du second rang sont très légèrement © ® ® ol courbés en avant; les yeux du milieu sont disposés en carré plus étroit en avant; 3 3 1} le bandeau est à peu près de la même largeur que les yeux du milieu de la pre- mière ligne. Les chélicères, bien écartées à leur extrémité, surtout chez les mâles, sont très longues et munies de dents très fortes; le crochet est à peu près aussi long que la tige. .fè\ Le plastron est très allongé ; la lèvre est munie d'un rebord arrondi dans \J le haut. Les lames maxillaires sont courbes, très longues, un peu étroites, avec leur angle externe supérieur saillant. L'abdomen est étroit et très allongé, un peu étranglé dans le milieu et fortement diminué en arrière. Les pattes, pourvues d'épines, sont fines et longues. 62 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les griffes supérieures sont peu recourbées et ne portent pas le même nombre de dents; ™ la griffe inférieure est très longue et porte une ou deux denticulations à la base. La patte-mâchoire du mâle est au moins aussi longue que le céphalothorax. La patte-mâchoire de la femelle est plus longue encore que celle du mâle et porte à son extrémité une griffe denticulée. L'épigyne est dépourvue de crochet. TETRAGNATHA EXTENSA, Linné, 1758. (PI. XIII, fig. 2, 2a, "2b, 1c, ïd, le, "2f = PL XIV, fig. \, \a, \b, le.) SYNONYMIE. 1758. Aranea extensa, Linné, Systema naturae, éd. 10, t. I, p. 621. 1778. Aranea extensa, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. VII, p. 236, pi. XIX, fig. 1-4. t 1805. Tetragnatha extensa, Walckenaer, Tableau des Aranéîdes, p. 68. 1853. Tetragnatha extensa, Sundevall (ad partem), Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 256. 1837. Tetragnatha extensa, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 203. 1837. Tetragnatha epeirides, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 223. 1837. Tetragnatha chrysochlora, Walckenaer (non Savigny), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 205. 1856. Tetragnatha extensa, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 107. 1861. Tetragnatha extensa, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 84. 1866. Tetragnatha extensa, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 90, pi. XV, tab. 26. 1870. Tetragnatha extensa, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 40 et 459. 1874. Tetragnatha extensa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 155. 1874. Tetragnatha montana, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 157. 1878. Tetragnatha extensa, L- Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Tetragnatha extensa, Cambridge, Spiders of Dorset, I. II, p. 244. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax d'un fauve plus ou moins rougeâtre; il existe une profonde fossette transversale sur la partie thoracique. Les yeux du premier rang sont disposés en ligne presque droite; ceux du second rang sont courbés en avant. Les chélicères sont très longues et la rainure est armée de dents assez variables (fig. 26, 2c). Les pattes, fauves, sont garnies d'épines. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire ((îg. 2 rf) est très allongée; le tibia présente une forte apophyse, très longue, mais n'arrivant pas jusqu'à l'extrémité du bulbe; dans le milieu de cette apophyse, extérieurement, on distingue un petit tubercule; le tarse, étroit, est légèrement contourné. L'abdomen est presque toujours semblable à celui du mâle. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. Le plastron, noir, devient souvent plus clair dans le milieu. Les chélicères (fig. 2/") sont moins longues que celles du mâle. L'abdomen, très allongé, est blanc pur ou légèrement verdâtre, avec une large bande ou folium jaune, souvent peu distincte, contenant une ligne noire ramifiée sur les côtés; le ventre porte au milieu une bande brune, bordée de deux lignes blanches, argentées. Variété montana, E. Simon (pi. XIV, fig. \a). — Mâle. — Le céphalothorax est rougeâtre ainsi que les pattes; le plastron est brun plus ou moins foncé. L'abdomen est semblable à celui du mâle. Femelle. — L'abdomen est fauve verdâtre, à reflets métalliques, avec la bande centrale partagée par une ligne claire contenant un trait noir réticulé. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 63 Je donne (fig. 16 et 4c) les dessins de la patte-mâchoire et d'une chélicère; malgré les diffé- rences que Ton peut y observer, ces caractères ne me paraissent pas suffisants pour faire de la montana une espèce distincte; les denticulations de la rainure varient toujours énormément. J'ai rencontré une seule fois une variété remarquable comme coloration (pi. XIII, fig. 2a). Le céphalothorax, les pattes et l'abdomen sont entièrement d'un brun noir foncé, avec le folium encore plus sombre. MOEURS. Cette araignée, très commune partout, semble préférer pourtant les endroits humides, le bord des étangs ou des ruisseaux. Sa toile, presque toujours verticale, est formée de fils minces et brillants; elle ne se construit pas de retraite et reste toujours immobile au centre de sa toile, les pattes étendues; dans la grande chaleur du jour, elle se cache contre une petite lige du voi- sinage, et dans cette position singulière, il est difficile de la distinguer (fig. 2c). Souvent la toile est tendue d'une rive à l'autre d'un ruisseau. La ponte commence dès le milieu de l'été. Dans un bocal où j'avais enfermé un couple de ces araignées, la femelle, au bout de quelques jours, appliqua contre le verre une couche de soie mince, composée de fils croisés dans tous les sens, sur laquelle elle déposa ses œufs qu'elle recouvrit d'étoupe épaisse, soyeuse; elle mil sur le toul une pièce de soie bien tendue tout autour; après s'être reposée pendant près de deux heures, elle ramassa des brindilles, des débris de fougère qui se trouvaient dans le fond du bocal et vint les appliquer successivement sur son cocon pour le dérober au regard. Ce travail entier lui demanda près de deux jours. Lister avail déjà fait la même observation; on trouve de ces cocons construits de la même manière contre les feuilles ou sur les joncs. Bien que cette Epeire soit très féroce, l'accouplement se fait assez facilement, le mâle étant presque toujours plus fort que la femelle; lorsque celle-ci est prise par les chélicères, elle finit par recourber son abdomen, ce qui permet au mâle, en allongeant en arrière ses pattes-mâchoires, d'atteindre l'épigyne; enlacés de cette manière, les Tétragnalhes forment un cercle. Belgique. DISTRIBUTION Commune dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Partout Toute la France. Je l'ai reçue de partout. Fkance. Allemagne Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Hongrie : S. Cjhely. Tokay, Szlropkô, Repede, Bérlfa, Sopron, Ferlôpart, Kalocsa, Rékés, Vinga, Szamosujvar, Torda, Kolozs, Kolozsvér, etc. Suisse. Assez fréquente partout dans le Tessin. Angleterre Très répandue partout ainsi qu'en Ecosse et en Irlande. SUÈDE-NORWEGE. Pasvig. Russie. Presqu'île de Kola : Kolozero, Imandra. Sibérie occidentale : Mammaly. Danemark. — Espagne. Afrique. Tout le nord de l'Algérie. 64 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Asie. Chine : environs de Pékin. — Japon : Yedo. Amérique. Chili. — Environs de New-York, Massachusetts, Connecticut, etc. Océanie. Nouvelle-Zélande. SYNONYMIE. TETRAGNATHA CHRYSOCHLORA, Audouin et Savigny, 1827. (PL XIV, fig. 2, 2a, 26, 2c.) 1827. Eugnatha chrysociiloka, Audouin et Savigny, Description de V Egypte, 2e éd., t. XXII, p. 324. 1874. Tetragnatha chrysochlora, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 161. 1878. Tetragnatha chrysochlora, L. Recker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Céphalothorax brun, plus pâle sur les côtés, finement bordé de noir; la fossette du thorax est très large. Les yeux sont disposés sur deux lignes courbées en avant; ceux du milieu du second rang sont un peu plus gros que ceux de côté et moins gros que les yeux du milieu du premier rang. Le bandeau est aussi large que les yeux du milieu du premier rang; le plastron est noirâtre. Les chélicères (tig. 2c) sont munies dans le haut, près du crochet, d'une apophyse terminée en pointe ou en fourche et légèrement courbée en avant; le bord supérieur de la rainure est armé vers le milieu de quatre ou cinq dents placées tout près les unes des autres. Les pattes sont fauves, munies de longues épines. Ordre de longueur des paltes : 1,-2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 26) se rapproche beaucoup de celle de l'espèce précédente; le tarse est très pointu et l'apophyse du tibia porle à sa base un assez fort tubercule, très visible. L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax, le plastron et les pattes sont semblables dans les deux sexes. Les chélicères sont plus courtes et plus fortes que celles du mâle; le crochet, qui est presque noir à sa base, porte par-dessus un très petit tubercule. L'abdomen est plus élevé en avant que celui de Yextensa; il est d'un beau blanc argenté; il porte dans le milieu un folium étroit, jaune doré, découpé et bordé de noir; dans le haut se trouve un trait noir, horizontal, arqué en avant, qui coupe le folium et se prolonge sur les côtés. MOEURS. Sa manière de vivre est la même que celle de l'espèce précédente. Elle est beaucoup plus rare en Belgique; chaque fois que je l'ai rencontrée, c'était au bord de l'eau. Sa toile est également semblable à celle de Yextensa. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem (étangs de Rouge-Cloître). GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Laroche (bords de la Bronze), Houffalize. Liège : Remouchamps. France. Provence. — Gironde. — Pyrénées. — Normandie : Villers-sur-Mer. — Corse. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 65 Afrique. Egypte. Voici la liste des Tétragnathes étrangères à noire faune : Tetragnatha nitens, Audouin et Savigny. — Tetragnatha ejuncida, E. Simon. — Tetracjnatha slriala, L. Koch. — Tetragnatha pinicola, L. Koch. — Tetragnatha ISowicki, L. Koch. — Tetragnatha molesta, Cambridge. — Tetragnatha minilabunda , Cambridge. — Tetragnatha perlongipes, Cambridge, etc. SYNONYMIE. Genre PACHYGNATHA, Sundevall, 1823. 1823. Pachygnatha, Sundevall, Gênera Araneidwn bnecicœ, etc., p. 16. 182 . Theridiijm, Hahn, Monographia Aranearum (ad partem), p. 4, lab. 4, tig. B. 1833. Manducllus, Blackwall, Characters of some undescribed gênera and Species of Araneidœ, p. 110 (Lond. and Edimb. Phil. Mac, N. 3e série, vol. III). 1857. Linyphia, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. IJ, p. 235. 1861. Pachygnatha, Westring, Araneae Suecicae, p. 144. 1864. Pachygnatha, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 518. 1864. Pachygnatha, E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 229. 1866. Pachygnatha, Menge, Preussische Spinnen, t. 1, p. 94. 1870. Pachygnatha, Thorell, On European Spiders, p. 77. 1878. Pachygnatha, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Pachygnatha, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 172. 1881. Pachygnatha, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1re partie), p. 7. CARACTÈRES DU GENRE. r\ Céphalolhorax large, diminué et coupé carrément en avant et en arrière; on remarque ~; des stries rayonnâmes et une large sirie dans le milieu de la parlie thoracique. Les yeux du milieu sont disposés en carré et bien séparés des latéraux qui se touchent; le bandeau est presque aussi large que Taire oculaire. Les chélicères sont très développées et se séparent depuis la base; elles sont munies ■** d'un crochet solide et très long. Les pattes, assez fines, sont un peu courtes et disposées dans l'ordre suivant : 1, 2, 4, 3; elles ne portent pas d'épines. La patte-mâchoire est très longue; le bulbe est prolongé en avant par une apophyse, et le tibia porte également une fine apophyse assez allongée. L'épigyne est munie d'un petit crochet en forme de triangle; elle est fortement éloignée des stigmates. Les Pachygnathes étaient toujours classés parmi les Theridionidœ ; M. le Dr Bertkau a prouvé récemment la filiation des Pachygnathes et des Tétragnathes (Vers, einer natiirl. Adordnung. d. Spinnen, etc.), et nous n'hésitons pas à placer les Pachygnatha parmi les Epeiridœ. SYNONYMIE. PACHYGNATHA DE GEERI, Sundevall, 1830. (PI. XII, fig. % 2a, 26.) 1830. Pachygnatha De Geeri, Sundevall, Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 211. I854. Theridicm vernale, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 58, fig. 123. 1857. Linyphia De Geeri, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. H, p. 269. 1842. Theridion rufithorax, Lucas, Exploration de V Algérie, p. 259, pi. XVI, fig. 8. XII. 66 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1843. Manduculus vernalis, Bl.ickwall, A Catal. of Spid., etc., in Transact. of thk Linn. Soc, XIX, II, I». 125. 1845. Pachygnatha Clerckii, C. Kocb, Die Arachnéen, t. XII, p. 146, fig. 1067. 1861. Pachygnatha De Geeri, Westring, Arancae Suecicae, p. 147. 1864. Pachygnatha De Geeri, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 521, pi. XXJI, fig. 255. 1866. Pachygnatha De Geeri, Menge, Prenssische Spinnen, t. I, p. 98, pi. XVI, fig. 30. 1870. Pachygnatha De Geeri, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 76. 1878. Pachygnatha De Geeri, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Pachygnatha De Geeri, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1re partie), p. 9. 1881. Pachygnatha De Geeri, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 174. DESCRIPTION. MOEURS, Mâle (fig. 2). — Céphalothorax brun noirâtre, semé de petits points serrés; les yeux du milieu sont disposés en carré aussi long que large ; ceux du second rang sont plus gros que ceux du premier. Les chélicères, divergentes, sont brunes et ponctuées. Le plastron, noir, est fortement semé de points. Les pattes sont fauves. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La palte-mâchoire (fig. 26) est fauve, avec le bulbe plus foncé; ce dernier, large, transversal, est plus court que la pointe du tarse. L'abdomen est blanc, avec un étroit folium noir découpé, ouvert dans le centre et partagé horizontalement vers le bas par une ligne blanche festonnée ; dans la partie blanche du milieu se trouve un trait noir lancéolé, remplacé souvent par quelques points. Femelle (fig. 2a). — Le céphalothorax noir, est fortement ponctué. L'épigyne, placée fort en arrière, forme une simple fente droite. L'abdomen est blanc, avec un grand folium non interrompu, découpé sur les bords et blanc dans le milieu; dans le centre, une ligne longitudinale noire et quelques petits traits horizontaux avec quatre points noirs souvent effacés dans la moitié supérieure; le ventre, foncé, porte deux lignes plus pâles, plus ou moins visibles. Cette araignée est extrêmement commune partout; on la trouve pendant toute l'année; l'hiver, elle se blottit sous les mousses et les détritus; j'en ai vu errer sur la neige avec autant de vivacité que pendant l'été. Sa toile est simplement formée d'un réseau très irrégulier, placé dans l'herbe et plus rarement dans les angles de mur ou contre des arbres; elle l'abandonne souvent pour en construire une autre à quelques pas de là ; elle semble affectionner surtout les endroits humides. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Commune dans tout le pays. Répandue partout. Toute la France. Belgique. Hollande. France. Angleterre. Commune partout. — Irlande. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 67 SYNONYMIE. AuTIWCHK-HoNGKIt:. Environs de Vienne. — Hongrie : S. Ujhely, ^érospntak, Tokay, Szerencs, Pâczin, Vinna, Bârtfa, Kassa, Kôrtvélyes, Rank, Torna, Felfalu, Sopron, Budapest, Anina. Baziâs, Tasnâd, Szamosujvar. Kolozsvâr, Torda, Brassô, etc. — 'lyrol. On rencontre également cette araignée en Allemagne, en Italie, en Suède-Norwège, en Danemark et en Bussie. PACHYGNATHA LISTERI, Sundevall, 1830. (PI. XII, fig. 8, Ha, %èb, ?c, M.) 1850. Pachygnatha Listeri, Sumlevall, Svenska Spindlarnes beskrifniuy, p. 210. 1857. Linyphia maxillosa, Walekenner (ad partem) , Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. Il, p. 268. 1841. Manducllus limatus, Blackwall, The differ. in (lie nvmb. of eijes, etc., p. 667. 1847. Linyphia manducala, Walckenatyp, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. IV, p. 482. 1861. Pachygnatha Listeri, Weslring, Araneae Suecicae, p. 146. 1864. Pachygnatha Listeri, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 520, pi. XXII, (ig. 254. 1866. Pachygnatha Listeri, JMenge, Preussische Spinnen, t. I, p. 96, pi. XVI, ta h. XXIX. 1867. Pachygnatha Clerckii, Ohleit. Vie Âraneiden oder echten Spinnen (1er Provinz Preussen, etc., p. 50. 1870. Pachygnatha Listeri, Tliorell, Remarks on Synonyms, p. 75. 1878. Pachygnatha Listeri, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent de Belgique.) 1881. Pachygnatha Listeri, E. Simon, Les Arachnides de France, i. V (Jre partie), p. 10 1881. Pachygnatha Listeri, Cambridge, Spiders of D'or set, t. I, p. 174. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. 3). — Céphalothorax brun-rouge, finement pointillé; dans le milieu se trouve une bande noirâtre, longitudinale, étroite en avant, éloilée sur la partie thoracique. Les pattes sont rougeâlres, moins foncées que le plastron, qui est fortement ponctué. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire (fig. 3c) esl fauve, avec le bulbe noir; l'apophyse du tarse, presque aussi longue que le bulbe, se termine par une petite pointe recourbée. L'abdomen est fauve-brun, bordé de blanc jaunâtre; dans le milieu, une série de taches blanches disposées obliquement par paires; la partie biune forme le folium, qui n'est pas découpé sur les bords. J'ai rencontré plusieurs fois une intéressante variété (fig. 3a) dont l'abdomen était presque entièrement couvert par un folium uni, d'un noir intense, bordé de blanc-fauve. Femelle (fig. 36). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 3d) consiste en une fente marquée d'un pelit rebord cintré, rougeâtre. L'abdomen est blanchâtre sur les côtés; le folium, brun- rouge, plus pâle que celui du mâle, est festonné sur les bords; dans le milieu se trouvent deux séries de points blancs et quelques points rougeâlres sur les côtés; le ventre esl brun plus ou moins foncé, avec deux petites bandes claires souvent presque effacées. Cette espèce moins fréquente que la précédente, habite plutôt les lisières et les allées des bois, où elle s'établit dans les plantes basses et les graminées. Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. On la rencontre dans toutes nos provinces. Partout (assez rare). Toute la France (E. Simon). hollandk. France. Autriche-Hongrie. Varanno, Sztropkô, Torna, Budapest, V. Nagy-Szeben. 68 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Assez répandue. — Irlande. Angleterre. Russie. Jekaterinoslaw. — Crimée : Simferopol. — Sibérie occidentale : vallée inférieure de la Chongor jusqu'au confluent de la Volokovka. On a signalé cette espèce en Allemagne, en Suède-Norwège et en Suisse. SYNONYMIE. PACHYGNATHA CLERCKII, Sundevall, 1823. (PL XIII, fig. 4, la, ib, le, \d.) 1823. Pachygnatha Clerckii, Sundevall, Spécimen Academ. Gen. Aran. Suec. exhibeus, p. 16. 182 . Theridium maxillosum, Hahn, Monogr. Aran., 4, pi. IV, fig. B. 1833. Manduculuus ambigus, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., in Lond. and Edimb. Phil. Mac, 3e série, t. III, p. 111. 1837. Pachygnatha Listeri, C. Koch, Uebersichl des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 10. 1837. Linyphia maxillosa, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 268. 1837. Linyphia Clerckii, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 270. 1861. Pachygnatha Clerckii, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 144. 1864. Pachygnatha Clerckii, Blackwall, Spideis of Great Britain, t. II, p. 318, pi. XXII, fig. 233. 1866. Pachygnatha Clerckii, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 95, pi. XVI, tab. XXVIII. 1870. Pachygnatha Clerckii, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 75. 1878. Pachygnatha Clerckii, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Pachygnatha Clerckii, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, lre partie, p. 11. 1881. Pachygnatha Clerckii, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 173. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. la). — Céphalothorax fauve-brun, pointillé, enlouré d'une bande brune festonnée ne touchant pas le bord; dans le milieu se trouve une ligne noire, élargie dans la partie céphalique et dans la partie thoracique. Les chélicères (fig. ib et le) sont longues; le crochet porte au milieu une forte dent, large et aiguë; le bord de la rainure porte du côté supérieur une dent noire assez longue, puis une pointe plus courte, et, vers l'extrémité, une pointe plus large et moins saillante; l'autre côté présente quatre petites dents égales. Les pattes sont fauves et le plastron brun rougeâtre. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. ici) est rougeâtre, avec le bulbe brun; l'apophyse du tarse est un peu moins longue que le bulbe. L'abdomen est fauve, avec deux larges bandes noirâtres rapprochées aux deux extrémités; dans le milieu se trouve un trait noir légèrement ramifié. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est plus pâle que celui du mâle; les pattes sont sem- blables. Les chélicères sont armées au bord supérieur de la rainure de trois dents placées à égale dis- tance les unes des autres. L'épigyne forme une simple fente transversale. L'abdomen, plus pâle que celui du mâle, présente les mêmes dispositions. Celte espèce est moins commune encore que les deux précédentes ; ses mœurs me semblent les mêmes; elle paraît affectionner davantage le voisinage de l'eau; je l'ai fréquemment rencontrée en soulevant des pierres au bord des i uisseaux. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 69 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. A peu près partout. Toute la France (E Simon). Belgique On la rencontre isolément dans toutes nos provinces. Hollande. France. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Reuss. — Tessin : Mendrisio. Lugano. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Toute l'Angleterre. — Irlande. Bavière. — Silésie. — Saxe. — Prusse. Bohême. — Gallicie. — Tyrol. — Hongrie : S. Ujhely, Sârospatak, Tokay, Szerencs, Monok, Szôllôske, Pâczin, Vinna, Klastromalja, Budapest, Szamosujvar, etc. Russie méridionale. Russie. suède-jnorwège. Danemark. SYNONYMIE. 8me Famille : ULOBORID^. 1850. Mithraides, C. Koch (ex parte), Uebersicht des Arachniden- Systems, 1864. Epeiriformes, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des araignées. 1870. UloborinjE, Thorell (sous-famille), On European Spiders, p. 64. 1874. Uloborid.*:, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 164. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Le céphalothorax, quelquefois élevé vers la région céphalique, est plus long que large, Ml coupé presque droit par dessous, avec une dépression plus ou moins indiquée dans le milieu; il est toujours revêtu d'une épaisse couche de poils. Les yeux sont disposés sur deux lignes bien séparées ; le bandeau, étroit, est moins large que l'aire oculaire. Les filières principales, disposées en carré, sont un peu plus longues que les inférieures; elles sont formées de deux articles. ^v La patte-mâchoire du mâle est très peu longue ; le bulbe est simple. Le mâle est souvent dépourvu de cribellum. ^^T La femelle est munie d'un cribellum et d'un calamistrum bien indiqué. Les tarses sont armés de trois griffes et de griffes auxiliaires semblables à celles des Epeiridœ, L'abdomen, muni de deux stigmates épigastriques, est recouvert de poils épais laissant entre eux des vides qui forment des creux longitudinaux. SYNONYMIE. Genre ULOBORUS, Lalreille, 1806. 1806. Lloborus, Latreille, Gênera Crustaceorum et Insectorum, etc., 1. 1, p. 109. 1857. Uloborus, Walekenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 227. 1855. Phillyra, Henz (ad partem), Aran. ofthe United States, in Bost. Journ. of Nat. Hist., t. VI, p. 25. 70 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1859. Veleda. Blackwall, Doser, of six reccntly dise, spec, etc , p. 95. 1864. Veleda, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 150. 1864. Uloborus, ë. Simon (ad parteni), Histoire naturelle des araignées, p. 244. 1870. Uloborus, Thorell, On Furopean Spiders, p. 65. 1874. Uloborus, E. Simon, Les Arachnides de France, I. I, p. 165. 1881. Uloborus, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. Il, p 284. CARACTÈRES DU GENRE. Céphalothorax parfois élevé dans la partie céphalique et bien arrondi sur les côtés. Les yeux sont disposés sur deux lignes courbées en sens inverse. Le plastron, étroit, se termine en pointe dans le bas; la lèvre, large, courte, est arrondie au-dessus. Les pattes, disposées dans l'ordre suivant: 1, 2, 4, 3, sont armées d'épines courtes aux tibias et aux métatarses; les griffes des tarses sont assez épaisses, courtes et munies de longues denticu- lations; l'inférieure, plus courte, recourbée, ne présente qu'une seule petite dent. Chez les mâles, il n'y a pas de calamislrum aux métatarses des pattes postérieures; ils sont aussi dépourvus de cribellum; ces organes sont, au contraire, bien développés chez les femelles. SYNONYMIE. ULOBORUS WALCKENAERIUS, Latreille, 1806. (PI. XIV, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d.) 1806. Uloborus Walckenâerius, Latreille, Gênera Crustaceorum et Insectorum, etc., I. I, p. 100. 1851. Uloborus Walckenâerius, Ilahn, Die Arachniden, t. 1, p. 122, fig. 92. 1841. Uloborus Walckenâerius, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. 11, p. 228, pi. 20, tig. 1. 1859. Veleda lineata, Blackwall, Descriptions of six recently discovered species, and characters of a new genus of Araneida (Annai.s and Magazine of Natural History, 3e série, vol. III.) 1869. Uloborus Walckenaerh, Thorell, On Furopean Spiders, p. 65. 1870. Uloborus Walckenaerh, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 434. 1874. Uloborus Walckenaerh, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 170. 1881. Uloborus Walckenaerh, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 285. DESCRIPTION. Mâle (fig. 3a). — Céphalothorax fauve, marqué de quatre traits noirâtres longitudinaux; le plastron, noir, garni de poils blancs, est assez effilé. Les pattes sont fauves; celles de la première paire sont beaucoup plus rouges. Ordre de longueur des pâlies : 1, 4, 2, 3. L'abdomen, élancé, est blanc, marqué d'une ligne foncée dans le milieu. La patte-mâchoire (fig. 3c) est courte; le tarse semble former corps avec le bulbe; celui-ci est entouré d'une ligne noirâtre. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les pattes portent de larges anneaux rougeâtres aux deux premières paires. Le métatarse est pourvu d'un calamistrum très visible (fig. 3rf). L'épigyne (fig. 36) est pourvue d'un tubercule séparé en deux pointes aiguës. L'abdomen, plus large que celui du mâle, est blanc; la pubescence qui le recouvre forme des sillons élevés longitudinaux; entre ces sillons existent quelquefois des traits noirs extrê- mement fins; le ventre présente dans le milieu une partie noire bordée de lignes blan- châtres. MOEURS. Celte araignée est très rare en Belgique; je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois; elle se tenail au cenlre de sa toile, dans une partie sablonneuse et bien découverte d'un bois- elle avait les pattes étendues comme les Télragnalhes. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 7i Les fils qui composent la toile sont épais et comme cardés; cette disposition est due à la présence du calamislrum et du cribellum : le fil, à la sortie des filières, s'applique sur le cribellum; l'araignée y applique alors une des pattes postérieures qu'elle remue vivement par un mouvement de va-et- vient; elle rend ainsi ce fil plus rêche. Nous parlerons plus longuement de ces singuliers organes à propos des araignées chez lesquelles ils sont mieux développés. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer le cocon. DISTRIBUTION Luxembourg : Redu. GÉOGRAPHIQUE. Belgique. France. Paris (rare), Fontainebleau, [Normandie, Vaucluse, Digne (commune). — Bourg d'Oisans. — Provence. — Corse (commune). Allemagne, Bavière : Environs de Nuremberg. — Prusse : (Nassau, Bonn, Wiesbaden. Suisse. Tessin : Mendrisio, Lugano Dorset : Bloxworth. — Lindhurst-Heath. AlNGLtTLRRE. Espagne. Je l'ai reçue sans désignation de localité. AUTRICHE-HONGRIE. Tyrol. — Hongrie : Monok, Kôrtvélyes, Zavadka Simontornya, Bazias, Buccari, etc. Italie. Répandue en Italie. — Sardaigne. Russie méridionale. Palestine : Jéricho, Jérusalem. Russie. Turquie d'Asie. SYNONYMIE. 9me Famille : THERIDIONIDiE. 1805. TextorijE, Retiaroe, NoDULARiiE, Walckenaer, Tableau des Aranéides. 1835. Theridides, Sundevall, Conspeclus Arachnidum. 1857. Theridides, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems, t. V, p. 6. 1864. THERiDiiDiE-LiNYPHiiD^:, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, pp. 175, 210. 1864. Theridiformes, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées. 1866. TherididjE-LinyphidjE, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. I, pp. 100, 146. 1870. TheridioidjE, Thorell, On European Spiders, p. 73. 1878. TheridioniD/E, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. TheridioniDjE, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, lre partie, p. 13. 1881. Theridiides, Cambridge. Spiders of Dorset, t. I, p. 79; t. II, p. 429. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Céphalothorax presque toujours plus long que large; il devient plus étroit et s'élève en avant; il est marqué de stries, dont les deux premières, les stries céphaliques, sont les mieux marquées. 72 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux sont disposés sur deux lignes transversales ; le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire, sauf chez les Tapinopa. Les chélicères sonl presque toujours perpendiculaires. Les filières, courtes, composées d'un seul article, sonl au nombre de six; les quatre de côté forment un carré; les deux autres sont plus épaisses. La troisième paire de pattes est toujours la plus courte, et la seconde est toujours plus courte que la première. Les tarses sonl armés de trois griffes denticulées, sans griffes auxiliaires. La largeur du bandeau est un caractère important, à l'aide duquel on distingue immé- diatement les Theridionidœ des Epeiridœ, chez lesquels ce bandeau est toujours étroit. Les mâles de quelques espèces de la famille des Theridionidœ possèdent des organes stridula- toires, surtout dans les genres Crmtulina, Lithyphantes, Steatoda, etc. A la base de Pabdomen, très mobile, et autour du pédicule qui le relie au céphalothorax, il existe un rebord dur, armé à sa face interne de dents rentrantes qui varient selon les espèces; en arrière du céphalothorax, on remarque un espace légèrement convexe, lisse et strié finement en travers; le rebord de l'abdomen, en frottant contre ces stries, produit une stridulation semblable à celle que Ton remarque chez quelques Longicornes. Campbell (1) a constaté que chez Cruslulina guliala, le rebord existe dans les deux sexes; chez le mâle, le cercle est entier et denté; chez la femelle, lé cercle est composé de deux segments, et au lieu de dents on y voit des stries et des granulations. Chez Steatoda bipunclata, L., l'organe manque complètement chez la femelle. C'est Westring qui a découvert cet organe chez Asagena phalerale , Panz. Genre ERO, C. Koch, 1837. SYNONYMIE. 1805. Theridion, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 72 (8mo famille : Tuberculat^;). 1837. Ero, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems, t. 1, p. 8. 1861. Ero, Westring, Araneae Suecicae, p. 148. 1864. Ero, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 182. 1864. Theridion, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. Il, p. 175. 1866. Ero, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 146. 1870. Ero, Thorell, On European Spiders, p. 89. 1878. Ero, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Ero, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 31. 1881. Ero, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 232. CARACTÈRES DU GENRE. Le plastron, un peu plus long que large, est triangulaire; la lèvre, arrondie à l'extrémité, est assez grande el beaucoup plus longue que large; les lames maxillaires, très allongées, sont penchées obliquement sur la lèvre, qu'elles dépassent de beaucoup sans toutefois se toucher. SYNONYMIE. ERO TUBERCULATA, De Geer, 1778. (PI. XV, fi g. \, la, ib, le.) 1778. Aranea tlberculata, De Geer, Mémoires pour servir à Fhisloire des insectes, t. VII, p. 226, pi. XIII, fig. 1-9. 1836. Ero tuberculata, C. Kooh, in Herrich Schaeffer, Deulschl. Insekten, 138 (Deutschl. Crust., Myriap. und Ârachn., 5), 3, 4. 1845. Ero atomaria, C. Koch, Die Arachniden, p. 106, fig. 1053. 1861. Ero tuberculata, Weslring, Araneae Suecicae, p. 150. 1866. Ero tuberculata, Menge, Preussische Spinnen, i. I, p. 149, pi. XXVIII, tab. LXII.« 1870. Ero tuberculata, Thorell, Remarks on Si/nonyms, p. 77. 1881. Ero tuberculata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 235. 1881. Ero tuberculata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, lrc partie, p. 54. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle. — Céphalothorax fauve grisâtre, entouré d'une bordure noire offrant une ou deux dents vers le haut el s'élargissant en arrière; dans le milieu se trouve un trait noir élargi et présentant souvent deux très petites ramifications dans le centre; les yeux sont placés sur un espace noir prolongé en arrière de chaque côté des yeux latéraux, par deux taches noires allongées; les yeux sont disposés sur deux lignes droites; les yeux du milieu du premier rang sont très gros el placés à égale distance les uns des autres; ceux du milieu du second rang sont plus rapprochés entre eux que des latéraux; le bandeau est traversé par une ligne noire un peu découpée. Les pattes sont longues, avec des anneaux foncés à la base, au milieu et à l'extrémité des fémurs ainsi qu'au milieu et à l'extrémité des tibias, et au bout des métatarses. Ordre de longueur des pailes : 1, 2, 4, 5. La patte-mâchoire a le tarse et le bulbe plus foncés; le tarse présente à sa base une longue apophyse dirigée en arrière et une autre apophyse plus noire, terminée en crochet très fin. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. \b) forme un carré noirâtre saillant, muni d'un petit tubercule arrondi placé sur les angles. L'abdomen (fig. la), élevé, est même plus haut que long, muni de crins et portant quatre tuber- cules dont les antérieurs sont les plus forts; la partie supérieure, jusqu'à la hauteur des tubercules, est marquée d'une ligne longitudinale noire, coupée de traits horizontaux qui s'étendent vers les parties latérales et sont bordés de blanc. La partie inférieure est fauve, parfois traversée de deux bandes brunes. Cette jolie araignée se rencontre rarement: elle vit très cachée; son cocon se trouve fréquemment dans les anfracluosités des talus ombragés et humides, parmi les mousses des bois et dans les endroits marécageux. Ce cocon (fig. 4 c), suspendu par un long pédicule de soie, est recouvert d'un réseau de fils solides et rougeâtres; je l'ai observé souvent dans les bruyères de la Campine, suspendu à une lige dans le haut de la plante; il contient de huit à douze œufs assez gros. Je n'ai jamais pu voir la toile de cette araignée qui apparaît aux premiers beaux jours de l'été et qui souvent se retire en automne, pour hiverner, sous les mousses ou sous les détritus. XII. 10 74 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. BeLGIQI E. Brabant : Boilsfort, Groenendael, La Hulpe, Tervueren, Uccle, Bixensart, Bous\al. Anvers : Calmplhoul. Contich, Arendonck, Hérenthals. Hoogstraeten. Namur : Dinanl, Dave, Yvoir. Ansercmme, Beauraing. Hastière. Limbourg : Genck. Luxembourg : Laroche, Melreux, Barvaux, Bornai, Redu. Liège . Kemouchamps. Environs de JVJaestrieht. Toute la France (E. Simon). — Corse. Dorsetshire : Bloxworth. — Workingham. Hollande Framce. AiNGLETi BRE. Allemagne. Prusse : Environs de Bonn. — Je l'ai reçue plusieurs fois sans désignation de localité. Suisse. Canton du Tessin : Lugano. Autriche-Hongrie. Bohême. — Hongrie : Comitat de Zemplin Italie septentrionale. Bavière. Italie. Suède-Norwège. Turquie d'Asie. Palestine. SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1789. 1834. 1836. 1837. 1841. 1861. 1864. 1866. 1867. 1870. 1881. 1881. ERO FURCATA, Villers, 1789. (PI. XV, fig. % 2a, 26, 2c, 2d.) Aranea furcata, Villers, Caroli Linnaei Entomologia, Fauna Suecicae descriptionibus aucta, etc., t. IV, p. 129. Theridium thoracicum, Wider, Zool. Mise. Arachn., p. 213 (218), pi. XIV, fig. 11. Ero variegata, C. Kocli, in Herrich Sehaelïer, Deutschl. Ins., \3& (Deutschl. Crust., Myriap. und Arachn., 5), 5, 6. Tiieridion variegatum, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aplères), t. Il, p. 352. Theridion callens, Blackwall, The différence in the number ofeyes withwhich spiders are provided, proposed as the basis of their distribution into tribes, etc., p. 627. Ero variegata, Westring, Araneae Suecicae, p. 149. Tiieridion variegatum, Blackwall, Spiders of Great \Sritain, t. II, p. 203, pi. XIV, fig. 134. Ero variegata, Mengc, Preussische Spinnen, t. I, p. 147, pi. XXVIII, lab. LXI. Ero atomaria, Olilcrt, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 81. Ero variegata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 77. Ero thoracica, Cambridge, Spiders of Dorsef, t. I, p. 233. Ero furcata, E. Simon, Les Arachnides de France, I. V (1re partie), p. 36. Mâle. — Le céphalothorax, rougeâtre, largement bordé de noir, porte en outre une fine ligne noire médiane, élargie en triangle dans le milieu. Les yeux sont disposés sur deux lignes, dont Tune, la supérieure, est droile, et l'autre très légè- rement courbée; le bandeau, fauve, est traversé par une petite bande foncée; on remarque trois taches rougeâtres sur les côtés du plaslron et un trait noir à l'extrémité. Les pattes, longues, sont annelées de brun. Ordre de longueur îles pattes : 1, 2, 4, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 73 MOEURS. La patte-mâchoire (fig. 2c) est pâle, avec le tarse et le bulbe plus foncés; le tarse porte dans le bas une forte apophyse qui se divise en trois denticulations, et une seconde apophyse noirâtre, plus longue, armée en arrière d'une petite denticulafion. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, lui ressemble comme coloration. Femelle (fig. % 26). — Le céphalothorax et les pattes sont presque semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 2a) porte dans ses angles une petite fossette; elle est en outre marquée d'un rebord rougeâtre. L'abdomen, très élevé, semé de crins, porte deux petits tubercules dans le haut; la partie qui précède ces tubercules est noirâtre, avec des points fauves un peu plus pâles, plus ou moins bien indiqués; la partie inférieure est fauve blanchâtre, bien marquée; on y remarque un petit trait horizontal court, suivi d'un second trait qui s'élargit fortement sur les parties latérales. Cette araignée est beaucoup moins commune en Belgique que l'espèce précédente; elle vit à la lisière des bois; son cocon, suspendu par un long pédicule, sans réseau extérieur, est aussi beau- coup plus rare. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant • Environs de Bruxelles, forêt de Soignes. Hollande. Limbourç. France. Toute la France (E. Simon); commune dans le centre de la France. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Hertfordshire. Allemagne. Autriche-Hongrie. Italie. suède-norwège. Les Ero étrangères à notre faune sont : Ero aphana, Walckenaer. — Ero flammeola, E. Simon Bavière. — Prusse : Environs de Bonn. Tyrol. Lombardie. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre EPISINUS, Latreille, 1809. • 1809. Episinus, Latreille, Gênera Crustaceorum et Jnsectorum, t. IV, p. 571. 1861. Episinus, Westring, Araneae Suecicae, p. 193. 1864. Theridion, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 175. 1864. Episina, E. Simon, Histoire naturelle des araignées, p. 404. 1870. Episinus, Thorell, On European Spiders, p. 79. 1878. Episinus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Episinus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 40. 1881. Episinus, Cambridge, Spiders of Dorset, i. 1, p. 80. (7) Céphalothorax très large, bien arrondi sur les côtés; la partie céphalique, courte, s'élève un peu, et la partie thoracique est marquée d'une dépression longitudinale bien visible. 76 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE Les yeux sonl disposés sur deux lignes; ceux du milieu forment un carré un peu plus long que large; les yeux de côté ne se louchenl pas; le bandeau, légèrement creusé sous les yeux, est toujours plus large que Taire oculaire; les chélicères sont courtes et droites. Le plastron, 1res allongé, devient beaucoup plus élroil en arrière; la lèvre est relativement grande et arrondie par-dessus. Les lames maxillaires dépassent la lèvre; elles sonl presque droites et assez larges. L'abdomen, allongé, est tronqué en arrière. Les pattes, fortes et longues, sonl munies de crins aux tibias el aux patellas. SYNONYMIE. EPISINUS TRUNCATUS, Latreille, 1809. (PI, XV, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d, 3e. 3f.) 1809. Episinus truncatus, Latreillc, Gênera Crustaceorum el Inseclorum, etc., l. IV, |>. 371. 1836. Theridium angulatum, Blackwall, Characters ofsome undescribed Species ofAraneida (London and Edinb. Phil. Mac. N.), vol. VIII, p. 483. 1837. Episinus truncatus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. Il, p. 575. 1845. Episinus algericus, Lucas, Exploration de l'Algérie. Arachnides, p. 269, pi. XVII, fig. 11. 1864. Theridium angulatum, Blackwall, Spiders of Great Britaiu, I. II, p. 202, pi. XV, fig. 155. 1870. Episinus truncatus, Tliorell, Remarks on Sgnongms, p. 96. 1878. Episinus truncatus, L. Berker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc.ent.dk Belgique.) 1881. Episinus truncatus, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 80. 1881. Episinus truncatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 43. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. 3«). Céphalothorax fauve, finement bordé de noir, avec une bande foncée dans le milieu, plus ou moins distincte; les yeux, posés sur un espace noir (fig. 3r/), sont disposés sur deux lignes un peu courbées; le plastron, ponctué, est bordé de noir; les pattes, assez longues, sont marquées d'un anneau foncé à l'extrémité des fémurs des deux premières et de la dernière paires; il y a quelquefois des traces d'annulations sur les tibias. Ordre de longueur dos pâlies : 1, 4, 2, 3. La patte-mâchoire (fig. 3e) porle deux petites pointes à l'extrémité du bulbe. L'abdomen, plus étroit el moins élargi du bas que celui de la femelle, présente les mêmes dessins moins nettement indiqués. Femelle (fig. 3, 36, 3c). — Le céphalothorax, fauve plus ou moins foncé, bordé de noir, porte une ligne foncée médiane étoilée dans le centre, fine en remontant et s'élargissant ensuite vers la partie noire qui supporle les yeux. Les pattes sont annelées; quelquefois les fémurs, la palella el le tibia de la première paire sont fortement rembrunis. L'épigyne (fig. 3/), presque ronde, présente dans le milieu une grande plaque rougeâtre qui forme saillie, partagée elle-même par une petite strie longitudinale. L'abdomen, assez allongé, s'élargit en arrière el forme deux angles saillants tuberculeux; il porte un folium, clair, bordé de noir, et une bande centrale longitudinale foncée, sinueuse; le folium coupé carrément à la hauteur des tubercules, esl bordé à cel endroit d'une ligne ou de quatre points blancs qui se louchent; la partie inférieure, qui suit le folium, esl foncée. L' Episinus truncatus est assez rare en Belgique; je ne l'ai jamais observé que dans nos provinces montagneuses; sa toile se compose de quelques fils croisés irrégulièrement; il' vit parmi les herbes sèches, les bruyères et grimpe même sur les buissons, mais jamais très haut. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 77 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Liège : Modave, Spa, Remouchamps. Belgique. Hollaivde Je l'ai reçue deux fois sans désignation de localité. France. Toute la France (E. Simon) — Corse. Angleterre. Dorselshire : Bloxworlh — Nord du pays de Galles. Allemagne. Bavière. Silésie. — Prusse : Environs de Bonn. Autriche- Hongrie. Tyrol. — Hongrie. - Bohême Italie. Vénétie, Lombardie. Piémont. — Ile d'Ischia (golfe de Naplcs). Tessin : Mendrisio, Lugano, l.ocarno. Je l'ai reçue sans désignation de localité. Sud de la Russie : Nikopol, Simferopol. Algérie. — Maroc. Suisse. ESPAGNE. Russie. Afrique. Slède-Norwège. Les Episinus étrangers à notre faune sont : Episinus theridioides, E Simon. — Episinus lugubris, E. Simon. — Episinus maculipes, Cavanna (?). SYNONYMIE. Genre NESTICUS, Thorell, 1870. 1805. Theridion, Walckenaer (ad parlem), Tableau des Aranéides, p. 72 (4me famille : Crypticol^). 1837. Linyphia, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 233. 1841. Meta, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. VIII, p. 123. 1859. Theridium, Thorell (ad partem), Om Clercks original-Spindelsamling, p. 150. 1861. Theridium, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 151. 1864. Linyphia, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Rritain, t. II, p. 210. 1864. Linyphia, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des araignées, p. 222. 1870. Nesticus, Thorell, On European Spiders, p. 88. 1878. Nesticus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Nesticus, E. Simon, Les Arachnides de France., t. V (lre partie), p. 45. CARACTÈRES DU GENRE. O 0 X Céphalothorax court, large, peu élevé, avec une strie profonde au milieu de la partie thoracique. Les yeux sont disposés sur deux lignes; ceux du milieu forment un carré plus étroit en avant et aussi large que long; ceux de côté se touchent; les chélicères sont plus longues que le bandeau et dépourvues de denliculalions au bord de la rainure. Le plastron, un peu plus long que large, est diminué dans le bas; la lèvre, large, est coupée carrément par-dessus; les lames maxillaires la dépassent de la moitié; elles sont néan- moins courtes et très légèrement inclinées. Les pattes, très longues, sont garnies de crins épars et dépourvues d'épines. Le tarse de la patte-mâchoire du mâle porte une longue apophyse à la base. 78 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. NESTICUS GELLULANUS, Clerck, 1757. (PL XV, fig. 4, 4a, 4b, 4c, 1757. Araneus cellulanus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 62, pi. IV, (ah. XII. 1789. Aranea cellulana, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 211. 1790. Aranea cellularia, Meyer, Ueber einige Spinnen der GôUingischen yegend, etc., p. 11. 1793. Aranea cellulina, Martyu, Aranei, or a nalural history of Spiders, etc., p. 28. 1802. Aranea crypticola, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 207. 1804. Aranea crypticola, Latreille, Histoire naturelle des crustacés et des insectes, t. VII, p. 230. 1805. Theridium crypticolens, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 75. 1834. Linyphia pallidula, Blackwall, Researches in zoology, p. 403. 1857. Linyphia crypticolens, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 275. 1841. Meta cellulana, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 123, fig. 691, 692. 1861. Theridium cellulanum, Westring, Araneae Suecicae, p. 154. 1864. Linyphia crypticolens, Blackwall, Spiders of Greal Ihitain, t. II, p. 224, pi. XVI, fig. 148. 1869. Nesticus cellulanus, Thorell, On European Spiders, p. 88. 1870. Nesticus cellulanus, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 79. 1878. Nesticus cellulanus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Relgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Nesticus cellulanus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 46. DESCRIPTION. Mâle (fig. 4a). — Céphalothorax fauve rougeâtre ou verdâtre, finement bordé de noir; il porte dans le milieu une petite bande noire qui n'arrive pas jusqu'au front; on remarque souvent deux faibles élargissements dans sa longueur; le bandeau présente dans le milieu de son bord antérieur une petite lâche foncée. Les paltes, longues, sont annelées. Ordre de longueur des pattes : I, 2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. 4c) a la base du tarse fortement prolongée en forme d'apophyse, coudée, puis relevée brusquement, creusée, avec les bords sinueux et l'un des angles de son extrémité prolongé en pointe fine. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, présente les mêmes dessins, souvent un peu effacés. Femelle (fig. 4). — La bande du milieu du céphalothorax est souvent mieux indiquée et presque toujours plus large que celle du mâle. Les yeux (fig. 4c/) sont disposés sur deux lignes, dont la supérieure est courbée en arrière et l'antérieure presque droile; les yeux du milieu du premier rang sont beaucoup plus petits que les autres. L'épigyne (fig. 46), rougeâtre, présente deux fosselles ovales placées obliquement dans le milieu. L'abdomen, court, ovale, presque rond, est fauve grisâtre; dans le haut, on distingue une ligne noirâtre horizontale, plus mince dans le milieu; plus bas, de chaque côté d'un espace clair qui se termine en pointe par dessous, sont de larges bandes noires, découpées, qui se prolongent sur les parties latérales, et plus bas encore sont quelques traits noirs transversaux. Les pattes sont annelées comme celles des mâles. MOEURS. Ce Nesticus vit le plus souvent dans les caves, où il tend sa toile irrégulière dans les angles des plafonds; on me l'a rapporté en très grand nombre du fond de la houillère de Bernissart, dans une "alerie à plus de six cents mètres de profondeur; les nombreux fils tendus dans tous les sens DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 79 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. étaient couverts de pelits moucherons; je l'ai rencontré communément sous la voûte obscure qui sert d'entrée à la grotte de Tilff; il se lient aussi sous les pierres; j'ai vu des mâles courir avec vivacité dans une carrière abandonnée, au bord du Hoyoux, près de Modave; la démarche de la femelle est assez lente. Belgique. Liège : Modave (pont de Bonne). Tilff (grotte), Remouchamps. Hainaut : Bernissart (houillère). Namnr : Han-sur-Lesse. Luxembourg : Laroche, Houffalize. France Partout (E. Simon) dans les caves et les grottes Angleterre Hertfordshire. — Berwickshire. Cornouailles. — Ecosse : Glascow. Allemagne Bavière. — Prusse : Environs de Bonn. — Silésie. Italie autriche-hongrie. Ile d'ïschia. Hongrie : Ujhely. Les Nesticus étrangers à notre faune sonl : Nesticus eremila, E. Simon. — Nesticus speluncarum, Pavesi. SYNONYMIE. 1805 1835 1833. 1850, 1850, 186t. 1864, 1864, 1866, 1866 1868 1870, 1870, 1878, 1881. 1881. CARACTÈRES û Céi Dl GENRE. Genre THERIDION, Walckenaer, 4805. Theridion, Walckenaer (ad parti m), Tableau des Aranéides, p. 72 (tre famille : Ovat^e ; 3me famille Turgidje). Theridium, Sundevall (ad pariem), Conspeclus Arachnidum Dissertalio academica, p. 16. Steatoda, Sundevall (ad pariem), Conspeclus Arachnidum Dissertalio academica, p. 16. Steatoda, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems. Ero, C. Koch (ad pariem), Uebersicht des Arachniden- Sy stems ', t. V, p. 16. Theridium, Weslring (ad pariem), Araneae Suecicae, p. 151. Theridion, Blackwall (ad pariem), Spiders of Gréai Britain, I. Il, p. 175. Theridium (sous-genre Theridio), E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 167. Steatoda, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 150. Theridium, Menge, Preussische Spinnen. Neottiura, Menge, Preussische Spinnen, t. Il, p. 162. Theridium, Thorell (ad pariem), On Européen Spiders, p. 92. Phyllonetis, Thorell (ad pariem), On European Spiders, p. 90. Theridion, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Theridion, E. Simon, Les Arachnides de Finance, l. V (1re partie), p. 49. Theridion, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 82. f"\ Céphalothorax ovale, avec le front étroit. Les yeux sont disposés sur deux lignes; ceux du milieu forment un carré aussi long que large; ceux de côté se louchent et sont légèrement soulevés; le bandeau est au moins aussi large que Paire oculaire; les chélicères, peu larges, sont plus longues que le bandeau. 80 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le plastron est diminué en arrière, en forme de triangle; la lèvre, plus large que longue, varie de forme; les lames maxillaires la dépassent de beaucoup; elles s'inclinent sur la lèvre, puis deviennent presque droites. Les pattes, fines, sont longues, le plus souvent dépourvues d'épines, et munies de crins sur les tibias. Les griffes supérieures sont courbées fortement et denticulées dans la moitié inférieure; la griffe inférieure, 1res longue, présente quelquefois une petite dent près de sa base. SYNONYMIE. THERIDION BIMACULATUM, Linné, 1767. (PI. XVI, fig. i, la, Ib, le, Id, le, If, Ig, lh, ii.) 1767. Aranea bimaculata, Linné, Systema naturàe, éd. 12, 1,2, p. 1033. 1802. Aranea carolina, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 208. 1805. Theridium carolinum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 75. 1831. Theridium dorsiger, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 82, fig. 60. 1845. Theridium reticulatum, C. Koch, Die Arachniden, t. XII, p. 136, fig. 1059. 1850. Linyphia bimaculata, C. Koch, Uebersicht des Arachnidcn-Systems, t. V, p. 19. 1856. Theridium bimaculatum, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 94. 1861. Theridium bimaculatum, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 172. 1864. Theridion carolinum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 192, pi. XIV, fig. 123. 1864. Theridion carolinum, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées,]). 167. 1868. Neottiura bimaculata, Menge, Prenssische Spinnen, t. Il, p. 165, pi. XXXI, lab. LXX1. 1870. Theridium bimaculatum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 87. 1870. Theridium brachiatum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 145. 1875. Neottiura bimaculata, E. Simon, Mémoires de la Société royale des sciences de Liège. 1873. Theridium pellucidum, E. Simon (variété), Mémoires de la Société royale des sciences de Liège. 1873. Neottiura pellucida, E. Simon (variété), Mémoires de la Société royale des sciences de Liège. 1878. Theridion bimaculatum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Theridion bimaculatum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 91. 1881. Theridion bimaculatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 60. DESCRIPTION. Mâle (fig. if). — Céphalothorax fauve plus ou moins foncé, souvent noirâtre sur les bords, avec des lignes rayonnantes un peu distinctes. Les yeux (fig. l*)sont disposés sur deux lignes presque droites; ils sont assez petits et presque tous de même grosseur; on observe dans le milieu du groupe deux crins assez longs. Le plastron, en forme de triangle, présente un tubercule dans le haut. Les pattes, longues, sonl fauves, unies; le fémur de la quatrième paire porte un petit tubercule à sa base; ce tubercule pointu est très distinct. Ordre de longueur des pattes : 1,4, 2, 5. La patte-mâchoire (fig. \g) est longue; le tarse, très grand, se termine en pointe recourbée; on distingue encore une petite pointe saillante à la base de la partie étroite du tarse. L'abdomen est entièrement noir violacé, garni de longs crins obscurs. Femelle (fig. \d). — Le céphalothorax et les pattes sont presque toujours semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. \h) porte dans le bas un gros tubercule vertical, plus étroit dans le haut. L'abdomen, violacé, porte dans le milieu une bande longitudinale foncée peu distincte. Var. A. — Le céphalothorax est fauve-brun; l'abdomen, brun violacé, porte une large tache médiane blanche ou jaune pâle, un peu plus étroite vers le bas. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 84' Var. B (fig. i). — La bande médiane blanche de l'abdomen, découpée sur les bords, n'en occupe que la moitié postérieure et porte dans son centre un petit trait noirâtre ramifié. Var. C (fig. \e). — Le céphalothorax est fauve assez clair; l'abdomen, entièrement blanc ou jaunâtre pâle, avec un trait longitudinal lancéolé, souvent tout à fait invisible. MOEURS. Ce Theridion est assez répandu en Belgique. Il vit aux lisières des bois un peu humides et s'établit sur les petits buissons. Sa toile horizontale, à mailles larges, est assez irrégulière; j'en ai vu plusieurs fois qui avaient tendu leurs fils sur une feuille de chêne (fig. le); ces toiles sont presque toujours remplies de détritus et de débris d'insectes. On peut le rencontrer adulte dès les premiers beaux jours du mois de mai. Je l'ai observé en assez grand nombre dans les bruyères de la Campine. La femelle, qui soigne son cocon avec la plus grande sollicitude, le tient entre les pattes; lorsqu'elle veut changer de retraite, elle l'emporte en le tenant accroché à ses filières par quelques fils solides. Le cocon, petit, un peu globuleux, est très blanc; il contient de vingt à quarante œufs. Dans les bruyères, cette araignée se cache entre les tiges (fig. id). Belgique. DISTRIBUTION Brabant: Environs de Bruxelles, Auderghem, Boitsfort, Groenendael, Tervueren, Bousval, Noirhat, Mont- GÉOGRAPHIQUE. Saint-Guibert, Villers-Ia-Ville. Anvers : Calmpthout, Arendonck, Postel. Luxembourg : Saint-Hubert, Redu, Laroche, Houffalize. Limbourg : Genck, Diepenbeek. Liège : Embourg, Spa, Chaudfontaine, Modave, Pailhe, Tilff, Remouchamps. Flandre occidentale : Heyst, Knocke. Flandre orientale : Environs de Gand. Hollande. Maestricht. France. Toute la France. — Corse (E. Simon). Angleterre. Hertfordshire. — Dorsetshire (rare) : Bloxworlh. — Lancashire : dunes de Southport. — Ecosse : Glascow. — Irlande. Allemagne. Bavière. — Prusse : Environs de Bonn. — Silésie. Sud de la Russie. Tessin : Mendrisio, Lugano (rare). Nord de l'Italie. Tyrol. — Hongrie : Tokay. Russie. Suisse. Italie. Autriche-Hongrie. scède-norwège. XII Ai 82 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. THERIDION LINEATUM, Clerck, 1757. (PL XVII, fig. \, la, \b, le, id, le, if, la, \h, lî, ij, ik, il, \m, in, io, ip., 1757. Araneus lineatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 60, pi. III, tob. X. 1757. Araneus redimitus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 59, pi. III, tab. IX. 1757. Araneus ovatus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 58, pi. III, lab. VIII. 1758. Aranea redimita, Linné, Systema naturae, éd. 10, 1, p. 621. 1778. Aranea coronata, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. VII, p. 242, pi. XIV, fig. 4-12. 1785. Aranea vittata, Fourcroy, En tomologia Parisiensis, p. 534. 1789. Aranea ovata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 210. 1789. Aranea lineata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 211. 1803. Aranea myopa, Schrank, Fauna Boica, t. III, I, p. 240. 1804. Aranea purpurata, Panzer, Faunae insectorum Germaniae initia, etc., 85, 22. 1805. Theridium lineatum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 73. 1805. Theridium redimitum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 73. 1805. Theridium ovatum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 73. 1837. Steatoda redimita, C. Koch, Ucbersicht des Arachniden- Systems, t. I, p. 9. 1861. Theridium lineatum, Weslring, Araneae Suecicœ, p. 158. 1864. Theridion lineatum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 176, pi. XIII, fig. 111- 1864. Steatoda lineata, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 167. 1868. Theridium lineatum, Menge, Preussisclie Spinnen, t. II, p. 165, pi. XXXI, tab. LXXII. 1869. Phyllonethis lineata, Thorell, On European Spiders, p. 90. 1870. Theridium lineatum, Thorell, Bemarks on Synonyms, p. 78. 1873. Theridium lineatum, E. Simon, Mémoires de la Société royale des sciences de Liège. 1878. Theridion lineatum, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Theridion lineatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 62. DESCRIPTION. Mâle (fig. if). — Le céphalothorax est fauve, finement bordé de noir; une ligne noire longitudinale occupe le milieu, commence plus bas que le front, pour s'arrêter avant le bord inférieur de la partie thoracique. Les yeux du second rang sont placés en ligne un peu courbée et ceux du premier rang en ligne droite. Les chéiicèrcs (fig. in) sont longues; le bord interne est muni quelquefois d'une forte apophyse aiguë. Les pattes, très allongées, de la même couleur que le céphalothorax, sont annelées à Pextrémité des tibias de la première, de la seconde et de la quatrième paire. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. La patte-mâchoire (fig. ip) est fauve, avec le tarse et le bulbe un peu plus foncés; le fémur est assez long; la palella est courte, et le tibia un peu triangulaire; le tarse, assez simple, est plus court que le fémur. L'abdomen est d'un blanc jaune, quelquefois un peu verdàtre, orné de deux séries longitudinales de points noirs, remplacés parfois par deux bandes étroites de la même couleur. Femelle (fig. 16). — Le céphalothorax et l'abdomen sont presque semblables à ceux du mâle. Les chélicères (fig. io) sont beaucoup plus courtes que celles du mâle et dépourvues d'apophyse. Les pattes ne portent ordinairement qu'un anneau foncé à l'extrémité des tibias de la première paire. Cette jolie araignée présente beaucoup de variétés intéressantes; voici les principales que j'ai pu observer en Belgique. Variété redimitum, Clerck (fig. id). — L'abdomen est blanc un peu jaunâtre, orné de deux DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 83 bandes roses légèrement découpées en dedans et presque toujours réunies en avant et en arrière; dans l'espace clair du milieu existe souvent un trait noir lancéolé. Variété ovatum, Clerck (fig. le). — L'abdomen est presque entièrement recouvert par une seule large bande ovale, d'un rose très vif, ornée dans le milieu d'un trait noir ramifié. Var. A (fig. 4). — L'abdomen, très globuleux, est blanc, finement réticulé ; dans le centre, un trait noir longitudinal est coupé de quelques traits qui se prolongent sur les côtés. Var. B. — L'abdomen, jaunâtre, est recouvert, comme dans la var. ovatum CI., d'une large bande rose; dans le bas, celte bande rose contient un espace clair, large, qui descend en diminuant jusqu'au-dessus des filières; la ligne noire longitudinale ne descend que jusqu'au commencement de l'espace clair central. moeurs. C'est au printemps que ce joli Thcridion fait son apparition dans nos campagnes, dans nos bois et, plus rarement, dans nos jardins; il aime les endroits découverts: je ne l'ai jamais rencontré dans les profondeurs des bois. Excepté dans des serres où il avait hiverné, je n'ai vu ce Thcridion qu'une seule fois au mois de mars, sous une écorce, à la lisière d'un bois; au mois de juin, il devient commun et tend partout sa toile irrégulière : sur les haies, sur les fleurs, sur les buissons, dans les prairies et sur les plantes basses; cette toile est composée de fils jetés comme au hasard; un coin de feuille repliée sert de retraite à l'araignée. Vers la fin du mois de juin, les femelles commencent à pondre et leur genre de vie se modifie complètement; elles déposent de cent à cent soixante-quinze œufs non agglutinés dans un charmant cocon parfaitement sphérique et finement travaillé; la soie qui l'entoure est bleu verdâlre ou grisâtre (fig. 1/). On les voit surveiller ce cocon avec la plus tendre sollicitude, le tenant pendant des journées entières entre leurs pattes antérieures. Elles se cachent alors, le plus souvent, contre la face inférieure d'une feuille dont elles replient les bords en tendant ensuite quelques fils alentour; j'ai observé plusieurs fois le cocon suspendu dans ce réduit par quelques fils pendant les sorties forcées de la mère; c'étaient des feuilles de hêtre, de chêne, d'ortie, et même de ronce (fig. \m, \j). D'autres fois, elles se construisent, à l'extrémité des tiges de bruyère ou sur les arbrisseaux, une petite loge arrondie, un peu lisse à l'intérieur et entourée de débris végétaux; de cette retraite parlent des fils croisés; une ouverture assez large est toujours ménagée par dessous ce qui permet au Thcridion de sortir et de rentrer facilement, presque toujours chargé de son cocon (fig. 4 c, \k). Le lincalum change assez fréquemment de demeure, soit que la chasse ne soit pas assez abon- dante, soit qu'il ne se sente plus en sécurité complète. Un jour ou deux avant que les petits ne percent leur enveloppe, la mère s'enferme hermétique- ment; j'en ai même vu, dans un jardin, qui s'étaient retirées dans l'angle replié d'une feuille de géranium et s'étaient filé là une coque transparente, entièrement fermée. Ce Thcridion est très courageux; on parvient difficilement à lui faire lâcher son cocon. Une fois sortis de l'œuf, les petits mettent près de deux jours à percer intérieurement leur enveloppe de soie; ils vivent en commun pendant quelque temps avant de se séparer pour toujours. J'ai observé une fois, le 40 mai, une de ces pontes qui venait de se disperser. C'était au bord d'un chemin entouré de taillis, près de la lisière d'un bois, chemin bordé de jacinthes sauvages. Les petits Thcridion s'étaient éparpillés sur ces fleurs dans un espace d'une centaine de mètres et travaillaient à leurs pièges dont quelques-uns, à peine construits, étaient déjà remplis de mou- cherons (fig. 4/). Une fois seule, la mère reprend son existence quelque peu vagabonde; un mois plus tard, il n'est pas rare de la voir pondre de nouveau ; ces pontes continuent jusqu'à la fin du mois de septembre et même plus tard encore, si l'automne est chaud. 84 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les variétés de celle jolie espèce sonl plus ou moins communes certaines années; ainsi la variété à bandes roses (fïg. \d) était plus commune que le type en 1876; en 4877, elle était devenue rare à Boitsfort et à Groenendael, où elle était remplacée par la variété blanche à ligne noire ramifiée (fïg. 1). Belgique. DISTRIBUTION Brabant . Environs de Bruxelles, Boilsfort, Groenendael, Uccle, Auderghem, La Hulpe, Bousval, GÉOGRAPHIQUE. Noirhat, Mont-Saint-Guibert, Tervueren, Villers-la-Ville, Notre-Dame-au-Bois, Jette-Saint-Pierre, Aerschot, Berchem-Sainle-Agathc, Rhode-Saint-Genèse, Laeken, Genval, Grand-Bigard, Hoeylaert, Virginal, environs de Louvain. Anvers : Environs d'Anvers, Calmpthoul, Arendonck, Postel, environs de Turnhout, Hérenthals, Hoogstraeten, environs de Malines. Limbourg : Genek, Maeseyck, environs de Tongres, Diepenbeek. Liège: Environs de Liège, environs de Huy, Spa, Angleur, Chènée, Modave, Comblain-au-Pont, Chaud- fontaine, Esneux, Francorchamps, La Gleize, Hollognc-aux-Pierres, Nessonvaux, Pailhe, Tilff. Namur : Environs de Namur, Rhisnes, Dinant, Yvoir, Dave, Beauraing, Ciney, Dorinnes, Evrehailles. Godinne, Han-sur-Lessc, Hastière, Marche-Ies-Dames, Mariembourg, Namèche, Rochefort, Roche- à-Frêne, Sponlin. Luxembourg : Marche, Laroche, Melreux, Barvaux, Bertrix, Bornai, Redu, Saint-Hubert, Chanly, Daverdisse, Houffalize, Viel-Salm. Flandre orientale : Environs de Grammont. Hainaut : Environs de Mons, environs de Tournai, Papignies, Belœil, Bois-d'Haine, Braine-le-Comte. Hollande. Environs de M aes trient. France. Partout (E. Simon). — Corse. Suisse. Environs de Lucerne, pentes du Righi et du Pilate, vallée de la Reuss, environs de Genève, Vevey. — Canton du Tessin : Mendrisio, Lugano, Bellinzona. Allemagne. Bavière. — Eisenach, Friedrichroda, Schlachtensee près de Potsdam. .— Silésie. — Environs de Bonn. Autriche-Hongrie. Tyrol : Innsbruek, Méran. — Galicie, Krakau, Bukowina. — Hongrie : Varanno. Russie. Districts de Radomysl, Podolski, Simferopol, Jekaterinoslaw. — Sibérie orientale. Espagne. Galice : Cabanas, Torre de Allô. Italie. Vénétie, Lombardie, Piémont. Sicile. Angleterre. Je J'ai reçue sans désignation de localité. — Ecosse, Irlande. Suède-Norwège. — Danemark. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 85 SYNONYME. THERIDION LEPIDUM, Walckenaer, 1802. (PL XVI, fig. 2, 2a, "2b, 1c, 2d.) 1802. Aranea lepida, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 208, n° 41. 1802. Aranea venusta, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 209, n* 42. 1805. Theridion lepidum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 75. 1805. Theridion venustum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 75. 1870. Theridion instadile, Cambridge, Trans. Linn. Soc. Lond., vol. XXVII, p. 416, pi. VI, fig. 14. 1873. Theridium dellicosum, E. Simon, Aran, nouv. (Mémoires de la Société royale des sciences de Liège), p. 106. 1881. Theridion venustum, Cambridge, Spiders of Dorset, U II, p. 476. 1881. Theridion lepidum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 64. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Céphalothorax fauve plus ou moins rougeâlre; dans le centre se trouve une petite bande brune longitudinale qui descend du front et n'arrive pas jusqu'à l'extrémité de la partie thoracique. On remarque une dent très forte vers le haut du bord des chélicères. Les pattes, très longues, ne présentent point d'annulations. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. La patte-mâchoire (fig. 2d) est allongée; le tarse est ovale, assez large, mais plus court que le fémur; le bulbe se termine en pointe courte dans le haut; le tibia, plus court que la patella, est un peu triangulaire. L'abdomen, ovale, plus court que celui de la femelle, est blanchâtre, bordé de noir à sa partie antérieure; plus bas se trouvent deux ou trois larges taches noires, partagées vaguement dans le milieu par une ligne claire longitudinale; ces taches sont découpées sur les bords. Femelle (fig. 2). — La bande médiane du céphalothorax est beaucoup plus nettement marquée que chez le mâle; les pattes sont unicolores. Les yeux (fig. 2c) sont disposés sur deux lignes très peu courbées; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large et plus étroit en avant. L'abdomen, ovale, plus ou moins globuleux, blanc jaunâtre ou grisâtre, est garni de crins un peu clair-semés; les taches noires sont plus petites, plus découpées que chez le mâle, les inférieures surtout, tout à fait transversales; une tache noire entoure complètement les filières. moeurs. Très rare en Belgique; je ne l'ai observé qu'une fois, vers le milieu du mois de juin, courant dans les mousses et les herbes d'un bois assez humide; il portait son cocon attaché aux filières. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. Belgique. France. Oise : Compiègne, près la Brevière. — Somme : Bois-de-Hautebut. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean- de-Luz (commun) (E. Simon). Suisse. Valais : Martigny, Zermatt. Je l'ai reçu sans désignation de localité. Bavière. Environs de Vienne. — Tyrol. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. 86 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. THERIDION VARIANS, Hahn, 1831. (PI. XVIII, fig. 1, \a, \b, ic. id, ie, if, \g, \h, M, \j, \k, il, im, in.) SYNONYMIE. 1831. 1831. 1861. 1864. 1868. 1870. 1878. 1881. 1881. DESCRIPTION. Mâle ( Theridium varians, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 93, fig. 71, 72. Theridium leuconotum, Hahn, Monographia A ranearum, etc., p. 6, tab. III, fig. B. Theridium varians, Westring, Arancae Suecicac, p. 167. Theridion varians, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. Il, p. 188, pi. XIV, fig. 120. Steatoda varians, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 157, pi. XXIX, tab. LXIV. Theridium varians, Thorell, Remaries on Synonyms, p. 85. Theridion varians, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent de Belgique.) Theridion varians, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 87. Theridion varians, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1ro partie), p. 70. J/a7e(fig. la). — Céphalothorax fauve plus ou moins foncé ou verdâtre, finement bordé de noir; dans le milieu, une bande noire descend en diminuant de largeur jusqu'au bas de la partie thoracique. La ligne supérieure des yeux est droite, ainsi que la ligne antérieure; les yeux du milieu du premier rang sont plus gros que les supérieurs et un peu plus écartés; le bandeau, aussi large que Taire oculaire, est fauve, bordé de noir; les chélicères sont tachetées de brun; le plastron, fauve, est bordé de noir. Les pattes sont assez longues, annelées de noir ou de brun rougeâlre. Ordre de longueur des paties : 1, 4, 2, 3. La patte-mâchoire (fig. Un) est fauve, avec le tarse et le bulbe plus foncés; le bulbe porte dans le milieu une apophyse très solide, coupée carrément, chacun des angles de la troncature se prolongeant en une petite pointe très fine. L'abdomen est brun-fauve ponctué ou noir; dans le haut, une ligne horizontale sinueuse, fine, interrompue dans le milieu, descend un peu sur les côtés; du centre de celte ligne part une bande assez large, blanche, découpée et diminuant vers le bas; dans le milieu, celle bande s'élargit trian- gulairement et étend parfois une ramification sur les côtés. Var. (fig. 1). — L'abdomen est presque recouvert en entier par une tache rouge, ponctuée de noir; dans le haut, deux larges espaces noirs, partagés par un point blanc en forme de losange, descendent sur les parties latérales; dans le bas, quelques traits horizontaux, un peu larges et découpés, s'étendent sur les côtés. Le céphalothorax, fauve verdâtre, bordé de noir, présente dans le milieu une bande noire en forme de losange, doublée d'une tache claire de la même forme. Femelle, — Le céphalothorax et les patios sonl presque toujours semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. \n), en forme de grande plaque brunâtre, est convexe, arrondie par-dessus et coupée carrément par dessous; elle présente un petit rebord en saillie. Il est bien difficile de trouver dans celte espèce un lype nettement tranché : ainsi, toutes les variétés que je figure sont également répandues dans le pays. Var. A (fig. ib). — La bande noire du céphalothorax diminue très peu de largeur vers le bas. L'abdomen, jaune pâle, est recouvert d'un folium rougeâlre, découpé sur les bords et ouvert intérieurement vers le tiers inférieur; dans le haut, on remarque une tache en forme de losange et deux taches latérales d'un rouge fauve, plus pâles que le folium. Var. B (fig. le). — Le folium qui recouvre l'abdomen est noir violacé, avec une bande centrale un peu plus pâle dans ie haut et tout à fait claire el fortement découpée dans le bas. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 87 Var. C (fig. id). — Le folium, 1res finement découpé sur les bords, est entièrement violacé; la bande médiane, un peu plus pâle, est souvent peu distincte. Var. D (fig. it). — L'abdomen est jaune; le folium, peu découpé sur les bords, est noir et fortement échancré dans le haut et dans le bas. Var. E (fig. ij). — La bande brune du céphalothorax est plus pâle et contient une partie plus claire; l'abdomen, entièrement jaune, est simplement orné de quelques points et de lignes peu distinctes. Var. F (fig. 1/). — Le folium entier est rougeâlre, bordé de taches noires, avec une petite bande noire horizontale dans le haut. moeurs. Ce Theridion assez commun est répandu en Belgique. Il tend ses fils irréguliers sur les buissons dans les bois, au bord des chemins, dans les bifurcations des branches de sapins, sur les graminées, quelquefois même contre les vieilles murailles. La ponte commence dès le mois de juin; le cocon, blanc, rond, est formé d'une soie peu serrée; la façon dont l'araignée le cache dépend du milieu dans lequel elle se trouve et des moyens dont elle dispose: souvent elle le dissimule profon- dément entre les aiguilles des sapins, en tendant quelques fils par-dessus (fig. 1/); on rencontre quelquefois la femelle avec deux cocons placés l'un à côté de l'autre. Sur le haut des rochers, près des ruines du château de Samson (Namur), j'en trouvai une qui avait tendu une sorte de toile horizontale, très irrégulière, sur un buisson de cornouiller; la retraite était composée simplement d'une feuille un peu repliée (fig. 4 h); le cocon renfermait une cinquantaine d'œufs jaunâtres, transparents, non agglutinés; j'emportai la tige entière avec la mère; le lendemain, je retrouvai le cocon fixé contre une des parois de la boîte dans laquelle je l'avais renfermée. D'autres fois, l'araignée courbe en deux une feuille de chêne (fig. \g, le); toujours elle reste auprès de son cocon qu'elle tient embrassé dans ses pattes antérieures. On la trouve souvent cachée sous une feuille de hêtre (fig. \k)\ lorsqu'elle ne plie pas la feuille, elle entoure son cocon de détritus qui lui font comme un petit rempart; au moindre danger, elle l'emporte pour le fixer plus loin. Au sortir de l'œuf, les jeunes varians diffèrent déjà entre eux : tandis que les uns ont l'abdomen entièrement noirâtre, d'autres sont simplement tachetés ou tout à fait incolores. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Grand-Bigard, Groenendael, Laeken, Ucele, La Hulpe, GÉOGRAPHIQUE. Brainc-l'AlIcud, Bousval. Mont-Saint-Guibert, Auderghem, environs de Louvain, Limai, Meysse, environs de Diest, Duysbourg, Genval, Ternalh. Anvers : Calmplhout, Grobbendonck. Limbourg : Genck, Munslcrbilsen, Lanaeken. Liège: Environs de Liège, Waremme, Spa, Aywaille, Bas-Oha, Comblain-au-Pont, Francorchamps, Hamoir, Stoumont, Tilff. Namur: Environs de Dinant, Samson, Yvoir, Dave, Éprave, Évrehailles, Han-sur-Lesse, Hastière, Marche-Ies-Dames, Rochcfort, Scy, Roche-à-Frêne, Silenrieux, Wcpion. Luxembourg : Laroche, Melreux, Redu, Chanly, Daverdisse, Grupont, Libin, Vielsalm, Houffalize. Répandu dans toute la Hollande. Toute la France. — Corse (E. Simon). Hollande. France. Angleterre. Hertfordshire, Oakland. — Dunkeld, Dalswinton. — Irlande. Espagne. Catalogne. 88 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Allemagne. Bavière : Kissinger», Nuremberg. — Friedrichroda. — Environs de Bonn. Russie. Russie méridionale : Jekaterinoslaw. Autriche-Hongrie. Tyrol : Inspruck, Rovoredo. — Hongrie : Tokay. Italie. Vénétie. — Lnmbardie. — Piémont. Suisse. Zurich, Lucerne, pentes du Righi, vallée de la Rcuss. Suède. — Danemark SYNONYMIE. THERIDION TINCTUM, Walckenaer, 1802. (PI. XIX, fig. \, ia, \b, le, id) 1802. Aranea tincta, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 208. 1805. Theridium tinctum, Walckenaer, Tableau des Arancides, p. 75. 1832. Theridium longimanum, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 110. 1838. Theridium irroratum, G. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 120, fig. 327. 1861. Theridium tinctum, Westring, Araneac Suecicae, p. 165. 1864. Theridium tinctum, Blackwall, Spiders ofGrcat Britain, i. Il, p. 190, pi. XIV, fig. 121. 1868. Steatoda punctulata, Mengc, Preussische Spinnen, t. II, p. 160, pi. XXX, tab. LXVHI. 1870. Theridium tinctum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 84. 1878. Theridion tinctum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Theridion tinctum, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 88. 1881. Theridion tinctum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 72. DESCRIPTION. Mâle. — Céphalothorax fauve verdâtre, bordé d'une petite bande noire, formée souvent de petites taches contiguès; dans le milieu se trouve une bande noire, large en avant et se terminant en pointe en arrière; les yeux sont disposés sur deux lignes, la supérieure courbée, l'antérieure droite; les yeux du milieu de la première ligne sont plus gros que les supérieurs et plus écartés l'un de l'autre; le bandeau est un peu plus étroit que l'aire oculaire et porte dans son centre une petite tache foncée; les chélicères, tachetées de noir à leur base, sont plus longues que le bandeau. Les pattes sont longues, fines et annelées. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. La patte-mâchoire (fig. id) a son tarse et son bulbe bruns; ce dernier ne présente pas de stylum visible. L'abdomen, plus court que celui de la femelle, lui ressemble comme coloration. Femelle (lig. 1). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle; Tépigyne, en forme de fossette transversale ovale, est assez large. L'abdomen est blanc plus ou moins jaunâtre, un peu réticulé de rouge, avec deux séries de tachettes noires, les inférieures souvent réunies par un petit trait noir; on remarque encore des points noirs épars sur les côtés; le ventre, fauve, porte une tache triangulaire dans le milieu et deux points noirs près des filières. Var. A (fig. la). — L'abdomen est plus pâle dans le haut; en avant, deux larges taches noires DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 89 découpées, et plus bas, de petites tachettes un peu triangulaires; auprès du bord antérieur, dans le centre de la partie claire, se trouve un gros point noir isolé. MŒURS. Ce Theridion se rapproche beaucoup du varians, mais il est néanmoins assez facile de l'en distinguer. Je ne l'ai jamais observé contre les murailles ; il habite les buissons bas, et s'établit, pour cacher son cocon, contre des troncs d'arbres couverts de lichens (fig. 16); il se blottit alors simplement dans une crevasse bien abritée; d'autres fois, il se construit une retraite entre les feuilles: c'est une sorte de coque grossière, assez vaste, qu'il recouvre très adroitement de débris végétaux; l'araignée se tient au fond, entourant le cocon de ses pattes (fig. le); de cette retraite partent des fils minces qui forment un piège irrégulier, suffisant pour retenir un assez grand nombre de moucherons. Elle habite aussi les bruyères et les branches basses des arbres verts ; on la rencontre depuis le début de l'été, et la ponte commence ordinairement vers la fin du mois de juin. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, Groenendael, Auderghem, La Hulpe, Bousval, Mont-Saint-Guibert, Tervueren, GÉOGRAPHIQUE. Villers-la-Ville. Namur : Yvoir, Hastière. Liège : Environs de Spa, Tilff, Remouchamps. Limbourg : Genck. Luxembourg : Redu, Laroche, Houffalize. Hollande. France. Angleterre. Herlfordshire. — Dorsetshire : Bloxworlh, Glanvilles-Wootton. Maestricht. Toute la France. Corse (E. Simon). Hampshire. — Ecosse. Italie Vénétie. — Lombardie. Suisse. Tessin : Lugano. — Grisons : Coire. — Ragatz. — Oberland. ALLE3IAGNE. Bavière. — Silésie. — Prusse : Environs de Bonn. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : Varannô. — Galicie. Suède SYNONYMIE. THERIDION DENTICULATUM, Walckenaer, 1802. (PI. XIX, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e.) 1802. Aranea denticulata, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 208. 4805. Theridium denticulatum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 74. 1831. Theridium melanurum, Hahn, Monographia Aranearum, p. 6, tab. III, fig. A. 1861. Theridium denticulatum, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 162. 1864. Theridium denticulatum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 185, pi. XIII, fig. 118. 1868. Steatoda undata, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 158, pi. XXX, tab. LXVII. 1870. Theridium denticulatum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 83. 1870. Theridium mystaceum, L. Koch, Beitr. z. Kennt. Arachn. Fauna Galiciens, p. 21. 1878. Theridion denticulatum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belg.) 1881. Theridion denticulatum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 86. 1881. Theridion denticulatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lro partie), p. 79. XII. 12 90 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Céphalothorax brun foncé, chagriné, finement bordé de noir, avec une tache foncée médiane triangulaire; les yeux sont disposés sur deux lignes presque droites; ceux du milieu de la première ligne sont beaucoup plus gros que les supérieurs; le bandeau, à peu près aussi large que Taire oculaire, est plus large que les chélicères; les pattes, longues, sont annelées. Ordre de longueur des paltes : 1, 4, % 3. La patte-mâchoire (fig. 2e) est fauve, avec le tarse et le bulbe plus foncés; ce dernier ne présente pas de stylum visible. L'abdomen, plus ovale que celui de la femelle, présente deux larges bandes foncées, souvent presque noires, partagées au milieu par un espace clair, fauve, qui renferme parfois un petit trait noirâtre ramifié. Il est clair sur les bords et dans sa partie antérieure; la plaque épigastrique convexe atteint le milieu du ventre. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 2rf) présente une très petite fossette, droite par-dessous et cintrée par-dessus, un peu rétrécie en arrière. L'abdomen (fig. 26) est globuleux, très élevé, plus large que long, garni de quelques crins, fauve ou gris verdâtre, réticulé et pointillé parfois, mais rarement, de brun plus ou moins noirâtre; dans le milieu, une bande claire, longitudinale, presque blanche, souvent bordée de noir, est formée de quatre ou cinq élargissements triangulaires; les parties latérales sont plus ou moins foncées; le ventre, noir, porte une grande tache claire dans le milieu, qui ne descend pas jusqu'aux filières. MOEURS. 0° Peut rencontrer ce Theridion dès les premiers beaux jours; je l'ai trouvé adulte, à la fin du mois d'avril, à Yvoir, dans la belle vallée qui conduit aux ruines du château de Mont-Aigle. Il n'est pas très commun en Belgique. Je l'ai observé plusieurs fois aux lisières des bois, sur les branches basses des sapins; sa toile tout à fait irrégulière entoure parfois les extrémités des tiges; l'araignée se tient cachée dans la bifurcation d'une branche ; je l'ai remarquée encore, établie contre les troncs d'arbres couverts de lichens; elle vit aussi contre les murs (fig. 2c), près des mousses qui recouvrent leur crête; elle se cache dans une cassure de brique ou de plâtre. A l'époque de la ponte, elle tisse d'abord une légère couche de soie sur laquelle elle dépose ses œufs qu'elle entoure ensuite d'une sorte d'étoupe soyeuse peu serrée, grisâtre; elle tend au-dessus une petite nappe soyeuse, au travers de laquelle on distingue le cocon qui fait saillie; les œufs, d'abord blanchâtres, deviennent gris un peu rougeâtres au bout de quelques jours. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Uccle, Laeken. Namur : Yvoir, Hastière, Beauraing, Han-sur-Lesse, Vezin. Limbourg : Genck. Liège : Environs de Liège, Theux, Spa, Stavelot, Aywaille, Comblain-au-Pont, Hamoir, Modave, Tilff, Remouchamps. Luxembourg : Melreux, Laroche, Houffalize. France. Toute la France. — Corse (E. Simon). — Porquerolles (îles d'Hyères). Angleterre. Hertfordshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Je l'ai reçue assez fréquemment sans désignation de localité. — Ecosse. — Irlande. Italie. Vénétie. — Lombardie. — Piémont : Environs de Turin. — Sardaigne. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 9i Suisse. Tessin : Mendrisio, Lugano, Locarno, Rellinzona. — Oberland. Allemagne. Prusse : Environs de Bonn. — Bavière. — Saxe. Autriche-Hongrie. Tyrol : Innsbruck, Méran. — Hongrie : Ujhely, Varannô, Homonna, Erdôbénye, Torna, Bazias, Diakovar. Russie. — Suède-Norwège. — Danemark. Turquie d'Asie. Palestine. SYNONYMIE. THERIDION PINASTRI, L. Koch, 1873. (PL XIX, fig. 3, 3a, 'èb, 3c, 3d, 3e, 3/.) 1873. Theridium pinastri, L. Koch, Beitr. z. Kenntn. d. Arachn. Fauna Tirols, 2. Abhandl., p. 249. 1878. Theridion pinastri, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Theridion pinastri, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1re partie), p. 85. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. 3a). — Céphalothorax chagriné, fauve verdâtre, plus ou moins foncé, bordé et ponctué de brun ; les yeux (fig. 36) sont disposés sur deux lignes droites ou presque droites; le bandeau est plus large que l'aire oculaire; les chélicères sont plus longues que le bandeau; le plastron est bordé de noir. Les pattes, rougeâlres, sont longues et annelées. Ordre de longueur des pattes : 1, 4-, 2, 5. La patte-mâchoire (fig. 3c?) est fauve, avec le bulbe et le tarse plus foncés; le tibia, plus large que long, est coupé obliquement; l'angle extérieur s'avance un peu en pointe; le bulbe porte dans le bas une petite apophyse noire, fine et courbée. L'abdomen, moins large que celui de la femelle, fauve plus ou moins clair, est fortement réticulé de brun noirâtre; dans le milieu se trouve une bande longitudinale, rougeâtre ou blanchâtre, bordée de blanc; cette bordure est suivie d'une ligne foncée; la bande claire est large, avec trois étranglements plus ou moins prononcés. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 3c) forme une assez grande fossette ovale, transversale. L'abdomen, très arrondi, élevé, parsemé de crins, est fauve, réticulé comme celui du mâle; la bande claire du milieu est beaucoup plus large et les étranglements sont plus nettement indiqués; le ventre a l'épigastre et le tour des filières fortement rembrunis. Ce Theridion n'est jamais très commun en Belgique ; je l'ai trouvé principalement sur les arbres verts. Il paraît dès les premiers beaux jours de l'été et se cache dans les bifurcations des branches autour desquelles il tend des fils croisés en tous les sens. La ponte commence à la fin du mois de juin; la femelle se tient auprès de son petit cocon, qui contient une vingtaine d'œufs, et l'emporte au moindre danger. 92 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Uccle, Boilsfort, Groenendael, La Hulpe. Liège : Val-Benoît, Remouchamps. Anvers : Calmpthoul. Maestricht. Hollande. France. Vosges : Rctournemer. — Gers : Laplaigne, près Condom. — Vaucluse : Léberon. Suisse. Russie. Autriche-Hongrie. Tyrol : Méran — Hongrie : Varanno, ïokay, Czéke, Torna, Kolozsvar, Borszek, Fiume, Baccari. Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg. Valais : Soin. Russie méridionale : Crimée. Aima. THERIDION PICTUM, Walckenaer, 1802. (PI. XX, fig. \, la, \b, le. \d.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1802. Aranea picta, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 207. 1805. Theridion pictum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 74. 1851. Theridium ornatum, Hahn, Monographia Âranearum, t. VI, tab. III, fig. C. 1837. Theridion pictum, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II. 1837. Steatoda picta, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 9. 1864. Theridium pictum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 184, pi. XIII, fig. 117. 1868. Steatoda picta, Menge, Preussische Spinnen, t. Il, p. 154, pi. XXIX, tab. LXV. 1870. Theridium pictum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 83. 1878. Theridion pictum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Theridion pictum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 476. 1881. Theridion pictum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1" partie), p. 84. Mâle (fig. la). — Céphalothorax chagriné, rougeâtre, bordé de noir; dans le milieu se trouve une bande longitudinale, large en avant, n'atteignant pas les yeux et fortement atténuée en arrière. Les yeux (fig. le) sont disposés sur deux lignes très légèrement courbées; le bandeau est un peu plus large que Taire oculaire, mais plus court que les chélicères. Les pattes, longues, rougeâtres, sont annelées à l'extrémité des articles. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 5. La patte-mâchoire (fig. \b) est rougeâtre, avec le bulbe et le tarse plus foncés; le bulbe est muni dans le bas d'une très petite apophyse droite. L'abdomen, ovale, plus étroit que celui de la femelle, est aussi plus foncé sur les parties latérales. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'abdomen, très arrondi, élevé, mais pourtant plus long que large, est un peu plus étroit dans le haut; il est fauve olivâtre, fortement réticulé ou pointillé de noir; dans le milieu se trouve une assez large bande longitudinale rouge, bordée de blanc, présentant trois forts étranglements; les angles de la petite bordure blanche se prolongent sur les côtés en traits horizontaux parfois ramifiés; dans le milieu du ventre se trouve une tache noire triangulaire. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 93 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Ce Theridion est assez commun en Belgique. Tandis qu'en France, on ne le trouve que dans les forêls, il vit ici, principalement, sur les haies d'aubépine; il tend des fils autour des branches qui dépassent la haie (fig. \d) et rattache les feuilles les unes aux autres; ces fils sont presque toujours remplis de débris végétaux sous lesquels il se cache. J'en ai observé également plusieurs dans un champ de blé à la lisière d'un bois ; ils avaient tendu leurs fils à l'extrémité des épis. Une seule fois, j'en ai observé quelques-uns contre le mur du parc du château de Laeken ; la toile, tout à fait irrégulière, était pleine de détritus sous lesquels l'araignée se tenait cachée.. En Angleterre, on le rencontre souvent dans les serres, et parfois sur des buissons de houx, dans les jardins. Il apparaît dès les premiers beaux jours d'été, et la ponte commence vers la fin du mois de juin. Le cocon est composé d'une soie d'un gris jaunâtre; la femelle le tient presque toujours entre ses pattes antérieures. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, Beersel, Uecle, Boitsforl, Groenendael. Laeken. Namur : Yvoir, Godinne. Luxembourg : Herbeumont, Houfïalize. Anvers : Calmpthout. Flandre orientale : Environs de Gand, Termonde. Lim bourg : Genck. Hollande. France. Angleterre. Hertfordshire — Dorsetshire. — Lancashire. — Richmond. — Oxford. — Ecosse. Limbourg. Rare et peu répandu. Allemagne. Bavière. — Silésie. — Friedrichroda. — Environs de Bonn. Suisse. Environs de Zurich. — Environs de Lucerne. — Tessin. — Oberland. Italie. Vénétie. — Lombardie. — Piémont. Autriche-Hongrie. Hongrie : Varannô, Bocskô, Bârtfa, Tâtra, Tarnôcz. SYNONYMIE. THERIDION RIPARIUM, Blackwall, 1834. (PI. XX, fig. ?, la, E. quinquenotata, E. Simon. 108 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre PHOLCOMMA, Thorell, 1870. 1851. Erigone, Westring (ad partem), Fôfteckning ofver til nârvarande tid kânda, etc. 1862. .Theridion, Cambridge (ad partem), Descr. of ten new spec. of Brit. spid, p. 7962. 1870. Pholcomma, Thorell, On European Spiders, p. 98. 1881. Pholcomma, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 81. 1881. Pholcomma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 134. Q Le céphalothorax est aussi large que long, élevé et coupé carrément en arrière. Les yeux, disposés sur deux lignes, sont resserrés; les yeux du milieu de la seconde ligne touchent à ceux de côté; les yeux de la première ligne se touchent; le bandeau droit est plus large que l'ensemble des yeux; les chélicères, peu fortes, sont à peu près de même longueur que le bandeau. ^ Le plastron, aussi large que long, en forme de cœur, est légèrement convexe; la lèvre, assez grande, est triangulaire; les lames maxillaires sont courbées sur la lèvre, mais ne se touchent pas au milieu. ^Q L'abdomen, globuleux, est très fortement arrondi. Les pattes sont longues, solides et garnies de crins. Les griffes larsales supérieures ne sont pas denticulées; la griffe inférieure, qui ne présente également aucune denticulation, est courbée et très fine. SYNONYMIE. DESCRIPTION. PHOLCOMMA GIBBUM, Westriiig, 1831. (PI. XXIV, fig. 1, la, U, le, \d, ie.) 1851. Erigone gibba, Westring, Forteckning ofver till nârvarande tid kânda, etc., p. 44. 1862. Theridion projectum, Cambridge, Descr. often new spec., etc., in Zoologist, p. 7962. 1869. Pholcomma projectum, Thorell, On European Spiders, p. 98. 1870. Pholcomma gibbum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 137. 1881. Pholcomma gibbum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 82. 1881. Pholcomma gibbum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 155. Mâle (fig. \a). — Le céphalothorax est d'un fauve-rouge plus ou moins foncé, assombri vers les bords, et finement pointillé. Les yeux (fig. le) sont disposés sur deux lignes presque droites; ceux du second rang sont assez gros et presque égaux ; les latéraux touchent pour ainsi dire à ceux du milieu, qui sont plus séparés entre eux; les yeux du milieu du premier rang sont beaucoup plus petits; ceux de côté assez gros, en sont à peine séparés et touchent aux yeux de côté du second rang. Les pâlies, médiocrement longues, sonl fauves. Ordre de longueur des pattes : 1,4, 2, o. La palle-mâchoire (fig. \d) est fauve; le bulbe est entouré d'un long slylum noir. L'abdomen, ovale, est recouvert d'une sorte de carapace rougeâtre, brillante, semée de poils. Femelle (fig. \). — Le céphalothorax, les pattes ainsi que la disposition des yeux sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. \b) forme une sorte de plaque striée, brunâtre, rebordée par-dessous par une partie noire transversale. L'abdomen, 1res élevé, arrondi, est d'un fauve violacé, souvent plus foncé que celui du mâle; on distingue par-dessus six points enfoncés, rugueux; il est également semé de poils très fins. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 109 MOEIRS. C'est encore une araignée peu commune en Belgique et que je n'ai observée qu'à Modave, sous les mousses qui recouvrent les pierres, et quelquefois sous les pierres mêmes. Elle marche lentement. Je n'ai jamais observé près d'elle une toile proprement dile, mais seulement deux ou trois fils, insuffisants pour lui servir de piège. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Liège ■ Modave (rare). Belgique. France. Jersey. — Seine-et-Oise : Meudon, friches d'Aigremont, Rambouillet, Laferté-Alais. — Orne. — Seine- Inférieure : Rouen, forêt de Lalonde. — Seine-el-Marne : Fontainebleau. — Aube: Bar-sur-Seine, Gyé-sur-Seine. — Ain : Forêt d'Arvières. — Isère : Le Sappey, Bourg d'Oisans. — Cantal : Le Lioran. — Lot-et-Garonne : Sos. — Gironde : Arcaehon, Cazeau, cap Ferret. — Ariège : Forêt de Belesla. — Basses-Alpes : Digne. — Var : Saint-Mandrier, environs de Toulon. — Corse. Angleterre. Hertfordshire — Dorsetshire : Bloxworth. — Ile de Serk. Irlande. Suisse. Environs de Genève, Lucerne (pentes du Righi}. Allemagne. Prusse : Bonn. — Bavière : Nuremberg. — Silésie. Autriche-Hongrie. Tyrol (sud). — Hongrie : Varannô, Tokay, Ujhely. Nord de l'Angleterre. — Ecosse. — SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GINRE. Genre LAS^EOLA, E. Simon, 4881. 1861. Themdion, Cambridge (ad parlem), Description of tennew species ofspiders, etc. (Ann. and. Mac of Nat. Hist.), 3e série, vol. III. 1864. Theridion, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II. 1868. Pachydactylus, Menge, Preussische Spinnen. 1 870. Euryopis, Thorell (ad partem), On European Spiders, p. 96. 1873. Euryopis, E. Simon (ad partem), Mémoires de la Société royale des sciences de Liège. 1878. Euryopis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Las^ola, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lrc partie), p. 136. (2) Le céphalothorax, court, large, arrondi sur les côtés, s'élève fortement vers le *v^ milieu. ZÏ8,y Les yeux sont disposés sur deux lignes; ceux du milieu forment un carré un peu élargi en avant; les yeux de côté se touchent; le bandeau est beaucoup plus long que Taire oculaire et que les chélicères; celles-ci sont grêles et les bords de la rainure sont dépourvus de denliculations. Le plastron s'allonge en forme de triangle, comme la lèvre, laquelle est parfois pourtant arrondie en demi-cercle; les lames maxillaires sont tellement inclinées qu'elles semblent transversales. L'abdomen est ovale et très convexe. Les paltes, solides, sont relativement courtes, munies de crins isolés et dépourvues d'épines. o IdO DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. LASJEOLA TRISTIS, Hahn, 1831. (PI. XXIV, fig. % "2a.) 1831. Theridium triste, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 89, fig. LXVII. 1841. Theridium triste, C. Koch, Die Arachniden, I. VIII, p. 83, fig. 653-654. 1856. Steatoda tristis, Tiiorell, Iiecensio crilica Âranearum Saecicarum, etc., p. 108. 1868. Euryopis tristis, Menge, Prcussische Spinnen, t. Il, p. 176, pi. XXXIII, tab. LXXIX. 1870. Theridium triste, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 93. 1878. Euryopis tristis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. ds Belgique.) 1881. LasjEOla tristis, L. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 138. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax, finement chagriné, est noir; les yeux du second rang sont disposés en ligne presque droite; ceux du milieu sont plus rapprochés l'un de l'autre que des latéraux; les yeux du premier rang forment une ligne très courbée; ceux du milieu, séparés, gros, sont excessivement rapprochés des latéraux. Les pâlies, relativement courtes, sont noires; le fémur de la quatrième paire est très rougeâlre jusque près de son extrémité; le tibia de la même paire porte un anneau rougeâtre à sa base. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. La patte-mâchoire est obscure, avec le tibia et le larse noirs; la patella est coudée; le tibia, large, est coupé obliquement. L'abdomen est entièrement noir. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est noir; les tarses des pattes sont un peu plus pâles que les autres articles; le fémur ainsi qu'une partie du tibia et du métatarse de la quatrième paire sont jaunes ou rougeâtres. L'abdomen, ovale, arrondi, élevé en avant, avancé sur le céphalothorax, est entièrement noir comme celui du mâle. Celte araignée habite les clairières et les lisières des bois secs et pierreux; on la trouve sur les buissons bas, sur les bruyères ou les graminées, dès le commencement du mois de mai; elle tend des fils épars, qui ne forment pas de toile proprement dite. Elle est très rare en Belgique : je ne l'ai trouvée plusieurs fois qu'aux environs de Bruxelles, dans le bois de la Cambre, entre la drève de Lorraine et Boitsfort, dans un bois taillis très aride. L'accouplement a lieu dès le commencement de juin. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles : Bois de la Cambre. France. Seine-el-Oise : Chaville, Conflans, Sainte-Honorine, Aigremont. — Seine-Inférieure: Forêt de Lalonde, Rouen. — Oise : Précy, bois de Sainl-Maximin — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Haute- Vienne : Saint-Just, près de Limoges. — Ain : Forêt de Seillons. — Gironde : Arcachon, Cadillac. Vénétie. — Piémont. Prusse. — Silésie. — Bavière. Italie. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : Bocsko, Bartfa, Budapest. Les Lasœola étrangers à notre faune sont : L. braccata, C. Koch. — L. serkala, E. Simon. — L. crythropus, E. Simon. — L. testaceamarginata, E. Simon — L procax, E. Simon. — L. nigrina, E. Simon. — L. prona, Menge. — L. inornata, Cambridge. — L. Auberti, E. Simon. — L. convexa, Blackwall. — L. umbratilis, E. Simon. — L. nigrorelkulatœ, E. Simon. — L. pyramidalis, E. Simon. — L. torva, Thorell. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. iii Genre STEATODA, Sundevall, 1833. SYNONYMIE. 1805. Theridium, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 72 (2e famille : Rotundatae, ad parlem; 5e famille : Triangulilabrae, ad partem). 1855. Steatoda, Sundevall (ad partem), Conspeclus Arachnilum, elc., p. 16. 1856. Eucharia, C. Koch (ad parlem; in Herrich Schœfler, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, 154, 8-11. 1857. Eucharia, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 7. 1856. Steatoda, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, p. 108. 1861. Theridium, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 151. 1864. Theridion, Blackwall (ad partem), Spidcrs of Great Britain, t. II, p. 175. 1864. Theridion, Blackwall. Sous-genre Steatoda (ad parlem). 1867. Eucharia, Ohlert, Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 52. 1869. Eucharia, Menge (ad parlem), Preussische Spinnen, t. Il, p. 168. 1870. Steatoda, Thorell, On European Spiders, p. 95. 1878. Steatoda, L. Beckcr, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Steatoda, Cambridge, Spiders of Dorset, t. J, p. 96. 1881. Steatoda, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 152. CARACTÈRES OC GENRE. Le céphalothorax est ovale, court et assez large; les slries rayonnantes sont bien indi- . -j quées, ainsi que la dépression du milieu, qui est profonde. d Les yeux sont disposés sur deux lignes; ceux du milieu forment un carré un peu plus élargi en avant, aussi large que long; les yeux de côté se touchent et sont un peu \\J soulevés; le bandeau, plus large que Taire oculaire, est plus long que les chélicères, qui sont faibles et dont les bords de la rainure sont dépourvus de denticulations. ^N Le plastron affecte la forme d'un triangle allongé; la lèvre est assez grande, beau- coup plus large à la base et se termine en pointe arrondie; les lames maxillaires, qui dépassent la lèvre de la moitié, sont fortement inclinées et se touchent dans le haut; elles sont plus courtes chez la femelle que chez le mâle. Ç^)^0 L'abdomen est court, ovale, aplati, avec de gros points rugueux assez enfoncés. Les pattes sont longues, fortes et garnies de longs crins. Le bulbe de la patte-mâchoire du mâle se termine à son extrémité par une forte apophyse courbée. SYNONYMIE. STEATODA BIPUNCTATA, Linné, 1758. (PI. XXIV, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d, 3e, 3f, 3g.) 1758. Aranea bipunctata, Linné, Systema naturae, éd. 10, t. |, p. 260. 1765. Aranea bipunctata, Strom, Beskrivelser over Norske Insekter, etc., t. III, p. 432. 1775. Aranea quadripunctata, Fabricius, Systema Entomologiae , etc., p. 434. 1778. Aranea punctata, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. VII, p. 255, pi. XV, fig. 1. 1804. Aranea M album, Panzer, Systematische Nomenclatur, etc., in Schaeffer, Iconum insectorum circa Ratisbonam, p. 244. 1805. Theridium quadripunctatum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 75. 1836. Eucharia bipunctata, C. Koch in Herrich Schœffer, Deutschlands Crustaceen, Myriapoden und Arachniden, etc., 134, 10, 41. 1839. Phrurolithus ornatus, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 114, fig. 515. 1856. Steatoda bipunctata, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, etc., p. 80. 1861. Theridium bipunctatum, Westring, Araneae Suecicae, p. 184. 1864. Theridion quadripunctatum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 177, pi. XIII, fig. 112. 1869. Eucharia bipunctata, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 2C0, pi. XLIX, tab. 153. 412 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1870. Steatoda bipunctata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 91. 1878. Steatoda bipunctata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Steatoda bipunctata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 96. 1881. Steatoda bipunctata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, lre partie, p. 153. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle (fig. 3). — Le céphalothorax est brun rougeâlre, souvent presque noir, plus foncé sur les bords et finement pointillé. Les yeux (fig. 3#) sont disposés sur deux lignes presque droites; les yeux du milieu du second rang sont séparés; les yeux du premier rang sont un peu plus courbés; ceux du milieu sont plus gros et plus écartés l'un de l'autre; le bandeau, plus large que l'aire oculaire, est plus court que les chélicères. Les pattes sont fortes, pas très longues, rougeâtres, avec l'extrémité des tibias plus foncée. Ordre de longueur des pattes : 1, 4-, % 3. La patte-mâchoire est forle et longue; le tarse, très grand, est pourvu à son extrémité d'une apophyse recourbée et pointue; cette apophyse dépasse le tarse. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, lui ressemble comme coloration. Femelle (fig. 36). — Le céphalothorax est semblable dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 3/) consiste en une petite fossette horizontale, bordée par-dessus et précédée d'une plaque presque carrée, avec une échancrure de chaque côté. L'abdomen, arrondi, parsemé de poils, est brun violacé, avec une bordure blanche par-dessus, très fine; il est marqué dans le milieu d'une série longitudinale de points blancs; le ventre est fauve; dans le milieu se trouve une bande foncée, diminuant de largeur en arrière et entourant les filières; dans le centre de celle bande se trouve une tache allongée plus claire; l'abdomen est un peu aplati par-dessus, avec quatre points enfoncés. Var. (fig. 3c). — Abdomen noirâtre, avec une grande tache fauve rougeâlre dans le milieu. On peut observer cette araignée pendant toute l'année dans l'intérieur des maisons, dans les cuisines et surtout dans les chambres inhabitées. A Grand-Bigard, à l'intérieur d'une vieille tour ruinée, elle avait pour ainsi dire tout envahi : les fils se louchaient partout; elle s'était glissée dans les moindres crevasses où son corps aplati lui permet de se faufiler facilement; on en voyait par milliers dans l'ombre, la patte étendue sur le fil correspondant à leur toile toujours très irré- gulière. On la trouve encore fréquemment dans les bois de sapins, où elle se blottit sous des coins d'écorces soulevés; elle habite aussi les angles des palissades qui longent les voies ferrées (fig. 3a). Dans les provinces de Liège et de Namur, je l'ai observée souvent dans les crevasses de rochers. Elle est commune en Belgique. Sa toile atteint souvent d'assez grandes dimensions. La ponte commence dès la fin du mois de mai; les œufs sont renfermés dans un cocon de soie blanchâtre peu serrée. Belgique. Commune dans toutes nos provinces. Un peu partout. Toute la France (Ë. Simon). Répandue dans tout le royaume. Hollande. France. Angleterre. Suisse. Environs de Genève, Bâle, Lucerne, Fluelen, Ragatz, Pontresina. — ïessm. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. U3 Répandue parlout. Allemagne. Russie. Jekalerinoslaw. — Entre Tobolsk-sur-lrlisch et Obdorsk, sous le cerele polaire, près de l'embouchure de l'Ob. Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Tyrol : Innsbruck. — Hongrie : Environs de Pesth, Varannô. Italie Vénétie. — Lombardie. — Piémont. — Toscane. SuÈDE-JNoRwÈGE. — Danemark. Amérique du Nord. Canada C'est la seule espèce de Stealoda qui habite l'Europe SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre CRUSTULINA, Menge, 1868. 1868. Crustulina, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 168. Theridion, Theridium, Auctores. Steatoda, Auctores. V Le céphalothorax, large, court, arrondi sur les côtés, sans stries rayonnantes bien distinctes, présente au milieu une forte dépression; la partie céphalique est relevée en avant. ^°029/ Les yeux sont disposés sur deux rangs; ceux du milieu forment un groupe carré aussi long W que large; les yeux de côté se louchent; le bandeau est toujours plus large que l'aire oculaire et presque aussi long que les chélicères, qui sont faibles et verticales. Le plastron est triangulaire; la lèvre, fort grande, est arrondie par-dessus; les lames maxil- laires la dépassent de moins de la moitié; eJles sont très recourbées et se touchent dans le haut. L'abdomen est très arrondi. Les pattes sont fortes, courtes et garnies de crins; ceux-ci sont un peu plus longs sur les tibias. Les griffes tarsales supérieures sont minces; la griffe externe est presque dépourvue de dents, tandis que l'autre en présente cinq ou six, qui commencent avant le milieu. Le tarse de la patte-mâchoire du mâle est muni d'une apophyse dans la seconde moitié. Chez la femelle, la patte-mâchoire est pourvue d'une petite griffe droite, un peu denticulée dans le centre. SYNONYMIE. CRUSTULINA GUTTATA, Wider, 1834. (PI. XXV, fig. 3, 3a, U, 3c, 3d, 3e, 3/.) 1834. Theridium guttatum, Wider, Zoologische Mhcellen Arachniden, p. 235 (241), pi. XVI, fig. 7. 1842. Theridion argus, Lucas, Exploration de l'Algérie, p. 264, pi. XVII, fig. 6. 1856. Steatoda guttata, Tliorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, p. 108. 1861. Theridium guttatum, Westring, Araneae Suecicae, p. 188. 1864. Theridion guttatum, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. Il, p. 200, pi. XIV, fig. 151. 1868. Crustulina guttata, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 168, pi. XXXI, tab. LXXIII. 1870. Steatoda guttata, Tliorell, Remarks on Synonyms, p. 93. 1878. Steatoda guttata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Steatoda guttata, Cambridge, Spide7°s of Dorset, 1. 1, p. 99. 1881. Crustulina guttata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1" partie), p. 156. XII. 15 AU DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. Mâle, — Le céphalothorax, brun rougeâlre très foncé, presque noir, est rugueux et chagriné. Les yeux (fig. 3c) sont disposés sur deux lignes, dont l'antérieure seule est un peu courbée ; ceux du milieu sont plus gros et plus séparés les uns des autres; le bandeau est plus large que l'aire oculaire; le plastron (fig. 3e) est rugueux et ponctué. La patte-mâchoire (fig. 3d), longue et solide, est fauve, avec l'extrémité du fémur, du tibia et de la patella plus foncée; le tarse et le bulbe sont noirs; il y a au bord du tarse une forte apophyse, oblique et denticulée. Les pattes, assez courtes, sont solides et annelées. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. L'abdomen, un peu moins globuleux que celui de la femelle, est quelquefois entièrement noir. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 3a), en fossette ovale horizontale, est placée sous une petite saillie rougeâlre, en forme de triangle. L'abdomen (fig. 3/), arrondi, assez élevé, est noir, parsemé de poils ; au-dessus se trouve une ligne centrale formée de quatre points blancs, dont le premier est plus grand et plus allongé que les suivants; sur les côtés, deux taches blanches, obliques, un peu ovales; le ventre est entière- ment noir. MOEURS. Cette jolie petite araignée est assez répandue en Belgique, sans être toutefois très commune. Dans le Brabant, elle vit dans les mousses ou cachée sous les touffes de bruyères ; dans nos pro- vinces montagneuses, elle habite sous les pierres. Sa retraite consiste souvent en une feuille morte roulée, d'où partent les fils irréguliers de sa petite toile (fig. 36). Je ne l'ai jamais rencontrée dans le fond des vallées. Les mâles errent, au mois de juin, autour des réduits des femelles, en tenant leurs pattes-mâchoires droites et bien tendues en avant; ils ne paraissent pas craindre leurs compagnes. La ponte dure tout l'été; les œufs, jaunâtres, sont renfermés dans un petit cocon blanc, au travers duquel on les distingue. La femelle veille sur sa ponte avec la plus grande sollicitude; j'en ai observé quelquefois soignant deux cocons à la fois. Chacun de ces cocons contient de vingt à quarante œufs; à l'arrière-saison, j'en ai recueilli qui ne contenaient plus que six ou dix œufs; les fourmis emportent fréquemment ces cocons; j'en ai trouvé jusqu'à dix dans une fourmilière : tous les œufs étaient rongés. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Auderghem, Bousval. GÉOGRAPHIQUE. nége : Tilff, Modave, Remouchamps. Luxembourg : Laroche (très commune), Houffalize, Redu. Namur : Han-sur-Lesse, Y voir. Limbourg : Genck. Limbourg : Roermond. Hollande. France. Toute la France (E. Simon). — Porquerolles (îles d'Hyères). Angleterre. Dorselshire : Bloxworth. — Hertfordshire. Allemagne. Bavière. — Saxe. — Silésie. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 115 Autriche-Hongrie. Tyrol. _ Hongrie : Tokay, Dargo, Udva, Sziimaiko, Hadhâz, Orsova, Mejâ, etc. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Reuss, Saint-Gothard. — Tessin. Italie. Vénétie. — Lombardie. Les Crustulîna étrangères à notre faune sont : C. sticla, Cambridge. — C. scabripes, E. Simon. — C. erythropus, Lucas. — C. conspicua, Cambridge. — C. signala, Cambridge. — C. rugosa, Thorell. — C. albovittata, Thorell. SYNONYMIE. CARACTÈRES Dl GENRE. Genre TEUTANA, E. Simon, 1881. Theridion, Theridujm, Eucharia, Steatoda (ad partem), Auctores. Le céphalothorax, large, court, avec les stries rayonnantes bien indiquées, présente une profonde dépression dans le milieu. 0p/ Les yeux sont disposés sur deux lignes presque droites; ceux du milieu forment un carré aussi large que long; les yeux de côté se touchent; le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire; les chélicères, peu fortes, rétrécies vers leur extrémité, sont plus longues que le bandeau; le bord de la rainure est dépourvu de denticulations. L'abdomen, arrondi chez le mâle, est ovale chez la femelle. Le plastron, triangulaire, est très allongé; la lèvre varie de forme; les lames maxillaires courbées, se touchent presque vers le haut. Les pattes, fortes, longues, sont garnies de crins assez courts; les griffes tarsales supé- rieures sont fortes et très courbées, avec de solides denticulations qui diminuent vers la base; la griffe inférieure, allongée, est armée d'une seule petite dent. SYNONYMIE. 1802. 1805. 1837. 1838. 1842. 1864. 1870. 1881. DESCRIPTION. Mâle ( TEUTANA TRIANGULOSA, Walckenaer, 1802. (PL XXV, fig. 2, 2a, 26, 2c.) Aranea triangulosa, Walckenaer, Faune parisienne, f. Il, p. 207. Theridion triangulifer, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 75. Theridion triangulifer, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 324. Theridium venustissimum, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 114, fig. 322. Theridion punicum, Lucas, Exploration de l'Algérie. Eucharia triangulifera, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 174. Steatoda triangulosa, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 505. Teutana triangulosa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 163. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax, rugueux, est d'un fauve rougeâtre plus ou moins foncé. Les yeux (fig. 2c) sont disposés sur deux lignes presque droites; ceux du second rang sont gros et égaux; le bandeau est un peu plus large que l'aire oculaire. Les pattes, assez longues, sont un peu rugueuses aux fémurs. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. La patte-màchoire est rougeâtre, avec le bulbe et le tarse plus foncés; ce dernier, assez petit, se termine en petite pointe courte. 116 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. L'abdomen, plus étroit que celui de la femelle, présente souvent la même coloration. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax, les yeux et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. 26), en forme de petite fossette arrondie, est bordée d'un bourrelet rougeâlre. L'abdomen, élevé, très fortement arrondi, est noir ; dans le milieu se trouvent quatre tachettes blanches dont la supérieure, en forme de losange, est la plus grande; elles descendent ensuite en diminuant ; sur les côtés se trouvent, à droite et à gauche, trois petites tachettes placées obliquement. Le ventre est noirâtre, avec deux petites bandes longitudinales claires qui se rapprochent vers le bas. Très rare en Belgique, où je ne l'ai observée que dans le Luxembourg, cetle araignée habite l'intérieur des maisons; elle file une grande toile irrégulière dans les coins obscurs; c'est dans celte toile qu'elle suspend ses cocons, parfois assez nombreux. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu, Houfïalize. Belgique. France. Toute la France (E. Simon). Commune surtout dans le Midi. Autriche-Hongrie. Hongrie : Budapest, Kalocza, Rekas, Kolozsvar, Fiume, Buccari, Novi, etc. — Tyrol. Suisse. Tessin : Mendrisio, Lugano, Locarno. Italie. Vénétie. — Lombardie. — Piémont. — Toscane. — Environs de Naples. — Sardaigne. Allemagne. Bavière. Odessa. — Simferopol. Colorado. — Alabama. — Brésil. Russie. Amérique. Afrique. Répandue dans tout le Nord de l'Afrique. — Ile Sainte-Hélène. Asie. Syrie : Ouadi Embâggha, rive occidentale de la mer Morte. Les Teutana étrangères à notre faune sont : T. grossa, C. Koch. — T. caslanea, Clerck. SYNONYMIE. Genre LITIIYPHANTES, Thorell, 1870. 1805. Theridion, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 72 (2e famille : Rotundatae, ad partem). 1833. Steatoda, Sundevall (ad partem), Conspeclus Arachnidum, etc., p. 16. 1837. Eucharia, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 7. 1839. Phrurolithus, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. VI, pp. 100, 105-109. 1861. Theridium, Westring (ad partem), Araneœ Suecicœ, p. 151. 1864. Theridion, E. Simon (ad partem), sous-genre Phrurolithus, Histoire naturelle des Araignées, p. 168. 1867. Phrurolithcs, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 33. 1869. Eucharia, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. III, p. 260. 1870. Lithyphantes, Thorell, On European Spiders, p. 94. 1881. Lithyphantes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 166. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 117 CARACTÈRES DU GENRE. Céphalothorax ovale, un peu soulevé en avant, avec une dépression dans le milieu et les stries rayonnâmes bien marquées. Les yeux sont disposés sur deux lignes à peu près droites; ceux du milieu forment un carré presque parfait; les yeux de côlé sont séparés et placés sur de fortes saillies obliques; le bandeau est au moins aussi large que Taire oculaire; les chélicères, très fortes, munies d'un crochet solide, sont plus longues que le bandeau; le bord de la rainure est armé sur son angle de deux denticulations. L'abdomen, convexe, ovale, est assez large. Le plastron affecte la forme d'un triangle un peu long; la lèvre, arrondie dans le haut, est plus ou moins large ; les lames maxillaires sont courtes et fortement élargies. Les pattes, robustes, garnies de crins, sont courtes. /fe Les griffes tarsales supérieures, très solides, sont fortement denticulées; la griffe %wj(^ inférieure, coudée, ne présente qu'une ou deux petites dents. ^ Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire, courbée, forte, est munie de cinq à six r* dents. SYNONYMIE. LITHYPHANTES COROLLATUS, Linné, 1758. (PI. XXV, fig. 1, la, ib, le.) 1758. Aranea corollata, Linné, Systema nalurae, éd. 10, t. I, p. 621. 1778. Aranea albomaculata, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. Vil, p. 257, pi. XV, fig. 2-4. 1789. Aranea maculata, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 209. 1804. Aranea albolunulata, Panzer, Systcmatische Nomenclatur, etc., p. 244 (Schaeffer, le. Ins. Ratisb., t. III, tab. CCLV, fig. VI). 1805. Theridion maculatum, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 74. 1831. Theridium albomaculatum, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 79, fig. 59. 1832. Theridium dispar, Sundevall (ad partem, le mâle), Svenska Spindlarnes, etc., p. 120. 1856. Theridium anchorum, Hahn, Monographia Aranearum, t. VIII, pi. II, fig. 6. 1837. Eucharia corollata, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, t. I, p. 8. 1839. Phrurolithus corollatus, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 100, fig. 504-505. 1856. Steatoda corollata, Thorell, Recensio critica Aranearum Suecicarum, p. 85. 1861. Theridium albomaculatum, Wesiring, Araneae Suecicae, p. 186. 1867. Phrurolithus corollatus, Ohlcrt, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 41. 1869. Eucharia albomaculata, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 264, pi. XLIX, tab. CLV. 1870. Lithyphantes corollatus, Thorell, On European Spiders, p. 94. 1870. Lithyphantes corollatus, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 92. 1878. Steatoda corollata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Lithyphantes corollatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lro partie), p. 169. DESCRIPTION. Mâle (fiS- *)• — Le céphalothorax est noir tirant sur le brun; les yeux sont disposés sur deux lignes presque droites, la première un peu plus courbée; le bandeau est plus étroit que l'aire ocu- laire; on remarque une petite saillie vers l'extrémité des chélicères. Les pattes, fauves, plus ou moins foncées, sont annelées aux patellas et aux tibias et un peu plus foncées à l'extrémité des fémurs. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. La patte-mâchoire a le tarse noirâtre; le bulbe se termine par une petite apophyse aiguë, légèrement courbée; il existe au bord extérieur une seconde apophyse plus longue, qui dépasse un peu la pointe du tarse. 448 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (tig. \à). — Le céphalothorax, finement chagriné, est noirâtre; les pattes, noires, ont les tarses brun-rouge, ainsi que la base des fémurs, des tibias et des métatarses. L'épigyne (fig. le), en forme de grande fossette en demi-cercle, est divisée par une dépression triangulaire et possède un rebord épais par-dessous. L'abdomen est orné d'un grand et large folium noir, bien découpé sur les bords; dans le milieu se trouvent deux séries longitudinales de taches blanches obliques, quelquefois réunies dans le milieu; les parties latérales sont blanches; le ventre est noir, avec une bande blanche centrale plus étroite en arrière ; quelquefois les taches centrales sont tout à fait effacées. MOEURS. Le corollalus ne me paraît pas très répandu en Belgique, mais il est souvent très commun là où il se trouve. Il vil caché sous les pierres ou dans des trous naturels, sur les terrains en pente, dans les endroits secs, bien exposés au soleil. De sa retraite part la toile, composée de fils argentés, qui brillent surtout en plein soleil (fig. \b); celte toile atteint souvent de vastes proportions : j'en ai mesuré dans le Limbourg qui avaient plus d'un mètre d'étendue; elle est posée contre terre et soutenue par-dessus et quelquefois par-dessous, lorsqu'elle est un peu soulevée, par des fils croisés en tous les sens; ces toiles offrent une vague ressemblance avec celles des Liny- phies. Les proies les plus fortes ne les effraient pas : j'ai rencontré dans leur piège des coléoptères très grands, surtout des cicindèles, emmaillollés de fils qui les paralysaient complètement; elle colle ces fils sur le corps de ses victimes avec une extrême prudence, sans les faire tourner comme le font les Epeiridœ. Dans le trou ou sous la pierre qu'elles habitent, les femelles se tissent une retraite, formée d'un tube de soie très fin, court, ouvert à ses deux extrémités. Cette araignée hiverne; aussi peut-on la rencontrer dès les premiers beaux jours. La ponte commence au mois de juin; les œufs, nombreux, d'un jaune rougeâtre, sont renfermés dans plusieurs cocons en bourre de soie peu serrée, souvent recouverts de particules de terre; j'en ai compté jusqu'à cinq suspendus dans le même réduit. Les mâles, qui filent comme les femelles , ne paraissent pas craindre ces dernières ; on en voit souvent plusieurs errer autour de leur retraite. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort (sablonnière le long du chemin de fer), Diest. GÉOGRAPHIQUE. J\amur : Environs de Namur. Limbourg : Gcnck (commun). Luxembourg : Redu, Laroche, Houffalize. Anvers : Calmpthout. France. Toute la France (E. Simon). — Porquerolles (îles d'Hyères). Hollande. Maestricht. Allemagne. Répandu dans tout l'Empire. Russie. Sud de la Russie : Odessa, Simferopol, Sewastopol. Suisse. Tessin. Italie. Vénétie. — Piémont. — Lombardie. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 119 AUTRICHE-HONGKIE. Hongrie : Varannô, Ujhely, Tokay, Szerencs, Szôllôske, Tatra, Budapest, etc. — Tyrol. AMÉRIQUE. Toute l'Amérique du Nord. Les Lithyphantes étrangers à noire faune sont : L. paykulliana, Walckenaer. — L. latefascialus, E. Simon. — L. maerens, Thorell. — L.ephippialus, Thorell. — L. venator, Audouin et Savigny. — L. septemguttatus, E. Simon. SYNONYMIE. Genre ASAGENA, Sundevall, 1833. 1801. Phalangium, Panzer (ad partem), Faunae insectorum Germaniae initia, etc., 78, 21. 1805. Theuidium, \\ alckenaer (ad partem), Tableau des Aranèides, p. 72 (6rae famille : Abscondit^e). 1852. Drassus, Sundevall (ad partem), Svenska Spindlames, etc., p. 152. 1855. Asagena, Sundevall, Conspectus Arachnidum, etc., p. 19. 1856. Steatoda, Thorell (ad partem), Recensio critica Aranearum Suecicarum, p. 108. 1861. Theridium, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 151. 1864. Theridion, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 175. 1864. Asagena, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 162. 1867. Asagena, Ohleit, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, pp. 55, 41. 1869. Asagena, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 256. 1870. Asagena, Thorell, On European Spiders, p. 97. 1879. Asagena, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique), supplément. 1881. Asagena, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 101. 1881. Asagena, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (1re partie), p. 171. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, ovale, est plus élroit et un peu élevé en avant, avec une profonde dépression dans le milieu; les stries rayonnantes sont légèrement indiquées. Les yeux sont disposés sur deux lignes presque droites; ceux du milieu forment un carré un peu plus étroit en avant; les yeux de côlé, séparés, sont placés sur de fortes saillies; le bandeau est beaucoup plus large que l'aire oculaire; les chélicères, au moins aussi longues que le bandeau, sont fortes, droites et munies d'un petit crochet très solide. L'abdomen, court, est parfois déprimé par-dessus. Le plaslron, un peu plus long que large, assez plat, est aminci vers le bas; la lèvre, grande, triangulaire, est arrondie dans le haut; les lames maxillaires, assez courtes, larges, sont fortement inclinées sur la lèvre, qu'elles dépassent un peu. Les pattes sont fortes et courtes. Les griffes tarsales supérieures sont courbées, longues et fortement denticulées; la griffe inférieure est beaucoup plus courte, presque droite, avec deux petites dents à sa base. SYNONYMIE. ASAGENA PHALERATA, Panzer, 1801. (PI. XXV, fig. 4, 4a, 4b, 4c, Ad.) 180t. Phalangium phaleratum, Panzer, Faunœ insectorum Germaniœ initia, etc., 78, 21 1802. Aranea signata, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 209. 1805. Aranea serratipes, Schrank, Fauna Boica, t. III, 1, p. 255. 1805. Theridion signatum, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 76. 1851. Theridium quadri-signatum, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 80, fig. 59. 1852. Drassus phaleratus, Sundevall, Svenska Spindlames, etc., p. 155. 1855. Asagena phalerata, Sundevall, Co?ispectus Arachnidum, etc., p. 19. 120 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1859. 184-5. 1861. 1864. 18G9. 1870. 1879. 1881. 1881. Asagena serratipes, C. Koch, Die Arachnide», t. VI, p. 98, fig. 502-503. Phrurolithus pallipes, C. Koch, Die Arachnide», t. XII, p. 98, fig. 1026 (jeune). Theridium serratipes, Wcslring, Arancœ Succicœ, p. 175. Theridium signatum, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 205, pi. XIV, fig. 135. Asagena serratipes, JVIenge, Prenssische Spinnen, t. 111, p. 256, pi. XLIX, lab. CLII. Asagena phalerata, Tliorcll, Remarks on Synonyms, p. 87. Asagena phalerata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique), supplément. Asagena phalerata, Cambridge, Spiders of Dorsel, f. I, p. 102. Asagena phalerata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (lre partie), p. 173. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. Aa). — Le céphalothorax est noir, plus ou moins fauve ou rougeâlre, rugueux et chagriné; les chélicères sont rugueuses également. Les pâlies sont rouges, plus brunes à l'extrémité des fémurs des deux premières paires; les tibias de ces dernières sont noirs, tandis que ceux des deux paires postérieures ne sont que noirâtres à l'extrémité; aux fémurs de la deuxième paire, il y a extérieurement deux fortes apophyses très pointues et à l'extrémité, intérieurement, une autre apophyse plus courte; les fémurs et les tibias sont tuberculeux. Ordre de longueur des pattes : 4-, 1, 2, 3. La patte-mâchoire (fig. id) a le tibia et le tarse noirs; ce dernier est grand, assez fortement recourbé. L'abdomen est noir, avec une petite bordure blanche au bord supérieur; un peu plus bas, dans le ccnlre, on distingue deux petits points qui manquent quelquefois; ils sont suivis de deux lignes obliques, transversales et, plus bas, de deux petites tachettes, souvent réunies, au-dessus des filières. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax ainsi que les pattes diffèrent peu dans les deux sexes. Les yeux (Cig. le) sont disposés sur deux lignes presque droites. L'épigyne (fig. M), en plaque assez grande, est échancrée en avant; on distingue une strie lon- gitudinale de chaque côté et une petite strie transversale aux angles postérieurs. L'abdomen est noir, bordé de blanc par-dessus; du centre de cette bordure descend un petit Irait blanc, court, quelquefois effacé; les autres taches sont disposées comme chez le mâle. Celle araignée aime les endroits secs et arides, aux abords des bois; elle vit sous les pierres, où elle se lisse une toile irrégulière, peu étendue. Elle sort rarement de sa demeure; le mâle se rencontre assez fréquemment dans les environs, courant au soleil. Au mois de juin, la femelle se met à pondre et renferme ses œufs, au nombre de huit à douze, dans deux ou trois cocons jaunâtres, qu'elle suspend auprès d'elle dans sa retraite. Cette araignée est peu commune en Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabanl: Environs de Bruxelles, Boitsfort, Wavre. Namur : Environs de Namur, Yvoir. Limbourg : Genck. Luxembourg : Barvaux, Houffalîze. France. EsPÀGIVE. Angleterre. Berwickshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. Toute la France (E. Simon). Dans les Pyrénées. Ecosse. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 121 Allemagne. Bavière. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tolcsva, Szerencs, Megyaszô, Dargô, Forro, Torda, Buccari, etc. — Tyrol. Suisse. Environs de Lucerne (rare). . Russie. Sud de la Russie : Simferopol, Jeny-Sala. M. Kulczynski a décrit dans la faune de Hongrie {Araneœ Hungariœ, t. II, p. 39), une seconde Asagena, nouvelle pour la faune européenne, sous le nom de Asagena méridionales, Kulczynski, 1894. Notice sur le cribellum et le calamistrum. Déjà en 1839, puis en 18M, Blackwall signalait la présence, chez quelques Aranéides femelles, du cribellum, cet organe singulier dont il ignorait l'usage et qu'il prenait pour une quatrième paire de filières; en 1874-, il maintenait cette opinion. Thorell, en 1869, lui donna le nom d'organe mamillaire et parvint à démontrer que, contraire- ment à l'opinion de Blackwall, les trachées finissaient là. Dans ses Remarks on Synonyms of European Spiders, p. 595, il explique mieux ce qu'est cet organe; il découvrit les petits canaux qui partent de la peau pour aboutir à une masse glandulaire très étendue. Il n'émit pas pourtant une opinion définitive, parce qu'il ne parvint pas à distinguer si les crins recouvrant la peau étaient tubulaires et pouvaient, par conséquent, servir à transporter au dehors la sécrétion de cette masse glandulaire. Le Dr Bertkau, en 1875 et en 1877, en fit les premières démonstrations; il expliquait en même temps l'usage du calamistrum, ces singulières rangées de crins qui garnissent les métatarses des pattes postérieures des araignées femelles munies du cribellum, et qui servent à la confection de leur toile caractéristique. C'est aux remarquables travaux du Dr Bertkau que j'emprunte les principaux détails de ces descriptions. Une espèce commune, XAmaurobius ferox, est celle qui se prête le plus facilement à l'étude de ces organes. En pressant légèrement la partie postérieure de l'abdomen d'une femelle, les filières s'écartent et l'on remarque devant celles-ci une petite plaque allongée, transversale, un peu surélevée, d'un rouge-brun : c'est le cribellum. A l'aide d'un faible grossissement, on constate que cette plaque, d'un tissu chitineux, est entourée d'un petit rebord corné, plus large en arrière; parfois la plaque est partagée en deux parties égales par une arête cornée, sorte de pont étroit qui rejoint les bords supérieurs et inférieurs. A l'aide d'un grossissement plus fort, on voit que cette surface, qui paraissait glabre, est criblée de petits points, qu'on peut évaluer à plus de douze cents. Chacun de ces points donne naissance à un poil, ou plutôt à un crin court; ces crins sont des fusules construites comme celles des filières, communiquant avec une glande spéciale, laquelle sécrète un liquide soyeux, qui semble différent de celui sécrété par les vraies filières. Le cribellum n'ayant ni le relief ni la mobilité des filières, il faut l'intervention du calamistrum, que l'araignée frotte contre lui, pour utiliser cette sécrétion. Le calamistrum occupe, à la paire de pattes postérieure, soit toute la longueur du métatarse, soit une partie de sa base; il est formé d'une et plus souvent de deux rangées de crins placés régulière- XII. 16 122 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. ment sur une arête de l'article sillonné par une étroite rainure. Ces crins, plus ou moins longs, varient dans leur disposition; ceux de la rangée postérieure, penchés en biais par devant, sont plus forts et plus nombreux que ceux de l'autre rangée et jouent dans l'action le rôle le plus important; ceux de la rangée antérieure sont aussi penchés en biais par devant, sur le côté, de sorte que l'espace vide qui se trouve entre l'extrémité des poils est plus étroit qu'à leur base; ces poils sont insérés dans des anneaux cornés, rouge-brun; ils se recourbent fortement vers le tiers supérieur, ce qui aide beaucoup à reconnaître à première vue les crins du calamistrum. Cet organe varie comme forme d'ensemble et comme développement selon les genres, mais il n'est jamais difficile à distinguer. Il existe une corrélation parfaite entre la largeur du cribellum et la longueur du calamistrum; les espèces au cribellum large (Amaurobius, Uloborus, Eresus) ont donc un long calamistrum. Les toiles lissées par les araignées pourvues de ces organes se reconnaissent aisément aux fils cotonneux et adhérents qui les caractérisent; pour les construire, l'araignée soulève son abdomen au moment où les fusules du cribellum émettent le liquide gommeux; elle frotte alors, comme avec un archet et par un rapide mouvement transversal, ses métatarses sur le cribellum; le fil qui se forme ainsi est comme cardé. La production de ces fils particuliers étant soumise à la volonté de l'araignée, elle ne les emploie que lorsqu'ils lui sont uliles : ainsi les grands fils solides destinés à la suspension ou aux divisions de la toile restent simples et sont produits par les filières. Blackwall a bien décrit ce travail chez les Amaurobius et les Diclyna ; le Dr Berlkau l'a soigneu- sement étudié chez Y Eresus cinnabarinus, les Tilanœca et les Diclyna, particulièrement arundi- nacca et iincinata, qui se prêtent très bien à l'observation, comme j'ai pu m'en assurer par moi-même. Au printemps, en examinant avec attention ces araignées qui couvrent les petits buissons de leurs fils, on aperçoit facilement le rapide mouvement de la patte postérieure; c'est surtout par les chaudes matinées qu'on observe le mieux ce curieux travail; les fils cardés, bleuâtres, floconneux, se placent entre les fils solides et forts, ces derniers produits, comme je le dis plus haut, par les filières ordinaires. Ces organes, très bien développés, existent chez les jeunes mâles; mais ne leur étant d'aucune utilité, ils s'atrophient par la suite et disparaissent souvent sans laisser de trace avant la dernière mue, comme chez Diclyna. Selon le Dr Berlkau, la valeur systématique de ces organes n'avait pas encore acquis sa véritable importance; pourtant, pour les naturalistes qui, avec raison, attachent un grand prix à la façon de vivre, ces organes, qui servent à la confection des pièges destinés à la conservation de la vie de l'insecte cl par suite à la conservation de l'espèce, doivent se placer en toute première ligne; les naturalistes qui reconnaissent une certaine valeur aux rapports analomiques ne peuvent mécon- naître non plus cette importance, le cribellum n'étant pas semblable aux autres filières et exigeant la présence d'un autre organe qui le complète : le calamistrum. Il n'y aurait de doute possible que dans le seul cas où l'on pourrait prouver que jadis toutes les araignées possédaient ces organes, disparus dans certains genres et dans la suite des temps, sans laisser de trace, ce qui paraît bien difficile à établir. Après un essai de classification établie sur ces données par le Dr Berlkau, mon savant ami M. Simon, en 1889, publia un tableau succinct d'une nouvelle classification de l'ordre des Aranéides, partagé en deux sous-ordres seulement; le second sous-ordre est divisé en deux sections caracté- risées par la présence ou l'absence du cribellum et du calamistrum, dont, comme nous Pavons vu plus haut, le Dr Berlkau a établi l'incontestable importance. Voici ce tableau : DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 125 ier Sotjs-ordre : ARANE.E THERAPHOS^. lre famille : Liphistiidœ. 2e famille : Aviculariidœ. 2e Sotjs-ordre : ARANEiE VER^E. lre Section : Cribellatœ. 5e famille : Hypochilidœ. 4° — Filistatidœ. 5e — Lloboridœ. 6e famille : Œcobiidœ. 7" — Dictynidœ. 8e — Eresidœ. 9e famille : Psechridœ. 10e — Zoropidœ. 2e Section : Ecribellalœ. 11e famille : Dysderidœ. 21e famille : HcrsUUdœ. 51" famille : Urocteidœ. 12e — Oonopidœ. 22e — Pholcidœ. 52e — Agelenidœ. 15e — Leptonctidœ. 25e — Thcridiidœ. 55e — Pisauridœ. 14e .— Sicariidœ. 24° — Arcltcidœ. 54e — Trechalcidœ. lh8 — Caponiidœ. 25e • — Mimclidœ. 55e — Lycosîdœ. 16e — Prodidomidœ. 26e — A rgiopidœ. 56e — Senoculidœ. 17e — Drassidœ. 27e — Bradyslichidœ. 57e — Perissoblemmatidœ 18e — StcnochUidœ. 28e — Thomisidœ. 38e — Oxyopidœ. 19e — Palpimanidœ. 29e — Plaloridœ. 59e — Attidœ. 20e — Zodariidœ. 50e — Clubionidœ. Enfin, en 1892, dans la première partie du lome premier de son ouvrage en voie de publication Histoire naturelle des Araignées, il donne le tableau définitif suivant. Ce système de classement comprend les araignées du monde entier. ier Sous-ordre : ARANE^E THERAPHOS^E. lrc famille : Liphistiidœ. 2e famille : Aviculariidœ. 5e famille : Atypidœ. 2e Sous-ordre : ARANE^E VER.E. lre Section : Cribellatœ. 4e famille : Hypochilidœ. 7e famille : Zoropidœ. 5e — Uloboridœ. 8e — Dictynidœ. 6e — Psechridœ. 9e — Œcobiidœ. 10e famille : Eresidœ. 11° — Filistatidœ. 2e Section : Ecribellalœ. 12° famille : Sicariidœ. 22e famille : Zodariidœ. 32° famille : Clubionidœ (2). 15° — Leplonetidœ. 25e — Hersiliidœ. 33° — Urocteidœ. 14e _ Oonopidœ. 24° — Pholcidœ. 34e — Agelenidœ. 15° — Hadrotarsidœ. 25e — Theridiidœ. 35e — Pisauridœ (5). 16° — Caponiidœ. 26e — Archeidœ. 36e — Trechaleidœ. 17» — Dysderidœ. 27° — Mimetidœ. 57° — Lycosidœ. 18e — Prodidomidœ. 28e — A rgiopidœ ('). 38e — Senoculidœ. 19e — Drassidœ. 29e — Bradyslichidœ. 39e — Perissoblemmatidœ. 20e — StcnochUidœ. 50e — Thomisidœ. 40e — Oxyopidœ. 21 • — Palpimanidœ. 51' — Platoridœ. 41° — A tlidœ. (J) Nom que M. Simon substitue à l'ancienne famille des Epeiridœ. (2) Celte famille comprend l'ancienne deuxième sous-famille des Drassidœ, plus le genre Micaria,de la première; la famille des Sparassidœ, etc. (3) Cette famille nouvelle prend pour type le genre Pisaura, E. S. = Ocyale, Aut., et contient encore les Dolomedes, Wlk., etc. TABLE ALPHABÉTIQUE DES FAMILLES, GENRES ET ESPÈCES DÉCRITS DANS LA DEUXIÈME PARTIE DE CET OUVRAGE» Pages. Genre : Argiope, Audouin et Savigny ... 