HARVARD UNIVERSITY Es on: LIBRARY OF THE Museum of Comparative Zoology LIBRARY JUN PE VERSION ( . } * {ÈS veu 4 OUR FRA 7. ln Lj 4 ls + n a Far ee M D Hi Liu È ni ARCHIVES. ERSI DE PARASITOLOGIE Paraissant tous les trois mois SOUS LA DIRECTION DE RAPHAËL BLANCHARD PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE TOME CINQUIÈME PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES 4, Rue Antoine Dubois, VI: Téléphone 807.23 1902 + MN D Der Le | NNER VRLRETIS VO CICGE LH EUR CCE OIRENR D Arte a 0e J ) DE nl ARASITOLO \% < 240 EXEUE ÿ | AN Le dPareissant tous.les trois mois DA D SOUS EA DIRECTION DE FUME ie Nec ? ñ AA eV ee a RAPHAËL BLANCHARD é FPE PROFESSEUR a LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, FES MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE | MÉDECINE EE 7 —" ss à is à PA SR | \ JL Ke j ls Et - \ | | ds £ \ dr ï ’ Q (Gé Au & d D si Ra 2 U er ; ne AU ) # ; CES { L ë 2.2) } Æ w : Rs 5 2) + é : 05 ATOS ABONNEMENT :- = , î û { j k 4 EN qui “ei A | \ fe fE Fe De S à { { ( Serre (! t PARIS ET-DÉPARTEMENTS : 3O fr. — UxIoN POSTALE : 3% Îr. j 72) à PR 5 ? ae ct > 74 tee SUR A ( SEL È Ve ue (47 \ S < À di À a e \L : FL C se Al ] œ / ci ud > An ë | £ ; L x pe ë l L UE NE p" l Ç Æ ca ae : re Eee RES SEEN | \ : SRE nr MERDE a Se (Es | SOCIÉTÉ. D? ÉDITIONS SCIENTIFIQUES | SS RENE 4, Rue Antoine Dubois, VI: Sr IQ) ae à Lo, re 807.25 es Nu Re A ‘ NUE “3 5 ur ao NC È OÉe 1902 nas à È à À [a LE D M IN 2 EE Ven Se PISE A RE RO SOMMAIRE à Pose J E. Bopix. — Sur le Champignon du favus de la Souris Cao quinckea- num) (avec 6 fig. dans le texte). . . . . . , . RON EM PURE NE 7 EAN ETS SERA ND 2 G. NeuMaNN. — Spelæorhynchus præcursor n. g.,n. sp. Nouvel Acarien para- | | site (avec 9 fig. dans le texte). . . . . RTS Ad en à A Al P. Vurzemin, — Trichosporum et trichospories (avec 12 fig. dans le texte). . 38 | s F. ON OFFELE. — Studien Zur, mittelniederdeutschen Parasitologie CRT REERUe 67 \ . M. Lüne. — Notices biographiques. —_ XI. Johannes DAUUer (avec un portrait (B et une gravure dans le texte) . : . . . . .. RTE ECS ROUE CENT ALAN Et 9521 | F. voN OEFELE. — RTS NE Éara HHANESE nach ISRAEL CRT EE ere tau Bi: R. BLANCHARD. — Sur la. piqûre de Fate Hémiptères. RAS NE A AU GE Ém. Brumpr. — Mission de M. le Vte du Bourg de Bozas en. Afrique Centrale. Notes et:observations sur les maladies parasitaires, roù série (avec Ge, (1 dans ilestex te) ei oi ADO IN train NN EAN R EE NN SAR EE ua so A 49 = Le Docteur Garnault et la tuberculose bovine {avec un portrait dans le texte). 160 Revue bibliographique. . . . . . Kr MR FREE AMP ES LI Nat PRE CARATASS © K Notes et Informations (avec trois fig. dans le texte). . . . . . . . . .. |: 1488 J DAMES MECS.) NEA SEEN CRE RER RS ER ET OS AUS FE Les Archives de Parasitologie sont publiées par la SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES ‘4, rue Antoine Dubois, PARIS, VI° (téléphone 807.23) Prière d'y adresser le montant des abonnements ou réahonnemeuts, VIENT DE PARAITRE à la Société d’Éditions scientifiques PRÉCIS DE PARASITOLOGIE ANIMALE PAR le Dr Maurice NEVEU-LEMAIRE PRÉPARATEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE Un vol. in-18 cartonné. Prix : 4 francs SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS (ACHORION QUINCKEANUM) KA \'#. Kb D 0 LNIVERSITI E. BODIN ‘|! |) Professeur à l’École de médecine de Rennes Je me propose en ce travail d’étudier le favus de la Souris dont je viens d’observer plusieurs cas chez cet animal et une inoculation à l'Homme. Il s’agit donc ici d’un parasite dont l'existence est connue et dont divers auteurs ont donné des descriptions, entre autres : Quincke, Bœr, Désir de Fortunet et Busquet. Notons toutefois que ces travaux sont antérieurs aux recherches récentes qui ont si profondément modifié le chapitre des teignes, qu’ils demandent à être complétés et que certains d’entre eux visent un parasite différent de celui dont je veux parler ici. Il y a donc intérêt à reprendre celte question avec les documents nouveaux que j’apporte et j'espère montrer que cet intérêt n’est pas seule- ment limité à la description d’une Mucédinée parasite, mais qu’il s’étend à l’histoire générale des mycoses. Mais tout d’abord je dois préciser ce qu’il faut entendre par favus de la Souris. On sait en effet que si les godets faviques . comportent chez cet animal une indiscutable unité clinique et objective, ces lésions peuvent être occasionnées par divers para- sites et que plusieurs Hyphomycètes, notamment ceux du favus de l'Homme, du favus du Chien, du favus de la Poule sont suscepti- bles, d’après Sabrazès, de déterminer des godets sur la peau de la Souris. Il s’ensuit naturellement que le fait de produire en inoculation des godets chez la Souris ne saurait suffire pour faire . considérer une Mucédinée comme le Champignon du favus de la Souris, et que cette dénomination doit être réservée exclusivement au parasite qui, se rencontrant ordinairement chez ce Rongeur dans des lésions dont l’origine humaine, canine ou aviaire ne peut être retrouvée, ne s’observe au contraire jamais chez l'Homme 6 E. BODIN ou chez les autres animaux en dehors d’une contagion muridienne directe ou indirecte. ä Après cette remarque qu'il importe de ne point perdre de vue, il est nécessaire que je résume rapidement l’histoire du parasite décrit comme cause du favus de la Souris. C’est Quincke (1) le premier qui, en 1886, a étudié ce Champignon sous le nom de Champignon œ, Pres que la Souris est son hôte habituel, qu’il s’inocule à l'Homme, à la Souris et au Chien en produisant des godets et que ses cultures croissent avec une grande rapidité ; d’après cet auteur, sur gélatine et sur agar-agar, le développement du Champignon aboutit, en quelques jours, à la formation d'un épais tapis duveteux, absolument blanc, présentant une couleur jaunâtre quand on l’examine par sa face postérieure; cultivé sur pomme de terre sa croissance est terminée en 8 jours et donne de petits boutons blanc duveteux. Ce Champignon n’a pas été revu par Kräl, Plaut, Pick, Mibelli, Sabrazès (2) et autres observateurs qui se sont ensuite occupés du favus. Zopf lui donna en 1890 le nom d’Achorion quinckeanum qui doit lui être conservé désormais, à l’exclusion de tout autre, pour une raison de priorité sur laquelle je n’ai pas à m’arrêter. Bær (3) peu après Quincke aurait retrouvé ce Champignon du favus de la Souris et dans la description qu’il en a donnée, il insista sur la présence, à l’extrémité des filaments de cette Mucédinée de renflements claviformes qui pour lui sont caractéristiques. Enfin plus récemment, Désir de Fortunet et Courmont (4) ont rencontré dans une éruption vésiculeuse marginée de la main un Champignon que Busquet (5) identifie à celui de Bær et qu'il donne comme le parasite du favus de la Souris en l'appelant Achorion (1) Quincxe, Ueber Favuspilze. 47ch. für experim. Pathol. und Pharmak., XXIT, p. 62, 1886. — Ueber Favus. Monatshefte für prakt. Dermalol., VI, 1887. (2, Ce fait n’a rien d'étonnant, eu égard à la grande rareté de l’inoculation du favus de la Souris à l'Homme, rareté sur laquelle j’attirerai l’attention dans un paragraphe ultérieur. (3) Bœr, Zur Biologie des Favus. Vierteljahrsschrift für Dermatol. Syph., XIV, p. 429, 1887. (4) Desir DE FoRTUNET et Courmonr. Annales de dermatol., 1890, p. 229. (5) Busquer, Etude morphologique d'un Cryptogame nouveau trouvé dans une éruption circinée de la main. Thèse de Lyon, 1890. — Etude morphologique d'une forme d’Achorion ; l'Achorion Arloingi, Champignon du favus de la Souris. Annales de micrographie, III, p. 9-21, 62-73, 136-149, 1891. SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 7 Arloingi sans faire mention d’ailleurs des travaux antérieurs de Quincke. Si l’on veut bien se reporter aux recherches que je viens de citer, les comparer entre elles puis avec l’étude que je donne ici, on arrivera rapidement à deux conclusions : d’abord il est évident que la Mucédinée que j’ai rencontré chez la Souris et chez l'Homme et dont je m'occupe en ce mémoire, offre les mêmes caractères que le Champignon de Quincke tant dans son aspect objectif en cultu- res que dans les lésions expérimentales ou non qu’elle produit chez l'Homme ou chez l’animal, et qu'il s’agit bien en ce cas du parasite du favus de la Souris, ce terme étant pris dans le sens strict que j'indiquais tout à l’heure. Une seconde conclusion s'impose ensuite, c’est que le Champi- gnon décrit par Busquet, sous le nom d’Achorion Arloingi et identi- fié par lui au parasite vu par Bær, ne doit pas être confondu avec l'Achorion quinckeanum et ne saurait être considéré comme le Champignon du favus de la Souris. L’Achorion Arloingi, en eftet, a été rencontré dans des lésions humaines absolument différentes de celles que cause l’Achorion quinckeanum et de plus il ne présente pas les mêmes caractères que ce dernier tant dans ses inoculations expérimentales que dans sa morphologie macroscopique ou microscopique en cultures artificielles (1). On comprend donc que (1) Sans reprendre tous les détails des travaux de Désir de Fortunet et de Busquet, je résumerai ici les principaux caractères qu'ils assignent à l’Achorion Arloingti, afin de bien montrer que ce Champignon ne peut être identifié à l'Achorion quinckeanum. Trouvé chez une jeune fille dans une éruption circinée, vésiculo-squameuse de la main, c’est-à-dire dans une éruption qui n'ofire cliniquement aucune allure favique et qui se rattache plutôt aux trichophyties, ce Champignon ensemencé par Busquet sur divers milieux, s'y présente avec des caractères objectifs différents de ceux que j'ai constatés chez le Champignon isolé par moi des godets muridiens. Par exemple, sur bouillon de veau, il donne des îlots blancs super- ficiels dont la face profonde se colore en rouge vif dès le 10° jour. Sur pomme de terre, il pousse vite produisant au 4° jour une masse irrégulière, vallonnée, blanche, légèrement duveteuse sur les bords, pulvérulente et jaunâtre au centre et, tout autour de cette végétation, la pomme de terre prend une couleur noirâtre. Vers le 7° jour, tous les côtés de la pomme de terre sont envahis par la culture, dont la surface devient pulvérulente, prend une coloration jaunâtre et se plisse irrégulièrement. Sur carotte, chou, betterave, les résultats sont iden- tiques et sur tous ces milieux, comme d’ailleurs sur tous les milieux solides, la culture forme un feutrage comme surélevé et séparé du substratum nutritif par un espace vide. Tels ne sont point les caractères de l’Achorion quinckeanum, 8 E. BODIN j'aie tenu à m’arrêter au début de ce travail sur cet historique ; il y avait là un point qui devait être nettement précisé sous peine de laisser subsister au sujet du favus de la Souris, une cause de con- fusion qu’il importe grandement d’écarter en une question aussi complexe que celle des Mucédinées parasites. L'ACHORION QUINCKEANUM DANS SA VIE PARASITAIRE LÉSIONS ANIMALES ET HUMAINES J'ai extrait l’Achorion quinckeanum des lésions cutanées de l'animal dans cinq cas. Quatre fois je l’ai rencontré chez des Souris prises au commencement de cette année dans une maison du centre de la ville de Rennes, maison où il n’y a ni adulte ni enfant faviques et où ne se trouvent pas d’animaux domestiques, dans un autre cas il s'agissait d’une Souris favique prise à Autun que j'ai que nous verrons sur bouillon, vivre pendant des semaines sans produire de pigments, qui sur tous milieux donne une culture invariablement et constamment blanche duveteuse, ne devenant ni pulvérulente, ni jaunâtre et qui sur pomme de terre produit seulement de petits îlots duveteux blancs, dont le dévelop- pement est, comme le fait remarquer Quincke, terminé en 8 jours et reste toujours peu étendu. Quant à ce qui est de la morphologie de l'Achorion Arloingi, Busquet en donne une longue et quelque peu confuse description dont il ressort que le Champignon produit divers organes de fructuation: 1° Des conidies à forme Levure qui ne sont autres que ces articles renflés et plus ou moins réguliers que l’on observe chez beaucoup de Champignons dans la continuité des filaments immergés, dont la signification est celle de simples chlamydospores et qui n’ont rien de spécial. À 20 Des éléments en massue uni ou pluriseptés, remplis de protoplasma granuleux et qui prennent naissance à l'extrémité des filaments mycéliens, éléments qui sont certainement les plus caractéristiques que produise la plante. 3° Des filaments fructifères qui sur milieux liquides « sont formés par un tube axillaire présentant de petites protubérances latérales à sommet arrondi de longueur variable sans rétrécissement à la base». Mais Busquet n'a « jamais assisté à la séparation de ces bourgeons et n’a retrouvé dans les préparations que peu de spores libres du même volume». Quant à la figure qu’il donne de ces filaments fructifères (Annales de micrographie, 1890-91, pl. 1v, fig. 11, 12), elle représente des rameaux avec des bourgeons latéraux qu'il est impossible de onfondre avec des spores. %° Sur milieux solides des spores aériennes. Ce sont des cellules arrondies, sphériques ou ovoïdes, dans ce dernier cas une de leurs extrémités est aplatie. Leur enveloppe est épaisse, transparente, régulière ; dans les formes ovoïdes au niveau de la partie aplatie on constate souvent des sortes de diverticules droits en cul-de-sac qui se continuent manifestement avec la spore. Ce sont des stérig- SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 9 observée il y a 9 ans (1) et dont j'ai obtenu un parasite très différent en culture de l’Achorion humain et identique en tous points à celui que j’ai rencontré chez les Souris faviques de Rennes. En dehors de ces cinq cas trouvés à plusieurs années de dis- tance dans des villes éloignées l’une de l’autre et pour lesquels l’enquête la plus minutieuse n’a pu révéler de contagion humaine ou par un autre animal, je n’ai jamais rencontré l’Achorion quinckeanum dans aucune des lésions animales ou humaines (sauf dans le cas que je relaterai tout à l’heure) que j’ai étudiées depuis 10 ans et dont le nombre s’élève aujourd’hui à plusieurs centaines. Si l’on ajoute à ces faits que la Mucédinée que j'ai isolée des lésions muridiennes offre les mêmes caractères objectifs que le Champignon décrit par Quincke et qu’il donne comme parasite habituel de la Souris, on comprendra sans peine que ce parasite doive être considéré comme celui du favus de la Souris, cette déno- mates encore adhérents et déformés ou non ne rupture accidentelle (Busquet, loco citato, p. 69). 5° Des spores mycéliennes qui ont, d’après les figures du mémoire de Busquet (Busquet, loco citato, pl. m, fig. 3, 10), l'allure de chlamydospores terminales, nullement caractérisques. Que l'on veuille bien comparer ces caractères de 1’Achorion Arloingi à ceux de l’Achorion quinchkeanum et l’on verra qu'il n’y a pas de confusion possible entre ces deux Mucédinées. Dans les cultures de l’Achorion quinckeanum je n’ai pas observé d'éléments conidiens en massue et la fructification de cet Hypho- mycète en hyphes du type Botrytis ou Acladium, à petites conidies sessiles, très nombreuses et très caduques est si constante et si abondante qu'il est impossible qu’elle ne frappe pas immédiatement tout observateur qui a examiné une seule culture de ce parasite. Enfin dans les inoculations expérimentales si l’Achorion Arloingi a produit sur la Souris une lésion « fort semblable au favus » ce qui ne saurait suffire comme je l’ai dit, pour faire considérer ce parasite comme celui du favus muridien, sur l’homme deux inoculations n’ont donné que des lésions papulo-squameuses sans caractères bien nets. Après cela je crois inutile d’insister sur la différenciation de l’Achorion quincheanum et de l’Achorion Arloingi, j'ajouterai cependant que j'ai trouvé dans une éruption vésiculeuse du pied chez une jeune fille, éruption diagnostiquée d’abord eczéma marginé à l’hôpital Saint-Louis, un parasite dont les cultures ressemblent absolument à celles du parasite de Busquet et dont la caractéristique morphologique est justement la production d'éléments en massue identiques à ceux que figure Busquet dans son travail. Ce Champignon que jai -conservé au laboratoire, me semble être absolument identique à l’Achorion Arloingi et il diffère complètement de celui que j'ai isolé des godets de la Souris. (1) A ce moment, j'étais tout à fait au début de mes études sur le favus, et ne sachant où classer ce parasite des godets de la Souris, j'avais cru devoir te rap- procher de l’Achorion euthytrir de Unna. 10 DRE TAN TE : E. BODIN mination recevant l’acception que j'ai précisée en un précédent paragraphe. nv Sur les Souris que j'ai examinées, les lésions étaient parfaite- ment nettes et le diagnostic ne soufirait aucune difficulté. Plus ou moins abondants suivant les cas on trouvait des godets typiques de dimensions variables et siégeant le plus souvent vers l’extrémité céphalique de l’animal ; godets isolés ou réunis pour former une masse croûteuse, blanc-jaunâtre, sèche et d’aspect très favique analogue à celle que l’on constate chez l’Enfant quand il y a coalescence des godets. Enfin je noterais que deux des Souris que j'ai examinées offraient des altérations très marquées des oreilles : ces organes étaient déchiquetés, dentelés et ne représentaient plus que des moignons informes saignant facilement. Cette particularité s’explique probablement par la localisation des lésions aux oreilles et par les traumatismes déterminés sur ces organes déjà malades par des grattages incessants ; elle mérite d’être signalée car si les godets sont petits et masqués par les poils, perceptibles seulement à l’examen attentif, ces lésions des oreilles frappent immédiate- ment l’observateur. Chez l'Homme, l’inoculation du favus de la Souris est un fait très rare ; que la Souris joue un rôle dans la propagation du favus humain, cela est possible en certains cas, mais quant à l'inocula- tion de l’Achorion parasite habituel de la Souris elle constitue certainement une exception ; je n'en donnerai pour preuves que les observations de M. Sabrazès (1) qui sur 41 cas de favus humain n’en signale pas un seul qui soit dù à un parasite animal et que mes propres observations qui portent actuellement sur plus de cent cinquante cas de favus lesquels m'ont toujours donné à la culture l’Achorion humain sauf une seule fois chez la jeune malade dont je résume ici l’histoire et chez laquelle, dans des lésions faviques typiques, j'ai rencontré le même Champignon que chez les Souris dont je viens de parler. Fillette X..., 7 ans. Bien portante habituellement. Cette petite fille a présenté, depuis quinze jours environ, un petit placard érythémateux et légèrement squameux au niveau de l’angle de la mâchoire inférieure droite. Ce petit placard offrait la dimension d’une pièce de un franc, était (1) SaBrazës, Sur le favus de l’Homme, de la Poule et du Chien. Thèse de Bordeaux, 1893, SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 11 légèrèment prurigineux et fut traité par une pommade boriquée. Huit ou dix jours après son début, la lésion qui s'était agrandie changea d’aspect :et l’on constata, en son centre, la formation de croûtes qui augmentèrent rapidement et aboutirent en quatre ou cinq jours à la formation de godets très nets ; c’est à ce moment que j'examinai l'enfant. j 145 janvier 1901. — La lésion est constituée par un placard érythéma- teux, de forme ovalaire, à bords réguliers et nettement dessinés, placard un peu $quameux et au centre duquel se voient des godets faviques au nombre de 4, de 2 mm. de diamètre chacun, godets jaunes, secs et d'allure absolument classique. Le cuir chevelu et les autres régions sont indemnes de toute lésion cutanée. Ces godets sont enlevés à la curette et laissent, ainsi que cela est la règle. une petite dépression rouge et lisse moulant ‘exactement le fond de la masse parasitaire. On pratique alors un badi- geonnage iodé qui devra être renouvelé tous les deux jours ; dans l'inter- valle on fait appliquer une pommade soufrée à 5 °/.. 26 janvier 1901. — L'enfant est complètement guérie, il ne reste plus, au niveau de la partie antérieurement malade, qu'une légère pigmentation avec quelques squames. La recherche de la contagion est restée absolument négative. Apparte- nant à la classe aisée, cette fillette fréquente des enfants parmi lesquels il n’y a aucun cas suspect ; dans la maison où elle habite il n’y a ni Chiens, ni Chats, ni Oiseaux; quant à la possibilité de la contagion par les Souris, les parents ne m'ont fourni aucun renseignement précis et tout ce que je puis dire, c’est que la malade habile une maison voisine de celle ou j'ai observé des Souris faviques. - On voit par ce rapide résumé qu'il s’agit en somme ici d’un cas de favus classique et dont l’origine animale, soupconnable seule- ment parce que l’enquête clinique restait négative relativement à la contagion humaine, ne pouvait être nettement établie que par la re du parasite extrait des godets. Une conclusion dermatologique s'impose donc après cette obser- vation, c’est que le godet favique peut être dû à divers parasites sans que son aspect objectif subisse aucune modification et per- mette de prévoir si le Champignon causal est d’origine humaine ou de provenance animale; il existe, pour cette mycose, une unité clinique que l’on ne retrouve pas pour les trichophyties par exemple dont les lésions et les symptômes varient suivant qu'ils sont occasionnés par des Trichophyton différents ainsi que Sabou- raud l’a établi dans ses belles recherches à ce sujet. CARACTÈRES DE L'ACHORION QUINCKEANUM DANS SES LÉSIONS Dans le cas de favus humain dont je viens de parler comme 12 E. BODIN chez les Souris que j'ai examinées, le Champignon s’est présenté dans les lésions avec les mêmes caractères. La dissociation dans la potasse de fragments de godets humains ou muridiens montre que le parasite est constitué par une quantité considérable d’éléments rectangulaires ou ovoïdes, éléments qui mesurent de 2 u 5 à 3 u de diamètre transversal sur 3 à 5 & de lon- gueur. En examinant les préparations avec soin, il est aisé de pré- ciser le mode de formation de ces spores : on y trouve en effet des fragments de filaments mycéliens plus ou moins longs, mesurant 2 u 5 à 2 u 8 de diamètre et qui sont divisés en segments rectan- gulaires par des cloisons transversales et, sur beaucoup de ces filaments, on voit les cloisons se rapprocher de plus en plus les unes des autres de telle sorte qu’elles délimitent de petits segments rectangulaires courts, de 3 à 4 & de longueur qui sont mis en liberté pour constituer les spores. À Par le procédé de dissociation dans la potasse, il est évidem- ment impossible de se rendre compte de la disposition des éléments parasitaires dans les lésions, ce que l’on obtient au contraire en faisant une inclusion des godets dans la paraffine et en les débitant en Coupes minces au microtome. Sur des coupes pratiquées de cette façon, tant sur un godet du favus humain que j'ai observé que sur plusieurs godets provenant des Souris faviques, il est aisé de voir que le godet, qui est exclusivement constitué par les éléments du Champignon, présente la structure classique du godet favique causé par l’Achorion Schônleini, c’est-à-dire qu’il est formé par une agglo- mération de filaments mycéliens serrés les uns contre les autres partant du fond du godet et se dirigeant vers sa partie centrale et vers sa surface ; au fond du godet les filaments sont bien nets, avec leurs cloisons transversales plus ou moins éloignées, mais à mesure que l’on se rappoche de la périphérie ou de la surface, ces cloisons se rapprochent et divisent les filaments en sporules rectan- gulaires ou carrées, de telle sorte qu’à la partie supérieure du godet on ne trouve plus que des spores identiques à celles que je décrivais tout à l’heure dans les préparations par dissociation dans la potasse. Quant aux poils, je ne les ai pas vus pénétrés chez la Souris par les éléments du parasite et, comme le cas humain que j’ai examiné était localisé à la peau glabre, je ne puis dire si l’Achorion quinckea- SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 13 num offre dans le poil une disposition identique à celle de l’Acho- rion Schünleini ou s’il présente quelque particularité permettant, à l'examen microscopique de ces poils, de reconnaître le Champignon. En somme on voit qu'il s’agit, dans ces lésions animales ou humaines de l’Achorion quinckeanum, d’un parasite qui offre les mêmes caractères que les autres Champignons faviques et que rien, sur l'examen histologique des lésions dont je viens de parler, n'autorise à les distinguer de celles qui sont dues à l’Achorion de l'Homme ou à l’Oospora canina. C’est là d’ailleurs un fait qui ne doit pas surprendre car ne sait-on pas que, dans leur vie parasi- taire, les Champignons pathogènes se réduisent à des organes simples dont la morphologie est très analogue pour tous ces Champignons et quasi identique pour tous ceux d’un même groupe. Il me resterait ici à parler des lésions des tissus occasionnées par l’Achorion quinckeanum, mais sur les godets humains ou muridiens que j'ai observés et qui étaient déjà avancés, ces lésions sont moins faciles à étudier que dans les inoculations expérimen- tales où l’on peut aisément pratiquer des biopsies successives, aussi renverrai-je sur Ce point au paragraphe des inoeulations. L'ACHORION QUINCKEANUM DANS SA VIE SAPROPHYTIQUE CULTURES L'Achorion quinckeanum se développe aisément sur les milieux usuels des laboratoires, surtout à la température de 35° qui m'a paru la plus favorable à la culture ; et les milieux glucosés, glycé- rinés et maltosés qui sont généralement utilisés pour l’étude des Mucédinées parasites m'ont tout particulièrement donné ici de bons résultats. .Ne voulant pas toutefois m’en tenir pour l’appréciation du milieu optimum à la simple comparaison objective des cultures, méthode évidemment insuffisante et qui peut être trompeuse, j'ai recherché les divers poids de récolte obtenus dans un temps donné et dans des conditions identiques d’aération, de température, de lumière avec diverses substances nutritives. Cette comparaison m’a conduit aux chiffres suivants qui men- trent que le glycose est ici, comme pour les Tricophyton, l'aliment 14 - Fi Un a E. BODIN- le plus favorable au développement de la plante, tandis que d'autres hydrates de carbone comme le lactose, le maltose, le sucre candi ne donnent que des résultats médiocres. Pour le sucre ce fait n’a rien d'étonnant car, comme pour les Trichophyton et pour les Microsporum, cette substance qui n’est pas utilisable directement par la plante, ne subit aucune modification du fait d’une action diastasique ou autre dans les milieux de culture ainsi que j'ai pu le noter en plusieurs expériences. J'ai constaté en outre que si les milieux neutres sont les meil- leurs, une acidité légère ne détermine qu’une faible baisse dans le poids de récolte du Champignon, baisse qui se traduit par une différence négligeable dans la pratique car elle se maintient ordi- nairement dans les limites de l'erreur possible d'expérience. Poids de récolte (séchée à 100!) Peptone M/S ANEULTe PAR RE RP DIUSR “Péplone t 407; acide MMA NE NE DIR Peptone. 1 Cas 0 NS RS ù 7. 30e) neutre do Do on ne Heure ï rit . 0,104 et se neutre PR à 0,136 FER © do neutre : D DRASS RER 0,133 Sucre candi 3 % }) En somme, ce sont les milieux neutres glycosés et glycérinés qui donnent les poids de récolte les plus grands, c’est donc sur ces milieux soit liquides, soit solidifiés avec l’agar-agar que j'ai surtout étudié l’Achorion quinckeanum. Sur les milieux glycosés tout spé- cialement, la culture est abondante et rapide ce qui s’explique aisément quand on suit la consommation du glycose parallèlement à l'augmentation du poids de récolte. Avec cet hydrate de carbone on arrive, dans les milieux peptonisés neutres et à l’étuve à 350, à obtenir une bonne utilisation de l’aliment car, au moment où la culture arrive à son maximum de développement, le rapport du poids de récolte au poids de glycose consommé se fixe à peu près’ à”1/3, or on sait que c’est là le rapport que l’on observe pour l’Aspergillus avec le liquide Raulin. Voici à ce sujet les chiffres SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 45 que j'ai trouvés dans l’une des expériences que j'ai faites avec l’Achorion quinckeanum : Bouillon neutre peptonisé L ‘/,, glycosé 3,226 ‘,, (étuve 35°) GLYCOSE CONSOMMÉE Poips DE RÉCOLTE APreS DHESlOUTS e C On DESSERT ETES Ogr098 — CNE ee en DRAP En MERE te O0 196 RO AS dv DSC RE TN NAME MATE . 0 566 ne OU Le VE ne ie AS AO) EST SEE O0 632 ART re ete ARS DR RE en ete O 812 eee NES ES EE fe) RUE MEANS PTE SI ES CEE O 980 EN RES SAN EE RE DTA ON CNE TUE cata 1 032 Si l’on étudie maintenant les cultures au point de vue objectif, on voit que ces cultures prennent des caractères permettant de reconnaitre assez facilement le parasite. Sur agar peptonisé et glycosé le développement est rapide et déjà avancé au 3% jour à l’étuve à 35°; au 12e jour la culture est exubérante et couvre toute la surface du gâteau de gélose disposé au fond d’une fiole d’Erlenmayer. Le Champignon est uniformé- ig.4. — Achorion quincheanum sur agar peptonisé à 1 °/, et glycosé à 30,0 ment blanc et duveteux, formant un tapis de duvet plus fin et plus serré à la partie périphérique qu’au centre au niveau duquel on observe des plis larges et arrondis ou plutôt des ondulations sail- 16 E. BODIN lantes de la culture (fig. 1). Vue par sa face inférieure la Plante est blanc-jaunâtre, mais si on laisse à l’étuve pendant plus de trois Fig.2.— Achorion quinckeanum sur agar peptonisé à 1°, et glycériné à 3°/ semaines, on constate, après ce temps, que la face inférieure du Champignon se pigmente, en totalité ou en partie, en violet foncé. Fig. 3. — Achorion quincheanuin sur agär au moût de bière Sur agar peptonisé à 10}, glycériné à 3 °/,, la culture est tout aussi rapide que sur gélose glycosée, mais elle est moins abondante SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 17 et n’est jamais exubérante comme sur ce dernier milieu ; elle se présente sous la forme d’un gâteau dont le centre est marqué par quelques plis comparables aux circonvolutions cérébrales et dont la périphérie est blanche duveteuse, mais dont le duvet est extré- mement court et fin (fig. 2). Vue par sa face inférieure, la culture est jaunâtre. Ne à Sur agar au moût de bière (titrant 3 °/. de maltose et 3 °/, d’hydrates de carbone en plus exprimés en glycose), la culture se fait également très vite et devient adulte en 10 jours environ, elle est d’ailleurs analo- gue à celle que l’on observe sur la gélose glycérinée, maïs les plis en forme de cir- convolutions sont plus abondants sur le _moût de bière, ils sont plus petits, plus accusés et envahissent presque toute l’éten- due de la culture (fig. 3). Si l’on sème sur pomme de terre, il se produit une culture de fin duvet blanc, très court et assez maigre, formant le long de la strie d’ensemencement une bande sillon- née de petits plis irréguliers (fig. 4), mais le développement reste généralement mé- diocre. PRES te Fig.4.— Achorion quinc- RE UNE À keanum sur Pomme de Sur bouillon de bœuf ordinaire, le Champi- gnon pousse en donnant à la surface du liquide de petits ilots de duvet blanc neigeux on la face infé- rieure est jaune blanchâtre, et en même temps on voit se déve- lopper dans le liquide quelques petits flocons grisâtres. Sur gélatine ordinaire le Champignon croît au point d’inoculation en formant une petite toute de duvet blanc. qui envoie quelques irradiations dans le milieu par sa partie profonde. A 209, au 5° jour on ne note pas encore de liquéfaction bien franche, mais au 8° ou 10e jour, la culture ayant envahi toute la surface libre de la géla- tine, la liquéfaction est très manifeste sur une hauteur de quelques millimètres au-dessous de la culture et en 3 semaines un tube ordinaire de gélatine est liquéfié sur toute sa hauteur sans que le duvet blanc formé à la surface par le Champignon se soit accru Archives de Parasilologie, V, n° 1, 1902. 2 18 E. BODIN notablement. La culture vue par sa face inférieure reste jaune blanchâtre, on note seulement une légère teinte brune de la géla- tine liquéfiée immédiatement au-dessous du Champignon. Culture sur lait. — Sur le lait à 35°, l’Achorion quinckeanuin forme déjà au 5 jour une culture duveteuse blanche, surnageant le liquide et au-dessous de laquelle se voit une petite zone transpa- rente de liquéfaction de la caséine. Si l’on agite doucement le vase à ce moment on constate alors que toute la partie du liquide située au dessous de cette zone transparente a subi une coagulation très nette. Ultérieurement et à mesure que la colonie de surface pro- gresse, le caillé se ramollit, devient gélatinilorme puis se liquéfie de telle sorte qu’au bout de 15 à 20 jours le lait est transformé en un liquide transparent de couleur jaunâtre à la surface duquel végète la plante et à la partie inférieure duquel se voient quelques grumeaux provenant de fragments de caillé non encore liquéfiés mélangés à de petits flocons formés par le Champignon. Après les études que j'ai faites sur la production de présure et de caséase par la forme Oospora du Microsporum du Cheval (1), on comprendra que j'aie recherché si cette coagulation et cette liqué- faction de la caséine par l’Achorion quinckeanum sont aussi dues à des actions diastasiques. L'expérience m'a répondu par l’affirmative et m'a montré qu'il s’agit ici de phénomènes absolument analogues à ceux que j'ai observés avec M. Lenormand pour la forme Oospora du Microsporum; l'Achorion quinckeanum est aussi un producteur de caséase assez actif ainsi que le montrent les chifires suivants. Mélange à parties égales de lait écrémé et de liquide diastasifère (2; (Etuve à 40°) CASËINE CASÉINE TRANSFORMÉE Lait M StÉNMOIn AE NIEREE 3,170 après 2 b. PRE ei Ba see ITU l'IP MERS EE 1,050 IG D en rue D LODEL EE CDR INR 1,580 MIS RCA OUETEUMR RETIRE AST0E PARTNER RER 1, EN LR RONA ESPACE LOS Enr nee 2,690 PAST IDE PAPAS En rene OO NE SPA TES OT lOUES: ee Cu CR Rene 0D0E AS ENT eeRE 3,020 — AIO SIOUTS Ur dire De 0690 7 nee Se 3,080 liquide diasta- sique chauffé à 100v, après, AONOULS CCE UT 010 EN re AS Se ER 0 (1) Annales de l'Institut Pasteur, avril 1901, p. 276. (2 Liquide de culture peptonisé à 1 ‘4 et glycosé à 3°/, filtré au filtre Cham- berland après disparition complète de la glycose. SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 19 J’ajouterai que le liquide diastasifère obtenu avec l’Achorion quinckeanum s’est également montré actif vis-à-vis de la gélatine, que nous savons d’ailleurs être liquéfiée rapidement par le Cham- pignon. Voici à ce sujet l’expérience que j'ai faite : Deux tubes contenant chacun 10cc d’une solution de gélatine à 15 0 stérilisée ont reçu : Le tube 4, 2tc- du même liquide diastasifère qui m’a servi pour expérimenter sur la caséine. Le tube B, 2cc. du même liquide préaläblement chauffé à 100, ce tube destiné à servir de témoin. Ces 2 tubes de gélatine ont été portés dans une étuve à 20° après avoir été agités pour opérer le mélange de la gélatine et du liquide diastasifère et après avoir été ensuite refroidis de façon à ce que le mélange soit bien solidifié. Au bout de 8 h. la gélatine du tube À est complètement liquéfiée et ne fait plus prise par refroidissement. Quant au tube B, 15 jours après la gélatine y est parfaitement solide et n'a subi aucune altération. Résumons maintenant cette étude rapide des cultures de l’Acho- rion quinckeanum et nous trouverons que cette Mucédinée, envi- sagée au point de vue de ses affinités nutritives et de ses caractères objectifs sur les milieux de culture, se rapproche bien plus des Trichophyton et des Microsporum que de l’Achorion Schôünleini et nous allons voir que l'examen mycologique de la plante va venir confir- mer encore cette particularité sur laquelle il yauralieu d’insister. CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES DE L’ACHORION QUINCKEANUM. Si l’on sème sur un milieu convenable et dans les conditions requises une parcelle provenant d’une vieille culture d’Achorion quinckeanum, les gros éléments arrondis à parois épaisses qui constituent la majeure partie de cette culture ne tardent pas à germer. À 37°, où constate déjà au bout de 2 jours que chacun de ces éléments a émis un filament mycélien cloisonné et ofirant de petites ramifications latérales. Tout à fait au début de cette germi- nation, le tube mycélien qui prend naïssance apparaît comme un petit bourgeon latéral dont le protoplasma est en continuité avec l’élément générateur (fig. 5, b), puis vers Le 3 jour le tube mycé- lien de 2u 6 de diamètre, rempli d’un protoplasma réfringent, 20 E. BODIN s’isole de la spore mère par une petite cloison (fig. 5, c.). Les filaments nés de la sorte s’accroissent rapidement, se ramifient et forment au 4° jour un feutrage de filaments cloisonnés de distance en distance et dont le protoplasma est réfringent. À ce moment, ou au 5° jour au plus tard, on observe des phénomènes de repro- duction chez la Mucédinée, phénomènes qui se localisent d’abord Fig. 5. sur les hyphes dressées aériennes constituant le duvet blanc de la culture. Ces hyphes sporifères offrent sur leurs parties latérales de petits bourgeons à extrémité arrondie qui ne tardent pas à s’isoler de l'hyphe par une petite cloison transversale et forment ainsi des conidies appendues latéralement au rameau fructifié (fig. 5, d), SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 21 comme dans le groupe Botrytis et des Acladium. Notons que ces conidies, qui prennent ordinairement naissance sur une longueur assez grande des hyphes (quelquefois 200 ou 250 v), ressemble absolument à celles que l’on trouve chez les Microsporum de l'Homme, du Chien et du Cheval; ce sont de petits éléments à extrémité libre arrondie, tronqués à leur base adhérente qui est un peu moins large que l’autre extrémité et qui mesurent de 2 & 6 à 3 w transversalement sur 4 à 5 » dans le sens de la longueur (fig. 5, e). Leur mode d'implantation sur l'hyphe se fait aussi comme chez les Microsporum dont je parlais tout à l’heure ; ce sont des conidies sessiles à la base desquelles le rameau fructifère offre seulement un léger accroissement de diamètre. Remarquons enfin que les hyphes sporifères sont simples ou très peu ramifiés. Rapidement les conidies arrivent à complète maturité et devien- nent très caduques, aussi le moindre choc suffit-il à les détacher des rameaux et à les éparpiller de telle sorte que les rapports de ces conidies avec les filaments sont difficiles à étudier à cette période. Un phénomène intéressant frappe immédiatement lorsque l’on suit cette maturation des conidies ; on voit en effet qu’au début de la formation des petits bourgeons latéraux sur les hyphes spori- fères, ces hyphes, comme les bourgeons qui deviendront des conidies, sont remplis d’un protoplasma abondant et réfringent, mais au fur et à mesure que l’évolution se fait vers la maturation, le protoplasma se condense vers les bourgeons remplissant ainsi les conidies sessiles qui restent réfringentes tandis que le filament qui les supporte se vide peu à peu et n’est plus bientôt représenté que par sa membrane pariétale qui ultérieurement se flétrira plus ou moins (fig. 5, f). Sans qu’il soit nécessaire d’insister, on comprend combien ce mode de maturation des conidies latérales se rapproche de celui selon lequel se forment les chlamydospores ; aussi me semble-t-il logique d’assigner à ces conidies le rôle et la valeur de simples chlamydospores. Etudions maintenant parallèlement à la partie aérienne de la culture sa partie profonde immergée dans le milieu nutritif. Jusqu'au 6e jour environ, c’est-à-dire jusqu’au moment où les petites conidies latérales sont mûres, on ne trouve rien de particu- 22 E. BODIN lier à signaler ; ce que l’on voit, ce sont des filaments ramifiés, onduleux, entre-croisés en tous sens, cloisonnés de distance en distance et remplis d’un contenu protoplasmique réfringent. Mais plus tard, vers le 10m ou 12e jour, l’aspect de ces filaments change, et l’on voit sur leur trajet ou à leur extrémité des renfle- ments qui se disposent de diverses façons. é Dans le cas le plus fréquent, il se forme à l’extrémité d’un fila- ment ou à l'extrémité d’un rameau plus ou moins allongé de ce filament, un organe arrondi ou ovoide, rempli de protoplasma réfringent et d’abord en continuité avec le filament qui lui a donné naissance (fig. 5, g, it, m). Très vite ce renflement grossit et vers le 20e jour c’est une masse arrondie de 7 à 10 & de diamètre, séparée du filament par une petite cloison et dans laquelle le protoplasma s'est condensé, tandis que le filament qui s’est vidé plus ou moins complètement, se trouve réduit à la paroi, laquelle ne tardera pas à se flétrir. Certains de ces organes arrondis acquièrent des dimensions encore plus considérables et peuvent attendre jusqu’à 14 ou 15 u de diamètre transversal à leur maturité; on note alors souvent, au point où s’insère le vestige de filament mycélien une dépression assez marqué (fig. 5, h). Une autre forme assez fréquente consiste en un renflement arrondi ou ovoide, développé sur le trajet d’un filament mycélien (fig. 5, j, £), renflement pouvant atteindre 8 & de diamètre transversal, présentant à maturité une double paroi épaisse et dans lequel le protoplasma s’est condensé tandis que les parties avoisi- nantes du filament se sont vidées. On observe souvent ces renfle- ments sur le trajet d’un filament terminé par un autre renflement etl’on peut même rencontrer plusieurs de ces organes globuleux dans la continuité d’un même rameau (fig. 5, k, l). Il y a enfin dans ces cultures de l’Achorion quinckeanum d'autres formes, mais qui m’ont paru moins abondantes et moins fréquentes que les précédentes. Il s’agit d’abord de portions de filaments présentant une sorte de hernie latérale hémisphérique qui reste telle quelle, ou au niveau de laquelle le protoplasma se condense. s’enkyste et s’isole du reste du filament par des cloisons transver- sales (fig. 5, n). D’autres fois on voit à l’extrémité d’un filament se former une série de renflements plus ou moins réguliers, arrondis SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 23 ou ovoïdes, disposés à la suite les uns des autres et dans lesquels le protoplasma se condense (fig. 5, 0). Je noterai en outre qu'il se produit dans presque toutes les cultures des chlamydospores intercalaires par enkystement du pro- toplasma dans la continuité même des filaments (fig. 5, p.), ainsi que cela est commun chez beaucoup de Mucédinées et notamment chez les Mucédinées parasites. Le mode de formation et la morphologie des divers organes que je viens de décrire indiquent suffisamment quelle est leur signifi- cation : il s’agit ici sans nul doute de chlamydospores; je ne m'arrêterai pas autrement sur ce point mais je noterai que sur les cultures âgées de 20 à 25 jours, ces chlamydospores qui sont devenues très nombreuses et qui sont pour la plupart arrivées à complète maturité, sont séparées des filaments qui les ont pro- duites et forment des amas plus ou moins abondants de gros éléments arrondis ou de forme un peu irrégulière, présentant une paroi épaisse, à double contour et un contenu renfermant de grosses granulations protoplasmiques surtout vers le centre (fig. 5, a). Ce sont ces éléments, dont le diamètre varie entre 7-12.&, qui germent ainsi que je l’ai indiqué au début de ce paragraphe. Si l’on reprend maintenant dans une vue d’ensemble les carac- tères de la Mucédinée que je viens de décrire et si l’on compare ces caractères à ceux des autres parasites des dermatomycoses, on sera frappé de son analogie avec les Trichophyton et avec les Microsporum dont la fructification conidienne se fait suivant le mode des Botrytis et des Acladium comme chez le Champignon du favus de la Souris. Il est même certain que si l’on établit, parmi ces parasites, une classification en se basant sur leur morphologie, on devra placer cet Achorion quinckeanum avec les Microsporum et les Trichophyton et non pas avec l’Achorion Schonleini dont la fructi- fication conidienne répond au type des Oospora. C’est ainsi que se trouve confirmée encore une fois l’opinion que j'ai émise en 1896 qu'il existe entre les difiérents groupes de Mucédinées parasites des termes de passage qui relient ces groupes les uns aux autres, termes de passage qui constituent des intermé- diaires participant à la fois aux principaux caractères des 2 groupes entre lesquels ils jouent le rôle de soudure. Par exemple certains Champignons qui causent des lésions trichophytiques sont dans 24 E. BODIN leurs cultures très analogues aux Achorion, tandis que d’autres qui déterminent des lésions faviques se rangent avec les Trichophyton de par leur morphologie (1). Ici nous avons affaire à une Mucédinée très voisine des Tricho- phyton et des Microsporum dans ses cultures artificielles et au point de vue botanique et qui cependant cause chez l’animal comme chez l'Homme des godets faviques parfaitement caractérisés. Mais en réalité cette manière de voir est toute artificielle et il convient d'envisager les choses de plus haut: rappelons-nous en effet que tous ces Champignons parasites ne nous sont connus que par leurs formes inférieures et impariaites et que, dans aucun cas, on n’a pu observer d’une manière certaine la véritable forme de fructification qui permettrait d’assigner à chacun de ces Champi- gnons son véritable rang dans la classification. Je sais bien que les belles recherches de MM. Matruchot et Dassonville (2) autorisent à considérer les Trichophyton, les Micro- sporum et les Achorion comme des gymnoascées se rattachant au genre Ctenomyces ; il importe toutefois de noter que ces recherches sont basées sur des analogies et non sur la constatation directe chez les Trichophyton, les Microsporum ou les Achorion des organes véritables de fructification. Nous sommes donc encore dans l'incertitude sur ce point et je crois qu’il serait imprudent, après tout ce que nous savons sur le pléomorphisme des formes infé- rieures des Champignons, de prendre ces formes pour base d’une classification définitive. Il est très possible en effet que l’Achorion quinckeanum et l’Achorion Schünleini qui s’éloignent l’un de l’autre par leurs formes inférieures, appartiennent réellement à deux espèces très voisines, tandis que les Microsporum et les Trichophy- ton dont les formes inférieures sont très analogues à celles de l’Achorion quinckeanum, soient rangés dans un groupe distinct de celui des Achorion. En somme les Champignons parasites ne nous sont connus aujourd’hui qu’en tant que Mucédinées, groupe dont l’autonomie est (1) E. Boni. Société de biologie, L juillet 1896. — Académie des sciences, 23 mai 1898. (2) Marrucaor et Dassonvize. Sur la position systématique des Trichophyton et des formes voisines dans la classification des Champignons. Acad. des sciences, -10 juillet 1899. — Sur le Ctenomyces serratus Eidam comparé aux Champignons des teignes. Bull. de la Soc. mycol. de France, XV, 1899, p. 305. SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 25 contestée par les mycologues les plus autorisés, et par suite il nous est impossible de dire à quelles espèces cryptogamiques appar- tiennent ces parasites. Que l’on se tienne donc pour averti, et que l’on sache bien que nos classifications actuelles à ce sujet sont de nature essentielle- ment provisoire et qu’elles ne peuvent avoir d’autre prétention que celle de permettre d’établir un certain ordre en attendant des recherches ultérieures. INOCULATIONS EXPÉRIMENTALES. Les inoculations expérimentales de l’Achorion quinckeanum se font facilement aux animaux des laboratoires et c'est un fait qui doit être noté, car tous ceux qui se sont occupés des Mucédinées parasites de la peau savent combien ces inoculations sont difficiles lorsqu'il s’agit d’un parasite proprement humain, tandis que les =. Champignons d’origine animale donnent au contraire aisément des inoculations positives. | Pour le favus de la Souris c'est sur la Souris et surtout sur le Cobaye que j'ai expérimenté, ce dernier animal étant d’un manie- ment facile et donnant d’excellents résultats. La technique que j'ai employée est des plus simples, mais elle comporte certaines con- ditions sur lesquelles je n’hésite pas à attirer l’attention parce qu'elles m'ont paru indispensables pour que les expériences marchent bien. Ainsi la matière d’inoculation doit être prélevée sur une culture sur agar alors que cette culture n’est pas trop avancée et au moment où les petites conidies latérales abondantes et arrivées à maturité, se détachent au moindre choc des hyphes fructifères ; par exemple au 8 ou 10° jour après séjour de la culture à l’étuve à 35°, Quant au mode d’inoculation, celui qui m’a paru le meilleur consiste à raser la partie que l’on veut inoculer en ayant soin d'appuyer sur le rasoir de façon à déterminer des érosions extré- mement superficielles, puis à frotter avec une petite spatule flambée la matière d’inoculation sur cette partie légèrement érodée. En opérant de la sorte j'ai eu six résultats positifs sur six inocula- tions tandis qu'avec les scarifications, que l’on fait toujours trop 26 D A ENEHBODIN proîiondes et qui donnent de petites hémorrhagies très gênantes, les chances de succès sont bien moins grandes. Chez la Souris, inoculée par ce procédé à la base de la queue, on voit que dès le 4° jour toute la région inoculée est érythémateuse et présente de petites squames avec de ci, de là, un point jaune soufre qui représente un godet minuscule ; au 10° jour ces godets ont grandi et, par confluence, ont fourni des croûtes faviques absolument typiques ; l’animal ne présente pas de tendance à la guérison spontanée et ne tarde pas à succomber. Y-a t-il ici des localisations internes du Champignon et, si ces localisations existent, quelle est leur part dans la mort de l’animal? je ne saurais le dire exactement et je ne veux pas m'arrêter à cette question, ne possédant pas actuellement de faits me permettant de conclure sur ce sujet. Chez le Cobaye, au 4° jour la région inoculée offre des lésions caractéristiques comme chez la Souris: sur un fond érythémato- squameux, on voit de petits points d’aspect blanc-jaunâtre, absolu- ment secs et, en regardant attentivement à la loupe, on constate que ces points sont des godets, petits mais très nets. En quelques jours ces godets se développent et j’ai noté au 8° jour, sur presque tous les animaux en expérience, des godets types pouvant acquérir 2 à 3mm de diamètre ; dans d’autres cas ces godets sont devenus confluents dès le début et ont donné des croûtes sèches, plâtreuses, très faviques d’aspect mais où ilest difficile de reconnaître la dispo- sition en godet. À ce moment la lésion est à son maximum et elle forme un placard au niveau duquel il est aisé de constater par la palpation qu’il y a une infiltration notable des téguments. Suivons ces lésions et nous verrons que vers le 15° jour elles offrent une tendance à la guérison ; l’infiltration devient moins nette, les croûtes diminuent et l’évolution continuant dans ce sens, au bout de un mois environ on ne trouve plus qu'un placard encore légèrement érythémateux et squameux, où il n’y a plus trace de matière favique ; enfin, après 6 semaines, il ne reste plus qu’une région lisse, unie, sur laquelle les poils n’ont pas encore repoussé. Rien d'étonnant d’ailleurs dans cette guérison spontanée; c’est là un fait habituel dans toutes les teignes expérimentales du Cobaye et ici cela surprendra d’autant moins que les poils sont SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 27 très peu atteints par le parasite qui reste exclusivement cantonné aux couches épidermiques de surface. Il va sans dire que, dans ces inoculations, les résultats ont été identiques, que les expériences aient été faites avec le parasite provenant des lésions humaines ou avec le Champignon extrait des godets de la Souris et que dans toutes ces expériences la rétroculture a été obtenue avec la plus grande facilité. J'ai pu enfin, à l'aide de biopsies faites sur le Cobaye, suivre le S NS 7 ST. RES = Fig. 6. développement des godets et constater quelles lésions ils déter- minent chez cet animal. _ Localisés au début au pourtour du poil au niveau de l’orifice folliculaire, les éléments de l'Achorion quinckeanum restent toujours superficiels, se développant entre les couches supérieures du corps muqueux dont les assises profondes sont seulement refoulées lorsque le godet a acquis un certain développement. Sur toutes les préparations que j'ai faites, j’ai noté que les poils n’étaient que très peu atteints par le parasite dont les filaments ne pénètrent 28 E. BODIN que dans quelques-uns de ces poils sur une faible étendue et sans gagner la racine. Il y a là une particularité qui nous explique en partie la guérison rapide et spontanée de cette mycose chez le Cobaye et qui mérite d’être retenue car, sous ce rapport, c’est précisément l'inverse que l’on observe dans le favus humain où le poil est généralement envahi par le Champignon jusqu’à l’extré- mité de la racine, localisation dont on conçoit toute l'importance au point de vue de la durée de la mycose. Si l’on envisage maintenant les lésions que détermine le godet chez le Cobaye au niveau de l’épidermoderme, on trouve que ces lésions sont rapidement accentuées. La figure ci-jointe (fig. 6) dessinée à la chambre claire sur une coupe de godet au 8e jour après l’inoculation, permet de se rendre compte facilement de ces altérations. Le godet y est classique avec ses éléments parasitaires (fig. 6, A), filamenteux au fond du godet et sporulaires dans les couches supérieures ; il forme une masse à la constitution de laquelle l’Achorion prend seul part sans intervention d’aucune cellule de l’organisme animal ; mais tout autour de cette masse il y a une vive réaction d'ordre inflammatoire. Développé entre le Stratum corneum et le Stratum filamentosum, ce godet occasionne dès son début un exode des leucocytes qui viennent former au niveau de son bord inférieur une couche (fig. 6, B), où les cellules blanches se sont infiltrées en nombre plus ou moins considérable entre les cellules épidermiques.Examine-t-on avec soin les couches inférieures du corps muqueux, on y trouve d’autres leucocytes cheminant vers le fond du godet et infiltrés dans les espaces intercellulaires. Quant aux couches papillaires et sous-papillaires du derme on y verra les vaisseaux dilatés et on y trouvera de nombreux leucocytes émanés de ces vaisseaux et en voie de progression vers le godet. On y note aussi un certain degré de prolifération des cellules fixes dont les noyaux sont notablement plus nombreux que dans le cas d’intégrité parfaite des tissus. Mais ce n’est pas tout, car si l’on examine le corps muqueux, surtout au niveau de la couche qui avoisine le fond du godet, on sera immédiatement frappé par la présence de petits cavités (fig. 6, C) arrondies ou ovalaires, de dimensions variables, dont les \ SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS 29 unes paraissent vides et dont les autres renferment des leucocytes plus ou moins abondants. Ces petites cavités constituent un véritable état spongioide du corps muqueux et si l’on recherche leur mode de formation on s’aperçoit qu’il s’agit en somme ici d’exsudats qui ont distendu les espaces intercellulaires. Chez l'Homme, Leloir a décrit des lésions analogues dans le favus, mais il indique qu’en ce cas les vésicules se produisent par un phénomène de vésiculation en- -docellulaire, ce que je n’ai pas retrouvé chez le Cobaye. Ces détails m'ont semblé intéressants à relever parce qu’ils cons- tituent des documents pour l’histoire histopathologique du favus humain et animal, histoire qui est encore incomplète malgré les nombreuses recherches dont cette affection a été l’objet. CONCLUSIONS 10 Le favus de la Souris, qui peut être causé par des Champignons de provenances diverses, humaine, canine ou aviaire, est aussi déterminé chez cet animal par une Mucédinée, l’Achorion quinc- keanum, qui semble bien lui appartenir en propre et à laquelle doit être exclusivement réservée la dénomination de Champignon du favus de la Souris. 2° Cette Mucédinée peut, en certains cas, s’inoculer à l'Homme sur la peau duquel elle occasionne des godets typiques, mais ces cas sont très rares. 3° Au point de vue morphologique, l’Achorion quinckeanum, se range, parmi les Mucédinées, dans le groupe des Botrytis et des _ Acladium dont il présente nettement le mode de fructification coni- dienne. Si l’on joint à ce fait que ses affinités nutritives ainsi que son aspect en culture artificielle sont très analogues à ceux des Tricho- phyton et des Microsporum, on verra qu’en tant que Mucédinée, V'Acho- rion quinchkeanum doit être rattaché au groupe des Trichophyton et des Microsporum et non pas à celui des Champignons faviques : Achorion Schünleini, Oospora canina. L’Achorion quinckeanum appartient donc à ce groupe intermé- diaire de Champignons parasites qui participent à la fois aux carac- tères de deux groupes différents : au point de vue morphologique 30 E. BODIN. — SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS et comme Mucédinée, il se range à côté des Trichophyton et des Microsporum et cependant les lésions humaines et animales qu’il cause sont nettement faviques. Il y a lieu toutefois de faire remarquer que les formes de fructi- fication véritables de ce Champignon nous étant inconnues, cette manière de voir ne peut être acceptée que provisoirement et qu’elle ne peut faire préjuger en rien de la place définitive de l’Achorion quinckeanum dans la classification. &o Contrairement à l’Achorion Schünleini, l’Achorion quinckeanum. s’inocule très aisément au Cobaye, sur la peau duquel il détermine des godets caractéristiques évoluant rapidement et dont la guérison spontanée s’observe régulièrement au bout de un mois environ. SPELÆORHYNOCHUS PRÆCURSOR \. G., N. SP. NOUVEL ACARIEN PARASITE PAR G. NEUMANN Professeur à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse En étudiant la collection d’Ixodidae du Musée de Berlin, j'ai trouvé, dans un flacon qui ne porte pas d'autre indication que -«ohne Vaterland », un Hyalomma ægyptium (L.) ©, accompagné de quatre autres Acariens d’une physionomie toute différente. Leur réunion à Hyalomma ægyptium me porte à croire qu’ils sont origi- naires de l’Afrique et qu'ils ont été trouvés vivant avec lui en parasites sur le Bœuf. Mais cette origine géographique et parasitique n’est que proba- ble ; car, si Hyalomma ægyptium est très répandu en Afrique, il est loin d’être rare en diverses régions de l’Asie, et, si le Bœuf est son hôte de prédilection, on trouve souvent aussi cet Ixodidé sur d’autres animaux en particulier sur des Ruminants et des Equidés. Quoi qu’il en soit, les Acariens dont il s’agit se séparent nette- ment, non seulement des 1xodidae, maïs encore des autres divisions de l’ordre, et ils représentent un type qui pourrait servir de base à la création d’une famille ou sous-famille distincte. En voici la description. Femelle. — Corps aplati (fig. 1 et 2), étroit en avant, plus large vers le milieu de sa longueur, largement tronqué à l’extrémité pos- térieure, long de 4®m7 environ sur 1n"4 de largeur vers le milieu, de couleur brun jaunâtre sale, brun foncé sur les parties chitini- sées. Tégument à stries très fines, parallèles. Face dorsale un peu convexe d’avant en arrière et transversale- ment, limitée en avant par le rostre. Un écusson chitineux, tronqué, en avant pour l'articulation du rostre, brun foncé, plus long (0mm8) que large (0mm7), à bords parallèles dans la moitié antérieure, puis un peu convergents dans la moitié postérieure et se réunissant en arrière vers le tiers postérieur en un angle largement arrondi ; Me à 32 G. NEUMANN deux dépressions ou sillons, parallèles à l’axe, écartés d’un peu plus du tiers de la largeur de l’écusson, peu profonds et irrégu- liers ; les angles scapulaires renforcés par un épaississement chiti- neux portant deux poils; le reste de l’écusson glabre, lisse et Fig. 4. — Spelæorhynchus præcursor ©, face dorsale. brillant. La partie peu chitineuse de la face dorsale montre par transparence, en arrière de l’écusson, des stries rayonnantes, brun rougeâtre ; à quelque distance des bords latéraux et postérieur, et parallèlement à ces bords, un relief peu accentué; des poils épars, un peu plus longs à la périphérie que vers le centre. Face ventrale un peu dépri- mée ; le bord antérieur un peu concave pour l'insertion du ros- tre. À quelque distance de celui- ci, un écusson épais, brun rou- geâtre, triangulaire, plus large que long, à base antérieure con- cave et parallèle à celle du ros- tre, les bords latéraux un peu convexes, les angles antérieurs appuyés aux hanches de la première paire; le postérieur étroit, n’atteignant pas le milieu de la longueur totale du corps ; de cha- que côté, trois poils rapprochés du bord, l’antérieur tangent au Fig. 2. — Face ventrale SPELÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 33 bord cervical. Près du bord postérieur et sur la ligne médiane, l’anus, sous forme de fente longitudinale, à deux lèvres semi-lunai- res et réunies à chaque commissure par un bouton brunâtre:; en dehors de chaque lèvre et en arrière de la commissure posté- rieure, un petit écusson mince, irrégulier, inconstant, portant un poil en son milieu. Immédiatement en avant de l’anus, la vulve, sous forme de fente transversale, large, convexe en arrière et à laquelle aboutissent de nombreux plis rayonnants. De chaque côté, dans la moitié antérieure, les hanches des quatre paires de pattes, formant deux séries rectilignes, parallèles à la ligne médiane, celles des deux premières paires à peu près tangentes au bord du corps par leur bord externe, les deux autres beaucoup plus éloignées du bord du corps. Entre la base des pattes de la troi- sième et de la quatrième paires, en dehors des hanches et près du bord du corps, de chaque côté, un stigmate petit, ovale, long de 90 &, limité par un péri- trème mince, projetant vers le centre Fig. 3. — Stigmate deux prolongements, l’un qui vient du NN sommet antérieur, l’autre du bord exter- ne, un peu en avant de son milieu; dans la moitié postérieure, un bouton hémisphérique brun rougeâtre; des pores très fins, peu nombreux, abon- on Le dorsale du dants surtout vers le centre. camérostome. x 50. Le rostre est surtout caractérisé par l'importance énorme du camérostome, qui se présente comme une vaste cavité ouverte du côté ventral. A la face dorsale, il forme un demi dôme, régulièrement convexe, brun rougeâtre, dont la sur- face est partagée en de nombreuses facettes polygonales, disposées en séries un peu irrégulières, orientées dans le sens de la longueur. A la face ventrale, c’est une cavité profonde, à orifice subrectan- gulaire, plus large (265 x) que long (220 ), un peu plus large en avant qu’en arrière, à angles arrondis, à bords tranchants, l’antérieur terminal, le postérieur creusé en son milieu d’un sinus arrondi. À une très petite distance du bord latéral, la face interne porte, de chaque côté, une frange submarginale de soiïes fines et Archives de Parasitologie, V. n° 1, 1902. 3 34 G. NEUMANN lamelleuses dirigées en dedans, qui se relie à sa congénère par une frange semblable située sous le plafond du camérostome, parallèlement au bord antérieur, à soies dirigées en avant, rem- placées sur la ligne médiane par une arête de renforce - ment. Le plafond (dorsal) du caméro- stome est renforcé à sa face interne par Fig. 5. — Face ventrale du camérostome. X 55. Un prolongement étroit, épais, mé- dian, rétrograde, émané de son bord postérieur et dont la pointe s'appuie à la face interne de l’écusson dorsal. Le plancher (ventral) est renforcé aussi sur son milieu et à sa face interne par un prolon- gement conique, un peu plus large que long, à sommet antérieur, paraissant susceptible de quelque mouvement et dont le sommet peut affleurer ou dépasser le sinus du bord postérieur. Ce prolon- gement porte à sa face LA . inférieure un appendi- à 4, À ce médian styliforme, LS : A transparent, flexueux, CM à HÏN\ long de 120 y, large de CRE 9 x, qui paraît être l’hy- LS NP postome, ou seulement = la languette. A la face Fig. 6 — Maxilles, languette et fibres musculaires. x SUPérieure de la lan- 175. guette et de chaque côté s’insère une lame striée (musculeuse ?), qui s’infléchit en arrière et en dehors pour aller rejoindre la base de la frange correspon- dante du cadre. La languette est bordée de chaque côté par une pièce transparente (maxille), située un peu au-dessous d'elle, en forme de triangle rectangle étroit, à hypoténuse externe et à base postérieure et transversale. Les chélicères sont deux organes volumineux, épais, foncés, coni- ques, rapprochés, parallèles, situés au fond du camérostome, appuyés contre son plafond, dépassant à peine son bord postérieur à la vue ventrale, longs d’environ 500 y, larges de 165 x, terminés Fig. 7. — Mandibules. X 55. SPELÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 3) en avant par un crochet mousse, dirigé en dedans et suivi d’un autre crochet à peu près semblable, situé presque immédiatement en arrière ; vient ensuite un renflement irrégulier, épais, court, placé en regard du second crochet ; l’extrémité postérieure de la chéli- cère forme une base élargie, sur laquelle s’insèrent les muscles moteurs de l'organe. — Le cadre ventral du camérostome est formé par une bande chitineuse, dont les deux moitiés se réunis- sent sur la ligne médiane en une suture amincie; leurs bords limitent de chaque côté un espace clair, allongé, oblique de dedans en dehors et d’arrière en avant. En regard de cet espace clair, au niveau de l’angle externe du cadre du camérostome, s’insère de chaque côté le palpe maxillaire. Chaque palpe, long de 320 x, est formé de cinq articles à peu près de même longueur, les trois premiers tronc-coniques et plus larges à leur extrémité distale, les _deux terminaux sensiblement cylindriques, le diamètre respectif diminuant du basilaire au terminal. Les trois premiers portent à l’angle interne de leur bord distal un poil plat, mince, transparent, plus large de son extrémité libre; à l’angle opposé du deuxième et du troisième, un poil épais, conique ; le bord distal et ventral du premier se prolonge par une aile transparente qui recouvre la moitié de la face ventrale du second ; une couronne de poils autour de l’extrémité distale du quatrième ; un bouquet de poils à l’extré- mité du cinquième. Pattes. — Toutes à peu près de même longueur (1mw2), celles de la seconde paire un peu plus courtes ; six articles inégaux. Hanches ventrales, irrégulièrement coniques ou triangulaires, diminuant de la 1"° à la 4. Deuxième article cylindrique, à peine plus long que large ; les autres, sauf le terminal, un peu plus larges à leur extrémité distale ; le sixième conique, atténué de la base à l’extré- mité. Le troisième partagé, par une fausse articulation située près de sa base, en deux articles, dont le basilaire très court. Même disposition à la base du sixième article. Sur les articles 2 à 5, une couronne de six longs poils près de l’extrémité distale ; quelques poils près de la base; au sixième article, des poils semblables épars sur toute la longueur. Aucun tarse sur aucun individu ne présente d'ongles ni de ventouse ; on peut en conclure que ces appendices ont été arrachés au moment de la récolte et sont restés sur la peau de l’hôte. Cette induction est justifiée par une préparation qui, 36 G. NEUMANN d’une iemelle, a extrait en la mutilant et déformant une larve dont les tarses sont restés intacts.' Ces tarses se continuent par un long Fig. 8. — Première patte gauche, face ventrale. x 50. Fig. 9. — Ongles et ambulacre. >< 170. pédicelle transparent, qui se Lermine par deux crochets courts et robustes, et par une ventouse étalée, subcirculaire, très transparente, dont la base d'insertion paraît se continuer le long du pédicelle. Le 3° article est deux fois aussi long que large (1754) et plus long que les deux suivants ; Ceux-ci, à peu près égaux entre eux et au pseudo-article principal du 3°, ont 140 de longueur. Les tarses, sans appendice termi- nal, ont 280% de longueur. Ces mesures sont celles de la 17° paire. Les tarses croissent de la re à la 4° paire (330 x), en même temps que leur pseudo-article proximal a une longueur relativement plus grande (90 x à la 4 paire). L’Acarien dont la description précède se distingue principalement de tous ceux que nous connaissons par les particularités du rostre et surtout par le développement énorme du camérostome. La situation des stigmates à la partie posté- rieure du corps, entre les hanches des 3° et 4° paires de pattes, l’absence d’épimères aux pattes, la présence d’un plastron ventral le rattachent au sous-ordre des Metastigmata de Trouessart. Par ses palpes libres, inermes, tactiles, ses chélicères en pinces, il peut être réuni à la famille des Gamasidae. Mais des dix sous-familles en lesquelles la famille des Gamasidae peut être divisée, d’après les bases établies par A. Beriese, il n’en est aucune dans laquelle notre type puisse entrer sans forcer les analogies. Il rappelle les Ptero- ptinae par la présence du plastron ventral, les Dermanyssinae par le plastron dorsal. Mais ce dernier plastron a davantage les caractères de celui des Zxodinae femelles ; et c’est aussi avec les chélicères des SPEL ÆORHYNCHUS PRÆCURSOR, NOUVEL ACARIEN PARASITE 97 Ixodidae que celles de notre Acarien ont le plus d’analogie, bien qu’elles soient beaucoup plus fortes et plus massives. | 11 semble qu’on peut considérer les parties latérales et posté- rieures du camérostome comme dues à l’expansion d’un article basal des palpes, par exagération de ce que l’on voit chez plusieurs Ixodinae, en particulier chez Rhipicephalus; la frange marginale correspondrait aux soies qui bordent cet article basal chez ces parasites. Je suis porté aussi à considérer notre Acarien comme vivant en parasite. Il se fixerait énergiquement par les ongles des pattes, si bien qu'il les laisserait implantés quand on le saisit; les quatre individus qui formaient le lot avaient toutes leurs pattes (32 au total) mutilées de cette façon. Comparé aux fxodidae, il compense- rait ainsi, par le rôle des ongles, la faiblesse du rostre. Il semble, en effet, que, chez lui, les chélicères seules soient capables de blesser la peau ; encore, si elles sont fortes, ont-elles leurs crochets terminaux peu aigus. La languette et les maxilles ne paraissent être là que pour figure ; leur faiblesse ne les rend guère aptes à jouer un rôle vulnérant un peu actif. Pour rappeler le caractère principal de l’Acarien, je donnerai au senre le nom de Spelæorhynchus (oxékaov, caverne; fuy4os, rostre). Spelæorhynchus n. g. — (Femelle). Corps large, plat, pourvu d’un écusson dorsal antérieur ; un plastron ventral en arrière du rostre ; pas d’écusson génital. Anus sub-terminal, ventral. Vulve en fente transversale, préanale, à lèvres plissées. Stigmates petits, ventraux, situés en dehors du troisième espace intercoxal. Rostre non saillant ; camérostome très grand, profond, ventral, muni d’une frange de soies à sa marge interne ; languette filiforme ; maxilles petites, membraneuses, saillantes au bord postérieur du caméro- stome ; palpes filiformes, à cinq articles. Chélicères fortes, à deux crochets successifs, situées au fond du camérostome. Pattes subé- gales, à six articles, sans épimères, deux ongles terminaux, un ambulacre. Spelæorhynchus præcursor n. sp. — (Femelle). Corps brunâtre, plus large dans le milieu ; écusson ventral triangulaire. Caméro- stome orné de facettes à sa face dorsale, à ouverture ventrale quadrangulaire. Stigmates ovales. Pattes inermes. Vivipare. Patrie inconnue. TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES PAR PAUL VUILLEMIN Professeur à l’Université de Nancy. Nous nous proposons de décrire dans cette note une maladie para- sitaire des poils, jusqu'alors inconnue en France, présentant, comme la tinea nodosa de Cheadle et Malcolm Morris, comme la trichomycosis nodosa de Behrend, comme la piedra nostras d’Unna, comme les altérations produites par le Champignon des chignons de Beigel, une étroite parenté avec la piedra de Colombie. M. X., âgé de 36 ans, mécanicien à l’Université de Nancy, vient me trouver le 2% janvier 1901. Il porte une moustache noire, robuste, bien fournie, vierge du rasoir et des ciseaux. Le matin même, il a remarqué sur un grand nombre de poils de la moitié droite et sur une moindre quantité à gauche, des épaississements irréguliers qui arrêtaient le peigne. Les saillies étaient dures, faciles à sentir en passant la moustache entre les doigts, mais assez peu appa- rentes. Elles résultaient de la présence d’un enduit translucide, tranchant à peine sur le fond noir de la moustache. La première impression de M. X. fut qu’une sauce épaisse était restée collée aux poils depuis le repas de la veille au soir, mais il ne parvint pas à s’en désarrasser malgré des lavages à l’alcool, au pétrole, à l’eau très chaude. Au premier examen fait à la lumière du gaz, j’eus peine à distinguer les poils malades, d’autant plus qu'ils étaient pour la plupart masqués par les poils sains; les parties superficielles de la moutache étaient en effet épargnées, sans doute parce que l’affec- tion se développe seulement dans les parties protégées contre les frottements et contre la sécheresse. À l’aide de la loupe, on distingue in situ, l’épaississement brillant à reflets verdâtres, formant, sur une étendue d’un centi- mètre à un centimètre et demi, une gaine irrégulière, interrompue çà et là (fig. 1, a, b). L’épaississement occupe exclusivement la région moyenne du poil; la pointe en sort intacte et la base est TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 39 saine sur une longueur voisine d’un centimètre. Le poil garde son calibre normal dans les portions nues; il n’est ni gonflé, ni émacié. Avec la gaine qui l’entoure, il atteint un tiers de millimètre d'épaisseur. Les poils malades ne s’arrachent pas plus facilement que les autres. La barbe est indemne, ainsi que les cheveux. Un examen rapide me montre une gaîne superficielle adhérant fortement au poil et com- posée uniquement de cel- lules végétales comme dans les cas de piedra observés en Colombie et de maladies semblables étudiées en Angleterre et en Allemagne. L'enduit parasitaire n’est pas sans analogie d'aspect avec les traces laissées sur les poils par la matière aggluti- nante des lentes de Pédi- culides ; un confrère qui vit le malade m'en fit im- médiatement la remarque. Juhel-Rénoy nous dit déjà que, dans la piedra de Colombie «le poil porteur de nodosités ressemble au plus haut point au poil porteur de lentes ou.de Pediculi pubis, avec cette Fig. 1. — Aspect des poils de moustache re- différence que l’élevure vêtus de gaïnes parasitaires, à un faibie LFERE : : grossissement. — &, b, poil intact ; €, poil iédrique..…… : 2 PRE tt piédrique É est infini fendu sur son trajet; d, poil fendu à l’ex- ment plus petite ». trémité libre. Quelle peut être l’ori- gine de l'affection? Elle ne s’est certainement pas développée depuis la veille, comme le patient se le figurait d’abord. Pourtant elle avait dû prendre, depuis peu, le développement actuel. Soïi- gneux de sa toilette, M. X. n’avait senti jusqu'à ce jour aucune résistance au passage du peigne. Il est à noter qu’il prenait d’ex- 40 P. VUILLEMIN trêmes précautions antiseptiques, parce qu'il avait un enfant atteint de variole. Depuis trois semaines, il se lavait régulièrement la figure, y compris la moustache, avec une solution aqueuse de sublimé à 0,25 pour 1000. Nous ne trouvons pas non plus dans ses antécédents d’indica- tions sur l'apport des germes parasitaires. M. X. ne fait pas usage de cosmétiques. Il y a trois jours, il s’est appliqué un îrise- moustache neuf « le sans-gêne », pièce de gaze que l’on maintient dix minutes en place après avoir humecté la moustache d’eau alcoolisée. IL songea à incriminer cet appareil, mais sans raison. L’affection remontait à plus de trois jours,-et, si l’on admettait un développement si rapide, on s’expliquerait mal que les poils superficiels, en contact direct avec la pièce incriminée, fussent restés indemnes. Le patient ne soigne pas de Chevaux et n’a pas de contact habituel avec des animaux. Il est allé récemment à Paris, a visité l'Exposition; mais rien n'autorise à penser qu'il en ait rapporté les germes du mal. Nous verrons d’ailleurs que le Champignon se distingue de celui de la piedra de Colombie et très probablement ceux de Morris, Behrend, Unna. Nous n’avons donc aucune raison de soupçonner une origine exotique à cette lésion parasitaire. Avant d’entrer dans le détail de l’Histoire naturelle du parasite, complétons les renseignements concernant le malade. L’affection a cédé rapidement à l’emploi de lotions de sublimé en solution aqueuse à 0,5 pour 1000, répétées fréquemment. Quatre jours après le début du traitement, les milieux nutritifs, ensemencés avec les poils et les fragments d’enduits, sont restés stériles. Le sublimé qui, en lavages rapides au quatre millième, avait laissé au parasite toute sa vitalité, est donc un remède héroïque, lorsque la concentration est augmentée et l'application plus durable. En brossant énergiquement la moustache avec la solution mercurique, le patient a fait disparaitre en quatre semaines toute trace des enduits cryptogamiques. L'aspect de la moustache n’ofîre plus rien d’anormal à l'œil nu, bien qu'il persiste une lésion microscopique indélébile, TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES WA LA LÉSION PILAIRE. Le Champignon qui engaine les poils de moustache n’est pas rigoureusement superficiel. Jamais, il est vrai, nous ne l'avons trouvé dans la moelle ni même entre les éléments de l’écorce ; mais l’épidermicule est dilacéré, soulevé, enveloppé par la masse parasitaire. Si l’on veut arracher mécaniquement la gaîne fongique d’un poil sec, ou humecté d'alcool ou d’eau, on rencontre une grande résis- tance. On enlève avec effort un lambeau qui entraîne l’épidermicule (fig. 2). L'opération est facilitée par l’action de l’acide formique concentré : alors la pres- sion d’un couvre-objet suffira pour détacher l’en- duit parasitaire encore tapissé par l’épidermicule. L'enduit isolé est d’un jaune grisâtre assez pâle, translucide. Il n’ofire plus de reflets verdâtres, com- me sur le poil. Il faut recourir aux cou- pes transversales ou lon- Fig. 2. — Face profonde de la gaine parasi- $ c Le taire tapissée de l’épidermicule du poil. gitudinales pour préciser Se 175. les rapports des cellules épidermiques avec les cellules du Champignon. Les éléments végé- taux, en s’insinuant sous les lamelles, les soulèvent, les refoulent, les rebroussent en arrière, tout en les fixant comme des crampons dans la masse accrue du parasite (fig. 3). Epidermicule et Champi- gnons font corps ensemble; l’épidermicule adhère bien plus solide- ment au parasite qu’à l’écorce du poil. Parfois même, les cellules cryptogamiques arrivent au-dessous de l’épidermicule et confinent directement à l’écorce (fig. 4). Le Champignon s’attaque donc à l’épidermicule, le disloque, le sépare en partie du poil. Ce n’est point un simple saprophyte de la suriace. Son ablation a pour effet de dénuder les éléments corti- Caux. Le poil garde une trace indélébile de son passage et, débar- rassé du parasite, reste dépouillé de son enveloppe protectrice. 42 P. VUILLEMIN La désagrégation et la suppression partielle de l’épidermicule compromettent-elles la solidité du poil ? Nous n’en avons pas de SACS ESS DETTES Fig. 3. — Portion supérieure d’une gaine crypto- gamique (ch) en coupe longitudinale. — ep. épidermicule, décollé de l'écorce (ec) et enve- loppé par le Champignon (ch). x 1725. Fig. 4. — Coupe transversale d’un poil au niveau où le Champignon (ch), ayant dilacéré l’épi- dermicule (ep), arrive au contact de l’écorce (ec) du poil. x< 1725, preuve dans notre cas. Les poils robustes de la moustache de M. X., débarrassés mécanique- ment de leur enduit, ont gardé toute leur rigidité. Tout au plus pourrait-on penser que les germes extérieurs pénètreront plus facile- ment dans la région al- térée; mais, dans cette hypothèse d’une com- plication secondaire, la porte d’entrée est trop éloignée du bulbe pour faire craindre une des- truction radicale du poil. Les poils se brisent parfois au niveau des gaines fongiques, qui deviennent alors ter- minales.Quelques poils étaient fendus au ni- veau du parasite (fig. 1, c). L'un d’eux, très grèé- le, était à la fois brisé et fendu (fig. 4, d); les deux moitiés étaient recourbées en sens in- verse comme une vrille de Vigne ; le Champi- gnon formait une gaine épaisse autour de cha- que moitié et atteignait son plus grand développement au niveau TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 43 de la rupture. Le reste de la moustache était exempt de tout phé- nomène de trichoptilose. Ces faits nous donnent à penser que la gaine parasitaire aug- mente la fragilité du poil, mais d’une façon indirecte. La gaîne elle- même, sur la moustache, est dure et cassante. En se desséchant, elle se rétracte et présente çà et là des incisures, des fissures irré- gulières. Etant donnée l’intime pénétration du Champignon par l’épidermicule, il n’est pas surprenant que le poil entraîné mécani- quement dans la rupture de la gaine parasitaire, se fende en long avec elle ou se brise transversalement. Nous croyons pourtant que le phénomène de la rupture des gros poils est exceptionnel ; c’est aussi l'opinion d'Unna qui a étudié un parasite analogue sur la moustache. Par conséquent notre Champignon, sans être un pur saprophyte, est un parasite, laissant à la majorité des poils envahis un aspect peu différent de l'état normal. LE CHAMPIGNON A L’ÉTAT PARASITAIRE. La gaïne parasitaire n’est pas d’épaisseur uniforme; elle s’atténue progressivement vers les extrémités supérieure et inférieure, vers les solutions de continuité qui l’interrompent et aussi latéralement, dans les points où elle n’entoure qu'une partie du poil. Tandis qu’au niveau le plus saïllant des nouures, on compte une quaran- taine de cellules superposées, on n’en trouve plus qu’une ou deux assises sur les lisières. La structure difière notablement dans ces deux régions extrêmes et prend dans l'intervalle des caractères intermédiaires. Nous envisagerons séparément ces deux types principaux auxquels les formes transitoires se relient sans peine. Examinons d’abord la gaîne dans sa région la plus développée, la plus épaisse. Un fragment regardé au microscope par sa surface libre,ofire l’aspect d’une mosaïque formée de cercles pour la plupart tangents entre eux. Les méats qui les séparent sont comblés par une substance hyaline farcie de granulations inégales. Les cercles sont des cellules, dont le diamètre oscille entre 2 u 5 et 4u5, ayant le plus souvent de 3 à 4. Chaque cellule est munie d’un noyau vésiculeux, sphérique ou elliptique, mesurant de 1 4 à 1433, contenant un nucléole chromatique bien arrondi de 03 à 05. Le plasma est dense, peu vacuolaire. La membrane cellulaire comprend trois couches qui se laissent difiérencier par l’action 44 P. VUILLEMIN successive du bleu de toluidine et de la glycérine. La couche: interne appliquée au plasma granuleux, est presque toujours rouge ; quant à la couche externe, elle est faiblement teintée de bleu. Elle constitue la substance unissante des cellules et agglu- tine les poussières auxquelles nous attribuons surtout son aspect irrégulièrement granuleux. On se rend bien compte de la nature de cette couche exter- ne sur les éléments dissociés (fig. 5, a, b). Dans cette vue superficiel- le, les cellules n’offrent pas de sériation et semblent inde- pendantes les unes des au- tres. ee : A De Retournons un fragment ee en semblable aminciparraclage au bout de 24 heures (étuve à 30); et examinons la face profon- c, article se coupant en deux ; d, article de. Les cellules du Champi- tronqué à un bout; e, article arrondi on apparaissent recouver- aux deux bouts; f, articles cylindriques ®? en voie de désagrégation. »< 1725 tes et entremêlées d’écailles de l’'épiderme (fig.2). Elles ne sont pas régulièrement arrondies comme celles de la surface ; mais leur contour présente des ‘portions rectilignes, des saillies, des retraits des plus variés. Les unes s'appliquent au poil par une large surface, les autres n’y touchent que par une étroite facette, une ligne ou un point. Cependant on distingue, dans ce labyrinthe d'éléments informes, des lignes directrices qui révèlent leur agen- cement en files ramifiées. Un certain nombre de cellules font donc partie de filaments étalés à la surface du poil dans divers sens ; d’autres paraissent indépendantes de leurs voisines : ce sont les bases de séries redressées obliquement ou perpendiculairement à la direction des précédentes. L'analyse de cette figure nous indique que le Champignon a donné simultanément des ramifications en surface et en hauteur el que ses premières végétations, comprimées, écrasées par la masse des couches superficielles, se sont laissées déformer et, en grande partie, mortifier. TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 45 Les coupes perpendiculaires à la surface du poil confirment cette premièreimpression. Les cellules de la base sont, en majorité, moins hautes que larges, donc aplaties (fig. 4); quelques unes sont mêmes atrophiées et réduites à de petits bâtonnets n’ayant guère que À & d'épaisseur, à membrane mince, ne se colorant pas (fig. 6). Les cellules suivantes sont moins déformées et sensiblement égales dans tous les sens ; mais dans les portions épaisses des nodosités elles sont tassées à tel point que leur agencement primitif en filaments est méconnaissable. La sériation redevient sensible dans la moitié extérieure où l’on trouve des files d’une dizaine de cellules régulièrement superposées, sur lesquelles se branchent d’autres files semblables, également ascendantes. Fig. 6. — Coupe transver- Fig. 7. — Portion d’enduit dis- Fig. 8.—Portion d'enduit sale de l’enduit ; cellu- socié ; files rameuses de cellu- dissocié ; filament cy- les atrophiées. x 1725. les. < 1725. lindrique. >< 1725. Au voisinage de la surface, les cellules s’arrondissent davantage. L'aspect de mosaïque, constaté à l’examen superficiel, celui qui a le plus frappé les observateurs de cas analogues au nôtre, s’expli- que par ce fait, que chaque cellulé vue d’en haut est l'extrémité d'un rameau indépendant. Les dissociations de l’enduit parasitaire complètent les indica- tions précédentes. On y voit (fig. 7) des cellules unies en filaments ramifiés ou dissociées en chainettes, en paires de cellules séparées par une large cloison, en cellules rondes (fig. 5, a, b). Parfois, à ces cellules courtes sont mélangés des filaments étroits (fig. 8), dont les éléments sont restés cylindriques. On y voit aussi des cellules chétives à parois minces, comme nous en avons reconnu, sur les 46 : P. VUILLEMIN coupes, au voisinage du poil. Enfin, du milieu de la masse parasi- taire on extrait des sortes de chlamydospores, isolées ou par paires (fig. 12, c), atteignant 6 v de diamètre, avec une membrane strati- fiée ayant jusqu’à 1 & d'épaisseur. Les marges minces de l’enduit s’étudient bien sur une coupe tangentielle du poil. Les cellules vivantes, bien colorées par les réactifs, dépassent la masse compacte du Champignon sous forme de franges inégales de 2 à 5 éléments chacune ; mais l’enduit s'étend encore sur une espace d’une dizaine de uw de largeur sous forme d’une pellicule mince, mal colorée, à bords irré- guliers. Avec de puissants objectifs, on y retrouve les contours de cellules plus ou moins allongées, mor- tes, entourées de gra- nulations inégales. Cet aspect, évidem- ment secondaire, se comprend mieux par l'examen d’enduits dé- collés au moyen de l’a- cide formique et étalés. Voici ce qu’on y recon- naît (fig. 9). Les ramus- cules extrêmes des sé- - ries collées au poil ont des cellules allongées à contenu raréfié ou mé- me nul; leurs parois, - Fig. 9. — Bord de l’enduit parasitaire sur un poil restées minces, sont en de moustache. >< 1725. partie flétries et déchi- rées. De vigoureuses végétations les surplombent, issues des cellules précédentes. Au-dessous et au pourtour de la toufte vivante, il y a donc des cellules se comportant comme des sortes de crampons, ayant apparemment épanché une partie de leur con- tenu pour augmenter la matière agglutinante qui fixe le parasite: L'examen direct du parasite sur le poil est donc suffisant pour démontrer que nous avons affaire à un Champignon et même à une espèce où la division du travail s’accuse déjà. … TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 47 LE CHAMPIGNON EN CULTURES Ce Champignon se cultive aisément ; il fut isolé sans peine dans notre cas. Dès la première visite de notre malade, des rondelles de poil engaîné ou des fragments d’enduit parasitaire détachés asepti- quement servent à ensemencer plusieurs milieux. Sur gélatine laissée à la température du laboratoire variant de 10 à 15° C., sur gélose maltosée, sur carotte à l’étuve réglée vers 35°, les colonies apparurent dès le lendemain et poussèrent rapidement. Toutes offraient en quelques jours des enduits jaune grisàätre comme les gaines parasitaires, également formés de cellules de Champignon. L'espèce élait pure d'emblée dans quelques tubes. Trois cultures furent souillées secondairement, en des points d’abord restreints, l’une par un Macrosporium, la seconde par un Aspergillus, la troi- sième par un Penicillium. Ces impuretés furent aisément éliminées par des repiquages. Nous n’avons jamais eu à lutter contre les Bactéries dont se plaignaient les auteurs qui isolèrent des Cham- pignons des nodosités des poils. Nous devons sans doute cet avan- tage aux lotions de sublimé que se faisait journellement M. X. L'antiseptique avait stérilisé la surface des enduits sans tuer les cellules végétales plus profondément situées. Cependant le Champignon ne résiste pas à un contact prolongé ou a une concentration plus grande du bichlorure de mercure, car à la seconde visite du malade, le 28 janvier, soit trois jours après le début du traitement, plusieurs fragments de parasite, semés de nouveau dans les mêmes conditions que le 2%, ne fournirent aucune culture. Les cultures ont prospéré à diverses températures entre 100 et © 38 c. Nous n'avons pas fait d’essais en dehors de ces deux limites extrêmes. La croissance s'accélère à mesure que la température s’élève, au moins jusqu’à 35°. Pas d’exigence spéciale au point de vue de la réaction des milieux. Les légumes stérilisés à 120°, carotte, betterave, pomme de terre, etc., donnent d'excellents résultats. Il en est de même de la gélose, surtout maltosée, de la gélatine, du sérum, etc. Comme milieux liquides, les bouillons animaux, les décoctions végétales conviennent bien ; le liquide Raulin donne des résultats médiocres. On trouvera les détails des cultures de ce parasite dans la thèse de 48 P. VUILLEMIN notre élève, le Dr Schaechter ; nous en rappellerons seulement les caractères les plus saillants. La gélatine est restée ferme pendant quatre mois ; la liquéfac- tion n’a commencé qu'avec les fortes chaleurs et doit être imputée à une fusion plutôt qu'à l’action dissolvante des produits sécrétés par le Champignon. Semé dans des liquides, le Champignon ne végète qu’à la sur- face, où il ne tarde pas à former un voile continu. Si la culture est vigoureuse, par exemple sur bouillon de Bœuf ou sur décoction de carottes, le voile s’épaissit, se plisse, s'étend sur les parois de verre au-dessus du liquide. Schaechter a vu cet enduit pariétal s'élever jusqu’à 2 centimètres. Au bout d’une quinzaine de jours, le voile se détache et tombe au fond du récipient; un nouveau voile se reforme, se précipite à son tour ; le même phénomène se renou- velle tant que le milieu est assez nutritif. Dans les solutions défavorables telles que le liquide Raulin, le voile met longtemps à se former, ne gagne pas les parois et n'est pas remplacé quand il est tombé au fond du tube. Il en est de même sur la décoction de graines de lin. Ce liquide essayé par Schaechter en raison du rôle qu'on lui a fait jouer dans le dévelop- pement de la piedra de Colombie, s’est montré peu propice à la culture de notre Champignon. Les cultures sur liquides n'ont rien de caractéristique ‘pour notre espèce. Notons leur ressemblance avec celles l’Oidium lactis. Les cultures sur solides ne s'étendent que dans les portions aérées. Les inoculations en piqüre dans la gélatine ou la gélose donnent des colonies seulement à l’orifice. Pourtant le Champignon ‘envoie des filaments cylindriques, allongés, ramifiés, dans les couches superficielles. On s’en rend compte sur les coupes prati- quées perpendiculairement à la surface de la gélose. Si l’on porte ces coupes minces dans la glycérine, les filaments sont tordus, enroulés en tire-bouchon ; mais cet aspect est artificiel ; il résulte de la rétraction de la gelée et s’efface plus ou moins complètement dans les liquides aqueux. Les colonies se développent surtout au-dessus de la surface sous forme d’une croûte d'un gris jaunâtre, prenant parfois une couleur de cire. Cette croûte est généralement glabre, d’aspect faiblement humide et vernissé.Elle se contourne en nombreuses circonvolutions TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 49 fines sur pomme de terre, plus épaisses sur carotte, sur gélose, sur gélatine, atteignant encore de plus fortes dimensions sur betterave. Les dimensions des sinuosités varient sur un même milieu selon son humidité et la vigueur de la culture. Sur un même support, des espaces plus ou moins étendus restent lisses, tandis que d’autres sont simplement verruqueux ou enfin contournés comme des circonvolutions cérébrales en miniature. Les plus petits vermicules sont à peine visibles à l’œil nu; les plus gros dépassent 3 milli- mètres d'épaisseur. La surface vermiculée de notre Champignon rappelle celle des cultures de la piedra de Colombie figurées par Juhel-Rénoy et Lion. La surface devient blanche, poudreuse comme de la craie, quand les cultures sèchent en vieillissant ; ou bien les circonvolutions s’égrènent.en verrucosités secondaires qui leur donnent un aspect grenu. Quand le milieu reste longtemps humide, la masse cireuse de la culture se couvre d’un duvet fin et court, ou de houppes formées d’un faisceau conique de tubes cylindriques dont le nombre diminue de la base au sommet. Les mêmes filaments corémiés sont connus dans les cultures de l’Oidium lactis ; maïs ils se retrouvent dans des groupes très différents : j'en ai vu chez des Aspergillus : mon élève, Mlle Daïreuva, en a figuré chez l'Endomyces albicans. Les expansions filamenteuses forment aussi une auréole de franges délicates autour des croûtes cireuses; elles sont particu- lièrement visibles sur les milieux transparents tels que la gélatine et la gélose. Leur direction est légèrement sinueuse ; elles rampent en partie à la surface et pénètrent en partie dans le support. Ces filaments se désagrègent par places en articles sporiformes. Les filaments s'étendent encore sur le verre des tubes, où ils ont une grande tendance à se recourber en crosse et à s’émietter _en fragments très courts. Dans les enduits qui tapissent les supports solides, comme dans les voiles étendus sur les liquides, le Champignon présente pen- dant plusieurs jours une faible cohésion ; il suffit d’agiter les eultures dans l’eau ou les solutions aqueuses pour obtenir une émulsion. Au bout de quelques semaines, l’enduit devient cohé- rent et s'attache fortement aux supports solides. Quels que soient les milieux de culture et l'aspect des colonies, Archives de Parasilologie, V, n° 1, 1902. L 50 P. VUILLEMIN l'examen microscopique révèle sensiblement la même succession de formes. Dans les jeunes colonies, les cellules n’offrent plus la couche mucilagineuse externe observée dans l’enduit des poils ; leur membrane se compose donc d’une couche interne qui ne se colore pas au bleu de toluidine et une couche externe rouge. Dans une culture de 24 heures (fig. 5, c à f) on trouve un grand nombre de cellules qui se divisent et s’isolent aussitôt. La cellule ronde s’allonge et prend une cloison médiane, conti- nue avec la couche in- Éd) terne de la membrane. > La cloison se délamine en deux feuillets (c) ; la couche rouge se fend nn circulairement, puis se prolonge sur les surfa- ces de section des deux cellules-filles isolées (d). Tantôt cette surface se bombe de plus en plus, en sorte que la nouvelle cellule re- prend l’aspect arrondi de sa génératrice (e); tantôt la division se ré- pète rapidement, en sorte que l’on a des chaïînettes d'articles cylindriques en voie d'isolement (f). Dans une culture de 48 heures (fig. 10), on trouve encore une foule de cellules isolées, les unes arrondies, les autres coupées carrément; mais déjà la séparation des cellules-filles est moins rapide ; beaucoup d’entre elles sont à moitié décollées, à moitié retenues par une surface mitoyenne assez grande. D’autres restent associées par paires ou par courtes chaînettes. Les nouveaux éléments tendent à devenir plus longs et plus grêles : les grosses cellules de 4 x à 4 L 5 de large, émettent des filaments descendant a 24 et même à 1 x 75 de diamètre. Ces cellules plus grêles ne Fig. 10. — Culture de 2 jours sur carotte. Etuve à 32°C. x 1725. TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES D1 naissent pas toujours dans le prolongement du grand axe de la cellule ovale ; avant de s’allonger elles simulent plus ou moins un bourgeon ; mais leur union avec la cellule mère est plus large que chez les Blastomycètes et la séparation se fait par clivage d’une cloison plane. Les jours suivants, on trouve à côté des articles émiettés ou en voie de séparation, des filaments allongés, cloisonnés et ramifiés, encore fixés à la cellule initiale plus large (fig. 11). Les rameaux, Fig. 11. — Culture de 4 jours sur betterave. Etuve à 32°C. x 580. en partie caducs dès leur base, laissent une cicatrice noueuse, comme on en voit chez l’Oidium lactis. Les petits rameaux caducs restent pariois unicellulaires et se renflent en cellules ovoides: en sorte que la structure simple du début subsiste toujours à côté des filaments de plus en plus longs et enchevêtrés qui s'organisent à la longue. ; ï Plus tard, quand le milieu commence à s’épuiser, certaines cellules se vident ; d’autres se renflent, prennent une membrane 52 P. VUILLEMIN ferme, un contenu réfringent; ce sont des cellules végétatives adaptées à la fonction conservatrice. On trouve de ces chamydos- pores dans tous les milieux ; leur situation n’a rien de fixe ; elles sont isolées ou sériées, intercalaires ou terminales. Les unes ne Fig. 12. — a, b, chlamydospores dans une décoction de carottes de six mois; c, chlamydospore dans l’enduit parasitaire. >< 1725. dépassent pas la taille des cellules végétatives (4 & environ) ; d’autres atteignent jusqu’à 12 u de diamètre (fig. 12, a, b). Nous n’avons pas rencontré d'organes reproducteurs mieux définis, plus différenciés que ces simples kystes mycéliens. CLASSIFICATION BOTANIQUE Notre observation n'est pas la première où l’on signale des enduits parasitaires appliqués aux poils ou les engainant sur une étendue plus ou moins considérable de leur partie libre. Nous laisserons de côté les trichorrhexies noueuses dans lesquelles la rupture et la dissociation fibrillaire du poil résultent de la péné- tration du parasite dans son intérieur. Les parasites signalés dans les trichorrhexies sont d’ailleurs des Bactéries : Bacille de R. TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 53 Patteson, Diplo-Staphylocoque de Paul Raymond, Bacille multi- forme de Hodara et de Spiegler, Bacille de von Essen. Les parasites superficiels des poils, abstraction faite des Insectes et de leurs lentes, ont d’abord été signalés en Russie, sous le nom de Grégarines, par Lindemann et par Knoch. Ces Proto- zoaires n'ont pas été retrouvés ; mais Beigel leur identifie le Champignon des chignons qu’il observa sur les cheveux vivants ou coupés. Sans insister sur ces attributions douteuses, nous prendrons comme point de départ la diagnose du Pleurococcus Beigeli, donnée par Rabenhorst en 1867. Cette diagnose répond exactement à la description que nous avons donnée de notre Champignon d’après l’aspect superficiel et l'examen direct des fragments au microscope: cellules de même forme et de même taille, logées dans une gangue gélatiniforme ; mêmes reflets verdâtres des gaînes parasitaires. D’après ces don- nées il n’est pas possible de séparer spécifiquement notre parasite de celui de Rabenhorst. Mais les détails complémentaires fournis par une étude plus méticuleuse nous amènent à concevoir autrement ses affinités. Sa coloration n’est pas due aux pigments caractéristiques des Algues. Tous les auteurs ultérieurs ont reconnu qu'il ne pouvait s’agir d’un Pleurococcus dans le cas de Beïgel et Rabenhorst. La plupart ont transporté l’espèce dans le groupe sans chlorophylle le plus voisin des Algues, celui des Bactéries ; les uns la confondent avec les formes les plus banales, depuis Eberth (1873) qui en fait un Zooglæa, jusqu’à Migula (1900) qui la range parmi les Micrococcus ; les autres créent des genres plus restreints, dans lesquels ils la réu- nissent à des Bactéries chlamydées ou encapsulées. Nous nesaurions faire plus grand cas du genre Hyalococcus Schræter (1886), dans lequel le Pleurococcus Beigeli se rencontre avec le Pneumobacille de Friedlaender, ni du genre Chlamydotomus Trévisan (1889), qui renferme aussi bien l’Hyalococcus cellaris Hansgirg. Dans la carac- téristique de ces différents genres, l’amas cellulaire est une colonie produite par association de Coccus chlamydées ; dans notre parasite et vraisemblablement dans le Pleurococcus Beigeli, il résulte de la dissociation de filaments d’un Champignon. Hallier (1868) avait appelé le Champignon des chignons de Beigel Sclerotium ; c’est bien un nom de Champignons, mais un 54 P. VUILLEMIN nom réservé aux espèces qui, à défaut d'organes reproducteurs différenciés, se reconnaissent à la présence de sclérotes. Or, les nodules des cheveux ou des poils n’ont pas la structure des sclé- rotes. En admettant l’identité de notre parasite avec celui de Beigel, aucun des noms génériques appliqués à ce dernier ne peut être conservé. Le nom spécifique Beigelii, ou plus correctement Beigeli, garde seul ses droits de priorité. Divers auteurs ont décrit sous le nom de Trichosporon ou Tri- chosporum des Champignons qui forment comme le nôtre des gaines plus ou moins noueuses autour des poils et qui lui res- semblent par l'agencement de leurs cellules dans l’enduit parasi- taire comme dans les cultures, autant du moins que leurs observa- tions sont comparables aux nôtres. Le genre Trichosporon fut créé par Behrend pour un parasite observé sur la moustache à Berlin. Nous préférons écrire Trichosporum, par analogie avec l’orthographe qui a cours pour le genre voisin Microsporum. La caractéristique de ce genre est analogue à celle des Champignons des teignes. Les Champignons décrits jusqu’à ce jour comme parasites des poils de l'Homme se ressemblent par leur mode de végétation ; ce sont des filaments ramifiés, très enclins à se fragmenter en articles courts, cylindriques ou arrondis, à la facon de l'Oidium lactis. En dehors de cette propriété frappante, on ne leur connaît pas de caractère botanique assez fixe, assez important pour mar- quer leur place dans la série des familles naturelles. Pour s’adap- ter aux besoins de la conservation ou de la dissémination, ils enveloppent leurs cellules végétatives de kystes durables ou les dissocient en boutures légères ; mais on ne connaît chez eux aucun de ces organes reproducteurs définis qui servent à distinguer les ordres, aucun de ces appareils conidiens anémophiles, qui carac- térisent les groupes accessoires. Le nom de spores, que l’on donne vulgairement à ces fragments mycéliens adaptés à la dispersion ou à la conservation, n’est pas sans inconvénient, car, bien qu’il doive s'entendre dans un sens purement physiologique, il fait songer à des organes d’une tout autre valeur morphologique. Nous lui préférons l’expression d'articles sporiformes. On pourrait réunir les Champignons qui se propagent par articles © (2 TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES sporiformes dans un groupe des Oidiées, si ce terme n’avait reçu en botanique des acceptions trop diverses pour être employé sans ambiguité. Nous appliquons à ce groupe empirique le nom d’ARTHROMYCÈTES qui rappelle l’émiettement des articles, comme celui de Blastomycètes indique le bourgeonnement des globules levuriformes, sans préjuger davantage la question des affinités botaniques. Les Arthromycètes du système pileux sont donc connus sous des formes trop rudimentaires pour être divisés en genres définitifs d’après les principes communément adoptés en taxinomie. Les subdivisions sont empiriques comme le groupe lui-même ; elles ont pourtant leur utilité comme moyens mnémotechniques et comme expression des rapports qui existent entre les parasites et les lésions liées à leur présence. C’est dans ce sens que nous souscrivons à l'usage qui consacre les genres Achorion, Tricho- phyton, Microsporum pour les Champignons qui s’attaquent au poil jusque dans la région folliculaire, le genre Trichosporum pour ceux qui forment un revêtement limité à la portion libre du poil, bien : que ces noms ne reposent pas sur des caractères LIHARAQNES ayant une valeur générique en botanique. La structure filamenteuse n’a pas été clairement aperçue par Behrend dans le Trichosporum recueilli sur les poils ; il n’y a dis- tingué que des articles sporiformes égaux, oblongs ou polygonaux, aplatis en certains points par compression réciproque et mélangés d’un petit nombre de bâtonnets courts ; mais dans les cultures, le caractère d'Arthromycètes se manifeste clairement par l’allonge- ment des filaments et leur désarticulation, sans apparition d’autres formes reproductrices. Unna rattache au même genre Trichosporum un Éanenon observé à Hambourg, également sur des poils de moustache. Le parasite se montrait sous forme d’un conglomérat d'éléments sporiformes dépourvus de substance unissante spéciale et sans mélange de bâtonnets ou de filaments. Les articles, quoique plus grêles et plus régulièrement ovales que dans le Champignon de Behrend, ne s’en éloignaient par aucun caractère générique. Les cultures, tout en ofirant sur les milieux solides une marge rayonnée plus large, des filaments plus fins, plus longs, plus sinueux, n’offraient rien de contraire à la diagnose du genre Trichosporum. 56 P. VUILLEMIN En est-il de même du parasite de la piedra de Colombie ? Les cultures décrites par Juhel-Rénoy et Lion différent peu de celles qui ont été obtenues en Allemagne ; mais les descriptions du Champignon in situ laisseraient soupçonner une plus grande complication que dans les Trichosporum européens, si elles étaient moins confuses et plus concordantes entre elles. D'après Desenne, la surface des nodosités parasitaires « se décompose en un amas cellulaire à éléments polygonaux de 12 à 15 u, assez régulièrement alignés et dont les interstices sont nettement dessinés par un liséré noir. Ces cellules, dont le centre offre une certaine réfringence, ne contiennent pas de nayaux. » Nous attachons peu d'importance à cette prétendue absence de noyaux et à la couleur noire du liséré qui limite les cellules, étant donnée la date de l’observation de Desenne. Les parties centrales des nodosités sont formées par un stroma cellulaire, semblable à celui qui recouvre leur périphérie. Desenne y distingue des lacunes contenant une ou plusieurs grosses cellules incolores qui sembleraient être alors des thèques (?). L’inter- rogation dont l’auteur fait suivre ce conditionnel nous laisse penser que, sur ce point, son observation est trop peu précise et qu’il s’est laissé suggérer l’idée d’une analogie avec les concep- tacles des Pyrénomycètes. Il s'empresse d’ailleurs d'ajouter : « Rien dans nos préparations ne nous autorise à parler de la déhiscence de ces cavités. » Nous avons vu aussi, dans notre cas, des cellules volumineuses au milieu de la masse parasitaire, mais leur dispo- sition désordonnée écarte l’idée d’un organe défini comme des thèques : ce sont des articles mycéliens à membrane épaissie, de simples chlamydospores (fig. 12, c). Outre les nodosités formées d’un amas de cellules polygonales, Desenne a aperçu des bâtonnets semblant, les uns, venir se perdre dans la substance propre de la nodosité, les autres se termi- ner à quelque distance de cette nodosité. Articulés les uns avec les autres, ces bâtonnets forment un réseau réfringent qui s’enroule autour du cheveu, comme le ferait une plante grimpante, du lierre par exemple, autour d’une colonne. Quelle est la taille de ces bâtonnets ? Desenne n’en fait pas mention. Ce silence semble indi- quer qu'ils ont des dimensions de même ordre que les cellules sporiformes, TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 57 Telle n’est pas l'opinion de Juhel-Rénoy, qui veut retrouver les bâtonnets de Desenne dans des ponctuations 50 fois plus pelites que les spores, ne dépassant pas. par conséquent, 0 & 2, puisque les spores ont, d’après Juhel-Rénoy, un centième de millimètre. Les bâtonnets, qui existent, conjointement avec le Champignon parasite, dans toutes les préparations, sont donc des granulations d’une extrême petitesse, agitées d’un mouvement brownien, entou- rant, recouvrant de leur agglomération imnombrable les spores sous-jacentes, ne paraissant à aucun litre pouvoir être rattachées aux spores. Rien dans cette description ne rappelle les bâtonnets de Desenne, d’ailleurs localisés autrement. Aussi, sommes-nous surpris de trouver l'appréciation suivante sous la plume de Juhel- Rénoy : «l’opinion soutenue par Desenne, à savoir que ces bâton- nets qu’il a vus probablement, serait le mycélium du Champignon décrit plus haut, me. paraît impossible à admettre …. Aussi n’hésiterai-je pas à dire que la description de Desenne est certai- nement erronée, qu'aucun de ces bâtonnets ne se termine par une petite grappe cellulaire ombelliforme et qu’il est impossible de voir en aucun point lesdits bâtonnets articulés les uns avec les autres et s’enroulant autour du cheveu à la façon du Lierre autour d’une colonne, tout cela appartient au mycélium». Cette critique s'explique d'autant moins que Desenne dit expressément : « Ces bâtonnets sont-ils le mycélium du Cryptogame qui forme l’agrégat cellulaire des nodosités, ou bien en sont-ils indépendants ? C’est ce qu’il est bien difiicile de décider ». Il y a donc un quiproquo évident dans la discussion de Juhel- Rénoy au sujet des bâtonnets. Il désigne sous ce nom des granula- tions d’une extrême finesse, apparemment amorphes, puisqu'il n'y mentionne ni forme, ni structure. Desenne entendait par là, très probablement, des filaments articulés dont l’agencement est visible seulement en dehors des vastes amas qui constituent les nodules piédriques. C’est précisément ce que nous avons constaté sur la marge des épaississements parasitaires de noire cas. Juhel-Rénoy a-t-il, lui aussi, observé dés filaments mycéliens sur les cheveux malades ? Sa description n’est pas assez précise pour nous renseigner : « j'ai cherché le mycélium dans une série de préparations; je l’ai rencontré sur un grand nombre d'examens. 58 P. VUILLEMIN Nulle part je n’ai pu voir une véritable chaîne mycélienne.