i- ' ''' 7t; ■-^. 'r-^ï ^'K ^-^^1^- î*»' ,-AH<> -i-À -^ -f^ "^r^ ë^ y ifr ■W>-" I XA .RU83 Per. 2 Vol. 11 1861 ^CN^^RV^- ARCHIVES llF.S SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES f^ ^"^ % ,/ -.■ -■ \,, DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQ^ oJsEIlV./.GIEE BOTANIQUE DE GF^ .V^ BU CONSEUV. vi::.DU EN le-a GENÈVE. — IMPRIMERIE DE JULES-GUILLAUME FICK. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE REVUE SUISSE ET ÉTRANGÈRE ARCHIVES PES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES NOL'VELLE PERIODE TOME ONZIÈME NEW VpRK GAROBN C^' GENÈVE RIJREAU DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE 80, rue de l'Hdtfl-ile-Villc LAUSANNE A. DELA FONTAINE , LIBRAIRE Place de la Paliid PARIS JOËL CHERBULIEZ, LIBRAIRE 10, rue de la Monnaie 1861 DU CONSERVA'^CIIIE BCT Mol. M Ç*9 CM I NEW YpRt IM5TAλ«4CAL LES COUCHES EN FORME DE C DANS LES ALPES PAIt M. B. STUDER Professeur de Géologie à l'Université île Berne Parmi les courbures des roches sédimentaires de nos Alpes, ce sont celles que de Saussure déjà avait signalées comme couches en forme de C, qui demandent une atten- tion particulière, tant par leur fréquence que par l'expli- cation de plusieurs cas anomaux de gisements qu'elles nous laissent entrevoir. Depuis que j'étudie les Alpes, je me suis convaincu de plus en plus que ce sera par ces plissements que se résoudront finalement les difficultés qui, sous le rapport de la paléontologie, paraissent faire des Alpes une région différente des autres pays de l'Eu- rope, et, en présumant cette solution, j'ai posé en prin- cipe que , dans les cas qui ne se prêtent pas de suite à cette explication , il était plus sûr d'avoir confiance aux fossiles, ou de suspendre son jugement, que de recourir à des hypothèses qui attaquent les bases les plus solides de notre géologie moderne '. 1 Les couleurs géologiques de notre carte de la Suisse ont été ^ choisies d'après ce principe. Les terrains marqués j et /i' dans NE DE PLIS M. Max Schullze ', pour déterminer quels sont les élé- ments essentiels d'une cellule, s'est adressé aux cellules qu'il considère à juste titre comme les plus importantes : les cellules embryonnaires. Ces cellules lui paraissent toujours dépourvues de membrane d'enveloppe, et ré- duites à une masse de protoplasma renfermant un nu- cléus. M. Reiclierl - s'est élevé contre cette manière de voir, en se basant sur une auréole très-délicate de petits plis qui se forme de chaque côté du premier sillon de segmentation dans l'œuf de la grenouille. Ces petits plis démontrent, selon lui, l'existence d'une membrane, et il admet que s'il existe une membrane autour des sphères de segmentation de l'œuf des grenouilles, il en existe éga- lement autour des cellules embryonnaires de tous les animaux et partant autour de toutes les cellules. Je crois M. Schultze très-fondé à admettre l'existence de cellules formées de simples masses de protoplasma renfermant un nucléus. Telle est la conformation des ovules dans le blastogéne des vers nématodes : telle est, d'une manière plus évidente encore, la constitution des cellules du blastoderme des araignées et d'autres arthro- podes. J'en pourrais citer bien d'autres exemples encore. Toutefois je n'oserais inférer de là que toutes les cellules, dans leur période d'accroissement, soient dépourvues de membrane, bien que je sois disposé à admettre avec ^ Ueber Muskelkœrperchen une! das , was man eine Zelle zu nennen habe; von Prof. Max Schultze in Ronn. — Arch. f. Annt. u. Phys., 1861, p. 1. ^ Der Faltenkranz an den beiden ersten Furchungskugeln des Froschdotters iind seine Bedeutung fiir die Lehre von der Zelle, von C.-B. Iieicherl. — Archiv. f. Anal, tind Phys , 1865, p. 153. CHEZ l'œuf DE GRENOUILLE. 35 M. Scbiiltze que le protoplasma seul (et point la mem- brane) est susceptible de division spontanée. 11 n'en reste pas moins avéré que la membrane est loin d'être indis- pensable à la cellule. A l'égard des sphères de segmentation de l'œuf de grenouille, je n'ai pas encore d'opinion bien formée. Mais je suis loin de croire que l'observation de M. Rei- chert rende indubitable l'existence d'une membrane au- tour de ces sphères. J'ai déjà attiré ailleurs' l'attention sur les masses de protoplasma dont la densité va en aug- mentant vers la périphérie, sans qu'il en résulte la for- mation d'une membrane. M. Hugo von MohI avait déjà senti, pour le règne végétal, l'urgence de distinguer des membranes ces couches externes plus denses, non déli- mitées du côté interne. Il leur a donné le nom de pelli- cules, qui n'est peut-être pas très-bien choisi. Les œufs paraissent fréquemment jouir de la propriété d'avoir leur couche périphérique un peu plus dense que les parties centrales, sans qu'il y ait pour cela de formation de mem- brane. Supposé donc que l'œuf de grenouille présentât cette constitution, on serait en droit de se demander si sa surface ne pourrait pas présenter de plis pendant la segmentation. A cette question je dois répondre par l'af- lirmative. Il suffit de ramollir par la chaleur un bâton de cire d'Espagne, puis, lorsqu'il est à demi-refroidi, de le soumettre à une stricture, par exemple à l'aide d'un cheveu qu'on noue, pour voir se former de chaque côté du sillon une auréole de plis facilement reconnaissables à la loupe. Or, le bâton de cire d'Espagne se trouve pré- 1 De la formaiion et de la fécondation des œufa chez les verft nématodes; in-4% Genève, 1859. 36 LA COURONNE DE PLIS. Gisement dans les mêmes condilions d'agrégation phy- sique qu'une masse de protoplasma plus dense à la péri- phérie qu'au centre. La présence de l'auréole de plis ou de rides sur les deux moitiés de l'œuf de grenouille, au commencement de la segmentation , ne prouve donc point d'une ma- nière aussi péremptoire que le voudrait M. Reichert l'exis- tence d'une membrane autour des sphères de segmenta- tion. On aurait pu le reconnaître à priori, puisque l'existence de rides à la surface d'un lac n'inaplique point l'existence d'une membrane recouvrant l'eau. Il est donc prématuré de s'appuyer sur la formation de ces plis pour nier l'existence de toute cellule dépourvue de membrane. LETTRE A M. A. DE LA RIVE AU SUJET D'UN ARTICLE HE M. MOUSSON RtLAîlF ,\ L'ÉTAT DE .\0S CO.\.\AIS!sl\CES M LE SPECTRE. PAR M. ED. BECQUEREL. Monsieur, Dans le numéro de mars de la Bibliothèque univer- selle de Genève ' , se trouve un article de M. Mousson, intitulé : Résumé de nos connaissances sur le spectre. Vous avez eu l'obligeance de faire remarquer, à la suite de cet article, que M. Mousson avait omis de parler des recherches que j'avais faites sur le spectre, et de celles que vous aviez faites vous-même, ainsi que M. Faraday, touchant la production de la lumière électrique. Permettez-moi de vous faire agréer tous mes remerci- ments pour avoir bien voulu rappeler les travaux que j'ai faits sur ce sujet, travaux que je poursuis depuis vingt ans, et dont un des premiers a été inséré dans la Biblio- Ihèque universelle de Genève en 1842'. - L'auteur de 1 Archives (no\i\ . pér.}, l. X, p. ^21. 2 T. XL; p. 341 . 38 LETTRE l'article dit' que les effets, produits par la lumière se rangent sous quatre ordres : 1" effets optiques; 2" effets calorifiques ; 'i" effets de « fluorescence, c'est-à-dire pro- duclion passagère d'une faible lumière propre; » 4" effets chimiques. Or, il omet un ensemble de faits très-remar- quables et qui ont donné lieu à des travaux très-nom- breux ; ce sont les effets de phosphorescence ou effets- lumineux dus à l'action propre des corps, à moins qu'il ne les fasse rentrer dans ceux qu'il désigne sous le n° 3. Mais c'est précisément l'inverse qui a lieu , c'est-à-dire que ce sont ces derniers qui ne sont qu'un cas particu- lier des effets généraux de phosphorescence, que Ton observe avec un très-grand nombre de corps de la na- ture. Plus loin, il dit^ : « En définitive, la première idée qu'on avait conçue « de la nature de la fluorescence, d'y voir une espèce de « phosphorescence éveillée par l'action des rayons, pa- « raît aujourd'hui la plus probable, la ffuorescence ne « différant de la phosphorescence par insolation que par « la moindre durée de l'effet après la cessation de la « cause. )> Or, on doit observer que, dès 184o^ j'avais signalé des faits indiquant que certains corps phosphorescents manifestaient une émission de lumière, dans des parties extra-violettes du spectre, beaucoup plus vives qu'après l'influence de celui-ci. J'avais rapporté ces effets à une 1 P. 255. ■2 p 241. •' Annales de chimie et de phijsique, l. IX , p. 257 , el iiolam- ineiil p. 521. SUR LE SPECTRE. 30 phosphorescence immédiate , et c'est pour cela qu'à l'ori- gine des observations de M. Brewster, M.IIerschel et de M. Stockes, j'avais combattu l'hypothèse d'une action par- liculière exercée par certains corps sur la lumière pour modifier la longueur d'onde des rayons incidents. Ce n'est que dans ces dernières années, et après avoir construit les phosphoroscopes ', appareils dans lesquels les corps qui émettent de la lumière par action propre , comme les sels d'urane, les platinocyanures, etc., etc., apparaissent lumineux après l'action préalable de la lu- mière, que j'ai pu mesurer la persistance des impressions lumineuses sur ces corps, persistance qui est quelquefois inférieure à Wf^^^o de seconde. Bien plus, j'ai démontré", par l'identité de la composition de la lumière émise quand les corps sont placés dans le phosphoroscope et sont vus par conséquent en Tabsence de la lumière incidente après l'influence de celle-ci, ou bien quand ces corps sont soumis d'une manière continue à l'action des rayons extra-violets, que le phénomène qu'on avait désigné sous le nom de phénomènes de fluorescence n'était qu'un effet de phosphorescence très-courte dont j'ai donné la limite de durée au moyen de l'appareil ci-dessus mentionné. Ainsi ce n'est qu'après ces recherches que j'ai pu arri- ver à la conclusion à laquelle la phrase de l'article ci- dessus rapporté fait allusion. Du reste, M. Faïaday, dans une séance tenue le 17 juin 1859 à flnstilulion royale de Londres, et consacrée au développement de 1 Voir Annak'a de chimie et de pinjsiqiie, t. LV , p. 5, 1857 el 1858; t. LYII., p. 40. 4859; el prochaiiiemenl le dernier mémoire, t. LXII, p. 5, 18G1. ■2 XotiUTiment dans le t. LVII, p. 40. 40 LETTRE ces recherches, a montré comment l'emploi du phospho- roscope démontrait nettement la cause des phénomènes de fluorescence'. D'après cela on voit que, dans l'article de M. Mousson, qui porte le nom un peu général de Résumé de nos con- naissances sur le spectre, si plusieurs des recherches relatives aux raies brillantes et obscures du spectre lu- mineux se trouvent rapportées, les travaux relatifs à d'autres effets de la lumière, et spécialement aux effets de phosphorescence, ont été presque complètement omis. J'ai donc pensé qu'il y aurait peut-être quelque intérêt à rappeler l'indication des principaux mémoires que j'ai publiés sur ce sujet. Agréez, etc. Paris, le 9avrill861. 1 Voir la publication du procès-verhiil de ceUe séance du 17 juin 1859, par M. Faraday, lord Wensleydale vice-présidenl. SUR L ANALOGIE DES SOURCES DE L'ÉLECTRICITÉ DE FROTTEMENT^ ET DE L'ÉLECTRICITÉ DE CONTACT PAT, M. H. BUFF'. Les physiciens paraissent admettre assez généralement que le frottement est non pas le moyen de puiser de l'é- lectricité, comme une pompe dont on se sert pour tirer l'eau d'un puits, mais la source même de l'électricité dite de frottement. Le frottement n'est cependant que la partie extérieure et tombant directement sous les sens, d'une opération consistant spécialement à mettre les particules des deux surfaces frottées dans un état de mouvement qui se pro- page à l'intérieur dans deux directions opposées. Ces vibrations des particules dues au frottement se- raient dès lors la cause de la production des deux états électriques. Quel que soit la probabilité de cette manière de voir, il y a une circonstance très-importante qui n'est point expliquée, savoir : la direction de la séparation élec- trique, qui n'est ni indéterminée ni fortuite. L'on recon- naît dès l'abord qu'outre le frottement, il y a une autre ^ Traduclion d'un mémoire publié dans les Annal, der Cliein. uud Phann-, t. CXIV, p. 2o7. Juin 1860. 4-2 DE l'électricité de erottemext influence qui exerce une action : c'est la différence de nature des surfaces frottées. Dans les ouvrages de physique dans lesquels la pro- duction de l'électricité par le frottement est traitée avec quelques développements, l'on trouve que, tout frotte- ment, même celui de surfaces de corps semblables, y détermine l'apparition d'électricités opposées. Cette asser- tion est appuyée par des observations et par la descrip- tion de plusieurs expériences. J'ai répété plusieurs de ces dernières, et généralement j'ai constaté l'exactitude des résultats obtenus. Mais, d'un autre côté, j'ai aussi reconnu que l'état électrique qu'un corps acquiert par le frottement, dépend presque exclusivement de la nature de sa surface extrême , et qu'il est très-difficile , sinon tout à fait impossible, d'arriver à obtenir des surfaces semblables parfaitement propres, et de les maintenir nettes de toute impureté. On pourra se rendre compte, par la description de quelques expériences qui va suivre, de la difficulté qu'il y a à bien juger, d'après les apparences extérieures, de la similitude de l'état des surfaces dont il est ici question. Lorsqu'on frotte l'un contre l'autre deux gants de peau de la même paire, suffisamment secs pour garder l'élec- tricité un certain temps, on observe toujours quelques traces d'électricités séparées, malgré l'analogie parfaite en apparence des corps frottés. Toutefois, en examinant de plus près, on recoimaîtra que l'un des gants perd l'électricilé acquise plus vite que l'autre, et, par consé- quent qu'il est meilleur conducteur. Ainsi un gant qui se chargeait régulièrement d'électricité positive chaque fois que l'on répétait l'expérience , prenait au contraire l'électricité négative si après l'avoir séché plus complé- ET DE l/ÉLECTRIClTÉ DE CONTACT. 43 lement sur un poêle, on le frottait avec l'autre gant qui n'avait pas été séché, et cela avec la même constance que dans la première expérience. Un très-petit change- ment clans l'état de siccité occasionnait ainsi une diffé- rence dans l'état électrique. — Des gants dépareillés, mais en apparence parfaitement semblables, offraient souvent dans leur état électrique des différences qui ne se renver- saient pas par une dessiccation ultérieure. — Frotté sur des métaux, le même gant produisait sensiblement le même etîet; mais les différents gants ne se comportaient pas toujours de la même manière. Une surface propre de zinc prenait toujours l'électricité positive; le laiton, l'é- lectricité négative dans la plupart des cas. Quelques gants bien desséchés ont communiqué au laiton l'électricité positive ; il s'en est même trouvé un qui a produit de l'électricité positive sur du cuivre. Une lame propre de platine se chargeait d'électricité négative, avec tous les gants sans exception quel que fut l'état de dessiccation. Le gant qui produisait, par le frottement de l'électricité positive, bien qu'en intensité décroissante avec le zinc, le laiton et le cuivre, cummuniquait aussi à tous les au- tres gants l'électricité positive. - H est hors de doute que ces différences sont dues à des inégalités dans la nature extérieure, bien que l'on ne puisse pas directement s'en rendre compte. Les étolfes de soie deviennent électriques déjà pendant la dessiccation sous l'influence des petits mouvements de Tair. L'agitation des étoffes dans l'air produit le même effet: elles prennent d'une manière constante l'électricité négative. Cette particularité des étoffes de soie, spéciale- ment lorsqu'elles sont très-sèches, doit être prise en con- sidération lorsqu'on les emploie comme corps frottant. 44 DE l'électricité de frottement Elles se comportent avec les métaux à peu près comme la peau, en ce sens qu'elles ont une tendance à acquérir l'électricité négative par le frottement avec les métaux, tendance qui est rehaussée par la dessiccation. Toutefois, le platine et l'argent devenaient toujours négatifs, quel que soin que l'on mît à bien dessécher la soie. Le zinc, le laiton et même le cuivre deviennent positifs par le frolte- avec des étoffes de soie sèches. Cependant, lorsque ces étoffes étaient restées un certain temps sur une table où elles avaient pu absorber de l'humidité, la direction de la décomposition électrique changeait souvent, et parti- culièrement en frottant du cuivre. Il est même arrivé par- fois que, dans l'état intermédiaire entre l'humidité que la soie acquiert dans l'air libre et la dessiccation parfaite, on ne pouvait obtenir aucune trace d'électricité ; d'autres fois, en frottant avec de la soie le bord d'un disque de- cuivre poli et propre, l'on obtenait, suivant la pression, tantôt — E, tantôt + E. J'ai remarqué que, pendant ce moment de transition, la faculté du cuivre et du laiton, de se charger d'électri- cité positive, était presque toujours favorisée en faisant glisser la surface de cuivre sur une beaucoup plus grande étendue de soie ; d'un autre côté, on pouvait être pres- que sûr de donner de l'électricité négative au cuivre en ne lui faisant toucher la soie que par un petit nombre de points de contact. Ces effets produits par la manière de frotter disparaissent toujours plus à mesure que la dessiccation est plus parfaite. Des plaques de cuivre ternies par une oxydation superficielle devenaient plus facile- ment négatives que le cuivre propre. La matière colorante de la soie exerce aussi une cer- taine influence ; j'ai constaté, en particulier, ce que d'au- ET DE l'Électricité de contact. ^5 1res ont trouvé avant moi, que les étoffes de soie noires ont une tendance plus prononcée que celles d'autres nuances à communiquer l'électricité positive aux corps avec lesquels on les frotte. Puisqu'on reconnaît des différences sensibles dans l'état électrique de la soie selon l'état hygroscopique et la coloration, il n'y a rien d'extraordinaire à voir les étoffes de soie prendre des états électriques opposés lorsqu'on les frotte les unes avec les autres. Il est prouvé ton-' tefois que des rubans de soie, d'une nature aussi sem- blable que possible , deviennent électriques lorsqu'on les frotte en croix; et c'est le ruban qui offre au frotte- ment la moindre surface qui devient toujours négatif. Bien que dans ce cas, et dans d'autres expériences ana- logues, il ne soit pas possible d'admettre sans preuves que des différences chimiques puissent être mises enjeu, il est incontestable que l'état mécanique doit éprouver des altérations différentes aux endroits plus ou moins fortement frottés. Qu'on se rappelle, en particulier, ce qui se passe lorsqu'on tire une lime en croix sur une autre, et l'on reconnaîtia qu'il ne peut pas manquer de se présenter des différences de densité de la surface, d'une manière permanente ou passagère. La régularité de la reproduction de ce phénomène dénote une de ces altérations provenant de la manière de frotter. Le chan- gement qui en résulte est cependant très-peu considéra- ble, puisque la différence chimique due à la couleur est toujours plus grande que celle due à l'état mécanique. Ainsi, deux étoffes de soie de différentes couleurs pren- nent toujours respectivement la même électricité, quel que soit le mode de frottement : c'est ce que j'ai trouvé avec des étoffes noire, grise, verte, bleue et rouge, ces 46 DE l'électricité de frottement nuances étant inscrites dans un ordre tel, que celles qui précèdent sont toujours négatives à l'égard de celles qui suivent. Deux morceaux de verre, lors même qu'ils ont été coupés à la même glace, ne peuvent être considérés comme semblables, si l'on n'a pas soin de les nettoyer parfaitement avant de s'en servir. On y réussit assez bien en les frottant avec de la craie et du coton humecté avec l'esprit de vin. Un morceau de glace polie, nettoyé par ce procédé, devenait positif avec tous les corps avec lesquels on le frottait, savoir des métaux, de la résine, de la cire, de la peau, des cheveux, de la fourrure, des étoffes de laine, du bois, du papier et des morceaux de la même glace qui n'avaient pas été nettoyés préalable- ment. Deux disques coupés dans la même glace, nettoyés comme il a été dit plus haut, puis frottés en les faisant tourner autour de leur centre comme axe, n'ont parfois pas donné trace d'électricité. Cependant, le plus souvent l'électroscope à feuilles d'or signalait une production d'électricités opposées. En répétant très-souvent l'expé- rience, il se manifestait une certaine constance dans la direction de la séparation, ce qui porte à croire qu'il n'y avait pas une idt^ntité parfaite dans la nature des deux surfaces. L'on pouvait, en effet, faire presque dispa- raître la différence, en nettoyant le disque négatif; tou- tefois le résultat ordinaire était de renverser le sens de la séparation. En frottant les deux disques l'un contre l'autre sans les faire tourner autour de leur centre, ils devenaient beaucoup plus facilement électriques ; mais dans ce cas il se produisait souvent des raies, preuve d'une différence ET DE l'Électricité de contact. 47 dans la nature de la surface. Au surplus, comme les dis- ques ne se recouvraient pas uniformément pendant le frottement, il était difficile de les préserver de la pous- sière, ou de l'influence de l'humidité. Voici une expérience montrant que la moindre modi- fication apportée à une plaque de verre peut faire chan- ger sa manière d'être au point de vue électrique. Lors- que deux plaques de verre, convenablement nettoyées, acquièrent par le frottement l'une contre l'autre chacune une électricité opposée, et cela d'une manière constante quel que soit le genre de frottement, il sufTit de souffler contre celle qui se chargeait d'électricité positive, pour qu'après l'évaporation de Fhumidité déposée, elle se charge par le frottement de l'électricité contraire à celle qu'elle prenait auparavant. L'on obtient le même résultat en passant la plaque à travers la flamme d'une bougie, d'une lampe à alcool ou même à travers celle produite par le chalumeau sur la flamme de gaz qui ne renferme point de particules de charbon en incandescence ; cette opération ne laissait cependant à la surface du verre pas la moindre trace visi- ble d'un dépôt de charbon ou de toute autre matière. Quelque petit qu'il fût, il fallait bien qu'il y eût un dépôt quelconque, car on pouvait rétablir l'état primitif en net- toyant la surface avec de la craie et du coton liumecté avec de l'esprit de vin. Lorsqu'on chauffe un morceau de verre sans qu'il puisse s'y déposer d'impuretés, dans la cavette d'un poêle par exemple, l'on n'observe aucune différence dans sa manière d'être à l'égard de l'électricité, quand on le frotte ensuite avec d'autres morceaux de verre propres. L'échauffement au-dessus de charbons rouges, mais 48 DE L'ÉLECi'RICITÉ DE FROTTEMENT sans flamme, ne change pas non plus la nature du verre, même lorsqu'on chauffe très-fortement. Cette expérience justifie l'emploi d'un feu de charbon de bois comme le meilleur moyen de sécher des plaques de verre sans al- térer l'état des surfaces. Les flammes de l'esprit de vin et du gaz ne peuvent être employées dans le même but avec une égale sécu- rité, lors même qu'on a soin de ne pas exposer directe- ment à la flamme la surface de verre qu'il s'agit de sé- cher. J'ai observé souvent que le côté du verre léché par la flamme change plus vite de nature, mais que plus tard l'autre côté en change également. Quand on passe à plusieurs reprises un disque de verre au travers de la flamme produite par le chalumeau sur une lampe à gaz , on peut en modifier l'état électrique aux degrés les plus variés, sans aucun changement ex- térieur appréciable. J'ai réussi, entre autres, en traitant convenablement un morceau de verre à glace, à obtenir que par le frottement avec le zinc, le cuivre et le platine, le premier de ces métaux devînt positif, que le second n'accusât aucune trace d'électricité à l'électroscope à feuilles d'or; et que le troisième se chargeât d'électricité négative. Comme on le comprendra, ces expériences ne peuvent pas se répéter souvent, car le dépôt invisible de charbon n'est pas assez adhérent pour ne pas disparaître assez vite par le frottement. Le platine même devient positif par le frottement iavec le verre, quand ce dernier a été exposé suffisamment long- temps à faction de la flamme. Le verre dépoli, nettoyé avec du coton et de l'acide nitrique, puis lavé dans l'eau et séché parfaitement sur des charbons rouges , devient positif par le frottement avec du zinc et d'autres métaux. ET DE l'Électricité de contact. 49 Du verre à glace passé plusieurs fois dans la ilamine du gaz, lui communique aussi l'électricité positive, .le suis porté à croire que le caractère négatif du verre dépoli, doit être attribué, au moins en grande partie, à la diffi- culté de dégager sa surface de toute impureté. Ces différentes expériences, dont plusieurs sont déjà anciennes, me semblent mettre hors de doute que le frot- tement, envisagé comme moyen de développer de l'é- lectricité, ne peut être utilisé d'une manière générale que lorsque les conditions de la séparation électrique sont données à l'avance. Ces conditions sont : une différence rie la nature chi- mique ou de Vélal d'afigréyation des surfacr.s frottées; rinlluence d'une différence mécanique est, en général, très-inférieure à celle qui l'ésulte (](• In différente nature des matières. Les traces de séparation électrique qui se manifestent lorsqu'on frotte l'une contre l'autre des surfaces de na- ture identique, tiennent aux modifications dn l'état des surfaces qu'entraîne le frottement lui-même, et par con- séquent à un dérangement de l'équilibre de Tétai méca- nique ou chimique des deux surfaces frottées. Des corps de natuie différente qui, frottés par des surfaces planes, donnent lieu à une abondante séparation électrique, présentent, comme l'on sait, des traces d'é- lectricité opposée lorsqu'on les applique lun contre l'autre avec la précaution d'éviter toute espèce de frot- tement, et en les séparant de nouveau avec la même pré- caution. Il est convenable d'exercer une pression modérée avant de les séparer, parce qu'on augmente ainsi les points de contact ; mais celte opération n'est pas indispen- sable pour établir le fait. Les électricités mises en Hberté, Archives. T. XI. — Mai 1861 . i 50 DE l'Électricité de frottement peuvent être constatées à l'aide de l'électroscope à co- lonnes,ou bien, en les recueillant sur des conducteurs, au moyen de la balance de torsion de Kohirausch. On ar- rive de cette naanière à reconnaître que, dans les corps dont la différence électrique est suffisamment prononcée pour ne laisser aucun doute à l'égard de la distribution de l'électricité produite par le frottement, la direction de la séparation électrique par le contact s'accorde avec celle due au frottement. Lorsqu'on pose, par exemple, une plaque de zinc pro- pre et fixée à un manche isolant, sur une bande de peau ou sur une étoffe de soie, et qu'on la soulève immédia- tement après, ou seulement au bout d'un certain temps, elle se trouve chargée d'électricité positive. Dans les mêmes conditions une plaque de platine se charge d'é- lectricité négative. Pour le cuivre, le résultat du contact ne peut pas être prévu avec la même certitude, et même il est incertain pour le zinc , si l'on n'a pas soin d'en nettoyer la surface avec du papier d'émeri. Tous les métaux que l'on place sur une plaque de verre propre, et que l'on soulève ensuite sans frottement, se chargent d'électricité positive. Mais si la pureté de la surface du verre a été préalablement altérée par le contact d'une flamme de gaz, selon l'intensité de l'influence exercée, tantôt le zinc seul deviendra positif par le simple attouchement, tantôt le cuivre, et même le platine, présenteront le même phénomène, comme si ces corps eussent été frottés. Les résultats de ces expériences pourraient paraître per- dre de leur importance en raison de la difficulté qu'il peut y avoir à opérer le contact de deux surface, sans qu'il y ait aussi un commencement de frottement. En tout cas, l'effet ET DE l'Électricité de contact. 51 possible d'un frottHmenl doit nécessairement se dissiper peu à peu spontanénaenl. Il suffit donc d'attendre quel- ques minutes, ou un quart d'heure, avant de soulever la plaque de métal; elle se trouvera toujours chargée d'électricité ; le retard qu'on apportera à soulever le métal n'aura d'influence que sur l'intensité de la charge. Il y a certaines qualités de verres, entre autres les verres à base de soude, dont le pouvoir conducteur est à peine inférieur à celui du papier séché à l'air. Un disque de verre de cette espèce , nettoyé comme on Ta dit plus haut, ou recouvert d'un dépôt invisible de charbon, se comportait par le contact ou par le frottement avec les métaux d'une manière tout à fait semblable à la lame de verre la plus isolante. Un carreau de verre anglais très-mince, recouvert de chaque côté d'une feuille de zinc de 50 centimètres carrés et porté dans le circuit d'une machine électrique, ne laissait pas au conducteur une tension suffisante pour être appréciée directement par lélectroscope à feuilles d'or. La charge qu'il acquérait ne produisait par la dé- charge ni une secousse sensible, ni une étincelle visible de jour, bien que le courant de la décharge afl'ectât le galvanomètre. Le courant d'une pile de Bunsen d'un petit nombre d'éléments, et même de deux éléments seulement, n'é- tait pas complètement intercepté par l'interposition de ce carreau de verre armé de zinc. Ces lames de verre minces laissent, par conséquent, passer l'électricité présentant une tension très-faible. Ce- pendant elles deviennent passablement électriques par le frottement avec les métaux, la séparation s'effectue dans la même direction que par le simple contact. 52 DE l'électricité de frottement Je ferai encore observer que le papier séché à l'air, quoique conducteur de l'électricité, est un conducteur assez mauvais pour devenir passablement électrique par le frottement avec les métaux et en partculier avec le zinc. Du papier à écrire blanc et lisse devenait négatif par le frottement avec le zinc et le cuivre, et rendait la sur- face du métal positive. Avec le platine il devenait positif et le platine se chargeait de l'électricité négative. L'effet le plus prononcé a lieu lorsqu'on fait glisser ra- pidement la surface du métal qu'on tient par un manche isolant sur la surface d'un papier qui n'a pas encore servi, et qu'on l'enlève dès que le frottement cesse. Si on laisse reposer le métal sur le papier, il prend dans quelques secondes la majeure partie de la charge qu'il avait ac- quise. Toutefois, après une minute, chacune des plaques con- serve assez d'électricité pour produire un écartement ap- préciable des feuilles d'or. Cette propriété est plus mar- quée pour le zinc que pour le cuivre, et plus pour le cuivre que pour le platine. Le contact seul, en évitant tout frottement, donnait des charges de même direction, mais d'une moindre inten- sité. En répétant le contact et reportant chaque fois l'é- lectricité sur le plateau de 1 electromètre de Bennet, les charges dues au zinc se sont trouvées plus de deux fois plus fortes que celles du cuivre ; celles provenant du platine étaient inférieures à celles du cuivre et négatives, comme par le frottement. Je me suis encore convaincu de la prépondérance du zinc en faisant quelques expériences avec la balance de torsion de Kohlrausch. L'aiguille horizontale de cetélec- ET DE l'Électricité de contact. 53 trométre est suspendue , comme Ton sait, à un long fil de verre, dont la partie inférieure se termine par un fl! de gomme laque de deux pouces de longueur. Cette dis- position rend l'isolement parfait et laisse en même temps à la balance une sensibilité surprenante. L'aiguille est placée de manière à s'appuyer contre l'étrier quand elle n'est pas électrisée. Un fil de platine isolé est disposé à l'extérieur de façon à communiquer l'électricité simul- tanément à l'aiguille et à l'étrier. Dans cet état de choses l'aiguille s'écarte de l'étrier d'un certain nombre de de- grés. Les plaques de métal qu'il s'agissait de soumettre à l'expérience, étaient munies de manches isolants; on les posait sur du papier à écrire blanc, on pressait modéré- ment, puis au bout de deux minutes on les enlevait et on les mettait pendant un instant en contact avec le fil de platine. Un disque de zinc de 4 centimètres de diamè- tre , récemment nettoyé , produisit ainsi , en prenant la moyenne de cinq expériences, une déviation de 28", 6. L'écart le plus faible a été de 27°, le plus grand de 31°. Un disque de laiton, de même dimension, n'amena en moyenne que 18°, 6 d'écartement; les extrêmes des cinq expériences ont été 16° et 21°. Un disque de cuivre ne donna que 15° d'écartement. Le disque de zinc déjà mentionné enlevé d'une surface de cuivre unie produit en moyenne un écartemenl de 30°. Si dans toutes ces expériences on attribue la cnusr de la séparation électrique à une influence de frottement, l'on ne conçoit pas trop, soit pour le papier, soit pour le verre qui est bon conducteur, ce qui pourrait empêcher les électricités séparées de se réunir de nouveau après un repos d'un certain temps. Cependant, quel que fût la 5i DE l'Électricité de frottement la durée de ce repos, les plaques de métal soulevées ont toujours conservé une certaine quantité d'électricité. Comme la conductibilité imparfaite de l'une ou de l'autre des surfaces mises en contact pouvait bien relar- der le mouvement de l'électricité, mais non l'arrêter com- plètement, il fallait nécessairement que, même après le rétablissement du repos, il y eût un obstacle qui conti- nuât à s'opposer au passage et dont l'action ne disparût qu'avec le contact. Il est donc probable qu'il existe une activité électro- motrice persistante prenant naissance au contact de corps dissemblables ; car puisqu'il est hors de doute que cette activité existe au contact de bons conducteurs de l'élec- tricité, il serait singulier de ne pas la voir se manifes- ter aussi au contact de mauvais conducteurs entre eux, ou d'un mauvais et d'un bon conducteur, d'autant plus qu'une conductibilité imparfaite, comme on le sait main- tenant, n'est pas au fond une propriété essentielle de cer- tains corps, mais qu'elle varie selon la température. Je considère dès lors comme établi, que foutes les fois qu'il s'agit de corps d'une nature différente bien carac- térisée, le développement d'électricité par le frottement d'un de ces corps avec un autre, est précédé d'une acti- vité électromotrice qui débute au moment du contact, qui amène la séparation des électricités et qui motive la direc- tion de leur séparation. Le frottement multiplie les points de contact et il en résulte que l'action électromolrice pénètre plus avant dans les mauvais conducteurs. L'influence du frottement ne se borne pas, comme l'on sait, à la surface mathématique du corps frotté. Si l'on superpose en plusieurs couches des corps qui ne conduisent pas l'électricité, tels que des dis- ET DE I/ÉLECTRICITÉ DE CONTACT. 55 ques de gomme laque et de verre, et que l'on frotte le dis- que supérieur, les autres seront aussi électrisés ; mais l'action est de moins en moins sensible à mesure qu'ils se trouvent plus éloignés de la surface frottée. Chaque dis- que présente les deux états électriques, à savoir: la sur- face supérieure, celle qui est tournée du côté de la surface frottée, est chargée de la même électricité que cette der- nière, et la surface inférieure présente l'électricité op- posée: toutefois, l'électricité semblable à celle de la sur- face frottée est prépondérante dans tous les disques '. Il ne me semble pas qu'il soit trop hasardé d'admettre que cet effet d'induction doive pénétrer toute la masse du corps frotté, considérée comme une succession de cou- ches infiniment minces, et que cet effet se produise avec plus de force sur les couches les plus rapprochées de la surface extérieure. Par le frottement d'un corps qui n'est pas conducteur, on peut ainsi rehausser l'accumulation d'électricité libre fort au delà de la limite qui peut être atteinte par la force électromotrice sans le concours du frottement. Les électricités opposées qu'on développe de cette ma- nière ne peuvent cependant être utilisés qu'après la sépa- ration des surfaces frottées. Si, au contraire, les deux corps mis encontact sont conducteurs, les deux électri- cités séparées peuvent être soutirées dans le sens de la séparation, et la perte qui en résulte est compensée au fur et à mesure, tant que le contact est maintenu, c'cin-à- dire tant que dure l'activité électromotrîce. Un corps comme le verre, qui peut être éleclrisé par le frottement et qui jouit dans toute sa masse d'un pou- 1 Ann. der Chem. und Pharm., L XLI, p. 153. 56 DE l'électricité de frottement voir conducteur assez notable, offre un moyen très-im- portant pour comparer les directions de la séparation électrique due au frottement et an contact (et dans ce dernier cas d'une manière complètement indépendante de toute influence de frottement). Un disque de verre très-mince, poli des deux côtés, a été recouvert d'un côté par une couche mince de vernis à la gomme laque, et placé par ce côté sur une plaque d£ métal dont la surface avait été également vernie : il for- mait ainsi le ijlate:iu supérieur d'un condensateur. Sur la surface supérieure et propre du verre, on a posé une plaque de métal bien nette, puis l'on a réuni les deux plaques de métal par un conducteur métallique. Après un certain laps de temps, l'on pouvait interrompre celte communication, soulever le disque de verre avec son armure de métal et examiner la charge au moyen de l'éleclroscope à colonnes. Si les deux plaques de métal sont de même nature, c'est-à-dire toutes les deux de zinc, ou de cuivre, ou de platine, il ne devrait point y avoir d'électricité, si l'on n'attribue au verre d'autre influence que de rendre la couche isolante plus épaisse. Mais il n'en est pas ainsi ; le plateau inférieur du condensateur acquérait toujours une charge négative, aussi souvent qu'on répétait l'expé- rience, sans que la plaque de métal supérieure fût enle- vée du verre, par conséquent en écartant toute espèce de frottement. Toutefois la charge n'arrivait à son maximum qu'au bout d'un certain teraps. Dans une autre expérience, on a appliqué à un carreau de verre conducteur très-mince et propre, dun côté du zinc, de l'autre du cuivre ou du platine; l'une de ces ar- mures a été mise en communication avec le plateau su- ET DE l'Électricité de contact. 57 périeur d'un condensateur en laiton, et l'autre armure^ avec le plateau inférieur. Le condensateur acquérait ainsi une charge, et le plateau correspondant au zinc possédait l'électricité négative. Il résulte de cela que la sonnme des excitations produites par le verre et le zinc, et par le zinc et le laiton, excitations de même direction, est supérieure à l'excitation produite par le verre et le laiton, ce qui serait impossible si le verre occupait une place dans la chaîne de tension. L'action du laiton sur le verre est néan- moins supérieure à celle du zinc sur le verre. Les dévia- lions produites sur la balance de torsion par des disques des deux métaux, qu'on soulevait d'une surface de verre propre, étaient dans le rapport de 28'' : 21". Lorsque les plateaux du condensateur n'étaient pas du même métal, zinc et cuivre, par exemple, comme les armures du verre, et lorsqu'on réunissait le zinc avec le zinc et le cuivre avec le cuivre, le condensateur ne se chargeait pas avec la même intensité, mais bien dans le même sens que par la communication métallique directe des plateaux. L'excitation de cuivre et verre surpassait par conséquent celle de zinc et verre. La même chose a été observée à l'égard du platine et du zinc, et a été constatée au moyen de la balance de torsion. On ne peut pas admettre que la présence de l'humi- dité à la surface du verre ait pu influer dans ces expé- riences, car elle aurait dû précisément agir dans le sens contraire. Le mouvement électrique a dû par conséquent se propager par la masse du verre, et la direction être motivée par la différence dans l'action simultanée des deux métaux sur le verre. Or, comme celte différence d'action électrique des deux métaux l'un sur l'autre s'exerce en sens contraire, l'on 58 DE l'électricité de frottement ne peut attendre qu'un accroissement lent dans la force électrique d'une combinaison de plusieurs éléments de ce genre. Cependant, ainsi que je l'ai montré précédem- ment', on peut construire avec du cuivre (ou du platine), du zinc et du verre, une pile électrique qui présente beau- coup de rapport avec la pile de Zamboni, et dont après chaque décharge, la charge se renouvelle d'autant plus vite, qu'on a chauffé davantage la pile. Lorsque par l'action de la flamme de gaz on a modifié Piin des côtés d'une lame de verre mince, au point que, par le frottement avec du zinc, elle communique à ce dernier de l'électricité positive, et qu'ensuite on recouvre ce verre des deux côtés d'une feuille de zinc, on peut ar- river à donner au condensateur une charge comparative- ment assez forte, parce que les deux excitations se diri- gent dans le même sens et se renforcent. Dix paires de ce genre communiquaient au condensateur, à la température ordinaire, une charge assez intense pour produire un écartement de 6 à 8 lignes à l'éleclroscope de Bennet. Lu force de celte petite pile persistait pendant plusieurs mois sans altération. Toutes ces expériences prouvent que le verre, quand il est doué d'une conductibilité suffisante, peut servir comme élément dans la pile de Volta , lorsque sa surface est mise en contact avec un métal, et qu'il sépare les deux électricités dans le même sens que produirait le frotte- ment avec le même corps. Le rôle que joue le papier, soit comme conducteur, soit comme excitateur proprement dit, diffère de celui du verre à l'état solide. Le papier parfaitement desséché i .4»». der Chem. und Phurm., t.. XC, p. 259. ET DE l'Électricité de contact. 59 n'isole pas moins bien que la résine. Le pouvoir conduc- teur du papier à l'état ordinaire de siccité dans l'air, dé- pend de la quantité d'humidité qu'il renferme, il faut, par conséquent, que la transmission de l'électricité au travers de la masse du papier soit accompagnée d'une décomposition de l'eau. Quand on forme un condensateur au moyen de deux disques zinc et cuivre, que l'on pose l'un sur l'autre après en avoir verni les surfaces de contact, et que l'on réunit les deux métaux par une bande de papier, le zinc se charge d'électricité négative et le cuivre d'électricité po- sitive, ce qui est exactement l'inverse de ce qui a lieu quand les deux métaux communiquent directemejit. Cette direction de la séparation électrique est évidemment le résultat de la différence des actions exercées par le cuivre et le zinc sur le papier. Or, ces deux métaux prennent l'électricité positive par le frottement avec du papier , mais l'excitation produite par le zinc estdécidémentsupérieure. On aurait pu croire, d'après cela , que cette prépondérance devrait aussi se manifester lorsqu'on charge le condensateur, et que celui- ci devrait prendre la même électricité que par la réu- nion immédiate du zinc et du cuivre. Toutefois, si l'on considère que le mouvement de l'élec- tricité au travers du papier dépend de son état hygros- copique, et par conséquent qu'il est accompagné d'une décomposition de l'eau, on comprend qu'une action dn zinc, principalement sur l'oxygène de l'eau contenue dans le papier, doit précéder la séparation électrique et en déterminer la direction, c'est-à-dire qu'il doit se produire un mouvement de l'électricité positive partant du zinc et se dirigeant vers le cuivre à travers l'eau du papier. 60 DE l'Électricité de frotteme>;t Ceci explique comment il se fait que le papier amène l'électricité négative au plateau de zinc du condensateur, tandis qu'un disque de zinc isolé qu'on sépare d'une feuille de papier parait chargé d'électricité positive. Le cuivre, sans doute, exerce aussi une action prédo- minante sur l'élément électronégatif de la masse de papier, mais à un moindre degré que le zinc, et c'est pour cela que ce dernier a la prépondérance dans les phénomènes de charge électrique. Un disque de cuivre propre, posé à l'aide d'un man- che isolant sur du papier propre, et soulevé, après que l'on a exercé une pression modérée, est toujours chargé d'é- lectricité positive. Mais si le papier repose sur un disque de zinc, que l'on met en communication avec le cuivre au moyen d'un arc métallique, le disque de cuivre acquiert bientôt une charge négative, que l'on peut ensuite mettre en évidence en le soulevant par le manche isolant. Le disque de zinc conserve pendant ce temps une charge positive. Cette expérience, qu'on peut répéter autant de fois qu'on le désire, semble au premier abord prouver seu- lement que le cuivre est devenu négatif au contact du zinc, et que le papier interposé entre les deux disques favorise, en qualité de conducteur imparfait, l'accumula- tion des deux fluides. Toutefois, si l'action du papier se bornait là, il faudrait que la charge négative que le cuivre a acquise par le contact avec le zinc, disparût rapidement après l'interruption du contact, et que l'action primitive du cuivre sur le papier se rétablît. Mais les choses ne se passent pas ainsi; la charge négative du cuivre se maintient au contraire encore longtemps, sans qu'il y ait communication métallique, lorsqu'on laisse reposer le ET DE l'Électricité de cointact. ôl disque de cuivre sur le papier. D'un autre côté, elle dis- paraît immédiatement et peut même changer de sens, quand, après avoir soulevé le disque de cuivre, on le presse sur le papier plus fortement que d'habitude, de manière à mettre en contact avec lui des points du papier qui avaient jusqu'ici échappé à l'influence du courant. Même la décharge du cuivre, par l'attouchement, ne par- vient pas à lui enlever la charge due au zinc, tant qu'il repose sur le papier, pourvu que l'influence du contact ait duré un certain temps. Il est bon d'observer, enfin, que l'expérience ne réussit facilement et sûrement que lorsqu'on présente au papier une surface de zinc très-propre. Ce n'est qu'alors que le cuivre acquiert la charge négative au moment même de la fermeture. Evidemment les éléments du papier qui transmettent le fluide, se rangent dans la direction de la décomposition à rinstant où s'opère la fermeture, et comme les atomes d'oxygène, ou, d'une manière générale, les éléments élec- tro-négatifs, sont attirés plus fortement par le zinc, il faut que les atomes d'hydrogène se tournent vers la surface de cuivre. Le phénomène qui s'opère aux points de con- tact du papier avec les métaux est le même que celui qu'on désigne par le mot de polarisation dans une pile hydro-électrique fermée. Le cuivre est polarisé par l'hy- drogène, et le zinc par l'oxygène. S'il était possible dans une pile ordinaire zinc-cuivre, et fermée par de l'eau, d'établir une séparation entre les métaux et l'eau , au moyen d'une surface propre et sèche , on trouverait le zinc chargé de + E et le cuivre de — E , comme dans les expériences que nous venons de décrire. Quand on fixe le papier sur l'un ou l'autre métal avec 62 DE l'électricité de frottement (le la gomme, pour augmenter les points de contact et le • pouvoir conducteur, on peut constater le mouvement élec- trique au moyen d'un galvanomètre sensible. L'intensité de ce courant va toujours en diminuant, ainsi que le dé- veloppement de la polarisation l'exige. Un disque simple- ment posé sur le papier, et non fixé, est chargé d'élec- tricité positive s'il est de zinc, et d'électricité négative s'il est de cuivre, après qu'on l'a soulevé ; c'est ce qu'on pouvait supposer d'après ce qui précède. Lorsqu'on recouvre du verre des deux côtés avec du mercure et qu'on le porte à une température voisine du point d'ébullition du mercure, il s'amollit suffisamment pour éprouver des traces de décomposition sous l'in- fluence du courant électrique. 11 manifeste dans ce cas une polarisation analogue à celle que nous avons dé- ciite ' pour le papier séché à l'air et dans des circons- tances semblables. Voici en résumé ce que j'ai cherché à prouver dans ce mémoire. 1" La séparation électrique par le frottement suppose toujours une différence dans la nature des surfaces frot- tées. Si l'on obtient des traces d'électricité par le frotte- ment de corps que l'on croit pouvoir considérer comme étant de même nature , il faut admettre que les surfaces extrêmes n'étaient pas parfaitement identiques dés l'ori- gine, ou bien que le frottement a déterminé une diffé- rence dans leur état. Lorsque ces modifications ne por- tent que sur l'état mécanique extérieur des surfaces frot- tées, ou résultent de changements soit de température soit de densité, l'inlluence qu'elles exercent est toujours ^ Ann. der Chem. und Phurm., I. XC, p. 270. ET DE l'Électricité de contact. 63 inférieure à celle que déterminent des différences chi- miques Irés-faibles, mais incontestables. 2" La force de séparation qui se manifeste aux points de contact des deux conducteurs de l'électricité, et qui est connue sous le nom de force électro-motrice, ne se borne pas aux seuls corps conducteurs, bien qu'elle ait été découverte par leur moyen. Elle se montre avec la même constance partout où deux corps, conducteurs ou non conducteurs, sont placés en contact, et elle produit tou- jours la séparation de -f E sur l'un des corps et de — E sur l'autre corps. Si l'on sépare les deux corps, les fluides développés au point de contact se manifestent sous la forme d'électricité libre. La direction selon laquelle s'opère la séparation reste toujours la même pour les mêmes surfaces de corps, qu'ils soient simplement mis en contact ou qu'ils soient frottés. S" Lorsqu'il s'agit de corps conducteurs de l'électri- cité, les fluides qui ont été séparés, peuvent même pen- dant la durée du conctact être emmenés dans des direc- tions opposées. C'est sur cette propriété que repose la circulation de l'électricité dans la pile de Volta. Les mauvais conducteurs s'opposent à ce mouvement. D'un autre côté ils favorisent l'accumulation de l'électri- cité par le frottement. Le frottement amène d'une part une multiplication des points de contact, d'autre part il facilite une certaine pénétration de la séparation des fluides dans l'intérieur de la masse. C'est de là que dépend la direction selon laquelle s'opère la séparation; elle tient à la force électromotrice correspondante à l'hétéro- généité des corps frottés. 64 DE l'électricité de frottement Observations sur le mémoire de M. Buff. Les recherches nombreuses et intéressantes que M. Buff a exposées dans le mémoire que nous venons de re- produire le conduisent à admettre que le contact des substances hétérogènes est la cause de l'électricité dé- veloppée par le frottement. Nous ne croyons pas que les expériences sur lesquelles l'auteur appuie sa théorie soient de nature à conduire à une semblable conclusion. Comme cette question a été déjà souvent discutée, et que d'ailleurs elle exigerait, pour être complètement traitée, de grands développements, nous nous bornerons à présen- ter sommairement quelques arguments contre la manière de voir de M. Buff. 1" Il est maintenant généralement admis que, dans la pile de Volta, la force électromotrice est développée uniquement dans le contact des métaux et des liquides, et nullement dans le contact des métaux entre eux, et que de plus il faut, pour la production de cette force, que le liquide soit susceptible d'exercer une action chi- mique sur le métal en contact avec lui. 2" Toutes les expériences de M. Buff faites avec des condensateurs formés de plaques, soit de zinc, soit de cuivre , séparés tantôt par des lames de verre , tantôt par des feuilles de papier sec ou humide, s'expliquent très-bien dans la théorie électro-chimique, telle qu'elle est généralement admise, en tenant compte de l'humi- dité de l'air et de celle du papier et du verre. 3" Il serait bien dilTicile d'expliquer dans la théorie de M. Buff les nombreuses expériences qui démontrent l'influence sur la production de l'électricité, de l'énergie, du sens du frottement et de la nature de la surface des ET DE l'Électricité de contact, 05 corps frottés, et le fait que deux substances parfaitement identiques sous le rapport chimique, telles que deux plaques de verre , acquièrent une forte tension élec- trique en étant frottées l'une contre l'autre. Le dégage- ment de l'électricité dans les machines hydro-électriques d'Armstrong ne peut être non plus expliijué que par Tef- fet du frottement des particules d'eau contre les parois solides des conduits par lesquels elles sortent. 4° Les expériences sur le dégagement de l'électricité par la pression desquelles M. Buff tire l'un de ses prin- cipaux arguments en faveur de la théorie du contact, nous semblent au contraire prouver que l'origine de l'é- lectricité tient bien plutôt aux mouvements moléculaires qui résultent aussi bien de la pression que du frottement, puisque, suivant la nature de ces mouvements, c'est tantôt le fluide positif, tantôt le négatif dont se chargent l'une ou l'autre des deux substances pressées ou frottées en- semble. En résumé, nous estimons qu'en analysant avec soin tous les faits si bien observés par M. Buff, on arrivera à se convaincre toujours plus que la séparation des deux électricités ne peut être effectuée sans quelque action mécanique, physique ou chimique, qui l'accompagne né- cessairement, et que si, dans la pile voltaïque, la force électro-motrice vient du contact de deux corps pouvant agir chimiquement l'un sur l'autre, la manifestation de l'électricité exige que la combinaison chimique ait lieu entre eux, A, DE LA Rive, Archives. T. XL — Mai 1861. 5 Bl LLETIN SOIENTIFIOUE. PHYSIQUE. 1. — VV. Beetz; Sur la conductibilité électrique du cuar- BON et des oxydes MÉTALLIQUES. — Poggendorfs Annalen, 1860, 11" 12, p. 619. La conductibilité électrique des corps est, comme on le sait, diminuée ou accrue par l'élévation de leur température, suivant (jue ces corps sont des électrolyles ou non. 11 se rencontre tou- tefois quelques exceptions à cette règle; M. Meidinger a fait voir que certains oxydes métalliques, que l'absence de toute trace de polarisation, lorsqu'ils ont été traversés par un courant, ne peimet pas d'assimiler à des électrolytes, deviennent meilleurs conduc- teurs en s'échauffant, et M. Matliiessen a montré également que la conductibilité du grapliite et du charbon augmente lorsqu'on élève leur température. M. Beetz explique cette anomalie par l'action mécanique de la chaleur, qui rapproche les groupes mo- léculaires dans des substances peu compactes, lorsque ces groupes eux-mêmes se dilatent. L'auleui' a fait quelques expériences qui sont de nature à confirmer cette manière de voir. M. Beetz a rempli une capsule métallique de limaille de cuivre ; l'un des pôles d'un élément Bunsen a été mis en communication avec la capsule, et l'autre avec un fil de cuivre plongeant dans la limaille. Un galvanomètre à miroir très-sensible a été intercalé dans le circuit, mais n'a donné en premier lieu qu'une indication à peine visible. En chauffant la capsule, il s'est produit un cou- rant de plus en plus intense, qui n'a pas tardé à dépasser la limite di's indications de l'instrument. Lorsque la capsule s'est refroidie, PHYSIQUE. 67 \e courant s'est de nouveau presque complètement nimulé. La même expérience réussit éu;alement avec de la limaille de fer; seulement le refroidissement la laisse dans l'élal de conducti- l)ililé cpie lui a donné la chalein% et il est facile de constatai- en etfet que les parcelles de limaille qui se sont eni;ai;ées les unes dans les autres, sous l'action de leur dilatation, restent ai^réi^ées entre elles après qu'elles se sont refroidies. Pour montrer que ce n'est pas à l'élévation de température de la couche d'oxyde, dont on pourrait supposer que les parcelles de limaille sont couvertes, qu'est dû le pliénouiène, Ai. Iteelz a répété l'expérience sur de la mousse de platine, dont la conducti- bilité s'accroît aussi lorsqu'on la cliaufîe. Un peu! même, dans ce cas, remplacer l'action de la chaleur par une action méca- nitpie, et on augmente la conductibilité d'une colonne de mousse (le platine renfermée dans un tube, en la pressant entre les extrés mités de deux tils également en platine qui occupent à peu près tout le diamètre du tube. "2. — H. WiLD ; KSSAI d'explication du RÉGHAUFFKMëNT unipo- laire dans l'arc VOLTAÏyUE. — Pogfi Ànn., 18t'0, ir 12,p Gi4, l>es phénomènes de réchauft'ement et de refroidissement, dus an passage d'un courant au travers de la surface de contact de deux substances sufhsammeiit séparées dans la série thermo-élec- trique, peuvent se déduire, quant à la manière dont ils se produi- sent relativement au sens du courant, de l'hypothèse qu'il existe dans le circuit un courant thermo-électrique de sens contraire à celui du courant lui-même, l/inlensité de ce courant thermo- électrique, et par conséquent la dillerence des lempéralures des deux points de soudure des conducteurs hétérogènes , peut être considérée comme proportionnelle, d'une part, à l'inlensilé du courant qui traverse le circuil, et de l'autre, à la force thermo- électromotrice des deux substances. M. Wild a eu l'idée de rattacher à ces phénomènes celui de 68 BULLETIN SCIENTIFIQUE l'écliaulTement unipolaire dans l'arc voltaïque. On sait en effet (]ue la pointe de charbon qui forme le pôle posilifde l'arc acquiert une température beaucoup plus élevée que celle qui sert de pôle négatif. Si l'on assimile ce qui se passe aux surfaces de contact du charbon et de l'air à ce qui a lieu, comme on vient de le rap- peler , lorsqu'un courant passe d'une substance dans une autre, il faut supposer que le charbon et l'air constituent un élément thermo-électrique d'une grande intensité, et en outre, quant au sens dans lequel il agit, ((ue le courant theimo-électrique produit pai- un pareil élément serait dirigé de l'air vers le charbon au travers de la surface de séparation la plus chaude. Un arc voltaïque a été produit entre deux pointes de charbon et à l'air, au moyen d'une pile formée de vingt gros éléments Bunsen. Un commutateur est disposé de fa^on à interrompre le circuit principal, et à placer en même temps les deux pointes de charbon entre lesquelles l'arc a été établi dans un circuit secon- daire renfermant un galvanomètre sensible. Au moment où l'on opère ainsi, l'air échauffé et les parcelles de charbon en suspen- sion forment encore entre les deux pointes un bon conducteur, et le galvanomètre donne l'indication d'un courant d'une assez ^•ande intensité, dirigé en sens inveise du courant qui a produit l'arc. Celle expérience conhrmerail donc la manière de voir de l'auteui'. Des expériences comparatives, faites au moyen d'une pile thermo-électrique de vingt éléments cuivi-e-argentane, ont permis d'apprécier dans une certaine mesure la force thermo-électro- niolrice développée à la surface de contact du charbon et de l'air, et dont le courant que l'on observe est l'indice. En estimant à 300" la température du pôle positif au moment de la production du courant, M. VVild arrive à la conclusion que cette force électro- motrice est au moins égale à cent fois celle d'un des éléments cuivre-argenlane. Le courant qui produit l'arc voltaïque a été mesuré, et l'auteur a trouvé que ce courant, dont l'intensité absolue est 42, produit, PHYSIQUE. 69 oti traversant peiidaiil une minute un élément cuivre-argentane, une différence de température de 7° entre les deux poinis de sou- dure. Il résulterait donc de ce qui précède que ce même courant peut produire une différence de température de 700° entre les deux pointes de charbon de l'arc voltaïque. On pourrait, en se fondant sur la non homogénéité des pointes de charbon servant de pôles, qui sont en général imprégnées de substances diverses, supposer que le courant observé est un cou- rant de polarisation. L'auteur a l'intention de chercher à confir- mer qu'il s'agit bien d'un courant thermo-électrique en remplaçant les pointes de charbon par des pointes de platine. 3. — H. Sai.ntk-Claire-Deville ; De l'influence qu'exercent LES PAROIS DE CERTAINS VASES SUR LE MOUVEMENT ET LA COM- POSITION DES GAZ QUI LES TRAVERSENT. (Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. LU, p. 524, 18 mars 1861.) Les expériences que je vais décrire dans cet extrait otit été faites il y a près de dix ans dans mon laboratoire de l'Ecole Normale. Je les ai utilisées depuis dans un grand nombre de circonstances , et , quoique les causes dont elles dépendent soient assez éloignées de mes études habituelles, je crois, d'a- près le conseil amical de M. Jamin, si compétent dans les ma- tières que je vais traiter, qu'il est bon de les publier à cause des applications qu'elles peuvent recevoir. On se sert souvent, dans les laboratoires, de vases en terre ou grès non verni dans lesquels on opère des distillations ou des réactions entre les gaz à des températures élevées. Ces vases conviennent très-bien à la plupart de nos opérations : quelques- unes cependant, et en particulier les réactions par l'hydrogène, ne s'y complètent jamais ; car, bien (|ue très-homogènes et sus- ceptibles de se clore hermétiquement, ces vases sont en réalité perméables à l'hydrogène. D'ailleurs ils se laissent imbiber par l'eau et happent à la langue. On reconnaîtra facilement qu'ils 70 BULLETIN SCIENTIFIQUE peuvent scivir au\ pxpéiiencps que je vais relaler, en faisant l'expérience suivante qui est très-curieuse : i" On prend ini fie ces tubes de terre ou i^rès non verni et oji le fait traverser par ini courant i-apide d'hydrogène venant d'un gazomètre ou de l'un de ces appareils que M. Troost el moi nous avons décrits '. Le vase de terre est fermé par deux bouchons de liège ou de raoufcliouc traversés par deux tubes de veire. L'un amène l'hydrogène, l'autre le laisse sortir et vient , en se courbant, plonger dans l'eau d'une cuve, (^e dernier tube doit avoir 1 mètre de longueur environ. Si l'on ferme rapidement le robinet qui permet à l'hydrogène de s'écouler, non-seulement les bulles de gaz cessent de se produire à la surface de la cuve, mais encore l'eau monte brusquement jusqu'à une hauteur de 60 à 70 centimètres au-dessus de son niveau, comme si l'hydro- gène était aspiré dans l'intérieur de l'appareil. L'eau ne redes- cend ensuite qu'avec une certaine lenteur. Avec le gaz de l'éclairage, le même phénomène se produit en- core; mais l'aspiration est moindre et paraît en rap|)ort avec la densité de ce gaz. .\ver l'acide carbonique l'aspiration est nulle : elle indique dans chaque cas le degré de perméabilité de la pa- roi relative à chacun de ces gaz. '2" Si l'on fait arriver l'hydrogène dans l'intérieur du tube avec plus de lenteur, mais plus rapidement qu'on ne le fait mar- cher dans la plupart de nos opérations chimiques , on i-ecueille sur la cuve à eau un gaz qui n'est plus de l'hydrogène, mais bien de l'air pur contenant 20,9 pour' 100 d'oxygène. o" Si l'on porte le tube de leire dans un foyer incandescent et au milieu des charbons ardents, en laissant à l'appareil la disposi- tion que je viens de décrire et maintenant le courant d'hydrogène, on recueille à l'extrémité du tube abducteur un mélange d'acide carbonique et d'azote (et de l'acide sulfureux si le conibustiblo est du coke pyriteux), c'est-à-dire les gaz de la combustion dont le tube rougi est entouré. En plongeant le tube abducteur daiis du ' Annulis de rhinite el île physique. '.ï serif I- L\llt. p. ili- PHYSIQUE. 71 tnercure el soiimetluiii les gaz inlérieurs à une pression de 7 à 8 cenlimèlres de mercure, la plus haute que mes appareils puis- sent supporter, je n'ai pu empêcher les gaz du fourneau de pé- nétrer librement dans l'intérieur du tube de terre, et même j'ai observé que, dans ces circonstances, je pouvais augmenter beau- coup la vitesse de l'hydrogène sans qu'il vînt s'en présenter en quantité sensible à l'extrémité du tube de dégagement. Ainsi la présence de l'hydrogène , pressé par 7 centimètres de mercure, est à l'égard des gaz extérieurs une cause d'appel plus puis- sante que ne le serait un vide partiel opéré par la machine pneu- matique. A" On peut rendre cette expérience saisissante par la disposi- tion suivante. On enferme le tube de terre dans un tube de verre plus large et disposé conceiitriquement autour de lui. Au moyeti de bouchons de liège convenablement percés et fermant herméti- quement les deux tubes, on fait arriver de l'acide carbonique dans l'espace annulaire compris entre eux pendant que l'hy- drogène traverse le tube de terre : les deux gaz sortent par deux tubes abducteurs distincts. L'un des deux courants de gaz est inflammable, et c'est précisément celui qui sort par l'extré- mité de l'appareil communiquant directement avec la source d'a- cide carbonique. Les deux gaz ont donc changé d'enveloppe dans ce court et rapide ti'ajet. Ces faits, que je soumettrai plus lard à une mesure rigou- reuse, ne peuvent manquer de recevoir des applications pour l'explication de certains phénomènes observables dans les labora- toires et l'industrie. Ainsi je me sers depuis longtemps de vases et de tubes en charbon de cornues, matière d'une compacité ex- trême, mais qui devient, à haute température, perméable ."i cer- tains gaz. Dans des appareils de ce genre , traversés par des courants de gaz divers, les matières avides d'azote, dont j'ai eu occasion de faire l'étude dans ces derniers temps, et que j'aurais désiré obtenir à l'état de pureté, se transforment en azotures qui présentent les plus belles formes, comme j'aurais occasion 7^ BULLETIN SCIENTIFIQUE de le inonlrer dans une prochaine communication. Ce sont les gaz de la combustion du foyer qui, rendus réducteurs par leur passage au travers du charbon des tubes et pénétrant avec l'azote de l'atmosphère dans leur intérieur, ont opéré ces modifications singulières. J'ai réussi à préparer un grand nombre de corps simples par le sodium naiss^ant; mais il m'a falhi combattre sou- vent, au moyen d'artifices spéciaux, leui' affinité pour l'azote pur qu'ils absorbent dans ces circonstances. Je rappellerai que c'est en chauffant violemment le silicium dans de pareilles condi- tions que nous avons réussi, M. Wœhler et moi, à obtenir Ta- zoture de sdicium. Les mêmes phénomènes doivent, on le com- prend, se produire dans les caisses de cémentation. Enfin, depuis quelques années, on prépare le gaz de l'éclai- rage dans des cornues de terre dont la matière est identique à celle de nos vases de chimie, et plus perméable encore probable- ment. Or, d'après mes expériences, le gaz de l'éclairage produit sur l'atmosphère environnante le même effet d'aspiration que l'hydrogène. Il n'y a donc pas à douter que les produits de la combustion du foyer qui entourent ces cornues n'y pénètrent li- brement, malgré la pression à laquelle est soumis le gaz en pas- sant par le barillet, les dépurateurs et les gazomètres, et qu'ils n'y introduisent des quantités notables d'azote, d'oxyde de car- bone et d'hydrogène pour en diminuer le pouvoir éclairant. Si mes prévisions sont justes, et si ces causes, qui doivent se produire dans un grand nombre de cas, existent réellement, une légère couche de vernis fusible appliquée à leur surface en dé- truirait utilement les effets. Ainsi, en faisant passer de l'acide fluosilicique (qui a, comme beaucoup de gaz avides d'eau, la propriété de diminuer beaucoup l'inflammabilité des gaz combustibles) dans un tube de charbon de cornues, j'obtenais à la soitie de mes appareils, soumis pouitant à une pression intérieure assez considérable, des gaz qui brûlaient avec la plus grfjnde facilité. Je n'ai réussi à en éloigner l'atmos- phère de mes foyers qu'en les entourant de tubes de porcelaine très-régulièrement vernis et parfaitement clos de toutes parts PHYSIQUE. 73 4. _ Prof. KiRCHHOFF ; Sur l'analyse chimique de l'atmos- phère SOLAIRE Extrait d^une lettre adressée uu Prof' Erd- mann. (Philosophical Magazine, mars 1861.) Le soleil est muni d'une atmosphère gazeuse incandescente qui enveloppe un noyau solide d'une température plus élevée en- core. S'il était possible d'apercevoir le spectre de l'atmosphère solaire, nous y reconnaîtrions les bandes lumineuses qui caracté- risent les métaux contenus dans cette atmosphère, et dont la pré- sence servirait à indiquer celle des différents métaux qui s'y trouvent. Mais l'intensité lumineuse du noyau solide du soleil ne permet pas au spectre de son atmosphère de devenir visible ; elle renverse ce spectre , ainsi que je l'ai déjà annoncé , de ma- nière à donner lieu à la production de lignes obscures à la place des lignes lumineuses qui se trouvent dans le spectre atmosphé- rique. L'on n'aperçoit donc pas le spectre de l'atmosphère solaire, mais seulement une imago négative de ce spectre. Cette image permet cependant de déterminer avec la même facilité 1;< pré- sence des métaux qui se trouvent dans l'atmosphère solaire. Pour y parvenir, il ne s'agit que de posséder une connaissance exacte du spectre solaire et des spectres des différents métaux. J'ai eu le bonheur de pouvoir me procurer, dans la fabrique de l'opticien Sleinheil, à Munich, un appareil qui m'a permis d'étudier ces spectres avec un soin et une exactitude qui n'avaient certaine- ment pas été atteints jusqu'à ce jour. La partie principale de mon appareil consiste en quatre grands prismes de flint-glass et en deux lunettes admirablement bien établies. Vu au moyen de ces lunettes, le specti-e solaire paraît renfermer des milliers de ces bandes ou lignes ; mais elles diffèrent entre elles d'une manière si palpable, soit quant à la largeur et à la limite, soit quant à la manière dont elles sont gi'oupées , qu'on n'éprouve aucune difli- culté à les distinguer les unes des autres. J'ai l'intention de tracer une carte du spectre solaire tel que je le vois dans ma lunette ; je l'ai déjà fait pour la portion la plus lumineuse du spectre, celle qui se trouve entre les lignes F et U de Frauenhofer. En don- 74 BULLETIN SCIENTIFIQUE nant aux lignes des degrés difTéi'eiits d'ombre et de largeur, j'ai réussi à produire un dessin qui représente si bien le spectre so- laire, qu'un seul coup d'œil suffit pour leconnaîlre les lignes cor- respondantes. Mon appareil rend visible le spectre d'inie lumière artificielle, pourvu qu'elle soit suffisamment intense, tout aussi bien que celui du soleil. La tlamme blanche du gaz d'éclairage dans laquelle un sel métallique se volatilise, n'est pas en général suffisamment lu mineuse ; mais l'étincelle électrique rend avec un vif éclat le spectre du métal qui constitue les électrodes. Un grand appareil d'induction de Ruhmkortf produit une succession si rapide d'étin- celles, qu'on peut examiner par ce moyen les spectres des diffé- rents métaux avec la même facilité que le spectre solaire. L'on réussit, au moyen d'un arrangement très-siujple, à com- , parer entre eux les spectres de deux sources de lumière diffé- rentes. Pour y parvenir , on fait passer les rayons émanant de l'une des deux sources à travers l'une des moitiés de la fente verticale, et les rayons provenant de la seconde source, à travers l'autre moitié. On voit alors les deux spectres situés l'un sous l'autre , et séparés seulement par une ligne obscure à peine visi- ble. Il est facile, au moyen de cet arrangement, de s'apercevoir si des lignes coïncidentes se rencontrent dans les deux spectres. J'ai pu constater ainsi que toutes les lignes lumineuses qui carac- térisent le fer correspondent à des lignes obscures dans le spectre solaire. Dans la portion de ce specli-e que j'ai examinée, située entre les lignes D et F, j'ai eu l'occasion de remarquer environ soixante et dix lignes extrêmement brillantes, dues à la présence du fer dans l'atmosphère solaire. Augstrœm n'a remarqué que trois lignes lumineuses dans cette portion du spectre de l'étincelle électrique ; M. Masson en a apei'çu <]uelques-unes de plus ; M. Van der Willigen affirme que le fer ne produit que quelques lignes peu brillantes dans le spectre de l'étincelle électrique. Le grand nombre de ces lignes (|ue j'ai pu apercevoir et dessiner d'une manière parfaiteinenl correcte, est im sûr prarant de la perfection de l'appareil que j'ai le boidieur d'avoir à ma disposition. PHYSIQUE. 