UERNLYA DUIAINIVAL POULE À À. 1 A Zenit) VAS Fi , PP ——— DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE | DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE GI VENDU EN 1922 UT — pl pe. y ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES DUPLICATA DE LA B DU Coxsrer VA TODT + NTI j IBLIOTHÉQUE FCICE ECTAKICE JE GE BOTANIQUE DE GENEVE: VEKDU EN 1922 re 4 0 GENÈVE. — IMPRIMERIE DE JULES-GUILLAUME FICK. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ET REVUE SUISSE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES NOUVELLE PERIODE TOME VINGT-OUATRIÈME LISRaRy PT A ê NEW YORK LÀ ISO TA MCAL à € GA LA DEN Le E er CT , Gi GENÈVE BUREAU DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE 4, rue de l'Hôtel-de-Ville LAUSANNE NEUCHATEL DELAFONTAINE & ROUGE DELACHAUX & SANDOZ 14869 DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATCILE BCTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 Le à 4 Lo À: | fu Gil da LU FA AA al LITE AILE À: VAT CES be M tea DEP { AUOT SCOR ad mie QE “hui Lu avgMTorastE ET sa an HR 1 Fe > avant 5j Fe 4 Æ jh Let È na # : FR à L: ht) de RSA D + Le ERNST l'A cudr DA VAN 4 l 1 AUG 7 - 1928 LIBRARY NEW VowK BETA ic QUELQUES FAITS: RELATIFS À L'ÉBULLITION DE L'EAU PAR M. L. DUFOUR. É Ï On sait que la température d’ébullition de l’eau dé- pend de la pression que ce liquide supporte. Cette tem- pérature n’est jamais inférieure à celle qui donne à la vapeur aqueuse une tension égale à la pression qui s'exerce sur le liquide; mais elle est le plus souvent supérieure à cette limite-là. Dans les vases en verre et en porcelaine, la différence entre la température d’éballition et celle qui correspond à upe tension de vapeur égale à la pression estpyjours très-sensible ; elle varie un peu suivant l’état de la sur- face du vase et suivant le mode de réchauffement. Dans des circonstances favorables et en chauffant au bain- marie, or obtient aisément des différences de 2 à 5°. — Cette différence, ou ce retard d’ébullition, comme on le nomme souvent, a été essentiellement constaté pour des températures très-voisines de 100° et par conséquent pour des pressions très-rapprochées d’une atmosphère. Dans une série de recherches ayant pour objet l’ébul- lition de l’eau, j'ai été amené à me demander si ce retard 4 ENS 4 ! 41:11 6 SUR L’ÉBULLITION - serait le même sous des pressions différant beaucoup d’une atmosphère, et j'ai fait un certain nombre d’expé- riences pour résoudre cette question. L'appareil employé se composait de trois parties : 4° ur vase renfermant l’eau destinée à l’éballition ; 2° un manomètre ; 3° un instrument propre à faire varier la pression. Le vase 4° était une cornue en verre, à tubu- lure. La tubulure était fermée par un bouchon traversé par un thermomètre dont la cuvette pénétrait au sein du liquide en expérience. Un mastic appliqué sur le bou- chon rendait la fermeture hermétique. — Le manomètre était un tube en verre plongeant à sa partie inférieure dans une large cuvette remplie de mercure et dressé le long d’une règle verticale portant des divisions milli- métriques. L’instrument 3° était une pompe pneumati- que ordinaire. Un vase en tôle, d'environ un litre et demi de capacité, ,communiquait, par l’intermédiaire d’un premier tube, avec le col de la cornue. Un deuxième tube le reliait à la pompe et un troisième au manomètre. Tous ces tubes étaient pourvus de robinets et l’on pou- vait ainsi, à volonté, faire communiquer entre eux les diverses parties de l'appareil. Le vase en tôle plongeait habituellement dans un réservoir d’eau froide afin de condenser les vapeurs provenant de la cornue. Des expériences préalables, qu’il est superflu de dé- tailler ici, avaient fait connaître les corrections qu’il fallait apporter à la lecture du manomètre à cause de la situation de son zéro et de la diminution du niveau du mercure dans la cuvette. L’équation du thermomètre était connue également. La cornue employée avait renfermé pendant quelque DE L'EAU. 7 temps de l’acide sulfurique afin de rendre sa surface plus apte à tolérer les retards d’ébullition. Voici quelle était la marche d’une expérience. En ma- nœuvrant la pompe, on produisait dans l'appareil une certaine pression, inférieure à une atmosphère ; puis on chauffait la cornue par l'intermédiaire d’un bain-marie d'huile et bientôt l’ébullition intervenait. Le dégagement de vapeur et le réchauffement de l’air compris dans les tubes et le vase en tôle tendaient à faire baisser la co- lonne manométrique ; mais en agissant avec précaution à l’aide de la pompe, on pouvait maintenir ce niveau sensiblement constant pendant plusieurs minutes. La hauteur du mercure dans le manomètre, soustraite de la pression extérieure donnée par un baromètre à cet instant-là, indiquait évidemment la pression intérieure de Pappareil. J'ai montré, dans un mémoire récent *, que la tempé- rature d’ébullition d’une masse d’eau s'élève de plus en plus lorsque ce liquide subit plusieurs réchauffements successifs dans le même vase en verre. Le retard est ordinairement un peu plus grand lors de la deuxième ébullition que lors de la première ; puis si, après un nouveau refroidissement, on produit une troisième ébul- lition sans sortir le liquide du vase, le retard est encore un peu augmenté et ainsi de suite. — Cette circonstance exigeait done que l’eau fût renouvelée, dans la cornue en verre, pour chacune des expériences mentionnées plus bas. I est à remarquer d’ailleurs que si l’on produit Pébul- lition dans un vase en verre, le retard n’est point une l_ Archives, novembre 1864, t. XXI, p. 201. 8 SUR L’ÉBULLITION quantité constante. Le thermomètre oscille constamment et quand le retard devient un peu considérable, ces oscillations sont ordinairement fort grandes. Il ne peut donc pas être question d'indiquer un point fixe de l’é- chelle thermométrique comme ayant correspondu au changement d’état; mais on peut seulement noter les limites entre lesquelles le thermomètre oscillait. En outre, si l’on prolonge l’ébullition, on voit le ther- momèêtre, dans ses oscillations, atteindre des points de plus en plus élevés de l’échelle, de telle sorte que — sans toutefois que cela puisse dépasser certaines limites — le retard est moins considérable dans les premiers moments de l’ébullition qu’il ne l’est au bout de quelques minutes ou d’un quart d'heure. Dans les expériences qui suivent et où il s’agissait de comparer les retards à diverses pressions, l’ébullition devait donc être obser- vée pendant une même durée. Les températures indiquées plus bas ont toujours été notées dans les dix premières minutes de l’ébullition. 1° Expériences avec l’eau distillée. — Le tableau sui- vant résume les résultats observés dans onze expériences où les pressions ont varié de 717 à 115"%, — La colonne A renferme la pression en millimètres de mercure rame- née à 0°; la colonne B indique les températures qui don- nent à la vapeur d’eau uneforce élastique égale aux pres- sions de À, c’est donc la température de l’ébullition ré- putée normale ; la colonne C renferme les températures d’ébullition observées et enfin la colonne D indique les différences entre les valeurs de B etde C, par conséquent les retards d’ébullition. DE L'EAU. 9 Tableau I. A B C D TMmm J8,4 A1010,3 à 104,9 2,9 à 3,5 716 98,4 100,0 — 101,0. : 4,6 — 2,6 7116 08 4: 400,5 41045 240.254 109 98,1 102,01 102 4% 9102282 523 89,8 SV Re LC di dr ga 419 84,2 SOLS UNSS LR ENNSEES SI 324 TS 19,8 Sd:din. OU 18)6 216 68,5 12,5, 185 nn: 58 1710 63,0 63,5-1645,:/05= 415 JE 55,8 EC (TES 1 MR et 115 54,7 Vis ER CN MR QUE, 25 2 Expériences avec l’eau acidulée. — Lorsque lon chauffe de l’eau additionnée d’une petite quantité d'acide sulfurique, les retards d’ébullition se produisent comme avec l’eau pure et même ils atteignent une valeur plus considérable. Mais si l’on produit un dégagement gazeux dans l'intérieur da liquide, l’ébullition s’abaisse au mini- mum de température possible et tout retard disparaît !, Ce dégagement gazeux s'obtient facilement, sous une pression quelconque, en faisant plonger dans le liquide acidulé deux fils de platine gt en lançant un courant gal- vanique dans ces fils. L’électrolyse de l’eau donne lieu à un dégagement d'hydrogène et d'oxygène qui, sous forme de bulles innombrables, traversent le liquide. Dans mon appareil, les fils s’introduisaient dans la cornue le long du boachon et à côté du thermomètre ; ils pou- vaient être à volonté mis en communication avec les deux pôles d’une faible pile de six éléments zinc et charbon plongeant dans de l’eau salée. ! Archives, novembre 1864. 10 SUR L’ÉBULLITION La présence du platine n'empêche point le retard d’é- bullition de l’eau acidulée dès que les fils ont séjourné depuis quelque temps dans le liquide ét qu'ils y ont subi un réchauffement un peu prolongé. Il est probable que c’est la couche d'air adhérente au platine qui provoque : l’ébullition ; mais dès que cette couche a été éliminée par l’élévation de la température, la surface de ce métal n’excite pas plus le changement d’état que la surface du verre lui-même !. L'eau qui a servi dans ces essais renfermait !/209 d'acide sulfurique.—Après qu’elle avait été introduite dans lPap- pareil, le col de la cornue était relié, à l’aide d’un tube, avec le vase en tôle; puis on diminuait la pression et on chauffait le liquide. Quand la température approchait du point d’ébullition, le courant était lancé dans les fils de platine. L’ébullition intervenait alors sans secousse et on la laissait durer environ cinq minutes, en maintenant aussi fixe que possible la colonne manométrique et en obser- vant la température. — Le courant était ensuite inter- rompu, les dernières bulles de gaz disparaissaient bien- tôt de la surface des fils de platine, et le thermomètre ne tardan pas à s'élever un peu. L’ébullition se produisait alors avec un retard plus ou,moins prononcé pendant dix minutes. — Les fils étaient mis de nouveau en relation avec la pile; l’ébullition, redevenue plus régulière, était maintenue encore cinq minules environ. Chaque expérience présentait ainsi- trois phases et c’est évidemment en comparant les indications du ther- momèêtre pendant la deuxième phase avec ses indications pendant les deux autres, que lon peut estimer le retard produit sous la pression où lPon opérait. — J'ai déjà l_ Archives, novembre 1864. , DE L'EAU. 41 remarqué plus haut que, pendant une ébullition avec retard, le thermomètre ne demeure point constant et les soubresauts bien connus que le liquide présente en bouil- lant s’accompagnent d’oscillations parfois assez considé- rables de la colonne mercurielle. Durant le passage du courant, au contraire, la température d’ébullition con- serve une remarquable fixité et souvent, pendant les cinq minutes de la première ou de la troisième phase de l'expérience, il ne se produisait pas un dixième de degré de variation, à la condition toutefois que la pression demeurât bien invariable. Le plus ordinairement, le thermomètre s’est maintenu de un à deux dixièmes de degré plus élevé dans la troisième phase que dans la première. Dans le tableau IL, les colonnes À, B, C, D, E renfer- ment successivement : 4° la pression; 2 la température d’ébullition dans la première phase de l’expérience, lors- que le courant passe dans les fils de platine.; 3° la tem- pérature lors de la troisième phase : 4° les limites entre lesquelles le thermomètre à oscillé pendant les dix mi- autes où l’ébullition a eu lieu sans électrolyse ; 5° enfin les retards observés sous les diverses pressions. -— Les chif- fres de la colonne Æ sont donc les différences entre D d’une part et B et C d’une autre. 12 SUR L'ÉBULLITION Tableau II. A B C D E TAGmm 980,8 99,0 100,3 à 100°,9 40,4 à 20,0 109 98,5: 98,7 99,7—100,5 1,1—1,9 105::,,98:3.4 98,4 09,8—100,3. ,1,5—14,9 Dia 08-01-1052 0472080 1 14 TN 1687 81,9% «BA 085-803. 4240 3681 84,4 81,5 SSI SE 0: SIGUDS 018 sb 074510 114,6 T6Y142416(0!.1' 29-297 160. 61,8 : 62,0 GLS -2V65,2. 19 9,149 JURA An 5804500014 SE Sur AS UN UT MM 59:02 155,544 00 En jetant les yeux sur les tableaux I et IT, on voit im- médiatement que les retards d’ébullilion se produisent sous toutes les pressions. On voit en outre que ces retards ne paraissent pas varier d’une manière bien régulière avec la pression, surtout dans le tableau [ où l’ébullition sous la pression de 470%", par exemple, s’est produite avec un retard plus faible qu’à 717" ; tandis que lexpé- rience faite sous la pression 216% à donné une différence très-prononcée en sens inverse. Mais si l’on ne s’en tient pas à la comparaison de deux ou trois cas particuliers et si l’on examine l’ensemble des 21 résultats consignés plus haut, on peut dire, ce me semble, que les retards sont en général plus considérables lorsque l’ébullition se produit sous des pressions plus faibles. Les différences ne sont sans doute pas considérables ; mais elles sont cependant assez importantes et assez nombreuses, sur- tout dans le tableau IT, pour qu'on ne puisse guëre mettre en doute cette augmentation du retard dans les faibles pressions. Ce résultat (contraire à ce que j'attendais en entrepre- DE L'EAU. 13 nant ces essais) est peut-être un argument nouveau en faveur de la supposition que l’ébullition des liquides est surtout provoquée par le contact des gaz libres dans leur intérieur. J’ai indiqué, dans mon précédent travail, un certain nombre de faits qui concourent à établir cette influence du contact des gaz et, dans ces derniers temps, M. Boutan a développé avec beaucoup de force les motifs qui peuvent faire considérer l’ébullition comme une simple évaporation sur les surfaces internes qu'offrent aux liquides les globules gazeux retenus dans leur in- térieur. L’eau que l’on soumet à l’ébullition renferme en dis- solution une certaine quantité d’air. Les solides avec les- quels elle est en contact (parois du vase, fils de platine, poussière en suspension) possèdent aussi à leur surface une couche gazeuse plusou moins condensée et souvent très-adhérente. — Toutes les causes qui tendent à éli- miner cette couche gazeuse contribuent à augmenter les retards d’ébullition. C’est pour cela, sans doute, que les fils de platine, qui plongent dans l’eau, n’excitent plus le changement d'état lorsqu'ils ont été chauffés un peu longuement dans ce liquide, que l’eau dont on prolonge l’'ébullition présente un retard qui va en augmentant peu a-peu, etc., etc. Les causes qui tendent à éliminer l'air dissous dans l’eau ou adhérent aux solides sont l’élévation de la tem- pérature et la diminution de la pression. Il est naturel de penser que la couche gazeuse, fixée à la surface des solides, tend à disparaître en raison de accroissement que son volume subit et que plus cet accroissement est considérable, qu’il soit provoqué par l’abaissement de la pression ou par l’augmentation de la chaleur, plus les gaz 14 SUR L’ÉBULLITION s’éliminent complétement. — Dans un liquide que lon chauffe jusqu’à l’ébullition en même temps que lon di- minue la pression, les gaz de son intérieur sont donc probablement chassés d’une façon d’autant plus complète que les conditions où l’on se trouve produisent un ac- croissement plus considérable de leur volume. Supposons que Pair adhérent aux solides avec lesquels l’eau se trouve en contact présente un volume V sous une pression de 760"* et une température de 0°. Lorsque la pression sera devenue H et la température T, ce volume sera : V (4 + 0,00366. T) = en vertu des lois con- nues. Si l’on fait successivement T égal à 50°, 60°, 70°, etc., que l’on donne à H les valeurs correspondant à la force élastique de la vapeur aqueuse, pour ces tempé- ratures-là, on verra facilement dans quelle proportion a dû s’augmenter le volume des gaz contenus dans l’eau, lorsque ce liquide entre en ébullition à ces diverses tem- pératures. — En supposant que le volume du gaz est 1 à 0° et 760%, on trouve facilement qu'il est : ‘ 1,56 pour une ébullition à 100° ; pression : 760% 1,92 id. UN EMPMET: À Born 2,16 1d. SU 7110; 204mm 4,11 id. AN AU 233" 6,22 id. 60°: "Mid: 149mm 9,75 id. 90 Id g2mR 15,89 id. 40° > ‘ “id. DUT Ces chiffres montrent que l’accroissement de volume des gaz est d'autant plus considérable que l’ébullition se pro- duit à une température plus basse. L’augmentation n’est pas très-forte lorsque l’on est encore près de 100° ; mais elle devient de plus en plus rapide à mesure que Peau bout sous une pression plus faible et pour une ébullition DE L'EAU. 45 qui se proudit à 50°, par exemple, le volume des bul- les d’air que contenait le liquide à l’origine a été dé- cuplé. Il est donc probable, d’après cela, que les gaz adhé- rant aux parois du vase s’éliminent d'autant plus com- plétement que le liquide bout à une température plus basse, et si le contact des gaz est une cause qui favorise le changement d’état, on comprend que les retards de- viennent plus notables lorsque l'ébullition se produit à . des températures plus basses. Il est même à remarquer que, dans les résultats d'expériences consignés plus haut, cet accroissement du retard est surtout frappant pour les températures d’ébullition un peu éloignées de 100° (voir surtout le tableau Il), c’est-à-dire précisément dans les circonstances où l’augmentation de volume du gaz, par Paction combinée de la température et de la pression, s’accroit le plus rapidement. — On peut se figurer que sous des pressions encore plus faibles que celles des ta- bleaux précédents, les retards deviendraient de plus en plus considérables ; lexpérience justement célèbre et si connue de M. Donny ! peut être considérée comme réali- sant cette limite extrême de l’ébullition sous une pres- sion très-minime. 4 Il est d’ailleurs très-probable que l'élimination des gaz ne dépend pas uniquement des circonstances de tempé- rature et de pression auxquelles 1ls sont soumis ; l’ad- hérence moléculaire avec les solides joue incontestable- ment son rôle ; cette adhérence dépend sans doute de la nature des corps en contact et peut-être de la forme de leurs surfaces, el ces conditions peuvent varier beaucoup l Ann. de chimie et phys., 1. XVI, .3me série, p: 167. 16 SUR L’ÉBULLITION d’une expérience à une autre. Il est fort possible que, dans telle expérience, des grains de poussière, par exem- ple, flottant dans le liquide, retiennent plus énergique- ment en contact un fluide aériforme, malgré la diminution dela pressionet élévation delatempérature. — C’est peut- être dans cette considération qu’on trouve la cause des irrégularités que présentent les chiffres des colonnes D tableau Let Æ tableau If, lorsqu'on les suit dans l’ordre des pressions décroissantes. | I Lorsqu'on étudie l’ébullition à des températures ou à des pressions diverses, on reconnaît bientôt que l’air dissous dans le liquide joue un rôle très-important dans la production de ce phénomène. Cet air ne s’élimine que difficilement d’une manière complète et il contribue probablement, dans une assez forte mesure, à rendre plus faibles les retards de l’ébullition. Cette influence du contact des gaz demeure probablement une action toute physique, pour ceux d’entre eux au moins qui ne se combinent pas avec l’eau. Il y a toutefois un certain intérêt à rechercher si l’ébullition de l’eau présente des caractères différents lorsque ce liquide tient en dissolu- tion d’autres gaz que l’air et lorsqu’on le chauffe sous une atmosphère qui ne renferme ni oxygène ni azote. Pour étudier cette question, l'appareil précédemment décrit a été quelque peu modifié. Comme les expériences ont toujours été faites sous une pression égale à la pres: sion extérieure, le manomètre a été écarté et le tube qui y aboutissait, partant du vase en tôle, a été relié avec un gazomètre dans lequel se trouvaient les gaz avec lesquels on voulait expérimenter. DE L'EAU. 17 Des essais ont été faits avec de l’hydrogène, de l'acide carbonique et du gaz à éclairage. Expériences avec l'hydrogène. L’hydrogène avait été préparé par la réaction de l’acide sulfurique sur le zinc en présence de l’eau. Il s’agissait, en premier lieu, de débarrasser l’eau de la cornne le plus complétement pos- sible de l’air renfermé en dissolution, puis de remplacer cet air par de l’hydrogëne. — La communication avec le gazomètre étant fermée, on a d’abord fait le vide dans appareil, puis on a laissé rentrer de l'hydrogène. L'eau a été ensuite chauffée jusqu’à 100°, afin de favoriser le dégagement de l’air demeuré dissous et après le refroi- dissement, on a de nouveau fait le vide afin d'éliminer ce premier mélange d’air et d'hydrogène. Une nouvelle provision d'hydrogène pur est entrée dans lPappareil par le rétablissement de la communication avec le gazomètre, puis l’eau à été chauffée une seconde fois et après cela le vide a été fait de nouveau et maintenu pendant quel- que temps. Un troisième courant d'hydrogène a ensuite passé du gazomèêtre dans l’appareil qui a été abandonné dans cet état pendant quelques jours. S'il restait encore des traces d’air en dissolution dans l’eau, ce gaz s’est sans doute dégagé, pendant cet intervalle, dans l'atmosphère d'hydrogène qui a d’ailleurs été éliminée une dernière fois et remplacée par du gaz pur provenant du gazomètre. L’eau de la cornue a été abandonnée dans cette atmosphère nou- velle et agitée de temps en temps, afin de favoriser la dissolution du gaz. Elle a été ensuite chauffée au bain- marie et examinée quant aux caractères de lébullition. La communication était ouverte avec le gazomètre dont la cloche était maintenue d’une facon telle que la pres- ARCHIVES, T. XXIV. — Septembre 1865. 2 13 SUR L’ÉBULLITION sion intérieure de l’appareil était égale à la pression am- biante. Le baromètre indiquait 712%"; la température d’ébullition normale était donc 98°,2 d’après les tables de M. Regnault. Le réchauffement produisit, comme pour l'air, un dé- gagement de bulles gazeuses bien avant le moment de ébullition. Ce dégagement était déjà considérable de 60 à 80°. Le thermomètre continua à monter et l’ébul- lition intervint vers 400°. La température se maintint de 99°,5 à 100%, présentant ainsi un retard de 1°,3 à 2. Une deuxième expérience, faite dans des circonstances semblables, donna un résultat du même genre. Le retard d’ébullition varia de 4°,5 à 23. Ces retards sont tout à fait du même ordre que ceux qui ont été souvent observés, avec le même vase chauffé de la même manière, dans l’air ordinaire. L’ébullition, d’ailleurs, ne présentait aucun caractère qui la distin- guât d’une manière sensible de celle qui s’effectue à Pair et la présence de l’hydrogène en dissolution dans Peau et à l’état d’atmosphère au-dessus de ce liquide ne pa- raît donc pas modifier son ébullition. Le coefficient de dissolution de l’hydrogène est, d’après M. Bunsen *, 0,0194 à 23°. Expérience avec l'acide carbonique. De l'acide carbo- nique, préparé par la réaction de l’acide chlorhydrique sur du marbre, a été dégagé dans le gazomèêtre, puis on a répété exactement les opérations indiquées ci-dessus pour l’hydrogène. Lorsque l’eau à été chargée d'acide carbonique, on l’a chauffée afin d'observer l’ébullition. Des bulles nom- 1 Ann. der Chemie und Pharm., 1855. DE L'EAU. 49 breuses se dégageaient déjà vers 60° à 90°, ce dégage- ment était considérable et paraissait s'accompagner de vapeur d'eau ; mais le thermomètre continuait sa mar- che ascendante et l'ébullition intervint lorsqu'il marqua de 100° à 100°,3. Cela correspondait à un retard de 1°,9 à 2,2 d'après la hauteur du baromètre au moment de l'expérience. Cette ébullition présentait d’ailleurs les mé- mes caractères que celle qui s'effectue à l'air, et l'acide carbonique ne semble donc pas influer sur le phénomène de l'ébullition de l'eau autrement que l'air ordinaire. Suivant M. Bunsen, le coefficient de solubilité de l'a- cide carbonique est 1,79 à 0°; 0,90 à 20°. Expérience avec le gaz à éclairage. On S’est servi du gaz fourni par l'usine d'Ouchy, iequel est préparé par la distillation de la houille. L'expérience a été exécutée comme pour les corps précédents, c'est-à-dire que l'ap- pareil a été plusieurs fois vidé, puis rempli à nouveau avec le gaz en même temps que l’eau était chauffée pour. faire disparaître l'air dissous. Après que l’eau de la cornue eut séjourné quelques Jours sous une atmosphère de gaz à éclairage, on la chauffa au bain-marie. L’ébullition arriva avec les carac- tères qu'elle présente dans l'air et dans un premier es- sai, la température varia de 100°,5 à 100°,9. La pression extérieure était de 718" et l’ébullition normale, par con- séquent, à 98,4. Le retard était donc de 2,1 à 2°,5. Dans un second essai, la température d’ébullition varia de 100,2 à 101°,2 ; retard: 1°,8 à 2,8. — Dans une troisième expérience, la température varia pendant l’ébul- lition, de 1014 à 101°,9 ; retard : 2°,6 à 2°,8. 4 ’ On voit donc que les retards, avec le gaz à éclairage, 20 SUR L’ÉBULLITION DE L'EAU. sont du même ordre que ceux qui se produisent quand Peau bout dans l'air. Le coefficient de soiubilité du gaz à éclairage, suivant M. Bunsen, est 0,149 à 20°. En résumé, lorsque l’eau renferme en dissolution de acide carbonique, du gaz à éclairage ou de l'hydrogène, et qu’on la chauffe jusqu’à l’ébullition sous une atmosphère de ces gaz-là, cette ébullition présente les mêmes carac- tères que dans l'air. Le retard de température qui se pro- duit, dans un vase en verre, est du même ordre que ce- lui quis’observe dans des circonstances semblables lorsque l’eau est exposée à l'air; ou du moins, les différences observées avec ces différents gaz ne sont pas supérieures à celles que lon obtient, le plus souvent, dans des ex- périences successives à l’air ordinaire. DE LA CONSTITUTION DU SOLEIL PAR M. EMILE GAUTIER, colonel fédéral. {Communiqué à la Section de physique de la Société helvétique des Sciences naturelles le 23 août 1865.) (Suite. L'étude de la constitution du soleil a pris un nouvel essor dans ces derniers temps, essor dû indubitablement aux idées émises sur ce sujet, dès 1861, par M. Kirchhoff. Quoique la foi de maint astronome dans un soleil tel que nous la dépeint Herschel, ne füt peut-être pas très- robuste, cette théorie était virtuellement si bien acceptée de tous, que la publication des vues de lillustre chi- miste allemand a produit un ébranlement général dans la science. Les sectateurs demeurés fidèles à l'hypothèse admise travaillent de toutes leurs forces à la maintenir. D’autres astronomes, au contraire, ont reconnu quelles entorses elle fait subir à toutes les données physiques et rationnelles, et ils ont adopté tout ou partie des nouvelles idées. Beaucoup, enfin, ne se prononcent point encore sur cet objet final de leurs recherches, tout en en scru- tant assidument les détails. 22 DE LA CONSTITUTION Nous appartenons à la seconde de ces catégories, et les immenses simplifications qu’apporte dans la théorie du so- leil, son assimilation à un globe liquide incandescent, nous ont convaincu. Il reste bien assez d’inconnu dans nos études, sans vouloir augmenter encore de conceptions plus ou moins imaginaires. Or c’est là qu’on arrive avec la soi-disant photosphère, source de chaleur et de lumière pour nous habitants de la terre, situés à 38 millions de lieues, pour ceux d’autres planètes plus distantes encore ; mais qui laisserait obseur et « relativement froid », un globe en contact immédiat avec elle ou à peu près, idée exigeant par conséquent la suspension de toutes les lois de conductibilité, de rayonnement ou d’équilibre calori- fique entre les deux corps, ainsi que l’ont si bien fait observer de savants physiciens. L’extrême complication de l'hypothèse herschélienne n’est nullement nécessaire pour rendre compte des ap- parences Solaires, nous croyons lavoir démontré dans de précédents mémoires!, et une assimilation de plus en plus complète à un alliage métallique en fusion y satis- fait pour le moins aussi bien. Il est bien entendu que nous sous-entendons dans cette assimilation l’existence des scories flottant à la surface du métal en fusion, et produisant les apparences des taches. Avec cette hypothèse, on peut fort bien admettre que les taches correspondent à des cavités apparentes situées à la surface de l’astre, lors même que l’existence de ces cavités ne nous est point encore démontrée ; toutau moins que la tache, pénombre et noyau, se trouve à un niveau inférieur à celui de la photosphère environnante. Il est très-plausible en effet de présumer que nous ne voyons 1 Archives, 1863,t. XVIII, p. 209, et 1864, t. XIX, p. 265. DU SOLEIL. 93 pas seulement la surface brillante du liquide en fusion, mais aussi les vapeurs des corps volatilisés par la haute température de sa masse. L'analyse spectrale a constaté, par exemple, la présence du zine dans le soleil. Or, tout le monde sait que dans la fabrication du laiton, où il entre comme composant, il est vaporisé dans les limites où le cuivre se liquéfie et que la surface de l’alliage en fusion est entièrement voilée par ses émanations. L’a- nalogue se passe, selon toute vraisemblance, dans le so- leil, et répond à l’apparence que présentent ses taches vues au moyen d'instruments puissants. On ne peut mé- connaître que l'observation directe donne à l’œil l’im- pression de matières gazeuses flottant sur les bords de la photosphère, soit qu’elle vienne à être interrompue par la pénombre d’une tache, soit qu’elle confine immédia- tement à son noyau, comme cela est si souvent le cas. L'origine de cetle impression se trouve dans la consis- tance nuageuse, cotonneuse et floconneuse qui paraît appartenir à tous les phénomènes observés sur la surface solaire et tout particulièrement aux parcelles lumineuses de toute forme dont le noyau des taches est souvent par- semé. Iles, dès lors, tout naturel de supposer que ces va- peurs brillantes, s’élevant au-dessus de la surface du liquide en fasion, et variant d'éclat et d'intensité, contri- buent à l’apparence moutonnée ou pommelée de son globe. Les solidifications partielles correspondant aux taches, pourront paraître dans un enfoncement relatif, parfois même être recouvertes par elles sur leurs con- tours. Toutefois, l'élévation de ces vapeurs brillantes au- dessus du niveau liquide ne paraît pas atteindre de gran- des dimensions, puisque le bord du disque solaire se présente à nous nettement terminé et sans aspérités mar- 94 DE LA CONSTITUTION quées, même sous l'inspection des plus forts grossisse- ments. Il se comporte, à cet égard, tout différemment de l'enveloppe rosée, qui, pendant les éclipses, fournit les protubérances. Mais ceci ne doit point constituer une objection sérieuse contre notre manière de voir. La cou- che d'épaisseur variable d’émanations métalliques entou- rant le soleil et imprégnées de poussières, de fumées ou de laves, à laquelle nous avons attribué ces phénomènes, peut exister en même temps que les vapeurs lumineuses ou les gaz en combustion dont nous parlons, et les en- velopper plus ou moins complétement. Il n’y a rien que de logique à penser que les gaz, brillant sous l’influence de l’intense chaleur de la masse en fusion, se maintien- nent dans son voisinage immédiat et perdent leur éclat dès qu'ils s’en éloignent. Ici encore, nous retrouvons l’analogue de ce fait dans l'atelier du fondeur de laiton, dont le zinc vaporisé s’oxyde en flocons blancs dès qu’il quitte la surface du bain d’alliage, formant ce qu’on a appelé la laine philosophique. En considérant la surface du soleil comme parsemée de vapeurs ou de nuages lumineux, nous avons la satis- faction de nous trouver d'accord avec les vues du Père Secchi. Quoique différant totalement d'avec lui à l’égard de la solidité du noyau solaire, nous admettons volontiers que les facules, les plus brillantes des vapeurs émises par le globe incandescent, puissent faire saillie sur sa surface, et tout spécialement aux alentours des taches ou dans leur proximité immédiate, là où ces émanations pourront être d'autant plus intenses et plus vives, que leur émission sera plus gênée par le voisinage des ta- ches. On sait que c’est dans ce voisinage qu’elles sont le plus fréquentes, et il est aisé de penser qu’elles puissent DU SOLEIL. 25 alors présenter l'apparence d’une montagne circulaire, rappelant la forme d’un cratère lunaire, comme l’éminent astronome romain nous raconte en avoir vu récemment. Mais ici la tache est, pour nous, un durcissement ou un épaississement partiel et momentané de la matière so- laire, venant faire obstacle à l’émission des vapeurs lu- mineuses et les contraignant à jaillir tout autour. Parfois la croûte, plus ou moins épaisse, ne peut pas leur résis- ter. Il s’ensuit alors des ruptures se manifestant sous la forme des ponts lumineux, ou des stries qui coupent le noyau ou la pénombre des taches. La photosphère du soleil est donc pour nous, non pas une couche de matière brillante séparée et indépendante du globe central, mais apparence du globe en fusion lui-même, avec les émanations gazeuses, lumineuses, qui en dérivent. Partant de cette base, 1l sera aisé, Je pense, de se rendre compte des détails de la surface so- laire, tels qu’ils nous sont dépeints par les astronomes d'Outre-Manche, et sur lesquels ils ont un peu de peine à se mettre d'accord. L'un d’eux a introduit dans la science une comparaison entre les « choses » ({hings), comme on les désigne aussi, couvrant cette surface, et des « feuilles de saule » (willow leaves). Mais ces feuilles de saule, paraît-il, ne sont pas si faciles à discerner. Dans une lettre récente, astronome royal soupconne le Pére Secchi de les confondre avec les «brins de chaume » (thatch-straws) d’un autre observateur, et lui-même ajoute ne les avoir jamais bien vues (Zhave never seen them properly myself). Les « lucules, » dont certains astrono- mes français ont composé le pommelé de la photosphère, sont assimilés par M. Stone à des « grains de riz » (rice- grains) et des descriptions très-soignées en out été fai- 26 DE LA CONSTITUTION tes récemment à la Société royale astronomique de Londres. De -quelle nature sont ces corps lumineux composant la photosphère solaire? quel que soit d’ailleurs le nom qu’on leur donne, ce qui importe assez peu. La plupart des auteurs y voient des nuages composés de quelque substance brillante. Mais telle n’est pas Popinion d’une autorité considérable en pareil sujet, de sir 4. Herschel: « Je ne crois pas, écrit-il, que ce soient des nuages dans le sens ordinaire du mot; je les crois composés de ma- tière solide, stable (permanently solid matter), ayant cette espèce de structure fibreuse ou filamenteuse qui entraîne ses éléments, lorsqu'ils sônt juxtaposés, en se poussant ou se heurtant Pun Pautre, à se réunir en flo- cons, comme du duvet (/lue) dans nne chambre. » Il se pose ensuite la question: « Pourquoi sont-ils, et pour- quoi sont-ils seuls lumineux ? » A cela il répond : «Parce qu'ils sont solides et qu'ils floitent (au niveau fixé par leur densité) dans une matière gazeuse, ou liquide transparente, ou intermédiaire (et toutefois encore trans- parente), d’une température immensément élevée. Par le terme intermédiaire, j'entends cet état transitoire entre gazeux et liquide, dû à une pression augmentant gra- duellement, comme dans les expériences de Cagniard de la Tour. Et la non-luminosité du milieu dans lequel ils flottent me paraît suffisamment expliquée, en le suppo- sant de transparence incolore. » Il ajoute encore: « Si la surface de lenvelopye solaire n’est pas lumineuse, cela est dû, j'imagine, à ce qu'il n’y a pas de pareille sur- face; la densité allant en diminuant, depuis celle qui existe au-dessous de la photosphère jusqu’à zéro, dans les régions plus élevées, où la pression est zéro. » DU SOLEIL. 27 On voit à quels ingénieux efforts d'imagination les plus éminents auteurs doivent avoir recours, pour mettre d'accord leurs observations avec cette hypothèse si embar- rassante du noyau solide. Nous pouvons ajouter que par- fois leurs tentatives deviennent plus ou moins inintelli- gibles. [ne s’en est produit aucune, jusqu'ici, pour rendre compte dans cette supposition du singulier phénomène étudié dans notre précédent mémoire. Je veux parler - de l’accélération du mouvement de rotation des taches solaires à mesure qu’elles se rapprochent de l'équateur. Il ne me paraît pas possible de faire cadrer ce fait avec Pexistence d’un noyau solide, tandis qu’il devient plau- sible dans la nouvelle théorie. La pensée d’un océan de feu, lançant par bouffées les vapeurs brillantes de ses éléments les plus volatilisables, nous paraît également beaucoup plus apte à représenter la photosphère avec tous les détails signalés tout à l’heure. Ces détails ne sont point encore, on l’a vu, tout à fait acquis à la science. Ils sont difficiles à observer et exigent des instruments à forts grossissements. Pendant les quelques mois où j'ai pu, l'hiver dernier, profitant de lPextrême obligeance du P. Secchi, voir le soleil avec le beau réfracteur du Coilége Romain, je n'ai point su discerner les feuilles de saule, ni les grains de riz des astronomes anglais. Il ne me coûte guère d’en convenir après l’aveu, que j'ai enregistré tout à l'heure, de M. Airy. J'aurais platôt conscience d’avoir aperçu les brins de chaume de M. Dawes, et encore cette comipa- raison ne me satisfait-elle pas entièrement. L’apparence des promontoires lumineux, soit sur le noyau des ta- ches, soit sur leur pénombre, y a probablement donné l'Archives, 1864, t. XIX, p. 279 et suiv. 28 DE LA CONSTITUTION lieu, et elle fournit réellement l’idée de paille hâchée et emmêlée; mais il faut en même temps en supposer les brins brillants, émoussés dans toutes les directions, comme les flocons de poussière dont parle sir J. Herschel, el qui se groupent en petits amas de duvet dans les ap- partements, ou comme les brouillards légers qui flottent au gré du vent le long des pentes des montagnes. Aussi certaines représentations graphiques qu’on en a tentées, sont-elles, à mon avis, très-défectueuses. Toutes les par- ties des taches présentent ce caractère brumeux, coton- neux, et l'on n’y voit guère de contours parfaitement tran- chés, que lorsque les extrêmes d’éclat et d’obscurité se trouvent juxtaposés. Au contraire, dans la pluralité des cas, les jets lumineux faisant saillie sur les surfaces fon- cées se fondent graduellement, donnant tout à fait l’idée de vapeurs d’une extrême ténuité. Lorsque ces vapeurs se trouvent isolées sur une partie obscure, il n’est pas douteux qu’elles font naître lPim- pression de planer au-dessus du fond sur lequel elles se projettent. Nous n'avons aucune difficulté à admettre; mais nous en ferons davantage pour croire au mouvement descendant que certains observateurs attribuent à la pho- tosphère tout autour de la pénombre, voyant sur Îles bords de celle-ci, qui pour eux constitue les parois d’un entonnoir, une cascade incessante de matière lumineuse. Ce mouvement de haut en bas nous paraît devoir être singulièrement malaisé à constater, et sans l’idée précon- que de la cavité, les mêmes apparences pourraient tout aussi bien concorder avec un mouvement en sens inverse. Or, il s’en faut que ce point de départ soit prouvé, mal- gré les affirmations de quelques auteurs. Nous avons reçu tout récemment le résumé des con- DU SOLEIL. | 29 elusions de l’astronome, qui s’est voué, depuis plusieurs années, avec un zèle remarquable, à l’étude des taches et dont les travaux antérieurs ont déjà été analysés par nous ; je veux parler de M. le professeur Spœærer. Voici ce qu’il publie aujourd’hui dansle n°1542 des Astronomische Nachrichlen : « Dans un mémoire que j’ai envoyé récemment à l’Aca- démie des Sciences de Berlin, je me suis hasardé à énon- cer celte proposition, formulant ma conviction déduite d'observations prolongées : « Les taches sont situées au- « dessus de surfaces lumineuses, soit au-dessus de la -« région des facules. » J’y expose aussi, que par un ciel d’ane pureté spéciale, je vois les pénombres se résoudre en d'innombrables pelites taches obscures. « Voici maintenant un phénomène facile à discerner. Lorsqu'une tache entourée de sa pénombre, s’approchant du bord occidental, en est éloignée d'environ 17 secon- des, on aperçoit le noyau encore sensiblement plus foncé que la pénombre. Lors d’un plus grand rapprochement, l’image devient plus confuse, la pénombre paraît propor- tionnellement plus obscure, de telle sorte qu'à cinq se- condes de distance du bord, noyau et pénombre ne peu- vent se distinguer l’un de l’autre. Un partisan de la théo- rie des entonnoirs ne manquerait pas d'affirmer qu’alors on n’aperçoit plus du tout le noyau, qui se trouve oc- culté par la paroi de l’entonnoir la plus voisine de nous. Cependant une semblable explication doit être rejetée ; car j'ai constaté plusieurs fois ce phénomène sur des 1a- ches qui n’avaient de pénombre qu’à leurs extrémités nord et sud. La pénombre ne paraît, suivant moi, plus claire que le noyau, que parce que la surface lumineuse sous-jacente est visible entre les innombrables pelites {a- 30 DE LA CONSTITUTION ches qui la composent. Ces intervalles luisants sont de plus en plus recouverts à mesure qu’ils approchent du bord du disque ; lorsqu'ils sont totalement cachés, de telle sorte qu'aucune portion de surface brillante ne soit visible, la pénombre doit paraître aussi obscure que le noyau. Les diverses nuances d’obscurité dans les noyaux viennent de ce que cette surface lumineuse brille plus ou moins au travers des différentes régions du noyau. Les noyaux qui parfois paraissent sensiblement moins obscurs qu’à l'ordinaire, se montrent, sous de forts grossisse- ments, déchirés et coupés de minces lignes lumineuses. » Les conceptions de notre auteur sont, on le voit, fort différentes des vues généralement admises. Elles nous montrent un des astronomes les plus versés dans l’étude du soleil taxant d'illusions les apparences dont nous par- lions tout à l'heure, malgré l’impression première bien positive qu’elles produisent sur lPœil de lobservateur. Je veux parler de celle que laissent les vapeurs légères, lumineuses qui paraissent flotter au-dessus des fonds plus obscurs. L'avenir seul pourra décider où est la vé- rité, un avenir de travaux de plus en plus actifs. M. Spô- rer réclame et pressent à la fois de grands développe- ments à apporter dans ce but aux établissements existants. Comprenant que d’incessants dessins des taches du soleil ne peuvent prendre le temps des astronomes déjà sur- chargés de besogne, il voudrait voir se fonder un obser- vatoire spécial, avec au moins deux employés, vu la né- cessité de saisir tous les jours et plusieurs fois par jour les apparences des taches. Lui-même donne, en attendant, l'exemple de l’assiduité, et ses nombreuses publications en font foi. Il nous annonce encore un contingent de do- cuments tendant à démontrer que les déplacements ex- DU SOLEIL. 