4 Rruennichi, Scopoli 5 Genre: Asagena, Sundevall 119 phalerata, Panzer 119 Genre : Cercidia, Thorell 49 prominens, Westring 49 Genre : Crustulina, Menge . 113 gultata, Wider 113 Genre : Cyclosa, Menge 7 conica, Pallas 7 oculata, Walckenaer 10 Genre : Dhmwa, Thorell 104 melanogaster, C. Kc-ch 105 Genre : Epeira, Walckenaer ....... 11 acalypha, Walckenaer 59 adianta, Walckenaer 38 alsine, Walckenaer 22 angulala, Clerck 12 cornuta, Clerck- 34 cucurbitina, Clerck 25 diademata, Clerck 17 diodia, Walckenaer 41 dromedaria, Walckenaer .... 14 gibbosa, Walckenaer 16 marmorea, Clerck 20 patagiala, Clerck 36 quadrata, Clerck 25 redii, Scopoli ........ 29 sclopetaria, Clerck 32 triguttata, Fabricius 27 umbratica, Clerck ....... 30 Famille :EPEIRID^E 3 Genre : Episinus, Laireille . 75 truncatus, Latreille 76 Famille :ERESIDiE 1 Genre : Eresls, Walckenaer .... . 1 cinnabarinus, Olivier 2 Planches et figure». pi. I, fig. 2, 2a. pi. XXV, fig. 4, 4a. pi. X, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4a*. pi. XXV, fig. 3, 3a. pi. II, fig. 1, la, 16, le, id, le, lf, ig, lh, ii, ij, ik, il, im, in, lo, ip, iq, ir, is. pi. I, fig. 3, 5a. pi. XXIII, fig. 2, 2a. pi. IX, fig. 2, 2a, 26, 2c. pi. IX, fig. 1, la, 16. pi. IV, fig. % 2a, 26, 2c, 2d. pi. I, fig. 4, 4a, 46, 4c. pi. VII, fig. 1, la, 16, le, ld, le, if, ig, \hf ii, ij, ik, il, \m, in, lo. pi. VI, fig. 1, la, 16, le, ld, le, if, ig, M, pi. I, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d. pi. IX, fig. 5, 5a, 36, 5c, 3d. pi. III, fig. 1,1a, 16, le, ld, le, if. pi. III, fig. % 2a, 26. pi. IV, fig. 1,1a, 16, le, ld, le, if. pi. VIII, fig. 3, 3a, 36, 3c, 3d, 3e. pi. V, fig. 1, la, 16, le, ld, 1e, if, ig, ih, ii, 1/, ik, il. pi. VI, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e, % 2g, 2A. pi. VIII, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. pi. III, fig. 3, 5a, 56, 5c, 5d. pi. VIII, fig. 1, la, 16, 1c, ld. pi. XV, fig. 5, 3a, 36, 3c, 3d, 5e, Zf. pi. I, fig. 1, la, 16, le, ld. 126 Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre Genre DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planches el figures. : Ero, C. Koch 72 furcata, Villers 74 pi. XV, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. tuberculata, De Geer 75 pi. XV, fig. 1, la, 16, le. : Euryopis, Menge 106 flavomaculata, C. Koch ..... 106 pi. XXIII, fig. 5, 3a, 56, 5c, 5d. : LasjEOla, E. Simon 109 tristis, Hahn -110 pi. XXIV, fig. 2,2a. : Lithyphantes, Thorell 116 corollatus, Linné 117 pi. XXV, fig. 1, la, 16. : Meta, C. Koch 56 Menardi, Latreille 60 pi. XII, fig. 1,1a, 16, le, ld, le. Merianae, Scopoli 58 pi. XI, fig. 4, 4a, 4-6. segmentata, Clerck 56 pi. XI, fig. 5, 5a, 56, 5c? 5a*. : INesticus, Thorell 77 cellulanus, Clerck 78 pi. XV, fig. 4-, 4a, 46, 4c, 4a*. : Pachygnatha, Sundevall 65 Clercki, Sundevall 68 pi. XIII, fig. 1, la, 16, le, la*. de Geeri, Sundevall ...... 65 pi. XII, fig, 2, 2a, 26. Listeri, Sundevall 67 pi. XII, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5a*. : Pholcomma, Thorell 108 gibbum, Weslring 108 pi. XXIV, fig. 1, la, 16, le, \d, le. : Singa, C. Koch 4-5 albo-vittala, Westring ..... 45 pi. X, fig. 1, la, 16, le, la*. hamala, Clerck . 4-5 pi. IX, fig. 4, 4a, 4-6, 4c, 4d. nitidula, C. Koch 45 pi. IX, fig. 5, 5a, 56, 5c. pygmœa, Sundevall 46 pi. X, fig. 2, 2a, 26, 2c. rv/ida, E. Simon 48 pi. X, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d. : Steatoda, Sundevall 111 bipunclata, Linné 111 pi. XXIV, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d, 5e, 5/", 5a. : Tethagnatha, Latreille 61 chrysochlora, A udouin et Savigny. . 64 pi. XIV, fig. 2, 2a, 26, 2c. extensa, Linné 62 pi. XIII, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e, 2/. montana= extensa, E. Simon ... 62 pi. XIV, fig. 1, la, 16,1c. : Teutana, E.Simon 115 triangulosa, Walckenaer. .... 115 pi. XXV, fig. 2, 2a. : Theridion, Walckenaer 79 bimaculatum, Linné 80 pi. XVI, fig. 1, la, 16, le, \d, le, if, la, ih, 1t. dentkulatum, Walckenaer .... 89 pi. XIX, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. formosum, Clerck 95 pi. XXI, fig. 1, la, 16, le, ld, le, if, ig, ih, ii, ij. lepidum, Walckenaer 85 pi. XVI, (ig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. lineatum, Clerck 82 pi. XVII, fig. 1, la, 16, ic, ld, le, if, lo, ih, II,!/, ik, 1/, \m, in, io, l/>. pictum, Walckenaer 92 pi. XX, fig. 1, la, 16, le, id. pinaslri, L. Koch 91 pi. XIX, fig. 5, 3a, 56, 5e, 5d, 3e, 3/". pulehellum, Walckenaer 103 pi. XXIII, fig. 1, la, 16, le, ld, le, if, ig, ih, ii. riparium, JJlackw ail 95 pi. XX, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. simile, C. Koch 101 pi. XXII, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e, If. sisyphium, Clerck 99 pi. XXII, fig. 1, 1a, 16, 1c, ld, le, if, ig, ih, ii, ij. tepidariorum, C. Koch 97 pi. XX, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d, 3e, 3/". DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 127 Pages. Planches et figures. t inclum, Walckenaer 88 pi. XIX, fig. 1, la, 16, le, ld. varions, Hahn 86 pi. XVIII, fig. 1, la, 16, le, ld, le, 1/, \g, 1A^ lf, 1/, 1*, 1/, lw, lw. Famille :THERIDIONID^ 71 Famille: ULOBORIDjE 69 Genre : Uloborus, Latreille 69 Walckenaerins, Latreille 70 pi. XIV, fig. 5, 3a, 56, 3c, 3d. Genre : Zilla, C. Koch SI atrica, C. Koch . 51 pi. X, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d. Slroemi, Thorell . 55 pi. XI, fig. 2, 2a. X-?wtata, Clerck 53 pi. XI, fig. 1, la, 16, le. Notice sur le cribellum et le calamistrum, p. 121. TROISIÈME PARTIE ARACHNIDES DE BELGIQUE CARACTÈRES DE LA SECTION. Famille des THERIDIONID^ (Suite). 6me Section : Eriyonini. Mâchoires presque droites, ne se touchant pas en avant, un peu obliques extérieurement. Lèvre mobile, fortement rebordée à l'extrémité, excepté dans le groupe des Enoplognathini. Chélicères très fortes, verticales, au moins aussi épaisses que les fémurs des pattes antérieures, diminuées et divergentes dans la seconde moitié, munies de longs crochets arqués. La section des Erigonini se divise en six groupes qui sont: 1° Enoplognathini. 2° Linyphini. 5° Lophocarenini. Tous ces groupes sont représentés en Belgique. 4° Walckenaerini . 5° Cinelini. 6° Mosonini. CARACTÈRES DU GROUPE. Groupe des ENOPLOGNATHINI. La lèvre n'est pas rebordée; le mâle est pourvu d'un organe stridulatoire, composé d'un bourrelet obtus, très épais, en forme de demi-cercle, posé sur le bord antérieur de l'abdomen et muni, surtout sur les bords latéraux, de petites denticulations; cet organe est complété sur le céphalothorax par une partie légèrement convexe, un peu déprimée, marquée de stries fines ou de plis interrompus sur la ligne du milieu. Chez la femelle, le tarse de la patte-mâchoire est muni d'une griffe. Le groupe des Enoplognathini se divise en deux genres qui sont : 1° Enoplognatha. 2° Pedanostelhus. Ces deux genres sont représentés en Belgique par quatre espèces. SYNONYMIE. Genre ENOPLOGNATHA, Pavesi, 1880. 1851. Theridilm, Hahn (ad pariem), Die Arachniden. 1842. Theridion, Lucas (ad pariem), Exploration de l'Algérie. 1859. Epeira, Blackwall (ad partem : diversa), Descriptions ofnewly species, etc. 1868. Drepanodus, Menge, Preussische Spinnen. 1870. Zilla, Thorell (ad partem), On European Spiders. 1870. Neriene, Cambridge (ad partem). 1872. Pachygnatha, Cambridge (ad partem). 1875. Theridium, E. Simon (ad partem). 1875. Zilla, Thorell (ad pariem), Hor. Soc. Enl. Ross., etc. 1876. Steatoda, Cambridge (ad partem). 1880. Enoplognatha, Pavesi, Ann. Mus. civ., St. Nat., Gènes. 1884. Enoplognatha, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V. XII. 17 CARACTÈRES PC GENRE. 2 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le céphalothorax, ovale, est court, ainsi que la partie céphalique, qui est convexe, avec le front obtus et très large. Les yeux sont placés sur deux lignes, la ligne supérieure arguée en arrière, l'inférieure presque droite. Les yeux du milieu de la ligne supérieure sont plus resserrés que les latéraux, mais ils sont tous largement séparés; les yeux du milieu de la ligne inférieure sont presque toujours plus petits et plus resserrés que les latéraux. Les quatre yeux médians forment un carré presque aussi large que long, plus étroit en avant. Les yeux de- côté sont placés sur des saillies basses et obliques; le bandeau est presque de même largeur que Taire oculaire; il est un peu déprimé sous les yeux, puis légèrement convexe. Le plastron, assez large, triangulaire, en forme de cœur, se prolonge en longue pointe fine, entre les hanches postérieures. Les chélicères, longues et robustes, sont fortement convexes à leur base; elles sont souvent projetées en avant chez le mâle; la troncature est presque transverse; le bord supérieur est muni le plus souvent de quelques dents, dont la plus forte est placée sur l'angle. Le bord inférieur est pourvu chez les femelles d'une ou deux dents, et chez les mâles, d'une ou plusieurs apophyses coniques, assez grandes. La lèvre est grande, presque aussi large que longue, ou plus large à sa base, arrondie, peu atténuée, non rebordée à l'extrémité et atteignant à peine le milieu des lames maxillaires. Les lames maxillaires sont longues, larges, droites et parallèles en avant de la lèvre, presque droites extérieurement et tronquées obliquement à leur extrémité. Les pattes se présentent comme longueur dans l'ordre suivant: 4, 1, 2, 3, et beaucoup plus rarement : 1, 4, 2, 3; elles sont fortes, courtes et garnies de crins assez longs; il y a des crins plus longs, aussi fins, sur le dessus des patellas et des tibias; les tarses des quatre paires sont plus courts que les métatarses; le métatarse de la quatrième paire est plus court que le tibia. Les Enoplognatha ressemblent assez aux Lithy pliantes ; leur coloration est pour ainsi dire la même que celle des Zilla (Epeùidœ). SYNONYMIE. ENOPLOGNATHA THORACICA, Hahn, 1831. (PI. 1, fig. 1, la, ib, le.) 1831. Theridium thoracicum, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 88, fig. 66. 1868. Drepanodus orscurus, Menge, Prenssische Spinnen, t. I, p. 241, pi. XLVII, fig. 14-1 . 1872. Neriene alripunctata, Cambridge, Trans. Linn. Soc. Lond., t. XVJII, p. 451, pi. XXXIV, fig. 15. 1879. Neriene alhipunctata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 122. 1884. Enoplognatha thoracica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2° partie), p. 191. DESCRIPTION. Mâle (fig. 4). — Le céphalothorax, brun, avec les stries rayonnantes souvent plus foncées, est entouré d'une ligne noire marginale. Le plastron, noirâtre, est presque aussi large que long. Les chélicères, brunes, longues et fortes,sont lisses à leur base et garnies de crins courts par-dessus et au bord externe; en dessous, au bord interne, vers l'extrémité, existe une pointe assez longue, dirigée en avant, épaisse à la base, munie elle-même d'un petit tubercule; elle est suivie d'une apophyse moins grande ; le crochet porte un petit tubercule par-dessous, placé presque au milieu. L'abdomen est brun noirâtre, semé de crins fauves, assez longs; il est un peu plus allongé que celui de la femelle. Les pattes sont courtes, d'un brun verdâtre foncé; le fémur de la première paire est plus gros que les autres ; il existe sur le tibia et le métatarse de la première paire deux séries de denticules très petits, noirâtres, plus serrés au métatarse. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 3 La palte-mâchoire est de même couleur que les pattes, avec le tarse noirâtre; la patella, plus mince à la base, est plus longue que large; le tibia, plus court en dessus que la patella, est plus large que long; il s'élargit triangulairement à son extrémité; le tarse, ovale, grand, est à peu près de même longueur que le fémur. Femelle (fig. la). — L'abdomen, brun noirâtre, souvent un peu plus pâle dans le milieu, est ovale, convexe et semé de crins fauves, assez longs. Les pattes, fortes, courtes, sont d'un brun rougeâtre. L'épigyne (fig. le) forme une saillie ovale, basse, avec une petite fossette en demi-cercle à son sommet. Ordre de longueur des pattes : 1 — 4, 2, 3. Cette araignée est rare en Belgique, où je ne l'ai rencontrée que dans les régions maritimes. Elle apparaît dès les premiers beaux jours du mois de mai. Au mois de juillet, la femelle se relire, le plus souvent sous une pierre^ pour la ponte. Elle dépose ses œufs dans deux cocons construits en soie lâche, jaunâtre. Aux mois de mai et juin, elle file à la base des plantes. En Angleterre, elle a été trouvée dans la bruyère, dans l'herbe et au bord de la mer. En France, où elle est assez commune, elle est également plus fréquente dans les régions maritimes. Elle semble plus répandue en Hongrie. Belgique. Flandre occidentale : Ostende, Heyst, Knocke. France. Manche : Granville. — Orne. — Seine-et-Oise : Chennevières-sur-Marne. — Seine-et-Marne : Fontaine- bleau, Montigny-sur-Loing. — Aisne : Guise. — Aube : Gyé-sur-Seine. — Morbihan : Plouharnel. — Puy-de-Dôme : Royat. — Cantal : Le Lioran. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Pyrénées- Orientales : La Prcsle. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworlh, Studland (bord de la mer). Autriche-Hongrie. Hongrie : Tolcsva, Varannô, Bartfâ, Gôdôllô, Buccari, etc. Les Enoplognatha étrangères à notre faune sont: E. nigromarginata, Lucas. — E. mandibularis, Lucas. — E. marilima, E. Simon. — E.caricis, Fukert. — E. testacea, E. Simon. — E. nigrocincta, E. Simon. — E. erigoniformis (Theridiori), Cambridge. — E. crucif'era (Zilla\ Thorell. — E. serratosignata, L. Koch. — E. ambigua, Kulczynski (Espèce nouvelle, décrite dans le tome II des Aranèides de Hongrie, p. 43.) SYNONYMIE. Genre PEDANOSTETHUS, E. Simon, 1884. Neriene, Blackwall, Spiders of Great Britain. Erigone, de presque tous les auteurs (ad partem). Ctenium, Menge, Preussische Spinnen. Pedanostethus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V. CARACTÈRES Dtl GENRE. Le céphalothorax, ovale, est peu atténué en avant; le front, obtus, est très large; la partie céphalique, un peu convexe, est légèrement inclinée en avant et en arrière. La ligne supérieure des yeux est droite ou presque droite; ces yeux sont équidistants, assez gros, bien séparés; quelquefois ceux du milieu sont un peu plus rapprochés; la ligne inférieure est 4 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. droite; les yeux sont bien séparés et ceux du milieu, plus petits, sont aussi plus rapprochés; les quatre yeux médians forment un carré aussi large ou plus large que long et beaucoup plus étroit en avant; les yeux laléraux sont élevés sur des saillies basses. Le bandeau, plan, vertical, est presque de même largeur que l'aire oculaire. Le plastron, large, ovale, tronqué en avant, plus long que large, se termine en pointe courte en arrière; cette pointe n'atteint pas le bord postérieur des hanches de la quatrième paire. Les chélicères, très robustes, sont beaucoup plus longues que le bandeau; on observe à l'angle du bord supérieur de la rainure une dent conique, assez grande, souvent accompagnée d'une ou deux dents plus petites, géminées; le bord inférieur est muni de deux ou trois petites dents; le crochet est long et arqué. La lèvre, très grande, est au moins aussi longue que large, non rebordée, atténuée et arrondie au sommet, en forme de triangle obtus dépassant de beaucoup le milieu des lames maxillaires ; celles-ci sont larges, assez longues, légèrement inclinées au côté interne en avant de la lèvre, presque droites au côté externe et tronquées obliquement à leur extrémité. Les pattes, courtes et robustes, se présentent dans l'ordre suivant ; 4, 4, 2, 3; elles sont garnies de longs crins. Chez le mâle, l'organe stridulaloire est rudimentaire. Les Pedanostethus présentent presque le même faciès que les Enoplognatha ; ils ont pourtant des formes encore plus courtes et plus trapues; leur démarche est lente. PEDANOSTETHUS ARUNDINETI, Cambridge, 1871. (PI. I, fig. 2, la, 1b, 1c, 1d.) SYNONYMIE. 1861. Erigone pinguis, Westring (ad partem), Araneae Saecicœ, p. 269. 1871. Neriene Clarki, Cambridge (cf), Trans. of Linn. Soc, t. XXVII, p. 441, pi. LVI, fig. 20. 1871. Neriene arundineti, Cambridge (5), Trans. of Linn. Soc, p. 441. 1872. Erigone Clarki, L. Koch, Beilr. z. Kenntn. d. Arachn.-Faima Tirols, 2. Abhandl., p. 262. 1879. Neriene arundineti, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 155. 1884. Pedanostethus arundineti, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 196. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax, brillant par-dessus, plissé et très chagriné sur les parties latérales, légèrement convexe, élevé, est dépourvu de ligne marginale; il s'abaisse assez fortement en arrière et très peu en avant. L'abdomen, ovale, est noirâtre; le plastron, brun rougeâlre, est plissé et chagriné sur les côtés. Les chélicères, un peu divergentes vers l'extrémité, sont intérieurement déprimées, mais ne sont pas saillantes à l'angle. Les pattes, fortes et courtes, sont brun rougeâtre, garnies de crins un peu plus longs aux tibias et aux métatarses; les tibias, les tarses et les métatarses sont plus foncés que les fémurs. La patte-mâchoire (fig. 2&) est de la même couleur que les pattes, avec les derniers articles plus foncés; la palella est légèrement plus longue que large; le tibia, brusquement élargi, transverse, est très court; le tarse, gros, est plus fort que le tibia et la patella. Femelle (fig. 2). — L'abdomen, un peu court, ovale, déprimé, est marqué sur la face dorsale de quatre points rugueux disposés en carré plus large dans le bas. L'épigyne (fig. 2rf) forme une plaque noirâtre, basse. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 5 Celte espèce est rare en Belgique; elle paraît au printemps, puis on la relrouve en automne; à cette dernière saison, j'ai renconlré le mâle errant sur les bruyères. Celte araignée vit dans les mousses des bois; sa marche assez lente la rend facile à saisir; en Campine, je l'ai trouvée plusieurs fois cachée sous des pierres. Limbourg : Genck. Luxembourg : Redu, Carlsbourg. Maestricht. Belgique. Hollande. France. Seine-Inférieure: Dieppe, forêt de Lalonde. — Calvados: Villers-sur-iMer. — Vosges: Retournemer. — Aisne : La Ferté-Milon. — Seine : La Varenne. — Seine-et-Oise : Bouray. — Seine-et-Marne : Fon- tainebleau. — Hérault : Bize. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Corse. Angleterre Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Széphalom. Kalocsa, Tôinôs. Suède. Environs de Gothembourg, Upsal. SYNONYMIE. 1836. 1851. 1861. 1864. 1870. 1871. 1872. 1878. 1879. 1884. DESCRIPTION. Mâle ( PEDANOSTETHUS LIVIDUS, Blachvall, 1836. (PL I, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d.) Neriene livida, Blackvvall, Lond. and Edimb. Phil. Mag., 3e série, t. VIII, p. 486. Erigone pinguis, Weslring, Fôrleckn., etc., p. 43. Erigone pinguis, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 269. Neriene livida, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 252, pi. XVIII, fig. 169. Erigone livida, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 131. Ctenium pingue, Menge, Preussische Spinnen, t. IV, p. 292, pi. LUI, fig. 169. Erigone truncorum, L. Koch, Beitr. z- Kennt. Arachn.-Fauna Tirols, 2. Abhandl., p. 261. Erigone livida, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Neriene livida, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 122. Pedanostethus lividus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 198. Mâle (fig. 3). — Le céphalothorax est rouge-brun, parfois plus foncé dans la région céphalique, sans ligne marginale, lisse et légèrement convexe; il s'abaisse un peu vers le front et vers l'abdomen ; le plaslron, fauve, est légèrement plissé sur les côtés. L'abdomen est brun, marqué de points enfoncés, disposés en carré. Les chélicères sont longues, légèrement divergentes vers leur extrémilé, avec l'angle extérieur arrondi et saillant; le côté interne est déprimé; il existe un assez fort denlicule sur l'angle de la rainure. Les pattes, très fortes, un peu courtes, sont brun rougeâtre, plus foncé aux tibias, aux méta- tarses et aux tarses; elles sont garnies de crins un peu plus longs aux deux derniers articles. La patte-mâchoire (fig. 36) est brune, avec le tarse plus foncé; la patella, atténuée au bout, légèrement plus longue que large, est plus longue que le tibia, qui s'élargit à son extrémité; le tarse, très grand, est plus long que le tibia et la patella. MOEURS. 6 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Femelle (fig.. 3a). — L'abdomen, large, ovale, parsemé de poils fauves assez longs, est d'un brun rougeâlre assez clair; il porte à la partie dorsale quatre points calleux, enfoncés, formant un carré plus large en arrière. L'épigyne (fig. Sd) forme une petite plaque noire, avec un rebord arqué en arrière, précédé d'une légère dépression ; le rebord dépasse un peu le pli de l'épigastre. Ordre de longueur des pattes : 4, I, 2, 3. Celle araignée n'est pas très commune en Belgique. Elle recherche les endroits un peu humides : les mousses, le dessous des bruyères, où elle file près des racines. Sa démarche est assez lente. On peut la trouver pendant toute l'année, mais surtout en automne, avant l'hivernage. Elle pond le plus souvent sous des pierres, près des marais ou des cours d'eau et dépose ses œufs contre la face inférieure de la pierre; le cocon, peu serré, est blanchâtre. Elle est très commune en France; je l'ai rencontrée en Suisse, près du sommet du Righi. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabani : Boilsfort, Groenendael, Noirhat, Tervueren, Louvain, Diesl. Anvers : Calmpthout. Lîmbourg : Genck, Kermpt. Luxembourg : Redu. France. Somme : Bois de Cise, Longueau — Seine-Inférieure : Forêt d'Eu, Dieppe. — Orne : Lhôme. — Eure : Évreux. — Aube: Troyes, Villechélif, bois de Chappes, Bar-sur-Aube, Gyé-sur-Seine. — Aisne: Forêt de Villers-Cotterets. — Oise : Le Lys, Corapiègne. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, bois des Gardes, Bonneuil, Orsay. — Seine-et-Marne : Forêt de Fontainebleau, forêt d'Armainvilliers. — Cantal : Le Lioran, Aurillac. — Ain : Talissieu. — Isère : Le Sappey, Grenoble. — Hautes-Alpes : Briançon, la Grave (au pied du glacier). — Basses-Alpes : Digne. — Alpes-Maritimes : Menton, Saint- Martin-Lanlosque. — Var : Toulon, Porqucrolles (îles d'Hyères). — Gers : Courrensan. — Pyrénées- Orientales : Vernet, Montlouis. — Aude : Quillan. — Ariège : Aulus. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean- de-Luz. Suisse. Valais : Bourg-Saint-Pierre, Grand-Saint-Bernard. — Vallée de la Vispe, lac Noir, au pied du Cervin, environs de Lucerne. — Pentes du Righi et du Saint-Gothard. Autriche-Hongrie. Hongrie : Velejte, Péczin, Ujhely, Varannô, Papina, Szinnaikô, Budapest, Buccari, etc. Angleterre. Suède. Répandue dans toute l'Angleterre. Golhembourg. Les Pedanosielhus étrangers à notre faune sont : P. negleclus, Cambridge. — P. reprobus, Cambridge. — P. femoralis, Cambridge. — P. Frivaldszky, sp. nov. Chyzer, Araignées de Hongrie, t. II, p. 47. CARACTÈRES DU GROUPE. Groupe des LINYPHINI. Lèvre fortement rebordée ; les tibias de la quatrième paire de pattes sont munis par-dessus de deux crins ou épines dressés, le premier près de la base, le second vers le tiers terminal ; le tarse de la patte-mâchoire, chez la femelle, est presque toujours muni d'une griffe. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 7 Le groupe des Linyphini se divise en dix-sept genres qui sont : 1° Tapinopa. — 2° Fronlina. — 3° Bolyphantes. — 4° Drapetisca. — 5° Linyphia. — 6° Taranucnus. — 7° Labulla. — 8° Lepiyphantes. — 9° Balhyphantes. — 10° Cryptocleptes. — 11° Porrhomma. — 12° Opisloxys. — 13° H Haïra, — 14° Tmelicus. — 15° Microneta. — 16° Simula. — 17° Syedra. Les genres Bolyphantes, Cryptocleptes, Opistoxys, Hilaïra et Syedra ne possèdent pas jusqu'à présent de représentants en Belgique. Les Bolyphantes sont propres aux régions montagneuses. L'unique espèce du genre Cryptocleptes habite les grottes de PArdèche. Le genre Opisloxys ne contient aussi qu'une seule petite espèce qui habite la France. Les deux espèces du genre Hilaïra sont fort rares; elles ont élé rencontrées en France et en Angleterre. On ne connaît que les femelles des espèces du genre Syedra, qui ne me paraît pas encore bien nettement déterminé. SYNONYMIE. Genre TAPINOPA, Westring, 1851. 1834. Linyphia, Wïder et Reuss (ad partem), Zool. Mise. Arachn., p. 264 (270). 1851. Tapinopa, Westring, Fôrteckn., p. 38. 1864. Linyphia, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 210. 1864. Linyphia, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 222 (ad partem). 1866. Tapinopa, Menge, Preassische Spinnen, 1. 1, p. 143. 1870. Tapinopa, Thorell, On European Spiders, p. 81. 1878. Tapinopa, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Tapinopa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V. CARACTÈRES DU GENRE. La ligne supérieure des yeux est insensiblement arquée en arrière; la ligne antérieure, fortement arquée en avant; les yeux du milieu de la première ligne sont plus séparés que les latéraux; l'inter- valle est beaucoup plus large que leur diamètre ; les yeux du milieu de la ligne antérieure sont plus gros et plus resserrés que les latéraux; les qualre yeux médians forment un carré à peine plus étroit en avant; les yeux du premier rang sont plus gros que les supérieurs. Le bandeau est étroit; chez la femelle, il est plus étroit que les yeux du premier rang et chez le mâle, au contraire, il est plus large. Le plastron, en forme de triangle, est aussi long que large. Le céphalothorax est ovale, assez court, à front large et obtus; chez le mâle, il est très élevé en avant. Les chélicères, très fortes, sont beaucoup plus longues que le bandeau, divergentes dans la seconde moitié, surtout chez le mâle, et inermes en avant; le bord supérieur de la rainure est pourvu de quatre ou cinq dents, fines et longues, surtout celles du milieu; il y a quatre ou cinq petites dents égales au bord inférieur. La lèvre est beaucoup plus large à la base que longue, non atténuée, arquée au bord antérieur et largement rebordée. Les lames maxillaires sont un peu plus longues que larges, droites et dilatées à leur base pour l'insertion du trochanter, convexes et légèrement dilatées du côté interne, près de la lèvre. Les pattes sont courtes; les tibias portent deux ou trois longs crins dressés par-dessus; les méta- tarses portent par- dessus un seul crin semblable. 8 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. 1834, 1836 1837. 1851 1861. 1864, 1860. 1869. 1870. 1878. 1879. 1884. DESCRIPTION. Mâle ( MOEURS. TAPINOPA LONGIDENS, Wider, 1834. (PI. I, fig. 4, 4a, Abt 4c, 4d, 4e, if.) Linyphia longidens, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 264 (270), pi. XVIII, fig. 5. Linyphia tardipes^ Blackwall, Charact. of some undescr. spec. of Aran., in Lond. and Edimb. Phil. Mac, 3e série, t. VIII, p. 488. Linyphia longidens, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 264. Tapinopa longidens, Westrinir, Fôrteckn., eic,, p. 38. Tapinopa longidens, Westring, A raneae Suecicœ, p. 142. Linyphia longidens, Blackwall, Spiders ofGreat Brilain, t. II, p. 227, pi. XVJ, fig. 150. Tapinopa longidens, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 143, pi. XXVII, lab. LX. Linyphia litiiobia, Canestrini et Pavesi, Aran. Ital., in Atti della Soc. Ital. di Scienze Nat., XI, III, p. 122. Tapinopa longidens, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 74. Tapinopa longidens, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Tapinopa longidens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 176. Tapinopa longidens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 204. Mâle (fig. la). — Le céphalothorax est brun rougeâlre, marqué de chaque côté d'une bande noirâtre formée par le commencement des traits rayonnants; de forts crins rougeâtres sont placés près des yeux. La ligne supérieure des yeux est très peu courbée, tandis que la ligne inférieure l'est fortement en avant; le bandeau est légèrement plus large que les yeux du milieu de la première ligne. Le plastron, brun rougeâtre, est finement chagriné. L'abdomen, comme coloration, ressemble à celui de la femelle. Les pattes sont parfois plus foncées aux patellas et à l'extrémité des tibias. La patte-mâchoire (fig. le) est forte, courte, avec la patella à peu près carrée, munie d'un long crin par-dessus à son extrémité; elle est au moins aussi longue que le tibia; le tarse, plus long que le fémur, porte en dessous, vers la moitié, une apophyse arquée, verticale, assez allongée, se terminant par une très légère bifurcation ; le bulbe, très gros, présente en dessous une apophyse mince qui se divise en trois branches. Femelle (fig. I et le). — L'abdomen, convexe, ovale, fauve foncé, est marqué de taches noires, au nombre de huit, disposées par paires; les deux premières, plus grandes, carrées, sont parfois confluenles; les taches inférieures sont plus petites et les dernières forment assez souvent une seule ligne noire transversale; ces taches noires sont fréquemment entourées de points serrés, blanchâtres. Les pattes, fauves, portent rarement des traces d'annulations brunâtres aux patellas et à l'extrémité des tibias. L'épigyne (fig. If) forme une saillie rougeâlre, assez grande, transversale, marquée sur la face postérieure d'une fossette divisée par une carène rebordée, élargie, ovale, ou en forme de cœur qui part du bord supérieur. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Cette jolie araignée, assez commune en Belgique, peut se rencontrer pendant toute l'année, mais surtout en automne, depuis le commencement du mois d'août. Elle vit dans les mousses des bois humides et surtout sous les pierres; dans ce dernier cas, elle tisse sa toile à la face inférieure de la pierre (fig. Ib); lorsqu'elle habite les mousses, la toile est tendue près de terre; pour pondre, elle se retire encore sous une pierre et construit un ou plusieurs cocons qu'elle recouvre d'une DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 9 DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. nappe soyeuse, dans laquelle est ménagée une pelile ouverture circulaire centrale; autour de ce nid, elle amoncelle des détritus, des débris de feuilles, de mousse, qui forment une sorte de rebord entre la pierre et la terre; les œufs, jaune pâle, sont au nombre de trente à quarante. J'ai souvent observé le mâle et la femelle réunis dans la même toile. Cette araignée était très commune à Modave, sous les pierres tombées dans les bois de sapins. Belgique. Brabant : Boitsfort, Rixensart, Bousval, JNoirhaî, Tcrvueren. Liège : Spa, Modave, Huy, Chênée, Aywaille, Comblain-au-Pont, H a moi r, Pailhc, Embourg. Anvers : Calmpthout. Namur ■ Dînant, Yvoir, Anhée, Beauraing, Ciney, Godinne, Han-sur-Lesse, Hastière, Louclte-Saint- Pierre, Marche-les-Dames, Rochefort. Luxembourg : Marche, Laroche, Melreux, Barvaux, Berlrix, Rcdu, Chanly, Durbuy, Virton. France. Toute la France (E. Simon). — Corse. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Lancastre. — Hampshire. — Ecosse. Autriche-Hongrie. Tyrol : Trente, environs d'Inspruck, Hôttinger Berg. — Hongrie : Sârospatak, Czéke, Varannô, Zborô, Almâdi, etc. Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg, Landau. Italie. Piémont: Turin, Carignan. — Lombardie : Milan. — Toscane : Florence, Sienne. Suède. Gothembourg, Upsal. Les Tapinopa étrangères à notre faune sont : T. disjugata, E. Simon. — T. finilima, Cambridge. — T. unicolor, Cambridge. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre FRONTINA, E. Simon, 1884. Linyphia de tous les auteurs. 1866. Bolyphantes, Menge (ad partem), Preussische Spinnen. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; ils sont petits, les médians beaucoup plus séparés que les latéraux; l'intervalle a plus de trois fois leur diamètre; les yeux du premier rang forment une ligne courbée en avant, presque en demi-cercle; ils sont égaux; ceux du milieu, assez rapprochés, sont largement séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un grand carré plus long que large et beaucoup plus étroit en avant; les yeux de côté sont portés sur des saillies obliques assez basses. Le céphalothorax, ovale, est peu élevé en avant chez la femelle; chez le mâle, la partie cépha- lique est conique et fort élevée. Le bandeau du mâle est aussi large que l'aire oculaire; chez la femelle, au contraire, il est plus étroit, vertical et légèrement creusé. XII. 18 10 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le plastron est au moins aussi large que long chez le mâle ; il est un peu plus long que large chez la femelle. Les chélicères, inermes en avant, sont beaucoup plus longues que le bandeau; elles sont un peu divergentes dans la seconde moitié; le bord supérieur de la rainure porte six ou sept dents qui commencent avant l'angle; les quatre du milieu sont longues et presque égales; cinq ou six dents petites et régulières existent au bord inférieur. La lèvre, à sa base, est plus large que longue, atténuée et tronquée droit au sommet, largement rebordée et n'atteignant pas le milieu des lames maxillaires. Celles-ci sont plus longues que larges, parallèles chez la femelle, droites des deux côtés et tronquées carrément à leur extrémité; le bord antérieur seulement est légèrement arqué; elles sont à peine dilatées à l'insertion du trochanter; chez le mâle, elles sont plus larges, obliques et arquées extérieurement. Les pattes, très longues, portent des épines aux fémurs, aux tibias et aux métatarses; ces épines sont beaucoup plus longues que le diamètre de l'article. SYNONYMIE. 4757. 1834. 1836. 1843. 1861. 1864. 1 866. 1867. 1870. 1870. 1878. 1879. 1879. 1 FRONTINA BUCCULENTA, Clerck, 1757. (PI. I, fig. S, 5a, Ut oc, M, 5e, of.) Araneus bucculentus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 63, pi. IV, tab. I. Linyphia frenata, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 262, pi. XVIII, fig. 4. Theridium pallidlm, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 64, fig. 215. Linyphia pallida, Blackwall, A Catal. ofSpid., etc., p. 126. Linyphia frenata, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 110. Linyphia fkenata, Blackwall, Spiders of Great Hritain, t. II, p. 228, pi. XVI, fig. 151. Bolyphantes frenatus, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 137, pi. XXVI, tab. LVII. Linyphia albo-maculata, Ohlert, Aran. d. Proc. Preuss., p. 81. Linyphia frenata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 54. Linyphia bucculenta, Thorell (ad partem), Iiemarks on Synonyms, p. 53. Linyphia frenata, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent.de Belgique.) Linyphia frenata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 179. Linyphia bucculenta, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 224. Frontina bucculenta, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 207. DESCRIPTION. Mâle (fig. 5a). — Le céphalothorax est fauve rougeâlre, quelquefois olivâtre, avec une bande noire submarginale un peu dentelée; la partie céphalique est longue, conique, élevée et porte des crins noirs très forts dans la région oculaire; les yeux supérieurs sont cerclés de noir. Le bandeau porte des crins plus courts que ceux du front; il est aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères (fig. 5/'), striées et finement chagrinées, portent un fort crin placé dans le haut, près du bord interne. L'abdomen ressemble comme coloration à celui de la femelle. Le plastron, brun, chagriné finement, est plus foncé sur les bords. Les pattes sont longues, fauves, assez pâles et plus ou moins rougeâtres. La patte-mâchoire a sa palella droite, plus longue que large, munie d'une courte apophyse noire placée à son extrémité (fig. M) \ le tibia, au moins aussi large et légèrement plus court que la palella, porte vers le centre, du côté externe, un crin long et épais; son extrémité présente deux petites pointes noires égales ; près de l'extrémité, du côté interne, il existe trois petites denticula- lions formant une ligne oblique; la base du tarse porte au sommet quelques petites denliculations noires, irrégulières; le bulbe est très grand. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. \\ Femelle (fig. 5). — La parlie céphalique du céphalothorax, dépourvue de crins, est presque aussi élevée que chez le mâle ; le bandeau est plus étroit que l'aire oculaire. L'abdomen, fortement arrondi, plus haut que long, s'abaisse fortement en arrière; il est brun- fauve, plus ou moins rougeâtre et plus ou moins ponctué de blanc; on observe dans le haut deux tachettes noires, précédées quelquefois de deux points de la même couleur; dans le bas existent d'autres taches irrégulières qui se touchent souvent et forment dans ce cas deux petites bandes noires; sur les côtés, on trouve encore trois traits noirs verticaux; le ventre porte une large bande noire dans le milieu et parfois deux traits latéraux. L'épigyne (fig. 5e), plus large que longue, forme une fossette très grande, entourée d'un rebord rougeâtre, élevé; elle est divisée par un long crochet parlant du bord supérieur; il existe également un crochet triangulaire, vertical, au bord inférieur. Ordre de longueur des pattes : i, % i, 3. MOEURS. Cette araignée n'est pas très commune en Belgique. On la rencontre surtout à la fin de l'été et en automne; elle habite les hautes herbes et quelquefois les bruyères dans les bois humides; dans nos provinces montagneuses, je l'ai observée cachée dans les anfractuosités des rochers, où elle avait tendu sa toile horizontale, irrégulière. Celte toile, établie parfois sur les buissons bas, n'est jamais accompagnée d'un réseau régulier (fig. 5Y); le tissu en est assez serré; elle s'attache par des fils plus ou moins longs aux tiges ou aux herbages qui l'entourent. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort. GÉOGRAPHIQUE. JSamur : Yvoir (ruines de Montaigle). Luxembourg : Laroche, Melrcux, Redu. Liège: Aywaille, Comblain-au-Pont, Esneux, La Gleizc, Modave, Pailhc. Limbourg : Genck (marais). France. Toute la France (E. Simon). Angleterre. Yorkshire : Bradford, York. — Dorsetshire : Bloxworth. — Ecosse : Glascow. Suisse. Vallée de la Reuss. — Pentes du Righi. Allemagne. Bavière : Nuremberg, Augsbourg, Landau. Autriche-Hongrie. Galicie : Cracovie, Lemberg, Bukowina. — Hongrie: Romaroy, Helmecz, Radvâny, Ujhely, Tokay, etc. SUÈDE-NORWÈGE. Gothembourg, Upsal. 12 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre DRAPETISCA, Menge, 1866. Linyphia de tous les auteurs. 1845. Meta, C. Koch (ad partem). 1866. Drapetisca, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 140. La seconde ligne des yeux est légèrement courbée en arrière; la première, presque droite, avec les yeux du milieu beaucoup plus rapprochés enlre eux que des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et un peu plus long que large; les yeux latéraux sont élevés sur de forles saillies obliques. Le bandeau, presque de même largeur que le groupe oculaire, est concave sous les yeux, puis devient convexe. Le céphalothorax est bas, à peine élevé en avant; le front est large. Le plastron, en forme de triangle, est presque aussi long que large. Les chélicères, divergentes, atténuées, sont beaucoup plus longues que le bandeau et portent en avant, du côté interne, deux grandes épines un peu soulevées; le bord supérieur de la rainure présente au moins cinq longues dents espacées, dépassant l'angle; le bord inférieur présente une série de quatre ou cinq petites dents égales et également espacées. La lèvre, plus large que longue, est largement rebordée. Les lames maxillaires, parallèles, sont plus longues que larges, droites aux bords internes et externes, tronquées obliquement, avec l'angle externe très obtus; elles sont peu dilatées à l'insertion du Irochanter. Les pattes sont munies d'épines sur tous les articles; il n'y en a qu'une aux métatarses; il existe de grandes épines sur le tarse et le tibia de la patte-mâchoire de la femelle. SYNONYMIE. DRAPETISCA SOCIALIS, Sundevall, 1833. (PI. I, fig. 6, 6a, m, 6c.) 1835. Linyphia socialis, Sundevall, Svenska Spindlarnes, etc., in Vet-Akad. Handl., p. 260. 1853. Linyphia annulipes, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., p. 348. 1854. Linyphia tigrina, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 256 (262), pi. XVII, fig. 11. 1857. Linyphia sepium, C. Koch, Ucbersicht des Arachniden- Systems, t. I, p. 10. 1841. Linyphia bucculenta, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 274. 1845. Meta tigrina, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 130, fig. 1051-1052. 1861. Linyphia socialis, Westring, Araneae Suecicae, p. 125. 1864. Linyphia socialis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 222, pi. XVI, fig. 147. 1866. Drapetisca socialis, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 141, pi. XXVII, tab. LIX. 1870. Linyphia socialis, Thorell, Remarks on Syndnyms, p. 65. 1878. Linyphia socialis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Linyphia socialis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 193. 1884. Drapetisca socialis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2° partie), p. 218. DESCRIPTION. Mâle (fig. 6a). — Le céphalothorax est fauve rougeâtre ou parfois olivâtre; dans le milieu se trouve une bande noirâlre denticulée, plus large sur la partie céphalique, où elle se divise en deux traits qui montent à peu près jusqu'aux yeux latéraux; souvent l'intervalle de ces traits est rembruni; on trouve encore de chaque côté quatre tachettes plus ou moins allongées; le céphalo- thorax est entouré d'une étroite bande marginale, noire. L'abdomen du mâle ressemble à celui de la femelle; les dessins sont souvent un peu plus diffus. Les chélicères, fauves, sont tachées de brun noirâtre à leur base. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 13 Le plastron, fauve-rouge ou olivâtre, est souvent marqué de petites taches foncées, placées sur les bords. Les pattes sont fortement annelées. La patella de la patte-mâchoire est plus longue que large; le tibia est plus court; le tarse, large, assez grand, est prolongé à sa base en pointe courte; le bulbe est volumineux; il porte une pointe épaisse, recourbée; son bord extérieur présente une lamelle sinueuse et creusée (fig. 66). Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. Femelle (fig. 6). — L'abdomen, ovale, large, est d'un gris-fauve verdâlre ou plus rarement rougeâtre, marqué de points clairs testacés; il est orné de points noirs, souvent réunis et formant un dessin variable et mal défini ; le plus souvent on dislingue à la partie postérieure une série de traits foncés en forme d'accents. L'abdomen est en outre bordé de noir; cette bordure, plus ou moins sinueuse, ne descend pas jusqu'aux filières; elle est suivie, dans le haut, d'un espace clair plus ou moins indiqué; dans la partie supérieure de la bordure noire, sous le céphalothorax, on remarque souvent deux très petits points clairs. Le tibia de la patte-mâchoire, annelé de noir à sa base, porte trois fortes épines du côté interne et deux du côté externe. L'épigyne est munie d'un long crochet rougeâtre, étroit, coudé en arrière et marqué dans la seconde moitié de deux profondes stries submarginales. Ordre de longueur des pattes : 1 = 2, 4, 5. MOEURS. Celte espèce est assez commune et répandue en Belgique; on la rencontre pendant tout l'automne; elle habite les forets et se tient principalement sur le tronc des hêtres; j'en ai compté souvent huit ou dix sur le même arbre. Sa couleur, qui se confond avec celle de l'écorce, la rend difficile à distinguer. Elle est d'une vivacité prodigieuse et s'échappe facilement. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai souvent observée courant sur les rochers. Les deux sexes se réunissent aux mêmes endroits. Bien que ces araignées ne filent point de toile proprement dite, j'ai vu souvent quelques fils irréguliers tendus sur leur passage, surtout contre les rochers à l'époque de la ponte. Je les ai observées dans les mêmes conditions en Suisse, courant sur les rocs ou sur les troncs de sapins. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Waterloo, Rhode-Saint-Genèse, Noirhat, GÉOGRAPHIQUE. Mont-Saint-Guibert, Nolre-Dame-au-Bois. Liège : Spa, Comblain-au-Ponl, Francorchamps, Modave, Tilff. Namur : Mariembourg, Dinant. Hainaul : Irchonwelz. Luxembourg .- Redu, Saint-Hubert, Laroche, Chanly. France. Toute la France (E. Simon). Angleterre. Oackland. — Berwickshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Ecosse. Suisse. Vallée de la Rcuss. — Grisons : Coire, Davos. — Saint-Gall : Ragatz, gorges de Pfeiffers. Autriche-Hongrie. Tyrol — Hongrie : Ujhely, Szôllôske, Velejte, Szinna, ïâtrafùred, Felcsuth, etc. Allemagne. Bavière. — Silésie : Breslau. Suède-Norwège. Gothembourg, Upsal. 14 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. Genre LINYPHIA, Lalreille, 1804. 1804. Linyphia, Latreille (ad partem), Nouv. Dict. d'Hist. nat., l. XXIV, p. 134. 1805. Linyphia, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 70. 1861. Linyphia, Westring (ad partem), Araneae Suecicae, p. 90. 1864. Linyphia, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 210. 1864. Neriene, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, p. 248. 1864. Linyphia, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 222. 1866. Linyphia, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 101. 1866. Helophora, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 126. 1866. Stemonyphantes, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 138. 1870. Linyphia, Thorell, On European Spiders, p. 81. 1878. Linyphia, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Linyphia, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 219. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs forment une ligne droite ou un peu arquée en avant, et sont bien séparés; ceux du milieu sont ordinairement un peu plus rapprochés entre eux, plus gros et légèrement soulevés; la ligne des yeux antérieurs est droite ou très légèrement arquée en avant; ces yeux sont égaux; ceux du milieu sont parfois plus petits; ces derniers, resserrés, sont toujours largement séparés des latéraux ; les quatre yeux du milieu forment un carré aussi large que long et beaucoup plus étroit en avant; les supérieurs sont plus gros. Le céphalothorax, ovale chez le mâle, s'élève plus ou moins en avant, mais il n'est jamais conique; le fronl est obtus. Le plastron, étroit, beaucoup plus long que large, se termine en arrière en pointe longue, parallèle, fortement recourbée en bas. Les chélicères sont beaucoup plus longues que le bandeau, un peu divergentes dans la seconde moitié, inermes en avant; le bord supérieur de la rainure porte trois ou quatre dents; la première et la quatrième sont toujours les plus courtes; le bord inférieur est muni de trois à cinq dents plus petites. La lèvre, un peu plus large que longue, arrondie au sommet, est largement rebordée. Les lames maxillaires, droites, parallèles, tronquées droit en avant, sont plus longues que larges et dépassent la lèvre au moins de la moitié de leur longueur. Les pattes, longues, portent des épines aux patellas, tibias et métatarses, et parfois aux fémurs. SYNONYMIE. LINYPHIA LINEATA, Linné, 1758. (PI. I, fig. 7, la, 1b, le, Id.) 1758. 1767. 1789. 1832. 1832. 1832. 1832. 1837. 1841. 1843. 1843. Aranea lineata, Linné, Systema naturae, éd. 10, 1. 1, p. 620. Aranea trilineata, Linné, Systema naturae, éd. 12, t. I, p. 1031. Aranea buccclenta, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 211. Linyphia bucculenta, Sundevall, Svenska Spindlarnes, etc., in Vet-Akad. Handl., p. 109. Linyphia cellulana, Sundevall (çf), Svenska Spindlarnes, etc., p. 108. Theridium albo-maculatum, Sundevall (var. 6), Svenska Spindlarnes, etc., p. 117. Theridium reticulatum, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 39, fig. 124. Linyphia reticulata, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p, 260. Bolyphantes trilineatus, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 67, fig. 641. Neriene trilineata, Blackwall, A Catal. of Spid., etc., in Transact. of the Linn. Soc, XIX II p. 124. Neriene graminicolens, Blackwall, A Catal. of Spid., etc., in Transact. of the Linn Soc XIX II p. 125. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1861. Linyphia bucculenta, Westiing, Araneae Sueckac, p. 109. 1864. Neriene trilineata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 279, pi. XIX, fig. 193. 1866. Stemonyphantes trilineatus, Menge, Preussische Spinncn, t. I, p. 139, pi. XXVI, tab. LVIIJ. 1870. Linyphia bucculenta, Thorcll, Remarks on Synonyms, p. 53. 1884. Linyphia lineata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), -p. 223. 15 DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle (fig. 7a). — Le céphalothorax est fauve rougeâtre, avec une ligne médiane noirâtre et une ligne marginale, parfois presque effacée; il est large, ovale, avec la partie céphalique courte. Les yeux antérieurs, gros, forment une ligne un peu courbée en arrière; ceux du milieu sont placés tous les deux sur la même tache noire; les yeux supérieurs, assez gros, cerclés de noir, forment une ligne droite; le bandeau, concave sous les yeux, est plus large que l'aire oculaire. Le plastron, plus foncé sur les bords, chagriné finement, est recouvert de quelques crins isolés très forts. Les chélicères sont solides et verticales. Les pattes, assez longues, portent deux ou trois épines au fémur de la première paire; les fémurs des autres paires n'en ont qu'une seule au-dessus; le métatarse de la première paire est muni par-dessous de crins serrés, en brosse, et près de sa base d'une paire d'épines fines et longues; on remarque, du côté externe, de six à dix crins assez longs; il y a trois paires de longues épines sous les tibias et aux paires antérieures; les fines épines de dessus, sont peu distinctes. La patella de la patte-mâchoire est au moins quatre fois plus longue que large; un crin très long est placé à son extrémité, par-dessus; elle est plus longue que le tibia, qui porte du côté interne des crins longs et robustes; le tarse, très grand, est plus long que le tibia et la patella, avec un petit tubercule près de sa base au bord externe (fig. lb). Femelle (fig. 7). — L'abdomen, un peu allongé, ovale, convexe, est gris blanchâtre, souvent rosé; il porte trois lignes noires longitudinales formées de petites tachettes; des points noirs sur les côtés, assez irréguliers, forment des traits obliques ; le ventre porte quelquefois dans la moitié postérieure deux lignes noires qui se rapprochent par le bas. L'épigyne forme une grande plaque un peu plissée, arrondie et brunâtre; elle présente en arrière une fossette triangulaire, assez petite, rebordée et divisée par une carène obtuse (fig. Id). Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, 3. Celte araignée commune et répandue en Belgique, se rencontre en toutes les saisons, mais surtout en été et en automne, dans les mousses des bois, dans les bruyères, sous les détritus et souvent sous les pierres. Belgique. Brabanl: Boitsfort, Vivier-d'Oie, Groenendael, Mont-Saint-Guibert, Anderlecht, Ottignies, Bousval, Uccle, Wavre, Buysingen. Namur : Environs de ISamur, Dînant, Rhisne, Han-sur-Lesse, Mariembourg. Luxembourg : Redu, Laroche, Barvaux. Liège : Spa, Modave, Jupille. Flandre orientale : Assenede, environs de Gand. Flandre occidentale : Heyst-sur-Mer, Knocke. Hainaut : Hennuyères. Anvers : Calmpthout. Limbourg : Genck. France. Toute la France (E. Simon. — Corse. 16 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Angleterre. Ecosse : Aberdeen, Glascow. — Berwickshire. — Dorsetshire : Bloxworth. Allemagne. Bavière (partout). — Friedrichroda, Breslau. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Galicie : Korczyna. — Hongrie : Ujhely. Suisse. Italie. Russie. Suède. Lausanne, Genève. Lombardie. — Piémont. Simferopol. Gothembourg, Upsal. SYNONYMIE. 1757. 1778. 1789. 1830. 1853. 1834. 1841. 1861. 1864. 1866. 1870. 1878. 1878. 1884. DESCRIPTION. Mâle ( LINYPHIA MONTANA, Clerck, 1757- (PI. Il, fig. \, la, \b, \c, \d, le, if.) Arakeus montanus, Clerck, Svenska Spindlar, p. 64, pi. III, tab. I. Aranea resupina domestica, De Geer, Mémoires pour servir à l'histoire des insectes, t. VII, p. 251 , pi. XIV, fig. 23. Aranea resupina, Olivier, Encyclopédie méthodique, p. 213. Linyphia montana, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, in Vet-Akad. Handl. f. 1829, pp. 217-30. Linyphia marginata, Blackwall, Choracters of some undescribed gênera and species of Araneidae, in Lond. and Edind. Phil. Mac, 3e série, t. III, p. 346. Linyphia resupina, Wider et Reuss, Zoologische Miscellen Arachniden, in Muséum Senckenbergianum, t.I, p. 246(252), pi. XVII, fig. 4. Linyphia resupina, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 242. Linyphia montana, Westring, Araneae Suecicae descriptae, p. 92. Linyphia marginata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 213, pi. XV, fig. 140. Linyphia montana, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 104, pi. XVIII, tab. XXXIII. Linyphia montana, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 44. Linyphia montana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Linyphia montana, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 225. Linyphia montana, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, 2e panie, p. 228. Mâle (fig. \a). — Le céphalothorax est brun-rouge 1res foncé; la ligne marginale, la ligne médiane et les slries rayonnantes noirâtres sont peu visibles; le bandeau est un peu plus large que l'aire oculaire. L'abdomen est à peu près semblable comme coloration à celui de la femelle. Le plastron, noir, large, est finement chagriné. Les pâlies sont annelées et munies d'épines courtes; le fémur de la première paire est garni du côté interne d'une suite de quatre ou cinq épines. La patella de la palte-mâchoire, petite, carrée, presque aussi large que longue, est plus courte que le tibia; celui-ci a son côté externe garni de crins très longs; le tarse est plus long que les deux articles précédents; on observe à la base du bulbe, du côté externe, une apophyse trans- parente très fine (fig. \b, le). DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE If Femelle (fig. 1). — L'abdomen, blanchâtre, est recouvert d'une large bande brun foncé, denticulée sur les bords, marquée d'accents plus foncés, avec quelques points clairs formant souvent des séries longiludinales peu distinctes; il existe sur les côtés une bande noirâtre, un peu festonnée, qui descend jusqu'à la moitié de sa longueur, suivie dans le bas d'une tache un peu découpée, souvent très diffuse; le ventre est noir, avec deux points plus clairs à la base, suivis de deux lignes claires mal indiquées. Les pattes sont fortement annelées. L'épigyne forme une très forte saillie verticale, avec une fossette en demi-cercle, presque aussi longue que large, à sa face postérieure; le bord supérieur est droit; le bord inférieur, non prolongé par un crochet, est arrondi dans le milieu et légèrement élevé. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. MOEURS. Celte Linyphia est commune en Belgique. Pendant tout l'été et l'automne, on la trouve sur les buissons, sur les haies d'aubépine, sur les bruyères, et au commencement de l'hiver, dans les creux des arbres, sous les pierres et sous les mousses. J'ai observé plusieurs fois le mâle en octobre, blotti dans les piquants des fleurs mortes de chardons, sur les hauts plateaux des Ardennes. Je l'ai revu plus fréquemment courant dans les prairies le long de la Lesse. Sa toile (fig. le, 1/), souvent remplie de débris et de détritus, d'un tissu fin, serré, plus ou moins horizontale, est soutenue par des fils obliques ou perpendiculaires, fixés aux branches ou aux feuilles voisines; par-dessous, d'autres fils sont également tendus dans tous les sens. Celte araignée se lient au centre de sa toile dans une position renversée; sur les haies, la loile semble posée sur les feuilles, bien qu'elle en soit plus ou moins séparée par les fils tendus au-dessus et au- dessous. Dans un jardin de Bruxelles, j'ai compté une dizaine de ces toiles enfoncées entre les feuilles d'un Yucca et placées assez près de terre. Cette espèce tisse un cocon blanchâtre qu'elle dépose dans les environs de sa toile; il contient de soixante à cent œufs jaunâtre pâle. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Uccle, Droogenbosch, Boitsforl, Mont-Saint-Guibert, Bousval, Noirhat, GÉOGRAPHIQUE. Villers-la-Ville. Anvers : Calmplhout, environs d'Anvers, Contich, Arendonck. Liège: Barrage de la Gileppe, Theux, Tilff, Huy, Comblain-au-Pont. Namur : Environs de Namur, Yvoir, Dinant, Marche-les-Dames, Waulsort, Roche-à-Frêne, Rochefort. Limbourg : Genck, Tongres, Diepenbeek. Luxembourg : Laroche, Marche, Barvaux, Redu, Chanly. Hainaui : Papignies, Tournai, Braine-le-Comte, Hennuyères. Grand-Duché de Luxembourg. Diekirch. Hollande. Maestricht. France. Partout (E. Simon). Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre. — Ecosse : Glascow — Irlande. Suisse. Vallée de la Reuss, environs de Lucerne, pentes du Righi. XII. 19 18 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Bavière (partout). Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Galicie : Krakau, Bukowina. — Bohême : Environs de Prague. — Hongrie Ujhely, Tokay, S. Patak, Homonna. Italie Lombardie. — Vénétie. — Piémont. Russie. Russie méridionale. — Sibérie. Roumanie. Moldavie : Environs de Jassy. Suède. Golhembourg, Upsal. SYNONYMIE. LINYPHIA TRIANGULARIS, Clerck, 1757. [PI. III, fig. 1, la, \b, le, Id, le.) 1757. Araneus triangularis, Clerck, Svenska Spindlar, p. 71, pi. III, tab. II, fig. 1. 1758. Aranea montana, Linné, Systema naturae, éd. 10, t. I, p. 621. 1768. Aranea pinnata, Strom, Beskrivelser over Norske insekler, 2 St., in Det Trondhiemske Selskabs Skrifter, t. IV, p. 363. 1778. Aranea resupina silvestris, De Geer, Mémoires, etc., t. VII, p. 245, pi. XIV, fig. 13-21. 1789. Aranea triangularis, Olivier, Encyclopédie méthodique, t. IV, p. 21 1. 1805. Linyphia montana, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 71. 1806. Linyphia triangularis, Latreille, Gênera Crustaceorum et Insectorum, etc., t. I, p. 100. 1861. Linyphia triangularis, Westring, Araneae Suecicae descriptae, p. 96. 1864. Linyphia montana, Blackwall, Spiders ofGreat Brilain, t. II, p. 211, pi. XV, fig. 138. 1866. Linyphia macrognatha, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 101, pi. XVII, tab. XXXI. 1866. Linyphia micrognatha, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 103, pi. XVII, tab. XXXII. 1870. Linyphia triangularis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 46. 1875. Linyphia var. Maura, Thorell, K. S. V. Akad. HandL, t. XII, n° 5, p. 18. 1878. Linyphia triangularis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique). 1879. Linyphia triangularis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 227. 1884. Linyphia triangularis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2é partie), p. 229. description. Mule (fig. la). — Le céphalothorax, fauve rougeâtre ou olivâtre, avec une bande submarginale noirâtre, porte une ligne noire médiane sur la partie thoracique qui se divise en deux petites lignes parallèles montant presque jusqu'aux yeux; les yeux du premier rang forment une ligne un peu arquée en avant; ceux du milieu sont portés sur des saillies noires; le bandeau est plus large que Paire oculaire. Le plastron, noir, est chagriné. Les chélicères (fig. \d), très longues, sont munies aux bords supérieurs et inférieurs de la rainure de trois petites denticulalions égales. Les pattes sont longues; il y a une rangée de sept à neuf épines au côté interne du fémur de la première paire; les tibias en ont huit ou dix et les métatarses de cinq à six. La patella de la patte-mâchoire, plus longue que large, est aussi longue que le tibia; le tarse est un peu plus long que ces deux articles; on remarque, à la base du bulbe, du côté externe, une longue apophyse mince, très courbée (fig. 4 b). Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3 et quelquefois : 1, 2, 4, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 19 Femelle (fig. 1). — L'abdomen, ovale, convexe, est blanc; dans le milieu se trouve une bande longitudinale, fauve ou brun pâle, finement découpée et souvent ornée de petites tachettes sur les côtés; les parties latérales sont bordées d'une bande foncée découpée; le ventre, brun, satiné, est parfois ponctué et plus pâle en avant sur les côtés; les pâlies sont finement annelées aux articula- tions des fémurs et des tibias. L'épigyne, en saillie transversale, porte à sa face postérieure une grande fossette en demi-cercle, plus large que longue ; du bord supérieur part un crochet ovale, étroit et vertical. Ordre de longueur des pattes : 1,4, % 3. MOEURS. Cette Linyphia est commune et répandue en Belgique, depuis le commencement de Tété jusqu'à la fin de l'automne; elle vit sur les buissons, sur les bruyères, sur les sapins, et souvent môme dans les prairies. Sa jolie toile horizontale, en forme de dôme, d'un tissu fin, serré, est légère- ment cintrée; de longs fils obliques et perpendiculaires, tendus dans tous les sens, la soutiennent et la fixent par-dessus comme par-dessous. L'araignée s'y tient cramponnée dans une position renversée, et se laisse tomber, suspendue par un fil, à la moindre apparence de danger. Elle est très commune en France et en Angleterre. Dans les environs de Bruxelles, j'en ai observé en grand nombre dans les prairies; les toiles étaient si nombreuses qu'elles se touchaient; elles étaient couvertes de rosée et scintillaient au soleil du malin. Je n'ai observé ce fait qu'en automne. L'accouplement a lieu pendant les mois de juillet et d'août ; le cocon (fig. le), assez volumineux, en soie grisâtre, peu serrée, est attaché sur le côté de la toile ou dans un angle de branche à proximité; il contient de trente à soixante œufs environ ; l'araignée, très vive, paraît s'en inquiéter assez peu et l'abandonne même souvent tout à fait. J'ai observé fréquemment le mâle et la femelle réunis sur la même toile. Elle paraît répandue dans toute l'Europe; je l'ai observée en Suisse, sur les sommets de l'Engadine, non loin des glaciers. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Auderghem, Rixensart, Bousval, Rhode-Saint- GÉOGRAPHIQUE. Genèse, Waterloo, Ollignies, Aerschot, Nivelles, Louvain, Wavre. Namur : Dînant, Yvoir, Waulsort, Han-sur-Lesse, Mariembourg, Philippeville. Liège : Environs de Liège, Spa, Francorchamps, Hollogne-aux-Pierres, Modave, Baraque-Michel. Luxembourg : Marche, Laroche, Saint-Hubert, Redu, Barvaux, Herbeumont. envers : Hingene, Matines, Calmplhout, Lillo. Limbourg : Lanaeken, environs de Tongres, Genck, Maeseyck. Flandre orientale : Environs de Gand, Grammont, Tamise. Hainaut : Braine-le-Comte, forêt de la Houssière. Grand-Duché de Luxembourg. Diekirch. Hollande. Brabant septentrional : Oirschot, Maestricht. France. Toute la France. — Corse (E. Simon). Allemagne. Prusse rhénane : Trêves. — Friedrichroda. — Bavière (partout). — Prusse : Environs de Berlin, Laurenbourg. 20 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. AUTRICHE-HONGRIE. Tyrol (nord). — Galicie. — Styrie : Gratz, Tatra, Krakau, Janôw, Rawa. — Dalmatie : Sebenico. — Hongrie : Varannô, Patak, Azar, Tolcsva, Ujhely, Bodrogpart, Szinnaikô, Vilhorlat, Kôrtvelyes, Radvâny. Italie. Toute l'Italie. — Iles Borromées. — Sicile : Pentes de l'Etna. — Ile d'Ischia. Partout — Ecosse : Glascow. Angleterre. Suisse. Genève, Berne. Bâle, Lucerne, pentes du Righi, vallée de la Reuss. — Engadine : Ragatz. — Tessin. Russie. Wilna, Odessa, Jekaterinoslaw, Simferopol, Sudak, Sarepta. Suède. Gothcmbourg. SYNONYMIE. LINYPHIA MARGINATA, C. Koch, 1834. (PI. II, fig. 2, 2a, 1b, 2c, 2d, 2e.) 1757. Araneus triangularis, Clerck (ad partem), Svenska Spindlar, p. 71, pi. IN, tab. Il, fig. 2 („o). 1805. Linyphia tmangularis, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 70. 1834. Linyphia marginata, C. Koch in Herrich Schaeffer, Deulschl. Ins., 127, 21, 22. 1854. Linyphia marginata, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 247 (253), pi. XVII, fig. 5. 1847. Linyphia marmorata, Hentz, Journal Boston. Soc. JSat., I. V et Occ.pap. Bost. Soc., t. II, pp. 133- 134, pi. XV, fig. 5-6. 18G1. Linyphia marginata, Weslring, Araneae Suecicae descriptae, p. 105. 1864. Linyphia triangularis, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. II, p. 212, pi. XV, fig 139. 1870. Linyphia marginata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 51. 1878. Linyphia marginata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Linyphia marginata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 523. 1884. Linyphia marginata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 231. description. Mâle (fig. 2). — Le céphalothorax, assez large, est fauve-rouge, un peu plus foncé en avant, avec une bande marginale plus pâle, finement chagriné d'une façon peu visible; la partie cépha- lique, courte, est assez large; les stries rayonnantes sont bien marquées; le bord postérieur est droit, avec une légère échancrure dans le milieu. Les yeux supérieurs, disposés en ligne un peu courbée en avant, sont petits et égaux; ceux du niilieu sont plus rapprochés; le bandeau, vertical, est muni de crins assez longs. Le plastron, noir, mal, est finement chagriné. Les chélicères, brunes, fortes, assez courtes, portent au bord supérieur de la rainure deux denticulalions; le bord inférieur porte à l'angle une petite dent médiane et trois autres dents très petites. Les pattes sont très longues et jaunâtres; il n'y a pas d'épines aux fémurs; les épines des tibias en dessus sont beaucoup plus longues que le diamètre de l'article; il existe aussi plusieurs épines sur les métatarses. La patella de la patte-mâchoire, dépourvue de crin, petite, presque aussi large que longue, est à peu près de môme longueur que le tibia; ce dernier, plus large que long, porte des crins très longs MOEURS. DESCRIPTION -DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 21 au côté externe; le tarse est plus large et plus long que les deux articles précédents; le bulbe, très gros, déborde le tarse; à sa base, du côté externe, existe une mince apophyse un peu courbée (fig. 26). L'abdomen est jaune pâle, avec une large bande longitudinale noire, un peu resserrée dans le bas, puis élargie en triangle et descendant jusqu'aux filières. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. Femelle (tig. 2a). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle, avec la bande marginale plus pâle. L'abdomen est blanc ou d'un beau jaune paille; il porte une bande noire longitudinale descen- dant jusqu'aux filières, un peu découpée et doublée en avant d'un espace clair, blanc ou jaune, parfois remplacé par des points ; en arrière, la bande noire, plus large, est traversée par un et quelquefois deux traits blancs, souvent interrompus au milieu. Les parlies latérales présentent une large bande noire qui, vers le bas, envoie au-dessus deux ou trois traits noirs qui ne touchent pas la bande dorsale; le ventre (fig. 2d) est noir, avec deux lignes blanches sur les côtés, descendant presque jusqu'aux filières. Les pattes, un peu verdâlres, sont légèrement annelées aux articulations des fémurs et des tibias. L'épigyne, transversale, très saillante, est marquée d'une grande fossette à sa face posté- rieure; le crochet du bord supérieur ne dépasse pas le centre de la fossette qui est plus large que longue et arrondie dans le haut. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3, ou : i, 2 = 4, 3. C'est principalement sur la bruyère, dans les endroits frais et bien abrités que l'on peut observer celte gracieuse Limjphia qui, sans être rare, n'est pourtant pas très répandue en Belgique. Elle se met au travail dès les premiers beaux jours du printemps; sa vaste toile (fig. 2e), assez lâche, horizontale, est plus ou moins cintrée en forme de dôme; elle est retenue par des fils nombreux tendus dans tous les sens, au-dessus et au-dessous; ces fils donnent quelquefois l'illusion d'une toile formée de plusieurs étages. C'est dans le centre du dôme que se lient l'araignée, placée par-dessous, et les pattes étendues; la toile, parfois pleine de détritus végétaux, ainsi que ses soutiens soyeux occupent un espace assez considérable. Il est difficile de capturer l'animal, car les doigts ne peuvent traverser le réseau sans heurter quelque fil invisible et au moindre choc cette araignée fuit avec une vitesse prodigieuse, ou, plus souvent encore, elle se laisse tomber brusquement dans l'herbe où elle demeure immobile. Vers le commencement du mois de juin, les mâles viennent errer autour des toiles des femelles qu'ils ne paraissent pas craindre beaucoup ; il n'est pas rare d'en voir deux ou trois sur la même toile. Le mâle, après une longue immobilité qui souvent dure plus de deux heures, finit par s'approcher de la femelle par mouvements brefs et saccadés en s'arrêtant plusieurs fois, surtout si celle-ci ne fait aucun mouvement; mais il arrive très souvent qu'elle marche à sa rencontre. Le mâle étend ses longues patles en avant et la femelle lui présente les siennes; ils restent ainsi quelques secondes enlacés, puis il fait encore un assez brusque mouvement en avant pour se rapprocher d'elle. Leur position est singulière : ils sont tous les deux cramponnés à la face inférieure de la toile et presque tête contre lête; le mâle se redresse en allongeant ses pattes-mâchoires de manière à former presque un angle droit avec la femelle qui reste immobile; enfin, il parvient à introduire l'organe copulaleur qui termine ses patles-mâchoires dans les fentes de l'épigyne, et toujours, ou presque toujours, les deux ensemble, avec un mouvement alternatif assez lent, correspondant à une torsion de l'abdomen de la femelle qui se soulève, de son côté, pour faciliter l'opération; on les voit s'agiter ainsi d'une façon fébrile pendant cinq à six secondes au moins ; le mâle se retire sans 22 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. s'éloigner toutefois, puis, après quelques attouchements, il recommence immédiatement une ou même deux fois, avant de quitter la femelle; celle-ci conserve son immobilité pendant que son compagnon parcourt la toile en tous les sens; il paraît agité et s'arrête souvent pour raccommoder quelques fils brisés. J'en ai observé un qui pendant plus d'une heure s'occupa à renforcer un des grands fils transversaux; il allait lentement d'un bout à l'autre, ajoutant à chaque promenade un fil nouveau aux fils anciens; il s'arrêta, puis se mit à tourner en filant de façon à serrer tous ces fils nombreux dans un fil en spirale; soudain la femelle fil un mouvement qui occasionna une vibration à la toile, le mâle abandonna son travail et je les vis se précipiter l'un vers l'autre pour recommencer l'accouplement. Ils se quittèrent de nouveau, le mâle reprit son travail pendant que sa com- pagne bondit vers un moucheron qui venait de se prendre au piège; elle le palpa, l'entoura de quelques fils, le poignarda, puis l'instinct l'emportant sur sa voracité, elle retourna vers le mâle qui lui évita la moitié de la course; ils s'enlacèrent de nouveau. Je les observai pendant six heures entières et j'assistai à douze de ces rapprochements; enfin, la nuit étant venue, je les abandonnai : ils étaient encore l'un près de l'autre. La ponte a lieu vers la fin du mois de juin et pendant le mois de juillet; la femelle pond de soixante à cent œufs, souvent même davantage; ces œufs, jaunes, non agglutinés, sont entourés d'un cocon de bourre soyeuse, fine et légère; le cocon est déposé dans les environs de la toile. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort. Groenendael. La Hulpe, Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. Namur : Aublain, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Redu. Limbourg : Genck. Anvers : Calmpthout. Hollande. Maestricht. France. Toute la France (E. Simon). Angleterre. Berwickshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Irlande. — Ecosse. Allemagne. Bavière : Nuremberg, Kissingen. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). - Galicie : Krakau, Czernovicz. — Hongrie : Varannô, Ujhely, Tokay, Szinnaikô. — - Bohême : Environs de Prague, Carlsbad. — Illyrie : Trieste. Suisse. Bépandue dans toute la Suisse. — Tessin : Mendrisio, Lugano, Locarno. Italie. Toute l'Italie du Nord. Suède. Gothembourg, Upsal. Ltat^-Unis d'Amérique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 23 SYNONYMIE LINYPHIA EMPHANA, Walckenaer, 1841. (PI. III, fig. 2. 2a, 26, 2c, M, 2e.) 1841. Linyphia emphana, Walekenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 246. 1866. Linyphia scalarifera, Menge, Preussische Spinnen, f. I, p. 110, pi. XIX, lab. XXXVII. 1866. Linyphia triangularis, Menge, Verzeichn. d. Danziger Spinn., etc., p. 69. 1867. Linyphia triangularis, Ohlert (non Clerck), Aran. d. Prov. Preuss., p. 44. 1878. Linyphia emphana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Linyphia emphana, E. Simon, Les Arachnides de France, l. V (2" partie), p. 233. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2). — Le céphalothorax est entièrement fauve-rouge. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu arquée en avant. Le bandeau, plan, est vertical. Le plastron, noir, est chagriné. i Les chélicères sont dépourvues de granulations et ne portent pas de dents à la base; il y a en avant, presque au milieu et tout près du bord externe, un petit tubercule oblique. L'abdomen est fauve, avec une ligne médiane et des tachettes latérales plus foncées; dans le haut, deux petits points blancs sont suivis de deux taches courbées, assez grandes et blanches également; sur les côtés existe une bordure blanche, étroite et découpée; le bord postérieur est fortement obscurci ; souvent aussi l'abdomen ressemble davantage à celui de la femelle. La patella de la patte-mâchoire, un peu plus longue que large, avec un long crin à son extrémité, est plus courte que le tibia; le tarse est à peine plus long que ces deux articles; le bulbe porte une grande lame interne qui se termine en crochet et dépasse le tarse (fig. 2&). Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. Femelle (fig. 2a). — Le céphalothorax est quelquefois marqué d'une ligne médiane et d'une bande marginale noire, ponctuée. L'abdomen (fig. 2e) est blanc, avec une ligne noire médiane dans la première moitié, élargie d'avant en arrière et se terminant en pointe lancéolée accompagnée ordinairement de deux lignes latérales, formées de taches irrégulières, qui n'arrivent pas jusqu'au bord antérieur; dans la moitié inférieure se trouve une large bande noire, coupée droit en avant, un peu plus étroite en arrière et traversée par quatre traits blancs ; les trois derniers ont la forme d'accents plus ou moins bien indiqués; les parties latérales sont noires; beaucoup plus nettes en arrière, elles sont marquées en avant d'une petite bande longitudinale blanche, découpée et partagée au milieu par une ligne blanche à peu près verticale; il y a de plus en arrière deux lignes blanches parallèles à la précé- dente, prolongées par en bas jusque près des filières, la première par deux taches, la seconde par une seule ; le ventre, noir, ponctué de blanc, est marqué de deux petites bandes longitudinales dans la partie supérieure; plus bas, une tache lancéolée, longitudinale, descend jusque près des filières qui sont brun rougeâtre. Les pattes sont finement annelées aux articulations des fémurs et des tibias. L'épigyne forme une saillie transversale, marquée à sa face postérieure d'une fossette arrondie, un peu échancrée dans le milieu et beaucoup plus large que longue; le bord inférieur, surmonté d'un petit crochet vertical, est élevé dans le milieu (fig. 2c). Ordre de longueur des pattes : 1, 2 = 4, 3. moeurs. Celte Linyphia est rare en Belgique; on la rencontre pendant tout l'été et une partie de l'automne sur les buissons où elle établit sa toile; pour hiverner, elle se blottit dans l'angle recourbé d'une feuille (fig. 2d). Je l'ai observée dans une feuille de charme à la fin de septembre; l'angle recourbé 24 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. était retenu par des groupes de fils réunis, formant comme de gros câbles de soie blanche; des fils plus minces formaient en outre une trame fine, transparente, sous laquelle s'abritait l'araignée. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Brabant : Ohain. Liège : Modave, Pailhe. Lvxembourg . Herbeumont, Redu. Diekirch. Belgique. Grand-Duché de Luxembourg. France. Centre et nord de la France; commune dans la forêt de Compiègne (E. Simon). Suisse. Tessin : Lusano. Airolo. — Canton d'Uri : Fluelen. — Oberland bernois. — Grisons : Coire. Prusse orientale. — Bavière. Hongrie : Ujhely. Allemagne. Autriche-Hongrie. MOEURS. LlJNYPHIA PELTATA, Wider, 1834. (PI. III, fig. 3, 3a, 3t>, 3c.) 1834. Linyphia peltata, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 250 (286), pi. XVII, fig. 7. 1841. Linyphia rubea, Blackwall, The dijfer. in the numb. of eyes, etc., p. 661. 1861. Linyphia peltata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptae, p. 103. 1864. Linyphia rubea, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. II, p. 217, pi. XV, fig. 143. 1870. Linyphia peltata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 51. 1878. Linyphia peltata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique). 1879. Linyphia peltata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 229. 1884. Linyphia peltata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (28 partie), p. 236. DESCRIPTION. Mâle (fig. 3a). — Le céphalothorax est brun-rouge plus ou moins foncé, bordé d'une ligne marginale noire, très fine; au milieu se trouve une petite bande longitudinale noire, élargie et fondue en avant; les stries sont bien indiquées. Les yeux supérieurs, petits, égaux, forment une ligne un peu arquée en avant. Le bandeau est presque aussi large que Taire oculaire. Le plastron, noir, est finement chagriné. Les chélicères portent une seule petite dent au milieu du bord supérieur de la rainure; il se trouve aussi une dent obtuse au milieu du bord inférieur. Les pattes sont rougeâtres; les fémurs sont armés d'une épine, sauf celui de la première paire qui en possède trois; les épines des tibias sont fines; aux métatarses, près delà base, sont groupées deux ou trois épines, puis deux ou trois autres, isolées. La patella de la patte-mâchoire, presque aussi large que longue, porte un grand crin en avant; elle est plus courte que le tibia; le tarse est au moins aussi long que les deux articles précédents; le bulbe porte une forle lame interne, qui dépasse légèrement le tarse et se termine en crochet (Hg. 34). L'abdomen esl blanc, plus allongé que celui de la femelle, avec une bande longitudinale DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 2S noirâtre, un peu plus étroite en avant, denliculée dans le bas, avec un fort rétrécissement, puis encore élargie et denliculée au-dessus des filières. . ■ ■ ! ' ■ , ■ ' j ■' . : ; . i ' ' ' , i . i . ' ■ : : ,' . * ! . ,; -, Ordre de longueur des patles : 1, 2, 4-, 3. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax, fauve rougeâtre ou vcrdàlre, avec une ligne noire marginale, fondue, est fortement rembruni dans le milieu et dans la partie céphalique. L'épigync forme fine saillie transversale, avec une fossette en demi-cercle à sa face postérieure, arrondie sur les côtés et deux fois plus large que longue; le crochet du bord inférieur est court et obtus. L'abdomen, blanc, quelquefois un peu rosé, est convexe, ovale, arrondi en avant; il porte une bande longitudinale à peine plus étroite en avant, d'un brun plus ou moins foncé, renfermant parfois trois où quatre paires de traits ou points clairs; celte bande, qui n'atteint pas tout à fait les filières, présente trois dentelures de chaque côté, puis elle se rétrécit un peu, moins pourtant que chez le mâle, pour s'élargir ensuite; sur les côtés se trouve une bande brunâtre ou grise, envoyant quelques pointes de denliculalions par-dessus; le ventre est plus on moins brun, quelquefois assez pâle; l'épigaslre, les côtés, découpés, et le tour des filières sont noirs; il existe dans le haut un trait blanc transversal, près du pli épigastrique et en arrière, au milieu, un point clair. Les pattes sont fauves ou verdàtres comme le céphalothorax. J'ai trouvé une singulière variété de cette espèce : c'était une femelle un peu jeune; le céphalothorax était fauve verdâlre clair; l'abdomen, blanc sur les bords, était presque entièrement violacé, unicolore, sans trace de bande médiane. Ordre de longueur des pattes: 1, 2 = 4, 3. MOEURS. On rencontre cette araignée assez communément en Belgique pendant tout l'été et l'automne. Elle vit dans les bois, sur les buissons, dans les taillis, sur les bruyères et les plantes basses. Sa toile est souvent assez grande; elle s'y lient cramponnée dans le centre, par-dessous (fig. 3c). A la fin de juin commence l'accouplement; il n'est pas rare à cette époque de voir plusieurs mâles entourer la toile de la femelle. Je l'ai souvent observée au pied des gros hêtres; dans ce cas, la toile est tendue dans les creux formés par la naissance des racines. Elle place son cocon, suspendu par quelques fils, dans un coin de la toile; il est souvent à moitié caché par un débris de feuille morte, Belgique. DISTRIBUTION ^ra^ant * Environs de Bruxelles, Boitsfort, Auderghem, Grand-Bigard, Uccle, Rixensart, JNoirhat, GÉOGRAPHIQUE. Nivelles, Wavre, Villers-la-Ville, Louvain, Diest, Melsbroeck. JSamur : Dinant, Yvoir, Anncvoie, Beauraing, Ermcton, Han-sur-Lesse, Marche-les- Dames, Mariem- bourg, Rochc-à-Frène. Liège : Environs de Liège, Huy, Modave, Tilff, Aywaille. Anvers : Calmplhoul, Malines. Luxcmbovrg ; Sainl-Huberl, Redu. Toute la France (E. Simon). France. Angleterre, Berwickshire. — Dorsetshire : Bloxworlh. — Pays de Galles. — Ecosse : Glascovv, Aberdeen. Allemagne. Provinces rhénanes. — Prusse. — Bavière. XII. , 20 26 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE AuTRICIIE-HoNCIUE. Tyrol (nord el sud). — Galicie. — Cracovie. — Hongrie: Ujhely, Szinnmko, Kôrtvclyes. Roumanie. Suède. Moldavie. — Valachie : Bukharcst. LINYPHIA FRUTETORUM, G. Koch, 1834. (PI. IV, fig. \, \a, \b, \c) SYNONYMIE. 1834. Linyphia frutetorum, C. Koch, in Herrich Schœflcr, Dcutschl. Ins., p. 123. 1834. Linyphia quadrata, Widcr et Reuss, Zool. Mise. Ar., p. 244, pi. XVII, fig. 3. 1837. Linyphia frutetorum, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 248. 1842. Linyphia fastuosa, Lucas, llxpl.se. Alg. Araclrn., p. 253, pi. XVI, fig. \. 1884. Linyphia frutetorum, L. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 259. DESCRIPTION. Mâle (fig. la). — Le céphalothorax csl brun plus ou moins rougeâtre, bordé d'une ligne noire marginale, avec les Irails rayonnants bien marques. Les yeux supérieurs, gros, égaux, forment une ligne droite. Le bandeau est un peu plus large que l'aire oculaire. Le plastron, noir, est chagriné. Le bord supérieur de là rainure des chéfieères porte une dent assez forte à l'angle; le bord inférieur en porte trois ou quatre rapprochées et plus petites. Les pattes sont assez fines, allongées, jaunâtres, avec les fémurs rouge-orangé plus ou moins foncé à leur base et dépourvus d'épines, ainsi que les métatarses des deux premières paires; les métatarses des deux dernières portent deux ou trois épines assez petites; les épines des tibias sont courtes el minces. La patella de la patte-mâchoire est presque carrée, avec un grand crin en avant par-dessous; elle est un peu plus courte que le tibia; le tarse est plus long et plus large que les deux articles précédents; le bulbe porte une assez grande lame externe, arquée, et une lame médiane et terminale sinueuse; de plus, il est muni d'un slylum libre à l'extrémité et très fin. Le mâle est plus petit et plus allongé que la femelle, mais lui ressemble comme coloration. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. La palle-mâcboirc csl rougeâtre fauve, avec le tarse noirâtre. Les pattes, rougeâlres, sont légèrement cl finement annelées aux articulations des fémurs et des tibias: les épines des tibias sont plus longues que chez le mâle. Le crochet du bord postérieur de l'épigync, carré, très grand, convexe, cache entièrement la fossette (fig. \b). L'abdomen (fig. le), convexe en arrière, est blanc ou jaunâtre; il porte une bande longitu- dinale noire, qui ne dépasse pas la partie élevée; elle est un peu plus étroite en avant, avec trois dcnliculations latérales; sur la partie qui s'abaisse, en arrière, se trouve une large bande, coupée carrément par en haut, avec deux points et un trait blanc transversaux; celle bande descend jusqu'aux filières; la première moitié des parties latérales porte une grande tache noire, ornée dans le bas d'une ligne blanche parfois incomplète, en demi-cercle; puis, dans la seconde moitié, se trouvent trois lignes noires un peu courbées el parlant du ventre; la troisième, le plus souvent bifurquée, se joint au-dessus à l'angle qui termine la bande noire du dos; le venlre est entièrement d'un noir satiné. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE n moelrs. Cetle araignée esl rare en Belgique; je ne l'ai observée que clans le Luxembourg, au commen- cement du mois de juin. Elle habile les bois, les faillis, les buissons et les arbrisseaux. L'accou- plement a lieu vers la fin du mois de juin. Celle espèce esl 1res commune dans le Midi. DISTKIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxemboimj : Rcdu. Toute la France — Corse (E. Simon) Friedrichroda. Belgique Fkaisce. Allemagne. Italie Province de Cènes. — Environs de Pise. — Toscane. AlTRICIIE-HoNClUE s Hongrie : Ujhcly, Tokay, Velcjte, Tolcsva, Szercncs. Varannô, Torna, etc Afrique Algérie. Tunisie Asie. Syrie. Bohème. SYNONYMIE. DESCRIPTION. LINYPHIA PUSILLA, Sundevall, 1830. (PI. IV, fi g. 1, la, 1b, 1c, 1d, le.) 1850. Linyphia pusilla. Sundevall (ad parlcm. var. (3), Svcnska Spindlarnes bcskrifning, in Vet-Akad. Handl., p. 214. 1833. Linyphia flliginea, Blackwall, Characters of some undescribed gênera and species of Araneidae, in Lond. and Llmmb. Piiil., Mac, 3e série, t. NI, |>. 549. 1854. Tiieridiu.m signatum, Ilalm, Die Arachniden, t. Il, p. 40, lab. LIV, Hg. 125. 1854. Linyphia pratensis, Widcr ci Ueuss, Zool. Mise. Ârachn., p. 251 (258), pi. XVII, fig. 8. 1841. Linyphia pratensis, Walckcnaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), I. II, p. 250. 1841. Theridion a.mpullaceum, Walckcnaer, Histoire naturelle des insectes (Aplcres), l. II, p. 536. 1841. Linyphia pascuensis, Walckcnaer, Flistowe naturelle des insectes (Aptères), I. II, p. 251. 1850. Linyphia signata, C. Koeh, Ueberskht des Arachnidtn-Syslems, t. V, p. 18. 18G1. Linyphia pusjlla, Weslring, Araneae Suecicac descriptac, p. 101. 1864. Linyphia flliginea, Blackwnll, Spiders ofGreal Britain, t. Il, p. 216, pi. XV, fig. 142. 1866. Linyphia pusilla, Meuge, Preussische Spinncn, l. I, p. 100, pi. XIX, lab. XXXVI. 1870. Linyphia pusilla, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 50. 1878. Linyphia piailla, L. Bcckcr, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. eut. de Belgique.) 1879. Linyphia pusilla, Cambridge, Spiders of Dorset, l. I, p. 251. 1884. Linyphia pusilla, E Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 241. Mâle (fig. 2). — Le céphalothorax esl brun-rouge, presque noir, chagriné. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en avant; ceux du milieu sont élevés sur des saillies 1res foi les. Le bandeau est un peu plus étroit que Paire oculaire. Le plastron, noir, chagriné, est semé de crins. Les chélicères (fig. 2c), granuleuses, sauf à la base, ne portent pas de lubercule plus gros au bord interne et pas de lubercule à la base. Les pattes sont rougeâtres ou vcrdàlres; les fémurs sont munis d'une petite épine; celui de la première paire en porte trois; les épines des tibias et des métatarses sont courtes; celles de ce dernier article sont au nombre de deux ou trois. 28 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. La palella de la patte-iMchoirë porte un crin dressé assez court; elle esl un peu plus longue que large et plus courte que le tibia; le tarse est plus long que ces deux articles; le bulbe porte un stylum détaché, très long, qui forme le cercle et part de l'extrémité (fig. %d). L'abdomen, qui varie comme celui de la femelle, lui ressemble beaucoup comme dessin. Ordre de longueur des paties : t, 2= 4, 5. Femelle (fig. 2a). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, ainsi que les paties. L'épigyne (fig. 2e) forme une saillie transversale assez faible; la fossette, étroite, esl masquée par le crochet du bord inférieur, qui est fauve et triangulaire. L'abdomen est blanc un peu jaunâtre; dans le milieu se trouve une bande noire longitudinale, assez étroite, découpée sur les bords et finissant dans le bas par une tachelle triangulaire; plus bas encore sont deux lignes noires transversales dont la première est la plus large; deux bandes noires, denticulées en arrière, descendent sur les parties latérales; le ventre, est noirâtre; quelquefois le fond de l'abdomen esl noir plus ou moins foncé, avec deux grandes taches blanches, arquées en croissant, en avant, suivies de deux séries de trois taches allant en diminuant de grandeur; sur les parties latérales, une ligne blancjie, étroite en avant, denliculée des deux côtés, s'élargit, puis s'interrompt, pour finir par des taches dont la première se joint à la seconde de la série dorsale; sur le ventre, noir, sont deux petits points rougeâlres de chaque côté des filières. Souvent encore les parties blanches de l'abdomen sont diminuées et n'existent même presque plus. Ordre de longueur des paties : 1, 4, 2, 3. ilOKUKS Celle Linyphia est assez fréquente en Belgique, surtout dans la province de Liège; on la rencontre au printemps et en été sur les buissons bas et dans les prairies un peu humides. La toile, en forme de nappe, esl assez petite; l'araignée se tient par-dessous. L'accouplement a lieu vers la fin du mois de juin. Le cocon qu'elle dépose près de la toile contient un nombre varié et plus ou moins grand d'oeufs jaunâtres légèrement orangés; le cocon ressemble assez vaguement comme forme à un petit entonnoir. Belgique. DISTRIBUTION Brabanl : Boilsfort. GÉOGRAPHIQUE. Hèqz : Barrage de la Gileppe, Baraque Michel, Spa, Slavelot, Comblain-au-Pont, Tilff, Remouchamps, Aywaille, Francorchamps. Namur : llan-sur-Lesse, Mariemhourg. Luxembourg : Awenne, Laroche, Marche, Barvaux. France. Toute la France — Corse (E. Simon). Angleterre. Dorselshirc (partout). — Hampshire. — Pays de Galles. — Ecosse: Glascow, Aberdecn. Allemagne. Bavière (partout). — Saxe : Hernhùlt. — Prusse. AUTRICHE-HONGRIE. Tyrol (nord et sud). — Hongrie : Varannô, Ujhcly, Kôrlvclyes, Tasnad, Bartfa, Diakovâr, etc. Bussie. Environs de Saint-Pétersbourg. — Jekalerinoslaw. — Sibérie, entre Tobolsk-sur-Irlisch et Obdorsk, près de l'embouchure de l'Ob. Suisse. Environs de Lucerne. DESCRIPTION DES ARACHiMDES DE BELGIQUE. 29 Le nord de l'Italie. Galice. — Torre de Allô. Gothembourg, Upsal, Italie. Espagne. Suède. i.Cl LINYPHIA HORTENSIS, Sundcvall, 1830. (PL IV, fig. 3, 3a, 3*, 3c, M, 3e, 3/.) SYNONYMIE. 1830. Linyphia hortensis, Sundcvall, Svenska Spindlames Bcskr., in Vet-Akad. Handl., p. 213. 1841. Linypiiia syi.vatica, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., in Transact. of tue Linn. Soc, XV1I1, IV, p. 659. 18S1. Linypiiia pratensis, Blackwall, A Catal. of Brit. Spid., etc., in Ann. and Mac. of Nat. Kist., 2e série, t. VIII, p. 449. 1861. Linypiiia iiokîensis, Wesiring,Araneœ Snecicœ, p. 99. 1863. Linypiiia albicincta, Cambridge, Descript. of 24 new spec. of Spid., in Zoolocist, p. 171 (8567). 1864. Linypiiia pratensis, Blackwall, Spiders ofGreal Brifaiu, i. Il, p. 215, pi. XV, fig. 141. 1866. Linypiiia iioktensis, Mcnge, Prcussische Spinncn, t. I, p. 108/: pi. XVilI, lab. XXXV. 1870. Linypiiia hortensis, Thorcll, Remarks on Synonyms, p. 48. 1878. Linypiiia hortensis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Linypiiia hortensis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 238. 1884. Linypiiia hortensis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 243- description. M'aie (fig. 3a). :&-ÎÀ céphalothorax, chagriné, est brun rougeâlrc très foncé et plus noir en avant. Les yeux supérieurs forment une ligne à peu près droite; ceux du milieu sont un peu soulevés. Le bandeau, plan, est plus large que Paire oculaire. Le plastron, foncé, est chagriné régulièrement (fig. 3/). Les chélicères, très forles, porlenl des granulations sur la face externe, pourvue à sa base, au milieu, d'une légère saillie, sans tubercule interne. Les pâlies sont longues, jaunâtres, avec les fémurs rouge-orangé; ceux-ci portent une petite épine en dessous, sauf celui de la première paire, qui en porte trois; les tibias portent des épines dorsales assez courtes; il y a deux ou trois petites épines aux métatarses et quelquefois une seule aux paires de paltes antérieures. Le fémur de la patte-mâchoire est courbé; la palella, plus longue que large, est plus courte que le tibia; le tarse est plus long que les deux articles précédents; le bulbe, très gros, ne porte pas de stylum détaché; à sa base se trouve une longue apophyse, étroite et recourbée (fig. 36). L'abdomen, qui parfois ressemble à celui de la femelle, est le plus souvent noir, avec deux taches blanches en avant, près de la naissance de la bande longitudinale découpée peu visible. Ordre de longueur des pattes : 1 , 4, 2, 3. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle. Les pattes sont fauves, parfois un peu orangées, aux articulations surtout. L'épigync, en saillie transversale, est marquée sur la face postérieure d'une large fossette arrondie sur les côtés; le bord inférieur porte un crochet vertical, droit, mince et assez long. L'abdomen est blanc, avec une large bande centrale longitudinale, un peu plus étroite en avant, noire, dentelée et formant trois triangles superposés; puis, plus bas, deux lignes noires transversales se touchant par le milieu rejoignent les bandes noires, latérales, découpées également; le ventre et les filières sont noirs. 50 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Quelquefois le ventre est gris foncé, violacé ou brun-rouge ; dans ce cas, la bande dorsale est d'un violet presque noir, ou brun-rouge très foncé comme les par!ies latérales (fig. 3, 4c, Ad.) 1851. Liisyphia nigrina, Westring, Fôrteckn., etc., p. 38. 1853. Linyphia pulla, Blackwall, Descr. of some newly discov. spec. of Aran., in Ann. and Mac of Nat. Hist., 2e série, t. XI, p. 19. 1861. Linyphia nigrina, Westring, Araneœ Sueckœ, p. 132. 1864. Linyphia pulla, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 234, pi. XVI, fig. 156. 1866. Bathyphantes terricolus, Menge, Preussische Spinnen, t. I, p. 112, pi. XIX, tab. XXXVIII. 1870. Linyphia nigrina, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 69. 1878. Linyphia nigrina, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Linyphia nigrina, Cambridge, Spiders of Dorsel, I. I, p. 198. 1884. Bathyphantes nigrinus, K.Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 339. 54 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. 4a). — Le céphalothorax, brun rougeâtre foncé, presque noir , finement chagriné, est souvent un peu plus pâle dans le milieu. Les yeux supérieurs sont entourés de petits cercles noirs se prolongeant en arrière; ils sont disposés en ligne droite; les yeux antérieurs forment une ligne un peu arquée en arrière; ceux du milieu, plus petits, sont presque connivents. Le bandeau, plan, vertical, est légèrement plus large que l'aire oculaire. Le plastron, chagriné, est noir mat. Les chélicères sont beaucoup plus longues que le bandeau; le bord supérieur delà rainure porte deux dents reculées; la première, placée sur l'angle, est la plus forte. Les pattes, fines, allongées, sont jaune-fauve pâle; les fémurs portent une seule épine, sauf celui de la première paire qui en a trois; la patella en porte une au-dessus; les tibias en ont également deux au-dessus et ceux des deux premières paires en ont en outre une ou deux latérales; les mélalarses en sont dépourvus. La patella de la patte-mâchoire, plus longue que large, est munie d'un crin assez court; elle est un peu plus longue que le tibia. Le tarse, grand, dépourvu de saillie à sa base, tronqué obliquement à son extrémité, ne recouvre le bulbe qu'en partie; celui-ci, très gros, porte à son extrémité un stylum en spirale très fort (fig. 4c). L'abdomen est semblable à celui de la femelle, mais souvent les dessins sont moins distincts. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax, brun rougeâtre clair, beaucoup plus pâle que celui du mâle, est ponctué et plus foncé sur les côtés. L'épigyne forme une grande fossette qui porte deux plaques latérales, un peu arrondies, lisses, convexes, brun rougeâtre; du centre du bord postérieur part en arrière un crochet rond, mince, rougeâtre à son extrémité et moins long que la fossette (fig. kb, M). L'abdomen est noir; au-dessus se trouvent deux taches blanchâtres qui se touchent souvent; elles sont suivies de bandes transversales testacées et légèrement arquées; les dernières, parfois réunies, forment alors une bande denliculée plus large; souvent encore les parties pâles s'étendent et couvrent les côtés; les parties latérales et le ventre sont noirs. Ordre de longueur des pattes : t, 4, 2, 3. Cette araignée, assez rare en Belgique, se rencontre au printemps et en automne, dans les bois humides, sous les herbages et les plantes basses; je l'ai trouvée plus communément en automne dans les dunes du littoral; elle se tenait cachée à la base des hautes herbes, à proximité de sa toile tendue près de terre. Je l'ai observée en Suisse, dans la vallée de la Reuss, au mois d'août, cachée sous des détritus. Elle est rare en France et plus commune dans le Nord. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg : Saint-Hubert, Redu, Laroche. GEOGRAPHIQUE. JSamur : Marche-les-Dames, Namèche. Flandre occidentale : Heyst, Blankenberghe. France. Oise : Forêt de Compiègne. — Aube : Troyes (E. Simon). Angleterre. Berwickshire. — Dorsetshire. — Hampshire. — Ecosse : Glaseow, Aberdeen. Allemagne. Prusse. — Bavière. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 55 Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Bodrogpart. Bereczki. — Tyrol. Vallée de la Reuss. Golhembourg, Upsal. Suisse. Suède. BATHYPHANTES DORSALIS, Wider, 1834. (PI. VII, fig. 5, 5c, U, 5c.) SYNONYMIE. 1834. Linyphia dorsalis, Wider et Reuss, Zoo/. Mise. Arachn., p. 258 (264), pi. XVII, fig. 12. 1841. Linyphia Claytoniae, Blackwall, The differ. in number of eyes, etc., in Transact. of the Linn. Soc, t. XVIII, IV, p. 664. 1852. Linyphia ainthracwa, Blackwall, A Calai of Brit. Spid., etc., in Ann. and Mac of Nat. Hist., 2e série, t. IX, p. 19. 1859. Micryphantes vittatus, Grube, Verzeich. d. Arach. Liv-, Kur- u.Esli, p. 54 (463). 1864. Linyphia Claytonue, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 233, pi. XVI, fig. 155. 1867. Linyphia terricola, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., p. 46. 1870. Linyphia dorsalis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 73. 1879. Linyphia dorsalis, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 200. 1884. Bathyphantes dorsalis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 343. DESCRIPTION. Mâle (fig. 5a). — Le céphalothorax est fauve clair; on y distingue quelques stries rayonnantes plus foncées qui n'arrivent pas jusqu'au bord et n'atteignent pas non plus le milieu. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu arquée en arrière; les yeux antérieurs sont également courbés en arrière; la base des yeux du milieu arrive au niveau du centre des yeux de côlé; une seule petite tache noire en forme de triangle porte les yeux du milieu; les latéraux sont ovales allongés. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, brun, est finement chagriné. Les chélicères sont au moins deux fois plus longues que le bandeau; il y a deux petites dents inégales, reculées, placées près de l'angle, au bord supérieur de la rainure. Les pattes, longues, assez fines, sont fauves, avec les fémurs rouge- orangé; les fémurs des deux paires postérieures sont dépourvus d'épines; ceux des deux premières paires en portent deux placées au-dessus, vers le milieu; les patellas en ont une; les tibias en portent deux au-dessus et une au côté interne. Le fémur de la patte-màchoire est court; la palella, plus longue que large, porte au-dessus un long crin effilé; le tibia, légèrement plus long que la patella, est aussi plus large ; le tarse est grand et simplement tronqué à sa base; le bulbe ne porte pas de stylum détaché (fig. 56). L'abdomen est semblable à celui de la femelle, avec les taches parfois moins distinctes. ' Ordre de longueur des pattes: 1, 4, 2, 3 ou 1, 2, 4, 3. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax, le plus souvent semblable à celui du mâle, est quelquefois brun foncé, presque noir. Les pattes sont de la même couleur que le céphalothorax. L'épigyne présente deux fortes saillies qui se suivent; la première, large, convexe, sur la face antérieure, creusée en fossette, est divisée par une très fine carène sur la face postérieure; la seconde saillie, lamelleuse à la base, plus étroite et plus longue que la première, se rétrécit pour se terminer ensuite par une dilatation noire, globuleuse (fig. 5c). 56 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'abdomen, fauve plus ou moins foncé, porte cinq tachettes noires quelquefois confluentes; il est garni de poils blanchâtres, peu serrés, courts et assez fins; lorsque l'abdomen est noir, les taches sont à peu près invisibles. Ordre de longueur des pattes: 1, 2, 4, 3. MOEURS. J'ai trouvé cette araignée assez communément en Campine, dans les herbages et les plantes basses qui croissent auprès des grands marais de Genck et de Calmpthout; on peut la rencontrer au printemps, jusqu'au milieu du mois de juin, dans tous les lieux humides; je ne l'ai jamais observée en automne. En France, elle est très rare; en Angleterre, elle se trouve communément sur les herbages et les branches basses des chênes, dans les bois humides. DISTRIBUTION envers : Calmpthout. GÉOGRAPHIQUE, Limbourg : Genck, Diepenbeek. Maestricht. Seine-et-Oise : Mennecy, la Ferté-Alais. Prusse. — Bavière. Belgique. Hollande. France. - Aube : Villechétif. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Tokay, Szomotor, Szinna, Bârtfa, etc. Angleterre. Dorsetshire. — Tout le nord de l'Angleterre. — Ecosse. SYNONYMIE. BATHYPHANTES GRACILIS, Blackwall, 1841. (PI. VII, fig. 6, 6a, 6b, 6c.) 1841. Linyphia gracilis, Blackwall, Linn. Trans., t. XVIII, p. 660. 1854. Linyphia circumspecta, Blackwall, Ann. and. Mag. of Nat. hist., 2e série, t. XIII, p. 177. 1864. Linyphia gracilis, Blackwall, Spiders of Greal Britain, t. II, p. 245, pi. XVII, fig. 163. 1864. Linyphia circumspecta, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 246, pi. XVII, fig. 165. 1879. Linyphia gracilis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 518. 1884. Bathyphantes gracilis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 345. DESCRIPTION. Mâle (fig. 6a). — Le céphalothorax, brun plus ou moins olivâtre, chagriné finement, est plus foncé sur les bords. Les yeux supérieurs, disposés en ligne droite, sont entourés de petits cercles noirs qui se prolongent en arrière; les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; une tache noire, triangulaire, se prolongeant sur le bandeau, porte les yeux du milieu; les yeux antérieurs, au moins plus petits de moitié que les supérieurs, sont plus resserrés. Le bandeau, concave, est un peu moins large que l'aire oculaire. Le plastron, convexe, est noir brillant. Les chélicères sont au moins deux fois plus longues que le bandeau ; il y a deux petites dents géminées placées près de l'angle, au bord supérieur de la rainure. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 57 Les pattes, assez fines, sont très longues et pâles; le fémur de la quatrième paire est dépourvu d'épines; ceux des deuxième et troisième paires n'en possèdent qu'une et celui de la première paire en porte deux, placées au delà du milieu; les patellas en ont une; les tibias en ont deux; celui de la première paire présente en outre 2-1 épines latérales. Le fémur de la patte-mâchoire est court; la patella, assez petite, est aussi large que longue, avec un crin assez court; elle est presque aussi longue que le tibia; le tarse, sans saillie à sa base, est ovale, grand et large; le bulbe, très fort, est muni d'un stylum en spirale placé à son extrémité (fig. 66). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les pattes portent de vagues traces d'annulations près des articulations; les épines sont généralement plus longues que celles du mâle. L'épigyne forme une saillie en demi-cercle, large, basse, un peu plissée en travers, avec une petite fossette rebordée, placée au bord postérieur (fig. 6c). L'abdomen, court, ovale, convexe, blanc, porte quatre petites bandes transversales, plus ou moins noirâtres, toujours bien marquées; les trois premières s'élargissent légèrement en angle dans le milieu; la quatrième, moins large, n'est pas aussi longue; les côtés présentent une bordure noire, bien nette, qui entoure les filières; le ventre est noir. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. MOEURS. On peut rencontrer celte araignée pendant toute l'année; elle est adulte dès le mois de mars. Je l'ai toujours observée auprès des étangs ou des marais. Elle tend ses fils à la base des herbages, sous les plantes basses et sous les détritus. Elle n'est pas très commune en Belgique et paraît plus fréquente en France et surtout en Angleterre. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, La Hulpe, Bousval, Auderghem (étangs). GÉOGRAPHIQUE. L imbourg : Genck, Diepenbeek (marais). Flandre occidentale : Knocke, Heyst, Ostende. envers : Calmpthout. Hollande. Bréda, Maestricht. France. Somme : Ault, bois de Cise, Saint- Valéry, le Crotoy, Langiieau. — Seine-Inférieure : Dieppe, Lalonde, Elbeuf. — Calvados : Asnelles. — Eure : Sec-Yton. — Eure-et-Loir : Dreux. — Seine : Bondy, Choisy-le-Roi. — Seine-et-Oise : Bonneuil, Sucy, Chennevières, Meudon, Chaville, Carrières-sous- Bois, Poissy, Mennecy, La Ferté-Alais, Morlefontaine. — Aisne : La Ferté-Milon. — Oise : Forêt de Compiègne. — Marne : Epernay. — Aube : Troyes, Villechétif. — Seine-et-Marne : Forêt de Fon- tainebleau, Montigny-sur-Loing. — Puy-de-Dôme : Boyat. — Ain : Forêt de Seillons. — Basses- Alpes : Digne, Faillefeu. — Bouches-du-Bhône : Marignane. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Corse. Angleterre. Dorsetshire. Suisse. Lucerne, vallée de la Beuss. — Canton de Vaud : Villeneuve. Italie. Italie du Nord. Espagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Szerencs, Varannô, Eszék. XII. 24 58 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les Balhyphantes étrangers jusqu'aujourd'hui à notre faune sont : B. mastodon, E. Simon. — B. approximatifs, Cambridge. — B. pullatus, Cambridge. — B. burgun- dicus, E. Simon. — B. vittiger, E. Simon. — B. parvulus, Westring. Les espèces suivantes sont décrites par les auteurs sous le nom générique de Linyphia : B. torrenlum, Kulczynski. — B, pusiolus, Fickert (?). — B. Meadi, Blackwall. — B. flavipes, Blackwall. — B. Taczanowskii, Cambridge. — B. convexus, Westring. — B. Frederici, Cambridge (?). — B. Ohlerti, E. Simon (?). — B. vilis, Thorell. — B. exlricatus, Cambridge. Une partie de ces espèces entreront probablement dans le genre Bathyphantes. Genre PORRHOMMA, E. Simon, 1884. SYNONYMIE. Linyphia des auteurs. 1834-1864. Neriene, Blackwall (ad partem). 1884. Porrhomma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 353. CARACTERES DU GENRE. Les yeux supérieurs forment une ligne droite ou presque droite; ils sont petits, égaux et large- ment séparés; ceux du milieu sont presque toujours plus resserrés, mais leur intervalle reste toujours plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou légèrement arquée en avant; ceux du milieu se touchent et sont plus ou moins séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large et beaucoup plus étroit en avant; les supé- rieurs sont beaucoup plus gros que les antérieurs; les saillies obliques qui supportent les yeux latéraux sont très peu sensibles. Le bandeau, plan ou légèrement incliné en avant, est au moins aussi large que l'aire oculaire et parfois muni de longues barbes. Le céphalothorax est court, ovale, avec le front large et arrondi; la partie céphalique est géné- ralement un peu convexe et légèrement inclinée dans la région oculaire. Le plastron, plan, à peine convexe, un peu plus long que large, longuement atténué en arrière, se termine entre les hanches postérieures en pointe courte, conique, recourbée fortement en bas. Les chélicères, assez fortes et beaucoup plus longues que le bandeau, sont droites au bord externe chez les femelles; chez les mâles, elles sont convexes à ce bord et un peu divergentes dans la seconde moitié ; il y a 2, 3 ou 4 dents presque égales au bord supérieur de la rainure; une série de cinq très petites dents en occupe le bord inférieur. La lèvre, beaucoup plus large que longue à sa base, est fortement et largement rebordée. Les lames maxillaires, droites au côté interne, obliques et arrondies au côté externe, sont un peu plus longues que larges et obliquement tronquées à leur extrémité. Les pattes sont munies de fines et longues épines; il y en a une au-dessus aux patellas et deux aux tibias. SYNONYMIE. PORRHOMMA ERRANS, Blackwall, 1841-64. (PI. VIII, fig. \, ia, \b, le.) 1841-1864. Neriene errans, Blackwall, Linn. Trans., t. XVIII, p. 643. — Spiders of Great Britain, t. II, p. 253, pi. XVIII, fig. 170. 1877. Bathyphantes Charpentier], Lebert, Die Spinnen der Schweiz, p. 163, fig. 20-34. 1884. Porrhomma errans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 364. DESCRIPTION. Mâle (fig. la). — Le céphalothorax est rougeâtre, presque noir, très finement chagriné. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne presque droite, les antérieurs en ligne droite; ceux du milieu sont beaucoup plus petits, à peu près connivents. Le bandeau, un peu plus large que Taire DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 59 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. oculaire, convexe, est garni d'une touffe de crins assez longs. Les chélicères, bien plus longues que le bandeau, solides, sont finement chagrinées. L'abdomen est coloré comme celui de la femelle. Le plastron, brunâtre mat, est chagriné très finement. Les pattes, assez longues, sont solides; les fémurs des deux paires antérieures portent au-dessus, vers le milieu, une épine, et le fémur de la première paire présente une épine semblable au côté interne. Le bulbe de la patte-mâchoire est grand; le fémur, court, est un peu courbé; la patella, petite, est plus longue que large; le tibia, plus large et plus court, est garni de crins peu nombreux, longs, sur les côtés et en avant; le tarse, relativement grand, est plus long et plus large que la patella et le tibia réunis, avec son bord externe dilaté et arrondi vers le milieu (fig. 16). Femelle (fig. 1). — L'épigyne forme une plaque brunâtre en demi-cercle, avec une fossette légèrement plus large que longue et un rebord droit en arrière (fig. le). L'abdomen, coloré comme celui du mâle, est un peu plus pâle. Ordre de longueur des pattes : 1,4, 2, 3. Cette araignée vil très cachée sous les mousses et dans les endroits humides des bois. Elle est rare et peu répandue en Belgique. Brabant : Boitsfort. Belgique. France. Seine-et-Marne. — Aube. — Hautes-Alpes. — Ain. — Pyrénées- Orientales. Valais. Suisse. PORRHOMMA PYGMAEA, Blackwall, 1834. (PI. VIII, fig. % 2o, 1b, 1c.) 1834. Neriene pygmaea, Blackwall, Researches inZool., p. 376. 1864. Neriene pygmaea, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 261, pi. XVIII, fig. 177. 1870. Neriene pygmaea, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 486. 1875. Erigone rarrata, Thorell, Tijds. voor Eut., t. XVIII, p. 89. 1879. Neriene pygmaea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 441. 1884. Porrhomma pygmaeum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 366. Mâle. — Le céphalothorax est brun rougeâtre plus ou moins foncé; la partie céphalique, convexe, obtuse, s'incline un peu en avant. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu arquée en arrière; les antérieurs sont en ligne droite; les médians, presque aussi gros que les latéraux, sont à peu près connivents; les yeux du milieu forment un carré un peu plus long que large. Le bandeau, un peu convexe, presque aussi large que l'aire oculaire, est garni de crins fins. Les chélicères, chagrinées, sont beaucoup plus longues que le bandeau. Le plastron, brun mat, est chagriné. Les pattes, un peu courtes, sont rouge-orangé et garnies de crins; le fémur de la première paire porte une épine au-dessus, près de l'extrémité, et une seconde épine un peu plus longue du côté interne; le fémur de la deuxième paire n'en présente qu'une au-dessus, vers le milieu; les tibias des deux premières paires ont des épines plus longues que celles des tibias postérieurs; les derniers articles de la patte-mâchoire sont plus foncés que les premiers; le fémur est court; la patella, petite, au moins aussi large que longue, est plus courte que le tibia; ce dernier est muni 60 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. de crins assez longs; le tarse est plus large et plus long que les deux articles précédents (fig. 2a). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 2, 2c). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les yeux supérieurs sont disposés en ligne 1res faiblement arquée en arrière. L'épigyne forme une saillie basse, en demi-cercle, marquée en arrière d'une petite fossette transversale en forme de fente un peu courbée (fig. 26). L'abdomen est noirâtre, garni de poils roux assez courts; le ventre est un peu plus pâle. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 5. On rencontre cette espèce au printemps, en été et au commencement de l'automne, au bord des étangs et des marais; elle tend ses fils à la base des plantes les plus rapprochées de l'eau. On la trouve encore dans les mousses humides et même quelquefois dans les prairies. Le mâle solitaire erre parfois dans les chemins. Cette araignée, assez rare en Belgique, est beaucoup plus commune en France. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Boilsfort, Groenendael, La Hulpe (étangs). Limbourg : Genck (marais). France. Calvados : Villers-sur-Mer. — Aisne : La Ferté-Milon, Guise. — Oise : Forêt de Compiègne. — Seine : Bondy, Bonneuil. — Seine-et-Oise : Clamart, Sucy, Chennevières-sur-Marne, Saint-Germain (bords de la Seine). — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Marne : Epernay. — Aube : Villecliétif, étang de Bailly, étang de la Morge-des-Champs. — Yonne : Saint -Florentin. — Gironde: Bordeaux. — Gers: Courrensan. — Corse : Campo di TOro. (E. Simon.) Angleterre. Ecosse. — Lancashire. — Pays de Galles. — Dorsetshire. Allemagne. Prusse. — Bavière. — Silésie. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tolcsva, Tokay. Szôllôske, Szomotor, Hadhâz, Diakovar, Kôrtvélyes, Sopron, etc. Les Porrhomma étrangers à notre faune sont : P egeria, E. Simon. — P. decens, Cambridge. — P. diabolicum, E. Simon. — P. subterraneum, E. Simon. — P. scopiferum, E. Simon. — P. glaciale, L. Koch. — P. adipatum, L. Koch. — P. montigena, L. Koch. — P. microphthalma, Kulczynski. — P. Rosenhaueri, L. Koch. — P. contritum, Cambridge. — P. umbraticum, L. Koch. — P. inconspicuum, Cambridge. — P. rasum, Cambridge. — P. cacuminum, Kulczynski. — P. boreum, L. Koch (?). — P. venator, Cambridge. — P. inlerceplum, Cambridge. — P. provocans, Cambridge. — P. Calypso, Bertkau. Quelques-unes de ces espèces pourraient se rencontrer en Belgique. SYNONYMIE. Genre TMETICUS, Menge, 1866. Linyphia des auteurs. 1853-1864. Neriene, Blackwall (ad parlem). 1866. Tmeticus, Menge, Preussische Spinnen, 1. 1, p. 184. 1866. Pedina, Menge, Idem, 1. 1, p. 125. 1866. Leptothrix, Menge, Idem, 1. 1, p. 240. 1866. Bathyphantes, Menge (ad partem), Idem, t. I, p. 111. 1884. Tmeticus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 378. CARACTÈRES BL GENRE. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite ou très légèrement arquée en arrière; ils sont assez gros, presque égaux, équidistants; leur intervalle est au moins de même largeur DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 61 que leur diamètre (très rarement plus étroit). Les yeux antérieurs forment une ligne droite ou presque droite; ceux du milieu, qui se touchent, sont plus petits et bien séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et un peu plus long que large; les supérieurs sont les plus gros; les saillies obliques qui supportent les yeux latéraux sont presque insensibles. Le bandeau, plan est vertical. Le céphalolhorax est court, ovale, avec le front large; chez le mâle, il s'élève en avant sans être conique. Le plastron est presque plan, triangulaire, aussi large ou presque aussi large que long. Les chélicères et les pièces buccales sont semblables à celles des Porrhomma. Les pattes sont assez longues, généralement robusles, surtout les fémurs qui sont inermes ou dont les antérieurs seuls sont munis d'une ou deux petites épines; il y a une épine au-dessus des palellas, deux épines ou crins sur les tibias; on remarque rarement des épines inférieures aux tibias et des épines aux métatarses; le métatarse de la première paire n'est jamais plus long que le tibia. Les Tmeticus se distinguent surtout du genre précédent par leurs yeux plus gros et plus resserrés et par la forme de leur céphalolhorax. TMETICUS ABNORMIS, Blackwall, 1841. (PI, VIII, ûg. 3, 3a, Zb, 3c.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1841. Neriene abnormis, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., in Trans. Linn., t. XVIII, p. 649. 1864. Neriene abnormis, Blackwall, Spiders of Greal Britain, I. II, p. 286, pi. XIX, fig. 200. 1870. Neriene abnormis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 448. 1872. Linyphia linguata, Cambridge, Trans. Linn. Soc. Lond., t. XXVIII, p. 537, pi. XLVI, fig. 8 (9). 1873. Erigone speluncarum, E. Simon, Ann. de la Soc. ent. de France, p. 474, pi. XIV, fig. 8-9. 1878. Erigone abnormis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. db Belgique.) 1879. Neriene Douglasi, Cambridge, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 4e série, t. XVI, p. 247, pi. VIII, fig. 5. 1879. Linyphia abnormis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 207. 1884. Tmeticus abnormis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 386. MàU. _ Le céphalothorax, fauve, chagriné, porte des crins assez longs qui forment sur la partie céphalique une ligne médiane longitudinale. Les yeux supérieurs, égaux, sont assez gros; quelquefois ceux du milieu sont un peu plus petits; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite; les yeux du milieu forment un carré plus long que large. Le bandeau, vertical, presque plat, est un peu plus large que l'aire oculaire. Les chélicères, plus longues que le bandeau, ne portent pas de dent sur la face antérieure. Le plastron est fauve ou brunâtre. Les pattes, longues, sont assez solides, fauves, garnies de crins ; les épines des tibias sont très longues; les fémurs en sont dépourvus ; le fémur de la patte-mâchoire est allongé; la patella est petite, un peu plus longue que large; le tibia est au moins aussi long; le tarse, étroit à sa base, est plus long et plus large que les deux articles précédents; le bulbe, très grand, gros, porte à sa base une grande lame noire, qui se prolonge en arrière, sur le côté du tibia, en pointe forte, repliée verticalement (fig. 3a). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax et les pattes sont fauve pâle. Les yeux supérieurs sont assez gros; l'intervalle de ceux du milieu est au moins égal à leur diamètre; l'intervalle des latéraux est double; l'intervalle entre les yeux du milieu antérieurs et les latéraux est un peu plus large que le diamètre des yeux médians. 62 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. L'épigyne porte un grand crochet simple, dirigé obliquement en arrière; il est large, ovale et s'arrondit en forme de langue à l'extrémité (iïg. 36, 3c). L'abdomen, brunâtre, est un peu plus foncé sur le ventre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée, peu commune en Belgique, vit sous les mousses et surtout sous les bruyères où elle tend sa toile en forme de nappe très fine. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai observée plusieurs fois cachée sous de petits quartiers de rochers tombés parmi les hautes herbes au bord des chemins. On peut la rencontrer pendant presque toute l'année. Elle est rare en Angleterre et paraît répandue en France; elle descend jusqu'en Espagne. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Bhode-Sainl-Genèse, Uccle, Boitsfort, Bousval. JSamur : Wautsort, Hastière, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Laroche, Barvaux. Liège : Comblain-au-Pont. France. Oise: Forêt de Compiègne. — Seine-et-Oise: Boissy, Saint- Léger, Lainville. — Seine-et-Marne: Fontaine- bleau. — Calvados : Longues. — Orne : Lhome. — Aisne: Forêt de Villers-Cotterets. — Eure : Vernon. — Aube : Troyes, Pont-sur-Seine, bois de Chappes. — Cantal : Le Lioran. — Ain : Forêt de Seillons. — Ariège. — Basses-Pyrénées : Saint- Jcan-de-Luz. Lancashire. — Dorsetshire : Bloxworth. Alsasua, Arnedillo. Angleterre. Espagne. SYNONYMIE. 1834. 1836. 1836, 1841 1861 1864, 1866. 1866 1867. 1867. 1867. 1870. 1879 1879. 1884, DESCRIPTION. Mâle. TMETICUS RUFUS, Wider, 1834. (PL VIII, fig. 4, 4a, 4b, 4c, Ad.) Theridium rufum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 218 (223), pi. XV, fig. 3. Micryphantes erythrocephalus, C. Koch, Die Arachniden, t. II, p. 85, fig. 233. Neriene rubripes, Blackwall, Charact. ofsome undescr. gen., etc., in Lond. and Edind. Phil. Mac, 3e série, t. VIII, p. 485. Micryphantes erythrocephalus, C. Koch, Die Arachniden, f. VIII, p. 98, fig. 667-668. Erigone erythrocephala, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 271. Neriene rubripes, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 287, pi. XIX, fig. 201. Bathyphantes pallescens, Menge (c?) (Inerfnis in tabula), Preussische Spinnen, 1. 1, p. 120, pi. XXII, lab. XLV. Bathyphantes brevipalpus, Menge (9 non çf), Idem, p. 122, pi. XXII, tab. XLVII. Micryphantes erythrocephalus, Ohleri, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 56, 74. Micryphantes laminatus, Ohlert, Idem, pp. 56, 75. Micryphantes ruficephalus, Ohlert, Idem, pp. 57, 79. Erigone rufa, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 132. Erigone rufa, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique), supplément. Neriene rufa, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 123. Tmeticus rufus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2° partie), p. 388. Mâle. — Le céphalothorax, chagriné, est rouge-brun assez pâle. Les yeux supérieurs, égaux, un peu gros, forment une ligne à peu près droite; l'intervalle entre les yeux médians est de moitié plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est à peu près double; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians, plus petits que les DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 63 latéraux, sont resserrés, presque connivents; l'intervalle des latéraux est plus large que le diamètre des médians; les quatre yeux médians forment un carré beaucoup plus long que large. Le bandeau, vertical, est plus large que l'aire oculaire. Les chélicères (fig. 4a), convexes, fortes, sont plus longues que le bandeau, chagrinées et granuleuses du côté externe, surtout dans la seconde moitié; elles porlent en avant, près de l'extrémité et tout près du bord interne, une courte dent conique. Le plastron, chagriné, est brun. Les pattes, rougeâtres, sont munies de crins et d'épines assez courtes et fines. La patte-mâchoire est longue; la palella, au moins deux fois plus longue que large, porte un crin peu visible; elle est plus courte que le tibia; le tarse est légèrement plus long que ce dernier (fig. 46). L'abdomen ressemble à celui de la femelle, mais sa coloration est plus foncée. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. L'épigyne porie un crochet court, très épais, large dans le haut, très rétréci et recourbé en demi-cercle par-dessous; son extrémité est pourvue d'un petit tubercule noir (fig. Ac, ld). L'abdomen est brun, un peu plus pâle au-dessus. Ordre de longueur des pattes : k, 1, % 3. MOEURS. Celte araignée, assez rare en Belgique, apparaît au printemps et pendant l'été. Elle vit dans les mousses et surtout près des racines de bruyère, dans les clairières ou aux lisières des bois. Sa petite toile, en forme de nappe très fine, qu'un souffle enlève, est tendue près de terre. Elle est rare en Angleterre et un peu plus fréquente en France et en Allemagne. Je l'ai recueillie sous les mousses en Suisse, dans la vallée de la Reuss et dans le Tessin. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, Auderghem, Tervueren, Groenendael. GÉOGRAPHIQUE. piandre orientale : Environs de Gand (Destel berge n). Anvers : Calmpthout. Limbourg : Genck. France. Seine-et-Oise : Chaville, Meudon, Boissy-Saint-Léger. — Seine-Inférieure : Elbeuf. — Oise : Compiègne. — Aisne : Forêt de Villers-Cotterets. — Aube : Troyes. —Seine-et-Marne : Forêt de Fontainebleau, forêt d'Armainvilliers. — Cantal : Le Lioran. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. — Ain : Forêt de Seillons. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse : Glascow. Allemagne. Bavière. — Saxe : Hernhûtt. — Silésie. Tessin : Locarno. — Vallée de la Reuss. Suisse. Autriche-Hongrie. Tyrol : Trente. Suède. Upsal. 64 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE RELGIQUE. SY1V0NYMIE. TMETICUS BICOLOR, Blackwall, 1833. (PI. VIII, fig, 5, 5a. M, oc.) 1833. Neriene ricolor, Blackwall, Characters ofsome undescribed gênera and species of Araneidae, p. 384. 1834. Linyphia comata, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 219 (225), pi. XV, fig. 4. 1861. Linyphia comata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 125. 1864. Neriene ricolor, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 250, pi. XVII, fig, 168. 1866. Bathyphantes comatus, Mcnge, Preussische Spinnen, t. I, p. 118, pi. XXI, tab. XLIII. 1870. Linyphia ricolor, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 64. 1878. Linyphia ricolor, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Linyphia ricolor, Cambridge, Spiders of Dorset, l. I, p. 206. 1884. Tmeticus ricolor, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2° parlie), p. 401. DESCRIPTION. Mâle (fig. 5c). — Le céphalothorax, finement chagriné, est brun rougeâtre, avec une ligne marginale plus foncée; la partie céphalique, un peu convexe, s'élève légèrement en avant. Les yeux supérieurs, disposés en ligne un peu arquée en arrière, sont égaux et gros; l'inter- valle entre ceux du milieu égale à peine leur diamètre; celui des latéraux est un peu plus large; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les médians sont plus petits et plus resserrés; l'intervalle entre eux et les latéraux égale au moins leur diamètre; les quatre yeux du milieu forment un carré un peu plus long que large. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères, robustes, plus longues que le bandeau, ne portent pas de ligne granuleuse au bord externe. Le plastron, presque indistinctement chagriné, est très foncé. Les pattes, de même couleur que le céphalothorax, ou quelquefois plus claires, sont fortes et assez longues, avec les tibias et les métatarses des deux premières paires olivâtres, plus foncés; elles sont garnies de crins assez courts; le fémur de la première paire porte une ou deux épines au-dessus, dans la seconde moitié; et en avant, une épine pareille, placée au même niveau ; le tibia de la première paire en porte une en dessous et par-dessus deux rangées de 5-3 ; le tibia de la quatrième paire porte deux rangées inférieures de 3-5 ou 7 et de plus une épine dorsale; les métatarses des deux paires antérieures en sont dépourvus. Le fémur de la patte-mâchoire, à peu près droit, est assez court; la patella, plus longue que large, porte par-dessus, en avant, un crin long et fin; elle est plus courte que le tibia; celui-ci présente au côté extérieur, dans la première moitié, une forte saillie portant une touffe de crins longs et barbelés très finement; le tarse est à peu près aussi long que les deux articles précédents; il est pourvu à sa base, par-dessus, d'une saillie conique assez forte, dirigée un peu en arrière (fig. 56). L'abdomen est semblable à celui de la fejmelle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax et les pattes sont quelquefois plus verdâtres que chez le mâle. L'épigyne forme une plaque peu saillante qui présente de chaque côté un espace lisse, arrondi; elle porte en arrière un petit rebord arqué, rougeâtre (fig. 5a). L'abdomen est noirâtre plus ou moins foncé. Ordre de longueur des pattes : 1,4, 2, 3. MOEURS. Cette araignée est assez commune en Belgique depuis le printemps jusqu'en automne. Dans le DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 65 DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Brabant, je l'ai toujours observée sous les bruyères, à la base desquelles elle tend sa petite toile légère, en forme de nappe. En Campine, je l'ai trouvée plus fréquemment sous les détritus et dans des prairies sèches. Dans nos provinces montagneuses, elle était presque toujours cachée sous des pierres tombées dans les hautes herbes. La ponte a lieu au mois de juillet; le cocon, très petit, est caché près de la toile. On rencontre rarement le mâle; je ne l'ai jamais observé près de la femelle. J'ai trouvé parfois cette araignée en hiver, cachée dans les bois sous les feuilles mortes. Je l'ai rencontrée en Suisse, dans la vallée de la Reuss et dans le Tessin. Belgique. Brabant: Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, La Hulpe, Waterloo. Otlignies, Bousval, Noirhat, Villers-Ia-Ville, Nivelles, Louvain, Rhode-Sainl-Genèse, Diesl, Ternath, Vilvorde. envers: Malines, environs d'Anvers, Calmpthout. Limbourg : Genek. Liège : Spa, Aywaille, Comblain-au-Ponl, E m bourg, Modave. Namur: Dînant, Beauraing, Han-sur-Lesse, Louetle-St-Pierre. Luxembourg : Saint-Hubert, Redu, Laroche, Viel-Salm. Flandre orientale : Environs de Gand, Grammont. Hainaut : Hennuyères, Obourg, Papignies. France. Toute la France. — Corse (E. Simon). Angleterre. Berwirckshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse : Glascow, Aberdeen. Allemagne. Bavière (partout). — Saxe : Leipzig, Hernhûtt. — Prusse. — Silésie : Breslau. Autriche-Hongrie. Bohême : Prague. — Tyrol : Trente, Inspruck, Rovoredo. — Hongrie: Ujhely. (Centromerus bicolor,B\.) Russie. Suisse. Crimée : Simferopol, Sewaslopol. Engelberg, vallée de la Reuss, Tessin, Giornico. Gothembourg, Upsal, Ostrog. Suède. SYNONYMIE. TMETICUS PABULATOR, Cambridge, 1875. (PL VIII, fîg. 6, 6a, Qb, 6c.) 1875. Erigone pabulatrix, Cambridge, New species of Frigone, in Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 324, pi. XLIV,fig. 1. 1881. Linyphia incilium, L. Koch, Abhandl. Naturf. Gesell. Gorlitz, t. XVII, p. 53, fig. 6. 1884. Tmeticus pabulator, E. Simon, Les Arachnides de Finance, t. V (2° partie), p. 405. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brillant, chagriné, est fauve rougeâlre ou brun, avec une ligne noire marginale très fine; la ligne dorsale, presque droite, s'incline à peine dans la région oculaire. Les yeux (fig. 6c) supérieurs forment une ligne courbée en arrière; ils sont égaux et assez gros; l'intervalle entre les médians égale à peu près leur diamètre; celui des latéraux est un peu plus large; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; les médians sont beaucoup XII 25 66 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. plus petits; l'intervalle entre ces derniers est égal à peine à leur rayon; l'intervalle des latéraux est à peu près double du diamètre des médians; les quatre yeux médians forment un carré assez grand et un peu plus long que large. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères, à peu près lisses, parsemées de fines granulations, sont plus longues que le bandeau. Le plastron, chagriné, est noirâtre. Les pattes, fortes et longues, sont de la même couleur que le céphalothorax et garnies de crins; les épines des tibias sont plus longues aux paires postérieures; le fémur de la première paire porte au-dessus, dans la seconde moitié, deux ou trois épines courtes; le fémur de la deuxième paire n'en porte qu'une, placée vers le milieu. Le fémur de la patte-mâchoire est court et légèrement courbé; la patella, assez petite, au moins aussi longue que large, porte un long crin en avant; le tibia, un peu plus long que la patella, porte un crin encore plus allongé; le tarse est plus long et plus large que les deux articles pré- cédents; il est arrondi et porte à sa base, par-dessus, une saillie conique très grande précédée d'une autre saillie arrondie plus basse; le bulbe est muni d'une grande lame externe, peu échan- crée, suivie d'une carène, non anguleuse à sa base, sans denliculation, tranchante, et qui se termine en avant en pointe simple, fortement canaliculée (fig. 66). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est semblable dans les deux sexes. Les yeux antérieurs sont inégaux; l'intervalle entre les médians et les latéraux est au moins égal au diamètre des médians; les yeux supérieurs sont assez gros; l'intervalle entre les médians égale au moins leur diamètre; celui des latéraux est au moins d'un tiers plus large. Le fémur de la première paire de pattes porte au-dessus, dans la seconde moitié, trois ou quatre épines; les fémurs des deuxième et troisième paires n'en portent qu'une au-dessus, vers le milieu. L'épigyne forme une fossette transversale, pourvue en avant d'un rebord avancé, légèrement échancré dans le milieu; le bord inférieur de la fossette présente dans son milieu une pièce rougeâtre, triangulaire, assez large, dirigée en arrière (fig. 6a), L'abdomen est fauve brunâtre plus ou moins foncé; le ventre est brun. Ordre de longueur des pâlies : k, 1, 2, 5. MOEURS. Je n'ai rencontré celte rare espèce que dans nos provinces montagneuses de Namur et de Luxembourg, aux mois d'août et de septembre; elle se tenait cachée sous les pierres. Ses mœurs me sont inconnues, Belgique. DISTRIBUTION Namur : Mariembourg, Hastière. GÉOGRAPHIQUE. iwcembourg : Saint-Hubert, Redu, Laroche, Melreux. France. Somme : Ault. — Seine-Inférieure : Elbeuf. — Oise : Forêt de Compiègne. — Seine-et-Oise : Brétigny. — Seine-et-Marne : Forêt de Fontainebleau. — Isère : Environs de la grande Chartreuse, Bourg- d'Oisans o Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg. AURICHE-HONGRIE. Hongrie : Tâtrafured, Csorbaitô, Tatra, etc. (Centromerus pabulator, Cb.) DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 67 SYNONYMIE. TMETICUS SYLVATICUS, Blackwall, 1841. (PI. VIII, fig. 7, la, 1b., 1841. INeriene sylvatica, Blackwall, The di/fer. in the number of eyes, etc., in Trans. Linn., etc., vol. XVIII, p. 644. 1861. Erigone sylvestris, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 273. 1864. Neriene sylvatica, Blackwall, Spiders of Grcat Britain, t. Il, p. 254. 1866. Bathyphantes setipalpus, Menge, Prenssische Spinnen, t. I, p. 124, pi. XXIII, lab. XLVIII. 1870. Erigone sylvatica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 134. 1878. Erigone sylvatica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Neriene sylvatica, Cambridge, Spiders of Dorset, f. I, p. 129. 1884. Tmeticus sylvaticls, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (2e partie), p. 410. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est brun rougeâtre brillant. Les yeux supérieurs, disposés en ligne un peu courbée en arrière, sont gros, égaux, et l'intervalle entre ceux du milieu est à peine aussi large que leur diamèlre; l'intervalle des latéraux est au moins aussi large; les yeux antérieurs sont également un peu courbés en arrière; les médians, plus petits, sont plus resserrés; l'intervalle entre ceux-ci et ceux de côté est légèrement plus large que leur diamètre; les quatre yeux du milieu forment un carré au moins aussi large que long. Le bandeau, vertical, un peu convexe, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères, fortes, chagrinées finement, sont plus longues que le bandeau et portent une série de petites granulations au côté externe. Les pattes, solides et longues, sont garnies de crins et d'épines; les épines des tibias sont assez longues; le fémur de la première paire en porte deux, placées vers le milieu; celui de la seconde paire n'en porte qu'une. Le fémur de la patte-mâchoire, court, est à peu près droit; la patella, pelile, est au moins aussi large que longue, avec un long crin par-dessus, en avant; le tibia est un peu plus long que la patella; il porte aussi un long crin en avant, au-dessus; le tarse, gros, est plus long et plus large que les deux articles précédents, avec sa base élevée en pointe basse, large, obtuse et verticale; le bulbe, très gros, porte à sa base interne une apophyse droite, aiguë, ainsi qu'une lame assez grande, courbée, épaisse, obtuse, marquée d'une carène denticulée finement, très caractéristique (fig.7«). L'abdomen est brunâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3 ou 4 — 1, 2, 3. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont gros; l'intervalle entre les médians est plus étroit que leur diamètre; celui des latéraux est un peu plus large; les yeux antérieurs sont inégaux; l'intervalle entre les médians et les latéraux est à peu près égal au diamètre des médians. Les fémurs des deux premières paires de pattes portent deux longues épines au-dessus et une seule près de l'extrémité du côté interne; les tibias de ces deux premières paires portent quelques épines courtes au-dessus; celles des deux dernières paires sont longues et fortes. L'épigyne forme une grande fossette cintrée, dans le haut surtout, arquée et rebordée finement en arrière, à peu près recouverte par un crochet triangulaire qui part du bord supérieur; ce crochet, fortement plissé en travers, est brun rougeâtre (fig. 76). L'abdomen est brun comme celui du mâle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 68 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette petite araignée, assez commune en Belgique, peut se rencontrer pendant toute l'année, mais surtout au printemps et en automne, dans les mousses des bois, sous les bruyères à la base desquelles elle tisse sa petite toile fine; je Pai observée sous des pierres, dans les parties humides de nos provinces montagneuses. Elle est très commune en France ainsi que dans le nord de l'Angleterre. Belgiqi E. DISTRIBUTION Brabanl : Rhode-Saint-Genèse, Boitsfort, Groenendael, Waterloo, Noirhat. Limbourg : Genck, Kermpt, Hasselt. Liège : Comblain-au-Pont, Hollogne-aux-Pierres, Modave, Tilff. Namur : Yvoir, Rhisnes, Dinant, Godinne, Han-sur-Lesse, Haslière. Marche-Ies-Dames, Rochefort. Luxembourg : Laroche, Marche, Melreux, Arlon, Barvaux, Bertrix, Herbeumont, Houffalize, Tellin, Redu, Saint-Hubert, Wellin. Hollande Maestricht. France. Somme : Amiens, Ault. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Seine-Inférieure : Forêt de Lalonde, Elbeuf. — IIIe-et-Vilaine : Saint-Malo. — Aisne : Forêt de Villers-Cotterets, La Ferlé-Milon, Port-aux-Perches — Oise: Forêt de Compiègne. — Seine : Bondy, La Varenne, bois de Boulogne. — Seine-et Oise : Les Fonceaux, Lainville, Chaville, Sucy, forêt de Marly, Chennevières-sur-Marne. - Seine-et-Marne: Forêt d'Armainvilliers, forêt de Fontainebleau, Nemours, Montigny-sur-Loing. — Aube: Bois de Chappes, Bar-sur-Aube, Gyé-sur-Seine, forêt de Clairvaux, Villemaur. — Cantal: Le Lioran. — Ain : Bourg. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. Angleterre. Berwickshire — Dorselshire : Bloxworth. — Pays de Galles. Allemagne. Bavière. — Prusse. — Silésie. Autriche-Hoi\grie. Hongrie : Ujhely, Dargô, Varannô, Homonna. etc. {Ceniromerus silvaticus, Bl.) Roumanie. Moldavie : Jassy. — Valachie : Bukharest. Suède. Gothembourg. Les Tmeticus étrangers à notre faune sont : T. scopiger, Grube. — T hardi, Blackwall. — T. electus, E. Simon. - T capucinus, E. Simon. — T. Ruthwaiti, Cambridge. — T lemlarsis, E. Simon. — T expertus, Cambridge. — T. arcanus, Cambridge — T sinus, E. Simon. — T. Uelphinensis, E Simon. — T. concinnus, Thorell (?). — T. prudens, Cambridge. — T. serralus, Cambridge. — T. brevipalpus, Menge. — T. salyrus, E. Simon. — T. aflinis, Blackwall. — T. granulosus, L. Koch. — T. compar, Weslring. — T. probrosus, E. Simon. — T. Cambelli, Cambridge. Beaucoup de ces Tmeticus pourront se rencontrer en Belgique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 69 SYNONYMIE. Genre MICRONETA, Menge, 4 868. Erigone des auteurs. 1868. Micryphaintes, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. III, p. 236. 1868. Microneta, Menge (ad partem), Idem, p. 227. 1884. Microneta, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (5° partie), p. 421. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, disposés en ligne un peu arquée en arriére, sont assez gros; parfois les médians sont les plus gros; ils sont partagés par des intervalles à peu près aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs, resserrés, forment une ligne droite ou un peu arquée en arrière; les qualre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et un peu plus long que large; les supérieurs sont les plus gros; de fortes saillies obliques supportent les yeux latéraux. Le bandeau est aussi large ou presque aussi large que l'aire oculaire. Le plaslron, triangulaire, est un peu plus long que large. Le céphalothorax est allongé, ovale, avec le front assez large. Les chélicères, plus longues que le bandeau, sont peu atténuées et légèrement divergentes chez les femelles; le bord supérieur de la rainure est muni, avant l'angle, de trois dents assez longues, surtout celle du milieu; le bord inférieur est muni, près du crochet, de qualre ou cinq petites dents serrées et égales; chez les mâles, les chélicères sont 1res atténuées, les bords de la rainure sont carénés et munis près de l'angle, loin du crochet, de quelques petites dents. Les pièces buccales sont semblables à celles des Tmelicus. Les pattes sont longues et lines; il y a une épine au-dessus des patellas, deux aulres très fines sur les tibias; les métatarses des pattes antérieures sont plus courts que les tibias; les tarses, plus courts que les métatarses, sont pourtant assez longs. Les Microneta se rapprochent assez des Balhyphantes par leur faciès général et par la forme des chélicères du mâle; ils sont intermédiaires entre les Erigone et les Linyphia. SYNONYMIE 1841 1851. 1861 1864. 1868 1870. 