75 Le fer se fait remarquei- à cause du grand nombre de lignes auxquelles il donne lieu dans le spectre solaire ; le magnésium présente de l'intérêt, parce qu'il produit ce groupe des lignes de Fi-auenliofer qu'on aperçoit le plus facilement dans le spectre du soleil, savoir, le groupe situé dans la couleur verte, et (pii est composé de trois lignes très-brillanles que Frauenholer désigne par la lettre h. L'on voit tout aussi distinctement, quoique d'une façon moins frappante, les lignes solaires obscures qui coïncident avec les lignes lumineuses du chrome et du nickel. L'existence de ces deux métaux dans l'atmosphère solaire peut donc être re- gardée comme certaine. Il paraît cependant y manquer un assez grand nombre fie métaux; au moins l'argent, le cuivre, le zinc, l'aluminium, le cobalt et l'antimoine, quoique possédant des spectres parfaitement caractérisés, ne fournissent pas des lignes lumineuses qui coïncident d'une njanière distincte avec les lignes obscures du spectre solaire, .l'espère bientôt entrer dans quelques nouveaux détails à ce sujet. La combinaison de ra[)pareil d'induction de Ruhmkorff avec celui du spectre aura sans doute des résultats imporlanis pour la chimie terrestre. Un grand nombre de composés métalliques, placés dans une flamme, ne donnent pas le spectre qui caractérise le métal employé, parce qu'ils ne sont pas suffisamment volatiles; mais ils le produisent à l'instant même , si on les place sur les électrodes d'une étincelle électrique. Les lignes se voient alors réunies à celles du métal de l'électrode et à celles de l'air à tra- vers le(}uel passe l'étincelle; mais vu le grand nombre de lignes lumineuses qui composent le spectre de chaque étincelle élec- trique, il serait presque impossible, à moins d'un arrangement spécial, de distinguer les lignes dues au métal des électrodes de celles qui sont produites par le sel métallique qui a été ajouté. L'arrangement en (piestion consiste à faire en sorte que l'étincelle passe au même instant entre deux paires d'électrodes, de lell(! sorte que la lumière provenant de l'une des étincelles passe à tra- vers la moitié supérieure de la fente, tandis que celle provenant no 70 BULLETIN SCIENTIFIQUE de l'autre étincelle passe à travers la moitié inférieure ; de celle façon, les deux spectres se voient l'un imniédiatenient au-dessous de l'autre. Si les deux paires d'éleclrodes sont pures, les deux spectres sont identiques ; si un sel métallique est ajouté à l'un des éleclrodes, les lignes propres au métal deviennent aussitôt appa- rentes dans le spectre correspondant, en addition à celles qu'on y voyait déjà ; les lignes communes aux deux spectres, tracées une fois pour toutes, fournissent un moyen très-simple pour repré- senter la position des lignes propres aux autres métaux em- ployés. Je me suis servi du moyen ci-dessus pour prouver que les mé- taux correspondant aux terres les plus rares, tels que l'yttrium, l'erbium, le lerbium, etc., peuvent être reconnus d'une manière prompte et sûre. J'ai même l'espoir fondé que Ion puisse par- venir, avec l'aide de l'appareil de Kulnukorfl", à employer la mé- thode analytique du spectre comme moyen de reconnaître la présence d'un métal quelconque; c'est ce dont je m'occupe main- tenant, conjointement avec M. Bunsen. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 5. — Prof. W. LiLLJEBORG ; Les genres Liriope et Peltogas- TER. Upsala, 4859. — Le même ; Supplément au mémoire sur les genres Liriope et Peltogaster. Upsala, 1860. (Exir. des Nova Acta reg. Soc. &c\enl. Vpsal., ser. 5, vol. IH.) En 1819, Rathke trouva en Norwége, sur l'abdomen <\\i Carcinus Mœnas et du Pagurus Bernhardinus, deux parasites ver- miformes qu'il crut nouveaux et qu'il considéra comme des Enlozoaires. Il créa pour eux le genre Peltogaster. Dans la cavité digestive de l'une de ces espèces /P. Paguri), il trouva huit petits (Crustacés qu'il prit pour des Amphipodes avalés par le Peltogas- ter, et pour lesquels il créa le genre Liriope. Les Peltogaster avaient cependant déjà été observés par Cavo- ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 77 lini, qui, plus heureux que Hallike, avail su découvrir que ces animaux sont non des Enlozoaires , mais bien des Crustacés d'une organisation, il est vrai, très-simplifiée. Quelques autres auteurs ont revu plus récemment ces animaux , et constaté en outre que les Liriopes sont des Isopodes et non des Amphipodes. M. Lilljeborg a retrouvé ces mêmes parasites en iNorwége, et reconnu que, tandis que les Pellogaster vivent en parasites sur les Pagures ou les Crabes, les Liriopes vivent, de leur côté, en parasites sur les Peltogasler. Les Liriopes, en un mol, sont des (h'ustacés parasites d'autres Crustacés parasites. Les Liriopes présentent un exemple de métamorphose régres- sive bien plus frappant encore que les Bopyres. En etîel, la fe- melle adulte, qu'on trouve fixée sur les Peltogasler, est dépourvtie d'antennes, de lames buccales, de pieds et de lames branchiales. Son corps est formé de deux parties dont l'une peut être consi- dérée comme un céphalothorax, et l'autre comme un sac ovifère ou matrice. A voir cet animal si simple, on pourrait hésiter à y trouver les caractères d'un crustacé. Mais l'examen des jeunes individus développés dans la matrice ne peut laisser aucun doute à cet égard. Ce sont en etiel des larves munies d'antennes et de pieds, et olfranl tous les caractères de Crustacés isopodes. M. Lilljeborg n'a pas observé le mâle ; mais il pense (jue les animaux décrits par Rathke sous le non» de lAriope pygmœu étaient des mâles. Dans ce cas, les individus mâles ne subiraient pas une métamorphose régressive aussi considérable que les fe- melles, et de même que les mâles des Bopyi'es, ils conserveraient toute leur vie durant des caractères d'isopodes. M. Lilljeborg pense que les huit Liriopes liouvés par Rathke dans l'intérieur d'un Peltogasler n'avaient point été avalés par ce dernier, mais y avaient pénétré spontanément. En résumé, les liiriopes, comme M. Sleensloup l'avait déjà entrevu, doivent être placés, à cause de leurs larves et de leurs mâles, dans la famille des Bopyrides, parmi les Isopodes. Quant aux deux Peltogasler observés par Rathke, ils doivent 78 BULLETIN SCIENTIFIQUE - former deux genres dislincls, dont l'un peut conserver le nom de Peltogaster, et l'autre a reçu de Thompson le nom de Saccitlina (Pachybdella Dies). Deux gem-es voisiris et nouveaux ont reçu de M. Lilljeborg les noms de CUstosaccus et (VApeltes. Tous ces ani- maux sont, à l'état adulte , des organismes fort simples, sacci- formes, dépourvus d'appendices et vivant en éctoparasites sur certains (Crustacés. Us sont hermaphrodites. Rien au premier abord ne pourrait les faire pi-endi'e pour des Arthropodes. iNéan- moins ce sont des crustacés, mais crustacés heruiaphrodiles comme les cirrhipèdes. Bien plus, leurs larves sont tellement semblables à celles des cirrhipèdes, qu'on est obligé de les considérer comme de vrais cirrhipèdes. M. Lilljeborg propose donc, pour tous ces animaux, la formation d'un ordre particulier, sous le nom de Ciirhipi'des suceurs. Cet ordre compiendrail deux familles, celle des Saccnlinides (genres SnccnUna et ClistoMircus). caractérisée par des ovaires en cœcums tubuleux et ramifiés, et celle des Peltogaslrides (genres Peltognster et Apeltes), caractérisée par l'ovaire simple en forme de grand sac. Les pins grandes afiinités des Cirrhipèdes suceurs sont avec l'ordre des cirrhipèdes apodes de M. Darwin ; mais ils n'ont point le corps segmenté comme ces derniers, et ils ne possèdent ni leurs appendices buccaux, ni leurs antennes préhensiles. Si l'on mettait les cirrhipèdes sur une ligne parallèle à celle des autres crustacés, les cirrhipèdes suceurs devraient étie considérés comme analogues aux Lernéides pai-mi ces derniers. 52. — Prof. Sars : Om tre nye HoLOXHURmER, af hvu.ke, elc Sur trois nouvelles Holothuries, dont l'une forme le type d'un genre nouveau. {Chrishania's Videnskabsselskubets h'orlumdlinger for JSoS, p. 1 76. ) Ce mémoire dans lequel M. Sars établit le genre Echinneucu- inis pour une Holothurie habitant près de Bergen, à une profon- deur de 40 à 400 brasses, ce mémoire, disons-nous, est suivi ZOOLOGIE, AI^ATOMIE ET PALÉOiNTOLOGIE. 79 ' de quelques considérations intéressantes sur la symétrie des Ho- lothuries. Nous les résumons ici. Les célèbres travaux de Johannes Mïdler ont montré que toutes les larves d'échinodermes ont une symétrie bilatérale, et que les échinodermes adultes, bien que possédant une symétrie radiaire, conservent cependant toujours des restes de la symétrie bilatérale primitive. L'existence de cette symétrie bilatérale est surtout très-évidente chez celles des Holothuries qui rampent sur un disque ventral (Psolus), et chez les Echinides irréguliers (Spatan- Kuesj. Il se présente en etTel deux cas chez les échinodermes : tantôt la face ventrale comprend une partie égale de cliaiiue am- bulacre, et la bouche se trouve alors placée au centre de la face ventrale (Echinides réguliers, Astérides et Ophiurides); tantôt, au contraire, la bouche est placée à l'une des extrémités, et la face ventrale ne comprend point une partie de chacun des cinq rayons, mais trois rayons seulement ; les deux autres rayons sont dorsaux (Holothuries à reptation ventrale). On voit même, chez les Psolus, les deux ambulacres dorsaux disparaître complètement, et il ne subsiste plus que les trois am- bulacres ventraux, dont le médian peut parfois {Psolua squa- ^ malus) faire |)resque entièrement défaut. Ces considérations ont conduit Joli. Millier à distinguer, dans les échinodermes à cinq rayons, un triviuin et un bivium, c'est- à-dire deux régions comprenant, Tune, trois ambulacres , et l'autre, seulement deux. M. Sars remarque que certaines Holothuries (la plupart des Cucumaria, les Thyone, etc.; ne permettent pas de distinguer un trivium et un bivium. Tous leurs ambulacres sont égaux. Mais chez d'autres on observe de légères inégalités dans les aires ani- bulacraires. C'est ainsi que dans la Cucumuria Dicqiiemnrii Cuv., de la Méditerranée, on trouve trois ambulacres un peu plus rap- prochés les uns des autres, et composés chacun de deux à quati'e rangées de pieds suceurs, tandis que les deux derniers ambula- cres sont un peu plus distants entre eux et aussi un peu plus 80 BULLETIN SCIENTIFIQUE éloignés des premiers, et ne sont formés que par deux à trois rangées de pieds C'est là évidemment le premier indice d'un tri- vinm et d'un bivium, et l'analogie avec les Psolus permet de conclure que le premier doit être considéré connue la face ven- trale, et le second comme la face dorsale. Celte distinction entre le ventre et le dos devient plus évidente encoie chez les Hemicrepis Midi. (Phyllophorus Grube). Là, les pieds suceurs du milieu de la région ventrale sont cylindriques et mous ; sur le reste de la surface ventrale et sur le dos, ils sont grands, coniques et endurcis par de nombreuses plaques calcaires. Toutefois, de même que dans le genre Holothuria, où il y a également une différence de forme entre les pieds dorsaux et les pieds ventraux, les ambulacres sont tellement développés en largeur, que les aires interambulacraires disparaissent com- plètement, et qu'il n'est, par suite, plus possible do distinguer un bivium et un trivium. Chez une holothurie recouveile partout d'écaillés calcaires im- briquées et armées d'un aiguillon, holothurie dont M. Sars fait le type de son genre Echinocucumis, on trouve trois ambulacres ^complets, que l'analogie avec les Psolus doit faire considérer comme un trivium ventral, et deux ambulacres incomplets qui sont dorsaux et forment donc un bivium. Les tentacules, qui sont au nombre de dix, révèlent tout aussi bien la structure bilatérale de l'animal. Deux d'entre eux, plus grands que toub les autres el nmnis de petites branches, sont en effets latéraux (un de chaque côté). Quatre autres, également munis de bi'anches, mais ayant à peine la longueur des premiers, sont dorsaux ; enfin les quatre derniers, qui sont encore plus courts et simplomenl bifurques, sont ventraux. Ces traces de structure bilatérale se retrouvent dans l'anneau buccal (dont les cinq pièces ventrales sont plus grandes que les cinq pièces dorsales) el dans les muscles rétrac- teurs de cet anneau. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE jous la direi-tioii fie M. le Prof. E. PLANTAMOUK Pendant le mois d'AVRIL 1861. Le 1, dans la soirée, belle lumière zodiacale ■i, gelée blanche le malin . belle lumière zodiacale dans la soirée. 3, belle lumière zodiacale dans la soirée. 8, id. ; à 10 h. du soir, éclairs à l'Est. 10, belle lumière zodiacale. 11, gelée blanche le matin ; faible halo solaire partiel de 11 h 30 m. à midi 30 m . et de 4 h . à 4 h . 30 m . 12, de 7 h. 3() m à 8 h du matin , on voit très-distinctement le parhélie à l'Est du soleil . lumière zodiacale le soii-. 13, lumière zodiacale le soir. 15, halo solaire partiel de midi l.'î m. à 2 h. 18, gelée blanche le matin. 26, gelée blanche le matin. Î8, tonnerres et éclairs de 4 h- 45 m. à .5 h. 10 m. du matin ; l'orage se dirige du SO- à l'Est et les décharges électriques les plus fortes ont lieu à .ô h. du malin. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. ' mm Le 3, à 10 h. matin ... 729,2u 8, à 10 h. matin . . . 730,17 10, à 10 h. matin ... 731^71 17, à 8 h. matin •• . 734,33 26, à 10 h soir 728,87 Le 4. à 6 h. soir. . . • 724,19 9, à 4 h. soir 728,31 12.. à 10 h. soir 725,03 22, à 2 h. soir.. .. 715,54 28, à 6 h. matin ... 722,66 Arcui>es. t. XI. — Mai 1861. o œ 00 -t ~ :.i ic Oj «o 1— o ce oc ^i o _i r— — <- — - — :x -1 ~. :,■ *» 00 f£ — a: »o to >J i >o a: eu >o nï ta t« bç o o ce c: -J r: ^ ^1 3: — •£. iis. x ~ <* ~. -' _~ ~' ~ ■^^ en To ^ 05 k. tD i- «i/ X cji 0-. c> ç go — ic (-0 oc j^ _ -^ co ti> co ifc- X rf^ X c- --c wT t ■ fi» 'o — X -x> H^ x; it- — ^ J-_ '_;-_ -4 ^l ^ -1 -l -J -^( -I -I -> C: hO KO t k:J bS ko )û (■C ko I— X -^ X - ' -• V-i - ' ~ J- 00 "OT fc »- 1 Oi Ci Oi X c 3: i,^ ~l CjT -H-1++ + ! I +++++ +++++ +++++ y- l^ — til O". -J (O O ^ O' X 0^ 05 X X Cl ^ X' K^ X •-:: '~ •^ Cl ti te il O r. tP' ce rf^ i; X X X "-J ti> c (i- ii (o (i iji -. *" c< *" « .— r" i^ i^ P 5^ T. — C'> C-. X o c: Ci X X le. ~ ~ O —1 ;^ »c M< ce ■; +++++ ++++t ±++++ Cl o3 c .w -- ^^.c-.-^-j ^T ^. ^ -J s œ p ^-J _x c: j- .*- -' :- := - p ? r' 9 : §§Së?. ëiJiS'x s s Se «s f^^a^ o;:^o-.oc >o:--.^ic--^-J oj 03 o «" ^ cr; a. c: -x -) ^t ni ^ ^ o œ 5; -J _x c: j- .-u ;^i ;c c - p ^ I I I++ I I I I 1+4-++ + -.+ ' ■^^ b» "^ w. *x b» H- l;i — c; -7 r: è i^ £^ n: ^ '■* ''* Ci^—'CCf■i^^s o^-jh-wI-ic tw'-.*»w>wi-. _■>,_-.>. 1 I I .-H 1-++1 iitiO — ce a:^:eK;oc ii; i^ 0,1 —1 li Ci f— c;i v o ^1 «>s- CT (j, 01 C' I 1 =: - ce œ o cji Jours du mois. c a o ■ r r. » '^ re r» — v- 3 t+ttî t;+±± t+ttt t+tti ttt+t ttttt o co X •-= w 'w ,&•- ^ co ^ î.^ œ — c_ +4--^++ ++++•+ -r++++ 3- f+- + 'f+i± :!:ît±'t r:: M J^ o s S^ n: ■-: H l^ = r> x x ^ ce 3^ S ^ ..i -> ►- w f- F?^r >" r . b X) C-. "b X "*^ "-J b c b- ce ce i^ c b b b o-. 'tf o- o- (O o c;' o -» ce xtoce ce 05 o> ai en #- ce *- 4- ^ c,i it^ — ■--> c 01 01 *- J^ ^ ^ i. -I X -1 C-. 01 o> p' 3SSSS 5S§Sè "^i2i2 "^'èls2 srêgg ëÈi^r. 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Ij Vj . 00 ^ b b> b 05 • b ôo ■— co x ^ I + • ++ i+- 00; oc ^ ~ "" co 00 • b il) I— k — o o o o o J3 It» bi "io w 00 it- en r. B I TT 0: ». o. s — « o J = ^r £' 1 2 ^ ?: ,' È 5 î. S S ^ S O w < Pli 3 s Nonib ê- < -i E i cisMceiMCe oicecocece ce oocooooo ceoececece oocuceçeçe çeçecocece-^ Viblsbtoo bcoy^'iûbT bn'-Jobo booob bocbioioi t* 01 o o o s = 2 "^ p \ o. Limnimètre à midi. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNaRD PENDANT LE MOIS d'aVRIL 1861 Hauteur de l.i neise tombée pendant le mois d'Avril : 64^"™, répartie comme suit : Le ï" 280""" 3 ... 35 o 40 9 .^5 10 ... 25 22 50 28 180 eo >0 KJ KJ »* O tO 00 ^ c. K> bS KJ K) K> Cl *i CO fC ■— bS ►-►-►- k- o CD X -I OS ta- ^^ ta- ta- ta- ci -Si ce »c ta- ta- © CD a -^i © en *». ce M 1— [Jours du mois. d Cl C"i tn Cl 05 CT Cl c; Oî >- œ CD iti ht. o» Cl Cl Cl Cl c-. -.T CT Cl o c: CT lU — ^- ta- Cl U^ ce to Oi en c os Cl en Mi o 1— o CO ta- — o; Cl 1— en X bs en en 00 1* Cl lU ii- X CD ta- CD M) ce itta s © ta^ en ^ ^ 5 C-i en Cl Cl Ci C5 CI Cl C C", co œ îD *. j- Oî W <0 O CD >— 05 CD c 1— 559,95 553,97 552,45 556,79 562.05 569.03 569.11 566.22 563,00 560,86 en en en en en os os os. os os ce *» jo p tata ce K) 00 H- os ce o X' ta- Mi en en Cl en Cn © © © œ OS ce 1— ce i;^ ith. ■^I ^1 Cl ^1 CD bs ce Ml -^l (>:^ en en en en en © © © © en p tata ce ce © ce (O 00 — ^ = © «^ © © -J s en CT Cl CT Cl Ci Ci Cl 05 C-. _^ p jO 03 Cl ^- H- i^i. ce »— ' CD CD *. '^^ O 558.7 4 5.53.56 557,11 562,82 569.43 568, H4 565,62 502,18 561,04 564 43 562,40 562,85 564,02 563.53 Cl Cl Cl en en •N *— ce ta- h;- '— Cl ce '^ X ce ce ^ © #c Cl CI Cl CI Cl © © © © © .ce >:- ce ce © X © ôô © © § '\ (t- 6;- Cl CT CT C< Cl 05 05 Cl cr. c; Cl »— CD o; OT CT Cl en Cl Cl os en Cl en Cl ce ^i it. o; X Cl c '*n en en OS' OS' os os es — — en 00 CD Cl en en en en os ~. os os os *- ce cc' — ei Cl Cl Cl en en ^ te ce i. en C;i en 'n Cl Cl © © © © © ce *»*. ce ta- cl 'ô «o H- X c o: W CD M CD X CD CD <3 C^ ^S Cl ,— ta- es Ita. X CD — OS X en ce en ^ (C- en -1 ife X c *» os — os os. en © Ji. © 1-^ *!«. ce tt — 00 in "ce "- © "c: 3 X ta- .© X © = 5'^ •s. 1 1 i 1 1 00 00 k; ce oj Cl 00 '^l "^ o : 1 1 ! 1 p 00 os K> K3 ce X lU oc "i- M 1 1 ! fO ►- © »« h- 0-. C c; "e ce 4- 1 i 1 1 p 1— en s en ' M tc "— ce tc CO CT Cl "-J 00 00 1*». 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Baromètre. ill. : 6h. : 8 h. lOh. s. mm mm mm mm mm mm mm mm mm ire déeadf, 727,09 727,77 728,08 727,75 727.31 726,91 727,01 727,60 727,85 2^ » 728,74 728,98 728,81 728,14 727.44 726,73 726,65 727,14 727,44 3<- y 724,08 724,16 724.08 723,72 723,38 723,22 723,46 724,14 724,54 Mois 726,63 726,97 726,99 726,53 726,04 725,62 725,71 726,29 726,62 Température. iredéiadc. +4,75 +6,49 +8,30 + 9,64 +11,48 +12,15 +10,95 + 8,84 1-7,64 2e » +4,00 +'',92 + 9,83 +11.72 +13,27 4-14,35 +13,87 +1.1,33 +8,95 3e » +4,59 -r7,79 +10,05 +11,74 +12,85 +12,51 +11,50 + 9,47 +8,01 Mois +4,45 +7.40 + 9,39 +11,03 +12. ."vl +13.00 +12 1 1 + 9,88 +8,20 Tension de la vapeur. mm mm mm mm mm mm mm mm mm l>'e décade, 5,70 .5,94 5,99 6,01 5,95 5,88 5.92 6,19 6,17 2e 4,97 5,22 5,15 5,18 5,09 4,82 5,02 5,26 5,05 3e » 4,78 4,86 4,65 4,24 1,46 4,. 53 4,63 4,88 4,72 Mois 5,15 .5,34 5,26 5,14 5,16 5,08 5,19 5,44 5,32 Fraction de saturation en millièmes. 1'* décade. 867 802 711 646 595 555 599 725 777 2e » 818 658 .570 509 454 407 433 524 589 3e » 744 602 497 4 1 400 417 461 550 588 Mois 809 687 593 529 480 460 498 600 651 Therm. miii. rherm. max. Clarté moyenne du Ciel. rempéiaUire du P.hùne. Eau de pluie ou de neige. Limnimètre. 0 0 0 mm P l 'e décade , +4,31 +12,84 0,51 6,98 20,7 35,9 2e » +2,94 +14,99 0,16 8,79 0.0 34,2 .•jp » +3,37 +14,67 0,29 , 8,82 1,1 .32,8 Mois -1-3,54 +14, r 8,17 21.8 34.3 Dans ce mois, Tair a été calme 0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE- à ceux du SO- a été celui de 4,13 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4", 5 E et son intensité est égale à 99 sur 100. MOYENNES DU MOIS D'AVRIL 1861 0 il III. iSli.iii. lu h. III. ,MI ih.s. 10 h. s. Baromètre. mm mm mm mm niiii mm mm mm mm l-erlecadf, 062,53 562,77 563,10 56S.24 .563,41 56:!, 35 563, .58 563,81 .563,93 2e » 564,29 .564,51 564,58 .564,64 564,51 564,43 564,45 564,60 .564,62 3e ' .^59,14 .559,15 559,55 559,64 .5.59,67 559,74 .5.59,76 .'.60,25 560,24 Mois 561. !I9 5i;-i,l4 56V. Jl .56-.'.51 562,5;j .562,51 562,60 562,89 562,93 Température. n li-edccads, -6,5(1 —11)2 -3.17 — 1.5n -1,2.^ -2 6-1 -5.08 —5,46 —5,83 ■ie » -4,70 —1,97 -0.33 -1-0.94 -|-2.38 -|-O.OI -1,45 —3,19 -3.41 3e » -7,88 --.'.,.58 -3,76 -2,35 —2,33 —3,22 -4,89 —6,16 —6,51 Mois 6,36 —4,16 2. .52 -0,97 -0,40 -1.95 —3,81 —4.91 -5,25 Hygromètre. l'e décade, 2e ., ■ 3e » Mois Theriii. min. 'l'herni. niax. i^Iaiit' iiioj . ,iu Ciel. Eau dt* pluie ou Je neige. mm 1 le décade, — — 0 70 38,5 ■>e / — — 0,24 0,0 3e » — — 0,40 20,5 Mois - - 0,48 59,0 Dans c« mois, ! air a l'té calme 2 fois .«ui 100 Le rapport des vpnls du NE à ceux du SO. a été i;elui de 2 90 à 1 .00 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 450 E., et son intensité est égale à 55 sur 100- OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE SOUS la direction de M. le Prof. E. PLANTAMOUE Pendant lk mois u'AVRIL 1801. Le 1, dans la soirée, belle lumière zodiacale. 2, gelée blanche le matin , belle lumière zodiacale dans la soirée. ■3, belle lumière zodiacale dans la soirée. 8, id. ; à 10 h. du soir, éclairs à l'Est. 10, belle lumière zodiacale. 11, gelée blanche le matin : faible halo solaire partiel de 11 h 30 m. à midi 30 m. et de 4 h. à 4 h. 30 m. 12, de 7 h. 30 m à 8 h du matin , on voit très-distinctement le parhélie à l'Est du soleil . lumière zodiacale le soir. 13, lumière zodiacale le soir. 15, halo solaire partiel de raidi 15 m. à 2 h- 18, gelée blanche le matin. 26, gelée blanche le matin. 28. tonnerres et éclairs de 4 h- 45 m. à 5 h. 10 m. du matin : l'orage se dirige du SO. à l'Est et les décharges électiiques les plus fortes ont lieu à 5 h. du matin. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. M.^XIMUM. mm i 3, à 10 h. matin . • . 729.20 8, à 10 h- matin . . . 730,17 10, à 10 h. matin . . . 731;71 17. a 8 h. malin . . . 734,-33 26, à 10 h soif . . . . . 728,87 MINIMUM. mm Le 4, à 6 h. soir. •• ■ 724,19 9, à 4 h. soir 728,31 12.. à 10 h. soir 725,03 22, à 2 h soir. . .. 715,54 28. à 6 h- matin ... 722,6 6 Archives. T. XI. — Mai 1861 CO bO bO »i )£ hO tii tO Ki >* o œ 00 --1 cr: v\ is^ oi lo 1— © © X -I © c-1 >î^ co ta H- Jours (lu mois. (Z> ^ X ^J C: C-1 ^ ^ fi! — -J -1 -^I ^T -I ^ ~J ^ ^I -.1 « »0 ^2 (ii iO ti tO >— 1— jO O O C~- ~j ~-l C-. H- -1 C5 — li^ Cl lu ►-■ C3 te ;c li- It oc CG to c; it. 30 it. X c -.:^ oi -a ^j ^ ^ ^ )c M) »c ce co it. tfi. X ce te Cl bi Cl o X Cl *.:; (C o X -4 ^7 -,T ^T ^) tii (C (i- rO (C © ^ © © -D — ce hO 00 w' © Ifc © K- © CO le te »c te te te te te te = — X © X -^f c-> c-i -I © li» r= 1 1 1 1 1 .1 1 1 1 > © o >t^ X X ce Tu ce X '^ ce tfi. (1- >c c 1 1 i 1 1 -f ++++ 4-++-I- 1 g ©ei-ci^co ©i-jcote© — X c-. ce "te '•-^ 00 *i. ce © © .= X D c co © -^I Cl tS fC CO 5 s s "^ \ c 1 1 1 1 1 i : I 1 '. 05 OO OO wt ►— ce Cl (-^ K^ wT T 1 Tn r bi c; te K! pi ^ © — c^ © +++++ -H-+++ jTs Ci o (i/ >-' O c: C-. c: -i o "co "— 00 ôc o: Cl o 'ic 7>i c; cc' œ C' CT CD ^ ce s '00 H- < h- t— ' H- ^ i_i v^ ^ O O '^ bS c: 00 ti^ X œ oi t-ù +++++ © CD -a X © "co "c. © co Cl It- K- Ifc X' ^I 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 T — 1 — 1 1 r ^n 1 1 r ili. *>. ^T © © — © X ^T © _ ic.-o©©ce ©iti'XCote c >-- œ c © te ;;i ^ c-i -J t 1 H-+ M 1 1 i cococbs-^ oi;c;Ctc •-D CT — ' C: ~X Cl H- CI — C O5h-iC0K;(-2 O-Ji— ClCC 1 ++++++ +1 fi) >0 (C iC li ■— — c c 1— »0 Ci o o ce- CD o ce Cl ^s 1 1 1 ' 1 i 1 1 1 i ^ ~ < KF 5 1 1 1 1 1 ! 1 1 i 1 ce te © 1— ce tf^ co te © c ^ ce o 1* © ^ Cl "c-i © -J te 'C-i © 1— -I s © co © © c-i 1 1 1 1 1 i 1 1 1 1 +++++ ce — fC «« c 1 1 1 1 1 1 1 II ru 1 1 r r 1 -1 1-1 "1 — r -I I 1 1 r n 1 1 1 r — cococ^x ©te©cte^ OOOOOCO OiCD — oo © o o CD o X X >0 te Cl © ,ii. © -1 te © Cl © •— © iiit+ ++++i t±±±± ±±t±± •— io CT o CD Cl >— CD D-. Ci O ^ X X' -.1 cc œ c: c; >— +^+z± ±±±±± ^l -J ►- i. Ci Cl X co Cl 1— ^ y 5 o 00 ÎJ-.' CD 00 >ti ^ o c; OT ce ce it- © © © c © © c-1 c te © Cl © ^ co X te ce Ci o; CT CT Cl ii^ Ci fc i;^ CT "^ 'ki^ "-a 00 "— %• Ci NE oo ►- (Oh-'OOOKS ►-H-XC-iCD ^- CT i;^ ... CT ha ce ©00 X © © — © — Cl Cl Cl ki^ lU. ■^ "ii. co "— X © CO' © © I-' ,fci ,;i ,£ i (Xi ^1 © ©' Cl C-i g "t- '»_ 'ii te © © tfi. © CO "— = © ii © Cl © © co © © ^ • *. a. g \ ^ - " -S J i. 1 M 1 1 1 1 ! 1 1 toc:oo— K)(0^-H-o 1 ! i 1 + >-' © 1- © © + \ \ \ \ ©©©>—© 1 1 1 -+-l-■4'4-+^-+5. ►— 't— ©>efe te'»— •H-©©=c i 2 s Hi' £ )&.XKJ^O CCCCDCiC-i © J^ >-- X I-" - 1 Cl *. -.r X fû © >^ fO c fC X = Cl Cl — — "I-T © © -.D it. "— J:* "te 3 le te te X -I te © © >t. © • Cl fc- c: Cl Cl i£. Cl C; Cl cr. oc X c; Cl tc X — ce oo c; (O ►— ■£> o o --I c: tO *. CD CT CT ifa. 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S h . iii. 10 11. m. Midi. -' h. s. Baromètre. ili.s. 6 h. s. 8 h. s. lOh.s. mm mm mm mm mm mm mm mm mm jre décade, 727,09 727,77 728,08 727,75 727,31 726,91 727,01 727,60 7-27.85 ■if » 728,74 728,98 728,81 728,14 727,44 726,73 72b, 65 727,14 727,44 ■■i" » 724,08 724,16 724.08 723,72 723,38 723,22 723,46 724,14 724,54 Mois 726,63 726,97 726,99 726,53 726,04 725,62 725,71 726,29 726,62 Température. 000 ooo ooo iredctade. +4,75 +6,49 + 8,30 + 9,64 +11,48 +12,15 +10,95 + 8,84 +7,64 ■2" » ' +4,00 +'.9--i + 9-83 +11-"^ +13,27 +14,35 +13,87 +11,33 +8,95 3-^ » +4,59 +7,79 +10,05 +11,74 +12,85 +12,51 +11,50 + 9.47 +8,01 Mois +4.45 +7.40 + 9,39 +11,03 +12.53 +13,00 +12.11 + 9,88 +8,20 Tension de la vapeur. uim mm mm mm mm 1111)1 mm mm mm ire déradp. 5,70 5.94 5,99 6,01 5,95 5,88 5,92 6,19 6,17 25 4,97 r.,22 5,15 5,18 5,09 4,82 5,02 5,26 5,05 3 e » 4,78 4,86 4,65 4.24 4,46 4,-53 4,63 4,88 4.72 Mois 5,15 5,34 5,26 5,14 5,16 5.08 Fraction de saturation en millièmes. 5,19 5,44 5,32 lie décade, 867 802 7U 6J6 .595 555 599 725 777 2 e » 818 658 570 509 454 407 433 524 589 3e » 744 602 497 4 1 400 417 461 550 588 Mois 809 687 593 529 480 160 498 600 651 Therra. min. riierm. max. Clarté moyenne du Ciel. reinpérîUure du Rb6iie. Eau de pluie ou de neige. Limnimêtre. 0 o o mm I' 1 '■'■ ilfcailc , +4,31 +12,84 0 ,51 6,98 20,7 35,9 2e » +2,94 +14,99 0 ,16 8,79 0.0 34,2 3e » +3,37 +14,67 0,29 8.82 1.1 32.8 Mois +3,54 + 14,17 0,32 8,r 21.8 34.3 Dans ci; iDois.. l'air a élu calme 0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE- à ceux du SO- a été celui de 4,13 à 100. La direction de la résultante de tous les vents observés estl\- 4°, 5 E et son intensité est égale à 99 sur 100. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITKS AU SAINT-BERNARD TENDANT LE MOIS d'aVRIL 186! Hauteur de la neige tombée pendant le mois d'Avril : eiô™"", répartie comme suit : Le 1" -280°"" 3 ... .35 5 40 9 .^5 10 25 22 . . 50 28 180 ce K^ Ki M; »C O CD 00 ^ Cï >0h2>0>0f0 »c^h— ^i— cifUcefO'— otDoo^Cj ^~> V >< -.^ h^ _> CI 'U oe ic — o CD a ^1 Ci en lU te to 1— Jours du mois. CTi en C^ Cl Ol 05 CT Cl O C5 >— OO *>. )t>. lu O ^ ►-' to 00 05 -1 to o o» en Cl Cl en Cl Cl en en c;i c: Cl en Cl C5 c. a Ci c^ a o_citoiuc ccïœcooo h» KJ »i) ~.1 *i ce 7o Cl Cl c: ^ « >-^ Cl lU c: Cl c,T m w .565,18 503,15 .561,91 564,05 .563,16 C-i en en en Cl Ci Ci Ci c Ci ce ^- ce tu lU tO en Cl 00 To Cl rf^ lu 00 -o Cl Cl en en en Ci Ci Ci Ci Cl ce ce ce tj .-I i-i CD «o te tu S CD lU Cl ^J ►-- s -_ oc X 1 rc- > ~ C Cl CT Cl CT en Ci Cl CT c; O C3 JD CD )U J- C5 CO tO O 'jS H- 05 CD O h- en Cl Cl Cl c* c< c;i C"i Cl en a c- cj< Cl Cl Ci c-.. cv Ci Ci KJ C-. «c to X) o ce c: CD CD o "^1 (U CD 'cD oc o «o — c; Cl CD Cl ^l c;i c: o ic H- ce 561,62 563,11 562,88 564,20 563.33 Cl Cl en Cl en ce ^ ce I^ *^ "-J "-1 Cl Vl CD tû ce »o -1 fo en en en en Cl Ci Ci cr. Ci' Cl ùC' K^ ce ce CD te tc 00 ^ ►-' £ CD ^ CD o ^ 5 Cl en CT CT Cl a a en Oi r-. _*. O CD ce Cl CD CD >U O <= c» CT Cl en C;i en Cl Cl Cl c» Ci en C" Cl CT Ci Ci Ci ~. C- (O -a ic o; ce ►- to ct x -.d OO 'V- "cD C' ^I s "-- C-. *X "tf- to H- Ci Ci *. If- 00 «c k- ce 564 43 562,40 5(12,85 564,02 563,53 504,82 561.49 563,37 561.53 56i,03 en Cl en Cl en ce îi; 'Ce ce' c — o "le "lU Cl = X o X CD CD s CJi Cl Cl Cl Cl ers Ci Cl c-j c-.. c ►— CD ce Cl tO '^ 00 c 05 ce CD »0 CD 30 Cl Cl en c Cl Cl CI en ci ci o Cl Cl Cl Cl Ci Cl Ci Ci — . te -i lU ce 00 — J- en _oo cd CD CD c ce fO 00 CD '" Ci ôc Ol^H-CiiU CiCiCii— |U 565.06 561,80 563,76 564,54 .565,18 564,61 563,42 562,93 .564,. 54 561,39 563,98 564,19 564,31 563, .58 1 1 i i 1 00 00 to Ci ce 1 1 1 1 1 i 1 1 M 4- 1 i 1 1 : M i 1 X --7 lU ce — 1 1 M 1 o ce Ci X en - GO • V- H (X. ai c X c si c. •J. Cl 00 ^l ^ o toooiuoorf^ Cicceoee lU CD c 00 »0 ce 00 c ~i e;i CAi c. Cl lU ^ 1 1 1+4- Oi lU. H-i o o III 1 ++++ K) en Cl — o C H- tC — C; + 1 +1 te C Ci tC O ! 1 I++++I 1 1 -J 13 t>i; — K^ f-i- 4«D ^- CO i-i. co CI ;;< -J 00 ooiuooci luai— oo'O o 1— o CD Cl oi CD Cï o; O IC 03 X -l en 111 + iU ^i ce c o 1111+ H-++I ►— OT o- »&.. h— O '-' t-iJ O ^i; ! 1 ' + o o H- 1— (C 1 1 1 1 : -3 Cl lU ^ O ++U 1 wTOOOCÛiti. o^cc 00 "cD 1 1 M 1 1 1 11 1 Ot 'X' 00 C. K' -t*- (^ t^ ^'t' ^i^ fO ^ OC X 1; Oi "^ '^ "le -} 1 1 1 M ce ce lU lU (O en o CD' CT o i 1 1 1 1 CD CD Ci ic K^ t« ^i '-a "b *. Il 1 1 1 :i: te II- _Ci CD '-1 00 X CD 'i- ) ^ Oc 1\ .... . . . ... • 1 . . 5 » ai c — » *••■*' ' ' . • . • * ' . . • • • : • ■ : : • ■• ; • : . : . . ; : . : . . : . ; ; : : . : i • • Cl • ■ • • • *- ic ce * ' o o • *. ; Ni ; Ci g — ■ "cD • Cl ■" 1 SI z 2 S: :i? il' u' fij' 21 SI S r.< > :x; 2 S' H^ a — — ^ r- x L« X •>. — O C C K = ~ - c - o - o 0-— "-OO ooooo C' o o o c 1-^ c. o o c o c o o o Ô ^- o o CD ce H.- o Ci o 00 •— lU .o c. o (C h- ^ c: N5 fi O 1— — X OC o -1 Ci 'X 00 c «J ce )U Ci CD ej Cl Ci lu .u ^I ^0 lU lU MOYENlNES DU MOIS D'AVRIL 1861. (Mi. 111. s 11. m. 10 11. m. Miili. -2 11. s. 4 li. s. 6 h. s 8 h. s. lO h. s. Baromètre. mui mm mm mm mm mm mm mm mm l'-'ilccade, 562,5.3 562,77 563,10 .56S,24 563,41 .563,35 563,58 563,81 563,93 2'' » .564,29 564,51 .564,58 564,64 564,51 564,43 564,45 564,60 564,62 3'' » .'^;.59,14 .559,15 559,55 5.59,64 5.59,67 .5.59,74 .559,76 560,25 560,24 Mois 561,99 5(12,14 .562,41 .562.51 562,53 .562,51 562,60 .562,89 .562,93 Température. 1 >p décads. -6, .50 — 4?92 —3,47 — 1,.50 —1,25 — 2J54 — 5,'o8 — 5,'46 — 5?83 2>- » -4,70 —1,97 -0,33 +0.94 +2,38 +0,01 -1,45 —3,19 -3,41 3e » -7,88 —5, .58 -3,76 -2,35 —2,33 —3,22 -4,89 —6,16 -6,51 Mois -6,36 —4,16 - 2,.52 -0,07 —0,40 -1.95 —3,81 —4,94 -5,25 Hygromètre. l'e décade , 3 e » Mois ' « Tlieini. min. Tlierm. ina\. Clarté moy. du Ciel. Eau (le pluie ou mm l'e décade. — — 0,70 .38,5 2e — — 0,24 0,0 3e n — — 0,49 20,5 Mois ~~ • — 0,48 59,0 Dans ce mui.s, l'air a été calme 2 fois sur 100 Le rappoit des veuts du NE • à ceux du SO. a été celui de 2.90 à 1.00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45" E., et son intensité est égale à 55 sur 100. r ^ HESUMES METEOROLOGIQUES DES ANNÉES 18S9ct 1860 POUR LAUSANNE PAR MM. .1. MARGUET, Professeur et E . MA R GUE T , inspecteur des éludes a l'École spéciale. La station ayant été changée depuis notre dernier compte rendu ^ , il est indispensable que nous donnions quelques détails préalables sur l'organisation de la nou- velle station établie dans le bâtiment neuf de l'Ecole spé- ciale, rue de la Tour, n" 14. Pendant toute l'année 1859, le baromètre et les ther- momètres ont -été installés à la même hauteur (51 5 mètres au-dessus de la mer) , au premier étage : le baromètre, dans une chambre éclairée par deux fenêtres prenant le jour sur une petite cour ouverte au N.E. , et fermée au S.E., au S.O. et au N.O. ; les thermomètres, à l'exté- rieur de la chambre, sur l'appui de l'une des deux fenê- tres , par l'intermédiaire d'une sorte de cage couverte d'un toit garni d'une vitre, à jour sur trois faces, et seulement munie parallèlement à la fenêtre d'une per- sienne qui abrite les instruments du rayonnement du mur N.O. de la cour recevant seulement en été les rayons so- laires durant quelques heures de la matinée. Le long de la face N.E. de l'Ecole est un jardin fort peu garni d'ar- bres de petite élévation. 1 Voyez ^rc/iii'es, 1859, t. VI, p. 34. Archives. T. XL — Juin 1861 . 7 90 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES Au i" janvier de l'an 1860, la station a été changée de nouveau et portée à l'étage supérieur, de sorte que les instruments se trouvent actuellement, et d'une manière définitive, placés à 519 mètres au-dessus de la mer, dans la même situation par rapport à la cour. Ainsi, les ther- momètres ressentent beaucoup moins l'influence de l'en- ceinte de celle cour et du réchauffement des murs, l'étage supérieur étant inhabité et largement ouvert sous le toit. En outre, par ce changement, nous avons eu le bonheur de placer nos appareils à peu près à la hauteur de la sta- tion de l'ancien local occupé en Saint-Pierre par l'Ecole. La différence des altitudes n'étant que de un mètre (519™ au lieu de 520), nous aurons le grand avantage de pouvoir très-facilement comparer les résultats obtenus sur les deux points de la ville diamétralement opposés, l'ancien à l'est, le nouveau à l'ouest. L'eau tombée a toujours été recueillie au même endroit qu'auparavant, dans le jardin contigu à la cour de la nouvelle Ecole, le récepteur étant à 513"" au-dessus de la mer. Le vent est indiqué par une girouette placée sur le pi- gnon N.O. du bâtiment dont les faces longitudinales sont orientées selon la ligne N.O.-S.E. Nous avons maintenu les anciennes heures d'observa- tion, savoir : 8 h. du matin, midi, 2 h. et 4 h. du soir, parce qu'elles sont dans nos habitudes et dans nos con- venances particulières. L'eau a été mesurée à midi, et la neige évaluée après sa conversion en eau ; l'humidité de l'air, par un hygro- mètre de Saussure, placé dans le voisinage des thermo- mètres. Nous avons encore, en 1859 et 1860, conservé l'année POUR LAUSANNE. 91 civile; mais à partir de 1864, nous commencerons l'année au mois de décembre , pour nous conformer à l'usage rationnel établi par les météorologistes. Ces détails terminés, nous allons faire connaître les principaux résultats de nos observations, en suivant l'ordre établi par M. le professeur Plantamour dans ses intéressants résumés météorologiques. Température. Le thermomètre observé porte des degrés divisés en cinq parties , ce qui nous a permis d'évaluer facilement des dixièmes de degrés. Il a été construit à Berlin, selon Réaumur; les centièmes indiqués dans les tableaux ci- dessous proviennent de la réduction en degrés centi- grades. Moyennes des températures, notées aux heures d'observation, pour le thermomètre ordinaire et les thermométrographes. Mois Janvier.. . . Février.. . Mars Avril Mai •luin Juillet. . . . Août Septembre. Octobre . . . Novembre Décembre . Année. Tempérât, moyenne 1859 1860 + (•".67 2,96 8,17 10,48 14,45 17,74 23,30 22,40 16,00 12,30 -1-4 65 — 0,47 '^11,0'5 Minimum moyen 1859 I 1860 -|-3".57 1,42 + 3.79 8.37 15,83 17,24 18,41 17.28 14,. 50 8,47 3,92 1,87 9,32 - 2",37 0,28 + 3.36 5.57 9. 39 12,30 16,96 15,99 10,71 8.51 -|- 0,70 — 3,24 6,47 + 1",60 — 4,70 + 0,30 4,.37 10,40 12,38 13,00 12,84 11,30 5,95 1,83 — 0,08 5,76 Miiximum nwtfcn 1859 1860 + 1'',87 4,35 10,81 12,31 15,79 20,00 25,60 24,34 17,79 13,74 5,84 + 0,55 -|-4",51 — 0,05 + 5,49 10,03 17.95 19,17 20,55 19.32 16,24 10,26 5.31 3,20 12,75i 11,04 92 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES De ce tableau , nous avons déduit la véritable tempé- rature moyenne de chaque mois, de chaque saison et de l'année, en nous servant du tableau B^ Température moyenne vraie. Mois Janvier. Février. Mars. . . Avril. . . ■ Mai .... Juin.. . . 1859 1860 — 0",04 + 2",86 + 1,53 — 2. 85 6,72 + 2,34 8,56 6,45 12,19 13,57 15,13 14,63 Mois Juillet Août Septembie Octobre. . • Novembre Décembre 1859 20", 48 19 65 13,88 10,59 3,90 - 1,25 1860 15",59 14,53 12,38 6,76 3,17 + 1 09 Saisons. Hiver Printemps Eté Automne Année. 9.28 1859 1860 2,74 11.96 18,00 4.41 + 0,78 11,55 14,17 3.67 7.54 Le tableau précédent montre que les années 1859 et 1860 ont été bien différentes l'une de l'autre sous le rap- port de la température, puisque la température de 1860 a été inférieure, dans toutes les saisons, à celle de 1859. C'est l'été qui présente la plus grande différence : 1860 a un déficit de prés de 4 degrés. En hiver, il y a environ 2 degrés de moins en 1860 qu'en 1859, et les tempé- ratures moyennes annuelles s'écartent sensiblement de cette même quantité. Cependant les mois de janvier et de décembre ont été plus chauds en 1860 qu'en 1859, et contrairement à ce qui se produit ordinairement, le mois 1 Voyez Archives, t. IX, 1860, p. 27. POUR LAUSANNE. 93 de février a été le plus froid de l'année en 1860, au lien que ce soit janvier. Les anomalies en sens inverses , que présentent les deux années mises en parallèle dans ce résumé, sont d'ailleurs plus nettement accusées par les tableaux sui- vants : Comparaison de la température moyenne de Lausanne en 1859-1860 avec celle des 20 ans de la période 1836-1855. Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre • . • Octobre Novembre Décembre- . . • Moyenne. Différence avec la moyen des ÎO ans. 1859 + 0°,33 + i- 0,26 3,27 1,38 0.21 1,12 3,15 3,35 0,94 1,61 0,54 2,28 1860 + 3",23 — 4,12 — 1,11 — 0,73 + 1,59 — 1,62 — 1,74 — 1.77 — 0,56 — 2,22 — 1,27 -|- 0.06 — 0,86 Température moyenne des saisons comparée à celle des 20 ans. Saisons. Hiver Printemps . . Eté Automne • . Moyenne. Différence avec la moyen, des ifO ans. 1859 + 1.26 4" 0,16 2.48 — 0,41 0,87 1860 — 0,70 — 0,25 — 1,35 — 1,15 — 0,86 94- RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES iill's=r-H-i- 1 1 -crci ^ 1 -z • ^ - T et • ^- • ; 3 o : t/î >- s D • a- • o : . .' 1 Il 4- Il II 3 >-' ^- " rrj ^ 1 o ,srti.^^^^aooit.coh-tric H-> Ê N3 05-^i— 'Cib-oo;!— '^œoîto a Î- I K/ — «.SM)!— ^^^Ol— ' i-i Si 2 o 1 ^CO^OC»-JtO(fc"»«l— 050 \ •"• < 1 â \ ex / ^ + o S ■ lU »>— ie>.»ooit».o — cDoecjiti) ■ w OO^-44i.iCKJC0l— •OOOOI s ^ cv ! ^ «o ^ — KJ co B3 — *- 1 -J^-tCtû.;otf^^H-r:i-».c;o 1 O 1 11+ +1 1 II 5 ] -3 rf^ o 00 ce te 00 cr. o o ^ H' i <£> r: 1 i le- 1 c^coiOH- (i/,^œ — c;(<5'fi..v> g f .t?^ tC — >— ti}lfO^^-' o < C-. luocoocte-c-. C5OOH-C5C0 Q 1 ,— / ="- / => + bO h-u-i_iH-h3»OKi60l— '^ tO 1 -I OO^CDiti.CJ'^CO^ICO-J c g 1 bO 1— 'CO**.;" — 0D(ûeoo5H-a»O' c: \ O ooooc.T-3ii^oixiooœoti< |:s I-' bOKJI— KJK) tO Kj C 03 aio>a*»05-3^'t'^'-eo»o e^ / "= 1 \ g =i ^ K-(0^>— -^1— 1— — <-£■>— ^^ 1 - - 8,11 moj OiOCDOi^OOOOi^OOv^ 1— 6iCo'ΣlC5*^^lOO^O*». ce G" # s ïs oo-l^)i^cotocot— oooo: te f f^ n> 1 n 1 B ^ 1 n _\ ^S ( Kg 1— ' ^O^^'^ItloOO-IOOKJOl'-^ 00 l 2S 1 2 " Oi Oi^wiiU.CChti.CO^-^^-î-'COCOo o -1 ccsooo'-ai^oœ 00 œ o to ) s B H 5 as ►1 >^ a » M ►< 5 u *îS o F! •1 > 71 jours Maximum au-dessous de 0. 0 jours 16 » 5 » 0 :. 1 " 8 » 30 jours Nous pouvons dire, à l'inspection des tableaux que nous venons de dresser, que les années 4859 et 4860 sont remarquables à deux titres opposés. La première a été chaude, et, selon M. Plantamour, la plus chaude observée pendant toute la période des vingt années, 1836 à 1855; la seconde a été froide, et, chose curieuse, l'excès de la température moyenne de 1859 sur la moyenne des vingt ans est précisément égal à l'excès de celle-ci sur la température moyenne de 1860. Cet excès est de 0",9, de sorte que la moyenne 8",4 des vingt ans est précisément la moyenne des nombres 9°, 3 et 7°,5, qui représentent les moyennes annuelles de 1859 et de 1860. En 1859, les mois qui ont donné le plus grand écart en dessus de leur température moyenne sont, dans l'or- dre croissant : juillet, mars et août. Dans ces trois mois, l'écart a dépassé trois degrés. Genève et Lausanne ont en août le même écart de 3%35 ; mais dans la première 96 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES ville, l'écart maximum s'est montré en juillet, où il a dépassé quatre degrés. Les seuls mois de 1859 qui aient eu une température moyenne au-dessous de leur tempé- rature ordinaire sont : novembre, juin et surtout décem- bre, où l'écart a été supérieur à deux degrés. Quant aux saisons, dans cette même année 1859, on voit qu'une seule, l'automne, a été légèrement au-dessous de sa tem- pérature moyenne; l'été a dépassé sa moyenne de deux degrés et demi; le printemps a été à peu près normal ; l'hiver plus chaud que d'habitude. En 1860, toutes les saisons ont été plus froides qu'elles ne le sont en moyenne, surtout l'été et l'automne. Le mois de décembre seul a été normal ; février a donné un déficit de plus de quatre degrés; juin, juillet et août ont manqué de plus de 1%5; octobre a baissé de plus de deux degrés. Au contraire, janvier a dépassé sa température ordinaire de plus de trois degrés; après lui, mai a été exceptionnel par l'excès de sa température. D'une ma- nière générale, on peut dire que l'année 1860 a été une mauvaise année, et que, pour 1859 et 1860, il est vrai que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Pression atmosphérique. Le baromètre observé est un Gay-Lussac, avec la mo- dification de Bunten, refait en 1855 par M. Maurer, et comparé par lui au baromètre de l'Observatoire de Ge- nève. La comparaison a donné : BaromètreEcolespéciale— baromètre Genève ^0'""",. "39. Nous avons donc corrigé toutes nos hauteurs baromé- triques en ôtant 0">'",39. POUR LAUSANNE. 97 Tableau des moyennes mensuelles des hauteurs barométriques, déduite s des quatre heures d'observation, en 1859 et en 1860, MOIS j 1859 1860 Diffé- rence MOIS 1859 mm 720,53 18,03 17,70 13,89 19,35 13,78 1860 mm 717,27 16.48 16,57 21,07 14 03 09,47 Diffé- rence ■!;invier . . . Février. . . Ma rs Aviil Mai. Juin mm 724,49 19,75 19,35 13,70 12,98 16,17 mm 71465 14,31 14,88 12,8^1 15 93 15,96 mm +9.84 5,44 4,47 0,81 -2,95 +0,21 Juillet Août. Septembre. Octobre. . . Novembre. Décembre. mm j +3,26 1,55 1,13, -7,18, +5,32 +4.31 i Hauteur barométrique moyenne en 1859... 717.48 « « « en 1860... 715,29 Saisons. 1859 1860 mm Hiver 721.20 Printemps 714,28 Eté 718.75 mm 714,61 714.93 716,77 714,86 Automne 715,67 Année 717,48 715,29 NB. Les stations de 1859 étant à 4"' au-dessous de celle de 1860, il conviendrait pour rendre les hauteurs barométriques de ces deu.x années comparables, d'augmenter celles de 4860 de 0"'™,4 environ; de sorte que toutes les différences du tableau précédent devraient être diminuées de celte quantité (0,4). Cette correction ne pouvant pas affecter les appréciations qui vont sui- vre, nous n'en tiendrons pas compte actuellement. Mais quand nous comparerons les hauteurs barométriques des deux années, à la moyenne des trois années 1 855 — 4857, obtenue en St-Pierre, nous les ramènerons à la hauteur de l'ancienne station 520™. 98 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES En 1860, la hauteur du baromètre dans les différents mois a été toujours inférieure à celle de 4859, excepté dans les mois de mai et d'octobre, et dans ce dernier mois le déficit de 4859 a été de 7 millimètres. Janvier 4860 présente sur le même mois de 4859 un déficit de près de 40°"". Si nous considérons ce qui s'est passé dans les deux années fractionnées en saisons astronomiques, nous voyons qu'en 4860 le baromètre a été plus bas qu'en 4859 pendant toutes les saisons, sauf au prin- temps. Mai 4860 se dislingue par la faible variation du baro- mètre, d'une saison à l'autre, puisque le plus grand écart, qui est donné par l'été et l'hiver, ne monte qu'à 2'"'",46, tandis que 4859 donne un écart maximum de 6'""',92. Il semble donc qu'une année où le baromètre se tient généralement bas est nne année froide et humide, une année dont on se plaint sons tous les rapports. De 4855 à 4857, la moyenne barométrique des heures d'observation a été trouvée, pour une hauteur de 520", égale à 746"^'",41. La moyenne de 4859, ramenée à cette hauteur, serait 716™-,98. Celle de 4860, id., serait 745°™,49. Ainsi 4859 a dépassé la moyenne des années anté- rieures de 0™'",57, et 4860 a été inférieure à la moyenne des mêmes années de 4'"'", 22. A la hauteur de 520 mètres, la hauteur barométrique moyenne des heures, 8 h., midi, 2 h. et 4 h., de 4855 à 4860, serait 74 6'""', 46, d'après le tableau suivant : POUR LAUSANNE. 99 1855. 715,51 1856 •• 716.53 1857 717,20 1858 717,36 1859 716,98 1860 .- 715,19 Moyenne 716,46 Le tableau que nous donnons ci-aprés fera juger de l'amplitude des oscillations barométriques pendant 1859 et 1860. Tableau des maxima et des minima constatés aux heures d'observation. 1859 1860 "^ S "^ -^ r O E £ OJ O 3 3 X c ^ 3 a o ij a> MOIS ^ f" r- TZ ^ ^ — 3 « ^ ê X ^.^ = a § S S c ^ S o mm nuii mm \ mm mm mm Janvier.. . . 733,81 10 711,09 2 4 22,72 1729,14 8 697,89 5 81.25 Février-. . • 28,17 16 03,86 / 24,31 23,53 4 700,79 20 22,74 Mars 27,82 4 02,46 30 25,36 25,55 4 04,79 15 20,76 Avril 25,58 3 00,07 11 25,51 20,43 16 05,01 20 15,42 Mai 17,90 8 01,88 4 16,02 21,21 21 09 43 18 11,78 .luin 22.61 22 07,15 2 15,46 20,34 30 08,15 16 12,19 Juillet 24,71 13 14,43 31 10,28 24,06 2 11.04 28 13.02 Août 20,54 5 12,86 30 7,68 22,25 19 07,58 16 14,67 Septembre 24,61 26 03,6'J 16 20,92 22,15 21 08,60 19 13,55 Octobre... . 26,11 2 698,55 21 27,56 25,71 3 04,43 12 21.28 Novembre . 27,42 10 706,18 30 21,24 21,20 19 04,34 2L 16,86 Décembre . 27,91 9 697.65 26 26 30,21 24,74 29 8 693,31 9 9 31,43 Année 733,81 10 697,56 36,16 729,14 693,31 35,83 > 6 > a es o Il est remarquable que l'amplitude de l'oscillation ba- rométrique soit très-peu différente en 1859 et 1860, et que les hauteurs extrêmes se soient montrées , pour le maximum et le minimum, dans les mêmes mois de janvier 100 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES et de décembre, placés eux-mêmes comme extrêmes de l'année. Les minima et les maxima diffèrent de plus de /i™"". L'année 1859 présente le maximum le plus élevé de toute la période 1855-1860, et l'année 1855 le moindre minimum pendant la même période ; après elle vient 1860. Ces deux dernières années 1855 et 1860 ont à peu de chose près la même moyenne barométrique. Des vents. Voici les résultats fournis par la girouette : Vents observés à 8 h. du matin, midi et 4 h. du soir. Années N NE E 40 9 SE S SO 0 NO 1859 1860 26 19 212 248 186 66 161 IG 314 427 73 32 160 186 Fréquence relative des vents principaux NE et SO. MOIS. Janvier- Février Mars . . Avril. . , Mai.. . Juin ■ ■ Rapport de NE à SO. 1859 1860 1,17 0,77 0,76 0,10 0.57 0,24 0,22 2,27 0.79 0,60 0,25 0,17 MOIS. Juillet AoiU. .. . Septembre Octobre . Novembre Décembre Rapport de NE à SO. 1859 1860 0,41 0,45 0,34 0.12 0,58 0,70 0,71 0,46 1,04 2.40 3,38 1,35 Rapport moyen annuel. 1859 0,84 1860 0,82 POUR LAUSANNE. 101 Dans les années 1859 et 1860, le rapport moyen du vent N.E. au vent S.O. est sensiblement le même. Le vent de N.E. a prédominé, dans la première des deux an- nées, en décembre, janvier et novembre. Ce même vent a soufflé plus souvent que le S.O. en novembre, février et décembre, en 1860. Dans les autres mois, c'est le S.O. qui a pris le dessus. En 1860, les deux vents principaux ont soufflé plus fréquemment qu'en 1859, le S.O. principalement. Aussi 1860 a-t-elle donné plus d'eau, à l'état de pluie, que 1859. De la pluie. Eau tombée à Lausanne. Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre. Octobre . . . Novembre . • Décembre . . Année 1859 Nombre .le jours. 5 iO 6 18 12 18 7 8 10 16 10 12 132 Eau tombée .38,650 63,125 66,850 215,400 196,100 154,800 54,300 8,900 153,900 307,900 133,050 91,700 1860 Nombre de jours. 1484,675 raillim. 18 10 15 12 10 17 9 19 14 11 18 21 174 Eau tombée 124,950 70,000 47,400 61,600 149,200 287,300 80,900 244,500 226,700 94,10(1 156,185 113,025 1655,860 niillim. 102 RESUMES METEOROLOGIQUES Saisons. Hiver .... Printemps • Eté Automne . .4nnée 1859 Sombre de jours. 21 48 25 38 132 Eau tombée 168, G 666,3 217.1 5.32,7 Î484,7 millim. 1860 Nombre de jours- 43 39 42 50 174 Eau tombée 242,4 498,1 552,1 363,3 1655,9 millim. Ces tableaux montrent que 1860 a été une année plu- vieuse et froide, puisque c'est en été et au printemps que la quantité d'eau recueillie a été le plus considérable. Dans cette année, il est tombé près d'un mètre soixjmte- dix centimètres d'eau, quantité énorme même pour une ville où il pleut beaucoup, et le nombre des jours de pluie égale presque la moitié du nombre des jours de l'année ! Le printemps a donné plus du double de l'eau tombée en hiver, et l'été a encore surpassé le printemps. Le mois de juin est celui qui présente le maximum de hauteur d'eau ; après lui viennent août, septembre et novembre. En 1859, nous avons mesuré un mètre quarante-huit centimètres de hauteur d'eau, et compté 132 jours de pluie. C'est le mois d'octobre qui a le maximum de hau- teur d'eau ; le même fait s'est passé à Genève. Le prin- temps et l'automne ont été les saisons les plus abondantes en pluie, comme cela arrive ordinairement. A Genève, il est tombé plus d'eau en automne qu'au printemps; nous avons eu le contraire à Lausanne. Dans la période de 1855 à 1860, celle-ci a le plus grand nombre de jours de chute d'eau, et avec 1856 elle présente une très-forte quantité d'eau tombée. POUR LAUSANNE. 103 En prenant les moyennes des six années 1855-1860, nous trouvons qu'à Lausanne il pleut par an 153 jours et 17 centièmes, ou par mois 12,70 jours. Il y a peu de localités en Suisse où l'on reçoive autant d'eau et aussi fréquemment. État hygrométrique de l'air. Voici, pour les deux années, les nombres fournis par l'hygromèlre de Saussure : MOIS. Janvier. ■ • Février. . • • Mars Avril Mai Juin. Juillet.- .• Août Septembre. Octobre • ■ . Novembre . Décembre. Année. Moveuiu' 75,4 76,4 68,1 72,7 77,8 76,0 67,7 64,6 73,5 84 6 81,2 78,2 74,7 1859 Miixim. 91,0 91,0 94,0 94,0 96,0 92,0 89,0 83,0 88,0 91,0 93,0 91,0 96,0 Mai Uinim. 61,0 52,0 38,0 50,0 54,0 61,0 46,0 40.0 59,0 76,0 66,0 61,0 38,0 Mars 1860 Movennp Maxim. Minini 83,8 75,4 74,0 74,6 72,0 76,1 70,8 78.9 81,9 85,9 87,4 83,7 78,7 92,0 95 0 91,0 90,0 92,0 92.0 90,5 99,0 95,0 95,0 97,0 94,0 99,0 Août 66,0 61,0 50,0 46,0 53,0 58,0 47,0 55,0 62,0 62,0 67,0 71,0 46,0 Avril Saisons. 1859 1860 Hiver . . • . Printemps. . Eté Automne ■ • . .. 73,3 . 75,5 .. 68,6 .. 81,3 77.7 74,2 77,2 85,7 Année . . 74,7 78.7 1 104 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES Les résultats du tableau de l'état hygrométrique de l'air viennent corroborer ce que l'on savait déjà, par les comparaisons précédentes des années 1859 et 1860, à savoir, que celle-là a été plus chaude, moins pluvieuse et plus sèche que celle-ci. On voit, en effet, que la moyenne hygrométrique de 1859 est inférieure de quatre degrés à celle de 1860, et que cette infériorité se maintient dans les moyennes de tous les mois, sauf février et mai. Le printemps seul de 1859 a été plus humide que celui de 1860 ; dans les trois autres saisons, l'inverse s'est montré. En 1859, mars et août ont été les mois les plus secs, et octobre le plus humide; en 1860, les mois les plus secs ont été juillet et mai, et novembre le plus humide. Si nous corrigeons les indications de l'hygromètre à cheveu au moyen de la table calculée d'après les expé- périences de Melloni , nous trouvons dans les ^quatre saisons, pour la fraction de saturation correspondant à la moyenne des heures, 8 h., midi, 2 h. et 4 h. : Fraction de saturation. Saisons- 1859 J860 Hiver Printemps. . . Eté . 0,60 . 0.6 3 . 0,54 . 0.71 0,66 0,61 0,65 0.78 Automne . . • Année • • • 0,62 0,67 A Genève, en 1859, la moyenne des mêmes heures donne pour l'année 0,66, ce qui semblerait indiquer pour cette ville un petit excédant d'humidité. POUR LAUSANNE. 105 Orages et phénomènes d'optique atmosphérique. Mois Janvier. • . . . . Févfier Mai :? Avril iMai Juin Juillet Août Septembie, • • Octobre Novembre • • • • Décembre Année 1859 Lclairs sans tonnerre. Il 0 0 3 2 1 2 1 ■2 0 0 11 Tonii (I 0 0 4 3 5 6 1 2 1 0 0 25 1860 Eclairs sans tonnerre. 0 0 0 u 2 1 3 0 0 1 0 ] Tonnerre. 1 0 0 0 4 5 4 4 3 0 0 0 21 Pendant l'année 1859, nous avons vu 14 halos solaires et 7 couronnes lunaires, ainsi répartis : Halos solaires : 1 en janvier, février, mai, septembre, novembre et décembre. 2 en octobre. 3 en avril et juin. Couronnes lunaires : 1 en janvier, février, septembre, octobre et novembre. 2 en mars. En 1860 : 19 halos solaires et 7 couronnes lunaires^ partagés entre les différents mois de la manière sui- vante : Halos solaires : I en juillet et en décembre. 2 en mars et août. 4 en mai et juin. 5 en avril. Archives, T. XI. — Juin IH6I. 8 106 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES Couronnes lunaires : 1 en mars, avril, septembre, oc- tobre et décembre. 2 en novembre. Parhélies, en décembre et en mars. FAITS DIVERS. Pendant les années 1859 et 1860, nous avons noté quelques faits qu'il est bon d'enregistrer dans ce compte rendu général. En 1859. Janvier. — Bise (N. E.) violente dans la nuit du 8 au 9, et le 13 à 8 heures du soir. Le 10, à 8 h. du soir, baromètre à 735'°'»,92. FÉVRIER. — Bise (N. E.) violente dans la nuit du 20 au 21. Mars. — Bise (N. E.) violente dans la nuit du 22 au 25; et le 50, à 6 h. 15 m. du soir, bourrasque de S. 0. avec averse de grésil. Avril. — Le 10, à 7 h. 15 m. du soir, tempête de S. 0. qui a causé la mort de plusieurs personnes sur le lac Léman. — Pluie abondante. Le 13, grésil avec vent violent de 0. S. 0. Le 14, grêle; le 16, neige et grésil. La dernière gelée du printemps a eu lieu le 2 avril. Mai. — Dans la nuit du 15 au 14, et le 22, bise violente accom- pagnée d'un orage à cette dernière date. Août. — Bise (N. E.) violente le 22, à 2 h. du soir et pendant toute l'après-midi. Octobre. — Le 29 et dans la nuit du 29 au 30, vent impétueux de S. 0. La première neige est tombée à l'état de neige fondante le 22. POLR LAUSANNE. i07 DÉCEMBRE. — Le 19, bise soufflant par rafales. Le 2G, le baromètre à 699""", 90 ; la baisse était déjà très- forte le 25, au moment d'une tempête au Havre. Le mauvais temps est arrivé à Lausanne le 26. Pluie torrentielle. La première neige qui ait tenu sur le sol est tombée le 2. En 1860. Janvier. — Dans la nuit du 3 au 4, tempête de S. 0 , passant au N. 0. Tempête de S. 0., dans les nuits du 21 au 22 et du 50 au 31, ■" Grésil dans la nuit du 25 au 26. Le 30, à 9 h. du soir, éclairs et tonnerres au S. E.; mau- vais temps pendant la nuit. Neige, les 22 et 31. Février. — Le 19, vers 10 h. du soir, rafales de S. 0. et tem- pête du même vent le 27, à 6 h. du soir, avec accompagne- ment de pluie, neige et grésil. Neige, les 10, 15 et 27. Mars. — Dans la nuit du 4 au 5, forte bourrasque de S. 0., avec grésil, pluie et neige; id. dans la nuit du 23 au 24, avec forte pluie. Le 25, à 5 h. du soir, parhélie. Le 25, tourmente de neige suivie de pluie et de grésil ; bourrasque de S. 0. et de N. 0. Neige, les 5, 8. 9, 12, 14, 15, 25 et 26. Avril. — Dans la nuit du 2 au 3, coup de vent du S. 0. Le 11, neige fondante à 6 b. du malin. Mai. — Le 26, vent impétueux de S. 0., forte pluie. Coup de tonnerre très-violent sur la ville. Dans la nuit du 26 au 27, la tempête a continué avec accompagnement de grêle. Plu- sieurs jours d'éclairs et de tonnerres. Le 28, neige sur les Cornettes de bise et sur la Dent- d'Oche. Juin. — Le 5, orage dans tout le bassin du Léman, coup de vent 108 RÉSUMÉS MÉTÉOROLOGIQUES de N. E., grêle et pluie. Le 28, éclairs incessants, d'un éclat remarquable. Plusieurs jours d'éclairs et de tonnerres. Juillet, — Le 18, au moment de l'éclipsé de soleil, violent orage. Obscurité considérable pendant la durée de l'éclipsé. Le thermomètre s'est abaissé de 6", 6 dans le même temps. A 2 h. 24 m., il marquait 240,4 et il a descendu jusqu'à 3 h. 45 m., où il s'est arrêté à 17", 8, pour remonter immé- diatement. A 4 h. 45 m., il indiquait 18°8. (Pour les dé- tails, voir Bulletin n° 47 de la Société vaudoise des sciences naturelles.) Plusieurs jours d'éclairs et de tonnerres. Août. — Eclairs et tonnerres pendant plusieurs jours. — Le 28, à 6 h. du matin, pluie mélangée d'un peu de grêle. Septembre. — Le 1", de 2 h. à 10 h. du soir, orage avec grêle. Pluie torrentielle. Eau tombée en 24 heures, 81 millimèt. Inondations en Valais. Les 7 et 9, forte bise. Le 17, neige sur les Cornettes de bise. Octobre. — Brouillard, les 7, 22, 26, 28, 29, 30 et 31. Le 9, première neige sur le Jura. Le 11, coup de vent de S. 0., avec forte pluie, durant encore le 12. Ce jour-là, de 10 h. du matin à 2 h. du soir, tourmente de neige avec fort vent de S. 0. Celte neige a fondu presque immédiatement. Les 13 et 14, bourrasques de S. 0. avec pluie. Novembre. — Le 6, tourmente de neige ; la neige a tenu sur le sol. Dans la nuit du 6 au 7, coup de vent de N. E. Neige, les 6, 7, 17, 18 et 19. Brouillard, les 12, 15, 14, 15, 27 et 50. Le 17, coup de vent de S. 0. avec pluie et neige. Décembre. — Le 9, baisse remarquable du baromètre. Neige, les 11, 12, 13, 14 18, 19, 20,21,22, 25,24, 25 et 30. POUR LAUSANNE. 109 Dans les nuits du 20 au 21 , du 21 au 22 et du 25 au 26, rafales de N. 0. et de 0. N. 0. Le 23, au coucher du soleil, parhélie. Ici nous terminerons notre compte rendu, en regret- tant que notre temps et nos moyens d'observation ne nous permettent pas de faire un travail mieux coordonné et plus complet. SUR LA CONNEXION DES ^ ^ PHENOMENES METEOROLOGIQUES ET DES VARIATIONS d'iNTENSITÉ DU MAGNÉTISME TERRESTRE PAR LE R. P. ANGELO SECCHi/ 1. — Le sujet que je me propose d'étudier dans ce mé- moire est l'un des plus importants problèmes de la phy- sique terrestre ; on en a cherché plus d'une fois la solution, mais elle semble avoir échappé jusqu'ici à la pénétration des physiciens. Plusieurs savants, il est vrai, ont soupçonné l'existence d'une relation entre les changements météorologiques et les variations magnétiques ou les aurores boréales : mais aucun d'entre eux, à ma connaissance, n'a réussi à établir cette connexion d'une manière rigoureuse, et s'il a été fait quelque tentative à cet égard , le résultat n'en a pas paru satisfaisant, et par conséquent n'a point été considéré comme acquis à la science. Je n'aurais point repris ce sujet si je n'avais pas observé un nouvel ordre de faits me per- mettant d'espérer que cette élude ne serait pas inutile. Jus- qu'à présent, on avait toujours pris pour base de la dis- cussion la variation de la déclinaison ou les perturbations 1 Traduction d'un mjîmoire publié dans les AUx deW Acad. P. de Ntiovi Lincéi. Anno XIV 3 Février 1861. PHÉNOMÈNES ^MÉTÉOROLOGIQUES. 111 extraordinaires et violentes, en laissant de côté les varia- lions de l'intensité ; cependant, il est facile de compren- dre qu'il y a plus de probabilité pour que l'intensité soit influencée plutôt que la déclinaison, car la force magnéti- que peut varier d'intensité ou d'inclinaison sans que sa direction horizontale soit modifiée et sans que le déclino- raètre donne aucune indication. D'un autre côté, les instruments d'intensité sont d'une invention récente et sont peu répandus ; on ne doit donc pas s'étonner qu'on ne les ait pas encore employés dans une étude de ce genre. De plus, la tendance marquée que l'on avait dans ces dernières années à considérer les phénomènes ma- gnétiques comme d'origine cosmique, a détourné les phy- siciens de l'étude de ces phénomènes dans leur rapports avec les circonstances atmosphériques et météorologi- ques. Cette relation est cependant l'un des points fonda- mentaux sur lesquels devaient être dirigés les travaux des observatoires des colonies anglaises, où les instruments magnétiques et météorologiques ont été réunis dans ce but ; mais les observations n'ont pas été disculées jus- qu'ici sous ce point de vue, et quoique dans les pays septentrionaux, on croie généralement que l'aurore bo- réale est le précurseur de perturbations atmosphériques ', de hautes autorités scientifiques semblent contraires à celle idée. Dans ce premier essai sur ce sujet, je déclare ne point prétendre pour le moment à établir des lois définitives; je laisserai simplement au jugement des phy- siciens le soin de décider si les preuves sont suffisantes ou non. Je me bornerai à présenter les faits qui semblent 1 Voyez Watkins. MontUy Proceeding of the R. Soc. London, t. IV, p. 810. 112 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES les plus importants, sans chercher le moins du monde à expliquer le mode d'action; et mon but sera reqipli si je réussis à attirer l'attention des savants sur cette impor- tante question. 2. — La variation diurne de l'intensité magnétique se déduit des observations du magnétomèlre bifilaire et du magnétomètre vertical qui ont été décrits dans les Mémoires de r Observatoire pour 1859. Les mouvements de ces deux instruments sont complémentaires, ensorte qu'ils dépendent à la fois des variations de l'inclinaison et de l'intensité, valeurs qui se déduisent toutes deux de la variation des deux instruments à l'aide de formules bien connues. Comme dans ce mémoire^ je me suis pro- posé seulement de rechercher s'il y a une relation quel- conque entre les variations magnétiques et les variations météorologiques, je n'ai pas cru nécessaire d'effectuer des réductions spéciales pour séparer ce qui appartient à l'inclinaison, de ce qui appartient à l'intensité, et il m'a semblé que pour connaître s'il y a quelque connexion entre les perturbations des deux instruments et les chan- gements atmosphériques, il suffisait de noter le nombre de fois où la coïncidence avait lieu. De plus, l'une de ces données n'étant jamais troublée sans que l'autre le soit également, j'ai restreint ma principale étude au magné- tomètre bifilaire, dont la construction délicate permet une plus grande exactitude dans les résultats. 3. — Les premiers phénomènes qui me conduisirent à soupçonner cette correspondance furent les suivants : 1" Le fait général que les instruments subissent un plus grand nombre de perturbations en hiver qu'en été. t2° L'observation que le bifilaire et le vertical donnent des indications qui s'écartent notablement de la moyenne pendant les jours de mauvais temps. MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. ILS 3° L'augmentation extraordinaire des indications de ces instruments pendant qu'il souffle de fortes tramon- tanes et des vents froids, lors même que le déclinomètre ne subit pas des variations sensibles , et l'effet inverse quand règne le vent du sud. lé^ Le fait que le bifilaire, qui est très-supérieur au vertical par la délicatesse de sa construction, est sensible à toutes les petites variations atmosphériques, lors même qu'elles sont de peu de durée. Citer tous les cas de cette espèce serait faire l'histoire de presque toutes les observa- tions qui ont été faites jusqu'ici, et, par conséquent je les réduirai à quelques catégories particulières. 4. — La première comprend les cas où le ciel se couvre d'une manière imprévue. Si, durant un beau jour, une partie considérable du ciel se recouvre rapidement de nuages, on observe im- uianquablement une perturbation du bifilaire. Cette per- turbation est souvent très-notable, et atteint 15 à 20 divi- sions de l'échelle; le fait est si constant qu'en voyant dans un beau jour l'instrument subir une déviation, j'ai plus d'une fois prédit et deviné un changement de temps. Souvent même les nuages qui se montrent à l'horizon seulement, peuvent influer sur l'instrument, s'ils ne sont pas très-éloignées. Ce phénomène se présenta d'une manière remarqua- ble le 14 décembre 1859. Après une longue série de beaux jours pendant lesquels les oscillations étaient ré- gulières, vers trois heures après midi, par un ciel su- perbe, l'aiguille s'écarta notablement de sa marche ordi- naire; je notai donc ce fait dans mon journal, comme faisant positivement exception aux inductions que j'avais formées précédemment. Mais deux heures ne s'étaient 114' CONNEXION DES PHÉNOMÈNES pas écoulées qu'un amas de nuages noirs apparut à l'horizon du côté du sud-ouest et recouvrit rapidement tout le ciel. Ce fut le commencement d'une série de très- mauvais jours. Lorsque le ciel se recouvre de nuages pendant peu de temps, il se produit une déviation de l'instrument qui atteint trois ou quatre divisions. Les nuages qui ont le plus d'influence sur l'aiguille sont les cirri bas effilés, d'un aspect cotonneux et qui ne sem- blent pas avoir une très-grande hauteur, mais qui parais- sent fortement électriques. J'ai dit ailleurs que j'avais plusieurs fois constaté l'influence des éclairs. 5. — La seconde catégorie est formée des variations de température, qu'elles soient ou non accompagnées d'une tempête dans l'atmosphère. Un exemple frappant entre beaucoup d'autres que je pourrais citer, est celui qui s'est manifesté le 14 avril 1860. Au milieu d'une série de journées régulières, il survint une forte chute de grêle, accompagnée d'une bourrasque, qui dura quelques heu- res. Ce jour-là l'oscillation ordinaire que fait le magné- tomètre vertical, de neuf heures à midi , fut presque complètement paralysée, et le bifilaire s'écarta de plus de quinze divisions au-dessus de sa position moyenne. La bourrasque finie, les deux instruments reprirent leur marche régulière. De même, les orages du 5 et du 6 mai furent accom- pagnés de fortes perturbations magnétiques, et le 30 avril, par une grande chaleur qui se fit ressentir à l'improviste, il y eut aussi une forte perturbation. On pourrait à ce propos rappeler les nombreuses per- turbations des mois d'août et de septembre 1859; elles se produisirent après une série de journées très-chaudes, qui dura jusqu'au 15 août, époque à laquelle eut lieu MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 115 un abaissement notable de température qui semble avoir été général dans une grande partie du globe. Il est bien entendu que l'indication des aiguilles a toujours été cor- rigée de l'effet résultant de leurs propres variations de température, effet qui du reste est très-petit. On pourrait multiplier à l'infini les observations de ces cas particuliers ; mais, à dire vrai, elles ne seraient pas très -concluantes, parce qu'on pourrait toujours dire qu'elles résultent d'une coïncidence fortuite. J'ai donc cherché à constater ce phénomène d'une manière plus palpable et plus générale. 6. — Dans ce but, j'ai cherché en troisième lieu quelle était la relation entre la position du bifilaire et la direction du vent, puisque, comme tout le monde le sait, l'état de l'atmosphère est tellement lié avec la direction du vent que c'est elle qui décide ce qu'on appelle le beau et le mauvais temps. Pour réussir d'une manière facile et sûre dans cette comparaison , j'ai construit sur les tableaux graphiques de mon météorographe toutes les courbes du bifilaire et du vertical, jour par jour, au moyen d'une ligne suffi- samment exacte pour apprécier les inflexions générales, sans entrer dans un dédale de chiffres que mes seules forces n'auraient pas sufli à débrouiller si j'avais tenté de le faire. Comme la rapidité du vent, sa direction, la pluie , la température et la hauteur du baromètre sont enregistrés sur ces tableaux, je pouvais d'un coup d'œil saisir la relation entre les phénomènes et ces courbes magnétiques. Or, de ce travail considérable, il découle la loi suivante : «Parmi toutes les perturbationsdes instruments d'inten- « site, il n'y en a pas une qui ne soit pas contemporaine^ 116 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES « OU au plus séparée par deux jours de distance, de quel- « que perturbation atnaosphérique ; et inversement il n'y « a pas de perturbation atmosphérique qui ne soit pas « accompagnée d'une perturbation magnétique. » Une perturbation atmosphérique se manifeste communément par un vent violent, par un orage, par la pluie, ou au moins par l'absence ou le renversement des périodes ac- coutumées du vent qui est l'indice certain qu'il y a eu une bourrasque à peu de distance. La perturbation ma- gnétique ne consiste pas toujours dans une agitation ex- traordinaire des aiguilles, mais fréquemment aussi dans un déplacement notable de leur position moyenne, sou- vent sans altération de la période diurne régulière qui se trouve seulement transportée de plusieurs degrés pendant plusieurs jours consécutifs ; c'est ce qui ressort évidemment de l'examen des courbes que j'ai présentées à l'Académie des Nuovi Lincei. 7. — Pour mieux comprendre la dépendance mutuelle de ces deux classes de faits, j'ai reporté sur d'autres feuilles les moyennes mêmes des deux instruments et j'ai tracé au-dessous une ligne d'une couleur distincte, cor- respondante à chaque jour et exprimant par sa longueur l'intensité du vent dominant dans ce jour-là, en ayant soin de distinguer par des nuances particulières les prin- cipaux points de l'horizon (rouge le sud, jaune l'est, bleu le nord, vert l'ouest). De ce second travail on peut conclure « que les parties élevées ou ascendantes de la « courbe du bifilaire, coïncident avec les vents nord et « ouest; et que les parties basses ou descendantes coïn- « cident avec les vents sud et est, et plus généralement « avec les vents variables de l'est. » Cette courbe met aussi remarquablement en évidence MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 417 un autre fait, savoir « que la descente du bifilaire se fait « plus rapidement que son ascension , de sorte qu'après « une descente opérée en un jour, il faut au moins deux « ou trois jours pour que l'instrument revienne à sa po- « sition première. » Dans les journées calmes et dans les périodes de vents réguliers, les oscillations des instru- ments sont aussi constantes que celles d'un thermomètre; mais le premier signe d'une bourrasque prochaine, c'est le changement de vent et l'irrégularité simultanée de la courbe magnétique. La période du 18 au 23 octobre 4860, toute composée de beaux jours, fut remarquable par sa régularité. Souvent on observe une énorme dila- tation dans les excursions de l'un des instruments, tandis que l'autre oscille à peine. Et cela explique pourquoi les indications du déclinomètre seul ont fait nier toute con- nexion entre les phénomènes magnétiques et météorolo- giques, puisque tantôt le bifilaire seul, tantôt le vertical seul, tantôt le déclinomètre seul, se trouvent influencés. Mais en général, tandis que l'oscillation de l'un se réduit, celle de l'autre s'élargit. Ceci peut s'expliquer par les formules de variations, selon que l'inclinaison ou l'inten- sité résultante est seule modifiée. Mais nous reviendrons une autre fois sur ce sujet. 8.— Ne pouvant pas donner ici les courbes avec leurs différentes teintes, j'ai discuté ces observations d'une au- tre manière en cherchant pour chaque jour quel était le vent dominant et en le notant respectivement à côté des indications des mouvements de l'aiguille, désignés par les mots ascendant ow élevé, descendant ou bas, ^i 'per- turbation. Les résultats de cette recherche sont consi- gnés dans le tableau ci-dessous séparément pour les mois d'hiver et d'été de 4860. 118 COiNNEXION DES PHÉ.\OMÉNES Le vent dominant a été déterminé pour chaque jour par l'inspection du météorographe, avec cette restriction cependant que lorsque le matin le vent vient du nord, puis passe à l'ouest et au sud-ouest après midi, ce qui a lieu habituellement dans les journées belles et tran- quilles, on a noté le vent du nord comme dominant, parce que la composante sud-ouest n'est qu'un vent bas provenant du voisinage de la mer, tandis qu'en haut il règne le vent du nord. De même les vents tournant du sud-est au sud-ouest ont été comptés comme des vents du sud quand ce changement s'effectue par la partie mé- ridionale. Le calme et les vents irrégulièrement variables, sont notés à part. 1860. Vents. 3 O -a co c ascendant ou élevé S 8 fois E 7 » N 69 » 0 26 » Calme 0 » Variable . 3 » Total.. 113 fois f S 12 fois y E 2 » > N 50 « ^ 0 16 « Calme 0 » Variable .... 4 » Total ... 84 fois (S 20 fois \ E 9 » ' N 119 ^. 0 42 » Total.. 190 fois Magnétomètre. descendant ou bas 42 fois 18 » 11 » 12 » 0 » 5 » pertur- bation 4 fois 1 » 4 » 1 » 7 » 6 » 88 fois 23 fois 39 fois 4 » 6 » 9 » 1 » 1 » 6 fois 1 » 2 i 0 1 3 60 fois 13 fois 81 fois 22 » 17 >^ 21 )) 10 fois 2 » 6 » 1 » 141 fois 19 fois MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. il9 De ce tableau résulte que sur i4i cas de vents obser- vés lorsque le bifilaire était bas ou descendant, 81, c'est- à-dire les quatre septièmes, se sont produits par le vent du sud, et sur 170 cas où le magnétomètre était élevé ou ascendant, 449, soit plus des trois quarts, ont eu lieu par le vent du nord. Or une pareille coïncidence, déduite d'une année d'ob- servations minutieuses (et qui s'est trouvée confirmée aussi bien dans l'année précédente que dans les mois suivants), ne peut être fortuite ; on doit admettre qu'au moins pour Rome ce fait n'est pas purement accidentel, et qu'il reste seulement à le vérifier dans d'autres loca- lités. iO. — L'examen comparatif des courbes diurnes mon- tre que les maxima d'élévation ont lieu par de violentes tramontanes, et les minima par les vents du sud ou par les calmes qui paraissent avoir une influence aussi consi- dérable au moins que les vents du sud. La raison de ce dernier fait semble être que les calmes sont réellement produits par un vent du sud faible, puisqu'ils n'ont lieu que dans les cas de rencontre d'un vent du sud et d'un vent du nord , tous deux faibles et incapables de l'em- porter l'un sur l'autre, d'où il résulte que le baromètre s'élève souvent beaucoup à cause de l'accumulation d'air que ces vents amènent au-dessus de nous. De plus, on doit remarquer qu'il ne faut pas s'attendre à trouver toujours une simultanéité exacte entre les deux classes de phénomènes, parce que l'action météorologi- que qui met en mouvement l'électricité, cause des per- turbations que les instruments subissent, se produit sou- vent à une grande distance et exige un certain temps pour parvenir jusqu'à nous, tandis que l'action électrique 120 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES peut se propager dans un temps très-court depuis des régions très-éloignées ; d'où il résulterait qu'en tenant compte de ces influences anticipées on verrait augmenter le nombre des coïncidences qui ont été signalées. Mais, dans cette première discussion , je n'ai pas cru devoir prendre avantage de cette extension, car c'eût été préju- ger un peu les résultats. 