…. Le mycélium paraît être petit, comme atrophié, mais c’est une ques- tion qui ne saurait être tranchée par le seul examen histologique». Malgrél’obseurité de ces deseriptions, il est vraisemblable que l'agencement de cellules en filaments a été reconnu sur les cheveux piédriques comme sur les poils de moustache de notre cas. Quant aux apparences de thèques indiquées par Desenne, elles ne répondent pas à un organe défini. Nous ne saisissons pas mieux l’analogie trouvée par Unna entre les grains d’actinomycose et des formations spéciales existant dans les nodosités de la piedra colum- bica. Juhel-Rénoy et Lion n’ont rien rencontré qui ressemblât à une ébauche de fructification, si ce n’est, dans les cultures, de longs prolongements mycéliens contournés en spirale ou enchevêtrés en petites nodosités. Il leur semble donc que le Champignon de Colombie ne peut proliférer que par segmentation de son mycé- lium ou par bourgeonnement de ses spores et qu’il doive rentrer dans le genre Dematium. Nous ne saurions souscrire à cette con- clusion, car les Dématiées se caractérisent par le revêtement bru- nâtre des filaments, qui n'a pas été observé dans le groupe qui nous occupe. L'agent de la piedra de Colombie n’a donc pas offert de fructifications mieux différenciées que le Champignon de Beh- rend. Il ne saurait être séparé du genre Trichosporum. Notre parasite se rattache aux précédents par l'agencement de ses cellules dans les nodosités ou dans les gaînes qui revêtent les poils, par la fréquente fragmentation de filaments en articles dans les cultures. L'absence d'organes reproducteurs différenciés à l’égard du mycélium se retrouve dans notre espèce. L'aspect des cultures diffère à peine de celui des Champignons de la Piedra et de ses équivalents européens. La différence la plus frappante entre notre description et les des- criptions antérieures porte sur l’action du Champignon sur l'épi- dermicule du poil. Dans la piedra de Colombie, Desenne ne trouve aucune trace de végétations dans la substance propre du cheveu ; au dire de Juhel- Rénoy, le Champignon est simplement semé à la surface ; la cuti- cule du cheveu n’est nulle part atteinte. Unna ne s'exprime pas autrement. D’après cet auteur, les TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 59 « spores » paraissent collées à l’épidermicule sans le dissocier ni le soulever ; le Champignon de la piedra nostras n’attaque pas le poil ; il appartient aux saprophytes du poil. Unna étend cette conclusion au Champignon de Behrend, qu’il a pu étudier concur- remment avec le sien. De son côté, Behrend considère le Champignon comme extérieur au poil et croit qu'il est impossible de lui imputer la dislocation de l’organe, aussi fréquente sur les poils exempts de Chambpi- gnONns que sur les poils parasités. Behrend a pourtant observé une altération de l’épidermicule ; mais il y voit une lésion préalable, _ facilitant la fixation du parasite, plutôt qu'un eftet de sa présence. Même dans les poils où les Champignons paraissent envahir une moustache normale, on distingue souvent un plissement des écailles épidermiques, comme dans les poils à microphytes du creux axillaire (trichomycose nodulaire bactérienne de Patteson). De cette façon les Champignons ont trouvé un abri pour se fixer et envahir le poil. Dans le cas d’'Unna, Mme Trachsler a vu seulement dans les poils transportés sur les milieux nutritifs, le Champignon se glisser entre le poil et la cuticule détachée en masse. Elle rattache ce phénomène, non à l’action parasitaire, mais à l’extension progres- sive du Champignon devenu saprophyte et à l’envahissement consécutif de l’intérieur du poil, qui se comporte alors comme les substances inertes données en pâture au Champignon. Chez notre malade, l’altération de l’épidermicule est limitée aux points envahis et en rapport immédiat avec la pénétration du parasite. Nous tenons pour vraisemblable qu’on retrouvera des phénomènes analogues dans les autres lésions à Trichosporum et que les altérations signalées comme propres à faciliter l’implan- tation du Champignon sont au moins en partie son œuvre. Nous croyons donc devoir ranger notre -Champignon dans le même genre que les agents de la piedra de Colombie ou trichomy- cose nodulaire de Juhel-Rénoy, de la trichomycose nodulaire signalée en Allemagne par Behrend, de la piedra nostras d'Unna, en faire, en un mot, un Trichosporum. Il se nommera, en consé- quence, Trichosporum Beigeli. | Nous n’hésiterons pas à ranger dans le même genre le Champi- gnon observé en Angleterre, par Cheadle et Malcolm Morris, sur 60 P. VUILLEMIN la barbe et la moustache d’un homme de 25 ans. L’incrustation qui revêt les poils est formée, disent ces auteurs, d’éléments sphé- riques, réfringents, de dimensions uniformes, ayant tous les caractères des spores d’un parasite végétal tel que le tinea tonsu- rans, mais plus volumineux que les spores de ce dernier. Ces spores adhèrent entre elles en masse, offrant l’aspect d’œuîs de Poissons. On ne voit rien dans l’intérieur du cheveu, même fendillé, à moins que la lésion ne soit très avancée, auquel cas les éléments sporulaires s’attachent aux fibrilles fendillées ou, plus rarement encore, se logent entre elles. Malgré l’absence de cultures, cette description et la figure qui l’accompagne montrent qu’il s’agit d’un Trichosporum, bien que le Champignon anglais ait des éléments plus volumineux que le nôtre. Tous les Champignons qui composent les enduits superficiels des poils, observés jusqu'ici en Europe et en Amérique sont donc des Trichosporum. | Far Malgré l’uniformité des caractères génériques, il n’est pas possi- ble de confondre tous les Trichosporum dans une même espèce. Le Trichosporum Beigeli comprend l’espèce que nous avons observée en France, très probablement le Pleurococcus Beigeli Rabenhorst, sans doute aussi un parasite observé à Breslau sur des cheveux noueux par le Dr Caro et mentionné par Schræter, avec l’espèce de Beigel, sous le nom d’Hyalococcus Beigeli. Nous manquons de données au sujet des caractères spécifiques des Champignons de Lindemann et de Knocb. Il n’est pas possible d'étendre le nom de Tr. Beigeli au parasite de la piedra de Colombie, formé d’éléments bien plus gros que dans notre espèce. Les articles qui composent la nodosité sont sensiblement égaux dans tous les sens et leur diamètre atteint 10 & d’après Juhel-Rénoy et même 12 et 15 & d’après Desenne, Il justifie donc le nom de Tr. giganteum Behrend. Cette espèce se distingue peut-être en outre par des nodosités plus saillantes, plus circonscrites, plus pierreuses, que dans les espèces européennes; mais nous n’insistons pas sur Ces caractères qui ne se traduisent pas en chiffres aussi précis que les dimensions des cellules et qui n’ont pas été nrentionnés d’une manière assez concordante par des auteurs. TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 61 Les articles dépassent encore les dimensions des éléments du Trichophyton tonsurans dans le parasite observé en Angleterre par Cheadle et Malcolm Morris; mais nous manquons de données suffisamment précises pour en fixer les caractères spécifiques. Nous pouvons seulement soupconner que c’est une espèce inter- médiaire entre le Tr. Beigeli et le Tr. giganteum, comme les parasites décrits par Behrend et par Unna. Dans les deux observations allemandes, les caractères des cul- tures_ viennent s'ajouter aux résultats de l’examen direct pour opposer ces parasites aux deux espèces précédentes et même pus les distinguer entre elles. Le Tr. ovoides Behrend.a, dans l’état parasitaire, des cellules plus petites que le Tr. giganteum, mais plus grosses que l’Achorion Schænleini, soit plus de 6 v; elles sont brièvement ovoiïdes. Le Tr. ovale Unna offre des dimensions analogues, mais des éléments plus grêles et plus régulièrement ovales. Ces différences délicates sont confirmées par les cultures. La liquéfaction de la gélatine débute dès le cinquième jour avec le Tr. ovoides ; elle se produit en dix ou douze jours pour le Tr. gigan- teum. La gélatine résiste deux ou trois semaines avec le Tr. ovale et, au bout de ce temps, la peptonisation est très faible. Enfin la gélatine couverte de Tr. Beigeli reste solide au moins quatre mois, peut-être indéfiniment. | L'aspect des cultures ofire des distinctions moins nettes. Nous ne parlons pas des milieux liquides dont l'emploi fut restreint. Les cultures sur les terrains solides répondent à un type uniforme avec leurs saillies jaunâtres, contournées , vermiculées, leurs efflorescences et leur rayonnement filamenteux. Pourtant la compa- raison directe de cultures parallèles de Tr. ovale et de Tr. ovoides a convaincu Unna et Mme Trachsler que le premier tend à donner des enduits moins humides, une zone marginale plus-large, des filaments plus continus, plus incurvés que le second. CLASSIFICATION NOSOLOGIQUE La maladie que nous venons de décrire se rapproche des teignes par son origine cryptogamique et par la lésion pilaire qui la carac- térise. Elle s’en éloigne par la localisation superficielle du Champi- 62 F P. VUILLEMIN gnon, surtout par l'intégrité du bulbe, du follicule et l’absence de tout retentissement sur la peau. Le nom de teigne évoque l’idée d’altérations cutanées : les teignes sont des maladies de peau d’ori- gine pilaire : au sens étiologique ce sont des trichomycoses compliquées de dermatomycoses : ici nous avons affaire à une trichomycose pure. Ce serait méconnaître le sens précis consacré en dermatologie au mot teigne que de l’étendre aux maladies qui ne touchent pas à la peau et ne provoquent pas de réactions de son côté. _Le nom de tinea nodosa a pourtant été proposé par Cheadle et Malcolm Morris pour un cas répondant au nôtre sur les points essentiels. Dans ce cas, observé en Angleterre sur la barbe et la moustache d’un homme de 25 ans, le poil paraissait, à l’œil nu, épaissi, rugueux, avec des incrustations et par ci par là, des renfle- ments nodulaires. Plusieurs poils étaient cassés à quelque distance de l’extrémité libre, fendillés longitudinalement et terminés en pinceau comme dans la trichorrhexis nodosa des Allemands. A un faible grossissement on pouvait parfois suivre l’incrustation jusqu’à l’extrémité libre du poil casséet c’est là qu'elle atteignait son développement maximum. Dans un poil fendu, figuré par l’auteur, l’une des moitiés, complètement entourée par l’incrustation, était enroulée en crosse. Dans des cas où la lésion était très avancée, les éléments sporiformes s’attachaient aux fibrilles fendillées ou plus rarement encore se logeaient entre elles. Les poils ainsi altérés étaient exceptionnels dans l’observation des auteurs anglais comme dans la nôtre. Aussi Cheadle et Morris, n'hésitent-ils pas à rejeter le nom de trichorrhexie. Le terme de tinea nodosa n’est guère moins impropre, car le nom générique de teigne est détourné de son acception courante et l’épithète de noueuse ne satisfait pas les auteurs eux-mêmes : ils nous disent que l’enduit parasitaire s'étend en gaînes ou en couches irrégu- lières, dont les saillies inégales répondent imparfaitement à l’idée d’une nouure. : Comme notre cas, celui de Cheadle et Morris ressemble bien moins aux teignes qu’à la piedra de Colombie, à laquelle pourtant ces auteurs l’opposent. La piedra de Colombie est exceptionnelle chez l’homme, dans la barbe et dans les cheveux, très fréquente au contraire chez les TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 63 femmes à longue chevelure. La portion intrafolliculaire du poil est toujours respectée, ainsi que la base de l’organe. Le poil n’est pas compromis dans sa vitalité; il se laisse difficilement arracher; de petites nouures sont échelonnées sur sa portion libre. Les cheveux sont souvent collés ensemble, enchevêtrés en lacis inex- tricables par suite de la viscosité des nodules parasitaires ; dès lors le peigne les brise avant de les démêler. A vrai dire, le Champignon n’est pas constamment visqueux, il ne le devient que sous l'influence d’une humidité persistante. Posada-Arango explique ce symptôme par la coutume qu'ont les femmes colombiennes de se plonger fréquemment la tête dans l’eau ou d’enduire leur chevelure d’une décoction de graines de lin. De telles soudures, de telles intrications n’ont jamais été constatées dans les affections analogues de la moustache et il reste à savoir si cette différence tient à la diversité des parasites ou simplement à la variété des conditions qu'ils rencontrent dans des milieux aussi différents que le sont les longues chevelures et les poils raides du visage. La matière agglutinante des poils, en l'absence d'humidité, tend à se durcir sans devenir visqueuse. D’après les observations améri- caines, les nouures prennent, à la longue, une consistance assez ferme pour ébrécher les scalpels et les ciseaux, d’où le nom vulgaire de piedra (pierre) assigné à la maladie. Cette dureté pier- reuse a été relevée par Desenne sur des cheveux envoyés de Colom- bie, mais elle n’a pu être constatée par Juhel-Rénoy ni par d’autres médecins européens qui avaient reçu des cheveux de Colombie. La justesse du nom de piedra a été contestée pour l'affection colom- bienne elle-même. « Ce nom de piedra, dit Juhel-Rénoy. me semble ne traduire qu’un symptôme grossier et nullement constant ». La plupart des noms vulgaires introduits dans la langue nosolo- gique sont passibles de la même critique. Et pourtant ïls ne doivent être réformés qu'avec prudence ; un nom n’est pas une définition ; il répond à son rôle, tant qu’il désigne sans confusion possible l’espèce morbide pour laquelle il a été créé. Le nom de piedra désigne sans ambiguité la maladie des cheveux de Colombie; mais il perdrait ses avantages de clarté si on l’étendait à des lésions pilaires analogues, mais dans lesquelles on n'a jamais constaté le symptôme rappelé par l’étymologie du mot. 72 64 P. VUILLEMIN . £ Cheadle et Malcolm-Morris ont été logiques en rejetant, en raison du défaut de dureté des enduits, le nom de piedra pour le cas observé en Angleterre. Nous appliquons leur conclusion au cas de Nancy ; nous l’étendons aux maladies désignées en Allema- gne sous le nom de piedra nostras. Unna imagine ce terme pour un Cas cliniquement identique au nôtre. Il parle d’une gaîne cylindrique, de largeur et de longueur variables, dure, jaunâtre, qui revêt les poils de moustache intacts à la base, au sommet et dans les intervalles nus. Dans le cas de Behrend, il s’agit également d’un enduit, tantôt : fusiforme, tantôt allongé en gaînes pouvant atteindre 4-5 m/m. de longueur, épaissi par places en nodosités assez fortes pour tripler et quadrupler localement le diamètre du poil. Behrend a bien figuré ce revêtement inégal et mal limité. A défaut du terme de piedra, inapplicable aux cas européens, du terme de teigne, trop impropre même avec l’épithète de noueuse, il faut trouver une désignation générique applicable à toutes ces affections et à elles seules. Juhel-Renoy a proposé le nom de tricho- mycose noueuse ou nodulaire pour la piedra de Colombie; Behrend l'a adopté pour un cas observé en Allemagne. Mais devant la néces- sité de spécifier les différents cas par des épithètes qui leur soient propres, il est difficile d’utiliser une désignation générique bino- minale. Au reste le nom de trichomycose est trop peu explicite ; il convient à toutes les teignes ; on l'a même étendu. avec l'épithète de noueuse à des affections bactériennes : telle est la trichomycose noueuse de Patteson. L'unité des diverses mycoses noueuses limitées à la portion libre du poil repose aujourd’hui sur la notion étiologique. Les Champi- gnons qui les causent appartiennent à des espèces diverses d’un même genre ; elles sont l’œuvre de divers Trichosporum. Le nom générique des maladies se tirera naturellement du nom générique des Champignons pathogènes ; nous proposons donc de les réunir sous le nom de Tricaospories. La piedra est une espèce particulière de trichosporie ; mais les trichospories européennes ne sont pas des piedras. ! * x % Nous arrivons à cette conclusion que les trichospories forment un groupe homogène d’aflections pilaires, unies par leurs carac- TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES 65 tères cliniques, comme par l’étroite ressemblance des Champi- gnons qui les causent. Ceux-ci présentent plusieurs formes, dont les différences, quoique faibles, se sont montrées jusqu'ici irré- ductibles. Nous distinguons actuellement quatre espèces de Tri- chosporum : Tr. giganteum, ovoides, ovale, Beigeli et autant d’espèces étiologiques de trichospories. | Il serait pourtant téméraire d’affirmer qu’il s’agit ici d’espèces définitivement séparées, sans réversion possible. Des différences plus profondes apparaissent et gardent une certaine fixité dans les races d’une même espèce. Si pourtant nous considérons, * d’une part la passivité du support hospitalier, dont la résistance se borne à limiter l’action du parasite à la région de l’épidermicule, d’autre part la grande indifférence du Champignon à la nature du support et le faible développement des adaptations parasitaires, nous venons à penser que beaucoup de Champignons sont aptes à jouer le même rôle que notre Tr. Beigeli. Les rapports biologiques des Trichosporum avec les poils sont assez analogues à ceux des liens avec l’écorce des arbres vivants au coupés. L'unité générique des Trichosporum, autant que la multiplicité des espèces, n’est que l’expression brute d’une donnée empirique. Nous savons déjà que des Champignons très variés au point de vue de la taxinomie et de la généalogie probable sont susceptibles de dépouiller leurs attributs familiaux pour converger vers le groupe des Arthromycètes. Il n’est pas improbable que des Champignons aussi divers, en se fixant dans le milieu restreint. spécial, qu'est la portion libre des poils, revêtent la livrée uni- forme dont on a fait la caractéristique, empirique et provisoire, du genre Trichosporum. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — Benrenn, Ueber Trichomycosis nodosa (Juhel-Rénoy), Piedra (Osorio). Berliner klin. Woch., 26 mai 1890. 2. — BEnRenD, Demonstration von Präparaten über Trichomy- cosis nodosa. Berliner dermat. Vereinigung, 2 Juli 4890. Archiv für Dermatol., 1891. 3. — BEIGEL. Sitzungsber. der math. naturwiss. Klasse der Wiener Akad. der Wissenschaften, XVII, 1865. Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 5 66 P. VUILLEMIN. — TRICHOSPORUM ET TRICHOSPORIES k. — BeiceL, The human hair, London, 1869. 5. — Caeapze and Marcozm-Morris, Trichorrhexis nodosa, piedra, tinea nodosa, The Lancet, 1879. 6. — DESENNE, Sur la piedra, nouvelle espèce d’affection para- sitaire des cheveux, C. 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Unsere modernen wissenschaftlichen Anschauungen haben sich aber im Verhältnis zum Altertume so geändert, dass es uns schwer wird, diese Anschauungen vor Jahrtausenden zu verstehen. Wenn dies schon für den Medicohistoriker zutrifft, so ist es noch viel mehr der Fall für Leser, welche der Geschichte der Medicin ferner stehen. Als Zwischenstation für das Verständnis soll darum das Mittelalter gewählt werden. Die Anschauungen des Mittelalter finden die Aerzte der Culturländer überall noch als Laienmedicin, Volksme- dicin oder wenigstens Bauernmedicin. Die Lehren des Mittelalter selbst sind aber nur die Traditionen des Altertum. Die arabische und die Salernitaner Medicin hatten die Lehren des Altertum über- nommen. Von letzterer Schule wanderten die lateinischen Texte nach Norden und wurden in die bezüglichen Volkssprachen über- setzt. So entstanden medicinische Schriften des Mittelalter in provençalischer und normannischer Sprache d. h. in den mittel- alterlichen Dialecten der franzôsischen Sprache. Aus diesem Zwi- schenwege gelangten diese Lehren nach England in mittelenglischer Sprache. Die verschiedenen Bibliotheken enthalten hiefür wert- volle Belege z. B. Stockholm. Die wichtigsten Handschriften dazu dürîten nach meiner Vermutung in Paris und London liegen. Es wäre nun wohl die dankbarste Aufgabe die Darstellung mittelalter- licher Parasitologie an der Hand dieser Quellen zu geben. Leider bin ich dazu ausser Stande und ich bezweifle auch, dass eine beru- fenere Feder baldigst eine solche Parasitologie schreiben wird. ês F. VON OEFELE Eine zweite Strasse der mittelalterlichen lateinischen Medicin lässt sich durch Übersetzungen in die mittelhochdeutsche, mittel- niederdeutsche und mitteldänische Sprache nachweisen. Gerade für die mittelniederdeutsche Medizin ist mir durch photogra- phische Reproductionen die umfangreichste Handschrift zugängig, welche noch nicht in Reproductionen in Händen anderer Medico- historiker ist. Eine mittelniederdeutsche Parasitologie mag also hier gestattet sein. Das niederdeutsche Sprachgebiet umfasst im Mittelalter das ganze Tiefland im Norden von Deutschland, wo jetzt Hochdeutsch als Schriftsprache benützt wird, aber die Tochter der mittelniederdeutschen Sprache als « Plattdeutsch » in der Volkssprache weiterlebt und durch Fritz Reuter in die Litteratur eingeführt wurde. Dass in der erwähnten mittelniederdeutschen Handschrift die Parasitologie einen breiten Raum einnimmt und dabeï die dama- ligen Lehren von moderner Anschauung weit verschieden sind, ist schon dem Philologen Regel (1) aufgefallen, welcher als erster diese Handschrift wissenschaftlich benützt hat. Derselbe repro- ducierte als Stichproben charakteristische Stücke dieses Codex und zwar zuerst die drei ersten Kapitel. Dann fährt er fort : « Diesen Anfangsartikeln des deutschen Arzneiïbuches lass ich eine Reihe von Abschnitten derselben Schrift folgen, welche entweder nach ibrem Gegenstand oder nach ihrer therapeutischen Ausführung charakteristisch sind, besonders solche, in denen Würmer als Krankheiïitsursache angenommen werden, oder in denen thierische Stofie als Heilmittel vorgeschrieben sind ». Die mittelniederdeutschen medicinischen Belege besitzen viele Berührungspunkte, so dass die erwähnte Handschrift, welche ich im Folgenden « Gothaer Arzneibuch » nenne, als Hauptbeleg herangezogen werden soll, da sie auch die umfangreichste und vielseitigste ist. Ausserdem liegen mittelniederdeutsche medici- nische Handschriften in Utrecht, Wolfenbüttel und Rostock. Und auch vielen anderen Handschriften anderer Bibliotheken sind medicinische Abschnitte eingefügt. Auch zwei handschriftliche Receptsammlungen für Pferde sind mittelniederdeutsch bekannt. Mittelniederdeutsche Medicinbücher sind zudem in älterer Zeit (4) Jahrbuch des Vereins für niederdeutsche Sprachforschung, V, 1879, p. 70. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 69 auch gedruckt worden. Doch sind gerade diese Drucke nicht in meinem Privatbesitze und konnten auch nicht für vorliegende Arbeit benützt werden. Sollten sich Leser für diesen Stoff noch eingehender interessieren, so seien hier einige einschlägige Titel : angefügt. Dieselben koennen zum Teil auch als sprachlicher Beleg dienen, während ich im Texte die mittelniederdeutschen Beleg- stellen in die neuhochdeutsche Sprache übersetzen werde. 10 Arstedyge Boeck : Eyn schone Arstedyge boeck van allerleye ghe- breck vnde kranckheyden des minschen. Hamburg, 1483. Beschrieben in LAPPENBERG, Zur Geschichte der Buchdruckerkunst in Hamburg, p. 115. 2% Boek der Arstedie, gedruckt zu Lübeck 1484 durch Barthol. Ghotan. 30 Krüder-Boeck : De Krudtlade vormehret : Also dat ydt wol mach hethen de kleene Herbarius, Krüder-Boeck, edder Garde der Gesundheit van den Krüdern vnde Gewässen, etc. Hamburg, 1617. Die Titel dieser Bücher zeigen schon dem Kenner der Medico- historie, dass hier keine autochthone niederdeutsche Medicin vor- liest. Und das gleiche ist der Fall für die erwähnten Handschriften. Letztere beziehen sich fortgesetzt auf alte Autoren z. B. Hippo- krates (1), Plato (2), Aristoteles (3), Pythagoras (4). Ptolemaeus (5), Vergilius (6), Macer (7), Plinius (8), Dioskurides (9), Galenos (10), Johannes Damascenus (11)und andere. Dabei wird Dioskurides (12) als Magister bezeichnet und Constantinus Africanus (13) unter die griechischen Aerzte gezählt. Von anderen Fehlern sei auf die Namensverstümmlung dieser Autoritäten hingewiesen, so dass selbst Ptolemaeus und Bartholomaeus (14) verwechselt werden konnten. (1) Utrechter Arzneibuch, folio 70 b. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 96 a. (3) Ibidem. (4) Utrechter Arzneibuch, folio 96 b und 97 b. (5) Utrechter Arzneibuch, folio 96 b und Gothaer Arzneibuch, folio 96 b. (6) Gothaer Arzneibuch, folio 96 b. (7) Utrechter Arzneibuch, folio 7H. (8) Utrechter Arzneibuch, folio 62 b. (9) Utrechter Arzneibuch, folio 63 b, 72 b, 77 a und 77 b. (10) Utrechter Arzneibuch, folio 69 a, 72 a, 77 b, 78 b. (11) Utrechler Arzneibuch, folio 77 b. (12) Utrechter Arzneibuch, folio 77 a. (13) Gothaer Arzneibuch, folio 86 a. (14) Gothaer Arzneibuch, folio 96 b. 70 F. VON OEFELE Für unser Thema müssen wir aber noch über die medicinische Literatur hinausgreifen. Giftige und schädliche Tiere waren dem Mittelalter Ausgeburten des Teufels oder seiner Priesterinnen, der Hexen. In den Hexenprocessen werden darum häufig jene Tiere genannt, welche nach mittelalterlicher Ansicht eine Gesundheits- schädigung des Menschen verursachen konnten. Für mittelnieder- deutsche Hexenprocesse giebt Koppmann (1) Einblicke aus dem Urteilsbuche des Rostocker Niedergerichts vom Jahre 1539 bis 1586. Die angeblich giftigen Tiere werden von den Hexen dem Donnerstagsbade des Teuïels beigelügt, um später den Neben- menschen damit Schaden zuzufügen. Erwähnt werden hier Schlan- gen 11 mal, Krôten 8 mal, Eidechsen 7 mal, Frôsche 5 mal, Nattern 5 mal, Spinnen 3 mal, Schnacken 2 mal, Elstern 1 mal, Raben 4 mal, Wassermäuse 1 mal, Hornissen À mal, Schnecken 1 mal, Myriapoden 1 mal, Schmeisswürmer 1 mal, Sonnenwürmer { mal, Lindwürmer 1 mal, Steinwürmer 1 mal und graue Maden 1 mal. In der Volksanschauung wie bei den Juristen jener Zeit waren darnach die zoologischen Begriffte im allgemeinen und die An- schauungen von den giltigen Tieren recht verschwommene. Wir müssen nun sehen wie weit die Zoologie des ärztlichen und nieder- ärztlichen Personales reichte. Wichtig war die Lehre von den Würmern, unter welchem Namen damals die meisten schädlichen Tiere eingereiht wurden, für diese Kreise sicherlich. Im Inhaltsverzeichnis z. B. der Practica des Bartholomaeus (2) findet sich Kapitel 8 : Von den Würmern, welche das Haar fressen, Kapitel 17 : Gegen die Zahnwürmer, Kapitel 33 : Gegen die Würmer in dem Magen und Kapitel 64 : Von einer Beschwd- rung gegen die Würmer. Unter 66 Kapitelüberschriften beziehen sich abgesehen von Cancer etc. vier Kapitel, also 6 °c, aut Würmer als therapeutische Indication; also sicherlich ein breites Gebiet der mittelalterlichen Pathologie bezieht sich auf Parasiten. DER BEGRIFF DES WURMES IN MITTELNIEDERDEUTSCHEN BELEGEN. Die meisten Parasiten fallen unter den Begriff « Wurm ». Aber die Würmer in der Vorstellung des mittelniederdeutschen Arztes (1) Korrespondenzblatt des Vereins für niederdeutsche Sprachjorschung, XXI, No 2. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 85 a bis 86 a. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 71 decken sich ebensowenig wie die Würmer der Altaegypter mit der Abgrenzung der Vermes der modernen Zoologie. Gegen Diarrhoee werden (1) neun Maden aus der Erde empfohlen d. h. wie es scheint Larven von Melolontha. Hier werden also die Insectenlarven ganz richtig nicht zu den Würmern gerechnet. Dagegen wird an anderer Stelle (2) der Wurm als Medicament empfohlen, welcher in der Sommernacht leuchtet. Hier wird also umgekehrt der Käfer : Nocti- luca splendida, also ein Insect selbst, als Wurm bezeichnet. Auch gegen Angina (3) wird empfohlen : Nimm Maden, welche in der Erde kriechen, contundiere sie in einem Môrser, siede sie mit Oel und cataplasmiere den Hals damit. Und im Tierkreis (4) wird Scorpio mit «(Wurm » übersetzt. Unter Wurm und Spinne (5) werden alle fusslosen und befussten Giftträger an anderer Stelle vereint, wobei wohl die Spinne tradi- tionelle Substitution für früheren Scorpion ist. Wenn einen Patien- ten ein Wurm oder eine Spinne gestochen hat. Hat dich ein Wurm oder eine Spinne gestochen, so fange eine Fliege und zerreibe sie auf dem Stiche ; dann schadet dir dies nichts. Die hierin ausgesprochene Eïnteilung wird mehr oder weniger eingehalten. Dagegen scheïint viel weniger streng zwischen Wurm, Schlange und Natter einerseits und Spinne, Skorpion, Sepia und Krebs andererseits getrennt worden zu sein. Aber auch die Tren- nung zWischen aechten Tieren und der unbelebten Natur wurde nicht überall strenge eingehalten. Durch den allgemeinen Glauben an die Entstehung der Parasiten durch Generatio aequivoca aus schlechten Säften wurde die Grenze zWischen pathologischen Veränderungen von Geweben und ächten oder hypothetischen Parasiten nicht scharf gezogen. An dieser Grenze steht ein Begrifi, aus dem unsere moderne Nomenclatur zWei Bezeichnungen übernommen hat: « Carcinoma » als Krebs und « Schanker » als Symptom der Venerie. Im Begrifte hat beides nichts mehr mit dem mittelalterlichen « Krebse » zu thun. Ob der mittelatterliche Arzt diesen mittelalterlichen Krebs als Parasiten (1) Utrechter Arzneibuch, folio 81 a. (2) Loco citato, folio 79 a. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 24 b. (£) Gymnasialbibliothek zu Halberstadt, cod. 99, fol. 45. (5) Gothaer Arzneibuch, folio 170 a, 18-21, 72 f F. VON OEFELE betrachten sollte oder nicht, darüber wurde er sich wohl nie klar. Es war und blieb ihm ein Grenzbegrift. Der Cancer (1) entsteht man- chmal von äusseren Ursachen z. B. Wunden, welche ein ungeschickter (|) Arzt nicht zu heilen verstand, oder von so kleinen Wunden, dass diesel- ben nicht beachtet wurden. Wenn sie vernachlässigt ist, so wird dies ein Cancer und dies heisst man dann nicht mehr Wunde, sondern Cancer oder Fistula. Manchmal entsteht der Cancer auch von innerlichen Ursa- chen z. B. wenn Füulnis auf ein Organ zusammenfliesst, so. dass eine Geschiwulst entsteht, welche vernachlässigt wird. Es wird dann hart, so dass man die Stelle deutlich fühlen kann. Daran hängen Adern nach der Art der Arme des Tieres : Cancer. Und weil dies Adern hat, so wie der Krebs seine Füsse, so heisst dies Cancer. Dagegen lehrt die Practica des Bartholomaeus (2) : Eine Krank- heit heisst Cancer nach dem Krebse. Sie wächst nach innen, wie der Krebs nach rückwärts kriecht, und sie ist lebendig. Dies diagnosticiere aus der harten Geschwulst und der Randzone, welche darum liegt. Ausser der Auffassung des Carcinoma als Tier wurde auch die Fistel und die Phlegmone zur Parasitenfauna gerechnet, sa dass die mittelalterliche Parasitologie im zoologischen Sinne so allum- fassend zu werden drohte, wie es heute mit der pilanzlichen Para- sitologie den Anschein hat. Dies kam in einsichtsvollen Stunden auch dem mittelalterlichen Naturforscher zum Bewusstsein. Dass zwischen den hypothetischen und scheinbar objectiven Würmern doch immer noch unterschieden werden muss, heben die mittelalterlichen Zoologen durch die Betonung des « lebenden Wurmes » hervor. Dabei wurde aber sicherlich das Geïfühl der Pulsation in Phlegmonen allzu zuversichtlich als Beweïs des wirk- lichen Lebens aufgefasst. Der «lebende Wurm » d. h. also die Phlegmone wurde beschworen (3) : Du sollst dies Blut nicht saugen, diese Knochen nicht nagen, die Sehnen nicht beissen. Dein Stachel soll in diesem Fleische so stille stehen, wie ich im Mutterleibe gestanden habe. Leben wird aber auch Erkrankungen zugeschrieben, wo an lebende Parasiten gar nicht gedacht wurde. Die Fistel (4) wird (1) Gothaer Arzneibuch, folio 30 b. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 95 a, zeile 21. {3 Rostocker Urteitsbuch, 1584, folio 320. (4) Golhaer Arzneibuch, folio 27 b. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 73 definiert als ein Geschwür mit enger Offnung und weitem Grunde. Es wird aber sofort wiederholt von toten Fisteln gesprochen und eine Indication (1) findet sich : Recept um Fisteln zu tôten. Hier stehen die Begrifte «lebendig » und «tot » im Mittelalter den modernen patho- logischen Begrifien « acut » und (chronisch » nahe entsprechend. Der Begriff « Wurm » ist also im Mittelalter generell und wurde darum in Species zerlegt. So wenig scharf aber, wie wir gesehen häben und noch sehen werden, das Genus « Wurm » nach aussen abgegrenzt war, um so bestimmter tritt immer wieder die innere Gliederung in neun Species auf. Die Zahl neun ist uns schon bei den neun Maden aus der Erde (2) begegnet. Hier waren es neun Individuen derselben Species. Neun Bestandteite enthalten auch die Hexengebräue. Es ist also neun eine mystische Zahl, in welcher alles teuflische auîtritt. In einem langen Wurmsegen (3) sind darum tatsächlich neun Wurmarten mit deutschen Namen im lateinischen Texte beschworen : Haarwurm, Nabelwurm, Brenn- wWurm, Schaîwurm, Quasewurm, Farn, Bersel, Zahnwurm und Hesper. Während aber hier ohne Nennung der Zahl neun die nôtigen Wurmnamen vollzählig hergenannt werden, spielt in den Hexen- processen (4) die ausgesprochene Neunzahl der Würmer eine Rolle. Die Aufzählung der Würmer mit Zahl und Namen erscheint hier gleichzeitig als angeblich wirksamste Beschwôrung der Wür- mer, ein Zug, welcher wieder einmal sehr lebhaït an altaegypti- schen Zauberglauben erinnert. Bei Bartsch wird eine solche Formel von den neun Würmern mitgeteilt, in der sie fast nur nach Far- benbezeichnungen unterschieden werden, wogegen im Urteils- buche der Spruch lautet : Der Würmer sind neun : der blaue und graue, der Eiterer, der Stecher, der Schmerzer, der Schweller, der Inter- mittierer, der Spalter, der Läufer und der Rinnende. Hier ist aber der Beschwôrer, wenn wir nicht « blau und grau » als Einheit fassen wollen, über sein Ziel der Neunzahl thatsächlich hinausgeschossen. Für die Abgrenzung des zoologischen Genus der Würmer ergiebt sicherlich diese Teilung in neun Species nicht viel. (1) Gothaer Arzneibuch, folio 28 b. (2) Utrechter Arzneibuch, folio 81 c. (3) Gothaer Arzneibuch, fol. 100 b und 101 a. (4) Roslocker Urteilsbuch 1884, folio 320 und Barrsom, Sagen, Märchen und Gebrduche aus Mecklenburg, p. 427. 74 F. VON OEFELE Vor allem ist aber auch in der mittelniederdeutschen Medicin nicht zwischen Würmern und Schlangen scharf geschieden, son- dern beides mit Würmer bezeichnet. Für die Verwendung von Inula Helenium (1) wird angegeben, dass diese Pflanze wider Wurmstiche gut sei. Die ganze Stelle ist aber ein unverkennbares Excerpt aus Dioskurides (2), wo im Originale von Schlangenbissen die Redeist. Die mittelniederdeutsche Übersetzung hat aber nicht direct aus dem griechischen Originaltexte des Dioskurides ge- schôüpft, sondern aus der lateinischen Bearbeitung des Mittelalters, die durch Srapzer wieder bekannter wurde. Und wahrscheinlich hat sich hier noch als weitere Brücke der Überlieferung Macer Floridus eingeschoben. Alle diese Zwischenautoren haben aber selbst nur sehr vage Begriffe einer naturwissenschaîtlichen Syste- matik und haben die Begrifie des Altertum mehr verwirrt als geklärt. In gleicher Weise werden bei Celeya (3) die Wurmstiche erwähnt. Ruta graveolens (4) ist qut zu essen gegen Wurmstiche und gegen Vergiftungen. Dies wird lateinisch für Allium Porrum (5) in den ursprünglichen Hexametern citiert : Cum vino porrum datur his quos leserit anguis; quodlibet autem animal fundens letale venenum. Nec minus his prodest si vulneribus superaddes. Si velud enplastrum porrum cum melle subactum. Wider den Wurmstich wird Comen (6) mit Wein getrunken. Und doch kann in der mittelniederdeutschen Sprache scharî zwischen Wurm und Schlange geschieden werden (7): Wider den Stich der Nattern : Nimm ein Kraut, das Dragantea (Polygonum Bis- torta) heisst; das sollst du mit Essig sieden und zu trinken geben; so bald er dies trinkt, so füährt dies Gift aus ihm. Wenn (8) jemanden eine Otter oder eine Schlange sticht : Man nehme « Driakel » und gebe ihm davon haselnussgross mit Wasser und be- streiche die Wunde damit. Wer dies nicht hat, der nehme 4sarum euro- (1) Utrechter Arzneibuch, folio 77 a. (2) De medica materia, lib. I, cap. 27, edit, lat. Matthioli. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 76 b. (4) Utrechtier Arzneibuch, folio 74 a. (5) Utrechtier Arzneibuch, folio 71 a. (6) Utrechter Arzneibuch, folio 68 b. . (7) Utrechter Arzneibuch, folio 64 b. (8) Utrechter Arzneibuch, folio 48 a, STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE T5 paeum (?) und hitze sie an der Nase (?) und nehme Ruta graveolens in die Zange und halte sie auf die Wunde. Hat dich (1) eine Schlange oder ein anderer Wurm gestochen, so nimm und contundiere Sanguinaria (?) zu Pulver, giesse etwas Bier dazu, lass es eine Stunde stehen, nimm dann das Bier und trinke die Hälfte. Die andere Hülfte verreibe um die Geschwulst von vier Finger (?) breit Entfernung an allmählig näher bis zur Stelle des Wurmstiches. So entlehrt sich die Vergiftung rasch. — Oder trinke Theriak und streiche von gleicher Entfernung aus immer näher zur Wunde auch Theriak. Eine Besprechung der Schlangen (2) findet sich als Capitelüber- schrift eines Arzneibuches. So verschwommen hier die Grenze zwischen Wurm und Schlange ist, und so niedrig dadurch die Zoologie jener Zeit erscheint, so ist doch jene Zeit nicht ohne innige Berührung mit der Natur und besitzt vereinzelt dadurch manche sehr scharfe Beobachtung für Einzelerscheinungen. Nur die Systematik überall zu eifrig und zu künstlich gesucht wurde speculativ und dadurch vüllig unwabr. Selbst einer hübschen Beschreibung der Ringelnatter, Coluber natrix, begegnen wir (3). Gegen Aussatz wird das Pulver einer gebrannten Schlange verordnet. Dabei ist an dieser Stelle plôtzlich im mittelniederdeutschen Texte das hochdeutsche Lehnwort für Schlange verwendet. Nachdem nun der Verfasser die Kräîfte des Schlangenpulver hoch gepriesen hat, glaubt er bei der gefürchteten Giftigkeit der Schlangen seine Lèser von gefährlichen Verwechse- lungen bewahren zu müssen : Aber hüte dich, da es gar viele Arten Schlangen giebt, dass du keine andere Schlange benützest ausser Berg- schlangen und Hausschlangen. Diese erkenne daran. Sie soll einen weissen Bauch, einen schwarzen Rücken und einen gelben Ring um den Hals haben. Die Haut soll beschaffen sein, als hätte sie Fischschuppen. Aber es sind keine Fischschuppen ; sondern die Haut selbst ist nach Schuppen eingeteilt und gezeichnet. Welche Giftigkeit man diesen Schlangen eh ergiebt ein Recept gegen Lepra (4): Siede eine Schlange in einem geeigneten (1) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b. (2) Wolfenbüttler Codex 23,3, folio 6 a. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 56 b. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 62 b. 76 F. VON OEFELE Kessel, siede Korn damit und gib das Korn und das Wasser einem Huhne zu fressen und zu saufen. Sobald dann der Henne von selbst d. h. durch das Korn die Federn ausfallen, so verwende sie in weiter angegebener Weiïise. Hier soll also das Gift erst im Kôrper des Huhnes mitigiert werden. Kurz darnach wird als Substitut für Schlangenfleisch Storchenfleisch empfohlen augenscheinlich, weil der Storch Schlangen frisst. | Auch von dem Sitze des Giftes (1) wird Mitteilung gemacht : Nimm eine frische Schlange, schneide ihr den Kopf drei Daumen breit ab und ebenso viel von dem Schwanze; denn in diesen Stücken sitzt das Gift. Hierin liegt sicherlich eine Confusion mit dem Scorpion. ALLGEMEINE THERAPIE DER PARASITEN. Eine Unterscheidung von Schlangen, Würmern und hypothe- tischen Würmern wurde natürlich für zwecklos angesehen, wo man diese Schädlinge nur als die belebte Form einer einheïitlichen Materia peccans ansah. Vor allem war dies der Fall, wo man diese Materia peccans durch theurgische Therapie glaubte entiernen zu koennen (2). In nomine patris et filij et spiritus sancti amen jop simplex et rectus in sterquilinio sedebat ad dominum deum preces suas fundebat cum eisdem* verbis he domine sana hominem istum a morsu vermium siue sit harworm siue nauelworm siue berneworm siue schafworm siue quase worm siue varn siue bersel siue teneworm siue hesper siue cancer vel cuiuscumque generis ver mium sitis preciosi precipio vobis per veram obedienciam et coniuro vos per patrem et filium et spiritum sanctum amen et per beatum jop vt mo riamini et in eodem loco nunquam conueniatis nunquam conperatis nunquam carnem eius comeda tis nec ossa eius frangatis nec sangwinem suum bibatis nec quitcunque sibi de cetero molesti inforitis precipio vobis per veram obedienciam et per patrem et filium et spiritum sanctum amen et per beatum jop et per illum qui venturus est iudicare viuos et mortuos in seculum per ignem amen alzo leet sy dy worm dyt vlesch to etende (4) Gothaer Arzneibuch, folio 93 a, 5-8. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 100 b, 3 bis 101 a 3. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 77 vnde dyt been to brekende vnde dyt blot to drinkende alzo vnser leuen vrouwen sunte marien was do se ere leue kynt an deme gal ghen des cruces hangende sach jstud lege ter jterum legatur homines et jumenta sanabis domine quem ad modum multiplicasti misericordiam tuam deus domine exaudi orationem meam et clamor meus ad te veniat oremus maiestatem tuam domine suppliciter exoramus et sicut mundasti et curas ti decem lebrosos ab omnibus doioribus et infirmitatibus eorum ita hunc hominem a dolore ver mium et a quecunque dolore curare digneris per eum qui venturus est &c Job als Helfer gegen Würmer oder Schlangen (1) ist auch an anderer Stelle erhalten. Da die Kapitelüberschrift verloren gieng, so ist nicht zu ersehen, um welche Art der Würmer es sich han- delt : + Job + trayson + conobia + zatraga + zorabantin + Job + Schreibe dies in Blei, schreibe den Namen des Patienten darein und binde es ihm um den Hals. Das bezwingt alle Würmer. Im gleichen Geiste bewegt sich die Behandlung von Schlangen- bissen (2) : Pallium. Criscium. Confame + signale + signe + signi- kade. Schreibe dies auf Kaese und qieb es dem Menschen zu essen, den der Wurm gestochen hat. HERPES TONSURANS. Herpes tonsurans wird heute noch in der Volkssprache als « Ringwurm » bezeichnet. Diese Ansicht spricht aus der Verei- nigung.zweier Indicationen auf ein Recept (3). Wenn einem Patien- ten die Haare ausfallen oder dieselben von Würmern gefressen werden, so nehme er Semen Lini und brenne dies zu Pulver und contundiere und coliere Allium Cepa. Er menge das Pulver und diesen Saft zusam- men mit Oelc, und schmiere den Kopf damit; die Haare festigen sich davon. — Oder : Horn eines Bockes wird gebrannt, mit Oel gemengt und der Kopf damit geschmiert ; davon wachsen ebenfalls die Haare. Wenn dieser Text nicht in sich selbst die Erklärung der Har- würmer als Herpes tonsurans trüge, so würde ein mittelhoch- deutscher Parelleltext dies ergeben (4). Ad Capillos cadentes : Brenne (1) Utrechter Arzneibuch, folio 47 b. (2) Utrechter Arzneibuch, folio 48 b. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 17 a. {4) Codex der Stadibibliothek zu Zürich, C. 58. 78 È F. VON OEFELE Leinsamen, mische ihn mit Oel und salbe das Haar. Brenne Horn des Widders, befeuchte es mit Oel und salbe den Kopf damit. Nach diesem mittelhochdeutschen Paralleltexte will ich die oben begonnene mittelniederdeutsche Receptreihe weiter folgen lassen. Oder : Nimm Petroselinum, reibe dies mit Schweineblut, siede es mit Schweineblut, siede es mit Weisswein, coliere dies in kaltes Wasser hinein und schôpfe das überstehende Fette von diesem Wasser ab. Dann nimm den Dotter eines hartgesottenen Eies, Mastix, Carum caro, Honig und Pulver von Apis mellifica, menge dies mit obigem Fette und salbe damit den Kopf ; davon festigen sich die Haare. Ausserdem findet sich noch ein besonderes Kapitel (1) gegen die Würmer, welche das Haar fressen. Nimm Allium Cepa, contundiere und coliere sie, tauche darein die Bürste und bürste damit das Haar. Das vertreibt dieselben vollständig. Davon scheint aber der « Haarwurm » (2) verschieden zu sein. Dieser Name scheint vielmehr Panaritium zu bedeuten. Gegen den Haarwurm lautet die Beschwôrung mit deutlicher Beschreibung des Leidens : Dieser unglückliche Befund, welchen ich hier finde in dieser Hand (oder in diesem Beine oder worin es sonst sei,) der soll verschwinden vor der Hand, mt welcher die liebe Jungfrau Maria ihr liebes Kind band. Deutlich der Haarverlust ist aber wieder in der mittelnieder- deutschen Bearbeitung (3) der Practica des Bartholomaeus bespro- chen : Betreffs der Würmer, welche das Haar fressen, dagegen nimm Wurzel von Peucedanum ofjicinale, welche aus der wilden Flora gross, aussen schwarz und innen weiss ist, und Sedum acre zwei Hände voll. Dies Kraut siede mit guter Lauge und mache damit ein Cataplasma über den Kopf andauernd. Dies hilft wohl. Hier ist schon wieder aus dem Orte der Umschläge zu ersehen, dass es sich um den Wuchs der Kopfhaare handelt. PEDICULI CAPITIS. - Gegen die Läuse (4) und ihre Eier nimm Ruta graveolens und (1) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b. (2) Rostocker Urteilsbuch, 1621. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 87 b, 27-33. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 79 Hydrargyrum, welches mit dem Speichel eines nüchternen Menschen extinguiert wurde, mische, dies zusammen und salbe den Kopf damit. Oder : Nimm Ruta graveolens, Artemisia Absintium, Marubium (??), Laurus nobilis und Delphinium Staphisagria, contundiere es, siede es mit Lauge und cataplasmiere den Kopf damit oder die. Kleider, so vergehen sie. Dies ist gewiss. CYSTICERCUS DES AUGES (?). Für Aegypten wies ich ganz allgemein die Annahme von Cysti- cercus des Auges zurück, da ich annahm einen Cysticercus im Auge würde der alte Aegypter nicht haben diagnosticieren koennen. Dass dies aber der Vergangenheit nicht so ganz ferne lag, zeigt die mittelniederdeutsche Medicin (1). Die Capitelüberschrift lautet : Wider die Finnen (2) in den Augen. Das Recept lautet : Nimm alte Speckschwarte und schabe Fett ab soviel als eine Wallnuss (Juglans regia), contundiere dies mit Kupferrot (Cu.0)und Raute (Ruta graveo- lens), menge dies zusammen und thue davon weniges darein (sc. in das Auge), wenn du schlafen gehst. Dies Recept besteht vornehmlich aus oleinsaurem Kupieroxydul, das in reinerer Form heute als Cuprum oleincicum im Arzneischatze bekannt ist. Der Zusatz der Raute im Mittelalter entspricht in moderner Indication dem Zusatze von Cocain. An anderer Stelle (3) wird Amomum Zingiber besprochen : Er ist qut für Patienten, welche Finnen in den Augen haben. Er wird dafür gekaut und auf die Augenlieder gestrichen. Schon hier muss auffallen, dass die Application auf die Augen- lieder ertolgt. Dass der mittelalterliche Arzt hier aber an ein Leiden dachte, das seinen Sitz wirklich in den Augenliedern hatte, ergiebt eine andere Belegstelle (4). Um ein Leucoma des Auges zu hehandeln wird ein ausführliches Recept aufgelührt, von welchem ein Abfall- product eine klare Flüssigkeit ist, und dies Abfallproduct wird weiter verwendel : Nimm geschlossene Aristolochia ein Pfund, schäle dieselbe, gieb dieselbe in einen Steinkrug, giesse ein Mass Wein darauf und lasse es drei Tage stehen. Dann giesse den Wein ab, contundiere (4) Utrechter Arzneibuch, folio 410 b. (2) Mnd : vnen:— Vulgärname für den Cyslicercus von Tænia solium in den Muskeln des Hausschweines. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 69 b. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 12 a. 80 F. VON OËFÉLE die Aristolochia und coliere sie gründlichst. Die Colatur behalte, den Rückstand verwer/e, fülle die Colatur in einen Krug und lass absitzen. Decantiere das Klare....... Dazu füge etwas Kampher. Dies ist qui für Krankheiten und Mücken, welche in den Angenliedern sind. Unter den Fremdkôürpern des Conjunctivalsackes werden noch heute kleine Mücken am häufigsten erwähnt. Hier findet die con- junctivale Reizung durch dieselben in mittelniederdeutscher Medi- cin besondere medicamentôse locale Behandlung. Auch bei den Finnen des Auges kann darum bei der unsicheren mittelalterlichen zoologischen Terminologie an dergleichen belebte Fremdkôrper in allgemeinerer Ausdrucksweise gedacht werden. Jedenfalls bleibt mir auch darnach die Diagnose von Cysticercus im Auge für das Mittelalter fraglich. Nach wiederholter Überlegung môchte ich die angeführten Belegstellen auf Hordeolum beziehen. CARIES DER ZÂHNE. Ziemlich allgemein finden wir im Mittelalter die Ansicht, dass die Caries der Zähne darauf beruhe, dass Würmer die Zähne aushôhlen. Das phlegmonôse Gefühl der Pulsation wurde auf Wür- mer bezogen, und so musste der teils klopiende teils bohrende Schmerz auch als Folge einer Wurmkrankheïit angesehen werden. Mittelhochdeutsch (1) sei hier eine Parallele zu einem Text voraus- geschickt, welchen ich weiter unten aus dem Mittelniederdeutschen nochmals anführen muss. Er zeigt uns deutlich das Vorhandensein dieser Vorstellung : Wenn einem Patienten Würmer die Zühne aus- hôhlen und das Zahnfleisch essen, so nimm Oel von Hyoscyamus, knete dies mit Wachs, forme eine Kerze und stelle sie in eine Schüssel, in welcher etwas Wasser sich befindet. Wenn diese Kerze angezündet ist, so halte die Zähne darüber und so fallen die Würmer all in das Wasser. Etwas verschieden davon lautet dieses Recept in der mittelnie- derdeutschen Practica des Bartholomaeus (2) : Wenn einem Patienten Würmer die Zühne fressen und diese hohl werden, so nehme er Samen von Hyoscyamus, bringe ihn in ein kupfernes Rohr, setze das Rohr auf einen heissen Stein oder auf ein heisses Eisen und halte die Zähne oben über das Rohr, so fallen die Würmer alle sofort aus. .Wurzeln (1) Codex Monacensis Germanicus N' 92, folio 7c.. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 88 b, zeile 34. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 81 von Plantago in Wein gesotten und auf die Zähne gelegt haben auch die- selbe Kraft. Das letztere Recept findet sich fast würtlich mittel- englisch (1). Der Ausgang dieser Würmer schienen angeblich die Kiefer zu sein. Unter Rosa canina (2) wird mitgeteilt : Wenn der Mund mit Rosenwasser gewaschen wird, so reinigt dies die schmerzhaften Kinn- backen von den Würmern. Ebenso sind in das erwähnte mittel- englische Recept die Kinnbacken eingesetzt. Darum wird auch noch ausdrücklich von den Zahnwürmern in den Zähnen (3) gesprochen : Gegen die Zahnwürmer, wenn sie in den Zähnen sind, nimm Delphinium Staphisagria, Anthemis pyrethrum und Wachs, mische dies, forme Pillen davon und kaue diese zwischen den Zähnen. Das tôtet die Würmer. — Oder nimm Samen von Hyos- cyamus niger, mische diesen mit Wachs, forme ein Licht davon, brenne diès und lass den Rauch durch einen Trichter in die Zähne gehen. — Oder : Nimm Sambucus nigra und lege diese auf die büsen Zähne; da ziehen sich die Würmer hinein. — Oder man sagt, dass Gott die heilige Appolonia damit belehnt hat, dass keinem, der dieselbe in seinen tägli- chen Gebeten verehrt, ihren Jahrestag mit Fasten begeht und das folgende Gebet liest, die Zähne grosse Schmerzen bereiten. Die heilige Appolonia erscheint im Mittelalter immer wieder als Helferin bei Zahnschmerz, da ihr im Martyrium angeblich alle Zähne ausgebrochen wurden. Die Zahnwürmer entstanden jedenfalls durch Generatio aequi- voca aus der Fäulnis (4). Wenn jemand es im Munde d. h. den Wurm in den Zähnen hat, so lautet die Beschwôrung : Die heiligen fünf Wunden segnen dir das Faule aus dem Munde. Eine weitere Beschwôrung gegen den Zahnschmerz lautet (5) bei Neumond zu sprechben : Willkommen du heiliges neues liebes Gotteslicht aus dem werthen heiligen Jordan. Mit dir benehme ich den Zähnen die Würmer und die Gicht, dass sie mit nichten schmerzen, nicht schwellen, eitern oder stechen. Hier werden nur zwei Arten Zahnerkrankungen anerkannt : 1° Odontitis vermium und 2 Odontitis rheumatica in entspre- _chender moderner Benennung. | (1) Medic. Misc. HS. XIV, in KI 4° in Stockholm, p. 38. (2) Utrechler Arzneibuch, folio 73 b. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 21 a. (4) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 320 b. (5) Rostocker Urteilsbuch, 1576, folio 153 b. Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 6 82 : F. VON OEFELE WÜRMER DER OHREN. Einen weiteren guten Einblick in mittelniederdeutsche parasi- tologische Differentialdiagnostik gewährt die Pathologie des Ohres. Unter den schmerzhaîften Ohrenerkrankungen (1) wird modern übersetzt 1° eine Otitis rheumatica 2° Otitis phlegmonosa und 3° Otitis vermium unterschieden. Die letztere Erkrankung ist wohl zum Teil als Fremdkôrper-Otitis (2) zu erklären, da auch Steine in das Ohr gefallen sein kônnen, oder ein Floh oder eine Laus darin sitzen kann. Ein mittelhochdeutscher Paralleltext (3) sagt : Wenn Würmer in den Ohren entstehen oder sonst hineinkommen, so nimm Blätter von Persica, zerreibe dieselben und giesse den ausgepressten Saft in die Ohren; davon sterben die Würmer. Dass dies Praeparat durch seinen Gehalt an Acidum hydrocyanicum schmerzstillend wirkt, muss für unten angemérkt werden. Hier werden die Würmer der Ohren deutlich in Parasiten mit localer Generatio aequivoca und in einge- wanderte Parasiten unterschieden. Unter den ersteren sind wohl teils Muscidenlarven als secundäre Schmarotzer bei unreinlich gehaltener Otitis purulenta zu verstehen, teils sind es hypothe- tische Würmer mittelalterlicher Phantasie. Die Anhaltspunkte für die Differentialdiagnose, welche wir noch unten besprechen müssen, weisen aui letztere Annahme. Einen angeblich einwandernden Ohrparasiten fürchtet aber heute noch die Laienmedicin : Forficula auricularis aus der Ordnung der Crthoptera. Sogar das moderne Lehrbuch der Zoologie von Baenitz (4), welches für Mittelschulen bestimmt ist, verbreitet diesen alten Aberglauben mit den Worten noch weiter : Zuweilen kriecht er auch in die Ohrüffnungen der Menschen, ohne dafür eine besondere Neigung zu zeigen. Anderen ähnlichen modernen Belegen will ich an dieser Stelle nicht weiter nachgehen. Forficula auricularia heisst darum im Deutschen heute noch in der Volkssprache, wie der Schriftsprache : Ohrwurm. Aber in keiner modernen Otologie dürîfte wohl Forficula als specifischer Ohrparasit zu finden sein. Eine Forficula wäre aber auch im Mittel- (4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 a. (2) Gothuer Arzneibuch, folio 18 b. (3) Codex Monacensis Germanicus, N° 92, folio 11 a. (4) Berlin, 1877, p. 192. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 83 alter nicht zu verkennen gewesen, so dass bei damaliger Diagnose von Ohrwurm nicht ausschliesslich an Forficula gedacht werden darf. Dies zeigt schon die Art, wie per exclusionem die Diagnose auf Ohrwurm als ultimum refugium (1) gestellt wurde. Manchmal entspricht der Ohrschmerz einem zugeflossenen Rheuma. Dafür werden Recepte empfohlen. Lässt der Schmerz hievon nicht nach, so ist ein Wurm oder eine Phlegmone darin. Letzteres diagnosticiere fol- gender Weise. Die Stelle ist roth, geschwollen und heiss. Dem helfe also, wie später gelehrt wird im Capitel : Wie man Phlegmonen reif macht. Aber ist es diese Phlegmone nicht, so ist ohne Zweifel ein Wurm darin und zwar nichts anderes. Auch mittelenglisch (2) wird ein Recept éberlietert für die Difte- rentialdiagnose : für zu wissen, ob ein Wurm in der Phlegmone sei. Forficula wird aber wohl ins Auge gefasst sein (3) : Wenn einem Patienten ein Ohrwurm in das Ohr gekrochen ist, so nehme er Papaver somniferum (? oder Lunaria rediviva), binde eine Handwoll des Krautes vor das Ohr und klopfe solange auf ein Brett vor dem anderen Ohre, bis der Wurm herauskommt. Wenn wir nun von der gesicherten Identification von Forficula absehen, so ist wohl die allgemeinste Therapie, welche hier in Betracht kommit, die folgende (4) : Wenn ein Stein oder etwas anderes in das Ohr gefallen ist, so neige den Kopf auf die betreffende Seite, Lejestige dem Kranken einen Schrüpfkopf duf das Ohr, reibe Veratrum und blase ihm ein wenig davon in die Nasen ; davon muss er niesen und das Niesen treibt den Fremdkürper aus und der Schrüpfkopf zieht ihn an sich. — Oder nimm eine kleine Ruthe, bestreiche sie mit Leim und entferne den Fremdkôrper damit. Ausserdem ist vorher angegeben (5) und eine mittelhochdeutsche Parallelstelle schon mitgeteilt : 1st ein Wurm im Ohre, so nimm Blätter und Steine von Persica mit Kernen, contundiere dies, füge Oleum Lini dazu, presse den Saft aus, mache ihn warm und tropfe dem Patienten etwas davon ins Ohr; davon stirbt der Wurm. Dann entferne in mit einem passenden Instrumente (?) oder setze ihm einen Schrüp/f- kopf auf das Ohr. — Oder nimm Gentiana, Corydalis, Absinthium, (1) Gothaer Arzneibuch, folio 18 a. (2) Stockholmer Arzneibuch, p. 39. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 48 a. (4) Gothaer Arzneïibuch, Lai 18 b. (5) Gothaer Eco folio 18 D, 84 F. VON OEFELE Laurus, Calamintha, contundiere und coliere dies und tropfe von dem Safte etwas in die Ohren ; davon stirbt der Wurm. Im Anhange ohne systematische Ordnung (1) findet sich der Nachtrag : Gegen die Würmer in den Ohren : Saft von Artemisia 4 bsin- thium in das Ohr geträufelt, vertreibt die Würmer daraus. Mittelenglisch (2) wird in gleicher Weise Hedera helix empfohlen. Im Anschlusse hieran môchte ich erwähnen, dass ich Veran- lassung nahm einen älteren Specialarzt für Ohrenkrankheïten, Dr Busch in Bochum, zu fragen, ob ihm je ein Fall von Forficula im Obre in seiner Praxis erinnerlich sei. Ich erhielt eine entschieden verneinende Antwort. PULEX 1RRITANS. Gegen die Flühe (3) nimm ein Holz oder einen irdenen Topf, be- schmiere ihn mit Fuchsschmalz und setze dies in das Bett. In diesen kriechen sie alle hinein und man wirft ihn darnach weg. Hier werden sehr sachverständig die Flôhe in ihrem Lieblings- aufenthalte, dem Bette aufgesucht. Bei dem bekannten Floh- reichtum der Füchse wird das Fuchsschmalz als die geeignete Lockspeise für die Flühe angesehen. Dies spricht für grosse Spitzfindigkeit des mittelniederdeutschen Therapeuten. Wenn er aber noch eine besondere Behandlung für Flühe im Ohr (4) giebt, so muss er uns als Freund theoretisch construierter Fälle erschei- nen. st ein Floh oder eine Laus im Ohre, so stecke deine Faeces in das Ohr, so dass das Tier darein gehen kann und dieser Art herauskommit oder giesse von deinem eigenen Urine etwas in das Ohr ; davon stirbt es. PEDICULI VESTIMENTI. Wenn ein Recept des Gothaer Arzneibuches gegen die Läuse auch für die Kleider empfohlen wird, so sind darnach Kopi-und Gewand- läuse als Einheit zusammen geworfen und werden mit dem glei- chen Recept behandelt. Nach der ganzen Anordnung ist aber zu ersehen, dass der Pediculus vestimenti in der mittelniederdeutschen Cultur eine viel weniger verbreitete Plage war als die Kopflaus. (1) Gothaer Arzneibuch, folio 169 b 28-30. (2) Stockholmer Arzneïbuch, p. 37. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 17 b. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 b. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEURSCHEN PARASITOLOGIE 85 . Bei den Flôühen musste gleichzeitig die Stelle von den Läusen im Ohre angeführt werden. Dort ist doch wohl kaum an die Kopf- laus, sondern hôchstens an die Kleiderlaus zu denken, da nur letztere so verborgene Verstecke aufsucht. Doch erscheint die ganze Stelle sehr stark von theoretischen Erwägungen beeinflusst. LARVEN VON MUSCIDEN. Nach der Besprechung der Ohrwürme zeigt ein Anhang (1) dass der mittelniederdeutsche Arzt auch Würmer in anderen äusserlich zugänglichen Kôrperhôühlen annahm : Oder ist aber der Wurm an einer anderen Stelle (nämlich als wie im Ohre), so tropfe Veratrum mit Wein conteriert ein; auch davon stirbt der Wurm. Es bezieht sich diese Stelle wohl auf Dipterenlarven in vernachlässigten geschwü- rigen Wunden, welche direkt auch als Wundwürmer (2) bezeich- net werden. Die Beschwôrung des Wundwurmes an dieser Stelle lautet : Ich verbiete es dir im Namen Gottes bei den sonntäglichen Evangelien. Du sollst den Knochen nicht nagen, die Adern nicht blähen, das Blut nicht trinken, bevor du die Worte sprichst, welche Johannes sprach, da er sein Kleid umwarf, als er den heiligen Christus taufte. Das war das heilige Vater unser. So wahr sollst du sterben. Wie wir schon bein alten Aegypter sahen ist auch dem Mittel- alter die Dipterenlarve ein « Wurm ». Und selbst die Neuzeit bis herauf in die gebildetsten Kreïise hält an dieser Bezeichnung der Dipterenlarven als « Würmer » fest. Lewin konnte derart für andere Zwecke aus der hochangesehenen Vossischen Zeitung in den letzten Jahrgängen ein Citat bringen. Ein vernachlässigter Patient soll darnach mit Wunden und Geschwüren bedeckt gewesen sein. Und in diesen Geschwüren waren angeblich Würmerentstan- den. Hier wird also dem gebildeten modernen Publikum Deutsch- lands eine Lectüre vorgesetzt, unbeanstandet gelesen und von einem akademisch gebildeten Leser citiert, welche Dipterenlarven als « Würmer » benennt und zwar derart anführt, dass kaum eine andere Erklärung übrig bleibt, als dass diese « Würmer » angeb- lich elternlos aus den schlechten Säften vernachlässigter Wunden entstanden sind. Bei Benützung unserer besseren Laïienlitteratur der modernsten Zeit würde sich als Mosaik also eine Zoologie erge- (4) Gothaer Arzneibuch, folio 18 b. (2) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 272 b. 86 F. VON OEFELE ben, welche keineswegs hôher steht als die Reconstruction der : altaegyptischen Zoologie, da ja Beispiele wie das oben gewählte gar nicht allzu vereinzelt gefunden werden kônnen. Diese Anschauung lässt natürlich den mittelalterlichen Arzt die Wundlarven kurz als Würmer bezeichnen. Gegen die Würmer (1) nimm Talpa europaea, brenne sie zu Pulver in einem neuen irdenen Topfe, welcher qut verschlossen wird, damit kein Dampf herauskommt. Dann wasche die Stelle mit warmem Essige und streue etwas von diesem Pulver darauf und zwar soviel, als du zwischen zwei Fingern halten kannst. — Oder : Nimm grosse weisse Blumen (Chrysanthemum Ieucanthemum), brenne sie zu Pulver und streue etwas.davon auf. Siede auch Rinde von Quercus mit Wasser und wasche die Stelle damit. Zu diesen Würmern sind wohl auch die angeblichen Würmer des Pferdes (2) zu rechnen, mit welchen die Medicinalia pro equis conservandis schliessen : Wenn die Würmer ein PJerd innerlich oder äusserlich fressen, dem soll man Erodium cicutarium concidieren und zwischen das Futter mengen, dass das Pferd dies hineinfrisst : davon sterben die Würmer und das Pferd wird gesund. CYsTICERCUS DER HAUT in mittelalterlichem Sinne. Finnen ist der gebräuchliche Volksausdruck für Cysticercus von Taenia solium im Schweinefleisch. Als Hautkrankheit des Menschen müssten wir also an echte Cysticercen der Haut denken. Das Mittel- alter wie die Volksthezeichnung der Neuzeit bezeichnet aber die Comedones als Finnen d. h. stellt somit die Comedones auf gleiche Stufe mit echten Parasiten. Doch wird hier die angebliche zoolo- gische Natur nicht allzuscharf betont (3). Gegen die Sommersprossen des Angesichtes. Die Sommersprossen, die Beulen und die Finnen d. h. Schürfe von dem Angesichte zu tilgen : Nimm Trigonella Foenum graecum und Gerste (Hordeum), contundiere dies stark, gieb Wasser dazu und mache ein Cataplasma damit, wo du willst. Nimm Eiweiss ohne Dotter (Albumen sine vitello), coliere es und gieb dazu Gerstenmehl, Trigo- nella Foenum graecum und Honig. Mache der Art eine Salbe und bestreiche dein Angesicht damit. (1) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b. (2) Wolfenbüttler Miscellancodex, 60, 15, folio 181 d. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 108 b. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 87 Hier wird humoralpathologisch eine saure Dyskrasie ange- nommen, deren locale Ausserungen dermatologische Localaffek- tionen sein sollen. Es wäre ja nicht ausserhalb des Gedanken- ganges alter Humoralpathologen liegend aus den verdorbenen Säften direkt tierische Schmarotzer entstehen zu lassen ; aber hier steht dem doch der ganze Zusammenhang entgegen. Ich glaube vielmehr bestimmt, dass dieser Pseudocysticercus der Haut ein Ausdruck für Comedones und Acne in einem Begrifte ist. In diesem Sinne ist vielleicht auch der mittelalterliche Cysticercus im Auge, wie ich oben anmerkte, als Hordeolum aufzufassen. GEHIRNWURM, Eine ganz merkwürdige Stelle (1) betrifft den Gehirnwurm. Eine sehr hoch stehende Operationstechnik der Trepanation und Nar- kose ist innig mit Plantasieausgeburten vermengt : Gegen den Wurm, welcher im Kopfe sitzt, schneide dem Patienten den Hirnschäde auf und lasse die Schädelstücke daran hangen und nehme die Füsse (des Wurmes : Lappen ?) mit kleiner Baumwolle rasch auf und lege mût einem geeigneten Instrumente etwas Baumwolle darunter. Das Gleiche thue unter alle seine Füsse. Darnach nimm eine geeignete Zange und ziehe ihn schnellstens aus. Fasse ihn aber ja feste und siehe zu, dass er dir nicht entaleite; denn sonst gräbt er an anderer Stelle seine Füsse und Zehen in die Gehirnmasse ein und dann muss der Patient sterben. Ergreife ihn darum damit in der Mitte. Wenn du dem Patien- ten den Wurm herausgenommen hast, so lege ihm die Knochenstücke wieder auf, lege ihm ein Pflaster darüber und heile ihn damit. Dem du dies thun willst, gieb zuvor einen Schlaftrunk und binde ihn fest auf einem Operationstisch, so dass er in keiner Weïse im Stande ist sich zu rühren. — (Parallele im Talmud). SCHLANGEN IM MAGEN. Die Vorstellung von Schlangen und Frôschen im Magen kennt noch heute die Volksmedicin. Hat ein Patient (2) etwas Gifriges im Leib, so lass ein fettes Pferd reiten, bis es sehr schäumt. Dann sammle den Schweiss in einer Schüssel, füge gleichen Teil Salz und zwei Teile Essig dazu, mische dies und trinke dies ; davon erbrichst du das Gift, selbst wenn es Frôüsche oder Schlangen sind. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 55 b. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 55 a. 68 F. VON OEFELE Hier sind diese Frôsche und Schlangen also nur als Superlativ allen Giftes angeïührt. MAGENLÂUSE. Von der Magenkrätze musste ich in der aegyptischen Parasito- logie sprechen. Die mittelniederdeutsche Pathologie nimmt Ma- genläuse an (1): Für den, welchem die Läuse (Penicuzr) den Magen fressen. Gib ihm Reinfarn (TANACETUM VULGARE) m Monate Mai nüchtern zu trinken. Das hilft qut. Dass hier der Ausdruck Magenläuse der Vorstellung belebter Parasiten entspricht, ergiebt die Behand- lung mit TanaceruM, das als altgermanisches Insectenpulver zu betrachten ist. Beachtenswert ist der Unterschied zwischen Früschen und Schlangen, welche als Träger von Gift betrachtet werden, und zwischen Lâusen als Parasiten. Die mittelenglische (2) Medicin betrachtet aber lebende Würmer im Leib als Gift. ASCARIS LUMBRICOIDES. Für (3) den Spulwurm. Wenn jemand den Spulwurm (Ascaris) hat, der siede Centaurea mit Wein und trinke dies oder er brenne Cornu cervinum zu Pulver und trinke dies in Wein oder er siede die Blätter von Amygdalus Persica in Wein und trinke dies. Eine ausführliche Parallele dazu besitzen wir im Gothaer Arzneibuch (4) : Die Spuhwürmer benennen die Magistri als lumbrici : Gib dem Patienten drei Tage durchgehends nüchtern Milch zu trinken. Am vierten Tage contundiere A llium sativum, siede es in qutem Essige und lass den Patienten dies trinken. Von demselben mache ihm ein Pflaster über dem Magen, so heiss als man es überhaupt vertragen kann. Setze den Patienten in der Diaet allein auf warme Milch oder warmes Wasser, wovon, letzteres mit Honig gesüsst wird. Daxon gehen die Spulwürmer insgesammt abwärts nach dem Anus und nun gieb ihm etwas zu essen, auf das er Stuhlgang bekommt. — Item, ein anderes : Contundiere Semen Brassicae und Plantago und trinke den (4) Utrechter Arzneibuch, folio 111 b. (2) Stockholmer Arzneibuch, p. 55-56. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 105b. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 54 a. Diese Stelle auch in der Ursprache verôf- fentlicht im Jahrbuche des Vereins für niederdeutsche Sprachforschung, 1879, V. p. 95 mit vielen anderen der angeführten Belege. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 89 Saft: und mache von Plantago ein Pflaster über den Magen. — Ttem ein anderes : Befinden sich die Ascariden im Magenmunde, während du noch nüchtern bist, so verschlucke etwas Honig. Diesem streben sie dann entgegen und kommen durch den Mund heraus. — Item, ein anderes : Iss Semen Portulacae oleraceae (?) nüchtern. Wenn du dies forgesetzt thust, so sterben sie. — Item, ein anderes : Nimm Semen Apü graveolentis und Allium sativum zu gleichen Teilen, mische und contundiere dies und reibe damit das ganze Abdomen. Mache auch ein Pflaster davon auf den Magen. Siede auch Centaurea mit Bier und trinke das Bier nüchtern mit Flores Cinae und bringe ihn zum Erbre- chen, wie gelehrt wurde; dann kommen sie insgesammt heraus. Aus Macer Floridus findet sich unter anderem die kurze Notiz (1) über Hyssopus officinalis : Er tôtet die Spulwürmer. Artemisia Abro- tanum (2) tôtet die Spulwürmer, wenn man die Pflanze in altem Biere trinkt. | Von dem Sitze der Spulwürmer und Bandwürmer hatte der niederdeutsche Arzt etwas verschwommene Begrifie, da er diesel- ben im Magen oder Leibe wachsen liess (3); denn die Practica des Bartholomaeus bietet den Text : Wenn einem Patienten Würmer im Magen oder Leib wachsen, der nehme Mel depuratum 1/4 Pfund, Saccharum die Hülfte von 1/4 Pfund und 1/2 Pfund Wasser, lasse dies zusammen sieden und trinke dies vier Tage lang Abends und Morgens. Davon sterben die Würmer. Darnach siede Artemisia Absinthium, Fumaria officinalis und Blätter von Persica zu gleichem Gewichte. Das Siede mit gqutem Weine, trinke diesen und esse nichts zu Abend. Auch die mittelenglische Medicin (4) scheint die Ascariden in die Leibeshôhle zu verlegen. Bemerkenswert ist hier ein Anklang an altaegyptische Therapie ebenso wie zwei Kapitel vorher. Im Papyrus Ebers verhalten sich die Mengen der Drogen im Recepte wie 1 : 2 : 4: 8 etc. oder ana partes aequales und ausserdem wechseln in der Therapie Mittel, welche vier Tage, und solche, welche nur einen Tag gereicht wer- den, ab. Alle diese für moderne Anschauungsweise unberechtigten Schablonen sind auch in der vorstehenden Stelle erkenntlich. Und (1) Utrechter Arzneibuch, folio 101 a. (2) Utrechter Arzneibuch, folio 75 b. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 91 b, 26 bis 92 a, 3. (£) Stockholmer Arzneibuch, p. 38. 90 F. VON OEFELE -wenn ich an anderer Stelle (1) erwiesen habe, dass auch als spe- cielles Lôsungsmittel für locale Medicamente bei Conjunctivitis im Papyrus Ebers und im Gothaer Arzneibuche Milch einer Frau, welche ein Knabe saugt, gleicher Weise Verwendung findet, so wird um so verständlicher, warum ich die mittelniederdeutsche Parasitologie als Verständigungsmittel für altaegyptische Parasi- tologie einschiebe. Die Ascariden sind auch eine häufige Plage der Haustiere. In den Medicinalia (2) pro equis conservandis findet sich vom Pferde : Das den Wurm hat. Nimm Galle eines Fisches (?) und Adeps suihs purus und mische dies. Nimm Sulfur und”weissen Kupferrauch (?) zusammengestossen mit Cuprum subaceticum und Alumen ustum. Nimm Radix Inulae Helenti gesotten, coliert, mit Honig vermischt. Temperiere dies alles zusammen, dass es eine Salbe werde und schmiere das Pferd damit; so wird es gesund. TÆNIA SOLIUM. Für die mittelniederdeutsche Medicin werden die Bandwürmer als « lange Würmer des Magen » bezeichnet. Aus Macer Floridus wurde die Mitteilung übernommen (3), dass Mentha piperita alba die langen Würmer im Magen dessen tôtet, der sie mit gesottenem Petroselinum isst. Andere Texte sind mir nicht bekannt, so dass zur Zeit mittel- deutscher Sprache in Norddeutschland Bandwürmer wahrschein- lich so gut wie unbekannt waren. Denn wenn die naturwissen- schaîtlich begründbaren Würmer eine geringe Beachtung erfahren hâtten, so müssten gleicherweise die Ascariden zurückgetreten sein. Das Missverhältnis zwischen der Erwähnung der Ascariden und Tænien lässt sich also nur zu Ungunsten der Verbreitung der Tænien deuten. SCHWANZWURM DER KÜKHE. Nach diesen objectiven Würmern muss noch eine Reihe hypo- thetischer Würmer abgehandelt werden und zwar will ich mit einer Krankbheiït der Veterinärmedicin beginnen. (1) Rundschau für die Interessen der Pharmacie, Prag. (2) Wolfenbuttler Miscellancodex, 60, 15, folio 179 c. (3) Utrechler Arzneibuch, folio 100 b. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 94 Ein Schwanzwurm (1) der Kühe, von welchem den Kühen die Zähne wacklig werden, wird beschworen : Einschuss und Schwanz- wurn, eile dich! Der Herr Christus jagt dich. Er jagt dich nicht nur so sehr. Er jagt dich noch viel mehr. An späterer Stelle (2) verneint eine andere Hexe die Môglichkeit den Schwanzwurm im Gegensatz zu anderen Krankheïten zu beschwôren : Der Schwanzwurm wird nicht beschworen, sondern geschnitten. In den Schnitt legt man 3, auch wohl 2 1/2 Gersten- kôrner. Wenn diese darin verquellen, so muss der Schwanzwurm sterben. Die Korner werden mit einem unbenutzten Faden von einer noch nicht gewaschenen Spule in Gottes Namen, in Maria’s Namen und in des heiligen Kreuzes Namen festgebunden. VAREN. Ein mir unverständlicher Wurm ist der Varen. So viel ich mich erinnere hat Prof. Husemann in Gôttingen einmal diese Wurmart bestimmt. Doch ist es mir momentan nicht môglich unter meinen Büchern die Belegstelle zu finden. In dem langen Wurmsegen, welcher mit «Job » beginnt, wird als eine der Wurmarten Varen erwähnt. Ausserdem ergiebt ein Receptschluss (3) die Verwendung gegen Varen. Einige Blâtter vorher sind verloren gegangen, so dass Überschrift und Anfang fehlt : .... Nimm Kraut, das im Mai wächst (Asperula odorata ? Convallaria majalis ?) das kleine weisse Blumen besitzt und dessen Wurzel in der Erde wie Krebseier gestaltet sind (dies würde vielleicht auch für Saxifraya officinalis sprechen) Wenn der Mai vorüber ist, so verschwindet die Wurzel. Das Kraut mitsammt den Wurzeln sollst du sieden und fleissig trinken. Dies tôtet den Varen in dem Leibe. Es folge ein zweites Recept. Nimm Pferdemistknollen und brenne sie zu Pulver, streue dies Pulver auf weiche Eier und esse diese morgens nüchtern im Namen Jesu Christi. PANARITIUM. Dieses Leiden findet sich noch heute in wissenschaîtlichen Büchern mit Fingerwurm bezeichnet. Oben habe ich wahrschein- (1) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 314 b. (2) Rostocker Urteilsbuch, 1613. (3) Utrechter Arzneibuch, tolio 106a. 92 F. VON OEFELE lich gemacht, dass die mittelniederdeutsche Bezeichnung Haarwurm war und von den Würmern, welche das Haar fressen, als Bezeichnung für Herpes tonsurans unterschieden werden müssen. Gegen Haarwurm lautet eine Beschwôrung (1) welche ich schon oben mitgeteilt habe (2) : Dieser unglückliche Befund, welchen ich hier finde in dieser Hand, der soll verschwinden vor der Hand, mit welcher die liebe Jungfrau Maria ihr liebes Kind band. Recepttherapie finden wir an anderer Stelle (3) : Ein Mittel gegen den Haarwurm : Wenn ein Patient an Haarwurm leidet, so soll er Gerstenstroh nehmen, das zu Asche brennen und Lauge daraus machen. Damit wasche er die Wunde ; so geht der Wurm vüllig heraus. Er soll Olivenül, altes Fett und Harz nehmen zu gleichen Teilen, dies zusammenschmelzen, durch ein luch colieren, dazu Cuprum sub- aceticum nehmen, dies klein pulvern, dazu mengen und damit salben, bis es heil wird. — Ein qutes Mittel : Junges Laub von Alnus sollst du zu Pulver brennen. Wo eine Wunde ist, welche keine andere Salbe heilen kann, da thue es an diese Wunde. — Zweimal des Tages wasche es mit Cortex von Quercus und trockne es ihm; streiche das Pulver gründlich darein bis es heilt. Auch diese Therapie in ihrer Anwen- dungsform schliesst den Gedanken an Herpes tonsurans aus, da in solchem Falle-von keiner Wunde die Rede sein kôünnte. “Ausserdem ist noch eine Beschwôürung (4) anzuführen : Gegen den Haarwurm : Ich sehe nicht nach der Sonne auf und nieder. Ich stille dir der Würmer neun : den greisen Wurm, den grauen Wurm, den eiternden Wurm, den stechenden Wurm, den schmerzenden Wurm, den schwellenden Wurm, den wüthenden Wurm. Neun sind der Würmer; die sollen verschwinden vor der Hand. Hier ist wieder einmal die weiter oben besprochene Neunzahl der Würmer erwähnt, ohne dass dieselbe in der Aufzählung auch durchgeführt würde. Doch ist dies sicherlich kein eigentümlicher Fehler für unseren Text. Auch in der Edda im Liede vom Zwerg Allwiss ist ständig von sieben Welten die Rede und werden doch wiederholt nur fünf namhaîft gemacht. Es scheint das Zurück- bleiben um zwei fast eine nordische Eigentümlichkeit, der vielleicht mystische Anschauungen zu Grunde liegen. (1) Rostocker Urteilsbuch, 1621. (2) Bei Herpes tonsurans. (3) Utrechter Arzneibuch, folio 31 b. (4) Rostocker Urteilsbuch, 1621. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE 93 KNOCHENWURM (PANARITIUM ?). Der Wurm im Knochen (1) wird mittelniederdeutsch beschwo- ren : Du Wurm in diesem Fleische, bei dem werten heiligen Geiste, du sollst den Knochen nicht brechen (?), das Fleisch nicht essen und das Blut nicht nagen; sondern du sollst gehen nach Jerusalem und dich dreimal umkehren und reinen Todes sterben. DYSURIA DES PFERDES. Von dem Pferde, das an Dysuria leidet (2) erfahren wir : Dies komint von einem Wurme, der in seiner Gelenkpfanne (?) sitzt. Dafür spreche folgende Worte : Der heilige Christus und der Tod ritten gemein- sam auf einem Pferde. Der Tod schlug das Pferd; der heilige Christus hob es wieder auf. Steh auf, Pferd! Du bist des Todes frei. So heile diesem Pferde alles, was ihm zustossen soll. Amen. Diese Worte sollst du ihm in sein vorderes (!) Ohr flüstern. Und mit deinem vorderen (|) Fusse trete auf seinen vorderen (|) Fuss. Dann gehe dreimal um das Pferd und lasse es trapen bis es warm wird; so wird es gesund. WÜRMER DER VULVA. Im Register zur deutschen Arzenei (3) wird ein Kapitet unter der Ordnungszahl 105 angekündigt : Gegen die Würmer in der Vulva. In meiner Badepraxis sah ich einen Fall, in welchem der Urin einer Frau eine Menge Wurmlarven enthielt. Diese ergaben sich schliesslich als Jugendformen von OxYuRIS VERMICULARIS. Ausser- dem kommen im Urin Filarialarven vor. Doch stammen letztere nicht aus der Vulva. Hier kann aber wohl an keine dieser beiden Diagnosen gedacht werden. Im fortlaufenden mittelniederdeut- schen Texte ist dieses Capitel der ursprünglichen Vorlage einfach übergangen. Darnach war der Inhalt jedenfalls ziemlich obscoen ; denn auch andere Abschnitte von den Mitteln zur Erection des Penis und Aehnliches sind gleichfalls übergangen. {Nach Analogie wird es sich also wohl um Pruritus vaginalis gehandelt haben. (1) Rostocker Urteilsbuch, 1584, folio 314. (2) Wolfenbüttler Miscellancodex, 60, 15, folio 179 d. (3) Gothaer Arzneibuch, folio 5 a. 94 VON OEFELE. STUDIEN ZUR MITTELNIEDERDEUTSCHEN PARASITOLOGIE RABIES. Aus Macer Floridus übernahm die mittelniederdeutsche Me- dicin (1) die Vorschrift dass aus MENTHA PIPERITA ALBA ein Pflaster mit Salz gemacht die Wunden heilt, welche ein wüthender Hund gebissen hat. Ausserdem findet sich eine längere Reiïhe von Recepten (2): Hat dich ein wüthender Hund gebissen, so trinke Theriak und verreibe auch um die Wunde Theriak von vier Finger (?) breit Entfernung an und lege auf die Wunde Brot, das mit Salz verrieben ist. — Oder lege darauf die Haut von Buffo über Nacht. — Oder tôte den betreffenden Hund, brate seine Leber, und gieb sie dem betreffenden Menschen zu essen ; brate ausserdem die Faeces des betreffenden Hundes, lege sie auf die Bisswunde und lasse sie darauf liegen. Die mittelenglische (3) Medicin empfehlt Alium sativum für dergleichen Bisse. Doch erschien auch schon dem mittelniederdeutschen Thera- peuten das Vorbeugen sicherer als das Heïlen (4) Jtem dass dich die Hunde nicht beissen, trage die Zunge und das Herz eines weissen Huhnes bei dir. Urina hominis (5) mit Tüchern auf die Wunde gebunden, welche ein wüthender Hund gebissen hat, bewahrt dich vor Schaden. Hier habe ich zusammen gestellt, was sich aus dem engen Rahmen der mittelniederdeutschen Medicin an Parasitologie finden liess. Ich hoffe, dass schon dieses culturelle Kleinbild einiges Interesse erwecken môüge. Wertvoll ist dasselbe aber als Parallele für die Parasitologie der vorhippokratischen Culturen. (1) Utrechter Arzneibuch, folio 100 b. (2) Gothaer Arzneibuch, folio 54 b. (3) Stockholmer Arzneïibuch, p. 31. (4) Gothaer Arzneibuch, folio 104 a, 17-19. (5) Gothaer Arzneibuch, folio 170 a, 22-24. NOTICES BIOGRAPHIQUES XI. — JOHANNES MULLER (1801-1858) VON D MAX LÜHE Privatdocent in Kônigsberg i. Pr. Wenn ich der Biographie Rudolphis nicht unmittelbar diejenige seines Zeitgenossen und Freundes Bremser folgen lasse, sondern zunächst seinem Nachiolger auf der Lehrkanzel für Anatomie und Physiologie an der Universität Berlin einige Zeilen widme, so veranlasst mich hierzu der äâussere Umstand, dass der Tag, an welchem ich dieses schreibe, der hundertjährige Geburtstag Johan- nes Müller’s ist. Johannes Müller ist gerade 30 Jahre nach Rudolphi, am 14. Juli 1801, in dem damals unter franzôsischer Herrschaît stehenden Coblenz am Rheine geboren. Sein Vater Mathias, eines Winzers Sohn, war ein wobhlsituierter Schuhmacher; seine Mutter, Maria Theresia, eine geborene Wittmann. Johannes selbst war der älteste von iünf Geschwistern (drei Brüdern und zwei Schwestern). _ Seine erste Schulbildung erhielt der geweckte Knabe in einer damals zu einer École secondaire umgeschaffenen, noch aus Kur- Trierischer Zeit stammenden Jesuitenschule, bis nach dem Über- gang der Rheinlande in preussischen Besitz in Coblenz ein Kônig- liches Gymnasium geschaffen wurde. In diesem zeichnete der junge Johannes sich bald so aus, dass er die allgemeine Aufmerk- samkeit seiner Lehrer erweckte und dem damaligen Coblenzer Schulrat, Johannes Schulze, hatte Johannes Müller es hauptsächlich zu danken, dass ihm die Môglichkeit gewährt wurde, eine wissen- schaîtliche Laufbahn einzuschlagen, obwohl sein Vater ihm ursprünglich den Sattlerberuf zugedacht hatte. Im Herbst 1818 verliess der Siebzehnjährige das Gymnasium, um zunächst ein Jahr lang als Pionier in Coblenz seiner Wehrpflicht zu genügen. Dann bezog er die kurz vorher gegründete Universität 96 MAX LÜHE Bonn, um sich dort dem Studium der Medicin zu widmen, nach- dem er zuvor eine Zeitlang geschwankt hatte, ob er nicht Theologie studieren und ein Diener der Katholischen Kirche werden solle. Als Student schloss er sich der burschenschaîftlichen Bewegung an und sass eine Zeit lang im Vorstande der Bonner Burscherschaît. In seltsamen Contraste zu seinem späteren ernsten und ruhigen Auftreten steht die Erzählung, er sei mit dem Schläger in die Vor- lesung gekommen. Aber gerade diese Erzählung ist auch bezeich- nend dafür, wie wohl Johannes Müller mit dem Burschenschaït- Leben das ernste wissenschaîtliche Studium zu vereinigen verstand. Sehr bald begann er sogar schon selbständige Untersuchungen und zwar beschäftigte er sich speciell mit der Atmung des Foetus, welche die medicinische KFacultät der jungen Universität zum Gegenstand ihrer ersten Preisauigabe gewählt hatte. Mit welchem Eifer er diesen Untersuchungen oblag, daîfür legt eine Erzählung Zeugnis ab, welche wir einem Studienfreunde von ihm verdanken (dem Director Peter Seul, auf Grund handschriftlicher Mitteilungen wiedergegeben von Dubois-Reymond in seiner am 8. Juli 1858 in der Berliner Akademie der Wissenschaîften gehaltenen Gedächt- nisrede) : Gelegentlich eines Spazierrittes in das Ahrthal erwischte Müller eine trächtige Katze, brachte sie am Sattel festgebunden nach Bonn, und laparotomierte sie, ohne sich um die wütenden Bisse seines Opfers zu kümmern. | Gegen Ende seines vierten Semesters, am 3. August 1821, wurde ihm für seine Arbeit von der medicinischen Facultät in feierlichem Act der Preis erteilt. Bereits wenige Monate später brachte das Januarheît von Oken’s Isis eine andere Arbeit des strebsamen Studenten, welche in wesentlich erweiterter Form auch den Gegenstand der Inaugural-Dissertation De Phoronomia Animalium bildet, auf Grund deren Müller in seinem siebenten Semester, am 14 December 1822, die medicinische Doctorwürde erwarb. Inzwischen war sein Vater gestorben und hatte ihn und die Seinigen in hôchst bedrängter Lage zurückgelassen. Die Mutter, eine Frau von strengem Ordnungssinn, regem Unternehmungsgeist und unermüdeter Geschäftigkeit, versuchte das Geschäft ihres Mannes fortzuführen, scheint indessen dieser Aufgabe doch nicht gewachsen gewesen zu sein. « Johannes Müller’s kleines Erb-Teil, dann die seiner Geschwister » waren nach Dubois-Reymond «bald Archives de Parasilologie, NV, n° 1, 1902. 7 4 Re ais NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 99 verbraucht ; andere Schulden folgten, wenn auch nicht so peinli- cher Art, doch nicht minder drückend; und von hierab bis zu der Zeit, wo er bereits eines europäischen Rules genoss, hat man ïhn sich als fortwährend im Kampfe mit den quälendsten Nahrungs- sorgen zu denken, denen die Unterstützungen seitens der Behôrden seiner Vaterstadt und der Regierung, die ihm oft und reichlich zu Teil wurden, ihn doch nur vorübergehend zu entheben vermoch- ten ). Trotz dieser Noth behielt Johannes Müller den Kopi oben und sah voll Selbstvertrauen in die Zukunft. Dass es ihm aber gelang, diese ungünstigen Zeiten zu überstehen, das hat er — ich folge hier wieder der anschaulichen Darstellung Dubois-Reymond’s in seiner bereits erwähnten Gedächtnisrede — in erster Linie der (über jedes Lob erhabenen Handlungsweise des damaligen ausserordentlichen Regierungs-Bevollmächtigten bei der Rheinischen Universität Philipp Joseph von Rehfues » zu danken, (von der schwer zu sagen ist, ob sie mehr seiner Menschenkenntniss oder mehr seinem Herzen Ekre macht. Vom Jahre 1821 an bis zu der Zeit, wo Müller nach Berlin gerufen ward, wird Rehfues es nicht müde, den Minister von Altenstein in unzähligen Zuschriiten stets von Neuem auf die rasch und riesenmässig wachsende Bedeutung erst des Studiosus, nun des Doctors, dann des -jungen Docenten und Pro- fessors Johannes Müller aufmerksam zu machen, dem er mit sicherem Blick die hôchsten wissenschaîflichen Erlolge weissagt. Bald beantragt er für ihn eine Unterstützung, bald die Bestreitung der Druckkosten seiner Dissertation, bald die Erlassung eines Vorschusses, bald Reisegeld, bald endlich eine dauernde und gründliche Verbesserung seiner Lage; und nicht einmal der Besol- dungs-Etat der katholischen theologischen Facultät ist vor ihm sicher, wenn es gilt die Mittel zu diesen Hülfsleistungen für seinen Schützling zu beschafien. Kônne denn Geld für die Universität zWeckmässiger verausgabt werden, als für die Heranbildung tüch-: tiger Lehrer? Ja so weit geht Rehfues in seinem Eifer, dass er auf den politischen Vorteil hinweist, der dem Staate daraus erwachsen werde, dass man in Müller einem Kinde der Stadt Coblenz zu Hülte komme, die mehr als jede andere der neuerworbenen Pro- vinzen auf die aus ihr hervorgehenden Talente stolz sei, und deren für den Staat gewiss nicht unwichtige Stimmung durch solche 109 MAX LÜHE Mittel am sichersten gewonnen werde. Wem das gemessene Wesen des Mannes erinnerlich ist, das wie ein Anflug der ihm so vertraut gewordenen spanischen Volksart erschien, kann für den Eindruck, den Müller’s Persônlichkeit auf ihn übte, wohl nichts bezeich- nender sein als dass Rehîfues, indem er dieselbe dem Minister vorzuführen versucht, aussert, es werde ihm wirklich nicht leicht, seine Feder in den Schranken der Geschäftsbehandlung zu halten. Nicht minder wohlthuend sind die rege Teilnahme und das einsich- tige Wohlwollen in den von Herrn Johannes Schulze, der mittler- weile in Berlin zu einflussreicher Stellung gelangt war, abgeïassten Entgegnungen des Ministers, und ganz geeignet, uns einen Blick zu erôfinen in das Geheimnis der von Beiden zwei Jahrzehnte lang im Verein geübten Kunst, die preussischen Universitäten mit einer Schaar talentvoller und für ihren Beruf begeisterter Lehrer zu bevôlkern. » Nachdem Müller zum Doctor promoviert war, beantragte Reh- fues beim Ministerium für ihn eine Unterstützung, um ihm die Môglichkeïit zu verschaften, in den Sammlungen einer grôsseren Stadt und im persünlichen Verkehr mit bedeutenden Männern seines Faches sich weiterzubilden. Müller selbst zog es nach Paris, der Minister aber knüpîte an die Gewährung jener Unterstützung die Bedingung, dass er sich zur Ausbildung für das akademische Lehrfach nach Berlin begebe. Dort hat Johannes Müller dann vom Frühjahr 1823 bis zum Herbst 1824 geweilt und dieser Aufenthalt hat für seine ganze spâtere Richtung eine entscheidende Bedeutung gewonnen, namentlich infolge des Einflusses, welehen Rudolphi auf ihn gewann. Ist es doch diesem Einflusse vornehmlich zuzu- schreiben, dass Johannes Müller sich aus den Banden der natur- philosophischen Anschauungen befreite, welche in seinen Erstlings werken noch sehr stark vorherrschen, und sich zu jener ruhigen Objectivität durchrang, welche seine spâteren Arbeiteñ ausez- zeichnet. In Berlin war es auch, wo er im Winter 1823-1824 die medicinisch-chirurgischen Staatsprüfungen bestand. Am 18. October 1824 habilitierte Johannes Müller sich als Privatdocent für Physiologie und vergleichende Anatomie an der Universität Bonn, deren grüsste Zierde er bald wurde und an welcher er bis zum Jahre 1833, als Lehrer und Forscher gleich erfolgreich, thätig war. Bereits zu Anfang des Jahres 1826 erhielt NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 101 ° er, noch nicht 25-jährig, den Titel eines ausserordentlichen Pro- fessor’s und im Juli 1830 wurde für ihn, ohne dass eine Vacanz eingetreten war, eine ordentliche Professur geschaffen, nachdem er sich inzwischen im April 1827 zu Coblenz mit Maria Anna Zeiller, Tochter eines Kreis-Directors aus Simmern auf dem Hundsrück, vermählt hatte. Als im November 1833 Rudolphi starb, verwandte sich die philo- sophische Facultät der Berliner Universität dafür, dass Johannes Müller zu seiner Nachfolge berufen würde. Aber auch Müller selbst wandte sich an den Minister mit einem Schreiben, in welchem er sich um diese Nachfolge bewarb, indem er ausführte, dass die Entscheidung über Rudolphi’s Nachfolge bestimmend sei für die zukünftige Entwickelung der Anatomie in Deutschland, entschei- dend aber auch für seine eigene Zukunît : ob ihm die Môglichkeit geseben würde, seine Fähigkeiten in einem grossen Wirkungs- kreise zu voller Entfaltung zu bringen oder nicht. Dieses Schreiben ist für seinen Verfasser und für dessen Auffassung der damaligen Aufgaben eines Anatomen und zwar speziell desjenigen an der Berliner Universität so charakteristich, dass ich es mir nicht ver- sagen kann, dasselbe hier zum nochmaligen Abdruck zu bringen : . «Der Tod meines vâäterlichen Freundes hat mich hart betroften. Sein grosses Beispiel hatte mich einst den ganzen Ernst der Begeisterung für meine Wissenschaît fühlen lassen. Meine Verehrung, meine Dankbarkeit folgen ihm über das Grab bis an das meinige. Indem ich dem Verlust eines so theuren Mannes entgesgensehen musste und nachdem ich und so viele und die Wissenschaîft ihn verloren, ist es mir lange schwer gewor- den, an mich selbst zu denken und meine Wünsche. Schon lassen sich manigfache Gerüchte vernehmen, wer seinen Platz zu ersetzen berufen oder würdig sei, Ferne und hiesige Freunde spornen mich-an, auch Schritte zu thun, und noch hatte ich es nicht gewagt, Ew. Excellenz meine ehrerbietigen Wünsche in dieser Angelegenheit vorzulegen. « Alle mit dem Stand der Wissenschaît und der Verdienste Bekannte werden darin einstimmig sein, dass von den älteren Anatomen keinem dieser Rang gebühre, als Meckel. Unter den jetzt lebenden Aelteren ist er es allein, der der Wissenschaît einen grossen und mächtigen Impuls sgegeben und neue Wege betreten hat. Er hat grosse Sammlungen gegrün- det, aber nicht gewôühnlicher Sammlersinn hat ihn belebt. Die grosse Masse der Thatsachen, die vor ihm lag, hat er geistig durchdrungen. Während ehrenwerthe Männer um ihn her längst betretene Wege mit Fleiss, Ausdauer und Sammlersinn gegangen sind und sich Verdienste erwarben die Keinem fehlen, welcher mit Treue die Natur beobachtet, 102 MAX LÜHE ist Meckel von wenigen einer gewesen, vor welchen bei einer grossen Geschäftigkeit die Gegenstände nicht wie Stückwerk liegen bleiben. Da er so vieles für die physiologische Anatomie geleistet, wer würde es ihm zum Vorwuri machen, dass er nicht zugleich der Physiologie seine ganze Thätigkeit gewidmet hat. Sollten Verhältnisse von Meckel abzusehen nôüthig machen, so kann ich freilich bei aller Anerkennung begründeter Verdienste anderer. älterer Anatomen vor keinem die Ehrfurcht haben, die ich gegen ihn hege, und ich dürîte dann vielleicht in den Augen Ew. Excellenz einige Entschuldigung finden, wenn ich es wage, von mir selbst zu reden. Man weiss recht gut und allgemein, dass sich die Ana- tomie in der neueren Zeit durch eine sehr eigenthümliche Rich'ung verherrlicht hat, welche für den Zweck der anatomischen Arbeiten erfordert, dass man auch mebr als Anatom, nämlich Meister in physiologi- schen Untersuchungen sei. Neue Hülfsmittel sind erfunden worden, die mikroskopische Anatomie der Theïle des Menschen, die Entwickelungs- geschichte, die grossen Resultate derselben zeigen, dass die bisherige anatomische Topographie ein nothwendigs Gebälk ist, innerhalb welchem aber die schwierigste Arbeit beginnt. Ausserordentliches ist in dieser Art geschehen. Der 4. Band von E. H. Weber (Prof. Lips.) Anatomie, oder dessen Bearbeïtung der Anatomie von Hildebrandt giebt eine Zusammen- stellung, was und von wem etwas in diesem schwierigsten Theile der Anatomie geleistet worden. In Deutschland allein ist dies vollbracht worden, und unter den Anatomen Preussens sind es v. Baer und ich, welche das ihrige hier gethan, eine Gesellschaft die mir nur sebr zur Ehre gereichen kann. Ew. Excellenz kennen die Fortschritte unserer Wissenschaft so gut wir wir selbst und beurtheilen, was dem Zustand der Wissenschaît vor 20 Jahren und was heutzutage angemessen ist, Ew. Excellenz wissen diesen Zustand in dem Ueberblick der anderen Wissen- schaîften wohl noch besser als wir selbst zu würdigen. Hochdieselben haben gewiss in Erwägung nehmen wollen, ob dieser Impuls der Wissen- schaît, auf welchen man in Deutschland, Frankreich, England mit freu- diger Anerkennung hinweiset, nicht auch bei der Besetzung von Rudolphïis Stelle Beachtung verdient. Es kônnte nicht gleichgültig für den Zustand des wissenschaftlichen Lebens bleiben, wenn Jemand diesen Sitz einnähme, welcher dieser Vervollkommnung der Anatomie und der Physiologie gänzlich fremd geblieben ist. Schon Rudolphi war ihr fremd geblieben. aber durch Alter, und der hatte in seiner Jugendzeit Grossar- tiges genug geleistet. Indem in unserem Staate schon durch C. Fr. Wolf vor 80 Jahren diese Bahn gebrochen, aber durch unglückliche Verhältnisse vergessen wurde, nun aber vorzüglich wieder durch Anatomen unseres Staates mit glänzendem und allgemein freudig anerkannten Erfolg durch- geführt worden, kann Berlin allein gleichsam die Verpflichtung erfüllen, durch seine grossartigen Hülfsmittel eine dieses Aufschwunges und der ferneren Früchte würdige Stätte abzugeben. » Ew. Exrellenz kennen meine hiesigen Verhältnisse. Hochdieselben haben JOHANNES MULLER-DENKMAL in Coblenz am Rhein (nach einer Photographie von A. Kilzer, Coblenz). NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 105 { immer gnädig anerkennen wollen, wie viel hier mit wenig Mitteln gelungen ist. Befreundete des Inlandes und Auslandes und ich selbst halten mich für berufen ein grosses Institut zu leiten, am hiesigen Orte wird sich niemals eine Gelegenheit für meine Wirksamkeit erôffnen. Indem ich nun in voller Kraît des jugendlichen Mannesalters fühle, was ich zu wirken fähig wäre, fühle ich mich verpflichtet und gedrungen, an Ew. Escellenz mit tiefer Ehrerbietung mich zu wenden und mich Ihrer Aufmerksamkeit bei einem so äusserst wichtigen Schritt zu empfehlen, der über den Geist vieler Jahre entscheiden wird, der von Berlin’s grossartigen Instituten ausgehen kann, und der billig von denselben im Vergleich des grossartigen Lebens in den übrigen Naturwissenschaften erwartet wird. » Ich bin jung, wird man vielleicht hôren, aber dies ist es, was ich mit einer Jugend voll Arbeit und Erfahrung in die Wage lege gegen das Alter, da ein älterer Gelehrter, der über grôssere Materialien, über ein Museum schon längst disponiert hat, doch nur seine bisherige Wirksamkeit fort- setzen und es mehr oder weniger beim Alten und bei der Vermehrung der Vorräthe lassen wird. Handelte es sich darum einer bewährten Thätig- keit einen Ehrenplatz zu gewähren, den bisherigen Gang der Anstalten bloss zu erhalten, so wäre die Sache anders. An einem Ort wie Berlin, von welchem man das hüchste erwarten muss, kann dies nicht die erste Rücksicht sein. Der Einfluss dieser Stellung auf das ganze wissenschaft- liche Leben in Berlin ist zu grossartig. Gerade in der Form drängt sich die Betrachtung sogleich auf, dass Berlin auch in den anatomischen und physiologischen Wissenschaîften den Rang einzunehmen genôüthigt ist, auf den es nach Cuvier's Tod berufen ist. » Ein Museum vollkommen entsprechend der grossartigen Deus unter welcher die wissenschaftlichen Anstalten unseres Staates gestellt sind, welche Früchte wird es bringen, wenn man nicht allein den Sinn hat, Schätze zu sammeln, die Cataloge zu vergrôssern, sondern sie zu grossartigen wissenschaftlichen Unternehmungen zu benutzen, unter einem Mann, der dass Interesse der menschlichen, vergleichenden, patho- logischen Anatomie zu vereinigeu und durch eine erfolgreicheThätigkeit in der Grundlage der ganzen Medicin, der Physiologie, den ganzen medi- cinischen Unterricht zu beleben versteht. Welche ausserordentliche Gele- genheiten bietet die Thierarzeneischule zu physiologischen Untersuchungen dar. Anatomie, chemisch-physiologische Experimente, mikroskopische Untersuchungen, Entwickelungsgeschichte, alles dies muss nun einmal dem Physiologen gleich zugänglich sein. Der Ruhm unseres Vaterlandes begeistert mich in diesen Betrachtungen, und mügen Ew. Excellenz gnädigst entschuldigen wollen, wenn ich mich in dieser ehrerbietigen Vorstellung selbst zu diesen Empfindungen hinreissen lasse. In den Anstalten Berlin’s, in dem Verkehr mit den ersten Physikern und Chemi- kern sehe ich die Quelle für eine mit Cuvier’s grossartigem Wirken zu vergleichende Thätigkeit, die dasjenige durch Betreibung der anatomischen 106 MAX LÜHE Materialien für die Physiologie leisten wird, was Cuvier einst durch Application der Anatomie für die Zoologie gewonnen. Berlin ist der einzige Ort dazu. Was Daubenton, Vicq-d'Azyr und andere mit unermü- detem Sammilerfleiss der grossen Wirksamkeit Cuvier’s vorgebabnt, ist in Berlin gesthehen. Aber nun ist der entscheidende Augenblick, dass die Vergrôsserung der Sammlungen und der Inhalt derselben herrliche Früchte bringe unter einem Chef, welcher talentvolle Menschen um sich nicht bloss zu dulden, sondern anzuziehen, zu beleben, zu beschäftigen und zu fôrdern versteht. Dann werden auch diese Institute bald ein Leben hervorrufen, wie man es zu Cuvier’s Zeit nur in Paris zu finden gewohnt war, und wie es jetzt auch dort mit ihm erloschen ist. » Mit dieser tiefergebenen Vorstellung, zu welcher mich ein entschei- dender Moment aufruft, wende ich mich an Ew. Excellenz und empfehle mein Schicksal Ihrer Weisheit und Fürsorge. Ich hoffe und vertraue in bescheiïdener Ergebenheit darauf, dass Ew. Excellenz diesen Schritt durch das Ausserordentliche der Umstände und durch Ihren gnädigen Antheil an mir selbst, huldreichst entschuldigen wollen. Aber lassen Ew. Excel- lenz mich es wiederholen dürfen, dass vor Allem die tiefgefüblte Empfin- dung mich hiezu nôthigte, dass sich in der Wendung dieser Angelegenheit das Schicksal meines Lebens bestimmt. nämlich ob ich hier am Ort für immer in meiner Thätigkeit halb paralysirt bleiben soll ». Dieses Schreiïben, so ungewühnlich es auch war, hatte Erfolg. Johannes Müller wurde als Nachfolger Rudolphi’s als Professor für Anatomie und Physiologie nach Berlin berufen und trat Ostern 1833 sein neues Amt an, in welchem er bis zu seinem am 28. April 1858 erfolgten Tode thätig war. Ueber die äusseren Lebensschicksale Müller’s während dieser fünf und zwanzig - jährigen Berliner Thätigkeit ist wenig zu berichten. Im Jahre 1841 erhielt er einen Ruf nach München, als Nach- olger Dôllinger’s, doch lehnte er denselben ab, ebenso wie er auch kurz vor seiner Berufung nach Berlin von Bonn aus einen Ruf nach Freiburg i. Br. an Stelle des nach Greifswald gegangenen Carl August Sigismund Schultze (des Vaters des nachmaligen. Schülers von Joh. Müller und Mitbegründers der Zellentheorie Max Johann Sigismund Schultze) abgelehnt hatte. Dreimal war Müller in Berlin Decan der medicinischen Facultät, zweimal Rector der Universität. Sein zweites Rectorat fiel in das Revolutions jahr 1848 und den Anforderungen, welche sein Amt damals an ihn stellte, war auch er nicht vollkommen gewachsen. Ebensowenig Politiker wie Cuvier, war er unglücklich über die NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 197 Storung seiner Studien und fürchtete die Zerstorung der unersetz- lichen Schätze seiner Sammlung. Nach Dubois-Reymond « sah Müller bereits im Geiste bei irgend einem Zusammenbruch, wie ihn jeder Tag bringen konnte, das Grässlichste vollendet. die Flammen aus den Bogenfenstern der anatomischen Sammlung lodern, und unersetzliche Schâtze zerstôrt. Mit dem Degen umgür- tet, die Arme verschränkt, finsteren Blicks, hielt er selber Tag und Nacht Wache vor der Thür der Universität; und mancher unruhige Kopf, dem nicht der Rector magnificus, noch weniger der grosse Anatom und Physiolog imponierte, wich in ihm vor dem entschlos- . senen alten Burschenschaîter zurück. Denn, wie verschieden auch die vom Parteihader verdunkelten Berichte aus jener Zeit über Müller's Amtsiübrung lauten, in einem Punkte stimmen alle überein : dass, wo es galt, der Rector sich mit gänzlicher Verach- tung der Gefahr zwischen das Gesetz und die dawider Anstür- menden geworien habe; dass er als Mann von Mut und Ehre überall nach bestem Wissen für Recht und Pflicht eingetreten sel ». (€ Er riss », wie uns ein anderer Augenzeuge, Rudolf Virchow, erzählt, « aufregende Plakate ab, er trat mit persônlicher Gefahr den heftigsten unter den Studenten entgegen. Am Tage der grossen Bürgerwehrparade am 23. Mai, welche als Volksdemonstration gelten sollte, nahm er mit eigener Hand die schwarze Fahne weg, welche auf dem Balkon des Universitätsgebäudes auigesteckt war. Aber die Aula entwuchs mebr und mebr der Autcrität der Akade- mischen Behôürden. Schon am 2. Juni hielt die Studentenschaît dort eine Versammlung aller Klubs, in welcher der Zug nach dem Frie- . drichshain beschlossen wurde. Auch im Lehrkôrper selbst wuchs die Verstimmung. Schon im April-hatte der Kultusminister Vorschläge zur Reïorm der Universitäten eingefordert und die ordentlichen Professoren zur Beratung zusammengerufen ; die ausserordentli- chen Professoren und Privatdocenten machten vergebliche Anstren- gungen, gehôrt zu werden, und ein von ihnen eingesetztes Komitee, zu dem ich späterhin auch gehôrte, geriet darüber mit Rector und Senat in einen sehr unangenehmen, selbst in ôffentlichen Blâttern gelührten Schriftwechsel. So vereinigte sich alles, um die am meisten ausgesetzte Stellung des Rectors zu einer qualvollen Last zu machen, und es war eine wirkliche Erlôsung, als er am Schluss des Universitätsjahres sein Amt, das er in einer Art von Vorahnung ‘108 MAX LÜHE und mit grossem Widerstreben auf sich genommen hatte, in andere Hände zurückgeben konnte. Es war ‘das unglücklichste Rectorat seit der Stiftung der Universität; der Mann, der vielleicht am wenigsten politische Neigungen besass, war berufen, in einer Zeit, wo alles in dem Strom der Politik trieb, diejenige Kôrperschaït zu leiten, welche vermôge ihrer natürlichen Ungebundenheïit am wenigsten zu einer einheitlichen Leitung geschickt war. Verlorene Mühe! Nur die Ehre des persünlichen Mutes konnte der Rector retten. » Trotzdem fand Müller noch Musse zu wissenschaîftlichen Arbei- ten, denn in den Sommer 1848 fällt die Vollendung seines Werkes über die Zeuglodonten und am 27. Juli desselben Jahres las er in der Akademie der Wissenschaîften die zweite seiner Abhandlungen über die Echinodermen. Die Folge aller jener Auiregungen aber war eine geistige Abspannung, wie Müller sie erst einmal durch- gemacht hatte, im Jahre 1827 bald nach seiner Verheiratung. Damals hatte er nach einem Gutachten, welches der Geheime Medicinalrat v. Walter dem Kultusminister erstattete, geglaubt, « an einer Krankheit des Rückenmarkes zu leiden, welche mit ganzlicher Lähmung der Beine, ja mit dem Tode endigen würde. Diese vermeintliche Unfähigkeit zum Gehen bestimmte ihn auch, sgegen meinen oft wiederholten Rat seine bereits begonnenen Vor- lesungen wieder aufzugeben. » Diese physische Depression war anscheinend die Folge einer zu intensiven Beschäftigung mit der Physiologie der Sinnesorgane auf Grund von Beobachtungen an sich selbst (1). Eine Reise, welche Müller mit seiner ihm erst kurz vorher angetrauten Gatlin antrat und während der er selbst den gemieteten Einspänner kutschierte, hatte ihm damals Genesung gebracht und hieran wurde er am Ende seines Rectoratsjahres erinnert. Er sah nach jener trüben Erfahrung voraus, dass er län- gerer Zeit zu seiner vollkommenen Erholung bedürien würde und noch am Tage des Rectoratswechsels verliess er Berlin, nachdem er den erbetenen Urlaub für den Winter erhalten hatte. Zuerst ging er an den Rhein, wohin es ihn immer wieder mit heimatli- chen Regungen zog, von dort aus dann nach Ostende und später nach Marseille, um seinen geliebten Studien über die pelagische (1) Vergl. hierzu in der Biographie Rudolphis, Arch, de Parasüt., II, p. 560. NOTICES BIOGRAPHIQUES — JOHANNES MÜLLER 109 Tierwelt zu leben, welchen er sonst immer nur die Ferien widmen konnte, welche ihn aber oft schon am Nachmittage desselben Tages, an welchem er seine Vorlesungen geschlossen hatte, nach der Eisenbahn eïlen liessen, um ohne Aufenthalt dem für dieses Mal für seine Forschungen erkorenen Orte zuzustreben. So hat er in acht Reisen die Küsten der Ost-und Nordsee, in eilf Reisen diejenigen des Mittelmeeres besucht. In den letzten Jahren seines Lebens begann der unermüdliche _Forscher zu kränkeln. Er litt namentlich an Schlaflosigkeit und nervôser Verstimmung. Aber er war wissenschaîtlich thätig bis an sein Ende. Noch wenige Wochen vor seinem Tode, am 1. März 1858, _ hater in der Kgl. Akademie der Wissenschaîten, welcher er so oft die Ergebnisse seiner Arbeiten unterbreitet hatte, eine Mittei- lung über fossile Echinodermen gelesen. Auch enthielt das Vorle- sungsverzeichnis für das Sommersemester 1858 noch die Ankün- digung seiner Vorlesung, aber es war ihm nicht mehr vergôünnt dieselbe zu halten. Sein Schüler Du Bois-Reymond, damals noch Extraordinarius in Berlin, musste für ihn eintreten und widmete die erste Stunde der von Müller angekündigten Vorlesung einem Nachrufe auf den Meiïster, welcher eines Morgens tot im Bette sefunden wurde, nachdem er sich noch zwei Stunden früher anscheinend heiter und wohl mit seiner Gattin unterhalten hatte. Kein zweïter hat wie Johannes Müller das ganze Gebiet des Wissens vom tierischen Leben beherrscht und durch seine die verschiedensten Themata behandelnden Arbeiten dieses grosse Gebiet erweitert, bis es seiner eigenen Herrschaft zu gross ward. Ausser Anatomie und Physiologie las er bis kurz vor seinem Tode, bis zum Jahre 1856, auch noch pathologische Anatomie. Dann aber wurde auf seinen Vorschlag Virchow aus Würzburg als besonderer Vertreter für dieses Fach berufen. Nach seinem Tode aber trat eine weitere Teilung des ehemals von ihm allein innegehabten Lebrstuhles ein. Sein Nachfolger als Professor der Physiologie wurde der bisherige Berliner Extraordinarius Du Bois Reymond, zu seinem Nachiolger als Professor der Anatomie aber wurde Reichert aus Breslau berufen, so dass nunmehr drei Ordinarien’ sich in das Gebiet teilten, welches noch kurz zuvor der umfassende Geist eines einzigen beherrscht hatte. 110 MAX LÜHE Es ist hier nicht der Ort, eine erschôpfende Würdigung der umfangreichen wissenschaîtlichen Thâtigkeit von Johannes Müller zu versuchen. Zur Kennzeiïichnung dieser Thätigkeit mag es genü- gen, darauf hinzuweisen, dass Theodor Schwann und Max Schulze, die beiden Begründer der Zellenlehre, Rudolf Virchow, der erste ordentliche Professor der pathologischen Anatomie in Deutschland, und Hermann von Helmholtz, Emil Du Bois-Reymond und Ernst Brücke, Theodor Ludwig Bischoft und Jacob Henle seine Schüler gewesen, ebenso wie auch Ernst Häckel, der wesentlich gerade durch Johannes Müller für morphologische Forschungen begeistert wurde und mehrfach den bewunderten Lehrer auî seinen zum Zweck pelagischer Studien unternommenen Reisen begleiten durîfte. Es mag genügen hinzuweisen auf Müller’s Handbuch der Physiologie (Coblenz, 1833-1840), welches sich überall auf eigene Untersuchungen des Verfassers stützend, der Physiologie eine vôllig neue Gestalt gab; auî das unvollendet gebliebene Werk Ueber den feineren Bau und die Formen der krankhaften Geschwülste (Berlin, 1838), in welchem zum ersten Male der Versuch gemacht wurde, in die Histologie der Geschwülste tiefer einzudringen, und welches in gewissem Sinne als Vorläufer von Virchow’s Cellularpathologie angesehen werden kann; auf die Abhandlung über den Bau der Drüsen : De Glandularum secernentium Structura penitiori earumque prima Formatione in Homine atque Animalibus (Lipsiae, 1830), welches dem 30-jährigen eine der an Stelle des Prix Montyon für 1832 verteilten (1) goldenen Preismedaillen de Pariser Akademie der Wissenschaften eintrug ; auf die Entdeckung der Kiemenspalten bei den Coecilien, welche zur endgiltigen Tren- nung der Amphibien von den Reptilien führte; auf die verglei- chende Anatomie der Myxinoiden und die sich daran anschliessenden Arbeiten über Plagiostomen und Ganoiden ; auf seine Planktonstu- dien und seine grundlegenden Untersuchungen über Echinodermen und Radiolarien. Ein Mann von so immensem Fleiss und solcher Vielseitigkeit wie Johannes Müller musste notgedrungen mehrfach auch auf parasi- tologische Fragen stossen, auch ohne dass er diesen sein beson- deres Interesse zuwendete. Seine bereits in der Biographie (1) Später hat Johannes Müller auch noch den Prix Cuvier der Pariser Akademie erbalten. _ NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER au Rudolphï's (1) gelegentlich erwähnten vergleichend anatomischen Untersuchungen über den Bau der Augen bei den Arthropoden fübrten ihn dazu, eine specielle Untersuchung auch den Augen der Karpfenlaus (Argulus foliaceus) zu widmen. In Zusammenhang mit Untersuchungen über das Blut und dessen Kreïislauf steht eine Arbeit über den Kreislauf des Blutes beim gemeinen Blutegel (Hirudo vulgaris). Auf einer Schlange fand er eine Zecke, welche er beschrieb und als neue Art (Ixodes ophiophilus) in die Wissen- schaît einführte. Besonders aber ist sein Name in die Annalen der Parasitologie eingezeichnet als der des Entdeckers der Myxospori- dien und der Entoconcha mirabilis, jener merkwürdigen parasiti- schen Schnecke. Bei einer Präparation in der Augenhôhle eines Hechtes stiess Müller auf kleine bläschenfôrmige Cysten mit zarter Membran, deren Inhalt « eine weissliche Materie » war, « die unter dem Microscop einen sehr überraschenden Anblick darbietet. Er besteht theils aus sehr kleinen, der Molecularbewegung fähigen Kôrnchen, theils aus Kôrperchen, die eine grosse Aehnlichkeit mit Spermatozoen haben, aber vôüllig bewegungslos sind. » Diese Kür- perchen, welche Müller genau beschreibt, sind nichts anderes als die Sporen des heute Henneguya schizura (Gurley) genannten Myxosporids. Müller hat ähnliche teils gleichfalls geschwänzte, teils schwanzlose Formen dann auch noch bei zahlreichen andern Fischen gefunden, namentlich in Pusteln der äusseren Haut und an den Kiemen. Eine sichere Entscheidung, ob es sich um Para- siten oder um pathologische Bildungen handele, wagte er nicht zu treften. « In Hinsicht der theoretischen Schlussfolgen aus diesen Beobachtungen beschränke ich mich für jetzt auf die Bemerkung, dass eine specifische Krankheïtsbildung in der Haut und in inne- ren Theïlen durch ein belebtes Seminium morbi, durch eine Art Samenkôrperchen (Psorospermien) bedingt wird, welche weder mit Spermatozoen und Keimen von sich entwickelenden Thieren, noch mit den geschwänzten Entozoen oder Cercarien überein- kommen, welche sich durch ihre Structur ebenso von den bekann- ten parasitischen pilzartigen Bildungen an thierischen Orga- (1) Archives de parasitologie, II, p. 560. _ 412: MAX LÜHE nismen (1) unterscheiden, endlich durch ïihre Formen, ïhre Structur, ihre Entwickelung, ihre Bewegungslosigkeit sich aus- zeichnen, und durch ihre specifischen Unterschiede von allen bekannten gesunden und kranken Zellenbildungen abweichen. » « Die Psorospermien haben eine bestimmte, von allem, was an den Zellen der Thiere beobachtet worden, so gänzlich verschiedene Organisation, dass sie die einzigen heterologen pathologischen Bildungen wären, wenn es deren überhaupt gäbe, und wenn sie nicht selbst vielmehr individuell belebte organische Wesen wären». Erst Gurley (2) hat die von Müller beobachteten Myxosporidien- Arten, wenigstens ihrer Mehrzahl nach, getauit. Es sind ausser der bereits genannten Henneguya schizura Henneguya linearis. (Gurley) und AH. strongylura (Gurley), sowie Myxobolus oblongus Gurley, M. cycloides Gurley, M. unicapsulatus Gurley und M. inae- qualis Gurley. Kurz vor Müller’s Entdeckung der Myxosporidien hatte Gluge die ersten Microsporidien beobachtet, das heutige Nosema anoma- lum Monz. vom Stichling (3). Müller vermutete, wie die Folge gelehrt hat, nicht ganz mit Unrecht, « dass die beim Stichling vorkommende Krankheïit in irgend einer Beziehung zu den Psoro- spermien stehe », konnte aber bei einer deshalb unternommenen Nachprüfung der Gluge’schen Beobachtung an den als Granula erscheinenden Sporen jener Nosema » platterdings nichts von. feinerer Structur erkennen », was bei dem damaligen Stande der Technik und der Verschiedenheit der Myxo- und der Microspori- dien-Sporen nicht Wunder nimmt. Unsere Kenntnisse über die Myxosporidien und namentlich über die Microsporidien sind in mancher Hinsicht noch immer recht unvollkommen, sie haben aber doch seit den einschlägigen Publi- cationen von Johannes Müller gewaltige Fortschritte gemacht. Bei (1) Joh. Müller hat sich in einer seiner Arbeiten selbst mit solchen parasi- tischen Pitzen beschäftigt. Vergl. No. 10, II. des unten folgenden Litteratur- Verzeichnisses. (2) R. R. Gurcey, The Myxosporidia or Psorosperms of Fishes. Report of the U. S. Commissioner of Fish and Fisheries for 1892, Washington, 189%, p. 65- 304. ‘ (3) G. GLuce, Notices sur quelques points d'anatomie pathologique comparée, suivie de quelques observations sur la structure des branchies dans les Epino- ches. Bull. Acad. Roy. de Belgique, 1838, V, p. 771-782, fig. I-II. NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 4113 der Entoconcha mirabilis ist dagegen keineswegs das Gleiche der Fall. Müller war in Triest mit seinen anatomisch-entwickelungsge- schichtlichen Untersuchungen über die Echinodermen beschäftigt, welche ihn während der Zeit von 1846 bis 1859 vornehmlich beschäftigten, als er ein eigentümliches schlauchfôrmiges Gebilde in der Leibeshôhle von Synapta digitata entdeckte, welches seine Aufmerksamkeit in ganz besonderem Maasse erregte. Denn in seinem [Inneren entwickelten sich typische Schnecken-Larven mit spiral gewundener Schale, Fuss und Velum. Das eine Ende dieses korkzieherartiggewundenen Schlauches tlottierte frei in der Leibes- hôhle der Holothurie, während das andere innig vereinigt war mit dem ventralen Blutgelässe derselben und zwar stets an ungefähr derselben Stelle, dicht hinter dem Magen. So fest ist diese Verei- nigung, dass ein unmittelbarer organischer Zusammenhang zu bestehen scheint, dass der Schlauch den Eindruck eines Organes der Holothurie macht. Mit aller Sorgialt hat Müller den Bau des Schlauches und der in ihm aus beïfruchteten Eiern sich entwick- lenden Schnecken-Larven untersucht und seine Resultate in einer Reihe von Publicationen niedergelegt. Aber über die Bedeutung dieser in der ganzen Welt Auisehen erregenden «Erzeugung von Schnecken in Holothurien »ist er nicht volkommen mit sich einig seworden. Die von ihm festgestellten Thatsachen waren seiner eigenen Aussage nach «so gänzlich abweichend von dem gewühn- lichen Lau der Dinge, dass ich selbst nicht daran glauben würde, wenn ich sie nicht selbst hâtte fast täglich sehen müssen ». Müller erôrtert eingehend alle Môglichkeiten der Deutung. « Der schneckenerzeugende Schlauch muss entweder selbst sein Aequi- valent von einer Schnecke, gleichsam eine wurmfôrmig verlarvte Schnecke, nicht Schneckenlarve, welche in die Holothurie hin- eingekrochenist, oder ein Organ der Holothurie sein, welches statt Holothurien Schnecken erzeugt ». CIn dem einen wie in dem andern Fall haben wir es mit den wunderbarsten Dingen zu thun. Ist der Schlauch ein Thier, ein Wurm, aber nicht von der Holo- thurie erzeugt, sondern aus einer Schnecke hervorgegangen, so kann es sich um einen ganz unerwarteten Fall von Generations- wechsel handeln. Wir kônnten uns das Wunderbare eher zurecht- legen und uns darin finden. Wir sind schon auf diesem Felde an Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 8 114% MAX LÜHE viel Wunderbares gewôhnt, welches sich doch demselben Gesetze fügen muss und wir mussten noch auf starke Stücke gefasst sein. Oder aber es findet kein Generationswechsel, vielmehr eine Meta- morphose statt. Die Schnecke meta morphosiert sich in einen parasitisch lebenden Wurm, der wieder Schnecken hervorbringt, ein vüllig unerwartetes aber doch nicht irrationales Verhältnis. Ist der Schlauch ein Wurm, aber von der Holothurie erzeugt, dann ist es viel wunderbarer und unbegreiïflicher und geht über alle fasslichen Verhältnisse von Generationswechsel hinaus. Ist der Schlauch kein Thier, kein Wurm, sondern ein ausserordentliches Organ der Holothurie, so ist es vüllig unerklärlich. » Wie man sieht, neigt Müller, wenngleich nach ihm «für jetzt eine Losung dieser Knoten noch nicht môglich ist », am meisten zu der Annahme, dass es sich um einein der Holothurie lebende (d. h. parasitische), wurmiôrmige Schneckengeneration handele,die miteinertypischen Schneckengeneration alterniere. Darauf weist auch sein Vergleich des fraglichen Schlauches mit den Sporocysten der Trematoden hin. « Die ganze Schwierigkeit liegt nicht darin, sich den Schlauch als eine Schnecke vorzustellen. Eine Hauptschwierigkeit ist für jene (1) Vorstellung, dass der schneckenerzeugende Schlauch organisch mit der Holothurie zusammenhängt ». Müller hat es nicht mehr erlebt, dass Albert Baur (2) auf Grund eingehender Untersuchungen den Zusammenhang zwischen Holo- thurie und Schnecken-Schlauch für nicht organisch erklärte. Frei- lich haben Baur’s Untersuchungen im übrigen, so erheblich sie auch unsere Kenntnisse von Anatomie und Entwickelungsge- schichte der Synapta erweiterten, für den in dieser schmarotzenden Schneckenschlauch keine wesentlich neuen Thatsachen ergeben. Seit ihm aber ist die von Johannes Müller Entoconcha mirabilis getauîte Schnecke noch nie wieder Gegenstand eingehender Unter- suchungen gewesen. Seit langem unterliegt es keinem Zweitel mehr, dass es sich um einen Parasiten handelt, aber wie derselbe (1) Im Original (4rchiv fur Anat. und Physiol., 1852, p. 25) steht, augen- scheinlich infolge eines Druckfehlers, « jede ». (2) Albert Baur, Ueber Synapta digilata und ihren mutmasslichen Parasiten, Monatsber, der Kgl. Akad. der Wiss. zu Berlin, 1862, p. 187-198. — Beiträge zur Naturgeschichte der Synapla. III. Die Eingeweideschnecke in der Leibeshôhle der Synapta digitata. Nova Acta Acad. Caes.