OR THERE OP LE FOR EDVCATION FOR SCIENCE OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY ; + RAT orale RERTCANAMUECUN HA TUNAG ATAIARE | 11 Rs # TANIA A ARCHIVES DES MISSIONS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES. ONIEUN HANIRINE à PNAEEAMAENA EN + Tente ARCHIVES DES MISSIONS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES. 4 A LR God Ce on | À 24€ Cie ; F, Lens, EEE mn: 2 CHOIX DE RAPPORTS ET INSTRUCTIONS PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS. TROISIÈME SERIE. TOME XI. PARIS. IMPRIMERIE NATIONALE. M DCCC LXXXV. HUREUN MANIA ADI MANTILN Le tn fer TABLE DES MATIÈRES SUIVANT L’ORDRE DANS LEQUEL ELLES SONT PLACÉES DANS CE VOLUME; Rapport sur une mission en Tunisie (1881-1882 ), par M. R. Cagwar. …. 1 Rapport sur une mission en Palestine et en Phénicie entreprise en 1881, MAP OTPRMONT GANNEAUE 0 de ce eee ca Quatrième rapport de M. Charles Tissot sur les missions archéologiqnes 5 Mer SP ohobcoc ce are DRE one eat or beat De Rapport sur une mission aux iles Philippines et en Malaisie (1879-1881), par M. le docteur J. MONTANO....................... Mr TL 271 M1S$, SOIENT, — XI, J1 IMPHIMENLÉ NATIONALE. ul dALEH M ES HAUGART MR SÉASA 4 Ge) Mat D SUOMI SU AIR RÉ aan irRel tient Ho lon à fie. Hi de ès 1e MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE. ÿ à ARCHIVES DES MISSIONS SCIENTIFIQUES. RAPPORT SUR UNE MISSION EN TUNISIE (1881-1882), PAR M. R. CAGNAT. Monsieur le Ministre, J'ai voulu consacrer ma seconde année de mission en Tunisie . à explorer dans le détail deux régions qui, à cause de la nature du sol ou du caractère des habitants, avaient été peu étudiées jusqu'ici. La première s'étend depuis Zaghouan et Hammamet au nord jusqu'à Kairouan et Souse au sud : c’est le pays des Zlass et des Ouled-Saïd, pays de plaines immenses, limité à l'est par le golfe d'Hammamet, à l’ouest par une succession de montagnes géné- ralement d’un accès assez difficile, qui relient le mont Zaghouan au Djebel Ousselet; malheureusement les circonstances ne m'ont pas permis de visiter la partie occidentale de cette région. Le sol est fertile en céréales et très favorable à la culture de l'olivier; aussi était-il, à l’époque romaine, couvert d'habitations rurales ou de petits villages occupés par des cultivateurs, dont on trouve aujour- d’hui les ruines à chaque pas. Les grandes villes, au contraire, y sont en pelit nombre, et elles sont complètement bouleversées. Ce fait s'explique d'ailleurs aisément : l'importance d'Hadrumète M1ISS. SCIENT. — XI. (l = aan (Souse) a toujours attiré de ce côté les armées ennemies, et l’on sait que cette région a particulièrement souffert des dévastations des Vandales et des Maures (). II n’est donc pas étonnant que j'aie recueilli dans ce pays relativement un petit nombre de documents épigraphiques. J'aurai également peu de monuments d'architec- ture intéressants à signaler à Votre Excellence. Je n'ai pas cru devoir énumérer dans le texte les petites ruines où l’on ne voit plus que des pierres informes couvrant la surface du sol, mais j'ai eu soin d'indiquer sur une carte, que j'ai l'hon- neur de joindre au présent rapport, toutes celles que j'ai visitées (?). Mes découvertes épigraphiques ont été, au contraire, plus nom- breuses dans la seconde partie de ma mission, où, partant du Kef, ville au sud de laquelle je n'ai pas voulu descendre cette année, je suis allé jusqu’à Tabarca, parcourant ainsi les environs de la frontière algérienne. 0) Cf. Procope, De bel. Vand., 1, 5 et seq. @) J'ai parcouru cette région à la suite de la compagnie franche commandée par M. le capitaine Bordier. Je tiens à le remercier cordialement ici, ainsi que ses lieutenants, MM. Gélas et Le Gal, et ses soldats, du concours et de l'appui qu'ils m'ont prêtés dans mes recherches. « un Ra PREMIÈRE PARTIE. ZAGHOUAN ET SES ENVIRONS. La: ville de Zaghouan ne m'a fourni aucun document nou- veau. El-Mogran (. Dans la cour de la maison dite de l’'Embranchement se trouvent déposées les trois inscriptions suivantes, qui ont été trouvées, m'a- t-on dit, entre le Foum Karrouba et le Djougar, dans les travaux de l'aqueduc (©). 1. Haut. de l'inscription, 0" 58; larg. ©" 40. — Haut. des lettres, 0" 045. 6 ANTORS M :PICARIO M-MEMo RIS - FIL- TVRRANIANO CASTO-RARO CVM VI XIT VIRO MAGIS E RIO, EF UAM SV RAS MONA TE ESS AIN NENENTEER ERREURS EGRIE SSVS à M, 7 (Estampage.) D{us) M{anibus) s(acrum). M. Picario, M. (Picari) Memoris fil(io), Tur- rantano, Caslo, Taro, Cum vixIt, Viro; magistro eliam Juris, qui seplua- gesimum annum aelalis egressus meae..... À la ligne 5 , la troisième lettre ressemble plutôt à un 1 qu'à un T; je ne crois pas néanmoins qu'il faille lire ZT viro. 1) El-Mogran est le point où se réunissent les deux branches de l’aqueduc qui amène à Tunis les eaux du Zaghouan et du Djougar. ) Le P. Delattre, qui vient d'en publier le texte d’après la copie prise par lui en 1880 (Bulletin de l'Académie d'Hippone, XV, p. 83), dit que la première inscriplion a été trouvée à 29 kilomètres de l'Embranchement, près du siphon du Djougar; la seconde, près de l'Embranchement même, et la troisième au lieu dit Zaouïat-el-Kedima. Di TRES 2e Born des lettres, o” 08. D M S D{uüs) M{anibus) s(acrum). I n’y a jamais eu d’autres caractères gravés sur cette pierre. 5! Haut. des lettres, 0” 045. LENPIROINMMVIS EE MILES : LEG : II - AVG HR L. Apronius, L. fliius), miles leglionis) III Aug{ustae), h(ic) e(st) s{ttus). Henchir el-Kasbat ( Thuburbo Majus). M. Tissot avait publié autrefois 0) une inscription que Wilmanns n’a pas retrouvée parmi les ruines de l’Henchir el-Kasbat; il en a conclu qu'elle avait été employée à la construction du pont jeté sur l'Oued Méliana; ce qui n’est pas. Elle a été remise au jour cette année dans les fouilles faites par MM. les officiers du 87° de ligne. L'un d’eux, M. le docteur Cliquet, a bien voulu m'en communi- quer un dessin et une copie; je la transcris ici, parce qu’elle offre quelque différence avec le texte publié dans le Corpus ©). l. MORE AIN EN AO Per 7 PA PIRIT AVE A Nr) co. TT SO ACTAIMUB Ro recto h; Was PEN TS SO hontestha NUS IS NO NÉE duo) he DRM IO name ETS DIROSSEEME PT ON MO" HONOREM FLAM HS X Mn rep RU TN END VI SIMENSDIONR WANT MS ICYNANE NITCOMRMDINENMIRERRE IPN] LVIMPRDIE DIT VAE CNVAN ORDO STATVAM DECRE VISSET #74VLO CONTENTVS SHPRPOSVIR DD (Rev. afric., |, p. 419. CO) virr, 853. ( SEA QUE us M. Fannio [M. f (ilo)], Papiria (tribu), V{i]ta[h c(enturioni) coh(ortis) ITIT] Sycambr{or(um), coh(ortis) 1 His|p{anorum), nusso [honesta] nussione [a divo Hadriano, | praef(ecto) juris] dic{undi), flam{ini) p(erpetuo), qui ob honorem. flam(onu) HS X mfillia) [nf{ummum) reip{ublicae) intulit et am- plus ludorum scaenicor(um) diem et epulum dedit; cut, cum ordo sta- tuam decrevisset, [tit]ulo contentus s{ua) p(ecunia) posuit; d{ecurionum) d(ecreto). À la dernière ligne, la copie du docteur Cliquet portait P D; je pense que c’est par erreur. Henchir Mcherga (Municipium Giuft). C£. C. I. L., vmr, 850. La base sur laquelle se lit cette inscription porte, gravés sur le bandeau de la corniche supérieure, en caractères de 11 centimètres de hauteur, dans un cartouche à queues d’aronde, les deux mots . suivants omis dans le Corpus : LEONTI DARDANI Ce sont deux surnoms appartenant aux personnages mentionnés dans l'inscription, et dont l’un s'appelait par conséquent P. Iddi- balius Victorinus Leontius, et l’autre M. Domitius Victor Dar- danus. CCE var 8071; On lit de même sur la corniche supérieure de la base qui porte cette inscription, en caractères de 16 centimètres de hau- teur, les mots : PATRICI LIBERI Les personnages mentionnés au-dessous se nommaient donc Q. Cervius Tertullus Felix Celerianus Patricius et P. Cornelius Dativus Liber. CHOC, ML 00 Le Corpus n’a pas signalé non plus la première ligne de ce texte épigraphique, qui porte : CONSTANTI gravé en caractères de 10 centimètres de hauteur. Les noms com- plets de M. Cimbrius étaient, par suite : M. Cimbrius Saturninus Constantius. CAC 6 CA J'ai lu ainsi le commencement de ce texte : I Rib-:pot IHII-IMP V COS PP C£. C. I. L., vm, 869. Cette inscription est très difficile à déchiffrer ; ma copie diffère un peu de celle de Wilmanns : M -CV’?Olius SÉONVERE NE VAS TS ES M G\ ?OLIVS BA PIN ES VIXIT ANNIS M. Cu.olfius] Secundulfs] viæit [a]nn[is) LXX; M. Gu.olius Felix prus VIRIL ANNIS. . . J'ai noté que la première lettre du gentilicium, qu'il est im- possible de lire exactement, ressemble à un C à la première ligné et à un G à la cinquième. LT AN MEN 10. Sur une petite base de 1° 30 de hauteur et de 0” 31 de largeur. — Haut. des lettres : 1° 1 0° 10; 2° 1, 0" 07; 3° 1. 0° 095; 4° 1. et suiv. 0" 04. — Les ca- ractères sont parfaitement nets et la lecture est absolument certaine : DAtEe MER CINE NO 5 AM CG CSN @RÉNAUM OL CIMBRIVS SATVRVS MANCEPS ET Q (si) GEMNIVS ET C:CALPVRNIVS OPTATVS ET BARGIVS SECVNDVS ET RVFINVS COINI vx PRIMVS IDIL : ET PRIMVS CVRVNANI - ET FELIX - C - GEMNI : ET : PRIMVS BVRROS ET FABIVS HO NORAÏVS ET SECVNDVS DEANA ET SEMPRONIVS SEVERIANVS : ET CERIVS FELIX SOCII : NITIONES SVA LIBERALITATE FECERVNT ANNO Il VIRR PMR M AI :PRIMIANI ET C:ANNAEI NAMPHAMONIS. (Estampage.) | Deo Mercurio Auglusto) sacrum. Cimbrius Saturus, manceps, et Q. Gem- mus et C. Calpurnius Optatus et Barqius Secundus et Rufinus, Coini (filhius), et Primus, Idil(is filius), et Primus, Curunni (jfilius), et Felix, C. Gemni(i filius), et Primus, Burros ( filius ?) et Fabius Honoratus et Secundus, Deana (filius ?), et Sempromus Severianus et Cerius Felix, soc nitiones, sua liberalitate fecerunt; anno IT vir(orum) P. Jui) Mail) Prinuiani et C. Annaei Namphamonis. Ce texte est intéressant. Il ajoute à l'onomastique africaine cinq noms qui ne s'y sont pas encore rencontrés : Coinus, Idil, Curun- nus, Burros et Deana. Ces deux derniers ne doivent pas, ce semble, être regardés comme des agnomina au nominatif; ainsi que le de- mande l’analogie, il faut plutôt y chercher des génitifs indiquant la filiation de Primus et de Secundus. Je lis Cimbrius et non C. Im- brius, malgré le point séparatif, le gentilicium Cimbrius étant déjà connu par une inscription de l'Henchir Mcherga (n° 7). Les personnages mentionnés ici, et qui sont au nombre de treize, formaient une société : le premier, Cimbrius Saturus, en RO en était le manceps À !, les autres étaient les associés. On sait que les impôts des municipes, comme ceux de l'État, étaient loués à des fermiers qui se chargeaient de les percevoir. Le sens du mot nitiones, comme le terme lui-même, m'est in- connu. On serait tenté de le regarder comme le régime du verbe fecerunt, qui se trouve à la ligne suivante; mais, dans les inscrip- tions trouvées à l’'Henchir Mcherga, la formule fréquente sua libe- ralitate fecerunt n'est jamais accompagnée d’un régime exprimé. Il faut donc bien plutôt voir dans ce mot un qualificatif du substan- tif socü. Je n’en ai pas trouvé d'explication satisfaisante. 11. Sur une belle base, haute de 1° 65 et large de 0" 65. — Haut. des lettres : 1 022520110096 211EtSLIV- 000. Sur la corniche supérieure : PROBANTI LAODICI lé Sur la base : RPANCATE SN PA VEC IEES ARC RAM LS PV BIOS ONPINAUTIMAVLIE TN AMF PAPER O PM AU VS LOUE I P-GODDAEVS VICTORIS FIL PAP RVFINVS : Q Q : AEDILES INLATA RPSH SVA LIBERALITATE FECERVNT ET: OB DE DICATIONEM EPVLVMORDINIDE DIE VRIVANO LD END) Probanti(i), Laodici. — Paci Auglustae) sacrum. L. Publicius, Optaui Veil) fillius), Pap(iria tribu), Optatus et P. Goddueus, Victoris fil{ius), Papiria tribu) Rufinus, q{uuestoricu), aediles, inlata r(ei) p(ublicae) s(umma) h(onoraria), sua liberalitate fecerunt, et, ob dedicationem, epu- lum ordini dederunt. L(ocus) d{atus) d{ecreto) d{ecurionum). Les sigles Q Q semblent être abréviation de quaestorici, ainsi que Wilmanns l'a Loi Ta à propos d'inscriptions analogues de l’'Henchir Mcherga © ( Sur le sens du mot manceps, cf. Festus, p. 151 (éd. Müller), Pseudo-Ascon. , ad divin. (éd. Orelli), p.119, etc. ® Cf. C.I. L., vx, 859 et 862. PR 10 NES 12. Haut. de la base, 1° 12; larg. 0° 55. — Haut. des lettres, 0” 08. PHENVEMOINITEANVG SACRVM CN ES ICO NMUMEVENCS BARONCNPIE REUNION CAMIENTE NWVS EL-PrEMIO:FILONIVS-MAX:F VICTOR AEDILES SVA LIBER AL: AND EME GER VIN MEMTUO;B DAT MTCNNERUIROMNSENM, g y M NAS SEA EM Lo OP pe Vo DE PERRIN IL UD MDUAID Plutoni Aug(usto) sacrum. Q. Rutilius Communis, Proculiani flius), Pro- culianus, fllamen) plerpetuus) et Q. Filonius, Max{imi) flilius), Victor, aediles, sua liberal[1]tate fecerant et ob deldic|atione[m gy]mnasium [plo- [pluf[llo dederunt. L(ocus) d{atus) d(ecreto) d{ecurionum). Sur le côté gauche de la base on voit une aigle romaine. Deux surnoms, appartenant aux personnages mentionnés dans ce texte, qui étaient probablement écrits sur le bandeau de la corniche supérieure, sont illisibles aujourd’hui. 15: Base de 1° 20 de hauteur et de 0” 50 de largeur. — Haut. des lettres : 1° et 2° 1. 0" 07; 4° L o" 06; les autres lignes, 0" 05. — Les caractères étaient gravés peu profondément et ont été effacés par le temps. PURE NO AN "TI VE sea TER ONFAANMEMES CIC ERA VS ROGATVS fI MVan ANNO AEDILITATIS SVAE MVNIFICENTIAM PROMI SERAT EANDEM CZLONI /S FELIX {##RIVS EX ASSE ATASABIOSCRIBI SZ EU NA \ M 1IN7ATET (Estampage.) TNT pie Plutont Au[q{usto) sa]er(um). Quam L. Tacchirius Rogatus fl(amen ?) mufn(r- cipu)], anno acdhlitatis suae, munificentiam pronuserat, eandem Q..... lonius Felix .....rius ex asse..... 14. Fragment de base, haut de 0° 70 et large de 0° 50. — Haut. des lettres : TOO) 2 OM OP SIN OO : CARKNVNTI Q:FVRFANIO MODERATIANO L/V///77/2 pe nr 6777017 Carnunu(:). — Q. Furfanio Moderatiano. . . IR ZOLIT ROUTE DE ZAGHOUAN À HAMMAMET. Henchir Beni-Darradji. IL ne reste plus guère dans cet henchir qu'un grand monument en blocage à moitié ruiné, qui peut avoir encore 6 mètres de haut; il se composait de deux étages : c'était certainement un mausolée. Henchir Bandoü. Les ruines qui se voient en cet endroit sont très confuses, mais elles couvrent un certain espace de terrain. Henchir Sidi-Djedidi. En face de la zaouïa de Sidi-Djedidi et sur la rive gauche de l’'Oued Saboun s'élevait, au haut d’une petite colline, un poste militaire de quelque importance. On ne distingue settement au- jourd'hui que des citernes. NAN | EN Henchir Mergab-es-Said. Cetle ruine est située sur une petite éminence, à gauche de la route de Sidi-Djedidi à Hammamet; on y voit encore de gros murs en blocage, restes d’une construction fortifiée. ROUTE D’HAMMAMET À DAR-EL-BEY DE L'ENFIDA, PAR BOU-FICHA. Après avoir traversé les ruines de l'ancienne Putput (Henchir Souk-el-Abiod), on arrive devant un grand mausolée en forme de tour, appelé par les indigènes Kasr-Mnara. J'ai l'honneur d’en joindre la photographie à ce rapport (pl. XIT). Tous ceux qui l'ont vu en ont parlé"), et je ne m'y arrêterai pas longuement. Du côté nord-ouest se trouve une porte qui était presque entièrement ob- struée par la terre et les débris tombés de la tour. On en aper- çoit la partie supérieure dans ma photographie, à droite. Je lai fait déblayer et j'ai pénétré dans une chambre voûtée mesurant environ 4 mètres de longueur sur 1 m. 60 de largeur. La voûte en est encore couverte d’un enduit en ciment; la hauteur en est de _ 2 mètres(), La base quadrangulaire sur laquelle repose cette tour et que sir Grenville Temple dit avoir 6 pieds de haut est, comme on le voit par ma photographie, entièrement enterrée aujourd’hui. Au nord de Kasr-Wnara se trouvent un grand nombre de pe- tits henchirs, que j'ai tous visités. Trois seulement méritent d’être signalés : Henchir Sidi-Bethir. On y voit encore les restes d’un monument rectangulaire qui mesure 20 pas de longueur sur 16 de largeur et auprès duquel gisent à terre des colonnes de calcaire rougeûtre. Henchir Tafernin. Cette ruine, située au milieu des montagnes, a’est plus qu'une M C£ C.I. L., vin, 963, et Guérin, Voy. arch., 1, 82 et 83. ® Je pense que c’est de cette chambre intérieure que parlent Schaw, Voyage dans plusieurs provinces de la Barbarie , À, p. 206, et sir Grenville Temple, Eveur- sions in the Mediterranean, 1. W, p- à. su TES dus accumulation de pierres de grand appareil au milieu desquelles se dressent quelques pans de mur encore debout. Il y avait évi- demment en cet endroit une petite ville. Je n’y ai pas trouvé d'in- scription; j'ai constaté seulement la présence d’une croix dans un cercle de 20 centimètres de diamètre, ainsi figurée : 16. Dans les flancs de la montagne se voient des grottes fort cu- rieuses : l’une d'elles mesure environ 10 mètres de hauteur sur 20 mètres de longueur et de largeur ; elles sont creusées dans un grès fort tendre. Les Arabes s'en servent aujourd’hui pour y remi- ser leurs troupeaux. Cet henchir est dominé par un piton dont le sommet était cou- ronné d'un ouvrage fortifié. On en distingue parfaitement les sub- structions en quelques endroits; les montants de la porte d'entrée en sont encore en place, ainsi que deux degrés de l'escalier qui y conduisait. Henchir Baïech. Il a été trouvé dans cet endroit une inscription dont M. le capi- taine Bordier a bien voulu me remettre une copie et un estam- page : 17. Haut. des lettres, 0° 05. M ®% FLAMInius vixit annis g LXXXII & © &. b. q. etc. SCOR NES s VAE PECVNIEC M. Flami[nius. . . . vixit annis]| LXXXII. O(ssa) [t{ua) b(enc) q{uiescant) , etc.] S. Corneli[us. . ... sluae pecuni(a)e c..... HN Dee Henchir bou-Ficha. L'Henchir bou-Ficha est une ruine de fort peu d'importance; on y a trouvé pourtant une croix sculptée dans un cercle de 24 cen- timètres de diamètre. La pierre qui la porte est encastrée dans le mur dela maison construite près de là par la Compagnie franco-africaine. Henchir Sidi-Khalifa (Aphrodisium. — Grasse). Les ruines de cette ville, qui ont été plusieurs fois déjà visitées et décrites Ü), portent actuellement le nom de Sidi-Khalifa, mara- bout auquel on a bâti près de là une koubba, il y a environ un siècle. Elles s'appelaient auparavant Henchir Fradise. C'est un fait que les voyageurs avaient déjà fait connaître; les indigènes nous en ont confirmé la vérité, et le cheik de l’endroit nous a montré à l'appui l'acte de propriété de sa zaouïa. Les deux monuments les plus importants sont : | 1° La porte triomphale (pl. XIII). — À 90 pas au sud, mon attention fut attirée par plusieurs arcades dont la partie supérieure d L À. Couloirs sans issne où l’on pénetrait par les b,b’. Portes plus petites, en plein cintre. Lar- portes b'. geur, 1" 80. B. Couloir où l’on avait accès par la porte « et c. Petites portes latérales de o® 70 de largeur. d'où l'on ne pouvait sortir que par les portes c. d. Colonnes engagées surmontées d'un chapi- Longueur, 5" 20. teau corinthien. a, Porte en plein cintre. Largeur, 2" 35, f: Colonnes semblables aux colonnes d. sortait de terre. Je fis commencer des fouilles sur ce point : mais l'eau, qui abondait dans les ruines au moment de mon passage, (1) Cf. surtout Guérin, Voy. arch. , LE, P- 911 et suiv. DEN 1 De vint bientôt nous forcer à renoncer au travail(). J'ai pu néanmoins prendre le plan ci-dessus de l'édifice que nous avions entrepris de dégager et dont je pense avoir reconnu la disposition générale. Je croirais assez volontiers que ce monument, qui est exacte- ment dans l'axe de la porte triomphale, et dont les chapiteaux sont presque identiques à ceux de cette porte, y était relié par une colonnade, ainsi que semblerait l'indiquer une amorce d’ar- cade qui se remarque, au-dessus de la colonne engagée dans le pied-droit oriental de la porte triomphale. Cet ensemble aurait ainsi formé une place entourée de portiques. I est évident que, pour pouvoir affirmer ce fait, il aurait fallu pousser les fouilles plus loin que nous ne l'avons fait. 2° Une forteresse. — La colline qui domine la ville à l'est est couronnée par un grand monument dont M. Guérin donne la des- cription suivante) : « C’est une enceinte rectangulaire construite avec de magnifiques blocs parfaitement appareiïllés; elle mesure 30 mètres de long (lisez 15) sur 10m. 53 de large (). Les assises inférieures reposent en retraite sur uu soubassement. Une cor- niche, actuellement détruite en grande partie, décorait jadis la partie supérieure de cette enceinte, qui me paraît être la cella d’un temple.» Plus loin, il ajoute : « La ville d’'Aphrodisium de- vait sans doute renfermer un temple en l'honneur de Vénus Aphro- dite, à laquelle, en vertu de son nom même, elle semblait comme dédiée. Si cette conjecture est fondée, je ne serais pas éloigné de penser que la cella que j'ai décrite était celle du temple de cette déesse (. » Cette conjecture ne me semble pas avoir été confirmée par nos fouilles. Le monument se composait de trois étages. L'étage supérieur était percé de fenêtres munies de barreaux en pierre; au lieu de pratiquer simplement une ouverture carrée dans l'épaisseur du mur, l'ouvrier avait eu soin de laisser à la surface extérieure une sorte de grillage formé par les parties de pierre qu'il n'avait pas U) H nous a été impossible de déblayer les fûts des colonnes qui se voient de chaque côté de la porte centrale; les chapiteaux seuls ont été mis au jour; la moitié au moins de l'édifice, en hauteur, est restée enterrée. @ Voy. arch., I, p. 312. @) La hauteur du monument jusqu’à la corniche est de 8 mètres. @ Voy. arch., IE, p. 314. ee pou enlevées. Le plafond de cet étage a disparu, ainsi qu'une grande partie des parois latérales. | Nous avons déblayé le second étage, qui était entièrement rem- pli de pierres, de terre et de cendres, formant à elles seules une couche de 90 centimètres de hauteurU). I était haut de 3 m.10 et se composait de six chambres entre lesquelles régnait un couloir dirigé à peu près de l’est à l’ouest. Dans les chambres, nous avons trouvé deux petites lampes vernissées à moitié brisées, ainsi qu'un col et un pied de flacon en verre de petites dimensions. Voici le plan de ce second étage : | . Couloir central, large de 1" 56. . Chambres. . Pierres et montants de la porte d’entrée intérieure. a 8 D > . Petites portes des chambres (largeur, 0? 90). c. Murs en blocage et citernes, probablement d'une époque postérieure, qui limitent l'édifice à Vest, d. Mur en blocage qui est recouvert d’un revêtement extérieur en grand appareil. Quant à l'étage inférieur que nous n'avons pas eu le temps de M) Les couches successives que nous avons rencontrées sont, en commencant par le haut : 1° couche de terre végétale, 2° couche de cendres, 3° couche de mor- lier, 4” couche de pierres et de sable. TE st, fouiller, il n'a pas aujourd’hui d’issue visible. Au milieu du mur qui regarde l'ouest on remarque, à quelque distance au-dessus du sol actuel, les restes d’une console qui supportait peut-être une statue. L'entrée était donc probablement tournée à l’est, mais elle pa- raît avoir disparu sous des constructions postérieures; toute cette face est absolument bouleversée. En résumé, je n'ai retrouvé dans cet édifice aucun des éléments caractéristiques d’un temple, sauf peut-être l'orientation, et je pense, jusqu’à ce que de nouvelles fouilles plus complètes permettent de décider la question d’une façon absolue, que l'opinion de M. Pelis- sier M), qui fait de ce monument une forteresse , est beaucoup plus plausible que celle de M. Guérin. Parmi les pierres entassées à l'étage supérieur et qui avaient servi à une reconstruction de la partie orientale, j'ai trouvé le fragment d'inscription suivant, gravé sur un cippe en forme d’autel, en lettres de la belle époque. 1e Haut. de la pierre, 0° 22; larg. 0° 4o. — Haut. des lettres, 0" 0». Les C et les © sont aussi larges que hauts. PANTEEI CONCOn MVNICIPIB\s P. Anthe[mius ?] Concor[dius?] municipibuls]. . . .. Le commencement des lignes est intact; il ne manque pas plus de trois ou quatre lettres à la fin. À la première ligne, on dis- tingue après l'E une haste verticale, suivant laquelle la pierre a été brisée. Les autres monuments que l’on peut signaler sont : . a. Une église déjà mentionnée par M, Guérin. J’y ai remarqué une croix grecque de 20 centimètres de haut, probablement celle dont il parle ®), un chrisme sculpté sur une clef de voûte : 0) Description de la régence de Tanis, p. 244. @ Loc. cit., p.323. Er 19. Haut. du p, 0° 22. — Chaque haste du y mesure 0" 20. a et une pierre rectangulaire où se voient sept trous de forme et de grandeur différentes : Largo. de la pierre, 0” 80; long. 1"; épaiss. 0" 40. — Trou À : long. o" 30; larg. 0" 32; prof. 0” 18. Trous B : long. 0" 29; larg. 0°” 34. Trous m : prof. 0" 10. Il n'y a sur les faces latérales de cette pierre aucune trace d’in- scription, ce qui eût pourtant été nécessaire pour nous éclairer sur l'usage auquel elle était destinée. Sa présence au milieu des ruines d’une église inviterait à y voir un monument religieux. Par la forme générale, elle se rapproche des autels primitifs du culte catholique N). b. Un amphithéätre qui mesure 58 pas de largeur. Une très pe- tie partie du podium est encore debout. 0 Cf Martigny, Dict. des antiquités chrétiennes, au mot Ara. MIS$. SCIENT, — XT. 9 LMVRIMEIIR NATIONALE: Je Qt a En parcourant les ruines de ceite ville, j'ai encore remarqué : 1° Sur un chapiteau qui gisait à terre, au pied de la colline où est bâtie la forteresse, à une centaine de pas de l'arc de triomphe, un chrisme haut de 12 centimètres et large de 10; la partie supérieure de la croix repose sur l’abaque et la partie infé- rieure sur le chapiteau même : 21. 2° Une inscription gravée sur une base brisée, dont les deux parties ont été employées dans des constructions; les premières lignes seules peuvent être déchiffrées avec certitude : 29° Larg. 0” 55. — Haut. des lettres, 0” 05. A. QAGRIORVSTICIANOVEPROCAVGN IRACT KARTHAG:PROC PRIVAT au GGNN ERÎITALIAMPRO cl OTVS Zum ST GUEMANR ELA EM M M MM M MN CURÉENUWN MM B. (Estampage.) Q. À grio Rusticiano v(rro) e(gregio), proc(uratori) Aug(usti) n(ostri) trac- t{us) Karthag(imiensis), proc{uratori) privat(ue) [Au]g{ustorum duorum) n(ostrorum) per Ttaliam, pro[c{uratori)] totius. . . .. Si ce cursus honorum est rédigé, comme il semble, dans l’ordre inverse et qu'il soit question de Marc-Aurèle à la quatrième ligne, Q. Agrius Rusticianus aurait été procurator tractus carthaginiensis, (late, 10 ent peut-être sous le règne de Marc-Aurèle et postérieurement à la mort de L. Verus (an. 169); il aurait exercé auparavant la fonction de procurator privatae per [taliam, vraisemblablement sous Marc-Aurèle et L. Verus. La forme des lettres ne contredit pas cette hypothèse; 3° Des fragments de poterie avec inscriptions dont je transcrirai le texte à la fin de mon rapport. Henchir Fragha. L'Henchir Fragha, qui m'a été désigné aussi sous le nom d'Hen- chir Chigarnia, renferme un fort byzantin, flanqué de quatre bas- tions aux angles, de belles dimensions et assez bien conservé. M. Mangiavacchi, qui, grâce à la position qu'il occupe dans la Société franco-africaine, connaît parfaitement tout ce pays, me fit remarquer dans cette ruine un magnifique piédestal enterré Jjus- qu'au sommet; il portait l'inscription suivante, que M. L. Renier a bien voulu communiquer à l’Académie des inscriptions et belles- lettres () : 29 Haut. du piédestal, 1" 60; larg. 0° 70. — Le cadre de l'inscription mesure 0" 84 de hauteur. — Les lettres sont hautes de 0" 04. PMPAGA ES EL AN NO VPN E RO CONS EANMINO:: PrO HÉMNVTOMO AN IGE PONT PFARIC" MENM AUX | TRAPBEMAONDIESYE AIRE COL:VPPENNA :DEVOTA NVMINI MAÏIESTATIQ_ EIVES DD Pre Estampage. pag Impleratori) Caes{ari) Flavio Valerio Constantino Pio Felci) Inviclo Au- qlusto), pontifici max(imo), trib{unicia) potestate , col{onia) Uppenna devota numint mayestatiq{ue) eJus; d(ecurionnm) d(ecrelo) p(ecunia) plublica). UM) Séance du 10 mars 1882. OT) La ville située en cet endroit portait donc le nom d'Uppenna et avait sous Constantin le titre de colonie. Le fort avait été bâti avec des pierres empruntées aux diverses constructions de la ville, äinsi que le prouve la présence dans ses murs de deux inscriptions qui y ont été recueïllies et sont mainte- nant encastrées dans le bordj de Dar-el-Bey de l'Enfida. 24. Haut. de la pierre, 0" 30; larg. 0” 30. — Haut. des lettres, 0" 045. O'DAMUES CES ENS EMENRIPIS MLB:G UE ANIS & LXX O(avwv) ? D{us) M{anibus) s(acrum). C(a)esel(ljius Martis vixit a(n)nis LAX. Le surnom Marts s’est déjà rencontré plusieurs fois en Afrique). 25. Haut. de la pierre, 0” 50; larg. 1° 10.— Haut. des lettres : 11. 0” 10; 2° 1. o” 08. \ Ÿ EX OFICINA MVZZ'UAATINA Ex of(f}icina Mu..... {ina. On y a trouvé aussi deux pierres portant des croix grecques dans des cercles, l’un de 47, l’autre de 4o centimètres de diamètre. Je dois encore signaler une piscine d’une forme particulière qui se voit au milieu des ruines de l’'Henchir Fragha : elle se compose d’un bassin central de 88 centimètres de diamètre, profond de 50 environ. On y descend par un second bassin d’un diamètre plus grand; mais, au lieu d’avoir comme l’autre la forme d'une cuve cylindrique, ce dernier se compose de sept niches demi-cylin- driques dans lesquelles une personne peut s'asseoir, chacune d'elles ayant 37 centimètres de diamètre. Si l’on faisait une coupe de cette W) Cf. C. I. L., Indices, p. 1028. MA Li piscine à 10 centimètres au-dessus du bord du cylindre intérieur, on obtiendrait cette figure : Henchir Bir-Ouled-el-Guelai. M. Mangiavacchi m’a communiqué l'inscription suivante, relevée par lui auprès du puits dit Bir Ouled-el-Guelaï, à quelques kilo- mètres au sud-est de Där el-Bey de l’'Enfida : 27: Croissant. IATEPRAETACA MAIVM RVRIS S:P°:M Shi LE su ME malri? dulciss(imae) p(osuit). [V{ixit)] an(nis). APATE S{ita) hic) e(st). \ ROUTE DE ZAGHOUAN A SOUSE. La Table de Peutinger indique une route allant de Thuburbo Majus à Hadrumetum; j'emprunte au Corpus le tableau suivant, 997 qui donne, en même temps que le texte de la table, la synonymie moderne des noms antiques d’après les savants allemands 0 : Tuburbo Majus. ; H. el-Kasbat. XV XV Onellana. H. Sidi-Ahmed-Abd-el-Azz. XVI XVI Bibae. H. Harath. XVI XVI Mediocera (leg. Mediccera). H. Medeker. VI VI Aggerfel ©). H. Takrouna. VIII VII ÜUlisippira. H. el-Menzel. Û XVIII Gurra (leg. Gurza). Kala-Kebira. VII VII Hadrito (leg. Hadrumeto). Souse. Les traces de cette voie sont parfaitement visibles encore au- jourd’hui, et je l'ai suivie depuis un poirit appelé Henchir Rmir- mir, situé sur la route de Zaghouan à Aïn-Medeker jusqu'à un pont jeté sur l'Oued Boul dont je parlerai tout à l'heure. L'Henchir Rmirmir se trouve à 17 kilomètres environ au sud- sud-est de Zaghouan; on y voit les restes d’un établissement de peu d'importance; on y a néanmoins découvert cette année un fragment de mosaïque d’un iravail fort soigné. On y distinguait une tête de Vierge très expressive; à droite la trace d'une palme ou d'un 1ys, à gauche un oiseau. À partir de cet henchir, la route se dirige du nord au sud vers Aïin-Medeker : en face de la montagne où est situé l'Henchir Ba- tria, j'ai rencontré une borne milliaire, qui a été transportée en- suite à Dar-el-Bey de l’'Enfida : [2 ONCPTENVut MB ET. ®) Ce mot est lu Aggersel par certains éditeurs. DENTS es Haut. de la pierre, o* 70; larg. 0” 22. — Haut. des lettres, 0” o4. D N FLAVIO IV MIPOMCRMS P'ONNIO BL SSIMO CA (sic) ES XX VIII (Estampage.) D{omino) n{ostro) Flavio Julio Crispo, nobilissimo Caes{ar)r. (Millia passuum) XX VIIT. Ce monument est le premier qui ait été trouvé en Afrique en l'honneur de Crispus, le fils de Constantin D. Le nombre des milles (XXVIIT) est en désaccord avec les don- nées de la Table de Peutinger. En effet, la distance de Thuburbo Majus à Mediccera y est indiquée comme étant de 47 milles; cette borne ayant été rencontrée à 9 kilomètres avant: d'arriver à Aïn- Medeker, c'est-à-dire à 6 milles, le point où elle était placée, se trouverait, suivant la table, à 41 milles de Thuburbo et à 45 de Souse. Ces deux nombres s’écartent considérablement de notre chiffre XXVIIL. IL faut donc avoir recours aux conjectures pour expliquer ce fait : deux suppositions me semblent également plau- sibles : 1° On sait que deux routes partaient de Thuburbo Majus : l'une se dirigeait vers Carthage par Onellana, Uthina (Oudena) et Maxula (Radès) ®); l'autre, celle dont nous avons donné plus haut le tableau, quitiait ia première à Onellana pour gagner au sud- est Bibae. Il fallait donc, pour venir de Carthage à Souse, en passant par Ain-Medeker, ce qui est la voie la plus courte, faire un crochet à droite pour se diriger vers Onellana, puis un second crochet à gauche pour marcher sur Bibae, puis un troisième à droite pour atteindre Mediccera, détours qui augmentaient consi- (1) On en a découvert presque en même temps un autre en Algérie. @) Table de Peutinger (éd. Fortia d'Urban), p. 294. LE LE en" a dérablement la distance et que la configuration du pays ne ren- dait pas nécessaires. Rien n'empêche de supposer qu'il y avait une voie plus courte partant d'Uthina (qui se trouve précisément à 28 milles du point où j'ai rencontré le milliaire 0 et se diri- geant en droite ligne vers Mediccera. 2° I se pourrait aussi que, outre la voie que nous avons citée entire Thuburbo Majus et Mediccera, et qui contournait le mont Zaghouan par le nord, à une certaine distance, il y eût, pour relier ces deux points, une seconde route plus courte, qui aurait passé au sud de cette montagne, entre celle-ci et le massif -du Djebel Saouaf, et qui, contournant le Djebel Zeriba, serait en- suite descendue en droite ligne vers Aïn-Medeker. En tenant compte des détours qu’elle aurait été obligée de faire, car le dé- filé est assez difficile à franchir de ce côté, on arrive aussi à peu près au nombre de 28 milles, la distance de Batria à Thuburbo Majus à vol d'oiseau étant de 22 milles. Quoi qu'il en soit, l’ancienne voie de Thuburbo à Hadrumetum mesurait, entre les deux accotements, 6 mètres de largeur; ji obtenu ce chiffre en deux endroits différents. Après avoir passé à à kilomètres à l’est de Bairia, ville qui était reliée à cette voie par une petite route dont on distingue encore les traces, elle gagnait Aïn-Medeker, qu’elle traversait. On voit au milieu des ruines de cette ville deux mausolées qui bordaient la route; puis, suivant toujours la direction nord-sud, elle passait entre le Djebel Ta- krouna et le Djebel Abd-er-Rahman-el-Karsi et franchissait l'Oued Boul sur une chaussée de 7 m. 50 de largeur, dont les restes sont encore debout. À partir de ce point, je n'ai plus retrouvé de traces de cette voie; mais on croit qu'elle passait successivement par l'Hen- chir el-Menzel et par Kala-Kebira, où il n’a pas été fait, cette an- née, de nouvelles découvertes, à ma connaissance. J'ai visité successivement toutes les ruines qui se rencontrent le long de cette voie entre l'Oued Boul et l’Oued el-Hammam, et je crois utile de m’arrêter sur quelques-unes d’entre elles. U) TH est encore une autre ville éloignée de ce point de 28 milles, c'est Vina (H. Meden); mais une route secondaire qui aurait relié Vina à la route partant de Thuburbo Majus vers Hadrumetum aurait certainement passé par Bibae; par conséquent, au delà de cette ville, on ne trouverait plus d’autres milliaires que ceux de la voie principale. ARS LENS Henchir Batria (Botria). M. Guérin a décrit très exactement les restes de cette ville () J'ai fait fouiller les ruines de l'édifice où il a copié les deux in- scriptions qu'il rapporte sous les numéros 492 et 493. Nous avons mis au jour un dallage en pierre blanche ainsi que les bases d’un certain nombre de colonnes qui étaient encore en place; nous avons aussi trouvé les fragments d’un entablement qui semblait entièrement couvert par une grande inscription : 29. Long. des fragments : a, 2" 57; b, 2" 590); c,1"366);d,2,58;e,2"70;f, 2° dome 190); à, 0" 45; k, 0" 63. Haut. des rl OM LE, EC \ ADMINISTARNTEYQYMYCivÙ ENDvL b. VICTORINVS VIR CLARISSIMVS CON ce. CENTIO-FL-P-CVR:REI-PVBEIC d. TE PLVRIMA SECLA COEPTVM e. BVS PARTE EX PEC PVB PARTE EX OBLATIONE f SPLENDONI RESTVTIANI ET P AVR ROBVRI-PR g. À SOLO DVARV | h. VIRATVS-C:AVRELI:GALOSI ET M FAVONI MA : i. OB:VM k. MIPPAVIT (Estampages.) = = Vota p(opul) B{otriensis ?). Admunistrante. Q. Mycio Endul..... Melo rinus vir clarissimus, con[sularis ? Aa CUT NA centio , fl{aniune) plerpeluo), cur(atore) reï publiclae NU anlte plurima s{(a)ecla coep- De do bus parte ex pecunia publica, parte ex oblatione. . .….. Splen- doni(i) Restutiani et P. Aur(elui) Roburi, pr..... , &« solo, duuru|m] Lies restituit, anno IT] viratus C. Aureli(i) Galosi et M. Favoni(i) M Voy. arch., WW, 305-507. 2, COGIPL;, Nix, 017: @) CPC: LL, vu, 917 (?): CE C. IL L., vux, 914. Lio H est impossible d’assigner aux deux derniers fragments (: et ) une place, même conjecturale, dans cette inscription. Nous avons rencontré encore dans nos fouilles les fragments d'inscription suivants : Sur des fragments d'entablement très dégradés par le temps. — Long. des fragments : À, 5° 60; B, 2" 40; G, 1° 52. — Haut. des lettres, 0" 22. DT DO NDI TN C. UM API 31. Haut. de la pierre, o" 50; larg. 0° 45. — Haut. des lettres : 1° L 0” 08; AD O0 no SV ET COMM GANTS VNIÈE Henchir Sidi-Abd-er-Rahman-el-Karsi. . Au pied de la montagne appelée Sidi-Abd-er-Rahman-el-Karsi et près de la koubba consacrée à ce saint on voit une ruine romaine d'une assez vaste étendue : peu de monuments y subsistent encore, mais il y avait là certainement un établissement de quelque impor- tance. On y voit notamment un bassin de 6 mètres de largeur sur 7 m. 50 de longueur, où l’on descendaït par un escalier de neuf marches encore parfaitement conservé. L'eau y était amenée de la source voisine, qui fournit en abondance une eau gazeuse très agréable au goûl, par un pelit aqueduc à ciel ouvert fort bien conservé. La source elle-même est canalisée et sort par un conduit rectangulaire qui déverse ses eaux dans une grande chambre in- térieure d'environ 1 m. 50 de largeur sur 3 mètres de longueur, d’où elle s'écoule entre deux murs taillés dans le roc. Je suis porté à identihier cette ville avec l’Aggerfel de la Table de Peutinger, que les auteurs du Corpus placent, comme on l’a vu, à Takrouna. Voici les raisons qui me semblent donner quelque paids à cette opinion : 1° Les restes romains d'El-Karsi sont beaucoup plus considé- rables que ceux de Takrouna, qui en réalité sont insignifiants. 2° La voie romaine dont j'ai parlé plus haut passe entre l’'Hen- chir el-Karsi el l’henchir situé au pied du Djebel Takrouna |versant est), mais à 3,100 mètres du premier et à 6 kilomètres au moins du second. Comme, d'un autre côté, la distance entre Aiïn-Mede- ker et Takrouna est à peu près la même que celle d'Ain-Medeker à El-Karsi, je crois qu'il est préférable d'identifier cette dernière ville avec l'Agcerfel de la table. Je n'ai rencontré dans ces ruines qu'un seul cippe romain, employé dans la construction d’une fontaine située auprès de la koubba. L'inscription en est entièrement effacée. Henchir Zombra. En face du village de Sidi-bou-Ali, à 27 kilomètres environ au nord-ouest de Souse, se trouve une ruine désignée par les indi- sènes sous le nom d'Henchir Zombra. On y voit encore les restes d'un amphithéâtre (0) long de 62 pas et large de 48; j'y ai égale- ment remarqué quatre cippes dont l'inscription a été détruite inten- tionnellement : la face sur laquelle elle était gravée a été enlevée par éclats. Souse. J'avais entendu parler d’une collection de terres cuites apparte- nant à un industriel français, M. Gandolfe, qui les avait trouvées à l'Henchir Biniana, ruines situées à 13 kilomètres au nord-nord- ouest de Souse., M. Gandolfe a bien voulu me montrer toute sa collection et me permettre de l’étudier. % M. Pelissier | Description de la régence de Tunis, p. 261) parle des ruines d’un théâtre que je n’ai pas remarquées. RNRRLS SEE Elle se compose de dix-huit statuettes, généralement en terre rougeâtre. Celles-ci se divisent en quaire types distincts, qu'elles reproduisent avec certaines différences de détail; mais elles sont loin d'avoir toutes une égale valeur artistique. Premier type. Femme (?) drapée, debout, semblant tenir de la main gauche un petit vase dans lequel elle puise de la main droite; au-dessous de la main gauche pend un autre vase de forme allongée. Le travail en est assez soigné. On distingue encore des traces de peinture rouge sur cette statuette, dont la hauteur est de 32 centimètres (® (pl. XXIV, 1). Ce type se trouve reproduit sur onze terres cuites : 1° Hauteur, 28 centimètres. Cette figure est beaucoup moins élé- gante que la première : les yeux sont très grands et très fendus; la chevelure est disposée différemment (pl. XXIV, 2). 2° Hauteur, 27 centimètres. Travail plus grossier que celui de deux statuettes précédentes. 3° Hauteur, 25 centimètres. 4° Hauteur, 25 centimètres. Hauteur, 27 centimètres. 6° Hauteur, 26 centimètres. Les draperies sont moins soignées encore que dans les figures déjà citées. 7° Hauteur, 24 centimètres. Travail très grossier. 8° Hauteur, 25 centimètres. Même sujet, mais le personnage tient de la main gauche un bélier sur lequel s'appuie la main droite; on ne distingue plus de vase. 9° Hauteur, 22 centimètres. Même sujet, mais on ne voit plus de draperies : le personnage est couvert d’une tunique sans aucun pli : on aperçoit seulement la trace d’un pan du vêtement qui re- tombe de l'épaule gauche sur le côté droit. Cette statuette tient, comme la précédente, un bélier dans la main gauche. 10° Même sujet. 11° Hauteur, 23 centimètres. Statuette où se trouvent réunis les attributs signalés dans les statuettes précédentes, le vase et le bélier. Art très grossier (pl. XXIV, 3). U) Sur le haut de la cuisse gauche se voit une croix de Saint-André en relief. — 29 — Deuxième type. Femme debout, vêtue d’une tunique talaire, la tête couverte d’un voile qui encadre la figure. Hauteur de la statuette, 28 cen- timètres. (Les bras sont cassés.) Sur une autre statuette analogue, la femme est assise. Art très grossier. Troisième type. Personnage drapé portant de la main gauche un objet de forme indécise; le bras droit retombe le long du côté etla main tientun vase. Quatrième type. Figure accroupie; dans la main gauche, on distingue un oiseau, une colombe sans doute; dans la main droite, des raisins. Sur le front on voit un croissant renversé. Terre grisatre. Trace de cou- leur rouge et bleue. Hauteur de la statuette, 10 centimètres (pl. XV). Ce type est reproduit sur deux autres figurines identiques, en terre rougealre, hautes de 18 centimètres. Sans vouloir étudier ici ces statuettes dans le détail, mi en dé- terminer la valeur, ce qui appartient à de plus compétents, je ferai remarquer que tous les attributs qu'elles portent à la main, bélier, vase, raisins et colombe, sont des symboles de Baal-Hämân et de Tanit (1). Nous sommes donc en présence de figures non pas phé- niciennes, mais punico-romaines; la représentation du croissant sur le front de l’une d'elles conduit aussi à cette conclusion. J'ai relevé dans la même collection quelques marques de lampes, que je publierai plus bas, et un fragment d'inscription trouvé à Souse même : J2, Haut. des lettres, 0” 03. dis man saC KR V M AN [] viæit anis IX:M:V: [Di(is) M{anibus) sa]erum; . . ...a [uixit anus] IX m{ensibus) V..... 0) C£ Ph. Berger, La Trinité carthaginoise (extrait de la Gazette archéologique , 1880), p. 9 et suiv,, p. 51 et suiv. PRET) RE: ROUTE DE ZAGHOUAN À SOUSE, PAR DAR-BEL-OUAR. Au lieu de suivre la route dont je viens de parler, on peut en prendre une autre un peu plus longue, mais où l'on trouve des restes antiques très intéressants : c’est celle qui, contournant le Djebel Zaghouan, passe entre cette montagne d'un côté, le Djebel Zeriba, puis le Djebel Saouaf de l’autre, suit les pentes occiden- tales de cette dernière montagne et se dirige ensuite vers le sud- est, pour gagner Souse. On rencontre successivement plusieurs henchirs importants. Henchir el-Kasr. Cet henchir s'étend sur les dernières pentes méridionales du Djebel Zaghouan et occupe une longueur de 2 kilomètres à peu près. On distingue successivement, en allant de l’est à l'ouest : a. Sur un mamelon, une construction forte bâtie en grand appareil ; b. 200 ou 300 mètres plus loin, un mausolée ruiné, entouré de débris confus: c. À 1 kilomètre au delà, une grande quantité de ruines au milieu desquelles s'élève un fort beau mausolée de forme rec- tangulaire, haut de 2 mètres environ, large de 6 m. 45 et long de 8 M. 10. Au fond, à droite et à gauche, se voient trois niches qui mesu- rent 2 mètres de hauteur sur 1 m. 18 de largeur, les pierres sont appareïllées avec grand soin. Au-dessus de la porte d'entrée se lit une inscription dont la ré- daction sort des habitudes épigraphiques de la langue latine. Elle ne nous apprend ni le nom des personnages ensevelis dans ce mausolée, ni même celui de la famille à laquelle ils appartenaient, ni l’âge auquel ils sont morts. À cause de son originalité même, il m'a semblé utile d'en reproduire le dessin, bien qu'elle ait été déjà signalée par Borgia, avec quelques petites inexactitudes il est vrai 0). %) Leydensia, IV, n° 14 (H)—C. I. L., vur, go1. URUT 39. Haut. des lettres, 0" 07. Échelle 4 0" C’est le seul monument qui soit encore debout dans cet henchir. Henchir Zaktoun. Au pied du versant méridional du Djebel Saouaf, à 19 kilo- mètres de Zaghouan et à 10 kilomètres de Batria à vol d'oiseau , on rencontre des ruines qui couvrent un espace de 2 kilomètres carrés environ. La ville romaine qui s'élevait en cet endroit portait le nom de Thaca (civitas Thacensium) 0), ainsi que le prouvent deux in- scriptions que j'y ai relevées et qui ont été communiquées à l’Aca- démie des inscriptions et belleslettres () : 3. Haut. de la pierre, 0” 4o: larg. 0" 87. — Haut. des lettres : 1° et 2° 1. 0" 07; les autres, 0” 05. DALIS RANCE SACUR PRO AS AMEN En. NP: @rAR’S TYAELIYHADRIANIYANTONIN: AVGYPIISLIBERORVMQ:EIVs CMRPSSMIELA CH STP RES VAN EELICE CNE (Estampage.) Düs Auglustis) sacr(um), pro salute Imp(eratoris) Cales{(aris)] T. Aeli(i) Hadriani Antonin|i] Auglusti) Pi liberorumqlue) ejufs], civitas Thac(en- sium s{ua) pecunia) f{ecil); suf( fete) Felice Aej lu)? f{ilio)]. 9) On remarquera la ressemblance du nom ancien Thaca et de l'ethnique mo- derne. 2) Séance du 28 avril 1882. DD On est frappé de la similitude qui existe entre cette inscription et un autre texte épigraphique trouvé dans une ville voisine, Thi- bica (H. Bir-Magra) et publié dans le Corpus () : Aesculapio Aug{usto) sacr(um), pro salute Imp(eratoris) Cues{aris) T. Aeli(i) Hadriani Antonini Aug(usti) Pi, liberorumq(ue) ejus, civitas Tlubicaensis Idec(reto) dec{(uriorum)], plublica) plecunia) fecit; instante operi Felice Victoriae ? ftho, sufete. Au temps d’Antonin le Pieux, la ville de Thaca était donc une civitas Juris peregrini, administrée par des suffètes, comme sa voi- sine Thibica; elle porte encore ce titre dans un autre texte épigra- phique gravé en 212, sous le règne de Caracalla, qui se lit sur le mur {côté nord) d’un grand édifice, le seul qui soit debout dans cet henchir. Ce monument, de forme rectangulaire, mesure envi- ron 5 mètres de hauteur; il est long de 22 mètres et large de 29. Du côté sud, le mur est percé d’une fenêtre de 2 mètres de lar- geur sur 2 m. 90 de hauteur,et d'une porte de même largeur qui n’a actuellement que 1 mètre de hauteur. À gauche de la fenêtre, en regardant de l'intérieur du monument, existe une meurtrière. Du côté nord, l'édifice est flanqué de deux bastions : c'était donc une forteresse; mais le mot aedes qui se rencontre dans l'inscrip- tion que je vais citer nous indique que c'est par suite d’un rema- niement postérieur qu'il recut cette destination : ( vu, 765. DRE “uonduosut 97799 suep ro710d 9j yeanod ou ‘etc uo nb Sauirppg snouDuur) 911 9} sud quefe u ‘eppeovren |, ‘ouuanlunquy souessrnd SUIZzUMP ef 8p nigaoï 39 SIoj oweIson ef Anod fnsuoo sduey owgur u9 je eqpeoere] onb crc ue 159 7) ‘pof vonqud munsad snlo si (1)1o7ofia tuopon tumsuoonyg sppuo [°°° ":::"smodoupn ann] 1 70] 101ju0çg tuvlouy up ‘[s1liodougn IUDLIPOE] 1u[p ‘suodououd nq TIUOQU F7 1 “{shodou ribuung rompu aq roy pr ap (nf (au) copy ronumug] (ao rfquvq] wrulqpy bhlabur nd 000 (irundog up ‘(onuw)d (sup) L dl w > sr de 0 L 1 NY À S$ y » { = : » » 0 . + ; hé. Ar Héliog. Dujardin. 0772727772 Bora] 4 : x @ ECS ce = SES G. ‘ PL XVII, [leliog, Dujardin amp 60e ri he À PURE = Teliog. Puyardin. k On tr LAN | 15419 À VAI ñ 1 x CEA Vie At Le RS SL LR DSL ECOUTER TT ESS RAT de da A Mate v # ra ar $ \ 1 1e à NN | Y 4 4 La 1H. Oudena L / NTHINA 7 #1 LA OP 7 4 C7 LA fl 36 Oo A (OA 30° ÿ Hcherga HT SÉ/Ihmed-Abd-el-Asix GIVFL ue. -#.. ONELLANA ner re Pic ESS v2 De El-Mogran, Le Zaghouan® ne Fax 3 \ NN WI L H. el-hasba N \ UC THVBVRBO MAIVS . \ LA AB} 2 . HS EMohammed-ben-1flia H,Zquidan FH. Ouldjet-elE&ib* . LSad N.B. Les noms anciens sont eeriks en capitues, HAimän Les noms modernes en italique - PT Lu gui RE «HNebhana Rr Bor 36° = RUE Echelle : 4oo 000 + ES Zee RENE DAT Bo. *A,el-Meden VINA J'ÉDjedii Hebkhdar® PAergabes Said Æ el-Hammam LL Zougu it edeb Pere - EUR. 4 SÉARmed PE L É JA S'ÉBetlur k, s H S'ÉCherif ty EST _. Î Mesa € RE aie b Arbra #. S'EBaiech F “Hsour Camous “H.Ouaid M ® # LL Faouara LES ; AL Naïssa É 0 " FE E A bou-f H. Coubbaa à La à H. Abe-et- HS -Hhalifàa D E | APHRODISIVM >; Ain-eT -Hallouÿ L +] CasUlaia J A RARE MR AU M LT H.Fragha | 7 VPPE NA° J) L. Fettala #“ 1. Crouibda Par Khaled le À 7 Dolmierrs D AN (| 7/1 É lol-Hadjar) HORRIE GAELIA Dar bel-Ouar 3) \})})] S))1/1)1/ AD (L {( V1 1 ue | dll! Eu — _ Pmprime rie Nationale, En RE Ton NE Pal PIE TUE os CRE Green RAPPORTS SUR UNE MISSION EN PALESTINE ET EN PHÉNICIE ENTREPRISE EN 1881, PAR M. CH. CLERMONT-GANNEAU, CORRESPONDANT DE L'INSTITUT, ANCIEN (VICE-CONSUL DE FRANCE À JAFFA, SECRÉTAIRE-INTERPRÈTE DU GOUVERNEMENT POUR LES LANGUES ORIENTALES, DIRECTEUR ADJOINT À L'ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES. CINQUIÈME RAPPORT. Paris, le 8 février 1882. Monsieur le Ministre, Conformément aux instructions contenues dans la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire à la date du 19 mars 1881, en me confiant la mission archéologique dont je viens de m'ac- quitter en Syrie, j'ai l'honneur de vous adresser un rapport gé- néral sur l’ensemble des recherches exécutées et des découvertes faites au cours de cette mission, aujourd’hui terminée. Je commencerai par rappeler pour mémoire les quatre rapports partiels que j'ai eu l'honneur de vous envoyer successivement pendant mon séjour en Orient, et qui sont consacrés à quelques points de détail ®. Le loisir m'a manqué depuis pour continuer à vous tenir régulièrement au courant des travaux qui absorbaient tout le temps que j'y pouvais consacrer. Mais ce silence forcé n'avait pas pour cause l’inaction, bien au contraire. Débarqué à Jaffa le 31 janvier 1881, je m'y suis embarqué le 31 décembre pour revenir en France. Ma mission malheureusement ne s’est pas faite, je dois le dire, dans des conditions aussi favorables que je l'aurais désiré. Archives des Missions scientifiques et littéraires, 3° série, t. IX, p. 277-821. — 155 — Les débuts, comme vous ne l'ignorez pas, Monsieur le Ministre, en ont été particulièrement difficiles. À peine arrivé, je suis tombé gravement malade, atteint du typhus. Dès que l’état de mes forces me l’a permis, je me suis mis à l’œuvre, faisant tous mes efforts pour regagner le temps perdu. Mais je devais compter, d'autre part, avec les exigences du service consulaire dont j'étais chargé à Jaffa, exigences qu'il m'était souvent malaisé, parfois impossible de con- cilier avec les nécessités de mes recherches. Néanmoins cette mission, pour n'avoir pas été aussi féconde qu'elle eût pu l'être dans d’autres conditions, n’a pas été sans fruits. Quelques-uns des résultats des nouvelles explorations que j'ai entreprises sur ce terrain de Syrie, d'autant plus intéressant pour l’archéologue qu'il semble plus rebelle à l'archéologie, con- stitueront, si je ne m'abuse, de véritables gains pour la science. Je crois devoir d'abord indiquer succinctement la région sur la- quelle s’est exercée principalement mon action. Je ferai ensuite une sorte de statistique rapide des éléments matériels et autres documents que j'y ai pu recueillir. Les diverses localités que j'ai explorées ou visitées en 1881, quelques-unes à plusieurs reprises, sont : Jaffa et ses environs immédiats, qui ont été naturellement de ma part l’objet d'une étude suivie et approfondie; la nécro- pole judéo-grecque de lancienne Joppé, à Saknet- Abou-k’bir, dont j'avais reconnu l'emplacement huit ans auparavant; Djébélrvé, Hadjar-Qadem, Ech-Chouhada, Sélémé, Djaloüs, Soummeil, ’Abd- en-Neby, Cheykh-Mou’ennes, le fleuve de la Audjè, Djelil; le sanc- tuaire de Sidna ’Aly; Arsoüf, l'antique Apollonias, où j'ai, entre autres découvertes, obtenu la vérification matérielle d’une conjec- ture que j'avais émise autrefois, à savoir qu'Arsouf n’est autre chose que la ville sainte de Reseph, l'Apollon phénicien; Beit-De- djan, Sutna-Néfisé, Dadjoün ; le sanctuaire et le fleuve de Neby-Rou- bin; l’ancien port de Yebna (Yamné); Ramlé, Lydda-Diospolis, Gezer, Nranè, Sarfend, * Ager (Yantique Ekron), * Amwäs (Emmaüs-Nico- polis), Latroün, Qoub&b, Cheykh-Maallè, Adjendjoäl, Wad-Abou Roüs, Qariet-Abou-Ghañch, Qalaünyè; Jérusalem et, aux environs, le Mont des Oliviers, la Vallée de Josaphat, le mausolée dit Tombeaux des Rois, la Fontaine de la Vierge, la Piscine de Siloé et le canal creusé dans le roc qui réunit la source à la piscine; Neby Daoüd — 159 — (le Cénacle), le village de Selouan, El-Azariyè (Béthanie), E-Ha- dabè, En’käâché, Deir-el-Mousallabè (Sainte-Croix), Bethléem, le Mont Carmel, Haïfa, Saint-Jean-d'Acre (Ptolémais), le fleuve de Na man, le sanctuaire de Neby-Säleh, Saïda (Sidon) et ses nécro- poles , enfin Beyrouth. En dehors des recherches archéologiques, qui étaient mon principal objectif, j'ai pu faire quelques intéressantes constatations topographiques. Par exemple, certaines localités mentionnées ci- dessus ne figurent sur aucune des cartes les plus récentes de la Palestine, pas même dans le grand Map of Palestine, que vient de publier le Palestine Exploration Fund, et qui est incontestablement la meilleure de toutes. Parmi ces desiderata topographiques, je si- gnalerai Hadjar-Qadem, Tell-Younès (entre Jaffa et l'ancien port de Yamné), Ech-Chouhada, Dädjoun, qui représente le véritable emplacement de la Beth-Dagon de lOnomasticon, ainsi que je l'ai déjà démontré dans mon rapport n° 2. À ces diverses localités il convient d'ajouter les suivantes, que je n'ai pas eu l'occasion d'explorer directement, au moins au cours de cette dernière campagne, mais qui m'ont fourni un notable contingent d’antiquités : Ascalon, Medjdel, Hamämè, Gaza, Tell-el° Adjoal, Moghar près d’Ekron, Yaälo (Ayalon), Malha, des environs de Jérusalem, Jéri- cho, le pays de Karak d’outre-Jourdain, Césarée, Sébaste (Sama- rie), Yerka, Tyr, le fleuve du Chien, Beit Meri (Liban), Tripoli, Amrith, Tortose, Lattakié, Baalbeck, diverses localités du Hauran et de la Syrie centrale, Palmyre, Orfa, Balanée, Chypre, Rhodes, Yenichehr, Tchafdar Hisar (Ascania d'Asie Mineure). | Je ne crois pouvoir mieux faire, pour donner une idée générale des principaux résultats de cette mission, que de dresser le cata- logue des objets qui en proviennent. Ce catalogue, très sommaire et nécessairement provisoire, comprend un ensemble de 264 nu- méros, répartis en deux séries distinctes : I et IT. La première, qui compte 112 numéros, renferme la liste des monuments recueillis en originaux. La seconde, qui compte 152 numéros, renferme la liste des monuments ou des sites dont j'ai dû me borner à prendre des re- productions. — 160 — Les monuments originaux, à l'exception de trois ou quatre qui sont restés à Jaffa, ont été rapportés par moi à Paris, où ils se trouvent à la disposition de l’État, en attendant d'être incorporés à nos collections nationales. Les reproductions consistent en estampages, photographies, dessins, calques et croquis, moulages et empreintes, dont le relevé donne : Estampages. REA A LAN AE NS Paie a ee LENN 72 Giichesiphotosraphiques he ME PER EN IENLEe 24 Photographies. ..... MO A APR or PS LS 30 DES COQUE EE MERE PEACE 31 Moulisestourempremntes PR PEOMAREEE PRE 47 FODAT ETAT ET ER 204 Pour plus de commodité, j'ai consacré à chacune des deux séries [ et II un numérotage distinct. Les numéros répétés ne font donc pas double emploi. L'ordre dans lequel se succèdent les monuments n’a absolument rien de systématique, l'inscription s'étant faite, pour la plupart, au fur et à mesure des entrées. ; C'est pourquoi je pense qu'il ne sera pas inutile de dégager à l'avance de ce catalogue et de signaler certains groupes naturels qui méritent d'être envisagés isolément. Je n'ai pas besoin de dire que les descriptions rapides données dans le catalogue ne sauraient tenir lieu des dissertations plus ou moins détaillées auxquelles prêtent ces monuments, dissertations que je me réserve d'aborder plus tard dans un ouvrage spécial. Il ne faut donc considérer ce rapport que comme le simple inven- taire des matériaux qui seront ultérieurement mis en œuvre pour ce travail indispensable. Si l’on considère les monuments sous le rapport du genre au- quel ils appartiennent, on constate l'existence de : I. — STATUETTES OÙ BAS-RELIEFS DE BRONZE. Vingt-trois numéros : Série l: »,:7,423, 55, 68,110, Série IL : 81, 92, 95, 95 bis, 96, 97, 98, gg, 100, 101, 102, 103, 104 100 WO7 MO M2: — Ii — IH. — SCULPTURES SUR PIERRE. Treize numéros : A. RONDES-BOSSEs (six numéros) : Serie I : 3, 87. Série IL : 80, 110, 111, 121. BB. Bas-ReLiErs (sept numéros) . Sériel : 4, 20, 79, 106. Série IL : 91, 109, 127. III. — VASES ET LAMPES DE TERRE CUITE ". Cinquante-sept numéros : Serie L : 25,29,30, 31, 32, 33,134, 35,36, 37,88, 39, 4o,Ax, 42, LE MO ON M NEO NE PU TIME FOR 901 00,000, 01,109, 10/1,102.100, 1801, 09. 