1878 1879 1884 DESCRIPTION. Mâle. MICRONETA VIARIA, Blackwall, 1841. (PI. VIII, fig. 8, 8a, 8b, 8c.) Neriene viaria, Blackwall, Thedifjer. in thenumb. ofeyes, etc., in Trans. Lins., t. XVIII, p. 645. Erigone quisquiliarium, Westring, Fôrteckn., etc., p. 44. Erigone quisquiliarium, Westring, A rancœ Sueck œ descriptœ, p. 277. Neriene viaria, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 255, pi. XVIII, fig. 171. Microneta quisquiliarium, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 229, pi. XLV, tab. CXXVIII. Erigone viaria, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 136. Erigone viaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. bnt. de Belgique.) Neriene viaria, Cambridge, Spiders of Dorset, p. 127. Microneta viaria, E. Simon, Les Arachnides de France, p. 431. Mâle. — Le céphalothorax, chagriné, est brun-fauve plus ou moins foncé; la partie céphalique est peu élevée. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; ils sont gros et égaux; l'intervalle entre les yeux médians est plus étroit que celui existant entre eux et les laiéraux; ce dernier intervalle égale à peu près leur diamèlre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; ceux du milieu, très resserrés, sont beaucoup plus petits; l'intervalle entre ceux-ci et les latéraux est au moins de moitié plus large que le diamèlre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré beaucoup plus long que large. 70 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le bandeau, convexe, incliné en avant, est à peu près aussi large que Taire oculaire. Les chélicères, marquées d'une dépression transversale, très forte près de l'extrémité, sont plus longues que le bandeau. Le plastron, chagriné, esl brun-fauve. Les pattes, fortes, assez peu allongées, sont plus pâles que le céphalothorax; les fémurs des deux premières paires, un peu plus solides que les autres, sont aussi plus foncés et chagrinés par-dessous. La patte-mâchoire est pâle; le fémur, un peu courbé, est plus large dans sa seconde moitié; la palella, assez grande, convexe, plus longue que large, porte un faisceau de crins très longs et caraclérislique à son extrémité; elle est plus longue que le tibia ; le tarse, ovale, grand, se termine à sa base en pointe courte; le bulbe est volumineux (fig. 8a, $b). L'abdomen est brun-fauve souvent très foncé. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs sont gros et resserrés; les intervalles sont beaucoup plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs, très inégaux, forment une ligne un peu courbée; l'intervalle entre les médians et les latéraux est plus étroit que le diamètre des médians. L'épigyne en saillie convexe, rougeâtre, très grande, presque aussi large que Pépigastre, forme un demi-cercle dans le haut; elle est obtuse, avancée au milieu du bord postérieur; la partie terminale, canaliculée, est fortement rebordée (fig. 8c). L'abdomen, brillant, est souvent presque noir, avec des reflets bronzés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. MOEURS. Celte petite araignée, très vive, esl commune en Belgique; on peut la trouver en toutes saisons. L'hiver, elle se cache surtout sous les feuilles sèches dans les bois et au pied des haies; l'été, elle tisse sa petite toile, en forme de nappe légère et transparente, sous les bruyères, les hautes herbes et les plantes basses. Je l'ai observée parfois blottie sous des pierres, dans les provinces de Liège et de Namur. La ponte a lieu en été. Le mâle se rencontre quelquefois errant au soleil. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Enviions de Bruxelles (bois de la Cambre), Boilsfort, Groenendael, Bousval, Noirhat, Tervue- GÉOGRAPHIQUE. reri, Notre-Dame-au-Bois, Auderghem, Louvain, Diest. Anvers : Calmpthout, Pulte, Stabroeck. Limbourg : Genck, Munster-Bilsen. Liège : Spa, Comblain-au-Pont, Modave, Pailhe. Namur : Environs de Namur, Rhisne, Dinanl, Yvoir, Waulsort, Hastière, Beauraing, Han-sur-Lesse, Marche-les-Dames. Luxembourg : Laroche, Melreux, Barvaux, Redu. Hainaut : Braine-le-Comte, Hennuyères. Hollande. Maestricht. France. Partout (E Simon). Angleterre. Hampshire. — Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Szôllôske, Szomotor, Târkény, Czéke, etc. — Bohême. Suèdi: . Gothembourg. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 71 SYNONYMIE. MICRONETA RURESTRIS, C. Koch, 1836. (PL VIII, fig. 9, 9a, 9b.) 1836. Micryphantes rurestris, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 84, fig. 231-232. 1837. Argus fuscipalpus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 358. 1841. Neriene gracilis, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., in Trans. Linn. Soc, vol. XVIII, p. 646. 1844. Neriene flavipes, Blackwall, Descr. of some newly dise. spec. of Aran., in Ann. and Mac. of Nat. Hist., t. XIII, p. 182. 1851. Erigone rurestris, Westring, Fôrteckn., etc., p. 43. 1851. Erigone rurestris, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 287. 1864. Neriene gracilis, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. Il, p. 256, pi. XVIII, fig. 172. 1864. Neriene flavipes, Blackwall, Idem, t. Il, p. 264, pi. XVIII, fig. 178. 1867. Micryphantes fuscipalpus, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 55, 68. 1869. Micryphantes tenuipalpis, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 238, pi. XL VI, tab. CXXXVII. 1870. Erigone fuscipalpis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 140. 1878. Erigone rurestris, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Neriene fuscipalpis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 129. 1884. Microneta rurestris, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (5e partie), p. 456. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, plus ou moins foncé, est brun-fauve olivâtre, avec une ligne noire marginale et parfois des lignes rayonnantes; il est brillant, chagriné, allongé, et s'élève assez peu en avant. Les yeux supérieurs formenl une ligne un peu Courbée en arrière, presque droite ; les médians, plus resserrés, sont un peu plus gros; l'intervalle entre eux est plus étroit que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians, un peu plus petits, sont plus resserrés; l'intervalle des latéraux est plus étroit que leur diamètre. Le bandeau, vertical, légère- ment creusé, est un peu plus étroit que l'aire oculaire. Les chélicères, beaucoup plus longues que le bandeau, sont semées de granulations du côté externe ; les bords de la rainure sont mutiques et carénés, avec une ligne médiane de trois ou quatre dents très petites ; il y a deux légères saillies à l'articulation du crochet. Le plastron, noir, est presque lisse. Les pattes, pâles, sont longues, fines et munies de crins très courts ; les épines qui garnissent les tibias sont plus longues à ceux des paires postérieures. Le fémur de la patte-mâchoire est un peu courbé ; la patella, convexe, petite, est à peine plus longue que large, munie d'un crin très petit; elle est plus courte que le tibia; le tarse, grand, ovale s'élève dans la première moitié en saillie large, marquée d'une dépression externe; sa base porte une petite saillie ronde à l'angle intérieur; le bulbe est très grand (fig. 9a). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 4, I, 2, 3. Femelle (fig. 9). — Le céphalolhorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes; les tibias sont parfois un peu plus foncés. Les yeux supérieurs sont à peu près équidistants; les inter- valles sont à peine plus étroits que leur diamètre. L'épigyne forme un large demi-cercle en saillie; par-dessous, de chaque côté, se trouve une échancrure arrondie renfermant une pièce écailleuse également arrondie (fig. 96). L'abdomen, ovale, allongé, est noirâtre, semé de poils fins et parfois un peu plus pâle au-dessus. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. GÉOGRAPHIQUE. 72 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. (]elte petite araignée est très commune en Belgique pendant tout l'été et l'automne. C'est surtout en octobre qu'on peut rencontrer le mâle errant à l'aventure. Cette espèce vit à peu près partout, dans les bois, sur les petits buissons, sous les bruyères, dans les mousses. Elle tend sa petite toile près de terre (PI. VIII, fig. 41). J'ai recueilli parfois dans les belles journées d'automne des mâles et des femelles suspendus aux fils de la Vierge. Je l'ai observée en Suisse sur les pentes du Righi, dans la vallée de la Reuss et le Tessin. Elle est commune en France et en Angleterre. Belgique. DISTRIBUTION Commune partout. Hollande. Brabant septentrional : Bois-le- Duc, Bréda. — Hollande méridionale : Environs de La Haye. — Zélande : iVliddel bourg. France. Toute la France — Corse (E Simon). — Iles d'Hyères (Porquerolles). AlNGLETERRE. Répandue dans toute l'Angleterre. • Allemagne. Bavière. — Saxe. — Prusse. — Silésie. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tolcsva, Tokay, Velejte, Sopron, etc. (Micryp hantes rurestris, L. K.) Russie. Sibérie — Environs de Saint-Pétersbourg. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Reuss, Tessin. Italie. Lombardie. — Vénélie. — Piémont. Espagne. Miranda-de-Ebro. Portugal. Environs de Lisbonne. — Iles Açores (San Miguel). Suède. Gothembourg. Afrique. Algérie. — Egypte : Environs d'Alexandrie Les principaux Microneta étrangers à notre faune sont : M. relroversa, Cambridge. — M. sublilis, Cambridge. — M. Kyserlingi, Ausserer. — M. corrigera, Cambridge. — M. rustica, E. Simon. — M. simplicitarsis, E. Simon. — M. innotabilis, Cambridge. — M. arieians, Cambridge. — M. Grouvellei, Cambridge. — M. tenera, Menge. — M. equestris, L. Koch. — M. incomta, Cambridge. — M. hirsula, Menge. — M. mollis, Cambridge. — M. iracunda, Cambridge. — M. caesta, Thorell. — M. sublimis, Cambridge. — M. décora, Cambridge. Beaucoup de ces petites espèces pourront se trouver en Belgique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 73 SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre S1NTULA, E. Simon, 1884. Linyphia et Erigone, Cambridge (ad pariem). 1884. Simula, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 4-42. Les yeux sont très resserrés; les supérieurs, gros, forment une ligne ordinairement arquée en arrière, droite quelquefois; ceux du milieu, parfois un peu plus gros que les latéraux, sont un peu plus séparés; dans ce cas, l'intervalle des latéraux est excessivement étroit; les antérieurs forment une ligne un peu arquée en arrière; ils sont très resserrés; ceux du milieu sont les plus petits. Le bandeau, vertical, plan ou concave, est ordinairement plus étroit que l'aire oculaire. Le céphalothorax, atténué en avant, est ovale, avec le front obtus et un peu étroit; il est convexe et s'incline fortement en arrière dans la partie thoracique, tandis que dans la partie céphalique, il est droit ou légèrement incliné en avant jusqu'au front; parfois, comme chez S. acrius, il se déprime un peu au milieu, plus bas que la partie céphalique. Le plastron, triangulaire, cordiforme, convexe, est au moins aussi large que long. Les chélicères, plus longues que le bandeau, étroites, sont divergentes dans la seconde moitié; deux ou trois dents fines garnissent le bord supérieur de la rainure ; une suite de petites granu- lations occupe le bord inférieur; le crochet est assez long. La lèvre, en demi-cercle, plus large que longue, est arrondie et rebordée en avant. Les lames maxillaires, presque aussi larges que longues, sont droites intérieurement en avant de la lèvre, obliques et arquées dès la base du côté externe. Les pattes, peu longues et peu fines, ne portent pas d'épines aux fémurs ni aux métatarses; il y a des épines séliformes au-dessus des patellas et des tibias. Les Simula sont reconnaissables à la forme de leur céphalothorax et à la disposition des yeux. SYNONYMIE. SINTULA DILUTUS, Cambridge, 1875. (PI. VIII, fig. 10, iOa, iOb, 10c, lOrf.) 187b. Erigone diluta, Cambridge, New species of Erigone, in Proceed. Zool. Soc, p. 331, pi. XLIV, fig. 6. 1880. Neriene demissa, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 438. 1884. Sintula dilutus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (3e partie), p. 445. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 106) est fauve clair, avec une ligne noirâtre marginale assez fine; la ligne dorsale est droite; la partie céphalique n'est pas relevée. Les yeux supérieurs, égaux, gros, forment une ligne très légèrement courbée en arrière; les médians sont un peu moins resserrés; leur intervalle est à peu près égal à leur diamètre; les yeux (fig. 10c) antérieurs sont également courbés en arrière; l'intervalle entre les latéraux et les médians est un peu plus étroit que le diamètre de ces derniers; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Le bandeau est à peine aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, fauve, est lisse. Les pattes, claires comme le céphalothorax, sont fortes et allongées, munies de crins fins assez courts, plus longs par-dessous dans la seconde moitié des fémurs; les épines des tibias sont assez longues; les fémurs en sont dépourvus par-dessus et du côté interne. Le fémur de la patte-mâchoire est droit et court; la patella, convexe, au moins aussi longue que large, porte en avant un crin fin, très long; elle est plus courte que le tibia; celui-ci porte aussi XII. 26 74 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. un long crin en avant; le tarse, large, ovale, très grand, n'a pas de saillie à sa base; le bulbe, très gros, présente une lame externe, large, courte, repliée carrément, sans saillie ni apophyse (fig. 10a). L'abdomen est pareil à celui de la femelle. Femelle (fig. 10). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs, resserrés, gros, ont l'intervalle entre les médians plus étroit que leur diamètre; l'intervalle entre ceux-ci et les latéraux est à peine plus large que leur rayon; les yeux antérieurs, presque connivents, sont très inégaux. L'épigyne porte un très long crochet mince et droit qui dépasse le milieu de la longueur de l'abdomen (fig. 10 c?). L'abdomen, brun, est recouvert d'une pubescence blanchâtre peu serrée. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Cette petite araignée n'est pas commune en Belgique. On peut la rencontrer pendant toute l'année, mais surtout au printemps et en automne. Elle affectionne les endroits humides : je l'ai toujours trouvée au bord des étangs et des marais, à la base des herbages et des plantes basses. Elle hiverne sous les mousses et les détritus. Elle est très commune en France. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Boitsfort, Groenendael (étangs), Bousval. Limbourg : Genck (marais). Anvers : Calmpthout (marais). Flandre orientale : Onkerzeele (étang). Hollande. Brabant septentrional :Tilburg. France. Somme : Ault. — Aisne : Villers-Colterets. — Oise : Forêt de Compiègne. — Aube : Villenauxe, étang de Bailly, étang de la Morge-des-Champs, bois de Chappes, Gyé-sur-Seine, Bar-sur-Aube. — Seine : Paris, bois de Boulogne. — Seine-et-Oise : Les Fonceaux, Chaville, Boissy-Saint-Léger, Lainville, Saint- Germain-en-Laye, Aigremont. — Seine-et-Marne: Fontainebleau, forêt d'Armainvilliers. — Ain: Forêt de Seillons — Isère : Bourg-d'Oisans, le Sappey (E. Simon). Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. SYNONYMIE. DESCRIPTION. SINTULA AERIUS, Cambridge, 1875. (PI. IX, fig. d, la, \b, le, Id.) 1875. Linyphia aeria, Cambridge, Onnew and rare British Spiders, in Ann. and Mag. Nat. Hist., p. 251, pi. VIII. 1879. Linyphia aeria, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 211. 1884. Sintula aerius, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V (3e partie), p. 449. Mâle (fig. 16). — Le céphalothorax, fauve olivâtre assez pâle, est entouré d'une ligne margi- nale noire; dans le milieu se trouve une grande tache carrée, foncée, qui se termine en avant par des lignes très fines se prolongeant jusque près des yeux; la partie céphalique, déprimée en arrière, s'élève un peu en avant ; la partie thoracique est légèrement convexe. Les yeux supérieurs, cerclés de noir, forment une ligne droite; les médians, resserrés, presque équidistants, sont à peine plus gros que les latéraux; les yeux antérieurs, resserrés, presque DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 75 équidistanls, forment une ligne légèrement courbée en arrière. Le bandeau, concave, est un peu plus étroit que l'aire oculaire. Le plastron, presque lisse, plus long que large, est brun verdâlre assez foncé. Les pattes sont pâles, avec les tibias et les métatarses des paires antérieures parfois plus foncés; elles sont garnies de crins fins assez courts; les fémurs sont dépourvus d'épines; les patellas en ont une au-dessus; les tibias en portent deux; en oulre, les tibias des deux premières paires portent une épine latérale externe, placée au niveau de la seconde épine dorsale. Le fémur de la patte-mâchoire, un peu courbé à sa base, est court ; la patella, convexe, à peine plus longue que large, porte un assez long crin effilé; elle est plus courle que le tibia; ce dernier, élargi à son extrémité, tronqué, avec l'angle externe un peu saillant, porte un pelil crin peu visible; le tarse, convexe, court, est dépourvu de saillie à sa base (fig. la). L'abdomen est pareil à celui de la femelle. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. L'épigyne (fig. \d) forme une saillie plus large que haute; elle porte en arrière une pièce transversale, testacée, courbée, avec la concavité en avant, et un crochet triangulaire partant du haut, un peu long et sinueux à la pointe. L'abdomen, ovale allongé, est noirâtre, plus ou moins foncé, muni de crins gris-blanc; il est souvent un peu éclairci par-dessus. Ordre de longueur des pattes : 1, l, 2, 3. MOEURS. Cette araignée est assez répandue en Belgique dès le commencement du printemps et en automne aux lisières des bois, sur les buissons, sous les bruyères et les herbages desséchés. Elle hiverne cachée sous les feuilles mortes et parfois sous les mousses. A Comblain-au-Pont et à Han-sur- Lesse, je l'ai trouvée plusieurs fois en automne, blottie sous des pierres. Sa petite toile était tendue dans une anfractuosité du sol. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles (bois de la Cambre), Boilsfort, La Hulpe, Mont-Saint-Guibert, Diest, GÉOGRAPHIQUE. Louvain, Wavre. Anvers : Calmpthout. Limbourg : Genck. Liège ; Spa, Comblain-au-Pont. Namur : Annevoie, Ermelon, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Redu. France. Seine : Paris, Bondy, la Glacière. — Seine-Inférieure : Elbcuf. — Oise : Compiègne. — Aube : Troyes, Brévîande. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Boissy-Saint-Léger, Chennevières, Mennecy, Bouray. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Gironde : Arcaehon. — Pyrénées-Orientales : Molight. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tokay, Szerdahely, Lelesz, Sopron, etc. Les Sintula étrangers à notre faune sont : S. succinus, E. Simon. — S. pusio, E. Simon. — S. flavescens, Cambridge. — S. corniger, Blackwall. — S. balleatus, E. Simon. — S. longulus, E. Simon. Plusieurs de ces Sintula pourront se trouver en Belgique. 76 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. CARACTÈRES DU GROUPE. Groupe des LOPHOGARENINI. La lèvre est fortement rebordée. Sauf dans le genre Donacochara, où la seconde épine des tibias de la quatrième paire est beaucoup plus faible que la première, les tibias de la quatrième paire sont munis par-dessus d'un seul crin ou épine, situé près de la base ou vers le milieu. Les lames maxillaires, courtes et très larges, se rapprochent plus ou moins au-dessus de la lèvre. Le plastron, cordiforme, triangulaire, presque aussi large que long, se termine en arrière en pointe tronquée, très large et assez fortement inclinée en bas; le tarse de la femelle est dépourvu de griffe et le tibia de la patte-mâchoire est rarement plus long que la patella. CARACTÈRES DU SOUS-GROUPE. Sous-groupe des GONATINI. Seconde ligne des yeux droite ou presque droite. Le sous-groupe des Gonatini renferme vingt genres qui sont : 1° Donacochara. — 2° Hylyphanles. — 3° Trichoncus. — 4° Gongylidium. — 5° Scotino- tylus. — 6° Tiso. — 7° Stajus. — 8° Erigone. — 9° Lophomma. — 10° Dicymbium. — 11° Gonatium. — 12° Dismodicus. — 13° Diplocephalus. — 14° Trachelocamptus. — 15° Thaumatoncus. — 16° Typhochreslus. — 17° Caracladus. — 18° Dactylopislhes. — 19° Grammonota. — 20° Gougylidiellum. Onze de ces genres ne sont pas jusqu'à présent représentés en Belgique : Le genre Hylyphantes contient une seule espèce trouvée assez fréquemment en France et qui se rencontrera probablement en Belgique ; Le genre Trichoncus ne contient que des espèces propres au Midi de l'Europe et à l'Algérie; Le genre Scotinotylus est propre aux parties élevées des Alpes; Le genre Stajus ne renferme qu'une seule espèce trouvée en Corse; Le genre Trachelocamptus appartient au Midi de l'Europe; Le genre Thaumatoncus appartient au Midi et à l'Algérie; Le genre Typhochrestus est représenté dans les Alpes et dans le Midi; Le genre Caracladus ne renferme qu'une espèce trouvée dans les Alpes; Le genre Dactylopislhes est propre au Midi de l'Europe; Le genre Grammonota renferme une espèce observée en France et en Allemagne et une autre espèce propre à l'Egypte; Le genre Goiigylidiellum possède des espèces observées en France, en Angleterre et en Alle- magne, dont quelques-unes pourront se rencontrer en Belgique. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre DONACOCHARA, E. Simon, 1884. 1873. Erigone, Thorell (ad partem), Tijdschr. voor Ent., t. XVIII, pp. 87-88. 1879. Neriene, Cambridge (ad partem), Ami. and Mag. of Nat. Hist., p. 344. 1884. Donacochara, E. Simon, Les Arachnides de France, l. V, p. 461. Céphalothorax court, ovale, légèrement atténué, à front très large et peu élevé. Les yeux supérieurs forment une ligne courbée en arrière, avec leurs intervalles égalant presque leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposés en ligne sensiblement courbée en avant; les yeux médians sont plus gros et plus resserrés; les quatre yeux du milieu forment un carré plus étroit en avant et aussi large que long; des saillies obliques supportent les yeux latéraux. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 77 Le bandeau est beaucoup plus étroit que Taire oculaire. Le plastron est un peu plus long que large. Les chélicères, à crochet très long, sont convexes, 1res larges, atténuées et divergentes; cinq fortes dents occupent le bord supérieur de la rainure; cinq dents semblables occupent le bord inférieur; ces dernières sont plus longues chez les mâles. La lèvre, grande, parallèle dans la partie basilaire, puis arquée, arrondie est largement rebordée. Les lames maxillaires, larges, assez longues, droites intérieurement en avant de la lèvre, sont obliquement et longuement tronquées à leur extrémité; elles sont fort obliques extérieurement et très élargies à leur base. Les pattes, fortes, assez longues, portent une épine sur les patellas et deux très petites épines sur les tibias; les métatarses des deux premières paires sont plus courts que les tibias et ceux des deux dernières un peu plus longs. Ce genre ne renferme jusqu'à présent qu'une seule espèce qui se caractérise surtout par le bandeau fort étroit et la grosseur des yeux du milieu du premier rang, au moins aussi gros que les latéraux. SYNONYMIE. DONACOGHARA SPECIOSA, Thorell, 1875. (PI. IX. fig. 2, 2a, 1b, 2c.) 1875. Erigone speciosa, Thorell (9), Tijdschr. voor EnL, t. XVIII, pp. 87-88. 1875. Erigone leptocarpa, Thorell (d*), Idem, f. XVIII, pp. 87-88. 1879. Neriene Keyserlingi, Cambridge (9), Ann. and Mag. of Nat. Hist., p. 344, pi. XVIII, fig. 2. 1884. Donacochara speciosa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 462. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax, peu élevé, à front large, est fauve clair, rougeâtre, presque lisse; il porte des crins assez longs, disposés en avant en trois lignes longitudinales. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les médians sont un peu plus petits que les laléraux; leur intervalle égale leur diamètre; les yeux antérieurs, très gros, forment une ligne légèrement courbée en avant; les médians sont rapprochés, presque connivents; l'intervalle des latéraux est plus étroit que leur rayon. Le bandeau, vertical, est plus étroit que Paire oculaire. Les chélicères, robustes, plus longues que le bandeau, portent des granulations assez fortes à leur bord externe; le bord supérieur de la rainure est caréné près du crochet et muni ensuite de deux petites dents ; le bord inférieur en porte quatre aiguës, plus longues que les précédentes. Le plastron, à peu près lisse, est fauve. Les pattes, fortes et allongées, sont garnies de crins légèrement plus longs aux métatarses. Le fémur de la patte-mâchoire va en s'élargissant vers son extrémité; il est un peu courbé, beaucoup plus long que large et garni de crins courts; on remarque un crin noir plus long, placé au-dessus, en avant; la patella, moins longue que le tibia, est garnie de crins plus courts; le tibia porte à son bord antérieur, au-dessus, une petite apophyse noire munie elle-même d'un denticule à sa base; le tarse et le bulbe sont plus courts et à peu près aussi larges que le tibia (fig. 26). L'abdomen, noirâtre est recouvert d'une pubescence rougeâtre. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les médians sont plus petits; les intervalles sont au moins aussi larges que leur diamètre. 78 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE MOEURS. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Les chélicères, solides, convexes, sont assez courtes et portent des granulations au côté externe; existent au côté interne deux crins très grands, soulevés; les bords supérieur et inférieur de la rainure portent chacun quatre dents assez fortes. L'épigyne forme une plaque transversale rugueuse, noirâtre, marquée de deux stries obliques qui convergent en arrière ; l'espace qui se trouve entre ces stries est vaguement triangulaire et un peu plus lisse et rougeâtre (fig. 2c). L'abdomen, brillant, est gris blanchâtre, recouvert d'une pubescence fauve, courte et espacée; au-dessus se trouve une petite bande étroite, longitudinale, noire, qui s'élargit par en bas pour former une grande tache recouvrant l'extrémité de l'abdomen; on remarque encore au-dessus quatre points enfoncés qui forment un carré plus long que large; le ventre est blanc. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Je n'ai rencontré qu'une seule fois cette araignée à la fin du mois de septembre, en Campine, au bord du grand marais de Genck; elle se tenait à la base des joncs qui plongeaient dans l'eau. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Hollande. France. Somme : Marais de Fortmanoir. — Seine-et-Oise : Mennecy. Limbourg : Genck (marais). Découverte par le Dr Van Hasselt. Autriche. Bohême : Dux. SYNONYMIE. Genre GONGYLIDIUM, Menge, 1868. 1868. Gongylidium, Menge, Preussische Spinnen,t. II, p. 183. 1868. Tmeticus, Menge (ad partem), Idem, t. II, p. 184. 1868. Phalops, Menge (ad partem), Idem, t. II, p. 218. 1869. Micronetà, Menge (ad partem), t. III, p. 227. 1884. Gongylidium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 470. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, gros et resserrés, forment une ligne droite; leur intervalle n'est jamais beaucoup plus large que leur diamètre, quelquefois même il est plus étroit; ils sont équi- dislants ou ceux du milieu plus séparés; les yeux antérieurs, assez resserrés, forment une ligne droite ou un peu arquée en arrière; les médians, un peu plus petits, presque connivents, sont toujours distinctement séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré aussi Ioni- que large et plus étroit en avant; de fortes saillies communes, obliques, portent les yeux latéraux. Le bandeau est parfois aussi large que Taire oculaire. Le céphalothorax, court, ovale, atténué et obtus en avant, a le front large parfois finement rebordé en arrière, sans strie submarginale; la partie frontale est presque toujours semblable dans les deux sexes; il existe assez souvent chez le mâle des protubérances qui affectent rarement le groupe oculaire; chez le mâle encore, la partie thoracique devient quelquefois très convexe; cette convexité, simple ordinairement, projette parfois en avant une longue lige dont l'extrémité s'appuie sur l'angle frontal; le groupe oculaire occupe presque toute la largeur du front. Le plastron, à peu près droit entre les hanches des trois premières paires de pattes, s'atténue et se prolonge en pointe épaisse et obtuse entre les hanches postérieures; il est à peine plus long que large. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 79 Les chélicères, robustes, sont beaucoup plus longues que le bandeau; 4-5 dents assez fortes occupent le bord supérieur de la rainure; 3-4 dents plus petites, rapprochées, en occupent le bord inférieur; le mâle présente quelquefois à la face antérieure des chélicères une petite apophyse conique. La lèvre, grande, tronquée ou un peu arquée au bord antérieur, largement rebordée, est toujours plus large que longue. Les lames maxillaires sont courtes et forles. Les paltes portent des épines au-dessus des patellas et des tibias; les tarses, grêles, cylindriques, sont plus courts que les métatarses. SYNONYMIE. GONGYLIDIUM GRAMINICOLA, Sundevall, 1830. (PL IX, fig. 3, 3a, 3b, 3c, 3d.) 1850. Linyphia graminicola, Sundevall, Svenska Spindlarnes, in Vet-Akad. Handl., p. 213. 1831. Theridium rubripes, Hahn, Die Arachniden, 1. 1, p. 92, fig. 70. 1833. Micryphantes rubripes, C. Koch, in Herrich Schseffer, Deutschl. Ins., 121, 24. 1838. Micryphantes rubripes, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 121, fig. 328, 329. 1851. Erigone graminicola, Westring, Fôrteclm., etc., p. 43. 1852. Neriene graminicola, Blackwall, A CataL of Spid., etc., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2e série, t. IX, p. 269. 1861. Erigone graminicola, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 257. 1864. Neriene graminicola, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 272, pi. XIX, fig. 186. 1867. Micryphantes rubripes, Ohlert, Aran. d. Prov. Prenss., pp. 56, 73. 1868. Tmeticus graminicolens, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 191, pi. XXXVI, tab. XC. 1870. Erigone graminicola, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 126. 1878. Erigone graminicola, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique), supplément. 1879. Neriene graminicola, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 108. 1884. Gongylidium graminicola, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 474. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, jaune-brun ou rougeâtre pâle, veiné parfois de brun, avec une ligne marginale noire, est finement chagriné; la partie céphalique, presque plate, s'élève légèrement; le front est étroit, obtus, et le groupe oculaire n'en occupe pas toute la largeur. Les yeux supérieurs, gros, égaux, équidislants, sont placés en ligne droite; les intervalles sont à peu près aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont également disposés en ligne droite; les médians sont presque aussi gros que les latéraux et leur intervalle égale leur rayon; les quatre yeux médians forment un carré aussi long que large. Les chélicères (fig. 3a) sont 1res forles, convexes au bord externe, où elles sont munies d'un groupe assez large de petites denliculations irrégulières; au-dessus, près du bord interne, se trouve une dent conique très forte. Le bandeau, vertical, est aussi large que Taire oculaire. Le plastron, noir, est finement chagriné. Les pattes sont assez longues; les fémurs sont plus rougeâtres que les autres articles. Le fémur de la patte-mâchoire (fig. 3b, 3c?), robuste, long, est légèrement courbé; la patella, aussi longue que le tibia, s'élargit à son extrémité où elle porte en dessous une apophyse conique très forte; le tibia, qui va en s'élargissant, porte au-dessus, à son extrémité, une apophyse fine un peu courbée et une autre apophyse interne triangulaire, plus courte et plus large, séparée de la première par une échancrure bien arrondie; le tarse est aussi large et aussi long que le tibia. L'abdomen, noirâtre, couvert de poils courts, porte quelquefois une bande longitudinale mal définie. 80 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax et les pattes se ressemblent dans les deux sexes. Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne droite; l'intervalle entre les médians est plus étroit que leur diamètre; celui des latéraux est à peu près aussi large; la ligne formée par les yeux antérieurs est droite; les médians sont un peu plus petits; les yeux latéraux sont portés sur des saillies assez fortes. Le bandeau est aussi large que Taire oculaire. Les chélicères sont solides; il y a cinq dents assez longues, placées au bord supérieur de la rainure. Le plastron est chagriné. L'épigyne (fig. 3c) forme une grande fossette rebordée, ciliée en avant, en demi-cercle, et porte sur chaque angle postérieur une petite pièce noire, oblique. L'abdomen, noirâtre est garni de poils courts. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. On rencontre cette araignée depuis le commencement du printemps jusqu'en été; j'en ai trouvé, mais plus rarement, en automne; elle habite les bois humides où elle file très bas une petite toile en forme de nappe, peu visible. Je l'ai observée plus communément sur les plantes qui bordent les étangs et les marais; à Auderghem, elle se tenait au pied des liges qui sortaient de l'eau. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai observée quelquefois blottie sous les pierres, au bord des rivières; dans ce dernier cas, sa petite toile était placée dans une cavité du sol humide (pi. IX, fig. 10). Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem, Boitsfort, Groenendael. GÉOGRAPHIQUE. ^,vers .. Calmpthout, Lillo. Limbourg : Genck (marais). Liège : Comblain-au-Pont, Tilff, le Hockay, La Gleize, Modave. Namur : Yvoir, Ermeton, Han-sur-Lesse. Hainaut : Hennuyères, Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). Hollande. Environs de Maestricht. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Allemagne. Bavière. - Prusse. — Silésie. — Saxe. Autriche-Hongrie. Tyrol : Kufstein. Lucerne, vallée de la Beuss. Piémont. — Lombardie. Sarepta, Simferopol. — Sibérie (L. Koch). Suisse. Italie. Bussie. Danemark. Suède. Gothembourg, Upsal. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 81 SYNONYMIE. GONGYLIDIUM RUFIPES, Sundevall, 1830. (PI. IX, «g. 4, 4a, 4b, 4c, 4d, 4e.) 1830. Linyphia rufipes, Sundevall, Svenska Spindlarnes, in Vet-Akad. Handl., p. 215 (1830) et p. 259 (1832). 1858. Micryphantes crassipalpus, C. Kocb, Die Arachniden, t. IV, p. 128, fig. 330, 331. 1841. Neriene munda, Blackwall, Thediffer. in the numb. ofeyes, etc., p. 642. 1851. Erigone rufipes, Wcstring, Fôrteckn., etc., p. 43. 1861. Erigone rufipes, Westring, Araneœ Succicœ descriptœ, p. 259. 1864. Neriene munda, Blackwall, Spiders ofGreal Britain, t. II, p. 265, pi. XVIII, fig. 180. 1867. Micryphantes crassipalpus, Ohlert (9 non çf), Aran. d. Prov. Preuss., pp. 55-70. 1868. Gongylidium NiGRiCANS, Menge, Preussische Spinnen, i. II, p. 183, pi. XXXIV, tab. LXXXIV. 1870. Erigone rufipes, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 126. 1878. Erigone rufipes, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Neriene rufipes, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 110. 1884. Gongylidium rufipes, E. Simon, Les Arachnides de France, l. V, p. 476. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge, devient presque noir à la partie céphalique; il est brillanl, légèrement chagriné et entouré d'une ligne noire marginale très fine; le front est large; la partie céphalique, convexe, s'élève légèrement; les yeux n'occupent pas toute la largeur du front; les yeux supérieurs forment une ligne courbée en arrière; ils sont gros, équidistants, et leur intervalle est au moins aussi large que leur diamètre ; les yeux antérieurs sont très légèrement courbés en avant; les médians sont plus petits; l'intervalle qui les sépare est plus étroit que leur rayon ; l'intervalle des latéraux est moins large que le diamètre des yeux médians; les quatre yeux médians forment un carré un peu plus long que large. Le bandeau, légèrement convexe, est plus étroit que l'aire oculaire. Les chélicères (fig. 4c), fortes, convexes à leur base, semées de quelques granulations, portent une courte dent placée au-dessus, près du bord interne. Le plastron, finement chagriné, est brun-rouge. Les pattes, allongées, sont rougeâtres. Le fémur de la patte-mâchoire est court et robuste; la patella, plus longue que le tibia, est épaisse, convexe au-dessus seulement et plus longue que large; le tibia, étroit à sa base, puis brusquement élargi, porte une apophyse inférieure épaisse, obtuse, légèrement courbée et de plus, une apophyse supérieure tronquée obliquement, avec l'angle du haut subaigu; le tarse, large, est ovale (fig. 46, 4c). L'abdomen est noirâtre; la bande plus pâle du milieu est presque toujours effacée. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax et les pattes sont à peu près semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite ; les latéraux sont portés sur des saillies obliques assez fortes. Le bord supérieur de la rainure des chélicères présente quatre dents assez solides. L'épigyne (fig. ka) offre une plaque transversale noirâtre, assez grande, beaucoup plus large que longue, avec une partie médiane rougeâtre, lisse, triangulaire, limitée par deux stries qui convergent en arrière; au-dessus de la plaque se trouve une dépression en demi-cercle. L'abdomen, noirâtre, s'éclaircit souvent et devient fauve sur les côtés et sur le ventre- on remarque assez fréquemment dans le milieu une bande testacée longitudinale, assez large, parfois bordée de quelques tachettes noires. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. XII. 27 82 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette araignée est plus commune au printemps qu'en automne; j'en ai rencontré pourtant quelques-unes jusque vers le milieu du mois d'octobre. Elle se blottit sous les mousses humides des bois. A l'arrière-saison, j'en ai observé qui se tenaient cachées aux extrémités des tiges desséchées de diverses plantes basses ; elles avaient entouré ces extrémités de fils enchevêtrés, tendus dans tous les sens. J'en ai trouvé également en hiver, cachées sous les mousses épaisses qui recou- vraient de vieilles murailles (fig. le). Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Faubourgs de Bruxelles, Vivier-dOie, bois de la Cambre, Boitsfort, Groenendael, Bousval, GÉOGRAPHIQUE. Noirhat, Tervueren, Auderghem, Louvain, Diest, Vilvorde. Anvers : Environs d'Anvers (bords de l'Escaut). Liège : Tilff, Chaudfontaine, Comblain-au-Pont, Esneux, Modave, Fallais. Namur : Environs de Namur, Dave, Yvoir, Dînant, Cerfontaine. Luxembourg : Laroche, Barvaux. France. Seine-et-Oise : Bords de la Seine. — Oise : Compiègne. — Somme : Amiens, bois de Cise, Ault, Rue. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Orne : La Ferté-Macé, Lhôme. — Eure : Brosville, Courteil, Sec-Y ton. — Haute-Marne : Langres. — Aube : Troyes, Clairvaux. — Aisne : Guise. — Gers : Courrensan. Angleterre. Pavs de Galles. — Dorsetshire : Bloxworth. — Ecosse. Prusse. — Silésie. — Bavière. — Saxe. Jekaterinoslaw, INikopol. Allemagne. Russie. Autriche-Hongrie. Bohême : Prague. — Illyrie : Trieste. — Galicie. — Bukowina. — Hongrie : Ujhely, Tokay, Varannô, Kassa, Bârtfa, Zbôro, Zakény, etc. Suisse. Tessin. — Vallée de la Reuss. — Lac de Brienz. — Lac de Thoune. Italie. Lombardie. — Piémont. Suède. Golhembourg, Upsal. SYNONYMIE. GONGYLIDIUM FUSCUM, Blackwall, 1834. (PI. IX, fig. 5, ba, bb, Se, bd.) 1854. Neriene fusca, Blackwall, Res. in Zool., p. 382. 1851. Erigone simplex, Westring, Fbrteckn., etc., p. 44. 1861. Erigone simplex, Westring, Araneœ Succicœ descriptœ, p. 255. 1864. Neriene fusca, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 275, pi. XIX, fig. 189. 1868. Microneta tessellata, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 230, pi. XLV, lab. CXX1X. 1870. Erigone fusca, Thorell (non Neriene agrestis, BI.), Remarks on Synonyms, p. 125. 1879. Neriene fusca, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 574. 1884. Gongylidium fuscum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 478. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 5rf), brillant, finement chagriné, est brun rougeâlre, bordé d'une ligne marginale noire, avec des trails rayonnants obscurs; il est convexe et s'abaisse brusquement en avant à une certaine distance du groupe oculaire qui occupe un plan à peu DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 83 près horizontal; la partie céphalique présente, un peu en arrière, de chaque côté, une impression arrondie, punctiforme. Les yeux supérieurs, en ligne droite ou presque droite, sont égaux, assez gros; les médians, plus séparés, ont leur intervalle un peu plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les médians, équidistants, sont plus petits; les intervalles sont plus étroits que leur rayon. Le bandeau, légèrement incliné, creusé sous les yeux, n'est pas tout à fait aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères, inermes en avant, sont peu convexes. Le plastron est brun ou noir. Les pattes, fortes, allongées, fauves, avec les patellas, les métatarses et les tarses plus pâles, sont munies de crins courts, excepté sous les fémurs; les épines des tibias sont assez longues. Le fémur de la patte-mâchoire est allongé ; la patella, plus étroite à sa base, beaucoup plus longue que large, porte une légère saillie externe près de l'angle supérieur; elle est beaucoup plus longue que le tibia; celui-ci, étroit à sa base, s'élargit et s'élève au-dessus en cône terminé par une petite pointe noire verticale; à la face antérieure, se trouve une petite tige noire dirigée sur la base du tarse; ce dernier est plus court que la patella et le tibia (fig. 56, 5c). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique, convexe, s'abaisse assez brusquement dans la région oculaire. Les yeux supérieurs forment une ligne à peu près droite; les médians sont plus gros et plus resserrés; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians, à peu près équidistants, sont plus petits; des saillies assez fortes portent les yeux latéraux. L'épigyne (fig. 5a) forme une plaque transversale coriacée, noirâtre, qui porte dans le milieu une pièce un peu plus longue que large arrondie, testacée, lisse. L'abdomen, noirâtre, présente quelquefois une bande longitudinale plus pâle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1,2,3. MOEURS. Cette araignée, assez rare en Belgique, tend ses fils à la base des plantes qui croissent au bord de l'eau. On la rencontre au printemps et surtout en automne. Elle passe l'hiver, blottie sous des détritus. Une seule fois, dans le Luxembourg, je l'ai trouvée cachée sous une pierre près de l'eau, au mois d'août. Au bord de la mer, elle se tient à la base des herbages qui croissent sur les dunes. Belgique. DISTRIBUTION Brabant ; Auderghem (étangs). GEOGRAPHIQUE. Limbourg : Genck (marais). Anvers : Bords de l'Escaut. Luxembourg : Laroche. Flandre occidentale : Nieuport, La Panne. France. Seine : Champigny (bords de la Marne). — Seine-et-Oise : Saint-Germain, Poissy (bords de la Seine), Carrières-sous-Bois. — Somme : Le Crotoy, Saint-Quentin-en-Tournon, Saint-Valéry, Ault. — Seine- Inférieure : Dieppe, Elbeuf. — Pas-de-Calais : Wissant. — Oise : Précy (bords de l'Oise), le Lys, la Brevière, forêt de Compiègne. — Aube: Troyes. — Yonne: Avallon, Tonnerre. — Côte-d'Or: Chablis. — Lot : Cahors. — Isère : Le Sappey. — Basses-Alpes : Digne, Faillefeu, Leberon, îles de la Durance. — Var : Hyères. Angleterre. Hertfordshire : Hoddesdon. 84 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Allemagne. Prusse. — Bavière : Munich. — Saxe: Dresde, Leipzig. — Magdebourg. Autriche-Hongrie. Galicie : Kulz. — Bohême : Carlsbad. — Hongrie : Ujhely, Varannô, Almadi. (Chyzer : Neriene.) Russie. Environs de Moscou, Narva, Grodno. Italie. Piémont : Turin. — Lombardie : Milan. — Toscane : Florence (les Cascines). Aalborg, Copenhague. — Ile de Bornholm. Gothembourg. Danemark. Suède. GONGYLIDIUM RETUSUM, Westring, 1851. (PI. IX, fig. 6, 6a, 6b, 6c, M.) SYNONYMIE. 1851. Erigone retusa, Westring, Fôrteckn., etc., p. 41. 1861. Erigone retusa, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 255. 1862. Neriene elevata, Cambridge, Descr. of ten nevj spcc, etc., in Zool., p. 7966. 1868. Tmeticus foveolatus, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 186, pi. XXXV, tab. LXXXV1. 1870. Erigone retusa, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 125. 1879. Neriene retusa, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 116. 1884. Gongylidium retusum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 481. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 6d), assez élevé, fauve ou brun, rougeâtre, veiné obscurément, porte une ligne noire marginale; la partie céphalique, convexe dans le milieu, s'incline longuement en avant et se déprime un peu derrière les yeux. Les yeux supérieurs, gros, égaux, forment une ligne droite; l'intervalle entre les médians est un peu plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus étroit; les yeux antérieurs, équidistanls, forment aussi une ligne droite; ils sont resserrés, leurs intervalles sont beaucoup plus étroits que le rayon des médians; ces derniers sont plus petits. Les quatre yeux médians forment un carré légèrement plus long que large. Le bandeau, un peu concave sous les yeux, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les pattes, fauves, sont allongées; les patellas, les métatarses et les tarses sont plus pâles; elles sont garnies de courtes épines. Le fémur de la patte-mâchoire est légèrement courbé ; la patella est beaucoup plus longue que large; le tibia, à peu près aussi long, avec le milieu du bord antérieur un peu avancé, porte à son extrémité une petite apophyse noire, presque verticale, et sur la face antérieure une autre apophyse fine, aiguë; le tarse, obtus, est un peu plus long que le tibia (fig. 66, 6c). L'abdomen, noir, est garni de longs poils fauves. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les médians sont un peu plus séparés. Le bandeau est à peu près aussi large que Paire oculaire. Le plastron est lisse. Les chélicères sont forles et unies. Les pattes sont pareilles à celles du mâle. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 85 L'épigyne forme une plaque noirâtre; dans le milieu se trouve une petite pièce lisse, fauve, plus longue que large, un peu élargie et tronquée en arrière (fig. 6a). L'abdomen, noirâlre, muni de longs poils fauves, présente assez souvent une bande longitudinale un peu plus pâle. Ordre de longueur des patles : 4-, 1, 2, 5. MOEURS. Celte araignée n'est pas très rare en Belgique. On peut la rencontrer pendant toute l'année, au bord de l'eau, cachée dans les herbes à la base desquelles elle se tient toujours et file une petite toile peu visible. Je l'ai observée aussi, mais beaucoup plus rarement, cachée sous les pierres au bord des rivières. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem, Groenendael, La Hulpe, Bousval, Tervueren, Rhode-Saint-Genèse, Laeken. GÉOGRAPHIQUE. /fnvers ; Calmpthout, Malines, Lillo. Limbourg : Genck. Luxembourg : Mirwart, Laroche. Flandre orientale : Environs de Gand. Flandre occidentale : Knocke, Heyst, Nieuporl. Hainaut : Hennuyères. Hollande. Brabant septentrional : Tilburg, Bréda. Fkance. Seine : Bondy, la Varenne (bords de la Marne). — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Versailles, Carrières- sous-Bois, Poissy, Rambouillet, Brétigny. — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Somme : Ault, Saint- Valery-sur-Somme, le Crotoy. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Seine-Inférieure : Dieppe, le ïréport, forêt de Lalonde. — Ille-et-Vilaine : Saint-Malo. — Morbihan : Plouharnel. — Oise : Précy (bords de l'Oise), le Lys, Compiègne. — Aube : ïroyes, Villechétif. — Yonne : Ravières, Tonnerre, Avallon. — Côte-d'Or : Chablis. — Loir-et-Cher. — Cantal : Le Lioran. — Gironde : Arcachon, Cadillac. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Ain : Artemarre. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans, lac Blanc. — Basses- Alpes : Digne. — Var : Toulon. — Alpes-Mari limes : Sospel, Saint-Martin- Lentosque. — Gers : Courrensan. — Hérault : Agde. — Bouches-du-Hhône : Marignane, Martigues. — Aude : Narbonne, Carcassonne. — Pyrénées-Orientales : Collioure, la Preste (E. Simon). Angleterre. Lancashire. — Dorsetshire. — Ecosse. — Irlande. Allemagne Bavière. Italie. Nord de l'Italie. Autriche-Hongrie. Alpes styriennes. — Hongrie : Tolcsva, Kirâlyhàza, Szalhmâr, Torda, Eszék, etc. vChyzer : Neriene.^ Suisse. Tessin. — Lac de Lucerne. Espagne. Madrid, Aranjuez. Russie. Environs de Saint-Pétersbourg. — Sibérie (L. Koch). Suède. Gothembourg. Afrique Maroc : Tanger. 86 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. GONGYLIDIUM APICAÏUM, Blackwall, 1850. (PL XI, fig. 2, la, %.) SYNONYMIE. 1850. Neriene apicatum, Blackwall, Ann. and Mag. of Nat. Eisl., 2e série, t. VI, p. 339. — Spiders of Great Britain, l. II, p. 269, pi. XVIII, fig. 183. 1851-61. Erigone gibbicolis, Westring, Araneœ Svecicœ descriptœ, p. 223. 1859. Micryphantes tuberculatus, Grube, Verzeichn. d. Arachn. Liv-, Kur- u. Ehstl., p. 469. 1868. Phalops gibbicoljs, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 220, pi. XL1II, fig. 119. 1884. GoNGYLiDiUM apicatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 487. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2). — Le céphalothorax, peu élevé, brun rougeâtre, chagriné en arrière et sur les côtés, s'incline obliquement dans la région oculaire et porte sur la partie céphalique un petit tubercule garni de crins à son extrémité. Les deux lignes des yeux sont très peu courbées en arrière; les yeux du milieu forment un carré aussi long que large. Les pattes sont assez longues. La patella de la patte-mâchoire est étroite et allongée; le tibia (fig. 2a), plus court, est un peu plus large; une petite apophyse noire, droite, se trouve au milieu de son bord antérieur; le côté externe, saillant, est surmonté d'une pointe plus longue, mince, coudée et légèrement recourbée à l'extrémité; le tarse, plus court que ces deux articles, est ovale et plus large. Femelle. — Le céphalothorax, brun-rouge, est peu foncé. L'abdomen, noirâtre ou brun, est garni de longs poils fauves. L'épigyne forme une plaque transversale noirâtre portant au milieu une petite pièce longitu- dinale, testacée, resserrée au centre et finement bordée de noir (fig. 26). Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette petite araignée se rencontre presque toujours au bord de l'eau, cachée dans les herbes ou à la base des plantes aquatiques. Elle est très rare en Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Boitsfort, Auderghem, Groenendael. France. Somme : Ault. — Calvados. — Oise : Le Lys. — Aisne : Guise. — Marne : Épernay. — Gironde Cazeau. — Alpes-Maritimes : Menton. — Aude : Carcassonne, etc. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : Ujhely, Tokay, Szomotor, Tetra, Almâdi, Torda, Zâkâny, etc. (Chyzer : Neriene.) Suède. — Danemark. GONGYLIDIUM GIBBOSUM, Blackwall, 1841. (PI. IX, fig. 1, la, 1b, le, Id.) SYNONYMIE. 184-1. Neriene gibbosa, Blackwall, Thediffer.in the number of eyes, elc.,'m Trans. Linn., vol. XXIII, p. 653. 1864. Neriene gibbosa, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 278. 1879. Neriene gibbosa, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 117. 1884-. Gongylidium gibbosum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 489. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 7cQ, fauve brunâtre ou rougeâtre, assez pâle; porte au-dessus, dans le milieu, une forte protubérance ronde, lisse, garnie en avant de crins fauves très forts; DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 87 devant cette protubérance, on trouve une grande fossette en demi-cercle, garnie de crins feutrés plus courts; en avant, la ligne dorsale s'incline légèrement jusqu'à l'angle du front, puis s'abaisse brusquement. Les yeux supérieurs, à peu près équidislants, forment une ligne un peu courbée en arrière; les intervalles entre eux sont légèrement plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs, presque équidistants, forment une ligne droite, avec les médians plus petits; les intervalles sont plus étroits que leur rayon ; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Le bandeau, légèrement incliné, est presque aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères portent un petit denticule noir placé en avant, vers le milieu, près du bord interne. Le plastron est noir. Les pattes sont assez longues. Le fémur de la patte-mâchoire est un peu courbé ; la patella, étroite, très allongée, est plus longue que le tibia ; le bord supérieur de ce dernier se divise en deux apophyses rapprochées, l'externe tronquée obliquement, relevée et la médiane plus droite et plus mince; le tarse est à peine plus long que le tibia (fig. lb, 7c). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax, fauve rougeâtre, chagriné finement, est entouré d'une ligne marginale foncée ; la partie céphalique, un peu déprimée en arrière, est à peine convexe. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; l'intervalle entre les médians égale à peu près leur diamètre; l'intervalle des latéraux est légèrement plus étroit; de fortes saillies portent les yeux latéraux. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères sont fortes et finement chagrinées; le bord supérieur de la rainure porte quatre dents assez longues; la quatrième est plus reculée sur l'angle; le bord inférieur porte quatre petites dents placées les unes près des autres. L'épigyne (fig. la) forme une plaque noire ; dans le milieu se trouve une petite pièce fauve, au moins aussi longue que large, légèrement élargie et tronquée en arrière ; cette pièce est limitée sur les côtés par une strie noire, recourbée en dedans au sommet. L'abdomen, noirâtre, est garni de longs poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, i, % 3. MOEURS. Comme l'espèce précédente, cette araignée vit dans les herbes et à la base des plantes les plus rapprochées de l'eau. Elle est très rare en Belgique, où je ne l'ai observée qu'une seule fois, dans une prairie au bord de la Lesse. Sa petite toile était tendue contre la terre humide. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg : Redu (bords de la Lesse). GÉOGRAPHIQUE. France. Somme : Saint-Quentin-en-Tourmont. — Oise : Forêt de Compiègne. — Eure : Sec-Yton. — Seine-et- Oise : Carrières-sous-Bois. — Aube : Troyes, Focy, Villechétif. — Yonne : Ravières. — Cantal : Le Lioran. Angleterre. Pays de Galles. — Marais près de Chamberlain entre Bere et Wool. — Ecosse. Allemagne. Bavière. — Saxe. 88 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. GONGYLIDIUM DENTATUM, Wider, 1834. (PL IX, fig. 8, 8a, 8b, Se, ScL 1834. Theridium dentatum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 225 (229), tab. XV, fig. 8. 1861. Erigone dentata, Westring, Araneœ Sueckœ descriplœ, p. 262. 1864. Neriene dentata, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. II, p. 258, pi. XVIII, fig. 174. 1868. Tmeticus dentatus, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 187, pi. XXXV, tab. LXXXVII. 1868. Tmeticus cristatus, Menge, Idem, p. 189, pi. XXXVI, tab. LXXXVIII. 1870. Erigone dentata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 128. 1878. Erigone dentata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Neriene dentata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 11 S. 1884. Gongylidium dentatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 492. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 8e), chagriné sur les côtés, est brun rougeâtre plus ou moins foncé; la partie céphalique, convexe en arrière, s'incline en avant et se soulève un peu au-dessus des yeux; il y a des crins fauves, rudes, placés sur la pente antérieure ; la partie ihoracique s'incline longuement et graduellement en arrière; le groupe des yeux occupe toute la largeur du front, qui est assez large et obtus. Les yeux supérieurs, en ligne un peu arquée en arrière, sont gros et presque équidistants; les intervalles sont au moins aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très légèrement courbée en arrière ; les médians, plus resserrés, sont plus petits. Le bandeau,, vertical, est au moins aussi large que Taire oculaire. Les chélicères, solides, portent des granulations assez fortes au bord externe; vers le milieu du bord interne se trouve une forte dent conique (fig. Sd). Le plastron, noir, est chagriné. Les pattes, fortes et un peu courtes, sont garnies d'épines. Le fémur de la patte-mâchoire, robuste, peu long, est légèrement courbé; la patella, très grande, beaucoup plus longue que le tibia, porte à son extrémité, du côté externe, une petite saillie conique; l'angle externe du tibia, tronqué obliquement à son extrémité, se prolonge sur le tarse en longue apophyse, terminée en pointe fine recourbée au-dessus; cette apophyse est aussi longue que tout le tibia; le tarse, étroit, assez grand, est marqué au-dessus, vers le milieu, d'une dépression transversale très forte; le bulbe déborde le tarse; il est muni d'une lame membraneuse en demi- cercle, suivie d'un slylum fin et détaché (fig. 86, 8c). L'abdomen est le plus souvent entièrement noirâtre. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; parfois les médians sont plus gros; l'intervalle de ces derniers est un peu plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus étroit; les yeux antérieurs forment aussi une ligne droite; les médians, plus resserrés, sont plus petits; de fortes saillies portent les yeux latéraux. L'épigyne présente une grande plaque noirâtre en demi-cercle; elle est partagée longitudinale- ment par une pièce testacée, parallèle, assez grande (fig. 8a). L'abdomen, noirâtre, ordinairement plus pâle sur les côtés et sur le ventre, porte une bande médiane longitudinale testacée et, plus rarement, deux séries de taches noirâtres, assez grandes. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. MOEURS. On peut trouver cette araignée pendant toute l'année, mais surtout au printemps et en automne. Bien qu'elle ne soit pas commune en Belgique, elle est répandue dans presque toutes nos DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 89 provinces. Elle est assez fréquente dans les mousses qui garnissent les bords des marais de la Campine. Au bord des étangs, elle se tient, comme toutes les espèces de ce genre, à la base des plantes les plus rapprochées de l'eau. Sa petite toile est peu visible. J'ai rencontré plusieurs fois le mâle errant dans les chemins qui longent les étangs. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem, Groenendael, La Hulpe, Tervueren (étangs). Vilvorde, Ternath, Tirlemont. GÉOGRAPHIQUE. Anvers : Environs d'Anvers, Deurne, Malines, Lierre, Calmpthout, Lillo. Limbourg : Genck (marais). Liège : Hockay, Modave (bords du Hoyoux), Pailhe. JSamur : Dinant, Yvoir, Hastière. Luxembourg : Laroche, Redu, Bornai. Flandre orientale : Environs de Gand. Flandre occidentale : Ypres, Bruges, Heyst. Maestricht, Utrecht, Bréda. Toute la France. — Corse (E. Simon). Prusse. — Bavière. — Silésie. — Saxe. Hollande. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tokay, Szerdahely, Szôllôske, Pâczin, Diakovâr, etc. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworlh. — Ecosse. Gothembourg. Syrie. Algérie. — Egypte. Suède. Turquie d'Asie. Afrique. SYNONYMIE. GONGYLIDIUM AGRESTE, Blackwall, 1853. (PI. IX, fig. 9, 9a, 9*, 9c, 9d.) 1853. Neriene agrestis, Blackwall, Descr. of some newly discov. spec. of Aran., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2e série, t. XI, p. 25. 1864. Neriene agrestis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 276, pi. XIX, fig. 190. 1879. Neriene agrestis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 115. 1882. Neriene agrestis, Cambridge, Ann. and Mag. of Nat. Hist., p. 4, pi. I, fig. 2. 4884. Gongylidium agreste, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 494. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 9d), veiné de brun, fauve rougeâtre ou olivâtre, plus ou moins foncé, entouré d'une ligne marginale noire, lisse et peu élevé, légèrement convexe dans la première moitié, s'abaisse légèrement vers les yeux ; il est incliné plus longuement en arrière. Les yeux supérieurs, gros, égaux, presque équidistants, forment une ligne à peine courbée en arrière; l'intervalle qui sépare les médians égale à peine leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians sont plus petits de moitié; les intervalles sont plus étroits que le rayon des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large. Le bandeau, plan, vertical, est à peine aussi large que l'aire oculaire. Les pattes, fauves, sont assez longues, avec les fémurs plus pâles; les fines épines des tibias sont un peu plus longues aux paires postérieures. XII 28 90 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le fémur de la palte-mâchoire est un peu courbé; la patella, étroite, beaucoup plus longue que large, est au moins aussi longue que le tibia; celui-ci s'élargit légèrement à son extrémité, qui est tronquée; l'angle externe de la troncature s'élève en petite et courte apophyse conique, dirigée obliquement en dehors; celte apophyse porte sur sa face antérieure une tige aiguë, très petite, qui se dirige obliquement sur la base du tarse; ce dernier est plus long et plus large que le tibia (fig. 96, 9c). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax ressemble beaucoup à celui du mâle. Les yeux supérieurs, gros, égaux, forment une ligne droite ; les médians sont un peu plus éloignés; l'intervalle qui les sépare égale à peu près leur diamètre; les yeux antérieurs forment aussi une ligne droite; les médians sont plus petits; leurs intervalles sont plus étroits que leur diamètre; de fortes saillies portent les yeux latéraux. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. L'épigyne, formant une plaque noirâtre, porte dans le milieu une petite pièce lisse, testacée, arrondie sur les côtés, tronquée droit en arrière et un peu plus large que longue (fig. 9«). L'abdomen, noirâtre, est couvert de poils fauves. Ordre de longueur des pattes : k, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée me paraît rare en Belgique; je ne l'ai observée que dans la province de Luxembourg, en automne, dans les prairies qui bordent la Lesse. Pourtant elle semble s'éloigner un peu plus de l'eau que les autres espèces du genre. A Laroche, j'ai rencontré le mâle errant le long du mur d'une maison de la ville. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg : Laroche, Barvaux, Bertrix, Redu. GÉOGRAPHIQUE. France. Somme : Saint-Valéry. — Seine-Inférieure: Elbeuf (marais Saint-Aubin). — Morbihan : Plouharnel. — Aube : Gyé-sur-Seine. — Yonne : Avallon. — Cantal : Le Lioran. — Ain : Artemare. — Isère : Le Sappey. — Hautes-Alpes : Savines. — Alpes-Maritimes : Nice, Menton. Suisse. Valais : Bourg-Saint-Pierre. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. — Irlande. Autriche-Hongrie Hongrie : Bârlfa, Tâtra, Tarnôcz, Orsova, Bazias, etc. Italie. Les Gongylidium étrangers à notre faune sont : G longipes, E. Simon. — G. foenarium, E. Simon. — G. cantalicum, E. Simon. — G. cristatum, Wider. — G. piscalor, E. Simon. — G. distinctum, E. Simon. — G. tuberosum, Blackwall. — G. pascale, Cambridge. — G. egenum, L. Koch. — G. Wagœ, Cambridge. — G. (?) lucidum, Cambridge. — G. (?) morutum, Cambridge. — G. decens, Thorell. — G. Taczanowskii, Cam- bridge. — G. gibbiferum, Kulczynski. — G (?) nigrimanum, Thorell. — G. (?) curtipes, Cambridge. — G. venaior, Cambridge. — G. (?) improbum, Cambridge. — G. (?) nefarium, Cambridge. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 91 SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre TISO, E. Simon, 1884. Micryphantes, Erigone des auteurs. 1868. Tmeticus, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. II, p. 184. 1884. Tîso, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 506. Le céphalothorax, allongé, ovale, est peu atténué en avant, avec la partie céphalique obtuse, peu convexe et s'inclinant vers le groupe oculaire qui occupe toute la largeur du front. Les yeux supérieurs, petits, bien séparés, les médians à peine plus resserrés, forment une ligne droite; les yeux antérieurs forment une ligne arquée en avant; ceux du milieu, plus petits, se louchant presque, sont largement séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré assez grand, plus élroil en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont presque nulles. Le bandeau, plan, vertical, est au moins aussi large que Taire oculaire. Le plastron, terminé en arrière en pointe large, est un peu plus long que large. Les pièces buccales sont pareilles à celles des Gongylidium. Les pattes sont fortes et peu allongées; les tarses, fins, sont un peu plus courts que les méta- tarses; le métatarse de la quatrième paire est plus court que le tibia; ce dernier est muni de fines épines à peine aussi longues que le diamètre de l'article. Dans ce genre, le céphalothorax est semblable dans les deux sexes. La patte-mâchoire est fort longue, le fémur et la patella étant très développés. L'apophyse lamelleuse du tibia, qui avance sur le tarse, est aussi très caractéristique. SYNONYMIE. 1834. 1834. 1837. 1841. 1861. 1864 1868, 1870 1878, 1879 1884, DESCRIPTION. Mâle. TISO VAGANS, Bïachvall, 1834. (PI. X, fig. 4, la, ib, de, \d, ie.) Neriene vagâns, Blackwall, Researches in ZooL, p. 574. Theridium longipalpe, VVider et Reuss, Zoologische Miscellen Arachniden, p. 222(227), pi. XV, fig. 7. Argus longipalpis, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 354. Erigone longimana, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 93, fig. 661, 662. Erigone longimana, Westring, Araneœ Sueckœ descriptœ, p. 204. Neriene vagans, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 257, pi. XVIII, fig. 173. Tmeticus hamipalpis, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 192, pi. XXXVIII, tab. XCV. Erigone longimana, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 103. Erigone longimana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Neriene longimana, Cambridge, Spiders of Dvrset, t. I, p. i 10. Tîso vagans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 507. Le céphalothorax (fig. 4c), brun foncé, rougeâlre, chagriné, avec quelques granula- tions sur la partie céphalique, est incliné plus longuement en arrière qu'en avant; il est convexe, avec le front large et obtus. Le bandeau, plan, vertical, est aussi large que l'aire oculaire. Les yeux supérieurs, presque équidistants, sont égaux; les intervalles qui les séparent ont au moins deux fois la largeur de leur diamètre; ils forment une ligne droite; les yeux antérieurs sont disposés en ligne très courbée en avant; les médians, plus petits, sont connivents; l'intervalle des latéraux est plus large que leur diamètre. Le plastron, légèrement chagriné, est brun noirâtre. Les pattes, fauves, sont garnies de crins courts ; la patella est plus pâle. MOEURS. 92 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le fémur de la patte-mâchoire, au moins aussi long que le céphalothorax, est à peu près droit; la patella, cinq fois plus longue que large, est beaucoup plus longue que le tibia; celui-ci se prolonge sur* le tarse en apophyse recourbée à son extrémité supérieure; cette apophyse, plus longue que l'article, porte en dessous, extérieurement, un petit denticule; le tarse, étroit, est un peu plus long el plus large que le tibia ; le bulbe, sans stylum visible, est muni d'une courte lame arquée (fig. la, Ib, le). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax et les pattes sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les médians sont un peu plus resserrés; les yeux antérieurs sont très légèrement courbés en avant; les médians, subconnivents, sont beaucoup plus petits; de très faibles saillies portent les yeux latéraux. Le plastron, brun, est largement bordé de noir. L'épigyne forme une grande plaque olivâtre, lisse, tronquée en avant, avec les angles un peu saillants, légèrement resserrée dans le milieu, puis élargie et lancéolée obtusément en arrière (fig. \d). L'abdomen, noirâtre, est parsemé de longs poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée est rare et peu répandue en Belgique. Dans la province de Liège, à la Baraque- Michel, je l'ai observée sous les mousses humides qui recouvrent le sol par places. On peut la rencontrer pendant tout l'été, mais elle se montre plus fréquemment au printemps. Dans le Luxembourg, à Laroche surtout, je l'ai observée plusieurs fois, cachée sous les pierres, à une assez grande distance de l'eau. Elle tisse une petite toile fine, difficile à distinguer. Belgique. DISTRIBUTION Liège ; Tilff. Comblain-au-Pont, Baraque-Michel. GÉOGRAPHIQUE. . , . . , ' • Luxembourg : Laroche, Redu. Fraince. Oise : Forêt de Compiègne. — Seine-et-Oise : Clamart, les Fonceaux, Mennecy, La Ferté-Alais. — Seine-et-Marne : Forêt de Fontainebleau, Nemours. — Somme : Saint-Quentin-en-Tourmont, bois de Cise. — Calvados : Asnelles. — Seine-Inférieure : Dieppe. — Aisne : Guise. — Eure : La Bonneville, Evreux.— Aube : ïroyes. — Cantal: Le Lioran. — Gironde : Arcachon. — Hautes- Alpes : Col des Ayes, col de Buffère, glacier du Casset. — Corse (E. Simon). ANGLETERRE. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Suisse. Engadine : Bagatz. Allemagne Suède. Gothembourg, Upsal. Danemark. Environs de Christiania. Les Tiso étrangers à notre faune sont : T. morosus, E. Simon. — T. carpathicus (Erigone), Kulczynski. — T. œstivus, L. Koch. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 93 SYNONYMIE. Genre ERIGONE, Audouin et Savigny, 1825-27. 1825-27. Eiugone, Audouin et Savigny, Description de l'Egypte (éd. 2), t. XXII, p. 319. 1833. Neriene, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr. spec. of Aran., p. 187. 1864. Neriene, Blackwall (ad partem), Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 24-8. 1868. Erigone, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 195. 1870. Erigone, Thorell (ad partem), Remarks on Sijnomjms, p. 85. 1878. Erigone, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Erigone, E. Simon, Les Arachnides de France, l. V, p. 512. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, assez petits, sont disposés en ligne presque droite; les yeux antérieurs, égaux ou presque égaux, forment une ligne un peu arquée en arrière; ceux du milieu sont plus rapprochés; les quatre yeux du milieu forment un carré au moins aussi long que large; des saillies obliques portent les yeux latéraux. Le bandeau, plan, un peu incliné, est plus large que l'aire oculaire. Le céphalothorax, ovale, peu atténué, à front large, est muni d'un rebord obtus, avec les stries rayonnantes bien marquées; la partie céphalique est un peu convexe; le front du mâle est un peu plus convexe que celui de la femelle. Le plastron, triangulaire, terminé en arrière en pointe obtuse très atténuée, plus étroite que les hanches, est aussi large ou presque aussi large que long. Les chélicères, très robustes, plus longues que le bandeau, sont convexes extérieurement, surtout près de la base, et presque coniques en dessous, vers le tiers basilaire ou le milieu ; le bord supérieur de la rainure porte cinq fortes dents donl la deuxième est la plus longue, surtout chez le mâle ; le bord inférieur porle deux dents chez les mâles et quatre dents plus courtes chez les femelles. Le crochet est très lonç. La lèvre, grande, arquée, est largement rebordée. Les lames maxillaires sont larges, courtes, droites intérieurement en avant de la lèvre, longue- ment et obliquement tronquées à leur extrémité; elles sont obliques extérieurement; chez les mâles, elles sont dilatées à la base pour l'insertion du trochanter. Les pattes portent des épines, très fines sur les tibias antérieurs, plus fortes sur les postérieurs; les métatarses des trois premières paires de pattes sont un peu plus courts que les tibias, et de même longueur à la quatrième paire. Les espèces de ce genre sont tellement unies qu'il est très difficile de déterminer les femelles. SYNONYMIE. DESCRIPTION. ERIGONE LONG1PALPIS, Sundevall, 1830. (PI. X, fig. % la, 1b, 2c, 2d.) 1850. 1868. 1871. 1872. 1878. 1879. 1884. Linyphia longipalpis, Sundevall, Svenska Spindlarnes beskrifning, in Vet-Akad. Handl., p. 212 (1830). Idem, p. 259 (1832), ad partem excl. var. (3. Erigone longipalpis, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 196, pi. XXXVII, tab. XCIII. Neriene longipalpis, Cambridge, Trans. Linn. Soc. Lond., t. XVIII, p. 447, pi. XXXIV, fig. 23, 24. Erigone longipalpis, L. Koch, Beitr.z. Kenntn. Arachn. Fauna Tirols., II. Abhandl., pp. 281-282. Erigone longipalpis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Neriene longipalpis, Cambridge, Spideî*s of Dorset, t. I, p. 107. Erigone longipalpis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 51 S. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax est brun foncé, lisse, rougeâtre en avant; la partie ihoracique porte de petites granulations qui forment des lignes rayonnantes; la partie céphalique 94 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. est un peu élevée; la marge est garnie de dentieules serrés inégaux, plus forts en avant, plus petits et espacés dans le tiers inférieur; les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; l'intervalle enlre les médians est à peu près double de leur diamètre; l'intervalle enlre ceux-ci et les latéraux est plus large; les yeux antérieurs forment une ligne courbée dans le même sens, mais plus légèrement; les médians sont plus petits; l'intervalle qui les sépare égale leur rayon; l'intervalle enlre les médians et les latéraux égale leur diamètre; les quatre yeux médians forment un carré un peu plus long que large. Les chélicères, inégales, chagrinées, portent à leur bord externe cinq ou six petites dents à peu près égales qui ne dépassent pas le milieu. Les pattes sont assez longues; il existe à la base et en dedans destrochanters et des fémurs de la première paire quelques dentieules irréguliers très petits, visibles surtout chez les grands individus. La hanche de la patte-mâchoire est garnie de petits tubercules; le fémur en porte également au côté interne une douzaine au moins et en dessous deux séries moins régulières; la patella, très longue, est munie d'une forte apophyse perpendiculaire; le tibia, presque aussi long que la patella, se termine au-dessus, au bord supérieur, en pointe subaiguë, lancéolée; par-dessous, il se termine également en pointe, avec l'angle interne légèrement prolongé; il y a au côté externe une assez forte dent placée dans l'intervalle des deux pointes; le tarse, petit, est plus court que le tibia (fig. 26, 2c). L'abdomen est semblable dans les deux sexes. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les yeux antérieurs sont un peu courbés en arrière. Les chélicères, chagrinées finement, portent cinq petites dents à leur bord externe. Le plastron est inégal et plissé légèrement sur les bords. Le tibia de la patte-mâchoire est beaucoup plus long que la patella. L'épigyne forme une grande plaque plissée transversalement; elle porte en arrière une fossette en demi-cercle, petite, plus large que longue, arquée et rebordée en arrière, droite en avant (fig. 2d). L'abdomen est brun noirâtre. Ordre de longueur des paites : 4, I, 2, 3. On observe celte araignée surtout au printemps et en automne. Je l'ai trouvée au bord de la mer. Elle habite les dunes et se tient à la base des plantes où elle file sa petite toile presque invisible. En automne, le long de l'Escaut, j'en ai vu courir sur des fils très fins qu'elles avaient lendu sur les herbages de la rive. Elle est relativement rare en Belgique. Belgique. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont. Anvers : Santvliet, Lil'lo, bords de l'Escaut. Flandre occidentale : Knocke, Heysl, La Panne, Nieuport. Hollande. Rotterdam, Dordrecht. — Zélande : Flessingue. France. Somme : Saint-Valéry. — Seine-Inférieure : Dieppe, le Tréport. — Morbihan : Plouharnel. — Gironde : Arcachon. — Vosges : Retournemer. Angleterre. Répandue partout. — Ecosse. Allemagne. SuÈDE-NoRWÈGE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 95 SYNONYMIE. 1850. 1854. 1837. 1841. 1851. 1861. 1865. 1864. 1867. 1869. 1872. 1873. 1879. 1879. - 1884. DESCRIPTION. Mâle. ERIGONE DENTIPALPIS, Wider, 1834. (PI. X, fig. 3, 3a, 36, 3c, 3d, 3e.) Linyphia longipalpis, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskr., in Vet-Akad. Handl., p. 212 (ad partem, var. (3). Theridium dentipalpe, Wider et Reuss, Zool. Mise. Araclin., in Mus. Senck, t. I, p. 242 (248), pi. XVII, fig. 1 (ad partem). Argus vagans, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 345. Erigone dentipalpis, C. Koch, Die Arachniden, t. VUI, p. 90, fig. 659, 660. Erigone dentipalpis, Westring, Forteckn, etc., in Gôter. k. Vet. Vitt. Samii. Handl., Ny Tidsf, 2, p. 40. Erigone dentipalpis, Westring, Araneœ Sueckœ descriplœ, p. 199. Neriene dentipalpis, Cambridge, Descr. of 24 spec. of spid., etc., in Zool., p. 8598 (38). Neriene longipalpis, Blaekwall, Spiclers ofGreat Britain, t. II, p. 274 (ad partem), pi. XIX, fig. 188. Erigone dentipalpa, Ohlert, Aran. d. Prov. P reuss., p. 50 (ad partem). Erigone dentipalpis, L. Koch, Beitr. z. Eennt. d. Arachn. Fauna Tirols, p. 200. Erigone dentipalpis, L. Koch, Idem, II. Abhandl., pp. 282-283. Erigone dentipalpis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 101. Erigone dentipalpis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Neriene dkntipalpis, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 108. Erigone dk.stipalpis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 525. Mâle. — Le céphalothorax esl noir rougeàtre, 1res foncé; des granulations forment des stries rayonnantes sur la partie thoracique; il y a dans la partie supérieure de la marge une suite de petits denticules espacés. Les yeux supérieurs, assez gros,, sont disposés en ligne presque droite; l'intervalle entre les médians égale leur diamètre; l'intervalle entre ces derniers et les latéraux est de moitié plus large; les yeux antérieurs forment une ligne bien courbée en arrière; l'intervalle entre les médians égale leur rayon, et celui entre ceux-ci et les latéraux égale leur diamètre. Le plastron est un peu plissé et ponctué sur les côtés. Les chélicères, chagrinées, portent six dents qui dépassent un peu le milieu du bord externe. Les pattes sont fauves, avec une série de petites granulations fines au bord interne du fémur de la première paire. La hanche de la patte-mâchoire porte quelques tubercules obtus, assez forts; le fémur est denticulé au côté interne; par-dessous il porte deux séries de denticules plus forts; la série externe est de cinq, l'interne de sept ou huit; il y a de plus un denticulé articulaire externe; la patella, longue, porte une apophyse droite, perpendiculaire; le tibia, élargi à son extrémité, plus court que la patella est tronqué, avec l'angle interne de cette troncature prolongé en apophyse courte et légèrement courbée; vu par-dessous, son bord se prolonge en apophyse obtuse assez longue; vu du côté externe, il ne porte ni apophyse ni saillie entre les deux précédentes; l'apo- physe inférieure porte en dessous, vers le milieu, un denticulé assez fort; le tarse, ovale, est plus long que le tibia. L'abdomen est noirâtre (fig. 3a, 36, 3c). Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est plus lisse que celui du mâle. Les yeux supérieurs sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière. Les chélicères, chagrinées ou mutiques, portent, chez les individus très développés, quelques granulations à leur bord extérieur. 96 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'épigyne, forme une grande plaque, plissée en travers, limitée en arrière par un mince rebord transversal, large, un peu échancré sur la ligne médiane (fig. 3d). Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. Celte araignée, assez commune en Belgique, peut se rencontrer pendant toute Tannée, mais surtout au prinlemps et en automne. Elle recherche les endroits humides, les bords des étangs, des marais ou des rivières. On la trouve aussi dans les détritus des mares. J'en ai observé plusieurs fois pendant l'hiver, cachées sous des mousses. Pour pondre, la femelle se retire près de l'eau, sous une pierre, conlre laquelle elle applique son cocon jaunâtre, recouvert d'une toile épaisse. Elle se tient cramponnée sur cette toile. Les œufs sont au nombre d'une vingtaine (fig. 3e). Bki.gique. DISTRIBUTION Brabanl : Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, La Hulpe, Uccle, Ottignies, Bousval, JNoirhat GÉOGRAPHIQUE. Tervueren, Auderghem, Nivelles, Louvain, Berchem-Sainte-Agathe, Rhode-Saint-Genèse, Diest, Vilvorde, Grand-Bigard, Ternath. Anvers : Environs d'Anvers, Calmplhout. Limbourg : Genck, Hasselt, Munsterbilsen. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont, Modave, Baraque-Michel. JSamur : Environs de Namur, Dave, Yvoir, Dinant, Waulsort, Hastière. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Bouillon, Herbeumont, Redu. Hollande. Maestricht, Bréda, Tilbourg, Oirschot, La Haye, Harlem. — Zélande : Middelbourg. France. Toute la France — Corse (E. Simon \ Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre. Allemagne. Bavière. — Prusse. — Silésie. Autriche-Hongrie. Hongrie : Bomaroy, Varannô, Ujhely, Tokay, Bartfa, Tatra, Sopron, Fértôpart, Budapest, etc. — Tyrol (partout). — Bohême : Carlsbad. — Illyrie : Trieste. — Galicie. — Environs de Vienne. y Russie. Simferopol, Sewastopol. — Sibérie (L. Koch). Italie. Piémont. — Lombardie. Suisse. Tessin. — Lac de Lucerne, vallée de la Reuss Suède. Gothembourg, Upsal. Portugal. Iles Açores. Afrique. Tout le nord de l'Afrique. DESCRIPTION DES ARACHlNIDES DE BELGIQUE. 97 SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS, DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. ERIGONE VAGANS, Audouin et Savigny, 1827. (PI. XII, fig. 23, 23a, 23t.) 1827. Eiugone vagans, Audouin et Savigny, Description de V Egypte. 1841. Argus vagans, Walckenaer (ad partem), Hist. nat. des insectes (Aptères). 1872. Neriene spinosa, Cambridge, Proceed. Soc. Lond., p. 292, pi. XIII, fig. 12. 1884. Erigone vagans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 530. Mâle (fig. 23). — Le céphalothorax, foncé, un peu plus pâle et rougeâtre en avant, avec la partie céphalique convexe, porle sur la pente postérieure de la partie céphalique quelques petits tubercules. Il y a sur la partie thoracique des granulations fines qui forment des lignes rayonnantes et, de plus, de petits (lenticules à la marge. Les yeux supérieurs forment une ligne à peu près droite; les antérieurs sont courbés en arrière. Le plastron, noir, est chagriné sur les côlés. Les chélicères, chagrinées, portent une série de denticulations assez grandes (fig. 236). Les fémurs des deux paires de pattes antérieures, sans granulalions internes, sont munis d'une série de forts denticules externes. Le fémur de la patte-mâchoire, presque droit, finement granulé en dedans, porte en dessous deux séries de petils denticules, au nombre de six à huit, n'atteignant pas tout à fait l'extrémité; la patella, à peu près aussi longue que le fémur, présente deux forts denticules à son bord externe; son apophyse, dirigée en avant, très aiguë, arquée vers son exlrémité, est plus courle que le corps de l'article (fig. 23«). Femelle. — L'abdomen est brun noirâlre, comme celui du mâle. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne un peu arquée en arrière. L'épigyne forme une plaque très plissée, finissant au bord postérieur en large pointe conique. Ordre de longueur des pâlies : 4, 1, 2, 5. Cette araignée est rare : je ne l'ai capturée que deux fois, au bord des étangs, cachée dans les plantes les plus rapprochées de l'eau. Belgique. Brahant : Auderghem. Flandre orientale : Onkerzeele. A peu près toute la France. France. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhcly, Almâdi, Ferlôpart, Kecskemét, Fiume, etc. Italie — Espagne. — Grèce. — Algérie. — Egypte — Syrie. — Iles Açores. — Iles Canaries. SYNONYMIE. ERIGONE ATRA, Blackwall, 1833. (PI. X, fig. 4, 4a, 4b, 4c, Ad.) 1 850. Linyphia longipalpis, Sundevall, Svcnska Spindlarnes, in Vet-Akad. Handl., p. 212 (ad partem, var. (3). 1833. Erigone atra, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mag , 5e série, t. III, p. 195. 1861. Erigone vagabunda, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 597. 1864. Neriene longipalpis, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, l. II, p. 274, pi. XXII, fig. 188. 1867. Erigone dentipalpa, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., p. 50 (ad partem). 1868. Erigone dentipalpis, Menge, l'rcussische Spinnen, t. II, p. 198, pi. XXXVIII, tab. XCIV. 1869. Erigone longipalpis, L. Koch, Beitr. z. Kenntn. d. Arachn. Fauna Tirols, p. 200. 1872. Neriene atra, Cambridge, Trans. Linn. Soc, t. XXVIII, p. 448, pi. XXXIV, fig. 22. XII. 29 98 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 1872. Erigone atra, L. Koch, Beitr. z. Kenntn. d. Ararhn. Fauna Tirols, etc., 2e Abhandl., pp. 282-283. 1879. Nerieue atra, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 106. 1879. Erigone atra, L. Beeker, Catalogne des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique), supplément. 1884. Erigone atra, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 528. Mâle. — - Le céphalothorax est brun-noir, avec des granulations disposées en stries rayonnantes sur la partie thoracique et des denlicules marginaux sur la partie céphalique. Les yeux supérieurs sont gros, l'intervalle qui sépare les médians est un peu plus large que leur diamètre; celui qui sépare ceux-ci des latéraux est à peu près double; les yeux antérieurs forment une ligne bien courbée en arrière; l'intervalle entre les médians égale à peu près leur rayon; l'intervalle entre ceux-ci et les latéraux est légèrement plus étroit que leur diamètre. Le plastron, les chélicères (fig. id) et les pattes sont semblables à ceux de l'espèce précédente. Le fémur de la patte-mâchoire porte une série interne de denticules très petits; en dessous, il y en a deux séries de plus forts et, de plus, une suite externe de trois ou quatre petits denticules espacés; on observe encore une petite dent articulaire externe; la patella, plus longue que le tibia, porte une apophyse subaiguë, droite, perpendiculaire; le tibia, vu par-dessus, a son bord supérieur pro- longé en large apophyse dirigée en avant; vu par-dessous, ce bord se prolonge en apophyse plus étroite et plus longue; vu du côté externe, une petite saillie est placée enlre les deux apophyses; un denticule, parfois peu visible, est placé en dessous et vers le milieu de l'apophyse inférieure; le tarse est un peu plus long que le tibia (fig. 4a, 46, 4c). L'abdomen est noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 5. Femelle (fig. 8). — Il est presque impossible de la distinguer de la femelle tfE. denlipalpis. Celte araignée se tient dans les prairies humides, ou cachée dans les plantes qui croissent au bord de l'eau; elle est plus commune en automne qu'au printemps; sa petite toile est difficile à observer ; elle est assez rare en Belgique. Belgique. Brabant : Boitsfort, Groenendael, Auderghem, Tervueren, Bousval. Luxembourg : Laroche, Bar vaux. France. Somme : Ault, Saint-Valéry. — Seine-Inférieure : Dieppe, marais Vernier. - Calvados : Arromanches. Eure : Sec-Yton, Évreux — Aisne : Guise. — Oise : Compiègne. — Seine-et-Oise : Clamart, les Fonceaux, Chaville, la Ferté-Alais, Chennevières-sur-Marne, Rambouillet — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Vosges : Retournemer. — Aube. — Isère : Le Sappey. Répandue dans toute l'Angleterre. Prusse. — Silésie — Bavière. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Tokay, Ujhely, Szerencs, Szôllôske, Varannô, Bârlfa, Felcsûlh, Gôrgény, etc. Russie. Sibérie. Gothembourg. Environs de Christiania. Suède. Norvège. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 99 Les Erigone étrangers à notre faune sont : E. remota, L. Koch. — E. meridionalis, E Simon. — E. jugorum, E. Simon. — E. promiscita, Cambridge. — E. Lantosquensis, E. Simon. — E. lenuimanus, E. Simon. — E. cristalopalpus, E. Simon. — E. capra, E Simon. — E. tyrolensis, L Koch. — E. penessa, Thorell. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre LOPHOMMA, Menge, 1867. 1867. Lophomma, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 209 (ad partem). 1869. Microneta, Menge, Idem, t. III, p. 227 (ad parlem). 1884. Lophomma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 533. Les yeux supérieurs sont plus ou moins gros, égaux, équidistants, avec les intervalles au moins aussi larges que leur diamètre; quelquefois les médians sont plus resserrés; les yeux anté- rieurs forment une ligne droite; les médians, plus petits, sont bien séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et plus long que large; les saillies obliques qui supportent les yeux latéraux sont 1res fortes. Le bandeau est souvent beaucoup plus large, que Taire oculaire. Le céphalothorax, ovale, court, est peu atténué en avant avec le front, obtus, large et sans rebord. Le plastron, triangulaire, aussi long que large, se prolonge en large pointe tronquée entre les hanches postérieures. Les chélicères, robustes, plus longues que le bandeau sont très convexes extérieurement; chez la femelle, elles sont atténuées, avec le bord supérieur de la rainure muni de 3-4 dents placées près du crochet; les dents du milieu sont les plus longues; il y a également près du crochet, au bord inférieur, quatre petites dents égales et contiguës; chez le mâle, les ché- licères sont divergentes, acuminées et fortement atténuées; il y a 3-4 dents espacées et une forte dent reculée sur Pangle, au bord supérieur de la rainure; le bord inférieur est finement caréné; le crochet, très long, est atténué dès la base. La lèvre, grande, beaucoup plus large que longue à sa base, est tronquée et rebordée à son extrémité. Les lames maxillaires, obliques et élargies extérieurement, légèrement convergentes en avant de la lèvre, sont assez longues, tronquées obliquement et longuement à leur extrémité; l'angle externe est arrondi. Les pattes sont de longueur médiocre; les tarses des deux premières paires sont presque aussi longs que les métatarses; ils sont plus courts aux paires postérieures; de fines épines existent aux tibias des deux premières paires de pattes; ces épines, qui ne sont jamais plus longues que le diamètre de l'article, sont plus fortes aux paires postérieures. SYNONYMIE. DESCRIPTION. LOPHOMMA PUNCTATUM, Biackwall, 4841. (PL X, fig. S, Sa, ob, 56-, U, 5e.) 1841. Walckenaera punctata, Biackwall, Trans. Linn. Soc.,l. XVIII, p. 629. 1847. Argus trapezoïdes, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. IV, suppl., p. 503. 1864. Walckenaera punctata, Biackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 295, pi. XX, fig. 210 et pi. XXII, fig. A. 1867. Lophomma stictocephalum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 210, pl.XLI, fig. 108 (ad partem cf). 1868. Microneta scrobiculata, Menge, Idem, t. III, p. 227, pi. XLIV, fig. 126. 1870. Erigone cristata, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 103-450. 1879. Walckenaera punctata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 148. 1884. Lophomma punctatum. E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 535. Mâle, — Le céphalotborax (fig. 5#, 56) est brun rougeâtre, souvent presque noir; la partie thoracique porte une bande ou zone marginale, composée de gros points ronds, enfoncés et assez serrés; au-dessus, ces points forment trois lignes qui convergent vers le centre; des points plus 400 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. petits sont groupés irrégulièrement dans le bas de la partie céphalique; d'autres petits points sont disposés en lignes obliques descendant des yeux latéraux; la partie céphalique, élevée et peu inclinée en avant, s'abaisse au contraire fortement en arrière; on y observe deux étroites et longues impressions qui parlent de l'intervalle entre les yeux latéraux supérieurs et les médians; ces impres- sions se rapprochent en arrière. Les yeux supérieurs forment une ligne à peu près droite; les yeux médians sont plus gros que les médians antérieurs et leur intervalle est à peu près égal à leur diamètre; les latéraux sont plus gros que les médians dont ils sont séparés par un intervalle à peine plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment aussi une ligne presque droite; l'intervalle entre les médians est à peine plus large que leur rayon. Le bandeau, plan, vertical, portant un groupe irrégulier de petits points enfoncés, est plus large que l'aire oculaire. Les chélicères (fig. b>), fortes à leur base, sont garnies dans le bas et au bord externe de points plus petits que ceux du céphalothorax; vers le milieu du bord interne on distingue des pointes noires, rapprochées. Le plastron, presque noir, est fortement ponctué. Les pattes, assez longues, plus pâles que le céphalothorax, sont garnies de crins courts. La palella de la patte-mâchoire, aussi longue que le tibia, est légèrement convexe; le tibia porte au milieu de son bord antérieur une longue apophyse relevée verticalement; une seconde apophyse, partant de son angle externe, est dirigée en avant; le tarse, court, obtus, est à peine plus long et plus large que le tibia (fig. 5c, 5ri). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax est presque noir; la partie thoracique est garnie de points enfoncés, irréguliers, plus serrés et plus gros sur les bords. Les yeux supérieurs, à peu près équidistants, forment une ligne droite ; les intervalles sont de moitié plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment aussi une ligne droite; les médians sont subconnivents; l'intervalle qui les sépare des latéraux est presque aussi large que le diamètre des médians; d'assez fortes saillies portent les yeux latéraux. L'épigyne est marquée dans le bas d'une dépression transversale, assez légère, suivie d'un petit rebord arqué. L'abdomen, convexe, ovale, fauve-brun, noir, sur le ventre, est souvent entièrement noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. MOEURS. Cette araignée est très rare en Belgique. Je ne l'ai observée que dans le Limbourg, près des grands marais de Genck. Elle se cache dans les herbages et les joncs, près de l'eau, où elle se lisse une toile légère, difficile à voir. J'ai rencontré le mâle errant sur les bruyères dans la même localité. Je n'ai capturé cette petite araignée qu'au début du printemps. Belgique. DISTRIBUTION Limbourg : Genck (marais). GÉOGRAPHIQUE. France. Seine-et-Oise : Carrières-sous-Bois, forêt de Marly. — Somme : Ault. — Seine-Inférieure : Heurtauville. — Aisne : La Ferté-Milon. — Morbihan : Belle-Isle. — Cantal : Le Lioran. — Nièvre : Luzy. Angleterre. Yorskshire. — Pays de Galles. — - Dorsetshire: Bloxworth — Ecosse. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tokay. Danemark. Environs de Copenhague. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 101 SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. LOPHOMMA HERBIGRADA, Blackwall, 1854. (PI. X, fig. 6, 6a, 6b, 6c, 6d, 6e.) 1854. Neriene herbigrada, Blackwall, Descr. of some neivly dise. spec. of Aran., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2" série, i. XIII, p. 179. 1869. Neriene herbigrada, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. IF, p. 285, pi. XIX, fig. 199. 1870. Erigone mordens, Thoroll, Remarks on Synonyms, p. 144. 1870. Erigone herbigrada, Thorell, Idem, p. 448. 1879. Neriene herbigrada, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 113; t. Il, p. 576. 1881. Erigone exhilarans, Cambridge, Ann. and Mag. ofNat. Hist., 58 série, t. IV, p. 199, pi. XII, fig. 5. 1884. Lophomma herbigrada, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 537. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 6rf), entièrement chagriné, est brun rougeâlre ou noirâtre; la partie céphalique, un peu convexe, s'incline légèrement vers les yeux; elle porte deux courtes et larges impressions obliques, placées derrière les yeux de côté; ces impressions ne se prolongent pas en stries. Les yeux supérieurs, formant une ligne presque droite, sont égaux; les inlervalles qui les séparent sont un peu moins larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite ; les médians sont resserrés, l'intervalle qui les sépare égale à peine leur rayon. Le bandeau, vertical, est un peu plus large que l'aire oculaire. Les chélicères, très forles, sont convexes à leur base; le bord externe est semé de petites granu- lations et le bord interne porte trois pointes noirâtres, donl les deux premières sont les plus forles. Le plastron, rouge noirâtre, mal, est fortement chagriné (fig. 6a). Les pattes, un peu plus pâles et plus rouges que le céphalothorax, sont munies de crins courts et fins; les patellas sont souvent moins obscures que les autres articles. La patella de la patte-mâchoire, un peu plus longue que large, est plus longue que le libia ; celui-ci porte à son bord supérieur, du côté interne, une mince apophyse dirigée en avant, aussi longue que l'article, recourbée seulement à son extrémité; le tarse est grand, dilaté, arrondi du côté externe; le bulbe porte un slylum enroulé qui dépasse le tarse (fig. 66, 6c). L'abdomen est un peu plus foncé que celui de la femelle. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax ainsi que les pattes sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne droite ou légèrement arquée en avant; ils sont à peu près égaux; l'intervalle qui sépare ceux du milieu est un peu plus étroit que leur diamètre, celui qui partage ceux-ci des latéraux est de moitié plus large; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians sont connivenls; l'intervalle entre eux et les latéraux égale le diamètre des médians; d'assez fortes saillies portent les yeux latéraux. Les chélicères sont chagrinées, ainsi que le plastron. L'épigyne porte une grande fossette profonde, arrondie ou souvent un peu plus large que longue, entourée d'un rebord plus élevé en avant (fig. 6c). L'abdomen, presque rond, est gris-fauve brillant. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée, rare en Belgique, se rencontre surtout au printemps, dans les mousses des bois et quelquefois sous les bruyères. J'ai trouvé le mâle errant en automne. Elle hiverne cachée sous les mousses ou sous les feuilles sèches. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabani : Groenendael. Namur : Yvoir, Beauraing. Luxembourg : Redu Belgique. 102 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. France. Seine-etOise : Clamart, Meudon, Chaville, bois des Gardes. — Seine-Inférieure: Lalonde. — Oise: Forêt de Compiègne. — Aisne : Forêt de Villers-Cotlerets. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Bois de Chappes. — Cantal : Le Lioran. — Ain : Artemare. — Isère : Le Sappey. — Alpes- Maritimes : Saint-Martin-Lentosque. — Pyrénées-Orientales : La Preste. Angleterre. Pays de Galles. — Dorsetshire : Bloxworth. Prusse. — Silésie. — Bavière. Allemagne. AuTRICHE-HoNGRIS. Galicie. — Hongrie : Herkulesfùrdô, V. Peêr. Italie. Vallombrosa. Suède. SYNONYMIE. DESCRIPTION. LOPHOMMA LAUDATUM, Cambridge, 1881. (PI. X, fig. 7, la, ~tb, le.) 1881. Walckenaera laudata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 594. 1882. Walckenaera laudata, Cambridge, Ann and Mag. of Nat. Hist., p. 7, pi. I, fig. 3. 1884. Lophomma laudatuiU, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 559. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 7c), brun rougeâtre, très foncé, mal, chagriné, porte une ligne marginale noire, assez fine; la partie céphalique se relève en bosse en arrière et s'incline légère- ment en avant. Les yeux supérieurs sont gros, presque équidislants, avec les intervalles de moitié plus larges que leur diamètre; derrière les yeux latéraux on remarque deux impressions arrondies, prolongées par de petites stries droites; les yeux médians antérieurs sont petits et séparés par un intervalle au moins aussi large que leur diamètre. Le bandeau, un peu convexe, est à peu près aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, noirâtre, est fortement chagriné. Les pattes, allongées, portent des crins courts mêlés de crins plus longs, surtout sous les fémurs. La patella de la patte-mâchoire, de moitié plus longue que large, est un peu plus courte que le tibia; ce dernier est dépourvu d'apophyse; le tarse, ovale, est légèrement plus court que les deux articles précédents (fig. 1b). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax, finement chagriné, est brillant; la partie céphalique est un peu convexe. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; l'intervalle entre les médians égale leur diamètre et celui entre ces derniers et les latéraux est plus large de moitié. Les yeux antérieurs forment aussi une ligne droite; ceux du milieu sont subconnivenls; l'intervalle entre ceux-ci et les latéraux est plus large que le diamètre des médians; d'assez fortes saillies supportent les yeux de côté. Le bandeau est un peu plus large que l'aire oculaire. Les pattes sont semblables à celles du mâle. L'épigyne (fig. 7a) forme une plaque légèrement en saillie; au milieu se trouve une fossette assez petite, plus large que longue, arrondie en avant et tronquée carrément en arrière. L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 103 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Cette araignée esl 1res rare en Belgique; je ne l'ai trouvée que dans des endroits secs et bien découverts. Elle se tenait cachée à la base des bruyères. Sa démarche est vive; lorsqu'elle court, il est difficile de la distinguer des fourmis. Dans le Luxembourg, je l'ai renconirée sur une monlagne aride, cachée sous les pierres parmi les herbes desséchées. Elle paraît surtout en été, depuis le mois de mai jusqu'à la fin de juin. Belgique. Brabant : Forêt de Soignes. Luxembourg : Laroche. France. Oise : Compiègne. — Seine-et-Oise : Chennevières-sur-Marne, Bouray, Poquency. — Isère : Grenoble. — Hautes-Alpes : Glacier du Casset. — Basses-Alpes : Digne. — Pyrénées-Orientales : Conat Dorsetshire : Bloxworth. Vallée de la Beuss. — ïessin. Les Lophomma étrangers à notre faune sont : L. stativum, E. Simon. — L. austerum, E Simon. AlNGLETERKE. Suisse. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre DICYMBIUM, Menge, 4 868. 1868. Dicymbium, Menge, Preussische Spinnen, L II, p. 193. 1884. Dicymbium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 541. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne un peu arquée en arrière (ce caractère esl très important); ils sont largement séparés, surtout chez les mâles, petits et presque à égale dislance les uns des autres; les yeux du premier rang forment une ligne droite ou fort légèrement arquée en arrière; ceux du milieu, connivents, sont petits et largement séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont très faibles. Le bandeau, vertical, plan, est beaucoup plus large que l'aire oculaire. Le céphalothorax, ovale, est très peu atténué; le front, large, est pourvu d'un rebord plus visible chez le mâle. Le plastron, triangulaire, aussi large que long, se termine en arrière en pointe recourbée en bas, obtuse et légèrement atténuée. Les chélicères du mâle, plus courtes que le bandeau, sont robustes et atténuées; chez la femelle, elles sont un peu plus allongées; le crochet est long; il y a trois ou quatre dents au bord supérieur de la rainure, les troisième et quatrième longues et aiguës; il y a quatre ou cinq très petites dents contiguës, au bord inférieur. Les pièces buccales sont semblables à celles des Erigone ; chez les mâles, les lames maxillaires sont beaucoup moins élargies à leur base. Les pattes, fortes, sont assez longues; les épines des tibias sont fines et courtes; les métatarses des deux premières paires sont plus courts que les tibias et presque de même longueur aux paires postérieures; les tarses, assez longs, sont pourtant plus courts que les métatarses. Les mâles sont remarquables par la longueur de la patte-mâchoire. 104 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DICYMBIUM NIGRUM, Blackwall, 4834. (PI. X, fig. 8, 8a, 8b.) SYNONYMIE. 1854. 1851 1861. 1864 1868, 1870 1878. 1879. 1884. Neriene nigra, Blackwall, Researches in Zool., p. 578. 61. Erigoise scabristernis, Westring, Forleckn., etc., p. 40. Erigone scabristernis, Westring, Àraneœ Suecicœ descriptœ, p. 206. Neriene nigra, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 271 , pi. XVIII, fig. 185. Dicymbium gracilipes, Menge, Preussische Spinnen, t. Il, p. 194, pi. XXXVII, tab. XCI1. Ebigone mgba, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 104. Erigone nigra, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) INeriene nigra, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 109. Dicymbium nigrum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 544. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 86), noir, est lisse sur la partie céphalique et au milieu de la partie thoracique; les côlés de celte dernière sont un peu chagrinés, ridés, avec les stries rayon- nantes bien marquées; la partie céphalique, éle\ée en bosse, s'incline assez brusquement en arrière; le front est large, obtus. Le bandeau est à peu près vertical. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; les médians, un peu plus petits que les latéraux, sont à peu près équidislants; leur intervalle est presque double de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; l'intervalle qui sépare les médians des latéraux est au moins aussi large que leur diamètre. Les chélicères, très fortes, sont à peine plus longues que le bandeau. Le plastron, lisse au bord antérieur et au milieu, est ponctué et ridé sur les côtés. Les pattes sont garnies de crins courts. Le fémur de la patte- mâchoire est presque aussi long que celui de la première paire de pattes; la palella, plus longue que le tibia, très mince à sa base, est au moins quatre fois plus longue que large; le tibia, prolongé obliquement en avant par une apophyse deux fois plus longue que l'article, se termine par une lige aiguë, dirigée perpendiculairement en dehors; le tarse est petit, ovale et obtus (fig. 8a). L'abdomen, brillant, est noirâtre. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax est presque semblable dans les deux sexes. Les yeux supérieurs, égaux, à peu près équidislants, forment une ligne un peu arquée en arrière; l'intervalle qui sépare les médians est au moins de moitié plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou très légèrement courbée en arrière; l'intervalle qui sépare les latéraux des médians est au moins aussi large que le diamètre de ces derniers. Le plaslron, réticulé, est 1res chagriné. L'épigyne porte près du pli épigaslrique, dans le centre, une petite pièce convexe, fauve, longi- tudinale, partagée par une strie profonde. L'abdomen, noir brillant, esl quelquefois un peu plus pâle en dessous. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEUKS. Celte araignée, assez répandue en Belgique, peut se rencontrer dès le mois de mars et, plus rarement, en automne. Je l'ai observée dans les bois humides, sous les détritus, parfois avec le mâle; le plus souvent elle se fixe à la base des plantes qui croissent au bord de l'eau. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 105 Elle tend sa petite toile entre les tiges, surtout au bord des marais de la Campine. En Angleterre, elle a été rencontrée sur des grillages en fer; je ne l'ai jamais observée dans des endroits éloignés de l'eau. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles (forêt de Soignes), Auderghem, Boitsfort, Groenendael, La Hulpe, GÉOGRAPHIQUE. Bousval, Tervueren, Louvain, Vilvorde, Tirlemont. Anvers : Environs d'Anvers (bords de l'Escaut). Limbourg : Genck. Liège : Comblain-au-Pont. Namur : Marche-les- Dames, Yvoir, Waulsort. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Redu. France. Somme : Amiens. Ault, Le Crotoy. — Seine-Inférieure : Dieppe, Elbeuf. — Manche : Granville. — Eure : La Bonneville, Sec-Yton. — Aisne : Villers-Cotterels, La Ferté-Milon. — Oise : Précy, Le Lys, forêt de Compiègne, Morlefontaine. — Seine : Bondy, Charenton, Champigny, Bonneuil. — Seine-et- Oise : Meudon. Chaville, mare de Carrières, Mennecy, Saint-Germain. — Seine-et-Marne : Fontaine- bleau, Montigny-sur-Loing. — Aube : Troyes, Villechétif, Gyé-sur-Seine — Morbihan : Plouharnel, Belle-Isle. — Cantal : Le Lioran. — Gironde : Arcachon, Cazeau. — Basses-Pyrénées, Saint-Jean-de- Luz. — Bouches-du-Rhône: Marignane, Marligues. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Middlesex. — Cornouailles. - Ecosse. Allemagne. Prusse — Bavière. Suisse. Vallée de la Reuss, lac de Lucerne. Suède. Gothembourg. Le Dicymbium tibiale, Blackwall, est étranger à notre faune. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre GONATIUM, Menge, 1868. Erigone des auteurs. 1833. Neriene, Blackwall (ad partem), Gen. and spec. of Aran., p. 187. 1868. Gonatium, Menge, Preassische Spinnen, t. II, p. 180. 1868. Dicyphls, Menge, Idem, t. III, p. 221. 1884. Gonatium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 546. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne droite ou un peu arquée en avant, presque égaux et équidistants ; leurs intervalles sont aussi larges ou à peu près aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne arquée en arrière; les médians, à peu près connivents, sont un peu plus petits et bien séparés des latéraux; les yeux du milieu forment un carré étroit en avant, au moins aussi long que large; les saillies obliques qui portent les yeux latéraux sont très fortes. Le bandeau, au moins aussi large que l'aire oculaire, est plan ou légèrement convexe et vertical. Le céphalothorax, ovale, court, est fortement atténué; la partie céphalique est élevée, mais rarement convexe par-dessus. Le plastron, triangulaire, un peu plus long que large, se prolonge en arrière, entre les hanches postérieures, en large pointe, tronquée obtusément. XII. 30 \m DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les chélicères du mâle, à peu près aussi longues que le bandeau, sont légèrement divergentes; celles des femelles sont un peu plus longues, robustes et peu atténuées. Le bord supérieur de la rainure porte, près du crochet, trois dents, dont la troisième est la plus forte, puis une quatrième dent isolée près de l'angle ; le bord inférieur est muni d'une série de 4, 5, 6 dents petites, contiguès el granuliformes; le crochet, assez long, va en s'atlénuant. La lèvre, plus large que longue, est large à sa base, arrondie et fortement rebordée à l'extrémité. Les lames maxillaires, un peu allongées, sont droites du côté interne en avant de la lèvre, avec l'angle fortement tronqué et divergent; leur extrémité est obliquement tronquée; le côté externe, élargi du bas, est oblique. Les pattes sont assez longues, avec les fémurs, surtout les antérieurs, comprimés à leur base et assez robustes; les métatarses des pattes antérieures sont un peu plus courts que les tibias et presque de la même longueur à la quatrième paire; les tarses sont plus courts que les métatarses; les épines des tibias sont plus courtes que le diamètre de l'article; celles des tibias de la quatrième paire sont placées à peu près au milieu. Les différences entre les sexes sont assez nombreuses; chez beaucoup d'espèces, le front du mâle est pareil à celui de la femelle, à part la hauteur un peu plus grande; quelquefois il est surmonté de lobes assez gros, ovales, lisses el parallèles. GONATIUM RUBENS, Blackwall, 4833. (PI. X, fig. 9. 9a, 9b, 9c, 9d.) SYNONYMIE. 1835. 1834 1850, 1851. 1861. 1864. 1867 1868. 1870. 1879, 1884. DESCRIPTION. Mâle. jNeriene rubens, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 3° série, i. III, p. 189. Theridium cheliferum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 231 (237), pi. XVI, fig. 4. Micryphantes isabellinus, Menge, Verzeichn. d. Danziger Spinn., etc., p. 71. Erigone chelifera, Westring, Forteckn., etc., p. 44. Erigone chelifera, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 264. Neriene rubens, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 270, pi. XVII, fig. 184. Micryphantes isabellinus, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 57, 80. Gonatium cheliferum, Menge, Preussische Spinnen, t. Il, p. 180, pi. XXXIV, tab. LXXXII. Erigoine rubens, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 129. Neriene rubens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 111. Gonatium rubens, ë. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 554. Mâle. — Le céphalothorax, fauve-rouge brillant, finement chagriné, présente quelquefois une petite et fine ligne brune longitudinale dans le milieu; la partie céphalique, subitement et assez fortement relevée, ne s'incline pas près des yeux; ces derniers occupent toute la largeur du front, lequel est obtus et assez étroit. Les yeux supérieurs, disposés en ligne un peu courbée en avant, sont gros, presque équidis- tants, avec les intervalles qui les séparent un peu plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière; les médians soqt plus petits que les latéraux; l'intervalle est plus étroit que leur rayon; les intervalles qui séparent ces derniers des latéraux sont plus étroits que le diamètre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré un peu plus long que large. Le bandeau, beaucoup plus large que Taire oculaire, est légèrement creusé sous les yeux. Les chélicères, fortes, sont à peu près aussi longues que le bandeau. Le plastron est finement ponctué. Les pattes sont assez longues (fig. 9d). La patella de la patte-màchoire est au moins aussi longue que le tibia; le fémur, assez gros, DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 107 s'élargit fortement de la base à l'extrémité; en dessus, l'extrémité convexe se prolonge en forte pointe, aiguë; sous cette pointe sont placés de forts spicules inégaux; le tibia porte à son extrémité trois fortes apophyses; l'externe, épaisse, assez courte, se recourbe en haut à la pointe; son bord supérieur, cilié, est légèrement denliculé; l'apophyse interne, dentiforme, aiguë, est un peu plus longue; celle du milieu, plus étroite, beaucoup plus longue, se dirige en avant sur le tarse, et se prolonge jusque près de son extrémité; le tarse est petit (fig. 9a, 96). L'abdomen est roux-fauve. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, presque équidistants, forment une ligne droite; les intervalles qui les séparent ont à peu près la largeur du diamètre des médians, qui sont un peu plus gros que les latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les médians, subconnivenls, sont placés sur une seule tache noire; l'intervalle qui les sépare des latéraux est plus large que leur diamètre. Le bandeau est beaucoup plus large que l'aire oculaire. L'épigyne forme une grande dépression transversale en demi-cercle; dans le milieu se trouve une pièce testacée, presque carrée, un peu plus longue que large, un peu bilobée en avant; elle est entourée en avant et sur les côtés d'un rebord noir, très élargi sur les angles de dessous (fig. 9c). L'abdomen, ovale, court, est roux ou fauve grisâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 5. MOEURS. J'ai observé cette araignée, assez répandue en Belgique, dès les premiers beaux jours. Elle file sa petite toile sur les buissons, sur les haies et à la lisière des bois. En automne, on la retrouve aussi fréquemment, cachée sous les feuilles mortes tombées parmi les herbes. Elle vit aussi bien dans les endroits secs que dans les endroits humides. Le mâle se rencontre errant partout, mais toujours plus rarement que la femelle et plus communément à l'arrière-saison. DISTRIBUTION Belgique. Brabant .- Tous les environs de Bruxelles, Boilsfort, Groenendael, Tervueren, Bousval. Noirhat, Diest, GÉOGRAPHIQUE. Louvain, Ternalh. Anvers : Calmpthout, Matines. Duffel. Limbourg : Environs de Hasselt, Genck, Munsterbilsen. Liège : Chênée, Ay waille, Comblain-au-Ponl, Modave, Tilff. Namur : Environs de INamur, Samson, Marche-les-Dames, Yvoir, Waulsort, Hastière, Han-sur-Lesse, Mariembourg. Luxembourg : Saint-Hubert. Redu, Barvaux, Laroche, Bertrix, Florenville, Viel-Salm. Flandre orientale : Environs de Gand. Hainaut : Hennuyères, Braine le-Comte (forêt de la Houssière), Blaregnies. Hollande. Maestricht, Sittard, Utrecht, Maartensdyk. France. Seine : Bois de Boulogne. — Seine-et-Oise : Clamart, Bouray. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Nemours — Somme : Bois de Cise. — Seine-Inférieure : Rouen, Elbeuf, Dieppe. — Calvados : Villers-sur- Mer. Eure : Forêt de Lalonde, Evreux. Orne : La Ferté-Macé — Aube : Villemaure. Cantal : Le Lioran. — Tarn-et-Garonne : Lexos. — Charente : Mainxe près de Jarnac — Basses-Alpes : Faillefeu. — Bouches-du-Rhône : Marignane. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — York. — Lancaster. — Berwickshire. — Ile de Jersey. Allemagne. Prusse. — Silésie. 108 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Hongrie : Ujhel) -, Varannô. Vallée de la Reuss. — Tessin Lombardie. — Piémont. Gothembourg. Upsal. AuTR!CHE-Ho>GRlE. Suisse. Italie Suède. États-Unis d'Amérique. SYNONYMIE. 1841. 1841. 1851. 1861. 1864. 1868 1870 1878 1879. 1884. DESCRIPTION. Mâle. GONATIUM RUBELLUM, Blackwall, 1841. (PL XI, fig. 1, la.) Neriene rubella, Blackwall, The differ. in the numb. of eges, etc., in Trans. Linn. Soc. Lond., vol. XVIII, part. IV, p. 648. Micryphantes isabellinus, C. Koch, Die Arachniden, t. VIN, p. 109, fig. 676-678, Erigone isabellina, Westring, Fôrteckn., etc., p. 44. Erigone isabellina, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 266. Nebiene rubella, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 281, pi. XIX, fig. 194. Gonatium isabellinum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 182, pi. XXXIV, lab. LXXXIII. Erigone isabellina, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 129. Erigone isabellina, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent de Belgique.) Neriene isabellina, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 112. Gonatium rubellum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 556. Mule. — Le céphalothorax, fauve rougeâtre, sans ligne marginale, a la même forme que celui de l'espèce précédente. Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne un peu courbée en avant; l'intervalle entre les médians égale leur diamètre; celui qui sépare ces derniers des latéraux est un peu plus large; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les médians, plus petils que les latéraux, sont séparés par un intervalle moins large que leur rayon; l'intervalle des latéraux est un peu plus large que le diamètre des médians. Le bandeau est plus large que l'aire oculaire. Les chélicères sont presque aussi longues que le bandeau. La patte-mâchoire est forte, avec le fémur court et plus mince à sa base; la patella, beaucoup plus large que longue, est grande, convexe; le tibia, plus étroit, est surmonté de deux apophyses: l'externe, perpendiculaire, courte, coudée légèrement en avant; l'autre, très longue, atteignant presque l'extrémité du larse (fig. la). L'abdomen esl fauve rougeâlre. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux médians, antérieurs, subconnivents, sont placés sur une tache un peu plus foncée. L'épigyne forme une plaque un peu plus longue que large, tronquée en arrière, arrondie en avant- elle porte dans le haut une dépression transversale, courbée, limitée antérieurement par un rebord qui s'élargit légèrement dans le milieu; le restant de la longueur est occupé par une pièce fauve, médiane, beaucoup plus longue que large, un peu plus étroite dans le bas, avec un rebord latéral noir; ce rebord, lisse, épais, légèrement convexe, esl échancré au bord externe. L'abdomen, convexe, ovale, est gris-fauve, un peu rougeâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 109 MOEURS. On peut rencontrer cette araignée depuis le début du printemps. Elle hiverne et résiste aux froids les plus intenses. Je l'ai souvent observée pendant la saison rigoureuse, blottie sous des écorces d'arbres ou sous des mousses sèches. Au printemps, on la trouve fréquemment cachée dans les extrémités des tiges et des fleurs desséchées des plantes basses, qu'elle entoure de fils. Plus tard, on la retrouve installée dans l'angle d'une feuille repliée ou entre deux feuilles rapprochées, entourée d'une sorte de retraite de soie assez vaste. Pour pondre, c'est, également dans l'angle replié d'une feuille qu'elle s'établit. Le cocon une fois collé contre la feuille et recouvert de plusieurs couches de soie, elle replie la feuille par-dessus pour mieux dissimuler sa présence. Je l'ai vue souvent errant dans les sapinières parmi les aiguilles lombées des arbres. J'ai trouvé la femelle avec son cocon, depuis le mois de juin jusqu'au milieu du mois de septembre. En battant les branches basses des sapins, des hêtres el même des chênes, j'ai parfois fait tomber le mâle, toujours moins fréquent que la femelle. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Barvaux. Redu. Namur : Vezin. Belgique. France. Seine-et-Oise : Bois des Gardes, près de Boissy-Saint-Léger. — Marne : Forêt de la Montagne-de- Reims. — Cantal : Le Lioran — Aveyron : Saint -Aflfrique. — Alpes-Maritimes : Saint-Martin- Lentosque Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth — Pays de Galles. — Ecosse. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Bértfa, Tâtra, Yarannô Suliguli, etc. Italie. Suisse. Suède. — Danemark. Province de Lucques. Tessin : Lugano SYNONYMIE. GONATIIIM BITUBERCULATUM, Wider, 1834. (PI. X, fig. 10, -10a, AOb, 10c.) 1834. Theridium bituberculatum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Araclin., p. 216 (222), pi. XV, tig. 2. 1837. Argus bituberculatus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 363. 1851. Erigone bituberculata, Westring, Fôrleckn., etc., p. 41. 1861. Erigone bituberculata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 210. 1862. Neriene bituberculata, Cambridge, List ofnew andrare Spid., etc., in Zool., p. 7949. 1864. Neriene bituberculata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. Il, p. 268, pi. XVIII, fig. 182. 1867. Micryphantes bituberculatus, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 54, 62. 1868. Dicyphus tumidus, Menge, Preussische Spinnen, t. II, pi. XLIII, tab. CXXI; t. III, p. 221. 1870. Erigone bituberculata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 106. 1879. Neriene bituberculata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 119. 1884. Gonatium bituberculatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 559. description. Mâle. — Le céphalothorax (fig. 106, 40c) est fauve jaunâtre un peu orangé, brillant, bordé d'une ligne noire marginale très fine; la région oculaire est un peu plus foncée; la partie cépha- 440 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. lique porte deux protubérances ou lobes saillants, ovales, élevés, jaunâtres; ils sont bien arrondis en avant et s'avancent en cachant presque par-dessus le bord frontal; ces lobes sont finement chagrinés sur les côtés. Les quatre yeux du milieu forment un carré plus large que long. Les chélicères, forles et chagrinées, sont au moins aussi longues que le bandeau. La patella de la patte-mâchoire, beaucoup plus longue que large, est aussi plus longue que le tibia; le tibia est tronqué à son extrémité; l'angle interne se prolonge en apophyse allongée sur le tarse et courbée dans le haut; le bord antérieur porte au milieu une pelile pointe noire, dilatée légèrement à son extrémité; le tarse est petit (fig. 4 0a). L'abdomen est noir brillant. Femelle (fig. 10). — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique est un peu saillante, avec une légère dépression longitudinale dans le milieu. Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne un peu arquée en avant; les médians sont à peine plus séparés; l'intervalle entre eux est presque de moitié plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très légèrement courbée en arrière; les médians sont à peu près connivents; l'intervalle entre ceux-ci et les latéraux est plus étroit que le diamètre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré plus large que long. L'épigyne présente une plaque convexe, en demi-cercle, échancrée triangulairement au bord postérieur. L'abdomen, noir brillant, est semé de quelques crins blanchâtres très courts. Ordre de longueur des paltes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. On peut rencontrer cette araignée dès les premiers beaux jours du mois d'avril, dans les herbes qui croissent au bord de Peau ou dans les prairies humides, presque jamais sur les buissons. Elle devient beaucoup plus rare en automne. Elle tisse une très petite toile fine, à la base des herbes. J'ai rencontré le mâle errant dans les chemins. Cette espèce est assez peu répandue en Belgique. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem, Tervueren, Groenendael. GÉOGRAPHIQUE. JSamur : Y voir (prairies). France. Oise : Chantilly. — Seine-et-Oise : Mennecy, La Ferté-Alais. — Seine-Inférieure : Elbeuf, forêt de Lalonde, Heurtauville. — Somme: Rue, Langueau. — Calvados: Asnelles. — Eure: Courteil, Sec- Yton, Évreux. — Aisne : Guise, La Ferté-Milon. — Eure-et-Loir : Maintenon. — Aube: Villechétif, Bréviande, Bar-sur-Aube — Yonne : Saint-Florentin. — Charente : Jarnac. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth, Chamberlain. — Pays de Galles. — Middlesex. — Ecosse. Allemagne. Prusse — Bavière. — Silésie. Hongrie : Ujhely, Tokay, Szinna, etc. Gothembourg, Upsal. Environs de Christiania. Autriche-Hongrie. Suède. JNorwège. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Ht SYNONYMIE. GONATIUM CORNUTUM, Blackwall, 1833. (PI. XI. fig. 3, m, m.) 1833. lNeriene cornlta, Blaekwa 1 1, Characters of some undescribed gênera and species of Araneidœ, in Lond. and Edinb. Phil. Mac, t. III, 3e série, p. 190. 1851. Erigone bicuspidata, Westring, Fôrteckn.,elc, p. 41. 1861. Erigone bicuspidata, Wesiring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 208 (non C. Koch). 1864. INeriene corinijta, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 267, pi. XVIII, fig. 181. 1869. Dicyphus cilunculus, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 222, pi. XLIV, lab. CXXII. 1879. INeriene cornuta, Cambridge, Spiders of Dorset, I. I, p. 118. 1884. Gonatium cornctum, E. Simon, Les Arachnides de France, l. V, p. 561. DESCRIPTION. Mâle (fig. 3, Sa). — Le céphalothorax est brun-fauve, noirâtre, entouré d'une fine ligne noire marginale; la partie céphalique porte deux lobes ovales, élevés, un peu plus pâles, qui s'inclinent et convergent légèrement en arrière; ils sont plus reculés que ceux de l'espèce précédente et ne recouvrent pas le front ni les yeux; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée en arrière; les latéraux sont moins largement séparés que chez G. bituberculalum ; les quatre yeux du milieu formenl un carré plus long que large. Les chélicères, fortes, très chagrinées, sont aussi longues que le bandeau. Le plastron est entouré de noir. La patella de la patte-mâchoire est à peu près trois fois plus longue que large; le tibia, plus court, plus étroit, est tronqué à son extrémité; l'angle externe se prolonge en une courte apophyse dirigée en avant; l'angle interne se prolonge en une apophyse aussi longue que la patella, longeant le tarse et un peu courbée à l'extrémité; le bord antérieur porte en outre dans le milieu une petite pointe noire effilée, courbée légèrement en dehors (fig. 3b). L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax, brillant, chagriné, est coloré comme celui du mâle; les lobes céphaliques, presque nuls, sont remplacés par une simple élévation partagée par une faible dépres- sion longitudinale. Les yeux supérieurs forment une ligne très légèrement courbée en avant; les médians sont un peu plus gros; l'intervalle qui les sépare égale à peine leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; les médians sont plus rapprochés; l'intervalle des latéraux est moins large que le diamètre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré au moins aussi long que large. L'épigyne, presque plane, forme une plaque marquée en arrière d'une fossette à peu près carrée; cette fossette contient une petite saillie rougeâtre qui part du bord inférieur. L'abdomen, noir, est semé de quelques poils blanchâtres très courts. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. moeurs. Cette araignée est surtout commune en Campine dans les bois de sapins. Elle se cache dans les branches basses et quelquefois sur les buissons environnants. Je ne l'ai jamais observée près de l'eau. Elle apparaît au printemps jusqu'au mois de juin. Le mâle, beaucoup plus rare, se rencontre accidentellement courant au soleil. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Boitsfort, La Hulpe. Anvers : Calmpthout, Postel. Limbourg • Genck. Maestricht. Belgique. Hollande. 112 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. France. Seine-Inférieure : Rouen. — Eure : Courleil., forêt de Lalonde. — Aisne : Guise. — Oise : Chantilly, Compiègne. — Seine-et-Oise : Saint-Cloud, Meudon, — Seine : Choisy-le-Roi, La Varenne. — Seine- et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Forêt d'Aumont, Pont. Répandue partout. — Ecosse. Angleterre. Allemagine. Wiesbaden. — Prusse. — Bavière. — Silésie. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie: Terebes, Szinna, Szepsi, Bartfâ, Kalocsa, Diakovâr, etc. Suisse. Suède. Norwège. Environs de Genève. — Environs de Lucerne. Gothembourg. Environs de Christiania. Les Gonatium étrangers à notre faune sont : G. biimpressum, E. Simon. — G corallipes, Cambridge. — G. nemorivaga, Cambridge — G. Dayense, E. Simon — G. ensipotens, E. Simon. — G. bifidum, Cambridge. SYNONYMIE. Genre DISMODICUS, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1835. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. ofsome undescr., etc., p. 105. 1868. Dicyphus, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. III, p. 221. 1884. Dismodicus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 563. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne un peu courbée en avant; les médians sont plus rap- prochés entre eux que des latéraux; l'intervalle est, au plus, égal à leur diamètre; celui des latéraux est de moitié plus large; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement arquée en arrière; ceux du milieu sont plus resserrés; les quatre yeux du milieu forment un carré au moins aussi long que large. Le bandeau à peu près de la même largeur que le groupe oculaire, est déprimé transversale- ment sous les yeux et devient convexe avancé surtout chez le mâle. Le céphalothorax, assez court, ovale, à front large, obtus, se relève en avant; il est rebordé finement en arrière. Le plastron, presque aussi large que long, se termine en large pointe tronquée entre les hanches postérieures. Les chélicères, solides, peu atténuées, sont aussi longues que le bandeau ; il y a trois ou quatre dents assez fortes, à peu près égales, au bord supérieur de la rainure; le bord inférieur est occupé par une série de petites dents contiguës. Les pièces de la bouche sont semblables à celles des Gonatium. Les pattes sont assez robustes; les métatarses des deux paires antérieures sont un peu plus longs que les larses; les métatarses de la quatrième paire sont très légèrement plus courts que les tibias; les épines qui garnissent les tibias, courtes chez les mâles, sont un peu plus longues chez les femelles, dépassant au moins le diamètre de l'article; elles sont placées vers le milieu, à la quatrième paire de pattes. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 113 Ce genre se distingue du précédent par la convexité du bandeau toujours bien visible, même chez les femelles, par la disposition de la seconde ligne des yeux et par la forme du carré. SYNONYMIE. DISMODICUS BIFRONS, Blackwall, 4841. (PI. XI, «g. 6, 6a, 6/», 6c, 6d.) 1841. Walckenaera bifrons, Blackwall, The differ. in Ihe number of eyes, etc., in Trans. Linn. Soc, t. XVIII, p. 634. 1851. Erigone elevata, Westring, Fôrteckn., etc., p. 41. 1861. Erigone elevata, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 225. 1864. Walckenaera bifrons, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 502, pi. XXI, fig. 218. 1870. Erigone bifrons, Thorell, Remarks oiiSynonyms, p. 113. 1879. Walckenaera bifrons, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 149. 1884. Dismodicus bifrons, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 565. DESCRIPTION. Mâle (fig. 6a, 6b, 6d). — Le céphalothorax est brun rougeâlre foncé, entouré d'une ligne marginale noire; au milieu se trouve une bande longitudinale noire, plus ou moins visible; il est chagriné finement; la partie céphalique est surmontée de deux lobes très forts, lisses, courts et inclinés en arrière; sur les côtés se trouve une impression profonde et légèrement arquée; ces lobes, cachant presque le bord frontal, sont arrondis et à peu près aussi larges que longs. Les yeux antérieurs forment une ligne très courbée en arrière; les médians sont presque connivents et les latéraux largement séparés; les quatre yeux médians forment un carré beaucoup plus long que large. Le bandeau, vertical, légèrement creusé sous les yeux, devient convexe plus bas et s'avance en pointe épaisse et conique au-dessus de la base des chélicères. La patella de la patte-mâchoire, atténuée à sa base, plus longue que large, est plus longue que le tibia; celui-ci, très court, est tronqué carrément dans le haut, sans prolongations aux angles; il est pourvu en dessus d'une carène terminée par une courte apophyse un peu dilatée à son extré- mité; le bulbe est muni d'un fort stylum enroulé à son extrémité (fig. 6c). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax, ovale, est noir; les lobes saillants n'existent pas. Les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; les médians sont plus petits; l'intervalle des latéraux égale au moins la moitié du diamètre des médians. Les pattes, fauves, sont munies d'épines plus courtes aux tibias des paires postérieures. L'épigyne, en saillie transversale échancrée en demi-cercle au bord postérieur, renferme une petite pièce ovale, lisse, transversale, dépourvue de crochet. L'abdomen, noir, est parsemé de poils gris-blancs. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. On rencontre cette araignée depuis le mois de mai jusqu'au mois de juillet, dans les clairières et aux lisières des bois, sur les buissons et surtout parmi les hautes herbes, où l'on peut s'en emparer en fauchant à l'aide d'un filet. Elle est très rare en Belgique. Sa toile m'est inconnue. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles (bois de la Cambre). GÉOGRAPHIQUE. France. Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Mennecy. — Aube : Bouilly, Mussy, Gyé. — Aisne : La Ferté-Milon. XII 31 114 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworlh. — Pays de Galles — Ecosse. Wiesbaden. — Bavière. Galicie. — Hongrie : Varannô. Gothembourg, Upsal. Allemagne. Autriche-Hongrie. Suède. SYNONYMIE. DESCRIPTION. DISMODICUS ELEVATUS, C. Koch, 1838. (PI. XI, fig. 4, 4a, 46, 4c.) 1838. Micryphantes elevatus, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 133, fig. 334-, 335. 1856. Erigone elevata, Thorell, Rec. crit., p. 108. 1868. Dicyphus bicuspidatus, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 223, pi. XLIV, lab. CXXIII. 1878. Erigone elevata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Dismodicus elevatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 567. Mâle. — Le céphalothorax (fig. M, le), rougeâlre, très foncé, entouré d'une ligne noire marginale, présente dans le milieu une ligne longitudinale noire, plus ou moins distincte; il est chagriné finement; la partie céphalique, élevée, est surmontée de deux lobes un peu plus pâles et lisses; ces lobes, arrondis, courts, sont plus saillants que chez D. bifrons et portent sur les côtés une profonde impression légèrement arquée; vus par-dessus, ils sont aussi larges que longs, divergents en arrière, séparés par une dépression très faible, surtout en avant, et cachent à peu près le bord frontal. Les yeux du milieu forment un carré aussi long que large; l'intervalle des antérieurs est moins large que leur rayon; celui des supérieurs est plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne presque droite, très peu courbée en arrière; les latéraux sont fortement séparés. Le bandeau, vertical sous les yeux, devient très convexe plus bas; il s'avance au-dessus des chélicères en pointe assez épaisse. Le plastron est noir. Les pattes sont munies de crins courts. La patella de la patte-mâchoire, assez mince à sa base, est plus de deux fois plus longue que large; le tibia, plus court, a son angle interne un peu allongé; l'angle externe est arrondi; le milieu du bord antérieur porte une petite apophyse noire, marquée d'une strie par-dessus et partagée à son extrémité en deux branches divergentes, très petites, dont l'externe est la plus courte ; le tarse est plus court que le tibia et la patella, avec sa base prolongée sur le tibia en pointe obtuse, dirigée en dedans (fig. 4a). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax est noir; les lobes céphaliques ont disparu. Les yeux antérieurs forment une ligne un peu arquée en arrière; l'intervalle des latéraux est au moins aussi large que le diamètre des médians. L'épigyne présente une plaque transversale rougeâtre; au milieu se trouve une pièce déprimée en forme de cœur; on remarque encore au bord postérieur une petite échancrure, prolongée par un crochet court. L'abdomen, noir, est semé de quelques poils blanchâtres, courts. Ordre de longueur des pattes: 4-, 1, 2, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. H5 MOEURS. Cette petite araignée est assez répandue en Belgique. Aux environs de Bruxelles, on la trouve sous les touffes de bruyères ou sur les pelits buissons environnants. En Campine, je l'ai toujours observée tendant ses fils entre les aiguilles de sapins, aux extrémités des branches basses. Elle apparaît depuis les premiers beaux jours, jusqu'au commencement de juillet. Je l'ai trouvée plusieurs fois pendant l'hiver, cachée sous les mousses et dans les détritus. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles (bois de la Cambre), La Hulpe, Boitsfort. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont, Esneux, Hollogne-aux-Pierres, Modave. Anvers : Calmpthout, Postel, Arendonck, Hoogstraeten. Limbourg : Maeseyck, Hasselt, Genek, Munsterbilsen, Diepenbeek, Zonhoven. Maestricht. Hollande. France. Aube : Grandes-Chapelles. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. Allemagne. Autriche. Suède. Nassau. — Bavière. — Silésie. Galicie. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre DIPLOCEPHALUS, Bertkau, 1883. Erigone des auteurs. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr., etc., p. 105. 1868. Lophomma, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. II, p. 209. 1883. Diplocephalus, Bertkau, Beilr. z. Kennt. Spinn. Fauna d. Rheinp., p. 839. 1884. Prosoponcus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 569. Les yeux supérieurs, assez gros, égaux, presque équidistants, sont disposés en ligne droite; leurs intervalles sont presque toujours au moins aussi larges que leur diamètre. Les yeux antérieurs forment une ligne droite; ceux du milieu, très rapprochés, sont plus petits et largement séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et plus long que large. Le bandeau est aussi large que l'aire oculaire. Le céphalothorax, rebordé, allongé, ovale, est marqué d'une strie submarginale, très peu indiquée; chez la femelle, le groupe oculaire occupe toute la largeur du front, qui est large et obtus. Le plastron, triangulaire, à peu près aussi large que long, se prolonge entre les hanches posté- rieures en large pointe tronquée obtusément, parallèle ou un peu atténuée. Les chélicères des femelles sont plus fortes que celles des mâles; le bord supérieur de la rainure est muni de 4-5 dents longues et aiguës. La lèvre, semi-circulaire, impressionnée transversalement, est beaucoup plus large que longue; les lames maxillaires, courtes, sont parfois un peu divergentes intérieurement en avant de la lèvre, qu'elles dépassent à peine de sa longueur. Les pattes sont assez longues, avec les tarses beaucoup plus courts que les métatarses; le tibia de la quatrième paire est au moins aussi long que le métatarse; les épines tibiales, plus fines aux pattes antérieures, sont placées assez loin de la base, mais pourtant dans la première moitié; elles sont au moins aussi longues que le diamètre de l'article. 116 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les caractères qui distinguent surtout ce genre sont : les proportions du carré formé par les yeux médians, la longueur relative des tarses et des métatarses, et la largeur du bandeau, lequel n'est pas convexe; le céphalothorax du mâle diffère fortement de celui de la femelle; il est toujours élevé en cône en avant; ce cône porte à son sommet les yeux médians. Souvent ce cône est lui-même divisé en deux lobes étroits, qui portent chacun une paire d'yeux. DIPLOCEPHALUS CRISTATUS, Blackwall, 1833. (PL XI, fig. S, 56.) SYNONYMIE. 1833. Walckenaera cristata, Blackwall, Charact. ofsome undescr., etc., in Lond. and Edinb. Mag., 3esérie, t. III, p. 107. 1834. Theridium bicorne, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 214 (220), pi. XIV, fig. 12. 1837. Micrypiiantes caespitum, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. 1, p. 12. 1837. Argus bicornis, Waickenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 365. 1841. Micryphantes caespitum, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 104, fig. 673-674. 1851. Erigone bicornis, Westring, Fôrteckn., etc., p. 41. 1861. Erigone bicornis, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 216. 1864. Walckenaera cristata, Blackwall, Spiders of Greal Britain, t. II, p. 309, pi. XXI, fig. 224. 1867. Micryphantes caespitum, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 54, 60. 1868. Lophomma bicorne, Menge (non cristatum), Preussische Spinnen, t. II, p. 212, pi. XLII, tab. CXI. 1878. Erigone cristata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera cristata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 152. 1882. Lophomma cristatum, Emmerton, Trans. Conn. Acad., t. VI, p. 44. 