31 centriques du noyau par rapport à sa pénombre ne sont ni réguliers comme on le prétend, ni dépendant du mou- vement de rotation du soleil, en sorte que la base sur laquelle repose l'hypothèse des entonnoirs se trouverait renvergsée. Nous comptons sur ce résultat et nous en espérons la prochaine démonstration par une autorité aussi compé- tente. En attendant, nous nous permettrons de faire ob- server, en faveur de la théorie que nous avons émise, av’elle concilie les deux manières de concevoir les éma- nations lumineuses au travers et autour des taches. Si la condensation de la matière qui produit les pénombres s'opère sous une forme granuleuse, telle que la décrit M. Spürer, les interstices entre les centres de condensa- tion peuvent laisser voir le liquide incandescent et ses vapeurs brillantes: nous l’avons déjà indiqué tout à l'heure. Mais rien n'empêche que ces vapeurs ne pren- nent aussi leur essor au-dessus du niveau de la substance condensée, et ne viennent produire les effets de nuages légers flottant au-dessus d'elle. Nous modifierions ainsi seulement la proposition citée tout à l'heure, en disant : « Les taches sont situées au-dessus des régions produi- sunt les facules. » Jusqu'à plus ample information, telle est la manière dont nous concevons les apparences so- laires après les avoir observées sous de forts grossisse- ments. Nous n'avons d'autre prétention, en offrant ces développements à cette savante assemblée, que de faire ressortir la simplicité d’une hypothèse, qui par cette sim- plicité même devient philosophiquement plus probable qu'aucune autre, tout en ayant l’avantage de faire con- corder l’état actuel du soleil avec la phase de liquidité gé- néralement attribuée jadis à la terre par les géologues. QUARANTE-NEUVIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES réunie à Genève les 21, 22 et 22 Août 1865. I SÉANCES GÉNÉRALES. La session de cette année devait offrir un caractère particulier. C'est à Genève, ou pour parler plus exactement, à Mornex, près de Genève, que la Société helvétique a été fondée, et &’est dans le lieu de son origine qu’elle venait célébrer, en 1865, la cinquantième année deson existence. Elle l’a fait modestement, avec sérieux, comme il convient à un corps scientifique. À vrai dire cependant, un peu d’orgueil n’aurait pas été ridicule de sa part, puisque cette société, dont la forme a été imitée dans presque tous les pays civilisés, a exercé chez nous une influence considérable et a bien mérité de la science. Elle à été la première société transportant son siége tantôt dans une ville tantôt dans une autre. Son exemple a fait naître en Suisse plusieurs associations analogues pour des objets d’une autre nature et a donné l’idée des associations scientifiques allemande, anglaise, italienne, SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. 33 néerlandaise, scandinave, ete., qui ont elles-mêmes sus- cité les congrès internationaux relatifs aux sciences mo- rales et politiques. Rien de plus efficace que ces réunions nomades pour développer dans chaque localité le goût des choses intellectuelles, et pour créer entre les per- sonnes qui s'occupent de recherches spéciales des rela- tions qui contribuent ensuite à l’avancement de leurs travaux. Des réflexions de cette nature ont influé probablement sur plusieurs de nos collègues et même sur des savants étrangers à la Suisse, car les uns et les autres sont ac- courus en grand nombre à Genève, et il a régné dans toutes les Séances un entrain, dans toutes les réunions une cordialité, qui nous laissent de précieux souvenirs. Jamais les membres ordinaires de la société n’avaient été aussi nombreux ‘ et rarement ils ont présenté un en- semble d'hommes aussi distingués comme savants et aussi estimés par leur influence au milieu de nous. A part deux ou trois exceptions regrettables, déterminées par la maladie où par des raisons non moins majeures, nous avons eu le plaisir de voir presque tous nos vété- rans et nos collaborateurs les plus actifs dans le champ de la science. A la tête nommons M. Studer, de Berne, notre savant géologue, le seul des 36 membres fonda- teurs qui existe encore et qui réside en Suisse 2. Il n’a- vait que 21 ans en 1813 lorsqu'il fut associé, comme 1 294, d'après les listes publiées pendant la session, lesquelles sont, ilesi vrai, toujours un peu inexactes et doivent être recti- fiées pour l'impression dans les Actes. ? M. Aug.-Charles Mayer, ancien professeur d'anatomie à Berne, fixé depuis longtemps à Bonn, est avec M. Bernard Slu- der le seul survivant. ARCHIVES, T. XXIV. — Septembre 1865. 6) 34 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE un jeune homme plein d'avenir, à son père et aux amis de son père, les Gosse, les Wyttenbach, Huber, Marc- Auguste Pictet, Pierre Prevost, Gaspard de la Rive, Vau- cher, Gaudin, etc., qui fondaient la société. Cinquante ans de travaux remarquables ont justifié cette adjonction, et c’est un bonheur pour nous d’avoir vu notre digne prédécesseur commencer un second demi - siècle avec toute la plénitude de ses facultés intellectuelles. Sans parler des savants genevois, qui naturellement étaient tous présents, MM. Escher, Desor, Ruttimeyer, pour la géologie ; MM. Clausius, Schœnbein , Hirsch ; Bolley, Dufour, Mousson, pour les sciences physiques et chimi- ques ; MM. Valentin, Aug. Chavannes, Kælliker, pour l'anatomie et la zoologie ; MM. Heer, Meissner, pour la botanique; les docteurs Rahn - Escher, Nicati, Recordon, De la Harpe, etc., dans l’art médical, présentaient avec bien d’autres compatriotes que nous aurons l’occasion de nommer dans cet article et dans le suivant, des garan- ties de bonne discussion dans toutes les branches de la science. Soixante-dix à quatre-vingts savants étrangers ont aussi assisté aux séances. Nous devons être flattés de leur nombre, puisque l’usage de notre société n’est pas d'envoyer des invitations officielles hors de la Suisse ; mais ce qui nous a fait un véritable plaisir, c’est d’avoir compté parmi ces hôtes improvisés plusieurs des hommes les plus illustres de notre époque et bon nombre de ceux qui ont eu autrefois, dans leur jeunesse, ou qui ont aujourd’hui par la nature particulière de leurs tra- “vaux, des rapports intimes avec la Suisse. Les explora- teurs de nos Alpes et de nos glaciers étaient représentés -par MM. Tyndall, Ch. Martins, J. Bail, Frankland, Doll- fuss-Ausset, Marcou, par les géologues Cotteau, Om- DES SCIENCES NATURELLES. 39 boni, Capellini, Lory, Oppel, de Mortillet, etc. La météorologie, dont l’étude est si avancée en Suisse, avait attiré MM. Dove, de Berlin, et Buys-Ballot, de Hollande. ‘On raconte même que, réunis à quelques observateurs suisses, ces deux savants ont formé, en dehors des séan- ces, un petit congrès additionnel où l’on est tombé d’ac- cord sur quelques détails importants pour luniformié des observations météorologiques en Europe. De la même manière M. Schimper, de Strasbourg, qui prépare un ouvrage général sur les végétaux fossiles, à pu S’en- tendre avec M. Pictet pour adopter un plan analogue à celui de sa paléontologie animale. La section de bota- nique a profité singulièrement de la présence de MM. de Bary, de Fribourg en Brisgau, Caruel, de Florence, et J.-A. Planchon, de Montpellier ; celles de physique et chimie de MM. Eisenlobr, Fehling, H. Deville, Descloi- seaux, Wiedemann, Lissajous, Müller, Persoz, et Volpi- celli de Rome. Un pays bien éloigné, le Danemark, était représenté par une de ses plus grandes notabilités scien- tifiques, M. Steenstrup. M. Magnus, de Berlin, est arrivé à Genève malheureusement à la fin de la session, mais M. Claude Bernard, qui lavait devancé de quelques heures, a fait une communication intéressante dans la dernière séance. Enfin deux illustres chimistes, M. Du- mas, de l’Institut, et M. Wôülhler, de Gottingen, ont ajouté singulièrement à lPintérêt de la réunion. Pour M.Wôbhler, elle était envisagée sans doute comme une société pure- ment scienlifique; mais pour M. Dumas le voyage à Ge- nève offrait un autre caractère. C’est dans notre cité qu’il a reçu les premières notions des sciences et publié ses premiers travaux. Il accomplissait une sorte de pêleri- nage, en mémoire d'anciens amis et d'anciens maitres, et 36 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE il Va exprimé avec infiniment d’esprit et de cœur dans un toast auquel nous nous sommes {ous associés, non sans émotion. La première séance générale a été remplie, à peu près complétement, par le discours du président, M. de la Rive, que nous donnous plus loin, par une communi- cation de M. Alph. de Candolle sur les effets de la tem- pérature dans la germination des graines, qui paraîtra dans un des prochains numéros de notre Journal, et par des réflexions variées et intéressantes de M. Henri Ste-Claire Deville sur la tendance actuelle des idées en chimie et sur la fusion qui s’opère de cette science avec la physique. Les objets spéciaux devant trouver place dans les séances de sections, les séances générales sont destinées aux questions qui intéressent toute personne instruite. ou du moins plusieurs catégories de savants. A ce double point de vue, rien n’était plus à sa place qu’une longue et intéressante communication verbale, faite dans la seconde séance par M. Claude Bernard. Le célèbre phy- siologiste de Paris a résumé, avec beaucoup de clarté, les expériences qu’il a commencées depuis longtemps sur l’action vénéneuse du curure. La manière dont ce poison détruit les propriétés du système nerveux a été exposée par lui de la manière la plus complète. Il a insisté sur ce que la mort du nerf marche dans leffet toxique absolument comme dans la mort naturelle. Un fait nouveau a été annoncé par M. Bernard, c’est que Palcaloïde qu’on tire du curare en est la seule partie véné- veuse.ÆEn effet, on obtient par lui tous les résultats con- aus du curare, tandis que les autres ingrédients si nom- breux de celte substanec n’ont aucune action quelconque sur les animaux. DES SCIENCES NATURELLES. 37 A l’occasion du cinquantième anniversaire de la fonda- tion, le questeur, M. Siegfried, a rédigé, en langue alle- mande, un travail considérable sur l’histoire de la so- ciété!. Le comité central en a si bien compris intérêt qu'il l’a fait imprimer, et on à pu le distribuer aux membres - présents à Genève. Nous recommandons la lecture de ce mémoire à toutes les personnes qui veulent connaître la marche de noire société. On verra comment elle est de- venue de plus en plus scientifique, sans perdre le moins du monde de l'attrait qu’elle peut offrir aux Suisses qui aiment les études et qui ne sont pas des professeurs ou des savants tout à fait spéciaux. Le nombre des membres ordinaires a cornmencé par être de 36: il s'élève main- tenant à environ 800. Les fondateurs résidaient dans trois cantons de la Suisse occidentale : aujourd'hui il y a des membres dans tous les cantons et pour ainsi dire dans toutes les vallées de la Suisse. La société a eu 49 sessions dans les 50 ans, et même 50, si l'on veut compter une réunion spontanée qui eut lieu à Genève en 1859, à la place de la session ordinaire à laquelle on avait d’abord renoncé. Les sessions ont été tenues dans 24 villes ou localités différentes, savoir : Zurich (4 sessions), Winterthour (1), Berne (4), Porren- truy (1), Lucerne (2), Altorff (1), Glaris (1), Fribourg (4), Soleure (3), Bâle (3), Schaffouse (2), Trogen (1), St- Gall (3), Coire (2), Samaden (1), Aarau (3), Frauenfeld (4), Lugano (2), Lausanne (4), Sion (1), le Grand St- Bernard (4), Neuchâtel (1), Chauydefonds (1), Genève (6). C’est une chose bien remarquable de trouver dans cette liste de très-petites villes, quelquefois des villages, et » L Geschichte der schweizerischen naturforschenden Gesell- schaft. In-4°. 98 pag. Zurich 1865. 38 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE même un couvent situé d’une manière aussi extraordi- naire que le St-Bernard. Rien ne prouve mieux la dé- centralisation des lumières qui est un trait caractéristique de la Suisse, et un gage assuré de ses progrès dans les sciences. Le mémoire de M. Siegfried contient une table des articles scientifiques renfermés dans les Actes qui se pu- blient chaque année, un aperçu historique sur les socié- tés cantonales pour les sciences naturelles, et beaucoup de détails sur les objets dont la société s’est occupée. On voit en tête un portrait lithographié du fondateur, Benri-Albert Gosse : mais nous ne pouvons faire ici Pana- lvse de ce travail si complet. il nous faut revenir au récit de la session de 1865. Une partie des deux séances générales a été consacrée à la lecture de rapports des commissions permanentes. C’est en effet un des traits essentiels de la Société helvé- tique de faire exécuter des travaux importants en dehors des sessions, de manière à combiner les avantages d’une réunion nomade avec ceux d’une société sédentaire. La direction de la bibliothèque, dont le dépôt est à Berne, exige toujours quelque décision de l’assemblée. La pu- blication des Mémoires occupe une commission spéciale assez nombreuse, et son mandat n’est pas une sinécure puisque les volumes in-4°, publiés depuis 28 ans, s’élé- vent à vingt-et-un !. Dans ce moment six autres commissions travaillent à des objets spéciaux qui exigent des expériences ou des observations de tous les jours. Elles sont relatives à la confection d’une carte géologique de la Suisse, à des ob- LR 1 Neue Denkschriften.:. Nouveaux Mémoires de la Société helvétique, etc. In-4°. Chez Georg, libraire, à Genève et à Bâle. DES SCIENCES NATURELLES. 39 servations météorologiques entreprises dans un grand nombre de localités sur un plan uniforme, à la mesure d’une portion d’are du méridien passant sur le territoire suisse, aux courants électriques terrestres, à l’hydrogra- phie de la Suisse, enfin à la distribution de la phthisie selon la position et l’élévation des diverses parties du pays suisse. Le rapport de cette dernière commission à été renvoyé à la section de médecine. Les commissions sur la mesure du méridien et sur l’hydrographie n'étaient pas encore en mesure de rapporter. Les autres ont pré- senté des rapports: nous en dirons ici quelques mots. M. Studer a exposé l’état des travaux concernant la carte géologique. En rappelant d’abord les premières tentatives faites par Keller, en 1808, et par lui-même, en 1834, pour offrir des cartes géologiques de la Suisse, sur une petite échelle, d’après les données imparfaites qu’on avait alors, M. Studer a esquissé, pour ainsi dire, à larges traits une histoire de la géologie suisse dans le siècle actuel. Arrivé à l’époque où la carte fédérale si habilement conçue et dirigée par notre illustre compa- triote le général Dufour, a permis de rapporter les ob- servations géognosiques à une base topographique bien établie, le travail des géologues a pu réaliser ce qu’on désirait. La Société helvétique, réunie spontanément à Genève en 1859, a proposé l’organisation de travaux vo- lontaires, qui donnent déjà d'excellents résultats. Les géologues disposés à travailler dans telle ou telle partie du territoire où ils habitent recoivent les directions de la commission, en vue de l’uniformité désirable. Ils ont d’ail- leurs l'édition de 1853 de la carte de M. Studer, et bientôt ils auront une nouvelle édition de cette même carte, pour se diriger dans le dédale des recherches à faire. AÛ - SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE MM. À. Müller et Müsch, qui ont déjà publié des cartes du Jura bâlois, argovien et schaffousois, continuent leurs recherches dans des districts voisins. Il sera aisé de üirer parti de leurs anciens travaux pour la carte défi- nitive, de même que des travaux importants publiés déjà sur le Jura bernois et neuchâtelois par divers géologues bien connus. M. Théobald travaille avec beaucoup d’ar- deur dans le canton des Grisons, qui offre un si haut intérêt géologique et était si peu connu. M. Fritsch étudie le Saint-Gothard, M. Kaufmann la feuille compre- nant Aarau, Zurich et Lucerne, M. de Fellenberg le haut Valais, M. Gilliéron la région de Berne et Fribourg, M. Renevier les Alpes vaudoises, M. Jaccard le Jura occiden- tal, M. Ischer le Simmenthal. Il règne donc une louable activité dans ces travaux où le zèle scientifique fera ce qu'on n'obtient dans beaucoup de pays que par de fortes dépenses. Le gouvernement fédéral accorde un subside annuel pour l’exécution typographique, ce qui a permis de publier un volume de texte de M. Théobald et deux feuilles de l’atlas fédéral d’après les travaux de ce sa- vant, mais 1] s'accumule dans les mains de la commission des cartes déjà achevées que l’état des fonds ne permet pas de publier. En particulier, la ligne du Jura est pour ainsi dire terminée, en ce qui concerne les travaux géolo- giques, et il serait fort à désirer qu’on pût en avancer la publication. Quant aux régions alpines, plusieurs offrent d'immenses difficultés. « Une seule feuille de latlas fédé- ral dans la région des Alpes calcaires, dit M. Studer, peut occuper les meilleures années de la vie d’un homme. » Assurément les géologues suisses n’en seront pas effrayés. Ce qu’ils ont fait et ce qu’ils font depuis quelques années en donne la certitude. DES SCIENCES NATURELLES. "4 Les observations météorologiques instituées par la So- ciété n’entraîneront pas des travaux aussi prolongés; mais, pour le moment, ce n’est pas peu de chose d’ob- tenir avec régularité trois observations par jour dans 82 stations différentes, -de grouper, de calculer les moyen- pes et de publier cet ensemble à la fin de l’année. Le rapport lu par M. le professeur Mousson est accompagné de la présentation du premier volume in-4°, comprenant les observations du 1°" décembre 1863 au 1° décembre 1864. Chaque mais exige 91 ou 99 pages de tableaux numériques et environ deux pages de résumés ou expli- cations sur des phénomènes accidentels. Des 82 stations, 76 ont envoyé des documents très-satisfaisants. C’est beaucoup si l’on réfléchit à la circonstance que les obser- vateurs ne sont pas payés et travaillent par zèle pour la science. Ce zèle est si général en Suisse, grâce, il faut le dire, en grande partie à notre Société, que la commission reçoit continuellement des offres de coopérer aux obser- vations météorologiques. Elle a dû les refuser dans beau- coup de cas, afin de ne pas augmenter les frais de confec- tion ou de comparaison des instruments, et ceux, bien plus considérables, de publication. Elle n’admet de nouveaux centres d'observations que dans deux cas :1°s'ils’agit d’une localité particulièrement intéressante: 2 si les frais pour les instruments ne tombent pas à la charge de la Société. Sous ces deux conditions la commission a accepté avec reconnaissance deux nouvelles stations proposées par deux de nos collègues : l’une chez M. Desor, à Combe- Vario, dans le Jura neuchâtelois ; Pautre par les soins et aux frais de M. Dollfuss-Ausset, sur le col de Saint- Théodule. Comme cette dernière station présente des difficultés extraordinaires et offre un grand intérêt, nous transcrirons quelques lignes du rapport: 18. ” SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE « M. Dollfuss-Ausset, bien connu par ses nombreux travaux sur les glaciers, après avoir vainement tenté d'organiser des observations continues sur le Faulhorn, a conçu l’idée hardie de fonder pour une année entière une station sur le col de Saint-Théodule, entre Zermatt et Tourmanche. Dans ce moment on est occupé à ren- dre habitable la petite maison en pierre qui s’y trouve, el on y rassemble les objets nécessaires au séjour de deux personnes pendant un hiver de huit mois. Deux jeunes guides de lOberland, les frères Platter, se sont déclarés prêts à tenter la dangereuse entreprise. Leur tâche consistera à faire d'abord les observations aux trois époques de notre système (7", 1h, 9%), puis à faire des inscriptions bihoraires, comme elles se font au Simplon, au Saint-Bernard et à Genève. L'importance de ce pro- jet lient surtout à la hauteur de cette station, en compa- raison de toutes celles où jusqu'ici on a observé. Le col Saint-Théodule, en effet, atteint la hauteur de 3,300 et surpasse de 900" le Saint-Bernard (2,478), le plus haut point d’où lon possède des observations annuelles. II diffère peu du col du Géant, où de Saussure fit, en 1788, son célèbre séjour de deux semaines. Le Saint-Théodule complètera d’une manière remarquable l'échelle de sta- tions que nous possédons dans la chaîne méridionale du Valais. Nous aurons en effet : Saint-Théodule, à .. ddmért in min 3,300 Saint-Bernardustiraeai. nt 9,478 Simplen sise t sauebiiitagenti 9,008 Berrhatlst sr. tanéernûtle 1,613 Ghioni: anis oisdhoohosose 688 DES SCIENCES NATURELLES. _ 43 « M. Dollfuss s’est chargé à lui tout seul de l’arrange- ment de la station; c’est à lui que reviendra le mérite de cette hardie tentative. Votre commission re pouvant, par suite de ses ressources limitées, coopérer en rien à la réalisation d’un si remarquable projet, s’est bornée à exprimer tout l’intérêt qu’elle y prenait et à offrir l’in- sertion des tableaux qui en résulteraient dans les publi- cations fédérales. » Une commission avait été nommée l’année dernière, à Zurich, pour s'occuper de l'étude des courants électri- ques terrestres, sujet assez nouveau, du moins en ce qui concerne la connaissance des variations et de leurs cau- ses. M. le professeur Louis Dufour, de Lausanne, a lu un premier rapport dont nous indiquerons les traits principaux. Une première série d'expériences préliminaires à été effectuée en se servant du fil télégraphique direct qui relie Berne et Lausanne, sans passer par aucun bureau inter- médiaire. Cette ligne a une longueur de 90,000" de dé- veloppement; les deux stations sont séparées par une dis- tance rectiligne de 79,100%. Malgré la bonne volonté de l’administration fédérale, les exigences du service té- légraphique n’ont pas permis de faire des observations aussi nombreuses que la commission l'aurait désiré; toutefois ces premiers essais ont amené à des conclusions intéressantes. Lorsqu'une ligne est formée de plusieurs fils télégraphiques parallèles supportés par les mêmes poteaux, il se produit souvent des dérivations d’un fil à l’autre. Il peut donc arriver que des courants télégraphi- ques lancés dans les fils voisins passent en partie sur le fil d'observation qui ne devrait accuser que les courants terrestres. Les dérivations trop faibles pour influencer les 44 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE appareils télégraphiques sont très-sensibles au galvano- mètre; elles tiennent à un défaut d'isolement des fils et nullement à la proximité des plaques de terre; elles ne se manifestent que par la pluie. Malgré cette cause de perturbation, la puissance de courants indépendants de toute influence télégraphique est parfaitement évidente. Ces courants varient d’un jour à l’autre, souvent d’un moment à l’autre, en intensité et en direction. Dans les essais qui ont été faits, ces courants circulaient plus fré- quemment de Berne à Lausanne que dans la direction in- verse. Leur variabilité était généralement plus grande le matin que Île soir. Il serait très-utile pour ce genre de recherches d’avoir des instruments enregistreurs. Les difficultés de l'étude de ces courants rend nécessaire la continuation d'essais avant que la commission puisse proposer l'installation d'appareils définitifs. En tout cas, il serait fort désirable que la Suisse possédàt un obser- valoire spécialement destiné à la mesure des éléments magnétiques qui sont si étroitement liés aux courants terrestres. Les deux séances générales, des 21 et 23 août, ont été presque complétement remplies par ces rapports de com- missions, par le discours du président et les communica- tions de MM. de Candolle et Claude Bernard. On n’a pas eu le temps de lire une notice biographique de feu M. Trog par M. L. Fischer, ni les rapports de plusieurs socié- tés cantonales sur leurs travaux de l’année !. C’est à peine si l’on a consacré une demi-heure à des objets de pure administration, et par là on peut voir combien la Société a pris une marche régulière et une tendance vraiment scientifique. l Ces objets seront imprimés dans le volume in-8° des Actes. DES SCIENCES NATURELLES. 45 On en jugera mieux encore d’après l'extrait que nous donnerons dans le prochain numéro, des séances de sec- tions, tenues le 22 août, et les deux autres jours après ou avant les séances générales. Non-seulement il y a eu dans toutes les sections des communications nouvelles, plus ou moins importantes, mais les discussions y ont été constamment ce qu’elles doivent être: animées el cour- toises, variées et sans divagations. Le même esprit s’est manifesté en dehors des séances. Les membres de la Société et les savants étrangers ont eu de nombreuses occasions de se voir. (C’était d’abord, le 20 août, jour de Parrivée, chez le pré- sident, M. de la Rive; ensuite, pendant la session, cha- que jour, à dîner ; le lundi soir, chez M. de Candolle, vice-président, dans sa maison de campagne, au Vallon ; le mardi, à la soirée offerte par les membres genevois de la Société : le mercredi soir, chez M. le D" Gosse, à Mornex, et même le jeudi, car des réunions ami- cales, moins nombreuses, se sont prolongées chez plusieurs de nos collègues, après la session proprement dite. Nous voudrions parler du plaisir que nous avons éprouvé dans ces heures d’agréable conversation, el nous voudrions le faire en réduisant de beaucoup les élo- ges et les remerciements dont on nous à comblés dans plusieurs fousts. Le souvenir de ces manifestations cor- diales, ramenées à leur juste valeur, nous est cher à cause des sentiments qui les dictaient, mais nous ne pouvons insister sur des faits non-scientifiques; aussi ne parlerons-nous que d’une seule des réunions, parce qu’elle se liait intimement à l’histoire de la Société. — (Genevois, Suisses des autres cantons et étrangers, nous avons élé touchés de voir le fils et le petit- 46 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fils du fondateur de ‘la Société, Albert Gosse, rece- voir chez eux, dans le charmant ermitage de Mornex, les successeurs des hommes qui avaient conçu, dans cet ‘endroit même, un demi-siècle auparavant, la première so- ciété scientifique suisse et, par le fait, le premier con- grès scientifique européen. Combien l’idée n’avait-elle pas grandi au delà de tout ce qu’on avait pu prévoir en 4815! Aussiavecquelempressementon regardaitle pavillon primitif dans lequel, en face d’une magnifique nature et autour des bustes de Linné et de plusieurs naturalistes suisses, on avait proclaméjoyeusement la fondation de la Société! Chacun s’empressait de questionner le seul témoin de cette scène qui pût en raconter les détails, et quand un rayon de soleil perçant les nuages est venu colorer admirablement les montagnes, 1l a semblé que l'enthousiasme dépassait peut-être celui qui avait animé les honorables fondateurs de la Société, lorsqu'il suscita le discours-prière de l’ermite de Mornex mentionné dans nos annales !. La prochaine réunion de la Société doit avoir lieu à Neuchâtel. Il aurait été préférable peut-être qu'après Genève ce fût dans une localité de la Suisse orientale, et un moment on avait espéré que Zug recevrait la Société. Cependant nos collègues de ce canton ayant demandé d’ajourner à une autre année, la Société a accepté avec empressement une proposition de Neuchâtel. M. Louis Coulon a été nommé président et M. Desor vice-prési- © 4 Voyez Nalurwiss. Anzeiger der schweiz. Gesellseh., n° 4, p. 5; Revue des Deux Mondes, article de M. Ch. Martins, en 1864, sur la session de Samaden et l’origine de la Société helvétique ; et le Mémoire déjà ciié de M. Siegfried sur l’histoire de la Société. Le frontispice de ce dernier écrit présente une vue du pavillon de Mornex. DES SCIENCES NATURELLES. 47 dent. Nous ne doutons pas que la réunion de 1866 ne réussisse parfaitement bien, le canton de Neuchâtel étant un de ceux où il y a le plus de personnes instruites, dévouées à la science, et la ville de Neuchâtel pouvant offrir soit pour des séances, soit comme objets dignes d'attention des établissements publics d’un véritable intérêt. : DISCOURS PRONONCÉ LE 921 AOÛT 1865 à l'ouverture de la quarante-neuvième session de la SOCIÊTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES RÉUNIE À GENÈVE. PAR M. LE PROF. AUGUSTE DE LA RIVE Président de cette Société. Messieurs, Aujourd'hui pour la quatrième fois depuis qu’elle existe, la Société helvétique des sciences naturelles se réunit dans la ville près de laquelle, il y a cinquante ans, elle prit naissance. Cette circonstance-ajoute un intérêt tout particulier à la réunion de cette année, et nous rap- pelle d’une manière plus vivante encore que dans nos réunions ordinaires, ces hommes d’élite qui fondèrent l'association patriotique et scientifique dont nous saluons en ce jour le cinquantième anniversaire. L’unique représentant qui nous reste de ces hommes trop tôt ravis à notre respect et à notre affection, le pro- fesseur Studer, de Berne, que nous avons le bonheur de posséder aujourd’hui au milieu de nous, vous dirait bien mieux que moi quelle ardeur noble et désintéressée pour DISCOURS D'OUVERTURE. 49 les travaux de la pensée animait ceux dont, malgré sa jeunesse, il fut l’ami et le collaborateur dans l’œuvre qui nous rassemble. Il vous dirait quelle vénération recon- naissante est due à leur mémoire, vénération qui de no- tre part leur est acquise dès longtemps. L'idée éclose dans le Pavillon de Mornex a grandi, et la Suisse sent avec reconnaissance le prix inestimable de ces réunions périodiques auxquelles elle doit son déve- loppement scientifique, et ce qui est plus précieux en- core, les relations aussi cordiales qu'utiles qui unissent maintenant chez elle tous les hommes voués à l4 culture des sciences. Vous me permettrez. Messieurs, de rappeler que c’est à la Suisse qu’appartient l’idée première de ces associa- tions scientifiques actuellement si nombreuses, et grâce auxquelles chaque année des hommes dispersés sur le sol de l’Europe ont la joie de se rencontrer et de s’entre- tenir ensemble de leurs préoccupations les plus chères, et de leurs occupations communes. Aujourd’hui, Mes- sieurs, cette joie est grande pour nous qui avons l’hon- neur de vous recevoir, et Je suis convaincu que vous la partagez avec nous, vous savants suisses, mes compa- triotes, qui m'avez autorisé à parler en votre nom; vous aussi qui êtes venus apporter à cetle réunion le charme de votre esprit et le prestige de votre illustration, savants étrangers et pourtant également mes compatriotes, du moins dans l’ordre intellectuel, car la science n’a ni pa- trie, ni nationalité, puisque ses domaines sont l’Univers et la Pensée. En m’appelant pour la seconde fois à l’honneur de vous présider, vous m'avez imposé, Messieurs, l’obligation d'ouvrir cette séance en atlirant votre bienveillante at- ARCHIVES, T. XXIV. — Septimbre 1865. 4 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. tention sur quelque sujet scientifique. [l y a vingt ans que j'avais essayé, dans une circonstance semblable, d’esquis- ser les progrès rapides et surprenants qu'avait faits en peu d’années Pélectricité, cette science si féconde en phénomènes merveilleux et en magnifiques applications. J'aurais voulu aujourd’hui, m’élevant à un point de vue plus général, vous retracer l’histoire, sinon complète, du moins en me bornant aux traits généraux, de la grande période scientifique que l’humanité a traversée dans le demi-siècle qui s’est écoulé depuis la fondation de notre Société. Mais jai recalé devant la grandeur de cette tà- che, et à défaut de ce tableau dont l'étendue eût dépassé mes forces et lassé votre patience, je me bornerai à vous en signaler les deux caractères principaux : une tendance à chercher des rapports entre des forces et des agents regardés jusqu'alors comme très-différents, une disposi- tion qui va constamment en croissant à envisager le côté pratique des questions scientifiques. C’est comme deux courants bien distincts dont l’un pousse les esprits à la recherche de l'unité dans les phénomènes variés que pré- sente l’Univers, tandis que l’autre les porte vers les ap- plications techniques de la science. La fin du dernier siècle et le commencement de celui- ci avaient amené une transformation remarquable dans Jétude des sciences expérimentales. Par l’effet d’une réaction contre l’esprit de système dont on avait abusé, les hommes de science n'avaient plus voulu d’autres gui- des que l'observation et l'expérience. Cette méthode les avait conduits à établir entre les différentes parties des sciences des distinctions bien tranchées qui faisaient de chacune un tout complet etisolé. Ainsi la lumière, la cha- leur, l'électricité, le magnétisme, l’affinité chimique, DISCOURS D'OUVERTURE. 91 étaient considérés comme les effets d'agents distincts doués de propriétés spéciales. Ce n’est pas à nous qui en avons largement profité à méconnaître les grands :é- sultats qu’a produits, entre les mains de tant de savants illustres, cette analyse rigoureuse et serrée des phénomè- nes de la nature. , Mais, à partir de 1815, une nouvelle direction est im- primée à la marche de la science: au besoin de distin- guer vient se substituer celui de rapprocher. Deux faits sciencifiques sont la première manifestation de cette nou- velle tendance, et inaugurent brillamment le début de ce demi-siècle dont nous touchons aujourd’hui le terme. Je veux parler des recherches si remarquables par les- quelles Fresnel réussit à démontrer d’une manière irré- fragable ce qui n’était encore que soupçonné, à savoir que la lumière n’est que le résultat d’un mouvement, et de limportante découverte par laquelle Oersted parvint à établir la liaison entre l'électricité et le magnétisme. Ce fut là le double point de départ des nombreux travaux qui, aboutissant de nos jours à la théorie mécanique de la chaleur, ont fait découvrir entre les différentes forces physiques des rapports multipliés, et substituer dans l’idée qu’on doit se faire de leur nature, la notion de mouvements à celle d’agents distincts. Nous pouvons même entrevoir déjà le moment où elles arriveront à n'être plus considérées que comme des modifications d’une force unique et où un nouveau Laplace pourra, comme l’auteur de la Mécanique celeste l’a fait pour les phénomènes du Ciel, ramener aux lois de la simple mé- canique tous les phénomènes de la nature inorganique, Pendant que, mettant à contribution et leurs propres travaux et ceux des savants qui les ont précédés, des es- 52 SOCIÉTÉ HELYÉTIQUE. prits préoccupés avant tout d'idées générales cherchaient à remonter aux lois de l'Univers, d’antres génies plus pratiques se livraient de leur côté avec non moins de suc- cès aux applications techniques de la science. Vous les” connaissez, Messieurs, toutes ces applications merveil- leuses qu'a enfantées notre époque; vous en faites jour- nellement usage ; elles sont devenues dans notre civilisa- tion comme une seconde nature, et elles ont fait de l’in- dustrie une des grandes forces de l’homanité. On a beau en médire, il faut compter avec elle. Et pourquoi d’ail- leurs en médire ? N'est-elle pas une puissante auxiliaire du progrès humain, non-seulement parce qu’elle aug- mente autour d'elle le bien-être, mais surtout parce qu’en le répandant plus généra'ement, elle rend accessi- bles à un plus grand nombre les travaux de la pensée, élevant ainsi le nivezu intellectuel de l'humanité tout en- tière. Ce ne serait donc pas seulement faire preuve d’in- gratitude, mais montrer peu de portée dans l'esprit que de ne pas considérer l’industrie comme un des buts les plus élevés que puisse se proposer la science. Et cependant, il est impossible de ne pas mettre au- dessus d’elle cette science théorique qui lüi sert de base, et sans laquelle il n’y aurait pas de science appliquée. Il est vrai qu’elle n’offre pas à ceux qui la cultivent des per- spectives aussi prochaines ni aussi brillantes ; mais d’un autre côté elle leur ménage des jouissances encore plus pures et plus certaines, parce qu’elle satisfait à un besoin de l’esprit humain plus élevé et plus noble que la simple recherche de Putile, la poursuite de la vérité. C’est à nous, Messieurs, qu’il appartient surtout de revendiquer les droits de la science pure et d’en encou- rager la culture; c’est là l’un des principaux buts et le DISCOURS D'OUVERTURE. 53 mandat le plus important des sociétés savantes. La nôtre at-elle compris? Je peux hardiment dire que oui; et il me suffirait pour le prouver de vous retracer l’histoire des travaux qu’elle a accomplis depuis son origine; mais limitée même à notre Société, une exposition de ce genre p'aurait pu entrer dans le cadre de ce discours. D’ail- leurs, je n'aurais pas fait autre chose que de répéter ce que renferme l'excellent ouvrage que vous apporte notre infatigable questeur, M. Siegfried. Cependant tout en me privant d'un sujet de discours, cet ouvrage me dé- signe en quelque sorte l’ordre de faits dont je dois vous parler si je veux rester fidèle à des traditions qui sont notre meilleure gloire. Une histoire de la science suisse, telle que M. Siegfried l’a écrite, fait ressortir avec évi- dence le rôle important qu’a constamment joué dans cette science l'étude des phénomènes naturels particuliers à notre terre et à son atmosphère. Comment, du reste, la météorologie et la physique terrestre n’auraient-elles pas tenu la première place et accaparé les meilleurs esprits dans la patrie des Haller et des de Saussure, dans cette région de l'Europe où la nature à réuni à toutes les ma- gnificences qui s'imposent le plus fortement à l’admira- tion, les problèmes scientifiques qui surexcitent le plus vivement les intelligences. La Suisse, disait l'année der- uière, à Zurich, l'un des plus éminents météorologistes modernes, M. Dove, la Suisse est la patrie de cette météo- rologie des montagnes inaugurée: par de Saussure et par Delue, et qui joue un rôle si important dans l’étude de la physique du globe. Notre Société avait compris de bonne heure le devoir que lui imposait cette situation ex- ceptionnelle du pays où la Providence l’a placée; aussi s’était-elle empressée d'organiser des observations météo- 54 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. rologiques ; mais c’est surtout depuis 4860 que, encou- ragée et aidée par le gouvernement fédéral, elle a réussi à donner à ces observations un développement et un en- semble qui en feront avec le temps un recueil de docu- ments du plus haut intérêt pour la solution des grandes questions de la physique terrestre. À l'heure qu’il est, il n'existe pas moins de 88 stations dont la hauteur au- dessus de la mer varie de 200 à 2600 mêtres, et dans lesquelles $e font simultanément sur un plan uniforme de nombreuses obsérvations météorologiques. Une com- mission de la Société dirige l’ensemble de ces observa- tions dont elle surveille la publication régulière. On s’est demandé s’il ne serait pas possible d’en étendre le champ, en y joignant, par exemple, l’étude du magnétisme ter- restre et de l’électricité terrestre et atmosphérique. C’est une question, Messieurs, que vous serez appelés à exa- miner; permettez-moi aussi de vous en soumettre une autre en mon nom personnel. L'importance du rôle que joue dans les phénomènes astronomiques la transparence plus ou moins grande de Patmosphère n’est ignorée de personne ; il y a plus, cette transparence est elle-même un phénomêne météorologi- que des plus curieux. Il n’est pas un habitant de nos val- lées qui ne sache que l’un des présages les plus certains de la pluie, est la netteté. accompagnée d’une coloration azurée, avec laquelle on aperçoit quelquefois les monta- gnes éloignées. Cet aspect accuse la présence d’une grande humidité dans Pair; mais on se demande com- ment il se fait que cette humidité facilite la transmission de la lumière, tandis qu’elle arrête celle de la chaleur rayonnante. Notre atmosphère, surtout dans ses couches les plus DISCOURS D'OUVERTURE. D) rapprochées du sol, est, ainsi que cela résulte des belles recherches de M. Pasteur, remplie d’une foule de germes organiques, qui sont naturellement opaques, mais qui deviennent transparents en vertu de leur nature éminem- ment hygrométrique quand ils absorbent l’eau qui se trouve dans l'air où ils flottent. Lorsque l'atmosphère est sèche, il leur arrive en général de former comme un léger brouillard qui intercepte un peu la lumière des objets éloignés ; mais dès que survient une humidité générale et un peu forte, le brouillard disparaît, soit parce que les germes qui le formaient sont devenus transparents, soit parce que-l’eau qu’ils ont absorbée les ayant rendus plus pesants, ils sont tombés sur le sol. Telle serait, suivant nous, la cause la plus fréquente de ces changements si frappants dans la transparence de Patmosphère, qui se manifestent souvent de la manière la plus inopinée, mais qui coïncident toujours avec des variations de lhumidité. N’y aurait-il donc pas quelque intérêt à comprendre le degré plus ou moins grand de la transparence de l'atmosphère dans le nombre des élé- ments météorologiques soumis à une détermination ré- gulière, et à en saisir les rapports avec la pression, la température, humidité et la hauteur de la couche d’air où se fait l'observation ? C’est donc là une question que je vous soumets, Messieurs, en ajoutant que, grâce à an appareil construit dans ce but d’après les conseils et sous la direction de M. le professeur Thury, et que j’au- rai honneur de mettre sous les yeux de la section de physique, ce genre d'observation pourrait se faire avec facilité et exactitude. La commission météorologique dont j'ai parlé il y a % un instant n’est pas la seule commission à laquelle la 96 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. Societé ait confié des mandats scientifiques ; il en est encore plusieurs autres, et dans le nombre, l’une des plus importantes est celle qui a été chargée de diriger la confection de la carte géologique de la Suisse. La Société, en instituant la commission géologique en même temps que la commission météorologique, a compris que l'étude de la partie solide de notre globe et celle de son atmosphère présentaient un intérêt égal, et qu'il était ho- norable pour la Suisse de mener ces deux études de front. Elle à donc confié à cinq de ses géologues les plus distingués le soin de doter notre pays d’une carte géologique à laquelle la carte topographique dressée sous la haute direction du général Dufour doit servir de base. Les travaux qui sont déjà achevés ont obtenu les suffrages de tous les géologues ; c’est là un encouragement précieux pour ceux de nos collèques qui ont accepté la tâche dé- licate ct laborieuse que la Société leur a confiée. Ainsi, Messieurs, la météorologie, la géologie, et je pourrais ajouter la géodésie et la physique terrestre dans son ensemble, occupent une grande place dans les tra- vaux de notre Société. Ne n'est-il pas permis d’en con- clure que je ne dois pas sortir de cet ordre d'idées dans ce qu'il me reste à vous dire, et que je ferai bien d’a- border maintenant un sujet qui y rentre et qui, en même temps, m'a paru à tous égards mériter d’être traité de- vant vous. Ce sujet, qui appartient à la Suisse par droit de naissance, et à tout le monde savant par droit de con- quête, est la question des glaciers, question aux dévelop- pements successifs de laquelle notre Société a assisté et a pour ainsi dire présidé. Elle se présente sous deux faces différentes : sous une face physique qui n’a trait qu’à l’étude et à l'explication DISCOURS D'OUVERTURE. 