0/17 004 101 LO! 104, 10). IV. — OSSUAIRES ORNEMENTES, SANS INSCRIPTIONS ”. Quatre numéros : Série I : 12. Série II : 77, 78, 79- V. — OBJETS DIVERS. Vingt-sept numéros : Série [ : 5 ( ciseau de pierre), 17, 18 (paire de chapiteaux), 19 (frag- ment de vasque de pierre), 21 (fragment de vase de pierre), 22 (pom- meau de dague des Croisés) , 28 (alabastrum), 62 (grand plat de bronze juif), 66 (scarabée phénicien), 67 (cylindre hiéroglyphique), 6g (fole de verre), g2 (monnaie d'argent), 94, 102 (perle de métal), 108,109 (mosaïque de Tyr). Série IL : 67 bis (empreintes de gemmes diverses), 68, 69, DOTE 82 (antéfixe de terre cuite), 90, 105, 116 (mosaïque d'Edesse), 126 (monnaie inédite de Joppé). (1) Les lampes étaient au nombre de vingt. I n’en reste plus actuellement que dix-huit, deux ayant disparu depuis le transport de la collection à Paris. %) La section des inscriptions comprend, en outre, un certain nombre d'os- suaires également inédits, portant des épigraphes grecques et bébraïques. MISS. SCIENT, — XI. 11 LMPLIMENIEÉ NATIONALE» — 162 — L'épigraphie, qui constitue le groupe suivant, forme dans cette collection une partie importante. Elle compte 155 numéros, dont Jérusalem représente presque un sixième. H suffit, pour constater les progrès faits par l’épigraphie de la ville sainte, de se reporter à ce qu'en disait, en 1864, M. de Vogüé dans son beau livre inti- tulé : Le Temple de Jérusalem : « De toutes les villes antiques, Jéru- salem est celle qui a fourni le moins d'inscriptions; presque toute la collection tient sur une seule feuille M). » Si l’on ajoute aux nou- velles inscriptions hiérosolymitaines que je rapporte de ma der- nière mission, celles que j'y ai découvertes antérieurement, de- puis 1867, ce sont aujourd'hui des pages entières que l’on peut remplir, et, dans le nombre, se trouvent des textes d'une valeur capitale. É Les inscriptions que j'ai recueillies en 1881, soit à Jérusalem, soit ailleurs, se distribuent en huit classes : A, B,C, D, E, EF, GE VI. — ÉPIGRAPHIE. Cent cinquante-cinq numéros : À. INSCRIPTIONS PHÉNICIENNES (cinq numéros) : Série I : 26, 66 (?). Série IL : 65, 67, 94. B. INSCRIPTIONS HÉBRAÏQUES EN CARACTÈRES ARCHAÏQUES (trois nu- méros) : Série IT : 20, 50, 73, 117. C. INSCRIPTIONS EN HÉBREU CARRÉ {dix numéros) : Série I : 71. Série ll: 9 9,11420, 27,700 147, 420 1102! D. INSCRIPTIONS GRECQUES , GRÉCO-ROMAINES, JUDÉO-GRECQUES, BYZAN- TINES (quatre-vingt-dix numéros) : Série l:2,,6,,12, 19,14, 15, 16, 17. 19, 24° 700 79,179, 7 Tee 77: 78, 79; 91, 93, 110. Sénielle12;19, 4210, 70,10, 11,12 1970 119 19124 ana) 29, 80, 31, 31 his, 32, 33, 34, 36, 37, 38, 39, 4o, La, 42, 43, kb, 46,47, 48, 51, 52,53, 54, 55, 57,58, 83, 119, 120 A etB, 4) C'est-à-dire se réduit à une dizaine de numéros. — 163 — 0 27 020, 00 9e LOU, D0D LI00 197138) 130 140, 141, 149, 143, 144, 145, 146, 147, 149, 151, 152. E. INSGRIPTIONS ROMAINES {quatorze numéros) : Série I : 8, 9, 10, 27, 86, 88, 89, 90. Série II : 21, 49, 59, 74, 148, 150. F. Inscriprrons pes Croisés, latines ou françaises (dix numéros) : Série [ : 106, 107. Série IT : 14,23, 84 AetB, 85, 86,113,114, 115. G. INSCRIPTIONS COUFIQUES (sept numéros) : Série I : 95, 96, 97, 98, 99, 100. Série IT : 22. H. Ixscriprions Diverses (dix-neuf numéros) : Série IL : 16, 17, 35, 45, 56 (palmyrénienne), 60, 61, 62, 63 (fausse moabite), 64, 66, 75 (arménienne), 77 (fausse moabite), 87, 88, 112 (assyrienne), 116, 118, 110. Enfin je classerai dans un dernier groupe certains documents utiles pour l'archéologie ou la topographie, et ne faisant pas double emploi avec les reproductions constituant la série IT : VII. — VUES, CROQUIS, PLANS, ETC. Cinq numéros : Série II : 89, 93, 124, 131, 133. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'hommage de mon res- pect, , Ch. CLERMONT-GanNEAU, — 164 — CATALOGUE SOMMAIRE DES OBJETS PROVENANT DE LA MISSION DE M. CLERMONT-GANNEAU (1881). —— 2 — SÉRIE Î. MONUMENTS ORIGINAUX. — 1. Bronze. — Ascalon (?). Statuette d'Osiris, style égyptien. Le dieu coiffé du bonnet co- nique à bouton, flanqué des deux plumes, tenant le fouet et le crochet. Plate. Usée par le frottement et incomplète par en bas. Hauteur, 0" 065. D Marbre. — Jaffa. Titulus funéraire judéo-grec; provient de la nécropole antique de Joppé, dont j'ai signalé dès 1873 l'emplacement dans les jar- dins entourant la ville, à Saknet-Abou-K'bir. Deux lignes. Épitaphe d'Ézéchias, fils de Lévi. 3. Marbre. — Sébaste (Samarie). Tête de statue colossale : femme. Beau style grec ou gréco-ro- main. Mutilée. Hauteur, du menton à la naissance des cheveux, 0" 30. Trou destiné à recevoir un goujon métallique. (Gravée, pl. II, A.) — 165 — U. Marbre. — Arsoüf (Apollonas). Fragment de bas-relief. Jambe de devant et jambe de derrière d'un cheval, avec ferrures à clous très apparentes, semblables à celles qui sont encore usilées de nos jours en Syrie (fer plein). Do- cument très important pour la question archéologique, si contro- versée, de l'emploi, par les anciens, des fers à clous. (Gravé, pl. IT, B.) 5. Pierre dure (jadéite ?). — Baalbek (Héliopolis de Syrie). Petit ciseau de pierre dure polie, admirablement taillé. L'un des plus beaux spécimens connus de l’âge de pierre en Syrie. Longueur, 0° 035. Marbre. — Césarée. Plaque portant une inscription grecque chrétienne. Épitaphe de Georgios, d’Anastasia et de leurs enfants. Quatre lignes. 7: Bronze. — Yalo? (Ayalon). Lion accroupi, rugissant. Bronze coulé creux. Hauteur, 0" 07. Epoque douteuse. 8. Terre cuite. — Beit-Djala où Jérusalem. Brique estampillée au timbre de la X° légion Fretensis, laissée — 166 — en garnison à Jérusalem après la prise de cette ville par Titus. Troisième exemplaire à pe aux deux premiers que j'ai décou- verts et publiés en 1872 (1). L'estampille de cette nouvelle brique, LXF, est, d'ailleurs, une variante nouvelle des deux précédentes. Brique plate, carrée, mesurant 0" 18 X 0" 17. (REALLER nl Z. Pr. Calcaire. — Emmaüs-Nicopols (‘Amwäs). Fragment d'inscription romaine, sur un gros bloc épais, équarri. Trois lignes. Inscription impériale. SN ic Ô 7 pv L D ) Depuis j'en ai releve trois autres : une, découverte par moi en 1874, et faisant actuellement partie de la collection du Palestrin Exploration Fund; un second exemplaire, dans la même collection; uue troisième brique, publiée ré- cemment par M. Guthe, qui n’en avait pas d’abord saisi la signification. — 167 — 10. Calcaire. — Emmaüs-Nicopolis (‘Amwas). Fragment d'inscription romaine. Pierre moulurée. Trois lignes. 11. Calcaire. — Jérusalem. Inscription grecque chrétienne sur une grande dalle en calcaire dur, brisée en haut et en bas. Trois lignes dans un cartouche à creillettes triangulaires. Au-dessous, grande croix en relief. L'in- scription, bien que Danse en deux par une cassure, est intacte. Épitaphe d’une supérieure d’un monastère, probablement armé- nien, du mont des Oliviers. — 168 — 12 Calcaire tendre (näri). — Jérusalem. Ossuaire juif, provenant des environs immédiats de Jérusalem. Décoré, sur trois de ses faces, d’ornements en relief, particularité très rare sur ces sortes de monuments (M). Le couvercle est brisé. Hauteur, 0” 30; longueur, 0° 57. 15 Caicaire. — Jérusalem. Fragment d'inscription grecque de l’époque byzantine, prove- nant du terrain du Moristan (ancien établissement des chevaliers de l'Hôpital de Saint-Jean). Quatre lignes. 14. Calcaire. — Qalaunyè (près de Jérusalem). Fragment d'inscription grecque ou latine, où l’on ne voit plus que les caractères NIA, terminant peut-être le nom antique de la localité, Colonia. UICENMENE TES AD: — 169 — 15. Marbre. — Emmaüs-Nicopolis (A mwas). Fragment d'inscription grecque. Deux lignes. À la première : MOA, appartenant peut-être au mot NIKOMOAIC, nom gréco- romain d'Emmaüs. 16. Marbre. — Ramlé (?). RUES de D ne \ Fragment d'inscription grecque de l'époque byzantine. Cinq lignes. Provenance incertaine. Vient peut-être de Lydda, ville voi- sine de Ramlé. 17. Marbre. — Nianè (au sud de Ramlé). Chapiteau de pilier. Forme et ornementation curieuses. Sur l'un des côtés (le chapiteau est quadrangulaire), dans une cou- ronne, est gravée la formule €IC O€OC, un seul Dieu ! identique à celle du chapiteau ionien à inscription bilingue, grecque et hébraïque, trouvé à Emmaüs 0 et étudié dans mon rapport n° 20), dont il vient confirmer les conclusions. 0) Cf. section IT du catalogue, n° 50. | Arch. des Missions, vol. IX, p. 2geb:sunw, — 170 — Hauteur, 0" 22; grand côté, 0" 70; petit côté, 0" 45. un a oo (\ OS 18. Marbre. — Näne. Chapiteau, pendant du précédent, mais anépigraphe. Le détail de l'ornementation diffère (). Hauteur, 0" 20; grand côté, 0" 67; petit côté, 0" 42. Sn = = == Ses 19. Marbre. — Surfend. Fragment du bord d’une grande vasque à parois épaisses. Porte ‘encore quelques caractères grecs de l’époque byzantine, reste d’une inscription plus considérable qui devait courir tout autour de la vasque. 0) Les originaux des numéros 17 et 18 sont restés déposés à Jaffa, à la disposi- tion de l'Etat. (Ils ont été depuis transportés à Paris.) — 171 — m0: Marbre. — Jérusalem. Fragment d'un bas-relief représentant l’entwge de Jésus à Jéru- salem le jour des Rameaux. Sculpture des Croisés, d’un très beau style. Taille médiévale (stries obliques), très nettement marquée sur l’un des côtés. À rapprocher de la frise surmontant le -portail d'entrée de l'église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, frise à laquelle ce fragment appartient peut-être. (Gravé, pl. XI, A.) 21. , Marbre. — Jérusalem. Fragment d’un grand vase de marbre blanc, richement décoré de feuillages et de gaudrons très élégants. : (Gravé, pl. Il, C.) 22) Bronze émaillé. —- Jérusalem. Pommeau de dague du temps des Croisades. Disque de cuivre -ou de bronze, dentelé, orné, sur ses deux faces, d’une fleur dans un cercle de croisettes. À rapprocher de celui que j'ai recueilli en 1874 à Naplouse et publié en 1878) dans le Bulletin dela Sociéte nationale des antiquaires de France (p. 194 et suiv.). Au-dessus de la gravure est reproduit le motif de l'ornement central de l’autre face. Remarquer à la partie supérieure le trou d'insertion de la soie. D Cf Bulletin, etc., méme année, p. 79. — 172 — 93. Bronze. — Tripol de Syrie. Tête de statuetl, coupée à la naissance des épaules, en bronze coulé plein. La pièce paraït avoir été destinée à être ajustée dans ur ensemble. Tête d'Apollon-Hélios, radiée de sept rayons. Hau- teur, du menton à la naissance des cheveux, 0" 030. Marbre. — Moghär (près d'Ekron). Petite dalle portant une inscription grecque datée, de l’époque byzantine. Incomplète. Cinq lignes. LL -—E È CRMHNOC) = ON] | 1, 7 — 173 — où Terre cuite. — Djebeliye (près de Jaffa). Vase à une anse. Poterie cannelée horizontalement. Hauteur, 0736. Provient du lieu dit Ech-Choühäda (les Martyrs), au sud de Djebeliyè, environs de Jaffa, au bord de la mer (localité man- quant sur les cartes les plus récentes). 20: Marbre. — Mont Carmel. Fragment d'inscription phénicienne, découvert par ma mère sur les pentes du mont Carmel, entre le couvent et la grotte d'Elie. Dalle épaisse, brisée et réemployée parmi les matériaux d'une construction postérieure. Cinq lignes : DER EN IESNMEU n tne WIN 73 DONT(Y) 72 . MDN M NUE Tool dent .…. fils d'Abdousir, [fils de N. ... fils d'\Abdelim, fils d'Aris... le scribe; et Baal..... La Phénicie propre n'avait fourni jusqu'à ce jour que neuf in- scriptions phéniciennes. Celle-ci ouvre un supplément au Corpus inscriptionum semiticarum de l’Académie des inscriptions et belles- lettres, où elle devra être inscrite sous le numéro g bis. (Gravée, pl. [, A.) — 174 — Je Bronze. — Ramlé (?). Sceau matrice romain, en bronze. Rectangle allongé, muni d'une boucle ou bélière fixe destinée à faciliter la manœuvre de l'impression. Deux lignes; lettres en relief. Au nom de Cneius Aelius Optatus : CNIAELI OPTATI 28-53. Mobilier funéraire trouvé dans un caveau sépulcral creusé dans le roc, au bord de la mer, à Qal’at-ed-Dabbé, l'ancien port de Yabné ou Yamné. 28. Albâtre. Petit alabastrum à forme surbaissée, à parois épaisses et à bords larges et plats. Sans couvercle. Hauteur, 0" 080. ; À — 175 — Terre cuite. Grande amphore à deux anses, fond pointu. Hauteur, 0" 60. 30. Terre cuite. Petite fiole de terre fine, à col allongé, à une anse. Forme élé- gante. Décoration en léger relief sur la panse. Hauteur, 0" 14. She Terre cuite. Petite fiole, terre cuite polie, panse sphéroïdale, à une anse. Hauteur, 0" 15. 32—39. Terre cuite. Petites fioles analogues à la précédente. Plusieurs exemplaires sont couverts d'une couche, plus ou moins épaisse, de concrétions calcaires D. ) Le numéro 39 a été brisé depuis son transport à Paris. Terre cuite. Petite fiole de forme basse et large, d’un type différent des fioles précédentes. Une anse. Hauteur, 0° 11. RE. Terre cuite. Plat profond, ou petite soupière, de terre fine. Un manche évidé, en forme d’anse horizontale. Diamètre, 0" 15. 9. [4 al ®, l'erre cuite. Plat ou jatte conique, à pied bas. MISS. SCIENT, — XI. 12 IMTAIMMNIM NATIONALI — 178 — Terre moins fine que celle des numéros précédents. Diamètre, 0” 20. SNS 13. Terre cuite. Plat analogue au précédent, sans pied, plus petit. Diamètre, om LA. BS A4. Terre cuite. Tout petit plat, ou godet. Diamètre, 0" 055. 45. Terre cute. Marmite, ou olla, sans anse ni oreilles. Hauteur, 0" 10. — 179 — A6. Terre cuite. Pot à une anse, bec de déversoir. Base d'aplomb. Hauteur, 020: Terre cuite. Pot plus petit, sans base. Bec de déversoir. Hauteur, 0" 15. 18. Terre cuite. Pot semblable au précédent, mais plus petit. Hauteur, 6" 14. 12% — 180 — A9. Terre cuite. Identique au précédent. 90. Terre cuite. Identique au précédent. Si Terre cuite. Lampe du type écuelle, à bord pincé en forme de bec. 52. Terre cuite. Semblable à la précédente, mais plus petite. 52 bis. Terre cuite. Semblable à la précédente. De Terre cuite. Semblable à la précédente, mais encore un peu plus petite. ol. Terre cuite. — Césarée. Marmite ou olla, de terre cuite, à deux anses; cannelures hori- — 181 — zontales légèrement indiquées. Arrondie par en bas. Hauteur, 0" 245. Bronze. — Ascalon ou Gaza. Pelle à feu, ornée de ciselures assez élégantes. Le manche re- présente une sorte de colonnette avec son chapiteau et son füt cannelé verticalement. Dessous, quatre petits pieds pour poser la pelle d'aplomb en lisolant. Longueur, 0" 26. — 1892 — 06. Terre cuite. — Nane (au sud de Ramle). Grande amphore à deux anses, terre cuite cannelée horizont:- lement. Hauteur, 0° 45. SE Terre cuite. — Niäne. Vase cylindrique en terre cuite, cannelée horizontalement, de la forme dite Qaddoüs ) en arabe. Hauteur, 0" 22. Terre cuite. — Niäne. Brique carrée, 0" 15 X o" 11 X 0" 035 (ép.). Moule en creux (1) (ua = xaôos). — 183 — pour fabriquer des lampes antiques du type le plus en usage dans la Palestine chrétienne. Semble être un surmoulage d’une lampe type, pris sur une brique d'argile, cuite ensuite. Représente la partie supérieure de la lampe. Décoration : palme et inscription grecque, probablement chrétienne, analogue à celles que j'ai déja fait connaître dans des publications antérieures. Ces lampes se fabriquaient en deux parties séparées, le dessus et le dessous, qu'on ajustait ensuite avant la cuisson. Parfois ces deux parties se sont décollées, et l’on trouve des dessus et des des- sous de lampe isolés. Terre cuite. — Niäne. Lampe ornée de palmes. — 184 — 60. Terre cuite. Nianèé. Lampe ornée de raisins el de palmes. 61. "y . AIRES Terre cuite. — Niane. Lampe ornée de feuillages et de rinceaux. Moins bien conservée que la précédente. 62. Bronze. — Niäne. Grand plat circulaire, en bronze coulé et ciselé, massif et épais. Décoré à l'intérieur de rinceaux, fleurs, feuillages, pampres, etc., gravés au trait. L'on remarque dans l'ornementation la représen- tation d’un petit édicule fermé par une porte à deux vantaux Met du chandelier à sept branches caractéristique de la symbolique juive. Le bord est festonné de petits arcs de cercle concaves sur- montés de boutons saïllants pris dans la masse du métal, ce qui achève de donner un caractère très original à ce monument, qui servait probablement à des usages religieux, et rappelle les pa- tènes ministériales. Diamètre, o" 5o. Neuf fragments, grands et petits, se raccordant. Il manque environ un tiers du plat. Q) Cette représentation, fréquente sur les sarcophages chrétiens, se retrouve en- core sur un ossuaire juif en calcaire tendre, du mont des Oliviers, figurant dans le présent catalogue sous le numéro 78 (section Il). Les portes y sont figurées vertes. AK ù 24\ NN ÿ \ l | 2 SL 4 : 7 D W WA Te | PLAT JUIF EN BRONZE. — 186 — 63. Terre cuite. — Nane. Lampe décorée d’une double rangée de traits parallèles (guir- lande). Se rapproche du type des lampes juives tel que l'ai dé- terminé. 61. Terre cuite. — Niäne. Lampe décorée de lignes et de petits cercies disposés en réticules éloilés. Terre cuite. — Niane. Lampe semblable à la précédente. 66. Pierre dure (?). — Gaza. Scarabée percé longitudinalement. Sous le plat, quadrupède — 187 — indéterminée, de prolil à gauche. Au-dessous, un caractère phéni- cien, aleph renversé (?). 67. Matière indéterminée. — Gaza. Petit cylindre percé longitudinalement. Hiéroglyphes égyptiens très finement gravés. Provient de Tellel-Adjoal, au sud de Gaza, où fut trouvée, il y a deux ans, la statue colossale de Zeus, trans- portée depuis à Constantinople. Les hiéroglyphes semblent être le résultat d’une de ces imitations égypliennes qui caractérisent tout un genre de monuments phéniciens. 66. Bronze. — Gaza. Staluette, provenant, comme le numéro précédent, de Tell-el- ‘Adjoul, et représentant un Éros marchant les ailes éployées, le bras droit baissé, le gauche levé. Le dieu tient de a main gauche un objet globulaire indistinct. Hauteur, 0" 085. 69. Verre. — Gaza. Fiole élancée, sans panse, striée verticalement, munie de deux anses et d’un pied. La pièce s'est curieusement déjetée pendant le — 188 — soufflage. Hauteur, 0 11. Mème provenance que les deux numéros précédents 0). 70. Marbre, — Gaza. Plaque portant une inscription grecque incomplète. Trois lignes. Semble contenir le mot Asa£/ou, particulier à l’épigraphie judéo- 2 grecque ©). mie Marbre. — Ascalon. Fragment d'inscription en caractères hébreux carrés anciens, en relief. Quatre lignes, séparées par des barres horizontales con- iinues. (Gravée, pl. 1, B.) 72: Marbre. — Ascalon. Inscription grecque incomplète. Trois lignes. À la dernière ligne, caractères indécis, peut-être sémitiques (?). 73. Marbre. — Hamamé (près d'Ascalon). Fragment d'inscription grecque. Une ligne sur un morceau mou- luré. 74. Marbre. — Ascalon. Fragment d'inscripuon grecque. Une ligne sur un morceau mou- luré. W) Ce monument a malheureusement disparu pendant le séjour de quelques mois que la collection a fait au palais du Trocadéro avant d’être transportée au Louvre. @) CE. mon rapport n° 2. = | EQ = Ho: Marbre. — Ascalon. Plaque de marbre découpée et gravée, représentant la tête et le cou d’un pigeon l). 76. Marbre. — Jaffa. Fragment de titulus funéraire judéo-grec, en deux morceaux (76 À et 76 B), provenant de la nécropole antique de Joppé (Abou-K'bir). Quatre lignes. Palme. Ware. Marbre. — Jaffa. Titulus funéraire judéo-grec. Même provenance que Île précé- dent. Un seul mot. Complet. 78. Marbre. — Medjdel (près d'Ascalon). Fragment d'inscription grecque sur un gros bloc mouluré (cor- niche ?) Une ligne en grands caractères. 79. Marbre. — Medydel. Plaque de marbre brisée portant une inscription grecque datée. Epoque byzantine. Cinq lignes. M) Cf, le pigeon, symbole d’Ascalon, ou plutôt de la déesse patronne de cette ville. — 190 — 80. Terre cuite. — Césarée. Lampe de forme pentagonale. ô1. Terre cuite. — Jérusalem. Lampe de forme antique. Tout autour inscription arabe en ca- ractères ornementaux. = NO == 82. Terre cuite. — Niäne. Lampe décorée de palmes et de cercles concentriques. { Terre cuite. — Nifäne. Lampe décorée de pampres et de raisins. 64. Terre cuite. — Provenance incertaine. Lampe de forme identique à la précédente. 85. Terre cuite. — Provenance incertaine (Ramle ?). Lampe ornée de pampres et de raisins. — 192 — 86. Marbre. — Beyrouth. Fragment d'inscription romaine. Quatre lignes. Mention d'une cohorte. 87. Marbre. — Beyrouth. Pied droit d'une statue, avec partie du socle adhérent. Gran- deur demi-nature. Trouvé dans le terrain du nouvel hôpital des lazaristes. 88. Marbre. — Beyrouih. Fragment d'inscription romaine. Trois lignes. Mention de la Colonie (de Beyrouth). Même provenance que le numéro précé- dent. 89. Marbre. B eyrouth. Fragment d'inscription romaine. Quatre lignes. Même prove- nance que les deux numéros précédents. 90. Marbre. — Beyrouth. Fragment d'inscription romaine monumentale, sur un morceau de frise orné d’oves. Hauteur des lettres, o" 19. Même prove- nance que les numéros 87, 88, 89. OI. Marbre. — Jaffa. Fragment de titulus funéraire judéo-grec. Deux lignes. Provient de la nécropole antique de Joppé, déjà signalée, — 193 — 992. Argent. — Jaffa. Monnaie de Charlemagne (ou d’un autre carlovingien?). Trouvée dans la nécropole de Joppé, plaquée contre une dalle de calcaire coquillier obturant un caveau sépulcral. Peut fournir une indi- cation chronologique pour l’âge des dernières inhumations dans cette nécropole et la date de quelques-unes des épitaphes judéo- grecques, dont plusieurs sont visiblement de fort basse époque. 95. Calcaire. — Sidon (Saida). Cippe funéraire. Colonnette sur base carrée adhérente, entourée d'une couronne à la partie supérieure. Hauteur, 0" 36. (re lignes. Épitaphe d'Hermès. 94. Matières diverses. — Gaza. Menus fragments de verres colorés, métal, terre émaillée, etc., recueillis à Gaza, sur le bord de la mer, vers le bâtiment de la Quarantaine, à un endroit d'où l'on extrait des pierres taillées anliques. 95. Calcaire. — Ramlé. Fragment d'inscription coufique. Six lignes. 96. Marbre. — Ramlé. Fragment d'inscription coufique. Quatre lignes. ” MISS, SCIENT, AT: 1) JMPRIMENIR NATIONALE. 2 On Ne ON: Marbre. — Provenance incertaine. Fragment d'inscription coufique. Quatre lignes. 98. Marbre. — Ascalon. Fragment d'inscription coufique, datée de Fan de l'hégire 470 le] Ï { © { environ. Cinq lignes. 09. Marbre. — Ascalon. Fragment d'inscription coufique relatant la construction de l’en- ceinte de la ville d'Ascalon et d’une forteresse, vers l'an 300 et quelques de lhégire, par Abou’l Hassan. Huit lignes. 100. Marbre. — Ramlé. Fragments d'inscription coufique monumentale, en grands ca- ractères karmatiques ornementés. fuit morceaux, dont quelques- uns né se rejoignent pas). 101. Verre cuite. — Chypre. Vase en forme de quadrupède allongé. Pattes tronquées. Goulot ienant lieu de tête. Traces de peinture grossière. Longueur, 0° 15. 102. : Métal indéterminée. — Césarée. Fragment de perle sphérique, en métal imdéterminé, à cassure () Restes à Jaffa. — 195 — brillante et cristalline, oxydé à l'extérieur, ainsi que sur les parois du trajet du trou qui traversait la perle de part en part et permettait de l'enfiler. Diamètre, 0" 006. Trouvée dans un sarcophage antique à Césarée, avec plusieurs autres faisant partie du même collier. 103. Terre cuite. — Ramlé (à). Lampe’ ornée de cercles, losanges, palmes, etc. Provenance in- certaine. 104. Terre cuite. — Sarfend, Lampe ornée de palmes, rectangles, points et cercles. — 196 — 105. Terre cuite. — Sarfend. Lampe ornée de points et de méandres ondulés. Sous la base, petite ellipse en relief. 106. Marbre. — Saint-Jean-d’Acre ( Ptolémais) . Dalle tombale d’un Croisé français, sire Gautier Meinne-Abeuf, mort le 20 juillet ou juin 1278, et de sa femme, dame Ale- manne, morte le 27 août de la même année. Épitaphe en langue française. Douze lignes. Très beaux caractères. Écu du défunt : de x aux trois bandes de x; les émaux sont indéterminés: l’on re- marque encore dans le champ un travail au pointillé destiné à fixer des pâtes colorées qui les indiquaient et qui ont disparu. La partie postérieure de la dalle est ornée de bas-reliefs appar- tenant à une dalle primitive beaucoup plus grande, peut-être un côté de sarcophage antique de l’époque byzantine : grande croix grecque martelée, inscrite dans une couronne; losanges, entrelacs, 0) Cf. mon rapport n° 3. Aux indications données dans ce rapport, j'ajouterai que j'ai relevé le nom de Menebœuf parmi les familles fixées en Syrie que men- tionne le Sommaire du Supplément aux fanulles d'Outre-Mer, publié en 1881, par M. Rey. J'ai retrouvé de plus le nom d’un sire Gerard Maïnebuef dans trois chartes françaises, datées d’Acre, des années 1265 et 1269. (Sebastiano Paoli, Codice diplomatico, p.180, 188,195.) Le Barthélemy Maïnebeuf que j'ai cité dans mon rapport n° 3 se rencontre encore, sous la forme de Berteleme Meinebuef, parmi les témoins d’un acte de 1258 rédigé en francais. (Strehlke, Tab. ord. Theuton., 95.) one fleurons, etc. Le martelage de la croix a dû être exécuté par les Musulmans antérieurement à l’arrivée des Croisés. Dimensions : 0" 55 X 0" 485 X 0" 05 [ép.). (Gravée, pl. X, À et B [revers|.) 107. Marbre. — Sour ( Tyr.). Pierre tombale d'un Croisé, Petrus, filius Serqü Capuani (?), mort l'an 1190 ,indiction VIIT. Épitaphe latine. Cinq lignes. Semble être la plus ancienne inscription des Croisades, datée, que l'on ait découverte jusqu’à ce jour U). Dimensions : 0" 15 X 0" 15 X 0" oA {ép.). (Gravée, pl. X, C.) 108. Divers. e . . . Un lot de fragments de provenances diverses el incertaines : pierres sculptées, poteries, verreries, métal, etc. 109. Mosaïque. — Sour (Tyr). Fragment détaché représentant une femme, peut-être la Viere. Provient de l’ancienne cathédrale de Tyr ©). 110. Calcaire. — Sour (Tyr). Gros bloc encastré dans une des absides de l’ancienne cathe- drale. Inscription grecque. Cinq lignes (). Dimensions actuelles : 0" 61 X 0° 35 X 0" 40. D Cf, mes Matériaux inédits pour servir à l'histoire des Croisades. 2) L'original est resté déposé à Jaffa, à la disposition de V'État. % L'original est également déposé à Jaffa, J'en ai l'estampage et un croquis. (Carnet, p. 140 et 131.) [A été, depuis, transporté à Paris, ] NO8 Ve 111 À et B. Bronze. — Ascalon où Gazu. Deux pendants de bronze de forme triangulaire; tête de femme (?); surmontés d'une belière de suspension. Hauteur, o" 07 RS one SÉRIE II. REPRODUCTION DE MONUMENTS A DONT LES ORIGINAUX N'ONT PU ETRE RECUEILLIS, DESSINS OÙ COPIES , CROQUIS DIVERS, EMPREINTES, MOULAGES, ESTAMPAGES, CLICHÉS OU ÉPREUVES PHOTOGRAPHIQUES. ILE Marbre. — Ascalon (?). -— Estampage. Segment longitudinal de colonne, le quart environ du füt cylin- drique. Tronquée en haut. Hauteur, 1° 35. Inscription grecque. Huit lignes. Datée de l’an 12 de l’empereur Commode Antonin. Provenance incertaine. D'après les renseignements que j'ai re- cueillis de quelques indigènes, le monument proviendrait en réa- lité de Ramlé, des ruines du Djamé el-Abiadh, au milieu des- quelles s'élève la tour dite des Quarante-Martyrs. 2 Marbre. — Tyr. — Estampages À, B,C, D. - 7 L e Plaque brisée en quatre morceaux, À, B,G, D. Epaisseur, o" 07. Inscription grecque de quatre ou cinq lignes. G et D se joignent certainement; À et B probablement. La jonction entre les groupes AB et CD est douteuse. Marbre. — Césarée ou Jaffa (?). — Estampage. L'itulus funéraire (?). Plaque épaisse de 0" 02. Inscription grecque. Une ligne. Provenance douteuse. { s" ! : ! D Les origmaux des numéros 1-19 sont actueHemeut chez le baron von Usti- now, à Jaffa. 000 UE Marbre. — Jaffa. — Estampage. Triulus funéraire. Épaisseur, OR 33. Épitaphe judéo-grecque de Patriké. Trois lignes. Provient de la nécropole de Joppé, à Abou- K'bir. 5. Marbre. — Jaffa. — Estampage. L . ay e Titulus funéraire. Epaisseur, 0" 018. Brisé en plusieurs mor ceaux. Inscription en caractères hébreux carrés anciens. Quatre ou cinq lignes. Nécropole de Joppe. 6. Marbre. — Jaffa. — Estampage. Tüulus funéraire 0). Épaisseur, OO: Épitaphe judéo-grecque de Siméon, fils d'Isaac. Trois lignes. Nécropole de Joppé. Pie Marbre. — Jaffa. — Estampage. Titulus funéraire, Épaisseur, 0" 02. Épitaphe judéo-grecque de loulinas, Glégoria (sic, pour Gregoria), etc. Cinq lignes; deux palmes. Nécropole de Joppé. 8. Marbre. — Beyrouth (?). — Estampage. Bas-relief funéraire. Epaisseur, 0" 035. Personnage viril, drapé à la romaine dans un édicule à colonnes. Au-dessous, inscription grecque. Deux lignes. Provenance incertaine. 9. Marbre. — Jaffa. —- Estampage. Fragment de titulus funéraire. Epaisseur, 0" 015. Inscription en hébreu carré ancien. Trois lignes. Nécropole de Joppé. %) Mspwpror diaQépor. — 901 — 10. Marbre. — Césarée. — Estampage. Fragment d'inscription grecque. Trois lignes. Epaisseur, 0" 025. 11. Marbre. — Jaffa. — Estampage. Fragment de titulus funéraire. Epaisseur, 0" 025. Inscription incomplète en caractères grecs et hébreux carrés anciens. Trois lignes; deux palmes et m1?w. Nécropole de Joppé. 12: Marbre. — Césarée (?). — Estampage. Fragment d'inscription grecque. Trois lignes. Epaisseur, 0” 0°. Provenance incertaine. 15. Marbre. — Bassa (près de Ras-Naqoüra, région de Tyr). — Estampage. Fragment de dalle moulurée. Epaisseur, 0" 06. Sur le bord, fragment d'inscription grecque chrétienne. Une ligne. 14. Marbre. — Ascalon (?). — Estampage. Dalle funéraire ®. Trou pour scellement au plomb 2. Épitaphe latine métrique d’un personnage des Croisades, le maréchal Hugo, fils de Salomon de Quiliugo, templier, tué par une machine de guerre (5). (Le 6° cahier du journal Das halige Land (1876) contient une reproduction assez médiocre de cette dalle, ainsi que des numéros suivants, 14 et 53. % Même particularité sur la dalle de l'évêque publiée dans mes Matériaux iné- dits pour servir à l'histoire des Croisades et sur celle qui est inscrite sous le n° 106, section | du présent catalogue. #) Ce personnage était peut-être d'origine bretonne, à en juger d’après la phy- sionomie de son nom. L'on pourrait être tenté de croire qu'il faisait partie des quarante templiers qui parlagérent le sort tragique du grand maitre à l'assaut d'Ascalon, le 14 août 1153. Mais il n'est nullement prouvé que l'inscription pro- vienne réellement d’Ascalon. D'ailleurs les caractères semblent indiquer une époque er DR Re Huit lignes. Distiques léonins. Mareschaud{us) Hugo Salomonis de Quiliugo, Templi milicie p(ro)vid{us) exunie ; Miles bellator, fortis, pedes assiliator ; Hostibus horribilis, cum socus humulis. Tormenti sirat(us) ictu lapidis, tumulatus , Ut legu{ur) ttulo, clo}ndht{ur) hoc tumulo. (Gravée, pl. XIF, A.) 15. Calcaire. — Arsouf (Apollonias). — Estampage. Linteau de porte. Longueur... Dans un cartouche à orerlettes triangulaires, inscription grecque débutant par les mots : €IC QE€0C O ZUN, etc. Trois lignes. 16. Marbre. — Césarée. — Estampage. LA Fragment portant des traces de lettres douteuses. Epaisseur, OO 17: Marbre. — Arsouf (Apollonius). — Estampage. Fragment d'inscription latine des Croisades {?}. Epaisseur, 0” 02. Lee Marbre. — Tyr (?). — Estampage. Fragment portant une inscription grecque. Une ligne. Epais- seur, 0" 02. Provenance incertaine. ? moins ancienne. L'on pourrait songer alors au maréchal du Temple Hugues de Joy (1251), où au maréchal dont le nom ne nous a pas élé conservé par l’histoire et qui fut tué à la prise d’Acre, en 1291. (CF Rey, Sommaire du Supplément aux Janulles d'Outre-Mer, p. 32.) M Cf, pour cette formule, Les numéros 17 (section I) et 51 (section If} de ce catalogue. one 19. Marbre. — Ascalon. — Estampage. Chapiteau antique. Sur le dessus, lettres et signes épigra- phiques. 20,4: Roc. — Jérusalem. — 1 copie, 2 estampages, 3 moulages en plâtre. Inscription hébréo-phénicienne. Six lignes. Gravée sur le roe, dans le canal souterrain qui amène l’eau de la fontaine de la Vierge à la piscine dite de Siloé. Date de l’époque des rois de Juda. Deux moulages pris par moi ont été envoyés au Ministère de l'instruc- tion publique pour être transmis à l'Académie des inscriptions et belles-lettres pour la Commission du Corpus inscriptionum semiti- carum P). J'en donne une reproduction montrant tout le champ du grand cartouche rectangulaire dans lequel le texte est inscrit, cette dis-” position importante ayant échappé aux rares observateurs qui ont été à même d'étudier comme moi l'inseription sur place. (Gravée, pl. VIL.) 21° Caicaire. — Jérusalem. — 1 estampage, 1 cliché photographique. Fragment d'inscription romaine, gravée sur un bloc de calcaire, dans un cartouche à oreillettes triangulaires. Epaisseur, 0” 25. Cinq lignes. Contient le nom de Rufus, qualifié de patronus, peut- ) L'original est in situ. Mon attention avait cté appelée, des 1880, sur ce texte précieux, par un eslampage, malheureusement des plus imparfaits, que m'avaient transmis des amis d'Angleterre. Je n'avais réussi alors à y déchiffrer que quelques mots et des caractères épars. L'étude réitérée que j'ai pu faire de l'original même m'a permis d'arriver à des lectures corrigeant sur plusieurs points importants celles qui ont été proposées par des savants étrangers auxquels ma maladie avait permis de me devancer. {Voir dans la fievue archéologique , octobre 1881, p. 251, les extraits d'une lettre sur ce sujet adressée à M. KE. Renan.) 7 CE n°124, section I] de ce catalogue. L'original est actuellement au couvent latin de Saint-Sauveur. — 204 — être l’un des gouverneurs d'Aelia Capitolina. Frouvée dans les tra- vaux exécutés à la Casa Nova des Franciscains. Ai “A 22 0), Marbre. — Jérusalem. — Estampage. Inscription coufique datée de l'an 316 de l’hégire. Neuf lignes, Épitaphe de ‘Obeid Allah, fils de Hassan. Croix. Doi Calcaire. — Jérusalem. — Estampages À, B et copie. Fragment d'inscription latine des Croisades gravée sur un grand bloc calcaire, à taille médiévale, employé dans la construction d'un des pihers des arcades du Haram ech-Cherif ) : Longueur, de la de jacet à ls de bus, 0° 85. ... CAT DROGO DE BVS.... Fic jalcet Drogo de Bus... (Grave, pl. XI, B.) % Au couvent grec de Sainte-Croix, près de Jérusalem. @) Jn situ. (3) Sur la face sud du deuxième plier du portique, à main droite, en entrant par la porte Bab es-Silsilé. — 9205 — D () Calcaire. — Jérusalem. — Estampages À, B. Inscription grecque byzantine datée {épitaphe), gravée sur un gros bloc de calcaire employé dans un des piliers du Moristan (an- cien hôpital des chevaliers de Saint-Jean). ‘Trois lignes. Grandes lettres. 29) (le Marbre. — Jérusalem. — Estampage. Fragment d'inscription grecque. Deux lignes. Epaisseur, 0" 023. Trouvé dans les travaux exécutés dans le terrain dit du Spasme. Couleur bleue dans le creux des lettres. Calcaire tendre (nari). — Maiha (près de Jérusalem). — Esiampage. Inscription en graffito, sur l'un des côtés d’un couvercle trian- , gulaire d'ossuaire juif. Une ligne de caractères hébreux carrés an- ciens : nD (ou j2) 72 v1®*, Jésus, fils de Mattaï (?). Brisé en deux morceaux. : K : 0 D AGDE SSSR ù | qe Me he Ex (e] La 2 5 A © e rE a = A EEE ZE NNÉES 1870 À 1877 INCI.USIVEMENT. 30°0 27°6 33°o 23°9 755.10 | 754.64 6.12 6.84 72.7 73.6 80.5 82.3 80.0 80.9 78.6 74.3 54.0 238.9 6.0 14.0 15.6 18.8 15.4 14.6 10.4 3.4 DUR L'ANNÉE 1878. 30°4 795.89 796.37 757.14 | 756.59 9.74 909. Nous nous trouvions le 10 novembre 1879 dans la mer de Min- doro; la mousson de S. Q. y régnait encore, alors qu'à notre départ d'Albay (S. E. de Luçon), le 20 octobre précédent, la mousson de N.E. était déja régulièrement établie depuis-une huitaine de jours. De même, le 10 avril 1880, quand nous arrivämes à Davao (S. E. de Mindanao), la mousson deS. O. débutait, tandis qu'elle régnait depuis le 10 mars sur l’île Soulou. Manille est exposé aux vents de S. O., mais la saison des pluies ne s'établit qu'au commencement de juin, elle dure jusqu’en no- vembre ; la saison sèche occupe les autres mois; les mois de no- vembre à février sont remarquables par l’abaissement de la tempé- rature; ceux de mars, d'avril, de mai sont les plus chauds de l'année; le maximum de température coïncide habituellement avec la position zénithale du soleil. Depuis quelques années, les phénomènes météorologiques sont soigneusement enregistrés à l'observatoire .de l’Ateneo municipal de Manille, desservi par les religieux de la Compagnie de Jésus. Le R. P. Faura, directeur actuel de l'observatoire, dont les indi- cations nous ont été si utiles pour notre voyage, a bien voulu me communiquer le résultat de ses observations météorologiques pour les années 1870-1877 et 1878. J’en aï extrait les chiffres donnés plus haut (p. 290 et 291). Je n'ai pas le relevé des observations pour 1879 et 1880; pour ces années, j'emprunte les résultats suivants à M. Agustin de la Cavada Mendez de Vigo), qui les a sans doute puisés dans les publications de l'observatoire : ï BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE. HUMIDITÉ RELATIVE, ANNÉES. Minima. Moyenne Maxima Moyenne. Minima a = 5! er: = ET 1879...| 762.19| 705. 9.19|30.04|25.03 | 28.02 | 90.09 |62.07| 75.06 || 1880...| 761.13 .6 .47|30.01|26.04|27.08| 89.06 |61.07| 74.04 @) Annuario estadistico. Manila, 1881. — 295 — D'après le même auteur, voici la température moyenne de quelques-unes des provinces de Luçon : ANDrase st ue eg 26° 25 Lépanto = mc 27° 90 DAANANT- = ce ec 4e 26° 25 Nueva-Lcija.. ...... 39° 00 DIT RON 27° 90 Union. er: pages 37° 29 Hoëos Su. à À. LS KE 27°.50 Un facteur important du climat de Manille, qui ne figure pas dans les tableaux précédents, mais qui est signalé par le R. P. Faura, esL l'énorme quantité d'électricité développée par les phénomènes atmosphériques. Pendant toutes les soirées que j'ai passées à Ma- mille, le ciel fut sillonné d'éclairs ; 1l en fut de même dans tous les lieux de l'archipel que j'ai visités, fait important au point de vue de l'hygiène du pays. À Balabac, établissement espagnol situé dans l’île et sur le dé- troit du même nom, entre la mer de Mindoro et la mer de Chine, on ne connaît pas de saison sèche. Il pleut également à torrents par les vents de S. O. et de N.E. La moyenne thermométrique nychthémérale se tient toujours entre 27° et 31°. Je n'ai pu avoir d’autres renseignements météorologiques sur ce point. Sur la côte N. O. de l'ile Soulou, dans la ville espagnole, abritée contre les vents de l’est par une chaïne élevée, on connaït deux saisons : une saison sèche de novembre à mars, une humide de mars à novembre. Cependant, durant le premier séjour que nous y fimes, du 15 novembre 1879 au 18 janvier 1880, il plut presque tous les jours, par ondées assez courtes, mais violentes et répétées. Pendant toute cette période, les vents d'est dominèrent au large et le baromètre se tint entre 763 et 767 millimètres. Les indications de l’hygromètre varièrent entre 76 p. 0/0 et 84 p. 0/0, mais presque toujours elles accusaient 78 p. 0/0. Les variations nychthémérales du thermomètre furent restreintes, le maximum, vers 2 heures p."m., était de 29° à 29°5 ; ie minimum, entre 6 et 7 heures a. m., variait entre 23° et 24°. La mousson de S.0. s'établit à Soulou pendant notre second séjour, vers le 10 mars 1880, avec des vents violents et des pluies torrentielles. Du 4 mars au 6 avril, la pluie fut presque constante. Les indications du thermomètre ne furent pas sensiblement diffé- rentes de celles que j'avais observées de novembre à janvier. Pendant cette période, il y eut de violents orages et la foudre _— 9294 — tomba plusieurs fois. Ce phénomène était autrefois inconnu des indigènes; il ne se produit que depuis la construction des maisons européennes dont la toiture est en tôle galvanisée. À Elok-Pura (baie de Sandakan, N. E. de Bornéo, sur la mer de Célèbes), abrité des vents d'ouest par des hauteurs très raides, nos observations ont été suivies du 25 janvier au 16 février 1880. Dans ces 23 jours, nous avons noté 12 jours de pluie torrentielle, 5 de pluie légère, 6 de beau temps. Le baromètre, observé à midi, s'est toujours tenu entre 764 et 766 millimètres; le thermomètre, observé à la même heure, a marqué : minimum, 26°5; maximum, 30°; moyenne, 28°8. La moyenne des maxima de la journée s’est élevée à 29°3, celle des minima à 23°5. La moyenne de l’hu- midité relative a été de 80.7 p. 0/0 : maximum — 92 p. 0/0, mini- mum — 70 p. 0/0. J'ai séjourné assez longtemps à Davao, situé au nord du golfe de ce nom, au S. E. de Mindanao. Bien que fréquemment en ex- cursion, j'ai pu tenir note des observations météorologiques pen- dant la plus grande partie de mon séjour, grâce à plusieurs per- sonnes qui les prenaient en mon absence. Ces observations ont été faites du 14 avril au 2 novembre 1880, pour 166 jours, qui représentent un peu plus des quatre cinquièmes de cette période. Le 14 avril, la mousson de S. O. venait de s'établir; les vents de cette partie du quadrant se firent sentir sans exception jusqu'à la fin de juillet; ils alternèrent alors pendant quelques jours avec les vents de la partie du nord, qui dominèrent bientôt exclusi- vement et amenèrent la saison sèche. À mon second séjour à Davao, du 22 février au 24 mars 1881, cette saison sèche durait encore, et, pendant ces 32 jours, il n’y eut que À jours de pluie légère. Pendant la première période au contraire, du 14 avril au 20 août 1880, les orages, très fréquents, étaient d’une violence extrême. Ils se produisaient le plus souvent à la chute du jour, et, après une heure environ d’éclairs et de tonnerre, se résolvaient en pluie torrentielle qui durait la plus grande partie de la nuit. Voici le résultat de mes observations du 14 avril au 2 novembre 1880 : *AOU &—"790 ,, I ge : 9 *-"arquiadeg "Æ'N-'N ne 'O'S np "moy dl SopqerieA L jf ° ‘umf 892 L -< TN — 295 — 992 ‘ue oç-ÿt Creer | Cr | (or |stow np | ‘srowr | som np | ‘so ‘ ° ‘ . sauaA | °xoarA | “nu | ‘œnur us) ae) uo) ewraru np SLT np *XAVAI Ipiu à Li uOTEATISTO p œunu | wunwu % sop unu sap wunu ? -109 074 |-turjf | -XEJ ouuo fo "tpru *srom av ‘H'N-"Nl'O°S-'O a D Rd euuoKopy SUN0O£ SG AUENOK SLNA DAV tu | -1xe] outrofoqy | ouuofoyt -xoui l'ouuofoyg | -rxopy 1ù D © | © © TT, © © |], mm SHNO£ HA AUMANON "HALLVTAU HLIAIN NH ‘AULANOUVE "AAŒVU9IENAN AULANONUTHL ‘SHALANO — HAN VI HA SASSAG-AY HANLILTIV — ‘0881 NH (OVNVANIN ‘4 ‘S) OVAVA Y SASIHd SNOILVAUASIO — 296 — OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES LIEU DE L'OBSERVATION. ALTITUDE. | BAROMÈTRE. ET HEURE. NOVEMBRE 1880. mètres. millim. GÉAMideee LE Embouchure du Rio Tagum......... o L7"6;0 7 61901a/m..| Bincüinsan, Fio lagum.:...-e.068 — 777,0 8 600 — Babao, Rio Sahug........ LE door os 776,0 10 7 00 — Kalibubasan, Rio Sahug............ — 779,0 11 6 oo — Nagta, Rio Sahug............ RE à 4 779,0 2006 con lens es Rene RE RES M M à — 776,0 3 6 oo — Daug, Rio Sahug............ D — 776,0. Midi: RioySahne ss ere Enr te nn. 776,0 14 6"00 a. m..| Tilacan, Rio SET T ESS OT eo e — 779,0 19 7 00 — RO Sans, Len 2 Re = 774,0 16 7 00 — DAC ET ES Re SE PA RENTE ANNEES = MORTE 17 600 — TOR ne SE Dee Le A fe 22 — 769,0 18 700 — LORD En is A PE LME _ 769,0 19 6 00 — TERRE SR Re De Mr ce = 768,0 20 8 00 — ERA RE RS PRET PE CR A — 768,0 Fe | 7 00 — In En PNR NE DER MINT — 767,0 Midi® 00e Husip, source du Sahug............ 100 766,5 22 Midi....... Mont-Hoagusan-...uen ne 320 792,0 DÉS ota émis ldene eee A CN 320 748,0 23 : 7 00 p. m..| Dagohoy, Rio Agusan.............. 90 772,0 2h46 %00%a. 1m | RI0 Aonsan ee Er. Ar ACC R — 771:0 :5 | 7 00 — Patrocinio, Rio Agusan............. — 779.0 Mad: FD. ADUSAN Ge eee: e4 ele ee ane = 773,0 26 5*30 a. m..| Kambuaya, Rio Agusan............ à — 772,0 2707-90 p.un..| Village de Bunauan. >..." 4.20. 30 773,0 28 7 30 — Ile Re er RER SEE EEE 30 772,0 29 2 30 — 1 (AU ROUTE À CARE Re AE UE 30 771,0 DAMUO0 NÉE PTN PAENE CNRE OSE EI GOT RE 30 772,0 — 297 — L'INTÉRIEUR DE MINDANAO. PARTIES HERMO- DU CIEL MÈTRE BDAR DUICIER. | découvertes | | VENTS. OBSERVATIONS. INTIGRADE. (De1à 10.) 29° 7 Couvert. 0 N. O: Pluie torrentielle après midi. 23° 7 Cirrhus. 9 N.E. Pluie après midi. 23° 0 Idem. 9 Calme. Idem. 25° o Brouillard. o N.E,. Orage après midi. 23° 5 Couvert. o Calme. Pluie le soir. 23° 5 Idem. 0 Idem. 22° 5 Cirrhus. 8 Idem. 28° 5 Idem.  E. 23° 5 Cirrhus. 0 Calme. 25° 0 Couvert. 0 Idem. Pluie pendant toute la nuit. 24° o Idem. 0 Idem. 23° 0 Brouillard. 0 E. Idem. 23° o Couvert. 0 Calme. Pluie matin et soir. 24° 5 Idem. o Idem. Idem. 25° 0 Pluie. o Idem. Pluie dans la matinée. 28° 7 Idem. oO N.E. Pluie toute la journée. 28° 0 Couvert. o Idem. Pluie toute la nuit. 26° 7 Pluie. o Idem. 21° 5 Couvert. o N. E. 26° o Cumulus strat, 5 Calme. k 29° 5 Brouillard. 0 Idem. 24° o Idem. 0 Idem. 3:1°0 Cirrhus E, 9 N. E. Pluie torrentielle après midi. 23° 7 Brotullard. 0 Calme. Pluie après midi et la nuit. 26° 5 Pluie. 0 N.E. 26° 7 Couvert, 0 Calme. | Pluie torrentielle après midi. 2° 2 Idem. 0 Idem. Idem. 26° o Cirrhus $. 9 Idem. Idem. — 298 — DATE LIEU DE L’'OBSERVATION. ALTITUDE. | BAROMÈTRE ET HEURE. DÉCEMBRE 1880. mètres. milim. MS Nop ra. 1m | Villase de Bunauan.e. 2 02 DCE 30 773,0 5 2090 pin. | Mont Bünauan 7-4: Mec ce 240 795,0 : { 8 45 a. m..| Village de Bunauan................ 30 773,0 * l Midi... 2e TOR RENE S DS DO à DES ONE EL 30 773,0 3 HeMidr.: 056 Idem SEA Eee ee EE 30 775,0 Rap. ani dem cette A pee EP OR 30 772,0 9 9 00 — Village de Butuan, Rio Agusan ....... — 773,0 T O0 a.Anee| 0eme. seit de ee ee — 774,5 9 | 11 30 — Idem rad POULE — 779,0 + 8 00 — IH RENE Gate Do 00m à — 779,0 Midi: rase NF ES SR ab RS à EAP pl ae = 779,0 11 900, — AM es ere Peters ere dels te ete ANR — 779,0 Fe 7-00 — ICALERS AO 0 DECO PSS 0 à — 779,0 Mid eee ] ÉUCT RERE AElR eR AE Er à — 774,9 13 7 CNOME B re NON LAID ARE CR RER Le Er AAC Pur — 776,0 Midi 220" JHATCS RSR MORE PEE AT Pete Pute à = 7799 1/4 Mid ID EDS REMORS PRE ET D me AE GENE SRE 7 76,0 ot 0 00 2002) em ee R EE A ver ELee CR — 779,0 16 8 oo — Bret nine dan om ima eue o 776,0 es | 7 30 re JTE GRAN Bee RENE en o 776,0 MEdlba os 00 0 JE CODE PEN PARA ee Ne nee ar 0 776,0 28010 001 ie) emee deb eee dun o 7770 24 * 8 oo — Vilase de ubays "ECC RERRe = 7770 7 45 — Piarede bastion CCE CC CE o 776,0 25 9 29 — Mont Baume 26-06" "CE 340 794,0 2 00%p. me Vitase de Jahonca: 0e "TC ho 772,0 26 IDE bacide Mainit. 202 UNE ho 772,0 27 D TO — VNilase dem EE PER CEE E PCUE CE Lo 770,0 30 a SO — Vulaseide lubay "2002 CCC — 774,0 31 RS CODE LE I LE SO OS CR PRE Ci = 774,5 — 299 — PARTIES THERMO- DU CIEL ” MÈTRE ÉTAT DU CIEL. | éouvertes | VENTS. OBSERVATIONS. CENTIGRADE. (De à 10.) 25° o Couvert. 0 Calme, Pluie dans la nuit. 7 ày Mr Cumulus N. Es] Idem. 7.0 Pig. Brouillard. o Idem. 28° o Cumulus. 2 Idem. 29°0 |Cumul., cirrh. str. E. 5; Calme. | Pluie dans la nuit et la matinée. 28° 5 Cumulus. o N.E. Idem. 26° o Pluie. o Calme. Pluie torrentielle toute la journée et toute la nuit. 24° 2 Idem. 0 Idem. Idem. 25° 2 Idem. o Idem. Idem. 24° 0 Idem. 0 Idem. Idem. 25° 7 Idem. o Idem. Idem. 23° 6 Idem. o Idem. Idem. 23° 9 Idem. o Idem. Idem. 25° 9 Idem. 0 Idem. Idem. 22° 9 Couvert. o Idem. Pluie dans la nuit. 27° 5 Civrhus strat. L. 2 N.E. Orage après midi. 28° o Cumulus strat. 0 S.S.E. | Pluie dans la nuit. 23° 9 Couvert. 0 Calme. | Idem. ” Cirrhus, cumulus. 0 Idem. Pluie après midi. 24° 7 Pluie. o) NSVES Pluie torrentielle toute la journée. 2h91 Idem. 0 Idem. Idem. 20,2 Beau temps. Calme. 23° 9 - Idem. Idem. 24° 0 Pluie. 0 Idem. Pluie torrentielle. 25° o Idem. oO Idem. - Idem. 25° 7 Idem. () Idem. Idem. 25° oO Idem. o N. Idem. 24° 7 Idem. o Idem. Idem. 25° 0 Idem. 0 N.O. Idem. 23° 0 Idem. 0 N.E, Idem. — 300 — Pendant mon voyage dans l’intérieur et sur les côtes nord et est de Mindanao, du 2 novembre 1880 au 22 février 1881, je n'ai pu faire d'observations à heure fixe, vu les difficultés de la route, augmentées par le mauvais temps. La mousson de N.E. est la saison pluvieuse pour la côte orien- tale de Mindanao et son influence se fait sentir dans l’intérieur de l'île jusque dans le voisinage du golfe de Davao. Je donne plus haut (p. 296-299) les observations que j'ai re- cueïllies du 6 novembre au 31 décembre 1880; celles que j'ai pu prendre ultérieurement, contrariées par des difficultés de tout ordre, sont trop incomplètes pour que je puisse les donner utile- ment. J'étais à ce moment sur la côte orientale, où les grains étaient encore plus fréquents et plus intenses que dans l’intérieur de l'ile; quant à la température, elle ne paraissait pas différer de celle que j'avais observée dans l’intérieur. Les tempêtes sont fréquentes aux Philippines, elles sévissent à toutes les époques de l’année; les plus terribles, connues sous le nom de vaguios ou baquios, ne surviennent qu’à l'époque des équi- noxes ou dans les deux mois suivants: celles de l’automne sont beaucoup plus fréquentes que celles du printemps. . Des observations répétées établissent l'identité des baguios (ty- phons de la mer de Chine) avec les cyclones des Antilles et de l'océan Indien. Les baguios, eomme les cyclones de l'hémisphère N., sont doués d’un double mouvement de translation et de rotation de droite à gauche; ils naissent dans l'océan Pacifique, à l’est des Philip- pines, et traversent l'archipel, toujours au nord du 0° parallèle. Leur direction générale est ©. N. O. _ Le mémoire publié par la commission hydrographique des Phi- lippines() donne la trajectoire de sept baguios (4 et 18 septembre 1874; 5 mars 1874; 18, 25 et 27 octobre 1873; 4 avril et 13 oc- tobre 1872) : toutes ces trajectoires sont comprises entre l'O. 30°N. et l'O.14° N., sauf celle du 25 octobre 1873, qui est orientée O. 4°S. Ces baguios s’'évanouissent dans la mer de Chine, ou, le plus souvent, ils atteignent le continent asiatique et, s’infléchis- sant au N.E. arrivent sur les côtes du Japon. La commission () Baguios. Memoria redactada por el teniente de navion D. M. Villavicencio, jefe de la comision hidrogräfica de Filipinas. Mania, 1874. — 301 — hydrographique estime que leur vitesse de translation est de 13 milles à l’heure en moyenne, que leur diamètre extérieur mesure de 4o à 130 milles et leur diamètre intérieur de 8 à 15 milles. Ces météores causent, presque chaque année, de terribles désastres dans l'archipel, ruinant les habitations et les cultures et causant la perte de plusieurs navires; celui des 19 et 20 novembre 1879 fit éprouver de graves dommages à la ville de Cebu et engloutit plusieurs bateaux, entre autres une canonnière à vapeur de la marine royale espagnole, dont on n’a plus entendu parler. Les effets de ces météores ne sont pas moins désastreux dans la mer de Chine et sur la côte asiatique; il suffit de dire que celui qui atteignit Hong-Kong le 23 septembre 1874 y causa la perte de quatorze navires et fit périr plusieurs milliers de per- sonnes à Macao. Le câble télégraphique immergé en 1880 entre Hong-Kong et Lucon est un immense bienfait pour la navigation, aujourd'hui si active, de ces parages. Depuis l'établissement des communications télégraphiques, lobservatoire de lAteneo municipal a toujours avisé en temps utile le port de Hong-Kong de limminence des baguios et prévenu ainsi des pertes énormes en hommes et en matériel. As La navigation de l'archipel des Philippines était autrefois fort périlleuse; aux difficultés résultant des courants et des écueils s’ajoutait le défaut de cartes, car jusqu'à ces dernières années les travaux hydrographiques avaient été entrepris avec des moyens insuffisants. L'expédition de Malaspina leva en 1792 une carte générale de l'archipel; ce n’était pour ainsi dire qu'un cadre destiné à être rempli par des levés ultérieurs (), En 1850 et dans les années suivantes, les commodores Bate, Chimno, Reed, de la marine royale anglaise, exécutèrent d’im- portants travaux sur les côtes de Palawan (Paragua des cartes es- pagnoles) et dans le détroit de Balabac. C'est aussi de 1850 que datent, pour la plupart, les grands travaux de l'hydrographie es- pägnole, qui avait déjà donné des tracés remarquables, mais sou- @) Cf., pour plus de détails, don Camilo de Arana, Derrotero del archipielago Filipino, Direction de hidrografia. Madrid, 1879. Appendice n° 3. — 302 — vent interrompus à cause des luttes continuelles avec les pirates malais de l'archipel de Soulou. À cette époque, commenca, sous la direction de D. Claudio Montero, le levé méthodique des côtes de l'archipel, auquel cet officier distingué a pris une si grande part. Une commission hydrographique permanente, composée d’off- ciers de la marine royale, est uniquement occupée à rectifier et à compléter les cartes des Philippines; tous les points principaux sont aujourd'hui exactement déterminés par rapport à Manille. Les parties qui restent encore à lever sont pour la plus grande partie situées sur les côtes orientales de f’archipel, dont le tracé actuel, dû à des documents anonymes, est très erroné. Au cours de mon voyage à Mindanao, j'ai levé les itinéraires suivants : de Davao à Bunauan et à Butuan; de l’anse de Baguian au lac de Maïnit et à Tubay; de Bunauan à Bislig et à Caraga; de Mati à Kuavo; et, en outre, le cours de la rivière de Sagaliud, qui débouche au S. O0. de la baie de Sandakan (N. E. de Bornéo). Ces divers itinéraires, levés à ==, ont été réduits et reproduits à la fin de ce rapport ). {Carte n° 1.) Pour la détermination des longitudes, je me suis servi avec avan- tage de la formule suivante, due à MM. Beuf et Houel, qui facilite le calcul : où t— angle au pôle, h— hauteur vraie de l'astre observé, @— latitude, d— déclinaison. Cette formule m’a été indiquée par M. le lieutenant de vaisseau Rozet, aujourd'hui directeur de l'observatoire de Toulon, que j'ai ‘eu la bonne fortune de rencontrer successivement comme astro- nome à l'observatoire de la marine à Monsouris et comme officier chargé des montres à bord de l’Annamüte, qui me porta de Toulon à Singapore. M. Rozet est auteur d’un traité inédit de cosmographie et de navigation dont la communication m'a été fort utile, car cet ou- vrage élémentaire expose avec la plus grande clarté toutes les () J'ai donné : Rivière Sagaliud à (Bull. de la Soc. géogr., août 1880); 809 000 Itinéraires de Mindanao à © (Jbid., 4° trimestre 1882). — 303 — notions théoriques et pratiques nécessaires pour les observations astronomiques et la construction des cartes. La publication de ce traité, dont sont exclues toutes les théories qui n’ont pas une appli- cation immédiatement pratique, rendrait un immense service aux voyageurs étrangers à l’hydrographie. Voici un exemple des calculs de longitude par la formule ci- dessus indiquée : BABAO, RIO TAGUM (8 novembre 1880). Latitude estimée — 7° 20’ N. Longitude estimée — 8° 13’ E. de Paris. Hauteur vraie © — 31° 24/ 54" 5. « Déclinaison calculée pour heure de l'observation = 16° 37’ 54" 5. Sh=9,717 03 s@—9,105 99 cos@—9,996 43 A= 8,562 69 s0—9,456 70 cosD—9,981 44 B—1,154 3% A —8,562 69 C=9,977 87 Sh=9,717 03 Log. addit. B—0,029 42 9,746 45 0; 8 RIRE 360° 0’ 00” cost— 09,768 58 = 54° 3'4o” 305° 56’ 20"— 20°" 23" 45° 30 Équation du temps pour Rd do 16 7.16 Heure T. M. Babao oo 73814 Heure T. M. Davao, d'après chronomètre— 20 6 53 50 0" o"Ak° 24 Long. Babao à l’est de Davao — 11’ 03” 6o. Les marées présentent, aux Philippines, un régime singulier, dont les lois ne sont connues que depuis peu de temps. Ces lois, je les donne ici d’après les travaux publiés par M. le comte de Cañete del Pilar() et par M. le commandant D. Camilo de Aranal). (0) Revista general de marina. Madrid, mars 1880. ® Derrotero del archip. filip., page 69 et append. 