11. — Enfin, nous ne devons pas omettre ce fait, que plusieurs des ondes magnétiques que nous avons ob- servées ont été contemporaines des aurores boréales vues dans les pays septentrionaux ; il en résulte que nous de- vons attribuer un grand nombre de ces perturbations à cette classe de phénomènes, car on ne peut plus douter que les aurores boréales ne soient des phénomènes pu- rement électriques, depuis que cela a été démontré jus- qu'à l'évidence par les courants électriques qui se sont manifestés dans les fils télégraphiques pendant les aurores boréales d'août et de septembre 1859. Les aurores loin- taines sont certainement les principales causes perturba- trices, et les phénomènes de moindre importance que nous observons n'en sont que des cas particuliers et plus faibles. Mais probablement ils ne sont pas la cause uni- que, et il paraît qu'il peut se manifester des courants électriques dans le globe terrestre même sans aurore. Outre les courants qui se produisent quelquefois dans les fils télégraphiques, même sans orage visible, on peut se souvenir que M. Barlow, à la fin de 1847, constata que des courants électriques circulent continuellement dans les fils télégraphiques suivant des périodes diurnes fixes exactement analogues à celles du bifilaire '. Maintenant ^ Il a cru, mais à tort, que l'analogie avait lieu avec les pé- MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 121 qu'il y a une si grande quantité de longs circuits télégra- phiques, il y aurait lieu défaire de nouvelles recherches plus précises. 12. — Comme les changements de vent sont en relation avec la hauteur du baromètre, on pourrait s'attendre à trouver une relation entre les indications de cet instru- ment et celle du magnétomètre. M. Hansleen croyait déjà avoir entrevu une variation dans l'intensité magnétique correspondant avec la marche du baromètre * , mais les observations étaient insuffisantes . Celles que nous avons faites pendant ces trois dernières années ne sont pas en opposition et tendent à confirmer ce fait, mais elles n'ont pas encore été discutées à ce point de vue. 13. — Pour compléter l'élude de tous les phénomènes qui peuvent être en relation avec la force magnétique, il resterait à la comparer avec l'électricité atmosphérique ordinaire, qui pourrait se révéler finalement comme le véritable et unique principe d'où dépendent les variations magnétiques qui sont encore si mystérieuses dans leur originel CONCLUSION. 14. — D'après ce qui vient d'être dit dans ce mémoire, et d'après une étude plus attentive que je fais depuis riodes du déclinoraètre ; c'est bien avec les périodes du bifilaire (Voyez Month. Proc. Roy. Soc, London, t. V, p. 682.-1847). 1 Voyez Bibliothèque Univ. Se. et, Arts. 1826, t. XXXIII p. 285. 2 Depuis la lecture de ce mémoire, j'ai construit un appareil pour mesurer l'électricité atmosphérique et je l'ai toujours trouvée très-intense pendant les perturbations. M. le professeur Volpicelli m'a dit que Dallmann l'avait aussi observé depuis longtemps ; cela confirmerait ce qui a été dit plus haut. Archives. T. XI. — Juin 1861 . 9 122 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES quelque temps sur la marche de ces phénomènes, je crois qîi'on doit absolument admettre la dépendance mutuelle des variations magnétiques et des variations météorologi- ques. Cela ne veut pas dire que nous considérions cette influence comme l'unique cause agissante ; les belles re- cherches du G' Sabine sur l'influence de la lune , et les recherches antérieures qui ont été faites sur l'action du soleil n'excluent pas les autres causes mises en évidence dans ces recherches. Les causes cosmiques sont certainement impuissantes à expliquer toutes les variations que l'expérience nous révèle, et, en particulier, ce rapide changement d'intensité lorsque le ciel se couvre de nuages ou que la tempéra- ture varie ne me paraît pas pouvoir être attribué à une autre origine qu'à des phénomènes météorologiques. On ne doit pas se dissimuler qu'admettre cette influence météorologique, c'est diminuer beaucoup la probabilité d'une action solaire directe, d'autant plus que la théorie sur laquelle s'appuie cette déduction s'applique égale- ment au cas d'une action indirecte. Mais on ne doit jamais tarder un instant à changer une théorie quand les faits le réclament. De toutes manières, ce sujet mérite la plus sérieuse attention des physiciens , puisqu'à côté de son importance scientifique, il peut devenir d'une grande utilité pratique en donnant peut-être un moyen de prévoir les changements atmosphériques. La raison physique de la connexion de ces deux classes de faits ne me paraît pas très-difficile à comprendre, car l'exactitude des prin- cipes suivants est hors de doute : 1". Toute rupture d'équilibre météorologique qui pro- duit une condensation ou une raréfaction de vapeur, pro- duit une rupture d'équilibre de l'électricité. MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 123 2°. L'équilibre de cet agent ne peut se reconstituer que par le moyen d'un courant qui se décharge de lieu en lieu sur la surface de la terre. 3". Ce courant ne peut manquer d'agir sur les magné- tomètres et d'être accusé par eux. Les faits et la théorie semblent donc d'accord, mais il restera toujours à découvrir les lois qui relient ces phé- nomènes, et ce sera d'une grande difficulté. Nous ferons tous nos efforts pour y parvenir avec les faibles moyens qui sont à notre disposition, mais il serait heureux qu'au- paravant on s'assurât de la constance du fait lui-même ^ dans d'autres localités. En confirmation de ce que je viens d'exposer, je crois qu'il ne sera pas inutile de donner un tableau général des bourrasques et des perturbations magnétiques à par- tir de l'époque où le méléorographe fut définitivement établi à l'observatoire jusqu'à la fin de l'année 1860, ce qui comprend un espace de près de deux années. De ce tableau, il résulte que les variations magnétiques sont de différentes espèces, et qu'à côté de celles qui accompa- gnent les aurores boréales, il y a d'autres variations : par exemple les exagérations de la période diurne dans un instrument aux dépens de l'autre, leur état habituelle- ment abaissé ou élevé bien que régulier , ainsi que la période tantôt double tantôt simple du bifilaire, peuvent passer pour des nouvelles découvertes dans cette matière et des faits encore peu étudiés et peu connus des physi- ciens'. ' Pour la descriplion des diverses perturbations, voyez dans les Memorie deïï osservatorio del Coll. rom. pour J859, la des- criplion de l'observaloir-e magnélique qui y est contenue. Si, à l'aide des formules différentielles des instruments bifdaire et ver- 124 . CONNEXION DES PHÉNOMÈNES COMPARAISON DES VARIATIONS MAGNÉTIQUES ET MÉTÉOROLOGIQUES. NB. Cette comparaison commence à partir du 22 février 1859, époque à laquelle on a réparé l'hélice de l'anémographe en y ajoutant de longs bras, état dans lequel il est actuellement, en- sorte que les résultats sont comparables. Une division du bifdaire — 0,00010 environ la force hori- zontale. Et une division du vertical = 0,00006 de la composante ver- ticale. Février 1859. 22 et 23. Forte perturbation. Chute de 15 divisions du bifilaire, pendant deux jours, avec une oscillation très-grande. Le vertical monte elle temps est serein, vent N. N. E., mais le baromètre est inquiet. Le baromètre, à 6 heu- res après midi, le 25, baisse de 5""", puis remonte. 24 et 26. Le bifilaire monte lentement, mais il est troublé par une double période diurne ; calme ; Je vent change. 26 et 27. La variation diurne du bifilaire a presque disparu et est réduite à deux ou trois divisions. Dans la journée du 27, le vent sud-est se lève et le baromètre baisse le 26 après midi. Le vertical s'élève notablement soir du 26, pendant que le ciel se couvre. Tandis que le vent du sud-est dure, il tombe rapidement. 28. A 6 heures après midi, un peu d'orage. Vent du sud- est; agitation des instruments. lical , on calcule les variations de l'intensité et de l'inclinaison, on trouve que ces dernières sont beaucoup plus fréquentes que les premières, et que la plupart d'entr'elles paraissent être de simples variations de l'inclinaison sans changement de l'intensité totale. MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 125 Mars. 8 à 41. Petite inflexion d'environ 4 div. au bifdaire et de 8div. au vertical. Pour le bifilaire, la chute coïncide avec la baisse du baromètre ; il se relève avec la tramontane. 14 à 17. Mauvais temps qui se résout par une petite pluie. Bi- fdaire très-haut le 15, il s'élève encore lorsque le temps s'améliore et que le vent du nord souffle ; puis il redescend, et remonte vers le 19, avec le baromètre. 23etsuiv. Bourrasque et baromètre très-bas. Le bifdaire est seul légèrement troublé dans la courbe diurne qui est tou- jours à double minimum. Quand la tramontane se lève, il remonte un peu pour retomber, le 24, au retour du vent d'ouest. 30. Vent du sud fort, baromètre bas, le bifdaire tombe en même temps que le baromètre, puis s'élève avec lui. Le vertical va en sens opposé et fait une excursion diurne considérable le 31 . Avril. 10. Le baromètre tombe rapidement et l'on ressent une de ces bourrasques fréquentes et caractéristiques à cette époque. Le bifilaire fait défaut, parce qu'il est employé à une expérience calorifique, et que l'on fait les prépa- ratifs; mais le vertical tombe beaucoup et sa pertur- bation se traduit par une variation diurne çxagérée en se déplaçant de 10 div. dans sa marche moyenne. 21 et 22. Du 12 au 18, le temps n'est pas mauvais, mais le 17 le vent est inégal et le baromètre s'en ressent , ainsi que le bifilaire. Le 19 brume et temps étouffant ; le bifilaire tombe. Le 21 et le 22, perturbation déclarée. Le 22, aurore boréale à Paris. Dans chacun des dix jours précédents, le vertical fit une excursion diurne extraordinairement grande, qui alla jusqu'à 20 div, La perturbation est considérable et fait tomber le bifi- laire en faisant monter le vertical. Après celte se- 126 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES cousse , les instruments sont toujours peu réguliers jusqu'à la perturbation suivante. 30. Nouvelle forte chute du bifilaire et élévation du ver- tical. Le vent commence à souffler de l'est el le baro- mètre, quoique ne descendant pas beaucoup, est pour- tant très-agité. Le minimum des instruments lorsque le vent est au sud. La courbe barométrique est assez ^ tourmentée. Le bifilaire, en remontant le 1"^'' et le 2 mai, ne subit point de variations diurnes, mais con- tinue à marcher d'un mouvement presque continu. Mai. 4 et 7. Deux ondes barométriques au milieu desquelles se pro- duit une onde magnétique du 6 au 7. Après quoi la marche régulière recommence, seulement le vertical fait une excursion diurne considérable souvent de 20 div. Il est remarquable que les variations du bifi- laire semblent alors diminuer. 15eH6. Pluie et orage avec quelques variations des instru- ments, pas très-fortes il est vrai, mais suffisantes pour montrer qu'ils sont influencés. 20. Perturbation, d'abord en montant, puis en descendant; la moyenne change de 12 div., de même pour le vertical (en le prenant avec son signe). Ce jour est suivi de deux journées très-belles, qui succèdent à une série de jours très-mauvais. 22 à 4 Série de jours presque réguliers; pourtant on peut Juin, remarquer une légère inflexion dans la moyenne pen- dant les jours qui précèdent un léger vent du sud; c'est ce qui a eu lieu le 25 et le 30. 8 cl 9. Le vent, précédemment légulier, tourne au sud et les instruments varient. Forte chute du bifilaire, de 8 div. el élévation de 42 div. du vertical dans la journée du 8. Auparavant excursion diurne exagérée du vertical qui, dans les jours précédents, était de 20 MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 127 div. environ et diminution correspondante pour le bifilaire. 16 et 17. Forte chute du baromètre avec orages et très-mau- vais temps, forte perturbation en — du vertical qui dépasse la limite de l'échelle. Le bifilaire aussi tombe notablement, mais cette chute a commencé le jour précédent. 24 et 25. Petite inflexion au retour du beau temps après quelques jours agités. Juillet. 5 et 4. Journées très-chaudes, quoique le vent du nord-ouest souffle , fait curieux. Remarquable excursion diurne de 20 div. au delà de la marche normale des deux instruments dans la journée du 5, mais qui n'a pas lieu du tout pour le bifilaire le 24. Les moyennes sont peu changées, d'environ 5 div. au plus. 7 et 10. Journées d'orage et perturbations de toute espèce du bifilaire. Le vertical s'en ressent peu. 16 et 18. Chute du baromètre. Bourrasque du vent nord. Les instruments se déplacent en — de 8 div. ou 10 div, avec de fortes excursions diurnes. Août. 3 et 8. Excursion curieuse du vertical, et très-restreinte du bifilaire. La moyenne de ce dernier reste à peu près la même; mais celle du vertical baisse de 15 div. en trois jours. Ce sont des jours extrêment chauds. Après le 9, la course des instruments se régularise, mais pour peu de temps. 15. Fort déplacement des indications moyennes des instru- ments, le bifilaire tombe de 8 div. et le vertical de 12 div.; coïncidence parfaite avec l'abaissement de la température qui s'était soutenue d'une manière pres- que insupportable à 36° C. Celte secousse précède de trois jours le changement définitif du vent qui passe au sud et amène ensuite le mauvais temps. 128 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES 20 et 25. Le baromètre est bas, le bifilaire est Irrégulier, la va- riation du vertical est restreinte, le thermomètre ne marque que -17°. Le 24, la moyenne des deux instru- ments s'abaisse de 5 div. environ. 28 au 2 Le 28, excursions irrégulières et perturbation évidente. Sept. Le 29, aurore boréale à Rome, dans toute l'Europe et en Amérique. Le 50, il pleut; vent tournant succes- sivement de l'est au sud. Baromètre bas; il remonte le 1^'' septembre. 5, 4, etc. Pendant ces jours , perturbations si étranges qu'il est impossible d'en tenir compte. C'est certainement l'effet des fortes chaleurs qui viennent de cesser et du rapide abaissement de la température. On apprend plus tard que l'aurore a été vue à l'équateur et dans l'hémisphère sud. 8 et 9. Forte augmentation du bifilaire qui s'étend à la limite de l'échelle. Il y aussi un mouvement du vertical, mais plus petit. Baromètre stationnaire quoique incertain; vent du nord faible, presque équivalant au calme. La moyenne reste déplacée d'une manière permanente de + 20 div. pour le bifilaire, et de — 40 div. pour le vertical. 12. Petite bourrasque , baromètre et thermomètre très- bas. Les instruments magnétiques s'en ressentent aussi dans cette journée, mais la moyenne ne change pas. 17. Forte bourrasque du 17 au 19, le bifilaire monte et le vertical baisse Venis du sud dominants. 21 et 25. Petite onde des instruments. Calme du vent très- étrange dans cette saison. C'est un indice d'une boui'- rasque dans un autre endroit. Le vent très-faible qui souffle vient de l'ouest, auparavant il venait du sud. Octobre. 1, 2, 5. Forte perturbation, qui ne paraît réellement on con- nexion avec aucun autre phénomène (c'est la première MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 429 fois que cela se présente celte année). Seulement, le 50 le vent était à l'est -, le 1"'', il y avait des nuages et de la brume successivement, après le temps fut magni- fique. Peut-être la brume était-elle aurorale. 6. Calme, vent d'est presque insensible; petite onde de la moyenne des instruments. Le baromètre se maintient élevé, et le ciel couvert. 13. Nouvelle forte perturbation sans vraie bourrasque, sauf que le baromètre est agité. Le 11 , il y a beaucoup de vent et de nuages. Le 13, aurore boréale déclarée. Par conséquent, il paraît qu'il y a deux classes de pertur- bations : les perturbations aurorales et les perturba- lions météorologiques ordinaires qui sont causées par les tempêtes. 18 et 19 Nouvelle perturbation mais tranquille et qui consiste au 24 en diverses fortes cliutes des deux instruments. Plu- sieurs cirri plumeux, qui paraissent dans le ciel, sont auroraux. Le baromèti'e commence à baisser, elle 20 il se déchaîne une bourrasque de vent, de pluie ou de grêle, qui continue jusqu'au 24 et qui produit des dom- mages immenses dans le nord. C'est l'orage désigné par les Anglais, sous le nom de Royal Charter Storm. 21. Nouvelle onde magnétique et agitation continuelle des instruments. Us reprennent leur marche régulière lorsque le temps se remet , pourtant la moyenne s'est énormément déplacée , elle est encore à 120 pour le bifilaire et à 80 pour le vertical, Novembre. 1,2 et 3. Variations et ondes dans la moyenne magnétique. Chez nous, ces journées ne sont signalées que parce que le vent du sud se calme, mais en Angleterre i! y eut une forte bourrasque le 1«" et le 2. Ceci explique des cas semblables de perturbations qui ont leur origine dans d'autres localités et qui se manifestent autrement à nous. 430 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES iOelH. Nouvelle bourrasque , vent violent qui dure plusieurs à 44 jours, pendant lesquels le vertical baisse d'abord, puis le bifdaire et celui-ci d'une manière très-marquée. La bourrasque terminée , le bifilaire remonte rapidement et d'une manière continue du 15 au 17; le vertical monte aussi. 18 et 19. Pluie et orage, le bifilaire est extrêmement troublé, le vertical reste encore presque sans variations diurnes le 19. 24. Fort vent du Levant et du sud-est, et pluie. Ondes en — de 5 div. environ dans le vertical et le bifilaire. Décembre. 1 et 2. Forte bourrasque, grande dépression barométrique. Pendant la chute du baromètre, les instruments ma- gnétiques sont peu troublés ; mais quand il monte, les deux instruments montent aussi rapidement pendant deux jours, après quoi ils reviennent presque à leur position normale. (L'augmentation progressive du bifi- laire pendant cette année est très-remarquable ; on a été obligé de baisser l'échelle, la 150'"^ division ayant été atteinte.) L'élévation commence avec le vent du nord. 15 et 14, Nouvelle perturbation précédée d'excursions un peu irrégulières des deux instruments, spécialement le H pendant un coup de vent du sud-est. Pendant cette per- turbation le vent change du nord-est à l'est-sud, puis à l'ouest, et quand il revient au nord les instruments ont presque repris leui' position primitive. Le bifilaire, monte jusqu'à 90 div., et se fixe à 100. 19. Nouvelle bourrasque caractéristique accompagnée d'on- des magnétiques faibles. 26 à 29. Nouvelle bourrasque et changement simultané de la moyenne. La variation diurne du bifilaire a été pres- que nulle ce jour-là, tandis que dans les jours précé- MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 131 dents, du 22 au 24, elle était exagérée de 15 div. Elle continue à être presque nulle pendant la bourrasque du 29. Janvier 1860. 1 à o. Journées d'un calme extraordinaire et nuages; varia- tions à double période diurne peu régulières du bifi- laire. 5 el 7. Le vent passe décidément au sud. Les instruments tombent, ainsi que le baromètre, jusqu'au 7. A ce mo- ment ils se relèvent avec le baromètre et le vent du nord. H et 13. Perturbation du bifilaire avec vent du Levant ; excur- sion diurne exagérée du vertical, tandis que le 9 et le 10 il n'oscillait presque pas; le 15, le vent du nord souffle et les instruments se relèvent. 17. Cbule après que le vent du sud remplace celui du nord. 21 et 24 Fortes bourrasques successives. Le 21, onde magné- tique notable, annonçant la bourrasque et agitation du bifilaire pendant qu'elle dure. Période constamment double du bifilaire pendant ces journées. 28. Forte perturbation ; elle coïncide avec un minimum barométrique que l'on a observé pendant ces journées où il a fait beaucoup de bourrasques. 51. Nouvelle onde, spécialement au bifilaire, coïncidant avec le minimum barométrique pendant la bourrasque. Février. 5, 6, 7. Les instruments subissent à peine leurs variations diurnes, fortes bourrasques. 12. Perturbation déclarée, après de continuelles variations, de même que dans l'état du ciel. Aujourd'hui grêle. Le baromètre a monté depuis hier, et les magnélo- mètres depuis aujourd'hui commencent à remonter. 17. Perturbation pendant laquelle les instruments tombent de nouveau par le vent du sud ; baromètre bas. 132 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES 21. Forte bourrasque, baromètre très-bas, le bifilaire tombe fortement de — 15 div. et le vertical monte de 4- 8 div.; ils suivent la marche du baromètre quand celui-ci remonte. 27 à 28 Bourrasque courte mais forte pendant deux nuits con- sécutives. Le bifilaire monte exlraordinairemenl et le vertical subit une très-forte variation diurne, puis tombe passablement, de — 10 degrés. Mars. 4 et 9. Série continue de bourrasques ; le 4, bourrasque, et le vertical sort de l'échelle, tandis que le bifilaire n'a point de variations diurnes. Le 8, autre forte dépres- sion barométrique et chute rapide du bifilaire et du ver- tical qui sont agités. Quand le vent du nord souffle de nouveau, les instruments se calment. 16 et 18. Forte dépression barométrique et bourrasque. De même pour les instruments magnétiques d'une manière bien marquée, de 10 div. pour chacun. 28 et 29. Forte perturbation magnétique, dont pour le moment la raison est inconnue, si ce n'est que le temps était dérangé ces derniers jours, et que le vent est au sud. Mais, le 29, le baromètre commence à tomber, et, le 30, il y a un fort minimum et une bourrasque avec des journées excessivement chaudes. Ce sont des indices que la bourrasque s'est produite ailleurs avant que de venir vers nous. Le temps et les instruments sont troublés jusqu'au 9 avril. Avril. 9 et 16. Forte perturbation et très-mauvais temps; baromètre bas; il remonte le 11, puis la tramontane commence à souffler le 12. 14. Grêle et pluie vers midi Le bifilaire fait une énorme excursion en — , et le vertical ne descend pas comme à l'ordinaire au milieu du jour, évidemment à cause du phénomène qui se produit. Fait important. MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 433 49 et 20. Dépression barométrique et bourrasque. Onde du bifi- laire qui reste quelques jours avec de petites variations diurnes; pareille onde du vertical, mais beaucoup plus forte. 25 à 30. Deux bourrasques accompagnées des ondes accoutu- mées des instruments magnétiques. Mai. 5 et 6. Forte perturbation, même en déclinaison, mais peu importante dans le vertical. Le seul phénomène météo- rologique qui l'accompagne est un saut du vent du nord au sud, et un orage au commencement. iMais plu- sieurs jours agités avaient précédé, et après la per- turbation on a deux ou trois très-beaux jours. 13 et 14. Baromètre bas avec la pluie ; le thermomètre ne subit que de petites variations diurnes. Le vertical et le bifi- laire oscillent peu et se déplacent pour monter le 14. 19. Grand calme, petite inflexion des moyennes, mais pas d'irrégularité. 23 et 24. Orage le 22, moment auquel commence l'onde des instruments. Vent du sud dominant. Minimum du bifi- laire le 24 avec le calme. Après deux jours commence une série de bourrasques qui durent plusieurs jours. Juin. 1 à 5. Jours peu réguliers, quoique pas très-mauvais, orages et changements de vent dans tous les sens avec pré- dominance à l'est. Le 5, perturbation du vertical et du bifilaire, le vent du nord tombant au matin, signe d'un trouble survenu ailleurs. 14. Temps variable depuis le 12. Bifilaire troublé; le 14, orage et chute du bifilaire, qui après se remet. Suivent des perturbations dans le temps et les instruments. 28 au 5 Forte perturbation (on l'observe seulement dans le Juillet, bifilaire, parce que le vertical est arrêté par un fil d'araignée). 4o4 CONNEXION DES PHÉNOMÈNES Vent du sud dominant. Chute forte du bifilaire de — 15 le !''■• juillet ; il re- monte jusqu'au 4, en même temps qu'une forte tra- montane se lève, mais le 5 il retombe par le vent du sud, et puis se remet à remonter peu à peu par le beau temps. 12 et 13. Forts vents du sud et sud-est. Chute marquée du bi- filaire par le vent du Levant; il se remet, et le vent du nord reprend. 18 et 19. Journées peu favorables pour l'observation de l'éclipsé ; elles sont troublées par des mouvements météorologi- ques et magnétiques, le bifdaire est dans une grande agitation tous ces jours jusqu'au '25. Août. G et 7. Forte perturbation. Le temps, qui est régulier depuis quelques jours, se gâte. Le baromètre oscille étrange- ment le 7. Orages et pluies. Le vent du sud domine. 12 et 13 Nouvelle perturbation remarquable avec du vent souf- flant fortement dans toutes les directions et principa- lement de l'est. Le 14, orage et bourrasque. 16 et 17, Journées de perturbations barométriques et magné- tiques. 18 et 19. Suit une série d'autres jours tranquilles et réguliers, sauf quelques ondes longues dans la moyenne corres- pondant au beau temps. Septembre. 6, 7 et 8. Forte perturbation accompagnée d'un fort vent du sud, pluie et bourrasque. 12. Jours d'un horrible sirocco. Le vertical fait à peine sa variation diurne ; le bifilaire la fait exagérée en -f. 16 à 18. Nouveaux jours de sirocco semblables, perturbation plus forte que la précédente, mais avec les mêmes ca- ractères. Vent du sud dominant ; temps et instru- ments agités jusqu'au 21. MÉTÉOROLOGIQUES ET MAGNÉTIQUES. 135 26. Orage, très-petile variation diurne du veilical el très- forte du bifdaire. Octobre. 1 à 6. Vent du sud le l*"'; la moyenne du bifdaire commence à s'abaisser avec irrégularité. Le 3, il remonte au re- tour du vent du nord, jusqu'au 6 ; le vertical suit une correspondante. 9 à 10. Bourrasque avec tourbillon. Onde des instruments et irrégularité du bifdaire. 12 et 13. Autre bourrasque suivant la même marche. Lorsque le baromètre s'élève, le bifdaire fait dans l'après-midi une grande course en — . 16 à 27. Journées très-régulières quant à l'état météorologique et magnétique. Seulement, le 22, une petite inflexion dans la moyenne pendant que le vent est un peu irré- gulier. Le bifdaire a une période simple, ce qui est digne de remarque. 28 à 31. Après ces jours réguliers, le bifdaire tombe, il est in- quiet el descend beaucoup le 30 (de — 8 div.). Le vent qui est fort devient irréguber et le vent du nord devient dominant, au lieu d'un vent du sud-ouest mo- , déré. Cbez nous le temps est beau, mais ce sont là des signes qu'il se gâte ailleurs, et, en effet, les bourras- ques commencent bientôt. Novembre. l,2,3eti. Bourrasque de vent nord-est. Le 3, nouvel abaisse- ment du bifdaire accompagné de la chute du baromètre et d'un vent fort. 7. Bourrasque de vent nord-est avec pluie. Le bifdaire monte, mais avec peu de régularité, de 10 div. au- dessus de la moyenne; il souffle une forte tramontane de 30 milles à l'heure. Quand elle est finie, le bifdaire descend de 5 div. le 9. 10. Une nouvelle élévation se manifeste pendant que la 136 PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES. tramontane fraîchit; puis le bifilaire retombe pendant le vent du sud et le calme du 1 1 au 17. 18. Perturbation en moins, pendant que le vent sud souffle et que le baromètre est bas. Le bifilaire se relève avec le baromètre quand vient la tramontane. 25. Le baromètre et le bifilaire tombent. Bourrasque du vent sud jusqu'au 27. 28. Chaleur très-forte pour cette saison (19°). Bifilaire agité. iS.-B. — La variation diurne de température des instruments est toujours très-petite, et n'atteint pas 1" Farheneit, même en été. La salle est surveillée avec soin sous ce rapport. On a reconnu qu'un degré de variation dans le thermomètre, produit sur les deux instruments une variation inférieure à une division de l'é- chelle, soit de 0, div. 8. Du reste, les mouvements dûs à la sim- ple température intérieure, sont très-souvent en sens opposé aux variations qui ont effectivement lieu. Il était nécessaire de le dire pour que l'on ne pût pas supposer que la température ait eu une influence sur les aimants. Pour plus de détails sur ce point, voyez les Memorie dell'oss, del Coll. Rom., pour 1839, déjà cités. SUR LA DURÉE DE L'ÉTINCELLE QUI ACCOMPAGNE LA DÉCHARGE D'UN CONDUCTEUR ' PAR M. P.-L. RIJKE, Professeur de Physique à l'Uiiiversile de Leyde. 1. — Lorsque la décharge d'une bouteille de Leyde se fait par les procédés ordinaires, l'étincelle qu'on obtient peut être considérée comme instantanée, du moins sa durée est si courte qu'il n'a pas été possible jusqu'ici de la déterminer, même approximativement. Il n'en est plus de même quand la décharge doit par- courir un corps qui offre une résistance considérable, par exemple un fil de cuivre dun demi-mille anglais de lon- gueur. En effet, M. Whealstone a trouvé ^ que les étin- celles qu'il obtenait en employant un fil de cuivre ayant 7,5 de pouce de diamètre et un demi-mille de longueur, avaient une durée d'environ '/î4ooo ^^ seconde. 2. — Si M. Wheatslone l'avait publié isolément, ce ré- sultat aurait probablement paru comporter une explica- tion fort simple. On aurait pensé sans doute qu'il suffit d'admettre que l'électricité met à parcourir ce fil précisé- 1 Communiqué par l'auteur. - An accuunt.... Récit de quelques expériences destinées à mesurer la vitesse de l'électricité et la durée de la lumière élec- trique. Phil. Trans. 1854, et Archives de l'électricilé, t. II, p. 57. Archives. T. XI. — Juin 1861 . 10 138 SUR LA DURÉE ment le même espace de temps, c'est-à-dire V04000 de se- conde. Pourtant cette explication aurait été pour le moins incomplète, car les mêmes expériences de M. \Vheat- stone prouvent que pour franchir cet espace, l'électricité n'employait certainement pas au delà de V 1152000 ^^ se- conde. Aussi M. Wheatstone a-t-il pensé que, pour se rendre compte de l'ensemble de ses expériences, il fallait recourir à une hypothèse nouvelle, et il propose d'ad- mettre que le diamètre du fil n'était pas assez grand pour permettre à la charge de la bouteille de le tra- verser autrement que d'une manière successive. 3. — Il m'a paru, après mûre réflexion, que les résul- tats obtenus par l'illustre physicien anglais, trouvaient une explication bien simple dans des faits connus, et qu'il n'était nullement besoin d'avoir recours à une hypo- thèse en faveur de laquelle il serait bien difficile de citer une seule observation directe. On va voir qu'il est en effet facile de démontrer a priori la proposition sui- vante : L'espace de temps que l'électricité met à parcourir un Conducteur est beaucoup plus court que celui qu'exige la décharge de ce même conducteur. Soit A B (fig. 1) un conducteur isolé, d'une longueur telle C A B Fi(j. 1. D r que l'électricité mette un temps appréciable à le parcourir, t secondes par exemple. Soit C D un autre conducteur beaucoup plus court, placé dans le prolongement du pre- mier. Les extrémités A et C de ces deux conducteurs sont séparées par une distance de quelques millimètres, tandis DE l'Étincelle. 139 que l'autre extrémité D du second conducteur est en communication avec le sol. Supposons maintenant qu'à un instant donné, on com- munique à l'extrémité B du conducteur A B une certaine quantité d'électricité. Au bout de t secondes, cette élec- tricité se sera répandue sur toute la surface du conduc- teur. Au même instant, si, comme nous le supposons, la tension est suffisante, une décharge lumineuse commen- . cera à se produire entre A et G. Nous disons commencera à se produire, et conséquemment nous admettons que la décharge aura une certaine durée. En effet, pour que le conducteur se déchargeât instantanément, il faudrait que tout le fluide fût accumulé en A. Or, il n'en est pas ainsi : au moment où la décharge commence, toute la surface du conducteur est recouverte d'électricité, bien qu'iné- galement. Maintenant il est facile de voir que l'électricité qui, à l'instant que nous considérons, se trouve en B par exemple, n'atteindra l'extrémité opposée que t secon- des plus tard. Il y a plus, si, comme quelques physiciens l'admettent, la vitesse de propagation de l'électricité diminue avec sa densité,, cette électricité aura besoin de plus de t secondes pour arriver en A. Mais, et voilà le point essentiel à considérer, t secondes après le com- mencement de la décharge, toute l'électricité de B ne sera pas parvenue en A ; une partie seulement y sera ar- rivée, et une autre partie sera restée en place. De cette électricité restée en B, une partie arrivera en A, mais plus tard, 2 t secondes après le commencement de l'ex- périence. Il est évident que du nouveau reste en B, une partie atteindra A, 3 / secondes après le commencement de l'expérience, et ainsi de suite. Le raisonnement précédent prouve que, pendant toute UO SUR LA DURÉE Ja durée de la décharge, il arrivera à des intervalles de - temps égaux à t secondes, de l'électricité de B en A; mais il est clair qu'il en sera de même de l'électricité qui, au commencement de la décharge, se trouvait sur les parties intermédiaires du conducteur, seulement les intervalles de temps seront plus courts, et d'autant plus courts que la partie qu'on considère est plus rapprochée de l'extré- . mité A. Il est donc évident qu'on aura un courant continu de fluide électrique vers cette extrémité, et que, partant, la décharge sera également continue. Il va sans dire que le passage de l'électricité de A en C s'arrêtera dès que la tension de l'électricité en A sera descendue au-dessous d'une certaine limite ; mais, d'un autre côté, il ne faut pas perdre de vue que, pour que la décharge persiste, il n'est pas besoin d'une tension aussi considérable que celle qui a déterminé la décharge '. Une fois que l'élec- tricité a commencé de passer sous forme disruptive de A en C, il se produit dans les couches d'air qu'elle fran- chit une expansion qui suffit complètement pour rendre compte de la facilité avec laquelle ces mêmes couches se laissent ensuite traverser par de l'électricité d'une plus faible tension. 4. — Il est évident cependant que cette expansion dépen- dra de la quantité d'électricité qui, dans un temps donné, franchit l'espace A C. Par conséquent, si l'expérience se fait dans des conditions telles que, toutes choses étant égales d'ailleurs, une quantité moindre de fluide électri- que passe dans un temps donné de A en C, l'expansion de l'air n'étant plus aussi forte, la décharge devra s'ar- ^ Voyez P»iE?s. Die Lehre der Feibungn-Elektiicitœt, vol. II, §636. DE l'Étincelle. 141 rêler plus tôt. Mais si la décharge s'arrête plus tôt, il s'ensuit qu'on doit obtenir un résidu plus considérable. Or, cette conséquence de la théorie est facile à vérifier. 5. — Voici comment l'expérience a été disposée : Fig. 2. B En B (fig. 2) se trouve une sphère métallique isolée ayant environ 0"", 31 de diamètre. Au moyen de fils mé- talliques cette sphère est reliée, d'une part, à un sinus- électromèlre ' ; d'autre part à l'appareil C, auquel M. Riess a donné le nom ù'Entlackmgs- Apparat"^. Cet appareil se compose d'une tige métallique mobile g h, tournant en h autour d'un axe horizontal. La partie inférieure de cette tige est munie d'un rochet, de façon qu'au moyen d'un cliquet, que l'on fait jouer en tirant le cordon de soie a b, on peut toujours amener le bouton g à une distance déterminée de la sphère métallique f. Cette sphère, ainsi que la tige mobile, ont des tiges en verre pour supports. ^ Voyez Ann. dePogg., tome CVI, p. 458. 2 Riess. Die Lehre der Reibungs-Elektricitœt, vol. I, 365. 142 DE LA DURÉE Un fil raétallique fait communiquer la sphère /"avec l'une des branches d'un excitateur universel D. L'autre branche est reliée par un fil métallique à l'un des boutons d'un micromètre à étincelles E, dont le second bouton est en communication avec le sol. Entre les branches de l'excita- teur se plaçaient les corps dont on désirait étudier l'action qu'ils exerçaient sur le résidu. Je me suis borné à compa- rer l'action exercée par un fil de laiton, à celle qu'exerçait un cordon de chanvre imbibé d'eau. Tous les deux avaient O"", 3 de longueur. Le diamètre du fil de laiton était de 0°"", 8, celui du cordon de chanvre de 2""". La sphère B recevait à chaque expérience la même charge qu'on me- surait à l'électromètre. On n'avait ensuite qu'à faire jouer, au moyen du cordon de soie a h, le cliquet qui rete- nait la tige g h, pour que le bouton g, en venant s'abat- tre sur la sphère f, établît une communication métallique entre les appareils A, B, C, D et E. La charge était tou- jours telle qu'au même moment une étincelle éclatait entre les boutons du micromètre à étincelles. L'électro- mètre donnait la valeur du résidu. Les résultats que j'ai obtenus sont consignés dans le tableau suivant. La valeur du résidu est désignée par R, celle de la charge par L. Distance entre les bou- lons du micromètre. 0""",82 » » Indication des corps placés entre les brancbes de l'excilatcur. Cordon de chanvre. Fil de laiton Cordon de chanvre. Cordon de chanvre. Fil de laiton Cordon de chanvre. Déviation de l'aiguille aimantée. Avant la rié- l'harse. 52" -20' 64" 2(i' Après la dé- charge. 5" 18' 3" 18 4» 42' 7" 7' 3" 56' 6" 56' Valeur de R 0,117 0,073 0 103 0,137 0,17G 0,134 DE l'Étincelle. U3 L'on voit qu'effectivement le résidu était plus considé- rable quand le corps parcouru par la décharge offrait une plus grande résistance. 6. — II se pourrait que la théorie que je viens d'ex- poser n'obtînt pas de prime abord l'assentiment de tout le monde ; j'espère toutefois que les physiciens qui hésite- raient à l'admettre verront disparaître leurs doutes en considérant le cas suivant : Fig. 3. B Soit A B (fig. 3) un cylindre creux fermé à l'extrémité B, et muni à l'autre extrémité d'une soupape A s'ouvrant du dedans en dehors. Près de l'extrémité B se trouve une coulisse C, dans laquelle est pratiquée une large ouver- ture 0. Admettons qu'on ait fait le vide dans la partie anté- rieure A G du cylindre, tandis que la partie postérieure C B renferme de l'air fortement comprimé ; et mainte- nant poussons vivement la coulisse de haut en bas, de manière que l'ouverture 0 vienne correspondre à l'axe du cylindre. Il est évident que, dans ce cas, l'air qui se trouvait renfermé dans l'espace C B ira se répandre dans la partie antérieure du cylindre, qu'arrivé en A il ouvrira la soupape, si sa tension est suffisante, et qu'ensuite il commencera à s'écouler. S'il a fallu à l'air t secondes pour arriver jusqu'en A, l'écoulement commencera néces- sairement / secondes après que la coulisse a été mise en mouvement; mais personne ne prétendra que l'écou- 1M DE LA DURÉE DE L'ÉTINCELLE. lement cessera au bout de t secondes. En effet, il suffira de répéter mutatis mutandis les raisonnements du para- graphe 3 pour voir que l'écoulement devra forcément durer plus de t secondes. Leyde, 6 avril 186i. BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. 7. — HouzEAu ; Variabilité normale des propriétés de l'air ATiMOSPHÉRiQUE ^ , (Comptes rendus de V Académie des Sciences t. LU, p 809,2^2 avril 1861). Les ravages occasionnés par certaines épidémies et les affec- tions qui semblent être le privilège de quelques localités ont depuis longtemps fait supposer que l'air pouvait dans certains cas servir de véhicule à des principes insalubres et acquérir ainsi momentanément, et à des époques éloignées, des propriétés malfaisantes qu'on ne lui reconnaît pas à l'état ordinaire. Les faits que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Acadé- mie, montrent que cette mobilité dans les propriétés de l'air que les hommes respirent est bien plus fréquente qu'on ne se l'ima- gine, et qu'au lieu d'être une exception, elle représente, pour ainsi dire, le caractère normal de l'atmosphère. Ainsi, quand on expose, le même jour et à la même heure, au contact de l'air, mais à l'abri du soleil et de la pluie, des papiers de tournesol bleu sensible de même dimension, on observe en gé- ' Le travail de M. Houzeau dont nous publions l'extrait tel qu'il l'a communiqué à l'Académie des Sciences nous paraît confirmer et étendre la partie des observations déjà faites par M. Schœnbein sur l'in- fluence, au point de vue sanitaii'e, de la présence de l'ozone dans l'at- mos])hère. Celte présence est bien plus générale et bien plus fréquente qu'on ne le pense communément. Nous ne serions pas étonné, d'après qu':'lques observations que nous avons eu l'occasion de faire acciden- tellement qu'on la constatât dans l'eau de certains puits, et dans certaines émanations du terrain. C'est un sujet intéressant sur lequel nous attirons l'attention des observateurs. [A. de la R.) 146 BULLETIN SCIENTIFIQUE. néral que ces papiers se sont complètement décolorés apiès trois ou quatre jours d'exposition dans l'air de la campagne, tandis qu'ils n'ont subi, pendant le même temps, aucune décoloration ou qu'une décoloration très-imparfaite par l'air de la ville (ob- servations faites comparativement le 8 août 1856 à Paris et à Montmorency, et le 3 seplembi'e 18'57 à Paris et à Nanteau, près Nemours). Les mêmes effets se reproduisent quand on opère dans deux stations situées sensiblement sur la même ligne horizontale et distantes l'une de l'autre d'un ou de deux kilo- mètres seulement. Cette curieuse réaction chimique se remarque, pour ainsi dire, à tous les instants de l'année , aussi bien en été qu'en hiver, mais elle acquiert surtout son intensité quand l'atmosphère est violemment agitée , comme à l'époque des tempêtes, à l'ap- proche d'un orage, dans la saison des giboulées. Elle est de na- ture, je crois, à fixer l'attention des agronomes et des physiolo- gistes, puisqu'elle montre que les plantes et les animaux doivent se trouver différemment impressionnés par l'air selon leur situa- tion. Cette variabilité dans les propriétés chimiques de l'atmosphère se trouve encore confirmée singulièrement par d'autres carac- tères. Si l'action décolorante de l'air est principalement moins intense dans les villes qu'en rase campagne, sa faculté de rougir d'une manière stable le tournesol bleu semble suivre une marche inverse. Les papiers bleus exposés à l'air libre et de manière à ne recevoir ni la pluie, ni la lumière solaire, prennent en effet bien plus prompteinent une teinte rouge persistante à la ville qu'à la campagne. En 1856, à Paris, comme d'Arcet l'a- vait remarqué à Londres il y a longtemps, ce phénomène était, pour ainsi dire, normal dans certaines rues qui avoisinenl le Con- servatoire des Arts et Métiers, et à Rouen on l'observe encore dans les quartiers les plus éloignés des usines, ceux qui sont le plus près des coteaux couverts de verdure en été. Il est vrai que les vents dominants viennent de la ville et qu'ils peuvent ainsi se PHYSIQUE. 14-7 charger des produits de la combustion des foyers. Les papiers ainsi rougis conservent leurs teintes quand on les soumet au vide de la machine pneumatique ou quand on les chauffe à 100 degrés dans un tube. Ordinairement l'action de l'a- cide aérien se manifeste sur le réactif coloré quarante-huit heures après l'exposition à l'air libre. Ce sont les bords du pa- pier qui commencent à rougir, et au bout du troisième, du qua- trième ou du cinquième jour, la substitution du rouge au bleu est complète. Le plus souvent, lorsque le phénomène de décolo- ration signalé plus haut s'observe sur les papiers exposés dans la ville, il est précédé par la coloration rouge du réactif, ce qui m'a paru être rarement le cas pour les expériences faites à la campagne. Ces différences dans les propriétés de l'air atmosphérique étudié au même moment et dans un rayon assez restreint sont encore prouvées et rendues plus sensibles par un autre réactif, le papier de tournesol rouge-vineux stable ei mi-ioduré. C'est le cas le plus général de voir un semblable papier bleuir fortement en douze ou vingt-quatre heures, quelquefois même en six heures, dans sa partie imprégnée d'iodure de potassium neutre, lors- qu'il est exposé à la campagne, et ne pas éprouver d'altéra- tion ou ne pas bleuir dans le même temps, souvent même pen- dant un temps beaucoup plus long, par l'air tel qu'il circule li- brement dans la ville à une distance d'environ un kilomètre de |a station champêtre (II juillet 1858, 6 juin 1860, Rouen et ses environs). A plus forte raison le phénomène est-il moins surpre- nant quand il apparaît dans des localités beaucoup plus éloignées et situées à des hauteurs différentes, comme Paris et les villages de Laqueue en Brie, et de Nanteau près de Nemours (3 septem- bre 1837) ; et comme Rouen et Florence en Italie, d'après les ob- servations que MM. Carina et Silvestri ont eu l'extrême obli- geance de faire avec mes papiers (20, 21, 29 décembre 1860). Bien plus, on constate fréquemment que celte différence d'action de l'air sur les mêmes réactifs est perceptible lorsque les pa- 148 BULLETIN SCIENTIFIQUE. piers se trouvent distants l'un de l'autre seulement de 6 mètres sur la même ligne horizontale , mais séparés entre eux par une maison construite au milieu d'une prairie sans arbres. Ainsi, il n'est pas rare de constater sur le tournesol mi-ioduré placé au nord, une coloration bleue beaucoup plus intense que celle qu'a prise pendant le même temps le réactif disposé au midi du même bâtiment et à la même hauteur. Le contraire n'a lieu qu'exceptionnellement, du moins dans ce lieu d'observation. Les mêmes effets se produisent encore quand on expérimente aux extrémités d'une même verticale. A Rouen, le tournesol bleu se décolore d'une manière plus complète et le tournesol mi- ioduré bleuit bien plus fortement en douze heures, au sommet de la cathédrale qu'à 6 mètres de sa base, etc. 8. — F. Fessel ; Sur la sensibilité de l'oreille humaine rouR JUGER DES SONS MUSICAUX. (Philosophicd Magazine, dé- cembre 1860. ) Le Conservatoire de musique de Cologne, ayant décidé ré- cemment d'adopter comme étalon le nouveau diapason parisien, a bien voulu mettre à ma disposition le diapason qu'il s'était pro- curé dans ce but à Paris. En réglant un diapason sur celui qui doit servir d'étalon, je suis constamment la méthode de Scheibler, la seule, à mon avis, qui ne présente aucune chance d'erreurs. Il est d'usage, comme chacun sait, de commencer par accorder un diapason d'après l'o- reille, avant que de comparer ses vibrations avec celles d'une pendule à secondes. N'ayant pas sous la main ma pendule à se- condes, je dus essayer d'achever de régler mon diapason par l'oreille seule. Il m'a été impossible d'y parvenir , et après un examen attentif de toutes les circonstances accessoires, voici le résultat singulier auquel je suis arrivé. — Je remarquai d'abord qu'un diapason que j'avais réglé en le rapprochant de mon oreille PHYSIQUE. 149 droite, tandis que le diapason servant d'étalon avait été appli- qué à mon oreille gauche, faisait une vibration de trop pendant plusieurs secondes consécutives par rapport à l'étalon. Ce naOme diapason, lorsque je cherchais à le régler en le rapprochant de mon oreille gauche, l'étalon étant alors appliqué à l'oreille droite vibrait, au contraire, moins rapidement que le diapason qui ser- vait d'étalon. J'ai dû naturellement en conclure que j'entendais les notes musicales un peu plus aiguës de l'oreille droite que de l'oreille gauche. Dès lors, j'ai causé de ce sujet avec un grand nombre de personnes qui s'occupent de musique, et je n'en ai pas encore trouvé une seule dont les deux oreilles appréciassent la même note précisément de la même manière. Une expérience très- simple, jointe à un peu d'habitude, me permet de distinguer chez une personne quelconque celle des deux oreilles pour la- quelle une même note paraît plus haute qu'elle ne paraît à l'autre. La personne en question doit tenir deux diapasons par- faitement bien réglés ensemble, l'un dans sa main droite et l'autre dans sa main gauche. Après les avoir mis simultané- ment en vibration, elle doit les porter successivement, l'un à son oreille droite et l'autre à son oreille gauche. Je me place de fa- çon que mon oreille droite se trouve à égale distance de cha- cune de ses deux oreilles, détournant mon oreille gauche que je recouvre légèrement de ma main. Dans cette position, quoique je ne perçoive les sons qu'avec une seule oreille, et que les deux diapasons soient réglés de manière à donner le même ton, l'un cependant me paraît rendre un son plus aigu que l'autre. Le diapason qui me paraît donner le ton le plus haut est toujours le diapason qui a été appliqué à celle des oreilles de la personne soumise à l'épreuve pour laquelle les sons perçus sont plus ai- gus. En changeant de main les diapazons, le môme phénomène continue à se présenter, soit pour la personne soumise à l'é- preuve, soit pour celle qui écoute. D'après les essais que j'ai faits jusqu'à ce jour, j'ai pu constater que la plupart des habitants de 150 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Cologne entendent plus haut de l'oreille droite que de l'oreille gauche. Il résulte évidemment de ce qui précède que la différence dans la manière d'entendre de chacune des deux oreilles ne tient pas à une cause psychologique, mais uniquement à un effet physique. Voici l'explication qui me paraît la plus vraisemblable : Le canal externe de l'oreille est probablement mis en vibration, à la façon d'un cornet acoustique, par les sons qui viennent le frapper, et, c'est cet état de vibration qui modifie plus ou moins, suivant la conformation de chaque individu, la note que rend le son lorsqu'il pénètre dans l'intérieur de l'orieille. L'hypothèse d'après laquelle les ondes sonores, avant de frapper le tympan, auraient à passer à travers une pellicule mince qui le recouvre, me paraît moins probable : en effet, une pellicule pareille devant naturellement varier d'une époque à une autre, le phénomène ne resterait plus constant, mais éprouverait à chaque modifica- tion de la pellicule une variation conforme. 9. — Prof. Brighenti; Mémoire sur le courant littoral DE l'adriatique. — Bologuo, 4859. Le courant littoral de l'Adriatique est l'un des sujets qui ont excité le plus de discussions parmi les ingénieurs italiens. Il fut mis en avant et appuyé d'observations intéressantes sur la for- mation des bancs dans les lagunes vénitiennes par Monlanari, dont les théories furent adoptées par Manfredi, Zanotli, Tadini et tous les hydrographes de l'Italie et de la France. Monlanari al- liibuait la forme de la côte et des bouches fluviales à un faible courant littoral de 5 à 6 centimètres de vitesse par seconde, di- rigé du nord au sud dans la partie nord-ouest de cette mer. Dès 1854, M. Brighenti insista au contraire pour ne reconnaître d'autre agent dans la disposition des embouchures fluviales que la direction des vagues et des lames de fond dans les tempêtes. Le mouvement progressif du rivage est évalué de 60 à 70 mè- PHYSIQUE. 451 très par an à l'embouchure du Pô, dont les rives diguées obligent le limon à se déposer dans la mer, de 40 mètres par an à l'em- bouchure du Pô-Vecchio , appelé aussi Primaro-Reno; de 3 mè- tres sur la côte du Delta en général; d'un mètre seulement depuis Ravenne à Rimini, et de 20 à 50 centimètres de Rimini à Sini- gaglia. Les côtes de la Romagne , jusqu'à Ancône , reçoivent une foule de torrents dont le lit est rarement digue. Leurs embou- chures, armées de jetées ou désarmées, s'infléchissent ordinaire- ment à gauche , par la même raison, pense M. Rrighenti, que les tempêtes les plus fréquentes viennent de la direction oppo- sée. Ces embouchures, si elles sont armées de môles, ont la plage gauche moins saillante que la droite, n'importe le degré de lim- pidité de leurs eaux. Si, au contraire, elles sont désarmées, elles ont, à gauche de leur embouchure infléchie dans cette direction, des dépôts considérables de galets et de gravier sans mélange de sable à la surface, tandis qu'il se forme à droite de l'embouchure un éperon ou banc de sable fin où l'on ne rencontre aucun galet, même à la profondeur de 4 à 5 mètres. P. C. 10. — Lieutenant-colonel J.-D. Graham ; Existence d'une MARÉE LUNAIRE DANS LE LAC MiCHIGAN. Il y a longtemps que des variations de niveau dans les grands lacs du nord de l'Amérique avaient frappé les voyageurs, La Hontan, dès 1689, en avait remarqué dans le détroit qui joint le lac Michigan au lac Huron , et à l'embouchure de la rivière des Renards dans la Baie-Verte. Le capitaine Greenleaf Dearborn étant au Saut de Sainte-Marie à l'issue du lac Supérieur, y re- marqua des marées de 18 pouces. En 1817, le major Storrow plaça un bâton au bord de la Baie Verte, à 11 heures du matin , à 9 heures et demie du soir l'eau s'était élevée de 5 pouces. Le lendemain matin, à 8 heures, elle avait baissé de 7 pouces, et à 8 heures du soir elle avait remonté de 8 pouces. Toutefois la 152 BULLETIN SCIENTIFIQUE. périodicité du retour de ces oscillations et leur complication avec les vents ont laissé sur la nature de ce phénomène des doutes que les expériences récentes du colonel Graham doivent dissiper. Pendant six mois, du l^'janvier au 1"' juillet de 1859, des ob- servations ont été faites au limnimètre (tide-gauge) de Chicago, de demi-heure en demi-heure, de nuit comme de jour. Après élimination de celles que la violence des vents rendait peu con- cluantes, 8995 observations ont été admises. Elles ont déter- miné 29 phases successives de la hauteur du lac, toutes les demi-heures et même de 15 en 15 minutes, pendant la durée d'une marée, c'est-à-dire douze heures et demie. Les ob- servations les plus rapprochées étaient destinées à déterminer, avec toute l'exactitude possible, l'instant précis et la hauteur du flux et du reflux ; 8995 observations, employées à la détermina- tion de ces 29 phases, ont donc permis de déterminer chacune d'elles par une moyenne prise entre 533 observations. L'heure de la plus haute marée est de 30 minutes en retard sur le pas- sage de la lune au méridien, et son niveau est de 153 millièmes de pied, soit 1 pouce — . Les observations ont été faites tous les quarts d'heure, à l'époque des conjonctions et des oppo- sitions de la lune avec le soleil, pendant le jour qui les précédait et les deux jours qui les suivaient, pour obtenir, à chaque syzi- gie la marche de trois marées entre lesquelles il est possible de prendre une moyenne marée du printemps. La table ainsi dressée montre que cette marée suit d'une demi-heure le passage de la lune au méridien, mais qu'elle s'élève à 254 millièmes de pied au-dessus de la basse marée, soit 5 pouces — . P. G. CHIMIE. 153 CHIMIE. H.— Th. Andrews et P. -G. Tait; Sur les relations vo- Li'MÉTRiQUES DE l'ozone (D'après Textrail publié par M. Wurtz dans les Annales de chimie et de physique. Mai, 1861). MM. Andrews et Tail avaient conclu ^ de leurs premières ex- périences sur la densité de l'ozone, qu'elle était au moins quatre fois plus grande que celle de l'oxygène; mais, estimant que la méthode qu'ils avaient suivie ne comportait pas une suffisante exactitude, ils ont repris de nouvelles recherches sur ce sujet et sont arrivés à des résultais très-importants, bien qu'ils ne pa- raissent pas donner la solution du problème qu'ils cherchaient à résoudre. La méthode qu'ils ont suivie cette fois, consiste à faire passer pendant longtemps, soit -des étincelles électriques, soit les dé- charges obscures d'une forte machine électrique, dans un large tube de verre contenant de l'oxygène parfaitement pur et sec, et communiquant avec un tube capillaire recourbé renfermant de l'acide sulfurique monohydraté qui permet d'apprécier les chan- gements de volume que subit le gaz. Le tube réservoir est main- tenu à une température constante dans un grand calorimètre à eau ; un appareil tout semblable, mais renfermant seulement de l'air sec, est placé tout à côté et permet de faire les corrections dues à de légers changements de température ou de pression pen- dant la durée des expériences. Les réactifs dont on veut étudier l'influence sur l'ozone sont introduits d'avance dans l'appareil dans une ampoule de verre mince, que l'on brise par l'agitation au moment où l'on veut les faire agir. Voici le résumé de résultats obtenus dans ces expériences: Sous l'influence des décharges obscures, l'oxygène se con- tracte rapidement d'abord, puis lentement jusqu'à une certaine 1 Yoyez Archives, 1858; I, 81. Archives. T. XI —Juin 1861. 11 454 BULLETIN SCIENTIFIQUE. limite. La contraclion n'a jamais dépassé V12 ^^ volume primitif. Si à ce moment on fait passer des étincelles, le gaz se dilate et regagne ainsi environ les ^/g du volume qu'il avait perdu. Sous l'influence des étincelles électriques, l'oxygène se con- tracte aussi, mais moins que par les décharges obscures; il ac- quiert ainsi le même volume que dans le cas où il s'est contracté d'abord par les décharges obscures, puis dilaté par les étincelles. Une température de 270" rétablit toujours le volume primitif du gaz oxygène en faisant disparaître les réactions de l'ozone. Lorsque l'oxygène a été contracté et ozonisé par les décharges obscures, si l'on agite dans l'appareil du mercure ou de l'argent, toute réaction d'ozone disparaît bientôt ; mais, non-seulement cette absorption de l'ozone n'est pas accompagnée d'une diminu- tion de volume, mais au contraire le gaz se dilate peu à peu jus- qu'à regagner des ^/g aux ^/g du volume dont il s'était contracté. Si l'on emploie de l'iode au lieu de ces métaux, l'ozone dispa- raît également et l'on observe une diminution de volume qui ne dépasse pas V50 de celle qui avait accompagné la formation de l'ozone par les décharges. Dans une autre série d'expériences on a employé une dissolu- lion d'iodure de potassium Après avoir déterminé une forte con- traction de l'oxygène par des décharges obscures, on brisait par l'agitation l'ampoule de verre contenant cette dissolution ; il en résultait une expansion due à la tension de vapeur de cette disso- lution. La même expérience était faite simultanément dans l'ap- pareil servant de témoin, et la différence des résultats indiquait la diminution de volume due à l'absorption de l'ozone par l'iodure de potassium. Cette diminution a toujours été très-faible; en moyenne environ '/46 de la contraction qu'avait subi l'oxygène sous l'influence des décharges obscures ^ »•= 1 L'examen du tableau numérique de cette série d'expériences con- duit à une remarque sur un f.iit, qu'on ne s'explique pas très-bien. C'est que la contraction de l'oxygène par les décharges obscures a été sensiblement égale k l'expansion produite par la rupture de l'ampoule CHIMIE. 155 Quelques expériences ont été faites aussi sur l'ozone contenu dans l'oxygène préparé par l'éleclrolyse de l'eau ; leur résultat a été qu'il ne possède pas un volume appréciable. Quelques autres gaz ont été également soumis à l'action des étincelles ou des décharges obscures. L'hydrogène et l'azote ne donnent lieu dans ce cas à aucun changement de volume. L'oxyde de carbone, l'acide 'carbonique, le cyanogène, le proloxide et le bioxyde d'azote se décomposent. Il ne semble pas qu'il y ait rien de nouveau dans ces faits. Les résultats obtenus par MM. Andrews et Tait sont certaine- ment extrêmement curieux et prouvent qu'il y a encore là une question bien mystérieuse à éclaircir. Mais je ne puis admettre les conclusions vers lesquelles ils semblent incliner. Ils remarquent d'abord que ces résultats semblent bien difficiles à concilier avec l'idée que l'ozone soit une modification allotro- pique de l'oxygène, et qu'ils ramènent au contraire à l'hypothèse que l'oxygène serait un corps composé. Je ne vois pas comment cette supposition rendrait mieux compte des lésultats obtenus. En effet, il faudrait admettre que 1 oxygène serait décomposé par l'étincelle électrique en éléments gazeux occupant à l'état de liberté un volume moindre que dans leur combinaison, ce qui paraît contraire à toute analogie. Je ne puis trouver mieux justifiée l'autre conclusion, savoir que si l'ozone est une modification allotropique de l'oxigène, c'est un gaz d'une densité inouïe, au moins cinquante fois supérieure à celle de l'oxygène. On pourrait tout aussi bien conclure de l'action des métaux sur l'ozone que c'est un corps occupant un volume négatif. Il paraît évident en réunissant les expériences et le dégagement de la vapeur d'eau à une température de 11 à 12 degrés. Or, à cette température, la tension de la vapeur correspond à peu près à un centimètre de mercure Ainsi la contraction n'avait guèie élé que de ','73 du volume de Toxygène. tandis que, suivant les auteurs, elle peut attendre '/la- On ne voit pas pourquoi ces essais n'ont pas été faits sur un gaz beaucoup plus ctiargé d'ozone. CM 156 BULLETIN SCIENTIFIQUE. relatives à l'action des métaux et à celle de l'iode ou de l'iodure de potassium , qu'au moment de l'absorption de l'ozone deux causes agissent en sens contraire; l'une, tendant à produire une expansion, l'emporte dans le cas des métaux ; l'autre, détermi- nant une contraction, surpasse légèrement la première dans le cas de l'iode. Tant que l'on ne connaîtra aucun moyen de déter- miner quel était le volume de l'ozone mélangé avec l'oxygène avant l'absorption, il sera impossible de tirer de ces expériences aucune conclusion relative à la densité de l'ozone. En résumé, il me semble que les résultats obtenus par MM. An- drews et Tait pourraient s'expliquer ainsi : l'ozone est une mo- dification allotropique de l'oxygène, dont la densité supérieure à celle de ce gaz est encore complètement inconnue. De même que le contact du phosphore détermine une transformation de l'oxygène ordinaire en ozone, de même la présence des métaux, de l'iode, de l'iodure de potassium et généralement des agents destructeurs de l'ozone, détermine la transformation inverse de l'ozone en oxygène ordinaire, mais en même temps ils se combi- nent avec une portion de cet élément, en sorte qu'ils ne font reparaître qu'une partie du volume gazeux primitif. Le rapport entre la quantité d'ozone qui entre en combinaison et celle qui est ramenée à l'état d'oxygène, paraît varier pour diverses classes de substances ; il est plus grand pour l'iode que pour les métaux (argent et mercure). Il serait curieux de répéter ces expériences en faisant davan- tage varier les réactifs absorbants. Peut-être en trouverait-on qui détermineraient une contraction plus considérable que l'iode. Du reste, cette manière d'interpréter ces faits n'a point échappé aux auteurs ; ils l'ont formellement indiquée , mais pour déclarer qu'ils la considèrent comme peu probable, parce qu'il faudrait supposer que, lors de l'action de l'iode sur l'ozone, le volume de l'oxygène régénéré compenserait presque exactement celui de l'ozone qui disparaît. Je ne vois pas pourquoi, dans une réaction qui est peut-être soumise à la loi des proportions définies, le rapport de 1 ; 1 serait plus improbable que tout autre. G. M. CHIMIE. 157 12. — H.-E. RoscoE : Sur la composition des acides hydra- tés A POINT d'ébullition CONSTANT (Qualerhj Journal of Ihe Chemical Society, 1861). De nombreuses expériences ont fait admettre depuis longtemps que les acides hydratés sont amenés, par une ébullition suffi- samment prolongée, à un état de composition invariable, que l'on soit parti d'un acide très-concentré ou très-étendu d'eau. Mais on a admis aussi généralement que celte composition in- variable correspondait pour chaque acide à un composé défini. C'est ce second fait sur lequel M. Roscoe a conçu des doutes, et ses nombreuses expériences prouvent de la manière la plus irré- cusable qu'il est complètement erroné. En efîet, non-seulement ses analyses montrent que la proportion d'eau contenue dans un acide qui a subi une ébullition prolongée, ne correspond pas en général à une formule simple, mais elles établissent surtout que cette proportion varie avec les conditions de pression et de tem- pérature sous lesquelles la distillation a eu lieu, ce qui prouve bien l'impossibilité d'arriver ainsi à des composés définis. Voici le résumé des résultats auxquels il est parvenu pour les principaux acides. Acide azotique. L'acide soumis à une ébullition prolongée à la pression ordinaire (température d'ébullition 120°, 5 G.) renferme 68 à 69 °/o d'acide réel (monohydraté). L'addition de platine régularisant l'ébullition, la richesse du produit devient exacte- ment de 68 "/a. La richesse du produit augmente quand l'ébullition a lieu sous une plus forte pression ; ainsi, elle est de 68,6 sous une pression de 1220 millimètres de mercure. Elle s'abaisse au contraire à 67,6 sous la pression de 150'"'", et à 66,7 pour une pression de 70mm environ, la température d'ébullition étant alors de 65 à 70°. On peut aussi atteindre des produits constants en faisant passer de l'air sec pendant un temps suffisamment long au travers de l'acide azotique. Mais leur richesse varie suivant la température. 158 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Elle est de 66,2 à 100», 64,5 à 60° et 64,0 à la température ordinaire (13° environ). L'acide azotique à 4 équiv. d'eau Az 0^ 4 H 0 renfermerait 70 °/o d'acide réel et l'acide à 5 équiv. d'eau en contiendrait 63,6. Tous les produits précédents sont donc compris entre ces deux hydrates. Acide sulfurique. Les expériences de M. Roscoe, parfaitement d'accord avec celles que j'ai publiées antérieurement i, prouvent qu'il est impossible d'amener par l'ébullilion cet acide à l'état de monohydrate. Que l'on parte d'un acide plus concentré ou plus étendu, on parvient à un acide qui renferme de 98,3 à 98,8 pour °/o d'acide monohydraté. Acide chlorhydrique. Suivant M. Bineau, cet acide est amené par une ébullilion prolongée à un état dans lequel il renferme 20,2 pour °/o d'acide réel et qu'il considère comme formant un hydrate défini H C 1 -|- 16 H 0. Des expériences déjà publiées -, de MM. Roscoe et Ditlmar, prouvent que le résultat obtenu par M. Bineau est exact, mais que cet hydrate ne constitue point un composé défini, car sa composition change avec la pression sous laquelle est faite la distillation. Voici quelques nombres extraits de ce travail indiquant la richesse en acide réel du produit cons- tant auquel on parvient par une distillation prolongée sous di- verses pressions exprimées en mètres de mercure : Pression. Richesse pour °/o 0™,1 22,9 0,5 21,1 0,76 20,24 1 19,7 1,5 19,0 2 18,5 2,5 18,0 ' Archives, 1853; XXII, 225. ' Journal of the Chemical Society, vol. XII p. 128. CHIMIE. 159 Par le passage prolongé d'un courant d'air sec, on amène éga- lement l'acide chlorhydrique à une composition constante pour chique température, mais dont la variation graduelle avec la température prouve qu'il ne se forme point ainsi de composé défini : Température. Richesse pour "/,. 0« 25.0 20 24,4- 40 25,8 60 25,0 80 22,0 100 20,7 Acide bromliydrique. La distillation sous la pression de 0™, 76 amène cet acide à renfermer constamment 47,8 pour °/o d'acide réel. Son point d'ébuUition est alors à 426° C. Ce résultai s'ac- corde assez bien avec celui qu'a obtenu M. Bineau, d'après lequel on obtiendrait ainsi l'hydrate défini H Br -]- 10 HO, contenant 47,38 pour "/o d'acide. Mais des expériences analogues à celles que nous avons indiquées pour l'acide chlorhydrique montrent que cette coïncidence n'est qu'accidentelle. En effet, lorsqu'on opère la distillation sous une pression de 1™,952, on obtient un produit bouillant à 155° C. et contenant 46,33 pour "/o d'acide. Par un courant d'air sec à 100" on arrive au contraire à un acide dont la richesse est de 49,35 pour "/o. Acide iodhijdrique. Suivant M. Bineau, on amènerait cet acide par l'ébullilion à un hydrate à 11 équiv. d'eau, contenant 56,39 pour °/o d'acide réel. D'après les expériences de M. Rescoe, le produit obtenu renferme 57 pour "/o d'acide, son point d'ébuUi- tion est à 127° C. sous la pression de 0'",774. En vaporisant cet acide dans un courant de gaz hydrogène sec, on obtient à la température ordinaire (15 à 19°) un produit con- tenant 59,5 à 60,5 pour °/o d'acide, et à une température de 100° un produit contenant 58,3 pour °/o. Ces variations montrent également qu'il n'y a là aucun hydrate défini. 160 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Acide fluorhijdriqiie. Cet acide, d'après M. Bineau, serait amené par l'ébullition à l'hydrate II F 1 -f 4 H 0, contenant 35,9 pour "/o d'acide réel. D'après les nombreuses expériences de M. Roscoe, le produit n'atteint pas une richesse aussi constante que celui qu'on obtient avec les acides précédents; elle varie de 36 à 38 pour °jo- Mais, par l'évaporation prolongée dans un air desséché par la chaux vive, la richesse s'abaisse à 32,4 pour "/o- Ainsi, il ne se forme pas plus de composé défini pour cet acide que pour les autres. C. M. 15. — VV. Crookes; Sur l'existence d'un élément nouveau APPARTENANT PROBABLEMENT AU GROUPE DU SOUFRE. (PhUo- sophical Magazine, avril 1861.) Ce fut en 1850 que M. Hoffmann mil à la disposition de l'auteur environ dix livres d'un dépôt sélénifère provenant de la fabrique d'acide sulfuiique de Tilkerode dans les montagnes du Hartz, dans le but d'en extraire le sélénium qu'il renfermait. Certains résidus de l'opération qui, d'après leur réaction, parais- saient renfermer du tellure, furent mis de côté à cette époque, et ce n'est que récemment, à l'occasion d'autres recherches en- treprises par M. Crookes, dans lesquelles le besoin de tellure s'est fait sentir, qu'il songea à extraire ce qu'il pouvait y avoir de ce métal dans le résidu en question. Sachant déjà que les spectres des vapeurs incandescentes du sélénium et du tel- lure ne présentaient iii l'un ni l'autre assez de lignes bien caractérisées pour les faire nettement reconnaître , ce ne fut qu'après avoir essayé inutilement d'un grand nombre d'autres moyens pour isoler le tellure, que l'auteur eut recours à la mé- thode d'analyse au moyen du spectre. Une portion du résidu ci- dessus ayant été introduite dans une flamme bleue de gaz, fournit d'abord des preuves incontestables de la présence du sélénium; mais à mesure que les bandes alternativement lumineuses et CHIMIE. 161 obscures qui accusent la présence de cet élément, devenaient; plus pâles, et que je m'attendais, dit l'auteur, à voir paraître les bandes, semblables sous quelques rapports , mais plus rappro- chées, qui caractérisent le tellure, je fus tout à coup frappé par l'apparition subite d'une ligne d'un vert brillant qui disparut aussitôt. L'apparence d'une ligne verte isolée dans cette por- tion du spectre étant chose tout à fait nouvelle pour moi, et sachant d'ailleurs que le nombre d'éléments qui pouvaient se trouver dans le résidu soumis à l'examen devait nécessaire- ment être limité, il y avait quelque intérêt, à déterminer au- quel d'entre eux était due la ligne verte dont je viens de parler. Or, de nombreuses expériences m'ont conduit à conclure qu'elle est due très-probablement (je n'ose pas encore affirmer le fait comme parfaitement certain) à la présence d'un élément nou- veau appartenanlau groupe du soufre. Celélément, que jusqu'ici je n'ai pu me procurer qu'en très- petite quantité, communique à la flamme, lorsqu'il est à l'état de pureté, une réaction tout aussi définie que la soude. La plus petite parcelle introduite dans la flamme de l'appareil du spectre, donne immédiatement lieu à l'apparition d'une ligne verte brillante, parfaitement dis- tincte et bien définie sur un fond noir, rivalisant presque en éclat avec la ligne Na. Sa durée cependant est très-passagère, grâce à l'extrême volatilité de cette substance, presque égale à celle du sélénium. L'introduction d'une parcelle dans la flamme, si elle a lieu subitement, ne montre la ligne verte que sous la forme d'un éclair brillant d'une fraction de seconde de durée ; mais si cette introduction a lieu graduellement, cette ligne reste visible pendant un temps passablement plus long. Les propriétés de cette nouvelle substance, soit en solution, soit à l'état solide, sont les suivantes, autant du moins que la très-petite quantité que j'ai pu me procurer, m'a permis de les constater : 1" elle se volatilise complètement au-dessous de la chaleur rouge, soit qu'elle soit sous forme d'élément, soit à l'état de combinaison, sauf cependant lorsqu'elle se trouve combinée 160 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Acide fluoi hydrique. Cet acide, d'après M. Bineau, serait amené par l'ébullition à l'hydrale H F 1 + 4 FI 0, contenant 35,9 pour °'o d'acide réel. D'après les nombreuses expériences de M. Roscoe, le produit n'atteint pas une richesse aussi constante que celui qu'on obtient avec les acides précédents ; elle varie de 36 à 38 pour "/o- Mais, par l'évapoi-ation prolongée dans un air desséché par la chaux vive, la richesse s'abaisse à 32,4 pour "/o. Ainsi, il ne se forme pas plus de composé défini pour cet acide que pour les autres. C. M. 13. — W. Crookes; Sur l'existence d'un élément nouveau APPARTENANT PROBABLEMENT AU GROUPE DU SOUFRE. (PhUo- sophical Magazine, avril 1861.) Ce fut en 1850 que M. Hoffmann mil à la disposition de l'auteur environ dix livres d'un dépôt sélénifère provenant de la fabrique d'acide sulfurique de Tilkerode dans les montagnes du Hartz, dans le but d'en extraire le sélénium qu'il renfermait. Certains résidus de l'opération qui, d'après leur réaction, parais- saient renfermer du tellure, furent mis de côté à cette époque, et ce n'est que récemment, à l'occasion d'autres recherches en- treprises par M. Crookes, dans lesquelles le besoin de tellure s'est fait sentir, qu'il songea à extraire ce qu'il pouvait y avoir de ce métal dans le résidu en question. Sachant déjà que les spectres des vapeurs incandescentes du sélénium et du tel- lure ne présentaient ni l'un ni l'autre assez de lignes bien caractérisées pour les faire nettement reconnaître , ce ne fut qu'après avoir essayé inutilement d'un grand nombre d'autres moyens pour isoler le tellure, que l'auteur eut recours à la mé- thode d'analyse au moyen du spectre. Une portion du résidu ci- dessus ayant été introduite dans une flamme bleue de gaz, fournit d'abord des preuves incontestables de la présence du sélénium; mais à mesure que les bandes alternativement lumineuses et CHIMIE. 