-Leop-Carol., XXXI, 1864, 98 p. 3 Taf.) NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 115 in die Holothurie hineingelangt und wie seine Larven wieder nach aussen gelangen, wissen wir auch heute noch nicht, Wohl aber sind seitdem noch eine Reihe anderer parasitischer Schnecken bekannt geworden, welche durch den Parasitismus weniger weit rückgebildet sind und durch Vergleich mit diesen ist auch die durch Johannes Müller und Albert Baur festgestellte Organisation der Entoconcha mirabilis unserem Verständnis näâher gerückt (1). VERZEICHNIS DER PARASITOLOCISCHEN ARBEITEN JOHANNES MULLER'S 1. — Ueber den Kreislaui des Blutes bei Hirudo vulgaris. Meckel's Archiv fur Anat. und Physiol., 1828, p. 22-28. 2. — [xodes ophiophilus, eine neue Zecken-Art, auf einer Schlange gefun- den und beschrieben von Joh. Müller. Verhdlg. der kais. Leop. Carol. Akad. der Naturf., VIL, Abth. Il, Breslau und Bonn 1831, p. 233-243, mit 1 Kpfrtaf. 3. — Ueber den Bau der Augen bei Argulus foliaceus. TIEDEMANN, G. R. und TrevirANUS L. Car., Untersuchungen über die Natur des Menschen, der Thiere und der Pflanzen, 1V, 1832, p. 97-105, mit 1 Kpfrtaf. z. T. k, — Ueber einen krankhaîten Hautausschlag mit specifisch organisirten Samenkôrperchen (Psorospermien). Monatsberichte der Akad. der Wiss. Berlin, 21. Juni 1841, p. 212-222. 5.—Fortsetzung de Beobachtungen über die co ouer 1bidem, 19. Juli 1841, p. 246-250. 6. — Ueber eine eigenthümliche krankhaîte TE Bildung mit specifisch organisirten Samenkürperchen. Archiv fur Anat. und Physiol., 1841, p. 477-496, Taf. 16. 1. — Mémoire sur des exanthèmes pathologiques avec corpuscules sémi- naux spécifiques organisés. L'Institut, IX, 1841, N° 410, p. 378-380. 8 — Deuxième partie des Observations sur les Psorospermies. 1bidem, p. 448. (1) Dieser Vergleich ist namentlich von Schiemenz durchgeführt worden. (vergl. ScieMENz, Parasitische Schnecken. Biolog. Centralblatt, IX, 1889-1890, p. 516-574, 585-594). Die Hypothese von Schiemenz, dass Entoconcha mirabilis setrennt geschlechtlich sei, scheint neuerdings von Harrington bestätigt worden zu sein. (« Eine Notiz [HarRINGrON. N. R. 1897. Science, V], die kürzlich über die Entoconchidae verôftentlicht wurde, ist zu knapp gefasst, als dass sich Weiteres über diese Parasiten sagen liesse : immerhin geht aus derselben hervor, dass die Geschlechter getrennt sind ». HESCHELER in LanG’s Lehrbuch der vergl. Anat. der wtübellusen Tere, 2. Auflage, III Bd, 1. Liefg. Mollusca, Jena, 1900, p. 403). 116 MAX LÜHE. — NOTICES BIOGRAPHIQUES. — JOHANNES MÜLLER 9. — Bericht über einige auf einer Reise in Schweden in Gemeinschaît mit Hre. Retzius angestellte pathologisch-anatomische Beobachtungen über parasitische Bildungen. Monatsberichte der Akad. der Wiss. Berlin, 3. März 1842, p. 47-49. 10. — Ueber parasitische Bildungen. Bericht von Joh. Müller über einige mit Hrn. Retzius untersuchte pathologisch-anatomische Gegen- stände. I. Ueber eine eigentümliche Krankheit der Schwimmblase beim Dorsch, Gadus callarias. II. Ueber pilzartige Parasiten in den Lungen und Lufthôhlen der Vôügel. Arch. f. Anat. u. Physiol. 1S42, p. 193-212. Mit 2 Kpfrtaf. 11. — Recherches sur une variété remarquable de production morbide avec des corpuscules séminaux spécifiquement organisés. Archives de méd. comp., I, 1843, p. 219-234, pl. 9. 12. — Ueber die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Monatsbe- richte der Akad. der Wiss. Berlin, 23. October 1831, p. 628-648. 43. — Nachtrag zur Abhandlung über die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Zbidem, 13. November 1851, p. 679-680. 14. — Limaçons à coquille spirale. L'Institut, XIX, 1851, p. 378. 15. — Observations sur la production d'animaux à coquille spirale dans le corps des Synaptes. C. R. Acad. des Sc. de Paris, XXXIV, 12 Janvier 1852, p. 33-95. 16. — Ueber die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Archio fur Anat. und Physiol., 1852, p. 1-36. 17. — Modell der Schale der Synapta-Schnecke. Monatsberichte der Akad. der Wiss. Bertin, 22. April 1852, p. 206-207. 18. — Upon the development of Mollusks in Holothuriae. Annals of nat. hist., (2), IX, 1852, p. 22-99. 19. — Upon the production of Mollusks in Holothuriae. 1bidem, p. 103- 112. 20. — Ueber Synapta digitata und über die Erzeugung von Schnecken in Holothurien. Berlin, Reimer, 1852. 4°. LV u. 36 p., mit 10 Kpfrtaf. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN VON Baron D: FELIX von OEFELE _(Bar NEUENAHR IN RHEINPREUSSEN) Die ANFÂNGE DER MEDICIN BEI DEN TIEREN ERHALTEN. Die Leser der Archives de Parasitologie brauche ich für die Wich- tigkeit der Parasitologie nicht erst zu begeistern. Nachdem aber Prof. R. Blanchard diese Archives gegründet hat, halte ich es für _sehr zweckmässig hier auch die Materialien für eine zukünftige Geschichte der Parasitologie zusammenzutragen. Prof. R. Blanchard selbst war es, welcher diesen Gedanken zuerst fasste und selbst die erste Arbeit über die Parasitologie der Chinesen und Japaner lieïerte. Ich hatte darnach die Ehre mit Studien über die altägyp- tische Parasitologie in diesen Arbeitsplan eintreten zu dürfen und zWar mit meiner ersten grüsseren Arbeit, da sich alle meine voraussgehenden Verôftentlichungen in kleineren Grenzen gehalten hatten. Ausserdem hoffe ich im Laufe der Jahre noch ôîfter zur Geschichte der Parasitologie das Wort ergreifen zu dürfen oder Nebenpunkte einzelner Abschnitte dieser Geschichte zu der Bear- beitung von Forschungsgenossen beisteuern zu koennen. Die Frage ist es hier aber, ob die Geschichte der Parasitologie im Rahmen der Geschichte der Medicin und der Zoologie Beach- tung verdient. Dafür môchte ich auf die Medicin des Urmenschen zurückgreifen. « Wenn sich nach Puschmann (1) bei den Urmen- schen Katarrhe, Entzündungen innerer Organe und langes Siechtum entwickelten, so stand man dieser Thatsache rat-und hilflos gegen- D DE RAS Wir besitzen aus jener Periode nur wenige Dokumente über die Heilkunst, aber sie zeichnen ein deutlicheres Bild der pathologischen Vorgänge, als es Worte vermôügen : es sind die Schriftzüge, welche die Krankheiten und Verletzungen auf den (1) Handbuch der Geschichte der Medicin. Jena, 1904, p. 3. 118 F. VON OEFELE praehistorischen Knochen zurückgelassen haben. Wir sehen Kno- chenbrüche, deren Heilung wahrscheinlich durch Ruhe und dau- ernde Festlagerung der gebrochenen Glieder bewirkt wurde, Gelenkentzündungen mit Verdickungen und Wucherungen der Knochensubstanz, Verkrümmungen der Knochen, die durch Rha- chitis hervorgerufen wurden und krankhaîte Veränderungen, welche auf Lues hindeuten. » Nach Bartels (1) «ist die Ausübung ärztlicher Hülfe wahrschein- lich so alt, wie die Menschheit selbst; und wenn wir von einer Geschichte der Heilkunde sprechen wollen, so haben wir ihre allerersten Anfänge in der Kindheit des Menschengeschlechtes zu suchen.…. Wie auf anderen Gebieten der Kulturgeschichte, ist es auch hier das Studium dessen, was die Naturvôlker thun, das uns das rechte Verständnis giebt. » | Unser ältester lebende Medicohistoriker Baas (2) spricht von einer ( Praehistorie der Medicin, welche ohne Zwang noch durch die Kentnis zahlreicher Erscheinungen beginnender medicinischer Cultur bei den vor nicht allzu langer Zeit oder selbst heute noch thatsächlich in ihrer praehistorischen Entwicklungsperiode leben- ben Naturvôlkern ergänzt werden koennen. » Wer diés voll und ganz unterschreibt, muss an den Anfang einer Geschichte der Parasitologie die Parasitologie der heutigen Natur- vôlker für die Parasitologie der Urmenschen substituieren. Bartels (3) giebt hier aber schon selbst die schwerwiegendsten Einwürife. » Wir dürfen nicht ohne weiteres alles, was wir in der Medicin der Naturvôlker oder in der Voiksmedicin antreften als ein wahrhaîtes Spiegelbild dessen betrachten, was in der Urzeit der Medicin vorgenommen wurde. In der Volksmedicin findet sich mancherlei, was sich bei genauerer Betrachtung als ein Überrest alter Magistralmedicin erkennen lässt...… Andererseits giebt es unter den heutigen Naturvôlkern einige, welche in längst vergang- ener Zeit eine hohe Kultur besassen, die aber allmählich immer mehr in rohe Verhältnisse herabgesunken sind. Vonihrem früheren Koennen jedoch, namentlich auf medicinischem Gebiete, haben (1) Loco citato, p. 10. (2) Die geschichtliche Entwicklung des arztlichen Standes. Berlin, 1896, p. 2. (3) Handbuch der Geschichte der Medicin. Jena, 1901, p. 11. U PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 119 sie einiges hinübergerettet, das ihr kultureller Verfall nicht zu vernichten vermochte. » Diesen Gesichtspunkten Bartels môchte ich einen weiteren Punkt anfügen. Die Leser werden aus der mittelniederdeutschen Parasi- tologie ersehen haben, wie sehr Vôlker mit relativ niederer oder erst beginnender Cultur von Vôlkern hôherer oder älterer Cultur medicinische Kentnisse und Ansichten zu entlehnen geneigt sind. Es wird dieser Art von den fernsten Zeiten und Gegenden die therapeutische Ausgeburt von physiologischen Theoremen, welche für unsere Anschauungen wahnwitzig erscheinen, nach anderen Zeiten und Gegenden verschleppt. Was bisher an Belegen in dieser Richtung beigebracht wurde, will ich hier und kann ich hier nicht ausführlich wiedergeben. Nun giebt es aber kein Naturvolk, welches nicht direkt oder indirekt mit halbcivilisierten Vülkern und durch eine weitere Kette indirekt mit den Culturvôlkern in _Beziehungen stand, bevor der Europaeer in die Lage kam, dies Naturvolk ethnographisch und zwar vor allem auch in Bezug auf seine medicinischen Anschauungen und Kentnisee zu studieren. Die Sicherheit ein richtiges Bild der Urmedicin reconstruieren zu koennen wird wenigstens für diesen Weg sehr gering. Derjenige Wes, welchen ich einschlagen môchte, wird aber bisher von anderer Seite direkt geläugnet, obwohl ich glaube, dass nach meiner folgenden Darlegung derselbe allgemein angenommen wird und bei der Selbstverständlichkeit dieses Weges mir irgend ein Verdienst dafür gar nicht zuerkannt wird. So habe ich in anderer Richtung die erweisbaren Importe von Medicinaldrogen bei bekannten Culturvôlkern zuerst dazu benützt Bausteine für die Erforschung der unbekannten oder weniger bekannten Medicin der exportierenden Länder zu gewinnen. Und heute schon ist dies ein Gemeingut der medicinischen Geschichtsforscher, dessen Ent- decker bei der scheinbaren Selbstverständlichkeit dieser Untersu- chungsmethode schon vergessen ist. Die oben erwähnte Läugnung kleidet unser Altmeister Baas (1), von dem ich aber überzengt bin, dass er der erste sein wird, wel- cher mir aus ganzem Herzen zustimmt, in folgende Worte : «Unter allen Geschôpfen vermag einzig der Mensch selbstthätig sich der (1) Die geschichtliche Entwicklung des &rztlichen Standes. Berlin, 1896, p. 1. 120 F. VON OEFELE Krankeïten zu erwehren.]Ihm allein stehen in diesem Kampfe noch andere Waffen zu Gebote, als die jedem Lebewesen eingeborenen . erhaltenden Lebenskräfte. » Darnach wäre die Aussicht auf die Reconstruction einer einigermassen wahrscheinlichen und wahr- heitsgetreuen Medicin der Urmenschen eine sehr geringe. Ich bin aber im Begrifie mich in Gegensatz zu dem Ausspruche des von mir hochverehrten Baas zu stellen. Ich frage, was ist das Facit vieltausendjähriger Entwickelung der Medicin im Jahre 1901 in Bezug auf rationelle Therapie. Die Antwort ist 1) das Messer des Chirurgen und 2) der Versuch alle Krankheïten des Internisten aui Schädlinge zurückzuiühren, welche dem Organismus fremd als unschuldigere oder gefährlichere Parasiten eingedrungen sind und welche mit mehr oder weniger specifischen Vertilgungsmitteln unschädlich gemacht werden sollen. Die Hôhe der Diagnose, soweit dieselbe für rationelle Therapie in Betracht kommt, besteht somit modern fast nur in der Erkentnis, dass nicht nur Schädlinge wie Ascariden und Pediculi Parasiten sind, sondern auch Bacillen, Coccen etc. von ähnlichen Gesichtspunkten aus zu betrachten sind. Die Vorläufer modernster medicinischer Wissenschaft wären nach obigem Satze von Baas hôchstens bis an die Grenze von Urmensch und Tier zurückzuverfolgen. Ich behaupte aber, dass der bewusste Versuch sich der Parasiten zu erwehren weit in das Tierreich herein zu verfolgen ist und dass auch eine grosse Reïhe von sogenannten instinktiven Handlungen von Tieren ererbte nütz- liche Handlungen im Kampfe mit den Krankheïtserregern sind. Das Tier kann aber nur makroskopische Parasiten erkennen. Dasselbe gilt auch für den Urmenschen. Ich will hier an ein Wort von Brehm (1) erinnern : « Wer den Vôgeln Verstand und zwar sehr ausgebildeten umiangreichen Ver- stand absprechen will, kennt sie nicht oder will sie nicht kennen. » Dies ist auch auf andere Tiere auszudehnen. Zu diesem Verstande gehôrt aber auch die Auswahl und Anwendung zweckdienlicher Handlungen zur Abwehr oder Vernichtung der Parasiten. Ich verlege darum im Folgenden die Anfänge der praktischen Medicin d. h. der Therapie und Hygiene in das Tierreich. Und zWwar sind mir die Anfänge der Medicin jene Handlungen der (1) Brehms Thierleben. Leipzig, 1882, IV, p. 12. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 121 Tiere, durch welche teils zweckbewusst teils auch nur instinktiv zweckentsprechend Parasiten abgewehrt oder vernichtet werden. Ich steige darum für die Betrachtung der Urmedicin noch unter die Naturvôlker, somit unter den Menschen herab und betrachte als Urmedicin darum die Eigenmedicin der Tiere. Die Eigen- medicin der Tiere ist aber der Kampf mit den die Tiere hedro- henden Parasiten, so dass ich als eine Betrachtung der Urmedicin die Handlungen geweckterer Tiere zur Abwehr und Vernichtung der Parasiten zusammenstellen môchte. Meine Zusammenstellung enthält gesgenüber dem weiten Rahmen, welchen ich damit der Urmedicin gebe, nur einige vereinzelte Beobachtungen und viel- leicht sind die Leser so freundlich mir aufstossendes einschlägiges Material zur Ergänzung meines folgenden schüchternen Versuches direkt brieflich zuzusenden. ANTIPARASITISCHE. HYGIENE DER DEFAECATION. Die Tiere schützen sich instinctive vor Parasiten. So beobachtete ich meine Katze bei der Defaecation. Ich hatte in einem cemen- tierten Gange Gartenerde aufschütten lassen und sperrte die Katze als sich Anzeichen bevorstehender Defaecation ergaben in diesen Raum. Wiederholt konnte ich in solchen Fällen beobachten, dass sich die Katze am Rand des Erdhaufen niedersetzte, den Koth entleerte und denselben verscharrte. Sie stellte sich dabeï vor- sichtig über den Koth und warf mit der linken Vorderpfote Erdreich nach hinten auf den Koth. Von Zeit zu Zeit machte sie einen halben Schritt nach rückwärts und beroch die Stelle. Darnach scharrte sie wWieder Erde darauf. Es war deutlich, dass die Katze so lange ein Fortsetzen des Verscharren für nôtig hielt bis kein Geruch mehr durch die deckende Erdschichte drang. Dies Verscharren eriolgt nur, um den Insekten das Auffinden des Kothes zu er- schweren. Die Katze selbst wird ja von dem Geruch ihres Kothes in keiner Weise belästigt. Su Denn die Defaecation erfolgt, wenn irgend môglich fern von den Schlafplätzen, Futterplätzen und Spielplätzen der Katze. Füblt die Katze die Zeit der Defaecation herannahen, so stôsst sie bei liebevoller Pflege ihrer Besitzer, wenn sie sich im geschlossenen Zimmer mit letzteren befindet, einen eigenthümlichen scharî charakterisierten kurzen Laut aus, welcher halb bittend halb 122 F. VON OEFELE klagend erscheint. Dieser Laut wird durch eine Pantomime noch näher determiniert. Die Katze stellt sich mit seitlicher Deckung gegen die Wand mit dem Gesicht gegen die sich ôffnende Thüre. Ganz anders ist der Laut, wenn der Kater an einem Frühlingsabend aus dem Zimmer verlangt, um das Rendezvous mit seiner Freundin nicht zu versäumen. Auch die Pantomime ist hier anders, indem in letzterem Falle sich der Kater bittend an irgend ein Stuhlbein oder etwas ähnliches sich anschmiegt. Selbst die Schwanzhaltung giebt einen Unterschied. In menschliche Sprache umgesetzt würde die Katze vor der Defaecation bei geschlossener Thüre ungefähr erklären : @ Ich will fort und muss fort ». Die Katze ist also bedacht den Kothins Freie zu enfernen, wenigstens solange als es nicht regnet. | Ist nun die Katze in der Wohnung unbeachtet und ihr die Môglichkeit benommen die Defaecation im Freien zu vollziehen, so sucht sie mit Vorliebe einen Raum auf, welcher ihr für gewôühn- ich versperrt ist. Sie schleicht sich in das Besuchszimmer oder in das Studierzimmer und setzt hier vielleicht an ganz offenen Stellen ihren Koth ab: Ist die Katze aber gezwungen in den täglich benützten Râumen die Defaecation zu vollziehen, so sucht sie einen môglichst unzugänglichen Winkel dafür aus. Bei dieser Art Auswahl des Ortes der Defaecation kann die Belaestigung der Katze selbst durch den Geruch der Faeces nicht in Betracht kommen. Und dem Geruche würde die Katze um so rascher ent- gehen, je rascher sie den Ort der Defaecation verlassen würde. Das Verscharren des Kothesist schon eine alte instinktive ererbte Handlung. Die Katze, welche im Alter von ungefähr acht Tagen der Alten weggenommen wurde und getrennt von allen Katzen aufwuchs, dabei über ein Jahr alt wurde ohne Erdreich zu betreten, in welchem Koth hätte verscharrt werden kônnen, setzte schon in sehr jungem Alter den Koth auf festem gedielten Untergrunde abund fieng neben der Defaecationsstelle an, den Boden zu scharren. Für dieses Tier war das Scharren häufig eine schädliche Handlung. Es schlief nämlich nachts auf weicher Unterlage in meinem Schlaf- zimmer. Hier erhob sich während der Nacht bei kaltem regneri- schen Wetter die Katze nur bei Defaecationshedürfnis. Bei Uber- hôren ihrer Bitte um Auslass kroch sie unter ein Bett, setzte dort ibren Koth ab und begann nun das zwecklose Scharren in einer PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 123 Weise, dass meine Frau oder ich erwachten und wir nun die Katze auf frischer That wegen ihrer Unreinlichkeit bestrafen konnten. Dass die Katze sich einzig durch den Geruch leiten liess, ergiebt sich daraus, dass sie einmal das gleiche Scharren wegen mensch- lichen Kothes begann. Ich hatte eine fast typhôs riechende Diarrhôe acquiriert und blieb einen halben Tag im Bette liegen. Einen dieser diarrhoischen Stuhlgänge entleerte ich in den Nachttopi und stellte denselben in den Nachttisch. Die Thüre des letzteren schloss aber jedenfalls nicht genügend fest. Da kam die Katze an mein Bett, beroch den Nachttischspalt und begann neben dem Nachttisch den Holzhoden ebenso zu scharren, als ob sie selbst dort eine Defaecation abgesetzt hâtte. Wir finden also hier bei der Katze ein altes Verscharren der Faeces bis zur Geruchlosigkeit, also eine Vorstufe der Hygiene der Faecalienabfuhr des Culturmenschen. Der Grund der Verscharrung der Faecalien durch die Katze ist ein antiparasitischer. Doch muss ich auch dafür weiter ausholen. Bei unseren Wiederkäuern fehlt jede Hygiene der Defaecation. Die Kuh auf der Weïde lässt ihren Koth fallen und frisst ruhig nebenan weiter. Solcher Beispiele wären noch weitere môglich. Ich glaube, dass bei genauer Abgrenzung sich das Fehlen einer Hygiene der Faeces bei Pflanzenfressern ergeben würde, während sich bei Fleischiressern z. B. auch beim Hunde mehr oder weniger eine beginnende Hygiene der Defaecation erweislich ist. Die Ursache zu dieser Scheidung ist wohl eine mehrfache. Zunächst sind die Nahrungsabfälle in den Faeces von Pflanzen- tressern auch pflanzlicher Natur und die entsprechenden Abfälle der Fleischfresser sind animaler Natur. Jene coprophagen Tiere welche vom Koth von Pflanzenfressern sich nähren,koennen darum ohne vüllige Aenderung ihrer Ernährungsweise nie dazu über- gehen Schmarotzer am Kôrper ihrer kothliefernden Ernährer zu werden. Dagegen ist es für den coprophagen Gast des Fleischfres- sers nur eine geringe Nahrungsänderung von clen fauligen Fleisch- resten im Koth zu jauchenden Secreten von Wunden und abnlicher Nahrung überzugehen. Solche Gelegenheits-und Über- gangsschmarotzer werden fern cehalten, wenn die Faecalien sorgsam entiernt werden. 124 F. VON OEFELE Die pflanzenfressenden Tiere sind im Durchschnitt auch viel zu wenig intelligent, um eine so compliciert nützliche Handlung vererben zu koennen. Eine subjective Belästigung durch die stärker riechenden Faeces der Fleischfresser entsteht auch dadurch, dass z. B. durch den Geruch Dipteren angelockt werden koennen, welche einmal ange- lockt durch Umschwirren auch den Defaecanten belästigen würden. Dann sind aber die fleischfressenden Tiere durch die Naturihrer Nahrung sehr leicht die Träger geschlechtsreifer Bandwurmketten. Die frei zugängigen Faeces sind dann für die Zwischenwirte Brut- stätten neuer Cysticercusgenerationen. Gerade für die Katze liegen hier die Verhältnisse besonders ungünstig. Hier ist ein Schma- rotzer, Welcher sehr leicht überhand zunehmen droht, der Katzen- floh und gerade dieser Katzenfloh ist wieder der Träger des Cysti- cercus der Taenia cucumerina der Katze. Wodurch Tiere zuerst zur antiparasitischen Entfernung der Faecalien kamen, ist schwer zu erforschen. Brehm (1) sagt : « Wir verstehen das Tier und sein Wesen im günstigsten Falle nur zum Teil. Von seinen Gedanken und Schlussfolgerungen gewinnen wir zuweilen eine Vorstellung ; in wieweit dieselbe aber richtig ist, wissen wir nicht. » : Dieser selbe Autor (2) setzt für die brütenden Vôgel die Reinhal- tung des Nestes vom Kot der Jungen und von Parasiten ohne Anwendung einer neuen Zeile in einen gemeinsamen Abschnitt Brehm kam also trotz seiner Warnung vor voreiligen Schlüssen für die Hygiene der Vôgel in Bezug auf Faecalienabfuhr auî ähnliche Schlüsse oder einen ähnlichen Gedankengang ; wie ich bei der Katze. Darnach halte ich diese Schlüsse für bestättigt. Im merkwürdigen Gegensatz zur Katze steht aber nach Mittei- lung eines Tierwärters in Bonn (3) der gefangene Lôwe, welcher bei allen sonstigen nahen Beziehungen zur Katze auch in Bezug auf Gemüthsausdruck und ähnlichem dennoch nicht im mindesten sich um seine Faecalien bekümmert. Von anderer Seite werde ich aber aufmerksam gemacht, dass auch der Lôwe der Menagerie nach jeder Defaecation ein paar Scharrbewegungen nach rückwärts (1) Breams Thierleben, Liepzig, 1882, IV, p. 11. (2) Breaus Thierleben, Liepzig, 1882, IV, p. 28. (3) Persônliche Mitteilungen. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 125 macht. Die Gefahr von Beobachtungsfehlern ist also in diesem Gebiete sehr gross, besonders fern von grüsseren Menagerien. ABWEHR DER PARASITEN DURCH TIERE. Für die Entfernung der Parasiten durch die Tiere selbst seien zuerst die Vôgel als Beispiele angeführt. « Wie die alten (1) haben auch die jungen Vôgel viel von Ungeziefer aller Art zu leiden, Verschiedenartige Milben werden allen kleineren Vogelarten zur schlimmsten Plage. Schon ein Dutzend dieser Schmarotzer reicht hin, um ihnen die nächtliche Ruhe zu verkümmern. Hauptsitze der Unholde bilden Kopf und Flügel, wie man am sichersten an dem Zittern und Schütteln dieser Teile beobachtet. Ist die Plage besonders arg, dann knirschen und knistern die gequälten Vôgel im Schlafe oder Traume laut mit den Schnäbeln. In einem Brut- neste kann die Vermehrung der Milben schreckenerresend werden. Da die Vôgel im Bauer nicht so viele und gute Gelegenheit haben, sich durch Baden oder Einsanden von den lästigen Gästen zu befreien, auch wiederholt in einem und demselben Neste brüten, werden sie hier weit mehr belästigt als im Freien. Oft sieht man sie die Brütung unterbrechen, den Schnabel rüttelnd tiei in die Nist- stofie einbohren, um auf die abscheulichen Kerbtiere (?) zu jagen. Werden die brütenden Stubenvôgel gelegentlich durch künstliche Verdunkelung zu längerem Stillsitzen veranlasst und die verdun- kelnden Vorhänge dann entfernt, so sieht man, wie sie die Eier schnell und heîftig auseinander werfen, um den Grund der Mulde, die wärmste und deshalb günstigste Pilanzstätte des Gesindels, Zu untersuchen, wie dies bei Nichtverdunkelung der Käfige an jedem Bruttage zu wiederholten Malen zu geschehen pflegt. Sobald die Eltern im Neste sich zurücksetzen oder auf den Nestrand stellen, bücken sie sich tief herab um den Kessel genau zu besichtigen. Wehe dann der Milbe, welche an der Nestwand lagern oder auf den Eiern umherlaufen sollte. Mehr noch als die Alten werden erklärlicherweise die Jungen und zwar von der ersten Lebens- stunde an durch die Schmarotzer geplagt. etc. ». Von den Schwalben ist bekannt, wie sehr sie durch die Diptere : Anapera pallida Meig. zu leiden haben. Altere Schwalben sehen (1) BReums Thierleben. Liepzig, 1882, IV, p. 28. 126 F. VON OEFELE wir sehr häufig aui Telegraphendrähten sitzen und im Gefieder der Brust und unter den Achseln mit dem Schnabel suchen. Es ist dies kein Glätten des Gefieders wie bei den Wasservôgeln, sondern ein deutliches Suchen, das sich wohl nur auf Anapera beziehen lässt. ; Im Afflenkäfig sitzt der einzelne Afte und lässt sich mit grosser Sachkentnis in gewandtester und zweckdienlichster Weise reihen- weise unter den Fingern die Haare der Brust, der Innenflächen der Arme und der Beine durchgleiten, so dass er allmäblig einen systematischen Durchblick über eine grôssere Hautpartie seines Kôrpers bekommt. Mit raschem Griffe wird jeder sich zeigende Parasit zwischen die Zähne geführt. Ganz unabhängig, aber auch ganz gleichlautend wurde mir von den äteren Wärtern der zoologischen Gärten in Küln wie in Berlin bestritten, dass die Afien Flôhe beherbergten. Affen fliehen bei aller sonstigen Freundschaît für Hunde solche Hunde, welche von Flôhen wimmeln. Die Affen klettern dann mit Geschrei in die unzugänglichsten Winkel des Käfigs, wenn ein solcher Hund dazu gesetzt wird. Auch meiden sie den Platz des Käfigs, wo ein solcher Hund sass, ängstlich mehrere Wochen. Das was sich die Affen, so sorgfältig aus dem Pelze aussuchen, koennen Sägspähne oder Grassamen sein. Meist sind es aber einzelne Haare, welche sie zwischen den anderen Haaren aussuchen und mit der Wurzel ausrupien. Die zweite Thätigkeit ist das Zer- beissen der Haarwurzel. Es dürîte sich also um Haarbalgparasiten an der Grenze der Sichtbarkeit mit blossem Auge bandeln. Wenn damit auch die allgemein verbreitete Ansicht des Publicum von den Flühen der Affen fiele, so würde es sich doch um Parasiten handeln. Und wie weit in unseren besseren zoologischen Gärten nicht die Parasiten durch grosse Reïinlichkeit zurückgedrängt werden und wie weit auch in unserem europaeischen Klima ver- schiedene Schmarotzer der Affen nicht leben kônnen, ist nicht festgestellt. Dass neu angekauîfte Affen sehr verschiedenes Unge- ziefer in der aller ersten Zeit beherbergen koennen, dann aber von den eingesessenen parasitenireien Affen ebenfalls gemieden werden, wurde mir gleichfalls von Wärtern bestättigt. In der Frei- heit haben sich also die Affen ausser Haarbalgmilben wahrschein- lich auch noch anderes Ungeziefer aus dem Pelze zu suchen. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 127 Andere Aflen sind wiederum zu beobachten, wie sie an den Wänden des Käfigs jede sich setzende Mücke beobachten und mit den gespitzten drei ersten Fingern ergreifen. Diese Sicherheït des. Griffes mit den Fingern ist für den Menschen unerreichbar und unnachahmbar. Will der Mensch Aussicht auf Erfolg haben, so muss er mit der Hohlhand, also viel plumper, haschen. Hier finden wir also Affe und Mensch in gleicher Weise auf die Vertilgung der Fliegen bedacht, aber in der Ausführung ziemlich stark unter- schieden. Die Rangmade überspinnt nach persônlichen Mitteilungen des Bienenzüchters von der Tann Bienenwaben, wenn dieselben ausser- halb des Stockes aufbewahrt werden. In kräftigen Bienenstôcken kommt dieser Schmarotzer aber nicht aui. Dagegen wird diese schädigende Made in schwachen Stôcken und vor ailem in Stôcken, in welchen die Kônigin fehlt, gelährlich. Hier kônnen sich also bei geregeltem Leben im Bienenstock die Bienen des Parasiten erwehren. Das Vorstehende ergiebt Beispiele aus verschiedenen Gruppen des Tierreichs, welche das gemeinschaftliche Bild ergeben, dass sich Tiere zweckmässig mit der Abwehr und Vernichtung ihrer Parasiten befassen koennen und thàtsächlich befassen. Sicherlich giebt es dieser Beispiele noch ungezählte, da ich als ganz fern _Stehend schon diese Zahl in wenig Tagen sammeln konnte. Weitere Mitteilungen dazu aus dem Leserkreise wären mir sehr erwünscht. FALSCHE ANTIPARASITISCHE ANALOGIEN IM TIERRFICH. Die schwersten therapeutischen Fehler in der menschlichen Medicin wurden stets durch falsche Analogieschlüsse gemacht. Selbst diese Fehlerquelle ist dem Tierreiche nicht unbekannt. Wenn wir einem decapitierten Frosche einen scharî localisierten Schmerz verursachen, so ist die Reflexbewegung ein Wischen der Schmerzstelle. Einem grüsseren Feinde gegenüber kônnten nur Fluchthbewegungen nützlich erscheinen. Das Wischen kann nur eine Abwehr eines kleineren Parasiten bedeuten d. h. eines Fein- des, dessen ganzen Kôrper der Frosch durch eine Pfotenbewegung entiernen kann. Thatsächlich ist auch der Frosch verschiedenen solchen Parasiten ausgesetzt. Ich will nur an die Hirudineen und die Dytisciden erinnern. Unser medicinischer Blutegel lebt meist 128 F. VON OEFELE als nicht stationärer Parasit von Froschblut bis er im dritten Jahre sich der Geschlechtsreife nähert. Die Männchen der Dytisciden tragen an den Vorderbeinen Haftscheiben, mit welchen sie sich an Frôschen festsaugen koennen. Der Frosch wird also mit auto- matischem Analogieschlusse jeden circumscripten stechenden Schmerz aui der Haut mit einer Abwehrbewegung beantworten, welche nützlich gegenüber den Angrifien von Hirudineen, Dyti- sciden und anderen Schmarotzern erscheinen kann, wenn diese Schmarotzer ausnahmsweise mit Unterschätzung der Kräfte des Frosches sich an ausgewachsene Frôsche statt an Froschbrut wagen. Wenn der decapitierte Frosch im physiologischen Versuche bei localem chemischen Reize die reflektorische Wischbewegung ausführt, so koennen wir schon dies eine reflectorisch falsch angewandte Analogie antiparasitischer Massnahmen nennen. Doch tritt der ialsche Analogieschluss erst bei erhaltenem Cerebrum ein. Es sind aber, wie schon aus dem angeiührten Beispiele zu ersehen ist, keine scharfen Grenzen zu ziehen zwischen antipara- silisch nützlichen reflectorischen Handlungen, zwischen antipara- sitischen instinctiven Handlungen der Tiere und zwischen wissen- schaîftlicher antiparasitischer Therapie des Culturmenschen. Auf allen Stufen zeigt sich der gleiche neckische Kobold des falsch angewandten Analogieschlusses. Dass das Tier überhaupt falsche Analogieschlüsse macht, kann ich wieder an meiner wiederholt citierten Katze zeigen. Als es im Herbst begann kühl zu werden zündeten wir einige Male an Stelle des Füllofens vorläufig nur einen Petroleumofen an. Die Katze legte sich in der Nähe dieses Ofens wiederholt nieder. Wenn nun einige Tage später ein nasskalter Regen begann, so rettete sich die Katze mit den Zeichen der Frostscheue auf ein Lager in môglichster Nähe des kalten Petroleumofens. Durch Autosuggestion schien es die Katze dann auch weniger zu frieren als an einem anderen mindestens eben so warmem Orte. Dies war mehr oder weniger eine subjective Handlung meiner Katze. Allgemein bei Katzen ist das Folgende zu beobachten. Die Katze legt sich mit Vorliebe an einen von der Sonne beschienenen Platz. An solchen Plätzen pflegt sich aber auch Musca domestica mit anderen Dipteren zu tummeln und bald hier, bald dort für einen Moment zu setzen, Dass der Kôürper der Katze nicht allzu PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 129 häufig der Sitzplatz dieser Dipteren wird, davor weiss sich die Katze zu schützen. Sie legt sich auf die Seite und rollt sich zusam- men wie ein menschlicher Foetus im Uterus. Dabei wird der Schwanz leicht über den Kôrper erhoben und in ganz langsamem Rhytmus fächelnd über dem Kôrper bewegt. Meist genügt diese Bewegung die Fliegen abzuhalten. Ausnahmsweise setzen sich doch Fliegen z. B. eine die Luft durchschwirrende liebesblinde Copula der Musca domestica auf den Leib der Katze. Solche Stôrung ver- wandelt das vorhergehende Behagen der Katze in ein Unlustgefühl und die Katze ist bestrebt sich diese Unlust zu verscheuchen. Sie bewegt ohne ihre Lage zu verändern den Schwanz energischer mehr peitschend. Der Mensch benützt in seiner Sprache häufig Metaphern und auch in den Pantomimen des Menschen sind solche gebräuchlich. Vor einem ungeniesshbaren Menschen wird ausge- spuckt, wie man ein versehentlich an den Mund gebrachtes bitteres- Gift ausspuckt. In gleicher Weise bewegt pantomimisch die Katze bei Wohlbehagen z. B. in Folge von Streicheln den Schwanz faächelnd, dagegen bei Unbehagen, z. B. wenn sie an einem beab- sichtigten Wege behindert wird, den Schwanz peitschend. Anfän- glich war ich nicht im Stande die beiden Schwanzbewegungen scharî zu unterscheiden, obwohl ich von meiner Frau und anderen Katzenfreunden, welche darnach ganz scharîf die Stimmung der Katze beurteilen konnten, wiederholt aufmerksam gemacht wurde. Nachdem ich mich aber in dieser Beobachtung geübt habe, ist es mir gleichfalls môglich nach der Schwanzhbewegung allein Lust und Unlust der Katzen zu beurteilen. Nebenbeï sei gesagt, dass die Katzen noch eine weitere ganze Reihe von Pantomimen und Lauten besitzt, um Wünsche und Stimmungen auszudrücken. In den beiden Arten den Schwanz zu bewegen drückt die Katze unbewusst metaphorisch die Lust damit aus, dass sie zu erkennen oiebt, sie habe gar keine direkte Sorge und beuge nur der Môglich- keit kleiner Stôrungen von Seite der Parasiten automatisch vor. Das Unlustgefühl wird ausgedrückt durch die fortgesetzte Bewe- gung, als ob ein hartnäckiger Parasit nicht weichen wolle. Da wir nun wohl annehmen kônnen, dass solch automatische Metaphern ursprünglich nur von häufgeren Erlebnissen auf weniger häufige übertragen werden, so muss Abwesenheit und Vorhandensein von Dipteren während der Ruhe bei den Urkatzen die Mehrzahl der Archives de Parasilulogie, V, n° 1, 1902. 9 130 F. VON OEFELE Fälle von Lust und Unlust beeinflusst haben d. h. die Antiparasi- tologie schnitt massgebend in das Leben der Urkatzen ein. Bei den jungen Lôwen des Tiergarten in Bonn konnte ich die gleiche Benützung des Schwanzes gegenüber den Fliegen beobach- ten. Aber auch das Lust- und Unlustgefühl drückten diese jungen Lôwen metaphorisch in den gleichen Schwanzhbewegungen, wie die Katze aus. In diesen Fällen war die falsche Analogie noch nicht schädlich. Wenn wir aber Menschen und Tiere bei Behaftung mit ihren speci- fischen Scabies-Arten sich kratzen sehen, als ob es der Verscheu- chung eines Flohes, einer Laus oder einer Stechfliege gälte, so tritt hier sogar eine Schädigung ein. Denn durch das Kratzen wird die derbe Epidermis gelockert oder dieselbe wenigstens saîtreicher und in beiden Fällen wird jeder neuen Scabiesgene- ration das Einbohren in die Epidermis nur erleichtert. GEGENSEITIGE ANTIPARASITISCHE HÜLFE 1M TIERREICH. Als Grenze der antiparasitischen Medicin dürîfte es darnach erscheinen, dass das einzelne Tier sich selbst zu helfen gezwungen ist, während beim Menschen Arzt und Patient meist getrennte Individuen sind. Auch bei den Tieren sind aber schon oîft Patient und Helfer nicht nur getrennte Individuen, sondern selbst getrennte Arten. Püsche (1) giebt in populärer Darstellung einen einschlägi- gen Bericht : «Der Sommer bringt die allerschlimmsten Feinde des Renthieres, kleine unscheïnbare, erbärmliche Kerbtiere : eine Stechmücke und zwei Dasselfliegen oder Bremsen. Die Mücken stechen und schrôpfen das Renthier während des monatelangen Sommertages unablässig und in der fürchterlichsten Weise. Und die Dasselfliegen bereiten den Herden noch ärgere Qual. Eine Art derselben legt ïihre Eïer sogar in die Nasenlôcher. Die Larven entwickeln sich nun, dringen durch die Nasenhôhle weiter, bohren sich tief bis in das Hirn hinein und verursachen dann die unheil- bare Drehkrankheïit (?); oder sie schlüpien in den Gaumen und hindern das Ren wegen des Schmerzes, welcher beim Kauen entsteht, am Aesen, bis endlich das gepeinigte Tier sie durch heftiges Niesen oft klumpenweise heraustreibt, aber erst, nachdem (4) Unsere lieben Hausfreunde in Heimat und Fremde. Leipzig, 1871, I, p. 137. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 131 sie sich dick und voll gemästet haben. Eine andere Bremse legt ihre Eiïer in die Rückenhaut; denn nur der Kôrper des Rentieres brütet sie aus und die Bremse ist von Naturwegen an das Rentier gewiesen. Eifrig folgt sie dem Ren auf Schritt und Tritt und dieses sucht dem nahenden Feinde mit Bangigkeit zu entfliehen. Die Bremse schwebt summend über dem ängstlich hin und her laufenden Tiere und ersieht den günstigen Zeitpunkt, wo sie ihr Ei fallen lassen kann. Die Larve, d. h. die aus dem Ei geschlüpfte Made, bobrt sich durch die Haut in die Zellengewebe ein, lebt hier von dem Eiter, welchen sie erregt, verursacht schmerzhaîte Beu- len, wühlt sich weiter und weiter und bohrt sich endlich, wenn sie nach neun bis zehn Monaten zur Reife kommt, wieder heraus, fallt aui die Erde herab, gräbt sich da abermals ein Loch und erwartet ihre Entwickelung zum vollkommenen Insekt. Durch solche Geschwüre werden die Rentiere ausserordentlich entkräftet, und viele erliegen dieser Plage. Denn nicht allen erscheinen wäh- rend der grôssten Pein wohlthätige, schmerzenlindernde Freunde : die Nebelkrähe und die Schaîstelzen. Diese Vôgel fliegen auf den Rücken der Tiere und bohren aus den Geschwüren die abscheuli- chen Schmarotzer hervor. Und die Rentiere verstehen gar wobhl, wie viel Gutes die geflügelten Heïlgehülfen ihnen anthun ; denn sie lassen sie ruhig gewähren « In gleich anschaulicher Weise beschreïbt in den folgenden Absätzen Pôsche die Sommerwande- rungen der Rentiere, welche er als Flucht vor diesen Parasiten betrachtet. Ich habe hier absichtlich eine Quelle citiert, welche schon 30 Jahre zurückliegt, um zu zeigen, dass der Gedanké einer Medicin im Tierreich schon älter ist. Eigentlich hat dieselbe das Altertum in einer Reïhe kleiner Anekdoten noch schärfer betont, als die Neuzeit, welche dadurch fürchtet gegen die moderne christliche Weltanschauung in deren plôtzlich aufgetretener Ueberempfind- lichkeit zu verstossen. Aehnliche Mitteilungen der Neuzeit erfahren wir (1) über den Kuhvogel, über den Madenhacker (2) und den Erzraben (3). Der (1) Breum, Thierleben. Leipzig, 1882, V, p. 381. (2) Loco citato, p. 409. (3) Loco citalo, p. 431. 132 F. VON OEFELE Wiedehopf erscheint (1) in Afrika etwas mehr secundär als Helfer des Menschen. Eine Trennung von Arzt und Patient findet im Tierreiche vor allem statt, wenn es sich um das Verhältnis von Eltern und hüli- losen Jungen handelt.-Hermann Müller (2) sagt von den jungen Vôgeln, welche von Parasiten heimgesucht sind : (Da die unmün- digen Kleinen sich nicht selbst zu helfen vermôgen, bedürfen sie besonderer Obhut ihrer Mütter. Sobald die Jungen abgetrocknet sind und sich vom beschwerlichen Eintritte in die Welt erholt haben, setzt sich die Mutter zurecht und beginnt zu milben. Sie besichtigt ihre Kinder mit leuchtenden Augen von allen Seiten, bewegt sich mit äusserster Vorsicht, um das verhasste Wild nicht zu verscheuchen, fasst plôtzlich zu, ergreift und verzehrt einen Schmarotzer und lauert von neuem. Die Kleinen scheinen sich Während der Ausübung dieser niederen Jagd nicht ganz wohl zu fühlen. Der oft lange währende Anstand entzieht ihnen zu viel Wärme, und deshalb versuchen sie oft mühselig, unter den Leib ibrer Mutter zurückzukriechen. Diese aber rückt dann so lange empor, bis jene nicht mehr zu folgen vermügen und wiederum unter mangelnder Wärme leiden. Gelegentlich mit den Milben werden auch die Haarfedern erfasst, was man aus den häufigen Zuckungen der Jungen deutlich genug entnehmen kann. Zuweïlen dauerte mir die Jagd der Eltern zu lange, dass ich aus Sorge für Erkältung der zarten Jungen durch Anklopien an das Gebauer Einhalt gebot. Die sorgsame Mutter begnügt sich nicht bloss mit dem Kopîe ihrer Kleinen, sondern untersucht auch Rücken und Seiten, bückt sich selbst bis auf den Grund des Nestes, um womüg- lich ebenso den Unterleib zu prüten. Bei einer solchen Gelegen- heit warf einmal eine Zeisigmutter ihr nacktes Kind aui den Rücken und überliess mir die Sorge dasselbe wieder aufzurichten.» Eine Regelung des Kampfes gegen die Parasiten muss bei Tieren angenommen werden, welche in gewisser Beziehung dem Men- schen analoge Staaten bilden. So habe ich nach von der Tann schon erwähnt, dass die Rangmade in Bienenstôcken meist erst überhand nehmen kann, wenn die Kônigin fehlt. Dies entspricht ungefähr dem Zustande der Anarchie im Bienenstaate, bei welcher die (4) Loco cilato, p. 581. (2) Breum, Thierleben. Leipzig, 1882; cf. IV, p. 29. . PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 133 zweckmässige Arbeitsteilung unter den einzelnen Arbeitsbienen aufsehoben scheint. Ja selbst der Hofleibarzt scheint ganz buchstäblich nach der Mitteilung des Bienenzüchters von der Tann im Bienenstaat zu existieren. [rgend eine mir unbekannte Milbe scheint bei den Bienenzüchtern als Bienenlaus benannt zu sein. Dieselbe sitzt mit besonderer Liebe in mehreren Exemplaren an der Kônigin. In einzelnen Exemplaren soll sie dem Gesundheitszustande der Bienen- kônigin keinen Eintrag thun. Tritt diese Laus in grôsserer Anzahl auf, so sollen nach den Berichten in Bienenzeitungen die Arbeits- bienen der Kônigin die Parasiten wegfangen. Am beachtenswertesten ist aber die Art, wie sich im Affenkäfig die Afien gegenseitig die Parasiten wegfangen. An den hinteren Partien von Kopi, Hals und Rücken kann sich der einzelne Affe nicht selbst nach Parasiten absuchen. Ich beobachtete im Bonner Tiergarten wie sich ein Affe vor einen Genossen hinhockte den gekrümmten Rücken darbietend und wie sofort der andere Affe den Wunsch erfasste und den Pelz des Rückens nach Parasiten absuchte. Eine kleine Stôrung schreckte die Affen und mit Behen- digkeit trennten sie sich jeder eine andere Ecke erklimmend. Nach wenigen Minuten sassen aber die beiden Affen in der gleichen Situation und in der gleichen aktiven und passiven Beteiligung am Parasitenfange wieder beisammen. Auî die Fragen nach der Art Parasiten bei den Affen musste ich schon oben eingehen. In der Nähe sass ein Paar Kakadu und zeigten das gleiche Bild aus der gefiederten Welt. Der suchende Kakadu sass erhôht und durchsuchte mit dem Schnabel die Federn des Hinterkoptes und Hinterhalses. Bei Controlle mit dem Wärter konnten grüssere Parasiten nicht wahrgenommen werden, so dass es sich wahr- scheinlich nur um kleinere Milben handeln kann. Aber die Gefahr von falschen Schlüssen liegt auch hier vor, da für die Unart gefangener Papageien, sich die Federn auszurupfen, noch keine genügende Erklärung vorliegt. Ausserdem kann bei Vôgeln die Mauserzeit den Drang zum Zupfen im Gefieder hervor- bringen, welcher nur zu leicht als Parasitensuche aufgefasst wer- den kann. Doch würde dies nur eine ganz kurze Zeit des Jahres betrefien. Antiparasitisch sind doch wohl alle Erscheinungen, welche sich über das ganze Jahr erstrecken. 134 F. VON OEFELE Dass Tiere ein Kraulen mit Fingern von Seite der Menschen in Pelz oder Gefieder als behagliches Gefühl auffassen, ist wahr- scheinlich nur eine dunkle Ideenassociation, dass diese Handlung im geeigneten Moment als Hülfe gegen Belästigung durch Parasiten eingreiten kann. Dass bei den Schwalben junge Vôgel von Anapera pallida gequält werden, wird noch besprochen. Hier ist beachtenswert das gerade die Kinder von Insektenjägern unter Insekten zu leiden haben. Doch sagt Brehm (1), dass diese Jagd der Schwalben nur im Fluge geschieht. Sitzende Tiere abzulesen sind sie nicht im Stande. Also hat sich die Anapera durch den Verlust ihrer Flügel vor den Schwalbeneltern gesichert. Es ist dies eine interessante Verbesserung der Organisation im Kampfe ums Dasein durch Aufgabe hoch entwickelter Bewegungsorgane. Bei anderen jungen Vôgeln sah ich nie die Anapera. MEDICINISCHE LEHRZEIT DER TIERE. Die antiparasitischen Erfahrungen muss jedes einzelne Indivi- duum im Tierreiche immer wieder von der Jugend bis zum Alter aufs neue selbst machen. Junge Hunde und junge Katzen sind im ersten Jahre des Lebens vielmehr von Parasiten heimgesucht als im späteren Leben. Meine Katze hatte in ihrem ersten halben Lebensjahre bis zu 26 Flôhe an einem einzigen Tage, während im dritten Lebensjahre nie mehr ein Bestand von auch nur 10 Flôhen in den schlimmsten Zeiten erreicht wurde. Und doch kam die Katze in den ersten Lebensmoônaten viel weniger an Orte, wo sie Flühe auflesen konnte, als in der späteren Zeit. Im späteren Leben der Katze wird das Scharren der Flôhe im Pelz viel zweckdienli- cher mit dem Erfolge der Entiernung der Flôhe ausgeiührt als in der Jugend. In gleicher Weise habe ich schon wiederholt junge Schwalben, wenn sie die ersten Wochen flügge sind, durch Überhandnahme des Schmarotzer Anapera pallida bis zu sieben Stück auf einer jungen Schwalbe verenden sehen. Auch hier scheinen die alten Schwalben durch Erfahrung besser im Stande zu sein, um sich der Lebensgefahr durch diese Diptere zu erwehren. (1) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. V, p. 503. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 135 Aber auch der Mensch hat diesen Zustand noch nicht vôllig überwunden, dass jedes einzelne Individuum erst mit den Jahren die nôtige Erfahrung erwirbt, sich die Parasiten wirksam ferne zu halten. Man sagt allgemein, dass erfahrungsgemäss Kinder viel leichter von Läusen heimgesucht werden als Erwachsene. Wir sehen thatsächlich, dass bei Kindern eine Invasion der Läuse erst wahrgenommen wird, wenn sich die Parasiten reichlich vermehrt haben. Der Erwachsene ist aber viel geneigter den Kampf schon gegen ein vereinzeltes Lausindividuum aufzunehmen. Auch von Floh- und Wanzenbissen sehen wir in der aerztlichen Sprechstunde sehr häufig kindliche Kôrper übersät, während bei Erwachsenen die Bisseffekte immer viel vereinzelter auftreten. Hermann Müller (1) sagt von den Vôgeln : « Mehr noch als die Alten werden erklärlicher Weise die Jungen und zwar von der ersten Lebensstunde an durch die Schmarotzer geplagt ». Da bei den jungen Vôgeln die Eltern die Parasitenjagd über- nehmen, so koennten die jungen Tiere manche zweckmässige Modification in Grifien dieser Jagd von den Alten erspähen und ihrerseits wieder bei ihrer Brut im späteren Leben verwerten. Hier ist im gewissen Sinne eine Tradition einer antiparasitologi- schen Therapie môglich. Es wären damit sogar Verbesserungen in dieser Eigenmedicin der Tiere denkbar, welche durch Überlieferung den iolgenden Generationen zu Nutze kämen. Um so mehr müssen wir daran denken als erwiesenermassen sich verschiedene Vôgel ganz neue, durch die menschliche Umgestaltung der Erdoberfläche geschaftene Lebensbedingungen in ihrer Weise nutzbar zu machen wussten und diese Veränderungen der Lebensbedingungen durch alle folgenden Generationen freiwillig weiterbenützt werden. Da aber die Eigenmedicin der Tiere als Ausganspunkt der menschli- chen Medicin bisher nicht beachtet wurde, so dürften wohl alle vielleicht beweisenden Beobachtungen fehlen. « Man sieht ja alle Vôügel (2) (ihren Jungen) durch Lehre und Beïspiel Unterricht erteilen ». Der Gedanke an antiparasitischen Unterricht liegt dabei sehr nahe. Die Tiere wissen im Kampf mit den Parasiten auch ganz neue (1) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882; cf. IV, p. 29. (2) Bream, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. IV, p. 31. 136 F. VON OEFELE Hülismittel zu würdigen (1). «Um seinen Vôgeln die Jagd zu erleichtern, spritzte Hermann Müller einige Tropfen Insekten- tinktur ans äussere Nest. Nach wenigen Augenblicken setzten sich die Milben in Bewegung und mit ihnen das Vogelweibchen Zunächst fieng es das auf dem Rande erscheinende Wild. Sodann erhob es sich und lehnte sich weïit über den Rand hinaus, um die Jagd an der Aussenseite fortzusetzen und erst plôtzliche Verfin- sterung durch aufsteigende Gewitterwolken gebot seinem Eifer Einhalt.® Das Milbengezücht selbst bleibt wegen seiner Kleinheit dem Beobachter meist unsichtbar. Gleichwohl sind die Ergebnisse der Jagd deutlich zu erkennen, weil die Verspeisung des kleinen Wildes ‘ungleich auflälligere Schluckbewegungen eriordert als grosse Bissen, bei denen das Schlucken nur selten bemerkt wird ». Ein }Fortschritt der Antiparasitologie im Tierreiche sowohl in ontogenetischer wie phylogenetischer Beziehung wird somit sehr denkbar. Medicin und Hygiene des modernen Culturmenschen sind bisher phylogenetisch der hôchst erreichbare Stand der Antiparasitologie, welche von einer Minderzahl von Individuen im Interesse der Gesammtheit ausgeübt wird. SCHLUSSBEMERKUNG ZUR ANTIPARASITOLOGIE DER TIERE. Ein Vorzug des Menschen gegenüber dem Tiere ist es, das zwei Menschen von einem abwesenden dritten definierbarem Indivi- duum sprechen koennen. Zwar soll diese Eigenschaît Vôlkern allerniedrigsten Naturzustandes wie z. B. den Feuerländern fehlen. Aber schon in den bisherigen Darlegungen habe ich gezeigt, dass ich es durchaus nicht für meine Aufgabe halte scharie Defini- tionen und Scheidewände an der Grenze von Tier und Urmensch zu errichten. Ich halte es für wichtiger und lohnender zu betonen, dass fast alle sogenannten menschlichen Fähigkeiten bei Tieren erweislich sind und dass auch die praehistorische Medicin bei der Eigenmedicin der Tiere zu beginnen hat. Wenn ich also hier einmal eine Grenze zwischen Tier und Mensch angebe, so ist es mir darum sehr nebensächlich, wenn auch noch einige der nieder- sten Vôülkerschaften von der Menschheït durch meine künstliche Schranke abgetrennt werden und dem Begrifie der Tiere zufallen. (1) Brenm, Thierleben. Leipzig, 1882 ; cf. IV, p. 29. PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE NACH TIERBEOBACHTUNGEN 137 Das Tier kennt in seiner eigenen Therapie nur Abwehrmassre- seln gegen Parasiten, welche wir teilweise selbstverständlich zu nennen geneigt sind. Der Mensch kann aber vermôüge seiner Bezugnahme auf die dritte Person Erfahrungen sammeln und weitergeben. Dies bedingt auch für die Medicin des Urmenschen vom ersten Augenblicke ab die Fähigkeit einer Weiterentwicke- lung. Die weitere Frage ist nur, ob wobl auch schon die Medicin des Urmenschen einen thatsächlichen Unterschied von der Eigen- medicin der Tiere aufgewiesen hat. Ich bin überzeugt, dass die einzelnen Individuen der Urmenschen unter so einfachen und für das einzelne Individuum so gleichen Verhältnissen lebten, dass die gewonnenen medicinischen Erfahrungen oder sagen wir für unser Thema gleich parasitologischen Erfahrungen jedes einzelnen Individuum in einem Bruchteile der Lebensdauer auch von jedem anderen Individuum gemacht wurden. Oder es wurde entweder eine Erfahrung überhaupt gar nicht gemacht und gar nicht perci- piert oder sie wurde von jedem Individuum wiederholt im Leben gemacht. Für die Fähigkeit der Tradition und der Weiterentwi- ckelung entfiel somit beim Urmenschen in der praktischen Parasi- tologie jedes Object, wenn auch nach den Belegen des Brüsseler Museum beim Menschen der Steinzeit eine Difierenzierung der Beruîe vorhanden war. - Diese Parasitologie des Urmenschen schliesst sich also enge an die therapeutischen Massnahmen der Tiere an mit eventueller Differenzierung der Mutter als Parasitenjägerin. Die Medicin der Tiere ist also rationell antiparasitisch. Das Unrationelle darin lässt sich als falscher Analogieschluss bezeich- nen. Ein Teil der antiparasitischen Massnahmen ist bis zu reflek- torischen Bewegungen herabgesunken, deren Reflexbogen unter Ausschluss des Gehirnes im Rückenmark zu Stande kommt. Wir müssen also den Beginn der Parasitenabwehr und damit den Beginn der Therapie und Medicin in sehr ferne Zeitèn sehr tief herab in das Tierreich verlegen. Die Medicin des Urmenschen ist nur eine Epoche in der Weiterentwickelung dieser primitiv tierischen Urmedicin, wozu für den gegebenen Augenblick die moderne wissenschaîftliche Medicin den vorläufigen Abschluss bildet. Die Geschichte der Parasitologie ist somit die Geschichte des 138 F. VON OEFELE. — PRAEHISTORISCHE PARASITOLOGIE ältesten Zweiges aktiver Therapie in der Medicin. Und auf die Parasitologie in anderem Gewande stützt sich zum grôssten Teile das Bestreben modern wissenschaîtlicher Therapie. Vom Tier bis zum modernen Hochstand der Medicin müsste sich darum die Geschichte antiparasitologischer Bestrebungen anschmiegen. Dies ist aber aui den Zwischenstationen häufig nicht der Fall. Mit Bezug aui Anfangs-und Endpunkt müssen wir dies als Abschweïfung bezeichnen. Eine alte Abschweïlung sind die theurgischen Verir- rungen der Medicin. Baas (1) setzt dagegen als älteste Medicin der Urmenschen ein pathologisches System, in welchem für jede Krankheïit ein Nebenmensch verantwortlich gemacht wird, und als zweitältesles System den Bezug auf ein hôheres aussermensch- liches Wesen. Dies sind aber nach meiner Ansicht schon Verir- rungen menschlicher Speculationssuchtundsomit Abschweïfungen. Die Geschichte der Parasitologie und die jeweilige Stellung der Parasitologie im Rahmen der Gesammtmedicin ergiebt einen teilweisen Gradmesser für den jeweiligen abschweïfenden Cha- rakter der Medicin. Wie wir bei der mittelniederdeutschen Para- sitologie gesehen haben, kann die Parasitologie in einzelnen Epochen selbst wieder aus ihrem ureigensten nüchternen Cha- rakter heraustreten und ein Object der Speculation, Theorie oder selbst Phantasie werden. Eine Geschichte der Parasitologie gehôrt somit zu den interessantesten und wichtigsten Einzeldarstellungen in der Geschichte der Gesammtmedicin. Wenn die Archives de Parasitologie es darum als einen Teil ihrer Aufgabe betrachten die Bausteine zu einer späteren Geschichte der Parasitologie in ihren Vierteljahrbänden zu sammeln, so dürîften sich die Archives damit den Dank aller Freunde der Geschichte der Medicin erwerben. Wir koennen dann auf diesem Wege eine Geschichte der anti- parasitischen Bestrebungen von den niedersten Tieren bis zum hôchsten Kulturmenschen gewinnen und diese Geschichte als Rückgrat einer Geschichte der Evolution der Medicin und als Distanzmass medicinischer Irrwege betrachten. In dieser Beziehung môge aber mein Eingehen auf dergleichen Fragen als Nebenarbeiït betrachtet angesehen werden, um die Stellung und den Stand der altägyptischen Parasitologie in die richtige Beleuchtung zu rücken. (1) In dem citierten Werke. SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES PAR RAPHAEL BLANCHARD Un assez grand nombre d'Hémiptères hétéroptères, appartenant à la famille des Réduvides ou à des familles voisines, semblent être capables d’infliger à l'Homme et aux Mammifères des piqûres très douloureuses ; celles-ci déterminent, le plus ordinairement, un prurit et un gonflement plus ou moins intenses, qui s’atténuent et disparaissent en quelques heures ou en quelques jours, suivant la gravité des symptômes, sans causer d'infection proprement dite. Les accidents sont dus à ce qu’un venin est déversé dans la plaie, et non à l’inoculation de germes infectieux; toutefois, une telle inoculation est toujours possible, des microbes variés pouvant souiller le rostre de l’Insecte, intus et extra. En France, on sait depuis longtemps que le Réduve masqué (Reduvius personatus) est un animal dangereux. Il vole dans les bois, où il fait la chasse aux autres Insectes, mais vient pondre dans les habitations. Sa larve se dissimule en se couvrant de poussière et de détritus : grâce à ce déguisement, elle peut attaquer les autres Insectes, notamment la Punaise des lits, dont elle fait grand carnage. Latreille fut atteint une fois à l’épaule et eût le bras engourdi pendant plusieurs heures. Mégnin (1) à rapporté l'observation d’un peintre connu qui, en traversant un taillis, fut victime d’un Réduve qui lui était tombé dans le cou : en quelques minutes, il eut tout le corps couvert de piqüres tellement douloureuses qu'il en frisson- nait; la sensation de démangeaison et de brûlure était insuppor- table. En raison de ses habitudes semi-domestiques, Redurius perso- natus a été transporté par l'Homme dans les pays les plus divers, probablement dans les objets de literie, en même temps que la (1) P. Méanin, Accident causé par le Réduve masqué. Comptes-rendus de la Soc. de biol., (8), IV, p. 563, 1887. 140 R. BLANCHARD Punaise. On trouve, en effet, cet Insecte en Europe, au Caucase, en Asie Mineure, dans le nord de l’Afrique (Algérie), à Madère, au Canada, aux États-Unis, en Tasmanie et en Australie. Dans chacune de ces contrées, il peut attaquer l’Homme; il peut en outre se trouver dans la faune locale des espèces particulières qui aient les mêmes mœurs. J’en citerai tout d’abord deux observations nou- velles, après quoi j'exposerai l’état actuel de nos connaissances sur ces Insectes redoutables. Lyctocoris campestris (Fabricius). — Le 20 octobre 1899, je me trouvais à Liverpool (Angleterre). Instruit par une expé- rience déjà longue des voyages qu'il n’est pas inutile d’inspecter soisneusement la literie, même dans les hôtels les mieux tenus, je me livrais à un examen de ce genre, quand mon attention fut attirée par un Insecte qui courait rapidement sur le drap : je le saisis et constatai non sans surprise qu'il s’agis- sait d’un Hémiptère hétéroptère. Je crus d’abord avoir affaire au Conorrhinus sanguisuga Leconte, qui aurait été importé d'Amérique, mais la petite taille de mon Insecte ne me fit accepter cette opinion que comme provisoire. J’adressai donc le spécimen à M. L.-O. Howard, le savant entomologiste du Bureau of animal industry, à Washington : il me fit connaître qu’il s'agissait du Lyctocoris cam- pestris (Fabricius), de la famille des Anthocoridae. L’Insecte a 4mm de longueur ; il fait actuellement partie des collections de mon laboratoire (collection R. Blanchard, n° 495). Cet Insecte a été rangé d’abord par Fabricius dans le genre Acanthia ; Hahn l’a transporté dans le genre Lyctocoris, où il est resté depuis lors (1) ; sa synonymie est très étendue ; elle est établie par Reuter (2). Ce même auteur (3) donne du genre et de l'espèce la diagnose suivante : GENRE Lyctocoris HAHN, 1835. « Corpus oblongo-ovatum. Caput inter antennas late productum. (1) C. W. Haëw, Die wanzenartigen Insecten getreu nach der Natur abge- bildet und beschrieben. Nürnberg, 3 vol. in-8”, 1831-1835; cf. III, p. 19. (2) O0. M. Reurer, Synonymische Revision der von aàlteren Autoren (Linné 1758 — Latreille 1806) beschriebenen palaearktischen Heteropteren. Helsingfors, in-4° de 458 p., 1888; cf. p. 312. x (3) O0. M. Reuter, Skandinaviens och Finlands Acanthiider. Ofversigt af k. Vetenskaps-Akademiens Forhandlingar, 1871, n° 3, p. 403-429; cf. p. 409. SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 141 Antennae articulo primo apicem capitis attingente, articulo secundo apicem versus incrassato, duobus ultimis præce dentibus multo tenuio- ribus, filiformibus. Rostrum coxas intermedias paullo superans, articulo primo capite paullo breviore. Pronotum trapezsilorme, basi apiceque emarginatum, lateribus apicem versus modice angustatum, rotundatum et marginatum, disco posterius subtilissime punctulatum. Membrana vena tantum unica. Abdomen pilis exsertis nullis. Femora antica parum incrassata. Lyctocoris campestris (FABRICIUS). » Ferrugineus, nitidulus, antennis articulo secundo apicem versus obscuriore, pedibusque testaceis ; hemelytris abdomine paullo brevio- ribus et angustioribus, fortiter punctatis ; membrana hyalina, apice late fucescente. » Var. a : Major et latior, rufo-ferruginea, hemelytris tantum cuneo fucescenti. ©, Q. Long. 4""8. » Var. b : Minor et angustior, fusco ferruginea, hemelytris testaceis, commissura cuneoque fuscescentibus. S. Long. 4mm. », Var. c : Minor et angustior, fusca ferruginea, hemelytris fuscis, basi puncioque ad apicem embolii testaceis. ©, Q. Long. 3mn8-4nn8, » Rare dans les habitations, où il vit de sang humain. » La rencontre d’un exemplaire de cet Insecte dans un lit d'hôtel à Liverpool n’est pas en contradiction avec cette dernière obser- vation. Grâce à son rostre long, rigide el effilé, l’animal peut, en effet, très facilement percer la peau humaine et, sans aucuu doute, sa piqûre est plus douloureuse que celle de la Punaise des lits. Je dois donc me féliciter d’avoir échappé à ses attaques. Cet exemple peut servir aux voyageurs, auxquels il montre la nécessité d’ins- pecter soigneusement la literie des hôtels. Lyctocoris campestris est une espèce cosmopolite. On la trouve en Suède et en Finlande (Reuter), en Angleterre (R. Blanchard), en Asie Mineure (Reuter), en Nouvelle-Zélande (Reuter), au Mexique (Richardson), dans l’est des États-Unis (Reuter). D'après. Cham- pion (1), le genre ZLyctocoris comprend en outre quatre autres espèces qui sont particulières à l'Amérique ; les mœurs ne sont pas indiquées, mais il n’est pas invraisemblable qu’elles puissent égale- ment s'attaquer à l'Homme. (4) G.-C. CHampion, Biologia centrali-americana. — Rhynchota heteroptera, Il, p. 306-307. 142 R. BLANCHARD . Rhodnius prolitus SrÂr, 1859. — Je possède encore un Hémiptère américain, qui pariois s'attaque à l'Homme et dont la piqüre est très douloureuse. Il m’a été envoyé, en septembre 1888, par le pro- fesseur A. Posada-Arango, de l'Université de Medellin (Colombie). C’est un Insecte long de 25mm et large de 8mm; il fait également partie des collections de mon laboratoire (collection R. Blanchard, n° 699). Vu la difficulté de déterminer ici d’une façon rigoureuse des animaux de cette nature, dont les types exotiques sont à peine représentés dans nos collections publiques, j’ai envoyé mon spéci- men au National Museum de Washington (1), où on a reconnu en lui un exemplaire de Rhodnius prolirus Stal. Cet Insecte a été décrit de Cayenne et de la Guayra (Vénézuela); le type en est conservé au Musée de Stockholm (2). Dans l'Amérique du sud, on connaît sous le nom de Bichuque ou de Benchuca les Hémiptères non domestiques qui peuvent s’atta- quer à l'Homme. Diverses espèces sont confondues sous cette dénomination : le Rhodnius prolixus est donc de ce nombre. Le genre Rhodnius ne remonte pas jusque dans l'Amérique centrale (3); il est très voisin du genre Conorrhinus Laporte, qui se répand sur les deux Amériques, ainsi qu’on le verra plus loin. Les Hémiptères hétéroptères à piqûre dangereuse appartiennent à des familles et à des genres assez divers. Pour un bon nombre d’entre eux, on n’a que des renseignements insuffisants ; pour d’autres, on connaît des faits plus précis. Harpactor cruentus dans le midi de la France, Eulyes amæna à Bornéo et à Java, Arilus cari- natus (Forster) au Brésil (4) sont signalés comme redoutables. Il en est de même pour une autre espèce de l’Amérique du sud, Conor- rhinus nigrovarius, qui rentre dans la catégorie des Bichuques. Ce dernier Insecte ne remonte pas jusque dans l’Amérique centrale; sa piqüre détermine un gonflement inquiétant du membre attaqué. (4) Je remercie MM. L.-0. Howard, R.-P. Currie et O. Heidmann d’avoir bien voulu déterminer cet Insecte. (2) C. Srâz, Monographie der Gattung Conorhinus und Verwandten. Berliner entomol. Zeitschrift, TT, p. 99-117, 1859; cf. p. 104. — Enumeratio Hemipterorum. Kongl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, X, n° 4, p. 110, (1871) 1872. (3) Cf. Cramprow, Loco citato, p. 206, note 2. (4) Synonymie : À. serratus (Fabricius). D’après Champion (p. 287), le genre Arilus Hahn, 1831, est représenté par trois espèces en Amérique centrale.- SUR LA PIQÛRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 143 En 1876, Fairmaire a présenté à la Société entomologique de France un Bichuque provenant de Cordova (République Argentine) et vivant encore après sept mois de jeüne (1); malheureusement, cet Insecte n’a pas été déterminé. C’est surtout dans l’Amérique du nord, et particulièrement aux États-Unis, que s’observent les accidents occasionnés par les piqüres des Réduvides. Puisque les faits rapportés ci-dessus nous en donnent l'occasion, il ne sera pas inutile de résumer la ques- tion : elle présente un véritable intérêt d'actualité, en raison des sortes d’ (épidémies » qui, voilà deux ans, ont si fort ému la population des États-Unis. Il n’était alors question que de « Kissing-Bugs » ou Punaises baï- seuses, c’est-à-dire d’Insectes qui se montraient en grand nombre dans les habitations et venaient piquer au visage ou aux mains les personnes endormies (2). La piqüre était douloureuse, cuisante et suivie d’un gonflement; quand des parties fines et délicates comme les lèvres ou les paupières avaient été attaquées, l’œdème pouvait prendre des proportions considérables, rendre très difficiles l’arti- culation des mots, les mouvements des mâchoires et de la déglu- tition, cacher les yeux et défigurer littéralement le malade. Celui-ci prenait la fièvre, était en proie à des vertiges, des vomissements, des sueurs froides. En trois à cinq jours au plus, tous ces acci- dents s’atténuaient et disparaissaient. On n’a signalé aucun cas de mort, mais on conçoit que de tels accidents puissent avoir une issue fatale chez des individus débilités. Les Réduvides et les familles voisines sont représentés en Amé- rique par un grand nombre de genres et d’espèces (3). Il est donc utile de désigner d’une facon précise Les Insectes auxquels sont imputables les accidents que nous venons de signaler. 1° Reduvius personatus Linné (4). — Cette espèce, originaire d'Europe, est très répandue aux États-Unis, où Walker (5) l’a (4) FarrMaIRE. Bulletin de la Soc. entomol. de France, (5), VI, p. xxr et ex, 1876. (2) Ces Insectes sont encore connus sous le nom de Cone-nose, en raison de la longueur et de la forme de leur rostre. (3) Pour ceux de l'Amérique centrale, cf. CæaMpron, Loco citalo, p. 162 et suivantes. | (4) Synonymie : Reduvius pungens Leconte, 1855; Opsicætus personalus. (5) Fr. Wazker, Catalogue of the specimens of Hemiptera heteroptera in the collection of the British Musewm. London, in-8°, 1873 ; cf. VII, p. 180. 14% R. BLANCHARD signalée. En 1855, Leconte (1) notait sa présence en Géorgie, mais, croyant avoir affaire à une espèce nouvelle, la décrivait sous le nom de Xeduvius pungens (2). « Cette espèce, écrivait-il, est remarquable par la douleur intense que cause sa piqüre. Je ne sais si elle enfonce toujours volontairement son rostre dans la peau, mais elle pique toujours quand on la prend ou qu'on la manipule maladroitement. Dans ce cas, la douleur est presque égale à celle de la morsure d’un Serpent; le gonflement et l’irrita- tion qui en résultent durent parfois une semaine. Chez des per- sonnes de constitution très faible et irritable, la mort peut même s’ensuivre. ) En 1869, Walsh et Riley ont également inscrit cet Insecte au nombre des parasites de l'Homme en Amérique (3). Pendant l’été de 1899, le Réduve masqué s’est montré avec une excessive abondance aux environs de Washington, puis dans un grand nombre d’autres villes, ainsi d'ailleurs que plusieurs autres espèces énumérées ci-dessous. Tous ces Insectes se comportant de la même manière à l’égard de l'Homme, il n’est pas facile de discerner la part qui revient à chacun d’eux dans les accidents dont ils ont été l’origine : il ne peut y avoir de certitude absolue que si l’Insecte piqueur, saisi sur le fait, a été déterminé par une personne compétente. Tel est le cas, précisément, pour un Reduvius personatus saisi sur une servante suédoise, qu'il avait piquée à la nuque ; un gonflement considérable avait été la conséquence de cette piqûre; l’Insecte fut déterminé par Howard (4). 29 Melanolestes morio (Erichson, 1848), non Walker (5). — Cette espèce est signalée de la Guyane et du Mexique ; elle est répandue dans tout l’est et le sud des États-Unis. Sa longueur est de 20m. (4) J. Leconte, Remarks on {wo species of american Cimex. Proceed. Acad. nat. sc. Philadelphia, NII, p. 404, 1855. (2) Suivant Champion (p. 214, en note), Reduvius pungens Leconte serait plutôt synonyme de Melanolestes morio, cité plus loin. (3) B.-D. Wazsa and C.. V. Riey, The parasites of the human animal. American Entomologist, I, p. 84-88, 1869. (4) L.-0. Howarp, The Insects to which the name « Kissing-Bug » became applied during the summer of 1899. U. S. Department of agriculture, Division of entomology, Bulletin n° 22, new series, 1900, p. . (5) Synonymie, d’après Champion (p. 213) : Pirates morio Erichson, 1848 (non Walker); Melanolestes morio Stäl, 1866: Pirates picipes Herrich-Schäfter, 1848 ; Melanolestes picipes Howard, 1900. SUR LA PIQÜURE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 145 Elle se cache pendant le jour sous les pierres et les büches, et vole pendant la nuit : la lumière l’attire et elle envahit alors les maisons dont les portes ou les fenêtres sont ouvertes. Cet Insecte est au nombre de ceux qui ont pullulé en 1899. Les journaux politiques et médicaux (1) ont raconté ses méfaits, sou- vent avec exagération. Avant cette époque, on savait déjà qu’il était capable de piquer l'Homme, et Howard (2) en cite quatre cas très démonstraliis. 3° Melanolestes abdominalis (Herrich-Schäffer, 1848).— Cet Insecte (3) est très voisin du précédent; certains auteurs pensent même qu’il lui est identique, mais il s’en distingue, entre autres caractères, par la grande brièveté des ailes de la femelle. Sa distribution géo- graphique est sensiblement la même que celle de M. morio : on le trouve au Mexique, dans le sud et l’est des États-Unis. 4o Coriscus subcoleoptratus (Kirby, 1837). — Cette espèce (4) est répandue dans le nord des États-Unis (Wisconsin, Illinois). Howard fut piqué par elle entre les doigts : la douleur fut vive, comme celle produite par une piqüre d’épingle, mais la tuméfaction fut légère. Aucun autre cas n’est actuellement connu. 50 Rasahus biguttatus (Say, 1831). — Cet Insecte (5) est commun dans le sud des États-Unis (Arizona, Texas, Louisiane, West Virginia, Californie) ; il se rencontre encore à Cuba, à Panama, à Para et, par conséquent, dans les stations intermédiaires (Guate- mala, Mexique). On le connaît sous le nom de « two-spotted Corsair », à cause des deux grosses taches dont sont ornés ses hémélytres. Il se trouve fréquemment dans les maisons, où il pourchasse la Punaise des lits : il ne se borne pas à ce rôle utile, mais pique l'Homme plus souvent qu’on ne pense. Dès 1869, Walsh et Riley le rangeaient déjà au nombre des parasites de l'Homme ; aux États-Unis Davidson (6) est d'avis qu’on doit lui attribuer (1) Semaine médicale, XIX, p. exxir, 1899. . (2) Howanrp, Loco citalo, p. 26. (3) Synonymie, d’après Champion, (p. 214) : Pirates abdominalis Herrich- Schäffer, 1848 ; Melanolestes abdominalis Uhler, 1875. (4) Synonymie, d’après Champion : Nabicula subcoleoptrata Kirby, 1837; Nabis subcoleoptratus Reuter, 1872; Coriscus subcoleoptratus Stäl, 1873. (5) Synonymie, d’après Champion (p. 216, pl. XILL, fig. 7) : Petalocheirus JUTIRURE Say, 1831; Pirates biguttatus Stäl, 1B62S Callisphodrus biguttatus Stäl, 1866 ; Rasahus (Macrosandalus) biguttatus Stäl, 1872. . (6) A. DAVIDSON, So-called Spider bites and their treatment. Therapeutic Gazette, 15 february 1897. Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 10 146 R. BLANCHARD presque tous les cas prétendus de piqûres d’Araignée, qu’il n’est point rare d’observer dans le sud de la Californie. Des accidents semblables doivent se présenter aussi au Mexique, dans l’Amé- rique centrale et dans le nord de l’Amérique méridionale, mais il n’en a pas encore été fait mention dans les publications médicales. 6° Conorrhinus sanguisuga (Leconte, 1855). — Cet Insecte (1) est le plus connu de tous les « Kissing Bugs». Dès 1869, Walsh et Riley (2) attiraient l’attention sur lui ; plus récemment, Marlatt (3), Kimball (4), Osborn (5), Howard (6) et d’autres ont signalé ses méfaits. Ce Réduvide est très commun à Panama, au Mexique et dans les régions du sud-ouest des États-Unis (Floride, Virginie, Georgie, Texas, Californie) Dans ces dernières années, il s’est répandu pro- gressivement vers l’est, et sa présence a été signalée par une série de personnes qui ont eu à soufirir de ses attaques. Il remonte vers le nord jusque dans l'Illinois et dans le New-Jersey, mais on assure qu’il ne s’y reproduit pas (7); on l’a signalé encore dans le Maryland et l'Ohio. C’est un animal nocturne, attiré par la lumière : grâce à ses grandes ailes membraneuses, il vole très vivement et pénètre dans les habitations; quand il se pose, il recherche les endroits obscurs. Il est commun au printemps, sur- tout par les temps humides et froids, et devient plus rare en été. (1) Synonymie, d’après Champion (p. 207) : Conorhinus sanguisuga Leconte, 1855: C. lateralis Stâl, 1859; C. sanguisugus Stäâl, 1872; Conorrhinus sangui- sugus Champion, 1899. (2) B.-D. Wazse and C.-V. Rizey, The parasites of the human animal. American Entomologist, I, p. 84-88, 1869. — Blood-Sucking cone-nose. Zbidem, II, p. 28 et 63, 1869. (3) L.-0. Howanrp and C.-L. MARLATT, The principal household Insects of the United States. U. S. Department of agriculture, Division of entomology, Bulletin n° 4, new series, 4896. — Cf. p. 38-42, [he blood-sucking Cone-nose, by MARLATT. (4) B.-S. KimBazz, Conorhinus sanguisugus, îits habits and life history. Transactions of the 26-27 annual meeting of the Kansas Academy, XIV, p. 128- 131, 1896. (5) H. OsBorNn, Insects affecting domestic animals. U. S. Department of agri- culture, Division of entomology, Bulletin n° 5, new series, 1896; cf. p. 163-164. (6) L.-0. Howarp, The Insects to which the name « Kissing-Bug » became applied during the summer of 1899. 1bidem, Bulletin n° 22, p. 24, 1900. (7) C.-V. Riéy, Some Insect pésts of the household. Bed-bugs and Red Ants. Insect life, II, p. 104, 1889; cf. p. 106. SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES 147 On assure qu'il fait la chasse à la Punaise des lits, dont il a l'odeur nauséabonde, et que même il suce le sang des Blattes (1). A cela ne se bornent point ses méfaits, car il s’attaque à l'Homme lui-même. Son long rostre, coudé à la base et ordinairement réfléchi sous la face ventrale, pénètre profondément dans la peau et produit une douleur beaucoup plus vive que celle qui résulte de la piqûre de la Punaise. L'animal absorbe une grande quantité de sang et les spécimens que l’on trouve dans les lits au matin en sont généralement gorgés. La plaie est très douloureuse et s’ulcère facilement; elle est le siège d’une sensation de brûlure qui peut durer plusieurs jours; par un temps chaud, cette sensation est plus aiguë, mais dure moins longtemps. En Californie, J. B. Lembert (2) a été piqué vers deux heures du matin, pendant son sommeil, au troisième orteil du pied gauche. La douleur le réveilla aussitôt : elle s’irradia très rapidement, ainsi qu'une vive démangeaison, sur les autres orteils, puis sur les deux pieds, les jambes et les cuisses, où apparurent de grandes papules aplaties. Les bras et les mains furent également atteints ; les lèvres se gonflèrent ; il en fut de même pour le cou, le nez et les sourcils, puis pour le cuir chevelu. N'y tenant plus, il se leva et alla se baigner et se savonner dans un étang dont l’eau était très froide, puis s’appliqua du saindoux sur tout le corps. Un peu plus tard il eût des nausées. Vers six heures du. matin, la démangeaison se calma, mais le gonflement persista jusqu’au lendemain sur les mains et les pieds. Suivant miss Bertha Kimball (3), le Conorrhinus sanguisuga se rencontre également dans les basses-cours et dans les écuries ; il attaque la volaille et les Chevaux et probablement aussi d’autres animaux. Cet Insecte n’est pas le seul représentant du genre Conorrhinus ; Champion (4) cite encore C. dimidiatus (Latreïlle, 1811), qui vit dans l'Amérique centrale et au Pérou ; C. venosus Stäl, 1872, de Colom- bie; C. rubrofasciatus (de Geer, 1773), espèce cosmopolite ou du moins (4) Notes on the « Blood-sucking Cone-nose ». Insect life, IN, p. 273, 1892. (2) A severe Conorhinus bite. Insect life, NI, p. 378, 1894. (13) Transactions Kansas Acad. of sc., XXIV, p. 128, 1896. (4) The Big Bed Bug of the Far West. U. S. Department of agricultura, Divi- sion of entomology, Bulletin n° 18. new series, 1898 ; cf. p. 101. 148 R. BLANCHARD. — SUR LA PIQÜRE DE QUELQUES HÉMIPTÈRES très répandue en dehors de l’Amérique du sud (Antilles, Masca- reignes, Madagascar, Sierra-Leone, Ceylan, Inde, Chine, Philip- pines, etc). On connaît encore d’autres espèces, plus ou moins bien établies : plusieurs d'entre elles sont capables de causer des accidents analogues à ceux que nous venons de rapporter. On incrimine notamment C. protractus Uhler, qui vit dans l’Utah et d’autres États de l’ouest (1). Une femme (2) fut piquée pendant son sommeil par un Conor- rhinus indéterminé, mais différent de C. sanguisuga. Les symptômes furent analogues à ceux présentés par Lembert : il y eut aussi sur le corps et les membres une éruption de larges papules rouges, des nausées et même des vomissements, mais il suffit d’onctions avec de l'huile douce pour calmer ces accidents en un quart d'heure environ; tous les symptômes disparurent, sauf la pâleur de la face et un léger gonflement de l’épaule à l'endroit de la piqüre. Dans la Yosemite Valley, Californie, on trouve dans les lits une espèce qui diffère encore de C. sanguisuga, mais se comporte de la même façon que lui et cause des accidents identiques (3). En Floride, on trouve le C. variegatus (4) et dans l’Utah le C. pro- tractus (5) : ces deux espèces pénètrent aussi dans les maisons, pourchassant les Punaises et les Mouches, maïs il n’est pas certain qu’elles s’attaquent à l'Homme. (1) Caamprow, Loco citato, p. 206. (2) The Blood-sucking Cone-nose again. [nsect life, VI, p. 267, 1894. (3) Another « Blood-sucking » Cone-nose. Insect life, VI, p. 52, 1895. (4) On the habits of the « Variegated Cone-nose ». Insecl life, V, p. 203, 1893. (5) The Big Bed Bug of the far west. Loco citato, p. 101. Mission DE M. Le Vie pu BOURG DE BoZAs EN AFRIQUE CENTRALE. NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES (2° série) PAR le D' EMILE BRUMPT IX. — Anophèles et paludisme. Depuis son départ d'Harrar, la Mission a rencontré des Anophèles sur tout le parcours, dans les vallées de l’Erer, de la rivière Cabe- naoua, du Dakato, de la Bourea et du Webi. Les Anophèles sont abondants toute l’année, mais en particulier pendant la saison des pluies. La Mission ayant traversé surtout des régions peu iréquen- tées, pour la majorité habitées par des nomades, il n’y a eu que très peu de cas de paludisme à relever chez les gens de l’escorte. Sur 80 hommes, il n’y a eu que 8 cas de paludisme. Ces cas appar- tenaient au type quarte (4 cas), tierce (2 cas), irrégulière maligne à croissants (2 cas). L’Anophèle rencontré dans ces localités était toujours le même qu’à Djibouti et à Harrar (1). La marche rapide de la caravane ne m'a pas permis d’infester des Anophèles. Pendant le séjour à Immi, des tubes remplis d’Ano- phèles étaient toujours prêts, dans le cas où il y aurait eu des cas de paludisme; mais je n’ai pu relever que deux cas chez des enfants, dans des villages éloignés des points où se trouvait le camp. Je n’ai donc pu établir expérimentalement l’action nocive des Anophèles, mais les relations intimes entre leur distribution géographique et celle de la fièvre indiquent bien nettement leur rôle. Dans la vallée de l’Oueb (affluent de la Djouba), je n’ai pas trouvé d’Anophèles ; je n’y ai relevé aucun cas de paludisme. PALUDISME AIGU. — J'ai observé, dans les cas signalés ci-dessus, les parasites classiques de la fièvre quarte, tierce et maligne. Les (4) Anopheles costalis Læw. / 450 É. BRUMPT individus atteints (Soudanais, Somalis, Abyssins) ont présenté absolument les mêmes symptômes que les Blancs ; les deux cas de fièvre maligne ont même rapidement atteint un caractère d’une grande sévérité; les deux malades ont été soignés par la quinine et renvoyés ensuite dans leurs foyers, pour achever leur guérison. PALUDISME CHRONIQUE OU ANCIEN. — J’ai examiné, dans les pays Somalis et Galla, un grand nombre de cas d’hypertrophie de la rate due à un paludisme ancien et, dans un assez grand nombre de cas, datant de la première enfance. Dans 61 cas, il y a eu examen du sang; l'examen a été négatii dans 53 cas ; dans 3 cas, il y avait des corps en croissant ; dans 3 autres, des leucocytes mélanifères ; dans 2 cas (chez des enfants), des parasites de la fièvre tierce et des accès de fièvre. Les gens atteints d’hypertrophie de la rate peuvent rester jusqu’à un âge assez avancé dans un excellent état de santé. Je n’ai relevé, comme complications chez l’adulte, que trois cas d’ascite avec matité complète de l’abdomen, due pour la partie gauche à la rate, pour la droite au liquide accumulé, et un cas de paraplégie palu- déenne datant de quatre ans chez un Homme de 35 ans, paludique depuis sa naissance. PALUDISME ET GROSSESSE. — J’ai demandé des renseignements sur ce sujet à une centaine de femmes Galla et Djeberti, habitant des régions palustres, ayant une rate plus ou moins percutable et ayant eu des accès pendant leur grossesse. Je n’ai enregistré que deux cas d’avortement. Ni la syphilis, ni la blennorrhagie ne sem- blaient pouvoir être en cause dans ces avortements. PALUDISME DANS L'ENFANCE. —- La rareté relative des accidents du paludisme chronique est due à une sélection des plus intenses qui s'établit dès l'enfance. Dans tous les villages palustres que j'ai visités, j'ai essayé de dresser la statistique de la mortalité dans l'enfance. En première ligne, les nouveau-nés que j'ai examinés (douze, âgés d’un à vingt jours), issus de mères plus ou moins entachées de paludisme, même bénin, m'ont paru de taille bien inférieure à celle des autres enfants de même race habitant des régions saines. Dans certaines familles, la mortalité dépasse les deux tiers du total des enfants. L’ascite, une rate énorme, des pigmentations irrégulières de la peau, tels sont les caractères NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 451 présentés par ces enfants paludiques, d’après 40 cas que j'ai examinés. Suivant les renseignements recueillis, la mort survien- drait très souvent par une exagération de tous ces phénomènes, par ictère et fièvre continue. On conçoit aisément que les individus ayant résisté soient sus- ceptibles de vivre dans des conditions à peu près normales jusqu’à un âge relativement'avancé. ImmuniTÉ. — 11 doit y avoir des gens absolument réfractaires au paludisme. J’aiexaminé complètement plusieurs vieillards, hommes et femmes, habitant depuis leur naissance les rives fiévreuses du Webi-Shebeli, sans trouver ni dans leur état actuel, ni dans leurs antécédents aucune trace de paludisme. X. — Mycétome à grains noirs (!l). IBRAHiIM Mono, de race Djeberti, âgé de 25 ans, habitant depuis sa naissance le village d’Iddi, sur la rive gauche du Webi Shebeli. Antécédents héréditaires. — Père scrofuleux, mort à l’âge de 45 ans. Mère morte de maladie indéterminée; une seule sœur scrofuleuse, ayant une tumeur blanche du pied droit et des cica- trices de ganglions suppurés au côté gauche du cou. Antécédents personnels. — À eu quelquefois des accès de palu- disme ; n’a jamais quitté Son pays natal. Histoire de la maladie. — Il y a deux ans et demi, en exécutant devant un chef Galla la danse de bienvenue des Djebertis, le malade s’est enfoncé dans le pied gauche un morceau de bois (probable- ment une tige de Dourah coupé). Le morceau s’est cassé dans la plaie et un énorme abcès très douloureux s’est formé, obligeant le malade à garder le lit et évacuant une quantité considérable de pus, de sang et de fragments de bois. Au bout d’un mois, les phé- nomènes aigus cessèrent et il resta un peu d’induration; des petits boutons se formèrent sur la face plantaire; en crevant ces boutons, le malade vit sortir des grains noirs. Depuis lors, ces phénomènes n’ont fait que gagner en intensité, si ce n’est que la douleur est allée en décroissant depuis trois ou quatre mois. Les masses de pus se sont fait jour simultanément sur les faces plantaire et supéro- externe du pied. | (1) En Djeberti, le mycétome se nomme Dirri, mot sans autre signification. 152 É. BRUMPT État actuel. Signes physiques. — La tumeur ne fait pas saillie sur la face plantaire. La peau est mortifiée tout autour des orifices par lesquels est évacué le pus; la face supéro-externe du pied est au contraire un peu enflée, surtout à la partie antérieure où un abcès de 3 centimètres de diamètre, qui a évolué depuis un mois, est sur le point de s'ouvrir. On compte sur la face plantaire neuf cratères, dont quatre seulement sont en activité et rejettent des grains noirs; à la face supéro-externe, onze cratères, dont six en activité, et de plus l’abcès signalé plus haut : autour des orifices, la peau manque et il existe une zone d’inflammation sans tendance au bourgeonnement (fig. 1). Sur la face plantaire, la peau est de Fig. 1. — Mycétome à grains noirs, datant de deux ans et demi. . Pied gauche vu par la face externe. couleur bleu noirâtre, tandis que les tissus normaux sont simple- ment basanés. En pressant en certains points que le malade con- naît très bien, il sort un mélange de pus, de grains noirs et de sang par des orifices quelqueïois assez éloignés. Le stylet ne pénètre pas profondément; il semble que l’os ne soit pas trop altéré; l’aponévrose plantaire résiste. Engorgement ganglionnaire dans l’aine gauche, depuis le début de la maladie. Signes fonctionnels. — Douleur faible, sauf pendant l’exploration; le malade boite très légèrement, mais peut se livrer à ses occupa- tions habituelles. Anatomie pathologique. — A l’ouverture de l’abcès qui avait commencé à se développer depuis un moïs, il s’est écoulé environ une cuillerée d’un pus blanc crémeux bien lié, avec des grains NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 153 noirs agglomérés et un peu de sang provenant de la peau sectionnée. À l'examen microscopique, ce pus n’a montré que des globules DER A Fig. 2. — Culture sur moelle de Dourah (Holcus durra Forskäl). Les divers fragments se suivent et constiluent un seul filament. Les cloisons n’ont pas toutes été représentées. \KQ \ EL. \ 1 . c TT Fig. 4 — Culture pure sur tige de Palmier. — a, spores prenant naissance sur le mycélium en un point quelconque : elles sont parfois elliptiques et plus volumineuses ; b, spore très grossie; €, propagule à quatre loges ; d, œuf avec son épaisse enveloppe brune; e, conidie à dix loges. - Fig: 3. — Culture sur tige de Palmier. blancs; les matières colorantes ne m'ont permis d’y déceler aucun parasite, microbe ou mycélium. 154 É. BRUMPT Bactériologie. — Dans le pus des fistules ouvertes depuis long- temps, les microbes vulgaires de la suppuration se rencontrent quelquefois en abondance (Staphylocoques, Streptocoques, divers Diplocoques, Bacilles). L'examen microscopique des grains noirs, après ébullition préalable dans la potasse caustique, m’a permis de retrouver le même parasite mycélien que j'avais signalé chez le malade de Djibouti avec les Drs Chabaneix et Bouffard; mais, plus heureux que dans ce premier cas, le malade que j'ai eu longtemps à ma disposition m'a permis de fixer définitivement la place de ce parasite dans la classification. Dans les grains noirs se trouvent des filaments mycéliens noirs enchevêtrés, des œufs, des conidies de diverses sortes. N'ayant obtenu aucun résultat avec les bouillons de culture ayant pour base divers végétaux de la région, je fis des cultures sur des tranches de moelle de Dourah et de pétioles de Palmier stérilisées, en recouvrant le point ensemencé d’une lame de verre (fig. 2, 3 et 4). Sur huit tubes ensemencés, je n’en ai eu qu'un seul en culture pure; les sept autres étaient associés à des microbes de la suppuration ou à des Moisissures qui végètent peut-être en sapro- phytes dans les cavités purulentes. En enlevant les lamelles de culture au bout de cinq ou six jours, on peut voir déjà les filaments mycéliens, issus des œufs et des diverses variétés de conidies, se faire jour et s’anastomoser fréquemment les uns avec les autres. J’ai même une préparation (fig. 2, b-c) où on voit la formation de l’œuf dans une culture de douze jours (1). Le parasite du mycétome à grains noirs se reproduit et végète donc comme une Mucorinée. Le mycélium a une couleur ambrée foncée à un fort grossissement et est tout noir à un faible gros- sissement. é Le malade qui fait le sujet de cette observation a été opéré par- tiellement à la cocaïne par la face plantaire; l’extirpation de la partie malade a été accompagnée d’un curettage dans les sinus, qui ne semblaient pas aller très profondément. La cicatrisation s'étant effectuée assez rapidement, le malade me demanda une seconde intervention, que je fis à côté de la première ; les tissus ont une tendance à se scléroser. (1) Observation faite à Immi, pays Djeberti, le 3 septembre 1901. NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 4 CC OX Expériences. — J'ai inoculé une première fois, avec le pus et des grains noirs, une Guenon & aux pieds et aux mains, sans aucun résultat. J’ai inoculé une seconde fois ce même animal avec les cultures que j'avais obtenues, cette fois en infectant des morceaux de bois pointus que j'enfonçai jusqu'aux os du tarse. La suppuration des deux pattes a duré environ deux mois, mais je n’ai jamais trouvé, à l'examen microscopique, aucun parasite mycélien en dehors de ceux que j'avais inoculés et qui furent éliminés peu à peu. Les quelques ouvrages que j'ai à ma disposition ne signalent aucun cas de guérison spontanée du mycétome. Cette affection peut pourtant guérir spontanément. Elle est endémique dans le pays d’Immi, bien qu’assez rare, et passe pour ne jamais entraîner de cachexie. J’ai eu l’occasion de voir deux indigènes guéris spon- tanément et dont voici les observations. 4° Iusur AxMEp, Djeberti, âgé de 40 ans. A l’âge de 15 ans environ, il a reçu sur la face supérieure du pied gauche, à la base des orteils, un coup de pied de Cheval; il s’est formé un abcès très douloureux et le mycétome, le Dirri, comme on l’appelle, s’est développé peu à peu, débutant cette fois par des fistules à la face dorsale. Le pied a été si enflé et si douloureux, que le malade est resté couché plusieurs mois. La sécrétion s’est tarie au bout de trois ou qua- tre ans et la déformation du pied s’est amoindrie peu à peu. Actuellement, les seuls vestiges de cette maladie sont un épaississement et une induration assez considérables des tégu- ments, l’écartement des orteils au point où la tumeur avait débuté et la présence de six petites cicatrices étoilées sur la face dorsale (fig. 5); celles de la face plantaire ont disparu par suite de l’usure. Le malade qui fait l'objet de cette observation, malgré une très bonne santé apparente, était venu à la visite pour un abcès froid du cou. 156 É. BRUMPT 20 AHMED Alt, Djeberti, 35 ans. La maladie a débuté spontanément, sans phénomènes violents comme dans les deux cas précités. Il s’est formé des fistules par où s’écoulèrent beaucoup de pus et de grains noirs. C’est proba- blement à la suite d’une piqûre d’épine, accident auquel les indi- gènes font à peine attention. La maladie remonte à douze ans et en a duré cinq. Elle a commencé par la face plantaire et a laissé à peu près les mêmes vestiges, un peu plus étendus toutefois, que dans le cas précédent. De ces observations il résulte, au point de vue de l’étiologie, qu’un terrain scrofuleux est favorable au développement du parasite, puisque cette diathèse, qui est rare chez les Djebertis, s’est ren- contrée dans deux cas sur trois ; en second lieu, qu’une suppuration prolongée semble créer un bon milieu pour le parasite. Le bois de Dourah coupé, les tiges de Palmier sur lesquelles le parasite se développe si bien, en s’enfonçant dans la peau créent un milieu suppurant très favorable. Mes recherches à ce sujet ont été négatives; j'ai cultivé plusieurs Moisissures que l’on trouve sur ces végétaux, sans jamais rencontrer la Mucorinée du pied de Madura. — Immi, 13 septembre 1901. XI. — Mycétome à grains blanes. GueLzno LouBasso, paysan Galla âgé de 45 ans; maladie contractée à Robabouta, où elle était inconnue et ne porte aucun nom. Antécédents héréditaires et personnels nuls; toujours bonne santé. Histoire de la maladie. — Il y a sept ans, le malade a eu un phlegmon du gros orteil du pied gauche; peu à peu, le pus est sorti, d’abord par la face inférieure, puis par la supérieure; dans le pus se trouvaient du sang et de petits grumeaux blancs. Depuis cette époque, son orteil a continué à grossir et la douleur du pied est toujours assez vive, en dehors de la gêne fonctionnelle qu'occa- sionne la tumeur. Depuis quelques mois, la douleur semble rétro- céder et la suppuration a beaucoup diminué. État actuel. — La tumeur siège sur le gros orteil du pied gauche et la masse charnue métatarsienne correspondante. Elle occupe environ les trois cinquièmes de la longueur du pied et sa hauteur dépasse la moitié de sa longueur. Elle à une certaine ressemblance avec un gros tubercule de pomme de terre (fig. 6). En plusieurs NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 157 points, que la photographie montre malheureusement d’une façon bien imparfaite, se trouvent de petits pertuis légèrement surélevés, ayant une tendance à bourgeonner et saignant très facilement ; j'en ai compté environ vingt-cinq. Sur ce nombre, il n’y en a pas plus de trois qui, par la pression sur les parties voisines, rejettent un peu de pus et quelques grains blancs. Ceux-ci s'accumulent au- Fig. 6. — Mycétome à grains blancs, en voie de guérison, datant de sept années. Pied gauche vu par la face interne; le gros orteil est seul atteint. dessous des petites croûtes qui se forment par la dessiccation du pus. La tumeur a une consistance cartilagineuse ; le stylet explora- teur éprouve une grande résistance et ne s’enfonce que de deux à trois centimètres, suivant les points. Il n’y a jamais eu d’engorge- ment ganglionnaire dans l’aine. Symptômes fonctionnels. — À part la gêne due au poids de la tumeur, le malade ne souffre que très légèrement. Anatomie pathologique. — Après anesthésie à la cocaïne, j'ai enlevé, au niveau du pli de l’orteil, un petit fragment de la tumeur. Au-dessous de la peau se trouvait un peu de tissu adipeux infiltré de travées conjonctives hypertrophiées et très résistantes; je n’ai pas trouvé de tunnels conduisant profondément. Il est probable que cette tumeur était en voie de guérison prochaine, celle-ci se faisant par un processus scléreux, comme dans les cas de mycétome à grains noirs. Le temps m’a manqué pour faire une étude histologique com- plète des grains blancs. En les traitant par la potasse, je n'ai pas 458 | É. BRUMPT trouvé de filaments mycéliens, il y avait surtout des cellules hyper- trophiées. Néanmoins l'identité de cette maladie avec la variété pâle de mycétome ne me laisse aucun doute. — Robabouta, pays Galla-Aroussi, 6 octobre 1901. XII. — Note préliminaire sur l’Aïno, maladie frappant les bestiaux des Somalis de l’Ogaden. Les Somalis de l’Ogaden désignent sous le nom d’Aino une mala- die causée par une Mouche qui porte également ce même nom. La maladie est causée par un Trypanosome qui pullule dans le sang des animaux malades; quant à la Mouche, elle semble être sinon la Glossina morsitans, tout au moins une espèce très voisine. La maladie sévit avec intensité sur les Chameaux, les Chevaux, les Anes et les Mulets. Dans les régions où elle existe, je n'ai trouvé le parasite ni dans le sang de l'Homme, ni dans celui d’un grand nombre d’animaux sauvages : Éléphants , Zèbres, Antilopes, Damans, Chiens sauvages, Singes (deux espèces). Ce fait ne prouve pas que ces animaux soient réfractaires à la maladie, mais que leur facon de vivre les met peut-être à l’abri des atteintes de la Mouche. Je crois pouvoir appuyer cette hypothèse par les infec- tions que j’ai obtenues chez le Singe et chez un jeune Chien indigène par injection intra-veineusé de sang chargé de parasites. L'espoir de trouver un moyen d'arrêter l’épidémie qui devait anéantir en quelques semaines tous les Chameaux de la Mission du Bourg m’a conduit à chercher dans la thérapeutique et la séro- thérapie un remède efficace contre la maladie. J'ai essayé sur lame et suivi au microscope l’action de la quinine, de l’antipyrine et du bleu de méthylène. Les deux premières substances agissent faiblement sur le parasite et nécessiteraient des doses de médicaments, toxiques à la dose injectée, le bleu de méthylène au contraire tue les parasites très rapidement. J'ai injecté un jeune Chameau malade pendant plusieurs jours avec un mélange d’antipyrine et de quinine, j'ai suivi d'heure en heure l’action du médicament dans le sang, les parasites se sont toujours montrés aussi actifs qu’au début. Le bleu de méthylène a donné chez un Mulet une amélioration passagère, mais la dose passant dans le sang est trop faible pour tuer les parasites. NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES 159 Sérothérapie. — J'ai étudié l’action exercée sur les parasites par le sérum du sang d’un grand nombre d'animaux sauvages, ainsi que de l'Homme, habituellement réputés comme réfractaires. Les lames, conservées à une température convenable, ont permis de suivre le parasite, mais je n'ai obtenu aucun résultat : les Trypa- nosomes vivent très bien dans tous ces sérums. Je poursuis actuelle- ment ces études, en essayant d'immuniser divers animaux qui pourront peut-être fournir un sérum actif après une première injection bénigne. La contamination des animaux se fait par inoculation naturelle, par les Mouches, ou artificielle, par l'Homme, du sang infecté d’un autre animal. L'inoculation expérimentale par injection intravei- neuse m'a réussi chez le Chameau, l’Ane, le Chien, le Singe. Suivant la quantité de sang injectée et le volume de l’animal, les parasites se retrouvent dans le sang deux, trois, quatre jours après. Le nombre des parasites va en croissant rapidement chez les trois premiers animaux précités et la mort arrive dans un temps variant de quelques jours à quelques mois ; chez le Singe, les parasites peuvent vivre, mais ne semblent pas toujours se reproduire : le sang, qui au début fourmille de Trypanosomes, n’en renferme plus que quatre ou cinq par préparation après un mois, et les symptômes du début s’amendent rapidement. L’inoculation sous-cutanée (contrairement à la dourine, je crois) ne m’a donné aucun résultat. J’ai inoculé deux centimètres cubes de sang de Chameau très parasité au Bœuf, au Singe et à moi-même sans retrouver de parasites dans le sang. La Mouche est-elle le seul animal qui puisse transmettre le Try- panosome par des piqüres successives d’animal malade à animal sain ou bien la transmissiou du parasite peut-elle se faire aussi par l'intermédiaire des Argas, des Anopheles et des Culex? Les Somalis accusent également tous les Tabanides de transmettre la maladie à leurs Chameaux. J’ai étudié plusieurs espèces de Tabanides au point de vue anatomique : aucune espèce ne possède le réservoir sanguin que possède l’Aïno en avant des glandes salivaires. Je n’ai pas eu assez de Mouches Aïno pour juger du temps que les parasites peuvent vivre dans le réservoir ou dans le tube digestif, mais chez les Tabanides, les Culicides et les Argas, ces parasites meurent en quelques heures. LE D'GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE Du 22 au 26 juillet 1901, s’est tenu à Londres un Congrès britannique de la tuberculose. Le professeur R. Koca y a fait une importante commu- nication, par laquelle il tend à démontrer, d’une part, que la tuberculose humaine diffère de la tuberculose bovine et ne peut être transmise au bétail, d'autre part, que la tuberculose du bétail ne peut être transmise à l'espèce humaine ni par le lait ni par la chair des animaux. Sans préjuger du sort qui est réservé à des assertions aussi nouvelles et en si complet désaccord avec les opinions généralement reçues, nous croyons utile de publier ici une série de documents qui ont paru dans les journaux politiques et qui ont leur place toute marquée dans ces Archives. Nous voulons nous abstenir de tout commentaire; nous dirons pourtant que nous avons le plaisir de connaître personnellement le D'° GARNAULT, et que l’abnégation avec laquelle il se propose pour une expérience redoutable entre toutes nous inspire un sentiment de profonde et sincère admiration. LETTRE DU D' GARNAULT AU PROFESSEUR KocH (Le Mutin du 17 août 1901) 14 août 1901 Très honoré Maitre, Je viens, dans la plénitude de ma conscience, vous offrir de servir de sujet à des inoculations de tuberculose bovine. Je suis disposé à croire que vous êtes dans l’erreur et suis convaincu que je serai inoculé. J'ai quarante et un ans, je pèse plus de 100 kilos, j’ai 1"81, je suis de parfaite santé (vous pourrez d’ailleurs me soumettre au préalable à des inoculations de tuberculine), je n’ai pas d'enfants. Dans les combats, des hommes de mentalité inférieure s'offrent par milliers à une mort inévitable. Bien que je ne sois pas de votre avis et que je considère mon inoculation comme probable, j'estime que, sur le champ de bataille de la vie sociale, un être conscient peut bien faire ce que tant d’autres font si facilement sur les vrais champs de bataille. Je me tiens à votre entière disposition, à Paris ou à Berlin, dans les condi- tions qu’il vous plaira. PAUL GARNAULT, Docteur en médecine, docteur ès-sciences naturelles, ex-chef des travaux d'anatomie comparée de la Faculté des sciences de Bordeaux. / LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 161 LA TUBERCULOSE BoviNE (Le Matin du 18 août 1901) Jusqu'à ces derniers jours, il était universellement admis que l'Homme peut contracter la tuberculose en consommant la viande d’un Bœuf atteint de ce mal, ou en ingérant du lait, non stérilisé, renfermant des Bacilles tuberculeux, des Vaches atteintes de la pomvmelièrè. Or, malgré toutes les précautions, nombreux sont les Bœuîfs tuberculeux servant à notre alimentation ; le lait et le beurre que nous ingérons, sont constamment, peut-on dire, infectés par le Bacille de la tuberculose. Quels sont les dangers que nous courons de ce fait ? On les croyait très grands. On prenait de grandes précautions, d’ailleurs souvent illusoires, pour empêcher la viande tuberculeuse d'arriver sur les marchés. On recommandait, surtout pour les enfants, de stériliser le lait de Vache, et, de ce fait, on altérait très sensiblement la valeur nutritive de cet aliment. A la fin de juillet, au Congrès de Londres, le célèbre Kocx, celui-là même qui a découvert le microbe de la tuberculose, a affirmé que le danger de cette infection de l'Homme par la viande ou le lait était complète- ment nul. Il a apporté les résultats de nombreuses expériences à l'appui de sa thèse. M. Nocarp, d’Alfort, a répondu à l’illustre bactériologiste, sans pourtant le réfuter. M. Nocanp croit que l’inoculation de la tubercu- lose du Bœuf à l'Homme est un fait fréquent ; il dit que plusieurs vétéri- paires sont morts, s'étant blessés à la suite de nécropsies, et surtout il recommande aux mères de continuer à faire bouillir le lait des enfants. Qui a raison ? La grande autorité scientifique de Kocx pèse en ce moment d’un poids énorme dans la balance. Il y a urgence à être fixé au plus tôt, par l'expérience directe d’une inoculation faite du Bœuf à l'Homme. | Voilà pourquoi, pénétré de cette idée, j'ai écrit, par le courrier de mercredi, au professeur Kocx, la lettre que le Matin a publiée hier. J'ai écrit cette lettre sous l'impression d’une conversation avec M. Nocarp, qui considère l’inoculation comme à peu près certaine, et aussi sous l'influence des idées reçues. Une lecture attentive des communications du Congrès et la réflexion me portent maintenant à croire que Kocx a raison et qu’en réalité le danger que je cours est moins grand que je ne l’avais pensé. J’estime que l’inoculation intradermique suffira pour montrer si Kocx a raison ou tort; et, dans ce cas, je puis avoir la ressource de faire enlever chirurgicalement les ganglions infectés, au cas où l'infection se produirait. Je sais fort bien que l'infection générale peut se produire par cette voie, mais cette considération m'’arrêterait si peu que je suis prêt à subir l’injec- tion intraveineuse ou l'injection pulmonaire, si Kocx le juge utile, pour ajouter à la valeur démonstrative de son expérience. J’estime que Kocx ne peut refuser mon offre. En effet, on l’a accusé et on l’accuse encore d’avoir agi à l’instigation de son gouvernement et des agrariens d'Allemagne. Je repousse ces insinuations comme des calomnies Archives de Parasitologie, V, no 1, 1902. 