1 et 2. — 304 — Les îles Philippines forment un obstacle à la libre propagation de la marée qui se forme dans l’océan Pacifique; en arrivant au contact de l'archipel, le flot se divise en ondes secondaires; ces ondes pénètrent dans l'archipel par les détroits qui s’ouvrent sur le Pacifique et sur la mer de Chine; en se propageant dans l'inté- rieur de l'archipel et dans tous les sens, elles se combinent de la façon la plus variable, suivant la configuration des côtes; à l'irré- gularité qui est la conséquence de ce fait vient encore s'ajouter celle qui résulte de l'inégalité diurne des marées. En Europe, on ne tient compte que de l'onde semi-diurne, la diurne étant peu appréciable; au contraire, aux Philippines, l'onde diurne, c’est-à-dire l'onde dont le flux et le reflux s’accomplissent en 2h heures, a autant ou même plus d'importance que l'onde semi- diurne. De la coïncidence de ces deux ondes, dont les flux tantôt ont lieu en même temps, tantôt se contrarient, résulte une combi- naison variable, changeante, qui paraît, à première vue, échapper à toute règle et qui explique le nom locas (folles) donné pendant longtemps aux marées-de l'archipel. Dans la baie de Manille, dans les détroits de Balabac et d'Iloilo, deux jours après que la déclinaison de la lune a été nulle, on ob- serve deux flux et deux reflux, d'intensité sensiblement égale, dans les 24 heures. Les jours suivants, un des flux va en augmentant et l’autre en diminuant; en peu de jours, celui qui est en décrois- sance disparaît complètement, et il ne reste plus qu'un flux et un reflux en 24 heures. C'est deux jours après la déclinaison maxima, nord ou sud, de la lune, que l'unique marée diurne est le mieux caractérisée et qu'elle acquiert sa plus grande hauteur. À partir de ce jour, l'unique marée diurne diminue d'amplitude, et peu de jours après se montrent de nouveau deux marées : la nouvelle marée va en augmentant, et les deux marées arrivent à être d'intensité égale deux jours après que la déclinaison de la lune est nulle. Les jours suivants, la marée qui augmentait décroit; c'est l'inverse pour celle qui diminuait; et le cycle se poursuit dans l’ordre que je viens d'indiquer. La variation de l'établissement du port fait perdre à ce mot toute signification. L'unité de hauteur varie également beaucoup avec les divers mois de l’année; cette variation atteint, par exemple, 603 millimètres à Manille et 1 mètre 18 millimètres à Hoilo; Le — 305 — niveau moyen varie aussi dans des limites qui atteignent 173 milli- mètres. pari Telles sont en abrégé, les lois générales des marées aux Philip- pines; au sud de Mindanao, dans la mer de Célèbes, elles présen- tent encore des caractères particuliers, variables suivant les divers points où on les observe. À Davao, il y a toujours deux marées par jour; à Pollok, une des marées fait défaut trois jours dans le mois lunaire; à Zamboança, il n'y a qu'une seule marée pendant seize jours, et à Basilan ,situé seulement à 9 milles de Zamboanga, ainsi qu’à Sou- lou, il n'y a jamais qu'une seule marée par jour. Au nord de Mindanao, la même différence se produit entre Suri- gao et l’île voisine de Siargao. Ce régime a des conséquences importantes pour la navigation. Ainsi, le 17 janvier 1881, par exemple, étant sur la côte ouest de la péninsule de Surigao par 9° 30° environ de latitude, je vis la basse mer à 6 heures 30 minutes du soir; à la même heure, et d’après ce que j'avais observé quelque jours auparavant à Giga- quit, sur le Pacifique, la mer devait être étale sur ce dernier point; de ces différences de niveau résulte un courant alternative- ment nord et sud qui, dans certaines passes resserrées, acquiert une violence extraordinaire. En rade de Surigao, les bateaux ont grand soin de ne pas mouiller au delà d’une certaine distance du rivage, car on sait bien que, plus au large, les courants atleignent, dans certaines cir- constances, plus de 8 milles, et alors il n’y a ni ancre ni amarre qui résiste U), | En profitant de ces courants de marée, qui ne me furent favo- rables que pendant une partie de mon trajet, je pus un jour franchir en trois heures, sans voile, les 28 kilomètres qui séparent Surigao de Taganaan. Quand deux courants de sens opposé se rencontrent, ils engen- drent des tourbillons qui sont souvent funestes aux embarcations, Quant aux navires, ils ne sont pas engloutis, mais immobilisés, malgré le vent, au milieu d’une mer démontée dont les lames se brisent avec un fracas qu'on entend à plus d’un mille. La côte orientale de Mindanao, dans toute la partie où je Pai 4) D, Camilo de Arana, loc, cuil. MISS, SCIENT, — XI, 20 IMPIUIMENIR NATIONALE — 306 — suivie, de Surigao à la pointe Tugas et de Bislig à la baie de Pujada, est bordée de bancs de madrépores au delà desquels le fond s’a- baisse subitement. Pendant la mousson de N.E., les vagues for- mées dans limmensité du Pacifique, rencontrant brusquement cet obstacle, acquièrent une hauteur et une force considérables et se brisent, en bordant la côte d’une ceinture d'écume qui se prolonge presque sans interruption depuis Placer jusqu'à la baie de Mayo. Presque tous les rios qui débouchent dans le Pacifique sont ob- strués par des barres; celles de Catel et de Gigaquit ont surtout une mauvaise réputation, laquelle est loin d’être imméritée. Souvent d'une pointe à l’autre s'étend parallèlement à la côte une ligne de récifs qui intercepte une zone peu profonde, relati- vement calme, dont peuvent profiter les embarcations; quelque- fois, comme pour la pointe Sancop et la pointe Tambog, des ar- royos connus sous le nom de Silangas permettent de passer d’une de ces zones de calme dans la suivante sans doubler les pointes, où la mer brise toujours avec fureur et qui sont, ainsi que les barres, souvent funestes aux embarcations du pays. Voici ce que dit de la navigation dans ces parages M. le capi- taine de frégate D. C. Garcia de la Torre (), qui, en novembre 1876, fit une reconnaissance de la côte, du cap Saint-Augustin à Quinablangan : « Je n'avais jamais vu une côte avec une mer aussi démontée; elle produit sur les bateaux l'effet d’un véritable ouragan. Les goélettes ne doivent jamais prendre cette route, sinon à l'époque des quadratures, car peut-être alors la mer est-elle plus tenable. En sortant de Baganga avec trois goélettes pour me rendre à Bis- lg, je profitai du flux, parce que, bien que l’on me dit le con- traire, je supposai que le courant favoriserait notre marche vers le nord. Cependant, de minuit à 9 heures du matin, nous ne dépassämes pas la visita de Dapnan, endurant pendant tout cet intervalle un temps périlleux pour des bateaux d’un aussi faible échantillon. - « Les goélettes étant pleines d'eau, l’une ayant perdu son grand mât, l’autre son mât d’artimon, les étais se rompant à chaque in- stant, il nous fallut revenir à Baganga, non sans risquer de tomber en travers; nous élions poussés avec une telle force, que, bien que le vent eût molli, nous y arrivämes en un quart d'heure. » Q@) Cité par le Derrotero, p. 855. 307 — Le même auteur a vu le courant constamment dirigé vers le sud, quand il se trouvait à 4 milles au large de la côte. En la suivant beaucoup plus près, de Bislig à Catelviejo, j'ai toujours vu le courant, violent, dirigé du nord au sud pendant le flot, et en sens contraire pendant le jusant. Toute cette côte orientale de Mindanao est dangereuse; entre Surigao (9° 47 53" latitude nord) et la baie de Mayo (6° 53), elle n'offre d'autre mouillage, par les vents d'est, que celui de Bislig; ce mouillage est sûr; il y a partout 10 à 12 brasses, sauf sur une partie de la barre, qu'il serait facile de draguer, car son étendue ne dépasse par 12 brasses. La baie de Mayo est un refuge médiocre; maïs la baie de Pa- jada, qui n’en est séparée que par un isthme très étroit, présente un abri vaste et sûr contre tous les temps. | Cette baie si bien abritée, à l'entrée facile, forme un magni- fique-port naturel, dont l'importance sera considérable quand la région voisine sera colonisée; celle-ci est à peu près déserte aujour- .d’hui; on ne voit sur les rives de la baie d’autres habitations que celles du petit village Bisaya de Mati, dont les ressources sont très limitées. CHAPITRE HIT. ANTHROPOLOGIE ll). La péninsule de Malacca et toute la partie du grand archipel d'Asie comprise à l’ouest de Florès, Céram, Gilolo (limite de la race Papoua) paraïssent peuplées par trois races bien distinctes : les Négritos, les Indonésiens, les Malais. C’est du moins ce qui résulte, à mon sens, de mes observations sur le vivant et de mes collections, pour toutes les régions que j'ai parcourues. C’est à ces régions que je limiterai cette partie de mon rapport, sans rechercher ce que les voyageurs nous ont appris des contrées voisines; leurs récits confirment d’ailleurs la trinité ethnique des populations dans tout l'archipel. Mes collections anthropologiques (en commun, comme toutes les autres, avec mon ami M, le D° Paul Rey, pour la première partie de mon voÿage) com- prennent quatre séries : 1° Feuilles d'observations sur le vivant (avec échantillon des cheveux et photo- 20. — 308 — En abordant l'étude deces populations, il faut sc pénétrer d'un fait qui est d’une importance capitale pour l'anthropologie. Pen- dant des siècles, la piraterie, les guerres continuelles de tribu à tribu, l'esclavage, ont été des fléaux endémiques de l’archipel; moins violents sur quelques points dans ces dernières années, ils continuent à exercer les mêmes ravages sur beaucoup d’autres). Il faut donc s'attendre à trouver les races profondément alterées par les croisements et dans une proportion d'autant plus large que, plus robustes et plus entreprenantes, elles prélevaient plus de captifs sur les populations voisines. On pourrait figurer schématiquement l'habitat des races que j'ai observées par trois zones concentriques, la plus interne étant occu- pée par les Nécritos refoulés dans l'intérieur des terres par l'in: vasion indonésienne; les Indonésiens occupent la zone moyenne; ils ont été à leur tour chassés des côtes par les Malais, qui à peu près seuls aujourd'hui occupent la zone la plus excentrique et sont en réalité répandus sur tous les rivages. Les divers groupes, d'importance numérique et anthropologique très inégale, dont j'étudierai les caractères, peuvent être classés de la facon suivante : graphie du sujet) numérotées de 18 à 173 (les numéros 1-17 ont trait à d’autres races étudiées dans le trajet Toulon-Singapore). Les mesures sont prises suivant la méthode adoptée au laboratoire d'anthropologie du Muséum. Les principaux résultats sont résumés dans le tableau I. Les portraits des sujets mesurés, dont quelques-uns sont reproduits ci-après, portent les mêmes numéros que les feuilles d'observations. Les numéros des colorations sont ceux des échelles chromatiques de la So- ciété d'anthropologie ; 2° Portraits de sujels non mesurés, numérotés [ à L; 3° Crânes, numérotés 1 à 160; 4° Squelettes, numérotés [ à IX. Les principaux résultats de la mensuration des crânes isolés et des crânes 1 squelettes forment le tableau II. Les indices sur le vivant sont calculés d’après les mesures directement obte- nues, sans déduction de la quantité, non encore absolument déterminée, qui représente ia différence entre les indices sur le vivant et sur le squelette. () J'ai déjà donné quelques détails sur les mœurs des populations de Malacca et de l'archipel dans le Bulletin de la Soc. de géogr., 1879-1882, dans la Revue d'ethnogr., t. T, 1882, et dans mon Voyage aux Philippines (Tour du monde, 1°" et 2° semesires 1884). NOM PORTÉE par GHAQUE GROUPE dans la région pure... métisse. avec prédo- minance de sang négrito. ave: prédo- Il .. | minance Malaïse\ le sang chinois. avec, \E. traces de sang arabe, mélé |[ M Moro. Orang- d'indo- | nésien. } N. O. 122 Q: R. If. Indouésienne * mr (1) Nom donné par les quelle que soft Jeur race, où il habite, À Négrito Se . Mamänua . Négrito.... . Manthra... . Knabuiï.…. Tagaloc . .…. . Bisaya.. .… Moro, Orang- Islam, Orang-! SOUIOUr 1 Kalagan . Buledu Dib. Samal.…. Bud Guianga. . . Tagacaolo. . . Tagabawa.… . Manobo ... Mandaya.…. Bilän ?..... = \ À : — 9309 — NOMBRE HABITAT. D'HABITANTS. Province de Bataan (Luçon) Autour du lac de Maïnit (N.E. de Mindanao).. . [8300 à 4oo || | Près de Tiwi, pe d a ii E. de Lucon) .…. Ce Es 100? Forêts au nord et au N. O. de Malacca. Forêts de la province de Camarines- Sur (Lucon).. Province d'Albay, de Camarines-Norte et Sur, partie de celle de or (S. E. de Lucon) .-| 350,000 Manille et le centre de Luçon 1,200,000 Hes Bisayas et quelques pueblos sur les côtes de Mindanao 2,200,000 | Archipel de Soulou et spécialement île Soulou.….. l'île Soulou ). Golfe de Davao (S. E. de Mindanao). ) Rio Sagaliud et Kinobatangan (N. E. de Bornéo) M PAQE Ie Samal (golfe de Davao) Versant sud et est du volcan Apo (golfe de Davao) Versant N. O. de l’Apo Ouest et est du golfe de Davao Nord du golfe. de Davao Golf: de Davao; bassin de l'Agusan; péninsule de Surigao Bassin de Sahug; côte orientale de Mindanao — 310 — Ï À. — Négritos (1). De tous les indigènes de l’archipel, les Négritos sont incontes- tablement et de beaucoup les plus faibles, les plus timides, les moins intelligents; comme ils ont toujours été la proie de leurs voisins, incapables de faire eux-mêmes des prisonniers, leur sang s'est conservé pur. Depuis les travaux de MM. de Quatrefages et Hamy ®, il n’est plus douteux qu'ils n'aient dominé autrefois des îles Ads au cap Engano, notamment dans la péninsule de Malaeca et à Min- danao. À une époque reculée, ils étaient sans doute les seuls habitants de la péninsule et de larchipel. La grande uniformité de leur type milite fortement en faveur de cette hypothèse. Relégués au- jourd’hui sur des sommets d'un accès difficile, ils ne sont plus guere représentés dans la péninsule que par les Sakkayes de la province de Pérak 5); aux Philippines, ils forment encore plusieurs tribus disséminées, peu importantes, dont l’area principal est le centre de Luçon. Ils sont fatalement destinés à disparaître. Leurs métis, au contraire, sont forl répandus, et on verra qu'il n'est point de population dans l'archipel qui ne révèle le mélange de leur sang. Les Négritos frappent tout d’abord par la grosseur relative de la tête, l'élévation du crâne, le défaut de prognathisme et de saillie des pommeties. Leur apparence générale est grêle; le thorax est peu développé, la jambe sans mollet; le pied, assez grossier et massif, est légèrement tourné en dedans, direction exagérée par le CPI IL DER ù @) Ce fait a été établi par M. de Quatrefages dès 1862 (Gazette médicale). Voir de Quatrefages et Hamy, Crania ethnica. Paris 1882. Cf., en outre, les divers travaux de ces savants, et notamment À. de Quatrefages, Nouvelles Études sur La distribution géographique des Négritos et sur leur identification avec les Pyymées asiatiques de Ctésias et de Pline. — Revue d'ethnographie, t. 1, 1882. — Hommes fossiles et hommes sauva ges, ch. 1v. Paris, 1884, etc. — E.-T. Hamy, Étude sur ur squelette d'Aeta des environs de Binangonan (Nouvelles Archives du Muséum, 2° série, 1879); etc. 6 J. Erringion de la Croix, Étude sur les Sakhkaies de Perak (Rev. d'ethnogru- plue, t. I, 1882). — 311 — gros orteil fortement dévié; les autres orteils sont très courts; la paroi abdominale, très dure, est hémisphérique et fait saillie au- dessous de la ceinture serrée qui, chez les hommes, se continue avec le lambeau d’étoffe appliqué sur les parties génitales. L'ouverture palpébrale est le plus souvent allongée, rectiligne; quelquefois cependant cette ouverture décrit une courbe très lé- gère. Le repli falciforme fait défaut, mais le prolongement interne de la paupière supérieure tend à former un pli qui parait être comme le rudiment de cette particularité anatomique. Le sens des couleurs est complet chez ces indigènes, bien qu’ils n'aient pas tous les mots nécessaires pour distinguer les diverses nuances de papiers colorés; mais ils ne les confondent pas et savent fort bien les rattacher aux couleurs les plus usuelles : dugo, rouge (couleur du sang), bigas, vert (couleur du riz en herbe), etc. Le front est remarquablement haut et vertical, et forme un angle très net avec le plan transverse de la face; la courbe antéro- postérieure du cràne est régulièrement circulaire, développée en hauteur; il en est de même de la courbe transverse; la région pos- térieure du crâne est toujours plus ou moins plane et le plus souvent déprimée dans sa moitié droite, fait en rapport sans doute avec le décubitus. La coloration de la peau est presque toujours soit n° 43, soit n° 28; celle des cheveux, n° 27 et A1, quelquefois n° 48. La chevelure est abondante, très fine, crépue en grains de poivre, implantée par groupes de poils régulièrement espacés sur le cuir chevelu; elle grisonne parfois sans que le sujet ait atteint un âge avancé, à 50 ans environ. La section transversale du cheveu est assez régulièrement elliptique, non réniforme, quelquefois lé- gerement ovoide 1). La chevelure est rasée sur une surface allongée large de 5 à 6 centimètres, qui se prolonge depuis la limite posté- rieure de l'implantation des cheveux jusqu'au quart postérieur de la suture sagittale. La barbe, qui a les mêmes caractères que les cheveux, est par- fois touflue, et, dans ce cas, couvre toute l'étendue du maxillaire inférieur aussi bien que la lèvre supérieure. Le plus souvent elle est réduite à cette dernière région, au menton et à la partie supé- rieure de la branche montante du mandibule. (W) PL XXXI, n° 44 et 45. — 312 — La couleur des yeux ne correspond pas exactement aux couleurs de l'échelle chromatique; elle se rapproche des n° 1 et 3, mais est beaucoup plus vive et brillante. Les irrégularités sont assez fréquentes dans l’implantation des dents, spécialement des incisives, mais beaucoup moins que la carie (presque toujours limitée aux molaires), qui, à des degrés divers, se montre chez presque tous les sujets. Les incisives supé- rieures sont le plus souvent limées en pointe, l'usure oblique et latérale de la dent atteignant environ les deux tiers de la partie libre de celle-ci. Les organes génitaux de l’homme sont médiocrement dévelop- pés; les testicules sont petits, les poils du pubis rares et grêles; Ja circoncision est constante et le prépuce sectionné fort haut. Cette opération est pratiquée sur l'enfant de 10 à 12 ans, par son père, au moyen d’un couteau de forme quelconque. Il ne m'a pas été possible d'observer les organes pelviens de la femme. La forme des mamelles chez les jeunes filles tient le milieu entre les variétés hémisphérique et pyriforme; dès la pre- mière grossesse, elles deviennent volumineuses et pendantes. Il n'est pas possible d'avoir des renseignements sur l'époque de la mensiruation, les Négritos ne tenant aucun compte de leur âge. Voici les dimensions des os des membres du squelette n° 1 dont le crane est mesuré au tableau IE. mm, Llumerus=— 200%; radins — Por; iemur 501 1b@ "70 INDICES. Humérus — 100, Radius — 74.72. Fémur —100, Tibia = 85.37. Fémur —100, Humérus — 68.709. Les cases des Négritos, formées de matériaux légers, ont un plancher élevé de quelques pieds au-dessus du sol, suivant l'usage constant de la Malaisie. Les meubles sont nuls, les ustensiles se bornent à quelques vases grossiers et à quelques paniers. Les Négritos dorment soit sur le plancher, soit sur un lit de camp incliné, sans rien qui soutienne le crâne. Comme leurs vé- tements se réduisent, chez les hommes, à la mince bande d'étoffe qui recouvre les parties génitales, et se bornent à un jupon pour les femmes, ils ont soin d'entretenir du feu pour se protéger contre le refroidissement de la nuit. — 3135 — L'état social des Négritos varie dans une mesure énorme selon qu'ils sont plus ou moins à l’abri des exactions des populations voisines. En général, ils ont un mauvais renom parmi les popula- tions soumises et catholiques des Philippines. J'ai toujours entendu dire qu'ils n'avaient jamais pratiqué le can- nibalisme; mais on les accuse volontiers de pillages, de meurtres, d'incendies. il est probable que beaucoup de ces actes ne sont que des re- présailles, et que souvent ils sont inventés ou exagérés. En effet, les Indiens notables appelés à donner des renseignements sur les Négritos sont enclins à diminuer leur importance numérique d'une part, et de l’autre à les représenter comme des sauvages féroces, rebelles à tout progrès; ils cherchent ainsi à éluder toute relation entre les autorités espagnoles et les Négritos, avec lesquels ils font un commerce d'échanges d’autant plus lucratif qu'il est sans contrôle et que les sauvages, livrés à eux-mêmes, sont constam- ment spoliés. Les détails suivants ne s'appliquent donc qu'aux Négritos obser- vés dans la Sierra de Marivelés, aux environs de Balanga (province de Bataan [Lucon |). Ces Négritos, sous l'autorité juste et éclairée du gouverneur de la province, D. Estanislao Chaves, vivent pacifiquement sur le versant oriental de la sierra. Chaque ménage a sa case entourée de défrichements où sont cultivés la banane, le riz, la canne à sucre, la patate, Ils élèvent de la volaille, des porcs, quelquefois même des buffles. À ces ressources alimentaires les Négritos joi- grent le produit de la chasse, pour laquelle ils dressent des chiens, Leurs armes sont l'arc et la flèche. Le bois de l'arc est tiré du tronc de l'anajao (Corypha minor, Palm.) les intestins du cerf four- nissent la corde. Les flèches sont armées de pointes de fer qu'ils fabriquent eux-mêmes et dont ils se procurent la matière par voie d'échange; leur forme est variée, et l’une d'elles, à pointe mo- bile, est assez ingénieuse. Les Négrilos jouissent d’une grande ré- putalion d'adresse; celle-ci néanmoins m'a paru contestable. Ils ont recours aux pièges; mais lous ces moyens sont bien précaires, et expliquent la misère de ces indigènes quand ils sont noyés au milieu de tribus énergiques et agressives et contraints à une vie errante, incompalible avec l'agriculture. — 31h — Ils sont habiles à trouver dans les forêts le mriel, les résines et cerlaines racines comestibles. Le miel et les résines constituent des objets d'échange aux moyens desquels ils acquièrent, des Taga- locs de la côte, du fer, des vases à cuire le riz, quelques étoffes et du tabac; ils boivent volontiers de lanisado ou de la tuba, quand on leur en offre, mais je ne crois pas qu'ils en fassent jamais pro- vision; l’alcoolisme paraît leur être inconnu. Bien que connaissant le nom des monnaies espagnoles, les Né- gritos sont incapables de les distinguer entre elles et de se faire une idée de leur valeur. Quand il a livré une quantité de denrées estimée, après débat, à 6 réaux, par exemple, un Négrito acceptera en échange une pièce de monnaie de 1 ou de 2 réaux. La faculté du calcul est, en outre, extraordinairement limitée chez ces indigènes; les noms de nombre qui figurent dans leur vocabulaire () leur sont bien connus comme mots, mais n’ont pas pour eux une signification précise. Il est facile de se convaincre que les plus intelligents ne peuvent réellement compier au delà de 4 ou de 5; des nombres plus élevés ne représentent pour eux qu'une idée vague de multiplicité, sans doute ce que seraient pour nous les distances de l'astronomie exprimées en mètres. Ils ont du reste le sentiment de leur infériorité et n’emploient le terme d'homme (fao) que pour désigner les Indiens; en parlant d'eux-mêmes, ils disent seulement les Négritos, mot qui est passé dans leur dialecte et dont ils ne soupçonnent pas l'origine étran- gère. Il est difficile de décider avec certitude si les Négritos ont une conception du monde, des croyances, des traditions. Il faudrait, pour être exactement renseigné à cet égard, soit pouvoir causer avec un Négrito ayant quitté déjà adulte ses montagnes pour vivre au milieu des Indiens (cas qui ne s'est sans doute jamais pré- senté), soit vivre longtemps au milieu d'eux et acquérir avec leur confiance une connaissance suffisante de leur dialecte. D'après les Tagalocs, fort peu compétents en ces matières, les Négritos n'auraient n1 traditions, ni religion. ni croyance au sur- naturel; ni magie, ni sorlilèges, ce qui me paraît fort douteux et même impossible à admettre. Er effet, dans une de leurs 9) Voir chap. v, Dialectes. — 315 — danses, l’un d'eux, qui parait chargé d’un rôle de ravisseur ou de perturbateur (, figure, disent-ils, un esprit (Antu), désignation qui, dans toute la Malaisie, s'applique à un personnage surnaturel analogue aux démons du christianisme. Il faut remarquer en outre que les Négritos ont pour les morts un véritable culte : les cadavres sont enterrés à près de 3 mètres de profondeur, ce qui pour des gens privés de tout outil de ter- rassier constitue un travail très pénible; l'enterrement a lieu sous la case qu'habitait le défunt, laquelle est alors abandonnée; ses habitants vont en construire une autre à quelque distance. Cet usage est constamment observé. Enfin les Négritos passent pour fort habiles à trouver dans les forêts, outre les racines alimentaires, une foule de plantes et de graines dont ils extraient des huiles, des sucs qui constituent, au dire des Tagalocs , des remèdes d'une efficacité merveilleuse. Il est difficile de concilier ces faits, dont les deux premiers sont certains, avec l'absence de toute religion, de toute croyance sur- naturelle, de magie. L'opinion contraire paraît beaucoup plus probable. L'organisation sociale est beaucoup plus complète, même chez les tribus errantes, qu’on ne pourrait le croire, vu leur infériorité intellectuelle; cette organisation est basée sur la famille et sur la propriété individuelle. L'autorité n'est pas héréditaire : à la mort du chef, dont le pou- voir est très respecté, les pères de famille élisent son successeur. Ce chef électif et inamovible règle tous les différends et punit toutes les infractions, d’ailleurs très rares, suivant les usages tra- ditionnels. Le vol paraît inconnu; lhomicide est puni de mort, ainsi que ladultère; dans ce dernier cas, c'est l'époux lésé qui exécute la sentence prononcée-par le chef. Le viol, fort rare, paraît être le seul délit passible de coups de bejuco, contraste singulier avec les usages des Tagalocs du voisinage. Le Négrito est monogame et n’achète pas sa femme, autre trait rare parmi les populations non chrétiennes de la Malaisie. Il fait seulement un petit cadeau à son futur beau-père, qui donne tou- Jours à sa fille quelques objets qui demeurent la propriété de 1) el Voir Voyage aux Philippines, chap, 11 (Tour du monde, 1° semestre 1884). — 316 — celte dernière et sont repris par celle dans le cas de prédécès du mari. Le mariage donne lieu à une cérémonie singulière : les futurs époux grimpent au sommet de deux arbres voisins, flexibles. Le chef de la tribu incline ces arbres l’un vers l'autre et quand le front des deux futurs est arrivé au contact, l'union est conclue. Cet acte est toujours accompagné de festins et de danses d’un caractère spécial M. Les relations sexuelles sont excessivement rares en dehors du mariage; toute jeune fille soupçonnée doit renoncer à l’espoir de trouver un mari. La tendresse des parents pour leurs enfants est extrême, et ces derniers témoignent à leurs parents autant d'affection que de res- pect. La naissance et la mort donnent aussi lieu à des cérémonies par- ticulières. Le défunt, toujours profondément regretté, est enterré au milieu de larmes et de cris très sincères. Néanmoins un festin suit toujours la cérémonie, ainsi du reste que cela a lieu chez les TFagalocs et chez bien d’autres populations. Dès que l'accouchement est terminé, la mère court se plonger dans un ruisseau voisin avec l'enfant, pratique constante qui con- tribue pour une large part à la disparilion de la race. En sortant de ce bain, la mère brüle le placenta, en recueille les cendres et les avale en les délayant dans un peu d’eau , afin d'assurer une bonne santé à son enfant. > Le nom du nouveau-né lui est imposé après une délibération et un vote auxquels prend part toute la tribu. L'enfant est entouré des soins les plus tendres. Du reste, les Négritos sont compatissants, se secourent mutuellement et soignent avec dévouement leurs malades, même quand ils n'appartiennent pas à leur famille; dans un seul cas, le malade est abandonné à lui-même après que l’on a mis à sa portée de l’eau et des vivres, c'est lorsqu'il est atteint de petite vérole grave; la maladie est alors considérée comme un arrêt du destin, auquel on ne peut s'opposer). La propriété appartient à celui qui l'a créée, le champ à celui qui l’a défriché, etc. Quand la mère survit au père de famille, la propriété est divi- ® Voir Voyage aux Philippines, chap. 1 (Tour du monde, 1% semestre 1884 ): ® Les indigènes de la péninsule de Malacca agissent de même en pareil cas. (Revue d'ethn., t. I.) — 317 — sée en deux parts égales : l’une va à la mère, l'autre aux enfants, qui la partagent également entre eux. Si les enfants sont en âge de pourvoir à leurs besoins, leur mère reste auprès d'eux; dans le cas contraire, elle rentre avec eux dans sa familie. Le fait dominant du caractère des Négritos est leur amour pro- fond, indestructible de lindépendance. Il est fort possible que ce sentiment, aujourd'hui instinctif, se soit développé et enraciné chez eux à la suite d’une expérience séculaire leur prouvant qu'ils ne pouvaient attendre de leurs voisins que l'absorption ou la mort. Eu tout cas, les Négritos ne sauraient maintenant vivre ailleurs qu'au milieu de leurs forêts; ils n’ont pas d'esclaves et ne peuvent pas plus se plier à la servitude qu'à la domesticité. Je n'ai ren- contré de rares esclaves négritos que dans le sud de Mindanao: c'étaient des femmes, seules de leur race dans la rancheria{) où elles étaient détenues, et fort éloignées de toute agrégation de leurs semblables. Dans la province de Bataan, toutes les tentatives pour élever dans les pueblos des enfants négritos ont échoué, quelque jeunes qu'on Îles eût recueillis; vers l’âge de 10 à 12 ans, ils se sont toujours eénfuis dans les forêts. On dit même qu'un Nésrito emmené très jeune à Madrid, ordonné prêtre après avoir reçu l'instruction d'usage, et ramené plus tard aux Philippines, s'en- fuit dans les montagnes dès son arrivée. Histoire ou Re l'anecdote peint bien le goût a que les Négritos ont pour l'isolement et la liberté, seules conditions qui puissent retarder un peu leur disparition. S'ils se détermi- naient à vivre dans la circonscription des pueblos, leur faiblesse et les besoins nouveaux qu'ils seraient obligés de satisfaire les réduiraient au dernier degré du dénuement ; parviendraient-ils à lPéviter, leur race s’éteindrait avec leurs enfants, les filles étant accaparées par la population indienne, parmi laquelle les garçons ne trouveraient certainement pas d'épouses. B. — Mamänuas ©), Les Négritos désignés sous ce nom par les populations qui Îles entourent sont disséminés par groupes errants, peu nombreux, (1) Ffameau d’indigènes indépendants. ®) De ma préfixe de possession et manua, banua «sol, région». CE. avec le nem presque semblable des Binuæ ou Benua, tribus de la péninsule de Malacea hab tant le pays avant l'invasion malaise. — 318 — autour du lac de Maïnit, dans la péninsule de Surigao (nord-est de Mindanao). J'ai pu, non sans peine, voir quatre d'entre eux et prendre l'observation incomplète d'une femme (voir tableau I, n° 173). Ces Négritos sont absolument semblables, anatomique- ment, à ceux de la Sierra de Marivelès. Mais tandis que ces der- niers n’ont d’autres voisins que les Tagalocs civilisés et régis par une autorité décidée à ne pas tolérer d’agressions brutales, les malheureux Mamänuas sont comprimés entre les Manobos indé- pendants, tribus redoutables, avides de sang et d'esclaves, et les Manobos convertis au christianisme et soumis à l'Espagne. Ces derniers, confondus à tort sous le même nom avec les Indiens Bisayas, ont gardé, dans leur nouvel état social, une grande partie de leurs mœurs rapaces et violentes. D'ailleurs, dans la pénin- sule de Surigao, la difficulté des communications, l'isolement et la rareté des pueblos s'opposent à ce que les Mamänuas soient efficacement protégés. Aussi sont-ils très craintifs et d’une sauva- gerie extrême. Ils habitent des huttes grossières et, toujours prêts à changer de résidence à la moindre alerte, plantent à peine quel- ques bananiers. Il est remarquable que, malgré l'instabilité qui leur est imposée par des voisins impitoyables, les Mamänuas aient exactement les mêmes mœurs et les mêmes usages que les Négri- tos de la Sierra de Marivelès. C’est du moins ce qui résulte de tout ce que m'ont dit à ce sujet les indigènes, et des renseigne- ments autrement sérieux qu'a bien voulu me communiquer le R. P. Chambo, missionnaire établi à Jabonga. Au moment où j'arrivais à Maïnit, il venait de se passer chez des Mamänuas du voisinage un drame dont les péripéties dé- montrent que ces sauvages gardent, malgré leur vie misérable, la notion du droit et l'attachement à leurs anciennes coutumes. Je recherchai en vain la tribu; elle s'était déplacée sans laisser de traces. C. — Négritos métis d'Albay 0). À l'extrémité S. E. de Luçon (province d'Albay), près des sources thermales de Tiwi, dans les environs de Malinao, vivent des Négritos mélangés de sang indien. Leur taille moyenne {hommes @) PJ, IV. Voir aussi, même planche, le numéro 152, métisse négrito-bisaya, et planche IX, le numéro 251, fille du numéro 152 et de père espagnol. — 519 — — 1"5036), intermédiaire entre celle des Négritos de Bataan {6 —1"1853) et celle des Indiens Bicols (Ô — 1" 5833), mais beaucoup plus rapprochée de ia première, donne la mesure des rapports qui les unissent aux deux races. Ces Négritos métis sont beaucoup plus robustes et mieux mus- clés que les Négritos purs de Marivelès; leurs cheveux sont beau- coup moins crépus; chez quelques sujets, ils sont à peine frisés; leur section transversale (pl. XXXI, n° 96) est intermédiaire entre celle des Négritos et celle des Bicols. La couleur de la peau {n° 37 el quelquefois n°* 27-22) lesrapproche des Bicols. La couleur des yeux est 1-2. Les dents sont saines, l’irrégularité d'implantation est rare. La petitesse de la taille, la disposition des narines tranversalement dilatées et regardant en avant, le lobule du nez, dont l'extrémité est légèrement recourbée en bas, la faible sinuosité de l'axe trans- verse de la fente palpébrale, la médiocrité ou le défaut de repli falciforme, donnent à leur visage une ressemblance frappante avec celui des Négritos purs. Les mêmes caractères intermédiaires se manifestent dans leur intelligence et leurs mœurs. Par ce côté encore ils se rapprochent plus des Négritos que des Bicols; ils sont cependant meilleurs agriculteurs que les premiers et beaucoup moins misérables. Ils mènent à bien des cultures dont le rendement n’est pas immédiat, celle du cacaoyer par exemple qui demande quelques années avant d'être productive et qui leur assure un certain bien-être. lis paraissent avoir renoncé à la chasse comme moyen usuel d'améliorer leur alimentation. Ces métis sont du reste encore plus efficacement protégés par l'autorité espagnole que les Négritos de Marivelès, dont les forêts s'étendent sur un massif montagneux d’un accès difficile; car ils résident au bord de la mer, dans une région très civilisée et très peuplée. Ces métis, comme les Négritos de Marivelès, reconnaissent l’au- torité espagnole; ils ont des rapports fréquents avec les Bicols, mais vivent séparés; ils ont conservé leurs mœurs et leurs usages, et ne sont pas catholiques, ce qui assigne une date éloignée, anté- rieure à la conquête espagnole, à la formation de leur race. Ils tendent à disparaître, par suite du mariage de leurs filles avec les Bicols. = (Hop Îl MALAIS. D. — Manthras; E. — Knabuis; F; — UÜdaïs; G. — Jakuns, de la province de Malacca D. Ces tribus, qui sont répandues dans l'intérieur de la péninsule de Malacca, forment la transition entre les métis négrito-malas (tels que ceux d’Albay) et les Malais, considérés comme type, qui occupent les côtes de la partie sud du grand archipel d'Asie. Les traces de sang négrito que présentent ces tribus varient beaucoup avec les individus et paraissent des faits d’atavisme, ce qui assigne une époque éloignée au mélange du sang négrito avec le sang malais. D'après le descobridor Godinho de Eredia, métis de Portugais et de mère malaise né à Malacca, dont le très intéressant récit, écrit en 1613, a été réceniment publié®), l'invasion de la péninsule par les Malais eut lieu en 1411, sous la conduite du radjah Permicuri. Cette invasion trouva la région de Malacca occupée par les Saletes, peuple pêcheur et guerrier. Ce nom paraït avoir aujour- d'hui disparu de la péninsule; il est vrai que je nai pas fait de recherches spéciales à ce sujet, la publication de M. Janssen étant d'une date postérieure à celle de mon voyage. Les Saletes dont parle Godinho sont sans doute les ancêtres des tribus actuelles; ils devaient être mélangés d’une faible dose de sang négrito, mais n’élaient pas des Négritos purs ou légèrement métissés. Il est vraisemblable, en tout cas, que les tribus que j'ai visitées dans les forêts de la péninsule au nord de la ville de Malacca des- cendent de populations de race malaise qui auraient envahi la péninsule antérieurement aux invasions malaises historiques, et auraient en partie asservi, en partie refoulé vers le nord, la popu- lation négrito, dont les descendants directs sont aujourd'hui repré- sentés par les Orang Sakkaies® de la province de Pérak. (@) PI. XXII. ® Malacca, l'Inde méridionale et Le Cathay, manuscrit original autographe de Godinho de Eredia, reproduit en fac-similé et traduit par M. Léon Janssen. Bruxelles, 1882. 6) Cf. J. Errington de la Croix, Étude sur les Sakkaies de Pérak {Revue d'ethno- graplue, L. 1, 188») — 321 — Si les tribus refoulées aujourd’hui par l'invasion malaise histo- rique dans les montagnes de l’intérieur de la péninsule descen- daient directement.de populations où le sang négrito eût dominé, ces tribus devraient présenter un type plus franchement négrito: car, ainsi que toutes les populations vaincues, elles ont dû fournir et elles fournissent encore des femmes et des esclaves aux vain- queurs sans leur en prendre jamais. Les Manthras, les Udaïs, les Knabuis et les Jakuns de la province de Malacca vivent dans des conditions comparables à celles des Né- gritos, un peu meilleures que celles des Mamänuas, moins bonnes que celles des Négritos de Bataan; ils sont donc fort misérables; quoique plus intelligents, ils ne connaïssent pas l'écriture, mais ils conservent fidèlement par tradition le souvenir de leur an- cienne puissance. Ils disent nettement qu'autrefois toute la réoion était en leur pouvoir et qu'ils occupaient non les montagnes, mais le rivage de la mer. À cette époque, avant d’avoir été chassés dans l'intérieur, ils étaient riches, puissants et possédaient une histoire écrite sur des lames d’écorce. J'ai eu pour guide un jeune Man- thra du nom de Pang lima dalam, qu'il me dit être celui de son père et de tous ses ascendants, suivant l'usage de sa tribu; bien qu'il parlät passablement le malais, ce nom n'avait pour lui aucune signification ; c’est cependant le titre que porte, dans les cours ma- laises, le seigneur chargé de l’intendance du palais. L'état d'infériorité des tribus actuelles paraît donc résulter non de l’infériorité primitive de la race, mais simplement de loppres- sion des envahisseurs. Condamnées à une vie presque aussi misé- rable que celle des Négritos de Mindanao, d’abord chassées de la côte, puis harcelées sans merci, ces tribus ont vu leur alimentation devenir difhcile; leur vigueur physique a diminué, la crainte, la dissémination, le pillage, ont progressivement effacé les arts de la civilisalion, sans toutefois en supprimer le souvenir. Ayant déjà exposé ailleurs l’état social et les mœurs de ces tri- bus 0), je n’y reviendrai pas ici. Je me borneraï à signaler l'absence de l'arc, qui est remplacé par la sarbacane, faite d’une tige de roseau, au moyen de laquelle les Manthras et leurs voisins lancent de petites flèches empoisonnées. La flèche est poussée par une 0 Quelques jours chez les indigènes de la presqu'ile de Malacca (Revue d'ethno- graphie, & T, 1882). MISS, SCIENT, — XT. 2 1 RMOMIMENIÉ NATIONALE — 322 — bourre de coton ou de filaments végétaux analogues, exactement adaptée au calibre de fa sarbacane. Quant à l'intelligence des Manthras, j'ajouterai un fait que j'ai oublié de mentionner däns l'article cité. J'ai vu à la mission d’Ayér- Salak, près de Malacca, de jeunes Manthras de 15 à 18 ans, nés dans les forêts, qui avaient été élevés au séminaire de Penang. Ils parlaient le latin assez couramment et m'ont donné sans difficulté, dans cette langue, plusieurs renseignements intéressants. Les Manthras sont les plus nombreux des sauvages de la pro- vince de Malacca, ce sont ceux qui offrent le plus d'unité anthropo- logique et chez lesquels les traits constitutifs de la race paraïssent le mieux fixés; les autres tribus présentent des divergences plus considérables. Mon impression n’est peut-être que l'effet du hasard; il est fort possible que cette proportion soit inverse sur un autre point de la péminsule. Quoi qu'il en soit, les Manthras de Malacca offrent les traits caractéristiques suivants : débilité générale; exiguité de la taille (qui, aussi bien pour les hommies que pour les femmes, se rapproche beaucoup de celle des Négritos); front proéminent, bombé {autre caractère négritoide); ouverture palpébrale très allongée trans- versalement, repli falciforme constitué, non comme chez le Chi- nois, par un repli vertical, mais par un prolongemement angu- laire; racine et partie supérieure du nez déprimées jusqu’au niveau d'un plan qui passerait par Îles pommettes; celles-ci sont imas- sives et très saillantes; à leur niveau, la région centrale de la face produit l'effet non d’une saillie, mais d’une dépression; abdomen énorme; mains délicates; membre inférieur arqué dans ie plan antéro-postérieur, conséquence de la direction du grand trochanter rejeté en arrière ; pieds massifs à orteils courts (se rapprochant beau- coup du type négrito). Plusieurs des femmes sont à la fois nour- rices et enceintes. | La coloration des yeux est presque toujours n° 1; celle de la peau, n°37, quelquefois n° 2 1,22, 30: célle des cheveux, n°34, 41. Généralement leurs cheveux ressemblent à ceux des Malais, aussi bien par leurs caractères extérieurs que par ceux qui sont révélés par les coupes. Cependant il n’est pas rare d'en rencontrer de for- tement bouclés. Le squelette manthra que j'ai trouvé près de Kessang présente beaucoup d’analogie avec celui des Négritos; le crane particulière- jee — 323 — ment (voir tableau Il, n° 1}, dans sa partie cränienne proprement dite, est presque identique avec le Négrito de Bataan (voir tableau IT, De4s;);(d Les Udaiïs et les Knabuïs forment la transition entre les Manthras et les Jakuns. Ces derniers se distinguent assez nettement par la saillie moindre des pommettes, mais surtout par une vigueur plus grande, une musculature moins débile, faits qui ne sont peut- être qu'un accident local et auquel il ne faut pas, je crois, atta- cher une grande importance, car les unions sont fréquentes entre les diverses tribus. H. — Aias de Camarines-Sur (Luçon). Dans les forêts de la chaîne montagneuse qui forme l’arête de la partie S. E. de Luçon et s'étend dans les provinces de Tayabas, Camarines-Norte, Camarines-Sur et Albay, vivent des populations très mêlées que les Indiens désignent indifféremment sous les noms d’Aias, de Remontados où d’Infieles, sans tenir aucun compte de leur race. Parmi les groupes insoumis, le plus souvent errants, qui habitent cette région peu accessible, plusieurs doivent leur origine à des Indiens qui se sont enfuis de leurs pueblos à la suite de quelques délits. Les Atas ont, dans les provinces citées plus haut, une réputation d’éneroie et de férocité qui paraît justifiée. Les deux seuls Atas que j'aie vus (tableau I, n° 72 et 73) sont évidemment, le nu- méro 72 surtout, des Indiens avec une proportion plus grande de sang négrito. Ces deux sujets sont bien musclés et leurs grands yeux noirs ont une expression à la fois réservée et fière; l'ouverture palpébrale est légèrement oblique et très allongée, le repli falciforme très marqué. La coloration de la peau est représentée par les nu- méros 36 ct 37, celle des cheveux par le numéro 41. Je les place, dans ma description, à la suite des tribus de Malacca, car ils (1) DIMENSIONS DES MEMBRES. (TETE mn nm, Humérus — 256"; radius — 200"; fémur = 382"; tibia = 3147", INDICES,. Humérus — 100, Radius — 78.12. Fémur —100, Tibia 60210: Fémur —100, Humérus = 67.01. 21. = 39) ms paraissent, comme celles-ci, former la transition entre les véri- tables métis de Négritos et les Malais. Les Atas de Camarines et des provinces voisines, fort incom- modes par leurs brigandages, disparaïtront encore plus rapidement que les Négritos. I. — Bicols (), Comme les Tagalocs et les Bisayas, avec lesquels ils forment la plus grande partie des Indiens (Indios) ®) des Philippines, les Bicols () sont des Malais qui s’écartent du tronc primitif à peu près dans la même mesure que les Moros du sud de Mindanao, mais dans un sens divergent. Ces derniers tendent vers le type indo- nésien, tandis que les premiers se rapprochent du chinois. Les Bicols étant de tous les Indiens ceux que j'ai pu le mieux observer, je les prendrai pour exemple de ce groupe. Il est impossible, dans l’état actuel de nos connaissances, de dé- terminer l'époque à laquelle la race malaise, après la fusion intime et la fixation des trois éléments qui la constituent, s'est étendue vers le nord, des îles de la Sonde à Formose, et plus loin encore, franchissant les détroits, cheminant le long des côtes. J'ai dit que cette émigration malaise couvrait les rivages, enfermant dans une ceinture presque continue les populations indonésiennes, qui entou- rent elles-mêmes les tribus négritos. Il est vraisemblable que les populations malaises des Philippines possédaient des traditions écrites; leur système spécial d'écriture, irès voisin mais non identique pour les Tagalocs et les Bisayas (), les nombreux manuscrits qu'ils conservaient il ÿ a trois siècles, en font foi. Mais la rapide extension du christianisme dans le nord, celle de lislamisme, qui fut aussi rapide et exclusive dans le sud de l'archipel, eurent un résultat identique au point de vue de l'histoire : le système d'écriture indigène fut rapidement et com- plètement supplanté par le système latin ou le système arabe; les () On écrit indifféremment Vicols ou Bicols, Visayas ou Bisayas, le v ayant souvent en espagnol la même valeur que le b. @) On désigne, aux Phüippines, sous le nom de Indios les indigènes soumis et catholiques, par opposition aux populations indépendantes, soit Woros, soit In- Jieles. @) PI. X, XXII, XXIV, XXV. @ Voyez chap. v, Dialectes. — 325 — manuscrits, devenus illisibles, se perdirent; d’ailleurs, ils n’offraient plus d'intérêt à des populations qui, en vertu de leurs nouvelles croyances, n'avaient pour leur histoire que de l'indifférence et du mépris. Il est probable qu'avec du temps et de la patience on retrou- verait aux Philippines un bon nombre de manuscrits antérieurs à la conquête espagnole; les dialectes de l'archipel n’ayant subi que des variations insignifiantes depuis cette époque, ïl serait dès lors facile de recueillir des traditions qui seraient sans doute d’un grand intérêt pour l’histoire de ces contrées. Aujourd’hui nous pouvons seulement considérer comme certain que la diffusion vers le nord de la race malaise et de l'islam en fut pas simultanée. À l’arrivée des Espagnols, les Malais mahomé- tans, qui formaient, il est vrai, les royaumes les plus forts et les mieux organisés, mais qui n'opposèrent pas cependant une résis- tance sérieuse, étaient concentrés autour de Manille, tandis que les non-mahométans de même race étaient répandus dans les régions que leurs descendants occupent encore aujourd’hui. Nous savons d’ailleurs qu'en débarquant à Célèbes en 1512, les Portugais n’y trouvèrent comme sectateurs de Mahomet que quelques marchands; la population de l’île ne se convertit à l'islamisme qu’un siècle plus tard. C’est alors, dans la première moitié du xvu° siècle, que la puissance conquérante de l'islam fait pour ainsi dire explosion Ü); à partir de cette époque, elle devient un adversaire sérieux que l’Es- pagne n’a définitivement réduit à l’impuissance qu'en s'emparant de Soulou, centre de son action politique et religieuse. Les premiers progrès de l'islam n’ont pas eu lieu à maïn armée, mais par la voie pacifique du commerce. Les trafiquants mahométans, arabes ou malais, que leur civilisation rendait fort supérieurs aux Malais ido- lâtres, ont d’abord acquis de grandes richesses; ils ont ensuite épousé des filles de datos et de radjahs, et converti ou détrôné les familles de leurs femmes. Quand l'islam est ainsi devenu progres- sivement la religion des seigneurs et des chefs, il s’est imposé d’un coup à des populations entières, et c’est alors seulement que, servi par un instrument puissant, le Koran a fait éclater, dans le sud des Philippines comme ailleurs, sa puissance de conquête et de résis- tance. Les populations catholiques des Philippines, insouciantes, éloignées de tout fanatisme, ne songeant qu'à jouir en paix de ®) D, Vicente Barrantes, Guerras piräticas de Filipinas. Madrid, 1878. — 526 — l'exisience facile que leur donnait un sol fertile, eussent été fata- lement soumises par les Malais de Mindanao ou de Soulou, sans la protection des escadres espagnoles. Le type malais originel des Bicols s’est assez profondément modifié sous l'influence de croisements qui ont débuté vraisem- blablement à une époque reculée, et se sont continués avec plus ou moins de fréquence jusqu’à nos jours. Le premier en date de ces croisements, le plus important sans doute anciennement, est celui qui s’est opéré avec le sang négrito. Depuis déjà longtemps les Négritos sont devenus rares dans la province d’Albay. On a vu ($ CG) que les seuls que j’y aïe rencon- contrés ne sont pas de race pure; il en existe peut-être encore de non mélangés dans quelques îles du golfe; ils sont, en tout cas, fort réduits, et leur influence actuelle sur la population peut être considérée comme nulle. Mais ie mélange antique de leur sang se révèle nettement chez certains sujets par l'exiguité de la taille, par des cheveux plus ou moins bouclés et frisés, par la coloration beaucoup plus sombre de la peau. J'ai trouvé quantité de Bicols qui présentent à un haut degré plusieurs de ces carac- tères négritos. Le croisement du Bicol avec les tribus de race indonésienne n'a pas laissé de irace bien nette. Il nese révèle guère que par la coloration de la peau sur de rares sujets. Bien autrement important estle mélange du sang chinois, qui a dû se produire bien avant l'arrivée des Espagnols et dont l'impor- tance croit sans cesse, au point que l’on peut prévoir le jour où ül remplacera le sang malais. L’envahissement des Philippines par l'élément chinois a quelque- fois essayé de se produire à main armée, notamment en 1573 (); aucune de ces tentatives ne paraît avoir eu de résultats impor- tants. C’est pacifiquement, par la voie du commerce, que les Chinois envahissent les Philippines, procédé qui n’est pas sans analogie avec celui que les Arabes ont suivi, aux siècles derniers, dans le sud de l'archipel. Les Chinois sont aujourd'hui établis dans tous les pueblos, où ils se sont substitués aux Indiens dans l'exer- @ Le corsaire Lima-Hong se présenta devant Manille avec une flotte de soixante jonques bien armées; cette attaque fut repoussée, mais la colonie courut le plus grand danger. ÉMRRe 0 > cice de toutes les professions urbaines, ainsi que dans le petit commerce. Beaucoup d’entre eux ont conquis des situations com- merciales de premier ordre, égales, sinon supérieures à celles des meilleures maisons européennes et américaines. À piusieurs re- prises, l'Espagne a essayé de limiter par des prohibitions diverses l'immigration chinoise; ces mesures sont demeurées sans résultat. Depuis longtemps déjà les Chinois entrent librement aux Philip- pines et y séjournent sans subir d'autre obligation que celle de payer une capitation personnelle beaucoup plus élevée que celle des Indiens. L'immigration chinoise s'étant toujours limitée aux hommes, on comprend combien ont dû être nombreux leurs croisements avec les indigènes. Les métis issus de leur union légale avec les Indiennes portent le nom de Sangleyes et sont fort nombreux, car le croisement du Chinois et de l’Indienne est eugénésique au plus haut degré. Mais les Sangleyes ne forment encore qu'une petite part des métis, auxquels les Chinois ont transmis leur penchant aux rapports sexuels et leurs facultés prolifiques. Dans les croisements sino-indiens, le sang chinois est doué d’une force d'attraction extraordinaire; il suffit, même en proportion peu considérable, pour imprimer au Bicol une déviation notable, qui se traduit par l’élévation de la taille et du crâne, l’obliquité des yeux, l'allongement des extrémités. Enfin les Bicols d’Albay sont encore mélés de sang espagnol; ce métissage, dü à des individus peu nombreux, n’en a pas moins une certaine importance, car il s'est constamment opéré pendant trois siècles, la conquête de la province d’Albay, l’une des pre- mières soumises, étant antérieure à 1560. C’est surtout par la con- formation du nez, intermédiaire entre les deux types si distincts que revêt cet organe chez l'Européen et chez le Malais, que se re- connait l'influence du premier. Cet exposé peut faire pressentir dans quelles proportions par- fois excessives doit varier le type bicol. Dans la population d’AI- bay, le type malais fondamental oscille constamment, pour ainsi dire, entre les quatre types précédents, mais avec beaucoup plus de fréquence dans la direction du type chinois. Tous les caractères, sauf la forme du crâne, se modifient sous ces influences diverses. La région postérieure du crâne est presque toujours fortement aplatie en coup de hache. Par un singulier hasard, les deux seuls — 328 — cranes bicols contemporains que nous ayons pu nous procurer {(n® 1 et 2), et qui ont été décrits par MM. de Quatrefages et Hamy Ü), ne présentent pas nettement cette conformation particu- lière; elle domine pourtant dans toute la province, et elle est à ce point prononcée qu'elle est visible à distance, même chez les femmes, quand leur longue et abondante chevelure est déroulée. Cette conformation, qui rappelle celle des Négritos, mais qui est beaucoup plus prononcée et qui se retrouve chez tous les Indiens (Tagalocs, Bisayas, etc.), est-elle le résultat d'une déformation pro- voquée? Je ne le crois pas; j'en donnerai la raison en parlant des cranes que nous avons trouvés dans les grottes de la province. Ea coloration des cheveux, qui blanchissent quelquefois à un âge avancé, est celle du numéro 41, quelquefois 27; celle des yeux, 1et 2; celle de la peau est presque toujours 21, quelquefois 28, 30, 37. La barbe est toujours peu abondante et ne pousse que fort tard. L’implantation des dents est souvent irrégulière; la carie est fréquente. Les incisives supérieures sont toujours limées transver- salement sur leur face antérieure. Le sillon horizontal déterminé ainsi présente une section plus profonde près de la gencive; il se termine, vers le bord inférieur de la dent, par une courbe très allongée. La profondeur du sillon varie beaucoup avec les sujets : parfois le sillon atteint la cavité de la dent, qui communique alors avec l'extérieur par un orifice