57 des glaciers tels qu’ils existent actuellement, et sous une face géologique qui envisage le rôle que les glaciers ont dû jouer dans les phénomènes qui se sont passés sur. là surface du globe. Cette seconde face de la question, il faut le reconnaître, a singulièrement agrandi l'intérêt que la première pouvait avoir, en faisant monter un phéno- mène spécial, remarquable sans doute à bien des égards, au rang d’un phénomène général qui caractérise la plus récente des révolutions dont notre globe a été le théâtre. Il n’est donc pas inutile que dans ce que je vais vous dire sur celte question des glaciers, j’en esquisse en peu de mots le côté géologique avant d’en aborder le côté phy- sique, sur lequel je compte surtout insister. Je me spuviens qu'étant fort jeune encore, c'était en 4819, et voyageant avec mon père dans le Valais, nous fimes la rencontre d’un homme qui, sous une apparence rustique, cachait un esprit d'observation aussi vif que profond. C'était Venetz. Il venait de rendre un grand service à son pays en trouvant un moyen naturel et facile de détruire à l’avenir, au fur et à mesure de sa forma- tion, un glacier dont les blocs accumulés avaient produit, au moment de leur débâcle, un grand désastre dans le Valais. Le travail que Venetz venait d’opérer sur le gla- cier de Gétroz, dans la vallée de Bagnes, avait dirigé on attention sur le déplacement des glaciers en général. Je n'oublierai jamais avec quelle conviction il cherchait à nous démontrer que, dans le pays qu'il habitait, il y avait actuellement des glaciers là où jadis il n’y en avait point, et qu’il y en avait eu de très-considérables là où maintenant il n’en existe plus. C'était un horizon tout nouveau ouvertaux géologues, qui n’accueillirent d’abord 58 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. qu'avec une extrême défiance une idée qui leur semblait fort chimérique. Venetz ne se laissa point décourager par les objections, et en 1891, il lisait à notre Société un mémoire qui ne fut imprimé qu’en 1833, et dans lequel, à la suite de nombreuses et persévérantes recherches, il relatait 22 observalions constatant la présence de glaciers dans des lieux où il n’y en avait pas eu de tout temps, et 35 observations qui établissaient qu’il y avait eu des glaciers là où maintenant on n’en aper- çoit plus. Un savant géologue dont la Suisse s’houorera toujours, M. de Charpentier, que sa position et son caractère bien- veillant avaient rapproché de Venetz, combattit vivement à l’origine, comme contraires à tous les principes de la physique et de la géologie, les idées de son ami, qui, du reste, n'étaient pas nonvelles pour lui. Il raconte en effet que, revenant en 1815 de visiter les beaux glaciers du . fond de la vallée de Bagnes et voulant se rendre au Grand Saint-Bernard, il était entré pour y passer la nuit dans le chalet d’un intelligent montagnard, grand chas- seur de chamois, nommé Perraudin. La conversation durant la soirée roula sur les particularités de la contrée et principalement sur les glaciers que Perraudin avait souvent parcourus et connaissait fort bien. « Les glaciers de nos montagnes, disait ce dernier, ont eu autrefois une bien plus grande extension qu'aujourd'hui. Toute cette vallée a été occupée par un vaste glacier qui se prolongeait jusqu’à Martigny, comme le prouvent les blocs de roche qu’on trouve dans les environs de cette ville, et qui sont trop gros pour que l’eau ait pu les y amener. » Cette hypothèse parut alors à de Charpentier tellement invraisemblable, qu’il ne la prit pas même en DISCOURS D'OUVERTURE. 59 considération. On comprendra donc facilement l’accueil qu'il fit, au premier abord, à la thèse de Venetz d’un glacier qui aurait jadis occupé non-seulement tout le Valais, mais tout l’espace compris entre les Alpes et le Jura. Si lhypothèse de Perraudin lui avait paru extra- ordinaire et invraisemblable, celle de Venetz dut lui sem- bler folle et extravagante. Et pourtant, après une étude longue et consciencieuse, de Charpentier arriva à admet- tre la théorie nouvelle qui lui avait d’abord semblé si étrange, et à la regarder comme pouvant seule expliquer uue fonle de faits observés dans nos vallées, et dont la science n'avait pu jusqu'alors rendre compte que d’une manière très-imparfaite. Il fit connaître, en 1834, à la Société helvétique des sciences naturelles le résultat de ses observations dans un mémoire qui parut en 1835 dans les Annales des mines, et publia en 1841 un ou- vrage plus complet sur la matière. Deux ans après la lecture de son premier mémoire, M. de Charpentier recevait à Bex la visite d’un jeune na- turaliste conne déjà par des travaux importants, et qui dès lors à fait d’un autre continent son champ d'activité. Agassiz, convaincu que de Charpentier est dans l'erreur, va passer auprès de lui cinq mois consécutifs, se flattant, en étudiant la question sur le même terrain que lui, de le ramener à des idées plus justes. Mais la conversion que Venetz a opérée sur de Charpentier, de Charpentier l’opère à son tour sur Agassiz ; et le jeune néophyte, aussi ardent à défendre les idées de de Charpentier qu’il l’avait été à les combattre, vint faire sa profession de foi la plus explicite dans an discours qu’il prononça en 1837, en sa qualité de président de notre Société réunie à Neuchâtel. Puis plus tard, dans son ouvrage intitulé : 60 SOCIÉTÉ HELVYÉTIQUE. Études sur les glaciers, publié en 1840, il développe plus au long ce sujet qu'il n’avait fait qu’effleurer en 1837. Sans doute, l’idée mère du rôle que les glaciers ont joué dans les phénomènes géologiques, appartient avant tout à Venetz, el il est juste de revendiquer pour de Charpentier la priorité des recherches qui ont établi solidement cette théorie. Mais l’ardeur d’Agassiz, son dévouement scientifique, celui des amis, et en particulier de MM. Desor et Vogt, avec lesquels il alla s’établir sur le glacier de l’Aar, afin d'y prendre en quelque sorte la nature sur le fait, contribuèrent pour une grande part à faire avancer et à populariser la question des glaciers. En effet, franchissant dès lors les frontières de la Suisse, elle finit, après des luttes assez vives, où figure plus d’un nom illustre en Europe, par acquérir son droit de bourgeoisie dans la science. Il nous paraît irrévoca- blement acquis maintenant qu'il n’est pas possible d’ex- pliquer autrement que par l'existence de grands glaciers qui ont rempli jadis les vallées, le transport de ces mas- ses rocheuses désignées sous le nom de blocs erratiques, qu'on trouve jusqu’à 1200 et même 1400 mètres de hau- teur sur les flancs des montagnes qui bordent les plaines de la Suisse. Ces masses boueuses, remplies de cailloux striés qui ont jusqu’à 30 mètres d'épaisseur, et ces en- tassements prodigieux de graviers stratifiés et roulés, s'expliquent aussi très-facilement dans la supposition d’une ancienne extension des glaciers ; car ce ne sont plus que des phénomènes analogues, seulement ayant eu lieu sur une plus grande échelle, à ceux que produisent de nos jours les glaciers actuels. N’en peut-on pas dire autant des stries qu’on observe sur des roches que ces glaciers n’ont pu atteindre, et des traces nombreuses de DISCOURS D'OUVERTURE. 6 moraines, qui existent dans des vallées comme celle du Rhône, à de grandes distances de ces mêmes glaciers ? Ces effets n’accusent-ils pas aussi la présence momenta- née d'anciens glaciers qui les ont produits, et qui ont maintenant disparu ? Mais si, au point de vue géologique, on est conduit à admettre qu'il y a en une extension considérable des glaciers à une époque déjà reculée, on pent se demander si cette extension est compatible avec les conditions eli- matériques de notre globe. Pour répondre à cette ques- tion, 1l faut avant tout savoir ce que c’est qu’un gla- cier et comment il se forme, c’est-à-dire aborder ce que j'ai appelé la face physique de la question. Vous savez, Messieurs, que les notions qui semblent les plus simples quand lesprit s’y est accoutumé, sont souvent celles qui soulèvent le plus d’objections quand on cherche à les établir pour la première fois. Ainsi on fut longtemps avant de voir dans les glaciers de nos Al- pes autre chose que des amas de glace où les plus grands fleuves de l’Europe prennent leur source. Ce ne fut pas sans soulever bien des contradictions que les savants, qui les premiers explorèrent nos montagnes, élablirent que les glaciers se meuvent d’un mouvement lent, mais continu, entraînant à leur surface les blocs qui y tombent des-sommités voisines, et qui devinrent les premiers ja- lons pour observer ce mouvement même. L'étude de ce mouvement, de la manière dont il varie d’une saison à l’autre, d’un glacier à Pautre, et aussi d’un point à Pau- tre d’un même glacier, tel fut l’objet des travaux des nombreux et illustres savants qui S'engagérent dans la voie ouverte par de Saussure ; travaux qui ont fini par aboutir à une théorie qui n’est devenue complétement satisfaisante que très-récemment. 62 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. Un glacier est un fleuve, c’est-à-dire qu’il contribue pour sa part au mouvement de lélément le plus impor- tant de la surface de la terre, à savoir de l’eau. Ce mouvement, cette circulation perpétuelle sans laquelle les continents se dessécheraient et la vie disparaîtrait de la terre, a pour origine la chaleur qui élève les vapeurs de l’Océan, et pour force motrice la pesanteur qui fait retomber ces vapeurs, une fois condensées, sur la sur- face de l'écorce terrestre pour les ramener de là dans le réservoir d’où elles sont sorties. Mais dans les hautes et froides régions de l’atmosphère, les vapeurs passent im- médiatement de l’état gazeux à l’état solide, et conser- vent cet état quand les couches d'air que traverse la neige et le sol sur lequel elle tombe, ont une température suf- fisamment basse. Or, l’ean à l’état solide n’obéit pas, comme à l’état liquide, à la pesanteur en reprenant im- médiatement son niveau. Elle s’accumule comme le fe- rait tout autre corps solide, et il semble que l’eau qui s’est ainsi condensée sous forme de neige ou de glace, est destinée à rester à jamais sous cette forme, et que c’est autant de perdu pour la circulation. Il n’en est rien cependant, et ce sont les glaciers qui ont pour fonction de rendre à l’Océan ces particules d’eau qui, pour en être restées éloignées plus longtemps, ne reviennent pas moins s’y engloutir un jour. | Mais si un glacier est un fleuve, c’est un fleuve dont le courant est d’une lenteur extraordinaire. Vous savez, Messieurs, que lorsqu'on plante un jalon sur un glacier, en le retrouve après une année plus bas d’environ 150 à 300 pieds, selon qu’il a été planté plus près des bords et plus près de la ligne médiane. La rapidité du mouvement dépend, comme on pouvait s’y attendre, de la profon- DISCOURS D'OUVERTURE. 63 deur du glacier et de Pinclinaison de son lit; car, de même qu'un fleuve, le glacier en se resserrant coule avéc plus de vitesse, et Se ralentit au contraire en s’élargis- sant. Il faut, en effet, que l’augmentation de la vitesse supplée à la diminution dela section pour que la masse écoulée soit la même sur tout le parcours du glacier comme sur celui du fleuve. Du reste, entre l’écoule- ment de l’eau et celui de la glace, lanalogie, on peut dire l'identité, est complète : même augmentation de rapidité lorsque le lit se rétrécit, même diminution quand il is’élargit, même accroissement de vitesse quand on s’approche de la ligne médiane, même décroissement de vitesse quand on considère des couches de plus en plus profondes el par conséquent plus rapprochées du sol sur lequel le frottement s'opère. Ainsi, non-seule- ment il y a pour un glacier une ligne de plus grande vi- tesse, siluée comme dans un fleuve à la surface et au milieu, mais celte ligne subit comme celle du fleuve des inflexions qui la rapprochent toujours du bord concave du glacier quand celui-ci décrit une courbe. Et de même encore qu'en tournant un obstacle, l’eau d’un fleuve forme uu remous et s'élève à quelque distance de l’obs- tacle au-dessus de son niveau, la glace s’entasse en en- tourant de loin les pointes de rochers qui entravent quel- quefois le cours des glaciers. Ainsi, on peut le dire, la glace coule dans un glacier, mais avec quelle lenteur surprenante ! On ne trouverait pas dans la nature un autre exemple d’un mouvement aussi lent parmi ceux qui sont dus à l’action directe de la pesanteur, ni aucune substance solide autre que la glace qui pût s’y prêter. Les courants de boue ou de lave, quoique lents, ne sont pas comparables, sous ce 64 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. rapport, à.ce courant dont la vitesse échappe complé- tement à l’observation directe, et n’en fait pas moins descendre d’un mouvement régulier les masses glacées du baut des Alpes jusque dans les vallées. N’est-il pas bien remarquable que la glace, par des propriétés spé- ciales et qui lui appartiennent exclusivement, se prête à un genre de mouvement qui probablement est le seul assez lent pour déverser d’üne manière continue, sans les épuiser entièrement, le trop plein des réservoirs de neige amoncelés sur les dômes et les plateaux des hautes mon- tagnes, et pour descendre elle-même dans les vallées eul- tivées à la rencontre de la végétation, sans y produire des cataciysmes périodiques, mais au contraire en donnant naissance à ces rivières que la chaleur de Pété fait grossir et qui vont porter dans la plaine la fraîcheur et la ferti- tüilité. Admirable combinaison des forces de la nature, qa’une intelligence supérieure a pu seule coordonner en vue du but à atteindre, et qui n’est elle-même qu’un faible échantillon des transformations aussi grandioses qu’innombrables qui s’accomplissent dans ce laboratoire de la nature dont Dieu seul est le Maître, mais dont il permet à l’homme d’entrevoir les mystères | L'aspect des glaciers n’est point, comme on pourrait peut-être le croire d’après ce que j’ai dit, celui de fleuves simplement gelés à la surface. Quand on descend de ces plateaux élevés où s’accumule la neige qui leur donne naissance et qui forme ces névés, véritables réservoirs auxquels ils viennent se rattacher, on observe, en suivant le cours de l’un d’eux, une transformation curieuse qui se fait par degrés insensibles. La neige fine et sèche des sommets devient d’abord une masse compacte demi- neige, demi-glace, puis plus bas se trouve transformée en DISCOURS D'OUVERTURE. 65 glace, quelquefois pure et transparente, d’autres fois opaque, blanchâtre et pleine de bulles d'air. La surface même du glacier est couverte de pics de glaces hérissés entre lesquels se trouvent de profondes crevasses : une surface unie est l’exceplion; elle ne se présente guère que dans la partie médiane d’un glacier dont le lit garde une inclinaison uniforme. Partout ailleurs, soit sur les bords d’un glacier qui chemine dans une vallée dont la pente est régulière, soit aussi dans la partie centrale d’un glacier qui passe par-dessus une arête ou dont le lit pré- sente deux plans successifs, l’un plus incliné que l'autre, la surface glacée est entrecoupée de fissures dont la di- rection peut paraître variable au premier coup d'œil, mais obéit cependant à des lois régulières. En effet, les crevas- ses marginales, c’est-à-dire celles qui sont sur les bords, ont, une direction qui les fait remonter vers l’origine du glacier en faisant un angle d'environ 45° avec le bord lui- même, et les crevasses médianes, c’est-à-dire celles de la partie centrale, sont perpendiculaires à l’axe même du glacier. Lorsqu'il arrive que des erevasses d’espèces différentes se rejoignent, il en résulte de grandes cour- .bes découpées dans le glacier, qui tournent toutes leur convexité vers le haut de la vallée et sembleraient in- diquer que le glacier remonte vers sa source. Si je voulais faire une description complète d’un gla- cier, je devrais vous parler des moraines qui l’accom- pagnent, des bandes de boues qui se distribuent sur sa surface en courbes régulières, des puits qui s’y forment et où se précipitent des ruisseaux entiers ; mais tous ces détails nous mèneraient trop loin. Je me bornerait à atti- rer encore votre attention sur un point important, la structure même de la glace. La glace présente une struc- ARCHIVES, T. XXIV. — Septembre 1865. 5 66 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. ture veinée, et c’est dans la partie du glacier qui se trouve à égale distance de son sommet et de ses bords que cette structure est la mieux caractérisée. Elle consiste en ce que dans la masse générale, qui est blanchâtre et remplie de bulles d’air provenant de la neige des névés, on distingue des lames de glace plus bleues et d’où ces bulles ont disparu. Quoique cette structure n’apparaisse pas partout avec la même netteté et ne se montre dans toute sa beauté que contre les parois des crevasses, on peut dire qu’elle n’en constitue pas moins un phénomène général. Car c’est à cette structure veinée qu’il faut attri- buer certaines apparences, telles que l’inégalité de fonte du glacier sous l’influence des agents atmosphériques et des rayons solaires, qui produit des stries dans lesquelles se logent le sable et la boue que charrient les eaux à la surface de la glace. Tel est, Messieurs, dans son ensemble le phénomène des glaciers ; il reste maintenant à l'expliquer, et pour cela à consulter Pobservation pour en tirer ce qui constitue le caractère fondamental du phénomène. Or, l’observation nous apprend que la force motrice est la pesanteur, et que cette force agit sur un sorps solide, qui est la glace, pour lui donner un mouvement lent et continu. Que conclure de là ? Que la glace est un corps solide, qui jouit de la propriété de s’écouler comme un corps vis- queux; conclusion qui nous paraît bien simple, et qui pourtant n’a été énoncée pour la première fois, qu’il y à vingt-cinq ans à peine, par un des savants les plus distingués de l'Écosse, M. James Forbes. Cette théorie, car c'en est bien une véritablement, pôse en principe, en se basant sur des faits incontestables aussi nombreux que bien observés, que la glace jouit des propriétés ca- . DISCOURS D'OUVERTURE. 67 ractéristiques qui appartiennent aux corps plastiques. Quoiqu'il ne lait pas démontré directement, M. Forbes n’en a pas moins eu le grand mérite de poser la plasti- cité de la glace comme nécessaire, avant que Faraday, en découvrant le phénomène du regel, eût permis à Tyndall de prouver que cette plasticité est réelle, du moins partiellement. L'expérience de Faraday est classique dans le sujet qui nous occupe. Elle consiste, vous le savez, en ce que si l'on met en contact dans de l’eau, même au besoin un peu chaude, deux morceaux de glace, ils se soudent l'un à l’autre de manière à n’en former plus qu’un seul. Tyn- dall saisit bien vite l'application de l'expérience de Fa- raday à la théorie des glaciers. Il comprit que puisquer la glace peut se ressouder à elle-même, on pourra la briser, puis, la mettant dans un moule, comprimer la masse, et lui faire prendre la forme de la cavité qui la contient. Un moule en bois renferme une cavité sphé- rique ; on y met des fragments de glace, on presse, et on obtient une sphère de glace; cette sphère est placée dans un second moule, à cavité lenticulaire ; on la trans- forme par la pression en lentille; on peut ainsi donner à la glace n'importe quelle forme. Telle est la découverte de Tyndall ; on peut bien Pap- peler ainsi, surtout en vue de ses conséquences, car tous ces moules agrandis vont devenir les bords dela vallée dans laquelle s'écoule un glacier, et la pression de la presse hydraulique qui a servi aux expériences du laboratoire, va être remplacée par le poids des masses de neige et de glace accumulées sur les sommets et exerçant leur pres- sion sur la glace qui descend dans la vallée. En effet, supposons que, entre le moule sphérique et le moule ü8 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. lenticulaire, on ait une série de moules différant très-peu chacun de celui qui le précède et de celui qui le suit, et qu’on fasse passer une masse de glace successivement par tous ces moules, le phénomène deviendra continu ; et au lieu de briser la glace, on la fera passer, par de- grés insensibles, de la forme sphérique à la forme len- ticulaire ; la glace sera ainsi devenue aussi plastique que pourrait l’être de la cire molle. Mais la glace n’est plasti- que que sous la pression, elle ne l’est pas sous la ten- sion, et c’est là le point important que la théorie vague de la plasticité ne pouvait pas préciser. Tandis qu'un corps visqueux, tel que le bitume ou le miel, s’élire en filaments sous l’action d’une tension, la glace, au contraire, loin de s’allonger, se brise comme du verre sous cette action. Ces points bien établis par Tyndall, il lui devenait facile d'expliquer le mécanisme du mouvement des gla- ciers et de montrer, en s’aidant des travaux d’un géo- mètre anglais, M. Hopkins, comment la direction des crevasses d’un glacier est la conséquence nécessaire de son mouvement. Imaginons une ligne perpendiculaire au bord d’un glacier et qui en joint deux points, un point situé sur le bord même, et un autre à une certaine dis- tance de ce bord, mais pas très-grande ; suivons main- tenant ces deux points dans leur mouvement lorsque le glacier s’avance. Nous avons dit que la vitesse d’écoule- ment augmente à mesure qu’on va du bord vers le mi- lieu du glacier, de sorte que, au bout d’un certain temps, le point situé à une certaine distance du bord aura des- cendu plus bas que le point situé sur le bord même ; par conséquent, la ligne qui joint ces deux points sera devenue plus longue, et si c’est une corde extensible, cette corde se sera allangée. Mais en réalité, les deux DISCOURS D'OUVERTURE. 69 points sont joints l’un à l’autre par la glace qui est émi- nemment inextensible ; en conséquence, la corde hypo- thétique, au lieu de s’allonger, se brisera, et il se for- mera une crevasse. La direction de cette crevasse de- vra être perpendiculaire à celle de lastension, qui esl elle-même dirigée suivant la ligne qui joint les deux points ; elle sera par conséquent inclinée d’un angle de 45° environ vers le haut. Si des bords du glacier nous passons à ja partie cen- trale, nous trouvons que la vitesse d'écoulement y étant sensiblement constante, les masses glacées conservent leur position relative, et les crevasses deviennent plus rares, Mais lorsque la glace, après avoir cheminé sur un plan d’une certaine inclinaison, arrive sur un plan qui est plus incliné que le précédent, la pression reste bien la même sur le fond, tandis que la surface, cédant à l’action de la tension croissante, s’ouvre comme les plis d'un éventail. [l en résulte l’une de ces cascades de glace comme on en voit dans la plupart des glaciers ; et lorsque le phénomène est moins prononcé, l’arête qui sépare les deux plans donne naissance à une série de grandes crevasses transversales et médianes. Nous avons vu que la pression force les fragments de glace qu’elle met en contact, à se souder les uns aux autres ; elle transforme de même en glace compacte la neige qui n’est qu’un amas de particules glacées. L’expé- rience en a été faite par Tyndall, qui a donné à la neige, sous Paction de la pression, les divers degrés de com- pacité qu’on observe dans la masse d’un glacier, quand on descend du névé vers sa base. Mais peut-on expliquer de même la structure veinée dont nous avons parlé et qu'il ne faut point confondre avec la stratification? La 70 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. stratificotion, en effet, qu’on observe surtout près de l’origine du glacier, provient uniquement de la superpo- sition des couches annuelles de neige, et donne lieu à des bandes horizontales lorsque la masse glacée n’a pas subi de dislocations dans sa marche. Ce qui montre qu'elle est tout autre chose que la structure veinée, c’est qu’elle existe simultanément avec elle dans les mêmes masses, seulement dans des directions différen- tes. En analysant les cas où l’on trouve cette structure, on arrive à reconnaitre qu’elle ne se rencontre que lorsqu'il yaune pression beaucoup plus considérable dans un certain sens que dans les autres ; on constate de plus que le plan des lames de glace bleue est perpendiculaire à la direction de la pression la plus forte. C’est donc bien à la pression qu’il faut attribuer la structure veinée, et, en preuve de cette explication, TyndaN a montré qu’en sou- mettant un prisme de glace à des pressions très-consi- dérables, on voit se former dans l’intérieur de la masse des surfaces translucides perpendiculaires à la direction de la pression. Le même phénomène doit done avoir lieu dans les glaciers sous la pression énorme qui agit sur- tout en certains points de la masse pour la faire mou- voir, et lui donner cette plasticité apparente qui n’est qu’une suite de brisures et de regels. Des lames d’eau se forment dans cette opération, l'air des globules qui se trouvent dans cette partie de la masse est expulsé, puis, quand la pression diminue par le fait de écoulement d’une partie de l’eau, la portion qui reste forme par le regel les lames de glace bleue. Certainement cette expli- cation rend compte d’une manière satisfaisante de l’exis- tence des veines, de leur direction par rapport à l’axe de pression maximum, et de leur position dans la masse du DISCOURS D'OUVERTURE. 71 glacier. Mais peut-être y a--il encore quelque chose d'inexpliqué dans le fait même de la formation de ces lames de glace bleue, et surtout de leur discontinuité qui est le caractère essentiel de ce phénomène. Nous en avons dit assez pour faire comprendre que, malgré encore quelques légères difficultés de détail, la théorie physique des glaciers, telle qu’elle résulte des nombreux et importants travaux que nous venons de rappeler, peut être regardée comme complétement sa- üisfaisante. C’est un service signalé que les géologues ont rendu aux physiciens, que de ramener leur atten- tion sur un phénomène que ceux-ci se contentaient d’ad- mirer comme tout le monde, sans chercher à l’expliquer, et que de les obliger à l’analyser et à en faire la théorie. - Mais les géologues demandent plus aux physiciens : ils leur demandent d'expliquer comment il à pu se faire qu’à une certaine époque ces mêmes glaciers, si res- treints maintenant, aient eu une extension énorme et aient recouvert une grande partie de la surface de la terre. Quoique le physicien ait le droit de se retrancher dans une fin de non recevoir, son mandat étant d’expli- quer, s’il le peut, et c’est déjà beaucoup, ce qui est, et non pas ce qui à pu être, cependant il ne peut méconnai- tre que la question qu’on lui adresse est plus ou moins de son ressort, puisqu'elle est intimement liée à la théo- rie qu’il donne des glaciers actuels. Un glacier est un fleuve de glace, dit-il, mais il ajoute que ce fleuve s’alimente par les neiges qui tombent sur les sommités où il prend naissance, et qu’il se termine en eau par l’effet de la fusion qu’il éprouve le long de son cours en arrivant dans les vallées. Son étendue doit donc dépendre du rapport qui existe entre son alimenta- 79 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. tion et sa fusion; mais cette alimentation et cette fusion sont rarement égales; c’est ce qui fait que les glaciers tantôt avancent, tantôt reculent. Or la question est de savoir si, à une certaine époque, l'alimentation a pu sur- passer la fusion dans un rapport assez considérable pour produire la grande extension dont nous avons parlé. A l’époque actuelle, ce n’est point à un changement dans la température moyenne du globe que les oscillations des glaciers doivent être attribuées, mais uniquement à la plus ou moins grande quantité de précipitations aqueu- ses qui ont lieu dans l’année. Ces précipitations se fai- sant sous forme de neige sur les hautes montagnes, ont le double effet, d’une part d'alimenter les glaciers, et d'autre part d’en diminuer la fusion en refroidissant l'atmosphère jusqu’au fond des vallées où ils aboutis- sent. Il en résulte que plus elles sont abondantes plus les glaciers avancent, et que lorsqu'elles viennent à di- minuer les glaciers reculent. Ainsi, la génération à la- quelle j'appartiens a pu voir qu’il a suffi de quelques étés pluvieux alternant avec des hivers abondants en neige, pour déterminer en 1818 un accroissement des glaciers tellement prodigieux, que les habitants de cer- taines vallées en étaient venus à craindre l’envahissement par les glaces de leurs demeures et de leurs champs. La série d'années comparativement sèches que nous venons de parcourir a, par contre, fait reculer Îles glaciers autant et plus qu’ils n'avaient jamais avancé. Ne peut-on pas conclure de ces oscillations remarquables dont nous sommes témoins, la possibilité physique d’une extension ancienne des glaciers telle que les géologues ont été conduits à l’admettre, sans être obligé de recou- rir à un changement dans la température climatérique ? DISCOURS D'OUVERTURE. 73 Au lieu de trois ou quatre années humides consécutives, comme celles qui ont précédé 1818, qu’on en suppose quelques centaines, sans même avoir besoin d’aller jus- qu’à mille, et il sera facile de prouver par un simple cal- cul, l'existence de glaciers aussi étendus que ceux qu’exi- gent les besoins de la géologie. Reportons-nous maintenant à l’époque du dernier ca- taclysme qui a accidenté la surface de notre hémisphère boréal; l'atmosphère était alors chargée d’abondantes vapeurs aqueuses, et ces vapeurs, dès que de hautes montagnes ont paru, se sont naturellement précipitées en neige sur leurs sommets. De là la prodigieuse extension des glaciers qui a produit ce que les géologues appellent la période glaciaire. Mais cetie période a elle-même gra- duellement disparu par suite d’une diminution dans l’hu- midilé générale de Patmosphère; et les glaciers actuels ne sont plus que les restes modestes de ces grands gla- ciers dont l'existence est attestée par les traces qu’ils ont laissées, et par les oscillations mêmes de ceux qui ont survécu. Il ne reste donc plus qu’à expliquer pourquoi, à la suite des derniers soulèvements qui ont augmenté nota- blement la proportion de terre ferme sur la surface du globe, la quantité de vapeurs aqueuses répandues dans l'atmosphère a dû nécessairement éprouver une diminu- tion lente et graduelle, il est vrai, mais en même temps très-prononcée. Plusieurs causes ont concouru à pro- duire ce résultat, et sans entrer dans beaucoup de détails, pous pouvons indiquer dans le nombre les changements de configuration de la surface de la terre qui, en divers lienx, ont eu pour effet de remplacer l’eau par la terre ferme ; tels, par exemple, que le soulèvement d’une 74 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. partie de l'Afrique qui a converti en un désert aride d’où provient un vent chaud et see, nne mer d’où partait un vent chaud également, mais très-humide. Nous pou- vons également faire entrer en ligne de compte la nais- sance et le prodigieux développement de la végétation sur les terrains récemment soulevés, qui à nécessaire- ment absorbé, sans la rendre à l’atmosphère, une pro- portion d'eau énorme. Si l’on songe que le bois, même à l’état sec, renferme les éléments de l’eau en quantité telle qu’ils constituent environ la moitié de son poids, on peut se représenter l’absorption considérable d’eau que dut opérer la végétalion, lorsqu’au bout dun certain temps les forêts eurent commencé à recouvrir la surface du sol. On a été jusqu’à attribuer cette diminution de humidité à un abaissement de la température des mers tropicales, et même à un léger affaiblissement de la cha- leur solaire, circonstances de nature à diminuer lPévapo- ration des mers, et par conséquent la quantité de vapeurs répandues dans Patmosphère. Loin done de regarder la période glaciaire comme due à une température moyenne du globe, plus basse que la température actuelle, plu- sieurs physiciens seraient, on le voit, plutôt disposés à Pattribuer à une température moyenne plus élevée qui aureit déterminé la présence dans l’atmosphère d’une plus grande proportion de vapeur aqueuse: opinion qui serait beaucoup plus conforme à toutes les données de la science sur l’état ancien du globe. Je suis toutefois disposé à croire qu’il n’est point absolument nécessaire de recourir à des influences de ce genre, pour expliquer Pexistence d’une période glaciaire consécutive à Pappa- rition sur notre terre des plus hautes montagnes. Hu- midité considérable de atmosphère, apparition de hautes DISCOURS D'OUVERTURE. 79 montagnes recevant sous forme de neige les précipita- tions aqueuses provenant de cette humidité; telles sont, suivant moi, les conditions qui ont suffi pour déterminer la présence momentanée de ces grands glaciers qui ont sillonné jadis la surface de notre terre. Messieurs, Il ya cinquante ans que notre Société a été fondée; il y a cinquante ans que, par une coïncidence assez Cu- rieuse, avait lieu là conversation que j'ai rapportée de Perraudin avec de Charpentier, conversation dans la- quelle fut soulevée pour la première fois la question des glaciers en géologie. Pouvais-je done mieux inaugu- rer cette session dans laquelle nous célébrons le cin- quantième anniversaire de notre Société, qu’en vous en- tretenant d’une question qui est née en quelque sorte avec la Société et qui, avec elle et comme elle, a fait son chemin dans le monde. Puis, l’avouerai-je, je me suis laissé séduire par un sujet qui, me sortant quelques instants de lenceinte du laboratoire, me mettait en face de cette belle nature et de ces scènes majestueuses qui élèvent l’âme et la rafraïchissent par les souvenirs de jeunesse qu’elles réveillent, et au milieu desquelles l’on aime à se reporter par l'imagination quand l’âge est venu qui en interdit l’accès. Vous me pardonnerez, Messieurs, en faveur de cette dernière considération, les développements auxquels je me suis” laissé entraîner. Mais, maintenant j'ai fini, et il ne me reste plus qu’à dé- clarer ouverte la 49e session de la Société helvétique des sciences naturelles. BULLETIN SCIENTIFIQUE. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. DELESSE et LAUGEL. REVUE DE GÉOLOGIE POUR LES ANNÉES 1862 ET 4863. Tome III, 8°. Paris, 1865. Nous avons déjà annoncé! aux lecteurs des Archives le second volume de cette utile publication. MM. Delesse et Laugel ont conti- nué à se Lenir au niveau de la tâche ingrate et difficile qu’ils se sont imposée ; ils ont apporté tous les soins désirables pour que ce recueil soit aussi complet que possible, et pour que l’analyse des mémoires soit à la fois succincte, fidèle el méthodique. Aiusi-que ces deux géologues distingués le disent avec raison dans leur préface, ce volume est en progrès sur les deux précé- dents, et son intérêt est encore augmenté par l'analyse de diver- ses observations géologiques inédites, en particulier de celles de plusieurs ingénieurs sur les mines de combustible et surtout sur les gîles métallifères. M. Delesse y a également inséré quelques recherches nouvelles sur les roches. Un ouvrage de celte nature n’est pas susceptible d’analyse ; nous nous bornerons donc à indiquer les principales divisions qui continuent le plan adopté dans le 2€ volume. La première partie contient, sous le tilre de Préliminaires, une analyse des ouvrages généraux de géologie, des reliefs et des cartes géologiques, et elle contient de nombreux détails sur les Phénomènes actuels. La deuxième parlie s’occupe plus spécialement des Roches et de la 1 Bibliothèque universelle, Archives, nouvelle série, tome XVIII, p. 288, novembre 1863. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. DT Géogénie. La troisième réunit les documents relatifs aux Terrains stratifiés et à leurs faunes, comprenant ainsi la Paléontologie. La quatrième enfin est consacrée à l'analyse des descriptions géolo- giques locales, et elle est naturellement subdivisée dans un ordre géographique. Nous recommandons en toute confiance ce livre aux géologues el aux paléontologistes, car il leur économisera beaucoup de temps, s'ils veulent se tenir au courant des progrès de la science. Nous ne pouvons, en terminant, que renouveler nos vœux pour sa continuation, et témoigner, pour notre part, notre reconnais- sance à ses auteurs. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. Prof. Vicror HENSEN. UEBER DAS AUGE.... SUR L’ŒIL DE QUEL- QUES CÉPHALOPODES. (Zeitschr. f. wiss. Zoologie, XV, 1861, p. 155-242, avec 10 planches.) L’œil des Céphalopodes, bien qu’il ait fait l’objet de recherches multiphiées et scrupuleuses, est loin d’être suffisamment connu. Cela est si vrai qu'il n’est guère facile d'établir ses homologies avec l'œil des vertébrés. Les limites de l'œil proprement dit chez les Céphalopodes peuvent, en effet, comme le remarque M. Hen- sen, être comprises de deux manières bien différentes. Un gan- “glion nerveux d’un volume considérable est enveloppé par une partie des membranes de l’œil. Le considère-l-on comme faisant parlie de l'œil, on ne peut ramener celui-ci au type des vertébrés que par l'hypothèse suivante : Il faut supposer que dans l'œil du verlébré le nerf optique se renfle en un gros ganglion immédia-, tement derrière la choroïde.Par suite, la sclérotique, entraînant avec elle la cornée, se dilate et finit par se détacher entièrement de la choroïde pour s'appliquer contre la paroi de l'orbite et se sou- der à elle. Le bulbe, limité par la choroïde et l'iris, se trouve donc suspendu dans un espace qu'on pourrail comparer à la chambre 78 BULLETIN SCIENTIFIQUE. autérieure de l'œil, très-développée en arrière, tout autour du bulbe. Toutefois cette comparaison ne saurait être poussée à l’ex- trême sans se heurter à des contradictions insurmontables. C'est ainsi que les muscles moteurs du bulbe, au lieu d'être placés à l’extérieur de la sclérotique, sont fixés d'une part à l’intérieur de la sclérotique et d'autre part à la choroïde. La choroïde est en outre de structure fort complexe, dure et peu vasculaire, et mé- rile par conséquent peu son nom. Mais si nous comparons le bulbe seul des Céphalopodes à l'œil du vertébré, nous rencontrons des difficultés tout aussi graves. La cornée fait alors défaut, et pourtant il existe en avant du cris- tallin une membrane diaphane qui en remplit les fonclions et qui en présente, jusqu'à un certain point, la structure. En outre, la choroïde manque ; car si l’on voulait paralléliser avec elle les tu- niques argentées, à cause de leur nature vasculaire, on verrait se dresser un obstacle morphologique insurmontable, à savoir l’exis- tence d’une membrane cartilagineuse (sclérotique?) entre cette prétendue choroïde et la rétine. On le voit, loutes ces difficultés anatomiques, en dépit d’analo- gies incontestables, ont le droit de stimuler l’ardeur des natura- listes et le superbe travail de M. Hensen est digne d’altirer l’at- tention. Il n’a point réussi, il est vrai, à montrer que l’une de ces deux manières d'envisager l’œil des Céphalopodes soit beaucoup plus légitime que l'autre. Mais peut-être ne sont-elles légitimes ni l’une ni l’autre et ne réussira-t-on jamais à établir d’homologies complètes entre les yeux des mollusques et les yeux des vertébrés. Les uns et les autres, en tant qu’organes servant à la perception d'images, doivent être nécessairement des chambres obscures, et celte circonstance entraine forcément une cerlaine communauté d'organisation entre eux, sans qu’ils soient construits sur un plan identique. Mais étouffons pour le moment ce doute afin de rendre compte impartialement des recherches et des vues de M. Hensen. La capsule de l'œil, que nous avons comparée plus haul à une sclérotique dilatée et soudée à l'orbite, offre en réalité une struc- ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 79 ture plus complexe. À partir du bord orbital elle se divise en deux lamelles, dont l'interne s'attache à l'équateur du bulbe pour aller recouvrir toute la surface antérieure de celui-cr, tandis que l’externe seule forme la capsule proprement dite. La première peut donc être appelée lame viscérale, la seconde lame pariétale. La lame pariétale est formée simplement d’une membrane mus- culaire revêtue en dedans d’un épithélium pavimenteux ; en dehors elle touche au tissu connectif sous-cutané. La partie de cette lame opposée au crielallin devient transparente et remplit les fonctions de cornée. Sur le pourtour de cette place transparente, la peau s'élève à une ou plusieurs places en manière de replis palpébraux. On sait qu'il existe sous ces paupières, au moins chez beaucoup de Céphalopodes acétabulifères, une ouverture donnant à l’eau de mer accès dans la capsule. Depuis Cuvier, la plupart des auteurs ont complétement dénié aux Céphalopodes toute espèce de cornée. Pour eux lépithélium qui tapisse intérieur de la capsule est la conjonctive. M. Hensen combat cette opinion. Il trouve en effet à la place transparente une structure rappelant celle de la cornée des vertébrés. D'ailleurs, remarque-t-il, si la conjonctive péné- trait dans l’intérieur de la capsule, elle devrait revêtir non-seu- lement la face antérieure de l'iris, mais encore tout l’espace comparable à la chambre postérieure de l’œil des vertébrés, en particulier la face antérieure du cristallin. Or jamais conjonctive n'offrit de disposition semblable. À La lame viscérale de la capsule est formée de la tunique ar- gentée externe et d’une membrane musculaire, développée sur- tout en arrière. La première de ces membranes, examinée par tous les observateurs depuis Swammerdam, doit son éclat, selon M. Hensen, à une multitude de petites plaques homogènes, inco- lores et irrégulièrement courbées. Soit la minceur de ces plaques, soil leur mode de courbure et de superposition, président à la réflexion métallique de Ja lumière. Heinrich Müller considérait ces plaques comme des cellules modifiées. Mais cette opinion ne paraît pas suffisamment fondée. 