161 obscures qui accusent la présence de cet élément, devenaient; plus pâles, et que je m'attendais, dit l'auteur, à voir paraître les bandes, semblables sous quelques rapports , mais plus rappro- chées, qui caractérisent le tellure, je fus tout à coup frappé par l'apparilion subite d'une ligne d'un vert brillant qui disparut aussitôt. L'apparence d'une ligne verte isolée dans cette por- tion du spectre étant chose tout à fait nouvelle pour moi, et sachant d'ailleurs que le nombre d'éléments qui pouvaient se trouver dans le résidu soumis à l'examen devait nécessaire- ment être limité, il y avait quelque intérêt, à déterminer au- quel d'entre eux était due la ligne verte dont je viens de parler. Or, de nombreuses expériences m'ont conduit à conclure qu'elle est due très-probablement (je n'ose pas encore affirmer le fait comme parfaitement certain) à la présence d'un élément nou- veau appartenantau groupe du soufre. Celélément, que jusqu'ici je n'ai pu me procurer qu'en très- petite quantité, communique à la flamme, lorsqu'il est à l'état de pureté, une réaction tout aussi définie que la soude. La plus petite parcelle introduite dans la flamme de l'appareil du spectre, donne immédiatement lieu à l'apparition d'une ligne verte brillante, parfaitement dis- tincte et bien définie sur un fond noir, rivalisant presque en éclat avec la ligne Na. Sa durée cependant est très-passagère, grâce à l'extrême volatilité de cette substance, presque égale à celle du sélénium. L'introduction d'une parcelle dans la flamme, si elle a lieu subitement, ne montre la ligne verte que sous la forme d'un éclair brillant d'une fraction de seconde de durée ; mais si cette introduction a lieu graduellement, cette ligne reste visible pendant un temps passablement plus long. Les propriétés de cette nouvelle substance, soit en solution, soit à l'état solide, sont les suivantes, autant du moins que la très-petite quantité que j'ai pu me procurer, m'a permis de les constater : i" elle se volatilise complètement au-dessous de la chaleur rouge, soit qu'elle soit sous forme d'élément, soit à l'état de combinaison, sauf cependant lorsqu'elle se trouve combinée 164 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nés personnes ont l'habitude de prendre fréquemment de l'arsenic en quantité suffisante pour causer chez nous la mort. L'auteur affirme avoir reçu 6 grammes d'une substance blanche, reconnue depuis pour être de l'acide arsénieux, qui lui a été envoyée par le professeur Gottlieb de Gratz, accompagnés d'un certificat du juge de district, affirmant que cette substance lui avait été remise par une femme qui a déclaré l'avoir vu manger en partie à un de ses ouvriers. Le cas le plus authentique et partant le plus intéressant de mangeurs d'arsenic, est celui qui est cité par le docteur Schaffer. Un homme robuste, âgé de 50 ans, a mangé, le 22 février 1860, en présence du docteur Knappe, d'Oberzeh- ring, un fragment d'acide arsénieux pesant quatre grains et demi, et le lendemain un second fragment du poids de cinq grains et demi. Son urine, examinée le même jour, indiquait la présence d'arsenic, et cependant le 24 février il s'en est allé parfaitement bien portant. II raconta au docteur Knappe qu'il avait 1 habitude de prendre à peu près cette quantité d'arsenic trois ou quatre fois par semaine. Le docteur Holler, de Hartberg, affirme que lui- même, ainsi que plusieurs de ses collègues, sont en relation avec environ quarante personnes qui mangent habituellement de l'ar- • senic, et le docteur Forcher, de Gratz, a fourni à fauteur une liste de onze personnes de son voisinage qui ont la même habi- tude. M. Roscoe a déposé dans les archives de la Société philo- sophique de iManchesler des copies certifiées exactes des rapports originaux qui lui avaient été envoyés de Styrie, et il conclut que dans ce pays, non-seulement l'arsenic abonde et est bien connu, mais qu'un assez grand nombre de personnes le mangent impu- nément en quantité plus que suffisante pour produire chez nous une mort presque immédiate. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 465 MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 15. — Alb. Muller; (Ueber einige anormale....) Sur les rap- ports ANORMAUX DES COUCHES DANS LE JURA BALOIS. (Verhaud- lungen der Naturforschenden (iesellschaft in Basel ; 2*^' par- tie, o-^^ cahier. 1859, p. 348.) On sait que la ciiaîne du Jura a été déjà minutieusement examinée par un grand nombre d'observateurs, et que plusieurs d'entre eux ont découvert des faits nombreux et importants rela- tifs à la structure des formations géologiques. M. Muller a trouvé cependant des observations nouvelles à faire dans ce terrain si souvent parcouru, et il a décrit des arrangements de couches qui seraient dignes de figurer dans les Alpes^ tant ils sont compliqués. On va en juger. L'auteur énumère d'abord dans leur ordre de succession les différents terrains qui composent le sol de ce pays ; ce sont les suivants en commençant par la partie supérieure : 1* Terrain quaternaire ; 2" Formation tertiaire miocène, conglomérat de calcaire et de quartz ; grès, marne et calcaire d'eau douce. Formation jurassique : 3° Corallien et oxfordien ; 4° Etage callovien ; 5° Argile de Bradford ( Vésoulien de Marcou) ; 6» Oolite inférieure (Bathonien, d'Orb.) ; 7° Oolite ferrugineuse ( Bajocien et Toarcien, d'Orb. ) ; 8° Lias qui se divise en trois parties. Au-dessous se trouvent : 9° Les marnes irisées; 10" Le muschejkalk; 41° Le grès bigarré, qui est fort rare. La base du versant septentrional du Jura est limitée dans le nord du canton d'Argovie et dans celui de Bâle par une succès- 166 BULLETIN SCIENTIFIQUE. sion de plateaux alignés. 11 y a quelques années que M. Muller a montré que ces plateformes isolées sont les restes d'un grand plateau qui occupait jadis toute cette contrée, et que celui-ci a été séparé en différentes parties par des vallées qui se sont formées dans son intérieur. On trouve dans le fond de ces vallées des lambeaux de cal- caire corallien qui ont glissé de la partie supérieure du plateau, et qui sont dans une position peu normale. Mais ce n'est pas là le point capital du travail de M. Muller. Les arrangements de couches les plus extraordinaires que ce savant signale, se trou- vent sur le versant septentrional des chaînes du Jura , et parti- culièrement à la jonction des chaînes et du plateau dont on vient de parler Nous ne pouvons donner une meilleure idée de celte sin- gulière structure qu'en indiquant la succession des terrains, telle qu'elle se trouve dans quelques-unes des sections données par M. Muller, Toutes les couches reposent d'une manière concor- dante les unes sur les autres. On ne retrouve pas ici les voûtes plus ou moins rompues qui forment le trait saillant du Jura bernois et du Jura argovien ; mais toutes les couches s'inclinent nu sud d'environ 25 à 30% et chacun peut retracer approxi- mativement lui-même les coupes de M. Muller en se servant des données ci-dessus, et en sachant que l'oolite inférieure forme toujours la crête des chaînes ou des chaînons de montagne. La section qui passe par le Wiesenberg et le voisinage d'IIasel- fmgen présente les couches suivantes de haut en bas : oolite in- férieure, lias et keuper, muschelkalk, keuper et lias, tertiaire, corallien, couche de Bradford, oolite inférieure, tertiaire, coral- lien et oolite inférieure. La coupe passant par Dielenberg offre la succession suivante : oolite inférieure, corallien, lias et keuper, muschelkalk, keuper et lias, muschelkalk, keuper et lias, tertiaire et oolite inférieure. Enfin la coupe qui s'étend de Wangen à Kanerkinden en pas- sant par le Hohenberg, le Kallenfluh , le Waltenberg et le Ha- MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 167 senhïibel est formée par le corallien, l'oolile inférieure, le lias et le keiiper ; la jonction de ce dernier terrain et de l'oolile infé- rieure qui reparaît au-dessous, est masquée par un petit massif de terrain corallien et d'oolite inférieure dont les couches plon- gent au nord, et qui semble être un accident ; au-dessous de l'oolite inférieure placée sous le keuper se retrouve le lias, le keuper, le niuschelkalk, le keuper, le muschelkalk, le tertiaire, le corallien, l'oolite inférieure, le lias, le tertiaire et le corallien. Telles sont quelques-unes des coupes singulières données dans ce travail, où elles sont comparées à celle de Petit-Cœur en Ta- rentaise, et je pense qu'elles sont plus extraordinaires encore que celle dernière, si c'est possible. M. Muller remarque que les terrains du plateau situé au pied de la chaîne du Jura, présentent les mêmes relations énigmati- ques par rapport à cette chaîne que la mollasse de la plaine suisse offre avec les premières chaînes des Alpes. Ces terrains s'enfoncent en effet sous les terrains plus anciens du Jura, comme la mollasse le fait sous les terrains des Alpes. Mais quelle est la cause de ces arrangements? Nous ne sui- vrons pas l'auteur dans les détails qu'il donne sur ce sujet, ni dans la description de la distribution des terrains et de leur relation avec les roches anciennes de la Forêt-Noire qui s'avancent jusque sur les bords du Rhin. M. Muller croil que la structure de celte partie du Jura esl le résultat de dislocations et de soulèvements dont les uns ont eu lieu avant, et les autres après l'époque du terrain tertiaire moyen. Il paraît assez probable que les renversements ont été peu fré- quents ou nuls, et que les dislocations ont été formées par une cassure plus ou moins verticale dans les couches, accompagnée d'un refoulement latéral, qui a porté les terrains d'un côté de la faille sur ceux de l'autre, ce qui a produit cette récurrence si remarquable d'un même terrain dans la même coupe. A. F. 168 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 16. — Ch. Lory; Note sur la constitution stratigraphique DE LA Haute-Maurienne. (Bulletin de la Société géologique de France, -1860, t. XVIII, p. 34.) Dans la séance de la Société géologique de France du 5 no- vembre 1860, où M. de Verneuil a lu la lettre que nous avons publiée sur la géologie de la Maurienne ^, M. Lory a présenté un travail sur ce même pays. Il renferme deux coupes, la première s'étend du fort Barreau, dans la vallée de l'Isère, à Suze en Pié- mont, en traversant tout l'ensemble si compliqué des montagnes de la Maurienne, le Mont-Cenis, etc. La seconde s'étend de l'en- trée du tunnel des Alpes, près Modane, à Oulx en Piémont. Toutes deux montrent que les couches qui forment les montagnes de ce pays ont été très-fortement disloquées, mais toutes deux montrent également un accord parfait entre la stratigraphie et la paléontologie. C'est un point d'autant plus important à cons- tater que les géologues qui ont visité ce pays ne sont pas tous d'accord sur ce sujet. Ces coupes, et surtout l'une d'entre elles, qui sont beaucoup plus étendues que celle que nous avons déjà publiée, ne sont pas toujours d'accord avec elle. L'une des diffé- rences les plus grandes ressort de l'examen de la succession des terrains. On y voit entre autres le grand massif des calcaires ma- gnésiens de l'Esseillon, que M. Lory range au-dessous des gypses et des cargneules dans la formation triasique. On y voit encore un second massif de sc/iisfes calcaréo-talqueux, sur lesquels reposent d'une manière Iransgressive les calcaires du Briançonnais reconnus pour liasiques. M. Lory paraît être porté à ranger encore dans le trias ce terrain des schistes calcaréo-talqueux. C'est la première fois que l'on admet de semblables assises dans les terrains tria- siques de la Savoie. Celte classification, si elle se vérifie, montre que le terrain triasique dont on avait admis l'existence avec dif- ficulté dans les Alpes de la Savoie, il y a peu d'années, joue un ^Archives, 1861, l. X, p. 22. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. i69 rôle plus important que ne l'avaient annoncé les divers mémoires par lesquels on en avait constaté la présence. Malgré les incer- titudes encore assez nombreuses qui sont exposées dans le travail de M. Lory relativement à la succession des couches et à leur classification , nous pensons que ce travail, très-digne d'atten- tion, peut être résumé par la succession des terrains indiquée ci- après, en commençant par la partie supérieure : Terrain nummulttïqiie , ardoise et grès dans la partie supé- rieure, calcaire à la base. Lias schisteux avec ammonites et bélemnites qui sont, en gé- néral, des espèces du lias supérieur, et avec quelques espèces du lias moyen. Il repose quelquefois directement sur les schistes violacés. Lias cotnpacle du Perron des Encombres, avec fossiles du lias moyen et du lias supérieur à sa base. Il paraît avoir un prolon- gement dans les calcaires du Briançonnais qui sont des calcaires compactes noirs, tantôt purs, tantôt magnésiens, de 500 mètres de puissance. Quelquefois on trouve des masses de (jypse qui sont ou placées entre cet étage et le suivant, ou intercalées dans le lias. Cet étage repose tantôt sur le schiste calcaréo-talqueux, tantôt sur celui du grès blanc ou bigarré. Dans certains endroits on trouve entre le lias et le grès blanc ou bigarré des schistes violacés ou verdâtres, noirs ou gris, non effervescents avec les acides, associés à des gypses qui sont tan- tôt au-dessus, tantôt au-dessous d'eux. Schistes calcaréo-talqueux à feuillets lustrés, alternant avec des couches de cipolin, plus ou moins magnésien, de dolomie et de cargneule renfermant des amas de gypse ( Mont-Cenis , Oulx, Queyras, Châtel près Braman, etc.). Gypses, cargueules et dolomies grises d'ime grande puissance, se voient de Modane à Termignon, au Mont-Cenis, Braman, Chau- mont, Savoulx, etc. Calcaires magnésiens de ÏEsseillon. Ce sont des dolomies com- pactes ou grenues, blanches et saccaroïdes, nettement stratifiées Archives, T. XL — Juin 1S61. i2 170 BULLETIN SCIENTIFIQUE. qui se trouvent au fort de l'Essellion. MM. Viguet et Pillct y ont découvert des traces de fossiles, Lima? Avicula? etc. Ces calcaires sont concordants avec le grès blanc ou bigarré. Ils contiennent quelquefois des cristaux d'albite parfaitement cristallisés. 'Grès blanc et bigarré en général quartzeux, souvent endurci, passant alors pour des quartzites. Ils forment un horizon parfai- tement constant. Ils sont superposés aux grès à anthracite. On a aussi indiqué des quartzites reposant sur les schistes cristallins. M. Lory remarque à celle occasion, comme M. Favre l'avait fait à propos de ces grès qu'il avait désignés sous le nom d'arkose ', que cet étage est indépendant des grès à anthracite. On trouve ces grès près de Saint-Michel, à Notre-Dame du Charmet, au col du Petit Mont-Cenis, près de Chaumont, vallée de la Doire près Oulx , dans le massif du Chardonnet , au mont Tliabor dans le Briançonnais, à Allevard, etc. Terrain houiller ou grès à anthracite à flore houillère. M. Lory admet que les couches qui constituent le grand massif de ce ter- rain placé entre Saint-Michel et Modane ont la forme d'un fond de bateau, cependant il ramène ces couches à être inférieures à à celles du lias et du trias par une courbure qu'il a observée dans ces couches près de Saint-xMichel. La portion inférieure de ce groupe est formée de grès et poudingues très-compactes. Schistes cristallins, micacés ou d'aspect talqueux. Protognie plus ou moins schisteuse. On voit qu'il se trouve dans ce système de classification des terrains d'une énorme épaisseur compris entre le terrain houiller et le lias ; ces terrains appartiennent probablement au terrain triasique. Il reste cependant encore plusieurs questions à ré- soudre. ^ Mémoire sur les terrains liasique et keupériens de la Savoie, 1859, p. 77. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 171 n. — Daubrée; Expériences sur la possibilité d'une infil- tration CAPILLAIRE AU TRAVERS DES MATIÈRES POREUSES, MALGRÉ UNE FORTE CONTRE-PRESSION DE VAPEUR. ApPLICA- TlOrS POSSIBLES AUX PHÉNOMÈNES GÉOLOGIQUES. ( Coilipten Rendus de l'Académie des Sciences, 18G1, t. LU, p. 125.) M. Daubrée a cherché à découvrir quel est le procédé par lequel l'eau de la surface du globe peut pénétrer dans son inté- rieur de manière à remplacer l'énorme quantité d'enu qui s'en dégage, surtout dans les terrains volcaniques. Ce remplacement ne peut se produire par une libre circulation ; car la voie ou- verte à la descente, dit M. Daubrée, constituerait en même temps une cheminée toute naturellement offerte aux émissions de va- peur pour le retour. En abandonnant l'idée que l'eau peut s'introduire par des fis- sures, il fallait rechercher si elle ne pouvait pas pénétrer dans les réservoirs chauds de l'intérieur du globe par la porosité et la capilarité des roches. Dans ce but M. Daubrée a construit un appareil dans lequel au-dessous d'une plaque de deux centimètres d'épaisseur, de grès bigarré à grains fins et serrés se trouvait une chambre où la vapeur d'eau atteignait une pression d'une at- mosphère et sept huitièmes, et au-dessus de la plaque de grès se trouvait de l'eau qui arrivait bientôt à la température de l'é- buUilion, mais qui n'exerçait pas une pression plus grande que celle de l'atmosphère. On a vu alors l'eau traverser avec une cer- taine rapidité la plaque de grès et n'être pas refoulée par la contre-pression de la vapeur. Il est probable que, si l'on aug- mentait l'épaisseur de la plaque de grès et la température de la vapeur d'eau, l'infiltration de l'eau aurait plus d'intensité. « Mais les résultats déjà constatés, dit M. Daubrée, prouvent que la capillarité , agissant concurremment avec la pesanteur, peut, malgré des contre-pressions intérieures très-fortes, forcer l'eau à pénétrer des régions superficielles et froides du globe jusqu'aux régions pi'ofondes et chaudes, où, à raison de la tem- 172 BULLETIN SCIENTIFIQUE. pérature et de la pression qu'elle acquiert, la vapeur deviendrait susceptible de produire de grands effets mécaniques et chimi- ques. Les expériences qui précèdent ne touchent-elles pas ainsi aux points fondamentaux du mécanisme des volcans et des autres phénomènes qu'on attribue généralement au développement de vapeurs dans l'intérieur du globe, notamment les tremblements de terre, la formation de certaines sources thermales, le remplis- sage des filons métallifères, ainsi qu'à divers cas du métamor- phisme des roches? Sans exclure l'eau originaire, et en quelque sorte de constitution initiale, qu'on suppose généralement incor- porée dans les masses intérieures et fondues, les mêmes expé- riences ne montrent-elles, pas enfin que des filtrations descendant de la surface peuvent aussi intervenir, de telle sorte que bien des parties profondes du globe seraient dans un état journalier de recette et de dépense, et cela par un procédé des plus simples, mais bien différent du mécanisme du siphon et des sources ordi- naires? Un phénomène lent, continu et régulier deviendrait ainsi la cause de manifestations brusques et. violentes, comparables à des explosions et à des ruptures d'équilibre, » ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 18 — Albert Baur. L'évolution du tissu connectif {Die Ent- tvickehmg der Bindesubstaiiz, in-8°. Tùbingen, 1858^. — Na- thanaël Lieberkuhn. Ueber die Ossification, etc. Sur l'os- sification DU tissu TENDINEUX (Reiclwrt's unddu Bois' Archiv. 1860) Les deux mémoires dont nous nous proposons de donner ici un bref compte-rendu, sont le signal d'une révolution radicale dans la manière d'interpréter le tissu conjonctif. C'est une réaction sérieuse contre la théorie dont M. Virchow a été le créateur et est encore le plus ardent défenseur. Cette réaction mérite d'au- tant plus d'attirer l'attention, qu'elle part de deux micrographes dont l'exactitude scrupuleuse ne peut être mise en question. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 173 M. Baur étudie d'abord le développement du tissu connectif fibrillaire autour du cartilage des extrémités, lorsque celles-ci sont au moment de leur première apparition. Ce tissu est alors formé petites vésicules rondes en voie de multiplication par divi- sion spontanée. Ces vésicules sont noyées dans une substance fondamentale aniophetgélalineuse. M. Baur leur donne le nom de cellules formatives du tissu connecii/" (Bildungszellen des Bindege- webes), Ces cellules, déjà vues par MM. Scbwann et Henle, avaient été considérées par eux comme des nucléus , que M. Schwann pensait s'entourer plus tard d'une membrane cellulaire. Elles sont en effet, au point de vue morphologique, les homologues de nu- cléus libres. Plus tard, la substance fondamentale amorphe prend graduellement une apparence fibrillaire par suite d'une modifi- cation de l'aggrégation moléculaire, modification qu'on pourrait qualifier de cristallisation organique. Jusqu'ici, les auteurs expli- quaient la présence de ce qu'ils appelaient des nucléus libres dans la substance fibrillaire, les uns, comme M. Kœlliker, par la sou- dure des membranes cellulaires les unes avec les autres; les autres comme M. Beichert, par la soudure de ces membranes avec la substance fondamentale. Les cellules formatives de M. Baur cessent alors de se mul- tiplier , s'allongent et perdent leur nucléus (jusqu'ici nommé nucléole) homogène. A partir de ce moment, ces éléments, qu'on appelait jusqu'ici les nucléus du tissu, méritent seuls le nom de corpuscules conjonctifs. On voit par là que l'auteur est d'accord avec MM. Henle et Reichert pour nier l'existence des corpuscules connectifs étoiles de M. Virchow. Et cependant les sections transversales des tendons permettent bien de reconnaître ces petites cavités étoilées dont M. Virchow a fait ses cellules étoilées ou corpuscules étoiles. Voyons mainte- nant comment il s'agit de les interpréter. Les tendons sont for- més par des cordons ou faisceaux cylindriques de tissu connectif, parallèles entre eux et munis chacun d'une enveloppe élastique (Grenzsaum). MM. Baur et Lieberkùhn s'accordent même avec Î74 BULLETIN SCIENTIFIQUE. MM. Luschka, Rcicherl et Klopsch pour considérer les fibres élas- tiques enlaçantes [urnspimiende Spiralfaseni) comme des produits artificiels résultant de la déchirure de cette enveloppe. Entre ces cordons cylindriques subsistent nécessairement des interstices qui sont remplis par une substance microscopiquement et chimique- ment différente du tissu connectif. Ce sont ces interstices qui se présentent dans les sections transversales avec l'apparence de corpuscules étoiles. Les corpuscules étoiles de M. Virchow ne seraient donc point de nature celluleuse. Ce sujet a été l'occasion d'une monographie très-soignée de M. Lieberkûhn sur l'ossification des tendons chez les oiseaux. Les tendons avant l'ossification sont divisés par des septa formant des parallèles, en faisceaux primaires, qui sont divisés eux- mêmes de la même manière en faisceaux secondaires et ceux-ci en faisceaux tertiaires. Entre ces faisceaux apparaissent avant l'ossification des colonnes de cellules superposées. Chacune de ces colonnes inlersiitielles est le plus souvent composée d'une seule rangée de cellules. Ces cellules, dont la provenance n'est pas clairement déterminée, ont une apparence qui rappelle celle des cellules cartilasineuses. Rien donc dans le tendon non ossifié ne ressemble aux corpuscules étoiles qu'on trouve dans son tissu après l'ossification. 11 n'y a donc pas de traces dans le tendon des corpuscules connectifs étoiles de M. Virchow'. Dès lors, ces cor- puscules n'étant point caractéristiques du tissu connectif, ce tissu fasciculaire peut s'ossifier en conservant sa structure et sans présenter de corpuscules osseux. C'est ce qui se trouve réalisé dans les dents du brochet. Mais lorsque du tissu conjonctif en s'ossifiant se munit de corpuscules osseux étoiles, comme c'est le cas pour les tendons d'oiseaux, ces corpuscules se forment aux dépens d'une substance à apparence cartilagineuse, comme les colonnes de cellules que nous venons de décrire. Il n'est donc point exact de dire, avec M. Virchow, que les corpuscules osseux ne sont que les cellules éloilées du tissu connectif préexistant, car ces cellules étoilées n'existent pas. — Ajoutons enfin que ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 175 l'existence des gaines des faisceaux tendineux est mise aujour- d'hui hors de doute , M. Lieberkûhn ayant trouvé dans l'action prolongée de l'acide azotique un moyen de dissoudre les faisceaux sans nuire immédiatement aux gaines et de mettre par consé- quent en évidence le squel(Hte interstitiel des tendons. Les pré- tendues cellules étoiléesse produisent lorsque, dans la macération, les gaines commencent à se séparer par places les unes des au- tres ^ M. Baur est sur la plupart des points d'accord avec M. Lieber- kûhn relativement à l'ossification du tissu connectif fibrillaire. Il reconnaît comme lui que ce tissu conserve même après son ossi- fication la structure en faisceaux qui le dislingue. S'il ne parle pas des colonnes de cellules à apparence cartilagineuse que nous avons signalées plus haut, il ne faut pas perdre de vue qu'il n'a pas étudié d'une manière aussi spéciale que M. Lieberkûhn les tendons d'oiseaux. Nous ne rendrons pas compte des vues de M. Baur sur l'ossifi- calion des cartilages, parce qu'elles ont été déjà publiées dans un travail spécial que nous avons analysé^ et qu'elles se rapprochent beaucoup de celles que M. H. Mùller a émises dans ses recher- ches^ sur la substance ostéogène. M. Baur a étudié également les éléments morphologiques du tissu connectif embryonnaire, soit tissu muqueux ou gélatineux de Virchow (gélatine de Wharton, organe adamantin, tissu con- nectif sous-cutané embryonnaire). Les corpuscules étoiles de ce tissu se forment suivant lui par une condensation de la substance gélatineuse fondamentale autour des nucléus. Ce serait là une formation de fibrilles autour des noyaux. ' M. le docteur Maityn a égalernont soutenu dans les Archives of Médecine l'opinion que les prétendues cellules étoilées de M. Virchow ne sont que des interstices entre les faisceaux des tendons. ^ V. Archives des Se. phys. et nat., 1857, t. XXXVL p. 366. ' Ibid. 1858, l. II. p. 174. 176 BULLETIN SCIENTIFIQUE. En somme, les recherches de M. Baur et de M. Lieherkûhn tendent à rejeter complètement du domaine de la science les cor- puscules connectifs étoiles de M. Virchow , que MM. Henle et Reichert paraissent avoir eu raison de ne jamais vouloir consi- dérer comme étant de nature celluleuse. Mais alors le système de vaisseaux plasmaliques, résultant des anastomoses réciproques des prétendus corpuscules étoiles, s'écroule de lui-même, malgré les efforts de MM. Virchow et Kœlliker. Au reste, comme le remar- que avec justesse M. Lieberkûhn, toutes les cellules de l'organisme renferment un liquide, ou plasma et c'était quelque chose d'anor- mal que de revendiquer en faveur des seules cellules conjonctives étoilées le privilège de renfermer le plasma nutritif. Alb. v. Bezold. Untersuchungen, etc. Recherches relatives A l'action du curare américain sur le système nerveux {Arch. f. Anat. u. Physiologie. 1860, page 587). — Wilh. Kuehne. Ueber die Wirkung, etc. Sur l'action du curare américain {Ibid , p. 477-517). Leurare, comme moyen d'investigation physiologique, s'est conquis une place importante dans l'appareil de la science. A l'aide de quelques milligrammes de ce poison, l'on a tenté de trancher la question si longtemps en litige de l'irritabilité muscu- laire, d'établir une différence fondamentale entre les nerfs sensi- bles et les nerfs moteurs, de prouver que le cœur se contracte indépendamment de toute action nerveuse. Comme M. von Bezold le remarque avec justesse, il suffirait de quelques poisons de cette espèce pour bouleverser toute la physiologie. Toutefois, la plupart des résultais acquis à l'aide du curare reposent sur des bases contestables, et même le fait en apparence le mieux démontré, la paralysie des nerfs moteurs par le curare, a été attaqué et nié par M. Funke. Ce dernier affirme même que sous l'inlluence de ce poison, l'irritabilité soit des nerfs moteurs, soit des nerfs sensibles, est augmentée. Il base son opinion sur ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 477 le fait que la variation négative du courant nerveux, au moment de l'irritation, est augmentée chez un animal curarisé, et il admet que le curare exerce son action paralysante non sur l'extrémité terminale des nerfs moteurs, mais sur un appareil hypothétique qui serait placé entre ces terminaisons et les fibres musculaires. En face de ces divergences d'opinion, il est intéressant de reprendre la question ab ovo. M. von Bezold, dont les recherches antérieures sur l'action du curare ont été analysées dans ces Archives, vient de montrer, par une nouvelle série d'expériences, que l'hypothèse de M. Funke n'est point soutenable. En effet, s'il est parfaitement vrai que la curarisation produise d'abord une élévation de l'activité éleciromolrice des nerfs et en particulier une augmentation de la vaiialion négative du courant nerveux, au moment de l'excitation galvanique, il n'en est pas moins vrai que ces phénomènes font rapidement place à une dépression pro- gressive des fonctions des nerfs moteurs, se terminant par une paralysie totale i. — M. von Bezold observe, en outre, que la curarisation a une action bien décidée sur les mouvements du cœur, dont elle finit par amener la suspension, et qu'elle produit d'abord dans la moelle épinière une augmentation du pouvoir ré- flexe, augmentation qui fait bientôt place à une diminution et même à une disparition complète. Tous ces phénomènes se pro- duisent d'autant plus rapidement que la température est plus élevée (maximum 18" c. pour des grenouilles). M. Kiihne, de son côté, a entrepris une série d'expériences fort ingénieuses pour déterminer quels sont les éléments organi- ques que le curare affecte. Comme M. von Bezold, il conclut que ce sont les nerfs moteurs, et il nie en particulier l'existence de l'appareil intermédiaires imaginé par M. Funke. Bien plus, il montre que l'extrémité la plus périphérique, c'est-à-dire intra- musculaire des nerfs moteurs n'est point paralysée par le curare. Sa démonstration peut se résumer de la manière suivante. ' 11 faut remarquer que ces reclierches, de même que celles de M. Kiihne, sont antérieures à celles de MM.Wundt et Scheiske, analysées dans le numéro de janvier de ces Archives. 178 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Un muscle, et en particulier le couturier des grenouilles, ré- pond avec une énergie très-variable, suivant les points de sa sur- face qu'on irrite directement. La partie de ce muscle qui répond à l'irritation est d'autant plus étendue que la région irritée est plus riche en nerfs i. Aussi voit-on l'énergie et l'étendue de la contraction diminuer à mesure que l'irritation directe se porte sur un point plus éloigné du hile par lequel le nerf pénètre dans le muscle. Ce fait une fois établi, M. Kiihne prépare les deux couturiers d'une grenouille avec leur nerf respectif. L'un est cu- rarisé, l'autre est sain. Le premier lépond beaucoup plus faible- ment que le second aux irritations directes, mais chez l'un comme chez l'autre, l'effet proiluit est d'autant plus intense que la région irritée est plus riche en nerfs. Maintenant, M. Kûhne paralyse complètement le nerf du muscle non empoisonné, ce qu'il réalise facilement par l'anélectrotonisation. L'irritabilité de ce muscle devient aussitôt bien inférieure à celle du muscle curarisé. — Le muscle dont le nerf est anélectrotonisé étant directement moins irritable, même dans sa région la plus riche en fibres nerveuses que le muscle curarisé, M. Kiihne en conclut que, dans ce der- nier, les extrémités nerveuses intramusculaires sont actives, en outre de la substance contractile. Cette conclusion semble justi- fiée, puisque le muscle non curarisé, dont le nerf est paralysé par l'anélectrotonus, représente la substance contractile normale soustraite à l'action nerveuse. M. Kiihne a consacré aussi beaucoup d'attention à l'action du curare sur les truncs nerveux moteurs. Il trouve que le poison agit d'abord sur une région des nerfs intramusculaires très-voisine de leur extrémité. Puis, la paralysie va progressant graduelle- ment de la périphérie vers le centre jusqu'à ce centre même. Lorsqu'un animal a été empoisonné par une dose minimale de curare, il revient à la longue à l'état normal, et la réapparition des fonctions nerveuses suit le même ordre que la disparition, ' Voyez Archives des sciences physiques et naturelles, 1861, l. VU, p 377. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 179 c'est-à-dire que les parties périphériques des nerfs recouvrent leur irritabilité avant les régions centrales. 20. — Prof. M. Sars : Revue des crustacés de la région ARCTIQUE DE NoRWÉGE. (Oversigt over de i den norsk-arcliske Région forekoiimmende Krehsdyr. — Aftryk af Vidensk. Selsk- Forh. for 1858, in-8°, 43 p.) Cet opuscule de géographie zoologique a été publié par M. Sars, au retour d'une exploration scienlifique dans le Nordland et le Finmark. La faune de ces contrées étant relativement peu connue, les recherches d'un homme aussi compétent sont une bonne for- lune pour la science. M. Sars trouve qu'on peut faire, au sujet des crustacés de la région arctique de Norwége, une remarque qu'on a déjà faite à propos des poissons de ce pays, savoir, que la faune présente une abondance extraordinaire d'individus, abondance qui se trouve alliée à une grande pénurie de formes dans les or- dres supérieurs, mais par contre à une grande richesse de formes dans les ordres inférieurs. Le nombre des Amphipodes, par exem- ple, dépasse beaucoup celui des Décapodes. Le nombre des Déca- podes brachyoures est très-peu considérable. M. Sars a réuni 89 espèces de crustacés dans le Nordland et le Finmark. Ces espèces se répartissent comme suit : 28 Décapodes (3 brachyoures, 3 anomoures et 20 macroures), 54 Amphipodes, 11 Jsopodes, 2 Entomostracés, 7 Cirrhipèdes et 7 Pycnogonides. Si l'on défalque de ce nombre les espèces à circonscription éten- due, dont plusieurs s'étendent même jusqu'à la Méditerranée, on trouve qu'il reste encore 67 espèces réellement arctiques, dont 27 Amphipodes et 18 Décapodes. De ces 67 espèces norwé- giennes, quarante-cinq, dont 17 Amphipodes et 13 Décapodes, ont aussi été trouvées au Groenland. On connaît aujourd'hui 120 espèces de crustacés du Groen- land, chiffre bien plus élevé que celui que nous venons de men- tionner pour la région arctique de Norwége. Cette dilTérence 180 BULLETIN SCIENTIFIQUE. provient sans doute simplement de ce que le Groenland, grâce surtout à Fabricius, au capitaine Holbœll et àKrœyer, est mieux connu que le Finmark ou le Nordland. 21. — Rud. Bergh. Ueber Borkenkraetze. Surlagalecrusta- CÉE. {Virchow's Arclirv fiir path. Anat. ti. Phijs. Ed. XIX.) La gale crustacée de l'homme est une forme particulière de la gale, dans laquelle les Sarcoptes agissent comme cause détermi- nante d'une régénération très-active du tissu épidermique, tandis que les couclies externes de l'épiderme, sillonnées de canaux an- ciens qui renferment les cadavres des générations précédentes de Sarcoptes, restent adhérentes à la couche sous-jacente. C'est une gale ordinaire, mais invétérée, extraordinairement dévelop- pée. Elle correspond aux formes crustacées que finit toujours par revêtir la gale de nos animaux domestiques. Cette gale crustacée a fait, pour M. Bergh, l'objet d'une monographie très-appro- fondie, dans laquelle nous puisons quelques détails purement zoologiques. Les Sarcoptes mâles se distinguent par divers caractères énumérés avec soin dans la description de M. Bergh, qui est accompagnée de figures supérieures à toutes celles qu'on avait publiées jusqu'ici. Les données de MM. Eichstedt, Bourguignon, Gudden et Gerlach, sur les métamorphoses des jeunes individus, sont complètement erronées. Selon M. Bergh, les jeunes Sar- coptes passent par trois phases successives de développement avant de prendre leur forme définitive de mâle ou de femelle. Dans la première phase, ils ont six pattes et portent deux soies au bord postérieur et dix épines sur le dos. Dans la phase suivante, les Sarcoptes ont huit pattes, quatre soies au bord postérieur et douze épines sur le dos. Dans la troisième phase, ils ont quatorze épines sur le dos et ressemblent tout à fait à des individus femelles. C'est dans l'individu ainsi formé qu'apparaît la forme définitive, et comme le mâle diffère beaucoup plus de la femelle que cette ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 181 larve (il n'a, par exemple, que dix épines sur le dos, etc., etc.), on croit voir parfois un mâle enfermé dans la carapace cliitineuse d'un individu femelle. 22. — Prof, GiEBEL : Tagesfragen. — Questions a l'ordre du JOUR. 1859. Sous ce litre, M. Giebel traite une série de questions qui pré- sentent toutes un haut intérêt pour les sciences naturelles; elles sont en effet à l'ordre du jour et quelques-unes se débattent même avec une certaine chaleur ; parmi celles qui se discutent dans ce moment avec le plus vif intérêt, nous trouvons la question sur la valeur des diiîérences zoologiques des races humaines que l'auteur place en tête de son volume. « Qu'est-ce qu'une espèce ? » Voici la grande question qui se pose toutes les fois qu'on veut résoudre le problème de l'unité ou de la pluralité de l'espèce humaine. Sans entrer ici dans les détails des différentes définitions de l'espèce, nous sommes frappés de la légèreté avec laquelle ces principes sont appliqués ou plutôt négligés dans la création d'une foule d'espèces nouvelles. Une légère différence de forme, de couleur, de dimensions, suffit souvent pour établir une espèce nouvelle. Les beaux travaux de Darwin nous font voir ce que valent ces caractères regardés comme spécifiques ; en effet, un bien grand nombre de nos espèces s'écrouleraient si une cri- tique sévère nous faisait voir les modifications par lesquelles elles ont passé. Un des critères, regardé comme le plus solide, con- siste dans la prétendue stérilité des animaux résultant du croi- sement de deux espèces diflérentes. On a avancé, dans ces der- niers temps, de nombreuses exceptions à cette règle. Burmeister trouva dans le Brésil des mules fécondes. Tschudi (Thierleben, p. 345) cite des croisements volontaires du chien et du renard, dont les produits sont féconds. On observe, d'après cet auteur, le même résultat entre le loup et le chien, entre le bouquetin et la chèvre. Les différentes races du chien domestique sont regar- 182 BULLETIN SCIENTIFIQUE. dées comme des modifications d'une seule espèce ; mais ces races diffèrent par des caractères tout aussi profonds qu'un grand nom- bre d'espèces établies par les zoologistes La plus petite des races canines n'atteint pas même la grosseur de la tête de la plus grande. Il n'y a point de genre de carnassier dont les espèces présentent autant de variations dans la nature et la couleur du pelage qu'il en existe chez les différentes races de chiens. Les oreilles, la tète, les extrémités, etc., présentent des différences semblables. Lorsque nous examinons la dentition des différentes races de chiens, nous trouvons encore là des différences frap- pantes ; la grande carnassière, par exemple, diffère tellement en hauteur et en longueur par rapport aux autres dents que, pour le paléontologiste , ce caractère seul suffirait pour établir des espèces différentes, sans parler des autres différences du système dentaire. La forme du crâne, les apophyses, les os nasaux, les os jugaux, etc., présentent encore des différences frappantes, différences qui entraînent des modificiitions dans la colonne ver- tébrale. Dans certaines races de chiens nous trouvons un cin- quième doigt aux pieds postérieurs ; ce doigt se retrouve dans le squelette, tandis que la plupart des races n'ont que quatre doigts, le cinquième n'étant représenté que par un appendice qui ne laisse aucune trace dans le squelette. Le petit nombre d'observations sérieuses que nous possédons sur l'organisation intérieure des chiens nous fait déjà voir des différences tellement sensibles qu'elles dépassent les limites de celles que nous trouvons dans de simples variétés. Les chiens que nous trouvons dans la mer du Sud se nourrissent de végé- taux, ceux des Esquimaux sont ichlhyophages. Dans la Nouvelle- Hollande , nous trouvons le Djingo ; l'Amérique du Sud et celle du Nord possèdent des chiens fort différents. Lors de la décou- verte de l'Amérique, les Espagnols y trouvèrent le chien domes- tique. Ainsi chaque grande province zoologique a eu ses chiens particuliers ; c'est sous l'influence de l'homme que les différentes espèces se sont croisées et que leurs différences se sont peu à peu effacées. ZOOLOGIE, AiNATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 183 Les observations précédentes nous font voir combien la défini- lion de l'espèce est difficile à établir. D'un côté, nous voyons de simples varié4és transformées en espèces ; d'un autre, des espè- ces regardées comme des variétés. Ne faut-il pas conclure de tout cela que l'espèce n'est pas une donnée constante de la nature. Ce que nous appelons espèce, n'est-ce pas plutôt une phase de développement d'un type primitif? Cette phase qui nous semble constante n'est-elle pas le résultat du temps, des actions physi- ques , chimiques , etc. , du milieu ambiant et du croisement de types semblables? Considérée de ce point de vue, la question de l'unité de l'espèce humaine trouvera une solution facile. Nous arrivons ainsi au même résultat auquel a été conduit M. de Qua- trefage par un travail long et érudit. Le facteur du temps et des influences physiques prend aujourd'hui une importance très- grande depuis que les travaux de MM. Boucher de Perthes, Prest- wich, etc., ont démontré que la création de l'homme remonte à une époque bien .'intérieure à celle qu'on avait admise jusqu'à présent. M. Giebel arrive à un résultat différent. L'étude anato- mique des races humaines le conduit à la pluralité des espèces ; mais les espèces humaines n'ont pas plus de constance que les espèces canines ; elles nous présentent au contraire des exemples très-frappants de types primitifs modifiés par les influences indi- quées. J.-B. SCHNETZLER. 23. —Prof. Smarda ; Pœise um die Erde, 11 vol. 1861. Le second volume de l'important ouvrage du professeur Smarda s'occupe, dans un chapitre particulier, d'observations faites par ce voyageur zoologiste sur la vie animale de la mer Pacifique du Sud. Par un temps calme, beaucoup d'animaux qui habitent or- dinairement les profondeurs de la mer viennent à la surface; c'est alors le véritable moment pour observer le phénomène de la phosphorescence de la mer. Les observations de M. Smarda ten- dent à démontrer que la production de la lumière n'est pas Umi- 184 BULLETIN SCIExNTIFIQUE. tée à tel ou tel groupe d'animaux, ni à tel ou tel organe ; c'est un phénomène vital commun à tous les animaux aquatiques qui, semblable à la chaleur, accompagne les métamorphoses chimiques que subit la matière dans ces organismes. L'intensité de la lu- mière dépend de l'énergie de ces métamorphoses. Du reste, il y a aussi changement dans la couleur ; car on observe de la lumière rougeâtre, jaunâtre, bleuâtre et verte. Chez des animaux com- posés, par exemple les Salpes et les Pyrosomes, la même société d'animaux parcourt différentes phases lumineuses soit d'intensité, soit de couleur, et ceci dans des intervalles très-rapides. Les Pyrosomes sont d'abord verdàtres et ils deviennent ensuite aussi blancs que du fer chauffé à blanc. Une demi-douzaine de ces animaux répandent une lumière tellement vive qu'on peut dis- tinguer les objets voisins. Les Ptéropodes sont de véritables animaux nocturnes ; ce nes't qu'au commencement de la nuit qu'ils apparaissent à la surface; ils se suivent dans l'ordre de profondeur où ils habitent, et ils disparaissent au bout de quelques heures dans le même ordre, marquant ainsi les heures, jusqu'à ce que la dernière série dispa- raisse dans la profondeur lorsque le crépuscule vient annoncer la fm de la nuit. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de H. le Prof. £. FLANTÂHOUB Pendant le mois de MAI 1861. Le I, gelée blanche le matin. 2, id. id. 5, de 9 h. à 1 h. 30 m. halo solaire partiel à plusieurs reprises ; il y a eu pendant la journée des averses mêlées de neige et de grésil . 7, gelée blanche le matin. 8, id. id. l.'>, éclairs au Sud-Est dans la soirée. 17, halo solaire de 9 h. à 9 h. 30 m. 23, faible halo solaire de 9 h. 15 m. à 10 h. 25, la neige a entièrement disparu du sommet du Salève. 29, on entend le tonnerre presque continuellement de 2 h. 30 m. à 5 h. 30, à 1 h. après midi, quelques tonnerres; toute la soirée éclairs à l'Est et au Sud. 3L succession d'orages de l'Est-Sud-Est au Nord-Ouest ; on entend le tonnerre depuis 2 h. 30 m. à 6 h. 30 m. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le 1, à 8 h. matin ... 733,34 Le 5, à 2 h. soir. ... 720,89 6, à 8 h. soir 725,65 8, à 6 h. soir 719,48 10, à 6 h. matin ... 723,30 11. à 6 h. soir 720,57 15, à 8 h. matin ... 729,84 17, à 4 h. soir.. .. 724,24 21, à 8 h. matin ... 734,88 24, à 6 h. soir 722,50 27, à 8 h. matin • .. 728,15 29, à 2 h soir 723,59 31, à 8 h. malin ... 726,86 Akcbives. t. XI. — Juin 1861. CO CO tS KJ (i »« ^ O -O 00 -t 35 ta 6S »jj NJ «c en *^ ce 6S K- te h- K- , — i— ' © © X -1 © H- h-. H- ^ ►— en *» ce te .— © © X -4 © c-i *»■ eo te H- Jours du mois. ^1 ^1 ^1^1-, -1 »* (O NJ tO «il K^ en lu «C ÔO io M ^ Oi CO Cl OO O b& K( bs ce ce ce 4^ --1 o CO Ci te ce o, "-1 ce *^ bS te c 727,78 725, :i5 726.91 729,01 733.01 ^ ^] ^j ^, ^1 te te te te te © X ;-4 H- _-- te CO ce 00 ^1 © te-© © © 724,52 723,02 720,80 721,96 722,56 ^j ^1 ..1 -^i ^j _ te te te ce ce H. — te X © bs = ^ © X te X ~ Hauteur mov. des 24 h. f u 2 c- + 1 1+++ o o o p K- o '-4 ^a "-J "(O '--l 00 *• o» ba OT »^ — i !+++++++++++ 1 1 >— h- (C c< 00 -J ce ■— C tO ,fa. ,Ii. jO j* ^c oo'f-ioci'i^ "xooooceoo 'zc <::> o^ ce (o o ce o c-i 00 lU -o *. ce — *^ ci - 1 o ci 1 1 M 1 te te p _.— p "'— ^ 00 "en © .:^ © te © ce 1 1 i 1 1 • Écart avec la hauteur normale. 1 1 -r-r-r 3 ce te p p X = "© "ce '^ "ci '© ? © -I *i — ' © 1 1 1 1 1 1 1 ! ! > 1 +++++ iij La_ 4-4-4-4—4- 4-4-4-4-4- Moyenne des 24 heures. i 1 CD E c CD r 1 n TT 1 1 — T T 1 i 1 T^ n^n^n~\ r 1 "r 1 1 1 1 1 1 1 1 ce © © X X g "ce te "ce © © "te © te' ce © Ci --I 00 o o ~î rf^ "- o *;-, ce Cl Ci ,i^ o tr ce IC' 13,29 L4,20 14,99 L9,20 18,84 _^-' p p *- p Cl "to "ci ^I © tt. © © en ce ce >i. on en (fi ce © © "œ Te tt-, © ce ,u ^- © _te X -4 Cl 7e "o "te ce 'x © © © ,i^ en +4~h+++ +++-I- 1 !" j-i' CO en j(^ W ^ C-i — O C' î^ To "fO O 'oo '(O C-. "^ o 'i» ce -4 00 00 o 00 o c c ^l ti> en i 1 +++4--r+++T i i i H-cote>-'© ©bsbscote ^ i-^ oi f^ a^ © ©Ci Ci -I en ce oi Te '© >e © »- ce © © ^l © ^ © en te ce X © te © © © *^ i i II 1 X ^i p J- .t« 0 "© '© '-.1 "© -4 c; -- *i X © Ecart avec la Icmp. normale. 1 1 ! 1 1 +-1- + ++ +++++ +++++ -.e » -.c c: CT *>. *. -4 ^ o .— p jo ^f- p c;i *» 'te C" o 00 © "^ bc >o "ce oo h- © 4- 1 I 1 1 1 _L._L4 , U 1 3 s ce ti^ ce Cl ce oc '^ ce 'tu ".i. 'c© en T 1 1 1 T X en © © t- "Lj '-4 ce "c-. © 1 1 1 1 1 -^ !r .** P --' 0 i*i. © 0 ,b. CJi + 4-4++++++++ ►- «i oi ^1 ^ *- C-. ^1 -o C --C' 1 1 l 1 1 + ++++ +++^++ + + ++ ,^1 © © © © te © Cl te X ^1 ^ -' j|U p ^ 3 1 T^n x^ -J en -1 © X CT Ci — ►« o o © © .b. 00 «1 te © © ce *i. ■c CO © X © en ,&■ o ce X te © © h- ©, 7,71 9,04 10,11 9,99 11,47 11,42 œ © -o V o C> o *i © © ,U ^ Cl __— 1 X "ÔO Ci " It- '— © X C ,1,^ © 7,86 9,27 9,10 8.71 8,79 Cl © ,U ,^ "t.- "co '^ "© '?o "^ © X c © © ,u ,&^ ,1^ ,^ ,Ci 3 -4 *>. © te te = en >i- © ce — • Tension delà vap. +++++ 1 k; jc ^ ^ p: p Cl o 'Vc "i^ it. 00 Ci 00 -J c: Ci o 1 -f- 1 i 1 p p p. p h^ — le ce -1 te ic ce © -4 Cl 1 1 ! 1 ++++-r^- cecete©© h— h-,— 'h-© '►-'ce^i'*.*^ "»-(— cxife, ©teXH-te ©©— itex M 1 1 1 ►^^j-- te te te CO © "ci "x "x t—'lt^O'—lb- M '. 1 1 i. te te te te te = *— Tt. "^ "ii "ii. B -1 ^ X -4 te • Ecart avec la tension normale. 00 -I c: CT c e, ce 00 :s 00 ,e» te fû t^ ce Ci os »o c c © - © © tO K) — © X ce -,e 'X © — •_< Cl © -• © >— Cl © © Ci -4 -J - © -^1 © ^i -I © -1 © te © Cl X ce -.-t X ce ù^ Cl en Cl © rfi. © X -4 te -1 -j ►- te © X © t- i- Cl e — -^ © c;i te © + 1 + 1 1 Cl te ►- © © © © ce 00 i 1 1 1 . te ►--►-- H- -a en ce !»>, © ce ce 00 -4 o + 1 1 II 1— te te ^ © © © te -4 © en Cl *i X Ecart avec la fraction norni. T T 111' h— — — t:. r- Ci lO ce -1 c fO CO 00 oi Ci o cji Ci ce ce ce ce «o o ce 4.^ .— i- o o o o c o te ce >b- ,u ce t. te © te ce o © © o © te ce ce t- Cl 00 © ce te Cl © © © © c © c> Cl en »- © © te © X © © © © © ce ce ce ce *». ce ^ X © © ©©©_©© en en te ce ce © — te *. K-i © © © © © 3 3 .M- o o o -a -J -i C' «c o e-i Ci Ci o o o o s o X ^ X X -1 te © te ce ce © © © © © © © © X -' — X X H- X © © © © © X X X X -1 © © © X *» © © © © c Cl -1 © X -1 *».©©© te © © © o © ■.e © © © X 01 ^ © © — © © © © 0 3 s 3 i5, . 1 »— ' © -j ; ; • 3 -4"© • • • .= Eau tomb. d, les 24 h. i! ce en ■ • • Nomb.d'h' 00 «i (il • • • N. 1 N. 1 variable SO. 2 N. 1 variable NNE. 2 N. 1 NNE. 2 variable viriable N. 1 N. 1 NNE, 2 NNE. 3 NNE. 2 variable variable N. 1 N. 3 NNE. 2 NNE, 2 NNE. 1 variable SSO. 2 SSO. 3 2 S2 2 2 iï KO- Z ■ • ■ s te t« H- K- ,— donii- nant. -i-i; p o o o o p '^1 00 Ci "--1 "*- o 00 o Ci o yo Ci p p o C. C: te <- 7e' Cl '•-' te »- ~-i te © ppp pp "© © © "i>. ce © © ^ © *» © © © H- © '-n 'en © C CD © ,&. le © X ppp pp CO *^ co © © X X ce X H- pp p p p 00 'x "Cî "ci 'c ©,—'** ce ce . — "* *^ -t © ; p X X "c • "^"ce"©. ; © p p p ■ X te x '-4 ^ 1 ^ L a. ^ 2* 1 ^r» KJ ►- &. -^ ce ; ce ^l î^ — "-J . ce ce ce «e ^- Cl © te Cl le .— ; ^ te — ^ • te Te "ci — © © ; X ce "— c, • 00 1 I+++: © o (O (O — ^ 7c -j !_ o ^ • +++++ ~J ce © © Cl + : -t++ © ; j- ^ p en . "te ce "-4 - 1,5 — 1,0 + 0,6 1:111 © ; ©,-■_>- "^ • ce "© Te : ++++ ; p p p p • Te ^i ,t. ce Ecart avec la tenip. normale. ce CO ce ce ce ce Ci Oi en rf:^ ce ce ce ce ce eu ce ie te te te ^ ce ce ce ce to te te te te te ■c- © X © © ^^ te te ce ce © © © © © ce ce ce ce ce"i H-l H-* 1— ' ^- H- c Lioinimètre a midi. -I 00 en o -I t« X © © © en en © ^ © Cl © © © © Cl te ce -I X -4 © ce c;i en © S Ci Kl P3 GO MOYENNES DU MOIS DE MAI 18(H 6 h. 111. S 11. m. 10 11. m. .Midi. ■; h. .>. i li. s. 6 h. s. 8 h. s. 10 h..'!. Baromètre. mm mm mm mm nim iiiiii mm iiiiii iniii ire décadf, 725,23 725,37 725 19 724,71 724,20 724,03 724,15 724,52 724,73 2^ » 727,36 727,58 727,43 727,20 726, 6u 726,40 726, .J7 727,33 727,80 3<' » 727,69 727,79 727.4.'j 726.83 726. l.j 725,82 725.89 726,38 726,84. Mois 726,79 726,94 726,72. 726,26 725,67 725,42 725,55 726,09 726,47 Température. 000000 ooo lred,:oa(Je+ 5,01 + 7,93 +10,34 +11,71 +12,55 +12,53 +11.18 + 9,40 H- 8,33 2" •> +10,38 +IZ,11 +13,67 +15.6) +16,.52 +17,25 +16,14 +14,51 +13,34 :3e » +13,21 +16,71 +19,26 +21,19 +22,46 +21,39 +19,43 +1" 57 +15.99 Mois + 9.65 +12,.59 +14,58 +16,33 +17,35 +17,19 +15,80 +13,95 +12,66 Tension de la vapeur. mm mm mm mm 4,23 4,33 4,71 1,89 7, .55 7,31 7,41 7,17 8,81 8,73 8,79 8.5 f Mois 7,16 7,27 6,94 6,85 7,03 6,91 7,20 7,33 7,33 Fraction de saturation en millièmes. mm mm l'e décade, 4,80 4,87 -2e 7,25 7,37 3 e » 9,23 9,35 in m mm mm 4,76 4,99 4,89 7,50 7,74 7,64 9.14 9.09 9.27 ire décade, 745 619 459 427 438 471 487 574 601 2e » 7.50 654 640 .545 526 482 548 626 659 3e » 80! nrv.i 535 171 145 1.56 566 618 693 Mois 766 642 .544 481 468 469 535 606 652 Theim. min. Tlieiiii. max. (;iaité moyenne du Ciel. TempiTaluie du Rhône. Kaii de pluie ou de neige. Limnimètre. 0 0 0 mm P . li-e décade, + 2,61 +14,21 0,51 9,45 8,3 .30,7 2e » + 8,- 79 +18,54 0,49 10,91 0.0 29,8 3<= » + 10, 18 +23,82 0,46 13.09 16.4 33.6 Mois +7,29 +19,02 0,49 11,30 . 24.7 31.4 Dans ce mois, l'air a été calme 4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE- à ceux du SE- a été celui de 2,71 à 1,U0. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 2", 4 E et son intensité est égale à 64 sur 100. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE MAI 1861 Hauteur de la neige tombée pondant le mois de Mai : 190""", répartie comme suit : Le 4 100""» 5 80 18 . 10 CO Oi K) »0 «o fO " O »0 K) «« hO »0 en *.. eo M- >— o CD 00 ^ o G< 'li. eo »« ^ O CD œ -1 Ci en *i eo K) 1— Ijours du mois. O, CTi Oi O^ 0( C7I Oi Oi Oi Ôi Oi Oi -I o 05 oc tO 03 c en e^ en eji 05 05 05 Oï "--l iii. en -a 00 o en en en en en en o* O' en c Ci 3;. o5 o c; Oi c-^ c C5 Ci en en en en en Ci en oi en en lU CD ^ ^J en en en en e» en en c;i Ci Ci Ci eo en to en en Ba 8 heures du mal. K) d- ^T 00 *>. 35 -1 O 00 ^ -J -> — ^ o ÇD to e; X ii (C ec ,- e-' ^ »i X O CD CO en O C. X N. e-i e; co Ci w eo '-J 3 ~ e; - 1 -I en = c,-- OT CT c c 01 c. C5 o C5 05 C5 -j 3; 05 00 œ ^ en en en en u- Oi Oi a> C: ~j pu. en -a OO o en en en c> en en en en en o^ c Ci Ci Ci Ci Ci Oi Ci Ci Cî' 00,;^CCrf*Ci -^OOOOiii.*. o\ O^ O^ Oi o^ Ci Cl en 'Cn en J^ C ^I ^ Ci en en en en en en en Ci Ci Ci co en Kj en Ci rornètre Midi. Ol *» co — 1 *» C" c. (O 00 c: ce ,1-. en 1^ eji 05 *>. Et- -j c; Ci cv î^Ç^'n'Str' ^ — ecoo-j Ci CD ^ CD »0 S -J r X — ^ eo ^ bo oi = ;•• en oi o^ Oi C" Cj C5 05 05 Ci Ô> ^I C5 Oi -J CD ^ Zji v^ .eoo;c;' ^MCiCiifP. c^ in en en en Ci CJi en en en ri^. H- -1 -J ^1 en en en en en en en ci c- Ci eo oi tû »- Cw réduit à i heures du soir. t. .o i^ œ w 05 w 3 it» Oi en '.o 05 ►- *. -l en it- 05 -J o eo ej" en en en e< en en en en Ci Ci Ci 05 Ci Ci c Ci Ci c; CD CI oj eo en -i ^ ^ él». *-. .on.en i.-\ <:j\ V^ Ci Ci en en tn *i. »o 00 -a ~i V U<.ZJ> en en Cn en cr Ci Ci" *k. e;' — en oi *. *i. 00 o iP. *a -l -J 00 5D W M <« en 00 CD «« ►- W o ^ 05 Ci -o CD ce c- e: CD c -cD X Ci 4- ec Ci ^1 o; — ^ OO «. 00 .t- (C ~i o CD CD Ci *- W *. ^^ en — tfi 2 (C oi e; io j c; 'to c o oi en 1— ti ^1 o c. c- c e> =: - - =: o c ^ u £- c: c e- c t£ -T -1 CD 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 U\ ;;- e> en — ' hb. ~ o >— ' ^s c en 00 1 { 1 1 1 00 Ci *^ — KJ ; rature e Midi. -I -o 05 -J 00 ^ ~. «o Oi <« co œ te ce a (C -i = X e. e. - ic c - eo u X 6£ V e; ^ ~ en ^1 ^n ec 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 + Oi Oi -J J- bS !-• KJ 0> Hj \i- enCiOiOO l + l i ' «o 1— 1 o it» CD 1 1 i 1 1 CD 00 *- tO 1— i--r 1 n"T 1 h- ti » 05 Oî H- 01 -i o o en Ci ~i -r *.. oc ..:. «. C' C C ^1 X — o c. — (.L - ec e. -1 ■ ■ en D -1 X :r. 1 1 1 I + +++I i I 1 1 M (•C/ 00 ce Ci o 11' ' ' >— ,— ^ Cl en Sri = 2. = l Cl. en in e' >u t« ^C o -j o o ^ oi Ci OC 1— (i CD it- e-- eo CD *. c -1 -1 CD «c o lii. t« o ;iades. Maxim. '..'.'.'.'. • . . I 1 . ! I '. '. ', . • ' ' , ' . .... - _ ■ - 1 : — -rz — . - . - - — ■ ■ - " — .-.■.■ 1 -1 ','.'.'. . . . ■ • • - . 1 3 /-^ ^(1 -:••::••:•:::::!••:::::::.::: 1 .... > • a • : ■ . : : mètre- i h. 8 h. soir. soir. • ■ • > . ■ • o; • • • : o ; ; : ; : ; ; • . • . • -r». : : i -I 00 • 1* _ 1 ■f~ r- ;r ™r =- "" s = cr.< ctj c« CAi z o=; opppj S' ?3 M PI P3 ra ■— — — fO I-- 2 2 a S2 ^ 2 5? c/3 'X c/2 S' " 22Z22 ?l W K Pî K '-' li; K. i- ►— Vent (loniinant o o o o o o o c o o O ooooo ooooo — o o o o i— H- C' o o liai moyen (lii Ciel. CO -J ^ ce c 1—' >- ^ X f- 00 K) ,ii -J ,— oi «o ce CD CD eo o o fû en *k eo ^I (ta. -4 CD CD 00"-40i ►-CDCD-JCi o Ci Ml o CD O 6C t-0 O O o o X Ci M o o Oi (O Ci MOYENNES DU MOIS DE MAI 1861 G 11. m. SIé.ih. 10 11. m. Midi. 2 h. s. 4 h. s. C h. s 8 h. s. lOh. s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm l'-edécadc, 559,55 559,70 559,96 560,09 560,12 560,17 560,26 560,40 560,64 2e » 565,15 565,44 565,57 565,72 565,74 .565,70 .565,90 566,13 566,33 3« » 567,17 567,42 567,53 567,55 567,42 567,20 .567,12 .':67,22 567,46 .Mois 564,06 564,29 .564,16 564.55 564,52 .564,45 564,51 .564,67 564,90 TempératTire. ireddcads, — 8,:{6 — 7"')! —5,04 —3^55 —3, .59 — 4"30 —5,85 —6,75 — 7?] 1 2e » —1,45 —0,29 +1,79 +2.71 +2,36 +2,34 +0,80 —0,29 — O.OO 3^ » +1,62 +2,81 +•'■'.49 +6.65 +7,67 +6,77 +5,21 +3,86 +3,02 Mois -2,5!» —1,52 +:i,90 +2,09 +2,33 +1,77 +0,22 — 0..90 -1,42 Hygromètre. l'e décade, . 2e » 3« » Mois Tlierm. min. Therm. max. Clarté moy. du Ciel. Eau de pluie ou de neige, mm l'e décade . — — 0.64 13.5 2e >^ — — 0,55 0.7 3e » — — 0,57 15,3 Mois — — 0,59 29,5 Dans ce mois, l'air a été calme 10 fois sur 100 Le rapport des vents du NE . à ceux du SO. a été celui de 2.32 à 1.00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N, 45" Ë., et son intensité est égale à 46 sur 100. LETTRE DU ïï WFLWITSCH A M. ALPIÎ. DE Ci^'DOLLE SUR LA VÉGÉTATION DU PLATEAU DE HUILLA DANS LE BENGUELA el observations de M. de Candolle à ce sujet. M. le D"" Welwilsch vient de terminer une série de voyages des plus périlleux qui jamais aient été faits. 11 a parcouru pendant plusieurs années les territoires d'An- golei et Benguela , dont le climat §st ordinairement si fatal aux Européens, et d'où, jusqu'à pi^ésent, on n'avait rapporté aucune collection botanique digne d'être citée. La Flore du Niger de sir W.-J. Hooker ' contient un ré- sumé intéressant des espèces qui avaient été recueillies par divers voyageurs sur la côte occidentale de l'Afrique équatoriale, spécialement sur la côte de Guinée, mais aucun botaniste avant le U' Welwilsch n'avait pénétré ni au midi de Benguela, dans la direction du Cap, ni dans les régions élevées de l'intérieur, à une certaine distance du littoral ; or chacun sait à quel degré la tran- sition entre la flore de l'Afrique équinoxialeetde l'Afrique 1 Mger flora, etc., mcltiding... Flora Nigritiana by D"^ Hooker and G. Bentham, edited hy sir W.-J. Hooker ; \ vol. in-8°. Lon- don, 1849. Archives. T. XI. — Juillet 1861. 14 194 VÉGÉTATION australe est inconnue, et combien les productions des zones internes et élevées sont ordinairement plus locales et plus spéciales que celles des côtes. Le gouvernement portugais a donc rendu un service signalé en taisant les frais des explorations du D'' Wel- witsch, et il est bien à désirer que par suite du même zèle pour le progrès de la science, il favorise l'étude des ri- ches collections ainsi obtenues, soit en les mettant à la portée des hommes spéciaux, par des communications li- bérales, soit en encourageant les publications qui pour- raient en être faites à Lisbonne ou ailleurs. Ce serait don- ner au Portugal le rang qu'il doit avoir parmi les pays qui possèdent des colonies. L'Espagne dans le siècle dernier, la Hollande et l'Angleterre, à la même époque et de nos jours, ont favorisé les voyages et ont aidé aux grandes publications botaniques de Ruiz et Pavon, de Rumphius, de Roxburgh, de MM. Hooker et de plusieurs autres na- turalistes. La scienôe en a tiré un grand profit, et les co- lonies également y ont trouvé des avantages pour leur agriculture et leur commerce. Une cause a pu empêcher le Portugal de donner jusqu'à présent la même impor- tance aux travaux botaniques, c'est l'insalubrité extrême des côtes d'Afrique soumises à son autorité, mais voici que les excursions du D"" Welwitsch ouvrent une pers- pective toute nouvelle. Il a constaté l'existence dans les régions élevées du pays d'Angola et surtout du Benguela qu'il a visité plus récemment, d'une végétation entière- ment distincte, dans un pays sain, peuplé d'une race de nègres pacifiques et industrieux. Il a parcouru ces con- trées à peine connues des géographes et il en a rapporté des collections botaniques considérables. C'est en quelque sorte une mine dont on vient de recueillir des échantil- DU PLATEAU DE HUILLA. 195 Ions : il faut savoir maintenant, par le moyen d'une étude attentive dans le laboratoire, c'est-à-dire dans les her- biers, ce que valent ces échantillons au double point de vue de la science et des applications. 11 peut y avoir, en effet, dans une région si particulière et si nouvelle, des plantes utiles à la médecine ou à l'agriculture, ou don- nant des produits spéciaux qui deviendraient des articles de commerce. L'examen par des botanistes pourra l'in- diquer et ce ne serait pas la première fois que des tra- vaux purement scientifiques auraient conduit à des con- séquences d'une utilité toute pratique. Dans le but de justifier ces espérances, je vais traduire la lettre^ en langue allemande, que M. le D'' Welvsitsch a bien voulu m'adresser. J'ajouterai quelques mots pour montrer à quel point le pays qu'il a parcouru (on peut dire qu'il a découvert, car il l'a découvert sous le rap- port botanique) est un pays digne de l'attention soit des savants, soit des hommes éclairés qui dirigent les affaires coloniales du Portugal. •o^ Lisbonne, 20 avril 1861. Monsieur, Je m'empresse de vous remercier de vos vœux pour mon heureux retour en Europe. Quelques jours après ma lettre datée de Mossamedes (15° lat. S.), je me suis em- barqué pour San Paulo de Loanda, où j'ai été de nou- veau atteint de la terrible dyssenterie, endémique sur cette côte, et où bientôt après, au moment de partir pour l'Europe et encore très-fatigué des préparatifs né- cessaires pour mettre mes collections en état de supporter la traversée, j'ai pris la fièvre jaune, qui m'a duré une dixaine de jours. Enfin, au mois de décembre, j'ai pu 196 VÉGÉTATION me mettre en route et je suis arrivé ici au commence- ment de février, pour subir une quarantaine.... (Suivent quelques détails personnels que nous supprimons pour arriver à la partie scientifique.) Il serait bien intéressant de savoir à quoi rapporter un arbre nain que j'ai trouvé sur un plateau sablonneux, élevé, près de Cabo Negro (environ 15" 40' lat. S.). Le tronc de cet arbre a une circonférence de douze à qua- torze pieds, mais sa hauteur est seulement de deux pieds, de telle sorte que dans un sable mobile et avec la forme d'un cône renversé, il paraît n'avoir qu'un pied de haut. Le haut de ce cône renversé est terminé brusquement par une surface plane qui émet deux branches horizontales opposées. Chacune de ces branches porte une seule feuille de 4 à 5 pieds de longueur sur 1 '/s tie largeur, raide, corface, glauque, divisée, quand elle est vieille, en lanières qui semblent des courroies. Ces deux feuilles existent déjà dans la plante jeune et continuent ainsi pendant toute sa vie, sans qu'il s'en produise d'autres ; elles sont trés- étalées (patentissima) et leurs extrémités s'implantent souvent dans le sable. Entre la base interne de la feuille et le disque de la tige, il existe un bourrelet circulaire d'un brun rougeâtre (à peu prés comme celui qui entoure le fruit d'un lichen), et de la fente qui se trouve entre ce bourrelet et la base de chaque feuille sortent des in- florescences aplaties, hautes d'un pied, dichotomes. « In- florescentia amentacea : amenta in ramulis pedunculi communis terminalia, pollicaria, recta, rigida. Flores sin- guli bractea rigida membranacea tecti. Perigonium? di- phyllum, bibracteolectum. Stamina 6; filamenta in tubum germen vaginantem connata^ apice libéra ; antherœ glo- boso-trigastrae et uti videtur, triloculares^ rimula apiculi DU PLATEAU DE IIUILLA. 197 déhiscentes. Stylus cyliudricus, sigraoideus. Stigma pel- taliim. Fructus strobilaceus. Strobili tetragono-pyrami- dales, "/s poil, crassi, 2-3 poil, longi, atropurpurei, re- sinoso-viscosi. » Je vous enverrai des graines; leur structure n'est pas claire pour nioi. Dans la présente lettre, vous trouverez des écailles du fruit; elles resseoi. blent à celles des sapins et sécrètent semblablement une espèce de poix. C'est assurément un des végétaux les plus extraordinaires qui existent dans l'Afrique inter- tropicale, et malgré certains rapports de structure avec les Conifères, les Casuarinées et même les Protéacées, je crois y voir le type d'une famille nouvelle, ce qui, du reste, ne doit pas être décidé par un écolier, mais par un maître de la science. Les nègres de Mucuroca appel- lent cet arbre nain Tumho, et d'après cela, je propose de nommer le genre Tumboa. J'ai l'honneur de vous adresser un exemplaire de mes Apontamentos^ . Cei opuscule concerne mes premiers voya- ges au nord du fleuve Cuenza, dans les années 1854 à 1857, et ne renferme rien de mes voyages subséquents au midi du Cuenza, savoir au Benguela, à Mossamedes, Cabo Negro et sur le plateau élevé de Huilla, en 1859 et 1860. Permettez-moi de vous indiquer brièvement quel- ques faits de géographie botanique résultant de ce se- cond voyage. On commence à trouver déjà à Benguela' des Zygo- phyllées, Loranthacées et Sésamées, en grande quantité. 1 Apo7itamentos phyto-geographicos sobre a flora da provincia de Angola, etc., dans Boletin e annaes do conselho Ultia- Marina. Décembre 1858. ln-8». Lisboa, 1858. - Benguela est sous les 12 à 13° lat. S. (Edit.) 198 VÉGÉTATION Au bord des ruisseaux, le petit arbre Hcrminiera Ela- phroxylum n'est pas rare. Les Acaciées et Capparidées deviennent plus communes ; un Cressa et des Salsolées paraissent dans les endroits salés. Autour de Mossamedes, on voit un Tamarix (T. Senegalensis?) très- abondant, qui est un petit arbre, et sur lequel se trouve une Cassy- iha; une Hydnora croit sur une Euphorbe aphylle; plu- sieurs Phytolaccacées (Limeum, GIsekia, etc,) vivent avec des Zygophyllées, deux Mesemhryonthemum ,wi\ Vogclia! et plusieurs Sesuvium, dans les sables mouvants. Plus au midi, vers le cap Frio (15" 40' lat. S.), j'ai trouvé, à 9 milles géographiques de la côte, un bel Hyphœne, qui est probablement mon seul palmier nouveau. Dans la ré- gion élevée et sablonneuse il y a le Tumboa, dont j'ai parlé, mais peu de plantes avec lui. Près de Mossamedes', à l'intérieur, se trouvent des montagnes calcaires et d'ardoise en partie dénudées, en partie couvertes d'Acacias et de Capparidées. C'est à en- viron 60 milles géographiques de la côte que commencent les belles forêts vierges de Sizygùim, ISaudea, Mimosées, Cœsalpiniées , Combrétacées, Spondiacées, etc., avec leurs plantes grimpantes et des Orchidées parasites. A l'orient de ces forêts d'un vert sombre s'élève, jusqu'à la hauteur de 4,000 pieds au-dessus de la mer, la majestueuse chaîne Serra da Xella, couverte jusqu'au sommet d'une ombre légère. Sa végétation, soit arborescente, soit her- bacée, est variée, mais je connaissais déjà plusieurs de ses espèces par le Golungo Alto^ Un joli Oncoba (0. spinosa?) forme çà et là de petits bois, et du milieu des 1 Sous le 15» lat. ^. (Edif.) 5 Près de Saint-Paul-de-Loanda, 9 à 10° lat. S. (Edit.) DU PLATEAU DE HUILLA. 199 arbres les plus gigantesques s'élèvent, comme des fan- tômes, les tiges triangulaires et sans feuilles d'une Eu- phorbe qui atteint le dôme de la forêt. Si l'on arrive au sommet de la montagne, aussitôt l'on voit changer toute la physionomie de la végétation et du paysage : les ar- bres deviennent des Protéacées\ Tarchonanthus, Echi- nodiscus (celui-ci avec une Rafflesiacée! parasite), Sa^o- lacées, Parinarium, Combrétacées, Brehmia (Strychnée), Nathusia, Hymenodiction, et partout brillent les Loran- thus aux couleurs éclatantes parmi le feuillage des arbres toujours verts. On arrive ainsi au plateau de Huilla et toutes les productions qui vous environnent impriment l'idée qu'on est dans une région végétale à la fois élevée et nouvelle^. Un printemps perpétuel règne sur ce plateau étendu du côté de l'est. De nombreux ruisseaux, qui se diri- gent pour la plupart vers le sud et le sud-est (non vers l'ouest, où tendent ceux des environs de Mossamedes) arrosent partout cette région et se précipitent dans les vallées, sous la forme de cataractes, tantôt grandes, tantôt petites. Ici commence la flore la plus incroya- blement mélangée qu'on puisse imaginer, on pourrait presque dire une carte d'échantillons de toutes les parties du monde 1 Sur le bord des ruisseaux se trouvent des Salix, Rubus, deux EpUobium, un Nasiurtnim, un Ru- mex, un Juncus, deux espèces de Triglochin; dans les ruisseaux mêmes trois Potamogcton ; mais au milieu de ces formes européennes se voient deux Ottelia, un Blyxa ^ Ce pays élevé est à 200 lieues des limites de la colonie du Cap. (Edit.) 2 L'allas de Stieier, carte n° 43 c, indique Huila à 15 lieues de la côte, sous le 15'"'' degré de latitude. {Edit.) 200 VÉGÉTATION tout à fait semblable à une valériane, un beau Nymphœa bleu, et des Utriculaires variées. Un Serpiciila rarape dans les endroits marécageux, associé avec des Lobélia- cces, cinq espèces de Drosem, huit ou r\mï Gentianacées, puis un Albiica et un Kniphofia! * A la surface molle des amas de Sphagmtm fleurissent de très-petites et nom- breuses ScrophiUariaciées. dix es\)èQ,es à' Eriocaulées" , un Burmannia, un Ct/pliia^, et, de plus, deux Trifolium, * un Raminciilus , deux Scabiosa, et une Limosella gigan- tesque, qui ne se distingue pas de celle d'Europe, si ce n'est par les énormes dimensions de ses feuilles. Au- dessous il y a encore de petites Cypéracées , un petit Isoetes et une Primulacée voisine du Jiresekia. Dans les endroits élevés, mais humides, au-dessus de petites espèces d'Hypericum, Centunculus, PhyUanthus, Commelyna, Polygala, Xyris, Hypoxis, Oxcdis, Strigo, Rhamphicarpa et de diverses Rubiacées délicates, s'élève pompeusement un Protea à grosse tête ; et de jolies Me- lastomacées embaument l'air près des ruisseaux. Les petits lacs ont un Richardia (à spathe jaune), deux Iris, plusieurs Morœa et Gladiolus. Le grand lac de Ivanlala offre une espèce de Cabombacée (Barteria africana nob.) qui me rappelait vivement le Villarsia nymphœoides, par ses feuilles, et le BiUomus , par ses fleurs. La végétation des prés montueux, dont les buissons se composent surtout de Duranta, Cycloncma, Vitex, Lontana et autres verbénacées, de Mimosécs frutescentes, de Carissa, Solanum, Strophantims, de ' Genre d'Âsphodélées du Cap [EdU.). 2 Famille esseiiliellemenl d'Amérique el de la Nouvelle- Hollande, non menlionnée dans les llores d'Afrique (Edit.). 3 Aucun Cijphia n'élail encore connu hors du Cap {Edit.). DU PLATEAU DE HUILLA. 201 deux Anonacées, etc., développe aux yeux du voyageur (principalement dans la région élevée qui atteint ou dépasse 5500 pieds au-dessus de la mer) toutes les va- riétés de formes et de couleurs d'une zone subalpine; seulement ici on trouve associées, dans un espace limité, les catégories de plantes les plus diverses de zones éloi- gnées les unes des autres. Les prés humides sont peu- plés de Pûlygala, Crotalaria, Lijthrum, de plusieurs Composées et plus particulièrement d'une espèce de Gloriosa, qui réunis à plusieurs Gladiolus, à 22 espè- ces (ï Orchidées (toutes terrestres, à l'exception d'une seule), constituent le tapis de fleurs le plus riche qu'on puisse imaginer. Je trouve digne de remarque ce fait que sur les 40 espèces CC Orchidées recueillies au nord du fleuve Cuanza ', pas une seule ne se retrouve dans le pays de Huilla, tandis que pour la plupart des autres familles de plantes ce haut plateau présente des espèces communes avec la flore de Pungo-Andongo. Les pentes sèches et les collines sont revêtues princi- palement d'espèces ligneuses ou suffrutescentes de La- biées, Acanthacées, Hypoxidees, Convolvulacées et Papi- lionacées, avec de belles Liliacées", Daphnoidées, Com- posées, Euphorhiacées , Graminées, Cypéracées ei Santa- lacées, mais leur plus grand ornement vient de pUisieurs Sélaginées très-fleuries, et de deux Clematis à grandes i Le fleuve Cuenza ou Cuanza est à 80 lieues plus près de la ligne (Edit.). ^ La plupart des Liliacées apparliennenl aux tribus des Aspho- délées, comme les Anthericum , Urginea et genres voisins, trois Uropetalum, deux ou trois yl/oes ligneux, un genre voisin du Kni- plwfia, etc , qui abondent sur les terrains rocailleux et dans les forêts peu épaisses. 