1884. Prosoponcus cristatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 570. DESCRIPTION. Mâle (fig. 5). — Le céphalothorax, lisse, est rougeâtre très foncé; la partie céphalique s'élève et le front, très haut, se divise transversalement en deux saillies, séparées par une forte échan- crure; la première, courte, obtuse au-dessus du bandeau, porte en avant les yeux du milieu de la première ligne; la seconde saillie, placée plus en arrière, plus élevée, droite, porte sur les côtés les yeux du milieu de la seconde ligne; des crins garnissent le sommet de ces saillies; l'intervalle entre les yeux médians supérieurs est un peu plus large que leur diamètre. Les yeux latéraux, très largement séparés des médians, sont placés plus bas, au niveau de Téchancrure qui sépare les saillies frontales. La patella de la patte-mâchoire est au moins quatre fois plus longue que large; le tibia, très dilaté dans le haut, s'applique contre le tarse dont il atteint presque le liers supérieur; il est tronqué et échancré, avec l'extrémité de l'angle interne de l'échancrure prolongée par une pointe noire, dirigée obliquement au-dessus; il est en outre longuement échancré à son bord externe; le tarse, ovale, dépasse à peine le tibia (fig. 56). L'abdomen est noir. Femelle. — La partie céphalique du céphalothorax, légèrement élevée, est un peu con- vexe. Les yeux supérieurs, égaux, sont assez gros; leur intervalle égale à peu près leur diamètre ; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians sont subconnivents et l'intervalle des latéraux égale au moins le diamètre des médians. Le bandeau est aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, noir, chagriné, réticulé en arrière, devient presque uni en avant. L'épigyne forme une fossette en demi-cercle, ciliée au bord antérieur, au moins trois fois plus DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 417 MOEURS. large que longue, et partagée dans le milieu par une pièce convexe, lisse, portant au centre une profonde strie longitudinale. L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4-, 1, 2, 3. Cette araignée, peu rare en Belgique, paraît depuis la fin du mois d'avril jusqu'au milieu de l'été; pourtant je l'ai trouvée quelquefois en automne. Elle vit sous les mousses des bois humides; dans les pays découverts, elle habite les prairies au bord de l'eau. Je l'ai observée aussi dans les dunes du littoral. Elle hiverne sous les mousses, sous les détritus et parfois dans des crevasses de rochers. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant: Environs de Bruxelles, Laeken, Uccle, Boitsfort, Anderlecht, Nivelles, Louvain. Anvers : Environs d'Anvers, Malines. Liège : Comblain-au-Pont, Tilff. Namur • Marche-les-Dames, Ermeton. Flandre occidentale : Ostende, Heyst, Nieuport. Flandre orientale .- Environs de Gand. Assenede. France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Tolcsva, Tokay, Varannô, Czéke, Suliguli, Kôrtvélyes, etc. Suisse. Toute la France (E. Simon). Assez répandue partout. — Ecosse. Prusse. — Bavière. — Silésie. Bâle, Lucerne. — Tessin. Lombardie. — Piémont. — Vénétie. Gothembourg, Upsal. Nord de l'Afrique. Nouvelle-Zélande (Cambridge). Italie. Suède. Afrique. Océanie. Les Diplocephalus étrangers à notre faune sont : D. crassiloba, E. Simon. — D. rectiloba, E. Simon. — D. foraminifer, Cambridge. — D. bicephalus, E. Simon. — D. frontatus, Blackwall. — D. thyrsiger, E. Simon. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre TYPHOCHRESTUS, E. Simon, 1884. Erigone, Cambridge (ad partem). 1882. Lophocàrenum, Emerton (ad partem : pallidum). 1884. Typhochrestus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 583. Les yeux supérieurs, petits, largement séparés, forment une ligne droite ; les yeux antérieurs sont également disposés en ligne droite; ceux du milieu, plus petits, rapprochés, sont très large- ment séparés des latéraux ; les yeux médians forment un carré au moins aussi long que large, plus 118 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. étroit en avant. Le bandeau, plus étroit que Taire oculaire chez la femelle, est souvent plus large chez le mâle. Le céphalothorax est ovale allongé; le front est large et la partie céphalique convexe en arrière des yeux, surtout chez le mâle. Les pattes sont assez longues; les tarses sont aussi longs que les métatarses; ceux-ci sont plus courts que les tibias, surtout aux paires antérieures; les épines des tibias sont courtes. TYPHOCHRESTUS DIGITATUS, Cambridge, 1872. (PI. XI, fig. 7, la, 1b, le, Id.) SYNONYMIE. 1872. Erigone digitatls, Cambridge, Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 759, pi. LXVI, fig. 14. 1884. Typhochrestls digitatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 584. DESCRIPTION. Mâle (tig. la, 76). — Le céphalothorax, fauve plus ou moins foncé, chagriné, élevé en avant, est incliné seulement au bord frontal; de chaque côté existe une grande fossette, large, profonde, ovale, avec, au milieu, une autre impression plus profonde et légèrement courbée; le front, large, est garni de crins durs, assez longs. Les yeux latéraux sont largement séparés des médians; ces derniers sont disposés en carré presque aussi large que long. Les pattes, fauves, assez longues, sont garnies de crins fins, surtout aux tibias et aux fémurs. La palella de la patte-mâchoire est plus longue que large; le tibia, aussi long, étroit, va en s'élar- gissant et se prolonge sur le tarse en large apophyse tronquée, terminée par deux pointes inégales; le tarse est aussi large que long ; le bulbe se termine en petite pointe mince, courbée, dépassant le tarse (fig. 76). L'abdomen ainsi que le plastron sont noirs. Femelle (fig. 7). — L'abdomen, noir comme celui du mâle, est ovale allongé. L'épigyne forme une forte saillie noire, marquée d'une grande fossette presque en demi-cercle (fig. M). Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. Je n'ai trouvé celle araignée qu'une fois en Belgique. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. Belgique. France. Loir-et-Cher. — Morbihan. — Haules-Alpes. — Valais. — Bouches-du-Rhône. — Var: Porquerolles. Allemagne. Sous-groupe des LOPHOCARENINI. CARACTÈRES DU SOUS-GROUPE. Seconde ligne des yeux courbée en arrière. Le sous-groupe des Lophocarenini renferme vingt-trois genres qui sont : 1° Nematogmus. — 2° Entelecara. — 3° Araeoncus. — 4° Notioscopus. — 5° Troxochrus. — 6° Abacoproeces. — 7° Lophocarenum. — 8° Peponocranium. — 9° Exechophysis. — 10° Baryphyma. — 11° Delorrhipis. — 12° Cnephalocotes. — 13° Hybocoplus. — 14° Poca- dienemis. — 15° Metopobactrus. — 16° Erigonoplus. — 17° Styloctetor. — 18° Acarlauchenius. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. H9 — 19° Thyreosthenius. — 20° Plaesiocraerus. — 21° Tapinocyba. — 22° Minyriolus. — \ 23° Panamomops, Dix de ces genres ne sont pas, jusqu'à ce jour, représentés en Belgique : Le genre Notioscopus renferme une seule espèce, trouvée en France et en Bavière. Le genre Abacoproeces renferme également une seule espèce, trouvée en Bavière et une seule fois en France. Le genre Peponocranium est, jusqu'à présent, propre à la France, à l'Angleterre et à l'Allemagne. Le genre Exechophysis est propre au midi de l'Europe et à l'Algérie. Le genre Baryphyma contient une espèce découverte en Danemark et retrouvée en France dans le département de l'Aisne. Le genre Delorrhipis est représenté en Europe par une seule espèce du Midi. Le genre Hybocoptus est propre au Midi. Le genre Melopobactrm, très voisin de Pocadicnemis, renferme des espèces du Midi ; une seule, le M. prominulus pourrait se rencontrer en Belgique. Le genre Acariauchenius contient des espèces du Midi; une seule, A. scurrilii pourrait se trouver en Belgique, dans les localités sablonneuses, près des fourmilières. Le genre Thyreosthenius existe en France et en Allemagne. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre NEMATOGMUS, E. Simon, 1884. 1857. Theridiois, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 326. 1868. Linyphia, Canestrini (ad partem), Aran. //«/., p. 121. 1875. Erigone, Cambridge (ad partem), Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 756. 1882. Lophocarenum, Emerion (ad partem), Trans. Conn. Acad., t. VI, p. 46. 1884. Nematogmus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 614. Les yeux supérieurs, égaux ou presque égaux (les médians légèrement plus gros), sont disposés en ligne à peu près droite, le bord antérieur des médians étant à peine en arrière du centre des latéraux ; les médians sont un peu plus resserrés, mais leur intervalle reste pourtant plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite, ou, chez les mâles, un peu arquée en arrière; ceux du milieu sont plus petits et plus resserrés, avec leur intervalle égal à leur diamètre; les yeux du milieu forment un carré un peu plus étroit en avant et un peu plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont très fortes. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Le céphalothorax, assez large, ovale, est à peine rebordé en arrière; sa partie céphalique est, courte, élevée, avec le front large et obtus. Le plastron, fort large, en forme de cœur, convexe, se termine en pointe aussi large que les hanches postérieures; celte pointe, très inclinée, est tronquée et non atténuée. Les chélicères, fortes, presque parallèles, sont beaucoup plus longues que le bandeau; il y a trois dents rapprochées au bord supérieur de la rainure; la troisième, qui est la plus forte, est placée sur l'angle; on y remarque encore une quatrième dent isolée; 3-4 petites dents égales sont placées près du crochet au bord inférieur. La lèvre, grande, en demi-cercle, impressionnée transversalement dans le milieu, est plus large à sa base que longue; les lames maxillaires, arrondies extérieurement, sont très larges, droites, parallèles du côté interne et dépassent la lèvre d'à peu près sa longueur. Les pattes sont longues et fines, avec les tarses de moitié plus courts que les métatarses; le métatarse de la quatrième paire est aussi long que Je tibia; les épines tibiales sont robustes et plus 120 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. longues que le diamètre de l'article ; le tibia de la première paire est muni d'une seule épine, placée vers le tiers basilaire; l'épine du tibia de la quatrième paire est placée au tiers basilaire chez le mâle, ou un peu au delà chez la femelle. Ce genre est surtout caractérisé par la longueur des pattes et les longueurs relatives des tibias, des tarses et des métatarses. SYNONYMIE. NEMATOGMUS SANGUINOLENTUS, Walckenaer, 1837. (PI. XI, fig. 8, 8a.) 1837. Theridion sangcinolentum, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. Il, p. 526. 1868. Linyphia rubeccla, Canestrini, Aran. Ital., p. 121. 1872. Erigone Simoni, Cambridge, Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 756, pi. LXV, fig. 12. 1878. Erigone Simoni, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Nkmatogmus sanguinolentus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 615. DESCRIPTION. Mâle (fig. 8). — Le céphalothorax, fauve rougeâtre, finement chagriné, brillant, dépourvu de ligne marginale, s'élève fortement en avant. Le sommet de la partie céphalique, qui est arrondi, s'incline vers les yeux; au-dessus des yeux latéraux se trouvent deux impressions linéaires, un peu courbées et qui convergent par-dessus. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; ils sont égaux et petits; l'intervalle des médians est un peu plus large que leur diamètre; celui des latéraux est au moins deux fois plus large; les yeux antérieurs forment une ligne très légèrement courbée; les médians sont petits et rapprochés; leur intervalle est pourtant un peu plus large que leur diamèlre. Le bandeau, vertical, plan, plus large que l'aire oculaire, est plus court que les chélicères. La patella de la patte-mâchoire, mince à sa base, est plus longue que le tibia; celui-ci, tronqué à son extrémité, est dépourvu d'apophyse; le tarse, plus long et plus large que les deux articles précédents, élargi à l'extrémité, se divise en deux grands lobes divergents et présente une carène terminée à la base par une saillie garnie de crins; le bulbe, très grand, porte dans le milieu un stylum courbé, formant boucle (fig. Sa). L'abdomen est rouge violacé foncé. Femelle. — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle, mais le front, dépourvu d'impressions, est moins élevé. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; l'intervalle des médians égale à peu près leur diamètre; celui des latéraux est de moitié plus large; les yeux antérieurs sont disposés en ligne presque droite. Le bandeau est à peu près de même largeur que l'aire oculaire. L'épigyne forme une grande plaque en demi-cercle, marquée en arrière d'une fossette trans- versale profonde, limitée au bord postérieur par une carène lisse, élevée, épaisse et obliquement recourbée en avant aux angles. L'abdomen, convexe, court, ovale, est brun-rouge violacé, plus foncé en dessous. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Celle araignée, peu commune en Belgique, se rencontre surtout pendant le mois de mai, sur les herbes, dans les chemins des bois ou dans les clairières. Je l'ai observée quelquefois au bord de l'eau, mais tout aussi fréquemment dans des endroits secs. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai trouvée deux ou Irois fois cachée sous de grosses pierres en compagnie du mâle. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 121 Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Notre-Dame-au-Bois, Auderghem. Namur : Dinant, Yvoir, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Barvaux, Melreux. Liège : Tilff, Modave, Spa, Comblain-au-Pont. Toute la France (E. Simon). France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Szeged, Rekàs, Bazias, Orsova. Diakovâr, etc. Italie. Espagne. Afrique Algérie. SYNONYMIE. Genre ENTELECARA, E. Simon, 1884. 1834. Theridium, Wider et Reuss (ad pariem), Zool. Mise. Arachn., p. 226. Erigone des auteurs. Walckeiuera, Blackwall, Cambridge (ad partem). 1884. Entelecara, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 617. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, assez petits, égaux, forment une ligne légèrement courbée; le bord antérieur des médians est au niveau ou légèrement plus avancé que le centre des latéraux ; les médians sont un peu plus resserrés, avec leur intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposés en ligne arquée en arrière, à peu près équidistants et peu séparés; les yeux du milieu forment un carré plus étroit en avant et plus long que large; les yeux latéraux sont portés sur des saillies assez faibles. Le bandeau est à peu près aussi large que le carré des yeux médians. Le céphalothorax, allongé, ovale, est rebordé en arrière, avec la partie céphalique atténuée, obtuse, surmontée chez les mâles d'un lobe marqué d'impressions sur les côtés. Le plastron, très large, convexe, se termine en pointe inclinée, tronquée et presque aussi large que les hanches postérieures. La lèvre, beaucoup plus large que longue, est impressionnée transversalement. Les lames maxillaires, courtes, larges, droites, sont parfois un peu divergentes du côté interne, en avant de la lèvre, qu'elles dépassent à peine de sa longueur. Les chélicères sont plus longues que le bandeau, avec le bord supérieur de la rainure muni de 3-4 dents dont la troisième, qui est la plus forte, est placée sur l'angle; le bord inférieur est mutique ou muni près du crochet d'une petite série granuleuse. Les pattes, assez fines, sont très longues, avec les tarses grêles, cylindriques dès la base, au moins d'un tiers plus courts que les métatarses; ils ne sont ni fusiformes ni atténués; les méta- tarses des pattes postérieures sont aussi longs que les tibias; les épines de ces derniers sont fines et aussi longues que le diamètre de l'article. Le front des mâles iï Entelecara est surmonté d'un lobe élevé en cône, ou tronqué en avant et arrondi en arrière, ou bien bas et allongé; quand il s'élève en cône, comme chez E. acuminata, on remarque de chaque côté une faible et large impression; dans les autres cas, l'impression s'allonge comme chez les Lophocarenum. XII. 39 122 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. ENTELECARA ACUMINATA, Wider, 1834. (PI. XI, fig. 9, 9«, 96, 9c.) 1834. Theridilm acuminatum, Wider el Reuss (non Bl. et C. K.), Zoologische Miscellen Arachniden, p. 226 (232), pi. XV, fig. 11. 1837. Argus acuminatus, Walekenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 370. 1861. Erigone accminata, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 229. 1863. Walckenaera altifrons, Cambridge, Zool., p. 8593, et Trans. Linn. 5oc, t. XXVIII, p. 453, pi. XXXV, fig. 33. 1878. Erigone acuminata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent.de Belgique.) 1879. Walckenaera altifrons, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 169. 1884. Entelecara acuminata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 619. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. 96). — Le céphalothorax, brun-rouge foncé, entouré d'une marge noire, porte une petite bande médiane obscure plus ou moins visible; la partie céphalique s'élève et le front, très proéminent, forme un lobe conique au moins aussi long que les deux tiers du céphalothorax; ce lobe, lisse, droit en avant, se creuse légèrement sous les yeux; il est garni de petits crins courts; de chaque côté se trouve une fossette oblique placée au-dessus des yeux latéraux. Le bandeau, très élevé, presque plan, descend verticalement sous le lobe. Les yeux médians supérieurs, très petits, sont placés au sommet du lobe; leur intervalle est plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière; l'intervalle des médians est plus étroit que leur diamètre et celui des latéraux est plus large d'un bon tiers. Les chélicères sont plus courtes que le bandeau. La patella de la patte-màchoire, plus longue que le tibia, étroite, est plus longue que large; le tibia, d'abord un peu coudé en dedans, puis brusquement coudé en dehors, se divise en deux apophyses: la première est longue et aiguë; l'autre, plus courte, plus large, est arrondie et rebordée; le tarse, plus court que le tibia et la patella, est un peu plus large (fig. 9a). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax, brun verdâtre foncé, est entouré d'une ligne noire marginale; la partie céphalique, convexe, est fortement atténuée. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée; les médians, plus resserrés, sont séparés par un intervalle un peu plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière; les médians, presque équidistants, sont plus petits; les intervalles sont au moins aussi larges que le diamètre des médians. Les pattes, rougeâtres, sont longues; les hanches el les tarses sont verdâtres. L'épigyne porte une fossette transversale en demi-cercle dont les angles de côté sont prolongés; elle est à peu près deux fois plus large que longue et renferme une pièce lisse, fauve, en forme de cœur, marquée d'une strie longitudinale (fig. 9c). L'abdomen, ovale, est noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 , 2, 3. Celte araignée, assez répandue en Belgique, apparaît depuis le printemps jusqu'à la fin du mois de juin. On la retrouve beaucoup plus rarement en automne. Elle hiverne, cachée sous les pierres, sous les mousses ou sous les feuilles mortes des bois. Elle vit sur les bruyères, à la base desquelles elle tend ses fils, sur les petits buissons, aux lisières des bois de sapins; elle se cache à l'extrémité des branches basses d'où parfois on la fait tomber en secouant les tiges. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai rencontrée en soulevant des pierres enfoncées dans l'herbe dans les endroits arides el élevés. Le mâle se trouvait quelquefois auprès de la femelle. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE 153 Belgique. DISTRIBUTION Brabant ; Environs de Bruxelles, Boitsfort, Groenendael, Ottignies, Bousval, Noirhat, Mont-Saint-Guibert, GÉOGRAPHIQUE. Louvain, Diest, Duysbourg. Liège : Spa, Jupille, Huy, Modave, Comblain-au-Pont, Tilff, Martinrive. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Redu. ISamur : Rhisnes, environs de Namur, Dave, Yvoir, Dinant, Waulsort, Hastière, Han-sur-Lesse, Mariem- bourg, Beauraing. Hainaul : Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). Flandre orientale : Environs de Gand (l)estelbergen). Flandre occidentale : Heyst, Ostende. Anvers : Calmpthout, Postel. Limbourg : Genck, Maeseyck, Munsterbilsen. Macstricht, Tilbourg, Bréda. Hollande. Franck. Oise: Compiègne. — Seine: Choisy-Ie-Roi. — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Seine-Inférieure: Forêt de Lalonde, Elbeuf. — Eure : Courteil, forêt de Bizy. — Aisne : Guise. — Aube : Pont-sur- Seine, plaine de Folz. — Eure-et-Loir : Chartres. — Haute-Vienne : Sainl-Just, près de Limoges. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Var : Iles d'Hyères (Porquerolles). — Alpes- Maritimes : Saint-Marlin-Lentosque. Angleterre. Northumberland : Newcastle. — Dorsetshire : Bloxworth. — Hampshire : Lyndhurst. — Ecosse : Glascow, Aberdeen. Allemagne Bavière: iYIôgeldorf, ReichelsdorJ. — Silésie : Breslau. — Prusse : Posen, Dantzig. AUTKICHE-HONGRIE. Galicie(Kulcz). — Hongrie :Ujhely,Tokay,Szerencs, Ormezô,Suliguli,Barlfa,Szepsi,Vârpalota,Orsova, etc. Suisse. Environs de Genève. — Lausanne. — Tessin. Italie. Lombardie. — Vénétie. Gothembourg. Suède. SYNONYMIE. ENTELECARA FLAVIPES, BlackwaU, 4834. (Pi. xi, «g. to, m.) 1854. Walckenaera flavipes, BlackwaU, Researches in ZooL, p. 322. 1864. Walckenaera flavipes, BlackwaU, Spiders of Great Britain, t. II, p. 298, pi. XX, fig. 213. 1871. Walckenaera implana, Cambridge, Trans. Linn. Soc. Lond., t. XXVII, p. 456, pi. LVII, n° 41, 1879. Walckenaera implana, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 162. 1879. Walckenaera flavipes, Cambridge, Idem, t. 1, p. 159. 1884. Entelecara flavipes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 621. description. Mâle (fig. 40). — Le céphalothorax est brun verdétre très foncé; la partie céphalique s'élève pour former en avant un lobe convexe marqué de chaque côté d'une profonde impression longi- tudinale ; ce lobe, vu par-dessus, est presque aussi large que long, tronqué en avant et plus étroit en arrière; il porte par devant des crins serrés, assez longs. Les yeux médians supérieurs, placés en avant près du bord du lobe, sont séparés par un intervalle presque double de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près \n DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. droite; les médians sont plus gros; l'intervalle qui sépare ces derniers est plus large que leur rayon; l'intervalle des latéraux est plus large que leur diamètre. Le bandeau est légèrement convexe. Les chélicères sont plus longues que le bandeau. Les pattes, longues, jaune-fauve pâle, sont garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. La palella de la patte-mâchoire est plus longue que large; le tibia, plus court, se prolonge dans le haut en apophyse très longue, appliquée sur le tarse et un peu courbée en dehors ; en dessous, du côté externe, on remarque encore une petite apophyse aiguë, recourbée dans le haut et séparée de la première par une large échancrure ; le tarse, assez grand, tronqué, échancré, est prolongé légèrement à l'angle interne de l'échancrure; le bulbe porte un stylum enroulé très fort (fig. 10a). L'abdomen est noir. Femelle. — La partie céphalique du céphalothorax, dépourvue de lobe, est assez élevée. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; le bord antérieur des médians se trouve placé presque au niveau du cenlre des latéraux; les intervalles sont plus larges de moitié que leur diamètre; les yeux antérieurs, resserrés, forment une ligne courbe. Le bandeau, incliné en avant, est un peu plus étroit que l'aire oculaire. Le plastron est noir. L'épigyne forme une fossette en demi-cercle à peu près aussi longue que large; dans le milieu se trouve une pièce de même forme, lisse, brunâtre, qui présente deux stries arquées longitudinales. L'abdomen est noir mat. Ordre de longueur des pattes : 4-, 1, 2, 3. MOEURS. Je n'ai observé cette araignée, très rare en Belgique, que dans les bruyères mêlées de hautes herbes de la Campine. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Anvers : Calmpthout. Limbourg . Genck, Munsterbilsen. Maestricht. Belgique. Hollande. France. Oise : Forêt de Compiègne. — Seine-et-Oise : Bouray (sablières), — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Orne : Lhôme. — Eure : Courteil. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Lancashire. Allemagne. Prusse : Bonn. SYNONYMIE. ENTELECARA TRIERONS, Cambridge, 1863. (PL XI, fig. H, lia.) 1 865. Walckenaera trifrons, Cambridge, ZooL, p. 8589. 1879. Walckenaera trierons, Cambridge, Spiders of Dorset, u I, p. 166. 1884. Entelecara trierons, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 628. DESCRIPTION. Mâle (fig. 11). — Le céphalothorax, brun-rouge noirâtre, finement chagriné, s'élève fortement en avant; la partie céphalique est surmontée d'un lobe saillant, placé en arrière; ce lobe est à peu près vertical antérieurement; vu par-dessus, il est large, tronqué, arrondi et plus étroit DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 125 en arrière; le milieu du bord antérieur est légèrement déprimé; il est garni de crins sur la face antérieure; le lobe, séparé du front par une faible dépression, porte sur les côtés, derrière les yeux latéraux, une profonde impression ovale, qui se termine en strie en arrière. Le front et le bandeau s'avancent beaucoup, se creusent un peu ensuite, puis forment une assez forte saillie au-dessus des chélicères; ces dernières, verticales, sont presque aussi longues que le bandeau. Les yeux médians supérieurs sont placés au sommet du lobe; l'intervalle qui les sépare est au moins double de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée en arrière; l'intervalle entre les médians égale à peine leur rayon; l'intervalle des latéraux est au moins quatre fois plus large que leur diamètre. Le plastron, noir, est lisse. La patella de la patte-mâchoire est deux fois plus longue que large; le tibia, plus large et plus court, a son angle externe prolongé en épaisse apophyse portant vers le milieu de son bord interne une petite pointe noire, pliée brusquement à son extrémité; l'angle interne du tibia se prolonge aussi en longue apophyse sinueuse qui s'élève contre le tarse; celui-ci, obtus, atténué, est assez grand; le bulbe est entouré d'un stylum solide, contourné en spirale (fig. lia). L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax, dépourvu de bulbe, est lisse et presque noir, avec la partie céphalique large et convexe. Les yeux supérieurs, égaux, assez petits, forment une ligne courbée; le bord antérieur des médians se trouve placé presque au niveau du bord postérieur des latéraux; l'intervalle entre les médians est de moitié plus large que leur diamètre; celui des latéraux est deux fois plus large; les yeux antérieurs forment également une ligne courbe; les médians sont plus rapprochés. Le bandeau, légèrement incliné, est plus large que l'aire oculaire. L'épigyne en plaque plane, semi-circulaire, porte une fossette longitudinale profonde, très allongée, un peu élargie en arrière et tronquée en avant. L'abdomen est noir. Ordre de longueur des paltes : 4-, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, rare en Belgique, apparaît dès les premiers beaux jours du printemps. Elle habite les petits buissons ou les hautes herbes dans les clairières et aux lisières des bois. Je l'ai rencontrée plusieurs fois à Auderghem sur les plantes basses, dans le voisinage immédiat des habitations. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, Auderghem, Uccle. GÉOGRAPHIQUE. ^ . CombIain.au.pontr TiIff. Franck. Seine : Bois de Boulogne. — Somme : Le Crotoy. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworlh. — Norfolk : Merton hall. Les Entelecara étrangers à notre faune sont : E. nuncia, E. Simon. — E. Thorelli, Westring. — E. flavipes, Blackwall. — E. erythropus, Westring. — E. galerita, E. Simon. — E. frontalis, Ohlert. — E. erecta, L. Koch. — E. prœ- gracilis, Cambridge. 42t> DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. Genre ARAEONCUS, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1841. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Tram. Linn. Soc, t. XVIII, p. 639. 1868. Lophocarenum, Menge (ad partem), Preussische Spînnen, t. Il, p. 207. 1884. Araeoncus, E. Simon, Les Arachnides de France. I. V, p. 651. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs forment une ligne courbée en arrière ; le bord antérieur des médians est placé au niveau du bord postérieur des latéraux; ils sont largement séparés, avec leurs intervalles beaucoup plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne arquée en avant; ceux du milieu, plus petits, rapprochés, sont fortement séparés des latéraux; ces derniers sont placés sur des saillies assez faibles; les quatre yeux du milieu forment un grand carré assez étroit en avant et beaucoup plus long que large. Le bandeau, plus étroit que le carré des yeux du milieu, excepté chez quelques mâles, n'est jamais convexe. Le céphalothorax, finement rebordé, est ovale, avec le front large, obtus chez la femelle, saillant chez le mâle, sans lobe bien défini ni impressions latérales. Le plastron est presque aussi large que long; il se termine en arrière, entre les hanches, en large pointe inclinée, obtuse et atténuée. Les chélicères. verticales, plus longues que le bandeau, assez faibles et parallèles chez les mâles, sont plus robustes chez les femelles; le bord supérieur de la rainure est muni de quatre dents; la troisième, placée sur l'angle, est la plus longue; le bord inférieur est mutique ou garni d'une fine série granuleuse. Les pièces buccales sont semblables à celles des Lophocarenum. Les pattes sont assez longues; les tarses des pattes antérieures sont plus courts d'un tiers à peu près que les métatarses; le métatarse de la quatrième paire est presque de même longueur que le tibia, et l'épine tibiale de cette quatrième paire, au moins aussi longue que le diamètre de l'article, est placée vers son quart basilaire. SYNONYMIE. ARAEONCUS HUMILIS, Blackwall, 1841. (PI. XI, fig. 12, 12a, 126, 12c, 12d.) 1841. Walckenaera humilis, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., in Trans. Linn. Soc, t. XVIII, p. 636. 1864. Walckenaera humilis, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 307, pi. XXI, fig. 223. 1868. Lophocarenum globiceps, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 207, pi. XL, tab. CIV. 1870. Erigone humilis, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 116 et 452. 1879. Walckenaera humilis, Cambridge, Spiders of Dor set, t. I, p. 150. 1884. Araeoncus humilis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 636. DESCRIPTION. Mâle (fig. 426, 42c?j. — Le céphalothorax, lisse au milieu, chagriné latéralement sur la partie thoracique, est brun-rouge noirâtre ; le front, large, élevé, avancé, incliné, présente une surface plane à partir des yeux supérieurs; cette surface, arrondie en avant, porte par-dessus des crins assez courts. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; le bord antérieur des médians dépasse légèrement en avant le bord postérieur des latéraux; l'intervalle entre les médians est quatre fois plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne beaucoup plus courbée; les médians, subconnivents, petits, largement séparés des latéraux, sont placés au bord antérieur du front. Le bandeau, bas, s'incline obliquement en arrière. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 427 Les pattes, longues, sont garnies de crins courts ; les tibias des deux premières paires portent en dessous des crins épineux du côté externe. La patella de la patte-mâchoire, légèrement courbée, est plus longue que large; le tibia, très grand, se prolonge en large apophyse recouvrant le tarse en partie; cette apophyse est divisée dans le haut par une échancrure étroite et profonde; la branche supérieure est grande, courbée perpendiculairement en dehors; l'interne, plus courte, est plus droite (fig. 12c). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 12). — Le céphalothorax, coloré comme chez le mâle, est bordé d'une ligne noire marginale; la partie céphalique, moins élevée, est très large. Les yeux supérieurs sont légèrement courbés; l'intervalle des médians, à peu près double de leur diamètre, est moins large que celui des latéraux; les yeux antérieurs sont courbés en avant; les médians, subconnivents, sont plus petits. L'épigyne forme une grande plaque un peu saillante, arrondie et tronquée obtusément en arrière; elle contient une petite pièce antérieure en demi-cercle, suivie d'une strie longitudinale profonde qui s'élargit brusquement en triangle au bord postérieur (fig. 12a). L'abdomen, noir, est semé de poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. MOEURS. Cette petite araignée, assez commune et répandue en Belgique, peut se rencontrer dès le commencement du mois de juin, mais elle se montre surtout en automne. Elle vit dans les mousses des bois, à la base des bruyères, où elle file une petite toile irrégulière, difficile à observer; par les belles journées d'été, on trouve parfois le mâle errant dans les chemins. DISTRIBUTION Belgique. Brabant . Auderghem, Boitsfort, Groenendael. Diest, Bousval, Noirhat, Tervueren. GÉOGRAPHIQUE. , . , r . * Limbourg . Genck. Liège : Tilff. Namur : Yvoir, Han-sur-Lesse. Luxembourg : Redu. Flandre occidentale : Heyst. France. Seine-et-Oise : Forêt de Saint-Germain, Clamait, Meudon, Chaville, Bouray. — Seine : Paris bois de Boulogne, la Varenne. — Somme : Saint-Valéry. — Calvados : Villers-sur-Mer, Longues. Seine- Inférieure : Dieppe, Elbeuf. — Orne : La Ferté-Macé. — Eure : Évreux. — Oise : Cumpiègne Mortefontaine. — Aube : Troyes, Bar-sur- Aube, Mussy, Gyé-sur-Seine. — Marne r Epernay. Morbihan : Belle-Isle, Plouharnel. — Gironde : Cadillac. — Vaucluse. — Basses-Pyrénées : Saint- Jean-de-Luz, Betharram. — Pyrénées-Orientales : La Preste. — Bouches-du-Rhône : Marignane. Alpes- Maritimes : Nice, Menton. — Var Hyères. — Corse. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Lancashire — Ecosse : Edimbourg. Allemagne. Prusse. — Bavière. Italie. Suède. Afrique. Algérie : Bou-Saada (E. Simon). Les Araeoncus étrangers à notre faune sont : A. discedens, E. Simon. — A. allissimus, E. Simon. — A. vaporiorum, Cambridge. A. crassiceps, Westring. — A. longiusculus, Cambridge. — A. anguineus, L. Koch. — A. excelsus, L. Koch. — A. prospiciens, Thorell. 128 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre TROXOCHRUS, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr. spec. of Aran., p. 105. 1860. Walckenaera, Cambridge (ad partem), Ann. and Mag. of Nal. Hist.y 3e série, t. V, p. 173. 1868. Lophocarenum, Menge (ad partem), Prcusstsche Spinnen, t. Iï, p. 198. 1884. Troxochrus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 64a. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne courbée en arrière; le bord antérieur des médians est au niveau du bord poslérieur des latéraux, mais le plus souvent un peu reculé; les médians, plus resserrés, ont leur intervalle à peu près de moitié plus large que leur diamètre; celui des latéraux est au moins double; les yeux antérieurs forment une ligne arquée en avant; les médians sont plus petits, largement séparés des latéraux et subconnivents; les quatre yeux du milieu forment un carré un peu plus étroit en avant et au moins deux fois plus long que large; des saillies obliques, assez fortes, portent les yeux latéraux. Le bandeau, presque aussi large que Taire oculaire, vertical, est rarement convexe. Le céphalothorax, non rebordé, est ovale, avec le front large. Le plastron, aussi large que long, se termine entre les hanches en pointe inclinée, large, obtuse et atténuée. Les chélicères, verticales, sont plus longues que le bandeau, parallèles chez les mâles, robustes et convexes extérieurement chez les femelles; le bord supérieur de la rainure est muni de 2-3 dents; celle du milieu, plus élevée, est placée sur l'angle; le bord inférieur est pourvu de fines granulations. Les pièces de la bouche sont semblables à celles des Lophocarenum. Les pattes, fortes, peu longues, ont les tarses des premières paires à peu près de même longueur que les métatarses ; ces tarses, cylindriques, sont un peu plus grêles chez les femelles ; le métatarse de la quatrième paire est un peu plus court que le tibia ; l'épine du tibia de la quatrième paire, plus courte chez le mâle que le diamètre de l'article, est placée un peu avant le milieu. Les téguments sont fortement coriaces. TROXOCHRUS SCABR1CULUS, Westring, 1851. (PL XI, fig. 43, 43a, 13b, 13c.) SYMNYMIE. 1851 1860. • 1861 1864. 1868, 1870. 1871, 1878. 1879. 1884. Erigone scabricula, Westring, Fôrteckn., etc., p. 42. Walckenaera aggeris, Cambridge, Descr. of two Brit. Spid., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 3e série, t. V, p. 173 (3). Erigone scabricula, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 248. Walckenaera aggeris, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. II, p. 301, pi. XXI, fig. 216. Lophocarenum scabriculum, Menge, Prenssische Spinnen, t. II, p. 205, pi. XL, tab. CIL Erigone scabricula, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 123. Var. Walckenaera cirrifrons, Cambridge, Trans. of Linn. Soc. Lond., t. XXVII, p. 458, pi. LVH, fig. 43. Erigone scabricula, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Walckenaera scabricula, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 156. Troxochrus scabriculus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 647. DESCRIPTION. Mâle (fig. 43c). — Le céphalothorax, mat, chagriné, est brun-rouge foncé; la partie cépha- lique, lisse au-dessus, est très relevée, fortement convexe, sans former toutefois un lobe bien DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 129 caractérisé; elle s'incline en avant à partir des yeux médians; sur les côtés sonl placées des stries élargies en avant, plus étroites en arrière et légèrement arquées en haut; des crins sont placés sur la partie inclinée du front, qui est très large. Les yeux médians supérieurs, très reculés, largement séparés des latéraux, sont placés au sommet de la partie céphalique et séparés par un intervalle à peu près égal à leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les médians, plus avancés, sonl séparés des latéraux par un intervalle ayant au moins trois fois la largeur de leur diamètre. Le bandeau, un peu convexe, n'est pas conique. Les chélicères sont chagrinées fortement, ainsi que le plastron. La palella de la patte-mâchoire est deux fois plus longue que large; le tibia, de même longueur, se prolonge en avant en courte apophyse, terminée en pointe subaiguë, brusquement coudée en bas; le bulbe porte à son extrémité un stylum assez court, légèrement courbé (fig. 13a). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 13). — Le céphalothorax, finement chagriné, est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique, large, est moins élevée. Les yeux supérieurs, petits, sonl égaux; l'intervalle entre les médians est presque égal à leur diamètre, celui des latéraux est à peu près deux fois plus large; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; l'intervalle des latéraux est à peu près double du diamètre des médians. Le bandeau, plan, vertical, est plus étroil que le carré formé par les quatre yeux du milieu. L'épigyne forme une plaque basse, présentant dans le milieu une pièce lisse, fauve, triangulaire, plus large que longue, dont les angles antérieurs sont un peu saillants et dont le sommet est dirigé en arrière (fig. 136). L'abdomen est noir. Quelquefois, chez le mâle, le céphalothorax porte un vrai lobe céphalique peu élevé, convexe, tronqué droit en avant, séparé du front par une dépression transversale; le front est garni de crins, ainsi que les angles antérieurs; les crins des angles du lobe sont les plus longs; les yeux médians supérieurs sont placés près du bord antérieur du lobe, moins resserrés et 1res éloignés des angles. C'est la variété cirrifrons de Cambridge, trouvée également en Belgique. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, rare en Belgique, apparaît dès le printemps et se rencontre encore en automne. Je l'ai toujours observée dans des endroits bien ensoleillés, cachée sous les bruyères, où elle lend sa petite toile. Une fois ou deux seulement, je l'ai trouvée dans les environs d'un marais. En France, selon M. Simon, elle se rencontre au début du printemps dans des détritus humides; en Angleterre, au contraire, elle recherche les bruyères dans les endroits sablonneux. Elle hiverne cachée sous les mousses épaisses qui garnissent la base des gros arbres, dans les forêts. Belgique. DISTRIBUTION Brabanl : Boitsforl, Groenendael, Auderghem, Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. ^,wers : Environs d'Anvers, Hoboken, Calmpthout. L imbourg : Genck. France. Seine : Bois de Boulogne, la Glacière, Fontenay-aux-Boses. — Seine-et-Marne : Montigny-sur-Loing. Marne : Épernay. — Seine-Inférieure : Dieppe, forêt de Lalonde. — Aisne : Silly-la-Poterie vallée de Lavières, près du Port-aux-Perches. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Lancashire : Southport. — Ecosse. XII. 33 130 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE Prusse. — Bavière. Allemagne. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Ujhely, Pâczin, Varannô, Homonna, Kirâlyhéza, Sztropkô, etc. Roumanie. Russie. Suède. WORWÈGE. Moldavie : Brostenii. Russie méridionale. Gothembourg, Upsal. Environs de Christiania. Les Troxochrus étrangers à notre faune sont : T. hiemalis, Blackwall. — T. ignobilis, Cambridge. — T. f'ontinalis, L. Koch. Westring. Ces espèces pourront se rencontrer en Belgique. T. rugulosus, SYNONYMIE. CARACTÈRES m GENRE. Genre LOPHOCARENUM, Menge, 1866. Erigone des auteurs. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of somc undescr., etc., p. 105. 1864. Melicertus, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées. 1866. Lophocarenum, Menge, Preussische Spinnen (ad partem), t. Il, p. 198. 1884. Lophocarenum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 6oo. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne fortement courbée : ainsi le bord antérieur des médians se trouve placé beaucoup plus en arrière du bord postérieur des latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne arquée en arrière; les médians, légèrement plus petits, sont presque toujours plus resserrés; leur distance des latéraux est au moins égale à leur diamètre; les inter- valles des yeux supérieurs sont au moins doubles de leur diamètre; les quatre yeux du milieu forment un carré un peu étroit en avant, beaucoup plus long que large; les saillies qui supportent les yeux latéraux sont assez faibles. Le bandeau, vertical, plan sous les yeux antérieurs, ou convexe, avancé, est presque aussi large que Taire oculaire. Le céphalothorax, à peine rebordé, est court, ovale, avec la partie céphalique alténuée, obtuse, assez courte, élevée et surmontée chez les mâles d'un lobe limité latéralement par des impressions; ce lobe porte les yeux du milieu de la seconde ligne. Le plastron, très large, se termine en pointe inclinée presque aussi large que les hanches pos- térieures. Les chélicères, parallèles, sont plus longues que le bandeau; le bord supérieur de la rainure est muni de 3-4 dents dont la troisième, plus forte, est placée sur l'angle; le bord inférieur est nautique ou pourvu d'une petite série de granulations près du crochet. La lèvre, en demi-cercle, impressionnée transversalement, est au moins deux fois plus large que longue; les lames maxillaires, larges, courtes, dépassant à peine la lèvre de sa longueur, sont droites et souvent un peu divergentes au côté interne en avant de la lèvre. Les pattes sont courtes; les tarses des paires antérieures sont un peu plus courts que les méta- tarses, aussi épais, parfois un peu fusiformes, chez le mâle surtout; le métatarse de la quatrième paire est plus court que le tibia; les épines tibiales sonl plus courtes que le diamètre de l'article; l'abdomen, principalement chez le mâle, est recouvert d'une plaque coriacée, rugueuse ou ponctuée. Le caractère des yeux et la plaque de l'abdomen distinguent surtout ce genre des autres. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 131 SYNONYMIE. LOPHOCARENUM PARALLELUM, Wider, 1834. (PL XI, fig. 14, 14a, 146.) 1834. Theridium parallelum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., in Mus. Senckend., l. I, p. 228(234), pi. XVI, fig. 1. 1864. Walckenaera parallela, Blaekwall, Spiders ofGreat Britain, t. Il, p. 296, pi. XX, fig. 211 (non Westring). 1868. Lophocarenum elongatum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 209, pi. XLI, lab. CVI. 1870. Erigone parallela, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 121 et 451. 1879. Erigone parallela, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera parallela, Cambridge, Spiders of Dorsel, t. I, p. 156. 1884. Lophocarenum parallelum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 662. DESCRIPTION. Mâle (fig. 14, 146). — Le céphalothorax, chagriné, rougeâtre, presque noir, porte des stries rayonnâmes, irrégulières, formées de points enfoncés; il est gros, court et assez élevé en avant; la partie céphalique porte un lobe convexe, placé un peu en arrière; ce lobe, vu par-dessus, plus long que large, plus étroit en avant, porle sur les côtés une strie profonde, creusée en fossette arrondie et se terminant en pointe en arrière; le front, large, est obtusément tronqué. Les yeux médians supérieurs, parlagés par un intervalle à peu près double de leur diamètre, sont placés un peu en arrière du bord antérieur du lobe; les yeux antérieurs forment une ligne courbée; les médians sont plus petits; l'intervalle qui les sépare égale leur diamètre; l'intervalle des latéraux est de moitié plus large. Le bandeau, convexe, arrondi dans le milieu, est plus large que les chélicères. Le plastron, presque noir, porte sur les côtés de gros points enfoncés. Les pattes, courtes, fauves, sont garnies de crins courts. La patella de la patte- mâchoire est deux fois plus longue que large; le tibia se prolonge sur le tarse en apophyse longue, courbée légèrement en dehors; le tarse est à peu près aussi long que les deux articles précédents (fig. 14a). L'abdomen, noir, fortement ponctué, recouvert d'un scutum, présente quatre points ronds, calleux, creusés, formant un carré plus large que long. Femelle. — Le céphalothorax, bordé de noir, est coloré comme celui du mâle; la partie thora- cique présente quelques petits Irails formés par des points irréguliers; la partie céphalique, lisse, dépourvue de lobe, est un peu convexe. Les yeux supérieurs forment une ligne très courbée en arrière; les yeux antérieurs sont courbés plus légèrement. Le bandeau est au moins aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, noir, non ponctué, est simplement chagriné sur les côtés. Les pattes, fauves, courtes, sont munies d'épines peu distinctes. L'épigyne porte en arrière une pièce rougeâtre, brillante, légèrement convexe, formant à peu près un carré long transversal. L'abdomen, noir, est parsemé de poils fauves et courts. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 132 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Cette araignée apparaît dès les premiers jours du printemps; à celle époque, comme elle a hiverné, on la rencontre dans les bois, sous les mousses et sous les feuilles mortes. J'en ai trouvé, mais très rarement, en battant des haies. Elle est plus commune en automne, au bord des marais et des rivières, sous les détritus. Dans le Luxembourg et dans la province de Liège, je l'ai souvent trouvée en soulevant des pierres, ou blottie sous des mousses épaisses le long des rochers. Je l'ai observée en Suisse, dans les hautes prairies de l'Engadine, particulièrement à Pontresina, au pied du glacier du Roseg. Belgique. Brabant: Ucclc, Jette-Saint-Pierre, Auderghem, Boitsfort, Groenendael, Bousval, ïervueren, Louvain Diest, Vilvorde. Anvers : Bords de l'Escaut, Malines. Limbourg : Genck (marais). Luxembourg : Redu. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont. Flandre occidentale : Heyst. France. Somme : Bois de Cise. — Seine-Inférieure : Le Tréport, Dieppe — Eure : Evreux. — Oise : Chantilly, Le Lys, Compiègne. — Seine : Fontenay-aux-Roses, la Varenne. — Seine-et-Oise : Carrières-sous- Bois, Sucy, Bouray. — Loir-et-Cher. — Aube : ïroyes, Bouilly, Gyé-sur-Seine. — Cantal : Le Plomb- du-Cantal. — Gers : Lectoure. — Gironde : Arcachon. — Ain : Marlieux. — Hautes- Alpes : Notre- Dame-des-Neiges, près de Briançon. — Alpes-Maritimes: Nice. — Basses- Pyrénées : Saint- Jean- de-Luz — Pyrénées-Orientales : Col des Ares, près le Prats-de-Molo. — Corse : Porto-Vecchio, Campo di l'Oro (E. Simon). Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Portland. Prusse. — Silésie. — Bavière. Tyrol (nord et sud). Lombardie. — Vénétie. — Piémont. Allemagne. Autriche-Hongrie. Italie. Suisse. Vallée de la Reuss, le Righi. — Engadine : Pontresina. — Grisons : Coire. — Saint-Gall : Ragatz. SYNONYMIE. LOPHOCARENUM ELONGATUM, Wider, 1834. (PI. XI, fig. 15, 15a, iob, 15c.) 1834. Theridium elongatum, Wider, Zool. Mise. Arachn., p. 227. 1841. Micryphantes inoequalis, C. Koch, Aran., t. VIII, p. 103, fig. 671-672. 186t. Erigone elongata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 253. 1867. Lophocarenum dicholophum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 206, pi. XI, fig. 103. 1871. Erigone elongata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 117. 1884. Lophocarenum elongatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 664. description. Mâle (fig. 156). — Le céphalothorax, allongé, d'un brun rougeâlre, entouré d'une ligne marginale noire, porte une tache au milieu avec des lignes rayonnantes noirâtres; le lobe thoracique, très élevé, petit, s'incline un peu postérieurement; sur les côtés existe une fossette prolongée en arrière par une strie profonde; le lobe, vu par-dessus, arrondi, plus large que long, est marqué en avant d'une légère dépression longitudinale; en outre, la partie thoracique est chagrinée, avec des points enfoncés formant des lignes rayonnantes irrégulières. Les chélicères sont à peu près de la même longueur que le bandeau, qui est plan, vertical. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 433 MOEURS. La patella de la patte-mâchoire est au moins quatre fois plus longue que large; le tibia, beaucoup plus court, s'élargit à son extrémité, avec l'angle externe un peu prolongé et tronqué carrément; à l'angle interne se trouve une apophyse dirigée en avant et terminée en pointe noire fine, assez longue; le tarse est petit et le bulbe porte un stylum détaché (fig. 15c). L'abdomen, foncé, porte un grand scutum noir, très fortement ponctué. Femelle (fig. 45). — Le céphalothorax, moins allongé que celui du mâle, est très foncé sur les côtés; l'abdomen est noir. Les pattes, assez courles, sont rougeâtres, avec les crins courts. L'épigyne (fig. 45) présente une petite plaque en forme de cœur. Ordre de longueur des pattes : 4, 4, 2, 5. Cette araignée, très rare, vit cachée dans les mousses humides des bois et sous les détritus. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Noirhat, forêt de Soignes, Grande-Espinette. Allemagine. autriche-hongrie. Italie. SYNONYMIE. DESCRIPTION. LOPHOCARENUM NEMORALE, Blackwall, 4841. (PI. XI, fig. 16, 16a, 166.) 1841. Walckenaera nemoralis, Blackwall, The differ. in the numb. ofeyes, etc., in Trans. Linn., t. XVIII, p. 641. 1864. Walckenaera nemoralis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 515, pi. XXII, fig. 230. 1879. Walckenaera nemoralis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 167. 1884. Lophocarenum nemorale, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 680. Mâle (fig. 16). — Le céphalothorax, chagriné, est brun rougeâtre très obscur, avec la partie céphalique surmontée d'un lobe aussi élevé que la moitié du céphalothorax entier; il est lisse et incliné légèrement en arrière ; vu par-dessus, il est un peu plus large que long, tronqué presque droit en avant, où il est garni de crins; il est arqué en arrière et porte sur les côtés une fossette large, peu profonde, se terminant en strie fine. Le bandeau, convexe, arrondi, forme une saillie assez forte en avant du lobe. Les yeux médians supérieurs, petits, assez écartés des angles antérieurs du lobe, sont séparés par un intervalle au moins cinq fois plus large que leur diamètre. Les chélicères sont plus courtes que le bandeau. Le plastron, à peu près lisse, présente quelques petits points espacés et enfoncés. La patella de la patte-mâchoire, plus longue que le tibia, est au moins deux fois plus longue que large; le tibia est tronqué carrément par-dessus; de l'angle interne de cette troncature part une apophyse courbée, légèrement dilatée à son extrémité; l'angle externe se prolonge en apophyse plus longue et plus courbée en dedans; le tarse est aussi long que les deux articles précédents, avec le bord externe arrondi et l'interne presque droit (fig. 16a). L'abdomen, noir intense, porte un scutum coriace, ponctué, avec quatre points enfoncés, ronds, calleux, formant un carré plus large que long. Femelle. — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique, convexe, est dépourvue de lobe. i34 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS, Les yeux supérieurs forment une ligne très arquée; le bord antérieur des médians se trouve placé fortement en arrière du bord postérieur des latéraux; tous les intervalles sont à peu près doubles de leur diamètre; les yeux antérieurs sont un peu moins arqués; les médians, plus petits, sont aussi plus resserrés; l'intervalle des latéraux est plus étroit que leur diamètre. Le bandeau est moins large que le carré formé par les quatre yeux du milieu. L'épigyne, lisse, en plaque un peu saillante, porte une légère dépression transversale, placée en arrière (fig. 166). L'abdomen, presque rond, un peu coriace par-dessus, est noir. Ordre de longueur des pattes : 4, i, 2, 3. Cette petite araignée me paraît fort rare en Belgique. Je ne l'ai observée que deux fois aux environs de Bruxelles, cachée sous les bruyères, dans une clairière, au mois d'avril. En France, elle semble plus commune et se rencontre plus facilement pendant les mois d'hiver blottie sous les mousses. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Boitsfort. Maestricht. Seine : Charenton, Bonneuil. — Carnac. — Charente : Jarnac. Marsan. — Gers : Courrensan. Belgique. Hollande. France. Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Aube: Troyes. — Morbihan - Calvados : Forêt de Cerizy. — Var : Toulon. — Landes : Mont-de- Angleterre, Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Les Lophocarenum étrangers à notre faune sont : L. insanum, E. Simon. — L. ineditum, Cambridge. — L. parumpunclatum, E. Simon. — L. thora- catum, Cambridge — L. médusa, E. Simon. — L. nivkola, E. Simon. — L. Blackwalli, Cam- bridge. — L. cucurbitinum, E. Simon. — L. rufithorax, E. Simon. — L. Mengei, E. Simon. L. slramineum, Menge. — L. Nicœense, E. Simon. — L. capitalum, E. Simon. — L. Lucasi, Cambridge — L. pavidum, Cambridge. — L. Réussi, ïhorell. — L. coccineum, Cambridge. — L. turgidum, Blackwall? — L. hortensia, L. Koch. — L. eminulum, E. Simon. — L. amabile, E. Simon. — L. oranense, E. Simon. SYNONYMIE. Genre CNEPHALOCOTES, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1833. Walckrnarra, Blackwall (ad partem), Charact. ofsome undescr. yen., etc., p. 105. 1869. Microneta, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 227. 1884. Cnephalocotes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 699. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs forment, surtout chez les femelles, une ligne courbée, de façon que le bord antérieur des yeux médians arrive au niveau du centre des latéraux ; les intervalles des yeux, au moins ceux des latéraux, sont à peu près doubles de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou très légèrement arquée en arrière; les médians, plus petits, sont plus resserrés- les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui supportent les yeux latéraux sont plus ou moins fortes. Le céphalothorax, très peu allongé, à peine ou pas rebordé, a sa partie céphalique élevée, atténuée, courte, obtuse ou obtusémenl tronquée, surmontée quelquefois chez le mâle d'un lobe assez bas, limité sur les côtés par de fortes impressions. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 135 Les chélicères, le plastron et les pièces de la bouche sont semblables à ceux des Lophocarcnum. Les pattes, fortes, sont assez courtes ; les tarses des premières paires, fusiformes, surtout chez les mâles, sont à peu près aussi longs que les métatarses; les métatarses de la quatrième paire sont moins longs que les tibias; les crins sont courts et les épines des tibias beaucoup plus courtes que le diamètre de Particle; celles de la quatrième paire sont placées au delà du tiers basilaire de l'article. Ce genre diffère surtout des Lophocarenum par la disposition des yeux supérieurs. SYNONYMIE. CNEPHALOCOTES OBSCURUS, Blackwall, 1834. (PI. XI, fig. 17, 17a, Mb.) 1834. Walckenaera obscura, Blackwall, Researches in ZooL, p. 321 (sec. Spiders of Great Britain). 1861. Erigone impolita, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 245. 1864. Walckenaera obscura, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. IF, p. 297, pi. XX, fig. 212. 1870. Erigone obscura, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 123. 1879. Erigone obscura, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera obscura, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 158. 1884. Cnephalocotes obscurus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 701. DESCRIPTION. Mâle (fig. 17). — Le céphalothorax, court, large, brun rougeâtre, presque noir, est fortement chagriné; la partie céphalique porte un petit lobe peu élevé, placé assez en arrière; ce lobe, vu par-dessus, est ovale, plus long que large, vaguement tronqué en avant, et un peu plus pâle que le céphalothorax; le front est large et obtus; sur les côtés du lobe existe une dépression très étroite, légèrement courbée, qui commence au-dessus des yeux latéraux. Les yeux médians supérieurs, placés par devant, au bord du lobe, sont séparés par un intervalle à peu près double de leur diamètre ; les yeux latéraux sont légèrement élevés sur les angles du front; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; les médians, plus petits, sont séparés par un intervalle égal à leur diamètre; l'intervalle des latéraux est beaucoup plus large. Le bandeau, légèrement convexe, est plus étroit que les chélicères. Le plastron, noir, est chagriné. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que large; le tibia, très court, plus large que la patella, porte deux apophyses à son bord supérieur: l'interne est assez épaisse, l'autre est plus fine, en forme de dent; le tarse, grand, élargi dans le haut, est obliquement tronqué, avec l'angle interne droit et prolongé; l'angle externe, conique, est plus court; en outre, le bord interne présente de petits tubercules qui supportent des crins assez forts; le bulbe porte deux longs stylums détachés; l'inférieur, recourbé en avant, plus long que l'autre, porte une petite branche perpendiculaire, placée à sa base (fig. 17a). L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique, privée de lobe, est peu convexe. Les yeux supérieurs forment une ligne assez courbée; le bord antérieur des médians arrive presque au niveau du bord postérieur des latéraux ; les yeux antérieurs, à peu près droits, sont à peine arqués en arrière ; les médians, plus petits, sont plus resserrés. Le bandeau, légèrement concave, est presque aussi large que le carré formé par les quatre yeux médians. L'épigyne, en plaque basse, peu saillante, porte par-dessous un rebord transversal, arqué et très fin (fig. 176). W DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'abdomen, presque rond, noir brillant, est légèremenl ponctué par-dessus. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, ô. MOEURS. Cette araignée habite les endroits humides. Je l'ai observée dans les dunes de notre littoral dès le mois de mai. Elle se tenait à la base des plantes et des herbes. Sa petite toile est difficile à observer. Au bord des marais, elle vit très rapprochée de l'eau. J'ai vu parfois le mâle errant en automne. Cette araignée, rare en Angleterre, paraît plus répandue en France. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabanl : Rhode-Saint-Genèse, Boitsfort. Anvers : Bords de l'Escaut. Flandre occidentale : Knocke, Heyst. Limbourg • Genck (marais). France. Somme : iVlarais de Fortmanoir. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Seine-Inférieure : Dieppe, Elbeuf. — Orne : La Ferté-Macé. — Oise : Forêt de Compiègne. — Seine : Vincennes, Bondy. — Seine-el-Oise : Meudon, Chaville, Mennecy. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Troyes. — Loir-et-Cher. — Charente : Jarnac. — Hautes-Pyrénées : Barèges. Allemagne. Prusse. — Bavière : Dutzendteich. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Lancashire — Pays de Galles. Suède. SYNONYMIE. CNEPHALOCOTES ELEGANS, Cambridge, 1872. (PI. XI, fig. 18, 18a, 186.) 1872. Erigone elegans, Cambridge, New species of Erigone, in Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 766, pi. LXV1, fig. 23. 1884. Cnephalocotes elegans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 705. DESCRIPTION. Mâle (fig. 4 8). — Le céphalothorax, brun-rouge obscur, cour!, large, assez peu élevé en avant, porte des lignes rayonnantes irrégulières, formées de points enfoncés, sur la partie thoracique, qui est chagrinée; la partie céphalique, lisse, est surmontée d'un lobe bas, très peu convexe, plus long que large, arrondi en avant, puis élargi et se confondant en arrière avec le plan dorsal; sur les côtés se trouve une impression assez large et divergente; le front est obtusément tronqué. Les yeux médians supérieurs sont placés en avant, près du bord du lobe; l'intervalle qui les sépare est plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; les médians, plus petits, sont séparés par un intervalle égalant à peu près leur diamètre. Le bandeau, vertical, presque plan, est aussi large que les chélicères. La patella de la patte-mâchoire est presque aussi large que longue; le tibia, court, est tronqué carrément au-dessus, sans apophyse; au milieu du bord antérieur, on distingue une petite pointe, dirigée légèrement en dehors; le tarse est très grand; le bulbe porte un long stylum détaché, en forme de boucle perpendiculaire (fig. 48a). DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 137 MOEURS. L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique, courte, large, un peu saillante, est dépourvue de lobe. Les yeux supérieurs forment une ligne assez peu courbée; les médians sont plus resserrés; l'intervalle qui les sépare égale à peine leur diamètre ; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite. Le bandeau est au moins aussi large que le carré formé par les quatre yeux médians. Les pattes, courtes, fauves, sont vaguement annelées. L'épigyne forme une plaque convexe, un peu plissée; on remarque, sur la face postérieure, une pièce noire, lisse, en demi-cercle, au moins deux fois plus large que longue (fig. 186). L'abdomen, court, arrondi, est noir. Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, 5. Je n'ai rencontré cette araignée qu'une fois en Belgique, au mois d'avril, sur les talus d'un chemin creux ombragé. Elle était blottie sous la mousse qui croissait à terre entre les herbes et les plantes basses. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Brabant : Uccle. Belgique. France. Seine : La Varenne, Fontenayaux-Roses. — Seine-et-Oise : Les Foneeaux. Isère : Le Sappey. Allemagne. Bavière : Nuremberg. Danemark. Les Cnephalocotes étrangers à notre faune sont : C. crassirostris, E. Simon. — C. pusillus, Menge. — C. curtus, E. Simon. SYNONYMIE. CARACTÈRES Dl GENRE. Genre POCADICNEMIS, E. Simon, 1884. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Characters of sortie undescr. gen. and spec, etc., in Lond. and Edinr. mag., p. 105. 1869. Microneta, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. 111, p. 227. 1882. Lophocarenum, Emerton (ad partem), Trans. Connect. Acad., t. VI, p. -49. 1884. Pocadicnemis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 713. Les yeux supérieurs, assez gros, forment une ligne courbée; le bord antérieur de ceux du milieu arrive au niveau du bord postérieur des latéraux; leurs intervalles sont au moins aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite, ou quelquefois très légère- ment arquée en arrière; les médians, à peine plus resserrés, sont un peu plus petits; l'intervalle des latéraux est rarement plus large que le diamètre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui supportent les yeux latéraux sont plus ou moins fortes. Le céphalothorax, très finement rebordé en arrière, obtus, élevé, atténué en avant, est quel- quefois surmonté chez le mâle, d'un lobe limité par de fortes impressions latérales. Les chélicères, le plastron et les pièces buccales sont semblables à ceux des Lophocarenum. Les pattes sont fortes et assez longues, avec les tarses plus courts d'un tiers que Jes métatarses; les tarses sont plus grêles et un peu plus acuminés chez les femelles, tandis que chez les mâles, ils sont légèrement convexes en dessus; les crins, longs, sont robustes et les épines tibiales sont plus XII u 438 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. longues que le diamètre des articles; l'épine de la quatrième paire est située au moins au quart basilaire. On distingue encore les espèces de ce genre à la longueur des crins et des épines qui garnissent les pattes; il y en a même souvent sur l'abdomen. La disposition de la seconde ligne des yeux est également caractéristique. SYNONYMIE. POCADICNEM1S PUMILA, Blackwall, 4841. (PI. XI, fig. 19, Wa, m, 19e, 19d, 19e.) 1841. Walckenaera pumila, Blackwall, The difjer. in the number ofeyes, eic, in Trans. Linn., t. XVIII, p. 639. 1864. Walckenaera pumila, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 312, pi. XXI, fig. 227. 1879. Walckenaera pumila, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 157. 1884. Pocadicnemis pumila, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 714. DESCRIPTION. Mâle (fig. 19a, 49e). — Le céphalothorax, brun-rouge assez foncé, chagriné, veiné de brun- noirâtre, entouré d'une ligne noire marginale, est peu élevé et assez long; le haut de la partie céphalique porte un lobe convexe, assez bas, fortement penché en avant et en arrière; ce lobe beaucoup plus long que large, tronqué en avant, arrondi en arrière, porte dans le milieu une strie longitudinale peu profonde ; il présente en outre, sur les côtés, derrière les yeux latéraux, une impression formant en avant une fossette étroite qui se prolonge en pointe effilée en arrière. Les yeux médians supérieurs, placés au bord du lobe, sont parlagés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les médians sont plus petits, l'intervalle qui les sépare égale a peu près leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus large. Le bandeau, presque plan, est un peu convexe. Les chélicères sont de la même longueur que le bandeau. Le plastron est très foncé. Les pattes, assez courtes, sont garnies de crins longs; sous les fémurs et au-dessus des tibias on remarque en outre des crins plus longs dépassant les autres. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que large; le tibia, au moins aussi large que la patella, est très court; l'angle externe, visiblement saillant, est arrondi; l'angle interne se prolonge en petite apophyse courte, légèrement renflée à son extrémité; entre les deux, au centre du bord antérieur, se trouve une petite pointe noire, obtuse ; le tarse, beaucoup plus long que le tibia et la patella, va en s'élargissant vers l'extrémité, il est tronqué et échancré, avec les angles prolongés en pointes assez longues; l'échancrure, par-dessus, laisse voir le stylum du bulbe, qui est long, détaché et enroulé; vu de profil, du côté externe, le tarse, comprimé, s'élève en forme de crête concave sur le côté (fig. 196, 19c?). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 19). — Le céphalothorax, foncé, verdâtre, est entouré d'une ligne noire marginale très fine; la partie céphalique, peu convexe et peu élevée, est dépourvue de bulbe; la partie thoracique porte quelques longs crins, formant une seule ligne longitudinale. Les yeux supérieurs, assez gros, sont cerclés de noir; ces cercles sont un peu allongés en arrière; le bord antérieur des médians se trouve placé au niveau du bord postérieur des latéraux; les intervalles sont plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne courbée; les médians, plus petits, sont subconnivenls; l'intervalle des latéraux n'est pas tout à fait aussi large que leur diamètre. Le bandeau, convexe, incliné, est presque aussi large que le carré formé par les quatre yeux médians. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 139 MOEURS. L'épigyne, en plaque, porte dans le milieu une pièce plus longue que large, rougeâlre, arrondie en arrière et tronquée en avant; les angles, légèrement saillants, portent chacun une dépression sinueuse peu profonde (fig. 19c). L'abdomen, noir, est garni de poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. On rencontre cette araignée depuis le début du printemps jusqu'au milieu de l'été, dans les hautes herbes qui croissent aux lisières, au bord des chemins et dans les clairières des bois humides. En automne, je l'ai observée quelquefois, mais rarement, blottie dans les mousses. Au milieu du mois de mai, elle était assez fréquente dans les herbages des marais de la Campine. Cette espèce est toujours rare en Belgique. Elle est rare aussi en Angleterre, assez commune et répandue en France. Je l'ai trouvée une fois dans les dunes, à la fin du mois de mai. Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. L imbourg : Genck, Diepenbeek (marais). Flandre occidentale : Heyst. Brabanl : Groenendael. France. Seine : La Varenne. — Seine-et-Oise : Chennevières-sur-Marne, Meudon, Mennecy, La Ferté-Alais. Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Somme : Saint-Quentin-en-ïourmont, le Crotoy, marais de Boves. — Calvados : Asnelles. — Seine-Inférieure : Marais-Vernier, bois des Écameaux, près d'Elbeuf. — Eure : Courteil, le Framboisier, forêt de Bizy. — Aisne : Guise. — Oise : Chantilly, Compiègne. — Aube : Bar-sur-Seine, forêt d'Aumont, Mussy, Gyé. — Alpes-Maritimes : Nice. — Basses-Alpes : Digne. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse. Allemagne. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Varannô. Italie. Vallombrosa. Le Pocadicnemis prominens est jusqu'à présent étranger à notre faune : SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre EBIGONOPLUS, E. Simon, 4 884. Erigoine des auteurs. 1884. Erigonoplus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 724. Les yeux supérieurs, égaux, petits, forment une ligne à peu près droite; le bord antérieur des médians se Irouve à peine au niveau du centre des latéraux; les médians sont plus séparés, leur intervalle est plus que double de leur diamètre; les yeux antérieurs sont en ligne plus ou moins arquée en arrière; les médians, plus petits, subconnivents, sont largement séparés des latéraux. Le bandeau, beaucoup plus large que l'aire oculaire, est avancé, convexe ou vertical. Le céphalothorax est ovale, avec la partie céphalique large, courte, arrondie ou obtusément tronquée et peu élevée; chez le mâle, elle est quelquefois surmontée d'un lobe céphalique de forme variable. 14-0 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les chélicères sont aussi longues ou à peine plus longues que le bandeau. Le plastron, large, se termine en arrière en pointe tronquée, parallèle, fortement inclinée et presque aussi large que les hanches postérieures. Les pattes sont assez longues, avec les tarses un peu plus courts que les métatarses aux paires antérieures et beaucoup plus courts aux autres paires; elles ne sont pas fusiformes, mais cylin- driques dès la base; les épines des tibias sont un peu plus longues que le diamètre des articles; l'épine de la quatrième paire est placée au delà du tiers basilaire de l'article; les fémurs des pattes antérieures, à peine plus larges à leur base, presque parallèles, sont munis en dessous, dans toute leur longueur, de longs crins ou épines, quelquefois plus longs dans la seconde moitié et disposés en deux lignes peu régulières. Les caractères principaux de ce genre difficile sont la petitesse des yeux, la très faible courbure de ceux de la seconde ligne et l'armature des pattes; la forme du front varie beaucoup chez les mâles. SYNONYMIE. ERIGONOPLUS GLOBIPES, L. Koch, 4874. (PI. Xt, fig. 21, 21a, Mb.) 1874. Erigone globipes, L. Koch, Apterol. Frank. Jura, p. 138, pi. I, fig. 13-16. 1879. Erigone globipes, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Erigonoplus globipes, E. Simon, Les Arachnides de France^ t. V, p. 729. DESCRIPTION. Mâle (fig. 21a). — Le céphalothorax, noir luisant, un peu chagriné sur les côtés, est large, court et plus étroit en avant; la partie céphalique porte près du front un petit lobe, bas, convexe; ce lobe, plus long que large, plus étroit et arrondi en avant, s'abaisse en arrière et se confond avec le plan dorsal; sur les côtés se trouve une strie divergente, un peu courbée; les yeux médians supérieurs sont placés par devant, au bord du lobe, l'intervalle qui les sépare est presque de moitié plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite, les médians sont plus rapprochés, l'intervalle des latéraux est à peu près trois fois plus large que leur diamètre. Le bandeau, légèrement convexe, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les pattes, brun verdâtre, sont plus pâles à la base des fémurs; ces derniers portent en dessous de longs crins épineux; le métatarse de la première paire est noir, très large au milieu, au moins aussi long que le tarse et plus gros (fig. 21). La patella de la patte-mâchoire, aussi longue que le tibia, est un peu plus longue que large; le tibia porte dans le haut une apophyse presque aussi longue que l'article, obliquement relevée et un peu courbée en dehors; le tarse est large et le bulbe ne porte pas de stylum détaché (lig. 216). L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Femelle. — La femelle m'est inconnue. MOEURS. J'ai trouvé celte espèce, très rare en Belgique, en écartant les joncs qui croissent au bord de l'Ourthe, à Tilff, au mois d'août. Elle apparaît dès les premiers jours du mois de mai. DISTRIBUTION Liège : Tilff. GÉOGRAPHIQUE. Yonne : Saint- Florentin. Belgique. France. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 444 Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg. Les Erigonoplus étrangers à notre faune sont : E. nigrocaeruleus, E. Simon. — E. turriger, E. Simon E. Simon. — E. nigerrimus, E. Simon. E. justus, Cambridge. — E. inclarus, SYNONYMIE. CARACTÈRES Dl GENRE. Genre STYLOCTETOR, E. Simon, 1884. Erjgone des auteurs. 1862. Neriene, Cambridge, Descr. of 24 new spee., etc., in Zoologist, p. 7964. 1884. Stvloctetor, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 735. Les yeux supérieurs, petits, largement séparés, forment une ligne peu courbée; le bord anté- rieur des médians arrive à peine au niveau du centre des latéraux; quelquefois ceux du milieu sont plus resserrés et d'autres fois équidistants ou même plus séparés; les yeux antérieurs forment une ligne rarement droite, ordinairement très légèrement arquée en arrière; les médians sont beaucoup plus petits et plus resserrés, l'intervalle des latéraux est au moins égal au diamètre des médians; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont très fortes. Le bandeau, aussi large que l'aire oculaire chez le mâle, est plus étroit chez la femelle. Le plastron, convexe, se termine en pointe parallèle, large, tronquée, très inclinée et un peu plus étroite que les hanches postérieures. Les pattes, peu robustes, sont assez longues; les tarses, grêles, cylindriques, sont presque aussi longs que les métatarses aux paires antérieures et d'un tiers plus courts aux postérieures; les méta- tarses des dernières paires sont plus courts que les tibias; les épines tibiales sont au moins aussi longues que le diamètre de l'article, celle de la quatrième paire est située vers le tiers basilaire; les fémurs antérieurs, larges à leur base, puis sensiblement atténués, sont munis en dessous de longs crins flexibles et fins qui vont en diminuant de longueur jusqu'à l'extrémité. Le front du mâle n'offre jamais de lobe ni d'impressions. Les caractères des pattes et la largeur du bandeau sont très importants pour distinguer ce genre du précédent. SYNONYMIE. STYLOCTETOR PENICILLATUS, Westring, 1851. (PI. XI, fig. 20. 20a, 20&.) 1851. Erigone penicillata, Westring, Fôrteckn., eic., p. 60. 1861. Erigone penicillata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 289. 1 862. Neriene corticea, Cambridge, Descr. of ten new spec, etc., in Zoologist, p. 7964. 1867. Micryphantes cristatopalpus, Ohlert, Aran. d. Prov, Preuss., pp. 55, 72. 1870. Erigone penicillata, ThoreW, Remarks on Synonyms, p. 141. 1871. Neriene penicillata, Cambridge, Trans. ofthe Linn. Soc, vol. XXVIII, p. 450. 1878. Erigone penicillata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. bnt. de Belgique). 1879. Neriene penicillata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 130. 1884. Stvloctetor penicillatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 737. DESCRIPTION. Mâle (fig. 20«). — Le céphalothorax, brun verdâtre ou rougeâtre foncé, entouré d'une ligne noire marginale, porte sur la partie céphalique deux petits traits noirs qui partent des yeux latéraux; la partie céphalique, légèrement convexe, à peine relevée, est large et obtuse. *42 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux supérieurs sont tous de même grosseur; les médians sont plus resserrés et l'intervalle des latéraux est double de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite, les médians se touchent et l'intervalle des latéraux égale au moins leur diamètre. Le bandeau, légèrement concave sous les yeux, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les pattes, de moyenne longueur, sont fortes; les épines des tibias sont assez longues. La patte-mâchoire est courte; la palella est légèrement plus longue que large; le tibia, plus large, un peu plus long, enveloppe la base du tarse; il est tronqué en avant; l'angle interne de cette troncature se prolonge en apophyse inclinée obliquement sur le tarse; cette apophyse ainsi que le côté externe du tibia sont garnis de longs crins serrés; le tarse est plus long et plus large que le tibia et la patella; le bulbe, très gros, porte en haut un stylum en forme de boucle (fig. 206). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 20). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne plus courbée que chez le mâle; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite; les médians sont subconnivenls, et l'intervalle des latéraux égale le diamètre des médians. Le bandeau est aussi large que le carré formé par les quatre yeux du milieu. L'épigyne noire et lisse en arrière, forme une saillie en demi-cercle; elle est dépourvue de fossette. L'abdomen est noir. Ordre de longueur des pattes : 4 = 1, 2, 3 ou 4, i, 2, 3. MOEURS. On rencontre celte araignée depuis le printemps jusqu'au commencement de l'été; on peut aussi la trouver adulte pendant l'hiver, cachée sous les lichens ou les écorces de sapins. J'ai observé le mâle errant sur des bruyères, à la lisière d'un bois de conifères; la femelle tend ses fils sur les troncs d'arbres et parfois à la base des bruyères. En Angleterre, elle est fréquente sur les troncs des pommiers. Elle est assez rare en Belgique et en France. Belgique. DISTRIBUTION Brabant . Boitsfort, Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. Hainaut : Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). Limbourg : Genck. France. Seine-et-Oise : Carrières-sous-Bois, L'Isle-Adam, la Ferté-Alais. — Basses-Pyrénées: Saint Jean-de-Luz. — Var : Dardennes. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. Allemagne. Bavière : Environs de Nuremberg. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Ujhely. Suède. Upsal. Les Slyloctelor étrangers à notre faune sont : S. inuncans, E. Simon. — S. broccha, L. Koch. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 143 SYNONYMIE. Genre PLAESIOCRAERUS, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1835. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr., etc., p. 105. 1860. Walckenaera, Cambridge (ad partem), Zoologist, p. 8694. 1868. Lophocarenum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 198. 1882. Lophocarenum, Emerlon, Trans. Connect. Acad., t. VI. 1884. Plaesiocraerus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 745. CARACTÈRES DU GENRE. Chez la femelle, les yeux supérieurs, assez gros, forment une ligne plus ou moins courbée, avec leurs intervalles rarement plus larges que leur diamètre; les médians sont souvent plus resserrés que les latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou légèrement courbée, les médians, subconnivents, sont plus petits, l'intervalle des latéraux est au moins égal au diamètre des médians; cet intervalle est beaucoup plus large chez le mâle; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont faibles. Le bandeau, plan, vertical, est presque aussi large que Paire oculaire. Les chélicères, peu atténuées, sont fortes; le bord supérieur de la rainure est armé de cinq dents dont la troisième et la quatrième sont les plus solides ; il y a 3-4 petites dents près du crochet, au bord inférieur. Le plastron, assez large, se termine en pointe atténuée, obtuse, plus étroite que les hanches postérieures. Le céphalothorax, finement rebordé, au moins en arrière, est ovale allongé, avec la partie céphalique obtuse, large et sensiblement convexe et élevée. Les pattes sont plus ou moins longues, avec les tarses presque cylindriques dès la base et légèrement plus courts que les métatarses; le métatarse de la quatrième paire est un peu plus court que le tibia; les épines tibiales sont plus ou moins longues; celle de la quatrième paire est placée vers le tiers ou le quart basilaire de l'article. L'abdomen est dépourvu de scutum coriace. Le front du mâle est surmonté d'un large lobe, jamais très élevé, avec de profondes impressions latérales; presque toujours, il s'incline en arrière et se confond avec le plan dorsal; quelquefois même il s'efface complètement. SYNONYMIE. PLAESIOCRAERUS LATIFRONS, Cambridge, 1860. (PI. XII, fig. 1, \a, U, \c.) 1860. Walckenaera latifrons, Cambridge, Zoologist, p. 8694. 1867. Micryphantes cucullatus, Ohlert (non C. Koch), Aran. d. Prov. Preuss., pp. 53, 57. 1868. Lophocarenum bihamatcm, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 200, pi. XXXIX, tab. XCV1L 1879. Walckenaera latifrons, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 161. 1884. Plaesiocraerus latifrons, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 762. DESCRIPTION. Mâle (fig. 1). — Le céphalothorax est brun-rouge noirâtre, assez fortement chagriné, à peu près droit au-dessus et abaissé en arrière; la partie céphalique est surmontée d'un grand lobe lisse, pâle, convexe, plus long que large, tronqué en avant, arrondi en arrière et muni de crins courts et espacés; ce lobe, découvre par-dessus le bord du front; il est marqué sur les côtés, derrière les yeux latéraux, d'une impression profonde, ovale, prolongée en strie en arrière. UJ DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux médians supérieurs, placés au-dessus, près des angles antérieurs du lobe, sont séparés par un intervalle ayant au moins quatre fois leur diamètre; les yeux antérieurs, formant une ligne très légèrement courbée en arrière, sont petits et à peu près égaux, l'intervalle qui sépare les médians est beaucoup plus étroit que celui des latéraux. Les chélicères sont fortes et aussi longues que le bandeau; celui-ci, incliné obliquement en arrière, est plan. Le plastron, noirâtre, chagriné, avec quelques points espacés enfoncés, peu profonds, est bordé de noir. Les pattes, fauves, peu longues, portent des crins courts; les épines des tibias sont également fines et courtes. Le tibia de la patte-mâchoire, très grand, s'élargit dès sa base en lame large appliquée sur le tarse; cette lame est tronquée obliquement dans le haut; l'angle interne de la troncature se prolonge en tige longue, fine, recourbée horizontalement; cette tige porte près de sa pointe une petite dent saillante par-dessous (fig. le); le tarse dépasse le tibia du tiers de sa longueur; le bulbe est entouré d'un stylum assez fort. L'abdomen est brun noirâtre. Femelle (fig. la). — Le céphalothorax est légèrement allongé et chagriné, surtout sur les côtés et en arrière; la partie céphalique, à peine convexe, est dépourvue de lobe. Les yeux supérieurs sont équidistants; les intervalles qui les séparent sont de moitié plus larges que leur diamètre, ils sont courbés de façon que le bord antérieur des médians arrive au niveau du bord postérieur des latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne droite, les médians, subconnivents, sont plus petils ; l'intervalle des latéraux est au moins aussi large que le diamètre des médians. L'épigyne forme une plaque en demi-cercle; elle contient en arrière, dans le milieu, une petite pièce fauve, déprimée, lisse, en forme de triangle dont le sommet aigu est dirigé en avant; elle est entourée par-dessus et sur les côtés d'un large rebord brun, convexe, lisse, acuminé en avant (fig. 16). L'abdomen est brun-fauve souvent presque noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée est rare en Belgique. Je l'ai observée dans les environs de Bruxelles, au commen- cement du mois de mai, cachée sous les bruyères dans un fond humide. Dans le Luxembourg, elle se tenait à la base des herbes qui croissent au bord de la Lesse. Le mâle se tenait à peu de distance de la femelle. Pendant l'hiver on la trouve blottie dans la mousse ou sous les feuilles mortes des bois. Belgique. DISTRIBUTION Hrabant : Boilsfort. GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. France. Oise ; Compiègne. — Eure : Forêt de Bacquevitle en Texin. — Seine-Inférieure : Elbeuf. — Seine : Choisy-le-Roi. — Isère : Bourg-d'Oisans, le Sappey. — Pyrénées-Orientales % Vernet-les-Bains. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Galicie. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 145 SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. PLAESIOCRAERUS BECKI, Cambridge, 1871. (PL XII, fig. % <2a, 2Z>.) 1871. Walckenaera Becki, Cambridge, Trans. Linn. Soc, t. XX VU, p. 460, pi. LVII, fig. 44. Mâle (fig. 2). — Une ligne marginale noire, assez fine, entoure le céphalothorax, rouge-brun pâle; il est chagriné en arrière et lisse en avant; sur le front, arrondi et assez large, s'élève un lobe céphalique long, peu élevé, Rabaissant verticalement en avant, droit au-dessus, s'abaissant un peu vers la partie thoracique; une impression longue, profonde en avant, qui va en diminuant et se termine en pointe effilée, est placée en arrière des yeux latéraux ; le lobe céphalique, vu par- dessus, plus long que large, divisé longitudinalement par une strie profonde, s'élargit en s'arron- dissanl en arrière. Les yeux antérieurs sont placés en ligne droite, avec ceux du milieu plus petits et à peu près connivents ; en arrière du bord antérieur du lobe sont placés les yeux du milieu supérieurs, très rapprochés. Les chélicères, verticales, sont un peu plus longues que le bandeau; ce dernier est légèrement convexe. Le plastron est régulièrement chagriné. Les pattes, fauves, sont assez longues, avec les patellas et les tarses moins colorés. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que large; le tibia, presque de même longueur, s'élargit depuis sa base, se rétrécit ensuite et s'étend sur le tarse sous forme de longue apophyse carrément tronquée, l'angle interne se prolongeant en petite pointe aiguë; le tarse est petit, presque aussi large que long (fig. 26). Femelle. — Le céphalothorax, ovale allongé, coloré comme celui du mâle, est finement chagriné. L'abdomen, ovale, est brun-fauve. L'épigyne forme une plaque brune, basse, rugueuse sur les côtés. Dans le milieu se trouve une grande pièce lisse, testacée, plus large en arrière, sinueuse et tronquée à son bord postérieur (fig, 2a). Ordre de longueur des patles : 4, 1, 2, 3. Celte araignée, très rare en Belgique, vit fort cachée sous les mousses et les détritus, où on peut la trouver pendant tout l'hiver. Belgique. Brabant : Noirhat. Boitsfort. Luxembourg : Laroche. Calvados. Dorsetshire : Bloxworth. Environs de Bonn. France. Seine : Alfort. — Aube : Troyes. — Ain. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Szinnaikô, Suliguli, Sztropkô, etc. Les principaux Plaesiocraerus étrangers à notre faune sont : P. eborodunensiS; Cambridge. — P. protuberans, Cambridge. — P. lusiscus, E. Simon. — P. Helleri, L. Koch. — P. permixlus, Cambridge. — P. alpinus, Cambridge. — P. castaneipes, E. Simon. P. fuscipes, Blackwall. — P. Kochi, Lebert. — P. picinus, Blackwall. — P. bisissus, Cambridge. — P. insectus, L. Koch. — P. fallaciosus, Bertkau. — P. antepenultimus, Cambridge. — P. congener, Cambridge. — P. subelevatus, L. Koch. Beaucoup des Lophocarenum d'Amérique, décrits par Emerton, rentrent dans le genre Plaesiocraerus. XII. 35 446 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. Genre TAPINOCYBA, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1872. Walckenaera, Cambridge, Trans. Linn. Soc, t. XXVIII, p. 549 (ad partem). 1882. Lophocarenum, Emerton (ad parlem), Trans. Connect. Acad., t. VI. 1884. Tapinocyra, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 778. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs forment une ligne peu courbée; le bord antérieur des médians arrive au niveau du centre des latéraux, quelquefois même il est plus avancé; ils sont gros et resserrés; leur intervalle est rarement plus large que leur diamètre; le plus souvent les médians sont plus séparés que les latéraux; les yeux antérieurs, disposés en ligne droite, sont presque connivents; les médians sont plus petits; les quatre yeux du milieu forment un carré plus étroit en avant et plus long que large; les saillies qui porlent les yeux latéraux sont faibles. Le bandeau, plan, vertical, est beaucoup plus étroit que l'aire oculaire. Le céphalothorax, peu atténué en avant, est ovale assez allongé; le front est large et obtus; la partie céphalique, sensiblement convexe, inclinée dans la région frontale, est munie chez le mâle d'impressions post-oculaires. Le plastron, un peu plus long que large, se termine en pointe inclinée, parallèle, plus étroite que les hanches postérieures. Les chélicères sont fortes et longues. Les pièces de la bouche sont semblables à celles des Lophocarenum. Les pattes sont courtes, fortes, avec les tarses des deux paires antérieures aussi longs que les métatarses; ces tarses, chez les mâles, sont légèrement fusiformes, à peine plus courts aux paires postérieures; les métatarses de la quatrième paire sont un peu moins longs que les tibias; les épines libiales sont au moins aussi longues que le diamètre de l'article; celle de la quatrième paire est placée près de la base. Le front du mâle ne présente pas de lobe; il existe au-dessus deux impressions linéaires paral- lèles qui convergent en arrière; une seule espèce, n'appartenant pas à la Belgique, fait exception : T. cyclops. SYNONYMIE. TAPINOCYBA PRAECOX, Cambridge, 1872. (PI XII, fig. 3, 3a.) 1872. Walckenaera praecox, Cambridge, Trans. Linn. Soc, t. XXVIII, p. 549, pi. XLVI, fig. 19. 1879. Walckenaera praecox, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 14-3. 1884. Tapinocyra praecox, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 779. DESCRIPTION. Mâle (fig. 3). — Le céphalothorax, assez pâle, fauve rougeâtre, est garni de crins espacés dont quelques-uns sont beaucoup plus longs que les autres; la partie céphalique, peu élevée, s'abaisse légèrement vers les yeux; sur les côtés, parlant des yeux latéraux, on distingue deux étroites dépressions presque droites. Les yeux antérieurs sont disposés en ligne presque droite; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Les chélicères, beaucoup plus longues que le bandeau, sont légèrement divergentes. Les pattes sont garnies de crins courts, mêlés de quelques crins plus longs, surtout sous les fémurs. La patella de la patte-mâchoire est plus longue que large; le tibia va en s'élargissant; il est DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 147 MOEURS. tronqué par-dessus et porte au milieu du bord antérieur une légère pointe droite, dirigée sur le tarse; celui-ci dépasse à peine le tibia; le bulbe est muni par-dessus d'une petite pointe noire (fig. 3«). L'abdomen est gris-fauve. Femelle. — Le céphalothorax, à peu près semblable à celui du mâle, est quelquefois un peu plus noirâtre sur les côtés. Les yeux supérieurs, formant une ligne courbée, sont gros et égaux; l'intervalle qui sépare les médians est plus étroit que leur diamètre; celui des latéraux égale à peine leur rayon; les yeux antérieurs, formant une ligne droite, sont subconnivents; les médians sont plus petits. Le bandeau est plus étroit que le carré formé par les quatre veux du milieu. L'épigyne, qui forme une plaque transversale brunâtre, basse, porte dans le centre une petite pièce fauve, triangulaire, dont le sommet obtus est dirigé en avant. L'abdomen, court, ovale, est gris-fauve 'comme celui du mâle. Ordre de longueur des pattes : 4, I, 2, 3. La petite taille de cette araignée la dérobe souvent aux recherches. Elle est fort rare en Belgique, où je ne l'ai trouvée que dans les Ardennes, à la fin du mois de mars; elle était encore blottie dans les mousses épaisses qui garnissenl la base des vieux arbres. Un peu plus tard, je l'ai reprise errant dans les prairies qui bordent la Lesse. Elle paraîl aussi fort rare en Angleterre; elle est plus commune en France. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu, Arlon. Belgique. France. Oise : Le Lys, forêt de Compiègne. — Seine-el-Oise : Chaville. Aube : Bois de Chappes, Montchaux. — Ain : Forêt de Seillons. Mézières, Charle ville. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworih. Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Gironde : Arcachon. — Ardennes : SYNONYMIE. DESCRIPTION. TAPINOCYBA PALLENS, Cambridge, 1872. (PL XII, fig. 4, 4a, ib, 4c.) 1872. Erigone pallens, Cambridge, Proceed. Zool. Soc. Lond., p. 753, pi. LXV, fig. 8. Mâle (fig. 46). — Le céphalothorax, fauve, avec une ligne marginale noire, fine, garni de crins, peu élevé, convexe en avant, penché légèrement dans la région oculaire, s'incline longuement en arrière à partir du milieu; deux dépressions droites et peu larges parlent des yeux latéraux. Les yeux du milieu forment un carré plus long que large; les yeux antérieurs, à peu près connivents, sont 1res petits. Le bandeau, vertical, est sensiblement plus étroit que l'aire oculaire. Les chélicères sont plus longues que le bandeau. Les pattes, fauves, sonl courtes, avec des crins courts et quelques crins plus longs en dessous, aux fémurs, et au-dessus, aux tibias. La patella de la patte-mâchoire, plus fine à sa base, est beaucoup plus longue que large; le tibia, presque aussi long, s'avançant légèrement sur le tarse, porte au-dessus deux poinles écartées, à peu près égales; le tarse, large, ovale, est plus long que le tibia (fig. 4c). Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax, allongé, est très peu atténué en avant. Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne courbe; les yeux antérieurs, en ligne droite, sont rapprochés, avec ceux du milieu plus petits. MOEURS. 148 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'épigyne, formant une assez grande plaque noire en demi-cercle, convexe, presque aussi large que l'épigastre est limitée en arrière par un rebord transversal, très large, droit et mince (fig. 4a). L'abdomen, ovale, esl d'un gris fauve, clair et brillant. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée se trouve dans les mousses, surtout aux alentours des bois de sapins. Elle vit très cachée et paraît fort rare en Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Boitsfort. Groenendael. Fràivce. Somme. — Seine-et-Marne. — Canlal. — Aveyron. — Isère. — Hautes- Alpes. — Alpes-Maritimes. Allemagne. Bavière : Nuremberg. Hongrie : Velebit. Autriche-Hongrie. TAPINOCYBA SUBITANEA, Cambridge, 1875. (PI. XII, fig. 5, Sa.) SYNONYMIE. 1875. Erigone subitanea, Cambridge, Ann. and Mag. of Nat. Bist., 4e série, t. XVI, p. 249, pi. IX, fig. 7. 1879. Walckenaera subitanea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 144. 1884. Tapinocyba subitanea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 783. DESCRIPTION. Mâle (fig. 5). — Le céphalothorax, lisse, brillant, brun ou noir rougeâtre, est entouré d'une ligne marginale noire; la partie céphalique est convexe dans le milieu, sans présenter de lohe proprement dit; derrière les yeux latéraux existent deux impressions longitudinales assez fortes, larges, légèrement sinueuses, qui se prolongent en arrière en stries un peu courbées en dedans. Les yeux supérieurs, gros, forment une ligne à peu près droite; les médians sont plus resserrés, avec leur intervalle à peu près aussi large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne presque droite; les médians sont plus petits et connivents; l'intervalle des latéraux est un peu plus étroit que leur rayon ; les quatre yeux médians forment un carré à peu près aussi large que long. Le bandeau est légèrement plus étroit que l'aire oculaire. Les chélicères, fortes, sont un peu plus longues que le bandeau. Le tibia de la patte-mâchoire, plus long que la patella, est tronqué par-dessus; le bord antérieur de la troncature porle au côté interne une longue apophyse dirigée en avant, large à sa base, aiguë et presque aussi longue que le corps du tibia; le tarse, ovale, est un peu plus allongé (fig. 5a). L'abdomen est fauve brunâtre assez foncé. Femelle. — Le céphalothorax est fauve rougeâtre, entouré d'une ligne marginale noirâtre, très fine; on remarque sur la partie céphalique des traces de lignes foncées, qui convergent en arrière. Les yeux supérieurs sont très légèrement courbés et équidislants; les yeux antérieurs forment une ligne presque droite. Le bandeau est beaucoup plus étroit que l'aire oculaire. L'épigyne forme une grande plaque noire en demi-cercle; dans le milieu se trouve une petite pièce fauve plus étroite en arrière et bordée de brun. L'abdomen est d'un gris fauve brillant, parfois un peu obscur. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 149 MOEURS. Cette araignée, rare en Belgique, habile les bois humides. Je Tai trouvée accidentellement sous des feuilles mortes au mois de décembre. Brabant : Environs de Bruxelles. Flandre orientale : Environs de Gand. Belgique. France. Seine : Paris (caves, jardins). — Oise: forêt de Compiègne. — Somme : La Boutillerie. — Eure : Forêt de Lalonde. — Cantal : Le Lioran. — Gers ; Lectoure. — Gironde : Cadillac. — Bouches-du-Rhône : Marseille, Martigues. — Var : Hyères, îles d'Hyères (Porquerolles). — Alpes-Maritimes : Nice. — Pyrénées-Orientales : Collioure. — Corse : Bonifacio (E. Simon). Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. Les Tapinocyba étrangers à notre faune sont : T. cyclops, E. Simon. — T. parisiensis, E. Simon. — T. ? pygmœa, Menge. — T. ? Meadi, Cam- bridge. — T. incurvala, Cambridge. — T. dolosa, Cambridge. — T. bilacunosa, L. Koch. — T. yrœca, Cambridge. — T. ingrata, Cambridge. SYNONYMIE. Genre MINYRIOLUS, E, Simon, 1884. i • 1834. Theridium, Wider et Reùss, Zool. Mise. Arachn., p. 237 (ad partem). 1838. Micryphantes, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 136 (ad partem). 1868. Lophocarenum, Menge, Preussische Spinnen, p. 198. 1884. Minyriolus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 787. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, égaux, presque toujours équidistants, sont disposés en ligne très fortement courbée; le bord antérieur des médians arrive au niveau du bord postérieur des latéraux; les yeux antérieurs, en ligne droite ou légèrement courbée, équidistants, sont assez resserrés, avec les médians plus petits; les quatre yeux du milieu forment un grand carré étroit en avant et beau- coup plus long que large. Le bandeau, à peu près aussi large que le carré des yeux médians, est plan, ou quelquefois convexe. Le céphalothorax, court, élevé, ovale, est peu atténué en avant; le front est rebordé finement en arrière. Le plastron se termine en pointe inclinée, tronquée, parallèle, presque aussi large que les hanches postérieures. Les pattes sont fortes et très courtes; les tarses des paires antérieures sont presque aussi longs ou aussi longs que les métatarses et à peu près cylindriques; les métatarses de la quatrième paire sont beaucoup plus courts que les tibias; les crins, assez longs, sont fins; les épines tibiales sont plus longues que le diamètre des articles ; celle de la quatrième paire est placée près de la base. Chez les Minyriolus comme chez les Lophocarenum, le large front des mâles est parfois surmonté d'un lobe avec impressions latérales; parfois les impressions seules existent; le tibia du mâle est caractéristique : il est court, transverse et projette sur la base du tarse une forte apophyse courbée et convexe en dessus. 4aO DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. MINYRIOLUS PUSILLUS, Wider, 4834. (PI. XII, fig. 6, 6a, 6b, 6c.) 1854. Theridium pusillum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 237 (243), pi. XVI, fig. 9. 1838. Micryphantes ochropus, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 136, fig. 336, 337. 1851. Erigone pusilla, Westring, Fôrleckn., etc., p. 42. 1861. Erigone pusilla, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 239. 1863. Walckenaera minima, Cambridge, Descript. of 24 new spec. of Spid., in Zoologist, p. 8595. 1867. Micryphantes ochropus, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 54, 61. 1868. Lophocarenum apiculatum, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 204, pi. XL, tab. CI, et pi. XLI, tab. CVII. 1870. Erigone pusilla, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 120. 1879. Walckenaera pusilla, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 164. 1884. Minyriolus pusillus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 788. DESCRIPTION. Mâle (fig. 66). — Le céphalothorax, bordé d'une ligne marginale noire, chagriné finement, brun-rouge très foncé, est court, large, élevé, presque droit par-dessus; la partie céphalique est surmonlée, sur le front, d'un petit lobe peu élevé, convexe, plus étroit en avant, arrondi en arrière, presque aussi large que long et marqué sur les côtés, en arrière des yeux latéraux, d'une grande fossette ovale, profonde; le front, large, est obtusément tronqué. Les yeux médians supérieurs placés près du bord du lobe sont séparés par un intervalle de moilié plus large que leur diamètre. Le bandeau, plan, est vertical. Les chélicères sont aussi longues que le bandeau. Le tibia de la patte-mâchoire, à peu près aussi long que la patella, s'élargit par-dessus; l'angle externe est un peu dilaté et tronqué; l'angle interne se prolonge en longue apophyse courbée, portant au-dessus, près de l'extrémité, une petite dent fine, dirigée en dedans; le tarse, plus long que la patella et le tibia, est très large à sa base, presque triangulaire; le bulbe porte un stylum enroulé, très solide (fig. 6c). L'abdomen est noir. Femelle (fig. 6). — Dans le milieu du céphalothorax, qui est brun noirâtre, on observe une grande tache qui se prolonge en avant par des lignes séparées; il est élevé, presque droit au-dessus et abaissé brusquement en arrière; la partie céphalique ne porte pas de lobe. Les yeux supérieurs forment une ligne très courbée; les médians sont plus gros; ils sont tous séparés par des intervalles de la largeur environ du diamètre des yeux médians; les yeux antérieurs forment une ligne droite. Le bandeau, plan, est presque aussi large que le carré formé par les qualre yeux du milieu. L'épigyne forme une saillie en demi-cercle, assez forte, transversale, marquée sur sa face postérieure de deux impressions obliques, latérales, et dans le centre, d'une pièce testacée en forme de cœur, obtusément échancrée en avant (fig. 6a). L'abdomen, globuleux, est très noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette petite araignée, peu commune en Belgique, habite les bois. On la trouve sur les buissons, les herbages et les plantes basses. Dans les dunes, où je l'ai observée quelquefois, elle se tient cachée à la base des herbes. Je l'ai trouvée aussi blottie sous les mousses, dans des anfractuosités de rochers, et même cachée sous des pierres au bord de l'eau aussi bien que dans des endroits secs. En somme, elle semble vivre partout el peut se rencontrer pendant loule l'année. Elle est plus commune en Anglelerre el en France. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 151 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabanl : Louvain, Boitsfort. Flandre occidentale : Heyst, Knocke. JSamur : Y voir, Comblain-au-Pont, Modave. Belgique. Toute la France. — Corse (E. Simon). Dorsetshire : Bloxworth. Prusse. — Bavière. Hongrie : Tokay, Varannô. Gothembourg. Les Minyriolus étrangers à notre faune sont : M. servulvs, E. Simon. — M. columbinus, L. Koch. — M. phaulobia, Thorell. Franck. Angleterre. Allemagne. Autriche- Hongrie. Suède. CARACTÈRES DU GROUPE. Groupe des WALGKENAERINI. Les caraclères généraux sont les mêmes que ceux des Lophocarenini, mais le plastron, ovale, beaucoup plus long que large, se termine en arrière en pointe étroite, obtuse, atténuée, non tronquée et sensiblement courbée en bas. Les cinq genres qui composent le groupe des Walckenaerini sont tous représentés en Belgique. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre WIDERIA, E. Simon, 1864. Erigone des auteurs. 1853. Walckenaera, Blackwall, Charact. ofsome undescr., etc., p. 10S: 1864. Micryphantes, sous-genre Wideria, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 96. 1868. Lophomma, Menge (ad partem), Preussische Spinnen. 1883. Ithyomma, Berlkau, Beilr. z.Kennt. Spinn. Faimad. Rheinp., p. 228. 1884. Wideria, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 799. Les yeux supérieurs, disposés en ligne fortement courbée en arrière, presque en demi-cercle, sont à peu près équidistants; les yeux antérieurs, resserrés, forment une ligne droite ou légèrement arquée en avant et plus rarement courbée en arrière; les médians sont plus petits que les latéraux; les yeux sont gros et l'ensemble du groupe oculaire occupe presque toute la largeur du front; les quatre yeux du milieu forment un carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; les saillies qui supportent les yeux latéraux sont faibles. Le bandeau varie; il est aussi large, quelque- fois plus large, mais rarement plus étroit que l'aire oculaire. Le céphalothorax, ovale allongé, obtusément tronqué en arrière, presque toujours dépourvu de strie submarginale, est longuement atténué en avant. Le plastron, beaucoup plus long que large, tronqué en avant, se termine en pointe atténuée et obtuse entre les hanches postérieures. Les chélicères et les pièces de la bouche sont semblables à celles des Walckenaeria. Le caractère de la seconde ligne des yeux, courbée en arrière, distingue ce genre des autres; la partie céphalique du céphalothorax des mâles est surmontée d'un lobe toujours resserré à sa base par des impressions profondes. Les Wideria ont une forme allongée. 452 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. WIDERIA CUCULLATA, C. Koch, 1836. | (PI. XII, fig. 7, la, 1b, 7cJ SYNONYMIE. 1836. Micryphantes cucullatus, C. Koeh, Die Arachniden, t. III, p. 45, fig. 200, 201. 1837. Argus cucullatus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 368. 1868. Lophomma cucullatum, Menge (non Ohlert), Preussische Spinnen, t. Il, p. 215, pi. XLII, tab. CXIV. 1872. Walckenaera cucullata, Cambridge, Trans. of the Linn. Soc, vol. XXVIII, p. 548. 1879. Walckenaera cucullata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 451. 1879. Erigone cucullata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique (Ann. de la Soc. ent de Belgique.) 1884. Wideria cucullata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 801. DESCRIPTION. Mâle (fig. 76). — Le céphalothorax, brun rougeâtre ou olivâtre, quelquefois fauve, chagriné sur les côtés, est très élevé en avant; la partie céphalique porte dans le haut un grand lobe plus pâle qui, vu par-dessus, est beaucoup plus long que large, arrondi en avant et en arrière; en avant, sous le lobe, le front s'avance en pointe verticale, obtuse, courte, convexe en dehors et garnie de crins; celte pointe est séparée du lobe qui la surmonte par une profonde échancrure assez étroite; de l'angle de l'échancrure, de chaque côté, part une strie qui entoure entièrement le lobe. Le bandeau, vertical, est un peu concave. Les yeux médians supérieurs, placés en avant, près du bord du lobe, sont séparés par un intervalle au moins trois fois plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée en arrière ; les médians, plus petits, sont presque connivents, tandis que les latéraux en sont très séparés. Les chélicères sont un peu plus longues que le bandeau. La patella de la patte-mâchoire est beaucoup plus longue que le tibia; celui-ci va en s'élargis- sant dans le haut, où il se prolonge en deux apophyses séparées par une large et profonde échancrure arrondie; l'apophyse externe, obtuse, se relève en se recourbant en avant; l'autre, beaucoup plus longue, est bifurquée vers son extrémité; la pointe supérieure porte des denlicula- tions, la pointe inférieure est plus longue; le tarse est plus court que le tibia et la patella; le bulbe porte un court stylum noir, enroulé et assez fort (fig. 7c). L'abdomen est gris assez foncé. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax, coloré comme celui du mâle, porte une strie submar- ginale qui limite un rebord plat; la partie céphalique, dépourvue de lobe, convexe, s'élève en avant vers le front, qui est étroit; il existe une longue strie fine sur la partie thoracique. Les yeux supérieurs, assez forts, forment une ligne arquée; les médians, plus gros, sont séparés par un intervalle plus étroit que leur diamètre; les yeux antérieurs sont courbés en arrière; les médians, plus petits, connivents, sont très peu séparés des latéraux. Le bandeau est plus large que l'aire oculaire. Le tibia de la patte- mâchoire, deux fois plus long que la patella, s'élargit très peu à son extrémité : le tarse est à peu près de même longueur que le tibia et la patella. L'épigyne, en plaque brune, porte à son bord postérieur une grande fossette transversale, partagée par une carène triangulaire assez large (fig. 7a). L'abdomen, grisâtre, est garni de poils plus pâles, longs et fins. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. moeurs. Sans être rare, celte araignée est peu répandue en Belgique. On la trouve surtout en automne, depuis la fin du mois d'août, sous les bruyères et dans les mousses des forêts. A Boitsfort, j'en ai observé en assez grand nombre à la lisière d'un petit bois de sapins. À Bousval, elle courait parmi les feuilles mortes dans un bois rempli de bruyères et de graminées desséchées. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 153 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabanl : Bousval, Noirhat, Groenendael, Auderghem. Limbourg : Genck. France. Eure : Evreux. — Seine-Inférieure : Forêt de Lalonde. — Aisne : Forêt de Villers-Cotterets. — Oise : Forêt de Compiègne. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, forêt de Saint-Germain. — Seine-et-Marne: Fontainebleau, forêt d'Armainvilliers. — Aube : Monlchaux, Chapelles- Vallon, bois de Thuan, bois de Chappes, forêt d'Aumont, Bar-sur-Aube, forêt de Clairvaux. — Charente : Jarnae. — Isère : Le Sappey. — Hautes- Alpes : Briançon, Le Monétier. — Alpes-Maritimes : Saint-Martin-Lentosque. Angleterre. Environs de Londres. — Dorsetshire : Bloxworlh. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Galicie — Hongrie : Lelesz, Szamosujvâr, Nagy-Szeben, Podhering. Suisse. Environs de Genève. Russie. Pologne : Varsovie. WIDERIA MELANOCEPHALUS, Cambridge, 1881. (PI. XII, fig. 8, 8«, 8b, 8c.) SYNONYMIE 1881. Walckenaera melanocephalus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 596. 1882. Erigone glaphyra, E. Simon, Bull. Soc. Zool. France, p. 252. 1882. Erigone decipiens, Kulczynski, Opisy now. Gatunk Pajakôw, p. 24, pi. II, fig. 15. 1884. Wideria melanocephalus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 805. DESCRIPTION. Mâle (fig. 86). — Le céphalothorax, brun-fauve rougeâtre, plus obscur en avant, convexe, lisse, très incliné en arrière, se relève brusquement vers le front, où il est surmonté d'un lobe assez grand, plus long que large, coupé carrément et obtusément en avant, arrondi en arrière et portant dans le milieu une strie fine longitudinale; sous le lobe, derrière les yeux latéraux, se trouve de chaque côté une impression profonde, assez large et effilée en arrière. Les gros yeux médians supérieurs sont placés en avant, près du bord du lobe; l'intervalle qui les sépare est un peu plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; l'intervalle entre les médians est plus étroit que leur rayon, et celui des latéraux est plus large au moins de moitié que leur diamètre. Le bandeau, très convexe, est arrondi dans le haut. Les chélicères, sans stries, sont plus longues que le bandeau. Le plastron, brun-rouge, est entouré d'une fine ligne marginale noire. Les pattes, fauves, sont assez longues, avec les tibias des premières paires presque noirs. Le tibia de la patte-mâchoire, plus court que la patella, est tronqué par-dessus; l'angle interne se prolonge en apophyse courbée; du milieu de son bord antérieur s'élève une apophyse plus longue, relevée verticalement, droite, lisse et aiguë; le tarse, à peu près aussi large que long, est plus court que le tibia et la patella; un stylum court existe à l'extrémité du bulbe (fig. 8c). L'abdomen est noir brillant. Femelle (fig. 8). — La partie céphalique est dépourvue de lobe; le front est étroit; la partie thoracique est marquée d'une fine strie longitudinale. XÏI. 36 \U DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Les yeux supérieurs, gros, à peu près équidistanls, forment une ligne arquée; les intervalles sont plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs, presque connivents, forment une ligne droite. Le bandeau, creusé sous les yeux, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Les pattes sont fauves, avec les tibias des deux premières paires presque noirs; les épines sont bien visibles, surtout à la quatrième paire. Le tibia de la patte-mâchoire, plus long que la patella, est élargi dans le haut. L'épigyne forme une grande plaque brune qui porte en arrière une fossette en demi-cercle, testacée, beaucoup plus large que longue (fig. 8a). L'abdomen, noir brillant, est garni de longs poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, 1,2,3. Je n'ai trouvé qu'un seul exemplaire de cette araignée, au mois de septembre, dans le Luxem- bourg, courant parmi les mousses des bois. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. Belgique. France. Aisne : Guise. — Oise : Forêt de Compiègne. — Aube. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. Angleterre. Environs de Londres. Autriche-Hongrie. Monts Carpathes. — Hongrie : Tatra. SYNONYMIE. WIDERIA ANTICA, Wider, 1834. (PI. XII, fig. 9, 9a, Qb.) 1834. Theridium anticum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 215 (221), pi. XV, fig. 1. 1836. Micryphantes tibialis, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 47, fig. 203. 1837. Argus anticus, Walekenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), f. II, p. 357. 1841. Walckenaera apicata, Blackwall, The differ. in the numb. ofeyes, etc., in Trans. of the Linn. Soc, t. XVIII, p. 637. 1864. Walckenaera antica, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 310, pi. XXI, fig. 225. 1867. Micryphantes tibialis, Ohlert, Aran. d. Prov. Preuss., pp. 54, 60. 1868. Lophomma anticum, Menge, Preussische Spinnen, l. II, p. 213, pi. XLII, tab. CXIX. 1878. Erigone antica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera antica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 153. 1884. Wideria antica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 807. DESCRIPTION. Mâle (fig. 9). — Le céphalothorax, fauve-brnn foncé, un peu rougeâtre, à peu près lisse dans le milieu, chagriné sur les côtés, est entouré d'une ligne marginale noire; il est très élevé, presque droit par-dessus et fortement abaissé en arrière; le devant de la partie céphalique porte un grand lobe arrondi, un peu plus étroit en avant et plus long que large ; il est entouré à sa base d'une strie bien marquée; le front porte en avant, au-dessus du bandeau, une petite pointe noirâtre verticale pourvue de deux très petits lobes qui supportent eux-mêmes deux pointes recourbées, semblables à de petites cornes, très minces à leur base ; ces petits appendices, vus par-dessus, dépassent de beaucoup le bord du bandeau ; la pointe du front est beaucoup moins haute que le grand lobe céphalique. Le bandeau, plan, est vertical. Les yeux médians supérieurs sont placés en avant, mais assez éloignés du bord du lobe; l'inter- valle qui les sépare est au moins trois fois plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs, presque équidistants, sont disposés en ligne droite. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 155 Les chélicêres sont plus longues que le bandeau. Les pattes, longues, sont fauves, avec les tibias des deux premières paires presque noirs. Le tibia de la patte-mâchoire, plus large que la patella, en lame mince appliquée contre le tarse, se partage au dessus en deux apophyses; l'externe est large et arrondie, l'interne, plus longue, effilée, se dirige obliquement sur le tarse; celui-ci est plus court que le tibia et la patella; le bulbe est pourvu d'un slylum qui contourne un espace arrondi et membraneux (fig. 9a). L'abdomen est noirâtre. Femelle. — Le céphalothorax, rougeâtre, foncé, lisse au-dessus, chagriné sur les parties laté- rales, porte une fine ligne noire marginale; sur les côtés, une ligne submarginale ponctuée précède un rebord plat; la partie céphalique est dépourvue de lobe, et le front ne porte ni saillie ni cornicules. Les yeux supérieurs, à peu près équidistanls, sont disposés en ligne courbée; les médians sont plus gros; les intervalles sont légèrement plus étroits que le diamètre des médians; les yeux antérieurs, presque connivents, forment une ligne droite. Le bandeau, creusé légèrement sous les yeux, est au moins aussi large que Taire oculaire. Le plastron, lisse, est chagriné sur les bords. Les pattes sont fauves, avec les tibias des deux premières paires presque noirs. L'épigyne, en plaque brun rougeâtre, porte à son bord postérieur une fossette ovale, testacée, assez grande et transversale (fig. 9b). L'abdomen est noir. Ordre de longueur des pattes : i, \, % 3. moeurs. On peut rencontrer cette araignée depuis le commencement de l'automne jusqu'à la fin du printemps. Elle n'est pas fort rare en Belgique, bien que peu répandue. On la trouve surtout dans les herbes croissant près des racines des gros arbres, sous les bruyères et presque toujours dans les endroits frais et ombragés. L'hiver, elle se blottit sous les détritus et surtout sous les mousses. En Campine, elle est assez commune aux environs des grands marais de Genck. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, La Hulpe, Bousval, Mont-Saint-Guibert, Louvain, Aerschot. GÉOGRAPHIQUE. Limbourg : Genck, Munsterbilsen. envers : Calmpthout. France. Seine : Bondy, Bonneuil. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Chennevières-sur-Marne, Brétigny, forêt de Saint-Germain, Chambourcy, bords de la Seine. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Nemours. — Seine-Inférieure : Elbeuf. — Aisne : Forêt de Villers-Cotterets, La Ferté-Milon, vallée de Savières. Aube : Troyes, Pont, forêt d'Aumont, Villemaur, Gyé-sur-Seine. — Ain : Forêt de Seillons. — Charente : Jarnac. — Hautes-Alpes : Le Monétier. — Lot-et-Garonne : Sos. — Var : Sainte-Baume, Pierrefeu. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Southampton. — Norfolk. — Ecosse : Glascow, Aberdeen. Allemagne. Prusse. — Bavière. — Saxe. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Hongrie : Ujhely, Pâczin. — Galicie. Suède. — Danemark. Les Wideria étrangers à notre faune sont : W. melanocephalus, Cambridge. — W . polita, E. Simon. — W . angustifrons, E. Simon. — W. styli- frons, Cambridge. — W. fugax, Cambridge. — FF. suspecta, Kulczynski. — IV.jubata, L. Koch. IV. flavida, Menge. m DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre WALCKENAERA, Blackwall, 1833. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr., etc., p. 105. 1833. Micryphantes, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Ins., p. 121. 1861. Erigone, Weslring (ad partem), Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 195. 1864. Micryphantes (sous-genre Arrecerus), E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 193. 1868. Phalops, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, t. Il, p. 218. 1868. Tmeticus, Menge (ad partem), Idem, t. Il, p. 184. 1868. Lophomma, Menge (ad partem), Idem., t. II, p. 209. 1878. Erigone, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Walckenaera, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 813. Les yeux supérieurs forment une ligne droite ou presque droite; les yeux antérieurs, très resserrés, sont disposés en ligne droite, ou plus ou moins arquée en arrière; lorsqu'il existe un lobe céphalique, ils sont arqués très fortement; les médians sont les plus petits; l'ensemble des yeux n'occupe qu'une partie de la largeur du front; les quatre yeux du milieu forment un carré assez étroit en avant et à peine plus long que large; les saillies qui portent les yeux latéraux sont très faibles. Le bandeau, vertical, est au moins aussi large que l'aire oculaire. Le céphalothorax, obtusément tronqué en arrière, ovale allongé, est bien atténué en avant; le front est ordinairement large et obtus; il n'y a pas de strie marginale; la partie thoracique est marquée au sommet d'une entaille courte, profonde, souvent punctiforme. Le plastron, plus large que long, est ovale, tronqué en avant et terminé en petite pointe étroite, atténuée, entre les hanches postérieures. Les chélicères, robustes, sont beaucoup plus longues que le bandeau, fortement convexes à leur base en avant et au côté externe; le bord supérieur de la rainure porte 4-5 dents à peu près égales; au bord inférieur, il y a 3-4 petites dents placées près du crochet. La lèvre est grande, beaucoup plus large que longue, avec son bord antérieur arqué et fortement rebordé; les lames maxillaires, larges, assez longues, sont droites en avant de la lèvre. Les pattes sont très robustes; les fémurs (surtout les antérieurs) sont fortement comprimés et dilatés en dessus dans la moitié basilaire; les tibias, légèrement atténués, sont également un peu comprimés; les tarses, grêles, cylindriques, sont visiblement plus courts que les métatarses; les épines, assez indistinctes, sont courtes et fines. Les espèces de ce genre sont relativement assez grandes et de forme allongée; la partie frontale des mâles varie beaucoup d'une espèce à l'autre. SYNONYMIE. DESCRIPTION. WALCKENAERA OBTUSA, Blackwall, 1836. (PI. XII, fig. 40, 10a, 406, 40c.) 1836. Walckenaera obtusa, Blackwall, Gharacters of some undescribed gênera and species of Araneidœ, in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 3e série, t. VIII, p. 482. 1864. Walckenaera obtusa, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 294, pi. XXI, fig. 208. 1879. Walckenaera obtusa, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 447. 1884. Walckenaera obtusa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 815. Mâle (fig. 106). — Le céphalothorax est brun-rouge plus ou moins noirâtre, avec la partie thoracique ponctuée et chagrinée, surtout sur les parties latérales, et les stries rayonnantes ponctuées extérieurement; la partie céphalique, un peu élevée, convexe, s'incline doucement en arrière. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 157 Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; l'intervalle qui sépare les médians égale au moins leur diamètre; l'intervalle des latéraux est très légèrement plus étroit; les yeux antérieurs, resserrés, forment une ligne un peu courbée en arrière; les médians sont plus petits; le petit groupe oculaire tout entier, occupe à peine la moitié de la largeur du front; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Le bandeau, légèrement convexe, est beaucoup plus large que Taire oculaire. Les chélicères, très fortes, chagrinées, sont plus longues que le bandeau. Le plastron est ponctué sur les côtés. La patella de la patte-mâchoire, plus fine à ses deux extrémités, est quatre fois plus longue que large; le tibia, plus court et plus étroit à sa base, porte dans le haut une longue apophyse médiane droite, dirigée sur le tarse ; à l'angle externe existe une seconde apophyse plus courte, presque perpendiculaire, un peu courbée et portant une touffe de crins à son extrémité; dans l'intervalle échancré des deux apophyses, on remarque une petite pointe conique; le bulbe porte un long stylum détaché, roulé en spirale (fig. 10c). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 10). — Le céphalothorax, brun-rouge violacé, noirâtre, chagriné, devient lisse sur la partie céphalique; celle-ci est large et convexe. Les yeux supérieurs forment une ligne droile; les médians, moins gros, sont un peu plus séparés; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée en arrière; les médians, plus petits, sont assez séparés des latéraux. Le bandeau, creusé sous les yeux, s'avance ensuite et devient très convexe ; il est plus large que l'aire oculaire. Les chélicères, inégales, sont lisses dans le haut; le bord supérieur de la rainure porte trois dents très longues, suivies d'une quatrième plus petite. La patella de la patte-mâchoire est plus courte que le tibia. L'épigyne forme une plaque testacée, légèrement déprimée, terminée en arrière par un fin rebord arqué; elle est marquée de deux profondes fossettes arrondies (fig. 10a). L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée se rencontre assez fréquemment, surtout en automne, bien qu'elle ne soit pas très répandue. Elle apparaît dès le mois de mars et habite les bois, où elle tend ses fils dans les mousses et parmi les feuilles sèches. En Campine, je l'ai observée sur les bords des grands marais de Genck. A Auderghem, je l'ai trouvée près d'une petite mare voisine des grands étangs à la lisière du bois. Elle hiverne cachée sous les mousses, j'ai même observé au mois de décembre un mâle errant au pied d'un gros hêtre. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem, Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu, Saint-Hubert, Laroche. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont. Limbourg : Genck (marais). France. Seine : Bondy, Bonneuil. — Seine-et-Oise : Boissy-Saint- Léger, Sucy, Clamart. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Montigny-sur-Loing. — Somme : Ault. — Oise : Compiègne. — Eure : Évreux, forêt de Bacqueville-en-Texin. — Seine-Inférieure : Marais de Heurlauville, près de Jumièges. — Aube : Villechétif, Bréviande, marais Saint-Germain, Bar-sur-Aube, Pont, étang de la Morge-des-Champs (E. Simon). Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. 158 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Bavière. Environs de Genève. — Environs de Lucerne. Allemagne. Suisse. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely. WALCKENAERA NUDIPALPIS, Westring, 1851. (PI. XII, fig. 11, lia.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1851. Erigone nudipalpis, Westring, Fôrteckn., etc., p. 40. 1861. Erigone nudipalpis, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 201. 1868. Tmeticus spinipalpis, Menge, Prenssische Spinnen,i. II, p. 190, pi. XXXVI, tab. LXXXIX(çf non Q). 1870. Erigone nudipalpis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 102. 1878. Erigone nudipalpis, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) - 1879. Walckenaera nudipalpis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 445. 1884. Walckenaera nudipalpis, ë. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 817. Mâle (fig. 14). — Le céphalothorax, brun-rouge presque noir, est lisse en avant; la partie thoracique seule est ponctuée et chagrinée, surtout sur les côtés; la partie céphalique est plus convexe que chez l'espèce précédente. Les yeux supérieurs, resserrés, presque équidistants, forment une ligne légèrement arquée en arrière; les intervalles sont d'un tiers plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs, arqués dans le même sens, sont à peu près connivents; les médians sont plus petits; tout le groupe oculaire occupe à peine la moitié de la largeur du front; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Le bandeau, presque plan, est beaucoup plus large que l'aire oculaire. Les chélicères, chagrinées, fortes, sont aussi longues que le bandeau. Le plastron est ponctué sur les côtés. La patella de la patte-mâchoire est au moins quatre fois plus longue que large; le tibia, plus court, porte dans le haut une longue apophyse médiane, presque droite, dirigée sur le tarse et divisée dans sa hauteur en deux branches dont l'inférieure, plus courte, est cachée par dessus; une seconde apophyse se détache du côté externe du tibia, presque à angle droit; elle esta peu près de même longueur que la première el porte une petite dent vers son extrémité; en dessous se irouve une troisième apophyse épaisse, arrondie, perpendiculaire et tronquée en avant; le bulbe porte à son extrémité une petite apophyse claviforme placée au-dessus d'un lobe conique prolongé lui-même par deux petites tiges inégales et membraneuses ; il ne porte pas de stylum enroulé (fig. 114 L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle. Les yeux supérieurs, partagés par des intervalles plus étroits que leur diamètre, forment une ligne un peu courbée en arrière; les yeux antérieurs, subconnivents, sont plus fortement arqués en arrière que les premiers. Le bandeau, légèrement convexe, est plus large que l'aire oculaire. L'épigyne, en grande plaque déprimée, noire sur les côtés, est entourée en arrière par un large rebord brun, droit; elle ne porte pas de fossettes. Les pattes, les chélicères et les pattes-mâchoires sont semblables à celles de l'espèce précédente. L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 459 MOEURS. Cette araignée, assez rare en Belgique, se trouve beaucoup plus fréquemment en automne qu'au printemps. Elle vit sous les plantes basses, le long des talus des chemins ombragés, ou dans les bruyères et les mousses des bois humides. On la rencontre aussi parfois dans les sapinières, surtout en Campine. Elle est beaucoup plus rare en France. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Uccle, Calevoet, Boitsfort, Groenendael, Tervueren. GÉOGRAPHIQUE. Anvers : Calmpthout. Limbourg : Genck. Liège : Baraque-Michel, Modave. Hollande. Maestricht. France. Eure : Evreux, Fleury-sur-Andelle (E. Simon). Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Berwickshire — Ecosse. Prusse. — Nassau. — Silésie. Bohême. — Galicie. — Tyrol. Gothembourg. Environs de Christiania. Allemagne. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely. Suède. Danemark. SYNONYMIE. DESCRIPTION. WALCKENAERA ACUMINATA, Blackwall, 1833. (PL XII, fig. 12, 42a, 126, 12c, 12d.) 1833. Walckenaera acuminata, Blackwall, Charact. of some undescr., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 3e série, t. III, p. 106. 1834. Theridium cornutum, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 229 (235), pi. XVI, fig. 2. 1836. Micryphantes camelinus, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 11, fig. 168, 169. 1837. Argus cornutus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 367. 1851. Erigone cornuta, Westring, Fôrteckn., etc., p. 41. 1861. Erigone cornuta, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 218. 1864. Walckenaera acuminata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 289, pi. XX, fig. 203. 1868. Phalops cornutus, Menge, Preussische Spinnen, t. II, p. 218, pi. XLIII, tab. CXVII. 1870. Erigone acuminata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 109. 1878. Erigone acuminata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann.de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera acuminata, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 171. 1884. Walckenaera acuminata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 819. Mâle (fig. 12). — Le céphalothorax, chagriné finement, est rouge-brun foncé; la partie thoracique, assez longue, s'incline en arrière; la partie céphalique se dresse vers le front en appendice ou pointe aussi longue que les deux tiers du céphalothorax tout entier; cette pointe s'élève à angle droit jusqu'à la première moitié de sa hauteur, puis se courbe un peu en arrière pour s'incliner tout de suite très légèrement en avant; au milieu, le point de la courbure, renflé, porte sur les côtés les deux paires d'yeux latéraux; à l'extrémité supérieure de la pointe se trouve un petit lobe rond, échancré par devant, garni de crins, qui porte les quatre petits yeux médians. Le bandeau est légèrement convexe. 460 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le bord supérieur de la rainure des chélicères porte quatre dents aiguës, longues, et une cinquième plus petite. Le plastron est un peu plissé sur les côtés. Le tibia de la patte-mâchoire, plus court que la patella, allant en s'élargissant, porte dans le haut deux apophyses divergentes : l'externe épaisse, droite, obtuse; l'interne plus longue, plus mince, un peu courbée, portant à son bord interne une dent assez grande, tronquée à son extrémité et prolongée par un filet (fig. 12c); le tarse, large à sa base, est plus court que le tibia et la patella réunis; au côté externe du bulbe se trouve un slylum noir, très fort, entourant un espace arrondi et membraneux. Les pattes, fauves, sont longues, robustes, garnies de crins plus longs au-dessus aux métatarses et aux fémurs des deux paires antérieures. La figure 126 représente une des griffes tarsales des pattes. L'abdomen est noir. Femelle (fig. 12a). — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique s'élève et forme un cône obtus, dirigé en avant, qui supporte les yeux; la partie thoracique, convexe, est marquée d'une strie courte, profonde, placée au sommet. Les yeux supérieurs, gros, à peu près équidistants, sont disposés en ligne très courbée; leurs intervalles sont plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs forment presque un demi- cercle; les médians, connivents, sont beaucoup plus petits. Le plastron est lisse. Les chélicères portent cinq dents égales au bord supérieur de la rainure. L'épigyne forme une plaque en demi-cercle, plissée et ciliée légèrement, qui porte par-dessous une pièce testacée transversale, beaucoup plus large que longue (fig. 12c?). L'abdomen est noir. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette curieuse araignée, sans être très commune, est pourtant répandue clans toutes nos provinces; on peut l'observer depuis la fin du mois de septembre jusqu'à la fin du printemps. Elle affectionne les endroits frais et légèrement humides. J'ai vu, dans les environs de Bruxelles, la femelle tendre des fils en plein hiver. Dans nos Ardennes, je l'ai quelquefois rencontrée blottie sous des pierres ou cachée dans des creux de rochers. Elle hiverne dans les mousses des bois. Une seule fois, j'ai pu voir le mâle près de la femelle, dont il s'approchait sans crainte. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE, Hollande. Maestricht. France. Répandue dans toute la France. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Ecosse : Glascow, Aberdeen. Allemagne. Prusse. — Bavière. — Saxe. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Tâtra. Suisse. Environs de Genève. — Lausanne. — Vallée de la Reuss. Suède. Gothembourg. Les Walchenaera étrangers à notre faune sont : W ' . capilo, Westring. — W \ milrata, Menge. — IV. lugens, E. Simon. — W . jucundissima, Cambridge. — W. ? itiflexa, Westring. — W '. ? nodosa, Cambridge. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. (64 SYNONYMIE. Genre PROSOPOTHECA, E. Simon, 1884. Erigone des auteurs. 1833. Walckenaera, Blackwall (ad parlera), Charact. of some undescr. spec. of Aran., p. 105. 1868. Lophomma, Menge (ad partem), Preussische Spinnen, l. II, p. 209. 1882. Cornicularia, Emerion (ad partem), Trans. Conn. Acad., t. VI. 1884. Prosopotheca, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 829. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne droite; les antérieurs, très resserrés, forment une ligne presque droite ou légèrement arquée en avant; les médians sont plus petits; les yeux, gros, resserrés, occupent la largeur du front; les qualre yeux du milieu forment un carré un peu plus long que large et plus étroit en avant; les saillies qui supportent les yeux latéraux sont très faibles. Le bandeau, presque aussi large ou aussi large que l'aire oculaire, vertical, est plus ou moins concave sous les yeux. Le céphalothorax, obtusément tronqué en arrière, longuement atténué en avant, est ovale allongé; le front est assez étroit, sans strie submarginale; il y a une strie longitudinale assez fine à la partie thoracique. Le plastron, ovale, plus long que large, tronqué en avant, se termine en pointe assez large entre les hanches postérieures. Les chélicères, robustes, beaucoup plus longues que le bandeau, sont convexes à leur base et très atténuées; le bord supérieur de la rainure est muni de trois à cinq longues dents isolées; au bord inférieur, il y a, près du crochet, une série de granulations très petites. Les pièces de la bouche sont semblables à celles des Wideria. Les pattes sont plus ou moins fortes, avec les tarses cylindriques, plus courts que les métatarses; les épines sont fines et souvent indistinctes. Chez les Prosopotheca, le céphalothorax du mâle diffère peu de celui de la femelle; le front pourtant présente entre les yeux médians un léger tubercule, surmonté d'un ou de deux faisceaux de crins barbelés; dans ce cas, le carré des yeux est modifié : les yeux médians supérieurs étant rejetés en arrière du petit tubercule, la seconde ligne des yeux paraît alors courbée en arrière. SYNONYMIE. PROSOPOTHECA CORN1CULANS, Cambridge, 1875. (PL XII, fig. 13, 13a, 136.) 1875. Erigone corniculans, Cambridge, New species of Erigone (Proceed. Zool. Soc, Lond., p. 199, pi. XXVII, fig. 9.) 1879. Erigone corniculans, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Prosopotheca corniculans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 833. DESCRIPTION. Mâle (fig. 13). — Le céphalothorax, fauve orangé, lisse, brillant, est plus brunâtre à la partie céphalique; il est élevé, obtus en avant et s'abaisse doucement en arrière; le front est surmonté d'une pointe légèrement bifide; cette pointe, courte, assez épaisse à sa base, un peu courbée en avant, porte à son extrémité deux faisceaux de crins épais, longs et courbés. Les yeux supérieurs forment une ligne très courbée en arrière; les médians sont gros, conni- vents, et l'intervalle des latéraux est plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs, resserrés, XII 37 462 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. forment une ligne courbée en avant; les médians sont à peu près connivents et Pintervalle des latéraux est plus étroit que leur rayon. Le plastron, rouge mat, est finement chagriné. Les chélicères sont longues. Le tibia de la patte-mâchoire, plus court et plus large que la patella, est tronqué obliquement en dessus; l'angle externe est un peu saillant; l'angle interne, prolongé en longue apophyse dirigée en avant, se termine par un petit élargissement; cette apophyse porte à son bord interne, vers le haut, une saillie obtuse; le bord antérieur du tibia porte en outre une petite pointe aiguë, rapprochée de l'apophyse interne et dirigée dans le même sens; le tarse est plus court que le tibia et la patella réunis (fig. 13a). L'abdomen est brun grisâtre. Femelle. — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle ; la partie céphalique, à front étroit, est presque droite et peu arrondie; la partie thoracique porte une fine strie longitudinale. Les yeux supérieurs, très gros, forment une ligne droite; les médians, ovales, sont séparés par un intervalle aussi large que leur rayon; l'intervalle des latéraux est un peu plus grand; les yeux antérieurs sont également disposés en ligne droite et à peu près connivents; ceux du milieu sont plus petits; les quatre yeux médians forment un carré beaucoup plus long que large. Le bandeau, plan, est à peu près aussi large que l'aire oculaire. Le plastron, pâle, est presque lisse. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long que la patella; le tarse est au moins aussi long que ces deux articles. L'épigyne forme une plaque brune à peu près carrée; elle présente en arrière une grande fossette en demi-cercle renfermant une pièce testacée, puis en dessous un rebord assez fin, légèrement échancré dans la ligne médiane (fig. 136). L'abdomen, gris brunâtre, porte des poils blancs assez courts. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. On peut rencontrer celle araignée au début du printemps, mais elle est moins rare depuis le mois d'août jusqu'en automne. Elle vit cachée sous les feuilles mortes ou sous les bruyères, aux lisières et dans les clairières des bois. Dans le Luxembourg, je l'ai observée pendant l'hiver, blottie sous les mousses. A Yvoir, j'en ai recueilli quelques-unes qui s'étaient glissées sous de petites pierres parmi les plantes basses. Elle n'est pas commune en Belgique. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, Auderghcm, Groenendael, Tervueren. GÉOGRAPHIQUE. JSamur : Yvoir. Luxembourg : Saint-Hubert, Mirwart. France. Oise : Compiègne. — Aisne : Villers-Colterels. — Cantal : Le Lioran. — Aveyron : Forêt de Palanges. — - Ain : Talissieu, forêt d'Arvières. — Isère : Le Sappey. — Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre. — Var : Pierrefeu. — Hautes-Alpes : Mont Genèvre. Angleterre. Dorselshire : Bloxworth. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 163 SYNONYMIE. PROSOPOTHECA MONOCEROS, Wider, 1834. (PL XII, fig. U, 14a, 44*.; 1834. Theridium monoceros, Wider et Reuss, Zool Mise. Aracfm., p. 230 (256), pi. XVI, fig. 3. 1857. Argus monoceros, "Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 561. 1851. Erigone monoceros, Weslring, Fôrteckn., etc., p. 41. 1861. Erigone monoceros, Weslring, Ârancœ Siiecicœ descriptœ, p. 221. 1864. Walckenaera monoceros, Blackwall, Spiders ofGrcat Rritain, t. Il, p. 291, pi. XX, fig. 205. 1868. Lophomma cristatcm, Menge, Prcnssischc Spinncn, t. II, p. 211, pi. XLII, tab. CX. 1870. Erigone monoceros, Thorell, Iïemarks on Synonyms, p. 110. 1879. Walckenaera monoceros, Cambridge, Spidcrs of Dorset, t. I, p. 148. 