80 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Les membranes du bulbe sont la tunique argentée interne, tout à fait semblable à l’externe, la membrane cartilagineuse et enfin la rétine. L’iris même a sa couche de cartilage comme le reste du bulbe, cependant ce cartilage est distinct. C’est un anneau résis- tant servant de point d'attache aux fibres musculaires de l'iris. I existe aussi à l'équateur du bulbe un anneau cartilagineux dis- -linct de la capsule cartilagineuse du fond de l'œil. La structure de ce cartilage équatorial est fort remarquable. Les grandes cel- lules non étoilées qui le composent sont cimentées les unes aux autres par une substance intercellulaire peu abondante, suscep- tible de se dissoudre dans une solution aqueuse de 32 °/, de po- tasse caustique. Un fort grossissement permet alors de recon- naître que la paroi de ces cellules est criblée d’une multitude de petits pores. C’est le premier exemple de cellules poreuses dans les cartilages, similitude peu désirée de quelques-uns peut-être entre la cellule animale et la cellule végétale. La capsule cartila- gineuse du fond de l’œil offre une structure différente. Elle pré- sente un tissu identique à celui du cartilage de l'orbite. Cette capsule est percée, comme l’on sait, d’un grand nombre d’ouver- tures pour le passage des branches nerveuses naissant du gan- glion oplique. Les rapports de l’enveloppe cartilagineuse et des muscles sont fort curieux chez les Céphalopodes, et ne permettent point les mouvements si connus de l'œil des vertébrés. La posilion du bulbe, relativement au ganglion, est telle que ce bulbe ne peut guère se mouvoir. En outre, le cristallin est solidement lié au cartilage équatorial à l’aide d’un corps ciliaire. Le principal muscle de l'œil s'attache à la partie antérieure de ce cartilage annulaire el fait dévier par sa contraction l’axe optique en avant. Or préci- sément à la place correspondante, la tunique cartilagineuse du bulbe s’amincit beaucoup, ou disparaît même complétement, de sorte que si la tension intraoculaire n’est pas très-forte, le cris- tallin seul avec le cartilage équatorial se déplace vers l’avant de Janimal, tandis que la tunique cartilagineuse se plisse et que la ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 81 masse du bulbe reste immobile. Le cristallin se déplacerait donc horizontalement devant la rétine. A Pappui de celle théorie si inattendue, M. Hensen relève l'existence d’une tache jaune de la réline, non pas cenirale, mais latérale, de telle sorte que les rayons ne peuvent tomber sur elle qu’à la condition d’un dépla- cement du cristallin vers l’avant de l’animal. Quelque ingénieuse que soil cetle théorie, elle ne pourra trouver de rrédit que si elle est confirmée par des observations sur le jeu des muscles de l'œil chez les Céphalopodes vivants. Espérons qu’elle provoquera ces observations. Chacun sait que le cristallin des Céphalopodes est composé de deux moiliés distinctes, placées l’une derrière l’autre comme deux lentilles combinées : dans le sillon qui les sépare sur tout le pourtour vient s’insérer le corps ciliaire. Celte disposition si sin- gulière a provoqué de nombreuses recherches. M. Hensen con- firme: en particulier les résultats obtenus par Huschke et par Heinrich Müller, tout en les étendant. Le corps ciliaire est formé de deux moitiés comme le cristallin lui-même. Chacune d’elles se compose d’une membrane de tissu conneclif formant le ligament proprement dit du cristallin et pénétrant par conséquent jusqu'au fond du sillon qui sépare-les deux moitiés du cristallin. La membrane est recouverte d’une couche de cellules, morphologiquement comparables à des cel- lules épithéliales, mais bien différentes d’un épithélium dans leur apparence. La plupart sont en effet piriformes, reposant sur la membrane par leur extrémité large. L'autre extrémité se pro- louge en un processus fibrillaire fort long, qui donne au pre- nier abord au corps ciliaire une apparence fibreuse. Toutes ces fibres tendent vers la surface qu’un petit nombre seulement finis- sent par atteindre. Là leur extrémité s’élargit en une palette aplatie, el toutes ces pelites palelles juxtaposées forment une espèce de pseudo-épithélium. La surface se trouve donc très- efficacement protégée par un épithélium, bien que n’en possé- dant à proprement parler aucun. Les autres fibres, c’est-à-dire ARCHIVES, T. XXIV. — Septembre 1865. 6 82 BULLETIN SCIENTIFIQUE. celles qui n’atteignent pas la surface du corps ciliaire, se prolon- gent jusqu’au cristallin. Celles de la partie antérieure du corps ciliaire passent au cristallin antérieur, celles de la partie posté- rieure au cristallin postérieur. Le cristallin dans son entier est formé uniquement par le prolongement de ces fibres qui se réu- nissent pour former de larges lames homogènes. C’est là une disposition et une structure bien différentes de ce qu’on observe chez les vertébrés. Aussi M. Hensen voudrait-il échanger chez les Céphalopodes le nom de corps ciliaire contre celui de corps épi- thélial. Passons enfin à la partie essentielle de l'œil, la rétine. On sait que dans cette membrane nerveuse les-éléments se succèdent dans un ordre inverse de celui que présentent tous les vertébrés. Le pigment et la couche de bâtonnets forment la surface interne de la réline, tandis que les fibres nerveuses en forment la couche ex- terne. Aussi l'œil des Céphalopodes est-il dépourvu de papille du nerf optique. La couche de bâlonnets étant fortement imprégnée de pigment, on l’a considérée autrefois comme une simple membrane pigmentaire. Il devenait par suite impossible de comprendre com- ment la lumière pouvait agir sur les éléments nerveux au travers de cet écran. Treviranus fut le premierà reconnaître que des bätonnets nerveux élaient dissimulés entre les granules du pigment. À pro- pement parler, leur observation est simplement rendue difficile par le pigment, mais ils ne sont pas noyés dans la matière colo- rante, puisque, d’après M. Hensen, le pigment serait contenu dans leur in'érieur !. Il est impossible, sans le secours de figures, d'analyser d’une manière suffisante la structure extraordinaire- + A l'intérieur du moins des bâtonnets, dans le sens donné jusqu'ici à ce mot. Toutefois ces organes, qui n'ont point la forme de cylin- dre, mais celle de bandelettes aplaties, ont eux-mêmes, d'après M. Hensen, une structure complexe. Ils seraient formés chacun par deux bandelettes comprenant entre elles une couche de pigment. Le pig- ment serait donc bien compris entre les derniers éléments nerveux, et la rétine des Céphalopodes rappellerait celle des yeux composés des crustacés. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 83 ment complexe de cette rétine étudiée avec tant de soin par M. Hensen. Nous relèverons seulement ici un détail auquel l’autéur accorde une grande importance théorique. M. Hensen pense avoir pu s’assurer que chaque bâtonnet est relié au moins à deux fibres nerveuses différentes. Ce serait là, selon lui, un premier pas dans la connaissance du mécanisme anatomique de la perception des couleurs, Il accepte, en effet, l'hypothèse de Young, patronée récemment par M. Helmholtz, d’après laquelle il existerait chez l'œil humain normal au moins trois sortes de terminaisons nerveuses pour la perception des couleurs, et dans l’œil des daltoniens, privés de la perception du rouge, au moins deux. Il n’y a rien d’invraisemblable à admettre au moins ce dernier cas pour les Céphalopodes. Or, sup- posé que les rayons verts produisent dans un bätonnet des mo- difications autres que les rayons violets, par exemple, il se pourra que l’une des fibres nerveuses unies à ce bâtonnet conduise ces modifications plus énergiquement que l’autre et inversement. Voilà donc une condition anatomique de différences dans la per- ceplion des couleurs loute trouvée. Il est clair. malheureuse- ment que cette ingénieuse hypothèse est condamnée à rester tou- jours à l’état d’hypothèse. Bien que notre analyse soit trop brève pour tenir compte de quelques différences observées par M. Hensen entre les divers Céphalopodes dibranches observés par lui, nous devons signaler la forme extraordinaire de l'organe de la vue chez les Céphalo- podes tétrabranches, c’est-à-dire les nautiles. MM. Owen, Valen- ciennes et van der Hoeven ont tous signalé ou observé l'absence de milieux réfringents dans les yeux de ces mollusques. M. Hen- sen, qui a pu comme ces savants étudier les yeux de nautiles conservés dans l'alcool, arrive à la même conclusion. L’œil, moins gros, il est vrai, que celui des dibranches, mais plus gros que celui des gastéropodes,est une chambre obscure, vraisembla- blement remplie d’eau de mer pendant la vie. Les enveloppes de l'œil sont plus simples que chez les dibranches, car il n’existe 84 BULLETIN SCIENTIFIQUE. qu’une capsule de tissu connectif recouverte d’épithélium à l’exté- rieur, sans trace de tunique, ni cartilagineuse, ni argentée. Le ganglion optique fait également défaut. A la surface externe du bulbe, on voit courir un sillon recouvert d’un épithélium vibra- tile depuis le bord pupillaire jusqu’à une certaine distance où il se termine à une petite ouverture. Ce petit sillon serait destiné, selon M. Hensen, à amener continuellement un courant d’eau sur la pupille et la maintenir nette.Le pédoncule de lœil renferme aussi un canal cilié. Tout cela est trop exceptionnel et trop ex- traordinaire pour qu’il ne soit pas nécessaire, avant de prononcer en dernière instance, d'attendre l’occasion d'étudier des individus nombreux et en bon état. Une observation remarquable faite par M. Hensen sur l’œil des nautiles, savoir le passage d’un épithé- lium normal à la couche de bâtonnets de la rétine demanderait à être confirmée sur d’autres animaux. M. Hensen termine son beau travail par une étude comparée des yeux des autres classes de mollusques, y compris les yeux distri-: bués en grand nombre sur le bord du manteau de certains lamel- libranches. Ieï surtout il est évident qu’on ne saurait établir d’ho- mologies Spéciales entre les différents yeux en question. La seule explication fournie jusqu'ici des homologies est la parenté généa- logique des espèces, en d’aulres termes, la dérivation des espèces les unes des autres, par voie de sélection naturelle, par exemple. Or il est bien difficile d'admettre que les yeux du Pecten et ceux du Céphalopode soient le résultat de la modification d'un même organe primordial. Il nous semble que les ressemblances s’expli- quent plus ici par l'identité des fonctions que par la communauté d’origine, et quant aux différences, elles sont toutes naturelles dans cette manière de voir. Mais c’est là un point dont M. Hensen n’a pas abordé la discussion. Quoi qu’il en soit, il est bien frappant que tous les mollusques, à l’exception des Pectens, présentent, relativement aux vertébrés, ce même renversement dans l’ordre des éléments de la rétine déjà signalé pour les Céphalopodes. Ce renversement se retrouve Z00LOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 89 du reste chez d’autres vertébrés. Les bâtonnets étant, selon toute vraisemblance , les organes percepteurs, la disposition ordi- naire chez les invertébrés est en quelque sorte, comme Île remarque M. Hensen, supérieure à la disposition qu'affecte la rétine des vertébrés. En effet, chez ces derniers les rayons lumi- neux doivent traverser les différentes couches de la rétine, insen- sibles à la lumière, pour atteindre les éléments percepteurs. De là la projection d'ombres et des phénomènes de fluorescence, de là aussi l'existence d’une tache aveugle. En revanche, les yeux des vertébrés offrent de meilleures conditions pour la nutrition des bâtonnets, grâce à l'application de ceux-ci contre le tissu vas- culaire de la choroïde. Les Pectens, qui offrent comme les verté- brés les bâtonnets en arrière, ne jouissent pas de cet avantage par suite de l'absence d’une choroïde vasculaire. Il est vrai que d’autre part leurs yeux sont dépourvus de tache aveugle !. Prof. CLAUS. UEBER DIE ORGANISATION, etc..... SUR L'ORGANI- SATION DES CYPRIDINES. (Zeitschrift f. wiss. Zool., 1. XV, 1865, p. 145.) Pendant un séjour à Messine, M. le prof. Claus dirigea son allention sur les pelits crustacés qui fourmillent dans les eaux de la mer. Il fut frappé, en particulier, par un petit Ostracode du genre Cypridine, chez lequel il reconnut, déjà à un faible gros- sissement du microscope, un œil accessoire impair en outre du ! Les yeux des Pectens reçoivent chacun deux nerfs optiques, mais dont aucun ne perce le fond de l'œil. L'un d’eux, comme M. Hensen s’en est assuré, se divise en une multitude de branches qui embras- sent le globe de l'œil comme des méridiens ét le percent en une foule de points à l'équateur. L'autre nerf contourne également l'œil jusqu'à l'équateur sans se diviser et perce l'enveloppe de l’œil en un point. C’est ainsi que l'existence d’une tache aveugle au fond de l'œil se trouve évitée. Une conformation aussi exceptionnelle nous paraît parler toujours davantage contre toute homologie réelle entre les yeux des acéphales et ceux des vertébrés. 86 BULLETIN SCIENTIFIQUE. gros œil composé pair, et un cœur animé de pulsations réguliè- res. Cette dernière découverte avait lieu de le surprendre, puis- que chez les deux autres familles d’Ostracodes, les Cypris et les Cythères, le cœur fait entièrement défaut. Un examen plus atten- if de ces crustacés enseigna, du reste, bientôt que les Cypridines diffèrent bien plus des autres Ostracodes que les Cypris et les Cy- thères entre elles. Le fait qu’un organe aussi important que le cœur puisse, chez des animaux aussi proches parents les uns des autres, tantôt exister, tantôt faire défaut, est surprenant, sans doute, mais point inouï. [l est, en effet, démontré aujourd’hui que les Copépodes, si bien étudiés par de nombreux observateurs depuis quelques années, sont dans ce cas. M. Claus lui-même a en effet démontré que si les familles des Cyclopides, des Harpactides et des Cory- caeides sont toujours dépourvues de cœur, les familles voisines des Pontellides et des Calanides en sont toujours’ munies. D’ail- leurs, M. Claus n’est point seul à avoir vu le cœur des Cypridines. M. Fritz Müller en a également fait mention dans un ouvrage ré- cent (Für Darwin, Leipzig, 1864). Les seuls organes visuels jusqu'ici connus chez les Cypridines étaient les yeux pairs, chez lesquels M. Lilljeborg a constaté une complication d'organisation très-semblable à celle des yeux des Cladocères, bien que ceux-ci soient fondus en une seule masse, de manière à former comme un œil impair. Cependant, les traces d’une division primordiale en deux moitiés, chez les Sida, les Ly- cœus, les Esthéries, permettent d'établir sans hésitation l’homo- logie de cet œil, en apparence unique, des Cladocères, avec l'œil pair des Cypridines. Une homologie de plus se présente out natu- rellement lorsque nous trouvons chez les Cypridines, en outre des gros yeux composés, un pelit œil simple, médian, tout à fait semblable à celui qui existe, en outre de l'œil composé, chez les Daphnies, parmi les Cladocères. Les Cypridines présentent d’autres particularités dignes d’être relevées. D’une manière générale des Ostracodes sont caracté- BOTANIQUE. 87 risés par le petit nombre des appendices, puisqu'il n'existe que deux ou, au plus, trois paires d’appendices locomoteurs en arrière des gigantesques maxilles. Chez les Cypridines, cette réduction atteint son maximum. En effet, la dernière paire de pieds dispa- raît complétement et les autres sont transformées en organes de mastication. En revanche, les mandibules sont transformées en appendices locomoteurs. Les antennes servant aussi à la locomo- tion, on voit que pendant toute leur vie les Cypridines emploient les trois paires antérieures d'appendices comme organes locomo- teurs. Or, c’est ce qui à lieu chez tous les enlomostracés pen- dant la phase de Nauplius. C’est donc un nouvel argument à ajouter à ceux présentés par M. Fritz Müller en faveur de la dé- rivation de tous les crustacés de la forme de Nauplius. BOTANIQUE. R. CASPARY. REMARQUES SUR L'ÉTUI PROTECTEUR ET LA FOR- MATION DE LA TIGE DE LA RACINE (Jahrb. für wissensch. Bot. 4, 1864). Dans des écrits précédents, M. Caspary (Priengsh. lahrb. 1858, I, 442) a fait connaître une couche de cellules très-serrées, placées sur un seul rang d'épaisseur et qui-existe dans les tiges, les ra- cines et les feuilles dont elle enveloppe et protége le système vas- culaire. I lui a donné le nom d’étui protecteur, bien que dans certains cas, chez les Berberis en particulier, cette couche se rompe pendant l'accroissement des rameaux et ne serve guère par conséquent à protéger les organes qu’elle enveloppe. En décri- vant cet étui protecteur, M. Caspary avait signalé sur les parois latérales de ses cellules des taches ou rayures plus sombres qu'il pensait être formées par de très-petits pores. Aujourd’hui il maintient l’existence de ces rayures ou taches, mais il s’est con- vaincu qu’elles sont dues à des plissements des parois des cellules et non à des pores. Il à observé ces plissements dans l’étui pro- 88 BULLETIN SCIENTIFIQUE. tecteur des Ficaria ranunculoïdes Roth, Ælodea canadensis Mich, Brasena peltata, Peret et Charlwoodia rubra Planch, et il.en donne plusieurs figures. Dans les cas où les cellules de l’étui protecteur s’épaississent, les plissements disparaissent peu à peu et M. Caspary attribue ce changement à l'allongement des parois des cellules, allongement dont il s’est convaincu par des mesures directes. Comme plusieurs auteurs (en particulier M. Karsten) ont consi- aéré cet étui protecteur comme un reste liquéfié de la couche de cambium qui a produit les autres parties de la tige, M. Caspary combat cette opinion. Il se prononce aussi ouvertement contre l'opinion qui fait dériver toutes les parties de la tige d’une seule et même couche de cambium existant dans le bourgeon ter- minal. Suivant lui, le bourgeon terminal tout entier est formé de cambium et renferme déjà en place les cellules-mères de toules les espèces de lissus qui formeront plus tard les diverses parties de la tige. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof, E. PLANTAMOUR PENDANT LE mois D'AOUT 1865. Le 2, quelques coups de tonnerre de 1 h. à 1 h. 10 m, , faible halo solaire entre 1 h.et 2h. 10, halo solaire de 7 h. à 8 h. du matin; on voit en même temps les deux parhélies sur le halo et un arc d'environ 30° du cercle circumzénithal ; plus tard, dans l'après-midi, on voit encore à plusieurs reprises, mais faiblement, un halo solaire. 13, quelques coups de tonnerre entre 2 h. et 2 h, 20 m. Depuis 7 h. 15 m. du soir, pendant toute la soirée, éclairs et tonnerres. 15. rosée le matin, 20 et 21, rosée le matin. 23, éclairs et lonnerres de 1 h.3C m. à 3h : l'orage suit la directiou du NO. au SE, et atteint sa plus grande intensité de 2 h. 25 m. à 2 h. 45 m., il est tombé en ce moment 9,2 dans un intervalle de 20 minutes. 24. faible halo solaire à plusieurs reprises dans la journée. 25, rosée le matin ; de 8 h,à 8h.15 m.on voit le halo ordinaire et les deux par- hélies. Depuis 4 h. de l'après-midi jusqu’au 26, à 9 h. du matin, a eu lieu une succession d'orages, dont 4 ont éclaté avant minuit et 4 après minuit, et qui tous venaient du SO. ou de l'Ouest pour se diriger vers le NE. ou l'Est. La plus grande intensité des décharges électriques pour ces différents orages a eu lieu successivement : le 25 à 4 h. 30 m, de l'après-midi; à6h.;à 8h. 15m.:à10 h.6 m.; le 26,à 3h, du matin: à 7h. 15 m.; à 7 h. 50 m.; à 8h. 45m. 27, brouillard le matin de bonne heure jusqu'à 9 h. 28, id. jusqu'à 11 h. 29, rosée le matin : vers 8 h. du soir quelques coups de tonnerre ; éclairs toute la soirée. [° 2] ARCHIVES, t XXIV. — Septembre 1865. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le 5, à 10 h. matin ... 730,91 5 Le 9, à .6 h. soir .... 723,56 15 AM hES0Ir- 2.272892 16, à 8 h. matin. . 725,29 17 A0 h s0ir re. 273006 93; .à:.1,h..°/,soir.:207418,e8 21, à 8h. matin... 734,25 29, at 6-h--matin..- 72624 0'‘EL Aer L'8TIIL9‘OIE ‘HNN “. [logs locc 189 — 1819 eg‘ 18e'e | 8814 | 0‘PIH TI LI‘ 1— | 98 14 11c8"& — | 8€°06L G‘0L|16‘0 & 61!|88"0|[& °N 1‘o [logé |o6g | as + 1ces [88 0+|at'tt né L'TL+ | 89*0— | 95 SH || FS'TI + 08'8cL 0‘89 190 + |0‘61|EL‘0 lc "S o‘otlog6 Lors |r —1|ovz ||89*1+ |oc'tt loge | 9‘rr+- | c'e | oc'61+ ce 0 —|re LeL L'L9 let + |9'61|1& 0 °N - |looo1 1069 locr+ | ss [r6‘r—+ | ra erlle‘ga— | o‘pi | 86e | eL'6t+|| co + | L9"68L DROLE ESS RIELE "DIT °N ++ llooot org |ozt+|c06 | LO‘r+ | 0r'rt| 8°€c u'o1+ | get | 8981 69e + | 88 €EL (0-99 9‘0 + | 0'61 || 160 jerqueraea ot loué loge lote+ | 6r6 |l8c'e+ | pe‘pr|ete+ | 0‘o1+ | c6° 04 | 88214 || ec + | 02'26L c'c) || p‘0 É 6‘8t ||08‘0|loçqerien 6‘r llosé loco | zri+ | LLe ce tet |rL'er! 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LARGES EEE np | op & | A0) rxop |-rurp | MIP248 | Ssop || er 2046 sap “uxep | ‘uv | ef ooae sap upooae |sop'ou| À Sep El! fou Œ | ne ueog | ‘Son || 11804 *Loy RL euusKon ag | anomey | £ E œ EE D Jua À nt CR OU Ge. NE TT RTS ul CID. - US Sn 5 & ||'ououu np ‘duoy, 8BTU NO MAI] SPMTEU Wouoneanqes op ‘Jouy || des vjop uorsuoy, : ‘7 a4neoduor, *21}Q 018 = PRE "S981 LAOV — ‘HAHNHI MOYENNES DU MOIS D’AOUT 13865. 6h.m. S8h.m. A10h.m. Midi. 2h.s. äh.s. 6b.s. 10h.s. Baromètre. mm nm mm 1re détade, 726,69 727,03 727,02 mm mm mm mm mm mm 126,84 726,86 726,53 726,36 726,78 727,08 20)» ”" 727,16 727,28. 721,31. 721,01. 726,76 126,55 726,44 .726,96 727,28 GR ee 121,22 721,60: 727,02 ‘721,29 “U26,89 726.95 "727,10 721,62 27,91 Mois 727,03 727,31 727,33 721,06 726,84 726,68 726,65 727,14 727,42 Température. 0 o o Le] o 0 0 0 o 1re décade 412,78 15,79 +18,16 19,02 19,45 +19,73 18,97 +16,28 +14,53 2e » 14,86 H17,10 19,36 20,71 +21,49 21,70 +20,36 +18,14 +16,60 3e » 15,96 17,66 19,54 +21,40 22,47 +21,33 +19,64 417,88 16,78 Mois <+-14,58 <+16,88 <+-19,04 +20,41 +21,18 <+-20,93 19,65 17,45 15,99 Tension de la vapeur. mm mm mm rm mm mm mm mm mm 1re décade, 9,12 9,52 9:35 8,14 8,84 8,64 8,80 9,36 9,53 2 » 11-33 SG RIT SLI Gt AI AT el 56% EI 40 NET SRE 90 3e » 12002 55 T2 STI 7200019759 2 T2 OS ND RS MIS TA STAR Mois 10:89: © 11,27 11,49* 11,06 :°10,99°" 10,80° : 11,07 SAIS CALE Fraction de saturation en millièmes, 1re décade, 829 597 528 531 505 539 667 768 2e » 892 725 634 611 611 641 748 848 3, _» 898 756 671 615 640 751 852 885 Mois 874 695 613 586 587 647 759 835 Therm. min. Therm. max. Vars parénne Turn pr Limnimètre. o o 0 mm p. Lre décade, —<+-11,54 +-21,69 0,56 +16,00 12,4 68,50 207 2 +13,88 +-23,31 0,69 +-17,24 82,7 65,67 3e.» +14,89 +-23,35 0,70 +18,47 33,7 67,25 Mois +13,48 +-22,80 0,65 +17,28 128,8 67,14 Dans ce mois, l’air a été calme 4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du 50. a été celui de 0,72 à 1,00. La direction ue la résultante de tous les vents observés est S. 80°,8 O. et son intensité est égale à 19 sur 100. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE Mois D'AOUT 1865. Le 1°, la neige a entièrement disparu à la Grand-Combe. 3, le matin, lesenvirons de l’hospice étaient couverts de neige fraiche. 13, un coup de tonnerre à 7 h. du soir au SE. 25, éclairs et 2 coups de tonnerres. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le 1, à 2h. soir.... 566,79 Le 4, à 6 h. matin.. 568,90 5, a10 h. soir... 568,26 9, à 8h. matin.. 565,88 12, à 10 h. soir..... 570,44 PA emidr-- 565,73 18, à 10 h. matin... 568,5] 23, à 6 h. matin... 564 3Q JTPRAOLBIN SOU. + DT 20 31, à 6 h. matin... 567,56 SAINT-BERNARD. — AOÛT 1865. a EEE aZaZaZaZpZ ME = RE moy. du = Hauteur | Ecart avec — ’ Moyenne Ecart avec Te ; Hauteur Eau Nombre |lJomi y: 5 moy. des | la hauteur | Minimum. | Maximum. des température | Minimum.! [Maximum dela [tombée dans dec ominant.| Ciel. = ||24heures.[ normale. | 24 heures. normale. neige. les 24 h. millim. milli, millim. millim. || 0 0 0 0 mm mm 1 || 566,04 | — 2,83 |:564,93 | 566,79 | Go 7 OR ON 2 ES RC A M 13,4 6 NE 0,88 2 || 565,80 | — 3,06 | 565,11 | 566,64 | + 5,56 | — 0,64 | + 3,5 | 10,0 || ... 4,2 3 NE. 1 | 0,87 3 || 564,44 | — 4,42 |:563,95 | 565,31 || + 8,47 | — 2,72 | + 1,1 | + 5,8 | ....…. 4,3 5 SO. 1 |’ 0,80 4 || 564,92 | — 3,98 12563,90 | 566,50 1 — 1,14 | — 7,32 | — 2,2 | + 9,2 10 3,6 8 NE. 1 |1,00 5 || 567,42 | — 1,42 |,566,28 | 568,26 || — 0,641 — 6,80 | — 3,5 | +-2,4 | ....,..| ...... | ....…. I NE. 2 |0%6| 686787 | 1,46 1967,22,.1,687,72 | Æ 3;184) 20 LES | Êr 62 EE... NS NE. «0 | 0,42 10966,92 | 1,89 |26p6,2481- 567,62 | 1,014 IE | 04 ot La SUR 2. IS 2 AiNr 2 Lo 80 8 || 566,30 | — 2,49 |.565,94 | 566,52 || + 9,51 | — 358 | + 1,8 | Æ 4,5 LEE RTS | NE. 1 | 0,99 9 || 566,25 | — 2,52 | 565,88 | 567,02 || + 7,09 | + 1,03 | + 2,9 | 11,3 ME Er SE ss. || SO. ‘1 | 0,07 10 || 567,79 | — 0,96 | 566,92 | 568,82 || + 5,52 | — 0,51 | + 5,0 | + 6,6 || ... . see [este N'SO. 1 | 0,98 A || 568,20 | —= 0,53 | 567,43 | 569,03 | + 5.76 | — 9,24 de 6,0 | 6,7 |o..«. hi... [ne uso. x |No,99 12 | 569,77 | + 1,06 |.568,88 | 570,44 || 9,23 | + 3.27 Ga PATATE SO. 1 | 0,78 * 13 || 569.37 | +0,69 | 568,72 | 569,92 | E 8.90 | + 2,98 se que | LB | er Se SO nn 0 80 14 || 566,58 | — 2,07 | 565,73 | 567,64 || Æ 9,93 | — 2,95 AN EE NO UM LE pe 175 12 NE. 92 | 0,98 15 || 567,58 | — 1,04 | 567,15 | 567,92 || Æ 5,43 | — 0,41 | + 0,8 | + 8,6 | ....…. Dante “re NE le 10020 16 || 567,10 | — 1,49 | 566,67 | 567,61 | + 5,79 |: . 0,00 | + 4,3 | + 9,2 || ...... 8,5 1 variable | 0,92 17 || 567,89 | — 0,67 | 567,16 | 568,47 || + 2,57 | — 3,07 | + 0,2 | Æ 5,9 | ...... | .. ut CINE 2 1 /00:08 18 || 368,17 | — 0,35 12467,90%) 568,51 | + 5,184] Æ 0,51 | + 4,2 ler 7,2) ..: 0) Sel NE à l0.88 19 || 566,32 | — 2,16 | 565,48 | 567,06 || + 2,92 | — 2,72 | Æ 0,7 | + 5,0 | ..…. 12,5 10 | NE 10180190 20 || 567,07 | — 1,36 | 566,66 | 567,53 || + 6,87 | Æ 1,29 | Æ 3,5 | 10,1 |. nm les NE nu 160 19 21 || 566,95 | — 1,44 | 566,63 | 567,22 | H 8,90 | + 2,68 | Æ 5,9 | Hio,9 | ..... | ..... |... | NE. 00 22 || 565,36 | — 2,99 | 564,91 | 566,02 || Æ 7,82 | + 2,36 | + 6,0 pos NS 0,3 2 || variable | 0,98 23 | 565.26 | — 3,04.| 564,30 | 566,32 || Æ 8,72 | + 3,32 | + 6,7 191". 8. 4,6 8 | SO. 1 | 0,89 24 || 567,14 | — 1,11 |"565,82 | 567,95 || HE 9,33 | Æ 4,00 ï 5,9 | 419.4 | RE CEE | SO. 1 | 0,42 25 || 569,47 | + 1,27 | 567,90 | 570,74 || + 8,07 | + 2,80 MO CRUL SA EE 6,7 5 | SO. 92: | 6.89 26 || 574,41 | + 6,26 | 571,87 | 575,81 || + 9,86 $ 4,66 | + 8,3 | +125 | 26. 4,5 3 20 II 06 27 | 576,84 | + 8,74 | 576,17 | 573,28 || L15 03 9,90 | 10,2 | 17,94 .5..L| .... Ps ANUNE SI) 0/0 28 || 575,30 | + 7,25 | 574,39 | 576,19 || +17,52 | 12,47 | 15,5 | 20,4 | ...... | ...... |... .! | so. 1 0,04 29 || 569,93 | + 1,94 | 568,15 | 571,98 || 11,59 | + 6,62 | + 8,6 | H13,9 | ...... | ...... | ..!" so 2 TM 30 || 567,75 | — 0,18 | 567,61 | 567,93 || H 3,20 | — 1,64 | Æ 3,0 T digne 4,3 5 NB: 1 E,007 31 | 568,19 | + 0,32 1 567,56 | 568,93 || + 3,08 | — 1,73 | + 2,0 Do EE TIONE dal | Bi a is 1 Les chiffres renfermés dans ces culonnes donnent la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 h. du matin à 40 h. du soir, les thermomètrographes étant hors de service. MOYENNES DU MOIS D'AOÛT 1865. 6h. m. 8h.m. 10h. m. Midi. 2 h.s. 4h.s. 6h.s 8 h.s. 10 b. Baromètre, mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade, 565,77 565,98 566,22 566,29 566,40 566,37 566,48 566,78 566,92 APe 27 567,75 567,65 567,80 567,82 567,73 567,76 567,88 568,06 568,08 3e » 569,29 569,63 569,93 569,81 569,79 569,67 569,61 569,91 569,83 . Mois 567,66 567,81 568,05 568,03 568,03 567,99 568,04 568,30 568,34 Température o 1re décade, + 1,86 + 3,75 + 5,10 + 5,49 + 5,28 + 4°80 + 4117 + 3,04 + 2°9 2e » 4,16 + 5,44 + 6,68 + 6,81 + 7,46 Æ 6,94 + 6,50 + 5,54 Æ 513 3e » + 8,25 + 9,14 +-10,05 +-10,70 +11,55 +11,34 + 9,93 + 9,01 + 8,46 Mois + 4,87 + 6,21 + 7,37 + 7,77 + 8,21 + 7,81 + 6,96 + 5,96 < 5,56 Min. observé.{ Max. observé. Clarté moy. du ciel. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. o 0 mm mm 1re détade, + 1,30 + 6,35 0,76 25,5 10 2e >» + 3,32 + 8,27 0,78 33,5 _ 3e, p» + 7,19 —+12,01 0,65 20,4 = —————————_—_———————————_————_———____——___ Mois + 4,04 + 8,98 0,73 79,4 10 Dans ce mois, l'air a été calme 18 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,50 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 450E., etson intensité est égale à 20 sur 100. * Voir la note du tableau. we RAT PRET FANS : 890 PORT OATUE FU AUD LE. rs Van & ee db. te NA K GS 7 Ho, 2007 s7 11007 er: \ NUE ES Lo CT CAR Lt ci US ee enr £ LHAULE 1&, (TOP Ja, 04e TA LOG ge: CEA, 098 5, Qi “8,008 ML: me er as se me ne - e È de Te ea Ve Lt, RAP MF 0e ea rne BIKE ak ACTE tue En » Abu “ You . ’ L . * 4 k / ri « \ Le a. FANS Û \ \ . r + 4 ’ TL ed EE t'es etiamqueT Fée sh : # : Re md, ANR LES japope vo, FAR, +: (MCE TP ETS AA je F4 ere « RS 5 AE re + EU D: Fée AU Fa 1% PORTE à de Ph e Lu ke 2, we “Abe 000 -+ es ftet-d0, fre AD MCE FT Fu Se. re bete reader pont LALE : | s : L td t “ TT NS 5 Lu + nee BR Hi, re 2 AE Ts AU PE » MES ÿ Ù RENE NE CT EG, LRU rt PER è « r 2 detre p rm Éd. dm él tmmd dés cu ‘4 a'barbe - rer Ne 1” + PR } É ‘ pa noir COQUE siutq DAMES 4 “tof à Pre AU +94 ne. à ILES Page gb »« DR A so (Le Ent ME ETS AU { CAT , É the « els ‘5 Ver de. En f k $ mr re Te mie à r te ef à ve EST Te 2 Ne F È bn Lu Tin ÿ4 on Pa bles 2. ee Iget M4 RAA + AAA POP 7 Mes a RS Er À EN 4 à F4 À 4 yes LA OR dde Tontie Biel ‘ L ’ 5% PS RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE ANNÉE DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES récemment instituées en Suisse, SOUS LE RAPPORT DES TEMPÉRATURES ET DES QUANTITÉS DE PLUIE OU DE NEIGE; communiqués à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, leÿ7 septembre 1865, PAR M. LE PROFESSEUR GAUTIER. Le douzième cahier mensuel du recueil in-4° d'obser- valions méléorologiques suisses, publié à Zurich sous la direction de M. le professeur Rodolphe Wolf, a paru dernièrement. Il comprend les observations faites dans chaque station en novembre 1864, ainsi qu’un tableau des moyennes thermométriques mensuelles et annuelles de ces stations, de décembre 1863 à novembre 1864. Cela m'a permis de compléter un petit travail, déjà commencé pour cette année-là d’après les cahiers pré- cédents, et de présenter, le 23 août dernier, à la section de physique de la Société helvétique des sciences natu- relles réunie à Genève, le Tableau ci-joint, sur lequel je me propose de donner ici quelques explications, en y ajoutant les remarques auxquelles il m’a paru pouvoir donner lieu, d’après un premier coup d’œil. ARCHIVES, T. XXIV. — Octobre 1865. 7 98 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Températures. Ce tableau comprend d’abord les températures moyen- nes, en degrés centigrades, de l’année 1864 et de ses quatre saisons, en 75 stations réparties sur les 22 cantons de la Suisse, d’après trois observations diurnes faites en chacune de ces stations, à 7 beures du matin, à À heure de l'après-midi et à 9 heures du soir. Ces stations sont rangées dans l’ordre de leurs hauteurs au-dessus du ni- veau de la mer, à partir des plus basses , 27 sont éle- vées de plus de mille mêtres et 5 de plus de deux mille ; 49 sont situées dans le canton des Grisons, si étendu et montagneux, où, depuis 1857, avait commencé un ré- seau très-développé d’observations de ce genre, par les soins de M. Brugger de Churwalden J’ai eu déjà l’occasion, dans une Notice qui a paru dans le n° d'avril 1865 de ces Archives, d'entrer dans quelques détails au sujet du nouveau système d’observations suis- ses, soit d’après un excellent rapport publié en alle- mand sur ce sujet par M. le professeur Albert Mousson, soit d’après un intéressant mémoire de M. fe professeur Plantamour sur les résultats, sous le rapport des tem- pératures, des trois mois de l'hiver de 1863 à 1864. Il se fait dans les stations de Genève, du Grand-Saint- Bernard et du Simplon, neuf observations bihoraires par jour, d’après lesquelles on calcule une formule d'inter- polation, qui permet d’en conclure chaque mois, avec un degré suffisant d’approximation, la température moyenne l Il y a eu aussi, de 1858 à 1861, des observations thermo- métriques faites en 20 stations du canton d’Argovie. Ces détails sont tirés de la préface que M. Wolf a mise en têle du 1‘ vo- lume des Observations suisses actuelles. SUISSES. 99 de chaque heure du jour. M. Plantamour avait constaté que, pour les mois d'hiver, les températures moyennes diurnes résultant des 9 observations étaient inférieures d'environ deux dixièmes de degré seulement aux moyen- nes des trois observations faites à 7 heures du matin, à À heure et à 9 heures du soir. La comparaison que j'ai faite de ces moyennes dans les neuf autres mois de l’année, en ces trois stations, m’a fait voir que les différences s’élevaient à 3 ou 4 dixièmes de degré dans quelques mois du printemps et de l’été, mais qu’elles étaient tou- jours dans le même sens, c’est-à-dire que les moyennes des 3 heures d’observation donnaient des températures plus élevées de 2 à 4 dixièmes de degré que celles des 9 observations diurnes. Ces différences ont été, pour la moyenne annuelle de 1864: de 0°, 25 pour Genève, de 0°,23 pour le Saint-Bernard et de 0°,26 pour le Simplon. Il est probable, vu leur presque identité en des sta- tions de hauteurs si différentes, qu’elles seraient à peu près les mêmes pour les autres stations situées à des hauteurs intermédiaires. Pour avoir des résultats bien comparables entre eux, j’ai adopté pour toutes les sta- tions comprises dans le tableau, les moyennes des ob- servalions réellement faites, ou interpolées, aux trois heures convenues pour le réseau suisse. Chacun sera li- bre de les abaisser toutes d'environ un quart de degré pour avoir les moyennes les plus probables. On ne s’é- ionnera pas, d’après cela, de voir les températures moyennes annuelles de Genève et du Saint-Bernard con- signées dans le résumé météorologique pour 1864, in- séré par M. Plantamour dans le numéro d’août des Ar- chives, aussi bien que celles rapportées dans le tableau général du cahier de novembre 1864 des observations suisses, être un peu inférieures à celles de mon tableau 100 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES En confrontant ces deux tableaux, on trouvera aussi de légères différences pour un très-pelit nombre d’au- tres stations, telles que Berne, Morges, Uetliberg et Zu- rich ; et je soumettrai, dans leurs détails, ces légères dif- férences à l'appréciation de M. Wolf. C’ést la première fois qu’on peut comparer ainsi les températures d’un aussi grand nombre de localités de notre Suisse, situées à des hauteurs três-diverses, qui sont comprises entre 229 et 2478 mètres au-dessus du niveau de la mer. On y voit les températures moyennes annuelles décroitre successivement à mesure qu’on s’é- lève, depuis celle de Bellinzone de 12°,14 jusqu’à celle du Saint-Bernard de — 1°,44. Comme il n’y a encore qu’une année d'observations, on ne peut, cependant, en déduire qu’un premier aperçu approximatif des tempéra- tures moyennes des saisons et de l’année en chaque sta- tion. J’y ai joint les températures extrêmes observées dans l’année en ces mêmes stations, avec leurs dates, et les amplitudes thermométriques résultant des différences entre ces maxima et minima de température. Mais, comme dans beaucoup de ces stations on ne possède pas encore de thermomèêtres à index accusant ces maxima et minima, les extrêmes observés aux trois heures ordi- naires peuvent avoir été notablement dépassés à d’autres heures en certains jours. La comparaison des températures des stations situées à peu près à la même hauteur indique d’abord une dif- férence d'environ trois degrés entre celles situées au nord et au sud de la grande chaîne des Alpes, ainsi que l’a- vait déjà signalé M. Plantamour pour Lhiver. Il est à re- grelter, sous ce rapport, que les observations commen- cées à Locarno et à Brusio aient été interrompues, et que SUISSES. 401 leurs moyennes n’aient pas pu, d’après cela, entrer dans le tableau ci-joint. J'en dirai autant de celles de Por- rentruy et d'Eriswyl. J’ai inséré, cependant, quelques ré- sultats de celles de Fribourg, de Brusio, de Wildhaus et du Weissenstein, quoiqu’elles aient été fort incomplètes. Il y a aussi bon nombre de stations, telles que le Marchai- ruz, Sion, Olten, Muri, Kœnigsfeld, Affoltern, Brienz, JInterlacken, Frauenfeld, où les observations n’ont com- mencé que dans le courant de l’année, et pour lesquel- les il faudra attendre les résultats de 1865. En continuant la comparaison des températures de celles des stations peu éloignées entre elles et situées à peu près à la même hauteur, on trouve aussi des diffé- rences assez prononcées, déjà étudiées pour l'hiver par M. Plantamour, et dont je me bornerai, pour le moment, à indiquer quelques-unes. Ainsi, la température moyenne annuelle de Montreux de 9°,95 cent. en 1864, d’après le tableau, est plus éle- vée d'environ un degré que celle de Bâle, de Morges et de Genève, et d'environ deux degrés que celle d’Arau, de Schaffhouse et de Zurzach. Bex est aussi plus chaud d’un à deux degrés que les stations voisines à hauteurs presque égales ; et il en est de même, du plus au moins, de Genève, de Morges, de Neuchâtel, deMartigny, d’Altorf, de Coire, de Gliss, de Beatenberg, de Churwalden, de Platta et de Græchen. L’abri des vents du nord et le voisi- nage des lacs tendent à élever les températures. Il y a, en revanche, des stations qui ont été particu- lièremant froides en 1864, telles que Kreuzlingen, Stanz, Einsiedeln, le Sentier, Closters, Reckigen, Andermatt et surtout Bevers. L'époque des extrêmes de froid a été, le plus souvent, 102 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES du 3 au 19 janvier, et du 9 au 12 février pour quelques stations. Celle des extrêmes de chaleur a eu lieu gé- néralement vers le commencement d'août, en s'étendant du 19 juillet au 22 août, et remontant au 7 juin pour une seule station : Altstæiten, canton de Saint-Gall. Le plus grand degré de froid qui ait été noté en 1864 dans les stations suisses, est celui de —929° centigrades observé le 3 janvier au Mont-Julier dans les Grisons. Le thermomètre n’est descendu, à la même époque, qu’à — 96° au Saint-Gothard, à — 24° au Saint-Bernardin, et à — 93,8 au Grand-St-Bernard, quoiquescette dernière station soit un peu plus élevée que les trois autres. Le maximum de chaleur relaté dans le tableau, est celui de 33° observé à Genève le 1°" aoûl. L’extrême noté à Bellinzone et à Lugano a été de 32° seulement, et celui de Bex de 31°,3 ; mais cette dernière station ne possède pas encore de thermomètre à index, et il en est peut-être de même de celles du canton du Tessin. Il y a eu, en 1864, trois stations où la température annuelle à été un peu au-dessous de zéro : ce sont celles du Saint-Gothard, du Julier et du Saint-Bernard, cette dernière ayant été la plus froide en moyenne. Les moyennes de hiver, du printemps et de automne y ont été plus ou moins abaissées au-dessous du point zéro, celle de l'été a été la seule élevée au-dessus, de 5 ‘/, à 7°. Les extrêmes de chaleur annuelle en ces trois sta- tions ont été de 16°,4 à 18°,1 au commencement d’août. Les 4 stations du Tessin, celles de Brusio, de Montreux et de Bex sont les seules où la moyenne delhiver soit au- dessus de zéro, le mois de janvier 1864 ayant été géné- ralement très-froid, tandis que mars, si froid cette an- née-ci, a été très-chaud en 1864, et que mai à été chaud SUISSES. 103 aussi. Il est résulté de là que dans toutes les stations du tableau, sauf les quatre plus hautes, les températures moyennes du printemps ont été au-dessus de zéro, aussi bien que celles de l’été et de l’automne. La température de l’année 1864, à Genève, a atteint à peu près sa valeur moyenne, d’après le résumé de M. Plantamour, par suite de la compensation entre l’hiver et le printemps. Celle du Saint-Bernard a été plus élevée que la moyenne de 0°,41. On peut voir, par le tableau ci-joint, combien la moyenne des trois mois d'automne, septembre, octobre et novembre diffère peu, en général, de la moyenne annuelle. Elle est ordinairement plus élevée que cette dernière de quelques dixièmes de degré, et de 1° à 1° ‘/, dans un trés-petit nombre de cas seulement. Parfois ces deux moyennes sont égales, et la moyenne d'automne n’a été très-légèrement inférieure à celle de l’année que pour 3 ou 4 stations. Cette circonstance nous permet, dans le cas du Weissenstein, où la moyenne an- nuelle de 1864 nous manque, de constater que cette an- née y a été très-froide, la moyenne d’automne y étant de 3°, 19 seulement ; plus basse, par conséquent, d'environ deux degrés que celle des stations de hauteur à peu près égale. D’après la même considération, la station du Mar- chairuz, sur le Jura vaudois, dont l'élévation au-dessus de la mer est de 1453 mètres, aurait eu en 1864 une température annuelle présumée d’environ 3°, qui a été celle du village de Splügen situé à peu près à la même hauteur. Les observations faites au Marchairuz, dans une partie de cette même année y indiquent une grande abondance d’eau de pluie et de neige, savoir 1248 milli- mètres qui y sont tombés en huit mois. 104 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Les amplitudes thermométriques annuelles ont été comprises entre 38 et 50 degrés en 1864. Cette amplitude n'a été que de 39° à Montreux, .elle a été de 42° dans les stations tessinoises et de 44°,9 à Genève. Elle a varié entre 40 et 50° à de grandes hauteurs, ayant été de 50°,4 à Zernetz dans les Grisons, de 47°,1 au Mont-Julier et seulement de 40°,2 au Saint-Bernard. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas encore de thermométrographes installés dans la plupart de ces stations. Pluie et neige. La quantité de pluie et de neige est un élément es- sentiellement variable, soit d’une époque à l’autre dans une même station, soit entre des stations assez voisines. On ne peut donc en obtenir une bonne valeur moyenne qu’à l’aide d’un grand nombre d'années d’observation. D’après le résumé météoro'ogique de M. Plantamour déjà cité, l'année 1864 a été très-sèche à Genève, sur- tout en hiver, où la neige a été rare et peu persistante. La quantité annuelle d’eau qui y est tombée, évaluée en millimètres, a été de648"®,3; valeurinférieure de 177,2 à la moyenne. Au Saint-Bernard, il n’y a eu dans l’an- née qu’un peu plus de 4 mètres de neige, tandis que la quaftité moyenne est de près de 10 mêtres. Maisil y a eu, en cette station, une abondance exceptionnelle de pluie en mai, juin, août et octobre, ce qui y a ramené le chif- fre total de l’eau tombée à 1577,8 ; soil à sa valeur moyenne à peu de chose près. Il résulte du tableau ci-joint que la quantité annuelle de pluie a été, en 1864, presque double dans les stations tessinoises au sud des Alpes que dans les autres contrées basses du reste de la Suisse situées au nord de celte SUISSES. 405 chaîne. Elle augmente, en général, avec la hauteur au- dessus de la mer, mais il y a de nombreuses exceptions à cette règle. La quantité d’eau tombée a été presque double à Montreux qu’à Genève et à Schaffhouse. Elle a été de 4565 millimètres à Glaris et seulement de 781 à Zurich, quoique ces deux villes soient peu éloignées et presque à la même hauteur. Les stations du Beaten- berg, au-dessus du lac de Thun, et de la montagne de Chaumont au-dessus du lac de Neuchâtel, situées à la même hauteur, ont eu, en 1864, la première 1578 mill. d’eau de pluie ou de neige et la seconde 816 seulement. Il en est tombé 1353 au Splügen, et seulement 600 à Zernetz, station dans les Grisons plus élevée que l’autre de 5 mètres. S'il n’y a pas eu d'erreur dans la quantité d’eau recueil- lie au Grimsel, cette quantité a été singulièrement consi- dérable ; elle s’y est élevée à 2456 millim., soit à près de deux mètres et demi, tandis qu’elle n’a été que de 817 millim. à Bevers, de 813 au Simplon, de 610 à Zer- malt et de 602 à Andermatt, ces quatre stations étant aussi très-élevées, et la dernière étant fort rapprochée du Grimsel. Après le Grimsel, ce sont les stations du Rigi-Kulm, de Auen (vallée de la Linth) et du Saint-Bernardin où la quantité d’eau tombée a été la plus grande en 1864 ; elle a été de 1921 millim. pour cette dernière montagne, de 4943 pour Auen, et de 1988 pour la cime du Righi, quoi- qu’on n’y ait noté la quantité d’eau que depuis janvier. La station assez élevée de Remüs, dans les Grisons, est celle où il en est le moins tombé, la quantité notée, un peu incertaine il est vrai, n'étant que de 554 millimètres. * 106 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Travaux actuels et réflexions finales. M. le professeur Mousson, dans le rapport verbal qu’il a fait, le 22 août dernier, à la Société helvétique des sciences naturelles réunie à Genève, sur les travaux ré- cents de la Commission météorologique de cette Société, dont il est le président, a annoncé entre autres, que cette Commission allait envoyer un expert dans toutes les sta- tions du réseau suisse, pour y examiner l’état des instru- ments, eten particulier celui des thermomètres, dont le point zéro est parfois sujet, comme on sait, à de petits déplacements. Le bureau central de cette Commission, établi dans le nouvelobservatoire astronomique de Zurich, a déjà publié les cahiers mensuels d'observations de décembre 1864, janvier et février 1865, ce qui complète les mois de l’hi- ver dernier, qui a été plus doux que le précédent à Ge- nève et dans les parties basses de la Suisse, surtout en janvier, tandis qu’il a été plus froid sur les hautes som- mités. Le cahier de mars vient de paraitre aussi, etil s’y trouve un tableau des quantités d’eau tombée mensuel- les et annuelles en 43 stations, de décembre 1863 à novembre 1864. Le nombre des stations en activité, maintenant, est de 82 ; les observations de Fribourg et de Brusio manquent encore quelquefois, et celles à Porrentruy, à Locarno et au Weissenstein n’ont pas continué. Il est fort à désirer que les observateurs en chaque station sentent leur respon- sabilité, et comprennent bien l'importance de leur con- cours zélé et persévérant dans l’acquittement de la charge qu'ils ont bien voulu accepter pour trois ans. Il ya actuellement, dans le monde savant, un tel élan SUISSES. 