circulaire de 1 à 2 millimètres de diamètre, ainsi du reste qu'on le voit aussi à Soulou (fig. 83, pl. XXX). L'opération, pratiquée en plusieurs temps et à plusieurs jours d'intervalle, ne cause, au dire des Bicols, qu'une douleur sourde, supportable; les dents limées conservent pendant un mois ou deux une certaine sensibilité, qui interdit au sujet de s’en servir pour mordre et déchirer les aliments; cette légère incommodité disparaît à son tour sans laisser de traces immédiates. Mais, plus tard, les abcès et les kystes deviennent assez nombreux, si l'on en juge d’après les maxillaires des crânes n° 3 à 42 dont il sera ques- tion plus loin. Les dents des Bicols des deux sexes doivent à l'usage continuel du buyo (bétel) une couleur noire prononcée que l'usage presque aussi constant du tabac à fumer ne suffirait pas à leur donner. Les () Crania ethnica, p- 450. Abo Bicols n’emploient aucune préparation en vue de produire cette coloration, qu'ils ne considèrent point comme un ornement et dont quelques jeunes femmes parviennent même à se préserver, sans renoncer ni au tabac ni au bétel, en faisant plusieurs fois par jour un usage énergique de la brosse à dents. C'est sans doute à l'usage de ces deux agents, astringent et anesthésique, que les Bicols doivent de ne pas présenter un plus grand nombre de fluxions et d’abcès, malgré le mauvais état de leur dentition. Les usages et les mœurs des Bicols ayant été décrits ailleurs 0), je n’en dirai rien ici; je noterai seulement que leur imprévoyance, leur insouciance, leur amour du plaisir, défauts imputables à la race et au climat, sont dus aussi, pour une part, au régime poli- tique auquel ils sont soumis. Leur intelligence est vive et très susceptible d'éducation; presque tous les Bicols savent lire et écrire, mais ils sont peu instruits, les ouvrages écrits dans leur dialecte étant fort peu nombreux. Ils sont remarquablement doués au point de vue musical; tous les pueblos ont au moins une fanfare, où l’on rencontre parfois des artistes qui ne manquent pas de valeur. La patience des Bicols est extrême; il leur en faut plus encore que d’habileté pour tisser les fines étoffes d'abaca qui constituent un de leurs principaux luxes. S'ils ne retirent pas de leur sol, merveilleusement fertile, toutes les richesses qu'il est capable de produire, c'est que leur existence facile suffit à leurs appétits bornés, c’est qu'à l'abri de la domination espagnole ils n’ont pas à se préoccuper du lendemain, c'est qu'ils sont hommes, après tout, et que, comme la grande majorité de leurs semblables, ils voient dans le travail un moyen et non un devoir. Les Bicols ressentent aussi vivement les peines morales que les peines matérielles; leur insensibilité n’est qu'apparente, ïl est facile de s'en assurer. Il est vrai cependant qu'ils oublient assez vite et qu'ils sémeuvent difficilement pour des causes fu- tures et incertaines. Cet état intellectuel sera certainement mo- difié par l'éducation quand tous les pueblos parleront espagnol, changement qui est en train de s’opérer. On a vu que nous n'avons pu recucillir que deux cränes con- temporains dans la province d’Albay; mais nous avons trouvé des £r ) Tour du monde, rx semestre 1 884. — 330 — pièces anciennes en nombre bien plus considérable dans deux grottes. Ces deux grottes, auxquelles j ai donné avec M. Rev le nom de grotte du Levant Ü) et de grotte du Carabao ©), sont situées dans l’île de Cagraray, qui forme une partie de la côte nord du golfe d’Albay. La grotte du Levant occupe la pointeS, E. de l’île, et celle du Cara- bao est sur la côte sud, près de la pointe S. O. Ces deux grottes sont excavées à une vingtaine de mètres au-dessus du niveau de la mer dans une falaise calcaire à pic, qui n’est accessible que par eau. La grotte du Carabao est plutôt un abri qu’une grotte; celle du Levant est vaste et élevée(3) : un luçon (mortier à décortiquer le riz) est évidé dans sa paroi postérieure; il a la forme des luçons actuel- lement en usage dans la contrée, lesquels ne sont jamais creusés dans la pierre, mais dans un bloc de molavel® ou un autre bois dur. En dehors des ossements, les deux grottes ne contenaient qu'une tablette de bois dur tombant en poussière { Carabao) et une écuelle de porcelaine chinoise (Levant). Les deux grottes renfer- maient un nombre à peu près égal de cranes, les uns bien con- servés, les autres plus ou moins avariés par l'humidité. La conser- vation ou le délabrement se présentent indifféremment sur les différents types. Ce qui frappe, en effet, à première vue dans la série de crànes (tableau H, n°®° 3 à 42) que nous avons recueillis dans ces deux grottes, c'est la différence profonde, nettement tranchée pour la plupart, que présentent les diverses pièces. Un premier type, sur- tout fréquent parmi les femmes, se rapproche du négrito (pl. XXV, n° 8); un second à face allongée, dolichocéphale, rappelle l'in- donésien (pl. XXV, n° 9); ïl n'est représenté que par un petit nombre de pièces. Un troisième type (pl. XXII et XXIV), beau- coup plus fréquent, remarquable par ses dimensions absolues et par la largeur de la face, me paraît très analogue aux Malais-de Java et de Sumatra. Le tableau II montre dans quelle proportion énorme varient et la capacité crànienne et les principaux indices, Les dimen- () D'après son orientation. @) À cause d’un rocher qui se trouve exactement en face à quelques brasses du rivage et qui affecte la forme d’un bufle (Carabao, en dialecte bicol). () Dimensions maxima : longueur 9 mètres, largeur 3° 50, hauteur 1 2 mètres. %) Vitex geniculata. — 331 — sions absolues varient dans la même mesure que la capacité crà- nienne. La comparaison des dimensions absolues, aussi bien que celle des indices, perd d’ailleurs une grande partie de sa valeur à cause de la déformation crànienne artificielle, analogue à certaines défor- mations américaines, qu'ont subie tous ces crânes, mais dans une mesure très variable. Les cränes qui présentent (comme les numéros 4 et 6) cette dé- formation au plus haut degré appartiennent surtout au troisième type, si remarquable par ses dimensions et par le développement en.largeur de la face; la déformation est indépendante de l’époque à laquelle remonte la sépulture, autant du moins qu'on peut en juger d’après le degré d’altération des os. Cet énorme aplatissement du frontal et de l’occipital, le sillon évasé qui sépare les pariétaux répondent parfaitement à la défor- mation qu'aurait pu produire un appareil en usage depuis un temps immémorial chez quelques tribus de l’intérieur de Bornéo, appareil que M. A-B. Meyer a fait connaître récemment, et que j'ai décrit d’après cet auteur U). Il est évident qu'un appareïl de ce genre était employé par les tribus qui avaient consacré ces grottes à leur sépulture. Peut-être avait-il été appliqué avec d'autant plus de soin et de persévérance que le sujet apparlenait à une famille puissante, ce qui ex- pliquerait l'exagération de la déformation de quelques crânes masculins, et son atténuation ou son absence sur les crânes fémi- nips négritoides. -Tous les ossements étant. bouleversés, confondus, il est bien peu de maxillaires inférieurs qui aient pu être rattachés avec certitude aux crânes dont ils faisaient partie. Les maxillaires qui appartiennent au troisième type sont remarquables par leurs pro- portions massives; généralement la branche montante, coudée à angle droit, a une largeur considérable. Le prognathisme du maxillaire supérieur varie dans des propor- tions considérables; il est souvent extrême dans le troisième type. Presque toutes les incisives et les canines supérieures manquent; sur les quelques crânes où il en reste une ou deux, les dents sont ®) Über Künsilich Deformirte Schüdel, ete. Leipzig et Dresde, 1881. Compte rendu in Hevue d'elhnogr., t, À, 188. — 332 — limées en pointe mousse, à peu près suivant le type des Négritos de Marivelès. J'ai signalé plus haut les lésions auxquelles cette pra- tique a donné lieu. Les molaires sont très fortes, à tubercules atténués, souvent absolument effacés; c'est le cas ordinaire chez toutes les popula- tions de l'archipel; la carie est très fréquente. Les os des membres et du tronc indiquent une race vigoureuse et bien conformée. Deux des humérus sont perforés; chez plu- sieurs, le fond de la cavité olécranienne est très mince. Aucun des fémurs n’est à colonne; les tibias sont, pour la plupart, légère- ment platycnémiques. Un des péronés est fortement tordu sur son axe. Les os recueillis dans les grottes du Carabao et du Levant sont au nombre de : UMENUS ER ne ide ee Ta dore Ne Ne SR ASUS 8 Cubitust. A SERRE L'ELEL MES ARMES MO LPERREE 2 < Radiusaresaons "hole ent ant po et ip AR 3 Rémnns an spé Al Le Sr RE PUR Tan 8 1 M CIE ES PS LE SI PAIE AE AR SN se QE et 9 PÉTORE ee A ET TEEN den MAR a te LENS Le ve 1 Voici les longueurs moyennes de ces os et les rapports que ces longueurs présentent entre elles : LONGUEUR MAXIMUM. MINIMUM. MOYENNE. millimètres. millimètres. millimètres. 308 3158 299 237 252 229 238 256 220 h13 435 393 349 362 330 353 nl n INDICES. Humérus — 100, Radius —"77.27. Fémur 100, Tibia — 84.50. Fémur - —100, Humérus= 74.57. — 333 — À quelle population convient-il d'attribuer les cränes des grottes du Levant et du Carabao? I n’est pas douteux que ces grottes ne fussent connues d'une grande partie des habitants de la région , et il est fort possible que, sous l'empire d’une de ces traditions auxquelles les pratiques du catholicisme se sont superposées sans les détruire, quelque pêcheur bicol dépose parfois une offrande dans ces antiques ossuaires. Mais il est absolument certain que tous les crânes ont été mis là à une époque reculée. La conquête politique et la conquête religieuse ayant constamment marché de pair aux Philippines et l'inhuma- tion étant une pratique dont les missionnaires ont toujours surveillé l'exécution, l'usage des grottes du Levant et du Carabao comme abri sépulcral est donc antérieur à l'arrivée des Espagnols. On ne comprendrait pas que des cadavres aient pu être transportés en pirogue sur un point voisin du mouillage le plus fréquenté de la province. D'autre part, la présence du luçon creusé dans la paroi ouest de la grotte du Levant paraït indiquer que celle-ci a servi d'habitation, peut-être à l'époque où les habitants faisaient encore usage des dents de l'animal du tonnerre M). Des fouilles, que nous n'avons pas eu le temps d'opérer dans le sol couvert de stalag- mites, fourniraient sans doute d’intéressantes révélations à ce sujet. Mais ül est certain que la grotte du Levant n’a plus servi d’abri aux vivants depuis qu'on y a déposé des cadavres, car la disposi- ton des squelettes à la surface du sol et l’état de conservation de la plupart des crânes sont inconciliables avec cette supposition. L'état des crànes les plus anciens, la nature dés avaries de ceux qui sont détériorés, montrent, d'un autre côté, qu'ils ne remontent pas à une très haute antiquité, et que le dommage qu’ils ont subi tient surtout à l'humidité. Cependant leur état de conservation, irès variable, prouve que les grottes ont servi de sépulture pen- dant une période assez longue. Les trente-neuf crânes que nous avons recueillis (joints à quelques débris que nous avons dû lais- ser dans la grotte du Levant) indiquent que la population qui se servait de ces ossuaires était peu nombreuse. La diversité des types, le petit nombre des sujets, l’état des ® C’estle nom que donnent les insulaires de Mindanao aux instruments de piérre polie; M. Sébastian Vidal y Soler, directeur des eaux et forêts, en a trouvé plusieurs échantillons dans cette île, Je n’a pas entendu dire qu'on en ait ren- contré dans la province d’Albay. -® — 334 — crânes, nous amènent donc à la même conclusion : les grottes du Levant et du Carabao servaient, avant la fin du xvi° siècle, de lieu de sépulture à une tribu (ou à plusieurs tribus peu impor- tantes) de race malaise qui comprenait en outre quelques individus indonésiens. Cette tribu s'était déjà assimilé une forte proportion d'éléments négritos. Mais une fusion complète n'avait pas encore eu lieu entre ces trois éléments si distincts; elle était peut-être re- tardée par les coutumes et ne s'accomplit qu’à la suite de la sup- pression de l'esclavage et par la concentration des tribus en pue- blos, faits consécutifs de la conquête espagnole. La déformation de ces crânes (semblable à celle des érânes de Lanang et de Nipa-Nipa, recueillis par M.F. Jagor)(), l'aplatissement si net de la région occipitale, qui forme une surface quadrilatère inclinée de haut en bas et d’arrière en avant, se reproduisent-ils par voie d'hérédité et sous une forme atiénuée dans la population actuelle, ou bien, au contraire, l’aplatissement occipital qu'on ob- serve chez les Bicols (comme aussi chez les autres Indiens) est-il provoqué par des manœuvres spéciales? [1 paraît impossible de ré- pondre avec certitude à ces questions. On saït positivement que ; dans beaucoup de régions (dans le département de Haute-Garonne, par exemple, pour la déformation dite toulousaine), les déformations cräniennes ont disparu avec les manœuvres qui les provoquaient. D'un autre côté, dans la province d’Albay, comme dans les autres provinces des Philippines, j'ai pénétré à toute heure dans les cases des indigènes et je n’ai jarnais vu que les enfants fussent soumis à quelque pratiqüe ayant pour objet la déformation du crâne : l'en- fant indien repose nu sur une natte ou dans un hamac et prend la position qui lui convient le mieux. Je dois dire aussi que j'ai babité pendant quelque temps chez un fonctionnaire espagnol, père de deux enfants nés de son union avec une Indienne à occi- pital aplati. Les deux jeunes métis présentaient, entre autres carac- tères indiens, cet aplatissement caractéristique de l'occipital; cepen- dant leur père veillait avec le plus grand soin à-les préserver de tous les usages el de toutes les pratiques qui auraient pu rendre plus marqués les caractères du croisement dont ils étaient issus. Le croisement des Espagnols et des Indiennes (Bicoles, Ta- gales, etc.), eugénésique, produit de nombreux métis qui pré- U) Reisen in den Philippinen. — 335 — sentent des caractères anthropologiques bien plutôt juxtaposés que fondus(). Chez ces métis, le nez est droit; les yeux n'ont niobliquité ni repli falciforme; la raideur des cheveux, l’aplatissement pos- téerieur du crâne, la finesse des extrémités, sont indiens; la saillie des pommettes est notablement moindre, le prognathisme alvéo- laire et la grosseur des lèvres ne sont que légèrement atténués. Le métis a, dans ses premières années, une physionomie entière- ment européenne; son teint est clair. Les caractères de la face ne s'indianisent que plus tard; mais l'aplatissement du crâne se montre dès la naissance, j'en ai cité deux exemples plus haut. La section transverse des cheveux affecte plusieurs formes sur le même sujet, triangulaire, circulaire et légèrement elliptique, comme chez le numéro 151 (tabl. I et pl. IX), métisse d'Espagnol! et de mère négrito-bisaya; ce sujet présente en outre une assez forte proportion de sang négrito; si la chevelure n'était soigneuse- ment maintenue par des tresses, elle se déroulerait en boucles très frisées. à J. — Tagalocs. Tout ce qui a été dit des Bicols s'applique également aux Taga- locs. Groupés autour de Manille, dans les provinces les plus civi- lisées des Philippines, au nombre d'environ 1,200,000 , quelques- uns d’entre eux inclinent à prendre les costumes et les usages de la vie européenne. Beaucoup, après suivi les cours de l’Ateneo municipal et de l'Université de Manille, remplissent diverses charges secondaires de l’administration et de la justice; quelques-uns en- trent à l’Académie militaire et servent comme officiers dans l’armée indigène. Plusieurs jeunes Tagalocs, étudiant en ce moment dans les universités et dans les académies de musique de l’Europe, ne s’y montrent pas inférieurs à leurs camarades de race blanche. Les Tagalocs fournissent une grande partie des élèves du grand sémi- naire de Manille et des prêtres indigènes. K.— Bisayas ®).. Les Bisayas, répandus au nombre de 2 millions dans les îles du même nom, forment aussi des colonies sur les côtes de Mindanao. PPT n°130. @) PI VI, VII et XX VI. — 356 — Ces colonies ne sont pas anciennes, elles ont été fondées pour la plupart au xvir siècle, sous la conduite des religieux espagnols. Pris dans leur ensemble, les Bisayas sont moins civilisés que les autres Indiens. Quelques-uns d'entre eux, notamment ceux de Bohol, avaient la réputation d'affronter vaillamment les pirates Moros et de leur être souvent supérieurs. Un écrivain espagnol estime même que la supériorité des pirates tenait uniquement aux lois des Philippines, qui, en interdisant de réduire en esclavage et de vendre les Moros prisonniers, enlevaient aux Indiens le stimu- lant auquel leurs adversaires devaient toute leur hardiesse. Cette opinion me paraît difficile à soutenir. K'.— Pampangos, Pangasinans, Iloeanos (). J'ai pris quelques observations de ces Indiens, qui se trouvaient fortuitement hors de leurs provinces, que je n'ai pas visitées. Ces sujets doivent, je pense, leur taille élevée à la présence du sang indonésien, représenté, dans le centre de la moitié nord de Lucon, par plusieurs tribus indépendantes ou récemment soumises à l'Espagne. L. — Malais ou Moros de Soulou (Orang-Isiam, Orang-Soulou) 6). En souvenir des antiques guerres de la métropole, les Espagnols donnent le nom de Moros aux Malais mahométans de l'archipel. Ce mot est passé dans tous les dialectes des Philippines et les Moros eux-mêmes se désignent souvent ainsi. Arrêtés par l'Espagne dans leur mouvement d'expansion vers le nord, les points extrêmes qu'ils occupent dans cette direction sont le de Palawan et le tiers méridional de la côte orientale de Mindanao. Sur ces deux points, ils n'existent qu’en groupes clair- semés, insignifiants. Ils sont beaucoup plus nombreux et plus puis- sants dans la partie sud de Mindanao, surtout dans le bassin du Rio Grande et autour des lacs situés au nord de ce fleuve. Ils G) La population de ces pueblos s'élève à 500,000 habitants. Mais dans ce nombre sont compris beaucoup de Manobos, qui sont désignés sous le nom de Bisayas dès qu'ils se convertissent au christianisme et se réunissent aux anciens pueblos ou en forment de nouveaux. (Voir S III.) CEPIAVE GPL OX EXT IE XL XX VIAX XXE — 337 — peuplent Banguey, Balabac, les côtes de Bornéo, et règnent sans partage dans tout l'archipel de Soulou. L'ile de Soulou, située au milieu de l'archipel du même nom, a ioujours été le centre politique, religieux et commercial de tous les Moros. Encore aujourd'hui, bien que l'Espagne ait depuis 1876 occupé cette île et imposé son prolectorat au sultan, tous les autres sultans et les datos (seigneurs) de la grande région que je viens d'indiquer témoignent, au moins en paroles, un grand respect et une profonde déférence pour le prince, aujourd'hui réduit au rôle de roi fainéant. Le type des Malais de Soulou est influencé en proportion très inégale par deux éléments distincts et opposés : l'indien ou malais des îles Philippines ei l’arabe. Jusqu'en ces dernières années, les Moros en général et les Sou- louans en particulier pratiquaient sur les côtes des Philippines, jusques et y compris Luçon, des razzias continuelles. S'ils eussent gardé pour eux seuls toutes les esclaves qu'ils se procuraient ainsi, la population de Soulou ne serait aujourd'hui qu'un mélange d’Indiens. Mais les pirates vendaient une bonne partie de leurs esclaves, et, des jeunes femmes capturées qui restaient à Soulou, le plus grand nombre était destiné au harem du sultan et des datos, armateurs de toutes les expéditions. Quoique présentant une étroite parenté avec les Indiens (cf. tabl. I, vivants; et tabl, IT, crénes), les Soulouans s’en distinguent assez nettement cependant par plusieurs traits. Ils sont plus robustes, et, comparés aux Bicols, plus petits. Le premier de ces caractères est en rapport avec leur genre de vie, beaucoup plus aventureux et plus actif que celui des paisibles Bicols. L'infériorité de la taille des Soulouans tient à une moins grande proportion de sang chinois, non que ces jaunes manquent à Soulou (ils ont même pénétré jusque dans le palais), mais ils y sont moins nombreux qu’à Luçon et ils y trouvent moins de facilités pour procréer des métis. Les Soulouans se distinguent, en outre, des Indiens par les ca- ractères suivants : Absence d’aplatissement de la région postérieure du crâne. Saillie des pommettes moindre; prognathisme alvéolaire et dentaire aussi plus faible. Face moins déprimée, nez plus saillant. Repli falciforme moins marqué, quelquefois nul. Axe transverse de leuverture palpébrale moins oblique; celle-ci affectant la forme MISS. SCIENT. — XI. 22 EMVAIMMNIS NATIONALE — 338 — d’une amande et beaucoup plus arrondie que celle des Indiens et des Chinois; cheveux bien plus fins, à section légèrement réni- forme et non triangulaire); sourcils peu fournis. Coloration de la peau souvent plus claire que chez les Indiens, se rapprochant moins que chez les premiers du jaune et du gris cendré. Les mamelles ne sont pas coniques et fermes comme chez les Indiennes, même vieilles. Chez les Soulouanes jeunes, elles sont plutôt hémisphériques; élles se rident promptement et deviennent tout à fait pendantes chez les sujets âgés. Les dents incisives et canines sont limées transversalement, et sur leur face antérieure, et sur leur bord inférieur. L’Arabe a beaucoup moins modifié le Soulouan. Les sujets de cette race, en nombre insignifiant, n'auraient laissé aucun vestige de leur présence s'ils n'avaient, pour la plupart, occupé de hautes situations et si les unions n'avaient été fréquentes entre leurs des- cendants. Les sujets qui présentent des traces plus ou moins profondes de ce sang ne sont pas très rares, et il en est qui repro- duisent le type original avec une étonnante fidélité; un des pan- ditas (prêtre) de Soulou, chef de l'une des familles les plus anciennes de l'île, est l'exemple le plus frappant que j'aie rencontré ®. Le régime politique de la sultanie de Soulou n’a pas varié, du moins en théorie, depuis qu'elle est placée sous le protectorat de l'Espagne, bien que la suppression de la piraterie ait frappé au cœur un État dont tout l'éclat et toute la prépondérance résultaient d'une lutte, qu'on croyait éternelle, contre les chrétiens. Le sultan est toujours le souverain et le maïtre absolu des hommes et des choses dans toute l'étendue de son empire, c'est- à-dire dans les trois groupes d’iles qui constituent l'archipel de Soulou ), En réalité, il ne jouit d’un pouvoir aussi absolu que dans les districts qui forment son domaine privé et dans ceux de quel- ques datos qui sont ses parents ou ses alliés. Les autres districts sont gouvernés d’une façon à peu près indépendante par leurs pos- sesseurs, datos héréditaires, dont le pouvoir est sans contrôle. Ac- tuellement l'autorité effective du sultan est fort affaiblie; d’ailleurs, même avant l'occupation espagnole, le sultan ne prenait jamais de G) PI. XXXI, n°° 99 ét 106. @ PL XU, A. (3) Basilan, Soulou et Tawi-Tawi. — 339 — décision sans consulter le conseil des datos où Rumah Biütjara, vrai pouvoir législatif, el en partie exécutif, de cet État en réalité oli- garchique. Les datos, seigneurs féodaux, souverains effectifs dans leurs domaines (rancherias des Espagnols) ont au-dessous d'eux des sei- gneurs d’un ordre moindre dont relèvent les {ao marahay (homme bon, vaillant) ou hommes libres; tout le reste de la population est sacope (vassal) où esclave. La propriété est individuelle, la polygamie n’est pas admise; une seule des nombreuses femmes des datos a la qualité d’épouse légitime. Le mariage, précédé d’un enlèvement simulé de la fian- cée, est conclu devant le pandita. Le divorce est prononcé sur la demande de l’un des deux époux. Les prescriptions du Koran en matière religieuse civile et en matière criminelle ne sont pas suivies avec exactitude; l'influence de la loi mahométane se traduit surtout par la haine que tout Sou- louan professe pour les infidèles. Il est rare que l’amputation de la main soit infligée pour le vol, et celle de la langue pour le blas- phème. La peine de mort est habituellement prononcée pour toute espèce de crimes el de délits, sauf pour la fornication, qui est d’ail- leurs absolument interdite. À Maïbun (résidence du sultan), le pouvoir ferme habituellement les veux sur ce genre de délit; mais si unc dénonciation , un incident quelconque rendent le fait publie, le châtiment encouru est appliqué sans miséricorde. Les dames de la cour sont chargées de l’exécution en ce qui concerne la femme. La coupable est amarrée sur un tréteau, les jambes écartées; les parties génitales sont d’abord arrosées d'eau bouillante, puis for- tement pincées et tordues par toutes les princesses à tour de rôle; une friclion pratiquée avec des piments rouges pilés termine le supplice, qui amène souvent la mort. En cas de récidive, la cou- pable subit l’amputation d'une oreille. Les condamnés à mort ont la tête tranchée par le bourreau ou sont livrés à la mullitude, qui les hache à coups de kriss donnés avec ordre, un par un. Ces exéculions sont de grandes fêtes pour la population de Maïbun, avide de sang comme tous les Soulouans. Malgré ces instincts féroces, malgré leur amour de la piraterie, leur avidité à capturer des esclaves , les Soulouans unissent parfois à la bravoure des coutumes quasi chevaleresques: ils ont des égards pour les femmes libres, et il est assez curieux de remarquer qu'à 22. — 310 — Soulou des femmes peuvent vivre seules, sans que leurs personnes et leurs biens soient exposés à aucun danger spécial résultant de leur faiblesse et de leur isolement. En 1879-1880 l'ile de Soulou, d’après des renseignements assez incertains, renfermait environ 10,000 habitants, nombre qui était en décroissance par suite de l’émigration à Sandakan (Bornéo) Ut), Dans tous Îes points où les Moros sont en contact avec les In- diens, le parallèle est tout d’abord peu favorable aux premiers. À Zamboanga, par exemple, ces Malais sordides, à la physionomie sombre et brutale, font tache à côté de la population indienne et métisse, dont la gaieté, la délicatesse et la beauté sont justement renommées aux Philippines. Cependant il n'est pas douteux que, soustraits à la protection des baïonnettes espagnoles, les Indiens ne fussent promptement dominés par ceux-là mêmes qui vivent auprès d'eux dans une sorte d’abjection. M. — Malais (ou Moros) du golfe de Davao (S. E. de Mindanao) ©. Is occupent la côte, l'embouchure des rivières, les îles, et exer- cent une influence oppressive assez loin dans l'intérieur; ils s’op- posent autant qu'ils le peuvent aux communications des tribus sauvages indonésiennes soit avec les quelques colons bisayas établis sur la côte, soit avec les autorités espagnoles de Davao. Ils se sont constitués les intermédiaires obligés des échanges entre les traf- quants bisayas et les /nfieles, monopole lucratif qui remplace pour eux la piraterie, au moins sur mer, depuis que l'Espagne s’est établie effectivement dans le golfe. Ils sont aussi attachés à l’islamisme que les Soulouans, quoique moins fanatiques, moins audacieux et moins exacts encore dans l'observation des prescriptions du Koran. Ils sont presque absolument illetirés; quelques panditas seule- ment sont capables de lire et d'écrire, non sans difficulté, dans le dialecte soulouan, le seul qui soit connu de tous ces Moros. Leurs mœurs et leur costume sont à peu près ceux de Soulou. Beaucoup d'hommes laissent pousser leur chevelure et la tordent en chignon, comme les femmes. Je n'ai jamais vu chez les Moros des divers points du golfe de Davao ces types fins à front élevé, à nez droit, comme on en ren- @) Pour plus de détails sur Soulou, voir Bulletin de la Soc. de géogr., 1882, et Tour du monde, 1° semestre 1884. CDPPEAIE — 311 — contre à Soulou, et qui sont dus à une plus ou moins grande pro- portion de sang arabe. Mais ce caractère est assez rare à Soulou et son absence ne suffirait pas pour distinguer les Moros de Davao. Ces derniers diffèrent de ceux de Soulou par la présence du sang indonésien, dû aux unions contractées à la suite de l'achat ou de l'enlèvement de femmes appartenant aux tribus de l’intérieur. Ce mélange abaisse l'indice céphalique (81.94 au lieu de 84.67) et élève la taille (1573 6 au lieu de 1526 millimètres). Ces Moros forment la transilion entre les Malais du sud des Philippines et les Indonésiens de Mindanao, comme certains Pam- pangos et Ilocanos entre les Indiens et les tribus indonésiennes de Lucon. N. — Kalagan. Le Kalagan (tabl. I, n° 163) appartient à une petite tribu de Moros voisine de la baie de Malalac (golfe de Davao); cette tribu parle le soulouan, prôfesse le mahométisme; mais, par plu- sieurs caractères, le numéro 163 est déjà un Indonésien. Sa taille (1665 millimètres) est même supérieure aux moyennes des divers groupes de cette race compris dans mes observations. III INDONÉSIENS (1), O. — Buled-Upih ©. J'ai déjà parlé ®) de cette race, qui occupe dans le N.E. de Bornéo, + près de la baie de Sandakan, les rives du Sagaliud et du Kinoba-° tangan. Le portrait du numéro 111 donne une bonne idée de ce groupe, qui se trouve, à l'égard des Soulouans de la côte, dans la même situation que les tribus de l’intérieur de Mindanao. Le type représenté par le numéro 111 n'est pas le seul que lon puisse voir dans la tribu que j'ai visitée, mais c’est celui qui y domine. L'indice céphalique moyen des Buled-Upih est très élevé, un des plus élevés même de toutes les séries d'hommes (86.78). Néan- @) PI XIV. ) Pour la valeur de cette dénomination, cf. E, T. Hamy, Les Alfourous de de Gilolo (Bullet. Soc. géogr., 1877, p. 480). 5) Bulletin Soc. de géogr., août 1880. — 342 — moins, ces naturels ne me paraissent pas pouvoir être placés à côté de leurs voisins géographiques, les Soulouans, avec lesquels ils présentent un contrasle prononcé, surtout par les traits du visage. La taille est aussi fort différente; la couleur de la peau est claire; n® 39, Ao; celle des cheveux, A1; celle des yeux, 2 et 3. Enfin, fait d’une importance secondaire sans doute, mais non indifférent, leur dialecte (voir chap. v) diffère sensiblement du soulouan. Indonésiens de l’est de Mindanao. Dans la plupart des populations énumérées jusqu'ici, on a vu les résultats de croisements divers fixés par la sélection; ces popu- lations sont aussi, pour la plupart, soustraites depuis longtemps à l'action des éléments qui ont jadis servi à constituer la race ac- tuelle. $ Les tribus de l’intérieur de Mindanao, désignées par les Espa- gnols sous le nom d’/nfieles 1), se trouvent dans des conditions toutes différentes. Elles vivent disséminées dans une contrée peu accessible, montagneuse, et perdues au milieu de forêts épaisses, par groupes d'importance très variable, réduits parfois à 15 ou 20 individus, femmes et enfants compris, et dont les plus consi- dérables comptent rarement plus de 250 à 300 àmes. Il est impossible d'évaluer le nombre de ces Indonésiens, même approximativement, sauf pour quelques groupes isolés; on l'estime parfois à 200,000 ou 300,000 àmes. Ces chiffres sont probable- ment beaucoup trop élevés. La guerre est pour ainsi dire perma- “nente entre ces divers groupes, qu'ils portent ou non la même dénomination. Le mobile de ces expéditions continuelles est l'amour de la gloire et la capture des esclaves. Les agressions particulières, les vendetle sont, en outre, très fréquentes; ces diverses causes dé- terminent pour tous les {nfieles des conditions d'insécurité telles que j'ai cru pouvoir donner le nom de Pays de la terreur à la ré- gion comprise entre l'océan Pacifique, la baie de Butuan et le ‘golfe de Davao ©). l Ces populations sont donc profondément mêlées; il est même étonnant qu’elles ne se soient pas confondues dans un iyÿpe uni- ()_ Par opposition aux catholiques (Indios) et aux mahométans (Moros). @) Voir Voyage aux Philippines, chap. vir ( Tour du monde, »° sem. 1884). PR forme; cependant il n’en est rien, et chacune des variétés présente dans son ensemble un type assez distinct suffisamment fixe et facile- ment reconnaissable, même chez les divers groupes du même type séparés par des distances qui, vu la difficulté des communications et la présence d’autres types sur des points intermédiaires, pré- sentent des obstacles insurmontables. Bien que la spécialisation de chaque variété soit incontestable, on ne doit pas s'attendre que les moyennes des observations sur le vivant donnent des résultats frappants, vu surtout le petit nombre d'observations auquel des difficultés de tout ordre m'ont obligé de me restreindre pour chaque groupe. La présence de races distinctes non encore fondues dans un type homogène amène un résultat semblable pour les moyennes des crânes que J'ai recueillis dans les diverses grottes de Mindanao. Enfin, il faut faire la part des faits d'atavisme, très fréquents, qui reproduisent le type malais pur ou la variété indienne bisaya. Malgré toutes ces causes de confusion, je crois devoir diviser les diverses tribus que j'ai observées en huit variétés. Tous les Indonésiens de l’est de Mindanao résultent de la fusion des trois éléments, qui sont, par ordre d'importance : le polyné- sien, le malais-bisaya, le négrito. La part du bisaya est considérable et se traduit par l’augmen- tation du diamètre transverse du cràne; celle du négrito est plus restreinte; ses caractères les plus accusés se montrent dans Îles boucles de la chevelure, l'élévation et la saillie du front, la cou- leur sombre de la peau. Les métis de Négritos sont d’ailleurs nom- breux. Quant aux Négritos purs, j'ai dit ($ B, Mamänuas) qu'on les rencontre, à l'état de tribus très réduites, autour du lac de Maiïnit, et que j'ai vu quelques rares femmes de cette race esclaves dans l'intérieur de Mindanao. Les caractères anatomiques communs à toutes les tribus indo- nésiennes consistent dans l’élévation de la taille, le développement musculaire, la saillie de la région occipitale, qui contraste nette- ment avec l’aplatissement propre aux Malais en général, et surtout à ceux des Philippines. À l'exception des Bilâns, tous les indigènes non négritos de l'intérieur sont vigoureusement constitués et présentent à un haut degré les attributs de la santé. Les vieillards, autant que j'ai pu en juger par quelques exemples, atteignent sans infirmités un — 3h — age très avancé; mais ces sujets sont rares, car, dans toutes les razzias, le vainqueur immole constamment les sujets âgés, comme étant inutiles. Toutes les tribus indonésiennes pratiquent le limage des dents et d’après les types les plus variés; je n’ai pas vu qu’un type dé- terminé fût spécialement adopté par telle ou telle tribu. Généra- lement l'usure de la dent est profonde, et généralement aussi, le volume des dents étant considérable, les dents usées en pointe reproduisent avec exagération le modèle de nos trocarts les plus aigus, ainsi qu'on en voit un exemple sur le Bagobo n° V (pl. XXX). La carie des molaires est fréquente, plus encore peut-être que chez les Bicols; la pratique de chiquer le buyo et le tabae est tout aussi répandue; quand ils ne mastiquent pas une de ces chiques, hommes et femmes la gardent toujours en réserve, fixée entre la lèvre et les incisives supérieures. Presque toutes les tribus pratiquent dans le lobule de Foreïlte un orifice d’abord élroil, mais qui, progressivement agrandi par l'introduction de rondelles en os de dugong de plus en plus volu- mineuses, acquiert 2 et 3 centimètres de diamètre. Le tatouage est surtout répandu parmi les tribus qui entourent le golfe de Davao; il est pratiqué sur les enfants de 5 à 6 ans par la mère, en vue de leur imposer une marque indélébile et de pouvoir les reconnaïtre quand ils sont enlevés par ruse ou par violence, cas excessivement fréquents. L’instrament employé est non une pointe conique, mais le sommet de la lame d’ur cou- teau; les petites incisions pratiquées ainsi sont toujours reconnais- sables. La couleur est obtenue en exposant la peau à la fumée de diverses résines; c'est du moins ce qu'affirment les Jnfieles, qui n’ont jamais voulu me rendre témoin de cette opération. Les armes de tous les Indonésiens sont l’arc, la lance, le bolo ou sabre court et, en outre, pour les Mandayas, le poignard. Les lames et les pointes sont de fer et fabriquées par les indigènes. Cependant quelques groupes voisins du mont Hoagusan se servent de flèches à pointe de bambou; ces traits peuvent causer des blessures mortelles à la distance de cinquante à soixante pas, ainsi que j'en ai vu un exemple. | | PR TT AE P. — Samails W, ls habitent l'ile Samal ©), située dans le golfe de Davao; ils sont divisés en plusieurs tribûs, qui vivent dans un état de paix relative; beaucoup moins sanguinaires et féroces, plus industrieux et meilleurs agriculteurs que les autres sauvages de Mindanao, ils accueillirent bien les Espagnols et se sont toujours montrés leurs alliés fidèles. Je n'ai pu acquérir de détails précis sur leur reli- gion; mais 1l est certain qu'ils admettent l'existence d’esprits qui président aux divers actes de la vie et auxquels ils offrent des sa- crifices. Ils déposent leurs morts dans des cercueils en forme de pirogue, sous les abris naturels formés par les roches des îlots MalipanoW), où j'ai pris les squelettes n° VII, VIIT et les cranes n° 112, 113 (tabl. IT). : ( Voici les dimensions des os et des membres des squelettes VII et VII : GAUCHE. Humérus 277 9245 3h41 Cubitus 232 278 279 220 265 260 411 h7h h74 399 ha5 ho INDICES. Humérus — 100, Radius — 80.03 72.70. Fémur 100, Tibia — 80.48 87.09. Fémur 100, Humérus — 67.31 76.60. Les Samals ont les épaules larges et une taille relativement G), PI, XIV, ®) Une ïle du même nom est comprise dans l'archipel de Soulou; ses habi- tants sont Moros. % Pour la description de cette sépulture, voir Voyage aux Philippines, ch. v (Tour du monde, 1884, 2° sem.) =" ShQ ee élevée (le numéro 150 atteint 1680" et il en est de plus grands). Le mollet*est dur et saillant; les mains et les pieds, robustes sans être volumineux, n'ont rien de la gracilité de la race malaise. Le crâne, brachycéphale, est loiñ d'être aussi aplati que chez les Bisayas. Le prognathisme alvéolaire est considérable, le nez court, relevé, à lobule écrasé. Les pommettes, très saillantes, sur- tout latéralement, donnent au visage un aspect caractéristique, presque félin, augmenté par la présence de poils raides et assez abondants sur la ièvre supérieure et le menton. La chevelure, longue (col. 27), n'est pas entièrement touffue; elle grisonne ainsi que le la barbe. La coloration de la peau varie (37-38, 27). Il y a parmi eux beaucoup de métis de Négritos, qu'ils désignent sous le nom de métis d’Atas. Ces métis, quoique laissant leur chevelure croître indéfiniment, suivant l'usage des Samals, l'ont beaucoup moins longue que ces derniers; elle est fort raide et très frisée; la couleur de la peau de ces métis est beaucoup plus sombre et leur nez beaucoup moins écrasé; les pommettes sont moins saillantes. La vigueur n’est pas atténuée. Q, R. — Bagobos et Guiangas (1). Disséminés sur les versants méridional et oriental du volcan Apo, ces tribus, malgré la différence de leur nom, présentent le même type. Parmi les tribus de Bagobos, il en est de puissantes, andis que tous les groupes guiangas s u importants. tand e tous } re) œ ont pe tant Les mœurs et la religion de ces tribus, qui paraissent ne pas dif- férer de celles des autres Indonésiens de Mindanao, sont empreintes d'un caractère de violence et de férocité très prononcé P). Les Bago- 1 bos sont assez industrieux, moins pourtant que les Samals, et moins bons agriculteurs. eur taille est élevée (le Guianga n° 140 atteint 1715"): ils Leur taille est élev g sont fort robustes et font rudement sentir leur supériorité aux ribus moins bien douées qui les entourent. Malgré leurs mœurs trib bien douée il t t. Malo féroces, leur physionomie est souvent efféminée, et beaucoup de jeunes gens pourraient être pris pour des filles, lesquelles parta- gent d’ailleurs la vigueur du sexe mäle. Le nez est droit, le pro- gnathisme très variable. Le repli falciforme est généralement () PI, XV et XXX, %) Bull, Soc. géogr., juin 1881. — 347 — plus prononcé que chez les Moros; l'axe transverse de lœil est droit et ne présente pas la légère obliquité en bas et en dedans de ces derniers. La couleur de la peau est claire (n° 21, 23, 39, 4o). Voici les dimensions des os des membres d’un squelette Bagobo (pour le cràne, voir tabl. IT, n° V). ME LUS A SE AN A NT ve 321 Chbredetenei e LEA | APS UE 267 Radius. 28: 90e SEOTEBRE BE RE 250 Femisot, MU NE RAA EN SEEN 430 Hibia set ee TR Ep 356 INDICES. » Humérus — 100, Radius — 77.88. Fémurti=Mo0, Mibia 0182.70. Fémur —100, Humérus — 74.65. S. — Atas D. Ce nom, qui désigne aux Philippines des populations de races si diverses, est donné, dans le sud de Mindanao, aux Négritos qui existent (ou existaient il y a peu de temps encore) dans l'intérieur, au N.O. du golfe de Davao, et à quelques tribus de race indoné- sienne qui habitent le versant du volcan Apo, dans la même di- rection. Les Atas indonésiens présentent un type supérieur, les chefs surtout; ceux-ci ont le nez aquilin, la barbe abondante, la taille élevée. Le numéro XXXIT (pl. XVI) est un bon exemple de ces Atas. La couleur de la peau est variable {n° 21, 22 et 37). Ces tribus Atas jouissent d’une réputation de bravoure méritée, ce sont les seules qui ne craignent pas de se mesurer avec les Moros, bien qu'elles ne possèdent pas plus que les autres d'armes à feu, et souvent le succès a couronné leur valeur. T. — Tagacaolos (), Ces tribus, qui redoutent extrêmement toutes celles qui les en- tourent (sauf les Biläns %), vivent sur les sommets de la chaîne qui s'étend’ parallèlement à la côte ouest du golfe de Davao entre Cauit @) PI, XVI et XVII, @) PI XVII. G) Voir S Y. — 318 — et Malalac, et dans la région montagneuse du côté opposé du golfe, aux environs de la baie de Pujada. Ils se tiennent sur les hau- teurs les plus inaccessibles, afin de se mettre à l'abri des entre- prises de leurs voisins, bien que la situation de leurs demeures les oblige à de fatigantes courses quotidiennes pour se procurer de l'eau. Les Tagacaolos sont sveltes, élancés, presque grèles. La courbe antéro-postérieure du crâne est régulièrement courbe ou légè- rement aplatie dans sa partie postérieure et ne présente pas le ressaut occipital que j'ai observé chez leurs voisins les Biläns. Le prognathisme est médiocre. Le visage long, à pommettes sail- lantes, présente un losange allongé; les yeux sont souvent obliques en bas et en dedans; le nez est droit, assez saïllant, et le lobule re- courbé en bas et en arrière donne à leur physionomie une expres- sion qui ne manque pas de gràcc. La barbe est assez fournie et pousse d'assez bonne heure, vers 30 ans. La couleur de 1a peau est généralement claire (n° 21, 46, 47). U. — Tagabawas 0). Dispersés sur plusieurs points des côtes du golfe, noïamment au nord, près du Rio Hijo, ces Indonésiens sont le résultat d’un mé- lange de Bagobos, de Manobos et de Tagacaolos, dont ils repro- duisent les divers traits, juxtaposés ou confondus. La coloration de la peau est souvent foncée (quelquefois 37, 22). Ils sont misérables et peu nombreux. V. — Manobos €). Ce sont les plus nombreux, les plus puissants et les plus féroces indigènes de la région. Leur domaine est très étendu; au nord, ils occupent la péninsule de Surigao, où ils sont en contact avec les Mamanuas et les Bisayas. Ils dominent dans tout le bassin de Rio Agusan jusqu'à la hauteur du mont Hoagusan, où ils confinent, au sud et à l'est, au domaine des Mandayas. On les trouve encore près de la mer sur la côte occidentale du golfe de Davao, au nord de la baie de Malalac. ® PI. XVIIL. @) PL XIX, XXVIIL — 349 — Les Manobos présentent deux types bien distincis : le premier, dont j'ai trouvé l’expression la plus pure chez un chef, est carac- térisé par une taille élevée {le numéro 162 atteint 1705""), par une conformation presque athlétique; le front est haut et découvert, le nez aquilin, légèrement recourbé, la chevelure quelque peu frisée, la barbe abondante et la coloration de la peau très claire. Ce sujet offrait une ressemblance frappante avec le type polynésien. Le se- cond iype a la peau très brune et une taille beaucoup moins élevée que le précédent; le nez est droit et plus court; les narines sont à la fois très minces et développées en largeur, la courbe antéro- postérieure du crâne est plus développée dans sa partie occipi- tale. | Ces deux types extrêmes, qui ne sont pas rares, se combinent, chez la plupart des sujets, pour former un {ÿpe moyen qui pré- sente des caractères de supériorité bien plus marqués dans la ré- gion du golfe de Davao que dans celle de l'Agusan, du moins pour les sujets que j'ai observés. Dans ce type moyen, la courbe antéro-postérieure du crâne s’in- fléchit en arrière dans la région frontale ; les bosses pariétales sont saillantes, sans nul aplatissement de l’occipital, qui forme parfois un léger ressaut. Le crâne est souvent très développé en hauteur. Les yeux sont sans obliquité ni repli falciforme. Les arcades sourcilières sont saillantes; il en est de même du point sus-nasal et du nez, droit, bien détaché, à lobule fin, recourbé en bas et en arrière. Le développement des arcades sygomatiques et la réduc- tion du diamètre frontal minimum donnent à la face un aspect losangique. Quant au prognathisme, il varie dans des proportions énormes. La coloration de la peau est quelquefois très claire, mais le plus souvent relativement sombre (n° 22, 29, 37). C’est aux Manobos qu'il convient de rapporter la plus grande partie des crânes (n°* 115 à 155) qui proviennent des grottes sui- vantes : Îlot de Magbulacao , près l'île de Dinagat, N. E. de Surigao; Grotte de Tinagho (ou du Secret), dans un îlot près Taganaan, (côte est de la péninsule de Surigao); cette grotte est très vaste; elle est située sur le bord de la mer, et présente beaucoup d’ana- logie avec celle du Levant; Les deux grottes de Kabaluan, sur le lac de Maiïnit; ces deux grottes, voisines l’une de l'autre, sont situées dans une falaise sur la — 350 — berge est du lac, à ane vingtaine de mètres au-dessus du niveau moyen des eaux. , Dans la grotte de Tinagho, les squelettes étaient couchés pêle- mêle dans des cercueïls en forme de pirogue, analogues à ceux de l’ilot Malipano; ces cerceuils tonbaient en poussière; dans toutes les grottes, les ossements confondus, brisés par les éboulements, étaient tous anciens. Il n’y a pas en effet dans le voisinage tout à fait immédiat de ces abris de tribus Manobos indépendantes, qui pourraient seules y déposer leurs morts, la sépulture dans un sol préalablement consacré étant et ayant constamment été une des pratiques fondamentales du catholicisme dans ces régions. Les Manobos convertis, agglomérés en pueblos et soumis à l'Espagne (désignés à tort sous le nom de Bisayas), disent que le dépôt des cadavres dans les grottes remonte à l'époque où, par crainte des invasions des Moros du sud, leurs pères s'étaient réfugiés dans les montagnes. Ces Manobos convertis ne se rendent pas compte que c'est le christianisme qui a modifié leur rite sépulcral et les a fait sortir de leurs retraites; mais leur explication, bien qu'erronée, corrobore ce qu'indique l'aspect des crânes, à savoir qu'ils sont antérieurs à l'établissement du catholicisme dans les environs de Surigao, c'est-à-dire aux premières années du xvrr° siècle. À cette époque, le type manobo présentait un mélange beau- coup moins intime des éléments qui le constituent, éléments qui (on peut le voir en consultant les tableaux Let Il) sont bien loin d'être complètement fondus. Parmi les trente-sept crànes provenant des grottes ci-dessus indiquées, la fréquence d’un type très voisin du polvnésien est frappante M). Par les caractères de la face, par ceux de la courbe antéro-postérieure du crâne, par la saillie du crochet iniaque, par le méplat des régions antérieure et supérieure des parié- taux, ces pièces se rapprochent notamment d'un lot de Nuka-Hiva récemment apporté au laboratoire d'anthropologie du Muséum par M. le docteur Clavel. Les crânes manobos diffèrent surtout des crânes de Nuka-Hiva par l'élévation du diamètre transverse du crâne et l'effacement des os propres du nez. Les crânes qui présentent à un degré plus ou moins élevé les ca- ractères des types négrito ) et bisaya sont en proportion assez con- Q): Voir n° 117, pl XX VII. 2 Voir n° 115, pl. XXVIL. is — 351 — sidérable; ceux du premier de ces types sont tous les métis déjà profondément modifiés. Ceux qui appartiennent au type bisayal) sont surtout remarquables par l’aplatissement de la région occipi- tale. Les habitants des pueblos de la péninsule de Surigao, tous catho- liques ou reducidos) (expressions qui ont une valeur identique), se qualifient depuis longtemps de Bisayas; mais il suffit de l'examen le plus superficiel pour se convaincre que la plus grande partie d’entre eux appartiennent au type manobo. Les métis manobo-bisayas sont naturellement nombreux dans ces populations, qui ont perdu tout souvenir de la diversité des éléments qui les constituent; les métis se distinguent des Bisayas par ieur taille plus élevée et plus élancée, coïncidant avec une carnation jaune clair, par leur nez à lobule crochu, et surtout par l’aplatissement moindre de la région occipitale; ce dernier caractère est celui qui persiste avec le plus de netteté et indique Îe plus sûrement le mélange du sang manobo. En renonçant à leur vie de surprises et de combats, les Mano- bos conquistados ont perdu leurs qualités énergiques et sont devenus aussi peu redoutables que les Bisayas, sans s'élever au même degré de civilisation que ces derniers; oppresseurs des débiles Mamanuas, ils étaient à leur tour razziés sans merci par les Moros de Davao avant que l'Espagne se füt solidement établie dans ce golfe. X. — Mandayas 6). Les Mandayas sont, après les Manobos, les plus nombreux des indigènes de la partie orientale de Mindanao. Ils sont regardés par tous les autres Injfieles comme formant la race la plus antique et Ja plus illustre ; leurs mœurs sont celles des Manobos. Ils occupent, divisés en groupes généralement peu importants, le bassin du Rio Sahug, celui du haut Agusan jusqu'au niveau du mont Hoagusan, et, à partir de ce point, toute la contrée montagneuse qui s'étend parallèlemént à la côte du Pacifique, jusqu'aux environs des golfes de Mayo et de Pujada, où ils confinent aux Tagacaolos. OM Voir n° 118, pl. XXVI. ®) Reducido, conquistado, chrisliano nuevo, tous ces termes sont employés indifféremment par les Espagnols et par les Indiens pour désigner les Infieles convertis au catholicisme et soumis à l'Espagne; ces deux qualités sont insépa- rables. G) PI, XX, XXI, XXIX, — 352 — Les Mandayas se distinguent des variélés indonésiennes précé- dentes par trois caractères: 1° Direction rectiligne de la partie moyenne de la courbe crà- nienne antéro-postérieure ; 2° Développement en largeur de l'ouverture palpébrale, sa forme amygdaloïde; cils très sombres et très longs donnant à la physio- nomie une expression toute spéciale, Ces caractères font paraître la face plus large que dans les autres variétés, bien que ses propor- lions ne varient pas; 3° Coloration spéciale de la peau, qui tourne au gris cendré et non au jaune. Ce dernier caractère est peut-être en rapport avec un mélange de sang négrito, plus abondant chez les premiers envahisseurs indo- nésiens, fait que semblent corroborer les traditions infieles, I en est de même de la coupe transversale du cheveu, dont l’ellipse se rapproche souvent de celle du cheveu négrito (pl. XXXI, n° 153). Le nez est droit, saillant; les narines ne sont pas aplaties, bien qu'elles le paraissent être au premier abord, le bord inférieur de la narine n'étant pas horizontal mais oblique en bas et en arrière. Les sourcils sont rares, la barbe est médiocrement abondante et presque toujours rasée. Les cheveux sont abondants et blanchissent souvent à un âge qui ne paraît pas très avancé. On observe parfois l'aplatissement occipital des Malais et aussi, plus rarement, la disposition de la face caractéristique des Biâns. En général, le prognathisme est médiocre. Il est remarquable que certains détails de l’'ornementation exté- rieure des cases des Mandayas, dont la construction est si spé- ciale 1), reproduisent exactement l'ornementation usilée chez les Dayaks du centre de Bornéo (1). Y, — Biläns Ces Infieles, aussi misérables que les Mamänuas, paraissent être inférieurs à ceux-ci au point de vue de l'intelligence, Ils vivent en 0) Voyage aux Philippines, ch. vir. @) Voir les dessins donnés par M. Carl Bock, The Head-Hunters of Borneo, 2° éd., London, 188». G) PI XVI, n° 146. — 353 — nombre excessivement restreint à l'ouest du golfe de Davao, sur les sommets les plus reculés, les moins accessibles, entre Lubu et Sarangani; malgré la profondeur de leurs retraites, les Bilâns sont une proie pour toutes les tribus qui les entourent, et leur débilité leur interdit toute représaille. Je ne sais s'il faut attribuer à un hasard isolé, affaiblissant, à la suite d'une épidémie ou d’un cataclysme volcanique, un petitnombre de tribus, et les réduisant subitement à un état de faiblesse dont les agressions de tribus voisines ñe leur ont jamais permis de se rele- ver, la formation d’une race spéciale dont les caractères d’infério- rité se seraient sans cesse accrus, conséquence de l'enlèvement con- stant des sujets les moins médiocres et de conditiôns d'existence de jour en jour plus difficiles. En tout cas, les Bilâns diffèrent absolument de toutes les tribus indonésiennes précédemment énumérées, sans se rapprocher cepen- dant en aucune façon des Négritos. Vu le petit nombre des Bilâns, il m'a été impossible de trouver des cränes de leur race, et mes mensurations sur le vivant n’ont pas porté sur des sujets réunissant bien les caractères dominants de ce groupe. Cepéndant le numéro 146 (pl. XVI), enfant de 12 ans environ, en donne une idée approchée. La coloration de la peau est très variable {n° 3%, 28, 21, 39- Lo); celle des cheveux se tient entre 27 et 34-35, et celle des yeux entre 1-5. Le Bilän se distingue par sa petite taille et ses formes trapues. Le crâne est IL par l'allongement, l’aplatissement de la courbe antéro-postérieure, laquelle, au niveau de la partie supé- rieure de l’occipital, est fortement renflée. Le front, très proémi- nent, fait avec la face, très large et très aplatie, un angle dièdre; le nez est effacé, les narines sont très larges. Le prognathisme est considérable; le maxillaire inférieur, très proéminent, se prolonge en avant dans la même direction que le maxillaire supérieur, ce qui augmente encore là dépression de la région moyenne de la face. Les cheveux sont lisses, très raides et abondants; la barbe, très peu fournie, né pousse que vers 35 ou 40 ans. MISS, SCIENT. — XI. 23 IMPRIMENIE NATIONALK NÉGRITOS. . . Mamänua. NÉGRITOS MÉTIS | D'ALBAY. ! ManTaras. | KwaBouis.. JAKUNS:'. 1. AgrTas de Cama-) rines-Sur ( Lu- con eee | : =) l | 18 &. Moyenne... Maximum Minimum....... 12 Ç. Moyenne. Maximum Minimum....... 5 &. Moyenne. Maximum... . .... Minimum....... 7 6. Moyenne... Maximum Maximum Maximum Minimum....... 2 @. Moyenne... 2 &. Moyenne... Maximum . :.... Minimum....... 2 à. Moyenne... 6 &. Moyenne.. « Maximum Minimum....... 10 $. Moyenne. Maximum Minimum ..... …..... Minimum....... 5 $. Moyenne... Minimum....... 6 à. Moyenne... CÉPHAL. ms | —— ————— | —————— | ———— —_————— | ——— | —————— | ———— | ——— nt | ms. | À —Ù —— | — FACIAL,. INDICES A non GENERAL de la tête. FRONTAL. TABLEAU RÉSUMÉ DES OBSERVA TAILLE ABSOLUE , en milli- à metres. 1489, 1979,0 1425,0 1431,0 1485,0 1350,0 1450,0 1503,6 1561,0 1399,0 1382,0 ———…—…— | | —— | ——— | —— EE 1490,0 1330,0 1926,0 1512,0 1455,0 1483,0 1545,0 1390,0 1535,0 1590,0 1525, 1550,d 1583,4 1655,d 1472,0 150,4 1610,d 1415, NP E TIONS SÜR LE VIVANT. a HUM. TAILLE FÉMUR TAILLE MEMBRE TAILLE TAILLE | TAILLE TAILLE TAILLE TAILLE & — 100; —=100; INF. = 100; = 100; = = 100; — 100 ; 100; |—100; | —=100; = 100; = MEMBRE MEMBRE —100; GRANDE HAN- = = = —— ED — = É = an RAD, — SUP. — TIB, — INF. = BRAS — ENV. — MAIN = | PIED— |B. IL, —= CHE — EPAULE=— a a ——— À | 96.74| 32.89| 95.04 | 49.00! 