202 VÉGÉTATION fleurs (l'un violet pâle. Les vallées parcourues par des cours d'eau et dont les parois sont escarpées renferment plus de trente espèces de Fougères, parmi lesquelles des formes européennes, comme les Pleris arguta et Osmunda regalis, sont associées à des espèces arborescentes de Cyathea, à des Gymnogramme à frondes dorées ou argen- tées, et à des espèces des genres Aneima et Gleichenia. Sur les parois humides de certains rochers, dans la ré- gion élevée, se trouvent de belles Mousses, et parmi leurs racines croit une nouvelle espèce de Streptocarpus (S. monophylla nob.) caractérisée par les épithètes : folio radicali unico magno ovato-oblongo basi crassissimo, pe- dunculo radicali crasso ramoso, etc. Ses fleurs, qui mal- heureusement étaient presque toutes passées, ont la gran- deur de celles des digitales. Sur la lisière des bois, il y a nombre de petites Asdépiadées et quelques Apocyna- cées. Les Cissiis sont moins nombreux qu'au nord du fleuve Cuanza et sont généralement des espèces droites, non grimpantes. Sur trois Géraniacées il y avait un Mon- sonia. Parmi les Ficus j'ai remarqué une espèce haute de 1 à 2 '/„ pieds, qui donne de gros fruits comestibles. Les forêts sèches se composent principalement de Pit- tosporum, Tarclwnanthus, Echinodiscus, Acacia, Stry- chnoidées (Brehmia?), Cassia, Combretacées et Protéa- cées, tandis que les forêts humides sont formées de Parinarium, Syzygium, Erythrina, Nathusia, Ficus, de plusieurs Olncinées et d'un arbre voisin du Poinciana, mais qui forine un autre genre. Je n'ai rencontré que deux Ericacées, et les Rnbiacées ligneuses sont repré- sentées seulement par une espèce ù'Ancylantlms et une du genre Gardénia. ïl y a beaucoup {VEuphorbiacées li- gneuses que je n'ai pas encore pu déterminer.* Un petit DU PLATEAU DE HUILLA. 203 Phyllanthus végète à la manière du Salix herbacea. Un Myrsine (fruticiilus 1-2 '/s pedalis, erectus, buxiformis), qui me paraît semblable au M. africana des îles Açores, se trouve en abondance sur les collines et dans les forêts peu ombragées. Il prouve, de même que le quart environ des genres de ce haut plateau, à quel point la flore du Cap s'avance du côté occidental de l'Afrique, tandis que inversement sur côté oriental beaucoup de formes tropicales pénètrent dans la région du Cap. Enfin je vous dirai, pour compléter cette esquisse, que tout le plateau élevé, entrecoupé de petites montagnes, qui s'étend jusqu'à la crête de la Serra da Xella, et qu'on nomme d'ordinaire Sertao da Hiiilla, est peuplé d'une belle race de nègres hospitaliers, qui se livrent à la cul- ture, à l'élève des bestiaux et à la chasse. Celle-ci est alimentée par une grande quantité d'antilopes, de zè- bres, etc., avec lesquels se trouvent aussi beaucoup de lions et d'hyènes. Les céréales cultivées sont les Zea, Sorghitm, Eleusine et Penicillaria. Maintenant, Monsieur, j'ai des excuses à vous faire d'être entré dans tous ces détails, mais il me semblait que je vous devais un rapport sur les résultats de mon dernier voyage, puisque vous aviez eu la bonté de rendre compte du précédent en insérant dans un journal gene- vois ' une lettre de moi adressée en Angleterre, et que votre article avait été reproduit dans plusieurs journaux de Lisbonne. En vous remerciant sincèrement de votre bienveillance, je suis, etc. (Signé) Friederich Welwitscii. 1 Bihlioth. Univ., Archives 1859, t. V, p. 279. 204 VÉGÉTATION On peut, d'après cette lettre et d'après les autres com- munications ou publications de M. le D"^ Welwitsch, se faire une idée approximative des caractères généraux de la végétation du plateau de Huiîla et des régions analo- gues de Cenguela et Angola. Les familles très-abondantes au Cap (Iridées, Amaryl- lidées, Santalacées , Composées, Lobéliacées, Euplior- biacées, etc.), ou très-caractéristiques de l'Afrique aus- trale (Sélaginacées, Cyphiacées, Protéacées, etc.) se pro- longent vers l'équateur , dans le voisinage de la côte occidentale, grâce à l'élévation des montagnes. Il en est ici, comme le dit très-bien M. Welwitsch, autrement que sur la côte orientale d'Afrique , où la végétation équa- loriale se prolonge vers Port-Natal (30" lat. S.), par l'effet d'un climat chaud et humide. Toutefois les analogies semblent moins intimes entre les parties élevées du Ben- guela et la partie occidentale de l'Afrique australe que, dans la partie orientale, entre Mozambique et Port-Natal ; en effet, d'après les indications de M. Welwitsch, l'ana- logie paraît être fondée, dans le premier cas, sur les familles et les genres, mais rarement sur les espèces, tandis que pour la côte orientale, comme sur toutes les côtes, la même espèce se prolonge quelquefois très-loin. On peut donc s'attendre à trouver dans les collections de Huilla une foule d'espèces absolument nouvelles, ap- partenant, comme le remarque M. Welwitsch, à des genres de divers pays. Si quelques espèces se trouvent identiques avec telle ou telle du Cap, d'Abyssinie, ou même de la région de la mer Méditerranée, etc., ce sera surtout parmi les plantes aquatiques ou de lieux humides, ou parmi les autres catégories de plantes à habitation très-vaste, comme les DU PLATEAU DE HUILLA. 205 Cypéracées, Graminées, etc. J'avais déjà constaté l'iden- tité du Myrsine africana au Cap, aux Açores et en Abys- sinie ' ; il n'est pas étonnant qu'il se retrouve aussi sur les montagnes du Benguela. La plupart des espèces se- ront, comme je le disais, nouvelles et locales, ainsi on peut espérer de découvrir, dans leur nombre, des plantes ayant une valeur industrielle et commerciale, inconnue jusqu'à présent. M. le D'' Wehvitsch a signalé quelques analogies avec l'Amérique. Elles sont, encore plus que les précédentes, bornées aux familles et aux genres, et il est infiniment peu probable qu'une seule espèce de Dicotyledone soit commune au plateau de Iluilla et au Nouveau-Monde. La présence, en Afrique, de Cactacées du genre Rliipsalis'^, d' Eriocaulées , de Vellosia, de Rafflesiacées qui sont des familles et genres américains ou non africains , est un fait inattendu, mais il ne constitue que des analogies très- insignifiantes avec l'Amérique. Il rentre plutôt dans une catégorie de faits qu'on parviendra peut-être un jour à mieux comprendre, savoir : qu'il y aurait eu jadis, à une époque géologique très -éloignée, une végétation australe dont on trouve des restes dans la Nouvelle-Hol- lande, dans l'Amérique méridionale et l'Afrique méridio- nale, sous la forme de Protéacées, Xyridées, Haemodo- racées, Eriocaulées, Santalacées, Composées, Campa- nulacées, Lobéliacées, Légumineuses, etc., végétation une fois très-riche, mais réduite, sur tel ou tel des trois continents, à des fragments sous forme d'espèces isolées. L'époque d'installation de cette végétation serait si éloi- 1 Prodr., vol. VIII, p. 93. 2 Welw. aponlam., p. 579. 206 VÉGÉTATION DU PLATEAU DE HUILLA. gnée que les espèces primitives ou se seraient éteintes presque partout, ou se seraient modifiées, de manière à figurer maintenant comme espèces voisines distinctes. Si l'on vient à découvrir quelques espèces communes à ces régions séparées, ce serait assurément une confir- mation précieuse de semblables hypothèses , mais cela n'est pas arrivé jusqu'à présent, et nous doutons que la flore des montagnes de Benguela en offre aucune. Enfin, nous remarquerons que l'île de Sle-Hélène a aussi une flore très-particulière, dont les espèces sont quelquefois analogues à celles du Cap, mais jamais iden- tiques, du moins dans les Dicotylédones et dans les Mo- nocotyledones un peu développées. Or, Benguela est le point d'Afrique le plus rapproché de Ste-Hélène; il est moins éloigné de cette île que des frontières de la colonie du Cap. Ce serait une chose très-curieuse, très-importante, et qui n'est pas improbable, qu'on trouvât des espèces phanérogames identiques à Ste-Hélène et dans le pays de Benguela. On pourrait alors rattacher la végétation et même la formation de Ste-Hélène à une époque géolo- gique, car les êtres organisés actuels doivent servir à résoudre ce genre de problèmes aussi bien que les êtres qui ont cessé d'exister. BECHERCBES EXPERIMENTALES ET TUÉORIOOES SUR LES FIGURES D'KQUILIBRE D'UNE MASSE LIQUIDE SANS PESANTEUR PAR M. J. plateau'. Nouveau procédé pour la réalisation des figures d'équi- libre. — Pression exercée par une lame liquide splié- rique sur l'air qu'elle contient. — Recherche d'une limite très-petite au-dessous de laquelle se trouve, dans un liquide particulier, la valeur du rayon d'activité sensible de Vattraction moléculaire. Dans la deuxième et dans la quatrième série de ce travail, j'ai appliqué mon procédé de l'immersion d'une masse d'huile dans un mélange d'eau et d'alcool à la réalisation d'une partie des figures d'équilibre qui appar- tiennent à une masse liquide supposée sans pesanteur et à l'état de repos. Ce procédé, si simple en principe, pré- sente dans la pratique certaines difficultés, et il faut quel- que habitude pour arriver à des résultats parfaitement ^ Pour les précédenles séries voyez Archives 1845, t. XII, p. 127 ; 1856, l. XXXIII, p. 187 ; et 4858, t. III, p. 108. 208 FIGURES d'Équilibre réguliers. Dans la série actuelle, j'indique un procédé tout différent, bien plus simple et plus commode, et com- plètement exempt des inconvénients du premier ; j'ex- pose ensuite une partie des nombreuses conséquences que m'a fournies l'emploi du nouveau procédé et les prin- cipes théoriques sur lesquels il repose. Je fais d'abord remarquer que l'huile immergée dans le mélange alcoolique se convertit aisément en lames minces; je montre, par exemple, qu'avec une suite de précautions que je décris, on peut obtenir, au sein du mélange en question, une bulle creuse d'huile de plus de 12 centimètres de diamètre, en la gonflant avec ce même mélange alcoolique, comme on obtient, dans l'air, une bulle de savon en la gonflant avec de l'air. Je rappelle, à l'occasion de ces lames d'huile, que, d-ans l'expérience de ma première série oii se forme un anneau d'huile, cet anneau demeure d'abord uni à l'appa- reil central par une lame mince, et je pars de là pour montrer une fois de plus la non-légitimité de toute dé- duction tirée de cette expérience en faveur d'une hypo- thèse cosmogonique. Après avoir établi ainsi la facilité de la réalisation de lames liquides soustraites à l'action de la pesanteur, je démontre que les figures d'équilibre qui conviennent aux lames liquides sans pesanteur sont identiquement les mêmes que celles des masses liquides pleines et égale- ment dépourvues de pesanteur. On peut, du reste, sans recourir à l'analyse mathématique, se rendre suffisam- ment raison de cette identité. Rappelons, pour cela, un principe sur lequel j'ai insisté plusieurs fois dans les séries précédentes. Lorsqu'une surface satisfait à la condition générale de l'équilibre, il est indifférent que le d'une masse liquide sans pesanteur. 209 liquide soit situé d'un côté ou de l'autre de cette sur- face ; en d'autres termes, à toute figure d'équilibre en re- lief correspond une figure d'équilibre identique, mais en creux. Or les deux faces d'une lame liquide pouvant, à cause de la minceur de celle-ci, être considérées comme étant deux surfaces identiques, l'une en relief, l'autre en creux par rapport au liquide qui forme la lame, il résulte du principe en question, que si l'une de ces deux faces constitue une surface d'équilibre, il en est de même de l'autre face, et qu'ainsi l'équilibre existe pour la lame entière. Maintenant supposons qu'on puisser former, dans l'air, des lames liquides sans pesanteur; ces lames prendront nécessairement les mêmes figures que les lames d'huile formées dans le mélange alcoolique; or, les lames liqui- des que l'on réalise dans l'air, les lames d'eau de savon, par exemple, sont si ténues, que l'action de la pesanteur peut en général y être regardée comme insensible à l'é- gard de celle des forces moléculaires; nous devons donc obtenir dans Tair, avec des lames d'eau de savon ou d'un liquide analogue, les mêmes figures d'équilibre qu'avec des lames d'huile dans le mélange alcoolique, et conséquemment, d'après ce que j'ai dit plus haut, les figures qui conviendraient à une masse liquide pleine et dépourvue de pesanteur. C'est en cela que consiste le procédé que j'ai annoncé. Ainsi nous arrivons à cette curieuse conséquence, qu'avec un liquide soumis à l'action de la pesanteur et en repos, on peut réaliser sur une grande échelle toutes les formes d'équilibre qui conviendraient à une masse liquide sans pesanteur et également en repos. Les bulles de savon offrent un premier exemple de Archives. T. XI. —Juillet 1861. 15 210 FIGURES d'Équilibre l'emploi du procédé dont il s'agit : isolées dans l'air, elles sont sphériques, comme le serait une masse liquide pleine, sans pesanteur et libre de toute adhérence. Mais les lames que l'on obtient avec une simple dis- solution de savon n'ont qu'une existence très-courte, à moins qu'elles ne soient enfermées dans un vase ; une bulle de savon de 1 décimètre de diamètre^ formée à l'air libre d'une chambre, se conserve rarement deux minutes; il était donc important de chercher quelque , liquide meilleur, et j'ai été assez heureux pour en décou- vrir un qui fournit, à l'air libre, tout en conservant sa nature liquide, des lames d'une persistance remarquable. Ce liquide se forme en mélangeant, dans des proportions convenables, de la glycérine, de l'eau et du savon. On se procure aisément, et sans trop de frais, une glycérine qui paraît très-pure et très-concentrée, en la faisant venir de Londres, où on la trouve, par exemple, chez M. Bol- ton, 146, Holborn Bars. J'indique dans une note, à la fin du Mémoire, les moyens propres à obtenir d'assez bons résultats avec les glycérines ordinaires du com- merce. Pour préparer le mélange, il faut opérer en été, et lorsque la température extérieure est au moins de 19° centigrades. On dissout, à une douce chaleur, 1 partie, en poids, de savon de Marseille, préalablement taillé en minces copeaux, dans 40 parties d'eau distillée, et, quand la dissolution est refroidie, on la filtre. Cela fait, on mêle soigneusement, dans un flacon, par une agitation forte et prolongée, 2 volumes de glycérine avec 3 volumes de la dissolution ci-dessus, puis on laisse reposer; le mélange, limpide au moment de sa formation, commence, après quelques heures, à se troubler : il s'y produit un léger d'une masse liquide sans pesanteur. 21 1 précipilé blanc, fjui monte avec une extrême lenteur, et, après plusieurs jours, forme une couche nettement sépa- rée à la partie supérieure du liquide : on recueille alors la portion limpide au moyen d'un siphon qui s'amorce par un tube latéral, et la préparation est teraiinée. Le liquide ainsi obtenu, et que je nomme liquide gly- cérique, donne des lames d'une très-grande persistance : par exemple, si l'on gonfle avec ce liquide, au moyen d'une pipe commune de terre, une bulle de 1 décimètre de diamètre, et qu'on la dépose, à l'air libre de l'appar- tement, sur un anneau en fil de fer de 4 centimètres de diamètre préalablement mouillé du même liquide, cette bulle, lorsqu'elle est dans un com.plet repos, se maintient trois heures entières. Le liquide glycérique se conserve pendant un au en- viron,, puis il se décompose rapidement ; je n'ai pas ob- servé alors de dégagement gazeux ; cependant, comme le liquide est de nature organique, il ne serait pas invrai- semblable que la chose se produisît quelquefois, et l'on agira prudemment, pour éviter une explosion possible du flacon, en ne fermant celui-ci qu'avec un bouchon de liège qui ne serre pas trop fort. De même que les lames d'eau de savon durent beau- coup plus longtemps en vase clos qu'à l'air libre, la per- sistance des lames de liquide glycérique, persistance déjà si grande à l'air libre, devient bien plus considérable en- core quand ces lames sont enfermées dans l'intérieur d'un vase, surtout si l'on emploie certaines précautions ; on en verra un exemple plus loin. Ainsi en possession d'un liquide fournissant aisément de grandes lames bien durables, je l'emploie à réaliser sous la forme laminaire toutes les figures d'équilibre de 212 FIGURES d'Équilibre révolution. Pour ne pas donner trop de longueur h cette analyse, je me bornerai ici à décrire succinctement la réa- lisation du cylindre. Il faut avoir, pour cela, un système de deux anneaux en fil de fer, de 7 centimètres de diamètre, semblables à ceux qui m'ont servi dans les séries précédentes, c'est-à- dire que l'anneau inférieur a trois petits pieds, et que l'anneau supérieur est soutenu par une fourche fixée aux deux extrémités d'un diamètre ; la queue de cette four- che s'attache à un support disposé de manière que l'on puisse élever ou abaisser l'anneau par un mouvement doux. Le premier anneau étant posé par ses pieds sur une table, le second étant soutenu à une hauteur conve- nable au-dessus de lui, et tous deux étant bien mouillés de liquide glycérique, on gonfle une bulle de 10 centi- mètres environ de diamètre, on la dépose sur l'anneau inférieur, et on enlève la pipe; puis on abaisse l'anneau supérieur jusqu'à ce qu'il vienne toucher la bulle, qui s'y attache aussitôt; enfin on remonte graduellement cet an- neau, et la bulle qui, ainsi verticalement étirée, perd de plus en plus sa courbure méridienne latérale, se con- vertit, pour un certain écartement des anneaux, en un cylindre parfaitement régulier, présentant des bases con- vexes comme les cylindres d'huile pleins. On peut donner à la bulle un diamètre un peu plus grand ; mais quand il est trop considérable, on n'arrive plus à la forme cylindrique, soit parce que le cylindre qu'on voudrait obtenir dépasse sa limite de stabilité ', soit parce que, s'il est encore en deçà de cette limite, il commence à en approcher : dans ce dernier cas, en effet, les forces 1 Archives iSi9, t. XII, p. 127. d'une masse liquide sans pesanteur. 213 figuralrices devenant très-peu intenses, le faible poids de la lame exerce une influence sensible, et la figure se montre plus ou moins renflée dans sa moitié inférieure et étranglée dans sa moitié supérieure. Le cylindre le plus élevé que l'on puisse réaliser d'une manière régu- lière avec les anneaux indiqués, a une hauteur de 17 cen- timètres environ. Disons ici que, pour la réussite complète des expé- riences de ce genre, les anneaux doivent avoir subi une petite préparation ; il faut, quand ils sortent des mains de l'ouvrier, en oxyder légèrement la surface, en les tenant plongés pendant deux minutes dans de l'acide nitrique étendu de quatre fois son volume d'eau ; on les lave en- suite dans de l'eau pure. On trouvera dans le Mémoire comment on réalise, de même à l'état laminaire, lés autres figures d'équilibre de révolution, savoir celles auxquelles j'ai donné \. les noms de adénoïde, d'o7iduloide et de nodoïde. Ces expériences sont fort curieuses ; il y a un charme particulier à contempler ces légères figures presque ré- duites à des surfaces mathématiques, qui se montrent parées des plus brillantes couleurs, et qui, malgré leur extrême fragilité, persistent pendant si longtemps. Ces mêmes expériences s'exécutent promptement et de la ma- nière la plus commode. Je passe ensuite à une autre application de mon nou- veau procédé. On se procure une collection de charpen- pentes en fil de fer, dont chacune représente l'ensemble des arêtes d'un polyèdre, par exemple d'un cube, d'un octaèdre régulier, d'un prisme droit à base triangulaire, i Archives 1838, l. III, p. 108. 214 FIGURES d'Équilibre pentagonale, etc. Chacune de ces charpentes est portée, comme l'anneau supérieur de l'expérience ci-dessus, par une fourche fixée à deux de ses arêtes ; enfin toutes doi- vent être aussi oxydées par de l'acide nitrique affaibli. Pour donner une idée des dimensions les plus convena- bles de ces appareils, je dirai que les arêtes de ma char- pente cubique ont 7 centimètres de longueur, et que les fils de fer qui les forment ont un peu moins de 1 milli- mètre d'épaisseur. .J'ai déjà employé de semblables char- pentes dans les expériences de ma deuxième série, pour la réalisation des polyèdres liquides. Si l'on plonge complètement une de ces charpentes, à l'exception de la partie supérieure de la fourche, dans le liquide glycérique, puis qu'on la retire, on comprend que l'adhérence de ce liquide aux arêtes solides déter- minera la formation d'un ensemble de lames occupant l'intérieur de la charpente, et c'est ce qui a lieu en effet ; mais, chose bien remarquable, la disposition de ces la- mes ne dépend nullement des caprices du hasard ; elle est, au contraire, parfaitement régulière et parfaitement déterminée pour chaque charpente. Dans la charpente cu- bique, par exemple, on obtient invariablement l'assem- blage de douze lames partant respectivement des douze arêtes solides, et aboutissant toutes à une-treizième lame beaucoup plus petite, de forme quadrangulaire, et occu- pant le milieu du système. Les systèmes laminaires ainsi développés dans les char- pentes polyédriques ont excité l'admiration de toutes les personnes à qui je les ai fait voir : ils sont d'une régula- rité parfaite, les arêtes liquides qui unissent entre elle les lames dont ils se composent ont une finesse extrême, et ces lames étalent après quelque temps les plus riches d'une masse liquide sans pesanteur. 215 couleurs ; enfin la disposition de ces mêmes lames est régie par des lois simples et uniformes, que j'examinerai au point de vue théorique dans la série suivante, et dont voici les deux principales : 1° A une même arête liquide n'aboutissent jamais que trois lames, et celles-ci font entre elles des angles égaux. 2" Quand plusieurs arêtes liquides aboutissent à un même point dans l'intérieur du système, ces arêtes sont toujours au nombre de quatre, et forment entre elles, au point dont il s'agit, des angles égaux. J'avais déjà formé, par un moyen tout différent, ces systèmes laminaires avec de l'huile au sein du liquide alcoolique, ainsi qu'on peut le voir dans ma deuxième série ; mais ils sont alors bien moins parfaits et bien moins faciles à réaliser. J'aborde, après cela, un autre sujet. Il est bien connu qu'une bulle de savon exerce une pression sur l'air qu'elle emprisonne. M. Henry, dans une communication verbale faite en 1844 à la Société Américaine, a décrit des expériences au moyen desquelles il a mesuré cette pres- sion par la hauteur de la colonne d'eau à laquelle elle fait équilibre ; mais je ne crois pas que ses nombres aient été publiés. J'envisage la question d'une manière géné- rale au point de vue théorique, et j'arrive au résultat sui- vant : En désignant par ? la densité du liquide dont la lame est formée, par h la hauteur à laquelle ce même liquide s'élève dans un tube capillaire de 1 millimètre de diamètre intérieur, par d le diamètre de la bulle, et enfin par^j la pression que cette bulle exerce, ou, plus exactement, la hauteur de la colonne d'eau qui lui ferait équilibre, cette pression est exprimée par la formule 216 FIGURES d'Équilibre Le produit h ? est, on le démontre aisément, propor- tionnel à la cohésion du liquide; la pression exercée par une bulle sur l'air intérieur est donc en raison directe de la cohésion du liquide et en raison inverse du diamètre de la bulle. Je vérifie ma formule par l'expérience à l'égard du liquide glycérique. Mon appareil, qui n'est que celui de M. Henry légèrement modifié, permet de gonfler une bulle à l'orifice d'un petit entonnoir renversé communi- quant avec un manomètre à eau. On mesurait la difie- rence de niveau dans les deux branches de celui-ci au moyen d'un cathétomètre, et ce dernier instrument ser- vait aussi à là mesure des diamètres des bulles; on le couchait pour cela horizontalement, en le posant sur des supports convenables. La formule donne ce qui montre que le produit de la pression par le dia- mètre doit être constant pour un même liquide et à une même température, puisque, dans ces conditions, h et ? ne varient pas ; c'est cette constance que j'ai d'abord cherché à vérifier. Les mesures ont été prises sur dix bulles, dont la plus petite avait un diamètre de 7"*'",55 et la plus grosse un diamètre de 4.8""", 10, et conséquem- menl entre des limites qui étaient entre elles à peu près comme 1 à 6; la température est demeurée comprise entre 18% 5 et 20°. La moyenne des dix valeurs obtenues pour le produit p d est 22,75. Sauf dans celles relatives aux deux plus grands diamètres, les écarts d'avec cette moyenne géné- rale sont partout peu notables, et, si l'on range les résul- d'une masse liquide sans pesanteur. 217 tais d'après l'ordre croissant des diamètres, on reconnaît que ces petits écarts sont irrégulièrement distribués. Les deux valeurs qui font exception sont 20,57 et 26,45, et l'on voit que la première est au-dessous de la moyenne, tandis que la seconde est au-dessus. Les huit autres va- leurs présentant un accord remarquable, j'ai cru pouvoir rejeter, comme entachées d'erreurs accidentelles, les deux que je viens de mentionner, et prendre, pour valeur du produit p rf à l'égard du liquide glycérique, la moyenne des huit valeurs concordantes, moyenne qui est 22,56. Restait à comparer la valeur du produit pd ainsi dé- duite de l'expérience, avec celle que donne notre formule, et, pour cela, il fallait déterminer, à la température des expériences précédentes, la densité f et la hauteur h re- latives au liquide glycérique. C'est ce que j'ai fait, en employant toutes les précautions connues, et j'ai trouvé ? ^ 1,1065, et A =10""", 018. On a conséquemment 2 /if = 22,17, nombre qui s'éloigne bien peu de 22,56, que m'avait donné l'expérience, et l'accord paraîtra plus satisfaisant encore si l'on considère que ces deux nom- bres sont respectivement déduits d'éléments tout à fait différents. La formule d peut donc être regardée comme nettement vérifiée par l'expérience. L'exactitude de cette formule suppose cependant que la lame qui constitue la bulle n'a pas, en tous ses points, des épaisseurs moindres que le double du rayon d'acti- vité sensible de l'attraction moléculaire. En effet, la pres- sion exercée sur l'air intérieur est la somme des actions 218 FIGURES d'Équilibre dues séparément aux courbures des deux faces de la lame ; et, d'autre part, on sait que, dans le cas d'une masse liquide pleine, la pression capillaire du liquide sur lui-même émane de tous les points d'une couche super- ficielle ayant pour épaisseur le rayon d'activité en ques- tion ; si donc, en tous ses points, la lame a des épaisseurs inférieures au double de ce même rayon, les couches superficielles de ses deux faces n'ont plus leur épaisseur complète, et le nombre des molécules comprises dans chacune de ces couches étant ainsi amoindri, ces mêmes couches doivent nécessairement exercer des actions moins fortes; conséquemment la somme de celles-ci, c'est-à-dire la pression sur l'air intérieur, doit être plus petite que ne l'indique la formule. Je déduis de là une méthode propre à conduire à une valeur approchée du rayon d'activité dont il s'agit, ou, du moins, à une limite extrêmement petite au-dessous de laquelle se trouve ce rayon. Si, après avoir gonflé une petite bulle à l'orifice de l'entonnoir de mon appareil, on fait en sorte qu'elle soit enfermée dans un petit bocal en verre, elle manifeste toujours un phénomène remarqua- ble; lorsque, après quelque temps, on l'observe en pla- çant l'œil à la hauteur de son centre, on voit un large espace sensiblement circulaire coloré d'une teinte uni- forme et entouré d'anneaux concentriques étroits présen- tant d'autres couleurs ; on doit en conclure qu'arrivée à ce point, la lame a une épaisseur sensiblement uniforme dans toute l'étendue de la bulle, sauf, bien entendu, à la partie tout à fait inférieure, où il y a toujours une petite accumulation de liquide ; les couleurs des anneaux qui entourent l'espace central sont évidemment dues à l'obli- quité de la vision. Ce fait d'une épaisseur uniforme avait d'une masse liquide sans pesanteur. 219 déjà été remarqué par Newton, mais seulement comme accidentel, sur les bulles hémisphériques d'eau de savon, A partir du moment où la bulle a pris cet aspect, elle le conserve jusqu'à ce qu'elle éclate ; seulement les teintes respectives de l'espace central et des anneaux varient progressivement, en remontant dans la succession des couleurs des anneaux de Newton, d'où il suit que la lame continue à s'amincir, mais également partout, en excep- tant toujours la petite portion la plus basse. Or, après que la lame a acquis une minceur uniforme, si la pression exercée sur l'air intérieur éprouvait une diminution, celle-ci serait accusée par le manomètre, et on la verrait progresser d'une manière continue au fur et à mesure de l'atténuation ultérieure de la lame. Dans ce cas, l'épaisseur qu'avait la lame quand la diminution de pression a commencé, se déterminerait au moyen de la teinte que présentait en ce moment l'espace central, et la moitié de cette épaisseur serait la valeur du rayon d'ac- tivité sensible de l'attraction moléculaire. Si, au contraire, la pression demeure constante jusqu'à la disparition de la bulle, on conclura de la teinte de l'espace central l'é- paisseur finale de la lame, et la moitié de cette épaisseur constituera, du moins, une limite très-minime au-dessous de laquelle se trouve le rayon dont il s'agit. J'ai essayé l'application de cette méthode. Au moyen d'une suite de précautions que j'indique dans le Mémoire, une bulle de 2 centimètres de diamètre gonflée à l'orifice du petit entonnoir et protégée par le bocal en verre, a persisté près de trois jours, et, lorsqu'elle a éclaté, elle était parvenue au passage du jaune au blanc du premier ordre. Les niveaux de l'eau dans le manomètre ont éprouvé, pendant cette durée, de petites oscillations, 220 FIGURES d'Équilibre d'uae masse liquide. tantôt clans un sens, tantôt dans l'autre, mais dont la dernière était dans le sens d'une augmentation de pres- sion. Pour des raisons que j'expose dans le Mémoire, ces petites oscillations ne peuvent être attribuées, du moins entièrement, aux variations de la température, et j'ai cru pouvoir admettre que la diminution progressive d'épais- seur delà lame n'avait amené aucun décroissemenl dans la pression ; l'épaisseur finale était donc encore bien pro- bablement supérieure au double du rayon de l'attraction moléculaire. Calculant l'épaisseur finale de la lame au moyen des nombres donnés par Newton et de l'indice de réfraction du liquide glycérique, indice dont la valeur, préalable- ment déterminée, était 1,377, j'ai trouvé, pour l'épais- seur en question, '/ggj, de millimètre. La moitié de cette quantité, ou 7i7622 ^e millimètre, constitue donc la limite fournie par mon expérience; mais, pour me placer plutôt au delà, j'adopte 'l,,ooo- J'arrive ainsi à cette conclusion très-probable que, dans le liquide glycérique, le rayon d'activité sensible de l'attraction moléculaire est moindre que '/izooo de milli- mètre. Je me propose de continuer cette recherche^ pour lâ- cher d'arriver jusqu'au noir et pour éclairer la question des variations du manomètre. DE L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉIIIQUE PAR M. LE PROFESSEUR WILLIAM THOMSON. Dans la séance hebdomadaire du 18 mai 1860 de l'Institution Royalede la Grande-Bretagne, M- leprofesseur W. Thomson a décrit de nouveaux appareils électromé- triques de son invention, et exposé l'application qu'il en a faite à l'étude de l'électricité atmosphérique. La première partie de la séance a été consacrée à l'explication des trois appareils qu'il a montrés à la réunion et qu'il désigne sous le nom d'électromètre réflecteur à anneau (/zV/.se, éleclromètre de maison (corn m on ho use eledromeler) et électromètre portatif. L'espace nous manque pour le suivre dans cette description très-dé- taillée et, il faut le dire, un peu compliquée lorsqu'on n'a pas les appareils sous les yeux. Nous passons donc de suite, d'après l'extrait que l'auteur a donné lui- même, à la portion de la séance dans laquelle l'auteur aborde le sujet spécial qu'il s'est chargé de développer. « Qu'est-ce, » dit-il. «que l'électricité atmosphérique terrestre? Est-ce l'électricité de la terre, l'électricité de l'air, ou bien l'électricité de l'eau ou des particules con- tenues dans l'atmosphère? Malheureusement il n'est pas 222 DE l'électricité facile de répondre à cette question ; car, il faut le reconnaî- tre, toutes les hypothèses faites jusqu'à ce jour au sujet de l'origine de l'état électrique de notre atmosphère et sur ses relations physiques avec la terre, n'ont eu d'autre ré- sultat que de fournir la preuve de notre ignorance dés que nous voulons aller au delà de l'observation des faits. Il a été reconnu que la surface de la terre, par un temps serein, et dans la plupart des localités observées, jusqu'à ce jour, est le plus souvent chargée d'électricité résineuse ou négative. La connaissance de ce seul fait pourrait faire supposer que la terre est simplement un globe isolé flottant dans l'espace, et électrisé tout entier résineuse- ment. « Il convient cependant de remarquer que, quoique la terre soit isolée par son enveloppe atmosphérique, et ne soit dans le fait qu'un conducteur en contact seulement avec de l'air, l'un des meilleurs, sinon des plus forts isolants qui existent, on ne peut cependant pas regarder le globe terrestre comme isolé de façon à conserver une charge électrique dans l'espace interplané- taire. On a supposé, à la vérité, qu'en dehors de l'atmos- phère terrestre, il existe dans l'espace quelque chose, ou peut-être rien, qui constitue par sa nature un isolant par- fait ; mais celte hypothèse paraît n'avoir d'autre fondement que la singulière idée que la conductibilité électrique est une propriété delà matière plutôt qu'une simple absence de résistance au passage de l'électricité. Nous savons, dans le fait, que l'air très-raréflé, soit par la machine pneumatique, soit par d'autres moyens résiste très-fai- blement au passage de l'électricité, et commence même à manifester le caractère d'un conducteur plutôt que celui d'un corps isolant. Il est très-probable qu'à une ATMOSPHÉRIQUE. 223 distance de cent milles de la terre, l'air n'offre plus une résistance suffisante pour expliquer l'existence de forces électriques pareilles à celles dont nous obser- vons l'existence, même par les temps les plus sereins, dans les couches inférieures de l'atmosphère K Nous ne pouvons donc pas admettre avec Peltier que la terre doive être envisagée comme un conducteur chargé d'é- lectricité, isolé dans l'espace et soumis seulement à des influences accidentelles provenant d'accumulations élec- triques dans les nuages ou dans l'air qui l'enveloppe; mais nous devons reconnaître qu'il existe toujours essen- tiellement à une certaine distance de la terre une distri- bution électrique particulière provenant de décharges qui ont lieu continuellement dans les régions supérieures de l'atmosphère. Cette couche électrique doit constituer, ou à peu près , le complément électro-polaire de toute l'é- lectricité qui se trouve à la surface de la terre et dans les couches inférieures de l'atmosphère. En d'autres termes, la quantité totale d'électricité (soit l'excès de l'un des deux fluides sur l'autre) dans toute portion con- sidérable de l'atmosphère, et sur la surface terrestre placée au-dessous d'elle, doit être à peu près nulle. On pourrait, en tenant duement compte de la non-résistance à l'électricité du milieu interplanétaire, envisager la terre, son atmosphère et le milieu ambiant comme constituant l'armure intérieure, la surface isolante de verre et l'ar- mure extérieure d'une énorme bouteille de Leyde char- ^ Sans vouloir émettre ici une opinion sur ce sujet, nous de- vons remarquer que les recherches récentes de quelques phy- siciens et particulièrement de M. Gassiott tendent à prouver que le vide parfait est isolant et que la conductibilité est bien une pro- priété de la matière. (Voyez Archives, 1839, t. VI, p. 125.' Réd. 224 DE l'électricité gée négativement ; et même en négligeant de tenir compte des accumulations possibles d'électricité dans la subs- tance même du di-électrique, nous n'en arriverions pas moins à connaître d'une manière passablement exacte les indications électriques pour un temps donné et sur un lieu donné de la surface de la terre. En fait, toute espèce de « collecteur , » ou moyen de recueillir l'élec- tricité provenant du fluide naturel de l'atmosphère ter- restre, produit un effet proportionné à l'électrisation de la terre à l'endroit donné. Les méthodes pour recueillir l'électricité par une flamme et par une veine fluide d'eau exposées par l'orateur, donnaient ce qu'on appelle en langage mathématique le potentiel électrique de l'air au point où se trouve l'extrémité de la flamme, ou bien à celui où le courant d'eau se divise en gouttes. Si on se sert de l'appareil dans une plaine ouverte, en ayant soin d'éliminer toute source de perturbation due à la présence au-dessus du sol de l'électromètre même et de l'obser- vateur, en prenant l'efi^et indiqué, exprimé en mesure élec- trostatique absolue, et divisé par la hauteur du point en question au-dessus du sol, il suffit (en se fondant sur un ancien théorème de Coulomb rectifié par Laplace) de le divi- ser par quatre fois le rapport de la circonférence du cercle au diamètre, pour le réduire à exprimer le nombre d'unités d'électricité, en mesure électrostatique absolue, distribuées sur l'unité de surface de la terre au point et au moment où l'on opère. La théorie mathématique met de côté toutes les difficultés de l'explication des vues dif- férentes, et au premier abord inconciliables exprimées par divers auteurs, ainsi que les interprétations que les expérimentateurs ont données des fonctions de leurs appareils électrométriques. Dans l'état actuel de la science, ATMOSPHÉRIQUE. 225 le moyen le plus commode et en même temps le plus in- telligible d'indiquer le résultat d'une observation sur l'é- lectricité de l'atmosphère terrestre en mesure absolue, consiste à prendre pour terme de comparaison le nombre d'éléments d'une pile voltaïque à force constante néces- saire pour produire une différence de potentiels égale à celle qui existe entre la terre et un point situé dans l'at- mosphère à une hauteur donnée au-dessus d'une plaine ouverte. Diverses observations faites au moyen de l'é- lectromètre portatif avaient donné dans l'île d'Arran, par un temps serein ordinaire et sur une plage unie, des nombres variant de 200 à 400 éléments de Daniell comme différence des potentiels entre la terre et la flamme à une élévation de 9 pieds au-dessus du sol. Il en ré- sulte que l'intensité de la force électrique, perpendicu- laire à la surface de la terre, devait s'élever de 22 à 44 éléments de Daniell pour chaque pied d'air. Par un temps serein accompagné des brises d'est ou de nord- est, on a souvent trouvé un nombre de ô à 40 fois plus fort que le dernier chiffre indiqué. « L'intensité de l'électricité atm.osphérique dans le voi- sinage de la terre varie constamment, même pendant un temps serein. L'auteur a souvent remarqué, surtout pen- dant un temps calme ou par de légères brises d'est, dans un intervalle de quelques minutes, des variations allant de- puis 40 éléments de Daniell par pied jusqu'à 3 ou 4 fois ce nombre, puis revenant de nouveau en arrière. Il a re- marqué plus fréquemnfient des variations de 30 à 40 élé- ments et retour en sens inverse se produisant dans des périodes incertaines d'environ deux minutes. Ces varia- tions graduelles ne peuvent être dues qu'à des masses d'air ou de nuages électrisés qui se trouvaient flotter Archives. T. XL — Juillet. 1861. 16 226 DE l'électricité dans le voisinage de l'endroit oii les observations ont en lieu. On sait, d'ailleurs, que pendant les orages de pluie, de grêle ou de neige, il y a des variations subites et no- tables dans la force électrique de l'air voisin de la terre. Ces variations sont sans doute dues en partie, comnne celles qui ont lieu pendant un temps serein, à des mouvements dans les masses électrisées d'air et de nuages ; en partie aussi à la chute d'une pluie électrisée vitreusement on résineusement qui laisse un déficit correspondant dans l'air ou dans le nuage d'où elle provient; en partie, en- fin , à des décharges électriques entre des masses d'air ou de nuages, ou entre celles-ci et la terre. L'étude de ces différents phénomènes a suggéré à l'auteur les ques- tions suivantes, et les méthodes d'observations requises pour y répondre. «Première question. — Quel est le mode de distribution de l'électricité à travers les différentes couches atmos- phériques pendant un temps serein et jusqu'à une hau- teur de 5 à 6 milles au-dessus de la surface du sol ? Il faudrait, pour répondre à cette question, une série d'ob- servations électriques faites simultanément sur la surface de la terre et dans des ballons à différentes hauteurs au- dessus de cette surface. t Seconde question. — L'électrisation de l'air dans le voisinage du sol ou à une distance de quelques centaines de pieds seulement, influe-t-elle d'une façon sensible sur la force électrique observée, et dans ce cas, jusqu'à quel point cette force varie-t-elle, suivant la nature du temps, la saison, ou suivant l'heure de la journée? — Il a été répondu affirmativement et d'une façon très-décidée à la première partie de cette question, en ce qui concerne de grandes masses d'air éloignées de quelques centaines de ATMOSPHÉRIQUE. 227 mètres seulement de la surface de la terre, au moyen d'observations faites à la station dans l'île d'Arran, prés du bord de la mer, et simultanément à d'autres stations dans un rayon de 6 milles sur les pentes et sur le sommet de la montagne Goatfell. On a trouvé par des obseivations faites à Glasgow dans la salle des cours de physique, et simultanément sur le sommet de la tour de l'université, que l'influence de l'air à moins de cent pieds de la sui- face du sol était constamment sensible à chacune des deux stations, et souvent même plus marquée à la sta- tion inférieure. On a trouvé, par exemple, que lorsque par Cm temps incertain , l'électricité de la surface exté- rieure de la salle de physique, à 20 pieds au-dessus du sol, dans un bâtiment quadrangulaire, était positive, celle des parois de la tour à une hauteur de 70 pieds plus grande était, au contraire, négative, ou à peu près nulle ; et cela même quelquefois lorsque l'électricité po- sitive des parois du bâtiment à la station inférieure était égale en intensité à l'électricité négative qui existe habi- tuellement par un temps serein. Cet état de choses ne peut subsister que par suite d'une électrisation négative de l'air ambiant, produisant une électrisation positive sur le sol et sur les côtés du bâtiment quadrangulaire ; mais pas en quantité suffisante pour contrebalancer l'in- fluence sur les parties élevées de la tour des masses d'air plus éloignées qui étaient électrisées positivement. « Quant à la seconde partie de la seconde question . il ne sera possible d'y répondre qu'après avoir institué une longue série d'observations d'après le système que nous venons d'exposer, non-seulement dans une même ville, mais sur un grand nombre de stations simultané- ment, dans la plaine et sur les montagnes, au bord de la mer et dans l'intérieur des terres. 228 DE l'électricité « Troisième question. — Les particules de pluie, grêle et neige se trouvent-elles chargées pendant leur chute à travers l'atmosphère de quantités absolues d'électricité? Cette électricité est-elle positive ou négative, et son in- tensité varie-t-elle suivant les lieux et suivant la nature du temps? Divers physiciens ont cherché à résoudre cette question, mais jusqu'ici sans succès; on l'a essayé en par- ticulier à Kew, il y a quelques années, en faisant usage de l'électro-pluviomètre. 11 est certain que, pourvu qu'on re- cueille les particules aqueuses dans un vase suffisamment isolé, la réponse à la question est décisive pour les cas de grêle et de neige. Mais il est moins facile de constater l'état électrique de l'eau de pluie , d'une part, à cause des effets possibles d'induction provenant du rejaillisse- ment des gouttes d'eau hors du récipient s'il est exposé à l'action électrique de l'air à ciel ouvert, et d'autre pan, à cause de ces mêmes effets d'induction dans un sens contraire, provenant de la chute dans le vase collecteur des gouttes d'eau renvoyées par les murs environnants. Cependant l'auteur espère encore arriver à quelques ré- sultats précis sur ce sujet en écartant l'influence de ces causes perturbatrices. « Sans doute, il aurait été désirable de pouvoir terminer un discours sur l'électricité autrement que par une série de questions, mais toute autre conclusion aurait été plus que hasardée dans l'état actuel de la science. «M. Thomson a montré à son auditoire l'électromètre à miroir, disposé de façon à réfléchir un rayon de lumière provenant de la lampe électrique, et à le faire tomber sur un écran blanc où se^ mouvements ont pu être mesurés par le moyen d'une échelle divisée. Le prin- cipe du collecteur à gouttes d'eau (waler dropping col- ATMOSPHÉRIQUE. 229 lector) a été mis en évidence, en faisant couler goutte à goutte au travers d'un tube très-fin de l'eau s'échappant d'un vase métallique non isolé contenant de l'eau et de l'air comprimé, dans la salle même du cours. Ces gouttes d'eau, à mesure qu'elles tombaient, étaient re- cueillies dans un vase isolé, placé sur le sol, et mis en communication avec l'électrode de l'électromètre réflec- teur. On a remarqué que ce vase éprouvait une électri- sation négative, qui allait toujours en augmentant toutes les fois que des corps électrisés positivement se trou- vaient dans le voisinage de l'orifice. En répétant l'expé- rience par un beau temps en dehors de la salle des cours, on arrive au même résultat, sans avoir besoin d'un corps électrisé artificiellement. L'auteur a isolé ensuite le vase d'où l'eau s'écoulait, et il a montré que, toutes les autres circonstances restant les mêmes, ce vase acqué- rait rapidement une certaine dose d'électricité positive, et qu'aussitôt les gouttes d'eau cessaient de communi- quer l'électricité au vase dans lequel elles tombaient. M. Thomson a fait voir ensuite l'influence de masses d'air électrisées, en transportant d'un point à un autre de la salle l'électromètre portatif avec sa flamme allu- mée, tandis que des lampes à esprit-de-vin isolées et communiquant avec le conducteur positif et négatif d'une machine électrique, brûlaient de chaque côté. L'auteur observait les indications sur l'électromètre portatif, mais les spectateurs pouvaient aussi observer les potentiels me- surés par ce moyen et marqués sur l'échelle par une tache lumineuse, car l'électromètre réflecteur était maintenu en communication avec l'électromètre portatif, quelle que fût sa position, par le moyen d'un long fil de métal. On a remarqué que lorsque la flamme se trouvait d'un 230 DE l'électricité des côtés d'une surface donnée qui partageait en deux l'atmosphère de la salle de cours, le potentiel indiqué était positif, et que si elle se trouvait de l'autre côté, le potentiel était négatif. « Le collecteur à gouttes d'eau construit pour l'appareil enregistreur destiné aux observations de Kew, avait été préalablement placé sur le toit du bâtiment de l'Institution royale, et un fil de métal isolé (le fil déférent de Becca- ria) établissait une communication avec l'électromètre réflecteur placé sur la table de la salle du cours. On a pu ainsi mesurer à plusieurs reprises pendant la séance l'état électrique de l'air au-dessus du toit. On l'a trouvé d'abord, tel qu'il avait été depuis plusieurs jours, savoir : faible, mais positif, correspondant à une électricité né- gative également faible qui régnait à la surface du sol, ou plutôt sur le faîte des maisons du voisinage. C'est-là, au reste, l'état électrique habituel de l'atmosphère par le temps que l'on avait depuis quelques jours, c'est-à-dire par une petite pluie continue, ou des alternatives de pluie et de beau temps. Plus tard, vers la fin de la séance, l'état électrique de l'air a été de nouveau observé pendant plusieurs minutes au moyen de l'électromètre réflecteur, et au lieu de la faible électricité positive observée d'abord, on a trouvé que l'électricité, toujours positive, était devenue trois ou quatre fois plus forte. L'auteur cite à ce propos une réponse du prieur Ceca à une question qui lui avait été posée par Beccaria relati- vement à l'état électrique de l'atmosphère, lorsque le temps s'éclaircil après une pluie prolongée. « Si, lors- que la pluie cesse, avait répondu le prieur Ceca, l'air est fortement imprégné d'électricité positive, c'est signe que le temps restera au beau pendant plusieurs jours ; ATMOSPHÉRIQUE. 231 si, au contraire, l'électricité est faible, on pourra con- clure que le temps se couvrira de nouveau, et qu'il re- tombera bientôt de l'eau. » A la vérité le climat d'An- gleterre diffère beaucoup de celui du Piémont ; cepen- dant comme l'auteur avait eu souvent l'occasion de vé- lifier la règle ci-dessus, même pour l'Angleterre, il crut pouvoir prendre sur lui d'annoncer à son audience que, quoique la pluie tombât à verse au commencement de la séance, il y avait lieu à s'attendre que le temps allait se rétablir, pour le reste de la soirée au moins, et proba- blement pour plus longtemps. Effectivement, à la fin de la séance, la pluie avait cessé, le temps resta beau pen- dant la nuit qui fut suivie de trois ou quatre des plus beaux jours de la saison. L'on ne peut guère douter que, lorsque ce sujet aura été suffisamment étudié, les in- dications électriques ne deviennent un moyen commode pour prévoir les changements de temps, et ne rempla- cent même, peut-être, avec avantage le baromètre. » RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION DE L'APPAREIL RUHMRORFF. PAR M. A. PERROT. Dans ses thèses présentées en janvier 1861 à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le doctorat es sciences, M. Adolphe Perrot s'est occupé successivement de l'ac- tion chimique de l'étincelle d'induction de l'appareil Ruhmkorff et de la cause même de cette étincelle. Nous avons eu déjà l'occasion de faire connaître à nos lecteurs les recherches très-intéressantes de M. Perrot sur la na- ture de l'étincelle d'induction , mais nous n'avons pas parlé encore de la partie du travail de ce jeune physicien qui se rapporte à l'action chimique de cette étincelle. Nous tenons d'autant plus à combler cette lacune que les recherches dont il s'agit sont le résultat d'observations faites avec beaucoup de soin et de persévérance , et qu'elles ouvrent à l'analyse chimique un champ tout nouveau. Nous citerons presque textuellement une grande partie du mémoire de M. Perrot en nous permettant seulement de nous borner à l'analyse de quelques passages dont l'étendue et le développement dépasseraient les limites dans lesquelles nous devons nous restreindre. ÉTINCELLE D'INDUCTION. 233 I. — MÉTHODE d'expérimentation. Pour étudier l'action de l'étincelle sur les vapeurs, on se sert le plus souvent de la chambre barométrique, de l'œuf électrique, ou de tout autre vase dans lequel on peut faire le vide. Ces procédés offrent des inconvénients qui, dans cer- tains cas, ne permettent pas d'en faire usage. La quantité de vapeur soumise à l'expérience est né- cessairement limitée par le volume de l'appareil. Les produits formés restent en présence de l'étincelle qui peut, ou bien leur faire subir une décomposition plus complète, ou bien encore les combiner de nouveau. Ce dernier inconvénient se fait surtout sentir, lorsqu'on agit sur de la vapeur d'eau '. Lorsqu'on opère en vase clos, les produits de la dé- composition peuvent réagir physiquement sur la décharge, on faisant varier la pression à l'intérieur de l'appareil. Dans tous les cas, après avoir, au commencement de l'expérience, exercé toute son action sur une vapeur, l'étincelle la continue sur un mélange de gaz et de vapeur dont les proportions varient à chaque instant. En se plaçant dans les conditions dont je viens de par- ler, il serait très-difficile de constater la formation du mélange détonant auquel l'étincelle d'induction donne naissance lorsqu'elle agit sur la vapeur d'eau ; on ne pourrait se faire une idée, même imparfaite, du travail chimique effectué, ni par conséquent comparer entre 1 L'emploi d'un réactif capable d'absorber la totalité ou une partie seulement des produits formés pendant l'opération, peut, dans certains cas, être accompagné de résultats satisfaisants ; mais l'expérience n'a plus la môme importance théorique, car il est toujours permis de supposer que la présence du réactif a influé sur le phénomène qu'on veut étudier. 234 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE elles des étincelles produites dans des circonstances di- verses, ou empruntées à des sources différentes. Il existe un procédé qui offre sur tous les autres de très-grands avantages, et dont les chimistes se servent journellement dans les laboratoires, lorsqu'ils se propo- sent de soumettre une quantité quelconque de gaz ou de vapeur à l'action de la chaleur ou de toute autre force, avec l'intention de ne pas dépasser une certaine limite dans l'énei'gie de la décomposition ou de la combinaison; je veus^parler de l'emploi des courants de gaz ou de vapeurs. On comprend aisément qu'en faisant agir l'étincelle sur un courant de vapeur, on se place dans des conditions très-favorables. Les produits de la décomposition sont sans cesse entraînés hors de la portée des étincelles qui, tout en se succédant à des intervalles très-rapprochés, agissent chaque fois sur une nouvelle portion de vapeur. En faisant usage de ce procédé, il m'a été facile de constater la décomposition de la vapeur d'eau par l'étin- celle d'induction, et par l'étincelle de la machine élec- trique. J'ai pu, dans une certaine mesure, comparer le travail chimique de ces étincelles et étudier séparément les produits dégagés dans chaque partie de la décharge. Pour simplifier autant que possible les analyses eudio- métriques auxquelles m'ont conduit ces expériences, j'ai employé de l'eau distillée ne contenant plus que des traces de gaz en dissolution ; j'ai ûù prendre aussi cer- taines précautions pour soustraire les gaz entraînés par la vapeur à l'action dissolvante de l'eau formée par la condensation de cette vapeur. Pour chasser complètement les gaz que l'eau tient en dissolution, il ne suflît pas de la faire bouillir pendant DE l'Étincelle d'induction. 2;J5 un certain temps, il faut encore l'exposer à l'action du vide, et la préserver ensuite du contact de l'air. Ces conditions se trouvent remplies lorsqu'on opère de la manière suivante : On place sur une cuve à mercure une cloche de 600 à 800 centimètres cubes de capacité et pleine d'eau bouillie. On prend alors un ballon d'un demi-litre, on en étire le col en lui donnant la forme d'un tube abducteur, et on le termine par une pointe très-eiïdée. Après avoir rempli une première fois ce ballon avec de l'eau bouillie en procédant comme pour le remplissage d'un thermomètre, on engage sous la cloche l'extrémité du tube abducteur; on porte ensuite à l'ébullition l'eau contenue dans le ballon, de manière à la chasser entière- ment, puis on retire le feu. La vapeur se condense ; l'eau se précipite dans le vide ainsi formé ; obligée de pénétrer dans le ballon par une très-petite ouverture, elle se dé- pouille à peu près complètement des gaz qu'elle peut contenir. Ces gaz occupent alors la partie supérieure de l'appareil ; on les chasse en portant de nouveau l'eau à l'ébullition. En répétant quatre ou cinq fois cette opération, on ob- tient de l'eau parfaitement privée d'air; pour la con- server, il suffit de fermer à la lampe l'extrémité du tube abducteur. Lorsqu'on veut se servir de l'eau ainsi prépa- rée, il faut avoir soin de ne la transvaser que sous le mercure, ou bien après l'avoir portée à une température voisine de son point d'ébullition. Sans cette précaution, elle se chargerait au contact de l'air d'une certaine quan- tité de gaz. Dans toutes mes expériences, j'ai eu soin de recueillir les gaz sur de l'eau ainsi préparée et maintenue à la tem- 236 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE pérature de 90° environ. J'ai évité par ce moyen les er- reurs auxquelles m'expusait la solubilité de l'hydrogène et de l'oxygène : erreurs d'autant plus graves, que les coefficients d'absorption de ces deux gaz ne sont pas, à beaucoup près, dans le même rapport aux différentes températures ' . IL — DÉCOMPOSITION DE LA VAPEUR D'EAU PAR L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. Je me suis servi de ballons de 500 à 1000 centimètres cubes de capacité. Le col de ces ballons avait été étiré à la lampe et recourbé en forme de tube, abducteur. Deux fils de platine soudés dans les parois du col permettaient de faire éclater l'élincelle sur le trajet de la vapeur ; celle-ci, entraînant les gaz formés, venait se condenser dans une cuve à eau dont la température était toujours maintenue au-dessus de 90^ Les gaz étaient recueillis dans une éprouvette entourée d'un manchon dans lequel on pouvait, lorsque la tem- pérature était trop élevée, verser une certaine quantité d'eau froide. La cuve était assez profonde pour qu'on pût, à l'aide d'une pipette, enlever les gaz sans être obligé d'interrompre l'expérience. Après. avoir rempli la cuve avec de l'eau pure et bouil- lante, on plongeait dans celte eau l'orifice du tube abduc- teur, et on procédait au remplissage du ballon. On por- tait ensuite l'eau à l'ébullitioni et lorsque son niveau dans le ballon était suffisamment bas, on faisait passer les étincelles. 1 D'après M. Bunsen, le coefficient d'absorption de l'hydro- gène est 0,01950 à 0". Celui de l'oxygène est 0,04114- à la même lenripérature. A 20°, le coefficient de l'hydrogène est encoi'e le même, tandis que celui de l'oxygène n'est plus que 0,02858. DE l'Étincelle d'induction. 237 L'appareil que je viens de décrire suffit pour la plupart des expériences. Le mélange détonant, après avoir été soustrait à l'action de l'étincelle, n'est pas entraîné en totalité hors du ballon ; il en reste une certaine quantité mêlée à la vapeur qui remplit l'appareil. Si cette portion échappe à l'action de l'étincelle, c'est qu'elle se trouve étendue d'un très-grand excès de vapeur. Il va sans dire qu'après chaque expérience on a eu soin de la recueillir pour la joindre au reste du mélange détonant, avant de le soumettre à l'analyse. Résuliids obtenus. Chaque expérience a duré deux heures. Volume du mélange gazeux trouvé dans Véprouvetfe. I. II. III. IV. V. VI. 20-,50 18",00 i7-,30 21",80 15-,50 W%AO Ces volumes se sont réduits après la détonation à 0-,10 0",40 0",20 0-,40 0",30 0-,iO Le volume du mélange détonant était donc de 20^40 17'=%60 17-,10 24-.40 15-,20 16",30 Ces expériences ne laissent aucun doute sur le fait de la décomposition de la vapeur d'eau par l'étincelle d'in- duction. On voit que la quantité de gaz détonant a varié dans le même temps de 20's4.0 à 45'^s20. Ce fait ne présente rien de surprenant, car l'intensité de la décharge d'in- duction ne dépend pas seulement de celle du courant inducteur, mais elle varie encore avec la marche de l'in- terrupteur. Le résidu trouvé dans l'eudiomètre après la détonation n'est jamais considérable. Il était important de connaître 238 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE sa composition, afin de s'assurer qu'il ne contenait pas d'hydrogène. Je l'ai trouvé composé exclusivement d'azote et d'oxy- gène, dans des proportions à peu près constantes. Voici les deux analyses qui m'ont donné les chiffres les moins rapprochés de la moyenne. Après avoir fait détoner le produit de plusieurs opé- rations, j'obtins, après une contraction de 125 centimètres cubes, un résidu gazeux occupant un volume de 3'%50 dans l'eudiomètre : Volume du résidu 3",50 J'ajoute de l'oxygène. . 5'=%70 Oxygène... 2"î20 Pas de détonation. J'ajoute de l'hydrogène. 14'%50 Hydrogène. 8",80 Après la détonation.. 5'=%90 Contraction. 8",60 J'ajoute de l'oxygène. . 8*='= Oxygène... 2"%i0 Après la détonation.. 3", 40 Contraction. A'', 60 Le mélange soumis à l'analyse ne contenait pas d'hy- drogène. 1",53 d'oxygène ont disparu dans la dernière con- traction; j'en avais ajouté 2,10, il en reste donc 0,57: S^'AO — 0'^%57 2^%83. 11 y avait dans le mélange sou- mis à l'analyse, 2'%83 d'azote. La première contraction a absorbé 2'=%87 d'oxygène, j'en avais ajouté 2", 20, il y en avait donc 0,67 dans le mélange ; j'ai donc pour la composition du gaz provenant des résidus : Pour 100 volumes Azote ce . 2,83 ce 80,85 Oxygène 0,67 19,14 3,50 99,99 4,50 ce 6,00 Oxygène 1,50 3,50 Hydrogène . . 7,50 6,15 Contraction.. 7,35 8,25 Oxygène ... 2,10 4,35 Contraction. . 3,90 DE l'Étincelle d'induction. 239 Dans une autre expérience, 130 centiniètres cubes du mélange obtenu par l'étincelle s'étaient réduits à 4",50 dans l'eudiomètre. ce Volunie du résidu J'ajoute de l'oxygène. . . Pas de détonation. J'ajoute de l'hydrogène. 13,50 'Après la détonation.. J'ajoute de l'oxygène. . . Après la détonation. . Le mélange soumis à l'analyse ne contenait pas d'hy- drogène. 1",30 d'oxygène ont disparu dans la dernière contrac- tion; j'en avais ajouté 2'^%10, il en reste donc 0'%80 : 4«='',35 — O'SSO — 3'^%55. Il y avait donc dans le mélange soumis à l'analyse, 3''%55 d'azote. La première contraction a absorbé 2",45 d'oxygène, je n'en avais ajouté que 1",50; il y en avait donc 0,95 dans le mélange. Le gaz soumis à l'analyse était donc composé de : Pbur 100 volumes. ce oc Azote 3,55 78,88 Oxygène 0,95 21,11 4,50 99,99 Toutes mes expériences m'ont conduit à des résultats semblables ; je me suis assuré que l'azote et l'oxygène qui composaient les résidus ne provenaient pas d'air rentré dans l'eudiomètre lors de la combustion du mé- lange détonant. 240 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE Ces gaz pénètrent dans Téprouvette pendant la durée de l'opération et viennent se mêler à ceux dégagés par l'étincelle. L'eau contenue dans la cuve, bien que main- tenue à une température de 90% jouit encore dans les conditions de l'expérience de la propriété de dissoudre les gaz, mais seulement dans une faible proportion. La décomposition est-elle le résultat de V incandescence du pôle négatif? On sait, d'après les expériences de M. Despretz et celles de M. Masson, que, lorsque l'étincelle d'induction éclate entre deux fils fins de fer, ou même de platine, le fil négatif rougit et entre en fusion. Ce phénomène ne se manifeste que rarement dans un courant de vapeur d'eau, à moins toutefois que l'étin- celle ne soit très-courte, et dans ce cas il suffit d'activer le courant de vapeur pour faire disparaître l'incandes- cence du fil. On ne peut pas par conséquent attribuer la décompo- sition de la vapeur d'eau à cette incandescence. J'ai cru néanmoins qu'il était nécessaire de faire quelques expé- riences dans le but de m'assurer qu'en remplaçant l'étin- celle par un fil de platine porté à une température voi- sine de son point de fusion, on n'obtenait pas à beaucoup près la même quantité de mélange détonant. L'appareil dont je me suis servi ne différait de celui précédemment décrit que par la disposition du fil de pla- tine, qui, au lieu d'être interrompu sur le trajet de la vapeur, était continu. A l'aide d'un nombre suffisant de couples de Bunsen, je portais ce fil au rouge blanc, et cela sur une longueur au moins dix fois plus considérable que celle occupée DE l'Étincelle d'induction. 241 dans l'autre ballon par la portion incandescente du fil négatif. Le résultat de ces expériences a été celui qu'on pouvait prévoir. Il a fallu prolonger chaque opération au delà de trois heures pour obtenir 0",5 de mélange détonant. Une étincelle de longueur égale aurait donné dans le même temps plus de 50 centimètres cubes de gaz. Je n'ai pas voulu, en faisant ces expériences, comparer l'action de l'étincelle d'induction à celle d'un fil de pla- tine porté à une température voisine du point de fusion de ce métal, mais seulement démontrer que l'incandes- cence du fil négatif était sans influence sur les résultats précédemment obtenus. Pour faire cette comparaison, il serait nécessaire de tenir compte de la rapidité du cou- rant de vapeur. m. — DÉCOMPOSITION DE LA VAPEUR D'EAU PAR l'Étincelle de la machine électrique'. Après avoir constaté que l'étincelle d'induction décom- posait la vapeur d'eau, il m'a paru important de com- parer son action à celle de l'étincelle de la machine. M. le professeur Gavarret ayant eu l'obligeance de mettre à ma disposition la puissante machine électrique de la Faculté de Médecine de Paris, j'ai pu me placei' dans des conditions très-favorables. Je pouvais facilement ^ On lit dans le Mémoire de M. Grove sur la décomposition de l'eau en ses éléments gnzenx sous l'influence de la chaleur, le passage suivant : « J'essayai ensuite de faire passer une série d'étincelles élec- triques au travers de la vapeur d'eau, l'eau ayant été soigneuse- ment purgée d'air avant l'expérience. Les étincelles avaient une couleur rouge-cramoisi. En refroidissant le tube, on aperçut une bulle qui détona au contact d'une allumette (Annales de CJmnie et de Physique, 3« série, t. XXI, p. 137). Archives. T. XL — Juillet 186-1. 17 242 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE obtenir un nombre rrétincelles au moins égal à celui fourni dans le même temps par l'appareil d'induction. Cinquante ou soixante mille étincelles n'ont jamais produit plus de 0", 8 de mélange détonant (0'%5 par heure). La quantité de gaz trouvée dans l'éprouvette après chaque expérience est si faible, qu'il est difficile d'en faire une analyse bien exacte. Cependant, comme on observe toujours une contraction dans l'eudiomètre, on peut conclure qu'il y a eu de l'hydrogène dégagé et que par conséquent la vapeur a été décomposée. J'obtenais, dans le même temps, avec un appareil d'induction pro- duisant des étincelles de même longueur, quarante ou cinquante fois plus de mélange détonant. On peut conclure de ces expériences que l'étincelle de la machine ne décompose pas la vapeur d'eau à beaucoup près autant que celle de l'appareil Ruhmkorff. IV. — DÉCOMPOSITION DE LA VAPEUR D'EAU PAR LES DÉCHARGES D'INDUCTION, LORSQU'ON PLACE UN CON- DENSATEUR DANS LE CIRCUIT. En interposant, comme l'a fait M. Masson ^ un conden- sateur dans le circuit induit de l'appareil d'induction, on modifie singulièrement la décharge ; elle éclate à une distance beaucoup moins grande; sa durée est plus courte ; sa lumière devient éblouissante, et, s'il est plus difficile de constater sur le trajet de l'étincelle une élé- vation de température, il ne s'en produit pas moins une altération très-profonde des électrodes. Des fils de pla- tine qui transmettaient sans en être affectés des décharges ordinaires, fondent immédiatement, lorsque la communi- cation avec le condensateur est établie. i Annales de Chimie et de Physique, 3* série, t. XLV, p. 392. DE l'Étincelle d'induction. 243 Voici les résultats de quelques expériences dans les- quelles j'ai fait marcher l'appareil d'induction avec ou sans condensateur dans le circuit induit. J'ai eu soin de me servir du même ballon pour les deux séries d'expériences, afin de faire éclater les décharges dans des conditions identiques. Pour me mettre autant que possible à l'abri des variations d'intensité de la pile, je faisais marcher l'appareil dix minutes sans condensa- teur, en recueillant les produits dans une éprouvette spé- ciale ; puis, après avoir changé d'éprouvette et établi la communication avec le condensateur, je faisais marcher l'appareil aussi pendant dix minutes, et ainsi de suite pendant toute la durée de l'expérience. Le condensateur avait six décimètres carrés de sur- face; l'appareil d'induction marchait avec trois couples de Bunsen de grandeur ordinaire; les étincelles avaient 3 millimètres environ. Quantités de gaz obtenues en deux heures : I. u. m. IV. v. VI. ce ce ce ce ce ce 9,50 10,40 12,70 15,50 14,50 11,40 avec condensateur. 11,10 12,50 14,00 15,10 16,20 15,00 sans condensateur. On voit que l'interposition d'un condensateur a tou- jours été accompagnée d'une diminution dans la quantité de gaz produit. Il n'y a donc aucun avantage (eu égard au temps) à employer un condensateur, lorsqu'il s'agit de décomposer la vapeur d'eau. Dans les expériences précédentes, j'ai été obligé de ralentir la marche de l'interrupteur pour per- mettre au condensateur de se charger. Sans cette cir- constance, la quantité de gaz dégagée par l'étincelle or- dinaire etit été beaucoup plus considérable. * / SM RECHERCHES SUR L'AGTION CHIMIQUE Bien que le travail effectué par l'appareil d'induction diminue en quantité lorsqu'on interpose un condensateur dans le circuit induit, on ne doit pas en conclure que la décharge dans ce cas ait une action chimique moins grande que la décharge ordinaire. Pour que cette con- clusion fût vraie, il faudrait que le nombre des décharges restât le même dans les deux cas. Or si l'interposition d'un condensateur diminue la quantité de gaz produite, elle diminue encore plus le nombre des décharges ; si bien que l'on doit admettre que l'étincelle condensée dé- compose avec plus d'énergie que l'étincelle ordinaire. Toutes les fois donc que cette dernière sera insuffisante pour opérer une décomposition, on devra avoir recours à l'emploi du condensateur. Après après constaté dans les expériences précédentes que les étincelles d'induction décomposent la vapeur d'eau, j'ai voulu me rendre compte de la nature de cette décomposition. V. — Sur la nature de la décomposition qui ac- compagne LE passage de la DÉCHARGE D'INDUC- TION DANS LA VAPEUR D'EAU. On sait d'après les travaux de Wollaston ', et d'après ceux de M. Faraday ^ que le passage du flux électrique de la machine peut, dans certains cas, être accompagné d'une décomposition électrolytique. M. Bonijol ^ a dé- montré que l'électricité atmosphérique jouit de la même propriété. Il résulte des recherches de ces physiciens, de celles 1 Annales de Chimie et de Physique, l. XL, p. 469 (1801). "2 Expérimental researches, t. I, p. 127. 3 Bibliothèque universelle de Genève, t. XLV, p. 215 (1830). •2 DE l'étincei.le d'induction. 245 de MM. Melly', Armstrong-, Masson, Grove, Fremy et E. Becquerel que le mode de décomposition des corps traversés par l'électricité varie avec le mode de trans- mission de ce fluide. Si, comme dans les expériences de M. Faraday, l'élec- tricité passe sous forme de courant obscur sans étin- celles, il y a véritable électrolysation ; les éléments du corps composé se dégagent à la surface de chaque pôle, et on peut les recueillir séparément. La transmission est électrolytique. Si au contraire l'électricité passe sous forme d'étincelles, il y a encore décomposition; mais les éléments se dégagent sur tous les points de la décharge ; on ne peut les recueillir que mélangés. La transmission est disruptive, et dans ce cas on admet généralement que la décharge n'agit que par la chaleur qu'elle dégage \ Ces deux modes de transmission s'excluent-ils l'un l'autre, ou bien peuvent-ils dans certains cas coexister, ou tout au moins se succéder à des intervalles tellement rapprochés, que les produits des deux modes de décom- position se trouvent nécessairement mélangés? Certains faits observés par M. Grove et par M. Masson *, 1 Archives de l'Électricité, t. I, p. 297 (18H). 2 Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. X, p. 105. 3 On a attribué l'action chimique de l'élincelle à la compres- sion et à l'expansion qui accompagnent son passage dans tous les milieux. Elle agirait en rapprochant ou en écartant les atomes de leur centre d'attraction. * On lit dans un Mémoire de M. Masson le passage suivant : « Dans tous les milieux, les décompositions photo-électriques et polaires peuvent coexister, et nous trouvons dans ce nouveau mode de décomposition une preuve de la conductibilité propre des liquides. » (Annales de Ckmie et de Physique, 5^ série, t. XLV, p. 449). 246 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE dans leurs recherches sur l'action chimique des déchar- ges d'induction à travers l'eau, m'ont paru donner raison à cette dernière hypothèse. J'ai voulu,- par les expériences dont on va lire la des- cription , m'assurer si l'hydrogène et l'oxygène qu'on obtient en faisant passer l'étincelle d'induction dans la vapeur d'eau, sont dus uniquement à la transmission dis- ruptive de l'étincelle, ou bien aussi, dans une certaine proportion, à un phénomène électrolytique semblable à celui qui se passe dans un voltamètre. Je me suis assuré que, pour peu qu'il y ait une étin- celle dans le circuit induit, le travail accompli dans le voltamètre est dû au courant direct seul. Si l'on compare le volume des gaz recueillis dans le voltamètre avec celui qui a été produit dans la vapeur d'eau par le passage des étincelles, on trouve que ce dernier est beaucoup plus considérable. Voici les chiffres obtenus dans quelques expériences: Dans VOLUME DES GAZ. î l'expérience. la vapeur d'eau. Dans le voltamè h m ce ce 4.00 67,50 3,40 3.30 62,70 3,10 3.00 52,80 2,70 2.30 63,00 2,80 2.00 40,50 1,90 Dans les conditions où je me suis placé, j'ai toujours trouvé que le travail effectué dans le voltamètre était en- viron vingt fois moins considérable que celui accompli dans le même temps par l'étincelle empruntée au même circuit. DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION. 247 Pour conslaler la décomposition électrolytiqiie de la vapeur d'eau, il fallait recueillir séparément les gaz dé- gagés dans la portion positive de la décharge, et ceux' dégagés dans la portion négative, pour reconnaître dans le premier cas la présence d'un excès d'oxygène dans le mélange gazeux, et dans le second la présence d'un excès d'hydrogène. J'ai fait dans ce but plus de cent expériences sans ja- mais obtenir de résultats contradictoires ; les difficultés que j'ai rencontrées ont prolongé ces recherches pendant plusieurs mois. J'ai dû pendant longtemps me contenter de résultats qui, bien que très-concluants, laissaient encore à désirer. Quelques perfectionnements apportés à l'appareil qui m'avait servi, m'ont permis plus tard de résoudre la question d'une manière plus satisfaisante. VI. — DÉCOMPOSITION ÉLECTROLYTIQUE DE LA VAPEUR d'eau. Au moyen d'un appareil disposé de façon à pouvoir recueillir séparément les gaz dégagés à chaque électrode, M. Perrot a obtenu, par un très-grand nombre d'expé- riences', des résultats parfaitement semblables qui lui ont permis d'arriver à une conclusion certaine. 