107 pour les observations et les recherches météorologiques, que la Suisse, placée dans des circonstances physiques si spécialement intéressantes, doit payer son contin- gent en ce genre bonorablement et d’une manière réelle- ment profitable pour la science. Déjà en bien des locali- tés, età Genève entre autres, on y a précédemment rendu de bons services sous ce rapport; M. le professeur Wolf, dans la préface jointe au titre du volume, de 666 pages in-4°, comprenant la première année des observations du réseau actuel et accompagné d’une carte de toutes les sta- tions, a inséré un tableau détaillé de celles faites en un assez grand nombre de points de la Suisse, depuis le XV[: siècle jusqu’en 1863. Mais, jamais il n’y avait eu encore une organisation aussi générale, et un système d’observation simultanées, faites soigneusement, avec des instraments bien construits et comparés entre eux, système étendu sur toute la Suisse et dont les résultats sont publiés promptement. J’ai eu à cœur de présenter à notre Société helvétique des sciences naturelles, comme l’avait fait M. Plantamour l’année dernière, un échantillon des résultats déjà obte- nus. Je désire que cette communication, tout incomplète qu'elle est, puisqu'elle ne comprend pas tout ce qui est relatif à la pression atmosphérique, à humidité de l'air, aux vents et à l’état du ciel, puisse contribuer en quel- que manière à faire ressortir les avantages de cette en- treprise nationale, à laquelle nos Conseils fédéraux se sont associés par l'allocation de quelques fonds; et qu’elle encourage de plus en plus les membres de la Commis- sion météorologique et les observateurs à poursuivreavec dévouement leurs utiles travaux. L'STET ) 61e :Cuelc) 0‘g1—}c6&8 |099T|PLT6 |158— | coS [ep fe" (11e9 18) uenasr | £'E6PI «9° TP >» gtx dCaggethot— | v9'L | esct | ges |8L't— er L |96P | (-A19JUN ‘HOPI9O) ZU81S ozrer | sop| Caet) g'ze | Cuelr) g'et—| 216 |E9'9T | LG Leo— |ceg !pgp |--::-:.."" -"(un) Hoyv cgog los! 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Desor la communication de la note suivante, extraile de la partie de l’intéressant ou- vrage du docteur Ferd. de Hochstetter, qui traite des gla- ciers et de leur ancienne extension dans l’hémisphère austral. Cette note est tirée du premier volume de la par- tie géologique du voyage de la frégate autrichienne la Novara, volume qui contient un chapitre intitulé : Les traces d'anciens glaciers. M. Desor, en m’envoyant cette note, remarqueavec raison qu’elle compléterait heureuse- ment ce que j'ai dit sur ce sujet dans mon discours d’ou- verture de la Société helvétique des sciences naturelles, prononcé le 21 août 1865 ‘. Je me fais donc un plaisir de l’insérer dans les Archives. Toutefois je dois avouer que, s’il me fallait remplir toutes les lacunes que présente ce discours quant à la question géologique des glaciers, j’aurais beaucoup à faire. En effet, agant eu surtout en vue de traiter le côté physique de la question des glaciers, je n’ai pu en abor- der que très-sommairement le côté géologique. C’est ce { Voyez ce discours dans le numéro de septembre des Archi- ves des sciences physiques. T. XXIV, p. 48. LES GLACIERS DE L’HÉMISPHÈRE SUD. 113 qui explique que je n’ai cité presqu’aucun des grands tra- vaux qui envisagent celle face du sujet, sauf les tout premiers, tels en particulier que ceux de l'abbé Rendu, de MM. Godefroy, Mérian et surtout dé M. Charles Mar- tins qui, par ses nombreuses recherches, a fait faire tant. 4 de pas importants à cette face de la question. Mais il est un savant dont je liens aussi à rappeler le nom à celte occasion ; quoique ne partageant pas toutes les opinions de M. Lecoq sur la eause de l’époque glaciaire, je ne puis méconnaitre qu'il a contribué grandement à poser la question dans des termes qui, s'ils n’en donnent pas la solution complète, mettent bien sur la voie de la trouver. Enfin, je désire saisir cette occasion pour rappe- ler que les idées que j'ai émises sur ce sujet dans le dis- cours que je viens de publier, ne sont que la repro- duction de celles que j'avais déjà énoncées en 1851 dans une communication faite, à cette époque, à l'Aca- démie des sciences de Paris !. La note qui m'a été trans- mise par M. Desor et quon va lire, ne fait que confirmer ce que je disais déjà alors sur les causes de l’apparition de l’époque glaciaire et de sa disparition. On verra, en effet, que pour expliquer cette époque il n’est nullement né- cessaire de supposer un changement dans Îa tempéra- ture climatérique, mais qu’il suffit de la présence dans l'air d'une humidité considérable et permanente due à une proportion d’eau plus grande sur la surface de la terre, pour produire de grandes précipitations aqueuses sous forme de neige, en même temps qu’une beaucoup plus grande égalité de température entre l'hiver et l'été. L Voyez Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris, t. XXXII, p. 439. ARCHIVES, T. XXIV. — Octobre 1865. 8 114 NOTE SUR LES GLACIERS Circonstances qui amêaent nécessairement avec elles une trèés-grande extension des glaciers dans les vallées sur- montées de hautes montagnes. Voici maintenant la note en question : « Les explorations hardies et persévérantes du D' Haast dans les Alpes méridionales de la Nouvelle-Zélande sont les premières qui nous aient fait connaître les puissants glaciers de ces hautes montagnes, qui rivalisent en gran- deur avec les glaciers des Alpes européennes. Les gla- ciers Forbes, Havelok, Clide, Asbburton, Tasman, Hoo- ker, Müller, Hochstetter,Murchison,et beaucoup d’autres sont de puissants fleuves de glace alimentés par d’im- menses champs de névé, dont la limite se trouve à 7500-7800 pieds au-dessus du niveau de la mer, et qui, sous une latitude de 43 à 44, descendent jusqu’à 4000, 3000 et même 2800 pieds (les glaciers Tasman et Mül- ler) !, et c’est avec raison que Haas a fait remarquer que ces glaciers de la Nouvelle-Zélande étaient, relativement aux hauteurs et à la latitude géographique dans les- quelles ils se trouvent, beaucoup plus considérables que les glaciers des Alpes européennes, ce qu’il attribue au tlimat bumide et océanique de la Nouvelle-Zélande et à sa basse température d'été ?. ! D'après des nouvelles récentes, M. A. Dobson aurait décou- vert sur le versant occidental des Alpes méridionales un glacier, — le glacier de Woiau, — venant du Mont Cook, qui descend même jusqu'à 200 pieds au-dessus du niveau de la mer el au bord duquel croissent des fougères arborescentes. 2 Dans l'hémisphère sud, l'hiver est modéré, l'été pas très-chaud et la température est généralement plus uniforme. En même temps l'air est irès-humide par suite de la proportion prépondé- rante des surfaces d’eau, et les pluies fréquenteset abondantes. C'est cequi expliquecomment une végétation à laquelle il faut moins une DE L’'HÉMISPHÈRE SUD. 115 « La Nouvelle-Zélande ressemble à cet égard à l’extré- mité la plus méridionale de PAmérique où les glaciers descendent jusqu’à la mer, non-seulement dans la Géor- gie du Sud au 94° de latitude, sur la Terre-de-Feu et au détroit de Magellan entre le 56° et 52°, par conséquent dans des latitudes qui correspondent à celles de PAlle- magne du Nord, de la Hollande, du Danemark et de l'Angleterre, mais même jusqu'au 48° et demi au sud forte chaleur qu’une température uniforme sans gelée, s'approche, dans l'hémisphère sud, beaucoup plusde la limite des glaces éternel- les que dans l'hémisphère nord, et que dans la Nouvelle-Zélande, parexemple, des palmiers el des fougères arborescentes prospèrent dans des contrées dans lesquelles la viine, qui exige un été chaud, peut à peine mürir ses raisins. C’est précisément un pareil climat qui favorise le plus la formalion des glaciers, car une basse li- mite des neiges et un grand développement des glaciers sont dé- terminés, moins par une basse température moyenne (le l'année, que par des condensations abondantes de l'humidité atmosphéri- que et par une faible température d'été. Nous ne devons done pas nous élonner de voir une luxuriante végétation d’un caractère presque tropical s’avancer autant dans la zone tempérée, sous un climat qui permet à la limite des neiges éternelles d'arriver si bas el aux glaciers de descendre jusqu'à la mer, — Dans quelques mil- liers d'années, en présence d’un climat qui aurait été essentiel- lement modifié par les changements physiques qui ont lieu main- tenant dans l'hémisphère sud au moyen de soulèvements et d'affaissements séculaires, les effets produits par ces glaciers se- raient complétement inexplicables, à côté des restes fossiles de la flore actuelle, à quelqu'un qui ne pourrait pas remonter, par des faits géologiques, aux états antérieurs de la surface terrestre ou qui douterait de la possibilité de grands changements de niveau à celte surface. Il croirait peut-être devoir admettre qu'une cata- strophe de température produite par des événements cosmiques a dû détruire cette végétation presque tropicale et amener une époque glaciaire. IT tomberait ainsi dans la même erreur que ceux qui veulent expliquer l’époque gl aciaire de l'Europe par des influences cosmiques. (| 416 LES GLACIERS DE L’HÉMISPHÈRE SUD. d’Eyres et à 46°40° dans le golfe de Penas dans une lati- tude qui n’est éloignée que de 9° d’une contrée où croît le palmier, à moins de 2 et demi d'herbes arborescentes, et, si l’on se reporte à la Nouvelle-Zélande, à moins de 9 des orchidées parasites et à moins d’un degré des fougères arborescentes. «On pourrait donc dire avec raison, en comparant les conditions actuelles de l’hémisphère sud avec celles de l’hémisphère nord et en se reportant à la soi-disant épo- que glaciaire des pays du nord de l’Europe, qu'une époque glaciaire semblable continue encore aujourd’hui dans lPhémisphère sud. » Comme on peut le voir par la note qui précède, les conditions climatériques qui ont dû produire en Europe l'extension des glaciers, se trouvent actuellement réa- lisées dans une partie de l'hémisphère sud et ont pour conséquence l'apparition d'énormes glaciers. C’est la meilleure confirmation de explication de l’époque gla- claire, que j'ai rappelée plus haut. . À. DE LA RIVE. SUR LA DÉTERMINATION DE LA DISGRÉGATION D'UN CORPS ET LA VRAIE CAPACITÉ CALORIFIQUE M. R. CLAUSIUS. (Lu à la Société helvétique des Sciences naturelles à Genève, le 22 août 1865.) Dans mon Mémoire « sur l’application du théorème de l’équivalence des transformations au travail intérieur}, » j'ai introduit dans la théorie de la chaleur une quantité nouvelle relative à l’arrangement des particules d’un corps, que j'ai nommée la disgrégalion du corps, et qui sert à exprimer le travail total que la chaleur peut faire, si des changements de l’arrangement ont lieu à des tem- pératures différentes. Supposons que Pétat du corps subisse un changement infiniment petit, qui s'effectue d’une manière réversible, et nommons dL le travail total fait pendant ce changement ; désignons de plus par T la température absolue du corps et par À l'équivalent calo- rifique du travail, alors nous aurons, comme je l’ai ex- posé dans le Mémoire cité, l'équation suivante : ï (1) dl Lu dZ, 1 Annales de Poggendorff, t. CXVI, p. 73 ; Journal de Liou- ville,2e série, t. VII, p. 209 ; Collection de mes Mémoires, t. I, p. 242. 41148 SUR LA DÉTERMINATION où Z est une quantité qui est complétement déterminée par l’état actuel du corps, sans qu’il soit nécessaire de connaître la voie par laquelle le corps est parvenu à cet état. Si l’état du corps est déterminé par deux quantités variables, Z sera une fonction de ces variables. C’est cette quantité Z que j'ai nornmée la disgrégation du corps. Le travail total L dont l’élément se trouve dans Péqua- tion (1) est composé du travail intérieur et du travail extérieur que je désignerai par J et W. Le travail inté- rieur J est une quantité qui peut être exprimée, tout comme la disgrégation, par une fonction des deux varia- bles qui déterminent l’état actuel du corps. Le travail extérieur W, au contraire, ne dépend pas seulement de l’état actuel du corps, mais aussi de la voie par laquelle le corps est parvenu à cet état. Supposons que la température T et le volume v soient les deux variables qui déterminent l’état du corps, alors nous pourrons écrire : dZ LE aT Le d TEST Sa dv dJ dJ dJ — y TE Te dv Quant au travail extérieur dW, dans le cas où la seule force externe qui doit être surmontée pendant le change- ment d’état, est une pression p exercée à la surface du corps, on a léquation suivante : dW = pd. En introduisant ces valeursde dZ, dJ etdW dans l’équa- DE LA DISGRÉGATION D'UN CORPS. 419 tion (1), après y avoir mis d/ : dW au lieu de dL, on obtient : dJ | dJ T /UZ az —— T en SE = trs aT + a +p}dv À Lo RCE du) d’où suit : Le NT À Au TRS TE (a Fe ARR RAR Pt Net An D De ces équations on peut tirer une expression três- CRAN ho HE simple du coefficient différentiel te Dans ce but [Al nous différentions la première équation par rapport à v et la seconde par rapport à T'; on obtient : Ts ydgu, jdil A dldv dTdov EN EE OR ŒJ dp A UE A dd NdTdu dr. , En retranchant la première de ces équations de la seconde et multipliant le reste par À, nous obtenons l'expression cherchée, à savoir : CYAN dp. (3) TPE TE | Si l’on combine cette expression avec l’expression de qui dérive de la première des équations (2), on d dT peut former l’équation différentielle totale qui suit : d NC EE eo PAR CNT ES 420 SUR LA DÉTERMINATION Afin d'intégrer celle équation, nous prenons pour point de départ un état dans lequel la température et le volume sont T, et v,, et nous désignons ja valeur cor- respondant de Z par Z,. Figurons-nous maintenant qu'en premier lieu la température varie de 7, jusqu'à une valeur quelconque 7, pendant que le volume reste inva- riablement v,, et qu’en second lieu, à la température Ti le volume varie de v, à v; alors en suivant, dans l’inlé- gration, cette voie de changements d'état, nous obte- nons : T ) , à ANNE dp : —"/, © rt d br "p dv. Dur 7 af ( a — a af Ê To vo J'ai comparé, dans mon Mémoire, la quantité Z, dé- terminée de la manière indiquée, avec une quantité que M. Rankine a désignée par F, et qui est définie par l’é- quatlon : o (6) ent fai où l’intégration doit être prise, dans la supposition d'une température constante, depuis un volume initial donné jusqu’au volume actuel. J’ai dit que cette quantité F n’est FTP U. mn % ja pas identique à la quantité AE mais qu’elle en diffère, en général, par une fonction de T. On voit facilement que la fonction de T dont il s'agit est l’intégrale de AU " (r Fr)? To V0 DE LA DISGRÉGATION D'UN CORPS. 491 1 , qui se trouve dans l'expression de a Z donnée par Péquation (5) et ne se trouve pas dans l'expression de F, D 1 dJ à J'ai ajouté que dans le cas où lon a gr => qui arrive pour les gaz parfaits, les deux quantités peuvent être considérées comme égales. Dans une exposition de la théorie mécanique de la chaleur de M. Paul de Saint-Robert, récemment publiée!, cet auteur distingué énonce l'opinion que la différence 1 ; à : entre F, et Et mentionnée par moi n'existe pas. Mais je ne puis acquiescer à son raisonnement, el je crois que les simplifications qu’il a introduites dans les for- mules par ce raisonnement ne sont pas généralement admissibles. M. de Saint-Robert suppose que, si lespace qu’on laisse libre au corps considéré devient trés-grand, le corps Sera, à chaque température, réduit à l’état de gaz parfait, c’est-à-dire à un élat où il n’y a plus de travail intérieur et où l'on peut mettre, par conséquent, dJ AT. comme état initial un état où le volume v, soit trés-grand, on aura : À. dJ ( a —— —— (1) a à T IT ja 0: — 0. Cela posé, si, dans lPéquation (5), on prend 1 Principes de thermodynamique, par Paul de Saint-Robert. Turin, 1865. 499 SUR LA DÉTERMINATION et par là l'équation (5) se réduit à : Ü dp D AG (8) L Le l = T d v vo Ainsi, on arrive au résultat que la quantité e L coïncide avec la quantité F définie par léquation (6). Mais on voit que la justesse de cette conclusion dé- pend de la justesse de la supposition qu’a faite M. de St- Robert. C’est done sur celle-ci que doit principalement se porter l'attention. M. de Saint-Robert dit à la fin de ses considérations (p. 91 de son livre), qu'il a supposé que tous les corps de la nature peuvent, au moyen de la chaleur, passer à l’état de gaz parfait, et il ajoute : «Quoiqu'il existe des corps réfractaires à nos moyens, nous sommes aulorisés cependant à induire de toutes les expériences connues que tous les corps convergent, à mesure que leur tem- pérature s'élève, vers cet état de gaz parfait; ce qui suf- fit pour nos raisonnements.» Ce passage ne correspond pas aux calculs qu’il à faits. Pour que l'équation (7), par laquelle l'équation (9) est réduite à Péquation (8), soit généralement exacte, il est nécessaire que l’on aie : dJ si oi non-seulement à des températures très-hautes, mais à toutes les températures considérées. On doit donc, pour admettre les formules de M. de Saint-Robert, supposer que chaque corps, à chaque température, passe à l'état DE LA DISGRÉGATION D'UN CORPS. 129 de gaz parfait, quand lPespace qui lui est donné pour lPexpansion devient assez grand. Cela me semble être inexact pour beaucoup de corps ; par exemple, pour un morceau de fer, de quartz ou d’un autre corps semblable, on ne pourra dire qu’à des tem- pératures basses il suffit d'augmenter le volume dans le- quel il peut librement se dilater, pour le faire passer à l’état de gaz parfait. Même des corps tels que l’eau, Pacide carbonique et d’autres liquides ou gaz composés, présentent, à cet égard, plus de difficulté qu’on ne le croirait peut-être au premier aspect. On sait, surtout par les belles expérien- ces de M.H. Sainte-Claire Deville, que ces corps peuvent être dissociés par l’action de la chaleur. Cette dissocia- tion exige sans doute du travail intérieur. Si donc on ne suppose pas qu’à des volumes très-grands il s’effectue, à chaque température, une dissociation complète, on ne pourra supposer non plus que léquation soit exacte à chaque température. On voit par là qu’en général l'expression de-Z tirée de l’équation (5) ne coïncide pas avec l’expression F donnée par l'équation (6), mais que c’est seulement dans des cas spéciaux que ces deux quantités peuvent être con- sidérées comme égales, tout comme je l’ai dit de prime abord. En terminant je me permettrai de dire encore quel- ques mols sur un autre sujet. p Il y a une différence essentielle entre mes opinions e 4924 SUR LA DÉTERMINATION, ETC. celles de M. Rankine sur la capacité calorifique vraie des corps. M. Rankine croit que la capacité calorifique vraie d’un même corps peut avoir des valeurs différentes, quand ses états d’aggrégalion sont différents, tandis que j'ai exposé des raisons qui me font croire que la capacité calorifique vraie d’un corps doit être la même dans tous ses élats d’aggrégalion. Maintenant M. de St-Robert fait la même supposition que la capacité calorifique vraie d’un corps est égale dans tous ses élats, el que, par conséquent, la quantité de chaleur contenue dans un corps est proportionnelle à sa température absolue ; mais, au lieu de faire mention des raisons qui m'ont conduit à cette conclusion, ii dit sim- plement (p. 83) : «La température £ étant la manifesta- tion extérieure de la chaleur Æ contenue dans un corps sous sa forme originaire de chaleur, il s'ensuit que toutes les fois qu’un corps a la même température, il doit avoir la même quantité de chaleur interne. » Je ne peux croire que l’on considérera cette raison comme suffisante. Il ne me semble pas immédiatement clair que la manifestation extérieure de la chaleur doive être la même dans les divers états d’aggrégation. Si Ja conclusion dont il s’agit pouvait être tirée d’une manière si simple, certes un savant aussi ingénieux que M. Ran- kine ne serait pas d’une opinion contraire. QUARANTE-NEUVIÈME SESSION SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES SECOND ARTICLE !. SEANCES DES SECTIONS DU 22 ET 23 AOÛT 1865. PHYSIQUE ET CHIMIE RÉUNIES. Président : M. le Prof. A. Mousson, de Zurich. Secrétaires : M. le Prof. HAGENBACH, de Pâle. M. Marc DELAFONTAINE, de Genève. M. le prof. Wiedemann communique ses recherches sur le magnétisme des sels de nickel, cobalt, fer et manganèse, qu'il a déterminé à l’aide d’ane balance de torsion. Le magnétisme de ces sels en dissolution est proportionnel à la quantité dissoute; une élévation de température de 0° à 400° le fait constamment diminuer de 0,325. L'auteur appelle magnétisme spécifique le magnétisme de l'unité de poids, et il trouve que pour les combinaisons homologues d’un même métal, le pro- duit du poids atomique par le magnélisme spécifique est constant, on en d'autres termes que chaque atome pos- ! Pour le premier article, voyez p. 32, Archives, septembre 1865. 126 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE sède le même magnéitsme. Il y à une relation intéressante entre le produit ci-dessus mentionné, pour des sels de de ces métaux appartenant à une même série isomorphe (homologues); cette relation est telle que si on représente celui du cobalt par Co a, on aura b Co— a, Ni=a +0, Fe= a+ —,Mn= a +20. 2 Le magnétisme des sels de protoxyde de fer est plus grand que celui des sels de sesquioxyde: pour ces der- niers la basicité du composé le fait diminuer, tandis que la présence d’un excès d'acide Paugmente. M. le prof. Schünbein fait une communication sur les réactions de la cyanine !. La cyanine sur laquelle M. Schôünbein a expérimenté, est une matière colorante dérivée de la leucoline ou de la lépidine, obtenue dans la fabrique de MM. Maller, à Bâle. Elle forme des éristaux d’un beau vert, qui se dis- solvent facilement dans l'alcool, en produisant une dis- solution bleu-violet foncé, douée d’un pouvoir tinetorial considérable, puisqu'elle peut communiquer sa couleur bleue à un grand volume d’eau. Une analyse, due à MM. Nadler et Merz, conduit, pour la cyanine, à la for- mule empirique C?° H°*Az° 1. L’eau teinte en bleu par la cyanine est un réactif excessivement sensible pour les acides, dont une trace suffit pour la décolorer d’une manière instantanée , tandis qu’une quantilé également très-minime d'ou alcali la fait revenir à son état primi- tif. L'action de l'acide sulfureux offre une particularité 1 Ce travail de M. Schünbein est publié dans les Actes de la Société des sciences naturelles de Bâle, 4 partie, 2° cahier. DES SCIENCES NATURELLES. 497 intéressante, à savoir que si l’on plonge dans un flacon de gaz sulfureux un papier bleui par la cyanine et en- core humide, il se décolorera complétement, mais qu’il reprendra sa couleur par une agitation de quelques se- condes à l’air libre. Une bande de papier bleuie comme la précédente est décolorée par le chlore, mais la cou- leur n’est pas détruite, car elle reparaît par une immer- sion dans les gaz ammoniacsulfhydrique ou sulfureux. La dissolution du cyanine est également décolorée par l'ozone; lesacides arsénieux,sulfureux,sulfhydrique,cyanhydrique et pyrogallique font reparaître le bleu pour un temps plus ou moins court; la couleur est rétablie aussi, mais d’une manière durable, par le cyanoferrure et l’iodure de po- tassium, ainsi que par lacide iodhydrique. La cyanine qui à subi l’action de l'ozone a acquis, entre autres pro- priétés nouvelles, celle de bleuir graduellement par une exposition à la lumière solaire; c’est pourquoi M. Schôün- bein lui donne le nom de pholocyanine. L’acide plom- bique, et en général les corps que M. Schônbein appelle ozonides, se comportent de la même manière que Pair ozoùisé. Toutes les cyanines répandues dans le commerce ne sont pas identiques, car plusieurs d’entre elles ne se prêlent pas aux réactions exposées ci-dessus. Le savant professeur termine son intéressante com- munication eu montrant la décomposition de l’eau de chlore sous l'influence de l'éponge de ruthéninm, in- fluence tout à fait semblable à celle de la lumière, mais beaucoup plus énergique, puisqu'elle permet de recueil- lir en peu d’instants des quantités notables d'oxygène. / 198 SOOIËTÉ HELVÉTIQUE PHYSIQUE !. Président : M. le Prof. A. Mousson. Secrétaires : M. le Prof. HAGENBACH. M. Adolphe PError, de Genève. M. le prof. A. Descloisenuæ, de Paris, parle de l’étude des propriétés optiques biréfringentes des cristaux. La détermination exacte de la forme des cristaux soit na- turels, soit artificiels, est d’une grande importance, sur- tout au point de vue des questions qui se rattachent à Pisomorphisme ou au dimorphisme. Cette détermination peut rester incertaine quand on a entre les mains des cristaux incomplets: mais lincertitude disparaît quand, par suite de la transparence du corps, on peut joindre à l'examen ceristallographique des épreuves optiques con- venables. Les plus décisives de ces épreuves consistent à rechercher : 4e Si la substance jouit ou ne jouit pas de la double réfraction ; 20 Dans le cas de la double réfraction, si celle-ci est à un on à deux axes opliques; 3° Dans le cas de deux axes optiques, l’orientation du plan qui les contient et surtout la position des bissectrices par rapport aux axes cristallographiques. M. Descloizeaux discute ensuite la valeur, par rapport _à la détermination des espêces, de plusieurs autres ca- ractères, tels que l’écartement des axes, le sens positif ou négatif de l’axe unique ou de la bissectrice, etc. ; puis il décrit les appareils et les procédés les plus convena- ! Après les deux communications qui précèdent, les sections de chimie et de physique se sont séparées. _ DES SCIENCES NATURELLES. 129 bles pour entreprendre les recherches énumérées plus haut. L'étude des propriétés optiques est encore très- précieuse pour la détermination des cristaux dépourvus de modifications et aussi pour celle des formes-limites, telles que les rhomboëdres très-voisins du cube, et les octaèdres carrés ou les rhomboëèdres basés assez voisins de l’octaëdre régulier pour qu’on ne puisse les en dis- tinguer géométriquement ; leur action sur la marche des rayons lumineux les différencie très-nettement les uns des autres, fait dans lequel on trouve une preuve de lincompatibilité des six systèmes cristallins. M. Descloizeaux a examiné les modifications provo- quées par une élévation de température dans les pro- priétés biréfringentes des cristaux, et il a trouvé : 4° Sur 69 cristaux en prisme rhomboïdal droit, 214 à déplacement notable des axes optiques avec forte disper- sion des axes correspondant aux diverses couleurs (exemple : mycose, autunite, sorbine, sillimanite, nitre, pérowskite); — 8 à déplacement notable avec dispersion faible (cordiérite, harmotome, citrate de soude, sulfate de potasse); — 9 à déplacement faible avec dispersion forte (santonine, staurotide, arragonite, anglésite, exitèle; prussiate rouge de potasse); — 11 à déplacement faible avec dispersion faible ou nulle (mica, antigorite, stron- tianite, mésotype); — 5 sans déplacement, avec disper- sion notable (karsténite, wôühlerite, hyposulfate de soude); — 15 sans déplacement, avec dispersion très-faible ou nulle (bronzite, hypersthène, glucosate de sel marin, libéthénite, talc, stilbite, thomsonite). 2 Sur 24 prismes rhomboïdaux obliques ayant leurs axes opliques compris dans le plan de symétrie, 14 à dé- ARCHIVES, T. XXIV. — Octobre 1865. 9 130 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE placement plus ou moins grand des axes optiques avec déplacement notable de leur bissectrice (gypse, glaubé- rite, orthose de l’Eifel, sucre de canne); — 1 à écarte- ment notable des axes, sans déplacement sensible de la bissectrice (pargasite); — 1 à léger écartement des axes, avec déplacement três-faible de la bissectrice (sphène); — 6 sans changement apparent dans la position des axes ou de la bissectrice (datholite, malachite, laumonite, wollas- tonite, wagnerite). 3° Sur 16 prismes rhomboïdaux obliques dont les axes optiques sont dans un plan parallèle à la diagonale horizontale, 5 offrent un rapprochement très-notable des axes (adulaire, glaubérite, huréaulite); — 3 un rappro- chement très-faible (monazite, taurine); — 2 un écarte- ment notable (heulandite, gay-lussite); — un écartement très-faible (baryto-calcite, borax, brewstérite); — 8 sans changement appréciable (castor, sulfate de cadmium). 4 Sur 5 prismes doublement obliques, 2 offrent un léger écartement des axes (albite, axinite); — 3 n’éprou- vent aucun changement (disthène, ambligonite, sas- seline). 9° Sur onze cristaux uniaxes à plages d'apparence biaxe, aucun n’éprouve le moindre changement, pas plus qu'il ne présente de dispersion. Cette nullité d’ac- tion permet de distinguer immédiatement les pennines (rhomboédrique) du clinochlore (prisme rhomboïdal obli- que), avec lequel elles ont une si grande ressemblance extérieure. En résumé, aucun cristal uniaxe n’est modifié par la chaleur par ses plages à apparence biaxe ; un petit nom- bre de cristaux biaxes à axes rapprochés et sans disper- sion sont dans le même cas. Dans les cristaux en prisme DES SCIENCES NATURELLES. 131 rhomboïdal droit, une forte dispersion des axes est en général accompagnée par une modification notable dans lécartement de ceux-ci sous l'influence de la chaleur; cependant une dispersion forte peut être accompagnée d’un changement faible, et vice versé. Le plus rare est une dispersion forte sans déplacement des axes (5 fois sur 69). M. le prof. Dove, de Berlin, à l’occasion de la com- munication de M. Descloizeaux, indique deux méthodes pour distinguer les cristaux à un axe et ceux à deux axes. M. le prof. C. Cellérier fait une communication au sujet d’un pendule à réversion qui se trouve mainte- nant à l’observatoire de Genève, et qui doit servir à mesurer la force de la pesanteur dans diverses localités de la Suisse. Cet appareil pérmet d'éviter les erreurs dues à la présence de l'air, les seules qui aient une im- portance réelle. La résistance est plus forte pendant la période descendante de l’oscillation, à cause de la vitesse acquise par Pair ambiant ; il en résulte un effet spécial, assimilable à un accroissement de la poussée, accroisse- ment variable, inconnu, qui peut aller jusqu’à la doubler et au delà. Or son effet est d’altérer de plus d’un mil- limêtre la valeur calculée de la gravité; ce qui laisse quelque incertitude sur les mesures anciennes. Dans le pendule nouveau, la suspension se fait tour à tour par deux couteaux, centres d’oscillations récipro- ques ; la forme est symétrique, la masse ne l’est pas ; la durée d’oscillation qui correspond à la distance des cou- teaux prise pour longueur du pendule, est altérée soit par la résistance de l’air, soit par d’autres causes ; mais 132 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE on peut démontrer que, pour les deux modes de sus- pension, les altérations sont inverses des bras de levier, ce. qui permet, par les deux observations, de calculer la durée théorique réduite au vide, au moyen de formules trés-simples. M. le prof. L. Dufour donne quelques renseignements sur les expériences qu'il a faites en vue d'étudier les courants électriques terrestres au moyen d’un fil télégra- phique allant de Lausanne à Berne. M. Dufour rappelle qu'il s’agit essentiellement d'essais ayant pour but de voir comment des recherches définitives devraient étre conduites. Parmi les résultats obtenus, il cite les sui- vanis : 4° Le courant terrestre était plns ordinairement dirigé de Berne à Lausanne que dans la direction inverse. Le fait peut provenir de diverses circonstances : inégale situation des plaques métalliques dans le sol, altitude inégale des deux stations, situation plus boréale de Berne (27,000), dans le sens du méridien magnétique. 9 Le courant terrestre varie d'intensité d’un moment à l’autre. Des courbes placées sous les yeux de la Section montrent la variation. 3e La variabilité du courant est sensiblement plus grande le matin que le soir. 4° Des essais ayant pour but de produire des courants . de polarisation sur la ligne Lausanne-Berne n’ont jamais donné de résultats positifs. En se servant de plaques de terre très-peu éloignées (50%), M. Dafour a obtenu, au contraire, des courants de-polarisation très-prononcés. M. le prof. Valpicelli, de Rome, présente.un mémoire DES SCIENCES NATURELLES. 433 intitulé : Rectificalion du coefficient de condensation com- munément adopté pour le condensateur vollaique. En Considérant le cas le plus simple du condensateur de Volta, soient : 7, la charge induisante communiquée au plateau col- lecteur par une source d'électricité enépuisée et cons- tante ; v, la partie de cette charge, que l’on peut concevoir comme étant absolument captive ou dissimulée ; c, l’autre partie de la première charge qui est absolu- ment libre, c’est-à-dire que recevrait le plateau lui-même, s’il communiquait tout seul avec la source ; 7, la charge induite dans le plateau condensant, mis en communication avec un Corps constamment neutre; m un nombre moindre que l’unité. Si l’on suppose qu’en faisant communiquer le plateau collecteur avec un corps sensiblement neutre, tandis que le plateau condensant est isolé, la seule charge c, dispa- raisse du premier plateau, et qu'il conserve la charge v, tout entière, supposilion qui n’a pas été jusqu’à présent soumise à l’expérience, on arrive aux deux équations suivantes : 1 m Cho VAE C1; Ne OMR Am que l’on rencontre dans tous les traités de physique ; et par suite, le coefficient de condensation doit être : | 1 — m°? Mais, en réfléchissant, on voit : 4° Que si l’on fait communiquer le plateau collecteur avec un corps à l’état neutre, l’équilibre électrique entre les deux se trouble. 134 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 2 Que la perte c,, faite dans ce cas par le plateau col- lecteur, doit produire une modification dans la charge », du plateau condensant. 3° Que cétte modification consiste en ce qu’une partie de la charge >, devient libre. 4° Que ce dernier fait a pour conséquence la mise en liberté d’une partie de la charge >, —c,,restée sur le plateau col- lecteur, afin que l'équilibre électrique soit rétabli entre ces deux plateaux. De tous ces faits, on déduit aisément qu’en faisant communiquer le plateau collecteur avec un corps sensiblement neutre, tandis que le plateau con- densant est isolé, la charge perdue par le premier de ces deux plateaux est plus grande que €,, contrairement à la supposition généralement adoptée. Au contraire, Si lon applique ce principe, que l’action est toujours égale et contraire à la réaction, nous pourrons poser : Ve b et l’on arrive alors aux formules — 1 € EPA C METTENT bel dun. À 1—m dé ; bi; P et le nouveau coefficient de condensation doit être: 1A—m au lieu de la valeur indiquée précédemment. M. Volpicelli a fait deux séries d'expériences dont les résultats confirment l’exactitude de ces dernières for- mules. Il termine sa communication par quelques observa- tions à l'appui de sa théorie qui admet que lélectricité dissimulée est privée de tension et cite en particulier l'expérience suivante : On prend le plateau supérieur pour collecteur, on DES SCIENCES NATURELLES. 435 charge comme à lordinaire l'instrument, en faisant com- muniquer avec le sol Pautre plateau placé sous le pre- mier. Ensuite, supprimant cette communication, on donne avec un {rès-petit plan d’épreuve, au plateau in- duit, une très-faible charge électrique de même nom que linduisante, c’est-à-dire de nom contraire à l’in- duite ; aussitôt la feuille d’or donne des signes de ten- sion. Donc lélectricité induite n’a point neutralisé cette charge communiquée par le plar d’épreuve, bien qu’elle fût très-faible, relativement à la première, donc l’induite n’a point de tension, et peut coexisler avec l'électricité de nom contraire sans se neutraliser avec elle. M. le prof. R. Clausius lit une note sur la disgréga- tion des corps !. M. le prof. J. Tyndall, de Londres, a répété devant la Société ses expériences sur les radiations obscures et lumineuses ?. M. le colonel Æ. Gautier lit une note sur la constitu- tion du Soleil ?. M. le prof. Lissajous, de Paris, résume les principes fondamentaux de la méthode qui lui a permis de faire l Celle note est reproduile en entier dans ce numéro (voyez p. 119). ? Ces expériences, qui sont connues des lecteurs de ce recueil (voyez Archives, 1865, t. XXIT, p. 41), ont été effectuées par M. Tyndall dans le laboratoire de M. A. de la Rive, à la fin de la séance du mardi 22 août. 3 Nous avons publié ce travail dans notre précédent numéro, (voyez p. 21). 436 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l'étude des phénomènes acoustiques, non plus en jugeant des sons par l’ouie, mais bien par la vue. Il insiste sur- tout sur la partie pratique de la méthode et donne pour la description des divers appareils qu’il a imaginés ce genre de recherches. M. le prof. À. Gautier présente un travail sur les ré- sultats des observations faites en 1864 dans 74 stations météorologiques suisses !. M. G. Hasler fait la démonstration d’un appareil qu’il a construit sur les indications de M. Wild. Cet appareil a pour but d'enregistrer automatiquement les observations météorologiques : température, hauteur barométrique, vitesse et direction du vent, quantité d’eau tombée, etc. M. Cauderay fait une communication sur les procédés électrochimiques qu’il emploie pour l’appointissage des aiguilles ct des épingles ; il fait circuler des échantillons des produits qu'il a déjà obtenus. CHIMIE. Président : M. le Prof. ScHŒNBEIN, de Bâle. Secrétaires : MM. le Prof. ScaWARzENBACu, de Berne. Marc DELAFONTAINE, de Genève. M. le prof. E. Frankland, de Londres, fait, en anglais, une communication sur la constitution des acides appar- tenant aux séries acétique, lactique et acrylique. l Le mémoire de M. A. Gautier est imprimé dans ce numéro (voyez p. 97). DES SCIENCES NATURELLES. | 437 Ses recherches sur ce sujet ont été faites en commun avec M. Duppa ‘. Is ont réussi à obtenir de l'acide acé- tique lui-même, les membres les plus élevés de sa série, par la subsütution, dans cet acide, atome pour atome, des radicaux alcooliques (méthyle, éthyle, etc.) à lhy- drogène. Ils ont construit de la même manière, en grand nombre, des membres nouveaux de la série lactique par la substitution à un atome d’oxygène (0 — 16) de l'acide oxalique des atomes des radicaux alcooliques, et ils ont aussi produit plusieurs membres de la série acrylique, par labstraction d’un atome d’eau dans la série précé- dente. Ces recherches ont conduit aux conclusions suivantes : 1° Les acides des trois séries en question sont construits sur le type radical; ce sont tous des doubles radicaux composés d’un constituant positif (basylous), et d’un constituant négatif (chlorous). 2° Le membre négatif est le même dans tous, et il consiste en un atome de méthyle, dont deux atomes d'hydrogène sont remplacés par un d'oxygène, et l’autre par un atome d’hydroxyle, ainsi : C’est ce constituant négatif qui détermine la basicité de ces acides. 3° Le nombre positif est variable, soit homologuement, soit hétérologuement. La variation homologue produit L'Voy. Proceed. Royal Soc. Lond. XI, 396; XIII, 140; IV, 17, 19, 85, 191 et 198. Journ. Chem. Soc. XNIII, 133. 138 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE | les différents membres de chaque série. Ainsi, dans la série acétique, nous avons: H C H3 CE ‘C In C ju C :H H H CH [014 0/7 0’ ( ou C lon lon Acide acétique. Acide propionique. Acide butyrique. D’autre part, sa variation hétérologue donne naissance aux différentes séries d'acides, dont les acétique, lactique et acrylique sont des exemples. Dans la série acétique, le constituant positif est toujours ou du méthyle, ou un radical alcoolique en dérivant (sauf dans lPacide formi- que où il est de l'hydrogène). Dans la série lactique, c’est un radical alcoolique dérivé du méthyle dans lequel un des atomes typiques d'hydrogène est remplacé par l’hy- droxyle(O H) ; tandis que dans la série acrylique c’est un radical alcoolique semblable, dans lequel deux des ato- mes typiques d'hydrogène sont remplacés par un mem- bre diatomique de la famille du gaz oléfiant. Les relations de ces trois séries d'acides entre elles et avec le méthyle peuvent donc être exprimées de la ma- nière suivante. | SÉRIE ACÉTIQUE. SÉRIE LACTIQUE. :H [H H H H \# H R C2 H 2)H 2 OH 2)C \ [014 0’ 0" H | OH OH OH H Méthyle. A. acétique. À. glycollique. A. acrylique. M. le prof. J. Persoz, de Paris, entretient la section de ses vues sur la formation et la constitution des acides. DES SCIENCES NATURELLES. 139 Un grand nombre de chimistes considèrent ou considé- raient les acides comme provenant tous de l’oxydation directe des éléments (acides minéraux) ou de radicaux en jouant le rôle (acides organiques). M. Persoz s’est de- puis longtemps élevé contre cette manière de voir: à l'égard des acides minéraux, il a montré que, si plusieurs d’entre eux prennent naissance par l'oxydation directe d’un corps simple (acide sulfureux, par exemple), il en est d’autres qui ne se forment que par des voies indirec- tes telles, par exemple, que l’action .de l’oxygène nais- sant, etc. L'orateur formule à part, dans ces acides, une partie de l’oxygène qui n’y estévidemment pas dansle même état que le reste (l'acide sulfurique SO* devient SO* + O). Quant à ce qui concerne les acides organiques, M. Per- sOz croit pouvoir poser en principe qu'aucun d’eux n’est le produit de l’oxydation d’un radical. En tenant compte des divers modes de décomposition de l'acide acétique, ce chimiste a été amené à voir dans celui-ci, non plus du carbone, de l'oxygène et de l'hydrogène, mais bien du car- bone, de l'hydrogène, de l’oxyde de carbone et de l’acide carbonique, combinés d’unemanière intime, mais suscepli- bles d’être dissociés dans un ordre déterminé, ce qui per- met de se rendre compte de l’action de l’eau, et desbases soit à froid, soit à chaud sur l'acide acétique. Tous les acides organiques sont engendrés par des réactions qui reviennent, au fond, à mettre en présence l'acide carbonique avec l'hydrogène ou ses carbures; la synthèse de l’acétale de soude opérée par M. Wanklyn, au moyen de l'acide carbonique et du sodium-méthyle, vient à l'appui de cette manière de voir. L’acide carbo- nique est donc le générateur de tous les acides végétaux ou animaux. Pour pouvoir mieux expliquer les phéno- 140 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE mènes auxquels donne lieu la décomposition de ces aci- des, M. Persoz a adopté la disposition d’un parallélo- gramme divisé en trois ou quatre compartiments: dans celui de gauche (cellule primaire) est inscrite la formule du radical de l’acide dont les éléments peuvent varier ; dans les deux ou trois autres, à droite (cellules secondai- rés), figurent les volumes d'oxyde de carbone et ceux d'hydrogène qui sont susceptibles d'entrer en mouve- ment ; enfin, en regard du parallélogramme figure, avec l’oxyde de carbone, l'oxygène polaire qui lui est associé et qui détermine la capacité de saturation de chaque acide. Un grand nombre d'exemples pris dans les diffé- rents groupes d'acides sont mis sous les yeux de l’assem- blée; en voici deux : L’acide acétique C‘ H° 0°, HO devient : : Len coter L’acide carbonique résulte de l’action de deux équi- valents d'acide carbonique sur l’ammoniaque : Az H° C 0°, HO. AzH C O + O0 + aq. M. le prof. Piccard, de Zurich, fait connaître un dépôt ou gisement de phosphate de chaux en noyaux ou ro- gnons dans les couches du gault d’Yberg, près d'Ein- siedeln (Schwytz). Ces morceaux sont sûrement des co- prolites d'animaux vivant à cette époque dans les mers de la Suisse, et que la suite des temps a métamorphosés DES SCIENCES NATURELLES. 