41 162 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE et j'ai une foi absolue dans une parole de savant. Je me suis adressé à la presse politique et non médicale, parce que j'ai écrit à Kocx, mercredi 1% août, que les. journaux de médecine qui paraissent ce jour-là ne parai- tront plus que la semaine prochaine et afin que l’on süût immédiatement, à Berlin comme à Paris, que Kocx a reçu une offre lui permettant de faire triompher sa thèse, offre devant laquelle il ne saurait, à mon avis, reculer. D' GARNAULT. L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE BoviNE (Le Temps du 19 août 1901) Le D' Paul GARNAULT, qui a offert au D' Kocx de servir de sujet à des inoculations de tuberculose bovine pour lui permettre de résoudre prati- quement sa théorie, nous adresse la lettre suivante : Monsieur le Directeur, Je me suis suffisamment expliqué, ici et ailleurs, sur les raisons qui m'ont fait publier ma lettre à Kocx dans la presse politique ; je n’y revien- drai pas, mais je vous prierai de vouloir bien insérer ces réflexions, qui me paraissent utiles. Ma lettre à Kocx devait paraître samedi matin dans un seul journal, accompagnée de commentaires qui, à tous égards, expliquaient ma démar- che. Par suite, sans doute, d’un malentendu, ma lettre parut sans ce commentaire, qui a vu le jour tardivement ce matin. Ce sont ces circon- stances imprévues qui me décidèrent à donner des explications dans la journée à plusieurs reporters et à publier dans le Temps les observations qu’on a pu lire. Actuellement, j'estime que si j'ai de nouvelles réflexions à exprimer ce doit être exclusivement dans la presse médicale. Ce qu’il importe uniquement, pour le moment, au public de savoir, c’est si Kocx veut accepter ma proposition. Je le répète, je ne fais aucune espèce de réserves et ses conditions, seront les miennes. Je tiens à ajouter encore une fois que Kocx, SR convaincu de la non-transmissibilité de la tuberculose bovine à l'Homme, doit, comme homme et comme savant, envisager cette expérience sans aucune inquiétude et y voir, au contraire, une occasion aussi heureuse qu'impré- vue de faire une démonstration péremptoire. Je désire encore ajouter ceci: J'ai pour la personnalité scientifique et morale de Kocx la plus haute estime : s’il se trompe, comme le croient Nocarpet tant d’autres, c’est de la meilleure foi du monde, et, au cas où l'expérience tournerait mal pour moi, je ne lui en garderai aucune espèce de ressentiment. D' GARNAULT. LA TRANSMISSIBILITÉ DE LA TUBERCULOSE (Le Temps du 21 août 1901) On nous écrit de Bruxelles : Le Temps s'est occupé tout spécialement de la querelle récemment sur- LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 165 gie. à l’occasion du Congrès de Londres, sur la tuberculose entre le D' Koca et M. Nocarp — Berlin contre Paris — le premier prétendant que la tuberculose bovine n’est pas transmissible à l'Homme. en tout cas pas dangereuse, le second soutenant le contraire. Bravement, le D° Gar- NAULT a ofiert de se prêter à une expérience, non pas in anim vili, mais sur lui-même. Or voici qu’un de nos confrères, M. Camille QuENNE, jour- naliste de talent et de courageuse initiative, qui signe Jean Bar dans la Chronique, vient de s'offrir spontanément à subir la même épreuve. Il annonce qu'il va se soumettre à l'inoculation de la tuberculose bovine par le D' Mazvoz. directeur de l’Institut bactériologique de Liège. M. Camille QuenNE a dirigé pendant quelques mois un essai de sana- torium pour tuberculeux installé à Montignies-Saint-Christophe, qui n’a pu continuer son œuvre à cause des frais énormes qu'elle entrafnait. La cure était basée sur le principe de la nourriture intensive des sujets qu’on fortifiait à outrance, au prix de grands sacrifices. Le jeune et hardi directeur avait foi dans son entreprise ; il en a tout au moins gardé la conviction qu'avec une dose de résistance et de ferme volonté on peut venir à bout du mal terrible. Aussi ne craint-il pas de tenter l'aventure. « Pendant les quelques mois que j'ai passés au milieu de tuberculeux, déclarait-il à un de nos amis, j'ai remarqué que ce qu'il y a de plus difficile à combattre chez eux c’est l’anéantissement presque total de l’énergie. Il semble que chez eux le grand ressort soit cassé. Pour moi, si l’expé- rience me rendait tuberculeux, je compterais non seulement sur les cures habituelles pour me guérir rapidement, mais surtout sur ma force de volonté. LA QUESTION DE LA TUBERCULOSE BOVINE (Le Temps du 22 août 1901) Monsieur le Directeur, Voici huit jours pleins que j'ai écrit aux professeurs Kocx et WALDEYER, et je n'ai reçu aucune réponse. A cette époque de l’année, plusieurs causes accessoires peuvent expliquer ce silence, et nous ne sommes pas en droit d’en préjuger les raisons. Cependant, les limites du délai d’attente que je m'étais fixées étant dépassées, je crois que le mieux sera de me mettre, dans un très bref délai, en rapport immédiat avec le professeur Kocx. Il n’est rien de tel que de se voir pour s’entendre. Il ne peut être question, je pense, dans notre expérience, de contami- nation par ingestion ; voilà quarante ans que j'ingère les Bacilles de la tuberculose, qui sont partout, sans en être sensiblement incommodé. Il s’agit d’inoculations que M. Kocx pourra me faire subir immédiate- ment, si cela lui plaît. Je pense que ces inoculations devront être d’abord intradermiques, en évitant, s’il se peut, les veines, pour diminuer, dans la mesure du possible, les chances d'infection générale, c’est-à-dire obtenir le maximum d'effets démonstratifs avec le minimum de risques ou de dégâts. Si le résultat est positif, l'erreur de Kocx sera démontrée et 166 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE j'emploierai toutes les ressources de la médecine et de la chirurgie pour essayer de me guérir. Si le résultat est négatif, au bout d’un temps que M. Kocx appréciera, on fera sur moi l’inoculation intraveineuse, au pli du coude. Bien entendu, dans mon esprit, M. Kocx doit diriger toutes les”"expériences, et ce n’est que dans l’hypothèse où il s’y refuserait que j'en prendrais moi-même la direction, tout en référant aux hommes plus compétents que moi dans la matière. Ce qui doit être bien entendu, c’est que mon inoculation, successivement intradermique et intraveineuse, ne dépend nullement de l’acceptation de M. Kocx. Je puis affirmer qu’elle se fera, dans la mesure où je puis affirmer mon existence prochaine. Cela dit simplement pour calmer les appréhensions de plusieurs journaux médicaux parus ce matin et insinuant plus ou moins nettement que je ne me suis offert qu'avec la certitude de voir Kocx refuser mon ofire. Koca, à mon avis, doit prendre la direction et la responsabilité de l'expérience. S'il s’y refuse, il devra fournir quelques raisons ou explica- tions. Il devra, au moins, me fournir, dans des conditions scientifiquement déterminées, une culture pure de tuberculose bovine provenant de son laboratoire, dont une partie sera injectée, à Berlin, à des Veaux témoins, dont l’autre partie, si je ne suis pas inoculé à Berlin, sera divisée en deux parts, dont l’une me sera inoculée, dont l’autre sera inoculée sur place à une série de Veaux témoins. Le mieux, à tous égards, serait que l’expérience fût pratiquée Je plus tôt possible à Berlin. Si nous ne pouvons arriver à nous entendre, M. Kocu et moi (ce qui ne me paraît pas difficile, en ce qui me concerne), l'inoculation devra être pratiquée ailleurs. Je doute de pouvoir la subir à Paris. M. Nocarp m'a dit très nettement, mercredi dernier, qu’il ne la ferait pas. Je voudrais éviter aussi tout prétexte de croire ou de dire que je veux faire de ce minime débat une sorte de différend franco-allemand. Rien n’est plus loin de ma pensée : la nationalité de M. Kocu et la mienne sont purement accidentelles et n’ont rien à faire ici. Londres, où s’est soulevé le débat, pourrait être un excellent terrain neutre. On me dit que les Anglais, qui ont eu le bon esprit de restreindre au nécessaire les cruautés de la vivisection animale, sont très formalistes sur toutes les questions d’expérimentation. En cas de refus de ce côté, je m'adresserais aux Américains, très bien outillés et très respectueux de la volonté individuelle consciente. J'espère n'être pas réduit à m'inoculer moi-même en présence de quelques médecins, ce qui, devant un refus général, auquel je ne puis croire, deviendrait ma dernière ressource. J’estime l'expérience que je propose bonne et utile, non seulement pour la solution du problème médico-social actuel, mais parce qu’elle soulève et aidera à résoudre, en partie du moins, un certain nombre de problèmes d'éthique générale ou sociale. Quoi qu'il arrive, avec ou sans Koc«, j'irai donc jusqu’au bout. LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 167 J'étais décidé à garder le silence jusqu’à ma visite à Kocx. L’attitude peu bienveillante et SONRIMETREE à mon égard, de certains médecins et de certains organes médicaux, m'en fait sortir. Toutes réflexions faites, je pense que cela vaut mieux ainsi; la question, dès maintenant, est nette- ment posée en ce qui me concerne, pour le présent et pour l'avenir. Encore un dernier mot. Certains journaux prétendent que j'ai voulu, dans ma lettre à Kocn, établir la supériorité de mon acte sur les abnéga- tions militaires. Cela est tout à fait faux. J’ai voulu dire que mon acte était comparable, à certains égards du moins, aux actes très fréquents d’abnégation militaire. Il n’y avait, dans ma lettre, rien de plus. D' GARNAULT. L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE L'opinion du D' Brouardel (Le Temps du 23 août 1901) Nous avons rapporté la controverse soutenue par les D“ Kocx et Nocarp et publié hier encore une communication du D GARNAULT, qui se propose comme champ d'expériences au célèbre professeur allemand. Le D' GarNauLr doit se rendre à Berlin cette semaine et répéter au professeur Kocx, de vive voix, sa proposition. Le D'° GARNAULT souhaiterait que l'inoculation lui fût faite à Berlin, dans le laboratoire du professeur Kocu, par celui-ci même. Si Kocx refuse, le médecin français cherchera quelque autre lieu pour l’expérience, Lon- dres ou New-York, à défaut de Paris, mais avec de la culture pure de tuberculose bovine provenant du laboratoire de Berlin. À Paris, le professeur Nocarp a refusé nettement de tenter l’opération. Le savant professeur refuse pour deux raisons : il ne croit pas à l’effica- cité de l’expérience et il estime trop grave la responsabilité qu’encourrait l'opérateur. Le problème, on le voit, est double: L'expérience peut-elle servir à la science ? Le professeur Kocx peut-il la tenter sur le médecin qui propose de lui servir de sujet ? Nous en avons causé avec le professeur BROUARDEL, qualifié mieux que quiconque en pareille consultation : — Accepteriez-vous, lui demandions-nous, accepteriez-vous de prati- quer une expérience sur un Homme qui s'offrirait à vous de la sorte ? — Sans hésitation, je vous répondrai : non; je renverrais l'individu, — et cela pour deux raisons qui formulent ma réponse aux deux points que comporte la question : D'abord, l’expérience ne prouverait rien du tout. Ensuite, la responsabilité — encourue en pure perte — est effroyable. — Comment expliquez-vous que pareille expérience ne prouve rien ? — Par ceci que jamais une expérience de ce genre ne prouve quoi que ce soit. 168 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE Un exemple : PETER, avec un Courage qu'on admira beaucoup, se badigeonna la gorge, la bouche, le larynx avec de fausses-membranes de diphtériques ; il n’eut pas la diphtérie. Mais établit-il ainsi que la diphtérie n’est pas contagieuse ? Non pas, certes, car la diphtérie détruit des familles entières et sa contagion ést aujourd hui mille fois prouvée. PETER — si je puis m’exprimer ainsi — n'était pas un terrain favorable pour la diphtérie, voilà tout. Et la diphtérie n’en reste pas moins une maladie terriblement contagieuse. Pour le cas particulier, je pense que Kocx peut avoir raison : une culture de tuberculose pure peut n'être pas inoculable de l'animal à l'Homme. Et le D° GARNAULT pourrait, en effet, fort bien rester indemne. ‘Mais lorsque à la tuberculose pure s’adjoignent tous les microbes qui entrent dans les aliments, lait, beurre ou viande, qui se développent notamment dans les étables et se mélangent aux Bacilles de la tubercu- lose, alors la tuberculose devient essentiellement contagieuse. C’est le cas de chaque minute, celui-ci, et non celui de l’inoculation de tuberculose pure dans un laboratoire. Voilà pourquoi, si le D° GARNAULT sortait indemne de l'aventure, il n’y aurait, à mon sens, rien de prouvé. Et je conclus en vous répétant que, parce que tel ou tel individu ne sera pas accessible à la tuberculose, en telles circonstances, il est faux, il est même absurde de conclure que la tuberculose n’est pas contagieuse. Pasteur disait souvent que si, après cent expériences négatives, il se trouvait une expérience positive, c’est cette dernière qu'il retenait, c’est celle-ci seule qui pouvait établir un résultat. — Comment envisagez-vous la responsabilité du professeur qui ferait pareille expérience ? — Quant à la responsabilité, elle est immense. Si le résultat de l'expérience sur le D° GARNAULT est négatif, cela ne prouvera pas grand’ chose. S'il est positif, il n’établira rien que nous sachions déjà. Et quelle perspective pour le D' Koca, s’il donne la tuberculose à un être qui par sa constitution y était accessible. Ricorp essaya un jour l’inoculation de la syphilis. Sur cinq inoculés, quatre furent en grand danger de mort et un autre mourut. Il mourut en un mois, et cependant la syphilis ne tue pas un Homme à sa première période. Concluez donc vous-même combien est inutile et combien effrayante à la fois pareille responsabilité. Je doute fort que le professeur allemand veuille bien l’accepter. Les expériences déjà faites sur la tuberculose vont d'ailleurs être toutes reprises en Angleterre et développées d’après les récentes théories. 300.000 francs ont été mis à la disposition de lord Lisrer pour Îaire amener un bétail considérable, des opérateurs et des aides. Le D' BRouARDEL paraît attendre beaucoup plus de ces expériences que de la tentative — si courageuse soit-elle — du D' GARNAULT. LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 169 L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE (Le Temps du 24 août 1901) Au moment même de partir, je lis dans le Temps l'interview de M. le professeur BROUARDEL. Je ne mè serais jamais permis de parler après ce maitre éminent, si je ne pouvais dire que dans l'occurrence j'y ai bien quelque droit. Ecartons d’abord l’ingestion ; elle ne sera même pas tentée : elle est trop peu probante. On fera sur moi, à Berlin ou ailleurs, l’inoculation d'abord intradermique, ensuite intraveineuse, et cela constitue une expé- rience sensiblement plus précise et plus scientifique, et aussi plus dange- reuse que le badigeonnage pharyngien de P£rer avec les fausses membranes. Si l'expérience est positive chez un Homme d’âge moyen, vigoureux, sain, sans antécédents héréditaires connus, jusqu’à la seconde génération au moins, des deux côtés, le résultat sera terrible contre les affirmations si précises, si sereines, de Kocx. Si le résultat est négatif, je reconnais qu'il n’a pas une très grande valeur contre des faits positifs; mais ces faits existent-ils réellement ? est-il scientifiquement démontré que les morts par inoculation acciden- telle dont on fait état soient dues à la tuberculose bovine ? Kocx ne l’a pas admis à Londres ; il n’a pas été impressionné par l’objection. Et s’il n’y a pas de faits positifs. alors le fait négatif, pesé à sa juste valeur, reprend sa place, quelle qu’elle soit. Dans tous les domaines de la connaissance, de nombreuses questions ne nous sont et ne nous seront probablement jamais accessibles que par des voies indirectes ou néga- tives, qui ont donné ou donneront cependant la certitude. Mon cas vaudra ce qu’il vaudra pour des conditions déterminées. Et que l’on ne s’y trompe pas : des cas semblables se produiront d’une façon courante, dès demain peut-être, certainement à l'avenir, et personne ne songera à s’en montrer surpris. _ Je vais à Berlin sans beaucoup d'illusions, mais je ne vais pas provoquer Kocx : je vais m’entretenir comme un écolier respectueux avec un maître illustre et vénéré. Qu'il m’inocule ou non, de précieux enseignements, pour un avenir prochain ressortiront pour moi de cette démarche. Mais, qu’on le sache bien, des cas semblables au mien se produiront régulièrement dans la norme quotidienne. S’il existe des réglementations et des lois qui s’y opposent, on les détruira, parce qu’elles ne sont plus conformes aux idées modernes sur le déterminisme humain. Je ne veux pas m’engager dans une discussion psychologique, ce n’est ni le moment ni le lieu ; un exemple concret suffira pour montrer, dans notre société actuelle, le pharisaisme plus ou moins conscient de ces scrupules. Consulte-t-on la conscience et le libre déterminisme des jeunes hommes que l’on enrégimente, pour les envoyer à la mort? Ils ne sont libres ni par leur degré de culture, ni par leur maturité, ni par les conventions sociales, si formidablement lézardées, au nom desquelles on les astreint à mourir. Est-on bien certain même que ce soit toujours pour le but avoué 170 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE que l'on viole leur liberté ? Si, dans ces conditions, on fait si facilement mourir des hommes contre leur volonté, il est logique et nécessaire d'accepter le sacrifice de ceux qui s'offrent dans la plénitude de leur conscience et de leur raison, même à la mort certaine et inévitable, mais féconde. Dans le cas actuel, il ne faut ni dramatiser ni sentimentaliser les conditions de cette expérience, à mon avis nécessaire avec bien d’autres, après les affirmations si nettes et si autorisées d’un illustre savant. Il ne faut pas non plus s'attacher à vouloir restreindre la portée de ce débat. La question de l’expérimentation sur l'Homme libre et conscient, surtout sur le médecin qui s’offre, est posée, et j'espère que mon exemple permettra de la résoudre plus tôt. De plus, la valeur de cette expérimentation, au point de vue médical spécial, ne serait amoindrie que si Kocx criait bien haut, quinze jours après le Congrès de Londres : « Je me suis trompé » ; et cela, on le comprendra sans peine, est impossible, parce que Koca est un savant, parce que l'opinion qu'avait Kocx il y a quinze jours est encore l'opinion de Kocx aujourd'hui, aucun fait nouveau ne l’ayant infirmée. D' GARNAULT. L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE ROVINE L'opinion de M. Nocard (Le Temps du 27 août 1901) Dans l’avant-dernière lettre qu’il nous a adressée, Le Dr GARNAULT écrivait qu'il doutait fort de pouvoir se faire inoculer à Paris : « M. Nocarp m'a dit très nettement, ajoutait-il, qu'il ne me ferait pas l’inoculation ». Nous avons demandé à M. Nocarp, ex-directeur de l'Ecole vétérinaire d’Alfort, les raisons qu'il avait de ne pas se prêter à cette expérience : Je m'y refuse, nous a répondu le professeur NocARD, parce que je suis convaincu qu'il y a danger certain pour le sujet. Je me suis efforcé, lors- qu'il est venu me voir, de détourner par tous les moyens le D' GARNAULT de son projet. Il ne s’est pas laissé persuader. C’est tant pis. En tout cas, non seulement je ne ferai pas l’inoculation de la tuberculose, mais je lui refuserai la culture qui serait nécessaire pour qu’il s’inoculât lui-même. — Mais croyez-vous que l'expérience prouverait quelque chose? Le D' BROUARDEL, que nous avons interrogé, estime qu'elle ne prouveraïit rien du tout. — J'ai lu les explications données par le D' BrouARDEL. Je pense comme lui que l'expérience serait faite en pure perte. Il se peut, en eflet, que le D' GarnauLT soit réfractaire à la contamination. Ils sont nom- breux les gens qui vivent dans un milieu infecté par la tuberculose sans devenir tuberculeux. Puis, la facon dont le D' Garnaurr veut qu’on l’inocule rendra l’expé- rience plus difficilement concluante. Il veut que l’inoculation soit faite LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 171 L dans le derme, de façon qu’on puisse faire l’ablation de la partie contaminée — des ganglions du bras, par exemple — dès que l'infection se sera manifestée. Or, même quand le sujet reste indemne, il se produit sur le point où a été faite l’inoculation une inflammation tuberculeuse. Cette inflammation, qui ne prouve rien, pourra faire croire cependant à un commencement d'infection, et l’opération chirurgicale s’imposera. Nous avons également interrogé le professeur Nocarp sur la théorie émise par le D' Kocx au Congrès de la tuberculose à Londres. Le D' Kocx établit sa théorie sur ce fait que la tuberculose humaine, inoculée aux Bovidés, n’a pas de prise sur eux. Il en conclut que le Bacille de la tuberculose humaine est différent de celui de la tuberculose bovine et que ni l’un ni l’autre ne peuvent se développer en dehors de son milieu particulier. La base de ce raisonnement est fausse. Si le D" Kocx n’a pas réussi, dans les conditions où il a opéré, à inoculer aux Bovidés la tuberculose humaine, d’autres, très nombreux, ont réussi. Mais, admettons néanmoins, avec le D' Kocx, qu'un Bœuf puisse résister à la tuberculose de l'Homme. Est-ce que ce fait prouverait nécessaire- ment qu'un Homme puisse résister à la tuberculose des Bovidés ? Je ne le pense pas. Pour justifier sa conclusion sur l'impossibilité d’inoculer à un Homme les Bacilles de la tuberculose bovine, le D' Kocx cherche des arguments dans des faits médicaux. Le Bacille tuberculeux, dit-il, est si fréquent dans le lait que, si l'Homme était sensible au Bacille du Bœuf, les tuber- culoses de l'intestin seraient extrêmement fréquentes. Or, ajoute-t-il, rien n’est plus rare. Dans cette proposition il y a trois erreurs : 1° Le Bacille tuberculeux existe rarement dans le lait. Quand il y existe, c’est, neuf fois sur dix, en quantité très faible. 2° Quand on veut donner la tuberculose par les voies digestives, on y parvient très difficilement, même chez les animaux les plus sensibles. Il faut faire ingérer une quantité considérable de matières tuberculeuses très riches en Bacilles. Encore, n’est-on pas sûr de réussir. Ainsi, l’année dernière, la Société vétérinaire a fait une expérience à ce sujet. On a fait absorber à quatre Vaches 400 grammes de matières tuberculeuses pro- venant de Vaches. Sur ces quatre Vaches, il y en a eu une qui est restée complètement saine. Une autre a bien réagi à la tuberculine, ce qui mon- trait qu’elle était infectée ; mais, à l’autopsie, il a été impossible de découvrir la plus petite lésion tuberculeuse. Enfin, les deux autres avaient de très petites lésions. 3° M. Kocu se trompe encore en disant que la tuberculose intestinale est extrêmement rare. Son erreur vient de ce que souvent cette variété de tuberculose se traduit par des lésions des ganglions des premières voies digestives, bien plus que par des lésions de la muqueuse intestinale. . Maintenant, la théorie du D' Kocx n’est pas seulement contraire au raisonnement, elle est également contraire aux faits. Il existe des faits incontestables d’inoculations accidentelles. Des vétérinaires se sont bles- 172 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE : sés en faisant des autopsies de Vaches tuberculeuses : les uns ont guéri, grâce à une opération radicale et hâtive ; d'autres en sont morts. Il ya également des exemples indiscutables de personnes infectées par l’usage de lait de Vaches atteintes de mammite tuberculeuse. Un dernier fait concluant, c’est l’histoire de la tuberculose en Angle- terre. Depuis cinquante ans, la tuberculose, qui augmente dans tous les autres pays, a diminué dans la proportion de 45 0/0 en Angleterre, et cette diminution porte sur toutes les formes de la tuberculose, sauf une : la tuberculose intestinale des enfants âgés de moins d’un an. Et pourquoi cela ? Parce que, depuis cinquante ans, les Anglais ont dépensé des som- mes considérables pour assainir la maison, l'atelier et, d’une manière générale, la commune tout entière, et qu'ainsi ils ont diminué beaucoup les chances d'infection par les voies respiratoires, les plus redoutables pour l’adulte. Au contraire, pendant cette mème période, on n’a rien fait pour diminuer les chances d'infection par les voies digestives. On n’a pris aucune mesure contre les Vaches atteintes de tuberculose de la mamelle : il en est résulté que la tuberculose des tout jeunes enfants qui sont nourris exclusivement de lait a augmenté de 27 0/0. Le grand hygiéniste anglais THoRNE-THorNE n'hésite pas à avouer que ce fait regrettable provient de ce qu'on n’a rien fait pour assurer la bonne qualité du lait. L'INOCULATION DE LA TUBERCULOSE (Le Temps du 28 août 1901) Berlin, 26 août. Monsieur le Directeur du Temps, J’ai eu, samedi soir, un entretien qui a duré près de deux heures avec le professeur Kocx. M. Kocx partait le lendemain en villégiature et m’a reçu avec la plus extrême bienveillance. Gênés l’un et l’autre pour expri- mer notre pensée en allemand ou en français, nous avons employé l’an- glais, que nous parlons couramment, sinon purement. Je suis extrêmement embarrassé pour traduire la pensée de M. Kocx. En effet, comme cela est légitime et naturel, M. Kocu désire contrôler ce que je pourrai publier au sujet de notre entretien. Je ne voudrais pas que la moindre parole, sortie à la légère de ma bouche, empêchât M. Kocx de donner à la publication que je prépare son cachet d'authenticité scienti- fique ; ce serait lui faire perdre toute sa valeur. Je publierai ce travail ultérieur dans une revue scientifique française, avec un délai de quatre à cinq semaines. Je me bornerai ici à indiquer brièvement les résultats de ma démarche et un très petit nombre d’affirmations de M. Kocn, qui sont très nettes dans mon esprit et sur lesquelles toute espèce de contes- tation me paraît impossible. Il est inutile de dire que M. Kocn maintient toutes ses idées, qui forment, je le reconnais très volontiers, un système scientifique extrême- ment solide. Tous les cas d’infections accidentelles contractées pendant LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 173 les nécropsies sont explicables, pour Kocx, sans qu’il soit obligé de rien céder de sa théorie. Le cas de la fille de ce médecin suisse, auquel on a voulu donner la valeur d’une expérience, ne prouve absolument rien. En effet, tant que l’on n'aura pas fait sur le Veau les expériences de con- trôle, il sera impossible d'affirmer que la tuberculose intestinale est d’origine bovine ou d’origine humaine. Les bergers, dont la vie est intimement mêlée à celle des bestiaux, les employés d’abattoirs, qui se coupent si souvent et mettent leur cou- teau dans la bouche, sont très rarement infectés par la tuberculose. M. Kocx me montre sur ce sujet les indications concordantes qui lui ont été fournies par des vétérinaires ou médecins, de divers côtés. Pour M. Kocx, les expériences sur l'Homme sont utiles et intéressan- tes, mais à condition d’être très nombreuses et d’être contrôlées d’une façon parfaitement scientifique. Ce n’est pas l’inoculation, mais bien la simple ingestion de lait cru non bouilli, continuée pendant des mois, qui consti- tuera la démonstration la plus probante. Tel est au moins son avis. Il est probable qu’il sera discuté. On ne manquera pas de dire que, de cette facon, M. Kocx coupe court à toutes les demandes d’inoculation du genre de la mienne, qui se sont produites, ou qui pourront se produire. Et, en eftet, pour ingérer patiemment du lait tuberculeux pendant un an, il n’est besoin que de rester chez soi. Mon voyage à Berlin aura donc eu au moins l’avantage de préciser la pensée de Kocu et la façon dont il croit que l’expérience doit être conduite pour tous ceux — et ils seront, j'en ai la conviction, assez nombreux — qui voudront la tenter. Dans les lignes qui précèdent, je me suis borné à exposer les idées de Kocx — d’ailleurs déjà bien connues, sauf peut-être sur ce dernier point — sans émettre d’appréciations personnelles. Il me suffira, pour terminer, de dire en quelques mots ce que j'ai l'intention de faire. En premier lieu, je me soumettrai, après injection probatoire de tuberculine, au régime semi-lacté pendant un an, c’est-à-dire que pen- dant un an, sans interruption, bien portant ou malade, j'ingérerai à la maison, comme unique boisson, du lait tuberculeux coupé d’une petite quantité d’eau ordinaire. Ce régime me sera d'autant plus facile à suivre que je ne bois pas de vin. Bien entendu, je consommerai le lait le plus : richement tuberculeux qu'il me sera possible de me procurer et dont la teneur en Bacilles de la tuberculose sera déterminée toutes les semaines ou tous les quinze jours. Malgré l’opinion du professeur Kocx, je subirai tous les deux mois ou tous les trois mois une inoculation hypodermique, au niveau de l’avant- bras gauche, d’une culture très virulente de tuberculose bovine, dont la virulence sera contrôlée sur des Veaux témoins. Et alors, si au bout d’un an je suis indemne, je ne dirai pas, comme Ricorp, dans un aphorisme célèbre, qu'un dieu m'a protégé, mais qu’un Homme, dans les conditions où je me trouvais, ne prend pas facilement la tuberculose bovine. Beaucoup de gens tenteront l’expérience, avec des 174 LE DOCTEUR -GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE tempéraments, des résistances, des hérédités très divers. L'examen des statistiques chez les individus exposés à la tuberculose bovine, les résul- tats produits par les diverses mesures prophylactiques que l’on va pren- dre ou que l’on a prises, amèneront rapidement, en même temps que ces expériences, une certitude. Pour les enfants, la vérité sortira, nous devons l’espérer, des expériences entreprises par M. Kocx ou d’expé- riences semblables sur la tuberculose intestinale des enfants. Quant à mon cas et aux cas semblables, en dehors du professeur Kocx, qui, lui, affirme avec une parfaite sérénité que j'en sortirai indemne, peu de gens, à l’heure actuelle, oseraient se prononcer sur l'avenir, sur l’état où se trouveront au bout d’un an ceux qui vont tenter l'expérience. Ce doute, à peu près universel, ne suffit-il pas justement à la légitimer ? D' GARNAULT. ex Les pages qui précèdent ont été communiquées à M. le D° GARNAULT, à l’état de première épreuve, avec prière de nous signaler tels documents de même ordre qui auraient pu nous échapper, ou d’y ajouter telles réflexions qu'il pourrait lui sembler utile d'y adjoindre. Nous avons reçu en réponse la lettre suivante. A M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD. Paris, le S novembre 1901. MON CHER CONFRÈRE ET AMI, Je vous. exprime tous mes remerciements au sujet des paroles bien- veillantes que vous voulez bien m'adresser en tête de cet article, et aussi de celles que renferme la lettre par laquelle vous me demandez si j'ai quelques réflexions à ajouter aux documents précédents. Depuis quelques semaines, le fait de m’exposer, volontairement, à une mort, en somme assez probable, dans le but unique d’arriver à démontrer une vérité utile, semble m'avoir rendu odieux à la plupart de mes confrères de la médecine et de la presse médicale officielle de Paris. Les échos des calomnies les plus misérables, des insinuations les plus venimeuses, me sont arrivés en grand nombre, dans ces derniers temps. Je n’en suis nullement ému; et, de ces petits incidents, prévus et attendus, je n’ai pas l'intention de m'émouvoir d'avantage, à l'avenir. Je ne vous dirai donc pas que votre bonne appréciation, avec quelques autres (celles que j'ai reçues de ce grand cœur qui est le Professeur Ch. Ricxet, de mon bon et éminent maitre et ami, le Professeur A. Grarp) me sont des compensations. Je ne ressens le besoin d'aucune compensalion, quelle qu'elle puisse être; et l'injure émanant d'hommes capables de me l’adresser, en de telles circonstances, n’est un témoignage infiniment plus précieux que ne sauraient être leurs louanges. Je vous remercie donc purement et simplement, de même que je remercie tous ceux qui, amis ou inconnus (et je dois dire que, parmi LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 175 les médecins, le nombre en a été infiniment petit), m'ont témoigné, en cette occasion, leur sympathie. D'ailleurs, lorsque j'ai pris la résolution, d’abord de m'offrir à Kocx, sans aucune espèce de conditions ni de réserves, ensuite, d'aller jusqu'au bout, avec mes propres moyens, si Kocx n'acceptait pas de m’inoculer, je me suis mis, je ne dirai pas au-dessus, mais en dehors de la critique, Ma détermination, irrévocable dès les premiers jours, est devenue plus irrévocable encore, s’il est possible, à la suite de l’examen minutieux de la bibliographie et des conditions scientifiques dans lesquelles Kocx a produit son étrange affirmation, si justement comparée, par un membre du Congrès de Londres, à un Bombshell, à une bombe explosive. Ma déterminafion résulte essentiellement de ma compréhension générale des choses et aussi de ma conception du rôle individuel social de chaque citoyen. De quel poids pèsent mes ambitions, mes désirs, mes jouissances, ou, pour parler plus exactement, mes simulacres et mes illusions de jouissances, dans le vaste plateau de la balance où se mesure le détermi- nisme général de l'humanité? Que nous le soupçonnions ou non, que nous le voulions ou non, nos actions, appelées par nous petites ou grandes, toujours insignifiantes, n'ont d'autre but que de servir la cause de l’Espèce, à laquelle seule la Nature s'intéresse, à laquelle tout, par elle est sacrifié. Ces actions ne constituent, en réalité, que des réactions fatales vis-à-vis des causes, héréditaires ou autres, agissant en nous pour provo- quer nos déterminations. Ces réactions serviront à leur tour de point de départ, en tant qu'exemples et de mille autres manières, à tout un enchai- nement de nouveaux phénomènes, dont le devenir, aussi bien que la * signification réelle et profonde, ne sauraient être compris ni prévus. Cette conception nette et précise de ia valeur et du sens de nos actions, de la facon dont elles se classent dans le déterminisme général des choses, cette conception, dis-je, qui est présente à l'esprit de tous les naturalistes de notre époque, modifie singulièrement, n'est-il pas vrai, l’idée naïvement fétichiste que les hommes se font ordinairement de l’origine et du sens de leurs actions, aussi bien que la haute opinion qu'ils entretiennent de l'importance et de la valeur de leur existence. Quelques jours avant que je ne prisse ma détermination, je me trouvais chez un médecin de mes amis, cœur d’ailleurs excellent ; et mes théories sociales aussi bien que « mes sentiments humanitaires » passèrent un mauvais quart d'heure. Chacun venait, à l’envi, d’une main sûre, les cribler d'un trait acéré ou d’un sarcasme, tout au moins d’une douce moquerie. Le hasard m'’aura donné, quelques jours plus tard, l’occasion de faire une petite application imprévue de ces théories. En effet, mon acte, je le répète, n’est autre chose, qu'une très simple application de mes idées ; et, depuis quelques années, je fais mon possible et je place tout mon honneur en cela pour mettre ma vie pratique en conformité avec mes vues théori- ques. Mon ami a dû comprendre; car depuis cette époque il ne m'a plus donné signe de vie, s’est bien gardé de me féliciter de mon offre à Koc; 176 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE et, à l’heure actuelle, je ne sais pas si la rude leçon de chose que je lui ai donnée, sans y ajouter pourtant un mot, ne m'a pas définitivement aliéné sa précieuse amilié. Mais, ne vous y trompez pas, mon cher ami, je ne prétends réclamer aucun bénéfice, même moral, de mon action. Je me trouve bien suffisam- ment récompensé, et au-delà, par le sentiment esthétique que je ressens de ce que l’appellerai l’eurythmie de mon acte. Je crois qu'il est bon, utile, qu’il reflète une certaine beauté, par ce seul fait qu’il peut prendre rang parmi les actes utiles à l’Espèce, dans le déterminisme universel ; et ce sentiment très net, très conscient, me suffit amplement. Vous avez eu, plus que beaucoup d’autres, mon cher confrère, l’occasion de constater à quel degré je me suis pénétré, depuis quelques années, du sens et de l’âme des choses antiques. Vous savez que, depuis longtemps, tous mes instants de loisir sont voués à une œuvre qui me procure les plus grandes et les plus douces joies de mon existence. J'essaie, vous le savez, de soulever, à la lumière des documents modernes, le voile mysté- rieux qui recouvre les origines de la culture philosophique occidentale. La préparation du livre que je vais bientôt publier sur « Le Professeur Koch et le péril de la tuberculose bovine » m'a surpris au milieu de la préparation d'un autre livre qui m’est autrement cher, sur « Les origines de la Biologie grecque». Au mois de juiliet dernier, vous aviez bien voulu transmettre au Conseil de la Faculté de médecine ma demande de proîfesser un cours libre sur cette question. C’est, en quelque sorte, cette pénétration plus intime de l’âme antique, cette compréhension plus profonde, que je crois avoir acquise au contact des Grecs, de la splendeur, de l'eurythmie, qui réside en l’Avayxn, c’est-à- dire en notre déterminisme, qui m'a rendu capable de prendre ma déter- mination, d'en assurer moi-même la réalisation, sans aucune espèce d'effort ou de regret. J'ai plus et mieux vécu, grâce à ma nouvelle réglementation de vie, pendant ces dernières années, que pendant le reste de mon existence; dans ces derniers mois, l'intensité de mes sensations, le sentiment profond qu’en m’abstrayant de toute préoccupation individuelle, je remplissais mieux le but de la Nature et me rapprochais davantage de cette tin suprême, qui est de nous confondre plus intimement avec elle, a dominé toute autre préoccupation; et cela seul suffirait à compenser largement, l’abandon que, par avance, j'ai fait de mon existence, au cas même où cet abandon serait un sacrifice, ce qui n’est pas. J'aurais beaucoup de choses à ajouter aux documents que vous publiez, j'en aurais même tellement que je préfère les réserver et m'en tenir aux quelques indications suivantes. J'ai dù préparer, moi-même, les cultures de tuberculose bovine qui serviront, dans quelques semaines, à mon inoculation. Je me suis procuré, à la fin de septembre, aux abattoirs de La Villette, des ganglions de Bœuf tuberculeux, que j'ai recueillis sur une pièce saisie. avec le concours d’un vétérinaire inspecteur, qui, je dois le dire, ignorait l’usage auquel je LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 177 destinais cet objet. J’ai inoculé plusieurs Cobayes, par voie intra-périto- néale et hypodermique. Ce sont ces animaux infectés qui vont me fournir les cultures pures nécessaires, pour pratiquer ma propre infection. Quel sera le résultat de cette épreuve ? C’est ce que personne, à mon avis, actuellement, ne saurait dire; mais c'est ce qu’un avenir très prochain nous apprendra. La plupart des médecins qui se sont prononcés sur mon cas prétendent qu'une expérience isolée ne prouve rien. Assurément, si cette expérience isolée est négative, on ne saurait lui attribuer une grande valeur. Mais il me paraît impossible qu’à partir du moment où je me serai inoculé, mon expérience reste isolée ; il y a même des gens qui seraient absolument indiqués pour me précéder dans cette voie. En effet, malgré les nombreuses propositions qui m'ont été faites, je n’ai le droit d’inoculer que moi-même ; et je serais en situation, si je ne connaissais le cœur humain, de m'étonner du singulier accueil fait à ma proposition. Dans mon prochain livre sur « La buberculose bovine » je citerai, à la douzaine, les savants qui ont exprimé nettement, à ce propos, le regret de ne pouvoir expérimenter sur l'Homme ; parce que, disent-ils formellement, et je suis pleinement de leur ayis, c’est de cette expérience seule que peut sortir rapidement la vérité, la solution complète d’une question capitale pour l'humanité. Et lorsque je viens m'offrir, personne ne veut plus entendre parler de cette expérience; tout le monde préfère l'incertitude. Il semble brusquement qu'il soit devenu peu important de laisser mourir, suivant les vieux rites, suivant un processus accoutumé, par centaines de mille, les Hommes et surtout les Enfants. O puissance infinie du mensonge sur laquelle Anatole FRANCE a écrit de si jolies pages! O mystères insondables de l'hypocrisie et du pharisaïsme humains ! Le fait en soi n’est pas nouveau, il fut maintes fois observé par les philosophes ; et, à maintes reprises déjà, servit de thême à leurs médita- tions. Les Hommes ne redoutent rien tant que l’explosion brutale de la vérité, surtout dans un cas tel que celui-là, où tout le monde a conscience que de terribles responsabilités, à la fois politiques, scientifiques et morales, sont engagées. Il y a deux ans, à une époque où, non seulement la communication de Kocx ne pouvait être prévue, mais où le professeur allemand était juste- ment considéré comme l’apôtre le plus ardent de l’unicité de la tuberculose bovine et de la tuberculose humaine, un Américain, Repp (1), professeur de pathologie et de thérapeutique à Iowa State College, émettait déjà des conclusions dont il est intéressant de rapporter au moins la substance : « Ces messieurs, dit-il, qui croient à l’innocuité de la tuberculose bovine pour l’Homme, devraient bien se l’inoculer à eux-mêmes. Cette détermina- tion ne leur coûterait assurément que fort peu, en raison de leur certitude (1) J. Repp, Transmission of tuberculosis through the meat and Milk supply. Philadelphia med. Journal, VI, 1900, p. 253-239. Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 12 178 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE de linnocuité; et nous, qui, pour le moment, ne partageons nullement leurs croyances, nous nous trouverions, de ce fait, pleinement rassurés ». C’est évidemment l’auteur américain Theobald Suit, qui, dans ses mémoires de 1896-1898, s’est révélé comme le précurseur de la nouvelle attitude de Kocux, sans que pourtant, bien s’en faut, il se soit montré aussi affirmatif, que Reppr, en ces lignes ironiques, entend viser. Je n'ai pas appris que SmiTx se soit encore fait inoculer. Le travail de Repp a eu cependant un effet bien imprévu; Kocx, dans sa communication du Congrès de Londres, cite cet auteur parmi ceux dont les résultats et les conclusions seraient favorables à sa nouvelle thèse. IL est vrai qu'il agit de même avec CHauveau, dont toutes les expériences démentent si éloquemment celles de Koca, et qui, comme autrefois GERLACH, en Allemagne, a été et est encore, en France, l’apôtre de la théorie de l’unicité de la tuberculose humaine et bovine. Autrefois, Kocx s’est inoculé à grand fracas la tuberculine, pour assurer le succès commercial de ce nouveau remède, qu’il a tenu secret aussi longtemps que possible. La tuberculine affirmait-il bien haut, guérit tou- tes les tuberculoses au début. En réalité, elle n’a jamais eu, en tant que médicament, qu’une action profondément néfaste, sur les tuberculeux, à toutes les périodes. Mais avant de s’inoculer, Kocx avait soigneusement mesuré, dans d’in- nombrables expériences faites sur des animaux, la toxicité de la tubercu- line. Il ne s'agissait pas, dans ce cas, d'introduire dans l’organisme, comme dans le cas actuel, quelques milliards de Bacilles, dont l’action future est difficile à calculer ; il s’agissait simplement d’un poison, dont les eftets, nécessairement immédiats, étaient soigneusement prévus et mesurés. Mais, à l'heure actuelle, si Kocx nous a réellement exposé, dans sa commu- nication du Congrès de Londres, le fond de sa pensée, le danger qu’il pourrait courir en s’inoculant le Bacille de la tuberculose bovine serait pour lui tout-à-fait nul, et il a le devoir strict de s’inoculer le premier. Ici, la question doit être soigneusement précisée et placée sur son véri- table terrain. Il ne s'agirait pas, pour Kocux, d’une expérience périlleuse, faite dans le but de vérifier une idée, par un grand savant, qui n’a même pas le droit d'exposer sa précieuse existence. Non, Kocx a proclamé bien haut, a affirmé de la façon la plus positive, l’absolue innocuité pour l'Homme, de la tuberculose bovine. Il lui incombe, s’il a dit la vérité, le devoir strict de s’inoculer, pour rassurer les Hommes. Si, au contraire, il n’a pas dit la vérité, s’il a même conclu trop hâtivement, d'expériences encore trop incertaines, cet Homme, ce Savant, qui a paralysé d'un mot toutes les mesures de prophylaxie sanitaire soigneusement élaborées en vue du Congrès de Londres, aura encore le même devoir strict de s’inoculer. Il nous montrera ainsi, que, malgré les nombreuses expériences d’autres observateurs, semblant à l’heure actuelle le confondre, il ne craint pas d'affirmer, en mettant sa vie en jeu, ce qu'il croit être la vérité. Et s’il n’a pas dit la vérité, si même il a été simplement imprudent, le danger, à mon LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 179 avis, très réel, qu’il va courir, sera la juste rançon de sa mauvaise foi ou de son imprudence. On le voit donc, la participation de Kocu et de ses collaborateurs à mon expérience est une chose nécessaire. Alors, cette expérience ne sera plus isolée et je doute que, sur un total de dix expérimentés, plus de trois ou quatre puissent sortir indemnes, si même ils en sortent. C’est en effet toute autre chose de se piquer ou de se couper, à la façon des bouchers, et de s’inoculer, dans une plaie ouverte, quelques Bacilles isolés de la tuber- culose bovine, renfermés dans le sang des animaux, ou bien de faire péné- trer dans l’organisme, avec une seringue de Pravaz, quelques milliards de Bacilles de la tuberculose bovine, provenant d’une culture notoirement infectieuse pour des Veaux. Quant à moi, après un examen minutieux de la question telle qu’elle se pose actuellement, après une étude approfondie de la bibliographie, dont pas une ligne, je crois pouvoir le dire, ne m'aura échappé. Je pense, au contraire de Kocx, que le péril de la tuberculose bovine, pour l'Homme et surtout pour l'Enfant, est immense. Je suis convaincu que l’augmentation de la tuberculose infantile observée en Angleterre, parallèlement à la diminution de la tuberculose de l’adulte, est due à la transmission, par le lait, de la tuberculose bovine, qui a subi une augmentation parallèle en ce pays. Contrairement à ce que j'ai pu penser d’abord et à ce que j'ai dit dans mes premières lettres, sous l'influence des affirmations de Kocx, je crois donc le danger d'une telle inoculation très réel et très sérieux et c’est en parfaite connaissance de cause que je la pratique. Bien entendu, mon inoculation sera faite sur moi, par moi-même, avec mes propres cul- tures, à Paris ou à l’étranger (ce dernier point n’est pas encore réglé), mais dans des conditions de contrôle qui convaincront les plus sévères et les plus malveillants. J’inoculerai en même temps des animaux témoins, des Veaux de préférence, si cela m'est possible. Voici les seules considérations que, pour le moment, je juge utile de publier dans vos Archives, que je ne veux pas transformer en un terrain de polémiques ; et je vous remercie, mon cher confrère et ami, de m'avoir donné l’occasion de le faire dans vos excellentes Archives de Parasilologie, que vous dirigez avec une si haute distinction. | Votre bien dévoué, Pauz GARNAULT. LA CONTAGION DE LA TUBERCULOSE BOVINE (Le Temps du 18 décembre 1901) Monsieur le Directeur du Temps, Je pense qu'il y a quelque intérêt pour le public à connaître immédia- tement les faits que je relève dans le Lokal Anzeiger de Berlin, n° 583, vendredi 13 décembre 1901. Je traduis textuellement la communication du journal allemand. 180 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE « Deux garçons employés à l’abattoir central de Berlin ont été infectés par la transmission de la tuberculose bovine. Ces deux garçons, nommés STENTZEL et GREISCHAT, étaient employés dans les cuisines dépendant de l’abattoir du bétail. Dans cet établissement, on manipule les cadavres des Bœuîs légèrement tuberculeux ; les parties fortement atteintes de tuber- culose y sont détruites, le reste de la viande est stérilisé et, de cette manière, rendu susceptible d’être consommé. Chez les deux ouvriers que nous avons nommés, qui sont employés ensemble, dans la même cuisine, l'examen médical a établi l'existence du lupus, c’est-à-dire de la tuber- culose de la peau, sur leurs mains. D’après l’opinion des gens compétents, l'infection de ces employés doit être considérée comme une conséquence du genre de travail auquel ils se livraient. Ce cas est aussi frappant que significatif, nous disent les médecins, pour la solution d’une question qui, de nouveau, préoccupe d’une façon extrêmement vive l'intérêt public. Comme on le sait, le professeur Kocx, au cours de cette année, a fait au Congrès de la tuberculose, à Londres, une communication sensationnelle. D’après lui, et contrairement à l'opinion générale, ses expériences sur la tuberculose du Bœuf (Perlsucht, pommelière) lui auraient montré que la tuberculose du Bœuf et la tuberculose humaine sont deux maladies diffé- rentes; que jamais, ou tout au moins d’une façon extrêmement rare, l'Homme ne saurait contracter la tuberculose du Bœuf. S’il en était ainsi, la plupart des mesures hygiéniques de précaution, la coction du lait, par exemple, deviendraient complètement inutiles. De divers côtés, la commu- nication de Kocx a été attaquée; mais l’argument le plus convaincant serait fourni par ce malheureux événement, si, réellement, la contami- nation des deux garçons bouchers s’est produite de la manière indiquée. Dans ce cas, le fait en question aurait la valeur démonstrative d’une expérience scientifique. » A cet article j'ajouterai quelques réflexions : Kocx n’a pas dit que l'Homme pouvait être contaminé exceptionnel- lement par la tuberculose bovine, il a dit que le fait ne pouvait se produire. Les cas que nous venons de citer n’apprendront rien de neuf à ceux qui sont vraiment au courant de la question. M. Kocx savait très bien, lors- qu'il a fait sa communication à Londres, que ses résultats s'expliquent, non par la dualité des deux tuberculoses, humaine et bovine, mais d’une tout autre manière. Ils s’expliquent, en réalité, par l'atténuation de la tuberculose humaine pour le Bœuf; tandis que la tuberculose bovine, aussi virulente que la tuberculose humaine pour divers animaux, plus virulente encore pour d’autres, est, selon des vraisemblances logiques équivalant à une certitude, plus virulente pour l'Homme même que la tuberculose humaine. M. Kocu sait fort bien, et savait fort bien, lorsqu'il a fait sa communication, que tout Homme, si robuste et si réfractaire soit-il, qui s’inoculera sous la peau quelques dixièmes de centimètre cube d’une culture de tuberculose bovine, mourra dans un délai probable maximum de huit à douze semaines. Et c’est parce que M. Kocu est LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE 181 parfaitement pénétré de cette notion, qu'il m'a détourné, lors de mon voyage à Berlin, d’une inoculation qui, d’après lui, restera certainement infructueuse, d’après moi, donnera certainement la mort. Je suis abso- lument certain que M. Kocx ne pratiquera pas cette inoculation sur lui- même, quoiqu'il professe qu’il n’y ait en cette inoculation aucun danger ; mais il affirme cela de la même façon qu’il affirme, dans sa communi- cation, que CHAUvEAU, que REPr, etc., sont arrivés à des conclusions semblables aux siennes, c'est-à-dire en soutenant le contraire de ce qu’il sait être la vérité. Comme l’écrivait un auteur américain, il y a déjà deux ans, il ne reste plus d’autres expériences à faire que l’expérience sur l'Homme; et, quant à moi, je suis absolument convaincu que cette expérience entraînera nécessairement la mort de celui qui la tentera. Voilà pourquoi M. Kocx ne la fera pas. Dans quelques semaines, paraîtra la première partie du livre que je consacre à l'exposition d’abord de ce curieux problème, puis à la discussion et à la critique de l'énorme bibliographie qui s’y rapporte. Je veux signaler seulement ici un des faits suggestifs que j'ai rencontrés sur mon chemin. Les tendances officielles actuelles se manifestaient déjà, à Berlin, en 1875, par la falsification de procès-verbaux contenant les conclusions sévères de GERLACH, Contre les complaisants vétérinaires allemands réunis en congrès à Augsbourg. GERLACH, directeur de l’Institut vétérinaire de Berlin, après avoir dirigé celui de Hanovre, était pourtant un homme officiel ; mais ce fonctionnaire prussien, qui avait le respect de sa conscience de savant, n'avait pas consenti à se laisser embrigader comme un grenadier de Potsdam. Il mourut abreuvé d’amertumes, et VircHOw, en bon national-libéral, accepta docilement, de 1876 à 1880, le rôle de . détruire l’eftet produit par les expériences démonstratives de GERLACH. Les agrariens allemands, qui redoutent depuis trente ans les mesures qu’il faudra bien prendre un jour pour détruire la tuberculose bovine, ont trouvé en Kocx un savant plus complaisant que GERLACH. Mais, malgré la nouvelle intervention, si inattendue, de VircHow, pour empêcher la défaite de son vieil ennemi Kocx de se transformer en déroute, la vérité se fera jour. C’est en vain que VircHoOW aura essayé, pour trou- bler les esprits, de superposer son antique dualisme anatomo-pathologique mystique, qui, suivant l’opinion même du professeur CHAUVEAU, aura tant contribué à retarder l’évolution de nos connaissances sur la tuberculose, au dualisme bactériologique de Kocx. Dans un très bref délai la question sera résolue. Je doute que cette solution constitue pour Kocx un triomphe beaucoup plus éclatant que la chute misérable de cette tuberculine, qui devait d’abord guérir tous les tuberculeux, puis tous les tuberculeux à la première période, et n'a jamais eu d’autre résultat que de hâter la fin des naïfs trop confiants. D° GARNAULT. 182 LE DOCTEUR GARNAULT ET LA TUBERCULOSE BOVINE “ (Le Temps du 19 décembre 1901) Monsieur le Directeur, Je vous serais obligé de vouloir bien publier la note suivante qui m'arrive d'Allemagne : « La direction ou l’administration du « Viehhof » (abattoir du gros bétail) a confirmé, le lendemain, la note parue vendredi dans le Lokal Anzeiger. Elle considère l'inoculation des deux garçons bouchers comme vraisemblable et ajoute que chaque jour ils avaient à manipuler des viandes provenant des animaux présentant les atteintes les plus graves de tuberculose. » Cette note m'est transmise par l’une des plus hautes autorités scienti- fiques allemandes en la matière. Non seulement ce savant ne partage aucune des manières de voir professées à Londres par Kocx, mais je crois pouvoir dire qu’il en est ainsi de l'immense majorité des savants allemands, de ceux au moins qui ne se sont pas trop avancés autrefois, à la suite de Kocx, dans la question de la valeur thérapeutique de la tuberculine. D' GARNAULT. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE A. CHANTEMESSE et W. Ponwyssorsky, Pathologie générale et expérimentale. Les processus généraux. I. Histoire naturelle de la maladie. Hérédité. Atrophies. Dégénérescences. Concrétions. Gangrènes, Paris, C. Naud, un vol. in-4° de 428 pages avec 162 figures en noir et en couleurs, 1901. Cet important ouvrage constitue un traité vraiment magistral de pathologie générale et expérimentale. Le premier volume, qui vient de paraître, fait grandement honneur à ses auteurs et le monde médical ne saurait trop se féliciter de l’heureuse inspiration qui nous vaut la collabo- ration du professeur de Paris et du professeur d’Odessa. Il eût été difficile, en effet, de trouver deux autorités plus compétentes en la matiere et le succès ne peut que couronner leur œuvre. La pathologie générale et expérimentale, c’est pour eux un heureux assemblage d'anatomie pathologique et de physiologie pathologique ; c’est la science qui cherche dans l’expérimentation sur les animaux la repro- duction des altérations pathologiques analogues à celles de l’Homme. C’est donc une science sœur de la physiologie, puisque, dans son enquête sur l’organisme malade, elle applique les mêmes procédés d'étude qu'uti- lise le physiologiste à l’égard de l’organisme sain. En un mot, la patho- logie expérimentale est à l’anatomie pathologique ce que la physiologie est à l’anatomie normale. Cela posé, on comprend aisément toute son importance en médecine : elle doit être, en effet, la base de l’enseignement de la médecine proprement dite. Quand l'étudiant se sera familiarisé avec la. physique, la chimie, l’histoire naturelle, l’anatomie et la physiologie, il pourra alors étudier avec fruit les grands processus généraux de la maladie, mais ce n’est que lorsqu'il connaîtra bien ces derniers qu'il pourra se permettre de les observer en action et de se débrouiller au milieu de leur enchevêtrement et de leurs diverses localisations. La pathologie expérimentale doit donc précéder la pathologie proprement dite. Ce sont ces notions de pathologie générale qui constituaient autrefois ce que l’on appelait l'expérience du praticien et elles ne s’acquéraient en général qu'après vingt ou trente années de labeur. Aujourd'hui la médecine les a coordonnées et contrôlées par l’expérimentation et ces connaissances fondamentales sont à la portée de l'étudiant lui-même. L'étudiant, s’il le veut, peut donc profiter de l'expérience des grands maîtres, des Claude BERNARD, des PASTEUR, des Vircaow et de tant d’autres. Mais il n’est rien moins que certain que l’étudiant écoutera les sages conseils qu'on lui donne. S'il est heureux de faire de la pathologie externe ou interne, il n’en est plus de même lorsqu'il sagit d’une science dont il ne comprend pas l'intérêt immédiat. N'est-ce pas à la chimie et à l’histoire naturelle que la médecine moderne doit la plus large part de ses acqui- 184 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE sitions ? Et cependant l'étudiant ne voit dans l'étude de ces sciences qu’un travail fastidieux, sans résultat pour le but qu’il poursuit. Il est bien à craindre qu'il n’en soit de même de longtemps d’une science qui ne craint pas d’aller puiser ses observations chez les Invertébrés et chez les orga- nismes les plus élémentaires. Allez parler à un étudiant de la pébrine des Vers à soie ou de la maladie des Daphines et voyez avec quelle indifférence il vous écoutera. Et cependant c’est la pébrine qui a mis PASTEUR sur la trace de ses merveilleuses découvertes et c'est la maladie des Daphines qui a permis à METsaniIKov de résoudre le problème de l’inflammation. Pour le moment, on ne peut que regretter sincèrement cet état de choses etil faut que chacun fasse ses efforts pour détruire les anciens préjugés et persuader aux générations nouvelles que, si les étudiants veulent faire de bons médecins, ils ne pourront y arriver sans la connaissance appro- fondie des sciences dites accessoires et de cette pathologie générale dont des ouvrages comme celui de MM. CHANTEMESSE et PopvissoTzky ne peuvent heureusement que leur donner le goût. Ce travail,nous voudrions l’analyser en détail, mais cette étude sortirait peut-être du cadre de cette publication. Nous en donnerons du moins les grandes lignes. Dans un premier chapitre, les auteurs ont fait une mise au point très exacte des acquisitions modernes sur la cellule; ils étudient tour à tour la morphologie et la physiologie cellulaires pour en arriver ensuite à la pathologie cellulaire. C’est qu’en eflet, les cellules et leurs dérivés constituant le substratum matériel des tissus et des organes, toute fonction troublée devra correspondre à une modification de la cellule. Et c’est ainsi que nous retrouvons la cellule à la base de la médecine, comme à la base de toute science biologique. Les auteurs étu- dient donc les modifications cellulaires dans leurs rapports avec la maladie, avec la convalescence et avec la mort. Envisageant les causes de la maladie, ils placent au premier rang l’héré- dité. C’est qu’en effet, depuis les travaux récents sur les phénomènes intimes de la fécondation, la question de l’hérédité a été portée sur le terrain scientifique et le médecin a dû en rabattre des vieilles idées que l’on enseignait encore il y a quelques années et qui faisaient de l’hérédité pathologique quelque chose d’analogue à la fatalité antique des tragédies d’'Eschyle. Mais ce qui l'emporte de beaucoup dans l'ouvrage, ce sont les troubles de la nutrition cellulaire, que nous devons expliquer succinctement. Les anomalies de la nutrition se divisent naturellement en deux groupes : le premier comprend les états pathologiques de la cellule, caractérisés par l'insuffisance de l'assimilation : c’est le groupe des troubles régressifs (processus atrophiques et dystrophiques). Le second groupe est caracté- risé au contraire par une exagération des processus d’assimilation : c’est le groupe des processus hypertrophiques. Seul le groupe des troubles régressifs est étudié dans ce premier volume. Le nom d’atrophie, sans autre qualificatif, s'applique simplement à la diminution de volume des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 185 cellules et des organes; c’est une simple atrophie quantitative. Mais les auteurs passent rapidement sur cette forme plutôt rare. L’atrophie est accompagnée le plus souvent d’une modification qualitative de la cellule, d'où résulte sa dégénérescence ou dystrophie ; parfois même la dégénéres- cence s'accompagne de la pénétration dans la cellule de substances étrangères, non assimilables, qui ont reçu le nom de dépôts ou d’infiltra- tions. Mais l'examen des diverses dégénérescences non conduirait à lui seul trop loin. Qu'il nous suffise de dire que les auteurs étudient tour à tour les dégénérescences parenchymateuse, hyaline, amyloïde, cornée, colloïde, mucoïde, glycogénique, graisseuse et pigmentaires. Quant aux dépôts, ils les conduisent à l'examen des différents calculs, qui peuvent se développer dans l'organisme. Et comme les processus de dégénérescence aboutissent fréquemment à la mort graduelle de la cellule, l'ouvrage se termine tout naturellement par l’étude de la nécrose ou nécrobiose, c’est-à- dire de cet état cellulaire dans lequel les processus vitaux sont complète- ment abolis. Biose, hypobiose et nécrobiose, tels sont les trois manifestations cellu- laires étudiées dans cet ouvrage et qui sont en réalité à la cellule même ce que la santé, la maladie et la mort sont à l’orgauisme. Nous ne pouvons, en terminant ce trop court résumé, que féliciter bien sincèrement les auteurs et les remercier en particulier d’avoir voulu rendre leur texte plus compréhensible et plus agréable à lire par une abondance de figures, la plupart en plusieurs couleurs, qui ont toutes le grand mérite de la clarté et de l'exactitude. HG H. BEAUREGARD, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Matière médicale zoologique ; histoire des drogues d’origine animale. Revisé par CouTIièRE, chargé de cours à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Paris, Naud, 1901, grand in-8° de XXXI1I-396 pages. On s’étonnera peut-être de trouver l’analyse de cet ouvrage dans les Archives de Parasitologie, et cependant rien de plus naturel, puisque l’enseignement de la parasitologie est encore presque partout entre les mains des professeurs d'histoire naturelle médicale. La zoologie médicale et la parasitologie ont donc forcément bien des points communs et il nous eût été pénible de ne pas présenter aux lecteurs des Archives cette importante publication posthume d’un savant enlevé trop tôt à la science, qui vient ajouter un nouveau titre à son œuvre déjà considérable. Il suffit du reste de lire la préface du professeur d’ARsoNvAL pour voir que partout Où BEAUREGARD à passé, à la Société de Biologie comme à l'Association Philotechnique, au Muséum comme à l'Ecole de Pharmacie,lil a su acquérir dans les difiérentes branches de l’histoire naturelle une notoriété et une autorité incontestables. Sa carrière scientifique a été particulièrement remplie par des recherches ressortissant en grande partie au sujet de ce 186 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE livre, surtout en ce qui concerne les Cétacés et les Insectes vésicants. 11 était donc tout indiqué pour remettre au point la partie zoologique du Traité de GuisourrT; il s’est si bien acquitté de sa tâche qu'il a su faire une œuvre tout à fait personnelle. Ce traité de matière médicale zoologique reflète en effet et résume même, dans de nombreux chapitres, les recherches de l’auteur. C’est ainsi que, grâce à ses recherches antérieures, il a pu traiter en détail l’étude des glandes à parfum des Mammifères (Carnassiers, Rongeurs et Rumi- nants). Il publie même des recherches inédites sur les Viverridés, sur le Castor, sur le Chevrotain porte-musc, etc., afin de montrer aux élèves, à qui ce livre est destiné, jusqu'où doit être poussée l’étude anatomique, si l’on veut en tirer toutes ses conséquences. Il pensait en effet, avec juste raison, que la connaissance de l’origine anatomique des produits animaux offre une extrême importance. « Si l’on établit, dit-il, que les-glandes à castoréum sont des diverticules préputiaux, on peut déjà présumer, d’après ce que l’on sait des sécrétions préputiales, que le castoréum résulte de Ja desquamation d’un épithélium pavimenteux; et quandona démontré que c'est bien en effet à une desquamation de cette nature qu'est dû le produit des glandes en question, il suffit de se reporter aux connaissances générales que l’on possède sur les desquamations épithé- liales pour se rendre compte du mécanisme intime de formation de la drogue. De même, l'élève prendra rapidement une compréhension nette et large des choses si, à propos des glandes sébacées que renferment les organes à parfum des Viverridés, on le renvoie à un court chapitre général sur la structure intime et le mode de sécrétion des glandes sébacées. Alors le viverreum ne lui apparaît plus que comme une sécrétion semblable à tant d’autres de nature analogue qu'on rencontre dans l'organisme. » En.cela, BEAUREGARD aura fait faire un grand pas à la matière médicale. Les élèves qui étudient une drogue croient, en effet, se trouver toujours en présence de quelque chose de très spécial, n’ayant rien de commun avec ce qu’ils connaissent déjà. Cela tient à ce qu'ils n’ont pas pris l'habitude de rapprocher anatomiquement cette drogue d'organes homo- logues, qui leur sont cependant connus. Mais la faute en revient principa- lement aux livres qu’ils avaient jusqu'ici entre les mains, qui pouvaient être excellents à tous les autres points de vue, mais où le souci de l’ana- tomie était bien peu marqué. Leur montrer les rapprochements anato- miques à établir, c’est éclairer bien des obscurités dans l’histoire des drogues. j Ce que nous venons de dire des glandes odorantes, nous pourrions le répéter pour l'étude des Cétacés, où BEAUREGARD a su imprimer sa note personnelle, non seulement dans l’étude du spermaceti et de l’ambre gris, mais encore dans tous les détails anatomiques et biologiques qui assignent à ces grands Mammifères un caractère si spécial. Les chapitres qui traitent des Insectes vésicants occupent près de soixante pages. C’est dire que l’auteur a longuement exposé tout ce qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 187 concerne le développement des formes, l’'hypermétamorphose, le parasi- tisme des premières larves, ainsi que tout ce qui a trait à la localisation du principe actif ou à la description des espèces vésicantes. Tout le reste du livre est plus impersonnel, mais l’auteur a tout revu avec grand soin, avec le souci de ne puiser qu'aux sources véritables, afin d'élaguer tous les faits douteux ou erronés. Nous ajouterons enfin un dernier compliment, c’est que, des 145 figures qui illustrent ce traité, la plupart sont originales et ont été dessinées soit par BEAUREGARD lui- même, soit d’après ses préparations. C’est donc un livre excellent, qui a sa place tout indiquée dans la bibliothèque des maîtres et des élèves. C’est un livre appelé bien certai- nement à des éditions successives, sur le sort desquelles les amis de BEAUREGARD peuvent être pleinement rassurés, car le D' CouriërE, quien a . assumé la responsabilité, est un travailleur et un consciencieux : l’œuvre posthume de BEAUREGARD est en trop bonnes mains pour que son succès n’aille pas toujours en croissant. — J. Gurarr. P. HAUSHALTER, G. ETIENNE, L. SpiLLMANN et Cu. Tiny, Cliniques médi- cales iconographiques. Paris, C. Naud, fascicule 1, pl. I à VII, in-4°, 1901. Cette belle publication fait le plus grand honneur à la Faculté de Nancy, à laquelle appartiennent les quatre auteurs. Des photographies judicieuse- ment choisies ont été groupées de manière à faciliter le diagnostic des principaux types morbides. Le premier fascicule renferme sept grandes planches relatives à l’atrophie musculaire progressive ; un texte clair et concis les accompagne. Nous espérons rencontrer, dans le cours de cette publication. des fascicules ou des plantes relatives à certaines affections parasitaires, sur lesquelles il nous sera possible de nous étendre plus longuement. ; JC Paul p’Ensoy, La santé aux colonies. Manuel d'hygiène et de prophylaxie climatologiques; médecine coloniale. Paris, Soc. d'éditions scientifiques, 1901, un vol. in-18 de 243 p. Prix : 4 francs. Ce petit manuel sans prétention se recommande pourtant à l'attention des Européens qui partent pour les colonies. C’est qu'en effet, si les indigènes sont parfois dangereux, les ennemis les plus redoutables sont le parasite et le climat. L'auteur a laissé de côté le parasite pour ne s’occuper que du climat : à ce point de vue son livre est excellent; c’est un manuel très pratique et très clair de climatologie coloniale. On sent que l’auteur est plein de son sujet, qu’il a longtemps vécu dans les colonies et qu’il en connaît parfaitement l'hygiène. Son livre est donc appelé à servir de guide à toute personne se rendant dans nos colonies. — J. G. NOTES ET INFORMATIONS Redi. — Comme suite à la biographie de Francesco Rent, que nous avons publiée dans le premier volume des Archives, nous reproduisons ici la photographie d’une superbe statue du célèbre naturaliste. Elle fait partie de la collection des statues en marbre de Toscans célèbres dont Flo- rence, de 1847 à 1856, a décoré les arcades du Portique des Offices. NOTES ET INFORMATIONS 189 Nécrologie. — Une dépêche de La Havane, en date du 20 août 1901, annonce la mort du D° Cazpos, qui s'était fait inoculer la fièvre jaune par des Moustiques. Documents curieux ou inédits. — Sous cette rubrique, nous donnerons ici des fac-simile de documents relatifs aux maladies parasitaires et faisant, pour la plupart, partie de nos collections. Ci-contre, voici la reproduction, en vraie grandeur, d'un billet d'entrée à la séance générale annuelle de la Société nationale de vaccine. Le document original est _ imprimé sur papier bleu foncé et mesure 127 X 105"". — R. BL. SOCIRTÉ NATIONALE DE VACCINEF. LE ROI PROTECTEUR SÉANCE GÉNÉRALE ANNUELLE, SUIVIE D'UN CONCERT VOCAL ET INSTRUMENTAL, A CL LC y Le Muuauche 2 Juin 1844 , uue Peute. ES iltet > LE ntrée pour Denx persontes Le ekcrclare-Yénécal, Le Président de la hcieté, Le Directeur, L. LABAT , D.-M. LE DUC DE MONTMORENCY. LE D' JAMES. Le Dice-Drésident, SULLIEN DE panis. pe TN PR 707 TR M M COR NE SA Ngrta. Des Places seront réservées pour MM. les Membres de la Société qui! présenteront leur médaille en entrant. Nominations. — Dans sa séance publique annuelle du lundi 16 décem- bre 1901, l’Académie des sciences a décerné un prix MonrTyon (médecine et chirurgie) à MM. BurraRrD et SCHNEIDER pour l’ensemble de leurs tra- vaux sur le parasite de la dourine. Les Archives (IL, 124) ont publié l’un des mémoires récompensés. — Dans sa séance publique annuelle du mardi 17 décembre, l’Académie de médecine a décerné un encouragement de 500 fr., prélevé sur le prix CHEVILLON, à M. le D' E. LEGRAIN, de Bougie, pour ses recherches sur les tumeurs botryomycosiques chez l’Homme (cf. Archives, I, 163). Le prix 190 NOTES ET INFORMATIONS MowgiINNE a été décerné à M. le D'E. BrumpPr pour les études sur les maladies parasitaires de l'Homme et des animaux qu’il est en train de faire en Abyssinie et dans l'Ogaden (cf. Archives, IV, 563; V, 149). Les diplômes-de médecin et de pharmacien colonial. — Le Ministre de l'instruction publique, par une décision en date du 31 juillet dernier, a autorisé l'Ecole de médecine et de pharmacie de l’Université de Marseille à délivrer les certificats d’études médicales coloniales et d'études pharma- ceutiques coloniales. Ces diplômes seront délivrés aux docteurs en médecine ou aux pharma- ciens de 1'° classe, après trois mois d’études et après des épreuves subies avec succès devant un jury spécial de médecins ou de pharmaciens colo- niaux. Ces diplômes seront recherchés par les médecins ou pharmaciens dési- reux de s'établir dans les colonies françaises ou étrangères, par les médecins sanitaires et navigateurs et enfin par les médecins ou pharma- ciens militaires sortant de l'Ecole de Bordeaux et destinés aux troupes coloniales ou aux hôpitaux militaires coloniaux. L'enseignement, qui permettra aux jeunes docteurs ou pharmaciens de subir les épreuves avec succès, fonctionne depuis deux ans à l'Ecole de médecine de Marseille, où il a été créé par M. le proiesseur HecxeL. Cet enseignement comprend les chaires suivantes : 1° Clinique des maladies exotiques, M. le professeur BoiNET ; 2° Hygiène et climalologie coloniales, M. le D° G. REYNAUD ; 3 Pathologie exotique et bactériologie coloniales, M. le D° GAUTHIER; 4° Histoire naturelle coloniale et parasitologie, M. le D' J. DE CORDEMOY ; 3° Matière médicale et bromatologie coloniales, M. le D' HECKEL. — Le Ministre de J’instruction publique de France vient d'approuver une délibération du Conseil de l’Université de Bordeaux, instituant un diplôme de médecin colonial de ladite Université. Ce diplôme sera délivré après stage et examen : 1° aux docteurs en médecine français ; 2° aux étrangers pourvus du doctorat universitaire (mention médecine); 3° aux étrangers pourvus d’un diplôme médical dont l’équivalence avec le doctorat universitaire français (médecine) aura été admise. Les épreuves de l'examen consistent en : 1° épreuve clinique de pathologie exotique ; 2° épreuve pratique sur les manipulations et démonstrations faites pendant la scolarité ; 3° examen oral sur l’ensemble des matières enseignées pendant le cours. — A la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Bordeaux, les “ours de médecine coloniale fonctionnent depuis le 2 décembre dernier. Les élèves qui suivront cet enseignement, tout spécialement destiné aux médecins qui se proposent de pratiquer l’art de guérir dans nos posses- sions d'outre-mer, auront droit au diplôme de médecin colonial. NOTES ET INFORMATIONS 191 Nous donnons ci-dessous le programme pour l’année scolaire 1901-1902, tel qu'il a été réglé par M. le doyen pe Nagras et approuvé par le recteur, président du Conseil de l’Université de Bordeaux, M. Brzos. ÏJ. — ENSEIGNEMENT CLINIQUE MM. les Professeurs de clinique et Chefs de service des hôpitaux de Bordeaux et M. Le DanTEC, chargé du cours de pathologie exotique. II. — TRAVAUX PRATIQUES M. CAssAET : Technique histologique. M. FERRÉ : Technique bactériologique. Fièvre typhoïde (analyse bacté- riologique des eaux, séro-diagnostic). Choléra. Peste. Diphtérie (diagnostic, sérothérapie). Rage (diagnostic et traitement). M. Le DanrTec : Paludisme. Tétanos. Septicémies. Dysenterie. Abcès du foie. Flèches empoisonnées. MM. Cove, AucxÉé et Hoggs : Tuberculose. Lésions des organes dans le paludisme et la lèpre. M. SaBrazës : Hématologie. Diagnosticbactériologique dela lèpre.Aïnhum. M. LAyET : Pratique de la désinfection. M. DugreuiLx : Dermatophytes. Dermatozoaires. M. DE Nagias : Protozoaires. Helminthes. Examen des matières fécales et des urines au point de vue parasitaire. M. Brice : Sangsues. Arachnides et Insectes venimeux. Poissons vulnérants et toxicophores. Reptiles venimeux. M. AucEÉ : Les venins. M. pe Nagias : Produits alimentaires, médicinaux et toxiques de la flore exotique (épreuve de reconnaissance). MM. Jocxer et pe NaBias : Poisons d’épreuve. Analyse physiologique d'un poison. MM. Jocyer et SicaLas : Hyperthermie et hypothermie expérimentales. MM. Masse et Viccar : Chirurgie opératoire du foie, de l'intestin et de la rate. M. DEniGës : Urologie clinique. MM. Cannieu et GENTES * Anthropométrie. Crâniologie. M. LANDE : Anthropométrie criminelle. M: SiGaLas : Microphotographie. M. Buanp, chef des travaux. III. — LEÇONS THÉORIQUES M. Layer : Hygiène et prophylaxie des maladies coloniales. Climatologie intertropicale. Influence des facteurs climatériques des pays chauds sur les organismes européens. Acclimatement et acclimatation. Géographie médicale. Législation sanitaire. M. Moracxe : Hygiène générale des troupes coloniales (métropolitaines ou indigènes) en station et en expédition. M. BERGoNIÉ : Du vêtement. 192 NOTES ET INFORMATIONS M. Le DanrTec : Dysenterie et diarrhée des pays chauds. Fièvre jaune. Phagédénisme des pays chauds. Béribéri. Eléphantiasis. Dengue. Pied de Madura. Liste des objets à emporter aux colonies. M. DuBREUILE : Pathologie cutanée et vénérienne dans les pays chauds. Veruga du Pérou. Pinta. Tokelau. Goundou. Pian et syphilis. M. ARNOZAN : La lèpre. Caisse de médicaments à emporter dans les colonies. M. Hoggs : Tuberculose dans les pays chauds. M. Réars : Maladies mentales dans les pays chauds au point de vue clinique et médico-légal. M. Pirres : Intoxications par l'opium, le haschich. M. Cassaer : Intoxications alimentaires. Scorbut. M. Moxcour : Insolation. Coup de chaleur. M. LAGRANGE : Ophtalmologie tropicale. MM. DENUCÉ et CHAVANNAZ : Chirurgie spéciale du foie et de la rate. M. Poussox : Chirurgie spéciale des voies génito-urinaires. M. MourE : Parasites des voies aériennes supérieures. M. GENTEs : Les races humaines. M. BEILze : Instructions pour la récolte et l’expédition des collections ethnographiques et d'histoire naturelle. IV. — CONFÉRENCES PUBLIQUES Le tableau des manipulations et des conférences sera préparé chaque semaine pour la semaine suivante. Les cours de la première semaine, du 2 au 7 décembre, comprennent : I. — ENSEIGNEMENT CLINIQUE (à huit heures du matin) MM. les Professeurs de clinique et Chefs de service des hôpitaux de Bordeaux et M. LE DANTEc, chargé du cours de pathologie exotique. II. — TRAVAUX PRATIQUES ! (à deux heures) M. Cassaer : Technique histologique (lundi, mardi, mercredi). M. FERRÉ : Technique bactériologique (jeudi, vendredi, samedi). III. — LEÇONS THÉORIQUES (à cinq heures) M. LAGRANGE : Rôle de la race et du climat dans la pathologie oculaire (lundi). : M. Le Danrec: Introduction à l'étude de la pathologie exotique (mardi). M. LAGRANGE : Ophtalmie granuleuse (mercredi). M. Le DanrTec : Dysenterie et diarrhée des pays chauds (jeudi). M. Hogss : Tuberculose dans les pays chauds (vendredi). M. ARNozZAN : La lèpre. Pathologie et thérapeutique (samedi). IV. — CONFÉRENCES PUBLIQUES (à huit heures et demie du soir). (La Dépêche Coloniale, 30 novembre 1901). NOTES ET INFORMATIONS 193 — L'enseignement de la médecine coloniale fonctionne donc dès main- tenant à Marseille et à Bordeaux. On ne saurait trop louer les hommes clairvoyants qui l’ont organisé et les féliciter, non seulement de leur bienfaisante initiative, mais surtout d’avoir pu mener à bien leur entre- prise et triompher de ces deux terribles ennemis de tout progrès, l’apathie et la routine. Le 22 novembre 1900, voilà déjà quinze mois, le Conseil de la Faculté de médecine de Paris a décidé aussi la création d’un enseignement portant sur les maladies et l'hygiène des pays chauds (1). Depuis lors, la question a fait un pas considérable, puisque l’Institut parisien de médecine colo- niale est assuré d’un budget annuel de 33.000 francs. Les locaux sont prêts, le personnel est prêt, les programmes sont arrêtés : et pourtant, rien ne s'organise et on ne saurait dire quand les cours commenceront, si même ils commenceront jamais. On se heurte à une incurie décevante, envers laquelle on demeure impuissant. L'étude des maladies tropicales en Angleterre et en Allemagne. — L'Ecole de médecine tropicale de Londres ouvrait, la semaine dernière, sa troisième session d'hiver. À un meeting organisé pour fêter cette solennité, son président, lord BRAssSEY, rappela que cette utile institution doit le jour à M. CHAMBERLAIN, et que c’est au cours d’un banquet présidé en 1899 par le chef. du Colonial Office qu’une somme de 400.000 francs fut souscrite pour sa fondation. A l'origine, l'Ecole de médecine tropicale de Londres avait pour objet l'instruction spéciale des jeunes médecins se destinant au service colonial ou au service indien, et le nombre des étudiants suivant ses cours ne devait pas dépasser douze. L'expérience montra par la suite combien les prévisions de ses fondateurs étaient erronées. L'Ecole eut dès son ouver- ture une moyenne de vingt-cinq étudiants suivant ses cours et on dut même refuser plusieurs élèves. C’est que, contrairement à ce qu'on avait cru, il n’y eut pas que les jeunes médecins désirant servir aux colonies qui se passionnèrent pour l'étude des maladies tropicales : des mission- naires, des docteurs, des employés de commerce demandèrent et obtinrent leur admission à l’Ecole. Maintenant que le nombre des étudiants a dépassé toutes les prévisions, les locaux érigés pour un nombre restreint de professeurs et d'élèves sont devenus trop étroits. Mais pour bâtir, il faut des fonds; c’est pourquoi lord BRASSEY, énumérant les grands services rendus par cette institution, fait un nouvel appel à la générosité du public britannique. Le noble lord estime à 2.500.000 francs la somme nécessaire. Il est d’ailleurs convaincu que l'Ecole de médecine tropicale de Londres, à laquelle le gouvernement anglais doit la stabilité parmi ses fonction- naires des colonies tropicales et les négociants, le succès de leurs opérations commerciales dans ces régions, ne peut pas périr, mais doit, au contraire, prospérer. (1) Cf. Archives de Parasitologie, IV, p. 458, 1901. Archives de Parasitologie, V, n° 1, 1902. 143 194 À NOTES ET INFORMATIONS M. le D' Patrick MANsow, succédant à lord Brassey, a dit que l'Ecole de médecine tropicale de Londres poursuit deux buts : l’éducation du spécia- liste qui se destine à exercer aux tropiques et l’avancement de la science médicale en ce qui concerne les maladies spéciales à ces régions. L'orateur se plaint du peu de générosité du gouvernement anglais, comparé aux sacrifices que s'impose le gouvernement allemand. A l'appui de ce qu’il avance, le D°' Manson a donné lecture de la lettre suivante que lui a adressée le D' Koca sur les émoluments alloués par le gouvernement allemand aux missions médicales : « En réponse à votre demande, je vous envoie la liste des expéditions médicales actuellement en mission sous les auspices du gouvernement allemand : 1° Professeur Froscx, à Brioni (Istrie) ; 2° D' BLupon, à Lussinpicolo (Istrie) ; 30 D° VAGEDES, au Sud-Ouest-Africain allemand; 4° D' DEemPwozrr, en Nouvelle-Guinée; 5° D° OLzwic, dans l’Afrique orientale allemande ; 6° D’ KruLLE, aux îles Marshall. » D’autres expéditions s'organisent pour le Togo et le Cameroun. Les expéditions 1 à 5 ont pour objet collectif, en premier liea, les recherches sur la malaria et la continuation des travaux accomplis précédemment en Italie, Hollande, Inde et Nouvelle-Guinée. L'expédition n° 6 a pour but de faire des recherches sur la syphilis et ses différentes formes dans les groupes d’îiles des mers du sud. Les expéditions 1 et 2, dont les études sont confinées à l’Europe, reçoivent 20 marks (25 francs) par jour, en outre des frais de voyage, d'installation de laboratoire, etc. Les expéditions hors d'Europe reçoivent 40 marks (50 francs) par jour, et leurs dépenses de voyage, d'achat de livres et d'objets scientifiques et d'installation de laboratoire leur sont naturellement remboursées ; de plus, leurs membres recoivent une somme de 1.000 marks {1.250 francs) et 625 francs pour leur équipement personnel. » Les émoluments ainsi accordés aux expéditions scientifiques allemandes sont de beaucoup plus élevés que ceux alloués aux mêmes expéditions anglaises, et M. le D' Manson ne manque pas de faire ressortir cette vérité devant ses auditeurs. — A.-R. B. (La Dépêche Coloniale, 26 oct. 1901). Et la France, quelle part prend-elle à ces études? L’indifférence de nos compatriotes et des pouvoirs publics est profondément attristante. La lutte contre les maladies infectieuses (III, 359 ; IV, 320, 636). — (Tuberculose). — Le D' Emile Dugois, député de la Seine, président de la Commission d'hygiène publique, a adressé au président du Conseil, ministre de l’intérieur, la lettre suivante : « A la suite de tout ce qui a été dit sur la tuberculose dans les Acadé- mies, dans les Chambres, dans la presse, dans les Congrès, certaines mesures ont été prises; certaines recommandations ont été faites au NOTES ET INFORMATIONS 195 public. C’est là un commencement. Mais ne vous apparaît-il pas que l’Etat doive en cette matière, comme en toutes choses d’ailleurs, donner l'exemple. » Or, j'ai la tristesse de constater que, parmi les locaux occupés par l’administration, ouverts au public, il en est qui ne contiennent pas le cube d'air prescrit par les règlements ; d’autres dans lesquels le courant d'air est en permanence et distribue largement bronchites, pneumonies et pleurésies, avant-coureurs de la terrible maladie que nous voulons com- battre par tous les moyens : d’autres enfin, quelquefois les mêmes que ceux dont je viens de parler, qui sont de véritables foyers de contami- nation et d'infection. Quelques-uns qui n’ont cessé d’abriter des tubercu- leux., en nombre toujours croissant, n’ont jamais été désinfectés. » Je viens vous demander, Monsieur le Président du conseil, de bien vouloir ordonner une enquête sur le degré d’insalubrité des établissements de l’Etat. Il serait possible, pendant les vacances, plus que pendant tout autre moment de l’année, de prendre les mesures urgentes, de faire pro- céder, par exemple, et en attendant mieux, à la désinfection des locaux qui constituent un danger incessant pour les employés de l’administra- tion et pour la population en général. » — (Fièvre jaune). — La Chambre des Députés et le Sénat ont voté, à l'unanimité et sans discussion, une somme de 100.000 francs pour l’orga- nisation et l'entretien d’une mission pour l'étude de la fièvre jaune. Elle comprend trois ou quatre membres, dont les D“ Marcaoux et Srmonp, et s’est mise en route au mois d'octobre dernier. Elle est placée sous la direction de l’Institut Pasteur, qui assurera, au besoin, le renouvellement de ses membres. Elle devra se rendre de préférence au Brésil. Le paludisme au Lagos. — A l'assemblée annuelle de l’Association britannique médicale tenue récemment à Cheltenham, lecture a été donnée d'un intéressant mémoire de sir William Mac GREGOR, gouverneur du Lagos. Ce mémoire traite du paludisme et des moyens de le combattre. Sir Wm Mac GREGOR estime qu’il n'existe pas un pays où le paludisme mérite plus d'attention qu’au Lagos. L'avenir économique et industriel de cette possession britannique dépend en grande partie du paludisme. Bien que favorablement situé au point de vue commercial et qu’il soit géogra- phiquement le port naturel de la province de la Nigeria septentrionale, le Lagos est une colonie de peu de valeur, par le fait que les Européens y attrapent presque tous la fièvre paludéenne. Sir Wm Mac GREGOR signale les moyens pratiques qu’il a mis en œuvre pour combattre le mal. Il a fait traduire et répandre à profusion les rapports du professeur Kocx sur l’action préventive de la quinine et celui du professeur CELLr sur l’emploi des moustiquaires dans les chemins de fer italiens. Enfin, le gouverneur du Lagos a saisi toutes les occasions qui se sont présentées de combattre le fléau. Sir William est convaincu que la quinine et les moustiquaires sont, en attendant mieux, les meilleurs moyens préservatifs contre le paludisme. 196 NOTES ET INFORMATIONS Le plus grand nombre des fonctionnaires au Lagos prend de la quinine, et ceux qui n’en prennent pas sont ceux qui ne peuvent la supporter. En 1900, 79 cas de fièvre se sont déclarés parmi les fonctionnaires européens ; la durée de l'accès fut de quatre à cinq jours ; pendant la même année, 149 fonctionnaires indigènes ont été également atteints ; la fièvre chez eux, ne dura qu’une moyenne de trois à quatre jours. La méthode la plus usitée est de prendre des doses faibles de quinine (2 1/2 à 5 grains), mais certains en prennent une forte dose chaque semaine, tandis que d'autres la prennent très irrégulièrement. Sir Wm Mac GREGoR est d'avis que, non seulement tous les fonction- naires, mais aussi tous les indigènes du Lagos devraient être astreints à prendre de la quinine. Mais la colonie n’est pas assez riche pour acheter les 70 tonnes de quinine nécessaires pour l’administrer aux trois millions d’indigènes qui l’habitent. Un dispensaire public a été établi dans la ville près de l’hôpital général et 2000 à 3000 malades y sont traités annuelle- ment. Un second dispensaire est en construction à Lagos et un troisième à Ebute Metta. - Un grand nombre de femmes indigènes ayant reçu leur éducation en Angleterre ont formé une ligue pour administrer la quinine aux enfants indigènes et à tous ceux qui souffrent de la fièvre. Quant aux mesures pour combattre les Moustiques, elles sont des plus variées ; la plus usitée est de répandre du pétrole sur les marais, mais ce moyen est quelque peu coûteux. Sir William Mac GREGoR termine son rapport en disant que le Lagos a dépensé, en 1900, 862.500 francs pour combattre ce fléau et que cette somme forme la septième partie des revenus de la colonie. — £a Dépêche . coloniale, 27 août 1901. Entre cent autres, cet exemple prouve avec quelle méthode intelligente, avec quelle ténacité les colonies anglaises ont entrepris la lutte contre le paludisme et les maladies des pays chauds. En France et dans les colonies françaises, qu’à-t-on fait jusqu’à présent ? Rien, absolument rien. Les Ecoles de médecine tropicale de Londres et de Liverpool posent et résolvent avec une admirable ardeur les problèmes les plus graves de la médecine coloniale et se couvrent de gloire, grâce aux découvertes capi- tales qui sortent de leurs laboratoires ou qu'accomplissent des médecins instruits par elles : pendant ce temps-là, on ergote encore en France sur l’opportunité de la création à Paris d’un Institut de médecine coloniale. L’apathie et l'indifférence sont telles, que les idées les plus généreuses, les projets les plus étroitement liés à la prospérité et à la grandeur du pays n’en peuvent triompher. Tout cela est profondément triste. Academia de ciencias médicas, fisicas y naturales de la Habana. — CERTAMEN DE LOS PREMIOS PARA EL ANO DE 1902. — Premio del General Wood. — Consistente en la cantidad de mil pesos oro americano, y un accecit de cuatrocientos pesos igual moneda, destinados 4 la mejor memoria, tema de libre eleccion, pero relacionado con algunas de las materias siguientes : NOTES ET INFORMATIONS 197 A. Fiebre amarilla en Cuba. B. Fiebres observadas en Cuba. C. Saneamiento de Puertos, 6 Saneamientos de Ciudades Cubanas. Para optar este premio no se necesita titulo profesional. Los trabajos habrän de ser necesariamente, originales é inéditos. Tendräân preferente estimaciôn las memorias que se acompañen del material cientifico convenintemente preparado, que utilizara el autor en en sus investigaciones. No se tomarän en consideraciôn las recopilaciones, las disquisiciones teoricas, ni las pruebas de érden bibliogräfico. | Los autores de las memorias que lo deseen, podräân renunciar al secreto de su nombre, y solicitar de la Academia el nombramiento de una Comi- siôn que presencie y autorice la exactitud de los experimentos y observa- ciones. | Condiciones generales. — Las memorias que aspiren 4 los premios, se recibirän en la Secretaria General de la Academia, Cuba, num. 84 A. hasta las 2 de la tarde del dia 30 de Marzo de 1902. Deberän ser inéditas, escritas en español, francés 6 inglés y remitirse en pliego cerrado y lacrado con un lema en su cubierta. En otro pliego, también cerrado y lacrado, se enviarä el nombre del autor, con el mismo lema por fuera. En la sesiôn solemne del 19 de Marzo de 1902, se efectuarä la adjudica- ciôn de premios à los autores de las memorias que los hubiesen merecido, destruyéndose en ese acto los pliegos que contengan los nombres de aquellos no agraciados. Le D' Yersin, chauffeur. — Le D' Yersin écrit, le 2 juillet, de Nha- Trang (Annam), où est installé l’Institut Pasteur dont il a la haute direction : « Me voici à l'instant de retour d’une très sérieuse excursion. Je suis parti avant-hier de Nha-Trang pour Phan-Rang (105 kilomètres). Hier, je suis allé de Phan-Rang à Daban (moitié de la route du Lang-Bian) et retour (100 kilomètres). Enfin ce matin je suis rentré de Phan-Rang à Nha-Trang (105 kilomètres encore). En tout : 310 kilomètres de routes annamites ! » La route était mauvaise pour l’aller, affreuse pour le retour. Le plus souvent elle est recouverte d’une couche épaisse de sable sur lequel on roule, à la rigueur, lorsque c'est sec, mais dans lequel on enfonce pro- fondément lorsque c’est mouillé, ce qui était le cas, au retour, car il avait énormément plu. » Ma vitesse moyenne a été de 18 kilomètres, à l'aller comme au retour, et de 20 kilomètres pour le trajet de Phan-Rang, Daban et retour. » Si ma vitesse n’est pas considérable, j'estime néanmoins que j'ai accompli un tour de force, tellement la route était mauvaise. » Je me sers tous les jours de ma voiture pour aller à ma plantation. Le trajet, aller et retour, est de 37 kilomètres. La route, en ce moment-ci, 198 NOTES ET INFORMATIONS est abominable sur plus de la moitié du parcours, mais je passe quand même. J'hésiterais à faire ce parcours avec nos Chevaux de voitures ; avec l’automobile, cela va tout seul ». — (Le Vélo, août 1901). Anhang zur Biographie Johannes Müller’s. — Zum Schluss sei noch darauf hingewiesen, dass Joh. MüLcer auch in dem Jahresbericht über die Fortschritte der analomisch-physiologischen Wissenschaften, mit welchen er das von ihm herausgegebene Archiv für Anatomie, Physiologie und wissenschaftliche Medicin zu erôfinen pflegte, stets der Parasiten gedachte. Und wie Müller überhaupt bei der Abfassung dieser Jahres- berichte vielfach auf eigene Untersuchungen Bezug nahm, so enthält einer desselben (Archiv fur Anat. und Physiol., 1856, p. cv, woselbst Joh. Müller sich auch ebenso wie in seiner Gedächtnisrede auf Rudolphi gegen die Trennung der Blasenwürmer von den Bandwürmern ausspricht) auch den Bericht über die Entdeckung des Nervensystemes bei einem Cestoden, welche dem Berliner Gelehrten geglückt war und welche seinen Namen auch in den Annalen der Helminthologie eine Stätte anweist. —- Max LÜHE. La dracontiase à Bender-Bouchir, port du golfe Persique. — Au cours d’une mission dans le Golfe Persique, j'ai pu observer un cas de dracontiase. C'était sur un Persan, vivant à Bender-Bouchir, mais ayant contracté sa maladie à Bender-Abbas. La Filaire de Médine se rencontre assez souvent dans le nord de la Perse, mais elle est assez rare dans le sud. Tous les cas observés proviennent de la même localité, Bender-Abbas, port le plus proche du détroit d’Ormuz, en face l’île de ce nom. En effet, si la dracontiase peut se trouver dans les autres ports du golfe, on peut être assuré que la maladie a pris naissance à Bender-Abbas. Cette constatation d’une zone si limitée est en faveur de la contamination hydrique. Le temps me manquait pour pousser mes recherches plus avant de ce côté. Je dois dire cependant que l’eau de Bender-Abbas n’est pas potable et que, pour avoir une eau potable, il faut aller la chercher à Naypang, à deux milles de la ville. L'observation suivante me semble digne d’être publiée, d’abord en raison des conditions étiologiques que je viens d'exposer, puis en raison du fait que la dracontiase a commencé ici comme une véritable maladie générale (fièvre, malaise général, etc.). H. L., arménien persan, 28 ans, employé des douanes belges à Bender- Bouchir, est vu par moi le 10 septembre 1901. Il venait de Bender-Abbas, où il était employé dans la même administration. Cet indigène vivait à peu près comme les Européens, même alimentation, même costume. Il ne marchait pas les pieds nus. Connaissant la nocivité de l’eau du pays, il la faisait filtrer par des domestiques, mais, dit-il lui-même, il n’est pas très sûr que ses ordres à cet égard aient été toujours ponctuellement exécutés. Il m'a déclaré notamment que le filtre n’était pour ainsi dire jamais nettoyé, ou nettoyé très superficiellement. NOTES ET INFORMATIONS 199 Homme d’une excellente constitution d’ailleurs, sans tare morbide personnelle ou héréditaire, en apparence. La maladie débute, le 5 juin 1901, par une fièvre légère, un malaise général très prononcé, avec anorexie. En même temps, le corps tout entier est le siège d’un gonflement très marqué. Le nez est devenu gros comme une aubergine; les oreilles sont aussi très augmentées de volume. Le corps est le siège d’une démangeaison insupportable. Au bout de deux jours, le malaise général et le gonflement disparurent et par places on vit se dessiner comme de fortes veines sous la peau. Le siège de ces saillies anormales fut d’abord aux deux pieds (face dorsale), puis à la partie interne et supérieure de la cuisse gauche, à environ cinq centimètres de l’anus. Le point d’où le Ver cherchait à sortir ressemblait à une piqûre de Moustique, se surmontant bientôt d'une pustule. Voici comment les médecins indigènes amènent le Ver hors des tissus. Ils saisissent délicatement la portion déjà sortie, quand elle atteint un demi-centimètre environ, entre de minuscules pinces, puis tirent, jusqu’à ce que trois ou quatre centimètres soient ainsi extraits. Alors ils enroulent le Ver sur un petit rouleau de ouate, de façon à ce qu'il ne puisse plus rentrer dans la plaie ; ils collent cette ouate à la peau, au moyen d'une compresse imbibée d'huile et recouvrent le tout d’une bande. Deux fois par jour, on défait ce bandage et on essaie avec grande prudence de sortir une plus grande quantité de l'animal. Dès qu’une douleur se produit chez le patient, on cesse toute traction, de crainte de briser le Ver. Pour extraire un Ver, il faut de trois jours à six mois. Le malade qui fait l’objet de cette observation a subi trois extractions pour trois Vers, dont l’un mesurait 60 centimètres (pied gauche), l’autre un mètre (pied droit), le troisième (cuisse gauche) était encore plus long. Comme complication, il faut signaler un phlegmon étendu de la région fessière gauche, autour de la plaie due à la Filaire. Aujourd’hui, le malade est complètement guéri. Cependant il sent toujours dans le pied gauche de vifs élancements, ce qui pourrait faire croire à la présence d’un autre Ver, bien que la plaie de cette région soit cicatrisée. — J. CRESPIN, pro- fesseur suppléant à l'Ecole de médecine d'Alger. Note sur un Distome parasite d’une Méduse, — Au mois de juillet 1892, sur la plage du Toulinguet, près Camaret (Finistère), je rencontrai un fragment de Rhizostoma Cuvieri qui était très ferme encore et paraissait vivant ; le flot venait de l’abandonner. En examinant l’ombrelle avec une forte loupe, j'apercus, dans l’épaisseur du tissu cristallin, un kyste contenant de petits corps ovoïdes bruns. Un lambeau d'ombrelle contenant le kyste fut découpé et immergé immédiatement dans l’eau formolée, dont j'avais un flacon. En examinant plus tard ce kyste, séparé de tous les tissus de l’hôte, je constatai que les corps bruns qu'il renfermait étaient de jeunes Distomes ou plutôt des Cercaires anoures, au nombre de quatre-vingts environ. J’en fis une préparation qui s’est assez bien conservée dans le baume de 200 NOTES ET INFORMATIONS Canada, et qui montre encore fort bien aujourd’hui les petits parasites sous les membranes de leur Sporocyste. C’est en eflet à un Sporocyste que nous avons affaire et il paraît avoir quelque analogie avec les Leucochloridium paradoxzum Carus, des Ambrettes. On sait que les Sporocystes ainsi nommés se développent dans le corps d’une Ambrette (Succinæa) et finissent par faire hernie dans l’un des tentacules du Mollusque, en donnant à ce tentacule l’apparence d’un développement exagéré. Les Cercaires contenues dans le Leucochloridium sont anoures et assez allongées, ce qui les fait ressembler à de petits Distomes, mais les organes sexuels font défaut; ces organes n'apparaissent que quand, le Mollusque ayant été avalé par une Bergeronnette ou une Fauvette, les Distomes peuvent se développer et devenir adultes dans l'intestin de ces Oiseaux, sous la forme de Disto- mum macrostomum. Perroncito (1) a signalé en 1878 une autre Cércaire également anoure, enkystée isolé- ment dans le foie d’une Grenouille. Les Cercaires anoures de notre Méduse acquére- raient leurs organes sexuels dans le corps d’un hôte inconnu de nous et assez difficile à trouver, car je ne connais aucun animal dévorant ces Rhizostomes. Habituellement, quand ces derniers échouent sur nos grèves, ils se réduisent assez rapidement, par évaporation de leur eau ou par absorption de cette eau par les sables, et ils disparais- sent sans laisser de traces. Peut-être notre Sporocyste est-il tout simple- ment égarè chez cet hôte; reste à savoir encore comment il a pénétré dans les tissus de l’ombrelle pour s’y enkyster. Quoi qu’il en soit, le point intéressant pour le moment, c’est le fait du parasitisme d’un Trématode dans un Acalèphe. On n'avait encore, que je sache, jamais signalé ce cas d'un animal aussi inférieur parasite par un animal que l’on regarde comme appartenant à un ordre plus élevé dans la série des êtres. La Cercaire contenue dans ce kyste a une forme ovalaire un peu allongée; elle est vaguement échancrée en arrière. La ventouse antérieure est petite, terminale et placée dans l’axe du corps; à sa suite vient un bulbe pharyngien puissant et très musculeux, qui s’allonge un peu au-delà du milieu du corps avant de se bifurquer. La ventouse médiane est assez grande et entourée par la bifurcation du tube digestif, dont les branches assez larges s'étendent jusqu’à la partie postérieure du corps. Le tiers antérieur de l’animal est occupé, sur les parties latérales en dehors du bulbe pharyngien, par des glandes granuleuses, qui manquent ou sont invisibles partout ailleurs. Aucune trace d'organes génitaux. Longueur 186 w, largeur 106 &. — A. Bavay, Président de la Société Zoologique de France. (1) Annali della R. Accademia d'agricoltura di Torino, XXI, febbraio 1878. NOTES ET INFORMATIONS 201 Le paludisme aux Canaries (1) — Après avoir passé trois mois à visiter les trois îles de l’est, j'ai dû quitter les Canaries à la fin d'avril, pour rentrer en France presque directement. Or, en partant à cette époque, je suis parti beaucoup trop tôt pour les Moustiques. Les mousti- quaires étaient encore à ce moment là objets de pur luxe et c’est à peine si j'ai vu quelques Moustiques, soit à Las Palmas, qui est au niveau de la mer, soit dans l’intérieur de l’île. Je vous envoie quelques individus récoltés dans les chambres, la nuit, à Las Palmas et à Guia (nord de l'île), par 160 mètres d’altitude. Le climat des Canaries offre cette particularité que le mois le plus froid de l’année est le mois de février et le mois le plus chaud le mois de septembre. À Las Palmas même, lorsqu'on parle du printemps, on entend par là les mois de mai et de juin, et, d’après les observations thermomé- triques que j'ai pu consulter, il en serait de même dans tout l'archipel. Aussi je crois que, pour avoir chance de rencontrer les Moustiques rares, il faudrait visiter les îles à une époque de l’année relativement tardive. La distribution particulière des flaques d’eau stagnante ne permet pas non plus le développement abondant des larves aquatiques avant la fin de mars, au plus tôt. Toute la zone moyenne de l'île est, en effet, constituée par des pentes franchement inclinées, d’un côté ou d’un autre, vers les ramifications des grandes vallées d’érosion qu'on appelle les barrancos, de sorte qu'il n’y a pas d’eaux stagnantes sur les hauteurs et que les seules flaques d’eau qui persistent sont celles qui se forment pendant la saison sêche au fond même des barrancos, par suite de suintements locaux ou de sources claires qu’on nomme chorros. Ce sont des mares de peu d’étendue (quelques mètres carrés) très propres, souvent garnies de plantes aqua- tiques, et très nombreuses dans certains barrancos. On y va laver le linge et chercher de l’eau; on y mène aussi boire le bétail et je crois bien que c’est là qu’il faudrait chercher les Anopheles. Mais, naturellement, tant que les pluies de mars ne sont pas finies, les conditions sont peu favorables, puisqu’à chaque averse le barranco se change en rivière et jette les Anopheles à la mer. Cette année, il y a eu, le lundi de Pâques et les jours suivants, des pluies torrentielles avec tempête; des ponts ont été emportés. Le bateau interinsulaire, qui portait justement M. Engler, le botaniste de Berlin, a failli faire naufrage et, lorsque je suis retourné à Taïfira, après cela, j'ai trouvé parfaitement désertes les flaques d’eau où j'avais recueilli antérieurement les quelques larves que je vous envoie. Il y a bien aussi çà et là quelques réservoirs artificiels creusés dans le roc, soit à ciel ouvert dans la campagne, soit sous voûte au bas des côteaux, mais je les ai toujours trouvés également pauvres en végétation et en hôtes animaux. | Quant au paludisme lui-même, d’après ce que m’enont dit deux médecins du pays, plusieurs curés et diverses personnes, il serait inconnu dans les deux îles de l’est (Lanzarote et Fuertaventura), qui sont basses, sans eau (1) Extrait d’une lettre adressée à M. le Professeur R. BLANCHARD. 202 NOTES ET INFORMATIONS et sahariennes. À la Grande Canarie, au contraire, le paludisme est assez répandu, d’après ce que m'en ont dit, ici encore, les médecins, les phar- maciens, les curés, les militaires et autres personnes raisonnables. Les gens des campagnes en parlent aussi assez volontiers, mais les auber- gistes considèrent en général les questions de ce genre comme un affront à leur enseigne ou relèguent les faits dans un passé lointain. au temps où les inglès, c’est-à-dire les étrangers, ne venaient pas encore dans l’île. Du reste, les formes graves du paludisme sont presque inconnues. Les loca- lités à paludisme ne sont pas les gros bourgs (abstraction faite de Mogan, dans le sud-ouest de l’île), mais des hameaux, de petits groupes de deux ou trois maisons souvent très isolés, situés dans les barrancos mêmes ou dans leurs dernières diramations vers les Cumbres, alors que les bourgs sont très régulièrement situés sur les hauteurs, ou au moins tout en haut des pentes très raides qui bordent les barrancos dans leur cours moyen. On m'a signalé comme notoirement insalubres, dans la zone des Bana- niers, le petit barranco Lescano, entre Arucas et Tamaraceite, dans le nord de l'ile, et, à un moindre degré, la partie inférieure du barranco de. Guia, au nord de l’île aussi. Tout le barranco de Mogan, au sud-ouest de l’île, est au contraire considéré comme entièrement insalubre. Il parait qu’il y avait aussi autrefois des cas de fièvre dans la région du Monte Lentiscal au sud-ouest de Las Palmas. Dans la zone supérieure de l’île, le paludisme est extrêmement répandu tout autour du grand cirque de Trajana, au sud-est des Cumbres, et des fontaines ré utées pernicieuses ont été récemment comblées aux Çuchillos, près San Bartolome de Trajana. Il y a également des fièvres dans la région de San Mateo, sur la pente nord-est des Cumbres, en particulier à Tenteniguada (en haut du barranco qui passe au Telde) et aux Hornos, près de la Cueva grande. Quand je suis arrivé à San Mateo, dans les pre- miers jours d'avril, le médecin-aubergiste de l'endroit soignait précisément un de ses premiers cas de l'année, chez un petit berger des Hornos. Ce hameau des Hornos est situé très haut, à environ 1000 mètres d’altitude, sur les Cumbres mêmes (qui sont le socle commun des cimes marquées sur les cartes), mais déjà dans les premiers vallonnements d’un barranco. Je ne sais Si ces quelques renseignements pourront vous intéresser, tout incomplets qu'ils sont. Mais il m'a semblé que la Grande Canarie était un bel exemple de pays à paludisme sans marais, et où d’ailleurs on n’a pas à se plaindre particulièrement des Moustiques, ce qui tient sans doute au peu d’étendue et à la pureté des flaques d'eau stagnante. L’archipel cana- rien offre en outre cet intérêt, d’être le terme méridional extrême des pays méditerranéens. Quant à la fièvre jaune, il y en a eu à diverses reprises à Las Palmas et aussi, je crois, à Sainte-Croix de Ténérifte. A Las Palmas, l'épidémie n’a jamais sévi que dans la ville basse, qui est du reste l’agglomération prin- cipale, sans jamais s'élever à plus du tiers du grand rocher auquel est adossée la ville et qu’on nomme le Resco San Nicolas. — D’ F. Gino. NOTES ET INFORMATIONS î 203 Johannes Müller était-il Français ? — On a lu plus haut (p. 95) la notice consacrée à J. MüLrer. Cette notice nous suggère la question formulée en tête de cet article : né à Coblence en 1801, alors que cette ville, placée sous la domination française, était le chef-lieu du département de Rhin-et-Moselle, J. MüLLER était-il Français? Nous aurions mauvaise grâce à répondre par l’affirmative, car les convulsions incessantes dont les provinces rhénanes, passant tour à tour sous la domination française et sous l’hégémonie allemande, ont été le théâtre à la fin du XVIII siècle et au commencement du XIX°, ne peuvent être envisagées que comme un accident passager, qui n’a influé en rien de durable et d’essentiel sur le caractère, les mœurs, les affinités ethniques, en un mot sur la nationalité des habitants. ; La question qui se posait à notre esprit ne visait pas seulement J.MÜüLLER : elle nous permet de relever une note acrimonieuse, dictée par le chauvi- nisme le plus étroit et le plus injuste, qui figure dans un livre de Nuan. Voici le document dans toute sa saveur : . « G. Cuvier ist eigentlich ein geborener Deutscher. Sein ursprünglicher Name war Georg Kürer, und wurde 1769 zu Mümpelgard (einem damals württemberg’schen Enclave) geboren und in Württemberg erzogen. Nach- dem es ihm in seinem Vaterlande sehr hinderlich gegangen, begab er sich als Hofmcister nach der Normandie. Später kam er nach Paris, wo er am Pflanzengarten eine Anstellung als Professor schliesslich erhielt und hier mit Hülfe seiner mitgebrachten deutschen Bildung und seines deutschen Fleisses seine bahnbrechenden Arbeiten lieferte (1). » Ainsi, d'après Nuxn, Georges Cuvier, né à Montbéliard, alors au duc de Wurtemberg, était allemand! Le père du célèbre naturaliste avait servi la France comme officier ; il était décoré de l’ordre du Mérite militaire et s'était retiré à Montbéliard, petite ville où la vie était peu coûteuse, pour y vivre de sa pension : les services du père en France ne comptent pas; le fait seul d’être né à Montbéliard confère à G. Cuvirr la nationalité wurtembergeoise ! Et si le grand zoologiste a été un homme de génie, c’est parce qu'il possédait la culture allemande et le zèle allemand ! Ah! qu’en termes galants ces choses-là sont dites! À raisonner de la sorte, on pourrait aller loin. L’illustre mathématicien J.-L. LAGRANGE, né en 1726 à Turin, alors que cette ville faisait partie du Royaume de Sardaigne, était-il donc sarde ou piémontais? Son père, de nationalité française, était trésorier des guerres du roi de Sardaigne. Lui- même resta à Turin jusqu’à l’âge de 40 ans : il y professa à l'Ecole d'artillerie, puis resta vingt années à Berlin comme directeur de l’Académie. C'est seulement à l’âge de 60 ans qu’il vint se fixer à Paris,appelé par Louis XVI qui lui avait offert le titre de pensionnaire vétéran de l’Académie et un logement au Louvre. Il mourut à Paris en 1813, professeur à l'Ecole (1) A. Nuaw, Lehrbuch der vergleichenden Anatomie. Heidelberg, Carl Winter, 2. Ausgabe, in-8°, 1886 ; cf. p. xxxI, en note. 204 NOTES ET INFORMATIONS. polytechnique, après avoir pris, sous la Révolution, une part considérable à l'établissement du système métrique. La ville de Turin a élevé une statue à ce savant illustre, dont elle a donné le nom à l’une de ses principales rues, mais LAGRANGE en est-il moins Français ? Arrêtons-nous là. On pourrait multiplier ces exemples, sans nouveau profit pour notre thèse. Tohannes MüLLER est Allemand, comme Cuvier et LAGRANGE sont Français : chacun d’eux honore sa patrie, qui doit le revendiquer avec fierté; mais ils honorent encore plus l'humanité tout entière, qui profite de leurs découvertes et doit les réunir en un culte commun. — R. BL. La lutte contre les maladies infectieuses. — Fièvre jaune (V, 195). — Nous avons annoncé l’arrivée à Rio-de-Janeiro de la commission des médecins français, ies docteurs SiMonp et MarcHoux, chargés d’y étudier la fièvre jaune, et la légation de France a signalé l'accueil empressé qu’elle a reçu des autorités brésiliennes. Un pavillon a été spécialement aménagé pour elle à l'hôpital Saint- Sébastien, où l’on recueille les individus atteints du vomito, mais, fait curieux, bien que, d'ordinaire, à cette époque de l’année, la fièvre jaune ait déjà fait son apparition, les médecins français attendaient encore, d'après les derniers courriers, qu'un cas se présentât pour commencer leurs observations. Le docteur Hilario ne GouvEA, professeur à la Faculté de médecine de Rio,a publié récemment dans le Bulletin médical des professeurs GRANCHER et LANNELONGUE, une étude très compétente sur les causes et la prophy- laxie de la fièvre jaune, étude qui a fourni des indications fort utiles à la mission française en démontrant le rôle des Moustiques dans la propaga- tion du fléau. Il nous dit que l’absence exceptionnelle de cas de fièvre à Rio doit être attribuée aux mesures prophylactiques, notamment, à l’em- ploi de moustiquaires, à J’usage du pétrole, du goudron, de l’acide sulfu- reux que la nouvelle théorie de la contagion par la piqûre des Moustiques a préconisées. « Cette observation, ajoute-t-il, est corroborée de divers côtés. Aïnsi au Sénégal, où la mission française reçut l’ordre de s’arrêter, parce qu’une épidémie de fièvre jaune venait d'éclater, la contagion a été immédiatement enrayée, au lieu de prendre les proportions calamiteuses de l’an dernier. » De même à la Havane, d’après une lettre reçue par l’Ecole de médecine tropicale de Liverpool, la campagne contre les Moustiques, autorisée par les autorités américaines, a eu pour résultat que, pour la première fois depuis 1762, la capitale cubaine a été indemne de la fièvre jaune et que la malaria y a diminué de moitié, tandis que la quantité des Moustiques a diminué de 90 ‘/.. » La thèse, comme vous le voyez, fait ses preuves partout et les observa- tions de la mission médicale française à Rio semblent devoir la confirmer. — (Le Temps du 27 décembre 1901). OUVRAGES REÇUS Tous les ouvrages reçus sont annoncés. Périodiques reçus en échange Mittheilungen aus der medicinischen Facultät der k. japanischen Univer- sitat zu Tokio. 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VII-380 pages, broché A NE Part AD AU LED RE UN QAR TER BLANCHARD (D: Raphaël), | professeur à la Faculté de médecine de Paris. — Histoire zoologique et médicale des Téniadés du genre Hymenolepis Weinland. 1 vol. in-18 de 112 p., avec 22 fig. dans le texte, broché, ) 3 fr. . BrA (D'). — Le cancer et son parasite. 1 vol. in-8° de 132 pages, avec 28 fig. ÿ Pdamsile/textes broché 0 Li 27," AR CE NA 5 fr: COQUERELLE (Jules), docteur en médecine. — Histoires critique de la chirurgie _ antiseptique, ses origines et son évolution. Joseph Lister, sa vie, , son ‘œuvre. 1 volume in{16 de XII-125 pages, avec BH et AU de “A Joseph Lisren, DRDODE Ro SUR a ER FES Diners 9 ir. AUS Que (Le D'), médecin principal de Ia marine en retraite, Gina de la Légion =. Des d'honneur. — Le Médecin et les merveilles de la médecine contem- | \poraïine. 1 volume INDES ESS SU Se D AS M AE AR cd M SI L fre M _ Durouy (Di Edmond). — Le moyen Be médieal. 1 ce in-18 de VII-312 RAR pages, broché ere RATES UE BR COOP U A THEN PR de Ga Ut x tien : FEsSINGER (D' Ch.), Se DO dant de l’Académie de médecine. — La thérapeu- tique des v vieux maîtres, deuxième po revue et augmentée. 1 volume CE RS in-8° de 368 DASES HDEOCHE Li EN REER A TEE TRE OR ANS ER en TER 50 Le GRasser (D: Hector). — Études sur le mugriet: 1 volume grand in & de ne PHpases broche Le Dee CO tn LAURENT (Dr Emile). — L’anthropologie niaelie et les nouvelles théo- ries du crime. 1 volume in-8° de 2:2 pages, broché PAT) ME dE 0) fr. Laurenr (Dr Emile). — Le Nicotinisme. 1 volume ins de 221 Pise avec 10. POrtralSors tente DrOCes ce 2e NN ENTER Nr re \ 3 fr. 50 MARTIN (Dr Ernest). — L’opium. Poe abus, mangeurs et fumeurs D nu Re. morphinonunes . 4 volume in-8° de 176 pages, broché RS RE 3 fr. 50 _Noez (Eugène), bibliothécaire de la. ville de Rouen. — hélas médecin, écri- vain, curé, philosophe, avec un portrait, éd de Rabelais gravé à l’eau _ forte par A. Esnault. 1 volume in-I8 raisin, . . , . Moore JUIL. . PEINARD, docteur en médecine de la Faculté de Paris, ernbie de là Société des contribuablés. — De la profession médicale en France au XIX°. siècle. 1 vol. in- 18 de 216 pages, brochés 4.) eee 3 fr 50 RAINGEARD (D'). — Des manifestations cutanées de l'actinomycose. 4 vol grand In Se SAIDASeS )DPOCRÉT ER ONE CN NAN LASER 3 fr. raisin de 34% DASES APE re A PE Patent 1 fr. cu \ El fs E L É : Ne SCIENCES BIOLOGIQUES | Les Sciences biologiques à la fin du XIX: siècle. — Médecine, “hygiène, anthropologie, sciences naturelles, etc., publiées sous la direction de MM R. Blanchard, Charcot, Léon Collin, V.. Cornil,. Duclaux, Dujardin - Beaumetz, _Gariel, Marey, Mathias-Duval et Planchon, DS H. Labonne et Egasse, secré- taires de la rédaction) 1 volume grand in-18 de 800 pages, broché. \ 32 fr. ) / { \ À Il REDIER (D:). — Traité théorique et pratique de la carie dentaire. In8 = f SE à ARCHIVES. DE. PARASITOLOGIE nt R£DACTION à 45, 7 de l'École-de-Médecine. . a j : F à î f s Fo K ete j ee > Le ABONNEMENT RW SUR Paris et Départements : : 80 Îr. — Union postale : Ne Fe g À T : } Le Les 47 ANR de Parusitologue publient. se mémoires originaux écrits SAS D GR l’une ou ne des cinq langues suivantes } ‘français allemand, anglais, espagnol | à et italien. Les auteurs de mémoires en langues ss doivent, autant que possible, FOURNIR UN TEXTE DAGTYLOGRAPHIE (écr u &lu machine), afin de réduire les corrections au minimum. L PA NC - Ce texte doit être conforme aux règles suivantes : ; Ne 1» On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou. botanique adoptées par les Congres internationaux de zoologie et de botanique ; 7 2% On fera usage, tant pour 1e noms d'auteurs que pour es. indications biblio= = graphiques, des abréviations SPNICÉS par ces mèmes Congrès ou par le, Z00/0- - gical Record de Londres ; ë + 3° Les noms géographiques ou les noms propres emphuntés à des langues Qui) D n’ont pas l’alphabel latin seront transcrits conformément aux DÉBReE interna NAT tionales adoptées(par les Congrès de zoologie ; 1 4o Tout nom d'être Ver animal ou plante, commencera JE une prémière lettre capitale ; é | 5» Tout nom scientifique PEN sera imprimé! en italiques (souligne une fois sur : le te NO a de pass l'intérêt de la PDC tion. et pour assurer cle maximum de tion dans la reproduction des planches et-figures, tout en supprimant des dépenses © inutiles, nos collaborateurs sont priés de se conformer aux règles suivantes : r 1° Dessiner sur papier ou sur bristol bien ‘blanc. à à Je > Ne rien écrire sur les dessins originaux. | P :4 : Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figur 0) Eco DLede s sur un calque recouvrant Ia planche ou le dessin. ’ À & Abandonner le’ plus possible le crayon à la mine de plomb pour le Ce Wolf ou l’encre de Chine. 