65.95] 105.31 | 11.72| 15.92{ 14.661 16.85| 22.2 106.07] 33.33 108.20 | 50.64{ 71.28| 105.80| 10.83] 16.51 | 15.90 | 17.73| 23.95 90.20| 31.21 85.13 | 47.16] 61.99] 101.75 | 12.63 14.95| 15.33] 14.35 | 20.74 97-73| 33.40 | 100.00 | 51.28 | 70.68] 107.19| 12.69] 15.98| 16.67! 18.84 | 14.53 84.941 33.45] » n " 101.85! 11.72|15.75| 17.85| 22.44 88.14| 36.00 Û u u 106.:8| 12.16| 16.83] » 24.60 | 20.52 80.73| 31.74| » u ” 97-93| 11.13/15.05| 10.23| 23.06 72.92| 30.05| ” ” 0 0 11.431 15.92| » 18.67| 22.07 92.37 30.91 | 99.09 | 46.66] 66.39! 106.08| 11.53] 15.541 14.42] 18.00! 22.84 95.56| 51.89 | 100.00 | 48.99| 62.88] 110.85 | 12.23| 15.861 16.26! 18.97| 24.82 89.96| 29.73| 79.64 | 46.90! 77.05] 100.69{ 10.76! 14.87| 10.86| 17.41 | 20.89 92.70 7| 89-81 |47.51| 66.88! 98.01| 10.68] 15.81| 16.28! 19.15] 21.70 4 : a | C0 © x = (=? (en © © © © © Ce) © © LOS bei © © Sa em [SA US = Di QT Cu © ji [we] © [SA 12 © Co ni n |31.54| : u 0 11.70| 19.76] 13.98 | 17.89| 24.38 n | 32.26 0 Û 12.58] 16.451 14.84 | 18.56] 25.81 » | 30.82 ’ 0 10.82] 15.08 | 13.12] 17.42] 22.05 8g-353| 34.21] 89.75 | 50.49| 69.72] 106.79] 11.29/ 15.74] » 17.98] 21.61 90:75| 52.25| 89.39 | 48.21] 67.61] 104.56] 11.49] 15.33 | 15.41] 18.03| 22.81 94:85! 34.14! 90.00 | 48.83 | 70.19] 107.27] 12.18] 15.90| 17.32] 19.36] 24.28 80.88| 30.56| 88.75 | 47.25] 65.22] 98.511 11.06! 15.03] 13.78 | 16.93] 21.52 85.52] 32.26! » Û ’ 107.97| 11.18/15.02| » 19.28 | 22.39 95.58! 35.26 0 " 1 104.94| 12.011 15.98| » 20.91 | 23.68 79.46! 50.91 " 1 ü 99-27| 10,9g| 14.14 n 17.97 | 21.91 TAGALOCS .... Brsayas .... | PANGAsINAN.. . PANMPANGO.. .. | ILOCAxOS... .. | MÉTISSE NÉGRI- TO-BISAYA . . « MÉTISSE HisPA- NO-NÉGR..-BIS. DOUEOU-- Cr Moros DE Da-\ KALAGAN.. . .. Buzep-Uprx. . | SAMALS. ..… . « | BAcogo Gurancas. ... | — 356 — 4 &. Moyenne... Maximum Minimum....... 2 &. Moyenne... Maximum Minimum....... …_..... ......... 0e. 3 &. Moyenne.. Maximum Minimum...... Fe 6 &. Moyenne... Maximum Minimum....... 4 $. Moyenne. Maximum ss... . Minimum....... 5 &. Moyenne. Maximum Minimum....... ....... 4 &. Moyenne... Maximum Minimum....... ...... 2 &. Moyenne... Maximum Minimum....... CC ss... 4 &. Moyenne. Maximum Minimum...,... EEE — CÉPHAL. FACIAL. —— | ——— | ——— | —— | — ————_ | —— | ——— | ——— | —— 77-29 59.44 63.95 65.38 61.31 | — | — | ———…—…—_ | —— TABLEAU INDICES TAILLE ABSOLUE , GÉNÉRAL e en mili- de la tête. Mons = mètres. 68.43 | 68.06 | 82.52 | 1580,0 72.82 | 74.28 | 88.37 | 1655,0 61.56 | 61.29 | 60.00 | 1505,0 nl u 71.30 1501,0 67.00 | 68.02 | 82.61 | 1512,0 65.50 | 65.30 | 60.00 | 1490,0 61.56 | 74.28 | 85.00 | 1338,0 69.04 | 67.74 | 75.00 | 1650,0 68.39 | 76.92 | 82.22 | 1630,0 66.11 | 71.26 | 86.71 | 1619,0 70.31 | 76.66 | 91.10 | 1685,0 65.23 | 65.79 | 80.42 | 1582,0 65.00 | 63.44 |102.85 | 1425,0 56.09 | 62.93 | 77.50 | 1495,0 70.53 | 73.65 | 86.60 | 1526,0 73.03 | 78.77 | 95.24 | 1592,0 60.40 | 71.23 | 76.60 | 1488,o 69.57 | 69.96 | 85.05 | 1430,3 75.84 | 77.93 | 91.43 | 1465,0 67.22 | 60.53 | 73.91 | 13098,0 71.26 | 73.45 | 84.56 | 1573,6 69.77 | 78.57 | 95.35 |_1625,0 69.31 | 63.02 | 75.47 | 1500,0 78.92 | 76.19 |102.50 | 1665,0 65.52 | 72:03 |. 84.33 | 158353 68.50 | 73.83 | 93.02 | 16:15,0 60.50 | 70.00 | 80.85 | 1565,0 97.20 | 67.77 | 80.42 | 1579,0 u 67.81 | 80.85 | 1680,0 ü 67.74 | 80.00 | 1478,0 66.50 | 69.66 | 77.78 | 1538,0 69.64 | 69.08 | 79.74 | 1631,3 71.28 | 72.41 | 88.37 Na1729/0 67.50 | 64.33 | 65.59 | 1540,0 ° J. (Suite.) TAILLE — 100; MEMBRE SUP, — 33.76 “ 1 82.08| 33.67 88.89| 35.18 7.55| 32.46 85.52! 32.90 88.46! 34.19 8.83| 30.36 35.78 34.46 B5.05| 32.84 B9.47| 34.56 B9.97 — 357 — TAILLE TAILLE —100; ÉPAULE= ——_—— | ——— | —— | ——— | — FéMuR | TAIELE | MEMBRE, TAILLE | GArpce | TAILLE | TAILLE — 100; INF. —100; = 100; os | = 100$ || =rcoa MEMBRE 100; GRANDE TAB — INF. — BRAS — ENV. — MAIN = PIED = Bo IN — 92.22| 47.44| 69.93| 102.04 | 11.77] 15.81 | 16.92 93.90| 48.04 | 71.43] 102.72| 14.32| 18.13| 22.66 89.19| 46.51| 67.55] 99.75| 10.44| 15.06 | 14.59 93.70| 48.48 | 71.22| 108.99| 11.75] 15.64! 15.44 91.38| 46.91 | 71.15] 105.16| 10.81| 15.21 | 13.69 83.70| 50.52| 67.60] 103.59| 10.84| 16.52| 14.65 83.54| 48.34| 69.68] 103.78| 11.68] 15.91 | 15.04 94.67] 49.93 | 71.98| 107.26| 12.43| 16.80| 16.80 79-04| 47.25] 69.18] 99.19| 10.84] 14.67| 14.45 93:21| 49-20| 66.27] 103.52| 11.57] 15.74] » 94.12] 51.20| 71.21| 104.70 | 11.74] 16.45| 99.21| 47.21| 65.33] 102.39| 11.47| 15.02! » 87.59! 47.41| 70.18| 104.48| 11.08| 15.19| 15.27 92.68! 48.62| 71.37] 106.03 | 11.81| 15.70| 15.91 82.50| 46.20| 68.99| 103.04 | 10.43] 14.70| 14.54 91.16| 49.37| 68.73] 105.10| 11.89] 15.62| 14.12 u u n 102.56| 11.42|15.55| » » u u 102.86| 11.64|/15.72| » , u 102.17| 10.99/15.34| » ” 1 99-79 | 10.59] 15.13| 13.57 ” ” 0 102.84 | 11.37| 16.04 | 14.89 u 0 96.67| 9.82] 14.23| 12.26 84.71| 51.04| 67.52] 105.98| 11.18 15.22 | 14.63 84 90! 48.85! 66.81| 103.82] 11.19] 19.04 | 15.58 87.36! 51.35] 72.72] 107.03| 11.36] 15.90| 16.88 62.98| 101.04] 11.01| 14.31! 14.58 ÿ7.36| 30.52| 80.90| 46.75 OBSERVATIONS. 13 ans. | ÂTAS DE L'ArO. TAGAcAOoLoS. TAcaBAwaS. l | du golfe Agusan. Manpayas.. 5 l k BrzAxs — 398 — 2 &. Moyenne... Maman Minimum 3 &. Moyenne... Maximum Minimum > &. Moyenne... Maximum Minimum &. Moyenne... Maximum Minimum Q . Moyenne... Maximum Minimum 3 @. Moyenne... Maximum Minimum INDICES oo GÉNÉRAL CÉPIIAL. ï de la tête. FAGIAL. FRONTAL. NASAL:. 100.00 88.10 TABLEAU TAILLE ABSOLUE , en mülli- N metres. 1146,0 | 1688,0 | 1405,0 1994,0 1622,0 1566,0 194 1,0 1565,0 150,0 1360,0 1480,0 1110,0 1616,6 1709,0 1520,0 1568,0 1518,6. 1550,0: 1495,0 1300,0 1970,0 1625,0 1592,0 1456,0 1625.0 1416,0 1476,8 1580,0 1990,0 N° I. (Suite.) TAILLE —100; MEMBRE | sur.— 89.47 90.43 d6.28| 3 86.49 88.19 84.79 88.89| 31.69 87-72 87.27 81.39 83.78 83.33 39-19 33.4à 33.60 32.91 29:73 | S9.44| 33.39 | 90.00! 33.85 88.68| 32.90 | 87.72| 34.12 | 88.60| 34.88 | 95.86! 56.65 | 82.53! 32.51 | 87.07| 33.38 86.12! 31.85 86.79| 52.31 | 85.45] 31.39 1 85.42| 31.38 1 83.13| 31.52 " 33.20 " 30.04 | | | 95.68] 32.16 84.09! 32.02 89.01! 32.06 TAILLE — 100; MEMBRE MEMBRE TAILLE INF, | —100; —100;| GRANDE INF. — ————— 92.59! 45.30 [2 u 90.67| 50.39 86.65| 48.41 90.12| 49.56 83.18| 47.47 83.33| 49.22 87.06| 58.24 89.55| 49.48 91.31| 48.53 82.50| 49.34 88.89| 49.95 90.62| 49.93 92.11 89.13 83.74 87.89 92.79 82.35 92.31 90.20| 48.75 92.31| 48.95 88.10| 48.62 18.83 h 7.83 18.80 h 3.52 86.59 92.06 87.69 92-98 BRAS — ENV, — 69.23| 109.04 u 99.74 66.43| 105.54 68.25| 100.83 70.78| 103.57 65.72| 98 09 64.39| 101.42 102.19 104.54 104.41 102.02 96.40 67.30 67.59 69.24 66.71 64.71 104.44 109.84 2| 103.68 106.62 102.14 100.77 65.28| 99.94 66.00| 103.14 64.56| 99.95 n 103,00 u 104.45 101.55 100.81 101.81 98:99 102.17 101.19 104.80 100.28 65.87 66.94 70.66 79.66 — 359 — TAILLE | TAILLE — 100; MAIN — 10.92| 19.1 10.08| 15.26 10:77| 15.01 10.76 12-041 10.07 10.46| 14.78 10,69| 15.18 11.80| 16.49 9.81| 14.30 19.07 11.99 11.07 12,00 10,29 19.79 19.97 17.04 16.22 TAILLE 14.09 15.82 14.94 15.44 15.21 15.65 16.00 16.31 TAILLE TAILLE —=]00; ÉPAULE= OBSERVATIONS. 10 ans. 3 | Adulte. D LE bb D 13 ans. Bb 25 | Adulte. 22.01 20.16 21.20 29.83 18 ans. 13 ans. 13 ans. 7 ans. Enft métis|} de Négr. | gr — 360 — TABLEAU RÉSUMÉ DES MENSU PROJECTIONS = CRANIENNE. TOTALE. FACIALE, OCCIPITALE. cent. cubes. | millimètres. | millimètres. | millimètres. ManTHRA...... D NEA RSR ANA Te 1310 82,0 TO 89,0 NÉGRITOS A RE MEN AE PAPE Sera aq 1290 88,0 13,0 85,0 BICOLS e--e D 6 20 ab duo 2890006 1380 99:9 16,0 91,0 5 &. Moyenne........ 1632 101,0 24,6 91,0 Maumumetenctee te 1675 108,0 30,0 99,0 Minimum.t6221- 24e 1990 96,0 20,0 87,0 GROITE Du LEvanr. É g $-. Moyenne....... 1319 99,5 14,7 86,5 Maximum: eee 1480 109,0 17,0 94,0 Minimum seen 1210 85,0 13,0 770 16 &. Moyenne....... 1520 99,0 18,0 85,0 Maximum... .... d 25 bo 1625 106,0 25,0 98,0 Minnie 0er 1410 91,0 11,0 79,0 GROTTE pu CARABAO. 10 -/Movennezt eee 1420 94,0 17,0 61,3 Maximum Et 1550 102,0 22,0 72,0 Minimum.,.,...... te 1249 92,0 9,0 87,0 5 &. Moyenne........ 1979 100,0 18,0 91,0 Maximum .,...... DE 17320 109,0 24,0 99,0 Minimum............ 1435 94,0 15,0 88,0 Moros | ren Lorie DE SOULOU. : 5 $. Moyenne........ 1392 91,0 21,0 89,0 Maximum...,......., 1565 101,0 26,0 101,0 | Minonum. 202000 1180 96,0 19,0 83,0 Or IN° IL. RATIONS CRÂNIENNES. INDICES ANGLES INDICES EE EE — nn |] = 100; = 100 5 — 100; ALVÉOLAIRE, REA ORBITAIRE. NASAL, FACIAL. LARG, — HAUT. — HAUT, = à É 79-26 78.04 98.46 TU 49° 100.00 995.55 63.47 76.82 77-49 100.79 70° 68° 83.78 79.81 60.00 78.09 76.96 98.56 64° ” 89.47 91.92 65.21 87-13 77-02 88.20 66° 66° 88.83 90.90 67.10 90.90 78.97 92.10 69° 72% 92.89 97.44 69.93 83.51 74.28 84.4 64° 99° 85.36 42.62 62.93 78.94 79-10 100.16 70° 70° 90.08 55.27 69.90 82.50 85.62 103.78 72° 70° 92.85 58.18 79.23 75.53 75.53 96.87 69° 70° 86.84 51.63 66.41 85.75 78.47 91.28 68° ” 91.19 52.14 65.47 95.00 84.66 100.75 ” 70° 99.00 61.82 69.92 795.56 73.86 84.96 65° ” 78.97 48.07 99.97 86.88 81.38 91.99 0 90.95 50.65 64.01 93.59 69.41 101.47 u u 97-22 45.45 69.16 77-38 87.18 75.16 Ù ” 82.92 53.06 61.03 80.41 77-20 96.01 , 67° 97° 81.06 91.72 68.32 81.56 80.81 99.28 Fan ” 84.61 54.90 69.92 79-54 73.74 99.74 65° u 78.05 49.01 65.21 80.32 79.99 94.68 66° 28° 87.82 52.16 69:83 82.56 78.52 101.90 70° 62° 91.67 98.69 74.61 77.30 74.07 90.97 61° 52° 85.36 43.65 63.10 GuroTrE DE TINAGHO. GROTTES DE KABATUAN. ÎLE DE MAGBuLAcAoO. Manogo....... DACOBOS EL EEE SAMALS. 2 4» ee ManDayas...... — 362 — 3 &. Moyenne. Maximum...... Minimum ..... b Qi s Ms ace 2 &. Moyenne. Maximum .... Minimum..... 2 Q. Moyenne. Maximum .... Minimum..... 19 &. Moyenne. Maximum...... Minimum... .... 10 $. Moyenne. Maximum ..... Minimum...... DÉÉERRAE. 2 2 &. Moyenne Maximum . ... Minimum..... 2 à. Moyenne. Maximum...... Minimum...... 3 à. Moyenne. Maximum . Minimum CAPACITÉ CRÂNIENNE. cent. cubes. 1640 1799 1549 1160 D'OISE bi be ei D on] O1 OT O2 TABLEAU PROJECTIONS EEE TOTALE. FACIALE. OCCIPITALE. er millimètres. | millimètres. 100,6 3 88,0 103,0 99,0 98,0 ; 78,0 . millimètres. 102,0 N° IF. (Suite.) INDICES ANGLES INDICES ; MANDI- ALVÉOLAIRE. HAINE ORBITAIRE. NASAL. FACIAL. — 364 — À l'exception des Bilans et des Mamaänuas, les tribus de linté- rieur de la partie orientale de Mindanao appartiennent donc à une race unique, à variétés assez nettes, où il est impossible de mécon- naître les traits essentiels de celle qui, partie probablement de Bourou Ü), s’est étendue sur les archipels du Pacifique. Mindanao représente une des étapes vers le nord de cetle race, qui se répandit avec une puissance irrésistible aussi bien dans les Philippines que dans le reste de la Malaisie et dans la Polynésie. Après avoir eu une fortune presque également brillante, les di- vers rameaux émanés du vigoureux tronc polynésien paraissent voués à la même décadence. Les Indonésiens de Mindanao, jus- qu'ici éloignés du contact des Européens, n’ont pas souffert des épidémies qui dévorent leurs frères du Pacifique; mais il est probable que l'heure fatale sonnera bientôt pour eux; sous l’ac- tion combinée des Européens, des Malais et des Chinois, ils ne survivront guère aux Négritos qu'ils auront anéantis. CHAPITRE IV. PATHOLOGIE. I En général, les Européen; qui n'habitent pas des points excep- tionnellement malsains et qui n'ont pas à endurer des fatigues excessives tolèrent bien le climat des Philippines. I n’est pas très rare de rencontrer des fonctionnaires et des négociants âgés de 60 ans et plus, séjournant dans l'archipel depuis trente ou qua- rante ans et dont la constitution ne paraît nullement altérée. Le plus souvent pourtant, après huit ou dix années de séjour con- tinu, l’anémie apparait; celle-ci fait de rapides progrès, et il devient urgent pour l'Européen de reconstituer dans un climat tempéré son organisme ébranlé. De tous les individus de race blanche, l'Espagnol est celui qui résiste le mieux au climat; mais, pour lui comme pour les autres, ce terme moyen de huit à dix années est très abrégé s’il a subi l’at- %) De Quatrefages, Les Polynésiens et leurs nugrations; Paris, 1866; — et Hommes ct fossiles et hommes sauvages; Paris, 1884, ch. vu, Migrations poly- nésiennes. — 365 — teinte des affections ordinaires du pays : diarrhée, dysenterie et malaria. La fièvre paludéenne est de toutes les maladies la plus fréquente ; ses allures varient avec les régions; presque tous les points habités par les Européens y sont exposés, mais les accès pernicieux sont médiocrement fréquents dans la plupart des villes et des pueblos. En général, les Européens sont beaucoup moins sensibles au palu- disme que les indigènes; les accès sont moins violents chez les pre- miers; la convalescence est plus rapide, et les rechutes sont moins promptes, pourvu toutefois que la constitution des sujels n'ait pas été préalablement délabrée par l’anémie. Cette immunité relative est due surtout à l’usage du vin et à une alimentation tonique qui, dans les centres d’une certaine importance, ne diffère guère de celie qui est usitée en Europe; elle est due aussi au bon aménage- ment des habitations, qui sont bien closes, sans humidité, aux. vêtements et aux couvertures de laine, qui préservent du refroidis- sement de Îa nuit. La diarrhée vient en seconde ligne par ordre de fréquence; elle reconnaît souvent pour cause les refroidissements, source d’un grand nombre d’affections (parfois légères, il est vrai). Dans toutes les maisons européennes, les appartements de réception sont disposés de telle sorte qu'ils sont constamment balayés par un courant d'air qui produit sur le corps, toujours couvert de transpiration, une impression d'autant plus nuisible qu'elle est plus agréable et qu'on s'y abandonne plus longtemps. La diarrhée produite par le refroidissement guérit facilement. Il en est autrement de celle qui succède à l’abus des boissons alcoo- liques (gin et anisado ()); elle ne tarde pas alors à se changer en dysenterie, affection rarement curable aux Philippines, quand elle survient dans ces conditions, et qui exige alors presque toujours le retour en Europe. La dysenterie s'établit souvent aussi d'emblée, et quelquefois d'une facon presque foudroyante. Après quelques heures de ma- laise et de douleurs lombaires vagues, le malade perd à peu près connaissance ; il git sans force avec une sensation de brisement des plus péuibies; alors se succèdent les selles presque ininterrompues, qui peuvent se continuer pendant plusieurs jours; la maladie se (1) Amisette non sucrée; la consommation en est très considérable. — 366 — termine assez souvent par la guérison complète, mais le trouble souffert par l'économie est toujours profond, et la convalescence assez longue. Dans les causes producirices de la diarrhée et de la dysenterie, il me paraît impossible de ne pas faire une part à l'excitation trans- mise par la moelle au système nerveux splanchnique. Cette exci- tation de la moelle, difficile à démontrer par des preuves directes, me paraît cependant incontestable; elle est sans doute développée par l’exagération des fonctions de la peau et par le degré presque constamment élevé de l'électricité atmosphérique. Cetle excitation de la moelle joue aussi un rôle important en provoquant des accès chez les sujets qui, depuis quelque temps sous l'influence paludéenne, acquièrent une extrême sen- sibilité aux refroidissements; dans l'état de santé, elle peut, chez quelques sujets irritables, modilier le caractère, mais non au degré constaté en Cochinchine par M. le D" A.-T. Mondière. Les excès cités par cet observateur distingué M me paraissent uniquement dépendre de la situation réciproque des subordonnés et des supé- rieurs, si différente de celle qui est établie en Europe. Aux colo- nies comme ailleurs, on rencontre des Européens justes, indul- gents, compatissants, à côté d'autres qui sont sévères, durs, prompits à s'irriter et à sévir. Les affections catarrhales sont fréquentes, mais habituellement légères. Le rhumatisme articulaire aigu, moins fréquent, est plus grave; il dégénère parfois en arthrite chronique. La syphilis, que l’on ne trouve guère d’ailleurs que dans les ports de mer et les grands centres, est infiniment plus grave pour les Européens que pour les indigènes. Le chancre simple, assez fréquent, devient facilement phagé- dénique. La biennorragie, très fréquente, récidive avec la plus grande facilité. L’immuniié relative des Européens à l'égard du climat ne con- cerne que les hommes; les femmes européennes sont loin de pré- senter la même résistance. L’anémie survient chez elles beau- coup plus rapidement et ne tarde pas à être aggravée par des ® Anthropologie le la race annamite in Méntoires Soc. anthrop. de Paris, 10794 LÀ, PAi202 — 3607 — leucorrhées et par des menstruations d'une abondance excessive. La fécondité n'est pas atteinte, mais les accouchements sont sou- vent difhciles; ils sont rendus fort longs par l'inertie de l'utérus, et deviennent souvent mortels par les hémorragies incoercibles qui les suivent. Les enfants de race blanche sont plus éprouvés encore par le climat; leur peau est généralement décolorée, souvent ierreuse, leurs chairs sont molles, leurs mouvements et leur caractère per- dent cette vivacité si fréquente en Europe. La tuberculose abdo- minale et la fièvre paludéenne prélèvent sur eux un large tribut. Le tempérament lymphatique et l’anémie dominent chez tous les indigènes des Philippines, du moins chez tous ceux de race malaise qui occupent les régions basses et les côtes et qui forment la grande majorité des populations de l'archipel. À ce fait prépondérant est subordonnée toute la pathologie de de la race; il donne la raison de l’amoindrissement de la taille et de l'infériorité des indigènes à l'égard des colons européens et chi- nois. Tous les chirurgiens attachés aux divers corps de l’armée in- digène constatent ce lymphatisme et cette anémie, contre lesquels ils emploient avec succès les ferrugineux. Les 1,200 conscrits qui recrutent annuellement l’armée indi- gène des Philippines nécessitent l'appel de trois ou quatre fois au- tant de jeunes gens jugés aptes au service après un premier exa- men subi dans leurs pueblos. Presque tous les individus récusés le sont pour cause de lymphatisme ou de l’un des défauts consti- tutionnels liés à ce tempérament. Cette infériorité ethnique ne paraît pas directement produite par le climat, car les Chinois el les métis de Chinois nés aux Philip- pines, et vivant dans d’autres conditions que les Indiens, sont loin de présenter la même apparence. Cette infériorité paraît entière- ment dépendre de la nature de l'alimentation. Dans presque tous les pays froids ou tempérés, les besoins ali- mentaires et domestiques d’une part, de l’autre la division du sol enlièrement occupé, obligent la masse de la population à un tra- vail énergique et quotidien; depuis un demi-siècle le développe- ment progressif de l'instruction éveille en outre des besoins nou- veaux dont la satisfaction, sans servir exclusivement à l’augmen- tation du bien-être matériel, a toujours cependant pour résultat une amélioration notable de l'alimentation. — 368 — Il en est autrement aux Philippinés prises dans leur ensemble, comme dans la plus grande partie du grand archipel d'Asie. L’étendue du sol cultivable, d’une merveilleuse fertilité, dépasse de beaucoup celle qui peut être utilisée par la population. Indolent et peu enclin aux efforts soutenus, n'ayant en dehors de l’alimen- tation que des besoins très restreints, l’Indien, livré à lui-même, limite son travail à la culture qui assure le plus facilement sa sub- sistance, sans se préoccuper du gain que lui procureraient des cul- tures plus pénibles et de l'amélioration qu'elles lui permettraient d'apporter à son régime. Le riz et la camote (Convolvulus Batatas) sont les plantes qui répondent le mieux à son besoin d'oisiveté; elles forment la base de son alimentation, le riz surtout, car la patate a une valeur ali- mentaire par trop insuffisante. Le riz en possède une un peu plus élevée, maïs la quantité nécessaire à l'alimentation représente encore un volume considérable. Il serait impossible, même à un Indien, d’absorber cet aliment fade en aussi grande quantité sans condi- ments d’une saveur très relevée. Souvent le poisson séché ou salé en tientlieu, mais plus souvent encore l’assaisonnement du repas est uniquement fourni par le sel ou les piments rouges. L'usage du vin est inconnu; celui de la tuba (liqueur alcoolique tirée par la fermentation de la sève de divers palmiers) est exceptionnel. Les conséquences immédiates de ee régime sont les mêmes pour tous les Indiens { tous sans exception, hommes ét femmes; sont constamment atteints de diarrhée; leurs selles sont toujours lien- tériques, et très diffluentes. C’est là un fait d’une importance capi- tale et bien facile à constater, vu la disposition des lieux d’aisances, dépourvus de fosses, dans toutes les habitations indigènes; ilme pa- raît impossible de ne pas y attribuer une grande valeur au point de vue de la constitution physique et morale de la race, et de sa faible résistance aux maladies endémiques et aux épidémies de choléra: Il ne peut être question pour légitimer ce régime, de besoins organiques spéciaux cherchant instinctivement leur satisfaction dans une nourriture presque exclusivement végétale. Quand un Indien est soumis à l'alimentation des Européens, peu de jours suffisent pour que son estomac s’habitue à ne recevoir qu'un vo- lume moindre d'aliments, et il ne tarde pas à préférer son nouveau régime. Ce fait est journellement constaté sur ceux des navires de l'escadre des Philippines qui ont un équipage mixte d'Européens — 369 — et d'indigènes. Ces derniers sont autorisés à choisir entre Îa ration des troupes indigènes et celle des Européens; ils ne tardent pas à préférer la dernière, au grand bénéfice de leur vigueur et de ieur santé. Vu les conditions énumérées plus haut, on conçoit combien les diverses manifestations de la scrofule doivent être fréquentes, en est de même de la carie dentaire (enrayée cependant par les prin- cipes astringents du buyo, bétel), des adénites cervicales et autres. Les phlegmons succèdent facilement aux contusions et donnent lieu à des décollements étendus, à des suppurations intarissables. Le grand avantage, le seul peut-être que les Indiens ont sur les Européens, tient à leur peu de transpiration, qui les préserve de la plupart des affections catarrhales, et surtout de l'anémie rapidement progressive qui est le grand écueïl du séjour prolongé des Européens. Il est probable que ces derniers arriveraient à modifier favorablement l'abondance de leur transpiration si l'usage leur permettait de s'habituer progressivement à ne porter que des vêtements aussi légers et aussi incomplets que ceux des indi- gènes. La phtisie pulmonaire est très fréquente et marche rapidement chez les Indiens. La fièvre paludéenne est beaucoup plus fréquente chez eux que chez les Européens, et récidive avec une grande faci- lité. H n’est pas rare de rencontrer des individus âgés, des deux sexes, qui ont chaque année, depuis leur enfance, des accès intermittents et qui vivent dans un état de santé relatif avec des rates énormes. Beaucoup aussi succombent à la cachexie paludéenne. Il est remar- quable que, dans les acces paludéens, les indigènes, avec des tem- pératures fréquentes de 4o à 41 degrés, n'aient que 80 à 90 pulsa- tions. La dysenterie, les affections rhumatismales, ne paraissent pas suivre chez les Indiens une marche spéciale. Les affections cuta- nées sont assez rares, et celles qui reconnaissent une influence nettement parasitaire sont exceptionnelles, grâce au soin que les individus des deux sexes prennent de leur chevelure et aux bains quotidiens et bi-quotidiens auxquels ils ne manquent jamais. On a vu que la syphilis était peu répandue en dehors des grands centres et des ports de mer. Elle est infiniment moins grave pour les indigènes que pour les Européens, du moins quant aux acci- dents primitifs et secondaires; mais sa marche n’est pas modifiée, MIS$, SCIENT,°— XI, { 21 MIVRIMANIE RATIUNALE — 370 — car on constate chez les indigènes âgés des accidents tertiaires qui ne diffèrent pas de ceux qu'on observe en Europe. La difformité la plus fréquente paraît être le bec-de-lièvre. (Voir, plus bas, Albay.) Je dois noter le nombre considérable d'epithéliomas des lèvres et de la face que j'ai rencontrés à Butuan {Mindanao), sans pouvoir le rattacher à une cause spéciale. Bien que l'imprévoyance des indigènes s'oppose certainement aux pratiques qui, dans d’autres pays, limitent la fécondité, les familles sont généralement peu nombreuses. Les déplacements de l'utérus et les métrites chroniques, conséquences de pratiques vio- lentes qui sont employées par les matrones du pays pour peu que l'accouchement soit laborieux, et aussi du peu de repos que pren- nent les nouvelles accouchées, rendent celles-ci stériles de bonne heure. En outre, la mortalité des enfants en bas âge est considé- rable; elle paraît due en grande partie à l'athrepsie, aux diarrhées colliquatives, suites d’une alimentation grossière et prématurée. Les populations sauvages, insoumises, retirées dans l'intérieur, présentent une constitution très différente, qui tient beaucoup nioins à leurs aptitudes de race qu’à l'abondance ou aux privations inhérentes à leur puissance ou à leur faiblesse comme tribus. La plupart des tribus de l’intérieur de Mindanao sont vigou- reuses, bien constituées, et ne sont ni anémiques ni lymphatiques comme les Indiens soumis. Les Négritos de Mindanao (Mamänuas), quoique vivant fort misérablement, ne m'ont pas présenté d’affections spéciales. Ceux de la Sierra de Marivelès (Luçon), petits et grêles, ont un bon tempérament. Dans les deux tribus du mont Samat que j'ai visitées et qui comptaient ensemble environ 60 individus des deux sexes, il n’y avait ni infirmes ni malades (sauf quelques individus at- teints de psoriasis). Mais, chez ces naturels, plus encore que chez les Indiens, la fécondité est restreinte par les pratiques qui suivent l'accouchement. {Voir chap. r.) Les Négritos sont en outre sou- vent décimés par des épidémies de variole. Dans les montagnes de la péninsule de Malacca, au contraire, les tribus sauvages sans agriculture, affamées, présentent de nombreux cas de rachitisme. Deux fois j'ai constaté l’épilepsie, qui doit sans doute être assez fréquente; J'ai noté aussi le stra- bisme. Chez tous les enfants et chez une partie des adultes, l’abdo- RAT Ru ne men est excessivement développé, conséquence d’une alimentation grossière et insuffisante; beaucoup d'enfants succombent avant leur deuxième année. Les maladies cutanées sont très développées chez les adultes des deux sexes; les plus fréquentes sont l’echtyma, les psoriasis et le pityriasis. ' IT Je donnerai maintenant les faits que j'ai pu recueillir sur l'hy- giène et la pathologie de chacun des points que j'ai visités. 1. Manille. — Au premier abord, la ville de Manille paraît devoir êlre excessivement malsaine; en effet, les faubourgs (qui renfer- ment les trois quarts de la population) sont sillonnés d’arroyos en- combrés d'ordures etde détritus de toute nature immobilisés dans la vase et exposés à l'air pendant toute la durée du jusant. Le Pasig charrie constamment d'énormes quantités de QuiapoU) flottants, qui ne peuvent vivre qu'en enlevant à l’eau une partie de son oxygène. Cependant, je ne crois pas que le choléra se soit jamais développé spontanément à Manille; la fièvre paludéenne n’y est habituelle- ment ni très grave ni très fréquente, et, en somme, la constitu- tion médicale habituelle y est en contradiction formelle avec l'état apparent du milieu. Il est possible que linfluence délétère de la putréfaction des détritus organiques soit en partie neutralisée par l'ozone, dont le pouvoir d'oxydation est si considérable. En l'absence de statistiques détaillées et raisonnées, il est diffi- cile de se faire une idée précise de la salubrité de Manille soit pour les indigènes, soit pour les Européens, et de la possibilité pour ces derniers de s’y acclimater définitivement, c’est-à-dire de se perpétuer par des généralions indéfiniment fécondes, sans mélange de sang indigène. Les Européens qui atteignent un âge avancé ne sont pas plus rares à Manille que dans les autres parties des Philippines. Les mariages des blancs sont habituellement très féconds, mais il est impossible de savoir ce que serait la fécondité des créoles purs et de leur descendance; car, soit qu’ils quittent les Philippines, soit qu’ils y demeurent, ces créoles se marient avec des individus de race blanche non créoles, et quelquefois, dans le second cas, avec 0) Pistia stratiotes, BI. (Aroïdées). 24. — 372 — des individus plus ou moins métissés de sang indien. Les fa- milles créoles anciennes exclusivement constituées par des sujets de race blanche nés dans l’archipel doivent donc être excessive- ment rares, el il est impossible au voyageur d'acquérir des don- nées certaines à cet égard. Quant aux croisements d'Espagnols et d’Indiens, ils sont essentiellement eugénésiques à tous les degrés; les métisses de Manille ont une réputation de beauté qui n’est pas exagérée; la vigueur, la santé, la fécondité des métis des deux sexes est supérieure à celle des Espagnols et des Indiens purs. I n'en est pas tout à fait ainsi des métis, beaucoup moins nombreux, des races indienne et saxonne; ceux-ci paraissent inférieurs aux premiers. A défaut de documents plus étendus, j'emprunte aux deux ou- vrages de don Agustin de la Cavada Ü) les données suivantes : MORTALITE DE LA POPULATION DE MANILLE EN 1880. MÉÊTIS MÉÊTIS HISPANO- INDIENS. SINO- INDIENS, INDIENS. De moins de 1 an Der /Avans ec De 8 à 15 ans De 61 à 8o ans... Toraux . -. Chinois, tous adultes. . TOTAL GÉNÉRAL . . . L'auteur cité indique que ce chiffre constitue une proportion annuelle de 3.45 p. 0/0, qui ne concorde -pas cependant avec le chiffre de la population du district municipal (Manille et ses fau- bourgs), qui s'élève, d’après le même auteur, à 74,306 habitants. Si l’on admettait ce nombre d'habitants, 3,181 décès donneraient une énorme mortalité de 4.27 p. 0/0. La proportion considérable ® Historia geogr. geolog. y estadist. de Filipinas. Manila, 1876. — Guia de Fili- pinas para 1881. Manila, 1881. — 3173 — des décès de o à 1 an (1,024 : 3,101 :: à peu près 322 : 1,000) n’expliquerait qu’en partie l'élévation de la mortalité générale. Il est très probable que cette mortalité s’atténuerait considérablement si l'on connaissait le chiffre réel de la population de Manille, lequel, vu les procédes adoptés pour le recensement, ne peut être déter- mivé avec certitude. Le chiffre de 74,306 habitants est sans doute beaucoup trop faible. (Voir Population des Philippines, chap. vi.) Les nombres relatifs aux divers âges et aux diverses catégories des habitants de Manille faisant défaut, il est impossible d'avoir aucune idée de la proportion pour laquelle ces âges et ces catégories concourent à la mortalité générale; même si l'on avait ces ren- seignements , ils ne seraient utilisables que pour les Espagnols et pour les Chinois; car, dans le recensement , les deux catégories de métis ne comprennent que le petit nombre de ceux qui sont issus d’unions légitimes ou qui ont été reconnus par le père, tous les autres étant administrativement confondus avec les Indiens. L'hôpital civil de San-Juan-de-Dios reçoit des malades de toute catégorie: les résultats ne sont donnés que pour les années 1870 et 1879, et ils sont tellement sommaires qu'il est difficile d'en tirer quelque conclusion. . MOUVEMENT DE L'HÔPITAL DE SAN-JUAN-DE-DIOS POUR 1070. INDIGÈNES. DR a RSA ET CIN OTSS HOMMES. FEMMES. Nombre des malades traités dans l'année Proportion { des guérisons...... Do, des décesse 1. Pour l'année 1879, les renscigneme bor - our Jannee 1 79, les renseignements se bornent aux sul vants : Malades des deux sexes au 31 décembre 1878......... 303 Malades des deux sexes entrés en 1859............... 3,814 RÉTONS 2e M DNS eee ane tete Ut ete et OA ON CAL 3,156 — 9374 — soit une proportion de 17.16 p. o/o pour les décès, et de 82.83 p. o/o pour les guérisons. L'auteur avertit que dans le nombre des décès sont comptés les cadavres recueillis par la po- lice, et que plus de 4o p. 0/0 de la mortalité est attribuable aux Indiens des deux sexes, qui, à cause de la répugnance que leur inspire l'hôpital, n'y sont entrés que parvenus à la période ultime de leur mal. Cette remarque tendrait à réduire l'avantage pré- senté par les Européens (pour 1870), s’il n’était très vraisemblable que la plupart de ces derniers sont des marins du commerce de nationalités diverses, ayant contracté leurs affections hors des Phi- lippines 0). Un hôpital spécial situé dans les environs de Manille est con- sacré au traitement de la lèpre tuberculeuse; ayant été presque toujours malade quand je suis passé à Manille, je n'ai pu le visi- ter; la lèpre ne paraît pas très fréquente dans la province; l’élé- phantiasis des Arabes et le pied de Madura y sont inconnus, comme dans le reste de l'archipel. Les documents relatifs à l'hôpital militaire de Manille sont un peu moins sommaires que ceux qui sont donnés pour Saint-Juan- de-Dios. Voici le mouvement de cet hôpital pour les années 1856-1860; les renseignements suivants s'appliquent à tous les militaires, euro- péens et indigènes : GUEÉRISONS. DÉCÉS. SO ER SR OP PE ER CRT RS 93.61 p. o/o 6.39 p. o/o TRS MN PURE er ANS et 87.63 12.97 LS RSR A AO AN TE ee ON OI SP 92.92 7.08 DS DR rat a to CUT eo 89.88 10.12 SOUPER EE PAT RES ST Re 93.03 6.97 Pour l'année 1879, la distinction a été faite pour les Européens et pour les indigènes ainsi que pour les divers corps. Je ne reproduis le détail des corps que pour les deux bataillons d'artillerie, car ce sont les seuls dont l’effeciif soit connu, pour les hommes d'une méme race. J'ignore quel est le nombre des offi- ®) D’après Bertllon, art. Mortalité (Dict. encycl. des sciences médicales), la mortalité moyenne des hôpitaux de Paris est de 11.415 pour 100 malades, assez peu inférieure, on le voit, à celle des Européens à Saint-Juan-de-Dios, malgré les causes qui élèvent indüment cette dernière. — 375 — ciers et des sous-officiers européens compris dans l'effectif des corps indigènes. MOUVEMENT DE L'HÔPITAL MILITAIRE DE MANILLE EN 1079. ENTRÉES. | SORTIES. | DÉCÈS. Officiers ps NE NN al tre re 1° bataillon d'artillerie. Troupe.{ 2° bataillon d'artillerie. Autres CODE LE TODAUXS ER EE ETAT LETTONIE RS HR Les deux bataillons d'artillerie sont exclusivement recrutés par des Espagnols nés en Europe, à l'exception de quelques ordon- nances indigènes qui ne sont pas comptées dans l'effectif peninsu- lar 0). Cet effectif est, pour les sous-ofliciers et les soldats : DATA ONE US DER Lil N Re AR APR ROM PA € 719 hommes. DARDAUIONEE 0. 0e en den UNS 730 IDOTAL pen t'uveie RER VS 1,449 Ces 1,449 Européens n’ont donné que 11 décès pour l’année 1879, soit 0.76 p. 0/0. Les Européens des autres corps n’ont fourni qu'un seul décès. Tous les malades européens ont présenté, ensemble, un total de 25,550 journées d'hôpital, et les malades indigènes un total de hh,630 journées. Les 1,449 sous-officiers et soldats de l'artillerie ont donné 840 en- irées, soit 78.28 p. 0/0 du total des entrées pour les Européens, et 868 sorties, soit 79.19 p. 0/0 des sorties pour le même groupe. Eù prenant la moyenne de ces deux proportions, soit 78.73 p. o/o et en l'appliquant au nombre total de journées d'hôpital des Euro- péens, on arrive à attribuer aux artilleurs, avec une probabilité suf- fisante, 20,119 de ces journées, soit une moyenne de 23.94 jour- 1 Peninsular désigne le citoyen espagnol né dans la métropole. — 316 — nées d'hôpital par malade, et de 13.88 journées par homme, pour l'effectif des deux bataillons. : Bien que les sorties comprennent sans doute un nombre con- sidérable d'hommes réformés ou convalescents renvoyés en Eu- rope, ces résultats n’ont d'équivalent dans aucune autre colonie tropicale, et ceux que donne notre armée, même en Algérie, sont bien moins favorables Ü). On voit, en outre, combien lIndien est inférieur à l'Européen quand ce dernier est bien constitué, bien nourri et non affaibli par l’anémie, ce qui est le cas pour les artilleurs espagnols, dont le séjour aux Philippines est habituellement de quatre années, rarement de six. | Tandis que, pour l’année 1879, les artilleurs ne donnent que 1.30 décès pour 100 malades entrés à l'hôpital et 23.94 journées de traitement par malade, les indigènes fournissent 3.75 décès pour 100 entrées et 34.94 journées de traitement par malade. Les artilleurs résident constamment à Manille, sauf dans cer- taines occasions exceptionnelles; leur solde est élevée; ils sont bien nourris. Ce sont les seuls militaires espagnols péninsulaires qui servent aux Philippines comme simples soldats; leur corps est aussi le seul de l’armée de terre qui soit exclusivement européen; les autres corps sont formés d'indigènes et les Européens n'y servent que comme officiers, sous-officiers ou caporaux. () MORTALITÉ COMPARÉE DES ARMÉES FRANCAISE, ANGLAISE, ESPAGNOLE. ee NOMBRE | MOYENNE | MOYENNE D'ENTRÉES |DE LA DURÉE |DE LA DURÉE à l'hôpital du du traitement pour traitement par homme 1,000 homan.| par malade. d'effectif. pour 1,000 HOMMES, Armée française en France (1862-1869) Armée française en Algérie (1862-1869) Armée française en France et à l'extérieur (1862-1869). Armée anglaise dans l'Inde (1859-1866) Artillerie espagnole à Maniile — 3711 — Don Agustin de la Cavada donne les résultats suivants pour le corps de l'artillerie et pour les deux séries triennales 1850-1852, 1893-1855 (ce corps ne comptait alors que 350 hommes de troupe) : 1850-1552. 1853-1555. Réformés par an............ 4.85 p. o/o 1.62 p. o/o DÉEESipanans CE CEE 1.38 0.52 Pendant l'épidémie de choléra de décembre 1854, le corps ne présenta que vingt cas, dont aucun ne fut suivi de décès. 2. Province d’Albay. — En l'absence de toute statistique con- nue, je dois me borner à rapporter les quelques remarques que j'ai pu faire pendant un séjour d’un mois dans cette province. La partie orientale, la seule que j'aie visitée, située au pied du volcan Mayon, paraît remarquablement salubre; il n'y a pas de marais, et la côte est dépourvue de palétuviers. Les Européens qui habitent cette province, depuis très long- temps pour la plupart, paraissent tolérer parfaitement le climat, quoiqu'il soit assez chaud et remarquablement humide. La dysen- terie et la fièvre paludéenne, coexistant le plus souvent chez un même sujet, les affections catarrhales légères, le rhumatisme articulaire aigu et chronique, sont les affections dominantes. Cette dernière affection est favorablement influencée par les sources sulfureuses thermales de Tiwi 0). Quant aux femmes, l’anémie prélève sur elles un lourd tribut, et toutes les affections énumérées ci-dessus acquièrent par ce fait plus de gravité, ainsi que je l'ai indiqué plus haut. Les mêmes affections sévissent, avec une gravité médiocre, sur les indigènes, qui présentent en outre : La migraine, dont la fréquence est excessive; mais la durée en est courte : quelques heures, une journée en général. Cette affection légère donne lieu à une difformité provoquée assez curieuse. Le malade cherche d’abord un soulagement en comprimant son front au moyen d’un bandeau fortement serré. Si ce moyen est insuffisant, tous les hommes {et les femmes quand elles ne sont plus jeunes) étirent la peau de la région cervi- cale entre les trois doigts du milieu de leur main droite, de ma- (1) Au nord de la ville d'Abay. ( Voir chap. r.) — 378 — nière à former un double pli dont le sillon médian loge le doigt médius. [ls compriment ainsi la peau de la région et, la tirant for- tement en arrière, arrivent à déterminer une ecchymose. Il paraît que cette ventouse d'un nouveau genre est fort efficace; aussi les indigènes y ont-ils fréquemment recours. Cette pratique déter- mine à la longue la production d'un kyste, parfois énorme, dont la fréquence frappe toutes les personnes qui arrivent à Albay. La syphilis ne paraït pas être fort répandue. La fécondité, géné- ralement médiocre, des femmes indigènes semble devoir être plutôt rapportée aux causes déjà indiquées : déplacements de l'utérus, métrites chroniques, conséquence des pratiques grossières des matrones du pays et du peu de repos que prennent les nouvelles accouchées. | IL y a quelques cas de lèpre tuberculeuse et un nombre beau- coup plus élevé de lupus, non exedens mais envahissant, de la : face et des membres, que les indigènes prennent le plus souvent pour la lèpre. Le bec-de-lievre est très fréquent. Les Bicols ont un mot spé- cial, kiput, pour désigner cette difformité, qui est, dit-on, surtout répandue dans le petit village de Xilikao. Je n'ai pu, pendant mon court séjour dans la province, chercher à élucider la cause réelle de la fréquence anormale de cette difformité, rapportée générale- ment à une nourriture insuffisante, irritante, composée de pois- son sec et de mollusques, explication certainement erronée, car la population d’Albay prise dans son ensemble n’a pas un carac- tère d'infériorité. La province est une des plus riches des Philip- pines et l'alimentation, semblable à celle de tous les indigènes de l'archipel, y est certainement plus facile et plus abondante que sur d’autres points. La fréquence du bec-de-lièvre pourrait être regardée avec plus de vraisemblance comme une conséquence de la forte proportion du sang chinois. 3. Puerto-Princesa. — Cet établissement de la côte orientale de Palawan (Paragua des Espagnols), récemment fondé sur les bords d'un magnifique havre naturel, ne comprend qu'une garnison de deux compagnies d'infanterie, plus une compagnie de discipline formée de déportés; les soldats de ces deux corps sont indigènes; la colonie européenne est limitée à quelques officiers européens et à leurs familles. La salubrité de Puerto-Princesa était satisfai- — 379 — sante à l'époque de mon passage, malgré les travaux de défriche- ment exécutés constamment depuis plusieurs mois par les con- damnés. L’effectif de la compagnie disciplinaire ne comptait, sur 96 indigènes, que 7 malades, presque tous atteints d'ulcères des jambes (ulcère de Cochinchine). Les condamnés sont destinés à coloniser les environs de l'établissement après leur libération; malgré les conditions favorables où se trouverait la nouvelle co- lonie, il faudra beaucoup de persévérance pour l'établir; lIndien catholique n'est pas colonisateur; habitué aux ressources d’une civilisation avancée, à la vie joyeuse et insouciante des pueblos, il répugne à l’àpreté des efforts que réclame la conquête d’une nouvelle patrie. 4. Balabac. — Ce point stratégique important, situé sur le dé- iroit du même nom, ancien lieu de déportation pour les con- damnés indigènes, ne comprend aujourd'hui que quelques habi- tants civils, une garnison d'infanterie et une station navale. Des pluies abondantes durent à Balabac pendant toute l’année; la moyenne thermométrique oscille entre 27° et 31° C. Pendant la mousson du S. O. la salubrité est assez bonne; mais, dès que s'établissent les vents de N. E. qui balayent les marais situés dans cette direction, des fièvres graves se développent dans le pueblo. Voici quel était l’état sanitaire lors de mon passage (nov. 1879) : La garnison se composait de 208 hommes d'infanterie indigène, et la station navale comprenait 75 matelots, aussi indigènes, for- mant l'équipage d’une canonnière mouillée sur rade. Les ma- lades de ces deux provenances étaient soignés à terre dans deux infirmeries séparées, dirigées par M. le D' don Pedro Saura Co- ronas pour l’armée, et par M. le D' don José Arias de Reina pour la marine; ces messieurs me firent visiter leurs services et me fournirent avec le plus grand empressement les détails suivants. L'infirmerie de la marine renfermait 7 malades, et celle de l’armée 37, dont 8 gravement atteints allaient être évacués sur Zamboanga. L'infirmerie de l’armée contient presque toujours 20 p. 0/o de l'effectif pendant la mousson de N.E. Les affections se réduisent presque exclusivement aux fièvres paludéennes, à l’ulcère phagédénique des extrémités inférieures et à quelques rhumatismes. — 380 — Le type habituel des fièvres est le quotidien; les types tierce et quarte ne sont presque jamaïs observés; les formes ataxiques, comateuses et pneumoniques se présentent parfois. Dans les cas ordinaires, le traitement débute par un léger purgatif; on donne ensuite 2 grammes de sulfate de quinine par jour, en dix pi- lules, mêlés à 10 centigrammes de tartre stibié ou de sulfate de soude et à 10 centigrammes d'opium. Dans les cas pernicieux, on administre des doses énormes de sel quinique, sans que jamais les médecins aient observé d'autre accident qu’une surdité passagère. Il y a des mois où les infirmeries de Balabac emploient jusqu’à 1 kilogr. 500 de ce sel. L'hépatite et les abcès du foie sont inconnus, mais la dégéné- rescence amyloide est excessivement fréquente. Les indigènes sont bien plus fréquemment atteints de la fièvre que les Européens (ofliciers et sous-officiers), fait qui est incon- testablement en rapport avec la différence d'alimentation; mais, chez ces derniers, les rechutes sont plus tenaces et plus graves, sans doute à cause de l’anémie. L'ulcère des jambes débute souvent dans un nid d’acarus; le repos et les cautérisations au nitrate d'argent amènent promp- tement la guérison, mais les récidives sont promptes et fré- quentes. La syphilis est à peu près inconnue dans le poste de Balabac, bien qu'elle existe parmi les Malais du voisinage, chez lesquels elle est importée sans doute par les trafiquants chinois. 5. Zamboanga, résidence du gouverneur général de Mindanao, fondé par les Espagnols en 1635, a toujours été leur base d'opé- ration contre les pirates malais { Moros) du sud de l'archipel et de Bornéo. Cette ville est située sur le bord de la mer, au pied de mon- tagnes boisées, dans une plaine basse coupée de vastes marais sau- mâtres. Cependant Zamboanpa jouit d'une salubrité remarquable ; c'est même le point réputé le plus sain de toutes les Philip- pines. L'hôpital militaire est bien construit et très bien tenu; il est destiné au service de la garnison, de la station navale et des pre- sidiarios ou forçats. Il peut recevoir 400 malades. I n'en conte- nait, à mon passage (novembre 1879), que 24, dont 8 presidia- — 381 — rios, pour un effectif de 500 hommes d'infanterie, de 160 matelots et d’une centaine de presidiarios, tous indigènes, à l'exception des officiers et des sous-officiers. Le nombre des lits occupés est de 30 en moyenne. L’affection dominante et presque unique est la fièvre intermit- tente à type quotidien, généralement peu grave. Les presidiarios présentent quelques cas d’ulcère chronique. En me donnant ces détails, le directeur et médecin en chef de l'hôpital, M. le D' don Leopoldo Castro Blanc, voulut bien y joindre la statistique de l'hôpital pour les années 1876 à 1879, dont j'extrais les renseignements suivants : Depuis que les Espagnols se sont établis dans lile voisine de Soulou, la garnison de Zamboanga est moins considérable; elle comprenait autrefois 800 hommes pour l'infanterie seulement. Il faut remarquer en outre, les chiffres l’indiqueront assez, qu'une partie des siatistiques suivantes correspond à lexpédition des Es- pagnols contre Soulou (février 1876). À cette époque, l'hôpital de Zamboanga eut à traiter les blessés et les malades d’un corps ex- péditionnaire considérable qui, pendant les premiers temps de occupation de Soulou, campé plutôt que logé dans une ville malaise ruinée, malsaine, dépourvue de toute installation conve- vable, se trouva dans de très mauvaises conditions hygiéniques. MOUVEMENT DE L'HÔPITAL MILITAIRE DE ZAMBOANGA DE 1876 À 1879. ZE NOMBRE NOMBRE NOMBRE ee DE MALADES DE JOURNÉES DE MALADES DECES. traités (1). de traitement. sortis (4), EE ANNÉES. . | Espagnols (S), Indigènes (?) Espagnols. Indigènes. TOTAL Espagnols. Indigènes. TOTAL TOTAL. 2,743| 9,172] 56,248 LOTS et » ee 309 | 1,712| 2,017| 5,338] 55,18a| 60,520| 278| 1,414| 1,692| 7| 2331230 MTS ee ha 674| 715| 590!24,914|25,504| 4o| Gil 651] 1] 45| 46 1879 (1°* janv. 31 octobre).| 21 h06| 4a7| 461|12,746|13,207| 21] 368] 389] «| :17| 17 (1) La différence entre le nombre des malades traités, d'une part, et celui des sorties et des décès, de l’autre, représente les malades au cours de traitement à la fin de l’exercice. 2) Militaires, disciplinaires et condamnés du presidio et de la déportation. (5) Officiers, sous-officiers el soldats. !) Guéris, en congé de convalescence et réformés. *sporuouu svo ap quoawuo) EUR *SHDA ap samol sop ANNHXON *s9qruu] sopeçeut op AVNTNON ‘6L8T ‘L)O IE ANVS wl *SpoqT ou so 50p quowo) -1017 op sanof s0p ANNIXON *saqiua] sapuqeuu ap AIVGNON *sporou so sp quouro] ou on sanol s0p ANNHXON ‘san1ux) sopeqeu 2p AUTNON "LLST ‘AON O€- ANVS wo *spopoux sua s0p quo] =L04} Sox a op sanol sap HNNAZON ÉPILRE sopefeu 2P AUARON "SHLNANÔAU SA'id SAIT SHIAVIVN SAT HNOd S'IHLUON SVO SHQ LNANATIVUL A4 HAHUNG VI JA TA ‘SIA SHG SHAVIVN SHG HAUANON Na NOILILUVdAU VONVOANVZ A4 AUIVLITIN IVLIdOH XAVIO I, ssrsetesere.oen) :: sonbruoxgo saxo] rentes soanssetg sonbruorqgo souuerœouoA | suor °’! ‘sonore SOUUOTIQUA | -997}Y rte: ouuoopnped orxoyoer) “opquierp Je soqduns suorsosrpuy refssetesseseest ee sonbtjon trrsttetttt: * oxeuotupnd asnyq torssessteneseeteee soutoqea -1dsox souve$io sop songie suOray ...... DEC DL DOS CCG = NSDEC * AHAQUESÂG * *SOUSIRUL SOJUOIUTIEQUE *:: soqduurs soquopruoqui cosseesere eee soproqdf rorseieee eee çareqaie)e) :: 1: *-sonbremuotquexe : tt: **S0SN9IfIF-017888 SATAQL ‘SNOILOHATAV SAQ AUNLVN — 3683 — Je n’ai pas le chiffre des effectifs pour les diverses périodes; je sais seulement qu'en 1876 et en 1877 Zamboanga recut la plu- part des malades du corps expéditionnaire de Soulou, dont lef fectif était beaucoup plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui et qui comprenait alors en Européens, non seulement des officiers et des sous-officiers des différents corps, mais encore quelques cen- taines de soldats (artilleurs). Depuis 1878, le corps d'occupation de Soulou, réduit à une simple garnison, soigne la plupart de ses malades sur place et expédie presque tous les autres à Manille; très peu doivent être dirigés sur l'hôpital militaire de Zamboanga. Il en est de même des garnisons qui occupent Balabac, Cottabato et Davao. D’après ce que j'ai pu observer ailleurs, le nombre élevé des décès qui figurent sous la rubrique UÜlcères chroniques pourrait être mis, en grande partie du moins, sur le compte de la phtisie pul- monaire, de la dysenterie ou de la cachexie paludéenne. II est rare que les malheureux malades affectés d’ulcères étendus et an- ciens ne présentent pas une ou plusieurs des affections précédentes. La cause ulcère assigunée à leur décès provient sans doute de ce qu'ils étaient traités à ce titre dans les services de chirurgie. Dans ces quatre périodes, le choléra est signalé deux fois, en 1878 (six cas, trois décès, en janvier; un cas, un décès, en juillet) je n'ai pas d’autres détails à ce sujet. 6. Isabela de Basilan, ville et arsenal maritime, située dans l’île de Basilan sur la magnifique rade de Malamaui. Cet établisse- ment, autrefois simple poste, était tellement malsain qu'à un moment l'évacuation en fut décidée. Quand on relevait la garni- son (mensuellement), sur les 30 à 4o hommes qui la compo- saient, il n’y en avait souvent pas un seul capable de monter la garde. D’autres idées ayant prévalu, une commission sanitaire envoyée de Manille prescrivit de déboiser les collines qui domi- nent la ville et de combler les bourbiers et les marais. Les 200 for-, çats qui accomplirent ces travaux succombèrent tous, mais l'état hygiénique fut radicalement transformé. Le pueblo de la Isabela compte aujourd’hui environ 1,000 ha- bitants civils, qui ont donné 12 décès du 1°” janvier au 14 no- vembre 1879. L'effectif moyen des troupes est de 4o hommes d'infanterie de La SR ee marine (Européens) et de 135 marins; il y a en outre 25 presidia- rio. Les malades fournis par ces 200 hommes sont soignés dans deux infirmeries dirigées par M. le D' don Antonio Trelles y Burgos, qui voulut bien me les faire visiter et me fournir les dé- tails que je reproduis ici. Ces 200 hommes donnent, en moyenne, 250 malades par an, traités pendant un mois chacun. Les condamnés figurent dans ce chiffre pour une proportion énorme; les affections qu'ils présentent sont presque uniquement l'ulcère chronique et la fièvre palu- déenne, produits par les travaux d'assainissement auxquels ils sont constamment occupés. À mon passage, les deux infirmeries renfermaient ensemble 21 malades, dont 2 Européens. Presque tous étaient atteints de fièvre paludéenne à type quotidien, lequel est de beaucoup le plus fréquent à la Isabela; la dysenterie et le rhumalisme arti- culaire aigu y sont très rares. Un des lits était occupé par un matelot indigène simulateur. D'après M. Trelles, les cas de simulation sont très rares parmi les soldats et les matelois indigènes, maïs désespérants par leur téna- cité. L'un des deux malades européens était atteint de vésanie nostal- gique, cas très rare. dans les troupes espagnoles et qui ne se pro- duit guère que parmi les hommes provenant de la Galice. 