441 en les rendant plus compactes ; leur teneur en phosphate de chaux varie de 10 à 30 et même 42 pour °/,. L’agri- culture moderne consomme des quantités énormes d’en- grais qu’elle emprunte aux déjections animales, aux champs de bataille (ossements), aux îles de guano, aux dépôts de coprolites et aux bonebeds ; toutes ces sources sont ou insuffisantes ou en voie de s’épuiser, et c’est en vue de les remplacer en quelque mesure, pour notre pays, que M. Piccard a fait des recherches qni ont con- duit à la découverte des dépôts d’Yberg. Le même membre fait connaître un phosphate biba- sique de chaux en cristaux petits, mais mesurables ce- pendant, obtenus par l’action sur le phosphate triba- sique d’une quantité d'acide chlorhydrique insuffisante pour en transformer plus de la moilié en phosphate monobasique. Ces cristaux ont pour formule : HO, 2 Ca O—+Ph0*, on peut les considérer comme résultant de l'union d’une molécule du sel tricalcique avec une du sel monocalcique : Cao; sa Cao; Ca0O: Hs PhOG —=92 Ca O0!Ph05 Ca0) HO À HO ) M. Piccard montre, en outre, un petit appareil destiné à accélérer les filtrations lentes et en particulier celle des précipités gélatineux. Cet appareil consiste en nn tube qui s'ajoute en prolongation de celui de lentonnoir, et qui est courbé de telle sorte, que sa forme est celle de deux branches placées sur une même ligne droite et reliées par un anneau. - M. Marc Delufontaine présente un petit échantillon d'indium métallique et un d'oxyde anhydre de même 149 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE métal, qui lui ont été donnés par M. Reich, à Freiberg. Il rappelle à cette occasion les propriétés de l’indium et ses réactions les plus caractéristiques. GÉOLOGIE. Président : M. le Prof. Sruper, de Berne. Secrétaires : MM. P. ne LorioL, de Genève. Casimir Mæscu, de Zurich. M. C. Muyer donne la coupe du terrain crétacé de la vallée de Justi, dans POberland bernois. A la base de couches évidemment néocomiennes, il en rencontre d’autres qu’il regarde comme valangiennes, en se basant, soit sur leur position stratigraphique, soit sur la pré- sence de quelques fossiles valangiens, entre autres de la Terebratula Collinaria, d'Orb. Ces conclusions donnent lieu à une discussion étendue à laquelle prennent part MM. Lory, Renevier, Escher, Cotleau, Ducret. M. Pictel ne croit pas que les couchesin- férieures du Justithal soient l'équivalent exact du valangién du Jura, Cet étage, avec ses fossiles les plüs caractéris- tiques, n’a encore été constaté que dans une région peu étendue, et l’on a, suivant lui, un peu dépassé l’ensei- gnement direct fourni par les faits, en attribuant ce nom à quelques gisements qui en différent d’une manière no- table au point de vue paléontologique. M. Desor, au contraire, attribue une importance siratigraphique plus grande au valangien, qui a un caractère d’homogénéité et de constance remarquable. M. le prof. A. Fuvre donne des détails sur une couche récemment retrouvée au Salève, où elle avait DES SCIENCES NATURELLES. 143 été signalée précédemment par M. Mousson; elle est su- périeure à l’urgonien, et renferme des fossiles assez mal conservés qui semblent se rapprocher de ceux du ter- rain nummulilique; mais on n’y a pas rencontré jus- qu'ici de nummulites. M. le prof. Capellini, de Bologne, expose le résultat de ses études sur les Phyllites du Nebraska; il les a rencontrées à un niveau inférieur à la craie à /noceramus concentricus, et il a pu y recueillir de nombreux vé- gétaux fossiles, sur lesquels M. le prof. Heer donne quelques renseignements. Aucune des espèces détermi- nées ne se retrouve en Europe; leur ensemble offre des rapports avec la flore tertiaire et aussi avec celle du cré- tacé supérieur. M. Heer estime, du reste, que ces deux flores ont entre elles des relations plus étroites qu’on ne le croit généralement. M. le prof. Heer présente ensuite 50 planches de sa flore primaire et secondaire de la Suisse; elles sont consacrées aux plantes du terrain carbonifère, du Keuper, des couches jurassiques et crétacées, et aussi à celles du Flysch; il ajoute quelques observations sur le caractère de ces diverses flores. M. Cotteau, d'Auxerre, qui vient de terminer dans la Paléontologie française la description des Oursins régu- liers du terrain crétacé de France, expose les résultats de ce vaste travail au point de vue géologique. Il a décrit et fait figurer 242 espèces, dont aucune, jusqu’à pré- sent du moins, ne se retrouve soit dans les terrains ju- rassiques, soit dans les terrains tertiaires. Généralement 444 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE les espèces sont assez localisées dans les divers étages, quelques-unes seulement passent d’un étage à lPautre. M. le prof. Desor rappelle les preuves à l’appui de Ja théorie de M. Escher, d’après laquelle le fœhn, arrivant du Sabara, aurait eu une grande part à la fonte des glaces de l’époque glaciaire. Une des causes de ce phé- nomnène aurait été, par conséquent, le desséchement de la mer Sabarienne. M. Desor combat les objections faites à cette théorie et en particulier l’opinion de M. Dove, lequel estime que c’est la partie tropicale de l'Océan AUantique, et non le Sahara qui nous envoie des vents chauds. M. B. Dausse, de Paris, fait observer que les lacs des Alpes ont beaucoup diminué et que Pair ambiant, rendu par là moins humide, a dû contribuer à la réduction des anciens glaciers. Les lacs des Alpes se sont, en effet, abaissés par l'érosion et la rupture de leurs bords, la plupart à plusieurs reprises, entre lesquelles ils ont sta- tionné à des niveaux qui sont encore souvent reconnais-- sables par la disposition des couches de dépôts. Ainsi, on trouve des traces de l’ancien niveau da lac d’Orta et du lac Majeur, qui indiquent que ces deux lacs, ainsi que ceux de Varèze et de Lugano, devaient former jadis un seul lac immense, dont le niveau dominait d'environ 250 mètres le niveau actuel du lac Majeur. M. Renevier et M. Ball présentent quelques observa- tions relatives au même sujet. | M. le prof, Favre fait une communication sur la limite supérieure du niveau des blocs erratiques dans la: vallée du Rhône depuis le val Eerret jusqu'aux plaines de la DES SCIENCES NATURELLES. 445 France, au delà de Belley, sur une longueur de 250 ki- lomètres. Cette limite est très-élevée dans le val Ferret, sa pente est rapide jusqu’à Martigny ; elle est moins forte jusqu’à Villeneuve. À partir de ce point elle se main- tient horizontale à l'élévation d'environ 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer, jusqu’au Colombier, en dessus de Seyssel; au delà de Belley, les blocs erratiques atteignent encore le niveau de 1000 mètres. M. Favre conclut que le glacier présentait une surface à peu près horizontale sur une longueur d'environ 180 kilomètres et formait ce qu'il appelle un glacier-lac. avait pour cause les obstacles formés par le mont de Sion, le Jo- rat, elc., élevés d'environ 600 mètres, par-dessus lesquels la glace devait passer pour trouver un écoulement. La communication de M. Favre donne lieu à ane dis- cussion prolongée à laquelle prennent part MM. Escher, Dollfuss, Martins, Tyndall et Ball. M. de Mortillet, de Paris, explique une coupe prise à Saint-Jean près Genève, dont l’examen l’amène à con- clure que le creusement actuel du lac Léman doit être attribué à l’action glaciaire. Sa dépression aurait été pro- duite à une époque antérieure, puis remplie de gra- vier par des cours d’eau et déblayée ensuite par le glacier. M. Gilliéron donre quelques détails sur ses courses récentes dans le canton de Fribourg, et entre autres sur les relations du trias et de l’infralias, entre lesquels il v’a pu observer une ligne de démarcation bien sensible. M. le prof. Lory, de Grenoble, fait observer que dans le Dauphiné, la limite entre le trias et Pinfra- ARCHIVES, T. XXIV. — Octobre 1865. 10 146 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE lias est beaucoup plus tranchée. En Lombardie, les cou- ches à Batrillium Se trouvent constamment à la base de l'infralias, ainsi que le fait remarquer M. Capellini. M. Lory indique encore un moyen de reconnaître les dolomies et les cargneules triasiques : dissoutes dans un acide, elles laissent un résidu dans leqnel on observe des cristaux microscopiques de feldspath. Ces cristaux ne se retrouvent pas dans les calcaires liasiques traités par le même procédé. M. E. Dupont, de Dinant, fait une communication sur le terrain quaternaire de la Belgique, tel qu’il la ob- servé dans les cavernes. Les sables, les cailloux roulés, les argiles inférieures renferment des fossiles apparte- nant à des espèces perdues Elephas primigenius, Ursus spelœus; dans les deux divisions du loess, l’une jaunâ- tre inférieure, l’autre brunâtre supérieure, se rencon- trent des espèces vivant encore, mais habitant d’autres zones (le renne), ainsi que des débris d'industrie hu- maine. M. Delanoue, de Paris, présente des observations sur le même sujet et insiste, en particulier, sur la division du loess en deux couches très-différentes, soit par leur composition chimique, soit par leur distribution topo- graphique. Le loess supérieur est brunâtre et ne contient pas de calcaire, l’inférieur est jaunâtre. M. le prof. F. Lang donne des explications sur l’o- rigine des cluses dans le Jura; il les divise en trois classes : celles de la première auraient été produites par la rupture d’une voûte, celles de la seconde par une torsion de l’axe de la montagne, celles de la troisième _ DES SCIENCES NATURELLES. 147 par un soulèvement par ondulations de la base entière de la chaîne. M. Lang appuie ses vues théoriques par de nombreux exemples. M. Lory fait observer que dans les Alpes de la Savoie et du Dauphiné, les cluses peuvent se coordonner suivant deux directions, l’une du S.-0. au N.-E, l'autre du S.-E. au N.-0., correspondant à des crêts situés dans une par- tie plus méridionale des Alpes. M. le prof. Oppel, de Munich, présente un crustacé nouveau, MNeosoma Edwardsii, Oppel, provenant des couches de Stramberg, qui terminent dans les Alpes la série jurassique. Ce crustacé, de la famille des Isopo- des, a beaucoup de rapports avec les Trilobites. Jusqu'à présent on ne connaissait aucune espèce d’Isopode se rapprochant autant des Trilobites ; ce fossile intéressant trouvé à Tichau, dans le nord des -Carpathes, forme comme un trait d'union entre les crustacés secondaires et les crustacés palæozoïques. M. le prof. Studer donne des détails sur la molasse marine des environs de Berne, qui est superposée à la molasse d’eau douce des environs de Lausanne et de Genève. De nombreuses übservations de MM. Favre, Meyer, Gilliéron, Renevier, Desor, Jaccard, suivent la commu- nication de M. le prof. Studer. M. Cas. Mœsch présente la coupe d’une carrière près de Flaach, dans le canton de Zurich, dans laquelle on peut étudier en détail la formation tertiaire d’eau sau- mâtre ; il conclut de ses observations que l’âge des mo- 148 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE lasses marines ne doit pas être très-différent de celui des molasses d’eau douce, et qu’une séparation tranchée de ces deux formations ne saurait guère être justifiée. M. le prof. Albert Müller expose une manière nou- velle d'expliquer les fissures du Jura dans le canton de Bâle. Il les attribue à ane pression de la partie la plus septentrionale de la chaîne du Jura contre le prolonge- ment le plus méridional du massif de la Forêt noire. M. Müller expose ensuite le résultat de ses observa- tions sur le gisement, la composition et le mode de for- mation des masses cristallines des vallées de Madrano, d'Etzli et de Tellit. M. Pillet, de Chambéry, donne des détails'sur le ter- rain argovien des environs de Chambéry. Il a reconnu des couches renfermant des fossiles nombreux, dont un grand nombre se retrouvent en Argovie; seulement, en Savoie, l'étage argovien paraîtrait réduil à une épaisseur de 5 à 6 mètres: on ne peut y reconnaître les couches nombreuses distinguées par M. Mœsch, et leurs fossiles caractéristiques $’y retrouvent, mais mélangés. M. le prof. Escher (de la Linth), met sous les yeux des membres de la section les feuilles XV et X de la carte Dufour, comprenant une partie des Grisons, coloriées géologiquement par M. le prof. Théobald, de Coire, et donne des explications sur les diverses formations de celte partie de la chaîne des Alpes, dont la géologie pré- sente de grandes difficultés. M. le prof. Favre dépose une note étendue de M. le DES SCIENCES NATURELLES. 149 Ch. Haidinger, sur l’Institut géologique impérial de Vienne. M. le prof. Mohr, de Bonn, entretient la section de ses recherches sur l'acide silicique et sur la nature des silicates. Tous les silicates qui, par la calcination, per- dent de leur poids spécifique, de même que ceux qui contiennent des minéraux dont cette opération change la nature, ont été soumis à la calcination. M. Mohr ar- rive à conclure de ses nombreuses expériences que le terme de roche éruplive n’a aucune signification et ne peut se justifier, qu’il n’y a point d'état primitif, qu'il n’y à pas de périodes géologiques, mais que toutes les formations ont existé ensemble dans tous les temps. Le limon des fleuves, qui se dépose actuellement dans les mers, est aussi ancien que le granit du Mont-Blanc et de Ja Juogfrau. M. Ducret, d'Annecy, présente un échantillon de quartz épigénique offrant la forme et le clivage du spath fluor provenant du terrain oolithique. Il présente aussi des Ostrea Couloni remaniées, et cependant bien conservées, qu’il a trouvées dans le pou- dingue tertiaire du Salève. BOTANIQUE. Président : M. le Past. Dury, de Genève. Secrétaire : M. le Prof. L. FISCHER, de Berne. M. le prof. T. Caruel, de Florence, parle d’un corps probablement nouveau, qu'il a trouvé dans le suc laiteux du figuier. Ce corps a la structure de la fécule, sans en avoir les propriétés chimiques. 450 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. J. Müller, de Genève, présente un résumé général de son travail sur les Euphorbiacées. Cette grande famille, quoiqu’ayant fait l’objet de nombreuses recherches, lais- sait beaucoup à désirer, surtout sous le rapport de la dé- limitation des genres et espèces. M. Müller s'étend sur la méthode à suivre, sur la valeur des caractères en gé- néral et dans les Euphorbiacées en particulier ; il expose ensuite les principes du système qu'il a adopté. Les ca- ractères employés par lui sont: 1° La forme de l’em- bryon, d’après laquelle la famille se divise en deux grandes séries naturelles ; 2° les ovules isolés ou géminés dans chaque loge de l'ovaire ; 3° l’estivation du calice. L'application de ces trois caractères fournit les dix tribus de la famille, qui se subdivisent par une méthode analogue en 49 sous-tribus, 482 genres et plus de 3000 espèces. Parmi les nouveaux genres M. Müller en a dédié trois à des savants suisses (Secretania, Lereschia, Wart- mannia). M. Ernest Favre, de Genève, communique une notice sur la fleur femelle du Podocarpus. L’organe de fructi- fication est un ovule dressé, parcouru par un rapté, se terminant par une expansion chalazienne, et présente une primine et une secondine soudée à la primine dans presque toute sa longueur. M. le prof. de Bary, de Fribourg en Brisgau, parle de la pluralité de fructification dans les Urédinées. Plusieurs Puccinia et Uromyces possèdent quatre espèces de fruits, que lon peut désigner en partie par les anciens noms génériques, les Teleuthospores (Uromyces et Puccinia), les Sporidies, l’Aecidium et l’Uredo. Ces différentes for- DES SCIENCES NATURELLES. na mes sont produites par des générations alternantes, ce que M.- de Bary a décrit ailleurs. Un certain nombre d'Urédinées produit ces diverses phases de développe- ment sur une seule et même plante nourricière. Dans une autre série, les fructifications successives se produisent sur des plantes différentes, en sorte que la génération alternante est accompagnée d’un changement d’habita- tion. Un cas remarquable de ce genre est la Puccinia graminis, dont l’Aecidium est connu d’ancienne date sous le nom d’Aecidium Berberidis ; de même l’Aecidium du Puccinia straminis ne se trouve que sur les Boraginées (Anchusa, Lycopsis) ; c’est l’Aecidium asperifolium Pers. Le même rapport existe entre le Puccinia coronala et lPAecidium Rhumni. Ÿ ; M. le pasteur Duby présente quelques observations sur l’état de la cryptogamie en général et les méthodes à suivre pour arriver à une connaissance plus complète de ces organismes inférieurs ; il insiste en particulier sur la nécessité de s'occuper beaucoup plus qu’on ne l’a fait jusqu'ici d'observations biologiques. M. le prof. A. de Candolle dépose sur le bureau le pro- gramme pour le prix quinquennal (la meilleure mono- graphie d’une famille de plantes) fondé par son père. Ce prix est annoncé pour 1866. M. le prof. Fée, de Strasbourg, lit un travail sur les excrétions des fougères. Un certain nombre de fougères ont la fronde visqueuse ; la viscosité est due à des poils glanduleux qui sécrètent un liquide. Ces glandes sont souvent sessiles, en forme de massue et présentent, vues 452 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE à l’œilnn, l'apparence d'uae poussière fine. Dans le genre Aspidium et quelques autres on trouve une croûte cal- caire de nature différente, composée de molécules, qui sont probablement produites par l'évaporation d’un liquide salin, sécrété par la surface de la feuille. M. C. Rapin parle de la valeur des caractères géné- riques, particulièrement dans les deux genres Girsium et Carduus, chez lesquels l'importance du caractère tiré de la nature du pappus est prouvée par le fait qu'on ne trouve jamais d’hybrides entre les espèces de ces deux genres. M. J.-E. Planchon, de Montpellier, fait ressortir la nécessité de faire de nombreuses expériences directes sur lhybridation. M. Leresche mentionne un cas d’hy- bridité entre deux espèces de genres très-différents (Or- chis laxiflora et Serapias cordigera). M. de Candolle rappelle un autre faitrelatif aux genres Crinum et Ama- ryllis. M. Caruel parle d'un Leoxtodon d'Halie, qui a les poils de laigrette dentelés et non plumeux; celte espèce a élé nommée L. anomalum. M. de Candolle entre dans quelques nouveaux détails sur la germination des plantes!. M. F. Burkhardt communique des observations faites par lui sur le même sujet (publiées dans les Miltheilungen der naturforschenden Gesellschaft, à Bâle, en 1858). Ces observations ont fourni en général { Nous publierons prochainement le mémoire de M. de Can- dolle, lu dans la séance générale. DES SCIENCES NATURELLES. 153 les mêmes résultats qae celles de M. de Candolle. Une petite différence résulte de ce que le point de départ de la germination n’a pas élé fixé exactement à la même phase du développement par les deux auteurs. M. Burk- hardt expose en abrégé la méthode qu'il a suivie dans ses recherches. M. Rieux parle de l'effet de la lumière sur la germi- pation et en particulier d’une expérience faite sur les graines de fraises, qui n'ont pas germé en plein soleil, tandis qu’elles germaient dans les vingt-quatre heures à l'ombre. M.'de Candolle attribue ce fait plutôt à une chaleùr trop grande, qu’à l’effet de la lumière. M. de Candolle présente quelques beaux échantillons du Stellaria bulbosa Wulf., du Valduggia (Italie), de la part de M. Careslia, qui les a recueillis. M. le prof. Planchon, de Montpellier, communique le résultat d'études faites par lui et M. Henri Marès sur plusieurs genres d’anomalies des organes de la fleur de la vigne. Ces anomalies les rapprochent des fleurs de l'Ampelopsis d'une part, du genre Leea de lautre. M. Planchon parle encore de la formation d’hybrides entre les différentes races de vignes el des observations de M. Henri Bouschet sur l'influence du pollen sur les organes de la plante fécondée. M. de Bary rappelle les observations de Hildenbrand sur les Orchidées tropicales. C’est le pollen qui détermine la formation des ovules. M. le prof. C.-F. Meissner présente un échantillon en fleur du Coccolobu platyclada remarquable par ses 154 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE tiges parfaitement plates et foliacées. Cette espèce doit être rapportée au genre Muhlenbeckia, dans lequel elle forme une section distincte. M. le prof. Heer montre des cônes d’un conifère ( Pinus sylvestris) trouvés par M. Coëmans ‘dans la vase des côtes de la Hollande. Ces cônes sont iden- tiques avec ceux qui ont été trouvés dans les tourbières (habitations lacustres). Ge fait confirme l’idée déjà émise précédemment que la jonction de l'Angleterre au conti- nent de l’Europe est comparativement récente. M. Heer montre encore un cône fossile du terrain crétacé, qui a beaucoup de rapports avec les cônes du sous-genre Cedrus. M. de Bary présente des modèles d’embryons en cire faits par M. le D: Ziegler à Fribourg en Brisgau. M. Fée communique une notice de M. Guérin-Méneville sur les qualités du bois de lAëanthus. M. Guérin-Méneville dans ses rapports, sur lintroduc- tion du ver à soie de PAilante avait, déjà publié quelques documents sur la qualité du bois de cet arbre et la ra- pidité de sa croissance. Depuis lors, à sa demande, M. Raoulx, ingénieur des ponts et chaussées, a étudié ces bois d’une manière plus complète. En attendant la publi- cation de son travail, M. Raoulx a autorisé M. Guérin à en faire connaître les résultats remarquables et inattendus, qui montrent que le bois de l’Ailante est supérieur à ce- lui du chêne et même de lorme. M. Raoulx a mesuré dans un grand nombre d’expériences la densité, la téna- cité et la flexibilité des trois essences citées plus haut. Voici les moyennes de ces déterminalions : DES SCIENCES NATURELLES. 455 Densité. Ténacité 1. Flexibilité?. Aïlante 0,713 32,812 0,033 Orme 0,604 24,867 0,023 Chêne 0,751 19,743 0,027 Le bois d’Ailante prend très-bien le poli et le vernis. M. de Candolle annonce la nouvelle de la mort de Sir W. Hooker. La section décide d'insérer au protocole ses sentiments de regrets au sujet de la grande perte que vient d’éprouver la science. ZOOLOGIE. Président : M. le Prof. C. Vocr, de Genève. Secrétaires : M. V. Fario, de Genève. M. Forez, de Morges. M. le prof. Külliker communique à la Société quelques observations sur la structure des polypes. S’occupant d’abord du tissu musculaire, il démontre dans les bras de l’Hydra vulgaris le développement des fibres muscu- laires observées déjà par MM. Uhimann, Quatrefages et Ray chez les Méduses, et constatées aussi par lui dans les Hydropolypes en général. Il étudie ces longs filets dis- posés parallèlement entre l’exoderme et l’entoderme, et s'explique leur développement par laplatissement et l'allongement de la partie basilaire de la cellule épithé- liale; cette cellule s’étranglerait vers son centre, et sa partie supérieure resterait partie constituante de l’exoder- me. M. Kôlliker passe ensuite à la structure des spicules E Charge de rupture par centimètre carré. ? Flèche immédiatement avant la ruplure. 456 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ou corpuscules calcaires du squelette des polypes ; leur forme est celle d’un prisme terminé à ses deux extré- mités par un triangle équilatéral dont les angles de l’un correspondraient aux côtés de l’autre. Aux différents angles de ces triangles se trouvent des masses arrondies qui peuvent s’augmenter par dédoublement ; mais les formes les plus complexes de ces sulérites de carbonate de chaux dérivent toutes, et toujours, d’une forme plus simple correspondant à une formule mathématique assez semblable à celle du rhomboïde de spath calcaire ; elles présentent en outre une grande analogie avec les corpuscules décrits par M. Robin dans lPurine du lapin. MM. Milne-Edwards, Dana et Ehrenberg ont expliqué le développement du squelette des poiypes par une forma- tion épithéliale ou sécrétion calcaire du pied ; mais M. Lacase-Duthiers le premier, en s’occupant du Corallium rubrum, et M. Kôlliker ensuite, en travaillant sur divers genres de polypes,ont reconnu tous deux que le polypier se forme au contraire par le dépôt de spicules calcaires dans l'intérieur du parenchyme de l’animal. Enfin M. Kôlliker a trouvé encore un rapprochement intéressant entre les polypes à 8 bras et ceux à 6 bras ; il a découvert, chez les Antipathes, les mêmes prolongements vasculaires des canaux nourriciers que l’on avait attribués jusqu’ici uni- quement aux polypes à 8 bras. M. le prof. His communique ses recherches sur les vaisseaux sanguins et lymphatiques de la rétine. Des injeciions faites sur la rétine du chat lui ont montré que les vaisseaux sanguins d’un certain volume rampent entre la couche des fibres de Müller et celle des cellules nerveuses ; que de là partent à angle droit de plus petits DES SCIENCES NATURELLES. 157 vaisseaux qui viennent former deux réseaux capillaires, Pun au-dessus et l’autre au-dessous de la couche des noyaux. L’injection directe dans les lymphatiques n’é- tant pas ici possible à cause du pen d'épaisseur de la rétine, M. [is à dû opérer sur les vaisseaux sanguins en cherchant à obtenir indirectement l'injection des Iym- phaliques par la rupture et l’extravasion des premiers. Par ce procédé, il a constaté l'existence de deux réseaux différents de lymphatiques; le premier composé de sinus enveloppant entièrement les veinules et les artérioles, et le second entourant les noyaux de la couche interne d’un réseau d’injections extravasées qui, par sa finesse et sa régularité, semble indiquer comme des espaces lympha- tiques normaux. M. His, s'appuyant sur le fait que les fibres de Müller n’obéissent pas à la loi de continuité de Reichart, qu’elles ne Sont pas en intime communicalion avec le tissu con- joncuif périvasculaire, et que d’après les recherches de M. Babuchin elles sont formées aux dépens du feuillet ex- terne de l'embryon, révoque en doute la nature conjonc- tive de ces fibres, tout en leur reconnaissant cependant les fonctions de protection que leur attribue M. 1. Müller. Mais il retrouve, par contre, le tissu conjonclif dans le voisinage de l’Ora serrata, dans une membrane qni, -en continuité intime avec le tissu conjonctif périvasculaire, présente des fibres allongées de natare évidemment conjonctive. M. Ch. Rouget, prof. à Montpellier, présente à la sec- tion le résultat de ses observalions sur la terminaison des nerfs dans l'organe électrique de la Torpille. Les recherches qu’il a faites à Cannes sur quelques Torpilles 158 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fraîches lui ont montré la terminaison en réseau telle que Va décrite M. Külliker, et lui ont permis en même temps de s’expliquer facilement l'erreur de M. Hartmann qui avait représenté ses extrémités en forme de pinceau. Il a re- marqué que le résean n’est bien visible que pendant la vie et très-peu d’instants après la mort, et qu’il semble disparaître bientôt après la rigidité cadavérique. Ce n’est pas que ce réseau lui-même se détruise, mais la substance liquide qui lenveloppait d’abord perd sa transparence et se remplit de granulations, en sorte qu'on ne peut plus distinguer qu’une apparence de pinceau. Sur les bords de ce réseau principal se formerait encore un réseau plus délié et très-ramifié de fibres sans moëlle. M. Rouget fait, en outre, remarquer qu’il n’y a aucune analogie entre ce genre de terminaison et la plaque ter- minale du Cylinder axis dans les nerfs moteurs. Enfin il constate, comme M. le prof. Valentin, que les nerfs de l'appareil électrique jouissent de doubles propriétés optiques. « M. le prof. Claparède présente une belle planche du Loris lardigrade, bien supérieure à toutes les figures dornées jusqu'ici de ce curieux animal. Il entretient ensuite la section du singulier dimorphisme des Acariens. Il prouve, entre autres, que l’Acarien sans bouche, muni d’une carapace comme une tortue et connu sous le nom d'Hypopus, n’est réellement que le mâle d’un Acarus beaucoup plus gros que lui. Il a trouvé fré- quemment ces denx formes sur des bulbes de jacinthes, et est arrivé à celle conélusion par une étude suivie du développement des larves. Il a, en effet, découvert des larves de l’Acarus à trois paires de pieds el d’autres DES SCIENCES NATURELLES. 159 plus vieilles à quatre paires,et vu distinctement l’Iypopus provenir de ces dernières. M. le prof. Vogt fait remarquer l’intéressante analogie qui existe entre la découverte de M. Claparède et celle que M. Müller a faite récemment sur quelques crustacés. M. le prof. Steenstrup, de Copenhague, communique ses observations sur divers poissons. Il a découvert une large communication entre les deux cavités branchiales de certains Pleuronectes et fait remarquer lutilité toute particulière de cette disposition qui permet à l’eau de circuler librement dans les deux appareils respiratoires, lors même que le poisson se trouve couché de côté sur le Sable. Il décrit chez le Chiroteptra Vampirus un filtre qu’il retrouve dans tout le groupe des Cephaloptera et Ceratoptera. Cet appareil, destiné à filtrer toute l’eau qui passe de la bouche aux branchies, est formé d’une pièce cartilagineuse percée d’une multitude de trous au-devant desquels se trouvent arrêtés les petits crustacés et mol- lusques qui doivent servir de nourriture à ces animaux. — Il signale deux parasites sur l'appareil branchial de ces gros poissons, un crustacé et un distome. Il expli- que, en outre, la manière de nager des espèces de ce groupe par un battement de leurs grandes nageoires qui leur permet de s'élever même au-dessus de la surface de l’eau en volant, pour ainsi dire, comme des chauves- Souris. M. Steenstrup fait comprendre comment la Myxine glulinosa n’a été censée parasite que des poissons morts, par le fait bien simple qu’elle les fait bientôt périr en les perforant près des arcs branchiaux. Il a étudié cette 160 SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE espèce, et il fait observer qu’il n’a jamais trouvé d’indivi- dus mesurant moins de neuf pouces ou plus de treize pouces; qu’il n’a jamais non plus trouvé ni mâle, ni jeune, et que très-probablement les Myxines ne sont para- sites que dans un âge particulier de leur vie Il n’a enfin trouvé que deux fois des œufs bien développés; ils sont munis d’une enveloppe cornée avec.un opercule et des prolongements destinés à les fixer. M. Steenstrup a, en outre, suivi le développement des embryons du Blennrus viviparus. 1 fait observer que l’im- perfection relative de la fécondation intérieure de cette espèce amène chez ses pelits beaucoup de cas de mons- truosités ; les plus fréquents et les plns curieux lui sem- blent ceux où le jeune animal se montre tordu sur lui-même, et où, par le fait d'un rapprochement des plans dorsaux et abdominaux, les nageoires dorsales et et anaies se trouvent, pour ainsi dire, juxtaposées ; il tire de ces cas et de quelques autres, tels qu'une asymé- trie des nageoires paires, l'explication de quelques monstruosilés el variétés que lui ont présentées, par exemple, des Cyprinus auratus. | Enfin, traitant de la position asymétrique des yeux chez les Pleuronectes, M. Steenstrup explique la pré- sence de ces deux organes sur un même côté de la tête, non-seulement par le fait d'une légère torsion de cette dernière sur la colonne vertébrale, mais encore par un transport réel de l’un d'eux d'un côté à l'autre de Ja face. En effet, après avoir remarqué que les jeunes Pleuronectes possèdent deux yeux symétriquement placés, comme d’autres poissons, il a vu l'un de ces yeux se transporter petit à pelit au travers da plafond de son orbile pour venir rejoindre Pautre, tantôt en perforant DES SCIENCES NATURELLES. 461 le frontal, et tantôt en venant se placer entre les deux frontaux. M. le prof. C. Vogt présente au nom de M. le prof. Gegenbaur, de léna, une photographie représentant deux espèces de Gyropélecus de même taille qui lui semblent réfuter victorieusement une opinion récemment émise par M. Agassiz sur certaines métamorphoses de ces poissons. M. le prof. Rougel présente quelques considérations sur l'agent contractile de la fibre musculaire. Il cherche à éta- blir que le faisceau primitif est composé non de disques superposés, mais bien des fibrilles mises bout à bout; il considère également dans la fibre striée une autre fibrille également homogène. Il attribue à une pure élasticité les phénomènes de contractilité musculaire, considérant l'élément contractile comme un ruban enroulé en spirale, pour la vie animale, et comme une fibre simplement onduleuse, mais paraissant striée par le fait d’alterna- tives d'ombre et de lumière, pour la vie organique. M. le prof. Külliker déclare qu’il est loin de partager opinion de M. Rouget, mais que le temps lui manque pour entamer une discussion sur un pareil sujet. M. le prof. Cornalia, de Milan, appelé à donner son opi- nion sur la nature d'un petit triangle vert trouvé dans les malières rejetées par un homme que l'on supposait avoir été empoisonné par de la cantharide, a examiné au mi- croscope les parties extérieures du squelette de cinquante insectes verts différents, provenant des environs de la localité où l'attentat avait été commis. Il a trouvé, en étu- ARCHIVES, T. XXIV. — Octobre 1865. 11 162 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE diant l'apparence et les dessins soit du corselet soit des élytres, non-seulement que le faible débris qui lui avait été remis ne pouvait être rapporté qu'à la cantharide, mais encore que les caractères extérieurs tirés de ces détails confirmaient le plus souvent la classification éta- blie jusqu'ici. M. Cornalia signale ensuite un nouveau crustacé para- site des poissons, le Lophura Edwardsi qui se fixe contre la colonne vertébrale du Lepidoleptus celorhynchus. M. le prof. Thury développe les motifs qui l’ont conduit à choisir les mammifères unipares pour objet de ses pre- mières expériences sur l’erigine des sexes. La connexion qui existe entre les phénomènes extérieurs et intérieurs de l’état de rut, est plus simple et mieux connue chez les mammifères unipares que chez les multipares, où, d’ailleurs, l'identité de l’œuf sur lequel on opère devient un nouvel élément d'incertitude. S'agit-il des oiseaux, où une seule fécondation suflit à plusieurs œufs succes- sifs, les physiologistes ne sont pas d'accord sur le mo- ment où la fécondation s’opère. Elle est simultanée pour les œufs d’une même série, selon quelques physiologis- tes, successive selon d’autres également habiles. Là, ce- pendant, est toute la question, car si l’œuf de l'oiseau est fécondé au moment où il sort de l’ovare, les circons- tances qui déterminent l’émission d’œufs plus ou moins mürs, seront avant tout variables et accidentelles, et il en sera de même du sexe des individus qui sortiront de ces œufs. M. Thury fait connaître ensuite avec détail la marche qui a été suivie dans les expériences de Montet et les précautions qui ont été prises, et qui ont assuré la réus- site complète de ces expériences. DES SCIENCES NATURELLES. 163 Depuis la publication des premiers résultats obtenus dans la ferme de Montet, un certain nombre d’expérien- ces ont été faites par des propriétaires et des agricul- teurs dans les environs de Genève. Là où des hommes compétents ont expérimenté eux-mêmes, les résultats ont été constamment favorables à la nouvelle théorie. Par- tout où l’on a chargé des valets de ferme du soin des essais, les résultats ont été variables, et ont offert des cas de non-réussite dans la proportion d'environ un quart du nombre total. Quelques recherches statistiques ont été entreprises dans le but principal de reconnaître si, lorsqu'une espèce domestique, telle que l’espèce bovine, est abandonnée à la vie libre, il s’engendre plus de femelles. Le résultat a été contraire à ce que l’on attendait d’abord : pendant le séjour des vaches à la montagne, dans les mois d'été, il s’engendre quatorze pour cent plus de mâles qu'il ne s’en produit pendant le même temps chez les animaux captifs. Mais ce fait s'explique de la manière suivante : Dans nos montagnes, dès que l’on s'aperçoit qu’une va- che entre en chaleur, on la séquestre, pour éviter le dé- sordre qui résulte des combats que se livrent les mâles. Lorsque la bête est demeurée captive pendant environ douze heures, on lui rend la liberté; elle ne tarde pas alors à être couverte, sans combat entre les taureaux, car ces combats n’ont lieu qu'aux premières atteintes de l'état de rut des femelles. La prédominance des concep- tions mâles pendant le séjour des vaches dans la mon- tagne vient donc à l’appui de la théorie: c’est, en quel- que sorte, une expérience en grand qui se fait chaque année dans nos montagnes, où un Certain nombre de va- ches se trouvent empêchées de recevoir le mâle pendant 164 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE les premières heures du rut: or l’observation montre que de là résulte une prédominance de mâles. Les comparaisons statistiques auxquelles se rattache le résultat précédent ont également permis de recon- naître : 1° Que dans la plaine, pendant les mois d'avril, mai, juin et juillet, le nombre des conceptions mâles Pemporte sur Celui des conceptions femelles. C’est au mois de juin qu’a lieu le plus grand nombre de conceptions mâles (144 mâles pour 100 femelles). Le minimum des concep- tions mâles à lieu pendant les mois de septembre, octo- bre, novembre et décembre. 2 Il existe quelquefois des différences considérables entre deux fermes voisines, relativement au nombre pro- portionnel des conceptions mâles et femelles qui s’y produisent, et, dans une même ferme, il y a des pério- des de temps où les conceptions de l’un ou de l’autre sexe prédominent. L'ensemble de tous ces résultats montre que la déter- mination du sexe n’est point un fait originel de la nature des êtres, indépendant des causes extérieures ou secon- daires, mais bien un fait dérivé, contingent, accessible dès lors à lPexpérimentation physiologique, aussi bien qu’à l’influence déterminante de la volonté de l’homme. M. le prof. Rougel présente un crâne trouvé dans la vallée de ja Vis, département de l’Hérault, et communi- que à ce sujet une note de M. Sabatier. Ce dernier a découvert entre des dalles non taillées trois fosses conte- nant encore des squelettes, dont deux de femmes n'of- frent rien de particulier dans leurs crânes. La tête du troisième, provenant d’un homme, présente différents DES SCIENCES NATURELLES. 165 caractères qui la rapprochent beaucoup du célébre crâne du Néander-Thal : comme lui, elle est dolichocéphale, pro- gnathe et présente à son sommet comme un toit à deux poutres. M. Rouget en montre un moule en cire et sup- pose que cette forme assez inférieure a été persistante à des époques très-distantes ; il pense que cette lête de l'Hérault appartient à l’époque celtique et trouve sa place entre le crâne du Néander et les crânes du Rhomberg. M. le prof. Vogt montre à la section des moules des crânes du Néander et du Rhomberg, et appuie, comme M. Rouget, sur le fait que la forme d’un crâne ne peut pas faire préjuger de son âge, puisque l’on n’a encore trouvé jusqu'ici que des types très-mélangés. M. de Mortillet prend aussi la parole sur le mélange des formes dans les crânes de l’âge de pierre, et signale dans ce dernier âge comme deux époques bien différentes, l’une où les hommes auraient eu le goût de reproduire dans leurs dessins les scènes de la nature vivante, et l’autre où les hommes auraient été, par contre, peu ob- servateurs et peu dessinateurs. [l constate qu’en France, du moins, tous les crânes trouvés avec le renne sont brachycéphales, tandis qu'après cette époque un mélange constant s’esi toujours présenté. M. le prof. Cornalia, de Milan, rend compte des décou- vertes qu’il a faites au nord de Bergame dans un bassin de tourbe quaternaire et très-profond de la vallée de l’Effe. Les fossiles qui s’y trouvent sont en général à l’état pâteux, mais toujours très-nombreux. Il a découvert des rhino- céros, des éléphants et des cerfs nouveaux. Ce printemps encore il a trouvé la patte antérieure presque complète d’un Elephas meridionalis. Il montre des figures d’un 166 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE pied presque entier, ainsi que des dents très-bien con- servées, appartenant à la dernière dentition. M. Cornalia a rencontré aussi des débris de petits mamiféres, ainsi que des reptiles, une Émyde par exemple. Il attire par- ticulièérement l’attention des zoologistes sur une série de petites écailles et quelques portions de squelette qui lui paraissent provenir d’un saurien voisin du Pseudopus. MM. F.-J. Pictet, prof., et Al. Humbert présentent quelques fragments d’un nouveau travail sur les poissons du Liban, faisant suite à celui que M. Pictet avait publié en 1850, et motivé par de nombreux et importants ma- tériaux recucillis depuis lors par M. Humbert. Ces z00- logistes montrent que l’on trouve au Liban deùx faunes très-distinctes, l’une à Sach-el-Aalma et l’autre à Hakel. Elles n’ont aucune espèce commune et les genres com- muns y sont rares. Elles sont toutefois toutes les deux crétacées et, à ce titre, remarquables par l’existence de plusieurs types formant à peu près la première expres- sion du groupe des Téléostéens. M. le prof. Steenstrup a étudié sur les os trouvés en si grand nombre en Danemark dans des marais tourbeux, aux Kjækkenmæddingen, les différents modes de fraction provenant tantôt de la dent des animaux carnassiers, tantôt de la main de l’homme. Il à reconnu que certains os en entier et d’autres en partie étaient toujours régu- lièrement rongés par les carnassiers, tandis que d’autres, plus durs, n'étaient jamais brisés que par l’homme, qui avait voulu probablement en retirer la moëlle ; Pépiphyse des os longs est, par exemple, presque toujours rongée, tandis que la diaphyse subsiste avec des traces humai- DES SCIENCES NATURELLES. 