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Un huitième de feuille . 1H A RARE Plusieurs feuilles. La feuille | 6 10 L A Le Gérant : F. R. de ÉUDE dr LILLE. — (mp. LE BIGOT Frères. ) } Paraissant tous les‘trois mois HE j è Fes Va NE : A (48 € v rar à 4 i Û RATE) VW __ | SOUS LA DIRECTION DE HAN ES ED) te : Li ABONNEMENT - =. 5 de eue FR ( \ i ns ee RE < Ô CE SA Det EE ND Sn = mi TA UT | j - \ UM ete x hu 4 re — | 5 Re ; à ! RS 16 EN SE 2 \ L à Ë = { 2 ; Ace k je 3 ; Ë 4 té D ” ; É< : #4 | ( a = Ÿ 4 5 _ + A, \ \ 7 529 CRE ER a mn \ (ere $ EnrS te } x HO Fe NE + Re oo Me RARIS dE à SOGIÉTÉ D ÉDITIONS | SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES Rp Re de RUDEVAL et Gscrl)0 2 ë LA CT EE Au Æ Rue Antoine Dubois, ds : ee ne Téléphone 807.23. é, 7 | S (RER Û ARR IROE: HR CE En à RAPHA AËL BLANCHARD AE PSE RE ui FAGULTÉ DE. MÉDECINE, DE PARIS, de a MEMBRE DE. L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 4 1 Pau D Le 4 Aie 74 à Bora & | ; Ce UE AA ( ta % RUE L ( EU SENS TE RES ! : Ày 2 { di 2 : ) - ee } SOMMAIRE : Base 10 M. Lüme. — Urogonoporus armatus, ein eigentümlicher Cestode aus Acan- ve mit anschliessenden Bemerkungen über die sogenannten Cesto- ” ' ES : à darier (avec 3 fig. dans le texte et planche I). . . . . SV ie aa ere 209 P. GARNAULT. — La tuberculose humaine et la tuberculose bovine pendant l'antiquité et le moyen age. 4 140) 1 AS AE 251 | AVES CADET Nee ! G. AyeLLo e C. PARAsCANDOLO. — Della psittaccosi; studi ed esperimenti (avec un tableau hors texte). . . . . . . . AE DR A URTES AN AU ADP A 294 Revue bibliographique. . .. ....4........ PEN, APRES RO ne SO Notes ietrinfonmations ie" UE PRES TPNt RUE Ne ne CE UE 398 - ï } } Ÿ } Ouvrages recUs M. TL PANIERS SE Ana Pet SR A ON en GR (399 (PLANCHE I). € LAN | ve LES M) GA ARCHIVES DE PARASITOLOGIE sont publiées par la Société d'Étitions scientifiques et Httéraires F. R. DE RUDEVAL et ments à MM. F. R. de RUDEVAL{et C*, Éditeurs, 4, rue Antoine Dubois, Paris, VE. | UROGONOPORUS ARMATUS EIN EIGENTÜMLICHER CESTODE AUS ACANTHIAS, MIT ANSCHLIESSENDEN BEMERKUNGEN ÜBER DIE SOGENANNTEN ;CESTODARIER VON D' MAX LÜHE Privatdocent an der Universität und Assistent am Kel. zoologischen Museum in Kônigsberg i/Pr. (Hierzu Tafel I). In den Monaten März und April des Jahres 1900 hielt ich mich in Triest auf, um auf der dortigen k.k. zoologischen Station, deren Verwaltung ich für ihr freundliches Entgegenkommen zu grossem Danke verpflichtet bin, helminthologisch zu arbeiten. Der Zweck, welchen ich dabei verfolgte, war ein zwiefacher. Die grosse Arbeit von Looss, welche Distomen und Monostomen systematisch sichtete und welche damals gerade erschienen war, hatte die Distomen der marinen Fische noch verhältnismässig wenig berück- sichtigen kônnen und erschien es wünschenswert, hier durch sgenauere Untersuchungen der grossenteils noch nicht genügend bekannten Distomen der marinen Fische, die Arbeit von Looss zu ergänzen. Ich wünschte deshalb diese Distomen aus eigener Anschauung kennen zu lernen, ausserdem aber richtete ich mein besonderes Augenmerk auf Cestoden und zwar lag mir vor allem daran, die Cestoden der Selachier, welche mir bis dahin fast nur aus der Litteratur bekannt waren, näher kennen zu lernen, um mir, wenn môglich, ein eigenes Urteil über die natürlichen Ver- wandtschaftsverhältnisse derselben bilden zu kônnen. Gehôren doch die von mir in den letzten Jahren untersuchten Ichthyotaenien der Schlangen zu den nächsten Verwandten jener Selachier-Cesto- den mit welchen sie die Ordnung der Tetraphylliden bilden, deren weitere Einteilung in Familien und Gattungen zur Zeit noch fast allein auf den äusseren Verhältnissen des Scolex beruht und als eine naturgemässe kaum angesehen werden kann. Archives de Parusilologie, V, n° 2, 1902. 14 210 MAX LÜHE Unter den von mir in Triest gesammelten Selachier-Cestoden befindet sich nun eine Form, welche mir ein besonderes Interesse zu beanspruchen scheint und welche ich, ungeachtet einer gewissen Lückenhaîftigkeit meiner Beobachtungen, im folgenden näher eha- rakterisieren will. Es ist eine bekannte und oîft betonte Thatsache, dass bei den meisten Cestoden der Selachier die Proglottiden sich von der Bandwurmkette ablôsen, bevor sie ihre volle Ausbildung erreicht haben. Sie leben dann einzeln neben der Bandwurmkette, von welcher sie stammen, in dem Spiraldarm ihres Wirtes weiter und ihr Wachstum ist bei manchen Arten noch so erheblich, dass die reife einzelne Proglottis grüsser ist wie die ganze ursprüngliche Bandwurmkette. Derartigen einzeln lebenden Cestoden-Proglot- tiden gleichen in den Grundzügen ihrer Organisation Formen, welche ich mehrfach in dem Spiraldarm von Acanthias vulgaris fand und zwar stets in sehr grosser Zahl, ohne dass es mir freilich gelungen wäre, eine zugehôrige Bandwurmkette aufzu- finden. Soweit ich sehe, ist dieser in mehrfacher Hinsicht bemer- kenswerte Parasit von 4 canthias bisher noch nicht in die Litteratur eingeführt worden. Ich nenne ihn mit Rücksicht au die Lage der Genitalofinung und die Bestachelung des Vorderendes Ürogonoporus armatus. Auf die ihm anzuweisende Stellung im zoologischen System komme ich später zurück. DIE ÂUSSEREN FORMVERHÂLTNISSE DES UROGONOPORUS ARMATUS. sind sehr charakteristische. Die Einzel-Proglottiden sind stets wesentlich länger als breit, während die Difierenzen zwischen Transversal- und Sagittaldurchmesser sehr viel weniger hervor- treten. Wenn wir von dem, eine specielle Diflerenzierung aufwei- senden Vorderende absehen, kann im übrigen der Kôrper der Einzel-Proglottiden als mehr oder weniger spindeliôrmig bezeichnet werden. Seine Länge kann bis zu 3" erreichen, seine grôsste Breite beträgt alsdann 0,5-0,6mm, seine grôsste Dicke 0,25-0,40mm Das Hinterende endet ziemlich scharî zugespitzt und eine durchaus entsprechende Verschmächtigung findet auch nach vorne zu statt, woselbst sich bei stark gestreckten Exemplaren der spindelformige Rumpf deutlich in einen mehr oder weniger langen Hals verlän- UROGONOPORUS ARMATUS 211 gert. Bei noch nicht ganz reifen Proglottiden, welche überhaupt vergleichsweise weniger in die Länge gestreckt erscheïinen, ist dieser Hals verhältnismässig kürzer und, wenn wir solche Proglot- tiden noch einem leichten Drucke aussetzen, erscheint er nur durch zwei seitliche Einbuchtungen angedeutet, wie sie Fig. 1 aui Tafel I. zeigt. Nach vorne schliesst sich nun an diesen Hals, beziehungsweïise überhaupt an den spindelfôrmigen Hauptabschnitt des Kôrpers, ein sehr beweglicher Anhang an,welcher eine specielle Differenzierung des Vorderendes zu Fixationszwecken darstellt und welchen ich mit Rücksicht auf diese seine Function als Haît- lappen bezeichnen will. Dieser Haîtlappen von Urogonoporus armatus kann, von der. Fläche gesehen, etwa als herzidôrmig bezeichnet werden. Mit seiner Basis dem eben als Hals -bezeichneten verschmächtigten Kôrperteil ansitzend, ist er doch von diesem stets recht scharî abgegrenzt, da er sich sehr rasch verbreitert und demzufolge in der Flächenansicht die äussere Begrenzung der Einzelproglottis an der Grenze von Haftlappen und Hals winkelig einspringt. Die grôsste Breite des Haîftlappens nähert sich der grüssten Breite der ganzen Proglottis. Bei den reiten Proglottiden, für welche die Maasse des Hinterkôrpers bereits oben mitgeteilt wurden, finde ich den Haïtlappen 0,4-0,5®® breit bei einer grôssten Breite des Hinterkôrpers von 0,5-0,6®m und einer Breite des Halses von nur 0,150n, Während bei dem jüngeren und etwas gequetschten Exemplar von 2m Gesammtlänge, welches auf Taf. I, Fig. 1. abgebildet ist, der Haïftlappen mit sehr breiter Basis dem nur schwach angedeuteten Halse auïisitzt, kann beï starker Streckung des Halses und zwar namentlich bei ganz reifen Exemplaren der Haïtlappen mit dem Halse an ein auf einem Stiele sitzendes Blatt erinnern. Die Länge des Haïftlappens ist im Mittel ungefähr gleich seiner Breite. Nach vorne zu verschmälert er sich ziemlich rasch und gleich- mässig, um in einer meist recht schari ausgeprägten Spitze zu enden, deren Winkel je nach dem Contractionszustande gewissen Schwankungen unterliegt, jedoch in der Regel ein wenig grôsser als ein Rechter zu sein scheint. - Charakteristisch für den Haftlappen des Urogonoporus armatus ist ferner seine ausgesprochen flächenhaîfte Ausbildung. Während. ‘212 MAX LÜHE Querschnitte durch den Hinterkôürper einen mehr oder weniger ovalen Umriss haben und sich je nach dem Contractionszustand -in ihrer Form einem Kreise nähern (besonders in der Mitte des Hinterkôrpers) oder auch bei starker Abflachung der einen Fläche fast halbkreisiôrmig erscheinen kônnen, finde ich auf allen von mir angefertigten Schnittserien die beiden Flächen des Haftlappens annähernd parallel zu einander verlaufen bis zu dem ringsum gleichmässig stumpi abgestutzten freien Rande (vergl. Taf. I. Fig. 4 und 5). Der Sagittaldurchmesser des Haftlappens ist also ein verhältnissmässig gleichmässiger. Dabeï ist er auch ausseror- dentlich gering (er schwankt nach meinen Messungen bei den verschiedenen Individuen je nach dem Contractionszustand zwi- schen 0,026 und 0,060m, und beträgt im Mittel 0,03-0,04mm), so dass stets der Haîtlappen wesentlich dünner ist, als der Hinter- kürper. Häufig beginnt die Dicke der Proglottis schon unmittelbar an der Grenze des Haîtlappens plôtzlich zuzunehmen, in der Weise wie dies Tafel I. Fig. 5 zeigt, so dass der Haftlappen in diesem Falle auch auf dem Sagittalschnitt sehr scharf gegen den Hinter- kôrper abgegrenzt erscheint. Doch ist dies Verhalten bis zu einem gewissen Grade dem Contractionszustand unterworfen und ich habe auch Sagittalschnitte untersucht, auf welchen die Dicken- zunahme der Halses von Anfang an mehr allmäblich erfolgte und demzufolge der Haîtlappen gegen den Hinterkôrper nicht so scharf abgegrenzt erschien, wie in der eben citirten Abbildung. Der ganze Haïftlappen ist, wie bereits erwähnt wurde, ausseror- dentlich beweglich und zwar bestehen diese Bewegungen in erster Linie in Einrollungen der Ränder, denen gegenüber Verbreite- rungen und Verlängerungen des Organes verhältnismässig mehr in den Hintergrund treten, vorausgesetzt, dass man die lebenden Tiere ohne Anwendung irgend welchen Druckes untersucht, da ja natürlich ein solcher jede Einrollung verhindert und die Bewe- gungen auf abwechselnde Verbreiterungen und Verlängerungen beschränkt, sobald nur das Tier, bevor der Druck einsetzte, vüllig gestreckt wurde. An ohne Druckanwendung conserviertem Mate- rial finde ich stets entsprechend den am lebenden Tier zu beobach- tenden Bewegungen den Haftlappen mit seinem Vorderende und häufig auch mit seinen Seitenrändern auf die eine Fläche einge- krümmt {und zwar anscheinend stets auf diejenige, welche ich UROGONOPORUS ARMATUS 213 aui Grund der unten zu besprechenden Lagerung des Uterus als die dorsale ansehe) bez. mehr oder weniger vollkommen einge- rollt (vergl. hierzu Taf. I, Fig. 4 und 5). Es kann keinem Zweifel unterliegen, dass die hier in ihren äusseren Formverhältnissen beschriebene Differenzierung des Vor- derendes als eine Anpassung an Fixationszwecke angesehen wer- den muss, dass mit andern Worten der von mir als Haftlappen bezeichnete Kôrperteil in der That ein Haftorgan ist. Selbst aus Acanthias-Eingeweiden, welche durchaus nicht mehr als frisch bezeichnet werden kônnen, ist es bei einiger Vorsicht nicht schwierig, die Parasiten zu conservieren, ohne dass sich ihr Vor- derende von der Darmwandung ablôst. Aber auch abgesehen von dieser direct festzustellenden Thatsache würde die Bedeutung des Haftlappens als eines Fixationsorganes schon allein dadurch bewie- sen werden kôünnen, dass dieser so überaus bewegliche Anhang des Kürpers am Rande sowohl wie auf beiden Flächen dicht mit kräftigen Stacheln besetzt ist. Die Organe, mit welchen sich die Helminthen an ihren Wirten fixieren, lassen sich im wesentlichen in zwei Gruppen bringen : entweder vermitteln sie die Fixierung durch eine von ihnen aus- geüble Saugwirkung oder ihr2 Wirkung beruht auf dem Princip der Widerhaken, welche ein Zurückgleiten verhindern. Ein Saug- organ, mit welchem sie sich fixieren künnten, besitzen nun die Einzel-Proglottiden von Urogonoporus armatus nicht, vielmehr wird ihre Fixierung an der Darmwandung ihres Wirtes bedingt durch ein Stachelkleid, welches in ähnlicher Weïse bei Cestoden bisher noch niemals beobachtet worden ist (1), welches jedoch in jeder (1) Hôchstens kônnte die Bestachelung von Gyrocotyle zum Vergleich heran- gezogen werden. Indessen ist dort nicht nur die Anordnung der Stacheln eine durchaus andere, ungleichmässige (vergl. R. S. WAGENER, Ueber einen neuen in der Chimæra monstrosa gefundenen Eingeweide-Wurm, Amphiptyches urna Grube und Wagener. Müller’s Archiv für Anat., Physiol. u. wiss. Med., 1852, p.545 f., Taf. XV, fig. 7), auch die Lagerung der Stacheln ist eine wesentlich andere, indem dieselben nicht einfach in der Cuticula befestigt sind, sondern auch noch die ganze Subeuticula durchsetzen (vergl. SPENCER, W. BaAzpwiN, The anatomy of Amphiptyches urna. Transact. Roy. Soc. Vicloria., I, part. 2, Mel- bourne, 1889, 4, p. 138-151, Taf. XIII, fig. 6, citiert nach einem handschriftlichen Auszug von Prof. BRAUN, sowie E LoNNBErRG, Siudien über skandinavische Cestoden. Kongl. Svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar, XXIV, n° 6. Stockolm, 1891, p. 21-23. Taf. II, fig. 41). 214 MAX LÜHE Beziehung dem Stachelkleide so vieler Distomen homolog erscheint. Wie bei vielen Distomen ist nicht der ganze Kôrper, sondern nur das Vorderende bestachelt : wohl reicht die Bestachelung noch etwas über die Grenze zwischen Haftlappen und Hals hinaus nach hinten (was in Fig. 1 auf Taf. I, nicht zur Darstellung gebracht ist, um die Lagerung von Hoden und Dotterstücken deutlich hervor- treten zu lassen — vergl. jedoch Fig. 4 und 5), aber schon im hin- teren Teile des Haftlappens stehen die Stacheln etwas weniger dicht, wie am Vorderende und beim Übergang auf den Hals werden sie noch spärlicher und nehmen gleichzeitig an Grôsse ab, um sehr bald gänzlich zu verschwinden. Wie bei den Distomen sind die Stacheln regelmässig in Quincunx gestellt und ähnlich den Verhält- nissen bei den Distomen sind auch die Gestalt der Stacheln und ihre Befestigung in der Cuticula. Bezüglich der Form der Stacheln ist vor allem hervorzuheben, dass dieselben ziemlich stark abge- plattet sind, so dass man sie vielleicht auch als Schuppen bezeich- nen kônnte, wie dies ja neuerdings bei den Distomen üblich zu werden beginnt. Doch unterscheiden sie sich von dem, was man sonst Schuppen zu nennen pflegt, durch ihre gleichmässige and scharfe Zuspitzunge. In der Flächenansicht erscheinen sie an der abgerundeten Basis 0,006m» breit bei einer Länge von 0,020mn. Die beiden freien Seitenränder verlaufen von der Basis bis zur freïen Spitze fast ganz gerade, wie bei einem spitzwinkeligen, gleich- schenkeligen Dreiecke. Auf Längsschnitten oder bei Ansicht auf die Kante, ergiebt sich die Dicke der Stacheln an ihrer in die Cuticula eingesenkten Basis auf kaum 0,003", das heisst also sie ist noch ein wenig geringer als die halbe Breite der Stacheln an der gleichen Stelle. Anfänglich nimmt, von jener Basis aus gerechnet, die Sta- chel-Dicke in kaum merklicher Weise, dann allmählich jedoch etwas stärker ab, um in eine sehr scharfe Spitze auszulauten. Ferner kann man auf Längsschnitten feststellen, dass die Stachel- basis auch in sagittaler Richtung abgerundet und nicht wie bei so vielen Distomen winkelig abgestutzt erscheint. Dagegen stimmen die Stacheln von Urogonoporus armatus darin vollkommen mit den Stacheln der Distomen überein, dass sie die ganze Dicke der Cuti- cula durchsetzen, dass also ihre Basis dem zwischen der Cuticula und der Basalmembran liegenden dünnen Protoplasma-Saume der Epithelzellen unmittelbar aufliegt. Doch steckt andererseits im UROGONOPORUS ARMATUS 215 Gegensatz zu dem Verhalten bei dem Stachelkleide der Distomen auch nur die Stachelbasis in der kaum 0,002mn dicken Cuticula, der grüsste Teil der Stacheln ragt Îfrei über die Oberfläche der Cuticula hervor und kann also eine ähnliche physiologische Wir- kung ausüben wie die Haken an dem Scolex 50 vieler Cestoden oder an dem Rüssel der Echinorhynchen. Wie die Hakenfortsätze dieser Cestoden- und Echinorhynchen-Haken verlaufen auch die Stacheln des Urogonoporus armatus nicht gestreckt, sondern leicht sgekrümmt, sodass das freie Ende des Stachels annäherend parael zur Oberflâche der Cuticula orientiert ist. Die Fixierung des Parasiten an der Wandung des Spiraldarms von Acanthias erfolgt nun in der Weise, dass der Haftlappen in die natürlichen Vertiefungen der Schleimhaut eindringt und dort durch die als Widerhaken wirkenden Stacheln festgehalten wird. Anscheinend geht hierbei in der von dem Parasiten occupierten Schleimhaut-Krypte das Epithel verloren. Dafür, dass der Parasit auch durch actives Eindringen in die Gewebe der Schleimhaut selbst grüssere Verletzungen hervorzurufen vermag, habe ïch keinerlei positive Anhaltspunkte. Indessen muss ich ausdrücklich betonen, dass für eine genauere Untersuchung der Anheftungsweise des Urogonoporus armatus mein Material nicht ausreichte. Wohl habe ich eine Anzahl von Exemplaren noch mit ihrem Haîftlappen an der Darmwandung festsitzend conserviert, aber die Acanthias- Eingeweide, in welchen ich die Parasiten gefunden hatte, ent- stammten nicht Haïfischen, welche ich selbst noch lebenä in Händen gehabt hatte, sondern waren von Fischern der k. k. zoologischen Station zugetragen worden und waren infolge dessen für histologische Untersuchungen nicht trisch genug. Auf den von mir angefertigten Schnittpräparaten zeigle sich das Darmepithel bereits so stark zerfallen, dass diesen Präparaten für Feststellung der Art und Weise, wie die Parasiten die Gewebe der Darm- Schleimhaut des lebenden Fisches beeinflusst hatten, keine grosse Beweiskraft mehr zuerkannt werden kann. Für derartige Unter- suchungen ist bei der Gesch windigkeit, mit welcher am Darmkanal der meisten Meeresfische erhebliche postmortale Veränderungen eintreten, unbedingt Material erforderlich, welches einem erst unmittelbar vorher getôteten Fische entnommen ist. 216 MAX LÜHE HAFTLAPPEN BEI ANDEREN SELACHIER-CESTODEN. Auf eine dem vorstehend geschilderten Haïftlappen des Urogono- porus armatus analoge Bildung bei anderen Selachier-Cestoden hat bisher meines Wissens nur Pintner aufmerksam gemacht (1). Derselbe berichtet nämlich in seinen Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers über eine Erscheinung, welche er damals nur bei Acanthobothrium coronatum (Rud.) Van Ben. beobachtet hatte und welche darin bestand, «dass sich am vorderen Rande der freien Glieder ein im Durchmesser 0,727-0,808mm messendes Stück kugelig oder eiformig einschnürte und durch seine saug- napfartigen Bewegungen die Ahnlichkeit einer solchen Proglottide mit einem Trematoden vollendete. » Diese Beobachtung Pintner's kann ich durchaus bestätigen. Ich habe sie nicht nur bei dem auch von mir untersuchten Acanthobothrium coronatum (Rud.) Van Ben. wiederholt machen kônnen, sondern in fast ganz der gleichen Weise auch bei den Einzel-Proglottiden mehrerer anderer Selachier-Cestoden, so dass ich zu der Überzeugung gelangt bin, dass eine besonders grosse Beweglichkeit und Formveränder- lichkeïit des Vorderendes überhaupt für die losgelôsten Einzel- Proglottiden der Tetraphylliden charakteristisch ist. Als mittleren Contractionszustand kônnen wir es nach meinen Beobachtungen ansehen, wenn in der Mitte des quer-abgestutzten Vorderendes der Einzel-Proglottis sich noch ein kleiner lappenfôrmiger Fortsatz nach vorne erstreckt, welcher dem Kôrper der Proglottis mit breiter Basis aufsitzt und in der Flächenansicat mehr oder weniger halbkreisfôrmig erscheint (2). Dieser Contractionszustand wird auch besonders häufig beim Conservieren von Einzel-Pro- glottiden fixiert. Indessen ist die Abnlichkeit mit dem Haftlappen von Urogonoporus armatus noch wesentlich grôüsser, wenn das Vor- derende der Proglottis sich mehr in die Länge gestreckt und jener kleine lappenfôrmige Forsatz durch zwei seitliche Einkerbungen, (1) Theodor PrNTNer, Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers mit besonderer Berücksichtigung der Tetrabothrien und Tetrarhynchen. 4rb. a. d. Zool. Inst. d. Univ. Wien u. d. Znol. Slat. in Triest, IT, Heft 2, 1880, p. 5 D hierzu : G.-R. WaGexer, Die Entwickelung der Cestoden. Verhdlg. [Nova Acta] d. Kaïis. Leop.-Carol. Akad. der Naturf., XXIV, Suppl., Breslau u. Bonn, 1854, Taf. 22, Fig. 278. UROGONOPORUS ARMATUS 217 welche eine halsartig verschmälerte Kôrpérpartie zwischen sich fassen, von dem Hauptteil der Proglottis abgeschnürt erscheint. Es entsteht auf diese Weise ein Bild, wie es Fig. 8 auf Taf. V, in Van Beneden’s Vers cestoïdes (am nach unten gewandten Ende der Figur) darstellt (1). Dass diese Differenzierungen am Vorderende der Einzel-Proglottiden von Acanthobothrium coronatum und ähnlichen Formen dem Haïtlappen von Urogonoporus armatus homolog sind, kann keinem Zweïfel unterliesen. Indessen treten sie im Gegen- satz zu dem viel vollkommener entwickelten Haftlappen des Urogo- noporus keineswegs immer deutlich hervor, sondern sind in dieser Beziehung in viel hôherem Maasse von dem jeweiligen Contrac- tionszustande abhängig. So kann z. B. bei starker Streckung das Vorderende der Proglottis sich in eine alsdann verhältnismässig sebr durchsichtige, ziemlich gleichmässig verschmächtigte Spitze ausziehen oder umgekehrt bei starker Contraction stumpf abge- rundet enden, in welchem Falle nur noch eine auflällig geringere Durchsichtigkeit den contrahierten Haîftlappen andeutet. Ganz augenscheinlich handelt es sich im einfachsten Falle nur um eine besonders grosse Beweglichkeit des Vorderendes der Einzel-Pro- glottis, welches gewissermassen tastende Bewegungen ausführt. Die offenbar erst später aufgetretene Neigung des Vorderendes, sich bei diesen Bewegungen in bestimmter Grôsse gegen den übri- sen Kôrper abzuschnüren, ist anscheinend bei verschiedenen Arten verschieden gross, doch sind meine Untersuchungen an den lebenden Objecten zu näheren Angaben über diese Verschiedenheï- ten nicht erschôpiend genug, da sie nur zur ersten Orientierung vorgenommen wurden und mein Hauptstreben während meines verhältnismässig nur kurzen Aufenthaltes auf der Triester Station aui die Sammlung conservierten Materials gerichtet war. So wenig differenziert aber der Haïtlappen bei den in Rede stehenden Formen auch ist, so steht doch offenbar seine Bildung auch in Zusammen- hang mit dem Bestreben, sich an der Wandung des Wirtsdarmes zu fixieren. Hierauf weist namentlich hin, dass sich bei den Bewegun- gen des lebenden Objectes häufig an der der Unterlage aufliegenden Fläche eine kleine grubige Einsenkung bildet, deren Formverän- derungen sehr wobhl, wie dies von Seiten Pintner’s geschehen ist, (1) P. J. Van BENEDEN, Recherches sur la faune littorale de Belgique. Les Vers cestoïdes. Mem. de l’Acad. Roy. de Belgique, XXV, 1850. A8 MAX LÜHE mit den Bewegungen eines Saugnapfes verglichen werden kônnen, namentlich dann, wenn man hierbei nicht an die typischen Saug- näpfe der Cestoden und Trematoden, sondern an den sogenannten Saugnapi am Vorderende von Dendrocælum lacteum und punctatum denkt. Freilich ist die fixierende Wirkung des Haftlappens bei jenen Eïnzel-Proglottiden nur eine sehr geringe, welche bei den von mir in dieser Beziehung angestellten Versuchen die Abtôtung der Parasiten niemals überdauerte. Und dies erscheint auch leicht verständlich, wenn wir bei dem Versuche, den Bau des Haftlappens dieser Formen auf Schnittserien näher zu untersuchen, keinerlei auffällige Structur-Eigentümlichkeiten finden, wenn wir insbeson- dere an der erwähnten grubigen Einsenkung, welche ich gelegent- lich auch an conservierten Einzel-Proglottiden von Acanthobothrium coronatum noch erhalten gefunden habe, keine besondere, die Ahnlichkeit mit einem Saugnapf oder auch nur einer Sauggrube vervollständigende Muskulatur nachweiïisen kônnen. Diese geringe Differenzierung des Haftlappens macht es auch erklärlich, dass derselbe bisher noch keine besondere Beachtung gelunden hat und dass nur Pintner einmal ausdrücklich kurz auf ihn hinweist. Er ist jedoch nicht nur in der bereits citierten Abbil- dung von Wagener in seiner charakteristischen Form wiederge- geben. Auch wenn wir die von Van Beneden in seinen Vers cestoïides publicierten Abbildungen aufmerksam durchmustern, finden wir, dass eine ganze Reïhe dieser Figuren verschiedene Contractionszu- stände der von mir als Haftlappen bezeichneten Bildung deutlich erkennen lassen. Es sind dies Taf. Il, Fig. 5 und 6, Taf. IV, Fig. 7, Taf. VI, Fig. 6, Taf. VIT, Fig. 7, Taf. XIL, Fig. 6 und Taf. XIV, Fig. 5. Auch die bereits oben erwähnte Fig. 8 der Taf. V. kônnte in diesem Zusammenhbange genannt werden, da Van Beneden diese Abbildung falsch orientiert, d. h. mit dem Vorderende nach unten gewandt hat. Indessen ist dem belgischen Gelehrten bei der Deutung des in dieser Abbildung dargestellien Parasiten noch ein zweiter Irrtum untergelaufen, der freilich mit jener falschen Orientierung in ursächlichem Zusammenhange steht : Die Abbildung stellt nämlich nicht, wie Van Beneden annahm, eine losgelôste Einzelproglottis von Phyllobothrium thridax Van Ben., sondern — eine Wageneria dar und ich komme deshalb am Schlusse dieser Arbeit auf diese Form noch einmal des Näheren zurück. UROGONOPORUS ARMATUS 219 INNERER BAU VON UROGONOPORUS ARMATUS. Nächst der Ausbildung des bestachelten Haftlappens ist für den neuen Acanthias-Parasiten vor allem die Lage der Genitalôffinung charakteristisch. Diese befindet sich nâämlich weder an dem Seiten- rande wie bei der Mehrzahl der Selachier-Cestoden, noch auf der Ventralfläche, wie bei Echeneibothrium myliobatis-aquilae Zseh. (1), sondern an dem zugespitzten Hinterende (vergl. Taf. I, Fig. 1.2, 6). Cirrus und Vagina münden dicht neben einander am Grunde eines nur schwach entwickelten Genilalatriums und zwar der Cirrus der dorsalen, die Vagina dagegen der ventralen Fläche der Kôrpers genähert (vergl. Taf. I, Fig. 6). Das von mir gelegentlich beobach- tete Eindringen des Cirrus in die Vagina (vergl. Taf. L, Fig. 6) weist darauf hin, dass die Selbsthefruchtung, welche Zschokke über- haupt bei den Tetraphylliden der Selachier für wahrscheinlich hält, bei Urogonoporus in der That stattfinden kann. Die Hoden (Taf. I, Fig. 1, h) sind auf die vordere Hälfte des Rumpies beschränkt, d. h. sie reichen nach vorn bis zum Vorder- ende des Rumpies bez. bis zum Halse, und die hintersten liegen ziemlich genau zu beiden Seiten der Mitte des Rumplies. Eine Sonderung in zwei seitliche Felder, wie bei den Calliobothrien tritt nicht hervor. Nur die hintersten Hoden liegen in je einer wenig regelmässigen Reihe zu den beiden Seiten des Kôrpers, um zwischen sich Raum für den Uterus zu lassen. Weiter nach vorne zu sind die Hoden regellos in der Markschicht verteilt. Doch finden wir auch hier auf einem Querschnitt nur selten mehr wie drei Hodenbläschen gelegen, da ihr Durchmesser im Verhältnis zum Gesammtquerschnitt des Wurmes ziemlich beträchtlich (ca. 60-80 uw), dafür aber ihre Zahl nur verhältnismässig gering ist (19-25). Die aus den einzelnen Hodenbläschen hervortretenden Vasa eflerentia vereinigen sich ungefähr an der Grenze des ersten und zweiten Viertels der Rumpflänge und dorsal von den hintersien der noch median gelesenen Hodenbläschen zum Vas deferens, welches alsdann in zahlreichen Windungen zwischen Uterus und dorsaler Subcuticula nach hinten verläuit. Am slärksten ist der + (1) Fritz Zsonoxke, Recherches sur la structure anatomique et histologique des Cestodes. Gentve, 1888, 4°, p. 356-363, pl. IX, fig. 154. 220 MAX LÜHE Windungsreichtum desselben in der Nähe der Mitte des Rumpies und eine auf meinen Präparaten sich stets mehr oder weniger deutlich zeigende Einbuchtung des Uterus in der Mitte seiner Dorsalfläche (vergl. Taf. I, Fig. 4 etwas oberhalb, utg) ist durch die dort sich häufenden Schlingen des Vas deïerens bedingt. Hinter dieser Stelle wird die Schlängelung des Vas deferens sehr bald geringer und der Endabschnitt desselben (Taî. I, Fig. 1 und 2, vd) verläuft nur schwach gekrümmt, dicht hinter dem Keimstocke sich stark dem einen Seitenrande nähernd, dann etwas über die Mittellinie hinaus der anderen Seite zustrebend, zum Hinterende des Kôrpers, um dort in den Cirrusbeutel einzutreten. Zwischen Uterus und Keimstock tritt das Vas deferens auf die Ventralfläche hinüber, derart dass es das Mittelstück des Keimstocks auf dessen ventraler Fläche kreuzt. Der Cirrusbeutel erscheint ungefähr birnfôrmig, seine Länge beträgt ca. 125 u bei einer grôssten Breite von ca. 70 . Seine muskulôse Wandung ist ausserordentlich zart und dünn. Der ihn durchziehende Endabschnitt des männlichen Éeitungsweges zerfällt deutlich in einen dünnwandigen Ductus ejaculatorius und einen, von sehr viel dickerer Cuticula ausgekleideten Cirrus. Eine Vesicula seminalis ist jedoch nicht vorhanden. Besonders hervorzuheben ist, dass die männlichen Geschlechts- organe auch bei Exemplaren, deren Uterus hereits vollkommen entwickelt und mit reifen Eiern gefüllt war, no:h keinerlei Anzeichen einer Rückbildung erkennen liessen. Die weiblichen Genitalorgane sind im wesentlichen nach dem . Typus der Tetraphylliden angeordnet. Der Keimstock (Taf. I, Fig. 1 und 2, ov) liegt in der hinteren Kôrperpartie und reicht mit seinen beiden seitlichen Flügeln bis ungefähr zur Mitte der Rumpflänge bez. bis zur Berührung mit den hintérsten Hodenbläschen. Er erscheint verhältnismässig compact, wenig gelappt und seine beiden seitlichen Flügel stehen an ihrem hinteren Ende durch eine breite Brücke von Ovarial- Gewebe mit einander in Zusammenhang, so dass die Gestalt des Keimstocks im ganzen mit einem U verglichen werden kann. Die Dotterstocksfollikel (Taf. 1, Fig. À und 2, dst) Hegen an den beiden Seitenrändern, aber noch innerhalb der Markschicht des Rumpfes in einer meist einfachen Reïhe, welche sich vom Halse UROGONOPORUS ARMATUS 221 bis zum zugespitzten Hinterende erstreckt. Ihre Anzahl beläuft sich jederseits auf ca. 40-50, ihr Durchmesser beträgt im Mittel ca. 0,024mn, Die Vagina (Taf. I, Fig. 1-4 und 6, ») verläuft von ihrer am Hinter- ende des Kôrpers ventral von der Cirrusmündung gelegenen Offnung nach vorne zu, ventral von dem Mittelstück des Keim- stockes emporsteigend, dann vor demselben sich an die Dorsal- fläche wendend und an dieser wieder nach hinten zurück verlau- fend, um sich erst hinter dem Keiïimstock mit dem Oviduct zu vereinigen. Nahe ihrer Mündung ist sie an einer beschränkten Stelle, welche in der Regel spindelfürmig erweitert ist, von auffällig grossen und sehr charakteristisch angeordneten Zellen umstellt, über deren Bedeutung ich ein sicheres Urteiïl nicht zu fällen wage. Diese Zellen sind spindelfürmig, am grôüssten in der Mitte der betreffenden Strecke der Vagina, von wo aus sie nach beiden Seiten an Grôsse allmählig abnehmen, und stehen mit ihrer Längsachse nicht senkrecht zur Wandung der Vagina, sondern schräg nach deren Mündung zu geneigt. (Vergl. Taf.l, Kig. 2). Der Gedanke liegt nahe, dass es sich hier um Drüsenzellen handele. Indessen spricht der Umstand, dass die fraglichen Zellen auch an ihrem dem umgebenden Parenchym zugewandten Ende sich stark ver- schmächtigen, nicht gerade für diese Annahme. Auch habe ich weder etwas von Mündungen gesehen, die bei Drüsen doch vorhan- den sein müssten, noch fand ich im Protoplasma eine Structur, die auf die Bildung eines Drüsen-Secretes hinwiese. Die bisher von einzelnen Beobachtern (z. B. von Zschokke bei Calliobothrium verti- cillatum, von Krämer bei Ichthyotænia ocellata) als Drüsen gedeu- teten Zellen des Vaginalrohrs sind augenscheinlich nichts anderes als den Zellen der Subeuticula homologe Epithelzellen. Môglicher- weise gilt dies auch für die fraglichen Zellen bei Urogonoporus, doch bedürîte dann immer noch die Thatsache einer Erklärung, dass an einer ganz bestimmten Stelle der Vagina die Epithelzellen um ein vielfaches grôsser sind, als im übrigen Verlaufe derselben. Ein Receptaculum seminis gelangt nicht zur Ausbildung. Der Oviduct (Taf. [, Fig.2 und 3,od)entspringt an der Hinterfläche des Keimstockes in der Nähe der Medianlinie und zeigt an seinem Ursprung einen schwach entwickelten Schluckapparat (angedeutet in Fig. 3 oberhalb des rechten paarigen Dotterganges). Bezüglich 229 $ MAX LÜHE seines Verlaufes, wie überhaupt bezüglich der Eïnzelheiten in der Anordnung der weiblichen Genitalgänge, welche sich um die stets seitlich von der Medianlinie gelegene Schalendrüse gruppieren, sei auf Taf. I, Fig. 2 und 3 verwiesen. Der aus der Schalendrüse hervorgehende Uteringang (Taf. I, Fig. 1-4, utg) wendet sich der Medianebene zu und steigt dann dorsal von dem Keimstock in leichten Schlängelungen nach vorn, um von der Dorsaifläche aus in den geräumigen Uterus einzumün- den an einer Stelle, welche in dem in Fig. 4 abgebildeten Sagit- talschnitt gerade getroften ist. Der Uterus liegt bei Flächenansicht des Wurmes in dem vom Keimstock und den hinteren Hoden- bläschen umschlossenen Raume, welchen er bei reifen Exemplaren vollkommen ausiüllt. In seiner Form schliesst er sich vollkommen dem für die Tetraphylliden typischen Verhalten an, insofern als er einen geräumigen, sackidrmigen, in der Längsrichtung der Proglottis gestreckten Hoblraum darstellt, welcher seitliche, an ihrem freien Ende vielfach gegabelte Ausbuchtungen entsendet. Diese letzteren sind kurz und gedrungen, ihre Länge übertrifit kaum ihren Durchmesser, ihre Zahl beträgt ca. 10-15 jederseits und sie folgen so dicht auf einander, dass die sie trennenden Zwischenwände von unmessbarer Feinheït sind. Der Uterus liegt der Ventralfläche unmittelbar an, derart, dass Cuticula, Subcuii- cula und Uteruswandung zusammen in reifen Proglottiden nur ca. 0,003mn dick sind (vergl. Taf. I, Fig. 4). Wenn wir solche reife Proglottiden in Meerwasser oder Koch- salzlôsung überführen, um sie von dem anhaîftenden Darmschleim zu säubern, so entleeren sie sofort sämmtliche im Uterus enthalten gewesenen Eier, in ähnlicher Weise wie dies bereits Zschokke für eine ganze Reïhe von Selachier-Cestoden betont hat und wie es auch unter analogen Verhältnissen bei einzelnen Parasiten von Süsswasserfischen, namentlich bei Ichthyotænia ocellata (Rud.) geschieht. Derartig entleerte Uteri zeigen dann eine Ofinung ähn- lich derjenigen, welche Zschokke iür mehrere Calliobothrien beschreibt und abbildet (1). Die Uterusôfinung war aber ebenso- wenig praeformiert wie sie es nach Pintner's Feststellungen (2), (4) Loco citato, Taf. IV, fig. 71; Taf. V, fig. 81. 12) Th. Panier, Neue Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers. — ]. Zur Kenntnis der Gattung Echinobothrium. Arb. a. d. Zool. Inst. Wien, VIII, Heît 3, Wien, 1889, p. 6 (376) f. Anm. UROGONOPORUS ARMATUS 223 die ich durchaus bestätigen kann, bei den Tetraphylliden ist. Sie ist erst secundär in folge der durch die Behandlung der Parasiten bedingten Spannungsveränderung in der extrem dünnen ventralen Kôrperwandung entstanden und sie fehlt auch an Material, welches sofort conserviert wurde, ohne vorherige Abspülung des anhaf- tenden Darmschleims in Seewasser oder Kochsalzlôsung. Die annäherend kugeligen Eier (Durchmesser ca. 0,032») sind von einer dünnen,ungedeckelten, stark zu Schrumpiung neigenden Eischale umschlossen und machen ihre Embryonalentwickelung im Uterus durch. Die reife Oncosphäre ist kugelig, mit einem Durchmesser von 0,018mm, Sie besitzt 6 Embryonalhaken von 0,006mm Länge, welche in der typischen Weise in drei Paaren angeordnet sind, und von denen die Haken der beiden seitlichen Paare einander stärker genähert sind, wie die Haken des mittleren Paares. Eine zarte Embryonalhülle schliesst sich eng an die Oberfläche der Oncosphäre an, während die eigentliche Eischale ersi in weitem Abstande folgt. Bevor ich die systematischen Schlussfolgerungen aus dieser Schilderung der Genitalorgane des Urogonoporus ziehe, seien noch einige kurze Angaben über die übrigen Organsysteme gemacht. Die Subeuticula zeigt in reifen Proglottiden an verschiedenen Kôrperstellen eine auffällig verschiedene Ausbildung. An der gan- zen Ventralfläche und ebenso an der ganzen Oberfläche des Haftlap- pens ist sie nur sehr schwach entwickelt. Dagegen erreicht sie auf der Dorsalfläche des Rumpfes eine unvergleichlich viel stärkere Ausbildung, was auch in Fig. 4 und 6 angedeutet ist. Doch reicht in Fig. 4 die Strichelung, welche die bis zu 0,032® hohen Subcu- ticularzellen der Dorsalfläche wiedergeben soll, versehentlich zu weit noch vorn. Sie hätte bereits ungefähr in der Mitte zwischen den beiden, von k ausgehenden Verweisungs-Strichen aufhôren sollen. An dieser Stelle, d. h. etwas hinter den vordersten Hoden, schwinden plôtzlich die langgestreckten Spindelzellen und machen sebr viel kleineren, mehr kubischen Zellen Platz. Ebenso plôtzlich ist auch der Übergang zwischen den beiderlei Ausbildungsweisen der Subcuticula an den beiden Seitenrändern des Wurmes. Zum Teil hängen diese Differenzen augenscheïinlich mit der grossen Beweglichkeit des Haftlappens zusammen, zum anderen Teil mit der Ausbildung des Uterus, welche nicht nur die ventrale Kôrper- 29% MAX LÜHE wandung etwas ausdehnt, sondern eine directe Atrophie derselben herbeïführt. Die Muskulatur ist, wie bei den losgelüsten Einzelproglottiden der Tetraphylliden, nur sehr schwach entwickelt. Eine Ausnahme hiervon macht nur der Haftlappen. Schon die Subcuticularmus- kulatur ist in diesem sehr kräftig entfaltet und zwar ist dies hauptsächlich die Folge der Ausbildung besonderer Stachelmus- keln, welche den von Bettendorf bei Fasciola hepatica entdeckten ähnlich sind (1), jedoch in einem sehr viel flacheren Bogen und mit Ausnahme ihrer an der Basis benachbarter Stacheln gelegenen Insertionszellen ziemlich parallel zur Cuticula verlaufen, sodass sie bei flüchtiger Betrachtung von Sagittalschnitten den Eindruck von besonders kräftigen subcuticularen Längsmuskeln machen. Von Parenchymmuskeln sind im Haïtlappen nur sagittal verlau- fende Fasern vorhanden, (vergl. Taf. [, Fig. 5) welche indessen sehr kräftig entwickelt sind und sich nicht nur durch ihre grosse Zahl, sondern auch durch ihren, an die Verhältnisse bei Schistocephalus erinnernden beträchtlichen Durchmesser von den schwachen Sagittalmuskeln des Rumpies unterscheiden. Das Wassergefässsystem lässt keine durchlaufenden stärkeren Längsstämme erkennen, sondern ist in einen reichverzweïigten Plexus aufgelüst, und zwar verlaufen die feinen Gefässe, welche diesen Plexus zusammensetzen, grôsstenteils ziemlich dicht unter der Subcuticula und dringen nur in verhältnismässig geringer Zabl in die Markschicht ein. Über das Nervensystem kann ich sichere positive Angaben leider nicht machen, da es mir nicht gelungen ist, dasselbe auf einer meiner Schnittserien mit Sicherheit nachzuweisen und zu ver- folgen, auch nicht auf solchen durch jugendliche Exemplare mit entwickelten Hoden, aber noch nicht functionierenden weiblichen Genitaldrüsen. Die einzelnen Teile, aus welchen sich das Nerven- system aufbaut, sind augenscheinlich verhältnismässig nur sehr fein, und dürften in ihrem gegenseitigen Zusammenhang mit Sicherheit wohl nur bei speciell auf diesen Punkt gerichteter, sorglältiger Untersuchung lebenden Materials zu verfolgen sein. (1) Heinr. BETTENDORF, Über Muskulatur und Sinneszellen der Trematoden. Inaug. Diss., Rostock, 1897, 40, p. 26-28, Taf. V, fig. 40. UROGONOPORUS ARMATUS 229 ÜBEr DIE SYSTEMATISCHE STELLUNG VON UROGONOPORUS. Aus den vorstehenden Angaben geht hervor, dass Urogonoporus armatus in den Grundzügen seines anatomischen Baues, speciell in der Anordnung seiner Genitalorgane, einer einzelnen Tetra- phylliden-Proglottis gleicht. Die wesentlichsten Abweichungen, welche sich constatieren liessen, betreflen die Ausbildung des Wassergefässsystemes und des Haîftlappens, sowie die Lage des Genitalporus. Ich glaube indessen, dass nach unseren heutigen Kenntnissen keines dieser drei Momente gegen eine nahe Ver- wandtschaît des Urogonoporus mit den Tetraphylliden in das Feld seführt werden kann. | Die Ausbildung des Wassergefässsystemes weist innerhalb der Pseudophylliden (— Bothriocephalidæ Lühe, 1899), welche sicher eine einheitliche systematische Gruppe darstellen, so grosse Ver- schiedenheiten auf, dass ich dem Fehlen starker Längsstämme bei Urogonoporus, während solche bei den Tetraphylliden in der Regel wohl ausgeprägt sind, keine wesentliche systematische Bedeutung beimessen kann. Der Haftlappen ist eine für Urogonoporus ungemeïin charakte- ristische Bildung, namentlich intolge seines innerhalb der Cestoden ohne directe Analogie dastehenden Stachelkleides. Indessen finden wir eine diesem Haîftlappen zweifellos analoge, wenn auch weniger entwickelte und unbestachelte Bildung auch bei losgelôsten Einzel- Proglotiiden von Teitraphylliden. Es steht demnach der Annahme nichts im Wege, dass das hochdifierenzierte Organ des Urogono- porus sich phylogenetisch aus jener unvollkommeneren Bildung der Tetraphylliden-Proglottiden entwickelt habe. Die Bestachelung kann hierbei ebenso gut secundär erworben sein, wie sie innerhalb verschiedener Formen-Reihen der Distomen unabhängig von einander entstanden ist. Die Lage des Genitalporus am Hinterende endlich ist bei einer Cestoden-Proglottis, welche sich erst aui einem verhältnismässig späten Entwickelungsstadium aus dem Verbande der Proglottiden- Kette lôst, wohl als unmôglich zu betrachten. Bei der Beurteilung der systematischen Stellung des Urogonoporus ist jedoch zu . berücksichtigen, dass die endständige Lage des Genitalporus zWei- fellos im Laufe der phylogenetischen Entwickelung erst verhält- Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 15 26 . MAX LÜHE nismässig spat erworben wurde. Darauî weist besonders der eigenartige Verlauf der Vagina hin. Der charakteristische bogen- fôrmige Umweg, welchen dieselbe von ihrer Mündung bis zur Vereinigungsstelle mit dem Oviduct beschreibt, ist nur verständ- lich durch die Annahme, dass der Genitalporus im Laufe der Phylogenese aus einer Lage vor dem Keimstock, wie sie bei den Tetraphylliden die Regel ist, allmählich nach hinten gewandert ist, bis er schliesslich seine jetzige endständige Lage erreichte. In diesem Zusammenhange sei daran erinnert, dass der Genital- porus bei den Tetraphylliden an sehr verschiedenen Stellen des Seitenrandes liegt. Ja sogar Anklänge an eine vollkommen end- ständige Lage desselben finden wir bereits innerhalb dieser Ces- toden-Ordnung, insofern als bei einzelnen Arten (Anthobothrium auriculatum Rud.) die Genitalôffnung sich am äussersten Hinter- ende des Seitenrandes befindet (1). Es kônnte durchaus môglich erscheinen, dass bei Proglottiden mit derartiger ursprünglicher Lagerung des Genitalporus, welche sich bereits auf einem sehr frühen Entwickelungsstadium von einander lôsen, spâter in folge ungleichen Wachstums am Hinterende der Genitalporus die Lage erhalten kônnte, in welcher wir ihn bei Urogonoporus finden. Dass aber bei Urogonoporus armatus diese Lôsung von einander in der That bereits auf einem sehr frühen Stadium, nicht unwesentlich vor Erreichnug der männlichen Reiïie erlolgt — wenn anders überhaupt noch jemals im Laufe der ontogenetischen Entwickelung mehrere « Proglottiden » mit einander im Zusammenhang stehen — das kann nicht nur aus der Ausbildung derjenigen Stellen, an welchen die Aneinanderlagerung zweier Proglottiden statthaben müsste, d. h. aus der Lage des Genitalporus am Hinterende und der Bewafinung des Vorderendes, erschlossen werden. Es geht auch direct aus der Thatsache hervor, dass ich junge, noch unreife Exemplare von nur 0,85mm Länge und 0,2» Breite gefun- den habe, welche in ihrem äusseren Habitus bereits vollkommen den erwachsenen Individuen glichen. Der ursprüngliche Zusammenhang mehrerer « Proglottiden » von Urogonoporus ist jedoch überhaupt noch durchaus hypothe- tisch, seine Annahme beruht nur auf einem Analogie-Schluss auf (1) Vergl. F., Zscaoxke, Recherches sur la structure anatomique et histolo- gique des Cestodes. Genève, in-49, 1888 ; cf. p. 267, pl. VII, fig. 106 und 107. UROGONOPORUS ARMATUS 227 _Grund der Âhnlichkeit des Acanthias-Parasiten mit einer Tetra- phylliden-Proglottis. Bereits in der Einleitung habe ich betont, dass ich vom Urogonoporus armatus nur jene an die losgelôsten Einzel - Proglottiden der Tetraphylliden erinnernden Formen sefunden habe. Keine zugehôrige Bandwurmkette, kein zugehô- riges Scolex ist mir zu Gesicht gekommen. Auch Dr. Pintner hat einer brieflichen Mitteilung zufolge den vorstehend beschriebenen Acanthias-Parasiten mehrfach gefunden, ohne dass es ihm jemals selungen wäre, einen zu den so zahlreich vorhandenen « Proglot- tiden » gehôrigen Scolex aufzufinden. Diese wiederholten nega- tiven Befunde kônnen bei der grossen Anzahl, in welcher die proglottiden-ähnlichen Formen in dem Spiraldarm ihres Wirtes selunden werden, kaum zufällig sein. Sie kônnten aber môgli- cherweise darin begründet sein, dass der noch zu suchende Scolex durch ganz besondere Kleinheit und schnelle Macerierung nach dem Tode des Wirtes der Beobachtung entgangen ist oder dass er bereits während des Lebens des Wirtes selbst zu Grunde gesgangen ist, nachdem er zuvor eine grosse Zahl von Proglottiden abgeschnürt hatte. In diesem Falle würden die thatsächlich beobachteten Formen in jeder Hinsicht den Proglottiden anderer Selachier-Cestoden homolog sein, selbst dann, wenn die Proglot- tiden-Bildung etwa nach Analogie von Schistocephalus bereits in dem Zwischenwirte erfolgte und nach der Übertragung in den definitiven Wirt nur die einzelnen Proglottiden sich ansiedelten, die Ansiedlung des Scolex dagegen unterbliébe. Diese letztere Annahme, welche namentlich für denjenigen, der die Entwicke- lung der Cestoden als Generationswechsel aufïasst, nichts unmôüg- liches einschliesst, würde die bisherige Unauffindbarkeit des Scolex im Spiraldarm von Acanthias wohl am besten erklären — wenn man nicht etwa annehmen will, dass die vorstehend be- schriebenen Formen überhaupt keiner Bandwurmkette entstam- men, sondern in ähnlicher Weise, wie wir dies für Archigetes und Caryophyllæus annehmen müssen, sich vermittelst einer mehr oder weniger einschneidenden Metamorphose direct aus dem Ei entwickeln. Das bisher vorliegende Thatsachen-Material gestattet eine sichere Entscheidung dieser Frage nicht. Dieselbe wird viel- mehr erst dann als wirklich gelôst zu betrachten sein, wenn die Entwickelung des Urogonoporus aufgedeckt und festgestellt sein 228 MAX LÜHE wird, ob in derselben ein Scolex oder eine einem Scolex entspre- chende Bildung eine Rolle spielt. Ein Urteil über die systematische Stellung des Urogonoporus ist aber trotzdem bereits jetzt môglich. Wenn nämlich Urogonoporus in der That einen Scolex besitzt, von welchem die bisher allein bekannten Formen als Proglottiden abgeschnürt werden, so würde doch die individuelle. Selbstän- digkeit dieser Proglottiden eine noch wesentlich grôssere sein, als bei anderen Selachier-Cestoden, und der Art im Verein mit dem so charakteristischen Stachelkleide, welches in ähnlicher Weise bei keinem anderen Cestoden wiederkehrt, eine gewisse Sonderstellung anweisen. Wenn andererseits ein besonderer Scolex fehlen und aus je einem Embryo im Lauie der Entwickelung nur je eines der von mir gefundenen Individuen hervorgehen sollte, dann würden wir allerdings den Urogonoporus zu den Cestodariern stellen müssen, sobald wir nach dem Vorgange von Monticelli unter diesem Namen alle Cestoden zusammenfassen wollen, welche sich durch den Mangel der Proglottiden-Bildung und die Einzahl des Geschlechts- apparates auszeichnen. Aber diese Gruppe würde dadurch meines Erachtens auch den letzten Schein von Natürlichkeït einbüssen. Ist die verwandtschaïîtliche Zusammengehôrigkeit der bisher als Cestodarier zusammengefassten Gattungen Amphiline, Gyrocotyle, Archigetes und Caryophyllæus schon mehr wie zweïfelhaft, so kann ich eine nähere Verwandtschaîft des Ur'ogonoporus mit diesen Gattungen unter keinen Umständen anerkennen. Die Ausbildung des sackfôrmigen Uterus mit seinen seitlichen Ausbuchtungen und das Fehlen einer natürlichen Uterusmündung scheiden ihn streng von den genannten Cestodarien, welche sämmtlich einen kanalfôrmigen, mehr oder minder stark gewundenen und sich nach aussen ôfinenden Uterus besitzen. Dieser Unterschied scheint mir so schwerwiegend, dass ich mir die Einzahl des Genitalapparates, falls dieselbe wirklich dem Urogonoporus mit den bisher als Cesto- dariern zusammengefassten Formen gemeinsam sein sollte, nur als eine Convergenz-Analogie erklären kônnte, welche in einem natürlichen Systeme, d. h. einem Systeme, welches die natürlichen Verwandtschaftsbeziehungen zum Ausdruck zu bringen sucht, nicht in erster inie berücksichtigt werden dürite. UROGONOPORUS ARMATUS 229 Mit Rücksicht auf die Topographie der Genitalorgane, welche in der modernen Systematik der Cestoden eine so hervorragende Rolle spielt, erblicke ich die nächsten Verwandten des Urogonoporus in den Tetraphylliden und halte den ersteren für eine speciell differenzierte Form, welche sich aus dem gemeinsamen Tetraphyl- liden-Stamme in einseitiger Weise entwickelt hat, ähnlich wie die Trypanorhynchen anscheinend einen in anderer Richtung aus dem- selben Stamme hervorgesprossten Seitenzweig darstellen. In Con- sequenz dieser Anschauung wäre dem Urogonoporus im Systeme eine verhältnismässig isolierte Stellung in der Nähe der Tetra- phylliden anzuweisen. Solange seine Entwickelung noch gänzlich unbekannt und damit auch die Scolex-Frage noch nicht endgiltig entschieden ist, geschieht dies meines Erachtens am zweckmäs- sigsten in der Form, dass man ihn als Vertreter einer besonderen Familie (Urogonoporidæ nov. fam. inqu.) anhangsweïise den Tetra- phylliden anreiht. ZUR SYSTEMATIK DER SOGENANNTEN CESTODARIER. Hierdurch erheischt dann aber die Diagnose der Cestodarier eine Anderung. Es genügt nicht mehr, diese Gruppe, wie dies bisher geschah, durch die Einzahl des Genitalapparates zu charakteri- sieren, wir müssen vielmehr bereits in der Diagnose derselben besonders betonen, dass der Uterus ein gewundener und mit besonderer Mündung sich nach aussen ôffnender Kanal ist. Ja, ich môchte sogar diese Diagnose noch weïter einschränken. Monticelli hatte seinerzeit die Cestodarier zu einer den Cestoden und Trematoden gleichwertigen Gruppe erheben wollen (1). Indes- sen ist dieser Vorschlag nicht zur Annahme gelangt, vielmehr betont Braun ausdrücklich die nahen Beziehungen der Cestodarier zu den typischen Cestoden und fasst sie mit letzteren zu den Cestodes sens. lat. zusammen, indem er gleichzeitig hervorhebt, dass die einzelnen Cestodarier-Gattungen sich soweit gegenüber- stehen, dass von einem Systeme der Cestodarier bisher nicht die Rede sein kônne (2). Seitdem dies geschrieben wurde, hat aber (1) Fr. Sav. Monricezur, Appunti sui Cestodaria. Napoli, 1892, 4°, 41 p. (2} Bronv’s Ælassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1 b, Cestodes. Leipzig, 189-1900, p. 1146-1165. 230 © MAX LÜHE nicht nur unsere Kenntnis der typischen Cestoden gewisse Fort- schritte gemacht, es ist auch eine umfangreiche Arbeit (1) über eine bisher erst wenig eingehend untersuchte Cestodarierform erschienen, deren Text zwar, weil in tschechischer Sprache geschrieben, der Allgemeinheit unzugängig ist, welche aber doch auf Grund der zahlreichen, in der Hauptsache auch ohne die tschechische Figuren-Erklärung verständlichen Abbildungen ge- stattet, ein Urteil über die natürlichen Verwandtschaftsheziehun- gen der betreftenden Art zu fällen. Ich glaube wir kônnen heute sagen, dass Caryophyllæus und Archigetes in nahen verwandt- schaîtlichen Beziehungen zu gewissen typischen Cestoden (Bothrio- cephaliden) stehen, wohingegen Amphiline und Gyrocotyle zu allen andern Cestoden (im weiteren Sinne, d. h. einschliesslich der Cestodaria Monticelli’s) in Gegensatz gestellt werden kônnen. - Darauf, dass Caryophyllæus und Archigetes gewisse Beziehungen zu den Bothriocephaliden haben, ist bereits mehrfach aufmerksam gemacht worden. Speciell für Archigetes hat sogar Lônnberg direct die Vermutung ausgesprochen, dass derselbe von Bothriocepha- liden-ähnlichen Vorfahren abstamme (2). Auch mir scheint ein verwandtschaftlicher Zusammenhang zwischen Archigetes und den Bothriocephaliden hôüchst wahrscheinlich. Nicht nur erinnern die beiden Sauggruben und die Gestalt der Eier desselben an gewisse Bothriocephaliden. Auch die Genitalorgane zeigen nach den von Mrazek publicierten Abbildungen (3) in wichtigen Punkten eine auffällige Übereinstimmung. Diese selben Abbildungen beweisen aber meines Erachtens auch die nahe Verwandtschaft des Archigetes mit Caryophyllæus, und wenn Lônnberg dem letzteren im Gegensatz zu Archigetes noch eine ziemlich abgesonderte Stellung einräumen wollte, so kann ich ihm hierin ebensowenig beistimmen, wie ich dem letzten Untersucher des Caryophyllæus mutabilis zugeben kann, dass dieser Art « die phylogenetisch wichtige Stellung einer primi- tiven Form gesichert » sei (4). (1) Al. MRAZEK, Archigetes appendiculatus Ratz. Vésinik kräl. éeské spoleë- nosti näuk, tr. mathemat. prirodovèdeckd, 1897, &, 47 p., 5 Taf. (2) Einar LonngerG, Beiträge zur Phylogenie der parasitischen Plathelminthen. Centralbl. für Bakteriol XXI, 1897, p. 676. (3) AI. MRÂzEx, Archigetes appendiculatus Ratz. Vèsinik kral. eské spolet- nosti nduk, tr. mathemat. p'irodovèdeckä, 1897, 8°, 47 p., 5 Taf. (4) Heïinr. Wi£c, Anatomie von Caryophyllæus mutabilis Rud. Ein Beitrag zur Kenntnis der Cestoden, Zeilschr. f. wiss. Zool., LVI, 1893, p. 1-41, Taf. I-II. UROGONOPORUS ARMATUS 231 Zur Begründung dieser Ansicht weist Will namentlich auf den Bau des von ihm erst entdeckten Nervensystemes hin. Meiner Ansicht nach mit Unrecht. Das Nervensystem des Caryophyllæus mutabilis «(besteht » nach Will (p.38) «aus sechs Längsnerven, die in ziemlich regelmässigen Abständen durch Ringcommissuren mit einander in Verbindung treten, und gleicht dem für die Trematoden gefundenen Typus vollkommen ». Das ist nicht ganz richtig und steht sogar mit den eigenen Angaben Will’s auf p. 17-19 seiner Arbeit in Widerspruch. Dem Nervensystem der Trematoden gleicht dasjenige des Caryo- phyllæus nicht mehr und nicht minder als das Nervensystem irgend eines anderen Cestoden. Die Übereinstimmung beschränkt sich auf das Vorhandensein mehrerer Längsstämme und die Ver- bindung dieser unter einander durch zahlreiche ziemlich unregel- mässig angeordnete Commissuren (1). Dagegen unterscheidet sich das Nervensystem des Caryophyllæus von demjenigen der Trema- toden in principieller Weise dadurch, dass nicht sechs, sondern zehn Längsnerven vorhanden sind (2 Hauptlängsnerven, jederseits 2, also im ganzen 4 Begleitnerven, 2 dorsale und ? ventrale Nerven). Und selbst wenn man den Hauptlängsnerven mit seinen beiden Begleitnerven insgesammt dem Lateralnerven der Trematoden homologisieren wollte, würde noch der Unterschied bestehen bleiben, dass bei den Trematoden der Ventralnerv der Hauptlängs- nerv ist, bei Caryophyllæus dagegen der Lateralnerv. Diese Diffe- renzen fallen aber um so schwerer ins Gewicht, als die Zehnzahl der Längsnervenstämme, sowie deren gegenseitige Lage und Ver- bindung untereinander in genau derselben Weise, wie sie sich beim Caryophyllæus finden, für die gesammten Cestoden typisch sind (2). Das Nervensystem des Caryophyllæus gleicht also nicht, wie Will behauptet, dem für die Trematoden gefundenen Typus,.es gleicht vielmehr dem für die Cestoden gefundenen Typus vollkommen — (1) Vergleiche hierzu : A. Looss, Die Distomen unserer Fische und Frôsche. Stuttgart, 189%, p. 142-155. — Sowie : L. Con, Untersuchungen über das centrale Nervensystem der Cestoden. Zool. Jahrb., Abt. f. Anat., XII, 1898, p. 89-160, Taf. 6-9. (2) Ausgenommen sind nach unseren bisherigen Kenntnissen einzig und allein Ligula und Schistocephalus, bei welchen die Zahl der Längsnerven wesentlich grôsser, aber zugleich auch inconstant ist. Bezüglich des Details verweise ich auf die citierte Arbeit von L. Cohn. 939 ‘ MAX LÜHE so vollkommen, dass es auf Grund unserer jetzigen Kenntnisse bei der Entscheidung der Frage, ob Caryophyllæus im Vergleich zu anderen Cestoden als primitive Form angesehen werden darf, überhaupt nicht in Betracht gezogen werden kann. Nur die Schluss- folgerung ist sicher, dass von so nahen Beziehungen zu den Tre- matoden, wie Will sie construieren will, nicht die Rede sein kann. Sollten die Angaben Will’s über das Nervensystem im Kopîe des Caryophyllæus (keine einfache Hauptcommissur, sondern anstatt dessen zwei hinter einander gelegene ringformige Commissu- ren) (1) auch nur annähernd der Wirklichkeït entsprechen, so würde sich der Nelkenwurm hierdurch noch viel mehr von den Trematoden entfernen und man kônnte auf den Gedanken kommen, ob nicht sein ganzes Nervensystem sich am einfachsten ableiten liesse aus dem Nervensystem einer einzelnen Cestoden-Proglottis. Bevor wir indessen berechtigt sind, derartige Vergleiche zu ziehen, muss das Nervensystem im Kopfe des Caryophyllæus sehr viel enauer bekannt sein als dies zur Zeit der Fall ist. Lässt uns also das Nervensystem bei Beurteilung der phyloge- netischen und systematischen Stellung des Caryophyllæus im Stich, so müssen wir uns nach anderen Merkmalen umsehen, welche diesbezügliche Schlussfolgerungen zulassen. In erster Linie kommt da die Anordnung der Genitalorgane in Betracht, und bezüglich dieser betont auch Will die Ahnlichkeit mit den Bothriocephaliden. Diese ist in der That sehr gross und beruht auf der Uebereinstim- mung in folgenden Merkmalen : 1) Die Mündungen von Cirrus, Vagina und Uterus sind sämmtlich flächenständig und zwar liegen siesämmtlich aufein und derselben _ Fläche — wie bei den Dibothriocephalinæ, Liqulinæ und Cyathoce- phalinæ. 2) Die Cirrus-Mündung liegt vor der Mündung von Vagina und Uterus — wie gleichfalls bei den drei genannten Unterfamilien. 3) Vagina und Uterus münden — wie bei den Cyathocephalinæ — am Grunde eines gemeinsamen Hohlraumes, welcher analog einem typischen Genitalatrium eine der äusseren Haut in jeder (1) Nach einer Textfigur Mrazck’s zu erteilen (/. c., p. 21, Obr. 2), scheint auch Archigeles keine einfache Hauptcommissur zu haben sondern anstatt dessen eine Ringcommissur. UROGONOPORUS ARMATUS 233 Beziehung entsprechende epitheliale und cuticulare Auskleidung besitzt (1). &) Die Vagina verläuft leicht geschlängelt ventral von dem stark gewundenen kanalfürmigen Uterus und erweitert sich zu einem Receptaculum seminis — wie bei den Dibothriocephalinæ und Ligulinæ — und auch die Verhältnisse bei den Cyathocephalinen weichen hiervon nur insofern ab, als dies durch die wechselnde Lage des Keïmstocks in Bezug auf die die Genitalôffinung tragende Kürperfläche bedingt wird. 5) Das Vas deferens erweitert sich vor seinem Eintritt in den Cirrusbeutel zu einer muskulüsen Samenblase — wie bei den Dibothriocephalinæ und Liqulinæ. 6) Die zahlreichen Dotterstocksfollikel sind nicht auf die beiden Seitenränder beschränkt, sondern finden sich auch an den Flächen, nach aussen von den Hoden — wie bei der überwiegenden Mehrzahl aller Bothriocephaliden. 7) Die Eier sind gedeckelt — wie bei den drei bereits mehrfach genannten Unterfamilien. Die Art ihrer Entwickelung ist nach den leider nicht bis zum endgiltigen Abschluss gediehenen und unpubliciert gebliebenen Untersuchungen meines Vorgängers in der Stellung als Assistent am Kônigsberger zoologischen Museum durchaus analog der Embryonalentwickelung von Dibothrioce- phalus, Schistocephalus, Ligula und Fistulicola (2). Alle diese Angaben (3) gelten nun aber in ähnlicher Weise auch für Archigetes, wie dies die von Mrazek publicierten Abbildungen (4) Dass der gemeinsame Endabschnitt für Uterus und Vagina bei Curyo- phyllæus mutabilis noch einen ziemlich langen Kanal darstellt, ist anfanglich dem richtigen Verstäandnis der weiblichen Leitungswege hinderlich gewesen und wohl auch die Ursache, dass ein Vergleich dieses Organes mit dem weiblichen Genitalatrium der Cyathocephalinen bisher noch nicht versucht worden ist Und doch liegt ein solcher um so mehr auf der Hand, als bei Caryophyllæus tuba nach Monticellis. Beschreibung und Abbildung Uterus und Vagina in ein ziemlich flaches weibliches Genitalatrium zu münden scheinen, die Verhältnisse also denjenigen bei den Cyathocephalinen noch ähnlicher sind. (2) Vergl. Bronv’s Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1 b, Cestcdes, p. 1153. (3) Mit Ausnahme von n° 7, für welche noch nicht genügende Angaben vorliegen. Leuckart (Zeitschr. f. wiss. Zool, XXX, Suppl. p. 595.) giebt nur an, dass die Eier « im Wesentlichen den Bau der Bothriocephaluseier haben und noch keinen Embryo in sich einschliessen. » Mräzek wird vermutlich genauere Angaben haben, die aber ausserhalb Bôhmen’s auf kein Verständnis rechnen dürfen. Falls seine Figur 47 auf Taf V. ein Ei darstellt, so ist die Dünne der Eischale, das anscheinende Fehlen eines Deckels und die geringe Zahl der Dotterzellen auffällig. d. h. das Ei würde mehr demjenigen von Abothrium als demjenigen von Caryophyllæus oder der Dibothriocephalinen, Ligulinen und Cyathocephalinen ähneln. 234 MAX LÜHE beweisen, während andererseits Caryophyllæus und Archigetes auch in den wichtigsten derjenigen Merkmale miteinander überein- stimmen, durch welche sie sich von den Bothriocephaliden unter- scheiden (z. B. Mündung des Cirrus und des weiblichen Genital- atriums nicht von einander getrennt, wie bei den Cyathocepha- linen, sondern eéinheitlich; Lage dieses Genitalporus in der Nähe des Hinterendes, hinter den Hoden). Ein Blick auf Mrazek’s Taf. I, Fig. 8, genügt, um die aufällige Übereinstimmung zwischen Caryophyllæus und Archigetes zu erkennen und die Überzeugung zu gewinnen, dass Leuckart Recht hatte, wenn er den Archigetes als der Familie der Caryophyllæiden zugehôrig bezeichnete (1). Eine weitere Bestätigung dieser Anschauung erblicke ich in der von Mrazek gefundenen Larve von Caryophyllæus mutabilis, welche nicht nur in demselben Wirte entdeckt wurde, der auch den 1rchi- getes beherbergt (Tubifex), sondern auch durch ihren Schwanz- anhang sich der Organisation des Archigetes noch wesentlich mehr näbert, als der erwachsene Caryophyllæus (2). Auf Grund der angeführten Übereinstimmungen der Caryophyl- læiden mit einem Teil der Bothriocephaliden glaube ich nun zwischen diesen beiden Familien verwandtschaîtliche Beziehungen annehmen zu müssen, welchen im Systeme dadurch Ausdruck geseben werden künnte, dass die Caryophyllæiden in die Ordnung der Pseudophylliden eingereiht werden. Was die « primitive Stellung » des Caryophyllæus anbetrifit, so scheint mir in der That diese Form ursprünglicher zu sein wie Archigetes, dessen Bezeichnung als « geschlechtsreif gewordene Larve » durch die Entdeckung der Larve von Caryophyllæus eine gewisse Bestätigung gefunden hat. Wir haben, um die Entstehung des Archigetes aus einer Caryophyllæus-ähnlichen Stammform zu erklären, nichts weiter nôtig, als die Annahme, dass unter Fortfall des Wirtswechsels die volle Geschlechtsreife bereits in dem Tubifex eintrat. Die Frage, ob die Caryophyllæiden auch im Vergleich zu den Bothriocephaliden als « primitiv » zu bezeichnen sind, oder ob sie vielmehr secundär vereinfachte Formen vorstellen, ist jedoch zur (4) R. Leucxarr, Archigetes Sieboldi, eine geschlechtsreife Cestodenamme. Zeitschr. f. wiss. Zool., XXX, Suppl., 1878, p. 599. (2) Al. MrRÀZEK, Uber die mie von Caryophyllæus mutabilis Rud. Centrbl. für Bakteriol., XXIX, 1901, p. 485-491. UROGONOPORUS ARMATUS 235 Zeit meiner Ansicht nach noch nicht spruchreif. Mrazek’s Deutung der «Faserzellstränge » des Caryophyllæus als Darmrudiment ist selbst noch zu hypothetisch, als dass ich sie zur Entscheidung jener Frage heranzuziehen wagte. Nach Einreihung von Caryophyllæus und Archigetes unter die Pseudophylliden verbleiben in der Gruppe der Cestodarier von genauer bekannten Formen nur noch Gyrocotyle und Amphiline und diese beiden Gattungen kônnen, glaube ich, in der That allen übrigen Cestoden gegenüber. gestellt werden. Wobhl sind beide in mancher Hinsicht sehr verschieden von einander. aber die Ahn- lichkeit, die zwischen ihnen besteht, beruht keineswegs nur, wie Lônnberg will (1), chauptsächlichst in der Anordnung des Nerven- systems und in der Trennung der Geschlechtsôfinungen. » Ganz besonderes Gewicht môchte ich vielmehr legen auf den für beide gemeinsamen Bau des Embryos, welcher zwar wie die allen übri- gen Cestoden gemeinsame, als Oncosphære bezeichnete Embryo- nalform eine Häkchen-Bewafinung besitzt, sich aber durch die Zahl und Anordnung der Häkchen in principieller Weise von der Oncosphære unterscheidet. Während wir nämlich bei der ïast stets kugeligen Oncosphære aller Cestoden sechs Häkchen finden, welchestets in derselben typischen Weise in drei Paaren angeord- net sind, besitzen nach den Feststellungen von Salensky (2) und Spencer (3) die Embryonen von Amphiline sowohl wie von Gyroco- tyle zehn Häkchen, welche in einem gleichmässigen Ringe den einen Pol des in die Länge gestreckten ei- bis spindelfôrmigen Kôrpers umgeben. Die Oncosphære ist für alle Cestoden so typisch, dass mir dieser Unterschied sehr wichtig erscheint. Ich glaube auf (1) Einar LônnBerG, Anatomische Studien über skandinavische Cestoden. Kongl. Svenska Vetenskaps-Akademiens Handlingar, XXIV, n° 6, Stockolm, 1891, p.46. — Das Nervensystem von Archigetes und Caryophyllæus einerseits, Amphiline und Gyrocotyle andererseits scheint in der That nach zwei ganz verschiedenen Typen gebaut zu sein, soweit unsere bisherigen Kenntnisse ein Urteil gestatten. (2) W. Sazensxy, Über den Bau und die Entwickelungsgeschichte der Amphi- lina Wagn. (Monostomum foliaceum Rud.). Zeitschr. f. wiss. Zool., XXIV, 1874, p. 291-342, Taf. 28-32. (3) Baldwin Spencer, The anatomy of Amphiptyches urna (Gr. et Wag.). Transact. Roy. Soc. Victoria, I, p. 2, Melbourne, 1889, 4°, p. 138-151, Taf: XI- XIII. — Wenn in Bronw’s Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abtlg. 1’, Cestodes, p. 1164 angegeben wird, dass die « Oncosphære » von Gyrocotyle sechs Häkchen besitze, so ist dies offenbar nur ein Scbreib- oder Druckfehler. 236 MAX LÜHE Grund desselben, dass die Stammbäume der Cestodarier (d. h. Amphiline und Gyrocotyle) und der Cestoden (einschliesslich Archi- getes und Caryophyllæus) nur an der Wurzel mit einander zusam- menhängen, und definiere die Cestodarier als endoparasitische Platoden mit cuticularer Kürperbedeckung und einfachen Genitalap- paraten, ohne Darm, deren Uterus ein geschlängelter Kanal und nicht blindgeschlossen, sondern mit einer eigenen Mündung versehen ist und deren ei- bis spindelfürmiger Embryo an seinem einen Pole einen Ring von zehn Häkchen besitzt. Die so definierte Gruppe würde ich dann bereit sein, mit Monticelli als besondere den Trematoden und Cestoden gleichwertige Classe der Platoden anzuerkennen (1). Die zehnhakige Larve der Cestodarier schlage ich vor, im Gegensatz zu der sechshakigen Oncosphære der Cestoden mit dem Namen Lycophora zu belegen (von Àÿxos, Haken). UBER DIE GATTUNG WAGENERIA. In den vorstehenden Ausführungen ist eine Gattung nicht berück- sichtigt worden, welche von Monticelli gleichfalls zu den Cesto- dariern gestellt wurde. Wagener hat einen von ihm in Scymnus nicæensis gefundenen Parasiten unter dem Namen Ligula proglottis kurz beschrieben und abgebildet (2). Für diese Form hat dann Munticelli den Gattungsnamen Wageneria geschaffen und gleich- zeitig die Vermutung ausgesprochen, dass Wageneria proglottis ein Cestodarier sei (3), eine Vermutung, der sich auch Braun an- (1) Abgesehen von dem Mangel eines Darmkanales stimmen Amphiline und Gyrocotyle mit den Cestoden hauptsächlich noch in dem Besitz zahlreicher Hodenbläschen überein. Wenn ich auf diesen Punct nicht sehr grosses Gewicht zu legen vermag, so stütze ich mich hierbei darauf, dass auch bereits bei man- chen Trematoden ein Zerfall der Hoden in zahlreiche Einzel-Follikel vorkommt [ich erinnere z. B. an Ofiotrema torosum Setti oder an Hapalotrema constrictum (Leared) Looss], sowie ferner darauf, dass andererseits eine Zerspaltung des Keimstockes, wie sie Gyrocolyle aufweist, innerhalb der Cestoden ohne jede Analogie dasteht, wogegen einzelne Trematoden einen ähnlichen Zerfall des Keimstockes zeigen, ganz besonders das eben schon einmal zum Vergleich heran- gezogene Otiotrema torosum. Unterdiesen Umständen würde von den den Cestoden und Cestodariern gemeinsamen Merkmalen hôchstens dem Mangel eines Darm- kanales systematische Bedeutung beigemessen werden kônnen. (2) G.-R. Wacener, Die Entwicklung der Cestoden. Verhdl. (Nova Acta) d. kaiserl. Leop.-Carol. Akad. d. Naturf., XXIV, Suppl., Breslau u. Bonn, 1854. p. 24-25, Taf. I, fig. 11-13. (3) Fr.-Sav Monricezr, Appunti sui Cestodaria. Napoli, 1892, p. 11. UROGONOPORUS ARMATUS 237. schloss (1). Nähere Angahen über die Art lagen indessen bisher nicht vor, und wenn ich auch nicht glaube, dass eine Wageneria niemals wieder gefunden worden sei, so ist sie doch jedenfalls niemals erkannt bez. sind bisher niemals von anderen Autoren gefundene Selachier-Parasiten mit Wagener’s Ligula proglottis ver- glichen worden. Ich glaube nun in Triest eine Wageneria gelunden zu haben und so môge denn nachstehend eine kurze Beschreibung dieser Form folgen, nicht nur um eine bisher wenig mehr als ein nomen nudum darstellende Gattung besser kennen zu lehren, sondern vor allem auch in der Hofinung, dass eine Bekanntgabe meines Fundes dazu beitragen mûge, die Aufmerksamkeit der am Meere sammelnden Helminthologen auf die in Selachiern schmarotzenden Cestoden mit môglicherweise einfachen Genitalapparaten zu lenken. Da ich während eines kurzen Aufenthaltes in Triest zwei derartige Formen (Urogonoporus armatus und Wageneria spec.) gefunden habe, welche bisher beide nicht beachtet worden sind und nach denen ich doch auch nicht speciell gesucht hatte, so bin ich überzeugt, dass der- jenige, der systematisch aui solche Formen fahndet, ihre Arten- Zahl bald erheblich anschwellen lassen wird. Ich gebe zunächst eine Beschreibung der von mir gefundenen Wageneria, um dann einige historische und systematische Bemer- kungen anzuschliessen. Meine Exemplare sind 4,5-7,0®n lang bei einer Breite von nur 0,21-0,48mm, Der Genitalporus ist randständig und liegt ziemlich genau an der Grenze des mittleren und des hinteren Drittels der Gesammtlänge. (Bei drei Exemplaren verteilt sich die Gesammit- länge aui die Strecke vor der Genitalôfinung und diejenige hinter derselben, wie folgt : 4,05 und 1,46; 4,65 und 2,10; 4,50 und 2,55mn). Die Abflachung in sagittaler Richtung ist ziemlich erheblich. Das Hinterende endet stets ziemlich stark zugespitzt, die Gestalt des Vorderendes ist dagegen eine sehr wechselvolle, je nach dem jewei- ligen Contractionszustand des Haftlappens. Bei dem in Textfigur 1. abgebildeten Exemplar ist der Haftlappen äusserlich vom Kôrper überhaupt nicht abgesetzt und nur dadurch gekennzeichnet, dass er der einzige Kôrperteil ist, welcher keinerlei Genitalorgane (1) Bronw’s, Klassen und Ordnungen des Tierreichs, IV, Abthlg: 1 b, Cestodes, p. 1165. Fe 238 ; ‘:.- MAX LÜHE enthält. Das gleichmässig abgerundete Vorderende erhält auf diese Weise eine gewisse Ahnlichkeit mit dem von Monticelli abgebil- deten Vorderende von (‘aryophyllæus tuba (1). Der Haftlappen der von mir gefundenen W ageneria kann sich jedoch nicht nur durch eine halsartige Einschnürung gegen den übrigen Kôrper abgrenzen, in ähnlicker Weise wie dies bereits oben bei Besprechung des Haïftlappens anderer Selachier-Cestoden besprochen wurde. Er kann überhaupt die manigfaltigsten und wunderbarsten Formen annehmen und sogar durch das Auftreten seitlicher Einkerbungen wie zerschlitzt erscheinen. Die Cuticula ist auf der ganzen Oberfläche dicht mit feinen Härchen besetzt bez. in zahllose dicht stehende « Spitzchen » (Looss) ausgezogen, in ähnlicher Weise wie dies Pintner für Tetrarhynchus longicollis Van Beneden (2), oder Looss iür Hæma- toloechus asper Lss. (3) geschildert und abgebildet haben und wieich selbst es namentlich noch bei Clestobothrium crassiceps (Rud.) sowie bei einigen in Reptilien schmarotzenden Ichthyotaenien beobachtet habe. Die Genitalorgane sind denen einer Tetraphylliden-Proglottis vergleichbar. | Die zahlreichen Hoden (Textfigur 1-3 h) erfüllen den ganzen Kôürper mit alleiniger Ausnahme des Haîftlappens, soweit ihnen die übrigen Genitalorgane Platz lassen. Sie finden sich dementspre- chend, wie dies namentlich Textfigur 1 veranschaulicht, nicht nur dichtgedrängt im Vorderkôrper (bis zum Vorderende des Uterus) und in zwei seitlichen Längsreihen zu beiden Seiten des Uterus. Einzelne Hodenbläschen liegen vielmehr auch noch in der Fortset- zung dieser beiden Längsreihen auf der Strecke hinter dem Hinter- ende des Uterus und vor dem Keimstock, seitlich von den dort verlautenden Genitalgängen (Vas deferens, Vagina, Uteringang), wie dies Textfigur 2. ersichtlich macht. Und da der Keimstock (1) Loco citato, p. 5, fig. 5. (2) Th. PNTNER, Untersuchungen über den Bau des Bandwurmkôrpers. 4rb. a. d. zool. Inst. d. Univ. Wien u. d. zool. Stat. Triest, II, Wien, 1880, p. 53 (215)- 54 (216). Û (3) A. Looss, Weitere Beitrage zur Kenntnis der Trematoden-Fauna Agyptens, zugleich Versuch einer natürlichen Gliederung des Genus Distomum Relzius. Zool. Jahrb., Abt. f. Syst., XII, 1899, p. 602-603, Anm. — Disiomen unserer Fische und Frûsche. Stuttgart, 1894, p. 73, Taf. VII, fig. 137. UROGONOPORUS ARMATUS 239 (Textfigur 1. und 2, ov) nicht nahe am Hinterende liegt, sondern um ein Mehrfaches der Breite des Cestoden von demselben entfernt ist, so finden wir auch wieder in dem spitz auslaufen- den Hinterende hinter dem Keimstock die Hoden ebenso dicht gedrängt wie im vorderen Kôrper - Abschnitt. In dieser Beziehung kann die von mir untersuchte Wageneria mit dem von Zschokke unter dem Namen Tetrabothrium crispum beschrie- benen Cestoden verglichen wer- den (1). Dabei sind die Hoden der Wageneria auch ebenso wie diejenigen der letzteren Art fast durchweg nur in einer einfa- chen flächenständigen Schicht angeordnet und infolge ihrer dichtgedrängten Lage nicht re- gelmässig kugelig, sondern durch gegenseitigen Druck in ihrer Form beeinflusst und stel- lenweise fast als polygonal zu bezeichnen. Der Keimstock (Textfigur 1 und 2, ov), um dessen Bespre- chung hier gleich anzuschlies- sen, liegt, wie bereits gesagt, verhältnismässig weit nach vor- ne. Der Hinterrand der die bei- den Flügel des Keimstocks mit einander verbindenden Brücke von Ovarialgewebe, an welchem (1) Fr. Zcaoxxe, Recherches sur la Structure anatomique el histologi- que des Cestodes. Genève, 1888, in-4, p. 298-305, pl. VIIL, fig. 122-195. Fig. 1. — Wageneria Spec. aus dem Spiraldarm von Sgualina squatina. Von der Dorsalfläche gesehen. Die Dotterstocke nur in so weit gezeich- net, als sie keine anderen Genitalor- gane verdecken. Bezüglich der Buch- staben in dieser und den folgenden Textfiguren vergleiche die Tafeler- klärung. X< 33. 240 MAX LÜHE der Oviduct entspringt, liegt kaum halb so weit hinter der Genital- üffnung, wie vor dem Hinterende des Wurmes und ist bei reifen dst PRE CES à g Fig.2.— Ein Teil eines anderen Exemplares derselben Wageneria (von 7,05" Länge und 0,32-0,35"" Breite). Dotterstücke wie in Textfigur 1. gezeichnet. >%< 71. Exemplaren von letzterem über 1m, entiernt. Die Form des Keimstocks hat in der Flächenan- sicht eine gewisse Ahnlichkeit mit ei- ner querliegenden Sanduhr. Seine bei- den Flügel erschei- nen etwa dreieckig mit dem Seitenran- de anliegender Basis und kürzerem Hin- ter- als Vorderrand. Sie bestehen aus einer nichtsehrgros- sen Anzahl verhält- nismässig dicker Schläuche, wie dies Textfigur 2 veran- schaulicht. Das Mit- telstück des Keim- stocks wird in die- ser Figur durch den Samengang und Ute- ringang verdeckt. Die Schalendrüse (Textfigur 1-2 sch) liegt hinter dem Keimstock, bez. zWischen den bei- derseitigen hinter - sten Ovarial-Schläu- chen. Die Dotterstôcke (Textfigur 1-3 dst, in Textfigur 1 und 2 nur zum UROGONOPORUS ARMATUS 241 Teil gezeichnet) sind sebr stark entwickelt, wie dies in ähnlicher Weise unter den genauer untersuchten Tetraphylliden meines Wissens nur bei der bereits einmal erwähnten, von Zschokke als Tetrabothrium crispum bezeichneten Art der Fall ist. Sie sind in Textfigur 1 und 2 absichtlich nur am Seitenrande gezeichnet, da andernfalls die übrigen Genitalorgane nicht mit genügender Klarheit hâtten zur Anschauung gebracht werden kônnen. Text- figur 3 zeigt indessen, dass in Wirklichkeit die Dotterstôcke im Gegensatz zu dem Verhalten bei der überwiegenden Mehr- zahl der Tetraphylliden, aber in ähnlicher Weise wie bei Te- trabothrium crispum Zsch. kei- neswegs auf die Seitenränder beschränkt sind, sondern sich auch an den Flächen finden und in mantelf‘rmiger Anordnung ; L ARTE 3 Fig. 3. — Ein Teil eines jugendlichen die ganze Markschicht des Wur- Exemplares derselben Wageneria von mes umspinnen. Die Anord- 4,5" Lange und 0,21"" Breite, dicht nung der einzelnen Dotterstocks- Le A a es follikel in diesem Mantel ist ge x 7. : keine ganz regelmässige, doch sind die einzelnen Follikel meist derartig an einander gereiht, dass mehr oder weniger deutlich netzähnliche Bilder entstehen, wie dies auch Texfigur 3 zeigt. Geringe Verschiedenheiten weisen auch die verschiedenen Kôrpergegenden auf, indem die Dotter- stocksfollikel am zugespitzten Hinterende am dichtesten liegen und die letzten Hodenbläschen in einen vôllig continuierlichen Mantel einhüllen, während sie andererseits ganz ebenso wie die Hoden in dem Kôürperabschnitt zwischen Keimstock und Uterus, wo Vas delerens, Vagina und Uteringang verlaufen, verhältnis- mässig am spärlichsten sind. Vüllig fehlen sie ausser in dem Haftlappen am Vorderende nur noch in dem die Genitalpapille um- gebenden Ringwulste, wie dies in Textfigur 1 und 2 angedeutet ist. Das Vas deferens (Textfigur 1 und 2, vd) entsteht aus dem Zusam- menfluss dér Vasa efferentia, gleichfalls im Gegensatz zu dem Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 16 d2 MAX LÜHE 19. Verhalten bei der Mehrzahl der Tetraphylliden und in Ueberein- stimmung mit Tetrabothrium crispum Zsch., nicht im vorderen Kôrperabschnitt sondern ziemlich weit hinten und zwar dicht vor dem Mittelstück des Keimstocks und verläuft dann von dort aus in starken Windungen nach vorn bis zum Hinterende des Uterus, um dorsal von diesem wieder nach hinten umzubiegen und unmittelbar darauf ohne vorherige Bildung einer Samenblase in den Cirrus- beutel einzutreten. Letzterer ist bei einer verhältnismässig nicht unbeträchtlichen Länge, welche die halbe Breite des Wurmes noch etwas überragt (ca. 0,24mn) durch die Kleinheït seines nur 0,03-0,04mm betragenden Durchmessers ausgezeichnet, so dass er lang-gestreckt cylindrisch erscheint. Sein inneres Ende finde ich stets nach vorne emporgekrümmt. Die Ausmündung des Cirrus- beutels liegt auf der Spitze einer weit vorspringenden Papille, welche von einem starken Ringwulste umkreist wird. Dieser Ringwulst, welcher in den Textfiguren 1 und 2 nur im optischea Schnitt gezeichnet ist, enthält zwar keine besondere, an einen Saugnapf erinnernde Musculatur, kann aber wohl trotzdem dem von Zschokke beschriebenen Genitalnapt von Tetrabothrium crispum Zsch. homologisiert werden. Bei dem in Textfigur 1 dargestellten Exemplar sind die Genitalpapille und der dieselbe umgebende Ringwulst infolge der seitlichen Krümmung des Wurmes abge- flacht, aber trotzdem noch wohl erkennbar. Die Vagina (Textfigur 1 und 2 v) mündet neben dem Cirrus und zwar ventral von demselben aui der Spitze der Genitalpapille aus, verläuft ungefähr bis zur Mitte der Breite des Wurmes in querer Richtung und wendet sich dann in scharifem Bogen nach hinten, um annpähernd median und nur sehr schwach geschlängelt zum Keimstock hinabzulaufen. Unmittelbar vor der die beiden Hälften des Keimstocks verbindenden Querbrücke erweitert sie sich zu einem kleinen Receptaculum seminis (Textfigur 2, rs), aus welchem dann der Endabschnitt der Vagina als enger Samengang hervor- tritt, um dorsal von dem Mittelstück des Keimstocks nach hinten vu verlaufen und hinter dem Keimstock sich mit dem Oviduct zu zereinigen. Der aus der Schalendrüse (Textfigur 4 und 2, sch) heraustretende Uteringang (Textfigur 1 und 2, utg) windet sich sehr stark und die Windungen legen sich vielfach so dicht aneinander, dass beï flüch- UROGONOPORUS ARMATUS 243 tiger Betrachtung ein von mehr:oder weniger zahlreichen Win dungen gebildetes Knäuel den Eïindruck einer localen starken Erweiterung des Uteringangs macht (vergl. z. B. in Textfigur 2 den Teil des Uteringanges, welcher links von der Vagina liegt). Nur die kurze Strecke des Ganges, welche neben dem Samengang und dem Receptaculum seminis dorsal von den Mittelstück des Keimstocks vorüber zieht, finde ich stets ziemlich gestreckt. Vor dem Keimstock verläuît der Uteringang zwischen Vagina und Vas deferens, derart, dass seine Schlingen dorsal von der Vagina und _ventral von den Schlingen der Vas deferens liegen (vergl. Text- figur 2). Der Uterus (Textfigur 1-3 ut) ist in reifen Exemplaren ein ziemlich geräumiger Sack, welcher einen verhältnismässig grossen Teil des Gesammtquerschnitts des Kôrpers einnimmt, wenngleich in Zusammenhang mit der lang-gestreckten Kôrperiorm sein Durchmesser im Verhältnis zu seiner Länge nur sehr gering ist. Sein hinteres blindes Ende liegt ziemlich genau auf demselben Querschnitt,wie der Vorderrand des die Genitalpapille umgebenden Ringwulstes ; sein Vorderende bleibt von dem Vorderende des Kôrpers annähernd ebenso weit entfernt wie der Hinterrand des Keimstocks von dem Hinterende des Kôrpers. Die für den Tetraphylliden-Uterus so charakteristischen seitlichen Aussackun- gen fehlen vollkommen. Trotzdem aber muss der Uterus von Wageneria dem Tetraphylliden-Uterus homolog sein. Wie letzterem so fehlt auch ihm die für die Cestodarier und die Pseudophylliden so charakteristische Uterusôfinung und wie bei den Tetraphylliden ist schon in jungen Exemplaren mit noch ungefülltem Uterus die scharie Scheidung von Uterus und Uteringang durchgeführt (vergl. Texttigur 3, woselbst das hintere blinde Ende des Uterus eines solchen jungen Exemplars dargestellt ist). Die Eier sind oval, 36 y lang und 22 w breit. Ich fand die vorstehend beschriebene Form in einigen wenigen Exemplaren im Spiraldarm von Squatina squatina (L.). Ein zuge- hôriger Scolex oder eine zugehôrige Bandwurmkette wurde ebenso wenig gefunden wie bei Urogonoporus armatus. Zwar fand ich ausser der Wageneria in dem Spiraldarm der Squatina auch noch Phyllobothrium thridax Van Bened., aber diese Art hat mit den von mir als Wageneria in Anspruch genommenen Formen 24h MAX LÜHE entgegen der Annahme Van Beneden’s nichts zu thun, obwohl ich wiederum von Phyllobothrium thridax keine losgelôsten Einzel- Proglottiden, sondern nur die zusammenhängende Bandwurm- kette gefunden habe. Schon die Grüssenverhältnisse sprechen gegen einen solchen : Zusammenhang, da die Proglottiden von Phyllobothrium thridax innerhalb der Proglottidenkette 1,5-2,7"m lang werden bei einer entsprechenden Breite von 2,6-1,6mn. Wagenerien von einem entsprechenden Volumen (wegen der anderen Kôrperform sind ja Längen- und Breiten-Maasse nicht direct vergleichbar) habe ich überhaupt nicht gefunden, während das kleinste von mir beobachtete Exemplar nur ca. 4,5 Jang und 0,212 breit war. Bei diesem letzteren traten aber auch eben erst die ersten Eier in den Uterus ein, während bei Phyllobothrium thridax die Proglottiden bereits im Zusammenhange der Proglottidenkette zahlreiche Eier im Uterus aufspeichern, wie dies bereits Van Beneden abbildet und ich vollkommen bestätigen kann. Dies allein würde genügen zum Beweise, dass es sich um zwei verschiedene Arten handelt. Ein näherer Vergleich lehrt jedoch noch eine ganze Reïhe wichtiger Unterschiede im anatomischen Bau kennen : Bei Phyllobothrium thridax liegt die Genitalôffinung in der Nähe des Vorderendes der Proglottis : bei reifen Proglottiden von den oben angeführten Maassen von diesem nur 0,27-0,45mn, vom Hinterende dagegen 1,20-2,25mn entfernt. Bei Wageneria ist sie dem Hinterende genähert. — Phyllobothrium thridax besitzt einen voluminôsen Cirrusbeutel von 0,5"® Länge und 0,2" Durch- messer. Der Cirrusbeutel der Wageneria ist viel kleiner und schlan- ker. — Der Keimstock von Phyllobothrium thridax ähnelt in seiner Form und Lage demjenigen der Dibothriocephalen (z. B. Dibothrio- cephalus latus). Der Keimstock der Wageneria hat eine wesentlich andere Form und Lage. — Die Dotterstocke von Phyllobothrium thridax liegen in der für die Tetraphylliden typischen Weise in zwei Feldern längs der Seitenränder, diejenigen von Wageneria in mantelf‘rmiger Anordung um die ganze Markschicht herum. Hat somit die von mir als Wageneria gedeutete Form mit Phyllo- bothrium thridax nichts zu thun, s0 ist sie doch andererseits sicher- lich identisch mit einer Form, welche auch Van Beneden bereits UROGONOPORUS 4&RMATUS 245 gefunden, aber als losgelôste Einzelproglottiden von Phyllobo- thrium thridax gedeutet hat. Ich glaube, dass Van Beneden’s schon bei Besprechung des Haftlappens der Selachier-Cestoden citierte Abbildung einer solchen angeblichen losgelôsten Einzelproglottis von Phyllobothrium thridax (Taf. V, fig. 8. der Vers cestoïdes) einen Zweiïiel an der Richtigkeit meiner Auffassung kaum zulässt. In ihren Details ist diese Abbildung zwar sicher (ganz unabhängig davon, was sie vorstellt) ebenso wenig richtig, Wie die entspre- chende Abbildunñg einer noch im Zusammenhange der Proglotti- denkette befindlichen Proglottis vom Phyllobothrium thridax (Ibid. Taf. V. fig..7). Die allgemeine Kôrperform jener losgelôsten Ein- zelproglottis jedoch, d. h. ihre starke Längsstreckung im Gegen- satz zu dem, wie Zschokke, ohne vüllig reife Exemplare vor sich zu haben, mit Recht betonte, exquisit kurzgliederigen Phyllobo- thrium thridax, die dem Haftlappen entsprechende Abschnürung am einen Ende und die starke Zuspitzung am anderen Ende stimmen vortrefilich mit den Verhältnissen bei der von mir gefundenen Wageneria überein. Ebenso vortrefilich stimmt die von Van Beneden gezeichnete Lage der Hoden. Sogar dass Van Beneden den Keimstock nicht gezeichnet und also offenbar auch überhaupt nicht gesehen hat, lässt sich sehr gut im Sinne meiner Anschauung verwerten ; liegt derselbe doch an einer ganz anderen Stelle als Van Beneden ihn suchen musste. Der belgische Gelehrte hat also in der vorgefassten Meinung, dass dievon ibm gefundenen Wagenerien losgelôste Einzel-Proglottiden des gleichzeitig gefundenen Phyllobo- thrium thridax seien, und auf Grund der Lage der Genitalôfinung Vorder-und Hinter-Ende der Wageneria mit einander verwechselt und anscheinend auch die Hoden soweit sie am Vorderende dicht zusammengedrängt liegen, für den Keimstock gehalten. Aber auch abgesehen von Van Beneden ist diese selbe Wageneria augenscheinlich mehrfach gefunden worden. Ich glaube nämlich alle Litteratur-Angaben über die als Cephalocotyleum squali squa- tinae bezeichnete, sich durch ihre verhälinismässig grosse Länge auszeichnende Tetraphylliden-Proglottis auf die von mir gefundene Wageneria beziehen zu dürfen (1), môchte aber bei dieser Gele- (A) C.-A. RupozPpxi, Eutozoorum sive vermium intestinalium historia natu- ralis, Amstelaedami, 1810; cf. II, pars. 2, p. 271 (Vermes generis dubü, ne 18, Squali squatinae). — C.-A. Rupornr, Entozoorum synopsis. Berolini, 1819, p. 190 246 MAX LÜHE genheit gegenüber Zschokke betonen, dass die eben angefübrte Bezeichnung niemals als « Name » angesehen werden darf, son- dern nichts anderes bedeutet als « ein (scil. noch näher zu unter- suchender) Cestode aus Squalus squatina ». Hat doch Diesing — denn von diesem stammt jene Wort-Zusammenstellung, nicht von Rudolphi, wie Zschokke irrtümlicherweise angiebt — an Stelle von Cestoden stets von Cephylocotylea gesprochen. Diesing meint die von ihm als Cephalocotyleum Squali squatinae bezeichneten Formen seien « probabiliter Tetrabothrü auriculati articuli ultimi maturi ac soluti, facile pro Monostomatibus habendi ». Die vor- stehend beschriebenen Formen haben jedoch mit den uns durch Zschokke’s Untersuchungen genauer bekannt gewordenen Proglot- tiden von Anthobothrium auriculatum (Rud.) ebenso wenig Ahnlich- keit wie mit den Proglottiden von Phyllobothrium thridax Van Bened. oder mit den Proglottiden einer der anderen bisher aus Squatina bekannt gewordenen Tetraphylliden-Arten [Calliobothrium verticillatum (Rud.), Acanthobothrium coronatum (Rud.) und Antho- bothrium cornucopiae Van Bened.] Sie stellen vielmehr diesen Arten gegenüber, welche sämmtlich von Zschokke genauer untersucht worden sind, zweifellos eine selbständige Art dar. Diese Art habe ich im vorstehenden bereits stets als Wageneria bezeichnet und muss dies jetzt noch kurz begründen. Die in Wagener’s Fig. 42 b gebotene Abbildung eines « erwach- senen Exemplars » der Ligula proglottis, für welche Monticelli seine Gattung Wageneria geschaffen hat, zeigt eine sehr auffällige Abnlichkeit mit der von mir gefundenen Form, wenigstens inso- weit die äusseren Formverhältnisse und die Lage der Genitalôfi- nung in Betracht kommen. Der Kôrper der Wageneria ist aber nicht nur sehr in die Länge gestreckt mit abgerundetem Vorder- und zugespitztem Hinterende, er ist offenbar auch stark abge- plattet, sonst hätte Wagener die von ihm gefundene Art gewiss nicht zu der Gattung Ligula gestellt, mit welcher sie ausser in der allgemeinen Kôrpergestalt ja nicht die geringste Âhnlichkeit (Entozoa vel Generis dubii, vel fictitia, n° 40, Squali squaltinae). — C.-M. DiesiNG, Systema helminthum, Vindobonae, 1850; cf. I, p. 619 (Cephalocotylea subordine v. genere penitus dubia, n° 12. Ceph. Squali squatinae Rudolphi).— F.ZscHoKKke, Recherches sur la structure anatomique et histologique des Cestodes, Genève, 1888; cf. p. 364-366 (XXII, Cephalocotyleum Squali squatinae et Rajarum). UROGONOPORUS ARMATUS 247 hat. Wir erfahren ferner von Wagener, dass der Kôrper mit « Härchen » besetzt ist. Monticelli erklärt zwar, auf Grund einer Prüfung der Originalexemplare, dass es sich um «piccoli aculei» und nicht um «peli setelosi » handele. Ich lege jedoch auf Wage- ner’s Angabe um so grüsseres Gewicht, als sie von ihm in ganz analoger Weise auch für Clestobothrium crassiceps gemacht ist und ich bei der von mir gefundenen und als Wageneria aufgefassten Form die Structur der Cuticula in der That durchaus analog derje- nigen des genannten Bothriocephaliden finde. Im übrigen gebe ich Monticelli vollkommen zu, dass die Bezeichnung «Härchen » keine sehr glückliche ist und dass man vielleicht ebenso gut von « Stachelchen » sprechen kônnte. Jeden- falls aber muss betont werden, dass es sich nicht um in die Cuticula eingesenkte Stacheln handelt, wie bei dem Stachelkleide so vieler Distomen, sondern nur um Fortsätze der Cuticula, durchaus analog denjenigen, welche Looss an der bereits oben citierten Stelle für Hæmatolæchus asper abgebildet hat. Wenn Monticelli weiterhin das Vorhandensein eines Saugnapies am Vorderende behauptet, so bezweïfle ich nicht, dass es sich hier nur um einen bei der Conservierung fixerten saugnapfähnlichen Contractions- zustand des Haftlappens handelt. Einen. wirklichen Saugnapî häâtte Wagener sicherlich nicht übersehen und also auch in seiner Figur abbilden müssen. Von inneren Organen hat Wagener Excretionsgefässe, « Eier- stock », Hoden und Cirrusbeutel gesehen. Seine Angaben über die Excretionsgefässe kann ich zum Vergleich nicht heranzieken, da ich die von mir als Wageneria gedeuteten Formen an einem Tage fand, an welchem mir das Material besonders reichlich zustrômte, und ich dieselben daher nicht lebend untersuchte, während ich andererseits von den nur sehr spärlichen Exemplaren auch keïnes geschnitten habe. Das von Wagener als (Æïerstock » bezeichnete Organ vermag ich nach meinen Beobachtungen nicht sicher zu deuten. Wagener pilegte mit diesem Namen sonst den Uterus zu bezeichnen. Vielleïicht hatte jedoch der wirkliche Uterus an dem von ihm abgebildeten Exemplar seine Eier durch Berstung entleert derart, dass der « Eierstock » die dichtgedrängten Schlingen des Uteringanges bezeichnet. In diesem Falle würde die Lage des 248 MAX LÜHE Organs durchaus mit den Verhältnissen bei der vorstehend beschriebenen Art übereinstimmen. Diese Uebereinstimmung ist aber doch noch nicht genügend sicher gestellt. Auch kônnte gegen die Identät der von mir gefundenen Form mit Ligula proglottis geltend gemacht werden, dass in Wagener’s Abbildung der Durchmesser des Cirrusbeutels sehr viel grôsser erscheint, als ich ibn gefunden habe, und ierner die Hoden («Fetttropfen » bez. « Vésicules transparentes » bei Wagener) nicht nur in dem dem Haïîtlappen entsprechenden äussersten Vorderende, sondern auch in dem zugespitzten Hinterende fehlen. Berücksichtigt man ferner, dass Wagener seine Ligula proglottis zWar auch in dem Spiraldarm eines Selachiers, aber in einer ganz anderen Art (Scymnus nicæensis an stelle von Squatina squatina) gefunden hat, so glaube ich zwar mit Sicherheït zu der Annahme berechtigt zu sein, dass die von mir gefundene Art derselben Gattung angehôrt wie Ligula proglottis, also eine Wageneria ist. Ich glaube aber andererseits, dass beide Formen doch nicht vüllig identisch sind, dass vielmehr die Wahrscheinlichkeit vorliegt, dass die von mir gefundene Form eine zweite, neue Art der Gattung Wageneria darstellt. Für den Fall, dass diese Anschauung sich bestätigen sollte, schlage ich für diese Art den Namen W'ageneria porrecta vor. | Für die systematische Stellung der Gattung Wageneria gilt ähnliches wie für diejenige von Urogonoporus. Auch von Wageneria habe ich nur einzelne Individuen gefunden, welche einer Tetraphylliden-Proglottis gleichen, und deren Entwickelung zu erforschen eine Aufgabe der Zukunft bleibt. In Consequenz meiner obigen Ausführungen kann ich jedoch die -Gattung Wageneria ebenso wenig zu den Cestodariern rechnen, wie Urogonoporus, muss sie vielmehr ganz wie den letzteren den Tetraphylliden anschliessen. Verhältnismässig am nächsten ver- wandt scheint sie mir mit jener Art zu sein, welche Zschokke unter dem Namen Tetrabothrium crispum beschrieben hat und welche ich oben mehrfach zum Vergleiche herangezogen habe (1). (1) Vergl. hierzu die Ausführungen Zschokke’s in seinem mebrfach citierten Werk, p. 366. Auch Zschokke glaubt, dass die von ihm in Squatin« gefundenen Formen, welche meiner Überzeugung nach mit der hier von mir beschriebenen Wageneria identisch sind, « sont des proglottides détachés de strobilas des UROGONOPORUS ARMATUS 249 Die Verwandtschaîft mit Urogonoporus scheint mir dagegen sehr viel weniger eng. Ja, vielleicht ist die Analogie, welche Wageneria und Urogonoporus aufweisen, überhaupt nur als Convergenzer- scheinung aufzufassen, wenn anders sie nicht etwa gar nur durch unsere derzeitigen, unvollkommenen Kenntnisse beider Gattungen vorgetäuscht wird. Cestodes. La séparation paraît avoir lieu relativement de bonne heure, au début des fonctions génitales ». Wenn er-weiterhin seiner Ansicht dahin Ausüruck giebt, dass die fraglichen Formen. ebenso wie ähnliche Formen aus Raja-Arten, losgelôste Glieder von Echeneibothrium oder Calliobothrium seiïen. so kann ich dem freilich, so weit die Wageneria aus Squatina in Betracht kommt, nicht beistimmen. Die mir aus der Litteratur und aus eigener Auschauung bekannten Arten der genannten beiden Gattungen zeigen mit der Wageneria keine grôssere Übereinstimmung, als irgend eine andere Tetraphylliden-Art, und bei weitem keine so grosse, als Tetrabothrium crispum Zsch. Was diese letztere Art anbe- trifft, die ja natürlich in der Taeniaden-Gattung Tetrabothriwm nicht verbleiben kann, so scheint mir Zschokke dieselbe mit vollem Rechte nicht in die Gattung Anthobothrium eingereiht zu haben. Es scheint mir erforderlich, für diese Species, welche sich in mehrfacher und charakteristischer Weise von anderen Tetraphylliden unterscheidet, eine besondere Gattung zu errichten, etwa Cotylo- genes mit Namen. 250 MAX LÜHE. — UROGONOPORUS ARMATUS ERKLARUNG DER TAFEL I. In allen Figuren von Tafel I sowohl wie in den Textfiguren bedeutet : bg, Befruchtungsgang ; €, Cirrus; cb, Cirrusbeutel; dg, unpaarer Dottergang ; dg;, paarige Dottergänge; dst, Dotterstôcke; g0, Genitalôffnung ; h, Hoden; A, Haftlappen; od, Oviduct; ov, Keimstock; rs, Receptaculum seminis; sch, Schalen- drüse; ut, Uterus; utg, Uteringang ; v, Vagina, vd, Vas deferens. Fig. 1. — Urogonoporus armatus aus dem Spiraldarm von Acanthias, noch verhältnismässig jugendliches Exemplar, dessen in dem frei gelassenen Raum zwischen Keimstock und Hoden sich entwickelnder Uterus sich eben erst zu füllen beginnt. Leicht gequetscht. Von der Ventralfläche gesehen. Von den Geni- talleitungswegen sind nur der Endabschnitt des Vas deferens, die Vagina und der Uteringang dargestellt. x< 50. Fig. 2. — Hinterende eines anderen Exemplares, stärker vergrüssert. Von der Ventralfläche gesehen. Von den das Mittelstück des Keimstocks kreuzenden Genitalgängen verläuft der aufsteigende distale Schenkel der Vagina, sowie das Vas deferens über den Keimstock hin (d. h. ventral). Der absteigende Schenkel der Vagina und der Uteringang liegen dagegen dorsal und müssen also als vom Keimstock verdeckt gedacht werden, wenngleich dies in der Abbildung nicht zum genügenden Ausdruck gekommen ist. >< 100. Fig. 3. — Complex der weiblichen Genitalleitungswege von der Ventralfläche gesehen. Die Einmündungsstellen der Schalendrüsen durch leichte Strichelung angedeutet. x< 375. Fig. 4. — Annähernd median geführter Sagittalschnitt durch ein reifes Exemplar von Urogonoporus armatus. < 50. Fig. 5. — Sagittalschnitt durch das Vorderende eines ebensolchen Exemplares. x 230. Fig. 6. — Sagittalschnitt durch das Hinterende desselben Exemplares, dem Fig. 5 entstammt. >= 230. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE PENDANT L'ANTIQUITÉ ET LE MOYEN-AGE PAR PAUL GARNAULT Docteur en médecine, Docteur ès-sciencés naturelles, ex-chef des travaux de zoologie et anatomie comparée à la Faculté des sciences de Bordeaux. LES JUIFS BIBLIQUES ET LES JUIFS TALMUDIQUES ONT-ILS CONNU LA TUBERCULOSE BOVINE ? Celui qui, ignorant toute langue à l’exception de la langue fran- çaise, voudrait se livrer à l’étude des travaux et des connais- sances des anciens, sur la nature de la tuberculose, se trouverait singulièrement embarrassé. Il ne rencontrerait, dans aucun ouvrage Irançais, aucun écho des recherches, pourtant assez tte qui ont été faites et publiées de l’autre côté du Rhin. Assurément, ni le travail de Virchow, ni celui de Waldenburg, que nous citerons plus loin, ne sont définitifs. Bien que leurs études soient bonnes et consciencieuses, elles portent nécessairement la marque de leur temps. Composées il y a plus de trente ans, par des médecins érudits, mais dépourvus de ce bagage philologique et exégétique, que doivent aujourd’hui nécessairement emporter avec eux les auteurs qui s’aventureront dans l’étude de l’ancienne médecine, notamment dans l’examen des ouvrages de la Collection Hippocratique, elles ne correspondent plus aux exigences du présent. Je n’ai pas essayé, cependant, pour ce qui concerne la médecine grecque, de faire mieux que ces auteurs; et, je le reconnais en toute sincérité, la première partie de ce travail est surtout un résumé de leurs travaux. Cependant, on me saura peut-être gré d’avoir extrait de ces mémoires, d'aspect un peu rébarbatif et aride, pour tous ceux qui n’ont pas la passion ou même le goût des 252 P. GARNAULT études historiques, la moelle et la substance savoureuses qu’ils renferment, et surtout de les avoir mises à la portée des lecteurs français. D’autres raisons encore, à mon avis, justifient pleinement la présence de ces quelques pages consacrées à l’étude de la tuber- culose chez les médecins grecs. J’ai voulu étudier surtout ici, d’une façon complète et je crois originale, grâce à mes travaux antérieurs sur la médecine égyptienne et le groupe de la médecine orientale, la question indiquée dans le sous-titre de ce mémoire, l'étendue des connaissances juives sur la tuberculose humaine et la tuber- culose bovine, et leurs relations. Depuis un certain nombre d'années, depuis que les principes de l’idée d'hygiène sont nettement définis, les Juifs qui, il y a longtemps déjà, prétendaient nous avoir fourni toutes nos idées morales, se sont avisés également qu’ils nous avaient fourni toutes nos idées hygiéniques; au moins qu'ils avaient eu, depuis des milliers d’années, l'intuition de nos plus récentes découvertes et que ces intuitions avaient servi de bases aux prescriptions hygiéniques de leurs législateurs. Ils ont été sou- tenus en cela par un grand nombre de médecins chrétiens qui, s’ils veulent ignorer le Talmud, représentant pourtant le grand code ritualiste des Juifs, se plaisent à glorifier Moïse, cet hygiéniste avant l’hygiène, comme dit si justement et par dérision, Salomon Reinach. Nous entendons dire couramment par des gens ignorant que la circoncision est une pratique mondiale, autochtone chez les Nègres de l’Afrique et qu’ils ont transmise aux Égyptiens pharaoniques, auxquels l’empruntèrent les Israélites, que les Israélites inventèrent la circoncision pour des motifs hygiéniques. Beaucoup disent que Moïse proscrivit le Porc, parce que cet animal est l'hôte de la Trichine et du Ténia. J’ai entendu, de mes propres oreilles, un médecin juif, qui n’est pourtant pas dénué d'intelligence ni de sens, prétendre que Moïse avait pour but, dans ses prescriptions, de protéger les Israélites contre l’artério-sclérose et l’arthritisme ; et ce médecin avait lu cela quelque part. On étaie ces opinions sur des statistiques menson- gères, d’après lesquelles les Juifs seraient moins sujets que les Chrétiens aux maladies épidémiques. Pour ce qui concerne la tuberculose, notamment, c'est là une contre-vérité notoire. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 253 Ne dit-on pas, cependant, d’une façon très courante, avec Guéneau de Mussy, que Moïse a eu l’intuition des maladies microbiennes; et nous devions voir, naturellement, à la suite de la récente com- munication de Koch, revendiquer pour les Juifs, la gloire d’avoir prévu, depuis la plus haute antiquité, la contagion tuberculeuse de l'Homme par le Bœu. Eh bien, il faut le crier bien haut, ce sont là des théories, des inter- prétations aussi malhonnêtes que puériles etinexactes. Le moment est arrivé où l’on ne doit plus tolérer un pareil attentat à la vérité historique; et je vais, pour rétablir cette vérité, essayer d’unir mes efforts à ceux d'un Juif éminent, Salomon Reinach, qui s’est déjà attiré les injures de ceux de sa race, et ce qui est pire, pour un savant probe et éclairé, leur argumentation anti-scientifique et fanatique, dans ses courageuses tentatives pour leur ouvrir les yeux. Les données de la science grecque ont joué un grand rôle, sinon près des rédacteurs du Talmud, au moins près de leurs commen- tateurs savants du moyen âge, tels que Raschi et Maïmonides, considérés, encore à l’heure actuelle, comme des oracles, par leurs coreligionnaires. Les commentaires de Maïmonides procèdent, comme à l’époque du Christ les théories philosophiques de Philon le Juif, d’une double inspiration, grecque et israélite. Si nous nous rappelons que la théorie galénique, identifiant la phtisie à l’ulcé- ration du poumon, a régné jusqu’au XVIIL siècle et n’a perdu définitivement toute influence qu’au commencement du XIX° siècle, on estimera, je pense, que ces deux raisons aient pu me paraître suffisantes pour m’engager à présenter ici, au moins le tableau raccourci des connaissances et des idées des Grecs, au sujet de la Tuberculose, malgré que je n’aie pas fait, sur ce sujet, de recherches, à proprement parler, originales. Nous ne partageons plus aujourd’hui la croyance un peu naïve de ces savants du siècle passé, dont quelques-uns, tels que Winckelmann et Ed. Zeller, furent cependant des hommes du plus grand mérite, et qui arrivèrent néanmoins à concevoir que la culture grecque avait spontanément poussé, à certain moment, tel un prodigieux champignon. Après l’avoir considérée comme spon- tanée et autochtone, les Savants, dans ces vingt à trente dernières 254 - P. GARNAULT années, tendirent à attribuer à la science grecque des sources presque exclusivement orientales, égyptiennes et chaldéennes. Salomon Reinach, dans son travail intitulé Le mirage oriental (1) et dans divers autres travaux, a combattu l'opinion dominante, avec une grande énergie, et même affirmé une proposition que ce Savant éminent nous permettra de trouver exagérée, au moins dans l’état actuel de nos connaissances, à savoir que la culture orien- tale a plus reçu de la culture occidentale qu’elle ne lui a donné. La découverte d'une civilisation Mycénienne, d’une civilisation Crétoise, certainement initiatrices, dans une large mesure, de la culture grecque proprement dite, et pour lesquelles il semble difficile, actuellement, de démontrer un lien direct et étroit ave l'Égypte ou la Chaldée, fournissent, en apparence du moins, à l’heure présente, des arguments triomphants à Reinach. Ce n’est pas ici le lieu de discuter ces questions ; il nous suffira de signaler ici que les ouvrages attribués à Hippocrate, appar- tenant en réalité à une collection, « la Collection Hippocratique », dont la rédaction porte sur trois siècles et dont les derniers écrits sont postérieurs à Platon, Aristote, Théophraste, et contemporains de l’école d'Alexandrie ; et qu’ils renferment des notions, non pas seulement acquises aux temps des Hippocrates (2), mais provenant d’une tradition grecque, orale et écrite, très antérieure. Des tradi- tions, que nous appellerons mycéniennes, de la médecine grecque, nous ne savons et nous ne saurons probablement jamais rien. Des traditions médicales orientales, et en particulier des traditions égyptiennes, qui précédèrent immédiatement la médecine grecque, nous ne savons pas grand chose. Malgré l'importance considérable du papyrus Ebers, je suis tout à fait convaincu que ce manuel ou compendium médical ne représente nullement la somme de la médecine égyptienne, même au XIII siècle avant notre ère (époque à laquelle il a été recopié) ; et, à plus forte raison, aux temps plus tardifs où les Grecs, après la fondation de Naukratis, entretinrent des relations étroites et constantes, scientifiques et commerciales, avec les Égyptiens. Quoi qu’il en soit, pas plus au papyrus Ebers, (1) S. Remnacu, Le mirage oriental. Chroniques d'Orient, II, p. 510-565, 1896. Ce travail avait déjà paru dans l’Anthropologie, 1893; mais la seconde édition, revue et augmentée, est la seule reconnue par l’auteur. (2) Car, on le sait, il y eut plusieurs Hippocrates. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 259 qu’au papyrus Brugsch (1), nous ne trouvons aucune espèce d’indi- cation nous permettant de supposer que les Égyptiens se fissent une représentation quelconque, nette ou obscure, de cette maladie que nous appelons actuellement la tuberculose, bovine ou humaine: (2). Entre les papyrus égyptiens que nous possédons, et les ouvrages de la Collection Hippocratique, se place, chronologiquement, c’est- à-dire d’après l’ordre des dates de composition, une partie des documents enfermés dans la Thorah ou loi juive et attribués, par une grossière erreur traditionnelle, dont la critique biblique moderne, en même temps que la science égyptologique et assyrio- logique ont démontré la puérilité et la fausseté, à un certain Moïse, qui aurait vécu au XV: siècle, suivant les uns, au XIIIe, suivant les autres, avant notre ère, et sur la vie duquel on n’est historiquement autorisé à rien dire de beaucoup plus précis que sur celle d'Hercule ou celle de Jupiter. Les lois mosaïques auraient été écrites et rédigées, d’après la tradition juive, sous la dictée d’une divinité du nom de lahvé ou Jéhovah, qu'adorent encore les Juifs, et que les Chrétiens confondent avec le Dieu père, dans leur trinité. C’est ainsi que les papyrus médicaux égyptiens remontaient tous, dans la tradition, à quelque divinité, généralement à Thot. Les documents se rapportant aux proscriptions de certaines viandes, sont renfermés en deux endroits de la Thorah. Les plus anciens (Deutéronome) appartiennent au Code Deutéronomique, dont la rédaction ne remonte nullement au héros d’existence fort hypo- thétique qui est Moïse, mais aux écoles prophétiques du VIS au VIII siècle; les plus récents (Lévitique), appartiennent au Code sacerdotal (Ve et IVe siècle), et sont presque contemporains de la rédaction de plusieurs des traités de la Collection Hippocratique. En somme, il n’y a rien, dans le Deutéronome ou le Lévitique, qui indique, de la part des anciens Hébreux, la moindre connaissance, soit de la tuberculose, proprement dite, de l'Homme, pas plus que . (4) Non plus qu’au papyrus vétérinaire de Kahun et Gurob, beaucoup plus ancien. (2) On trouvera exposées, d’une façon assez complète, mes idées sur les origines de la Biologie et particulièrement de l’Anatomie grecques, leurs rapports avec la science égyptienne, dans un travail qui paraîtra très prochainement dans la Revue Scientifique et le Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, sur Alcméon, de Crotone, philosophe, naturaliste et médecin. 256 P. GARNAULT de celle du bétail, ou bien de la Perlsucht des Bovidés. Le texte (Lévitique, XXII, 22) que je suis si surpris de voir cité (1) à l’appui de l’opinion contraire, n'a aucune espèce de valeur ; et aucun des termes hébreux employés pour désigner les maladies rendant les victimes impropres au sacrifice, et que l’on traduit d'ordinaire (2) par : le poireau, la gale, ou la rogne, ne se rapporte, ni directe- ment, ni indirectement, à la Perlsucht ou pommelière. Nous reviendrons sur cette question de la valeur des documents hébreux, plus loin, lorsque, après avoir examiné les textes prove- nant des médecins grecs et latins, nous nous occuperons du Talmud et des règles de l’abatage, dans la législation ritualiste juive. Hippocrate, ou, pour parler plus exactement, les ouvrages de la Collection Hippocratique, méritent une étude très particulière, au point de vue qui nous occupe. On y trouve, en effet, une étude et une description fort intéressante des phtisies, ainsi que des indi- cations pouvant faire supposer, au premier abord, que les Hippo- cratiques ont eu la notion du tubercule. Ces antiques travaux ont si longtemps dominé nos connaissances médicales ; les médecins, même aux époques modernes, y sont revenus tant de fois, que l’absence d'examen des idées hippocratiques présenterait l'énorme inconvénient de laisser absolument incomprise la façon dont se sont développées les idées des hommes sur la phtisie et la tuber- culose, à l’époque de la grande renaissance anatomique, c’est- à-dire au XVIIe siècle, et de nos jours. (4) Moreau, Prophylaxie de la tuberculose d’origine alimentaire, Thèse de Paris, 1894. — On lit ce qui suit, à la page 76 : « La phtisie des bêtes bovines semble avoir été connue de toute antiquité et les premiers législateurs ont proscrit la viande de ces animaux. La loi mosaïque déclare ces chairs impures (Lévitique, liv. III, ch. 22) » (sic). La manière seule, si incorrecte, dont Moreau donne l'indication du texte hébreu, prouve que ce médecin n’a jamais vu une Bible de sa vie. Il préfère évidemment plagier, sans le citer, comme il en a l’habitude, je ne sais quel auteur. Ses sources n’ont d’ailleurs que peu d'importance et ne méritent même pas d’être recherchées, étant donné que, dans les deux phrases copiées par Moreau, il n’y a pas un mot qui ne soit une grave erreur. Moreau eüt d’ailleurs mieux fait, par prudence, à défaut de probité, de citer ses originaux. (2) Je ne veux rentrer ici dans aucune discussion de philologie ou d’exégèse médicale, à propos des termes hébreux employés dans ce passage, car cela serait parfaitement inutile pour notre sujet ; il me suffit de dire qu'il n’y a aucune espèce, non pas de probabilité, mais de possibilité, que ces termes puissent s’appli- quer à la tuberculose du Bétail. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 257 Nous possédons deux études assez bonnes sur la phtisie chez les auteurs anciens, l’une de Virchow, l’autre de Waldenburg. Ces auteurs ont examiné et rapporté les textes d'Hippocrate, de Celse, d’Arétée (de Cappadoce) et de Galien. Waldenburg s'est servi du tra- vail de Virchow, pour apprécier la valeur du terme « phymata », employé fréquemment par Hippocrate, et dans lequel on a voulu voir l'expression d’une conception plus ou moins ressemblante à notre conception moderne du tubercule. Il n’est pas nécessaire, pour peu que l’on soit. familier avec l’étude de la Collection Hippocra- tique, d'examiner la question de très près, pour se rendre compte que, ni l’un ni l’autre de ces travaux déjà anciens, ne correspondent plus aux exigences de la critique moderne. Néanmoins, comme Je n’ai guère le loisir de faire de cette question une étude person- _ nelle très approfondie, je me contenterai de résumer ici les travaux de Virchow (1) et de Waldenburg (2), dont les résultats, à ma con- naissance du moins, ne sont pas encore passés dans la littérature médicale française. On trouve fréquemment, dans les traductions latines des auteurs grecs, le terme (tuberculum ». Le plus souvent, quoique non dans tous les cas, cette expression traduit le mot grec oïue. On en a conclu que ces termes étaient équivalents. Cependant, leur étymo- logie, déjà, est distincte : çèue vient de o5w, qui signifie croître ; et cette expression correspond assez bien à notre terme moderne, tumeur. Pour les médecins du moyen-àge, phyma est à peu près synonyme de struma, lequel provient de séruo ou de croovvuu (orpôw), et désigne une formation saillante sur un plan, telle que les ganglions ou glandes du cou. Le terme tubercule, qui se rattache probablement à tumeo, gonfler, est un nodule, et ne prend jamais, chez les auteurs, un sens génétique, mais descriptif. Quant à la valeur du terme oùue, dans les écrits hippocratiques, nous devons rappeler brièvement ce que nous avons déjà dit, c’est que les ouvrages conservés sous le nom d’Hippocrate forment une série de traités composés pendant une période de trois siècles (1) R. Vircaow, Phymatie, Tuberculose und Granulie. Eine historische-critische Untersuchung. Virchow’s Archiv, XXXIV, 1865, p. 11-73; plus particulièrement p. 18-37. (2) WazpenBurG, Die Tuberculose, die Lungenschwindsucht und Scrofulose, 1869, p. 6-15. Archives de Parasitologie, V. n° 2, 1902, 17 238 P. GARNAULT environ, non seulement par des auteurs divers, mais par des hommes appartenant à des écoles très différentes et animés de tendances souvent très divergentes. Il aurait donc pu arriver, et il arrive en eflet souvent, sinon pour ce terme, au moins pour d’autres, que le même mot iüt employé avec des sens divers, dans les différents écrits qui composent la Collection. Quoi qu’il en soit, Virchow, qui a fait une étude minutieuse de la question, pense (1), qu'en somme, le terme phyma, dans la C. H. (2) a le plus souvent le sens d’abcès froid, parfois le sens d’abcès chaud. Le terme semble être toujours en relation avec l’idée de collection : purulente circonserite. Lorsque, dans la C. H., il est question de o0!6K, phtisie (de ghiopar je me consume), c’est toujours avec le sens d’empyème et d’ulcéra- tion des poumons. Dans le Livre « de Glandulis », la phtisie est considérée comme une fluxion du cerveau ; les mucosités qui en découlent descendent à travers le gosier et viennent remplir le poumon (3). On sait que, pour les vieux Grecs, le cerveau dont les Égyptiens ne semblent avoir tenu, dans leur physiologie, à peu près aucun compte, bien qu’ils l’aient employé comme médicament pour les yeux, n’était qu'une glande servant à rafraichir le sang. Van Helmont, l’un des esprits les plus pénétrants du XVIS siècle, professait encore des idées à peu près semblables. Il contestait au cerveau toute dignité et se refusait à y loger l’âme, parce que cet organe ne contenait pas de sang. Seuls, parmi les Grecs, Alcméon, de Crotone, et Platon, semblent faire exception, parce qu'ils placent l’âme, ou l’une des âmes, dans le cerveau, et non pas seulement dans le cœur ou le foie. Dans mon travail, qui va paraître prochai- nement, sur Alcméon, de Crotone, j'expose la question et j'indique la manière dont, selon moi, doivent être interprétées ces diverses opinions. : La description la plus complète de la phtisie, que nous ait fourni l'Antiquité, description vraiment très bonne, se trouve dans le premier livre «De Morbis » (4). Le tableau clinique de la maladie (1) R. VircHow, Phymatie, etc., p. 21; et Geschwulstwerke, II, p. 561. (2) Nous désignerons par cette abréviation les ouvrages de la Collection Hippo- cratique,. (3) HippocraT, Opera; Edit. Küan, Lipsiae, 1825, I, p. 499. (4) Hippocrar, Loco cit., II, p. 178-186. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 259 ainsi désignée, comprend évidemment, non seulement notre tuber- culose, mais aussi l’abcès du poumon, l’empyème, etc.; néanmoins cette description mérite véritablement les louanges qui lui ont été décernées. Dans ce passage, l’auteur distingue trois formes d’em- pyème ou d'ulcération pulmonaire, aboutissant à la phtisie; et chacune de ces maladies peut prendre l'aspect aigu ou chronique. La première sorte de phtisie provient d’une pneumonie, qui ne s’est pas terminée d’une façon critique. La seconde forme se développe par suite d’une hémorragie veineuse et de la transformation du sang en pus. La troisième forme est produite par l'accumulation de mucus dans la plèvre; ce mucus se transiorme en pus et amène l’ulcération du poumon. Ces maladies qui, dans l'esprit de l’auteur, n’ont aucune espèce de spécificité, qui proviennent du jeu des mucosités et du sang et de leur transformation en pus, sont guérissables, à condition d’être soignées à temps. Hippocrate rapproche, naturellement, de ces £urvo: de la cavité thoracique, tous les autres empyèmes, notamment ceux de la cavité abdominale. Cependant la C. H. connaît une autre forme de phtisie, celle qui se développe par les phymata (1). Dans le premier texte relatif à ces phymata, l’auteur s’exprime ainsi : ( Quibus tuberculæ (oimara) in pulmone oriuntur : ii pus intra dies quadraginta, ex quo sit ruptio, expuunt; quos si superent, ut plurimüm tabidi fiunt ». Le second est ainsi conçu : « Pulmonis vero tuberculum ad hunc modum oritur, cüm pituita aut bilis collecta fuerit, putrescit et quamdiù quidem adhuc crudum fuerit, tum dolorem tenuem, tum tussim siccam exhibet..... Si ver quam citissimè ruptum fuerit, maturuerit ac repurgatum fuerit, neque tamen penitus resiccari possit, sed ipsum tuberculum ex se pus effundat, perniciosum, id est et ex capite reliquoque corpore pituita ad tuberculum defluens, putrescit, in pus vertitur ac expuitur, ex quo coruptus perit ». Virchow a montré, d’une façon qui me paraît tout à fait évidente, que les phymata sont toujours des sources de pus; Waldenburg est également de cette opinion. Outre les phymata du poumon, la C. H. connaît les phymata de la plèvre, des tonsilles, du palais; elle recommande d'ouvrir artificiellement ceux de la plèvre et des (1) HrppocrAT, Loco cit., Coacae praenotiones, I, p. 303; et De Morbis, Ibid. II, p. 189. À 260 P. GARNAULT tonsilles. Un passage du livre « De articulis » (1) doit même être interprété comme une description des abcès par congestion. Waldenburg exprime très correctement les conclusions que nous devons tirer de cette rapide étude : « En un mot, dit-il, le terme phyma a le sens d’une source purulente, formée par suite de l’inflammation ou de l’accumulation des mucosités, de la bile ou du sang; en aucun endroit on ne trouve, dans la description de son développement, de son évclution et de son siège, la moindre res- semblance avec ce que les modernes appellent tubercule ». Les phymata ne sont, pour la C. H., que des sources localisées et circonscrites de pus, par opposition aux empyoi, qui expriment l’idée de purulence diffuse. Et la phtisie peut se développer, aussi bien à la suite d’empyoi, qu’à la suite de phymata du poumon. Lorsque Waldenburg ajoute que, peut-être, les Hippocratiques avaient reconnu la présence, dans le poumon, de gros nodules, soit chez l'Homme, soit, plus vraisemblablement, chez les animaux ; mais que ces formations ne furent pas considérées comme des forma- tions particulières, et tout simplement comme des sources de pus, nous ne pouvons être entièrement d'accord avec lui. Pas un des textes qu’il rapporte, ne fournit, je ne dirai pas la moindre démons- tration, mais même la moindre indication d’une telle connaissance. Aucune notion de ce genre n’a pu être prise sur l'Homme, car jamais un Grec, avant que l’on ne disséquat à Alexandrie, sous les Lagides, n’a touché, de son scalpel, un cadavre humain. C’est là un fait, pour moi certain, dont je donnerai une démonstraticn, je pense définitive, dans mon travail sur Alcméon. Les mœurs des Grecs, aussi bien que l'ignorance et les erreurs anatomiques et anatomo- pathologiques des médecins grecs, ne permettent aucun doute à ce sujet, et le seul témoignage positif, si tardif, de Chalcidius, à propos d’Alcméon, dans son commentaire du Timée, de Platon, doit être absolument récusé, si même il a été bien interprété. Nous pouvons apprécier le nomèsre et la valeur des dissections faites sur les animaux, par les connaissances anatomiques et anatomo-pathologiques, si médiocres, des anciens Grecs, et, je le répète, rien, dans aucune partie de la C. H., ne vient à l’appui de l’opinion qu'aucun de ses auteurs ait eu quelque connaissance, (1) HippocraT, Loco cit. De articulis, III, p. 189. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 261 soit des tubercules intrapulmonaires, soit des tumeurs des séreuses, chez les animaux atteints de Perlsucht, en tout cas, qu’il ait prêté à ces formations, la moindre attention. La description de la phtisie dans Celse (30 av.-50 ap. l’ère vulgaire) est très inférieure à celle que nous avons trouvée dans la C. H. La phtisie pulmonaire constitue, pour Celse, la troisième espèce des trois Tabes généraux. Il la considère comme de beau- coup la plus dangereuse des trois, et la fait, lui aussi, provenir de l'écoulement des matières, de la tête dans le poumon : « Tertia est longèque periculosissima species, quam Graeci wôic:v nominarunt. Oritur ferè a capite; unde in pulmonem destillat ; huic exulceratio accedit ; ex hac febricula levis fit, quae etiam, cüm quievit, tamen repetit ; Îrequens tussis est; pus excreatur; interdüm cruentum aliquid » (1). C’est tout ce que connaît Celse sur la phtisie, ses origines, son évolution. Cette maladie est évidemment pour lui une ulcération du poumon, mais nulle part il n’emploie, à propos de la phtisie pulmonaire, ni le terme phyma, ni son équivalent latin,tuberculum. Il signale cependant l'existence du phyma de la peau ou tuber- culum «rotundices et planius saepe etiam majus .... (2); » mais Virchow a montré, d’une façon très sûre, qu’il s’agit là d’un abcès iroid. Ce texte nous indique bien ce qu'était le tuberculum, dans l'esprit des anciens, et leur conception n’avait absolument rien à faire, on le voit, avec l’idée moderne du tubercule. Le tuberculum, pour Celse, est une saillie, une élévation. Le terme n'a jamais qu’une valeur purement descriptive; il n’im- plique aucune idée étiologique et ne préjuge, en aucune facon, de sa nature. Les saillies qui se trouvent à la surface des os sont également des tubercules, « tuberculum humeri (3) ». Les tumeurs les plus diverses sont décrites comme des tubercules:le furoncle (4), les condylomes de l’anus (5), les ganglions de la tête (6). On ne trouve, dans Arétée, de Cappadoce (50 de notre ère), à propos de la phtisie, qu’il considère, ainsi que la C. H. comme une (1) Cecsus, Lib. IIT, cap. XXII, Ed. des Etangs, Paris, 1859, p. 84. (2) Cecsus, Lib. V, cap. XX VIII, 9, p. 160. (3) Cecsus, Lib. VIIT, p. 250. (4) Cecsus, Lib. V, cap. XXVIIT, p. 160. (5) Cecsus, Lib. VIT, cap. XXX, 2, p. 245. (6) Cecsus, Lib. VII, cap. VII, p. 207. 262 P. GARNAULT A accumulation de pus dans le poumon, aucune indication des phymata des poumons. Les termes qu’il emploie sont plutôt abcès, arüotacis, Où ulCération, £hxoc. Galien parle de la phtisie en plusieurs endroits, mais ses des- criptions sont très inférieures, comme netteté et clarté, à celles d'Hippocrate et même à celles d’Arétée. C’est dans les livres « De methodo medendi », qu’il traite la question avec le plus de développe- ment ; et il considère la phtisie pulmonaire comme une ulcération, £lxos, des poumons, qu'il rapproche des ulcérations des autres organes. La conception de l’ulcère, £xoc, domine toutes les con- ceptions que se fait Galien de la phtisie pulmonaire; et l’on ne trouve plus que très rarement, chez lui, le terme hippocratique Euros, non plus que les idées qu’il évoque. Les passages dans lesquels Galien nous parle des phymata du poumon, en ajoutant les termes ôÿoxentoy et äxextov (1), que l’on a traduits par tuberculum coctu difficile ou tuberculum crudum, ont pu faire croire à quelques-uns, que Galien avait eu quelque notion de ce que les modernes ont appelé tubercule cru. L'absence de toute espèce de description, chez Galien, d'ordinaire si prolixe, rend très acceptable l’opinion rapportée par Waldenburg, que Galien a voulu simplement citer les phymata d'Hippocrate, ou plutôt ne pas sembler les ignorer, mais qu’il n’a jamais observé, par lui- même, rien qui, dans la réalité, y correspondit. Le passage du quatrième livre De locis affectis (2) où il est encore question de œÜpataæ, à propos des symptômes, ne saurait que confirmer cette interprétation. Dans l’un des livres de « De tumoribus praeter naturam (3) », il consacre encore quelques lignes aux phymata. Il les considère comme des tumeurs inflammatoires, intermédiaires entre le furon- cle et le bubon. On le voit, ni de près, ni de loin, les phymata de Galien, pas plus que ceux d’Hippocrate, ne se rapprochent de nos tubercules, et lorsque le premier auteur nous parle de sua düoxentov et äxerrov, Ou tuberculum crudum, il songe certainement à une tumeur qui n’est pas encore prête à s'ouvrir spontanément et à laisser écouler le pus qu’elle renferme. (1) GALEN, Opera. Ed. Küan. Lipsiae, 1825. De locis affectis, lib. IV, cap. X, t. VII, p. 27%: et De difficultate respirationis, lib. [, cap. XI, tbidem, p. 781, (2) GALEN, Loco cit., VIII, p. 283. (3) GaLEN, Loco cit., "VIE, p. 729, LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 263 Les conceptions de Galien, à propos du terme vœux, sont même si vagues, qu'il fait provenir les polypes du nez, d’un phyma (1). De tout cela résulte, d’une façon certaine et définitive, que pas plus pour Galien que pour Hippocrate, notre conception moderne du tubercule n’a rien à faire avec leurs oüuara ou leurs tubercula. Que si, peut-être, Hippocrate a réellement vu des nodules dans le poumon des animaux (ce dont, pour ma part, je doute beaucoup), Galien ne les mentionne que par respect pour la tradition, ou, plus vraisemblablement, afin de ne pas paraître l’ignorer. Il est donc très naturel que, dans ces conditions, les successeurs de Galien aient rapidement oublié les phymata d’'Hippocrate, et que seule la notion galénique de l’ulcération du poumon se retrouve dans leurs écrits, comme caractéristique de la phtisie pulmonaire. Le texte de Columelle, si souvent cité, nous montre, sans qu’il soit besoin de plus de commentaires, que les opinions des méde- cins romains et grecs sur la phtisie du Bœuf n'étaient, et il n’en pouvait être autrement, que le reflet des théories courantes sur la phtisie humaine. Aussi, ne pouvons nous comprendre les réserves ou restrictions de Nocard, lorsqu’en citant, après tant d’autres, le texte en question, il ajoute «la tuberculose était déjà connue des anciens, la tuberculose du Bœuf tout au moins (2). » Cet auteur, qui fait de visibles eflorts pour concréter, en ce pays, autour de son nom, toutes les notions scientifiques se rattachant à la tuber- culose bovine, ignorerait-il donc tout de ce qui concerne l’histo- rique de la tuberculose ? La réponse ne saurait être douteuse; ce texte même et les travaux de Nocard nous la fournissent, de façon si claire et si convaincante, qu'il serait vraiment trop cruel d’insister. Il est extrêmement probable que l’on appliqua au Bœuf, d’après de vagues comparaisons, beaucoup plus qu’en raison d’observa- tions objectives faites sur cet animal, les opinions qui étaient admises pour l'Homme. Comment ces dernières opinions s’étaient- elles formées, et quelle avait été la part de l'induction, de l’a priori, de la déduction, de l'observation chez les animaux (puisque les Hippocratiques ne disséquaient pas l'Homme) dans leur élabora- tion, c’est ce que nous ne savons guère, au moins pour le moment. (1) GALEN, De tumoribus praeter naturam, cap. XVII, t. VII, p. 732, (2) Nocan», Les tuberculoses animales, p. 6. 264 P. GARNAULT J’ai montré récemment (1), que certain texte de Théophraste, encore tout récemment interprété par J. Soury (Le système nerveux central, etc., 1899, tome.I), comme la meilleure démonstration de la connaissance qu’auraient eue les Grecs de la membrane _du tympan, prouve justement qu’ils ne la connaissaient pas, et, bien plus, qu'ils n'auraient pu admettre ou supposer son existence, sans ruiner entièrement leur théorie physiologique de l’audition. Il en est ainsi, à l'heure actuelle, pour la plupart des questions touchant à l’histoire de la médecine et de la biologie. La plupart des interprétations et des solutions, même obtenues dans ces dernières années, même émanant de savants tels que Darenberg et Littré, sont entièrement à reprendre et à critiquer, à la lumière des indications fournies par les données ethnologiques et critiques modernes, sur la médecine et la théologie des Primitifs, des Demi- sauvages actuels, des Chaldéo-Assyriens, des anciens Égyptiens, des Thibétains et des Chinois. On est toujours certain, en révisant les textes grecs dans cet esprit, de recueillir une riche moisson de faits nouveaux et de rectifier beaucoup d’erreurs; mais je n’ai eu, ni le goût, ni le loisir, de faire ce travail, très considérable d’ailleurs, à propos de la phtisie. ‘Quoiqu'il en soit, voici la partie la plus caractéristique du texte de Columelle, à propos de la phtisie du Bœuf, « Est etiam illa gravis pernicies, cüm pulmones exulcerantur, inde tussis et macies et, ad ultimüm, phtisis invadit (2) ». Les médecins arabes n’ajoutèrent rien, à Ce point de vue, pas plus d’ailleurs qu’à aucun autre, aux connaissances des anciens Grecs. Chez l’un des plus célèbres, Rhazès, la phtisie pul- monaire et l’ulcère du poumon sont considérés comme synonymes. L'influence de Galien domine à tel point, chez cet auteur, l'influence d’Hippocrate, que le terme phymata ne se retrouve même plus reproduit. L’ulcération des poumons, dans la phtisie, est comparée aux ulcérations et abcès (putrefactio) des membres; et comme l’on ne peut atteindre les ulcérations du poumon, par les moyens dont sont justiciables les ulcérations des membres, c’est-à-dire les (1) Garwauzr, Les théories palaeo-égyptiennes de la circulation, etc. C.R. de la Soc. de biol., 1900, et Bull. de la Soc. d'Anthropologie, 1901. Il s’agit, en réalité, d’un texte de Démocrite, cité par Théophraste. (2) Cozumeze, De re rustlica, lib. VI, cap. XIV. LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 265 cautérisations et les incisions, la maladie est considérée par Rhazès, ainsi qu’elle le fut d’ailleurs jusqu’à ces dernières années, comme une maladie incurable ; et les malades qui en sont atteints, doivent en mourir (1). Nous arrivons maintenant, en suivant à peu près l’ordre chrono- logique, à l’étude des documents talmudiques, rédigés du Ile au Ve siècle de notre ère, concernant l’inspection des viandes. Les Juits affirment, depuis les temps récents où la notion d'hygiène s’est vulgarisée parmi les peuples civilisés, que l’on trouve dans le Talmud de véritables prescriptions hygiéniques et prophylactiques, développant les prescriptions du même genre, renfermées dans la Bible. Les Chrétiens, qui exaltent les Juifs pré-christiques, autant qu'ils méprisent et rabaissent les Juifs post-christiques, se conten- tent d’affirmer que ces utiles prescriptions hygiéniques se rencon- trent dans la Thorah ou Code prétendument Mosaïque ; et n’aiment pas beaucoup faire allusion au Talmud que, d’ailleurs, ils ne connaissent généralement pas. Pour ce qui concerne la tuberculose du bétail, il est évident que c’est cependant chez les Juifs, où l’on examine minutieusement, depuis très longtemps, les viandes, avant de les livrer à la consom- mation, que nous avons le plus de chance de trouver les plus anciens textes ritualistes précis, constatant que les hommes ont observé les manifestations si évidentes de la tuberculose du bétail, s’en sont inquiétés, et en ont tenu compte pour proscrire les viandes suspectes. Les textes talmudiques, élaborés dans des conditions complexes, dont l’analyse ne saurait trouver place ici, et qui, d’ailleurs, sont encore fort mal connues, ont été commentés par de très remarquables savants du moyen-âge, tels que Raschi, et surtout Maiïmonides, qui a même écrit un «(Traité de l’abatage du bétail ». Les savants juits, Maïimonides en particulier, l’un des esprits les (1) STEINSCHNEIDER, Rhazès und sein Werk. Virchow’s Archiv, XXXIX, p 298. — On peut se demander si le raisonnement de Rhazès n’est pas l’origine du traitement de la phtisie pulmonaire par les pointes de feu, si parfaitement inutiles. Ne pouvant cautériser le mal lui-même, on cautérisait dans von voisi- uage immédiat. Je n’ai pas le loisir de vérifier cetle interprétation, qui m'est suggérée par S. Reinach ; ce que je puis dire seulement ici, c’est qu’elle est très plausible et qu’elle correspond très bien aux idées en cours dans l’ancienne médecine. 266 P. GARNAULT plus remarquables dont puisse se prévaloir la culture juive du moyen-âge, étaient, comme les arabes, fortement imprégnés de la connaissance des médecins grecs, particulièrement de Galien ; ou, pour parler plus exactement, la substance de Galien, composait à peu près toute leur science médicale. Ils savaient donc à peu près ce que je viens d'exposer sur la connaissance de la phtisie (je dis bien phtisie et non tuberculose), telle qu’on la trouve exprimée dans l'œuvre des médecins grecs. Mais la maladie n'étant nullement définie chez les auteurs grecs, la critique des médecins du moyen- âge, par ce seul fait, et indépendamment de la question de méthode, n'était, nécessairement, ni aussi armée, ni aussi pénétrante que la nôtre. [Il n’en est pas moins intéressant de savoir quelles notions dégagèrent, dans l’esprit des hommes instruits du moyen-âge, habitués à nécropsier le bétail, à l’examiner soigneusement, la combinaison des traditions bibliques avec les réglementations plus neuves et plus précises du Talmud, d’une part; la connais- sance plus ou moins bien digérée des indications scientifiques fournies par la médecine grecque, d'autre part. On n’a pas hésité à affirmer, à plusieurs reprises, plus fortement et avec des apparences plus spécieuses, pour le Talmud que pour la Bible, que les Juifs avaient connu la tuberculose bovine, sa spécificité, sa contagiosité, sa nocuité pour l'Homme, etqu’ilsavaient pris toutes les mesures prophylactiques pour éviter cette contagion. Voici un écho de ces croyances, provoqué, dans le British medical . Journal, du 3 août 1901, p. 283, par la communication de Koch. « Au sujet de l’affirmation du P' Koch, pour ce qui concerne la transmission de la tuberculose du bétail à l'Homme, il est très intéressant de noter que les Juifs ont toujours considéré comme acquis que cette transmission se produit. Une vache, quoique légèrement malade, est immédiatement condamnée. » Dr Arbour Stéphens. Nous avons pu écarter, en quelques mots, touteinterprétation de ce genre pour les documents bibliques; les documents talmu- diques, en eux-mêmes et dans leurs commentateurs, méritent d’être examinés de plus près. L'examen de ces documents, au point de vue qui nous intéresse, se trouve déjà présenté dans le travail de Waldenburg. A propos du savant philosophe et médecin Maïmo- nides (1135-1204), on trouvera condensés, en une note rédigée de LA TUBERCULOSE HUMAINE ET LA TUBERCULOSE BOVINE 267 la facon la plus remarquable, publiée dans le livre de Waldenburg, et que l’on ne saurait espérer dépasser, les renseignements que nous possédons sur la lettre et l'interprétation philologique des documents talmudiques. En effet, cette note a été rédigée par Steinschneïder, que consulta Waldenburg. Steinschneider, encore à l’heure actuelle, représente une très grande autorité scientifique. Nous exposerons donc la question d'après cette consultation, n'ayant aucun espoir de faire mieux que n’a fait Steinschneider dans cette note et dans le travail cité plus bas ; et, sauf sur un point, j'ai accepté ses conclusions, que j'ai pu facilement vérifier, grâce à l’édition française récente du « Schulchan Aruch », qui met ce document à la portée de tous les lecteurs. | Dans la Mischna, le traité Chulin (rédigé à la fin du Ile siècle), dit, sans plus d’explications, que, lorsqu'un organe : poumon, trachée, estomac, cœur, est perforé ou présente quelques malforma- tions, la viande des animaux n’est pas permise; elle est terepha (1). On trouve indiqués dans la Gemara (500 de notre ère), aux Fol. 47, 48, un commentaire de ce passage. Dans ce commentaire est signalé l’engorgement, D‘0N, atoum, les tumeurs, Ex, ésemahim, des poumons, et les adhérences des poumons avec les paroïs de la poitrine. Malgré que l’engorgement du poumon renferme du pus, la viande n’est pas déclarée terepha, ou impropre à l’alimenta- tion, s’il n'existe aucune perforation. Les tumeurs peuvent même être remplies de pus, N°39, mougla, ou d’eau. Ces tumeurs pleines d’eau sont évidemment des Vers cystiques, principalement des Echinococci, qui furent confondus, jusque dans ces dernières années, par les vétérinaires eux-mêmes, avec les tumeurs tuber- culeuses. | Parmi les tumeurs dont la présence n’entraîne pas la prohibition de la viande, deux sortes sont distinguées : 132, £andi, et 13%, tinari. Nous ne trouvons, d’ailleurs, dans le Talmud, aucun com- mentaire de ces expressions. Haï Gaon, de Bagdad (mort en 1038), commentateur d’une grande (1) Nous connai:sons parfaitement les distinctions qu'il y a entre le kascher, permis; et le terepha et le nebela, nuances du défendu. Pour ne pas compliquer les choses, nous n’avons employé que la première de ces deux dernières expres- sions. 268 P. GARNAULT autorité, pense que kandi signifie petites tumeurs ou vésicules, et tinari, pierre, dans le sens de tumeurs ayant la consistance de la pierre. Tinari serait la traduction chaldéenne du mot hébreu x, tsur, pierre, rocher (1). Kandi pourrait provenir du grec xévôv, sorte de coupe, d’où est venu xoyäÿAn, tumeur, ou bien de l’hébreu, | £s | disiero AUE 2O © RE eutra- = Del lizzant = zante 360 | 0.25 | 1/100000 440 » 1/50000 420 » 1/25000 390 » 1/20000 360 | 0 50 | 4/20000 412 » 1/10000 350 | 0.25 | 1/100000 380 » 41/50000 370 » 1/25000 m2 | » | 1/20000 42 | 0.50 | 4/20000 364 » 1/10000 500 | 0.25 | 1/100000 450 » 1/50000 460 » 1/25000 474% » 4/20000 480 | 0 50 | 1/20000 420 » 1/10000 346 0.25 | 1/10000 382 » 4/50000 560 » 1/25000 328 » 1/20000 352 0.50 | 1/20000 349 » 1/10000 416 0.25 | 17100000 424 » |1 /50000 438 » 1/25000 450 » 1/20000 436 0 50 | 1/20000 Lkk » 1/410000 424 0.25 | 1/100000 452 » 1/50000 445 » 1/20000 372 0 50 | 1/20000 368 » 1/10000 [Morta dopo 17 giormi. Risultato dell’ esperimento Morta dopo 3 giorni con tutti i sintomi della psittaccosi. Id. dopo 4 giorni. Id. dopo 8 » Ha avuto sintomi morbosi, perù è ri- masta in vita. Morta dopo 9 giorni. Rimasta in vita avendo avuto AE Sin- tomi di malattia. Morta dopo 4 giormi. Id. dopo 7 » Rimasta in vita dopo gravi sintomi di malattia. Id. perd i sintomi sono statipiü lievi. Sintomi gravissimi per 45 giorni, poi si è ripigliata. Sintomi di malattia meno gravi. Morta dopo 2 giorni. Id. dopo 7 » Id. dopo 5 » Id. dopo 12 » Id. dopo 14 » Rimasta in vita dopo gravi sintomi di matattia. Morta dopo 8 giorni. Id. dopo 12 » Id. dopo 15 » Rimasta in vita dopo lunghe sofferenze (14 giorni). Morta dopo 24 ore. Rimasta in vita dopo breve malattia. Morta dopo #4 giorni. Id. dopo 9 » Id. dopo 14 » Rimasta in vita dopo gravissima malatt. Con gli stessi sintomi. Rimasta in vita. Morta al 6° giorno. Id. al 10° » Rimasta in vita dopo grave malattia. Morta al 18° giorno. Rimasta in vita. DELLA PSITTACCOSI 365 QUADRO III IDEM SE SE D CE PR 7, Quantita Quantità = . . . œ © £ ete nou de gl die siero di miscela E. $ | Esito SANT CotUTa MIA Leutralizzante| inoculata = Di Coniglio sano.| 5cc 10 c.c.| 1/5 dic.c.|Cavia.| 345 | Morta. | 2 Id. 1/10 » 382 | Id. il di 3 gi. Id. Id. » S39h Id 10 20 PAL 0,50 » 472 | Id. 5 5 1/10 » 450 | Id. Del Coniglio N. 1.| 5 di 10 » 1/10 1 » 486 | Viva. 2 d54p1) 4710 1/5 » 478 | Id. 1 di 5 » | 1/100 1/10 » 322 | Morta. 4 di 3 » Id. 1/10 » 354 | Viva. Del Coniglio N. 2.| 5 di 5 » | 1/10 1 » 370 | Id. tiGh 2 1/20 1/5 » |385 | Id. 1 di 3 » 4/10 1/10 » 440 | Morta. il 4/100 4/10 » 450 | Viva. 1 di 10 » Id 1/100 » 320 | Morta. Del Coniglio N. 3.| 5 1/10 il » 350 | Viva. 2 Fa nl 1/20 1/5 » [374 | Id. 4 1/100 4/10 » 382 | Morta. 4 Id. 1/100 » 390 | Viva. Del Coniglio N. 4.| 5 di 5 » | 1/10 1 » 450 | Id. 2 1/20 1/5 » 312 | Morta. 1 1/50 1/10 » 436 | Id. 1 1/100 1/100 » 382 | Viva. Del Coniglio N. 5.| 5 1/10 1 » 390 | Id. 2 1/20 1/5 » 374 | Morta. 1 di 3 » | 1/50 1/10 » 330 | Viva. 1 1/100 1/100 » 360 | Id. Dei Coniglio N. 6.| 5 d'A 1 » |382| Id. 2 4/20 175 » 340 | Morta. 1 1/10 1/10 » 350 Id. 1 1/180 1/100 » 360 | Viva. IL IMMUNITA TOSSICA L’immunità specifica dei veleni ha altra origine dalla batterica- Dobbiamo al Behring il concetto delle antitossine, cioè che nell” immunizzazione attiva il potere protettivo del siero ê dovuto alla 366. G. AJELLO E C. PARASCANDOLO presenza di sostanze neutralizzanti le tossine (anticorpi); v’ è quindi un parallelo colla teoria di Kruse, perchè qui le sostanze da frenare non sono le sostanze di attacco dei Batteri, le lisine, ma le loro tossine. Tutte le sostanze tossiche (tetano, difterite, tubercolosi, pneumonite, colera, tifo), alla dose a cui non sono ancora letali per l’individuo, hanno la capacità di risolvere la malattia, superata la quale resta modificata negl’ individui il grado di sensibilità per il veleno, aumentato cioè o diminuito secondo la dose; se questa & giusta, la sensibilità pud essere scemata, se poi, adoperando dosi sempre maggiori, si ripete il trattamento, alla fine anche gli indi- vidui più sensibili restano immunizzati, verso le più forti dosi di veleno. Questo che è il meccanismo dell’ immunità tossica, come è inteso universalmente, fu fondato dalle ricerche, di Ehrlich sulla ricina ed abrina, e compiuto da quelle di Behring e Kitasato sul tetano; nel sangue dei vaccinati non era un potere battericida 0 attenuante che si sviluppava, ma uno assolutamente antitossico. Il Klemperer lo riconobbe anche nel sangue dei vaccinati contro le Pnemococco, quantunque non sia assodato; ed in generale, in tutte le malattie in cui è dimostrabile una tossina, esso si afferma: e la siero — terapia coi suoi luminosi effetti n’è stata la pratica applicazione. Questo anticorpo aumenta di quantità col progre- diente adattamento dell’organismo immunizzato ; esso è sempre attivo contro il veleno che lo produsse (gli esperimenti di vaccini plurivalenti sono ancora controversi), che anzi è dimostrata la nessuna azione di un siero contro specie aflini ; cosi risulta dalla esperienza di Pieifler per i Tifo-simili, pei Colera-simili, per quelle di Parascandolo pei Piogeni. Il tempo della comparsa del minimo grado d’immunità, in cui l’animale ricetta l’antitossina varia secondo gli animali da 3 a 5 di (Piocianico, Wasserman), nè dipende questa cosiddetta immunità fondamentale dalla quantità di sostanze introdolte ; ma solo dalla reazione specifica che offre l’animale, per cui taluni, con energico trattamento preventivo, non sono immunizzati a suflicienza, mentre altri, Con minimo trattamento, ma à reazione pronta, presentano forte immunità, ed & il vus stesso. secondo Wasserman, che determina questa reazione specifica di immunità. Ma questa immunità tossica acqui- sila si dilegua gradalamente, qualora, con introduzioni ulteriori di veleno, non si determini una nuova reazione dell’ organismo; DELLA PSITTACCOSI 367 cid sempre proporzionatamente alla resistenza acquistata da questo ; e di più l’immunità pud crescere in determinati limiti. Il dosamento del contenuto in antilossine di un siero è dato dal numero di dosi minime letali, che l’unità di volume del siero neutralizza, e riesce a ci bene il netodo delle miscele. La sorgente dell’ antitossina nel sangue è oscura. Il Gabritshevski ed il Roux ammisero che fosse dovula à una speciale attività delle cellule dell’ organismo reagenti-all’ infezione; ma si osserva che questa sostanza patogena & altiva solo contro la forma di malattia nel cui decorso si origina (la tetanica contro la tossina tetanica, cc...) per cui Buchner crede sia dovuta ai Batterii, o questi entrino almeno nella sua formazione. (Immuno-toxo-proteina, Emmerich); quindi le antitossine sarebero sostanze batteriche specifiche, e cosi si spiegherebbe come l’immunizzazione si abbia, sia per coltura attenuata, sia per coltura sterilizzata, essendo la produzione della sostanza immunizzante sempre nelle colture, solo che nel primo caso vi concorre anche l’organismo. Bebring ammise si trattasse non di sostanze neoformate, ma di una mutata attività neo-acqui- sita dei componenti albuminoïdei dell’ organismo, in reazione al veleno specifico. Ma l'assenza di antitossina nel sangue in casi di immunità (casi di Vaillard et di Bebring nel telano) ; e d’altra parte la presenza di antitossina (Behring)nel sangue,senza che l’organismo si rivelasse inimune verso le tossine, anzi mostrando minore resis- tenza, lasciava dubbiosi nel giudizio sull’ essenza dell’ immunità. Cid Behring ha cercato di risolvere colla duplice distinzione della immunità istogena duratura, dipendente dal cangiamento del tes- suto, provocata dallo stimolo dell anticorpo, e dell’ altra transitoria da siero, provocala dal passaggio temporaneo dell anticorpo pel sangue. Se non che, l’affermare (Behring) che tutte le infezioni si ridu- cono ad un avvelenamento, e tutta la reazione degli organismi variamente infetli si riassume in una sola, la produzione del controveleno, non & esatto. Chè vi sono infezioni, in cui la parte dovuta alle tossine è poco definita e definibile; visono processi, che conducono all'immunizzazione verso i Batterii e non verso le tossine rispeltive; vi sono animali immunizzati, il cui siero dis- piega proprietà essenzialmente battericide, e non antitossiche percid è prematura la conclusione del Behring. 368 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO Gli studi sul colera (Pfeifter, Kolle), sullo Streptococco (Aronson, Neufeld), e sullo Pneumococco (Pane, Kruse, Bonaduce), mostrano che i filtrati dei suddetti Batterii contengono sostanze atte a favorire il rispettivo processo infettivo, ma non tossine specifiche ; cioè vi sono Batteri che producono sostanze nocive alla rispettiva diffu- sione nell’organismo infetto, ma capaci di riprodurre solo in parte minima il processo infettivo, e l’immunizzazione ha per effetto, in questo caso, la produzione di sostanze neutralizzanti questa diffusione. Queste sostanze, se pure si collochino nello stesso gruppo delle antitossine, ne sono quindi diverse per l’azione. Non neutralizzano cioè nell’organismo il veleno che produce la malattia, come nel tetano, nella difterite, ma solo impediscono che penetri e si diffonda nel! organismo il Batterio, alla cui azione diretta sui tes- suti e sul sangue è dovuto il processo infettivo; infine allre sos- tanze avrebbero il mandato di attaccare direttamente il protoplasma batterico(fenomeno di Pfeiffer). Sicchè in riassunto i processi di difesa dell’ organismo potrebbero dirsi antitossico, quello ammesso dal Bebring in tutte le infezioni, antibatterico (antilitico Kruse), che si oppone alla diffusione; e battericida quello pel Colera, Pneu- mococco, Streptococco, Tifo, Coli, ecc... Queste proprietà si riscontrano nel sangue circolante, e poichè esse valgono a prevenire l’infezione o l’intossicazione, o anche a neutralizzare completamente gli efftetti nocivi dei Batteri, quando sono già pervenuti nell organismo, il siero pu essere preventivo o curativo, e l’immunizzazione con esso & passiva, poichè si tratta di sostanze neoformate, già pronte, che si trasportono dall orga- nismo immunizzante in uno nuovo e quindi il siero immunizza a seconda della sua azione battericida o antitossica. In casi speciali (Piocianeo, Difterite, Tetano) pud esercitarla entrambe, ma è sempre dipendente dal modo dell’ immunizzazione la presenza 0 no di questi due poteri. Ad esempio, immunizzando con dosi crescenti di colture viru- lenti, il potere battericida cresce notevolmente, ma diminuisce il potere antitossico, il contrario succede nell’ immunizzazione con virus diluito; donde risulta ancora che le sostanze battericide ed antitossiche sono di natura diyersa, perchè il loro aumento o la loro diminuzione nel siero si avverano indipendentemente. Come DELLA PSITTACCOSI 369 i corpi antitossici e battericidi spieghino il loro potere immuniz- zante è ancora discusso ; sembra che il potere battericida del siero non sia superiore al normale in vitro, e nell’organismo animale non superi il triplo della dose mortale, e Wassermann spiega questo fatto ammettendo che l’organismo ha perduto il potere di transformare in modificazione attiva quella inattiva del siero immunizzante, ma di questo abbisognano altri controlli. Pel potere antitossico poi Ehrlich ammise all inizio un’azione mistica ; per la sua presenza l’organismo diventa immune. Il Bebring ritiene invece si tratti di vera azione neutralizzante dell’ antitossina sulla tossina senza intervento dell’organismo, Ma si osservi che noi non sappiamo questo punto di saturazione, chè miscuglio di siero e tossine, innocuo per un animale, non lo era per un altro diversamente sensibile (Buchner e Calmette). Lo stesso Behring ha notato che iniettando un Coniglio di siero e tossina, se non è riscaldato l’animale sopravvive, ma se si riscalda a 68° c. facendogli perdere il solo potere antitossico, l’'animale muoré ; sicchè siero e tossina restano l’uno di fronte all’altro ; é sugli elementi cellulari, sui quali agisce l’antitossina, sia rendendoli insensibili alla offese. sia stimolandoli alla difesa (Roux e Gabritshevsky, dando il nome da loro dato all’antitossina, di stimolina) Gli esperimenti di Roux pel miscuglio tetanico e dif- terico, di azione accentuata se si opera sopra un organismo giovane e non trattato ; di mancata, se sopra un individuo trattato in ante- cedenza, parlano in questo senso, come pure quelli recenti di Wassermann pel Piocianeo. Mescolando siero ed antitossina il virus resta immutato in vitro viceversa nell’organismo viene distrutto, sicchè è in questo che l’antitossina opera, rendendo, cioè, libera quella combinazione attiva per cui diviene innocuo. E andando più oltre nelle indagini, si è circoscritta l’azione stimolante sui leucociti, per l’azione fagocitaria, più per la fagolitica, ed invero una leucocitosi almeno locale è stato dimostrata da Gabritshevsky nell'immunizzazione con siero antidifterico. Ehrlich ammette recentemente, che la tossina batterica venga legata chimicamente dall’ antitossina, per la presenza di un gruppo atomico specifico del complesso tossinico, che possiede un’affinità massimale specifica per un determinato gruppo atomico del complesso antitossinico. Dalle modifiche, che la tossina subisce nell” organismo dipende Archives de Parasitologie, V, n° 2, 1902. 2% 370 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO l’attenuazione di essa, e questa è determinata dalla saturazione dell” affinità coi gruppi antitossinici. Questi si dislocherebbero da parti del protoplasma cellulare e si sostituirebbero in eccesso, e passe- rebbero le catene laterali iperprodotte nel sangue costituendovi l’antitossina circolante. Riassumendo, i principi antitossici che compaiono nell’orga- nismo in presenza di una vaccinazione derivano dalla vita delle cellule modificate dal passaggio delle tossine secondo Behring, e si oppongono agli efletti stessi di queste, grazie ad un mecca- nismo, secondo gli uni, di attenuazione, secondo gli altri, di protezione per l’economia; ma in ispecial modo per la stimola- zione nell’ organismo ; secondo, Ehrlich per legame di catene late- rali di protoplasma cellulare con gruppi tossici, con cui banno affinità. Tali principii tossici sono diffusi a preferenza nel fegato, nella milza, nelle capsule surrenali, anzi alcuni pensano ad una loro origine da questi organi. Il Tizzoni non potette vaccinare pel tetano animali smilzati; l'Hankin parlô di alexine spleniche, ma il Vaillard invece non constato proprietà antitossiche nella milza di vaccinati tetanici; per le capsule surrenali, in analogia col potere protettivo che esse esercitano contro le tossine organiche sull’ attività mus- colare, si parlo pure di potere antitossico, anche per la congestione che si osserva in esse nella intossicazione di tossine microbiche (difterite), ma non vi sono fatti in appoggio. [ leucociti secondo Metschnikoff concorrono alla loro formazione, secondo l’Hankin le cellule eosinofile vi contribuiscono, come anche la fagolisi, e in tal caso per i caratteri, le modifiche sono analoghe ai prodotti batteri- cidi e globulicidi. Infine si pensd da principio che un siero fosse tanto più attivo, quanto più l’animale fosse sensibile all’ infezione, donde una reazione più squisita dell” organismo ; oggi è dimostrato che se in generale è cosi, vi sono per6 ecçezioni e si giunge a Con- ferire immunità. sieno 0 no gli animali naturalmente refrattari. Ma una serie di richerche fatte recentemente sull’ idea di Ehrlich ha determinato il luogo elettivo, in cui si ha il legamento delle catene laterali e la produzione di antitossine. Per il tetano quisti processi avvengono nelle cellule del sistema nervoso (Ramson, Wasser- mann), nella polmonite nel polmone e midollo oeseo (Wassermann). Dalle ricerche esposte si rileva come il microrganismo, superate DELLA PSITTACCOSI 374 le barriere naturali di difesa, è ostacolato nelle sue azioni vene- fiche : | 4° Da sostanze di difesa preformate neï tessuti 0 alexine (com- posti battericidi, proteidi difensive); ®% Dai leucociti per le fagocitosi, ed in più per la secrezione di analoghe alexine ; 3 Da una suscettività variabile secondo le diverse specie, che poggia forse sulla azione distruttiva di veleni di alcuni organi (Zeehnissen). L'immunizzazione mira a perfezionare queste attività esistenti normalmente nell’ organismo, sia le protettive e difensive, sia quelle che si sviluppano nel resistere alla infezione o intossi- cazione (corpi antilitici, antitossine), chè non è la guarigione, se non una immunità acquisita ; talora questi mezzi protettivi sono dati dalla selezione ereditaria, dalla razza, dall’ età, e allora si ha l’immunità congenita e istogena. Queste attività di resistenza mirano o ad inibire lo sviluppo dei Batteri o a neutralizzarne la tossina, ma non proporzionatamente; talvolta è più l’uno che agisce, tal’ altra è l’inverso. I mezzi che noi usiamo a procurare artifi- cialmente lo sviluppo di queste resistenze organiche si riducono a dare una malattia benigna che vince la forte (vaiuolo), e o determi- nare il male in parte sprovvista d’importanza (peripneumonite bovina, inezioni nella coda), o una lesione circoscritta che rende refrattario il soggetto (Charrin, Piocianeo). Colla iniezione di colture viventi progressive, procuriamo attacchi sempre più forti di malat- tia; con tossine, o filtrati di colture, intossicazioni sempre mag- oiori, non perd da fare avvenire una essudazione, ma per dare alla lotta magsiore contributo di sostanze vaccinanti. Sicchè nell’immu- nità artificiale si avrà maggiore contributo di alexine, di essuda- zione cellulare, di leucocitosi locali, di corpi inibenti lo sviluppo o battericidi, e nelle intossicazioni di antitossine; nella immunità passiva il trasporto di questi corpi neutrallizzanti, gli antilitici, le antitossine. In diverse malattie si è tentata l’immunizzazione tossica. Infatti, contro i Piogeni e Streptococchi dell’ eresipela si sono immunizzati animali (Miranov, Parascandolo) servendosi delle inoculazioni di colture filtrate, previo trattamento con acido fenico. Per lo Pneumo- 372 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO cocco della polmonite si sono usati i prodotti delle colture o estratti di visceri o di sangue di Conigli infetti. Il Foà si servi dell’ estratto glicerico di sangue di Conigli infetti. Per il Bacillo del tifo si è usato il filtrato di colture velenose non riscaldate. Il Sanarelli iniettd colture morte contenenti tossine. Pel Bacillo del colera il Ferran si servi di colture sterilizzate e filtrate. — Pel Bacillo della difterite, circa la immunizzazione tossica, si sono fatti i più interessanti studii. Behring si servi di inoculazioni di colture filtrate di Bacilli attenuate dal calore, Parascandolo e de Meis riuscirono ad immunizzare Cani con colture filtrate; ma, un alto grado d’immunizzazione nel Cavallo, fu trovato dal Roux servendosi di tossina ipertossica. Molti osservatori seguirono questo esempio. Pel tetano si è tentata la stessa via (Cattani, Tizzoni, Vaillard, Roux, Behring, Courmont e Doyon. Dei tentativi d’immunizzazione sono stati fatti per la tubercolosi. Pel Bacillo dell’influenza Bruschettini si à servito anche di col- ture filtrate. Per il Bacillo del carbonchio lo Chamberland il Roux el’Hankin ottennero buoni risultati inoculando colture sterilizzate. Seguendo tali tentativi anche noi abbiamo provato d’immunizzare animali contro il Bacillo della psittaccosi, ed il metodo di cui ci siamo serviti per la immunizzazione tossica è stato il seguente : abbiamo ottenuto, mercè ripetuti passaggi attraverso il corpo di Conigli, una coltura, della quale bastava 1/100 di c. c. per uccidere in tre giorni una Cavia del peso medio di grammi 400. Abbiamo messo in 25 fiale del brodo sterile, inficiandole col nostro Bacillo, reso virulento. Questi recipienti furono tenuti a temperatura di 37 C. Dopo 24 ore dall’innesto cominciammo ad inoculare 1/10 di c. c. di questa coltura, addizionata con 0,50 c. c. °/, di acido fenico, e filtrata (tossine) ; e cosi proseguendo, le inoculazioni venivano fatte con 1/5, 1/2, 1, 1,50 c. c. fino a 30, 40 c. c. di tossine successiva- mente più antiche e quindi più tossiche, fino ad arrivare all’ultima inoculazione di tossina in 60 giorni, cioè alla 25° fiala : Riportiamo nei quadri IV, V, i risultati ottenuti degli esperi- menti di immunizzazione tossica; nei quadri VI, VII, VIE, i risul- tati degli esperimenti siero-terapici. DELLA PSITTACCOSI 379 OUA’DRO LV IMMONIZZAZIONE CON TOSSINE © Se L iAaee rs | Quantita Reazione da parte dell’ animale Del à Età della della © © | di tossina : : a ao), TA tossina Temperatura inoculazione _ inocu Locale LENPES EIRE Generale LA Prima | Dopo 1901 6 Luglio. |2400| 1/100c c.| 1 giorno 37.939 |Malassere ed inappetenza. (e 2390) 1/10 3 38 2 | 38.9 41 2380| 1/10 5 37.9 | 38.4 13 2360| 1/10 7 Lieve ede-| 37.8 | 39 |Diarrea osti- ma. nata. 45 2370| 1/2 9 38.4 | 39.4 17 2380| 1 11 38.2 | 39.6 19 2340| 1 14 31.9 | 39.2 |Inappetenza, diarrea 21 2350| 1,50 17 38.2 | 38.9 25 2380| 2 20 Edema |38 239.5 Diarrea osti- | considere- nata. vole. 28 2350| 3 20 37.8 | 39.4 31 2340| 4 25 37.6 | 39.6 4 Agosto. |2360| 5 20 38.2 | 38.9 7 2310| 6 39 38.4 | 38.8 10 [2350! 7 40 38.2 | 39 12 23410) 8 45 38.3 | 39.2 15 2380| 9 50 Arossi- |38 |39.5 mento. 20 236010 55 37.9 | 39.7 22 2340/11 60 38.6 | 38.8 || 26 2360112 65 38.5 | 38.9 28 234013 70 37.9 | 39.4 30 2330113 70 38.6 | 39.2 ESPERIENZE DI CONTROLLO Cavia 300 gr. 1/20 c. c. di tossina di 60 giorni, morta dopo 3 giorni. » 350 gr. 1/30 c. c. » d » » CS) DR ere 41/5080 C. 2 » » » & » » 400 gr. 1/100 c. c. » » sopravvissuta. 274 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO QUADRO :V IDEM ù Reazione da parte dell’ animale Data . Quautità della di tossina inoculazione inoculata LÉ BAITS LE RER eg NE RU CE tossina | Temperatura a, Generale Prima | Dopo 1901 2 Luglio. |8748| 1/100c.c.| 1 giorno|Lieve aros-| 38.2 | 39.3 [Lieve males- simento. sere. 8700| 1/10 38.4 | 38.8 8754| 1/2 Considere |38.4 | 39.2 | Inappetenza. vole ede- ma. 8762 38.2 | 38.6 8740 38 1 |38.8 8712 Vasto as-|38.2|39.4 Vomito, diar- cesso con rea per necrosi. 3 giorni. 8604 38.4 | 38.6 8660 | 38.2 | 39.2 Agosto. |8690 | 38.2 | 39 8700 Arrossi- | 38.4 | 39.3 | : men{o. 8720), |38.2 39.2 8740 : 38.2] 39.41 Malessere. 8712 38.1 | 39.5 8694| 9 38.2 | 38.7 8692110 38.1 | 38.6 870012 38 |38.4 871514 38.2 | 38.9 | Inappetenza di 24 ore. 2 Settembre|8684 39 8650) 39.1 8704 .3 | 39.3 8720 39.2 86602 .2 | 39.4 Cavia 380 gr. 412 gr. 370 gr. 404 gr. sopravvisuta. DELLA PSITTACCOSI 379 GŒULDE O0 V'I PROTERE PREVENTIVO DEL SIERO | Esito dell Quantità | innesto | Quantità | Quantita in nuovo |. j ù : m € di coltura rent di tossinaldi miscela ‘infrettante sterile | infettante | inoculata in vitro Quantità Provinienza |die siero del siero neutra lizzante. della Cavia Esito della inoculazione 5 © | a @ 8.11/100 c. ce | 1/2 c.c. | sviluppo.| 1€ c. 1/10 sterile. 1/2 9,11/100 1/10 1/2 . 10.11/100 sviluppo. 1/10 sterile. 1/2 | 1 Coniglio N. 11.11/100 sviluppo. | 1/10 sterile. 1/2 Coniglio N. 12.11/100 1/10 1/2 Cane N. 1....11/100 sviluppo. 1/10 1/2 sterile. : l ...|1/100 sviluppo. 1/10 1/2 sterile. ....|1/100 sviluppo. 1/10 sterile. 1/2 0. 14740 sviluppo. 1/2 | 276 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO QUADRO VII POTERE. PREVENTIVO DEL SIERO a ni et © 2 e Provenienza ci a a urine d s TAN di siero Risultato dell’ esperimento el siero a>4| D |, s D 3 © limmunizzante eh Le} .— Coniglio N. 7.| 374 | 0.25 1 100000 Morta dopo 3 giorni. 325 1/50000 ASE) 10 » 362 1/25000 Viva. 370 1/20000 415 | 0.50 1/20000 | 419 1/10000 Coniglio N. 8.| 432 | 0.25 4 /400000 Morta dopo 6 giorni. 360 1/50000 » 43 » 375 4/25000 Viva. 382 1/20000 420 | 0.50 1/20000 390 1/10000 Coniglio N. 9.| 425 | 0.25 1/100000 Morta dopo 5 glorni. 460 1/50000 » 11 » 472 1/25000 Viva. 384 1/20000 365 | 0.50 1/20000 371 1/10000 Coniglio N. 10.| 318 | 0.25 1/100000 Morta dopo 8 giorni. 295 1/50000 » 11 » 450 1/25000 » 147 » 500 1/20000 Viva 483 | 0.50 | : 1720000 455 1/10000 Coniglio N. 11.| 460 | 0.% 41/100000 Morta dopo 12 giorni. 381 1/50000 Viva. 310 4/25000 350 1/20000 420 | 0.50 1/20000 410 4/10000 Coniglio N. 12.| 433 | 0.25 1/100000 Morta dopo 3 giorni. 4A1 1/50000 » IG » 461 4/25000 Viva. 384 1/20000 492 | 0.50 1/20000 465 /10000 Cane N. 1..... 328 | 0 25 4/100000 Morta dopo 2 giorni 332 4/50000 » 5 » 415 1/25000 » 10 » Viva. Cane N° 2.2... 420 | 0.25 1/100000 Morta dopo 4 giorni. Le 1/50000 » 8 » Viva. 430 | 0.50 4/20060 Morta dopo 6 » 440 1/10000 Viva. Cane”N. 3.::.° 318 | 0.25 1/100000 Morta dopo % giorni. 360 4/50000 » 10 » 370 1/25000 » 18 » 320 1/20000 Viva. 400 | 0 50 1720000 Morta dopo 7 giorni. 420 1/10000 Viva. Cane N. #.....| 410 | 0.% 1/100000 Morta dopo 5 giorni. 42h 1/50000 » 7 » 365 | 0.50 1/25000 » 12 4 370 1720000 Viva. 418 1/20000 Morta dopo 140 giorni. 4/10000 Viva. DELLA PSITTACCOSI É 371: QUADRO VIII POTERE PREVENTIVO DEL SIERO Quantita Quantità di tossina di siero_ Animale Peso Esito infettante |neutralizzante Provenienza del siero EL Coniglio N. 7. LC. 1/10 ce. c. Cavia. 1/20 1/50 1/100 Conigilo N. 8. 1/10 1/20 1/50 4 /100 Morta. Coniglio N. 9. 1/40 Viva. 1/20 4/50 Morta. 4/100 Coniglio N. 10. 1/10 \ Viva. 4/28 4/50 4/100 . Coniglio N. 11. 1/10 4/20 4/50 1/100 Morta. Coniglio N. 12. 4/10 Viva. | 1/20 | 1/50 1/100 nee Cane N. 1 110 ou ns 1/20 4/50 1/100 1/40 1/20 4/50 1/100 1/10 1/20 4/50 1/100 1/10 4/20 4/50 1/180 378 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO me IMMUNITA DA NUCLEO-ALBUMINA Come già abbiamo innanzi riferito la maggiore importanza si dà oggidi ai veleni primari, percid abbiamo voluto studiare anche questo dato in rapporto all immunizzazione. All uopo, col processo da noi in questo lavoro indicato, abbiamo preparato una certa quantità di nucleina e di nucleo-albumina in maniera da poterne disporre per parecchie osservazioni. Ed ecco come queste sono state condotte : Le inoculazioni di nucleo-albumina venivano fatte o nel cavo peritoneale, via preferita, o nel torrente circolatorio; ma poichè in quest’ ultimo caso i fenomeni consecutivi eranosi intensi da dare spesso la morte dell’ animale, cosi si preferiva la prima. La nucleo- albumina veniva sottilmente polverata in mortaio sterilizzato e sospesa in acqua distillata e sterilizzata : le inoculazioni si facevano con una delle solite siringhe di Roux. Notammo subito che quelle di 3 centigr. di nucleo-albumina riuscivano mortali, e l’ animale dopo poco tempo dall’ inoculazione moriva rapidamente coi sintomi, che a suo tempo esponemmo, sicchè, per fare che l’animale avesse potuto bene tollerarla, era necessario incominciare ad iniettare quantità minori di À cg. in im 2 ces diiacquas 0 Esponiamo in due tabelle riassuntive (IX e X) la media dei risultati ottenuti sopra quattro Conigli e due Cani. Dopo l’ultima iniezione, come sempre, gli animali erano tenuti a riposo per alcuni giorni, e poi sottoposti al dissanguamento, ed il siero era raccolto, come al solito, e provato per il suo potere antibatterico, antitossico, antinucleo-albuminico. Il risultato è riassunto nel quadro n° XI. DELLA PSITTACCOSI 379 QUADRO IX IMMUNIZZAZIONE CON NUCLEO-ALBUMINA = Quantità Reazione da parle dell’ animale Data 2 di ] à Ë © | albumina Temperatura inoculazione = l'inoculota | Locale ns — Generale TD Prima| Dopo 1901 15 Luglio... | 2430 | 0.001 gr. 38.2 | 38.6 19 2440 | 0.002 38 4 | 38.9 19 2400 | 0.005 Lieve edema. | 38.3 | 38.8 21 2390 | 0.010 38.4 | 39 |Malessere ed inap- : , petenza. 23 2320 |o.o12 | 38.4 | 39.2 26 2360 | 0.015 38.3 | 39.4 |Diarrea abbastan za intenea di breve durata. 28 235% | 0.017 38.4 | 39.3 30 2348 | 0.020 38.6 | 39.8 4 Agosto...| 2344 | 0.025 38.4 | 39.6 3 2302 | 0.027 31.9 | 39.2 5 2344 | 0.030 38.3 | 38.8 7 2330 | 0.035 38.7 | 38.8 | Inappetenza e diarrea. a 2326 | 0.040 Arrossimento.| 38.6 | 39.2 16 2348 | 0.045 38.4 | 38 9 18 2350 | 0.050 38.6 | 39.2 23 2320 | 0.052 : 38.2 | 39.1 26 2310 | 0.055 38.4 | 38.8 28 2350 | 0.057 38 6 | 39.2 30 2344 | 0.060 38.4 | 39.4 2 Settembre| 2362 | 0.060 38.2 | 39 4 % 2360 | 0.060 38.3 | 39.4 ESPERIENZE DI CONTROLLO Cavia 322 gr. 0.01 gr. di nucleo-albumina morta dopo ore. » 343 gr. 0.005 gr. » » .dopo 24 ore. » 362 gr. 8.001 gr. » sopravvisuta. 380 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO QUADRO X IDEM Quantita Reazione da parte dell’ animale Data - di nucleo- della ] o TT ——" —— : ÉESORE albumina Temperatura He inoculata Locale ne Generalé Prima| Dopo 19 Euglio... | 8725 | 0.001 gr. |Lieve edema.| 38.2 | 38 6 23 - | 8710 | 0.002 98.7 | 38.8 27 8750 | 0.005 Lieve edema.| 38.5 | 38.9 30 8640 | 0.010 Edema notevole. | 38.4 | 38.6 | Lieve malessere ed inappetenza. 2 Agosto...| 8512 | 0.020 Arrossimento | 38.7 | 38.9. intenso. 5 8500 | 0.030 Edema. 38.5 | 39 7 8460 | O 040 38.4 | 38.9 9 8420 | 0.050 Forte edema. | 38.6 | 39.2 45 8480 | 0.060 Arrossimento.| 38.4 | 38.6 18 8450 | 0.080 Edema 38.7 | 339 | : Diarrea. 23 8000 | 0.090 Formazione di| 38.6 | 38.8 ascesso. 25 7650 | 1.00 37.9 | 38.6 29 7430 | 1.10 Edema. 38.2 | 38.9 31 7420 | 1.20 38.5 | 38.9 2 Settembre| 7430 | 1.30 38.6 | 39 Vomito, inappe- tenza. 5 7318 | 1.50 Edema. 38.4 | 38 8 7 7500 | 2.00 ‘| 36.3 | 38.9 9 A 7720 | 2.10 Arrossimento.| 38.2 | 38.8 11 7210 | 2.20 38.6 | 39 13 7380 | 2.50 38.5 | 38.8 15 7528 | 2 50 | 38.4 | 38.9 ESPERIENZE DI CONTROLLO Cavia 420 gr. 0.01 gr. di nucleo-albumina morta dopo 2 ore. » 348 gr. 0.805 gr. » » dopo 2 giorni. » 315 gr. 0.001 gr. » soprayvissuta,. DELLA PSITTACCOSI QUADRO XI QUADRO COMPARATIVO DEL || Provenienza del siero Coniglio 13 Coniglio “4 Coniglio 15 Coniglio 16 Cane 5 Cane 6 Quantità di siero |} neutralizzante 1/40 di cc. 1/20 1/50 1/100 1/10 1/20 1/50 4/100 1/100 1/10 1/20 4/50 1/100 1/100 1/10 1/20 1/50 1/100 1/100 1/10 1/20 1/50 1/100 1/100 1/10 1/20 1/50 1/100 Quantità di cul- {ura infettante | © no) oc Peso della Cavia POTERE PREVENTIVO DEI Esito Viva ) Morta » Viva Viva » » Morta » Viva Morta sina infettante Quantità di tos- © RO (CE 0.25 Peso della Cavia D Go = O0 XX ND LS) HO] 1 Esito Morta » Viva ) » Morta Viva Morta Viva » Morta IV° IMMUNITA DA NUCLEINA DIVERSI Quantità di nucleo-albumina infettante 2 =) no) oQ dr! 0.03 0.02 0.03 0.02 0.03 0.02 381 SIERI Peso della Cavia Esito Morta Viva » » Morta ) Viva » Morta Le inoculazioni di nucleina erano praticate nello stesso modo come quelle di nucleo-albumina. I risultati ottenuti sono riassunti nei quadri seguenti : XIT-XIIT). 1 (Nri 382: G. AJELLO E C. PARASCANDOLO QU'A D:RO XI IMMUNIZZAZIONE CON NUCLEINA Dala Reazione da parte dell’animale della inoculazione Quantita Le Divx Temperatura inoculata Locale nl Er Generale Prima| Dopo del Coniglio 8 Luglio.... ; 38.2 | 38.9 10 , 38.4 | 39.3 Malessere inappetenza. 1% 2640 ë 38.2 | 39.4 2430 38.4 | 39.2 2440 , 38 5 | 40 2370 .0: Arrossimento.| 38.3 | 39.9 |Malessere, inappe- tenza, diärrea. 2750 .025 38.2 | 39.3 2280 38.6 | 39.6 2320 ; 38.2 | 39.8 2340 J 38.4 | 39.4 | Diarrea per 24 ore; Coma per 48 ore. 2290 ! 38.3 | 39 5 2200 à 38.2 | 39.6 2250 à 38.4 | 39.7 2220 ô Forte edema. | 38.2 | 39.5 | Coma di breve. durata. 2365 | 1. 38.4 | 39.2 2312 | 1. 38.2 | 39.4 2180 | 1. | 38.4 | 38 6 2290 | 1. | 38.3 | 38.9 3 Settembre| 2460 . 38.4 | 38 8 5 2398 | 1. 38.3 | 38.9 ESPERIENZE DI CONTROLLO 360 gr. 0.01 gr. di nucleina morta dopo 5 minuti. 372 » 0.005 » : » » dopo 24 ore. 380 » 0.001 » » sopravvissuta. Data dell” inoculazione Peso del Cane | 15 Luglio .... [10160 20 . [10060 24 - 10000 10010 9890 9820 9870 9430 9250 9260 9340 9400 94145 9380 9450 9420 9680 9510 12 Agosto ...| 9560 15 9582 » 318 gr. » 360 gr. DELLA PSITTACCOSI . 383 QUADRO Quantità di nucleina inoculata 0.001 gr. 0.002 0.005 0°010 -0.020 0 030 0.040 0.050 0.060 0.070 0.080 0.090 4 00 1.10 1 5 1.50 1.75 2.00 2.50 3.00 IDEM XIII Reazione da parte dell’animale A Locale Forte edema. Arrossimento. ASscesso. Arrossimen(o. Edema. ASscesso. Arrossimento. Edema. Arrossiment{o. Temperatura SE Generale Prima Dopo 38.2 | 38 8 38.4 | 39 38.3 | 38.9 38.2 | 38.8 38.4 | 39 Diarrea e inap- petenza. 38.3 | 38.8 38.5 | 38.6 38.2 | 38.4 38.4 | 38.8 | Lieve malessere. 38.4 | 38.6 |Diarrea per 48ore. 38.5 | 38.9 38.2 | 38.8 38.4 | 38.9 38.3 | 39 38.2 | 38.6 38.4 | 38.5 | Lieve malessere. 38.4 | 38.4 38.2 | 38 6 38.4 | 38.9 38.6 | 38.5 ESPERIENZE DI CONTROLLO Cavia 420 gr. 0.01 gr. di nucleina, morta dopo 15 minuti. 0.005 gr. » 0.001 gr. » sopravvissuta. » dopo 28 ore. Anche dopo l’ultima di tali inoculazioni gli animali erano tenuti in riposo per alcuni giorni, e poi soltoposti al dissanguamento, il siero veniva raccolto nella maniera consueta e provato per il suo potere antibatterico, antitossico, anti-nucleinico (quadri XIV-XV). 384 G. AJELLO E C. PARASGANDOLO QUADRO XIV QUADRO COMPARATIVO Provenanza del siero Coniglio N. 17. Coniglio N. 18. Coniglio N. 19. Coniglio N. 20. Cane N. 7. Cane N. 8. DEL POTERE Quantità di siero neutralizzante Quantità di col- tura infettante Peso della Cavia 1/10 c. c. ES Q Q Viva » » Morta » Viva » | Morta » » Viva Morta Quantità di tos- sina infettante 1c.c. PREVENTIO DEI SIERI Peso della Cavia 382 315 372 Quantitàa di nu- cleina infettante Peso della Cavia Viva |0.02gr | 335 427 382 418 371 379 431 435 366 377 385 394 Morta » Viva » Morta DELLA PSITTACCOSI 38) QUADRO XV QUADRO COMPARATIVO DEI DIVERSI SIERI = Provenienza Unita Unità Esito dello esperimento del siero neutralizzante infettante sulla Cavia di controllo Coniglio N. 1. | 1/20000 da 0.25 a 0,50 | Rimasta in vita con sintomi di malattia . [1725000 ad 1/10000 | da 0.25 a 0.50 » . |1/10000 0.50 » 1/20000 ad 1/10000 0.25 a 0.50 | Sopravvissuta dopo di malattia 4 /20000 ad 1/10000 0.25 a 0.50 » 1/25000 ad 1/10000 » » 1720000 ad 1710009 1/50000 ad 1/10000 42. |1/25000 ad 1/10000 Cane N. 1. | 1/20000 ad 1/10000 2. 3. L. Coniglio N. 13. 14. 45. 16. Cane N. 5. 6. Coniglio N.17. 418. 49. 20. Cane N. 7. ÉTÉ V° POTERE CURATIVO DEL SIERO Il siero di questi animali è curativo contro la malattia ? Per rispondere a tale domanda abbiamo eseguiti gli esperimenti che esponiamo : 12 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo bianco, del peso di Archives de Parasilologie, V, n° 2, 1902. 1 Qc 386 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO 2874 gr. con temperatura rettale 383 C., abbiamo praticato una inoculazione sottocutanea di 0,50 c. c. di coltura di Bacillo della psittaccosi. Dopo tre giorni dalla inoculazione l’animale ha inco- minciato a manifestare i primi sintomi della malattia . rifiutava il vitto, stava accovacciato ; scosso, subito ricadeva nello stato primitivo ; ail’ 8 giorno comincio la diarrea di una certa intensità della durata di quattro giorni, e coma ; la temperatura rettale oscillava tra 39°-4002 C. AI 6° giorno della malattia iniziammo la cura di siero di altro Coniglio immunizzato con tossine di questo Stesso Microbo ed alla terza inoculazione, di 5 c. c. per volta, l'animale incomincid a ripigliarsi nel suo stato generale : la tempe- ratura rettale discese fino a 38,4 C. l'appetito man mano ricomparve, la diarrea cessù € l’animale guari. 22 Esperienza.— Ad un Coniglio di pelo bianco e nero, del peso di 2726 gr. con temperatura rettale di 3802 C.; praticammo una inocula- zione sotto la pelle di 0.5 c.c. di coltura. AI 4° giorno si ebbero i sin- tomi noti della malattia. Al G°giorno dalla inoculazione i sintomi si accentuarono sempre di piü, tanto che credemmo prossima la fine. In queste condizioni iniettammo 5 c.c. di siero di Coniglio immuniz- zalo, e ripetemmo la iniezione dopo 5 ore. L’animale andô man mano ripigliandosi, in modo che alla quarta iniezione di siero immunizzante proteva considerarsi guarito. 3 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di 2860 gr. con temperatura rettale 38° C. inoculammo 1/100 di c. c. di tossina ipertossica di Bacillo della psittaccosi ; dopo 24 ore l’animale fu preso da gravi sintomi della malattia rifiutando il cibo, accovac- ciandosi sui quattro arti, e poi ponendosiin decubito laterale ; aveva diarrea profusa, anuria completa, e di tratto manifestava scosse convulsive. In questo stato facemmo una inoculazione sotto- cutanea di 5 C. c. di siero di sangue di Coniglio immunizzato, con tossine di questo Microbo. In seguito a questa iniezione l’animale incominciô a migliorare lentamente, con persistenza perû della diarrea, e dello stato comatoso. Fu allora che ci decidemmo a prati- care una seconda inoculazione, anche di 5 c. c. In seguito a questa l'animale decisamente incominciô a migliorare, tanto che il coma scomparve, la diarrea fini quasi ad un tratto, e l’indomani notammo che aveva incominciato a mangiare parte della sua razione. Per eccesso di precauzione volemmo iniettare di una terza dose PP f DELLA PSITTACCOSI 387 di 5 c.c. di siero, e l’esito della cura fu ottimo : la miglioria pro- gressiva e notevole condusse l’animale a completa guarigione. 4 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo rossiccio, del peso di 2670 gr., contemperatura rettale di 38° 3 C. fu praticata una inocu- lazione di 4/10 di c.c, di tossina del Bacillo della psittaccosi. Dopo 48 ore si ebbero i soliti sintomi della malattia. Inoculammo all’ani- male, già ridotto in grave condizione, 5 c.c. di siero di Cane, immur- nizzato con tossine del Bacillo della psittaccosi ; pero, forse per il ritardato intervento, il risultato fu poco proficuo, tanto da deciderci a praticarne una seconda, ma dopo 24 ore da questa, presentandosi, appena una passeggiera miglioria, ne praticammo una terza, nelle stesse proporzioni della prima; poi una quarta, ed infine una quinta, iniezione. e, solo dopo quest'ultima, si ebbero manifesti segni di miglioria, che si protrassero fino alla completa guari- gione. | Da questo esperimento si potrebbe ricavare che il siero del Cane presenta una efficacia meno spiccata di quello di Coniglio. 5t Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di 3200 gr., con temperatura rettale 3804 C., praticammo una inocu- lazione di nucleo-albumina nelle preporzioni di 0.5. L’animale, dopo 6 ore dalla inoculazione, cominciô ad avere delle scosse con- vulsive ; serbava decubito laterale nei momenti di tregua, e stato comatoso, rispondendo poco agli stimoli, ed eccitato faceva degli Sforzi per sollevarsi, ma presto ricadeva nella primitiva posizione. Rifiutava il cibo, aveva forte diarrea, temperatura rettale 37° C. ed anche meno. Praticammo una inoculazione di siero di animale immunizzato con dosi crescenti della stessa nucleo-albumina nelle solite proporzioni di 5 c.c., per i fatti morbosi non modificavansi, in maniera da obbligarci a fare una seconda iniezione, nelle stesse proporzioni, dopo alquante ore; ma lo stato dello animale rimase immutato, sicchè dopo 48 ore, dalla ultima inoculazione, si ebbe la morte. 5a bis. — Ripetemmo l’esperimento con un secondo Coniglio del peso di 2670 gr. nelle stesse proporzioni della sostanza inficiante, perô le inoculazioni di siero le praticammo poco tempo dopo la comparsa dei primi sintomi, facendole succedere a più breve intervallo ; e solo dopo di aver praticato sei inoculazioni di siero immunizzante, cioè in toto 30 c.c., si ebberoi segni di miglioria, 388 G. AJELLO E C. PARASCANDOLO che durarono fino dopo 8 giorni, portando l’animale a completa guarigione. 62 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo bianco, del peso di gr. 2620, con temperatura rettale 3802 C. fu inoculato nel connetttvo sottocutaneo 0,5 c. c. di nucleina, e dopo poche ore si manifesta- rono gli stessi sintomi come pei precedenti animali. Inoculammo allora 5 c. c. di siero di sangue di Coniglio immu- nizzato con tossine batteriche, Fin dalla prima inoculazione l’ani- male incomineid a manifestare una lieve miglioria ed alla quarta delle inoculazioni di siero, fatte alla distanza di 6 a 10 ore l’una dall’altra, il Coniglio useciva di pericolo, . 78 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo rossiccio, del peso di grammi 2424, con temperatura rettale 39,3 C., fu inoculato 0,5 di nucleo - albumina, preparata da colture batteriche del micror- ganismo in parola, secondo il metodo indicato ; dopo 6 ore si mani- festarono sintomi gravissimi di malattia conducendo l’animale in fin di vita. Furono allora inoculati 5 c. c. di siero di Coniglio immunizzato con dosi minime e crescenti della stessa nucleo — albumina, e notammo una miglioria da farci sperare la guarigione, epperù praticammo una seconda iniezione, ma l'animale cadde in uno stato comatoso, con temperatura rettale di 35,8 C., e presto mori. 82 Esperienza. — Ad un Coniglio di pelo nero, del peso di grammi 2570, con temperatura rettale 382 C. inoculammo 0,5 di nucleo-albumina, e, come nel Coniglio precedente, si manifes- tarono gli stessi sintoni di malattia, perd subito ricorremmo alle inoculazioni di siero di Coniglio immunizzato con tossine del nostro Bacillo. Dopo la seconda inoculazione di 5 c. c. l’animale incomincid a migliorare, e dopo la 4 inoculazione. nelle medesime proporzioni, migliorando sempre, pervenne a guarigione completa. Dall’insieme di questi esperimenti ci è dato ritenere che il siero più efficace è quello degli animali immunizzati con colture batteriche prive di Bacilli, cioè con tossine e quindi ritorniamo alla già esposta idea che le nucleine rappresentano una parte del veleno. DELLA PSITTACCOSI 389 VA INDIVIDUALITA SPECIFICA DEL BACILLO DELLA PSITTACOSI. Al principio di questo lavoro è stato esposto che vi sono stati Autori, i quali hanno affermato che il Bacillo della psittaccosi fosse lo stesso dello Pneumococco della pneumonite. Noï, oltre di aver visto che anche la manifestazioné della infezione per gli animali è diversa da quella prodotta dalla inoculazione dello Pneumococco della polmonite, abbiamo voluto ricercare ancora dal punto di vista del potere protettivo del siero di animali immur- nizzati con Bacillo e colture di Bacillo della psittaccosi ed infettati con Pneumococchi della polmonite. Ecco i risultati esposti nalla tabella seguente : n° XVI. QUADRO XVI INDIVIDUALITA SPECIFICA DEL BACILLO DELLA PSITTACCOSI Quantità di siero neutralizzante Provenienza | di animaliimmu- del siero nizzati contro il Bacillo della psittaccosi Quantità di coltura di Pneu- MOCOCCO infettante Peso della | Esito dell’- Cavia esperimento Coniglio N. 1. 1/A0O c. c. » » 2 1/10 1/20 1 Coniglio N.3. 1 1,40 1/20 1/50 1/100 Soppravvissuta Coniglio N. 4. 1/50 Moria 1 1/10 Coniglio N. 5. 9 il 1/10 1/20 Coniglio N. 6. » 1/10000 484 » » 1/10000 492 » = 19 © & 390: G. AJELLO E C. PARASCANDOLO | Quantità di siero neutralizzante Provenienza |di animali immu del siero nizzati contro il Bacillo delta psittaccosi Coniglio N. 7. Coniglio N. 8. Coniglio N. 9. Coniglio N. 10. Cane N. fi. = = O1 © © = NN CG & ©: C9 NO = ND = ND © © © di Pneumococco Cavia Quantita di coltura Peso della Esito dell'- : esperimentato infettante 1 0,50 1/10 1/100 1/10000 1 0,50 1/10 1/100 1/100000 1/10 1/1000 1/10000 1/1000 1/100000 1/100 1/100 1/1000 1/10000 1/1000000 _ 1/40 1/100 14/1000 1/10000 1/10 4/100 1/1000 1/100 41/1000 1/100 1/10000 CONCLUSIONI Dalle nostre esperienze possiamo dunque ricavare le seguenti conclusioni : 1° Che il Bacillo della psittaccosi è una individualità specifica con specifici caratteri morfologici, fisiologici e biochimici. 2° Che le colture filtrate sono tossiche per i comuni animali da esperimento ed i Bacilli riescono proporzionatamente più dannosi per il Coniglio e per la Cavia, meno per il Cane. DELLA PSITTACCOSI 391 8e Che dalle colture filtrate si puo ricavare una sostanza dotata di potere tossico, cioè una ptomaina. 40. Che con adatti terreni di coltura, e opportuni trattamenti chimiei, si pu da questi terrenispeciali, dopo allontanati 1 Batterii, estrarre due sostanze cioè una nucleina ed una nucleo albumina, entrambe dotate di potere tossico pei comuni animali da labora- torio, anche in piccolissime dosi. 5° Che con. colture batteriche si possono immunizzare Conigli e Cani, ed il siero di questi animali è dotato di potere preventivo e curativo. | ; 6° Che colture filtrate di Bacilli della psittaccosi, inoculate, danno immunità ai Conigli ed ai Cani, ed il siero di questi animali riesce preventivo contro le tossine batteriche e curativo della malattia. 7 Che le inoculazioni ripetute di nucleo-albumina e di nucleina possono del pari immunizzare i Conigli ed i Cani e preservarli contro inoculazioni di dosi avanzate di queste sostanze, ed il siero degli animali resi immuni aleune volte riesce pure curativo. 80 Che la immunizzazione riesce meglio per i Conigli, che pei Cani, perchè i primi sono più suscettivi alla malattia. 9% Che il modo più efficace per ottenere l’immunizzazione & l’inoculazione di colture filtrate, e cid è in accordo colle idee che le nucleo-albumine e le nucleine sieno una parte del veleno batte- rico, mentre nel liquido di colture filtrato si trovino disciolte altre sostanze, che non sono ancora state isolate allo stato di purezza chimica. 10° Che il siero degli animali immunizzati con colture filtrate quello che possiede potere preventivo e curativo, superiore agli altri sieri di animali immunizzati con Batteri, o con nucleo-albu- mina, o nucleina. | BIBLIOGRAFIA AcHARD et RENAUD. 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L'origine du paludisme ne peut être attribuée ni à l’eau (Wassertheorie) ni à l’air (Luftiheorie); une seule explication est aujourd’hui admissible, c’est l'infection par les Moustiques (Mosquitotheorie). À ce propos, l’auteur met en évidence les relations qui existent entre le paludisme et le genre de vie de certains Moustiques, les Anopheles. Il décrit alors l’évolution de la forme sexuée des Hématozoaires dans l'organisme de l’Anopheles, puis indique la manière dont celui-ci transmet le parasite à l'Homme. Après avoir ainsi exposé d'une façon sommaire la nature et l’origine de la maladie, il étudie la manière de l'éviter. Cette troisième partie, de beaucoup la plus considérable, est exclusivement consacrée aux Mous- tiques, à leur description, à leur biologie, aux moyens à employer pour les détruire. La famille des Culicides renferme plusieurs genres, parmi lesquels les genres Aëdes, Anopheles, Culex. Les Aëdes sont rares; les Culex très com- muns, mais inoffensifs ; les Anopheles seuls nous transmettent le germe du paludisme. Empêcher les Anopheles de piquer, détruire les parasites du paludisme chez l'Homme, exterminer les Anopheles seront par consé- quent les seuls moyens prophylactiques efficaces. L'auteur prend comme types Culex pipiens d'une part, Anopheles maculi- pennis d'autre part; il étudie la morphologie et l’évolution de ces Insectes en les comparant l’un à l’autre. La ponte, l'œuf, l’éclosion, les larves, leur babitat, leurs mœurs, la faune (Zooplankton) et la flore (Phytoplankton) des eaux où elles vivent, la transformation de la larve en nymphe, les nymphes et leur transformation en Insectes parfaits, l’époque de l'appa- rition de la première génération, la durée de son cycle complet, la pro- portion relative des mâles et des femelles, sont autant de questions étudiées avec le plus grand soin. Die Anophelen entwickeln sich nur in Tümpeln, die Malaria ist nur ein Tüanpelfieber, conclut l’auteur avant d'exposer les moyens destinés à 1 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE , 397 combattre les Anopheles. Asphyxier les larves et les nymphes dans l’eau, en répandant du pétrole à la surface, ou les empoisonner au moyen de produits toxiques, tels sont les procédés de choix, vu notre impuissance à nous débarrasser des Insectes adultes. A la suite d’un index bibliographique très complet, se trouve une table donnant la température et le régime des vents à San Pelagio, en Istrie, où l’auteur a fait ses expériences, depuis le 1° janvier 1900 jusqu’à la fin d'avril 1901. L'ouvrage se termine par 12 planches, dont quelques-unes en couleur, représentant avec clarté le développement des deux espèces de Moustiques prises pour types. Le livre du D' Kerschbaumer, où le rôle des Moustiques dans la trans- mission du paludisme est mis une fois de plus en évidence, à une époque où cette question préoccupe à juste titre les savants du monde entier, aura certainement tout le succès qu'il mérite. — M. N.-L. D' Robert BExLa, Die Carcinomlitteratur. Eine Zusammenstellung der in- und ausländischen Krebsschriften bis 1900.:Berlin, Richard Schætz, 1901. Un vol. in-8° de 259 p. Prix : 6 mk. Ce livre donne la bibliographie complète du cancer ; il est donc par son essence même impossible à résumer. C’est un travail considérable, si l’on songe que l’auteur a dû compulser 5.500 publications. Cette longue liste bibliographique est cependant très facile à consulter, grâce à deux tables : l’une par ordre alphabétique des auteurs, l’autre par ordre de matières. La question du cancer est à l’heure actuelle tellement importante qu’elle intéresse à la fois le médecin, le chirurgien, l’anatomo-pathologiste, le parasitologue et le thérapeute. C’est une question mise à l’ordre du jour de tous les Congrès de médecine. On ne sait encore rien de l’étiologie du cancer et l’on ne peut qu’applaudir à des ouvrages, comme celui-ci, qui rendent un service éminent à la science, en facilitant le travail des chercheurs. — J. G. NOTES ET INFORMATIONS La lutte contre les maladies infectieuses (III, 359; IV, 320, 636; V, 194). — Tuberculose. — Il a été parlé à maintes reprises dans ces Archites de la lutte entreprise par les pouvoirs publics des différents pays contre la tuberculose. Au point de vue prophylactique, cette lutte est carac- térisée surtout par des affiches, dont plusieurs ont été décrites et figurées ici même. Elles recommandent au public de s'abstenir de cracher sur le sol. A ce point de vue, nous ne pouvons nous empêcher de regretter que la France soit tombée dans l’exagération et que l’on ait commencé par vou- loir empêcher le public de cracher dans les rues, alors qu’il eût été beau- coup plus naturel de l’habituer tout d’abord à ne pas cracher sur le sol, dans des salles closes. Il en est résulté que ces recommandations ont été immédiatement tournées en dérision et que les excellentes mesures qui ont été prises pour empêcher de cracher dans les bureaux de poste, dans les tramways, dans les gares, dans les chemins de fer, etc., ne seront véritablement respectées que le jour où la police et la justice pourront leur donner une sanction. Il en est de même en Italie, où la tuberculose fait au moins autant de ravages que chez nous et où le public, du haut en bas de l’échelle sociale, crache partout avec un sans-gêne, qui n’a véritablement son égal dans aucun autre pays. Il faut reconnaître, du reste, qu'ici encore les munici- palités se sont émues et que, dans la plupart des Musées, en particulier dans ceux de Florence, les touristes peuvent voir de belles affiches blan- ches à grands caractères noirs, qui sont généralement ainsi conçues : VIETATO DI SPUTARE Or, pour se rendre compte de l'effet considérable de la défense, il suffit, même devant une de ces affiches, d'adresser là parole à un gardien. Il va immédiatement, comme par politesse, détourner légèrement la tête et, à la face des lois, lancer à terre une énorme mucosité. Après quoi, soulagé et satisfait, il répondra tranquillement à vos questions. J'ai tenté l’expé- rience maintes fois et je l’ai toujours vue réussir. Vous pourrez même lui montrer l’affiche, mais vous n'arriverez pas à lui faire comprendre qu’on puisse attacher de l'importance à de semblables sornettes. Ce que je viens de dire des gardiens de Musées peut se répéter pour les conducteurs de tramways et tous les autres corps de métiers. Cela est profondément regrettable, car les crachats, ajoutés à l’ennui des Puces, des Poux, des Punaises et des Moustiques qui font de l’Italie méridionale le paradis des parasitologues, finiront par rendre certaines parties de ce beau pays complètement inhabitables pour toutes les personnes ayant quelque souci de la propreté et de l'hygiène. — J. G. OUVRAGES REÇUS Tous les ouvrages reçus sont annoncés. Généralités L. BEURNIER et P. CamBours, Joseph-Alexandre Laboulbene, 1825-1898. Dijon, gr. in-8 de 490 p., 1901. A. Bopparrr, L'enseignement de la médecine tropicale en Belgique. Janus, VI, 15 septembre 1901. E. Brumprt, Mission de M. le V'° du Bourg de He en Afrique centrale. Notes et observations sur les maladies parasitaires (2° série). Archives de Parasilologie, M, p. 149-159, 1902. Lim-Boon-KenG et A. Bopparnr, Notice sur la toxicité des Poissons. Annales de la Soc. de méd. de Gand, in-8° de 11 p., 1901. M. Lüne, Notices biographiques. — XI. Johannes Müller (1801-1858). Archives de Parasitologie, V, p. 95-117, 1902. F. von OEreLE, Praehistorische Parasitologie nach Tierbeobachtungen. Archives de Parasitologie, V, p. 117-138, 1902. Sporozoaires A. Biccer, Sur quelques formes anormales du paludisme. Presse médicale, p- 160-162, 1901. A. Biccer, Sur l'apparition simultanée des Moustiques du genre Anopheles et des premiers cas de paludisme dans la région de Constantine. C. R. de l’Acad. des sc, 2 septembre 1901. A. Riccer, Sur la présence constante d'un stade grégariniforme dans le cycle évolutif de l’Hématozoaire du paludisme. C. R. de l’Acad. des sc., 10 juin 1901. A. Biczer, Paludisme. Contribution à l'étude de la fièvre intermittente de type quarte. Bulletin médical de l'Algérie, in-8& de 25 p., Alger-Mustapha, 1901. A. Bizcer, De la formule hémoleucocytaire dans le paludisme. XIII° Congrès international de médecine, Paris, in-8° de 7 p., 2-9 août 1900. — Bulletin méd. de l’Algérie, in-8 de 11 p., Alger-Mustapha, 1901. A. Bizcer, Une épidémie de paludisme dans le sud constantinois. XIIIe Congrès international de médecine, Paris, 2-9 août 1900. O. G. Cruz, Contribuiçäo para o estudo dos Culicidios de Rio de Janeiro. Brazil- Medico, in-8° de 15 p., Rio de Janeiro, 1901. , B. Grassi, A proposito del paludismo senza malaria. Rendiconti della R. Accademia dei Lincei, X, p. 123-131, 1901. B. Grass, Per la lotta contro la malaria. 1! Pooeiao, sezione prutica, in-8° de 12 p., 1901. J. Micuow, De l'influence de la découverte de Laveran sur la prophylaxie et la législation du paludisme. Congrès de l’Association pour l’avancement des sciences, in-8° de 45 p., Bastia, 1901. E. SerGenT, Existence des Anopheles en grand nombre dans une région d’où le paludisme a disparu. Annales de l’Institut Pasteur, p. 811-816, 1901. Helminthes Von Lixsrow, Entozoa des zoologischen Museums der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften zu S'-Petersburg. Bull. de l’Acad. imp. des sciences de S'- Pétersbourg, XV, p. 271-292, pl. I et IL, 1901. 400 OUVRAGES REÇUS Cestodes P. MinGazzini, Sull’ esistenza di una secrezione emassa dalla superficie del corpo dei Cestodi adulti. Rendiconti della R. Accad. dei Lincei, X, p. 307-314, Roma, 1901. A.-E. SmiPcey, On a new species of Bothriocephalus. Proceedings of the Cam- bridge Philosophical Society, XI, p. 209-213, 1901. — [B. histiophorus chez Histiophorus sp., Océan Indien]. Nématodes Von Linsrow, Dorylaimus atratus n. sp. Boll. dei Musei di zool. e anut. comp. della R. Univ. di Genova, n° 109, 1901. G. Noé, Sul ciclo evolutivo della Filaria Bancrofti (Cobbold) e della Filaria immitis (Leidy). Ricerche del laboratorio d’anat. di Roma, VIII, p. 275-353, pl. XIX-XXI, 1901. Arthropodes R. BLancHaR», Sur la piqüre de quelques Hémiptères. 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VAI LithAnstv.E.AFunke Leipzig: ; Re VIENT DE PARAITRE à la Société d'Éditions scientifiques et littéraires : MO TSEE F.R. de RUDEVAL et Cie PAG S T1. \ PARASITOLOGIE ANIMALE | \ | Et —. } | ve } \Ÿ EE D: M. NEVEU-TEMAIRE à { { Préparateur au Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de médecine de Paris. … (SP Avec 301 figures dans le texte , _. ET UNE PRÉFACE PAR LE PROFESSEUR R. BLANCHARD ‘ Membre de l'Académie de médecine. e,7 *, Un volume in-18 grand jésus de III-212 pages cartonné. Prix : Æ francs. ] EE — + 4 ; c L | l LR . Ilest peu de sciences qui aient fait, ces dernières années, des progrès plus rapides que la‘Bactériologie et la Parasitologie. Com- bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ont été reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux. _Laissant de côté les parasites végétaux, qui ont fait l’objet de nom-. bréux ouvrages, l’auteur s’est borné à l'étude des parasites animaux, | insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de transformer complètement nos connaissances sur certaines mala- = dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose. C’est dans le but de faciliter ces études aux étudiants et aux médecins, que M. le Dr Neveu-LemaIRE à écrit ce Précis de Parasitologie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur BLANCHARD dans sa préface, non seulement les ouvrages classiques de parasitologie et de zoologie médicale, mais aussi les questions plus nouvelles qu’il m'a entendu exposer à mon cours et dont nous nous entretenons journellement au Laboratoire. Il présente les faits sous la forme la plus concise, comme le veut le cadre d’un tel livre, mais aussi avec une précision et une exactitude auxquelles je me plais à rendre hommage. Sous un petit format et dans un nombre de pages très restreint, les) étudiants et les médecins y irouveront un résumé fidèle des notions les plus classiques et des découvertes les plus récentes ». / Envoi franco de ce volume contre un mandat-posté de 4 francs, adressé à MM. F. R. de RUDEVAL et Ci-, éditeurs, 4, rue Antoine Dubois, Paris, VI. A # | ARCHIVES DE PARASITOLOGIE HE REDACTION : 45, rue de L'École de Médeeine, Pate br AR ABONNEMENT : < Paris et Départements : 8© fr. — Union postale : 32 fr. - { Les Archives de Parasitologie publient, des mémoires originaux écrits dans l’une ou l’autre des cinq langues suivantes ! français, allemand, anglais, espagnol et italien. Les auteurs de mémoires en langues étrangères doivent, autant que possible, FOURNIR UN TEXTE DACTYLOGRAPHIÉ (6CT1É àlla machiñe), afin de réduire les corrections au minimum. Z Ce texte doit être conforme aux règles suivantes : ET. f 1° On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique ou botanique adoptées par les Congrès internationaux de zoologie et de botanique ; 20 On fera usage, tant pour e noms d'auteurs que pour les indications biblio- graphiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congrès ou par le Zoolo- gical Record-de Londres ; 3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés à des s langues qui n’ont pas l’alphabet latin seront transcrits conformément aux règles interna- tionales adoptées par les Congrès de zoologie ; 40 Tout nom d’être vivant, animal ou plante, commencera Dee une première lettre capitale ; > 5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en!italiques (souligné une fois sur le manuscrit). = C Dans l'intérêt de la publication et pour assurer le maximum de perfection dans la reproduetion:des planches et figures, tout en supprimant des dépenses inutiles, nos collaborateurs sont priés de se conformer aux rrelre FHITARIESS 4 Dessiner sur papier ou sur bristol bien blane. 2%/Ne-rien écrire sur les dessins originaux. 2 3° Toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, in seront placées sur un calque recouvrant la planche ou le dessin. 4° Abandonner le plus possible le crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l’encre de Chine. Les Auteurs d'articles insérés aux Archives sont instamment priés de renvoyer à M. le D: J. Gurart, Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de huit jours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l'épreuve précédente. Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur:article. Ils sont invités à faire con- naître sans délai s’ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au maximum), à leurs frais et conformément au tarif ci- dessous, Ce tarif ne visé que l’impres- sion typographique; il ne concerne point les planches, dont le prix peut varier considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires d'auteurs, les planches seront comptées strictement au pu de revient. Les tirés à part ne peuvent être mas en vente. TARIF DES TIRÉS A PART Une feuille entière . Trois quarts de feuille Une demi-feuille. . Un quart de feuille. Un'huitième’deffeuilles ets AMD USE CO ER EE sr Plusieurs fétilles) 400 "ONE MENT RE ne TA Tente 6 10 Le Gérant : ‘ ve | F. R. de RUDEVAL. 300 — LILLE. — Imp. LE BIGOT Frères. 15-Avril 1902. x NE k + | < : me ETS HS | ay ; (O: ë : k A ENT Pi 4 ÿ . ï LME PA EE MDP Pareissant tous les, trois mois . ê à É | | Æ SOUS LA DIRECTION DE Sert ADS RAPHAEL BLANCHARD . Ç RE 5 à PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BARS À À 3 fs 7 MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE % , ‘ LEE > - PE \ 5 4 FD) 5 } Lt ae D { fe. SA D Aie ABONNEMENT = } Pams er Départements : 80 fr. — UNION POSTALE : 32 fr. eu di \ we PARIS ES SocIÉTÉ D’ ÉDITIONS SCIENTIFIQUES ET, LITTÉRAIRES | AN De OMOTRRAR deRUDEVAL et Ce: 5 ei (Oo 4, Rue Antoine Dubois, VI . | 1Q0£ : LA 4 FA “ ; 2 N Ÿ CE? NC “ pa de = us £ ie « 4 ge Eee Ta | ) Sr Ce nue Ÿ Re ER / fi | ) = { AN K SOMMAIRE HR AN US J Gurart. — Le paludisme dans la campagne romaine et les récentes Tue riences du Professeur Grassi (avec 6 fig. et un portrait dans le texte). 401 L. ne MarvaL. — Étude sur quelques Échinorhynques d'Oiseaux lavec 14 fig. dans Tlestexte) REC NS ASE EE RE aa RER RE ae PE PE UE € 412 O. FUHRMANN. — Sur un nouveau Bothriocéphalide d’ Oiseau [Ptychobothrium armatum] (avec 6e dans lettexte) rene De AE: NE AE AD E. TROUESSART, — Endoparasitisme accidentel chez l'Homme d’une espèce de Sarcoptide . détriticole FAR SperOReus Il (avec 4 fig. dans, LORS QE) SPA A SRE PR CA ATEN AR ERA OR QAR LE A SN ee 0449 E. BrumpT. — Mission de M. le Vte du Bourg de Bozas en Afrique centrale. É Notes sur les maladies parasitaires (2 série). Note complémentaire (avecdl'fe. dénenté tente) AUNIAL UE RATE EN eu AS Rene 460 F. von OEFELE. — Studien über die altagyptische Parasitologie. Pets Teil : Innere Parasiten (avec 2 fig. dans le texte). : . . . . .. ÉNNERER 461 - G. P. Prana. — Notices biographiques. — XII. Gian Battista Ercolani (avec un portrait, un fac-simile et 2 fig. dans le texte) . . a re 504 Déclaration du Roi, concernant les Chirurgiens qui s'embarquent sur les Navires HRURIRS et & visite du Coffre de Chirurgie CL NN EM < 200 environ. touses copulatrices grandes, situées à la base du lobe abdominal, en arrière de l’anus, flanquées de deux paires de soies, une en dehors, une en arrière; lobe abdominal court, subquadrangulaire, non rétréci à sa base, arrondi sur les côtés et portant deux paires de soies médiocrement allongées. Pattes courtes, cylindrinques, de cinq articles dont les quatre terminaux sont de longueur subégale, le tarse (fig. 4, a) obtus, tronqué, excavé sur sa face terminale de manière à permettre à l’ongle unique de se rétracter dans son intérieur, ne portant que des poils simples, mais muni sur sa face inférieure d'un petit 458 E. TROUESSART tubercule qui correspond à l'insertion sur ie muscle du tendon Fig. 2. — Histiogaster spermaticus, femelle, face ventrale. > 200 environ. D ——" 5 3 . V4 fléchisseur de la griffe (fig. 4,b). Les pattes postérieures sous-abdominales, beaucoup plus courtes que l’abdomen, celles de la 4° paire à peine un peu plus Îortes que celles de la 5e. Femelle (fig. 2), à rostre plus large, moins conique que 7 celui du mâle, l’ab- Fig. 4. — à, tarse de la domen arrondi en 2 paire gauche avec 7 l’'ongle rétracté dans Fig. 3. — Organe génital UNE Du l’échancrure ; termina- © ventouses copulatrices de lobe, terminé par le: b, l’ongle séparé avec son tendon fléchis- seur. x 400. et lobe abdominal du AVES DD deux paires de soies SARCOPTIDE ENDOPARASITE CHEZ L'HOMME 459 de longueur moyenne. Epimères de la 1'° paire à sternum plus faible que celui du mâle ; ceux de la 2 paire dépourvus de branche postérieure mais présentant une pièce sternale libre, en forme de T, sur la ligne médiane. Tocostome (vulve de ponte) en fente longitudinale, renforcée en arrière et flanquée de deux paires de ventouses génitales entre les épimères de la % paire. Pattes semblables à celles du mâle, mais la 4 paire un peu plus faible que la 3°, et sous-abdominale. Longueur totale : mâle Omm25; femelle Omm32 ; nymphes Onm2ÿ à 30 ; larves hexapodes Omm10 à 15. Habitat. — L'Inde anglaise. -— Le nom spécifique a pour but de rappeler les circonstances exceptionnelles dans lesquelles cette espèce a été découverte. Elle doit vivre à la manière des autres Sarcoptides détriticoles, et de préférence dans les liquides orga- niques en décomposition, la conformation des pattes (échancrure du tarse) étant caractéristique des Acariens aquatiques ou amphibies. Mission DE M. Le Vte pu BourG DE Bozas EN AFRIQUE CENTRALE. NOTES ET OBSERVATIONS SUR LES MALADIES PARASITAIRES (2: série) PAR le D' EMILE BRUMPT Note complémentaire XI. — Mycétome à grains blanes. On a lu plus haut (1) l’observation de mycétome à grains blancs Fig. 1. — Mycétome à grains blancs, en voie de guérison, datant de sept années. Pied gauche vu par la face plantaire; le gros orteil est seul atteint. faite par le D' Brumpt à Roba- bouta, dans le pays Galla- Aroussi, chez un individu âgé de 45 ans. Nous n’y revien- drons pas, mais il nous semble nécessaire de donner ici une curieuse photographie (fig. 1) qui vient la compléter utile- ment. Cette photographie nous est parvenue plus tard que le tra- vail dans lequel elle aurait dû prendre place, alors que celui- ci était déjà imprimé. Elle est d’un intérêt incontestable, puis- qu’elle concerne le seul cas actuellement connu de mycé- tome partiel, localisé à un seul orteil. R. BLANCHARD. (1) Archives de Parasilologie, V, p. 156, 1892. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE VON Baron D' FELIX von OEFELE (Ban NEUENAHR IN RHEINPREUSSEN). Zweiïiter Teil : Innere Parasiten. LOOLOGISCHE SYSTEMATIK DER AEGYPTER. Wenn ich nun nach ein paar Zwischenabhandlungen die Parasito- logie der alten Aegypter fortsetze, so habe ich abermals Einleitungen nôtig. Der Begrift des Wurmes beim alten Aegypter muss für interne Erkrankungen meist aus der Art der Schreibung erschlos- sen werden. Denn den altaegyptischen medicinischen Texten fehlen meist im Gegensatz zu griechischen und lateinischen Schriftstellern theoretische Deductionen. Durch das weitgehende Entgesgenkommen von Herrn Prof. R. Blanchard habe ich im ersten Teile von den äusseren Parasiten eine Reihe altaegyptischer Textstellen aus der medicinischen Litteratur in Reproduction vorführen kônnen und zwar vor allem aus dem Papyrus Ebers. Diese Stücke waren in hieratischer Schriit abge- fasst. Ausserdem habe ich die Bilder von Frôschen, Naktschnecken, Skarabaeus und einiges andere in Hieroglyphen dem fortlaufenden Texte einverleibt. Unter den Parasitennamen habe ich sogar oît koptische Wôrter einstreuen müssen. Ich muss hier einiges erklà- rend nachholen und will Fachleute zum Worte kommen lassen. Unter hieratischer Schrift (1) verstehen wir heute die aegyp- tische Schrift in der Gestalt, wie man sie aui den Papyrus schrieb. Denn die eigentliche Hieroglyphenschrift d. h. die Zeichnung deutlich erkennbarer Bilder wurde seit der historischen Zeit nur noch für Inschriften verwendet und, wo man mit der Feder schrieb, kürzte man ihre schwierigen Formen ab, natürlich nicht in will- (4) ErMan, Aus den Pupyrus der koniglichen Museen. Berlin, 1899, p. 10. 262 F. VON OEFELE kürlicher Weise, sondern nach bestimmtem Gebrauch, der aber bei besonders häufigen Zeichen oft zwei verschiedene Formen erlaubt. Der Wurm M wird zu ANS, der Käfer e) zu @3. Dabei verändern die hieratischen Zeïchen von Menschenalter zu Men- schenalter ihre Form. Im Ganzen verhalten sich also Hieroglyphen und Hieratisch ebenso zu einander, wie sich unsere Druckschrift zu unserer Schreibschriit verhält, nur compliciert sich im aegyp- tischen das Verhältnis durch die grosse Zahl der Zeichen. Dieursprüngliche Schrift der Aegypter sind also die sogenannten Hieroglyphen, die aus mehr als 500 Bildern natürlicher Gegen- stände bestehen. Die medicinischen Texte sind, wie vorhin erwähnt und wie aus den Illustrationsproben des ersten Teiles zu ersehen, hieratisch geschrieben. Nach obigen Darlegungen ist es aber ebenso, wie ein Manuscript unserer Tage in Druckschriit wiedergeseben werden kann, auch môglich einen hieratischen Text auf Papyrus in die entsprechenden Hieroglyphenbilder umzusetzen. In der christlichen Zeit Aegyptens blieb die alte aegyptische Sprache in veränderter Form noch Jahrhunderte im Gebrauch, wie die franzôsische Sprache die Persistenz der lateinischen Sprache darstellt. Diese Tochter der alten Sprache wurde rein lautlich mit dem griechischen Alphabete und einigen Ergänzungs- zeichen niedergeschrieben entsprechend unseren europaeischen Alphabeten. Es ist die koptische Sprache. Zu ähnlicher Wiedergabe einfacher oder mehrerer complexer Laute unabhängig von dem Sinne der gezeichneten Bilder dient in alter Hieroglyphenschriit ein Teil der Hieroglyphenbilder. Die Hieroglyphenschrift bietet noch ein erläuterndes undillustrierendes Element (1), welches die Bedeutung vieler Wôrter, besonders aber solcher, welche concrete Gegenstände bedeuten, zu bestimmen erleichtert : die sogenannten Determinativzeichen. Diese werden hinter das lautlich ausgeschriebene Wort gestellt und zeigen an, welcher Begrifiskategorie es zukommt. Es ist leicht zu verstehen, (1) Egers, Die Gewichte und Hohlmaasse des Papyrus Ebers. 4Abhandlungen der philologisch historischen Classe der kgl. sachsischen Gesellschaft der Wissenschaflen. Leipzig, 1889, XI, p. 141. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 463 wie grossen und willkommenen Beistand diese Zeichen gerade für die Bestimmung des Begriffswertes solcher Worte leisten, welche Heilmittel, zur Behandlung vorgeschlagene Kôrperteile oder ähnli- ches bezeichnen. Wir koennen darnach die Determinativa auch als eine Art Syste- matik der aegyptischen Schreiber bezeichnen. Und darnach môgen auch die häufigsten allgemeïineren zoologischen Determinativa angeführt sein. 1) DX stellt das abgezogene Fell mit dem Schwanze dar. Dies ist das allgemeinste Zeichen für Tiere überhaupt, bezeichnet im speciellen aber Quadrupeden, wie schon die Gestalt des Felles ergiebt. 2) = stellt die Gans dar und bezeichnet alles, was fliegt, voran die Vogel, aber auch Fledermäuse und Insekten, wie ja auch unsere Sprache die Schmeterlinge als Sommervôgel oder Buttervôgel zu den Vôgeln rechnet. 3) ke Dies Bild des Fisches, auch wohl in anderer Stellung, determiniert die Wassertiere. 4) MA muss alles umfassen, was heute noch der Volksausdruck unter Wurm und Gewürm zusammenfasst. Teilweise geht es ja der modernen wissenschaftlichen Zoologie noch nicht viel besser. Denn alle Tiergruppen, welche gar nirgends im Systeme sich gutwillig einfügen lassen, werden den « Vermes » zuerteilt. Ausser diesen grossen Gruppen hat der Schreïiber noch bestimmte Einzelgestalten als Einzelbegrifie in Determinativen verwendet, besonders mit Rücksicht auf Tiere, welche einzelnen Gôttern heilig Waren : Ni Springmaus, SJ Schwein, TEA Stier, Ko) Kuh, A Geier, ES Sperber, LS Ibis, ES Reiher, ZA Eidechse, < Schildkrôte, E& Krokodil, A Brillenschlange, ja Frosch, \Z Biene, &, Sepia und andere. Eine Reïhe von Gestalten wie Hase, = Reh, &s Lôwe, à Kalb, K Adler, K Eule, $ junge Gans, &= Spatze, &= Schwalbe, = Naktschnecke und andere konnten als zoolo- gische Determinativa, ohne Verwirrung hervorzuruien, nicht 46% F. VON OEFELE herangezogen werden, da sie als Lautzeichen oder ähnlich im Gebrauch waren. Eine häufige Doppelverwendung bald als Laut- zeichen und bald als Determinativum hâtte aber die Lesung dieser ohnehin schon complicierten Schrift schwieriger gemacht anstatt zu erleichtern. Eine weitere Reïhe zoologischer Bilder werden in rein hierogly- phischen Inschriîten als charakteristische Bilder verwendet. Den Schreibern medecinischer Texte, wie des Papyrus Ebers waren sie auch sicherlich bekannt. Ich will nur den “ Mantelpavian (Cyno- cephalus) erwähnen. Es war aber zuviel verlangt solche ganz spe- cielle Formen trotz der Abschleïfungen der relativ flüchtigen hieratischen Schrift noch genügend charakteristisch festzuhalten. Sie konnten darum nicht verwendet werden. Wo so etwas gar nicht zu umgehen war, machte der Schreiber / d.h. einen schieften Strich, um zu sagen : Hier gehôrt ein Zeichen her, das ich nicht deut- * lich zu zeichnen vermag. Überblicken wir nochmals die zoologischen Angaben in der Schriit der Aegypter, so entspricht diese Schrift zunächst den Grundzügen der naturwissenschaîtlichen Anschauung des Alter- tums die einzelnen Naturobjecte nur je nach ihrer Wichtigkeit iür den Menschen zu beachten und zu betrachten. Einzelne für den Menschen wichtige Species werden darum oîft stärker heraus- gehoben als andere Ordnungen, welche in einer modernen Zoologie ungemein reich an Species sind, aber durchgehends in ihren Species wenig auflälligen Nutzen oder wenig auflälligen Schaden für den Menschen bringen. Dies entspricht der thatsächlichen meri- torischen Naturbeobachtung, aber nicht einer Absicht wie im Mittelalter. Wir haben ja im ersten Teile der Parasitologie eine ganze Reihe von Einblicken bekommen, dass der Aegypter doch auf einem hôüheren Standpunkt stand, als er bis in das vorige Jahrhundert hereinragte mit der Ansicht, dass die ganze übrige Welt nur wegen des Menschen und für den Menschen vorhanden sei. Dem altaegyptischen Zoologen lag eine Systematik der Zoologie mit der Teilung nach der Vierzahl nahe. Der Himmel == war viereckig und hatte vier Stützen, wie heute noch der Processions- himmel der Katholischen Kirche. Vier Qualitäten sowie vier Grundsäfte führt nach alter, wohl auch aegyptischer, ererbter STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 465 Physiologie die galenische Medicin. Die Gewichte der Recept- bestandteile mussten sich von Papyrus Ebers bis zu Gordonius im Mittelalter nach der eigentümlichen Temperamentsberechnung wie 4 :2 :4:8 : 16 : 32 : 64 verhalten. Im Papyrus Ebers, in griechischen Berichten und noch in mittelniederdeutschen Recept- büchern werden die einzelnen Recepte einen Tag oder vier Tage eingenommen. Aus den Schreibungen des Papyrus Ebers haben wir ausser den speziellen Determinativen für eine einzelne Species oder ein einzelnes Genus vier allgemeinere zoologische Determinativa selunden : 1) Vierfüssige Warmblüter und Mehrfüsser XK hieratisch $&. 2) Fliegtiere ee hieratisch ZÆ (1), Koptisch 2axHT. 3) Schwimmtiere K.; hieratisch 4. 4) Würmer QAR, hieratisch NS, Koptisch snT. Wenn wir für letztere Gruppe beachten, dass die Würmer von Dioskurides bei seinen engen Beziehungen zu aegyptischer Medicin als ys évresa bezeichnet werden, so ergiebt sich für die aegypti- sche Zoologie die Einteilung nach den vier Elementen; Feuer, Luft, Wasser und Erde. Auf die angenommene Generatio aequi- voca der Würmer aus faulenden erdigen Bestandteilen müssen wir später zurückkommen. Dass der Kopte und zwar sicherlich im Anschlusse an altaegyp- tische Tradition die Systematik weiter gegliedert hatte, haben wir in der Gruppe der Fliegtiere im ersten Teile der Parasitologie der alten Aegypter ersehen. In der Ordnung der Fliegtiere 2AxHT wurde die Klasse der 2AXHT €4a86€6 d. h der Fliegtiere, welche springen abgeteilt. Dazu würden im modernen Systeme die Orthoptera saltatoria, die Hemiptera Cicadaria, die Coleoptera Elateridae, einige Hymenoptera fossoria und andere Tiere gehôren. In dieser Klasse wird nun im speciellen Falle die Raubwespe CANNE2 abge- bildet. Dies zoologische System war ein künstliches. In der Botanik (1) Bei unseren gebräuchlichen Hieroglyphen, welche von links nach rechts gelesen werden, sehen die Kôpfe nach links, im Hieratischen, das aber immer von rechts nach links schrieb, aber uméekehrt nach rechts. Archives de Parasitologie, V, no 3, 1902. 30 466 F. VON OEFELE haben wir heute das künstliche System von Linné noch nicht ganz überwunden. Solche künstliche Systeme scheinen für den Laien sehr schari aufbaubar zu sein. In Wirklichkeit verhält es sich gerade umgekehrt. Wenn wir die Syngenesia Linnés (Compositae des natürlichen System) betrachten, so gehôren diese Pflanzen gleichzeitig alle, scharf gedacht, auch den Pentandria an, ein ganzer Teil aber sogar auch noch den WMonoecia. Auch das Genus Valeriana kann zwei Linné ’schen Klassen gleichzeitig eingeordnet werden und so noch viele Pflanzen. So hatte aber auch das künstliche aegyptische System der Zoologie den gleichen Nachteil, für viele Tierformen die Môglichkeit einer Einordnung in verschiedenen Ordnungen und verschiedenen Klassen zu ermôüglichen. Schon in einem und demselben Papyrus z. B. dem Papyrus Ebers finden sich solche Inconsequenzen der Determinierung also auch der Klassificierung. Wir müssen noch darauf zurückkommen, dass ein Tier einmal als Wurm und einmal als Fusstier und ein anderes Tier einmal als Wurm und einmal als Schwimmitier bezeichnet wird. Die Hautparasiten gehôrten, soweit wir sie kennen lernten, meistzu den Fliegtieren z. B. Tabanidæ, Bibionidæ, Culicidæ, Hyme- noptera aculeata an. Zur ersten Ordnung der Fusstiere wurde der Floh Pulex (irritans) gezählt. Larven von Musciden, Filaria medinensis, Hypodermalarten und Pupiparae waren Würmer. Pedi- culi und eventuell auch Scabies wurden zum lebend gewordenen Schmutz gerechnet. Das Determinativ in letzterem Falle war CS. W. Max Müller (1) bat darauf hingewiesen, dass dieses Zeichen ursprünglich das Bild einer einzelnen zusammengerollten menschlichen Defaecation ist. Bei einem der Würmer wechselt die Schreibung der Determinativa zwischen Wurm und Koth. Wenn wir die Schwierigkeit der Systematik der wirbellosen Tiere bis in die letzten Zeiten beachten, so finden wir in der aegyp- tischen zoologischen Systematik schon die Typen für die vier Klassen der Wirbeltiere in der Zoologie Linné’s und die wirbel- losen Tiere der Linné’schen Einteilung wurden nach Ausserlich- keiten von den Aegyptern unter diese vier Klassen als Anhängsel (1) Orientalistische Litteralturzeitung. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 467 verteilt. Zu bemerken ist dabeï, dass diese vier Klassen der Wir- beltiere nach Linné bis in die letzten Jahrzehnte Geltung hatten und modern nur in sofern eine Correctur erfuhren, als die Amphi- bien Linné’s modern in Reptilien und Amphibien gespalten wur- den. Eine Systematik, welche Jahrtausende später in gleicher Weise ein Linné wieder aufgriff, macht der naturwissenschaftli- chen Beobachtungsgabe der alten Aegypter oder eventuell ihren ausseraegyptischen naturwissenschaftlichen Lehrern alle Ehre trotz des Nachweïses einzelner Fehler. Die ORDO DER WÜRMER. Einer ähnlichen Systematik wie in den aegyptischen Hiero- glyphen begegnen wir im Mittelalter im Buche der Natur von Conrad von Megenberg (1). In der Zoologie werden hier 1) vier- füssige Tiere, 2) Geflügel, 3) Meerwunder, 4) Fische, 5) Schlangen und 6) Würmer unterschieden. Hier ist also die dritte und vierte Ordnung der altaegyptischen Zoologie nochmals geteilt. Denn Meerwunder und Fische lassen sich ohne Weiteres als Schwimmtiere vereinen. Umständlicher liegt die Frage in Bezug auf die Würmer und Schlangen. Zunächst taucht die Frage auf, was dem Conrad von Megenberg in dieser Weise noch als Würmer übrig blieb. Wir finden unter den Wür- mern Megenbergs aufgezählt : Biene, Spinne, Krôte, Bombyx mori, Lampyris, Stomoxys, Culicidae, Tabanidae, Lytta vesicatoria, Vespa, Raupen der Lepidoptera, Formicidae, Myrmeleon, Limacidae der Gastropoden, Orthoptera, Diptera, Pulex, Pediculus, Batrachia der Amphibien, Hirudo, Hydrometridae der Hemiptera, Carabidae der Coleoptera, Larven der Anobidae der Coleoptera, Lumbricus terrestris und Gastropoden. Wir finden hier Tiere, welche nach aegyptischem Geiste wohl unter den Würmern gesucht werden konnten, wie die Pediculi, welche aber Aegypter wegen der äusseren Gestalt sich nur als Schmutz durch KS zu determinieren getrauten. Ausserdem stossen eine ganze Reïhe Fliegtiere des Aegypters auf. Krôten und Floh hat der Aegypter seiner ersten zoologischen Ordnung einverleibt und Hirudo gehôrt gleichzeitig den Schwimmtieren und Würmern an. (1) Übersetzt in neuhochdeutsche Sprache von Prof. D' Hugo Scauzz. Greifswald, 1897. ‘ AS F. VON OEFELE Dass aber ein Megenberg bei solch wilder zoologischer Syste- matik schon Schlangen und Würmer trennte, muss die Frage ergeben, ob nicht die Aegypter bei viel hôherer Veranlagung zu zoologischer Beobachtung auch schon Schlangen und Würmer getrennt haben. Bis zu einem gewissen Grade kônnte es scheinen dass die Aegypter Schlangen als PA und Würmer als (AN unterschieden haben. Nach der Unterscheidung von Megenberg (1) würden, auf Isidorus gestützt, Würmer Tiere sein, welche meistens aus Fleisch, Holz oder anderen irdischen Dingen ohne geschlechtliche Zeugung entstehen, während die Schlangen sich durch die Begattung männ- licher und weiblicher Tiere fortpflanzen. Zu dieser ietzteren Gruppe der Schlangen werden auch Tiere gerechnet, welche sich auch angeblich ohne Begattung einzig durch Eïer fortpflanzen, wie der Skorpion. Dass der alte Aegypter aber nicht in dieser Weise einteilte, lässt sich beweisen. Im Papyrus Ebers (2) findet sich unter den Haar- wuchsrecepten zum häufigen Einreiben das Oel eines schwarzen Tieres, welches mit (AN determiniert ist. Dem entspricht aber bei Ibn el Bitar (3) (1197-1248) : cd} Q®s dohn el hjat das Schlangenoel. Zu seiner Herstellung Jässt Ibn el Bitar 15 bis 20 schwarze Schlangen in 4 1/2 Pfund Sesam-oder Olivenoel kochen. Hier ist also der Wurm Determi- nativ für ein Tier, das in der arabischen Parallele als Schlange erwiesen werden kann. Auch der Schutz des Hauses erst vor Flühen und dann vor ff (4), welche aus einem Loche herauskommen wollen, kann in letzterer Beziehung, wenn ich es auch früher vielfach in anderer Richtung zu deuten versucht habe, doch nur einzig aui Schlangen Bezug haben, wie Erman bemerkt. Eine Klasse der Ordnung der Würmer lässt sich aus Papyrus Ebers (5) ersehen. Hier wird einem Recepte für den speciellen (1) Loco cilato, p. 248. (2) Spalte 66, Zeïile 1. (3) Djami el Mufridat, cap. 960. SickENBERGER, Die einfachen Arzneisloffe der Araber. Wien, 1893, u. 1895, p. 102. (4) Papyrus Ebers, Spalte 1897, Zeile 17. (5) Spalte 20, Zeile 7. STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 469 A . : . , Parasiten ÿ 2 UU in der Empfehlung die allgemeinere Eigen- schaît alle Arten Ù &—— VA “! vertreiben zugeschrieben. Diese (EN Empfehlung in dieser Weise ausgesprochen hat nur Sinn, wenn das letztere Wort die Klasse bezeichnet, in welche das erstere Wort gehôrt. Lautlich entspricht diese Klassenbezeichnung den Kopti- schen Wôrtern XATBE, GATAI, XETAI, Wasin den verschiedenen Dialecten Reptil bezeichnet. Eine Koptische Umschreibung letzteren Besriftes sagt dafür : Tier welches Gift produciert. Einer gütigen Mitteilung von 0. von Lemm in St. Petersburg entnehme ich, dass in einer unedierten Koptischen Rede des Jesaias Anachoreta erst obiges Wort für ÆReptil gesetzt ist und dann als einzelne Arten : 1) Schlange, 2) Viper, 3) Skorpion und, 4) andere totbringende Tiere genannt werden. Dass dieser Einsied- ler, welcher alle weltliche Wissenschaîft verachtete, nicht allzu gut zoologisch geschult war, zeigt diese Zusammenstellung. Doch führt auch er das Wort als generelleren Begriff, was für diesen Abschnitt meines Aufsatzes betont werden soll. In einer medicinischen Beschwôrung (1) werden die Zehen des Patienten, um sie dem Krankheitsdaemon unangreiïfbar erscheinen zu lassen, auch diesen Reptilien in obiger hieroglyphischer Schrei- bung verglichen. Die Reptilien sind also nach dem Determinativ eine Klasse der Ordnung der Würmer und der obige Eingeweideparasit ist eine Species der Klasse der Reptilien. Im Koptischen haben wir dagegen den 1 direkt als Species der Ordnung der Würmer ersehen. Die Volkszoologie hält die Klassenunterteilung noch weniger schart als die hôhere Einteilung in Ordnungen ein. | Einzig nach dem Determinativ A erhielten wir im Papyrus Ebers nach dem Glossar von Stern 12 Würmerspecies. 11) ia UL oder ÿ AU oder ?pg ‘(Cestoden). 2) meme TAN (4scaris). ) el (Ektoparasit). | E© YU (Ektoparasit). | En (Klasse : Reptil). (1) Berlin, P. 3027, Rs. 5, 5. HN CS à) 470 F. VON OEFELE 6) = TU (Lesefehler). 7) ae Un (Variante zu n° 1). 8) PU (Oxyuris ?) 9) Fa EUR (Medicament). 10) NA (Medicament). 11) =1=21 pa (Medicament). 12) En (Medicament). Ein längerer Abschnitt befasst sich nur mit den beïden ersten Parasiten. Die übrigen Worte entsprechen nur gelegentlichen Erwähnungen. Diese beiden häufigeren Parasiten finden sich lautlich auch noch in der koptischen Sprache wieder und zwar entspricht A UMR den Wôrtern 204 208 2aw mit der Bedeutung Schlange und 2, AR den Wôrtern 8NT,46nNT,aNT, mit der Bedeutung Wurm. Die beiden Worte sind somit die Vrtretes der beiden Klassen, welche in der allgemeinen Ordnung der Würmer zu erwarten sind, denn das Beiwerk der Ordnung der Würmer, das die Zoologie des Conrad von Megenberg aufzählt, kommt in diesem Massstabe für die altaegyptische Zoologie nicht in Betracht. Ich habe oben die stammverwandten Worte aus gleicher Wurzel mit der Bedeutung Schlange aufgeführt. Um aber nicht Fehler der zoologischen Systematik in Übersetzungen Koptischer Texte zu verschulden, muss ich aus meïiner Correspondenz mit O. v. Lemm in St. Petersburg näher erklären, dass das erste Koptische Wort Schlange im allgemeinen und das letzte die Viper bedeutet. In der modernen deutschen Sprache wird die Larve von Sito- philus granarius eines Coleopters, Kornwurm genannt und damit in der Volkszoologie den Würmern zu gerechnet. Koptisch wird dieser Begriff viel richtiger als @EpiNTE AKINOC d. h. Sohn des Käfers ausgedrückt. Auch im Altaegyptischen haben sich uns schon im ersten Teile der Parasitologie Anhaltspunkte ergeben, dass der Koptischen Bezeichnung &ep1 (schèri) entsprechend das Larven- stadium mit = — der Sohn bezeichnet wurde. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 471 Erste Spalte des grôsseren Berliner medicinischen Papyrus mit Bandwurmrecept beginnend. Dass ï A Ü der Koptischen Bedeutung entsprechend auch schon altaegyptisch in einem medicinischen Texte eine Schlange (1) bezeichnen kann, ist oben belegt. Sowohl Ÿ A ÜR (2) wie auch Mme AR (3) werden als Parasiten im Leib des Menschen erwähnt und zwar in einer Weise, dass noch niemand an etwas anderes als an Bandwürmer und Ascariden gedacht hat. Wenn von diesen beiden Darmparasiten der eine als Schlange und der andere als Wurm bezeichnet werden konnle, so kann im Mittelalter (z. B- Talmud) und klassischen Altertume, also auch sicherlich in der Hieroglyphencultur nur der Bandwurm wegen seiner Grüsse und scharten Segmentierung die Schlange und der Spulwurm in seiner Aehnlichkeit zum £Lumbricus terrestris, dem Prototyp des Wurmes, den Wurm repraesentieren, da selbst die moderne (1) Papyrus Ebers, Spalte 66, Zeile 1. (2) Papyrus Ebers, Spalte 17, Zeiïle 2. Spalte 20, Zeile 1. Und Papyrus Brugsch major, Spalte 1, Zeile 4. (3) Papyrus Ebers, Spalte 21, Zeiïle 6. 472 F. VON OEFELE Zoologie in der Speciesbezeichnung « lumbricoides » beim Ascaris diese Aehnlichkeït anerkennt. Esstelltalso PEU den Bothriocephalus latus und EL = TR den Ascaris lumbricoides dar, wie ich noch ausführen werde und zWar im Gegensatz zu der seit einiger Zeit beliebten verführe- rischen Lautangleichung pendwurm == Bandwurm. HYPOTHETISCHE WÜRMER. In der Eigenparasitologie der Tiere habe ich gezeigt, wie einer- seits die bewussten Anfänge einer Medicin beim Tiere mit der Abwehr von Parasiten beginnen. Anderseits haben wir aber auch schon beim Tiere eine Reïihe falscher Analogieschlüsse kennen gelernt. Auf dem weiten Wege der Culturentwickelung bis zur mittelalterlichen Medicin ist die Überzeugung durchgeschleppt worden, dass die meisten Erkrankungen so zu sagen als Wurm- krankheïiten oder zoologische Krankheïten aufzufassen seien. In den einen Fällen hatte man die tierischen Parasiten wiederholt sgesehen, in den anderen Fällen vermuthete man dieselben nach Analogieschlüssen und war so fest von der Existenz dieser Analo- gieparasiten überzeugt, dass die bisherige Unentdecktheit gar nicht mehr zum Bewusstsein kam. Aehnliche Erscheinungen wiederholen sich auch heute. Und wenn ich hier einige andere Beispiele zu bringen gedachte, so erhielt ich heute beim Niederschreiben dieser Zeiïlen eine Kritik in Separatdruck, bei der ursprünglicher Autor und sein Kritiker zwei gut bekannte Fachgenossen auf dem Gebiete der Geschichte der Medicin sind : Iwan Bloch in Berlin und J.-K. Proksch in Wien. Hier hat in seinem Werke (1) Bloch ausgesprochen : (Dass der Syphilis ein specifischer Bacillus als Erreger zukommt, unter- liegt keinem Zweifel ». Einem Leser, der nur in moderner Anschau- ung erwachsen ist und erzogen wurde, wäre dieser Satz nicht aufgefallen oder hôchstens als selbstverständlich vorgekommen. Proksch (2) nagelt aber diesen bisher unbekannten Analogieba- cillus fest : « Ja, dieser Syphilisbacillus wird schon sehr lange herumgeschleppt. Aber darin waren die Nürnberger doch weitaus (1) Iwan BLocs, Der Ursprung der Syphilis. Jena, 1901, p. 20. (2) Aerztliche Centralzeitung. Wien, XIII, No 42, 1901. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 413 klügere Leute : die haben keïnen gehangen, bevor sie ihn hatten.» Merkwürdig ist es, dass ein historisch so arbeitsamer Mann wie Bloch an dem schwierigen Punkte der allgemeinen modernen Voreingenommenheit für Bacillen die historische Selbstkritik verlor und dadurch mit dieser Ausserlichkeit der Kritik von Proksch eine Handhabe bot. Zwischen Urmedicin und Mittelalter sind in der Hieroglyphen- medicin zahlreiche objective und auch hypothetische Würmer als Krankheïitserreger zu vermuthen. Es ist schon im ersten Teile darauf hingewiesen, dass mit Rücksicht auf den geographisch orientalischen Ausgangspunkt der aegyptischen Medicin eine reichliche Zahl von Würmern als Krankheïtserreger ganz berechtigt war. Eine ganze Reihe von Krankheïten laüît aber mit diesen objectiven Wurmkrankheiten so parallel, dass der alte Arzt durch Analogieschluss organisierte Krankheïtserreger und zwar Würmer voraussetzte. In letzterer Beziehung habe ich an einem Beispiele an Stelle vieler gezeigt, dass wir in der Neuzeit ebenso schnell bei den Hand sind pflanzliche Mikroparasiten nach Analogien vorauszusetzen. à In moderner Denkart herangebildet haben wir Schwierigkeit uns in die Vorstellung von Wurmkrankheiïten hineinzudenken, wo moderne Zoologie keine tierischen Parasilen erweisen kann. Die Darstellung der mittelniederdeutschen Parasitologie, wie ich sie aus den zugänglichen Handschriften zusammengestellt habe, giebt aber dem Leser, wie ich hoffe, die nôthigen Parallelen. Unter den Analogieparasiten der Haut finden wir die Comedones (Mitesser). Derselben theoretischen Wurmvorstellung unterliegt das Hordeolum am Auge. Wenn es hier Farbe und Gesta:t war, so tritt bei Phlegmonen die Pulsation ein, welche den Begrift eines lebenden Wurmes erzeugt. In dieser Weise wird Otitis media dem Ohrwurm, Caries dem Zahnwurm und Panaritium dem Finger- wurm zugeschrieben. Auch Zerstorungen müssen ein Beweis einer Wurmthätigkeit werden. Herpes tonsurans ward dem Ringwurm, alle weiterfressenden Geschwüre dem Fresser oder Krebs zuge- schrieben. Ausser diesen kurz skizzierten hypothetischen Würmern des Mittelalter werden je nach Bedarf und Ansicht von Zeit und Autor auch andere Würmer construiert. Aehnliche Würmer finden sich aber auch im klassischen Altertume und im Talmud voraus- 47% F. VON OEFELE gesetzt, so dass wir stets gefasst sein müssen auch in Hieroglyphen- und Keilschriftmedicin hypothetischen Würmern ähnlichen Gedan- kenganges zu begegnen. Allerdings sei es zur Ehre letzterer alten Culturen gesagt, dass sie an alten Autoritätsglauben in der Heïil- kunde auch starke Anforderungen stellten, aber zu einer so natur- entfremdeten Kritiklosigkeit wie das Mittelalter sanken sie doch nicht ganz. VERHÂLTNIS VON WURM UND KRANKHEIT. In welcher Weise sich das Altertum die Entstehung der Würmer dachte sehen wir aus den Schriften des byzantinischen Arztes Alexander Trallianus : Gewisse Aerzte behaupten, die Säfte entzün- den sich in den Adern nur, faulen aber nicht ; denn würe dies der Fall, sagen sie, warum sieht man dann nicht in den Blutgefässen, wenn eine Füulnis darin ist, Würmer oder irgend welche andere Tiere entstehen, wie im Bauche und in anderen Kôrperteilen (1). Eine gleiche Ansicht spiegelt sich auf Tafel XXV und LIT des Papyrus Ebers wieder, was ich noch bespreche. In einem anderen medicinischen Papyrus (2) findet sich eine lange BeschWôrungsformel gegen Pemphigus neonatorum. Es wird in der Beschwürung zwischen dem humoralpathologischen spe- ciellen Krankheitstoft ] . der Ursache aller Oedeme, und der speciellen Krankheitstorm, dem Pemphigus unterschieden. Von der Krankheit (eigentlich : Schmerz) wird gesagt (3), dass sie im Kürper sitzt, und von den Symptomen, dass sie sich auf den übrigen Gliedern äussern. Als Apposition wird hier die Krankheït ein Krokodil im Nil und das Symptom, resp. die Erscheinungsform der Krankheït, als giftschnelle Schlange bezeichnet. Da dieser Papyrus nach den Untersuchungen Ermans von der Grenze des mittleren und neuen Reiches, also aus einer Zeit von mehr als 1 1/2 Tausend Jahre vor Beginn unserer Zeitrechnung stammt, s6 ist die Grundanschauung obigen Citates aus Alexander von Tralles schon uralt, zumal wir aus griechischen Schriftstellern erfahren, dass aus Nilschlamm durch generatio aequivoca Mäuse entstünden. (4) ALEXANDER VON TraLces, über die Fieber. cap. 2. — Puscamann, Alexander von Tralles. Wien, 1878; B. I, p. 312. (2) P. 3027 des Berliner Museum, Spalte 2, Zeile 10 bis Spalte 5, Zeile 7. (3) Loco citato 3, 1 bis, 3, 2. STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 475 Diese Anschauung dürîfte aber in diesen uralten Zeiten auch schon international gewesen sein. Denn einerseits verdanke ich der Freundlichkeïit Scheil’s eine altbabylonische Beschwôrung aus Niffer und anderseits der Freundlichkeit Küchler’s eine aüs Ninive, beide in Keilschrift und von beiden finden sich die ungefähren Übersetzungen auf Aegyptisch in dem besprochenen Berliner Papyrus. Es ist darum sicherlich nicht zu weit gegangen, wenn ich auch für jene Partien, für welche ich noch keine Beweise in Händen habe, dass sie in keilschriftlicher Version vorhanden waren, dennoch diese Internationalität voraussetze. Ichselbst glaubesogarnach mehreren Anhaltspunkten, dass dieser ganze aegyptische Papyrus nur eine Übersetzung nach einer keil- schriftlichen Vorlage darstellt. Wie erwähnt kann nach der Beschwürung der humoralpatholo- gische Krankheïtsstoff, das interstitielle Serum zur giftigen Schlange werden oder wird wenigstens seine Erscheinungsform als Pemphigus neonatorum der giftschnellen Schlange verglichen. Trotzdem wird (1) diesem Krankheïtsstoffe gedroht, dass beim Versuche der Localisation auf der Zunge letztere zum grossen Wurm am Eingang ihrer Hühle wird.Es wird also hier Gift mit noch stärke- rem Gifte bedroht. In einer anderen Beschwôrung (2) werden die einzelnen Kôrper- teile mit Gôttern oder ihren heiligen Tieren verglichen und zwar die Ohren mit Schlangen und die Zehen mit Reptilien, um ein Kind gegen drohende Krankheïten zu schützen. Schlange und Wurm sind also hier die Formen, unter welchen Gift und andere Schädigung kôrperliche Gestaltung annehmen koennen. Nicht die Würmer sind also eine von aussen eingedrung- ene dem Wesen des Kôürpers fremde Krankheïitsursache, welche eventuell in der modernen Bacillenlehre Giftstoffe (Toxine) produ- cieren koennen, sondern das Verhältnis dreht sich in antiker Ansicht vôllig um. Das primäre Leiden ist dem aegyptischen Arzte die Autointoxication der Kôrpersäfte. Diese Autointoxication in ihrer starken Durchmischung des ganzen Kôrpers besitzt Concen- Fe RTS Een so dass eine bestimmte Autointoxication (1) Loco cilato, 3, 11. (2) Loco citato, Rs. 5, 1 u 5. Capart in Bruxelles bemerkt hiezu, dass hu die gleiche Angleichung der Glieder im Totenbuche findet. 476 F. VON OEFELE concentriert in der Gestalt einer Dysenterie und eine andere Autointoxication als abdominelle Neoplasmen in die Erscheinung treten kann. Diese Concentration kann unter Umständen durch vorzeitige Fäulnis auch zur Organisation werden und dann treten als belebte Allomorphismen der Krankheiïiten die specifischen Parasiten auf. So kônnte für Dysenterie vicariirend Bothriocephalus latus und für Neoplasmen Oxyuris vermicularis eintreten. In der Umkebrung des Causalverhältnisses konnten sehr gute und treffende Einzelbeobachtungen gemacht und durch Sammlung derselben sogar richtige Gesammtdarstellungen angefertigt werden. Auch hiebei stimmte so ziemlich alles, wie noch in den modernen Systemen beim Stimmen nur von «so ziemlich » Alles die Rede sein kann. Es war im Altertume die Betrachtung ja ganz logisch, aber nur leider auî den Kopi gestellt. | Zum Bewusstsein des Wirtes oder dessen Umgebung kommen die Darmparasiten erst beim Austritt durch den Aîter, eventuell auch durch den Mund. Bei der Grüsse von Ascaris und Bothrioce- phalus und ihrer vom Darminhalt abstechenden weissen Färbung, mussten diese Parasiten in alten Zeiten, welche kein Verschwinden der entleerten Faeces ohne Inspection in eine dunkle Abortgrube kannten, so gut wie immer beobachtet und erkannt werden. Aber eine Beobachtung hängt von der relativen Häufigkeit der einzelnen Parasitentorm ab. Wenn bei uns Ascaris lumbricoides die Cestoden bei weitem an Häufigkeit übertrifit, so war es wohl in Altaegypten umgekehrt. Bei Theophrastos wie im Papyrus Ebers hat darum der Bothriocephalus die erste Stelle und Ascaris die zweite. | Die Entstehung der Cestoden war den alten Zeiten in noch grôsseres Dunkel gehüllt, als uns Modernen die Entstehung der Ascariden. Dazu unterlief aber den Aerzten der Vorzeit ein Fehler, welchen wir nicht mehr begehen, welcher aber in seinen Conse- quenzen ein ganzes System einer falschen Lehre erzeugte. Der Arzt der Vorzeit entdeckte die Parasiten, wie noch heute, erst bei deren Entleerung und setzte die Entstehung kurz vor dieser Entleerung an. Nun hat Demateis (1) schon früher für Ascaris gezeigt und ich habe es, wie wohl jeder Praktiker darnach wiederholt, aber auch (1) Prof. Demareis aus Turin, in Wiener medic. Presse, 23. Okt. 1892. STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 477 schon früher beobachtet, dass Darmparasiten bei fiebernden Kran- ken häufig und spontan abgehen. Die Kürpertemperatur des gesun- den Menschen ist das Optimum für das Leben seiner Darmpara- siten. Für moderne europaeische Verhältnisse sind Ascariden die häufigsten Darmparasiten und darum sind für die betrefienden Beobachtungen gerade Patienten mit Ascariden in Betracht gekom- men. In Aegypten werden wir sehen, dass die gleichen Beobach- tungen an Patienten mit Cestoden gemacht wurden. Die Auswan- derung der Ascariden erfolgt um so rascher, je hôher die Tempe- ratur des Fiebernden steigt. Die Erhôhung der Kôrpertemperatur ist die causa movens, da die Bewegungen der Ascariden bei einer Temperatur von 38-45° an Lebhaîftigkeit gewinnen. Zum Zustande- kommen der Auswanderung ist ein gewisser Zeitraum erforderlich, der zwischen 10 und 15 Tagen schwankt. Manchmal genügen aber auch einige Fiebertage als Emigrationsreiz, um eine spontane Ausscheidung auch im fieberireien Zustande zu veranlassen. Ich (1) habe schon früher erwiesen, dass der Aegypter aehnliche Beobachtungen machte. Die Beobachtungen (2) bezogen sich aber auf Bothriccephalus latus (3). Dass die Parasiten den Kôrper zur Zeit der fieberhaîten Erkrankung des Typhos antiquitatis verliessen, erschien dem aegyptischen Arzte als eine Generatio aequivoca der Cestoden innerhalb des menschlichen Kôrpers aus Stofien, welche als Auswurf durch die Faeces entfernt werden sollen. Das Über- mass dieser Stofte brachte den Typhos antiquitatis, welcher Typhus, Dysenterie, Cholera und ähnliches neuerer Nomenclatur umfasst, als Krankkeït hervor und ein Teil dieses Übermasses konnte sich in Bothriocephalus latus verwandeln. Es lag sehr nahe auch Insektenlarven, welche ausserhalb des Kôrpers in Faecalien lebten als Generatio aequivoca aus diesen Faecalstofien zu betrachten. Wie weit hier die Aegypter Larven von Erystalis, von Coprophagen und ausgebildete Staphiliniden (4) Orreze. Feuillelon der Allgem. medic. Centralzeitung. Berlin, 1894. (2) Papyrus Ebers, Spalte 19, Zeiïle 16 bis 19. (3) Im Jahre 1894 hatte ich die Art des Parasiten noch nicht selbstandig unter- sucht und war leider der falschen Bestimmung von Scheuthauer in Virchow’s Archiv und von Joachim in der benützten Ubersetzung gefolgt. In der Zwischen- zeit habe ich mich aber, so weit als môglich in die Sprache des Urtextes eingear- beitet, da Arbeit ohne Kentnis der Sprache des Urtextes, nur auf Grund von Übersetzungen stets die Forschung auf falsche Wege fübren wird. 418 F. VON OEFELE confundierten, kann einstweilen nicht untersucht werden. Auch diese Tiere fielen unter den Begriff der Würmer und waren posthume Parasiten, entstanden angeblich durch einen Fäulnis- process specifischer, rechtzeitig ausgeschiedener Krankheïtsstoffe. Doch muss hier auch noch das Wort Krankheitsstoff verbessert werden. Im Altertume konnte jeder der vier physiologischen Grundstofte des Kôürpers angeblich das Mass des Temperamentes als reoirroux überschreiten und damit zum Krankheitsstoffe werden. Die Kôrperausscheidungen hatten also die Bestimmung durch Abfuhr des Zuviel das Gleichgewicht des Temperamentes herzu- stellen. Aus der schwarzen Galle im Koth konnten also schwarze Staphiliniden entstehen. BANDWURM UND SPULWURM. Für antike Betrachtung der Eingeweideparasiten Aegyptens ist der Satz von Plinius (1) wichtig « Sunt et gentium difierentiae non mediocres, sicut accepimus de tineis lumbricisque inesse Aegypti, Arabiae, Siriae, Ciliciae populis, e diverso Graeciae, Phrygiae omnino non innasci ». Auf diese Taenien und Lumbrici hat schon Lüring (2) die beiden häufgsten Würmer des Papyrus Ebers bezogen. Plinius ist nur ein Compilator und es war mir daher von Inte- resse, ob nach der Ordnung des Autorenverzeichnis, das Plinius selbst giebt und nach dem vielfach seine Quellen festgestellt wer- den koennen, auch die Herkunît seiner Nachricht von den aegyp- tischen Parasiten bekannt ist. Auf Anfrage teilte mir Prof. Stadler (3) brieflich mit, dass die gesuchte Stelle aus Theophrastos (4) entnom- men ist und im Orginale, wie folgt, lautet. H GÈ ris mrepidoc bila povoy To 4UXG YAUXVGTEUDVOS ” ut mharerav ExfBalhe oméoua DE oùx Eyer oùdè omdv * Téuvesiat dè boatav ALETOTUEOU uoiy. ‘H Ô' Elueç oüpoutov £vioic <Üveorv ne ya &6 mi mäv Aiyômrut, ”Apoofec, ’Apuévior, Motañiôec, Œupot, Kiuxes Ooùxes d’ oÙx Eyovotv, où dë Poûyes’ TOY 0’ EXvwy Onbatoi re oi reoi Ta À / 2 Fe DE youvicta xat 6Âws Botwro! * Abnvaror 0 où. (1) Punn secunni Historia naturalis. Buch 27, Schlusshbemerkung, (2) LürixG. Leipzig, Inauguraldissertation 1888, p. 16. (3) Privatdocent für Geschichte der Naturwissenschaften am Polytechnicum in München. (4) Historia planlarum, lib. IX cap. 20, $ 4. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 419 Der Text ist {ür meine Untersuchung so wichtig, dass ich mich entschloss denselben in der Ursprache hier wiederzugeben. Die Stelle von den Gymnasien bezieht sich darauf, dass die Athleten zum (training » robes Fleisch assen. Lüring hatte nach der glei- chen Reïhenfolge der Würmer im Papyrus Ebers und bei Plinius und dann aus der richtigen Verwendung der Granatwurzelrinde ohne weitere Ausiübhrung richtig À a ÛR iür den Bandwurm (tinea) und «um MR lür den Ascaris (lumbricus) bestimmt. Nun trat aber eine Begrifisverwirrung ein. Stern (1) giebt zu a . . 0 . a Ü die Bedeutung « serpens, lumbricus » an. Seit Druck des ersten Teiles der Parasitologie habe ich mehriach die Frage nach der Bedeutung dieses Wortes mir vorgelegt. Weder das ursprün- gliche Hieroglyphenwort noch das abgeleitete koptische Wort scheint mir aber je Lumbricus Regenwurm bedeutet zu haben und damit fallt die ganze Bestimmung Scheuthauer’s, dass dieser Wurm Ascaris lumbricoides sei. Nach antiker Confundierung ähnlicher niederer Tiere unter einander wäre es selbstverständlich, dass ein mensehlicher Darm- parasit, welcher mit der gleichen Bezeichnung wie Lumbricus terrestris belegt wurde, nur Ascaris lumbricoides sein kann. Scheuthauer (2) hatte in dieser Weise diesen Wurm als Ascaris lumbricoides gedeutet. Er gieng von der Verwendung von L£um- bricus terrestris in der alten Pharmakotherapie aus und bezog das oben besprochene Haarwuchsrecept (3) auf die Verwendung der Regenwürmer. Dieser Deutung schloss sich Joachim persôünlich in einer Anmerkung der Übersetzung Lieblein-Joachim (4) an, nach- dem derselbe Autor in der Einleitung (5) allerdings unter einiger schiefer Beleuchtung, so dass z. B. ein Philologe annehmen müsste, der Mediciner glaube an schwarze Ascaridenvarietäten und äbnli- ches, die Deutung für Ascaris lumbricoides zu stützen versucht hat. Die Verwendung der Wurzelrinde des Granatbaumes und einiges andere môgen aber das Gefühl der Sicherheit dieser Bestimmung (1) Srern, Glossarium zu Papyrus Ebers. Leipzig, 1875 ; cf. p. 15. (2) Virchow's Archiv, LXXXV, p. 350. (3) Papyrus Ebers, Spalte 66, Zeile 1. (4) Papyrus Ebers, das ülteste (?) Buch über Heilkunde. Berlin, 1892 ; cf. p. 11, Anm. 1. (5) Loco citato, p. XVII. 480 F. VON OEFELE beeinträchtigt haben, so dass im Texte der fortlaufenden Über- setzung der aegyptische Name dieses Parasiten unübersetzt (1) stehen bleibt. Vielleicht ist aber auch der Grund dafür, dass Joachim nicht ändernd in den benützten Wortlaut der verdienst- vollen Übersetzung des norwegischen Aegyptologen eingreifen wollte. Auch die Philologen haben sich glücklicherweise diese Deutung als Ascaris lumbricoides nicht zu eigen gemacht. Noch im Jahre 1899 liess Erman (2) in einem Buche, das die Berliner Museum- schätze weiteren Kreisen in verständlicher Form vorführen soll, die aegyptische Bezeichnung « Hefet-Wurm » unübersetzt stehen. Die Voraussetzung für Scheuthauer’s Bestimmung besteht aber nicht. Die Wiederholung des Haarwuchsrecept des Papyrus Ebers bei Ibn el Bitar schliesst die Übersetzung Lumbricus terrestris aus und verlangt, wie ich oben gezeigt habe, schwarze Schlangen. Auch im Talmud (3) finden wir: « Hat jemand eine Schlange verschluckt, so esse er Costus und laufe drei Meilen; dann geht ihm die Schlange stückweis ab ». Ganz mit Recht setzt Preuss (4) bei : « Ob diese Schlange nicht eher ein Bandwurm ist ? » ee Ich betone darum hier nochmals, dass nur ÿ A UÙ der Band- wurm und der Spulwurm , HU = sein kann. DIE AEGYPTISCHE BAND WURMSPECIES. Ganz abgesehen von der Bestimmung der Bedeutung der einzel- nen hieroglyphischen Wurmbezeichnungen tritt beim Bandwurme die Frage nach der näheren Bestimmung von Genus und Species auf. Lüring (5) spricht kurz weg von Tænia. Dabei ist nicht ersichtlich, ob Lüring den modernen Genusbegriff Tænia im Auge hat oder, ob er Tænia in dem Sinne meint, in welchem der moderne Zoologe « Cestoden » setzen würde. Jedenfalls lag Lüring die Frage nach der Species des Bandwurmes der alten Aegypter fern. Vom Standpunkte des Parasitologen tritt Sonsino (6) dieser Frage (1) Loco citato, p. 11, 13, 14, 105 und 211. (2) Aus den Papyrus der küniglichen Museen. Berlin, 1899 ; cf. p. 64 und 65. (3) Sabbath, 109 b. (citiert nach Preuss). (4) Deutsche Zeitschrift für Chirurgie. 1901, p. 514. (5) LürinG. Leipzig, Inauguraldissertation, 1888, p. 16. (6}-Contributo alla entozoologia d’Égitto. Cairo, 1896, p. 288. STUDIEN ÜBER DIE ALTÂAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 481 näher aber lediglich auf die Übersetzung Lieblein-Joachim hin. Voraussenden muss ich hier noch, dass jedenfalls der Aegypter im Falle des Fundes verschiedener Cestoden doch wohl alle unter- schiedslos mit dem gleichen Namen belegt hâtte. Die Frage wird also derart zu stellen sein, welche Cestoden waren es, auf deren Beobachtung die aegyptischen Berichte beruhen ? Sonsino bemerkt nun, dass es sich nicht um Tænia solium handeln kônne, da die Eingebornen früher so wenig, wie heute die Muhamedaner Schwei- nefleisch gegessen häâtten. Sonsino nimmt darum als wahrschein- lichen Cestoden für Altaegypten Tænia saginata Güze an. Sonsino folgt hier der Aufstellung von Joachim (1), welcher enr AR Pend-Wurm = Tænia saginata (2)setzt. Joachim stützt sich auf die Bedeutung des Stammwortes pen sich entfalten und auf die Berichte über das moderne Aegypten von Pruner-Bey (3), Bilharz (4) und Griesinger (5), dass bei den Bewohnern von Aegypten Taenien vorkommen. Joachim sagt weiter : « Da nun die alten Aegypter das Schweinefleisch verschmähten, die Tænia solium aber durch den Genuss dieses Fleisches vom Menschen erworben wird, so glaube ich, dass wir unter dem pend-Wurm nur die Tænia saginata zu verstehen haben ». Stichhattig ist diese Beweisführung nicht und zwar nach zwei Seiten nicht. Denn das Schwein kam wohl in Altaegypten als Haustier vor. Und selbst im Papyrus Ebers, auf welchen diese Beweisführung gemünzt ist, wird das Schwein unter zwei ver- schiedenen Bezeichnungen zehnmal erwähnt. In einem theba- nischen Grabe des neuen Reiches (6) wird ausnahmsweise auch einmal eine Schweineherde dargestellt und zwar drei Mutter- schweine mit zwei Ferkeln und vier Eber gesondert. Doch war sicherlich das Schwein SN ein verachtetes Tier und der Genuss (1) Papyros Ebers, Das àlteste Buch über Heil-Kunde. Berlin, 1890, cf. p. XVIL. (2) Für philologische Leser sei hier erwähnt, dass Tænia saginata und Tænia mediocanellala zwei verschiedene Namen für ein und denselben Bandwurm und zwWar den Rinderbandwurm dés Menschen sind. (3) Die Krankheiten des Orients. (4) Beitrag zur Helminthographia humana. Zeïtschr. für wissensch. Zoologie, IV, 1853. (5) Klinische und anatomische Beobachtungen über die Krankheïten von Egypten. Archiv für physiol. Heilkunde, XIII. (6) Erman, Aegypten und aegyptisches Leben im Altertum.Tübingen, cf. p.589. Archives de Parasitologie, V, n° 3, 1902. À 31 482 F. VON OEFELE des Schweinefleisches kein allzu häufiger. Demnach war auch das Vorkommen von Tænia solium in Altaegypten wohl môglich, aber die Verbreitung unmôglich so gross, dass ein Abschnitt von dem entsprechenden Umifange im Papyrus Ebers denkbar wäre. . Wenn aber das Schweinefleisch als verachtete Nahrung nie allge- meine Volksnahrung war, so war es auch Rindfleisch und Brod nie aus den entgegengesetzten Gründen. Rindfleisch und Brod waren die Nahrung der oberen Zehntausend in Aegypten. Darnach konnte wohl auch Tænia saginata einmal gelegentlich vorkommen, war aber sicherlich nicht allzu verbreitet. Für das Verständnis dieser Stellung des Rindfieisches und Rindes überhaupt hält es Capart in Bruxelles für gut, wenn ich Leser die sich eingehender informieren wollen, auf das erste Kapitel über die Tiere Aegyptens in dem bekannten Buche Mas- pero’s : Histoire des peuples de l’Orient, tome I., verweise. Andere gelegentliche Bandwürmer sind noch heute Hymenolepis nana und Dipylidium caninum. Eïn Grund, dass dieselben im alten Aegypten verbreiteter waren, als heute, ist nicht aufzufinden. Es wird auch Hymenolepis noch hesonders besprochen. Selbst ausserhalb Aegyptens kannte man aber die Fische als gemeinste Volksnahrung Aegyptens. Die Israeliten in der Wüste (1) jammerten : Wer giebt uns nun Fleisch zu essen. Wir gedenken der Fische, welche wir in Aegypten umsonst zu essen bekamen. Für ältere Zeit giebt uns Erman einen Einblick (2). Die Fisch- schlächter, die auf niedrigen Steinen vor einer Art von Tisch sitzen, schneiden dem Fische mit raschem Schnitte den Bauch auf, reissen die Eingeweide heraus und klappen ihn auseinander, damit er besser trocknen kann. Dann werden die Fische auf Schnüren aui- gereiht und in der Sonne gedürrt, und wenn man weit bis nach Hause hat, so beginnt man wobl gleich auf dem Boote mit dieser Procedur (3). Diese gedôrrten Fische spielen im aegyptischen Leben eine grosse Rolle, sie fehlen in keinem Speicher (4) und bilden das Hauptnahrungsmittel der niederen Staende, So erhält (4) Das vierte Buch Mose, 41, 45. Übersetzung Kautzsch. (2) Ermaw, Aegypten und aegyptisches Lebem im Allertum. Tübingen, 1885 ; cf."p- 327. (3) Wizxinson, The manners and customs of the ancient Egyptians. New Edition by S. Brrem. London, 1878 ; cf. II, 102. (4) Loco citato, I, 340. STUDIEN ÜBER DIE ALTAGYPTISCHE PARASITOLOGIE 183 eine Arbeitertruppe zur Zeit Kônig Ramses’ IX etwa viermal im Monat etwa 200 bis 300 Kgr. Fische (1). In einem Rechenschafshbe- * richte an Seti IT (2) werden 1160 und 1220 Hektoliter Fische aus dem Moerissee in einzelnen Positionen verrechnet und zwar wie es scheint für 15 Tage. Fische sind in diesem Lande billiger als alles andere, weit billiger sogar als das Korn, das es doch in Fülle produciert : dass der Preis des Getreides einmal so niedrig werden môge, wie der der Fische, ist der hôchste Wunsch des armen Volkes (3). Aber auch für die hôheren Stände sind in der Blüthezeit Aesyptens Fische eine beliebte Speise und die Feinschmecker wissen von jeder Art, in welchem Gewässer sie am schmackhaîfte- sten vorkommt (4) Erman erklärt es als Bestandteil der tollsten Ausgeburten der ägyptischen Theologie, dass die Orthodoxen der späteren Zeit die Fische für eine unreine und zu meidende Speise erklärt haben, so unrein, dass ein Rechtgläubiger überhaupt keine Gemeinschaîft mit Fischessern pflegen mag (5). Hier wird in histori- scher Zeit das Volksnahrungsmittel erst von den Vornehmen verschmäht, dann zur religiôs verbotenen Speise und schliesslich zur christlichen Casteiungsmahlzeit an Fasttagen, an welchen selbst der Vornehmste der Gottheit gegenüber demüthig die Rolle des unterwürfigen armen Sklaven annimmt. Aehnlich stand es mit dem Schweine, das noch zu Herodots Zeiten im Delta die Saaten eintreten musste, also sicherlich auch noch Fleischtier für die niedersten Bevôlkerungsklassen war, aber schon zu Plinius’ Zeiten in dieser Hinsicht vergessen ist. Einmal im Jahre mussten die aegyptischen Priester in historischer Zeit das sonst verpünte Schweinefleisch essen. In praehistorischer Zeit (6) waren aber Îür Aegypten Schwein und Hund die ersten erweislichen Haustiere und Fleischtiere gewesen. (1) Turiner Papyrus, herausgeg. von LieBLeIN, Deux papyrus hiératiques du Musée de Turin. Ebenda, die Übersetzung von CHABAS. (2) Guros, Papyrus III in Griffith, the Petrie Papyri, hieraci papyri from Kahun and Gurob. London, 1898 ; PI. XL. (3) Brucsca, Hieroglyphisch-Demotisches Wüôrterbuch, Leipzig. 1867-1880, Suppl. 10 15. (4) Papyrus Anustasi, publiciert in den Select Papyri, 4, 15, 5 ff. (5) MarterTe, Monuments divers recueillis en Egypte, Paris, 1872-1877; Ci p..6, 151, 152: (6) Zippelius, Kreistierarzt in Würzburg. Nach gütiger Eïinsichtgabe in ein druckbereites Manuscript über die Geschichte der Domestication. 484 F. VON OEFELE Für praehistorische Zeiten Aegyptens war wohl auch Tænia solium der häufigste Bandwurm. Und in den fernsten Zeiten, auf welche sich die Teilschriften unserer medicinischen Papyri zurück- datieren, mag Tænia solium immerhin noch häufig gewesen sein. Zu allem Übrigen mag die leichte Infection mit Tænia solium durch Schweinefleischgenuss und die leichte Erweisbarkeit dieser Infection bei der ausnahmsweiïisen Grôsse der Schweinefinne zu dem gründlichen Verrufe des Schweinefleisches beigetragen haben. Es muss hier nochmals betont werden, dass der Bandwurm der eigentlichen Hieroglyphenzeit nur ausnahmsweise Tænia solium sein konnte. Was ich dagegen von der reichlichen Ernährung mit Süsswasser- fischen sagte, würde selbst ohne die medicinischen Texte bei jedem Mediciner die alten Aegypter als sehr suspect auf Bothriocephalus latus erscheinen lassen. Besonders sei auch noch auf den Mangel an Brennholz in Aegypten hingewiesen, wodurch ungenügende Zubereitung eine national-6konomische Forderung wurde. Der Finnenzustand von Bothriocephalus latus lebt nach den Unter- suchungen von Max Braun u. A. in verschiedenen Süsswasserfi- schen. Nach Bamberger sollen auch Wasservôgel als Vermittler der Bothriocephalus-infection dienen. Wenn nach Lônnberg selbst infec- tiôser Caviar die Finne übertragen soll, so ist dies bei getrockneten Fischen in Altaegyptens noch viel verständlicher. Ausser Fischen waren aber gerade auch Wasservôgel eine Nah- rung des gemeinen Mannes. Wenn wir im modernen Leben den Gänsebraten als den Inbegriff des opulenten Sonntagsschmaus betrachten, so malte der altaegyptische Künstler umgekehrt zur Illustration der ärmlichen Lebensweïise der Hirten in den Sümpfen des Nildelta die Zubereitung von Gänsebraten. Dass der zugerichtete Gänsebraten & hieroglyphisch das Schriftzeichen für eine unangenehme Gemüthsaffection werden konnte, spricht auch nicht für die Beliebtheit des Gänsebraten. Dies wird begreiflich, wenn wir erfahren, dass es sich hôchstens um halbwilde Gänse handeln kann. Meist waren diese Gänse aber die Jagdbeute aus den Sümpfen. Und diese thranig schmecken- den Vôügel sind es auch, welche infolge ihrer Lebensweïse leicht die Träger der Finne von Bothriocephalus latus werden konnten. Indirekt weist uns auch ein griechischer Schriftsteller auf STUDIEN ÜBER DIE ALTÂGYPTISCHE PARASITOLOGIE 485 Bothriocephalus latus. Nachdem Herodot (1) darauf aufmerksam gemacht hat, dass die aegyptischen Priester seiner Zeit für ihren Dienst bei der Gottheit eine Anzahl Reïinlichkeitsvorschriften ein- halten müssen, und die Enthaarung der Priester mit der Forderung der Freiheit von Läusen in Verbindung gebracht hat, spricht er auch davon, dass den aegyptischen Priestern das Essen von Fischen verboten war. Für den gemeinen Mann war dies wie gezeigt die tägliche Nahrung. Wenn der Priester dieselben aber nicht essen durîte, so wird in diesem Zusammenhange wobhl das Auftreten von Krankheïten, welche eines Priesters unwürdig waren, beobachtet sein. Und wie äusserlich Läuse ein unreines Ungeziefer war, so war es sicherlich innerlich der Bandwurm. Ohne die übrigen Belege würde diese Stelle bei Herodot kaum in dieser Weise gedeutet werden koennen. Aber bei den übrigen Nachrichten ergiebt sich iür Herodot’s Anordnung kaum eine andere annehm- bare Erklärung des Verbotes der Fische für die aegyptischen Priester. FLEISCHBESCHAU DER ALTEN AEGYPTER. Wenn also unter der Taenie des Papyrus Ebers eine einzelne Species unserer europaeischen Taenien zu verstehen ist, kann es nur Bothriocephalus latus sein. Für das Rindfleisch bestand ja zudem eine Art Fleischbeschau. Wobl jede Schlachtung eines Rindes war bei dem Aegypter nicht weniger als bei den anderen alten Vôlkern eine Opierung und jeder Rindfleischgenuss galt als Opferhandlung. Wenn deshalb auch manche Bemerkungen des neuen Testament sich auf den Genuss heidnischen Fleisches beziehen, so hat trotz dieser Abwehr das Christentum selbst alle Mahlzeiten mit Fleisch- senuss als Culthandlungen beibehalten. Mittag-und Abendmahlzeit sind gewôühnlich solche Hauptmahlzeiten mit Fleischgenuss. Diese Mahlzeiten werden darum nach altchristlichem Gebrauche, mit : Gebet begonnen und mit Gebet beendet. Die Zwischenmahlzeiten der alten Zeit ohne Fleisch am Morgen, Vormittag und Nachmittag sind keine solchen Opferhandlungen und werden selbst in den frômmsten Familien ohne Gebete verzehrt. Was in alten Zeiten, welche uns ferneliegen, bei den Schlachtgebräuchen formelhaîter Ausfluss von Culthandlungen, und was bewusste hygienische Vor- (1) HERODOT, 2, 37. 486 F. VON OEFELE schrift ist, lässt sich heute meist nicht mehr trennen. Und in den allermeisten Fällen hätte wohl der alte aegyptische Priester selbst nicht mehr die genaue Scheidung geben koennen. Die Doppeleigen- schaft einer Culthandlung, welche zugleich hygienisch nützlich war, musste in den Augen des gläubigen Priesters als Ausfluss der Allgüte und Allweisheit Gottes erscheinen, so oft einem dieser Priester das Vorhandensein einer solchen Doppeleigenschaîft däm- merhaît in das Bewusstsein kam. Das Schlachten des Opiertieres in Aegypten beschreibt Erman (1) ausführlich nach den zahllosen bildlichen Darstellungen des alten Reiches, dem ich hier folgen werde. Den am Schlachtplatze niedergeworfenen Tieren bindet man die Hinteriüsse und einen Vorderfuss zusammen ; man legt ihnen einen Strick um die Zunge und beim ersten Anziehen desselben stürzt das Tier wehrlos zu Boden. Wenn dies ohne Zwischenfall geschehen ist, schneidet man ihm die vordere Halsgegend mit den grossen Gefässen durch. Ist das auslaufende Blut sorgsam auîge- fangen, E PARASITOLOGIE ANIMALE À PAR IE D° IX. INEVEE- I EMINMNMTERE Fee au Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de médecine de Paris, PSE e Avec 801 figures dans le texte s Er UNE PRÉFAGE PAR LE PROFESSEUR R. BLANCHARD \ MÉRbre de l'Académie de/ médecine. ë Un volume in-18 grand jésus de 111-212 pages cartonné. Prix : 8 francs. ) À = * \ \ k Î * \ \ ; \ 1e des U : | Il est reu de sciences | qui, aient fait, ces s dernières années, des | progrès plus rapidesque la Bacteriologie et la Parasitologie. Com- bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ‘ont été reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux. _Laissant de côté les parasiles végétaux, qui ont fait l'objet de nom- . breux ouvrages, l'auteur s’est borné : à l étude des parasites animaux, insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de _ -’ transformer complètement nos Connaissances sur certaines mala- dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose. C’est dans le but de feciliter ces études aux étudiants et aux .. médecins, que M. le D' Neveu-Lemaire a écrit ce Précis de He Parasitologie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur . BLANCHARD dans sa DHÉTAGEe non seulement les ouvrages classiques | de parasitologie et de zoologie médicale, mais aussi les questions plus nouvelles qu’il m'a entendu exposer à mon cours et dont nous je me plais à rendre hommage. Sous un petit format et dans un - nombre de pages très Fectreint les étudiants et les médecins Y trouveront un résumé fidèle des notions les plus classiques et des découvertes les plus récentes ». A Enyoi us dù ce volume contre un mandat poste de 4 francs, pnon à MM. FR. ô tde, RUDEVAE et Ce, éditeurs, 4, rue Antoine Dubois, Paris, VI. NX nous entretenons journellement au Laboratoire. Il présente les: faits sous la forme la plus concise, comme le veut le cadre d’un tel : livre, mais aussi avec une précision et une exactitude auxquelles ARCHIVES DE PARASITOLOGIE LR > xl É se a \ \ ps N RÉDACTION +: 15; rue de l’Ecole-de-Médecine, PARIS") - . ABONNEMENT : : ‘Paris et Départements : #@ fr. — Union postale : 3® fr. Les Archives de Parasitologre publient des mémoires originaux écrits dans l’une ou l’autre des cinq langues suivantes : français, allemand, anglais, espagnol et italien. Les auteurs de mémoires en langues étrangères doivent, autant que I possible, FOURNIR UN TÉXTE DACTYLOGRAPHIÉ (éCriE à la machine), afin de réduire les corrections au minimum. : \ Ce texte doit être conforme aux règles suivantes : {o On appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique -ou botanique adoptées par les Congrès-internationaux de zoologie et de botanique ; -2° On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour les indications biblio- graphiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congrès ou par le Zoolo- gical Record de Londres ; L 3° Les noms géographiques ou les-noms propres empruntés à des langues qui n’ont pas l’alphabel latin seront transcrits conformément aux FES. interna- tionales adoptées par les Congres de zoologie ; Tout nom d’être vivant, animal ou plante, commencera par une première lettre capitale ; . 5° Tout nom scientilique latin sera imprimé en itliques (souligné une fois sur le manuscrit). de. Dans l'intérêt de H publication et pour assurer le maximum de perfection dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses inutiles, no$ collaborateurs sont priés de se conformer aux règles suivantes : 4° Dessiner sur papier ‘ôu sur bristol bien blanc. 2 Ne rien écrire sur les ‘dessins originaux. 3° Toutes les indications (lettres, chiffres, explication .des figures, etc.) seront placées sur un calque recouvrant la planche ou le dessin. 4 Abandonner le plus possiblelle crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l'encre de Chine. Les Auteurs d'articles insérés aux 47Chives sont instamment pr iés de renvoyer à M. le D’ J. Gurarr, Secrétaire de la rédaction, dans un délai inaximum de huil jours, les épreuves corrigées avec le manuscrit ou l’épreuve précédente. Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur article. 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LE BIGOT Frares. f (#7 >ARASITO } { 1 = 2 K Ps] je | | S NH NS 6 | EPA N ‘ 1 Tome V, n° 4. 15 Juin 1902. rene | ; ne ti ie \ Et . se Î i l à | ARCHIVES } ù { put : DE L L £ ! | — | ' À — : à - ' Z { Paraissant tous les trois mois SR ) ù ÿ : | Re SOUS LA DIRECTION DE h DM PAS RAPHAËEL BLANCHARD z # PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, < \ & MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE \ N AS d ANS À EC NME EME ABONNEMENT + / { Paris ET DÉPARTEMENTS : 30 fr. — UNroN POSTALE : 32 fr. PARIS € SOCIÉTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES \ Ne FE. R. DE RUDEVAL ge Cie. 4, RUE/ ANTOINE Dusors (VIS) NS 2) | 1902 < \ = / R. BHiN br ARS. — Rapport sur de l retour de médecine coloniale. 5 561 À, Eu. — Sur un Hatem D utque {rès puissant des’ fièvres { paludéennes RE AMAR AO CRT SR SEE MES HR Rs ee : 569 ) M-Srossicu. — Sopra una nuova specie delle Allocreadiinae. Osservazioni - (avec une figure dans le texte). . Ë MD EN MTS NE et | 578 C. CHAUVEAU. — pee théories des épidémies et des Fee jusqu au XIx:° NES 583 \ | AE > G. ARBRES — Deux Rourelles Pédiculines. CAN MAR ERA LUS NEO Se 600 Q 7 - gs Hommage à M.Ile Professeur R. Blanchard (avec une DONOBPREE dans le texte … È HAE APR ed he Cu Tie PTE A ET Revue bibliographique - - D: he TER OR VAR TOR : es. Notes et Informations. . . . . : à SRE RUE Ba AG AAC Et eu Ham De Un du, HR ve Rs à 635 Ouvrages reçus. : . …. . .. On LS ni ous A 636. Rae Rae in dep DE D ; 630. = = a = = LES Le ARCHIVES DE PARASITOLOGIE sont publiées par la a À DOCIELÉ d'ions. sclenciiques et Litéraie F. R. DE RUDEVAL &œr C* Prière dadtecier le montant des abonnements ou réabonne- ments à MM. F. R. de RUDEVAL et C*, Éditeurs, 4, rue Antoine Dubois, Paris, VI. NOTA BENE, ] Il Le premier fascicule du tome VI est sous'presse, il sera distribué avant les vacances. L'abonnement au tome VI est dès maintenant en recouvrement. a SOMMAIRE ee à ee CRE ‘111 Pages \ ( [: RAPPORT SUR L'ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE PAR RAPHAËEL BLANCHARD A la date du 8 mai 1900, M. le Doyen Brouardel adressait à M. le Ministre de l’Instruction publique un rapport très documenté, par lequel il démontrait l'utilité et l’urgence d’organiser, près la Faculté de médecine de Paris, un enseignement nouveau, à la fois théo- rique et pratique, portant sur l’hygiène et les maladies des pays chauds. Des enseignements similaires existent à Londres, à Liver- pool, à Hambourg; ils ont donné les résultats les plus satisfaisants, au point de vue de la profession médicale. Dans deux articles publiés en 1899 par le Progrès médical, M. R. Blanchard attirait déjà l'attention sur les deux Écoles anglaises et démontrait à quel point il était nécessaire de créer en France une organisation analogue. En efiet, les Ecoles de médecine tropicale de Londres et de Liver- pool, indépendantes de toute attache officielle et richement dotées par des souscriptions volontaires, ont suscité et subventionné des expéditions scientifiques ou des recherches de laboratoire qui ont conduit à des découvertes de la plus haute importance, notamment en ce qui concerne la propagation et la prophylaxie du paludisme et des maladies filariennes. La France possède, elle aussi, un domaine colonial d’une étendue considérable. Au moment où la colonisation subit dans notre pays une poussée sans précédent, où un nombre toujours croissant de nos compatriotes vont s'établir sous les tropiques, notre enseigne- ment supérieur doit faire face aux besoins nouveaux que crée un tel état de choses ; il doit être capable de donner aux médecins, ingénieurs et colons qui vont vivre désormais dans ces contrées lointaines, les notions de médecine et d'hygiène qui leur sont Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 36 562 R. BLANCHARD 1] indispensables. Les pays étrangers ont compris cette nécessité ; il est temps, à moins de déchoir, de suivre leur exemple et de com- pléter l’enseignement de notre Faculté par la création de cours théoriques et pratiques ayant pour objet l’hygiène et la pathologie coloniales. On ne peut songer à ajouter ces cours au programme actuel, qui est déjà très chargé; ils doivent s'adresser, non à la totalité des étudiants, mais seulement à ceux qui en ont besoin. Il s’agit donc de créer près la Faculté de médecine un organisme nouveau : son enseignement, rapide et très spécialisé, ne durerait pas plus de quatre mois ; il serait suivi uniquement par des docteurs ou par des étudiants ayant achevé leur quatrième année; il compor- terait des cours théoriques, des travaux pratiques très étendus et un enseignement clinique, avec de fréquentes interrogations. Les élèves paieraient une redevance à déterminer, mais on accorderait aisément des dispenses. Chaque période d’études se terminerait par un examen général qui, subi avec succès, conférerait un diplôme. Les élèves non médecins pourraient suivre tout ou partie de l’enseignement et sortiraient avec un cerlilicat. En l’état actuel du budget, ni le Ministère de l’Instruction publi- que ni l’Université ne sonten mesure de subventionner une pareille institution, mais celle-ci peut trouver dans des souscriptions de diverse origine des ressources suffisantes pour que son existence ne soit pas mise en question chaque année. L'Union Coloniale francaise, qui n’est pas restée étrangère à la création projetée, à ouvert parmi ses adhérents une souscription qui lui a permis de recueillir environ 60.000 fr. : c’est peu sans doute, eu égard à l'importance de l’entreprise, mais la propagande à été très limitée et certains indices permettent d'affirmer que le concours des colonies, des grandes sociétés de colonisation et des particuliers ne fera pas défaut. Le projet dont il s’agit est donc parfaitement réalisable. Il est nécessaire de le mettre à exécution dans le plus bref délai possible. Tel est le résumé du rapport adressé par M. le Doyen Brouardel à M. le Ministre de l'Instruction publique. Dans sa séance du 99 novembre 1900, le Conseil de la Faculté en entendait lecture et, sur la proposition de M. le Doyen, votait à l’unanimité les deux résolutions suivantes : ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 563 « 1° Le Doyen de la Faculté est autorisé à recevoir les sommes souscrites et à souscrire pour la création d’un enseignement de médecine coloniale ; « 20 Cet enseignement est rattaché aux chaires d'hygiène et d'histoire naturelle. » Par cette décision, la Faculté affirmait donc qu’elle reconnaissait la haute importance de la création projetée et exprimait haute- ment son désir de la voir réaliser. IL s'agissait désormais de passer à la période d'exécution et de recueillir les fonds nécessaires à cet effet. Les 60.000 francs indi- qués plus haut ne pouvaient suflire. Avec d'aussi faibles ressources, on ne pouvait songer, sinon à commencer l’enseignement, du moins à lui donner des garanties suffisantes de durée: mieux valait donc attendre des conditions plus favorables. Celles-ci furent enfin réalisées le jour où MM. Brouardel et R. Blanchard rendirent visite à M. Doumer, Gouverneur général de l'Indo-Chine, et lui demandèrent de s'intéresser à l'Institut de Médecine Coloniale. Avec cette décision et cet esprit d'initiative qui le caractérisent si hautement, M. Doumer comprit l'importance du projet et promit de doter l’Institut d’une subvention annuelle de 30.000 francs, sans que cette somme reçüt d’ailleurs une affec- tation plus précise. ; A la même époque, M. le Dr Ballay, Gouverneur général de l'Afrique occidentale, se trouvait également à Paris. Il fut sollicité aussi d'accorder une subvention à l’Institut et lui promit une somme annuelle de 3.000 francs. Sa mort prématurée ne lui permit pas de mettre à exécution sa promesse, mais il y a tout lieu d’espérer que son successeur, une fois mis au courant de la situation, voudra tenir l’engagement pris par le regretté Dr Ballay. En mettant les choses au pis et en supposant, contrairement à toute prévision, que l’Institut ne reçoive aucune subvention nou- velle, il est donc en possession dès aujourd’hui d’une rente annuelle de 30.000 francs. Etant donné son but et ses tendances, ce n’est assurément pas une somme considérable, mais elle suffit pourtant pour parer aux besoins les plus urgents et pour permettre de passer de la théorie à la pratique. 564 R. BLANCHARD Restait une grave question, celle de l’enseignement clinique. Les malades revenant des pays chauds ne peuvent être recus dans les hôpitaux de Paris ou de la banlieue, puisqu'ils ne présentent pas les conditions de séjour exigées par l’Assistance publique. IL ne fallait donc pas songer à constituer, dans les établissements dépendant de celle ci, un service qui pût servir de clinique à l’Ins- titut. Des pourparlers engagés avec l’Institut Pasteur demeurèrent sans effet, malgré la bonne volonté dont on fit preuve, l'Hôpital Pasteur devant être exclusivement réservé aux maladies conta- gieuses. Il existe bien à Sèvres une maison de convalescence des militaires coloniaux avec laquelle il eût été sans doute facile de s'entendre, mais il a semblé que la distance était trop grande et qu’il valait mieux trouver à Paris même une fondation hospitalière avec laquelle il fût possible de traiter. La question en resta là, jusqu’à ce que, tout récemment, M. R, Blanchard eut l’idée de s'adresser à l’Association des Dames Fran- çaises. Cette Société de bienfaisance, qui a pour but de secourir les blessés en temps de guerre et les civils en temps de calamité publique, possède, depuis six ans environ, un hôpital de 24 lits qui a été construit par elle et qui sert à l’instruction des dames ambu- lancières. Cet hôpital est situé à Auteuil, 93, rue Michel-Ange, non loin des fortifications, mais à l’intérieur de Paris. Il répond à toutes les exigences de l’hygiène moderne et comprend un service de médecine (12 lits), un service de chirurgie (12 lits) et une consulta- tion externe très active. Il s'agissait donc d’obtenir du Conseil de l’Association qu’il vou- lût bien mettre la salle de médecine à la disposition de l’Institut de Médecine Coloniale et autoriser celui-ci à faire pour son propre compte une consultation portant exclusivement sur les maladies des pays chauds. | M. R. Blanchard écrivit dans ce sens à M. le D' Duchaussoy, Secrétaire général de l’Association. L’entente fut rapide et le Dr Duchaussoy provoqua d’urgence une réunion du Conseil, en vue de lui soumettre la question. Après une brève discussion, le rattache- ment de la salle de médecine à l’Institut de Médecine Coloniale fut adopté sur les bases qui se trouvent indiquées dans le procès- verbal suivant : ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 969 ASSOCIATION DES DAMES FRANÇAISES Extrait du Procès-verbal de la séance du Conseil du 24 janvier 1902. Le Conseil vote à l’unanimité les résolutions suivantes : 40 La salle de médecine de l’hôpital est mise à la disposition de l’Institut de Médecine Coloniale, qui devra se conformer au règlement actuellement en vigueur. 2 M. le Dr X. (à désigner par l’Institut de Médecine Coloniale) est nommé chef du service médical. 3° Pendant la durée des périodes d’instruction des élèves de l'Institut, M. le Dr X. dirige le service de la salle et de la consul- tation, en tant que celle-ci concerne les maladies coloniales. Il a toute latitude, sous sa responsabilité, pour se faire aider par des médecins-adjoints ou des assistants de consultation. 4° En dehors des périodes d’instruction des élèves de l’Institut, il peut déléguer ses fonctions de cheï de la salle de médecine à des médecins-adjoints qui seront choisis parmi les médecins de l’Asso- ciation, d'accord avec M. le Dr Duchaussoy, Secrétaire général et Directeur de l’enseignement. Toutelois, en sa qualité de chef de service, M. le Dr X. décide de l’époque à laquelle les malades colo- niaux doivent commencer à être hospitalisés, en vue de la pro- chaine période d'instruction. 5° La consultation externe, en tant qu’elle ne concerne pas les maladies coloniales, continue de fonctionner comme précédem- ment, par les soins des médecins de l’Association. La Commission désignée à l’article 8 devra, d'accord avec les médecins intéressés, décider des jours et heures auxquels se feront les deux sortes de consultations, médico-chirurgicales et coloniales, prévues ci- dessus. 6° Il est entendu qu'aucun malade atteint d'affection contagieuse aiguë ne pourra être hospitalisé. 7° Le Conseil exprime le vœu que, dans le contrat à intervenir entre l’Institut et l'Association, il soit stipulé que l’Institut s’engage envers celle-ci pour une subvention annuelle, par ex. de 2,000 îr., mais dont le montant sera discuté, afin de reconnaître le service 566 R. BLANCHARD que l'Association lui rend et de contribuer aux dépenses, moyen- nant quoi celle-ci s'engage à faire fonctionner son hôpital dans les mêmes conditions que jusqu'à ce jour. 8° Il est nommé une Commission de deux membres, composée de Mme Binot, représentant l’Association, et de M. le Professeur R. Blanchard, représentant l’Institut, avec pleins pouvoirs pour régler au mieux des intérêts en cause toutes les questions de détail et d'organisation. 9° L'hôpital continuera de fonctionner dansles conditions actuel- les, jusqu’à ce que l’Institut soit constitué et puisse effectivement assumer le service médical. Ainsi se trouvait tranchée la principale, on peut même dire, l’unique difficulté qui s’opposât encore à la constitution définitive de l’Institut de Médecine Coloniale. La période de tâätonnements est close désormais et il importe d'organiser, sans nouveau retard, l’enseignement dont la Faculté a voté le principe, il y a déjà quinze mois. Comme il a été dit plus haut, l’enseignement devra être aussi rapide que possible. On peut estimer sa durée à quatre mois. Il portera ‘tout à la fois sur la technique bactériologique, sur les maladies parasitaires, sur l’hygiène et l’épidémiologie coloniales. Ces divers enseignements comportent des cours théoriques et des exercices pratiques. Il est donc nécessaire d’attacher à l’Institut un : personnel suffisant pour donner aux élèves une solide instruction technique, c’est-à-dire que, outre les professeurs et chargés de cours, on devra créer des postes de chefs de travaux et de démons- trateurs ou préparateurs, sans parler des garcons. de laboratoire. Dès le début, il est impossible d'indiquer d’une façon précise le développement que comporte une pareille organisation. Les cours et travaux pratiques se feront tout d’abord à la Faculté de méde- cine, mais on peut prévoir que cet état de choses sera transitoire, si, comme on doit l’espérer, les ressources de l’Institut augmen- tent dans de larges proportions, ce qui lui permettrait d’avoir son installation propre, indépendante de nos laboratoires. Ces principes ayant été admis, à la suite de plusieurs déli- bérations entre M. le Directeur de l’Enseignement supérieur, MM. Brouardel, Debove et R. Blanchard, il a été convenu qu'une Commission serait chargée d’entrer dans le détail des choses et de ORGANISATION DE L'INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE 567 présenter un rapport au Conseil de la Faculté. Cette Commission, composée de MM. Debove, Brouardel, Proust, Cornil, Le Dentu, Ch. Richet, R. Blanchard et Chantemesse, s’est réunie le 10 mars 1902 et a élaboré un plan d’études et d'organisation dont les grandes lignes sont exposées ci-dessous. L'enseignement sera rattaché aux trois chaires d'hygiène, d’his- toire naturelle médicale et de médecine expérimentale et comparée. Il relèvera de la première pour l’hygiène et l’épidémiologie colo- niales, de la seconde pour la parasitologie et l’histoire naturelle, de la troisième pour la technique bactériologique. Chacun de ces enseignements comprendra des leçons théoriques et des exercices pratiques. En outre, l’enseignement clinique sera donné à l’hôpital d'Auteuil, en même temps qu’on y organisera une consultation externe. La Commission est d’avis que l’élaboration des programmes, le choix du personnel enseignant ou subalterne, la fixation des heures et des jours, la répartition du budget, la désignation du Direc- teur de l’Institut (ou tel autre titre que l’on voudra donner à la personne chargée d’agir,en son nom) et autres questions d’organi- sation, soient confiés à un Conseil d'administration permanent, formé de six membres et dont le Doyen sera de droit président. Les élèves de l'Institut de médecine coloniale subiront, à la fin de leur période d’enseignement, un examen à la iois théorique et pratique, qui leur conférera le titre de Médecin colonial. Le Conseil d'administration demandera au Conseil de l’Université la création de ce diplôme spécial, ainsi qu'il a été fait déjà par l’Université de Bordeaux. Les étudiants à seize inscriptions recevront seulement un certificat d'aptitude, qui sera converti de droit en diplôme, après qu'ils auront pris leur grade de docteur en médecine. Les professeurs, chargés de cours et chefs de travaux donneront aux élèves des notes de scolarité, qui résulteront soit d'examens par- tiels, soit de l’ensemble des travaux des élèves. Ces notes compte- ront pour l’examen final. . Le budget de l’Institut sera rattaché à celui de la Faculté, dont il formera un chapitre spécial. Le Conseil d'administration arrêtera le budget de l’Institut, approuvera les comptes de chaque exercice, les achats et ventes de 568 R. BLANCHARD. INSTITUT DE MÉDECINE COLONIALE valeur. Les fonds libres seront placés en rentes sur l'État ou versés en compte-courant à la Caïsse des Dépôts et Consignations. Ainsi constitué, l’Institut de Médecine Coloniale sera un nouveau foyer scientifique qui, aussi bien par son enseignement technique que par les recherches qu’il suscitera, rendra les plus grands services à la colonisation et contribuera, dans une large mesure, au progrès de nos connaissances sur les maladies des pays chauds. Le rapport ci-dessus, présenté au Conseil de la Faculté de méde- cine de Paris dans sa séance du jeudi 143 mars 1902, a été approuvé à l’unanimité. Le Conseil d'administration de l’Institut, dont la création était proposée par le rapport, a été immédiatement constitué ainsi qu’il suit: M. le Doyen Debove, président; M. Brouardel, vice- président ; MM. Proust, Le Dentu, R. Blanchard et Chantemesse. Ce Conseil permanent a pleins pouvoirs pour organiser l’Institut de Médecine Coloniale. Il va se mettre immédiatement à l’œuvre et une première période d'instruction pourra avoir lieu déjà dans le cours de l’été prochain. Nous publierons en temps utile les pro- grammes et tous les renseignements complémentaires. | SUR UN TRAITEMENT SPÉCIFIQUE TRÈS PUISSANT DES FIÈVRES PALUDÉENNES (1) PAR ARMAND GAUTIER Membre de l’Institut et de l’Académie de médecine Professeur à la Faculté de médecine de Paris. Au moment où l’Europe envoie ses colons peupler les conti- nents africain et asiatique, dans des pays souvent couverts de forêts et de marécages où le blanc est exposé aux coups de l’impaludisme et autres maladies fébriles, la découverte d’un spécifique aussi puissant ou plus puissant que la quinine, quelquefois insuffisante pour arrêter la fièvre dans ses états les plus graves ou les plus tenaces, serait certainement un bienfait. Tout le monde sait que depuis longtemps l’arsenic a été préconisé dans le traitement de la cachexie malarique. Même avant le quin- quina, il y a trois siècles, Melchior Friccius le recommandait déjà comme le meilleur des remèdes alors connus (2). En 1786, Fowler publiait les succès de sa liqueur antifébrifuge. Au XIX® siècle, Fodéré, Lordat, et surtout Boudin (1842) et Sistach prônèrent de nouveau le traitement de Friccius et de Fowler dans le paludisme. Mais la médication par l’acide arsénieux a toujours revêtu un tel caractère d'incertitude dans ses effets et de danger pour le malade que ce médicament ne put jamais supplanter la quinine. Le prin- cipal promoteur de cette médication, Boudin, remarque d’ailleurs que le degré d'efficacité des préparations arsenicales est subordonné d’une manière manifeste à la constitution médicale régnante, en un mot que les effets de ces préparations sont incertains. (1) Communication faite à l’Académie des sciences le lundi 10 février et à l’Académie de médecine le mardi 11 février 1902. Cf. C. R. de l’Acad. des sc., CXXXIV, p. 329 et Bull. de l’Acad. de méd., (3), XLVIT, p. 98. (2) 11 dit : « Experientia nos docebit arsenicum in febribus intermittentibus adhibitum, omnes eas dotes possidere quibus optima remedia prædita esse debent ». 970 A. GAUTIER Aussi voyons-nous notre collègue Léon Colin, dans son Traité des fièvres intermittentes, publié en 1870, se montrer très réservé sur l’emploi de l’arsenic, qu'il conseille seulement dans les cas de fièvres bénignes, qui ne réclament aucune précipitation thérapeu- tique, et qu'il recommande surtout comme un reconstituant dans les cachexies palustres (1). Dix-neuï ans après, dans leur savant ouvrage sur : les Maladies des pays chauds (1889), MM. Kelsch et Kiener consacrent une demi- page à peine à la médication arsenicale, qu'ils réservent au traite- ment de l’anémie consécutive à l’intorication palustre et chronique (2). Enfin, M. Laveran, dans son traité Du paludisme, paru en 1898, écrit que les effets reconstituants de l’arsenic, administré à petite dose et longtemps, sont hors de doute, mais que son action fébrifuge est très contestable et qu'aucun médecin consciencieux ne voudrait faire l’essai du traitement de Boudin dans les formes graves du paludisme (3). Aussi, depuis le XVIIIe siècle, l’idée que l’arsenic pouvait, en dehors de son action tonique et reconstituante, avoir une vertu fébrifuge propre, avait peu à peu perdu toute faveur, et si on le donnait encore aux paludéens, c'était toujours accompagné ou précédé de la quinine. Lorsqu’en 1898 je découvris les effets thérapeutiques généraux des cacodylates, je me rappelai cette tradition médicale, et j’essayai à mon tour d'appliquer l’arsenic, sous sa nouvelle forme, au traite- ment de la cachexie consécutive à la malaria. Dans ma première communication à l’Académie de médecine (4), j'annonçais que j'avais pu guérir des suites d’un impaludisme invétéré deux malades ayant contracté les fièvres, l’un en Chine, en 1861, l’autre dans les marais des bords de la Méditerranée, tous les deux très anémiés, et repris de temps en temps d’accès larvés reparaissant à longues échéances. Depuis, M. le médecin-major A. Billet et M. Simonesco ont, à leur tour, prôné au même point de vue les effets de ces cacodylates, qu’ils considèrent comme de bons agents réparateurs (1) L. Cou, Traité des fièvres intermaittentes, p. 395 et 459. Paris, 1870. (2) Traité des maladies des pays chauds. Paris, 4889, p. 871. (3) A. LaverAN, Trailé du paludisme. Paris, 1898, p. 387. (4) Bull. Acad. méd., 1899, (3), XLI, p. 610 (note). TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 571 dans la cachexie consécutive à la malaria (1). Mais la pensée que l'arsenic, même sous cette forme nouvelle, pût devenir un véri- table spécifique de la fièvre intermittente, un succédané de la quinine, bon à administrer dans les cas aigus ou pernicieux, ne venait à personne, tant l’opinion de la spécifité exclusive des sels de quinine dans l'impaludisme, de leur nécessité presque absolue, paraissait établie sur des preuves définitives et sans nombre. Pour moi, même après mes premiers essais de traitement des suites de la malaria (A898), j'ai passé près de deux ans à me faire à l’idée qu’on pourrait peut-être remplacer la quinine par les caco- dylates ou toute autre combinaison organique où l’arsenic aurait perdu sa toxicité tout en conservant sa puissance médicatrice. Il était à prévoir, en effet, que les cacodylates ne seraient pas les seuls composés d’arsenic contenant cet élément à l’état latent, inoftensif, facilement assimilable. En particulier, il semblait naturel de penser que le méthylarsinate disodique As CH'O'Na?, corps déjà connu, de composition et de constitution analogue au diméthylar- sinate sodique ou cacodylate, présenterait des propriétés physiolo: giques analogues à celles de ces derniers sels. Avec mon préparateur, M. Mouneyrat, nous avons observé qu'en eflet le méthylarsinate disodique était presque dénué de toxicité (2) et, poursuivant l’étude de cette question au point de vue chimique, nous avons obtenu un certain nombre d’autres corps nouveaux où l’arsenic est uni à divers radicaux organiques. Le plus simple de tous, le méthylarsinate disodique As CH*O°Na’, fait plus particulièrement l’objet du présent travail. Sachant, comme je viens de le dire, qu'il était presque inoftensif pour les animaux, je l’ai essayé d’abord sur moi-même en injections hypo- dermiques et par la bouche, puis sur divers malades, et j’en ai fail connaître l’activité thérapeutique à quelques-uns de mes collègues et amis, médecins des hôpitaux de Paris ou de province, qui ont x bien voulu se joindre à moi pour l’expérimenter amplement. Il (4) Voir A. Bizzer, Congrès international de médecine, août 1900, et « Le Palu- disme : Contribution à l'étude de la fièvre intermittente quarte ». Bull. méd. de l'Algérie, juillet et août 1901. (2) On a injecté un demi-gramme à la fois par la voie hypodermique, à un Chien de 15 kilogrammes qui n’en a pas paru incommodé. Mélangé à de la chapelure, six Souris blanches ne sont mortes qu'après en avoir absorbé 56 grammes par kilogramme de leur poids. A. GAUTIER Or 1 LO] leur avait été fourni sous les noms de nouveau cacodylate, sel arse- nical B, arrhénal (1), nom qu’on peut adopter pour l’usage courant, parce qu’il permet de simplifier le langage et d’éviter les ambi- guités. Ce sel est doué de propriétés médicamenteuses générales très remarquables qui feront l’objet d’une prochaine communication à l’Académie. Pour aujourd’hui, je veux faire connaître seulement l’action du méthylarsinate disodique dans le traitement des fièvres paludéennes. Sur le conseil de notre savant collègue, M. Laveran, que j'avais entretenu de mes projets, j'ai envoyé, sous le nom de sel arsenical B, une petite provision de méthylarsinate à M. A. Billet, médecin- major à l’hôpital militaire de Constantine, docteur ès-sciences, dont les habitudes de précision scientifique et la haute compétence en tout ce qui touche au paludisme et, en particulier à la connais- sance de ses Hématozoaires, me donnaient toute garantie. Prati- quant dans un pays où les fièvres intermittentes règnent endémi- quement et souvent sous des formes très graves, M. Billet était particulièrement bien placé pour suivre ces études. Il accepta d’autant mieux de m'aider dans ces recherches, qu’il était chargé d’une enquête sur la nécessité d’introduire les cacodylates dans les hôpitaux de l’armée, et que je lui avais fait connaître l’aralogie de composition et de propriétés physiologiques et thérapeutiques du sel arsenical B, que je lui envoyais, et des cacodylates. Vu la gravité des affections paludéennes d'Afrique, et quoique l’arrhénal puisse être donné sans aucun inconvénient par la bouche, il fut convenu que ce sel serait administré aux malades à la dose de 5 à 10 centigrammes en injections hypodermiques, qui sont très bien supportées, non douloureuses, et qui nous assuraient, chose très importante dans ce cas, une rapide et complète absorption du médicament. Les résultats observés ont dépassé mes espérances. Les neuf malades ainsi traités, et qui tous étaient restés réfractaires à l’action des sels de quinine à haute dose, furent rapidement quéris ; chez quel- ques-uns seulement il se produisit de légères rechutes, mais la maladie céda à de plus fortes doses du médicament. (1) Du grec 4p6nv : mâle, vigoureux, forme archaïque de por. TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 573 On remarquera qu’il s'agit ici de fièvres paludéennes contractées et soignées dans le milieu africain, qui leur imprime généralement un Caractère particulier de gravité et que tous les malades, traités jusque-là à la quinine, étaient en pleine période de retour d'accès Iréquents et graves. Voici quelques-unes de ces observations (1) : Cbservation IT. — Leut..….. a été atteint d’une première attaque de paludisme le 14 octobre 1901. D'abord quotidiens, les accès prirent, à partir du 20, le type tierce, avec paroxysmes arrivant à £. — 40°8. Malgré l’emploi de la quinine à fortes doses (1 gr. 50), les rechutes se produisaient tous les huit jours environ. Nouvel accès, moins violent, le 16 janvier dernier, avec température de 38°6 ; il dure de 10 heures du matin à 6 heures du soir. A l’examen du sang, les Hématozoaires de Laveran se présentent sous leur forme la plus petite. Ils sont peu nombreux. Le malade est très anémié. Le 17 janvier, lendemain du dernier accès, à 9 heures du matin, en apyrexie, on fait une seule injection de 5 centigrammes de sel arsenical; vingt-quatre heures après, un examen microscopique minutieux permet de constater la disparition complète des Héma- tozoaires spécifiques. La guérison s’est maintenue depuis. Obs. II. — Dub... Première atteinte de paludisme le 10 septembre 1901. Accès tres violents, quotidiens au début. Ils ne cèdent momentanément que par l'administration de 1 à 2 grammes de sulfate de quinine. Ils reviennent encore les 14 et 16 janvier. Température maximum, 394. Le 17 janvier, à 9 heures du matin, on injecte 5 centigrammes d’arrhénal. Le 48, tous les Hématozoaires (grosses Amibes pigmentées) ont disparu. Une seule injection a sufti. Apyrexie complète depuis lors. Obs. IIT. — Geof…. est atteint de paludisme depuis le 11 septembre dernier. Type tierce à rechutes fréquentes. La fièvre, très violente, monte à 40°8. Les hautes doses de quinine diminuent la force des accès, mais ne les suppriment pas; ils reparaissent tous les huit jours environ. Dernier accès le 16 janvier ; température maximum, 38°2. Hématozoaires de petite forme assez nombreux, 4 à 5 par champ du microscope. Cachexie très marquée. Le lendemain du dernier accès, à 9 heures du matin, on fait une injection de 5 centigrammes du sel arsenical. Vingt-quatre heures après, le sang (1) Je supprime celle du dernier malade Seoul... qui est encore en traitement. 574 A. GAUTIER est examiné : les Hématozoaires ont presque disparu, mais ils réapparaissent en assez grand nombre le 19, sans toutefois donner d'accès. On pratique alors une deuxième injection de 5 centi- grammes d’arrhénal. Le lendemain, on constate la disparition complète des Hématozoaires spécifiques. La guérison s’est main- tenue depuis. Obs. IV. — Soul... Ce malade a eu sa première atteinte de palu- disme le {er octobre 1901. Les accès sont quotidiens, assez violents ; les températures dépassent souvent 40°. Malgré la quinine à haute dose, les rechutes sont fréquentes. La cachexie est accusée. Un accès très violent se produit encore le 43 janvier. Il dure toute la journée. Maximum de température, 39°6. Les Hématozoaires appa- raissent dans le sang, nombreux et de petite forme. Première injection de 5 centigrammes de sel arsenical le 49 au matin. Disparition graduelle des Hématozoaires constatée le 19, puis le 20 janvier. Deuxième injection de 5 centigrammes le 21 à 9 heures. Disparition complète des Hématozoaires. Guérison con- firmée depuis. Obs. V. — Argill.... Première attaque de paludisme le 14 juillet 1901. Accès quotidiens violents arrivant à 40°, résistant aux fortes doses de quinine. Rechutes fréquentes en octobre, novembre, décembre et janvier, toujours du type quotidien. Nouvel accès le 22 janvier, qui dure de 5 heures du soir au lendemain 9 heures du soir ; température 39,8. Hématozaires de petite forme, avec crois- sants assez nombreux. Cachexie avancée. Première injection de 5 centigrammes d’arrhénal le 23 à 9 heures du matin, en plein accès. Deuxième injection le 24. Troisième le 25. Ces deux dernières de 75 milligrammes. A ce moment la disparition des Hématozoaires semble complète. L'apyrexie se prolonge jusqu’au 28, maïs il ya un accès de force moyenne ce jour-là. On donne 50 milligrammes de sel arsenical le 29, et 75 le 30, par la voie gastrique. Apyrexie depuis le 28 janvier. Ici, la fiévre à été plus tenace. RÉ AT aUUTE qu'elle était très violente et à type quotidien, type le plus réfractaire, comme on sait, à l’action de la quinine. Obs. VI. — Enim... Premier accès de paludisme le 15 septem- bre 1901. Accès tierces dès le début, à allures pernicieuses, faisant monter la température à 40°8. On essaye en vain de les arrêter TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 575 avec le sulfate de quinine à la dose de 1 gr. 50 par vingt-quatre heures. Rechutes graves et fréquentes en novembre, décembre 1901 et janvier 1902. Cachexie avancée. Le dernier accès précédant le traitement arsenical a lieu le 18 janvier ; température maxi- mum 39°7. Hématozoaires nombreux. Première injection de 5 centigrammes d’arrhénal le 19 au matin en apyrexie. La dose est insuffisante ou trop tardivement appli- quée, car l’accès revient dans la soirée du même jour et dure jusqu’au 20 au soir, avec une légère rémission dans la matinée. Seconde injection le 21, à 9 heures du matin, en apyrexie. À cette date, on retrouve encore quelques Hématozoaires dans le sang. Léger accès le soir du 21. D'où, nouvelle injection de 5 centigrammes les 22, 23 et 24. À partir du 21 on assiste à la disparition graduelle des Hématozoaires. Elle est complète le 23. Apyrexie à partir du 92, Guérison confirmée depuis. | Obs. VII. — Roch... Ce malade a été atteint pour la première fois d’impaludisme le 30 septembre 1901. Les accès sont quotidiens et très violents, à caractère pernicieux, de forme typhique. Is sont subintrants et durent, en général, toute la journée, avec de courtes rémissions le matin ; témpérature maximum, 40°9. Rechutes nombreuses jus- qu’au 16 janvier, malgré de très fortes doses de sulfate de quinine. A ce moment, la cachexie est profonde, les Hématozoaires du sang sont très abondants, de petite forme, avec croissants. Première injection de méthylarrhénal le 17 janvier, à 9 heures du matin ; deuxième le 19, à 10 heures du matin, en apyrexie. Nouvel accès le 20 dans la soirée; température maximum 39°2. Troisième injection de 5 centigrammes de sel arsenical le 21 janvier. Nouvel accès les 21 et 22; d’où quatrième injection de 5 centi- grammes ce jour-là. Tous les Hématozoaires ont depuis disparu. Apyrexie complète à partir du 22 janvier. Ainsi, malgré l’emploi de doses un peu trop faibles de médica- ment, ce qui constituait une bonne règle de prudence dans les pre- miers essais, tous ces malades, même ceux à accès quotidiens et à caractères pernicieux, ont été guéris en une, deux, très rarement plus de trois injections, répétition qui n’eût probablement pas été nécessaire si le sel arsénical eût été donné aux doses très bien supportées de 10 et même de 15 centigrammes qui seront peut-être nécessaires dans les cas les plus graves et qu’il faudra renouveler, par prudence, quelques jours après. 576 A. GAUTIER On a dit plus haut que chez aucun de ces malades la quinine, précédemment employée à doses élevées, n'avait pu assurer la guérison et faire disparaître entièrement les Hématozoaires. La médication arrhénique semble donc, au point de vue de sa spéci- ficité et de son efficacité, plus puissante que la médication par la quinine elle-même. Elle a sur elle d’autres avantages encore. Contrairement à ce qui se passe quand on recourt aux prépa- rations de quinine, l’estomac, au lieu de se délabrer de plus en plus, grâce à l’action répétée de ces sels à haute dose, prend une vigueur remarquable. Dès le lendemain de leur dernier accès, les malades traités par le sel arsenical demandent à manger. L'état saburral de la langue n'existe plus; les forces renaissent rapide- ment avec l’appétit. Enfin, et c’est aussi un avantage considérable, la déglobuli- sation du sang qui, chez les paludéens, augmente à chaque accès et se poursuit encore sous l’action des fortes doses de sels de quinine, non seulement s'arrête lorsqu'on emploie la médication arrhénique, mais est remplacée par une reproduction rapide des hématies. En un mot, l'arsenic donné sous cette forme supprime entièrement et d'emblée l'anémie palustre. M. le Dr A. Billet a bien voulu compter les globules et apprécier l’hémoglobine de quelques-uns des malades soumis à ce traitement. Voici les résultats : NOMBRE DE GLOBULES ROUGES PAR HÉMOGLOBINE EN 100 MILLIMÈTRE CUBE DE SANG DE SANG CIRE Ra = —— — RP 2 4 à 2 At 24 heures | 48 heures AGE De 24 à 28 none après après heures l'injection | j'injection | l'injection l'injection après 3 596 000 | 3 956 000 | % 120 000 12.3 13 2 3 255 000 | 3 844 000 — 10.6 11.3 2 740 000 | 3 317 000 | 3 420 000 12.2 1227 3 844 000 | 4 423 000 | 5 022 000 12.5 13.2 3 487 000 | 4 123 000 — 13.2 13.7 3 028 000 | 3 445 000 | 3 813 000 10.6 : 40.7 4 340 900 | 4 805 000 | X 867 000(1) 12.6 13.1 3 131 000 | 3 534 000 Se 12.6 13.1 (1) Malgré les deux accès survenus au cours du traitement arsenical. TRAITEMENT SPÉCIFIQUE DES FIÈVRES PALUDÉENNES 577 11 résulte des observations de M. A. Billet que, sous l'influence du sel arsenical, les globules mononucléaires, et particulièrement les grands mononucléaires, phagocytes spéciaux des Hématozoaires du paludisme, augmentent rapidement dans le sang. Ils peuvent dépasser 68 p. 100 avec 28 p. 100 et plus de grands mononucléaires. Le même phénomène s’observe sous l'influence de la quinine. Le médicament arsenical paraît donc agir par le même mécanisme que cette dernière substance. Tous ces résultats sont donc fort encourageants et autorisent à tenter cette médication dans les grands accès pernicieux de l'été. Il reste à déterminer les doses les plus favorables. Celles qui ont été employées jusqu'ici ont été notoirement et volontairement un peu faibles. Elles devront être augmentées surtout lorsqu'il s'agira d’opposer à de grands accès un médicament que j'ai pu employer jusqu'ici sans aucun inconvénient à doses doubles et triples, soit par la bouche, soit par la voie hypodermique. Il conviendra de recourir aussi pendant quelque temps aux injections préventives renouvelées. Il faudra examiner, parmi les préparations d’arsenic latent, y compris les cacodylates, les substances qui sont plus particulière- ment actives dans l’impaludisme. Enfin, je crois qu’il y a lieu d'étudier les efiets de ces mêmes composés arsenicaux organiques dans les fièvres continues et dans les fièvres éruptives, ce que j'ai déjà entrepris avec l’un de nos collègues les plus distingués. Mais, à cette heure, il me semble établi que l’action des sels à arsenic latent, et particulièrement celle du méthylarsinate diso-- dique, offre sur l’emploi des préparations de quinine de grands avantages. au : Il n’est que juste de répéter encore, en terminant, que ce travail n’a pu être mené au point de certitude qu’il représente que grâce à la savante collaboration de M. le D: A. Billet, à qui je ne saurais trop exprimer toute ma gratitude. Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 37 SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE OSSERVAZIONI DEL Prof. M. STOSSICH Fra i diversi gruppi, nei quali ultimamente venne diviso l’antico genere Distomum, uno dei meglio caratterizzati è quello costi- tuito dalle forme appartenenti alla sottofamiglia Allocreadiinae. L’Odhner (1) intraprese la revisione di alcune specie del genere Allocreadium Lss. ed in questo suo lavoro venne alla conclusione che tutte le specie aggregate a questo genere si potevano dividere in due gruppi ben distinti, caratterizzati specialmente per lo sviluppo delle uova : un gruppo avente le uova provvedute di un lungo filamento polare e un secondo gruppo costituito da forme provvedute di uova mancanti del filamento polare. Il Lühe, in un suo lavoro in corso di preparazione, viene, a quanto mi scrive, a conclusioni non soltanto identiche a quelle dell’Odhner, ma scinde il genere Allocreadium Looss in due generi, corrispondenti ai due gruppi dell Odhner e stabilisce, per le forme ad uova con fila- mento polare il nuovo genere Loborchis e mantiene il genere Allocreadium Looss unicamente per le forme del secondo gruppo. Studiando ora i parassiti delle Anguille adriatiche, ebbi occa- sione di raccogliere diverse volte nel loro tenue dei Distomi, che ritenevo identici al Distomum fasciatum Rud.; dagli studi fatti dall’ Odhner sui tipi del Rudolphi, dovetti ricredermi e siccome mi riesciva impossibile identificare il distoma raccolto con le Allo- dreadiinae fino ad ora descritte, venni alla conclusione che la forma dell’ Anguilla doveva rappresentare una specie nuova appar- tenente al primo gruppo dell’'Odhner, equivalente al genere Lobor- chis Lühe. A questa specie tanto caratteristica per la grande (1) Theodor Opuxer, Revision einiger Arten der Distomengattung Allocreadium Lss. Zoologische Jahrbücher, XIV, 1901, p. 483-520, tav. XXXIII. SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE 579 variabilitä nella disposizione e forma delle sue glandole genitali, impongo il nome di: Loborchis mutabilis, n. sp. Lunghezza 4-5mm : larghezza massima 1mm, Gli estremi dati nelle dimensioni equivalgono unicamente per esemplari morti, mentre invece negli animali vivi i movimenti di contrazione e dilatazione sono tanto vivaci da estendere il corpo a più del doppio, assottigliando di molto la parte anteriore (collo). Ha corpo inerme, appiattito, di colore giallognolo con una distinta macchia gialla nel mezzo determinata dalle uova ; dopo morte assume una forma ellittica, con le due estremità assottigliate rotondate e la posteriore generalmente prolungata. La ventosa ventrale apparisce in grandezza il doppio della ventosa orale, molto robusta e situata al terzo anteriore ; nella maggior parte degli esemplari è di forma circolare, mentre in altri assume una distinta forma ellittica trasversale. Dalla ventosa orale subterminale diparte una prefaringe larga e cortissima, la quale dà sviluppo ad una faringe molto robusta e di forma subquadrata ; l’esofago lungo e grosso, si divide a metà distanza fre le due ventose in due larghi intestini, i quali si mantengono a qualche distanza dai margini laterali del corpo e terminano alquanto distanti dall estremo posteriore. Le glandole genitali hanno uno sviluppo imponente. I testicoli sono grandissimi, situati immediatamente uno sopra l’altro nel mezzo della parte postacetabulare ed estesi da un intestino all altro ; variano molto nel loro aspetto, per lo più sono di forma rettangolare, talvolta triangolare e presentano delle forti lobature, suscettibili anche queste a grandi variazioni. Negli esemplari tipici il testicolo anteriore è più piccolo del testicolo posteriore. I due canali deferenti penetrano indipendentemente uno dall’ altro nel fondo della tasca’del pene e versano il loro contenuto nella vescica seminale. Un grande sviluppo presenta la tasca del pene, lunga, claviforme ed estesa fino al fianco sinistro della ventosa ventrale ; contiene una grande vescica seminale piegata su stessa, una parte . prostatica con poche glandole e un canale ejaculatore relativamente lungo. L’apertura genitale si trova all’ altezza della biforcazione intestinale. L’ovario è più piccolo e del medesimo aspetto dei testi- 380 M. STOSSICH coli e a questi immediatamente sovrapposto ; si presenta general- mente a lobatura laterale e come le glandole testicolari puô anch’ esso variare molto in forma e in grandezza. Trovai spesse volte degli esemplari con l’ovario di iorma triangolare allargata, nel quale le lobature erano sviluppate esclusivamente al bordo poste- riore. Il ricettacolo seminale è voluminoso a forma di storta e situato alla sinistra dell’ ovario; da esso diparte un lungo canale di Laurer, il quale si dirige verso destra e piegandosi fortemente va e shboccare alla faccia dorsale dell’ animale. I vitollogeni sono costituiti da numerosissimi acini, estesi lateralmente da un’ estre- mità all’ altra del corpo abbracciando in parte gl’intestini ; sotto il testicolo posteriore si osservano due gruppi di acini, estesi fra l'intestino e la vescica di secrezione e uniti per mezzo di un proprio dotto al grande dotto longitudinale. I due dotti longitudinali corrono paralleli per tutta la lunghezza degl’intestini, mantenendosi alla parte ventrale di questi ; sono fra loro uniti da un dotto trasverso; il quale passa fra l’utero e l'ovario e forma vicino al ricettacolo seminale un ricettacolo vitellogene piuttosto grande, triangolare e allungato. L’utero forma 4-5 spire Îra l’ovario e la ventosa ventrale e contiene un numero limitato di uova grandi, ellittiche, di colore giallo-bruno e provvedute posteriormente di un lungo filamento polare. La vescica di secrezione è molto lunga e stretta e si estende dall’estremità posteriore all utero, sviluppandovi un piccolo allar- gamento dal quale dipartono lateralmente due sottili rami. Come già lo dissi, il Loborchis mutabilis vive fra il muco dell intestino tenue dell’ Anguilla vulgaris (Trieste) é si presenta sotto l’aspetto di macchiette di colore giallo pallido. Interessanti sono i casi di anomalia che si possono osservare in questo Distoma ; in generale, lo studio delle anomalie nei Distomi, si riducono fino ad ora a ben poca cosa e pochi sono gli elminto- logi, che di esse si occuparono ; fra questi merita uno speciale accenno il Kowalewski (1), il quale fece delle osservazioni speciali sulla posizione inversa delle glandole genitali negli Opisthorchis, denominando il fenomeno « amfitipia sessuale ». Nel L. mutabilis la forma e la posizione delle glandole genitali sono suscettibili a tante variazioni che riesce ben difficile a riconoscere la forma (4) M. Kowazewski, Studya helmintologiczne. — V. Przyczynek do bliészej znajomo$ci kilku przywr. Bulletin de l’Académie des Sciences de Cracovie, février, 1898. SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE 581 tipica dalla forma anomala. Cosi osservai, che la tasca del pene e la vagina, che negli esemplari normali stanno alla sinistra della ventosa ventrale, in alcuni casi invece si estendono alla destra di questa. [Il ricettacolo seminale anch’ esso si trova delle volte spostato alla destra e in questo caso il canale di Laurer invece di piegarsi XX et Où CR + sue EXT RS LES "2 *%e À ee LE e> Loborchis mutabilis, n. Sp. A, animale adulto; B, organi di copulazione; C, amftipia sessuale. — à, aperlura genitale: dl, dotto longitudinale; dt, dotto trasversale; e, esofago; f. faringe; i, intestino: L, canale di Laurer; 0, ovario; pf, prefaringe ; pp, parte prosta- tica ; rs, ricettacolo seminale; 7v, ricettacolo vitellogene; $, vescica di secre, zione : t, testicoli ; {p, tasca delle pene; %, utero; W0, uova ; va, vagina ; Ud, vaso deferente ; vo, ventosa orale ; US. vescica seminale ; vv, ventosa ventrale. da sinistra a destra, ascende direttamente dal ricettacolo seminale passando fra i giri dell’utero. Interessanlissimo à il caso di amfitipia sessuale illustrato . nella fig. 3, inquantochè esso viene quasi a distruggere una delle frasi diagnostiche comune a tutti gli Allo- creadium, e tanto più interessante avendo avuto occasione di osser- vare le forme di passaggio da questa alla tipica. In questo caso i due testicoli, grandi e di forma triangolare allungata, erano disposti simmetricamente rispetto l’asse longitudinale del corpo ; il testicolo 582 M. STOSSICH. — SOPRA UNA NUOVA SPECIE DELLE ALLOCREADIINAE ù sinistro alquanto più piccolo si trovava situato poco più in alto del destro e l’ovario veniva ad occupare l’insenatura anteriore fra i due testicoli, avendo alla sua destra il ricettacolo seminale. Le Anguille, per il loro svariato genere di vita e per il loro svariato alimento, albergano forse più specie di Distomi che nom qualunque altra specie di Pesci e nel mio lavoro « 7 Distomi dei Pesci marini e d’acqua dolce. Trieste, 1886 » ne enumerai ben 13 forme. Di queste, quattro specie (Dist. appendiculatum Rud., D. rufoviride Rud., D. ventricosum Rud. e D. grandiporum Rud.) appar- tengono alla sottofamiglia delle Hemiurinae ; il Dist. inflatum Molin invece alla sottofamiglia delle Echinostominae; il Dist. globiporum Rud. è l’unico rappresentante del genere Sphærostomum Lss., men- tre un Derogenes Lühe e il Dist. varicum Zed. e un Podocotyle Dui. il Dist. angulatum Dui. ; il Dist. simplex Rud. descritto dal|’ Olsson e dal Levinsen appartiene, a quanto ne dice l’Odbner, all’ 4{locrea- dium atomon (Rud.) e percid differente dal Loborchis mutabilis se non altro per le uova mancanti di filamento e per la stessa ragione ne differisce l’Allocreadium commune (Olsson) e l’Allocreadium fascia- tum descritti dall’ Olsson, e cosi pure del tutto differente apparisce il D. bergense Olss. Infine il D. polymorphum Rud. per l’insufficiente descrizione data dal Wedl, resta una specie incerta ; in Ogni Caso, fra esso e il Lob. mutabilis si riscontra una grande analogia nella disposizione delle glandole genitali, mentre invece ne difierisce moltissimo per il rapporto di grandezza fra le due ventose e per le dimensioni del corpo (lunghezza 0mm75-1mm2), Da questo brevissimo sunto risulta chiaramente che il Distoma da me trovato non corrisponde affatto alle specie state fino ad ora descritte dall’ Anguilla ; inoltre dai caratteri summenzionati e dal disegno dato risulta ad evidenza che questo Distoma dell’ Anguilla appartiene alla sottofamiglia delle Allocreadiinae e al nuovo genere stabilito dal Lühe, Loborchis. À questo nuovo genere il Lühe aggrega quattro specie : il L. fasciatum (Rud.), il L. gobüi (Stossich), il L. labri (Stossich) e una quarta specie nuova del tutto ; di queste quattro specie, sono soltanto le due prime che presenterebbero delle analogie col L. mutabilis, mentre invece ben difierenti sono le altre due. Nel L. fasciatum (Rud.) i vitellogeni non superano mai il livello anteriore della ventosa ventrale ; nel L. gobii (Stossich) i testicoli e le uova presentano delle differenze notevoli. LES THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX: SIÈCLE PAR le D' C. CHAUVEAU Au cours de nos recherches sur les maladies du pharynx, nous avons dû étudier les opinions des médecins antérieurs'au XIXe siècle sur l’étiologie des maladies infectieuses et la nature des contages. Il nous a paru intéressant de compléter nos notes et de présenter ainsi une étude d’ensemble sur cette question. La période Gréco-Romaine est à peu près stérile. Les théories humorales, base de la pathogénie antique, conduisaient bien plus à l’idée de la spontanéité morbide, qu’à celle de contages exté- rieurs à l’organisme. D'ailleurs, les Anciens n’observèrent que rarement ces épidémies formidables qui déciment si rapidement les populations. La peste d'Athènes, celle du règne de Marc-Aurèle dont Galien fut le témoin, la diphtérie qui régna en Egypte et en Syrie au temps d’Arétée, ne constituent en somme que des épisodes exceptionnels séparés par des siècles. D'autre part, on ne connais- sait alors, ni la variole, ni la rougeole, ni la scarlatine, ni le typhus, ni le choléra asiatique; les oreillons étaient encore fort mal étudiés. Enfin, on n’avait que des notions fort vagues sur les maladies parasitaires, qui auraient pu fournir quelques inductions utiles sur la nature des contages. Aïnsi, la gale passait alors pour une affection constitutionnelle, engendrée par la bile échauffée et dont il n’était pas toujours prudent de combattre les manifesta- tions cutanées. Sa description était si imparlaite que Rayer a pu soutenir, à tort du reste, que les auteurs gréco-romains ignoraient cette maladie. Dans une épidémie, ce qui les frappe, ce n'est pas le fait de la contagion, mais la multiplicité des cas de même nature. Parmi les explications qu’ils en donnent, on retrouve d'abord l’hypothèse commune à toutes les populations primitives, qu’elles soient sauvages, ou à demi - civilisées (Egypte, Chaldée, Syrie, D84 C. CHAUVEAU Perse, Indo-Chine, Mexique, Pérou...), la colère des dieux. La Grèce elle-même fut imprégnée de ces superstitions. L’Iliade relate ‘la peste qui suivit l'enlèvement de la belle Chryséis, fille d’un prêtre d’Apollon, par Agamemnon, le roi des rois. De très nom- breux ex-voto, des dédicaces, des inscriptions, récemment retrouvés, montrent combien cette croyance était générale. Hippocrate lui- même, bien qu'imbu des doctrines philosophiques souvent très hardies de son temps, n'hésite pas à admettre que certaines affec- tions sont d’origine divine et qu’il est inutile d’essayer de les combattre. A côté de cette théorie mythique, on retrouve dans l’œuvre hippocratique des hypothèses d’un caractère plus scientifique. Il faut se rappeler que les Grecs etles Romains habitaient des contrées où le paludisme est endémique. Or, dans les régions marécageuses, les habitants prêtent, comme on le sait, la plus grande importance aux effluves telluriques qui parfois forment des nuages opaques, à la direction du vent, à la constitution climatérique humide ou sèche. Les hippocratiques synthétisèrent, pour ainsi dire, ces notions populaires. Les successeurs d'Hippocrate, notamment Galien, précisèrent un peu mieux. Le point de départ de leurs théories fut le phénomène si connu du levain, qui, introduit dans une pâte de farine, la transforme tout entière. Ils semblent admettre qu’il s'échappe du corps des malades des particules invisibles qui, pénétrant dans un corps sain, y déterminent des altérations morbides analogues. A côté des médecins, il y avait des observateurs, paysans, éleveurs, agronomes, ignorant sans doute les savantes théories des différentes sectes médicales, mais sachant voir et cherchant à scruter les causes des épizooties désastreuses qui dévastaient leurs troupeaux. Or, ils connaissaient assez bien déjà certaines maladies parasitaires. Columelle parle de boutons qui siégeaient aux pattes des Brebis et dont il sortait un Ver. Pline parle aussi d’un Ver qui se développait dans la tête des Rats et les faisait périr. Des maladies parasitaires aux infections il n’y avait qu'un pas, qui fut franchi par Varron et Lucrèce. Mais ces hypothèses sur la nature animée des contages restaient fort vagues, et ne firent conséquemment que peu d'impression sur les esprits. D'ailleurs, les médecins sentaient vraisemblablement d’instinct, THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 585 que les troubles habituels des maladies parasitaires ne concordaient nullement avec les réactions tumultueuses des maladies pestilen- tielles. Ils avaient déjà reconnu, ainsi que l’indique expressément Arétée, que, dans ce cas, la corruption des humeurs produit un véritable empoisonnement analogue à celui que déterminent les poisons les plus violents. « Ne voit-on pas ici les maladies produire les mêmes effets que les poisons et des poisons faire vomir les mêmes matières qu’on vomit dans les fièvres ? C’est pourquoi on ne doit pas trouver étrange que, dans la peste qui désola Athènes, quelques personnes crurent que les Péloponnésiens avaient jeté du poison dans les puits du Pirée ; car on ignorait, dans ce temps là, le rapport qu'il y a entre les eftets de certains poisons et ceux des maladies pestilentielles ». Les Arabes, qui ont été fréquemment spectateurs d'épidémies fort graves de variole, de rougeole, de peste, de typhus divers, accordent une attention toute spéciale aux maladies contagieuses, mais sans élucider beaucoup leur pathogénie. Ils se bornent à invoquer des altérations humorales, tout comme les Grecs ; cepen- dant ils insistent sur les idées de fermentation. Rhazès compare la variole au moût de raisin en pleine ébullition fermentative. Avicenne fait ressortir le côté putride de beaucoup d’infections. [I y aurait là, selon lui, une sorte de pourriture analogue à celle de la chair corrompue. Cet auteur note très nettement l'influence nocive de certaines eaux potables impures. Avenzoar a signalé dans le Theisir (lib. II, cap. XIX) la nature parasitaire de certaines affections cutanées. « Il survient, dit-il, sur la peau de nombreux Poux qui entament le revêtement cutané et sont si petits qu'ils sont à peine visibles ». Les écrivains du moyen-âge, c’est-à-dire Constantin l'Africain, Gordon, Gaddesden, Valescus de Tarenta, Théodoric, Guy de Chauliac, se bornent à reproduire, sur la nature des contages, l’opinion des Anciens et des auteurs Arabes sans y rien ajouter. Cette absence d'originalité, cette servilité envers les idées tradi- tionnelles, cessent au moment de la Renaissance et des Temps modernes. Mais, les instruments perfectionnés et les méthodes biolo- giques rigoureuses faisant encore défaut, on en est toujours réduit aux hypothèses : 586 C. CHAUVEAU 19 HYPOTHÈSE SURNATURELLE. Cette hypothèse traditionnelle, dont nous avons montré la très haute antiquité, était admise encore par beaucoup de médecins et surtout par les gens du monde. On ne s’accordait pas du reste sur le pouvoir supérieur, cause de l’épidémie ; on invoquait tantôt Dieu et tantôt le Diable. Herrera a assez bien résumé, dans son opuscule sur la diphtérie bucco-pharyngée (Garrotillo) l’opinion de ses contemporains. Il rappelle que Martin del Rio (1) soutient que certains ulcères peuvent avoir une origine démoniaque; d’autre part, Vallesius, auteur d’une théologie renommée, aurait affirmé la même chose au chapitre XX VIII de son ouvrage. Il se peut, pense Herrera, que le Garrotillo, avec ses ulcérations de la gorge, rentre dans le cadre de ces affections engendrées par les mauvais esprits. Codronchus, Césalpin, Fernel, se seraient occupés avec raison de l’action nui- sible exercée par les démons sur la santé. Tertullien (4pologia), ajoute l’écrivain espagnol, Saint-Jérôme, Saint-Jean Chrysostome (homélie 53) Saint-Thomas (quest. IIT, art. 5) sont également favorables à cette idée. Or, qu'y aurait-il d’étonnant à ce que l’esprit vital, troublé par des maléfices, se portant vers la gorge, y détermine de l’étouflement? D'ailleurs, la substance qui forme le démon, étant d’une nature plus éthérée que celle de l'Homme, peut, par cela même, quand le mauvais esprit s’introduit chez ce dernier, y causer des perturbations très graves. 20 THÉORIE ASTRALE. Les explications astrales avaient peut-être plus de crédit encore que l'hypothèse précédente. Née, comme on sait, en Chaldée, propagée en Egypte, Perse, Iude, Chine, l’astrologie avait pénétré aussi dans les pays de langue grecque (Homère, Hésiode y font allusion; Thalès, Pythagore, Démocrite passent pour des adeptes de cette superstition). Hippo- crate reconnaît en plusieurs passages l’action défavorable des astres sur certaines constitutions climatériques. Instaurée à Rome et même protégée par divers empereurs (Auguste, Tibère, Néron, (1) Disquisitionum magicorum, pars I, quæstio 5. THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 587 Vespasien, Marc-Aurèle, Alexandre Sévère..….), l'astrologie sombre avec la civilisation antique, au moment de l'établissement du christianisme et des grandes invasions barbares. Maïs, lors des croisades, le monde occidental fut de nouveau impressionné à son contact; car, les Arabes l’avaient cultivée, développée, et plusieurs de leurs grands médecins semblent en avoir subi du moins partielle- ment l'influence. Aux XVe, XVIe, XVIIe siècles, le crédit des doctrines astrologiques fut tel qu’on les invoquait ouvertement dans les ouvrages médicaux. Rappelons que les astrologues attribuaient aux corps célestes des pouvoirs spéciaux. Saturne, par exemple, avait une influence nocive sur la santé générale. Chacun de nos organes était régi par un astre. Ainsi, Mars commandait à la tête et au cœur. Si ces deux planètes entraient en conjonction féclipse), il fallait redouter quelque calamité. Le fléau se définissait suivant la constellation près de laquelle le phénomène avait lieu ; près du Poisson, il atteignait le cou... Herrera n’hésite pas à attribuer en grande partie une épidémie de Garrotillo à ce que Saturne et Jupiter se sont rencontrés en conjonction mineure près de ce signe du zodiaque. Vers l’an 1583, en 1587, 1588 et 1589, ajoute-t-il, la lune s’est entourée d’une auréole dans le voisinage de ce même signe du Poisson; aussi toute l'Espagne fut-elle ravagée cruellement par le mal. En 1500 et 1591, la recrudescence du fléau s’explique par des éclipses survenues près du signe du Cancer. 30 HYPOTHÈSES HUMORALES ET CHIMIQUES. Cependant les idées humorales n'étaient pas abandonnées, et même les adeptes des deux hypothèses précédentes tâchaient d'expliquer l'influence surnaturelle ou astrale par des troubles dans la constitution des humeurs. Fracastor, qui, en outre de son célèbre poème sur la syphilis, a écrit un traité important sur les maladies contagieuses (1), insiste beaucoup sur l’idée de putréfaction. Celle-ci, selon lui, constitue- rait l’essence même du processus morbide de ces affections. Il (1) Les trois livres de Jérôme Fracastor sur la contagion, les maladies conta= gieuses et leur traitement. Traduction et notes par L. Meunier. Paris, Société d'éditions scientifiques, in 8° de xx1v-372 p. ptet : C. CHAUVEAU admet que les corps, entrant ainsi pendant la vie en une sorte de pourriture, émettent des particules, des sortes de germes (semi- naria), sur la nature desquels il ne s'étend pas. Par leur petitesse extrême, ils échapperaient complètement à la vue et seraient capables de provoquer dans un corps sain des lésions identiques à celles qui leur ont donné naissance. Tantôt leur subtilité leur permet de se propager au loin, grâce à l’air; c’est la contagion à distance. Tantôt au contraire leur viscosité en quelque sorte et leur lourdeur ne laissent possible que la contagion directe ; c’est le cas, par exemple, dans la syphilis. D'autre part, les vêtements et les objets de literie peuvent, en s’imprégnant du virus, transmettre le mal; c’est alors la contagion indirecte. Ces trois modes de transmission avaient été déjà entrevus par ses prédé- cesseurs ; mais, ceux-ci ne les avaient décrits, ni avec la même précision, ni avec les mêmes détails. Comme on le voit, tout en restant dans le cadre de l’humorisme, les idées de Fracastor présen-, taient plus d’un point de contact avec la théorie des germes animés que nous étudierons ultérieurement. Alpinus admit que le contage consistait en un miasme putride et corrosif. Rhodion et Mindererus adoptèrent les vues de Fracastor. Juncker revint à la théorie de la fermentation, émise principale- ment par les Arabes, et soutint qu’il s'agissait d’un miasme fermen- tescent. L'apparition de l’iatrochimisme fit subir quelques modifications aux idées généralement régnantes, mais sans en changer le carac- tère fondamental, c’est-à-dire l’existence d’un contage, amenant par sa présence une perturbation chimique générale des humeurs, de nature analogue à celle produite par le levain dans une masse pâteuse de farine. Paracelse invoqua les altérations de l’arsenic à propos de la peste et de la diphtérie (Voir ce qu'il dit sur la prunella). Van Helmont fit de l’agent du contage un ferment (blas), Sylvius un sel volatil âcre, Sorbait un virus arsenical, Hoffmann un effluve fermentescent et d’essence sulfureuse. De Blégny, le fameux empirique, considérait le virus syphilitique comme une matière saline très âcre et très acide. Selon Quesnay, le célèbre secrétaire de l’Académie de Chirurgie, la contagion est une putré- faction provoquée. « C’est, dit-il, un mouvement intestin dont la plupart des sucs, principalement ceux des animaux, sont suscepti- ’ THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 589 bles, un mouvement qui rend ces sucs extrêèmement fétides, qui fait dégénérer leurs sels essentiels en sels alkali volatils, qui désunit et détache le principe terreux des autres principes, qui met ces derniers en liberté et en état de se dissiper, d’où résulte une dissolution et une destruction entières... la malignité du mal ne consiste que dans des parties fort subtiles, qui peuvent s’'évaporer et abandonner entièrement les autres parties du mixte corrompu. Après cette dissipation, les substances putrides qui restent ne sont plus contagieuses, ni malignes ». Aussi -pensait-on à cette époque que le meilleur moyen de désin- fecter était d’aérer largement les chambres où avaient séjourné des sujets atteints de maladies contagieuses. Cette opinion est encore partagée par beaucoup de gens du monde. Tant que les effluves ne s'étaient pas dissipés, le péril passait pour très grand. Boerhaave raconte sérieusement qu’un chirurgien, ayant évacué à l’aide d’une sonde l’urine putréfiée d’un patient, fut ainsi exposé aux émana- tions fétides de ce liquide et contracta une inflammation pulmonaire fort grave. C’est pour la même raison que Lind s'oppose à ce qu'on ébouillante trop vite les linges et les vêtements des malades pris d’afiections contagieuses, mode de désinfection déjà reconnu excellent par l'expérience. L'eau chaude favorisait en eftet, suivant l'hypothèse chimique, l’évaporation des effluves malignes. Il convient, dit-il, pour échapper à ce danger, de faire tremper quel- que temps ces elïets dans de l'eau froide savonneuse pour en déta- cher les saletés qui y adhèrent. D'autre part, les idées régnantes avaient inspiré à ce médecin une crainte salutaire des selles de certains malades. Il les regardait ( comme ce qui est le plus capable de communiquer l’infection ». Notons en terminant que la théorie dont nous nous occupons actuellement était encore adoptée par la grande majorité des médecins au début du XIXe siècle ; elle est défendue par Ozanam dans son Traité des épidémies. 40 HYPOTHÈSE DE LA NATURE ANIMÉE DES CONTAGES. Cependant, quel que füt le succès de l'hypothèse chimique, elle eut bientôt à subir la concurrence d’une autre doctrine, celle de la nature animée de l’agent infectieux. Si celle-ci ne recueillit pas la majorité des suffrages, elle eut pour elle des esprits éminents, tels 590 C. CHAUVEAU que Kircher, Redi, Lancisi, Plenciz et surtout le grand Linné. Les recherches historiques, auxquelles nous nous sommes livré, nous ont amené à conclure que la découverte de l’Acare de la gale avait été le point de départ véritable de cette théorie. Depuis l'antiquité, cette affection éminemment contagieuse passait, comme on le sait, pour une sorte de maladie générale, engendrée par la bile échauffée. De même que, chez les anciens, les éleveurs avaient, par leurs remarques sur certaines maladies parasitaires des bestiaux, permis de pressentir la véritable nature des contages, de même ici, les gens du peuple, ignorants sans doute, mais observateurs, surent reconnaître que la gale était due aux morsures d’un animal si petit qu'il était à peine visible. Ceci ressort d'un passage de Mofïet. Dans son Theatrum insectorum (1568), qui eut beaucoup de reten- tissement à son époque, cet auteur affirme que les gens du peuple connaissaient parfaitement l’existence de l’Acare et savaient le retirer avec la pointe d’une épingle. Ces petits Insectes sont, dit-il, analogues à ceux qui vivent sur le vieux fromage, la vieille cire. Ils présentent à l’œil uniquement la forme d’un point rond, dont la petitesse égale presque celle des atomes d’Epicure. Ils appar- tiennent à une espèce complètement distincte des Poux. On ne les retrouve point, ajoute-t-il, dans les vésicules psoriques, mais à côté. Cette remarque frappa beaucoup les contemporains. La décou- verte de l’Acare fut admise par Hauptmann dans sa célèbre patho- logie animée. Lui-même et d’autres médecins illustres crurent voir des animalcules dans diverses maladies infectieuses, Langius dans la rougeole, Ziegler dans des fièvres d’allure maligne avec pété- chies, Amatus Lusitanus dans les pustules de la variole, Porcellus dans les teignes. Thomas Bartholin raconte qu’un médecin danois d’'Helsingsbor, atteint de dysenterie, observa dans ses selles des milliers d’Insectes vivants. Mais, c’est Kircher surtout qui doit être considéré comme le grand promoteur des idées nouvelles. Ce savant jésuite, que la guerre de Trente ans chassa de l’Alle- magne, s'était fixé, après bien des tribulations, à Rome, où il professa plus de vingt ans au collège de la Sapience. Son activité intellectuelle était telle que, malgré les fatigues de l’enseignement, il put écrire de nombreux ouvrages sur les sujets les plus divers, tels qu'archéologie, philologie, philosophie, physique, histoire THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 591 naturelle. Bien que n'étant pas médecin, il a fait paraître sur la peste un traité remarquable par des idées très originales. Le système de Kircher repose tout entier sur la proposition suivante : le processus morbide des maladies infectieuses est une pourriture et cette pourriture est le fait d’une multitude de petits animalcules, le plus souvent invisibles, mais que le microscope, récemment découvert, permet de reconnaitre. La nature putride des affections pestilentielles avait été déjà entrevue par des auteurs contemporains (Fracastor, Palmarius, etc.) ; d’autre part, comme on sait, depuis longtemps aussi, les gens du monde et les médecins admettaient le rôle pathogénique de la saleté et des immondices accumulées dans l’éclosion des épidémies. Cette opinion, bien que fausse, a eu, du reste, le grand avantage d’être l’instigatrice d'importantes réformes hygiéniques urbaines et de réprimer, dans bien des cas, les chances de pullulation des véritables microbes pathogènes en dehors de l’organisme. C’est donc sans grande opposition que Kircher soutenait que la peste peut résulter d’un amas de Poissons échoués sur le rivage, d'’es- saims de Sauterelles pourrissant sur le sol, de cadavres aban- donnés sur le champ de bataille... Le rapport de cause à effet entre la pourriture et les germes animés était un peu moins facile à établir. Depuis longtemps, on avait remarqué que la chair corrompue, le vieux fromage, le fumier pullulaient de petits organismes. Les anciens, frappés de voir la mort devenir pour ainsi dire le point de départ d’une vie intense et fourmillante, avaient réuni d’une facon indissoluble les deux phénomènes et admettaient conséquemment la génération spontanée. Il fallait, suivant eux, que le grain de blé subisse un commencement de putréfaction pour pouvoir germer. La plupart des philosophes et des naturalistes grecs avaient supposé, comme Thalès de Milet, que le limon de la terre, en fermentant, avait donné naissance aux plantes et aux animaux. Les médecins étaient si persuadés que la putréiaction peut engendrer des êtres vivants que, depuis longtemps, ils pensaient que les Vers intesti- naux étaient produits par la corruption des matières alimentaires contenues dans l'intestin. Au XVIe siècle, les recueils d’observa- tions contiennent des faits bien propres à iortifier la croyance à ce rôle générateur des processus putrides. On voit mentionnés des 592 û C. CHAUVEAU abcès d’où s’échappèrent à l'ouverture quantité de pétits Serpents. Parfois même, il s'agissait d'animaux plus élevés en organisation. Houiller, une des gloires de la Faculté de médecine de Paris, sous François Ier, par son érudition extraordinaire et son grand sens clinique, raconte sérieusement la navrante histoire d’un malade, atteint pendant sa vie de douleurs de tête insupportables, à l’autopsie duquel on trouva dans le cerveau un Scorpion vivant. D'autre part, on admettait déjà la généralisation pour ainsi dire absolue des germes vivants, non seulement dans la terre, mais dans l’eau et dans l’air. À propos de ces derniers, ne savait-on pas que des êtres bien plus élevés en organisation que les petits Vers, trouvés en si grande quantité dans les substances putréfiées, pouvaient tomber subitement du ciel ? N’avait-on pas signalé notamment de véritables pluies de Crapauds et de Grenouilles ? Il n’était pas difficile de comprendre pourquoi les êtres vivants, agents supposés de la contagion, pouvaient même à certaine distance se répandre dans les corps sains. Le microscope qu'on venait de découvrir apporta à Kircher de nouveaux éléments d’induction. Ayant examiné avec soin difié- rentes substances organiques, il fut étonné d’y voir une quantité d’êtres qui échappaient complètement à l’œil nu. (Il est connu de tout le monde, que les Vers pullulent dans les corps en putréfaction ; mais ce n’est que depuis l'invention admirable du microscope qu’on peut constater aisément que toute matière putréfiée renferme des Vers innombrables, que leur petitesse dérobe entièrement à la vue. Moi-même je ne l’aurais jamais cru, si je n’avais dû me convaincre, à la suite de nombreuses observations personnelles ». C’est ainsi qu’on peut voir une fois de plus, et saisir, pour ainsi dire, sur le vif, comment de nouvelles méthodes d’exploration suffisent pour ouvrir très vite à la science de nouveaux domaines. Comme tout être vivant, en se nourrissant, produit des déchets plus ou moins fétides et, qu'en se multipliant, il peut répandre quasi à l’excès ces déchets, Kircher arrivait assez bien à se rendre compte des phénomènes apparents de la putréfaction. Du reste, il insiste peu sur ce sujet. Ce qui l’intéresse beaucoup plus, et là réside l’originalité de son système, c’est d'affirmer que toute substance corrompue contient des animalcules et de prouver, l’un des premiers, par la méthode THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 593 expérimentale, cette assertion : ( Si on laisse à l’air libre, dit-il, un morceau de chair, au bout de un ou deux jours, elle est remplie de petits Vers de forme très variée ». Même résultat avec le vieux fromage, le lait aigri et le vinaigre. Une autre fois, ayant coupé un Serpent en un grand nombre de morceaux, qu’il eût soin d’enterrer isolément, 1l retrouve le lendemain un très grand nombre de petits Serpents (Vers) dans leur intérieur. Prenant aussi de la terre, qu’il agite dans l’eau d’une bouteille, il expose le tout aux rayons solaires ; il se dégage quelques bulles, et, au bout de peu de jours, l’eau du flacon fut trouvée remplie de petits Vermisseaux. C’est à la suite de ces remarques et de ces expériences que Kircher admit la nature animée des contages. Voici les propres termes qu’il emploie : « Hæc vero effluvia animata esse ex insensibilibus animatis corpuseulis constituta patet ex vermibus, quæ ex eisdem corporibus scatere solent, multitudinem, quorum nonnulla in sensibilem molem excrescunt, quædam in insensibilis magnitudinis statu permanent, tanto tamen numero multiplicata, quantis corpus- culis, seu particulis, quorum non est numerus, constat effluvium ; quæ cum subtilissima tenuissima et levissima sint, non secus ac atomi minimo aeris flatu agitantur : quoniam vero lentore quodam constant, et glutinosa tenacitate, facillimo negotio intimis panno- rum, funium, linteorumque fibris, ossa, suber, quin et metalla, subtilitate sua penetrant, ibique nova fundant contagionis semi- naria ; et ut tenuissima sunt, ita longissimo temporis spatio, solo extrinsecus advenientis, et fortasse ab aere circumsita attracti humidum suceum vitiunt, quem et in suam virulentam substan- tiam mox convertunt (cap. VIIL) ». Le microscope, qui avait si fort contribué à préciser les idées de Kircher, devait les fortifier, en permettant des découvertes ulté- rieures très importantes. En effet, par suite de ses perfectionne- ment, Leeuwenhoek aperçut en 1680 les Infusoires et décrivit les Rotiières des eaux dormantes, les Volvoces tournoyants des eaux de fumier, les Protées, les Monades, les Grégarines des infusions de foin. Backer, Needham, Joblot, Hook firent connaître les Anguillules du vinaigre et de la colle de farine. Le nombre prodi- gieux et la petitesse extrême de tous ces animalcules, dans des matières où le microscope seul était capable d’en déceler l'existence, ne pouvaient manquer de frapper beaucoup les esprits. Archives de Parasitologie, V, n° 4, 1902. 