11 a d'a- bord opéré en laissant entrer le peu d'air qui se trouvait mélangé avec l'oxygène et l'hydrogène provenant de la décomposition de l'eau. Puis ayant réussi, par une mo- dification apportée à son appareil, à se mettre complète- ment à l'abri de cette cause perturbatrice, il est par- venu à mettre hors de doute le fait de la décomposition ' Nous ne reproduisons pas ici le détail de toutes ces expé- riences qui sont décrites avec beaucoup de soin dans le Mémoire de M. Perrot; nous nous contenions d'en faire connaître les résultats. (Réd.) 248 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE électrolylique de la vapeur d'eau par la décharge du courant direct d'induction. En effet, après la combus- tion du mélange détonant, il a toujours trouvé au pôle négatif,, de l'hydrogène avec quelques traces d'azote, et au pôle positif de l'oxygène avei- quelques traces d'azote également. Le volume d'oxygène était toujours légère- ment inférieur à la moitié de celui de l'hydrogène, ce qui s'explique facilement par l'inégale solubilité des deux gaz dans l'eau. VII. — Influence de la longueur de l'étincelle SUR le volume de vapeur d'eau décomposée. Si les expériences précédentes conduisent à admettre qiie le passage de la décharge d'induction dans la vapeur d'eau est accompagné d'un phénomène électrolylique, elles démontrent en même temps que le travail chimique effectué par ces décharges doit être attribué pour la plus grande partie à un autre phénomène. Les gaz ne se dégagent pas seulement à la surface des électrodes, ils se produisent sur toute la longueur de l'étincelle ', et par conséquent il doit y avoir une diffé- rence entre le volume de mélange détonant obtenu à l'aide d'une étincelle longue, et celui auquel a donné naissance une étincelle plus courte empruntée au même circuit. Cette différence doit être en faveur de la longue étincelle. C'est ce que démontrent les expériences sui- vantes : J'ai placé dans le même circuit deux ballons comme celui précédemment décrit ; dans l'un, l'étincelle avait 1 Je m'en suis assuré en faisant usage d'un troisième tube ab- ducteur destiné à entraîner dans une éprouvette spéciale les pro- duits formés par les différentes portions de l'étincelle éloignées des rhéopbores. DE L'ÉTINCELLE D'TNDUCTION. 2/^0 2 centimètres ; dans l'autre, 4 ou 5 millimètres de lon- gueur. J'avais soin de maintenir autant que possible la même pression dans chaque appareil. Quand les étincelles ont une certaine longueur, elles éclatent rarement en ligne droite; il est donc superflu de mesurer d'une manière rigoureuse la distance des fils de platine, et l'on ne doit pas s'attendre à une grande constance dans les résultats des expériences. Durée Grande f'etite Rapport de l'expérience, étincelle. étincelle, entre les volumes. 0.25 11,4 2,5 4.5 0.52 16,9 3,1 5,4 2.00 55,3 10,8 5,1 2.00 50,5 10,1 5,0 Après avoir diminué la longueur de l'étincelle la plus courte : 2.30 52,1 7,5 6,90 1.00 20,5 2,8 7,30 2.00 45,0 6,9 6,50 3.00 67,3 9,5 7,08 On voit que de deux étincelles empruntées au même circuit, la plus longue est celle qui décompose la plus grande quantité rie vapeur d'eau. On ne doit pas conclure du résultat de ces expériences qu'il y ail avantage à faire agir sur la vapeur d'eau les plus grandes étincelles possible, car un appareil d'in- duction étant donné, on ne peut augmenter la longueur des étincelles sans en diminuer le nombre, et en même 250 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE temps modifier la nature des décharges, qui perdent de plus en plus leur puissance chimique. Ayant à ma disposition un appareil d'induction pouvant donner des étincelles de h- centimètres, j'ai fait agir les décharges successivement dans cinq ballons différents. L'interrupteur marchait de manière à donner dans cha- que cas le plus grand nombre possible de décharges. La distance des fils était : Dans le premier ballon 4 centimètres environ. Dans le second ballon 2 » Dans le troisième ballon .... 1 » Dans le quatrième ballon 0%4 Dans le cinquième ballon 0%2 Durée de chaque expérience, 2 heures. Le volume de gaz produit a été : l'^f ballon 2* ballon. 3" ballon. 4" ballon. S*" ballon. ec ce ce ce ce 1- expérience 2,0 5,4 50,5 52,2 49,2 2'= expérience 2,5 6,7 55,4 57,5 55,7 3« expérience 1,9 4,5 49,2 51,7 48,5 ¥ expérience 1,5 4,1 42,5 44,3 41,4 Le travail le plus considérable a été effectué par l'étin- celle de 4 millimètres ; dans le même temps une étin- celle 10 fois plus longue a dégagé un volume de gaz 25 ou 30 fois moins grand. D'un autre côté, l'étincelle la plus petite n'est pas celle qui a produit la décomposition la plus énergique. DE l'Étincelle d'induction. 251 VIII. - Combinaison de l'azote et de l'oxygène PAR l'étincelle d'induction. INFLUENCE DE LA LONGUEUR DE L'ÉTINCELLE SUR CE PHÉNOMÈNE '. Dans les nombreuses expériences qu'il a faites sous ce chef, M. Perrot avait soin d'agir sur un courant d'air qui, après avoir été soumis à l'action de l'étincelle, arrivait avec les produits nitreux obtenus, en présence d'une dis- solution titrée de potasse. Pour comparer le travail effec- tué par deux étincelles différentes par leur longueur, mais empruntées au même circuit, il était important de sou- mettre à leur action dans le même temps la même quan- tité de gaz. En opérant ainsi, l'auteur a trouvé que la quantité de gaz combinée par des décharges d'induction empruntées au même circuit, augmente avec la longueur des étincelles, et qu'elle est très-probablement proportionnelle à cette longueur. Lorsqu'il n'y a qu'une seule étincelle dans le circuit, la quantité d'acide azotique formé dans un temps donné n'augmente avec la longueur de l'étincelle que jusqu'à une certaine limite. IX. — Observations sur l'appareil d'induction de M. RUHMKORFF. Je me suis servi, dans le cours de ces recherches, d'un appareil Ruhmkorff dont les dimensions sont un peu plus petites que celles du modèle ordinaire. ^ Nous nous contenions, pour ce paragraphe comme pour le paragraphe VI, de donner un court extrait du travail de l'auteur, renvoyant à son mémoire original (Annales de Ch. et de Phys. Février 1861) pour la description des appareils et le détail des expériences, dont nous nous bornons à faiie connaître les résul- tats. (Réd.) \ 252 RECHERCHES SUR L'ACTION CHIMIQUE Gel appareil a marché pendant deux raille heures au moins, sans avoir subi aucune réparation. Huit ou dix fois seulement j'ai été obligé de renouveler la surface de l'enclume et celle du marteau, et cela pour un simple coup de lime '. Il arrivait quelquefois qu'après sept ou huitheures de travail, le marteau restait collé au cylindre de fer doux; mais ce phénomène n'avait qu'une courte durée, et dès le lendemain l'appareil reprenait sa marche ordinaire. Une seule fois il m'a été impossible d'obtenir des étin- celles pendant plusieurs heures; j'ai cru que la bobine induite avait été transpercée par une première décharge, car l'interrupteur fonctionnait comme auparavant. Après avoir interrompu pendant une heure ou deux le passage du courant inducteur, j'ai voulu m'assurer encore une fois de l'étal de l'appareil, et j'ai trouvé qu'il donnait de nouveau des étincelles. Ce fait ne s'est pas reproduit depuis. J'ai fait usage, pour certaines expériences, d'appareils beaucoup plus puissants donnant des étincelles à 7 ou 8 centimètres. Je n'ai pas trouvé qu'il y eût un grand avantage ^ à se servir de ces appareils lorsqu'on s'occupe de recherches électrochimiques sans faire usage d'étin- celles condensées. Si les effets de tension sont beaucoup plus considérables, les actions chimiques sont loin de croître dans la même proportion. ' J'ai observé que la marche de l'interrupteur était plus régu- lière lorsque les surfaces n'étaient pas parfaitement horizontales ; il y a alors un glissement du marteau sur l'enclume qui ne per- met pas à ces deux pièces de se souder comme cela arrive quel- quefois lorsque Tappareil a fonctionné pendant un certain temps. ' En tenant compte du prix de ces appareils et de l'entretien de la pile. DE l'Étincelle d'lndugtion. 253 Lorsque pour décomposer ou pour volatiliser un corps on est forcé de recourir à l'étincelle modifiée par un con- densateur, on doit au contraire donner la préférence aux appareils les plus puissants. conclusions. 1 . La vapeur d'eau est décomposée par les décharges du courant direct de l'appareil Ruhndvorff. 2. L'étincelle d'induction combine ou décompose les gaz ou les vapeurs avec beaucoup plus d'énergie que l'étincelle de la machine électrique. 3. L'interposition d'un condensateur dans le circuit induit augmente l'intensité de l'action chimique de l'étin- celle ; mais comme elle diminue à la fois la longueur et le nombre des décharges, on ne doit faire usage du con- densateur que lorsque l'étincelle ordinaire est insuffisante pour déterminer la combinaison ou la décomposition qu'on veut effectuer. 4. Une portion de la vapeur d'eau décomposée par la décharge du courant direct d'induction subit une décom- position électrolytique. 5. La quantité de gaz ou de vapeur combinée ou dé- composée de l'étincelle d'induction croît avec la longueur de cette étincelle, l'intensité du courant restant la même. En d'autres termes, pour un même courant direct, une longue étincelle combine ou décompose une plus grande quantité de gaz ou de vapeur qu'une étincelle plus courte. 6. Un appareil d'induction étant donné, ainsi que le courant inducteur, il existe une longueur d'étincelle cor- respondant au maximum d'action chimique. L'emploi de courants de gaz ou de vapeur offre de grands avantages sur tous les procédés qui peuvent servir 254 ÉTINCELLE D'INDUCTION. à constater l'action chimique des étincelles. J'ai obtenu de celte manière jusqu'à 3 litres de gaz par heure, en décomposant la vapeur d'alcool, d'élher ou d'acide acé- tique. Un courant d'acide carbonique soumis à l'action de l'étincelle d'induction m'a donné un mélange d'oxyde de carbone et d'oxygène dont le volume atteignait en moins d'une heure 200 centimètres cubes ; la décompo- sition du gaz ammoniac est plus énergique encore. SUR LA DÉCHARGE ÉLECTRIQUE OSCILLATOIRE ET SUR SES LIMITES PAR LE D"^ FEDDERSEN * . Dans un travail précédent dont les Archives^ ont rendu compte, M. Feddersen avait formulé les lois qui président aux variations dans la durée des oscillations électriques, mais il n'avait pu déterminer les limites à partir des- quelles la décharge oscillatoire se transforme en conti- nue. « Pour résoudre cette question, on introduit comme fil conjonctif un conducteur de médiocre résistance, mais très-long, parce qu'on sait que la durée d'oscillation croît avec la longueur absolue du conducteur. L'emploi d'un fil de cuivre long de 1300 métrés, épais d'environ une demi-ligne, permet de distinguer parfaitement à l'œil nu les oscillations dans l'image de l'étincelle réfléchie sur la surface d'un miroir de verre qui fait 20 à 30 ré- volutions par seconde. S'il n'existe aucune autre résis- tance, les oscillations sont très-nombreuses et dépassent peut-être le nombre, 20. Mais quand on place dans le ^ Sitzuiigsber. der k. Siichs. Gesellschaft d. Wissensch. , 16 Feb. 1861. ■2 1859, l. VI, p. 373. 256 DÉCHARGE ÉLECTRIQUE OSCILLATOIRE circuit des tubes pleins d'acide sulfurique étendu, le nombre des oscillations diminue avec l'accroissement de résistance, jusqu'à ce qu'on n'en aperçoive plus qu'une, qu'on peut nommer décharge continue et qui s'étend de plus en plus. Les observations directes de l'image mo- mentanée de l'étincelle ne peuvent être que de nature qualitative ; mais comme la grandeur à mesurer, c'est-à- dire la résistance limite , détermine dans le phénomène un changement de qualité, il en résulte la possibilité de faire par les observations une détermination quantitative. Dés que, par un ajustement convenable de l'œil, l'image de l'étincelle se peint sur la rétine dans les conditions de la vue distincte, on reconnaît très-nettement trois, deux et même une oscillation dans l'étincelle. Comme première loi j'ai trouvé que, toutes choses égales d'ailleurs, la dis- tance d'explosion que j'ai employée n'exerce aucune in- fluence sensible sur la limite de résistance à laquelle la décharge oscillatoire se transforme en continue. Dans des expériences où la distance d'explosion était de 6 millimètres et la hauteur de charge de 1 '/s millimètre, il fallait la même résistance pour ne manifester que la dernière oscillation seule. « En employant différents nombres de bouteilles de Leyde, j'ai trouvé pour les limites de la décharge oscilla- toire les résistances, suivantes, exprimées en épaisseur millimétriques d'acide sulfurique à 1,25 de densité: ET SES LIMITES. 257 Nombres lie bouteilles. 16 8 4 2 1 Résistances. observées. 0'",0l4 0 ,018 0 ,025 0 ,041 0 ,058 i-alculées O'",014 0 .020 0 ;o-28 0 ,040 0 ,0o6 On voit par ces nombres qu'avec une surface électri- que croissante, la résistance limite décroît suivant une loi exprimée par la formule W=- l s dans laquelle W exprime la résistance, s la surface élec- trique et a une constante. On voit aussi que, déjà avec une surface électrique de moyenne grandeur, la résis- tance doit être très-considérable pour comprimer la dé- charge oscillatoire ; par exemple elle se monte à 0'",04i d'acide sulfurique dilué, correspondant à 28600 métrés de fil de cuivre de 1 millimètre d'épaisseur, pour 2 bou- teilles dont l'armure intérieure totale est de 4,4 pieds carrés. Si j'avais enlevé le long circuit et fait communi- quer les deux armures par un conducteur court, la li- mite de résistance se serait certainement montrée moin- dre , car l'expérience prouve que cette limite recule considérablement avec une longueur croissante du con- ducteur. — Comme une résistance de 6000 à 28600 mètres de til de cuivre est certainement considérable, on peut bien présumer que presque toutes les expériences anciennes ou modernes faites avec une bouteille de Leyde Archives, T. XI. - Juillet 1«61. 18 258 DÉCHARGE ÉLECTRIQUE OSCILLATOIRE et un arc de jonction entièrement métallique doivent présenter des phénomènes de décharge oscillatoire. Ainsi s'expliquent plusieurs observations d'anciens physiciens auxquels on n'a fait que peu attention jusqu'ici. «.le rappellerai d'abord les phénomènes décrits par M. Bohnenberger dans ses Beitrâgen zur Electricitàts- lehre, quand on fait passer la décharge à travers une couche de papiers au milieu desquels se trouve une feuille d'étain, l'étincelle voyageant de chaque pôle à l'étain, traverse chacune des feuilles et y détermine des trous de plus en plus nombreux et petits. Quelques-uns de ces trous ou, s'ils se continuent à travers plusieurs feuilles, des séries entières de trous, présentent leurs rébarbes du côté positif de la bouteille et d'autres du côté négatif. Là où un trou ne se propage pas outre, et où par conséquent l'électricité paraît siêtre déplacée latéralement sur un petit intervalle, il existe néanmoins une impression comme celle qu'aurait pro- duite une pointe obtuse sur les feuilles suivantes. Les grands trous centraux dans le voisinage immédiat des pôles montrent, au contraire, en certains points de leurs contours une inflexion vers le côté positif, et en d'autres une inflexion vers le négatif. Il ne me paraît pas néces- saire d'insister sur l'explication que la théorie des os- cillations électriques donne immédiatement de ces phé- nomènes. « J'ai été ainsi conduit à rechercher si l'on ne pour- rait pas déterminer la limite de résistance en faisant percer une feuille de papier par des étincelles sous des conditions de conductibilités diverses. Il était possible que, pour chaque résistance examinée, quand la décharge continue a lieu, on pût observer une déviation des parois ET SES 'LIMITES. ' 259 du trou dans une direction déterminée. Mais les expé- riences ont donné un résultat négatif. Dans une feuille mince de papier, le trou était proprement percé, sans in- dication certaine d'une direction déterminée du choc. Dans un morceau de carton, le bord était de deux côtés dévié à l'extérieur par suite de l'effet latéral de l'explo- sion au sein de la masse. « Les anneaux et les taches de Priestley présentent aussi une apparence remarquable. On sait qu'ils se montrent en des points opposés de deux conducteurs séparés par l'air, entre lesquels l'électricité jaillit par la décharge d'une bouteille. On trouve, en général, sur chaque surface une ou plusieurs places qui paraissent fondues ou dont les particules auraient été arrachées ; tout autour, une cou- che d'oxyde abondante s'y est déposée, qui ordinaire- ment présente un système d'anneaux dont le centre est une petite cavité. Les résultats suivants ont été obtenus en faisant passer la décharge entre des boules de laiton polies. «Si l'on borne le nombre des oscillations à une seule, on voit au pôle positif une très-petite enlamure entourée d'un anneau délicat d'oxyde sombre, tandis que sur la boule négative il se dessine comme un fin nuage d'oxyde plus ou moins facile à reconnaître suivant la quantité d'électricité employée. Si on a laissé la se- conde oscillation se produire, on aperçoit au pôle néga- tif, outre le nuage, comme une trace d'un délicat an- neau avec un centre fondu, tandis qu'au pôle positif, un faible nuage d'oxyde à peine visible pénètre l'anneau qui s'y développe semblable à celui qui correspondait sur le pôle négatif à la décharge continue. Lorsque, par une di- minution de la résistance, on laisse se produire un plus 258 DÉCHARGE ÉLECTRIQUE OSCILLATOIRE et un arc de jonction entièrement rrjétalliqiie doivent présenter des phénomènes de décharge oscillatoire. Ainsi s'expliquent plusieurs observations d'anciens physiciens auxquels on n'a fait que peu attention jusqu'ici. «Je rappellerai d'abord les phénomènes décrits par M. Bohnenberger dans ses Beilràgen zur Electricitâts- lehre, quand on fait passer la décharge à travers une couche de papiers au milieu desquels se trouve une feuille d'étain , l'étincelle voyageant de chaque pôle à l'étain, traverse chacune des feuilles et y détermine des trous de plus en plus nombreux et petits. Quelques-uns de ces trous ou, s'ils se continuent à travers plusieurs feuilles, des séries entières de trous, présentent leurs rébarbes du côté positif de la bouteille et d'autres du côté négatif. Là où un trou ne se propage pas outre, et où par conséquent l'électricité paraît siêtre déplacée latéralement sur un petit intervalle, il existe néanmoins une impression comme celle qu'aurait pro- duite une pointe obtuse sur les feuilles suivantes. Les grands trous centraux dans le voisinage immédiat des pôles montrent, au contraire, en certains points de leurs contours une inflexion vers le côté positif, et en d'autres une inflexion vers le négatif. Il ne me paraît pas néces- saire d'insister sur l'explication que la théorie des os- cillations électriques donne immédiatement de ces phé- nomènes. « J'ai été ainsi conduit à rechercher si l'on ne pour- rait pas déterminer la limite de résistance en faisant percer une feuille de papier par des étincelles sous des conditions de conductibilités diverses. Il était possible que, pour chaque résistance examinée, quand la décharge continue a lien, on pût observer une déviation des parois ET SES 'LIMITES. ' 259 du trou dans une direction déterminée. Mais les expé- riences ont donné un résultat négatif. Dans une feuille mince de papier, le trou était proprement percé, sans in- dication certaine d'une direction déterminée du choc. Dans un morceau de carton, le bord était de deux côtés dévié à l'extérieur par suite de l'effet latéral de l'explo- sion au sein de la masse. « Les anneaux et les taches de Priestley présentent aussi une apparence remarquable. On sait qu'ils se montrent en des points opposés de deux conducteurs séparés par l'air, entre lesquels l'électricité jaillit par la décharge d'une bouteille. On trouve, en général, sur chaque surface une ou plusieurs places qui paraissent fondues ou dont les particules auraient été arrachées ; tout autour, une cou- che d'oxyde abondante s'y est déposée, qui ordinaire- ment présente un système d'anneaux dont le centre est une petite cavité. Les résultats suivants ont été obtenus en faisant passer la décharge entre des boules de laiton polies. «Si l'on borne le nombre des oscillations à une seule, on voit au pôle positif une très-petite entamure entourée d'un anneau délicat d'oxyde sombre, tandis que sur la boule négative il se dessine comme un fin nuage d'oxyde plus ou moins facile à reconnaître suivant la quantité d'électricité employée. Si on a laissé la se- conde oscillation se produire, on aperçoit au pôle néga- tif, outre le nuage, comme une trace d'un délicat an- neau avec un centre fondu, tandis qu'au pôle positif, un faible nuage d'oxyde à peine visible pénètre l'anneau qui s'y développe semblable à celui qui correspondait sur le pôle négatif à la décharge continue. Lorsque, par une di- minution de la résistance, on laisse se produire un plus ^260 DÉCHARGE ÉLECTRIQUE OSCILLATOIRE grand nombre d'oscillations dans la décharge, on peut augmenter sur chaque boule polaire le nombre des pe- tites cavités et des nuages. Malheureusement ils se re- couvrent pour la pUiparl, ou bien une oscillation arrache en partie l'oxyde produit par les précédentes, ce qui empêche de continuer à établir des différences. Sans cette circonstance les anneaux de Priestley fourniraient un excellent moyen d'estimer le nombre des oscillations. Lorsqu'on ne possède pas d'appareil à miroir, les taches de Priestley me paraissent être le meilleur moyen de dé- terminer approximativement le point de passage de la décharge oscillatoire à la décharge continue. Des re- cherches plus étendues avec des substances polaires de formes et de natures variées augmenteraient probable- ment l'utilité de cette méthode. « On doit à Nairne un fait particulier qui s'explique par les lois des oscillations. 11 prescrit, comme moyen d'em- pêcher l'explosion des bouteilles, de ne jamais décharger les batteries avec un bon conducteur qui ne serait pas aii moins long de 5 pieds. Comme, suivant la découverte de l'auteur, les oscillations croissent en durée avec l'aug- mentation de longueur du fil conjonctif, et que par consé- quent le maximum du courant diminue, il est évident que cette plus grande longueur amoindrit la distance explo- sive. La possibilité de traverser avec la même décharge une paroi de verre diminue aussi par l'allongement de l'arc conjonctif. De même la théorie des oscillations rend compte de l'observation de Priestley qu'après la dé- charge de la batterie, une et même plusieurs bouteilles se sont brisées. « Je termine en rappelant les anciennes observations de Luilin, de Henley et d'autres, pour déterminer par les ET SES LIMITES. 261 effets de l'étincelle de décharge la direction de la ma- tière électrique dans l'acte de la décharge. Ces sortes «l'expériences ne donnent que des résultats plus ou moins incertains. Or la théorie des oscillations électriques ex- plique de la manière la plus simple ces incertitudes, quand on songe qu'au lieu de rupture, les oscillations individuelles ne s'accordent exactement ni dans leur route, ni dans leur effet. » BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. 24. — James Forbes; Note sur l'expérience d' Ampère rela- tive A LA RÉPULSION d'uN COURANT ÉLECTRIQUE RECTILIGNE SUR LUI-MÊME (PhUosoplùcal Magazhie. Février 1861). — James Croll ; Remarques sur l'expérience d'Ampère rela- tive A LA répulsion D'uN COURANT ÉLECTRIQUE RECTILIGNE SUR LUI-MÊME {Ibkl. Avril 1861). — Prof. Tait; Note sur une MODIFICATION DE l'uNE DES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES d'Am- PÈRE SUR l'ÉLECTRO-DYNAMIQUE (Mli.) M. Forbes a été conduit à concevoir quelques doutes sur \cr réalité de la force de répulsion que, d'après la théorie d'Ampère, les différentes parties d'un courant électrique rectiligne exercent les unes sur les autres; et dans une communication à la Société royale d'Edimbourg, il va même jusqu'à se demander si l'expé- rience bien connue que Ampère avait imaginée à l'appui, réussit réellement, et à engager les physiciens à la répéter et à la véri- fier i. 1 M. delà Rive. Traité d'élecl., t. I, p. 225, rapporte cette expérience (le la manière suivante : « M. Ampère a divisé pai' une cloison en verre un plat en terre de pipe eu deux compartiments égaux, qu'il a rem- plis de mercuie : puis, prenant un fil de métal recouvert de soie, dont il a mis à nu les deux extrémités, il l'a contourné en forme d'arc, en ayant soin que les deux bouts du fil perpendiculaire à la partie qui foi-- inait l'arc fussent parallèles l'un à l'autre. Il a fait flotter sur le mer- cure ce fil ainsi arrangé, de façon que les deux branches parallèles et horizontales fussent l'une d'un côté, l'autre de l'autre côté de la cloison de verre, toutes les deux parallèles à cette cloison et que ses extrémités mises à nu fussent bien en contact avec le mercure ; puis, plongeant les PHYSIQUE. 263 M. Forbes a fait une autre expérience, qui consiste à suspendre à l'extrémité du bras de levier d'une balance de torsion, un bout de ni métallique courbé en ter à cheval, et dont les deux extrémités viennent s'appuyer contre les extrémités de deux fds métalliques rectilignes fixes en communication avec la pile. Il est clair que dans cette position, le courant est fermé par le fer à cheval mobile qui, suivant M. Forbes, devra s'écarter s'il y a ré- pulsion. L'auleur avait trouvé convenable d'augmenter la tension du courant en introduisant dans le circuit une hélice électro-dy- namique, et loin d'observer un phénomène de répulsion du fer à cheval mobile, il a observé une altraction suffisante pour résister à une torsion considérable, attraction qui subsistait même après l'interruption du courant. — Enfin, après quelques détails sur les différentes manières dont il a varié son expérience, il exprime l'idée que l'expérience de Davy des cônes de mercure soulevés par le courant, doit dépendre plutôt d'une attraction que d'une répulsion des différentes parties du courant. L'expérience de M. Forbes, intéressante sans doute, nous pa- raît insuffisante pour renverser cette partie de la théorie d'Am- pèce, car elle est compliquée d'(iffets d'adhésion et d'attractions dues à l'électricité statique induite dans le fil en fer à cheval dès que le contact cesse. A la suite de cette communication de M. Forbes, il en a paru deux autres dans le PhUosophical Magazine; l'une est due à M. Croll, et nous en extrayons le passage suivant : « .... J'ai depuis longtemps l'impression que l'expérience d'Am- père ne prouve pas ce qu'elle est destinée à démontrer, à savoir que les différentes parties d'un courant électrique recliligne se re- p(jles de la pile l'un clans le comijaitiment à gauche, l'aulie dans le com- partiment à droite, il a ainsi obligé le courant à traverser le (il métal- lique flottant. Aussitôt que le circuit est fermé, on voit le flotteui' glisser sur le mercure en s'éloignant rapidement eu arrière : effet dû à ce que, pour chacune des branches séparément, il y a répulsion entre le courant qui la traverse et le courant qui est transmis dans le mercui'e avant de pénétrer dans le fil ou après en être sorti. » 266 BULLETIN SCIENTIFIQUE. bre de métaux, et prouvent que, par le fait de l'amalgamation, les uns, comme le zinc, s'élèvent dans l'échelle des affinités po- sitives, que les autres, comme le cadmium, s'abaissent au con- traire. Parmi les métaux soumis à ces expériences comparatives, ceux qui deviennent éleclropositifs en s'alliant au mercure, sont les suivants : Fer Zinc. Cuivre. Nickel. Élain. Plomb. Cobalt. Antimoine. Bismuth. Le zinc, l'élain et le plomb sont les seuls entre ces corps qui, par simple contact et sans action chimique ou physique auxi- liaire, s'engagent en combinaison avec le mercure. J'ai constaté que l'amalgamation de l'étain et du plomb s'accompagne, de même que celle du zinc, d'un abaissement notable de la tempé- rature. Ainsi donc, dans les trois cas où la mesure des tempéra- tures peut se faire directement pendant la réaction, on trouve que l'affinité positive du composé s'accroît lorsque la chaleur de constitution augmente. Il est permis d'en conclure que les autres métaux amalgamés, chez lesquels on observe des propriétés identiques , les doivent à celte même cause. J'ajoute que la comparaison de leurs cha- leurs latentes de fusion et du rang chimique qu'ils occupent est très-favorable à cette manière de voir. Il est facile de s'en con- vaincre par l'examen du tableau où sont réunies les chaleurs la- tentes de fusion des métaux expérimentés. Les unes sont exactes et résultent de déterminations calorimétriques, les autres ne .sont que des valeurs approximatives déduites de la relation établie par M. Person, entre la chaleur latente, le coefficient d'élasti- cité et la densité des métaux. Chaleur latente de fusion. Fer 64,171 Calcul. Nickel 55,597 » Cobalt 51,655 » PHYSIQUE. 267 Zinc 28,150 Expérience. Étain 14,252 » Antimoine 12,455 Calcul. Cuivre 53,881 » Plomb 5,569 Expérience. Bismuth 12,640 » Les trois premiers métaux inscrits dans ce tableau ont pour le mercure une affinité qui parait peu différente de celle du zinc, et comme d'ailleurs leur chaleur latente est incontestable- ment supérieure à la sienne, l'accroissement d'affinité positive des amalgames est une conséquence de la chaleui' confinée dans ces derniers. Les propriétés électrocliimiques des métaux amalgamés pla- cés au-dessous du zinc s'appliquent également d'après les mêmes principes. En effet, si d'un côté leur chaleur latente est géné- ralement inférieure à celle du zinc, ils s'unissent d'autre part au mercure en vertu d'une affinité tellement faible, que la forma- tion dp l'alliage, comme on peut le vérifier pour l'étain et même pour le plomb, est une source de refroidissement. Quant aux métaux congénères du cadmium, c'est-à-dire à ceux qui dégagent de la chaleur en s'amalgamant et qui doivent, d'après la théorie, s'abaisser dans l'ordre des affinités, je les ai trouvés dans le groupe des métaux placés à une grande distance du mercure par leur rôle électroposilif. Leur combinaison avec ce dernier est la conséquence d'une affinité énergique, et, comme leur chaleur de fusion semble d'ailleurs être faible, la pi-oductio!i de chaleur pendant la réaction se manifeste avec une intensité remarquable. Le potassium et le sodium, dont l'amalgamation s'opère avec un tel dégagement de chaleur, que l'élévation de température va jusqu'à l'incandescence, m'ont fourni le moyen de donner à ces idées un nouveau contrôle. Des expériences, dont les résultats sont aussi nets que constants, m'ont prouvé que les amalgames de potassium et de sodium formés en vertu de ces affinités 268 BULLETIN SCIENTIFIQUE. puissantes sont, négatifs relativement aux métaux purs. Ils pré- sentent donc les limites extrêmes des phénomènes chimiques et thermiques offerts par le cadmium. Ces phénomènes se retrou- veront certainement dans plusieurs métaux des premières sec- tions dont les propriétés ont été seulement entrevues. En résumé, de l'ensemble de ces recherches il est permis de tirer les conclusions suivantes : Toutes les fois qu'un métal est amalgamé, sa position dans l'échelle des affinités subit une modification. La résultante peut être de sens contraire, même pour des métaux voisins , car elle dépend à la fois de la fonction chimique du métal et de sa cha- leur latente de fusion. S'il y a abaissement de température pendant la combinaison du métal avec le mercure, si, parlant, la chaleur de constitution de l'amalgame est plus gronde que celle du métal , ce dernier s'élève dans l'ordre des affinités positives. Lorsque l'ensemble des phénomènes thermiques est inverse, lorsque l'alliage se forme avec dégagement de chaleur, le métal amalgamé est négatif par rapport au métal libre. 26. — Marié Davy, Recherches théoriques et expérimen- tales SUR l'électricité considérée comme puissance méca- nique (Comptes rendus de l'Acad. des Se, t. LU, p. 752 et 832. Avril 1861). M. Marié Davy a commencé à présenter à l'Académie une série de mémoires sur l'emploi de l'électricité comme moteur. Nous reviendrons sans doute plus lard sur l'ensemble de ce tra- vail ; pour le moment nous nous bornerons à parler de deux de ces communications. La première, qui est relative à la fixation d'une unité de cou- rant, contient les résultats de quelques recherches venant confir- PHYSIQUE. 269 mer une fois de plus rexaclilude de l'imporlante loi des équiva- lents éleclro-chimiqucs. Nous en reproduisons les conclusions : « 1" Un courant d'une origine constante, mais dont on lait varier l'intensité en le divisant entre quatre voltamètres parallè- les, produit des dépôts d'argent métallique dont les poids sont à 2 dix-millièmes près propor'ionnels à celte intensité, dans les limites de 10 à 2000 entre lesquelles j'ai opéré. « 2" Le dépôt d'argent effectué par divers courants continus qui se superposent de même sens ou de sens contraires dans un même vollamèlre, est égal à la somme algébrique des dépôts effec- tués individuellement par ces courants dans des voltamètres dis- tincts pour chacun d'eux ; que ces courants soient fournis par la même pile ou par des piles distinctes, le résultat est le même. Exemple. — Expérience XIV. giamoies. Pile au bichromate de potasse. . . . dépôt d'argent -j- 0,5267 Pile au sel de plomb -V 0,0052 Pile au sel de cuivre -j- 0,0065 Pile au sel de mercure — 0,1678 Total algébrique -f 0,1706 Les quatre courants réunis dans un même voltamè- tre, les trois premiers de même sens, le qua- trième de sens contraire dépôt d'argent 0,1708 Différence..... 0,0002 « 5° La diversité d'origine n'entraîne donc aucune spécificité d'action du courant dans le voltamètre, au moins pour les diverses piles que j'ai soumises à l'expérience et qui sont au nombre de six, choisies parmi les plus usuelles. Il en est des piles comme des divers combustibles. « A" La nature, la forme el les dimensions des électrodes, le volume et le degré de concentration de la liqueur qui garnissent le voltamètre, ainsi que la température de ceux-ci n'exercent au- cune influence sur la quantité d'argent léduit quand la liqueur est neutre 270 BULLETIN SClExNTIFIQUE. Exemple. — Poids de l'argent réduit par un même courant. Expérience XVI Volt. A à 0° 0s'',257o durée de l'expérience : 6 heures. Voll. B à 40» Og',2570 » Différence Og',0003 à répartir sur quaire pesées faites avec une balance qui donne avec peine le dixième de milligramme. « Je restreins ces propositions à l'emploi du nitrate d'argent neutre sur lequel j'ai presque exclusivement opéré, parce que de tous les sels c'est celui qui donne les résultats les plus nels et que, ne m'occupant ici que de la fixation de mon unité de cou- rant, je crois qu'on ne doit avoir affaire qu'à un seul équivalent. « 5" Le nitrate d'argent neutre fournit donc un moyen pratique et précis de retrouver partout et en tous lieux l'unité convention- nelle adoptée, et de graduer tous les galvanomètres en fonction de celte unité. « 6° Je prends pour unité de courant la millième partie de celui qui en une heure réduit 180 milligrammes d'argent. » Le second mémoire a pour objet la fixation de Vunité de résis- tance des conducteurs. L'auteur a adopté le mercure comme étalon. Nous rappellerons que c'était là la substance que M. de la Rive avait indiquée, il y a longtemps déjà, comme la plus con- venable ; M. Siemens en a fait également usage dans un travail dont nous avons récemment donné l'analyse i. « Dès mes premières recherches, en 1846, j'ai adopté pour unité de résistance celle d'une colonne de mercure pur, à 0°, de 1 mètre de long et de 1 millimètre carré de section. J'ai trouvé pour coefficient d'accroissement de résistance du mercure dans le tube de verre qui le contenait, 0,0009, nombre un peu plus faible que celui qui est donné par M. Ed. Becquerel et qui est ' Archives. Janvier 1861. T. X, p. 62. PHYSIQUE. 271 0,00104. Ce coefficient déviait évidemment être constant s'il n'était modifié par la dilalion du verre. « Les rhéostats à fil variable, tels que le rhéostat Wheatstone, sont d'un emploi défectueux en ce qu'il est difficile d'y apprécier la température du fil, et que la résistance de celui-ci varie beau- coup avec sa température. J'emploie de préférence des appareils de résistance à fil de longueur invariable plongeant dans de l'eau dont un thermomètre indique la température. Le rhéostat Wheat- stone ne me sert que pour comparer les résistances de mes appa- reils à mon unité de résistance. « Mes appareils de résistance sont montés les uns avec des fils de cuivre, les autres avec des fils de platine. Ces derniers sont préférables à cause de l'inaltérabilité du métal. « J'ai obtenu pour coefficient d'accroissement de résistance de mes fils de cuivre 0,00404. Le nombre donné par M. Ed. Becquerel est 0,00410, celui de M. Lenz 0,00570. Ce coefficient doit être mesuré pour chaque échantillon de fil employé. « J'ai obtenu pour coefficient d'accroissement de résistance de mes fils de platine 0,00249, nombre assez écarté des nombres 0,00186 et 0,00296 donnés par M. Becquerel et M. Lenz. C'est que le platine est généralement moins pur que le cuivre. « La résistance que j'emploie le plus fréquemment est P ^3 =27,523(1 -i 0,00249 0- « En déterminant, à l'aide de mes unités, la Ibrce électromo- trice d'un élément Smée, j'ai trouvé pour cet élément . 24740 r M. Favre donne 18796 pour la ,';unnlité de chaleur provenant de la dissolution de 1 équivalent de zinc amalgamé dans l'acide sul- furique étendu. Pour que mes forces éleclromotrices représentent le travail spécifique en calories des actions chimiques qui les produisent, il me les faut donc multiplier par ,'' =^0,7516, 272 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ou, ce qui reviendrait au même, prendre pour unité de résis- tance celle de 1"',516 de mercure. En adoptant pour le moment cette nouvelle unité, j'ai pour la formule de la pile de Smée i=.l^^, d'où r't2= 18796 i. r' Or mes intensités de courant i sont évaluées en fonction du cou- rant qui en une heure dépose 0,180 milligrammes d'argent, ou dissout 0,052 milligrammes de zinc. 18796 i représente donc en billionièmes de calories la quantité totale de chaleur dégagée par heure dans la pile. Cette quantité de chaleur se répartit sur toute la résistance r , en sorte que la quantité de chaleur déposée sur chaque unité nouvelle de résistance (1^,516 de mercure), est égale en calories à i3 1 000 000 000 et sur chaque unité normale (1 mètre de mercure) à i2 4 316 000 000 « Le travail résistant développé sur le passage du courant \ dans chaque unité normale de résistance sera donc en kilogram- mètres 440 i 3 • 1316 000 000 si on admet qu'une calorie équivaut à 440 kilogrammètres. Ce travail est indépendant de la force de la pile. « Mon unité normale de résistance (1 mètre) équivaut environ au dixième de l'unité kilométrique (101 mètres) adoptée par les télégraphes ; mais cette dernière unité étant mal définie, cette comparaison n'est qu'approximative. » BULLETIN SCIENTIFIQUE. 27;:^ ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 27. — Prof. Sars. Cm Ammesl^ecten , elc. Sur les diverses MÉDUSES DU GENRE DE NOURRICES CORYMORPHA ET SUR LES ESPÈCES qu'elles PRODUISENT. (Chnstianio's Videnskabsseh- kabets Forhnndlinger for Aaret 1859.) Les hydroïdes du genre Coryiiiorpha, découverts en 1855 par M. Sars, sont dignes d'intérêt à plusieurs points de vue. Ils for- ment d'abord un des premiers groupes qui furent reconnus n'être que des nourrices de méduses inférieures (Cryptocaipes d'Escli- scholtz, Gymnophthalmes de Forbes, Craspedoles de Gegenbaur). Puis ils se distinguent de tous les autres hydroïdes par leur gi-ande taille et par la circonstance qu'on les rencontre toujours isolés. La formation de colonies paraît au contraire être la règle chez tous les autres hydroïdes, car les espèces qui, comme la Coryne squamata Miill., ont longtemps été considérées comme solitaires, ont été trouvées par M. Sars en état de prolifération, c'est-à-dire de colonie incipiente. Le genre Corymorpha et le genre Myriothela, également dé- couvert par M. Sars, sont donc les seuls formés par des animaux solitaires. Les hydres d'eau douce, qui diffèrent de tous les autres hydroïdes par la circonstance qu'elles peuvent se mouvoir et qu'elles produisent des gemmes hydriformes se détachant du pa- lent, les hydres, disons-nous, forment un passage entre les hy- droïdes solitaires et les hydroïdes formant des colonies (colonie- dannendej. En effet, tantôt elles sont solitaires, tantôt au con- traire, à savoir dans le moment de la prolification, elles fornnent des colonies temporaires en produisant des bom'geons destinés à se détacher bientôt de l'animal-raère. Les diverses espèces de Corymorpha produisent, d'après les observations de M. Sars, des méduses d'orgjnisation très-difïé- renle. Cinq d'entre elles produisent des méduses inférieures ( Cryptocarpes ou Craspédotes ) , qui se détachent de leurs Archives. T. XI. —Juillet 1861. 19 274 BULLETIN SCIENTIFIQUE. parents, nas;ent librement dans la mer, et, après s'être mu- nies d'organes générateurs, se reproduisent par voie sexuelle. Une autre espèce, au contraire , la Cor. glacialis, produit des méduses d'organisation rudimentaiie, destinées à rester toujours sessiles', c'est-à-dire à ne point se séparer de la nourrice; elles périssent après avoir développé et versé au-dehors les éléments générateurs. — C'est là un nouvel exemple du fait que des nourrices à peu près identiques peuvent produire des méduses très-différentes. M. van Beneden nous a déjà montré que la Tubularia Durnortieri van Ben. et la Tub. larynx Eli. et Sol. produisent, la première de véritables méduses devenant libres, la seconde des méduses sessiles. M. Surs a reconnu aussi que, de quatre espèces de Podocoryne, deux produisent de vraies méduses et deux des méduses sessiles. Grâce à ces faits, il est fort difficile de classer les hydroïdes d'après les individus sexuels, bien que M. Gegenbaur en ait fait l'essai dans un excellent mémoire-, tout en ayant soin d'adjoindre à chaque espèce de méduse la nourrice hydroïde qui l'a engendré. Ce mode de classification vient se heurter, comme le remarque M. Sars, contre plusieurs difficultés. D'aboi d il est une foule de méduses dont nous ne connaissons pas encore les nourrices et inversement une foule de nourrices hydroïdes dont les méduses sont encore à découvrir. En outre, cette méthode conduit à sé- parer les unes des autres les méduses libres et les méduses ses- siles, lors même qu'elles sont produites par des nourrices sem- blables. M. Gegenbaur a en quelque sorte tourné la difficulté, en passant sous silence toutes les méduses sessiles dans la classifi- cation qu'il a proposée. Toutefois, une pareille manière de pro- céder n'est pas conséquente. Il est impossible de séparer les * Ce sont, en un mot. les gonoptiores du genre de ceux auxquels M. Aliman donne le nom de Sporosacs. Voyez Archives 1859, Tome Iv, page 295. * Voyez un compte-rendu de ce travail dans les Arrhires 18S6. 't: XXXIIÎ p 102. ZOOLOGIE, ANÂTOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 275 méduses sessiles des vraies méduses inférieures qui nagent en liberté, puisqu'elles n'en sont qu'une forme dégradée. D'ailleurs il existe des formes intermédiaires, comme certaines méduses sessiles qui sont produites par les Laomedea, et qui, d'après MM. Lovén, Strethill Wright et Schullze, ont (tout au moins les individus femelles) des canaux gastrovaseiilaires et des iils mar- ginaux comme des méduses libres. M. Sars pense donc qu'il est peu naturel de classer les hydroï- des d'après la seule génération sexuelle. Il le serait tout aussi peu de les classer d'après les nourrices seulement. Une classificalion naturelle de ces êtres doit avoir égard à la fois aax différentes générations dont le cycle forme la réalisation de l'espèce. Ce procédé est tout aussi praticable que la désignation des caractères des mâles et des femelles dans les diagnoses d'espèces chez les animaux supérieurs. 28. — Prof. Rud. Leuckart. Die Fortpflanzung , etc. L.\ REPRODUCTION DES CHERMÈS, NOUVELLE NOTE RELATIVE A L.\ PARTHÉNOGENÈSE {TroscheV S Archiv fur Naturyeschichte . 18o7, p. 207). Les recherches de M. Leuckart, dont nous rendons compte maintenant, font suite à des l'echerches précédentes du même observateur, que nous avons précédemment analysées i. Elles ont eu pour objet diverses espèces de chermès, en particulier le cher- mès du sapin et celui du mélèze. MM. Kaltenbach et Ratzeburg ont montré que les individus hivernants chez le chermès du sapin sont des insectes aptères et lourds, gros comme un grain de sable, abrités sous une enve- loppe de laine. On les trouve fixés à la base des jeunes bourgeons, la trompe enfoncée dans l'axe de végétation. Au printemps, avant l'époqu'.; de répanoui.ssement, les bourgeons commencent à se tu- ' Xo^ez Archives 1809, tome IV, p. 196. 276 BULLETIN SCIENTIFIQUE. méfier par suite de cette irritation insolite, et c'est ainsi que se développent ces singulières galles en forme d'ananas, qui serviront de demeure à la génération suivante. — Bientôt le chermès se met à pondre et fixe sur le jeune bourgeon ses œufs, dont le nombre va parfois jusqu'il 200. La nouvelle génération éclôt au commencement de mai, au moment où le bourgeon fait éclater ses enveloppes écailleuses. Les petits individus enfoncent aussitôt leurs trompes dans les jeunes aiguilles et la galle ne tarde pas à se former complètement. Les chermès de la seconde génération sont plus minces et plus mobiles que Ceux de la première. Ce sont des larves aptères qui, au commencement d'août, se transforment en insectes ailés. Ceux-ci pondent à leur tour et donnent naissance à une généra- tion semblable à la première et destinée comme elle à hiverner à la base des bourgeons. Telles étaient nos connaissances relatives à la reproduction des chermès avant les recherches de M. Leuckart. On admettait tacitement que la génération ailée était composée de mâles et de femelles, et produisait des œufs à la suite d'une copulation. M. Leuckart s'est au contraire convaincu que, soit pour la géné- ration ailée, soit pour la génération aptère, le mode de repro- duction normal a lieu par voie parthénogénésique, c'est-à-dire par un développement spontané des œufs .sans concours d'indi- vidus mâles. Il est arrivé à des conclusions toutes semblables pour le chermès du mélèze et la Phylloxena coccmea Heyden, quj présentent du reste quelques différences dans la succession de ces diverses générations. Les chermès ont des ovaires tubuleux, divisés le plus souvent en deux ou trois chambres ou compartiments successifs, dont le plus supérieur est l'homologue de la chambre ovarique désignée par M. Stein chez d'autres insectes sous le nom de comparliment vitellin(Dottei'fach), et qu'on suppose sécréter le vitellus des œufs. M. Leuckart serait plutôt disposé à y voir un blaslogène (Keim- , fach), mais son opinion est encore incertaine. Sur le trajet de ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 277 l'oviducle, on trouve une paire de glandes lubréfiantes (Schmier- drûsen). D'après l'analogie avec d'autres insectes, en particulier avec les aphides et les cochenilles, il faudrait chercher le récep- tacle de la semence au-dessus de ces organes, mais c'est en vain qu'on le chercherait là chez les chermès. En revanche, on trouve à l'extrémité de l'oviducte, et s'ouvrant dans ce conduit très près de la vulve, une petite poche tout à fait rudimentaire. Peut- être est-ce là l'homologue du réceptacle de la semence d'autres insectes; peut-être aussi est-ce une glande lubréfiante accessoire. Dans tous les cas, on la trouve constamment vide de zoospermes. Jamais M. Leuckart n'a réussi à trouver un seul mâle de ces chermès, et il se demande même s'il en existe réellement ^ Mal- gré le dimorphisme si frappant de ces animaux, l'espèce n'est formée que d'itidividus femelles. Les femelles aptères paraissent avoir plus particulièrement pour fonction de conserver l'espèce (durant l'hiver), et les femelles ailées de la multiplier. L'auteur termine son mémoire par une nouvelle comparaison de la parthénogenèse des chermès et de certaines cochenilles avec la génération alternante des pucerons. Il conclut, comme par le passé, que les premiers ont une véritable parthénogenèse, et les seconds une véritable génération alternante ; toutefois, la réserve avec laquelle il s'exprime montre qu'il ne considère plus ces deux catégories comme aussi distinctes qu'autrefois. L'opinion de M. Claus, d'après laquelle les pucerons agames sont des femelles parthénogénésiques, est loin de lui sembler absurde. Si M. Leuckart persiste toutefois à considérer ces phénomènes comme distincts, c'est d'abord parce que les corps germinatifs ou reproducteurs des apiiides agames ne sont évidemment jamais destinés à êlre fécondés, puis, parce que, chez les aphides, d'autres individus produisent des œufs d'apparence très-différente destinés à rece- voir l'imprégnation du mâle. — Si l'on veut cependant consi- * Une pareille exception à la loi si générale de l'antagonisme sexuel aurait besoin d'être encore mieux démontrée pour trouver facilement créance- -■ 278 BULLETIN SCIENTIFIQUE. dérer la reproduction des aphides comme un cas de parlliénogé- nèse, ce cas particulier, pense M. Leuckart, se trouverait avoir avec la parthénogenèse ordinaire (c'est-à-dire celle où chaque individu produit des œufs se développant spontanément) les mêmes rapports que la génération alleinante avec la reproduction asexuelle ordinaire. En tfï'et, la reproduction asexuelle n'inter- vient chez les animaux à génération alternante que pour certains individus organisés d'une manière spéciale à cet effet. La repro- duction des aphides continuerait donc à être intimement liée avec le phénomène de la génération alternante. 29. — Wilh. LlLLJEBORG. BiDRAG TILL K.ENNEDOMEN , elc. Note sur le changement de dents chez les Otarl\ et LES Halichœrls {Aftryck ur Upsala kongliska Vetenskaps- Societets Arsskrift f. 1 luet. 1860.; Parmi les différences importantes qu'il faut signaler entre les Carnassiers et les Pinnipèdes, celles qui concernent la dentition ont une grande importance, puisque le caractère morphologique le plus important du premier de ces deux ordres de mammifères est tiré de la dentition. D'ailleurs, ces différences en entraînent d'autres dans la structure des organes digestifs et même dans le développement, l^es Carnassiers ont en général un canal intes- 'inal fort court. Celui des Pinnipèdes est au cont)'aire le plus sou- vent très-long. M. Lilljeborg lui trouve, par exemple, une lon- gueur vingt fois plus considérable que celle du corps chez un Halichcerus grypus adulte. Chez cette même espèce, un jeune individu, pris au moment de la naissance, lorsqu'il était encore muni de son cordon ombilical et qu'il n'avait encore pris aucune nourriture, avait une longueur totale d'une aune et quatorze pou- ces, tandis que l'individu mère était long de deux aunes vingt- deux pouces et demi. On voit par là que si les cétacés sont réputés pour la grande taille de leurs petits, ils sont dépassés à ce poin' ZOOLOGIE, ANAÏOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 279 de vue par les Pinnipèdes. En efTet, d'après M. Eschriclit, le nou- veau-né d'une Balœnoplcra rostrata atteint environ le tiers de la longueur de sa mèie. Il faut sans doute rapprocher de ce déve- loppement extrême des Pinnipèdes avant la naissance, le fait que ces animaux changent de poils et de dents à l'état fœtal. La mue fœtale des Pinnipèdes a été observée par M. Wright et le changement fœtal des dents, qui fut soupçonné déjà par M. Nilsson, vient d'être mis en évidence par M. Liiljeborg chez les Otaria et les Halichœrus. Ce fait important éloigne considéra- blement ces animaux des véritables Carnassiers. Ce caractère leur est commun avec certains mammifères moins élevés dans la série, savoir certains insectivores (taupes, musaraignes) chez lesquels M. Owen a déjà démontré l'existence d'un changement fœtal de dentition. On peut rapprocher ce fait, à l'exemple de Nilsson^ de l'espèce de changement de dentition que subissent les Cétacés à l'état de fœtus. On sait, en effet, que les embryons de Cétacés sont munis de dents, qui sont résorbées avant d'avoir percé l'alvéole. Il est vrai que chez eux la seconde dentition est rem- placée par la formation des fanons. 30. — D'' EiNBRODT, de Moscou. Ueber Herzreizung, etc. Sur l'irritation du cœur et ses rapports avec la pression INTRAVASCULAIRE {Moleschott's Untersiiclmngen, VI b., p. 537.) L'auteur a fait des expériences sur des lapins et des chiens. L'irrilation galvanique était portée au cœur par deux aiguilles enfoncées dans le thorax à quelques lignes de distance l'une de l'autre, là où les battements cardiaques étaient le plus sensibles. Une autre aiguille, implantée dans les ventricules à travers la paroi thoracique, venait tracer les contractions du cœur sur le myographion par l'intermédiaire d'un levier. M. Einbrodt trouve que les décharges d'induction ne tétanisent point le cœur, ou du moins produisent dans cet organe des phé- 280 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nomènes tout autres que dans les autres muscles striés. En effet, sous leur action les ftiisceaux musculaires du cœur ne se contrac- tent plus simultanément, mais les uns entrent dans la phase de relaxation dans le moment même où leurs voisins entrent dans la phase de contraction. Les pulsations du cœur sont accélérées, mais cependant bien séparées les unes des autres. — Lorsqu'on irrite le nerf pneumogastrique en même temps que le cœur, il n'est pas possible de faire cesser les pulsations, mais le nombre de celles-ci devient moindre qu'avant l'irritation du pneumo- gastrique. Les effets produits par les décharges d'induction sur le cœur se perpétuent pendant quelque temps après que ces décharges ont cessé. Il persiste en particulier une espèce de tremblement du cœur que l'irritation du pneumogastrique peut faire dispa- raître. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof. E. PLANTAMOUR Pendant le mois de JUIN 1861. Le 1«', de 9 h. 45 m. à 10 h. 45 m. on entend le tonnerre ; l'orage passe du SE. au NO. 7, éclairs et tonnerres de 5 h. 50 m. à 7 h. du soir : l'oiage passe du Sud au Nord à l'Ouest de l'observatoire, où il ne tombe que quel- ques gouttes de pluie à 6 h. 15 m. 8, éclairs et tonnerres de 5 h. 15 m. à 6 h. 45 m. du soir; Torage passe du SE. au NO. et atteint sa plus forte intensité à 5 h. 50 m. A ce moment, il tombe une forte averse mêlée de grêle pendant 10 minutes. On a recueilli plusieurs gréions coniques, dont la hauteur était de 15™™ et le diamètre de la ba.se de 10™™. La base de ces grêlons était formée de glace compacte et le sommet d'une glace très-poreuse, ressemblant plutôt à de la neige. Le soir vers 10 h. de nouveaux éclairs et tonnerres au SO. et à l'O. 13, depuis 8 h. du soir jus(|u'à minuit, forts éclairs. 15, halo solaire partiel, de 9 h. .30 m. à 10 h. 45 m. 17, couronne lunaire à plusieurs reprises dans la soii'ée. 18, éclairs et tonnerres de -2 h. à 3 h. 30 . l'orage passe du SE. au NNO. 19, un orage des plus violents a éclaté dans l'après-midi et les éclairs et tonneires se sont succédé sans interruption de 3 h. 30 m. à 7 h. 30 m. ; vers 4 h. 30 m. deux nuages orageux venant l'un du NO. et l'autre du SE. se sont rencontrés au-dessus de la ville ; il en est résulté un vent tourbillonnant et soufflant avec la plus grande violence , alteinativement dans toutes les directions, comme les cyclones des tropiques; ce vent a causé plusieurs dé- gâts dans la ville et les environs. Au moment de la plus grande intensité de l'orage, vers 5 h., il est tombé une averse très-forte mêlée de grêlons ayant jusqu'à 9'""' de diamètre; la quantité d'eau tombée pendant 15 minutes a été de 36'""'. 22, couronne lunaire de 10 h. 15 du soir à 3 h. 30 du lendemain matin. ■28, depuis 8 h. du soir on voit des éclairs à peu près tout autour de l'horizon ; à 8 h. 30 m. on commence à entendre le tonnerre au SE. et jusqu'après 10 h. plusieurs nuages orageux traversent suc- cessivement la vallée dans la direction du Sud au Nord. L'orage a atteint sa plus grande intensité de 9 h. 30 m. à 9 h. 45 m. ; il est tombé dans ce moment une forte averse mêlée de grêle. 27. à 11 h. 20 m. du matin tonnerre au SE. ; un second orage a éclaté dans la soirée entre 4 h. 30 m. et 7 h. ; sa direction était du SSO. au >E. et il a atteint sa plus grande intensité vers 5 h. 30 m. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le 2, à 6 h. matin ••• 724,99 8, à 4 h. 30 m. soir 721,08 17, à 4 h. soir 725,61 23, à 8 h. -soir.. .. 722, .50 Le 4, à 6 h. matin 729.39 11, à lÔ h. soir 732,41 20, à 8 h. matin 730,13 24, à 10 h. soir 728,76 27, à 4 h. .soir 718,54 Archives. T. XL— Juillet 1861 . ce co K^ ro (-:- (O 6:^ ^;; *,:; »,iJ ^-^ (<; ^' i— • h- >-- H^ o CO 00 -1 — . CT (fe Oi i. co >o h- Jours (lu mois. ^-4^^^J ^-J^^^l ^^^-J-,( (O bû KJ <>;, (■:j (4 kt k- 6S li/ to li N, (i ti. -4 œ «c o i; C3 X jfc- _c,T X jo jx ^ c-j -j •çD '^ ^ ^ ^1 "to lo CT X' - f oi c; X *ô 'hi- -I c ce ^ CD X -1 te -1 X -j ^{ -a -a -I _ te te te te te = p 00 oc C-. p. = '-I 'te "h— 'c 'h- i' -l X hf^ X ht- ■ » " f o + 1 1 1 1 l + l l++f+ 1 ++++++ + ! 1 1 1 œ a< "co "— 'j- 'i-û c "c "ii x c; '^J s: 'o^ oi x oo oj "cd o ct h- a< 'ht- os o X -a OT >U Tj -o ■-' C fC y» CT C: ^. X ,t- ce X OT CD 'C; ce l-i) HJ t. ++4++g C: te te o o =: ^ 7e Te "te 'ce P h-h X D D 'e . 1 g î? s \ çc 1 1 ..1. Il 1 ' 1 1 I 1 1 ! i 1 ++++++++++ KJh-hH^t-hh-. h-^h^t^t^h-- — CD -1 c-i ht- ht- cT •~j Cl ce CD 'e "c 7e '~. Cl CÇ' -I ce h-- 1++ + + 1 1 h-.! h-.< h—h 1— .< h— ■ ht- ce HJ htt ^ 'cD 'cC' 'ce "cD "cT te hi_ ce h- X ta _ 2 i'"5 n 1 1 1 r nr ' n 1 r -1 1 t r-r 1— -XO _CD C5 -Ijcj^t ^ Cl 00 "ce X o "—' 'te o o le co en ht- c;i x ri! n 1 — r 1 -r -1 1 1 1 r i 1 1 1 r H- 1— h 1— K- ce © ht- o» C"i CT ce (i) ht- ce CT 7û oc o "c: c:' "c: "^ c-! "cD ^T ce x "x o *- +++++ ++++ ^ +++++ h— ' K^ h- H- /c (C (C «c ce te *c (Cj fO K- t,c CD 05 CD X h— CT ce c;i h^ X cr. X j35 j;^ ce 'c ^1 "cDi'h— A- ce -1 Cl Cl 'h— "h^ bc " ^1 hU -'-++++ + + -h+^ te «^ i<^ ^^ ^^ ^- te te te h-- CC' -1 te -j; CD CD o hti oe œ 'x 'ci ce 'hU 'h- c -1 '-I '= 'cD + +++ + P r P ? .* o 2* X o o cr C' CD CD ic IC j~ ce ji (C j— o "cT ce Cl c --T . cri 'x "h— c: 'ht- 'i^ ci ~. ^ X ,Li C' ht- ce ht- : Cl C'i CD ^1 t-' -1 OT c: y-' fC' =. p S p X X 00 p _CD 00 'ce 'x "te 'c; ',*- 'h- '-i 'x 'h— '-> --1 X c cr: Cl c: CT CD X ce 1— ' -^ -> -t OC >— - o 3; 'fc OC' o: 3 o ti- en t— ce • *~ 2;, s 1 «. _ ft O i =3 f 2 1 l + l + 1 I++++++T + h— 'OOOO' Cw<,tf,tht^ c: Cl " X - t — ~ X ce .^ 1 — c. -1 --1 ce o: c; -i -t -^i ÇD —. Ç ;;- X -1 X Ç h— OC X c; ce X CD ^.i< . +++++ _ ! M + +++ 1 i — oç ç: -1 "O •-- ::J •— ï — — ■" .- -■ " 1 1 l + l 1 ! 1 I++I I++ -^ cr. *■!. <>i^ Cl o K-- o c: »;- ce --* ce ^ c^ .1 ^1 ce Cl Cl Cl ce — Cl — — Cl ~ -J fO o -I -1 r c; c CT CD - t_ht— te.cD ocDt-tecn CD CD CD o s C CD CD' CD O CD X -^ CO CD CO Cl Oi CT — 1 o o o o o pË. Il O bo ht- j!,t ce ; p ,•*- ! ; .— r* P '. '. 7o ^ "x "^1 c: • 'c-i X • • 'ce Cl 'en • • '.'.'.'.'. ^ '^ ^ '. ! '. '■ '■ '■ '. 'te "^ 'cD • • te ^ ht- ■ • o Oi 2 ^ • . ^ .. s ■c: • . o oe .- c. • 'ce c; Nomb.d'h* ; cS^ CD CD X h— ~. — . Cl ce ..- (C ^- • • ce le te • • < VJ X Z < X C/J X C« < i? < < Z < - X X ■ " XX- X - • 23 » ■ -^ ::.oc =. c ~ o::. -.=. =:. M . . p5 . . . - ^. 05 -; S"lCh— — rê" ^h-^lClC.'ô" ■— •cË"fË'l-'c" MM. . . . TJi y-^ . . Il ^P ôrCC' — '/Ot— )— i(-^i— tt— II— . < Z X X < a; . ^ • » S' »• o; h— — h-- CT) 1 §. 1 l OC'OCCD =:CDC:=;C; OOOOO OOCiOC: OOOC:C' — !D O C C «^3 = X CD CD -» X ic ce D-. ce Cl — c-i ce ci c: CD CD h— ._ CD (C X X h— K. CD li — . CD X ~ *c »c (C c^i 00 o >i- a- c -1 ^ JC 4^ »c o fw -1 »— -1 C en Cl X CD CD H- h— ' te ce H-K-^-^- ^-h-< fC*>C h— 'h-^l H^ • H- ce ht- ht- c< ce , o o ct --d -i dc • I ce oc 'ce '►-- -i • "cd 'ce 'x 'c 'cD '— • cj» wT »£- ce o '— ' ■ :,! h— hCe '--O "— X '-> *X *iC • ce -1 -T h— ' 1— ' h-^ h— ' -1 'ci 'ce 'i- s: J 3 1 1 1 1 II -.1 ! . ' 1 1 1 -f-++ 1 1 1 : +++ 'c -1 '-I 'ce 'o 'cT • 00 'ht:- 'c-1 111: + O' h— ' *e ' te ht- Cl ce • X s 5 " » i Ô. ; 1 1 1 1 1 1 ; n r nri ri • - ht- te h—- ' — ' ^ — * 1 Cl Cl c ht- *c ^i:, • • '-1 'x -1 'ce 'hU -1 ■ '-I 'ce 'çD -t- 'ce '— • en Cl CT C/T il Cl C/T ht. ht- ht» ht- ht- h)- ht- ht- Cl cri ht- ht- ',t H- o CD -i en ht- co ce fC te ht-ht-hL-hl-it^ l(:-(t-httaht-lt- ht» it- ht^ ce ce "5 o c CD' CD X = Limnimètre a midi. IC' CD c X -( ce tCJ CT CD' Cl o CI o Cl CD' -1 CD Cl CT ce t« oe te c. o 'x c;i O c-i "o S MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1801 6 h. m. 8h.m. iOh.m. Midi. 2 h. s. 4h.s. 6h.s. 8h.s. ÏOh.s. Baromètre. mm Dim mm mm mm mm mm mm mm ire décade, 7-25,97 726,19 7-26,07 72.5,86 7-25,50 725,27 725,34 725,72 726,33 •2e » 729,22 729,37 729,17 7-28,82 7-28,17 7-27,85 727,94 728,24 728,68 3<' » 725,60 725,95 725,77 725,74 725,28 724,85 724,74 725,12 725,52 Mois 726,93 727,17 727,00 726,81 726,32 725,99 726,01 7-26,36 726,84 Températxire. ooooooooo ire décade +12,01 -|-13,94 +15,65 +17,03 -i-17,76 +17,35 +16,29 +14,24 +13,20 2e » +15,48 +18,54 +20,41 +21,74 +23,06 +22,51 +21,13 +19.e décade. 9,32 9,34 9,35 8,80 8,36 8,78 8,63 8,89 8,95 2e . 10,93 10,83 10,93 11,14 10,95 10,95 10,89 11,16 11,41 3e » 11,07 10,91 10,60 11,26 10,46 10,62 11,07 10,85 10.92 Mois 10,44 10,36 10,29 10,40 9,93 10,12 10,20 10,30 10,43 Fraction de saturation en millièmes. l'e décade, 888 784 706 614 563 614 636 741 796 2e 1. 833 679 .613 575 522 543 595 664 741 3e » 833 712 636 680 562 609 656 717 807 Mois 851 725 652 623 549 .589 629 707 781 Therm. min. rherm. max. Clarté moyenne du Ciel. rempérature du Rhône. Eau de pluie ou de neige. Limnimètre. 0 0 0 mm P ire décade, + 9,86 +19,62 0,69 13,14 44,7 40,4 2e » +12,-27 +24,45 0,40 15,52 38,3 42,3 3 e » + 13,04 +■23,06 0,65 15,32 69,4 51,7 Mois +11,72 +-22,.38 0,.58 14,69 152,4 44,8 Dans ce mois, l'air a été calme 1 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,72 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 81", 6 0. et son intensité est égale à 17 sur 100. TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A.U SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE JUIN 1861 Hauteur de la neige tombée pendant le mois de Juin : •215'»"', répartie comme suit : Le 3 10°"» 4 40 5 60 9 20 . 27 30 28 10 29 35 30 10 Le 9, après raidi, il a grêlé pendant 5 minutes. 19, à 5 heures du soir, on a entendu un coup de tonnerre. 24, à 3 heures du matin, et le 26, après-midi, éclairs et tonnerres. Le lac a encore au moins le tiers de sa surface sous la glace. ce t: KO ^^ >o fo H^ c o 00 -.1 cr. KC fO 10 K£ tO en ii- ce fi' 1—' fO 1— ' h- ' r-- ^.^ C CO X -7 Ci en li- ce (O l'- © © X -I © on 0- ce ti — Jours du mois. C;i y Ol c 0"> 0 05 Oï Cj C5 Oi jyi o o p "œ oi en o '>-' 01 ■^S ^ M CJi en m c;i 01 en 05 Oi CD -^ "^ ^ œ -4 fo ce C5 'co *. 1— ' co c Oi 4^ en h- ' 0 ht^ en ai en en en 0: c: 05 ^ ^1 -J 00 -1 H- ce en 01 en en en -J -J -J Ci Ci ht) K^ 0 X CD en o^ en en en © © œ © © © © © © X 'On on on On en © © © © © en ,(i. ip. ce 1— ' on en on on On © © © © © ce © ht- ce © oinètre 1 Midi. ce 4i. (^ fO ^ ce CO K) 0 CO en 0 1—' 00 os ^I 0 CO fO co Ci tO 0 en ce © ^I X ^ ^I >-■ X 1* en rf^ © to X i(- © © on © -^ fi © 1^ (t:^ >;:.. en i;^ rt.^ X h^ © 3 X ti i- X ti 3 Oi en 01 Oi Cl 05 05 05 en Cï l(^ en 1— ' jC hf- "œ fo 00 ^ "10 ^l 05 0 CJ 0 oi o< oi en en C5 Ci Oi ^ -1 -I GO ^ l-i te '^ M 0 H-~CC ^3 -4 en ^ *. 01 en en en en -a -I Ci Ci Ci K3 >-- CD X 00 00 © 'cD '^ 00 1— ■ en CD ce ^ en en on on 'in © © © © © © © X © 00 "hU ce © c;i © © )-- "fi © ".-J 5 ^ X © X ^ s éduit à ■4 lienies du soir. en en oi en en Oi 05 05 05 Cï en *-- 00 0 ce 0: "fO'î-' 0 0 co H-i en en 05 c< o> en u»- a< Ci 03 œ — I -J -4 00 p 0 _C0 Vi en ^ "fO 'co Ci 0 »— ' co en en en en c;^ en -I -I -J Ci Ci bS H^ © CD X ■^l '^ '^ 0 c: ce ce t« ^I 4- en on en On On œ © © © © © © © © © "Lt '»:.. "ce Ci "bO -I «- © © -J en on en On On © œ © © © ^ (^x tU *. >— ' © "en ce "ti © © © © -1 -l on on en On en ©©©,©© ti © © ce h^ *X "ti"©",t^ "o< 3 X © ti H- X B 0». 8 heures dusoir. 1+ + c ^^ 0 0 -J ce ii. 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 J l__L 1 Il II 1 1 I++ I-' c ti © ti *© c "ce "^ ",t^ Tempe 8 heures du soir. -ri r-r-r ce jfc. jri 0 -1 en "b '':o 0 ce "1 — 1 r-| r en ^ Ci © en en "*. © 00 "cD -r-l r 1 ifc- en *» © ^ © *© © © en 1 1 1 1 1 © ti HJ © K— 'rf- "1-' "ce "© "© +++ + C' KSCe H- 0 0 "cD "o» "m 00 1 1 1 1 1 +++++ +++++ (C <— ' :c to fO f<.. 0 -4 C5 fc "►- "ce X U' Ci "**l^ -T 00 0 O) 4- 1 -1 II ++I + ^ J^ P P J^ ce ce »t-^ 0 ce rature extérieure Midi. i heures du soir. + ' ïï^ ce ^I 10 _^ ce OD V "(U ôo en 1 1 1 1 1 c on ^ ©. -- X on © ^ ce 1 1 ..l. 1 1 +++++ CD -I fii Ci l(i. ce 'ht» '^T "h- "kPx +++++ H^ K^ ►—• ce © © --T jD o» 00 "iii. "ce "to 4-4-4-4-4- +++++ h-' V> >^ i^ G "ti © ^ "ce "© 1++++ © *~ © © ce "ce "© "h- "© "ce 1 1 Ti ! c œ i-i to i(^ rs ce 1-''^ 00 T 1 1 1 1 © © X © ti © "ti © © "*> I + I+ + H- (fci. 0 ^^ ce Ci '*,. ce ce en t 1 1 1 1 +++++ CD C/T -5 O^ c: "-T "^ H- ce cr. +++++ œ en *^ ce © Ci 00 "^ "fi ce 1+++1 — ce ti ce © "fi ce oi on ce l + l 1 + "X "© "hC Cl '^I en degrés centig 8 heures Minim. dusoir. -X >U CO tO h- 00 c en 0 ce : : : : • * ■ • . . • • 1 rades. Maxim. ; ! ! ! ' ■ * • ' ! : : : : : : : : : ... .... .::'.. , . • • • • ' 1") ..... • > • Hygroi Midi. g *•/ œ- . * • • . 8 h. soir. : : ! : i . . . • . • . . . c en 00 ife. œ 1— ' = 00 ce h- 0 ùe S .......... ^ ■on ifi 1— ' ce © ■ ~ " ^ = . ^i . . . ; ■ en ; ; • . Ci ■ • 2: 2 OC ^ ^ ookmk i» C« f/2 C/3 2 pqOOOcri 2! c/:- 5î Z C« MOrtMO S 2. (■OH-bOH-lh-i |-ih-lOf^>-- HJV^H-h-H^ ►-►-■H^t-tO ^H-.|-i>-J|-^ f-, ^ t-J H^ f h-i O' 1-' 0 0 0 '-I 0 lo ^ 0 00 0 ^ 00 ©0000 f— ' c;i en tt.. ei -4 Ci -1 0 0 © © © © © "'-' Ci "((i. '^ '^1 f- © ce © h^ © © © © © "rf^.'ti Ol ti 01 ~i -a œ ^ ^ © © © © H- "© "^l "© "© © X © t-i ce © t-i © © © © © en c;n © © © ba œ— J X moyen (In Ciel. MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1861. bli. m. 8 h. m. 10 b. m. Midi. 2 h. s. 4 b. s. 6 b. s (S b. s. 10 b. s. Baromètre. mm nun mm mm nmi mm mm mm uim iredecade, 564,03 564,24 504,31 564.38 564,34 564,35 564,37 564,53 564,73 2« » 569,34 569,0-2 569,67 569,81 569,73 569,73 569,77 569,98 570,21 3^ » 566,18 566,38 566,40 566,43 566,40 566,31 566,27 566,27 566,49 Mois 566,52 566,75 566,79 566,87 566, n2 566,79 560, 8U 566,93 567,14 Température. o pe décads, —0,82 +0,15 +1,80 +2,84 4-3,06 +2,35 +1,71 +0,76 +0,43 2e » +3,19 -\-iM) +8,31 -t-9,50 +9,33 -t-8,58 +6,49 +5,50 +5.11 3* » +3,Î8 +4,37 +6,78 +7,53 +7.63 +7,42 -t-6,15 +5,29 +4,76 Mois +2,05 +2,97 +5,63 +6,62 +6,67 +6,12 +4,78 +3,85 +3,43 Hygromètre. ire décade , 2« » ae » Mois Therm. min. Tberm. max. Clarté moy. du Ciel. Eau de pluie ou de neige. ire décade, _ _ 0,83 . 45,9 2" « — — 0,47 13,3 3* » — — 0,67 29,6 Mois — — 0,66 88,8 Dans ce mois, l'air a été calme 8 fois sur 100 Le rapport des vents du A'E à ceux du 80. a été celui de 1,73 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45" E., et son intensité est égale à 28 sur 100. ! \PPORT DIJ C().\SE1L DELA SOCIETE ROYALE ASTRONOMIQUE DE LONDRES.' Le n" -iflu tome XXI' (\es Monthly Notices de la Société astronomique de Londres renferme le rapport dont je viens présenter ici une analyse succincte. Ce rapport, où se trouve un compte rendu de l'état actuel de cette So- ciété, des travaux de ses membres et des nombreuses communications qui lui sont adressées annuellement, offre toujours un intérêt scientifique réel. J'ai déjà eu souvent l'occasion d'insérer dans ce recueil des extraits de ces rapports^ et je vais continuer à le faire pour ce dernier. Je tirerai aussi des rapports précédents, ainsi que d'au- tres publications, quelques détails propres à compléter ce rapide aperçu de divers travaux astronomiques ré- cents, et j'y ajouterai un petit nombre de renseignements relatifs à des faits postérieurs à la publication du rapport lui-même. 1 Report of the Council etc. Londres 1861 — in 8". Lu ù Al'' assemblée générale annuelle de cette Société, le 8 février \ 801 . ^ Voyez, entre autres, le numéro de& Archives de juillet 1855, t. XXIX, p. n7, et celui de décembre 1859, t. VI, p. 526. Archives. T. XL — Août 4861. 21 290 RAPPORT DU CONSEIL La Société a décerné, dans sa dernière séance anni- versaire, sa médaille d'or à M. Ilermann Goldschmidt, de Paris^ pour les découvertes qu'il a faites successive- ment de 13 nouvelles petites planètes (et tout récemment d'une 14"), faisant toutes partie du nombreux groupe de celles comprises entre Mars et Jupiter. M. Main, qui pré- sidait alors la Société, a, selon l'usage adopté par elle, prononcé à cette occasion une allocution, dans laquelle il a exposé les titres de M. Goldschmidt à la marque d'hon- neur qui lui était conférée. Il y a rappelé que cet astro- nome, si zélé et persévérant, est un peintre, et que sa première découverte de ce genre, celle de Lutetia, qui paraît comme une étoile de 9*^ à 10'^ grandeur, a été faite par lui en 1852 à la fenêtre d'un galetas, avec une lu- nette de deux pouces d'ouverture seulement, en faisant usage pour cette recherche des cartes célestes publiées par l'Académie des sciences de Berlin. Quatre autres de ces petites planètes, Pomone, Atalante, Harmonia et Daphne, ont été reconnues par lui avec une autre lunette de 30 lignes de diamètre, et les huit dernières avec une autre lunette de 4 pouces de diamètre. M. Luther, astro- nome à Bilk, près de Dusseldorf, a aussi découvert 11 de ces astres, M. Hind 10 à Londres, M. de Gasparis 8 à Naples et M. Chacornac G à Paris. Cinq d'entre elles ont été reconnues en 1860, et cinq autres en avril et mai 1861, en sorte que leur nombre se monte maintenant à 70. M. Main cite, à l'occasion de ces petites planètes, un mémoire de M. Newcomb, publié en 1860, dans le t. V de ceux de l'Académie américaine^ ayant pour titre : Sur les variations séculaires et les relations mutuelles des or- bites des astéroïdes. L'auteur, après y avoir calculé^ au- DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 291 tant que le permettent les données actuelles, les valeurs des éléments des orbites de 25 de ces petites planètes, en tenant compte des perturbations de ces éléments ré- sultant de l'action des autres planètes de notre système, examine ensuite les relations qui existent entre les masses de ces astéroïdes et certains éléments de leurs orbites, ainsi que certaines relations observées entre ces orbites. Son but principal est de chercher à constater par cette étude approfondie, si l'hypothèse d'Olbers que ces asté- roïdes pourraient provenir de la rupture d'une grosse planète en un grand nombre de fragments, présente quelque degré de probabilité, et il ne trouve finalement rien qui justifie cette supposition de manière à lui donner quelque poids. La Société continue à publier chaque mois (sauf d'août à octobre), sous le nom de Monthly Notices, des feuilles in-S*" renfermant les communications de peu d'étendue faites dans chaque séance, les renseignements astronomi- ques qui lui parviennent, le rapport annuel du Conseil et des annonces d'ouvrages. Ce recueil est envoyé très- libéralement, numéro par numéro, à mesure de leur pu- blication, aux astronomes étrangers aussi bien qu'aux membres de la Société. Les vingt-un petits volumes dont il se compose maintenant, munis chacun d'une table dé- taillée des matières, comprennent déjà une masse consi- dérable de documents astronomiques d'un grand intérêt, et constituent, avec le précieux et bien plus ancien re- cueil allemand des Astronomische-Nachrichten, les deux principaux journaux d'Europe purement astronomiques. Les mémoires plus étendus communiqués à la Société, soit par ses membres, soit par des astronomes étrangers, sont publiés annuellement dans un recueil de format in-4.". 