167 nes. M. Steenstrup signale le fait curieux que ce sont les mêmes os qui se durcissent les premiers chez le jeune oiseau, qui persistent aussi les derniers parmi les débris des oiseaux anciens. D’après ces études, il arrive aux conclusions suivantes : que les os des cavernes, entre autres de celles du midi de la France, étudiées par Mar- cel de Serres, ont été rongés par les carnassiers et ap- portés par eux dans ces cavités, et que, par conséquent, leur transport ne peut pas être attribué à l'effet des eaux; . que beaucoup des instruments décrits par M. Boucher de Perthes, comme instruments où manches de haches ou de poignards, ont été taillés uniquement par les dents des ours et des loups; que, enfin, les ossements déposés en si grand nombre dans les brèches osseuses n'ont été brisés ni par les animaux, ni par l’homme, mais bien par des alternatives souvent répétées d'humidité et de sécheresse. M. le prof. Capellini, de Bologne, présente une photo- graphie de la tête d’un Sirénoïde provenant des molasses de Bologne. Il a retiré lui-même d’un bloc de pierre le crâne, les vertèbres et l’omoplate de cet animal, qui lui rappelle l'Hulitherium Serresii de Montpellier, déerit par M Gervais. M. Capellini croit pourtant ne pas devoir rap- porter cette espèce aux Halilherium, et semble voir entre elle et ces derniers la même distinction qui existe entre les Lamentins et les Dugongs. Il crée pour ce Siré- noïde un genre nouveau auquel il donne le nom de Si- noplerius. M. le prof. Aebi expose une nouvelle méthode de mensuration crânienne, avec laquelle il cherche à trou- 168 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ver non la forme spécifique de la tête de telle ou telle race, mais bien le moule type du crâne humain. II fait différentes coupes par les plans verticaux, tant longitu- dinaux ou antéropostérieurs que transverses, et divise ainsi le crâne en quelques parties symétriques dont l’é- tude et la comparaison l’amênent aux résultats suivants : tous les crânes dolichocéphales et brachycéphales sont semblables entre eux quant à la section du plan antéro- postérieur et ne diffèrent qu’au point de vue des coupes transverses qui révèlent leurs différentes largeurs com- parées ; chez les hommes, ainsi que chez les autres mam- mifères, les crânes des jeunes individus se ressemblent d’abord assez, pour diverger ensuite de plus en plus avec l’âge. Le même travail comparatif fait sur les singes anthropomorphes, montre quelle grande dis- tance il existe encore entre le crâne le plus parfait du plus élevé de ces animaux et le crâne de l’homme le plus dégradé. Enfin, M. Aebi cherche à établir sur son système de mesure une bonne classification des crânes, et signale que ces sections transverses lui ont toujours montré jusqu'ici des crânes étroits dans l'hémisphère sud et des crânes larges dans l’hémisphère nord de notre globe. M. le prof. His ne voit pas la nécessité de prendre le diamètre antéropostérieur plutôt que le diamètre trans- verse pour base de mensuration; ce serait plutôt, sui- vant lui, les rapports de ces deux diamètres entre eux qui devraient constituer le point important de ces re- cherches. DES SCIENCES NATURELLES. 169 MÉDECINE. Président : M. le D' Raux-Escuer, de Zurich. Secrétaire : M. le D' BarpE, de Genève. M. le docteur Piachaud, de Genève, présente trois malades opérés par lui. 4° Brülure de la main droite, dont la cicatrisation avait occasionné une grande rétraction des téguments. L'opération consista à enlever la cicatrice, et recouvrir la plaie par des lambeaux. La main fut fixée pendant six mois sur une planchette. La gaine du tendon fléchisseur du quatrième doigt fut ouverte pendant lopéralion, ce qui fat la cause que ce tendon s'exfolia. Il y a 48 mois que l’opération a été faite et les résultats pour l’usage de la main sont très-satisfaisants. 9° Tumeur de la main chez un campagnard de 39 ans. M. Piachaud présente le-moule en gypse de la main avant l’opération. La tumeur avait commencé cinq ans aupara- vant. Extrême dureté, des bosselures, aucune fluctuation, la peau amincie, points de ganglions engorgés, douleurs lancinantes, tels étaient les symptômes. Le diagnostic varia entre nnenchondrome et un carcinome. L'opération fut très-simple ; la tumeur se laissa en ucléer avec facilité, sans aucune hémorragie; on dut reséquer la moitié du deuxième métacarpien, point d'origine de la tumeur. La cicatrisation futtrès-bonne bien que quelques lambeaux de peau se fussent gangrenés. M. Claparède examina la tu- meur au microscope el se décida en faveur d’un carcinome. 3 Polypes naso-pharyngiens : les premiers symptômes -s’étaient manifestés dès 1862 ; après quelques tentatives 170 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE par arrachement, M. Piachaud fit la résection du maxil- laire supérieur (incision d’après Velpeau) et enleva tous les polypes. Cependant la répullulation recommença trois mois après ; l'opération fut répétée; de nouveau répullu- lation, essais avec la cautérisation au gaz, d'après M. Né- laton, sans succès : on eut recours à des flèches de chlo- rure de zinc quiremplirent assez bienleurbut, cependant la répullulalion a recommencé. M. le prof. Billroth croit que la tumeur en question était un enchrondrome d’une espèce peu ordinaire, à savoir la forme gélatineuse, enchondrome cystoïde. [ne voit rien dans la description de la tumeur qui justifie-le diagnostic d’un carcinome. Cependant il n’en résulte pas du tout que la tumeur ne puisse récidiver et même occasionner des tumeurs secondaires dans des organes intérieurs. 1 À propos du troisième cas, il rejette complétement la cautérisation : mais il faut à tout prix éloigner la tumeur, qui peut occasionner des symptômes très-graves et crois- sants du côlé du cerveau: il y a des cas dans lesquels des tumeurs analognes ont perforé la boîte cranienne. Il pro- pose l'opération de M. Langenbeck, de Berlin, dite résec- tion ostéoplastique, laquelle consiste à reséquer le maxil- laire supérieur, mais en lui laissant ses adhérences com- plètes avec les téguments ; on le replie en arrière comme un couvercle, puis la tumeur enlevée, oa le réapplique et la consolidation la plus parfaite a lieu. M. le prof. Esmarch, de Kiel, a observé plusieurs cas analogues. Ces tumeurs naissent souvent de la fosse ptérygo-palatine ; il a fait l’opération de Langenbeck avec succès, même deux fois sur le même sujet; il recommande aussi emploi énergique du fer rouge. DES SCIENCES NATURELLES. 471 M. le D' Gautier demande s’il y a récidive après celte opération. M. Pillroih ne peut répondre, car ces tumeurs peu- vent récidiver après 20 ans. Mais dans un cas opéré par lui il y a cinq ans, il n’y a pas encore eu de récidive. M. le prof. Billroth communique un cas d’ovariotomie opéré trois semaines auparavant par lui à Zurich. Un cas opéré quelques années auparavant sans succés, lavait découragé de cette opération, lorsque M. Spencer Wells opéra sous ses yeux avec un résultat très-heureux une femme de Zurich; et il se décida à pratiquer, le 5 août passé, la même opération. La femme a 32 ans, n’est pas fortement constituée, a une menstruation très-profuse ; mariée depuis six ans, elle n’a pas d'enfant. [l y a einq ans qu’elle remarqua la tumeur, qui a cru très-lentement et sans douleurs. Une ponction pratiquée six semaines au- paravant à confirmé le diagnostic; cependant la tumeur ne disparut qu’en petite partie, et au bout de quatre se- maines elle était plus grosse qu'avant; la menstruation avait fait place à une hémorragie continuelle, ce qui em- pêcha de différer l'opération ; l'abdomen était distendu comme par l’utérus au huitième mois, la tumeur était un kyste multiloculaire ; la portion vaginale du col de utérus ne pouvait être sentie au toucher, ce qui faisait présamer des adhérences de cet organe avec le kyste. La malade avait une petite loux, et présentait au sommet des pou- mons une matité du reste très-légère, plus un épanche- ment pleurétique à gauche, peut-être dépendant de la nres- sion de la tumeur sur la veine cave ascendante. L’opération fut assez facile, et ce qui avait été prévu, adhérence avec l'utérus se confirma; elle dut être percée en deux 472 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE endroits et après y avoir fait deux ligatures en masse, elle fut coupée. On appliqua au pédicule un clamp français assez mauvais. Celui de Spencer Wells est, d’a- près M. Billrotb, le seul qu’on doive employer.La malade se plaignit de suite de douleurs et le deuxième jour se ma- nifestèérent tous les signes d’une péritonite foudroyante ; avec Cela le pouls était bon, la température chaude; l’opium ne fut pas supporté, mais les injections souscu- tanées de morphine de ‘/, grain furent suivies d'un effet immédiat. On lui fit boire beaucoup de champagne, et au milieu d’éructations très-fortes, elle dégagea pour ainsi dire tout son météorisme par en haut, à la suite de quoi elle eut une selle abondante. La péri- tonite guérit et la femme semble hors de danger, cepen- dant le dernier mot n’est pas encore dit ; le 19, elle avait encore un peu de douleurs, de météorisme, d’œdèrae du pied droit occasionné soit par thrombose soit par un abcès par suite de la ligature, abcès qui se serait ouvert derrière le péritoine. M. le prof. Socin attire l'attention sur les inconvé- nients résultant du peu de longueur du pédicule. Le grand empêchement qui s'oppose à l’exécution fréquente de l’ovariotomie est la question du diagnostic, qui est souvent si difficile. M. le prof. PBreslau rappelle à M. Billroth qu’il a opéré à Zurich avec succès des cas qu'il n’a pas mentionnés, même un cas très-grave chez lequel, après une ponction, s'étaient développés dans le kyste des gaz putrides et où les parois étaient très-ramollies et adhérentes à celles de Pabdomen. Un autre cas fut opéré sans succès dans des circonstances três-favorables avec M. Spencer Wells ; la malade mourut de ce que les An- DES SCIENCES NATURELLES. 173 glais appellent le choc. En tout il y a six cas, deux gué- ris, un en voie de guérison, trois morts. M. le D: Dor parle d’une ovariotomie pratiquée avec succès à Vevey, par le D' de Montet. Il vante le clamp de Nélaton. Le champagne frappé fut d’un très-bon effet. M. le D" Billroth insiste sur toutes les précautions en apparence insignifiantes qui seules peuvent garantir le succés : air, lit, éponges, isolation, etc., ete. Suivant lui, la péritonite est presque toujours la suite d'infection ; les sécrétions des membranes séreuses sont des plus dange- reuses. Le collapsus est le plus mauvais symptôme. Dans le météorisme, la constipation paraît avoir une cause mécanique ; laccumulation des gaz occasionnerait une rotation de l'intestin autour de son axe et sa clôture. En effet, dans son cas, la première selle n’eut lieu qu'après que les gaz se furent en partie échappés. MM. Gaultier et Volkmann, professeur à Halle, donnent des faits à Pappui des idées de M. Billroth. M. le D' Dor présente un instrument (tonomètre) qu’il a fait construire à l'atelier de construction d’instru- ments de physique de Genève, sous la direction de M. Thury, pour mesurer exactement la pression intraocu- laire. L'appareil présente en outre un grand progrès sur celui de Donders en ce que l’observateur n’est pas astreint à regarder le cadran en opérant, ce qui est un grand in- convénient pour l'exactitude de l’examen; une aiguille ingénieusement adaptée se charge de cet office. M. le prof. Lücke parle d’un cas de tumeur de l'aisselle observé dans son service. La tumeur s'était développée du mois de janvier à celui d'avril et avait 174 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE acquis la grosseur d’une forte tête d'enfant. C'était un sarcome médullaire qui avait pris son origine proba- blement dans les ganglions lymphatiques de cette ré- gion. Ces tumeurs doivent être séparées des carcinomes médullaires avec lesquels on les confond si souvent. Dans ce cas aucune opération ne pouvait être tentée ; la tumeur s’étendait jusque sous l’omoplate, et sous la mamelle ; la jeune malade se portait, au moment de son entrée à l’hôpital, relativement bien. La seule indication était de la soulager de ses douleurs assez vives, et de la nourrir aussi bien que possible. Mais la tumeur continua à croître avec rapidité, s'ulcéra à sa surface, le bras devint œdémateux, la malade maigrit vite et mourut dans un état comateux. À lautopsie on trouva le poumon, mais seulement cet organe, parsemé de tumeurs de même nature que celle de l’aisselle, tous les autres organes étaient intacts. La tumeur s’était propagée dans la veine cave. Cette alpétion secondaire pouvait être expliquée dans une embolie, mais d’autre part on pouvait croire à une Jeukhémie que le microscope avait constatée pen- dant la vie. La rate n’était pas tuméfiée. La structure des cellules était analogue à celle des cellules lym- phatiques ou des cellules de granulation; il y avait aussi cà et là des cellules fusiformes ; peut-être la leukhémie fut-elle la cause de l’affection des glandes. On à aussi observé des embolies analogues dans les carcinomes des veines. M. Billroth est convaincu que dans la plus grande majorité des cas cette généralisation des tumeurs est de nature embolique. Il faut, du reste, chercher la throm- bose beaucoup plus dans les petites veines que dans les rameaux plus considérables. Des foyers carcinomateux DES SCIENCES NATURELBES. 175 de veines de petit calibre sont beaucoup plus dangereux que ceux de veines de gros calibre. Il y a, du reste, à “prendre en sérieuse considération la nature de ces thrombi eux-mêmes, ainsi que celle des tissus dans les- quels ils sont transportés, plus ces derniers sont hétéro- logues, plus le danger est moindre et vice versa. M. le prof. Jonquières lit le rapport de la commission instituée pour les recherches sur la phthisie tubercu- leuse. M. le D' Lombard donne quelques détails sur cette entreprise. M. le D' Appia parle des téléangiectasies et des suc- cès qu'il a obtenus des injections de perchlorure de fer ; il accompagne ses démonstrations de dessins originaux. Les injections furent faites en pleins tissus, sans cher- cher à éviter de répandre le liquide dans le reste du sys- ième sanguin. Il n’est pas très-craintif sur le nombre de goultes ; cependant il préfère des injections petites, mais répétées. M. Volckmann redoute davantage les dangers de l’em- bolie et propose la compression de l’artère, exécutée en- tre le cœur et la tumeur ; il accorde que les dangers de l'injection ont été exagérés. M. Appia se justifie de l’idée qu’il semble avoir de l’innocuité de ces injections, mais toutes les tumeurs en question étaient veineuses. M. Lücke sépare très-catégoriquement les téléangiecta- sies des tumeurs veineuses caverneuses, c’est dans cette dernière catégorie qu’il range les cas observés par M. Appia. 476 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le prof Mancini donne quelques détails sur les eaux thermales de Gravegia, situées en Italie à la fron- tière de la Suisse; elles contiennent des sulfates de soude, chaux, magnésie, alumine (ce dernier seul cons- titue, d'après M. Mancini, la base de l'efficacité de ces eaux), du carbonate de chaux, et des carbonates alca- lins, point d’iode. Leur température est de 25° R., elles contiennent 410°/,, de matières solides. Ces eaux ont une action très-puissante dans les maladies scrofuleuses en général, celles de la peau, surtout l’herpes et les mala- dies syphilitiques tertiaires. M. Mancini cite trois obser- vaiions très-intéressantes. Ces eaux sont diurétiques, purgent quelquefois et quelquefois font vomir. M. Man- cini pense qu’il serait intéressant de faire des expériences pour savoir si c’est bien au sulfate d’alumine que l’on doit attribuer les propriétés de ces eaux. M. Mancini fait une seconde communication sur le bain électrique pour expulser le mercure ou le plomb qui se trouvent dans l'organisme. Dans un cas il a revivifié le mercure dans le bain même ; dans un cas de paralysie saturnine il a de même obtenu le plomb et lindividu a été guéri. M. le prof. Biermer parle du traitement de la fièvre dans les maladies aigues. La fièvre est un symptôme d’une immense importance pour le pronostic; elle n’a pas d'influence directe sur le procès lui-même, mais elle a une grande influence en ce sens qu’elle empêche que les altérations qui ont lieu dans l’organisme, ne puissent se résoudre ; puis elle a une grande influence sur la lo- calisation de l’altération organique. C’est donc une indi- cation capitale que de chercher à réduire la fièvre. On DES SCIENCES NATURELLES. . 477 possède pour cela beaucoup de moyens : la digitale, le salpêtre, le calomel, la vératrine. M. Biermer a beaucoup expérimenté avec la vératrine et trouvé qu'aucun moyen n’agit avec une pareille sûreté sur le pouls et la tempé- rature, pourvu qu'on l’emploie dans la forme et la dose convenables. Elle ne déploie naturellement pas la même énergie dans les maladies dites d’injections, que dans les fièvres purement inflammatoires ; mais même là elle ne reste pas sans effet, mais l’action est, il est vrai, très-pas- sagère. Dans la pneumonie franche on peut ainsi souvent couper la fièvre. M. Biermer a traité ainsi 70 cas de pneu- monie grave, il traite expectativement les cas plus légers. L’effet se manifeste après 3 ou 4 heures: d’abord le pouls se ralentit, puis le malade est pris de nausées, qui ne sont pas cependant indispensables à Peffet de la véra- trine, souvent même de vomissements. Le pouls descend de 4120-60’, 50-40’ ; il remonte généralement le lende- main plus ou moins, mais n’alteint cependant que très- rarement sa hauteur primitive. On peut donner la véra- trine avec le même effet jusqu’à trois fois. La vératrine n’a aucune influence sur le procès lui-même ; elle ne fait que pour ainsi dire empêcher son extension, en facilitant ses moyens de résolution ; la pneumonie se résout pelit à pelit, mais elle n’est pas coupée. On à fait des objec- tions. On a dit : la pneumonie se résout d’elle-même, la vératrine n’agit que comme vomitif (Griesinger), le hasard y contribue; mais c’est faux. Les expériences ont montré jusqu’à l'évidence que l’on ne peut plus soutenir la théo- rie du hasard, tant les résultats sont sûrs et constants. Que la vératrine agisse avec plus de sûreté si le malade vomit, c’est certain, mais ce n’est point du tout néces- saire. Quant à la méthode de l’administration, elle est ARCHIVES. T. XXIV — Octobre 1865. 12 178 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE très-importante. Bamberger, Griesinger, Nasse l’ont mal employée ; ils donnaient !/, gr. trois fois ; c’est trop fort et trop distant ; il faut de petites doses fréquentes, !/4- ‘2 gr. toutes les heures. Si le pouls descend après 4-6 doses, on la met de côté, de même si le malade se plaint de nausées. On peut occasionner le vomissement dans certains buts, ainsi dans le cas d’œdème du poumon. On doit, à ce qu’il semble, empoisonner pour ainsi dire le malade avec de la vératrine. Elle a un grand avantage sur la digitale qui n’est pas si sûre, et dont l’action dure trop longtemps ; on a vu des cas où le pouls était à 56 pendant 4 semaines. La digitale retarde aussi la solution de la pneumonie. Les avantages de la vératrine sont : 4° promptitude, sécurité, exactitude ; 2° les effets d’intoxi- cation sont beaucoup plus passagers, et le malade s’en trouve beaucoup mieux ; il faut, il est vrai, beaucoup de précautions surtout dans la pratique civile. Il faut donner la vératrine en pilules ; en poudre elle agit trop vivement, et a un goût abominable. M. Biermer a expé- rimenté avec elle dans le rhumatisme articulaire et d’é- rysipèle de la face; mais ce ne sont pas des cas si simples ; la masse du sang y paraît altérée, l’effet n'en fut pas défavorable, mais peu encourageant. Cependant dans un cas d’érysipèle, pouls 120, temp. 41°,36, le succès fut complet en deux jours. Il est vrai qu’une cessation spontanée n’est pas rare; en somme il ne peut pas don- ner une conclusion bien déterminée. Puis M. Biermer parle du bon effet des hautes doses de quinine dans le rhumatisme artic-aigu ; il y a une grande différence entre les doses de 10 et de 20, les premières ne font rien, les secondes de 20-50 sont ex- cellentes, mais on ne doit pas se laisser arrêter si l’effet DES SCIENCES NATURELLES. 479 p’a pas lieu après un jour ou deux. On peut donner la quinine 8-10 jours. La rémission du pouls et de la tem- ‘ pérature n’est pas si rapide et si grande qu'après l’usage de la vératrine, mais elle agit comme calmant et narco- tique sans agir cependant sur le sensorium; les bour- donnements d'oreille et le vertige ne sont pas rares. Les symptômes nerveux ne doivent pas en détourner, bien au contraire. Dans le typhus, Paction de la quinine est très-passa- gère et cela ne doit pas nous étonner, mais le manque de moyens sûrs dans cette maladie excuse son emploi. On donne la quinine en solution. Pour les injections sous-cutanées il manque encore à M. Biermer des expériences suffisantes. M. le prof. Seitz, de Munich, confirme le bon effet de la vératrine. Il se sert de préférence de PExtr. veratri viridis, qui prévient les nausées. M. le D" Gosse, père, rappelle les accidents provenant de l'estomac par suite des hautes doses de quinine. M. Biermer a expérimenté avec une résine de véra- trine et a eu grand succès, mais il n’a pu depuis se pro- curer de préparation analogue. De la résine venue de Dresde resta complétement sans effet. M. Biermer ajoute qu'avec le traitement à la vératrine la mortalité est assez faible ; il n’a perdu à Berne que deux malades de pneu- monie qui étaient tous deux polatores. M. le D' Dubois raconte le cas d’un enfant qui en tom- bant s’éventra avec une bouteille qu’il avait dans sa poche ; prolapsus d’intestins considérable, blessure ex- terne très-petite. Après le débridement la réduction fut pratiquée ; puis l’enfant fut atteint d’une péritonite sur- 180 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. aiguë qui céda an calomel à 14 gr. chaque demi-heure. L'enfant guérit. Puis M.Dubois parle d’un cas d’hydropisie de lovaire. Après une injection iodée, se manifestèrent les accidents les plus alarmants, qui cependant se calmèrent. La tu- meur a depuis 48 mois la grosseur d’une orange. Ce qui rend le cas remarquable, c’est que ces symptômes alar- mants se manifestèrent immédiatement après linjection. M. J.-L. Prevost, interne des hôpitaux de Paris, lit une communication sur la déviation conjuguée des axes oculaires observée dans quelques cas d’hémiplégie. Cette déviation a lieu du côté opposé au côté paralysé, c’est- à-dire du même côté que l’hémisphère atteint. Dans les cas où l’on put faire l’autopsie, on crut observer une lésion des corps striés vers la base de l’encéphale. On pourrait considérer cette déviation comme un commen- cement des mouvements gyraloires que l’on observe chez les animaux, chez lesquels on a blessé les irradiations des pédoncules cérébraux. BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. Prof. PoGGENDORFF. SUR UNE FORME NOUVELLE DE LA MACHINE PNEUMATIQUE A MERCURE (Pogg. Ann., 1865, n° 5; Phil. Mag., août 1865). Quoique l’idée première de la machine pneumatique à mer- cure remonte à la fin du XVIE: siècle, ce n’est que récemment que cet appareil a acquis de l'importance entre les mains de M. Geis- sler de Bonn, qui l’a employé pour opérer, dans les tubes qui portent son nom, un vide plus parfait que celui qu'on peut ob- tenir avec la meilleure machine pneumatique, M. Poggendorff, comme on va le voir, a eu l’idée de modifier la machine à mer- cure de manière à en faire une sorte d’appendice de la machine preumatique ordinaire. L’instrument, qui a été décrit pour la première fois dans les mémoires de l’Académie de Berlin pour 1865 (p. 158), consiste en deux parties distinctes ; savoir : 4° Un récipient en verre, À (voy. la figure de la page suivante), de 12 pouces de haut sur 6 de diamètre, à encolure un peu large et muni d’une tubulure latérale; 2° un ballon en verre B, de forme allon- gée, muni dans sa partie inférieure d’une encolure usée à l'émeri de façon à passer à frottement juste au travers du col du récipient À dont elle atteint presque le foud. Un couvercle en fer, percé d'un orifice s’ouvrant en dehors au point +, et pouvant être fermé herméliquement par le robinet f, est ajusté à la tubulure du ré- cipient A. La partie supérieure du ballon B est munie d’un cou- 182 BULLETIN SCIENTIFIQUE. vercle en fer percé aussi d’un orifice qu’on peut fermer au moyen du robinet g. Get orifice communique avec un flacon d, dans l’encolure duquel se trouve soudé un tube en fer k. (NN ( À Le robinet g, est un robinet à trois voies. Lorsqu'il se trouve placé verlicalement, comme dans la figure , avec l'extrémité p tournée en bas, il établit une communication entre le ballon B et le flacon d, et aussi avec l'air extérieur, pourvu que l’orifice k ne soit pas bouché. Si ce robinet est incliné à un angle de 45°, le ballon B se trouve fermé, et lorsqu'il est placé horizontalement avec l'extrémité p tournée à gauche, il établit une communica- tion entre le ballon B et un tuyau latéral /, auquel on pourra e PHYSIQUE. 153 visser le tube ou réceptacle quelconque dans lequel on désire produire un vide. L'appareil est mis en communication avec la machine pneumatique au moyen d’un tube de caoutchouc muni à chaque extrémité d’un tampon creux métallique, ayant la forme d’un cône. L'un de ces tampons sert à fermer l'ouverture par la- quelle on peut communiquer, au moyen du robinet principal à, avec la machine pneumalique ; l’autre sert à boucher lour à tour les deux orifices 2 et k. Pour faire fonctionner l'appareil, on commence par remplir le récipient À de mercure jusqu'à près du niveau de la tubulure ; il faut pour cela environ 40 livres de ce métal. On tourne alors le robinet À de la machine pneumatique de façon à établir une communication entre le tube de caoutchouc et les cylindres de la machine. Deux coups de piston suffisent ordinairement pour amener le mercure à la hauteur voulue ; c’est-à-dire, non-seule- ment à remplir le ballon B, mais à passer au travers du robinet g dans le flacon d placé au-dessus de lui, et à le remplir suffi- samment pour assurer le déplacement complet de l'air. Cela étant fait, on tourne le robinet g de 45°, de manière à fermer le ballon B. On enlève ensuite le tube en caoutchouc de lorifice supé- rieur k, on l’ajuste à l'orifice inférieur à, et on se remet à pom- per de façon à raréfier l'air dans le ballon A. Quatre coups de piston suffisent ordinairement pour vider complétement de mer- cure le ballon B, dans lequel se trouve alors un vide barométri- que aussi parfait qu'il est possible de l'obtenir à moins de faire bouillir le mercure. : Pour produire un vide semblable dans un tube, ou autre réceptacle mis en communication avec le ballon B de la ma- nière qui a élé indiquée, il est évident que le procédé ci-dessus doit être répété autant de fois que cela est nécessaire pour ab- tenir le vide désiré. L'usage de l'appareil ne présente, comme on le voit, aucune espèce de danger, et n’exige pas l'emploi de beaucoup de force !. 1 L'auteur reconnaît dans une note que M. Robinson “avait déjà construit un appareil basé sur le même principe que le sien, mais 184 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Pour produire un vide barométrique dans de simples tubes de verre auxquels se trouvent soudés des fils de platine ou d’alumi- nium, l'auteur se sert d’un procédé plus simple et qui ,n'exige pas l'emploi de la machine pneumatique à mercure. Son appareil est composé d'un gros flacon muni d’une lubulure qu'il remplit à peu près à moitié de mercure. L’encolure du flacon de même que la tubulure sont munies de bons bouchons. Un petit tube de fer, qu'on peut fermer au moyen d’un robinet, passe au tra- vers du bouchon de la tubulure, et, au travers de celui de l’en- colure, est inséré un tube de verre, long de 8 à 10 pouces, qui se trouve soudé à angle droit au centre du tube placé horizonta- lement dans lequel on veut faire le vide. Pour faire fonctionner l'appareil, l'opérateur commence par faire passer l'extrémité ouverte du tube de verre au travers de son bouchon, de façon à la faire tremper dans le mercure. On relourne alors graduellement le flacon ; aussilôt le mercure qu'il renferme passe dans le tube dans lequel on se propose de faire le vide jusqu'à le remplir complétement. On redresse ensuite len- tement le flacon de façon à le ramener à sa première position, en enfonçant de plus en plus le tube dans le mercure à mesure qu'on redresse l’appareil. Cela fait, on place l’orifice du tube de fer en communication avec la machine pneumatique au moyen d’un tube de caoutchouc, de la manière que cela a été déjà indiqué, et il suffit d’un seul coup de piston, pour opérer le vide dans le flacon, et par conséquent dans le tube, lequel peut être ensuile fermé à la lampe ou laissé en communication avec le flacon. CHIMIE. D' T. Woops. SUR L'ÉQUIVALENT CALORIQUE DU MAGNÉSIUM. (Phil. Magazine, juillet 1865.) L’intensité de la lumière produite par la combustion du ma- gnésium est-elle accompagnée du dégagement d’une quantité beaucoup moins commode dans l'usage. Cet appareil est décrit dans le Philosophical Magazine de septembre 1864. CHIMIE. 185 correspondante de chaleur? L'auteur, pour résoudre cette ques- tion, a employé une méthode décrite dans un mémoire précédent, et dont il s’était servi pour déterminer la quantité de chaleur dé- gagée par l'oxydation des métaux !. Cette méthode consiste à dissoudre le magnésium dans l’acide sulfurique étendu d’eau, et à observer l’élévation de température du liquide, en tenant compte dans le résullat de la quantité de chaleur absorbée par la décomposition de l’eau, ainsi que de celle dégagée par suite de la combinaison de la magnésie avec l’acide. Le résultat d’un grand nombre d'expériences a conduit l’auteur à admettre, que la quantité de chaleur développée par la combustion ou l’oxyda- tion d’un équivalent de magnésium est le double de celle qui est dégagée par l'oxydation d’un équivalent de zinc. La combustion de 4 grains, ou un équivalent de zinc, l’oxygène étant — 1, a élevé la température de 4000 grains d’eau de 5°,3 cent., tandis que le magnésium, par suite de la combustion de 1 !, grain, soil un équivalent, a élevé la température de cette même quan- tité d’eau de 10°,7. C’est là la plus grande quantité de chaleur développée par un équivalent d’une substance quelconque dont l'auteur ail connaissance. En effet, le potassium et le sodium qui, jusqu’à présent, étaient regardés comme les substances qui dé- gageaient le plus de chaleur, ne produisent dans 1000 grains d’eau, qu'une élévation de température de 9°,7, par suite de la combustion d’un équivalent de chacune de ces substances. La quantité de chaleur développée par la combinaison du ma- gnésium avec le chlore est aussi plus grande que pour toute autre substance. Lorsqu'on dissout un mélal dans de l'acide chlorhy- drique, le chlore se combine avec ce métal, et l'acide se décom- pose avec dégagement d'hydrogène. Par conséquent, en calcu- lant l’élévation de température due à la dissolution du métal, et en y ajoutant la quantité de chaleur absorbée par suite de la dé- composition, on obtient la chaleur développée par la combinaison du chlore avec le métal. C’est ainsi que l’auteur a trouvé que 1 V. Philosophical Magazine. Novembre 1852 et juillet 1856. 186 BULLETIN SCIENTIFIQUE. lorsqu'un équivalent de magnésium, l'oxygène = 1, se combine avec le chlore, la chaleur produite est suffisante pour élever la température de 4000 grains d’eau de 14°. Un équivalent de zinc, en se combinant avec le chlore, développera une quantité de cha- leur suffisante pour réchauffer la même quantité d’eau de 6°1/,, et un équivalent de potassium pour la réchauffer de 429,7. GEORGE GORE. SUR LES PROPRIÉTÉS DU GAZ ACIDE CHLORHY- DRIQUE LIQUÉFIÉ. ( Comple rendu des Mémoires de la Societé royale, mai 1865, et Phil. Magazine, juin 1865.) L'auteur, après avoir rappelé l'appareil déjà décrit dans les Transactions philosophiques pour 1861, et dont il s’est servi pour examiner l’action sur certains solides du gaz acide chlorhydri- que liquéfié sous une très-forte pression, variant de 500 à 1100 livres sur chaque pouce carré de surface, rend compte, dans le mémoire actuel , de divers perfectionnements qu’il a apportés à cet appareil, en vue principalement de prévenir lout danger d’ex- plosion, et aussi pour retirer plus facilement les solides qui au- raient été exposés pendant un Lemps pius ou moins long à l’action de l’acide liquéfié. Les substances qu’il a employées pour produire le gaz élaient, comme précédemment, le sel ammoniaque et l'a- cide sulfurique concentré. — Voici quelques-uns des principaux résultats signalés : Le gaz acide chlorhydrique liquéfié est mauvais conducteur de l'électricité, sans cependant être un corps aussi isolant que l'acide carbonique liquide. Son pouvoir dissolvant sur les corps solides est en général faible, Sur 86 substances solides soumises à l'ex- périence, il n’en a dissous que 12, dont plusieurs en trés-pelite quantité. Sur 5 mélalloïdes éprouvés, il n’en a dissous qu'un seul, l'iode; sur 45 métaux, un seul, l'aluminium. Sur 22 oxy- des, il en a dissous 5, savoir : l’acide litanique, l'acide arsénieux, l'acide arsénique, le tritoxyde d’antimoine et l’oxyde de zinc. Sur 9 carbonates soumis à son action, il n'en a dissous aucun; sur CHIMIE. 487 8 sulfures, un seul, le trisulfure d’antimoine; sur 7 chlorures, il en a dissous 2, savoir, le perchlorure de phosphore et le proto- chlorure d’étain. Sur 7 substances organiques soumises à l’expé- rience, deux seulement ont été dissoutes, savoir : l'acide oxali- que faiblement au bout de trois jours, sans changement de couleur, et la guttapercha très-promplement, en communiquant à l’acide liquéfié, d’abord une teinte rouge et puis une couleur brun foncé. Ces résultats sont de nature à montrer que l'acide chlorhydri- que liquide, à l’état anhydre, exerce sur les corps solides en gé- néral une action chimique beaucoup moins intense que ce même acide combiné avec de l’eau, ainsi que cela a lieu ordinairement. La diversité de celte action sur le magnésium, le zine, le cad- mium et même l’aluminium, suivant que l'acide est anhydre ou mêlé à l’eau, est surtout remarquable. Il se peut que cette diffé- rence provienne en grande partie du faible pouvoir dissolvant de l'acide anhydre, et de ce que les pellicules insolubles qui se for- ment à la surface des corps qui y ont séjourné, opposent un obs- tacle à tout contact, et partant à loute action ultérieure. Cepen- dant, ce défaut de contact n’a guère pu se présenter dans l'exemple remarquable de la chaux caustique, sur laquelle le gaz liquéfié n'avait pas exercé d’action sensible au bout de plusieurs jours. Dans ce cas, en effet, il se trouvait en présence un véritable acide, c’est-à-dire un acide hydrogéné, et une base énergique, l’un et l'autre presque à l’état de pureté parfaite, doués dans les cir- conslarices ordinaires d’une affinité puissante l’un pour l’autre, l’un à l’état liquide et l’autre à celui de solide poreux, mis en con- tact intime par le moyen d’une pression énorme et de nature à forcer le liquide à pénétrer le solide poreux, la base solide n’oc- cupant qu'un faible volume à côté d’un acide liquide fortement en excès, enfin action prolongée pendant un intervalle de plu- sieurs jours: malgré toutes ces conditions si favorables à une combinaison chimique, les deux substances sont restées sans ac- tion appréciable l’une sur l’autre. Il ne faut pas perdre de vue que les résultats obtenus doivent 188 BULLETIN SCIENTIFIQUE. être attribués en partie, sans doute, à l'acide chlorhydrique an- hydre à l’élat liquide, mais aussi en partie à l’action du même acide à l'état gazeux sous une forte pression. Dans les expérien- ces de M. Gore, il a élé impossible de tenir compte de chacun de ces effels considérés séparément ; mais il est probable que si les substances qu'il a examinées avaient pu être soumises à l’action de l'acide liquide seul, les effets chimiques auraient été encore plus faibles. C’est ainsi, par exemple, que l’action qui s’est mani- feslée sur le potassium, le sodium et l’étain paraît bien avoir été due à l'influence de l’acide à l’état gazeux, puisque le séjour de ces métaux dans l’acide liquide n’a donné lieu à aucun dégage- ment de gaz. Dans le cas du potassium et du sodium, de ce der nier métal surtout, il est possible, quoique peu probable, que la totalité du métal ait été attaquée avant que de se trouver en contact avec l'acide liquide, mais cela n’était certainement pas le cas avec l’élain, une portion de la surface de ce métal étant res- tée à la fin de l'expérience sans corrosion apparente. Les oxydes en général, de même que les carbonates, sauf dans le cas de la chaux et de quelques autres oxydes peu disposés à se combiner avec l'acide chlorhydrique, se sont convertis plus ou moins complétement en chlorures. Les carbonates, qui ont été décomposés par l'acide liquéfié , n’ont pas dégagé des bulles de gaz en quantilé sensible, fait qui s'explique en ce qu’ils ont pu être déjà complétement décomposés par l'acide gazeux pendant la production de celui-ci, ou bien, en ce que l’acide carbonique ayant été dégagé à l’état liquide, a été dissous par lacide chlorhydri- que liquide. Les sulfures, dans quelques cas, ont été convertis en chlorures ; dans d’autres cas, il n’y a pas eu d’aclion sensible; cependant des traces de sublimé blanchätre ont été constam- ment produites dans l’acide gazeux. Le chlorate, de même que le nitrale de polasse, ont été l'un et l’autre décomposés. L'auteur termine en faisant remarquer que des tubes pareils à ceux qu'il avait employés pour la production de son gaz acide chlorhydrique liquide, et qui avaient élé chargés d'acide car- MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 189 bonique liquide en octobre 1860, n’avaient subi aucune perle en février 4865. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. E. Fucas, ingénieur au corps impérial des mines. MÉMOIRE SUR LE GISEMENT DE CHLORURE DE POTASSIUM DE STASSFURT- ANHALT. Ce travail nous présente une étude remarquable d’un puissant gisement de sels de composition diverse, découvert il y a peu d’an- nées, non loin de Magdebourg ( Prusse ), à Stassfurt et à Anhalt. Ce vaste dépôt, situé à la partie inférieure de la formation tria- sique, est recouvert par des grès, calcaires et schistes bitumineux, équivalents des grès bigarrés. Les sels principaux qui le composent sont : le sel gemme _allernant avec des filets minces et réguliers d’anhydrite; un chlorure de sodium impur avec polyhalite (sulfate multiple de potasse de chaux et de magnésie) ; la kiésérile (sulfate de ma- gnésie) ; la carnallite ( chlorure double de potassium et de ma- gnésium) ; la tachydrite (chlorure double de calcium et de ma- gnésium), la stassfurtile (variété de boracite). On y trouve en outre quelques substances telles que la sylvine (chlorure de potas- sium), le brome et le rubidium. Ces dépôts sont maintenant l’objet d’une active exploitation décrite avec grand soin par l’auteur de ce mémoire. Mais la par- lie la plus originale de son travail consiste dans l'explication qu’il a donnée de la formation de ce gisement. L'auteur de la plus ancieune théorie, M. Reichardt, admet que ces masses énormes de sels sont produites par l’évaporalion d’une ancienne mer dont les eaux se seraient de plus en plus con- centrées; plusieurs raisons physiques et chimiques rendent ici celle théorie inadmissible. Les calculs prouvent, entre autres, que la mer dont la dessiccation aurait produit la masse de sel aujour- 490 BULLETIN SCIENTIFIQUE. d’hui connue aurait eu 20,000 mètres de profondeur. Or ni la topographie, ni la géologie de ce pays n’autorisent cette suppo- silion. M. Bishof, s'appuyant sur les faits qui se passent actuellement dans la mer Caspienne et quelques autres mers, avait proposé une seconde explication el pensait que de nombreux cours d’eau chargés de sels dissous dans leur parcours auraient amené dans celte mer des eaux qui s’y seraient peu à peu concentrées. La des- siccation serait expliquée, suivant M. Bishof, par une élévation de la température au-dessus de 400, fait qui rendrait compte de la plupart des phénomènes chimiques opérés dans ce bassin, tels que la formation de l’anhydrite, etc. Cette théorie préférable à la précédente ne résiste cependant pas à de sérieuses objections que l’auteur énonce dans son travail : «Sans parler, dit-il, des nombreuses difficultés de détail qu'en- traînent ces hypothèses, souvent contradictoires, sur l'influence du temps et de la pression, la nécessité d’involuer, pour expliquer la présence de la boracite, des dislocations postérieures au dépôt des trois premières zones et dont on ne retrouve pas de traces dans ce gisement; l’absence de loute interprétation relative à l'existence de la tachydrite après le dépôt du sulfate de magnésie ; enfin et surtout la difficulté d'expliquer comment et par où a pu s'échapper l’eau du gypse, alors qu’au contraire la netteté des cou- ches de sel gemme‘et la régularité de leur superposition aux filets d’anhydrite sont incompatibles-avec les perturbations qu’eût né- cessairement entraînées le passage de l’eau provenant du gypse sous-jacent, tout cela ne nous permet pas de considérer la théorie de M. Bishof comme une solution définitive du problème de l’ori- gine du gisement de Stassfurt. » Aussi M. Fuchs a-t-il cru préférable d’y substituer une nou- velle théorie dans laquelle il démontre que les forces éruplives ont tenu une large part dans la formation de ce gisement : € À la suite d’une dislocation de l'écorce terrestre, des émana- tions sous forme de gaz et de sources thermales arrivent dans MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 191 un bassin fermé occupé par un lac, ou mieux par une large la- gune d’eau salée. L’épanchement a lieu, commé on le voit au- jourd’hui encore dans les salzes, lantôt par les bords, tantôt par le fond même du bassin, et leur premier effet est d'élever la température de ce dernier et d'y apporter des matières boueuses analogues aux salbandes des filons et provenant de la décomposi- lion des roches sur leur passage. Quant aux substances saliñes qu’elles tiennent en dissolulion, elles sont nécessairement très- variables el se confondent très-souvent dans les dépôts avec celles qui se trouvaient primitivement dans les eaux du bassin. » Le sulfate de chaux qui est d’origine thermale se dépose d'a- bord par le fait de la haute température à l’état d’anhydrite, puis à l’état de gypse. L’intermiltence des sources donne ensuite des bancs de sel gemme alternant avec de minces couches d’anhy- drite. Puis s'effectue le dépôt d’un sulfate double de chaux et de soude ou de polasse. Les différences dans la force et la nature dés émanation; expliquent la variabilité dans la suite des dépôts. Les eaux mères se refroidissant abandonnent successivement la kiésérite, la polyhalite, la carnallite, et c’est ainsi que chaque matière prend dans cette théorie la place que lui assigne la suc- cession des phénomènes naturels. Des expériences de laboratoire viennent encore confirmer et soulenir cette ingénieuse explica- tion. M. Fuchs ne la borme pas, du reste, à ce gisement, mais il la relie aux phénomènes généraux de la sédimentation : « Ce n’est pas là, dit-il, un fait isolé, et dans la plupart des phénomènes où la sédimentation a joué un grand rôle, elle n’a presque jamais été que la cause seconde, venant compléter l’ac- tion des forces éruplives et des émanations qui l'avaient précé- « Les gisements salins qui, pendant longtemps, semblaient être le résultat de la seule sédimentation, ne font donc que rentrer dans la loi générale, en ayant, eux aussi, une origine mixte.» Après ce remarquable examen de la formation du gisement sa- lin, M. Fuchs décrit successivement son exploitation, la prépa- 499 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ration des malières extraites, le traitement de la carnallite et termine par un chapitre sur les applications du chlorure de po- tassium et des produits accessoires de sa fabrication. Il nous montre de quelle immense utilité a été pour l’industrie et l’agriculture cette mine inépuisable de sel de potasse dont l'Eu- rope commençait à manquer. Les végétaux demandent au sol une certaine proportion de sels minéraux nécessaire à leur substance. La privation de ces sels et surtout de la potasse ralentit leur croissance et devient pour eux la cause de la maladie dont leur culture n’offre que de trop nombreux exemples ; mais leur rareté les rendait jusqu’à ce jour hors de prix pour le propriétaire. Aussi, lorsque le gisement de Stassfurt fut découvert, ces produits trouvèrent dans l’agricul- ture une application sur une immense échelle. On chercha la meilleure manière de profiter de cette ressource inaltendue, et, après quelques essais, on accorda la préférence aux matières sui- vanles : 4° Le sel de potasse, produit secondaire du sulfate de potasse, renfermant aussi du sulfate de magnésie et du chlorure de sodium. 