7. Soulou. — Lorsque les Espagnols s’'emparèrent de la ville more de Tianggi (au N. O. de l'ile) et s’y établirent en mars 1876, cette ville offrait les conditions hygiéniques les plus défectueuses : la plage, basse, limitée du côté de la terre par une ceinture de marais, se continuait du côté de la mer par des bancs de madré- pores qui découvraient à marée basse et sur lesquels s’entassaient les ordures et les débris organiques provenant des cases indigènes bâties sur pilotis. Le corps d'occupation fut cruellement éprouvé pendant les pre- miers temps, surtout par la dysenterie et par les accès pernicieux. Les compagnies d'artillerie européennes durent être ramenées à Manille. Les soldats indigènes payèrent un lourd tribut aux affec- tions dominantes; chaque homme, dans le cours d’une année, entrait plusieurs fois à l'hôpital; les Indiens étaient souvent comme — 385 — foudroyés par la malaria, en mangeant, en montant la garde. Un régiment d'infanterie indigène perdit en une année 500 hommes sur 1,100; les officiers européens n’éprouvèrent par une mortalité proportionnelle. Des travaux considérables ont été entrepris pour modifier les détestables conditions hygiéniques du lieu; ils étaient presque terminés quand j'ai quitté Soulou. Les marais ont été comblés, les palétuviers arrachés, et la zone inondée à marée haute a été transformée en esplanade. Ces travaux ont été exécutés sous la direction des officiers du génie (ingenieros) par trois catégories de condamnés : presidiarios (forçats), deportados (déportés) et soldats d’une compagnie de discipline. L'hygiène de la ville s’est rapidement améliorée; mais les tra- vailleurs, exposés aux intempéries, travaillant dans la vase, tan- tôt sous des pluies torrenlielles, tantôt sous un soleil ardent, ont fourni un grand nombre de maladies et de décès. Pendant mon séjour à Soulou, leservice médical était sous la direction de M. le D’ don Manuel Rabadan y Arjona, homme de science et de cœur, dont, malade moi-même, j'ai pu apprécier les grandes qualités. Il était chargé du service de la garnison et des condamnés. L'ulcère phagédénique des extrémités inférieures était l'affection qui fournissait le plus grand nombre de cas; les Européens n'en étaient jamais atteints et, parmi les indigènes, les condamnés seuls présentaient cette affection. C'étaient aussi les seuls individus qui fussent exposés par leurs travaux à l’action irritante et pro- longée de lhumus et de la vase. La cautérisation au nitrate d’ar- gent amenait une guérison assez rapide, mais la récidive était né- cessairement fréquente; la pourriture d'hôpital se montrait assez souvent sur les sujets affaiblis soit par la fatigue, soit par la fièvre, conditions presque toujours inséparables, et nécessitait l’'applica- tion du cautère actuel, moyen qui donnait le plus souvent de bons résultats. Au mois de décembre 1879, sur 116 malades, l'hôpital en renfermait 65 ‘atteints d’ulcères, conséquence de tra- vaux excessifs. La constitution médicale de Soulou se modifie sensiblement avec la mousson humide de S.O. En mars 1880, les pluies, habi- tuelles à cette époque, amenèrent dans toutes les catégories de la population le développement brusque des fièvres bilieuses; à ce MIS$, SCIENT, — XI. 20 IMPRIMENIM NATIONALE — 386 — moment, la population, militaire et civile, s'élevait environ à 2,000 habitants et comprenait plus de 250 malades, dont un tiers environ atteints de cette affection. La maladie débutait par une céphalalgie et une rachialgie vio- lentes, promptement suivies de vomissements bilieux abondants. Un vomitif supprimait les douleurs, et l'affection guérissait spon- tanément après huit jours de fièvre très intense, sans intermit- tence. On ne donnait le sulfate de quinine que dans le cas où l'in- termittence succédait aux symplômes précédents. À la même époque, la variole fut importée par un bataillon venu de Manille; il y eut six cas, dont deux mortels. Tous les In- diens sont vaccinés, ainsi que les Soulouans qui ont fait leur sou- mission à l'Espagne. La fréquence variable de la fièvre est, pendant toute l’année, à Soulou, sous l'influence de l'heure de la marée. Il n’y a dans ces parages qu'une marée par jour. {Voir chap. 11.) Quand le reflux coïncide avec la nuit, les parties momentanément émergées du rivage ne recevant pas les rayons du soleil, les cas de fièvre sont beaucoup moins nombreux. Les affections catarrhales et rhumatismales sont excessivement fréquentes, surtout chez les Européens, malgré les variations très limitées du thermomètre. Elles reconnaissent pour cause lhabi- tude de s'asseoir dans les courants d'air, le corps étant en transpi- ration. Ces affections sont généralement assez bénignes; cepen- dant chez les sujets anémiés le rhumatisme a de la tendance à se fixer sur une articulation et il y produit alors des complications graves. Les équipages indigènes et européens des navires de guerre qui sont mouillés sur la rade de Soulou sont beaucoup moins éprouvés par toutes les affections précédentes que les personnes résidant à terre; leur immunité relative est due, au moins pour une bonne part, à la salubrité et à la rigueur de leur régime. Les blessures guérissent à Soulou avec une rapidité remar- quable; presque toutes les amputations pratiquées à la suite d’ac- cidents causés par les travaux sont couronnées de succès. La seule complication qu'elles présentent, le tétanos, sera presque toujours évitée quand l'hôpital sera moins ouvert aux intempéries. À la suite d’une agression de Soulouans, plusieurs blessés entrèrent à l'hôpital pendant mon séjour. Ils étaient tous atteints # dd ‘ca ri — 387 — de coups de kriss (sabre court et très tranchant, qui produit des blessures étendues). Tous les blessés qui ne moururent pas quelques instants après avoir été frappés guérirent avec rapidité; leurs blessures étaient cependant multiples et fort graves : un, entre autres, que j'ai soigné, avait le bras et l’avant-bras droits fracturés en trois endroits, le fragment inférieur de l’humérus faisant saillie dans la plaie. Cet homme était parfaitement guéri un mois plus tard, ne gardant d'un délabrement aussi profond qu'une ankylose du radius. J'ai observé un fait analogue sur un Chinois de la [sabela. J'ai eu le plaisir de revoir M. le D’ Rabadan une année en- viron après mon départ de Soulou. Les travaux entrepris étant terminés, la situation sanitaire s'était grandement améliorée : en quittant son service, M. Rabadan n'y laissait que 75 malades (les effectifs n'ayant pas varié), tandis que précédemment la moyenne des hommes en traitement était de 250. 8. Coltabato. — Ce petit pueblo, situé sur la rive gauche du Rio Grande de Mindanao, au milieu de vastes rizières d’une fertilité exceptionnelle, constamment humides par conséquent, jouit d’une salubrité remarquable. Le chef du service sanitaire, M. le D’ don Francisco Farinos, me dit qu'en un an il n'avait enregistré que 8 décès pour une population de 800 hommes (militaires et con- damnés). L'hôpital n'a jamais recu plus de 6 à 7 malades à la fois, tous atteints de fièvre paludéenne et de rhumatismes. 9. Davao. — Sur le golfe du même nom. La région est salubre, sauf sur quelques points où les mouvements du sol, très fréquents, ont pour résultat la stagnation des eaux de la mer au milieu des forêts de la côte, dont la végétation se putréfie à leur contact. Les Européens résistent bien au climat, et leur santé ne donne pas lieu, non plus que celle des indigènes, à des remarques spé- ciales. L'infirmerie de la station navale (75 hommesindigènes) et celle de la compagnie de discipline (environ 200 hommes indi- gènes) étaient souvent sans malades. Malgré la bénignité relative du climat, ce résultat fait le plus grand honneur au gouverneur de Davao, M. le commandant don Joaquin Rajal y Lare, au chef de la station navale, M. le commandant don Enrique de Ramos y Azcäraga, el au ‘directeur du service sanitaire, M. le D' don Ga- 29. — 388 — briel Lopez y Martin, dont j'ai pu apprécier la science et le dévoue- ment. Grâce à leur constante sollicitude, au soin avec lequel étaient réglés les exercices et les travaux, et aussi à la surveillance exercée sur l'alimentation, les effectifs étaient toujours dans les meilleures conditions hygiéniques. Quant à la population civile de Davao (colons bisayas fixés dans le pueblo depuis plus ou moins longtemps), elle est peu nombreuse; les quelques malades que j'ai soignés ne m'ont rien présenté qui fit exception aux données exposées plus haut. CHAPITRE V. DIALECTES. Tous les dialectes des tribus indépendantes que j'ai visitées appartiennent à la famille des langues malayo-polynésiennes et se rattachent étroitement au groupe dont le tagaloc est considéré comme le type. Ce groupe se compose d’un assez grand nombre de dialectes déjà connus; mais, sous le nom de Groupe tagaloe, je comprendrai seulement le tagaloc, le bisaya et le bicol, qui sont les plus répandus ® et qui sont aussi les seuls avec lesquels j'aie été en contact pendant mon séjour dans les provinces civilisées des Pilippines. 1 Après un exposé succinct des rapports que ces dialectes présen- tent soit entre eux, soit avec le malais, l'examen des vocabulaires et des phrases que jai recueillis chez les tribus indépendantes montrera que les dialectes de ces tribus doivent être classés dans le groupe tagaloc. I Les affinités du malais et du groupe tagaloc sont étroites, les caractères essentiels de ces dialectes sont identiques. Dans ces langues, il n'y a pas, à proprement parler, de parties du discours; théoriquement tous les mots peuvent être considérés comme des () Area occupé par ces dialectes et nombre d’indigènes qui les parlent : Tagaloc : Manille et les provinces voisines; environ 1,200,000 âmes. Bisaya et ses divers sous-dialectes : les îles Bisayas (entre Lucon et Minda- nao) et ies pueblos des côtes de Mindanao, 2,500,000 âmes. Bicol : provinces de Albay, Camarimes-Norte, Camarines-Sur, partie de celle de Tayabas (S.E. de Lucon), 350,000 âmes. | — 389 — racines n'ayant par elles-mêmes qu'un sens vague. Leur valeur comme substantif ou objet, comme verbe ou action, est déter- minée par des affixes, peu nombreux en malais, multiples et d’un usage compliqué dans le groupe tagaloc. Ainsi les racines sulat (malais)(), lacas (tagaloc) n'acquièrent un sens précis que par l'adjonction d’un préfixe : {er-sulat di batu «écrit ou gravé sur pierre»; ma-lacas na tauo «un homme vigoureux ». Toutes les racines, y compris celles qui répondent à nos adverbes et à nos prépositions, peuvent former par ce moyen des substan- tifs, des adjectifs ou des verbes : Djaw (malais) «loin » — djaw-lah dia «qu'ils s'éloignent». Onsa (bisaya) «comment?» — onsa-on co ? « que ferais-je ? » Le malais vulgaire, parlé dans tous les ports de la Malaisie, réduit l'emploi des affixes au minimum; dans ce dialecte, la place occupée dans la phrase par la racine suffit le plus souvent à en déterminer le sens : 'açi sama saya puxur üu — Donne-moi ce marteau; et : Dia PuKuL beçi Yang panas — Il frappe Île fer chaud. Mais ces phrases ne sont pas correctes, elles appartiennent plutôt à un jargon malais qu'a la langue malaise; un Malais qui sait sa langue dira, dans le premier cas : PEMUKUL tu, et, dans le second : dia MEMUKUL. Dans le groupe tagaloc, que ses rapports restreints avec les Européens et les difficultés qu'il leur oppose ont préservé d'un jargon collatéral, les particules sont beaucoup plus nombreuses qu'en malais, et l'usage en est à la fois infiniment plus néces- saire et plus compliqué. C’est la seule, mais très grande difficulté qui rebute le plus souvent les Européens. Les sons du malais et du tagaloc se trouvent tous dans le fran- cais, sauf le ng (n + h), que les auteurs espagnols écrivent ng. Angin (mal.) et hangin (tag.) «vent» se prononcent anhin et han- hin, avec cette différence que le ng tagaloc est beaucoup plus nasal que le nÿ malais. Ces sons spéciaux ne présentent pas de diffi- culté pour les personnes de langues néo-latines, et les Français, par exemple, surlout ceux du-Midi, parviennent rapidement à parler le malais sans accent étranger. Le groupe tagaloc possède en outre le mg (m + h) et le ÿn (qg + h), ce dernier particulier au Dans la transcription de tous les mots malais, ele., uw a toujours la valeur de notre ou, — 390 — bicol. Le 7 consonne et le f manquent; le malais seulement pos- sède ce son pour les mots d’origine arabe. Dans les deux groupes, la forme active est rarement employée ; la signification passive de la plupart des verbes malais, même à l'état de racine dépourvue d’affixes, est clairement établie dans la belle grammaire de M. l'abbé P. Favre 1); le même fait se repro- duit dans le groupe tagaloc, peut-être avec plus de généralité encore : Malais : Wang itu sudah dia ambil : «Il a pris cet argent; » littér. : Cet argent À ÊTE Pris par lui. Tagaloc : Biggyan mo ang bigas : « Donne du riz; » littér. : Soxr DONNÉ de toi le riz. Le sens passif de la racine isolée est seulement moins apparent en tagaloc, parce que cette racine n’est presque jamais employée sans affixes dans le sens verbal. Du GExRE. — Tous les mots, racines simples ou pourvues d’af- fixes, sont invariables; le genre est exprimé par les mots : laki-laki (mal.) lelaki (tag.) «mäle», et perampuan (mal.), babay (tag.) « femelle ». Dans le groupe tagaloc, ces mots servent aussi bien pour les personnes que pour les animaux ; le malais emploie exclu- sivement pour les animaux : djantan « mâle », betina « femelle ». Du xomgre. — Les pronoms personnels seuls ont un pluriel en malais; à l'exception de ce cas, le pluriel est exprimé soit par la répétition du mot, soit par un adverbe de quantité : orang itu «cet homme »; bagnaqg orang ou orang-orang « des hommes ». Dans le groupe tagaloc, le pluriel est toujours exprimé par la par- ticule mga invariable (maÿna, mgna en bicol) : ang tao «l'homme», ang mÿa tao «les hommes ». Tels sont, outre l'identité des racines (au moins de la plupart), les principaux caractères communs des langues malaise et tagale. Un examen sommaire des diverses parties du discours donnera une idée de leurs différences essentielles. 1. Arricce. — L'article manque en malais, à moins qu'on ne % Grammaire de la langue malaise. Vienne et Paris, 1876. — 391 — veuille considérer comme tel yang, qui est plutôt un pronom rela- tif. Le groupe tagaloc possède deux articles : si pour les noms propres et ang pour les noms communs; ils servent pour les deux genres. Ang est invariable; son pluriel se forme en ajoutant mÿa, magna, mna. L'article st se décline de la facon suivante : TAGALOC. BICOL. BISAYA. D A — — — Re. singulier. pluriel, singulier. pluriel (1). |singulier. pluriel. Nominatif... si. sina. su. sa. si. sa. Génitif..... cay ou ni. nina. qui ou nm). na. ni. na. Dati 2. cay ou nu. cana. qui. na. can. cu. Accusatif ... cay. can«. qui. na, can. ca. ANSE ENS cay. canda. qui. na. can. ca. Nominatif... ang. an. anq. Génitif..... sa Où nant. TU, CAN OU S&. sa. Datifesains:s sa. sa. sa. Accusatif . .. sa ou nan. niN , Can OU SA. sa. Ablatif..... sa. nin, can ou sa. sa. I est évident que ce n’est pas là une déclinaison proprement dite; les diverses personnes sont simplement indiquées par les particules sa, ca, can, ni, etc., qui sont identiques à celles du ma- lais ou en dérivent : kan, akan «à, pour »; deri, di «à, par » (. 2. Sussranrir. — En malais comme dans le groupe tagaloc, la racine isolée est rârement employée comme substantif; elle ac- quiert celte signification au moyen de particules, préfixes et suf- fixes, employées seules ou réunies. Ex. : MALAIS. RACINE. SUBSTANTIF, Mokan-manser "260. makan-an, vivres. Mt mouriL 2-24 20e ner ka-mati-an , la mort. Adjar, apprendre. ..........4 peladjar-an , instruction. Bunoh, tuer, : 21: v0in4 atr-anek pem-bunoh-an, meurtrier. Djaib , poudre. 0. Vétateie pen-djaib , tailleur. ÉTRAPAN ONE Pr Ce MN ont peng-lihat-an , la vue. Mandr, se baigner. 2.0, per-mandi-an , lieu où l’on se baigne. M Le pluriel se forme aussi avec mÿa et mgna (bic.) = St Mja Pedro «les Pierre». Sa Pedro signifie plutôt : Pierre et les siens, Pierre et ses camarades. ) J'écris can, qui, au lieu de kan, ki, pour me conformer à l'orthographe adoptée par tous les auteurs espagnols. RACINE. Pusuli, se baigner... Sama, faute, péché. .. Masid , observer. ..... num, (boite te Dlarmpluie eee Eee Tanod, garder....... Saquing, banane. .... RACINE. Raut nuire PARCEUE Haron, maison....... Bansay, beauté....... Tacot, craindre...... Surat, écrire. Mahé coudre Perte L4 Cacan, manger. ..... RACINE. PUS ANT Er Bios piele EEE Hubug, s’enivrer. .. Tahom, être beau..... Sulat, écrire. ....... TMNOL CL AMENE Putssblanc re Re Cele neeltetr ss. DÉC ON MOLC ss... sus _........ _.... eo _.s....., — 392 — TAGALOC. SUBSTANTIF. pusali-an, lieu où lon se baigne, ca-sama-an, pécheur. mapag-masid, observateur. pala-inum , buveur. tag-ulan, temps de pluie. taga-tanod, pasteur. saguinq-an , jardin de bananiers. BICOL. SUBSTANTIF, ca-raut-an, méchanceté. cag-haron, propriétaire. ca-bansay-an, beauté. pagca-tacot, crainte. para-surat, écrivain. para-tahé, tailleur. cacan-on, ViVres. BISAYA. SIDHSULNANES ca-tapus-an, fin. ca-balo-an, carrière. pala-hubug, ivrogne. pagca-tahum, beauté. pag-sulat, écrivain. en Pol ca-ilum, noirceur. ca-puti-an, blancheur. Parfois la première syllabe de la racine se modifie ou est re- RACINE. Sapu, balai, torchon. . Samun, püler........ RACINE. Tahi, coudre....... Säca, labourer....... Holog, tomber. ..... doublée au contact du préfixe. MALAIS. SUBSTANTIF. LADA FACE pegn-apu , balayeur. SARA rs pegn-amun, Voleur, pilard. TAGALOC. SUBSTANTIF. Rand à mana-nahi, tailleur. RL S Face mag-sa-sâca , laboureur. ca-ho-holog-an , passage difficile, lieu où les chutes sont fréquentes. — 393 — BISAYA. RAGINE. SUBSTANTIF. Sala faute/ péché. Ris. 2.1. maca-sa-sala, pécheur. Daldiscouci seen AE mog-u-uali, orateur. Hasomenseioner. 0-0 deu mag-to-toon , professeur. Dans le tableau précédent, la signification de chaque racine est indiquée par un verbe ou un adjectif, afin d'abréger. I ne faut pas oublier que cette traduction n’esl pas rigoureusement exacte; putus, par exemple, ne signifie pas plus fin que finir; cette racine ex- prime seulement une idée abstraite de conclusion, d’accomplissement. Quant aux mots formés par l'union de la racine et des affixes et que nous avons classés parmi les substanlifs, afin de suivre dans cette étude l’ordre adopté pour les langues européennes, il faut être averti que, dans le groupe tagaloc, ils ne représentent pas ious exactement cetle partie du discours; plusieurs sont, à vrai dire, aussi bien adjectifs que substantifs, et même peuvent étre considérés comme des verbes. Pagsulat (bis.), par exemple, peut être employé comme un infinitif et se traduire par écrire, le sens précis de tous les mots n'étant indiqué que par des particules in- dépendantes et par leurs rapports mutuels dans le discours. Ex. : Pourquoi écrirais-je cela? Onsaon co pagsulat niaca ? (bis.) Litté- ralement : Pourquoi je écrire cela? Le sens de cette phrase est absolument précis, et cependant, sur les quatre mots qui la composent, il en est deux qui, pris isolément, n’ont pas un sens déterminé, car onsaon (racine : onsa) signifie tout aussi bien que faire? Exemple : Onsaon cd? « Que ferais-je ? » 3. Ansecrir. — Dans tous les dialectes, l'adjectif est invariable el suit le substantif. En malais, la racine. seule est fréquemment employée comme adjectif : kuda itam «le cheval noir »; orang beçar «homme grand, grand personnage »; souvent aussi l'adjectif est formé au moyen des préfixes ber, ter : ber-laki « mariée», de laki « homme, époux »; ber-buluh « garni de plumes », de buluh « plume »; ler nama « célèbre », de nama «nom ». Dans les deux cas, le sub- stantif est souvent séparé de l'adjectif par la particule yang, dont le sens peut être assimilé à celui de notre pronom qui : Le cheval noir : kuda ilam ou kuda yang itam. Une femme ma- riée : Perampuan berlaki où yang berlakr. * — 99h — Dans le groupe tagaloc, l'adjectif, comme le substantif, est tou- jours formé par l'union de la racine et d’un ou de plusieurs af- fixes. TAGALOC. BAGENIE SDPECRUE Put blancs eh pale ONE ma-puti, blanc. Casugeiétie ton RP EEE ma-cusugq, fort. AU IT NS AN En sent ma-taua-in , rieur. Tacot, craindre. ............. ma-ta-tacot-in, peureux. CONS RARE ae ee de es galis-in , galeux. Dion ROC A dtotoho bot a 2er qua pala-usup , processif. BICOL. RACINE. ÉDTECREE Dutrihlancs ei ire entr ma-puli, blanc. Cote Été Osborne ma-cusug, fort. Hindqenunn CCE POCEECEE ma-hinug, mür. Dis PUS déni br oiole para-daya , trompeur. Hamisidoux LE UE MENT ma-hamis , doux. Anac Mtqueursiforte AA LN GE 20 maqui-arac , adonné à la boisson. Babay.Hfemimey 16 Mr Out maqui-babay, débauché. BISAYA. RACINE. ADJBCTIF. Putuaiblan ce Arr ma-puli, blanc. Buhat "travailler. 4.1. MU himuhat , laborieux. Gaoniimanoenter "HO AC ERORE hinÿ-caon , vorace. Gagmatenner EP EEE hili-gugma-on, estimable. Polongparles-1330. 0e. tig-polong , bavard. Gahom, dominer. ............ maca-qa-gahom , puissant. Babuy-Mermme 22" PeRERRErEE maquig-babay, débauché. Tao thommen nee teen quina-tao, humain. Dans ces trois dialectes, encore plus fréquemment qu'en ma- lais, le substantif est séparé de l’adjectif par une particule, le nga (n + ha), transformation évidente de yang et qui a la même valeur. Le comparatif est formé en malais au moyen de l'adverbe lebeh « trop» et des prépositions deri, deri pada «de, de là ». Orang ini lebeh baïq deri pada yang lain : Cet homme est meïlleur que l’autre. Le superlatif est exprimé soit au moyen du préfixe ter, soit — 395 — au moyen des adverbes terlalou «extrêmement » et sakali « comple- tement, tout à fait». Kapal ter-beçar «très grand navire». Di atas bukit terlalu tinggi «sur une montagne très élevée ». Dans le groupe tagaloc, ie comparatif se forme soit au moyen des adverbes labi « davantage » ei pa «encore », isolés ou réunis, soit simplement au moyen de la préposition sa «à », précédent l’objet pris pour terme de comparaison. ; Ex. en bisaya : Le buffle est plus courageux que les chèvres : Labi nga maisuc ang carabao sa mÿa canding. Louis est le meilleur des hommes : Si Luis labi pa nja maayo sa n{lanan. Les fleurs sont encore plus belles que les perles : Ang mga bulac labing pa maanag sa mÿa mutia. L'or est plus précieux que l'argent : Ang bulauan mahal sa salapi. Le superlatif est simplement caractérisé par un adverbe, tel que caayo «extrêmement ». Bata na maalam caayo «enfant très sage ». Tao nga palabila-bi- hin caayo « hommes très orgueilleux ». Le tagaloc forme des diminutifs pour les adjectifs, comme aussi pour les subslantifs, au moyen du préfixe ma et de la rédu- plication de la racine : ma-buti-buti « médiocrement bon » U). Les nombres cardinaux ne présentent que de légères différences en malais et dans le groupe tagaloc. Les nombres ordinaux se for- ment à (lexceplion de premier) au moyen des préfixes ka, ica. MALAIS, TAGALOC. BICOL. BISAYA. Premier. ... pertäma. naon«. nahona, nahauna. Second. .... la dua. ica-laua. ica-dua. ica-dua. Troisième... ka tiga. ica-llo. ica-tolo. ica-llo. Dixièéme.... ka pulu. ica-puo. ica-polo. ica-polo. D Ensayô de gramatica hispano-lagala, par le R, P. Fr. Toribio Minguella, Manila, 1878. — 9396 — ÎL. PRONOM. — PRONOM PERSONNEL MALAIS. aku (peu usité); saya et samba, employés habituellement, sont des substantifs dont le sens littéral est : serviteur, esclave. ku se place après le substantif et s’unit à lui; tuanku «seigneur de moi, monseigneur ». kami, désignant la personne qui parle et celle à qui l’on parle. ktta, excluant la personne à qui l'on parle. angkaw, inusité; est suppléé par le nom ou la qualité de la per- sonne à qui l'on parle. En s'adressant à un domestique, par ex., on ne dit pas : Ta viendras, mais Ali viendra. ANT RE | vas | | (lu, terme de mépris, est une importation chinoise). { kamu, peu usité. fl r x : Vous... mu, employé dans le même cas que hu : tuan-mu «votre seigneur, ; l 3 U votre maitre ». { iya, inya, diya, dia. IL, elle La contraction nia, na est très usitée après le substantif : rupa- = L Hs. elles | 92 la forme de lui, sa forme». Très souvent aussi, ce mot est em- ; ‘} ployé uniquement par euphonie entre deux mots ou à la fin d’une phrase. Les divers cas sont indiqués au moyen des prépositions, etc., sama, akan, ka, pada , etc. PRONOM PERSONNEL DU GROUPE TAGAELOC. Dans ce groupe, le pronom personnel parait moins simple au pre- muer abord; mais il suffit du plus léger examen pour se convaincre qu'il ne diffère du malais que par des particularités peu impor- tantes et que sa prétendue déclinaison n'existe pas. Mais tandis qu'en malais la moitié des formes du pronom personnel sont inu- sitées ou peu usilées, toutes les formes sont également employées dans le groupe tagaloc. En outre, inversement de ce qui a lieu en malais, kita est pris dans le sens général et kami dans le sens exclusif. TAGALOC. BICOL. BISAYA. Nominatif. ac. ac. aco. Génitif... co, aquin. CO , NIACO , SaCO , sa-| aco, co, naco. coya. Je sous 5 . 2 Datif.... sa aqun. sacÔ, sacoya. canaco. Accusatif. sa aquin. sac, sacoya. canaco. Ablatif... 5a aquin. sacô, sacoya. canaco. D. Nous!. =. (général) Nous. (exclusif) Il, elle... Ils, elles... Nominatif. Génitif.…. Dati Accusatif. Ablatif. .. Nominatif. Génitif.…. Date re Accusatif . Ablatif. .. Nominatif. Géniif.….. Date: Accusatif . Ablatif. .. Nominatif. Génitif... Date Accusatif . Ablatif. .. Nominatif. Génitif.…. Datits en Accusatif . Ablatif... Nominatif, Géniuf... DAC Accusatif . Ablatif. .. = op TAGALOC. tayo. alin , natin. sa atin. kami. amuin, namin. sa amin. Îcao, ca. Tyo, mo. s& 1y0. kay. into , ninty0. sa iny6. siya. caniya , nya. sa caniy«. sila. sila, canila. sa canila. BICOI.. kila. nialo, ta, saloya, sato. satoya, sat6. kan. niamo , SANO , Ni sa- moya. Samo , samoya. ict. imo, mo. catmo. kamo. into. caninto. stya. T& , canya. cania. sinda. ninda , caninda. caninda. BISAYA, kita. ato, ta, nato. canato. ami. amo , namo. canamo. Icao. imo, MO, NUNO canimo. kamo. Inio, niniyo. caninio. ‘sta. ya, na. cania. sila. ila, nila. canila. On voit qu'il n'y a là rien qui ressemble à une déclinaison proprement dite et que les cas sont indiqués par les particules ka, sa, la, ni, sauf peut-être pour la première personne du tagaloc. Pronom possessir. — Les exemples précédents rendent inutile un tableau comparatif détaillé pour les autres pronoms. Le pronom possessif malais, invariable pour tous les genres, les cas et les nombres, est pugna, toujours placé après le sujet : — 398 — «mon embarcation» saya pugna praw; «leur maison» dia pugna rumah. Dans le groupe tagaloc, le pronom possessif est formé par le génitif du pronom personnel, toujours suivi, par euphonie, des consonnes ng. Ex. : aquing amin (tag.) «mon père». Ce pronom précède toujours le substantif. Ce pronom suit la pseudo-déclinaison indiquée pour le pronom personnel. Dans ce groupe, comme dans le malais, le pronom possessif est souvent remplacé par une des formes brèves du pronom personnel, toujours placée après le substantif. La forme anac-mo «ton enfant », par exemple, est commune au malais et au groupe tagaloc. PRONOM DÉMONSTRATIF. — Le malais ne possède que deux pro- noms de ce genre : ini «ce, celui-ci»; tu «celui-là, cela». Le groupe tagaloc en a trois et quatre : TAGALOC. BICOT.. BISAYA. [ Nominatif... «to. ini. quini. Ce, cette, Genitif, etc.. dito, nito. caini. ntüunt. celui-ci, Nominatif... vert, art. At APTE cart, caron. celle-ci , Gémuts ete dineidini MIRE SRE CE niari, niaron. ceci. Re : : Nominatif... zyan. tyan. cana. Génitif, etc.. diyan, niyan. caiyan. nian«. Celui-là, { Nominatif... yaon, yobn. idto. cadto. celle-là, cela.| Génitif, etc.. doon, niyoon. caidlo. niadto. Pronom RELATIF. — La particule yang remplit ce rôle en malais pour tous cas et pour tous les genres. Xapal yang beçar «le navire qui (est) grand»; contractée en nga et ng, elle est employée de même dans le groupe tagaloc. Yang, nÿa et ng sont aussi employés très fréquemment par euphonie, alors même qu'ils sont absolument inutiles à la clarté du discours. Bunga yang merah (mal.) signifie « fleur rouge » aussi bien que « la fleur qui est rouge ». Kami nÿa mga tao ou kaming nga mÿa tao (bis.) «nous, hommes », ou «nous qui (sommes des) hommes ». 9. Verre. — De toutes les parties du discours, c'est celle qui s'écarte le plus des règles suivies dans les langues à flexion. Dans le groupe tagaloc, les moyens d'exprimer l’action sont nombreux, — 399 — complexes et l'étude en est hérissée de difficultés. Quoique très différent du verbe des langues néo-latines par exemple, le verbe malais a du moins une existence propre et il est facile d'exposer la loi qui préside à sa formation. Les verbes auxiliaires étre et avoir manquent en malais; l'idée qu'ils expriment est représentée par ada, invariable, et qui ne contribue jamais à la formation des temps. Les autres verbes sont forinés par l'union de la racine et d’un ou de deux affixes, comme dans les exemples suivants : PRINCIPAUX AFFIXES DONT L'UNION AVEG LA RACINE CONSTITUE LE VERBE EN MALAIS. ATCSRIREE AFFIXE. RACINE. VERBE. © baïq, bien. ber-baiq-an, faire le bien. bau, odeur. ber-bau, exhaler une odeur, Ber, Ber-an.. | anaq, enfant. ber-anaq, enfanter. | anag, enfant. ber-anaq-an , avoir des enfants. RO EE 7e adjar, lecon. bel-adjar, apprendre. 12 AO makan, manger. me-makan , manger. Meng, hikis , effacer. meng-hikis , effacer. Meng-kan. hangat, chaud. meng-hanqat-kan , faire chauffer. Megn, sutji, net, propre. megn-utji, laver. Megn-kan. | sutjr, net, propre. megn-utji-han, purifier. M djatuh , renverser. men-djatuh-kan, renverser. en, : à ge À ï djaga, veïller. men-djaga, veiller, garder. Men-kan. : : Ë TES : : djaga, veiller. men-djaga-han , réveiller, faire veiller. Mem, balit, enveloppe. mem-balit, envelopper. Mem-kan. balit, enveloppe. mem-balit-kan, envelopper. On voit que les verbes dans la formation desquels intervient le suffixe kan expriment une idée de puissance, de causalité; ce fait ne souffre guère d’exceptions. PASSIF. Le préfixe di est celui dont l'usage est le plus fréquent; ül est employé seul ou avec le suffixe kan; il en est de même de ber et de ka. Di lina, vil. di-hina-kan, être avili. Dik é bunoh, tuer. di-bunoh, être tué. i-kan. à Ù L buang, renverser. di-buang, être renversé. 9» fl Ber, kasnt, chaussure. ber-kasut-kan, être chaussé. Ber-kan. hirit, traîner. ber-hirit, être traîné. Naam 2 malkan , manger. ka-mal:an-an , être dévoré. — 100 — Les participes passés sont plus spécialement formés par le pre- fixe ter : surat, écrire. ter-sulat, écrit. tunu , griller. ter-tunu, grillé. tulong , aider. ter-tulong , aidé. tulis, dessiner. ter-tulis, dessiné. Cette divison en verbes actifs et en verbes passifs n’est pas ri- goureuse; ber, par exemple, indique aussi bien une action exercée que subie, ex. : ber-hirit signifie «être entraîné», ber-tangoh — mugissant, et ber-adang — être en embuscade. D'un autre côté, presque tous les verbes à forme active pour- raient être interprétés dans un sens passif; ber-anaq répond en- core mieux à l’idée être pourvu d'enfants qu’à celle d’enfanter; de même, bel-adjar — être enseigné, et megn-uli-kan — être pu- rifié, etc. H n'existe pas de conjugaison; les divers temps sont indiqués au moyen des racines nanti — attendre, signe du futur; soudah — déja fini, signe du passé; et au moyen de plusieurs conjonctions ou adverbes, dont les plus fréquemment employés sont kalu, dji- kalaw, djika — si. Ex. : Faire, travailler. Je travaille. Tu travailles. Il ou elle travaille. Nous travaillons. Vous travaillez. Ts ou elles travaillent. Je travaillais. J'ai travaillé ou j'a fini de travailler. Je travaillerai. Je travaillerais. Si je travaillais. Si j'avais travaille. Travaillé. Travaïlant. INFINITIF. Mem-buat. INDICATIF. Saya membuat. N, membuat. Dia ou iya membuat. Kita ou kami membuat. N. ou kamu membuat. Dia membuat. Sayä sudäh membuat. Sayä sudäh membuat. Sayä nanti membuat. CONDITIONNEL. Djika..…. Djika sayà membuat. sayä nant membuat. ° Djika sayà sudäli membuat. PARTICIPES. Ter-buat où di-buat, ou per-buat. Ber-buat où ber-buat-kan. — AOL — l'impératif est formé par le suffixe lah : buat-lah «travaille». Le suffixe Eah sert pour l'interrogation : Buat-kah ? « travaïlles- tu?» VERBE DANS LE GROUPE TAGALOG. — Les moyens d'exprimer l’ac- tion sont, dañs ce groupe, beaucoup plus précis et infiniment plus compliqués qu'en malais, pour les raisons suivantes : Les modes et les temps ne sont déterminés que d’une façon sub- sidiaire par les particules équivalentes aux conjonctions et aux pré- positions du malais. Les divers affixes déterminent non seulement le moment de l’action, mais encore la manière doni celle-ci est effectuée, et souvent aussi le lieu. La signification de chaque aflixe n’est pas invariable, mais souvent elle change suivant la racine à laquelle elle est liée, et aussi suivant que le verbe est employé à lactif ou au passif. La voix active est rarement employée; chaque voix passive a trois formes distinctes, caractérisées par des affixes spéciaux non seulement pour chacune de ces trois formes, mais encore pour les divers temps de chaque forme. Les trois formes du passif ne peuvent être indifféremment mises l'une pour l’autre; les règles qui déterminent leur emploi, variant avec chaque racine et d'après le mode de l'action, paraissent échapper à toute classification. Une des conséquences les plus importantes des principes pré- cédents est que le verbe (il serait plus exact de dire le mot com- posé qui exprime l’action) ne peut que rarement être traduit par le verbe français seul. C’est dans ces expressions verbales que le génie des langues de la famille malayo-polynésienne se développe d’une façon caracté- ristique; à l’état naissant dans le malais, il domine dans le groupe tagaloc et acquiert là sa propriété la plus remarquable, savoir, la faculté de rendre, par la simple union d’une racine et d’un af- fixe, des idées qui ne peuvent être exprimées, dans les langues à flexion, que par une phrase entière ou par des métaphores. Ex: PisATAE ei NaGaqQuina-cuiza ug bisti. I aime à s’habiller comme un Espagnol. TAGALOG ... SUMASA-BAITAY siya. I reste continuellement chez lui. BIÉOC 2, NAQUIQUI-0LAY ac6 saimo. Je te parlerai, st tu le permets. Une même racine pouvant être unie à un grand nombre d’af- MISS. SCIENT, -— XI, 26 LMPNIMUNIE NATIONALE, ee — fixes et de particules exprimant des modalités différentes de l'action, et à plusieurs particules (adverbes, prépositions, etc.) précisant les circonstances de temps, etc., la plupart des auteurs ont considéré beaucoup de préfixes comme donnant lieu à autant de conjugai- sons. L'un d'eux (1) en compte seize pour le dialecte bicol, cha- cune de ces seize conjugaisons principales comprenant plusieurs conjugaisons collatérales qui expriment la même idée ou une idée analogue dans chacune des deux voix, au moyen d’affixes peu dis- semblables, mais qui ne peuvent être indifféremment pris l'un pour l’autre. Par exemple, la treizième conjugaison de cet auteur comprend les conjugaisons collatérales : Nani, nagui, napani et nacani, pour l'actif; Pani et pacani, pour le passif, Nani, plus usité, indique que le sujet est modifié, transformé, et acquiert la qualité indiquée par la racine du verbe : Nani-sukà idtong arac. Devenu vinaigre ce vin. Ce vin s’est changé en vinaigre. Nani - tao an aqui nin Dios. Devenu homme le fils (de) le Dieu. Le fils de Dieu se fit homme. Cette conceplion du verbe ne me paraît pas tenir suffisamment compte de l'esprit des dialectes de la famille malaise; en outre, elle en complique l'étude. Dans le groupe tagaloc, de même qu’en malais, il n'existe ni conjugaison proprement dite, ni verbes auxiliaires; la fonction auxt- liaire de ces verbes est remplie par les affixes. Etre et avoir signifiant: existence, présence, qualités, possession, abondance, sont sous-entendus, ou exprimés par : TAGALOC. BICOL. BISAYA. A . Etre..... may,ay,na sa, cay. | yaon, na pa. mao, MAN, ANA, ANAQ, tUG. Avoir.... may, Mmayroon. mey,1qûa, MA, MAN. duna , may. Tues bon. Îcao ai magaling. | Icao na marahay. Icao man marayao. J’ai duriz. Mayroon cé palay. | Mey cé palay." Duna cé palay. () Arte de la lengua bicol, por M. R. P. Fr. Andrès de S. Agustin, dado à luz por el M. R. P. Fr. Manuel Crespo. Manïla, 1870. — A0 — Ces particules n’ont aucun des caractères du verbe, car elles sont invariables; elles répondent mieux à l’idée que nous nous faisons des adverbes, sens dans lequel elles sont fréquemment em- ployées, tandis qu'elles sont le plus souvent sous-entendues dans les cas où elles rempliraient la fonction de verbe. Ex : LÉ TAGALOC. BICOL. BISAYA. Où est-11?. ... Nasadn sia? Haen sia? Haïin sia? Où id? Où il? Où id? Les affixes qui donnent à la racine un sens verbal doivent être divisés en deux catégories, suivant que ce sens est actif ou passif. En malais, les aflixes employés pour former le passif sont peu nombreux; dans le groupe tagaloc, les affixes du passif sont presque aussi multipliés que, ceux de l'actif. Voici les principaux affixes, actifs et passifs : 26. — 04 — SENS DONNÉ PAR L’AFFIXE À LA RACINE. 1. Habitude, fréquence; usage de l'objet indiqué par la racine. . 2. Potentiel, causal....... AR 3. Demander, permettre ........ 4. Ordonner, permettre... ...... 5. Réciprocité, égalité. . ....... 6. Réciprocité, simultanéité ; se joindre à une action déjà COMMENCÉ: se eo lee ee en» » 7. Réitération- "#0..." 0." 8. État; apparence; qualité durable. 9. Être RÉDUÉ ee eeepc 10 SUMUlATIONS TEEN Re 11. Erreur, hasard: acte soudain ou L involontaire... ............ 12. Transformation... ........... 13. Signification très variable; fré- quemment usité dans le sens neutres TE rie liens lets liens TAGALOC. ES ACTIF. PASSIF. na, nan, NAN. | -pinan, ipinan. EXx.: bangca, embarcation; ma-m-angca , aller e bateau. naca. | na, nai. Ex. : gaua, faire; maca-qaua, pouvoir faire. napa. | pina, ipina. Ex. : ampon, protéger; pa-ampon, demander pro tection. nagpa. | pina, ipina. Ex. : gaua , faire; magpa-qaua, ordonner de faire. na: pinag, ipinag. Ex. : tus, souffrir, supporter; mag-tus, se supporte mutuellement. naqui. pinaqui, ipinaqui. Ex. : usap, parler; maqui-usap, se mêler à la con versation. essor ve s esse eee eos ec ee ee ee te naqca. ; pinagca, ipinagca. Ex. : palad , bonheur; magca-palad, être habituel lement favorisé par Îa fortune. ses eee es eee eee see eee 0e ee 0e ee nag. pinag , ipinaq- Ex. : matapang, brave; nag-matapang , faire le fan faron. nacan. | ipinagcan, pinagcan. Ex. : taua, rire; nagcan-ta-taua, rire malgré soi. naquin. ‘| pinaqgun, ipnaquin. Ex. : bato, pierre; maquing-bato, se changer e pierre, devenir aussi dur que la pierre. N. B. Il y a encore en tagaloc une particule essentiellement active um (ibig, vouloir; um-big, passé; tubt en bisaya : abu PASSIF. ———————_——————— ACTIF. dina , na. | ma, min«. Ex. : surat, écrire; muüna-surat, écrire habituellement. acu. na. Ex. : sopog, honte; 'naca-so-sopog , faire honte. aqui. | paqui. Ex. : olay, parler; naqui-qui-olay, de- mander la permission de parler. apa, nagpa. | pa, pagpa. Ex. : gubo, faire ; napa-quibo, ordonner de faire. agpa. | pagpa. Ex. : tabang, aider; nagpa-tapang, S'en- tr'aider. 0. . Lagctaga. pagpaca. Ex. : lupig, violent; nagtaga lupig, se mettre fréquemment en colère. agpar«. |. pagpara. Ex. : tahé, coudre; nagpara-tahé , coudre continuellement, sans repos. \apacang. | pacang. Ex. : caut, voleur; napacang-caut, avoir la réputation d'être un voleur. ani, naqui , uapant, pant , pacanL. nacant. Ex. : suka, aigre, vinaigre; nani-sula , s'aigrir, se changer en vinaigre. futur) qu'il faut éviter de confondre avec la venir, impératif um-abut, 2 2e passive tagale et avec les modifications présentées par mu EE ——————————————— ro BIS AYA. PASSIF. mu. | gu. Ex. : sacay, embarcation ; nu-sacay, s'embar- quer. naca, naCay. | qguica, ca, hin. Ex. : sulat, écrire; nana-sulat, pouvoir écrire. nanqut. ipan jui. Éx. : ilaba, aider ; nañg-laba, demander appui. napa. | quipa. Ex. : uban accompagner; napa-uban , ordonner de suivre. naqaca , nagCa. | guica. Ex. : matay , mort; nagaca-matay, s'entre-tuer. naqui , naqui. quipaqui , ipagui. Ex. : auay, se disputer, se battre; naquE-auay, frapper l'un sur l'autre. nagahi, naghi. | guihi, hi. Ex. : tolog, dormir; nahi-tolog , s'endormir à plusieurs reprises. naga, nag. gui Ex. : insic, Chinois; naga-insic , ressembler à un Chinois, vivre comme un Chinois. nagapinaca , nagpaca | pinaca. Ex. : dato, seigneur; nagapinaca-dato , avoir la A Q © A ? P ñ réputation d’être un seigneur, un homme puissant. nujapaca , naJpaCa. | guipaca, paca. Ex. : ual4, perdre, manquer; nagapaca-ualé , feindre d’avoir perdu quelque chose. naha, | gui, hi, hin. Ex. : tué, rire; naha-tué, rire malgré soi. nd, C4, QUIC, quina. Ex. : Aulug, tomber; nahulug, faire attention q 5 q pour ne pas tomber. na. — 406 — La plupart de ces affixes, formés par la réunion de particules qui, comme pa et na, ont un sens propre lorsqu'elles sont isolées, ne subissent que d’insignifiantes altérations en s’unissant aux ra- cines. Parfois la racine est modifiée à leur contact, soit par la sup- pression ou par le changement de sa première lettre (Ex. : fauag (bis.) mang-auag « appeler »; bonÿa (tag.) « fruit», ma-monga « porter des fruits »), soit par le redoublement de sa première syllabe, altérée ou non ([x. : dité (tag,) «ici», pa ri rit « Venir ici », luha (tag.) « pleu- rer», magcan lu-luha « pleurer involontairement »). Ces modifica- tions, qui varient à la fois suivant la racine et suivant l’affixe em- ployés, paraissent ne pouvoir être ramenées à des règles générales. Toutes les racines ne peuvent être unies aux divers affixes; l'usage seul peut renseigner à cet égard. Les affixes, bien qu'ils aient, pour la plupart, une ressemblance phonétique, seraient d’un immense secours pour l'intelligence des dialectes du groupe tagaloc, si le sens qu'ils impriment à la racine était invariable; mais il n’en est rien. La signification, dans chaque afhixe, n’est constante que pour les divers temps d’une même racine; la signification indiquée dans le tableau précédent est seulement celle qui paraït être la plus fréquente pour chaque affixe, et d faut être averti qu’elle peut beaucoup varier; ainsi : Nagaca-matay (His.) signifie « s'entre-tuer », nagaca-tabang « s’en- tr'aider»; mais nagaca-himungut signifie simplement «devenir barbu », etc.; à côté de naha-samad (bis.) « se blesser par mégarde », naha-higda n’a d'autre sens que celui d’« être couché». Pa (tag.) donne paaua «implorer le pardon », et pa-raya «se laisser trom- per », etc. CONJUGAISONS. Comme tous les mots de ces dialectes, l'expression verbale ne subit aucune modification relative aux nombres et aux personnes; ces particularilés sont simplement indiquées par le pronom, qui se place indifféremment avant ou après l'expression verbale. Les divers temps sont indiqués par les trois moyens suivants, réunis ou isolés : À.— Adverbes, conjonctions, prépositions, particules, indiquant l’accomplissement, une idée conditionnelle, le désir. Parmi ces mots, souvent combinés, et dont l'emploi varie suivant la préci- — 107 — sion, la fréquence, etc. de l'action exprimée; les plus usités sont les suivants : TAGALOC. BICOL. BISAYA. Particules de conjonction, " FE se souvent simplement eu- phoniques -......... at, &y, nu. ca, na. ca, TA, UJ. DEA HN na. na. na. Bucore, déja 0... pa. pa. pa. SRE ipays ire où cundi. cundi. cundi. TOUS: 0 A EE con. con. cun, ug. Puisset-il!...... MRC: nau«. unté. untä. PER, TS SRE lapus. tapus. tapus. Ces mots ou particules n’ont pas une valeur absolue; un de ceux dont l'emploi est le plus fréquent et le moins variable, et que l’on donne comme un signe d’une action passée, déjà accomplie, est cependant loin d'avoir un sens précis. Ex.: Nagabuhat pa ac6 sa . sinina : « Je travaille encore à cette chemise. » Nagsulat sia cahapon sa iang amahan : «Il écrivit hier à son père.» Dans le premier exemple, l’action exprimée est actuelle, malgré la présence de pa; dans le second, elle est passée, malgré l'absence de cet adverbe. B. — a. Répétition de la première lettre ou de la première syl- labe de la racine. b. Transformation ou suppression de lettres de l’affixe. Ex. : PRÉSENT. PASSE. FUTUR. IMPÉRATIF. RACINE, ÆE. Sn — — Lacad (tag.), aller. naca-la-lacad. | naca-lacad. | maca-la-lacad| maca-lacad. Buhat (bis.), tra- vailler, faire... naga-buhat. nag-buhat. maga-buhat. mag-buhat. Mais les règles, si elles existent, qui président à ces modifica- tions échappent à toute classification; il est certain, du moins, que, dans la plupart des cas, elles ne sont pas fixes, car on trouve souvent dans le même auteur des exemples semblables aux suivants : PRÉSENT. PASSÉ. HACINE: ES = Buhat (bis.), travailler, faire... naga-buhat. naga-buhat. Buhat (bis.), travailler, faire. . nag-buhat. nag-buhat. Cayo (bis.), demander... .... nang-«y0. nang-ay0. Tolog (bis.), dormir. ....... na-toloy. na-tolog. et de même pour les futurs et l'impératif. — 108 — c. Changement de a première lettre de l'affixe. C'est de cette modification que résulte essentiellement l'idée de temps. Les lois qui président à cette modification ne sont pas plus absolues que les précédentes ; néanmoins, je crois pouvoir formuler les règles suivantes, tout empiriques d’ailleurs et sujettes à excep- tions, mais qui me paraissent vraies dans la très grande majorité des cas : 1. Pour l'infinitif: la lettre initiale de tous les affixes devient p, et presque toujours les affixes se changent en pag; cet infinitif est très fréquemment employé comme substantif : Ang pag-buhat maayo (bis.) «il est bon de travailler, » littér. : le travailler est bon. 2. Les affixes tels qu’ils ont élé donnés dans le tableau ci-dessus sont les signes du présent et des passés. Au futur et à l'impératif actifs, leur n initial se change en m; ainsi les affixes na, naca, nagaca, etc. deviennent ma, maca, ma- gaca. ACTIF. Conformément à ces règles, la conjugaison active du groupe tagaloc peut être représentée par le type suivant : TAGALOC. BICOL. | BISAYA. INFINITIF. Chercher. Pag-hanap. Semer. Pag-tanom. Travailler, Paq-buhat. 1 faire. INDICATIF. PRÉSENT. Je cherche. Nag-hahanap | Je sème. Nag - tanom | Je fais. . Naga - buhai CO. CO. co. Tu cherches. Nag-hahanap | Tu sèmes. Nag - tanom | Tu fais. Naga - buhat ca. ca. ca. Hs cherchent. Nag-hahanap | Hs sèment. Nag - tanom | Ils font. Naga - buhat stya. sinda. sila. IMPARFAIT. Je semais. Nag-tatanom cé. Je faisais. Naga - buhat Je cherchais. Nag-hahanap ) cô. co. PASSÉ DEFINI. Je cherchaï. Nag - hanap co. Je semaï. Nag - tanom co. Je fis. Nag - buhat J ca, — 109 — TAGALOC:. | BICOL. | BISAYA. PASSÉE INDEFINI. J'ai cherché. Naq - hanap | J'ai semé. Naq - tanom G P q J'ai fait. Nag-buhat na, na CO. na, CO. co. FUTUR. Je cherche - Mag-hahanap Je sèemerai. Mag - tanom | Je ferai. Maga - buhat ral. cô. cô. C0. IMPÉRATIE. Cherche. Mag - hanap | Sème. Mag - tanom | Fais. Mag-buhat ca. ca. ca. CONDITIONNEL. Je cherche - Mag - hanap | Je sèmerais. Mag - tanom | Je ferais. Mag - buhat rails. pa, CO, con. . pa, cé, con. pa, co, con ou ug. SUBJONCTIF. UE Que je cher- Mag - hanap | Quejesème. Mag - tanom Que jefasse. Mag - buhat che. cÔ, naua. cÔ, untd. co, untd. La traduction littérale du conditionnel indique le mécanisme de la formation des temps qui ne sont pas caractérisés par l'af- fixe. Ex. Mag-buhat pu cô, con. Travaillerai encore je, si. Tous les temps composés sont de même rendus au moyen de particules qui sont indispensables dans ce cas, mais qui, le plus souvent, interviennent aussi dans les temps simples pour préciser le moment aussi bien que la nature de l’action. PASSIF. Les règles précédentes ne s'appliquent qu'à la conjugaison active, dont l'usage est restreint; la conjugaison passive, est habi- tuellement employée; elle présente une grande complication. La conjugaison passive du groupe tagaloc comprend trois formes, désignées sous le nom de passives de : TAGALOG. BICOL. BISAYA. In. P I. JL. On. Um, un, on. An. An. An. — 10 — Théoriquement toutes les racines sont aptes à former un verbe et à être conjuguées indifféremment avec chacune des trois pas- sives; mais, en réalité, plusieurs racines ne sont employées qu'avec une seule ou avec deux des trois formes. Afin d'éviter de trop longs détails et la confusion, je ne parlerai que du passif dans le dialecte bisaya; les deux autres dialectes suivent d’ailleurs des règles semblables, sinon identiques. Les diverses racines du bisaya ne forment pas leurs passives d'une façon exactement semblable; cependant il me paraît possible ‘établir pour ces formes des règles à peu près aussi générales que pour l'actif. 1. Pour les trois formes, l’affixe de-l'infinitif est presque tou- jours pagca; l'infinitif passif, formé par l’adjonction de ce préfixe, est aussi employé comme substantif et renferme une idée d’abstrac- tion : Ang pagca-dios « la divinité ». 2. Les préfixes qui, quica, quihi, qui, quipa, indiquent le pré- sent et les passés pour les trois formes; en outre, la passive dite de an prend, aux mêmes temps, le suffixe an. Pour les futurs et pour l'impératif: æ. Passive de :. Les préfixes se changent en à, iq, iga. B. Passive de on. La racine prend le suffixe on, um, un; le futur redouble, en outre, la première syllabe de la racine. y. Passive de an. Cette passive prend le suffixe an et redouble, en outre, la première syllabe de la racine pour le futur. Exemple % de conjugaison passive dans les trois formes : Racine : buhat, faire, travailler. PASSIVE DE 1. PASSIVE DE UN. PASSIVE DE AN. INFINITIF. Pagca-buhat. | Pagca-buhat. | Pagca-buhat. INDICATIF. PRÉSENT. Gui-buhat co. | Gui-buhat co. | Gui-buhat-an co. @) Emprunté à Apuntes para una grammética bisaya-cebuana, por D. Tomas Oleros, Manila, 1869; œuvre peu volumineuse, mais d’une grande valeur. — All — PASSIVE DE 1. | PASSIVE DE UN. | PASSIVE DE AN. IMPARFAIT. Gui-buhat co pa. | Gui-buhat co pa. | Gui-buhat-an co pa. PASSE. Gui-buhut-an co na ou ta pus co na buhat-an. Gui-buhat co na ou tapus co na buhat-on. Gui-buhat co na ou tapus co na igbuhat. FUTUR. , Tbuhat on 1q-buhat. | Bu-buhat-on co. | Bu-buhat-an co. CONDITIONNEL. 1 buhat ou ig-buhat co pa | Bu-buhat-on co pa ou ug. Bu-buhat-an co na con ou con ou ug. ug. + Guibuhat co na, ug ou {a- Gui-buhat co nu con ou Gui-buhat-an co na ug ou pus co na 1gbuhat cun. ubus co na buhaton ugq. tapus co na buhatan con. IMPÉRATIF. Ibuhat mo. | Buhat-on mo. | Buhat-an mo. On voit que les particules jouent ici un rôle aussi nécessaire que dans la forme active, et qu'elles peuvent être employées indiffé- remment dans un grand nombre de cas : J'aurais fait, s'exprime aussi bien par: Gui-buhat co na u, Travaïllé de moi déjà si... que par : Tapas co na igbuhat cun. Fin de moi déjà travaillé si. Dans les trois dialectes du groupe tagaloc, les trois passives sont également usitées de préférence à la forme active, el c’est de cette multiplicité de formes que résulte la seule mais grande difficulté que l'étude de ces dialectes oppose aux étrangers. Dans la forme passive, l'agent est invariablement au génitif, et l'objet ou la personne sur qui s’accomplit l'action est au nomi- natif. Exemples : Passive de 1 (bisaya et bicol), in (tagaloc). Bis... Ihatud mo aco num. Soit porté de toi à moi cela. Apporte-moi cela. — 412 — Brcorrt 44 Itäo mo ang mÿna 1yang qubing sa magna helang. Soient donnés de toi ces vêtements à les malades. Donne ces vêtements aux malades. TagaLoc.... Papartitohin co sa bahay. Sera venu de moi à maison. J'irai à la maison. Passive de un, on (bisaya), on (bicol), 1 (tagaloc). BIS VAE Palitun mo ang humay. Soit acheté de toi le riz. Achète du r12. Bicor... 2. Cananon mo iyan tinapay. Soit mangé de toi ce pain. Mange ce pain. TaGaroc.... Îpinatolong mo tyang mangaqau«. Sera aidé de moi cet ouvrier. J’aiderai cet ouvrier. Passive de an. BisayA..... Guilodhan co icao. Agenouïllé de moi toi. Je m'agenouille devant toi. DICO ee Si Juan an pinagpabacalan cong qubing. Le Juan le être acheté du mien habit. Jean a acheté mon habit. TaGazoc.... Pinaardlan mo ang mÿa bata. Etaient enseignés de toi les enfants. Tu étais le maître de ces enfants. Il y a encore une autre forme de passif; elle est impersonnelle et n'est bien usitée qu'avec les passives de on et de an; on n’em- ploie dans cette forme que l'impératif : PASSIVE DE 1. PASSIVE DE ON. PASSIVE DE AN. Buhat (bisaya), faire. . Buliatan. Buhata. Buhau. Dans cette forme de passif, le sujet ou le régime sont sous-en- tendus, suivant l'importance du rôle qu'ils ont dans l’action. Exemple : « Donne-moi de l'argent : » Hatagut aco ug salapt; Soit donné à moi (de toi) de l'argent; si le fait essentiel est recevoir l'argent; Hataqut mo ug salapt; Soit donné de toi (à moi) de l'argent; si le fait essentiel est donner. — 13 — L’interrogation se fait au moyen des pronoms relatifs : TAGALOC. BICOL. BISAYA. Sino, ano, alin. An, arin. Quinsa, haïn. Anong. Le bisaya possède, en outre, la particule interrogative ba, dont l'usage est très fréquent : Onsa B4 ang quidala nia? « Qu'a-til em- porté? » Parfois na (bicol) «déja» est employé dans le même sens : Anong panahon x4? «Quel temps fait-il?» Ainsi qu'il a été dit, la faculté d'acquérir la signification verbale est inhérente à toutes les racines du malais aussi bien qu'à celles du groupe tagaloc; mais c'est seulement dans ce dernier qu'elle atteint tout son développement. Par rapport aux quelques formes malaises telles que ber-sama-sama (de sama « avec ») « agir avec cor- rection », seka-dua-kan (de dua « deux ») « agir d’après un consen- tement mutuel », les formes analogues du groupe tagaloc sont innom- brables, et celles dont les racines répondent à nos adverbes et à nos prépositions sont les plus usitées. En voici quelques exemples en bisaya : LENS ArDAIEL De cute ae n ae ae Umari ca : Viens ici. ATARICINe tt cle ee ee Gaule Arion mo canila : Approche-toi d'eux. Pie Re RER See Quipadalian aco nia : H m'a surpris brusquement, il m'a fait peur. Daianitennsrna tuner Dalion mo can pag buhat : Fais vite ce travail. Laïn, autrement ....... Ngano quilaïnan mo cana? Pourquoi as-tu mis cela de côté? Naog, en bas..... .... Pacanaogon mo nia : Dis-lui de descendre. Onsa, comment; quoi? .. Onsaon mo? Que ferais-je? Onsa, comment; quoi?... Guionsa ang imong pagbuhat ? Comment as-tu fait ce . travail ? ENTRE RTE Ulian mo añg imong ama: Retourne auprès de ton père. Piheons Ext UT à Ayao pagdili canila : Je ne le leur défends pas. DITS RON: ARS ANTUE Guidilian co na sia : Je le lui ai déjà refusé. — la — 6. ADVERBE, PRÉPOSITION , CONJONCTION , INTERJECTION. Plusieurs adverbes se rapprochent de nos locutions adverbiales, la racine étant le plus souvent précédée d’une préposition ou d’une particule, tels sont: MALAIS. TAGALOC. BICOL. BISAYA. Dedans.. Lee dalam, di da-| sa loob. sa irarum. sa alum, sa lam. ilalum. Dehors......... di kluar. sa labas. duman. so qauas, qué. En bas, dessous.. di bäwa. sa 1lalim. sa hilig. sa obus. En haut, dessus.. di atas. sa ibabao. sa ibabao. taas, ha taas. Un;peu :: siket, sa diket.| munti,caunti.| ca diquit. sa diot. À la fin, complète- Miernits I sa kali. tapus , tapus| tapus na. tapus, tlapus na. na. En arrière. ..... di blakan- sa licod. sa ribog. sibog,salibog. ET AR si ni. dini, dit ,| digdi, digdi-| dinhi, sa din- diyan. ho. hi. M en ee sa na. doôn. duman. diha, anha. Les prépositions le plus souvent usitées sont les suivantes : INR NT NE e di, ka, pada,| sa, ca. sa, can. sa, can. kapada., sa. De ER EE di, dert. sa, Ca. sa, can. ni, S4, Can. Pour tie veus ka, pada, ka-| sa, ca. sa, can. sa, Can aron. pada. CONJONCTIONS. Etre stat nie. dan, dangan.| at, ay, ni. 6. ug. Avec Li use sama. sa,nang,cay.| sa, can. uban, pal. On. 6-07 ataw. .| cun, caya. 6. con. ST LUEUR E kalu, djtka. | cun. cun. uq. Les conjonctions du malais correspondent exactement aux con- jonctions françaises et elles sont employées dans les mêmes cas; il n'en est pas de même dans le groupe tagaloc, où elles ne sont presque pas usitées dans le sens de et, l’énumération n'’exigeant pas cette particule; les affixes suppléent aux mots pour, avec, ou, si, d'un usage si fréquent dans notre langue; en revanche, sa entre dans presque toutes les phrases sans avoir une signification bien précise et sert plutôt de liaison. — 415 — INTERJECTION. MALAIS. TAGALOC. BICOL. BISAYA. Djangan. Houag. Hareé. Ayao. ont un sens prohibitif; elles s’'emploient isolément ou au début de la phrase toujours dans le sens de : Ne fais pas cela! Le malais est riche en interjections; elles sont surtout tirées de l'arabe, qui a exercé et exerce encore une grande influence sur la littérature. Le groupe tagaloc possède beaucoup moins de ces particules; la plus fréquemment employée est : Aroy, Harao, expression d'étonnement et d'admiration. PARTICULES DE LIAISON. L'usage de ces particules, très fréquent en malais, l’est encore davantage dans le groupe tagaloc. Les principales particules sont : MALAIS. TAGALOC. BICOL. BISAYA. . he æ Me He Qui, lequel, que. yang. nan gq. na, Cang. nang , nÿa. Sans signification, simplement eu- phonique... ... :...:.:....| ng. ng. ng. AR red ttes nc ye sa, ka. sa, Ca. sa, can. sa, ca, can. O0 SO ES at, at. a. ug. Interrogative .... kah. A AU: ba. A lui, le sien.... gna ou niya. Certes, encore... pun. pa. pa. pa. LH E Do RÉE RE PDE na. na. na, da. On voit qu’à l'exception de nq toutes ces particules ont une valeur q ropre, et elies sont aussi emplovées dans ce sens. Ex. : propre, y: Marais... Kitab YANG dikarang uleh pengarang itu: Les livres qui ont été com- posés par cet auteur. Bisaya... Umingon ca cania NGA umabut sie: Dislui qu'il vienne. Bicor..