292 RAPPORT DU CONSEIL comprenant déjà 28 volumes. Le 29% qui a dû paraître récemment, renferme entre autres : 1° Un travail important de M. Airy, dans lequel cet astronome donne les corrections des éléments de l'orbite de la lune, déduites des observations de cet astre faites à Greenwich de 1750 à 4851 ; ce mémoire fait suite à un précédent du même auteur relatif aux observations de 4750 à 4830. 2° Un autre mémoire de M. Airy, sur la valeur de la constante de l'aberration, déduite de 8 années d'obser- vations faites avec le nouveau tube zénithal à réflexion (Reflex zénith Tube) de l'observatoire de Greenwich. Cette valeur est de 20", 34 et paraît à M. Airy digne de con- fiance, quoique celte série d'observations donne, comme celle d'observations de la même étoile faites avec l'ins- trument zénithal précédent, démonté en 4842, une valeur négative (de— 0 ',34) pour la parallaxe annuelle de cette étoile, valeur qui indique encore une légère source d'er- reurs dans l'instrument. 3° Un mémoire de M. W. EUis, l'un des astronomes adjoints à l'Observatoire de Greenwich, sur les variations périodiques de niveau et d'azimut du cercle de passages au méridien de cet observatoire. Les tables et les flgures qui font partie de ce mémoire montrent clairement que ces légères variations dépendent principalement de celles de la température auxquelles l'instrument est exposé. 4" Un catalogue des angles de position et des distances mutuelles de 398 étoiles doubles, résultant des observa- tions faites à l'Observatoire de lord Wrottesley par ses aides, MM. Simms, Philpot et Frédéric Morton, et prin- cipalement par ce dernier. 5° Des observations de la grande comète de 4858, dite DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 293 de Donali, faites à l'Observatoire royal du Gap de Bonne- Espérance, du 11 octobre 1858 au 14 mars 1859, par sir Thomas Maclear, directeur de cet Observatoire, par son fils et par M. Mann, soit avec une lunette de 46 pou- ces, soit avec un équatorial de 8 '/j P'eds de longueur focale. 6° Un mémoire du capitaine Clark sur la figure de la terre, faisant suite à un travail du général russe de Schu- bert sur le même sujet. L'auteur y recherche l'ellipsoïde qui convient le mieux à l'ensemble des arcs terrestres mesurés, en ne supposant pas que la terre soit un sphé- roïde de révolution. Mais la grandeur des erreurs pro- bables des résultats qu'il obtient, indique que les don- nées ne sont pas suffisantes pour prouver que l'équateur terrestre est lui-même de forme elliptique '. Le rapport qui nous occupe renferme, comme les pré- cédents, d'intéressantes notices biographiques sur les membres que la Société a perdus récomment. La princi- 1 M. le D-- Elie Ritler a publié en 1860, dans le lome XV du riecueil des mémoires in-4" de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, des Uecherehes sur la figure de la terre, dans lesquelles, partant des formules données par Legendre, dans son beau mémoire de 1789, pour le cas d'un sphéroïde de révolution, et en faisant l'application aux sept principaux arcs du méridien déjà mesurés, il trouve entre les résultats du calcul el ceux de l'observation un accord au moins égal à celui obtenu par M. de Schubert. M. Ritter a poursuivi ses recherches sur le mêmasujet, et le tome XVI du même recueil, actuellement sous presse, con- tient un second mémoire, dans lequel il applique les formules de Legendre aux onze arcs de méridien terrestre déjà mesurés et aux 75 latitudes observées astronomiquement sur ces arcs. Il ar- rive ainsi à des résultats qui, tout en confirmant les déductions de son premier mémoire, donnent lieu à des différences, tenant probablement à des causes locales, qui montrent que le problème 294 RAPPORT DU CONSEIL pale est relative au général écossais sir Thomas Bris- baiie, décédé en 4860, à l'âge de 87 ans. Tout en pour- suivant, pendant la première partie de sa vie, une glo- rieuse carrière militaire, et en occupant ensuite pendant quelques années la place de gouverneur de la colonie anglaise de la Nouvelle-Galles du Sud, il s'est beaucoup occupé d'astronomie. Il a fondé trois observatoires, l'un à Pararaatta pendant son gouvernement en Australie, les autres dans ses terres d'Ecosse, à Brisbane et à Makers- toun. Les autres membres les plus marquants que la So- ciété a perdus en 1860 sont : l'un de ses vice-présidents, M. Baden Powell, professeur de mathématiques à Oxford, et l'habile artiste W. Simms, associé, puis successeur du célèbre Troughton'. La Société a acquis, en revanche, par élection, 21 membres nouveaux depuis sa précé- dente réunion annuelle, et le nombre total de ses mem- bres, en février 1861, était de 454. Elle a élu pour pré- de l'exacte figure de la terre ne peut être encore résolu qu'ap- proximativement. L'aplatissement le plus probable résultant de ses calculs est de V290. Le numéro 1505 des Astr. Nadir. , pu- blié en avril 1861 , renferme aussi un nouveau mémoire de M. de Schubert sur la figure de la terre, dans lequel prenant en consi- dération les attractions locales qni peuvent faire dévier le fil à plomb, sans qu'on doive en conclure une altération réelle de fi- gure dans les méridiens, il cherche à éliminer les eflets de ce genre dans les mesures d'arcs de méridien où il peut y en avoir eu, et.il revient finalement à l'idée d'un sphéroïde elliptique de révolution, dont il trouve l'aplatissement le plus probable de 1/233. 1 La Société astronomique vient encore de faire, le 14 juin de cette année, une perte fort sensible, en la personne de M. George Bishop, dont la vocation première était, si je ne me trompe, celle de distillateur, et qui a été longtemps trésorier, puis président de la Société. Il avait fondé à Londres, dans Regent's Park, l'obser- vatoire de South Villa, où M. Hind a découvert ses 10 petites pla- DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 295 sident, dans sa dernière assemblée, M. le U" John Lee, en remplacement de M. Main, qui venait de terminer ses deux années de présidence. Le rapport entre ensuite dans quelques détails sur les travaux récents exécutés dans les principaux observa- toires de l'empire britannique, et je vais le suivre dans celte revue, en y ajoutant, en ce qui concerne l'Observa- toire de Greenwich, divers renseignements tirés des rap- ports annuels que fait l'astronome royal au Bureau offi- ciels de visiteurs institué pour cet établissement. L'Observatoire royal de Greenwich maintient, sous l'habile direction de M. Airy, son caractère éminent d'uti- lité scientifique théorique et pratique, et d'activité remar- quable, soit pour les observations astronomiques, météo- rologiques et magnétiques, soit pour leur réduction et leur publication prompte et régulière. Ainsi, l'impression du fort volume grand in-4" relatif aux observations faites en 1859 et à leurs réductions est presque terminée, et celle des observations de 1860 est déjà commencée. On prépare maintenant un nouveau catalogue d'étoiles, ré- sultant des observations faites dans les sept années 1854- à 1860, et faisant suite aux catalogues précédents pu- bliés de six en six ans depuis 1835. L'Observatoire a re- couvré dernièrement les manuscrits originaux des obser- vations de Bradley, qui avaient été donnés à l'université d'Oxford, et cela permettra de reconnaître plus facile- ment les erreurs qui se seraient glissées occasionnelle- ment dans l'impression de ces observations. Les Lords nètes, et a fait aussi un grand nombre d'observations de petites étoiles, voisines de l'écliplique, qui ont servi à la construction des nouvellles cartes célestes publiées sous le nom de M. Bishop. 296 RAPPORT DU CONSEIL commissaires de l'amirauté ont autorisé M. Airy à offrir à diverses sociétés savantes et établissements astronomi- ques les précieuses collections d'observations faites et publiées à Greenwich depuis un long espace de temps. La Société de physique et d'histoire naturelle de Genève et l'administration de notre Observatoire ont reçu chacune celte oflre généreuse et en ont profilé avec reconnais- sance. La collection destinée à la Société de physique sera déposée à la Bibliothèque publique de Genève, Outre les observations d'étoiles, du soleil, de la lune et des anciennes planètes qui se font régulièrement à Greenwich, on y observe beaucoup, depuis quelques an- nées, les petites planètes nouvellement découvertes, la force optique des instruments actuels de cet Observatoire permettant de les suivre. Les positions de ces astres ré- sultant de ces dernières observations, sont publiées immé- diatement dans les Notices mensuelles de la Société astro- nomique, au grand avantage de la science. J'ai déjà eu précédemment l'occasion de citer les heu- reuses applications de l'électro-magnétisme faites dans cet observatoire, soit pour noter et enregistrer les obser- vations astronomiques magnétiques et météorologiques, soit pour déterminer des différences de longitude ter- restre, soit enfm pour régler et Iransmellre le temps en d'autres stations '. L'expérience ayant montré que les fils télégraphiques de jonction, établis sous terre pour ces deux derniers genres d'opérations, pouvaient se déranger et étaient difficiles à réparer, les signaux galvaniques pour la communication du temps sont donnés, maintenant, au moyen de fils suspendus à l'air libre. ' Voyez, entre autres, Archives, 1850, t. XV, p. 41 et 1854 t. XXV, p. 154. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 297 Il y a déjà quelques années que M. Airy signale dans ses rapports une circonstance particulière, à laquelle donnent lieu les observations faites avec le cercle des passages au méridien et les collimateurs de Greenwich. Ces instruments s'accordent généralement entre eux, tandis qu'ils présentent occasionnellement de légères fluc- tuations relativement aux étoiles circompolaires. On pour- rait, dit-il, expliquer ce fait, soit en supposant que le sol sur lequel reposent les instruments éprouve des mouve- ments, soit en admettant que l'axe de rotation terrestre change de position : mais il croit plutôt que la vraie cause tient à quelque particularité de l'instrument. Il existe aussi une petite discordance entre les résultats des observations directes et de celles par réflexion; M. Airy croit qu'on ne peut pas l'attribuer à un effet de flexion, mais plutôt, selon une idée suggérée par M. Faye, à ce que l'atmos- phère dans le voisinage de l'horizon artificiel est dans un état qui peut déranger la direction des rayons de lu- mière, tandis que l'atmosphère traversée par vision di- recte n'est pas afifectée par cette influence perturbatrice. Il regarde, en conséquence, que la vraie latitude de son Observatoire est de 51'^ 28'38", tandis que, d'après les observations de la Polaire en 1860, afl'ectées de cet effet, elle serait plus grande de deux dixièmes de. seconde. Un équatorial de grande dimension, dont la construc- tion et l'établissement ont coûté plusieurs années de tra- vail de la part de divers artistes, est entré enfin en acti- vité de service en 1860, à l'observatoire de Greenwich. La lunette de cet instrument a, je crois, 12 pouces d'ou- verture et 18 pieds de longueur focale; l'objectif est de Merz et Mahler, de Munich, et paraît être de qualité su- périeure. La petite étoile située près de y d'Andromède 298 RAPPORT DU CONSEIL se voit, entre autres, dans cette lunette, si bien séparée de l'étoile principale, qu'on distingue entre elles deux un assez large espace obscur. Toute la partie optique de l'instrument, à l'exception de l'objectif, et la graduation de ses cercles ont été exécutées par Simms. Sa monture sort des ateliers de MM. Ransome et Sims, d'Ipswich. Le mouvement d'horlogerie a été construit par M. Dent et le chronomètre galvanique par M. Shepherd. M. Airy a exposé, dans plusieurs de ses rapports an- nuels, les principes qu'il a adoptés pour la construction de ce grand instrument et les progrès graduels de son exécution. Ne pouvant entrer ici dans tous ces détails, je me bornerai à dire que la monture est de la forme dite anglaise, telle qu'elle existe dans le grand équatorial de l'Observatoire de Cambridge. Le cercle horaire sur lequel s'exécute le mouvement d'horlogerie a 6 pieds de dia- mètre, le cercle de distance polaire en a 5 ; ils sont munis chacun de deux microscopes pour les lectures. De nom- breux perfectionnements ont été adaptés à diverses par- ~ties de l'instrument, soit pour sa fixité et la solidité de son assiette, soit pour la facilité de ses mouvements et la possibilité d'observer dans toutes les parties du ciel, soit pour les lectures des divisions des cercles à l'aide de l'é- clairage au gaz ; soit enfin pour noter et enregistrer les observations, par les procédés galvaniques, sur les mêmes feuilles où sont inscrites les observations faites avec le cercle des passages et l'instrument de hauteur et d'azimut. La force qui met en mouvement à volonté le cercle horaire de l'instrument est la même que celle déjà adop- tée par M. Airy dans la construction de l'équatorial de l'Observatoire de Liverpool : c'est une chute d'eau, qui fait tourner quatre fois par seconde une machine à réaction, DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 299 dite moulin de Barker. Le régulateur est un pendule co- nique, mis enjeu par un axe tournant en deux secondes, suivant l'ingénieux procédé de Sieman, dont l'effet est de» contracter la valve de l'extrémité inférieure du tuyau d'écoulement de l'eau, aussitôt qu'il y a une tendance à l'accélération. L'instrument est placé sous un dôme mobile, dans un petit bâtiment situé au sud-est du plateau à bords escar- pés, dominant le parc de Greenwich, où est placé l'Ob- servatoire. Il a été employé, lors de la grande éclipse de soleil du 18 juillet 1860, pour observer 4-6 différences en ascension droite et 30 différences de distance polaire entre les cornes et les limbes du soleil, en vue de déter- miner les erreurs du lieu de la lune rapporté à celui du soleil, ainsi que les erreurs des diamètres de ces deux astres d'après leurs tables. On a trouvé ainsi une erreur de 38 secondes de degré en ascension droite dans les tables de Burckhardt à l'époque de l'éclipsé, tandis que celle des tables de HanseD n'a pas surpassé 3 secondes. On a aussi fait usage de cet instrument pour obtenir 14 dessins de la planète Mars, 30 de Jupiter, 3 de Saturne, et pour mesurer les positions des satellites de cette der- nière planète. Les dessins de Jupiter ont manifesté l'exis- tence, presque permanente, d'une bande inclinée aux bandes ordinaires. Saturne a présenté quelquefois la fi- gure un peu quadrangulaire que sir William Herschel lui a attribuée il y a déjà longtemps. On a entrepris à Greenwich la réduction des observa- lions magnétiques des dix années 1848 à 1857; elles ont été réduites en tableaux pour les jours où il n'y a pas eu de perturbations, en les rapportant soit aux mois et heu- res solaires, soit aux lunaisons et aux heures lunaires. 300 RAPPORT DU CONSEIL M. Airy signale, dans son rapport lu le \'' juin 1861, les résultats suivants que l'inspection de ces tableaux lui a indiqués : 1" Il y a eu, de 1848 à 1857, une grande diminution d'action solaire dans les inégalités de la déclinaison et de la force magnétique horizontale. L'action est plus grande en été qu'en hiver, et M. Airy est disposé à admettre que l'inégalité diurne solaire est produite par la radia- tion du soleil sur la mer, ^2" Il y a une marée magnétique distincte, ayant pour période un demi-jour lunaire, et dont la direction, au 57'' degré ouest du point nord astronomique, coïncide ap- proximativement avec celle de la baie d'IIudson, M. Airy admet qu'on pourrait expliquer ce fait, soit par une action sur l'oxygène magnétique de l'atmosphère, soit par un magnétisme d'induction dans la lune, ayant son axe pa- rallèle au grand axe magnétique de la terre; mais il est loin de pouvoir rien affirmer de certain à ce sujet. 3° Les inégalités de la force magnétique verticale pa- raissent suivre des lois plus simples et différentes de celles de la force horizontale. La déclinaison magnétique moyenne obtenue à Green- wich en 1860 est de SI^I^'^O", à l'ouest du point nord astronomique ; elle est moindre de 9' que celle de 1859. L'inclinaison moyenne a été de 69°28', plus grande de 4' qu'en 1859; mais les résultats pour ce dernier élément, suivant différentes aiguilles, ont varié de 68''26' à 68°35'. La publication des observations magnétiques et météo- rologiques a lieu très-régulièrement à Greenwich, mais seulement dans leurs valeurs diurnes ou mensuelles moyennes et leurs maxima et minima. Elles sont jointes à chaque volume d'observations astronomiques. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 301 M. Airy, en comparant, année par année, le nombre de tours qu'a faits sur elle-même la girouette de l'ané- - momètre d'Osier depuis 1841, a trouvé une variation qui semble seplennaire dans ce nombre de tours. Ainsi, en 1846, 1853 et 1860, la girouette n'a accompli qu'environ 2 de ces rotations, et à ces deux dernières époques elles ont eu lieu en sens contraire de l'ordinaire, tandis qu'elle en a fait 22 en 1844, 23 en 1849, 24 en 1858, etc. Si cette période existait réellement, ce que cet astronome regarde encore comme fort douteux, il croit qu'on pour- rait en chercher la cause dans un flux périodique de chaleur provenant de l'intérieur de la terre, et qui exer- cerait de l'influence sur les courants d'air à sa surface. L'Observatoire de Greenwich continue à recevoir des chronomètres à l'essai pour le service de la marine royale. Il s'y est trouvé, en 1860, jusqu'à 220 chronomètres à la fois. Ils sont comparés à une pendule réglée exacte- ment sur le temps moyen, et on a établi un four qui per- met de suivre la marche des chronomètres à divers degrés de température, afin de mieux régler leurs balan- ciers compensateurs. On comprend que tous ces travaux requièrent un per- sonnel assez nombreux. Aussi y a-t-il maintenant, à l'Ob- servatoire royal, 8 astronomes-adjoints, ayant chacun leur office spécial, et 10 calculateurs surnuméraires. M. Main, qui avait rempli trés-honorablemenl, depuis vingt-cinq ans, les fonctions de premier adjoint , ayant été appelé, en 1860, à la direction de l'Observatoire d'Ox- ford, a été remplacé par M. E.-J. Stone, agrégé au col- lège de la Reine à Cambridge. M. Charles Piazzi Smyth, directeur de l'Observatoire royal d'Edimbourg, a fait, dans l'été de 1859, un voyage 302 RAPPORT DU CONSEIL en Russie, dans le but spécial d'y visiter le grand obser- vatoire de Poulkowa. 11 a eu l'occasion dans ce voyage, d'après l'expérience qu'il a faite en 1856 dans son expé- dition astronomique sur le pic de Ténériffe, d'exposer au gouvernement russe les avantages que présentent les sta- tions de montagnes pour les observations. Ce gouverne- ment s'est décidé, d'après cela, à instituer un nouvel observatoire à Tiflis, et à charger M. Oblomicosky, direc- teur de cet établissement, de transporter en été ses ins- truments sur le mont Ararat, afin d'y profiter de la trans- parence atmosphérique que procurera cette station, dont le sommet est à environ 16000 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer. M. Smyth a eu aussi, dans ce voyage, la satisfaction de faire apprécier au grand-duc Constantin, placé à la tête de la marine russe, les avan- tages de son nouvel appareil pour observer en mer, sans que la lunette soit afïectée par tous les balancements du vaisseau, en la faisant reposer sur un pied très-librement suspendu, auquel est ajustée une roue horizontale tour- nant avec une grande rapidité. La lunette de cet instru- ment peut avoir ainsi une force optique sufiisante pour permettre l'observation en mer d'étoiles de seconde à troisième grandeur. La description et l'usage du Free revolving Stand de M. Smyth ont paru, en 1857, dans le tome XVII ûes»Monthly Notices, pages 40 et 184. On a essayé l'été dernier, à l'Observatoire d'Edimbourg, des mesures de distances d'étoiles très-voisines du soleil, dans le but de constater la réalité des idées émises par M. le professeur W. Thomson, de Glasgow, sur des effets de réfraction qui pourraient provenir de l'existence d'une atmosphère aérienne autour du soleil ; mais la grande humidité de l'été de 1860 n'a pas été favorable à ces DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 303 essais. Quoique M. Smyth eût indiqué aussi ce genre d'observations aux astronomes qui se rendaient en Espa- gne pour y observer l'éclipsé de soleil, il ne paraît pas qu'ils aient porté leur attention de ce côté-là pendant la courte durée de l'éclipsé totale, où M. Smyth croit que des étoiles de cinquième à sixième grandeur seraient vi- sibles, avec une lunette de 6 pouces d'ouverture, à 7^ de degré du bord du soleil éclipsé. La publication des observations faites à la lunette-mé- ridienne et au cercle-mural de l'Observatoire d'Edim- bourg a atteint maintenant la fin de l'année 1858. Cet Observatoire est charsié de la réduction d'observations météorologiques faites en 55 stations d'Ecosse, pour le département du General Registrar anglais. Les occulta- lions des Pléiades, en septembre 1860, ont été observées à Edimbourg de concert avec les astronomes américains, à l'aide d'un appareil électrique, communiquant les bat- tements de secondes de la pendule adjacente à l'instru- ment des passages dans une autre partie du bâtiment de l'Observatoire. Une boule électrique continue à y servir de signal pour la mesure du temps, et les citoyens d'E- dimbourg ont désiré y joindre, par souscription, la dé- tonation d'un canon, placé sur la colline du château, et tiré au moyen d'un signal électrique venant de l'Obser- vatoire. L'Observatoire d'Oxford a perdu, en mars 1859, un excellent directeur, en la personne de M. Johnson, âgé seulement de 54- ans, très-habile et fort actif, qui avait imprimé un grand élan aux travaux de cet établissement, et avait été, pendant quelques années, fort bien secondé par son adjoint, M. Pogson. M. Johnson a été remplacé en juin 1860 par M. Main, dont le premier soin a été de 304 RAPPORT DU CONSEIL s'occuper de la publication d'un nouveau catalogue d'é- toiles circompolaires, auquel M. Johnson avait travaillé pendant quatorze ans. Ce catalogue important contient les positions de 6317 étoiles, observées de trois à cinq fois au moins; la comparaison des positions actuelles de 4243 de ces étoiles, avec celles qui avaient déjà été obte- nues cinquante ans auparavant par M. Groombridge, a permis de déterminer assez exactement leurs mouvements propres. M. Main se propose d'appliquer l'héliomètre d'Oxford à l'observation des grandes planètes et à la construction d'un catalogue d'étoiles doubles. Les instruments méri- diens seront principalement consacrés par lui à l'achève- ment d'un catalogue d'objets remarquables commencé par M. Johnson, ainsi qu'à la formation d'un nouveau cata- logue, composé de toutes les étoiles observées de 1854 à 1861. M. le professeur Challis, directeur de l'observatoire de Cambridge, a, avec l'aide de nouveaux calculateurs, fort avancé le travail de réduction des observations mé- ridiennes des années précédentes ; le t. XIX des observa- tions de Cambridge, récemment publié, comprend celles de 1852 à 1854. Il croit, maintenant, l'époque arrivée de renouveler les deux instruments méridiens de cet obser- vatoire, comme cela a été fait à Greenwich il y a une dou- zaine d'années; et après vingt-cinq ans d'honorable et laborieux exercice de ses fonctions de directeur, M. Chal- lis a demandé à en être déchargé. M. le professeur Grant, déjà connu par la publication d'une Histoire de l'astronomie physique, a obtenu, en mai 1860, la direction de l'observatoire de Glasgow. Le principal instrument de cet établissement est un cercle- DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 305 méridien de 3 ^/^ pieds de diamètre, construit par Ertei à Munich, et avec lequel ont été déjà observées, entr'au- tres, quelques-unes des petites planètes. On continue les observations météorologiques, et on s'occupe à établir une communication électrique entre l'observatoire et les parties centrales de la ville, afin de leur procurer exac- tement le temps de Greenwich, comme M. Ilartnup l'a si heureusement pratiqué à Liverpool. Une grande horloge électrique à six cadrans, chacun de 8 pieds de diamètre, a été établie dans la tour Victoria de cette dernière ville, et cette horloge, ainsi que celle de l'hôtel de ville, est maintenant contrôlée sur l'horloge normale de l'observatoire de Liverpool, d'après la mé- thode de Jones, de manière à marquer le temps moyen de Greenwich avec toute la précision requise pour des usages nautiques. En temps calme on peut entendre, de- puis l'observatoire, la sonnerie de la grande horloge; le son met 2%6 à parcourir l'espace compris entre ces deux points, et il est rare qu'on aperçoive un dixième de se- conde de différence. La grande horloge envoie chaque minute un courant galvanique, qui occasionne à l'obser- vatoire une déviation dans l'aiguille d'un galvanomètre très-sensible, et cette déviation est presque simultanée avec le battement de l'horloge normale. La nouvelle boule indicatrice du temps, placée sur la tour Victoria, a 5 '/s pieds de diamètre, et quand elle est au haut du mât qui la supporte, elle se trouve à 134 pieds au-dessus du sol. La chute journalière de celte boule, à 1 heure précise de l'après-midi en temps moyen de Greenwich, n'est af- fectée par aucune interruption dans le passage du cou- rant électrique en cet instant, comme cela a eu lieu pour d'autres appareils du même genre. Lorsque, par quel- AacHivEs. T. XL — Août 1861 . 22 306 RAPPORT DU CONSEIL que accident survenu au fil fie communication, aucun courant ne passerait, même pendant une demi-heure, M. Hartnup ne croit pas que l'horloge, en la supposant bien réglée, variât sensiblement; et c'est cette même hor- loge, contrôlée par l'électricité, qui fait tomber la boule par une impulsion mécanique. On a effectué récemment des changements avantageux à la partie de l'observatoire de Liverpool destinée aux essais de chronomètres. La chambre où ils sont placés a 28 pieds de long sur 18 de large ; elle est fort bien éclai- rée par le haut. Elle peut être chauffée par des tuyaux d'eau chaude établis sous le plancher, mais cela est ra- rement nécessaire, parce qu'il y a dans la chambre deux loges à air chaud, dont chacune peut contenir plus d'une centaine de chronomètres. La partie supérieure de ces loges est en verre, de telle sorte que les chronomètres, dans leurs boîtes ouvertes, peuvent être comparés aussi souvent qu'on le désire, et leur marche constatée à di- vers degrés de température sans les changer de place. Le chauffage est entièrement effectué au moyen du gaz, dont la pression est déterminée par un régulateur. Le nombre des chronomètres déposés dans cet observatoire, pour y être essayés avant d'être vendus, est si grand, que le Bureau des Docks et du port de la Mersey, qui a la haute direction sur cet établissement, ayant jugé à pro- pos de porter le droit à payer pour l'essai de chaque chronomètre de 7 '/„ schellings à 21 schellings, depuis le i"' mars 1859, ce nombre s'est encore considérable- ment accru dès lors. M. William Lassell, dont l'observatoire particulier est situé maintenant à Bradstones, Sandfield Park, près de Liverpool, a réussi à construire dernièrement un téles- DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 307 cope à réflexion, à monture éqnatoriale, dont le miroir a 4 pieds de diamètre. Son emploi requiert le secours de deux manœuvres, dont l'un imprime à l'instrument le mouvement en ascension droite correspondant au mou- vement apparent de la sphère céleste, en faisant faire un tour à une manivelle à chaque battement de seconde d'une pendule de temps sidéral. Ce mouvement, imprimé par une main un peu exercée, s'effectue si doucement, que M. Lassell croit pouvoir se dispenser d'adapter à l'instrument, comme il en avait d'abord l'intention, un appareil d'horlogerie qui l'exécute. L'autre aide est prin- cipalement occupé à remuer la tour à quatre étages sur laquelle est établi l'observateur, et qui sert aussi d'abri pour l'instrument contre le vent et la rosée. M. Lassell a fabriqué un second miroir de même dimension, et il es- père que ces nouveaux miroirs auront sur celui de deux pieds de diamètre, dont il a déjà fait un usage si avanta- geux, une supériorité correspondante à celle de leur di- mension. Il a observé entre autres, en 1860, avec son nouveau télescope, le S*" satellite de Saturne, Ilypérion, découvert en 18-48, soit par M. Bond, soit par lui, très- faible de lumière et qui est le 7" à partir de la planète. M. Lassell l'avait aussi observé à Malte avec son télescope de deux pieds, et, d'après ses observations, il estime la période de sa révolution de 21 j ,285. M. le D"" Lee, président actuel de la Société astrono- mique, s'y est fait connaître depuis longtemps par sa h- béralité et son intérêt pour elle. Il lui a donné, entre au- tres, il y a vingt-cinq ans, une somme de cent livres sterling, comme le premier noyau d'un fonds qui serait destiné à venir à l'aide des veuves et des orphelins des membres de la Société qui pourraient avoir be- 308 RAPPORT DU CONSEIL soin de ce secours. Il a établi, il y a longtemps, un ob- servatoire particulier, muni de bons instruments, dans sa propriété d'Hartwell, comté de Bedford^ Il en a confié la direction, au commencement de 1859, à M. Norman Pogson, déjà connu par ses travaux à South-Villa et à Oxford, et auquel on doit, entre autres, la découverte des trois petites planètes Isis, Ariane et Hestia. M. Pogson a continué à y publier une éphéméride des grandeurs ou de l'éclat apparent de toutes ces petites planètes, pour faciliter leur observation. Il a poursuivi aussi ses travaux sur les étoiles variables, en publiant annuellement une éphéméride des variations d'éclat de ces étoiles, et en commençant la construction d'un atlas, composé, pour chacune des étoiles variables déjà reconnues, d'une carte céleste de 1° 20' de surface, où se trouvent placées toutes les étoiles, jusqu'à celles de douzième grandeur, qui en sont le plus voisines et qui peuvent servir d'étoiles de comparaison, en indiquant soigneusement leur grandeur ou leur éclat apparent. M. Pogson a construit en outre des cartes célestes manuscrites, faisant suite à celles de M. Bishop et servant de liaison entre celles-là et celles de l'académie de Berlin. Il a été appelé, en octobre 1859, à la direction de l'observatoire de Madras, où il s'occupe, entre autres, à terminer son atlas des étoiles variables, et où il a découvert, le 17 avril 1861, une nouvelle petite i Le vice-amiral W.-H. Smyth, l'un des membres les plus dévoués du Conseil de la Société, et père de M. Piazzi-Smyth, a publié en 1860, aux frais de son ami le D'' Lee, un très-beau volume in -4", faisant suite à un ouvrage précédent du même au- teur, principalement relatif à des observations d'étoiles doubles. Ce volume a pour titre : The Cycle ofCeleslial Objecls continued at the Ilariwell Observutory to 1859. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 309 planète, à laquelle il a donné le nom d'Asie, d'après le lieu où elle a été reconnue. M. Dawes continue ses recherches sur les taches du soleil, les apparences de Jupiter, de Saturne et de leurs satellites, etc., dans son nouvel observatoire à Hopefield, près d'Addenham (Bucks), où se trouve établi , mainte- nant, un très-bel équatorial, construit par MM. Alvan Clark et fils, de Boston en Amérique, muni d'un appareil d'horlogerie, et dont la lunette a 8 '/^ pouces anglais d'ouverture et 110 pouces de longueur focale, M. Dawes en a publié une description dans le t. XX des MontJdy Notices, p. 60. M. Carrington a poursuivi, dans son observatoire par- ticulier à Redhill près de Londres, l'observation assidue des taches du soleil qu'il a commencée en 1854. L'année 1860 a été fort abondante en taches, et sur environ 5000 positions réduites qu'il a obtenues, 1893 proviennent des observations de l'année dernière. J'ai eu l'occasion de rendre compte précédemment, dans ces Archives, des résultats importants que M. Carrington a déjà déduits de ses premières années d'observations. M. Warren De La Rue, qui est, depuis bien des an- nées, comme M. Carrington, l'un des secrétaires de la Société astronomique, s'est fait construire aussi à Cran- ford un observatoire^spécialement destinée photographier des objets célestes. On connaît ses belles reproductions des disques des planètes Mars, Jupiter et Saturne. Il a réussi à photographier des constellations, telles que celle d'Orion et le groupe des Pléiades. Il a mis, avec l'aide de M. Beckley de l'observatoire de Kew, le photohélio- graphe de cet observatoire en état de photographier le so- leil avec un degré de perfection très-satisfaisant. Il l'a 310 RAPPORT DU CONSEIL transporté en Espagne l'été dernier pour l'observation de l'éclipsé, et a réussi, avec l'aide de M. Reynolds, à en obtenir de bonnes et précieuses photographies, ainsi que nous le verrons plus bas. L'observatoire de Kew conti- nuant à être essentiellement consacré à des essais com- paratifs d'instruments météorologiques et magnétiques, le comité de l'Association britannique pour l'avancement des sciences, qui le dirige, a proposé à M. De La Rue de recevoir ce photohéliographe dans son propre observa- toire, pour en tirer le meilleur parti possible. Cet astro- nome se propose de photographier les taches du soleil sur une échelle suffisante pour permettre l'élude de leurs changements graduels, par exemple à l'échelle de 5 à 7 pieds pour le diamètre du soleil. 11 croit aussi que ce genre d'opérations pourra s'appliquer avantageusement à l'exacte détermination de la libration de la lune et de ses diamètres polaire et équatorial. Quelque nombreuse que soit l'énumération précédente des observatoires publics et particuliers de l'empire bri- tannique, elle est très-loin d'être complète. On n'y trouve, entre autres, aucune mention des observatoires d'Irlande, ni d'allusion récente à celui du cap de Bonne-Espérance. Le directeur de ce dernier établissement, sir Thomas Maclear, après vingt-cinq ans de séjour au Cap, est re- venu momentanément en Angleterre en 1859, et en a remporté pour son observatoire divers appareils et ins- truments nouveaux. M. le D"" Robinson, directeur de l'observatoire d'Armagh en Irlande, a publié, en 1859, un catalogue de 5345 étoiles, résultant de ses observa- tions faites de 1828 à 1854, et dont il est fait une mention très-honorable dans le rapport de 1860 du Conseil de la Société astronomique. M. Cooper a publié aussi, en 1859^ DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 341 des observations de la comète de Donali faites dans son observatoire de Markree, et lord Rosse a présenté à la Société royale de Londres, dans les premiers mois de 1861, un nouveau mémoire sur les nébuleuses qu'il a observées avec son grand télescope, mémoire dont on doit espérer la publication prochaine. J'arrive maintenant à la partie du rapport que j'ana- lyse relative à l'éclipsé totale de soleil du 18 juillet 1860. Comme elle n'est pas longue et qu'elle présente un in- térêt généra], je la traduirai ici presqu'en entier, en me référant, pour plus de détails sur ce beau phénomène, aux notices spéciales qu'en ont publiées, dans les n°' d'août et de novembre 1860 de ces Archives, M. le pro- fesseur Plantamour et mon neveu M. Emile Gautier, qui ont été l'un et l'autre l'observer en Espagne. « Jamais éclipse n'a été observée par autant de per- sonnes, ni probablement sur une aussi grande étendue de pays. En 1842, nous croyons que deux seuls astro- nomes, MM. Francis Baily et Airy. partirent exprès d'An- gleterre pour aller observer l'éclipsé totale en Italie. En 1860, environ 40 observateurs sont allés d'Angleterre en Espagne dans le même but. Depuis la Scandinavie jusqu'en Italie des astronomes officiels ou particuliers ont convergé aussi dans ce -but vers les provinces du nord de l'Espagne. Le gouvernement français a organisé une admirable expédition en Espagne, en pourvoyant à ce que l'éclipsé fût aussi observée en Algérie. Le gouver- nement britannique a mis très-libéralement à la dispo- sition des astronomes pour leurs traversées sur mer, le magnifique bateau à vapeur Y Himalaya, et l'a pourvu de tout ce qui pouvait servir à leurs besoins et à l'agrément 312 RAPPORT DU CONSEIL de leur voyage. Les États-Urys d'Amérique ont établi des observatoires temporaires sur quelques-uns des points les plus importants du nouveau continent, et un officier anglais a très-bien observé et décrit l'éclipsé totale dans le voisinage de l'île de Vancouver, où le soleil était élevé de moins de trois degrés au-dessus de l'horizon. Beau- coup d'observateurs étrangers et quelques-uns anglais ont publié leurs comptes rendus plus ou moins dé- taillés ' ; mais il a été impossible, jusqu'à présent , à l'astronome royal de Greenwich d'examiner suffisam- ment, en vue d'une rédaction, la vaste masse de docu- ments, provenant principalement de l'expédition du vais- seau l'Himalaya, qui a été mise entre ses mains. « Cette éclipse offi^ait en Espagne une excellente occa- sion de constater l'efficacité de la photographie à repro- duire des phénomènes dont la durée est si courte, qu'elle défie toutes les tenlatives des plus habiles observateurs pour les enregistrer exactement par des moyens optiques, lors même qu'une subdivision du travail, préalablement concertée, peut réduire la tâche attribuée à chaque indi- vidu. « Entre les divers problèmes, que les observations de la dernière éclipse totale pouvaient servir à résoudre, le plus intéressant peut-être était la détermination de la nature précise de ce qu'on a appelé les proéminences rosées, qui ont été vues pour la première fois lors de l'é- 1 M. Airy a communiqué à la Société astronomique, dans sa séance du 9 novembre 1860, un compte rendu sommaire de l'expcdilion anglaise pour l'observation de l'éclipsé, qui a été publié dans le n" 1 du t. 21 des Monthly Notices, et où l'auteur entre dans quelques détails sur ses propres observations et sur celles de son fds Wilfrid, faites à Ilerena, près Miranda de Ebro. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 313 clipse de 1842. Heureusement, deux reproductions pho- tographiques, qui ont eu lieu en deux stations éloignées l'une de l'autre de près de 240 milles anglais, et avec des instruments de genre différent, se sont mutuellement si bien confirmées, qu'elles ont mis l'existence réelle de ces phénomènes hors de toute espèce de doute. M. W. De La Rue a opéré avec le photohéliographe de Kew à Riva- bdlosa, près de Miranda sur l'Ebre, à environ 42°42',5 de latitude nord, 11°>42' de longitude en temps à l'ouest de Greenwich, et à environ 17 milles au nord delà ligne centrale de l'éclipsé. M. Aguilar, associé au père Secchi, a employé au même usage la grande lunette de Cauchoix appartenant au Collège romain. Leur station était le De- sierto de las Palmas (latitude approximative 40"4',4' nord; longitude 0"'1%6 ouest, distance au sud de la ligne centrale 4 '/o milles). Ils ont obtenu chacun des représentations photographiques des différentes phases de l'éclipsé, en y comprenant celle de l'éclipsé totale. « Les reproductions des apparences pendant l'éclipsé totale sont tout à fait concordantes entre elles et l'une avec l'autre, et elles montrent incontestablement que la lune a graduellement couvert et découvert les proémi- nences lumineuses, qui conservaient une position fixe relativement au soleil. Ainsi, il paraît impossible de douter qu'elles ne soient de réels appendices du soleil, sans qu'on doive nier, cependant, que leur apparence peut être altérée par réfraction à la surface de la Lune. « M. De La Rue a fait deux photographies pendant l'é- clipse totale, mais elles procurent quatre époques pour la détermination de données numériques exactes. Celles de M. Aguilar, au nombre de quatre, ayant ^|^^ de pouce de diamètre, n'ont pas la même précision de détails 312 RAPPORT DU CONSEIL de leur voyage. Les États-Urys d'Amérique ont établi des observatoires temporaires sur quelques-uns des points les plus importants du nouveau continent, et un officier anglais a très-bien observé et décrit l'éclipsé totale dans le voisinage de l'île de Vancouver, où le soleil était élevé de moins de trois degrés au-dessus de l'horizon. Beau- coup d'observateurs étrangers et quelques-uns anglais ont publié leurs comptes rendus plus ou moins dé- taillés ' ; mais il a été impossible, jusqu'à présent, à l'astronome royal de Greenwich d'examiner suffisam- ment, en vue d'une rédaction, la vaste masse de docu- ments, provenant principalement de l'expédition du vais- seau l'Himalaya, qui a été mise entre ses mains. « Cette éclipse offi^ait en Espagne une excellente occa- sion de constater l'efficacité de la photographie à repro- duire des phénomènes dont la durée est si courte, qu'elle défie toutes les tentatives des plus habiles observateurs pour les enregistrer exactement par des moyens optiques, lors même qu'une subdivision du travail, préalablement concertée, peut réduire la tâche attribuée à chaque indi- vidu. « Entre les divers problèmes, que les observations de la dernière éclipse totale pouvaient servir à résoudre, le plus intéressant peut-être était la détermination de la nature précise de ce qu'on a appelé les proéminences rosées, qui ont été vues pour la première fois lors de l'é- 1 M. Airy a communiqué à la Société astronomique, dans sa séance du 9 novembre 1860, un compte rendu sommaire de l'expédition anglaise pour l'observation de l'éclipsé, qui a été publié dans le n» 1 du t. 21 des Monthly Notices, et où l'auteur entre dans quelques détails sur ses propres observations et sur celles de son fds Wilfrid, faites à ilerena, près Miranda de Ebro. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 313 clipse de 1842. Heureusement, deux reproductions pho- tographiques, qui ont eu lieu en deux stations éloignées l'une de l'autre de près de 240 milles anglais, et avec des instruments de genre différent, se sont mutuellement si bien confirmées, qu'elles ont mis l'existence réelle de ces phénomènes hors de toute espèce de doute. M. W. De La Rue a opéré avec le photohéliographe de Kew à Riva- hcllosa, près de Miranda sur l'Ebre, à environ 42''42',5 de latitude nord, 1l'"4'2' de longitude en temps à l'ouest de Greenwich, et à environ 17 milles au nord delà ligne centrale de l'éclipsé. M. Aguilar, associé au père Secchi, a employé au même usage la grande lunette de Cauchoix appartenant au Collège romain. Leur station était le De- sierto de las Palmas (latitude approximative 40"4',4 nord; longitude 0™1%6 ouest, distance au sud de la ligne centrale 4 '/s milles). Ils ont obtenu chacun des représentations photographiques des différentes phases de l'éclipsé, en y comprenant celle de l'éclipsé totale. « Les reproductions des apparences pendant l'éclipsé totale sont tout à fait concordantes entre elles et l'une avec l'autre, et elles montrent incontestablement que la lune a graduellement couvert et découvert les proémi- nences lumineuses, qui conservaient une position fixe relativement au soleil. Ainsi, il paraît impossible de douter qu'elles ne soient de réels appendices du soleil, sans qu'on doive nier, cependant, que leur apparence peut être altérée par réfraction à la surface de la Lune. « M. De La Rue a fait deux photographies pendant l'é- clipse totale, mais elles procurent quatre époques pour la détermination de données numériques exactes. Celles de M. Aguilar, au nombre de quatre, ayant '^|^^ de pouce de diamètre, n'ont pas la même précision de détails ol4 RAPPORT DU CONSEIL apparents que celles de M. De La Rue, qui ont 4 pouces de diamètre. Ce dernier a obtenu 31 photograpliies des autres phases de l'éclipsé, et a donné de vive voix à la Société astronomique, dans deux de ses séances, un compte rendu de ses opérations et de leurs résultats. Les photographies ayant été agrandies, avec avantage, jusqu'à 9 pouces et 43 pouces de diamètre, elles fournissent pour la mesure des rapports des diamètres du soleil et de la lune des données presque entièrement d'accord avec la théorie, et indiquent que le diamètre équatorial du soleil est plus grand que son diamètre polaire. Les mesures des cordes et des sinus verses des extrémités du croissant du soleil pendant l'éclipsé, donnent des résultats qui s'accordent avec les angles de position du soleil et de la lune, avec leurs diamètres respectifs, et par consé- quent avec la distance des centres de la lune et du soleil à l'époque de chaque photographie. Avec ces données, on peut déterminer très-exactement la direction du mou- vement du centre de la lune et le plus grand rapproche- ment des centres du soleil et de la lune. M. De La Rue ayant trouvé les positions relatives de ces centres, a tracé sur une grande photographie du soleil sur verre, de 9 pouces de diamètre, les proéminences lumineuses vues sur la première et la seconde des photographies oiiginales, et les a rapportées ainsi avec une grande pré- cision au centre du soleil. Des copies de la première photogi'aphie de l'éclipsé totale, superposées sur la se- conde, coïncident entièrement en ce qui concerne les proéminences visibles à la fois aux deux époques. On peut tracer sur chacune d'elles l'étendue et la direction du mouvement de la lune, et tous ces résultats sont en accord complet avec la ihéorie. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 315 < Il s'est présenté une circonstance inaltendipe dans celte application de la photographie : c'est qu'elle a rendu évidente la présence de certaines proéminences qui, n'étant pas plus lumineuses que la couronne envi- ronnante, n'ont pas fait d'impression sur l'œil, et qui, ayant une puissance actinique différente, n'en ont pas moins été manifestées par la plaque sensitive. Un autre fait remarquable et inattendu, a été le grand éclat op- tique et la grande force actinique des proéminences et de la couronne. Le photohéliographe de Kew, dans lequel l'image est amplifiée 8 fois et son intensité diminuée par conséquent 64 fois, a' donné en 20 secondes une impres- sion des proéminences lumineuses et en une minute une impression de la couronne : tandis qu'il ne donne pas la plus légère trace d'image de la pleine lune en une mi- nute. Dans la lunette de Cauchoix, l'image focale non amplifiée delà couronne a été obtenue en 20 secondes.» Le Rapport qui nous occupe contient ensuite une énu- mération des petites planètes et des comètes découvertes depuis la dernière séance anniversaire de la Société. Nous avons déjà parlé plus haut de ce qui concerne les petites planètes. Quant aux comètes, il en a été découvert quatre nouvelles en 1860, dont une très-australe^ re- connue le 26 février à Olinda au Brésil, par M. Liais, qu'il n'a pu suivre que quatre jours, et qui présentait, comme la comète de Biela, le phénomène intéressant de deux têtes distinctes. La troisième des comètes de 1860 a été visible à l'œil nu, et a présenté en Europe, pendant quelques jours, une queue brillante longue de plusieurs degrés. Elle a été vue pour la première fois le 20 juin, soit par M. Gronemann à Utreclit, soit par le professeur Caswell, sur le pont du bateau à vapeur VArabia qui se 316 RAPPORT DU CONSEIL rendait tn Angleterre. Elle a été observée dans l'hémis- phère austral jusque vers la fin d'août. M. Liais a trouvé qwe les observations de cet astre étaient le mieux repré- sentées par une orbite elliptique, dont la période serait d'environ 1089 ans. Les deux autres comètes de 1860, découvertes l'une à Hambourg le 17 avril par M. George Rûmker, l'autre à Marseille le 23 octobre par M. Tem- pel, étaient télescopiques ; elles ont été visibles pendant fort peu de temps, et n'ont rien présenté de remarquable. Dès lors, une nouvelle comète a été trouvée dans la tête du Dragon, le 4 avril 1861, à l'observatoire de M. Ru- therford à New-York en Amérique, par M. Thatcher. Elle est devenue visible à l'œil nu au commencement de mai, comme une étoile indistincte de deuxième à troi- sième grandeur, accompagnée d'une queue d'environ un degré. M. Pape a réussi à déterminer pour cette comète, d'après les observations du 10 avril, du 1" et du 18 mai, une orbite elliptique dont la période serait de 1849 ans (Voy, Astr. Nachr. n° 1312). On pourra la déterminer plus exactement, quand on connaîtra les observations ul- térieures de cet astre faites dans l'hémisphère austral. Elle a passé le 3 juin à son périhélie. Une comète bien plus remarquable encore a paru subitement, dans la région circompolaire du ciel boréal, vers la fin de juin de cette année , et a rappelé par sa splendeur celle de l'année 1858, ayant une queue moins brillante et peu large, mais plus longue, et une tête assez étendue et fort lumineuse, avec un noyau présentant des rayons divergents. Elle a été aperçue en divers lieux dés le 29 juin au soir, mais ce n'est que le 30 qu'elle est apparue au public européen dans toute sa magnificence et qu'elle a commencé à être observée ; son éclat s'est DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 317 ensuite affaibli assez promptement et sa queue a bientôt fort diminué de longueur. Il serait superflu d'en parler ici en détail , puisque tous les journaux s'en sont occupés à l'envi. Je dirai seulement que M. le professeur Planta- mour, d'après ses observations du 30 juin, du l*"'' et du 2 juillet 1861, a calculé de premiers éléments approchés de l'orbite parabolique de cette comète , qu'il a publiés dans le Journal de Genève du 7 juillet. Ces éléments ont prouvé que cette comète a passé à son périhélie dès le 11 juin, à une époque où elle était invisible pour nous , que l'inclinaison du plan de son orbite sur l'écliptique est d'environ 85% et que ce n'est point là la comète dite de Charles-Quint dont on attendait le retour. Un grand nombre d'autres astronomes ont déjà calculé des élé- ments analogues. M. Ilind croit, d'après ses calculs, qu'il serait possible que vers le 30 juin la queue de la comète ait atteint la terre, mais des calculs postérieurs, faits par d'autres astronomes, n'ont pas confirmé cette assertion. M. W. De la Rue n'a pas réussi à obtenir d'im- pression photographique de cette dernière comète, tandis qu'il en a eu de celle de 1858. Comme les astronomes auront pu la suivre pendant quelque temps, on peut espérer que son orbite sera bien déterminée. M. Liais l'a observée à Rio Janeiro depuis le 11 juin. Le dernier rapport du conseil de la Société astronomi- que se termine par l'annonce de quelques nouvelles pu- blications importantes, relatives à la belle science aux progrès de laquelle la Société est consacrée. J'ai déjà dit plus haut quelques mots sur le catalogue d'étoiles circompolaires provenant des travaux de M. John- son à Oxford, et publié en 1860 par M. Main. Le premier volume de la Théorie du mouvement de la Lune, par 318 RAPPORT DU CONSEIL M. Delaunay, présenté à l'Académie des sciences de Paris Je 24 décembre 1860, et cjui forme le vingt-huitième vo- lume des nouveaux Mémoires de cette illustre académie, est aussi un ouvrage considérable, résultant d'immenses calculs analytiques et numériques, effectués uniquement par l'auteur pendant quatorze ans. J'ai eu déjà , il y a environ deux ans*, l'occasion de parler de ce grand travail et de la méthode que l'auteur y a suivie, à propos des nouvelles discussions qui ont eu lieu sur l'équation séculaire de la lune, discussions encore pendantes, mais qui paraissent suspendues en ce moment. L'auteur an- nonce un second volume, qui contiendra : 1° le reste des termes de la fonction perturbatrice, après les cinquante- sept opérations précédentes, donnant lieu déjà à 4-61 termes^ qui occupent 138 pages du premier volume; 2° les expressions des trois coordonnées de la lune, avec toutes leurs inégalités, jusqu'au septième ordre inclusive- ment pour la longitude et la latitude, et jusqu'au cin- quième pour le rayon vecteur; 3" divers chapitres des- tinés à compléter ces expressions des coordonnées de la lune. Un troisième ouvrage astronomique, cité dans le Rap- port et d'un genre fort différent des deux premiers, est le Catalogue de la Bibliothèque de r Observatoire de Poul- kowa, publié en latin, en 1860, à Saint-Pétersbourg, par M. Otto Struve, en un volume petit in-4" d'environ mille pages. On connaît la grande Bibliographie astronomique de Lalande; et ce qui prouve la difficulté d'en faire une complète, c'est que la bibliothèque de Pouikowa possède 905 ouvrages des quinzième, seizième et dix-septième < siècles, dont Lalande ignorait l'existence. Ce nouveau 1 Voyez Archives, 1859, t. V, p. 208. DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ASTRONOMIQUE. 319 catalogue métho'^iqup, subdivisé par matières, compre- nant presque tous les ouvrages modernes et muni d'une table alphabétique des noms d'auteurs, pourra être très- utile aux astronomes. Enfin, le Rapport signale la publication prochaine, dans le t. VI des Annales de r observatoire impérial de Paris, de la théorie et des tables de la planète Vénus, calculées par M. Le Verrier et fondées presque entière- ment sur les observations faites à Greenwich depuis le temps de Bradiey. M. Le Verrier a donné lui-même, dans le Compte rendu de la séance de l'Académie des sciences de Paris du 26 novembre 1860, un aperçu des princi- paux résultats de sa théorie, résultats très-satisfaisants, parce que les observations s'y accordent entièrement avec la loi de la gravitation universelle. Un des points les plus remarquables de cette théorie, est la confirmation qu'elle fournit, d'une détermination à laquelle l'auteur était parvenu par la discussion de l'équation lunaire de la longitude terrestre. C'est que la valeur actuellement ad- mise pour la masse de la terre est trop petite d'un dixième, et que la parallaxe du soleil, déterminée par les deux passages de Vénus qui ont eu lieu dans le XVIIP siècle, requiert une notable augmentation. M. Airy avait signalé aux astronomes les oppositions de la planète Mars en 1860 et 1862, comme pouvant offrir une occasion avantageuse de déterminer la paral- laxe du soleil. L'observation de la grande éclipse de 1860 a fait un peu perdre de vue celle de Mars vers la même époque ; le mauvais temps et la position australe de la planète ont nui aussi à la réalisation de ce plan. On doit espérer que l'opposition de 1862 donnera de meil- leurs résultats, en attendant les passages de Vénus de 1874 et de 1882. 320 RAPPORT DU CONSEIL C'est de la théorie de Mars que M. Le Verrier s'occupe maintenant, et elle pourra lui procurer une troisième détermination de la masse de la terre. II a envoyé à M. Hind, surintendant du Nautical Almanac, ses tables de Vénus avant leur complète publication ; et celui-ci les a adoptées pour le volume de 4865 de ses Éphémérides astronomiques, auquel il travaille actuellement. Je termine ici ce compte rendu sommaire de divers travaux astronomiques récents. Il me semble bien propre à donner une haute idée de l'activité qui régne actuelle- ment dans toutes les parties du vaste champ astronomi- que, particulièrement dans l'empire Britannique. Il fait bien ressortir aussi les services mutuels que peuvent se rendre, soit entre elles, soit pour leurs applications, di- verses branches de nos connaissances, qui semblent sou- vent au premier coup d'œil n'avoir pas grande affinité. Ainsi, l'astronomie associée à l'électricité, tend à jouer un rôle de plus en plus important dans l'exacte mesure du temps et dans sa communication instantanée. L'élec- tro-magnétisme et la photographie rendent aussi, main- tenant, de grands services, soit à la notation et à l'enre- gistrement des observations, soit pour obtenir de fidèles représentations d'objets célestes et de phénomènes de très-courte durée. Le principe d'association, qui joue un si grand rôle dans les institutions humaines, trouve ainsi une heureuse application dans les sciences et les arts, et l'on peut espérer encore de ces rapports de connexité de nouveaux et de très-heureux développements. Chougny, près Genève, 29 juillet 1861. Alfred Gautier. RESUME METEOROLOGIQUE DE l'année 1860 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR M. E. PLANTAMOUR. Depuis le commencement de cette année, c'est-à-dire à partir du 1" décembre 1859, la correction de -f-0'""',79, qu'il faut ajouter aux indications du baromètre de Ge- nève pour les ramener à la hauteur absolue, a été appli- quée dans les colonnes barométriques des tableaux men- suels ; ce changement a été indiqué par une note répétée au bas de chaque tableau. Précédemment il n'était tenu compte de cette correction que dans le résumé annuel, tandis que dans les tableaux mensuels la hauteur du ba- romètre observée chaque jour aux différentes heures était encore affectée de l'équation de l'instrument. Température. Les tableaux suivants renferment, sous la même forme que par le passé, les moyennes des températures obser- vées dans le courant de l'année 1860, ainsi que les for- mules qui représentent la variation diurne aux différentes époques de cette année. Archives. T. XL — Août 1861. 23 + O o + + (X en + 05 + + + T" + + o z;\ *o ht- ':o ++ K- o ^— ' to o C »0 'X il ) y^ --I M X C: O 'J-. o C iC » CV' C-.' rt- C '^' o ^ X: C< ^3 C 1— o OT o -H:+i —l Ci o: c es "le "^1 'tu " il X o-i -H- ^ *c Cl o "co "--1 c-.' ai o ai c-; in N. ►-' -l ^1 X X I— ' — ai -I ic ':o ^ ai ^J w ■ai a» oc ■^1 ■•-c ^ï o o i: 'h- o '»- ic ;ri H- o; X — . X o C (w I— ' Ci Cl X «a a"i i» •— ' CI /c '>i- b -1 b-. il_ c I— ' -i 1 — ^ *a I— ' (C ^^ *o oc "c-. "hf^ "^ "tt^ rfi O co to o oiB o E.E.w< M5^ë S: ^ - => — -r -■ ~ -, < 5 <^ — s^ r* ~ — ''^ " s. £ 3 ■^ 3 - CD CD 5 >— ' I — I • 00 X • o ai -4:+t+i:+++-H-+ ai t. ai ce ^T ic- o X ce ai —1 ^ t-' lO N, '— ■ K^ Cl (c C2 C' C' — X co ai I— ' 4- o "(C 'ci ^ V c-j ce o ^1 o b -1 Ix o ex -t ^ -i 'c -.( ic ic :^ co o ■— ic cr. — c co ^T co Cl o il- c "oo 'li, b "ce "(O "ci ^ b; 00 ^i ce li- C ce C >i- CC' X co CC' lO C5 ^ C' + — ^ 3: ":^ o ;;t x --l x; ^:^ ^ "ht- iû o -X --f --T X o -^x-~T>— 'CCtf^-co^ij^ceccii- ia ai X co c O' co co ce ai »— ' H- la -^1 1^ ce ^c /c w i^ •— ' f-c 4- b co ai xcec^fc — 'OcccDi— '■— 'CO + (w r: O 'C ;i*>i^»— ' Ca; — )_i)__ii-_if>l,i-_.uL«:,-i^UXCO -H-f + -H-f-H~H-++ I + Ce0.t-^^C;C;T— ICOI— 'CCO ki^»— ■i-^X'-tCC^CDi— 'MiJX ce ce fc x^t^t t4— ce (>:;ce'-ï^f Ci :d ce' -Cj c: c »£i. -4 ce >— ce o ^ ^^^i;fCCeCiXC;0*>i^Ce^— 'X Ci' ff^ ce — i fc ^^-. et' t— ' c.'' ce v^ x I I I in I I I i + i lO o; ce œ O C CO HJ CO Cl ce CO cocoaiceit*it-.-^ o oo cT o cj" o" vt; X C5 o L":: -f lC -i* rt r; L-t -t< '7* f^-J *>' 'N ^ *>» *>' O* X X to' --I d" -T CÔ r- 1- — < -ri 1' + + + 4 r o - + :l ^ :S. :^ TC ce CO ^ S C G C *x x x c/ î 'x 'Ji \n 'ji Ti Si '^ 'n Ji -'Ji X X X (30 ■ "^ o o cT o o o o' o o o 6 o l- rO -H C ^ c G ^3 ++++++++++++ + + + 4 - + "~^ Tr? ^ i> gÎ" o o o ^ :d r- ic lO TC -i* ce C r S" C3 ■a ai ^ X fN r; ro o r-^ o 00 ^ "H irt -*' ++++++++++++ ^ O -# -- -a< X X c: + + + -+ - + o r^ ^* r;^ m '^' '>» o^» -r* rr* *>> ^ iT^ i :l :l 3 ^ o» s = = c C/3 C/2 V) 'J ï 'x S c/acrtyixo) ^jc/5W3ur)u:y3c« .— -^ i^ ^ -O v-T X X c; ^ O X "^^ lO ^ o '^3 rc -^ o ce -* >n i-o >o »o o o o = =r cT o o = o o -^H .-^ o -1 uT urj i?t ir 5 ++++++++++++ +++-! - + ^'S"F^'x"'?è"??7r^??'x"r^?o ^ 'r? 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Comparée à la moyenne des vingt an- nées 1836 à 1855, l'année 1860 a été en moyenne d'un demi-degré plus froide, la différence portant surtout sur l'été et sur l'automne, mais d'une manière très-inégale sui- vant les mois, ainsi que le montrent les chiffres suivants : Le mois de Décembre 1859 a été plus froid de l^^î » Janvier.. 1860 » chaud de 3,43 » Février... » » froid de 2, .54 » Mars » » froid de 0,61 » Avril..... >' » froid de 1.14 » Mai » 1 » chaud de 1,68 » Juin » » froid de 0,78 » Juillet » » froid de 1,34 » Août » » froid de 0,94 » Septembre. » » froid de 0,68 » Octobre . • » » froid de 0,26 » Novembre. » » froid de 1,24 Les deux seuls mois qui aient présenté un excédant de chaleur sont janvier et mai, et comme cet excédant est assez considérable, surtout en janvier, l'abaissement de la température a été moins sensible pour la moyenne des trois mois d'hiver et des trois mois de printemps ; mais à partir du mois de juin, la température a été constam- ment au-dessous de la moyenne. Les plus hautes et les plus basses températures enregis- trées à l'aide des thermométrographes sont pour chaque mois: 0 POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-BERNARD. 325 Minimum. Date. Maximum. Date. Décomhre 1859 — 23^3 le 'il + 11°, 9 le 30 Janvier.. 1860 — 6,0 le 9 -j- 12,5 le 2 Février ■• » — 11,1 le 16 -f* 10-3 le 29 Mars.. .. » — 9,8 le 12 -\- 16,7 le 29 Avril » — 1,2 le 4 -j- 16,5 le 18 Mai » + 4,0 le 5 +26,9 le 24 Juin " + 4,9 le 8 -{-30 8 le 26 Juillet » -j- 6,4 le 26 4-29.0 le 16 Août » -f- 5,8 le 24 -j- 26,2 le 3i» Septembre. » -j- 4,7 le 27 -}" 22,1 le 23 Octobre . . » — 0,5 le 13 -f- 20.8 le 8 Novembre . » — 5.9 le 9 -f 14,9 le 17 Année — 23,3 le 21 Dec. + 30.8 le 26 Juin. 1859. Le minimum de — 23%3, observé le 21 décembre \ 859, est un phénomène assez rare dans notre pays, où l'on ne voit guère descendre le thermomètre au-dessous de — 20" qu'au bout d'un laps de temps d'un quart de siècle envi- ron. Dans le courant des 25 dernières années, les plus grands froids observés ont été : — 250,3 le 15 janvier 1838 — 18,9 le 14 décembre 1846 — 17,8 le 10 janvier 1841 — 17,2 le 27 décembre 1836 — 16,5 le 21 février 1845 — 16,0 le 3 janvier . 1837 depuis le U décembre 1846, le thermomètre n'était pas descendu an-dessous de — \¥. Ce froid exceptionnel de— 23°, 3 est arrivé à la suite d'une série de jours froids, pendant lesquels la tempé- rature est restée constamment au-dessous de 0, sans at- teindre cependant un chiffre très-bas ; la température moyenne des 10 jours, du 11 au 20 décembre 1859, a été de — 5°,84., et, jusqu'au 17, le minimum n'était pas descendu au-dessous de — 13°,5. Le 18, de 6 heures du 828 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE lomne a eu lieu le 13 octobre; la neige avait fait le 10 sa première apparition sur les montagnes des environs, et le 12 quelques flocons de neige étaient mêlés avec la pluie qui tombait dans la plaine. 1860. Température du Rhône à 1 heure après-midi. ai Q 3 |i Q -5 S > > c 3 ï o Q. rr. aj o o O E > o 1 9 7,7 0 0 .5,2 0 5,1 0 0 7,9 0 7,3 0 0 15,2 0 14,6 0 14,9 0 11,9 2 7.5 5,3 5,1 5.0 5,8 8,1 7,9 15.5 16,8 — 14,7 11.8 3 6,7 5,1 4,9 4 9 5 7 8.3 — 16 8 15.7 14,8 14,8 11. 7 4 — 5,2 ■1,8 — 5,8 8,8 10,8 17,3 9.8 16,2 14.7 — 5 6,9 5.3 4,8 6,3 8,6 10 1 17,9 ^ 16,7 14.6 11,6 6 7,0 5,5 ■1,7 4,7 — — 11,0 18.2 8,6 — 14.7 10,4 7 7.1 5.4 4.8 4,5 7.8 10,0 10.8 18.4 12,6 16,0 — 10,0 8 7,1 — 4,9 3,9 — 8 0 11 1 — 12,9 15.7 14,8 9.6 9 6 9 4,8 4,9 3,3 7,6 8.3 13.2 18,4 14 0 — 14,5 9.7 10 6.3 4,9 4,6 3,3 7.8 8,8 — 17,5 14,4 16.7 14,2 9,7 11 — 4,9 •2,8 — 6,7 8,9 11.9 18,8 14,1 16,6 13.8 — 12 6,1 4,9 — 3,8 0,8 8.9 11.9 19,1 15.9 13,6 9.4 13 6,0 5,0 2,7 4.0 0.9 — 12,4 19,.3 14,8 16 2 94 94 14 5,9 5,1 2,7 4.5 7.7 9,8 13,7 19,0 14,0 16.0 — 9,0 15 5,6 — 2,7 4.5 — 11 0 14,0 — 15.0 16.2 10.4 9,7 16 5,0 5,2 3,7 4,0 7,9 11.7 14.7 20,0 16,8 — 10,7 9,8 17 5,6 5,2 3,1 5,0 8.6 — — 19,8 16 1 15,9 9,3 9,7 18 — 5,2 3.1 9,3 13 6 11,0 19.9 12,8 16.0 10,8 — 19 .5,3 5,1 — 5,4 9,2 11.9 10,4 19.7 — 14,9 11 3 8,1 20 4,5 5 4 3,9 5,5 7,4 — 11,5 19,6 10,8 14,8 11,3 8.4 21 4,6 5.6 4,0 6,1 7,6 11,7 11,8 19,1 11,9 14,7 — 8,1 22 5,2 — 4,0 5,6 — 13,3 12,3 — 14,8 14,9 11,8 8,0 23 5,3 5.1 3.1 5,6 7.0 14,7 13,8 16,1 13.7 — 12,3 8,0 24 5,1 4,9 3,4 5,4 7.3 15,4 — 16,8 13,6 15,0 12,5 7,9 25 — '■ 5.3 3,6 — 7,2 15,0 14,3 15.7 13,1 15 2 12,4 — 20 5,5 5,4 — 4,9 7,5 15,4 16,6 15,1 — 14,8 12,4 8,2 27 5,1 5,4 4.8 5.1 7,4 — 17,3 10,2 16 9 14 7 12 2 8.0 28 5.1 5,2 5,1 5,4 0,9 7,3 15,3 16,8 16,3 14 8 — 8,5 29 5,0 — 5,2 5,8 — 7,7 13,1 15,1 15,0 12 2 8,1 30 5,0 5,2 6,1 8,1 7,6 14 0 16,3 16 2 — 12.1 8,2 31 5,2 5,1 68 8,0 • • ■ 99 14 8 12,1 • • • Moy. 5,85 5,18 4,07 4,95 7,35 10,36 12,39 17 61 14,15 15.51 12.68 9...37 POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-BERNARD. 329 Les températures du Rhône consignées dans le tableau ci-dessus ont été notées à 1 heure après-midi, l'appareil étant plongé à un mètre au-dessous de la surface. La différence entre la température de l'eau et la température moyenne de l'air a été trouvée pour chaque mois : Décembre 1859 + 6^73 Janvier. . 1860 -f 2,03 Février... » 4- 5,40 Mars. . .. ^ -|- i-^O Avril » -j- 0,34 Mai » — 3,70 Juin » — 3,45 Juillet.... » + 0,99 Août » — 2,22 Septembre » -{■ 2,28 Octobre .. » + 3,4^ Novembre » -}- 5,91 En moyenne, dans l'année, la température de l'eau a été de 1°,6 plus élevée que celle de l'air. Pendant le mois d'août, la température du Rhône a été exceptionnelle- ment basse, résultat qui doit être attribué aux vents du sud-ouest qui ont soufflé presque constamment et avec une grande violence pendant tout le mois. Le minimum annuel de la température du Rhône a eu lieu du 43 au 15 février, le thermomètre indiquant pendant ces trois jours + 2%7 ; la température la plus élevée + 20%0 a été observée le 16 juillet. m' o 00 «o o C5 w1 o o: --0 00 ^►m":3a a- "-■ < o n 3 ^ o D =! CD ; ■a • + + 1 1 X (O M li —, *<; X 1— ' -I c cr. (^;^ X o Crv ^ ce C;! Cl: (w 'w + o c> ~ o "-J "b '— "iw *— ' w"* V^ — + >-' li. Il- c c o 5 X + V. 'x ■ + (C o-- -..' •— ' + i i}t K^ c. ^^ :d ^ C.T iï^ + (i ►— c: " "4^ "ce "co 'Vs -I o CJ< 03 + *w >— --J K- ^1 ':>T "f^ Vw + ^^ H— O: ' 1t "ce 1x ' + X :u: — -I o o iE o E. r. ta < ST C5- 2: a. < ■^ '^ :> .-■-.-,< -^ n 3 ="1 " ■ (H Uit.>-^0:oiwXi— ' C >:- '^ il X 1^ in -J C. Z- i? fî -1 ~ — J^^ûcco^oa^Xl-^ o Vî "^^ ?^ '~ S W 20 ^i "'-t "in ' I I I I I — t O •— ' 't* *>L, *C "' -^1 •— ' iC X ^^ -H- "ic "i; ">-- ";r "h- "ù- "c: "o "^l ";c "4- "c; '^ j J 3: 3; K- C' o ^i Cî' co o in ^I t- j- li — c ►- X tO ii- X ■-- in ^ï "o C5 o ";c "(* "*^ "c "in "in "co ° CiniCH-COt-O-Jfit—X^- "iC '4- t-^ "• "kt. "»« 00 ^-' "^ ^ "— X (■o I— X " in 4- ■— X ^- »C -- — ' ^ ^ 0 "c5 "h-j "i(^ "co "x "co oo'Cno;xo5lt.o;^SH-xo; R- •3 o O n M 2 cl c H I w SB O GO en o o 3 ~ "s i' RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. 831 Funnules de la vjirifilion diurne de la température au Sainl-Beinard, pendant l'année 1860. 0 0 0 0 0 Décemb. 1859 ( = —11,27 +0.73 sin (/^ +76,5) +0,47 sin (2^ +76,6) Janvier 1860 1 = — 7,76 +-1,02 sin (M -j-81,6) +0.49 sin (2M -|-81,9) Février t = —12,94 -j-1,75 sin (^ +72.4) -|-0,97 sin (2^. -1-76,8) Mars. ( == —10,06 -1-2,15 sin (^ -[-74,9) 4-0,82 sin [ifA. 4-92,1) Avril < = — 6,35 4-2,31 siu (a* 4-65,8) 4-0,84 sin (2/ia 4-76,3) Mai t — + 1,17 4-2,59 sin ,«. 4-61,8) -{-0,68 sin 2m 4-82,3) Juin « = 4- 3,43 4-2,56 sin (m 4-51,3) +0,64 sin (2m 4-69,0) Juillet . . . . < = 4- 3,28 4-2,26 sin (w -[-54,4) +0,.53 sin (2m 4-74,7) .\oùt.... t = 4- 4,90 4-2,23 sin (M -[-51,5) 4-0,48 sin (2m 4-85,2) Septembre ..« = -[- 2,18 -[-1,34 sin (m -[-63,8) -[-0,39 sin (2M -[-65,4) Octobre... . ( = — 0,15 -[-1,60 sin (m -j-70,2) -[-0,73 sin (2m 4-91.6) Novembre .. t = — 6,62 -[-0,93 sin (m 4-75,1) -[-0,50 sin (2m -[-86,6) Hiver t = —10,60 +1,14 sin (m +74,7) +0,67 sin (2m +78,9) Printemps... t = — 5,07 -[-2,35 sin (m 4-66,7) 4-0.78 siu (2m -[-84,1) Eté. t = + 3,87 4-2,37 sin (M 4-52,6) -{-0,54 sin (2m 4-74,9) Le thermomètre minimum a été mis hors d'usage vers le miheu de mars, et n'a pas encore pu être remplacé ; du 8 au 11 mars, le froid a été très-rigoureu.\ ; minimum du 8 — 23°,0, du 9 — 25%1 . du 10 - 25°,3, du il — 24%7. Par contre, le froid du 20 et 21 décembre 1859 a été beaucoup moins sensible dans cette station élerée ; et le plus grand abaissement de la température a eu lieu quel- ques jours auparavant, le 15 elle 16, où le minimum est tombé à — 25°,0 et — 27°, 2. Pendant toute la journée du 20, la température au St-Bernard s'est maintenue entre — 24",4' et— 20°, 0 par un fort vent du NE, mais déjà dans la nuit du 20 au 21 332 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE la température s'est considérablement radoucie, le Eiinl- mum de la nuit n'est que de— 14°, 6, et, le 21, le ther- momètre accuse les températures suivantes : à 6 heures du matin — 14°, 2; à 8 heures — 11°, 2; à 10 heures — 11^3; à midi — 6°,5. Le radoucissement de la tem- pérature a donc eu lieu plus tôt au St-Bernard qu'à Ge- nève, et dans la nuit du 20 au 21, et le 21 jusqu'à midi, et même après, le thermomètre accusait dans cette der- nière station une température plus basse de plusieurs degrés. D'après la moyenne des vingt années 1841-60, on trouve les valeurs suivantes de la température de chaque mois au St-Bernard : Janvier Février Mars.. . Avril.. . Mai. .. Juia . . . Juillet.. Août... Septembre Octobre . Novembre Décembre — 9°,57 — 8,98 — 7,37 — 3,73 + 0,23 + 4,06 -|- 5,96 + 5,77 + 2,97 — 0,60 — 5,62 — 7,93 Année — 2,03 L'année 1860 a donc été de 1°,3 plus froide que de coutume au St-Bernard ; l'abaissement de la température a été ainsi beaucoup plus prononcé qu'à Genève ; les différences sont, pour chaque mois : POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-BERNARD. 333 Le mois de Décembre 1859 a été plus froid de 3", 34 » Janvier.. 1860 » chaud de 1,81 » Février ...» » froid de 3,96 » Mars » » froid de 2,69 » Avril » » froid de 2.62 » Mai » » chaud de 0,94 » Juin » » froid de 0,63 » Juillet » » froid de 2,68 » Août » " froid de 0,87 » Septembre. » » froid de 0,79 » Octobre . • » » chaud de 0,45 » Novembre. » « froid de 1,00 Ces différences montrent que l'abaissement porte prin- cipalement sur les mois d'hiver et de printemps, tandis qu'à Genève ces deux saisons s'écartent peu de la moyenne. ' La différence de température entre ces deux stations, dont l'altitude diffère de 2070 mètres, donne les chiffres suivants pour tous les mois de l'année 1860; l'excès sur la différence normale est indiqué à côté : En Décembre 1859 -f- 100,39 -}- 1^92 Janvier.. 1860 + 10,61 -j- 1,3-2 Février -j- 11,61 + 1,4-2 Mars 4- 13.31 + 2,08 Avril 4- 13,36 + L^S Mai 4- 12,89 + 0.74 Juin. 4- 12,41 — 0,15 Juillet -j- 13,34 + 1,34 Août. 4- 11.47 — 0,07 Septembre.... 4" 11."'5 +0,11 Octobre + 9,39 — 0,71 Novembre +10,08 —0,24 Année + 11,68 + 0,79 Il ressort de ce tableau que, jusqu'à la fin de mai, le décroissement de la température avec l'altitude a été no- 334- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. tablement plus rapide que de coutume ; pour la seconde moitié de l'année, en exceptant toutefois le mois de juil- let, le décroisseraent s'écarte peu de l'état normal, Le petit lac près de l'hospice n'a été découvert que pen- dant 64 jours cette année; il a dégelé entièrement le 31 juillet, et déjà, dans la nuit du 3 au 4 octobre, toute la sur- face a été recouverte de glace. J'avais trouvé, en iSâS, par une moyenne de dix années antérieures que l'époque moyenne de la congélation du lac était le 17 octobre et l'époque moyenne du dégel le 17 juillet ; en tenant compte des années postérieures jusqu'en 1860, on trouve pres- que identiquement le même résultat, savoir le 18 octobre et le 18 juillet. Pression atmosphérique. Les tableaux suivants renferment sous la même forme que par le passé le résumé des observations du baro- mètre pour Genève et le Grand St-Bernard. > •H » o o a. ■c ?c c^ I — ( :c »* te ^ ^ o iC '>> + 1 I I I I I I I I I — -^ r~ -* rc ^ -^ co ?TiTi~^i i^'iTi 1 i 1 1 1 II III iT. ^ i-' ~. c rr o< — 1 ï^ Ti* 'M OJ - O O d d C' o d~ d d^ d' d^ d" 1 1 1 1 1 III 1 Mit 1 Ml r^ iC o -f ■— 1 CJ 0> i-T Cl CO 00 X i* 2 ^ c ■^ — '—^ "M ^^ «"t "— * c c c* s d' o d" o d C' o o o d" d o 1 1 1 .1. 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 X "^' i." it -i t^ -M >~ '~ ">' — "?' c ^H ot "-H ^ o '^| ^ ^^ '?* ^^ ^ ^ - d d d" o d" d d d d" o" d d' 1 1 1 i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 _ -H lO C5 -o lO X -^ L^ 1- '^' o -y» = 00 0 0000 0 0000 Il 1 1 1 1 1 1 1 1 > i L~ o '?< o "^ •^ -T" Ol -^ lO "* iC i— ;< O'TT^^HC^cc'T^'N'^'^'^o • d o d o d d' o o o o o o + I I I I I I I ! 1 I X :*t C: '^> C: ^c '^ '"'*'>' ^ ^-'^ — S '^' r— I '7' — *>' O •— ' »— I •— ' ÎC — w OJ1-!0— X^OX-H^u-T SOi— lO-T'TO'OirTiOI^^XC?*© '+Î+TTÎTTTÎTT S '^^ ce '^ lc o X KO o ■re '^ ce ce :c ce iHi -T^ = 0000000-0000 -T' i': '» o (^ T' o p— ' o o '^' i-. S'^cevccecpoce'^ce^ce^' = oooooooooo o o oj'O'Nt— iO00r— irH - o" o" o'" o"^ o" o^ d^ o o" o" o" o" -H-H- ■MOOroî-'Oxt^OG^xx -^■^i-;iccooift:cooocc X X s: Cl oj ■2 h -•-.= — -3 a.2 > c ?, ^^ co >• ce o aj o o feS-aiS^^^CAjOZ X -* ir: L": -^ 'rr ^ "^ Lt iC ^ CO O ^ '>' O d d" d o' o lT (- 1- r? O ^H 'M o o o o '7) OO t- n -— I ■?