38 59% C. CHAUVEAU Ce qui devait intéresser plus encore les praticiens, c’est que la nature animée du contage de la gale tendait de plus en plus à être démontrée. En 1687, Cosmo Bononi écrivait à Redi, illustre médecin italien établi à Venise et qui a laissé des ouvrages fort remarqua- bles pour l’époque, une lettre célèbre que Redi inséra dans ses œuvres et qui relate les expériences de ses amis Cinelli et Cestoni sur l’Acare de la gale (1). Ces recherches ont eu un tel retentisse- ment et par cela même une telle influence sur le développement de la théorie de la nature animée des contages que nous croyons devoir en rapporter ici quelques passages caractéristiques : Lettre de Bononi à Redi. — « Tandis que, guidé par vos vues et sous vos auspices, je faisais des expériences sur les Insectes, je lus par hasard, dans le dictionnaire de l'Académie della Crusca, que le Ciron est un très petit Ver qui se forme sous la peau des galeux, et dont la morsure cause une extrême démangeaison; ayant trouvé depuis que Giuseppe Lorenzo adopte cette opinion, j'eus la curiosité de vérifier le fait par moi-même. Je communiquai ce dessein à M. Hyacinthe Cestoni ; il m’assura avoir vu plusieurs _fois de pauvres femmes, dont les enfants étaient galeux, tirer, avec la pointe d’une épingle, des plus petites pustules, avant qu’elles fussent mûres et purulentes, je ne sais quoi qu'elles écrasaient sur l’ongle, non sans un petit craquement, et, qu’à Livourne les galé- riens se rendaient réciproquement le même service. Il ajouta qu'il ne savait pas avec certitude si les Cirons étaient effectivement des Vers : ainsi nous résolümes tous deux de nous en éclaircir ; nous nous adressâmes donc à un galeux, en lui demandant l'endroit où il sentait la plus forte démangeaison ; il nous montra un grand nombre de pustules qui n'étaient pas encore purulentes. J’en ouvris une avec la pointe d’une épingle très fine, et, après avoir exprimé un peu de la liqueur contenue, j'en tirai un petit globule blanc presque imperceptible. Nous observâämes ce globule au microscope, et nous reconnûmes avec toute la certitude possible que c’était un Ver, dont la figure approchait de celle des Tortues, de couleur blanchätre, le dos d’une couleur un peu plus obscure, garni de quelques poils longs très fins. Le petit animal montrait beaucoup de vivacité dans ses mouvements. Il avait six pattes, la tête pointue (1) Cf. Archives de Parasitologie, I, p. 432, 1898. THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX£ SIÈCLE 393 et armée de deux petites cornes ou antennes à l’extrémité du museau. « Nous ne nous en tinmes pas à cette première observation ; nous la répétâmes un grand nombre de fois sur diverses personnes attaquées de la gale, d'âge, de tempérament et de sexes différents et en diverses saisons de l’année; nous trouvàmes toujours des animaux de même figure. On en voit dans presque toutes les pustules aqueuses ; je dis presque toutes, parce qu’il nous a été quelquelois impossible d’en trouver. (Il est parfois très difficile d’apercevoir ces Insectes sur superficie du corps, à cause de leur extrême petitesse et de leur couleur semblable à celle de la peau. Ils s’introduisent d’abord par leur tête aiguë, et ils s’agitent ensuite, rongeant et fouillant jusqu ’à ce qu'ils se soient entièrement cachés sous l’épiderme, où il nous a été facile de voir qu'ils savent se creuser des espèces de chemins couverts ou de routes de communication d’un lieu à un autre, de sorte qu’un seul Insecte produit quelquelois plusieurs pustules aqueuses, et quelquefois aussi nous en avons trouvé deux ou trois ensemble, et pour l'ordinaire fort près l’un de l’autre. « Nous étions fort curieux de savoir si ces petits animaux pon- daient des œufs ; et après de longues recherches nous eûmes enfin la satisfaction de nous assurer de ce fait; car, ayant mis sous le microscope un Ciron, pour en faire dessiner la figure par M. Isaac Colonella, il vit, en dessinant, sortir de la partie postérieure de cet animal un petit œuf blanc à peine visible et presque transpa- rent ; il était de figure oblongue comme un pignon. « Animés par ces succès, nous recommençämes à chercher ces œufs avec la plus grande attention, et nous en trouvâmes beaucoup d’autres en différents temps; mais il ne nous arriva plus de les voir sortir du corps de l’animal sous le microscope. «IL me semble qu’on peut conclure de la découverte de ces œufs, que les Cirons se multiplient comme les autres animaux par le concours des deux sexes, quoique je n’aie jamais aperçu dans ces Insectes aucune différence qui püût faire distinguer le mâle de la femelle. Peut-être trouvera-t-on dans la suite cette différence, soit par un hasard heureux, soit par des observations plus suivies, plus exactes, et faites avec de meilleurs microscopes. » Comme on peut le voir par les figures qui sont annexées à cette 596 C. CHAUVEAU lettre, et qui ont été fréquemment reproduites depuis, Cestoni et Cinelli avaient vu l’Acare, quoique leur dessin soit assez imparfait. Rappelons encore une fois que ces observateurs avaient été devancés dans leur découverte par des gens que les théories n’embarrassaient pas, c’est-à-dire par de pauvres femmes du peuple, par les galé- riens de Livourne, etc. Du reste, la plupart des médecins, sauf Morgagni, aveuglés par l'esprit de système, résistèrent opiniâtrement à l’adoption des idées nouvelles sur la pathogénie de la gale. I n’en fut pas tout-à-fait de même des naturalistes. Geoffroy, dans son Histoire des Insectes, donna, en 1762, une description assez soignée de l’Acare de la gale. Linné créa la classe des Acares, dans laquelle il faisait rentrer, avec celui de la gale, l’Acare du fromage, celui des cuirs, de la farine, etc. Mais Pallas montra que l’Acare de la gale constituait en réalité une espèce particulière et de Geer adopta cette opinion. Linné, dont le génie et le labeur incessant ont rendu des services si éminents à l’histoire naturelle, comprit toute l'importance des nouvelles idées sur l’origine des maladies infectieuses. La collection des Amenitates academicæ, qui renferme les dissertations de ses élèves, inspirées et dirigées par lui, contient deux opuscules sur ce sujet, l’un dû à Nyander, l’autre à Udmann. Dans le premier (volume V), les doctrines émises sur la nature des contages sont passées en revue et celle qui admet l’existence d’animaleules invisibles comme agent morbifique est déclarée la plus rationnelle et la plus probable. Nyander s’appuie sur les bons résultats des substances appelées aujourd hui antiseptiques pour étayer cette hypothèse. « Le soufre qui tue les Vers guérit aussi la gale. Le mercure, si efficace dans la syphilis, détruit presque tous les parasites. » L'auteur se demande si des Acares inconnus et invisibles à l’œil nu, en raison de leur extrême petitesse, ne seraient pas la cause de la variole, de la rougeole et de la scarlatine. Il faut se rappeler à ce sujet que Rivinus avait déjà soutenu que les exran- thèmes sont dus à de petits Insectes répandus à la surface de la peau. Dans le deuxième opuscule, Isaac Udmann s'appuie sur la découverte des Infusoires pour montrer combien d'animalcules divers ont été décrits récemment. Ces nouvelles espèces d’ani- THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 597 maux, qui n’ont rien à voir avec les Vers ou les Acares, dont elles diffèrent autant que les Oiseaux des Mammifères, pourraient bien être l’agent jusqu'ici inconnu des maladies infectieuses. Ces petits êtres décrits par Leeuwenhoek, Backer, etc., sont peut-être d’une grandeur prodigieuse relativement à ceux qui restent à trouver. Les semences de certaines plantes, telles que celles de l’Ustilago, témoignent de l’exiguité extrême que peut atteindre la matière vivante. Bien que, comme nous l’avons dit plus haut, les médecins se fussent montrés très hostiles, pour la plupart, à des conceptions qui dérangeaient si profondément les idées reçues, 1l existe quel- ques exceptions, parmi lesquelles nous avons surtout à citer Plenciz, auteur d’un traité fort remarquable sur les maladies conta- gieuses, et Menuret dont les écrits Sont presque aussi intéressants. Plenciz est très partisan de la nature putride des maladies infec- tieuses ; mais, pour qu’il y ait pourriture, il faut, suivant lui, qu’il existe des animalcules qui en sont les agents. C’est parce que le développement de ceux-ci réclame de la chaleur, de l'humidité et de l’air, que la pourriture ne s'effectue pas dans les conditions contraires. Pour appuyer son opinion sur l’abondance des germes atmosphériques et leur rôle pathogénique, il relate les expériences curieuses de Lancisi sur les émanations du sol dans les pays où règnent les fièvres palustres les plus redoutables, c’est-à-dire dans les marais Pontins. Au milieu de l'été, ce célèbre médecin italien remplit d’eau deux bouteilles. Il permit dans l’une le libre accès de l’air ; l’autre était fermée hermétiquement. Or, dans la pre- mière, on vit bientôt à la surface de l’eau des petits Vers, qui se transiormèrent plus tard en Moustiques. Cette métamorphose étonna beaucoup Lancisi. Il admit que ces Moustiques déposaient dans les eaux stagnantes des œufs et que ceux-ci, pénétrant dans les pores de l’économie et de là dans la lymphe, déterminaient l’impaludisme. Ces ainsi que ces Insectes devenaient pathogènes bien avant Laveran. Il est vrai qu’on ne citait pas, et pour cause, l’'Hématozoaire, que ce Diptère se borne à inoculer. Du reste, Plenciz fait remarquer que les eaux stagnantes ren- ferment une foule d’animalcules, comme le démontrent les recher- ches de Leeuwenhoek, de Needham, de Backer et que ces petits êtres ne doivent pas être sans influence sur celui qui les absorbe. 598 C. CHAUVEAU , Le rôle efficace de certains médicaments contre la variole, la rougeole, la syphilis, etc., s’expliquerait très bien, selon lui, par la propriété qu’ils ont de tuer ces animalcules. D'ailleurs, les hypothèses des iatrochimistes ne tiendraient pas debout. Pringle a démontré que le sirop de violette (analogue à la teinture de tournesol) ne change pas de couleur en présence de ces soi-disant effluves, acides et sulfureux suivant Sylvius, Willis, etc. ; pas de réaction non plus avec l’esprit de vitriol (acide sulfurique); le mercure ne subit également aucun trouble. Elles ne peuvent donc être, ni des bases, ni des acides, ni des sels véritablement actifs. Menuret montre les grandes analogies qui existent entre l’évo- lution des contages et celle des semences. Il tend donc, contraire- ment aux auteurs précédents, à faire de l’agent morbifique un végétal et non plus un animal. Comme une graine, le contage, d’après lui, reproduit toujours fidèlement l'affection morbide dont il dérive, quel que soit le nombre de corps qui ont servi d’inter- médiaires. «Les semences dans les deux cas éprouvent une sorte de mouvement intérieur, de fermentation intestine. Elles ont ensuite un cours réglé, déterminé, fixe dans chaque espèce, d’ac- croissement, de floraison, de fructification et de maturité, et com- plètent leur existence par la production des semences. Cette mar- cheest surtout sensible dans les maladies aiguës, dans celles qui sont exanthématiques, moins évidente et cependant réelle dans les affections chroniques. Il y a dans les corps ainsi affectés des foyers de matière séminale et reproductive. » A propos du mode de péné- tration des contages, l’auteur fait remarquer très judicieusement que, pour certaines graines, il suffit de les semer à la surface du sol ; d’autres au contraire, pour germer, doivent ètre enfoncées au sein de la terre. « On observe la même chose à l’égard des miasmes ou germes morbifiques ; il y en a dont l’action commence dès qu'ils ont atteint l’épiderme. Plus souvent, ils ont besoin que cette barrière soit ouverte pour qu'ils puissent agir. » De l’étude compa- rée entre les miasmes pathogènes et les graines, on peut trouver enfin, suivant lui, une excellente explication de l’immunité relative de certains individus contre les maladies contagieuses. (« Comme on voit certaines graines dégénérer et s’abâtardir dans des terrains mal disposés ou épuisés par la production, de même les miasmes contagieux, dans des corps mal disposés ou qui ont perdu, par une THÉORIES DES ÉPIDÉMIES ET DES CONTAGES JUSQU'AU XIX® SIÈCLE 99 épreuve de la maladie, la capacité de la contracter de nouveau, produisent des maladies irrégulières. » Souvent même, ajoute-t-il, ils demeurent infertiles. Maintenant qu'on s’expliquait facilement et la contagion et la permanence du type morbide, et l’immunité de certains individus, il restait à établir l’inexactitude de la théorie de la génération spontanée. Mais ceci ne rentre pas dans notre sujet. Rappelons simplement que le problème avait tenté, bien avant Pasteur, différents savants. Leeuwenhoek et Swammerdam admettaient qu'une multitude de germes sont répandus dans l’air, dans l’eau et sur la terre, maïs qu'il ne s’en forme pas spontanément. Spal- lanzani, par ses ingénieuses expériences qu'un défaut de technique empêcha de rendre entièrement probantes, montra du moins, qu’en faisant bouillir l’eau et en empéchant le contact ultérieur de l’air, il se développait très peu d’animaux dans ses infusions de foin et de graines diverses. En un mot, la génération hétérogène devenait de moins en moins abondante, à mesure que les précau- tions étaient plus rigoureuses. DEUX NOUVELLES PÉDICULINES PAR G. NEUMANN Professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse. HÆMATOPINUS PRÆCITUS, nn. SP. Tête à peu près aussi large que longue, subrectangulaire, aplatie en avant, cunéiforme en arrière, à tempes pourvues chacune d’une soie rétrograde dorsale, renflées et saillantes chez le «'. Antennes différentes dans les deux sexes, insérées presque au niveau du bord antérieur. Chez la ©, le premier article à peu près aussi large que long, deux fois aussi épais que les suivants; le deuxième, de la longueur du premier ; les trois suivants, moitié plus courts, à peu près égaux entre eux; — chez le &', le premier article est plus de deux fois aussi épais que le deuxième; celui-ci plus épais que les suivants (chez un c' à front plus large, mal conservé, à premier article plus gros, le troisième porte un appendice oblique, mobile, foncé). Thorax plus long et plus large que la tête, renflé sur les côtés, en tonnelet chez le «', échancré entre le prothorax et le métathorax chez la ©, à peine convexe sur l'abdomen. Chez le &, deux longues soies latérales sur le milieu de la longueur, terminant chacune une série dorsale et marginale de soies raides et courtes. Une tache sternale piriforme, terminée entre les hanches III et rétrécie entre les hanches I chez le «>, irrégulièrement cordiforme et limitée par les hanches I et III chez la ©. Pattes courtes, celles de la troisième paire très fortes, avec l'ongle du tarse gros et coloré et un ardillon presque aussi fort au fémur. Abdomen ovale, plus large vers le milieu, à segments distincts, peu saillants, tous pourvus sur chaque face de deux séries de soies raides et rapprochées, celles des angles latéraux plus longues. Appareil génital & peu distinct. Longueur œ 1nm75 Q 1nm8( Largeur © (ol Tête » Omm4{9 » (mm22 Tête »y Onmm20 » Omm21 Thorax » Onmm28 » Omm28 Thorax » Omm30 » Omn33 Abdomen » 4mm28 ») Amm3() Abdomen » Omm70 » Omm6ÿ DEUX NOUVELLES PÉDICULINES 601 D'après deux et quatre $ recueillis sur de gros Rats (sp. ?) en Abyssinie par von Erlanger et Hilgert. Espèce voisine de H. spinulosus Burmeister. TRICHODECTES ACUTICEPS, N. Sp. Tête aussi large que longue (>), un peu plus large que longue(®), un peu acuminée au milieu, non tronquée ni émarginée, avec cinq poils en avant de chaque côté; sinus antennal large et profond surtout chez le ©, où il forme une trabécule conique très prononcée. Antennes difiérant dans les deux sexes; le premier article du © gros, ovoide, égal en longueur aux deux autres ensemble ; le deuxième et le troisième d’égale longueur. OEil peu saillant. Tempes arrondies, avec quelques poils courts ; occiput à peine convexe ; les bandes occipitales simples, parallèles, rejoignant chacune celle qui contourne les mandibules et, par elle, la bande antennale, qui se relie en avant à sa congénère. — Prothorax étroit, court et nu, un peu arrondi sur le côté; métathorax saillant latéra- . lement, à peu près aussi large que la tête. Pattes peu poilues, jaunâtres. — Abdomen ovoide allongé, plus large au deuxième segment, à bandes latérales incolores ; des bandes transversales jaunes, étroites, mal délimitées, occupant presque la largeur de chaque segment ; le dernier segment arrondi chez le ©, terminé par deux saillies chez la ©. Appareil génital & peu coloré, à appendices externes longs, droits, parallèles. Couleur du corps blanc jaunâtre. Longueur © 1nm28 Q {mm4ÿ Largeur © © Tête » 0mm36 » Omm38 Tête (aux Thorax » Omm{7 » Ommf7 | tempes) » Onm36 » Omm Abdomen » Omm75 » Ommgy0 Thorax » Onm33 » Onm35 3e fémur » Owmf{ » Ommii Abdomen » Omm53 » Onm5s 3e tibia » Ommf3 » Ommf3 D’apres trois & et trois © pris sur une Genette, en Abyssinie, par von Erlanger et Hilgert. ; HOMMAGE A M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD En février 1901, la Société Zoologique de France célébrait le vingt- cinquième anniversaire de sa fondation, sous la présidence d'honneur de M. le Professeur R. BLANCHARD, qui venait de résigner volontairement les fonctions de Secrétaire général qu'il avait occupées pendant vingt- deux ans. Désireuse d'exprimer au plus zélé de ses fondateurs sa recon- naissance pour les éminents services qu'il lui avait rendus pendant si longtemps, pour les progrès incessants qu'elle devait à son impulsion, pour l'éclat qu'il avait fait rejaillir sur elle en créant, avec le regretté Professeur A. MrzNE-EpwaARps, les Congrès internationaux de zoologie, la Société Zoologique résolut de faire frapper une médaille à l'effigie du Professeur R. BLANCHARD. On ouvrit entre les membres de la Société une souscription qui permit promptement l'exécution du projet. On fit alors appel au talent si fin et si personnel du D' Paul RICHER, membre de l'Académie de médecine, grand artiste autant que grand médecin, auteur justement apprécié de statues, médailles et autres compo- sitions plastiques de la plus haute valeur artistique et, de longue date, ami personnel de M. BLANCHARD. On trouvera à la fin de ce volume une planche en phototypie reprodui- sant la belle plaquette modelée par le D' Ricer : elle est de belle allure et d'une ressemblance frappante ; cette fois encore, le délicat artiste a su être à la hauteur de sa tâche. En février 1901, la Société Zoologique de France tenait son Assemblée générale annuelle, au cours de laquelle la médaille devait être remise officiellement au Professeur R. BLANCHARD. En prévision de cette céré- monie, elle eut l'heureuse inspiration d'offrir la présidence d'honneur de l’Assemblée au Professeur E. PERRONCITO, depuis longtemps ami de M. BLaxcHARD et membre de la Société Zoologique. Le savant parasitologue de Turin accepta avec une véritable joie la proposition de la Société : il vint à Paris et présida les diverses séances avec.un fact et une affabilité qui lui gagnèrent tous les cœurs. Le banquet du 27 février fut une fête particulièrement touchante (1). Nous voudrions pouvoir exprimer le bonheur qui illuminait le visage du Professeur PERRONCITO quand, après avoir remis la médaille à son cher collègue et (1) Cf. Bulletin de la Société Zoologique de France, XXVNII, p. 58-65, 1902. SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE NEUVIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE (25-28 février 1902) SOUS LA PRÉSIDENCE D'HONNEUR DE M. Le Proresseur E. PERRONCITO de l'Université de Turin Composition ornant le menu du diner du 27 février 1902. (Dessin de Mel J. CHarLor). 604 HOMMAGE À M. LE PROFESSEUR R. BLANCHARD ami, il donna lecture, aux applaudissements de l'assistance, d'un télé- gramme de S. E. M. Nasi, Ministre de l'instruction publique, annonçant que, par décret royal signé le matin même, le Professeur R. BLANCHARD était nommé Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie. Les poëtes ont toujours aimé à célébrer l'amitié; quelle belle inspira- tion ils auraient pu puiser, en cette soirée inoubliable, dans le tableau de ces deux savants, qu'une chaude et franche accolade réunit quelques instants et qui prenaient chacun leur plaisir dans la joie de l’autre. C’est le tableau réconfortant de cette amitié que la Société Zoologique de France a voulu symboliser, en reproduisant côte à côte le portrait des deux savants parasitologues. Nous avons pensé que ce portrait, qui se trouve reproduit dans une planche annexée au présent volume, intéresserait vivement les lecteurs des Archives de Parasitologie; nous remercions M. le Professeur R. BLANCHARD d’avoir consenti à nous donner l’autorisa- tion de les en faire profiter. Nous y joignons la gravure qui ornait le menu du banquet du 27 février, d'après un dessin de M'"* J. CHarLor, dessinatrice du Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine de Paris : il n'est pas besoin de signaler que cette composition humoristique résume les importantes découvertes du Professeur PERRONCITO sur l'Uncinaria duodenalis, qui a causé une si grande mortalité parmi les ouvriers occupés au percement du tunnel du Saint-Gothard. Depuis l’Assemblée générale de la Société Zoologique de France, et à l'occasion de la manifestation de sympathie dont M. le Professeur R. BLANCHARD a été l’objet en cette circonstance, S. A. R. le Prince de Montenegro lui à conféré la plaque de Grand Officier de l’ordre de Danilo I”, dont il était déjà Commandeur. J. GUIART. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE J. CosrAnTiIN, L’hérédité acquise; ses conséquences horticoles, agricoles et médicales. Paris, C. Naud, un vol. in-8" écu de 86 pages (collection Scientia), 1902. Prix : cartonné, 2 fr. Bien que la question traitée dans ce livre soit peut-être la plus contro- versée de la Biologie générale, elle est trop spéciale pour que nous puis- Sions la développer ici. Il nous suffira de dire que M. CosranTIN se montre l'adversaire des théories de Weissmann et le disciple convaincu de Lamarck, Darwin, Brown-Séquard, ete. Son livre inléressera les médecins, auxquels nous recommandons plus particulièrement les chapitres relatiis à l'hérédité morbide et à l'hérédité vaccinale. — J. G. P. HAUSHALTER, G. ETIENNE, L. SpiccmanN et Ch. Tninv, Cliniques médi- cales iconographiques. Paris, C. Naud, un vol. in-4° de 382p. et 62 pl., 1902. Nous avons déjà présenté aux lecteurs des Archives (1) le premier fascicule de cette belle publication. L'ouvrage est aujourd'hui terminé et nous sommes heureux de constater que les auteurs ont pleinement réussi dans la tâche considérable qu'ils avaient entreprise. Tous les médecins voudront consulter cette publication intéressante, qui ne comprend pas moins de plusieurs centaines de reproductions photographiques des plus fidèles. C'est une vue d'ensemble des cas les plus curieux, qui ont été rencontrés, en ces dernières années, dans les cliniques médicales de Nancy. Ce volume intéresse aussi les parasitologues auxquels nous signa- lerons en particulier la pl. 31, relative à la lèpre et à l'éléphantiasis ; la pl. 45, relative à la pelade, au favus, à la trichophytie ; les pl. 48 à 55, relatives à la syphilis, sans compter de nombreuses planches relatives à la pathologie de la peau. — J. G. E. Boni, professeur de, Bactériologie à l'Université de Rennes. Les Champignons parasites de l'Homme. Paris, Masson et Cie, petit in-8° de 208 p. et 35 fig. (Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire). Prix : broché, 2 fr. 50 ; cartonné, 3 fr. Malgré les importants travaux publiés en France par Gruby, Ch. Robin, Sabouraud, Bodin, Matruchot, Poncet, etc., il faut bien avouer que les Champignons parasites de l'Homme constituent la branche de la parasi- tologie la moins connue des médecins et des étudiants. Cependant, dès 1896, M. le professeur R. BLANCHARD avait donné dans le Traité de pathologie générale, publié par le professeur Bouchard, un chapitre très important et très complet sur les parasites végétaux, à l'exclusion des Bactéries. A dater de cette époque, les travaux épars dans de nombreuses (4) Archives de Parasitologie, V, p. 187, 1902. 606 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE publications médicales, mycologiques et vétérinaires se trouvaient donc concentrés et résumés. Il est regrettable que cet important travail ait échappé à M. Bopix, ce qui lui aurait évité certaines erreurs et, notam- ment de dire dans sa préface qu'il ne connaît pas d'ouvrage où soient actuellement réunis et coordonnés les travaux parus sur ce sujet. Les erreurs auxquelles il vient d'être fait allusion sont d’ailleurs de pure forme et ne touchent en rien au fond même de l'excellent petit livre qui nous occupe : elles relèvent pour la plupart de la non-observation de la loi de priorité, qu'admettent tous les naturalistes et sans laquelle il est impossible de donner aux animaux et aux plantes une dénomination fixe et immuable. Par suite de cette loi, il faut restituer au Trichophylon acuminatum Sabouraud son nom primitif de Tr. Sabouraudi R. Blan- chard ; de même, le Tr. gypseum Sabouraud = 77. mentagrophyles Ch. Robin ; le Tr. felineum de Bodin = Tr. felineum R. Blanchard ; le Tr. flavum Sabouraud = Tr. depilans Mégnin; le Tr. roseum Sabouraud — Tr. Megnini R. Blanchard. ; Nous devons signaler aussi quelques omissions dans le livre de M. le professeur Bonix. Bien que la préface soit datée du 20 janvier 1902, l’auteur a passé sous silence les derniers travaux de Matruchot et Das- sonville sur le genre Eidamella, Gymnoascée typique productrice de teigne, et dont l'existence vient confirmer les idées émises précédemment par ces deux auteurs sur la place des Champignons des teignes dans la classification botanique. M. Bodin ne parle pas davantage des travaux récents du professeur Vuillemin sur le parasite du muguet; ces recherches sont cependant fort intéressantes puisque, en nous montrant la forme supérieure de fructification du parasite, elles nous permettent de le rattacher. lui aussi, aux Ascomycètes et de le placer dans l’ancien genre Endomyces; l'Oidium albicans Ch. Robin devient ainsi l'Endomyces albi- cans (Ch. Robin). M. Bodin nous permettra aussi de lui faire remarquer que le tokelau, produit par l'Aspergillus concentricus (R. Blanchard) qu'il oublie de signaler, est une dermatomycose suffisamment connue aujour- d'hui pour mériter un peu plus de quelques lignes. Enfin les otomycoses dont il ne fait que signaler l'existence, méritaient, ce nous semble, quelques développements. A part les quelques critiques que je viens de faire, il y a du moins une partie de l'ouvrage de M. Bonix dont on ne saurait trop recommander la lecture, c'est la partie relative aux teignes, qui comprend du reste près de la moitié du livre. C’est une matière en effet où M. Bodin a su se montrer d’une compétence toute spéciale et se tailler une place très honorable, à côté de Gruby et de Sabouraud. Dans les chapitres qui trai- tent de la question des teignes, on sent que M. Bodin est dans son élément et qu'il y développe avec plaisir des questions qu'il connait mieux que personne. Le nom de M. Bonix est aujourd'hui universellement connu ct apprécié. Je crois donc inutile de m'étendre ici en éloges. J'espère que l’auteur ne REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 607 m'en voudra pas. des quelques critiques que j'ai dû lui adresser, qui n'enlèveront du reste rien à sa gloire. Son livre a l'avantage incontestable d'avoir été écrit de main de maitre, dans celle de ses parties que l’on peut considérer comme capitale ; il rendra les plus grands services aux person- nes auxquelles il est destiné, aux étudiants et aux médecins. — J. G. P. Mrquez et R. CamBter, Traité de Bactériologie pure et appliquée à la médecine et à l'hygiène. Paris, C. Naud, un volume in-#4° de 1059 pages et 224 figures, 1902. Prix : 45 fr. Après quelques chapitres sur la morphologie et la biologie des Bactéries, les auteurs décrivent longuement la technique bactériologique. Le Dr MiQuEL étant au nombre de ceux qui ont le plus contribué aux progrès de cette technique, cette première partie ne pouvait qu'être très intéressante et nous regrettons quelle n'ait point reçu des développements plus étendus. La deuxième partie, relative aux Bactéries pathogènes, occupe le tiers du volume; elle est des plus substantielles et la description de chaque Bactérie constitue une véritable monographie, accompagnée de figures en couleurs. La troisième est relative aux Bactéries zymogènes, chromogènes et vulgaires : elle comprend un autre tiers de l'ouvrage et aurait gagné, selon nous, à être condensée. La quatrième partie est consacrée aux applications de la bactériologie à l'hygiène et plus spécia- lement aux méthodes qui permettent de faire l'analyse microbiologique de l’air, de l’eau et du sol. Ici encore, le D' Miquel a été modeste : il a su ne pas se laisser entrainer par l'attrait d'une question qui constitue essentiellement son domaine scientifique et à laquelle ses méthodes ingé nieuses, dont la rigueur est si remarquable, ont fait accomplir les progrès les plus considérables. Voilà un ouvrage qui sera certainement lu et souvent consulté, avec le plus grand profit, par les médecins et les hygiénistes. — J. GUIART. A. PosseLr, Die geographische Verbreitung des Blasenwurmleidens insbe- sondere des Alveolarechinococcus der Leber und dessen Casuistik seit 1886. Stuttgart, F. Enke, in-8° de 334 p., 1900. Ce livre n'est autre chose qu'une énumération très complète de tous les cas de kystes hydatiques alvéolaires observés depuis 1886. L'auteur a été déterminé à faire ce travail, frappé de ce fait que les kystes multilocu- laires sont assez fréquents dans certaines régions de l'Europe, tandis qu'ils n'ont jamais été observés ailleurs. 11 a relevé tous les cas publiés dans les différents journaux médicaux et les a groupés par région. C’est ainsi qu'on peut voir qu'ils sont très fréquents en Bavière, où sur 77 cas de kystes hydatiques, 32 sont multiloculaires et 34 simples, 11 étant restés indéterminés. Le Wurtemberg, l'Autriche surtout le Tyrol, la Russie aux environs de la mer Baltique, et divers cantons de la Suisse sont avec la Bavière les pays où les kystes multiloculaires ont été observés le plus souvent. On n'en connaît que deux cas en Italie et un seul en Hollande à 608 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE en France et en Angleterre, il n'y a pas de cas certains. Trois cas seule- ment ont été signalés en dehors de l'Europe : un au Sénégal, à Saint-Louis, l’autre en Sibérie, le troisième chez un individu ayant habité pendant neuf ans le Sénégal ou l’Indo-Chine. Il faut noter que le kyste hydatique alvéolaire est presque toujours localisé dans le foie; on n’en a observé qu'un cas dans le cerveau et un dans le rein. A la fin de l'ouvrage, l’auteur donne la répartition géographique du kyste hydatique simple, puis il termine par les conclusions suivantes : La forme multiloculaire du kyste hydatique n'a pas été l’objet d'assez nombreux travaux, et il est regrettable, à une époque où l'on étudie avec de nombreux détails les parasites infiniment petits, de ne pas s'occuper davantage de ceux de plus grande taille, qui méritent pourtant aussi d'attirer notre attention. On devrait faire l'étude microscopique de tous les cas qui se présentent. Il est très curieux de constater que, dans les pays où le kyste hydatique simple et très répandu (Islande, Australie, Mecklembourg, Dalmatie, République Argentine), on n'a jamais observé de kystes alvéolaires ; que dans les pays où le kyste hydatique simple est de moyenne fréquence (Bavière, Wurtemberg, Suisse), les kystes alvéolaires sont nombreux ; dans le Tyrol même, tous les cas de kystes hydatiques observés sont alvéolaires. Enfin il existe des pays, comme la France et l'Angleterre, où les kystes hydatiques sont aussi de moyenne fréquence et où l'on n'a cependant jamais constaté avec certitude la forme alvéolaire. L'ouvrage se termine par un index bibliographique fort complet et par une série d'index alphabétiques très précieux pour les personnes désirant consulter cet intéressant travail. — M. N.-L. F. DorLeiN, Dre Protozoen als Parasiten und Krankheïtserreger nach biologischen Gesichtspunkten dargestellt. lena, Gustav Fischer, in-8° de XIII-274 pages avec 220 figures dans le texte, 1901. L'ouvrage du D' DorLeix est une étude très complète des Protozoaires parasites, envisagés au point de vue des maladies qu'ils déterminent soit dans l'espèce humaine, soit chez les animaux, soit chez les végétaux. L'auteur, après avoir donné quelques idées générales sur les Proto- zoaires, les parasites et le parasitisme, suit l'ordre zoologique. Il divise les Protozoaires en cinq classes : Rhizopoda, Mastigophora ou Flagellata, Sporozoa, Ciliata et Suctoria. Les Rhizopodes sont subdivisés eux-mêmes en Amcæbiens et en Mycétozoaires. Les Amibes parasites sont tout d'abord décrites ; leur morphologie, leur biologie et leur mode de reproduction sont successivement étudiés dans chaque espèce. Une place importante est réservée dans ce chapitre à l’'Amæba coli et au rôle qu'elle joue dans la dysenterie; l'auteur conclut que cette Amibe n'est pas la cause immédiate de la maladie, mais ne sert que d'agent de transport aux Bactéries patho- gènes. Parmi les Mycétozoaires, Plasmodiophora brassicae est décrit avec beaucoup de détails et l’auteur étudie non seulement le parasite mais les lésions spéciales qu'il produit dans la plante parasitée, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 609 Dans le chaptire relatif aux Flagellés, les Trypanosomes, dont une espèce produit cette grave affection du bétail connue sous le nom de Surra ou Nagana, sont l'objet d'une étude toute spéciale. L'auteur y décrit la fameuse Mouche Tsétsé (Glossina marsitans) qui, on le sait, est l'agent de transmission du parasite. Les Sporozoaires sont divisés en deux sous-classes : les Telosporidia d'une part, qui comprennent les Coccidies, les Hémosporidies et les Gré- garines ; les Neosporidia d'autre part, qui renferment les Myxosporidies, les Microsporidies et les Sarcosporidies. A propos des Hémosporidies des Oiseaux et des Hématozoaires du paludisme, l’auteur insiste sur le mode de propagation de ces parasites par l'intermédiaire de certains Moustiques, ceux du genre Culex infestant spécialement les Oiseaux, ceux du genre Anopheles transmettant à l'Homme les différentes espèces de Plasmodium. La transmission d'un Hématozoaire voisin, Piroplasma bigeminum, se fait non plus par l'intermédiaire d’un Insecte, mais d'un Acarien, Boophilus bovis, qui contribue à répandre dans certaines contrées d'Amérique et en Italie la grave maladie du bétail appelée suivant les localités : hémoglobinurie du Bœui, fièvre du Texas ou tristeza. Parmi les Microsporidies, l'auteur insiste particulièrement sur le parasite de la pébrine des Vers-à-soie, Nosema bombycis, puis il termine par l'étude des Ciliés et des Tentaculifères, qui ont un intérêt beaucoup moindre au point de vue parasitologique. A la fin de chaque chapitre, quelques pages sont réservées à la technique à suivre pour l'examen des différents organismes. L'ouvrage renferme un nombre considérable d'excellentes figures dans le texte, qui en rendent la lecture claire et facile. — M. N.-L. W. Kozze und A. WASSERMANN, Handbuch der pathogenen Mikroorga- nismen. lena, G. Fischer, un vol. grand in-8° avec atlas in-4° d'après les microphotographies du prof. E. Zettnow. Nous venons de recevoir le premier fascicule (1v-176 p. de texte, avec 2 pl.) de cet important ouvrage, auquel doivent collaborer les microbiolo- gistes les plus éminents; parmi les collaborateurs, nous relevons avec plaisir les noms de Mersanixov et de Nocarp. Le premier chapitre, écrit par le D’ R. ABEL, conseiller médical à Berlin, expose le développement historique de la doctrine de l'infection, de l'immunité et de la prophylaxie. Le deuxième, dû au D'E. GorscaLic, inspecteur sanitaire à Alexandrie d'Egypte, traite de la morphologie et de la biologie générales des micro- organismes pathogènes; il occupe 148 pages et empiète sur le second fasicule : c'est dire avec quels détails circonstanciés sont exposées les nombreuses questions qui rentrent dans cette étude. L'ouvrage s'annonce done sous les plus heureux auspices. Il doit comprendre environ 17 fascicules de texte (à 4 marks l’un) et 7 fascicules d'atlas (à 2 mk. l’un). Quand il sera achevé, ce sera sans contredit le Archives de Parasilologie, NV, n° &, 1902. 39 610 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE livre de microbiologie le plus complet et le mieux documenté. La science des infiniment petits est maintenant assez avancée pour être digne d'une telle publication. Nous félicitons sans réserve les professeurs KoLLe et WaAssERMANN de l'avoir entreprise ; il n’est pas besoin d’être grand clerc pour prédire à leur œuvre un succès considérable. Nous reviendrons ultérieurement sur celivre, quand d’autres fascicules nous seront parvenus. Perir et G. Borne. Manuel pratique de bactériologie, parasitologie, uro- logie, anatomie pathologique. Paris, C. Naud, in-12 de 235 p., 1902. Prix : 3 francs. Les auteurs ont eu l'intention de résumer dans ce petit livre toutes les notions exigibles au troisième examen de doctorat (deuxième partie). L'idée est louable, sans doute, mais de quelle fâcheuse manière elle a été mise à exécution! La bactériologie et la parasitologie, les seules parties dont nous ayons à parler ici, sont d'une insuffisance déconcertante et fourmillent d'erreurs inconcevables. Nous plaignons sincèrement les: élèves qui aborderont l'examen avec un tel bagage. NOTES ET INFORMATIONS Nécrologie. — Nous enregistrons avec une profonde douleur la nouvelle de la mort prématurée de Patrick Thurburn MaAxsow, M. B., fils aîné de notre éminent ami le Professeur Patrick MANSoN, F. R.S. Né à Amoy, le 20 août 1877, à l'époque où son père était médecin des douanes chinoises et inaugurait, par ses observations sur les migrations de Filaria Bancrofti, la longue série de ses découvertes sensationnelles, P.-Th. Maxsox est mort accidentellement à l'île de Pâques, où il venait de débarquer, envoyé par l'Ecole de médecine tropicale de Londres pour y étudier le béribéri. Une dépêche parvenue à Londres le 15 mars annonçait ce triste événement. P.-Th. MANsoN mérite de figurer au martyrologe de la Parasitologie, puisqu'il est tombé au champ d'honneur. Bien que succombant à l'âge de 25 ans, son nom reste à Jamais inscrit au livre d’or de la science. On doit en effet à ce jeune homme sympathique et ardent l'une des expériences qui ont le plus nettement démontré la réalité de la transmission à distance du paludisme par les Moustiques : piqué à Londres par des Anopheles maculipennis qui s'étaient infestés à Rome sur des malades atteints de fièvre tierce, il fut atteint, après une courte incubation, de fièvre tierce bénigne ; son sang, indemne auparavant de tout Hématozoaire, renfermait alors en abondance le Plasmodium vivax. Il put aisément se débarrasser de ces parasites, mais, au bout de neuf mois environ, il fut atteint de rechutes graves dont il a donné une description (D c'est, pensons-nous, le seul travail scientifique qu'il ait publié. — En 1901 est mort Angelo Du. C'est à lui que revient le mérite d'avoir découvert l'Ankylostome (Uncinaria duodenalrs). Cette importante découverte date de mai 1838 : elle a été faite à l’autopsie d'une jeune paysanne morte à l'hôpital de Milan. — En novembre 1901, le D' Prospero Sonsino a mis fin à ses jours. Nous publierons ultérieurement une notice sur cet esprit original. La lutte contre les maladies infectieuses (V, 194, 398). — Cancer. — La Société royale des médecins et la Société royale des chirurgiens de Londres viennent de constituer un fonds de 2.500.000 francs qui sera affecté à des recherches pour la cure du cancer. Le roi Enouarp VII s'intéresse vivement aux travaux en cours sur la terrible maladie qui enleva sa sœur, l'impératrice FRéDéRic; il vient d'accorder son patronage à la souscription. Société française d'histoire de la médecine. — Grâce à l'initiative prise par MM. R. BLancHARp et À. PRIEUR, il vient de se fonder à Paris (1) P.-Th. Manson, Experimental malaria : recurrence after nine Hs. British med. journal, II, p. 77, 1901. 612 NOTES ET INFORMATIONS une Société française d'histoire de la médecine. La réunion constitutive a eu lieu le mercredi 29 janvier 1902, à 5 heures et demie, dans le petit amphithéâtre de la Faculté de médecine, sous la présidence de M. R. BLAN- CHARD. Les statuts ont été votés et le Bureau a été constitué comme suit : Président pour trois ans : M. le Professeur R. BLANCHARD. Vice-Présidents : MM. le D' G. BALLET, professeur agrégé à la Faculté de médecine, médecin des hôpitaux ; le D' A. Dureau, bibliothécaire de l’Académie de médecine ; le D'Morer, membre de l'Académie de médecine ; le D' TRIAIRE, de Tours. Secrétaire général pour trois ans : M. le D' A. PRIEUR, rédacteur en chef de la France médicale. Secrétaires : M. le D'E. Mac-Auzirre et M. Nicaise, interne des hôpi- taux. Archiviste-bibliothécaire pour trois ans : M. le D' BELUZE. Trésorier pour trois ans : M. PRÉvosT, rédacteur au secrétariat de la Faculté de médecine. La Société tiendra ses séances le deuxième mercredi de chaque mois. Elle publiera un Bulletin. Le nombre des membres est illimité, sans distinction de sexe ni de nationalité. La cotisation est de 10 fr. par an. La première séance a eu lieu le 19 février. Le nombre des adhérents était déjà de 141. La myase des Bovidés dans la poésie luso-brésilienne. — Dans un poème bucolique, publié à Bahia en 1817, ayant pour titre « L'élevage des Bœuis au Brésil » (De cura boum in Brasilia), écrit en vers latins par Rodrigues pe MELLo et traduit en vers portugais par un autre poëte et latiniste, nommé Joäo GUALBERTO, on trouve décrits assez longuement les grands méfaits causés par la Compsomyia macellaria sur le bétail, au Brésil. La localisation de cette myase sur la plaie ombilicale, type de parasitisme si meurtrier pour les jeunes Veaux et les Génisses ; les prétendues cures par suggestion et par sortilèges, superstitions encore aujourd'hui si répandues parmi les gens de la campagne; la manière convenable de soigner les animaux souffrants, y sont particulièrement indiquées. Le poème latin a été publié à Bahia en 1817, avec sa version portugaise, les deux textes en regard l’un de l’autre, dans un in-4° de 96 pages, par l'imprimerie de Manoel Antonio DA SILVA SERVA. Le poëte José Rodrigues pe MELLO naquit, dit-on, en la ville de Porto, Portugal. Religieux de l'ordre des Jésuites, il aurait été exclu de la Compagnie en 1759; depuis il passa à Rome, où il habitait en 1780 ; plus tard il se transporta au Brésil, où il vivait encore à Bahia en 1817 (1). Le traducteur Joäo GUALBERTO FERREIRA SANTOS REIS, poëte et latiniste (4) J. F. pa Sizva, Diccionario bibliographico, V, p. 116. — Les faits indiqués ici sont d’ailleurs confirmés par Joäo GUALBERTO. NOTES ET INFORMATIONS 613 renommé, professeur de latin à Bahia, naquit le 12 juillet 1787 à Säo Amaro, ville de la Province (aujourd'hui Etat) de Bahia. Auteur de plusieurs ouvrages, il a notamment publié une traduction complète de l’'Enéide de Virgile en vers portugais, imprimée en 1845-1846 à Bahia, dont j'ai devant moi un exemplaire. Les Archives de Parasitologie ne dédaignant pas le côté littéraire des questions qui constituent leur sujet spécial et la littérature brésilienne étant très peu connue et assez difficile à consulter, je crois intéressant de reproduire ici les deux morceaux poétiques dont je viens de parler. D'abord le texte latin (1) : .&« Non minus in teneros vaccarum saevit alumnos Muscarum fatale genus, nam molle vitelli Abdomen fodicat medium teterrima pestis, Progeniemque malam vermes ibi linquit edaces, Ulcere qui penetrant vel viscera ad usque profundo, Exiliumque ferunt misero, nisi forte ministri Accurrant, promptoque aegrum medicamine eurent. Ne patere, ut quisquam (namque id solemne bubulcis) Carmina nescio quae mussans, digitisque figuram Ter crucis effigens super ulceris ore, caducos Devoveat vermes : sit praesentissima quamyvis. Haec medicina malo, pestemque eliminet omnem, Secretis, ne fide dolis, nam forsitan illis Sub verbis tegit antiquus sua toxica serpens. Abjectis igitur, quae relligione vetantur, Auxillis, Sincera gregi medicamina prome. Fac servi religent aegros ad lignea septa, Excutiantque manu vermes, herbaque salubri Turpe fricent ulcus ; tum pinguem ex paupere cornu Infundant, ricini sudat, quem bacea, liquorem. Inspiciant quoque num linguae summoque palato Haecrescat pestis, nam pestem buculus illuc Ivehit adlambens, quae prurit vermibus, alvum. », Voici maintenant la version en langue portugaise (2) : « Certa classe fatal de torpes Moscas Näo menos damno causa aos Bezerrinhos ; (1) Loco cilato, p. 30 et 32. (2) Ibidem. p. 31 et 33. Le poème cité a eu une deuxième édition, publiée à Bahia en 1830. Cette fois, il faisait partie d’une Géorgique brésilienne dont il constituait le 5"° chant. La traduction portugaise y a été remaniée ; même dans le morceau transerit, l’auteur a fait quelques modifications ; des variantes sont venues remplacer quelques-uns des vers primitifs; mais ces changements ne regardent que la forme de la diction. 614 NOTES ET INFORMATIONS Jä no meio do abdomen os penetra Esta asperrima peste estragadora, Jä progenie malvada alli diffunde . De innumeraveis, de fumintos Vermes, Que na chaga estendendo-se ao interno, O-interno iràäo roendo ao Miseravel Até murchar-lhe a vida, se propicios Cuidadosos Serventes näo lhe acodem, Com subito remedio o mal vedando. Mas näo consintas, que Impustor infame, Ignotas vozes fatuo murmurando, (Superstiçcäo solemne entre os Vaqueiros) E trez vezes de cruz fingindo a forma Co’a mentirosa mäâo sobre a ferida, Os caducos conjure immundos Vermes ; Surta embora tal cura optimo effeito; Embora desarreigue, extingua a peste, No recondito embuste näo confies ; Talvez disfarce nelle o seo veneno O Tartareo Dragäo, fertil em enganos. . . . . . . . . . . . . . . . Detestados portanto os criminosos Remedios, que repugna a Fé mais pura, Os licitos somente ao Gado exhibe Faz que os Servos nos cercados atem Os Bezerros molestos, e extrahindo Os impios Vermes, com salubres hervas Proveitosa fricçäo à chaga appliquem ; Depois lhe infundäo a substancia oleosa, Que usa a baga verter da Mamoneira. Indaguem outro-sim, se os Bezerrinhos Tem na lingua afferrada, ou no rugoso Sublime paladar a indigna peste Que elles mesmos alli nescios conduzem, Indo a chaga lamber, que os Vermes comem. » P. S. pe MAGALHÂES, Professeur à la Faculté de médecine de Rio de Janeiro. La lutte contre le paludisme en Italie. — Monopole de la vente de la quinine par l'Etat. — Le Parlement italien a récemment adopté une loi réservant à l’Etat le monopole de la vente de la quinine. Nous repro- duisons ci-dessous, d’après les Atti parlamentari du Sénat, divers docu- ments relatifs à cette importante résolution. notamment les rapports présentés au Sénat par les professeurs Bizz0ZER0 et GoLGr. NOTES ET INFORMATIONS 615 DISEGNO DI LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI E DALLA MEDESIMA APPROVATO NELLA TORNATA DELL 11 DICEMBRE 1900. Comu- NICATO AL SENATO NELLA TORNATA DEL Â2 STESSO MESE. PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO. Disecno pi LEGGE. Art. 1. — Il Ministro delle finanze è autorizzato a vendere al pubblico l'idroclerato, il solfato e il bisolfato di chinino col mezzo dei farmacisti e delle rivendite delle privative; e a tale scopo, ad acquistare direttamente dai produttori o Îar acquistare la materia prima, al prezzo determinato secondo l’art. 6, e far fabbricare il chinino stesso; anche stipulando contratti a partiti privati con una o più ditte per un periodo non superiore a cinque anni, e ciù a senso dell’ art. 4 della legge sull’amministrazione e contabilità dello Stato (testo unico). Saranno escluse dalla rivendita di cui sopra le rivendite delle privative poste a distanza inferiore a 500 metri dalla più vicina farmaçia e dal più vicino armadio farmaceutico, che abbiano assunto lo spaccio del chinino fornito dallo Stato a norma di quanto stabilirà il regolamento di cui all’art. 10. Il regolamento, di cui all’art. 10, determinerà i modi e le norme onde il chinino sarà fornito dal Ministero delle finanze ai farmacisti e ai riven- ditori e da essi rivenduto al pubblico. Art. 2. — L'idroclorato, il solfato e il bisolfato dovranno essere prepa- rati secondo le norme stabilite dalla Farmacopea ufficiale italiana e confezionati in tavolette o in altra forma da stabilirsi dal Ministero delle finanze, udito il Consiglio superiore di sanità. Le tavolette saranno contenute in numero di dieci, del peso di venti centigrammi ciascuna, in tubetti di materia inalterabile, ermeticamente chiusi e muniti di contrassegni precisi all’ esterno. Î campioni saranno approvati dal Consiglio superiore di sanità. Il prezzo di vendita al pubblico sara, per ogni tubetto, non superiore a quaranta centesimi per l’idroclorato, e a centesimi trentadue per il solfato e il bisolfato. $ Art. 3. — In conformità ai detti prezzi saranno moditicate le vigenti tarifile famaceutiche. Agli effetti di quanto dispone l’art. 1, non sono applicabili i due primi comnra dell’art. 27 della legge 22 dicembre, n. 5849. Art. 4. — In apposito capitolo del bilancio dell’entrata sarà iscritto il provento lordo della vendita prevista per ciascun esercizio finanziario. In appositi capitoli del bilancio della spesa del Ministero El finanze saranno inscritti gli stanziamenti Seguenti : a) per la compra dell’ idroclorato, del solfato e del bisolfato posti in Roma, fabbricati, preparati e imballati secondo le norme e condizioni di 616 NOTES ET INFORMATIONS cui 'agli articoli precedenti e quelle altre che saranno prescritte dal minis- tro delle finanze ; | b) per le spese relative al personale, alle spese d’ufficio, alle analisi ed ai trasporti nell’interno del Regno, da sostenersi direttamente dalla Direzione generale delle privative ; c) per l’aggio di rivendita ; d) per un’assegnazione corrispondente al prezzo della materia prima da consumarsi, di cui l’articolo 6, tenuto conto della proporzione tra solfato e idroclorato. Uno stanziamento di somma pari a quella di cui al precedente comma d sarà iscritto fra le partite di giro in attivo e in passivo e versato in conto corrente alla Cassa depositi e prestiti per esservi accumulata fino a raggiungere il doppio dell ammontare del prezzo come sopra determinato, di cui il pagamento è previsto per l’esercizio successivo. Art. 5. — La consistenza del fondo accumulato come all articolo prece- dente sarà accertata alla chiusura di ogni esercizio. La parte eccedente la somma di cui nell’ ultimo comma dell’ articolo L sarà versata al bilancio dell’ entrata nell’ esercizio successivo e uno stanziamento equivalente sarà iscritto nel bilancio della spesa colla denominazione : Sussidi per diminuire le cause della malaria. Agli eftetti del detto accertamento il prezzo della materia prima, tenuto conto della proporzione tra solfato e idroclorato, sarà determinato con- forme all’articolo seguente, riunendo le medie dei corsi dei tre bimestri precedenti. Art. 6. — Il prezzo del solfato di chinino nelle scorze sarà determinato ad ogni bimestre in misura non superiore alla media dei corsi dell’ Unit secondo le quotazioni ufficiali del mercato di Amsterdam. Art. 7. — Nel caso di aumento del prezzo della materia prima, come sopra determinato, si provvederà in ogni esercizio al conseguimento del pareggio tra gli stanziamenti iscritti nel bilancio della spesa del Ministero delle finanze e quello iscritto nel bilancio dell’ entrata di cui all’articolo 4, riducendo ed ove occorra sospendendo l’assegnazione di cui al comma d dell’articolo 4 stesso ; e, ci non bastando, la necessaria somministrazione al bilancio dell’entrata sarà fatta prelevandola sul fondo esistente presso la Cassa depositi e prestiti di cui gli articoli 4 e 5. Alla reintegrazione di tale fondo nelle misure di cui l’ultimo comma dell’ art. 4, sarà provveduto negli esercizi successivi, oltre che coi mezzi di cui il detto articolo al comma d, anche in quanto occorra coll’iserizione nel bilancio passivo pel versamento alla Cassa depositi e prestiti delle somme corrispondenti alle eccedenze che s’accertassero tra il capitolo attivo e i capitoli passivi di cui l’art. 4. Qualora il prezzo del solfato di chinino nelle scorze fosse per aumentare in modo costante cosi da non consentire la reintegrazione del fondo di cui sopra, spetterà al ministro delle finanze di promuovere i necessari provve- dimenti legislativi. NOTES ET INFORMATIONS 617 Art. 8. — E /istituita una Commissione di vigilanza sul servizio del chinino, cui spetta fare le proposte intorno all’erogazione dei sussidi per diminuire le cause della malaria di cui l’articolo 5 dar parere sui quesiti che nell’ interesse del servizio medesimo le fossero sottoposti dal ministro delle finanze. Questa Commissione di vigilanza, da rinnovarsi ad ogni legislatura, & composta di due senatori eletti dal Senato. di due deputati eletti dalla Camera, del direttore generale delle privative, del capo dell ufficio di sanità presso il Ministero dell’interno, di un delegato del Ministero d’agricoltura e del àirettore della Manifattura dei tabacchi di Roma, che fungerà da segretario senza diritto di voto. Le funzioni della Commissione sono gratuite. Aït. 9. — [La convenzione o le convenzioni che il ministro delle finanze stipulasse in relazione alla presente legge, saranno registrate col diritto fisso di una lira. Art. 10. — E data facoltà al Governo di fare il regolamento per l’ esecuzione della presente legge, udito il Consiglio superiore di sanilà e il Consiglio di Stato. La presente legge avrà attuazione entro quattro mesi dal giorno della sua promulgazione. : Il presidente della Camera dei deputati, T. ViLLa. RELAZIONE DELL'UFFICIO CENTRALE COMPOSTO DEI SENATORI TAVERNA, PRE- SIDENTE, DEL Zio, Dr Marzo, MuniccHi E BIZZOZERO, SEGRETARIO E RELATORE, SUL DISEGNO DI LEGGE D’INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPU- TATI. — COMUNICATO AL SENATO NELLA TORNATA DEL 12 DICEMBRE 1900. PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO. Signori Senatori, Quantunque si possa affermare che contro la malaria si possiede un rimedio veramente specifico, che è il chinino, tuttavia la malaria continua a funestare la maggior parte d'Italia, ed a produrvi mortfi, ostinate e fastidiose malattie, lunghe e numerosissime incapacità al lavoro. Di che è a rintracciar la ragione, non tanto nei pregiudizi contro il rimedio, o nel modo come lo si amministra, quanto nel fatto che gran parte dei malati non possono fruire della benefica azione del chinino. E questo, a sua volta, pud dipendere o da che i malati, sparsi nelle cam- pagne vaste e deserte, stanno troppo lontani dalle farmacie che, sole, dispensano il rimedio ; o da che i malati non hanno danaro per procu- rarselo, o, infine, da che il rimedio, sofisticato con sostanze inerti, riesce praticamente inefficace. Il porre riparo a questi inconvenienti, il far si che il chinino si possa aver dappertutto, puro e a buon mercato, equivale adunque, ad agevolar di molto la vittoria nella lotta contro la malaria. Ad ottener questo intento si pensava già da alcuni anni, e, seguendo 618 NOTES ET INFORMATIONS l'iniziativa presa prima dal deputato PonrTi, poi dal deputato GARLANDA, fino dal 2 dicembre 1895, l’onorevole BosELLi, allora ministro delle finanze, aveva presentato un progetto, secondo il quale la vendita del chinino veniva affidata del Governo alle rivendite dei generi di privativa; e la Commissicne della Camera, che l’ ebbe ad esaminare, e di cui fu relatore l'onor. PERONI, l’aveva in massima accettato, encomiandolo, e soltanto modificandolo in qualche particolare, per esempio concedendo lo smercio del chinino, oltre che alle rivendite suddette, ai medici condotti, alle Congregazioni di carità e ai municipi. Ma, e il progetto del ministro, e quello della Commissione vennero sepolti nel mutamento, indi a poco avvenuto, del Ministero, e la condizione di cose sopra deplorata rimase immutata. | In buon punto vennero adunque i due disegni di legge, che furono presentati alla Camera dei deputati il 30 novembre di quest’ anno, e da cui ebbe origine il disegno che, elaborato da una Commissione di cui fu relatore l’ onorevole WoLLEMBoRG e ritoccato durante la discussione che precedette la sua approvazione, ci sta ora dinanzi. In questo disegno si danno le disposizioni opportune, perchè il Ministro delle finanze possa procurarsi il chinino di buona qualità, e rivenderlo a mitissimo prezzo col mezzo cosi dei farmacisti, come delle rivendite dei generi di privativa, e si formulano le norme atte ad eliminare la possibilità di perdite da parte dell’ erario, ed intese a volgere a favore della lotta contro la malaria gli eventuali guadagni. Un disegno di legge fondato su queste basi non poteva non raccogliere unanimi i voti del} Ufficio centrale. E invero, se cinque anni fa un progetto simile a questo nello scopo poteva dirsi, come fu detto, rispondente ad un vero bisogno del Paese, a tanla maggior ragione ci pu dirsi nel progetto presente, che viene dopo le grandi scoperte fatte intorno al modo di diffondersi della malaria. Cinque anni fa il chinino poteva considerarsi soltanto come un rimedio contro l’infezione malarica, sicchè il progetto BoseLr e il contro-progetto della Commissione della Camera non rappresentavano (e nella rispettiva relazione era detto chiaramente) che un atto di beneficenza dello Stato verso la parte più povera della popolazione ; atto di beneficenza che lo Stato poteva anche non fare, senza che ci implicasse una mancanza a’ suoi doveri, giacchè esso non ha il dovere di procurare i rimedi ai singoli malali di malaria, più che non l’abbia di somministrarli ai malati di qualunque altra malattia. Il cittadino che ne abbisogna si procura irimedi , come si procura gli alimenti e ai poveri prestano aiuto le Congregazioni di carità e le altre Opere di beneficenza eventualmente esistenti. Presentemente, invece, il chinino non è più soltanto un mezzo di cura, ma si anche un mezzo efficacissimo per prevenire la malattia. Dimostrato che la malaria viene trasmessa da una persona all’altra per mezzo delle Zauzare, che estraggono il parassita malarico dall’ una e lo inoculano, colle loro punture, nell’altra, il malarico non è più soltanto un malato, t NOTES ET INFORMATIONS 619 ma una sorgente, un fomite di materiale contagioso, che, per mezzo delle Zanzare, si diffonde a’ suoi simili. Il malarico diventa cosi pericoloso come qualunque altra persona afletta da malattia infettiva ; e allo Stato percid incombono per la malaria gli stessi obblighi che ha per gli altri contagi. Contro i contagi in genere il primo dovere dell’autorità è d’isolare il malato, o nella sua casa stessa o in appositi ospedali, in modo ch’ esso non possa ulteriormente diffondere il materiale virulento ; e a questo suo dovere vennero già date espressione ed applicazione nella nostra legge sanitaria. Ma nel caso della malaria, come si potrebbe pensare ad un isola- mento nelle abitazioni dei malati, quando si sa che nel più dei casi l’abita- zione è una misera e ristretta capanna, in cui vive tutta intera la famiglia? E come si potrebbe pensare ad un isolamento negli ospedali, quando si sa che i malarici si contano a centinaia di migliaia, e sono sparsi nelle cam pagne, in regioni prive di ospedali, o lontane molti chilometri dall’ospedale più vicino. Se adunque lo Stato non ha modo d’isolare i malarici, e tuttavia ha l’obbligo imprescindibile di difendere i sani dal contagio, di conservar puro l’ambiente in cui si svolge la vita dei suoi cittadini, convien che tenti l’altra via che le recenti scoperte gli hanno aperta dinanzi, e contribuisca, come meglio puù, a spegnere i focolari del contagio, rendendo possibile a tutti il procurarsi, a poca prezzo, del buon chinino. À questo modo giova cosi ai malati come ai sani, avvantaggia cosi le classi provere come le classi agiate della popolazione, ed estende il suo beneficio ad ogni parte del paese, perchè, pur prescindendo dal fatto che pochissime sono le provincie italiane immuni da malaria, anche gli abitanti delle regioni più salubri ben difficilmente possono esimersi dal transitare o dal soggiornare, una volta o l’altra, in una regione malarica, e, d’ altra parte, indiret- tamente traggono vantaggio dalle migliorate condizioni di vita delle regioni liberate dal flagello. Una legge in questo senso, pertanto, è una vera legge sociale. Il progetto che abbiamo dinanzi risponde, a parer nostro, assai bene agli scopi cui mira. Per esso il chinino verrà venduto a buon mercato, perchè il prezzo prescritto dall’ art. 2, già assai basso in sè, non è se non un massimo, che potrà diminuire quando Scemni il costo della materia prima ; verrà fornito di ottima qualità, perchè controllato dai laboratori dello Stato, e confezionato in modo inalterabile; sarà poi a disposizione dei consumatori in ogni parte del paese, pérchè venduto, non solo dalle farmacie come ora, ma si ancora dalle rivendite di privative. Il vantaggio che, a quest’ ultimo riguardo, si avrà rispetto allo stato presente, pud essere misurato da questo, che degli 8262 comuni del Regno d'Italia, forse poco più di 5000 posseggono farmacie, mentre le rivendite di privative sommano a ben 27,000. Le obbiezioni che vennero elevate contro altri progetti di vendita de chinino da parte dello Stato non possono valere contro il progetto ora sottoposto al vostro esame. 620 NOTES ET INFORMATIONS Esso non crea un nuovo monopolio, perchè non modifica o limita in alcuna maniera i diritti che le leggi nostre accordano di fabbricare, com- perare, manipolare, vendere le diverse combinazioni della chinina. I far- macisti conservano piena libertà d’azione, e se lo Stato, per un supremo bisogno sociale, crede necessario di contribuire esso pure allo spaccio delle forme più sempliei del prezioso rimedio per mezzo delle sue rivendite, concede, perd, la preferenza aile farmacie, ed assicura, anzi, un diritto di privilegio, per un”’area di un chilometro quadrato, a quelle fra esse che venderanno il chinino alle condizioni contenute dalla presente legge. Il presente progretto non ha scopo fiscale. Ogni dubbio a questo riguardo vien tolto dalla lettura dell’art. 5, ove è detto che l’eventuale guadagna netto verrà volto quasi per intero a sussidi per diminuire le cause della malaria, cioè a vantaggio di coloro stessi che hanno, compe- rando il rimedio, procurato il guadagno. E neppure è à temere che dalle disposizione contenute nel progretto possa provenire un aggravio qualsiasi all’erario dello Stato, perchè nella parte finanziaria di esso appare evidente la doppia mira di tener basso il più possibile il prezzo del rimedio, e, tuttavia, di tenerlo ad altezza tale da evitare ogni eventualità di perdita. Cosi, p. es., il prezzo di vendita del cloridrato di chinino, stabilito in 20 centesimi al grammo, è di non poco inferiore a quello usato presentemente nelle farmacie ; e tuttavia concede un guadagno di alcuni centesimi, destinato, secondo gli articoli 4e 5, a costituire e mantenere un fondo di riserva, che valga a garantire l’erario nel caso di un successivo rialzo nel prezzo del rimedio. E soltanto quando questo fondo di riserva sia completo, gli ulteriori guadagni verranno convertiti in sussidi contro la malaria. Se poi il prezzo del chinino si mantenesse elevatissimo in modo costante, allora, valendosi delle facoltà accordategli dall’ultimo comma dell’art. 7, il ministro delle finanze potrà promuoyere i necessari provvedimenti legislativi. Infine, il presente progetto di legge non trascinerà il Governo in imprese industriali, alle quali lo si stima disadatto, e neppure farà germogliar, come alcuni temono, un nuovo ramo dell’albero della burocrazia. Non lo trascinerà in imprese industriali, perchè, quantunque per difenderlo da una possibile coalizione dei produttori di chinino la legge accordi al Governo anche la facoltà di acquistare le materie prime e di estrarne il chinino, tuttavia, per ragioni teceniche che sarebbe superfluo dir qui, al Governo non converrà far uso, salvo il caso predetto, di questa facoltà. Gli tornerà sempre più vantaggioso affidare la produzione al miglior offe- rente, tenendo per base del costo delle materie prime la quotazione uffi- ciale del mercato di Amsterdam. Trattandosi un sale di facile analisi, non è possibile che un ingordo produttore aumenti illecitamente i suoi guada- gni col fornire merce scadente. E neppure si corre il pericolo, che il presente disegno faccia germogliare un nuovo ramo di burocrazia, perchè il chinino sarà consegnato, già pronto per la vendita, al Ministero delle finanze, e questo lo farà distri- NOTES ET INFORMATIONS 621 buire ai rivenditori insieme agli altri generi di privativa. Nessun nuovo impiegato, percio ; al più un assegno. pel maggior lavoro, a qualcuno degli impiegati già ora esistenti. Uua piccola lacuna l’Ufficio centrale ha riscontrato nella legge. Nell’art. 5 si dispone per la costituzione di Sussidi per diminuire le cause della malaria, e nell'art. S si crea una Commissione cui spetta fare le proposte intorno all’erogazione di questi sussidi ; ma in nessun articolo è detto in qual bilancio la somma destinatavi debba essere inscritta. Non intendiamo per si piccola omissione fare un’aggiunta alla legge ; siccome, perd, ci pare conveniente che in proposito il Senato esprima l’opinione sua, perchè il ministro possa tenerla presente quando compilerà il regolamento prescritto dall’art. 10, cosi l’Ufficio centrale vi propone l'approvazione del seguente ordine del giorno : « Il Senato, considerando che la nostra legge sanitaria dichiara al suo art. 1 che la tutela’della sanità pubblica spetta al ministro dell’interno, invita il Governo a disporre perchè il fondo dei Sussidi per diminuire le cause della malaria venga inscritto nel bilancio del Ministero dell’interno, in articolo apposito del capitolo che si riferisce ai provvedimenti di proti- Jassi ». Questa modalità d’inscrizione ci dà affidamento che le somme raccolte non verranno distratte dallo scopo cui sono destinate. Onorevoli colleghi! Questo è il primo passo che noi, dopo le recenti scoperte, moviamo in quella via che ci deve condurre alla scomparsa della malaria. Non dubitiamo che il Governo vorrà ben presto proporci altri provvedimenti diretti allo stesso intento; frattanto vi raccomandiamo di approvare questa legge, la quale, caso rarissimo, rappresenterà un grande beneficio pel paese, ottenuto senza alcun aggravio del bilancio. Addi 16 dicembre 1900. BiZzOZERO, relatore. Periziont trasmesse dall’Ufficio, di Presidenza all'Ufficio centrale inca- ricato di riferire intorno alla proposta di legge d’iniziativa della Camera dei deputati e dalla medesima approvata nella tornata dell’ 11 dicembre 1900 e comunicata al Senato nella tornata del 12 stesso mese, dal titolo : PROVVEDIMENTI PER LA VENDITA DEL CHININO. « N. 7. — Port Francesco, presidente della Associazione chimico-farma- ceutica lombarda, presenta a nome dell’ Associazione una petizione, colla quale, non approvando il sopradetto progetto di legge, ne propone un altro, secondo il quale la vendita del chinino verrebbe, a prezzo fissato d'accordo col Ministero delle tinanze, conservata ai farmacisti. « N. 8. — Petizione del D' Camillo Tacconis, presidente della Società di farmacia di Torino, nella quale a nome della Società si chiede che lo smercio del chinino non venga aflidato alle rivendite di privative. 622 NOTES ET INFORMATIONS & N.9. — La Camera di Commercio di Torino chiede che non venga approvato il progetto di legge ». x Le projet de loi ci-dessus, voté par la Chambre des Députés le 11 décem- bre 1900 et transmis le lendemain au Sénat, a été adopté par celui-ci sans modification le 23 décembre. Les trois pétitions présentées contre le projet n’ont pas été prises en considération. DiSEGNO DI LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI E DALLA MEDESIMA APPROVATO NELLA TORNATA DEL 28 MARZO 1901. Comunicato AL SENATG NELLA TORNATA DEL 22 APRILE 1901. DISPOSIZIONI PER DIMINUIRE LE CAUSE DELLA MALARIA. DisEGNO DI LEGGE. Art. 4. — Il ministro dell’ interno, uditi i Consigli sanitari provinciale e il Consiglio superiore di sanità, con Decreti Reali determinerà le zone di malaria esistenti nel Regno, e successivamente le eventuali variazioni di esse. Art. 2. — Nelle zone di cui all’ art. Lo della presente legge, ai coloni e agli operai, impiegati in modo permanente od avventizio in qualsiasi lavoro con rimunerazione fissa o a cottimo, quando siano colpiti da febbri palustri, e dove le Congregazioni di carità non hanno mezzi di provve- dervi, le Amministrazioni municipali forniranno gratuitamente il chinino per tutta la durata della cura, secondo le prescrizioni del medico comunale. La spesa anticipata da ciascun Comune, ed accertata nei modi prescritti dal regolamento, verrà alla fine di ogni anno ripartita fra i proprietari delle terre comprese nelle rispettive zone malariche in ragione dell estensione di ciascuna proprietà. Il riparto verrà pubblicato il 30 novembre nell'Albo comunale, e, trascorsi 15 giorni senza reclamo alla Giunta provinciale amministrativa, diventerà esecutorio coi privilegi fiscali. : Art. 3. — Agli operai addetti a pubblici lavori, quando siano colpiti da febbri palustri, sarà gratuitamente prestata l’assistenza medica e distribuito il chinino o dalla pubblica Amministrazione che conduca i lavori in economia o dall’ Impresa, salvo gli obblighi maggiori che siano imposti all’ Impresa dal capitolato di appalto. Gli impresari che contravvengono agli obblighi suddetti saranno passibili di ammenda da 100 a 1000 lire. Le somme riscosse a tale titolo saranno devolute al fonde « Sussidi per diminuire le cause della malaria » stabilito dal! art. 5 della legge 23 dicembre 1900, n. 505, sulla vendita del chinino. NOTES. ET INFORMATIONS 623 I casi di morte per febbre perniciosa contratta in pubblici lavori, per constatata mancanza di somministrazione del chinino, ove ci avvenga per colpa della pubblica Amministrazione o dell’ Impresa, daranno luogo ad indennità nella stessa misura stabilita per gli infortuni dalla legge 17 marzo 1898, n. 80. Art. 4. — Il chinino, di cui agli articoli 2 e 3 della presente legge, dovrà essere quello fornito dallo Stato. Art. 5. — In aperta campagna entro i limiti delle zone malariche, di cui all’art. 1° della presente legge, i locali di ricovero delle guardie doganali, del personale addetto alle strade nazionali, provinciali e comunali, alle ferrovie, ai consorzi di bonifica, agli appalti dei pubblici lavori, dovranno esser difesi dalla penetrazione degli Insétti aerei nei mesi da giugno a dicembre. Ai proprietari e agli industriali che faranno altrettanto per le abitazioni 0 pei ricoveri anche temporanei degli operai e contadini, su proposta dei Consigli provinciali di sanità, e udita la Commissione di vigilanza, di cui all’art. 8 della legge 23 dicembre 1900, n. 505, saranno concessi premi fino a lire 1000, da prelevarsi dal fondo dei proventi netti della vendita del chinino. Art. 6. — Nelle regioni malariche e nei terreni dotati di favorevole altimetria (salvo le disposizioni della legge sulle bonifiche e salvi gli usi di irrigazione e di coltivazione) i proprietari hanno obbligo di facilitare lo scolo naturale alle acque che altrimenti farebbero pozze, ristagni e specchi . d’ acqua stagnante in piccole depressioni del suolo artificialmente create. Gli imprenditori di strade e canali eviteranno per quanto è possibile | apertura di cave di prestito nelle quali, abbandonate, venissero a ristagnare le acque, nonchè la formazione di ristagni nei piccoli avvallamenti di terreno. Art. 7. — Con regolamento approvato per decreto reale si provvederà a quanto occorre per la esecuzione della presente legge. IL presidente della Camera dei deputati, D: ,VinrA RELAZIONE DELL'UFFICIO CENTRALE COMPOSTO DEI SENATORI TAVERNA, ASTENGO, CARNAZZA-PUGLISI, D'YALA VALVA E GOLGI, RELATORE, SUL DISEGNO DI LEGGE D'INIZIATIVA DELLA CAMERA DEI DEPUTATI — COMUNICATO AL SENATO NELLA TORNATA DEL 22 APRILE 1901. DISPOSIZIONI PER DIMINUIRE LE CAUSE DELLA MALARIA. Signori Senatori, se modesto è il titolo di questo disegno di legge « disposizioni per diminuire le cause della malaria » e non meno modesto ne il dichiarato intendimento da parte degli iniziatori che siedono nell’- altro ramo del Parlamento « quello di correggere alcune, pur troppo non molte... fra le cause della malaria », corrispondono invece a principi 624 NOTES ET INFORMATIONS elevati nel dominio delle conoscenze, che appartengono al più sicuro patrimonio della scienza, le disposizioni che, pel raggiungimento di quegli intenti, nel disegno di legge sono proposte. Forse non vi ha legge, anzi, che, al pari di questa, si presenti quale una diretta, spontanea, necessaria emanazione di sicure conquiste scientifiche ; e trattasi di conquiste al cui svolgimento noi tutti abbiamo potuto assistere nel giro di pochi anni. Date le cosi sicure basi di cui ora possiamo disporre per procedere nella lotta contro il grave flagello della malaria, noi potremmo persino trovare troppo modesti i provvedimenti proposti. Questo deve pure essere stato il pensiero degli uomini egregi, che sono stati iniziatori della legge, dal momento che intorno a quei provvedimenti essi stessi han voluto affermare « trattarsi di un primo passo nella via aspra e lunga che dovrà condurre alla redenzione dalla malaria » soggiungendo poi « che nel momento attuale noi dobbiamo accontentarci che le proposte rechino qualche sollievo alla salute dei lavoratori più abbandonati e più utili, cioè ai contadini e nello stesso tempo all’agricoltura ». L'Ufficio centrale facendo proprio questo concetto direttivo, mentre rileva che la legge, pur essendo una delle più pure emanazioni delle moderne conquiste della scienza, ba in pari tempo carattere economico, si dichiara in massima ad essa favorevole, anche perchè la legge stessa fa parte dell’azione di governo diretta a quella regenerazione igienica, che deve considerarsi come il migliore fondamento di un rinnovamento sociale sicuramente progressivo del nostro paese. Nell’altro ramo del Parlamento un uomo eminente, che in questi studi è autorità somma, nel fare osservazioni di grande opportunità intorno al progretio di legge sulla malaria e nel proporre un’aggiunta al disegno, quale era stato primitivamente presentato, ha aflermato che una legge diretta a combattere la malaria deve basarsi su tre elementi fondamentali : la terra palustre che, se si vuol tener conto della secolare esperienza, non puo dirsi estranea alla produzione del grave morbo; l'Uomo ammalato, che è focolare di germi malarici e le Zanzare che son veicoli col mezzo dei quali i germi malarici si diffondono. Ora è giuslo rilevare innanzi tutto che. dopo le modificazioni proposte e nell’altro ramo del Parlamento acceltate, il disegno di legge ora presentato al Senato, appunto si impernia sugli elementi fondamentali suaccennati. Le disposizioni concernenti i terreni malarici nel disegno di legge formano l’oggetto di due articoli, il 1° ed il 6°, che sono strettamente collegati l’uno allaltro. Il primo di essi vuole che per gli eftetti delle disposizioni di cui negli art. 2, 3, # con decreto reale sieno designate le zone malariche esistenti nel Regno e che per lale designazione siano uditi i Consigli sanilari provin- ciali ed il Consiglio superiore di sanità. Il secondo, ultimo nel disegno, tende à provvedere, nei limiti del possibile, al risanamento di circoscritte zone malariche e ad impedire se ne formino di nuove. À tale scopo evidentemente non pud non giovare l'obbligo fatto ai \ NOTES ET INFORMATIONS 625 proprietari di. facilitare lo scolo naturale delle acque, che altrimenti farebbero pozze, ristagni e specchi d’acqua stagnante in piccole depres- sioni del suolo artificialmente create dagli imprenditori di strade e canali, di evitare l’apertura di cave di prestito, nelle quali, abbandonate, venis- sero a ristagnare le acque, non che la formazione di ristagni nei piccoli avvallamenti di terreno. _ Queste disposizioni corrispondono ad un parere espresso dal Consiglio superiore di sanità, il quale, pur dando la voluta ed indiscutibile impor- tanza ai coefficienti di infezione malarica, che nel periodo nostro hanno prevalentemente richiamato l’attenzione degli studiosi (Uomo malarico e Zanzare), non credette si dovessero trascurare le condizioni del terreno, ritenendo che il terreno palustre debba sempre considerarsi come possi- bile fomite di malaria. Non.si pud non riconoscere l’opportunità e la saggezza di questi provve- dimenti, giacchè pur ammettendo che una produzione autoctona di germi malarici nei terreni palustri non abbia il conforto di una rigorosa dimos- trazione scientifica — con criterio sperimentale — le misure dirette a sopprimere o ad impedire la formazione di stagni o pozze d’acqua sono pur sempre giustificate dal fatto che ogni deposito d'acqua stagnante — in quanto pu costituire materiale di coltura per le Zanzare — pud diventare un fomite di malaria. Un’osservazione veramente potrebbe farsi alle disposizioni contenute nei detti due articoli, questa : che, se i terreni paludosi hanno la parte che, per tradizione, ad essi viene attribuita nella produzione della malaria, quei modesti provvedimenti sono inadeguati allo scopo ! Ë perd troppo evidente che questa osservazione non ha il valore di un’ obbiezione. Certo sarebbe desiderabile che in Italia si potesse più decisamente affron- tare il grave problema delle grandi bonifiche, ma se, pel momento non è possibile prendere di fronte e colla volula ampiezza una cosi ponderosa questione, implicante la spesa di molti milioni, non per questo è permesso di rinunziare ai vantaggi che possiamo riprometterci dalle piccole boni- fiche; tanto più che lavori di lieve conto possono arrecare — in ordine a risanamento — cospicui vantaggi. E risaputo infatti che piccoli o mediocri ristagni d’acqua possono diventare de’ focolai di malaria grave. Ne è considerazione di lieve conto questa, che i provvedimenti contemplati nell’ art. 6 possono essere attuati senza pesare sul bilancio dello Stato. A parte tutto questo, non devesi dimenticare che per le grandi bonifiche esiste apposita legge (1). Di conseguenza nella speciale legge ora in esame potevansi e dovevansi considerare solo quei limitati miglioramenti di terre, che non potrebbero essere considerati dalla legge destinata alle grandi bonifiche. E qui trova posto anche un’ osservazione relativa alle risaie. Alle risaie (1) Legge sulle bonificazioni delle paludi e dei terreni paludosi, 22 marzo 1900, n. 19%. Archives de Parasitologie, V, no 4, 1902. | 10 626 NOTES ET INFORMATIONS è, come è noto, destinata apposita legge, la quale vuole che la coltiva- zione del riso sia disciplinata da special regolamenti provinciali. Pur avendo presente questa legge, la quale contiene anche disposizioni aventi importanza quali mezzi per impedire la diffusione della malaria, tuttavia l'Ufficio centrale avrebbe veduto volentieri che in una legge come questa, fatta col determinato scopo di scemare le cause della malaria, anche le risaie, se non altro in omaggio al repetila juvant, fossero state specifica- tamente contemplate. Ben s’ intende che il cenno sarebbe parso opportuno — a parte che avrebbe portata la nota autorevole nella discussione che, in questi mesi, in varie provincie del Regno, si è sollevata a proposito delle risaie — in quanto avesse avuto significato di incoraggiamento per quei metodi di coltivazione del riso, che, ne’ riguardi della produzione della malaria, sono meno dannosi, se non affato innocui. E noto, infatti, come esistano estese zone coltivate a riso le quali non sono malariche : dove le pendenze sono ben calcolate ; dove l’acqua & abbondante, dove, insomma, le risaie non ripetono le condizioni di ristagno d’acqua, malaria non c’ è. Ë quindi opinione non infondata che opportune migliorie nei metodi di coltivazione del riso forse avrebbero maggior effetto. nel diminuire l’estensione della malaria, che non la soppressione di molte risaie. L'Ufficio centrale ha perd ritenuto che in questo cenno, sopratutto per * la considerazione che nell’ articolo 6 del disegno in esame — in quanto vi si parla di ristagni e specchi d'acqua stagnante — le risaie potrebbero rayvisarsi abbastanza chiaramente designate : tenne conto, d'altra parte, che nel regolamento per l’esecuzione della presente legge si potranno includere le più precise norme nel senso suaccennato. Malgrado tutto, l’Ufficio centrale ha voluto che la relazione presente contenesse speciale raccomandazione diretta ad ottenere che nel regola- mento di cui all’ art. 7, siano specificatamente contemplate le risaie e si trovi modo che (o con premi materiali o con incoraggiamenti d’altra patura) i coltivatori del riso siano spinti ad atturare migliorie nei metodi di coltivazione, le quali valgano a diminuire la diflusione della malaria. Sono dirette a tradurre in atto il secondo principio fondamentale su cui si impernia la legge — quello di distruggere i germi malarici esistenti nell’ Uomo affetto da malaria — le disposizioni contenute negli articoli 2, 3 ed anche 4 del disegno di legge. Da questo lato, anzi, l’attuale disegno di legge si presenta quale un complemento della legge per la vendita del chinino. Ë conoscenza ormai diffusa che l’infezione malarica è nell’ Uomo rappresentata da speciali organismi microscopici che vivono e si ripro- ducono entro i globuli rossi del sangue compiendovi ben determinato ciclo. Ed è pur noto che, fintanto che quegli esseri vivono entro il corpo dell’ Uomo, v’ ha la possibilità che i germi di essi vengano trasportati da uno ad altro individuo : determinate specie di Zanzare (nel cui organismo, perchè la trasmissione possa effettuarsi, gli stessi germi devono compiere NOTES ET INFORMATIONS ; 627 altro determinato ciclo) sono riconosciuti veicoli o strumenti per tale trasporto. Date queste conoscenze, si comprende come al chinino non si possa attribuire, come fino a poco tempo fa, soltanto un valore curativo, ma anche quello di mezzo di pubblica profilassi, perchè, data la possibilità del trasporto dei germi da una ad altra persona per mezzo delle Zanzare, il malarico non è più soltanto un malato, ma ben anco una sorgente di materiale contagioso. Come tale il malarico deve percid essere conside- rato e trattato alla stregua degli individui affetti da altre malattie direttamente trasmissibili o contagiose. Rispetto agli ammalati di malaria allo Stato incombono quindi gli stessi obblighi che ha per gli altri ammalati contagiosi. Se non che, data l’ impossibilità di isolare i mala- rici, s’impone la necessità di applicare con tanta maggior cura i mezzi diretti a spegnere nello stesso organismo umano i germi del contagio. A questo intento risponde la legge sul chinino, colla quale legge si ottiene l importante risultato di rendere più facile e di risultato più sicuro l’uso del farmaco, avente l’ azione più specificatamente certa contro quei germi; ma ci non pud bastare! Occorre che alla cura specifica contro l’infezione malarica provvedano, per obbligo rigoroso, le Amministrazioni Comunali, le congregazioni di carità, gli impresari di lavori pubblici, i proprietari, gli ammalati stessi. A questo concetto dell’ obbligatorietà della cura specifica contro la malaria sono ispirate le disposizioni contenute negli articoli 2 e 3 del disegno di legge. Le disposizioni per effetto delle quali la spesa per la cura antimalarica — assistenza medica e somministrazione di chinino — non resti a carico degli ammalati poveri, contadini ed operai, non si possono cerlamente giudicare non conformi ad equità, quando si consi- deri che si tratta di una malattia che un legislatore ha potuto definire « un infortunio contratto sul lavoro ed a causa del lavoro». Le disposizioni consacrate negli articoli 2 e 3, comprese quelle riguar- danti le pene da infliggersi ai contravventori della legge, non potrebbero non essere approvate. A questo punto perd, sopratutto in vista delle obbiezioni e delle difficoltà, che meritano di essere considerate. Difficoltà pratiche di qualche entità potranno sorgere dall’ obbligo fatto ai proprietari, alle Amministrazioni comunali, agli impresari, ecc., di provvedere all’ assistenza medica e somministrazione del chinino agli operai e coloni impiegati in modo permanente od avventizio, quando siano colpiti da febbri palustri, data l’impossibilità di poter sempre accer- tare che la febbre venne presa in una piuttosto che in altra località, 0 facendo uno piuttosto che altro lavoro. Difficoltà di questo genere sopra- tutto si affacciano pensando alle emigrazioni di operai e contadini che, in occasione di grandi lavori per bonifiche, costruzioni ferroviarie, mondature di risaie, da regioni salubri od eventualmente dichiarate malariche, si verificano su larga scala ne’ luoghi ove i lavori compiono. I colpiti da febbri malariche, specialmente se gravi, ritornano al 62S NOTES ET INFORMATIONS proprio paese, ma qui chi provvederà alla somministrazione del chinino ? Se la regione non è malarica, secondo la legge, nessuno. Se la regione è malarica, i proprietari potranno rifiutarsi di fare le gratuite sommi- nistrazioni di chinino a chi si è presa la malattia altrove. L'obbiezione qui adombrata si potrebbe nel miglior modo ovviare, benanco rendendo la legge, senza troppe note di restrizione, più utile, qualora si obbligassero tutti i comuni a fornire gratuitamente il chinino per la cura dei malarici poveri, con autorizzazione a farsi poi rimborsare dai proprietari delle terre del comune, appartengano esse a territorio malarico o no. À questo concetito si provvederebbe col sopprimere nell art. 2, comma 2, le parole: «comprese nelle rispettive zone malariche ».— Se non che, a parte che tale soppressione recherebbe una modificazione del testo di legge, sono troppo ovvie le obiezioni e le non irragionevoli resistenze, che, da parte dei comuni e soprattuto dei proprietari di paesi non malarici incontrerebbe l'applicazione di quel principio, perchè non si veda subito l’opportunità di non insistere su questo punto. Si affaccia, d’altra parte, un altro argomento, che vale a rimpicciolire di molto quelle difticoltà. Basta in proposito considerare che la legge sanitaria assicura in tutti i comuni l’assistenza medica gratuita per tutti gli ammalati indi- genti. Che se la legge sanitaria non fa eguale obbligo della gratuita somministrazione dei medicinali, quasi ovunque a questo provvedono le congregazioni di carità, sicchè i pochi ammalati malarici che possono capitare in paesi da questo punto di vista salubri, trovano assicurata la cura completa senza bisogno di apposite disposizioni di legge, che devono essere limitate alle zone malariche. Del resto, a molte questioni di dettaglio potràa provvedere — su questo punto in modo particolare — il regolamento per l’esecuzione della legge. Nè sembra il caso di fare in proposito altra speciale raccomandazione, essendo noto che il Consiglio superiore di sanità anche su questo punto ha già fissata l’attenzione sua, progettando opportune disposizioni. Rispetto all’attuazione del disegno di legge nella forma integrale, colla quale viene presentato, un'obiezione più grave e che si impone all'atten- zione nostra, venne sollevata con apposito memoriale dalle tre Società ferroviarie : Mediterranea, Adriatica e Sicula. Per l’obbligo della somministrazione gratuita del chinino, osservano le dette Società, non essendovi nella legge alcun cenno speciale per il perso- nale ferroviaro, è ovvio e naturale che ad esso personale debba ritenersi applicabile la norma generale dettata nell’art. 2°, il quale fa obbligo della somministrazione gratuita del chinino alle Congregazioni di carità e, dove queste non abbiano modo di provvedervi, ai comuni, salvo rivalsa, pei comuni, verso i proprietari delle terre comprese nelle zone malariche. Percid, dato che la legge in esame dovesse rimanere nei termini nei quali venne approvata dal primo ramo del Parlamento, al servizio sanitario riguardante la malaria dovrebbero provvedere, anche in confronto del personale ferroviario, non piü le Amministrazioni ferroviarie (le quali NOTES -ET INFORMATIONS 629 hanno sempre provvedutoe provvedono alla somministrazione del chinino ed alla cura medica del personale da esse dipendente, mediante i consorzi di mutuo soccorso), ma le Congregazioni di carità ed i comuni. Ora, pur prescindendo da ogni considerazione circa le difficoltà di varia indole che si presenteranno, specie in tanti piccoli comuni aventi terri- torio soggetto a malaria, per la sollecita, completa e sicura esecuzione della nuova legge, certo si è che le congregazioni ed i comuni non riusci- rebbero mai a sostituire per il personale ferroviario la efficacissima azione che sono in grado di esplicare i Consorzi di mutuo soccorso ferroviari, dotati, come sono, di idonei mezzi e di una vasta e completa organizzazione. « Non par quindi possa cader dubbio », osservano le dette Società nel loro memoriale, «sulla opportunità, se non necessità di conservare negli attuali Istituti di previdenza (consorzi di mutuo soccorso) il servizio sanitario anche agli effetti e fini della legge contro la malaria», Ad eliminare l'obbiezione che con siftatta disposizione il personale ferroviario, in quanto dà un contributo pecuniario alla formazione dei consorzi, verrebbe in qualche modo a provvedere del proprio ad una cura, che, per la nuova legge, deve essere prestata gratuitamente agli operai dai comuni, le Amministrazioni ferroviarie dichiaransi disposte ad assumere a proprio carico il rimborso, ai consorzi di mutuo soccorso, delle spese da essi sostenute per il servizio di cura contro la malaria. Il servizio contro la malaria pel personale dipendente dalle Amminis- trazioni ferroviarie, resterebbe cosi a totale carico delle Amministrazioni medesime. Dato questo, in realtà non sarebbe conforme a giustizia che dette Amministrazioni fossero pur sempre tenute all’ eventuale rimborso ai comuni per il consimile servizio da essi disimpegnato a vantaggio degli altri operai residenti nei medesimi comuni. E troppo evidente quindi che le Amministrazioni ferroviarie dovrebbero essere dichiarate esentr dall’ obbligo del detto rimborso. Il suaccennato memoriale presentato dalle tre Società ferroviarie conclude appunto nel senso «che ad esse sia data facoltà di provvedere alla diretta somministrazione del chinino, liberando il personale da ogni onere o concorso nella spesa all uopo necessaria, ed esonerando le Amministrazioni dal pagamento di quella qualunque quota, che dovreb- bero corrispondere quale corrispettivo del chinino, che i comuni sarebbero altrimenti tenuti a somministrare al detto personale ferroviario ». L'Ufficio centrale riconoscendo ragionevoli sotto ogni rapporto e conformi a giustizia le osservazioni e le domande fatte dalle Società ferro- viarie, fu unanime a pronunziarsi nel senso che dall’ obbligo di risarcire i comuni (articoli 2 e 3 del disegno di legge) dovessero esplicitamente dichiararsi esenti le Amministrazioni ferroviarie, ritenuto che esse sieno tenute a provvedere alla diretta e gratuita somministrazione del chinino al personale di servizio da esse dipendente. Se non che giudicossi non necessario, per arrivare a tale risultato, modificare in nessuna guisa il 630 NOTES ET INFORMATIONS disegno di legge presentato al Senato, giacchè nelle disposizioni, che sono oggetto di quegli articoli, non si possono ritenere comprese le Amminis- trazioni e Società che hanno un servizio sanitario permanentemente organizzato. Ë del resto criterio di massima adottato nella interpretazione ed appli- cazione di tutte le leggi e regolamenti sanitari quello di riconoscere la la necessità di tener conto delle speciali esigenze di servizio. Se quel criterio è applicato ai Ministeri della guerra e della marina, perchè non dovrà essere applicato alle Società ferroviarie ? Come a sensi dell’art. 148 del regolamento generale sanitario approvato con regio decreto 3 febbraio 1901, la denunzia, da parte degli uffci ferro- viari, dei viaggiatori affetti da malattie diffusive, ecc., devono essere rego- late da apposite istruzioni emanate dal Ministero dell’ interno, cosi anche l’interpretazione ed applicazione della legge attuale potrà essere regolata, anche nello speciale punto in questione, da apposite istruzioni da ema- narsi dal Ministero degli interni. In proposito all’Ufficio centrale parve non superfluo raccommandare che il regolamento contenga esplicite dichia- razioni le quali valgano ad escludere ogni dubbio. La profilassi contro le malattie trasmissibili ha potuto, anche in linea degli obblighi del Governo, acquistare basi sicure e progredire quale scienza positiva, solo da quando, riconosciuta l’individualità e natura parassitaria degli agenti infettivi, è stato possibile studiarne le proprietà biologiche, determinarne le condizioni di vita e sopratutto riconoscerne i modi di riproduzione e diflusione dentro e fuori dell'organismo umano. Le norme profilattiche riguardanti il colèra, la difterite, il carbonchio, la peste, la tubercolosi, ecc., non per oltro ormai costituiscono un capitolo di scienza positiva. Ë da questo punto di vista che i risultati degli ultimi studi sulla natura, modo di riprodursi e di diffondersi di quello che, fino a poco tempo fa, dovevamo accontentarei di chiamare miasma palustre, di fronte alla profi- lassi ormai hanno acquistato il valore di scoperte di interesse umanitario e di alto valore economico-sociale. Dal momento che l’Uomo affetto da malaria, quale focolaio degli specifici germi di tale infezione, pud essere pericoloso per l’Uomo sano, è evidente che ormai anche all’infezione mala- rica, sono, da parte del Governo, applicabili le disposizioni che nella vigente legge sanitaria sono comprese sotto il titolo di malattie diffusive. A ci corrispondono le disposizioni dirette a rendere non soltanto più facile e più sicura, ma anche obbligatoria la cura del chinino, in quanto tale cura è appunto diretta a estinguere od a limitare i focolai di malaria rappresentati dall'Uomo colpito da quell’infezione. Ma con questo il compito del Governo, rispetto alla profilassi della malaria, non pu dirsi esaurito ! Essendo dato oramai acquisito alla scienz a che i germi malarici possono, con determinate condizioni, essere trasportati dall Uomo malato al sano col mezzo di determinate specie di Zanzare, secondo la formola : «l'Uomo NOTES ET INFORMATIONS 631 infetta la Zanzara e la Zanzara l’Uomo », risulta che fra le norme protila- tiche il Governo deve pure far entrare quelle aventi il ben determinato scopo della difesa contro le Zanzare. Si tratta dell'affermazione di un concetto generale, unico per tutte le malattie trasmissibili, il quale pud ben includere, come nel caso presente, modalità speciali di applicazione, senza che perd tali difflerenze implichino una differenza nel principio. Ad esempio, come le misure ich contro la difterite possono, anzi devono essere diverse da quelle contro il carbonchio e queste diverse da quelle contro il colera, la peste, la tubercolosi, ece., cosi rispetto alla malaria, le particolari sue modalità di diflusione richiedono speciali mezzi profilattici. Fra questi mezzi, dopo quelli diretti a spegnere od a limitare i focolai infettivi col mezzo del chinino, devono per ora occupare il primo posto gli spedienti diretti ad impedire che le Zanzare attingano i germi infettivi negli ammalati di malaria e che, poi, vadano ad inoculare i germi evoluti nei sani. A questo sono appunto indirizzate le disposizioni che, nel disegno di legge in esame, formano l’oggetto dell'art. 5. E qui non è inutile ricordare che le esperienze fatte, e su scala abbas- tanza vasta, in questi ultimi due anni da studiosi italiani e stranieri, coi risultati convincenti notoriamente conseguiti, ormai danno agli espe- dienti di difesa contro le Zanzare il pieno diritto di entrare nel dominio della pratica. Conseguentemente, è ora eliminata ogni possibile obbie- zione circa l’obbligo del Governo di dare forma legislativa, in ordine alla pubblica profilassi, a quest'altro principio di difesa della società contro al malaria. Rappresentano un lodevole complemento degli obblighi sanciti nel primo comma del detto art. 5 del disegno di legge, i mezzi d'incoraggia- mento (con premi od altri mezzi morali), di cui è parola nel comma secondo del medesimo articolo, pei proprietari ed industriali, che di loro iniziativa provvederanno alla tutela degli operai e contadini. Ë superfluo il dire che i criteri per l'applicazione delle disposizioni sancite da questo art. 5 saranno subordipati a quelli — di cui nell’art 1° del disegno di legge — che varranne per la designazione delle zone malariche. À cid dovrà provvedere il regolamento, al quale spetterà pure il compito d’indicare con maggiore precisione quali potranno essere gli espedienti di più sicura efficacia per impedire l’inquinamento delle Zanzare da una parte e l’inoculazione dei germi dalle Zanzare all'Uomo d’altra * parte. Per ultimo, in considerazione delle difficoltà pratiche cui s’andrebbe ‘ incontro, qualora la legge ora in esame dovesse andare in vigore dopo soli 15 giorni dalla sua promulgazione (articolo 1° del Codice civile), pur tenuto conto de carattere di indeterminatezza, notato in ciascuno dei suoi articoli, indeterminatezza non evitabile perchè legata alla natura delle cose; visto che riguardo ai punti fondamentali del disegno di legge NOTES ET INFORMATIONS Où Qo I si è imposta la necessità di fare ripetuti riferimenti al regolamento per la sua esecuzione, l'Ufficio centrale ha creduto di non potersi assolutamente esimere dal fare altra raccomandazione, e cioè : che alla promulgazione della legge si provveda solo quando si potrà contemponeamente pubbli- care il corrispondente regolamento, e che per questo venga pure sentito il Consiglio superiore di sanità, oltre al parere, prescritto per legge, del Consiglio di Stato. Fatte queste osservazioni e raccomandazioni, miranti allo scopo di rendere più sicuri gli effetti benefici della legge, considerando : Che la lotta contro la malaria, parte del programma di rinnovamento igienico, include altro dei problemi che, nel momento storico che attraver- siamo, con maggiore urgenza si impongono al paese nostro ; Che da questo punto di vista i provvedimenti escogitati per diminuire le cause della malaria, corrispondono non soltanto ad un intento sani- tario, ma ben anco ad uno scopo economico e di civiltà e di progresso ; Che è ventura somma che le conquiste scientifiche più moderne, col fornire la chiave per la soluzione di quel grave problema, abbiano pur tracciata la via da seguirsi, eliminando ogni nota di empirismo ; Convinto che dopo la legge sul chinino i provvedimenti inelusi nell” attuale disegno di legge, sono un passo ancora più decisivo nello stesso indirizzo : : Considerando infine che coll’ approvazione immediata del disegno di legge si potrà ottenere che i salutari provvedimenti. che vi si impongono, vengano attuati entro questo anno, anzi nei prossimi mesi che ne’riguardi della malaria sono più micidiali ; L'Ufficio centrale è unanime nel raccomandarvi, onorevoli Colleghi, lapprovazione del disegno di legge nella forma integrale come venne trasmesso al Senato, dopo l’approvazione dell’ altro ramo del Parlamento. Addi 16 maggio 1901. C. GozGr, relalore. Dans sa séance du 7 juin 1901, le Sénat italien a adopté, par 59 voix contre 24, le projet de loi ci-dessus, sans apporter aucune modification au texte déjà voté par la Chambre. Il a adopté en outre, par assis et levés, les deux ordres du jour suivants, acceptés par la Commission et par le Gouvernement : 1° Ordre du jour déposé par le sénateur CavasoLa.— «Il Senato prende atto delle dichiarazioni del ministro dell’interno e confida vhe le disposi- . zioni del regolamento chiariranno che il reparto delle spese anticipate dal commune sarà fatto in ragione dell’estensione di ciascune proprietà nella quale abbiano lavorato coloni ed operai ai quali il chinino sia stato somministrato. » 2° Ordre du jour déposé par le sénateur Virezcescni. — « Il Senato in vita il Governo perchè nel regolamento che deve farsi per l’applicazione di questa legge, nella determinazione delle zone malariche, si debba indicare il grado della sua intensità. » NOTES ET INFORMATIONS 633 La lutte contre les maladies infectieuses (V, 194, 398, 611). — Palu- disme. — Le paludisme ravage quelques-unes de nos colonies : malgré les importantes découvertes de ces dernières années, il ne semble pas qu'on ait songé à prendre des mesures, dans notre empire colonial, pour y enrayer les progrès de ce fléau, qui sous les tropiques est la principale cause de mortalité. Aussi est-ce avec la plus vive satisfaction que nous signalons ici les mesures très sages qui viennent d'être ordonnées à Ta Réunion : le mérite en revient à M. le D' Vassaz, le très distingué Direc- teur de l'Institut Pasteur de Saint-Denis, et à M. le Lieutenant-Colonel SoRDOILLET, de l'artillerie coloniale. Ces mesures sont indiquées dans l'ôrdre général ci-dessous : nul doute qu'elles ne donnent à bref délai les meilleurs résultats. MESURES A PRENDRE DANS LES CORPS DE TROUPE EN VUE DE COMBATTRE LE PALUDISME DAMmars 041902; Le Lieutenant Colonel Commandant Supérieur des troupes à la Réunion porte à la connaissance de MM. les Chefs de corps et de service l'extrait suivant des instructions relatives à la propagation du paludisme rédigées par M. le Médecin-Major de 2?‘ classe de l’armée coloniale, Docteur J. VAssAL : 1° Le paludisme (fièvre paludéenne ou malaria) est une maladie infec- tieuse spécifique, non contagieuse, causée par la pullulation dans le sang de l'Hématozoaire de Laveran. La plus forte mortalité dans les pays chauds est due au paludisme. Il se manifeste par des symptômes très variés; le plus connu est la fièvre intermittente. Mais les fièvres rémittentes ou continues, les fièvres bilieuses, les accidents pernicieux, l’anémie et la cachexie caractérisent aussi le paludisme. 2° Le paludisme se contracte par la piqüre des Moustiques. . Dans l'état actuel de la science, il est démontré que : A) Le seul agent ordinaire, sinon exclusif, de transmission du paludisme est le Moustique du genre Anopheles. P) L’Anopheles transporte le germe de la maladie en le puisant dans le sang de l'Homme paludéen et en l’introduisant par sa piqûre dans le sang de l'Homme sain. | C) L'Anopheles ne peut trouver le germe paludéen que dans le sang de l'Homme paludéen. Comme l'Anopheles ne pique guère que la nuit, il suffit de se préserver la nuit des morsures de Moustiques pour ne pas attraper la fièvre. 3° Il faut donc s'efforcer de détruire les Moustiques qui, outre le palu- disme, propagent la fièvre jaune, la filariose et peut-être la lèpre et de guérir les paludéens qui sont dangereux pour le voisin. La destruction des Moustiques doit s’opérer principalement autour des habitations, lorsque ces Insectes sont encore à l'état de larves, dans les 634 NOTES ET INFORMATIONS mares, bassins et tous réservoirs d'eau stagnante où les Moustiques pondent et se multiplient. La suppression de toute mare, de tout bassin, en un mot de toute eau stagnante à proximité des habitations, empêcherait la reproduction des Moustiques dans le voisinage. Il est, par conséquent, essentiel de n’entre- tenir près des habitations que les collections d'eau absolument indispen- sables, de les renouveler souvent, d'empêcher la formation des dépressions du sol où l’eau s’accumule après chaque pluie, de proscrire d'une façon complète bassins, jets d'eau, canaux à ciel ouvert disposés seulement pour l'agrément. Dans les pièces d'eau qu'on ne peut dessécher, répandre tous les quinze jours une couche mince de pétrole (10 grammes pour un mètre carré de surface), afin de faire périr les larves existantes. Si l’on ne peut détruire tous les Moustiques, il est cependant facile d'éviter leurs piqûres. A cet effet, la maison d'habitation doit être aussi aérée que possible, exposée au soleil et au vent et non cachée dans la verdure. L'usage des moustiquaires est obligatoire. Des fumigations de feuilles d'Eucalyptus, de Filaos, de poudre de Pyrèthre sont indiquées, chaque soir, à la tombée de la nuit dans les locaux où les Moustiques seraient trop nombreux. Dans les postes les plus malsains, les ouvertures devraient être garnies de toiles métalliques. Tout Homme paludéen étant une source d'infection où puise l’Anopheles doit être soigné de bonne heure et jusqu'à guérison complète et autant que possible isolé. L'usage de la quinine doit être continué quinze jours après le dernier accès. Pendant la mauvaise saison, il est bon de faire prendre aux Hommes déjà impaludés ou particulièrement exposés de la quinine préventive à la dose de 0 gr. 30 par jour. Signé : D’ VAssAL. ORDRE En conséquence, les mesures de précaution suivantes seront prises pour protéger, dans la mesure du possible, les troupes contre le paludisme : 1° Emploi obligatoire des moustiquaires dans toutes les casernes et postes, et spécialement dans les infirmeries, ambulances et hôpitaux. 2° Destruction des Moustiques d'après les procédés indiqués au $ 3° de l'instruction ci-dessus. = 3° Traitement immédiat de tout militaire paludéen. 4° Usage de la quinine préventive pendant la mauvaise saison pour tous les Hommes déjà impaludés ou plus particulièrement exposés à contracter la fièvre. Dans chaque caserne ou quartier, il sera tenu par les soins du médecin chargé des troupes et sous la surveillance du Chef de Corps, un registre spécial dont le modèle sera donné, où seront régulièrement inscrits les militaires atteints de fièvre paludéenne. NOTES ET INFORMATIONS 635 Ce registre sera visé par le Chef de Corps à la fin de chaque mois et communiqué le 1" du mois au Commandant supérieur des troupes, après que le nombre des Hommes traités pour paludisme et le nombre des journées de traitement auront été totalisés. L'application de ces principes élémentaires a déjà fait ses preuves dans certaines colonies et dans quelques localités d'Europe. Etant donné que l'on peut admettre que les Moustiques s'éloignent peu du lieu où ils naissent et que les paludéens peuvent être guéris, par l'emploi rationnel de la quinine, la présence prolongée du paludisme dans une caserne ou dans un poste militaire indiquerait un manque de soin et de diligence de la part du commandement. Je l’en rendrai responsable. A. SORDOILLET. La destruction des Rats. Essais officiels. — Samedi (28 décembre), ont eu lieu à Marseille, dans les cales du Djemnah, les essais officiels du nouveau mode de destruction des Rats à bord des navires, au moyen de l’acide carbonique liquéfié. Ces essais ont été effectués en présence des ingénieurs et du chef de service de la Compagnie des Messageries et étaient dirigés par les D'° CATELAN et Jacques, du Service de la santé de Marseille. , Les résultats de ces opérations sont aussi probants en ce qui concerne la destruction des Rats qu’en ce qui concerne la commodité du procédé. Ainsi les quais peuvent être à l'abri de toute invasion des germes de la peste dont les Rats, on le sait, sont les propagateurs les plus redoutables, puisque tous les navires qui accosteront les appontements auront tous leurs Rongeurs détruits avant de débarquer leurs marchandises. — La Dépêche coloniale du 31 décembre 1901. ERRATUM Contrairement à l'indication donnée à la fin tome IV des Archives (page 640), ce volume doit comprendre cinq planches hors texte, et non quatre, savoir : trois planches numérotées et deux portraits de Félix Dujardin. O'UMIEANGE SRE CUS Tous les ouvrages reçus sont annoncés. Généralités Corso di perfezionamento in Igiene per i laureati in medicina. Istituto d’ Igiene della R. Università di Roma. Supplemento al Policlinico, in-8° de 20 p., Roma, 1901. R. BLancHaRo, Climat, hygiène et maladies. Madagascar au début du XX: siècle. Paris, Société d'éditions scientif.; p. 397-452, 1902. E. GaucHer et E. SERGENT, Anatomie pathologique et pathogénie de l’acné varioliforme (Molluscum contagiosum de Bateman). Archives de méd. expérim. et d'anatomie pathol., XII, p. 657-664, pl. XIII, 1898. H.-D. GEnninés, Sulphur dioxide as a germicidal agent. Bulletin n° 5 of the Hygienic Laboratory, in-8° de 12 p., Washington, 1902. R. 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BcancaArD. — Rapport sur SR TO de l’Institut de médecine coloniale . Ur à : ACTE AIRE LS NAN E. Bonn. — Sur le A ed du favus de la Souris (Achorion quinc- keanum) (avec 6 fig. dans le texte) . . . . . . . . Em. BrumprT. — Mission de M. le V' du Bourg de Bozas en Afrique centrale: Notes et observations sur les maladies parasitaires, 2° série (avec 6 fig. dans le texte) SA LE AU ART EE U PEN IE Em. BruMPr. — Mission de M. le V'* du Bourg de Bozas en Afrique centrale. Notes sur les maladies parasitaires (2° série). Note complémentaire (avec une fig. dans le texte) A RO EE SR MR CET C. CHauveau. — Les théories des épidémies et des contages jusqu’au XIX° siècle . NS NES ET RUE RS PAROI Er ES ENST O. FUHRMANN. — Sur un Er aide d d’Oiseau nn armatum) (avec 6 fig. dans le texte) SNA en AN ANUS ES P. GarNaAuLr. — La tuberculose humaine et la tuberculose bovine pendant l’antiquité et le moyen-âge . RE DNS ON LM ES ent pe A. GAUTIER. — Sur un traitement spécifique très puissant des fièvres palu- déennes AA ARE DR CRE SCA dre LPS J. GurART. — Le paludisme dans la campagne romaine et les récentes expé- riences du Professeur Grassi (avec 6 fig. et un portrait dans le texte). M. Lüne.— Notices biographiques. — XI- Johannes Müller (avec un portrait et une gravure dans le texte) . Me M eh 0 M. Lüne. — Urogonoporus armatus, ein eigentümlicher Cestode aus Acan- thias, mit anschliessenden Bemerkungen über die sogenannten Cesto- darier (avec 3 fig. dans le texte et planche I) . SAIATERE L. DE MARVAL. — Etude sur quelques bn d'Oiseaux (avec 14 fig. dans le texte) ROMA MERE D RTIGRS G. NEuMaNN. — Spelæorhynchus præcursor n. g., n. sp., nouvel Acarien parasite (avec 9 fig. dans le texte). G. NEUMANN. — Deux nouvelles pédiculines ET REA. F. von OrreLe. — Studien zur mittelniederdeutschen Parasitologie FE. von OEFELE. — Præhistorische Parasitologie nach Tierbeobachtungen F. von OErFELE. — Studien über die altagyptische Parasitologie. Zweiter Teil : Innere Parasiten (avec 3 fig. dans le texte) . 640 TABLE DES MATIÈRES C. PARASCANDOLO € G. AJELLO. — Della psittaccosi; studi ed esperimenti (avec un tableau hors texte) ERNST OT G. P. Prana. — Notices biographiques. — XII. Gian Battista Ercolani (avec un portrait, un fac-simile et 2 fig. dans le texte). 504 M. Srossica. — Sopra una nuova specie delle Allocreadiinae osservazioni (avec une fig. dans le texte) A EST s 578 E. TROUESSART. — Endoparasitisme accidentel chez l'Homme d’une espèce de Sarcoptide détriticole (Histiogaster spermaticus) (avec 4 fig. dans LE TEXTE) Pen S LAE RME EE GENE ER EN PEER 49 P. VuizcemN. — Trichosporum et trichospories (avec 12 fig. dans le téxte). 38 Le Docteur Garnault et la tuberculose bovine (avec un portrait dans le texte). Re ONE TT te L q A 160 Déclaration du Roi, concernant les Chirurgiens qui s’embarquent sur les Navires Marchands, et la visite du Coffre de Chirurgie (avec 2 fig. dans le texte) SRE AAA SM NRA AIETE OT DUR PRE 551 Hommage au Professeur R. Blanchard (avec une fig. dans le texte et deux planches). 602 Erratum . PNR EURE LE ME OS Revue bibliographique "DU CN NE 00183, 396, 1605 Notes elInformations "0 NME RM ONE 188, 398, 557, 611 Ouvrages reçus. 205, 399, 539, 636 Le présent volume comprend un tableau et 3 planches hors texte (dont une seule numérotée), 5 portraits, 3 fac-simile et 76 figures dans le texte. Il a été publié en quatre fascicules : 1°" fascicule, comprenant les pages 1 à 208, paru le 15 janvier 1902; 2°, pages 209 à 400, paru le 15 février 1902 ; 3°, pages 401 à 560, paru le 45 avril 1902 ; 4°, pages 561 à 640, paru le 15 juin 1902. Le Gérant, K. R. bE RUDEVAL. LILLE. — imp, LE BIGOT Freres Let Mie î L Wobusquez}nupe botox de LA (AU # Le RE (: 174 £ FRS VIENT DE PARAITRE À LA | SOGIÈTÉ D'ÉDITIONS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES e Ai F. BR, DE RUDEVAL ET Cie =. ë k, Rue ANToINE Dupois (VI:') | | e PARIS | PARASITOLOGIE ANIMALE i. LE D: IV. Ne ee LEMAIRE | Préparateur à au Laboratoire de Parasitologie de la Faculté de médecine de Paris. |? “e Mie M FR Avec 301 figures dans le texte ET UNE PRÉFAGE PAR LE PROFESSEUR R. BLANCHARD Membre de l’Académie de médecine. : TEL er ) : RS 2 \ , = à \ 5 6 Lx : 4 Un volume in-18 grand jésus de 11-212 pages cartonné. Prix: # francs. RAS N A D ÉEEt" \ \ de Il est peu de sciences qui aient fait, ces dernières années, des progrès plus rapides que la Bactériologie et la Parasitologie. Com- | ) bien de maladies, dont on ignorait hier encore l’étiologie, ont été | reconnues avoir pour cause des parasites végétaux ou animaux. Laissan breux ouvrages, l’auteur s’est borné à l'étude dès parasites animaux, : insistant surtout sur les découvertes récentes qui viennent de transformer complètement nos connaissances sur certaines mala- dies parasitaires, telles que le paludisme et la filariose. ne Ce dans le but de faciliter ces études aux étudiants et aux médecins, que M. le D' Neveu-LemaiRE a écrit ce Précis de MD ie animale. «Il y résume, dit M. le Professeur _ BLANCHARD dans sa préface, non seulement les o ouvrages classiques. ussi les questions de parasitologie et de Zz00logie médicale, - mais plus nouvelles qu’il m’a entendu exposer à mon/cours et dont nous mous! entretenons journellement au Laboratoire. Il présente les faits sous là forme la plus. concise, comme le veut le cadre d’un tel: livre, mais aussi avec une précision et une exactitude auxquelles je me plais à rendre hommage. Sous un petit format”et dans un nombre de pages très restreint, les étudiants et les médecins y trouveront un résumé fidèle ee notions les LT classiques et des de découvertes les plus récentes. ç Envoi. franco de ce volume contre un mandat: poste de 4 francs, adressé a MM.F. R. de > RUDEVAL et C , éditeurs, #, rue Antoine Dubois, Paris, VI. € de côté les parasites végétaux, qui ont. fait, l’ objet de nom-. LE ARCHIVES DE PARASITOLOGIE REDACGTION : 15, rue de l’École-de-Médecine. PARTS, VIe ABONNEMENT : Paris et Départements : 20 fr. — Ünion postale : BL fr. Les Archives de Parasitologie publient des mémoires. originaux écrits dans l’une ou l’autre des cinq langues suivantes : français, allemand, anglais, espagnol et italien. Les auteurs de mémoires en langues étrangères doivent, autant que _ possible, FOURNIR UN TEXTE. DACTYLOGRAPHIÉ (écrit à la machine) afin de réduire ‘les corrections au minimum. Ce texte doit ètre conforme aux règles suivantes : 1° Ou appliquera strictement les règles de la nomenclature zoologique. où botanique adoptées par les Congrès internationaux. de zoologie et de botanique ; 2% On fera usage, tant pour les noms d'auteurs que pour je indications biblio-!: graphiques, des abréviations adoptées par ces mêmes Congrès ou par le Zo0lo0- é qical Record de Londres ; 3° Les noms géographiques ou les noms propres empruntés à des langues qui n’ont pas l'alphabet latin seront transcrits conformément aux règles interna- tionales adoptées par les Congrès de zoologie ; / 4° Tout nom d’être: vivant, animal ou plante, commencera par une première lettre capitale ; 5° Tout nom scientifique latin sera imprimé en italiques Coiened une fois sur Je manuscrit). DATE Dans l'intérêt de la publication et pour assurer lé maximum de perfection dans la reproduction des planches et figures, tout en supprimant des dépenses inutiles, nos collaborateurs sont priés de se conformer aux règles suivantes : 4° Dessiner sur papier ou sur bristol bien blanc. 2* Ne rien écrire sur les dessins originaux. 3° Toutes les indications (lettres, chitires, explication des Fate. ete. ) seront. placées sur un calque recouvrant la planche ou le dessin. 4° Abandonner le plus poonee le crayon à la mine de plomb pour le crayon Wolf ou l’encre de Chine. Les Auteurs d'articles insérés aux Archives sont instamment priés de renvoyer : à M. le D: J. Gurarr, Secrétaire de la rédaction, dans un délai maximum de, huit jours, les épreuvées corrigées avec le manuscrit où l’épreuve précédente. Ils recevront gratis 50 tirés à part de leur article. Ils sont invités à faire con- naître sans délais’ ils désirent en recevoir un plus grand nombre (50 au ma ximum}, | à leurs frais et conformément au tarif ci- -dessous. Ce tarif ne vise que l’impres-, sion typographique; il ne concerne point les planches, dont lé prix peut varier considérablement. Toutefois, il importe de dire que, pour les exemplaires d'auteurs, lés planches seront comptées à au prix de revient. Les tirés à-part ne peuvent être mis en vente. | TARIF DES TIRÉS A PART 25 ex. Pareille entières. 70e ci Po a RE ONE SGA Proisiquarts de fuient tn RL MASTER CRE Das demi-euinél "iv LE LI CR pet CH CE DUT RE UT AE QUnquantidetentlies, 60e PC 2 PANNE rer CASE SS tmhuitiène detente LL CE UMNOnNT EMA CRAN AT TEE ANNE ON Pplusteurs! fenilies RL NET OR E SN TT Dalténille Rio 10 Le Gérant : F. R./de RUDEVAL. 300 — LILLE. = imp LE BIGOT Fréres l VEN Ho TRE EN NE de DHL Te ES 001 ur | s ST M TEE 77 x a ou ue F