1884. Prosopotheca monoceros, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 855. DESCRIPTION. Mâle (fig. 4 4). — Le céphalothorax, presque lisse, brun rougeâlre, plus ou moins obscur, est un peu plus pâle en arrière; dans le haut de la partie céphalique, derrière le front, se trouve une petite apophyse mince, penchée en avant et garnie de deux touffes irrégulières de crins très forts. Vus par-dessus, les yeux supérieurs, gros, forment une ligne très courbée en arrière; les médians sont fort resserrés; les yeux antérieurs sont légèrement courbés en avant; les médians, plus petils, sont séparés par un intervalle à peine plus large que leur rayon, et l'intervalle des latéraux est plus large que leur diamètre. Le plastron est légèrement ponctué sur les côtés. Les chélicères sont longues; le bord supérieur de la rainure porte quatre ou cinq petites dents aiguës. Le fémur de la patte-mâchoire est un peu courbé; la patella, trois fois plus longue que large, à bords droits, est plus longue que le tibia; celui-ci, plus large, est obliquement tronqué par-dessus; l'angle interne de la troncature se prolonge en avant en longue apophyse courbée, partagée en deux pointes inégales à son extrémité; la pointe supérieure est un peu relevée; la pointe inférieure, plus courte, est droite; le milieu du bord antérieur porte encore dans le centre une pointe noire aussi longue que le corps de l'article ; le tarse, large, obtus, est aussi long que le tibia et la patella (fig. 14a). L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax, allongé, coloré comme celui du mâle, un peu chagriné sur les côtés, est entouré d'un rebord noir. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; l'intervalle qui sépare les médians est plus étroit que leur diamètre; l'intervalle des latéraux égale à peine leur rayon; les yeux antérieurs sont un peu courbés en avant; les médians, plus petits, sont à peu près connivents; l'intervalle des latéraux est plus étroit que leur rayon; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large. Le bandeau, plan, est moins large que l'aire oculaire. L'épigyne forme une plaque brune plus large que longue; en arrière se trouve une fossette transversale, assez grande, lestacée, en demi-cercle (fig. 14-6). L'abdomen, noir brillant, est garni de petits poils gris-blancs espacés. Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, 3. moeurs. Celte araignée est très rare en Belgique. Je ne l'ai observée qu'une seule fois, à Heyst, dans les dunes, vers le milieu du mois de mai. Elle se tenait cachée dans des touffes d'herbes sèches. Ses mœurs me sont inconnues. En Angleterre, le mâle a été trouvé blotti sous des pierres en automne. 464 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Flandre occidentale : Heyst. Belgique. France. Seine-et-Oise : Mennecy. — Marne : Épernay. — Seine-Inférieure : Dieppe. — Aube : Gyé-sur-Seine, Mussy-sur-Seine, forêt d'Othe. — Bouches-du-Rhône : Martigues. — Alpes-Maritimes : Nice, Saint- Martin-Lenlosque. — Pyrénées-Orientales : Costabona, Montlouis. Lancashire : Southport. — Portland. Prusse. — Saxe. Environs de Genève. Gothembourg, Upsal. Les Prosopolheca étrangers à notre faune sont : P. erythrina, E. Simon. — P. incisa, Cambridge. Aux Etats-Unis, ce genre paraît assez nombreux. Angleterre. Allemagne. Suisse. Suède. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre TIGELLINUS, E. Simon, 1884. 1868. Phalops, Menge ad (pariem), Prenssische Spinnen, t. II, p. 218. 1882. Cormcularia, Emerton (ad partem), Trans. Conn. Acad., t. VI. 1884. Tigellinus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 838. Les yeux supérieurs, disposés en ligne droite, sont égaux, plus ou moins petits et bien séparés; leur intervalle est toujours plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne un peu arquée en avant, sauf chez le mâle de furcillatus ; les médians, subconnivenls, largement séparés des latéraux, sont un peu plus petits; le groupe oculaire occupe la largeur du front; les quatre yeux du milieu forment un grand carré étroit en avant et beaucoup plus long que large; des saillies obliques supportent les yeux latéraux. Le bandeau, vertical, plan ou concave, est aussi large ou un peu plus étroit que Taire oculaire. Le plastron, les chélicères et les pièces de la bouche sont semblables à ceux des Walckenaera. Le céphalothorax, peu atténué en avant, est ovale allongé, avec la ligne dorsale droite; il y a une fine strie longitudinale, courte, à la partie ihoracique ; le front, obtus ou tronqué, est assez large. Les pattes, allongées, sont robustes, avec les tarses cylindriques, plus courts que les méta- tarses; les épines des tibias sont fortes et très longues; celle de la quatrième paire est située à peu près au milieu de l'article ; le métatarse de la quatrième paire est presque aussi long que le tibia. La patte-mâchoire de la femelle a le tibia élargi à son extrémité; le tarse est plus long que le tibia. Ce genre, très voisin du genre précédent, en diffère par les caractères des yeux et par ses longues et fortes épines tibiales. Le céphalothorax du mâle est quelquefois muni d'une grande pointe abaissée en avant et se terminant en fourche; cette pointe porte à peu près dans son milieu les yeux médians de la seconde ligne, qui ne sont plus alors dans leur position normale; d'autres fois, le céphalothorax est semblable dans les deux sexes. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 165 TIGELLINUS FURCILLATUS, Menge, 1868. (PL XII, fig. 45, Aoa, tëb, 15c.) SYNONYMIE. 1868. Phalops furcillatus, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 220, pi. XLIII, lab. CXX. 1872. Walckenaera furcillata, Cambridge, Tram, of Linn. Soc. Lond., t. XXVIII, p. 548, pi. XLVI, fig. 18. 1878. Erigone furcillata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera furcillata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, pp. olO et 594. 1883. Diplocephalus furcillatus, Bertkau, Beilr.z. Kenntn. d. Spinn. Fauna d. Rheinprovinz, p. 236. 1885. Diplocephalus furcillatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 839. description. Mûie (fig. j%a} j5c). — Le céphalothorax, presque lisse, brun-rouge noirâtre, est incliné en arrière dans la seconde moitié; du milieu du céphalothorax au commencement de la partie céphalique, part une longue tige horizontale courbée qui vient en avant se poser sur le bord frontal et laisse un vide étroit sous elle et enlre la surface un peu creusée du céphalothorax; vue par-dessus, cette tige convexe est ovale allongée à sa base, puis rétrécie et terminée sur le front par une dilatation assez large, échancrée au milieu; les angles saillants de Téchancrure dépassent un peu le front; les yeux médians supérieurs, placés en arrière, presque au milieu de la tige céphalique, sont séparés par un intervalle un peu plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière. Le bandeau, vertical, est plus court que les chélicères. Le tibia de la patte-mâchoire, presque aussi long que la patella, élargi dans le haut, se prolonge sur le tarse en deux apophyses inégales, séparées par une échancrure ovale; l'apophyse externe, épaisse, assez courte, est courbée en dedans; l'autre, beaucoup plus longue, plus fine, est courbée en sens inverse (fig. 15c). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 15). — Le céphalothorax, coloré comme celui de la femelle, ne porte pas de tige céphalique. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne droite; les intervalles sont à peu près d'un tiers plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très peu arquée en avant; les médians, plus petits, sont subconnivents ; l'intervalle des latéraux égale à peu près le diamètre des médians. Le bandeau, concave, est presque aussi large que l'aire oculaire. L'épigyne forme une plaque foncée; en arrière se trouvent deux impressions arrondies, séparées par une carène étroite, longitudinale, et suivies d'un mince rebord transversal. L'abdomen, noir, est quelquefois éclairci en avant et par-dessous. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. Cette remarquable araignée, peu répandue en Belgique, vit fort cachée, ce qui explique sa rareté. Elle paraît au printemps et en automne et habite surtout les feuilles desséchées, sous les buissons de hêtre ou de chêne. J'ai observé les deux sexes réunis en décembre dans une feuille morte encore attachée à la tige. En Angleterre, celte araignée a été trouvée dans la bruyère au mois de juillet. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant ; Environs de Bruxelles (bois de la Cambre), Boitsfort. Luxembourg : Bedu. France. Eure : Forêt de Bizy, près de Vernon. — Seine-et-Oise : Bouray. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. 166 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Dorselshire : Bloxworth. — Wokingham. Prusse. — Bavière : Nuremberg. Angleterre. Allemagne. SYNONYMIE. TIGELLINUS SAXICOLA, Cambridge, 1861. (PI. XII, fig. 46, 16a.) 1861. Walckenaera saxicola, Cambridge, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 18G1 (juin). 1864. Walckenaera saxicola, Blackwall, Spiders ofGreal Britain, t. II, p. 311, pi. XXI, flg. 226. 1870. Erigone saxicola, Thorell, Remaries on Synonyms, p. 490. 1879. Walckenaera saxicola, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 145; l. II, p. 578, 1884. Tigellinus saxicola, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 841. DESCRIPTION. Mâle (fig. 46). — Le céphalothorax, brillant, finement chagriné, entouré d'une fine ligne noire marginale, est brun-rouge très foncé, presque noir; la partie céphalique, convexe, s'élève assez fortement en avant. Les yeux supérieurs, petits, à peu près équidistants, sont disposés en ligne droite; les intervalles qui les séparent sont environ doubles de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en avant; les médians sont plus petits; l'intervalle des latéraux est au moins trois fois plus large que leur diamètre. Le bandeau, convexe, est à peu près aussi large que l'aire oculaire. Les pattes sont longues, avec les tibias des deux premières paires plus foncés. Le tibia de la patte-mâchoire, plus long, plus large que la patella, entoure la base du tarse; il porte dans le haut, au bord antérieur, une très longue apophyse médiane, presque verticale et légèrement courbée en avant; il porte de plus une seconde apophyse interne, encore plus longue, qui contourne le bulbe à peu près jusqu'à son extrémité; le tarse et le bulbe, très gros, sont plus longs et plus larges que le tibia et la patella (fig. 16a). L'abdomen est noir. Femelle. — Le céphalothorax, brun foncé, lisse, un peu inégal sur les bords, est entouré d'un rebord mousse bien visible. Les yeux supérieurs, petits, forment une ligne à peu près droite; les intervalles qui les séparent sont de moitié plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne légèrement arquée en avant; les médians, plus petits, sont subconni vents; l'intervalle des latéraux est plus large que le diamètre des médians. Le bandeau, plan, est plus étroit que l'aire oculaire. L'épigyne forme une forte saillie conique obtuse; elle porte une grande fossette allongée, diminuée en avant, placée sur la face postérieure; celte fossette renferme une pièce de la même forme, fauve et lisse. L'abdomen, noir, est garni de poils fauves. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. moeurs. Celte araignée, très rare en Belgique, apparaît depuis le mois de mai jusqu'au commencement de juillet, dans les endroits secs et bien exposés. Elle vit sous les bruyères et tend ses fils près des racines. J'ai vu le mâle errer à la lisière d'un bois de sapins, à proximité d'un champ de bruyère. Dans le Luxembourg, j'ai observé cette araignée cachée sous des débris de rochers disséminés dans des plantes basses et des bruyères. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 167 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. envers : Calmpthout. Luxembourg : Saint-Hubert. Belgique. Francb. Oise : Foret de Compiègne. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. Hautes- Pyrénées : Rarcgcs. Angleterre. Porlland. — Dorsetshire : Rloxworth. Allemagne. Bavière. — INassau. — Silésie. Suisse. Environs de Genève. — Eure : Vernon. — Vaucluse. SYNONYMIE. Genre CORNICULARIA, Menge, 1869. 1853. Walckenaera, Blackwall (ad partem), Charact. of sortie undescr, gen., etc., p. 105. 18G9. Cornicularia, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 226. 1882. Spiropalpus, Emerion (ad partem), Trans. Conn. Acad., t. VI. 1882. Cornicularia, Emerton (ad partem), Idem. 1884. Cornicularia, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 84.3. CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, disposés en ligne droite ou légèrement arquée en arrière, sont égaux et presque équidislanls; leur intervalle est plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians, connivents, plus petits, sont bien séparés des latéraux. Des saillies assez fortes supporlent les yeux de côté; les quatre yeux du milieu forment un carré beaucoup plus étroit en avant et plus long que large; le groupe oculaire occupe toute la largeur du front. Le bandeau, plan, vertical, est à peine aussi large que Taire oculaire. Le céphalothorax, sans strie submarginale, est ovale allongé, avec la partie céphalique peu élevée et le front obtus ou obtusément tronqué ; la partie thoracique, sans entaille ni strie, est convexe. Le plastron, tronqué en avant, assez grand, se prolonge entre les hanches postérieures en large pointe peu atténuée, obtuse ou tronquée. Les chélicères, légèrement atténuées et divergentes dans la seconde moitié, sont assez fortes et plus longues que le bandeau ; le bord supérieur de la rainure est muni de 3-4- dents fines et espacées; quelques granulations contiguës, rapprochées du crochet, occupent le bord inférieur. La lèvre et les lames-maxillaires sont semblables à celles des Walckenaera. Les pattes, très fortes (surtout les fémurs), sont courtes; les épines, fines et assez longues aux deux premières paires, deviennent presque indistinctes aux pattes postérieures; aux deux premières paires, les tarses sont presque aussi longs que les métatarses; ils sont un peu plus courts aux paires postérieures. Le céphalothorax du mâle, qui est parfois semblable à celui de la femelle, en diffère chez quelques espèces; dans ce cas, on observe en avant, entre les yeux médians, un tubercule pareil à celui des Prosopolheca, sauf qu'il n'est jamais muni de faisceaux de crins. 168 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. CORNICULARIA CUSPIDATA, Blackwall, 1833. (PI. XII, fig. 17, Ma, ilb, 17c.) SYNONYMIE. 1853. Walckenaera cuspidata, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., in Lond. and Edinr. Phil, Mac, 3e série, t. III, p. 108. 1864. Walckenaera cuspidata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 290, pi. XX, fig. 204. 1879. Erigone cuspidata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera cuspidata, Cambridge, Spiders of Dorsel, p. 146. 1884. Cornicularia cuspidata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 844. DESCRIPTION. Mâle (fig. 4 7c). — Le céphalothorax, chagriné en arrière et sur les côtés, est brun plus ou moins noir; ii porte en arrière des points enfoncés formant des lignes rayonnantes; il est peu élevé, convexe sur la partie céphalique; le front, obtus, porte dans son milieu une poinle très petite dirigée en avant. Les yeux supérieurs forment une ligne droite; les médians sont gros et séparés par un inter- valle plus large que leur rayon; l'intervalle des latéraux égale à peu près leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne presque droite; ils sont très rapprochés, les latéraux touchant presque ceux du milieu; ces derniers sont plus petits. La patella de la patte-mâchoire est deux fois plus longue que large; le tibia est court, large, avec son angle interne prolongé en grande apophyse plus longue que la patella, ciliée intérieure- ment, courbée en demi-cercle, avec un étranglement léger près de son extrémité (fig. 176). L'abdomen est fauve grisâtre souvent assez foncé. Femelle (fig. 17). — Le céphalothorax ressemble beaucoup à celui du mâle. Les yeux supérieurs, gros, équidistants, forment une ligne droite ; leurs intervalles sont un peu plus étroits que leur diamètre; les yeux antérieurs, presque connivents, avec les médians un peu plus petits, sont également disposés en ligne droite; les quatre yeux médians forment un carré beaucoup plus long que large. Le bandeau, un peu creusé sous les yeux, est légèrement plus large que Taire oculaire. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long que la patella. L'épigyne, lisse, convexe, en grande plaque brunâtre semi-circulaire, porte en arrière une dépression ovale, bordée de cils très longs au bord antérieur, et un rebord courbé au bord postérieur (fig. 17a). L'abdomen est gris-fauve brunâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, rare et peu répandue en Relgique, se trouve surtout au printemps, dans les bruyères, les mousses et parfois cachée sous les pierres dans les endroits sablonneux. En automne, on la rencontre avant l'hivernage, dans les mêmes endroits. J'ai observé le mâle et la femelle blottis sous la même pierre, au commencement du mois de juin. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Boitsfort, Groenendael. JSamur : Yvoir. Luxembourg : Forêt de Mirwart. France. Oise : Compiègne. — Seine- Inférieure : Elbeuf. — Eure : Le Framboisier. — Aisne : Villers-Cotterets, La Ferté-Milon, vallée de Savières près le Port-aux-Perches. — Cantal : Le Lioran. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 169 Angleterre. Dorsetshire : Bloxworlh. — Pays de Calles — Lancaslre. — Cornouailles — Ecosse : Caslle-Douglas Allemagne Bavière. Tatra. Valais. Budde-Lund. Autriche-Hongrie. Suisse. Danemark. SYNONYMIE. CORN1CULARIA UNICORNIS, Cambridge, 1861. (PI. XII, fig. 18, i8a, i8b.) 1861. Walckenaera unicornis, Cambridge, Descr. o/ ten new spec, etc., in Ann. and Mac of Nat. Hist., 5e série, t. VII, p. 457 (10). 1864. Walckenaera unicornis, Blackwall, Spiders o/ Great Britain, t. Il, p. 293, pi. XX, fig. 207. 1867. Micryphantes stylifer, Ohleri, Aran. d. Prov. Prcuss., pp. 54, C6. 1869. Cornicularia monoceros, . îYlenge (non Widcr), Preussische Spinnen, t. III, p. 226, pi. XLIV, tab. CXXV. 1870. Erigone unicornis, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 111 et 449. 1879. Walckenaera unicornis, Cambridge, Spiders ofDorset, t. 1, p. 147. 1884. Cornicularia unicornis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 846. DESCRIPTION. Mâle (fig. 48, 18a). — Le céphalothorax, rougeâtre, presque noir, est chagriné en arrière et sur les côtés; au milieu du front se dresse une jielile poinle tronquée et échancrée au sommet; chaque pointe de l'échancrure forme un très petit lobe rebordé. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les médians, petits, sont séparés par un intervalle de moitié plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus large de moitié; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite; les médians, plus petits, sont séparés par un intervalle moins large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus large. Le tibia de la patte-mâchoire est large et court; son angle interne se prolonge en apophyse très grande, dirigée en avant, plus longue que la patella; celte apophyse est partagée, un peu au-dessus de sa base, en deux branches divergentes dans leur seconde moitié; la branche médiane est plus courbée que la branche interne; cette dernière est légèrement coudée vers le haut; le bulbe porte un fort stylum enroulé à son extrémité (fig. 186). L'abdomen est brun noirâtre. Femelle. — Le céphalothorax, à peu près semblable à celui du mâle, ne porte pas de pointe sur le front. Les yeux supérieurs forment une ligne très peu courbée en arrière; leurs intervalles sont à peu près deux fois plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite, les médians plus resserrés et plus petits; le bandeau, presque plan, est plus large que l'aire oculaire. Le plastron, chagriné sur les côtés, avec de gros points enfoncés dans le milieu, est noir. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long que la patella. L'épigyne forme une grande plaque brune en demi-cercle; dans le milieu se trouve une pièce longitudinale teslacée, plus longue que large, en forme de triangle, avec la base un peu échancrée et le sommet dirigé en arrière. L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. XII. 38 170 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Celle araignée esl 1res rare en Belgique. Je l'ai observée près des étangs de Bouge-Cloître, à Auderghem, filant sa petite toile à la base des plantes rapprochées de l'eau. A Braine-le-Comte, elie s'est présentée à moi dans les mômes conditions. Une seule fois, en automne, je l'ai trouvée dans les mousses d'un bois humide. Elle apparaît surtout au printemps. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. Hainavl : Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). France. Seine : Fontenay, Bondy. — Seine-el-Oise : Clamarf, Meudon, Chaville, Sucy, Carrières-sous-Bois. — Seine-Inférieure: Heurtauville, forêt de Lalonde. — Calvados : Asnelles. — Eure-et-Loir : Maintenon. — Aisne: La Ferlé-Milon. — Eure : Fleury-sur-Andelle. —Aube: Villechétif, Troyes, Villemaur. Villcnauxe, étang de la Morge-des-Champs, Gyé-sur-Seine. — Charente : Jarnac — Haute-Savoie : Seissel-Cologny. , Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pays de Galles. — Hampshire. Prusse. — Bavière : Nuremberg. Allemagne. Suède. Les Corniciilaria étrangers à notre faune sont : C. vigilax, Blackwall. — C. Kochi, Cambridge. — C. Karpenski, Cambridge. CARACTÈRES Dl GROUPE. . Groupe des CINETINI. Le crochet des chélicères est sinueux et courbe; sa base est enveloppée par une dilatation de l'extrémité de la tige; la lèvre est rebordée; les tibias de la quatrième paire sont dépourvus d'épines ou n'en portent qu'une petite, très fine par-dessus. Le groupe des Cinetini renferme deux genres : Ceratinella et Cinela, dont un seul est représenté en Belgique. Le genre Cinela ne renferme qu'une seule espèce, dont on ne connaît que le mâle et qui habile la Corse. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre CEBATINELLA, Emerlon, 1882. ërigone des auteurs. 1835. Walckenaeua, Blackwall (ad pariem). 1868. Ceratina, Mengc (ad partem), Preussische Spinnen, t. Il, p. 170. 1882. Ceratinella, Ernerton (ad partem), Tram. Conn. Acad., t. VI. 1884. Ceratinella, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 850. Les yeux supérieurs, bien séparés, à peu près égaux, presque équidistants, forment une ligne plus ou moins arquée en arrière; les yeux antérieurs sont disposés en ligne également arquée dans le même sens; les médians, plus resserrés, sont plus petits; les quatre yeux du milieu forment un carré très étroit en avant et beaucoup plus long que large (excepté C. brevipes); les saillies obliques qui supportent les yeux latéraux sont assez fortes. Le bandeau, au moins aussi large que l'aire oculaire, est plan, vertical, rarement concave. Le céphalothorax, peu élevé en avant, est court el large, avec le front oblusémen t tronqué et assez convexe dans les deux sexes. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 171 Le plastron, triangulaire, au moins aussi large que long, se termine entre les hanches posté- rieures en large pointe tronquée. Les chélicères, assez robustes à leur base, atténuées et légèrement divergentes dans la seconde moitié, avec l'extrémité de la tige un peu dilatée, enveloppant la base du crochet, sont à peine plus longues que le bandeau. La lèvre, assez grande, arquée, est beaucoup plus large que longue; les lames maxillaires sont fortes et courtes. Les pattes, solides, ont les tarses aussi longs que les métatarses aux deuxième et troisième paires; ils sont à peine plus courts à la première et à la quatrième; les crins sont plus courts que le diamètre des articles, et les épines des tibias et des patellas sont invisibles. L'abdomen, plus ou moins globuleux, est recouvert dans les deux sexes d'un scutum ponctué et coriace. SYNONYMIE. DESCRIPTION. CERATINELLA BREVIS, Wider, 1834. (PL XII, fig. 20, 20a, 206.) 1834. Theridicm bheve, Wider et Reuss,- Zool. Mise. Arachn., p. 236 (242), pi. XVI, fig. 8. 1856. Walckenaera depressa, Blackwall, Lond. and Edinb. Phil. Mag., 3e série, t. VIII, p. 482. 1845. iYIicryphantes phaeopus, C. Koch, Die Arachniden, t. XN, p. 151, fig. 1071-1072. 1851. Erigone phaeopus, Westring, Fôrteckn., etc., p. 43. 1861. Erigone phaeopus, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 292. 1864. Walckeisaera depressa, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 306, pi. XXI, fig. 221. 1867. Micryphaistes phaeopus, Ohlert, Aran. d. Prov. P reuss., pp. 55, 71. 1868. Ceratina brevis, Menge, Preussische Spinnen, t. Il, p. 171, pi. XXXII, tab. LXXIV. 1870. Erigone brevis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 142. 1879. Walckenaera brevis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 142. 1879. Erigone brevis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (An'n. de la Soc. ent. de Belgique.) 1884. Ceratinella brevis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 854. Mâle. — Le céphalothorax, entièrement chagriné, est rougeâtre, presque noir, convexe en avant, fortement incliné en arrière, avec le front large et tronqué obtusément. Les yeux supérieurs, assez gros, forment une ligne très légèrement courbée en arrière; les médians, un peu moins rapprochés que les latéraux, sont séparés par un intervalle à peu près double de leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposes en ligne presque droite; les médians sont plus petits et plus rapprochés; les quatre yeux médians forment un carré plus long que large. Le tibia de la patte-mâchoire, presque aussi long que la patella, est plus large que long; son angle externe s'avance en courte apophyse, un peu échancrée à son extrémité; le tarse, ovale, est plus long et plus large que les deux articles précédents; le bulbe, très gros, porte à son extrémité un stylum en boucle, assez fin (fig. 206). L'abdomen est noirâtre. Femelle (fig. 20). — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont un peu courbés en arrière; le sommet des médians arrive au niveau du centre des latéraux ; les intervalles qui (es séparent sont de moitié plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont très faiblement arqués en arrière; les médians sont plus resserrés. Le bandeau, plan, vertical, est aussi large que l'aire oculaire. L'épigyne, beaucoup plus large que longue, forme une forte saillie conique obtuse; sur la face postérieure se trouve une grande et légère dépression triangulaire, ciliée et rebordée en avant (fig. 20a). L'abdomen est noirâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. m DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette araignée, dont la démarche est peu vive, apparaît surtout au printemps et en automne, dans les mousses et dans les bruyères. Elle tisse sa petite toile près des racines. On trouve accidentellement le mâleerranl un peu partout. L'espèce n'est pas 1res rare en Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Namur : Anseremme, Waulsort. Brabant: Boilsfort, Groenendael, Auderghem, Louvain, Diest, Liège : Tilff, Ponl-de- Bonne, Han-sur-Lesse. Luxembourg: Laroche, Rcdu, Barvaux. Hainaut : Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). France. Seine : Bois de Boulogne, La Varenne. — Seine-et-Oise : Clamart, Boissy-Saint-Léger, Bois des Gardes. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Nemours. — Seine-Inférieure : Vallée d'Andelle. — Ille-et- Vilaine : Saint-Malo. — Eure-et-Loir : Maintenon, Dreux. — Eure : Évreux, Le Framboisier. — Aisne : La Ferlé- Milon, vallée de Savières près le Port-aux-Perches, Villers-Colterels, Guise. — Oise : Compiègne. — Aube : Troyes, forêt d'Orient, Gyé-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Pont-sur-Seine, Jessains, Villy-en- Trodc, Bouilly. — Charente : Jarnac. — Pyrénées-Orientales : Massane, La Preste. — Hautes- Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre. — Basses-Pyrénées : Béobie. — Isère: Le Sappey. — Hautes-Alpes : Lautaret. — Basses-Alpes : Digne. — Alpes-Maritimes: Saint-Martin. Angleterre. Dorselshire: Bloxworlh. — Pays de Galles. — Ecosse : Aberdeen. Allemagne. Prusse — Silésie. — Nassau. — Bavière. Autriche-Hongrie. Galicie. — Hongrie : Ujhely, Tolcsva, Pàczin, Dargo, Varannô, Bânszka, Szinnaikô. Italie. Piémont. — Lombardie. — Vénctie. Suisse. Tessin. — Valais : Bourg-Sainl-Pierre, Grand Saint-Bernard. Suède. Espagne. — Danemark. Golhembourg, Upsal. SYNONYMIE DESCRIPTION. CERÀTINELLA BREV1PES, Westring, 1851. (PI. XII, fig. 19, 19a, 496.) 1851. Erigone brevipes, YVestring, Fôrleckn., etc., p. 43. 1861. Erigone brevipes, Westring, Araneœ Succicœ descriptœ, p. 294. 1870. Erigone brevipes, Thorcll, Remarks on Synonyms, p. 143. 1872. Walcrenaëra brevipes, Cambridge, Tram. Linn. Soc, i. XXVIII, p. 454, pi. XXXV, fig. 28. 1879. Erigone bkevipes, L. Beckcr, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Walckenaera brevipes, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 142. 1884. Ceratinella brevipes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 857. Mâle (fig. 19). — Le céphalothorax, lisse par-dessus, finement chagriné sur les côtés, convexe, très incliné, est noir. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; ils sont petits, égaux et séparés par des intervalles trois fois plus larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 175 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE disposés en ligne droite; les médians, plus petits, sont séparés par un intervalle presque égal à leur diamètre; celui des latéraux est plus large d'environ la moitié; les quatre yeux médians forment un carré très large en arrière. La patella de la patte-mâchoire, au moins de la même longueur que le tibia, est un peu plus longue que large; le tibia, élargi à son extrémité, est dépourvu d'apophyse; le tarse est plus long que les deux articles précédents (fig. 19a). Femelle. — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'abdomen est noir. Les yeux supérieurs, égaux, assez petits, forment une ligne à peu près droite; les médians, moins resserrés, son! séparés par un intervalle trois fois plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne courbée en arrière; l'intervalle des latéraux est plus large que leur diamètre; les médians sont plus rapprochés; le bandeau, vertical, plan, est au moins aussi large que l'aire oculaire. L'épigyne présente une grande dépression peu profonde, plus large que longue, arrondie aux extrémités latérales; le bord antérieur cilié est droit; en avant se trouve une pièce plus large que longue, en forme de triangle; en arrière se trouve un rebord assez large, échancré obtusément au sommet du triangle (fig. 196). L'abdomen est noir. Ordre de longueur des paltes : 4-, 1, 2, 5. Cetle araignée, peu commune en Belgique, recherche les endroits humides; elle se trouve quelquefois sous les bruyères, dans les lieux ombragés. On peut la capturer plus facilement en hiver, sous les feuilles mortes, auprès des étangs ou dans les détritus des marais. Je ne l'ai jamais vue en élé; une seule fois je l'ai trouvée à Knocke, dans les dunes, cachée dans des plantes basses. Belgique. Brabant : Boitsforl, Louvain, Diest. Flandre occidentale : Knocke. L imbourg : Genck. France. Somme : Le Croloy. — Seine-Inférieure : Dieppe, Heurtauvitle. — Aisne : La Ferté-Milon, vallée de Savicrcs, près le Port-aux-Perches. — Oise : Morlefontaine. — Seine-et-Oise : Les Fonceaux, Carrièrcs-sous-Bois. — Seine : Bonneuil. Alpes. — Var : Hycrcs. Cantal : Le Lioran. — Gironde : Arcachon. — Haules- Angleterre. - INorfolk. — Hampshire. — Ecosse. Suisse. Suède. Dorsctshire : Bloxworlh. — Pays de Galles. Engadine : Pontresina. Gothcmbourg, Upsal. Les Ceralinella étrangers à notre faune sont : C. Wideri, Thorell. — C scabrosa, Cambridge. — C. rubella, Mcnge. — C. minutissima, Cambridge. — C. rolunda, Mcnge.— C. major, Kulczynski. CARACTÈRES Dl GROUPE. Groupe des MASONINI. Les tibias des deux premières paires de pattes sont munis par-dessous de deux séries de longues épines; il n'y a qu'une seule épine par-dessus aux tibias de la quatrième paire; la lèvre est rebordée; le crochet des chélicères est arqué. 474 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Ce groupe se compose de trois genres : Maso, Minicia et Tuberla. Deux de ces genres sont représentés en Belgique. Le genre Taberta ne renferme qu'une espèce dont le mâle seul est connu jusqu'à présent. Genre MASO, E. Simon, 1884. SYNONYMIE. Krigone des auteurs. 1869. Microneta, Menge (ad pariem), Preussische Spinnen, t. III, p. 227. 1884. Maso, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 861 . CARACTÈRES DU GENRE. Les yeux supérieurs, petits, égaux, sont disposés en ligne droite; les médians sonl plus resserrés; pourlanl leur intervalle est plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus que double; les yeux antérieurs forment également une ligne droite; les médians, un peu plus petits, subconnivents, sont très séparés des latéraux; les quatre yeux du milieu forment un carré aussi large que long, ou, chez les mâles, un peu plus long que large et plus étroit en avant; les saillies qui portent les yeux latéraux sont coniques et très fortes. Le bandeau est aussi large que l'aire oculaire; chez les femelles, il est plus étroit, plan, vertical. Le plastron, triangulaire, aussi large que long, se termine en large pointe tronquée entre les hanches postérieures. Les chélicères, robustes, atténuées et légèrement divergentes près de leur extrémité, sont beaucoup plus longues que le bandeau. La lèvre, en demi-cercle, est grande; les lames maxillaires sont larges et courtes. Les pattes, peu longues, sont fortes, avec les tarses petits, beaucoup plus courts que les métatarses; le tibia et le métatarse de la première paire, et assez fréquemment de la deuxième chez les femelles, sont munis latéralement en dessous de grandes épines minces, disposées par séries, espacées et divergentes; il y a un crin court au-dessus sur les patellas; un crin semblable se trouve par-dessus, près de la base des tibias; ce crin est très long aux paires antérieures; les griffes sont longues et fines; les supérieures présentent vers le milieu quelques denticulations très fines, dirigées en avant. Le faciès des Maso ressemble à celui des Ceratinella; ils en diffèrent surtout par les yeux, portés sur de fortes saillies angulaires, leur front tronqué, la présence des grandes épines des tibias, l'absence de scutum abdominal et par leurs téguments non coriaces. SYNONYMIE. MASO SUNDEVALLI, Weslrlng, 1851. (PI. XII, fig. M, Ma, Mb.) 1851. Erigone Scndevallii, Weslring, Fôrteckn., etc., p. 44. 1861. Erigone Sundevallii, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 290. 1869. Microneta Sundevallii, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 232, pi. XLV, tab. CXXXI. 1870. Erigone Scndevalli, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 142. 1884. Maso Sundevalli, E. Simon, Les Arachnides de France, t. V, p. 862. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun noirâtre ou rougeâtre très foncé, entouré d'une ligne marginale, porte quelques lignes rayonnantes noires; le front, tronqué carrément, est très large. Les yeux supérieurs médians sont plus rapprochés que les latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; l'intervalle qui sépare les médians est moins large DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 175 que leur diamètre; l'intervalle des latéraux, qui sont plus gros que les médians, a plus de trois fois la largeur du diamètre de ces derniers. Le bandeau, creusé légèrement sous les yeux, un peu avancé plus bas, est à peu près aussi large que l'aire oculaire. Les pattes sont fortes et courtes, avec les fémurs fauve pâle; les fémurs de la première paire portent du côté interne, à leur extrémité, par-dessous, deux épines assez longues; les tibias des deux premières paires sont munis par-dessous de deux séries de 3-3 ou 3-4 fines épines assez longues; les métatarses des deux premières paires sont pourvus aussi, principalement à la seconde paire, de deux séries de 3-3 épines très fines. Le tibia de la patte-mâcboire, plus long et plus large que la patella, est échancré en avant; l'angle interne se prolonge en large apophyse obtuse et déprimée; l'angle externe est arrondi; le milieu de l'échancrure est garni de crins assez courts, du milieu desquels sort un crin très fort, partagé en deux et élargi à son extrémité; !e tarse, petit, porte aussi des crins élargis à leur extrémité (fig. 216). L'abdomen, brun ou grisâtre, est brillant. Femelle (fig. 21). — Le céphalothorax, pareil à celui du mâle, porte souvent une tache foncée sur la partie céphalique. Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne visiblement courbée en avant; l'intervalle qui sépare les médians est moins large que celui des latéraux. Le plastron est parsemé de points rugueux, irréguliers. L'épigyne forme une saillie basse, en demi-cercle, transversale; de chaque côté se trouve un petit espace noir calleux; on distingue dans le milieu un crochet fauve et cylindrique, dirigé obliquement en arrière ou relevé verticalement (fig. 24«). L'abdomen, presque rond, est gris fauve ou brun, satiné, brillant. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, très rare en Belgique, peut se rencontrer pendant toute l'année, mais surtout en été; elle habite les petits buissons et les hautes herbes, aux lisières et dans les clairières des bois. Elle est beaucoup plus commune en France, surtout dans le Midi. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles (bois de la Cambre), Boitsfort. GÉOGRAPHIQUE. France. Seine. Bois de Boulogne, La Varenne. — Seine-et-Oise : Bouray, Mennecy. — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Oise : Compiègne, Mortefontaine. — Aisne : La Ferlé-Milon. — Eure : Vernon. forêt de Lalonde. — Aube : Villemaure. — Cantal : Le Lioran, Aurillac. — Charente : Jarnae. — Gers : Prechac. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. — Isère : Grenoble. — Basses-Alpes : Digne, Mont-Leberon, îles de la Durance. — Var : Environs de Toulon. — Alpes-Maritimes : Sospel, Menton. — Corse (E. Simon). Allemagne. Prusse. Autriche-Hongrie. Galicie — Hongrie : Bârtfa, Mezôlaborcz. Tàtrahàza. Suisse. Environs de Genève. Suède-INorwège. Gothembourg, environs de Christiania. Le Maso Westringi, E. Simon, est étranger à notre faune. 476 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre MINICIA, Thorell, 4 875. 1834. Theridium, Wider (ad partem). 1875. Erigone, Cambridge (ad partem). 1875. Minicia, Thorell. 1879. Lophomma, Berlkau (ad partem). Le céphalothorax, ovale, assez court, est largement Ironqué en arrière et 1res atténué en avant. Les yeux supérieurs, chez la femelle, sont gros et forment une ligne droite; les yeux antérieurs sont disposés en ligne arquée en arrière; chez la femelle, les yeux du milieu forment un carré plus long que large et plus étroit en avant; le bandeau, vertical, concave, est plus large que Taire oculaire. Le plastron, triangulaire, aussi long que large, se termine en arrière en pointe large, atténuée. Les pattes, fortes, sont assez courtes; les tarses, petits, sont plus courts que les métatarses. Les tibias des deux premières paires et souvent, chez la femelle, les fémurs sont armés en dessous, de côté, de grandes épines espacées; les patellas portent au-dessus un crin assez court; les tibias portent en outre par-dessus, clans leur première moitié, un très long crin aux deux premières paires ; les griffes, fines, sont dépourvues de dents. Ce genre, très voisin du précédent, ne s'en sépare que par la disposition des yeux supérieurs, par le front arrondi et surtout par les caractères sexuels; chez les Minicia, le front du mâle est surmonté d'un grand lobe qui ne porte pas les yeux. SYNONYMIE. MINICIA MARGINELLA, Wider, 1834. (PI. XII, fig. 22, 22a, 22/».) 1834. Theridium marginellum, Wider (9), ZooL Mise. Arachn., p. 244, p!. XVI, fig. 10. 1875. Erigone nigrolimbata, Cambridge, Proceed. Zool. Soc. Lond.,\). 201, pi. XXVIII, fig. 10. 1875. Minicia spinosa, Thorell (9), Tijdschr. voor Eht., t. XVIII, p. 93, in K. Vet. Akad. Handl., t. XIII, n° 5, p. 69. 1879. Lophomma limbata, Bertkau (çf), Verh. d. Nat. Ver., t. XXXVII, 4° fasc., p. 306, pi. VI, fig. 10. DESCRIPTION. Mâle (fig. 22, 22a). — Le céphalothorax, fauve, brillant, entouré d'une ligne noire marginale, se relève fortement en avant; le front, avancé, porte un lobe céphalique volumineux, muni de longs crins, séparé du bord frontal par une strie profonde qui s'élargit sur les côtés au-dessus des yeux latéraux, en forme de fossette profonde et rebordée. Les yeux médians antérieurs, peu séparés, sont placés dans le haut du front; les yeux médians supérieurs se trouvent sur les côtés, à la base du lobe; les yeux latéraux, près des médians supérieurs, sont placés obliquement au-dessus de la fossette du lobe. Le bandeau, vertical, est très élevé; les chélicères sont courtes; le plastron, un peu plus long que large, est finement bordé de noir. Les tibias et les patellas des pattes, assez courtes, portent au-dessus un ou deux crins plus longs que les autres; les tibias des deux pattes antérieures portent en outre en dessous deux séries de petites épines. La palella de la patte-mâchoire est beaucoup plus longue que large; le tibia, petit, est pourvu d'une petite apophyse, tronquée carrément et presque cachée au-dessus par l'apophyse du tarse; la base de celui-ci se prolonge en longue apophyse épaisse, dirigée transversalement en dehors, puis recourbée en avant (fig. 226). DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 177 MOEURS. L'abdomen, blanc, est entouré d'une bordure découpée noire qui ne descend pas jusqu'aux filières. Femelle. — Le céphalothorax, coloré comme celui du mâle, porte de plus une tache céphalique noirâtre, triangulaire en arrière et n'atteignant pas les yeux; l'espace oculaire est noir sur les côtés. Les yeux supérieurs, à peu près égaux, sont disposés en ligne droite; les yeux antérieurs sont fortement arqués en arrière. Le bandeau est beaucoup plus large que l'aire oculaire. Les fémurs des deux paires de patles antérieures présentent en dessous cinq ou six crins assez longs; le tibia de la première paire porte en dessous deux séries de 4-4 épines et celui de la deuxième paire deux séries de 3-3 épines très longues. L'épigyne forme une saillie ovale, transversale, fauve, assez grande; de chaque côté se voit une légère échancrure contenant un petit tubercule. L'abdomen est coloré comme celui du mâle. Ordre de longueur des pattes : 4, \ , 2, 3. Cette araignée, rare en Belgique, peut se rencontrer pendant tout l'été et surtout en automne, sur les herbes et les buissons des coteaux arides. Belgique. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu, Remouchamps, Laroche. France. Oise : Forêt de Chantilly. — Seine-Inférieure. — Eure. — Eure-et-Loir. — Seine-et-Oise. — Seine-et- Marne : Forêt de Fontainebleau. — Aube. — Cantal. — Charente. — Gironde. — Basses-Pyrénées. — Ain. — Isère. — Valais. — Basses-Alpes. — Var. — Alpes-Maritimes : Sospel, Menton, Saint- Marlin-Lentosque. Allemagne. Bonn, Nuremberg. Autriche-Hongrie. Hongrie : Tasnad. Italie. Tout le Nord. iome Famille: PHOLCID^E. SYNONYMIE. 1850. Pholcides, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, t. V, p. 51, 1870. Phc-lcinjE, Thorell (sous-famille), On European Spiders, p. 101. 1874. Phc-lcidjE, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 254. 1881. Pholcides, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 76. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Le céphalothorax, arrondi, rarement plus long que large, avec la partie céphalique petite, élevée et séparée par des stries profondes. Les yeux sont au nombre de huit ou de six; les deux du milieu, diurnes et plus petits que les latéraux, qui forment de chaque côté un groupe triangulaire. Le bandeau, très élevé, est incliné en avant. Les chélicères, faibles, sont verticales, planes en avant, avec les crochets assez petits. La lèvre, grande, se distingue du plastron, auquel elle est soudée, par une strie transversale. Le plastron est presque toujours aussi large que long. Les lames maxillaires, allongées, entourent la lèvre. Les filières sont au nombre de six; les latérales, disposées en carré, sont courtes, épaisses et composées d'un article seulement. XII. 39 178 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les pattes, fines, sont excessivement longues, ce qui donne aux araignées de cette famille un peu l'aspect des faucheurs; la patella est fort courte; l'extrémité du tarse est séparée près des griffes, ce qui forme un article unguifère; les griffes sont au nombre de trois; il existe, en outre, comme chez les Epeiridœ, des griffes auxiliaires. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre PHOLCUS, Walckenaer, 1805. Pholcus (Omnes auctores). Le céphalothorax est aussi long que large; une strie longitudinale, assez peu sensible, coupe la partie thoracique; la partie céphalique, tronquée en avant, est élevée et triangulaire. Les yeux sont au nombre de huit; les antérieurs, petits, sont disposés en ligne droite; les latéraux, égaux, sont connivents. Le bandeau, plus long que le groupe oculaire, vertical sous les yeux, un peu convexe ensuite, est rétréci et incliné en avant. Les chélicères sont plus courtes que le bandeau. Le plastron, plan, rétréci, tronqué carrément en arrière, est un peu plus long que large. L'abdomen, allongé, un peu élargi et arrondi en arrière, est garni de longs poils soyeux et espacés. Les pattes ne sont nullement épineuses. SYNONYMIE. PHOLCUS PHALANGIOIDES, Fuessiin, 4775. 1775. Aranea phalangioides, Fuessiin, Vcrzeichniss der ihm bekannten Schweizerischen Insekten, etc., p. 61 . 1785. Aranea meticulosa, Fourcroy, Entomologia Parisiensis, p. 537. 1790. Aranea Pluchii, Rossi, Fauna etrusca, t. II, p. 134. 1802. Aranea phalangioides, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 213. 1805. Pholcus phalangioides, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 80. 1856. Pholcus phalangioides, Dugès, in Cuvier, Règne animal, t. VII; Arachn., p. 49, pi. IX, fig. 6. 1838. Pholcus nemastomoides, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 97, fig. 312. 1853. Pholcus Pluchii, Lucas, Animaux articulés de l'île de Crète, in Rev. et Mag. de Zool., 2° série, t. V, p. 27. 1861. Pholcus opilionoides, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 296. 1864. Pholcus phalangioides, Blackwall, Spiders of Grcat Britain, t. II, p. 208, pi. XV, fig. 137. 1866. Pholcus opilionoides, E. Simon, Monographie des espèces du genre Pholcus, in Ann. de la Soc. ent. de France, 4e série, t. VI, p. 120, pi. II, fig. 1-7. 1869. Pholcus nemastomoides, Canestrini et Pavesi, Aran.ltai, p. 65. 1870. Pholcus phalangioides, ï horel 1, Remarks on Synonyms, p. 145. 1874. Pholcus phalangioides, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 261. 1881. Pholcus phalangioides, Cambridge, Spiders of Dorset, p. 77. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, blanc, porte dans le milieu une bande brunâtre longitudinale, découpée sur les côtés; il est semé de poils noirâtres; la partie céphalique est petite, avec une légère strie longitudinale. Les yeux médians supérieurs sont ovales, un peu obliques; les latéraux sont ronds; les médians antérieurs, petits et séparés par un intervalle plus étroit que leur diamètre, sont placés sur une tache noire qui se prolonge en avant sur le bandeau. Les pattes, très longues, donnent à cette araignée l'aspect d'un faucheur; elles sont fauves, garnies de poils; les patellas et parfois la base des métatarses sont plus foncées. Le fémur de la patte-mâchoire est à peu près deux fois plus long que large, avec un léger renflement dans le milieu ; la patella est courte, le tibia est plus long que le fémur, et le tarse, globuleux, est de la DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 479 MOEURS. même longueur à peu près que la patella; son côté interne porle une grande apophyse dirigée en avant, au moins deux fois plus longue que l'article, tronquée au-dessus, avec l'angle externe de la troncature un peu allongé; le bulbe, rond, blanc, porle trois apophyses du côté interne; la première est noire, grande et un peu courbée; la seconde, membraneuse, est moins longue, et la troisième, droite, un peu plus épaisse, se recourbe à son extrémité. L'abdomen, allongé, est blanchâtre, avec une ligne médiane denliculée. Femelle. — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les pattes sont plus brunes, avec un anneau blanchâtre à l'extrémité de chaque article. L'épigyne forme une saillie transversale, tronquée, avec un rebord rougeâlre en arrière. L'abdomen, allongé, un peu élargi en arrière, est blanchâtre, testacé; il porte dans le milieu une très fine bande longitudinale, ramifiée latéralement, et de chaque côté deux taches carrées grisâtres. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. Celte araignée, que je n'ai jamais rencontrée moi-même, vient seulement d'être trouvée en Belgique avec certitude; elle y est toujours fort rare. Je n'ai pu la figurer, les planches de ce volume étant gravées et terminées, mais elle est facile à reconnaître. Sa manière de vivre ne la dérobe nullement aux recherches; elle habite l'intérieur des habita- tions et tend ses fils assez longs, irrégulièrement croisés, dans les angles des plafonds; ces fils, peu tendus, disposés sur plusieurs plans, ressemblent à ceux que tissent les Theridions. Elle ne quitte presque jamais sa toile. Ses œufs ne sont pas entourés d'un cocon de soie, mais simplement agglutinés en boule; elle les porte toujours avec elle. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Bruxelles. Environs d'Utrecht, Maestricht. Commune dans toute la France. Prusse. — Bavière. — Silésie. Tout le sud de l'Angleterre. Répandue en Italie. Tessin. Belgique. Hollande. France. Allemagne. Angleterre. Italie. Suisse. Autriche-Hongrie. Hongrie : Tokay, Ujhety, Barkô. — Bohême. Suède. Go them bourg Les Pholcus étrangers à notre faune sont : P. opilionoides, Schrank. — P. Forskali, Thorell — P. borbonicus, Vinson (Egypte). SYNONYMIE. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. nme Famille : ENYOID2E. 1869. EnyoidjE, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 60t. 1870. ENYDiE, E. Simon, Sur les Aran. de lafam. des Enydes, etc., in Revue et Mac de Zool., t. XXI. La partie thoracique du céphalothorax, plus long que large, porte une strie longitudinale, sans stries rayonnantes. 180 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux, à peu près égaux, forment deux lignes un peu arquées en arrière. Le bandeau, vertical, est presque aussi large que l'aire oculaire. Il existe deux stigmates épigastriques. Les tarses portent à leur extrémité un petit article supplémentaire qui porte les griffes au nombre de trois, sans griffes auxiliaires. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre ENYO, Audouin et Savigny, 1825-27. 1825-27. Enyo, Audouin et Savigny, Description de l'Egypte. 1869. Enyo, Thorell, Remarks on Synonyms, 1869, p. 160. 1874. Enyo, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I , p. 241 . Le céphalothorax, rétréci en avant, arrondi en arrière, est ovale allongé, avec le front très obtus; les yeux occupent à peu près toute la largeur du front; ils sont inégaux; la ligne antérieure est droite; les médians sont noirs; les latéraux sont blancs et très petits; les yeux postérieurs sont disposés de façon à former avec ceux de la ligne antérieure à peu près un demi-cercle. Les chélicères sont longues, verticales, planes en avant, bombées à la base, avec le crochet court et non recourbé en dehors. Les pattes sont fines et longues; les tarses et métatarses sont plus longs que le tibia et la patella. SYNONYMIE. ENYO GALLICA, E. Simon, 4873. (PI. XIV, fig. 4, 4a, \b.) 1864. Enyo longipes, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 159. 1873. Enyo galuca, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 247. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge, est quelquefois un peu plus pâle que celui de la femelle. Le plastron, brun-rouge, lisse, est plus long que large; le tibia de la patte-mâchoire est plus court que la patella, avec son apophyse supéro-interne courte, divergente, recourbée en avant et aiguë à son extrémité (fig. 16). L'abdomen est noir comme celui de la femelle. Femelle (fig. 1). — Le ventre et les filières sont blancs. L'épigyne, en plaque ovale transversale, porte en avant un rebord légèrement arqué, en forme d'accent (fig. la). Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, très vive, recherche les endroits arides, sablonneux. Je l'ai trouvée cachée dans une coque soyeuse, recouverte de petites pierres qui s'attachent aux fils agglutinants; c'est dans cette coque que la femelle dépose ses œufs peu nombreux. Belgique. DISTRIBUTION Hrabant : Boitsfort, La Hulpe. GÉOGRAPHIQUE. France. Environs de Paris. — Normandie. — Alpes. — Landes. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 184 i2me Famille: AGELENID^. SYNONYMIE 1857. Agelenides, C. Koch (ad parlem), Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 13. 1852. Tubicol,e, Dolesohall (ad partem), Systematisches Verzeichniss der im Kaiserlhum Oesterreich vor- kommenden Spinnen, etc., p. 14. 1864. Linyphiens, E. Simon (ad partem, tribu), Histoire naturelle des Araignées, p. 193. 1870. AlgalenoidjE, Thorell (ad parlem, sous-famille Agaleninœ), On European Spiders, p. 117. 1875. AGELENiDiE, E. Simon, Les Arachnides de France, t. III, p. 13. 1878. AGELENiDiE, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Agelenides, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 58. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Le céphalothorax est plus long que large, avec la parlie thoracique marquée d'une fossette médiane longitudinale et de stries rayonnantes; la partie céphalique est séparée de la partie thoracique par des stries profondes et obliques. Les yeux, à peu près égaux, forment deux lignes transversales presque droites; les médians du premier rang sont diurnes. Le bandeau, vertical, est moins large que Taire oculaire. Les chélicères sont perpendiculaires. Il existe deux stigmates épigastriques, sauf chez Argyroneta, où il y en a quatre. Les filières sont au nombre de six, avec les latérales plus longues et diversement disposées; les deux supérieures sont formées de deux articles dont le second, finissant en pointe, est pourvu de fusules sur son bord interne seulement. Il y a trois griffes larsales, sans griffes auxiliaires; il existe rarement une scopula. Chez le mâle, le tarse recouvre le bulbe. Chez la femelle, la patte-mâchoire est munie d'une griffe pectinée. Il n'existe ni calamislrum ni cribellum. SYNONYMIE. Genre CICURINA, Menge, 1874. 1850. Philoica, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems. 1864. Tegenaria, E. Simon (ad parlem), Histoire naturelle des Araignées, p. 201. 1871. Cicurina, Menge, Preussische Spinnen, t. IV, p. 271. 1875. Cicurina, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 20. 1879. Cicurina, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Tegenaria, Cambridge (ad parlem), Spiders of Dorset, 1. 1, p. 61. CARACTÈRES DU GENRE. La partie céphalique du céphalothorax, assez allongée, peu rétrécie chez la femelle, est très rétrécie chez le mâle; la partie thoracique est ovale, avec de faibles stries rayonnantes et une fine strie longitudinale. Les yeux supérieurs, disposés en ligne droite, sont égaux, presque équidistanls et bien séparés; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou un peu courbée en arrière, plus étroite que la première ; les yeux latéraux, presque connivents avec ceux de la seconde ligne, sont plus gros. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux latéraux antérieurs. Le plastron, plan, tronqué en avant, est aussi long que large; la lèvre, au moins aussi longue que large, rétrécie, est tronquée carrément en avant. Les lames maxillaires, rétrécies à leur extrémité, avec l'angle externe bien arrondi, dépassent la lèvre au moins du tiers de leur longueur. Les chélicères, ne dépassant pas en dessus le bord frontal, sont un peu convexes, longues et assez étroites. 182 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les filières supérieures des femelles sont assez longues et à peu près pareilles aux inférieures, avec leur article terminal rudimentaire; chez les mâles, les filières supérieures sont formées de deux articles : le terminal court et conique, l'autre mince et à peu près aussi long que les filières inférieures; ces dernières, écartées entre elles, sont cylindriques et assez longues. Les pattes, robustes, sont assez courtes; les tibias et les métatarses sont à peu prés de même longueur; le tibia de la quatrième paire est presque aussi long que le céphalothorax; elles sont garnies de longues épines, excepté sur les tarses. SYNONYMIE, 1793. ■ 1793. 1835. , 1850. 1870. 1871. 1871. 1875. 1879. 1879. : i DESCRIPTION. Mâle. CICURINA CINEREA, Panzer, 1793. (PI. XIV, fig. 16, 16a, 16ô.) Aranea cinerea, Panzer, Faunae insectorum Germaniae initia, etc., p. 43. Aranea cicurea, Fabricius, Entomologia-Systematica emendata et aucta, etc., t. II, p. 410. Tegenaria cicurea, C. Kocli, in Herrich Schœffer, Deutschl. Ins., 128, 16. Philoica cicurea, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. V, p. 26, Tegenaria cinerea, Thorell, On European Spiders, p. 149. Cicurina cicur, Menge, Preussische Spinnen, t. IV, p. 272, pi. L, tab. CLIX. Tegenaria cunerea, Thorell, Remarks on Synomjms, p. 514. Cicurina cinerea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 21. Tegenaria cinerea, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 65. Cicurina cinerea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le céphalothorax, fauve-rouge testacé, plus ou moins clair, est plus noirâtre en avant; la partie thoracique, ovale, large, porte une courte strie médiane ; le groupe oculaire occupe toute la largeur du front; la partie céphalique, peu allongée, devient étroite en avant. Les yeux médians supérieurs, plus petits que les latéraux, sont séparés par un intervalle double de leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus étroit; les yeux médians antérieurs, plus petits que les latéraux et plus gros que les supérieurs, sont placés sur des tachettes noires. Le bandeau est aussi large que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères, un peu courtes, sont très fortes. Le plastron porte des crins noirs. Les pattes ont les derniers articles noirâtres. Le tibia de la patte-mâchoire, plus court et plus étroit que la patella, porte en dessous une grande apophyse aiguë engagée sous le tarse et qui paraît articulée à sa base; le tarse est long, échancré à sa base du côté externe; le bulbe, ovale, entouré d'un stylum noir, porte une pointe contournée, courte, au milieu de son bord externe (fig. 166). L'abdomen, gris-fauve, est soyeux. Femelle (fig. 16, 16a). — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle; le groupe oculaire occupe plus des deux tiers de la largeur du front. Les yeux médians supérieurs, un peu plus petits que les latéraux, sont à peine plus séparés; les yeux antérieurs sont équidistanls; les médians sont un peu plus gros que les médians supérieurs. Le tibia de la patte- mâchoire est plus long que la patella; le tarse est aussi long que ces deux articles. Les filières inférieures et supérieures sont de même longueur; ces dernières sont un peu plus fines. L'abdomen, gris fauve, soyeux, est couvert de poils blanchâtres peu serrés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 183 MOEURS. Cette araignée n'est pas commune en Belgique. Je ne l'ai observée qu'en Campine et dans deux de nos provinces montagneuses. Elle habite les bois humides. Souvent je l'ai rencontrée abritée sous des pierres ou de petits fragments de rochers tombés dans les mousses et les herbes. Elle file une toile peu régulière, légère et ordinairement horizontale, sous les pierres ou sous les mousses et les plantes basses. On peut la trouver pendant presque toute l'année. La ponte commence en automne; le cocon blanc qui entoure les œufs est presque toujours recouvert de particules de terre ou de petits débris végélaux. Belgique. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Namur : Environs de Namur Rhisnes, Dinant. Liège : Modave. Limhourg : Genck. envers : Postel. Hollande. Maestricht. France. Seine : Paris, la Glacière. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Aube. — Ain. — Alpes. — Auvergne. Allemagne. Autriche-Hongrie. Angleterre. Prusse. — Bavière. Hongrie : Ujhely, Zomotor. Dorsetshire : Bloxworth. Les Cicurina étrangères à notre faune sont : C. pellucida, E. Simon. — C. impudica, E. Simon. — C. arietina, Thorell. SYNONYMIE. Genre ARGYRONETA, Latreille, 1804. 1804. Argyroneta, Latreille, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, t. XXII, p. 134. Argyroneta de tous les auteurs. CARACTÈRES DU GENRE. La slrie de la partie thoracique est faiblement indiquée; les stries rayonnantes, au contraire, sont entières et bien marquées ; la partie céphalique, longue, rélrécie en avant, s'incline de façon à cacher presque entièrement en dessus le groupe oculaire. Les yeux sont disposés sur deux lignes transversales presque parallèles; les médians antérieurs sont plus resserrés que ceux du second rang; les latéraux ne sont pas connivents. Le bandeau est plus large que les yeux antérieurs. Le plastron, plan, est aussi large que long. Les chélicères sont longues et fortes; les lames maxillaires, assez allongées, s'inclinent sur la lèvre qu'elles dépassent 1res légèrement en longueur. Les filières, toutes formées d'un seul article, sont assez courtes; les quatre latérales sont de même longueur, les inférieures sont plus épaisses; il y a des fusules sur toute l'étendue de leur troncature. Il existe quatre stigmates épigastriques. Les fémurs des pâlies antérieures sont moins épais que les postérieurs; tous les métatarses sont plus longs que les tibias ; ces derniers portent quelques épines courtes et espacées; il y a six épines 484 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. aux métatarses des deux premières paires ; les épines des métatarses des paires postérieures sont longues et nombreuses; il n'y a qu'une épine supéro-interne aux fémurs de la première paire et deux ou trois aux paires suivantes. La griffe tarsale inférieure, recourbée, présente trois dents presque égales. Des poils soyeux, serrés surtout sur l'abdomen, longs sur les pattes, recouvrent les téguments. Le mâle est plus gros que la femelle. SYNONYMIE, ARGYRONETA AQUATICA, Clerck, 1757. (PI. XV, fig. 1, la, \b, 4c, ld, le.) 1757. Araneus aquaticus, Clerck, Svenska Spindlarnes, p. 143, pi. VI, lab. VIII. 1758. Aranea aquatica, Linné, Systema naturœ, éd. 10, t. I, p. 625. 1805. Argyroneta aquatica, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 84-. 1841. Argyroneta aquatica, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 60, fig. 636. 1861. Argyroneta aquatica, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 137, pi. VIII, fig. 87. 1861. Argyroneta aquatica, Westring, Araneœ Succicœ descriptœ, p. 368. 1875. Argyroneta aquatica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 29. 1879. Argyroneta aquatica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Argyroneta aquatica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 471. DESCRIPTION. MOEURS. Mâle (fig. la, 16). — Le céphalothorax, brun ou noir rougeàtre, est garni de poils noirs disposés en avant en trois lignes longitudinales; la partie céphalique est allongée. Les chélicères, fortes, sont divergentes vers leur extrémité, avec les crochets très longs; le bord inférieur de la rainure porte deux pointes très écartées; le bord supérieur en porte trois plus petites (fig. \d). Les yeux supérieurs, gros, sont disposés en ligne très peu courbée en avant, avec les latéraux un peu soulevés; les intervalles sont presque égaux; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians, plus petits que les supérieurs, sont presque connivents; les yeux sont tous bordés de noir (fig. 4c). Le bandeau, à bord ondulé, est presque aussi large que l'aire oculaire. L'abdomen, allongé, est brun, garni de poils de même couleur. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Le bandeau est à peine plus large que le diamètre des yeux médians du premier rang. Les chélicères sont plus courtes que celles du mâle. L'épigyne, assez petite, très cachée sous les poils, porte deux petites fossettes dans la partie supérieure. L'abdomen, brun, présente souvent deux paires de taches plus foncées et peu visibles; il est garni de poils grisâtres. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. C'est Tune des plus curieuses araignées de notre pays, bien que sa couleur noirâtre n'offre rien de remarquable. Ses mœurs sont des plus intéressantes. On peut l'élever et l'observer facilement en captivité. Elle vit plusieurs années dans un aquarium de grandeur moyenne. L'Argyronète présente cette particularité étrange que, ne pouvant respirer que l'air libre comme les autres Arachnides, elle vit pourtant dans l'eau, s'y nourrit en s'entourant d'air et en s'y construisant une chambre parfaitement isolée. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. i85 Lorsqu'elle nage en agitant ses pattes, son abdomen présente l'aspect d'un globule de mercure. On a cru longtemps que son corps sécrétait une matière graisseuse qui ne permettait pas à l'eau de le toucher, mais la véritable cause de l'adhérence d'une couche d'air contre son corps réside dans la structure et la disposition des poils qui le recouvrent. Ces poils, excessivement minces, serrés, garnis de petites barbes courtes et fines, groupés sur les légers replis de la peau forment des saillies qui dessinent des lignes transversales. Il existe de ces touffes de poils à la face inférieure du thorax; ceux qui garnissent les hanches des pattes et la base de la patte-mâchoire sont dépourvus de barbules. Aussi, qu'arrive-l-il? Comme l'a si bien observé et décrit M. Plateau (»), en plongeant l'araignée vivante dans un petit tube de verre mince plein d'eau, on voit facilement à la loupe que la couche d'air n'est pas unie partout: elle esl hérissée de petits cônes brillants, formés par les soulèvements partiels de celte couche que déterminent les poils ou les faisceaux de poils placés sur les saillies de la peau ; ces petits cônes paraissent arrondis à leur sommet. Un grand nombre de poils produisent donc des saillies dans la surface générale de la couche d'air et la divisent pour ainsi dire en une multitude de parties. L'Argyronète renouvelle sa provision d'air respirable en montant à la surface de l'eau; arrivée-là, elle fait sortir son abdomen à l'extérieur, puis le retirant d'un coup, vivement, elle amène à elle une certaine quantité d'air, retenu dans les faisceaux de poils dont j'ai parlé plus haut, et qui s'étend lentement contre le ventre, la face inférieure du céphalothorax, ainsi que les hanches des pattes. Elle nage toujours sur le dos; de cette façon, l'air qui l'enveloppe tendant à monter, porte naturellement ce gaz en plus grande quantité vers les ouvertures respiratoires. Les fils que l'Argyronète tend au fond de l'eau ne constituent pas des pièges proprement dits, car cette araignée est essentiellement chasseuse, mais bien les fondations, pour ainsi dire, de son habitation, laquelle consiste en une grande coque soyeuse remplie d'air (fig. le). Pour construire ce gracieux édifice, elle commence par tendre quelques fils attachés aux tiges et aux feuilles des plantes aquatiques; ces fils se croisent à peu près tous au même point. Elle monte ensuite vers la surface de l'eau, élève son abdomen en dehors, le retire comme elle le fait pour renouveller sa provision d'air respirable et descend alors très vile vers ses fils sous lesquels, par de rapides mouvements de pattes, elle finit par détacher la bulle d'air qui, n'ayant pas le temps de s'étendre, s'élève naturellement et se trouve retenue par les fils qui l'empêchent de remonter à la surface, à moins d'accidents que l'araignée sait du reste très bien prévoir. Voilà donc le commencement de la construction d'une véritable cloche à plongeur. Elle répèle plusieurs fois ce travail, et chaque nouvelle bulle augmente le volume de son habitation, qui finit par atteindre la dimension d'une noisette; ensuite, sur celte espèce de moule, elle file une trame qu'elle serre de plus en plus et qui bientôt le couvre tout entier; elle l'entoure de plantes, de feuilles, qui dérobent complètement à la vue cette jolie construction. Le plus souvent, elle ménage une ouverture par- dessous, dans le filet soyeux, et construit même pour y arriver un corridor de feuillage de 7 à 8 millimètres; c'est par là qu'elle entre et qu'elle sort pour apporter les insectes dont elle se nourrit. L'air captif se renouvelle incessamment; à chaque rentrée, elle apporte une bulle nouvelle, et elle en emporte une quantité presque équivalente à chaque sortie. L'Argyronète se construit plus tard une seconde loge, un peu différente de la première, pour y déposer ses œufs d'abord, puis pour y élever sa jeune famille. Ce nid, que l'on confond souvent avec la demeure proprement dite, est toujours établi près de la surface de l'eau; son sommet fait même fréquemment saillie au-dessus; l'enveloppe, plus solidement construite, est formée d'un tissu blanc mat, beaucoup plus serré; le cocon occupe presque toute la partie supérieure, parla- (<) Observations sur l'Argyronète aquatique. (Bull, de l'Académie, 2e série, t. XXIII, p. 96, 1867.) Xil 40 186 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. géant ainsi la chambre en deux étages; dans la partie libre inférieure, le rez-de-chaussée, se tient la mère qui y passe tout le temps nécessaire au développement des œufs, el les cinq ou six premiers jours après l'éclosion, prête à défendre sa jeune famille. Elle fait souvent deux pontes par an, l'une en mai ou en juin, la seconde au mois d'août; chaque coque contient de soixante à quatre-vingts œufs. Les œufs sont donc entourés d'air, el les jeunes araignées, une fois sorties de l'œuf, peuvent respirer sans crainte; elles restent enfermées pendant quelques jours, pour donner à leurs membres le temps d'acquérir la force nécessaire à la natation, mais surtout pour laisser croître les poils, qui seuls leur permettent de s'aventurer à l'extérieur; si un accident les forçait à sortir avant ce temps, elles périraient noyées. Une fois en âge de travailler, les jeunes Argyronètes se construisent à leur tour une petite loge bien simple, qu'elles établissent à une faible profondeur et entourent de fils minces et assez serrés. Ces loges ne servent jamais de piège, mais de retraite et surtout de salle à manger. J'ai trouvé abondamment cette araignée aux environs de Bruxelles, dans les mares qui existent dans les prairies le long du canal de Charleroi. Elle est du reste commune et répandue dans toutes nos provinces. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles (mares le long du canal de Charleroi), Laeken, Auderghem, Saventhem, GÉOGRAPHIQUE. Bousval, Tervueren. envers : Calmpthout (marais), Hérenlhals. Limbourg : Genck, Munsterbilsen (marais). Luxembourg : Laroche. Namur : Marche-les-Dames, Han-sur-Lesse. Flandre occidentale : Ypres. Flandre orientale : Environs de Grammont, environs de Gand. Hainaut : Papignies, Hennuyères. Hollande. Utrecht. France. Paris : Etangs de Gentilly. — Versailles, Laon, Le Mans, Nantes, Metz, Angers, Troyes. Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre. — Irlande. Allemagne. Prusse. — Silésie : Breslau. Italie. Piémont. — Lombardie — Vénétie Russie. District de Radomysl, Podolski. Kamienietz. Suisse. Zurich. Autriche-Hongrie. Hongrie : Lelesz. — Tyrol. — Bohême. Suède. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 187 SYNONYMIE. 1820. 1850. 1833. 1834. 1837. 1841. 1861. 1864. 1868. 1870. 1875. 1878. 1879. Genre COELOTES, Blackwall, 1841. Drassus, Dufour (ad partem), Observations générales sur les Arachnides, p. 9 (356). Drassus, Walckenaer (ad parlem : Spepfiiloe), Faune française (Arachnides), p. 169. Clubiona, Blackwall (ad partem), Charact. of some undescr., etc., p. 436. àranea, Reuss et Wider (ad partem), Zool. Mise. Arachn., p. 210(216). Amaurobius, C. Koch (ad partem), Uebersichl des Arachniden-Sy stems, L I, p. 15. Coelotes, Blackwall, The differ. in the number ofeyes, etc., t. 1, p. 618. Coelotes, Blackwall, Spiders of Great Britain, l. I, p. 169. Amaurobius, E. Simon (ad parlem), Histoire naturelle des Araignées, p. 138. Coelotes, L. Koch, Die Arach.-Gatt. Amaur. Coelotes u. Cybaeus, p. 32. Coelotes, Thorell, On European Spiders, p. 128. Coelotes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 30. Coelotes, L. Becker, Catalogue des Arachnides dé Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Coelotes, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 58. CARACTÈRES Dli GENRE. La strie longitudinale de la partie thoracique du céphalothorax est profonde et les stries rayon- nantes, surtout les céphaliques sont bien marquées; la partie cépbalique, très convexe, large, est assez longue. Les yeux supérieurs, égaux, bien séparés, sont disposés en ligne à peu près droite; les antérieurs, plus serrés, forment également une ligne droite ou très peu courbée en arrière; ceux du milieu sont parfois plus petits; les yeux de côté des deux lignes, un peu soulevés, ne se touchent pas ; le bandeau est au moins aussi large que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères, fortes, longues, convexes, dépassent en dessus le bord frontal. Le plastron est large et non impressionné. La lèvre, un peu rélrécie et tronquée carrément en avant, est plus longue que large; les lames maxillaires, droites, allongées, élargies à leur extré- mité, dépassent la lèvre du tiers au moins de leur longueur. Les filières inférieures, légèrement séparées à leur base, épaisses, sont au moins aussi longues que celles du milieu; ces dernières sont plus grêles et conniventes; les filières supérieures de côté, bien séparées des inférieures, sont placées un peu en dehors; l'article basilaire, épais, est au moins aussi long que les filières inférieures; le dernier article, à peu près aussi long que le basilaire conique, est presque aussi large à sa base. Les pattes sont forles, avec les patellas et les tibias de même longueur que les tarses et les métatarses, sauf à la quatrième paire, où ces derniers sont plus longs; les tibias et les métatarses sont munis de longues et forles épines en dessous et sur les côtés; la griffe inférieure, très robuste recourbée, ne présente que rarement plus de deux denliculations. SYNONYMIE. COELOTES ATROPOS, Walckenaer, 1825. (PL XV, fig. % 2a, "2b, 2e, "2d, "2e, "2j, "2g, *2h, <2i.) 1825. Drassus atropos, Walckenaer, Faune française, p. 170, n° 8. 1825. Drassus trucidatos, Walckenaer, Idem, p. 172, n° 9. 1835. Clubiona saxatilis, Blackwall, Characters of some undescr. gen. and spec, in Lond. and Edind. Phil. Mac, 5e série, t. III, p. 4-36. 1854. Drassus saxatilis, Blackwall, Researches in Zool., p. 332. 1854. Aranea terrestris, Reuss el Wider, Zool. Mise. Arachn., p. 210 (215), pi. XIV, fig. 10. 1857. Drassus atropos, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. 1, p. 627. 1857. Amaurobius subterraneus, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, l. I, p. 15. 1857. Amaurobius tigrinus, C. Koch, Idem, p. 16. 1859. Amaurobius terrestris, C. Koch, Die Arachniden, t. IV, p. 45, fig. 465, 464. 188 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1841. Coelotes saxatilis, Blackwall, The differ. in the numb. of eges, etc., p. 618. 1855. Amaurobius terrestris, L. Koch, Z. Artencharacter bei d. Spinnen, in Korr.- Blatt d. Zool.- Miner. Vereins in Regensburg, t. IX, p. 163, fig. 2. 1861. Coelotes saxatilis, Blackwall, Spiders of Great Britain, p. 169, pi. XII, 6g. 109. 1864. Amaurobius atropos, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 139. 1868. Coelotes terrestris, L. Koch, Die Arach.-Gall. Amaur. Coelotes u. Cybaeus, pp. 33, 42, fig. 20, 21. 1870. Coelotes atropos, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 437. 1875. Coelotes atropos, E. Simon, Les Arachnides de France, I. II, p. 32. 1878. Coelotes atropos, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Coelotes atropos, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 60. DESCRIPTION. Mâle (fig. 2a). — Le céphalothorax est brun foncé, rougeâlre, très obscurci en avant, avec une fine ligne noire marginale et deux traits obliques noirs au point de réunion des stries céphaliques; la strie thoracique longitudinale est courte et reculée. Les yeux supérieurs (fig. 2c) sont disposés en ligne droite; l'intervalle des médians est moins large que leur diamètre; celui des latéraux est d'un tiers plus large; les yeux antérieurs, équidislanls, plus resserrés, forment une ligne droite; les yeux médians antérieurs sont plus petits que les médians supérieurs. Le bandeau est moins large que les médians antérieurs. Les chélicères (fig. 2e), longues, noires, robustes, sont garnies de crins fauves; le bord inférieur de la rainure porte trois petites dents; le bord supérieur en porte également trois, plus fortes. Le plastron est brun rougeâlre. Les pattes sont peu allongées; le tibia et la patella de la quatrième paire sont au moins aussi longs que le céphalothorax et aussi longs que le tibia et la patella de la première paire. Le tibia de la patte-mâchoire (fig. 26) est plus court que la patella; cette dernière porte à son côté externe une apophyse dirigée en avant, aussi longue que son diamètre; le tibia présente en dessous une carène oblique, terminée supérieurement par une petite pointe placée au côté externe de la base du tarse; le bulbe, entouré du côté inlerne d'un stylum, porte de l'autre côté une apophyse membraneuse robuste, un peu bifide et bordée de noir (fig. 2r7). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 4 = 1, 2, 3. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux antérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les intervalles, égaux, sont moins larges que le diamètre des médians; ceux-ci sont à peine plus petits que les supérieurs et obliques; les latéraux, ovales, sont au moins aussi gros que les supérieurs dont ils sont séparés par un intervalle égal à la moitié de leur diarnèlre; les yeux médians forment un carré légèrement plus long que large. Les pattes sont fortes et courtes; les tibias et les patellas des première et quatrième p aires, égaux, sont plus courts que le céphalothorax. L'épigyne, aussi longue que large, arrondie en avant, présente une grande fossette médiane en carré long qui renferme une pièce lisse, rougeâlre, de même forme; de chaque côté de la fossette se trouve un léger tubercule arrondi, s'avançant obliquement sur la pièce du milieu. L'abdomen, brun, est marqué de points noirs, serrés sur les côtés, et d'une ligne longitudinale suivie de petits accents transversaux très fins ; ces dessins sont quelquefois peu visibles, surtout dans les exemplaires foncés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 , 2, 3. MOEURS. (Fig. 2/', 2#, 2/*, '2î.) On peut rencontrer celte araignée en toutes saisons. Elle hiverne cachée sous les pierres ou dans des trous creusés en terre. Elle habite surtout les bois, les chemins DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 189 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. creux ombragés, ou les talus couverts de mousse, dans les endroits arides et pierreux; ses habitudes varient selon la nature des lieux où elle se fixe. Dans nos provinces montagneuses, je l'ai toujours observée cachée sous les pierres un peu enfoncées en terre; là elle se construit un refuge soyeux, assez grossier, adhérent à la fois à la terre et à la pierre; ce réduit, terminé vaguement en forme de tube, se prolonge un peu sous lerre. C'est dans le fond du tube qu'elle dépose ses œufs, au nombre d'une centaine au moins. D'autres fois, la retraite, plus simple, est composée de feuilles mortes rassemblées dans un creux de terre entre des pierres. Le cocon, d'un tissu blanc, très solide, rond, aplati, recouvert en partie de détritus et de brindilles, est placé près de la mère. Dans d'autres parties du pays, aux environs de Bruxelles surtout, où les pierres sont plus rare, elle modifie singulièrement ses habitudes. On la voit s'établir le long des talus qui bordent les sentiers des bois de chênes ou de sapins, de préférence aux endroits recouverts de mousse. Elle vit alors dans des trous en terre dont l'ouverture extérieure, parfaitement ronde, très nette, est caractéristique. Celte entrée (fig. 2/*, 2«), bordée de fils qui se prolongent un peu au dehors sans former de toile proprement dite, est évasée comme une fleur de liseron; dans ces fils pourtant, bon nombre de mouches et de petits coléoptères se font prendre. Lorsqu'on surprend l'araignée au dehors, elle fuit avec vivacité, ou bien, si elle a pondu, elle rentre brusquement dans sa demeure pour sauver son cocon ou mourir en le défendant. J'ai observé souvent des jeunes C. atropos qui, du 15 au 25 juillet, ayant déjà percé leur enveloppe de soie, couraient dans le nid et s'aventuraient jusqu'à l'ouverture, sans pourtant se risquer à l'extérieur; ils sont alors d'un vert pâle, presque incolores et couverts de poils noirs. Belgique. Brabanl : Commune dans toutes nos provinces. Hollande. Grand-Duché de Luxembourg. France. Angleterre. Dorsetshire. — Nord du pays de Galles. — Environs d'Oxford. — JNord du Devonshire. — Ecosse. Suisse. Allemagne. Répandue partout Diekirch. Toute la France (E. Simon). Répandue partout. Toute l'Allemagne. Autriche-Hongrie Bohême. Tyrol. — Hongrie : Vorro, Ujhely, Szinnaiko, Tâllya. Zomotor, Hadhâz. — Trieste. Italie. Piémont. — Lombardie. — Vénétie. SYNONYMIE. DESCRIPTION. COELOTES INERMIS, L. Koch, 1855. (PI. XIII, fig. i, la, \b.) 1855. Amaurobius inermis, L. Koeh, Z. Artencharacter bei d. Spinn, in Korr.- Blatt. d. Zool.-Miner. Vereins in Regensburg, t. IX. Mâle. — La partie céphalique du céphalothorax, étroite, fortement allongée, s'incline en avant, près des yeux; la strie thoracique, fine, est placée très en arrière. 190 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne droite; ceux du milieu sont plus rapprochés entre eux que les latéraux; les yeux antérieurs, équidisiants, forment une ligne légèrement courbée en arrière. Le bandeau est aussi large que les yeux latéraux du premier rang. Les chélicères, noirâtres, sont longues. Le plastron est lisse. Les pattes, assez courtes, sont fortes. Le tibia de la patte-mâchoire, de même largeur et au moins aussi long que la palella, porte dans le haut, à son bord externe, une assez grande apophyse, lamelleuse, légèrement prolongée en arrière; le tarse, étroit, plus long que le tibia et la patella, se prolonge en avant; le bulbe présente à son extrémité une petite lige ronde, recourbée en dedans (fig. \b). Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax, brun, comme celui du mâle, peu incliné en avant, est entouré d'une ligne noire marginale. L'abdomen, noirâtre, recouvert de poils, présente deux séries de points fauves plus pâles, disposés pas paires. L'épigyne (fig. \a), arrondie, présente au milieu une fossette de même forme, très grande, ouverte en arrière. Ordre de longueur des pattes : 4, 1,2, 5. Cette araignée est fort rare en Belgique. Je Lai rencontrée dans le Luxembourg. Elle était blottie sous une pierre à la lisière d'une forêt humide. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Luxembourg : Redu. France. Aube : Forêt d'Aumont. — Ain : Forêt de Seillons. Allemagne. Bavière : Nuremberg. — Munich. Autriche-Hongrie. Vienne. — Galicie : Lemberg. — Tyrol. — Moravie. — Bohême. SYNONYMIE. Genre TEGENARIA, Walckenaer, 1805. 1805. Tegenaria, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 49. 1837. Tegenaria, C. Koch (ad partem), L'eberskht des Arachniden-Sy stems. 1837. PuiLOiCA, C. Koch, Die Arac/miden. 1869. Tegenaria, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 154. 1875. Tegenaria, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 54. 1878. Tegenaria, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 61. 1879. Tegenaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Les stries rayonnantes de la partie thoracique du céphalothorax sont bien indiquées; la partie céphalique se rétrécit en avant. Les yeux antérieurs, plus resserrés que les supérieurs, sont disposés comme ces derniers en ligne à peu près droite; les yeux latéraux, non connivents, sont presque toujours un peu soulevés. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux latéraux du premier rang. Les lames maxillaires, droites, dépassent de beaucoup la lèvre; celle-ci, plus longue que large, est légèrement tronquée ou échancrée en arrière. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 191 Les chélicères, fortes, dépassent rarement le bord frontal. Les filières supérieures sont moins rapprochées que les inférieures. Les pattes, longues, surtout chez les mâles, sont armées d'épines aux fémurs, aux tibias et aux métatarses. Les longues griffes tarsales, solides, recourbées, portent de neuf à seize dents; la griffe inférieure en porle deux ou trois. SYNONYMIE. TEGENARIA PARIETINA, Fourcroy, 4785. (PI. XIII, fig. % 2a, 26, 2c.) 1785. Aranea parietina, Fourcroy, Entomologia Parisiensis. 1805. Tegenaria domestica, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 49. 1805-57. Tegenaria murina, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 50. — Faune parisienne, t. II, p. 217, n°59. 1864. Tegenaria domestica, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 202. 1875. Tegenaria parietina, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 59. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax ainsi que l'abdomen sont recouverts d'une pubescence blanchâtre; la partie céphalique est assez courte, avec les stries se réunissant presque à angle droit. Les yeux supérieurs, disposés en ligne presque droite, sont gros et égaux; l'intervalle entre les médians est un peu moins large que celui des latéraux. Le bandeau, vertical, est presque aussi large que l'aire oculaire. La rainure des chélicères porte inférieurement quatre dents et supérieurement trois. Les fémurs des deux premières paires de pattes sont presque noirs; tous les articles sont munis de longs crins. Le tibia de la patte-mâchoire (fig. 26, 2c) porte à son extrémité, du côté externe, deux petites apophyses; la supérieure, courte, tronquée, est légèrement bifide; l'inférieure, conique, se dirige en avant; le tarse, long, étroit, se prolonge en pointe déprimée; le bulbe porte à sa base une apophyse conique surmontée d'une très petite épine; dans le milieu, une autre apophyse présente une dilatation antérieure qui s'avance sous la pointe du larse, et une dilatation postérieure, bifide à son extrémité. Ordre de longueur des pattes: 1, 2, 4, 5. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'abdomen, fauve, est orné d'une bande claire longitudinale, parfois un peu denticulée en arrière; de chaque côté se trouvent des tachettes claires testacées; ces figures, qui apparaissent plus nettement dans l'alcool, sont presque cachées par la pubescence et disparaissent même tout à fait avec l'âge. L'épigyne (fig. 2a) forme une petite fossette transversale, légèrement cintrée dans le haut et coupée en ligne droite en arrière. Ordre de longueur des panes : 1, 4, 2, 3. moeurs. Cette araignée habite l'intérieur des maisons. Elle construit une grande toile dans les angles obscurs des caves ou des greniers. Au-dessus de cette toile, elle suspend un sac en soie blanche, en forme de hamac, dans lequel sont posés plusieurs cocons renfermant les œufs; chacun d'eux en contient au moins une centaine. Une fois la ponte achevée, la femelle devient sédentaire. L'accou- plement a lieu vers la fin du mois de mai et la ponte s'effectue dans le courant du mois suivant. J'ai conservé vivante une femelle de T. parietina pendant quatre ans. 192 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant . Bruxelles et ses environs. Hainaut : Deux-Acren. Répandue dans toute la France. — Corse. Tout le nord de l'Italie. Oxfordshire. — Middlesex. Galice. Je l'ai reçue de San Miguel (îles Açores). Russie méridionale : Sudak. — Nikita. Palestine. Belgique. France. Italie. Angleterre. Espagne. Portugal. Russie. Egypte. Grèce. — Turquie. SYNONYMIE. 1757. 4804, 1804 1825, 1832, 1834 1857 1841 1861 1870 1875 1878 DESCRIPTION. TEGENARIA FERRUGINEA, Panzer, 1804. (PI. XIII, fig. :ï, 3a, 'èb.) Araneus domesticus, Clerck (ad pariem), Svenska Spindlarnes, p. 76, pi. II, tab. IX, fig. 1. Aranea ferruginea, Panzer, System. JSomencl., p. 244; Schaeffer, le. ins. Ratisb., t. III, tab. CCXXVII, fig. 11. Aranea sur-pilosa, Panzer, Idem. Tegenaria domestica, Walckenaer (ad partem), Faune française, p. 205. Agelena domestica, Sundevall, Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 125. Aranea stadularia, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Ins., pp. 125, 15. Philoica domestica, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 15. Tegenaria domestica, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 25, fig. 607, 608. Tegenaria domestica, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 307. Tegenaria domestica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 155. Tegenaria ferruginea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 65. Tegenaria ferruginea, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Relgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le céphalothorax, fauve, souvent rembruni en avant, quelquefois, mais rarement, assez pâle, est entouré d'une ligne noire marginale élargie par places; on remarque sur les côtés deux bandes festonnées, brunâtres, composées parfois de grandes taches superposées, ou coupées de traits noirs obliques. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne presque droite, avec les intervalles qui les sépareut aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs, un peu plus gros, serrés, égaux, forment une ligne courbée en arrière. Le bandeau, creusé légèrement, est moins large que l'aire oculaire. Le plastron, arrondi, présente une bande médiane claire et des taches latérales arrondies. Les chélicères, foncées, robustes, portent des crins noirs et fauves; le bord inférieur de la rainure présente quatre dents à peu près égales ; le bord supérieur n'en porte que trois dont la troisième est la plus forte. Les pattes, robustes, sont couvertes de poils très longs , les fémurs des deux premières paires sont noirâtres; les fémurs postérieurs sont anneïés, ainsi que les tibias. Le tibia de la patte-mâchoire, plus long que la patella, porte extérieurement à sa partie supérieure une apophyse noire, à peu près aiguë, et par-dessous, une apophyse lamelleuse, courte DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 193 et 1res large; le tarse, long, se termine en pointe; le bulbe est muni par-dessous d'une apophyse externe noire, grêle, allongée et courbée à angle presque droit; la lamelle, fortement développée, se prolonge en avant jusqu'à l'extrémité du tarse, ne se recourbe pas sur le bulbe et se termine en arrière par une bifurcation dont les branches tronquées, un peu divergentes, sont à peu près égales; le stylum, libre, entoure entièrement le bulbe (fig. 3a). L'abdomen, brun- fauve, parfois presque noir, ressemble à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : I = 4-, 2, 5. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les chélicères, fortes et longues, portent des crins fauves. Les pattes, très robustes, largement annelées, sont garnies de crins noirs. L'article basilaire des grandes filières, noir, est plus long que l'article terminal, qui est fauve. Les griffes tarsales supérieures, larges et recourbées, portent une dizaine de dents, dont les trois premières sont les plus fortes; la griffe de la patte-mâchoire en porte sept. L'épigyne présente en arrière un épais rebord courbé qui entoure une avance teslacée triangulaire. L'abdomen, brun-noirâtre, porte dans le milieu une large bande longitudinale festonnée, surtout en arrière, d'un rouge parfois très vif, bordée en avant par des taches allongées, jaune pâle, cerclées de noir; en arrière, les taches, plus petites, sont le plus souvent réduites à des points; l'abdomen est garni d'une pubescence jaune sur les côtés; le ventre est fauve ou brun ponctué de noir, avec deux bandes latérales claires, souvent peu distinctes. Ordre de longueur des paites : 4, 1, 2, 3. (Fig. 36.) Celle araignée, dont l'aspect est peu rassurant, bien qu'elle soit inoffensive, est commune pendant toute l'année, dans les bois, dans les crevasses des murailles et surtout le long des talus, entre les racines à demi sorties de terre. C'est elle qui construit ces énormes toiles que l'on rencontre fréquemment dans les campagnes et qui, affectant la forme de hamacs suspendus, se terminent par un tube à deux issues qui s'enfonce souvent en terre ou dans les fentes des murs ou des rochers. Lorsque ces toiles sont usées, vieilles et déchirées, elle y ajoute des annexes, qui les font paraître construites de plusieurs pièces. Je l'ai observée souvent sur les murs des jardins, contre lesquels étaient plantés des arbres fruitiers en espaliers; sa toile alors s'étalait sur les feuilles et son gîte étail placé dans un trou profond, entre des briques déchaussées; cette toile se reconnaît toujours aisément. La femelle, très féroce, même envers le mâle, se précipite d'un bond sur les proies les plus fortes, qu'elle entraîne dans sa retraite; souvent je l'ai vue attaquer et vaincre des mouches qui avaient près du double de sa taille. A l'époque de la ponte, vers la fin de juillet, elle construit au-dessus de sa toile une sorte de petit hamac, dans lequel elle dépose son cocon, composé d'un sac de soie assez flasque, contenant ses œufs entourés d'une bourre soyeuse peu serrée; ce cocon est recouvert de détritus; la femelle ne l'abandonne pas, jusqu'au moment de l'éclosion. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans toute la Belgique. GÉOGRAPHIQUE. • M Hollande. Oirschot, Maestricht. Ghand-Duché de Luxembourg Diekirch. XII 41 MOEURS. 194 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Toute la France (E. Simon). Répandue dans toute l'Allemagne. France. Allemagne. AUTRICBE-HoNGRIE. Hongrie : Ujhely, Homonna, Bodrogpart, Velejte, Szinnaikô, Barko. S. Patak Espagne. Galice : Torre de Allô. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Reuss. — Engadine Ragatz. gorges de Pfeiffers. Suède. Gothembourg. Upsal. TEGENARIA URBANA, E. Simon, 4875. (PI. XIII, fig. 4, 4a.) SYNONYMIE. 1875. Tegenaria urbana, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 67. DESCRIPTION. Le céphalothorax est fauve, plus rougeâlre que l'abdomen; celui-ci, garni d'une pubescence fauve, est parsemé de points noirs; on observe au bord antérieur deux taches claires, puis, descendant à peu près jusqu'au milieu, une ligne noire longitudinale, bordée de chaque côté de deux bandes pâles, allongées, plus ou moins nettes; dans la moitié postérieure existe une série de trois ou quatre accents clairs; le venlre est ponctué. Les yeux supérieurs, équidislants, égaux, forment une ligne très légèrement courbée en arrière; les yeux antérieurs, plus rapprochés, sont arqués plus fortement. La patella de la patte-mâchoire est presque de la même longueur que le tibia; celui-ci porte à son extrémité, du côté interne, une courte et forte apophyse noire dirigée en avant; en dessous, près de la base du tarse, existe une seconde apophyse de même longueur que la première, plus épaisse et coupée carrément à son extrémité; le tarse, à peu près aussi long que ces deux articles, se prolonge en pointe fine; le bulbe est pourvu inférieurement, du côté externe, d'une apophyse épaisse, membraneuse dans le bas, se terminant en pointe noire; la lamelle rougeâtre, recourbée en avant, qui entoure le bulbe, se termine en arrière par une bifurcation dont la branche externe, plus grande que l'autre, est noire, aiguë et atteint à peu près l'apophyse inféro-exlerne. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax et l'abdomen sont colorés comme ceux du mâle; le bord inférieur de la rainure des chélicères est armé de quatre ou cinq dents, et le bord supérieur en porte trois un peu plus fortes. L'épigyne, légèrement renflée, forme une plaque transversale, déprimée peu profondément dans le milieu (fig. 4a). Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée est très peu commune dans notre pays. Je l'ai rencontrée à Ixelles, dans une crevasse de vieux mur, puis à Villers, dans les ruines de l'abbaye, embusquée auprès de sa toile, qui était tendue horizontalement à l'entrée d'un caveau. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Villers-la- Ville. GÉOGRAPHIQUE. France. Environs de Paris. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 495 TEGENARIA DOMESTICA, Clerck, 1757. (PI. XIII, fig. o, Sa, 5é.) SYNONYMIE. 1757. Araneus domesticus, Clerck (ad partem), Svenska Spindlarnes, p. 76, pi. II, lab. IX, fig. 2. 1758. Aranea domestica, Linné, Systema naturce, éd. 10, t. I, p. 620. 1763. Aranea Derhami, Scopoli, Enlomologia Carnioh'ca, etc., p. 4-00. 1776. Aranea longipes, Sulzer, Abgekùrzte Geschichte Schweizerischer und auslândischer Inseklen, etc., p. 253, lab. XXIX, fig. 12. 1802. Aranea civilis, Walckenaer, Faune parisienne, L II, p. 216. 1832. Agelena civilis, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 127. 1834. Tegenaria domestica, C. Koch, in Herrich Schaeiïer, Deutschl. Ins., pp. 125, 21, 22. 1837. Tegenaria civilis, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. il, p. 7. 1857. Agelena familiaris, Walckenaer, Idem, t. Il, p. 23. 1841. Tegenaria civilis, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 37, fig. 618, 619. 1850. Philoica civilis, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, p. 5. 1861. Tegenaria civilis, Blackwall, Spiders of Great Britain, l. I, p. 166, pi. XII, fig. 107. 1861. Tegenaria civilis, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 307. 1864. Tegenaria civilis, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 208. 1870. Tegenaria civilis, Thorell, Remarks on Synonijms, p. 157. 1871. Tegenaria civilis, Menge, Preussische Spinnen, t. IV, p. 267, pi. L, tab. CLVIII, pi. LUI, lab. CLVIIIa. 1875. Tegenaria domestica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 73. 1878. Tegenaria domestica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Tegenaria Derhami, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 63. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-fauve rougeâtre, plus ou moins foncé, porte quelques crins noirs; il esi recouvert d'une pubescence gris blanehâlre; dans le milieu se trouvent deux bandes grises, souvent 1res peu distinctes et sur les côlés une ligne marginale brune, plus ou moins effacée. Les gros yeux supérieurs forment une ligne très peu courbée en arrière; les intervalles, à peu près égaux, sont un peu moins larges que le diamètre des médians; les yeux antérieurs forment une ligne presque droite; les latéraux sont plus gros que les médians et ces derniers sont aussi gros que les supérieurs. Le bandeau est un peu plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères, garnies de crins blanchâtres, sont assez longues; il y a trois ou quatre dents au bord inférieur de la rainure et trois au bord supérieur; celle du milieu est plus forte que les autres. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long d'un tiers que la patella; il porte au-dessus, du côté externe, une épaisse apophyse noire, et par-dessous, une seconde apophyse plus petite; le tarse, plus courl que ces deux articles, se prolonge en avant en pointe allongée; l'apophyse inférieure externe du bulbe, longue, membraneuse, est un peu courbée; le stylum, assez court, noir, se courbe sur le bulbe sans l'entourer entièrement (fig. 5b). L'abdomen est presque semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle. L'article terminal des grandes filières est plus court et plus étroit que le basilaire. Les griffes tarsales supérieures sont armées de neuf ou dix dents; il y a deux et parfois trois dents à la griffe inférieure. L'épigyne, en plaque transversale, assez vague en avant, membraneuse, déprimée dans le milieu, porte latéralement une petite strie longitudinale légèrement rebordée (fig. 5a). L'abdomen, élevé, assez court, fauve, présente au-dessus trois suites de tachettes noires longitudinales, celles du milieu, triangulaires ou presque rondes, les latérales obliques et irrégu- lières; les côtés sont ponctués de noir; le ventre porte quatre petits traits noirs qui forment deux lignes parallèles interrompues. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 196 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Celte araignée, commune partout, habile les lieux sombres, les chambres abandonnées, les caves, etc. Sa loile, horizontale, peu développée, est placée dans les angles des murailles. Au moment de la ponte, vers la fin de l'été, la femelle renferme ses œufs dans plusieurs cocons recouverts de délrilus. Elle fixe ces cocons non loin de sa toile; chacun d'eux renferme de quarante à soixante œufs jaunâtres. J'ai conservé en captivité une T. domestica pendant trois ans, et je crois que la durée de son existence est plus longue encore. Il est probable que celle araignée que Ton trouve en Afrique, en Australie et aux îles Açores y a élé importée par des vaisseaux marchands. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Hollande. France. Autriche-Hongrie Commune dans toutes nos provinces. Répandue partout Toute la France. Hongrie : Radvâny. Elle est répandue dans toute l'Europe. On la signale aussi dans l'Afrique australe, en Australie, à Ceylan. Je l'ai reçue des Etats-Unis. Elle existe aux îles Canaries et aux îles Acores. SYNONYMIE. TEGENARIA CAMPESTHIS, C. Koch, 1835. (PI. XIII, Kg. 6, 6a.) 1832. Agelena domestica, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 125. 1835. Aranea campestris, C. Koch, in Herrich Schœffer, Deutschl. Ins., p. 124, n° 20. 1841. Tegenaria campestris, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 34, fig. 615, 616. 1875. Tegenaria campestris, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 76. 1878. Tegenaria campestris, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Tegenaria campestris, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 64. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est fauve olivâtre ou brunâtre, avec une ligne noire marginale festonnée intérieurement; au milieu se trouvent deux bandes longitudinales noirâtres, assez larges, denliculées et coupées de traits obliques dans la partie thoracique. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en arrière; les intervalles qui les séparent sont moins larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont plus arqués; les médians, plus petits que les supérieurs, en sont séparés par un intervalle de moitié moins large que leur diamètre; ils louchent presque aux yeux latéraux, qui sont plus gros que ceux de la seconde ligne. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux. Les chélicères, assez faibles, sont longues; le bord inférieur de la rainure porte quatre ou cinq petites dents égales; il y en a trois au bord supérieur. Les pattes, allongées, sont annelées. Le tibia de la patte-mâchoire, aussi long que la patella, porte extérieurement à son bord supérieur en dessus une poinle noire lamelleuse, aiguë et légèrement recourbée à son extrémité, puis une autre pointe fauve plus fine, de même longueur et droite, enfin par-dessous une pointe conique prolongée en arrière jusqu'au milieu de l'article, en forme de carène transparente et mince; le tarse, très long, se termine en pointe un peu recourbée en dedans; le bulbe porte DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 197 clans le milieu une forle saillie; l'apophyse externe inférieure, courte, est courbée; la lamelle, très développée, débordant le tarse, se prolonge en avant, sans se recourber sur le bulbe jusqu'à son extrémité et se termine en arrière par une légère bifurcation. Le slylum, noir, fin, détaché, entoure le bulbe. L'abdomen est à peu près semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1 = 4, 2, 3. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est à peu près pareil à celui du mâle; la partie thoracique est moins large et la partie céphalique plus longue; souvent les deux bandes du milieu sont composées de taches très découpées et superposées. Les yeux supérieurs forment une ligne à peu près droite; les antérieurs sont fort inégaux. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long que la patella; le tarse est aussi long que ces deux articles réunis. Les filières sont testacées, avec l'article basilaire de la paire supérieure noir; l'article terminal est plus court. Le plastron, noir, en forme de cœur, porte une bande médiane et des taches latérales testacées. Les griffes tarsales supérieures, fortes, sont armées de sept dents éloignées de l'extrémité; la griffe inférieure en porte trois. L'épigyne forme une fossette anguleuse, rétrécie en arrière, plus longue que large, renfermant une pièce rougeâtre de même forme (fig. (5a). L'abdomen, fauve plus ou moins brunâtre, présente dans le milieu une bande claire, quelque- fois rougeâtre, bordée de noir el denliculée sur les côtés; plus bas sont quelques traits transver- saux en forme d'accents; dans le haut existent deux espaces latéraux plus clairs; l'abdomen est recouvert de poils et de pubescence fauve; le ventre porte quelques lignes grisâtres longitudinales plus ou moins visibles. Ordre de longueur des pattes : 4-, I, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, commune en Belgique, habite les clairières des bois, où on la rencontre sous les fougères et parmi les bruyères. Dans nos provinces montagneuses, elle se trouve toujours sous de grosses pierres, blottie sous de légères toiles transparentes, bleuâtres, qui se déchirent lorsqu'on les soulève, car ces toiles sont adhérentes à la terre et à la pierre. J'en ai trouvé aussi, et en abondance, dans de vieux fours à briques. L'accouplement a lieu en automne; la femelle dépose à celte époque ses œufs dans un cocon placé près d'elle, et qu'elle recouvre de détritus. Les œufs sont entourés d'une bourre soyeuse. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans tout le pays. GÉOGRAPHIQUE. France. Toute la France. Angleterre. Hampshire. — Dorsetshire : Bloxworth Allemagne. Toute l'Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Galicie : Tatra. Suisse. Vallée de la Reuss. - Tessin. Italie. Lombardie. — Toscane. — Vénétie. — Environs de Naples. Suède-INorwège. 198 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. TEGENARIA ATRICA, C. Koch, 1843. (PI. XIII, fig. 7, 7a, 1b, 7c.) SYNONYMIE. 1843. Tegenaria atrica, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 105, fig. 825. 1844. Tegenaria saeva, Blackwa!!, Descr. of some nevoly discov. spec. of Aran., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., t. XIII, p. 179. 1861. Tegenaria atrica, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 165, pi. XI, fig. 106. 1861. Tegenaria atrica, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 304. 1875. Tegenaria atrica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. Il, p. 81. 1 878. Tegenaria atrica, L. Becker, Catalogue des A rachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Tegenaria atrica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 62. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve rougeâtre, parfois olivâtre, plus foncé sur la partie céphalique, est enlouré d'une ligne noire marginale; sur la partie thoracique se trouvent deux handes noirâtres, très découpées, avec des traits noirs sur les stries rayonnantes; sur la partie céphalique exislent deux lignes noires longitudinales droites plus ou moins distinctes. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée en arrière; les latéraux sont un peu plus gros que les médians; ces derniers sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est un peu plus large; les yeux antérieurs, presque égaux, sont plus gros; les intervalles qui les séparent ont à peu près le tiers de leur diamètre; les quatre yeux du milieu forment un carré plus long que large. Le bandeau est un peu moins large que Taire oculaire. Les chélicères, légèrement striées, portent au bord inférieur de la rainure trois dents coniques, et au bord supérieur, cinq dents équidistantes. Les pattes sont assez longues avec les fémurs des premières paires rembrunis; le tibia de la quatrième paire, plus court que celui de la première, est plus long que le céphalothorax. Le fémur delà patte-màchoire, courbé, porte 1-2 fortes épines par-dessus; le tibia est plus long que la patella; son apophyse externe, presque terminale, dirigée en avant, est épaisse à sa base; du côté externe, près de la base du tarse, se trouve une courte saillie; celui-ci se prolonge en avant en pointe cylindrique; le bulbe, ovale, présente dans le milieu une petite pointe dirigée en arrière et légèrement contournée (fig. 7b). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Ordre de longueur des pâlies : 1, 4, 2, 5. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les chélicères, plus fortes et moins longues, dépassent un peu le front. Les filières supérieures, testacées à l'extrémité, sont noires; les deux articles sont égaux. Le tibia de la patte-mâchoire, deux fois plus long que la patella, porte six, sept ou huit épines au- dessus; le tarse, aussi long que les deux articles précédents, en a quatre ou cinq de chaque côté. Les griffes tarsales supérieures sont armées de seize dents; la griffe inférieure n'en porte que trois ou quatre. L'épigyne (fig. 7a) présente une fossette rougeâtre pâle, plus longue que large, étroite et arrondie en avant, élargie, puis rétrécie et tronquée oblusément en arrière; elle porte deux points noirs dans le haut. L'abdomen est fauve olivâtre ou rougeâtre; des tachettes noires sont disposées par paires dans sa partie supérieure, qui est un peu plus pâle; vers le centre existe une figure noire transversale en forme de W, puis une courte série médiane de tachettes en forme de losanges, suivies de quelques traits en forme d'accents, avec des tachettes latérales; le ventre porte des lignes de points souvent indistincts; la pubescence est blanchâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 199 MOEURS. Cette araignée, que l'on peut rencontrer pendant toute Tannée, vit dans les trous des murailles, dans les caves, dans les chambres abandonnées et sous les lierres qui tapissent les murs ou couvrent les vieux arbres. Elle adapte ses travaux à l'endroit choisi et à l'espace dont elle dispose. J'ai observé pendant deux ans une femelle qui s'était établie dans l'embrasure de la fenêtre d'une cuisine de cave, au fond d'un trou carré destiné à l'écoulement des eaux. Elle avait partagé cette petite caverne en plusieurs compartiments, par des toiles superposées. De l'entrée principale, placée dans le haut, descendait une toile en forme de nappe qui s'étendait à terre à l'extérieur; au-dessus de l'entrée, une trame horizontale formait un véritable tremplin, d'où l'araignée s'élançait souvent pour saisir les mouches qui s'aventuraient sur la toile extérieure. Elle emporte sa proie pour la dévorer dans sa retraite (fig. 7c). On la rencontre encore fréquemment le long des talus, où elle fixe sa toile dans des enfonce- ments de terre. La ponte commence dès le mois de juin. Les œufs sont renfermés dans plusieurs cocons dont l'enveloppe extérieure, très blanche, est recouverte de détritus et même de débris d'insectes. Ces cocons, très variables de forme, sont suspendus au-dessus de la toile par des trames de soie égale- ment recouvertes de détritus qui les dérobent à la vue; ils contiennent chacun depuis dix jusqu'à soixante œufs jaune verdâtre, transparents. L'araignée travaille pendant la nuit comme pendant le jour à raccommoder son piège lorsqu'il a été déchiré. Les pontes se succèdent durant tout l'été. J'ai vu souvent des jeunes éclos près de la mère, tandis qu'elle confectionnait déjà un cocon nouveau. DISTRIBUTION Commune dans tout le pays. GÉOGRAPHIQUE. Se trouve partout. Toute la France. — Corse. Prusse — Silésie. — Bavière. — Saxe. Répandue partout. Dorsetshire. Toute l'Italie. Galicie : Cabanas. Gothembourg, Upsal Hongrie : Vilhorlat, Szinnaiko. Belgique. Hollande Fraince Allemagne. Suisse. Angleterre. Italie. Espagne. Suède. Autriche-Hongrie. TEGENARIA BERTH^, L. Becker, 1879. (PI. XIII, fi». 8. 8a.) SYNONYMIE 1879. Tegenaria BERTHiE, L. Becker, Comptes rendus de la Soc. ent. de Belgique, février 1879. description. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax, brun, est légèrement rougeâtre, surtout en avant; il présente deux larges bandes latérales un peu denticulées, noirâtres, assez confuses; la strie thora- cique, profonde, est relativement courte; la partie céphalique, médiocrement longue, assez large, est légèrement convexe. 200 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. Les yeux supérieurs formant une ligne tout à fait droite, sont gros, égaux, équidistanls, avec leurs intervalles environ de môme largeur que leur diamètre; les yeux médians antérieurs sont beaucoup plus petits et plus resserrés que les supérieurs dont ils sont séparés par un intervalle au moins aussi large que le diamètre de ces derniers; les latéraux antérieurs sont plus gros que les médians. Le bandeau est presque deux fois plus large que les yeux médians antérieurs. Les chélicères, lisses, robustes, longues, sont brun-rouge, parsemées de crins fauves. Le plastron, brun sur les bords, éclairci dans le milieu, est parsemé de fines granulations, avec la partie claire en forme de trèfle. Les pattes, assez robustes, longues, grêles aux extrémités, sont d'un brun olivâtre foncé, avec la base des fémurs, les métatarses et les tarses légèrement éclaircis et faiblement teintés de rouge; les fémurs des deux premières paires sont légèrement rugueux par-dessous. L'article terminal des grandes filières, conique, est à peine aussi long que le basilaire. L'abdomen, ovale, noirâtre, porte une bande médiane longitudinale plus claire, en forme de losange très allongé, mais n'atteignant pas le bas; on voit dans le haut deux lignes claires latérales moins longues, un peu rapprochées au-dessus, et dans la partie inférieure trois séries de taches courbées, fines, en forme d'accents; ces dessins, presque invisibles, apparaissent clairement dans l'alcool. L'épigyne, en plaque transversale, porte deux petites fossettes latérales; elle est ovale, avec un léger étranglement central dans le haut et dans le bas (fig. 8a). Le mâle m'est inconnu. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Celte araignée est voisine des T. pusilla, T. perila et T. torpida. Elle se distingue aisément des deux premières par l'article terminal des grandes filières à peine aussi long que le basilaire et par la seconde ligne des yeux tout à fait droite. Elle diffère de T. torpida par la partie céphalique plus courte et plus large, par les yeux médians qui forment un trapèze plus long que large, tandis que chez T. torpida ce trapèze est au moins aussi large que long, et enfin par les fines granulations des fémurs antérieurs et du plastron. Elle se rapproche encore de la T. pkta, espèce méridionale, dont elle diffère par la ligne des yeux supérieurs, les granulations des fémurs, les dessins de l'abdomen et du plastron, la longueur relative des articles des filières, etc. Je n'ai rencontré qu'une seule fois cette araignée, dans l'angle d'une cave. Ses mœurs me sont inconnues. Brabant : Uccle. Belgique. TEGENARIA AGRESTIS, Walckenaer, 4802. (PL XIII, fig. 9, 9a, 9b.) 1802. Aranea agrestis, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 216, n" 58. 1825. Tegenaria agrestis fusca maxima, Walckenaer, Faune française, p. 222, n° 3, pi. VIII, fig. 3. 1875. Tegenaria agrestis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 93. 1879. Tegenaria agrestis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) . Mâle. — Le céphalothorax, fauve-brun ou verdâtre, est bordé de noir; sur la partie thoracique se trouvent deux bandes brunes découpées, plus ou moins larges, légèrement courbées et marquées parfois de traits noirs obliques; la strie médiane est assez longue; la partie céphalique porte deux lignes longitudinales noires. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 204 Les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne légèrement courbée en arrière; l'intervalle des médians, presque égal à leur diamètre, est un peu moins large que celui des latéraux; les yeux antérieurs sont plus rapprochés et plus gros que les supérieurs; les médians, à peu près aussi gros que les latéraux, sont à peine plus écartés. Le bandeau, légèrement creusé, est presque deux fois plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères sont longues, robustes et garnies de crins fauves; le bord inférieur de la rainure porte six dents dont les quatre premières sont de beaucoup les plus fortes; il y a trois dents plus reculées au bord supérieur; celle du milieu est plus longue que les autres. Les pattes sont longues, avec les fémurs robustes; le tibia de la première paire est plus long que celui de la quatrième; ce dernier est aussi long que le céphalothorax. La patella de la patte-mâchoire est au moins aussi longue que le tibia; elle porte par-dessus, une ligne de crins assez longs; le tibia, garni de crins, porte à son bord supérieur, du côté externe, une courte apophyse noire, fort épaisse, dirigée en avanl, armée en dessous, à sa base, d'une autre pointe très petite; le tarse, plus long que les deux articles précédents, large, ovale, se prolonge en pointe courte; le bulbe porte un rebord épais du côté externe, détaché à ses deux extrémités; un stylum noir se recourbe sur le milieu du bulbe (fig. 9b). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle. Les yeux antérieurs formant une ligne un peu courbée en arrière, sont égaux et équidistants; l'intervalle qui sépare les yeux médians supérieurs est plus large que leur diamètre. Le bandeau, à peu près vertical, est presque double du diamètre des yeux latéraux. Les filières sont rougeâtres, l'article basilaire de la paire supérieure est noir. Le tibia de la quatrième paire de pattes, légèrement plus court que le céphalothorax, est plus long que celui de la première paire. Les griffes tarsales supérieures portent onze ou douze dents serrées et trois dents à la griffe inférieure. L'épigyne forme une fossette transversale en demi-cercle, rebordée et arrondie en avant ; il y a une dilatation membraneuse assez forte, lisse, au milieu du bord postérieur, qui est épais; cette dilatation remplit une grande partie de la fossette (fig. 9a). L'abdomen, ovale, fauve-brun, est marqué dans le milieu d'une ligne longitudinale rougeâtre, bordée de deux traits noirs; plus bas se trouve une suite de tachettes fines en forme d'accents, plus larges aux extrémités; il est marqué en outre de points noirs espacés et irréguliers; la pubescence et les poils sont fauve clair; souvent tous ces dessins sont peu distincts; le ventre, fauve plus ou moins obscur, porte deux lignes plus foncées, réunies au-dessus des filières. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Belgique. DISTRIBUTION Namur : Yvoir, Dinant, Waulsort, Hastière, Han-sur-Lesse. GEOGRAPHIQUE. Luxembourg : Barvaux, Laroche, Redu. Liège : Spa, Comblain-au-Pont, Tilff, Modave. France. Toute la France. Allemagne. Bavière. Suisse. Tessin. Xll. 42 202 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE Lombardie. — Piémont. Italie. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Galicie. — Bohême. TEGENARIA PUSILLA, E. Simon, 4875. (PI. XIII, fig. 10, AOa.) SYNONYMIE. 1875. Tegenarià pusilla, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 101. 1878. Tegenarià pusilla, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. ^âlc ^g 40). — Le céphalothorax, rougeâtre, est entouré d'une ligne noire marginale; les lignes rayonnantes sont souvent remplacées par des traits courts. La patte-mâchoire est longue; le tibia est plus long que la patella; celle-ci porle quelques crins allongés ainsi que le tibia ; le tarse, au moins aussi long que les deux précédents articles, se prolonge en pointe en avant, dépassant un peu le bulbe (fig. 10a). Femelle. — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; sur la partie céphalique se trouvent deux lignes longitudinales noires se réunissant parfois par deux petits traits obliques à la strie thoracique, qui est assez courte; il est recouvert d'une pubescence blanchâtre. Les yeux supérieurs forment une ligne très légèrement courbée; les latéraux sont un peu plus gros et un peu plus séparés que les médians; la ligne des yeux antérieurs est beaucoup plus courbée; les médians, touchant presque aux latéraux, sont séparés par un intervalle plus étroit de moitié que leur diamètre; ils sont plus petits que les médians supérieurs dont ils sont séparés par un intervalle égal à leur diamètre. Le bandeau est un peu plus étroit que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères ne dépassent pas le front au-dessus. L'article basilaire des grandes filières est allongé, très élargi de la base à l'extrémité; l'article terminal, plus grêle, est plus long. Les pattes, fortes, sont munies d'épines et de crins; les tibias de la première et de la quatrième paire, à peu près égaux, sont plus courts que le céphalothorax. L'épigyne, presque carrée en avant, plus large que longue, porte en arrière une fossette trans- versale, tronquée obtusément, arrondie en avant et sur les côtés. L'abdomen, ovale, noirâtre, ponctué de fauve obscur sur les côtés, porte une bande médiane rougeâtre longitudinale, large en avant, rétrécie et souvent denticulée en arrière ; la pubescence qui le recouvre est blanchâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. Cette araignée, dont le mâle est encore inconnu, n'est pas commune en Belgique. Elle tend une toile horizontale dans les endroits arides. Cette toile varie d'aspect et de forme. Je l'ai observée dans les creux de rochers ainsi que dans les endroits sablonneux. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE . Belgique. Brabant ; Boitsfort (sablonnière le long du chemin de fer). JSamur : Yvoir, vallée de Montaigle, Silenrieux. Liège : Baraque-Michel. Luxembourg : Laroche, Redu. Flandre orientale: Environs de Gand. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 205 Diekirch. Grand-Duché de Luxembourg. France. Environs de Paris : Meudon, forêt de Marcoussis. — Puy-de-Dôme. Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. Angleterre. Ile de Jersey. Gironde : La Teste. — Basses- SYNONYMIE. DESCRIPTION. TEGENARIA T0RPIDA, C. Koch, 1834. (PI. XIII, fig. II.) 1834. Agelena torpida, C. Koch, in Herrich Schœffer, Deutschl. Insekten. 1857. Tegenaria torpida, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 13. 1841. Textrix torpida, C. Koch, Die Arachniden, t. VIII, fig. 625-626. 1870. Histopona torpida, Thorell, On European Spiders, p. 153. 187b. Tegenaria torpida, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 105. 1878. Tegenaria torpida, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. delà Socent.de Belgique.) Mâle (fig. 11). — Le céphalothorax est fauve olivâtre plus ou moins obscur, quelquefois un peu teinté de rouge à sa base; sur les côtés, parlant des angles de la face, très séparées dans le haut, deux larges bandes longitudinales noirâtres, descendent en se rapprochant dans le bas; elles sont souvent coupées de Iraits noirs obliques dans la partie thoracique; la pubescence qui recouvre le céphalothorax est claire. Les yeux supérieurs, gros, égaux, équidistants, forment une ligne droite; les intervalles qui les séparent sont moins larges que leur diamètre; les yeux antérieurs sont gros également; les médians plus resserrés et plus petits que les supérieurs, sont plus écartés entre eux qu'ils ne le sont des latéraux. Les chélicères sont longues; le bord inférieur de la rainure porte quatre petites dents dont la première est plus petite que les autres; le bord supérieur en porte trois contiguës sur l'angle; celle du milieu est la plus longue. La patella de la patte-mâchoire, dilatée en (ravers, convexe au-dessus, un peu plus large que longue, porte au côté externe une forte apophyse dirigée en avant; le tibia, plus long que la patella, est muni à son bord externe supérieur d'une apophyse simple, noire, dirigée en avant; le tarse, très allongé, un peu courbé, se prolonge en pointe étroite; le bulbe, pourvu à son extrémité d'une lame arrondie, membraneuse, rougeâlre, est armé d'un stylum parlant du centre, enroulé sur lui-même d'abord, entourant ensuite le bulbe, et terminé par un filet très allongé. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle. — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux médians antérieurs. Les filières sont brunes; le dernier article, se terminant en pointe, est presque aussi long que l'article basilaire. Les pattes et la patte-mâchoire ne sont pas annelées. L'épigyne, entourée d'un rebord épais, est grande et arrondie, avec le milieu blanchâtre, légèrement convexe. L'abdomen est fauve olivâtre ou brun, plus ou moins foncé; sur les côtés, en avant, sont deux bandes noires effacées au-dessus ; dans le milieu, au bord antérieur, existe une tache arrondie, puis une tache triangulaire noire, suivie elle-même dans le bas d'une série de traits transversaux en forme d'accents, réunis souvent sur les côtés; ces dessins sont plus ou moins distincts; la pubescence qui recouvre l'abdomen est d'un gris jaunâtre assez pâle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 204 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette araignée vil dans les bois et surtout dans les ruines couvertes de lierres et de buissons. Elle se cache sous les pierres, court contre les murailles, près de terre, où elle établit sa toile. Elle est peu répandue en Belgique, mais relativement commune là où on la découvre. On peut la rencontrer pendant toute Tannée. La ponte commence vers la fin du printemps et se poursuit jusqu'en automne. La femelle renferme ses œufs dans un, deux ou même trois cocons qu'elle suspend aux environs de sa toile. Ces cocons sont formés de plusieurs enveloppes: la première, qui recouvre la bourre, est jaune; la seconde est blanche, et par-dessus celle-ci, la dernière, blanche également, est recouverte de détritus. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabanl : Villers-la- Ville. Namur • Yvoir (ruines de Poil vache), Dave, Dinant. Toute la France. Bavière. — Prusse. — Saxe. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Galicie. — Bohême. Italie. Suisse. Lombardie. — Piémont. — Vénétie. Tessin : Lugano. Les Tegenaria étrangères à notre faune sont : T. tridenlina, L. Koch. — T. femoralis, E. Simon. — T. armigera, E. Simon — T. pagana, C. Koch. — T. sylvestris, L. Koch. — T. foniium, E. Simon. — T. duellica, E. Simon. — T. nervosa, E. Simon. — T. larva, E. Simon. — T. inermis, E. Simon. — T. soriculala, E. Simon. — T. picta, E. Simon. — T. pallidula, E. Simon. — T. capra^ E. Simon. — T. erica- rum, E. Simon. — T. minuta, E. Simon. — T. perila, E. Simon. — T. debilis, E. Simon. — T. bucculenta, L. Koch. — T. cislicola, E. Simon. — T. parvula, Thorell. — T. rhœtica, Thorell. SYNONYMIE CARACTÈRES DU GENRE. Genre AGELENA, Walckenaer, 1805. 1805. Agelena, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 51. 1837. Agelena, Walckenaer (ad partem, lre famille : les Labyrinthiques), Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. II, p. 19. 1861. Agelena, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 152. 1861. Agelena, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 308. 1864. Agelena, E. Simon (sous-genre), Histoire naturelle des Araignées, p. 211. 1870. Agelena, Thorell, On European Spiders, p. 132. 1875. Agelena, E. Simon, Les Arachnides de France, t. II, p. 109. 1878. Agelena, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Le céphalothorax est allongé, avec la strie longitudinale large et les stries rayonnantes bien marquées. Les yeux supérieurs, égaux, sont disposés en ligne très courbée en arrière; les antérieurs forment une ligne courbée dans le môme sens. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Le plastron est presque aussi large que long; la lèvre est un peu plus longue que large. Les lames maxillaires dépassent la lèvre, au moins du tiers de leur longueur. Les chélicères ne dépassent pas le bord frontal au-dessus. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 205 Les filières supérieures sont beaucoup plus écartées que les inférieures, avec l'article basilaire plus long que ces dernières, mais plus court que l'article terminal; les filières inférieures sont grosses, conniventes ou subconniventes. Les pattes sont assez longues; le tibia de la quatrième paire est à peu près aussi long que le céphalothorax; les tibias et les patellas de la quatrième paire sont plus courts que ceux de la première; ces derniers sont un peu plus courts que le tarse et le métatarse; les pattes sont munies d'épines aux fémurs, aux tibias et aux métatarses; les tarses des paires postérieures seules sont épineuses. AGELENA LABYRINTHICA, Clerck, 1757. (PI. XIII, fig. 12, 12a, 12fr, 12c, 12d, 12e.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1757. Aranea labyrinthica, Clerck, Svenska Spindlarnes, p. 79, pi. II, tab. VIII. 1758. Aranea labyrinthica, Linné, Systema naturœ, éd. 10, vol. I, p. 620. 1758. Aranea riparia, Linné, Idem. 1763. Aranea Roeselii, Scopoli, Ent. Carn., p. 395. 1790. Aranea Lilligera, Rossi, Fauna Etrusca, t. II, p. 130. 1805. Agelena labyrinthica, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 51. 1861. Agelena labyrinthica, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 309. 1864. Agelena labyrinthica, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 152, pi. X, fig. 97. 1870. Agelena labyrinthica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 159. 1875. Agelena labyrinthica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. Il, p. 111. 1878. Agelena labyrinthica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Agelena labyrinthica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 67. Mâle. — Le céphalothorax, fauve, plus obscur en avant, porte deux larges bandes noirâtres parallèles, plus ou moins distinctes; la pubescence claire qui le recouvre est très courte. Les yeux supérieurs, égaux, sont plus petits que les antérieurs; les médians sont plus rapprochés entre eux que des latéraux; les yeux antérieurs, presque équidistants, sont séparés par des intervalles moins larges que leur diamètre ; les médians sont un peu plus gros que les latéraux. Le bandeau est plus que double des yeux latéraux antérieurs. Les chélicères sont fortes et longues; il y a deux dents au bord supérieur de la rainure et trois au bord inférieur. La patella de la patte-mâchoire porte au côté externe, sur le bord supérieur, une forte apophyse dirigée obliquement en dehors; le tibia, plus court que la patella, porte à son extrémité, du côté externe, une dilatation prolongée en avant en pointe droite; à la base de cette pointe, on distingue au-dessus une petite dent obtuse; le tarse, long, ovale, se prolonge en pointe étroite et peu allongée (fig. 12a). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 12). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'article terminal des filières, est un peu plus long que l'article basilaire. L'épigyne, à peu près aussi longue que large, porte dans le haut une grande fossette en demi- cercle suivie de trois pièces transversales; la médiane, brun-rouge, rétrécie dans le bas, est tronquée carrément dans le haut; les latérales, plus petites, sont noires et arrondies. L'abdomen, couvert de pubescence claire, est brun-fauve, parfois rougeâtre ou un peu olivâtre, avec une bande médiane plus pâle, souvent effacée, ne descendant pas jusqu'en bas, coupée et suivie de traits clairs en forme d'accents transversaux dont les derniers sont souvent réunis dans le milieu; le ventre, éclairci dans le centre, porte deux lignes brunes latérales. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 206 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE MOEURS. (Fig. 126, 12c, 12 C. Koch. — H. candida, E. Simon. — H. muscicola, E. Simon. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 213 SYNONYMIE. Famille des DICTYNID^E. 1861. Ciniflonid^, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 139. 1864. Drassiformes, E. Simon (ad partem : genre Amaurobius), Histoire naturelle des Araignées, p. 95. 1864. Theridiformes, E. Simon (ad partem : genre Dictyna), Idem, p. 149. 1870. Amauroriin/e (sous-famille), Thorell, On European Spiders, p. 121. 1874. DiCTYNiDiE, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 175. 1878. DictymdvE, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES E LA FAMILLE. Les yeux, placés sur deux lignes presque droites, sont opaques, sauf les deux du milieu du premier rang qui sont diurnes. Exceplé chez quelques Dictyna, le bandeau est plus étroit que Paire oculaire. Le céphalothorax est plus long que large; la partie céphalique, étroite, est nettement séparée par des stries qui joignent la sirie thoracique longitudinale ; la partie thoracique est marquée en outre de stries rayonnantes. Les chélicères sont perpendiculaires. Les filières sont au nombre de six; les quatre latérales, disposées en carré, sont courtes, égales et plus épaisses; les inférieures ne sont formées que d'un seul article; les supérieures en ont le plus souvent deux; le second, très court, est garni de fusules sur toute sa surface. Il y a trois griffes tarsales; les supérieures sont longues et pectinées; l'inférieure, recourbée, présente souvent plus de deux denliculations; il n'existe pas de griffes auxiliaires. La patte-mâchoire de la femelle porte une griffe peclinée. Un calamistrum aux métatarses de la quatrième paire occupe à peu près toute la longueur de l'article. Un cribellum existe entre les filières inférieures. Le tarse du mâle recouvre complètement le bulbe en dessus. SYNONYMIE. Genre DICTYNA, Sundevall, 1833. 1805. Theridion, Walckenaer (ad partem, 7e fam. : Les Minimes), Tableau des Aranéides, p. 72. 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem, 3e fam. : Phytophilœ conspicuœ), Idem, p. 45. 1833. Dictyna, Sundevall, Conspectus Arachnidum, etc., p. 16. 1833. Cluriona, Blackwall (ad partem), Characters of some undescr. gênera and species of Araneidœ, p. 437. 1834. Drassus, Blackwall (ad partem), Res. in Zool., p. 357. 1840. Operaria, Blackwall, in Proceed. of the Linn, Soc, t. I, p. 6. 1841 . Ergatis, Blackwall, The differ. in the numb. of eijes, etc., p. 608. 1847. Argus, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. IV, p. 500. 1861. Dictyna, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 382. 1861. Ergatis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 146. 1870. Dictyna, Thorell, On European Spiders, p. 122. 1874. Dictyna, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 177. 1878. Dictyna, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Dictyna, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 46. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, plus long que large, avec la partie céphalique toujours convexe, principale- ment chez le mâle, presque globuleuse dans le milieu, s'incline en avant et surtout en arrière. Les yeux occupent toute la largeur du front; les supérieurs disposés en ligne droite ou légèrement courbée en arrière, sont séparés par des intervalles au moins aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite, moins large; les médians sont presque 214 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. toujours plus petits; les yeux latéraux sont un peu soulevés. Le bandeau, vertical, est quel- quefois aussi large que tout le groupe oculaire. Les chélicères des femelles sont longues et planes en avant; celles des mâles, déprimées trans- versalement au milieu, sont le plus souvent échancrées du côté interne. Le plastron est presque aussi large que long; la lèvre, triangulaire, graduellement rétrécie et arrondie, est plus longue que large; les lames maxillaires, inclinées, dépassent à peine la lèvre. Les quatre principales filières, longues et à peu près égales, forment un carré. Les pattes, assez faibles, surtout chez les mâles, sont dépourvues d'épines. Les griffes tarsales supérieures, peu fortes, entourées de poils denticulés, sont munies de longues dents fines; la griffe inférieure en porte de quatre à six. La patte-mâchoire de la femelle porte une griffe très recourbée, munie de longues dénis serrées, au nombre de cinq. Toutes les Dictyna sont pourvues d'un cribellum et d'un calamislrum. DICTYNA FLAVESCENS, Walckenaer, 1825. (PI, XIV, fig. % "2a., SYNONYMIE. 1825. Drassus flavescens, Walckenaer, Aranéides de France, p. 179, n° 12. 1836. Dictyna variabilis, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 29, fig. 187. 1869. Ergatis pallens, Blackwall, Descr. of six récent dise, spec, in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 3° série, t. III, p. 94. 1874. Dictyna flavescens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 181. 1878. Dictyna flavescens, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. '(Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Dictyna variabilis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 466. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve-rouge foncé, souvent obscur et violacé, chagriné en arrière, est garni de poils blanchâtres. Les yeux supérieurs, formant une ligne presque droite, sont égaux, et les médians, séparés par un intervalle plus large que leur diamètre, sont plus resserrés que les latéraux; les yeux antérieurs forment également une ligne à peu près droite; les médians sont aussi gros que les supérieurs et à peine moins gros que les latéraux; ces derniers sont séparés des latéraux supérieurs par un intervalle très petit. Le bandeau est presque aussi large que l'aire oculaire. Les chélicères sont plus longues que la face. Les pattes sont rougeàtres, avec les fémurs des deux premières paires plus forls et plus foncés, surtout vers l'extrémité. Le tibia de la patte-mâchoire, plus étroit et de même longueur que la patella, porte à son extrémité externe, près de la base du tarse, une petite pointe courte ; le tarse, ovale, plus long que les deux articles précédents, se termine en pointe; le bulbe est entouré d'un stylum noir adhérent, prolongé en pointe membraneuse contournée du côté externe. L'abdomen et le céphalothorax, de même couleur, sont garnis de poils blanchâtres, sans dessins apparents. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax, brun-rouge, est entouré d'une bande marginale d'un blanc jaunâtre clair. L'épigyne porte deux fossettes ovales allongées, obliques, réunies par la pointe; on remarque un point glabre de chaque côté de l'épigastre. L'abdomen, testacé, couvert de poils blanchâtres, porte dans le centre, en commençant du haut, DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 2i5 quelques points ou tachettes brunes, suivies vers le milieu d'une grande tache découpée, foncée, contenant elle-même quelques petits points clairs; sur les côtés, deux bandes brunes, rapprochées au niveau de la tache centrale, descendent jusqu'au-dessus des filières où elles se réunissent par des lignes transversales; l'abdomen est souvent jaune ou rouge clair. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. MOEURS. C'est presque toujours sur les buissons de chêne que j'ai observé celle araignée. Elle choisit une grande feuille sur laquelle elle tisse en largeur une bande de soie d'où partent des fils irrégulièrement tendus dans tous les sens (fig. 2a). Elle se tient sous sa toile, le ventre en l'air. Ce piège semble excellent, car ii n'est pas rare de voir sept à huit moucherons s'y faire prendre en quelques heures. C'est sur celte feuille qu'a lieu l'accouplement. Le mâle rôde pendant plusieurs jours autour de la toile avant d'oser s'en approcher. Une fois la femelle fécondée, elle choisit une autre feuille dans les environs et dépose ses œufs, au nombre de vingt à trente, dans une coque ronde, aplatie, très blanche, qu'elle fixe à l'aide de fils; ceux-ci lui servent souvent encore à rouler la feuille en forme de cornet. II n'est pas rare de voir plusieurs mâles sur la toile de la femelle; les jeune Diclyna éclosent au bout d'une vingtaine de jours et sont alors entièrement vertes, comme la feuille qui les porte. J'ai observé souvent, vers le soir, les mâles dans des champs de blé, aux lisières de bois; ils avaient tendu des fils à l'extrémité des épis. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boilsforl, Groenendael. GÉOGRAPHIQUE. Anvers . Calmpthout, Postel. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont, Modave. Flandre orientale : Environs de Gand, environs de Grammont. Luxembourg : Awenne, Redu, Barvaux. L imbourg : Hasselt, Genck. Namur . Beauraing, Yvoir, Han-sur-Lesse. Hainaut : Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). Hollande. Bréda, Maestricht. France. Toute la France. Allemagne. Bavière. — Prusse. — Silésie. Angleterre. Assez répandue en Angleterre. Autriche-Hongrie, Hongrie : Cassovie. Veranno, Ujhely, Vilhorlat. Italie. Lombardie. — Piémont. — Vénétie. — Toscane. — Sicile. Suisse. Vallée de la Beuss. — Tessin. Espagne. Douro. 216 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DICTYNA VIRIDISSIMA, Wakkenaer, 1802. (PI. XIV, fig. 3, 3a.) SYNONYMIE. 1802. Aranea viridissima, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 212. 1805. Drassus viridissimus, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 46. 1825. Drassus viridissimus, Walckenaer, Faune française, p. 176. 1857. Drassus viridissimus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 631. 1870. Dictyna viridissima, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 513. 1874. Dictyna viridissima, E. Simon, Les Arachnides de France, f. I, p. 183. 1878. Dictyna viridissima, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve teinté de vert ou jaune-rouge, pâle sur les bords, es! garni de lignes longitudinales formées de poils blancs espacés. Les yeux supérieurs, formant une ligne presque droite, sont petits, égaux, avec les médians plus rapprochés que les latéraux; les yeux antérieurs, plus gros, sont disposés en ligne presque droite; les médians sont plus rapprochés que les médians supérieurs; les yeux latéraux sont subconnivents. Le bandeau est moins large que l'aire oculaire. Les chélicères sont beaucoup plus longues que la face. La patella, presque carrée, plus longue que le tibia, porte au-dessus, du côlé externe, une petite pointe fauve, peu visible; le tibia est légèrement dilaté extérieurement à son extrémité; le tarse, plus long que les deux articles précédents, se termine en pointe; le bulbe est entouré d'un stylum noir, prolongé en arrière en pointe membraneuse contournée. L'abdomen, vert comme celui de la femelle, est parfois rougeàlre avant le dernier changement de peau; j'ai pu vérifier une observation faite par M. Balbiani (*) : au moment de la copulation, la coloration devient jaune sale, pour redevenir verte un peu après; d'après cet auteur, ce changement devrait être attribué à l'état d'éréthisme dans lequel se trouve le mâle, c'est-à-dire à une influence nerveuse agissant sur les éléments chromatophores du tégument extérieur. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax ressemble à celui du mâle. Le tibia de la patte-mâchoire est plus long que la patella. L'épigyne forme une fossette rétréci e en arrière, partagée en avant en deux branches arrondies; un point glabre est placé de chaque côlé, sur le bord de l'épigastre. L'abdomen est vert, avec une bordure blanchâtre en avant et des poinls clairs souvent disposés en arrière en lignes verticales peu régulières. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. MOEURS. J'ai rencontré cette araignée pendant l'été, mais surtout en automne, dans les bois, sur les arbustes et les buissons. Elle dépose ses œufs dans plusieurs petits cocons lenticulaires aplatis, qu'elle applique contre une feuille; elle les recouvre d'un voile de soie attaché par places sur les bords, sorte de petite tente dont l'accès lui est facile; quelques fils solides maintiennent le tout (fig. 3a); en tendant ceux-ci, elle replie légèrement les bords de la feuille. L'araignée sort très rarement de cet abri, surtout pendant les jours qui précèdent l'éclosion; lorsque les petites Dictyna percent leur enveloppe de soie, elles sont d'un vert pâle, presque incolores, et la deuxième paire de pattes est la plus longue ; ces araignées varient beaucoup à chaque changement de peau. J'ai vu souvent le mâle et la femelle réunis et paraissant vivre en très bonne intelligence. Cette espèce est assez commune et répandue en Belgique. (*) Mémoires sur le développement des Aranéides, 1873. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 217 Belgiqoe. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boilsfort, Auderghcm, Rhode-Saint-Genèse, Grand- GÉOGRAPHIQUE. Bigard, La Hulpe, Noirhal. JSamur : Environs de Namur, Dave, Yvoir, Kan-sur-Lesse. Liège : Modave, Spa, Comblain-au-Pont, Tilff. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Redu. Flandre orientale : Environs de Grammont. Limbourg : Genek. Hollande. Maeslrichl. France. Toute la France. Allemagne. Friedrichroda. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely. Suisse. Passace de la Fluela — Lu cerne. — Vallée de la Reuss. - Tessin. Lombardie. — Piémont. — Vénélie. — Sicile. Podolski, Kamienietz, Simferopol. Italie. Russie. SYNONYMIE. DIÔTYNA UNCINATA, Tliorell, 1856. (PI. XIV, Kg. 4, 4a, 4b.) 1856. Dictyna uncinata, Thorell, Recensio crilica Aranearum Suecicarum, etc., p. 82. 1861. Dictyna uncinata, Westring, A raneœ Suecicœ descriptœ, p. 385. 1862. Ergatis arrorea, Cambridge, Descr. of ten new spec, etc., in Zoologist, 1862, p. 7960. 1869. Dictyna uncinata, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 246, pi. XLVI1, tab. CXLIV. 1874. Dictyna uncinata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 186. 1878. Dictyna uncinata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Dictyna uncinata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 50. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, légèrement chagriné, brun-rouge plus ou moins obscur, est garni de poils blanchâtres. Les yeux supérieurs formant une ligne un peu inclinée en arrière, sont presque équidistants; les yeux antérieurs sont disposés en ligne à peu près droite; les latéraux des deux lignes se touchent. Les chélicéres sont longues et finement striées. Le plastron, lisse, est brun-rouge. La palella de la patte- mâchoire, plus courte que le tibia, convexe au-dessus, est presque aussi large que longue; le libia porle à sa base en dessous une pointe aiguë, verticale, et tout près d'elle une autre petite tige de même longueur; le bulbe est entouré d'une lame membraneuse se terminant en arrière, sous le tibia, par une pointe recourbée (fig. M). L'abdomen est ordinairement noir-brun unicolore. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax, rougeâtre, un peu plus pâle en avant, porte des poils blancs qui dessinent parfois des lignes claires longitudinales. XII. M MOEURS. 2*8 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le tibia et la patella de la première paire de pâlies sont à peu près de même longueur que le tarse et le métatarse. L'abdomen, élevé, ovale, large, esl gris-fauve ou rougeâtre dans le haut; au milieu se Irouve une tache noire, un peu plus large et coupée carrément en arrière; elle est suivie dans le bas de petites lignes horizontales plus ou moins bien indiquées; l'abdomen est en outre garni de poils blanchâtres peu serrés. Ordre de longueur des patles : \, 2, 4, o. On peut rencontrer en toute saison et presque partout cette petite araignée adulte: dans les jardins, le long des haies, dans les bois, même contre les vieilles murailles; comme elle se réveille aux premiers beaux jours, les pontes commencent dès le début du mois de mai. Le nom de bienfaisante lui avait été donné à juste litre par Walckenaer, mais ce nom faisant double emploi, ne peut malheureusement être maintenu. Cette araignée prend dans sa toile, relativement assez grande, à mailles très lâches, les pucerons, les mouches, etc., qui déposent leurs œufs sur les jeunes fruits qu'elle préserve ainsi, en grande partie, d'une destruction certaine; je l'ai vue souvent saisir des mouches qui avaient au moins cinq à six fois sa taille. Le mâle chasse sans filer, jusqu'au moment de l'accouplement; il ne craint guère la femelle : je les ai vu rester enlacés pendant des heures entières dans la toile de celle dernière; à partir de ce moment, ils ne se quittent presque plus et partagent tous leurs travaux. C'est le plus souvent sous une feuille, pliée légèrement dans sa longueur, que la femelle dépose ses œufs répartis dans plusieurs cocons aplatis, en forme de disques; il y en a depuis deux jusqu'à cinq; ces cocons, d'un beau blanc, deviennent jaunâtres au bout de quelques jours; ils contiennent chacun de dix à quinze œufs non agglutinés. J'ai trouvé ces araignées dans les taillis à l'extrémité des tiges, se tenant cachées dans le milieu des bouquets de jeunes feuilles, dans les extrémités des tiges d'aubépine, dans les haies, les bruyères, les graminées, dans les vallées comme sur les montagnes. Je crois que ce n'est qu'accidentellement qu'on les rencontre sur les murailles; celles que j'ai pu observer ainsi s'étaient construit une pelile toile irrégulière. Je les ai observées encore très communément au début du printemps, dans les fleurs desséchées des plantes basses qu'elles rassemblent en les entourant de (ils (fig. ia). C'est là qu'elles avaient hiverné. Cette Diclyna ne quitte presque jamais ses œufs et le mâle reste près d'elle. J'ai assisté plusieurs fois à des accouplements, alors qu'il y avait déjà quelques cocons appliqués sur la feuille qui leur servait d'abri. Souvent une grosse mouche se trouvant prise dans leur piège, ils se niellent à deux pour la dévorer. En captivité, j'ai observé quatre et cinq pontes en un seul été. DISTRIBUTION Commune dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE. Répandue partout. Toute la France. Répandue dans toute l'Angleterre. Ravière. — Prusse. — Silésie — Saxe. Relgiqde. Hollande. Fkance. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol : Kufstein, Méran. — Hongrie : Forro, Ujhely, Homonna, Zilah, Torna, Rânk, S. Patak, Rarlfa, Szendro, Kajosvar, Perbenyck. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 219 Charkow, Jekaterinoslaw Lombardie. — Piémont. — Vénétie. — Toscane Tessin. — Lugano. Upsal. Russie Italie. Suisse. Suède. DICTYNA CIVICA, Lucas, I! (PL XIV, tig. o, Sa.) SYNONYMIE. 1849. Theridium civicum, Lucas, Descr. et fig. d'une nouvelle espèce d'Aran. appar t. au genre Tiierid. (Ann. de la Soc. ent. de Fraince, 2e série, t. VIII, p. 181 , pi. VI, n° 5.) 1870. Dictyna civica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 507. 1874. Dictyna civica, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 189. 1878. Dictyna civica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — - Le céphalothorax, noir, finement chagriné, est garni de poils blanchâtres. Les yeux supérieurs, en ligne à peu près droite, sont égaux, moins gros que les antérieurs; les inlervalles qui les séparent sont au moins doubles de leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite; les médians sont plus écartés que les latéraux. Le bandeau, un peu concave sous les yeux, est plus large que l'espace qui sépare les yeux médians antérieurs des supérieurs. Les chélicères, longues, granuleuses, sont légèrement déprimées dans le milieu, avec leur bord externe sinueux. Les pattes, brunâtres, avec les fémurs plus foncés sont parfois annelées aux extrémités. La patella de la patte-mâchoire est aussi longue que le tibia; celui-ci porte en dessous une très petite pointe noire verticale; ces deux articles sont plus courts que le fémur; le tarse, ovale, se termine en pointe courte; le bulbe se prolonge en arrière, en une pointe presque droite. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4, 3. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax, semblable à celui du mâle, est parfois un peu plus pâle en avant. Les chélicères sont moins longues que celles du mâle. Les pattes sont annelées aux extrémités. La patella de la patte-mâchoire est très courte; le tibia, plus étroit à sa base, est un peu plus long ; le tarse est aussi long que ces deux articles. L'abdomen, ovale, élevé, est gris blanchâtre testacé; dans le centre se trouve une bande longi- tudinale assez large, brune, un peu plus large vers le bas et renfermant deux points noirs; cette bande, souvent peu distincte,, est remplacée en arrière par des lignes transversales; le ventre, gris, est plus foncé dans le milieu. L'abdomen est recouvert de poils gris blanchâtre. Ordre de longueur des pattes: 1, 2 = 4, 3. MOEOUS. Celte petite Dictyna, beaucoup moins commune que les espèces précédentes, habite des creux de murailles d'où part sa toile, formée de fils rayonnants reliés par des fils transversaux irréguliers; ces toiles se salissent très vite. On peut la rencontrer pendant toute l'année (fig. 5a). Elle est beaucoup plus commune en France. 220 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, Villers-la- Ville. Toute la France. Cordoue. Ile d'Ischia (golfe de Naples). Jekaterinoslaw. France. Espagne. Italie. Russie. DICTYNA ARUNDINACEA, Linné, 1758. (PI. XIV, fig.. 6, 6fl. 6b, 6c.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. 1758. Aranea arundinacea, Linné, Systema naturœ, éd. 10, t. I, p. 620. 1775. Aranea latens, Fabricius (ad partem), Systema entomologiœ, p. 432. 1802. Aranea benigna, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 209. 1805. Theridion benignum, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 77. 1833. Dictyna benigna, Sundevall, Connectas Arachnidum, etc., p. 16. 1833. Clubiona parvula, Blackwall, Characters of some undescr. gen. and spec. of Aran. (Lond and Edinb. Phil. Mag., 3e série, t. III, p. 437.) 1834. Drassus parvulus, Blackwall, Rcsearches in ZooL, p. 337. 1856. Dictyna benigna, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 27, fig. 184, 185. 1837. Theridion benignum, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 537. 1841. Ergatis benigna, Blackwall, The differ. in the number ofeyes,elc, p. 608. 1856. Dictyna arundinacea, Thorell, Recensio crilica Aranearum Suecicarum, p. 81. 1861. Dictyna arundinacea, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 385. 1861. Ergatis benigna, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. 1, p. 146, pi. IX, fig. 93. 1869. Dictyna arundinacea, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 245, pi. XLV11, tab. CXLIII. 1870. Dictyna arundinacea, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 210. 1874. Dictyna arundinacea, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 191. 1878. Dictyna arundinacea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent.de Belgique.) 1881. Dictyna arundinacea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, pp. 46, 49, 50. Mâle (fig. 6c). — Le céphalothorax, noir, finement chagriné, est garni de poils blancs qui forment des lignes sur la parlie céphalique. Les yeux supérieurs, disposés en ligne droite, sont assez gros et séparés par des inlervalles doubles de leur diamèlre; les yeux anlérieurs, également en ligne droite, sont plus resserrés; les médians, plus gros que les anlérieurs, sonl plus petits que les latéraux; ceux-ci sont presque connivenls avec les antérieurs; les quatre yeux latéraux sont un peu soulevés. Le bandeau, creusé sous les yeux, est plus large que l'espace qui sépare les médians anlérieurs des supérieurs. Les chélicères, noires, striées, sont déprimées dans le milieu. La palella, inerme, est aussi longue que le tibia; celui-ci porle au-dessus, près de sa base, une petite poinle verticale, se partageant en deux à son exlrémité; le bulbe est entouré d'une lame membraneuse épaisse, prolongée en arrière par une longue pointe enroulée. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'abdomen, large, ovale, gris blanchâtre ou rosé, quelquefois un peu violacé, porte dans le milieu une assez large bande brune, longitudinale, découpée sur les bords et descendant au DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 224 moins jusqu'au milieu de l'abdomen; elle est tronquée en dessous et souvent les angles allongés finement sont terminés par une petite tache ronde; plus bas existent quelques Irails transversaux assez larges; des poils blancs grisâtres recouvrent l'abdomen. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. MOEURS. (Fig. 66.) Quoiqu'on puisse facilement trouver cette petite araignée en toutes saisons, c'est aux premiers beaux jours qu'elle est intéressante à observer. Elle vil sur les buissons, à l'extrémité des plantes herbacées et paraît avoir une grande prédilection pour les bruyères si communes dans les clairières et aux lisières des bois. On voit ces araignées, surtout le malin, lorsque le soleil brille, agitées d'une véritable fièvre de production. Elles courent dans tous les sens et couvrent d'un grand réseau le champ de bruyère sur lequel elles sont établies. Elles chassent sur ces innombrables ponts suspendus et saisissent les moucherons qui s'y laissent prendre en grand nombre. Au plus léger changement de temps, au moindre signe de froid, toul disparaît et l'on ne trouve plus trace de fils. Elles restent blotties dans leurs nids dont on les fait difficilement sortir. Ces refuges sont formés de petites liges de bruyères rapprochées; elles en garnissent le fond de fils croisés en tous sens auxquels se mêlent des fleurettes desséchées. On trouve souvent réunis le mâle et la femelle qui ont hiverné ensemble. La production de fils de cette petite Dictyna est incroyable. Ainsi, un jour, m'étant étendu dans la bruyère pour les observer, je déposai mon parapluie ouvert à mes côtés; en quelques minutes des fils s'allongèrent vers moi et finirent par entourer le parapluie d'un vaste réseau; plusieurs même s'attachèrent à moi et je vis une masse d'araignées se diriger de mon côté comme suspendues en l'air. Ces fiis avaient jusqu'à deux mètres de longueur. L'accouplement commence au printemps. A cette époque, la femelle tend autour de sa retraite une petite toile claire qui entoure l'extrémité de la plante. Elle pond dans son réduit et répartit ses œufs dans plusieurs cocons lenticulaires en soie très blanche qu'elle ne quitte presque plus. J'ai trouvé jusqu'à cinq cocons dans le même nid, placés les uns à côté des autres et contenant chacun de huit à vingt-cinq œufs ressemblant à de petits raisins blancs très murs. Ces œufs ne sont jamais agglutinés. J'ai rencontré une seule fois un cocon très singulier dont j'ai obtenu l'éclosion en captivité : l'araignée avait plié el cousu un petit morceau de feuille morte, de façon à en faire comme une petite boîte sans couvercle, dans le fond de laquelle étaient déposés les œufs. Pour couvrir le tout, elle avait tendu un morceau de soie solide, puis un voile plus léger au-dessus, ne tenant aux bords de la feuille que par des intervalles égaux. Les pontes continuent pendant tout l'été. Presque toujours les deux sexes sont réunis. Je vis un jour un petit mâle qui avait les pattes-mâchoires embarrassées dans la toile qui entourait leur gîte; la femelle arriva bientôt, le palpa avec soin et finit par couper autour de lui tous les fils qui le retenaient prisonnier. Cette Dictyna, commune dans tout le pays, résiste aux hivers les plus rigoureux. J'en ai con- servé pendant deux ans en captivité. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Toute la Hollande. France. Toute la France. Angleterre Berwickshire. — Pays de Galles. — Aberdeen. — Ben-JNevis. — Glascow. 222 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Répandue dans toute l'Allemagne. Allemagne. Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Tyrol. — Galicie : Janôw. — Hongrie : Ujhely, Tokay, Zilah, Torna, S. Patak, Bartfa. Italie. Lombardie. — Piémont. — Toscane. Suisse. Tessin. Russie. District de Radomysl. — Crimée : Podolsky, Charkow, Simferopol, Jekaterinoslaw, Jeny-Sala. Turquie d'Asie. Palestine. Suède. Gothembourg. — Upsal DICTYNA LATENS, Fabricius, 1775. (PI. XIV, fig. 7.) SYNONYMIE. 1775 1857 1841, 1861, 1861 1867 1670. 1874, 1878. 1879. Aranea latens, Fabricius (ad partem), Systèma enlomologiœ, p. 432. Theridion latens, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 340. Ergatis latens, Blackvvall, The differ. in the numb. of eyes, etc., p. 608. Ergatis latens, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 149, pi. IX, fig. 95. Dictyna latens, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 586. Dictyna latens, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 42. Dictyna latens, Thorell, Remarks on Synonyrns, p. 212. Dictyna latens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 194. Dictyna latens, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Dictyna latens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 50. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, finement chagriné, est garni de poils blancs. Les yeux supérieurs, égaux, presque équidistants, forment une ligne très légèrement courbée; ils sont séparés par des intervalles à peu près doubles de leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposés en ligne droite; les médians sont séparés par un intervalle presque égal à leur diamètre; l'intervalle des latéraux est un peu plus étroit. Le bandeau, incliné en avant, est plus large que la distance qui sépare les médians antérieurs des supérieurs. Les chélicères, noires, striées, sont longues. Le plastron, noir, en forme de cœur allongé, est chagriné. Les pattes sonl brunâtres, avec les fémurs presque noirs. Le fémur de la patte-mâchoire est au moins aussi long que les articles suivants; la patella, inerme, est un peu convexe en dessus; le tibia, plus long, porte à sa base une très petite pointe simple; le tarse, large, ovale, se termine en pointe courte; le bulbe, entouré d'un slylum noir, est pourvu d'un rebord interne membraneux, prolongé en arrière par une petite pointe presque droite; il est échancré profondément à sa base. L'abdomen ressemble beaucoup à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les chélicères, fortes, noires, chagrinées, portent quelques stries espacées. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 223 MOEURS. Les pattes sont noires; les métatarses et les tarses sont d'un brun rougeâlre. La patella de la patte-mâchoire est plus eourle que le tibia; le tarse est à peu près de même lon- gueur que ces deux articles. L'abdomen, ovale, large, est noirâtre, recouvert d'une épaisse pubescence blanche; dans le milieu se trouve une bande longitudinale noire, découpée et élargie en arrière. Ordre de longueur des pattes : 1 , 2 = 4, 5. Celte araignée est beaucoup moins commune et moins répandue que l'espèce précédente, dont sa manière de vivre la rapproche beaucoup. On peut la rencontrer pendant toute l'année, mais la ponte ne commence qu'en été. Elle habite les bois et vit sur les buissons, les graminées, les plantes basses, dans les endroits secs et découverts; je l'ai observée plusieurs fois cachée sous des pierres. Ses cocons lenticulaires contiennent de dix à trente œufs. La soie est un peu verdâlre. Belgique. DISTRIBUTION ISamur : Y voir, vallée de Montaigle, Hastière. vallée de l'Hermeton GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Awenne, Redu. Laroche. Fkaisce. Toute la France Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Pavs de Galles, etc. Prusse. — Bavière. Allemagime Russie. Odessa. — Jekalerinoslaw. — Sarepta. — Sudak. Piémont. — Vénélie. Tessin. Galice : Torre-de-Allo. Golhem bourg. Italie. Suisse. Espagne. Suède. Les Diclyna étrangères à notre faune sont : D. bicolor, E. Simon. — I). Koziorowiczi, E. Simon. — D. vicina, E. Simon. — D. scabra, E. Simon — D. globiceps, E. Simon. — D. patula, E. Simon. — D. pectita, Sundevall (?). — D. mandibulosa , Caneslrini et Pavesi. — D. scalaris, Canestrini. — I). lugubris, Cambridge. — D. consecula, Cambridge (Jérusalem). — D. pula, Cambridge (Jérusalem). — D. innocens, Cambridge (Jourdain). SYNONYMIE. CARACTÈRES Dl) GENRE. Genre LETHIA, Menge, 1869. 1855. Ciniflo, Blackwall (ad partem), Descr. of two newly dise. spec. of Aran., p. 120. 1861. Ciniflo, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, 1. 1, p. 159. 1869. Lethia, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 249. 1870. Lethia, Thorell, On Ëuropean Spiders, p. 125. 1874. Lethia, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 199. 1879. Lethia, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Lethia, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 51. Le céphalothorax est plus long que large, avec la partie céphalique inclinée en arrière; le groupe oculaire occupe toute la largeur du front. 224 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux supérieurs sont disposés en ligne droite; les antérieurs forment également une ligne droite, mais moins large que la première. Le bandeau est rarement plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les chélicères, parallèles, convexes à leur base, ne sont ni déprimées ni échancrées; elles sont longues cbez les mâles et courtes chez les femelles. Le plastron, grand, est plus long que large; la lèvre, tronquée carrément à son extrémité, est un peu plus longue que large; les lames maxillaires, droites, dépassent au moins la lèvre du tiers de leur longueur. Les quatre filières principales forment un carré; elles sont à peu près de même longueur; les inférieures sont plus épaisses. Les pattes, assez longues chez les mâles, sont courtes chez les femelles; les tibias de la quatrième paire sont plus courts que le céphalothorax; elles sont garnies de soies ou de crins, mais non d épines véritables. Les griffes supérieures, assez fortes, courbées, portent de sept à dix longues dents droites, serrées et dirigées en avant; la griffe inférieure en porte deux fines, longues, quelquefois suivies d'une troisième très petite, rudimentaire. La griffe de la patte-mâchoire de la femelle, très courbée, épaisse, est armée de quatre ou cinq denticulations. LETHIA HUMIL1S, Blackwall, 1855. iPl. XIV, fig. 8, 8a, 8b.) SYNONYMIE. 1855. Ciniflo humilis, Blackwall, Descr. of Iwo newly dise, spec, etc., in Ann. and Mac of Nat. Hist., 2e série, t. XVI, p. 120. 1869. Lethia varia, Menge, Preussische Spitinen, t. III, p. 249, pi. XLVII, tab. CXLV. 1870. Lethia humilis, Thorell, On European Spiders, p. 125. 1870. Lethia humilis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 433. 1874. Lethia humilis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 201. 1878. Lethia humilis, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Lethia humilis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 51. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est brun-rouge foncé. Les yeux supérieurs formant une ligne presque droite, sont à peu près équidistanls; les médians, plus petits que les latéraux, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs sont disposés aussi en ligne à peu près droite; les médians sont plus petits et plus séparés que les latéraux; ces derniers, plus gros, sont très rapprochés des supérieurs. Le bandeau, incliné en avant, est aussi large que les yeux latéraux du premier rang. Les pattes, assez longues, sont annelées plus ou moins fortement. La patella de la patte-mâchoire, aussi longue que le tibia, a son bord supérieur prolongé en dessus par une forte pointe aiguë légèrement courbée; le tibia, dilaté à son extrémité, porte au bout de celte dilatation une épine noire, presque verticale. Le bulbe, prolongé en arrière par une petite pointe membraneuse contournée, est entouré d'un stylum noir non détaché. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les pattes et les pattes-mâchoires sont annelées de noir. L'épigyne en plaque transversale rougeâlre, porte dans le milieu deux petites stries formant une courbe et en outre un petit tubercule de chaque côté. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 225 L'abdomen, blanc ou fauve rougeâlre, recouvert de poils blancs, porte dans le milieu une bande longitudinale noire, découpée sur les bords et beaucoup plus large en arrière. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. MOEURS. On peut rencontrer cette araignée depuis le printemps jusqu'à la fin de l'été, sur les buissons, les bruyères et principalement sur le tronc des hêtres, sous les lichens, ou cachée sous un coin d'écorce soulevé. Elle se tisse une toile irrégulière, formée de fils tendus en sens divers. Elle demeure cachée dans sa retraite en forme de tube, dont l'entrée très ronde est bordée de plusieurs fils superposés (fig. 8a). A l'époque de la ponte, au mois de juillet, elle dépose ses œufs dans un cocon de forme ronde, aplati d'un côté, assez grand et très blanc; elle le recouvre d'une nappe de soie découpée, rattachée par des fils tendus de tous côtés. Cette nappe, attachée par places, permet à la mère d'entrer et de sortir à volonté (fig. 86). Elle me paraît peu répandue dans le pays, mais assez commune là où elle s'est fixée. Elle est surtout fréquente aux lisières des grands bois. Belgique. DISTRIBUTION Brabant ; Calevoet, Groenendael, Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. Li^ge . Esneux, Tilff, Comblai n-au- Pont. France. Toute la France. — Corse : Ajaccio (E. Simon). — Iles d'Hyères : Porquerolles. Angleterre. Buckingham. — INorthampton. — Dorsetshire, etc. Allemagne. Bavière. — Prusse. SYNONYMIE. DESCRIPTION. LETHIA PUTA, Cambridge, 1863. (PI. XIV, fig. 9, 9a.) 1865. Ciniflo puta, Cambridge, Descript. of 24 new spec. ofSpid., in Zoologist, p. 8570 (10). 1869. Lethia stigmatisata, Menge, Preussische Spinnen, t. III, p. 250, pi. XL VIII, tab. CXLVI. 1874. Lethia puta, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 204. 1881. Lethia puta, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 53. Mâle. — Le céphalothorax, fauve foncé, entouré d'une fine ligne noire marginale, porte sur la partie céphalique trois traits noirs très fins, celui du milieu droit, les latéraux obliques. Les yeux supérieurs, formant une ligne à peu près droite, sont égaux, équidistants et séparés par des intervalles aussi larges que leur diamètre; les yeux antérieurs, disposés en ligne droite, sont équidistants; les intervalles sont presque aussi larges que les yeux médians; ces derniers sont plus petits que les supérieurs et les latéraux; les latéraux antérieurs, légèrement plus gros que les supérieurs, sont très rapprochés de ceux-ci. Le bandeau, vertical, finement rebordé, est plus étroit que les yeux latéraux. Les chélicères, fauves, sont longues et fortes. Les pattes, fauves, ne sont pas annelées. La patella de la patte-mâchoire, aussi longue que le tibia, est surmontée de crins; le tibia, déprimé, porte près de la base du tarse une petite apophyse noire, un peu contournée, prolongée en pointe fine; le tarse, ovale, assez large, dépasse à peine le bulbe; celui-ci, prolongé légèrement sous le tibia, porte un rebord noir en arrière (fig. 9a). XII. 45 226 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE MOEURS. L'abdomen ressemble à celui du mâle. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax, presque semblable à celui du mâle est parfois un peu olivâtre. La patte-mâchoire est fauve, avec le dernier article rougeâtre; la patella, un peu convexe, est plus courte que le tibia; le tarse, au moins aussi long que les deux articles précédents, porte des crins très longs. L'épigyne présente deux grandes fossettes profondes, arrondies et très rapprochées sur la ligne médiane. L'abdomen, brun plus ou moins foncé, ponctué de fauve, est garni de poils de la même couleur. Le plastron, lar^e, en forme de cœur, est lisse, brun, un peu plus foncé sur les bords. Ordre de longueur des pattes: 1, 4, 2, 5. Cette araignée est excessivement rare. Je ne l'ai observée qu'une seule fois dans le Luxembourg, cachée sous une pierre. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu. Paris. — Aube : Bar-sur-Seine. Mussy, Gyé. Prusse. Dorsetshire. Les Lethia étrangères à notre faune sont : L. meridionalis, E. Simon. — L. lucida, E. Simon. - L. Cambridgei, E. Simon. Cambridge. — L. Taczanowskii, Cambridge. Belgique. France Allemagne. Angleterre. L Mengei, SYNONYMIE. Genre TITANOECA, Thorell, 4 870. 1851. Theridion, Hahn (ad partem), Die Arachniden, t. I, p. 84. 1837. Asagena, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems, t. I, p. 15. 1850. Latrodectus, C. Koch (ad partem), Idem, t. V, p. 23. 1867. Amaurorius, Ausserer (ad partem), Die Arachn. Tirols, t. I, pp. 150 et 152. 1870. Titanoeca, Thorell, On European Spiders, p. 124. 1874. Titanoeca, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 207. 1878. Titanoeca, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax est allongé, avec la partie céphalique plus convexe que la partie thoracique, penchée en arrière, parfois un peu inclinée en avant, large et oblusément tronquée; le groupe oculaire occupe à peu près toute la largeur du front. Les yeux sont disposés en deux lignes droites ou presque droites. Le bandeau est aussi large au moins que les yeux antérieurs. Le plaslron, ovale, est plus large que long; les chélicères, longues, ne sont ni déprimées ni échancrées. La lèvre est beaucoup plus longue que large; les lames maxillaires, étroites, droites, dépassent la lèvre au moins du tiers de leur longueur. Les pattes sont peu longues et fortes; le tibia et la patella de la quatrième paire sont presque DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 227 toujours un peu plus courts que le céphalothorax; les épines des tibias et des métatarses manquent quelquefois; il n'y a pas de scopula. Les griffes supérieures, très robustes, sont munies de neuf ou dix dents; la griffe inférieure, très forte, porte trois dents. La griffe de la patle-mâchoire de la femelle porte neuf ou dix dents qui occupent à peu près loute sa longueur. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. TITANOECA QUADRIGUTTATA, Hahn, 4831. (PI. XIV, fig. 40, 10a, iOb, 10c.) 1831. Theridion 4-guttatum, Hahn, Die Arachnîden, t. I, p. 84, fig. 63, 64. 1836. Theridion 4-guttatum, Hahn, Monogr. Aran., t. VIII, pi. II, fig. a, 6. 1837. Asagena 4 guttata, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. 1, p. 13. 1850. Latrodectus 4-guttatus, C. Koch, Idem, t. V, p. 23. 1869. Titanoeca quadri-guttata, Thorell, On European Spiders, p. 124. 1870. Titanoeca quadri-guttata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 506. 1872. Titanoeca quadri-guttata, L. Koch, Ueb.d. Spinnengatt. Titanœca, p. 155. 1874. Titanoeca quadriguttata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 215. 1878. Titanoeca quadriguttata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann.de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle (fig. 10). — Le céphalothorax, brun-rouge, lisse, est garni de poils noirs espacés. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; rintervalle entre les médians est un peu plus large que leur diamètre; celui des latéraux est double; les yeux antérieurs présentent une ligne droite par leurs sommets; les médians, aussi gros que les supérieurs, sont séparés par un intervalle moins large que leur diamètre; les latéraux sont bien séparés des latéraux supérieurs. Le bandeau, vertical, rebordé, est aussi large que les yeux latéraux de la première ligne. Les chélicères sont finement granulées. Le plastron, noir, est chagriné. Les pattes sont rougeâtres, avec les fémurs plus foncés, presque noirs. La palella de la patle-mâchoire, à peu près carrée, est au moins aussi longue que le tibia; celui-ci présente en dessus une échancrure profonde dont le bord interne se prolonge en pointe; le milieu porte une apophyse noire partagée en deux branches arquées en dehors, puis rapprochées; la branche interne se termine en pointe fine; l'externe, lamelleuse, est élargie et tronquée à son extrémité; le tarse ne dépasse pas le bulbe; celui-ci avec son rebord externe suivi de deux replis noirâtres assez épais, est arrondi dans le haut et tronqué oblusément en bas; les angles de cette troncature sont un peu prolongés (fig. 106). L'abdomen, qui ressemble à celui de la femelle, est souvent entièrement noir, garni de poils fauves. Femelle (fig. 10a). — Le céphalothorax est quelquefois plus foncé que celui du mâle. Les pattes, assez courtes, sont épineuses comme chez le mâle. L'abdomen, noir, porte quatre taches blanches disposées par paires; les premières sont assez rapprochées du bord supérieur. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Cette jolie araignée, qui vit surtout sous les pierres, s'y construit une toile irrégulière, attachée à leur surface. Elle se blottit dans une sorte de petit tube soyeux mal défini. La toile est presque toujours tendue autour d'une anfractuosité ou dépression, de sorte qu'elle ne touche à la pierre que par ses bords. Ce piège doit être bon, car il se remplit vite de larves ou de petits coléoptères. Sa retraite est souvent cachée par un débris de feuille morte (fig. 10c). 228 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. La ponte commence au mois de mai et dure tout l'été. Les cocons, qui sont placés dans la toile, sous la pierre, sont globuleux, gris jaunâtre pâle et attachés par des fils très tins; ils contiennent de vingt à trente œufs orangés, non agglutinés. Les fourmis sont friandes de ces petits cocons. J'en ai compté jusqu'à dix dans une fourmilière de fourmis rousses; ils étaient déchirés et les œufs brisés. Elle est commune, mais assez peu répandue en Belgique. Belgique» Brabant . Environs de Bruxelles, bois de la Cambre. ISamur . Yvoir, Dinant. Liège • Tilff, Modave. Luxembourg : Laroche, Bedu. Anvers : Austruweel. France. Paris : La Glacière. — Fontainebleau. — Côte-d'Or : Châtillon. — Aube: Bar-sur- Seine, Gyé, Mussy. Allemagne. Autriche-Hongrie. Bavière. — Prusse. — Saxe. Environs de Vienne. — Tyrol : Méran — Bohême. — Hongrie : Ujhely, Erdôbénye, Tokay, Tolcsva, Barkô — Galicie. Italie. Toute l'Italie du Nord. Suisse. Tessin. Les Titanœca étrangères à notre faune sont : T. flavicoma, L. Koch. — T. nivalis, E Simon. — T. Schineri, L. Koch. — T monticola, E. Simon. — T. praefica, E. Simon. — T. albo-maculata, Lucas. SYNONYMIE. Genre AMAUBOBIUS, C. Koch, 1837. 1805. Clubionà, Walckenaer (ad partem, 4e famille : Les Parques), Tableau des Aranéides, p. 41. 1837. Amaurobius, C. Koch (ad max. part.), Uebersichl des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 15. 1841. CiNiflo, Blackwall, The diff'er. in thenumb. of eijes, etc., p. 607. 1861. Ciniflo, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 139. 1861. Amaurobius, Weslring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 373. 1864. Amaurobius, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 138. 1870. Amaurobius, Thorell, On European Spiders, p. 126, 1874. Amaurobius, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 220. 1878. Amaurobius, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Amaurobius, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 53. CARACTÈRES Dtl GENRE. Le céphalothorax, ovale, est plus long que large; la partie céphalique, qui reste de niveau avec la partie thoracique, est un peu plus convexe, en avant surtout; elle s'incline graduellement en arrière; le groupe oculaire occupe à peu près toute la largeur du front. Les yeux sont disposés en deux lignes droites; la supérieure est un peu plus large; quelquefois celte dernière est légèrement courbée en arrière; les yeux latéraux, non connivents, sont placés sur de faibles élévations obliques. Le bandeau est rarement double des yeux latéraux anté- rieurs. Les chélicères, perpendiculaires, épaisses, sont un peu bombées ; leur base n'est ni échancrée ni déprimée. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 229 Le plastron, plus long que large, ovale, tronqué en avant est rétréci en arrière; la lèvre est beaucoup plus longue que large; les lames maxillaires dépassent la lèvre du tiers de leur longueur. Les pattes, assez faibles chez les mâles, sont robustes chez les femelles; chez ces dernières, le tibia et la patella de la quatrième paire sont plus courts que le céphalothorax; ils sont au moins aussi longs chez les mâles; les pattes sont épineuses; il n'existe pas de scopula sous les tarses ni sous les métatarses inférieurs. Les griffes tarsales supérieures portent de dix à douze dents fines à peu près égales; la griffe inférieure, très recourbée, courte, avec un talon très fort, est munie de deux ou trois petites denticulations. Le mâle est presque aussi grand que la femelle. La patte-mâchoire de la femelle est armée d'une griffe longue, peu recourbée, garnie de sept à douze dents. Les Amaurobius sont pourvus d'un cribellum et d'un calamistrum. SYNONYMIE. AMAUROBIUS CLAUSTRAR1US, Hahn, 1831. (PI. XIV, fig. dd, Ida.) 1851. Clubiona claustraria, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 114, fig. 86. 1837. Amaurobius claustrarius, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 15. 1845. Amaurobius claustrarius, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 114, fig. 830. 1870. Amaurorius claustrarius, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 503. 1874. Amaurobius claustrarius, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 223. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est fauve-rouge plus ou moins foncé; la partie céphalique est longue, rétrécie et inclinée en avant; la strie thoracique est courte et reculée. Les yeux supérieurs sont assez gros; les médians, un peu plus petits, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est moins large; les yeux médians antérieurs, plus petits que les latéraux, sont un peu plus gros que les supérieurs et séparés par un intervalle moins large que leur diamètre. La patella de la patte-mâchoire, presque carrée en dessus, est aussi longue que le tibia; celui-ci porte à son bord supérieur trois apophyses dirigées en avant: la médiane droite; l'externe presque aussi longue, recourbée en crochet à son extrémité; l'interne, plus longue que les deux précédentes, arquée et recourbée en avant; le bord supérieur porte en dessous, dans le milieu, un petit rebord coupé carrément et une pointe obtuse, noire, du côté externe ; le tarse est fortement échancré à sa base; l'angle de l'échancrure est un peu prolongé; le bulbe porte deux crochets noirs convergeant au centre (fig. lia). L'abdomen ressemble à celui de la femelle, avec les dessins quelquefois moins nets. Ordre de longueur des pattes : 1 = 4, 2, 3. Femelle (fig. 11). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, avec la partie céphalique moins longue. Les chélicères, bombées à leur base, dépassent le bord frontal en dessus. L'épigyne, en plaque assez petite, un peu plus large que longue, légèrement rétrécie en avant, arrondie sur les côtés, tronquée aux deux extrémités, est divisée par une strie longitudinale assez profonde. L'abdomen, ovale, fauve testacé par-dessus, est plus foncé et ponctué sur les parties latérales; il 230 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. porte en avant, dans le haut, une bande longitudinale suivie d'accents noirs très nets, un peu élargis dans le milieu. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. MOEURS. Celle araignée est excessivement rare en Belgique. Je ne l'ai observée qu'une fois dans le Luxembourg, cachée sous une pierre, à la lisière d'une forêt. Elle est également très rare en France et paraît manquer en Angleterre. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg : Redu. GÉOGRAPHIQUE. France. Environs de Paris. — Doubs. — Jura. — Ain. Allemagne. Prusse. — Bavière. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Transylvanie. SYNONYMIE. DESCRIPTION. AMAUROBIUS ERBERI, Kyserling, 1863. (PI. XIV, fig. 12. 42a.) 1863. Ciniflo erberi, Kyserling, Beschreibungen neuer Spinnen. (Verhandl. d. zool.-bot. Gesellsch. in Wien, Bd. XIII.) 1870. Amaurobius Cyrilli, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 206. 1874. Amaurobius erberi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. 1, p. 225. 4878. Amaurobius erberi, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le céphalothorax est brun-fauve, un peu assombri en avant. Les yeux supérieurs, égaux, sont aussi gros que les antérieurs; l'intervalle qui sépare les médians est un peu plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est moins large que l'espace occupé par la paire médiane; les yeux médians antérieurs, presque connivents, sont aussi gros que les supérieurs et plus petits de beaucoup que les latéraux dont ils sont séparés par un espace au moins égal à leur diamètre. Les pattes sont annelées. La patella de la patte-mâchoire est plus courte et plus étroite que le tibia ; le bord supérieur de celui-ci porte trois apophyses très fortes, dirigées obliquement en avant; l'externe est épaisse et obtuse; la médiane, plus mince, est tronquée obliquement à l'extrémité; l'interne, épaisse, arquée à sa base, se termine en pointe effilée; en dessus, le bord supérieur du tibia est un peu relevé; le tarse est échancré à sa base, du côté externe; l'angle supérieur de l'échancrure est saillant; le bulbe porte deux crochets très petits dans le milieu et une lame épaisse, enroulée (fig. 12a). L'abdomen est presque semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 12). — Le céphalothorax est coloré comme celui du mâle; la partie céphalique est plus large. Les yeux supérieurs, égaux, disposés en ligne à peu près droite, sont équidislants; les yeux médians antérieurs, aussi gros que les supérieurs, sont plus petits que les latéraux. L'épigyne, en plaque arrondie en avant, tronquée et largement échancrée en arrière, est presque aussi longue que large; dans l'échancrure se trouve une pièce noire transversale, coupée en ligne droite en arrière. L'abdomen, fauve-brun lestacé, porte à la moitié centrale supérieure deux lignes souvent formées de taches noires assez grandes, suivies d'une série d'accents noirs aigus et finement pro- longés sur les côtés; les parties latérales sont pointillées de noir. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 231 MOEURS. Cette araignée, qui n'est pas commune en Belgique, se trouve sous les pierres, parmi les décombres, dans les ruines surtout. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Villers-Ia-Ville (ruines). Namur : Y voir, ruines de Poilvache, Belgique. Fraisce. Vaucluse. ~ Basses-Alpes. — Pyrénées-Orientales — Marne : Sezanne — Alpes-Maritimes : Menton. — Iles d'Hyères : Porquerolles — Gers : Lectoure, Courrensan. — Landes. — Lot: Cahors. — Gironde : Bordeaux, Arcachon. Allemagne. Silésie. Hongrie : Ujhely. — Dalmatie. Simferopol, Sewastopol. Jeny-Sala. Tessin. autriche-hongkie. Russie. Suisse. Italie. Lombardie. — Vénélie. — Environs de JNaples. Catalogne : Calella. Espagne Grèce. SYNONYMIE. AMAUROBIUS FENESTRAL1S, Stroem, 1768. (PI. XIV, fig. 13, 13a, IM, 43c.) 1768. Aranea fenestralis, Stroem, Beskr. ov. JSorske ins.,$ St., in Det Trondhiemske Selsk. Skrift, t. IV, p. 362, pi. XVI, fig. XXIII. 1776. Aranea fenestralis, Millier, Zoologiœ Danicœ prodromus, seu animalium Daniœ et Norvegiœ, etc., p. 194, 1778. Aranea atrox, De Geer, Mémoires, t. VII, p. 253, pi. XIV, fig. 24, 25. 1805. Clubiona atrox, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 44. 1857. Amaurobius atrox, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 15. 1841. Ciniflo atrox, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., p. 607. 1843. Amaurobius atrox, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 116, fig. 831. 1861. Ciniflo atrox, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 140, pi. IX, fig. 88. 1868. Amaurobius atrox, L. Koch, Die Arachn.-Gatt. Amaur. Coel. u. Cyb.,p. 7. 1870. Amaurobius fenestralis, Thorell, On European Spiders, p. 126. 1870. Amaurobius fenestralis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 205. 1871. Amaurobius fenestralis, Menge, Preussische Spinnen, t. IV, p. 290, pi. LV, tab. CLXVIII. 1874. Amaurobius fenestralis, E. Simon, Les Arachnides de France, 1. 1, p. 226. 1878. Amaurobius fenestralis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Amaurobius fenestralis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 56. DESCRIPTION. j/^/é?. _ Le céphalothorax, fauve, est très obscurci à sa partie céphalique. Les yeux supérieurs forment une ligne courbée en arrière; l'intervalle qui sépare les médians est plus large que leur diamètre et plus large également que l'intervalle des latéraux. Les yeux antérieurs sont disposés en ligne presque droite; les médians antérieurs, égaux, sont au moins aussi gros et plus rapprochés que les supérieurs; les quatre yeux latéraux sont séparés par un très petit intervalle. 232 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les patles sont annelées; les mélatarses sont rougeâtres. La patella de la palte-mâchoire est plus longue que le tibia; celui-ci, plus large, porle en dessus trois apophyses dirigées en avant : l'interne, plus longue que les deux autres, droite, se termine en pointe fine; l'externe, assez forte, droite, est arrondie à l'extrémité; la médiane, plus courte, épaisse, tronquée obliquement, porle une petite dent en dessous (fig. 13b). L'abdomen, fauve testacé plus ou moins noirâtre, présente dans sa moitié supérieure une bande noire longitudinale comme celle de la femelle, mais quelquefois moins distincte. Femelle (fig. 13). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les yeux sont disposés à peu près de la même manière. L'épigyne porte en arrière une grande fossette transversale renfermant une pièce rougeâtre plus large que longue, légèrement échancréeen avant, rétrécie, tronquée en arrière, atténuée et arrondie aux extrémités latérales (fig. 13a). L'abdomen, fauve plus ou moins obscur, porte dans sa moitié supérieure une bande noire, étroite en avant, plus ou moins découpée sur les côtés et tronquée en arrière; quelquefois on remarque des traces d'accents par-dessous; les côtés surtout portent de petits points noirs assez serrés. Ordre de longueur des pattes : 1, 2 =* 4, 3. Cette araignée, très commune et répandue dans toutes nos provinces, se tient sous les écorces d'arbres, dans les anfractuosités des vieilles murailles ou dans les crevasses des rochers. Elle établit au dehors une toile assez grossière et se blottit dans un creux de l'arbre ou dans un trou de mur tapissé intérieurement de soie en forme de tube mal défini. On la trouve encore à terre sous les pierres ou cachée sous les mousses (fig. 13c). On peut la rencontrer pendant toute l'année. La ponte a lieu vers la fin de juin et pendant le mois de juillet. A cette époque, la femelle dépose de cinquante à soixante- dix œufs dans un cocon en forme de disque, construit en soie légère; elle enferme ce cocon dans une grande cellule soyeuse, couverte de débris et de détritus qui dissimulent sa présence, puis elle dépose le tout dans sa retraite ou aux environs de celle-ci. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Maestricht. MOEURS. Toute la France. France. Angleterre. Ecosse : Aberdeen, Castle-Douglas, Glascow. — Dorsetshire. — Pays de Galles. — Irlande. Allemagne. Répandue dans toute l'Allemagne. Autriche-Hongrie. Environs de Vienne. — Tyrol (partout). — Hongrie : Tokay, Vilhorlat. Italie. Lombardie. — Vénétie. — Piémont. — Sicile : Messine. Suisse. Lucerne, le Righi, vallée de la Reuss. — Ragatz, gorges de Pfeiffers, Pontresina, route de la Maloja, route de la Fluela, le Saint-Gothard. — Tessin. Grèce. Morée. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 233 SYNONYMIE. AMAUROBIUS SIMILIS, Blackwall, 1859. (PI. XIV, fig. 14, Ua.) 1857. Clubiona atrox, Walekenaer (ad partem), Histoire naturelle des insectes (Aptères), 1. 1, p. 605. 1845. Ciniflo ferox, Blackwall, A CataL, etc., in Transact. of the Linn. Soc, t. XIX, p. 116. 1859. Ciniflo similis, Blackwall, Descr. of six recently discovered species, etc. (Ann. and Mac of Nat. Hist., 3e série, vol. III.) 1861. Ciniflo similis, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 141, pi. IX, fig. 89. 1870. Amaurobius similis, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 206 et 433. 1874. Amaurobius similis, E. Simon, Lès Arachnides de France, t. I, p. 228. 1878. Amaurobius similis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Socent.de Belgique.) 1881. Amaurobius similis, Cambridge, Spiders ofBorset, t. I, p. 54. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve plus ou moins rougeâlre, est plus foncé en avant. Les yeux supérieurs, assez gros, sont un peu courbés en arrière; les médians, à peine plus petits, sont séparés par un intervalle un peu plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs, égaux, plus gros, forment une ligne presque droite; l'intervalle qui sépare les médians est très étroit; celui des antérieurs est un peu plus large. Les pattes ne sont pas annelées. La palella de la patte-mâchoire est plus large et de même longueur que le tibia; celui-ci porte en dessus trois apophyses dirigées en avant : l'externe, droite, épaisse, est élargie et arrondie à son extrémité; l'interne, au moins aussi longue, courbée en dehors, rétrécie vers le milieu, se termine par un filet légèrement recourbé; la médiane est très courte, avec une petite dent en dessous (fig. 14a). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 14). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, mais la partie céphalique est beaucoup plus inclinée en avant. Les chélicères, bombées, ne dépassent presque pas le bord frontal. Les pattes sont quelquefois annelées. L'épigyne, en fossette, renferme une pièce transversale rouge, rétrécie en avant, droite en arrière, avec une légère échancrure au milieu du bord antérieur. L'abdomen, noirâtre sur les côtés, est fauve testacé, parfois olivâtre dans le milieu; en avant se trouve une bande noire longitudinale, plus large à sa partie inférieure et coupée d'une ligne fauve médiane. Ordre de longueur des pattes : 1, 2 = 4, 3. MOEURS. Celte araignée est un peu moins commune en Belgique que l'espèce précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup. On la trouve dans les crevasses de rochers, quelquefois sous les pierres, mais surtout dans les interstices des vieilles murailles. Elle se construit une sorte de tube soyeux peu profond qui se termine à l'extérieur en toile irrégulière, floconneuse, parfois assez grande. Autour de l'entrée centrale, quelques fils indiquent vaguement des rayons. Cette toile est promp- tement déformée et salie par la poussière. Cette araignée, qui atteint parfois une forte taille, est très vorace. On l'aperçoit en embuscade au fond de son trou noir; ses yeux brillent dans l'ombre comme de petits diamants. En agitant légèrement sa toile avec l'extrémité d'un brin d'herbe on la fait sortir de sa retraite. Si elle est trop effrayée, elle se laisse tomber brusquement en contrefaisant la morte pendant assez longtemps. XII 46 254 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Je n'ai jamais vu le mâle dans une toile. J'en ai observé un, blotti sous une pierre dans la mousse; il était caché sous une feuille morte accrochée par quelques fils. Il rôde, la nuit surtout, auprès des toiles des femelles. On peut trouver quelquefois cette araignée à l'intérieur des habitations, dans les chambres obscures et sous les hangars. Belgique. DISTRIBUTION Brabanl : Bruxelles, Uccle, Woluwe-Saint-Lambert, Jette-Saint-Pierre, Beersel, Auderghem, Noirhat, GÉOGRAPHIQUE Villers-la-Ville, Diest, Louvain. Liège : Environs de Liège, Tilff. Comblai n-au-Pont, Modave, Spa, Hollogne-aux-Pierres, Sprimont, Jupille. Namur : Dinant, Y voir, Han-sur-Lesse, ftlariembourg, Nisme. Luxembourg: Saint-Huberl, Redu. Anvers: Calmpthoul, Postel, Hérenthals, Hoogstraelen. Limbourg : Genck. Flandre orientale : Environs de Gand, Grammont, Assenede. Flandre occidentale : Heyst, Ypres. Hainaut : Hennuyères, Jumet. Hollande. Maestricht. France. Toute la France. Allemagne. Prusse. — Bavière. — Silésie. — Saxe. Angleterre. Répandu en Angleterre, surtout dans le sud. — Ecosse: Edimbourg. Suisse. ïessin. Italie. Lombardie. — Piémont. Espagne. Galice : Cabanas. SYNONYMIE. AMAUROBIUS FEROX, Walckenaer, 1830. (PI. XIV, fig. 1S, ISa, Vôb.) 1830. Clubiona ferox, Walckenaer, Faune française (Arachnides), p. 150, pi. VII, fig. 7. 1837. Cluuiona ferox-nigra, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 607. 1837. Clubiona ferox, Walckenaer, Idem, t. 1, p. 606. 1837. Amaurobius cryptarum, C Koch, Veberskht des A rachniden- Systems, t. I, p. 15. 1839. Amaurobius ferox, C. Koch, Die Arachniden, L VI, p. 41, fig. 460, 461. 1861. Ciniflo ferox, Biackwall, Spiders of Great Britain, t. i, p. 142, pi. IX, fig. 90. 1861. Amaurobius ferox, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 374. 1864. Amaurorius ferox, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 139. 1864. Amaurobius ferox-nigra, E. Simon, Idem, p. 139. 1868. Amaurobius ferox, L. Koch, Die Arachn.-Gatt. Amaurob. Coelotes u. Cybaeus, in Abhandl. d. Naturhist. Gesellsch. zu Nuremberg, p. 11. 1870. Amaurorius ferox, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 204. 1874. Amaurobius ferox, E. Simon, Les Arachnides de France, t. I, p. 232. 1878. Amaurobius ferox, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Amaurobius ferox, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 56. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 2.15 DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge, devient noirâtre en avant. Les yeux supérieurs, formant une ligne presque droite, sont égaux et assez gros; l'intervalle qui sépare les médians n'est pas tout à fait double de leur diamètre; l'intervalle des latéraux est un peu moins large que la paire médiane; les yeux médians antérieurs, plus gros que les supérieurs, sont séparés par un intervalle aussi large que la moitié de leur diamètre. Les pattes ne sont pas annelées. La patella de la patte-mâchoire, plus longue que le tibia, est presque carrée ; le tibia porte deux apophyses au-dessus : l'externe, droite, obtuse, dirigée obliquement en avant, se termine par une dilatation malléiforme; l'autre, verticale, épaisse, rélrécie au sommet, se termine en pointe courte, recourbée et creusée; au côté interne, près de la base du tarse, on distingue une petite pointe obtuse; le bulbe porte à sa base une forte apophyse recourbée (fîg. 15a). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fîg. 15). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; les yeux présentent à peu près la même disposition. L'épigyne, en plaque plus longue que large, arrondie en avant, est tronquée en arrière et coupée d'une échancrure renfermant une pièce en demi-cercle ou un peu triangulaire. L'abdomen, noir, est revêtu de poils grisâtres; en avant l'on distingue, plus ou moins, une bande plus claire, longitudinale, et quelques taches sur les côtés; en dessous se trouvent quelques petits accents vaguement indiqués. Ordre de longueur des pâlies : I, 4, 2, 3. MOEURS. Cet le araignée est commune et répandue dans toutes nos provinces. On la rencontre dans les crevasses des vieilles murailles, dans les caves, sous les pierres et même sous les écorces. Elle ne sort de son habitation que lorsque le temps est couvert et pluvieux. Lorsqu'elle est établie dans des trous de murs, elle construit une (oile à fils lâches, blanche à reflets bleuâtres, qui se salit et se déchire très vite. Cette toile entoure l'ouverture extérieure de son refuge, dans lequel elle reste immobile jusqu'à ce qu'un insecte vienne se prendre dans son piège. Elle est très courageuse et attaque les insectes les plus gros, même les guêpes. Sous les pierres, j'ai observé plusieurs fois sa toile allongée en forme de traîne. La retraite consistait en quelques feuilles mortes sous lesquelles se tenait l'araignée (fîg. 156). On trouve le mâle adulte en hiver; aussi l'accouplement a-t-il lieu dès les premiers beaux jours. La femelle fait plusieurs pontes dans l'année. Cette espèce résiste aux froids les plus rigoureux. On trouve la femelle abritée sous une petite tente de soie dans laquelle elle se tient immobile. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Répandu dans toute la Belgique. Partout. Diekirch. Toute la France. Prusse. — Bavière. — Silésie. — Saxe. Répandu dans toute l'Angleterre. Tyrol. — Hongrie : Ujhely. Belgique. hollandf. Grand-Duché de Luxembourg. France. Allemagne. Angleterre. Autriche-Hongrie. 236 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Suisse. Italie. Espagne. Suède. Amérique du Nord. Répandu dans toute la Suisse. Répandu dans toute l'Italie. Galice : Cabanas. Gothembourg. Baltimore. Les Amaurobius étrangers à notre faune sont : A. latebrosus, E. Simon. — A. Scopolii, Thorell. — A. crassipalpis, Canestrini et Pa vesi. — A.corsicus, E. Simon. — A. jugorum, L. Koch. — A. simplex, Cambridge. — A. distinctus, Cambridge. — A indistinctus, Cambridge. — A.ruficeps, Cambridge. SYNONYMIE 1805 1835. 1852. 1864 1866. 1870. 1870. 1878. 1878. 1879. CARACTÈRES Le céf DE LA FAMILLE. Famille des DR ASSIDU. Cellularle et Camerari^e, Walckenaer, Tableau des Aranéides, pp. 41 et 45. Drassides, Sundevall (ad partem), Consp. Arachn., etc., p. 6. Cellicol^e, Doleschall (ad partem), Systematisches Verzeichniss der im Kaiserthum Oesterreich vorkommenden Spinnen. (Sitzungsberichte d. Mathem. Naturwissensch. Classe d. Kais. àkademie D. WlSSENSCHAFTEN ZU YVlEN, Bd IX.) Drassiformes, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées. Drassides, L. Koch (ad partem), Die Arachniden-Familie der Drassiden. Drassoid^e, Thorell, On European Spiders, p. 137. Agalenoid,e, Thorell (ad partem : gen. Agrœca), Idem, p. 117. Drassid>e, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 1. Drassid,e, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Drassides, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 11. Le céphalothorax, rétréci dans la partie céphalique, est plus long que large; il existe souvent une strie médiane longitudinale dans la partie thoracique; on observe rarement des stries rayonnantes. Les yeux, disposés sur deux lignes transversales plus ou moins droites, sont égaux ou peu inégaux; les yeux du milieu du premier rang sont diurnes. Le bandeau, moins large que Paire oculaire, est incliné ou vertical. Les chélicères sont le plus souvent perpendiculaires; chez quelques mâles, elles sont projetées en avant. Il existe deux stigmates épigastriques et parfois un ou deux sligmates trachéens. Les filières sont au nombre de six; les qualre filières latérales, composées d'un seul article, cylindriques, Ironquées, ne présentent que de grandes fusules terminales, souvent très apparentes; les filières inférieures, presque toujours plus fortes et plus longues, sont disjointes ou conniventes. Les pattes varient de longueur; les deux premières paires sont dirigées en avant, avec leurs fémurs un peu arqués en dehors; les paires postérieures sont dirigées en arrière; la troisième paire de pattes est la plus courte; excepté chez quelques Clubiona, la seconde paire ne dépasse jamais la première. Il y a deux griffes aux tarses, avec des scopulas qui n'existent parfois qu'autour des griffes. Ce caractère est très important. Le tarse de la patte-mâchoire du mâle recouvre le bulbe. La patte-mâchoire de la femelle présente une griffe pectinée. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 237 CARACTÈRES DE LA SOUS-FAMILLE. Sous-famille des DRASSINAE. Une impression visible, oblique ou longitudinale, existe sur les lames maxillaires. Les filières inférieures sont disjointes. SYNONYMIE. Genre M1CARIA, Westring, 1851. 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranèides, p. 45. 1832. Clubiona, Sundevall (ad partem), Svenska Spindlarnes Beskr., p. 138. 1835. Macaria, C. Koch, in Herrich Schaejfer, Deutschl. Ins., p. 129, fig. 14-16. 1851. Micaria, Westring, Forteckn., etc., p. 46. 1861. Micaria, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 550. 1861. Drassus, Blackwall (ad parlem), Spiders of Great Britain, i. I, p. 104. 1864. Macaria, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 112. 1866. Micaria, L. Koch (ad partem), Die Arachniden-Fam. d. Drassiden, pp. 2, 52. 1870. Micaria, Thorell (ad partem), On European Spiders, p. 147. 1878. Micaria, K. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 5. 1878. Micaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Micaria, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 11. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, ovale allongé, à front large, bombé, ne présente pas de strie longitudinale; il se rétrécit en avant depuis les hanches de la première ou seconde paire de pattes; en arrière depuis l'intervalle des hanches de la seconde à la troisième; le bord postérieur est largement échancré ou obtusément tronqué; il existe un large rebord vertical, aminci parfois dans le milieu. Les yeux antérieurs, disposés en ligne plus ou moins courbée en arrière, sont égaux, assez resserrés; quelquefois les médians sont plus petits; les yeux supérieurs forment une ligne plus large, bien séparée de la première, presque droite ou légèrement arquée en arrière. Le bandeau, vertical, est beaucoup plus large que les yeux antérieurs. Le plastron, ovale, plus long que large, dépourvu d'impression, est atténué en arrière. La lèvre, plus longue que large, rétrécie depuis la base, atteint et dépasse même parfois le tiers supérieur du bord interne des mâchoires. Les lames maxillaires sont peu longues et larges; le bord interne est droit ou légèrement échancré au niveau de la lèvre; le bord externe présente l'insertion du trochanler au milieu de sa longueur chez Pulkaria ou un peu en avant chez Formicaria; passé ce point, les lames se resserrent, puis deviennent droites et s'élargissent même un peu à l'extrémité; l'angle interne supérieur est arrondi, tandis que l'angle externe est plus ou moins carré. Les chélicères sont parallèles, verticales, quelquefois légèrement atténuées, mais elles ne sont jamais bombées en avant; le crochet, très arqué, gros à sa base, se rétrécit fortement; on observe de petites denticulations au bord de la rainure. L'abdomen, allongé, cylindrique, s'arrondit aux extrémités; il est souvent un peu plus étroit en avant, avec une dépression transversale dans le milieu. Les pattes ont les fémurs souvent très forts, surtout ceux des premières paires; les articles terminaux sont au contraire très grêles; la patella de la première paire n'est jamais beaucoup plus longue que celle de la seconde; les tarses des deux premières paires sont fort longs relativement aux métatarses; les épines, assez rares, sont fines et ne forment pas de séries; il n'en existe jamais aux patellas; les tarses et les métatarses des deux premières paires sont munis de scopulas peu serrées qui ne consistent souvent qu'en deux lignes de crins très 258 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. étroites; les téguments du céphalothorax, de l'abdomen et du dessus de la base des pattes, parfois même ceux du plastron et des chélicères, sont recouverts de poils élargis en forme de squames à éclat métallique et fortement irisé; il y a des poils simples sur les autres parties du corps. Les tarses sont munis de petites griffes plus ou moins recourbées. Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire, petite et fortement courbée, est dépourvue de dents. SYNONYMIE. 1832 1833 1837, 1839. 1858. 1861. 1861. 1861, 1861. 1867. 1867. 1870. 1872. 1878. 1878. 1879. MICARIA PULICARIA, Sundevall, 1833. (PI. XVI, fig. 1, la, \b.) Clubiona pulicaria, Sundevall, Svenska Spindlarnes Beskrifning, p. 140. Dkassus nitens, Blackwall, Charact. of some undescr., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 5e série, l. IN, p. 439. Drassus lugubris, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 624. Macaria formosa, C. KocIî, Die Arachniden, t. VI, p. 97, fig. 501. Drassus micans, Blackwall, Descr. of six newly dise, spec, etc., in Ann. and Mag. of Nat. Hjst., 5e série, t. I, p. 430. Drassls micans, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. I, p. 118, pi. VI, fig. 72. Drassus nitens, Blackwall, Idem, t. I, p. 119, pi. VI, fig. 75. Micaria nitens, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 336. Micaria pulicaria, Westring, Idem, p. 334. Macaria formosa, Ohlert, Die Araneiden oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 104. Macaria nitens, Ohlert (ad partem), Idem, p. 104. Micaria pulicaria, ïhorell, Remarks on Synonyms, p. 173. Micaria pulicaria, Mcnge, Preussische Spinnen, t. V, p. 325, pi. LVII, tab. CLXXXVI. Micaria pulicaria, ë. Simon, les Arachnides de France, t. IV, p. 21. Micaria pulicaria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Micaria pulicaria, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 12. DESCRIPTION. Mâle (fig. 1). — Le céphalothorax, parfois plus pâle que celui de la femelle, entouré d'une étroite marge noire, brun-rouge plus ou moins foncé, est recouvert de poils blanchâtres; sur la partie thoracique se trouvent en arrière deux traits rayonnants très blancs, souvent plus nets chez la femelle. La patella est aussi longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, assez forte, est plus courte que le diamètre de l'article; le tarse, à peu près aussi long que les deux articles précédents, porte quatre épines en dessous; il se termine en pointe plus courte d'un tiers que le bulbe (fig. la). Les fémurs des deux paires de pattes antérieures sont très foncés; ceux des paires postérieures ainsi que les tibias sont rayés de brun sur les côtés. Les chélicères, striées, sont échancrées longitudinalement au bord interne. L'abdomen ne présente souvent que les deux lignes blanches transversales. Ordre de longueur des pattes : 4 = 1, 2, 3. Femelle, — Le céphalothorax est presque semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, à peu près égaux, sont disposés en ligne légèrement courbée; les médians, un peu plus petits et plus séparés que les latéraux ont l'intervalle au moins aussi large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les médians, plus petits, très rapprochés des latéraux, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre. L'épigyne, plus large que longue, forme une grande plaque brun-rouge; elle porte en avant une strie très forte et deux petites saillies allongées dans le milieu ; elle est un peu rétrécie et obtusément tronquée en arrière (fig. \b). DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 259 MOEURS. L'abdomen porte une pubescence métallique, verte, irisée, à reflets rouge violacé, surtout en avant et en arrière; dans la partie supérieure se trouve une petite ligne blanche transversale et plus bas une seconde ligne un peu plus fine; souvent on voit un point médian entre les deux lignes et en dessous une série de trois autres points blancs en ligne longitudinale; il y a une touffe de poils blancs au-dessus des filières. Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, 5. Cette araignée, assez commune en Belgique, peut se rencontrer pendant toute Tannée, car elle résiste aux plus grands froids. Elle passe l'hiver cachée sous les écorces, surtout sous celles des platanes. Elle court, pendant l'été, à l'ardeur du soleil, sur les plantes basses et les bruyères. Au moment de la ponte, en juillet, les femelles déposent leurs œufs, au nombre de vingt à trente, dans un cocon en forme de disque, très bombé d'un côté et aplati de l'autre; ce cocon, placé sur les bruyères ou enlre les feuilles des petits buissons, est renfermé dans une sorte de tente soyeuse s'ouvrant aux deux extrémités. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant: Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Rhode Saint-Genèse, Boitsforl, Groenendael. Waterloo, Auderghem, Ucele, Calevoet. Namur : Environs de Namur, Namèche, Yvoir. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont. Hainaut : Hennuyères, Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). Hollande. Je lai reçue plusieurs fois sans désignation de localité. France. Centre et nord de la France. — Alpes : Lautaret, Sappey. — Pyrénées. — Corse. Allemagne. Bavière. — Saxe. — Hanovre. — Prusse. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Hongrie : Varanno, Ujhely. Russie. Odessa, Sudak, Simferopol. Angleterre. Dorsetshire. — Berwickshire. — Ecosse : Aberdeen. Glascow. Tessin : Lugano, Locarno. Suisse. Italie. Vénétie. — Lombardie. — Piémont. — Toscane. SYNONYMIE. CARACTÈRES Dt GENRE. Genre MICARIOLEPIS, E. Simon, 1874. 1874. Chrysothrix, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 29. 1874. Micariolepis, E. Simon, Idem» Le céphalothorax, convexe, allongé, rétréci en arrière et en avant, est dépourvu de strie longi- tudinale; le front est assez large; il existe un large rebord, relevé légèrement en arrière. 240 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les yeux antérieurs, resserrés et disposés en ligne courbée en arrière, sont égaux; parfois les médians sonl un peu plus petits; les yeux supérieurs, à peu près égaux, sont disposés en ligne courbée en avant, plus large et bien séparée de la première. Le bandeau, vertical, est plus large que les yeux antérieurs. Le plastron, longuement atténué en arrière, est ovale et beaucoup plus long que large. La lèvre et les lames maxillaires sont semblables à celles des Micaria. Les chélicères, verticales, courtes, ne sont pas convexes. L'abdomen, cylindrique, allongé, arrondi aux extrémités, est déprimé transversalement dans le milieu. Les pattes sont fines et allongées; les patellas des deux premières paires sont égales et les tarses de ces mêmes paires sont fort longs relativement aux métatarses; les pattes des trois dernières paires sont inermes; il n'existe pas de scopulas; on remarque quelques longues épines aux pattes antérieures. Les griffes des tarses et celle de la patte-mâchoire de la femelle, inermes, sont arquées régulière- ment et fines. SYNONYMIE. MICAR10LEPIS SPLENDIDISSIMA, L. Koch, 1876. (PI. XVI, fig. 2.) 1876. Micaria splendidissima, L. Koch, Die Arachn. fam. d. Drassiden. 1878. Chrysothrix splendidissima, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 30. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun noirâtre très foncé, entouré d'une ligne noire marginale, avec les stries rayonnantes très obscurcies, est recouvert d'une pubescence à reflets métalliques, verdâlre ou bleuâtre au-dessus, rouge vif sur les côtés, irisée d'un rouge violacé en avant. La patella de la patte-mâchoire est au moins aussi longue que le tibia; celui-ci a son apophyse supéro-externe très petite, conique; le tarse est plus court que les deux articles précédents. L'abdomen, à reflets métalliques très éclatants, est à peu près semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = % 3. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; quelquefois la partie céphalique est noire. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée; les médians, un peu plus écartés que les latéraux, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne beaucoup plus courbée; les médians, plus petits, sonl séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est plus étroit. Les chélicères, assez foncées, sont simplement garnies de crins fauves. Les pattes sont blanchâtres; les hanches des trois premières paires sont brunes; les fémurs des deux premières paires portent, du côté interne, une très grande tache noire couvrant la moitié basilaire; dans le haut se trouve un point noir qui porte une épine assez forte; on remarque parfois une ligne sous les métatarses et les tibias; le tibia de la première paire porte deux paires de longues épines en dessous; le métatarse de cette même paire porte une paire d'épines à sa base; aux paires postérieures, la base des fémurs et des métatarses est rembrunie ou rayée de noir. L'abdomen, très brillant, est recouvert d'une pubescence à reflets métalliques, irisés de vert, de rouge, de bleu et de violet; dans le haut se trouve un espace garni de poils rouges; il y a une touffe de poils blancs au-dessus des filières; le ventre est blanc. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 3. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 241 MOEURS. Je n'ai observé qu'une seule fois en Belgique, accidentellement sans doute, cetle splendide araignée, courant sur les bruyères à l'ardeur du soleil. Je l'ai recueillie en grande quantité dans le midi de la France. Elle paraissait commune aux environs de Menton. Ses mœurs me sont inconnues. Anvers : Bruyères de Calmpthout. Belgique. France. Seine : La Varenne. .— Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Oise : Precy. — Basses-Alpes : Digne — Var : Hyères. — Iles d'Hyères : Porquerolles. — Alpes-Maritimes: Menton, Nice, Monaco. — Corse: Bonifacio, Campo di l'Oro AUTRICHE-HoiNGRIE. Tyrol. Les Micariolepis étrangers à notre faune sont : M. dives (sub Brassus). Lucas. — M. fasivosa (sub Brassus), Lucas. SYNONYMIE. Genre PROSTHESIMA, L. Koch, 4 872. 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 45. 1832. Herpyllus, Hentz (ad pariem), On North Amer. Spid., p. 120. 1833. Melanophora, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Insekten, 120, 20, 23 (*). 1837. Melanophora, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 17. 1861. Melanophora, West ring (ad partem), Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 554. 1861. Drassus, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Dritain, t. I, p. 104. 1864. Melanophora, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 116. 1866. Melanophora, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. 2, 142. 1870. Melanophora, Thorell, On European Spiders, p. 149. 1872. Prosthesima, L. Koch, Monogr. Drass. 1878. Prosthesima, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 37. 1878. Prosthesima, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. delà Soc. ent. de Belgique.) 1879. Prosthesima, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 14. CARACTÈRES DU GKNRE. Le céphalothorax, ovale allongé, peu convexe, longuement et graduellement rétréci en avant depuis l'intervalle des hanches de la seconde et de la troisième paire, est muni d'une strie médiane et d'un rebord ordinairement tranchant et étroit; le front, obtus, peu large, est tronqué en arrière. Les yeux antérieurs, resserrés, sont disposés en ligne courbée en arrière; les médians sont légèrement plus petits que les latéraux; les yeux supérieurs forment une ligne droite au moins aussi large que les yeux antérieurs. L'abdomen est ovale allongé. Le plastron, presque arrondi, à peu près aussi large que long, ne possède pas d'impression. La lèvre, beaucoup plus longue que large, atteint parfois l'angle interne des lames maxillaires. Les lames maxillaires, assez longues, s'élargissent jusqu'à l'insertion du trochanter. Les chélicères, verticales, assez courtes, sont munies de crochets fortement arqués et robustes à la base; il y a quelques denticulalions près de l'angle de la rainure. (*) Le nom de ce genre faisant double emploi a été changé en 1872 par le Dr L. Koch. XII. 47 242 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les pattes, assez courtes, sont robustes, surtout les fémurs ; la patella de la première paire est souvent fort longue comparativement à celle de la seconde; presque toujours les tarses des deux premières paires sont plus courts que les métatarses; il y a de nombreuses et fortes épines aux paires antérieures; elles sont plus rares aux premières paires et manquent souvent aux tibias et aux métatarses de ces dernières; chez presque loutes les espèces de ce genre, les deux premières paires sont munies de scopulas; les griffes larsales, courbées, fortes, sont un peu denticulées dans la première moitié; ces denticulalions sont variables. SYNONYMIE. PROSTHESIMA PEDESTRIS, C. Koch, 1837. (PI. XVI, fig. 3, Sa.) 1837. Melànophora pedestris, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, p. 17. 1859. Melànophora pedestris, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 82, fig. 489. 1866. Melànophora pedestris, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden. 1878. Prosthesima pedestris, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 50. 1878. Prosthesima pedestris, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Prosthesima pedestris, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 15. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, est chagriné. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue et plus large que le tibia; l'apophyse de ce dernier, assez forte, courbée à l'extrémité, est aussi longue que l'article; le bulbe est oblique- ment tronqué à son extrémité, avec l'angle légèrement bifide. Les métatarses des deux premières paires de pattes sont dépourvus d'épines et de scopulas; en dessous se trouvent des crins assez petits; la patella et le.tibia de la quatrième paire sont plus longs que le céphalothorax; les palellas des deux premières paires sont presque de même longueur. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, ovales, sont presque égaux; les médians sont un peu plus rapprochés que les latéraux; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les latéraux, ovales, sont beau- coup plus gros que les médians; l'intervalle qui sépare ces derniers est à peu près égal à leur diamètre. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Le plastron, ponctué, garni de crins courts, est noir brillant. Les pattes sont jaune-fauve, sauf les hanches et les fémurs qui sont bruns ou noirâtres. L'épigyne forme une grande plaque plus longue que large, arrondie aux angles; elle porte en avant une assez grande fossette triangulaire, bordée largement de noir, avec le sommet prolongé en pointe, dirigé en arrière (fig. 3a). L'abdomen est très noir, à reflets bleuâtres. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette Prosthesima, assez commune et répandue dans nos provinces, vit principalement sous les pierres; cependant je l'ai trouvée quelquefois cachée sous les mousses des bois. On la rencontre adulte depuis le milieu du mois de juin. La femelle dépose ses œufs relativement peu nombreux dans un cocon en soie parcheminée, plat du côté appliqué contre la pierre et convexe de l'autre côté; ce cocon prend une teinte rosée quelques jours avant l'éclosion. L'araignée s'entoure d'une fine toile bleuâtre, transparente, de forme variable. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 243 Belgique. DISTRIBUTION Hrabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Auderghem, Waterloo, Saventhem, GÉOGRAPHIQUE. Noirhat. Diest, Villers-la- Ville. Anvers : Malines, Calmpthout. Namur : Yvoir, Waulsort, Hastière, Han-sur-Lesse. Limbourg : Genck. Liège : Tilff, Spa, Comblain-au-Pont, Modave. Luxembourg : Barvaux, Redu, Laroche, Viel-Salm, Virlon. Flandre orientale : Environs de Gand. Hainaul : Braine-le-Comle (forêt de la Hôussière). Maestricht. Toute la France. Bavière. — Prusse. — Silcsie. Hollande. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : Ujlhey, Torna, S. Patak. — Dalmatie. Suisse. Environs de Lucerne, vallée de la Beuss. — Tessin. Assez répandue en Angleterre. Moldavie : Brostenii. Angleterre. Roumanie. Syrie. SYNONYMIE. PROSTHESÏMA SUBTERRANEA, C. Koch, 1833. (PL XVI, fig. 4, 4a, ib, 4c, Ad, 4e.) 1806. Drassus ater, Latreille (ad partem), Gen. Crust. et Ins., t. I, p. 87. 1832. Drassus nocturnus, Sundevall (ad partem), Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 136. 1853. Melanophora surterranea, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Ins., pp. 120, 20, 21. 1834. Filistata atra, Reuss et Wider, Zool. Mise. Arachn., p. 197, pi. XIV, fig. 2. 1839. Melanophora surterranea, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 85, fig. 491, 492. 1851. Drassus surterraneus, Weslring (ad partem), Fôrteckn., etc., p. 47. 1861. Melanophora surterranea, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 555. 1864. Drassus ater, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Dritain, t. I, p. 106, pi. VI, fig. 63. 1866. Melanophora surterranea, L. Koch, Die Aracfm.-Fam. der Drassiden, p. 170, tab. VII, fig. 110-112. 1868. Melanophora Petiverii, Thorell, in Eisen et Stuxb. Om Gotska Sandôn, p. 379. 1870. Melanophora surterranea, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 194. 1878. Prosthesima surterranea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 52. 1878. Prosthesima surterranea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Prosthesima Petiverii, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 15. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir brillant, est un peu chagriné sur les côtés. La patella de la palte-mâchoire est aussi longue que le tibia; Tapophyse de ce dernier, aussi longue que l'article, dirigée en avant, épaisse, droite et accolée dans presque toute sa longueur, n'atteint pas le milieu de la longueur du tarse; celui-ci est garni de crins fauves; le bulbe, MOEURS. 24-4 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. convexe, tronqué à son extrémité, porte sur l'angle deux petites pointes égales et rapprochées, la supérieure arrondie et l'inférieure aiguë (fig. le). Les deux premières paires de pattes ont leurs patellas à peu près d'égale longueur; les métatarses et les tarses sont brun-rouge assez clair; ces derniers, munis de scopulas, présentent une paire d'épines à la base el de plus le métatarse de la deuxième paire porte une épine au milieu de son bord interne; le tibia el la palella de la quatrième paire son! aussi longs que le céphalothorax. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, équidistants, sont aussi séparés que les yeux latéraux antérieurs; ces derniers onl les latéraux plus rapprochés que les médians; l'intervalle qui sépare ces derniers est plus étroit que leur diamètre. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont noires, avec les tarses et les métalarses brun-rouge; les scopulas des deux premières paires sont serrées et atteignent à peu près la base des larses et des métatarses. L'épigyne forme une grande plaque rougeâlre, plus longue que large, à peu près parallèle sur les côtés, tronquée en avant, arrondie en arrière, avec une strie transversale près du bord antérieur; dans le milieu se trouve une pièce aussi large que longue, limitée par une strie, ouverte en avant, tronquée en arrière, arrondie sur les côtés, avec le milieu du bord postérieur légèrement prolongé (fig. bd). L'abdomen est noir, satiné. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée, assez commune en Belgique, se trouve presque toujours sous les pierres, cachée dans une retraite soyeuse, fine et allongée. Cette retraite n'est guère plus volumineuse que le corps de l'araignée. Le mâle vit de la même manière que la femelle; j'en ai trouvé quelquefois sous les feuilles sèches, cachés de même sous une petite coque blanche. Au moment de la ponte, la femelle applique son cocon contre la pierre; ce cocon, rond el convexe d'un côté, devient rougeâlre quelques jours avant l'éclosion (fig. ka, kb, le). Pendant l'été, on les rencontre parfois errant parmi les hautes herbes. Le mâle est adulte vers la fin de juillet. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Auderghem, La Hulpe, Bousval, Noirhat, GÉOGRAPHIQUE. Mont-Saint-Guibert, Villers-Ia- Ville, Acrschot, Louvain, Diesl, Wesemael. Anvers: Calmpthout, Postel. Namur • Environs de Namur, Dave. Yvoir, Hastière, Han-sur-Lesse. Luxembourg ; Laroche. Redu, Saint-Hubert. Liège : Tilff, Comblain-au-Pont, Modave, Spa. Flandre orientale : Environs de Gand. France. Toute la France. Allemagne. Bavière. — Prusse. -— Saxe. Suisse. Oberland bernois : Berne, Interlaken. — Environs de Lucerne. — Tessin. Autriche-Hongrie. Galicie. — Tyrol. — Hongrie : Cassovie, Tâllya, Helmecz, S. Patak, Vilhorlat, Séoly. — Bohême. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 245 Italie. Toute l'Italie du Nord. — Environs de Naples. Angleterre. Assez répandue en Angleterre. Suède. Gothembourg, Upsal. Amérique du Nord. Environs de Boston. PROSTHESIMA PETRENSIS, C. Koch, 4839. (PI. XVI, fig. 8, Sa.) SYNONYMIE. 1834. Diussus ater, Habn (ad partem), Die Arachniden, t. II, p. 54, lig. 142. 1859. Melanophora petrensis, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 89, fig. 494, 495. 1861. Melanophora surterranea, Westring (ad partem), Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 355. 1878. Prosthesima petrensis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 57. 1878. Prosthesima petrensis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, est finement chagriné. Le plastron, noir, lisse, garni de crins de même couleur, est finement ponctué. La palella de la patte-mâchoire est plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, plus longue que l'article, droite, dirigée en avant, atteint le milieu de la longueur du tarse; le bulbe est tronqué largement à son extrémité; du milieu de la troncature sort une petite pointe noire, assez robuste, dirigée obliquement en avant. Les métatarses des deux premières paires de pattes, brun-rouge, plus foncés que les tarses, sont pourvus de scopulas serrées; la patella de la première paire est au moins aussi longue que celle de la deuxième; la patella et le tibia de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax et le plastron sont semblables à ceux du mâle. Les yeux supérieurs, égaux, presque équidislants, sont un peu plus resserrés que les médians antérieurs; les yeux antérieurs forment une ligne courbée; les médians, plus écartés et plus petits que les latéraux, sont séparés par un intervalle à peu près égal à leur diamètre. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont noires, avec les métatarses brunâtres et les tarses fauves; le fémur de la première paire porte une bande lestacée, interrompue sur sa face antérieure; les scopulas des tarses et des métatarses des deux premières paires sont serrées et n'arrivent pas jusqu'à la base de ces derniers. L'épigyne, plus longue que large, en plaque fauve rougeâtre, carrée en avant, légèrement rentrée sur les côtés, un peu arrondie et rétrécie en arrière, présente une étroite dépression longitudinale, ouverte en avant, élargie, ovale et rebordée en arrière; dans la seconde moitié, on distingue deux très petites saillies allongées, partant du bord postérieur (fig. 5a). L'abdomen, noir mat, est garni d'une pubescence grisâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS. Cette araignée, qui vit principalement sous les pierres, peut se rencontrer adulte depuis le com- mencement du printemps. Au moment de la ponte, elle se blottit dans un enfoncement de la pierre et se cache sous une toile tendue également contre une dépression, de façon que cette toile 246 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. ne louche pas à la lerre. Le cocon, d'un blanc rosé, en forme de disque est aplati d'un côté et convexe de l'autre. Comme toutes les Prosthesima, elle est d'une vivacité telle qu'il est bien difficile de la capturer. DISTRIBUTION Namur : Y voir, Waulsort, Han-sur-Lesse. GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Laroche, Redu. De Hilversum à Amersforth. Belgique. Hollande. Fbance. Seine-Inférieure: Dieppe. — Seine-et-iMarne : Fontainebleau. — Eure-et-Loir: Maintenon. — Oise: Précy, Le Lys, Compiègne. — Aube : Troyes, Bar-sur-Seine. — Cantal : Mural, Aurillac. — Ain : Salissieu, forêt de Seillons. — Isère : Sappey, Bourg-d'Oisans. — Basses-Alpes : Digne. — Hautes- Pyrénées : Lourdes, Saint-Sauveur. — Pyrénées-Orientales : Vernet. — Gers : La Plaigne, Condom. — Gironde : Arcachon. Allemagne. Répandue dans toute l'Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol nord et sud). Suisse. Valais. — Environs de Genève. — Lucerne, vallée de la Reuss. — Oberland. — Engadine. — Tessin. Italie du Nord. Upsal. Italie. Suède. SYNONYMIE. PROSTHESIMA LATREtLLEI, E. Simon, 1878. (PI. XVI, fig. 6, 6a.) 1866. Melanophora atra, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 182, tab. VII, fig. 121-123. 1878. Prosthesima Latreillei, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 62. 1878. Prosthesima Latreillei, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Prosthesima Latreillei, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 421. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, est finement chagriné sur les côtés. Le plastron, ponctué, porte des crins noirs et blancs éparpillés. La palella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, dirigée en ayant, aussi longue que l'article, est arquée dans sa seconde moitié et légèrement sinueuse; l'extrémité du bulbe, qui atteint presque le sommet du tarse, est dépourvue d'apophyse. La palella de la première paire de pattes est au moins aussi longue que celle de la seconde; les métatarses des deux premières paires, garnis de scopulas, portent une paire d'épines à leur base; ils sont bruns ou noirs; le tibia et la palella de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. L'abdomen est noir comme celui de la femelle. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est semblable dans les deux sexes. Les yeux supérieurs, à peu près équidistants, égaux, sont aussi séparés que les médians antérieurs; les yeux antérieurs sont inégaux; les médians sont plus séparés et plus petits que les latéraux ; l'intervalle égale leur diamètre. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont noires, avec les métatarses antérieurs rougeâtres, moins foncés que les postérieurs; MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 247 le tibia de la première paire ne présente pas d'épine en dessous; celui de la deuxième paire en porte une à l'extrémité et une seconde au milieu du bord externe; les métatarses des deux premières paires ont une paire d épines à leur base; les tarses et les métatarses de ces premières paires sont garnis de scopulas serrées. L'épigyne qui forme une grande plaque noire, ponctuée, plus longue que large, tronquée carrément en avant, arrondie en arrière, porte une fossetle longitudinale testacée et rebordée; une strie transversale sinueuse coupe la fossette près de son bord postérieur (fig. 6a). L'abdomen est noir satiné, à reflets bleuâtres. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. Cetle araignée est très rare en Belgique où je ne l'ai observée que deux fois, cachée sous des pierres dans des bois très humides. Ses mœurs me sont inconnues. Luxembourg : Redu. Namur : Han-sur-Lesse. Belgique. France. Seine-et-Oise : Chaville, Saint-Léger, Étampes. — Oise : Précy. — Seine-et-Marne : Forêt de Fontaine- bleau. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Aube. — Cantal : Lioran, Murât. — Ain : Forêt de Seillons. — Isère : Sappey. — Hautes-Alpes : Lautaret. — Pyrénées-Orientales : Vernet. — Gers : Courrensan. — Hautes-Pyrénées: Cauterets — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. Prusse. — Bavière. Environs de Genève. — Tessin Dalmalie — Bohème. Allemagne. Suisse. Autriche-Hongrie. Italie. Vénétie. — Lombardie. — Piémont. — Toscane. Angleterre. Ile de Wight. — Dorsetshire : Bloxworth. SYNONYMIE PROSTHESIMA SEROT1NA, L. Koch, 1866. (PI. XVI, fig. 7.) 1866. Prosthesima serotina, L Koch, Die Arachniden- Famille der Drassiden, p. 185, tab. VIII, fig. 123-125. 1878. Prosthesima serotina, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 64. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, est finement chagriné. Le plastron, noir brillant, ponctué, est semé de crins assez fins. La patella de la patle-mâchoire est à peu près aussi longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier aussi longue que l'article, dirigée en avant, est fortement courbée; le tarse est allongé; sa pointe dépasse le bulbe du tiers de sa longueur; le bulbe, tronqué à son extrémité, a son angle inférieur arrondi et légèrement saillant; il existe une petite saillie carrée au milieu de la troncature. La patella de la première paire de pattes est au moins aussi longue que celle de la seconde paire; le métatarse de la première paire, sans épines, est garni de scopulas très peu serrées; la patella et le tibia de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. 248 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle. — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Les yeux médians supérieurs sont au moins aussi séparés que les médians antérieurs; l'intervalle des latéraux est moins large; ces derniers, obliques, ovales, sont un peu plus gros; les yeux antérieurs formenl une ligne très courbée; les médians, plus petits que les latéraux, sont séparés par un intervalle presque égal à leur diamètre. Les pattes sont noires, avec les métatarses bruns, surtout aux paires antérieures; les tarses sont fauve rougeâlre obscur; le tarse de la première paire est à peu près aussi long que le métatarse; le tibia est inerme; le tibia de la deuxième paire porte en dessous, vers le centre, une forte épine; les métatarses des deux premières paires portent deux épines à leur base, ainsi que des scopulas; le métatarse de la deuxième paire porte de plus une petite épine médiane en dessous. L'épigyne forme une grande plaque plus longue que large, leslacée, ponctuée, presque parallèle, tronquée en avant et arrondie en arrière; dans le milieu se trouve une pièce lisse, limitée par une simple strie, arrondie en avant, étroite, rebordée et un peu élargie en arrière dans la première moitié, très élargie dans la seconde, tronquée, avec le bord postérieur trifide; le milieu est pro- longé par une fine carène droite qui divise le bord postérieur de la plaque; les angles latéraux sont prolongés en pointes courbes et obtuses (fig. 7). L'abdomen est noir mat; le dessous est garni d'une pubescence fauve. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée est très rare en Belgique. Je l'ai trouvée, cachée sous des pierres, dans des endroits arides. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION Limbourg : Genck. GÉOGRAPHIQUE. Hainaut : Papignies. Flandre occidentale : La Panne. Anvers : Calmpthout, Postel. Calvados : Villers-sur-Mer, Lion-sur-Mer. Seine : La Varenne. Bavière : Nuremberg, Kissingen. Sud de la Suède. Belgique. France. Morbihan : Plouharnel, Quiberon. Allemagne. Suède. Oise : Précy. — SYNONYMIE. PROSTHESIMA LONGIPES, L. Koch, 1866. (PI. XVI, fig. 8.) 1866. Melanophora longipes, L. Koch, Die Arachniden-Familie der Drassiden, p. 147, pi. VI, fig. 88, 89. 1878. Prosthesima longipes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 66. 1881. Prosthesima longipes, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 422. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-fauve olivâtre, très foncé, est chagriné par-dessus et plus fortement sur les côtés; le plastron, brun rougeâtre, lisse, est ponctué. La patella de la patte mâchoire est plus longue que le tibia; ce dernier porte une apophyse droite, dirigée en avant, plus longue que l'article et atteignant au moins le milieu de la longueur du tarse; vu de profil, le bulbe est obtusément tronqué à son extrémité; l'angle présente une petite pointe mince dirigée en avant. La patella de la première paire de pattes est au moins aussi longue que celle de la seconde; les DESCRIPTION DES ARACHNIDES DÉ BELGIQUE. 249 MOEURS. métatarses des deux premières paires, presque noirs, sont garnis de longues scopulas serrées; la patella et le tibia de la quatrième paire sont plus longs que le céphalothorax. L'abdomen est noirâtre, comme celui de la femelle. Femelle. — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs sont légèrement courbés avec les médians plus écartés l'un de l'autre que des latéraux; ces derniers sont ovales et un peu plus gros; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les médians, plus petits, sont séparés par un intervalle à peu près égal à leur diamètre; les yeux antérieurs sont aussi écartés que les supérieurs. Le bandeau est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont noirâtres, avec les métatarses brun olivâtre aux paires postérieures; le fémur de la première paire et parfois celui de la seconde portent une large bande lestacée sur la face anté- rieure; le tarse de la première paire est plus court que le métatarse; les métatarses des deux premières paires portent deux petites épines à leur base; celui de la deuxième paire porte en plus une petite épine au milieu; en outre, ces deux paires sont pourvues de scopulas assez serrées aux tarses et aux métatarses; la patella et le tibia de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. L'épigyne, plus longue que large, forme une grande plaque testacée, ponctuée, tronquée en avant et arrondie en arrière; dans le milieu se trouve une pièce lisse,, très large à sa partie antérieure, parallèle, non fermée en avant, fortement rebordée sur les côtés, avec les angles latéraux du bord postérieur très prolongés (fig. 8). L'abdomen, noirâtre, un peu fauve en dessous, est revêtu d'une pubescence grisâtre. Ordre de longueur des paties : 4, 1, 2, 5. Je n'ai observé cette araignée que deux fois, courant dans les dunes. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Flandre occidentale : Ostende, HeysL Belgique. France. Manche : Granville. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Pas-de-Calais : Wissant. — Eure : Evreux. Seine : La Varenne. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Arbonne. — Pyrénées-Orientales : Vernet. Bavière : Nuremberg. Dorsetshire : Bloxworth. Allemagne. Angleterre. SYNONYMIE. PROSTHESIMA LUTETIANA, L. Koch, 1866. (PI. XVI, fig. 9.) 1866. Melanophora lutetiana, L. Koch, Die Arachniden-Familie der Drassiden, p. 15, pi. VI, fig. 100. 1878. Prosthesima lutetiana, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 78. 1878. Prosthesima lutetiana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Prosthesima lutetiana, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 463. description. Mâle. — Le céphalothorax, lisse, est brun noirâtre foncé, finement chagriné sur les côtés; le plastron, noir brillant, ponctué, est garni de crins noirs. Le fémur de la patte-mâchoire porte en dessous, dans la seconde moitié, une forte saillie arrondie; la patella est un peu plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, placée assez bas, aussi longue que l'article, n'arrive pas jusqu'à la moitié de la longueur du tarse; elle est légère- ment arquée dans le haut; vue de profil, l'extrémité du bulbe est tronquée obtusément, avec l'angle XII. 48 250 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. inférieur prolongé par une très longue pointe coudée; près du bord du tarse se trouve un stylum noir et par-dessous une petite callosité noire semi-circulaire (fig. 9). Les métatarses des deux premières paires de pattes sont dépourvus de scopulas. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle, — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Le* yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée ; les médians sont gros, connivents et un peu triangulaires; les latéraux, plus petits, sont plus séparés; les yeux antérieurs forment une ligne très courbée; les médians, plus petits, plus écartés, sont séparés par un intervalle au moins égal à leur diamètre. Le bandeau est aussi large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont brun-noir, avec les tarses et les métatarses rougeâtres; les fémurs ne portent pas de tache; les tarses et les métatarses sont dépourvus de scopulas; aux deux premières paires, les tibias portent en dessous une épine terminale et les métatarses une paire d'épines à la base. L'épigyne forme une plaque noire un peu convexe, ponctuée finement, avec une fossette plus large que longue, assez grande, tronquée carrément en avant et en arrière, arrondie sur les côtés; elle contient deux saillies latérales obliques, avec une carène assez basse. L'abdomen, noir mat, est revêtu d'une pubescence fauve. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée est rare en Belgique. Je l'ai trouvée, blottie sous les pierres, dans des endroits arides et découverts, cachée sous une trame soyeuse, comme les autres Prosthesima. Je n'ai jamais pu observer le cocon. Belgique. Limbourg : Genck. Namur : Han-sur-Lesse. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Wellin. France. Somme : Saint-Quentin-en-Tourmont. — Seine-et-Oise : Chaville, Mennecy, Montmorency. — Lot-et- Garonne : Sos. — Tarn-et-Garonne : Lexos. Prusse. — Silésie. Environs de Genève. Dorsetshire. — Ecosse : Glaseow. Allemagne. Suisse. , Angleterre. SYNONYMIE. PROSTHESIMA PUSILLA, C. Koch, 1833. (PI. XVI, fig. 25, 2oa.) 1835. Melanophora pusilla, C. Koch, in Herrich Schaelïer, DeutschL Ins., 120, 22 (sec. Die Arachn.) 1839. Melanophora pusilla, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 90, fig. 496. 1851. Drassus pusillus, Wcstring, Fôrteckn., etc., p. 48. 1861. Drassus pusillus, Blackwall, Spiders of Great Brilain, t. I, p. 107, pi. VI, fig. 64. 1870. Melanophora pusilla, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 199. 1878. Prosthesima pusilla, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 82. 1879. Prosthesima nigrita, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 16. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, noir, est finement chagriné; le plastron, noir brillant, ponctué, est garni de crins et de poils blanchâtres. La patella de la patte-mâchoire est plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, aiguë, dirigée en avant, au moins aussi longue que l'article, est un peu courbée à son extrémité; vu de MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 251 profil, l'angle du bulbe se termine en pointe conique aiguë; au milieu du bord externe se trouve une petite apophyse recourbée en crochet en arrière (fig. 25«). Les pattes sont brunâtres; les métatarses et les tarses, plus pâles, dépourvus de scopulas, sont garnis de crins et d'épines disposés comme chez la femelle; la patella et le tibia de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax; les palellasdes deux premières paires sont à peu près de même longueur. L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 25). — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Les yeux médians antérieurs sont séparés par un intervalle égal à leur diamètre; les latéraux, ovales, sont un peu plus gros; les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée; les médians, presque connivents, ovales, sont plus gros et plus resserrés que les latéraux. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux latéraux antérieurs. Le tibia de la deuxième paire de pattes porte une petite épine placée vers le milieu de son bord interne; les métatarses et les tarses sont dépourvus de scopulas; les métatarses des deux premières paires ont deux épines près de leur base. L'épigyne forme une grande plaque légèrement déprimée, plus longue que large, rebordée surtout en avant; elle est divisée par une carène longitudinale arrondie, fortement rétrécie ensuite, puis élargie en forme de triangle allongé, jusqu'au bord postérieur; la partie antérieure de la plaque est un peu rétrécie, avec les angles latéraux légèrement sinueux; de chaque côté de la carène se trouve une saillie basse, assez grande, allongée et sinueuse. L'abdomen est noir, à reflets bleuâtres, irisés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. C'est encore une araignée rare en Belgique. Elle habite les bois humides; je l'ai pourtant observée une fois courant sur les herbages dans le haut des dunes. On la trouve ordinairement sous les pierres, comme les autres Prosthesima. Sa façon de vivre est la même et son cocon est construit de la même manière. On peut la rencontrer adulte pendant toute l'année. DISTRIBUTION Anvers : Calmpthout, Postel. GÉOGRAPHIQUE. Flandre occidentale : Heyst. Luxembourg : Redu, Wellin. Belgique. France. Seine : Villejuif. — Seine-Inférieure : Dieppe. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Oise : Précy. — Ain : Forêt de Seillons. Allemagne. Saxe. — Bavière. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Hongrie : Tâllya, Helmecz. Angleterre. Dorsetshire. — Portland. — Environs d'Exeter. — Guernesey. Suède. Gothembourg, Upsal. Suisse. Environs de Genève. Les Prosthesima étrangères à notre faune sont : P. Lyoneti (Drassus), Savigny. — P. Listeri (Drassus), Savigny. — P. nitida, Thorell. — P. erythro- cephala (Drassus), Lucas. — P. pumila, C. Koch. — P. flavimana, C. Koch. — P. lugubris, Cambridge. — P. napaea, L. Koch. — P. prognatha, Canestrini. — P. tridentina, Canestrini. — 252 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE P. tragica, Cambridge. — P. carbonaria, Cambridge. — P. picina, Cambridge. — P. lœta, Cambridge. — P. inaurala, Cambridge. — P. tirsina, Cambridge. — P. scutata, Cambridge. — P. helvola, Cambridge. — P. curina, Cambridge. — P. Iristicula, Cambridge. — P. carmeli, Cambridge. — P. gracillima, Cambridge. — P. pallida, Cambridge. — P. cingara, Cambridge. — P. mollis, Cambridge. — P. nilotica, Cambridge. — P. barbata, L. Koch. — P. mutabilis, E. Simon. — P. holosericea, E. Simon. — P. segrex, E. Simon. — P. fuscipes, L. Koch. — P. clivicola, L. Koch. — P. talpina, L. Koch. — P. mania, E. Simon. — P. femella, L. Koch. — P. fulvo- pilosa, E. Simon. — P. antiope, E. Simon. — P. sarda, Caneslrini. — P. vespertina, ïhorell. — P. praefica, L. Koch. — P. fusco-micans, E. Simon. — P. atro-caerulea, E. Simon. — P. erebea, Thorell. — P. latipes, Canestrini. — P. suavis, E. Simon. — P. aenea, E. Simon. — P. civka, E. Simon. — P. fortnita, E. Simon. — P. vernalis, L. Koch. — P. violacea, C. Koch. — P. electa, C. Koch. — P. tantula, Ë. Simon. — P. rubicundula, E. Simon. — P. larifuga, E. Simon. — P. callida, E. Simon. — P. tarsalis, E. Simon. — P. rustica, L. Koch. — P. circumspecta, E. Simon. — P. fusco-rufa, E. Simon. — P. fulvastra, E. Simon. — P. f'usco- testacea, E. Simon. — P. rufipes, Thorell, etc. SYNONYMIE. Genre DRASSUS, Walckenaer, 1805. 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 45. 1805. Clubiona, Walckenaer (ad partem, 5e famille : Furiœ), Idem, p. 41 . 1832. Herpyllus, Hentz (ad partem), On JSorth Amer. Spid., p. 102. 1854. Filistata, Reuss et Wider (ad partem), Zoo/. Mise. Arac/m., p. 197(215). 1837. Drassus, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 18. 1851. Drassodes, Westring, Fbrteckn., etc., p. 48- 1861. Drassodes, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 360. 1861. Drassus, Westring, Idem, p. 557. 1861. Drassus, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 104. 1864. Drassus, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 125. 1866. Drassus, L. Koch, Die Arachniden-Familie der Drassiden, pp. 2, 76. 1870. Drassus, Thorell, On European Spiders, p. 147. 1878. Drassus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 101. 1878. Drassus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Drassus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 16. CARACTÈRES i)l GENRE. Le céphalothorax, assez variable, porte un rebord arrondi, plus ou moins large, parfois mince el tranchant; il est pourvu d'une strie médiane. Les yeux antérieurs, resserrés, peu inégaux, forment une ligne droite ou légèrement arquée en arrière; parfois ceux du milieu sont les plus gros; les yeux supérieurs forment une ligne plus large que la première, arquée en arrière, rarement droite; les médians sont généralement plus resserrés que les latéraux. Le bandeau est rarement plus large que les yeux antérieurs. L'abdomen est ovale allongé. Le plastron, ovale, rétréci à ses extrémités, est marqué d'impressions assez faibles. La lèvre, arrondie au sommet, est beaucoup plus longue que large. Les lames maxillaires s'élargissent jusqu'à l'insertion du trochanter. Les chélicères, assez variables, portent quelques denticulations isolées au bord de la rainure. Les pattes sont assez fortes; les patellas des deux premières paires sont peu inégales et les tarses de ces mêmes paires sont presque toujours plus courts que les métatarses. Il existe chez presque tous les Drassus des scopulas entières aux tarses et aux métatarses des deux premières paires; ces scopulas s'étendent parfois sur les côtés de l'extrémité des tibias; chez beaucoup d'autres, les scopulas existent même aux tarses des paires postérieures. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 255 SYNONYMIE. DRASSUS LAPIDOSUS, Wakkenaer, 1802. (PL XVI, fig. 40, 40a, 406.) 1802. Aranea lapidosa, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 222. 1802. Aranea lapidaria, Latreille, Mèm. sur une nom. distr. méth. des Araignées. 1804. Aranea lapidicola, Latreille, Hist. nat. des crusl. et des ins., t. VII, p. 225. 1805. Clubiona lapidicolens, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 44. 1855. Clubiona lapidaria, Hahn, Monogr. Aran., p. 7, tab. I, fig. C. 1854. Filistata incerta, Reuss et Wider, Zool Mise. Arachn., p. 205(208), pi. XIV, fig. 7. 1857. Clubiona lapidicolens, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 598. 1857. Drassus lapidicola, C. Kocb, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, I. I, p. 18. 1857. Drassus incanus, C. Koch, Idem. 1859. Drassus lapidicola, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 28, fig. 450, 451. 1851. Drassodes lapidicola, Westring, Fdrleckn., etc., p. 48. 1861. Drassodes lapidicola, Westring, Araneœ Succicœ descriptœ, p. 561. 1861. Drassus lapidicolens, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 116, pi. VI, fig. 70. 1866. Drassus lapidicola, L. Rocb, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 126, tab. V, fig. 80, 81. 1870. Drassus lapidicola, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 202. 1878. Drassus lapidosus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 108. 1878. Drassus lapidosus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Drassus lapidicolens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 19. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve rougeâtre, rembruni en avant, parfois un peu olivâtre, est entouré d'un rebord noir; la strie médiane est assez longue. La patella de la patte-mâchoire est de moitié plus courte que le tibia; ce dernier porte une très petite apophyse externe, noire, simple, plus courte que le diamètre de l'article; le tarse, ovale, étroit, allongé, presque aussi long que le bulbe, est muni de deux fortes épines en dessous; l'angle supéro-interne du bulbe est surmonté d'un stylum court ; l'angle externe porte un petit tubercule arrondi (fig. 10a). Les chélicères, robustes et longues, sont projetées en avant; le bord supérieur de la rainure porte une forte dent placée près de l'insertion du crochet, et deux autres petites dents beaucoup plus reculées. L'abdomen, gris fauve, est quelquefois plus foncé que celui de la femelle. Femelle (fig. 4 0). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée; les médians, plus petits que les antérieurs, plus resserrés, sont ovales et obliques ; les latéraux, plus petits que les antérieurs, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs, équidistants, forment une ligne un peu courbée en arrière; les intervalles qui les séparent égalent leur rayon. Le plastron, fauve, est entouré d'une marge noire. Les pattes sont fauves, pius ou moins rougeâlres; les deux premières paires de pattes ont leurs tibias munis d'une épine placée en dessous, au delà du milieu, et les métatarses munis d'une ou de deux épines à leur base; le tarse de la première paire est plus court que le métatarse; le tibia de la quatrième paire porte deux épines; il existe des scopulas serrées aux tarses des quatre paires, aux métatarses et à l'extrémité des tibias des deux premières. L'épigyne forme une plaque fauve en demi-cercle; en arrière se trouve une grande fossette transversale, légèrement dilatée, rebordée, arrondie de chaque côté et divisée par une carène élargie en arrière; chaque côté de la fossette porte un tubercule brun-rouge, lisse et arrondi. L'abdomen, gris-fauve, est garni d'une pubescence de la même couleur. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. 254 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Cette araignée, qui varie de grandeur, est commune dans toutes nos provinces. Elle se cache principalement sous les pierres. Je l'ai rencontrée quelquefois blottie dans les mousses qui gar- nissent la base des gros arbres, ainsi que dans des crevasses de rochers. Elle se tisse un refuge soyeux en forme de tube, qu'elle recouvre souvent d'une feuille morte (fig. 10b). Ce nid, construit dans un large creux de la pierre, ne touche pas à la terre. Au moment de la ponte, la femelle dépose de cinquante à soixante œufs au moins dans un lit de bourre soyeuse, recouvert d'un tissu assez fin. Elle attache ce sac à la pierre et s'entoure elle-même d'un voile de soie solide et un peu transparent. Au moment de l'éclosion, la mère aide les jeunes à venir au jour en pratiquant une large déchirure dans le cocon. Dès leur sortie de l'œuf, ils sont déjà très différents de taille. Us vivent quelque temps en société sous une petite toile avant de se séparer. J'ai observé parfois en été le mâle et la femelle réunis sous la même enveloppe de soie. Ces araignées hivernent cachées sous les pierres ou sous les mousses, renfermées hermétiquement dans des petites coques de soie, placées souvent les unes à côté des autres au nombre de trois ou quatre. Belgique. Répandu dans toutes nos provinces. Répandu en Hollande. Toute la France. — Corse. Répandu en Allemagne. Hollande. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Dalmatie : Sebenico. — Hongrie : Cassovie, Ujhely, Tokay, Suisse. Angleterre. Russie. Russie méridionale. — Sibérie. — Turkestan. Gothembourg, Upsal. — Gottland. Tyrol (nord et sud). — Galicie : Alra. — Szerencs, S. Patak, Szinnaiko. Répandu dans toute la Suisse. Assez répandu en Angleterre et en Ecosse. Toute l'Italie. — Ile de Capri. Galice : Torre de Allô. Environs de Constantinople. Beirout, Antoura. — Palestine. Environs de Pékin. Algérie. Suède. Italie. Espagne. Turquie d'Europe. Syrie. Chine. Afrique. SYNONYMIE. DRASSUS PUBESCENS, Thorell, 1856. (PI. XVI, fig. 11, lia.) 1856. Drassus pubescens, Thorell, Recensio crilica Aranearum Suecicarum, etc., p. 110. 1861. Drassodes pubescens, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 365. 1866. Drassus pubescens, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 123. 1870. Drassus pubescens, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 205. 1878. Drassus pubescens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 118. 1879. Drassus pubescens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 20. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 255 DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve, est entouré d'une ligne noire marginale. Le plastron, rougeâtre, marqué d'impressions, est entouré d'une étroite bande noire. La pateila de la patte-mâchoire, à peu près d'un tiers plus longue que large, est plus courte que le tibia; ce dernier porte une courte apophyse divergente, un peu bifurquée à son extrémité; le tarse, ovale, se termine en pointe plus courle que le bulbe; il est moins long que la pateila et le tibia réunis et porte deux épines en dessous; le bulbe, simple, offre à son extrémité une lame transverse, noirâtre, courbée légèrement et qui entoure la base d'une petite apophyse membraneuse, et du côté interne un petit stylum droit, très fin. Les chélicères sont longues; à l'angle de la troncature se trouve une forte denticulation terminée par deux pointes principales. L'abdomen est gris-fauve, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 11). — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée; ils sont presque égaux et à peu près connivents; les yeux supérieurs, égaux, forment une ligne très courbée en arrière; l'intervalle qui sépare les médians est plus étroit que leur diamètre; les latéraux, plus rapprochés, sont séparés des latéraux supérieurs par un intervalle légèrement plus étroit que leur diamètre. Les pattes sont rougeâtres, avec les tarses et les métatarses plus foncés; aux deux premières paires, les tibias portent une forte épine en dessous, passé le milieu; les métatarses en ont une à leur base; le tarse de la première paire est un peu plus court que le métatarse; la pateila et le tibia de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. L'épigyne forme une plaque noirâtre en demi-cercle, marquée d'une grande fossette remplie presque complètement par une pièce lisse, carrée, dans laquelle se trouvent quatre points enfoncés (fig. lia). L'abdomen, gris-fauve, recouvert d'une pubescence assez foncée, est plus pâle en dessous. Ordre de longueur des pattes : 4-, 1, 2, 5. MOEURS. Je n'ai trouvé cette araignée qu'une seule fois en Belgique, à la fin du mois de juin. Elle était cachée sous la mousse, parmi les pierres. Ses mœurs me sont inconnues. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Luxembourg : Barvaux. Belgique. France. Seine-et-Oise : Saint- Germain-en-Laye. — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Orne : Lhôme, La Ferté- Macé. — Aube : Gyé-sur-Seine. — Cantal : Murât, Aurillac, Plomb-du-Cantal. — Isère : Sappey, Bourg-d'Oisans. — Hautes-Alpes : Savines. — Corse. Dorsetshire : Bloxworth. Prusse. — Bavière. — Saxe. Valais : La Gemmi. — ïessin. Gotheiubourg. Angleterre. Allemagne. Suisse. Suède. 256 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. DRASSUS INFUSCATUS, Westring, 1861. (PI. XV], fig. 12, 42a, 126.) 1861. Drassus iinfuscatus, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 347. 1866. Drassus infuscatus, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 99, tab. IV, fig. 64. 1870. Drassus infuscatus, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 183. 1878. Drassus infuscatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 126. 1878. Drassus infuscatus, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1881. Drassus infuscatus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. II, p. 423. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge, souvent un peu plus obscur en avant, est lisse, sans ligne noire marginale. Le plastron, brun-rouge, est plus foncé sur les bords. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, placée en haut, carénée dans sa longueur, est plus longue que l'article; elle est dirigée en avant au-dessus du tarse, droite et arrondie à l'extrémité; le tarse, large, ovale, plus long que les deux articles précédents, dépasse à peine le bulbe; celui-ci présente un très grand lobe externe surmonté d'une apophyse assez longue, recourbée en crochet à son extrémité, puis une lame interne brune, terminée par une très grande dilatation droite, arrondie à l'extrémité, avec une forte échancrure à sa base (fig. 126). Les tarses et les métatarses des pattes sont garnis de scopulas moins serrées aux paires posté- rieures; les métatarses des deux premières paires portent une paire d'épines à leur base; les tibias des paires postérieures n'en portent qu'une, dorsale, placée vers le milieu. L'abdomen est brun-fauve plus ou moins foncé, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 12). — Le céphalothorax et le plastron sont semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée; les médians, plus petits que les antérieurs et plus rapprochés, sont séparés par un intervalle un peu plus large que leur rayon; les yeux antérieurs forment une ligne assez courbée; les médians, séparés par un intervalle plus étroit que leur diamètre, sont plus écartés que les latéraux; ces derniers sont séparés des supérieurs par un intervalle à peu près égal à leur diamètre. Les pattes, fortes, sont assez courtes; aux deux paires antérieures, les tibias sont dépourvus d'épines en dessous; les métatarses en portent une paire à leur base; le tarse de la première paire est plus court que le métatarse; les tibias des deux paires postérieures n'ont pas d'épines dorsales; les tarses des quatre paires sont garnis de scopulas, ainsi que les métatarses des deux paires antérieures; la patella et le tibia de la quatrième paire sont à peine plus courts que le céphalothorax. L'épigyne forme une très grande plaque plus longue que large, avec un rebord noir, rugueux en arrière et lisse en avant, qui atteint presque son bord antérieur; ce rebord, arrondi en avant, dilaté et lobé au bord externe, présente au milieu une longue échancrure à bords droits, un peu rétrécie et tronquée en arrière; il y a quelques plis réguliers, profonds et transversaux dans la partie testacée médiane. L'abdomen, brun-fauve, plus foncé en dessous, est recouvert d'une pubescence fauve pâle, satinée. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, rare en Belgique, me paraît surtout peu répandue. On peut la rencontrer dès la fin du mois de mai. Elle vit sous les mousses des bois et sous les feuilles sèches dans les endroits un peu humides. La ponte commence au mois de juillet. Une fois fécondée, la femelle se retire sous une feuille morte et dépose ses œufs, au nombre de trente à quarante, dans un grand DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 257 cocon de soie blanche lâche, en forme de sac, appliqué conlre la feuille à demi repliée. Au-dessus, elle se lisse une vasle cellule assez fine, dans laquelle elle se tient jusqu'au moment de l'éclosion (fig. 124 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabanl : Boitsfort, Groenendael. Belgique. France. Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Ain : Forêt d'Arvière. — Isère: Le Sappey. — Var : Sainte-Baume. — Gers : Courrensan. Saxe. — Bavière. Assez répandu en Suisse Dorsetshire : Bloxworlh. Gothembourg. Reçue sans désignation de localité. Allemagne. Suisse. Angleterre Suède. Moldavie SYNONYMIE. DESCRIPTION. DRASSUS TROGLODYTES, C. Koch, 1839. (PL XVI, fig. 13, Yàa, \Zb, 13c.) 1839. Drassus troglodytes, C. Koch, Die Arathniden, t. VI, p. 35, lig. 455, 456. 1841. Clubiona troglodytes, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. II, p. 480. 1860. Drassus clavator, Cambridge, Descr. of two Brit. spid., etc., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 3e série, t. V, p. 171. 1861. Drassus clavator, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 109, pi. VI, fig. 66. 1866. Drassus troglodytes, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 116, tab. V, fig. 73, 74. 1870. Drassus troglodytes, Thorcll, Remarks on Synonyms, p. 185. 1878. Drassus troglodytes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 150. 1878. Drassus troglodytes, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Drassus troglodytes, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 17. j/^# — Le céphalothorax, brun rougeâtre, très foncé en avant, est entouré d'une fine ligne noire marginale. Le plastron, brun rougeâtre, non impressionné, est très lisse. La patella de la patte-mâchoire, plus longue que large d'un tiers environ, est plus courte que le tibia- celui-ci, étroit à l'articulation, porte une apophyse placée assez haut, dirigée en avant sur le tarse, presque accolée, épaisse et au moins aussi longue que l'article; vue par-dessus, elle se rétrécit au milieu et se dilate à son extrémité; le tarse, large, convexe, plus long que les deux articles précédents, dépasse à peine le bulbe; celui-ci porte un très grand lobe olivâtre et une lame interne noire, oblique, non échancrée en avant, courbée el rétrécie à sa partie terminale (fig. 4 36). L'abdomen est noir, comme celui de la femelle. Femelle (fig. 43). — Le céphalothorax et le plastron sont pareils à ceux du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée; les yeux médians, presque connivents, triangulaires, sonl plus gros que les latéraux; les yeux antérieurs, disposés en ligne bien courbée, sont à peu près égaux, ou les médians légèrement plus gros; ceux-ci, aussi gros que les médians supérieurs, sont plus séparés entre eux que des latéraux; l'intervalle qui les sépare est un peu plus étroit que leur diamètre; les latéraux supérieurs sont séparés des antérieurs par un intervalle plus larçe que leur diamètre. XII. 49 258 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les chélicères, noirâtres, bombées à leur base, dépassent un peu le bord frontal. Les pattes, assez courles, forles, sont fauve rougeâlre pâle ou olivâtre plus obscur; aux deux paires antérieures, les tibias sont dépourvus d'épines ainsi que le métatarse de la première paire; celui de la seconde en porte deux à sa base en dessous; les tibias des deux paires postérieures sont dépourvus d'épines dorsales; la patella et le tibia de la quatrième paire sont un peu plus courts que le céphalothorax ; le tarse de la première paire est plus court que le métatarse. L'épigyne (fig. 13c) forme une grande plaque au moins aussi large que longue, presque carrée en avant, arrondie en arrière, avec un épais rebord noir, lisse en avant, teinté de rouge et rugueux en arrière; dans le haut, ce rebord est ouvert et courbé en forme de fer à cheval; ses extrémités antérieures sont rélrécies; dans le milieu se trouve un grand espace plus ou moins arrondi, renfermant une partie testacée, divisée par une strie très profonde. L'abdomen, noir, est recouvert d'une pubescence fauve; on remarque dans le haut six taches claires disposées par paires; plus bas se trouvent des traits transversaux en forme d'accents; ces dessins sont plus ou moins distincts; les accents sont parfois tout à fait effacés. Ordre de longueur des paltes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Celte araignée est beaucoup plus commune que les espèces précédentes. Elle vil habituellement dans les mousses et les bruyères, près des sapinières, sous les aiguilles tombées. Sous les mousses, elle se construit une sorte de tube recouvert de soie dans lequel la femelle, au mois de juillet, époque de la ponte, se renferme avec son cocon; celui-ci est très arrondi d'un côté (fig. 13a). Lorsqu'elle se relire sous une pierre, ce que j'ai observé plus rarement, elle se creuse en terre un petit trou rond, tapissé de soie. Elle lient toujours son cocon serré entre ses paltes et fuit en l'emportant au moindre danger. En été, on voit souvent le mâle errer sur les bruyères. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Auderghem, Groenendael, La Hulpe, GÉOGRAPHIQUE. Monl-Saint-Guibert, Noirhal, Louvain, Diest. Namur : Yvoir, Han-sur-Lessc. drivers: Calmpthoul, Postel. Luxembourg : Marloie, Laroche, Barvaux, Wellin. Limbourg : Genck. Liège : Comblain-au-Pont, Modave. Maestriehl. Toute la France. — Corse. Répandu en Allemagne. Hollande. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Dalmatie. — Tyrol (nord et sud). — Hongrie : Ujhely. Angleterke. Dorselshire : Bloxworth. — Porlland. — Northumberland. — Berwickshire — Brighton — Ecosse: Aberdeen, Glascow. Suisse. Répandu dans toute la Suisse. Italie. Le nord de l'Italie. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Russie méridionale. — Crimée. — Sibérie. Golhembourg, Upsal Syrie. — Palestine. Russie. Suède. Turquie d'Asie. SYNONYMIE. DRASSUS BLACK WALLI, Thorell, 1870. (PI. XVI, fig. 26, 26a.) 1643. Drassus sericrus, Blackwall, A Catal. cet., in Transact. of the Linn. Soc, t. XIX, p. 113. 1861. Drassus sericeus, Blackwall, Spiders of Great Britain, p. 111, pi. VI, fig. 67. 1870. Drassus Blackwalli, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 179 et 430. 1878. Drassus Blackwalli, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 148. 1878. Drassus Blackwalli, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Drassus Blackwalli, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 17. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est presque semblable dans les deux sexes. La patella de la patte-mâchoire, un peu plus longue que large, est légèrement plus longue que le tibia; l'apophyse externe de ce dernier, droite, épaisse, de moilié plus courte que l'article, est obliquement tronquée, avec l'angle supérieur finissanl en poinle un peu prolongée; le tarse se termine en poinle plus courle que le bulbe. Le bulbe, simple, ovale, porte à son extrémité deux petites pointes noires rapprochées; au côté exlerne, on distingue une apophyse très courte, et au côté interne, un fin stylum droit (fig. 26a). Les tibias des deux premières paires de pattes présentent en dessous trois paires d'épines; les tibias des paires postérieures portent au-dessus une épine à leur base. L'abdomen est noir, avec une grande et large plaque rougeâtre, placée en avant, brillante et arrondie en dessous. Femelle (fig. 26). — Le céphalothorax, brun rougeâtre, est recouvert d'une pubescence satinée blanchâtre. Les yeux supérieurs forment une ligne légèrement courbée; les médians, un peu plus petits que les latéraux, sont séparés par un intervalle plus large que leur diamètre; les yeux antérieurs, resserrés, presque équidislants, sont disposés en ligne légèrement courbée; les médians, plus gros que les supérieurs, sont séparés par un intervalle égalant à peine leur rayon; les latéraux, ovales, obliques, sont séparés des latéraux supérieurs par un intervalle plus large que leur diamètre. Les pattes, rougeâtre pâle, ont les métatarses et les tarses plus foncés; à la première paire, le tarse est plus court que le métatarse; le tibia et le métatarse sont inermes;à la deuxième paire, le tibia porte en dessous une ligne de 4-4-1 épines très courtes; le métatarse a une forte épine à sa base; les tibias des paires postérieures présentent une épine dorsale près de leur base; la patella de la quatrième paire porte une épine interne; la patella et le tibia de cette dernière paire sont presque aussi longs que le céphalothorax; les tarses des quatre paires de pattes sont garnis de scopulas serrées, prolongées sur les métatarses aux deux premières paires. L'épigyne forme une grande plaque fauve, plus longue que large, tronquée par-dessus, arrondie et plus étroite en arrière; dans la seconde moitié se trouve une petite fossette rebordée, brun rougeâtre. L'abdomen, gris-noir, est recouvert d'une pubescence blanchâtre, soyeuse. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 260 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Cette araignée est rare et très peu répandue en Belgique. Je l'ai reçue de diverses localités, mais je ne Tai observée moi-même qu'une fois, cachée dans un trou de muraille, et une seconde fois, blottie sous l'écorce d'un vieux chêne. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Anvers : Calmpthout, Postel. Namur : Louette-Saint-Pierre, Dînant, Yvoir. Luxembourg : Redu, Wellin. Environs de Paris. — Orne: La Ferté-JVJacé. France. Angleterre. Répandu en Angleterre. Les Drassus étrangers à notre faune sont : D. patrkius, E. Simon — D. mundulus, Cambridge. — D. senilis, Cambridge. — D. scutatus, Cambridge. — D. vulpinus, Cambridge. — D nigro-femoratus, Cambridge. — D. campestratus, Cambridge — D. ravidus, Pavesi. — D. Razoumowsky, Pavesi. — D. ruber, E. Simon. — I) gotlandicuSj Thorell. — D angustifrons, Weslring (?). — I). validus, Lucas — D. obscur us, Lucas. — I). rufipes, Lucas. — D. corticatis, Lucas. — D. crassipes, Lucas. — D. distinctes, Lucas. — D aaspex, E. Simon. — D. dimidiatus, E. Simon. — D. muscuius, E. Simon. — D. relusus, E. Simon. — D. isabellinus, E. Simon. — D. vialor, L. Koch. — D. cognalus, Westring. — D politus, E Simon. — D. occidentalis, Thorell. — D. fulvus, Thorell. — D. morosus, Cambridge. — D nantis, Cambridge. — D omissus, Cambridge. — D. ensiger, Cambridge D. denotatus, Cambridge. — D. pugnax, Cambridge. — D orientâtes, Cambridge — D slriatus, L. Koch — D. pictus, Thorell. — D. capnodes, Thorell — D. brevipes, Thorell. — D delinquens, Cambridge. - D criminalis, Cambridge. — D. affinis, Pavesi. — D. maceliinus , Thorell. — D. invalidus, Cambridge. — D. minusculus, L. Koch. — D. vicarius, E. Simon. — D. umbratilis, L Koch. — D. concerlor, E. Simon. — D. typhon, E. Simon. — D. severus, C. Koch. D. gracilis, Westring (?). — D. cerdo, Thorell. — D. mandibularis, L. Koch. — D. loricalus, L. Koch. — D. aegyptius, Cambridge. — D. alexandrinus, Cambridge. — D. unicolor, Cambridge. — D. infumaius, Cambridge. — D. lacertosus, Cambridge. — D. rufipes (Clubiona), Lucas. — D. oblongus {Clubiona)^ Lucas. — l) vinosus, E. Simon. — *- D hypocrita, E. Simon. — D. hispanus, L. Koch. — D. portator, E. Simon. — D. villosus, Thorell. — D. fugax, E. Simon. — D rubidus, E. Simon. — D. lutescens, C. Koch. — D. albicans, E. Simon. — D. luteomicans, E. Simon. — D. difficitis, etc. SYNONYMIE. Genre POECILOCHROA, Westring, 1874. 1805. Drassus, VValckenacr (ad pariem), Tableau des Aranéides, p. 45. 1825. Drassus, Sundevall (ad pariem), Svenska Spindlarnes beskrifning. 1859. Pytiionissa, C. Koch (ad pariem), Uebersicht des Arachniden Systems, t. I, p. 16. 1866. Melanophora, L. Koch (ad pariem), Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. % 142. 1867. Pythonissa, Ohlerl (ad pariem), Die Araneidcn oder echten Spinnen der Provinz Preussen, p. 89. 1870. Gnaphosa, Thorell (ad pariem), On European Spidcrs, p. 149. 1874. Poecilochhoa, Weslring, Bemerkungen ùber d. Arachnologischen Abhandlungen von DT Thorell. 1878. Poecilochroa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 157. 1878. Poecilochhoa, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax est semblable à celui des Proslhesima. Les yeux antérieurs, disposés en ligne courbée en arrière, sont assez resserrés; les yeux supérieurs, vus par-dessus, forment une ligne un peu arquée en avant; cette ligne est plus large de beaucoup que la première. Le bandeau est plus large que les yeux antérieurs. L'abdomen est ovale allongé. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 261 Le plastron, beaucoup plus long que large, plus atténué en avant qu'en arrière, est dépourvu d'impression. La lèvre est presque semblable à celle des Prosthesimu. Les lames maxillaires s'élargissent jusqu'à l'insertion du trochanter. Les chélicères, les pattes, les épines et les scopulas sont semblables à celles des Proslhesima. Les griffes tarsales, fortes, varient quant au nombre de dents. SYNONYMIE POECILOCHROA CONSPICUA, L. Kocli, 4866. (PL XVI, fig. 44.) 1825. Drassus mocturnus, Walckenaer, Faune française. Arachn., p. 157 (non Linné). 1866. Melanophora conspicua, L. Koch, Die Arachn. -F am. der Drassiden. 1867. Pythonissa comata, Olilert, Die A r an. oder echten Spinnen d. Prov. Preuss., p. 98. 1878. Poecilochroa conspicua, E. Simon, Les Arachnides de France, i. IV, p. 159. 1878. Poecilochroa conspicua, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Anm. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle. — Le céphalothorax est noir, avec une bande médiane blanche, assez large, longitudinale. Le fémur de la patte-mâchoire, courbé, porte à sa base une apophyse obtuse, verticale; le tibia, un peu plus court que la palella, présente à sa face externe une assez large dépression, bordée supérieurement par une fine carène, terminée en avant en pointe aiguë et courte. Les métatarses des deux premières paires de pattes portent une paire d'épines à leur base, par- dessous. L'abdomen est noir, marqué comme celui de la femelle; les dessins sont quelquefois plus vagues. Femelle (fig. 4 4). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; ordinairement la bande blanche médiane est un peu étranglée dans le milieu; la strie longitudinale est bien marquée. Les yeux supérieurs, disposés en ligne à peu près droite, sont à peu près équidistants; les latéraux sont un peu plus gros; les yeux antérieurs sont égaux; les latéraux touchent presque aux médians; ces derniers sont séparés par un intervalle plus étroit que leur diamètre. Le plastron est noir, garni de crins de la même couleur, mêlés de quelques poils fauves. Les pattes sont peu allongées; les fémurs, assez épais, sont noirs; les hanches des pattes posté- rieures seules sont fauves ; les patellas, les métatarses et les tarses sont brun-rouge vif; les tibias antérieurs sont souvent un peu plus foncés; la patella et le tibia de la quatrième paire sont plus courts que le céphalothorax; les tibias des deux paires antérieures portent 2-2 épines par-dessous; les métatarses de ces mêmes paires ont une petite épine près de la base; les métatarses et les tarses des deux premières paires sont munis de scopulas serrées. L'abdomen, noir, est entouré à son bord antérieur d'une bande blanche, courbée en forme de fer à cheval; plus bas se trouvent une paire de taches blanches, assez grandes, ovales ou en demi- lunes, légèrement obliques; le ventre est noir, avec une bande lestacée ne descendant pas jusqu'à l'extrémité. Ordre de longueur des pattes : 4-, 1, 2, 5. Je n'ai rencontré qu'une seule fois cette belle araignée, courant sur le tronc d'un hêtre, à une certaine hauteur. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles (bois de la Cambre). 262 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. France. Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Setïart, Montmorency, Marly, forêt d'Armenvilliers, friches d'Aigre- mont. — Oise : Compiègne, Chantilly. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Troyes, forêt d'Olhe. — Ain : Talissieu, forêt de Seillons. — Isère : Grenoble, Le Sappey. — Basses-Alpes : Digne. — Lot-et-Garonne : Sos. — Hérault : Montpellier. — Aude : Carcassonne. — Var : Sainte-Baume. Allemagne. Prusse. — Bavière. Les Poecilochroa étrangères à notre faune sont : P. picta, Ë. Simon. — P. yariana, C. Koch. SYNONYMIE. Genre GNAPHOSA, LatreiUe, 4 804. 1804. Gnaphosa, LatreiUe (ad partem), Hist. nat. des trust, et des Insectes, t. VIL 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 45. 1834. Filistata, Wider (ad partem), Zool. Mise. Arachn., p. 206. 1837. Pythonissa, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden- Systems, t. I. 1861. Drassus, Blackwall (ad partem), Spiders of Great-Britain, t. I. 1864. Pythonissa, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 120. 1866. Pythonissa, L. Koch (ad partem), Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 10. 1870. Gnaphosa, Thorell (ad partem), Remarks on Synofiyms, pp. 187-190. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, à front large, pourvu d'une strie médiane, est tronqué et légèrement échancré en arrière; les yeux antérieurs, formant une ligne légèrement courbée, sont largement séparés des supérieurs; ces derniers sont disposés en ligne courbée en avant. Le plastron, ovale, est plus long que large. Les chélicères, verticales, solides, sont convexes à leur base; le bord inférieur de la rainure porte une sorte de carène très élevée, avec les angles aigus et de fines denticulations au milieu. Les griffes des paltes, robustes, un peu courbées, sont armées aux paires antérieures et dans leurs deux tiers inférieurs d'une série de dents (4 ou 5) dont les premières sont les plus longues; il existe quelquefois une denticulation de plus aux griffes postérieures. Les filières inférieures sont longues et bien séparées à leur base; les supérieures, plus resserrées^ sont aussi beaucoup plus courles. SYN0NYM1K. GNAPHOSA LUCIFUGA, Walckenaer, 1802. (PL XVII, fig. 24.) 1802. Aranea lucifuga, Walckenaer, Faune parisienne, t. H, p. 221. 1804. Gnaphosa melanogaster, LatreiUe, Hist. nat. des crust. et des insectes, t. VII, p. 222. 1805-37. Drassus lucifugus, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 45. 1806. Drassus melanogaster, LatreiUe, Gen. Crust. et Ins., 1. 1, p. 187. 1837. Pythonissa nigra, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, t. I, p. 16. 1837. Pythonissa lucifuga, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 54, lab. CXCIV, fig. 468-470. 1861. Drassus lucifugus, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 105, pi. VI, fig. 62. 1861. Pythonissa lucifuga, YVeslring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 350. 1866. Pythonissa lucifuga, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 10, lab. I, fig. 5-8. 1868-70. Gnaphosa lucifuga, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 187. 1878. Gnaphosa lucifuga, R. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 167. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 263 DESCRIPTION MOEURS. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge foncé, est entouré d'un rebord noir. Le fémur de la patte-mâchoire est garni par-dessous de crins isolés assez longs; l'apophyse du tibia, robuste, plus courte que l'article, se dirige en avant; le tarse est aussi long que le tibia et la patella; le lobe interne du bulbe, étroit et très allongé, se termine en pointe fine dans le haut. Femelle (fig. 24-), — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; l'abdomen est noir. Le tibia et la patella de la quatrième paire de pattes sont plus courts que le céphalothorax; le tarse de la première paire est plus court que le métatarse; il existe d'épaisses scopulas aux tarses et aux métatarses des deux premières paires. L'épigyne forme une plaque granuleuse, marquée d'une fossette diminuée en arrière, rebordée sur les côtés et contenant une pièce longitudinale arrondie en arrière, partant du bord antérieur, finement plissée en travers à son extrémité et granuleuse à sa base. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. Cette araignée est rare en Belgique. J'ai pu l'observer en Ardenne. Elle se tient le plus souvent sous les pierres, où elle se creuse une retraite peu profonde qu'elle remplit d'une coque soyeuse, bleuâtre, d'un tissu transparent, qu'on déchire toujours en levant la pierre. Le cocon, aplati, est blanc et frangé. L'araignée le suspend dans la cavité qu'elle habite l'été comme l'hiver. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Luxembourg : Redu Moselle. — Oise. — Seine-et-Oise. Corrèze, etc., etc. Dorsetshire. Bavière : Nuremberg. — Silésie Belgique. France. Eure. — Eure-et-Loir. — Aube. — Côte-d'Or. — Vendée Angleterre. Allemagne. SYNONYMIE. Genre PYTHONISSA, C. Koch, 1837. 1805. Drassus, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 45. 1834. Filistata, YVider et Reuss (ad partem), Zool. Mise. Arachn., p. 197 (213). 1857. Pythonissa, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I. p. 16. 1861. Melanophora, Weslring (ad partem), Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 354. 1864. Pythonissa, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 120. 1866. Pythonissa, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. 2, 6. 1868. Gnaphosa, Thorell (ad partem), Eisen et Stuxberg, om Gotska Sandôn., p. 379. 1870. Gnaphosa, Thorell (ad partem), On Etiropean Spiders, p. 149. 1878. Pythonissa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 192. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, assez large, arrondi sur les côtés, tronqué légèrement en arrière, se rétrécit en avant; le rebord, vertical, est plus ou moins large; il existe une strie médiane avec quelques faibles stries rayonnantes. Les yeux antérieurs sont disposés en ligne courbée en arrière; les supérieurs, largement séparés des antérieurs, forment une ligne au moins aussi large et courbée en avant. Le bandeau, vertical, est plus large de beaucoup que les yeux antérieurs. Le plastron, au moins aussi long que large, se termine en pointe courte. La lèvre, grande, plus longue que large, arrondie à son extrémité, atteint l'angle supérieur des lames maxillaires; ces dernières, assez allongées, sont échancrées en dedans pour entourer la lèvre; elles se touchent presque au-dessus. 264 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les chélicères, assez courtes, verticales, avec un pelit crochet arqué, présentent au bord inférieur de la rainure une carène un peu courbe et légèrement peclinée. Les pattes varient de longueur; les scopulas manquent toujours aux paires postérieures; on en observe parfois aux tarses des deux premières paires, mais jamais elles n'arrivent jusqu'à la base des métatarses. Les griffes tarsales sont munies de 6-7 denliculations assez grandes. L'abdomen, parfois un peu tronqué en arrière, est ovale allongé, avec un pli autour des filières. Les filières inférieures sont longues et écartées. Les téguments sont recouverts en partie d'une pubescence serrée, feutrée ou plumeuse. PYTHONISSA NOCTURNA, Linné, 1758 (1). SYNONYMIE. 1758. Aranea nocturna, Linné, Syst. nat., éd. 10, t. I, p. 62t. 1802. Aranea nocturna, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 221. 1825. Drassus gnaphosus, Walckenaer, Faune française. Arachn., p. 159. 1854. Filistata maculata, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 200 (205), pi. XIV, fig. 4. 1857. Drassus gnaphosus, Walckenaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 616. 1857. Pythonissa holorera, C. Koch, Uebersicht des A rachnid en-Systems, t. I, p. 16. 1859. Pythonissa maculata, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 61, fig. 474, 475. 1851. Drassus maculatus, Westring, Fôrteckn., etc., p. 47. 1856. Pythonissa nocturna, Thorell, Recensio crilica Aranearum Suecicarum, p. 87. 1861. Melanophora nocturna, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 557. 1866. Pythonissa nocturna, L. Koch, Die Arachn.- Familie der Drassiden, p. 57, tab. Il, fig. 27-50. 1868. Gnaphosa nocturna, Thorell, Eisen et Stuxberg, om Golska Sand'ôn., p. 579. 1870. Gnaphosa nocturna, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 199. 1878. Pythonissa nocturna, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 195. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est brun noirâtre. Le fémur de la patte-mâchoire, va en s'élargissant à son extrémité; le tibia, dépourvu d'apophyse, est plus court que la patella; le tarse, très long, large, se termine en pointe recourbée; le bulbe est brun rougeâtre; le lobe inférieur, convexe, tronqué en ligne droite, occupe toute la moitié basilaire; une petite pointe noire, légèrement dirigée en arrière, souvent verticale, occupe l'extrémité du bulbe. L'abdomen est noir, recouvert d'une pubescence un peu plus rousse; les taches qui ornent l'abdomen manquent souvent. Femelle. — Le céphalothorax est brun plus ou moins foncé, avec un rebord noir, très fin, et des lignes rayonnantes de même couleur; il est recouvert d'une pubescence jaunâtre, plus rare ou manquant sur le bord postérieur; le front est très rétréci; la strie médiane longitudinale est peu allongée. Les yeux supérieurs forment une ligne presque droite; les médians, plus petits, plus écartés, sont séparés par un intervalle au moins aussi large que leur diamètre. Le plastron, noir, est recouvert de poils noirs ou fauves. Les pattes, très fortes, sont courtes avec les hanches brunes; les deux premières paires sont noires, avec la base des fémurs, les patellas, les métatarses et les tarses rougeâlres; les deux paires postérieures sont plus claires, avec l'extrémité des fémurs et des tibias plus foncée; les tibias des deux premières paires portent deux rangées de 3-2 épines en dessous; les métatarses de ces mêmes paires portent, un peu avant le milieu, une paire d'épines et deux petites épines à (') Je n'ai découvert cette espèce en Belgique qu'après l'exécution des planches de ce volume et je n'ai pu la figurer. Elle est d'ailleurs facile à reconnaître. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 265 l'extrémité; les patellas des deux paires postérieures portent une longue épine interne; les tarses et l'extrémité des métatarses des deux premières paires sont garnis de scopulas peu serrées. La patte-mâchoire est assez courte; le tibia et la patella sont à peu près de même longueur; le tarse, plus court, présente de nombreuses épines disposées en séries longitudinales. L'épigyne, grande, presque ronde, porte une fossette noire, tronquée en avant, élargie, anguleuse en arrière, qui renferme une pièce fauve, longitudinale, déprimée, n'arrivant pas jusqu'au bord postérieur. L'abdomen, noir, est recouvert d'une pubescence un peu rousse; en avant se trouve une tache blanchâtre en demi-cercle; plus bas, deux points ronds, assez gros, et deux taches obliques, placées au-dessus des filières: le ventre, noir, testaeé, est recouvert d'une pubescence peu serrée, d'un jaune doré. Ordre de longueur des paltes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. On peut rencontrer celte araignée pendant foule l'année. Elle est rare et peu répandue en Belgique. Elle vit cachée sous les feuilles desséchées, dans les bois, et semble avoir une prédilection marquée pour les sapins. Je l'ai rencontrée également blottie sous des pierres, toujours près des bois. J'ai observé quelquefois le mâle errant, le soir, parmi les plantes basses. La femelle dépose ses œufs dans un ou deux cocons en soie très blanche, ronds, aplatis, moins convexes que ceux des Prosthesima. Ce cocon est appliqué contre la pierre ou dissimulé dans une feuille morte enroulée. L'araignée s'enveloppe d'une toile légère, assez transparente. Belgique. DISTRIBUTION Namur : Han-sur-Lesse, Namèche (ruines de Samson). GÉOGRAPHIQUE. iuxembourg : Laroche. Hollande. Maestricht. France. Seine- et- Marne : Fontainebleau, Arbonne. — Aube. — ïndre-el- Loire : Montrésor. — Gironde: Arcachon. — Isère : Le Sappey. — Hautes- Alpes : Briançon, Le Monétier, col de l'Echelle. — Basses- Alpes : Digne, Faillefeu. — Pyrénées-Orientales : Vernet-les-Bains. — Corse : La Foce. Prusse. — Bavière. Valais : Zermatt. - Genève. — Tessin. Allemagne. Suisse. Autriche-Hongrie Italie Tyrol. - Bohème — Hongrie : Ujhely. Piémont. — Lombardie. - Vénétie. — Sicile. Suède Golhembourg, Upsal. Les Pythonissa étrangères à notre faune sont : P. nubivaga, E. Simon. — P silacea, E. Simon - P exornala, C. Koch. — P. Aussereri, L. Koch. P cinerea, Menge. — P spinosissirna, E. Simon. - P. plumalis, Cambridge. — P. thressa, paves; _ p.'trebax, Thorell. — P. jucunda, Thorell. - P. nomas, Thorell. — P. corcyrea, Cambridge. — P venatrix, Cambridge. — P marginata, Cambridge. — P. procura, Cambridge. — P palœstina, Cambridge. — P conspersa, Cambridge - P. Kochi, Cambridge. — P. lutata, Cambridge. — P. Cambridgei, Cambridge. — P. excerpta, Cambridge — P ripariensis, Cambridge. — P. molendinaria, L. Koch. — P. Linnœi, Savigny. - P. lentiginosa, C. Koch. — P. Schœf- leri, Savigny. XIL 50 266 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Sous-famille des CLUBIONINAE. CARACTÈRES Pas d'impressions aux lames maxillaires; les filières inférieures conniventes. DE LA SOIS-FAMILLE. SYNONYMIE. Genre CLUBIONA, Latreille, 4 804. 1804. Clubiona, Lalreille, Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, t. XXIV, p. 134. 1805. Clubiona, Walckenaer (ad partem, 1ro famille : Dryades), Tableau des Aranéides, p. 41. 1861. Clubiona, Blackwall (ad parlem), Spiders of Great Britain, I. I, p. 121. 1864. Clubiona, E. Simon (ad parte m), Histoire naturelle des Araignées, p. 131. 1866. Clubiona, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. 2, 291. 1870. Clubiona, Thorell, On European Spiders, p. 144. 1878. Clubiona, E. Simon, Les Arachnides de France, I. IV, p. 210. 1878. Clubiona, L. Beiker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (ÀNN. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Clubiona, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 21. CARACTÈRES DL GENRE. Il existe une slrie médiane su céphalothorax qui est convexe, assez peu rétréci en avant, un peu plus en arrière, et souvent légèrement échancré. Les yeux antérieurs forment une ligne ilroile ou très légèrement courbée en arrière; la seconde rangée forme une ligne à peu près clroile, plus large que la première. Le bandeau est plus étroit que les yeux antérieurs. L'abdomen, ovale, légèrement allongé, est diminué en arrière. Le plastron, étroit, impressionné, est diminué à ses deux extrémilés. Les chélicères, fortes, sont plus longues chez les mâles que chez les femelles et carénées finement au bord interne; on observe quelques denticulations assez fortes, inégales, au bord de la rainure. La lèvre, beaucoup plus longue que large, dépasse le milieu des lames maxillaires; ces dernières sont fort longues, plus larges à leur base, puis un peu resserrées, avec le bord externe creusé; elles s'élargissent dans le haul, avec l'angle externe coupé obliquement; l'angle interne de cette troncature, un peu saillant, dépasse très légèrement la lèvre. Les pattes sont généralement peu allongées; il existe des scopulas aux larses el aux métatarses des deux paires antérieures; ces scopulas s'élendenl aux tibias où elles forment deux bandes étroiles; il n'y a jamais plus de deux paires d'épines sous les tibias des deux premières paires et jamais plus d'une paire aux métatarses; il existe des épines aux patellas des deux paires postérieures. Les griffes larsales sont fortes et très courbées dans la seconde moitié ou dans le tiers terminal, avec des denticulations qui commencent assez haut; la griffe de la patte-mâchoire de la femelle est dépourvue de dents. SYNONYMIE. CLUBIONA PHRAGMIT1S, C. Koch, 1843. (PI. XVI, fig. 16, 16a, \ allongé, se divise en deux lobes dans le haut; l'interne, moins épais que l'externe, est terminé par deux petites pointes (fig. 22c). L'abdomen, brun rougeâtre violacé, porte une pubescence claire. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Femelle (fig. 22). — Le céphalolhorax est à peu près semblable à celui du mâle; les yeux supérieurs, assez gros, sont presque équidistants; les yeux antérieurs, égaux, sont séparés par des intervalles un peu plus étroits que leur diamètre; les yeux médians antérieurs sont plus gros que les supérieurs dont ils sont séparés par un intervalle égal à leur diamètre. Le plastron est brun. La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont aussi longs que le céphalothorax. L'épigyne forme une plaque noire, en demi-cercle, chagrinée, tronquée en arrière; on remarque à son bord postérieur deux petites échancrures rondes, très petites (fig. 226). L'abdomen, brun rouge violacé, est recouvert d'une pubescence claire; on distingue parfois vaguement la trace d'une large bande médiane plus foncée, découpée sur les bords. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 5. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 277 MOEURS. Cette araignée, assez commune en Belgique, se rencontre pendant tout Pelé. Elle se file une retraite dans une feuille dont elle replie un coin (fig. 22a); plus tard, c'est encore dans une feuille pliée qu'elle dépose ses œufs blanc jaunâtre. Elle les recouvre d'une bourre légère, et la feuille même forme la voûte qui abrite le nid. A cette époque, la feuille, pliée solidement, cousue sur les bords, ferme hermétiquement la retraite. Les petits restent encore avec leur mère huit ou dix jours après l'éclosion. A leur naissance, les jeunes sont d'un vert transparent, avec l'abdomen jaunâtre pâle. Cette Clubiona recherche les endroits humides, les petits buissons de ronces et de chênes. Elle hiverne cachée sous les écorces, sous les détritus ou sous les feuilles mortes. DISTRIBUTION GÉOGRAFHIQUK. Belgique Brabant : Uccle, Laeken, bois de la Cambre, Boitsfort, Groenendael, Wavre. Liège : Baraque-Michel, Spa, Hamoir, Modave, Fallais. Namur : Yvoir, Waulsort, Haslière. France. Somme : Ault, Saint- Valéry. — Seine : La Glacière, Joinville. — Seine-et-Oise : Mennecy, Chaville. — Seine-et-Marne : Melun, Fontainebleau — Eure : Courteil — Orne : Lhôme. — Oise : Précy, Le Lys. — Aisne : Guise, — Aube : Villenauxe. — Haute-Marne : Langres. — Cantal : Lioran. — Isère : Le Sappey. — Gers : Courrensan. — Aude : Carcassonne. — Pyrénées-Orientales : Vernet. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. — Berwickshire. — Pays de Galles. — Glascow. Suisse. Valais : Vallée du Rhône. — Vallée de la Reuss. — Tessin. Prusse. Tyrol (nord). — Hongrie : Tokay. Le nord de l'Italie. Allemagne. Autriche-Hongrie. Italie. SYNONYMIE CLUBIONA CORTICALIS, Walckemer, 1802. (PI. XVI, fig. 23, 23a.) 1802. Aranea corticalis, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 429. 1805. Clubiona corticalis, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 42. 1837. Clubiona corticalis, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 593. 1861. Clubiona corticalis, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. I, p. 126, pi. VII, fig. 79. 1861. Clubiona corticalis, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 401. 1866. Clubiona corticalis, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 301, lab. XII, fig. 192. 1870. Clubiona corticalis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 225. 1878. Clubiona corticalis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 231. 1879. Clubiona corticalis, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Clubiona corticalis, Cambridge, Spiders of Dorsel, L I, p. 26. description. Mâle. — Le céphalothorax, brun-rouge, plus ou moins noirâtre en avant, présente une ligne noire marginale peu visible; la strie médiane longitudinale est courte et profonde; les chélicères, striées fortement en travers, présentent une impression oblique au bord interne de la seconde moitié. . 278 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le fémur de la patte-mâchoire porte 3-1 épines au-dessus; le tibia, plus étroit, à peine plus court que la patella, porte une petite apophyse simple, un peu dirigée en bas; le tarse est allongé; le bulbe, simple, convexe, déborde le larse, surtout à sa base (fig. 23a). L'abdomen est brun violacé, avec les dessins moins bien définis que chez la femelle. Femelle (fig. 23). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont à peu près équidistants, les médians un peu moins gros; les yeux antérieurs sont gros, surtout les médians; ces derniers, moins rapprochés, sont séparés par un intervalle plus large que leur rayon; les yeux médians antérieurs sont plus gros que les supérieurs dont ils sont séparés par un intervalle presque aussi large que leur diamètre. Le plastron est parfois bordé de noir. La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont plus courts que le céphalothorax. L'épigyrie, un peu convexe, assez mal définie, porte en avant une fossette profonde, arquée, transversale, resserrée dans le milieu, dilatée et arrondie aux extrémités; plus bas, on remarque souvent une strie longitudinale terminée par deux points enfoncés près du bord de l'épigaslre. L'abdomen, gris-brun violacé, porte une bande noirâtre longitudinale, un peu élargie dans le milieu, descendant jusqu'aux deux tiers de la longueur et suivie de quelques traits transversaux très fins; sur les côtés existent deux bandes foncées, étroites, mal définies, formées souvent par deux ou trois taches allongées; de chaque côté de la bande médiane, dans le bas, se trouve un petit point noir; ces dessins, souvent effacés, apparaissent dans l'alcool; la pubescence est d'un gris blanchâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée est assez commune sous les mousses et surtout sous les écorces. C'est là qu'elle dépose ses œufs renfermés dans un cocon rond, aplati, de soie très blanche. Ces œufs jaunâtres, non agglutinés, sont au nombre de trente à cinquante. La ponte a lieu vers le commencement du mois de juillet. Elle hiverne cachée sous les écorces ou sous les détritus, même sous les feuilles mortes; elle supporte aisément les froids les plus rigoureux sans être complètement engourdie. J'en ai vu plusieurs fois, par un temps clair, courir sur la neige durcie. Belgique. DISTRIBUTION lirabant : Boilsfort, Auderghcm, Groenendael, Noirhat, Louvain. GÉOGRAPHIQUE. Liége . Val-Benoît, environs de Liège, Modave, Embourg. Namur : Environs de Namur, Y voir, Haslière. envers : Calmplhout. Luxembourg : Laroche, Redu, Barvaux. Hainavl : Hennuyères. MOEURS. Toute la France. Assez répandue dans toute l'Angleterre. Bavière. — Prusse. Tyrol (sud). — Hongrie : Ujhely. Tessin. Le nord de l'Italie. Golhcmbourg, Upsal. France. Angleterre. Allemagne. AuTRICHE-H 0NGR1E. Suisse. Italie. Suède. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 279 CLUBIONA BREVIPES, Blackwall, 1841. (ri. XYI, fig. 24, 2*a, 2i/>.) SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEl'RS. 1841 . Clubiona brevipes, Blackwall, The differ. in the numb. ofeyes, etc., p. 605. 1851. Clubiona fuscula, Westring, Fôrteckn., etc., p. 49. 1861. Clubiona fuscula, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 4-00. 1861. Clubiona brevipes, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 127, pi. VII, fig. 80. 1864. Clubiona amarantha, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 132. 1866. Clubiona fuscula, L. Koch, Die Arachniden-Familie der Drassideti, p. 349. 1870. Clubiona brevipes, Thorell, Rcmarks on Synonyms, p. 224. 1878. Clubiona brevipes, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 252. 1879. Clubiona brevipes, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Clubiona brevipes, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 28. Mâle. — Le céphalothorax est fauve-brun rougeâlre, plus foncé en avant, entouré d'une ligne noire marginale; la slrie est courte et dans le milieu se trouve un trait noir longitudinal très fin. Les chélicères, noirâtres, sont fortement striées. Le fémur de la patte-mâchoire porte 2-1 épines au-dessus; le tibia, aussi large et très légèrement plus court que la palella, est pourvu d'une apophyse aussi longue que l'article, à peu près aussi large, couvrant en dessus une partie de la base du tarse; elle est tronquée, avec l'angle inférieur prolongé en pointe assez longue, rétrécie, partagée à son extrémité en deux petites branches égales; l'angle supérieur de la troncature est court, épais et un peu prolongé; dans le haut du bulbe se trouve une petite pointe verticale légèrement courbée en dedans; il existe aussi un slylum dans le haut; le bulbe est coupé. par un pli longitudinal près du bord interne (fig. 246). L'abdomen est à peu près semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. Femelle (fig. 24). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont égaux, petits et à peu près équidislants; l'intervalle des latéraux est au moins double de leur diamètre; les yeux antérieurs sont presque égaux; les médians sont moins séparés; leur intervalle est plus large que leur rayon; les yeux latéraux sont ovales. La patella et le libia de la quatrième paire de pattes sont plus courts que le céphalothorax. L'épigyne, aussi large que longue, tronquée, légèrement échancrée en arrière, est arrondie en avant; dans le bas, au milieu, se trouve une petite fossette en forme de cœur et de chaque côté une impression assez faible, avec les bords lisses, un peu soulevés (fig. 24a). L'abdomen, brun-rouge violacé, quelquefois noirâtre, est ponctué de fauve; dans le milieu, une bande foncée longitudinale est vaguement indiquée; il est recouvert d'une pubescence blanchâtre. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 5. Celte araignée, répandue en Belgique, n'est pourtant très commune nulle part. On la fait souvent tomber en secouant les buissons de hêtre el surtout de chêne. Pour pondre, elle se relire sous les écorces à la fin de juin. Elle hiverne cachée sous les mousses ou sous les écorces, dans les endroits secs. On peut trouver le mâle adulte depuis le commencement de l'été. DISTRIBUTION Répandue dans toutes nos provinces. GÉOGRAPUIQIE. Maestricht, Oirschot. Belgique. Hollande. 280 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Toute la France. — Corse. Répandue dans toute l'Angleterre. Répandue dans toute l'Allemagne. Hongrie : Ujhely, Bartfa, Homonna. Le nord de l'Italie. Assez répandue en Suisse. Gothembourg. France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Italie. Suisse. Suède. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. CLUBIONA DIVERSA, Cambridge, 1862. (PI. XVII, fig. i, la.) 1862. Clubiona diversa, Cambridge, Descr. of Un new Brit. Spid., in Zoologist, t. XX, p. 7959. 1866. Clubiona pallens, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pi. XIV, fig. 234-236. 1878. Clubiona diversa, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 254. 1878. Clubiona diversa, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Clubiona pallens, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 31. Mâle. — Le céphalothorax, fauve un peu rougeâtre, est dépourvu de ligne marginale; la strie longitudinale est courte. Le plastron est fauve; les chélicères, plus foncées, sont striées finement. Le fémur de la patte-mâchoire porte 2-1 épines au-dessus; le tibia, un peu plus court que la patella, est muni d'une apophyse aussi longue que l'article, simple, droite, bien séparée du bord tarsal; le bulbe se divise en deux lobes dans le haut; le lobe interne est prolongé par un slylum cerclé en avant; le lobe externe est large et oblus. L'abdomen ressemble beaucoup à celui de la femelle. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux antérieurs sont presque équidistanls; les médians, plus gros, sont séparés par un intervalle plus étroit que leur rayon; les yeux médians supérieurs sont plus écartés et plus petits que les latéraux; l'intervalle entre ces derniers et les médians n'est pas tout à fait double de leur diamètre. Le tibia et la patella de la quatrième paire de paltes sont plus courts que le céphalothorax. L'épigyne, en plaque brunâtre testacée en avant, noire en arrière et sur les côtés, est plus longue que large; elle s'arrondit et se rétrécit en avant; le bord postérieur s'avance en dépassant légèrement le pli épigaslrique; dans celte avance, on remarque une petite fossette profonde et arrondie (fig. la). L'abdomen est fauve pale; dans le milieu se trouve indiquée vaguement une bande plus foncée. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 3. Celte Clubiona est rare en Belgique. On la trouve adulte depuis le printemps jusqu'en automne. Je l'ai observée le plus souvent près des racines, en soulevant les touffes de bruyères. Dans le Luxembourg, elle se tenait cachée sous les pierres. Je n'ai jamais vu son cocon. Elle hiverne blottie sous les détrilus, sous les mousses et sous les pierres. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 281 Belgique. DISTRIBUTION Brabanl : Calevoel, Rhode-Saint-Genèse, Boitsforl, Groenendael, Waterloo, La Hulpe. GÉOGRAPHIQUE. Hainaut : Irchonwelz. Luxembourg : Laroche. Frange. Seine-Inférieure : Dieppe. — Seine : Paris. — Aube : Étangs de Bailly, Mussy-sur-Seine. Aurillac. Lioran. — Isère: Le Sappey, lac Blanc en Oisans. -- Hautes-Alpes: Lautaret. Cantal Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth — Ecosse : Glascow. Bavière. — Prusse. Hongrie . Varannô. Allemagne. AUTRICHE-HONCRIE. SYNONYMIE. CLUBIONA SUBTILIS, L. Koch, 1867. (\'\. XVII, fig. 3, 3a, 3b., 1854. Clubiom pallens, Blackwall, Supplem. lo a Catal., in Ann. and Mac of Nat. Hist., 2e série, t. XIV, p. 50. 1861. Clubiona pallens, Blackwall, Spiders of Great Britain, p. 150, pi. VIII, fig. 82. 1867. Clubiona subtilis, L. Koch, Die Arachniden, p. 551, tab. XIV, fig. 229-251. 1870. Clubiona subtilis, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 451. 1878. Clubiona subtilis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 259. 1879. Clubiona subtilis, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 51. DESCRIPTION. Mâle, — Le céphalothorax est brun plus ou moins foncé, avec la slrie médiane longitudinale courte; les chélicères, plus noires, dépassent en dessus le bord du front. Le fémur de la paite-mâchoire porte 3-1 épines au-dessus. Le tibia, aussi large, mais un peu plus court que la patella, porte une épaisse apophyse externe, dirigée en avant, 1res près du bord tarsal, un peu moins longue que l'article et terminée en pointe; le bulbe, ovale, présente un court slylum à sa partie supérieure; il est brun, légèrement tronqué, mais non divisé dans le haut (fig. 36). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 3. Femelle (fig. 3). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux antérieurs, très rapprochés, sont à peu près égaux et équidistanls; les yeux supérieurs sont assez gros; les médians, moins resserrés, sont plus petits que les latéraux. La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont beaucoup plus courts que le céphalothorax. L'épigyne forme une plaque rougeâtre, tronquée et échancrée en avant, tronquée aussi en arrière; vers le bas, on remarque deux impressions obliques (fig. 3a). Le plastron est brun. L'abdomen, ovale allongé, est fauve-rouge, un peu plus pâle en avant et sur les côtés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. XII. 52 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 282 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette araignée est très rare en Belgique, où je ne l'ai observée que deux fois. Elle habite les plantes aquatiques et la base des joncs dans les endroits humides. Je l'ai rencontrée au commence- ment du mois de mai. Ses mœurs me sont inconnues. Flandre occidentale : Heyst, Knocke. Belgique. France. Somme : Saint-Quentin-en-Tourmont. — Seine : Bondy. — Seine-et-Oise : Saint-Germain, Mennecy, Chennevières-sur-Marne. — Oise : Le Lys. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Villeehétif, étangs de Bailly, Gyé-sur-Seine, bois de Thuan. — Ain : Bourg, étangs de Marlieux. — Gironde : Étang de Cazau. — Basses- Alpes : Digne. — Corse. Dorsetshire : Bloxworth. — Cambridgeshire. Prusse. — Bavière. Angleterre. Allemagne. Suède. Gothembourg, Upsal. CLUBIONA COMPTA, C. Koch, 1839. (PI. XVII, fig. 2, 2c) SYNONYMIE. 1839 1841 1841 1861 1866 1870, 1878, 1878. 1879. Clubiona compta, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 16, fig. 440. Clubiona fucata, Blackwall, The differ. in the nnmb. of eyes, etc., p. 605. Clubiona compta, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. II, p. 478. Clubiona compta, Blackwall, Spiders of Great Britain, 1. 1, p. 128, pi. VII, fig. 81. Clubiona compta, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 294. Clubiona compta, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 225. Clubiona compta, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 237. Clubiona compta, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Clubiona compta, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 29. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve clair rougeâtre, surtout en avant, est entouré d'une fine ligne noire marginale. Les chélicères, plus foncées, présentent une fine carène interne dans leur seconde moitié. Le fémur de la patte-mâchoire porte 2-1 épines au-dessus; le tibia est plus étroit et un peu plus court, avec son apophyse presque aussi large et aussi longue que l'article, tronquée oblusément, avec l'angle inférieur prolongé en pointe plus longue que l'apophyse et très fortement courbée; le bulbe est entouré à sa partie supérieure par un stylum détaché (fig. 2a). L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 2). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont gros et à peu près égaux; les médians sont un peu plus écartés; l'intervalle des latéraux n'est pas tout à fait double de leur diamètre; les yeux médians antérieurs sont à peine plus séparés et un peu plus petits que les latéraux. La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont légèrement plus courts que le céphalothorax. L'épigyne, tronquée en arrière, forme une plaque plus large que longue; dans le milieu se trouve un espace testacé, en forme de cœur, avec une petite strie noire, arquée, placée de chaque côté. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 283 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. L'abdomen est jaune-fauve, très pâle, parfois un peu rougeâtre; dans le haut se trouve une petite bande longitudinale fauve, légèrement lancéolée; celle bande est suivie d'une série d'accents transversaux presque toujours réunis dans le milieu et prolongés finement sur les côtés; quelquefois ces accents sont formés de lignes de points rapprochés; la pubescence, peu serrée, est blanchâtre; il existe une bande brune sous le venlre. Ordre de longueur des paties : 4, 1, 2, 5. Bien qu'assez répandue, cetle jolie araignée n'est pas commune en Belgique. Je l'ai observée une fois blottie dans l'angle d'une feuille recourbée, où elle semblait vivre en bonne intelligence avec une chenille de Pyrale. Dans le Luxembourg, je l'ai rencontrée au mois de juin, avec son cocon, cachée sous une pierre. Je l'ai fréquemment observée pendant l'hiver, à la lisière des bois, engourdie dans une coque soyeuse, protégée par une feuille morte roulée. Au printemps, elle se trouve sur les branches basses des buissons, sur les bruyères, les mousses et les herbes sèches. Belgique. Brabant : Bois de la Cambre, Auderghem, Boitsfort, Groenendael, Bousval, Louvain, Diest, Wavre. Anvers : Calmpthout, Malines. Liège : Spa, Baraque-Michel, Comblain-au-Pont. Namur : Y voir, Waulsort, Han-sur-Lesse, Hastière. Luxembourg : Laroche, Melreux, Barvaux, Redu. Hollande. France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Italie. Suisse. Suède. Maestricht, Bréda, Oirschot. Toute la France. Assez répandue en Angleterre. Bavière. — Prusse. Tyrol. — Bohême. Nord de l'Italie. Vallée de la Reuss. — Tessin. Gothembourg. Les Clubiona étrangères à notre faune sont : C. frulelorum, L. Koch. — C. hilaris, E. Simon. — C.juvenis, E. Simon. — C. trivialis, C. Koch. C. erratica, C. Koch. — C. borealis, Thorell. — C. ornata, Thorell. — C. pulchella, Canestrini. — C. marmorata, L. Koch. — C. parvula, Lucas. — C. stigmatica, E. Simon. — C. diniensis, E Simon. — C. sublilis, L. Koch. — C. genevensis, L. Koch. — C. paradoxa, L. Koch. — C. alpica, L. Koch. — C. abdila, L. Koch. — C. mandibularis, Lucas. SYNONYMIE. Genre CH1RACANTHIUM, C. Koch, 4839. 1805. Clubiona, Walckenaer (ad partem, 3e famille : Nymphae), Tableau des Aranêides, p. 41 1834. Drassus, Reuss et Wider(ad partem), Zool. Mise. Arac/m., p. 204 (210). 1837. Anyphaena, C. Koch (ad partem), Uebersicht des Arachniden-Systems, t. I, p. 18. 1837. Bolyphantes, C. Koch (ad partem), Idem, 1. 1, p. 9. 1839. Chiracakthium (Cheiracanthium), C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 9. 284 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. CARACTÈRES DU GENRE. 1861. Chiracanthium (Cheiracanthium), Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 577. 1861. Clubiona, Blaekwall (ad partem), Spiders of Greal Britain, t. I, p. 121. 1864. Anyphaena, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 144. 1866. Chiracanthium (Cheiracanthium), L. Koch, Die Arachniden-Familie der Drassiden, pp. 2, 231. 1870. Chiracanthium, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 145. 1878. Chiracanthium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 240. 1878. Chiracanthium, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Chiracanthium, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 32. Le céphalothorax est convexe, surtout en avant, sans strie médiane; le fronf, bombé, est très large. Les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; ceux du milieu sont toujours plus rapprochés; la seconde ligne des yeux, à peine courbée en arrière, est un peu plus large; les médians sont plus resserrés. Le bandeau est presque aussi large que les yeux antérieurs. L'abdomen, convexe, va en diminuant dans le bas. Le plastron, plus long que large, est légèrement impressionné. Les chélicères sont fortes, longues, surtout chez les mâles, souvent projetées en avant; le crochet est peu courbé; il existe quelques denliculations au bord de la rainure. La lèvre, grande, plus longue que large, tronquée carrément au sommet, est souvent un peu resserrée à sa base; les lames maxillaires sont semblables à celles des Clubiona. Les pattes sont longues; il existe une scopula sous tous les tarses et aux métatarses des deux premières paires; les épines, peu nombreuses, manquent souvent aux fémurs. Les griffes tarsales sont étroites, très longues, courbées brusquement vers le dernier tiers, avec de nombreuses denticulations. Les filières inférieures, très fortes, sont conni ventes. Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire, inerme, est fine et à peu près droite. SYNONYMIE. CHIRACANTHIUM PUNCTORIUM, Villers, 1789. (PI. XVII, fig. 4, 4a.) 1789. Aranea punctouia, Villers, Caroli Linnei Entomologia, t. IV, p. 128, pi. XI, fig. 9. 1802. Aranea nutrix, Walckcnaer, Faune parisienne, t. II, p. 220. 1805. Clubiona nutrix, Walckenacr, Tableau des Aranéides, p. 43. 1837. Clubiona nutrix, Walckcnaer, Histoire naturelle des insectes (Aptères), t. I, p. 601. 1864. Anyphaena nutrix, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 146. 1868. Chiracanthium italicum, Canestrini et Pavesi, Aran. /te/., In Atti Soc. Ital. Se. Natur., t. XI, p. 851 (114). 1870. Chiracanthium itaucum, Pavesi, Cal. sgsl. dei Raqui del cantone Ticino, etc., p. 116 1878. Chiracanthium punctorium, E. Simon, Les Arachnides de France, l. IV, p. 247. 1878. Chiracanthium punctorium, L. Beeker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. j/^/e. — Le céphalothorax est fauve verdâlre ou rougeâlre; les chélicères, lisses, projetées en avant, très fortes, avec une tache noirâtre à leur extrémité, sont à peu près aussi longues que le céphalothorax; il existe une forte denticulation noire vers le milieu du bord inférieur de la rainure, suivie de deux ou trois dents plus petites. Les pattes, à peu près de la même couleur que le céphalothorax, ont l'extrémité des tarses noire; le tibia de la première paire porte 1-1 épines internes et une externe au milieu; le tibia de la deuxième paire n'a pas d'épine externe; le métatarse de la première paire porte deux épines à sa base et une à son extrémité; le métatarse de la deuxième paire porte deux épines à sa base, une interne au milieu et une à l'extrémité. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 285 Le tibia de la patte-mâchoire, plus long que la patella, est plus étroit ; son apophyse, longue, courbée, sinueuse, noirâtre, se termine par une bifurcation très petite ; le tarse, terminé en pointe à peu près aussi longue que le bulbe, un peu plus long que le tibia, est large et déprimé; l'apophyse postérieure, longue, aiguë, courbée fortement à sa base, est presque droite en finissant. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 4). — Le céphalothorax, à front large, est semblable à celui du mâle. Les yeux médians antérieurs, un peu plus gros que les latéraux, sont séparés par un intervalle égal à leur diamètre; ils sont placés sur une tache noire; l'intervalle des latéraux est à peu près double du diamètre des médians; les quatre yeux médians forment un carré plus large en arrière. Le plastron est plus foncé sur les bords. La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont un peu plus longs que le céphalo- thorax; tous les fémurs sont épineux. L'épigyne en plaque noirâtre, porte en arrière une fossette aussi large que longue, finement bordée de rouge. L'abdomen est gris-jaune verdâtre, quelquefois un peu fauve, plus obscurci sur les côtés; dans le milieu se trouve une bande longitudinale plus foncée, plus large dans le bas, et parfois bordée de deux lignes pâles, peu définies. Ordre de longueur des pattes : \, 4, 2, 5. MOEURS. Cette araignée, commune en Belgique, vit aux lisières et dans les clairières des bois, souvent au bord des chemins ombragés, parmi les hautes herbes ainsi que sur les bruyères et les buissons bas. Elle établit sa coque entre des extrémités de tiges de graminées qu'elle rassemble et qu'elle courbe alentour (fig. 4«). Ce nid, quelquefois très grand, est doublé d'un tissu soyeux, assez grossier, mais solide; il est hermétiquement fermé à l'époque de la ponte. Elle dépose dans cette retraite plus d'une centaine d'œufs entourés d'un cocon en forme de sac de soie assez fine. Après l'éclosion, les petites araignées restent quelque temps auprès de leur mère et sortent même de leur retraite pour chasser aux environs, avant de se séparer. Ces araignées réunissent souvent des feuilles sur les buissons; elles arrondissent ces feuilles à l'aide de fils, ce qui forme une spacieuse retraite, doublée de soie. J'ai observé plusieurs fois des femelles établies dans une feuille morte de hêtre, accrochée entre des tiges de graminées; d'autres encore avaient rassemblé des extrémités de bruyère. La ponte a lieu en août et septembre, mais on peut trouver les deux sexes adultes depuis le mois de juin. Le mâle se construit souvent une retraite plus grossière, formée de détritus rassemblés autour de l'extrémité des graminées; de celle retraite partent des fils irréguliers tendus dans tous les sens et attachés aux feuilles ou aux tiges environnantes. Belgique DISTRIBUTION Brabant : Boitsfort, Groenendael, Auderghem, Tervueren. GÉOGRAPHIQUE. Anvers : Malines, Calmpthout. Flandre occidentale : Heyst-sur-Mer. Limbourg : Genck. Namur : Yvoir, Dinant, Waulsort. Luxembourg : Redu, Marbehan. Hollande. Maestricht. 286 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Toute la France. Lancashire. Prusse. — Silésie. France, angleterre. Allemagne. Suisse. Valais. — Genève. — Vallée de la Reuss. — Tessin. Italie. Nord de l'Italie. Bohême. — Hongrie : Erdôbenye. Galice : Cabanas. Gothembourg, Upsal. Sud de la Russie. Autriche-Hongrie. Espagne. Suède. Russie. CHIRACANTHIUM ERRONEUM, Cambridge, 1874. (PI. XVII, fig. 26, 26a.) SYNONYMIE. 1861. Clubiona nutrix, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 154, pi. VIII, fig. 85. 1874. Chiracanthium erroneum, Cambridge, Onnewand rare British Spiders (being a second suppl. to British Spid.) (Trans. Linn. Soc, vol. XXVIII, p. 532). 1878. Chiracanthium erroneum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 253. 1878. Chiracanthium erroneum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. dl Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve, est marqué de deux bandes latérales foncées, larges, couvrant quelquefois toute la partie thoracique; dans le milieu se trouve une petite ligne étroite, longitu- dinale, qui part des yeux du milieu; les chélicères, rougeâtres, projetées en avant, un peu plus foncées au bout, sont à peu près aussi longues que le céphalothorax; le bord inférieur de la rainure porte dans le milieu trois petites denticulations égales. Les pattes, fauves, sont rembrunies à l'extrémité des tarses; tous les fémurs sont épineux; le tibia de la première paire porte 1-1 épines internes dans la seconde moitié et 1-1 épines externes au milieu; le tibia de la seconde paire, deux épines internes et une externe; le métatarse de la pre- mière paire, deux épines près de sa base et une à son extrémité; le métatarse de la seconde paire, deux épines près de sa base, une autre interne vers le milieu et une épine à son extrémité. Le tibia de la patte-mâchoire, plus étroit et plus long que la patella, a son apophyse peu courbée, avec une petite bifurcation, visible par-dessus, à son extrémité; le tarse, presque aussi long que la patella et le tibia, se termine en pointe plus courte que le bulbe; l'apophyse postérieure, dirigée en arrière, longue, arquée, effilée, dépasse le milieu du tibia (fig. 26a). L'abdomen, gris verdâtre, est marqué comme celui de la femelle. Femelle (fig. 26). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle; le front est assez large. L'intervalle qui sépare les yeux médians antérieurs est plus étroit, que leur diamètre; ils sont placés sur une tache noire; les latéraux, plus petits, ont leur intervalle de moitié plus large que le diamètre des médians; les yeux médians supérieurs sont plus petits et plus séparés que les antérieurs. MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 287 La patella et le tibia de la quatrième paire de pattes sont à peine plus longs que le céphalo- thorax; le fémur de la quatrième paire ne porte qu'une épine interne à l'extrémité. L'épigyne forme une plaque foncée, plus large que longue, tronquée au-dessus et en dessous; elle porte une profonde fossette, un peu plus étroite en avant. L'abdomen, gris-jaune, testacé, verdâlre, est orné d'une bande longitudinale rouge, légèrement élargie dans le bas et souvent bordée de jaune pâle. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Cette araignée, qui vit sur les petits buissons, les graminées, les plantes basses, etc., est rare en Belgique. On peut la trouver pendant tout l'été. La femelle pond pendant le mois de juillet. Ses œufs, orangés, forment une masse ronde entourée d'un cocon fin et transparent. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Liège : Baraque-Michel. Luxembourg : Laroche, Melreux, Redu. Belgique. France. Somme : Bois de Cise, près Ault, Saint- Valéry. — Seine-et-Marne: Fontainebleau. — Canlal : Murât, Lioran. — Gers : Courrensan. — Vaucluse. — Hautes-Pyrénées : Luchon. Angleterre. Lancashire. SYNONYMIE. CHIRACANTH1UM ERRATICUM, Walckenaer, 1802. (PL XVII, fig. 5, Sa, 56.) 1802. Aranea erratica, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 219. 1805. Clubiona erratica, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 43. 1806. Clubiona nutrix, Latreille, Gen. Crust. et Ins., t. I, p. 92. 1833. Clubiona dumetorum, Hahn, Monogr. Aran., t. VII, tab. I, fig. 6. 1837. Bolyphantes equestris, C. Kocb, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. I, p. 9. 1837. Clubiona erratica, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), p. 602. 1859. Cheiracanthium carnifex, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 14, fig. 438, 439. 1861. Cheiracanthium erraticum, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 580. 1864. Anyphaena erratica, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 145. 1866. Cheiracanthium carnifex, L. Koch, Die Arachniden- Familie der Drassiden, p. 258, tab. X, fig. 164, 166. 1870. Chiracanthium carnifex, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 209. 1878. Chiracanthium erraticum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 254. 1 878. Chiracanthium erraticum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est fauve testacé, avec les parties latérales parfois plus foncées et une ligne médiane longitudinale peu distincte; les chélicères sont plus courtes que le cépha- lothorax; le bord inférieur de la rainure est dépourvu de denticulations au-dessus des lames maxillaires. Les pattes, blanchâtres, sont rembrunies à l'extrémité des tarses; les fémurs de la première et de la quatrième paire ont une petite épine interne à leur extrémité; les fémurs des deux autres paires en sont dépourvus; le tibia de la première paire porte une épine interne sans épines externes; le tibia de la seconde paire présente une épine interne près de son extrémité; les métatarses des deux premières paires sont munis de deux épines près de leur base et d'une à leur extrémité. Le tibia de la patte-mâchoire est un peu plus long et plus étroit que la patella, avec son apophyse grêle, assez courte, droite et légèrement bifurquée à son extrémité; le tarse, large, 288 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. déprimé, aussi long que la patella et le tibia, a son rebord interne saillant; il est terminé en pointe plus courte que le bulbe; l'apophyse postérieure, courbée, dépasse en arrière la moitié de la longueur du tibia (fig. 5a). L'abdomen est à peu près semblable à celui de la femelle. Femelle (fig. 5). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. L'intervalle des yeux médians antérieurs est plus étroit que leur diamètre; l'intervalle des latéraux est de moitié plus large que le diamètre des médians; ceux-ci sont placés sur une seule tache brunâtre; les yeux médians supérieurs, plus petits que les antérieurs, sont séparés par un intervalle au moins double de leur diamètre. Les fémurs des trois dernières paires de paltes sont dépourvus d'épines; le tibia et la patella de la quatrième paire sont aussi longs que le céphalothorax. L'épigyne, en plaque plus large que longue, échancrée en avant, porte une fossette profonde en demi-cercle (fig. 56). L'abdomen, gris-fauve verdâtre, est souvent obscurci sur les côtés; dans le milieu se trouve une bande étroite, longitudinale, rouge, plus ou moins foncée, aiguë en avant, puis élargie en arrière. Ordre de longueur des pattes : 1, 4-, 2, 5. Cette araignée est rare en Belgique. On la trouve pendant l'été, parmi les graminées et les plantes basses. Elle établit sa coque à l'extrémité des tiges. Belgique. DISTRIBUTION Hrabanl : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Groenendael, Auderghem, La Hulpe, GÉOGRAPHIQUE. Bousval, Louvain, Villers-la-Ville, Diest. MOEURS. envers : Calmpthout. Limbourg : Genck. Luxembourg : Laroche, Redu. Hollande. Maeslricht. France. Le centre et le nord de la France. s Angleterre. Assez répandu en Angleterre et en Ecosse. Allemagne. Bavière. — Prusse. Suisse. Répandu en Suisse. Autriche-Hongrie. Galicie. — Bohême. — Tyrol. — Hongrie : Tolcsva, H. Roketô, Vilhorlat. — Transylvanie. Italie. Nord de l'Italie. Suède. Gothembourg. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 289 CHIRACANTHIUM LAPIDICOLENS, E. Simon, 1878. (PI. XVII, fig. 6, 6a.) SYNONYMIE. 1861. Chiracanthium nutrix, Wesiring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 578 (non Walckenaer). 1870. Chiracanthium nutrix, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 207. 1874. Chiracanthium nutrix, Cambridge, Trans. of Linn. Soc. Lond., t. XXVIII, p. 531, pi. XLVI, fig. 4. 1878. Chiracanthium lapidicolens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 261. 1878. Chiracanthium lapidicolens, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax ressemble à celui de la femelle, avec le front légèrement plus étroit. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus courte que le tibia; l'apophyse, assez longue, se termine par une petite bifurcation inégale (visible en dessus et en dessous); le tibia porte en dessus une série longitudinale de longs crins noirs; le tarse, brun, un peu plus long que les deux articles précédents, se termine en pointe plus courte que le bulbe; au côté externe, il porte un épais rebord arrondi ; l'apophyse postérieure, en pointe fine, arquée, atteint le milieu du tibia. Les chélicères, verticales, légèrement striées, fauve-rouge à leur extrémité, sont un peu plus courtes que le céphalothorax; le bord inférieur de la rainure, dépourvu de denticulations, présente une carène inégale. Aux premières paires de pattes, les fémurs et les tibias, dépourvus d'épines, offrent parfois une seule petite épine terminale; il existe encore une épine terminale aux métatarses et une autre paire dans la moitié basilaire. L'abdomen, pareil à celui du mâle, est un peu plus allongé. Femelle (fig. 6). — Le céphalothorax est fauve testacé, avec le front large. Les yeux supérieurs forment une ligne très légèrement arquée; les médians sont séparés par un intervalle double de leur diamètre; les yeux antérieurs sont un peu plus courbés ; les médians sont séparés par un intervalle un peu plus étroit que leur diamètre; les latéraux, ovales, plus petits, mais légèrement plus gros que les antérieurs, ont leur intervalle de moitié plus large que le diamètre des médians. Les fémurs des trois paires de pattes postérieures sont inermes, ainsi que les tibias des deux premières paires. L'épigyne forme une plaque noirâtre; en arrière se trouve une fossette en demi-cercle très petite, à peu près aussi longue que large (fig. 6a). L'abdomen, gris testacé, verdâtre ou rougeâtre, est orné dans le milieu d'une bande lancéolée longitudinale, plus foncée, qui souvent n'est pas plus longue que la moitié supérieure. Ordre de longueur des pattes : 1,4, 2, 5. moeurs. Cette araignée, rare en Relgique, se trouve sous les pierres, sous les herbes ou sous les touffes de bruyère dans les endroits chauds. On peut la rencontrer pendant toute l'année. La ponte a lieu vers la fin du printemps. La femelle dépose ses œufs, maintenus par un tissu soyeux transparent, dans un grand cocon de soie assez mince. Ils sont attachés dans la coque par un pédicule court. Ce cocon est recouvert de détritus et de particules de terre. Elle passe l'hiver blottie sous les mousses ou sous les pierres. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Diest. Liège : Modave. Luxembourg : Barvaux, Laroche. Anvers : Calmpthout. XII. 53 290 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. France. Somme : Saint-Quentin-en-Tourmont. — Seine-Inférieure : Rouen. — Seine : Villejuif — Seine-et- Oise : L'Ile-Adam. — Oise : Précy. — Eure-et-Loir : Dreux. — Aube. — Morbihan : Plouharnel. — Indre-et-Loire : Mon trésor. — Cantal : Lioran. — Lot-et-Garonne : Meylan. — Aude : Careassonne. — Hautes-Pyrénées : Saint-Sauveur. Prusse. — Silésie. Hongrie : Ujhely. Gothembourg, Upsal. Allemagne. Autriche-Hongrie. Suède. Les Chiracanthium étrangers à notre faune sont : C. Pennyi, Cambridge. — C. montanum, L. Koch. — C. annulipes, Cambridge. — C. anceps, Cambridge — C isiacum, Cambridge. — C. dubium, Cambridge. — C. équestre, Cambridge. — C. barbara {Clubiona), Lucas. — C. exilipes, Lucas. — G. ornata, Lucas. — C abbreviatum, E. Simon. — C striolatum, E Simon. — C. candidum, E Simon. — C. fulvo-testaceum, E. Simon. — C. pennatum, E. Simon — C. pelasgicum, C. Koch — C. erroneum, Cambridge. — C. anguli- tarse, E. Simon. — C. Siedlilzi, L. Koch. — C. letochae, L. Koch. — C. oncognathum, Thorell. — C. Mildei, L. Koch. SYNONYMIE. Genre ANYPHAENA, Sundevall, 1833. 1805. Clubiona, Walckenaer (ad parlem : Hamadryades), Tableau des Aranéides, p. 41. 1832. Agelena, Sundevall (ad partem), Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 125. 1855. Anyphaena, Sundevall, Conspectus Arachnidum, etc., p. 20. 1861. Clubiona, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 121. 1864. Clubiona, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 151. 1866. Anyphaena, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. 2, 194. 1870. Anyphaena, Thorell, On European Spiders, p. 143. 1878. Anyphaena, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 265. 1878. Anyphaena, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Anyphaena, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 55. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, convexe en arrière, s'abaisse brusquement au bord postérieur et plus légèrement en avant, où il se rétrécit; il est marqué d'une strie médiane. Les yeux antérieurs forment une ligne droite ou un peu arquée en avant; les supérieurs sont disposés en ligne arquée en arrière, plus large que la première; tous les yeux latéraux sont bien séparés. Le bandeau est à peine aussi large que les yeux antérieurs. L'abdomen, plus étroit en arrière, ovale, présente en dessous un pli transversal courbé en avant, placé à égale distance des filières et du pli épigastrique. Le plastron, plus long que large, est diminué en avant et plus fortement en arrière. Les chélicères, verticales, sont plus longues chez les mâles que chez les femelles. La lèvre, beaucoup plus longue que large, assez grande, atteint le tiers supérieur des lames maxillaires; ces dernières sont pareilles à celles des Clubiona. Les pattes, longues, sont munies de scopulas à tous les tarses et à l'extrémité des métatarses des deux premières paires; les épines sont longues et nombreuses, même aux tibias et aux métatarses des deux premières paires ainsi qu'aux patellas. Les griffes tarsales, très robustes, sont fortement arquées vers l'extrémité, avec huit ou dix dents assez longues, à peu près égales, contiguës, dont les supérieures sont les plus fortes; elles sont toutes placées dans les deux premiers tiers de l'article. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les filières sont courtes et solides; les inférieures sont conni ventes. La griffe de la palte-mâchoire de la femelle, fine, petite, est dépourvue de dents. 291 SYNONYMIE. ANYPHAENA ACCENTUATA, Walckenaer, 1802. (PI. XVII, fig. 7, 7a, 76, 7c.) 1802. Aranea accentuata, Walckenaer, Faune parisienne, t. II, p. 226. 1805. Clubiona accentuata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 42. 1852. Agelena obscura, Sundevall, Svenska Spindlarnes beskrifning, p. 128. 1833. Anyphaena accentuata, Sundevall, Conspectus Arachnidum, etc., p. 20. 1833. Clubiona punctata, Hahn, Monogr. Aran., t. VII, pi. 1, fig. a 1834. Clubiona punctata, Hahn, Die Arac/miden, t. Il, p. 8, fig. 99. 1857. Clubiona accentuata, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 392. 1861. Clubiona accentuata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 151, pi. VIII, fig. 83. 1864. Clubiona accentuata, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 136. 1866. Anyphaena accentuata, L. Koch, Die Arachn -Fam. der Drassiden, p. 219, lab. IX, fig. 143, 145. 1870. Anyphaena accentuata, Thorell, Remarks on Synont/ms, p. 204. 1878. Anyphaena accentuata, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 267. 1878. Anyphaena accentuata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Anyphaena accentuata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 34. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve plus ou moins foncé, est légèrement rembruni en avant; de chaque côté existent deux larges bandes noirâtres, dentelées et ponctuées de fauve; elles ont l'air de ne former qu'une seule bande traversée de traits obliques; la ligne brune marginale manque souvent. Le fémur de la patte-mâchoire est garni de longs crins formant pinceau à leur base ; la patella est un peu plus courte que le tibia; ce dernier porte au-dessus une rangée de crins pareils à ceux du fémur; il est pourvu, en outre, d'une apophyse noirâtre, verticale, terminée en crochet dans le haut, et dans le bas par une lame arrondie, dirigée aussi en avant (fig. la, 1b). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 3. Femelle (fig. 7). — Le céphalothorax se rapproche beaucoup de celui du mâle. Les yeux supérieurs, formant une ligne très légèrement courbée, sont égaux et presque équidistants; les yeux antérieurs, en ligne à peu près droite, sont équidistants; les intervalles qui les séparent sont plus étroits que leur rayon; les yeux latéraux, ovales, sont un peu plus gros. Les pattes sont plus ou moins annelées. L'épigyne, en plaque noirâtre peu définie, renferme une petite fossette longitudinale, étroite, fortement rebordée et arrondie en avant. L'abdomen est fauve testacé ou grisâtre plus ou moins foncé, avec des points sombres sur les côtés ; vers le milieu on distingue une tache noirâtre, découpée ou plus souvent formée en avant de deux chevrons obliques suivis d'un large accent transversal; ce dernier est presque toujours suivi d'un espace éclairci. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. moeurs. Cette araignée, commune et répandue en Relgique, peut se rencontrer pendant toute l'année. Elle vit sur les buissons n sur les plantes basses. A la fin de l'hiver, on la trouve souvent cachée dans une feuille morte qu'elle a recourbée à l'aide de quelques fils. Plus tard, à l'époque de la 292 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. ponte, elle s'établit dans une feuille vivante qu'elle recourbe en partie. Elle y dépose de cinquante à soixante œufs non agglutinés, recouverts d'une bourre soyeuse, un peu transparente. Elle entoure le tout d'une nappe de soie solide, fine, très blanche, fortement tendue, sous laquelle elle se ménage une entrée. Elle ne quitte guère son cocon qu'elle défend avec intrépidité. Après leur naissance, les petils, presque incolores, demeurent encore pendant quelques jours auprès de leur mère, qui chasse pour eux. J'ai rencontré plusieurs fois un joli nid de cette Anyphœna (fig. 7c) : les œufs étaient déposés contre une feuille non recourbée, vivante et encore attachée à la branche; ils étaient recouverts d'une feuille morte de hêtre beaucoup plus petite, cousue par ses bords, et sous laquelle se tenait l'araignée auprès de son cocon. On trouve souvent le mâle errant sur les buissons et sur les feuilles sèches. Cette araignée résiste très bien au froid. J'en ai observé souvent qui avaient hiverné sous les écorces d'arbres. Belgique. DISTRIBUTION Répandue dans toutes nos provinces. GÉOGRAPHIQUE. Hollande. Répandue en Hollande. France. Toute la France Allemagne. Bavière. — Prusse. — Silésie. — Saxe. — Hanovre. Suisse. Genève. — Lucerne. — Vallée de la Reuss. — Engadine. — Tessin : Lugano, Locarno. Italie. Nord de l'Italie. Autriche-Hongrie. Bohême. — Tyrol nord et sud. — Hongrie : Nagymihâly, Szomolor, Varannô, Banszka, Homonna, Azar, Ujhely, Torna, Bartfa, Czèke. Russie Russie méridionale. Angleterre. Assez répandue en Angleterre. Suède. Gothembourg, Upsal. Turquie d'Europe. — Turquie d'Asie. Environs de Conslantinople. — Palestine. Roumanie. Brostenii. Les Anyphaena étrangères à notre faune sont : A. albo-irrorata, E. Simon. — A. sabina, L. Koch. — A. conspersa, E. Simon. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 293 SYNONYMIE. Genre MICARIOSOMA, E. Simon, 1878. 1839. Phrurolithus, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. VI, pp. 110, 112. 1861. Drassus, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. 1, p. 104. 1866. Phrurolithus, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, pp. 2, 224. 1870. Phrurolithus, Thorell, On European Spiders, p. 145. 1878. Micariosoma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 271. 1878. Micariosoma, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Phrurolithus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 44. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, très large, ovale, rélréci fortement en avant, plus faiblement en arrière, est marqué d'une longue strie médiane très reculée. Les yeux anlérieurs, assez rapprochés, sont disposés en ligne courbée en arrière; les yeux supérieurs forment une ligne droite un peu plus large; tous les laléraux sont bien séparés. Le bandeau, vertical ou creusé, est plus large que les yeux antérieurs. L'abdomen, ovale, est allongé. Le plastron, très large, arrondi, est légèrement atténué en arrière. La lèvre, aussi large que longue, atténuée et tronquée carrément au sommet, atteint à peine le milieu des lames maxillaires; celles-ci, courtes et larges, avec l'insertion du trochanter placée à peu près au milieu du bord externe, ont leur partie terminale arrondie. Les chélicères, verticales, peu fortes, sont munies vers le tiers inférieur d'une forte épine soulevée et dirigée en avant. Les pattes sont peu allongées; le plus souvent les deux paires postérieures ne possèdent pas d'épines; il n'y a jamais de scopulas; il existe sous les tibias et les métatarses des pattes antérieures deux séries longitudinales d'épines très longues. Les griffes tarsales, courtes, petites, assez courbées vers la seconde moitié, ne portent pas de denticulations. Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire est dépourvue de dents. Les Micariosoma présentent à peu près le faciès des Micaria. SYNONYMIE. MICARIOSOMA FESTIVA, C. Koch, 1835. (PL XVII, fig. 8, 8a.) 1825. Drassus fulgens, Walckenaer, Aranéides de France, p. 164, n° 7 (ad partem : le mâle). 1835. Macaria festiva, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Ins., 129, 15. 1839. Phrurolithus festivus, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 110, fig. 511-512. 1854. Drassus propinquus, Blackwall, Descr., etc., in Ann. and Mac. of Nat. Hist., 2e sér., t. XIII, p. 175. 1866. Phrurolithus festivus, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 229, tab. IX, fig. 148-150. 1870. Phrurolithus festivus, Thorell, Remarks on Synomjms, p. 169. 1878. Micariosoma festivum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 275. 1878. Micariosoma festivum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Phrurolithus festivus, Cambridge, Spiders of Dorset, 1. 1, p. 44. description. Mâle. — Le céphalothorax, brun rougeâtre, est entouré d'une ligne noire marginale; les lignes rayonnantes sont foncées; la pubescence qui le recouvre, assez longue, blanchâtre, manque dans le bas. Le fémur de la patte-mâchoire présente en dessous, dans la seconde moitié, une petite saillie 294 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. garnie de crins; la palella est plus longue el un peu plus étroite que le tibia; celui-ci a son apophyse deux fois plus longue que l'article, courbée en dehors el dépassant en hauteur la moitié du bulbe; le tarse, plus long que les deux articles précédents, est ovale el très large; le bulbe, gros, sans apophyse à son extrémité, est marqué d'une tache noire, ronde, dans la seconde moitié (fig. 8«). Le plastron, lisse, rougeâtre, est brun sur les bords. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 8). — Le céphalothorax est pareil à celui du mâle. Les yeux supérieurs, en ligne droite, sont à peu près égaux, équidislants, ou les médians un peu plus rapprochés; les yeux antérieurs forment une ligne courbée; les médians, touchant aux latéraux, sont séparés par un intervalle de la largeur de leur diamètre; les latéraux sont plus gros. Le bandeau, légèrement incliné, est plus large que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont rayées ou annelées de brun; à la première paire seulement, le fémur porte une épine supéro-interne; le tibia offre en dessous deux rangées longitudinales de 5-5 longues épines; le métatarse des deux premières paires présente deux rangées de 4-4- épines; à la seconde paire, le tibia porte deux rangées de 4-4 épines; les fémurs des trois autres paires sont inermes; la patella et le tibia de la quatrième paire sont de la même longueur que le céphalothorax. L'épigyne forme une grande plaque brillante, arrondie, fauve-rouge; elle porte à son bord postérieur une fossette noire, beaucoup plus large que longue, arrondie aux extrémités latérales et un peu plus étroite dans le milieu. L'abdomen, beaucoup plus noir dans la seconde moitié, est recouvert d'une pubescence grise sur laquelle se trouvent des taches formées de poils blancs : deux près du bord supérieur, vers le milieu; deux plus allongées, transversales, plus bas; une autre petite tache triangulaire placée au-dessus des filières; le ventre est gris. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée, commune dans toutes nos provinces, peut se rencontrer en toute saison, courant dans les herbages, aussi bien dans les endroits humides que dans les endroits secs. En été, on la trouve souvent sur les bruyères, et plus tard ou au commencement du printemps, sous les pierres, dans les crevasses de rochers el sous les détritus. J'en ai observé souvent qui avaient hiverné sous les feuilles mortes. Au moment de l'accouplement, le mâle saute sur le céphalothorax de la femelle el se place presque transversalement; d'un côté les fémurs sont étendus, avec les autres articles repliés et serrant le corps de la femelle; du côlé opposé, les pattes sonl relevées; la tête dépasse un peu en avant; dans cette position, les pattes mâchoires arrivent facilement jusqu'à l'épigyne. Je n'ai jamais observé le cocon. liKT c i orr f DISTRIBUTION Répandue dans toute la Belgique. GÉOGRAPHIQUE. „ Hollande. Oirschot, La Haye, Maestricht. MOEURS. Toute la France. Répandue dans toute l'Allemagne. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Bavière. — Hongrie : Ujhely, Cassovie, Forro, Varannô, Szomotor, Banszka, Homonna, Tolcsva. Suisse. Répandue dans toute la Suisse. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE RELGIQUE. 295 Sud de la Russie : Caucase (6,000 mèlres). Tout le nord de l'Italie. Assez répandue en Angleterre. Gothembourg, Upsal. Russie. Italie. Angleterre. Suède. MICARIOSOMA MINIMA, C. Koch, 1839. (PL XVII, fig. 16, -16a.) SYNONYMIE. 1859. Phhurolithus minimus, C. Koch, Die Arachniden, t. VI, p. 111, fig. 513. 1861. Phrurolithus minimus, Westring, Araneœ Suecicœ descriplœ, p. 529. # 1864. Macaria rufescens, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 115. 1866. Phrurolithus minimus, L. Koch, Die Arachn.-Fam.der Drassiden, p. 2'27, lab. IX, fig. 146, 147. 1870. Phrurolithus minimus, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 169. 1878. Micariosoma minimum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 277. 1878. Micariosoma minimum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, presque glabre, jaune rougeâlre plus ou moins éclatant, est entouré d'une ligne marginale brune, très fine. Le plastron est fauve rougeâtre brillant. Le fémur de la patte-mâchoire porte en dessous, à son extrémité, une petite saillie obtuse, garnie de crins; la palella est plus étroite et légèrement plus longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, très grande, placée un peu bas, arquée en dehors, est au moins deux fois plus longue que l'article; elle forme presque un demi-cercle qui touche le bulbe passé le milieu; le tarse est plus long que les deux articles précédents; le bulbe porte près de son extrémité une petite apophyse pointue, noire (fig. 16a). L'abdomen, glabre en dessus, est souvent entièrement noir brillant. Femelle (fig. 1 6). — Le céphalothorax et le plastron sont à peu près semblables dans les deux sexes. Les yeux supérieurs, équidistants, sont disposés en ligne droite; les latéraux sont légèrement plus gros; les yeux antérieurs forment une ligne bien courbée; les médians, touchant aux latéraux, sont séparés par un intervalle égalant à peu près leur diamètre. Le bandeau, incliné, est plus large que les yeux latéraux du premier rang. Les pattes sont jaune-rouge aux deux premières paires; le fémur porte une épine supéro- interne; le tibia de la première paire porte en dessous deux suites de 5-5 épines assez longues; le métatarse, deux suites de 4-3; le tibia de la seconde paire porte deux suites de 5-4 et le métatarse deux suites de 2-3 épines; la patella et le tibia de la quatrième paire sont de même longueur que le céphalothorax. L'épigyne forme une grande plaque brillante, convexe, brun-rouge, presque arrondie, mais un peu tronquée en arrière; à son bord postérieur se trouve une fossette noire au moins deux fois plus large que longue, légèrement étranglée au milieu et arrondie aux extrémités latérales. L'abdomen, brillant, presque glabre, brun dans le haut, devient noir dans la partie inférieure; il porte deux tachettes formées de poils blancs près de son bord postérieur, deux autres plus écartées plus bas, vers le milieu, et une dernière isolée au-dessus des filières; ces tachettes ne sont pas très constantes; le ventre est blanchâtre, surtout en avant. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. 296 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. Cette araignée me paraît assez rare en Belgique. Je l'ai observée cachée sous les feuilles mortes et sous les mousses, surtout au pied des gros arbres. On peut la rencontrer pendant toute Tannée. Je n'ai jamais observé son cocon. Belgique. DISTRIBUTION Liège : Tilff, Comblain-au-Pont. GÉOGRAPHIQUE. Srabant : Environs de Bruxelles. Luxembourg : Laroche, Barvaux. Toute la France (E. Simon). Bavière. — Prusse. — Silésie. France. Allemagne. Suisse. Environs de Lucerne. — Vallée de la Reuss. — Environs de Genève. — Tessin. Tyrol. Nord de l'Italie. Autriche. Italie. Suède. Gothembourg. Les Micariosoma étrangères à notre faune sont : M. flavitarse (Drassus), Lucas. — M. nigrinum, E. Simon. — M. corsicum, E. Simon. — M. tibiale, E. Simon. — M. flavipes, Cambridge. — M. pygmœum, Thorell. SYNONYMIE. 1834. 1834. 1837. 1841. 1861. 1866. 1866. 1878. 1878. 1879. CARACTÈRES Le cé| DU GKNRE. . Genre LIOCRANUM, L. Koch, 1866. Tegenaria, C. Koch (ad partem), in Herrich Schseffer, Deutschl. Insekten, 124, 4, 15. Clubiona, Reuss et Wider (ad partem), Zool. Mise. Arachn., p. 208 (214). Clubiona, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 589. Philoica, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. VIII, p. 55. Clubiona, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. I, p. 121. Liocranum, L. Koch (ad partem), Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 2. Chiracanthium, L. Koch (ad partem), Idem. Liocranum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 288. Liocranum, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Liocranum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 37. Le céphalothorax, large, arrondi sur les côtés, assez court, rétréci au niveau des hanches antérieures, peu convexe, tronqué au bord postérieur, présente une assez longue strie médiane, avancée; le front est large et obtus. Les yeux antérieurs sont disposés en ligne presque droite; les yeux supérieurs forment une ligne plus large, rapprochée de la première et légèrement arquée en avant (ce caractère est très important). Le bandeau, mince, est plus étroit que les yeux antérieurs. Le plastron, atténué en avant, plus fortement en arrière, est plus long que large. La lèvre, large, est relativement courte. Les lames maxillaires sont assez allongées, avec l'insertion du trochanter si tuée tout près de la base. Les chélicères, verticales, sont plus longues chez les mâles. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 297 Les pattes, assez longues, plus ou moins robustes, sont pourvues d'épines grêles et peu nombreuses; sous les tibias des deux premières paires, il exisledeux séries d'épines plus fortes, plus longues, un peu soulevées et couchées en avant; il existe des traces de scopulas aux tarses et au bord des métatarses des deux premières paires. Les griffes tarsales sont variables. Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire, arquée, porte dans la première moitié trois dents dont les deux premières sont longues et divergentes. SYNONYMIE. LIOCRANUM RUPICOLA, Walckenaer, 1825. (PI. XVII, fig. 9.) 1825. Clubiona rupicola, Walckenaer, Aranéides de France, 126, 7. 1834. Clubiona domestica, Reuss et Wider, Zool. Mise. Arachn., in Mus. Senckenb., t. I, p. 208 (214). pi. XIV, fig. 9. 1835. Tegenaria notata, C. Koch, in Herrkh Schœffer, Deutschl. Ins., 125, 14, 15 (sec. Die Arachn.) 1837. Clubiona rupicola, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 595. 1841. Philoica notata, C Koch, Die Arachniden, t. VIII, p. 55, fig. 651, 632. 1861. Clubiona domestica, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, p. 132* 1870. Liocranum domesticum, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 432. 1878. Liocranum rupicola, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 294. 1878. Liocranum rupicola, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Liocranum domesticum, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 38. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax est presque pareil à celui de la femelle. Le fémur de la patte-mâchoire porte en dessous une suite de crins assez longs; la palella est au moins quatre fois plus longue que large; le tibia, courbé, est plus court et plus étroit; son apophyse, placée très haut, petite, plus courte que le diamètre de l'article, est recourbée en crochet à son extrémité ; le tarse, ovale, est plus court que les deux articles précédents. Les chélicères, très longues, sont projetées en avant. L'abdomen ressemble à celui de la femelle, avec les dessins moins apparents. Femelle (fig. 9). — Le céphalothorax, fauve plus ou moins rougeâlre, bordé d'une ligne noire marginale assez fine, porte deux bandes noires latérales, découpées ou formées de taches partagées par les stries rayonnantes; le front est large et la strie médiane longitudinale très longue. Les yeux supérieurs forment une ligne un peu courbée en avant; les médians sont plus petits et plus séparés que les latéraux; leur intervalle est à peu près double de leur diamètre; les yeux antérieurs, gros, égaux, sont disposés en ligne droite; les médians, plus écartés que les latéraux, sont séparés par un intervalle plus étroit que leur diamètre; l'intervalle des latéraux n'égale pas leur rayon. Le bandeau est au moins aussi large que les yeux médians antérieurs. Les chélicères, brun-rouge, dépassent le bord frontal par-dessus. Les pattes sont plus ou moins rembrunies aux extrémités; à la première paire, le tibia porte deux suites inférieures de longues épines ; le métatarse, une paire d'épines latérales ; à la deuxième paire, mêmes dispositions; la patella et le tibia de la quatrième paire sont plus longs que le céphalothorax ; les tarses, les métatarses et l'extrémité des tibias des deux premières paires sont garnis de scopulas peu serrées, formant deux bandes latérales, étroites. L'épigyne présente une plaque testacée mal définie, transversale, plus large que longue, avec un XÏI u 298 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. petit rebord noir, courbé en avant ; en arrière se trouvent deux saillies noires, arrondies, prolongées en avant en pointe recourbée; l'espace testacé qui les sépare se rétrécit en arrière en forme de triangle allongé. L'abdomen, brun, ponctué de noir sur les côtés, porte dans sa moitié supérieure une ligne noire longitudinale, un peu plus large en arrière et souvent bordée d'une bande fauve affectant la même forme; plus bas, on distingue plus ou moins nettement des accents transversaux très courbés. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée vit sous les écorces des chênes et parfois sous les pierres. Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois en Belgique. La ponte a lieu au commencement de l'été. La femelle dépose ses œufs dans un cocon d'un tissu assez mince qu'elle cache dans une cavité d'écorce ; elle se lient toujours sur son cocon. Belgique. Namur : Yvoir. Fraince. Seine-et-Oise : Chaville, Mennecy. — Eure : Evreux. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Gironde: Forêt de la Teste. — Basses-Pyrénées : Sare, La Rhune. — Hautes-Pyrénées : Luchon, Cabanes d'Astau. — Pyrénées-Orientales : Vernet. — Corse. Allemagne. Angleterre. Suisse. Prusse — Bavière. Assez répandue en Angleterre. Vallée de la Reuss. Les Liocranum étrangers à notre faune sont : L. concolor, E. Simon. — L. rutilans, Thorell. — L. segmentatum, E. Simon. — L. pallidulum, E. Simon. — L. majus, E. Simon. — L. tenuissimum, L. Koch. — L. spinulosum (Drassus). Thorell. — L. lusaticum, L. Koch. — L. ochraceum, L. Koch. — L. viride, L. Koch. SYNONYMIE. Genre AGRAECA, Weslring, 1861. 1832. Herpyllus, Henz (ad partem), The Spiders of the United States (réimprimé en 1875, pp. 4-, 90). 1833. Agelena, Blackwall (ad partem), Characters ofsome undescr. gênera and species of Araneidœ, p. 351 1843. Philoica, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, t. X, p. 108. 1861. Agraeca, Weslring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 311. 1661. Agelena, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 152. 1864. Tegenaria, E. Simon (ad partem, sous-genre Philoeca), Histoire naturelle des Araignées, p. 202. 1866. Agraeca, L. Koch, Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 2. 1870. Agraeca, Thorell, On European Spiders, p. 135. 1878. Agraeca, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 298. 1878. Agraeca, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Agraeca, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 35. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax se rétrécit et s'abaisse assez légèrement en avant; il s'abaisse beaucoup plus en arrière et porte une strie médiane; le front, peu convexe, est assez large. Les yeux antérieurs, rapprochés, sont disposés en ligne courbée en arrière; les yeux supé- rieurs forment une ligne un peu moins fortement courbée dans le même sens et à peine plus large que la première; le bandeau est plus étroit que les yeux latéraux antérieurs. L'abdomen est aussi long que large, sans impression, un peu atténué en arrière seulement et tronqué en avant. Le plastron, non impressionné, est à peu près aussi large que long. La lèvre, un peu plus longue que large, relativement courte, n'atteint pas le milieu des lames DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 299 maxillaires; celles-ci sont courtes; l'insertion du trochanter est placée un peu avant le milieu. Les chélicères, verticales, sont fortes et parfois convexes à leur base; les bords de la rainure présentent quelques denliculations isolées. Les pattes, assez longues, manquent de scopulas; les poils qui entourent les griffes sont simples et effilés; les épines, longues et fortes, forment deux séries longitudinales sous les tibias et les métatarses des deux premières paires. Les griffes tarsales sont fortes et munies de cinq ou six dents placées dans la première moitié. Les filières inférieures sont robustes, courtes et conniventes. Il y a trois ou quatre dents à la griffe de la patte-mâchoire de la femelle. SYNONYMIE. AGRAECA HAGLUNDI, Thorell, 1870. (PI. XVIi, fig. 10.) 1870. Agraeca Hagluindi, Thorell, Remarks on Synonyms, pp. 162, 565. 1878. Agraeca Haglundi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 50t. 1878. Agraeca Haglundi, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve rougeâlre plus ou moins foncé, recouvert d'une pubes- cence jaunâtre, entouré d'une ligne noire marginale assez fine, porte deux bandes brunes latérales, formées de taches découpées. La patella de la patte-màchoire, épaisse, au moins aussi longue que large, à peu près carrée, est un peu plus longue que le tibia; ce dernier porte une apophyse noire, supéro-externe, moins longue que le diamètre de l'article et recourbée en crochet en avant; le tarse, dépassant un peu le bulbe, est plus long que les deux articles précédents; le bulbe porte une apophyse terminale rougeâtre; le lobe principal, conique, est arrondi dans le bas; l'échancrure, oblique, arrive à peu près jusqu'au milieu de la longueur du bord externe du tarse; l'apophyse, coupant l'échancrure, est droite, effilée extérieurement. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Femelle (fig. 10). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne courbée en arrière; ils sont égaux, quelquefois les médians à peine plus petits; leur intervalle égale à peu près leur diamètre; les médians, légèrement plus petits que les antérieurs, en sont séparés par un intervalle égal à celui qui les sépare l'un de l'autre; les yeux antérieurs, formant une ligne très courbée, sont resserrés, équidistanls; les latéraux sont larges et obliques. Le bandeau est plus étroit que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont rougeàtres; à la première paire, le tibia est muni par-dessous de deux paires d'épines; le métatarse en porte trois paires très longues; à la seconde paire de pattes, le tibia et le métatarse sont armés de la même manière; à la quatrième paire, la patella porte une épine interne et le tibia une ligne dorsale de deux épines; la patella et le tibia de la quatrième paire sont plus longs que le céphalothorax. L'épigyne forme une grande plaque plus longue que large, carrée en avant, arrondie en arrière et portant dans le milieu une longue pièce longitudinale très étroite, lisse, brun-rouge, avec des rebords plus larges, divergents et recourbés en dehors en avant; aux angles antérieurs, ces rebords limitent deux espaces testacés, arrondis et déprimés. L'abdomen, brun-rouge, plus ou moins foncé, est recouvert d'une pubescence jaunâtre; en 300 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE avant et ne descendant pas très bas, se trouve une petite bande longitudinale noirâtre, assez étroite, suivie de quelques lignes transversales, arquées fortement et plus ou moins distinctes; il existe des points et de petits traits obscurs sur les parties latérales. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. Cette araignée est rare en Belgique. On la trouve surtout sous les pierres. Je n'ai jamais observé son cocon. Belgique. Flandre occidentale : Blankenberghe, Heyst, Knocke. Luxembourg : Redu, Laroche. France. Centre et nord de la France. Allemagne. Prusse. Russie. Russie méridionale. — Crimée. — Aima. Tyrol. — Hongrie : Veranno. Environs de Lucerne. Autriche-Hongrie. Suisse. SYNONYMIE. AGRAECA BRUNNEA, Blackwall, 1833. (P). XVH, fig. 44, 44a, 44*, 44c.) 1833. Agelena brunnea, Blackwall, Charact. of some undescr., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 3e série, t. III, p. 351. 1845. Philoica linotina, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 108, fig. 826. 1861. Agelena brunnea, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 159, pi. X, fig. 102. 1861. Agraeca linotina, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 313. 1870. Agraeca linotina, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 162. 1878. Agraeca brunnea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 303. 1878. Agraeca brunnea, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Agraeca brunnea, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 35. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, un peu plus allongé que celui de la femelle, brun rougeâtre plus ou moins obscur, recouvert d'une courte pubescence jaunâtre, est entouré d'une ligne noire marginale assez fine et porte deux bandes brunes latérales, longitudinales, qui se rapprochent sur la partie thoracique; ces bandes sont marquées de traits ou taches noires qui indiquent les stries rayonnantes. La patte-mâchoire a le tarse fortement rembruni ; les patella, tibia, tarse, ainsi que l'apophyse du tibia, sont pareils à ceux de l'espèce précédente; le bulbe porte à son extrémité une apophyse rougeâtre (vu par-dessous); le lobe principal présente une grande échancrure oblique, profonde, descendant jusqu'au tiers basilaire du bord externe du tarse; l'apophyse externe offre une base adossée au bord externe, large, ronde, et ensuite une tige fine, courbée en dedans. Femelle (fig. 11). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs forment une ligne arquée en arrière; les médians sont plus petits et plus séparés que les latéraux; leur intervalle est un peu plus étroit que leur diamètre; les médians supérieurs sont plus petits que les antérieurs et plus rapprochés l'un de l'autre que de ceux-ci; les latéraux sont presque connivents. Les yeux antérieurs forment une ligne assez courbée pour que la base des médians arrive au niveau du tiers supérieur des latéraux; ils sont équi- DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 504 distants et très rapprochés; les médians sont un peu plus petits que les latéraux; ces derniers sont larges et ovales. Le bandeau est moins large que les yeux latéraux antérieurs. Le plastron et les pattes sont rougeâtres, plus foncés aux extrémités; aux premières paires, le tibia porte en dessous deux paires de longues épines; le métatarse en a trois; à la qua- trième paire, la patella présente une épine interne et le tibia une ligne dorsale de deux épines; la patella et le tibia de la quatrième paire sont beaucoup plus longs que le céphalothorax. L'épigyne forme une grande plaque plus longue que large, arrondie en arrière, carrée en avant et divisée par une assez large pièce longitudinale rougeâtre, un peu élargie au milieu, puis forte- ment rétrécie; cette dernière partie est bordée de noir; le milieu de celte pièce est marqué d'une longue dépression (fig. lia). L'abdomen, fauve rougeâtre plus ou moins vif, avec des points testacés, est recouvert d'une pubescence jaunâtre; dans le haut se trouve une bande longitudinale noirâtre, souvent élargie à sa partie inférieure et suivie de tachettes disposées par paires, parfois très rapprochées; les côtés sont tachés irrégulièrement de brun-noir; le ventre est un peu plus pâle. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 5. MOEURS ^'est VAgraeca la plus commune en Belgique. Elle vit dans les bruyères, les hautes herbes ou les mousses des bois. Ces araignées ne font pas de toile et se contentent de tendre quelques fils, qu'elles abandonnent le plus souvent. Au moment de la ponte, la femelle construit un joli cocon en forme de bouteille, d'un tissu très blanc et très serré, qu'elle suspend sous une branche ou sous une tige de bruyère par un petit pédoncule élargi à son point d'attache; ce cocon, très solide, que la mère abandonne ensuite tout à fait, est divisé à l'intérieur en deux compartiments ; la partie supérieure forme une petite chambre qui contient les œufs jaunâtres. Après l'éclosion, les jeunes Agraeca percent la cloison et descendent dans la chambre inférieure, plus vaste, où ils sont plus à l'aise et où ils demeurent quelques jours avant de se séparer (fig. 116, lie). DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Groenendael, Auderghem, Rixensart, Noirhat, Louvain, Diest. envers : Calmpthout. Limbourg : Genck. Flandre orientale : Environs de Gand. Flandre occidentale : Heyst, Blankenberghe. Hainaut : Hennuyères, environs de Mons, Braine-le-Comte (forêt de la Houssière). H0LL4NDE. Maestricht, La Haye. France. Seine : La Varenne, Villejuif. — Seine-et-Oise : Meudon. — Cantal : Le Lioran. — Aude : Carcassonne. — Gers : Cadignan, Courrensan. Angleterre. Dorsetshire ; Bloxworth. - Berwickshire. Suisse. Environs de Genève. — Environs de Lucerne : Vallée de la Reuss. 302 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE Prusse. — Bavière. Gothembourg, Upsal. Allemagne. Suède SYNONYMIE. AGRAECA PROXIMA, Cambridge, 1871. (PI. XVII, fig. 12, 12a, 126.) 1871. Agelena proxima, Cambridge, Tram. Linn. Soc, vol. XXVII, p. 415, pi. LIV, n° 13. 1878. Agraeca proxima, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 305. 1878. Agraeca proxima, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique, supplément.) 1879. Agraeca proxima, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 36. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, rougeâtre plus ou moins foncé, recouvert d'une pubescence claire, entouré d'une fine ligne noire marginale, porte deux bandes brunes latérales, longitudinales, marquées de traits noirs qui accompagnent les stries rayonnantes. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que le tibia; ce dernier porte une apophyse supéro-externe noire, plus courte que le diamètre de l'article, dirigée obli- quement en avant, large, tronquée en biseau à son extrémité, avec l'angle supérieur allongé et légèrement recourbé; le tarse, plus long que les deux articles précédents, dépasse le bulbe; celui-ci est dépourvu d'apophyse terminale; l'échancrure du lobe principal est oblique, atteignant presque le milieu du bord externe du tarse; l'apophyse externe, très grande, se partage en deux petites pointes inégales; l'interne, plus longue, très fine est courbée; l'externe est courte et tronquée (fig. 12«). Ordre de longueur des pattes : 4, 1 = 2, 3. Femelle (fig. 12). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, formant une ligne arquée en arrière, sont à peu près égaux; les médians, plus séparés, sont divisés par un intervalle légèrement plus large que leur diamètre; les médians sont au moins aussi gros que les antérieurs et presque également éloignés l'un de l'autre et de ceux-ci; les yeux latéraux sont bien séparés. Les yeux antérieurs, un peu moins resserrés que chez A. brunnea, presque équidistanls, forment une ligne courbée, de façon que la base des médians arrive à peine au-dessus de la ligne du centre des latéraux; les médians sont un peu plus petits; les latéraux sont larges et ovales. Le bandeau est de même largeur que les yeux latéraux antérieurs. Le plastron et les pattes sont fauve clair; la disposition des épines aux pattes est la même que chez A. brunnea. La patella et le tibia de la qualrième paire sont beaucoup plus longs que le céphalothorax. L'épigyne forme une grande plaque qui présente en avant un assez grand espace testacé, déprimé, rebordé finement, légèrement dilaté et tronqué obliquement aux extrémités latérales; cet espace est divisé par une pièce brun-rouge, rebordée, qui s'avance en partant du bord antérieur; en arrière se trouve un espace rougeâtre, plat, divisé par une carène (fig. 126). L'abdomen, fauve, est ponctué de brun noirâtre par-dessus (dans le haut) et plus fortement sur les côtés; dans le bas on distingue quelques lignes arquées transversales, souvent divisées dans le milieu ; le ventre, testacé, présente une ligne foncée assez fine autour des filières. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2 = 3. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 305 MOEURS. Cette araignée est rare en Belgique, où je ne l'ai observée que dans les dunes et sur les bords d'un marais de la Campine. Je n'ai jamais pu reconnaître son cocon avec certitude. Belgique. DISTRIBUTION Flandre occidentale : Ostende, Heyst, Blankenberghe. GÉOGRAPHIQUE. Anvers : Calmpthout. Environs de La Haye. Hollande. France. Seine-Inférieure : Dieppe. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Manche : Granville. — Pas-de-Calais : Wissant. — Morbihan : Carnac. — Seine : Environs de Paris. — Aube. — Gers : Courrensan. — Aveyron : Saint-Affrique. — Lot-et-Garonne : Sos. Angleterre. Régions maritimes du sud de l'Angleterre. AGRAECA CHRYSEA, L. Koch, 1876. (PL XVII, Bg. 43.) SYNONYMIE. 1876. Agraeca chrysea, L. Koch, Verzeichniss der in Tirol bis jetzt beobachten Arachniden (Naturwissen- SCHAFTLICHE AbTHEILUNG, p. 315.) 1878. Agraeca chrysea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 306. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, un peu plus allongé que celui de la femelle, brun-fauve ou rougeâlre, recouvert d'une pubescence jaune, entouré d'une ligne noire marginale, porte en outre deux bandes latérales longitudinales brunes, très larges, formées souvent de taches ou de lignes noires qui suivent les stries rayonnantes. La patella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que large; le tibia est plus court, avec son apophyse supéro-exlerne noire, presque aussi longue que le diamètre de l'article, accolée au bord du tarse, large, épaisse à sa base, finissant en pointe légèrement courbée; le tarse, qui dépasse le bulbe, est plus long que les deux articles précédents; le bulbe est dépourvu d'apophyse termi- nale; l'échancrure externe du lobe principal, peu profonde, est arrondie. Femelle (fig. 43). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, formant une ligne arquée en arrière, sont à peu près égaux; les médians, plus écartés, sont divisés par un intervalle plus large que leur diamètre; ces derniers sont au moins aussi gros que les médians antérieurs et presque aussi éloignés l'un de l'autre que de ceux-ci; les latéraux sont bien séparés; les yeux antérieurs sont disposés en ligne assez courbée pour que la base des médians arrive au niveau du tiers supérieur des latéraux; ils sont rappro- chés, presque équidistants, avec les médians plus petits et les latéraux larges et ovales. Les pattes sont brun rougeàtre, avec des anneaux aux fémurs et les tibias plus foncés, surtout aux paires antérieures; à la première paire, le tibia porte deux paires d'épines en dessous et le métatarse trois paires; à la seconde paire, le tibia ne porte que deux épines au bord extérieur et le métatarse trois paires; à la quatrième paire, la patella porte une épine interne et le tibia une ligne dorsale de deux épines. L'épigyne forme une grande plaque noire, plus longue que large, avec un rebord brun rougeàtre en arrière; en avant se trouve une fossette en forme de triangle, avec le sommet obtus, dirigé en arrière, sa base est remplie par une avance du bord antérieur. 304 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. L'abdomen, brun foncé, revêtu d'une pubescence jaune à reflets un peu dorés, est vaguement taché de brun-rouge. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, % 3. Cette araignée est excessivement rare en Belgique. Je ne l'y ai observée qu'une seule fois, blottie sous une pierre, à la lisière d'un petit bois. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Namur : Han-sur-Lesse. France. Seine : La Varenne. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Montchaux, Chapelles- Vallon, forêt de Glairvaux. — Oise: Précy. — Puy-de-Dôme : Royal. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. — Hautes- Alpes : Briançon. — Basses-Alpes: Digne. — Gers: Lectoure. — Tarn-et-Garonne : Lexos. — Gironde : Forêt d'Arcachon. — Aude : Narbonne. Bavière. — Prusse. Italie septentrionale. Russie méridionale. — Ukraine. Environs de Genève. — Environs de Lucerne. Allemagne. Italie. Russie. Suisse. SYNONYMIE. AGRAECA CELANS, Blackwall, 1841. (PI. XVII, fig. 14.) 1841. Agelena celans, Blackwall, The differ. in the numb. of eyes, etc., p. 624. 1861. Agelena celans, Blackwall, Spiders of Great Britain, p. 161, pi. X, fig. 103. 1870. Agelena celans, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 435. 1878. Agraeca celans, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 308. 1879. Liocranum celans, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 41. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, plus allongé que celui de la femelle, est brun plus ou moins réticulé de noir ; dans le milieu se trouve une bande longitudinale, étroite, jaunâtre, un peu plus large dans le bas; sur les côtés, une bande jaune submarginale, légèrement sinueuse dans le haut; la pubescence est blanchâtre. La patella de la patte-mâchoire, un peu plus longue que large, presque carrée, est au moins aussi longue que le tibia; l'apophyse de ce dernier, noire, plus courte que le diamètre de l'article, dirigée en avant, est arquée très légèrement dans le haut; le tarse est un peu plus court que les deux articles précédents. Les pattes sont fauves, avec les patellas, les tibias et les métatarses des deux premières paires plus foncés. Femelle (fig. 14). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle. Les yeux supérieurs, disposés en ligne arquée en arrière, sont à peu près égaux et équi- distants, avec leurs intervalles moins larges que leur diamètre. Les yeux antérieurs, formant une ligne très courbée, sont resserrés, équidistants, avec les médians beaucoup plus petits que les latéraux. Le bandeau est plus étroit que les yeux latéraux antérieurs. Les pattes sont fauve rougeâtre, avec tous les tarses et métatarses plus foncés, ainsi que les patellas et les tibias des paires antérieures ; à la première paire, le tibia porte en dessous deux suites de 11-13 fortes épines; le métatarse, deux rangs de 3-5; à la deuxième paire, le tibia en DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 305 porte deux suites de 7-9 et le métatarse 5-5. A la quatrième paire, le tibia porte une ligne dorsale de deux épines. L'épigyne forme une plaque fauve-rouge. L'abdomen, brun rougeâlre au-dessus, est plus clair en dessous; dans le haut se trouve une bande noirâtre, étroite, longitudinale; sur les côlés, on remarque des tachettes noires, irrégulières, souvent réticulées. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée est rare en Belgique, où je l'ai observée accidentellement, cachée dans les mousses et sous les bruyères. Ses mœurs me sont inconnues. Les nids construits par les Agraeca sont curieux et n'ont aucune analogie avec ceux des autres araignées; leur forme est très caractéristique; malgré mes recherches, pendant de longues années, je n'ai pu observer leur manière de travailler, leurs habitudes vagabondes ne permettant pas de les conserver vivantes en captivité. Ces nids affectent la forme de bouteilles, comme je le démontrée la planche XVII, figure 416; mais, les uns conservent leur jolie forme primitive, tandis que d'autres sont recouverts d'une épaisse couche de terre qui les dissimule à la vue. Cette terre est-elle apportée par l'araignée? Les avis des auteurs diffèrent à ce sujet ; contrairement à ce qui a été publié récemment, j'ai trouvé souvent des Agraeca éclos dans les nids non recouverts de terre; malheureusement ces araignées étaient trop jeunes pour être déterminées avec certitude. Quoi qu'il en soit, je serais tenté de croire que ces deux formes appartiennent à des espèces différentes. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Uccle, Bousval, Noirhat. GÉOGRAPHIQUE. France. Seine-el-Oise: Meudon, Chaville. - Seine-et-Marne: Fontainebleau.— Oise: Compiègne, Chantilly. — Aube : Troyes, bois de Chappes, forêt d'Othe, forêt d'Aumont, bois de Thuan, forêt de Clairvaux. — Ain : Forêt de Seillons. — Isère : Le Sappey, Bourg d'Oisans. — Gironde : Forêt d'Arcachon. — Aveyron : Forêt de Palanges, Saint-Affrique. — Lot-et-Garonne: Sos. — Hérault: Environs de Béziers. Suisse. Environs de Lucerne. — Environs de Genève. — Tessin. Italie. Nord de l'Italie. Angleterre. Nord du pays de Galles. — Dorsetshire : Bloxworth. Les Agraeca étrangères à notre faune sont : A. annulipes, E. Simon. — A. lineata, E. Simon. — A. Munieri, E. Simon. — A. badia, E. Simon. — A. gracilipes, Blackwall. — A. prœlongipes, Cambridge. — A. pullata, Thorell. — A. minor, L. Koch. - A. Cerioi ( Liocran tim), Pavesi.— A. lycosiformis, Cambridge. XII. m 306 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. Genre ZORA, C. Koch, 1848. 1835. Lycaena, Sundevall, Svenska Spindlames Beskrifning, p. 265. 1833. Lycodia, Sundevall, Consp. Arachn., etc., p. 22. 1833. Hecaërge, Blackwall, Characl. of some undescr. spec. of Aran., p. 193. 1848. Zora, C. Koch (ad partem), Die Arachniden, i. XIV, p. 91. 1851. Lycodia, Westring, Fôrteckn., etc., p. 46. 1861. Hecaërge, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, t. I, p. 41. 1861. Zora, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 524. 1864. Zora, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 371. 1866. Zora, L. Koch (ad partem), Die Arachn.-Fam. der Drassiden, p. 2. 1870. Zora, Thorell (ad partem), On European Spiders, p. 140. 1878. Zora, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 314. 1878. Zora, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Hecaërge, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 42. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, convexe en arrière, s'incline fortement au bord postérieur et beaucoup plus graduellement en avant; il est ovale allongé et possède une longue strie médiane, assez avancée. Les yeux antérieurs forment une ligne à peu près droite; les supérieurs, en ligne très for- tement courbée en avant, sont disposés en demi-cercle et semblent être placés sur deux lignes, comme chez les Lycosidœ. Le bandeau, convexe, est aussi large que les yeux antérieurs. Le plastron, non impressionné, presque arrondi, est aussi large que long. La lèvre, courte, au moins aussi large que longue, n'atteint pas le milieu des lames maxillaires; celles-ci sont larges à leur base; l'insertion du trochanter est placée presque au milieu. Les chélicères, assez faibles, sont verticales. Les pattes, fortes et peu allongées, sont munies de longues épines; il y a deux séries d'épines sous les tibias et les métatarses des deux premières paires ; il existe des scopulas à l'extrémité des tarses seulement. Les hanches de la quatrième paire sont garnies, surtout à leur base, d'une brosse semblable aux scopulas des tarses. Les griffes tarsales sont légèrement denticulées dans la première moitié; la griffe interne porte deux petites dents espacées, coniques; l'externe en porte quatre dont la première est la plus longue. Les filières inférieures, fortes, courtes et conniventes, présentent à leur base, chez les mâles, un faisceau de poils noirs, spiniformes, dressés. Chez la femelle, la griffe de la patte-mâchoire est courte, avec quatre petites dents dont la première est la plus longue. SYNONYMIE. ZORA SPINIMANA, Sundevall, 1833. (PL XVII, fig. 48, 45a, 486.) 1833. Lycaena spinimana, Sundevall, Svenska Spindlames beskrifning, p. 266. 1833. Lycodia spinimana, Sundevall, Consp. Arachn., etc , p. 22. 1833. Hecaërge maculata, Blackwall, Charact. of some undescr. gen., etc., in Lond. and Edinb. Phil., Mag, 3e série, t. III, p. 193. 1835. Dolomedes spinimancs, C. Koch, in Herrich Schaeffer, Deutschl. Ins., 128, 23, 24. 1837. Dolomedes lycaena, Walckenaer, Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 348. 1848. Zora spinimana, C. Koch, Die Arachniden, t. XIV, p. 102, fig. 1343-1344. 1851. Lycodia spinimana, Westring, Fôrteckn., etc., p. 46. 1851. Hecaërge spinimana, Blackwall, A Catal. of Brit. Spid., etc., in Ann. and Mag. of Nat. Hist., 2e série, t. VII, p. 399. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 307 1861. Hecaè'rge spinimana, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. I, p. 41, pi. III, fig. 21. 1869. Zora lycaena, Thorell, On European Spiders, p. 140. 1870. Zora maculata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 168. 1878. Zora spinimana, E, Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 317. 1878. Zora spinimana, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Hecaërge maculata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 42. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve, souvent un peu moins clair que celui de la femelle, est entouré d'une étroite ligne noire marginale qui n'atteint pas le haut; il y a deux bandes longi- tudinales brunâtres partant des yeux dorsaux et descendant en s'élargissant; elles sont coupées de traits noirâtres qui suivent les stries rayonnantes; ces bandes sont plus étroites que les parties claires qui les séparent; le front est noir, ainsi que le milieu du bandeau. La palella de la patte-mâchoire, est un peu plus longue que large; le tibia, plus court, plus étroit, a son apophyse supéro-exlerne moins longue que le diamètre de l'article, droite, dirigée en avant, allant en se rétrécissant pour s'élargir ensuite et se partager en deux branches à son extrémité; la branche supérieure est longue et obtuse, l'inférieure est très courte; le tarse, ovale, plus long que les deux articles précédents, est rebordé du côté externe dans la première moitié; du milieu du bulbe part une apophyse rougeâtre, sinueuse, noire à son extrémité, dépassant un peu le sommet du bulbe (fig. 15a). Les pattes sont fauves, avec les tibias et les patellas un peu plus foncés. Les dessins de l'abdomen sont souvent mieux indiqués que chez la femelle. Femelle (fig. 15). — Le céphalothorax est presque pareil à celui du mâle. Les yeux supérieurs sont courbés en demi-cercle, avec ies médians un peu plus gros que les médians antérieurs; les latéraux, au moins aussi gros, sont séparés des médians par un intervalle presque aussi large que leur diamètre; les yeux antérieurs forment une ligne droite ou presque droite; les médians sont un peu plus gros et plus séparés que les latéraux; leur intervalle est plus large que leur rayon. Le bandeau est plus large que les yeux médians antérieurs. Les chélicères portent une petite bande foncée oblique sur leur face antérieure. Les pattes sont fauve plus ou moins clair, avec des traits foncés sur les trochanters et les fémurs; ces traits sont variables et manquent souvent aux paires postérieures; à la première paire, le fémur porte du côté interne, dans la seconde moitié, une série oblique de cinq longues épines; le tibia porte en dessous deux lignes de 8-8, et le métatarse 3-3 épines très longues. A la seconde paire, le tibia porte en dessous 8-8 et le métatarse 3-3 épines également très longues; à la quatrième paire, le tibia porte une série dorsale de trois épines. L'épigyne forme une plaque chagrinée, rougeâtre, plus large que longue, marquée dans le milieu de deux. stries obliques réunies. L'abdomen est jaunâtre testacé assez pâle, avec de petites taches noirâtres ponctuées de fauve ou des petits traits noirs assez fins; dans le milieu, ces taches ou traits forment une figure lancéolée; plus bas se trouvent quelques taches triangulaires, prolongées latéralement par des points; sur les côtés, ces taches constituent deux séries en forme de bandes découpées, plus ou moins nettes; les parties latérales sont ponctuées, ainsi que le ventre, qui l'est pourtant un peu moins. Ordre de longueur des pattes : 4, 1, 2, 3. MOEURS. Cette araignée, assez commune en Belgique, peut se rencontrer en toute saison, courant sur les buissons, à l'extrémité des tiges, sur les bruyères et sur les plantes basses. Au moment de la ponte, au commencement de l'été, la femelle dépose de trente à cinquante œufs dans un lit moelleux de 508 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. bourre de soie blanche qu'elle applique souvent contre une petite tige; par-dessus elle dispose une pièce de soie bien tendue, de forme un peu triangulaire, où sont ménagées plusieurs entrées. La femelle n'abandonne guère son cocon. Elle fait plusieurs pontes par an (fig. 156). Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boilsfort, Groenendael, Auderghem, Wavre, Diest. Liège: Modave, Tilff, Baraque-Michel, Spa, Comblain-au-Pont, Embourg. Namur : Dinant, Waulsort, Hastière, Han-sur-Lesse, Mariembourg. Luxembourg : Saint- Hubert, Redu, Laroche, Barvaux. Hainaut : Braine-le-Comte (forêt de la Houssièrej. Maestricht, Bréda, Oirschot. Toute la France (E. Simon). — Corse. Assez répandue en Angleterre. Prusse. — Bavière. — Saxe. — Silésie. Hollande. France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol (sud et nord). — Hongrie : Cassovie. — Bohême. Italie. Vénétie. — Piémont. — Lombardie. Vallée de la Reuss. — Tessin : Lugano. Gothembourg, Upsal. Finlande : Helsingfors. Suisse. Suède. Russie. ZORA NEMORALIS, Blachvall, 1861. (PI. XVII, fig. 17, 47a.) SYNONYMIE. 1861. Hecaerge nemoralis, Blackwall, Ann. and Mag. Nat. Hist., 3e série, t. VIII, p. 441. 1863. Hecaerge nemoralis, Cambridge, Zoologist, etc., p. 8597. 1878. Zora nemoralis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. IV, p. 321. 1879. Hecaerge nemoralis, Cambridge, Spiders ofDorset, p. 43. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, fauve, devient brunâtre autour des yeux; il est entouré d'une ligne noirâtre marginale qui ne commence pas tout à fait dans le haut; il y a de plus deux bandes longitudinales brunes, marquées de traits plus foncés qui suivent les stries rayonnantes; ces bandes sont plus larges que les parties fauves qui les séparent. La palella de la patte-mâchoire est un peu plus longue que large, avec son bord externe légère- ment dilaté; le tibia est plus étroit et plus court; l'apophyse, plus courte que le diamètre de l'article, est noire et légèrement sinueuse; le tarse est un peu plus long que les deux articles précé- dents, avec son bord externe rebordé finement dans la première moitié et légèrement échancré; les pattes sont verdâtres ou fauve obscur, avec les patellas, les tibias et les métatarses plus foncés. Femelle (fig. 4 7). — Le céphalothorax est à peu près semblable à celui du mâle. Les yeux postérieurs sont disposés comme ceux de Z. spinimana; les yeux antérieurs, placés sur une partie saillante, forment une ligne courbée; ils sont égaux et presque équidistants ; l'inter- valle qui sépare les médians est au moins aussi large que leur rayon. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 309 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les chélicères portent une bande brune très large sur leur face antérieure. Les pattes sont fauves; les fémurs, dépourvus de traits bruns, sont parfois pointillés; tous les tibias et les métatarses sont plus foncés; à la première paire, le fémur porte une ligne interne de trois épines très longues, placées dans la seconde moitié; le tibia porte 6-6 ou 8-8 épines; à la deuxième paire, le tibia en porte également 6-6 ou 8-8; tous les métatarses en portent 3-3, et le tibia de la quatrième paire une ligne dorsale de trois. L'épigyne forme une plaque plus large que longue, chagrinée, élargie et arrondie en arrière, tronquée en avant; dans le milieu se trouve une petite fossette bordée de brun sur les côtés (fig.4 7«). L'abdomen ressemble à celui de la Z. spinimana, mais les dessins sont moins distincts. Le plastron porte des tachettes brunes sur les côtés. Ordre de longueur des paties : 4, 1, 2, 3. Je n'ai rencontré cette araignée qu'une seule fois, dans le Luxembourg. Ses mœurs me sont inconnues. Belgique. Luxembourg : Laroche. France. Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube. — Isère : Le Sappey. — Basses-Alpes : Digne. Allemagne. Prusse. — Bavière. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth. Les Zora étrangères à notre faune sont : Z. maculata (Hecaërge), Cambridge. — Z. parallela, E. Simon. — Z. pardalis, E. Simon. — Z. armillata, E. Simon. — Z. manicata, E. Simon. SYNONYMIE. CARACTERES DE LA FAMILLE. 3mc Sous-ordre : ARANE^ GNAPHOS^. Famille des DYSDERID^E. 1837. Dvsderides, C. Koch, Ueberskht des Arachniden-Sijstems, t. I, p. 20. 1852. Cellicolve, Doleschai, Sy&t. Verzeich., etc., p. 6 (ad parlem). 1870. Dysderoid*, Thorell, On European Spidcrs, p. 152. 1878. DysderidjE, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Le céphalothorax, petit, ovale, est terminé en pointe en avant. Les yeux sont au nombre de six, à peu près égaux. Les chélicères sont grandes, coniques, munies d'un crochet aigu, très long et peu courbé. La lèvre, allongée, est un peu élargie à sa base, avec le sommet arrondi, carré ou échancré. L'abdomen porte à sa face inférieure deux paires de stigmates placés de chaque côté, près de la base. Les pattes, fines, sont médiocrement longues; les tarses, courts, munis de patellas, sont terminés par deux ou trois griffes. 310 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre SEGESTRIA, Latreille, 1804. 1804. Segestria, Latreille, Nouv. dict. d'hist. nat., t. XXIV, p. 134. 1861. Segestria, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 298. 1864. Segestria, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 375. 1864. Segestria, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 98. 1870. Segestria, Thorell, On European Spiders, p. 154. 1878. Segestria, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Le céphalothorax, ovale, grand, déprimé, est aussi large en avant qu'en arrière. Les yeux, au nombre de six, sont assez rapprochés; les deux yeux médians sont disposés sur une ligne transversale et les yeux latéraux sont placés de chaque côté, l'un au-dessus de l'autre; les yeux médians forment le centre du groupe. La lèvre, plus longue que large, échancrée légèrement à l'extrémité, est un peu renflée dans le milieu; les lames maxillaires, droites, sont étroites et fort allongées. Les chélicères, assez courtes, robustes, bombées, sont verticales et munies d'un crochet solide, recourbé; les bords de la rainure sont garnis de denliculations. Quatre stigmates existent à la face inférieure de l'abdomen. Les pattes sont grandes, fortes et velues. La patte-mâchoire du mâle est assez allongée; l'organe copulateur, simple, en pointe effilée, est simplement accolé au tarse qui ne le recouvre pas. SYNONYMIE. DESCRIPTION. SEGESTRIA SENOCULATA, Linné, 1758. (PL XVII, fig. 49, 19a, 196, 19c.) 1758. Aranea senoculata, Linné, Systema naturœ, éd. 10, t. I, p. 622. 1805. Segestria senoculata, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 48. 1831. Segestria senoculata, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 6, fig. 2. 1859. Segestria senoculata, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 75, fig. 388. 1861. Segestria senoculata, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 500. 1864. Segestria senoculata, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 374, pi. XXVIII, fig. 270. 1870. Segestria senoculata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 152. 1872. Segestria senoculata, Menge, Preussische Spinnen, t. V, p. 300, pi. LIV, tab. CLXXII. 1878. Segestria senoculata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Segestria senoculata, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 7. Mâle. — Le céphalothorax, allongé, est brun-fauve ou rougeâtre foncé. Les six yeux, assez rapprochés, sont parlagés en trois groupes : deux au milieu et deux de chaque côté presque connivents (fig. 196). Les pattes, fauves, ont les hanches, les tibias et les métatarses rougeâtres ou noirâtres. La patte-mâchoire est un peu allongée; le tarse dépasse le bulbe qui en est complètement détaché; ce dernier, pyriforme, rouge brillant, se termine en pointe aiguë. L'abdomen ressemble à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 3, 4. Femelle (fig. 19). — Le céphalothorax est un peu moins allongé que celui du mâle. Les yeux sont disposés de la même façon. L'abdomen, fauve-chamois clair, porte dans le milieu une série longitudinale de taches noires, transversales, découpées, se terminant en pointe latéralement et allant en diminuant de grandeur vers le bas; les côtés sont pointillés de noir. MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 311 Le mâle est plus petit que la femelle. Les tarses des pattes sont armés de trois griffes : les supérieures sont fortes et denticulées ; l'inférieure est petite et munie d'une dent longue, fine et légèrement courbée. Ordre de longueur des pattes: 1, 2, 4, 5. Cette araignée, assez commune en Belgique, habite les trous des vieilles murailles, sous les pierres dans nos provinces montagneuses, et les crevasses des gros arbres, particulièrement des sapins. Dans ces cavités, elle se construit une retraite en forme de tube, d'un tissu serré et très blanc. L'orifice extérieur de ce tube est bien rond et se termine par une petite toile appliquée contre le tronc en forme de rosace (fig. 19c); cette toile est tendue et soutenue par quelques fils plus longs et plus solides que les autres, qui forment comme les pointes de la rosace; celte toile grisâtre se salit promptemenl et contraste avec la propreté de l'intérieur. Souvent un moucheron se prend à ce piège; on voit alors l'araignée se précipiter sur sa proie qu'elle entraîne dans sa demeure pour la dévorer. Le mâle exécute le même travail que la femelle, mais le tube intérieur m'a toujours paru plus compliqué. C'est au printemps qu'on trouve ces araignées sous les pierres. Je crois qu'à cette époque elles sont encore dans leur retraite hivernale formée d'une sorte de trame de soie allongée qui se brise presque toujours lorsqu'on soulève la pierre (fig. 19a). La femelle pond de cinquante à quatre- vingts œufs jaunâtres, non agglutinés, contenus dans un cocon renfermé lui-même dans une cellule soyeuse, toujours salie à l'extérieur. J'en ai conservé vivantes en captivité pendant près de trois ans. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort. Groenendael, Noirhat, Villers-la-Ville. GÉOGRAPHIQUE. Namur . Yvoir Haslière Liège : Tilff, Modave. Luxembourg : Laroche, Barvaux. France. Assez répandue en France. Angleterre. Dorsetshire : Bloxworth, Portland. — Berwickshire. — Pays de Galles. — Ecosse : Glascow. — Irlande. Allemagne. Bavière. — Prusse. — Saxe. — Silésie. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Galicie : Tatra, Krakau, Janôw. Suisse. Assez répandue en Suisse. Répandue dans toute l'Italie. Italie. Russie. Russie méridionale : Simferopol, Jeny-Sala. — Sibérie. Galice : Torre de Allô. Ile de xWadère. Valachie. Algérie. — Tunisie Espagne. Portugal. Roumanie. Afrique. 312 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SEGESTRIA BAVARICA, C. Koch, 1843. (PL XVII, fig. 18, 48a, m.) SYNONYMIE. 1843. Segestria bavarica, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 93, fig. 818. 1861. Segestria bavarica, Westring, Araneœ Suecicœ descriptœ, p. 298. 1870. Segestria bavarica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 152. 1878. Segestria bavarica, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Segestria bavarica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 8. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun-fauve ou noirâtre, est recouvert de poils gris, courts. Les métatarses des trois premières paires de pattes portent des épines moins nombreuses que chez l'espèce précédente; il y a une seule épine sous l'extrémité postérieure des métatarses des deux premières paires. La patte- mâchoire est légèrement allongée; le bulbe, pyriforme, au lieu déformer une tige pointue comme chez S. senoculata, est plus court; l'extrémité, moins aiguë et plus droite, porte une petite pointe qui lui donne une apparence bifide (fig. 186). L'abdomen est pareil à celui de la femelle. Femelle (fig. 48). — Le céphalothorax est semblable à celui du mâle, mais moins allongé. L'abdomen, gris-fauve plus ou moins obscur, est recouvert d'une pubescence épaisse, grisâtre, qui permet à peine de distinguer les taches noires irrégulières disposées longitudinalement. La femelle est plus grande que le mâle. Ordre de longueur des pattes : 1,2, 4-, 3. MOEURS. Cette araignée, plus rare que la 5. senoculata, me paraît vivre plus exclusivement dans les trous de muraille. Elle se construit également un tube soyeux, avec quelques fils tendus extérieurement. Je n'ai jamais observé son cocon. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Brabant : Ruines de Villers. Namur : Yvoir (ruines de Poilvache). Assez répandue partout. Maestricht. Bavière — Prusse. — Saxe. Dorsetshire. Tyrol (nord et sud). — Galicie. Simplon. — Tcssin. Lombardie. — Vénétie. — Ile de Capri. Gothembourg, Upsal. Belgique. France. Hollande. Allemagne. Angleterre. Autriche-Hongrie. Suisse. Italie. Suède. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 313 SYNONYMIE. SEGESTRIA FLORENTINA, Rossi, 1790. [PI. XVII, fig. 28, 25a, T6b.) 1790. 1802. 1804. 1805. 1806. 1825. 1831. 1839. 1864. 1870. Aranea florentina, Rossi, Fauna Etr., i. Il, p. 135, tab. IX, fig. 5. Aranea perfida, Walckenaer, Faune parisienne, t. Il, p. 223. Aranea cellaria,. Lalreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins., f. Vil, p. 217. Segestria perfida, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 48. Segestria cellaria, Latreille, Gen. Crust. et 1ns. , p. 88. Segestria perfida, Walckenaer, Faune française (Arachnides), p. 197, pi. VIII, fig. 5. Segestria florentina, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 5, lab. I, fig. 1. Segestria florentina, C. Koch, Die Arachniden, l. V, p. 72, lab. CLXIV, fig. 385-587. Segestria florentina, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 101. Segestria florentina, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 469. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax, brun noirâtre, est allongé; l'abdomen présente cinq accents plus clairs. Les yeux sont au nombre de six; les deux latéraux sont presque connivents; les médians, plus gros, sont séparés au centre (fig. 256). Le bulbe, simple, est bien détaché du tarse de la patte-mâchoire (fig. 25a). Femelle (fig. 25). — Le céphalothorax et l'abdomen sont colorés comme ceux du mâle. Les chélicères, projetées en avant, sont dans les deux sexes d'un beau vert métallique, brillant, 1res caractéristique. Ordre de longueur des pattes : 1, 2, 4, 5. MOEURS. Cette grande araignée est très rare en Belgique. Je l'ai rencontrée pour la première fois dans les ruines de Poilvache, près de Dinant. Elle vit cachée dans une sorte de tube soyeux qu'elle tisse dans les trous des vieilles murailles; ce tube se termine à l'extérieur par des fils irrégulièrement tendus contre le mur. Elle en sort et y rentre avec la plus grande agilité. Elle se tient ordinaire- ment en embuscade près de l'entrée. Ses habitudes sont essentiellement nocturnes. DISTRIBUTION Brabant : Ruines de l'Abbaye de Villers. GEOGRAPHIQUE. JSamur ': Dinant (ruines de Poilvache). A peu près toute la France. Belgique. France Autriche-Hongrie. Italie. Suisse. Allemagne. SYNONYMIE. Genre DYSDERA, Lalreille, 1804. 1804. Dysdera, Latreille (ad partem), Nouv. dict. d'hist. nat., t. XXIV, p. 454. 1857. Dysdera, Walckenaer (ad partem), Histoire naturelle des Insectes (Aptères), t. I, p. 261. 1864. Dysdera, Blackwall (ad partem), Spiders of Great Britain, t. II, p. 569. 1864. Dysdera, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 105. 1870. Dysdera, Thorell, On European Spiders, p. 157. 1878. Dysdera, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) xii. se 314 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. CARACTÈRES Dl GENRE. Le céphalothorax, très petit, ovale, est atténué en avant. Les yeux sont au nombre de six; les latéraux se trouvent placés au-dessus l'un de l'autre; les médians sont en ligne avec les latéraux supérieurs. La lèvre, allongée, est un peu plus large à sa base, avec le sommet arrondi, carré ou échancré. Les lames maxillaires, droites, se dilatent autour de la lèvre. L'abdomen, ovale, étroit, est souvent deux ou trois fois plus long que le céphalothorax. Quatre stigmates existent sur la face ventrale. Les chélicères, grandes, à tiges coniques, horizontales, sonl atténuées à leur extrémité, avec un crochet aigu, très long et presque droit. Les pattes, fines, ne sont armées que de deux griffes tarsales. SYNONYMIE. DYSDERA ERYTHRINA, Hahn, 1831. (PI. XVII, fig. 22, 22a, 226.) 1831. Dysdera erythrina, Hahn, Die Ârachniden, t. 1, p. 7, fig. 3. 1859. Dysdera erythrina, C. Koch, Idem, t. V, p. 76, fig. 389. 1853. Dysdera erythrina, Doblika, Beilr. z. eine Monogr. d. Dysdera, in Verhandl. d. Zool.-Bot. Gesellsch. in Wien, t. III, p. 117. 1870. Dysdera punctoria, Thorell, On European Spiders, p. 157. 1870. Dysdera Cambridgii, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 465. 1870. Dysdera erythrina, Thorell, Idem, p. 465. 1878. Dysdera erythrina, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Dysdera erythrina, Cambridge, Spiders of Dorset, t. 1, p. 6. description. Mâle. — Le céphalothorax, très grand, fauve-rouge, est ovale allongé, avec la partie céphalique large en avant et assez élevée. Les chélicères, très fortes, sont projetées en avant. Les pattes, assez courtes, sont fauve rougeâtre. La patte-mâchoire est longue; le bulbe, plus long que le tarse, globuleux à sa base, pyriforme, est tronqué à son extrémité (fig. 22a). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des paties : 1, 4, 2, 3. Femelle (fig. 22). — Le céphalothorax est pareil à celui du mâle. L'abdomen, fauve, est recouvert d'une pubescence blanche, assez épaisse. La femelle est plus grande que le mâle. Ordre de longueur des paties : 1, 4, 2, 3, ou : 1 = 4, % 5. MOEUiig. Cette araignée, commune en Belgique, recherche les endroits obscurs; on la trouve surtout sous les pierres. Elle se construit un tube de soie d'un tissu serré, parfois assez long; lorsque ce tube est caché sous une pierre, il n'est jamais attaché à la terre. Ses habitudes sont nocturnes, elle ne chasse qu'après le coucher du soleil. La femelle dépose de trente à quarante œufs jaunâlres dans un cocon transparent, enfermé lui-même dans une large cellule soyeuse. On peut rencontrer cette araignée en toute saison. Elle hiverne sous les pierres, enfermée dans une coque étroite, à peine plus large que son corps, -et fermée hermétiquement. Cette coque (fig. 226) est cachée par des détritus, des aiguilles de sapin ou des morceaux de feuilles mortes, mêlés souvent de petits coquillages terrestres. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 315 DJSTKIBITION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Hollande. France. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord el sud). — Hongrie : Ujhely, Tokay. Angleterre. Dorselshire : Bloxworlh, Portland. — Manchester, Cambridge, Oxford. — Irlande. Répandue dans toute la Belgique. Maestricht. Toute la France. Assez répandue en Allemagne. Assez répandue en Suisse. Répandue dans toute l'Italie. Sud de la Russie. Suisse. Italie. Russie. DYSDERA HOMBERGII, Scopoli, 1763. (PI. XVII, fig. 21), 20a, 206.) SYNONYMIE. 1765. Aranea Hombergii, Scopoli, Ent. Carn., p. 403. 1830. Dysdera Hombergii, Walckenaer, Faune française (Arachnides), p. 186. 1832. Dysdera Latreillii, Blackwall, Descr. of a spec. of Arachn., etc., in Lond. and Edinb. Phil. Mac, 5e série, t. I, p. 190. 1834. Dysdera Templetonii, Vigors, in Templeton, On ihe Spid. of the gen. Dysdera, in Zool. Journ., t. V, p. 402. 1834. Dysdera gracilis, Wider et Reuss, Zool. Mise. Arachn., p. 195 (200), pi. XIV, fig. 1. 1843. Dysdera Hombergii, C. Koch, Die Araclmiden, t. X, p. 95, tab. CCCLI, fig. 819, 820. 1850. Dysdera Hombergii, Doblika, Monogr. d. Spinnen geschl. Dysdera, in Verhandl. d. Zool.-Bot. Gesellsch. in Wien, t. 111, p. 120. 1861. Dysdera Hombergii, Westring, Araneœ Suecicœ, p. 302. 1864. Dysdera Hombergii, Blackwall, Spiders of Great Britain, t. II, p. 371, pi. XXVIII, fig. 268. 1870. Dysdera Hombergii, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 153. 1878. Dysdera Hombergii, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Harpactes Hombergii, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 7. DESCRIPTION. Mâle. — Le céphalothorax esl brun-rouge très foncé, souvent presque noir. Les six yeux, rapprochés, sont disposés en cercle. Le bandeau est très étroit (fig. 206). Les chélicères, assez fortes, longues, sont projetées en avant. Les pattes, fauves ou bru nâlres, sont annelées de rouge-brun. La patte-mâchoire est longue; le bulbe, un peu plus élroit à sa base, se termine par une longue pointe contournée (fig. 20a). L'abdomen est semblable à celui de la femelle. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, 2, 3. Femelle (fiff. 20). — Elle est plus forte et moins élancée que le mâle; le céphalothorax est un peu plus court. Les pattes sont annelées. 346 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. L'abdomen, ovale très allongé, brun olivâtre, quelquefois un peu fauve, est plus pâle au-dessus des filières. Ordre de longueur des pattes: 1, 4, 2, 5 ou 1 = 4-, 2, 5. Cette araignée, qui n'est jamais très commune en Belgique, vit sous l'écorce détachée des arbres, dans les crevasses des rochers, sous les pierres ou dans les chemins creux bien ombragés. Je l'ai observée souvent cachée sous les parties gazonneuses qui surplombent les chemins; je la faisais tomber en passant ma canne par-dessous, parmi les racines. Elle est d'une vivacité prodigieuse. Souvent aussi je l'ai vue courant parmi les aiguilles tombées, dans les bois de sapins. On peut la renconlrer pendant loule l'année. Au printemps, on la trouve souvent encore enfermée dans sa retraite hivernale en forme de cellule oblongue, soyeuse, recouverte de détritus. J'ai observé plusieurs fois son cocon appliqué contre un arbre, sous un coin d'écorce; il renferme de vingt à trente-cinq œufs non agglutinés. La femelle file dans les environs une petite toile grossière, composée de quelques fils. Belgique Brabant : Environs de Bruxelles, Uccle, Boitsfort, Mont-Saint-Guibert. Namur : Environs de Namur, Samson, Yvoir, Dinant, Hastière. Liège : Modave, Tilff, Comblain-au-Pont. Luxembourg : Barvaux, Laroche. France. Tout le nord et le centre de la France. Angleterre. Dorsetshire. — Denbighshire. — Lancashire. — Yorkshire. — Ecosse. — Irlande. Allemagne. Bavière. — Prusse. — Hanovre. — Saxe. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Dalmatie. — Hongrie : Torna, Szinnaiko, Vilhorlat, Bartfa. Suisse. Environs de Genève. — Environs de Lucerne, vallée de la Reuss. — Tessin : Lugano. Tout le nord de l'Italie. Nord de l'Espagne. Russie méridionale : Crimée. Gothembourg. Italie. Espagne. Russie. Suède. SYNONYMIE. DYSDERA CROCATA, C. Koch: 1839. (PI. XVII, fig. 21, 21a, 2lô.) 1839. Dysdera cuocata, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 81, tab. CLXVI, fig. 592-394. 1843. Dysdera rubicunda, Blackwall, A Calai, etc., in Transact. of the Linn. Soc, t. XIX, p. 262. 1870, Dysdera rubicunda, Cambridge, Notes on some Spid. and Scorp. fr. S. Helena, in Proceed. of the Zool. Soc, 1869, p. 532. 1870. Dysdera crocata, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 469. 1878. Dysdera crocata, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc ent. de Belgique.) DESCRIPTION. MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 317 Mâle. — La forme générale est assez élancée; le céphalothorax est rouge-brun 1res foncé; l'abdomen, plus pâle, est plus grisâtre. La patte-mâchoire est assez longue; le tarse, arrondi à sa base, se rétrécit en Rallongeant; le bulbe, bien détaché, se projette en avant (fig. 21a). Femelle (fig. 21). — Elle est un peu plus grande que le mâle. La coloration est à peu près pareille dans les deux sexes. Les yeux (fig. 216), au nombre de six, forment un petit groupe resserré en demi-cercle, les deux antérieurs plus rapprochés du bord frontal; ils sont tous presque connivenls. Ordre de longueur des pattes : 1, 4, % 5. Cette araignée, assez rare en Belgique, vit cachée sous les pierres ou dans les crevasses de vieilles murailles, où elle se tisse un tube soyeux dont elle ne sort que la nuit. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Brabanl : Villers-la-Ville (ruines). Anvers : Environs d'Anvers. Belgique. Fraince. — Angleterre. — Autriche-Hongrie. — Italie. — Espagne Russie méridionale. — Sainte-Hélène. Suisse. — SYNONYMIE. Genre SCYTODES, Latreille, 1805. 1805. Scytodes, Latreille, Histoire naturelle des trust, et des Ins., t. I, p. 99. 1805. Scytodes, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 79. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, très étroit en avant, est élargi et arrondi dans la partie thoracique. Les pattes, longues et fines, sont munies de deux griffes pectinées qui semblent supportées par un petit article supplémentaire. Les mâchoires, étroites, entourent la lèvre et se rejoignent à leur extrémité; les yeux, au nombre de six, sont groupés par paires : deux en avant très rapprochés, les autres plus haut sur les côtés, connivents. L'abdomen est globuleux ; les filières sont peu visibles. SYNONYMIE. SCYTODES THORACICA, Latreille, 1804. (PI. XVII, fig. 23, 23a.) 1804. Aranea thoracica, Latreille, Tabl. rnéthod. des Insectes, in Nouveau dictionnaire d'hist. nat., t. XXIV, p. 154. 1806. Scytodes thoracica, Latreille, Gen. Crust. et Ins., t. I, p. 99. 1806. Scytodes thoracica, Walckenaer, Tableau des Aranéides, p. 79. 1839. Scytodes tigrina, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 87, tab. CLXVII, fig. 398. 1845. Scytodes thoracica, Lucas, Expl. de l'Algérie (Anim. art.), t. I, p. 104, pi. II, fig. 3. 1854. Scytodes thoracicus, Thorell, Om hanen af Scyt. thor., in Ôfvers. af Vet-Akad. Fôrhandl., t. XI, p. 197. 1861. Scytodes thoracica, Blackwall, Spiders ofGreat Britain, p. 380, pi. XXIX, tig. 272. 1870. Scytodes thoracica, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 469. 1879. Scytodes thoracica, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 75. description. Mâle. — Le céphalothorax est un peu plus allongé que celui de la femelle. Les chélicères, courtes, sont portées en avant ; le crochet est très petit. La coloration est à peu près semblable à celle de la femelle. 518 MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Femelle (fig. 23). — Les yeux sont groupés comme je l'indique dans les caractères des yeux de la famille (fig. 23a). Toute l'araignée est blanc jaunâtre, avec des tachettes et des traits noirs sur le céphalothorax. L'abdomen est marqué à la partie antérieure de deux points, suivis de deux traits noirs transversaux, courbés, séparés au milieu; plus bas, sur les côtés, existent deux traits ou taches séparées. Ordre de longueur des paltes : 1, 4, 2, 3. Cette araignée, qui aime les endroits ensoleillés, les murailles bien sèches, peut se rencontrer aussi à l'intérieur des habitations. Elle se met en chasse en plein midi, marchant lentement. La femelle tend d'assez longs fils qui forment une toile grossière. Pour enfermer ses œufs, elle tisse un cocon blanc, d'un tissu très fin, qu'elle porte accroché sous le céphalothorax. Cette espèce est fort rare en Belgique. Belgique. France. Rare aux environs de Paris. — Commune dans le Midi. DISTRIBUTION Anvers : Environs d'Anvers. GÉOGRAPHIQUE. Angleterre. Environs de Douvres. — Rare en Angleterre. Environs d'Alger, Constantine. Afrique. 4mc Sous-ordre : ARANE.E THERAPHOS^ Famille des AVICULARID^. SYNONYMIE. 1805. Mygale, Walckenaer (ad partem), Tableau des Aranéides, p. 5. 1805. Theraphosa, Walckenaer, Idem, p. 1. 1817. Territeles, Latreille, in Cuvier, Règne animal, t. III, p. 79. 1823. Terrestress, Sundevall, Gêner. Aran. Suec, p. 10. 1825. Tetrapteumones, Latreille, Fam. nat. du règne anim., p. 312. 1830. Theraphosa, Sundevall, Svetiska Spindlarnes, in Vet-Akad., p. 203. 1833. Mygalides, Sundevall, Consp. Arach., p. 28. 1864. Mygaliformes, E. Simon (ad partem), Histoire naturelle des Araignées, p. 61. 1870. Theraphosoida, Thorell, On European Spiders, p. 161. 1878. Avicularida, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Theraphosides, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 1. CARACTÈRES DE LÀ FAMILLE. Céphalothorax souvent aplati au-dessus, avec les stries fortement marquées, surtout celles qui séparent la partie céphalique de la partie thoracique. Les yeux, au nombre de huit, sont groupés sur un mamelon relevé. Les chélicères, articulées horizontalement, peuvent se mouvoir de haut en bas. Quatre stigmates sont placés par paires sous la face ventrale. Les filières sont au nombre de quatre ou de six. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 319 SYNONYMIE. Genre ATYPUS, Latreille, 4 804. 1804. Atypls, Lalreille, Nouveau dict. d'hist. nat., t. XXIV, p. 133. 1804. Atypls, Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 168. 1805. Oletera, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 7. 1861. Atypus, Blackwall, Spiders of Great Britain, i. I, p. 14. 1864. Atypa, E. Simon, Histoire naturelle des Araignées, p. 83. 1870. Atypls, Thorell, On European Spiders, p. 165. 1878. Atypls, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgiqle.) CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, volumineux, plus large et plus long que l'abdomen, est fortement aplati, avec la partie céphalique relevée. Les yeux, au nombre de huit, sont groupés en avant près du bord frontal. Les chélicères sont très grandes, fortes et horizontales. La lèvre, très petite, arrondie au-dessus, est insérée sous les mâchoires; celles-ci, divergentes, dilatées à leur base, se terminent en pointe à leur extrémité supérieure. Les pattes sont relativement courtes; les tarses, toujours dépourvus de scopula, sont armés de trois griffes mobiles. L'abdomen est petit et légèrement arrondi. Les filières sont au nombre de six. SYNONYMIE. 1776 1804. 1805, 1806 1830, 1831. 1848, 1864. 1870. 1870. 1878. 1879. DESCRIPTION. Malet ATYPUS PICEUS, Sulzer, 4776. (PI. XVIII, fig. 4 à ir.) Araisea picea, Sulzer, Abgekurzle Geschichte Schweitzerischer und auslàndischer Insekten, etc., p. 254, tab. XXX, fig. 2. Atypls slbterranels, Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. VII, p. 169. Oletera atypls, Walckenaer, Tableau des Aranèides, p. 7, pi. 1, fig. 8-10. Atypls Sllzeri, Lalreille, Gen. Crust. et Ins., t. I, p. 85, tab. III, fig. 5. Atypls affinis, Eichwald, Zoologia specialis, etc., p. 73, tab. II, fig. 19. Atypls Sllzeri, Hahn, Die Arachniden, t. I, p. 117, tab. XXXI, fig. 88. Atypls Sllzeri, C. Koch, Die Arachniden, t. XVI, p. 72, lab. DLXII, fig. 1547, 1548. Atypls Sllzeri, Blackwall, Spiders of Great Britain, p. 14, pi. I, fig. 1. Atypls picels, Thorell, On European Spiders, p. 165. Atypls Sllzeri, Thorell, Remarks on Synonyms, p. 415. Atypls picels, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Atypus piceus, Cambridge, Spiders of Dorset, t. I, p. 2. #dfe(fig. 4«, ib). — Le céphalothorax est brun foncé, presque noir, avec la partie thoracique aplatie et la partie céphalique fortement relevée et large en avant. Les huit petits yeux sont groupés en avant; les quatre antérieurs, un peu plus gros, forment une ligne légèrement courbée; les quatre autres sont placés par deux de chaque côté et forment avec ceux de côté du premier rang deux petits triangles (fig. ih). Les mâchoires, dilatées à leur base, sont bordées de poils rouges (fig. li). L'abdomen est brun foncé, presque noir. Le bulbe, relativement court, simple, pyriforme, se termine en pointe arrondie (fig. le). Femelle (fig. 1). — Le céphalothorax est brun olivâtre; les chélicères, très fortes, horizontales, sont armées d'une série de dix dents courtes; le crochet, recourbé, assez long, est rouge carminé foncé (fig. if). 320 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Les pattes, courtes, sont munies de trois griffes tarsales épaisses, armées de cinq à six dents très fortes (fig. 1/*, \g, 1/). La patte-mâchoire, assez longue, porte une griffe à cinq petites dénis (fig. 1/). L'abdomen, d'un brun violacé foncé, rarement olivâtre, est recouvert d'une pubescence satinée; dans le haut se trouve une tache noire, découpée, souvent très peu distincte. Sous le venlre, les quatre ouvertures pulmonaires sont recouvertes de plaques cornées jaune brunâtre, comme l'épigyne (fig. le). Les filières, garnies de longs poils, sont très allongées (fig. lm). Ordre de longueur des pattes: 4, 1, 2, o. (Fig. \k, \n à 1r). Celte araignée représente seule dans notre pays la famille des Avicularidœ. Son aspect est peu rassurant; les crochets qu'elle projette en se soulevant en arrière, lorsqu'on la touche, sont pourtant assez inoffensifs : ils percent bien parfois l'épidémie jusqu'au sang, mais celle légère blessure, qui guérit vite, est moins douloureuse que la morsure d'un Carabe. L'Alype, plutôt craintive, contrefait la morte lorsqu'on s'en empare, en rapprochant les pattes sous son corps. Sa vie est fort délicate : un rien la fait mourir. Toute son existence, qui se prolonge pendant plusieurs années, s'écoule dans une caverne qu'elle se creuse sous terre. C'est un travail énorme, qu'elle peut pourtant renouveler plusieurs fois, si le hasard venait à le détruire. Il consiste en une profonde galerie souterraine, horizontale d'abord, puis s'enfonçant presque verticalement en terre; elle est doublée d'un tube de soie blanche serrée, ayant la consistance d'une étoffe. J'ai pu suivre chez moi les phases de ce curieux travail. Vers la fin du mois d'avril, je rapportai, après les avoir déterrées avec la plus grande précaution, plusieurs Atypes que je déposai dans une grande caisse pleine de terre disposée en forme de talus contre lequel j'avais planté à l'avance quelques mousses et des touffes d'herbes. Trois heures après, le travail était commencé. Une grosse femelle, après avoir exploré tout le talus, s'établit dans un léger enfoncement et se mit à creuser avec vigueur à l'aide de ses puissantes chélicères dentelées. Le crochet, pendant ce travail, reste plié entre les denliculations et les poils qui recou- vrent les chélicères; l'araignée s'aide surtout des griffes solides, rétracliles comme celles des chats, dont est armée l'extrémité des tarses. Elle lisse et aplatit autour d'elle la terre qu'elle déplace, ou, lorsqu'il y en a trop, elle la repousse en marchant en arrière jusqu'à l'extérieur. Parvenue à quelques centimètres de profondeur, et pour ne pas être dérangée sans doute, elle vient croiser quelques fils devant l'ouverture, fils qui suffisent parfaitement à défendre l'entrée du terrier. Elle commence alors à tapisser les parois de la galerie, afin d'empêcher les éboulements. Elle tend de nombreux fils en longueur qu'elle croise ensuite d'autres fils tendus dans tous les sens. Ces fils sortent en nombre prodigieux de ses longues filières mobiles, qui lui servent comme de truelle pour les appliquer pour ainsi dire par couches, de l'extérieur vers l'intérieur. Elle parvient à se retourner dans ce couloir étroit en recourbant son abdomen sur son dos, contorsion singulière qu'elle exécute avec la plus grande facilité. En revenant sur ses pas, elle corrige son œuvre sans cesser le travail des filières et des pattes postérieures; l'abdomen lui-même sert à lisser la soie qui devient bientôt compacte. Elle revient ensuite ajouter quelques fils pour consolider l'ouverture. Comme ce travail paraît la fatiguer beaucoup, l'araignée se repose souvent. Je finis par la perdre de vue au fond de sa caverne. Au bout de trois heures, elle revint travailler à l'entrée; les fils croisés se serrèrent et prirent la consistance d'une étoffe. Le tube était isolé presque partout de la terre qui l'entourait et maintenu au moyen de brindilles mêlées de soie. Le travail se poursuivit sans doute pendant la nuit, car le lendemain, de grand matin, tout paraissait terminé et surtout bien caché. Des particules de terre s'étaient collées à la soie et je dus recourir à la loupe pour découvrir DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 321 Pouverture. Pendant plusieurs nuits, elle creusa encore; je m'en aperçus aux petits tas de terre fraîche que je trouvais le matin, pareils à des taupinières microscopiques. Ce n'est que quelques jours plus tard que le tube se prolonge à l'extérieur. Je n'ai pu réussir à voir exécuter ce dernier travail. Ce bout de tube se souillant très vite, est très difficile à distinguer. Lorsque l'Atype s'est établie sous des mousses, dans les sapinières, ce tube est simplement couché contre terre; mais lorsqu'elle s'est installée contre un talus, le tube est relevé et attaché par son extrémité à une racine saillante ou à une pierre. Dans ce cas, il est difficile d'expliquer comment l'araignée s'y prend pour rentrer chez elle. Une seule fois, sous les mousses, j'ai vu une femelle écarter les fils de soie serrés du tube et se glisser à l'intérieur. Ces fils, très élastiques, reprenaient immédiate- ment leur position première; mais dans ce cas, comme je viens de le dire, le tube était simplement couché contre terre. Si, dans le cours de son travail, l'Atype rencontre un obstacle, soit une pierre, soit une racine d'arbre, elle creuse en dessous ou au-dessus, et alors il est presque impossible de la capturer. Le tube atteint parfois jusqu'à trente centimètres de longueur. Dans le Midi, j'en ai observé souvent établies sous des tas de pierres. Le tube était construit presque tout entier entre ces pierres, avec l'extrémité inférieure seule légèrement enfoncée en terre. Le sol, très dur, les empêchait sans doute d'aller plus avant. Une fois le tube découvert, l'araignée est prise si l'on agit prudemment et patiemment. Au printemps et surtout en automne, on observe souvent les deux sexes réunis dans le terrier. Le mâle, très vagabond, ne se rencontre qu'accidentellement. Je l'ai trouvé errant en été parmi les feuilles mortes. L'Atype se tient toujours dans le fond du terrier, qui forme une sorte de chambre largement arrondie, sans aucune issue et pleine de débris de toute nature : des bouts de branches, des brins de mousse et surtout des débris de mouches ou d'insectes, restant des repas de l'araignée. C'est là qu'elle pond ses œufs, au nombre de vingt-cinq à quarante, dans un cocon de soie déposé sur un moelleux coussin qui le préserve de l'humidité; ce cocon est en outre fixé aux parois par quelques fils. Les petites Atypes, après leur éclosion, restent assez longtemps enfermées avec leur mère. En captivité, lorsqu'elles sortirent du tube, je les enfermai dans une caisse pleine de terre et je les vis tendre des fils dans tous les sens parmi les herbes et les mousses; elles se laissent tomber, suspendues par un fil, lorsqu'on veut s'emparer d'elles. Quelques jours après leur naissance, elles sont d'un jaune verdâtre transparent, avec l'abdomen violacé; les crochets sont d'un rouge de sang et l'aire oculaire est noire, très brillante. L'espèce assez peu répandue en Belgique, est commune là où elle s'est fixée. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Uccle, Boilsfort, Groenendael, Noirhal. GÉOGRAPHIQUE. ^^ . ^ Luxembourg : Redu. Limbourg : Genck. France. Toute la France. — lies d'Hyères (Porquerolles). Angleterre. Répandue dans toute l'Angleterre. — Ile de Wight. Allemagne. Prusse. - Bavière. XII 57 322 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Autriche-Hongrie. Tyrol (nord et sud). — Galicie. — Hongrie (?). Suisse. Vallée de la Reuss. — Canton de Berne : Lauterbrunen. — Canton des Grisons : Tusis, Davos. Engadine. Russie. Russie méridionale. Italie. Le nord de l'Italie. ARACHNIDES DE BELGIQUE 2me ORDRE : CHERNETES. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 325 2" Ordre : CHERNETES Famille des CHELIFERID^E. Les Chernetes forment un ordre naturel bien tranché; Geoffroy leur avait donné les noms de Pinces ou Faux-Scorpions; Latreille avait réuni les Galéodes et les Chclifcr sous le nom de Pseudo-Scorpiones, à cause de leur ressemblance apparente avec les Scorpions, desquels, ils se rapprochent assez bien comme faciès. Le céphalothorax, qui paraît semblable à première vue, présente pourtant de notables différences; les stries laissées par les sutures des segments indiquent la disposition différente de ces parties; les segments, parallèles, sont presque de même largeur; de plus, la longue queue des Scorpions n'existe pas chez les Chernetes, lesquels possèdent des filières qui manquent aux premiers; les pattes-mâchoires seules offrent une remarquable analogie, qui a exercé une grande influence sur les classifications primitives. Les Chernetes, répandus dans le monde entier, n'utilisent leur fils que pour construire leur coque au moment de la ponte, et pour l'hivernage. Jusqu'à ce jour, je n'ai observé en Belgique que neuf espèces de Chernetes, mais il est probable que ce nombre sera dépassé par la suite. Après l'accouplement, l'abdomen de la femelle devient très volumineux; elle pond de quarante à cinquante œufs fortement agglutinés, qui demeurent collés au ventre de la mère; les petits sortent de l'œuf à l'état larvaire et subissent plusieurs métamorphoses avant de se séparer pour toujours. CARACTÈRES Le céphalothorax, d'une seule pièce en dessus, est quelquefois marqué d'une ou de deux stries transversales indiquant la suture des segments thoraciques. Les yeux, qui manquent souvent, sont au nombre de deux ou de quatre. L'abdomen, de même largeur que le céphalothorax, se compose, par-dessus, de dix ou onze segments, et de neuf par-dessous. Le premier segment porte les orifices génitaux, doubles, en forme de grandes fentes transver- sales, plus écartées latéralement chez les mâles; chez ces derniers, au moment de l'accouplement, chaque orifice donne passage à un pénis membraneux, grêle, blanc, parfois aussi long que le corps tout entier; le premier segment porte en outre des filières, semblables à celles des Aranéides; elles ne sont pas groupées sur une base commune, mais séparées et isolées. Les stigmates, au nombre de quatre, allongés, obliques, sont placés par paires au niveau de l'intervalle du premier au second segment et du second au troisième; ils s'ouvrent latéralement dans les parties membraneuses. Les chélicères sont composées de deux articles : le premier, large, ovale, dissimulé à sa base par le bord céphalique, est tronqué obliquement à son extrémité, avec l'angle supérieur avancé, se prolongeant en avant en apophyse rétrécie graduellement pour constituer le doigt fixe; l'angle inférieur, plus ou moins reculé, donne attache au doigt mobile qui se meut verticalement de bas en haut et forme pince avec le précédent. Les chélicères présentent en outre au premier article deux appendices curieux dont l'usage est encore peu connu : le premier, que Menge nomme serrula, consiste en une lame mince, allongée, transparente, denticulée régulièrement à son bord supérieur, dirigée en avant et insérée à la base interne du doigt mobile; quand la pince est fermée, la serrula est cachée dans une rainure qui 326 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. existe au bord interne du doigt; son extrémité fait seule saillie au dehors; la pince ouverte, elle se relève et coupe obliquement l'angle formé par l'écarlement des doigts. Le second appendice se compose d'une tige fine, transparente, attachée au côté interne du premier article, légèrement arquée et divisée à son extrémité en ramifications parallèles, en nombre variable; ces ramifications sont divisées elles-mêmes en rameaux garnis de poils. Les pattes-mâchoires, très mobiles, sont composées de six articles; ce sont elles qui ont fait donner aux Chernetes le nom de Pinces; les hanches, développées, très grandes, avec leur bord interne droit, sont presque toujours plus longues que larges; le trochanter, articulé sur la troncature externe de la hanche, est court; le fémur et le tibia ne sont pas séparés par une palella comme chez les Aranéides; le tarse s'élargit en forme de main; il est ovale, convexe et s'allonge en apophyse qui forme le doigt fixe; le doigt mobile, qui constitue le sixième article, vient s'insérer en dessous du précédent; le bord interne de ces doigts est souvent denticulé très finement. Les pattes, peu inégales, sont généralement courtes; la hanche, la cuisse, la jambe et le tarse forment quatre groupes composés chacun d'un ou de plusieurs articles; les hanches sont grandes, contiguès et libres. La cuisse est composée du trochanter, court, pédicule, articulé sur la hanche du fémur, parfois dilaté au-dessus aux pattes postérieures; le fémur est souvent séparé du trochanter par un petit article nommé trochantin. Le tibia, allongé, n'est formé que d'un article. Le tarse, plus grêle que les articles précédents, est composé d'un, de deux et même de trois articles peu faciles à distinguer; le dernier est taillé en biseau près de la pointe; cette pointe, terminée en un petit renflement séparé par une strie circulaire, forme l'article unguifère, qui porte deux griffes courbées, assez longues; on remarque sous les griffes un très petit appendice membraneux, tronqué, en forme de cône renversé; cette troncature est denticulée sur les bords. Il est très difficile, souvent presque impossible, de distinguer les sexes chez les Chernetes. L'ordre des Chernetes ne se compose que d'une seule famille. Famille des CHELIFERID.E. SYNONYMIE. 1855. ChernetidjE, Menge, Ueber die Scheerensp. 1875. CherinetidjE, L. Koch, Darst. Eur. Chernel. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Ce sont les caractères de l'ordre. Genre CHELIFER, Geoffroy, 1763, SYNONYMIE 1763. Chelifer, Geoffroy, Hist. des Ins., t. II (ad partem). Chelifer des auteurs (ad partem). 1855. Chelifer, Menge, Ueb. Scheerensp. 1855. Chernes, Menge, Idem. 1873. Chelifer, L. Koch, Darst. Eut: Chernel. 1873. Chernes, L. Koch, Idem. 1879. Chelifer, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 20. CARACTÈRES DU GENRE. Le céphalothorax, arrondi ou tronqué obtusément au bord antérieur, rétréci en avant et légère- ment plus long que large est marqué de deux stries transversales dont la première, plus profonde, est placée vers le milieu ou un peu en avant; la seconde, parfois effacée, se rapproche plus du bord postérieur que de la première; il n'existe ni impressions ni stries longitudinales. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 327 Les yeux manquent le plus souvent; parfois il existe de chaque côlé un œil marginal, placé au niveau de la base de la patte-mâchoire et légèrement éloigné du bord antérieur. L'abdomen se divise en dessus en onze segments recouverts de plaques; les dix premières sont séparées sur la ligne médiane. Les chélicères sont petites; le doigt, mobile, est droit. La hanche de la patte-mâchoire, au moins aussi longue que large avec le bord interne droit est arrondie, rétrécie à sa base, et se prolonge en pointe en avant; les autres articles de la patte-mâchoire sont robustes; la hanche de la quatrième paire de pattes est un peu plus longue que les autres; celle de la première paire est beaucoup plus longue que large; les quatre paires possèdent un trochantin solide, plus long que le trochanter; les fémurs des paires postérieures sont plus courts que les tibias. Les téguments du corps et des pattes-mâchoires, rarement lisses, sont ordinairement mats, rugueux et chagrinés. SYNONYMIE. CHELIFER DE GEERI, C. Koch, 4837. 1837. Chelifer De Geeri, C. Koch, Deutschl. Cr., M. u. Ar., 2, t. III. 1857. Chelifer angustus, C. Koch, Idem, 7, t. V. 1859. Chelifer Schaefferi, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. II, p. 4. 1843. Chelifer De Geeri, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 55, (ig. 788-789. 1845. Chelifer Schaefferi, C. Koch, Idem, p. 55, fig. 790. 1875. Chelifer Schaefferi, L. Koch, Darst. Eur. Chern., p. 17. 1879 Chelifer De Geeri, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 22. DESCRIPTION. Le céphalothorax est fauve, plus foncé en avant; sur chaque segment abdominal se trouvent deux points bruns arrondis. Sur le céphalothorax, très finement chagriné, la première strie, droite, fine, profonde, est placée un peu avant le milieu; la deuxième, peu visible, se rapproche plus du bord postérieur que de la première. La patte-mâchoire est garnie de petits poils blancs, un peu plus longs aux doigts; la hanche, finement chagrinée, présente une légère saillie près de sa base; le trochanter, chagriné comme le fémur, le tibia et la main, à pédicule mince et long, puis convexe, aussi long que large, a son bord postérieur arrondi; le fémur s'élargit depuis sa base, avec le bord interne droit et l'externe légèrement convexe; le tibia, aussi large et à peu près aussi long que le fémur, à pédicule court, marqué d'une échancrure interne, s'élargit progressivement; ses bords internes et externes sont également et légèrement convexes; la main, à peu près aussi longue que le tibia, est plus longue que large. Dimension : d* Ç 5, 6. MOEURS. Commun surtout dans les dunes de nos régions maritimes, ce Chelifer vit caché dans les touffes de Calamagrostris. A la base de ces plantes, vers la fin de mai, on en rencontre souvent des dizaines d'individus réunis. On le trouve plus rarement isolé, sous les écorces. La femelle pond et porte ses oeufs à la fin de l'été. Belgique. DISTRIBUTION Brabant . Boitsfort, Groenendael. GÉOGRAPHIQUE. Anvers . Calmpthout. Flandre occidentale : Heyst, Knocke, Blankenberghe, Ostende. La Panne. Flandre orientale : Environs de Gand, Assenede. Limbourg : Genck. 328 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Scheveninghe. — Maeslricht. — Bréda. Hollande. France. Somme : Le Crotoy. — Seine : La Varenne. — Eure : Évreux. — Aube : Troyes. — Gironde : Cap Ferret — Var : Hyères. — Bouches-du-Rhône : Marignane. — Corse (E. Simon). Allemagne. Prusse rhénane : Trêves. — Bavière : Nuremberg. Douvres. — Environs de Londres. Eubée, près de Steni. Angleterre. Grèce. Autriche-Hongrie. Hongrie : Bârlfa, Bereczki, Szôllôske, Ujhely, Torna, Kôrtvélyes, Budapest, Buzias, Kolozsvar. Sud de la Russie. Algérie. — Tunisie : Tunis. Russie. Afrique. SYNONYMIE. 176t. 1767. 1778. 1793. 1804. 1804. 1817. 1852. 1834. 1834. 1837. 1843. 1843. 1843. 1855. 1855. 1873. 1875. 1873. 1879. DESCRIPTION. Le cér CHELIFER CANCROIDES, Linné, 1761. Acarus cancroides, Linné, Faun. Saec., n° 1968. Phalangium cancroides, Linné, Systema naturœ, éd. XII, t. I; partie II, p. 1028. Ciielifer europaeus, De Geer, Mèm. mis., t. VII, p. 355, pi. XIX, fig. 14-15. Scorpio cancroides, Fabricius, Ent. sysl., t. III, p. 436. Chelifer cancroides, Latreille, Hist. nat. des Crust., etc., t. VII, p. 141, pi. VI, fig. 2. Chelifer cancroides, Hermann, Mem. Api., p. 114. Chelifer Hermanni, Leach, Zool. Miscell., t. III, p. 49, pi. CXLII, fig. 5. Chelifer cancroides, Théis, Ann. Se. nat., lre série, t. XXVII, p. 69, pi. III, fig. 1. Chelifer cancroides, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 52, fig. 159. Chelifer ixoides, Hahn, Idem, p. 53, fig. 140. Chelifer ixoides, C. Koch, Deutschl. Cr., M. u. A., 7, t. IV. Chelifer cancroides, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 41, fig. 780. Chelifer granulatus, C. Koch, Idem, t. X, p. 57, fig. 777. Chelifer ixoides, C. Koch, Idem, t. X, p. 40, fig. 779. Chelifer cancroides, Menge, Ucb. Scheerensp., p. 30, pi. IV, fig. 5. Chelifer rhododactylus, Menge, Idem, p. 52, pi. IV, fig. 6. Chelifer cancroides, L. Koch, Darst. Eur. ChemeU, p. 19. Chelifer granulatus, L. Koch, Idem, p. 21. Chelifer ixoides, L. Koch, Idem, p. 25. Chelifer cancroides, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 23. Le céphalothorax , brun rougeâtre, assez foncé , allant en s'éclaircissant vers les segments abdominaux, est chagriné comme ces derniers, avec des granulations plus fortes sur les parties latérales il est garni de crins courts et fauves; les stries sont profondes; la première est placée avant le milieu. La hanche de la patte-mâchoire, le trochanter, le fémur et le tibia sont chagrinés. Le trochanter, à long pédicule, est légèrement conique au bord postérieur; le tibia, à pédicule court, aussi large et aussi long que le fémur, est marqué d'une légère échancrure interne; il DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 329 MOEURS. s'élargit graduellement; son bord interne est droit et l'externe un peu convexe, surtout dans la seconde moitié; la main, plus longue que large, ovale, est de la longueur du tibia. Dimension : cf 9 5, 0. Ce Chelifer, commun partout, vit surtout à l'intérieur des habitations, dans les coins obscurs des hangars, où il parvient à se glisser dans les plus légères fissures. Il se trouve rarement sous les écorces d'arbres. On l'a rencontré dans les herbiers, dans les boîtes de collections d'insectes, dans de vieux pigeonniers, etc. Sa démarche est assez lente. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Répandu dans tout le pays. Toute la France. Belgique. France. Ce Chelifer, commun dans toute l'Europe, est probablement cosmopolite : M. E. Simon l'a reçu de Californie; on me l'a récemment envoyé du Venezuela; on Ta signalé dans la région du cap Horn. J'en possède également des exemplaires provenant d'Afrique. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. CHELIFER NODOSUS, Schrank, 1803. 1803. Chelifer nodosus, Schrank, Faun. Boic, t. III, p. 246. 1804. Chelifer parasita, Hermann, Mem. Apt., p. 117, pi. VII, fig. 6. 1843. Chelifer Réussi, C. Koch, Die Arac/miden, t. X, p. 48, fig. 785. 1875. Ciiernes Réussi, L. Koch, Darst. Ear. Chernet., p. 5. 1879. Chelifer nodosus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 53. Le céphalothorax et les pattes-mâchoires sont d'un brun rougeâtre, plus pâles que les segments abdominaux; le corps est brillant, peu chagriné, garni de poils courts; la première strie, droite, profonde, placée avant le milieu, légèrement courbée aux extrémités latérales, ne forme pas d'angle au centre; la seconde strie, au contraire, forme au milieu un angle aigu dirigé en arrière; les segments abdominaux portent chacun au bord postérieur une ligne de crins blancs, assez longs, surtout sur les angles. Les yeux manquent complètement. La patte- mâchoire est finement chagrinée; le bord antérieur du trochanter est un peu convexe et le postérieur, saillant, conique à sa base, devient droit ensuite; le pédicule du fémur est court; la main, ovale, plus longue que large, est au moins aussi large que le tibia. Dimension : cf 9 2, 5. Ce Chelifer, très rare en Belgique, se rencontre parfois dans les détritus, mais il vit surtout à l'intérieur des appartements et dans les serres. 11 a été souvent observé fixé sur des mouches. Je l'ai trouvé moi-même, deux fois, accroché par ses pinces à la patte d'une mouche qui semblait voler difficilement contre la grande fenêtre de mon atelier. Il a été rencontré une fois à Liège dans les mêmes conditions. Brabant : Bruxelles. Liège : Environs de Liège. Flandre orientale : Grammont. La Haye. Belgique. Hollande. France. Seine et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Troyes. — Allier : Montorcelle. — Basses-Alpes : Digne. — Corse. XII. 38 330 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Bavière : Munich. Berne. — Lucerne. Vienne. — Hongrie : Budapest. Tunisie : Aïn Draham. — Algérie : Alger. Allemagne. Suisse. Autriche-Hongrie. Afrique. SYNONYMIE. 1793. 1804. 1806. 1815. 1817. / 1817. 1832. 1837. 1839. 1843. 1843. 1855. 1873. 1879. DESCRIPTION. MOEURS. CHELIFER CIMICOIDES, Fabricius, 1793. Scorpio cimicoides, Fabricius, Enl. syst., t. III, p. 450, n° 9. Chelifer cimicoides, Latreille, Hist. nat. Crust., etc., t. VII, p. 142. Chelifer cimicoides, Latreille, Gen. Crust., etc., t. I, p. 133. Chelifer fasciatus, Leach, Trans. Linn. Soc. Lond., t. XI, p. 591. Chelifer Olfersi, Leach, Zool. Miscell, t. III, p. 50, pi. CXLII, fig. 2. Chelifer Geoffroyi, Leach, Idem, t. III, p. 50, pi. CXLII, fig. 1. Chelifer scorpioides, Theïs, Ann. Se. nat., lre série, t. XXVII, p. 73, pi. III, fig. 2. Chelifer Panzeri, C. Koch, Deatschl. Crust. u. Ar., t. VI, p. 7. Chelifer Hahni, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. Il, p. 4. Chelifer Panzeri, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 44, fig. 782-783. Chelifer Hahni, C. Koch, Idem, t. X, p. 51, fig. 787. Chernes cimicoides, Menge, Ueb. Scheerensp., p. 40, pi. V, fig. 15. Chernes Hahni, L. Koch, Darst. Eur. Chernet., p. 12. Chelifer cimicoides, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 59. Le céphalothorax, finement chagriné, garni de crins claviformes, courts, est brun foncé, ainsi que les segments abdominaux et les pattes-mâchoires, dont l'extrémité des doigts est rougeâtre. La première strie du céphalothorax, droite, ne forme pas d'angle, non plus que la deuxième ; cette dernière, plus rapprochée du bord postérieur que de la première, se recourbe légèrement en avant aux extrémités latérales; chaque segment abdominal porte à son bord postérieur une ligne de crins claviformes, plus longs sur les derniers. La hanche chagrinée de la patte-mâchoire porle des poils simples; le fémur, le tibia, le trochanter et la main sont garnis de petits poils claviformes; les poils qui existent sur les doigts sont simples; le fémur, large au delà du pédicule, a son bord externe légèrement convexe; le tibia, à peu près aussi large, mais un peu plus court que le fémur, avec son bord externe convexe ainsi que l'interne, est arrondi et plus grêle à son extrémité; la main, plus large que le tibia, a son bord externe à peu près droit et très légèrement creusé à la base des doigts; ceux-ci, robustes, courbés, sont un peu plus courts que la main; les pattes, chagrinées finement, ont leurs fémurs et leurs tibias munis de crins claviformes aux paires postérieures et de crins simples à la première paire. On observe encore une ligne de crins simples au bord postérieur de chaque segment ventral; les huitième et neuvième segments sont plus ou moins arqués; le dixième est échancré triangu- lairement à son bord postérieur. Il existe des variétés différentes de coloration. Dimension : C? ç> 2, 5. C'esl Tune des espèces les plus communes de notre pays. On la voit parfois courir sur des feuilles d'arbrisseaux aux lisières des bois; elle vit surtout cachée sous les écorces d'arbres et dans les jardins, sous les écorces des arbres fruitiers; je l'ai observée plusieurs fois dans des hangars abandonnés. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 331 DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, Boitsfort. Flandre orientale : Environs de Gand. Luxembourg : Saint- Hubert, Redu. Liège : Spa, Comblain-au-Pont, Modave, Tilff. Namur : Han-sur-Lesse, Beauraing. France. Paris (jardins). — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Troyes. — Isère : Le Sappey. — Rhône Lyon. — Drôme : Romans. — Basses-Pyrénées: Saint- Jean- de-Luz. — Basses- Alpes : Castellane. Prusse. — Silésie. — Bavière. — Saxe. Canton de Vaud : Villeneuve. — Lucerne. Allemagne. Suisse. Autriche-Hongrie. Hongrie : Budapest, Ujhely, Bely, Homonna, Varannô, K. Patak, Szomotor, Tolcsva, Pâczin, Bereczki, Saros-Patak, Szerencs, Torna, Kôrtvélyes, Bujtar, Kolozsvar, Agram, etc. Suède. — Russie. — Grèce. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre CHIRIDIUM, Menge, 1855. Chelifer des auteurs. 1855. Cheiridium, Menge, Veb. Scheerensp. 1873. Cheiridium, L. Koch, Darst. Eur. Chernet. 1879. Chiridium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 43. Le céphalothorax, élargi fortement en arrière, aussi large que long, est tronqué obtusément en avant; il n'y a pas de strie ni de dépression longitudinale; vers le milieu existe une profonde strie transversale; les yeux manquent complètement; les téguments, mats, sont chagrinés. Sur l'abdomen, on compte dix segments; les plaques sont séparées dans le milieu. La hanche de la patte-mâchoire est plus longue que large, avec l'extrémité très prolongée en pointe aiguë. Le trochantin, court, manque aux paires de pattes antérieures; il est articulaire aux paires postérieures. CHIRIDIUM MUSEORUM, Leach, 1817. SYNONYMIE 1817. Chelifer museorum, Leach, Zool. Mise , t. III, p. 50, pi. CXLII, fig. 4. 1852. Chelifer nepoides, Théis, Ami. Se. nat., lre série, t. XXVII, p. 75, pi. III, fig. 3. 1848. Chelifer museorum, C. Koch, Die Arachniden, t. X, p. 34, fig. 781. 1855. Cheiridium museorum, Menge, Veb. Scheerensp , p. 36. 1873. Cheiridium museorum, L. Koch, Darst. Eur. Chernet., p. 2. 1879. Chiridium museorum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 43. description. Le céphalothorax, chagriné, surtout sur les parties latérales, présente avant la strie, de chaque côté une assez forte saillie arrondie; il est rétréci en avant à partir de ces saillies, et tronqué au bord antérieur; la strie, profonde, légèrement arquée, est placée à peu près au milieu; le céphalothorax est rougeâtre, avec l'abdomen moins coloré; les segments, rugueux, chagrinés, sont garnis chacun à leur bord postérieur d'une ligne de petits crins blancs, simples. 332 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUB. La palte-mâchoire présente aussi, surtout aux fémurs, des crins blancs, courts; le trochanter est aussi long que large; le fémur, allongé, ne porte pas de saillie à son bord externe; le tibia, ovale, plus large, rétréci longuement au delà du pédicule, est finement chagriné; la main, plus large et plus courle que le tibia, finement chagrinée, est longuement atténuée à la base des doigts; ceux-ci, légèremenl courbés, sont au moins aussi longs que la main. Dimension : cf ç> 1,2. C'est principalement à l'intérieur des habitations qu'on peut rencontrer ce Chiridium assez commun, bien qu'il vive très caché. Belgique. Brabant : Bruxelles. Flandre orientale : Gand. Limbourg : Hasselt. Maestricht. Hollande. France. Eure : Evrcux. — Côtes-du-Nord : Dinan. — Aube : Troyes, forêt d'Othe. Londres. Prusse. — Bavière. — Silésie. — Saxe. Berne, Genève. Milan, Turin, Gènes. Angleterre. Allemagne. Suisse. Italie. Autriche-Hongrie. Hongrie: Budapest, Kolozsvâr, Also-Jâra, Tapolcza, Kis-Azar. Russie. — Grèce. — Turquie. — Suède. — Algérie. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre OBISIUM, Leach, 1817. Chelifer des auteurs (ad partem). 1817. Obisium, Leach (ad partem), Miscell. Zool., t. III. 1851. Blotiirus, Schiodte, Kongl. Vidensk. Sclsk. Skrifter. 1873. Obisium, L. Koch, Darst. Eur. Chernet. 1873. Blotiirus, L. Koch, Idem. 1873. Roncus, L. Koch, Idem. 1879. Obisium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 51. Le céphalothorax, au moins aussi long que large, porte de chaque côté, au niveau des pattes de la première paire, un ou deux yeux assez serrés, largement séparés des bords latéraux et séparés du bord antérieur par un espace à peu près égal à leur diamètre; les yeux sont quelquefois oblitérés. L'abdomen est parlagé par-dessus en onze segments; les plaques qui les recouvrent ne sont pas divisées dans le milieu. Les 'téguments, lisses, brillants, sont recouverts d'une pubescence simple. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 333 Les chélicères, fortes, de même largeur que le front, sont un peu plus courtes que le céphalo- thorax ; le doigt, fixe, est aussi long que la tige; il existe une petite denliculation près de l'extrémité du doigt mobile, au-dessus. La hanche de la patte-mâchoire, convexe, insensiblement atténuée à sa base, est plus longue que large; l'extrémité est obliquement tronquée pour l'insertion du trochanler; l'angle interne est prolongé en pointe très courte. La hanche de la première paire est plus large que les suivantes; il existe toujours une épine à son angle supérieur. Les trochanters sont plus allongés aux paires postérieures, surtout à la quatrième; les fémurs des paires postérieures sont allongés, comprimés et dilatés en dessus; les tibias des deux premières paires sont courts; les tarses de ces premières paires sont très longs et formés de trois articles dont le premier est plus allongé que le tibia; les deux autres, plus courts, sont à peu près égaux; les tibias des paires postérieures sont fort allongés. SYNONYMIE. OBISIUM SIMONI, L. Koch, 1873. 1873. Obisium Simoni, L. Koch, Darst. Enr. Chernet., p. 54. 1879. Obisium Simoni, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 53. DESCRIPTION. Le céphalothorax, rougeâtre, lisse, brillant comme les segments, un peu plus clair que ces derniers, est aussi large que long; son bord antérieur est légèrement arqué; les segments, dépourvus d'impressions, sont garnis de séries de crins blancs, très fins. La patte-mâchoire est fauve rougeâtre, avec les doigts et les pédicules plus bruns; le trochanler, légèrement convexe en avant, plus long que large, est chagriné par-dessus seulement; le bord externe du fémur est droit; l'interne est légèrement convexe dans la seconde moitié; le fémur est en outre rugueux, chagriné au-dessus et garni de crins; le tibia est muni de longs crins isolés; la main, sans les doigts, est à peu près de la longueur du tibia; le doigt fixe est au moins aussi long que la main. Les yeux, rapprochés, avec l'intervalle plus étroit que leur rayon, sont séparés du bord antérieur par un espace un peu plus large. Les pattes, blanchâtres, sont transparentes. Dimension : C? Ç 3, 6. UOEURS. Cet Obisium, commun en Belgique, vit principalement dans les mousses des bois ou sous les détritus; il est agile, échappe aisément aux recherches et court très facilement à reculons et sur le côté. On peut le trouver pendant toute l'année. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Répandu dans toute la Belgique. Ulrecht, Maestricht. Bréda. Commun dans toute la France. Environs de Lucerne, Genève. 11 n'a jamais été rencontré en Allemagne. Belgique. Hollande. France. Suisse. 354 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIRITION GÉOGRAPHIQUE, OBISIUM SIMILE, L. Koch, 4873. 1875. Obisium simile, L. Koch, Darst. Fur. Chemet., p. 58. 1879. Obisium simile, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 58. Il est entièrement brun plus ou moins foncé, avec les pattes transparentes, blanches, et les pattes-mâchoires rougeâlres. Le céphalothorax, au moins aussi long que large, est droit sur les côtés; les yeux, inégaux, sont séparés du bord antérieur par un intervalle plus large que leur rayon. Le trochanter de la patte-mâchoire, plus long que large, chagriné au-dessus, est lisse par- dessous; le fémur, allongé, garni de crins blancs, est chagriné des deux côtés; le tibia, à long pédicule étroit, ovale, est à peu près trois fois plus long que large; la main, plus large, de même longueur que le tibia, convexe, est fortement chagrinée; le doigt, fixe, relevé, légèrement arqué, est plus long que la main. Dimension : C? q 3, 8. Cet Obisium, dont les mœurs sont semblables à celles de l'espèce précédente, est, comme celle-ci, assez commun en Belgique. Belgique. Brabant : Boitsfort, Groenendael. Namur : Environs de Dînant, Anseremme, Y voir. Hainaut : Braine-le -Comte (forêt de la Houssière), Hennuyères. Liège : Esneux, Chaudfontaine, Comblain-au-Pont, Modave, Tilff. Luxembourg : Laroche, Viel-Salm, Redu. France. Seine: Bondy. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville. — Seine-et-Marne: Forêt d'Armainvilliers. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Seine-Inférieure : Forêt d'Eu. — Oise : Compiègne. — Aube : Troyes, forêt d'Aumont, Bar-sur-Seine. — Meurthe : Nancy. — Cantal : Lioran, Aurillac. — Ain : Forêt de Seillons, forêt d'Arvières. — Isère : Le Sappey. — Aveyron : Saint- Affrique. — Gers : Courrensan. — Corse (E. Simon). Italie. Calabre. Genève. Suisse. Autriche-Hongrie. Hongrie : Ujhely, Budapest. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre CHTHON1US, C. Koch, 1843. Obisium des auteurs (ad partem). 1843. Chthonius, C. Koch, Die Ârachniden, t. X. 1879. Chtonics, E. Simon, Les Arachnides de France, t. Vil, p. 69. Le céphalothorax, aussi large que long, est tronqué obliquement ou en ligne droite en avant; il porte de chaque côté deux yeux assez resserrés et plus séparés des bords latéraux que du bord antérieur; ces yeux, parfois oblitérés, sont placés au niveau de la première paire de pattes. L'abdomen se partage en onze segments; les plaques qui les recouvrent ne sont pas divisées dans le milieu. Les téguments, brillants, sont garnis d'une pubescence simple. Les chélicères, aussi larges que le front, très robustes, sont aussi longues que le céphalothorax; DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 335 les doigts sont disposés comme chez les Obisium, ainsi que la patte-mâchoire, qui est seulement un peu plus grêle. La hanche de la première paire de pattes, très courte au bord antérieur, est plus large que les suivantes ; son angle externe, dépourvu d'épine, est un peu saillant; la hanche de la quatrième paire, plus épaisse, est de même longueur que les autres; les deux premières paires de paltes sont dépourvues de trochantins; aux pattes postérieures, les fémurs, comprimés, sont très larges; les tibias sont grêles et allongés; les tarses sont formés de deux articles, le premier très court et le second plus long que le libia. SYNONYMIE. CHTHONIUS ORTHODACTYLUS, Leach, 1817. 1817. Obisium orthodactylum, Leach, Zool. Mise, t. III, p. 51, pi. CXLI, fig. 2. 1845. Chthonius orthodactylus, C. Koch, Die Arachniden, f. X, p. 79, fig. 808. 1875. Chthonius orthodactylus, L. Koch, Darst. Eur. Chernet., p. 50. 1879. Chthonius orthodactylus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 73. DESCRIPTION. Le céphalothorax, à peu près lisse, est brun verdâtre; ses bords antérieurs et latéraux sont presque droits, avec une impression peu marquée au centre du bord frontal; une ligne de crins noirs un peu espacés garnit les côtés et le bord antérieur. L'intervalle des yeux, assez gros, est presque égal à leur diamètre. Les chélicères, d'un brun rougeâtre un peu foncé, chagrinées, sont semées de crins assez longs. La patte-mâchoire, fauve, avec la main plus brune, est à peu près lisse; le bord interne du fémur est garni de quatre ou cinq longs crins; la main, plus large et plus longue que le tibia, atténuée à la base des doigts, ne présente pas d'impression au-dessus ni de saillie à sa base; les doigts sont beaucoup plus longs que la main. Dimension : cf Q 1,9. MOEURS. Je n'ai capturé qu'une fois ce Chthonius, dans la province de Liège. Il était caché sous une pierre; découvert, il se mit à courir rapidement en décrivant des courbes dans tous les sens. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Liège : Modave. Belgique. France. Oise : Chantilly. — Aube : Troyes, forêt d'Aumont, Bar-sur-Seine, Mussy. — Bouches-du-Rhône : La Garde, [Marseille. — Var : Sainte- Baume. Italie. Environs de Milan. — Calabre. Allemagne. Bavière. Autriche-Hongrie. Autriche : Tyrol. — Hongrie : Budapest, Mehâdia, Pécs, Déva, etc. SYNONYMIE. CHTHONIUS RAYI, L. Koch, 1873. 1875. Chthonius Rayi, L. Koch, Darst. Eur. Chernet,, p. 48. 1879. Chthonius Rayi, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 74. description. H est d'un brun olivâlre plus ou moins fauve; le céphalothorax, très finement chagriné, porte en avant une ligne transversale et de chaque côté une ligne oblique de crins noirs espacés. 336 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS, DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les chélicères, rougeâlres, chagrinées, sont semées de crins noirs assez longs. La patte-mâchoire est fauve pâle; le fémur, le tibia et la main sont finement chagrinés; sur la seconde moitié du bord interne du fémur existe une rangée de crins espacés; le tibia, plus long que large, est légèrement coudé; la main, plus longue, est au moins aussi large que le tibia; les doigts sont plus longs que la main. Dimension : cf 9 % 3. Ce Chlhonius, assez commun et répandu en Belgique, vit caché sous les pierres, les détritus, et même dans les bois; il recherche les endroits humides; on le trouve encore acciden- tellement dans les caves. Sa démarche est vive; il s'échappe facilement en se glissant dans les moindres crevasses. Belgique. Brabant : Bruxelles. Liège : Modave, Tilff, Comblain-au-Pont, Embourg. Namur : Dave, Han-sur-Lesse, Louette-Saint-Pierre, Roche-à-Frêne. Luxembourg : Laroche, Barvaux, Durbuy, Haulfays, Redu. Bréda, Maeslricht. Hollande. France. Seine-et-Marne: Meudon, Chaville, Mennecy. — Oise: Chantilly. — Calvados: Villers-sur-Mer. — Orne. — Seine-Inférieure : Rouen, Dieppe. — Somme : Ault. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Aube : Troyes, bois de Chappcs, forêt d'Aumont, forêt de Clairvaux, Bar-sur-Seine. — Ain : Bourg. — Savoie : Confions. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. — Basses-Alpes : Digne. — Tarn-et- Garonne : Lexos, Bruniquel. — Lot-et-Garonne : Sos. — Lot : Cahors. — Gers : Leetoure, Préchae- sur-l'Adour. — Hautes-Pyrénées : Ludion. — Var : Hyères. — Bouches-du-Rhône : Marseille. Autriche-Hongrie. Autriche : Tyrol, Bohême. — Hongrie: Mehâdia, Ujhely, Tokay. Environs de Londres. Genève. Lombardie. Ponta-Delgada. Angleterre. Suisse. Italie. Iles Açores. ARACHNIDES DE BELGIQUE 3me ORDRE : OPILIONES, Sundevall. XII. S9 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 339 3" Ordre ! OPILIONES, Sundevall. Les Opiliones sont ces araignées aux longues pattes, connues généralement sous le nom vulgaire de Faucheurs; elles ne tissent pas de toile comme les Aranéides et les Cherneles, el ne se construisent aucune retraite. La rapidité de leur course est en quelque sorte leur unique moyen de défense; quelques familles pourtant font exception et se meuvent avec une extrême lenteur : les Trogulidœ entre autres, qui demeurent le plus souvent immobiles et simulent la mort à la moindre apparence de danger. Tous les Faucheurs sont avides d'eau ; on les voit le matin courir sur les plantes pour boire la rosée. A l'époque des amours, les mâles se livrent souvent des combats acharnés; lorsque l'un d'eux rencontre une femelle face à face, il la saisit à la base des chélicères; dans cette position, le pénis atteint assez facilement les organes de la femelle dans lesquels il ne pénètre que par son extrémité ; ce pénis, très grand, que l'on peut voir en pressant latéralement le corps d'un Faucheur, est au moins de la longueur du corps. L'oviducte de la femelle, que l'on peut faire saillir de la même façon, est encore plus long. Ces organes ne deviennent visibles qu'au moment de l'accouplement chez le mâle, ou de la ponte chez la femelle. Celle-ci dépose ses œufs dans des endroits humides : sous des écorces d'arbre, dans des crevasses de rochers, quelquefois même sous des pierres. Ces œufs, disposés par petites masses de vingt à quarante au moins, ont un peu l'aspect des œufs de certains mollusques terrestres. Les Opiliones, sauf quelques exceptions assez rares, ne vivent qu'une année. Les Trogulus et les Nemastoma, que l'on trouve fréquemment pendant l'hiver, résistent davantage. J'ai pu conserver un Trogulus vivant, dans mon jardin, pendant près de trois ans. CARACTÈRES Le céphalothorax occupe toute la partie antérieure du corps; il est d'une seule pièce en dessus, DE L'ORDRE. homogène ou présentant parfois deux stries transverses qui indiquent la suture de deux segments thoraciques; des stries latérales obliques indiquent la suture des pièces épimériennes; il est plus ou moins tronqué en avant et obliquement aux angles; les côtés sont légèrement échancrés au niveau des hanches. Les yeux, au nombre de deux, placés au centre sur un mamelon situé à la face supérieure du céphalothorax, sont plus ou moins rapprochés de son bord antérieur; ce mamelon varie beaucoup dans sa forme; les yeux sont quelquefois, mais rarement, placés sur des pédicules séparés el divergents. L'abdomen qui fait corps avec le céphalothorax, est formé en dessus de huit segments, dont les cinq premiers, intimement soudés, ne se reconnaissent guère qu'à de légères dépressions trans- versales; les trois derniers, toujours bien distincts, sont indiqués par des stries profondes; le huitième segment est courbé en demi-cercle autour de la pièce anale; par-dessous, la partie ventrale offre cinq ou six segments dont le premier, prolongé ordinairement entre les hanches, est très élargi en arrière. Deux stigmates, placés sur les côtés du premier segment ventral, près des hanches de la quatrième paire, sont parfois cachés par le pli de la hanche. Ô40 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. L'orifice génilal est plus ou moins rapproché de la bouche ; comme nous Pavons dit, les organes sexuels ne sont visibles qu'au moment de l'accouplement chez le mâle, ou de la ponte chez la femelle; mais des caractères secondaires, portant sur diverses parlies du corps, permettent de distinguer les sexes assez facilement. Le sternum est formé de deux pièces : la lèvre et le sternum proprement dit; la pièce sternale est petite, plus large que longue; la lèvre, un peu plus longue que large, s'avance entre les lobes maxillaires de la seconde paire de pattes. Les chélicères sont composées de trois articles; le premier est allongé; le second, plus long encore, est souvent atténué à son extrémité; l'angle interne se prolonge en apophyse aiguë, un peu courbée, qui forme le doigt fixe; sur l'angle interne vient s'insérer le troisième article ou doigt mobile; le bord interne des doigts présenle un rang de petites denticulations variables; ces articles sont d'une grande mobilité. La patte-mâchoire se compose de six articles : la hanche, le trochanler, le fémur, la patella, le tibia et le tarse qui jamais ne se lermine en pince; la hanche, élargie en lobe maxillaire mobile, présenle presque toujours deux petits tubercules, placés, l'un sur la partie rétrécie de l'articulation, l'autre sur le corps de l'article. 11 y a huit pattes homogènes, composées de la hanche, du trochanter, parfois d'un trochantin, du fémur, de la patella, du tibia, du métatarse et du tarse, formé d'un nombre très variable d'articles dont le dernier porle une ou deux griffes rarement pectinées; les hanches des pattes acquièrent un grand développement; les deux premières paires présentent une curieuse particu- larité : elles offrent chacune une paire de lobes maxillaires; les pattes sont presque toujours remarquables par leur extrême longueur. Les Opiliones sont ovipares et ne subissent pas de métamorphoses. Cet ordre comple des représenlants dans le monde entier. Sous-ordre : OPILIONES PLAGIOSTETHI. CARACTÈRES 1)1] sous-or uke. Les deux yeux sont portés sur un mamelon. Les trois derniers segments de l'abdomen sont indiqués par des stries chez les espèces à peau molle; chez celles à légumenls durs, ces segments sont libres. Les sillons indiquant les intervalles des hanches obliques convergent vers la bouche. Le lobe maxillaire de la première paire de pattes est articulé. Le premier segment ventral de l'abdomen est prolongé jusqu'aux hanches de la première paire. Le slernum, transversal, court, est caché; l'orifice génital est fort rapproché de la bouche. II n'existe qu'une griffe aux quatre paires de pattes, et parfois une petite griffe à la patte- mâchoire. Les secondes paires de paltes sont les plus longues. Famille des PHALANGIID^. SYNONYMIE. 1852. Phalangides, Sundevall (ad parlem). Opilionides, C. Koch et L. Koch (ad partem). 18G8. Phalangid^, H. Wood (ad partem). 1876. PiiALANGioiDiE, Thorell. 1879. Phalangiid,e, E. Simon. CARACTERES DE LA FAMILLE. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 341 Le premier des cinq ou six segmenls ventraux, 1res grand, se prolonge entre les hanches des pattes jusqu'à la bouche. Les téguments sont mous ou coriaces. Les yeux, rapprochés, sont placés sur un mamelon bien séparé du bord antérieur; passé ce mamelon, il existe deux stries transversales au céphalothorax. Les bords latéraux des hanches sont libres; le lobe maxillaire de la deuxième paire est bien visible. Le tarse de la palle-màchoire, terminé par une griffe, est plus long que le tibia. Sous-famille des SCLEROSOMATIN^. SYNONYMIE Genre SCLEROSOMA, Lucas, 4 858. 1839. Homalenotus, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. II. 1858. Sclerosoma, H. Lucas, Ann. de la Soc. ent. de France, p. 493. 1879. Sclerosoma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 159. 1879. Sclerosoma, L Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Le corps, plat, tronqué en arrière, est recouvert d'un scutum formé par la soudure du céphalothorax et des cinq premiers segments de l'abdomen; une strie profonde, arquée en avant, limite le céphalothorax; de légères dépressions presque effacées limitent les segments abdominaux; les téguments sont très durs, coriaces; les sixième, septième et huitième segments sont repliés par-dessous à la face ventrale; la pièce anale, beaucoup plus large que longue, est plus large de beaucoup que les bords du huitième segment. Les yeux sont portés sur un petit mamelon élevé, plus long que large et un peu plus éloigné du bord antérieur que de la strie du céphalothorax ; le bord antérieur du céphalothorax est muni d'une grande pointe oblique ou verlicale. Les chélicères sont petites, cachées par-dessus, avec une denliculation par-dessous, à la base du premier article. La patte-mâchoire est courte, avec la patella élargie de la base à l'extrémilé, un peu plus longue que large; le tibia, un peu plus long, est plus étroit; le tarse est aussi long que le tibia et la patella réunis. Les pattes sont courtes et fortes; celles de la seconde paire sont les plus longues. Il y a onze articles aux tarses des première et quatrième paires de pattes, dix-sept à la seconde et dix à la troisième. Les Sclerosoma sont généralement de taille moyenne. SYNONYME. SCLEROSOMA QUADRIDENTATUM, Cuvier, 1795. 1795. Phalangium 4-dentatum, Cuvier, Mag. encyclop. de Millin., t. I, p. 207. 1798. Phalangium quadridentatum, Fabricius, Suppl. Ent., p. 293. 1798. Phalangium spinosum, Latreille, Bull. Soc. Philom., t. I, p. 115. 1802. Phalangium spinosum, Latieille, Hist. nat. des Fourmis, p. 575, n° 5. 1804. Phalangium quadridentatum, Latrcille, Hist. nat. des Crust., e(c, t. VII, p. 522, nu 2. 1844. Phalangium quadridentatum, P. Gênais, in Walckenaer, Hist. nat. des Insectes (Aptères), t. III, p. 120. 1855 Homalenotus quadridentatus, Mcaile, Ann. and Mag. of Nat. Hist., t. XI, p. 414. DESCRIPTION. MOEURS. 542 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 1856. Homalenotus BispiNOSLS, H. Lucas, Ann. de la Soc. ent. de France., Bull., p. cxi. 1858. Sclerosoma bispinosum, H. Lucas, Idem, p. 495. 1878. Sclerosoma quadridentatum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Sclerosoma quadridentatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 160. La coloration est jaunâtre, terreuse, plus ou moins foncée, avec quatre séries de taches noirâtres, longitudinales. Il existe deux très petits tubercules écartés, au bord supérieur du céphalothorax; la pointe du front, large à sa base, longue, droite, aiguë, est rarement bifurquée à son extrémité. Au bord postérieur de l'abdomen, il y a une ligne transversale, formée de quatre tubercules, dont les médians sont les plus longs; sur l'abdomen existent deux séries de quatre tubercules égaux et deux autres petits tubercules placés sur les côtés, au niveau des troisième et quatrième paires de pat (es. Le fémur de la patte-mâchoire porte seul, par-dessous, de nombreuses petites denticula lions. Les hanches, les trochanters et les fémurs des pattes sont garnis de gros denticules inégaux, disposés par séries irrégulières. Ce Faucheur, très commun à 'peu près en toute saison, habite les bois; on le rencontre caché dans les détritus ou sous les mousses. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Uccle, Buysingen, Boitsfort, Louvain, Diest. Anvers : Calmplhout, Postel. Liège : Tilfï, Comblain-au-Pont, Modave, Spa. JSamur : Rhisnes, Namur, Yvoir, Dînant, Waulsort, Han-sur-Lesse, Mariembourg. Luxembourg : Redu, Laroche, Barvaux, Bornai, Herbeumont, Houffalize. Limbourg : Genck, Hassell. Hainaul : Rraine-le-Comte (forêt de la Houssièrc). Flandre orientale : Environs de Grammonl, Onkerzeele. Toute la France (E. Simon). France. Suisse. Vallée de la Reuss. — Environs de Genève. — Tessin. Autriche-Hongrie. Hongrie : Homonna, Ujhely. SYNONYMIE. DESCRIPTION. SCLEROSOMA ROMANUM, L. Koch, 1868. 1868. Homalenotus romanus, L. Koch, Nalurw. AbtheiL, t. II, p. 165. 1878. Sclerosoma romanum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de laSoc.ent.de Belgique.) 1879. Sclerosoma romanum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 165. Tout le corps est d'un gris fauve plus ou moins grisâtre, avec les côtés du céphalothorax tachés de noir; l'abdomen porte quatre séries longitudinales de taches foncées. Cinq longs tubercules, égaux, garnissent le mamelon qui porte les yeux; celui du milieu est vertical, les autres sont dirigés en avant et en arrière; la pointe du front, très épaisse à sa base, puis fine, aiguë, est ordinairement bifurquée à son extrémité; le bord supérieur du céphalothorax est dépourvu de tubercules. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 345 MOEUKS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Le fémur de la patte-mâchoire présente en dessous quelques légères dentictilations isolées; la patella est pourvue de deux denticules placés à son bord externe; les autres articles sont simple- ment garnis de poils. Les hanches des pattes sont armées de petits denticules, placés par séries latérales; quelques- uns sont grands et aigus; les trochanters, les fémurs, les palellas et les tibias portent des séries régulières de denticulations égales, un peu plus longues aux fémurs. Cet Opiliones, beaucoup plus rare que l'espèce précédente, vit dans les bois comme le quadridentatum. Je l'ai capturé plusieurs fois en secouant des fagots posés en tas à la lisière des forêls. Belgique. Brabant : Auderghcm (pris une fois). Liège : Modave. Luxembourg : Laroche, Redu. France. Somme : Bois de Hautebut. — Seine-cl-Oisc : Meudon, Boissy-Saint-Léger. — Seine-et-Marne : Fontaine- bleau. — Aube. -- Cantal : Le Lioran. — Gironde : Cazeau — Isère : Le Sappey. — Basses-Alpes : Digne. Angleterre. Dorsetshire. Italie. Nord de l'Italie. Espagne. Nord de l'Espagne. Suisse. Environs de Genève. — Environs de Lucerne — Wcggis. Les Scier osoma étrangers à notre faune sont : S. monoceros, C. Koch. — S. coriaceum, E. Simon. — S. hispanum, L. Koch. — S. depressunt, Caneslrini. — S. sicanum, Pavesi. Sous-famille des PHALANGIIN^. SYNONYMIE CARACTÈRES RI GENRE. Genre LIOBUNUM, C. Koch, 1839. Phalangium et Opilio des auteurs. 1859. Leiobunum, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Systems, t. IL 1878. Liobunum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (An», de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Liobunum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 472. Le corps est très petit, surtout chez les mâles; les téguments sont plus ou moins mous; par- dessus, les stries du céphalothorax et des trois derniers segments de l'abdomen sont bien nettes; celles des segments antérieurs de l'abdomen sont presque indistinctes, surtout chez les mâles. Les bords antérieur et latéraux du céphalothorax sont mutiques. Le mamelon oculaire, lisse, rarement pourvu de petits tubercules indistincts, est largement séparé du bord antérieur. La pièce anale, ovale, transverse, quelquefois en demi-cercle, est grande, beaucoup plus large que longue, et plus large que les bords recourbés du huitième segment. Les chélicères, courtes, sont pareilles dans les deux sexes; il existe en dessous, à la base du premier article, une denticulalion aiguë. 344 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. La patte-mâchoire est simple, sans apophyse ni angle saillant au fémur, à la palella ni au tibia; le lobe maxillaire porte deux fortes dénis à sa base. Le lobe maxillaire de la seconde paire de pâlies est très long, étroit et réuni sur la ligne du milieu à celui du côté opposé sans former d'angle; les deux lobes réunis sont arqués au bord antérieur. L'avance slernale de l'abdomen, un peu resserrée au niveau des hanches de la quatrième paire, s'élargit graduellement en avant, où elle est oblusément tronquée. Les paltes sont 1res longues; le tibia de la seconde paire est divisé en plusieurs articles non mobiles. La griffe de la patte-mâchoire est denliculée. La coloration diffère selon les sexes. SYNONYMIE. LIOBUNUM ROTUNDUM, Latreille, 1798. 1798, Piialangium rotundum, Latreille, Bull. Soc. Philom., t. I, p. 113. 1799. Opilio hemisphaericus, Hcrbst, Natur Systems der Ungefl. Insekt., t. III, p. M, pi. IX, fig. 2. 1802. Piialangium rotundum, Latreille, Hist. nat. des Fourmis, p. 379, n° 10. 1804. Phalangium rufum, Hermann, Mem. Apt., p. 109, pi. VIII, fig. 1. 1854. Piialangium longipes, Hahn, Die Arachnidcn, l. II, pp. 70, 162. 1839. Leiobunum rotundum, C. Koch, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. II, p. 56. 1844. Phalangium rotundum, P. Gervais, in Walckenaer, Hist. nat. des Insectes (Aptères), t. III, p. 119. 1844. Piialangium iiemisphaericum, P. Gervais, Idem, p. 125. 1845. Piialangium filipes, H. Lucas, Exploration de V Algérie, p. 291, pi. XX, fig. 2. 1848. Leiobunum hemisphaericum, C. Koch, Die Arachniden, t. XVI, p. 51, fig. 1555-1537. 1855. Leiobunus rotundus, Meade, Ann. and Mag. Nat. Hist., p. 411, pi. XI, fig. 7. 1872. Leiobunum rufum, C. Koch de Francfort, Opil. Mitt. Rh., p. 35. 1876. Liobunum fasciatum, Thorell, Ann. Mus. Civ. Se. nat. Genova. 1878. Liobunum rotundum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) 1879. Liobunum rotundum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 175. DESCRIPTION. Mâle. — Tout le corps est plus ou moins orangé, brunâtre, fortement granuleux, glabre, avec le dessous leslacé. Le mamelon oculaire, lisse, noir, porte quelques poils; il est un peu plus large que long, élevé et vertical en avant comme en arrière; les gros yeux sont à égale distance des bords antérieurs et postérieurs. Les chélicères, fauve?, présentent quelques petits poils isolés sur le second article. La patte-mâchoire porte quelques poils fauves peu serrés; l'extrémité du fémur, le dessus de la palella et du tibia sont mouchetés de brun. Femelle. — Le corps est d'un blanc mat légèrement jaunâtre; devant le mamelon oculaire se trouve une grande tache brun noirâlre, hexagonale, s'élargissant au bord antérieur, avec les angles prolongés; celte tache est marquée d'un point clair sur chaque angle latéral et présente, en outre, en avant une tachette testacée, coupée d'un ou deux traits noirâtres; au-dessus encore, de chaque côté du mamelon, se remarque une ligne oblique claire, sinueuse, convergeant en avant, avec deux petites denticulations du côté externe. Le mamelon, noir autour des yeux, est blanchâtre à sa base et en avant. A partir du second pli de l'abdomen existe une bande brune longitudinale, un peu élargie d'avant en arrière, avec des points fauves manquant quelquefois; les trois derniers segments sont marqués chacun d'un trait brun transversal et dans le milieu d'une bande, brune également, moins large que la bande dorsale; ces bandes sont ornées en outre de points clairs inégaux; le dessous du corps est blanc mat teslacé. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 343 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les pattes sont brunes, avec les patellas, l'extrémité des fémurs et des tibias plus foncées; ces deux derniers articles portent un anneau testacé terminal. La femelle est beaucoup plus grande que le mâle. Il est commun partout, dans les jardins comme dans les bois, où on le voit grimper le long des troncs d'arbres; il court aussi dans les buissons, les haies Je l'ai souvent trouvé errant en ville le long des maisons. Belgique. Commun dans ton les nos provinces. Répandu partout en Europe, ainsi qu'en Algérie el aux îles Canaries. SYNONYMIE. LIOBUNUM BLACKWALLl, Meade, 1862. 4862. Liobunum Blackwalli, Meade, Ann. and Mag. of liai. Hisf., p. 55. 1872. Liobunum hemispii/Euicim, C. KocIi de Francfort, Opil. Mitt. Rh., eic, p. 34. 1879. Liobunum Blackwalli, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 178. 1879. Liobunum Blackwalli, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Il est rougeàtre, plus ou moins orangé; les angles antérieurs du céphalothorax sont ornés de tachettes noirâtres; le mamelon oculaire, lisse, blanc, avec le tour des yeux et un trait médian noir, est élevé el plus large que long; les yeux, gros, sont également éloignés du bord antérieur et du bord postérieur du mamelon; la partie membraneuse au-dessus des chélicères est blanche et porte deux petites saillies obluses. La patte-mâchoire est garnie, comme le second article des chélicères, de quelques poils soyeux isolés; le fémur est armé à son extrémité externe de quelques petites pointes noires; les fémurs des pattes portent des séries régulières de denlicules espacés. Il est plus petit que la femelle. Femelle. — Le mamelon oculaire, blanc, testacé, avec le tour des yeux noir et une ligne brune longitudinale, présente de chaque côté deux grands espaces découpés, brunâtres; devant le mamelon, on distingue d'abord deux traits noirs légèrement creusés, parallèles, qui deviennent ensuite divergents et se terminent en crochet, puis une bande claire longitudinale assez étroite. Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième segments de l'abdomen sont ornés d'une large bande brune longitudinale, marquée de petites tachettes claires, irrégulières, disposées en ligne; les derniers segments sont bruns. Les yeux sont plus éloignés de la base du mamelon que des bords latéraux. La patte-mâchoire, inerme, présente une ligne brune au-dessus de la patella. Cette espèce a été longtemps confondue avec le L. rotundum. MOEURS. Ce Liobunum se rencontre surtout en automne, courant sur les troncs d'arbres, dans les forêts, sur les haies, ou le long des rochers dans nos provinces montagneuses; aux environs de Bruxelles, il me paraît aussi commun que le L. rotundum. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Auderghem, Groenendael. Namur: Environs de Namur, Yvoir, Dinant. Luxembourg : Barvaux, Redu. Flandre orientale: Environs de Grammont. XII. 60 546 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. France. Somme : Le Crotoy, bois de Hautebul, bois de Cise. — Seine-et Oise : Clamart, Chaville. — Seine-et- Marne : Fontainebleau. — Aube. — Vosges : Plombières. — Ain : Talissieu. — Gers : Courrensan. Dorsel sbire Prusse. — Bavière. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Tyrol : Environs d'Inspruck. Botzen, iVIeran — Hongrie: Tokay. Les Liobunum étrangers à notre faune sont : L. limbatnm, L. Koch. — L. religiosum, E. Simon. — L. rupestre, Herbst. — L nigripalpe, E. Simon. — L. Uoriœ, Caneslrini — L. f'uscifrons, E. Simon. — L. silvaticum, E. Simon. — L. humile, L. Koch. — L. glabrum, L. Koch. — L. agile, Canestrini. — L. loeve, Thorell. — L. gracile, Thorell SYNONYMIE. Genre PHALANGIUM, Linné, 1758. 1758. Phalangium, Linné, Sysl. Nat., éd. X. 1798. Opilio, Herbst (ad partem), ISatur Systems der ungeflùgelten Insekten. 1859. Opilio, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems. 1839. Cerastoma, C. Koch (ad partem), Idem. Opilio, L. Koch, Canestrini, etc. 1876. Phalangium, Thorell, Ann. Mus. av. se. nat. Gen., t. VIII, p. 488. 1879. Phalangium, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 193. 1879. Phalangium, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Le bord antérieur du céphalothorax est mutique; ses bords latéraux sont plus ou moins denti- culés; par-dessus, il est également armé de denlicules; les stries du céphalothorax ainsi que des trois derniers segments de l'abdomen sont bien nettes; celles des cinq premiers sont peu distinctes. Les téguments sont généralement mous. L'abdomen présente des crins ou des denlicules disposés en lignes transversales. Le mamelon oculaire porte deux séries de petites pointes aiguës; il est séparé du bord antérieur par un espace plus large que son diamètre. La pièce anale, en demi-cercle, assez petite, plus large que longue, est à peu près aussi large que les bords recourbés du huitième segment. Les chélicères, munies de petits tubercules chez les mâles, sont plus courtes et simples chez les femelles; le premier article est inerme en dessous. Parfois, l'angle interne du fémur et de la patella de la patte-mâchoire est un peu saillant, sans pourtant former apophyse; les poils, plus ou moins serrés, surtout du côté interne, ne sont jamais disposés en brosse; la patella est plus courte que le tibia; il existe deux petits tubercules à la base des lobes maxillaires. Le lobe maxillaire de la deuxième paire de pattes, beaucoup moins large que long, dirigé obliquement en avant, se rétrécit de la base à l'extrémité. Les pattes sont longues, sans fausses articulations aux tibias. La griffe de la patte-mâchoire est simple. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 347 PHALANGIUM OPILIO, Linné, 1761. SYNONYMIE. 1761. Phalangium opilio, Linné, Fauna. Suec. éd. ait., p. 4-85, n° 1992. 1764. Phalangium opilio, Linné, Syst nat., éd. 12, t. I, pp. 11, 1027. 1764. Phalangium cornutum, Linné, Idem, p. 1028. 1778. Phalangium cornutum, De Geer, Mém., t. VII, p. 173, pi. X, fig. 12-15. 1791. Phalangium cornutum, Olivier, Encycl. méthod., t. IV, p. 559. 1795. Phalangium cornutum, Fahricius, Entom. syst., t. III, p. 450. 1795. Phalangium opilio, Fahricius, Idem, p. 429. 1798. Opilio cornutus, Herbst, Ungefl. Insekt., t. Il, p. 15, pi. I, fig. 5. 1802. Phalangium opilio, Latreille, Hist. nat. des Fourmis, p. 577, n° 4. 1804. Phalangium cornutum, Hormann, Mém. Apt.. p 102 pi. VIII, B cl U. 1854. Phalangium cornutum, Hahn, Die Arachniden, t. II, p 68, fig. 161. 1859. Cerastoma curvicorne, C. Koeh, Uebersicht des Arachniden-Sy stems, t. II, p. 50, n° 5. 1848. Cerastoma curvicorne, C. KocIî, Die Arachniden, t. XVI, p. 5, fig. 1507-1508. 1848. Cerastoma cornutum, C. Koch, Idem, t XVI, p. 8, fig. 1509-1510. 1855. Phalangium cornutum, MiauV, A un. and Mag. of Nat. Hist., p. 599, pi. X, fig. 1. 1872. Cerastoma cornutum, Canesirini, Ann. 31us. civ. se. nat. Gen., t. II, p. 54. 1872. Cerastoma cornutum, C. Koeh de Francfort, Opil. Mill. Rh , p. 25. 1872. Cerastoma curvicorne, C. Koch de Francfort, Idem, p. 26. 1872. Cerastoma longipes, C. Koch de Francfort, Idem, p. 26. 1876. Phalangium cornutum, Thorell, Ann. Mus. civ. se. nat. Gen., t. VIII, p. 488. 1879. Phalangium opilio, E. Simon, Les Arachnides de France, t. Vil, p. 195. 1879. Phalangium opilio, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc.ent.de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — II est entièrement fauve et porte assez souvent une bande longitudinale brun noirâtre; cette bande, lorsqu'elle existe, s'élargit très fortement et devient latéralement anguleuse dans le milieu. L'angle antérieur et les bords latéraux du céphalothorax présentent quelques petits denticules; le bord antérieur, très légèrement sinueux, est fortement arqué. Le mamelon oculaire, aussi long que large, un peu élargi en arrière, porte des carènes formées de longs tubercules à peu près équidislants, au nombre de cinq, six ou sept. Une ligne transversale de denticules très petits existe sur chaque segment de l'abdomen. L'espace antérieur au mamelon présente quelquefois un ou deux denticules sur la ligne médiane, et sur les côtés latéraux deux lignes obliques irrégulières de denticules espacés et plus petits; en arrière se trouve une ligne transversale de denticules semblables, mais plus resserrés. Quelquefois l'espace membraneux de la base des chélicères porte au milieu deux petites pointes très variables comme grandeur. Le premier article des chélicères, convexe, allongé, est garni au-dessus, chez les mâles de grande taille, de denticules aigus, inégaux, irréguliers, remplacés par des crins chez les individus plus petits; le second article, très long, s'articule à angle droit avec le premier et se prolonge par-dessus en forme de grande corne pointue, parfois plus longue que la partie inférieure de l'article. La patte-mâchoire est beaucoup plus longue que le corps; il n'y a que des crins plus serrés à la base du fémur en dessous; par-dessus et aux côtés externes existent des granulations noires, disposées en ligne, séparées et n'atteignant pas le sommet; la patella, au moins sept fois plus longue que large, est garnie de crins plus serrés du côté interne. Les pattes sont quelquefois presque noires. Femelle. — Elle est de forme ovale allongée, avec le corps entièrement rugueux. Les denticules sont disposés comme chez le mâle; ceux du mamelon sont presque toujours plus nombreux. 318 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. L'abdomen, blanc jaunâtre, plus ou moins teinté de brun latéralement, présente des séries transversales de points noirs, irrégulières; il offre en outre une bande longitudinale brune, parfois finement bordée de blanc, anguleuse, élargie sur les quatrième et cinquième segments, rétrécie ensuite, élargie de nouveau et allant en s'effaçant en arrière; sur le ventre, blanc, sont placées des séries transversales de longs points noirs. La patte-mâchoire, plus courte que celle du mâle, est leslacée, concolore, avec le fémur, la patella et le tibia parfois mouchetés de brun. Les pattes sont moins colorées que celles du mâle; les fémurs portent des séries de crins qui remplacent souvent par-dessous les petits denlicules, surtout aux premières paires, chez les jeunes individus. Cette espèce varie beaucoup. Le P. opilio est très commun partout; on le trouve adulte, depuis le mois de juin jusqu'à la fin de l'automne, aussi fréquemment dans les jardins que dans les bois et môme à l'intérieur des habitations. Belgique. Commun dans toutes nos provinces. Répandu partout. Toute la France (E. Simon). Galice : Cabanas, Torre de Allô. Hollande. France. Espagne. Catalogne : Calella. Allemagne. Prusse: Environs de Berlin, Dantzig, Creulznach, Francfort, Elberfeld. — Saxe: Bautzen, Leipzig, Dresde, Hernhûtt. — Prusse rhénane: Coblentz, Cologne, Dusseldorf. — Bavière: Munich. Nurem- berg. — Alsace: Strasbourg. — Silésie : Breslau. — Wurtemberg: Stuttgard. Répandu dans toute l'Italie. Italie. Autriche-Hongrie. Hongrie: Homonna, Ladomér, Bârtfa, Tokay, Tatra, K. Azar, Ujhely, Varannô. — Dalmatie : Spalatro, Sôbenicô. — Bohême: Prague — Illyrie : Trieste. — Tyrol. SUÈDE-NORWÈGE. PHALANGIUM BREVICORNE, C. Koch, 1839. SYNONYMIE. 1839. Cerastoma brevicorne, C. Koch, UebersiclU des Arachniden- Systems, t. il, p. 30. 1848. Cerastoma brevicorne, C. Koch, Die Arachniden, l. XVI, p. 10, fig. 1511-1512. 1879. Phalangicm brevicorne, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 198. 1879. Phalangicm brevicorne, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Sur le céphalothorax, devant le mamelon, se Irouvent deux petits traits bruns longi- tudinaux rapprochés, et de chaque côté, outre de petites lignes obliques légèrement enfoncées, de petits groupes de points bruns. Le corps, d'un fauve assez foncé, est marqué de points testacés plus clairs; l'abdomen porte une bande médiane longitudinale, plus foncée sur les bords, ponctuée de fauve; cette bande, brune, plus étroite sur le second segment, devient anguleuse et s'élargit sur les troisième et cinquième, se rétrécit encore sur le sixième et n'arrive pas jusqu'à l'extrémité. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 349 MOEURS. Les bords laléraux du céphalothorax sont dépourvus de denticules sur l'angle; l'espace devant le mamelon présente de chaque côté un groupe de denticules surmontés de crins; sur les côtés, quelques denticules sont disposés en ligne oblique, avec une ligne semblable, transversale, en arrière. Les carènes du mamelon oculaire, aussi iong que large, sont formées de cinq ou six petits tubercules surmontés de crins. Le premier article des chélicères, pointillé de brun, ne porte que des crins; la base du second article se prolonge au-dessus en apophyse droite, plus courte que le premier article. La patte-mâchoire, fauve, est marquée de petits points plus foncés; le fémur ne porte que des crins par-dessus et par-dessous, avec, au-dessus, une ligne foncée, ponctuée; la patella, quatre fois plus longue que large, va en ^'élargissant depuis la base; son angle interne supérieur, garni de crins, est un peu saillant; le tibia, très caractéristique, au moins aussi long que la patella, est garni de crins serrés au lieu d'être espacés comme chez Vopilio. Femelle. — Le corps, ovale allongé, fauve, est très linement chagriné; la bande brune de l'abdomen est beaucoup moins distincte; sur les côtés, il existe des points noirs enfoncés, disposés en séries transversales; le ventre est blanc. La patte-mâchoire, plus courte que celle du mâle, est tachetée et rayée de brun; le bord interne de la patella, droit, se prolonge à l'angle en très courte apophyse conique; le fémur, inerme, légèrement élargi au sommet, ne porte que des crins par-dessus comme par-dessous; le tibia est à peu près de même longueur que la patella. Les pattes sont ordinairement ponctuées, avec les tibias anguleux. Il est beaucoup moins commun que les espèces précédentes. Comme celles-ci, il vit aux lisières des bois. On l'a confondu souvent avec l'opilio; en effet, ce dernier, jeune surtout, offre avec le brevicorne beaucoup de ressemblance. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Boitsfort, Auderghem, Groenendael, Tervueren. GEOGRAPHIQUE. Flandre orientale : Environs de Grammont. Luxembourg : Bedu, Laroche, Barvaux. Seine-et-Oise : Meudon. Saint-Germain. France. Aube. — Basses-Alpes: Digne. SYNONYMIE. PHALANGIUM PARIETINUM, De Geer, 4778. 1778. Phalangium parietinum, De Geer, Mém., t. VII, p. 166, pi. X, fig. 1-2. 1791. Phalangium opilio, Olivier, Encycl. mélhod., t. VI, p. 4-59. 1798. Opilio parietinis, Herbst, Ungefl. Insekt., l. Il, p. 12, pi. I, fig. 1-2. 1798. Opilio longipes, Herbst, Idem, p. 20, pi. Il, fig. 2. 1804. Phalangium parietinum, Hermann, Mém. Apt., p. 98, pi. VII, fig. 0, P, Q et pi. IX, fig. F, K. 4848. Opilio parietinus, C. Koch, Die Arac/miden, t. XVI, p. 12, fig. 1513-1514. 1855. Phalangium parietinum, Meade, Ann. and Mag. of Nat. Hist., p. 403, pi. X, fig. 5. 1876. Phalangium parietinum, Thorell, Ann. Mus.civ. se. nat. Gen., t. VIII, p. 486. 1879. Phalangium parietinum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. Vil, p. 201. 1879. Phalangium parietinum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) description. Mâle. — Le corps est brun; l'abdomen, un peu plus pâle sur la ligne médiane, est ponctué légèrement de fauve sur les parties latérales; il présente plusieurs rangées transversales de petits 350 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. denticules assez serrés; le céphalothorax porte une bande foncée médiane devant le mamelon, et de chaque côté quelques points et une série oblique de tachettes brunes, irrégulières; son bord antérieur, un peu saillant, 1res arqué, est convexe dans le milieu; les bords latéraux sont munis de groupes de petits denticules aigus; près du bord antérieur, devant le mamelon, existent deux groupes de trois ou quatre denticules semblables, et deux autres denticules se voient encore de chaque côté de la base du mamelon; on observe en outre sur les côtés une rangée oblique et au bord postérieur une rangée transversale de denticules plus petits. Les carènes du mamelon, plus large que long, sont formées chacune de cinq petits tubercules à peu près égaux et presque équidistants. Les chélicères, courtes, sont tachetées de brun, excepté dans le dernier tiers du second article. La patte-mâchoire est courte; le fémur porte au-dessus deux rangées de petites pointes aiguës; la rangée externe n'occupe que le dernier tiers de l'article, la seconde est prolongée jusqu'à la base par une série de granulations; la patella, plus courte que le tibia, est au moins aussi large; le tarse est garni par-dessous de granulations très fines. Tous les fémurs des pattes sont armés de rangées de denticules aigus, plus faibles à la deuxième paire; le fémur de la première paire porte en outre des denticules plus petits sur les côtés; les tibias des trois premières paires sont munis par-dessus de séries de denticules et par-dessous de séries semblables, mais plus fortes et plus régulières. Femelle. — Tout le corps, rugueux, ovale allongé, est gris ponctué de fauve, avec une suite médiane de taches claires, légèrement triangulaires; chaque segment porte deux taches trans- versales, latérales, légèrement arquées en avant sur les cinq premiers, arquées en arrière ou plus souvent droites sur les derniers. En avant du mamelon, le céphalothorax présente deux séries de trois ou quatre denticules aigus. Le mamelon, moins élevé que chez le mâle, un peu plus large que long, est garni de tuber- cules très bas en avant, qui commencent avant le niveau du bord antérieur de l'œil. Le ventre, blanc, est ponctué de noir. La patte-mâchoire ne porte que des crins blancs; il existe une tache brune au milieu des fémurs. Les pattes sont ponctuées et annelées de brun; il y a, sur les fémurs seulement, des séries longitudinales de denticules. MOEURS. En Belgique, cette espèce est plus rare que le brevicorne. Elle vit sur les troncs d'arbres, aux lisières des bois, dans les jardins bien ombragés, le long des murailles ou des rochers; on la trouve quelquefois errante dans les terrains vagues. Belgique. DISTRIBUTION ttrabanl : Environs de Bruxelles. GÉOGRAPHIQUE. JSamur ; Dinant, Yvoir. Liège : Environs de Liège, Tilff, Comblain-au-Pont. Limbourg : Genck. Luxembourg : Barvaux, Redu. Toute la France (E. Simon). Prusse. — Bavière. Dorsetshire. Hongrie : Ujhely, Szerencs, Tolcsva. Iles Canaries. France. Allemagne. Angleterre. Autriche-Hongrie. Afrique. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 351 SYNONYMIE. PHALANGIUM SAXATILE, C. Koch, 1839. 1839. Opilio saxatilis, C. Koch, Uebersicht des Arachniden- Systems, t. Il, p. 21. 1848. Opilio saxatilis, C. Koch, Die Arachniden, t. XVI, p. 21, fig. 1517-1518. 1872. Opilio saxatilis, Canestrini, Ann. Mus. civ. se. nat. Gen., t. II, p. 40. 1879. Phalangium saxatile, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 205. 1879. Phalangium saxatile, L. Beckcr, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — L'abdomen, fauve comme le céphalothorax, porle une série de taches longitudinales plus pâles, correspondant à chaque segment. Le céphalothorax, marqué laléralemenl de tachettes brunes irrégulières et de trois taches marginales noirâtres, présente en outre, devant le mamelon, deux traits longitudinaux rapprochés, deux groupes de qualre ou cinq denticules aigus, très petits, et de chaque côté une rangée oblique de denlicules semblables à ceux qui forment une rangée transversale à son bord postérieur. Le mamelon, dépourvu de denticules à sa base, peu élevé, presque aussi long que large, a ses carènes formées chacune de trois petits tubercules peu rapprochés; il y a de plus un tubercule pareil placé derrière l'œil. Les chélicères sont courtes; il existe une ligne noire au côté externe du premier article, qui porte au-dessus quelques granulations noires, mêlées de- crins. Le côté externe du fémur et la patella de la palte-mâehoire sont tachetés de brun; au-dessus du fémur on dislingue trois rangées peu régulières de petits spicules noirs; les spicules de la patella sont plus petits; le libia et le tarse sont inermes. Les pattes sont fauves ; les extrémités des fémurs, les patellas et les tibias sont rayés et ponctués de brun; les fémurs portent des denticules serrés, assez forts, disposés en séries longitudinales et mêlés de granulations sous le fémur de la première paire. Femelle. — Le corps, chagriné, est plus allongé que celui du mâle. L'abdomen présente au milieu une bande fauve, élargie à chaque segment, et, sur les côtés, de nombreux points, fauves également; il existe, en outre, sur chaque segment deux taches latérales brunes, transversales, marquées de points clairs; le ventre est blanc, avec plusieurs séries transversales de points noirs. La face externe du fémur de la patte-mâchoire est maculée de brun. Les pattes, blanchâtres, sont annelées de brun et de noir. MOEURS. Ce Phalangium est assez commun. On le trouve surtout en automne dans les endroits humides, caché sous les pierres, sous les détritus et sous la mousse qui garnit la base des gros arbres. On le rencontre fréquemment dans nos régions maritimes. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 11 est assez répandu dans toutes nos provinces. Partout. Toute la France (E. Simon). Toute l'Allemagne. Je l'ai trouvé communément dans le nord. Belgique. Hollande. France. Allemagne. Italie. 352 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Autriche-Hongrie. Hongrie : Torna, Ujhely. — Dalmatie : Sobenicô. Brostenii. Iles Canaries. Moldavie. Afrique. Les Phalangium étrangers à notre faune sont : P. propinquum, Lucas. — P. Canestrinii, Thorell. — P. Savignyi, Gervais. — P. dentatum, C. Koch. — P. leucophoeum, C. Koch. — P. numidkum, Lucas. — P. annulipes, Lucas. — P. barbarum, Lucas. — P. militaris, C. Koch. — P. Targionii, Canestrini, etc. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre PLATYBUNUS, C. Koch, 4839. Phalangium des ailleurs. 1799. Opilio. Herbst (ad partem), Natursystems der ungeft. Insekt. 1839. Platybunus, C. Koch, Uebersîcht des Arachniden-Sy stems. 1839. Platylophus, C. Koch, Idem. 1855. Megabunus, Meade(ad partem), Ann. and Mag. of Nat. Hist. 1861. Cerastoma, L. Koch (ad partem), Corresp. Blatt. 2 m. ver. Regensb., etc. 1867. Platylophus, L. Koch, Verh. z. b. v. Wien. 1872. Platylophus, Canestrini, Ann. Mus. civ. se. n. Gen. 1876. Platylophus, Thorell, Idem. 1879. Platybunus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 219. 1879. Platybunus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Le céphalothorax et les segments de l'abdomen sont limités par des plis transversaux dont les deux ou trois derniers seuls sont bien marqués ; le bord antérieur du céphalothorax est mutique et les bords latéraux plus ou moins épineux; au-dessus, le céphalothorax est parfois muni de denti- cules; l'abdomen, inerme, est glabre. Les téguments sont mous ou subcoriacés. Le mamelon oculaire, très grand, élevé, au moins aussi large que long, muni de tubercules formant deux crêtes, est séparé du bord frontal par un espace plus étroit que son diamètre. La pièce anale, arrondie en avant, obtusément tronquée en arrière, plus étroite que les bords recourbés du huitième segment, est un peu plus large que longue. Les chélicères, denticulées chez le mâle, sont plus courtes et simples chez la femelle; le premier article est inerme en dessous. La patte-mâchoire est assez forte; l'angle supérieur interne du fémur, parfois épineux chez la femelle, est plus ou moins saillant; la palella est aussi longue que le tibia, avec son angle supérieur interne prolongé en apophyse oblique; le tibia, légèrement courbé, étroit dans presque toute sa longueur, s'élargit brusquement à l'extrémité et forme saillie à l'angle interne; des crins serrés formant brosse garnissent le côté interne de la patella et les extrémités du fémur et du tibia. Deux petits tubercules existent à la base des lobes maxillaires. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 353 SYNONYMIE. PLATYBUNUS CORNIGER, llermann, 1804. 1804. Phalangium cornigerum, Hermann, Mém. ApL, p. 102, pi. VIII, lig. 2, E, F, S. 1856. Opilio corniger, C. Koch, Die Arachnidcn, t. III, p. 87, fig. 255-256. 1855. Megabunus corniger, Meade, Ann. and Mag. ofNat. Hist., p. 405, pi. X, fig. 4. 1861. Cerastoma cornigerum, L. Koch, Corresp. Blalt 2 m. ver. Regensb., n° 9, p. 135. 1868. Platylopiius corniger, L. Koch, Nalurw. AbtheiL, p. 166. 1879. Platybunus corniger, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 221. 1879. Platybunus corniger, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. MOEURS. Mâle. — Le céphalothorax est marqué de taches irrégulières. L'abdomen porle une large bande obscure, longitudinale, légèrement découpée et souvent mal définie; il est glabre et inerme; le corps, fauve blanchâtre, est semé de points lestacés, disposés en lignes transversales irrégulières. Les carènes du mamelon, plus long que large, sont formées de huit à dix tubercules égaux et peu saillants. Le second article des chélicères présente par-dessus, à son extrémité, une apophyse perpendicu- laire, très forte, aussi longue que le diamètre de l'article. Le fémur de la patte-mâchoire porte par-dessus, outre quelques crins isolés, une série de petits spicules noirs; son bord externe est muni par-dessous de petits denticules assez courts, serrés à la base et n'allant pas jusqu'au sommet; la patella est pourvue par-dessus de petits spicules faisant suite à la série du fémur; l'apophyse, plus courte que l'article, épaisse, dirigée en avant, est garnie, comme la patella, de crins plus serrés. Les pattes sont longues, avec les hanches inermes et les trochanters armés de quelques denti- cules; des séries longitudinales de petits spicules noirs existent sur les fémurs. Femelle. — Elle est à peu près semblable au mâle, tout en étant de plus forte taille. Le second article des chélicères est dépourvu d'apophyse. Les mœurs de ce Platybunus ne diffèrent pas de celles des Phalangium. II est commun et se rencontre depuis le printemps, errant sur les buissons et sur les troncs d'arbres dans les bois. On le trouve fréquemment caché sous les pierres ou sous les mousses. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Commun dans toutes nos provinces Toute la Hollande Toute la France. Toute l'Angleterre Répandu dans toute l'Allemagne. Belgique. Hollande. France. Angleterre. Allemagne. Autriche-Hongrie. Galicie : Rzeszôw, Przemysl, Bukowina. - Hongrie : Velejte, Ujhely. Suisse. Russie. — Suède-Norwège. Répandu dans toute la Suisse. XII. 61 354 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE SYNONYMIE. PLATYBUNUS TRIANGULARIS, Herbst, 1799. 1799. Opilio triangularis, Herbst, Natursy stems der iinge/l. Insekt., t. III, p. 9, pi. X, fig. 2. 1848. Platybunus denticornis, C. Koch, Die Arachniden, t. XV, p. 112, fig. 1495. 1879. Platybunus triangularis, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 225. -» 1879. Platybunus triangularis, L. Bccker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann.de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. MOEURS. Le corps, brunâtre, semé de points blancs, porte une large bande longitudinale foncée, moins large en arrière et bordée sur l'abdomen d'une ligne sinueuse claire. Le mamelon, plus long que large, est un peu plus étroit en avant ; ses carènes sont formées de six à huit tubercules transversaux peu élevés. Le fémur, la patella et le tibia de la patte-mâchoire sont tachetés de brun, avec l'extrémité du tarse noire; le fémur présente en dessous, à son bord externe, quatre grands denlicules égaux, séparés à leur base par des denlicules plus petits; au-dessus existent quelques crins noirs espacés; l'angle supérieur interne, saillant, en apophyse arrondie, plus courte que le diamètre de l'article, est garni de crins assez forts; les crins qui garnissent la patella sont plus serrés sur l'apophyse et au côté interne, sur le bord duquel on observe un ou deux petits denlicules placés à peu près au centre; l'apophyse, très épaisse, dirigée en avant, est plus courte que l'article; l'angle interne supérieur du tibia forme une courte apophyse arrondie; le tibia est armé à sa base d'un petit denticule; il en existe un second, plus fort, placé près du milieu. Les pattes ne sont pas fort longues; l'extrémité des fémurs des patellas et des tibias est ornée d'un large anneau brun rougeâtre, parfois ponctué. Les deux sexes sont à peu près semblables, mais le mâle est toujours un peu plus petit que la femelle. Ce Platybunus est rare en Belgique; je n'ai pu le découvrir qu'aux environs d'Anvers, au printemps : il se tenait caché sous les mousses, au pied d'un gros arbre. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Anvers : Eeckcren. France. Toute la France (E. Simon). Allemagne. Répandu dans toute l'Allemagne. Les Platybunus étrangers à notre faune sont : P. nigroviltatus, E Simon. — P. rufipes, C. Koch (Opilio . — P. bucephalus, C. Koch. — P. pine- torum, C. Koch. — P. grandissimus, C Koch. — P. montanus, L. Koch. — P. strigosus, L. Koch. — P. placidus, E. Simon. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 3d5 SYNONYMIE. Genre OLIGOLOPHUS, C. Koch de Francfort, 1872. Phalangium des auteurs. 1872. Oligolophus, C. Koch de Francfort (ad partem), Beit. Opil. Mitl. Rh. 1872. Opiuo, C. Koch de Francfort (ad partem), Idem. 1876. Mitopus, Thorcll, Ann. Mus. civ. se. nat. Gen. 1876. Acantolophus, Thorell (ad partem), Idem. 1879. Oligolophus, K. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 238. 1879. Oligolophus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) CARACTÈRES DU GENRE. Les téguments sont mous ou subcoriacés. Les stries du céphalothorax et des trois derniers segments de l'abdomen sont nettes et bien marquées; celles des cinq premiers segments sont beaucoup moins distinctes. Le bord antérieur du céphalothorax est nautique ou muni dans son milieu de trois petites pointes géminées; les bords latéraux sont plus ou moins épineux; presque toujours il y a des denticules au-dessus du céphalothorax. Des séries transverses de crins ou de denticules existent sur l'abdomen. Le mamelon oculaire, au moins aussi large que long, légèrement canaliculé, porte deux séries de tubercules bas; il est séparé du bord frontal par un intervalle beaucoup plus large que son diamètre. La pièce anale, grande, plus large que longue, est au moins aussi large que les bords recourbés du huitième segment; elle est arrondie en avant, avec son bord postérieur tronqué et légèrement arqué. Les chélicères sont courtes; une dent aiguë, courbée en avant, existe à la base du premier article. Des crins serrés en brosse garnissent le côté interne de l'extrémité du fémur, de la patella et du tibia de la paite-màchoire; l'angle interne supérieur du fémur et de la patella forme une légère saillie; la patella, un peu plus courte que le tibia, va en s'élargissanl de la base à l'extrémité; il y a deux petits tubercules placés à la base des lobes maxillaires. Les pattes sont longues et les tibias n'ont pas de fausses articulations. SYNONYMIE. DESCRIPTION. OLIGOLOPHUS MORIO, Fabricius, 1779. 1779. Phalangium morio, Fabricius, Rcis Norw., p. 340. 1791. Phalaisgium morio, Olivier, Encyclop. mèlhod., t. VI, p. 459. 1793. Phalangium morio, Fabricius, Ent. sysl., p. 429. 1799. Opilio grossipes, Herbst, Natursystems der ungefl. Insekt,., t. III, p. 1, pi. VI, fîg. 1. 1804. Phalangium urnigerum, Hammer, in Hermann, Mém. Apt., p. 110, pi. IX, fîg. 2-3. 1834. Phalangium opilio, Hahn, Die Arachniden, t. II, p. 67, fig. 160. 1836. Opilio lucorum, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 30, fig. 188-189. 1879. Oligolophus morio, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 241. 1878. Oligolophus morio, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le corps, entièrement blanc-fauve ou jaunâtre, est orné d'une large bande longitudinale, presque noire, occupant en avant à peu près toute sa largeur, très rétrécie vers les premiers segments de l'abdomen, s'élargissant ensuite et couvrant parfois tout le dessus de l'abdomen; elle est plus pâle, rayée transversalement ou marquée de points fauves sur les derniers segments. Le céphalothorax porte deux groupes latéraux de trois ou quatre denticules au moins, et devant le mamelon, près du bord antérieur, un denticule médian; le bord postérieur est pourvu, comme les 356 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. segments de l'abdomen, sauf les trois derniers, de lignes transversales de denlicules, plus gros sur les parties foncées. Le mamelon, élevé, au moins aussi large que long, est brun, plus pâle à sa base, cbacune de ses carènes est formée de cinq petits tubercules. La palle-mâcboire est blanche; le dessus du fémur, de la patella, ainsi que le côté externe du tibia, maculés de brun ou de noir, sont garnis de crins disposés en brosse au côté interne du tibia et de la patella ; le tarse est muni par-dessous de petites granulations noirâtres qui s'étendent jusqu'à la griffe. Les chélicères, couvertes de crins, sont blanches; le premier article, taché de brun, ainsi que la base du second portent de petites pointes noirâtres. Les pattes, fines, sont longues, avec les hanches garnies de crins; les fémurs présentent tous des séries régulières de denlicules noirs; les tibias, anguleux, portent à leurs arêtes des séries de crins. Femelle. — Elle est de même couleur que le mâle et souvent ponctuée de brun; les fémurs des deux premières paires de pattes sont toujours dépourvus de denlicules par-dessous. moeurs. Cet Oligolophus est assez commun dans les bois, où il court sur les buissons et les troncs d'arbres. On le trouve fréquemment sur les rochers, dans nos provinces montagneuses, ainsi que dans les dunes de notre littoral. Il aime les endroits frais et humides. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, jardins, Boitsfort, Groenendael, Rhode-Saint- GÉOGRAPIIIQUE. Genèse, Rixensart, Bousval, JNoirhat, Diest, Louvain. Namur : Marche-Ies-Damcs, Namèche, Dave, Yvoir, Dinant. envers : Calrnpthout, Poslel, Arendonck. Flandre occidentale : Knocke, Heyst, Oslende. Flandre orientale : Environs de Gand. Luxembourg : Redu, Laroche. Hollande. Maeslrichl. Fraivce. Environs de Paris: Châlillon, Meudon, Chaville. — Région maritime du JNord, [.{parties élevées et montagneuses. Allemagne. Alsace. — Bavière: Kissingen, Nuremberg. — Prusse. Suisse. Répandu dans l'Engadine. Dorsetshire. Je l'ai reçu sans désignation de localité. Brostenii. Angleterre. Russie Moldavie. Suède-Norwège. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 357 SYNONYMIE. OUGOLOPHUS AGRESTIS, Meade, 4855. 1855. Oligolophis agrestis; Mearle, Ann. and Mag. of JSat HisL, p. 410. 1879. Oligolophus epiiippigfr, E. Simon, Les Arachnides de France, l VII, p. 249. 1879. Oligolophis ephippigi h, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. int. de Belgique ) DESCRIPTION. MOEURS. Le corps, entièrement blanchâtre, est orné d'une large bande longitudinale brune, parfois bordée de noir, qui couvre en avant tout le céphalothorax, puis se rétrécit vers son bord postérieur; étroite sur les deux premiers segments de l'abdomen, celle bande s'élargit fortement et transver- salement sur les troisième, quatrième et cinquième, pour redevenir étroite et finir très atténuée sur les derniers. Le céphalothorax porte par-dessus, outre quelques tachettes marginales, un peu en avant et de chaque côté du mamelon, deux taches foncées, longues et convergentes; le bord antérieur, à peu près droit, est armé au centre de trois petites pointes blanches; celle du milieu est plus longue que les autres; il existe trois légers denlicules sur les bords latéraux et une série de denticules plus petits sur le bord postérieur. Le mamelon, clair, au moins aussi large que long, avec le tour des yeux noir, est lisse ou porte quelquefois deux séries de tubercules très petits. Les chélicères sont fauves. Le fémur de la patte-mâchoire, garni par-dessus de longs crins isolés, est marqué d'une tache brune au côté externe; l'angle interne supérieur est légèrement saillant; les crins qui garnissent le côté interne delà palella et du tibia sont plus serrés; l'angle supérieur interne de la patella, un peu saillant, ne se prolonge pas en apophyse. Les pattes sont irrégulièrement annelées et ponctuées de brun, avec des séries de crins courts aux fémurs, très longs aux métatarses de la deuxième paire et courts aux métatarses de la troisième et de la quatrième. Cet Oligolophus, répandu dans presque toutes nos provinces, vit dans les bois, caché sous les pierres ou sous les mousses. Il est moins rare dans nos régions montagneuses. Belgique. DISTRIBUTION lirabant . Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Uccle, Boilsfort, Groenendael, Rhode-Saint- GÉOGRAPHIQIIE. Genèse, Auderghem, Tcrvucren, Vilvorde. Namiir : Rhisnes, environs de Namur, Yvoir, Dinanl, Louetle-Saint-Pierre, Mariembourg. Anvers : Environs d'Anvers (Hoboken), Malines. Luxembourg : Redu, Barvaux, Laroche. Flandre orientale : Environs de Gand, Assenede. Hainaui : Environs de Grammont. France. Somme: Le Crotoy. — Seine-et-Oise : Clamart, Chennevières-sur-Marne. — Aube. — Haute-Vienne Saint- Just, près de Limoges. — Cantal : Le Lioran. — Lot-et-Garonne : Sos. Trêves. Tyrol. Environs de Lucerne. Allemagne. Autriche-Hongrie. Suisse. 5S8 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. OLIGOLOPHUS TRIDENS, C. Koch, 1836. 1836. Opilio tridens, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 14, fig. 173. 1872. Oligolophus tridens, C. Koch de Francfort, Opil. Mitt. Rh., p. 15. 1879. Oligolophus tridens, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 251. 1879. Oligolophus tridens, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Mâle. — Une large bande noirâtre couvre en avant le céphalothorax et descend en diminuant jusqu'à son bord postérieur; celte bande, droite sur les premiers segments de l'abdomen, puis élargie sur les suivants, est tronquée carrément au septième; les parties latérales des derniers segments sont tachetées de brun ou parfois entièrement brunes; le bord anlérieur du céphalothorax droit, oblique sur les côtés, est armé au centre de trois petites pointes blanches dont la médiane est la plus longue; il existe quelques petits denlicules inégaux sur les bords latéraux, un autre, très petit, sur l'angle anlérieur, et quelques-uns, isolés, sur les côtés. Sur chaque segment de l'abdomen on remarque encore une ligne transversale de denlicules beaucoup plus petits. Le premier article des chélicères et la base du second sont criblés de points bruns. Le mamelon, relativement grand, au moins aussi large que long, présente des carènes formées chacune de cinq ou six tubercules obtus, très petits et garnis de crins. Les articles des pattes sont tachetés et ponctués à leur extrémité; des séries de crins forts garnissent les fémurs; ils sont plus longs aux métatarses de la seconde paire et courts à ceux des paires poslérieures. L'extrémité du fémur, la patella et le tibia de la patte-mâchoire sont tachetés de brun; sous le fémur, il existe des crins longs et forts; le côlé interne de la patella et du tibia porte des crins plus serrés; l'angle interne supérieur de la patella, un peu saillant, ne se prolonge pas en apophyse. Comme toujours, le mâle est plus petit que la femelle. Femelle. — Sa coloration, ordinairement rougeâtre, varie beaucoup; la bande médiane, brune, est parfois presque effacée et les denlicules de l'abdomen sont souvent presque invisibles. MOEURS. Comme les espèces précédentes, cet Oligolophus est commun dans les bois. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Répandu dans toutes nos provinces. Toute la France. Bavière. — Prusse, etc. Dorsetshire. Hongrie : Ujhely. Belgique. France. Allemagne. Angleterre Autriche-Hongrie. Suède. Les Oligolophus étrangers à notre faune sont : 0. glacialis, C. Koch. — 0. palliatus, Latreille. — 0. alpinus, Herbst. — 0. cinerascens, C. Koch. — 0 palpinalis, Herbst. — 0. viltiger, E. Simon. — 0. serripes, C. Koch. — 0. similis, C. Koch. — 0. albescens, C. Koch. — 0. f'uscatus, C. Koch. — 0. obliquus, C. Koch. — 0. affinis, •C. Koch. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 359 SYNONYMIE. CARACTÈRES 1)1) GENRE. Genre ACANTHOLOPHUS, C. Koch, 1839. 1859. Acantholophus, C. Kocli, Uebernchl des Arachniden-Systems, t. II. 1872. Acantholophus, C. Koch de Francfort, Opil. Mitt. Rh. 1876. Acantholophus, Thorell (ad partem), Ann. Mus. civ se. nat. Gen. 1876. Lacinius, Thorell, Idem. 1876. Odius, Thorell, Idem. 1879. Acantholophus. Iv Simon, Les Arachnides de France, i. VII, p. 255. 1879. Acantholophus, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent.de Belgique.) Les stries du céphalothorax et des Irois derniers segments de l'abdomen sont très nettement indiquées; celles des cinq premiers segments sont beaucoup moins distinctes. Le bord antérieur du céphalothorax porte au milieu un groupe formé d'au moins trois pointes assez fortes et aux angles des denticules plus petits; Ses bords latéraux sont plus ou moins épineux; on remarque encore parfois quelques denticules près des pointes antérieures. L'abdomen présente des séries transversales de longs denticules, quelquefois beaucoup plus longs encore eu arrière. Le petit mamelon oculaire est séparé du bord frontal par un intervalle à peu près double de son diamètre. La pièce anale, plus large que longue, en demi-cercle, est plus étroite que les bords recourbés du huitième segment. Le premier article des ehélicères est muni par-dessous, à sa base, d'une forte dent. Des crins serrés en brosse garnissent le côté interne de la patella et du tibia de la patte- mâchoire; la patella, à peu près de la même longueur que le tibia, élargie de la base à l'extrémité, est plus ou moins convexe au côté interne; il y a deux petits tubercules à la base des lobes maxillaires. Les lobes maxillaires des hanches sont aigus et effilés. Lés pattes sont courtes, avec les fémurs, les tibias et les métatarses de la deuxième paire quelquefois plus longs que ceux de la quatrième. Le corps épais et large des Acantholophus est caractéristique. SYNONYMIE. 1792. 1798. 1802. 1806. 1855. 1868. 1872. 1872. 1879. 1879. DESCRIPTION. Mâle. ACANTHOLOPHUS SPINOSUS, Bosc, 1792. Phalangium spinosum, Bosc, Bull. Soc. PhiL, t. 1, p. 18. Phalangium histrix, Latreille, Idem, t. I, p. 115. Phalangium histrix, Latreille, Hisl. nat. des Fourmis, p. 576. Phalangium histrix, Latreille, 67m. Crust., etc., t. I, p. 140. Opilio histrix, Meade, Ann. and Mag. of Nat. Hist., p. 407, pi. XI, fig. 6. Acantholophus ortusedentatus, L. Koch, Naturw. AbtheiL, p. 167. Acantholophus ortusedentatus, Canestrini, Ann. Mus. civ. se. nat. Gen., t. II, p. 28, pi. III, fig. 1. Oligolophus Nollii, C. Koch de Francfort, Opilio Mitt. Rh., etc., p. 16. Acantholophus spinosus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 261. Acantholophus spinosus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le corps, large, court, très peu rétréci en avant et en arrière, est fauve-brun, avec des lignes croisées teslacées, irrégulières; il existe deux taches brunes latérales sur le céphalothorax et souvent deux lignes de même couleur qui descendent des pointes du front en convergeant vers le mamelon; sous ce dernier se trouve une large bande longitudinale foncée, sinueuse, tronquée carrément au niveau du septième segment; cette bande, parfois très pâle, n'est alors indiquée que par une bordure brune assez fine. 360 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Le céphalothorax porte sur les côtés des denlicules inégaux, très petits, placés sur les saillies qui correspondent aux intervalles des hanches; puis, au milieu de son bord frontal, trois pointes aiguës, rapprochées, dont la médiane est la plus longue, et de plus, de petits denticules, au nombre de deux ou quatre, faisant suite aux pointes frontales. Chaque segment de l'abdomen, au moins ceux du milieu, est orné d'une rangée transversale de petits denticules blancs arrondis qui font défaut aux trois derniers. Les carènes du mamelon, presque aussi long que large, sont formées chacune de cinq tubercules très petits. Il existe une tache foncée sous le premier article des chélicères; quelques crins noirs sont disposés en brosse à la base interne du doigt fixe. L'extrémité du fémur, le côté externe de la patella et du tibia de la patte-mâchoire sont maculés de brun et garnis de crins noirs ; sous le fémur on dislingue de petits denticules blancs, surmontés de crins; des suites de crins disposés en bandes longitudinales garnissent la patella et le tibia; l'angle interne supérieur de la patella est droit chez le mâle; le tarse porte par-dessous, du côté interne, une large bande formée de granulations noires. Les pattes sont assez courtes, avec l'extrémité des fémurs, les patellas et les tibias maculés de brun; on remarque parfois aux fémurs, par-dessus, trois séries de petits spicules. Femelle. — A peu près semblable au mâle; l'angle supérieur interne de la patella est légère- ment saillant et arrondi. Les pattes sont plus courtes que celles du mâle; il n'existe pas aux fémurs de séries de petits spicules. MŒURS. L\4. spinosus, si commun en France, l'est beaucoup moins dans notre pays. Sa démarche est assez lente; il vit caché sous les pierres, sous les mousses et parfois dans les caves. Belgique. DISTRIBUTION Brabant : Faubourgs de Bruxelles (caves), Boitsfort, Auderghem. GÉOGRAPHIQUE. envers : Postel, Arendonck. Maestricht. Toute la France. Francfort. Environs de Genève. Galice : Cabanas, Torre de Allô. Hongrie : Ujhely. Bénozka. Hollande. France. Allemagne. Suisse. Espagne. Autriche-Hongrie. Afrique. Algérie. Les Acanlholophus étrangers jusqu'à présent à notre faune sont : A. horridus, Panzer. — A. hispidm, Herbst. — A. echinatus, Lucas. — A. brevispina, E. Simon. — A. simplicipes, $. Simon. — A. gallicus, E. Simon. — A. Seowiei, E. Simon. — A. ephippiatus, C. Koch. — A. Kochi, E. Simon. — A. Hermanni, E. Simon. — A. denliger, C. Koch. — A. coronatus, L. Koch. — A. annulipes, L. Koch. — A. granulatus, Canestrini. — A. longisetus, Thorell. — A. duriusculus, E. Simon. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 361 SYNONYMIE. CARACTÈRES DE LA FAMILLE. Famille des NEMASTOMATID^E. 1873. Trogclini, Sorensen, Brit.Phal., in Naturh. Tidjsck., 5. (ad part.) 1876. Nemastomoid^e, Thorell, Ann. Mus. civ. se. nal. Gen. (ad part.) 1879. ISemastomatid,£, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 277. 1879. Nemastomatid^e, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Il n'existe pas de slrie au delà du mamelon du céphalothorax; celui-ci est soudé aux cinq premiers segments dorsaux de l'abdomen; les sixième, septième et huitième segments sont libres; on compte six segments ventraux; le premier, assez grand, rétréci brusquement en avant, se prolonge entre les hanches jusqu'aux pièces de la bouche; le sixième se divise en trois pièces, entrant dans la composition de la pièce anale; cette dernière est composée de quatre parties. Les téguments sont coriaces. Les yeux, au nombre de deux, sont élevés sur un mamelon assez rapproché du bord antérieur; il n'existe pas de chaperon. Les bords latéraux des hanches sont garnis de dentieulations; il n'y a pas de lobe maxillaire à la seconde paire. La patte-mâchoire, simple, est allongée; le tarse, multiarticulé, sans griffe, est plus court que les deux articles précédents. Les pattes sont dépourvues de trochantins. SYNONYMIE. CARACTÈRES Dl GENRE. Genre NEMASTOMA, C. Koch, 1839. Phalangium des auteurs (ad partem). 1799. Opilio, Herbst (ad partem), Ungefl. Insekt. 1859. Nemastoma, C. Koch, Uebersichl des A rachnid en-Systems. 1845. Goniosoma, H. Lucas (ad partem), Exploration de V Algérie (Arachn.). 1879. Nemastoma, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 277. 1879. Nemastoma, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Les yeux sont portés sur un mamelon rapproché du bord frontal; il n'y a pas de pores latéraux. Les chélicères sont courtes; leur premier article est beaucoup plus court que le céphalothorax. La patte-mâchoire est deux fois plus longue que le corps; le tibia est grêle, cylindrique, et le tarse, atténué, est porté en avant dans l'axe du tibia. La palella du mâle porte parfois une petite denliculation. Les stigmates sont cachés. La pièce anale est formée, comme chez les Trogulus, de quatre parties; la supérieure, oblusémenl triangulaire, est fort grande; la postérieure, transverse, est étroite; les parties latérales, triangulaires, longitudinales, sont plus petites. Les téguments sont solides et résistants. XII 62 362 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. SYNONYMIE. NEMASTOMA QUADRIPUNCTATUM, Perty, 1832. 1852. Phalangium quadripunctatum, Perly, Delec. Anim., p. 204. 1835. Opilio flavimanlm, C. Kocli, in Herricli Schœfïer, Deutschl. Ins., 128, t. XXII, p. 11. 1848. Nemastoma flavimanum, C. Koch, Die Ârachniden, t. XVI, p. 64, fig. 1543. 1872. Nemastoma flavimanlm, C. Koch de Francfort, OpU. Mitt. Rh., etc., p. 9. 1879. Nemastoma quadripunctatum, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VU, p. 279. 1879. Nemastoma qladripunctatum, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Mâle. — Le corps, finement granuleux, est noir; sur le céphalothorax, au niveau du bord antérieur, exislenl deux taches assez grandes, d'un jaune nacré brillant, obliques et resserrées; deux taches plus petites se distinguent sur le quatrième segment de l'abdomen; le bord antérieur du céphalothorax porte des granulations plus fortes que les autres. Le premier article des chélicères offre à son extrémité une apophyse verticale, garnie de crins, plus courte que le diamètre de l'article. Le mamelon oculaire, assez grand, plus large que long, présente plusieurs lignes de petits tubercules aigus. Les pattes, brunes, avec les hanches et les trochanters noirs, sont fortes, courtes et garnies de crins très courts. Femelle. — Elle est presque de la même taille que le mâle; le premier article des chélicères est dépourvu d'apophyse. Cette espèce se rencontre surtout en automne. Je l'ai toujours trouvée en soulevant les mousses qui couvrent le sol non loin des sapinières, ou parmi les détritus et sous les feuilles mortes dans les bois humides. Sa démarche est lente. On ne l'a observée que rarement en France. Brabanl : Boitsfort, Auderghem. Liège : Modave, Sprimonl, Aywaille. Namur : Hastières. Luxembourg : Redu. Isère : Le Sappey (E Simon). Bavière: Munich, Nuremberg. Tyrol. Belgique. France. Allemagne Autriche-Hongrie. SYNONYMIE. 1776. 1779. 1793. 1798. 1802. 1804. 1836. 1855. 1879. 1879. DESCRIPTION. Mâle. NEMASTOMA LUGUBRE, Muller, 1776. Phalangium lugurre, O.-F. Muller, Zool. Dan. Prodr., p. 192. Phalangium bimaculatum, Fabricius, Keiss. Norw., p. 514. Phalangium bimaculatum, Fabricius, Ent. syst., t. III, p. 451. Opilio rimaculatus, Herbst, Ungefl. Insekt., t. II, p. 25, pi. III, fig. 5-4. Phalangium rimaculatum, Latreille, Hist. nat. des Fourmis, p. 376. Phalangium bimaculatum, Hermann, Mem. Apt., p. 105, pi. VIII, fig. 4. Nemastoma bimaculatum, C. Koch, Die Arachniden, t. III, p. 71, fig. 225. Nemastoma bimaculatum, Meade, Ann. and Mag. of Nat. Hist., p. 412. Nemastoma lugubre, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 281. Nemastoma lugubre, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. — Le corps est très noir; le céphalothorax porte sur les côtés deux grandes taches blanches, nacrées, placées au niveau des hanches des troisième et quatrième paires de pattes; il est granuleux; à son bord antérieur existent quelques petits denticules. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 563 MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les segments de l'abdomen, séparés par des dépressions très faibles, ne portent ni carènes ni tubercules. Le mamelon, arrondi, élevé, aussi long que large, est garni de pelits tubercules inégaux. Le premier article des chélicères offre à son extrémité une apophyse plus courte que le diamètre de l'article, à peu près aussi épaisse, avec une petite épine verticale à son angle interne. Le fémur, la patella, le tibia et le tarse de la patte-mâchoire sont garnis de crins, petits et espacés sur les deux premiers articles. Les pattes, forles, assez courtes, noires, avec les tarses et les métatarses fauve brunâtre, sont garnies de crins courts et peu serrés. Femelle. — Elle est colorée comme le mâle; le premier article des chélicères est simplement convexe au-dessus. J'ai rencontré deux fois dans le Luxembourg une variété entièrement noire. Ce Nemastoma est commun dans tout le pays. Sa démarche est un peu moins lente que celle de l'espèce précédente; comme celle-ci, elle vit assez cachée, sous les détritus ou dans les mousses des bois. On peut le trouver en toule saison. Belgique. Hollande. France. Allemagne. autriche-hongïue. Hongrie : Ujhely, Varannô. — Tyrol. — Galicie. Suisse. Assez répandu dans toute la Suisse. Angleterre. Ecosse : Glascow. — Toute l'Angleterre. Commun dans toutes nos provinces. Répandu partout. Toute la France. Répandu partout. SYNONYMIE. DESCRIPTION. NEMASTOMA CHRYSOMELAS, Hermann, 1804. 1804. Phalangium chrysomelas, Hermann, Mem. Api., p. 108, pi. VIII, fig. 5. 1855. Nemastoma chrysomelas, Meade, Ann. and Mag. of Nat. HisL, p. M 3, pi. XI, fig. 3. 1861. Nemastoma quadricorne, L. Koch, Corr. Blatt. z. m. Regensb., p. 9. 1872. Nemastoma aurosum, Canestrini, Ann. Mus. civ. se. nat. Gen., t. II, p. 10, pi. II, fig. 3. 1876. Nemastoma quadricorne, Canesirini, Atti Soc. Ven. Trent., eic, t. IV, p. 6, fig. 1. 1879. Nemastoma chrysomelas, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 285. 1879. Nemastoma chrysomelas, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgigue. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Mâle. Le corps est brun foncé ou noir, avec une large bande s'élargissant sur chaque segment de l'abdomen; le dernier segment est d'un jaune doré métallique. La partie antérieure et les côtés du céphalothorax sont bordés d'une série de tubercules réguliers; le bord postérieur du céphalothorax et des segments abdominaux, légèrement relevés, sont garnis de lignes de tubercules plus petits sur les derniers segments. Le large mamelon, très rapproché du bord frontal, porte deux crêtes de tubercules qui se prolongent en arrière jusqu'au bord postérieur en deux lignes divergentes. Le premier article des chélicères présente une apophyse un peu courbée dans le haut, projetée en avant et très courte; le second article porte sur l'angle de sa base une apophyse encore plus petite et perpendiculaire. 364 MOEURS. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE RELGIQUE. Le fémur, la palella, le tibia et le tarse de la palte-mâchoire sont garnis de crins. Les pâlies, noires, sont 1res longues. Femelle, — Le corps est plus allongé que celui du mâle; la bande médiane, parfois séparée, semble alors formée de deux suites de lâches dorées. Les deux sexes sont à peu près de même grandeur. Le N. chrysomelas est rare dans noire pays; malgré la longueur de ses pattes, sa démarche est à peu près aussi lente que celle des espèces précédentes. Il vit très caché. On le trouve blotti sous les pierres, sous les arbres abattus, dans les bois, plus rarement sous les mousses ou les détritus. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Relgique. Brabanl : Auderghem, Boilsforl. Liège : Modave, Comblain-au-Pont, Tilff. Luxembourg : Redu, Laroche, Rarvaux. Narnur : Yvoir (ruines de Poilvache). France. Somme : Bois de Cise, Saint-Valéry. — Calvados : Villers-sur-Mer. — Seine-et-Oise : Meudon, Chaville, Saint-Germain. — Oise : Chantilly, Compiègne. — Aube. — Seine-et-Marne : Fontainebleau. — Cantal: Le Lioran. — Aveyron : Millau. — Ain: Forèl de Seillons. — Isère: Le Sappey, Rourg- d'Oisans — Hautes-Alpes: Laularet. Angleterre. Allemagne. Suisse. Valais : Zermalt, Rourg-Saint-Pierre, vallée de la Reuss. — Mont-Rose. Dorsetshire. — Lancashire. Ravière. — Prusse. Autriche-Hongrie Hongrie : Ujhely. — Tyrol (nord et sud). Les Nemastoma étrangers à notre faune sonl : N. dentipalpe, Ausserer. — N. argenleo-lunulatum, E. Simon. — N. scabriculitm, E. Simon. — N. pyrenaeum, E. Simon. — N. bacilliferum, E. Simon. — iV. bicuspidatum, C. Koch. — N. triste, C. Koch. — iV. humerale, C. Koch. — N. globuliferum, L. Koch — TV. daciscum, L. Koch — N aurosum, L. Koch. — N. superbum, L. Koch. — J\. spinulosum, L. Koch. — N. Kochi, Norwicki. — N. dentigerum, Canestrini. SYNONYMIE. CARACTERES DE LA FAMILLE. Famille des TROGULIDvE. 1852. Trogulides, Sundevall. 1837. Trogulides, C. Koeh 1872. Ti\ogulid,£, E.Simon (ad partem). 1873. Trogulini, Sorensen (ad partem). 1876. NemastomoiD/E, sous-famille Trogulini, Thorell. 1879. Trogulice, E. Simon. 1879. Trogulid,£, L. Becker. Le céphalothorax, dépourvu de strie au delà du mamelon, est soudé aux cinq premiers segmenls de l'abdomen et forme un scutum dorsal très grand; le sixième segment, libre, termine le corps par-dessus ; les septième et huitième segmenls sont courts et repliés par-dessous contre la face ventrale ; il y a six segments ventraux libres ou soudés; le sixième, qui entre dans la composi- tion de la pièce anale, est divisé en trois pièces ; cette dernière est composée de quatre parties. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 365 Les téguments, coriaces, sont 1res durs. Le bord antérieur du céphalothorax est prolongé en avant par deux lames arquées en dedans, qui forment par leur réunion un chaperon porlanl les yeux. Les hanches, soudées, se distinguent par des dépressions rayonnantes; la seconde paire est dépourvue de lobe maxillaire. La patte-mâchoire est plus ou moins courte; le tarse est dépourvu de griiïe. Les Trogulidœ vivant plusieurs années, peuvent se rencontrer en hiver. Sous-famille des TROGULINM. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre ANELASMOCEPHALUS, E. Simon, 4879. 1845. Trogulus, H Lucas, Expl. del'Alg. (Arachn.) 1875. Anelasma, Sorensen, Beil. Phal. 1874. Trogulus, Westwood, Thés. Ent. Oxon. 1879. Anelasmocephalus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 297. 1879. Anelasmocephalus, L. Becker, Catalogne des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) Le corps, convexe, ovale, souvent presque cylindrique, se rétrécit fortement et s'abaisse en avant; le septième segment, très légèrement arqué, est placé verticalement sur la troncature postérieure; le huitième, replié contre la face ventrale, est étroit et arqué autour de la pièce anale. Le chaperon, petit, peu avancé, est simplement échancré en avant; son bord antérieur est muni de longues et fortes épines, très serrées. La patte-mâchoire est courte. Les pattes sont courtes et fortes; les fémurs sont dépourvus de fausses articulations basilaires; les tarses des deux premières paires sont composés de trois articles, avec le basilaire très petit; il y a quatre articles aux pattes postérieures; la griffe, de même longueur aux quatre paires, est plus grêle aux deux premières. ANELASMOCEPHALUS CAMBRIDGE1, Westwood, 4874. SYNONYMIE. 1874. Trogulus Cambridgei, Westwood, Thés. Ent. Oxon., p. 202, pi. XXXVII, fig. 6. 1878. Anelasma Sorenseni, L. Koch, Verz. d. b. Nurnb. Arachn., p. 85. 1879. Anelasmocephalus Cambridgei, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 299. 1879. Anelasmocephalus Cambridgei, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Le corps, ovale, plus étroit en avant à partir des hanches de la quatrième paire de pattes, arrondi et moins diminué en arrière, est très rugueux par-dessus. Une strie marque la séparation du céphalothorax; les derniers segments abdominaux sont également indiqués par des stries. Les yeux, assez gros, partagés par un intervalle ayant plus de deux fois leur diamètre, sont poriés sur une saillie convexe, plus large que longue et plus étroite que le bord antérieur du céphalothorax. Le chaperon, muni d'épines, forme une sorte de bourrelet en demi-cercle, plus long que la saillie oculaire et plus large que long. Des crins garnissent la patte-mâchoire, qui est brune. 366 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE MOEURS. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les chélicères, lisses, sont noires. Les pattes, brun noirâtre, sonl garnies d'épines el de crins fauves; les tarses sont plus courts que les métatarses; aux deux premières paires, le dernier arlicle est plus long et plus épais que le précédent. Les deux sexes, de même grandeur, sont presque semblables. Celte espèce se cache dans les mousses humides, surtout sous les pierres. Sa démarche est assez lente. Elle est beaucoup plus commune en France que dans noire pays. On peut la rencontrer en toute saison. Belgique. Brabant : Environs de Bruxelles, bois de la Cambre, Uccle, Boitsfort, Auderghem, Groenendael, Tervueren, Diest. Namur : Environs de INamur, Rhisnes. Luxembourg : Redu, Pont à-Lcsse. France. Oise : Compiègne, Chantilly. - Seine-et-Oise : . Meudon. Sénart, Mennecy, La Ferté-Alais. — Somme : Ault. — Calvados : Villers-sur-Vler. — Seine-Inférieure : Forêt de Lalonde. — Seine-et-Marne : Fontainebleau, Montigny-sur-Loing. — Aube : Troyes, Mussy, Gyé-sur-Seine. — Ain : Talissieu, forêt de Seillons. — Isère : Le Sappey, Bourg-d'Oisans. — Aveyron : Millau, forêt de Palanges. — Lot-et-Garonne : Sos. — Gers : Lectoure, Courrensan. Dorsetshire. Prusse. — Bavière. Angleterre. Allemagne. Suisse. Environs de Genève. — Val Sesia (côté sud du Mont-Rose). Les Anelasmocephahts étrangers à notre faune sont : A. rvfitarsis, E. Simon. — A. bicarinalus, E. Simon. — A. pusillas, E. Simon. — A. niger, C. Koch (Trogulus). — A. lycosinus (Anelasma). Sorensen. SYNONYMIE. Genre TROGULUS, Latreille, 1802. 1802. Trogulus, Latreille, Hist. nat. des Crust., etc., t. III. Trogulus de tous les auteurs. CARACTÈRES DU GENRE. Le corps, très plat, atténué en avant, est ovale avec les téguments, coriaces, 1res durs. Les septième et huitième segments dorsaux, repliés sous la face ventrale, étroits, sont arqués autour de la pièce anale. Le chaperon, ovale, arrondi ou conique, étranglé à sa base, est formé de deux lames arquées soudées par leur sommet; leur bord interne porte des épines tubulées, serrées, qui masquent leur intervalle; le bord externe, large à sa base, est verticalement rabattu. Les yeux sonl largement séparés. Les doigts des chélicères, un peu plus courts que le second article, présentent chacun une échancrure interne, plus visible sur le doigt mobile. La patte-mâchoire, courte, dépasse le chaperon de la longueur du tibia et du tarse; elle est munie de crins; la patella est plus courte que le tibia. Les pattes sont fortes et courtes; il existe à la base des fémurs une fausse articulation qui simule un trochantin ; les tarses des deux premières paires sont formés de deux articles ; il y en a trois aux paires postérieures. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 367 La griffe de la deuxième paire est plus petite que celles des autres paires, qui sont longues, fortes et courbées. Les Trogulus sont généralement d'assez grande taille. TROGULUS TRICARINATUS, Linné, 1758. SYNONYMIE. 1758. Phalangium tricarinatum, Linné, Syst. iiàt., éd. 10, p. 1029. 1859. Trogulus tricarinatus, C. Koch, Die Arachniden, t. V, p. 14-5, fig. 427. 1879. Trogulus tricarinatus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 504. 1879. Trogulus tricarinatus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Le corps, brun, est couvert de fortes granulations; le céphalothorax est séparé de l'abdomen par une strie; les segments abdominaux sont indiqués également par des stries peu visibles. Le chaperon, presque aussi large que le bord antérieur du céphalothorax, élargi en avant, est aussi long que large. L'intervalle qui sépare les yeux est plus de deux fois plus grand que leur diamètre. La patte-mâchoire, fauve, avec le tarse brunâtre, porte des crins peu allongés; le tarse est plus court et aussi large que le tibia. Les pattes sont brunes, avec les tarses noirs; le tarse de la deuxième paire est plus court que le métatarse. Les deux sexes, semblables, sont à peu près de même grandeur. moeurs. Je n'ai rencontré ce Trogulus qu'une seule fois, dans une forêt humide de l'Ardenne; il était enfoncé dans la boue et caché sous une pierre. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Luxembourg : Redu. France. Calvados : VilIers-sur-Mer. — Seine-et-Oise : Chaville. — Aube : Troyes. Allemagne. Prusse. — Bavière. Tyrol. — Galicie : Taira. Environs de Genève. Autriche-Hongrie. Suisse. TROGULUS ROSTRATUS, Latreille, 1798. SYNONYMIE. 1798. Phalangium rostratum, Latreille, Bull. Soc. philom., t. I, p. 115. 1802. Phalangium rostratum, Latreille, Hist. nat. des Fourmis, p. 574, n° 1. 1804. Trogulus nepiformis, Latreille, Hist. nat. des Crust., etc., t. VII, p. 528. 1806. Trogulus nepiformis, Latreille, Gen. Crust., etc., t. i, p. 142. 1879. Trogulus rostratus, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VU, p. 507. 1879. Trogulus rostratus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Le corps, brun, est couvert de granulations; une simple strie indique la séparation de l'abdo- men et du céphalothorax; les segments de l'abdomen ne sont que vaguement indiqués. Le chaperon, un peu plus long que large, aussi large que le bord antérieur du céphalothorax, élargi et arrondi en avant, est légèrement canaliculé entre les yeux; ceux-ci, assez petits, sont séparés par un intervalle ayant au moins quatre fois la grandeur de leur diamètre. 368 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. MOEUHS. Les pattes sont couvertes de fines granulations, avec des épines courtes et espacées; le tarse de la deuxième paire est plus court que le mélalarse. La patte-mâchoire est fauve, avec le tarse noirâtre; le tibia est presque quatre fois plus long que large. Les deux sexes sont semblables et de même grandeur. On rencontre ce Trogulus en toute saison, blotti sous les mousses ou caché sous les pierres dans les bois humides; il est plus répandu que les espèces précédentes. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Belgique. Peu commun, mais répandu dans toutes nos provinces. Fkance. Suisse. Allemagne. Moldavie. Assez commun dans toute la France. Canton de Vaud : Vevey. Prusse. — Bavière. Brostenii. Les Trogulus étrangers à notre faune sont : T. aqualicus, E. Simon. — T. asperalus, C. Koch. — T. crislatus, E. Simon — T. lygœiformis, C. Koch. — T. squamatus, C. Koch. — T. sinuosus, Sorensen. — T. albicerus, Sorensen. — T. iuberculatus, Canestrini. SYNONYMIE. CARACTÈRES DU GENRE. Genre METOPOCTEA, E. Simon, 1879. Trogulus des auteurs (ad partem). 1879 Metopoctea, E. Simon, Les Arachnides de France, t. VU, p. 509. Les téguments, subcoriacés, sont toujours flexibles et parsemés de rugosités moins serrées que chez les Trogulus. Le corps, très déprimé, atténué fortement en avant, est ovale. Les septième et huitième segments dorsaux, repliés sous la face ventrale, sont étroits et arqués autour de la pièce anale. Le chaperon, formé de deux lames épaisses, arquées, qui se touchent par le sommet sans être soudées, est ovale, arrondi ou conique et resserré à sa base ; le bord interne des deux lames est dépourvu d'épines; l'intervalle paraît donc vide; le bord externe est mince jusqu'à la base; les yeux sont largement séparés. Les doigts des chélicères possèdent chacun une échancrure interne, plus marquée sur le doigt mobile; ces doigts sont aussi longs que le -second article. La patte-mâchoire est munie d'épines tubulées au fémur, à la patella et au tibia; elle est étendue, courte et dépasse le chaperon de la longueur du tibia et du tarse; la patella est beaucoup plus courte que le tibia. Les pattes sont fortes et courtes; il existe une fausse articulation simulant un trochantin à la base des fémurs; les tarses des paires antérieures sont formés de deux articles; il y a trois articles aux paires postérieures. La griffe de la deuxième paire de pattes est beaucoup plus petite que celles des autres paires, qui sont robustes, longues et très courbées. Les Melopoclea ressemblent aux Trogulus, mais sont plus petites. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 369 METOPOCTEA MELANOTARSUS, Hermann, 1804. SYNONYMIE. 1804. Phalangium melanotarsus, Hermann, Mem. Apt., p. 105, pi. V, fig. 2. 1837. Trogulus melanotarsus, C. Koch, Deutschl. Cr., M. u. A., H. 4, 12, t. II, fig. 8. 1839. Trogulus melanotarsus, C. Koch, Die Arachniden, l. V, p. 148, fig. 429. 1839. Trogulus squalidus, C. Koch, Idem, t. V, p. 143, fig. 426. 1867. Trogulus perforaticeps, Ausserer, Verh. z. b. v. Wien., t. XVII, p. 169, pi. VIII, fig. o. 1876. Trogulus squalidus, Caneslrini, Atli. Soc. ven. tr. se. nal., t. V, p. 18. 1879. Metopoctea melanotarsus, ë. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, p. 509. 1879. Metopoctea melanotarsus, L. Becker, Catalogue des Arachnides de Belgique. (Ann. de la Soc. ent. de Belgique.) DESCRIPTION. Le corps, brun, testacé, rugueux par places, porte des épines blanchâtres, courtes, espacées, plus serrées sur le chaperon et formant en arrière des séries régulières qui correspondent aux segments. Le chaperon, plus long que large, est plus étroit que le bord antérieur du céphalothorax. L'intervalle qui sépare les yeux est à peu près trois fois plus grand que leur diamètre. Le tarse de la patte-mâchoire est noirâtre; le fémur est garni par-dessus et par-dessous d'une ligne de crins assez longs; la patella et le tibia portent par-dessus, au bord interne, une ligne de longs crins tubulés, et par-dessous des crins simples et courts. Les pattes sont brunes, avec les tarses noirs; les fémurs, palellas, tibias et métatarses des quatre paires sont munis de séries de courtes épines tubulées. MOEURS. La manière de vivre du M. melanotarsus est semblable à celle des Trogulus ; on le trouve enfoncé dans la vase, sous les pierres, sous les mousses ou les détritus. Il est très rare en Belgique. Belgique. DISTRIBUTION Luxembourg ; Redu. GÉOGRAPHIQUE. France Seine-et-Oise : Meudon. — Calvados : Villers- sur-Mer. — Aube : Troyes, Bar-sur-Seine. — Seine-et- Marne : Fontainebleau. — Ain : Talissieu. — Isère : Bourg-d'Oisans. — Basses-Pyrénées : Saint- Jean-de-Luz. Suisse. Canton de Vaud : Vevey. Allemagne. Bavière. Italie. Nord de l'Italie. Autriche-Hongrie. Tyrol. — Galicie. XII. 63 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ORDRES, FAMILLES, SECTIONS, GENRES ET ESPÈCES DÉCRITS DANS LA TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE DE CET OUVRAGE. Pages. Genre : Acantholophus, C. Koch ..... 559 spinosus, Bosc 359 Famille :AGELENIDiE 181 Genre : Agelena, Walckenaer 204 labyrinthica, Clerck 205 similis, Kyserling 207 Genre : Agraeca, Wcstring 298 brunnea, Blackwall 300 celans, Blackwall 304 chrysea, L. Koch 303 Haglundi, Thorell 299 proxima, Cambridge 302 Genre : Amaurobius, C. Koch 228 claustrarius, Hahn ...... 229 Erberi, Kys . 230 fenestralis, Slroem 231 ferox, Walckenaer 234 similis, Blackwall 233 Genre : Anelasmocephalus, E. Simon. . . . 365 Cambridgei, Westwood 365 Genre : Anyphaena, Sundevall 290 accentuata, Walckenaer 291 Genre : Araeoncls, E. Simon . . . . . . 126 humilis, Blackwall 126 Genre: Argyroneta, Latreille 185 aquatica, Clerck 184 Genre : Atypus, Latreille 319 piceus, Sulzer 319 Famille: AVICULARIDjE . ...... 318 Genre : Bathyphantes, Menge ...... 50 concolor, Wider • • 52 dorsalis, Wider 55 gracilis, Blackwall 56 nigrinus, Westring 53 variegatus, Blackwall 51 Planches ti figures. pi. XIII, h'g. 12, 12a, 126, 12c, 12d, 12e. pi. XIII, fig. 13, 13a. pi. XVII, fig. 11, Ha, 116, lie. pi. XVII, fig. 14. pi. XVII, fig. 13. pi. XVII, fig. 10. pi. XVII, fig. 12, 12a, 126. pi. XIV, fig. 11, lia. pi. XIV, fig. 12, 12a. pi. XIV, fig. 13, 13a, 136,13c. pi. XIV, fig. 15, 15a, 156. pi. XIV, fig. 14, 14a. pi. XVII, fig. 7, 7a, 76, 7c. pi. XI, fig. 12, 12a, 126,12c, 12a". pi. XV, fig. 1, la, 16, le, la*, le. pi. XVIII, fig. 1, la, 16, le, ld, le, if, \g, \h, le, 1/, 1*, 1/, \m, In, lo, \p, la, lr. pi. VII, fig. 5, 3a, 56, 3c. pi. VII, fig. 5, 5a, 56, 5c. pi. VII, fig. 6, 6a, 66, 6c. pi. VII, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4rf. pi. VII, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. 372 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planches et ligures. Genre: Ceratinella, Emmerton .... 170 brevipes, Westring ...... 172 pi. XII, fig, 19, 19a, 196. brevis,Wider 171 pi. XII, fig. 20, 20a, 206. Genre : Chelifer, Geoffroy ....... 52G cancroides, Linné 528 cimicoides, Fabricius 350 De Geeri, C. Koch . 527 nodosus, Schrank 529 Famille :CHEL1FERID/E 326 Ordre : CHERNETES ........ 525 Genre : Chiracanthium, C. Koch 285 erraticum, Walckenaer 287 pi. XVII, fig. 5, 5a, 56. erroneum, Cambridge 286 pi. XVII, fig. 26, 26a. lapidicolens, E. Simon . . . . . 289 pi. XVII, fig. 6, 6a. punclorium, Villers ...... 284 pi. XVII, fig. 4, 4a. Genre : Chiridium, Menge ....... 551 museorum, Leach • 551 Genre : Chtonius, C. Koch ....... 354 ortfwdactylus, Leach ...... 555 Rayi, L. Koch 355 Genre : Cicurina, Menge • 181 cinerea, Panzer 182 pi. XIV, fig. 16, 16a, 166. Groupe :CINETINI . 170 Genre : Clubiona, Lalreille 266 brevipes, Blackwall 279 pi. XVI, fig. 24, 24a, 246. caerulescens, L. Koch 275 pi. XVI, fig. 20, 20a, 206. compta, C. Koch 282 pi. XVII, fig. 2, 2a. corticalis, Walckenaer 277 pi. XVI, fig. 25, 25a. diversa, Cambridge 280 pi. XVII, fig. 1, la. germanica, Thorell .... 268 pi. XVI, fig. 17. lutescens, Westring ...... 270 pi. XVI, fig. 18. neglecta, Cambridge 272 pi. XVI, fig. 19, 19a, 196. pallidula, Clerck .274 pi. XVI, fig. 21, 2la, 216, 21c, 21d. phragmilis, C. Koch 266 pi. XVI, fig. 16, 16«, 166, 16c. reclrna, Cambridge 276 pi. XVI, fig. 22, 22a, 226, 22c. suhlilis, L. Koch .281 pi. XVII, fig. 3, 5a, 56. terrestris, Westring 269 pi. XVI, fig. 15, 15a. Genre: Cnephalocotes, E. Simon. .... 154 elegans, Cambridge 156 pi. XI, fig. 18, 18a, 186. obscurus, Blackwall 155 pi. XI, fig. 17, 17a, 176. Genre: Coelotes, Blackwall ...... 187 atropos, Walckenaer .187 pi. XV, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e, % îg, 2A, 2/. inermis, L. Koch 189 pi. XIII, fig. 1, la, 16. Genre: Cornicllaria, Menge 167 cuspidata, Blackwall 168 pi. XII, fig. 17, 17a, 176, 17c. unicornis, Cambridge. 169 pi. XII, fig. 18, 18a, 186. DESCRIPTION DES' ARACHNIDES DE BELGIQUE. 373 Pages. Planches et figures. Genre: Dictyna, Sundevall. 215 arundinacea, Linné 220 pi. XIV, fig. 6, 6a, 66, 6c. civica, Lucas 219 pi. XIV, fig. 5, 5a. flavescens, Walckenaer 214 pi. XIV, fig. 2, 2a. latens, Fabricius . 222 pi. XIV, fig. 7. uncinata, Thorell . . . . . . . 217 pi. XIV, fig. 4, 4a, 46. viridissima, Walckenaer. .... 216 pi. XIV, fig. 3, 3a. Famille :DICTYNIDtE 215 Genre : Dicymbium, Menge 105 nigrum, Blackwall. ...... 104 pi. X, (ig. 8, 8a, 86, Genre: Diplocephalus, Bertkau . . . . . 115 cristatus, Blackwall ...... 116 pi. XI, fig. 5, 56. Genre : Dismodicls, E. Simon. . . . . . 112 bifrons, Blackwall . ...... 115 pi. XI, fig. 6, 6a, 66, 6c, 6a*. ekvatus, C. Koch 114 pi. XI, fig. 4, 4a, 46, 4c. Genre : Donacochara, E. Simon 76 speciosa, Thorell 77 pi. IX, fig. 2, 2a, 26, 2c. Genre : Drapetisca, Menge 12 socialis, Sundevall 12 pi. I, fig. 6, 6a, 66, 6c. Famille :DRASSIDtE . . 256 Genre : Drassus, Walckenaer ...... 252 Blackwalli, Thorell 259 pi. XVI, fig. 26, 26a. infuscatus, Westring . ..... 256 pi. XVI, fig. 12, 12a, 126. lapidosus, Walckenaer 255 pi. XVI, fig. 10, 10a, 106. pubescens, Thorell • 254 pi. XVI, fig. 11, lia. troglodytes, C. Koch 257 pi. XVI, fig. 15, 15a, 156, 13c. Famille :DYSDERID^ .309 Genre : Dysdera, Latreille . 513 crocata, C. Koch ....... 316 pi. XVII, fig. 21, 21a, 216. erythrina, Hahn 514 pi. XVII, fig. 22, 22a, 226. Hombergii, Scopoli ...... 315 pi. XVII, fig. 20, 20a, 206. Genre : Enoplognatha, Pavesi 1 thoracica, Hahn 2 pi. I, fig. 1, la, 16, le. Groupe :ENOPLOGNATHINI 1 Genre : Entelecara, E. Simon 121 acuminata, Wider. . 122 pi. XI, fig. 9, 9a, 96, 9c. flavipes, Blackwall 125 pi. XI, fig. 10, 10a. trifrons, Cambridge 124 pi. XI, fig. 11, Ha. Genre: Enyo, Audouin et Savigny .... 180 gallica, E. Simon . ...... 180 pi. XIV, fig. 1, la, 16. Famille: EN YOID.E . 179 Genre : Erigone, Audouin et Savigny ... 95 atra, Blackwall 97 pi. X, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4a\ dentipalpis, Wider. ...... 95 pi. X, fig. 3, 3a, 36, 3c, 3d, 3e. longipalpis, Sundevall 93 pi. X, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. vagans, Audouin et Savigny. ... 97 pi. XII, fig. 25, 23a, 236. 374 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planche» et figures. Section : ERIGOININI ........ 1 Genre : Erigonoplus, E. Simon 139 globipes, L. Kocli 140 pi. XI, fig. 21, 21a, 216. Genre : Frontina, E. Simon 9 bucculenta, Clerck ...... \ 10 pi, I, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d, 5e, 5f. Sous-ordre : GNAPHOSjE ....... 309 Genre : Gnaphosa, Latreille ...... 262 lucifuga, Walckenaer 262 pi. XVII, fig. 24. Sous-groupe : GONATJNI ...... 76 Genre : Gonatium, Menge 105 bituberculalum, Wider ..... 109 pi. X, fig. 10, 10a, 106, 10c. cornutum, Blackwall ..... 111 pi. XI, fig. 3, 3a, 36. rubellum, Blackwall 108 pi. XI, fig. I, la. rubens, Blackwall .106 pi. X, fig. 9, 9a, 96, 9c, 9d. Genre : Gongylidium, Menge 78 agreste, Blackwall 89 pi. IX, fig. 9, 9a, 96, 9c, 9d. apicatum, Blackwall .86 pi. XI, fig. 2, 2a, 26. dentatum, Wider ....... 88 pi. IX, fig. 8, 8a, 86, 8c, 8d, 8c. fuscum, Blackwall . 82 pi. IX, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d. gibbosum, Blackwall 86 pi. IX, fig. 7, 7a, 76, 7c, 7d. graminicola, Sundevall ..... 79 pi. IX, fig. 3, 3a, 36, 3c, 3d. retusum, Westring 84 pi. IX, fig. 6, 6a, 66, 6c, 6d. rufipes, Sundevall 81 pi. IX, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4d, 4e. Genre : Hahnia, C. Koch . . . . . . . 211 elegans, Blackwall 211 pi. XIII, fig. 15, 15a. Genre : Labulla, E. Simon 34 thoracica, Wider 35 pi. V, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. Genre : Leptyphantes, Menge 37 cristatus, Menge ....... 42 pi. VI, fig. 4, 4a, 46, 4c. leprosus, Ohlert 40 pi. VI, fig. 3, 3a, 36, 3c. mansuctus, Thorell 45 pi. VI, fig. 6, 6a, 66, 6c, 6a\ minutus, Blackwall 37 pi. V, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4d, 4e. mughi, Fickert 42 pi. VI, fig. 1, la, 46, 1c, ld. nebulosus, Sundevall 39 pi. VI, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. obscurus, Blackwall ...... 44 pi. VI, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d. pallidus, Cambridge ...... 46 pi. VI, fig 7, 7 a, 76, 7c, 7d. tenebricola, Wider ....... 48 pi. VI, fig. 8, 8a, 86, 8c, 8d. zebrin us, Menge . 47 pi. VII, fig. 1, 1a, 16, 1c, 4d. Genre : Lethia, Menge 223 humilis, Blackwall. 224 pi. XIV, fig. 8, 8a, 86. puta, Cambridge 225 pi. XIV, fig. 9, 9a. Genre : Linyphia, Latreille. ...... 14 dathrata, Sundevall ...... 31 pi. V, fig. 1, la, 16, 1c, ld. emphana, Walckenaer 23 pi. III, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. frutetorum, C. Koch . ..... 26 pi. IV, fig. 1, la, 16, le. horlensis, Sundevall 29 pi. IV, fig. 3, 5a, 36, 3c, 3d, 3e, 3/". DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planches et figure*. lineata, Linné . ....... 14 pi. I, fig. 7, 7a, 76, 7c, 7d. marginata, C. Koch ...... 20 pi. II, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. montana, Clerck 16 pi. II, fig. 1, 1a, 16, le, 1d, 1e, if. peltata, Wider 24 pi. III, fig. 3, 3a, 36, 3c. ptmV/a, Sundevall . 27 pi. IV, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d, 2e. triangularis, Clerck ...... 18 pi. III, fig 1, la, 16, le, ld, le. Groupe:LINYPHIIVI. ........ 6 Genre : Lioblnum, C. Koch 543 Blackwalli, Meade ....... 545 rotundiim, Latreille 544 Genre : Liocranum, L. Koch 296 rupkola, Walckenaer- . . ... . 297 pi. XVII, fig. 9. Groupe : LOPHOCARENINI ...... 76 Genre : Lophocarenum, Menge 130 elongatum, Wider 152 pi. XI, fig. 15, 15a, 156, 15c. nemorate, Blackwall -153 pi. XI, fig. 16, 16a, 166. parallelum, Wider- ...... 151 pi. XI, fig. 14, 14a, 146. Genre : Lophomma, Menge ....... 99 herbigrada, Blackwall. ..... 101 pi. X, fig. 6, 6a, 66, 6c, 6d, 6e. laudatum, Cambridge 102 pi. X, fig. 7, 7a, 76, 7c. punctatum, Blackwall ..... 99 pi. X, fig. 5, 5a, 56, 5c, 5d, 5e. Genre : Maso, E. Simon 174 Sundevalli, Westring . ..... 174 pi. XII, fig. 21, 21a, 216. Groupe: M ASONINI . ........ 175 Genre : Metopoctea, E. Simon 568 melanotarsus, Hermann ..... 569 Genre : Micaria, Westring. 257 pulicaria, Sundevall ...... 258 pi. XVI, fig. 1, 1a, 16. Genre : Micariolepis, E. Simon 259 splendidissima, L. Koch . .... 240 pi. XVI, fig. 2. Genre : Micariosoma, E. Simon 295 festiva, C. Koch 295 pi. XVII, fig. 8, 8a. minima, C. Koch 295 pi. XVII, fig. 16, 16a. Genre : Microneta, Menge 69 rurestris, C. Koch. 71 pi. VIII, fig. 9, 9a, 96. viaria, Blackwall . 69 pi. VIII, fig. 8, 8a, 86, 8c. Genre : Minicia, Thorell ....... 176 marginella, Wider. 176 pi. XII, fig. 22, 22a, 226. Genre : Minyriolus, E. Simon 149 pusillus, Wider. 150 pi. XII, fig. 6, 6a, 66, 6c. Famille :NEMASTOMATID^E,E. Simon . . 361 Genre : JNemastoma, C. Koch 561 chrysomelas, Hermann 565 lugubre, Muller 562 quadripunctaturn, Perty ..... 562 375 376 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planches et ligures. Genre: Nematogmus, E. Simon ..... 119 sanguinolentus, Walckenaer. . . . 120 pi. XI, fig. 8, 8a. Genre : Obisium, Leach ........ 532 Simile, L. Koch ....... 334 simoni, L. Koch ....... 335 Genre : Oligolophus, C. Koch de Francfort. . 355 agrestis, Meade 357 morio, Fabricius . . . ... 555 tridens, C. Koch 558 Ordre : OPILIONES- . • 359 Genre : Pedanostetus, E. Simon ..... 5 arundineti, Cambridge 4 pi. I, fig. 2, 2a, 26, 2c, 2d. lividus, Blackwall . 5 pi. I, fig. 5, 5a, 36, 5c, 3d. Famille .PHALANGIIDiE 540 Genre : Phalangium, Linné 546 brevicorne, C. Koch 548 opilio, Linné. ........ 547 parietinum, De Geer 549 saxatile, C. Koch 551 Famille :PHOLCIDtE 177 Genre : Pholcus, Walckenaer. ..... 178 phalangioides, Fuessling 178 Sous-ordre : PLAGIOSTETH1 (Opiliones) . . 540 Genre : Plaesiocraerus, E.Simon .... 145 Becki, Cambridge . ...... 145 pi. XII, fig. 2, 2a, 26. latifrons, Cambridge 143 pi. XII, fig. 1, la, 16, le. Genre : Platybunus, C. Koch 352 corniger, Hermann . 355 triangularis, Herbst 354 Genre : Pocadicnemis, E. Simon 157 pumila, Blackwall 158 pi. XI, fig. 19, 19a, 196, 19c, 19a*, 19e. Genre : Poecilochroa, Westring 260 conspicua, L. Koch ...... 261 pi. XVI, fig. 14. Genre : Porrhomma, E. Simon 58 en ans, Blackwall 58 pi. VIII, fig. 1, la, 16, le. pygmaea, Blackwall ...... 59 pi. VIII, fig. 2, 2a, 26, 2c. Genre : Prosopotheca, E. Simon 161 corniculans, Cambridge 161 pi. XII, fig. 15, 15a, 156. monoceros, Wider 165 pi. XII, fig. 14, 14a, 146. Genre : Prosthesima, L. Koch 241 Latreillei, E. Simon ...... 246 pi. XVI, fig. 6, 6a. longipes, L. Koch 248 pi. XVI, fig. 8. luleliana, L. Koch 249 pi. XVI, fig. 9. DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. 377 pedestris, G. Koch ....... 242 pelrensis, C. Koch 245 pusilla, C. Koch 250 serotina, L. Koch 247 subterranea, C. Koch ...... 243 Genre : Pythonissa, C. Koch 263 nocturna, Linné 264 Genre : Sclerosoma, Lucas 341 quadridentatum, Cuvier 341 romanum, L. Koch 342 Genre : Scytodes, Lalreille 317 thoracica, Lalreille . 317 Genre : Segestria, Latreille. 310 bavarica, C. Koch . 312 florentina, Rossi . 313 senoculata, Linné . . • . • • . 310 Genre : Sintula, E. Simon 73 aerius, Cambridge. ..... 74 dilutus, Cambridge 73 Genre : Styloctetor, E. Simon ..... 141 penicillatus, Westring. . ■ • . ■ 141 Genre : Tapinocyba, E. Simon. 446 pallens, Cambridge 147 praecox, Cambridge ...... 146 subitanea, Cambridge 148 Genre : Tapinopa, Westring 7 longidens, Wider 8 Genre : Taranucnus, E. Simon 33 setosus, Cambridge. ...... 33 Genre : Tegenaria, Walckenaer ..... 190 agrestis, Walckenaer 200 atrica, C. Koch 198 Berthae, L. Becker ...... 199 campestris, C. Koch , 196 domestica, Clerck ....... 195 ferruginea, Panzer 192 parietina, Fourcroy 191 pusilla, E. Simon 202 torpida, C. Koch 203 urbana, E. Simon 194 Genre : Textrix, Sundevall 208 denticulata, Olivier 209 Sous-ordre : THERAPHOSAE 318 Famille :THER1DIONIDjE (smïe) .... 1 Genre : Tigellinus, E. Simon . ..... 164 furcillatus, Menge 165 saxicola, Cambridge ...... 166 Xll. Planches et figures pi. XVI, fig. 3, 3a. pi. XVI, fig. 5, 5a. pi. XVI, fig. 25, 25a. pi. XVI, fig. 7. pi. XVI, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4d, Ae. pi. XVII, fig. 23, 23a. pi. XVII, fig. 18, 18a, 186. pi. XVII, fig. 25, 25a, 256. pi. XVII, fig. 19, 19a, 196, 19c. pi. IX, fig. 1, la, 16, le, la". pi. VIII, fig. 10, 10a, 106, 10c, 10c/. pi. XI, fig. 20, 20a, 206. pi. XII, fig. 4, 4a, 46, 4c. pi. XII, fig. 3, 3a. pi. XII, fig. 5, 5a. pi. I, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4d, 4e, 4/". pi. V, fig. 3, 3a, 36, 3c. pi. XIII, fig. 9, 9a, 96. pi. XIII, fig. 7, 7a, 7b, 7c. pi. XIII, fig. 8, 8a. pi. XIII, fig. 6, 6a. pi. XIII, fig. 5, 5a, 56. pi. XIII, fig. 3, 3a, 36. pi. XIII, fig. 2, 2a, 26, 2c. pi. XIII, fig. 10, 10a. pi. XIII, fig. il. pi. XIII, fig. 4, 4a. pi. XIII, fig. 14,14a, 146. *pl. XII, fig. 15, 15a, 156, 15c. pi. XII, fig. 16, 16a. 64 le 378 DESCRIPTION DES ARACHNIDES DE BELGIQUE. Pages. Planches et figures. Genre : Tiso, E. Simon . . 91 vagans, Blackwall 91 pi. X, fig. 1, la, 16, le, ld, le. Genre : Titanoeca, Thorell .226 quadriguttata, Hahn .227 pi. XIV, fig. 10, 10a, 106, 10c. Genre : Tmeticus, Menge 60 abnormis, Blackwall 61 pi. VIII, fig. 3, 3a, 36, 3c. bicolor, Blackwall . 64 pi. VIII, fig. 5, Sa, 56, 5c. pabulator, Cambridge 65 pi. VIII, fig. 6, 6a, 66, 6c. ru fus, Wider ........ 62 pi. VIII, fig. 4, 4a, 46, 4c, 4a*. sylvaticus, Blackwall 67 pi. VIII, fig. 7, 7a, 76. Famille :TROGULIDiE 364 Genre : Trogulus, Latreille 366 rostratus, Latreille. ...... 367 tricarinalus, Linné • 367 Genre : Troxochrus, E. Simon 128 scabriculus, Westring 128 pi. XI, fig. 13, 13a, 136, 13c. Genre : Typhochrestus, E. Simon 117 digitatus, Cambridge 118 pi. XI, fig. 7, 7a, 76, 7c, ld. Groupe .WALCKENAERINI 151 Genre : Walckenaera, Blackwall 156 acuminata, Blackwall . ..... 159 pi. XII, fig. 12, 12a, 126, 12c, 12d. nudipalpis, Westring ...... 158 pi. XII, fig. H, lia. obtusa, Blackwall . 156 pi. XII, fig. 10, 10a, 106, 10c. Genre : Wideria, E. Simon 151 antica, Wider 154 pi. XII, fig. 9, 9a, 96. cucullata, C. Koch .152 pi. XII, fig. 7, 7a, 76, 7c. melanocephalus, Cambridge. ... 153 pi. XII, fig. 8, 8a, 86, 8c. Genre : Zora, C. Koch ........ 306 nemoralis, Blackwall 308 pi. XVII, fig. 17, 17a. spinimana, Sundevall 306 pi. XVII, fig. 15, 15a, 156. * -..-.. ONT PARU : Tome ' -I. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES E1YIRONS D'AUVERS, M. P.-J. \?a>: Beneden. Première partie : Amphithèriens. Un volume in-folio de 88 pages avec f-artp.s M figures dans le texte et un atlas de 18 planches in-piano. Prix : trente francs. Tome II. Ci FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Première partie : Poissons et genre Nautile, par M. L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 152 pages avec figures dans le texte et un atlas de 31 planches in-folio. Prix : quarante francs. Tome JIJ. ..— -.'CONCHYLIOLOGIE- DES TERRAINS TERTIAIRES DE LA BELGIQUE. Première partie : Terrain pliocène se aldisien, par feu M. H. ,Nyst, précédée d'une introduction de stratigraphie paléontologique (57 pages), par M. K. Van den Broeck. Un volume in-folio de 518 pages de texte et un atlas de 28 planches in-folio, Prix : quarante francs. Tome IV. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par M. P.-J. Van Beneden. Deuxième partie : CÉTACÉS (Balénides). Genres Balœnuia, Balœna et halœnotus. Un volume in-folio de 85 pages avec figures dans le texte et un atlas de 39 planches in-plano. Prix : cinquante francs. Tome V. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Deuxième partie : Céphalopodes (suite), par M. L.-G. de Koninck. On volume in-folio de 153 pages avec ligures dans le texte et un atlas de 19 planches in-folio. Pm : vingt-cinq francs. Tome VI. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Troisième partie: Gastéropodes, par M» L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 170 pages de texte et un atlas de 21 planches in-folio. Prix : trente francs. Tome Vil. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par M. P.-J. Van Beneden. Troisième partie : CÉTACÉS (Balénoptères). Genres Megaptera, Balœnoptera, Burtinopsis et Erpetocetiis. Un volume in-folio de 88 pages avec figures dans le texte et un atlas de 70 planches in-plano. Prix : cent francs. Tome VU!. — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE- LA BELGIQUE. Quatrième partie: Gastéropodes (suite et fin), par M. L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 256 pages de texte et un atlas de 56 planches in-folio. Prix : cinquante francs. Tome IX. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par M. P.-J. Van Beneden. Quatrième partie : CÉTACÉS (suite des Balénoptères). Genre Plesiocëtus. Un volume in-folio de 40 pages et un atlas de 30 planches in-plano. Prix : quarante francs. Tome X. — LES ARACHNIDES DE BELGIQUE, par L. Becker. Première partie: Attidœ, Lycosidw, Oxyopidœ, Sparassîdœ et Thomisidœ. Un volume in-folio de 246 pages avec figures dans le texte et un atias de 27 planches in-folio, coloriées. Prix : cinquante francs. Tome XI, — FAUNE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Cinquième partie : Lamellibranches, par M. L.-G. de Koninck. Un volume in-folio de 280 pages de texte et un atlas de 41 planches in-folio. Prix : cinquante francs.. Tome XÏI. - LES ARACHNIDES DE BELGIQUE, par L. Becker. Deuxième et troisième parties : 0* sida, Ëpekidœ, Uloboridw, Tlieridipnidœ, Pholcidœ,Enyoïdœ, Agetenidce, Diçlynidœ, Drassidœ, jcyiodidœ, Dysderidœ, Avicularidœ. Cheunetes, Opiliones. Un volume in-folio de 506 pages avec figures dans le texte et un allas de 45 planches in-folio. Prix : cent francs. Tome XIII. — DESCRIPTION DES OSSEMENTS FOSSILES DES ENVIRONS D'ANVERS, par M. P.-J. Van Beneden. Cinquième partie : CÉTACÉS (suite des Balénoptères). Genres Amphicetus, Heterocetus, Mesocetus, Idiocetus et I soc e tus. Un volume in-folio de 140 pages et un atlas du 75 planches in-plano. Prix : cent, francs. Tome XIV. — FAÏiNE^DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. Sixième partie: Brachiopodes, par feu M. L.-G. de Koninck, précédée d'une Notice sur les travaux du savant paléontologue, par M. M. Mourluu. Un volume in-folio de 154 pages de texte et un atlas ié 31 planches in-folio. Prix : quarante francs. j* S'adresser pour la vente <} M. H AYEZ, éditeur à Bruxelles. A PARIS chez MM. J.-ïï. ïlaiïîière et fils, rue Hautot'euiile, 10; A LONDRES » » ItartUès et Lowell, U, Great Marlborough streei,; A BERLIN » » Friedlander et fils, H, Carlstrasse; A VIENNE » » Braumûller et fils. Ces ouvrages, ainsi que les fac-similé des ossements de Phoques et de Baleines figurés dans les tomes I, IV, VU, IX et Xlll et les doubles des fossiles représentés dans les atlas des tomes IL III, V, VI, VIII, XI et XIV peuvent s'obtenir, contre échanges, au Musée. Les propositions doivent être laites à la Direction. )N)> .">,)» jr»> >> -.« > > >» v.?P )J» • J>2 »> J ) •> > ï » > I ) >*•>>> )'.» »>* J.::«;»> *> > > >>ij» « » : ■*> ) m JPLF>YV"V U *> > ?> ►■■"■> J >>: ?:M**M **** •»? *_' "> >> ^s*» i<» > » J>»J >»>' M •>> vv>> < >■ >>;>>>»> vu > »> > >^M> ViK * >; » >»> a» ))>\ 1 > .■> > >> * > J "i-> » >j > ;v :>>>v J8»> K»» } >> 'J* J > J >» !>.;•%. *:.* i .>!,>* »* .>>: » 1! " '<- *. '"><>>,: * >> t > >>> *■> ).'♦ > >>^ »» * « » 3*) >> > r >.»2- J/>*, v» - '7 -"41