< ?; c o o o T' Q^ '^* ot '^* o d o o -H- lC iC O' O + o -^ ÎO -H rc o rt o co t^ o ce ■71 O iC X -^ -^ ^ w o' o" d o' o Ç2 2£ ^ d" o o" o' + 1 1 + -T o, f-H o 1-; X^ C->_ 0_^ -^' -T^" d" i-' I?» Ol G^ fN t- 1> t^ t- a. • (D S ■ = - 3 • a .i ■- 3 3 K (£ w -5 + + + o + 1^ o' + o' o X co o' o o" + 03 c -si 336 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. Formules de la variation diurne du baromètre à Genève pour l'année 1860. Décemb. 1859 b-- Janvier 1860 b- Février b- Mars b- Avril...... b-- Mai b- Juin b- Juillet .. . b- Août. />: Septembre . b - Octobre. ... b- Novembre... b- mni = 7-24,27 r 724,94 : 725,04 -725,81 = 723,26 =726,04 = 725,83 = 726,77 =726,04 : 726,21 =730,82 =723,87 mm +0,13 sin -f-0,24 sin +0,14 sin +0,32 sin +0,24 sin +0,54 sin +0,40 sin +0,42 sin +0,41 sin +0,09 sin +0,18 sin +0,15 sin (fx +310,4) [fA +141,7) (A'. +265,9) (^ +180,0) (/u +225,0) (^ +209,9) (A* +227,2) ifA. +199,3) (m +201,. 5} {fjL +270,0) (^ +1.57,6) (^ +121,6) +0,34 s +0,30 s +0,36 s +0,29 s +0,35 s +0,32 + 0,23 s +0,29 s +0,29 s +0,33 s +0,40 s +0,29 [2/M +161,0) (2^ +160,3) (2^ +172,1) (2m +167,9) (2//. +145,0) (2/W +1.58,2) (2^1 +180,0) (2m +155,2) (2m +130,8) (2^ +156,6) (2^ +162,5) (2iiA +178,0) Hiver. .... 6 = 724,74 +0,04 sin (n* +206,6) +0,34 sin (2ai +163,1) Printemps... 6=724,89 +0,36 sin (a* +206,6) +0,31 sin (2m +157, .5) Eté 6 = 726,21 +0,42 sin (A* +210,3) ■i-0,-26 sin (2M +1-11,3) Automne.... 6 = 727,00 +0,09 sin (m +153,4) +0,34 sin /2m +168,0) Année 6=725,71 +0,22 sin (m +203,0) +0,31 sin (2m +157,2) Les plus fortes et les plus faibles valeurs de la pres- sion atmosphérique observées dans chaque mois sont : Maximum. Date. Minimum. Date. Amplitude, mm mm mm Décemb. 1859 738.53 le 9 706,82 le 26 31,71 Janvier 1860 739,49 le 8 707,81 le 5 31,68 Février 734.84 le 7 710,95 Je 20 23,89 Mars 736,39 le 4 714,91 le 24 2J ,48 Avril 730,60 le 29 714,27 le 20 16.33 Mai. ... ,... 732,20 le 29 718,19 le 18 14,01 Juin., 730,70 le 30 717,95 le 16 12,75 Juillet 734,29 le 3 719,97 le 28 14,32 Août 732,16 le 19 716,82 le 16 15,34 Septembre... 732,43 le 30 717,84 le 19 14,59 Octobre 736,23 le 2 713,87 le 12 22,36 Novembre.... 731.82 le 19 713,91 le 17 17,91 Année 739,49 leSjanv. 706,82 le 26 déc. 32,67 1859 oo a ai -«! s: I H C/2 O o ■-* lO CO o o CO 0( CO -^ lO s o ce o o o o r-l o o o ** ^ 0000 n-i 0 0 n-i 0 0 Si l'on prend la différence entre la pression atmosphérique observée à Genève et au Saint-Bernard, on trouve pour le po^ds de la couche d'air comprise entre les deux stations ; ^ r^} -i< rW 0 c co co CO co 1 1 i co d" + 0 rH 0" 0^ d + 1— 1 = 000000000000 ' { 1 1 1 1 1 1 1 0000 r-i II j 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 20 h. t-^ -« o r-- ^ oi 1- r — p '^ lO o Sr-I,— (,— l^'?)^!— Ir-Vi— If-nOO CD C5 co 0 0 — 1 ^ 0 rH -t( X co S d V.O -f CO = d -' 0' d 1 1 2 d~ o o" o" o o" d" o o o o o 0000 1 1 1 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 18 h. \~ ^ i- ->) ce X -M X o -;< L- X = to --i ~ 'M lc r: rr '" To -^ (?» r^> = d o o" o o o o o o" o o' o 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 co X lO ^ 'X CO CO CO d eD<£<:î i 1 1 1 coi co d'il co r^ o> co X c rH co lO C-t S 0" 0" d 0" 1 1 ! 1 1 1 1—1 _ -?! Tc t^ a-> c; co > -. c; o ce 'O ^ S c^ f» co ^' •+ c^ '^ï o> :o ^ c") co .— 1 co 1- T CO CO G^ CO 1-1 OC' -t 1- S 0 co ^__ 0^ = d 0" 0" 0" 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 i 0000 INI 1 1 1 i-H o o o Li -^ --1 -T '^> o -f lO -1 S rH '>» (— 1 o ^^ o O' o (— 1 ^H rW 'T* 0 1-- lO X F-H 0 0 rH „ -H X '^' co S O' rH co 0 S O o" o' d o" d O o" d d o" d 1 M 1 1 1 1 1 1 1 1 0000 MM 0 II CD rH d +! fM ] CO ! 0! lO +: o_ 0" +î rH Oi T-HhT + o_ 0" + i-O o_ î î 0" 1 d~ 1 ■CO 1 0 ( Miiiuil) -^ "M t^ X r^ L-, 00 -^ vo X X ce = d d d d o' d o" o' o" o o" d 1 1 1 1 II r7^ co d co rH 0> r— 1 rH d d d 0" 1 1 1 1 0 l-O X 0 s 0 0 rH rH_^ S d 0' d 0" -H-l 1 i 1 ■ i i ■fi I 1 ! 1 o F-H „OXCOOOlOr-.-!l(XOXr-( S-HOCOCN-^COCOCCtNLOi— 1:73 ^ d 0" d~ 0" 0" d 0" 0" 0" 0' 0" 0" 1 ! 1 1 1 1 X co rH co C^ CO CO CO d" 0" d d J. ,1. .1 L s o_ >^_^ 0 ^^ S d~ d d 0' + 1 1 1 1 1 1 ! 1 I 1 1 1 T^ lo X -T i~ X ^ L~ X oi u": -T» 0 £ ce 0 ce (N C? 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(/3 - • 2 • c ■a; c -3; 338 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Formules de la variation diurne du baromètre au Si-Bernard pour l'année 1860. Décemb. 1859 b- Janvier 1860 b- Février .. . • . b Mars Avril . . . . . Mai Juin Juillet.. . Août. Septembre ■ Octobre- • Novembre. b-- b: b: b: b: b: b: b-- mm : 557,08 : 560,05 : 556,11 : 558,4-2 : 558,90 : 564,95 ■ 565,76 : 566,27 : 566,62 565,84 : 567,54 ■559,56 mm +0,26 s +0,08 Si +0,25 s +0,14 s +0,34 s +0,24 s +0,22 s +0,22 s +0,22 s +0,31 s +0,08 s +0,18 s (m +329,4) [UL + 82,9) [f^ +341,6) (^ +326,3) (m +344,7) (/!* +335,6) (a* +341,6) (M +339,1) (m +349,7; (m +332,6) (^ + 7,1) (M +347,5) +0,21 s +0,19 s +0,20 s +0,16 SI +0,26 s +0,17 s +0,12 s +0,18 s +0,14 s +0,27 s +0,19 s +0,22 s (2iii +148,6) (2m +161,6} {2/u. +153,4) {■2y. +140,2) (2m +135,0) (2m +118,1) (2m +114,4) ^2M +116,6) [iy. +129,3) (2m +148,7) (2m +152,1) (2m +174,8) Hiver /y = 557,78 +0,16 sin (m +345,1) +0,20 sin (2m +156,0) Printemps... 6 = 560,78 +0,24 sin (m +337,8) +0,19 sin (2m +131,8) Eté 6 = 566,22 +0,22 sin (m +344,1) +0,14 sin (2m +120,3) Automne.... 6 = 564,34 +0,18 sin (m +343,6) +0,22 sin (2m +156,1) Année 6=562,29 +0,21 sin (m +343,3) +0,18 sin (2m +146,3) Avec les données suivantes: 725"", 71 et 562"'", 29 pour les moyennes annuelles de la pression atmosphérique à Genève et au Grand St-Bernard, pendant l'année 1860; + 8%37 et — 3^31 pour la température moyenne ; 0,78 et 0,80 pour la fraction de saturation., je trouve d'après mes tables hypsométriques 2069", 7 pour la différence de niveau entre les deux stations, le nivellement direct a donné 2070",34. POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-RERNARD. 339 Les plus fortes et les plus faibles valeurs de la pres- sion atmosphérique, observées au Si-Bernard, sont pour chaque mois: Maximum. Date, mm Décemb. 1859 570,63 le 9 Janvier 1860 571,33 le 9 Février 565,53 le 25 Mars .567,66 le 20 Avril 567,07 le 30 Mai 569,89 le 11 Juin 572,36 le 26 Juillet 571,67 le 2 Août . 571,63 le 26 Septembre... 570,39 le 22 Octobre 572,93 le 7 Novembre.'... 566,42 le 29 Minimum. Date. Amplitude. mm 543,72 547,36 544,45 547,80 547, .99 559,86 5.=.8,71 561,4.5 561,23 559,49 552,54 552,02 le 2 le 31 le 20 le 9 le 20 le 3 le 16 le 28 le 4 le 19 le 12 le 25 mm 26,91 23,97 21,08 )9,86 19.68 10,03 13,65 10,22 10,40 10,90 20,39 14,40 Année- . 572,93 le7oct. 543,72 le 2 déc. 1859 29,21 Hiver Printemps . . . Eté ••• Automne Décemb. Janvier Février Mars. .. Avril . . Mai.... J u i n . . • Juillet.. Septemb Octobre . Novembi II ÉPOQUE. fD . (i t— » 1— ' . . ■ - • • CTj en ■^^ — 05 C3 ^ 0 O"" )'^ c;. "^ "a 0 te c-j io 0 ci^ceoceo— ieni|i.ecitiC;j3 i\ TENSION DE LA V.APEUR. en Oi Ci Ci 1— ' ec' (1^ 1— ' ^C' ti; -J 0 g (O -1 -J ùi en Ci X ►— ^ X ^7 H- ° C5 ~I ■~C' OT Jt- 0 "ts^ Ci 0 0; oi -a oc en-ioc; 'Oco-J;cii;i.Cûit^i^B c;iCiCioocc>^t— 'CChP..-J05 0 ce lii H- ' 0 Cl -J ce Cl >— ' X '.<- ,<. \ o -a CO Cl rf^ "^ "ip- "-a "^ cr" 0 ^ ce en ^i ce ce ce CD -5 en (fi- co _>;^ co s "en "x "x ":e "ei "t.:; "^ "^ "c; "en "^t "ce 5 ce a ei ►-' e: e:. ce x le ce x -i ^ J ET 1 90 -t 0 OT _>f- "^ Ot 00 0 (C to oi c;t 1— ' en--iceocecc--ïen*-o;itiOij5 C-j f er P 0 Ci ce i-c Ci en ^1 0; 0: *- -I ce B cecececii-xti^en-a-acût— --I '-C OT rf^ c: 0 ";£ c oc 00 'O -J en— ioc-cece-4er»tt-cotSi-ccp X \ p / enrf-^cirf-cc_ ^ o^iCo^--CiXCDa:lO^^CiX = ce en ce ce 4.- (^ co ce Ci fo ;;- ce i;s- ce - li ce c^ en ce Ci ^l -3 ce ce ce x ce 3 fO -4 >:- Ci ce 0 t— ' 0 -X I-- ic ce 0 op 0 c ^T OT OT --I OC ^ 0 en ooooC'Occeoccc 1 FRACTION DE SATURATION. X -J ^T en en Ci Cl Ci 0 Ci -1 X en-ïcexceceiocili-ceit.i-' 0 c: 0000 ^ en Cn^ en Cl ^ en ooccoooccoco 1 te X --J -Ji en en Cl |t- on Ci Ci ^ X ic KJ 1— ' -i 0 -J CD X ce ce en t— 0 Ci 000c "-j'en Ci'-I ^ Cl -a -J cocoooocococ; ~ j X -J -1 en en en en en c: -I -I X encoce-lif^cicccieece-lti) 0 p 0 0 0 oc c: "çr. ^i OCC-OOOOCOOOC f X X X Ci Ci - en c: Ci ^T -f X ■ce c ce ce c H^ X jt- Ci ee ce ce 0 X ©00 c; "bc ^ i Ci "00 X ►- w- ,;- oooooooopp pp "ce xlx>^"c^^"oi -1 -I X X X ^eece(t-C5>icecii-ccex 0 O! p 0 p C' "co"-a^ oc 1— ' X iO Ci ce 0 0 0 c c <~ en c. 1— ' fO 0 w1 p 0 0 p "bo'ci'ci oc 0 C' 0 c 0 c 0 p p p p p "x "x -I "ci "ci Ci "en "ci "^ ^ 00 "00 ce ce X ce' ce ce ce ^ 1—' -4 ce ^T ii c c- 0 O M < a 00 Ci o RESUME METEOROLOGIQUE. 341 Des vents. Les chiffres qui représentent l'intensité avec laquelle chaque vent a soufflé à Genève, pendant l'année 1860, sont : Vents observés à Genève dans l'année 1860. ^ a> ÇJ ^ ^ O 3 "^ c^ z <^ z _j S i; 3 X > « 'ïz '/' ~ ^ __i; — ; 2i "o 3 ~2^ O nH — r—\ > r^ p. vu *^ ■X > Ci ■^ o c Calme —5 &H €^ ^ S — r — ' ^ ■7 (^ ^ 3 11 ;i 4 12 10 6 5 10 14 18 ■ri 7 103 IS'.... 1.3 19 49 46 92 89 64 95 30 59 42 52 650 NNE . 189 10 237 71 95 49 9 55 20 68 38 93 934 NE... 24 .5 13 12 11 4 7 8 5 5 15 21 130 ENE.. 1 1 1 1 1 0 0 0 0 1 7 5 18' E.. .. O 15 8 2 2 2 7 2 3 2 13 11 70; ESE.. 2 G 2 0 2 6 3 3 3 1 0 5 33 ■ SE.. 7 7 3 5 3 2 6 6 5 2 10 15 71 SSE.. 9 12 10 6 4 6 6 6 6 7 4 8 Ç4 S.. . 34 63 36 32 25 24 39 36 53 46 43 33 464; sso. 61 186 54 135 77 83 85 40 118 76 95 44 1054 so. .. 24 43 17 48 22 39 26 28 44 14 19 24 348; ose. 8 10 11 15 5 10 12 5 15 6 9 4 110 0. ... 13 8 11 9 5 22 12 6 19 8 8 11 132 o.\o.. 1 1 0 0 2 0 4 3 4 0 0 1 16 NO. . . 6 •2 6 10 3 5 7 5 3 6 6 3 62 MO.. 4 10 5 15 16 11 16 15 8 12 4 .5 121 De ces chiffres on déduit l'intensité relative des deux principaux courants atmosphériques, les vents du NE et ceux du SO, ainsi que la direction et l'intensité de la ré- sultante de tous les vents, calculées par la formule de Lambert. 342 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE RAPPORT. Vents NE. à SO. Décemb. 1859 1,64 Janvier 1860 0,16 Février 2,39 Mars 0.55 Avril 1,50 Mai.. 0,81 Juin 0,50 Juillet 1,.39 Août 0,23 Septembre. .. 0,90 Octobre .... 0,66 Novembre. . • 1,57 Année . . . 0,85 RESULTANTE. Direction. Intensité sur 100. N 22», lE S 19,6 0 N 18,2 E S 50,2 0 N 8,1 0 N 81,8 0 S 50,5 0 N 17,6 0 S 33,1 0 N 84,3 0 S 17,3 0 N 3J,8 E 34 93 69 36 32 24 31 24 62 9 23 22 Calmé sur 100. 1 4 1 1 4 4 2 2 4 5 6 3 S 74,7 0 11 Les vents observés au Saint-Bernard pendant l'année 1860, sont: VENTS. NE. SO. Rapport. Décemb. 1859 277 99 2,80 Janvier 1860 204 130 1,57 Février. ... 291 52 5,60 Mars 276 75 3,68 Avril 190 193 0,98 Mai 211 113 1,87 Juin 107 154 0,69 Juillet 282 41 6,88 Août 100 180 0,55 Septembre... 110 246 0,45 Octobre 188 53 3,55 Novembre.... 153 233 0,66 RESULTANTE. m " III — -^ Calme Direction. Intens. s. 100. sur 100. N 45" E N 45 E N 45 E N 45 E S 45 0 N 45 E S 45 0 N 45 E S 45 0 S 45 0 N 45 E S 45 0 64 27 92 72 1 35 17 86 29 50 48 30 4 8 5 7 0 3 17 3 14 4 31 0 Année 2389 1569 1,52 N 45 E 25 8 A Genève, les vents du sud-ouest ont soufflé avec une intensité beaucoup plus grande que de coutume, tandis que le St-Bernard ne s'écarte pas beaucoup, sous ce rap- POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-BERNARD. 343 port, de l'état normal ; aussi voit-on plusieurs mois où le vent dominant souffle de directions opposées dans ces deux stations. Dans les mois de janvier, mars, mai, octo- bre, le vent soufflait habituellement du sud-ouest à Ge- nève et du nord-est au St-Bernard. De la pluie. Le relevé du nombre de jours de pluie ou de neige, ainsi que de la quantité d'eau tombée, fournit les résul- tats suivants, à Genève et au Saint-Bernard, pendant l'année 1860. GENÈVE. SAINT-BERNARD Nombre de jours. Eau tombée. Nombre de jours. Eau tombée. Décemb. 1859 10 Vimm^o 7 91°"", 0 Janvier 1860 17 97,8 12 155,5 Février 9 33,6 7 Mars l'i 35.8 13 Avril 15 35,3 13 99,5 Mai 8 25,3 10 77,2 Juin 16 95,6 14 103,5 Juillet 10 54,8 13 59,7 Août . 15 142,1 13 90,1 Septembre... 14 213,6 14 261,6 Octobre 8 57,4 6 97,6 Novembre.. 19 14.^8 17 168,4 Hiver 36 202,4 26 Printemps ... 35 96,4 36 Eté 41 292,5 40 ' 2.53,3 Automne 41 416,8 37 527,6 Année 153 1008,1 139 Sauf le printemps, qui a été remarquablement sec et qui présente un déficit de 92 millimètres sur la quantité normale de pluie pour cette époque de l'année, les autres saisons ont été pluvieuses, et, pour l'année, l'excédant total s'élève à 180 millimètres. SM RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. Au St-Bernard, il y a dans les mois de février et de mars une lacune dans l'enregistrement de la quantité d'eau tombée ; des tourmentes très-violentes ont régné à cette époque, et la neige était chassée par un vent telle- ment impétueux, à ce que nous ont écrit les religieux, qu'il était impossible de mesurer la hauteur de la couche tombée et de recueillir la neige dans un vase pour la fondre; la neige soulevée du sol par le vent se mêlait à celle qui tombait, de manière à rendre toute mesure in- certaine et, de plus, l'udomètre a été emporté à plusieurs reprises. Si on voulait estimer approximativement la quan- tité d'eau qui a pu tomber pendant ces deux mois, d'a- près le nombre de jours de neige, et par comparaison avec les mois de décembre, janvier et avril, on ne s'écar- terait probablement pas beaucoup de la vérité en portant à 90 millimètres la quantité d'eau tombée en février, et à un mètre la hauteur de la couche de neige, à 130 mil- limètres la quantité d'eau tombée en mars, et à un mètre et demi la hauteur de la couche de neige. En ajoutant de cette façon 220 millimètres à la somme de la quantité d'eau fournie par les 10 autres mois, et qui s'élève à 1204-""", 1, on arrive à un total de i-424 millimètres. La hauteur de la neige tombée pendant dix mois a été En Décembre 1859 l'n,010 Janvier.. 1860 2,250 Avril 1,140 Mai. 0,570 Juin 0,275 Juillet 0,115 Août . . 0,040 Septe/nbre • . • 0,360 Octobre 0,715 Novembre 1,995 10 mois 8,470 POUR GENÈVE ET LE GRAND ST-BERNARD. 345 En estimant approximativement à 2 mètres et demi la hauteur de la neige tombée dans les mois de février et de mars, on trouve il mètres pour la hauteur de la neige tombée pendant toute l'année. Le nombre de jours, où l'on a entendu le tonnerre à Genève, pendant l'année 1860, s'élève à 20 ; il se répar- tit comme suit entre les différents mois ; les détails rela- tifs à chaque orage se trouvent dans les tableaux men- suels. Décemb. 1859 Janvier 1860 Février . Mars.. . . Avril. . ■ Mai Juin. ■ • . Juillet ■ . Août ... Septembre Octobre . . Novembre Jours de tonnerre à Genève. 0 1 0 0 0 3 .5 3 5 3 0 0 Année . • 20 On a observé des éclairs sans tonnerre un jour en juillet, un jour en août et deux jours en septembre. Voici enfin le nombre de jours où l'on a observé, à Genève, des halos ou des couronnes autour du soleil ou de la lune ; les détails sur ces phénomènes se trouvent également dans les tableaux mensuels. 346 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Halo solaire. Halo lunaire. Couronne lunaire. Décemb. 1859 Janvier 1860 Février . . Mars Avril Mai. ..... Juin Juillet.. . Août Septembre Octobre • Novembre. 1 0 1 7 9 10 4 5 8 4 2 0 1 2 1 1 1 0 1 0 0 1 0 1 2 .3 1 2 1 0 2 0 3 3 2 2 Année 51 21 Etat du ciel. Le tableau suivant donne le degré de clarté du ciel pour Genève et pour le St-Bernard pendant l'année 1860; d'après la notation adoptée, on range au nombre des jours clairs, nuageux ou couverts, ceux dont le degré moyen de clarté, calculé par les neuf observations diur- nes, est exprimé par une fraction comprise entre les li- mites respectives de 0,00 à 0,25; de 0,25 à 0,75; de 0,75 à 1,00. ^_ GENEVE. SAINT-BERNARD Jours Jours Jours Clarté s. moy. Jours Jours clairs, nuageux. Jours couverts Clarté clairs, nuageux couvert . moy. 1 7 23 0,81 8 12 11 0,56 1 8 22 0,82 7 5 19 0.69 5 10 14 0,66 12 11 6 0,43 4 15 12 0,60 3 11 12 0,57 1 13 16 0,76 I 9 20 0,80 5 15 11 0,59 5 13 13 0,61 3 16 11 0,64 5 9 16 0,65 7 17 7 0,53 4 14 13 0,63 4 16 11 0,59 7 12 12 0,67 3 11 16 0,71 1 8 21 0,79 4 14 13 0,65 15 9 / 0,40 0 7 23 0,85 6 7 17 0,66 Décemb. 1859 Janvier 1860 Février . • Mars ... . Avril Mai Juin Juillet Aoat Septembre. . . Octobre . • . ■ Novembre • • Hiver 7 25 .59 0,77 Printemps ... 10 43 39 0,65 Eté 14 49 29 0,59 Automne.. .. 7 32 52 0,74 Année 38 149 179 0^68 27 28 36 0,56 14 33 45 0,66 16 35 41 0,65 22 24 45 0,62 79 120 16' 0,62 POUR GENÈVE ET LE GIlAlND ST-BERNARD. 347 Dans les deux stations, et surtout à Genève, le ciel a été moins clair que de coutume, c'est ce qui ressort soit de la fraction représentant en moyenne la portion du ciel couverte par les nuages, soit du plus petit nombre de jours clairs, et du plus grand nombre de jours couverts. Le nombre de jours de brouillard a été peu considé- rable, en restreignant la définition de brouillard au cas, où les vésicules de vapeur se trouvent au niveau même du sol, et en excluant les cas où la surface inférieure de la couche de nuages se trouve à une très-faible hauteur. On trouve les nombres suivants : Brouillard Brouillard tout le jour. une partie de la journée Décembre 1859 1 1 Janvier . . 1860 1 1 Avril. 0 1 Octobre 1 5 Novembre.- . • . Ô 5 Année 3 13 J'ai réuni enfin dans le tableau suivant, décade par décade, les principaux éléments météorologiques pour Genève pendant l'année 18C0. Les colonnes de ce tableau renferment successivement : IMa hauteur moyenne du ba- romètre pour la décade ; *2° la différence entre cette hau- teur et celle que fournit la moyenne des vingt-cinq années 1836-60; 3" la température moyenne; 4" la différence entre cette moyenne et la moyenne des vingt années 1836-55; 5" le vent dominant par le rapport entre les vents du nord-est et ceux du sud-ouest ; 6" le degré moyen de clarté du ciel ; 1° le nombre de jours de pluie ; 8° la quantité d'eau tombée. 348 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. Genève 1860. Rapport Hauteur ivi 1-1 van no Diffé- Tempéra- Diffé- Mes vents Clarté Jours Eau DATE. inojciiiit; du rence ture rence NE. moy. de tom- baro- mèu-e. avec la moyenne moyenne. avec la moyenne aux vents so. du Ciel. pluie. bée. mm mm 0 0 mm 1 au iodée. 1859 727,58 +0,68 - — 0,55 -2,44 2,40 0.87 1 6,3 Il au 20 » 723,36 —3,78 - - 5,84 —5,95 4,91 0,76 2 23,4 21 au 31 ^ 721,89 —5,47 - ■- 3,09 --2,91 0,26 0,82 7 41,3 1 au lOjanv. 1860 726,24 —1,27 - ■- 3,73 --4,60 0,15 0,66 3 19,7 11 au 20 » 729,69 +2,21 ■ -- 1,86 --2,60 0,52 0,93 4 11,1 21 au 31 » 719,58 —7,72 r 3,79 --3,13 0,08 0,88 10 67,0 1 au 1» février. 725,87 —1,11 - 0,62 -1,33 1,93 0,-53 5 9,2 11 au 20 » 723,40 —3,13 - 4,15 —4,61 7,26 0,82 1 1,1 21 au 29 » 72,5,69 —0,32 ■ -- 0,89 —1,54 0,95 0,62 3 23,3 1 au 10 mars. 728,46 --2,96 --0,13 -- 0,43 -1,89 2,27 0,61 3 6,7 11 au 20 )» 72.5,13 -- 1,43 -2,77 0,86 0,46 4 9,1 21 au 31 >' 722,58 -1,95 -- 6,83 --1,69 0,08 0,70 5 20,0 1 au 10 aviil. 720,81 —3,46 - - 8,75 --1,77 0,44 0,86 7 27,9 11 au 20 » 724,35 --0,17 -- 6,35 —1,60 8,91 0,63 2 0,4 21 au 30 » 724,42 --0,15 -- 5,37 -4,27 1,36 0,78 6 7,0 1 au 10 mai. 725,23 --0,68 --11,92 --0,61 1,28 0,52 3 15,9 11 au 20 » 724,65 —0,32 --15,19 --3,51 1,34 0,61 1 5,3 21 au 31 » 727,90 +•2,41 --14,80 +0,91 0,38 0,62 4 4.1 1 au lOjuin. 724,99 — 1,07 --14,10 —1,48 0,48 0,70 7 25,3 11 au 20 » 723,60 —3,03 --14,44 —2,26 0,.57 0,70 5 35,6 21 au 30 » 728,67 --1,51 --1,68 --18,49 +0,93 0,48 0,51 4 34,7 lau lOjuillet. 729,28 --16,64 — 1,-53 5,06 0,33 2 25,8 11 au 20 » 725,. 52 —2,40 --18,76 +0,86 0,89 0,55 1 5,9 21 au 31 » 725,55 -2,45 --14,13 —3,53 0,68 0,69 7 23,1 1 au 10 août. 725,92 —2,08 --15,15 —2,59 0,23 0,65 6 74.4 I]au20 » 725,44 -2,45 --15,83 — 1,.58 0,26 0,60 4 48,3 21 au 31 » 726,. 59 — 1,11 - -17,-53 +0,65 0,22 0,54 5 19,4 1 au 10 septembre 726,90 —0,47 --13,28 — 1,91 2,24 0,76 4 76,0 11 au 20 * 725,24 -1,77 --13,44 —0,44 (',•58 0,78 6 89,2 21 au 30 » 726, .37 —0,33 --12,32 —0,39 0,46 0,60 4 48,4 1 au 10 octobre. 732,67 +6,24 -- 9,78 -2,04 1,08 0,54 4 22,0 11 au 20 » 727,38 --1,12 --10,18 +1,01 +0,47 0,18 0,67 4 35,4 21 au 31 » 732,38 --6,23 -- 8,01 1,27 0,72 0 0,0 1 au 10 novembre. 727,42 +l,-22 -- 2,92 —2,86 16,75 0,75 4 45,4 11 au 20 » 723,41 —2,98 -- 3,84 —0,93 0,38 0,96 9 -51,4 21 au 30 » 720,88 —5,76 -- 3,46 —0,18 0,44 0,85 6 49,0 BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. 51 . — D'' Philippe Carl ; Sur la non-existence d'un extra- courant. Munich, 4861, On sait que M. Faraday a expliqué les phénomènes qui se montrent à la clôture et à l'ouverture d'une pile voltaïque par la production d'un extra-courant que le courant primaire induit dans son propre conducteur. M, Moser s'est prononcé contre l'exactitude de celte hypothèse, mais depuis que M . Jacobi et M . Dove ont publié leurs recherches sur ce point, l'existence de l'extra-courant a été généralement ad- mise, et M. Edlund en a même donné des évaluations numériques. On a employé soit dans ces recherches, soit dans des travaux ana- logues tout récents, des appareils en général très-compliqués dont l'analyse exacte serait très-importante pour confirmer l'exac- titude des résultats qu'ils ont donnés. M. Carl cherche d'abord, à l'aide du calcul, l'action que devrait exercer l'extra-courant sur les oscillations d'une aiguille aiman- tée qui reçoit une impulsion du courant galvanique. Pour décider ensuite expérimentalement si cette action a lieu ou si elle ne se fait pas sentir, il a recours à un appareil construit déjà dans un autre but par M. l'astronome Lamont, par lequel on peut sus- pendre le courant de la pile pendant des intervalles très-couris déterminés rigoureusement. Cet appareil est un pendule qui agii sur deux ressorts, aux extrémités de l'arc décrit à chaque oscil- lation simple. L'expérience répétée avec des longueurs pendu- laires différentes, en faisant varier l'arc d'impulsion et l'intensité 350 BULLETIN SCIENTIFIQUE. de la pile, a montré qu'il n'existe pas d'exlra-couranl. Cette con- clusion a été confirmée par d'autres épreuves, dans lesquelles on a introduit des résistances de plus en plus considérables dans le circuit. L'auteur a, du reste, eu soin d'écarter l'emploi de certains moyens qui ont jeté du doute sur les résultats d'anciennes expé- riences. Ainsi il n'a pas eu recours à des cylindres de fer doux qui n'acquièrent ni ne perdent instantanément l'aimantation; il s'est interdit les effets physiologiques qui sont susceptibles d'in- terprétations discordantes, — ainsi que l'usage de gros barreaux aimantés pour la mesure des courants, parce que le moindre dé- placement suffit à leur faire produire des phénomènes d'induction dans les spirales voisines. 32, — Thom.\s Tate ; Sur certaines formes particulières de l'action capillaire (Philosophkal Magazine, avril 1861.) L'auteur s'est proposé principalement de déterminer l'action capillaire exercée par les orifices percés dans des parois plus ou moins épaisses. Ainsi un tube fermé à sa partie supérieure par une lame percée d'un petit orifice, et entièrement plongé dans l'eau, peut être soulevé jusqu'à une certaine hauteur sans que l'air pénètre à l'intérieur par le petit orifice, parce que la résistance capillaire fait équilibre au poids de la colonne d'eau soulevée. On peut dans ce cas et dans quelques autres du même genre déter- miner la valeur de celte résistance dans différentes conditions, au moyen de la hauteur d'une colonne liquide soulevée ou dépri- mée. M. Tate en opérant ainsi a reconnu que, toutes les autres circonstances restant les mêmes, la résistance capillaire est in-' versement proportionnelle au diamètre de l'orifice. L'épaisseur de la plaque affecte légèrement la résistance ca- pillaire ; mais le nombre des orifices percés dans une même plaque n'exerce aucune influence, La valeur de la résistance: PHYSIQUE. 351 s'abaisse sensiblement si la température s'élève, et elle augmente considérablement si l'on rend le liquide visqueux en y dissolvant une substance telle que la gomme ou le sucre. 33. — Thomas Tate; Sur certaines lois relatives au point d'ébullition de différents liquides a la pression ordinaire DE l'atmosphère. ( Plulosophical Magazine, mai 1861.) M. Tate a déterminé les points d'ébullition de dissolution des sels suivants : cblorures de sodium, potassium, baryum, calcium et strontium ; nitrates de soude, potasse, chaux et ammoniaque ; car- bonate de-soude et de potasse. Il a trouvé pour ces sels que l'augmentation de la température d'ébullition peut être approxima- tivement exprimée par une certaine puissance de la proportion de sel dissoute. Ainsi si k représente le poids de sel sec dissout dans 100 parties d'eau, T l'excès de la température d'ébullition de cette dissolution au-dessus du point d'ébullition de l'eau pure sous la même pression atmosphérique, on aura : T^^rt^ La quantité a est constante pour un même sel seulement, et l'exposant x est constant pour certains groupes de sels. Les sels mentionnés plus haut peuvent, à cet égard, se di- viser en 4 groupes distincts, caractérisés par ce fait que les aug- mentations des températures d'ébullition pour les solutions de cha- que groupe de sel ont un l'apport constant entre elles pour des poids égaux de sels dissous. Ainsi si T et T' représentent les élévations du point d'ébullition correspondant à des dissolutions de deux sels appartenant au même groupe, quel que soit le poids dis- sout pourvu qu'il soit le même pour les deux sels, on trouve que — est une quantité constante. Le premier groupe comprend les chlorures de sodium, potas- sium et baryum, ainsi que le carbonate de soude ; le second, les 352 BULLETIN SCIENTIFIQUE. chlorures de calcium el de strontium et probablement d'autres sels ; le troisième, les nitrates de soude, potasse et ammoniaque; le quatrième , les carbonates de potasse et le nitrate de chaux. M. Tate indique aussi quelques relations approximatives entre le point d'ébullition et les équivalents chimiques des substances en dissolution ; mais il nous paraît que, pour les admettre défi- nitivement, il conviendrait qu'elles fussent démontrées par un plus grand nombre d'expériences. 54. — Prof. Palmieri ; Note sur l'électricité atmosphérique. (Niiovo Cimento, mars et avril 1861). La question de savoir si le dégagement et la condensation des vapeurs est accompagnée d'un développement d'électricité a été souvent discutée. M. Palmieri publie quelques nouvelles expé- riences sur ce sujet. Après avoir rappelé que ses recherches sur l'électricité atmosphérique ^ l'avaient conduit à présumer que la condensation des vapeurs détermine un dégagement d'électricité positive ; « J'ai pensé d'abord, dit l'auteur, à rechercher l'électricité que l'on doit obtenir en condensant les vapeurs ; dans ce but, en fai- sant bouilhr lentement de l'eau dans une capsule de platine non isolée, je recueillais la vapeur sur un réfrigérant en platine dis- posé à une hauteur de 6 décimètres environ au-dessus de la sur- face de l'eau, et à l'aide d'un éleclroscope à condensateur je me suis assuré qu'il se manifestait de l'électricité positive. Encouragé par ces résultats favorables, j'ai cherché à découvrir l'électricité négative dans la capsule de platine contenant l'eau qui se vapo- rise en l'isolant el en la mettant en communication avec le pla- teau inférieur d'un électroscope à condensateur, puis en concen- trant les rayons solaires sur l'eau distillée contenue dans la capsule, au moyen d'une lentille d'un pied de diamètre environ. J'obtenais ainsi une ébullition superficielle à peine visible, et des ' Voyez Archives 1854, t. XXVI, p. 105. PHYSIQUE. 353 signes d'électricité négative dans la capsule. J'ai varié l'expé- rience de différentes manières, et j'ai opéré sur divers liquides. » L'auteur annonce la publication de son travail complet, qu'il conviendra d'attendre avant d'émettre une opinion positive sur la valeur de ces expériences et de leurs résultats. 35. — Prof. E. Loomis; Sur les aurores boréales du 28 août AU 4 SEPTEMBRE 1859 ; 7"'* article. (American Journal ofSc. and Arts. Juillet 1861.) Cet article ^ contient un grand nombre de nouvelles observa- tions ; une partie d'entr' elles ont été faites dans l'hémisphère sud et nous ont paru présenter un grand intérêt. En effet, elles prou- vent que la crise aurorale qui s'était produite à la fin d'août et au commencement de septembre 1859, dans la plus grande par- tie de l'hémisphère nord, s'est étendue à l'hémisphère sud d'une manière tout aussi remarquable, et même que les périodes où ce phénomène présentait le plus d'éclat étaient presque simultanées dans les deux hémisphères. Frappé de cette coïncidence, M. E. Loomis a fait des recher- ches pour reconnaître si ce fait est habituel et s'il se reproduit toutes les'fois que l'on voit l'aurore. Dans ce but il a compulsé les rapports de l'observatoire magnétique d'Hobarton publiés par le gouvernement anglais en les comparant avec les observations faites dans l'hémisphère nord, particulièrement à New-IIaven, dans différentes stations de l'état de New- York et à Toronto. Il a trouvé ainsi que sur 34 aurores australes signalées à Hobarton on a observé 11 fois des aurores boréales à New-Haven, aux mêmes 1 Nous avons déjà eu l'occasion de signaler cette série d'articles dans lesquels MM. Siiliman et E. Loomis ont réuni toutes les observations relatives aux grandes aurores boréales de 1859. Voyez en particulier Archives 1860, t. VIII, p. 140. Archives. T. XI. — Août 1861. 25 854. BULLETIN SCIENTIFIQUE. jours ^ ; 8 fois des aurores, invisibles à New-Haven parce que le ciel était couvert, ont été observées dans l'état de New- York, 4 fois à Toronto seulement. Enfin, pour les 11 autres cas où l'on n'a pas signalé d'aurore dans les trois stations boi'éales, on a tiouvé qu'il s'était manifesté des perturbations magnétiques ou des aurores dans d'autres stations telles que Greenwich, Chris- liana,etc. Ainsi, autant qu'on peut le conclure d'un nombre d'ob- servations restreint, il parait que les perturbations aurorales sont toujours simullanées dans les deux bémispbères. CHIMIE. 56. — R. Hermann; Recherches sur le didyme, le lanthane, LA CÉRITE ET LA LANTHANOCÉRITE. {JOUVnal fur priàthcke Chemie, LXXXH, 585.) Ce mémoire contient un résumé succinct des propriétés déjà connues du didyme et du lanthane ; mais il renferme aussi quelques notions nouvelles résultant des propres recherches de l'auteur et dont je signalerai les plus importantes, et sur- tout celles qui se lient à la séparation de ces deux métaux. M. Hermann obtient leurs oxydes par la méthode ondinaire de Mosander. Après les avoir séparés de l'oxyde de cérium par l'a- cide azotique étendu, il les convertit en sulfates qu'il sépare par cristallisation. Mais comme cette méthode ne fournit que bien difficilement des produits purs, il indique le procédé sui- vant pour achever leui' purification. Après avoir approximativement séparé les sulfates par cris- tallisation, on précipite par l'ammoniaque une portion de chacun 1 II l'aut remarquer que les longitudes d'Hobarton et de New-Haven étint presque opposées, la lumière du jour doit souvent empêcher d'ob- server les aurores simultanément aux deux stations. CHIMIE. 355 de ces sels à l'état de sous-sulfate, on lave ce précipité, puis on le tait digérer pendant quelques jours à une douce chaleur et en agitant fréquemment avec la dissolution du reste du sel. Lorsqu'on agit ainsi sur le sulfate de lanthane impur, le sous- sulfate de lanthane précipite complètement le sulfate de didyme qui peut exister dans la liqueur et l'on obtient ainsi une disso- lution de sulfate de lanthane parfaitement pur. Si l'on opère, au contraire, sur le sulfate de didyme, la petite quantité de sous- sulfate de lanthane contenue dans le précipité se redissout com- plètement en précipitant une quantité équivalente de sous-sulfate de didyme en sorte que l'on obtient ce dernier sel parfaitemeni pur. On le fait dissoudre dans l'acide sulfurique et cristalliser. M. Hermann conclut de ses analyses du sulfate et du chlorure de didyme que l'équivalent de ce métal est de 593,5, nombre un peu inférieur à celui que j'avais obtenu, 598,5 ^ Ses essais relatifs à la suroxydation du didyme, confirment assez bien le résultat auquel j'étais également parvenu, savoir que si le protoxyde de ce métal se suroxyde avec une très-grande facilité, il ne gagne jamais ainsi qu'une très-faible quantité d'oxygène. Il a employé, pour doser l'oxygène en excès, la mé- thode extrêmement commode et exacte qu'a fait connaître M. Bunsen, et qui consiste à dissoudre le suroxyde dans de l'a- cide chlorhydrique mélangé avec de l'iodure de potassium. L'oxygène en excès met en liberté une quantité d'iode équiva- lente, que l'on détermine avec une très-grande exactitude au moyen de dissolutions titrées d'hyposulfite de soude, en se fon- dant sur la coloration de l'amidon par l'iode libre. Il résulte des analyses de M. Hermann que le suroxyde de di- dyme a une composition parfaitement constante, quelle que soit la méthode par laquelle on le prépare ; la quantité d'oxygène en excès est de 0,446 p. 100 ; ce qui conduit à attribuer à ce suroxyde la formule Di^^ 0^^. ' Annales de Chimie et de Physique, 3'" série, XXXVIII, 153. 356 BULLETIN SCIENTIFIQUE. L'équivalent du lanthane a été déterminé par les analyses du carbonate, du sulfate et du chlorure. Les résultats parfaitement concordants, donnent en moyenne 580,5 pour cet équivalent i. Le protoxyde de lanthane, parfaitement blanc par lui-même, se colore légèrement par calcination au contact de Tair, et prend une teinte saumon. Ce changement est dû, comme pour le di- dyme, à une suroxydation, mais plus faible encore. En effet la proportion d'oxygène en excès est seulement de 0,244. p. iOO, et correspond à la formule l>a^* O^â. D'ailleurs ce suroxyde est décomposé et blanchit par une forte calcination, comme celui de didyme. On ne connaissait jusqu'ici aucune méthode pour analyser un mélange d'oxydes de lanthane et de didyme. M. Hermann en propose une fondée sur la différence des quantités d'oxygène absorbées par ces deux oxydes lors de leur suroxydation, ou , ce qui revient au même, sur celle des quantités d'iode que mettent en liberté leurs suroxydes lorsqu'on les dissout dans l'a- cide chlorhydrique en présence de l'iodure de potassium. Il con- sidère comme parfaitement invariable la composition de ces sur- roxydes obtenus par la calcination des azotates au contact de l'air, et le dosage de l'iode se fait avec une telle précision que cette méthode donne des résultats assez exacts, bien qu'elle re- pose sur l'appréciation de petites différences. L'auteur indique toutefois une condition qui en restreindrait singulièrement l'ap- plication pour les analyses minérales, c'est de ne pas opérer sur moins de 50 grammes de mélange des deux oxydes. On pourrait aussi remarquer que, tout en admettant avec lui la constance de composition des deux suroxydes préparés isolément, aucune ex- ' L'équivalent du lanthane |jaraît bien établi maintenant. En efïet le nombre 580 avait déjà été obtenu par M. Mosander et par M. Holz- mann. C'est aussi celui auquel j'avais été amené par mes dernières recherches sur Téquivalent de ce métal qui n'ont pas été publiées. On peut voir que je l'avais adopté à l'article chlorure de lanthane dans mes Recherches sur les formes cristallines de quelques compose's chimi- ques; Genève. 185.5. ' C. M. CHIMIE. 357 périence n'a encore démontré que le mélange des deux oxydes n'exerce aucune influence sur la proportion d'oxygène que cha- cun pourra absorber. Peut-être aussi bien des chimistes pense- ront-ils que, malgré tout l'insuccès des nombreuses tentatives faites jusqu'à ce jour pour constater l'hétérogénéité des oxydes de lanthane et de didyine, la suroxydation si limitée qu'ils manifes- tent ne peut être considérée comme une propriété qui leur soit inhérente, mais qu'elle doit être attribuée à la présence d'une très-petite quantité d'un oxyde étranger qu'on ne serait pas encore parvenu à en séparer. L'auteur termine son mémoire en signalant la confusion qui a été faite jusqu'ici sous le nom de cérite de deux minéraux de composition différente, bien qu'il soit impossible de les distin- guer par leurs caractères extérieurs. Il propose de donner à l'un d'eux, beaucoup plus riche en oxydes de lanthane et de didyme le nom de lanthanocérite, en conservant à l'autre celui de cérite. La cérite ne subit par calcinalion qu'une perte de 5 à 9 pour 100, elle dégage très-peu d'acide carbonique* par l'action des acides, ne renferme que 7 à 8 p. 100 d'oxydes de lanthane et de didyme, tandis qu'elle contient 58 à 64 p. 100 d'oxyde de cérium ; sa composition est représentée par la formule Si 02, 2 RO+HO. La lanthanocérite subit par calcination une perle de 10 à 12 p. 100, elle dégage beaucoup d'acide carbonique au contact des acides, elle renferme environ 54 pour 100 d'oxydes de lanthane et de didyme el seulement 26 p. 100 d'oxyde de cérium. C'est une combinaison de cérite avec un sous-carbonate de lanthane et de didyme 4 (Si 0^, 2 RO+HO) + 2 (CO^, 2 RO) -f- 3 HO. CM. 358 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 57. — C.-F. Schœnbein; Nouvelles recherches sur les pro- priétés DE l'oxygène [Journal fur praktische Chemie, LXXXIIl, 86). On se rappelle que M. Schœnbein a constaté l'existence de deux classes de peroxydes ^ également caractérisés par la facilité avec laquelle ils cèdent une partie de leur oxygène, et par conséqueril par leur énergie comme agent d'oxydation, mais présentant sous certains rapports des caractères opposés, et tendant en particulier à se décomposer réciproquement. Ces faits s'expliquent, suivant lui, par l'existence de deux modifications distinctes, et en quel- que sorte opposées, de l'oxygène, l'ozone ou oxygène négatif et l'antozone ou oxygène positif, susceptibles de se détruire réci- proquement pour constituer l'oxygène neutre ou ordinaire, et d'entrer dans des composés où elles conservent leurs caractères dislinctifs. De nombreux mémoires de ce savant ont d'ailleurs fait connaître les propriétés de l'ozone et les circonstances dans lesquelles il *se produit. Le mémoire actuel est destiné à faire connaître la préparation et les propriétés de l'antozone. On sait que le bioxyde de baryum, ainsi que les peroxydes des métaux alcalins, se décomposent en présence des acides puissants en produisant de l'eau oxygénée. M. Schœnbein a montré, il y a longtemps, que lorsqu'on décompose ce bioxyde par l'acide sul- furique concentré, on obtient un dégagement d'un gaz oxygène odorant, au contact duquel le papier d'amidon ioduré bleuit rapi- dement, ce qui lui avait fait supposer que ce gaz était à l'état d'ozone, car à cette époque il n'avait pas encore été conduit à supposer l'existence d'une troisième modification de l'oxygène. M. Houzeau a publié récemment un mémoire ^ sur les pro- priétés de l'oxygène préparé par ce procédé. Il reconnaît son ana- logie avec l'ozone, mais signale cependant quelques réactions qui ne paraissent pas identiques pour ces deux corps. ' Voyez Archives, 1858, t. Ill, p. 193 et 1861, t. X, p. 74. ' Ann- de Chimie et de Physique, 3" série, t. LXII, p. 129. \ CHIMIE. 359 Le bioxyde de baryum appartenant, suivant M. Schœnbein, à la classe des antozonides, il lui a paru peu probable que sa dé- composition pût donner naissance à l'ozone. 11 a donc repris l'étude des caractères du gaz oxygène dégagé de ce composé par l'action de l'acide sulfuriqUe monohydraté, et reconnu qu'ils diffè- rent à plusieurs égards de ceux de l'ozone e! qu'ils son^ au con- traire ceux que l'on était en droit d'attendre de l'anlozone. Et d'abord, bien que l'odeur de ce gaz offre de l'analogie avec celle de l'ozone, elle ne peut point cependant être confondue avec elle ; elle détermine en particulier un sentiment de nausée que ne procure point l'ozone. Mais c'est surtout sa manière de se' comporter vis-à-vis de l'eau qui établit un caractère distinctif. En effet, par l'agitation avec une petite quantité d'eau, le gaz= perd bientôt son odeur et cesse d'agir sur le papier d'amidon ioduré. M. Houzeau avait déjà signalé cette absorption par l'eau, mais il n'a pas découvert la réaction importante qui l'accompa- gne, savoir la production d'eau oxygénée. L'auteur signale les nombreuses expériences qui mettent, en effet, hors de doute la production de ce composé. Aussi celte eau décolore l'acide per- manganique, elle détermine la coloration bleue dans un mélange de prussiate rouge de potasse et d'un sel de peroxyde de fer, elle ne bleuit [)as directement l'empois d'amidon ioduré, mais bien aussitôt qu'on y ajoute quelques gouttes de sulfate ferreux. D'ailleurs, M. Schœnbein a reconnu, de même que M. Hou- zeau, qu'il n'y a jamais qu'une très-faible proportion d'oxygène actif ou d'antozone dans le gaz oxygène dégagé du bioxyde de baryum. Cela tient probablement à ce que la chaleur dégagée dans la décomposition de ce bioxyde ramène la plus grande partie de l'oxygène actif à l'état neutre. Il n'est pas nécessaire, pour distinguer l'antozone de l'ozone, de le faire absorber par l'eau et d'y rechercher la présence de l'eau oxygénée. Le gaz lui-même peut, en effet, déterminer les phénomènes de désoxydalion qui caractérisent l'eau oxygénée, ainsi que les autres antozonides. Le réactif le plus simple pour 360 BULLETIN SCIENTIFIQUE. reconnaître ce gaz consiste en une bande de papier qui a été plongée dans un mélange de prussiate rouge de potasse et d'un sel de peroxyde de fer. Ce papier bleuit rapidement en présence de l'anlozone, tandis que l'ozone et l'oxygène ordinaire sont sans action sur lui. Il faut seulement faire une expérience compara- tive, une portion du même papier étant exposée à l'air libre, pour tenir compte de la coloration bleue qui se produit toujours, mais très-lentement, sous l'influence seule de la matière organique du papier. Une seconde partie du mémoire de M. Schœnbein est consa- crée à l'exposition de la découverte qu'il a faite de l'antozone dans une variété de spath fluor de Wœlsendorf, où M. Schrœtter avait cru reconnaître la présence de l'ozone. Mais cette curieuse dé- couverte a été déjà signalée dans ce journal ^ 38. — Bunsen; Découverte d'un cinquième métal alcalin. {Journal fur praktische Cheinie, LXXXIII, 198.) Ce journal a rendu compte^ de la remarquable découverte faite par MM. Bunsen et Kirchhoff d'un procédé excessivement dé- licat pour reconnaître la présence des divers éléments par la production de raies colorées dans le spectre d'une flamme où ces éléments sont volatilisés. A la suite de ces expériences, ces sa- vants furent conduits à soupçonner l'existence, dans plusieurs substances minérales , d'un nouveau métal alcalin auquel ils donnèrent le nom de caesium. Depuis cette époque, M. Bunsen à réussi a extraire ce corps, principalement des eaux minérales de Kreuznach et de Durkheim, et à constater que ses propriétés le rangent bien dans le groupe des métaux alcalins. Il se distinguerait principalement du potas- ' Voyez Archives, 1861, t. X, p. 269. » Voyez Archives, 1860, t. IX, p. 69. CHIMIE. 361 sium par la solubilité de son nitrate dans l'alcool, par la forme cristalline de son chloroplatinate et son insolubilité plus grande que celle du sel de potasse correspondant, et par un poids ato- mique beaucoup plus élevé, environ i09 (H - 1). Ce savant annonce maintenant, qu'en poursuivant ses recher- ches sur ce corps, il a reconnu, en se fondant toujours sur l'ob- servation des raies brillantes qu'il détermine dans la flamme, qu'il était fréquemment accompagné d'un nouveau corps appar- tenant encore aux groupes des métaux alcalins, dont il sera par conséquent le cinquième. En effet, lorsque le chloroplatinate de caesium a été privé de potassium par les lavages, et amené à une composition constante correspondant à l'équivalent 409, il détermine encore dans le spectre, outre la ligne bleue très-bril- lante qui caractérise le caesium, deux lignes violettes qui ne se confondent pas avec celles que produit le potassium. Si l'on extrait l'oxyde hydraté de ce sel , qu'on le carbonate en par- tie, et qu'on le traite par l'alcool absolu, celui-ci dissoudra surtout l'oxyde de caesium. Si l'on répète plusieurs fois ce trai- tement, il arrive un moment où la partie soluble dans l'alcool présente une composition constante; quand ce terme est atteint le poids atomique s'est élevé de 109 à 125,4. Le caesium ainsi purifiée forme un oxyde irès-déliquescent, aussi caustique que la potasse, dont le carbonate, également déliquescent et alcalin, se dissout dans environ dix fois son poids d'alcool absolu, l'azotate est anhydre et rhomboëdrique comme celui de soude. La substance ainsi purifiée détermine dans le spectre la magni- fique ligne bleue du caesium, et n'offre plus qu'une trace des lignes violettes que présentait le mélange primitif. Il a fallu, pour ob- tenir quelques grammes de cette substance , traiter environ 44000 kilogrammes de l'eau minérale de Durkheim. En opérant sur 150 kilogrammes de lépidolite de Saxe, l'au- teur a obtenu, dès le premier traitement par le chlorure de pla- tine, un produit qui présentait d'une manière intense les lignes violettes signalées ci-dessus , tandis qu'il n'offrait aucune trace de la raie du caesium. 362 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Il doit donc exister un cinquième métal alcalin à ajouter au potassium, au sodium, au lithium et au caesium. Ce métal existe en très-petite quantité dans les eaux de Durkheim, de Kreuznach et de quelques aulres eaux minérales analogues, et en proportion plus considérable dans le lépidolite. M. Bunsen poursuit ses re- cherches sur ce sujet. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 59. — J. Desnoyers ; Sur des empreintes de pas d'animaux DANS le gypse DES ENVIRONS DE Paris ^ (Bulletin de la So~ ciété géologique de France, 2™^ série, t. XVI.) Depuis plusieurs mois nous nous étions proposé de rendre compte de la découverte si intéressante pour la paléontologie que M. Desnoyers, bibliothécaire au muséum de Paris, a récem- ment faite dans les environs de cette ville. Des circonstances in- dépendantes de notre volonté en ont retardé l'exposé. ' Il est depuis longtemps acquis à la science que des animaux , dont les types ont disparu, ont laissé dans divers terrains an- ciens les empreintes de leurs pas. Ces vestiges sont d'autant plus précieux qu'ils révèlent l'existence d'espèces nombreuses et de grande taille qui n'ont pas laissé d'autres traces, et qu'on ne soupçonnait même pas avoir vécu à une époque aussi reculée. Ces fossiles singuliers existent en plus grand nombre dans les terrains Iriasiques, tant en Europe qu'en Amérique, mais des découvertes plus récentes en ont révélé aussi dans les grès carbonifères, dans le terrain Wealdien et les grès verts. On ne connaissait aucun fait analogue pour les terrains tertiaires, et c'est une belle dé- couverte que d'en avoir montré l'existence et même en très- grand nombre dans les gypses de l'époque éocène. M. Desnoyers avait depuis longtemps observé au contact des lits gypseux des nodules à formes vagues, qui ne pouvaient être ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 363 des rognons minéraux ni des objets pétrifiés, parce qu'ils faisaient corps et se continuaient d'un côté avec la couche gypseuse, sans limite aucune. Il remarqua que toujours le creux de ces nodules occupait la surface supérieure des lits, tandis que la bosse tenait à la' surface inférieure. Ceci était un indice capable de mettre l'observateur sur la voie, mais les doutes quant à la nature de ces empreintes restaient encore grands, En étudiant ces marques présumées de pas, M. Desnoyers observa des traînées leur faisant suite, analogues à celles qui accompagnent les empreintes des terrains triasiques, et il vit qu'ici aussi l'empreinte était séparée de la contre-empreinte par une petite couche marneuse. Enfin la configuration des empreintes offrit des formes qui devaient pros- crire tous les doutes. Les unes, bisulquées, pouvaient se rapporter aux Anoplotherium ; d'autres, trilobées, rappelaient le pied des Pa- Ireotherium, d'autres encore pouvaient être attribuées aux carnas- siers qui faisaient la guerre aux pachydeirnes, et parmi lesquels plusieurs aquatiques. L'examen subséquent de ces surfaces révéla des traces qui, par leur ramification et par l'indice de la pha- lange unguéale, ne pouvaient appartenir qu'à des oiseaux gigantes- ques ou qui rappelaient les longs pieds des poules d'eau et d'autres échassiers. Quelques unes de ces empreintes ont jusqu'à 20 centimètres de longueur ei ne le cèdent par conséquent en rien aux Ornitichnites des États-Unis ; il ne serait pas impossi- ble qu'elles ne fussent celles des Gastornis des conglomérats de Meudon. Dans le nombre, il se trouve aussi des traces replantes, provenant de reptiles lisses ou rugueux, affectionnant les lieux humides, surtout de batraciens, de geckociens, de crocodiliens, de tortues, tant aquatiques que terrestres; plusieurs portaient les marques d'une carapace dentelée. Enfin M. Desnoyers a montré la parfaite analogie des traces éocènes des gypses parisiens avec celles des terrains Iriasiques , en constatant que les empi'eintes des pas se prolongent à de grandes distances. L'observation en était difficile, parce que les carrières s'exploitent par tranches verticales et qu'il fallait sou- 364 BULLETIN SCIENTIFIQUE. yent attendre plusieurs mois pour reprendre dans l'épaisseur de la seconde tranche la suite d'une trace observée dans la pre- mière. A force de persévérance il put suivre ainsi des pistes allon- gées ; il en découvrit qui se croisaient et il trouva le même sil- lonnement d'érosion, les mêmes inégalités dues à la réunion des eaux qui s'observent dans les formations analogues des terrains anciens et qui prouvent que les surfaces ainsi modelées étaient des nappes vaseuses à fleur d'eau ou couvertes d'une eau peu profonde sur les bords des lacs et des étangs. C'est sur les surfaces de séparation des bancs de l'éocène su- périeur, dans la couche la plus supérieure des gypses , que ces traces sont de beaucoup les plus fréquentes ; cette couche a de 10 à 15 mètres d'épaisseur ; elle est aussi la plus riche en osse- ments , sans doute parce que les gisements supérieurs se sont dé- posés dans des eaux moins profondes que les inférieurs. Cepen- dant on en trouve aussi sur les surfaces plus inférieures, et l'au- teur signale déjà 5 à 6 surfaces à empreinte dans l'épaisseur des gypses. C'est surtout dans la vallée de xMontmorency que ces traces sont belles et nombreuses, mais l'auieur en a observé aussi à Montmartre, et dans les autres gypses des environs de Paris. Il ressort de ces belles découvertes que les animaux dont on trouve les nombreux ossements dans le terrain éocène de Paris ont bien vécu dans lu localité même, sur les bords de lacs et d'étangs dont les eaux ont suivi diverses oscillations, et qu'il n'est pas nécessaire pour expliquer l'abondance de ces ossements d'a- voir recours à la supposition de leur transport par les cours d'eau et de leur entassement dans les œsluaires des fleuves. Les observations de M. Desnoyers ouvrent un vaste champ aux recherches des paléontologistes en indiquant l'existence d'une nouvelle catégorie de fossiles dans des terrains d'un âge où per- sonne ne songeait à les rechercher. H. S. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 365 40. — Ed. Lartet ; Sur une ancienne station hum.\ine, avec SÉPULTURE C0NTEMP0R.\INE DES GRANDS MAMMIFÈRES FOSSILES RÉPUTÉS CARACTÉRISTIQUES DE LA DERNIÈRE ÉPOQUE GÉOLOGI- QUE (Société philomntique de Paris, 48 mai 1861.) La découverte première de cette sépulture remonte à plu- sieurs années. Un ouvrier terrassier, J.-B. Bonnemaison, en abattant aux environs d'Aurignac ( Haute- Garonne; un ta- lus de terre meuble amoncelée au pied d'un escarpement de roche calcaire, se trouva tout à coup en présence d'une grande dalle appliquée verticalement contre une ouverture cintrée. Cette dalle formait une sorte de niche ou grotte peu profonde, où l'on trouva une grande quantité d'ossements humains. Le maire de la commune donna l'ordre de les ensevelir dans le cimetière de la paroisse, et constata auparavant que ces ossements indiquaient l'existence de 17 individus, hommes et femmes, n'ayant pas dé- passé l'âge de l'adolescence. On recueillit avec eux quelques dents de mammifères et des petits disques ou rondelles percées dans leur milieu et ayant probablement été employées comme orne- ments. Ces disques paraissent avoir été faits avec la coquille d'un cardium. A la suite de nouvelles fouilles, M. Lartet a trouvé dans la grotte d'autres ossements humains également d'une taille au-dessous de la moyenne, un bois de renne, des os (ïiirsus spelœus, de cheval, d'aurochs, etc. , des silex taillés et une portion de bois de renne soigneusement façonné en arme apointie. En dehors de la grotte et à la base du remblai de terre meuble, sur un espace de quel- ques mètres carrés se trouve en aftleuremenl une assise noirâtre épaisse de 15 à 20 centim., renfermant de nombreux débris de charbons et de cendres, ainsi que beaucoup d'ossements dont quelques-uns sont calcinés. Au-dessous de cette couche et dans le remblai de terre, on en trouve également en abondance. Les espèces découvertes dans la couche de cendres et dans les portions du remblai susjacentes sont : Ur sus spelœus, U. arctos? 366 BULLETIN SCIENTIFIQUE. blaireau, putois, loup, rencivd, H yœna speiœa, Felisspelœa, F. ca- tiis férus, Elephas primigemus, Rhinocéros tkhorhmns, cheval, âne, Cervus elaphiis, Megaceros hibernicus, renne, chevreuil el aurochs. M. Larlet croil pouvoir affirmer que toutes ces espèces ont été contemporaines de l'homme. Il se fonde principalement sur l'élat des os Ceux des herbivores sont cassés et fragmentés dans un plan uniforme el, suivant lui, à l'intention d'en extraire la moelle. Plusieurs présentent des entailles et des traces de ra- clures produites par des instruments tranchants. Des objets travaillés en os et surtout en bois de rennes prou- vent que l'homme a pu les utiliser à l'état frais. On a trouvé des flèches à tête lancéolée sans l'aileron qui caractérisent celles d'un âge postérieur, un poinçon fait avec un bois de chevreuil, des lames en bois de rennes semblables, d'après M. Steinhauer, au lissoirs employés aujourd'hui par les Lapons pour rabattre les coutures grossières par lesquelles ils rejoignent les peaux de rennes. Enfin une canine à'Lrsus spelœus percée dans toute sa longueur, montre la représentation iniparfaile de la têle d'un oiseau, premier essai de l'art appliqué à la représentation des formes ani maies. Cette contemporanéité paraît confirmée par l'analyse chimique. M. Delesse a reconnu que les os de rennes, d'auiochs, de rhi- nocéros, etc., ont retenu exactement la même proportion d'azote que ceux de l'homme. La présence des os de carnassiers est plus difficile à expliquer que celle des herbivores II faut toutefois remarquer qu'ils sont beaucoup moins nombreux et la rencontre dans les cendres du foyer de corpolithes d'hyènes peut faire croire que ces animaux venaient pendant l'absence de l'homme se nourrir des restes de ses repas. On voit sur les os d'herbivores des traces de dents, tandis que ceux des carnassiers sont intacts. Les os spongieux des premiers ont disparu et non ceux des derniers. Peut-être aussi l'homme a-t-il utilisé une partie de ces espèces pour en ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 367 prendre les fourrures ou pour les faire servir dans des consécra- tions funéraires. M. Lartet fait remarquer en outre que la disposition des lieux et la direction des pentes ne permettent pas d'admettre l'apport de ces débris par des agents naturels. il. — Description des animaux invertébrés fossiles con- tenus DANS l'étage NÉOCOMIEN MOYEN DU MONT SaLÈVE, par p. de Loriol. Première livraison. Genève 1861 ; in- 4", avec 14 planches; chez Georg, libraire. Cet ouvrage est le complément paléontologique du mémoire de M. le professeur Favre, intitulé : Considérations géologiques sur le mont Salève. Lorsque ce dernier travail a été publié, la con- naissance des fossiles était bien moins avancée qu'aujourd'hui , et les listes des corps organisés trouvés dans les diverses couches ont présenté nécessairement plusieurs lacunes et quelques er- reurs. M. de Loriol s'est proposé de donner une monographie pa- léontologique complète du néocomieu moyen ou étage des marnes d'Hauterive, qui est au mont Salève la formation la plus riche et la plus importante. La première livraison comprend les Céphalopodes, les Gastéro- podes et les Acéphales; la seconde fera coimaître les Brachiopodes, les Bryozoaires et les groupes inférieurs. Toutes les espèces nou- velles ont été figurées avec soin, ainsi que celles qui pouvaient réclamer de nouveaux éclaircissements, et les discussions sur leurs caractères et leur synonymie nous ont paru fort complètes. Nous attirons avec plaisir l'attention des paléontologistes et des géologues sur ce travail utile et consciencieux. 368 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 42 . — Prof. Steenstrup ; Om Forskiel mellem Beenfis- KENES, etc. Sur la différence entre les poissons osseux ET LES poissons CARTILAGINEUX AU POINT DE VUE DE LA FORMATION DES ÉCAILLES. Les écailles des poissons osseux , cycloïdes, cténoïdes et ga- noïdes, persistent pendant toute la vie du poisson. Elles crois- sent avec l'animal. La carapace écailleuse du poisson est par con- séquent composée du même nombre d'écailles pendant toute la vie. Cela est si vrai que des espèces voisines peuvent se distin- gueur avec certitude au nombre d'écailles de chaque rangée longitudinale. Chez les poissons cartilagineux, M. Steenstrup a constaté que les choses se passent d'une manière Irès-difîérente. Les écailles placoïdes ne croissent point avec le poisson. Leur taille ne dépasse jamais certaines limites et leur existence n'est que temporaire. Elles tombent continuellement pour faire place à d'autres. Dans la peau des requins on observe une grande quan- tité de petites ouvertures distribuées entre les écailles. Ces ou- vertures sont la trace d'écailles tombées : elles conduisent dans de petites cavités où l'on trouve de petites aiguilles, qui sont les extré- mités supérieures des nouvelles écailles en voie de formation. Le changement d'écailles n'a lieu que d'une manière lente , mais il n'en est pas moins certain qu'un requin renouvelle plusieurs fois son vêtement d'écailles avant d'atteindre sa taille définitive. Ces faits observés en particulier sur des Centrina et des Scyllium ré- vèlent une parenté frappante entre les écailles et les dents de ces poissons, organes du reste très-sensables par leur forme et leur structure intérieure. r ^ OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof. E. PLANTAMOUK Pendant le mois de JUILLET 1861. Le 4, halo solaire partiel de 9 h. 30 m. à 11 h. 30 m. 5, succession d'orages accompagnés d'éclairs et de tonnerres pen- dant toute la journée; le premier de 10 h. à 10 h. 30 m., le second de 2 h. 30 m. à 3 h. ; le troisième de 6 h. 15 m. à 8 h.: direction du Sud au Nord. 6, depuis midi 15 m., on entend le tonnerre au SE. et plus tard à plusieurs reprises dans l'après-midi et dans la soirée. 7, tonnerres entre 10 h. et 11 h. du matin ; l'orage passe du Sud au Nord , on entend encore le tonnerre à plusieurs reprises dans l'après-midi. 8, halo solaire partiel de 7 h. 30 m. à 8 h. 15 m. du matin ; éclairs et tonnerres pendant toute la soirée. 12, éclairs et tonnerres au SSE., de 8 h. à 8 h. 45 m. du soir, L'orage passe du Sud au Nord à l'Est de l'Observatoire. 14, lialo solaire, de 10 h. à midi. 18, halo solaire partiel, de 8 h. 30 m. à 9 h. 30 m. 19, belle couronne lunaire, de 10 h. 45 m. du soir jusqu'après minuit., 21, halo lunaire de 10 h. 30 m. à 11 h. 45 m. du soir. 25, couronne lunaire, à 11 h. du soir, Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le ir,à 10 h. soir 732,25 Le 5, à 2 h. soir 718,20 10, à 10 h. matin 728,90 12, à 6 h-, .soir.. .. 720,28 17, à 10 h. matin 729,26 19, à 6 h. soir 723,97 22, à 8 h. matin 727,29 23, à 2 h. soir 723,98 25, à 6 h. et 8 h. mat. 728,83 26, à 6 h. matin .. . 722, .56 29, à 6 h. matin 732,06 Archives. T. XL— Août 1861 ^ C^ *C *C (C 'C f^ t-i- <^ (w (-i/ K— O' — 00 -- f C^ 01 »*^ Oi ïC r-- c: — X -J C3 iTi >^ ic Mi I— ' o ^ a --1 ~ OT >;^ -- 'c 1— ' ^1 -i -1 -I -1 -I -a -j ^ -4 -a ^ ^D ^i) ïo ^aSOCXil-iC -J. Xlt-CiC: ^ CT x C-. V. ~b Ci ii c.-> "c; ~. en c; CT »- X c tU (C X ic v 60 fO li fi InS K6 i* l-i; >-& )-0 ht*crto;xc^ C0 4<^tO*>iJ^ "es "^ O "te "C3 O |Ii li- ce C2 H- v> ki- c: li^ 01 r; («:> (O o ^^^-4-a ^^~-T-j~i_ to K.' t-s '-£ ^s 1-- «ô Kj Cj cj 2, xu p K) ^ ^to C5 x _p o jo jt. ^ Jours du mois. ce 2 5 < tnl ^ 3 |g i \ o -1 X o ce s œ ce ii^ ■• o C' ~ -o œ o ce X o OT o o <ô Cï o ce (-ii -^ X ce it. X I— ' ,^ -^ H-. oc ^ oo o 0"j CD ^ it. c:' ce CT ii^ CTiXcciii-x xcocooTce \-H-\- I i 1 M -H-h-H- +1111 -H-H-+ -HH-t± fÔ I — ^ H- I — ^ I — ' I— ' I— X O c: co X X X co !-■ c: e x^xx~ .&.xc-^-3 cecccscj'CJ^o ^corf^cnfi -j ce ft -J *i 'CC X Cî o ce i-i Ci CD o o o ce X CS' o ce ce ce o 12 Cl yi ce ^T O >o C7»rf— ^'C;i>^ oiciooi H-ioceoi-j Cl»— 'C7'X6îi b3O3H-X05 yceccbOùe ^ + + (O o co (c o o C' c:ï c 'c o o o o o ^s co o »û o ►- cixcî^'iceft^ ^^^^c;lXCi 1— -a 05 05 Ci to c; — i ce ^ ^ ce CI» 'C: ce ce li^ CI ce iti. rfi-t^a-oixc: ^K-c:cex ?— ce>i-ceo C5Ce-4tocn +t-H^:+ ±±+±t +++±t ±±±±± ±±Ti^:+ ^^^ " X ce it- M- o "o< ".— X X iO h— ki— O' Ci (^ o C: JCT ■ "cii X X 'O ' o X ^"►-' t— ' tc b. ii^ OT cr. ce f^ :e ce --^ ce o- o o» ce ce oe (O I.C tO (O (-0 ce ce ce "x "ce "ce c i-::* »o to fcj X li^ 'O tO' (O H- fo ^o ■^c-' ce ce ^ ce ce -F+ (O *o i-:^ H^ O K- ►- <0 ^ . H-- 01 ce o ^ï CT ce ^- o te oi oi x ►*- oi ^- 01 Oi ►— ' Oi ce fo *. o Ci oi -a o X o 01 X X o ^s ce ■- o cejr o "oi o "x Ci c f co -D' ce o o ^ K- oi >-- ' (O *0 o» K-" ^x -I -a 1— 01 lli. ^ i— ' H-- o lo X ce X X H^ on ^o ce ce en X Nj I— -T ■ sH - (^ < P3 J S o CJ 5 fis c „*, Cl. =. ++ fO *— ' H- 'i- ".I- I-- >-^ o Ci cr- Ci -4 «^ ce X Ci ce ++I++I+-H-++I I + + I++I INI 1+1 i 1 + h- 1 t—i .H->oe>— ' ^^toN' o >u ta CD o ♦« w ce co X CD tn CD ^ Oi ^ CD 00 Ci I— id C N5 ti X 01 ce o ce f— ' ce t>i> X X tO X CD to X o» I— ■ CD tO ce O X i^i- ce ce en H- co )(^ ^ h^ o o 'ce Cl Oi »i- o» en Ci on hr^ Oi t^ 'Cn o Ci' ce <>o O' ^^ ^7 ^î H- K— ce o o o ce o c c: c o ce' C' (;_ffc.i;:iOi XA-Cni(i.CO ce o; *- ~T H- 1— Ci ce X OC'OO c-cooo en en o» 01 Ci X X I—' Ci X ce Ci C' o o ~a oe ^ *. 01 1— X ce ^î Ci c c: o o o H. o — -^ 1 — o w ^ W - c fD rî a — • ^ " cececDcececD ccxxcex xxcoxo oxcecece cecexcece coxxcex H-i— '.^^enit^to ►—^îcei-oce ^xcecioi o*--4©o oih^oiCîo coceceox COCOOO OOOCO OOOceO COOOO' ocooo oooco o "--I it- Oi _ *^ "s ^T ■ ">-' O *- C' (O Ci ►— ti' o» -j ce ^-' "x en "ce ce ifi- -J to ^j (-i >o vu H-, ( ce::, socc::. ni. r-. oo 2. =-. c 5! " E! 2!' SI ES cn> OCO — — to I 2 ''. ^. O 5' âj' ■ a; c; Ci w w 01 01 X o ce ^ ce ce o;c(C«— ce^ coNicecoce OOCiOO k-^OCrCiO CSOCC ~e:Cp_ cocfocex oo'CDtoo tf^ccoix^ cec; .— ce ec(OCî<*rfi. oK-cecex xocoox xxxce ce --T X • XX X X ce CD <£"ce"x "oi X. en Hj"^"ce X Ci Ci 01 Ci 01 en X "x "ce ce x ^ o ^ii ce H-j ce • "toeno "ce Ci "ce • 01 01 01 ce + I+- +++ ++ +11 ^ oi h- ■ (Ci 01 ce o Ci "c: "o "c "x " " •_ O' o .li ^ • "to "x "ce ^encî" o t-^oi— '«ooio "tcj"t."ce ■ ,x "fo"x ce ce o c: ^ c; Ci C3Î Ci Ci Ci Ci' cri c:i Ci Ci c-.' Ci Ci' Ci 'Ci Ci Ci' Ci Ci Ci Ci 01 c ceccecex^l ^ci 01 c;ci ciCiCiCi^ «i >-^ t^ kj ai toi— oco- "ci o "ce "— "c "x "ce c "tii c o "o o "t^ o o o ^ "ce o ">« c;< "to "c: 'Vt- cn 01 en 01 en oi ' -I Ci Ci Ci' Ci Ci "(i o o o ^ "ce o "to c;» "bS "c: "»£ ^ Ci ^ c: ^ 3 S c » g X Nomb .d'h" ) J §■ < -, - < Pi 53 = _ ^ o S EJ o K S.13 —51 = Limnimètre à midi. MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 18«)1 6 h. m. 8 h. m. 10 h. m. Midi. i h. s. i h. s. lih.s. 8 1i.s. lOli.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm niiii pc ,|,;cii,io. 7-26,03 725,94 725,70 725,49 725,11 725,13 725,07 725,53 726,2-1 2»- » 725,27 725,35 725,30 725,16 724,79 724,54 724,32 724,65 725,04 3<" » 727,19 727,63 727,69 727,35 727,13 72(5,96 726,83 727,15 727,57 Muis 726,19 726,35 726,28 726,12 725,72 725,59 725,45 725,82 726,32 Température. ooooooooo ire,!n.„;|c +13,40 +15,49 +17,36 +17,94 +18,94 +18,83 +17,70 +16,06 +14,18 2e :> +14, .52 +17,44 +19,17 +-20,01 +20,14 +20,58 +19,99 +18,32 +16,31 3e ■ » +15,27 +18,47 +20,72 +22,19 4-2-^.99 +22,61 +22,01 +19,84 +17,62 Mois +14,42 +17,17 +19,14 +2i),ll +20,86 +20,74 +19,97 +18,13 +16,09 Tension de la vapeur. mm mm mm mm mm mm mm 9,87 9,96 9,77 9,79 9,75 10,45 10,05 11.05 11,16 10,57 10,65 10,80 11,16 10,94 11,90 11,71 11,66 12,06 11,94 12,69 12,63 Mois 10,94 10,86 10,97 10,97 10,70 10,87 10,87 11,47 11,26 Fraction de saturation en millièmes. mm mm !'■« iln'iiilc. 10,08 9,88 ■ie 10,81 10,76 yc » 11,85 11,85 li'e (Iccaile, 879 757 667 637 608 622 662 779 836 2e » 875 732 672 653 608 609 637 720 795 3» 914 745 651 592 564 .590 605 734 838 Mois 890 745 663 626 592 607 634 744 824 Therm. min. riierm. max. Clarté moyenne du Ciel Fempérature du Rhône. Eau de pluie ou de neige. Limnimètre. o 0 0 mm P l'e décade, +11,20 +20,56 0,65 13,57 77,0 58,4 2e » +12,96 +22, .33 0,.52 16,30 54,5 64,1 ;je » +13,59 +24,56 0,42 18,82 23,8 67,7 Mois +12,62 +22,55 0,52 16,23 155,3 63,5 Dans ce mois, l'air a été calme 4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,62 à 1,00. La diiection de la résultante de tous les vents observés est S^ 68", 2 0. et son intensité est ég^le à 21 suc 100. TABLEAU DES ^ ^ OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE JUILLET 1861 Hauteur de la neige tombée pendant le mois de Juillet : 85"'", répartie comme suit : Le ic' 30™» 9 20 16 35 Le 12, vers 1« soir, on a vu disparaître les dernières glaces du .lac. MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 1861 G 11. m. S h. m. 10 h. m. Midi. 2 h. s. 4 h. s. (i h. s « h. s. 10 h. s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm liedrVade, .564,96 r>65,17 565,12 565,24 " .565,-29 565,37 565,41 .565,49 565,66 2e » 566,05 566,21 566,27 566,27 566,29 566,33 566,34 566,42 566,60 3e » 568,59 568,82 569,15 569,08 569,03 569,14 .569,17 569,30 569,51 Mois 566,60 566,80 566,92 566,93 566,94 .567,01 567,04 567,14 .567,33 Température. o ire (iMiuis, 4-0,67 +2",03 +4'',47 + /,62 + '",11 + 4"92 -i-3?76 +2"61 +2,63 2" » +3,16 +^,17 +6,23 + 6.78 + 7,04 + 6,71 +5,47 +4,81 -f-l,»38 3'- >• +6,29 +7,55 +9,42 -\-U.()^ +11.05 +10,63 -{-^.15 +7,81 +7.15 Mois +3,47 +4,68 +6,79 + 7,60 + 7,86 + 7,52 +6,23 +5,17 +4,90 Hygromètre, pe décade, 2e » 3e » Mois Tlierm. nilii. Tlierm. max. Clarté moy. du Ciel. Eau de pluie ou de neige. mm lie décade, _ _ 0,75 45,6 2e >^ — — 0,58 38,7 3e » _ _ 0.39 31,0 Mois — — 0,57 115,3 - Dans ce mois, l'air a été calme 8 fois sur 100 Le rapport des vents du NE à ceux du SO- a été celui de 0,98 à 1,00. La direction de la lésullante de tous les vents observés est S. 45" 0 , et son intensité est égale à 1 sur 100- BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XI (NOUVELLE PÉRIODE) 18(31. — NOS 41 à 44. Page Les couches en forme de G dans les Alpes, par M. B. Sluder 5 Sur la solidification de quelques corps, par M. L. Dufour 22 La couronne de plis des deux premières sphères de segmentation chez l'œuf de grenouille, par M. Ed. Claparède 31 Lettre à M. A. de la Rive au sujet d'un article de M. Mousson relatif à l'état de nos connaissances sur le spectre, par M. Ed. Becquerel 37 Sur l'analogie des sources de l'électricité de frotte- ment et de l'électricité de contact, par M. H. Buff 41 Résumés météorologiques des années 1859 et 1860 pour Lausanne, par MM. /. et E. Man/uet 89 Sur la conne^yon des phénomènes météorologi- ques et des variations d'intensité du magnétisme terrestre, par le R. P. Anf/elo Secchi 110 Sur la durée de l'étincelle qui accompagne la dé- charge d'un conducteur, par M. P.-L. Bijke. . . 137 Lettre du D'' Welwitsch à M. Alph. de Candolle sur la végétation du plateau de Huilla dans le Ben- guela et observations de M. de Candolle à ce sujet. 193 Recherches expérimentales et théoriques sur les figures d'équilibre d'une masse liquide sans pesanteur, par M. /. Plateau 207 De l'électricité atmosphérique, par M. le professeur William Thomson 221 378 TABLE DES MATIÈRES. Page Recherches sur l'action chimique de l'étincelle d'induction de l'appareil Ruhrakorff, par M. A. Perrot 232 Sur la décharge électrique oscillatoire et sur ses limites, par M. Feddersen 255 Rapport du Conseil de la Société royale astrono- mique de Londres, par M. A. Gautier 289 Résumé météorologique de l'année 4860 pour Ge- nève et le Grand Saint-Bernard, par M. E. Plan- tamoîir 321 BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. W. Beetz; Sur la conductibilité électrique du chaibon et des oxydes métalliques 66 H. Wild ; Essai d'explication du réchauffement unipo- laire dans l'arc voltaïque. . 67 H. Sainte-Claire-DevUle ; De l'influence qu'exercent les parois de certains vases sur le mouvement et la com- position des gaz qui les traversent 69 Kirchhoff; Sur" l'analyse chimique de l'atmosphère so- laire ^"^ Houzeau; Variabilité normale des propriétés de l'air atmosphérique .- ^^^ F. Fessel; Sur la sensibilité de l'oreille humaine pour juger des sons musicaux ^4-8 Briçjhenti; Mémoire sur le courant littoral de l'Adria- tique '' ^0 J.-D. Graham; Existence d'une marée lunaire dans le lac Michigan ^ ^^ James F orbes ; Note sur l'expérience d'Ampère relative à la répulsion d'un courant électrique rectiligne sur lui-même. — James Croll; Remarques sur l'expé- rience d'Ampère relative à la répulsion d'un apurant électrique rectiligne sur lui-même. — Tait; Note sur une modification de l'une des expériences fon- damentales d'Ampère sur l'électro-dynamique 262 J. RefjnauU ; Nouvelles recherches sur les amalgames métalliques et sur l'origine de leurs propriétés chi- miques ^"^ TABLE DES MATIÈRES. 379 Page Marié Davij; Recherches théoriques et expérimentales sur l'électricité considérée comme puissance méca- nique 268 PltU. Cari; Sur la non-existence d'un extra-courant. . 349 Thomas Tate; Sur certaines formes particulières de l'ac- tion capillaire 550 Thomas Tate; Sur certaines lois relatives au point d'é- bullition de différents liquides à la pression ordinaire de l'atmosphère 351 Pahmerï; Note sur l'électricité atmosphérique 352 E. Loomis; Sur les aurores boréales du 28 août au 4 septembre 1 859 353 CHIMIE. Th. Andrews et P. -G. Tait; Sur les relations volumé- triques de l'ozone 153 E.-H. Roscoe; Sur la composition des acides hydratés à point d'ébullition constant 157 W. Crookes; Sur l'existence d'un élément nouveau ap- partenant probablement au groupe du soufre 160 H. Roscoe; Sur l'habitude prétendue des Styriens de manger de l'arsenic 163' R. Hermann; Recherches sur le didyme, le lanthane, la cérite et la lanthanocérite 354 C.-F. Schœnhein; Nouvelles recherches sur les pro- priétés de l'oxygène 358 Bunsen; Découverte d'un cinquième mêlai alcalin. . . 360 MINÉRALOGIE, GÉOLOGIE. Alb. Millier; Sur les rapports anormaux des couches dans le Jin^a bàlois 165 Ch . Lonj ; Note sur la constitution stratigraphique de la Haute-Maurienne 168 Daubrée; Expériences sur la possibilité d'une infdtration capillaire au travers des matières poreuses, malgré une forte contre-pression de vapeur. Applications possibles aux phénomènes géologiques 171 ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. W.LiUjehorg; Les genres Liriope et Peltogaster. — Le même; Supplément au mémoire sur les genres Li- riope et Peltogaster * 76 Sars; Om ire nye Ilolothurider , af hyilke , etc. Sur trois nouvelles Holothuries, dont l'une forme le type d'un genre nouveau 78 380 TABLE DES MATIÈRES. Page Alb. Baur; L'évolution du tissu coiinectif. — Nath. Lieherkilhn; Sur l'ossification du tissu tendineux. . . 172 Alb. V. Bczold; Recherches relatives à l'action du curare américain sur le système nerveux. — Wilh. Kuehiie ; Sur l'action du curare américain 176 Sars ; Revue des crustacés de la région arctique de Nor- wége 179 Rud. Bergh; Sur la gale crustacée 180 Giehel; Questions à l'ordre du jour 181 Smarda; Reise um die Erde 183 Sars, Sur les diverses méduses du genre de nourrices Corymorpha et sur les espèces qu'elles produisent. . . 275 Rud. Leuckart ; La reproduction des chermès, nouvelle note relative à la parthénogenèse 275 Wilh. Lilljeborg; Note sur le changement de dents chez les Otaria et les Halichœrus 278 Einbmlt \ Sur l'irritation du cœur et ses rapports avec la pression intravasculaire 279 J. Desnoyers ; Sur des empreintes de pas d'animaux dans le gypse des environs de Paris 562 Ed. Lartet ; Sur une ancienne station humaine, avec sépulture contemporaine des grands mammifères fos- siles réputés caractéristiques de la dernière époque géologique »ï6ij P. "de Loriol; Description des animaux invertébrés fo.s- siles contenus dans l'étage néocomien moyen du mont Salève ^o7 Steenstrup ; Om Forskiel mellem Beenfiskenes, etc. Sur la différence entre les poissons osseux et les poissons cartilagineux au point de vue de la formation des écailles ^68 OBSERVATIONS MÉTÉOE.OLOGIQTJES faites à Genève et an Grand St-Bernard. Observations faites pendant le mois d'Avril 1861 81 » » de Mai 1861 185 » » de Juin 1861 281 » » de Juillet 1 861 ... 569 New York Botanical Garden Library 3 5185 00258 9644 y' f\vK -' ^iH^ :..'^ , ;■ ^v ./ ,l^r^';a^ i^ï -•-^ A -K^"^ f:i S V <■ ->-V/.* &: ^^^.>v