…... Sisay idtong aqui NA nagsasacat sa cahoy ? Quel est l'enfant qui grimpe à cet arbre? Mais le plus souvent ces particules ont une valeur est purement euphonique et elles ne modifient pas plus le sens général du dis: cours que notre t (dans a-t-il), dont elles remplissent exactement le rôle. — AIG — Gna — niya, pun (mal.) ng sont toujours suflixes; les autres par- ticules sont employées isolément; il n’est pas une phrase du groupe tagaloc qui n’en contienne une ou plusieurs. : MaLais... Timbang-kan semua-GNA barang-barang yang saya sudah bl. Pèse toutes marchandises lesquelles je déjà acheté. Bisaya ... Naauay man sila-NG duha. - Ennemis vraiment eux deux. Ces deux hommes sont ennemis. Marais... Maka radjah PUN menagnakan. Alors roi (certes) interrogea. Le roi s'informa. LE} Bisaxa... Labot PA NGA masaquit sia guihapon. En outre (encore) (qui) malade lui toujours. NH est toujours malade. Bicoz.... Dacol NA maÿna mayaman sa banuan NA iyan. Beaucoup (lequel) riches à village (lequel) ce. I y a beaucoup de riches dans ce village. La faculté dont jouissent toutes les racines, dans le groupe ta- galoc, d'acquérir un grand nombre de significations au moyen des affixes et d'occuper dans le discours la place de notre verbe, donne à ces dialectes une précision supérieure à celle du malais. Tous les actes de la vie matérielle : postures, exercices, travaux, arts ma- nuels, stipulations, rapports de personnes et de choses, sont par ce moyen exprimés avec autant d'exactitude que de concision. Il est loin d'en être de même pour les idées abstraites, et les mission- naires ont besoin d’avoir recours à beaucoup de périphrases pour traduire une partie seulement des idées qui chez nous sont fami- lières aux enfants. Encore n'est-il pas certain que la traduction soit toujours absolument satisfaisante. Ainsi : Sila nahagugma sa maayong buhat (bis.), est donné comme signifiant : Ils aiment la vertu; or, à moins d'être averti par une phrase ou une allusion antérieures, il est impossible de traduire ces mots autrement que par : ls aiment un beau travail, et mieux : Ils aiment que le travail soit bien fait. On trouvera ci-après l'oraison Ann rene en malais, en tagaloc, en bicol et en bisaya, et la comparaison du premier texte avec les trois suivants permettra de voir combien est faible en théorie et considérable dans la pratique la différence qui sépare le malais du groupe tagaloc. On trouvera aussi deux pantum; ces quatrains rimés propres — 17 — à la langue malaise contiennent le plus souvent dans les deux premiers vers une énigme ou une demande à laquelle répon- dent les deux derniers. Je n'ai pu me procurer, pour le groupe tagaloc, aucune pièce analogue aux pantum ou aux autres pro- ductions si nombreuses du malais; la littérature du groupe taga- loc est à peu près nulle; elle n’a jamais subi, comme le malais, l'influence du génie arabe, et si elle a eu, avant la conquête espa- gnole, quelque vitalité, ses productions sont aujourd’hui tombées dans l'oubli; les auteurs modernes copient servilement les idées et les procédés de la littérature espagnole ; leurs œuvres, peu nombreuses d’ailleurs, n'ont aucune valeur littéraire. Cependant, d'après le R. P. Torribio Minguella(), la poésie tagale comprend les formes suivantes : Cundiman, chanson érotique dansée; Diona;, poésie amoureuse, épithalame; Sambitan et Ombayhan, chant fu- nèbre. Mais cet auteur n’en donne pas d'exemples. Les caractères de l'écriture nationale sont depuis longtemps sans usage, et les in- digènes en ignorent la valeur. Voici les caractères des alphabets tagaloc et bisaya : TAGALOC. BISAYA. TAGALOC. BISAYA. Mie ec CA 1/ MR Le) \f Be at e à y VE: V2 Sr qe LS nd [3\ (e\ Me 9 EniO, a 3 GA al BA y 9 BEL rE (où) © DÉC RCEEE (d+ FF D. = La Vos et 2: nn ÉD MES cn ai CARTE AN AU a (D) Con ; : OPA (@e) (Se) W D ©) | TATE SL EUR Es 5 El | SOON LE (de) TO Le VÉSR < mp Les voyelles sont aussi indiquées par un point, placé soit au- dessus de la consonne (pour é et i), soit au-dessous (pour u et 0). ® Ensay de gramatica hispano-tagala. MISS, SCIENT. — XI, , 27 IMPRIMEIUIE NATIONALE» — 18 — MALAIS. Bapa Rkami yang ada di sorga, namä Père de nous qui être à ciel, nom de nu djadilah kudus; karadjaan mu datanglah; toi devienne sacré; royaumedetoi arrive; kaendak mu djadilak volonté de toi soitaccomplie, demême dans seperti didalam sorqa, demkienlah di atas bumu. Rôti kami ciel, ainsique sur terre. Pain à nous saari-ari brilah kami pada ari in; de tous les jours apporte à nous pour jour ce; dan amponilah pada kamu segala sala kamui et pardonne à nous tous péchés denous sepert lagui kamt im mengampont pada comme aussi nous cela pardonnons à pada kami; dan orang Yang bersala individus qui ont péché contre nous; et djanganlah membäva kami kapada pertjobataan, ne fais pas porter nous vers tentation, âgna lapaskanlah kämr deri tu mais au contraire délivre nous de cela yang djaat. qui nuisible. TAGALOC. Ama namin sumasalangit ca; sambahin Pére de nous être au ciel toi; adoré soit ang ghalan mo; mapasa amin ang caharian le nom de toi; vienne à nous le royaume mo; sundin ang loob mo, dito sa lupa de toi; soit faite la volonté de toi, ici à terre cami biggyan mo para nang sa lañgit ; comme à ciel; soyons donnés de toi Nous ngayon nang amunç CaTuTt sS4 arao- maintenant la notre nourriture pour chaque arao: at patauarin mo Cami nang jour; et soyons pardonnés de toi Nous les aminq manga ulang, para nang pagpatauad nôtres dettes, comme est pardonné namin sa mañqag Ca cautangq de nous à ceux qui ont contracté des dettes sa anun; at houag mo Camuüng ipah- envers nous; et non pas detoi Nous être intulot sa tocso, at idya portés à tentation, mais soyons délivrés mo cami sa dilang masama. de toi nous de tout mal. MINICALE. BICOL. Ama niano na yaon ca sa laÿnit, Père de nous qui setrouve toi à ciel, ambahon an giaran mo, mapasa-muya soit adoré le nom de toi, arrivé veuille cahadean mo; cucuyogon an boot mo royaume de toi; soit faite la volonté de toi igdiho sa daga, nin siring sa lagnit an samonq ici à terre, comme à ciel. Le notre acanon sa aroaldao 1tao mo anger de tous les jours soit donné de toi amuya gnunian ; patauadon mo nous maintenant; soyons pardonnés de toi Kami can samong maÿna casalan nin siring ous pour nos péchés comme an pagpatauud niamo sa magna maraot an à pardonner de nous à méchants la boot sa muya. Gnaning day olonté à nous. Semblablement ne fais pas ami madaog nin sugot, alagad ous aller à tentalion, au contraire agauon mo Cami sa tibaad yons délivrés de toi nous quant à action nang maraol. aquelle nuisible. h19 — BISAYA. Amahan namu nga anaa ca sa lanÿu, Père de nous qui se trouve toi à ciel, ipapagdayeg mo ang nÿalan soit ordonné être honoré de toi le nom mo; umabut canamu ang pagcahari mo; de toi; vienne à nous le règne de toi; ipapagtuman mo ang buut soit ordonné s’accomplir de toi la volonté mo dinhi sa yuta, maiñgun sa lañgit. Ang de ioi ici à terre, de même à ciel. Le calanon namu sa matagadlao thatag manger de nous pour tous les jours soit donné ‘mo caron nÿa adlaua,ug pasiloon de toi présent lequel jour, et soyons délivrés mo cami Sa uUlang canimo, munqun sa de toi nous quant à dette à toi, comme à panagpasaylo namu sa mÿa nanaq pacautangq il est délivré de nous quant à dettes canamu, ug dit mo usab cami à nous, et non de toi semblablement nous ipapagdaug sa panulay, hinonoo soyons conduits à tentation, mais plutôt panlabanan kami : sa mÿa cadautan. soyons protégés nous quant à maux. 27 « == 190 PANTUM 0). AE LU» JE Kalaw tuan daulu, zn$ Uo)s «sl Ur Tcharikan saya daun kanbodja:; AU usLe US JE Kalaw tuan mat daulu, du pi S «sl LAS Nantikan saya di pintu sorga. Si tu me laisses en promenant, Cueïlle pour moi la fleur des tombes; S'il faut qu'avant moi tu succombes, À la porte du ciel demeure en m'’attendant. SES &y EC £pæ Burong puieh terbang ka djati, LA GUI LS Sy ON) Lagi tuturgna di makan semut: cl is &sLe & Bidji mata, djantong hat, CAS CAS Yes du Sorga di mana kita menurut? Sur l'arbre à teck un oiseau blanc s'envole, En gazouillant il happe les fourmis; Eumière de mes yeux, ô mon idole, Te suivre aux cieux me sera-t-il permis? IT DIALECTES NÉGRITO | LUCON), BULED-UPIH (BORNÉO), SUOLOUAN (ÎLE SOULOU), SAMAL, MANOBO, BAGOBO, TAGACAOLO, ATAS, BILÂN (MINDANAO). On pourrait croire que les tribus sauvages refoulées dans les mon- tagnes conservent au moins quelques vestiges d’une langue étran- gère à la famille malayo-polynésienne. Il m'a été impossible de constater ce fait pendant mon voyage. Dans la péninsule de Ma- lacca, je pouvais à peine saisir quelques mots malais. dans le langage des Manthräs, des Jakuns, des Knabuïs, des Udaïs. Le temps m'a fait défaut pour recueillir un vocabulaire de leurs dia- lectes; mais un missionnaire de la région, le R. P. Pouget, ma- laïsant distingué, m’a affirmé que ces dialectes ne sont que du malais plus ou moins altéré, mêlé de quelques mots siamois. ®) W, Marsden, À Grammar of the malayan language. London, 1812. = MON I. Négrito. Les Négritos de la Sierra de Marivelès (province de Bataan) ne parlent pas une langue spéciale, bien qu'ils soient incontes- tablement les plus anciens parmi les habitants des Philippines. Le vocabulaire n° 1 Ü), quelque écourté qu'il soit, lève toute incerti- tude à cet égard. Ce vocabulaire a été recueilli et publié par M. le docteur Meyer). Je n’ai eu qu’à en constater la parfaite exactitude. Il ne m'a pas été possible de l’'augmenter, car je n'ai pas séjourné longtemps au milieu des Népritos et l'effort que ceux-ci étaient obligés de faire pour répondre à mes questions leur causait, au bout de peu d’instants, une gêne et un malaise inexprimables. J’ai mis en regard des mots négritos les racines ou mots correspondants en malais et en tagaloc, et on peut voir qu'ils sont pour la plupart identiques; quelques autres sont facilement reconnaissables, malgré leur altération : bomilé — mal. bi « acheter »; alé « tante » — mal. adeq «frère ». Une connaissance approfondie du malais et du ta- galoc permettrait peut-être de réduire tous les mots de ce vocabu- laire à des racines malaises. Ces faits n’établissent pas la non-exis- tence d’une langue propre à la race négrito; l'hypothèse contraire est beaucoup plus vraisemblable. Il serait nécessaire, pour résoudre cette question, d'être familiarisé avec les dialectes négritos des Philippines aussi bien qu'avec ceux des Sakkayes de Pérak et des Mincopies. Peut-être aussi retrouvera-t-on les éléments dispersés de la langue primitive des populations noires de l'archipel dans divers dialectes qui, selon M. Miklucho-Makay, retiennent quelques vestiges d’un vieil idiome qui s’efface chaque jour. M. de la Croix a publié un vocabulaire sakkaye () dont trois mots seulement me paraissent plus ou moins semblables à ceux du dialecte des Négri- tos de Marivelès; M. E.-H Man () a donné quelques phrases du dialecte des îles Andaman; ce dialecte paraît n’avoir aucune rela- tion avec celui des Négritos de la province de Bataan. 9) Voir à la fin du chapitre. ® Uber die Negritos oder Aëtas der Philippinen. Dresden, 1878. (3) Etude sur les Sakkaies de Pérak, dans la Revue d'ethnographie, Paris, 1882. « Poule, oiseau » : sakk., manok, négr., manok; «homme » : sakk., toh., négr. , tao, «femme» : sakk., baba, négr., babay. (The Journal of the anthropological Institute (août et novembre 1882). Lon- don. — 122 — J'ai recueilli parmi les Négritos de la Sierra de Marivelès les phrases et la strophe suivantes, qui établissent que leur dialecte se rapproche autant du tagaloc par la grammaire que par les ‘ racines : 1. Lumacal acô bucas. 2. Ibug mo lumacal? 3. Ibug c6 lumacal. 4. Alika muna. . Tbug co man-hasso. . Main cô malake bai. 5 6 7. Ac na-lu-lunus. 8. Ac6 na-la-lata. 9. Kuhum maca-quita cô panilan, o. Biquian ta ca sabu. 11. Bayum bayum luma. Jeune jeune vieux. 12. Ait : Maca-alis ako, ina: Pars je, amie; magpaca-bait ca, ina; sois bien toi, amie. Ta ma papaca sayon aco, ina, Tandis que être éloigné je, amie, into ca man Sa biling ianmo, là toi se trouver à demeure detoi, hauag banuan dalipatan co. non pas village, pays, être oublié de moi. J'irai demain. Veux-tu aller? Je veux alier. Viens ici. Je vais chasser. J'ai un grand arc. J'ai faim. J'ai soif. Si je trouve un nid (d’abeilles), Je te donnerai le miel. Quoique jeune, tu es aussi lent qu'un vieiard. Chanson : Je pars, amie; sois bien sage, prudente, amie. Tandis que je serai éloigné, amie, et que tu demeureras dans ton habita- tion, re ; je n’oublierai pas ton village. Quelque brèves qu'elles soient, ces phrases montrent tous les traits caractéristiques du tagaloc, savoir : Les pronoms dans tous les exemples; Le redoublement de la première syllabe de la racine pour la formation de l’expression verbale : na-zu-lunus (7); na-L14-lata (8); Le rôle des affixes dans le même cas : maca-alis, magpaca-bait (12). L'usage prédominant du passif : Biqui-an mo ta ca (10) «sera donné de moi, toi»; dalipat-an co (12) «être oublié de moi »; formes qui reproduisent la passive de an. IT. Buled-Upih. J'ai recueilli ce vocabulaire n° 2 chez les Buled-Upih de la rivière Sagaliud (baie de Sandakan ; N. E. de Bornéo). J'ai mis en regard de — 1h93 — chaque mot les racines ou mots correspondants malais, bisayas et, autant que je l'ai pu, soulouans. La communauté des racines, soit avec le bisaya, soit avec le ma- lais, est ici moins complète. Évidemment lugui, « perdre »; — mal. rugui; et hendong, «nez» — mal. idong; mais il est d’autres mots absolument différents, soit du malais, soit du soulouan et du bisaya. Il se peut cependant que cette différence ne soit qu'apparente. Par exemple, supa «eau » ne rappelle en rien ayer (mal.) ni tubig (tag. et soul.). Mais c’est le suba « rivière » de ces deux derniers dialectes. De même, sawer « mari » doit être rapproché non de bana, mais de asaua (bis.) «épouse», djuga «suivre» — mal. djuga et non turut; lipandey «ignorant» — dili (bis.) «non» et panday (bis.) «ouvrier habile, savant ». Le buled-upih se rapproche du malais par le défaut d'articles, et du bisaya par la valeur des préfixes : ma-hohé « soir » (bis. ca-ha- pon) ; ma-apoy « faire bouillir », de apoy ; ma-quling « rôtir », de guling; et aussi par la numération. Ce dialecte pourrait donc être considéré comme constituant une transition entre le malais proprement dit et le groupe tagaloc. Les Buled-Upih, réduits à quelques tribus sans importance, ne savent en général ni lire ni écrire, et n'ont aucune idée de carac- tères spéciaux à leur dialecte. Quelques-uns d’entre eux, en rap- port avec les trafiquants de la côte, parlent le maiais, et quand ils savent tracer quelques mots, se servent, comme les Malais, de caractères arabes. IL. Soulouan. Le soulouan n’est qu'une variété du bisaya; les sons et la plus grande partie des racines sont les mêmes; il comprend cependant plus de mots malais proprement dits. Le R. P. Frederico Vila a bien voulu me communiquer une grammaire et un vocabulaire manuscrits rédigés par le R. P. Batilô pendant son séjour à Soulou. C'est à cette source que j'emprunte les détails suivants : Le soulouan ne possède pas d'article spécial pour les noms propres. In — ang (bis.) sert à la fois pour les noms propres et les substantifs : Nom. in. Génit. sina ou ni. Dat, acc. ablat. in ou SL. — 1924 — Le pluriel est indiqué par la particule mÿa : In kuda «le che- val»; in mÿa kuda «les chevaux ». Le substantif et l'adjectif, indéclinables, se forment comme en bisaya : ca-lapus-an «fin», de tapus; ca-usba-han «héritage», de usba «héritier»; pa-mumucut «pêcheur», de mumucut; ma-tigas, de tigas «fort, solide»; ma-hagqud, de haggud «froid, frais»; ma-manis, de manis « beau ». Le comparatif et le superlatif se forment soit par la répéütion du positif, soit avec labi « plus », soit avec les particules dent, sin. Ex: € Marayao, bon; marayao-marayao ou maraÿo deni, meilleur ; ma- rayao sin, exceHent. Ing carut ini asibi, sagua in yatto in labin asibi, in caimo labi pa asibi tund : Ce sac est pelit, mais cetui-là est plus petit et le tien est le plus petit de tous. La formation de l'expression verbale est celle du bisaya. Étre et avoir, rendus par les particules man, hay, aun, sont très souvent sous-entendus; hay se contracte aussi en y suffixe. Acô-y ma-saquit «je suis malade ». ]cao misquin na «tu es pauvre ». Maraun karabao aco «j'ai beaucoup de buffles ». La formation des verbes : mag-sumpan « servir »; mah-sasat «conseïller, pousser à», et les conjugaisons, paraissent conformes à celles du bisaya. Les pronoms et les adjectifs numéraux ne diffèrent du bisaya que par des particularités insignifiantes suffisamment indiquées par le vocabulaire n° 3. Les pandita et les dato de Soulou savent tous écrire couram- ment. Ils se servent, comme les Malais, de caractères arabes, mais légèrement modifiés. Les voyelles sont indiquées ainsi : A =" Bals hatas (trait supérieur), ex. : na = O° E eti— Balis habata (trait inférieur), ex. : ne ou n = () . . re J U et o—” Bas dapan (trait antérieur), nu ou n0 — O° Un quatrième signe * ou 7” indique que la consonne ne — 125 — s'appuie pas sur une voyelle : &2 — dun ou don, tandis que o2 — dunu. Les Malais ne se servent presque jamais des signes de voyelles : les Soulouans, au contraire, ne les omettent jamais, et même ceux qui connaissent le malais sont incapables de lire les écrits où ces signes manquent. C'est du moins ce que m'a assuré le dé-, funt sultan de Soulou , qui était le plus fameux lettré de son empire. Le dialecte soulouan est parlé par tous les Malais ou Moros de Mindanao, de Palawan, de Balabac, de Basilan, des archipels de Soulou et de Tawi-Tawi, et du nord de Bornéo. IV. Samal, manobo, bagobo, atas, tagacaolo, bilän. Ces dialectes sont parlés dans les régions suivantes : Samal : dans l’île Samal, au nord du golfe de Davao; Manobo : dans tout le bassin du Rio Agusan (est de Minda- nao) et sur quelques points de la province de Davao; Bagobo : sur les versants N.E., sud et S.O. du volcan Apo (province de Davao); Atas : sur le versant N. O. du même volcan; Bilan : dans les montagnes qui séparent le golfe de Davao du bassin du Rio Grande de Mindanao: Tagacaolo : sur le même point et dans la cordillère qui s'étend entre le golfe de Davao et l'océan Pacifique, dans la péninsule S.E. de Mindanao. J'ai recueilli sur place les six vocabulaires et les quelques phrases donnés ci-après (vocabulaire n° 3); j'aurais voulu qu'ils fussent plus complets, mais il m'a été impossible d'obtenir davan- tage des indigènes de Mindanao, qui vivent à l’état sauvage et n’ont aucune notion de l'écriture. Tous ces dialectes doivent être classés dans le groupe tagaloc. La phonétique est celle du tagaloc et du bisaya, sauf les par- ticularités suivants : Les sons é, à sont plus fréquents, surtout en bilän : éèl «eau »; yéé «amère»; balnem «donner», etc. En cela, ce dialecte se rap- proche du bicol, où le son é est relativement fréquent : ogalé « qualité, nature »; hematé « écouter »; canalé « marmite», etc. Le f, qui n'existe en malais que pour les mots d'importation arabe — 1926 — et qui est inconnu dans tous les autres dialectes examinés plus haut, se rencontre dans le tagacaolo et le bilân : fo, nagfuo « sept» (bis. pito); folo, faolan « dix » (bis. polo); tifay « coquillage » (bis. tipay); tagacaolo : fali «blesser», fandas « être malade», et bilân : sfalaa «dire», fuleh « poser ». Il est remarquable que ce son f, spécial aux tribus les plus sauvages et les moins accessibles de Mindanao, se retrouve dans le malgache; le f existe aussi en ibanag, dialecte parlé par quelques sauvages de la province de Cagayan, dans le nord de Luçon. Le samal adoucit les sons du bisaya; le bagobo, au contraire, est plus rude et remarquable par la fréquence de r, particularité qui distingue aussi le bicol. Ex. : BISAYA. SAMAL. BAGOBO. En arrière ..... olaghi. maulr. tapurt. Beaucoup et CRE madiao. madiqur. Combien?....... PAL MO TARN RE CRSALERS pira? Nana ao. dili. PAM D A diri. Mer Het puloïn tone Ma ctete poro. Tone sed: hilabihan. calabian. Maintenant... .... caron. adun. Butler karabao. kabao. Labourer....... daroh. dadoh. ROIS eee eee à totlé. to0. ribu. Me NPA lib6. Le bilän change a du bisaya en o. Suba (bisaya) — subo (bilan). Hangap (bisaya) — amkop (bïilän). Lima (bisaya) — limo (bilän). Quant à l'étymologie, il faut se rappeler la réserve déjà faite à propos du buled-upih. Par exemple, blem (bilän) « vendre» n’est pas réductible au malais djual; cette racine doit être rapportée au malais bli «acheter», interversion de signification fréquente dans les dialectes de l'archipel. L'article du nom propre et celui du nom commun avec la par- ticule du pluriel existent dans tous ces dialectes, à l'exception du bilân, où la particule ni paraît remplacer à la fois les deux articles et les pronoms relatifs el démonstratifs bisayas. Les pronoms personnels sont, à peu de chose près, ceux du groupe tagaloc. Si kandan (manobo et bagobo) « nous » doivent être — 197 — rapprochés du pluriel de la troisième personne du bicol : ninda, caninda; et kamuyan (tagacaolo), quoya (bilàän) — samoya (bicol). Ils se déclinent de la même facon, même en bilän, ainsi qu’on peut le voir dans l'exemple : Bongnaua yéé TAG : « Mère est aimée DE Mot. » Les adjectifs numéraux sont les mêmes qu'en bisaya, avec quelques différences assez sensibles cependant pour le tagacaolo et surtout pour le bilän. Le rôle du préfixe ma estle même dans tous ces dialectes pour la formation des adjectifs : ma-ïtum «noir», ma-puti «blanc», sauf pour le bilàn. Le bilän paraît du reste faire un emploi beaucoup moins gé- néral des affixes. Le vocabulaire ci-après contient les mots tels que je les ai entendu prononcer; il est probable que les indigènes interrogés me donnaient les mots racines avec ou sans affixe, au hasard, car la plupart du temps ils joignaient au verbe demandé un pronom ou un adverbe. Tel qu’il est cependant, ce vocabulaire montre que le bilän est pauvre en affixes, tandis que ces particules remplissent dans les autres dialectes le même rôle qu'en bisaya, soit pour la formation du substantif, soit pour celle du verbe : Daroh (bis.) «labourer» — mag-da-dudoh. (manobo). Gahom «pouvoir», maca-qahom (bis.) «puissant» — dacul, magcadacul (bagobo); gaus, maca-qaus (tagacaolo). Mag-inom, de inom (bis.) « boire ensemble, en compagnie » — mag-inom (samal), mag-inung-i (manobo), miga-inum (bagobo). Pag-tolog, de tolog (bis.) « dormir » — ma-tuug (samal), ma-toloq (tagacaolo); pag-tabacco (bis) — mag-siquparn (bagobo) « fu- mer », etc. L'analyse des phrases reproduites à la suite des vocabulaires démontre la valeur et la fréquence des affixes et des particules dans ces dialectes, à l'exception du bilan. Ex. : MaAxoo N° 4... MaAcA xunGux sicandin : Il est marié. B4G0BO N° 7... Yan PAG-BUNAL TA ca bata MAN. Le battre (partic. de liaison) à enfant (partic. euphon.). 4 Ï est mal de battre les enfants. TacacaoLo N°8. PAG-B1£1 cao nadto SA humuy. Acheter toi ce à riz. Achète ce riz. he Dans tous les dialectes sans exception, la forme passive est em- ployée comme en bisaya : Gui-pali-an (passive de an). Bilino {passive de on). ManoBO N° 11. BAGoBo N° 8. Umatum (passive de on). TAGACAOLO N° 9. Brr Ân N° 12... Bongnaua to cuadriyero : À été blessé le cuadrillero. yan omé : Soit acheté ce riz. ambuctun : Soit étendu le bras. yé tago: Aimée mère de moi. Les phrases suivantes, obtenues d’un Bagobo un peu moins sau- vage que les autres, sont un bon exemple de laffinité du bagobo et du bisaya : BAGOBO. H y a un mois, Nabulanan don ; Un mois accompli déjà, je vis Pierre. migquita si Pedro, Je lui dis : Si tu me fais l'avance de six brasses de cotonnade, j'irai dans la montagne de l'ile, j'y couperai des palmiers, j'y chereherai de la résine. Tu me donneras en outre deux mesures de riz, et je te rembourserai tes avances. Je suis allé dans l'ile, j'ai recueilli beaucoup de résine, j'ai remboursé Pierre, et maintenant nous pouvons passer longtemps sans travailler. a été vu, rencontré, le Pierre, ug Cagin Cas con« : et parler à lui: Moké canac angcat Donne à moi prêt annom dupa na crudo, six brasses qui cotonnade, daton ia patongan sa poro, là-bas à montagne de île, pélec basac, canhé sulô; couper palmier, chercher résine; cono sumoké pasiq, aussi être donné également, doa bakid ommé cosacon, ï deux mesures riz à moi, moli ca bayadan angcatan. rendre pour payer la chose prêtée. | Daton sa poro Là-bas à ile pagcanhé madita sul6, avoir recueïll beaucoup résine, mekimpas Pedro, payé Pierre, ë gamma cabatog maintenant pouvoir modo madogé daa paglomo. long temps sans travailler. 2 R991 2 VOCABULAIRE N° 1. NÉGRITO MALAIS. TAGALOC. de LA PROVINCE DE BATAAN. THERE NREnEE kita. maquica, manÇusap | maqusap. interroger. . Ste EE. tagna. tumanonq. tanunquin. ADD pangqil. tumauaq. tauagin. entendre . à dengar. dingig. magineo. CHIEr ----.. | triak. mauwvt. hiawan. FEPANTED.- tingoq. tuminquin. üingnan. FENNOYE. - - - - - : balas. paalisin. isalian. marcher....... djalan. lumacad. lomagat. COUTIP.: Late lari. tumacbo. tumacbo. sauter... .......| megnuçong. lumocs6. lemocs6. danser 2 mendri. sumayao. magscao. HIRS SAONE tertawa. tumawa. tomatawa. pleurer: .....- menangis. tumanÿis. omiac. | acheter........ membli. bumili. bomule. se marier.......| hawin. pagasaua. sagad. MOUTIE » + + 2e ee matt. mamatay . patay. HER eee bunoh. pamatay. patain. MAUPErI- Se. makan. cumain. caïn. pires fran minom. ninum. minum. dormiL:-t 2. tidor. matulog. matuloq. (TTL S MONET ya. 06. 06. non...........| djangm, tida. hindi. ayaw. POP OPERA ES akou. ac. ac. ES AU LE augkaw. iCaO , Ca. Cao. le RON ELLE LE ia, dia, siya. sta. TOUS: 0.200) kami, kita. kami , tayo. NO HS CN kamu. cay. ASS MARS dia, siya. sila. ANAL les à ne se ITA AS. ang. RAR ÉENe nee aie IN angmqa ang mÿa. Ds 4m pur, salu. isa. 154. ns J dua. delawa. delawa. A en a nn tiqa. tatlé. tatlô. CAPE ERP PTE ampat. apat. apat. LP PEER UE A ERE lima. lima. lima. 15 ÉTÉ DA. PONTHEL EEE VENTE: 2e sue Leg VOCABULAIRE N°1. (Surr.) MALAIS. tudju. delapan. sembilan. sa pulu. sa ratus. becoq. sine | lakas. lambat. laki, orang. perampuan. bapa. mama, Lou. anaq. budagq. neneq. pa ua. pa tua. sudara. sudara. mala. idong. mulut. telinga. hulu , kapala. rambot. _tangan. langan. sunggey. ayer. ulan. TAGALOC. anim. pitô. ualé. slam. sangpub. sangdaan. bucas, umaga. dini. madali. dahay dahay. lalakxr. babay. amd. ind. anag. bata. nuüno. al. amaïin. capatid. capatid nGababay. mata. ilong. bibig. taiñga. ulo. buhoc. camay. camay. dal. hita. sus0. tan. ilog. tubuq. ulan. NÉGRITO de LA PROVINCE DE BATAAN. anem. pitô. ual6. s1am. sampo. sandaan. bucas, umaqeL. mayondin. madali. maginleca. lakalke. babay. amd, totanq. inang. anaq. anaq. apo. alé. mama. capatid. capatid na babay. mata. ilong. bebec. taenqa. ulo. bohoc. camay. camay. daliri. pad. debdeb. tian. ilog. tubig. ulan. DIEM EE colline 17: « « _........ _.......... ss... ss... .......... ss... ss... ....... grenouille. . . .... faucon. ..... — 31 — VOCABULAIRE N° 1. (Surre.) TAGALOG. bato. bukid. apoy. maginao. maput. maitim. hilao, mura. baghao. madilao. mapula. Usa. alimango. tugac. himbubulr. _— NEGRITO de LA PROVINCE DE BATAAN: bato. parang. apoy. maginao. maputi. maitim. mur «a. baghao. madilao. mapula. usa. alimasaq. palaga. ibu. cambubule. SAIS LE EE burong. ibun. ibun. NN E *.- Nbabr: babuy. baboy. De CRE kan. isda. isda. nr kupu kupu. paroparo. campubulac. a re RS thus. daga. daqa. SERPENT. are ular. ahas. ahas. SCATADEE . + lee à » à oc db 006 0 001 UOTE üwang. tourterelle . ..... tekukur. calapati. bato bato. volaïlle....... . | ayam. manoc. manoc. maison.........| rumah. bahay. bahay. ME NON tuan. panginoon. panqinoon. esclave... ..... amba, abdi. alipin. alila. CHE -.| pand. busogq. busoc. DATE ne anaq pand. pana. pana. 1 APCE 1 pisaw. pisaw, campit. campit. HSE EX pohon, kayu. pono: cahoy. MÉRRS De daun. dahon. dahon. AMENER Lee bunga. bulac. blaclac. Hé Comet 0 buah. bunga. bunga. AR LC bras. biqus. bigas. demain.... combien ?.. pas encore. parce que. . ÉLe-ce AVOIT faire . ... former... vouloir.... pouvoir ... IÉHTPS 0 Ole donner.... prendre. prétenrebr perdre... marcher . . courir... TeSLErS ce suivre. . . . attendre... EnITEr ere sortir... garder, rete- éloigner. .. veiller .... descendre... Tamer . ... — 132 — VOCABULAIRE N° 2.: MALAIS. ari int. kalmarin. becogq. brapa. beiom. sebab. ada. ada. bekin, buat. merupakan. mao! buleh. memutus. kaci. ambil. kaci pindjam. meru qui. berdjalan. pequi. datang. lari. tingqal. turut. menanti. macoq. kluar. simpan. malay. mendjaga. turon. mendayongkan. SOULOUAN. hati. sarang. adlau mi. cahapun. quinsum. nan. aun. buhat. magqinang. mabaya. magcadhart. maubus. dihil. cauaan. guipabuut. malau«. magid. panao. dumatung. dumagan. nacabin, tumagad. masulut. djumaga. nauq. lumupad. BISAYA. niadt6. higho. caron adlao. cahapon. ugma. mao, Man. duna, may. pagbuhat. pagbunt. gahom. ubus, human. hatag. cugha. bailo. uala. lacao. adto. abut. pagdalagén. pabilin. sumunod. tagad. pagsulut. pagqua. simpan. malayo. mao ingat. nauq. paglupat. BULED-UPIH. sembt. gunap. hohé. ada swabt. swog. komero. dapan. sebab. akay. akay. buat, mohong- kot. man yasa. malo. buleh. nopod. magcay. lapo. pintamacon. lugui. mogad. tomidor. madjan: melaui, maïlo. matinibas. djuga. niambe. rokopan. komaro koro. masun. hantiba. omao , gayon- g C7 go. Ut VOCABULAIRE N°2. (Surte.) MALAIS. passer une| rivière . ..| megnabranq. nager.....| bernang. plonger . . .| tenggelam. voler :.... terbang. grimper …. . pandyat. tomber... .| djato. se remuer .| begra. pousser . ..| menurung. s'asseoir .. .| dudog. se lever ...| banqun. se coucher.| telantang. boire .....| minom. manger ...| makan. dormir....|l tidor. mordre. ...| giqit. dire......| kata. parler... ..| bitjara. appeler... .| pangil. crier......| triak. - écouter... .| tinggoq. "entendre...| dengar. pleurer... men «an qUs. craindre. .| talut. désirer. ...| suka. mépriser . . menghinakan. comprendre] mengart L. ignorer . ..| bebal. PACE : salu, DNS ne dua. AN nee ee liga. LE PRE PENSE ampat. RSR RC lima. M189. SCIENT, — XI, SOULOUAN. lumanguy. lumupad 7 mahulug. magcagibal. lincut. pagtindogq. paghida. minum. macaun. matuuç manquicu le maman - bijara. maqlaudq. mabucaq. pagdunque. maycaingat. matangis. mabuga. bauqan. magcaïingat. magdupang. isa, hambuc. dua. tu. upal. lima. BISAYA, paghangap. pagholog. uyoga. paglingcud. pagtindog. pagh igda. paginom. paqcaon. pagtolog. panqut. pagpamulun g- pagsultr. pagtaoaq. sigao. taling hoc. pagdunqugq. tumanqgis. matacot. mag nas«. lumémac. pagsabut. totlé. upal. lima. BULE-DUPIH. montus kadi- paw. malong. moy0g. tamalud. komow. magañginhkom. goyango. surun. moqom. mudé. komilia. malisop. mamalan , anun. camahap. manhabut. mano. unt. tumacad, ma- na go, -manaï, loco. moboonq. magron(o. tâta. lama. apao. marilo. mulré. l ipandé. idloo. dulio. talo. apat. limo. 28 IMONIMEIIT NATIONALE. — 34 — VOCABULAIRE N° 2. (Surre.) MALAIS. delapan. sembilan. sa blas. dua blas. dua pulu. dua pulu satu. tiqa pulu. sa TaAtus. sa ribu. angkav. hita, kami. kamu. puteh. idjaw. biru. kuning. merah. suka. ijium. goûter ....| racd. travailler . .| kerdju, buat. battre... ..| pukul. pukul. hat. frapper. . . . attacher... SOULOUAN- unum. pito. ualé. siam. hampd. hampé tag isa. hampé tag dua. cahuhaan. cahuhaan caq isa. catloan. hangatus. hangibu. in. in mÿa. aco. Cao. sia. kita, kami. kamu. sila. maput. maitum. sayulan. bilu. bianing. mapulah. mag qinang. mag pagu UD mag pagut. lucutan. BISAYA. unum. pité. ualô. Siam. na polé. na polo ug usa. na polo ug dua. caluhaan. caluhaan ug usa. catloan. usa Ca galus. usa ca Lbo. ang. anq mya. aco. iCUo. Sia. kita, kan. kamu. sila. mapulr. maitum. caluhuhao. madalaq. mapulak. paghiqu ma. humalic. pagbuhat. hampac. bonal. paghigot. BULED-UPIH. onom. taro. ualé. shuo. napulu. napulu idoo. na pulu duho. duho na pulu. duho na pulu idoo. talo na pulu. na «lus. co. 1kanc. ano. kita, kamu. lkamu. loswangan. putr. sarob. gadong. bilo. sibow. muiang. suka. Jutu. mangrac«. manogo. mununto. meriço. hawdimoronq. couper . - . . porter ie laisser . . .. presser... broyer : . . brüler . ... chauffer. .. éteindre ... bouillir . .. LOUE ne bon 2-2. mauvais .. . propre... vaillant. . .. silencieux. inquiet... . endormi... fatigué .…. . humide ... chaud... AE ! solide. raides. :. mou, flexi- bles... faible. .... fin, ténu.. diable... ... science , art. poitrine. . MALAIS. petya. antar. tingalhan. apit. tumbuq. anqus, tunu. panaskan. padam. rebus. gorinq. baïq. burug. sut. bränt. diam. souçà hat. bertidor. lelah. basa. panas. bras. lkuat, tegar. tambeq. lema. alus. antu. imu. hukum. hulu, hapala. mulia. rambot. idong. mata. dada. — 135 — SOULOUAN. putul. magbalung. gibun. ss... magsunuc. papasua. palitaan. manubun«. bansing. mar ay ao. man Qui. matchutchi. MAISUC. ss... ee 7 matuuc. liaul. alu. mapasuq. matiqas. matiqas. matiqas malunuq. macayüq. Mantpis. saitan. hul:um. ut. dagbus. buhuc. ilung. mala. daga. VOCABULAIRE N° 2. (Surre.) BISAYA. putul. paghatud. pagbia. ss... cot cot. sonog. init. pagtaun apoy. bocal. pagtapa. maay0. dautan. ee ee te maisuc. lahinuc. ........... mabasa. mapaso. matiqas. mali qas. magaht. mahomoq. mahina. MANIP. ol6. nauong. buhuc. ilong. mala. dughan. BULED-UPIH. mamintos. manondung. kakatog. karunsoy. manshor. mampé. sunginamot. pada. ma apoy. ma quling. horon. rar ay. tchutchey. pusu. mangopoc. mentagal. alud mango. wab. murung. panas. alang. pagon. alanut. lum. lama. atis. antu. ilmu. hukum. hulu. parus. abok. hendonq. malo. kuap. 28, venire .... os nS épaule. ... bras tete main..... cuisse . . genou... . .. jambe . ... maladie... maladie de la peau .. sourd..... aveugle ... homme ... femme .. .. jeune fille . jeune gar - tourbillon... — 136 — VOCABULAIRE N° 2. (Surre.) MALAIS. tian. blukan. bahu. langan. tangan. djari. kuku. pahu. lulut. betrs. kaki. sakit. laki, orang. perampuan. dara. budag. bapa. mama, tbu. anagq. adep. lakr. mala art. bulan. bintan. siang , ant. malant. paguu. pelang-. sorga, langit, angin. pusaran. SOULOUAN. tan. taicud. cuccu. paa. tahud. bitis. siqui. saquit. an«aq . taymanhud. bana. adluo. bulan. bituun, bintan. adlao. malam, duum. maginand. iapun , maqa- pun. langit. hangin. hangin. BISAYA. tiyan. licud. balicat. boclon. camot. todlé. cuCO. paa. tohod. paa. téel. saquit. ao, lalakt. babay. daraga. bata. amahan. inahan. anaq. igsoon. bana. adlao. bulan. bitoon. adlao. gabr. bungtag. kapon. lanqu. han Gin. onos, lbot. BULED-UPIH. tian. lakud. sidong. longon. amplan. tandudok. pasow. pd. alud. bites. hakad. saquit. gagayan. bongol. bua. cohe, ulun, labo. wine, liun. kara. waju. » am. ina. lili. ad. Sawer. rmatarunat. bulan. bitterlin. runut. awar. sosu ab. mahohèe. bulinton. wWasSt. berawad. terre mont (place de désir). haute mon- tagne. at colline. ... plaine. . ... rivière . :.. courant .. nuage... année. .... cheval .... crevette . .. crocodile . . éléphant... écureuil .. . grenouille . iguane. ... moustique . OCR. er orang - OU - tang.…. . — 37 — VOCABULAIRE N° 2. (Surre.) MALAIS. guniur. kilat. tanah, darat. gunong. buçut, bukit. padang. uian, kayu. lalang. djalan. lompur. pagir. TAWG. ater.. sunggey. aTrus. awvarr. taon. bulan. leba, karbaw. sapi TUSGL. huda. udang. buaya. gadja. tupé. kataq. biavagq. niamo0q. oranq utan. SOULOUAN. ulan. ducduc. lintic. tanak, lupa. but, bulut. bat, bukit. daiagq. gulangan. cogon. daan. pisac. buhanqur. tubiq. suba. suluc. tagganquin , awan. tahun. bulan. puchucan. karbaw. sapL. Usa. kuda. pasan. buaya. gadja. oranq ulan, BISAYA, ulan. dabugduq. lintic, kilat. lupa, yata. bukidnon. bukid. capataqan. cacahuyan. cogon. dalan. lapoc. balas. patubigan. tubig. suba. sulug. dagum. tuiq. bulan. camumo. carabao. cabayo. hipon. buaya. lugac, bayanac. lamoc. BULED-UPIH. ur an. tankarud. tingkiloq. tana, dunia. buled. buled buled. kudu. gana. kayu. naiqus. lavan, butagq. aqus. gaçop. supa. sungqey. pudug. Was. 1aon. bulan. manapo. karbaw. sapt payo. kuda. pagan. buaya, wain. Lima, gadingan. WASUG. krataq. mendatan. namog. bawan. — 138 — VOCABULAIRE N°2. (Surve.) ..... SINSe NA grand singe. petit singe. serpent. ... scolopendre scorpion. . . oiseau . ... poisson. . .. arbre. ,... arbuste. . . banane. ... bambou ... branche... concombre. camphre .. cocotier . .. durian. ... écorce .... feuille . ...| gutta-percha gambir. .…. : herbe..:.. nipong .. .. patate.,... riz en grain. riz en herbe. riz bouili... ss... maison. ... fenêtre... MALAIS. ess ee CCE burong. than. pohon, kayu. pohon. pisang. Buluh. rangkas. ketimun. kapor. klapa, nor. durian. kulit. daun. bunga. buah. geta pertja. bras. paddi. naeL. rotan. siri. roko. rumah. djenela. SOULOUAN. babuy. amban. anul. kalanat. ss... lipan. calahangkin. manogq mano (. isn«. kayu. ss... saquing. patong. sanÿa. mars. capul. laging. ss... ass... dahun. sumping. bunga. geta pertja. gambir. sagbut. camote. buqao. palay. canaur. ua. buyo. roko. bahay. tandauan. BISAYA. babuy. daga. am. akas. alopihan. atang-atanç- langam. isda. cahéy, péno. ...... saquing. canñ«. sanÿa. banacal. dahun. bülac. bunÿa. camôte. bigas. paléy. canaur. palaçan. büyo. tabdco. balay. BULED-UPIH. kalos. thus. pagoy. baladan. sandayan. ulan. lapan. punlu. losaq. pit. kayu. naron gp. puttr. taring. rahan. sanghun. dadog. ruob. nur an qe kuli. antoh. bobuah. buah. pulut. gambur. rompot. Tipun qe patila, pitteul waqas. paray. kanun, ganot. bayu. siqup. waloy. bila. — 139 — VOCABULAIRE N°2 . (SUITE. ) porte. lumière... _..... viande. . -. graisse. . .. _....... SHCRE liqueur forte chaux. ... cheville, ÉlOUL.. : + oreiller... .. vêtement. . sarong. ... linge, mou- ROIS. ee fusil, canon. embarca- MALAIS. put. trang. api. beci api. tepayan. daging. gumoq. mignaq. «sin. gula. arac. kapor. palu. bantal. pelkaïn. sarong. sapu. lentaca. praw, sampan . SOULOUAN. lauang. tepayan. umud, ist. daguing- lana. Qsin. gula. arac. banquit. lauchang. UŒIL. pagcayan. suronç. sapu. sinapang. praw,, sacayan. BISAYA. pinté. suqa. calayo. tepayan. unod. tabd. lana. sun. tuba. apog: lansang. saplot. panyo. CCC sacayan. BULED-UPIH. kibaban. laput. apoy. sentekan. kubogq. hamse. lomog- anaçaqe masin. gula. alap » garô. apoq: landsang. bantal. monkalaman. belag , tadjoug. teloas. lentaca. alud. d’abord ,......| sebermula. alors ........,| maka. ANS, ..e--e| VEQUU: di adapan. en avant ..... di blakan. en arrière . . . . ASSEZ Re] URL aujourd'hui ....| ari tu. auprès ........| dekat. lagi, djuga. AUSSI CRU UUE autrefois... ....| daulu lala. après..:......| kemdian. beaucoup... ...| bagnaq. biens 7e ADGITE combien . .....| brapa. comment......| bequimäna. conte. 20 | Sepentr. lébéh. tentu. davantage . ... certainement . . dedans ........| di dalam. dehors........| di kluar. devant ........| di muka. derrière. ......| di blakan. ka kanan. ANdEOIE EE apauche. 27277 ka kiri. au milieu......| di tenga. déja. | Soudah. demain beçoq. di bawah. dessous EE dessus UN di atas. bio éo Big sama SAME. EXCEDIES = ee melainkan. CNCOTE EN UNE lag. AA Ce belom. MN SE kalmarin. M ERA sint. depuis: ©" ...| deri pada. JUSQUE ne sampé. MALAIS. — 10 — BISAYA. salinugdan. niadt6. inqun nian«. panao. sa olaghi. highô. caron adlao. sa luyo. usap. tanÿqin. onta. dahan. mayo. pila. uns«y, quionsa. injun. labing. malood. sa sulud. sa qoa. sa tubangqan. sa licud. S& to0. sa uald. sa tunÿa. na. ugma. sa ubus. sa 1taas. uban. pa. cahapon. dinghi, düu. culub. culub. maAcaun«. hat. biayaan. unacan. mahuli. sarang. adlau üu. masuuc. isap. tagnaan. gana gana. malaud. mar ay4o. pila. subay. subay. labr. tuud. palaum. hagoa. mahadarat. hulr. tuu. pau. sa tunÿ«. na quinsum. hababa. alaas. iban. pa. cahap un. dir. deinduun. $ ampay . SOULOUAN. £ VOCAB SAMAL, mun«. unian. magunt. maul. sugadd. aduun. masaïd. ninian. cagayada. madaïd. madido. pila. unian. sa suud. sa lugua. sa tubanhan. calinto. caud. sa atunÿa. na. tinsom. daum. sa taas. magducut. pd. sa caagabr. dini. sepat. sepai. — ll — IRE N°3. MANOBO. BAGOBO. TAGACAOLO. BILAN. ATAS. una. satigcanacan. nian. toccunun. = LOT iring ani. aquné. tasight. und. ali. sa tapurt. mul. gédda. purghadum. umbada. un. mant adlé. aduun adlao. asaïd. nigbaluy. malapit. nian. punan. : SOON cannum. nadlao. cant. hadite. madita. madaïq. natia. madiqur. madiao. bila. pira. pila. Lan. undin iaan. |. SRE gamac no. | LL pe sunnud. LÉ RSENTE t06. emuud. tundalun. sulud, paluqua. sa lua. lua. ap. patubangr. M . 5 sa bucc6. alinto6. sa cauanan. kalintuq. biban. sa hiban. cauald. a atunÿa. tungaan. ‘tunÿa. na. na. na. caaldao. simag. cunadlao. sium. siruq. dalug. ilatas. sa bu. itaas. magidapan. mag-hin. maq-ipid. pa. pa. pa. gabaninipa. ban. pagabr. dini, dinc. dini. ipat. tacudl. ulub. ipat. sippan. utub. longtemps . ... maintenant. .... MOINS TE el NON... -e partout... CT pourquoi ..... parce que...... PEU...ss.e..e quande eee SouVente ere peut-étre- MN(ICoN. ee {rop........, © LRES) tuerie es tout à fait, com- plètement fini. vraiment ...... Été Re ee ANONP 5 pd0 0 0: C2 faire SU VOUIOIT ee POUVOIT . . . ... puissant... accomplir... ... EMAYET ee chee commencer ..., MALAIS. la perna. sana, di situ. djaw. di sana. sekarang. lébéh baïq. korang. tida, bucan. di mana. di semua tampat. apa, mengapa. sebab. sadiket. apabila. ulang ulang. sadya. barangkal. kalu. dekat. selalu. lébeh. terlalu. sudah abis. betul, tentu. ada. ada. buat, bekin. mao. buleh. tyoba. mulay. PER CU BISAYA. uala sugal. didté, ah. malayu. dugay. caron. labiny maayo. labing diutay. dili, ayao. haïn. kalap nan banua. nano. cay. diutay. canusa. masupsup. léman. magim. cun. malapit. guthapon. hilabihan. caayo. tapus nt. matood. mao, MAN, AN. duna, may. pag buhat. buut. gahom. macagagahon. tuman. sayud. sugdan. VOCABULAIR SOULOUAN. haumul. ditto. maayo. maayong Mau. bihnnd. labid mar«yao. culang. di, indi, bucan. harin. magiita. magilla. lit tit. cuunt. calo calô. cun. masuuc. tab tab. masaua luud. tuud. ubusun. budnal. man, hay. aun. magqinang. mabaya. magcadhart. 00e me sulayan. sugud. SAMAL. adt. mantat. madaïn adlau. adun. madiaé. kuan. di. lohen. kadita tampaan ngano. canupa. madai. minian. dimaïmé. cun. masaïd. diapun. calabian. madayquy. tapus da. butnad. man. aun. s J 1mo. kalin. bansa. tuman. tamauan. punuq. MANOBO. adaïin adlao. sin. matia. kua. hocud. kanaan. anana. nga alay. düto. canupa. marita. sa tan. hocod kabaal. inang. kalim. macating. tumuman. talamanan. tunug. . BAGOBO. dutun. madio. Say an. adun. madiao. dilug. diri. hunda. manan. cay. diluc. cadunÿan. tinunan. manun. mimé. cun. marant. tinunan. misun-nudan. madiqut. punghadun. t06. too. duun. pagimu. magcaliaq. cagatiqan. magcadacul. tumuman. nagasud dur. tigcaanaya. TAGACAOLO. adto. maanat. mauat na gabi. adun. magtu qad : manqud. dilr. tacbr. tinunu. madaïq. iandagao. maimo. cun. malapt. palaban. adun adun. abus da. butnal. man. aun. pag im. malim. cabagsugan. macaqais. pulus. talamanun, tugbuan. ago ni, nunda. nimo. mayo. tud. tumuman. nayu. tunugs man. duan. quinaua. luman.. gaddam... HITS NUE De donner........ recevoir. ..... ENEN Se Le rendre........ CHOISIE AR EEE acheter........ Vendre =: changer. . 1... NE 20000 7 A prêter......... louer (donner en location) ..... emprunter..... DAUTIEL = cie ee cie Data ot ce chercher...... (TOUVETE NET EEE promener . .... aller: 2. 2e Monter -ee descendre... .... remonter une ri- Niere 22 ut descendre une ri- TAMET eee voler (dans l'air). nager ele danser,....... SAUCE pe 00e MALAIS. habiskan. kaci. trima. ambil. kaci kombal. pi. memblr. dyual. gant. bayar. kaci pindjam. bri sewa. pudjam. ontong. meruqui. tjari. dapat. berdyalan. pegui. pulang. djalan. datang. lart. meningqal. menant. macog. kluar. naïq. turon. mudiq. ilir. dayong. terbang. bernang. mendrt. megnucong. — ll — BISAYA. human. hatag. dauat. cugha. ul. pui. palit. baliquia. ilis. bayad. bailo. abang. utanq. pagpulus. uala. quiia. quita. lacao. adt6. balic. lacao. abut. dumagan. pagquican. tagat. pagsulut. pagqua. pagsaca. naug. suba. iliq. gumaod. lupad. lanÿoy. pagsayao. locso. SOULOUAN. maubus. dihil. mac sambut. cauaan. giulr. pilian. mihi. pabihihan. magqant. pagbayat. guipabuut. tahumucay. buus. maunlung. malaua. lumauag. magbaac. lunsul lunsul. panau. balig mari. magud. dumatung. dumagan. mui. tumagad. masulud. mui. masacat. manaug. lumupad. lumanguy. manÿalay. malucsu. . VOCABULAIR SAMAL. tapus. hatag. dauat. habidan. muli. pi. bulit. baliquia. malilim. bayad. pantanqun. tumandan. pangcatun. CS - miatanaq. man ap. quita. panéo. ee... + dumatun. dumagan. manao. magtagad . tumuud. tumuqud. panig. manaug. sumüba. suüq. lupad. lumanguy. sayao. lumüpad. 3. (Surre.) Ne MANOBO. BAGOBO. TAGAGAOLO. | —_———_————————— || pus. La qay. unau«. abidan. ul. il. ul. agan. alilin. ayad. antanqun. amandan. angad. talun. Lan ap. _.........,.. uno. amatun. uma gran . \anan«o. umaqad. Ldalum. UqU«. \anaic«. an «au. umiba. nasulnq. nalupad. umayuq. Un ay A0. mm pad / bungha. bugdi. dauatum. canÿhahiun. uli. sumali: bal-li. pagpabal-lr. . balié. bayad. bulasan. sangda. angcat. minal-la. namaat. migquita. dulun. pano. magdalo. pumanaqui. pagpanao. mandat. maghuc. pané. magpaniq. manu. sumubat. musau. layang. lanÿoy. sayao. maqgtucpo. abus da. täqan. auatan. kamaun. buadi. dimalim. bili. baliquia. sayugan. bayadan. pangcat. utanq. malagap. paninaun.. quinita. adtô. panao. dumatan. dumalagan. panao. tagad. laçoq. D La D paniq. panauq. . sumubas. musaq. l uméyam. dumangoy. sumAya0. lumucpad. tacn. balnem. tinaam. nagot. malep. su6. blem. duluc. mayad. mubuq. laua. maabal. tataon. maago. tacol. nuld. maqui. patanam. gadilam. lamua. miap. maaqo. sub6. pol. moyônq. cahun q- say ao. Jfaltug. bagqay. induq. anÿay ulr. pu. badliq. balikid. alinan. bayad. paanqcad. anghkatan. dununtun. ualad. quita. panoad. thuma. ipando. taqgat. ligauan. lua. penegq. ponoq. layan. ins&y «to. luncasé. Mr 7e 1e grimper ..... Fe 10tn Der Temuer..... S'ASSEOIr 2e SeHEVEr.. eee SATER ee NT Doirés re boire ensemble... S'ENIVTE.. matter te NIVEGS ec giente glouton. ...... dormir. eee fumer (du tabac). mMAcherS ee. AAC RCE MOFUTE Lee 0 APDCIER OR questionner . ... répondre ei demander, solli- PHÉLÉEC eee accorder (donner) refuser........ ordonner....., ENVOYEF - - » - - - - Obére 2 HET MALAIS. bangun. telantanq. berlatud. kaçihormat, me- quamba. minom. maboq. makan. makanan. CPC minum roko. pepaq. telan. gigi. kata. butjara. pan ggil. tagna. djawa. minta. tingg0q. simbayar. bri. engqan . surôh. kirim. pateh. antar. bäwa. taro. BISAYA. paghangap. pagholog. pagpandul. paglihog. paglingcud. pagtindog. paghigda. paglohod. pag abi abr. paginom. maginom. hubuq. pagcaun. calanon. hingaon. pagtoloq. pagtabacco. pagosap. pagtulun. pangut. pagpamulunq. pagsulir. paglaoagq. cutan«. tubag. pangqain. talinghog. pangaddi. hatag. pagdilr. pagandam. s6go. tuman. hatud. pagdala. pagbutang. VOCABULAIR SOULOUAN. SAMAL. PR ir © cc cumaniq. mahulu q. maug. mabanca. salumpacan. macqagibal. lincul. pagincud. tumindug. mindoq. paghiyda. moang. pagluhud. Va ee sa 5 Lo bäsa. minum. inom. RAC 0 à maginom. maghilu. langu. macaun. cumaan. PS oo pagcanum. A NO © à tugcaon. matuug. matuug. magsiqupun. siqüpan. sumpaun. supé.. sntoltle ee clore tunun. manqgutcut. cägat. mamunrg. | magbao. bitjara. sie à magtauaq. taoaq. magsubu. pagutana. ere ........| tubag. mangay0. .mangao. pagdunguc. paninÿhud. Mmanqadyt.” -. PEINE R CREER dihil. du. magdi. daägq. pagdat6. magpahatud. saqu4. parigsa. magbalung. pusdnum. pag dala. butan. mabu tan. 3. (Surre.) MANOBCO. —_—_———————— Lan «ic. aragdaca. niuluyan. \anonootL. mundo gti. ubadti. agbasa. unom. La ginunqL. an qu. umaan. agcanum. ngCaon. umadu qui. iqupan. upa. mllun. ägat. agit. aoar. nsay. bag. AMTU ( analalan. DTA pagdaté. ri qud , fiénum. sauli, . BAGOBO. menegq. madabo. mano go. munsad. tuminduq. dumagqa. lincohod. manghalu. minom. miqunum.. # 0. cuman. malaan. toloq. magsiqupan ulion. milamun. pangit. pagcaqt. patongcoy. magtanaq. dinsa. tuba. mamuio. mMANENU q. pangadidi. diri. nilam. 5096, nunug. piil. tag6. - = HT TAGACAOLO. mant q- maholog. nanucp, incud. indog. mulong. pamdsa. inom. minom caucadaïd. ngabalug. cumaan. canunun. lagucun. matologq. siqupan. supaun. tuliunun. banga. magbalao. ss... sicun. manÿaio. mamantq. inday. sumogoh. magbaba. aliunda. BILAN. amhkop. labüg. lidos. LA und. tadaq. mul. ma/f6. minom. langal. cumaan. canan. kudaan. sumaqu/adn. mama. palnoom. 00 sfalac. 000 ee iqufdun. maqud. Jlinogt. uantd. doc tacu. malt. fuléh. ATAS,. poméneq. nacaholoq. unsad. lag.hinad. inom. yaphiaplkan. kaan. kakaan. truçan. siqupan.. sappa: ibal-lan. aroq. . hikagu. intood. baggay. piad. sabo. — LS — VOCABULAI MALAIS. BISAYA. SOULOUAN. SAMAL. laisser ........| tinggalkan. pagbia. gibun. NPA. LS TRE enlever........ buka. dala, hatud. cauaan. haïawan. soulever .......| anghat. paglaas. magtinduc. hungat. allumer.......| pacang. ducut. magsau«. sugaän. brûler ........| angus, tunu. sonoq. maysunuc. sandab.. chauffer. ......| panaslian. init. papasua. init. éteimdre.......| padam. pagtauin aug apoy.| palilaan. CUITE...» - | MaÇay. paglots. maglutu. paunun. bouillir........| rebus. bocal. manubuna. magtanqun. rôtir, griller. ...| goring. pagtapa. bansing. maqicu. AiMEr..- +20 |NSURO. paghigugma. maccasL. canian. honorer.......| hormad. pagtacud. pagtahud. SONDANIIUNES hair PUR EEE |MUin pagdumut. mabunhi. matanginau«. plaindre... ....| sayang. RO Dj 1 OP NENENEESRERTS pee se souvenir... « ..| 1nqüt. pagdundum. catumtuman. dundum. battre, frapper. pukul. bonal. mag pagut. badasun. fouetter .......| tjabugq. hampac. sampag. FIAOMNETS combattre... ...| prang. pangÿubat, pag- pagbun:. maqau«y. lalio. couper ........| patéh. putul. pulul. hutudun. briser.........| peljà. bucts. baliun. apsaun. fendre ........| bela. liku. malikt. arracher.......| tabot. abôt. gilaun. gabnutun. piquer........| ljutjuq. ibul. umastul. tucbuc. blesser ........| meluka. samad. pialian. samad. tuer..." |Nburoh. pagmatày. magbunac. pataïun. MOUTIT .. oo +| ML. patay. manatay . matay . guérir ........| megnumbo. tambal. yubatan. pagdayun. vivre. en. INRtanp. buÿhi. mabagi: "MERE ER être malade. ...| sakit. maAsAqUEL. masaquit. masaquit. SEMOYCe EURE IR ER EE lumus. nalumus. ilumus. travailler . ....,| buat, kerdja. pagbuhat. magqinang. lamunun. travailleur 2 2. As himuhat. LT ST ATRNRE maghinanq. labourer . .....| menangqala. daroh. tauhul. dadoh. semer......,...| tanam. tamn«. tanum. tanum. creuser . ......| koreq, qu. cutcut. cutcul. amas. aiguiser. ......| mengaça. baid. yabaun. HOPSOR Se + 210 6e AP TENDE. VE SI CRE CE IR EE RE CEE attacher.s 0: .| that. baat. lücutan. bagcutun. , 3. (SurTe.) MANOBO. ! nant. nâti. bniomt. angab. it. Ratay an. hagalum6. acambaiat. aiduan, dacal. ss... adaat. nUATUM.. adasin. ulao. apuun. urbakun. ugätun tuhkun. li. ataïan. ataidun. bagdayun. tumuhun. maghinang. nagdadudoh. inanum ’ amas. , agcasan. MISS, BAGOBO. pagbaïan. natun. rucut. gobbo.… init. mumAun ge laccaddagq. pat. pagdacul. tinqud. caniqua. manundum. tigbas. pasocoy. tampol. buctus. bittot. ubut. nina. maté. minati. baui. manté. kabogocan. milumus. bagcus. maglaluma. pam ula. magcutcut. salsal. lagus. SCIENT. — XI. — 49 — TAGAGAOLO. tontama. es eee caïnit. caliman. anumanum . _bunalan. + ee + ° bulao mactibasin. gabutum. Jali. miatay . babulun. kasaquitan. lumus. mal ITA magdadoh. MANnCILUn. dre 0 vd 0 6 00 019 °71 butucunta,. BILAN. antaman. tabal. cat. 20e Jaldam à sunal. macasduum. mibol. 00 + nansôc. macsaoy. namatt. buluun. fandas. namlimas. namimo. kamloh. molo6. almafuta, ATAS. matihan. dakat. katutun. init. iloto. lacadda. hipat. tingad. kéruan. palundum. lampos. qubat. tempo LE kabuctus. barot. tu. napalian. imatay. kasakitan. kalannad. ilamun. pamula. kali. dakop. 29 TMPAIMENTE NATIONALE, détacher ...... délivrer . ...... coudre........ clouer, enfoncer une cheville... mi . . . Û . . . . e Û . Û e ° . , « . . . . , , . . . . . 0 e . . . e Û . . e . e e . . . . . . . . . . . D I OO Or Æ © À . . . . . . . , o 0 . gens ME CE HO MUR TRS Too... 12 TC OMAN . DO RUN DA DD En EVENE A D'OR EU de LODEL RE DO0 une ROOO0O0 Re 1e la: crane CÉS: > 2: TUE homme ("tr lemme tree MALAIS. urey. melepaskan. dyaïb. pakukan. salu. dua. tiga. ampat. lima. anam. tudyu. delapan. sembilan. sa pulu. sa blas. dua blas. dua pulu. dua pulu satu. üiga pulu. sa ratus. sa ribu. sa laksa. ses... 0e se alu (inusité). angkaw (inusité). dia. kita, kami. kamu. dia. uu, int. lu, uu. lakt, orang. perampuan. bapa. mama, bu. — 150 — BISAYA, bug. pasaylo. taïb. paglangsang. usa. * dua. toulo. upat. lime. unum. pulé. ual6. sam. na polo. napolo ug usa. napolo ug dua. calähaan. caluhaan ug us«. catloan. usa Ca qalus. usa ca libo. na polo ca libo. an. ang mÿa, ac. iCA0. sia. kita, kami. kamu. sila. quini. ang mÿa quini. {ao. babay. amahan. inahan. SOULOUAN. bugr. pasaylu. tagt. lausang. isa, hambuc. dua. tuu. upat. lima. unum. pitô. valô. sam. hampo. hampo tag isa. hampo tag dua. cauhahan. cauhahan cay isa. catloan. hangatus. hanibu. hampo sa ibu. in. in mya. ac. icao. sia. kita, kami. kamu. sila. int. in ma int. tao. babay. ama. ina. VOCABULAIR SAMAL. butauanan. bayaanda. tay. lansan. 1. dua. t06. upat. lima. icaunum. icapttô. ua6. Siam. sampo. sampo 154. cauaan. atloan. sang qatus. sang man. eee Jan. yan mya. aco. iCao. aan. kita, kanu. kamu. silan. int. inian. usug. bubay. _ama. inah. M3: (Surre.) MANOBO. butauian. bayaanda. magtabir. lansan. sabad. cadua. icatlô. upat. lima. icaunum. icapitô. ualé. s1a6. pol. polo isa. dua polo. lolo polo. sabad da qatus. sabad mararan. sms... Jan. yan mÿa. SL acon. icuna. lan, sikami. sikaum. silkandan. iani. minian. maam«. bay. amay. inay. BAGOBO. lungaan. pasasagsagad. tubbil. pagpagcun. sebag. dua. tatlô. apat. linia. unum. putté. ualô. st6. sa polo. sa polo sabbat. sa polo dua. dua polo. dua polo sabbat. tatlo polo. sabbat qatus. sabbatmararanou sabbat ma ribu. Jan . Jan mqu. sacon. sicun«. sicandin. kita, Lam. sikio, sihandan. lan, ini, manobo. bay. am“, inah . — 51 — TAGAGAOLO. badunta. mata. magbiusa. isa. dua. catlo. ufat. lima. canuon. Jito. caulian. sam. sam folo. samfolo tag 1sa. 03e... karuan. catloan. san gatus. sang maala. 00 °° + ang. ang ma. aco. iCA0. aan. lkaray qan. lamu. kamuyan. ini. inian. usug. bubay. am. inah. BILAN. ambool. tambol. nam/uq. anisu. aluu. atlé. Jaat. limé. aguaman. naqfité. qualé. gasium. gasfaolan. sanfalo satu. s..…0. eee aluu falo. atlo falo. am libo. nu. ni. aqu. qufa. sanito. quictodoon. 00... qguoya. ant. anian. laguig6. libun. ma. yèé. ATAS. subucan. tabbil. pansal. saccad. arua. tatlô. appat. limma. annam. puttô. ualô. saw. sa pulo. sa pulo isagcad. sa pulo arua. aruan pulo. atadlum pulo. saccad na qatus. saccadnamararan. manque. ang. ang mÿa. siccao. siap. sia. sukamt. si kiu. sikandan. ini. inLan., minobo. bahay. amay. inay. 20. — 52 — VOCABULAIR MALAIS. enfant, fils, file.| anagq. IREM IE adegq. SŒUR LUE sudara. MAT ee ele lakr. épouse. Her bini. Mers Let laut. LIMIÈRE SE sunggqey. BUISSEAUS AS AA Re AUS ns ayer. Sable sets EE pagir.. Dents HO batu. ARR oLRBE tanah. Dois A a ENS kayu. caverne ....... qua. CERTES rene langit, sorqga. ÉVITE RE Cu angin. SOLE ARR ee art. HOUR RÉBSE e art, Stan q. MU a tes ! malam. lune een bulan. EtOHE- Ma see ee bintang. ANDÉR SNS ee eee taon. MOIS: 0. em ae bulan. PACE CAEN üulan. VEN AREAS an qin. RUADE: > AN .| awan. éclair EE kilar. tonnerre....... guntur. RANCE becar. petit... "nt. letchi!. Cher. pe maal. bon marché....| mura. Chaude SERRE panas. RO A EE ETS dinn gin blanc: "rer puteh MOIP ee NT t itam. VEN E... - é idjau bleues biru. Jaune . 2%: 2. sure luning. BISAYA. bata, anaq. 1/s00n. 1gsoon nga babuy. bana. asau «. dagat. suba. sappa. tubiq. balas. bato. langit. hangin. adlao. adlao. gabi. bulan. buoon. tuig. bulan. ulan. hangin. daqum. lintie, kilat. dalugdug. dacü. diutay. maal. mur «a. manie. bugn6. rRApUEL. maitum. caluhuhao. madalag. SOULOUAN. anagq. taymanhud. taymanhud. bana. asaua. laut, dagat. suba. tubiq. buhanqui. bato. tanah, lupa. kayu. lugan. sorqga, langut. hangin. adlao. adlao. malam, duum. bulan. bituun, bintan. taun. anaq. lumun. lumun, saua. saua. dagat. saub. .| saub na tacbr. tubiq. pantad. ampasun . lupa. kaut. samut. suga. adlao. gabi. buan. bitoon. sa cahumay. bulan. san buan. ulan. uan. hangin. hanÿin. taggqanquin, avan. panghamud ù lintic. lintic. ducduc. kilat. dacula. dacua. asibt. tacbi. mahal. maal. mura. magan. mapasuq. maïnit. mahagqud. maticnao. maputr. maputz. maitum. maïtum. sayulan. malunao. bilu. gadum. bianing. dinant. ° 3. (SuITE.) MANOBO. bata. kadua. kadua. sau«. sau«. dagat. baub. üug nÿa baub. uayu. anay. ampasun. tanah. karamag. aldao. aldao. dalam. bulan. bitoon. subat sa humay. subat sa bulan. udan. karamag. panharap. kirum. kilat. ducul. ituc. mabugat. maacce. maïnit. maganao. mapuli. maïtum. malunao. gadum. dinani. BAGOBO. bata. kataladi. tebbé. saua. saua. dagat. uai. uaiq. baclayan. bato. tanah. karamag. adlô. adlô. dukilam. bulan. karamu. sebag homme. sebag bulan. udan. karamag. labun. kirum. dilam dilam. ducal. dilog. malagat. bagqt tauan. maïnit. maonno, maputi. maitum. malunao. gadum. malaraq. TAGACAOLO. isok. inuluq. inuluq nÿa bubay. asau«. asaua. dagat. alu. tubiq. pantad. bato. lufah. kaut. samod. seqa. sega. gabr. bulan. bitoon. sa cahkumay. sa bulan. ulan. samod. labun. kilat. kulat. dacula. tacbr. dacula alaga. tacbi alaga. sua. maniqui. maputr. maïlum, malunao. gadin. malalag. BILAN. maaq. lonoq. libun. asau«. asau«. TOM. suba. éèl. halap. bato. tanah. kayu. es 0e" nus. do6. doé. butan. bulon. blatic. safadr. sa bulon. ulon. nus. labun. sila. logom. dacal. dilog. bungit tasan. tucaïb tasan. mamanit. natn6. balantan. Jitam. lunu. ulol. malalal. ATAS. anaq. sulad. sulad. asaua. asau«. dagat. suba. uëeq. paloc. bato. labuta. kayu. badlayan. kalamag. adlao. adlao. bul-l. bulan. bituan. sacad malagun. sacad na bulan. udan. karamuag. saçgulapun. kilat. balanst. dacol. desog. mata ao. magagea. maïnut. magadno. maputr. maitom. maludnao. malalag. malalag. — 54 — VOCABULAIE MALAIS. BISAYA. SOULOUAN. mapulah. mapulah. mapua. bulauan. bulauan. buauan. salapi. pilac. sapt. tumbaga. bauat. gaan. puthao. baci. putao. multi. mutia. mutLe. coquille LYC. taclobo. pay. tipay. poisson kan. isda. isnQ. isda. crocodile buaya. buaya. buaya. buaya. SEHDENÉT Eee ular. haas. oiseau langam. manog mano. langam. VOlAIe seen ayam. manoc. manoq. manoc. usa. usa. | USE. babuy: babuy. babuy. kuda. cabayo. kuda. kuda. bacca. sapt. karbaw. karabéo. karabao. kabdo. tikus. amban. antjing. TO. tré. idé. kutying. ring. cutinq usUg. mink6. — 55 — e 3. (Suire.) MANOBO. BAGOBO. TAGACAOLO. BILAN. ATAS. maracdac. maluto. mapulah. fulah. maluto. bulaua. bulauan. bulauan. blauon. bulauan. sapt. salapr. sapt. safr. salapi. galan. galan. galan. nagalaan. galan. putao. puto. putao. natop. putao. mutia. buntia. mutL«. mutLcL. muntia. tipay. tipay. tufay. tifay. üipay. kan. salda. isda. nalaÿ. luddon. buaya. buay a. buaya. buayc. buaya. upa. upa. upa. upu. manoc. manoc. manoc. manoc. manoc. mamoppo. usa. 'ATTE usa. isdo. usa. babuy. babuy. babuy. blac. babuy. LHuda. kuda. kuda. kuda. kuda. karabdo. karabo. harabao. karabao. karabo. | fuian. asé. ido. aium. ido. mio. mudo. mido. 140. upus. . Le père de Bitil et la mère de Mani. . La troisième maison du chemin est la plus belle du village. . Les fleurs sont encore plus belles que les perles. . H est marié. . Nous, les Espagnols, nous avons plus de barbe que vous, Bisayas. Ce chapeau est noir, celui-là blanc. I1 est mal de battre les enfants. . Achète du riz en grain. 9. Étends le bras. . Prends ce tabac. . Le voleur blessa le cuadrillero. . J'aime ma mère. . Le père de Bitil et la mère de Mani. . Les fleurs sont encore plus belles que les perles. ). Ce chapeau est noir, celui-là blanc. . Achète du riz en grain. 9- Étends le bras. . Prends ce tabac. 2. J'aime ma mère. BISAYA. . Ang amay n1 Bitil cong ang amay ni Man. . Ang icatolo ca balay sa dalan ang labing maayo sa longsod. 3. Ang mÿa bulac labing maanag sa ma mutla. . Mino sia. . Camüng, nÿa Gachila, labi nga bunquiun canimong nÿa Bisaya. . Quining calo nÿa maitum, quinung ma- puir. Ang paghampag sa mÿa bata, dautan caayo. . Palitun mo ug palay. 9. liuyud mo ang camut. . Pagcoahan mo quiing tabaco. . Ang cauaian nagasamad sa cuadriyero. . Nahagugma co sa inahan mo. BISAYA. . Ang amay ni Bill cong ang namay ni Mani. 3. Ang mÿa bulac labing maanag sa mÿa mutia. 4 Quining calo nÿa maïtum , quining ma- puti. . Palitun mo ug palay. . Jtuyud mo ang camut. À Pagcoahan mo quining tabaco. . Nahagugma c6 sa inahan mo. — 157 — MANOBO. 1. To amay ni Bitil ug to inay ni Mani. 2. To icadlo no bahuy sa int no dalan maoy madio pa to duma to longsod. 3. Sicaan Labin payal no bua sican mutia. 4. Magahunqun sicandin. 3. Si kanu, no Cachila, daug canio to pagnabuntun. 6. Sicang calo no maïtum, ug suya maputi. =] . Maduut sican paghampagq si ini no mÿa bata. 8. Magpabilya ke ta humay. 9. Unatin sa babanayan mo. . Abati dini ang tabaco. Guipalian to cuadriyero sa üu pagpa- nindacao. 12. Dacal saquimana inay Mo. TAGACAOLO. 1. Ang ama ni Bitil iang ang inah ni Mani. [SE] . Ang mÿa bulac lumabi sa caday nÿa mulia. 6. Ini talanda maïtum, tang ini talanda maputr. 8. Pagbili cao nadto sa humay. 9. Unatum ambuctun. 10, Canmula ini tabaco. 12. Malim ac6 sa inahmo. 1. © k. 9. 6, 9: 10. BAGOBO. Yan ama ni Bitil ango inah ni Mani. Yan tetlo ca balé ta dalan Yan sunod ma- digor sa banua. Yan ma caboGadan madiqor ta mÿa bun- ta. Don saua din. Canu, Cachila, sunod bunÿoton nio, bi- saya. Oquet matom, sapot mapott. Yan pagbunal ta ca bata madat man. . Bilino yan omé. Pagsangal no yan lima mo. Canhayon mo yni tombacco. 11. Mesaso Jan taccaon sa tartomon. 8. 9: Dacol ac inah nico. BILÂN. . Mad ni Biuil yèé ni Mani. Fiu bulac sa mutia. Caloni fiatam, calo ni bukay. Asu itu falr. Monotum sigalun. 10, Anuan fint tabaco. 12. Bon gnaua yèé tago. > A5 CHAPITRE VL. GÉOGRAPHIE POLITIQUE. — AGRICULTURE. — COMMERCE. Géographie politique. — Les îles Philippines comprennent trois grands gouvernements, qui correspondent à la division géogra- phique de l'archipel : 1° Luçon, 2° les îles Bisayas, 3° Mindanao. Un capitan general, chef suprême de la colonie, commande les forces de terre et de mer, et administre directement Lucon; les deux autres régions sont commandées par des officiers généraux d'un grade moins élevé. Chacun de ces gouvernements est divisé en provinces, à la tête desquelles sont placés des gouverneurs, soit militaires (goberna- dores politico-militares), soit civils (alcades de première ou de deuxième classe). L’alcade gouverneur d'une province est en même temps juge civil et criminel en première instance. Les gouverneurs militaires sont assistés d’un alcade de troisième classe, pour l’administra- tion de la justice. Un promotor fiscal remplit les fonctions de ministère public, et un escribano, souvent indigène, celles de notaire et de greffier. Fous ces fonctionnaires sont amovibles. La province est divisée en pueblos, terme qui désigne à la fois la circonscription et son cheflieu. Dans la première acception, le pueblo répond plutôt à notre canton qu'à notre commune. Il com- prend en effet plusieurs villages et hameaux (visitas, barangay), à la tête desquels sont placés des tenientes, qui relèvent du chef du pueblo (gobernadorcillo), lequel remplit des fonctions assez sem- blables à celles de maire et de juge de paix. Le gobernadorcillo et les tenientes, fonctionnaires indigènes, sont élus pour trois ans par les habitants du pueblo. Le capitan general réside à Manille, capitale des Philippines; auprès de lui sont instilués deux commissions consultatives (Junta de autoridades et Consejo de administracion), formées des principaux fonctionnaires des divers services. La justice esi rendue au premier degré par les gobernadorcillos (indigènes) pour les contraventions et les causes minimes, par les alcades pour les causes civiles plus importantes, pour les délits et les crimes; il peut être fait appel de tous les jugements devant la cour de Manille (Real Audiencia). — 159 — L'armée comprend 1,449 soldats européens peninsulares, qui forment un régiment d'artillerie; tous les autres corps sont indi- gènes 1), et sont commandés par des sous-officiers et des officiers pour la plupart européens. Voici les effectifs des divers corps. Européens. — Régiment d'artillerie à 2 bataillons. . 1,449 hommes. Indigènes. — 7 régiments d'infanterie à un bataillon. 3,780 Indigènes. — 2 escadrons de lanciers........... 300 Indigènes. — 1 bataillon du génie............. 433 Indigènes. — Service de santé....,...,....... 202 TorTaz (non compris les officiers)... 4,715 À ces troupes, il convient d'ajouter les corps suivants, qui, en cas de troubles ou de guerre, rendraient de très bons services : Indigènes. — Guardia civil (gendarmerie)....... 3,374 hommes. Indigènes. — Carabineros (douaniers).......... 2,206 Toraz (non compris les officiers). . 5,580 Ce chiffre, joint à celui des troupes de ligne, donne un total de 11,744 hommes, dont 10,295 indigènes et 1,449 Européens. La marine est représentée par 2 corvettes, 6 avisos et 16 ca- nonnières, montés par 1,999 hommes, y compris la garnison des arsenaux de Cavite (Luçon) et de l’île de Basilan; tous les états- majors et la moitié environ de cet effectif sont européens. Les forces de l'Espagne aux Philippines s'élèvent donc a 13,744 hom- mes, dont 2,500 européens; elles suffisent pour garder une co- lonie qui compte 9 millions de sujets (voir, ci-dessous, Popula- tion), et pour tenir en respect les pirates toujours hostiles de Mindanao, de l'archipel de Soulou et du nord de Bornéo ©). () Le recrutement des corps indigènes s'opère das chaque province par voie de tirage au sort annuel parmi tous les jeunes gens âgés de 18 à 24 ans. Les exemptions pour cause de faiblesse de constitution sont nombreuses. (Voir, plus haut, ch. 1xr.) La durée du service est de huit années. Le contingent annuel de la colonie est en moyenne de 1,200 hommes. Dans la province d’Albay (Lucon), le contingent annuel est en moyenne de 60 hommes (pour une population de 250,000 âmes). Le remplacement est autorisé, Dans la province d’Albay (une des plus riches), le prix d’un remplaçant varie de 40 à 50 $ (200 à 250 francs). ®) M est intéressant de comparer les eflectifs entretenus par les diverses puis- sances dans leurs colonies. Le tableau suivant donne quelques-uns des éléments — 160 — Les finances sont administrées par l’Intendencia de hacienda, dont les actes sont contrôlés par une Contaduria general qui les soumet au jugement du Tribunal superior de Cuentas. Le budget des Philippines est établi parles Cortès de Madrid, sur le rapport du ministère de Ultramar. Le régime économique de la colonie vient de subir deux modifica- tions très importantes. La culture du tabac était limitée à certaines provinces; elle y était obligaloire et le gouvernement était le seul acheteur des produits à un taux fixé par lui-même; ce monopole a été aboli en 1882 et la culture du tabac est devenue libre, mesures qui font le plus grand honneur à S. Exc. M. D. Léon Castillo, ministre de Ultramar. D'un autre côlé, l'impôt direct vient d'être considérablement augmenté par la création d’un impôt sur la propriété bâtie et d’une contribucion urbana, ou impôt de patentes, dont le tarif est élevé; 1l varie d’ailleurs suivant l'impor- tance des villes, qui sont divisées à ce point de vue en trois caté- gories. Avant l'établissement de ces taxes, les seuls impôts directs étaient de cette comparaison. L’effectif attribué plus haut à l’armée de terre des Philip- pines serait un peu trop faible, car il ne comprend pas les officiers ; j’augmente en conséquence cet effectif de 10 p. 0/0, soit de 1,180 Européens, plus quelques autres officiers pour les états-majors et le corps de santé. Cette évaluation, assu- rément très large, donne en chiffres ronds, pour l'effectif européen , 2,680 hommes, et pour l'effectif total, 12,980 hommes. FORCE ET COMPOSITION DE L'ARMÉE DANS QUELQUES COLONIES, ET PROPORTION DE L’EFFECTIF PAR RAPPORT À LA POPULATION INDIGÈNE DE LA COLONIE. PROPORTION, POPU- TROUPES pour 1,000habit. , N de l'effectif PUISSANCES. | COLONIES. ATOM le M LI es e l'effecti euro- indi- euro-| indi- INDIGÈNE. : : : péennes| gènes. | TOTAL. | Léen.| gène. habitants. | hommes |hommes|hommes Espagne... Philippines 9,000,000 2,680| 10,300! 12,980| 0.30 Pays-Bas... . | Indes néerlandaises.| 24,000,000| 15,513| 23,518| 39,031| 0.64 G-Bretagne. | Inde anglaise 255,000,000 | 64,520/124,078|189,498| 0.25 Cochinchine 1,020,000 3,300| 2,200| 9,500! 2.13 Algérie. 3,300,000 | 32,000! 13,000| 45,000! 9.69 %) Cet impôt est de 10 P- o/o de la valeur locative pour les habitations dont la toiture est en tôle ou en tuiles, et de 5 p. o/o de la même valeur pour les cases recouvertes en feuilles de nipa (palmier). VONT = le tributo et les polos y servicios, auxquels ne sont pas soumis les Européens (). Ces deux impôts sont perçus par le gobernadorcillo, les tenientes et les notables (cabezas), responsables du recouvrement chacun pour leur circonscription. Ils en versent le montant entre les mains du director de hacienda de la province. Le tributo est une cote personnelle payée par un couple indi- gène; un tributo entier représente donc la part de deux personnes; un célibataire, homme ou femme, ne paye qu’un demi-tribut. Un tributo s'élève à la somme de 7 piastre 15 cuartos (environ 5 fr. 45) 0) et se compose des articles suivants : Tribut proprement dit......... M AA Te 3060 Manéonemeliraistde-culte): "#03 RS MES: «ue st Caja de comunidad (fonds communaux).......... 1 65 Les hommes doivent en outre 4o journées gratuites, soit pour l'entretien des routes, soit pour le service de cuadrillero (milice communale). Ils peuvent s'exonérer de ces Ao jours de travail, qui constituent les polos y servi- cios, en versant la somme de 3 $ (piastres), soit. ..... 15 00 La somme à payer par un indigène mâle qui s’est exonéré des polos y servicios s'élève donc au total de.... 20 A5 Le tribut est payé par tous les Indiens valides des deux sexes jusqu’à 60 ans, depuis l’âge de 20 ans pour les femmes, et de 16 ans pour les hommes. Les chiffres précédents ne concernent que les indigènes; le tri- but des Chinois s'élève à 6 $ (30 francs), et celui de leurs métis à 3 $ (15 francs). Les métis d'Européens ne payent pas de tribut. L'énumération suivante des chapitres du budget des Philippines indique l'importance des diverses contributions et la nature des impôts indirects : (1) D'après les dernières nouvelles, les polos y servicios seraient devenus exi- gibles pour les Européens et l'administration étudie les moyens de remplacer le tributo par un impôt d’un caractère moins personnel. 2) En admettant que 1 $ (piastre) — 5 francs (le plus souvent elle n’atteint pas tout à fait ce cours), 1 $ — 8 réaux fuertes ; 1 réal fuerte — 20 cuartos, — 62 — BUDGET DES PHILIPPINES POUR 1880-1881. RECETTES. Tributs et impôts sur la propriété (dont 74,000 $ pour la propriété urbaine et 136,488$ pour taxe sur la fabricahon du rhum): 5006 2e ee 27024188 Contribucionandustrial. "23000-10092 000 Douanes et impôt de sanpañon ONE cree 1200) 708 Vente de tabac à l'intérieur et à l'xporaion OR 6,571,200 Férmede opium "2H ER ERCR PEACE EL 1 S 09 620 : Papier timbré, timbres-poste, Ro etc... 500,500 Droits sur les combats de ee Re 118,900 IE A ONE alle réter 7 85 aothoih o à ve es 892,900 Domaines eco EAU se US RE FRERES 219,600 DNVÉRE OS Mon odMerAdTeNmo one TAN 726,000 Torre tas diese ...... 14,630,486 SOLDES | RON ROUE A0 PARENTS 1 73,152,430° DÉPENSES. Pensions, retraites, indemnités, crédits divers, dont : Entretien de la colonie de Fernando-Pô PAIEqUE)- en eeee ec Ce 20 200 Amortissement de bons du Trésor.. 600,000 2,051,639 Reliquats d'exercices antérieurs.... 278,632 Dépenses pour les légations et consulats d'Espagne none AUIAPOn EAU RL CU 71,900 Justice et'cultesho Er ae ne AVS TEE de 980,120 . Armée ee UNE DÉS 10 CDD I0 TEA DC oe Finances (y compris les frais relatifs à la surveillance de la culture du tabac et à la fabrication ®)..... 5,860,686 LE RE US D don one aoaiteelr etait O7 Administration (intérieur), postes, télégraphes, pre- suis (bagnes) epson 62.00 Are ta: 644,134 Instruction publique, travaux sb mines, eaux ÉPHDrELS- ee EEE prrcicile ACL Dre De 209,792 ARORTNS RUE MONS SEP UD 165090 DÉPENSES EXTRAORDINAIRES. LT Achat et réparation de matériel naval. — Construc- tions de lignes télégraphiques et divers........ 639,339 FOTAR, 2604 EU FAN MAN ÉS,62 4008 SO ronde t Je 0000 dr MISE () Article supprimé aujourd'hui. } Frais supprimés aujourd'hui, = 108 22 Les dépenses s’élevant à 15,824,969 $, soit, en chiffres ronds, 79,124,845 francs; les recettes s'élevant à 14,630,486 $, soit, en chiffres ronds, 73,152,430 francs; la Gifférence est donc de 5,972,415 francs, sur lesquels 5 millions environ sont imputables à des déficits résultant d'exercices antérieurs. Dans le budget des dépenses figure une somme de 475,000 francs environ pour l'entretien de la colonie de Fernando-Pô et du corps diplomatique espagnol en Chine et au Japon, charges que les Philippines ont supportées de tout temps. Je n’ai pas de renseignemenis sur le chiffre des bons du Trésor; l'amortissement de ces bons figure aux dépenses pour 3 millions de francs. Instruction publique. — Manille possède un grand nombre d'in- stitutions dues à des fondations particulières où sont élevées les garçons et les filles, européens et indigènes. En outre, l’enseignement secondaire est donné dans deux col- lèges : Colegio de San Tomas (Pères Dominicains), Afeneo municipal (Compagnie de Jésus). Les PP. Jésuites dirigent aussi l’Observa- toire (voir chap. x) et une école normale qui forme des institu- teurs primaires indigènes. Il y a d’autres écoles normales dans les provinces. À l'Université de Manille, dirigée par ies Pères Dominicains et dont plusieurs professeurs sont laïques, est donné l’enseignement supé- rieur pour la théologie, la philosophie, les sciences et la médecine. Le collège de San José, annexe de l'Université, forme des prac- ticantes (médecins et pharmaciens qui ne suivent que des cours élémentaires) et des sages-femmes. Presque tous les pueblos sont pourvus d'instituteurs ou d’insti- tutrices primaires indigènes parlant l'espagnol; l’enseignement de cette langue est une de leurs principales obligations. Culte. — Un archevéché à Manille et trois évêchés dans les pro- vinces. Les grands séminaires de Manille et des évêchés de Nueva- Caceres (Luçon), Jaro (Panay) et Cebu forment le clergé séculier indigène. La plus grande partie des pueblos est desservie. par le clergé régulier peninsular; le clergé séculier espagnol, peu nom- breux, n’occupe que de rares postes dans les provinces ; il compose le chapitre de la cathédrale de Manille. — 64 — Population. — Le recensement de la population se fait non par têle, mais par tributo, condition qui, sans parler d'autres causes d'erreur, suffirait à expliquer les divergences des divers auteurs. On n’est point d'accord, en effet, sur le nombre d'habitants de tout âge et de tout sexe que représente un tributo, c'est-à-dire un couple adulte. Certains auteurs n’admettent que quatre habitants pour un f{ributo, tandis que d’autres élèvent cette proportion à 7 habitants. M. J.-F. del Pan D), en admettant que 1 tributo égale G habitants, estime la population totale des Philippines en 1875 (y compris le petit archipel des Mariannes) à 9,053,598 habitants, dont : Euro- péens, 10,000; Chinois, 40,000; Infieles © de Lucon, 50,000; des îles Bisayas, 10,000; de Mindanao, 150,000. à Les chiffres fournis pour 1873 par M. Jagor 6) donnent aussi un total d'à peu près 9 müllions d'habitants. C'est également le nombre auquel s'arrête le R. P. Baranera (1) et qui paraît le ‘plus probable. Cet auteur admet 50,000 Chinois, augmentation qui a pu se produire, en effet, de 1875 à 1878. Les documents sur le mouvement de la population manquent. Riquelmi, cité par M. del Pan, estime que, pour les indigènes, l'augmentation annuelle est à Manille de 2.24 p. 0/0. Agriculture. — Le sol des Philippines est excessivement fertile et convient à toutes les cultures tropicales; les plus répandues dans l'archipel sont: le riz, la canne à sucre et l'abaca. Le riz est cultivé partout. Cette céréale forme la base de Pali- mentation; elle est semée au commencement de la saison des pluies, dont l’époque varie suivant les régions (voir chap. n), et récoltée cinq à six mois plus tard. Les plaines d’alluvion du Rio Grande (sud de Mindanao), cultivées par les Moros, sont spé- cialement favorables à ce genre de culture et donnent des ré- (M Revista de Filipinas. Manïla, 1879. @) Populations idolâtres et indépendantes existant dans l'intérieur des diverses îles. Sans doute sous cette dénomination M. del Pan comprend aussi les Moros, Malais mahométans du sud de archipel, qui sont plus habituellement dé- signés sous ce dernier nom. () Reisen in den Plulippinen, Berlin, 1873, et trad. par M. D. Sebastian Vidal y Soler { Viajes por Filipinas. Madrid , 1875). ® P. Francisco-X. Baranera, de la Compagnie de Jésus , Compendio de geografia de los archipielagos de Filipinas, Marianas y Jolé. Maniïla, 1878. — 165 — sultats extraordinaires. Dans les années de sécheresse, les Philip- pines ne produisent pas la quantité nécessaire à la consommation locale; la différence doit être demandée à l'importation, qui grève lourdement les ressources de la colonie; mais, dans les années normales, les besoins sont dépassés, et l'exportation du riz est assez considérable. | La canne à sucre est surtout cultivée dans les îles Bisayas; la plus grande partie des moulins sont mus par l’eau, mais l'usage des machines à vapeur commence à se répandre. Dans la province de Bataan (Lucon), où comme partout on cul- tive le riz et où il existe aussi quelques plantations de canne à sucre, le prix de la terre varie, en nombres ronds, de 900 à 1,800 francs l’hectare (1), suivant sa qualité et la proximité des pueblos. Le revenu net est généralement de 10 à 15 p. 0/0 quand la terre est cultivée en riz; il atteint 30 p. o/o quand elle l’est en canne et que les labours se font au moyen de buffles et non à bras. Le matériel agricole est, dans les deux cas, très rudimen- taire : les instruments aratoires sont en bois, à peine si le soc des araires est garni de fer. Beaucoup d’indigènes de cette province sont petits propriétaires; les propriétés d’une certaine étendue sont cultivées par des travailleurs gagés soit à l’année, soit à la journée. Le prix moyen de la journée d’un homme adulte est de un real fuerte (62 centimes et demi); ia journée de labour d’une paire de buffles et de leur conducteur est évaluée à 1 fr. 5o. Dans les environs de Manille, le prix moyen de la balita est de 5oo francs; mais certaines prairies, qui donnent tous les A5 jours une coupe de fourrage, atteignent un prix beaucoup plus élevé. Dans les provinces reculées, à Nueva-Ecija par exemple, la terre est presque sans valeur. L'abaca est une source de richesse pour toutes les provinces, notamment pour celle d'Albay. On désigne sous le nom d’abaca un bananier (Musa troglodytarum textoria. BI.) et les filaments qu'on en retire; ceux-ci ont, suivant leur grosseur, un grand nombre d’usages : par exemple, ils servent à la fabrication des câbles et à celle des tissus les plus délicats. (1) 50 à 100 $ la balita; la balita — 27 ares 95 centiares; elle se divise en 10 loanes; 1 loane — 100 brasses carrées: une brasse carrée — 2 centiares 79. Le multiple de la balita est le quiñion, qui équivaut à 10 balitas. M1S$. SCIENT, — XI. 30 IMDRIMENLE NATIONALE. — 166 — Le procédé au moyen duquel les indigènes dégagent les fibres de l’abaca est des plus primitifs et fait perdre une quantité no- table du produit. L'arbre est abattu au moment où le fruit com- mence à se former; on coupe d’abord les feuilles, puis on enlève un à un les pétioles; ces’pétioles sont débités en longues lanières de deux doigts de largeur. L'ouvrier saisit une lanière par l'une de ses extrémités et la pose à plat sur une lame de bois élas- tique; il appuie sur la face supérieure de la lanière, et normale- ment à celle-ci, près de l'extrémité saisie, le tranchant d’un cou- teau ébréché en dents de scie, et tire fortement à lui: cette opération répétée plusieurs fois donne une mèche de filasse qui renferme des fils de toute grosseur ultérieurement triés par des femmes. Les plantations d'abaca donnent un tiers de récolte au bout de deux ans; à la fin de troisième année, la terre est en plein rap- port. Un quiñon planté en abaca donne par an 5 picos de fibres (1 pico — 63 kilogr. 262); à mon passage dans la province d’AIÏ- bay, le prix du pico, jugé excessivement bas, était de 5 $. La culture et la récolte de l'abaca s’opèrent habituellement à moitié fruit, le produit en nature étant partagé entre le pro- priétaire et l’ouvrier. Le prix moyen de la journée des ouvriers agricoles est plus élevé dans la province d’Albay que dans celle de Bataan. Généra- lement les ouvriers sont engagés à raison de 5 $ (25 francs) par mois, plus la nourriture, dont la valeur varie de 30 à 4o cen- times par jour. Les plaines seules sont cultivées dans la province d'Albay; les hauteurs couvertes de forêts, propriétés de l'État, sont vendues au prix de 1 à 3 $ le quiñon; les forêts dont la situation permet une exploitation facile sont vendues à un prix variable suivant la valeur des essences. Le café est très inégalement cultivé dans les diverses provinces; Batangas, l'une des plus riches, est celle qui en produit le plus; la qualité est celle du café de Java. Les Moros de Pollok (sud de Mindanao) cultivent une qualité bien supérieure, mais cette pro- duction est peu importante. Le cacao est peu cultivé; dans la province d’Albay, le cacaoyer se reproduit spontanément dans les jardins, et ses fruits tombent — 67 — le plus souvent sur le sol sans que les habitants se donnent la peine de les recueillir. La meilleure qualité de cacao provient des hauteurs situées à l'ouest du golfe de Davao, où les Jnfieles le cultivent sur une assez grande échelle comme objet d'échange avec les négociants espa- gnols de Davao. Le cacao est semé en mai et transplanté deux mois plus tard; la plantation est en rapport au bout de trois ans ou un peu plus. Les arbres portent des fruits pendant toute l’année, mais la récolte n’est abondante qu’en juillet et en décembre. Un cacaoyer produit deux et même trois gantas (1 ganta — 3 litres) par année. Le prix du cacao était à Davao de 1 piastre la ganta. Le tabac, de qualité supérieure, était cultivé partout en petite quantité sur les points qui n'étaient pas soumis au monopole. Je n'ai pas visité les provinces de Luçon où la culture était forcée et l'achat monopolisé par l'État, régime aboli en 1882, ainsi que je l'ai dit, par S. Exc. M. D. Léon Castillo, ministre de Ultramar. Avant l'occupation espagnole, l’île de Soulou était fort bien cul- tivée, grâce aux nombreux esclaves possédés par les propriétaires Moros. Lors de mon passage, la plupart des plantations de la partie ouest de l’île avaient été abandonnées, et le prix du café était, à Maïbnun même, beaucoup plus élevé qu’à Singapore. Un planteur anglais a obtenu à Soulou une concession dé terre du sultan; il la cultivait au moyen de coolies chinois recrutés à Singapore; le prix du passage par steamer de Singapore à Soulou est de 18 $ (90 francs) par coolie; le salaire mensuel est de 7 $ (35 francs) plus la nourriture et le tabac, que ce planteur évaluait à 3 $. La richesse forestière des Philippines est immense ; presque toutes les montagnes, propriétés de l'État, sont couvertes d'es- sences dont plusieurs présentent des qualités de premier ordre, soit pour les constructions urbaines el navales, soit pour l’ébénis- terie et la menuiserie. Voici la liste des essences dont j'ai rapporté des échantillons (déposés dans les collections du Muséum). Toutes ces essences proviennent de Mindanao; elles sont communes, à l'exception du Mag Cono (voir plus bas) dans les diverses parties de l'archipel. Le numéro qui précède chaque essence est celui que porte l’échan- tion dans ma collection. 0] 20. USAGES NOM INDIGENE. ESPÈCE. Fi ET PROPRIETES. NUMÉROS. |} Mangachapui.. | Dipterocarpus Mang. BI. (Dipt) Très résistant. Mä- |} ture et charpente. Anülao.......| Colombia An. BI. (Til.) Bolongita . ...| Diospyros pilosanthera BI. (Ébén.) Analogue à l’ébène.|k Molave.... Vitex geniculata. Bartl. (Vitic.) Incorruptible. Char- pente. Calompang. Sterculia fœtida. L. (Bitiner.) Bois tendre; fré- quemm!t employé pour la sculpture. Duclitan. .. Sideroxylon Ducl. BI. (Sapot.) Talisay.... Terminalia mauritiana, Lam. {Com- brét.) Narra colorada.| Pterocarpus santalinus. L.{Léoum.)| Analogue à l’acajou; beau bois d'ebenisterie. Dungon.... Sterculia cimbiformis. D. C. (Malv.)| Quilles de bateau. Anagap .... Mimosa scutifera. BI. (Légum.) nrreaue incorrup- tible. Alintatao .....| Diospyros? (Ébénac.) Charpente. Alimbabao . .. | Broussonetia Luzonica ({Morées.). Lanutan .....| Unona latifolia. Dun. (Anonac.) Bois dur etrésistant, Camagon.....| Diospyros discolor. Wild. (Ébén.) | Analogue à l'ébène; bois magnifique. Char- pente et menuiserie. Malapapaya... | Aralia pendula. BI. (Aral.) Palo Maria... . | Calophyllum inophyllum.L.(Guttif.)| Mäture. Amuguis .....| Cyrtocarpus quinquestila.(Anacard.)| Charpente. Dipterocarpus g. BI. (Dipt.) Charpente. Calantas.....| Cedrela odorata. L. (Méliac.) Embarcalions et ta- \ er , bletterie. Bitoon.......| Barringtonia speciosa. L. (Myrt.) Calamansanay.| Gimbernatia C. BL. (Combrét.) Parquets. Culin manoc ..| Laurus? (Laurin.) Anajao . .....| Corypha minor. Bi. (Palm.) Lattes pour plan- ù : ; chéier les cases indi- i Malatapay. . . . | Diospyros embryopteris. Pers. (Eb.)| gènes. Banabe...... Lagerstræmia speciosa. Pers. (Ly- trar.) Dalisay. ? Bangcal......| Nauctea glaberrima. D.C. (Rub.) . Très durable. Em- J barcations. Camongsi....| Artocarpus Cam, BI. (Artocarp.) Pagatpat.....| Sonneratia p. (Rhizophor.) Narra blanca ..| Piterocarpus pallidus. BI. (Légum.) Comme le numéro 8. |f Antipolo Arcocarpus incisa. BI. (Artoc.) Très durable. Em- || barcations. — 69 — USAGES ET PROPRIÉTÉS. NOM INDIGÈNE. ESPÈCE. NUMÉROS. 9 Balete Ficus elastica. Roxb. (Morées.) Charpente. Banay-banay. Müllingtonia pinnata. BI. (Bignon.) Evo Sr Lanete ..... Anasser Laniti. BI. (Apocyn. | Ébenisterie. Avilo ........| Icica avilo. BI. (Bursérac.) Cana fistola.. | Cassia fistula. BL. (Légum.) Baticulin .....| Olax baticulin. BL. (Olacin.) Tendre et incorrup- tible. Sculpture. Balangi ......| Exœcaria? BI. (Euphorbiac. ) Mag Cono … Xanthostemum verdugonianum. Charpente, Incor- Narés. (Myrt.) ruptibilité extraordi- are; ne croit que dans la péninsule de Surigao et près du golfe |} de Pujada ({ Mindanao). |E Camonchïile...| Inga lanceolata. Willd. (Légum.) Anonan ......| Cordia anonanço. Bi. (Cordiac. ) . Instruments de mu- |Ë sique. H Eperua decaudra. BI. (Légum.) Incorruptible. Char- pente. Sibucao..... Cæsalpinia Sappan. BI. (Légum.) Idem. Yacal.. ......| Dipterocarpus plagatus. N. (Dipt.) Très resistant. Tangile.,....| Dipterocarpus polyspermus. Bl.| Embareatiors, (Dipt.) Lauan Mocanera polysperma. BI. (Ternstr.) Embarcations. Les indigènes connaissent bien en général tous ces bois, leurs propriétés et leur habitat. Beaucoup de noms de lieux sont ceux des arbres ou des autres plantes qui abondent sur ces points. Je crois même qu'une connaissance complète des dialectes permet- trait de retrouver dans la flore des Philippines l’étymologie de presque tous les noms géographiques. J’ai réuni à la fin de ce rap- port (voyez Appendice) ceux de ces noms dont j'ai pu retrouver la signification. L'exploitation des forêts a pris un assez grand développement, notamment dans la province de Tayabas (Luçon) et sur quelques autres points. L'administration des forêts (Montes) a divisé les di- verses essences en cinq séries (1). Chaque série est cotée à deux prix ® D, Domingo Vidal y Soler, Manual del Maderero en Filipinas. Manila 1877. — 70 — différents, suivant la province où a lieu la vente. Le prix le plus élevé est payé dans les provinces de Manille, la Laguna, Morong, Pampanga, Tarlac, Bulacan, Nueva-Ecija; le prix inférieur est payé dans tout le reste de l'archipel. Ces prix sont, pour un pied cube : Première série (Camagon, Molave, etc.)......,.... . 030 eto' 25 Deuxième série (Ipil, Yacal, etc.)............. ... O 24 eto 20 Troisième série (Amuguis, Calamansanay, etc.)...... © 18 eto 15 Quatrième série (Balete, Dapdad, etc.)............ o 12 eto 10 . Cinquième série (Anajao, etc.), pour tout l'archipel. . o 04 Ces prix ne sont payés que pour les quantités cubées après que le bois a été équarri. Commerce. — Le commerce et le régime économique des Philip- pines ont été longtemps subordonnés à des règlements étroits, in- compatibles avec le développement des échanges et de la fortune publique; ces règlements sont aujourd’hui abolis. L'histoire éco- nomique de la colonie a été résumée de la façon la plus claire et plus aitachante dans un excellent ouvrage de M. Azcärraga Ü), promoteur des principales réformes qui.ont été introduites depuis, au grand avantage de la richesse du pays. Quatre ports sont ouverts au commerce extérieur, mais il prend presque tout entier la voie de Manille; cependant, à mon passage à Io-Ilo (île de Panay), il y avait sur rade plusieurs clippers des États-Unis, de 1,200 à 1,500 tonneaux, qui venaient prendre dans ce port des chargements complets de cassonade. Pour 1880, la valeur de l'exportation et de l'importation, pour tout l'archipel, a été, en nombres ronds, de: Importation bee PRIT 2880 Se Ne eee e AMONT OU ENTER 88,600,000! Exporuon eee SPAS DE CES De 94,000,000 Les droits de douane (à l'entrée et à la sortie) ont produit plus de 9,500,000 francs. %) Don Manuel Azcärraga y Palmero, La Libertad de comercio en las islas Fih- pinas. Madrid, 1872. — 471 — Les principaux articles exportés sont : Abaca, pour plus de........... he EE Dr A .... 16,000,000! Or monnayé et en lingots........ SON RE AE +... 11,000,000 SHICRE: 2 rdiiel. dau D ARC A DR CAE 22,500,000 Gale... 7: DS CPAS PANNE RE APRES ass 6,000,000 RabaC ss re de à CES PP ES EE ER EC ..« 6,500,000 Les principaux articles importés ont consisté en : Hnssus ide cotonsiihtucus de met oaturb is ... 22,50C0,000! Argent monnayé et en lingots..... Se a RARE Et le 17,900,000 Mn ete url ants en soie cuh ei ele se... 13,000,000 La plus grande partie du commerce est représentée par les marchandises et par le-pavillon anglais. La part de l'Allemagne, restreinte encore, tend à s’accroiître; ses produits font à ceux de notre pays une concurrence sérieuse, notamment pour les soie- ries destinées aux vêtements, qui autrefois étaient exclusivement fournies par nos fabriques de Lyon. La très grande partie de la navigation au long cours est effec- tuée par de grands steamers; plusieurs ont un service régulier. La vapeur tend aussi à se substituer à la voile pour le cabotage; depuis le mois de juillet 1879, plusieurs lignes à service pério- dique desservent le chef-lieu de chaque île et beaucoup d’autres points. Les principales maisons de commerce sont anglaises, allemandes et américaines; quelques négociants chinois sont aussi à la tête de maisons très importantes. Le commerce de détail est presque tout entier entre les mains des commerçants chinois; leur clientèle est souvent onéreuse aux maisons de gros, vu l'habitude enracinée aux Philippines d’ou- vrir de larges crédits et la difficulté de se renseigner sur la sol- vabilité de ces étrangers. Depuis que l'Espagne s’est établie dans l’île Soulou, le port de celle-ci a été déclaré libre. Ce marché peut devenir important, surtout pour l'exportation, à cause des produits spéciaux, qui sont abondants dans les nombreuses îles qui l'entourent. Les produits principaux du marché de Soulou sont : Le trepang (holothuries desséchées), exporté en Chine, où il at- teint un cours très élevé, sans doute à cause de sa réputation d'aphrodisiaque ; — 172 — Les paye) ou concha (Placuna placenta), dont le test découpé en lames minces est employé comme vitres dans toutes les Phi- lippines. À mon passage, le cours était de 3 fr. 15 le kilogramme, ce qui portait le prix d'une paire de valves moyennes à 7 fr. 5o; La gutta-percha, de diverses sortes. Le prix de cet article est des plus variables. () L’huître perlière, abondante à Soulou et aussi désignée sous le nom de tipaye, est la Meleagrina margaritifera. Les perles ne sortent guère de l'archipel de Soulou, où elles grossissent le trésor du sultan et des datos; elles ont d’aïl- leurs à Soulou une valeur supérieure à celle qu’elles atteindraient en Europe. APPENDICE. —_— ÉTYMOLOGIE BOTANIQUE DE QUELQUES NOMS GÉOGRAPHIQUES DES ÎLES PHILIPPINES. Nora. Dans l'indication des divers dialectes, tag. — tagaloc; bis. — bisaya; bic. — bicol; 1loc, — ilocano; pamp. — pampango. Lun DIALECTE. SITUATION. SIGNIFICATION BOTANIQUE. Abacasies 2e Tag. bis.| Village, Panay............| Musa troglodytarum textoria. (Palmiers.) Agaga ...... Joc....| Mont, prov. Hocos-Norte.Lucon| Trichilia tripetala? (Méliac.) Agoho ...... Tag....| Village, prov. Pangasinan. Lu- ÉQUE Ad do bee 0e dela bp Ipomœæa quamoclit. (Gonvolv.) || Agonoy...... Bises Hois, baie de Bislig. E. Min- É à Hé bob bAobodoe ane Spilanthes acmella. (Compos.) Aguiu....... Dis ne Nilasé, Panay-- ee Turrœa decandra ? {Méliacées.) Alang-Alang .… Malais ..| Village, Leyte........ ... | Imperata arundinacea. (Gram.) Alang-Hang . .| Tag Village, prov. Bulacan. Luçon. | Unona odorata. (Anonac.) ASE RE 0: Tag....| Baie, ouest de l’île Masbate.. | Pandanus exaltatus. (Pandan.) Maya... .. «.. Tag....| Pointe, est de Mindoro...... Quercus molucca? (Cupulif.) Alibanbang ..| Bis. ....| Pointe, est de Samar....... Bauhinia tomentosa. (Cæsalp.\ |h Alibuns: 33 Bis Vil. Cent a ee DR Conyza balsamifera. (Compos.) Alintatao . ...| Bis.....| Mots, nord-est de Mindanao, . | Diospyros? (Ébénac.) Alipata......| Bis... Pointe sud de Samar. ...... Exæcaria agallocha. (Euphorb.) Amolong ....| Hoc.,..| Village, prov. de Cagayan, Lu- con PEN en UE Pothos pinnata. { Aroïdées.) Amuraon, ...| Bis,....| Pointe, est Mindanao. ...... Vitex latifolia. (Viticées.) AA ne Tag....| Village, prov. Hoc.-Norte. Lu- CON. ASH OUT Corypha minor. (Palmiers.) ATLAS. BIS r27 MiHace Banay: 2: ePApammNE Erythrea picta. (Gentianées.) Anïilao ...... Bises Village, Panay............| Columbia anilao, (Tiliac.) Antipolo . ...| Tag....| Vi, prov. Manille, Luçon. . | Artocarpus incisa. (Morées.) Apalit....... Pamp...| Vill., prov. Pampanga. Lucon.| Pterocarpus santalinus. (Lé- gum.) Aparri...... Tag....| Vil., prov. Cagayan. Luçon. . | Urtica umbellifera, (Urtic.) Apiton...... Bis. . 1 Port, côte est de Panay...., Mocanera grandiflora. (Terns- | træm.) — 74 — NOMS À DIALECTE. SITUATION. SIGNIFICATION BOTANIQUE. GÉOGRAPHIQUES. Vil., Gebu.….. +... | Premna odorata? (Verbenac.) Hameau, prov. Abra. Luçon. | Adelia Bernardia. (Euphorb.) Vi. , prov. Pangamian. Lucon.| Pterocarpus pallidus. (Légum.) Bacong...... Bis. .... DMALPAINESTOS EEE RE Hæmanthus pubescens, { Ama- ÿ ryllid. ) Badoc....... Hoc. .. | Viüll., prov. Hoc.-Norte. Luçon.| Xeranthemum. {Compos.) Bago ....... Tag... | Vi, prov. Pangasinan. Lucon.| Gnetum gnemon. (Conifères.) Bahayen- #0"... Rivière, Mindanao. ........ Dioscorea Bolojonica? (Diosc.) Balabac. .....| ....... lefetidetroit. 22e 200. Jussieua erecta. (Onagrariées.) Balatong.....| Tag....| Vi, prov. Bulacan. Lucon.. | Phaseolus mongos. (Légum.) Balayan. . ... Tag....| Baie au sud-ouest de Lucon.. | Eperua falcata? (Légum.) Balete.. =....| Bis. .... Plusieurs caps, notamment au sud-ouest de Mindanao. | Ficus indica. (Morées.) Balibago... ..| Tag... .| Pointe au sud de Luçon... ..| Hibiscus tiliaceus. (Malvac.) Balili....... Bis. Cap à l’ouest de Gebü...... Imperata arundinacea. (Gram.) | Balimbin....| ....... Pointe au sud de Tawi-Tawi..| Averrhoa carambola. (Oxali-| dées.) | Balod eee te Qt Hots du groupe de Basilan.. . | Nauclea latifolia (Rubiac.) | Balogo.. .... Hoc....| Vill, prov. Camarines-Sur. Lucon ee einen Cassuvium reniforme. (Ana- card.) Balugo .. . ... Bis 0" Vill., Samar... ........ .... | Adenanthera gogo. (Mimosées.), Banaba.. .... Bic... ..| District, prov. d’Albay. Lucon.| Munchausia speciosa. (Lytra- : riées.) Bancoran....| ....... Île de la mer de Mindoro....| Cyperus difformis. (Cypérac.) Banag....... Bissau, Vill., prov. d'Albay. Luçon. .| Smilax pseudo-china. (Smila- cées.) Banati . . . ... Bis. .... Vi, Panay.. te db st cs Connarus fœtens. (Connarac.) Banbang.....| Iloc....| Väl., prov. Nueva-Vizcaya. Lu- ÉD eee ec HO oc Plumbago viscosa. (Plombagi- nées. ) Bangan ..... Hoc ....| Riv., prov. Cagayan. Luçon... | Sterculia fœtida. (Sterculiac.) | Bangcal..... | Tag....| Riv. Mindoro............, Nauclea lutea. ( Rubiac.) Banot....... Bis... Pointe au sud-ouest de Marin- É | dUQUE RE Rec Bauhinia scandens. (Cæsalp.) | Baras....... Tag....| Port, île Catanduanes.. ....| Smilax pseudo-china? (Smilac.) Barilis ...... Bis. .... Ni ACebue ee Pre Diospyros. (Ebénac.) Batang...... Bis... Pointe, côte nord de Panay..| Cissampelos pareira. (Mémi- é spermées.) Bato-Bato....| Bis..... Anse, golfe de Davao.Mindanao.| Laurus lanosa. (Laurinées.) | NOMS GÉOGRAPHIQUES. Bayabas. . ... Bayanga..... Bayati.. ..... Botuan...... Bucacao.. . .. Bulacan. . ... Bulalan . .... Bulaon...... DIALECTE. — 175 — SITUATION. Vi, prov. Bulacan. Luçon... Vill., Mindanao. ......... : He du groupe des îles Batanes. Riv., prov. Pampanga. Lucon. Vill., île Catanduanes...... Pointe au N.-E. de Mindanao.. Anse du golfe de Davao..... Baie de Île au nord-ouest de Négros.. M Lea Ne 0 MM le ni 0 Vil., prov. Bulacan. ....... Vill., prov. de Zamboanga. Mind Se et Pointe à l'est de Lucon..... Vil., Mindoro et Lucon..... Ïlot au nord-est de Masbate.…. . Mont. Luçon. :.....:424:.. Pointe au nord-ouest de Min- Îles au nord de Culion...... Vill., prov. Nueva-Segov. Lu- Vil., prov. Hoc-Sur, Luçon... Bray Bacon RER Pointe au sud de Négros.... Fix. Euçcons 002, 5000 A He à l'ouest de Samar...... Rivlucomémiisan del. : Vill., prov. Bataan. Lucon.. . Île voisine de Mindoro. . ,... Mouillage au sud-ouest de SIArga0. . .. se 0.9 SIGNIFICATION BOTANIQUE. Psidium aromaticum. (Myrta- cées. ) . Amaranthus spinosus. (Ama- rantac.) Menispermum cocculus. (Mé- nispermées.) Azaola Betis. BI. Calla maxima. (Aroïd.) Crotonalacciferum. (Euphorb.) Cambogia. (Guttifères. ) | Barringhtonia speciola. (Myrt.) Scævola lobolia. (Goodeniac.) Bambusa diffusa. (Gramin.) Costus luteus? (Zmgibérac.) Areca catechu. ( Palmiers.) Achyranthes villosa. (Amaran- |} tacées.) Oryza aristata. (Gram.) Gicca pentandra. (Euphorb.) Barringhtonia speciosa. (Myrt.) Musa troglodytarum. (Musa- cées.) Panicum miliaceum. (Gram.) Gossypium herbaceum (Malva- |} cées.) Plusieurs esp. de Convolvalus. Nauclea lutea? ({Rubiac.) Vitex latifolia. (Viticées.) Corypha umbraculifera. (Pal- miers.) Portesia rimosa. {Méliacées.) Polypodium quercifolium ? (Fougères.| Erythrea carnea. (Légumin.) Unona cabug. (Anonac.) NOMS GÉOGRAPHIQUES. Calantas..... e Calamias . .. Calobcob . .. Calumpance... Calumpit... Camiring. ... Camotes.... Campopot.. . Catmon Colasiman .. Dalaguit.. ... Dancalan . ... Dinglas Dumali DIALECTE. — 176 — SITUATION. Banc au sud-est de Luçon... Vill., prov. Batangas. Lucon. He à l'ouest de Bohol. ... . Riv., prov. Cavite. Luçon... Riv., prov. Cavite. Luçon... Île, prov. Bulacan. Luçon... Vil., prov. Bulacan. Lucon., Vill,, prov. Pangasinan. Lucon. Tes à l'est de Cebu Baie, côte ouest de Leyte..….. Pointe de l'ile Sibuyan Vill., prov. Pampanga. Luçon. Val. , prov. Hocos-Sur. Luçon. Viil., prov. Bulacan. Luçon. Mont., prov. Cam.-Nort. Lucon. Pointe à l’ouest de Panay.... Vil., prov. Pampanga, Luçon. Riv., prov. Bulacan. Luçon... Väl., Leyte Pointe à l'est de Cebu Pointe au sud-est de Lucon. . Vi. de l'Abra. Luçon Pointe au sud-est de Lucon.. Île au nord-ouest de Cebu... Pointe à l'est de Mindoro..…. Vil., prov. Manille. Lucon.. Väl., prov. Hoc.-N. Luçon... Pointe à l’est de Mindoro... Vil., prov. Zambales, Luçon. SIGNIFICATION BOTANIQUE. Cedrela odorata. (Cédrélac.) Averrhoa Bilimbin. (Oxalid.) Calamus maximus. (Palm.) Abrus precatorius. (Légumin.) Eugenia malac. (Myrtac.) Sterculia fœtida. (Sterculiac.) Terminalia angustifolia. {Com- brétac. ) Semecarpus anacardium ? (Ana- cardiac.) Convolvulus batatas. (Convol- vul.) Tabernæ montana datifolia. (Apocynées.) Pæderia fœtida, (Rubiac.) Gossypium paniculatum. (Mai- vac.) *) Mimosa carisquis. ( Légumin.) Mimosa scutifera. (Légumin.) Dillenia indica. (Dilléniac.) Portulacca oloracea. (Portula- cées.) Petaloma alba. (Mélastomac.) Thoa pendula. { Gnetacées.) Mimosa peregrina. {Légumin.) Rubus molucca. (Rosacées.) Ficus indica. (Morées.) Calophyllum. (Clusiac.) Vitex trifolia. (Viticées.) Erythrina carnea. (Légumin.) Poupartia pinnata. (Anacard.) Citrus notissimus. {Aurantiac.) Curcuma delagen. (Zingibér.) Bucida comintana. ( Combrét.) Oryza sativa precox. (Grami- nées. ) Kaempferia rotunda. (Zimgibé- rac.) en ne 5 Le DIALECTE. SITUATION. SIGNIFICATION BOTANIQUE. GÉOGRAPHIQUES. ue) ac. Vill, Panay- ee "0e cr Sapindus saponaria. {Sapinda- |} cées. ) ba eek à: Pamp...| Pointe au sud de Lucçon....| Gicca acidissima. {Euphorb.) Nha... Tag....| Vill., prov. Batangas. Lucon. | Cnestis diffusa, (Connarac.) Ho-Ho.. ..... Bis.....| Capitale de l'ile Panay...... Argophyllum ? {Saxifrag.) ARR ee Bisdirier Île près de Gebu..... ..... | Eperua decandra. (Légumin.) ÉCRIS DROLE Disdei-isre Vi. de Négros.......,....| Ficus hisp. (Morées.) Labor... Bic 01 Riv., prov. Cam.-N. Lucon. . | Anbroma alata. (Bitnériac.) Laguio ...... Tag....| Riv., prov. Tayabas. Lucon..| Acanthus Doloariu. (Acanth.) Lanhil...... Bis... ..| Ile au nord-est de Basidlan...| Mimosa rebek. (Légumin.) Lapo.….;:.1.:. Hog:.r4. Vil., prov. Hoc.-N. Lucon.. . | Mocanera? (Ternstræm.) Harac--shact Tag....| Île voisine de Mindanao...….. Capsicum minuum. (Solan.) Havaan Tag....| Baie à l’est de Tablas....... Mocanera thurifera, (Terns- troem.) LATE OR Tag....| Vil., prov. Hoc.-S. Lucon.. . | Paliurus dubius. (Rhamnées.) Layohan.… . Bis... ..| Vill., prov. Misamis. Mindanao.| Cicca acidissima. (Euphorb.) Libong...... Pico Vil., prov. Nueva-Cac. Lucon.| Cacalia sonchifolia. (Compo- sées.) non. Bis 0. Île à l'est de Samar. ....... Morinda citrifolia? (Rubiac.) Li TE ORNE Tag....| Plusieurs riv. de Lucon.....| Urtica umbellata. (Urticées.) Lipata ...... Bis nat Baie sur la côte est de Cebü.. | Exœcaria agallocha. (Euphor- biac.) Éipay.--.: Tag Vill. des Iguorottes. Luçon... Nigretia urens? (Légumin.) Luchan...... Tag....| Me à l'ouest de Romblon... . | Citrus decumana. (Aurantiac.) | Lumbang ....| Tag Vil., prov. Laguna. Lucon. . | Aleurites lobata. (Euphorbiac.) Macapilao . ..| Bis. .... Pointe, sud-ouest de Siquijor.| Amerimnium mimosella. (Lé- gumin.) Malabago....| Bis. ..., Îles à l'est de Panaye Er Hibiscus tiliaceus. (Malvac.) Malagui. . ... Bic..,.,| Pointe, prov. Cam.-Norte. Lu- MÉON EPS ECTS SA ES Oryzasativa glutinosa. (Gram.) Malabatuan . .| Tag....| Mots entre Lubang et Luçon. | Willoughheïa multilocula. (Apocynées. ) Malaho...... Tag....| Pointe au sud-ouest de Samar. | Paliurus edulis. (Rhamnées.) Malapacun ...| Bis.... - Îles à l'ouest de Palawan. . . . | Justicia crecta. (Acanthac.) Malarayat.. ..| Tag....| Mont., sud de Lucon....... Calyptranthes makal. (Myrtac.) Malaubi. . ... Tag....| Pointe au sud de Marinduque.| Aristolochia indica. (Aristol.) LL FN CNP Tag....| Vill, prov. Bulacan. Lucon..| Sida indica, (Malvac.) NOMS À DIALECTE. GEOGRAPHIQUES. Malunai..... Tag Mananoag.…. Tag... Manga...... HAneee Naga Re Bic Nangca...... Tag Nato: = 12020 Tag NI ER EEE Tag Niogan...... Tag Nipas-crser Bises: Nonoc....... Bis.phret Olango . ....| Bis..... Opons EE Bises Eu Paco ere rer Tag Pagatpat.....| Bis..... Palads: 417" Bisseure Palapa. . ..-.. Bis see Pandacaqui. .| Tag... Pandan ..... Bis:e:22 Papaya...... Tag Payapa. .| Tag Php deecee Bis: 22% PAS SU Hoc Piris.. Tag Pitogo ...... Tag Dérisedoanes Tag Popotan Bis: Quiapo...... Tag — 478 — SITUATION. Vil., prov. Tayabas. Luçon. Vil., prov. Pangas. Luçon... Vil., prov. N.-Ecija. Luçon... Capitale de Camar.-Sur. Lucon. Mes du Rio San-Mateo. Lucon. Riv., prov. Batangas. Luçon... Vill., prov. Bulac. Luçon... Vill., prov. Bulac. Lucon.... Pointe au nord de Panay; lots. Vi. , prov. Surigao. Mindanao. Vil., prov. Manille. Lucon.. Vi. île de Sibuyan, près Capiz. Banc, prov. Tayabas, sud de ÉUÇOMRE SALE SASLEL EUR. Riv., prov. Pamp. Luçon... Îles à l'ouest de Mindoro, etc. Väl., prov. N.-Ecija. Luçon. Vill., prov. Batang. Luçon... Pointe à l'est de Luçon..... Ruisseau, prov. Abra. Lucon. Baie, prov. Tayabas. Luçon. . Îles au sud-est de Luçon... .. Pointe au sud de Lucon.... MAS Panav ee Rene r ere Füv. et vil. Luçon: . ....... SIGNIFICATION BOTANIQUE. Moringa oleifera. (Rubiac.) Ignatia amara. (Loganiac.) Mangifera indica. (Anacard.) Pterocarpus pallidus. (Légum.) ÂArtocarpus maximus. (Artoc.) Terminalia latifolia. (Combré- tac.) Xïlocarpus granatum. (Cédré- lac.) Ficus pseudo-palma. (Morées.) Nipa littoralis. (Palmiers. ) Ficus indica. (Morées.) Pandanus radicans. (Pandan.) Cucurbita lagenaria villosa. (Gucurbit.) Hemionitis incisa. Fougères.) Sonneratia pagatpat. (Rhizo- phorées.) Ruellia repens. (Acanthac.) Sonneratia pagatpat. (Rhizo- phorées.) Tabernæœmontana laurifolia. (Apocyn.) Terminalia latifolia. {Combré- tac.) Carica papaya. ( Papayacées.) Ficus papaya. (Morées.) Avicennia nitida. (Verbénac.) Averrhoa balimbin. (Oxalid.) Bergera compressa. (Aurant.) Cycas circinalis. (Cycadées.) Canarium album. (Anacard.) Rhizophora candel. (Rhizopho- rées.) Pistia stratiotes. (Aroïd.) NOuS GÉOGRAPHIQUES. Sampaloc …. .. Santol DIALECTE. — 179 — SITUATION. Väll., prov. Misamis. Mindanao. Pointe à l'est de Luçon Pointe, lac, etc. Luçon Mont., prov. Bulacan. Lucon. Riv., prov. Albay. Luçon... Mont., prov. Bulacan. Lucon. Pointe au nord-est de Samar... Pointe au nord de Mindanao.. Vi, Négros Lac et volean, prov. Bat. Luçon. Hots à l'ouest de Leyte Pointe au sud-est de Négros.…. Île du golfe de Davao (Minda- Pointes et vili., prov. Batangas. Luçon, etc Pointe au sud-est Lucon, etc. Hot à l'ouest de Basilan Pointe à l’est de Calamianes. Vill., prov. Abra. Luçon. ... Riv., prov. Bat. Luçon... ... Baie, prov. Misam. Mindanao. Pointe à l’ouest de Samar, etc. Pointe au sud-ouest Mindanao. Riv., prov. Cavite. Luçon... SIGNIFICATION BOTANIQUE. Andropogon Schænanthus. {f (Gramin.) Pinus tœda. (Conifères.) Tamarindus indica. {Légum.) Sandoricum ternatum. (Mél.) || Cœsalpinia sappan. (Légum.) Mimosa tenuifolia. (Lécum.) Pterocarpus frutescens. (Légu- || min.) Erythrina carnea ? (Légumin.) | ÂAgeratum quadriflorum. (Com:- | posées.) Eperua decandra. (Légumin.) Sida indica. (Malvac.) Renealmia graciülis. (Zingib.) Ficus dicarpa. (Morées.) Terminalia latifolia. (Combré- tac.) Arundo tecta. (Gramin.) Costus luteus. (Zingibérac.) Phlomis ceylanica. (Labiées.) Marsdenia tagudinia. (Asclé- piad.) Mussænda fondosa. (Rubiac.} Acanthus. (Acanthac.) Morinda citrifolia. (Rubiac.) Nymphœæa? (Nymph.) Diospyros? (Ébénac.) ATEN FOR fi up) paré noce À A nt DE 2. : à sh. cal à sd a fe k ; |-Hogtif. Mean futé sv : Ho sus) Hot à | opus Eysdlh ,vorg, AT Éourat) silelieunt oeil Ain Hentai SA noie gl) sac tasse EUR ue sh 2e bre ds de | {haut : Lame l) eos pub “ani 4 Los: ps Na =") “rielltshenp: tape |: : PE ch Lu ris ne to ue ns CU a sé ét à sMog M LE rar) pes Bora LES uses REA 2 : ! ligues “EL Fox. SRE neo ba ai QUE sin Et LR ARE. nie honte MES CabaitO) Ra He 40 ii bi: 1 ps of ; {abc} -eustal mo | se élan cb sou k6 jot (RE) } Hoigslyss ATEN sa ist à atiiof eaihoz 265 insbmelt | (RTS À 208 sb RAR nul} “aildtris: so à usa }, ua or va L MDI Us, Lu Planche Î. N° 45. Négrito de la Sierra de Marivelès. (Province de Bataan. Luçon.) Phototypie A. Quinsac. Toulouse. Planche Il. N° 54. N° 535. Négritos de la Sierra de Marivelès, (Province de Bataan. Luçon.) Phototypie A. Quuwsac. Toulouse. N° 55. N° 56. Négritos de la Sierra de Marivelès (Province de Bataan. Lucon.) Photolypie A. Quinsac. Toulouse, TR EE POS - 2 RD NUE dre (‘oeuepurji 354 ‘edexen) : (:uo5nT ‘Âeqyy,p aouraozq) “efestq-ojubeu esstie ‘1091q-0uBeU STeIN | BOT N ‘26 N "asnopnoz, *oysninf) y e1dAojoqq EAMROTDLET (‘uoÿn'y ‘An S090FJ,p 29UTA0414) (-uoÿnq ‘esuedwueq ef 2p aoutaouq) ‘uoOpueTD ep OUC2OI] ‘onbrura ep ofuedwueda 667 N que “asnopno, "YSNInQ) °Y 21dA0707q ‘À 24 (‘opuepurN 354) eGereo ep e(esig ‘GY oN asnopnoz, ‘2FSNINQ) ‘V edAjoqouq A aour td (-{eueq 9p ef) OIT-OIT,P 2ÂESI4 ‘O7 N Planche VIL. N° L. Jeune fille bisaya de Carag (Est Mindanao.) Phototypie A. Quinsac. Toulouse, a r L'ARCECE RS ns Planche VII. N° VII. À. Métisse sino-tagale de Manille T B. Tagale de Zamboanga. (Mindanao | Phototypie À. Quivsac. Toulouse TANT RIRE EE: (‘oeuepury ‘HS ) ‘oe1eC 2P ekestq-omubeu-ouedsru e88meI\ ‘IST ON “a800pno x, ‘OVSNINQ) ‘VF ardAjoyouyq Qi CPR al (-uosnry ‘ueutsedurg 9P aDULAOI ) ‘opuoqziqun ep oovefei-ouedsiy SHeI\ 867 N Planche X. Phototypie À. Quisac. Toulouse. N° V. Femme more de l'île Soulou. N° 84. Bicole de Ligao. (Province d’Albay. Luçon.) au Planche XL. Phototypie À. Quivsac. Toulouse. (I. N° Brahamuddin, sultan de Soulou (1888) et deux datos. (fs ÿ SE il it 1 » D [D À. Pandita de l'île Soulou. B. Tagaloc de Zamboanga (Mindanao). C D.E. Esclaves mores de Soulou. Phototypie À. Quinsac. Toulouse. DEA AE Er (-oeuepur ) ‘nopmoS eII.] 2P OLOJN ‘ORAEC] 8P 2H06 np oO ‘GOI oN “esnopnog, ‘ovsnin) *y 21dAjojoyq ‘IIX 2 UE fd (‘ogux0g ‘4 N) (-[oeuepuy | oeaeq ep 2709) 4 “pnipePes euerau 1 ep uidn pernq BueiOQ ‘TeuIeS eII.I 2P [EWES Jeuo ‘TEE ON “AIXXX N ‘asnofnoy, ‘oYSskint) ‘y 21d4j004q ADAM RET LU ARS CN TE LUC LUE ([oeuepurx | oAR( 8P 27109) -aunyer, 9p ePuemb Jen) ‘GLEN “asnopnox, ‘DYSNINŸ) ‘V atdojoqq AN IUIUE (‘oeuepuri pus) -uepanqig ep oqobeq 070 ‘XXX N (oeuepur) (oeuepuri pas) ‘ody ueo]0A np [EIUSPIO0O QUESJOÀ NP se1E 0JEC] ‘ruePueIeS ep o1eq e[ Soud ‘OnTNUIT, 8P EI TIXXX N 97 NN ‘osnoçuo], ‘ovsaiat) ‘V o1dÂjojoqq JAX 9quetq | FES D tar Planche XVII. NSXIL Jeunes filles atas du versant occidental du volcan Apo. (Mindanao.) Phototypie A. Quivsac. Toulouse. (loeuepurx ] oeaeq ap e7o8 np 354 030) (loeuepuu ‘4-$] oeaeq ep e7o8 np -O-N 2399) ‘IBunqrT sp oporoeÉe], TT ON eneqebe], “667 °N ‘esuopnoy, ‘oysnrnt) ‘y erdfjooqq TIIAX 9querq (‘oeuepurji) ‘81e 2P 806 np oqoueN ‘GYT ON “asnopno y, ‘ovsnin) ‘y otdéojoua ‘XIX °quetd (-oeuepur{) OeAEC 2P SHOB np oqoueyi ‘SEE N Planche XX. N°: 155, 156, XLYV, XLVI. fandavas des sources du Rio Matiao (S.-E. Mindanao.) Phototypie À. Quinsac. Toulouse Planche XXI. N° 154 N° 153. Mandayas des sources du Rio Matiao (S.-E, Mindanao.) Phototypie À. Quinsac. Toulouse Y 1 il ou ja Planche XXIL. Nil Manthra o' (face et profil) des forêts de Kessang. (Péninsule de Malacca.) Phototypie A. Quinsac. Toulouse. Planche XXII. NA Malais déformé (face et profil) de la grotte du Levant, île de Cagraray. (Golfe d’Albay. Luçon.) Phototypie A, Quinsac. Toulouse. Planche XXIV. N° 6. Malais déformé d (face et profil) de la grotte du Levant, île de Cagraray. (Golfe d’Albay. Lucon.) Phototypie À. Quivsac. Toulouse. Planche XXV. N° 9. Indonésien © de la grotte du Levant, île de Cagraray. (Golfe d’Albay. Luçon.) N° 8. Négrito 9 de la grotte du Levant, île de Cagraray. (Golfe d’Albay. Luçon.) Phototypie À. Quinsac. Toulouse. fi fe mn it Planche XXVL. No 418. Bisaya d' de la grotte de Tinagho. (N.-E. Mindanao.) No 48. More d à type sémitique de l'île soulou. Phototypie À. Quinsac. Toulouse. pr Planche XXVII. No 115. Type négritoide © de la grotte de Tinagho. (N.-E. Mindanao.) N° 417. Indonésien c' de la grotte de Tinagho. (N.-E. Mindanao.) Phototypie A. Quixsac. Toulouse. Planche XX VII. N° 114. Dato manobo (face et profil) du Rio Agusan. (Est Mindanao.) Phototypie À. Quinsac. Toulouse, .__ Planche XXIX. Ne V. Bagobo o‘ du volcan Apo. (S.-E. Mindanao.) N° 458. Mandaya d' du Rio Pandisan. (Est Mindanao.) Phototypie À. Quinsac. Toulouse. . 1. | Now, Planche XXX. N° 88. More ® de l’île Soulou. Bagobo d' du volcan Apo. (S.-E Pholotypie A. Quinsao, Toulouse. 1 3 Mindanao. ) AE FANS NUAGE UE Œnre : Ce e Û © _ e : SICJUUE 0 SOU SUON ‘96 ‘(oise | enuewmen et] OJASON ‘CH OJHGON 4 LD UT IepN ‘2€ INQUUM LG CAQUEN ‘EZ Ce) ea / d 7 V4 SA DA ee Er ie Re ADO S LRO _!_ lopesisASUEI} UOHO08S -XN9A9UI 06 & “uvriq 191 vAëpue]t EC] vAvpuey ‘OST ‘oqouen SI "oo8ovsEL IT CD “esuvin ‘| "oqosugq GG ‘nopnos ‘OO nomnoÇ 66 | | ÿ Cr e À | ere Ç "OMS QU-PACSE . © | LE rq VABSIT ‘OT ‘DOIUSEL ‘Ga ‘00H ‘08 | | -OUCASHE-SUYN JC à | TRE die) GT te AND OUEST. Tracé du sismomètre horizontal de l'observatoire de l'Ateneo municipal de Manille, midi ko minutes io de Manille du 31 juillet 1880. le 18 juillet 1880, à d’après la publication d'El Comerc "ŒIs PSC EME LS A ‘ŒHONX *oggr jepmi re np ojpUvY 9p 04807) JAP uoneorqnd ef soide p ‘110$ np SAUT 0 saanoy € E 0887 soqpnf 06 2 late ©p [ediorunuwu oouerV,I 8p 941107EA ES4AO Planche XXXIV. NORD. OUEST. A UE D 27 A S UD. Tracé du sismomètre horizontal de l'observatoire de l'Ateneo municipal de Manille, le 20 juillet 1880, à 40 heures Lo minutes du soir, d'apres la publication d'El Comercio de Manille du 31 juillet 1880. PL ne SUD ADE PIN Volcan Apo _ 10 Oet.80 CGravé etImprimé par Erhard 350$ Rue Denfert-Rochereau, Paris. 3 d ; A) RS d Le eo ST VALNVAINT M, MNAOV'I VIT € NOHON 7 LTINVN. I 2211001407 Loin yep = É QUO PI p umo. TOAUOY ah PIDUIAOLTIOP OPTUIT ES 4 TI COTE TENUE LO477 110777 MP STAPS F === o# op CA oo 121 (274 RS 0720777 SÉRRÉCPERLEN SON RE DE a0r 201 Of Oÿ Of 0Z o01 pme mme ee) (NOSNT) ,000‘00G'9:1:2||2407 AV41V.QG 19NIAOHd V1 1q YLLMVd | 19901-6/ot OUEJUOIN °° «Œ MP SIUIVHAINILI S137 APP TRLTEIR 29A® Re: V1Hq à no al VAIFD'TOA N 14 d S 77 s? . T7, à re, VIVyaugo aa u2710r9) 272? 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