2 L'engrais de potasse qui se retire d’un produit accessoire de la fabrication du sulfate de potasse, au moyen de la kiésérite. E. F. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof, £. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois DE SEPTEMBRE 1865. Le 1*, forte rosée : halo solaïïe partiel à plusieurs reprises dans la matinée. 9,3, 4. 5, rosée le matin; le 5 de 6 h. 15 m. à 7 h. du soir, éclairs et tonnerres, l'orage passe du SSE. au SO. au sud de l'observatoire. Un second orage éclate plus tard, de 9 h. 30 m. à 10 h. 30 m.; éclairs et tonnerres continuels du côté du NNE. 6, de 4 h. 20 m. à 6 h. 10 m. du soir. tonnerres continuels, l'orage passe du SE. au sud et SSO., il tombe quelques gouttes de pluie un peu avant 6 h. Plus tard dans la soirée éclairs dans toute la partie ouest de l'horizon. 7, depuis 6 h. 15 m. du soir, éclairs continuels dans toutes les parties-du ciel ; on entend le tonnerre de 7 h. 35 m. à 9 h. 20 m. 8, 9, 10, rosée le matin ; le 10, halo solaire partiel à plusieurs reprises dans l’après- midi. ‘ 11, rosée, couronne lunaire dans la soirée, 12, 14, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 22 rosée le matin et le soir. 22, éclairs au SE. le soir. 23, id. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm He a 8 h matin 4.733,91 Le 7, à 4 h. après-m. 729,54 Sn matin. 019 6,01 16, à 4 h. après-m. 730,67 19, à 8 h. matin... 734,87 OA Ah Ma NT 7128"27 26, à 8 h. malin... 736,14 Ancmives, t XXIV. — Octobre 1865. e—— ogitrs + etude à 4 HT NT A LU AL ES nes à idee 6e RATE SM pdt nel “à è \ MORT er. CET # 5 oi EE HET Lau si el anets NET IE Fra RE _ + < SC she an) * Le. F “ «= $ : LT Au FES LA PA LES 7 GE. 5 na liy Mg ce 4 ; it RM nd 200 LU ST cn 7 MU LE 1, à y V4 à r À 4” diet . in Ÿ LME À , sp Un wir K per NA a # “1 ( > & = à ÿ : D . la UE TS (à No k A \ r F L e l € N'I eR pl de did Et ssl &s 7. her. x 4 4 le * tn D à Î ” LPS TION LR Le af he HA: Ab ai tv + et, 1 4.205 dl : 4 NT Quryb "ie ñ; $ ar “ 1109 er Ip any FA | nE ET ETS (414 CETTE NÉGE ra Pa Ut a Habits: GEI 74 NOHE Qers de “4 #4 | PAS 1ge Ce” Aix £ Fra tque ktà PAR ANS ENT ERA à LD : ‘ae up d254} saut ,AEiateu ire à iso tnt; pee di; L'RU srl #4 LE eut -ahodomeé tag ga ENT calques san At die m2 | you ab Jéouo 1x9. RIDE Aiaind QUIL ül “|. £ fl Œ, : AT HAE 1 ri au AP. € LU (# “Era PA AUDE # AL 4 0) ER den, nos qi | ai E Res an F1, 4t. 08 3 85 ete 96 6rt04 191% né ne ar fr NÉE T à * tin rxR hr” Mt DE UE vér at s , 4 0} ve Fe tre x hs CPR $ pp AS à # Ar. « 3 LZ « » $ ; L Pr) She POS + ps #y + YF MB ») usb DUR y MM PS MORE FN Ne Gite MG cc 1 MR Dent if RNOE MONS M Dre G cie rt " | 5 v ” : “ h : ù 14 ï n L à _ …Æ pe TIRE LUE à - «) ro 4 CLR LAN D re Mis le t is cu î &.< MEL WROTE ARE CUS : Pt &e kr a” DU + L I NONORE ©: 0 VUE OMR EC CAT . “ # « N : y 1 7: >. 4 VU CARTE 18 : Lu » PEL | a L 5,1 ès FA 43: ‘F arr + . Vol, \aes ; 4 + L ch ” nm "ee * fo 4” M à 7 1 MONTS? y M { L ue à CCC MAD mROM AHSOr D OO DOC re © GO MOI EI: ON © OA Fr6S Snm sss ss EE OLD O G'OL O‘IL saonod IPIU & 21}aunuuT | = D DOG a «5 5 om om Cet r- @ 10 ce) : mn se ue un AM Ion o@© ed {4 pd cs © © NO om a RAT DER men NRA D» Sn | . . HR HEURE RER “opuurou “duo É HAL M En. “aupyy np “day | = | PaeueAl "|" N0S6 |opr |G9 —|#eL |rr'o— | 168 |e'oe+ | 6e + |eL'o LO‘ET DETTE ojqurAN -el "+ |0r6 |00 |801— | 602 ||09‘o— | 12‘8 |lo' ee | ro H|zLeT LL'ET+ || LEE + O[qUIURA ee | 2" |0C6 |OIr | SEL— | 089 |PG'1— | EL |o'ee+ | 69 + | gc'1 68 €T+|| 616 + l N°1" 086 [or |69 —|rr2 91041606 [9e | 61 + 6z't 19'FI+| 066 + I MNT | LT Reese 1066 1026 |SL —|9€6L |61°0— |08'8 | 8'02+ | GE +] rx aa) GL'L + l NA-:|"::|096 [oog loot— | 602 | 62‘0— g1'8 ptet |ots + GL'1+ [es rI+ | Lre + L Nh'|"* |0c6 |orr |8L — |68L |r0'0— | Lo‘6 Lie | 68 + |1L'1+ |66'FI &l'8 I N°1": 1066 |o6p |901— | 669 |9p'o+ 696 c'e | e 01 | rt € [Le Or agte 5: NN "|" |0c6 fors |e9 —|orz cet | ec'orf are |otti+ 66 € ira llere I Nl--l-. 096 00€ |& + &08 ||96'I (ey n ge 66 + 1 8L'T IC'Or+ F9 & ss I "Nl°'|"'" 1016 losr 19 —|261 [rr'1+|6r'otl 0er LD LS'T cL'ct 68 I "N|l'°l"°" 066 [009 19 —1|684 [91 1+ PRE ds le ae a cd I N'*|:"" 1096 |o8r |66 — |r69 ||60‘0+ S'Ec+ | c'6 GF'e RE (Sa re) 2. il ‘N°! °" 1066 |00G [68 — | 192 | tr'1+ G'ET+ T FI SE pp'o1+ 98 r + equal: |° 066 log? |1e —|ocz ||Le ‘OH ler'ot} L'éc+ l'o‘or+ | 10e |cr'or+ + I NU |""" oc |or |Le — | ave |e9'o+ | ez'o1| s'ez+ | o'or+ l'est 1+ or'or+- + I N° |"" 096 |o1G let — | 0LL |c1‘0+ | 08'6 AA g'8e SE 9€‘0+ | 80‘er+ + I IN: |" lors |oeg |18 — |669 [ss'o—|28's |'c'oz+ | ‘er | 6r‘o+ [peer + & “gnN|" "| ‘logé long ee —|rre loc i+ lrc'tilotcet | og l'acte locgr + D ‘N| ‘|: |loc6 ogg | 1e — | cz ||gc‘e+ | or‘e1 || 8'oa- 7e 10°G+ |el 08 + I ANT IOGG RO. ETS E0L |l'a8'e el el| 698 | c'e 91e 00'61 E9 F6L | 0 l NH" 1016 |0F9 | 6€ + |808 [are | no‘et lose RES Pas HAE ge eee Fe LOS) ’ :_ [096 |[06P |1S — 7201 |ét'e+|it'et}S ce | og | cr'e+ |eç'grt T£'IEL|S8 Ï NE |T@ |06 |OLS | 11 H|GLL Nec'e+ | get | o‘re+ | cer | acte pS'81+ £ 18'08L|L I NT [T0 | 066 |086 |61 +082 |log'e+ | og'et || 1'ee+ | 6‘er+ DL 6G'8T+- + | 80 c6L|9 opqerea | |80 | 096 |06 [oz + |62L [or 'g+ | ot 6'Ce+ | L'ET IL'E LS'GT LS'tEL |G aqeiaea | ‘: * 1086 |06P |L + ]|E9L |6r'1 LG ‘Ge 7 A 10°& ie 66° ‘2 ES Dee I N°1" LOL6 |090 op —Æ | P6L | 9E'T Ly' tn C'ee+ | 0'TIH | TT T&'LT + | L8'ceL|e I NI | ‘‘ oc6 joee [13 + |ezz ||e1 + 66 O1 || 1'e&4- | L'11+- LUE 68'91 + |os'eeL | ojqeiea | "|" |096 1066 [ar + |091 [re'o—]|#9'6 [c'ec+ | es + ge 1— | go er + |re'ceL|T um | ui uu || © 0 0 (0 “up | “uqquu Z |‘u vs ‘WHIOU *ojeur. : ( jun En 6 nu um [one Lt ne ao | some] re ; =uOp & je up |-1un ART ap uf 2oau sap "WIXEH “WU E[ 2048 sap B[ 2948 a Z û ñ 1 | AO AL Où | A0 LULU | auua AO 1489" HAINE en Jui | —— ns TON TR d-7 CS ms RE pe PS pit a. 5 | 8S1AU NO am [d. "SOLUQIEEU A ULOTEANIES 2p JOUA) deauop UOISU, 21) 21n}819d 9], ‘919 tu0IR = MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1865. 6h. m. 8h.m. 10h. m. Midi. 2h18 4h.s. 6h.s. 8h.s. 10h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm Jre détade, 732.83. 733,10. 133,16 732,64: 732,07 2731,69% 531,102782,530132 83 2e » 733:61-733,:952533:86-20733:%60592,62732-23--792 02100 183; 01 30 » 132,52 : 732,85 932,11 - 132,071 ‘731,26 730,16 "730,81 31,28-7731,63 Mois 732,99 733,50 733,24 732,69 731,98: 731,56 731,58 432,18 2732,49 Température. o (9 o o o 1re décade + 2 51 417,25 +19, 39 +21, 73 422,94 23,17 421,85 +-19,47 +16,99 2e » ee 97 +15,27 H18,51 +20,26 +-22,11 +-22,46 +-20,85 +-17,57 +15,02 ge » —+ 8,63 412,95 +17,38 19,29 +21,12 —+-20,98 +19, 01 +15:85 +15, 30 Mois —H10,71 15,16 18,49 +20,16 +22,C6 +22,20 +20, 58 +17,63 us, 10 Tension de la vapeur. mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade, 10,32 12,29 12,35 11,99 12519 12,24 12,18 12,79 11,92 2e » 9,19 10,57 10,43 10,66 10,95 11,03 11,92 1149 10 35 3e » 7,96 9,23 9,1 8,87 g,02 10,13 10,33 9,61 9,00 Mois 9,16 10,70 10,77 10,50 10,70 TEST 11,48 11,18 10,42 Fraction de saturation en millièmes, 1re décade, 952 840 125 616 581 581 625 762 831 2e » 932 808 653 592 552 551 647 749 808 3e » 943 828 637 528 463 550 628 720 791 Mois 942 825 672 5719 539 561 633 744 810 Therm. min. Therm. max. VErANNeRRe rs et Limnimètre. (2 Ce] o mm p- 1re décade, +12, 10 +-24,47 0,27 18,73 3,00 69,93 2e » +10,62 23,17 0,05 19,96 0,00 67,27 3e » + 8,21 +-22.07 0,07 +19,64 0,00 62,32 . Mois 10,31 +-23,24 0,13 +-19,50 3,00 66,51 Dans ce mois, l’air a été calme 2 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du 50. a été celui 1,69 à 1,00. La direction ue la résultante de tous les vents observés est N. 12°,1 O. er son intensité est égale à 29 sur 100. : TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE SEPTEMBRE 1865. Le 21, vers les 5 heures du soir, une légère pluie pendant un quart- d'heure ; l’eau tombée n’était pas mesurable. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Éet5 a010.h..soir....,575.05 LeTet8, à‘ 4 h. après m. 572,70 LOMACS Mh:s01r% x 576,63 16, à 6 h. matin .. 572,44 184 10h. soir... 574,79 21, à 2 h. après m. 570,74 2 COM ENS OT ER 574,64 SAINT-BERNARD. — SEPTEMBRE 1865. É Baromètre. Température, C. Pluie ou neige. Vent Clarté & Hauteur | Ecart avec Moyenne |Ecart avec la Hauteur Eau NnEre S moy. du = moy. des | la hauteur | Minimum. | Maximum, des température | Minimum.! | Maximum. de la tombée dans FU dominant. Ciel. DE 24 heures.] normale. | 24 heures. normale. neige. les 24h. AUCE millim. millim, millim. millim. | 0 0 o 0 mm mm 1 | 570,00 | + 2,19 | 568,94 | 570,60 | + 2,54 | — 2,19 | — 1,1 | + 6,4 AT Al aude e nel ee D URNE ES Da 2 || 572,77 | + 5,02 | 571,64 | 573,90 | + 5,93 | + 1,29 | + 2,3 | + 8,8 | ...... |. HENRI 080 3 || 573,95 | + 6,2 573,46 | 574,31 | The + 5,57 T GR SO DISE LISS 2... END te) 0/00 4 || 573,93 | 6,30 | 573,59 | 574,51 9.83 | + 5,37 6,91LET182:h.- cl Nedees so JPND PO 0 5 || 574,68 | + 7,11 | 574,47 | 575,05 || + 8,83 | + 4,46 | + 6,6 | +11,2 | ...... | . + [ ++... | variable | 0,54 6 || 573,71 | + 6,21 | 573,46 | 574,06 | + 9,04 | + 4,77 | + 7,2 | +11,8 | ...... | ...... | ...... ll variable | 0,52 7 || 573,08 di 5,6641670 1000673, 7,67 SR 8,50 COS ELS TEE A SR. ES 1060: #9 | 0:58 8 || 573,17 5,81 | 572,70 | 573,70 || + 6,04 | + 1.97 | + 4,9 | + 8,6 nt l'otmetttiaa OU el 210 0-6 ON57L06.| ER 6,96 673.608 575,00 110 7,35 4 3,98 PE 2721 HI08. ||... 5, Lo SC COPINE Or 041 10 || 575,93 | + 8,71 | 575,47 | 576,63 || + 9,30 | + 5,43 | + 7,2 | +1i1,9 | ... . nr er NN ele 11 || 576,35 | 020. | %66,1881.576,99 | H 9.90 | Æ %,96 NE 78e 1,9 |... | AU NE 21 | 0,36 12 | 573,82 | + 6,74 | 573,13 | 574,85 || HE 8,12 | + 4.47 | + 6,3 Re sis RCE NE. 2 | 0,42 13 || 572,98 | + 5,98 | 572,60 | 573,42 8 50 “ 4,96 | Æ 5,5 DA En ee EN SE Et 14 || 573,77 | + 6,85 | 573,15 | 574,09 dE 8,94 DSL LS IR AN ICS EP cer DEN SI 00707 15 || 573,48 | +6,63 | 573,34 | 573,67 || +10,24 | + 6,92 | + 7,3 | +14,38 | ...... | ..... sos ll NES #10) 002 16 || 572,76 | + 5,98 | 572,44 | 573,07 || + 9,78 a GES EU TO ES AE ARS ncemol escue NS ML 0.00 17 || 572,89 | + 6,19 | 572,61 | 573,40 || + 8,67 5,59 de CRE SONT] EEE 0! Setuss JI-NÉ 140,08 18 | 573,98 | + 7,36 | 572,83 | 574,79 || HE 8,70 | + 5,74 DO EI EN ES M sua -POONES 10:00 19 || 574,16 | + 7,62 | 573,81 | 574,42 || 10,22 | + 7,39 | + 7,0 | +13,4 || .... ele HANE 212000 20,1P57326% "212700 1079/0101 578,94 Ne are 576 521 rl, dll. PA. PS... 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MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1865. 6 h. m. 8h. m. 10h. m. Midi. 2h.s. 4b.s. 6b.s 8 h.s. 10 b. Baromètre, mm mm mm rm mm mm mm mm mm 1re décade, 573,09 573,35 973,62 573,61 573,48 573,48 513,67 573,93 574,05 ae, >» 513,56 513,11 513,96 513,93 513,19 573,14 513,15 513,89 573,90 set» 571,88 572,03 572,11 51,95 571,16 571,69 571,80 571,98 572,06 Mois 052:820512,000 173250513116 0513,00.572/920573-07. 573,27. 519,94 Température L° a o n n o 0 re décade, + 5,04 H 7,67 + 8,97 10,32 10,29 Æ 9273 + 7°07 7:43 H 6:90 ge » +6,73 + 9,83 +11,24 +1,03 11,66 10,46 + 9,01 + 8,53 L 8.14 gel» +9,96 + 4,94 + 5,98 + 7,37 + 8,09 + 7,22 Æ 6,20 + 5,98 L 4.45 Mois + 4,91 + 7,48 + 8,73 + 9,91 +10,01 + 9,10 + 7,76 + 7,08 + 6,50 Min. observé.! Max. observé.i Clarté moy. du ciel. Re EN 0 ( mm mm 1re décade, + 4,94 +10,96 0,42 — — 2e >» + 6,55 412,16 0,10 _ _ 3e» + 2,83 + 8,28 0,27 = = Mois + 4,71 +-10,47 0,26 — — Dans ce mois, l'air a été calme 17 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 2,82 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 450E , etson intensité est égale à 44 sur 100. ! Voir la note du tableau, _ NA > / ' L'ÉTNEE pr \ ! * Î DEL etats trs hat RATE Be dininédé à OS CE EEE EP EN ir PE Prtai ve 9 M'A) du Ve ne , RUOURNOR LEA Rue re Fa Dh (bp pp: icusran | VS sue ge LEE ca ES QU ET à RÉ ROLE “Ses 114 } pe DES care LÉ vus NE ARE ki; Fr ARRETE Aa ud- 247 , v “ DER ATOME à ie , f ñ 4 On ag dti À F 49" ps SO de à à Crau st eu Li D M NN , ‘ Ms 6 ER EE Eole E c a 4 La ' , In à SR, We fa À; ti da) Apr 0 ' à ï FSU na VO ES A4 $ ‘ j 2 dr en né | 4 : di irdi FPT Re ÿ LÉURIAENE kr Ru à wi AA M et Gi « BAR * PT AU, CUT d'u 1 ee ne] Les . VAS NC are) 1, 7 J fid L À ps SA TO UT FPT L f } à mu * r' EP AE be «4: VER | d ne D ta ES. w DST MGR Dre Les Cu » ; LE Fr j DLL CR A DAS è p . $ NP É 4 « V2 TT De » + L9 L ie En Fpn n ol SE x Hé Drive are ere aiyree Les (se mi ère bare £ se À se 63,0, ap, FF nt ER: hd RAR TT PCR AE ir | SOPO e BONE RO LEE -UOLLTETAT (TE rhèr Un, 1e LA - ES À ere gntBta eg ; * (be ie RUE LALÈTS, AUSTE QO,BTS De (D du. TS UN AR ei et 1 sa es El FE HE de À 4m mob dé Verbes Ÿ (1 11 P ll + à pee + Le sms CA 4e cd «4 #26 a mme a di -enif its ” DE pe mine 1 ET ; LI + = { Ÿ "T 40: 5 En! 1 d ou LD vy “ui. La «1 à à ÿ" + 4 Lo % AT UE, dit UV RA 2 We 00 CNET 78 À 3 " An 26e —_ . s ! = à ri C'ARER pr AL by sin ag ape Leg oi a A USE 4 de LA # PRE # COUPE ARS ES AN UT SP AR Aa RE PRÉ BU PL OURS HIPEURE À Mr, D + décrr SALES SU AIRE Ah és FLE af CAE us SE VE Prin RE MRAETà FR Re = t« “A PSE Enr re“ Mom Lo En 2 PCTTET NS < Sd Cite terre Se. e\ téûi Lutte + EL T Dr 3 s Sn LE de N 53 ; nie Lg Lou KA 2} Es À TI Dre 0 dr 8, (EL LA _. ef mûre Ass en pire pé der. PT nn un 6 ds er ri + (TO MR 1% a r à : LS 1" veine 10e 25 Lim à ner ol TE, | ke ; 2' pe À D + Le me mD em + an and nt mp > t ! : St 4 JD CU ARUt EU Mr Eee Dr MEN gi ho rgt dt Euh “à ë + ‘ RSR e LATAN SE tee QUAT NÉ AI TR 14 Leu nu: PPS QUES DEVIATION DB L'AIGUILLE AIMANTÉE PAR LES COURANTS INDUITS DE LA BATTERIE DE LEYDE PAR M. P. RIESS, {Poggend. Ann., 1. CXXIV, p. 252. — Traductton.) 23. Dans un premier mémoire ‘ je me suis occupé de la propriété remarquable de la soupape électrique, de ne laisser passer, suivant sa position, que l’un ou l’autre des deux courants électriques opposés, qui constituent le courant secondaire de la batterie. Je rappelle à cette occasion encore une fois, que la séparation de courants opposés s'effectue avec une sûreté inattendue par une soupape dans une disposition normale. Parmi le grand nombre d'expériences que j’ai faites, dans lesquelles la longueur de la colonne d’air à traverser par le courant était d’une ligne, et la pression d’une ou deux lignes de mercure, jamais la déviation du miroir aimanté n’a eu lieu dans le sens d’un courant se dirigeant du disque à la pointe, dans la soupape. La constance que présente la direction ne s'étend point, comme on peut le prévoir, à l’amplitude de la déviation. Les deux électricités séparées par l'induction et qui for- ! Poggend. Ann., 1. CXX, p. 513. — Voyez Archives, 1863, t. XX, p. 275. ARCHIVES. T. XXIV — Novembre 1865. 13 202 DÉVIATION DE L’AIGUILLE AIMANTÉE ment l’une et l’autre partie du courant sécondaire, peu- vent de nouveau se réunir par deux chemins: ou bien dans la direction dans laquelle elles ont été séparées, en passant par la soupape ; ou bien dans la direction oppo- sée, en passant par des conducteurs entièrement métal- liques. Dans la première alternative seule clles peuvent produire une déviation magnétique. Des observations très -simples qui ont déjà élé mentionnées prouvent que cette double égalisation s’effectue chaque fois. Si l’on fait passer l’un après l’autre dans le multiplicateur du galvanomètre, les deux courants opposés qui consli- tuent le courant secondaire, il n’en résulte point de dé- viation magnétique; dans chaque courant il y a par conséquent la même quantité d'électricité en mouvement. Cependant les déviations ont été rarement égales, lors- qu’à l’aide de la soupape on opérait sur chaque courant isolé. Les dévialions produites par le courant secon- daire suivant la direction du courant principal étaient en général sensiblement plus grandes que celles du Courant opposé. Le même courant a donné d’ailleurs des déviations très-Gifférentes, selon la pression dans la sou- pape: en augmentant gradueilement la pression de 2 lignes jusqu’à 28 pouces, les déviations ont d’abord di- minué d'amplitude et plus tard augmenté de nouveau. Il faut en conclure que les déviations magnétiques pro- duites par le courant secondaire qui traverse la soupape n’accusent pas toute lélectricité en mouvement dans le courant, mais seulement une partie, et que cette partie est variable quand même le courant principal et le cou- rant secondaire n’ont éprouvé aucune variation. 24. Lorsqu'on répète une expérience plusieurs fois de suite, les déviations produites par le courant secondaire, PAR LES COURANTS INDUITS. 203 ne diffèrent pas sensiblement, ainsi que je l’ai montré par plusieurs exemples. Mais si l’on répète l'expérience après un certain laps de temps, l’on obtient souvent des dé- viations variables, sans qu’on puisse en comprendre immédiatement la cause. La soupape éprouve par lPu- sage une altération visible; il se forme au centre du disque de laiton une tache brune, qui, sous une pression plus forte, se change en une figure annulaire bleue bor- dée de rouge. Cette cause d'un changement de déviation est facile à écarter ; mais il n’en est pas de même de la suivante. La surface du fil de platine de l’obturateur de- vient à la longue mate et rugueuse et rend les dévia- tions três-incertaines. ’ai bien réussi pendant un certain temps à remettre la surface en bon état au moyen du brunissoir, mais j'ai été finalement obligé de renouveler les fils de platine des deux soupapes que j'ai utilisées. Quelques soins qu'on apporte à la disposition de la soupape, on est toujours bien moins sûr d'obtenir une déviation par le courant secondaire que par le courant principal; mais à cet égard, il y a des différences sui- vant les expériences. Quand le courant secondaire est plus dense, l’état de la soupape a moins d'influence sur les indications do galvanomètre, et j'ai fait observer pré- cédemment que les déviations produites par le courant secondaire le plus dense, celui qui sait la direction du Courant principal, sont plus constantes que les autres. Dans ce mémoire je rendrai compte principalement des expériences que j'ai faites sur ce courant, en négligeant le changement de déviation qui doit être attribué à la soupape. 25. La déviation magnétique éprouve des change- ments essentiels, quand le courant secondaire qui la pro- 204 DÉVIATION DE L’AIGUILLE AIMANTÉE duit en éprouve lui-même, soit indirectement par la disposition du circuit où il se propage, soit directement par une modification dans le courant principal qui l’en- gendre. Nous devons commencer par indiquer ces chan- gements. Les valeurs qui les représentent ne peuvent pas être obtenues avec assez de constance, pour en dé- duire la loi qui les relie et qui d’ailleurs serait d’un médiocre intérêt puisqu'elle ne s’appliquerait qu’à la soupape employée. Mais il est important de constater qu’il se produit un changement, parce que l'on obtient ainsi un moyen de distinguer complétement les dévia- tions qui résultent du courant principal, de celles qui résullent du courant secondaire : un petit nombre d'essais suffisent pour reconnaître auquel des deux courants une déviation obtenue doit être attribuée, comme nous allons le voir. Je passerai ensuite aux ex- périences sur lextra-courant dans le circuit principal, et enfin à la description d’un mode particulier d’excitation de courants d’un ordre supérieur, mode qui établit une différence entre ces courants et le courant secondaire. Déviation par le courant secondaire lors d’une altération du courant principal. 96. Le courant de décharge de la batterie est altéré lorsqu'on modifie la quantité ou la densité de l’électricité accumulée dans la batterie, ou bien lorsqu'on change les dimensions ou la nature de l’arc de fermeture. Ces chan- gements, que la quantité de chaleur dégagée mettent en évidence, sont soumis à des lois qui ont été nettement formulées. Il n’en est plus de même quand on étudie le _, renfermait les Migellu, Sesamum et Sina- pis. La température a varié ordinairement entre 2°,6 et 3,9 ; mais il y a eu, le sixième jour de l’expérience, une cause de réchauffement accidentel, qui a porté la tem- pérature à 5°,0. Les Nigella et Sesamum n’ont pas ger- mé. Trois graines de Sinapis ont germé le 9° jour, ou platôt le 81/, jour; le 17° jour il a en germé une de plus ; les autres n’ont rien indiqué. Voyant linutilité de l'expérience, j'ai semé de nouveau le Senapis, le 18 mars à 2 heures, dans un vase additionnel, placé dans la 1 J'entends à la fin du onzième jour. De même dans tout ce qui suit. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 953 cavité >. Une graine a germé le sixième jour, une autre le treizième jour, et plus tard deux encore, ce qui prouve peu de chose, car le semis avait été de 60 ou 80 graines. Après l’expérience la température s’est élevée graduelle ment jusqu’à &, pendant 28 jours, et les graines qui n’a- vaient pas germé antérieurement n’ont rien fait de plus. Sous des températures de 4°,2 à 6°,1. Les cavilés latérales plus éloignées du réservoir de glace ont reçu les mêmes espèces, également dans trois vases. « a varié de 4°,6 à 6°,1 (moyènne 5°,35). Il renfer- mait des Collomia, qui ont germé le dix-septième jour, en assez forte proportion (la moitié à peu près), et des Lepidium qui ont germé le huitième jour, avec assez d’abondance. 8 a varié seulement de 4°,7 à 4°,9. Il renfermait du mais qui n’a pas germé, et du lin qui a germé le dix- septième jour, dans la proportion à peu près de la cin- quième des graines semées. + a varié de 4°,9 à 4°,9 (moyenne 4°,55). Il contenait les Nigella, Sesamum et Sinapis. Aucune de ces espèces n’a germé, pas même le Sinapis. Évidemment les graines de cette dernière espèce qui lève si aisément, avaient souf- fert, car un mois après, la température s'étant élevée à 8°, il ne s’est manifesté qu’un seul individu, sur 30 ou 40 semés le 6 mars. L’humidité avait probablement été trop grande dans ces trois cavités, comme dans celles où la moyenne était de 2,6 à 3°,2, dont je parlais il y a un instant. Le 9 mai, 28 jours après l’expérience, il ne restait de tous ces semis qu’un seul pied, appartenant au Sinapis. 254 LA GERMINATION SOUS DES Sous une température de 5°,7 environ. Le caveau dans lequel se faisait l’expérience a offert, du 6 mars au 11 avril, une température qui a varié seu- lement de 5°,4 à 6°,0. La moyenne des températures de deux en deux jours a été de 5°,68:; disons 5°,7. Toutes les espèces ont été semées le 9 mars, sur un fond de sable, dans une large boîte. Elles ont été ar- rosées avec de l’eau à la température ambiante !. Voici les résultats, jusqu’au 11 avril : Collomia.... quelques grainès ont germé le 44° jour; les autres ont manqué. Lepidium... germé le 5° jour, abondamment. Linum..... germé le 6° jour, abondamment. MRsin er ni n’a pas germé. Nigella..... germé le 27° jour. Sesamum... n’a pas germé. Sinapis.... germé le 4° jour, abondamment. AbETÉS ESS E germé le 14° jour. Trifolium... germé le 10° jour. Melon...... n’a pas germé. Du 11avril au 9 mai, la température du caveau s’est élevée graduellement jusqu’à 8°,0. Les graines de mais, sésame et melon n’ont pas germé davantage. Celles de sésame avaient peut-être souffert de l’humidité ; mais celles de mais et de melon étaient à peine gonflées et quel- ques-unes étaient moisies. t A des températures plus élevées l’évaporation abaissait la moyenne du sol où les graines étaient placées, circonstance dont j'ai tenu compte pour les expériences qui suivent, en prenant la tempéralure du sol au lieu de celle de l’air. A 5 ou 6°, cette cause devait avoir peu d'importance, mais elle doit faire pré- sumer que la moyenne était un peu inférieure à 5°,1. - DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 955 Sous une lempérature de 9° environ. Au milieu de mai la température du caveau s'était élevée à peu près à 9°. J’en profitai pour semer, le 17, à 1 heure, toutes les espèces, dans une boîte plate, ex- posée à l'air libre. Le 18 à 2 !/, heures, j’arrosai et laissai l'expérience continuer. Du 18 mai au 2 juin le thermo- mètre à l’air libre n’a varié que de 0°,6. Dans le sable des semis les variations ont été de 0°,8. L’humidité causée par l’arrosement a toujours fait baisser la température du sol, relativement à celle de l'air, ce qui m’a décidé à prendre le plus exactement possible la température de la couche supérieure du sol. Toute correction faite au moyen du thermomètre régulateur, je trouve 9°,2 comme la température la plus probable, à laquelle les graines aient été soumises. Voici les résultats : Collomia..... a germé le 6 */, jour du semis. Lepidium .... a germé le 3° jour du semis. Lin......... une graine a commencé le 2 jour, plusieurs autres le 4°. ne dress ee une graine le 10° jour, deux autres le 19° et d’autres après. Melon is n’a pas germé. ane. 219: le 10 -jour. Sesamum .... n’a pas germé. Sinapis...... au bout de 3 !/, jours. fps. 10... le 6° jour. Trifolium. ... quelques graines le 5° jour, d’autres le G°, le 8°, etc. Sous une lempérature de 12° à 13. Les mêmes graines ont été semées et arrosées le 15 juillet de la même manière que les précédentes, mais 256 LA GERMINATION SOUS DES sous une température qui a été dans le caveau, du 15 au 34 juillet, à l'air, de 13°,66, dans le sol de 12,6, avec des variations extrêmes de 1°,0 à l’air et de 0°,8 dans le sol. Pour les trois premiers jours la moyenne a été dans le sol de 42°,9, ce qui concerne particulière- ment quatre des espèces indiquées ci-dessous. Les résul- tats ont été: Collomia. ... a germé du 6° au 7° jour. Lepidium.... a germé après 4 */, jour environ. Lin......... a germé après 2°/, jours environ. Mais che à deux graines sur 17 ont germé à la fin du 5° jour, et le 7° il y en avait la moitié de germées. Melon....... n'a pas germé, non-seulement du 1 au 931 juillet, mais encore pendant le mois d'août. : Nigel. le 9° jour (à la fin) le quart des graines a germé. Sesamum.... a germé à la fin du 9° jour abondam- men. Sinapis. .... a germé après 1 ‘/, jour. Jobris-. 42 06 51); 24,2 jours. Trifolium... a levé à la fin du 3° jour, inégalement. L’incertitude qui existait sur quatre de ces semis m’a engagé à répéter immédiatement l'expérience. Le Lepidium, sous 12°,9, a levé en 1 */, jour, comme précédemment. Le lin a manqué, mais en répétant encore l’expé- rience sous 13°,5, il a germé au bout de 1°/, jour. La moyenne avec la précédente expérience est 2'/, jours, sous 13°,2. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 957 Le Sinapis a germé en 40 heures environ. La moyenne avec la précédente expérience est 41 heures, sous 12°,9. Le Trifolium en 3 jours, moins environ 3 heures, sous 4138, 0: Sous la température de 17° environ. Des semis ont été placés, le 15 mai, dans un cabinet où la température de l'air a varié jusqu’à la fin du mois, de 1°,3, et celle du sable dans lequel étaient les graines, de 1°,3 également. Pendant les trois premiers jours la moyenne à laquelle les graines ont été soumises a été de 17°,2; or les Lepidium et Sinapis ont germé vers le 41/, à 4 */, jour ; le Lin et le Trifolium à la fin du 2° jour. Vu la rapidité du phénomène, j'ai voulu répéter l'expérience avec plus de précision encore, et j’ai trouvé que les moyennes étant 16°,9, le Lepidium... a germé en 36 heures, Binorennure a levé partiellement à la fin du 4° jour. Sinapis … ... à la fin de 8 !/, jours. Trifolium... à la fin de 31/, jours environ. Sous une moyenne de 17°,3, dans une troisième expé- rience, le Sinapis a germé à la fin du second jour. La moyenne de ces trois données, pour le Sinapis, est 4,7 jour, sous 17°,2. La moyenne de deux expériences donne pour les au- tres espèces, sous 17°,05 : Lepidium. ... 1}, jour. Linum. .:... 3 jours. TPefothms. : 9,6: Les autres espèces ont donné, sous 16°,9 : Collomia. .... 57, jours. Mais. 51.10. de 3°/, jours. 958 LA GERMINATION SOUS DES Melon........ a commenté après 9!/, jours et a con- continué à lever les jours suivants. Nigella... ... 6° jour. Sesamum..... 3° jour. TberesE se. > 4° jour. Sous la température de 20° à 21° environ. Des semis semblables ont été faits dans une chambre où la température était assez constante. Les graines, pla- cées dans une boîte ouverte, ont été fortement arrosées, recouvertes de papier gris humecté, et le tout a été enfermé dans un tiroir. La forme de la boîte permettait de placer le thermomètre obliquement, dans la couche superficielle de sable où étaient les graines. Le 2 août, à 4 heures du soir, au début de l'expérience, la tempéra- ture était de 22,1 ; le lendemain à 10 heures elle était de 21,2 et le jour suivant à 40 heures de 19°,9. On peut admettre 21°,1 comme la moyenne approximative. Voici les faits : Mais. . .... 2 graines ont germé à la 42° heure et d’autres ont suivi. Nigella..... en 4°}, jours. Sesamum.... a germé en 30 à 36 heures, sans que j'aie pu bien préciser, au milieu de la seconde nuit. Sinapis..... une graine a germé en 18 heures et les autres ont suivi; admettons 22 heures pour les premières. Trifolium... quelques graines ont germé en 42 b. Le 5 août la température avait baissé et la moyenne DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 959 du 2 août après-midi au 5 vers 40 heures du matin doit être estimée à 20°,4. L’Iberis a germé sous ces condi- tion en 2 */, jours. Le Collomia n’a pas levé. Ses graines ont été gardées et arrosées sous des températures de 13°,8 à 20°,4 (moyenne dès le début 19°,6) et le 18 août (15!/, jours du semis), il en a germé une. Pour ménager mes graines de melon, dont il restait fort peu, je n’en ai pas semé alors, mais j’ÿ suis revenu le 16 août, pour combler cette lacune, et sous une moyenne de 19°,4, ayant varié de 18°,8 à 20°,4, deux graines sur 10 ont germé en 2 jours et 20 heures. Sous la température de 24° à 25°. Le 19 juillet un semis a été fait dans une chambre où la température était de 26° environ, et plus tard, depuis le 22 jusqu’à la fin du mois, de 23 à 24. Les graines ont été mises sur du sable, dans un tiroir fer- mant bien, et pour éviter encore les variations exté- rieures, elles ont été recouvertes de feuilles de papier gris. On a arrosé le sable et humecté le papier. La tempé- rature s’est maintenue pendant trois jours dans le sable entre 24°,9 et 25°,2 (moyenne 25,05). Sous ces condi- tions : nn. a germé en 38 heures. Mais : 4 graine sur 12 a germé en 23 heures, mais la moitié des graines n’a germé qu'après 44 heures. Melon... 2 graines sur 10 ont germé en 44 heu- res, les autres ont suivi. Sesamum.. a germé en 21 à 22 :/, heures. Cette ra- pidité extrême m'ayant empêché de 260 LA GERMINATION SOUS DES bien constater, j'ai fait immédiatement un nouveau semis, Sous une tempéra- ture de 24°,4 à 24°,9 : il a poussé en 22 ‘/, heures. Sinapis.... paraît avoir germé en 36 heures, mais c’é- tait dans la nuit et le moment n’a pas été précisé. Trifolium.. a germé vers la 42° heure. Les Nigella et l’Iberis ont échappé à l'observation, par suite d’un accident. Le Lepidium a présenté un fait singulier, résultant pro- bablement d’une erreur d’observation ou d’un choix ac: cidentel de graines plus tardives que les autres. Cette espèce, qui germe sous de basses températures avec une grande rapidité, a commencé à germer partielle- ment (2 graines sur 10) vers la fin du 6° jour seule- ment et la plupart des graines ont levé entre le 6° et 7° jour. La température des sept jours a varié de 22°,1 à 950,1, la moyenne étant de 23°,6 ou de 23°,7 en- viron. La construction de la courbe (voyez la planche) montre que ce fait n’est pas en harmonie avec ceux dé- duits de températures plus hautes ou plus basses, que par conséquent il y a eu erreur ou accident. Pour m’en as- surer mieux encore, j'ai répété l’expérience au mois de novembre sous une autre forme, avec un lumignon placé sous un grand bocal plein d’eau, dans lequel flottait une bouteille contenant le semis de Lepidium. La moyenne de température a été de 24°,1 avec des variations insi- gnifiantes, et le Lepidium a germé après 38 ou 39 heures, exactement comme dans l’expérience mentionnée ci-des- sus. Avec unetempérature de 26° à 27°, qui malheureuse- ment s’est élevée beaucoup plus haut (43°) pendant quel- DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 261 ques heures, le Lepidium a commencé à lever à la 46° beure. On peut en conclure que l’expérience, sous 25”, était fausse. Enfin le Collomia n’a point germé dans le mois de juillet. La température du sable s’est maintenue du 24 juillet au 3 août entre 22,5 et 22°,1 ; elle s’est abais- sée le 8 août à 18°,9, puis elle a remonté le 14 août à 28°,6. Les graines avaient été conservées et arrosées ; je croyais qu’elles ne lèveraient pas, lorsque le 15 août, deux d’entre elles ont germé. La moyenne de tempéra- ture a trop varié pour que l’expérience soit satisfaisante. En la prenant pour bonne, il faudrait admettre que sous une moyenne de 21°,5, le Collomia exige une durée de 27 jours, ce qui concorde, du reste, avec l’observation sous 49°,6, comme on peut voir dans le tracé des cour- bes (vw. la planche). On peut se demander, comme pour le Lepidium, si la température de la seconde moitié de la période qui s’est abaissée momentanément jusqu’à 18°,5, n'avait pas été la cause d’une germination que la chaleur empêchait dans la période précédente. J’en doute ce- pendant, puisque la germination est arrivée lorsque la moyenne était revenue à 20°,6. D’ailleurs la durée de 27 jours concorde assez avec celle de l’expérience sous 47° à 18°, comme Ja courbe l'indique bien. Température de 28° environ. Ne pouvant pas obtenir à Genève, à l’air libre, même pendant un été très-chaud, des moyennes constantes de plus de 249, j’ai recouru à la chaleur artificielle pour les températures plus élevées. Une cuvette, à peu près remplie d’eau tiède, a été placée sur une veilleuse chauffée par un lumignon qu’il 262 LA GERMINATION SOUS DES suffisait de renouveler trois fois dans les 24 heures. Une coupe de porcelaine, remplie de sable, plongeait aux deux tiers dans l’eau de la cuvette et devait recevoir les graines. La température s’est maintenue avec une cer- taine fixité entre 29° et 30°. J'ai semé alors les grai- nes, à une distance égale du bord de la coupe, et, après les avoir laissé prendre la température du sa- ble, j’ai arrosé copieusement avec de l’eau à 30°, qui n'avait pas bouilli. L'expérience, commencée le 2 août, à minuit, a été arrêtée le 6, à midi. Pendant ce temps, la moyenne de température dans la chambre s’était abaissée de 21° à 18°. Cette cause, ainsi que l’évaporation du sable, plus ou moins humide, et les variations inévitables de la source du calorique, ont fait varier la température de 27°,0 à 29°,0, et même dans la matinée du dernier jour elle est descendue à 26°,3 ; mais ceci ne peut pas avoir influé sur la plupart des graines, qui avaient déjà germé. Les faits ont été : Lepidium.... Deux graines ont germé en 39 heures ; une ou deux autres ont ensuite levé ; cepen- dant la plupart n’ont pas germé du tout. EC Au bout de 2 !/, jours une graine a ger- mé; à la fin du troisième jour, seule- ment trois avaient germé ; la majorité, environ les ‘},, n’ont pas germé du tout. Mais our. A levé isolément depuis la 36° heure, mais après le second jour presque toutes les graines poussaient vigoureusement. Melon ...... Une graine a montré sa radicule à la fin du 3 jour et à 3 !/, jours la majorité vermait régulièrement. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 963 Sesamum ... La germination a commencé au bout de 29 heures; elle était abondante dés les trois ou quatre heures qui ont suivi. Sinapis ..... Deux graines seulement, sur une dixaine, opt germé à la fin du 3° jour; six heures après, une troisième a montré sa radi- cule ; la plupart n’ont pas germé. Trifolium ... Quelques graines ont germé à la fin du 3° jour ; la plupart n’ont pas germé. Les Collomia et Nigella n'avaient pas germé. Pour prolonger lexpérience, j’ai laissé ces graines en place, * mais sous des conditions où la température a varié de 32 à 37°, jusqu’au 10 août. Il a levé encore, sous ces conditions, deux ou trois Trifolium et un ou deux Li- num, mais pas de Collomia et Nigella. Le 4 août, à 5 heures du soir, j'ai semé et arrosé des graines de Sesamum dans un petit godet placé de ma- nière à conserver 27° à 28° de température. Au bout de 31 heures, une seule graine a germé. L'expérience n’a pas été prolongée. Température sous 40° à 41°. Les graines ont été semées le 6 août, à 8 heures du soir, dans un vase en verre, rempli de sable sec, placé au centre de la coupe de porcelaine occupée par le sable humide de la précédente expérience. A 11 !/, heures du soir j'ai arrosé copieusement avec de l’eau à 44°, qui n’a- vait pas bouilli. La température du sable a été maintenue jusqu’au 10 août, à 5 !/, heures du soir, entre 39°,6 et 45°,4, mais elle n’est montée à ce chiffre que le 7 août dans la soirée, et la moyenne, prise de 42 en 12 heures, a été de 40°,6. 264 LA GERMINATION SOUS DES Deux graines de sésame ont germé au bout de 40 !/, heures, et d’autres ont immédiatement suivi. La moyenne pendant ces 10 ‘/, heures doit avoir été de 40,7. Aucune des autres espèces n’a germé, et, comme les graines de maïs et de melon avaient pris une teinte fon- cée (surtont celles de maïs), qui indiquait une altération, j'ai sorti le vase de verre et l’ai posé sur une cheminée en marbre où il a pris rapidement la température ambiante de 20° à 21°. À ma grande surprise, 4 !/, heures après, trois graines de melon se sont mises à germer ! Les au- tres espèces n’ont pas poussé dans les jours suivants, jusqu’au 192 août ; ainsi il est probable que les graines de melon allaient germer sous 40°,6, si je n’avais interrompu expérience. Elles auraient donc demandé, sous ces con- ditions, 4 jours moins 2 heures, soit 94 heures. Sous des températures plus élevées. Il m'a paru assez inutile de continuer sous des tempé- ratures plus élevées, excepté pour le sésame, qui parais- sait résister le mieux à une chaleur extrême. Les expé- nences de Lefébure et celles de MM. Edwards et Colin ont prouvé que la plupart des graines subissent une altération sous des températures de 50° et au delà, quand la terre est humide, altération si profonde qu’elles ne peuvent plus germer lorsqu'on les met ensuite dans des conditions favorables. Des graines chauffées à sec, dans une étuve, peuvent supporter une chaleur qui ap- proche du point de la combustion !; mais dans de l’eau, elles perdent leur faculté germinative à 55°, 50°, peut-être au-dessous, suivant l’espèce et surtoutsuivant la durée de 1 Edwards et Colin, 1. ec. — Théod. de Saussure, dans Mém. Soc. de phys. et d’hist. nat. de Genève. 3, part. 2. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 265 l'immersion !. Dans de la terre humide la graineestaltérée, selon l'abondance de l’eau, à tel ou tel degré du ther- momèêtre. Ainsi, avec le mode d’expérimentation que j’a- vais adopté dans un certain but, les graines étant tou- jour arrosées abondamment devaient perdre leur faculté de germer sous 50°, 45° et peut-être 44° ou 43°, comme le prouve lexpérience précédente, sans qu’il fût pos- sible de régler et de constater exactement cette limite. Je me suis donc borné à suivre les graines de sésame jusqu’à 57° environ, et voici ce qui est arrivé : Un semis a été fait à 7 heures du soir dans du sable qui avait été chauffé lentement, avecles graines et à sec, jusqu’à ble. J'ai arrosé copieusement avec de l’eau à cette tem- pérature. La chaleur s’est élevée dans le sol jusqu’à 57°; elle a varié de 50° à 57°, se tenant plus habituellement entre 1° et 52°. Quelques graines ont été perdues par négligence. Üne, sur cinq qui restaient, à germé au bout de 25 °/, heures. Dans une dernière expérience, où le sésame, arrosé de la même manière, a élé soumis à une moyenne plus fixe de 43° à 45°, pendant 96 heures, et ensuite abandonné à des températures de 18°,5 à 22, trois graines, sur une douzaine, ont germé au bout de six jours de semis ; deux ont suivi, et la majorité n’a pas germé, ce qui montre à quel point la chaleur de 43° à 45° avait été nuisible. $ 2. DÉDUCTIONS ET CONCLUSIONS. 1° Il existe des graines qui germent sous 0, MM. Edwards et Colin disaient, en 4834, dans leur 1 Lefébure, p. 120 et suiv. — Edwards et Colin, 1. c. — Fr. Burckhardt, L. c. ARCHIVES, T. XXIV. — Novembre 1865. 17 266 LA GERMINATION SOUS DES mémoire : « Il n’y a pas, que l’on sache, de graines en état de germer au terme de la glace fondante. » M. de Seynes, dans son résumé très-intéressant sur la germi- nation !, répéte en 1863 : « On ne connaît pas de graines de Phanérogames qui germent à 0°. » Mes expériences constatent que, sur une dixaine d'espèces, prises au hasard, il s’en est trouvé une qui germe sous U° (le Sz- napis alba). Le fait est d'autant plus singulier qu'il ne s’agit pas d’une plante des régions polaires ou des hautes monta- gnes. Probablement il y a d’autres espèces dans le même cas, surtout parmi celles qui vivent autour des neiges, mais on ne peut guère le savoir en observant le cours or- dinaire des choses. En effet, la permanence d’une tempé- rature de 0° est très-rare dans la nature. Il suffit d’un rayon de soleil ou du voisinage d’un corps à une tem- pérature supérieure à 0°, pour élever ‘la tempéra- ture d’un ruisseau qui sort de la neige fondante. On sait combien il est difficile de maintenir 0° dans un bassin rempli de glace lorsqu'on veut vérifier le zéro d’un ther- momètre. Ce n’est que par une observation attentive, dans une expérience prolongée, qu’on peut savoir si une espèce germe sous 0°. Il y a même des graines pour les- quelles une expérience de 35 jours, comme la mienne, ne Suflirait pas. 2 Nécessilé d’un minimum pour chaque espèce. Le Sinapis alba a germé sous 0°. Peut-être cette es- pèce aurait pu germer à une température un peu infé- rieure encore pourvu que l’eau fût liquide; mais ce 1 De la germination. Bre in 8°. Paris 1865. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 267 genre d'expérience m'a paru trop difficile pour être tenté !. Le Lepidium et le lin ont germé sous une moyenne de 42,8, et n’avaient pas levé sous 0°. Le Collomia, qui ne germe pas sous 3°, germe sous 5°,3. « Les Nigella, Tberis et Trifolium repens, qui n’avaient pas germé à 5°,3, ont levé à 5°,7. Le mais, qui n’a pas germé sous 5°,7, a germé sous 9e. Le Sesamum, qui n’a pas levé sous 9°, a germé sous 43°. Enfin les graines de melon, qui ne germaient pas sous 43, ont germé sous 17°. Des graines de cotonnier, ayant au moins deux ans, que j'avais cru hors d’élat de lever, parce qu’elles avaient résisté dans une expérience préalable à 18° pendant plu- sieurs jours, ont levé sur un poële dont la température variait beaucoup, mais atteignait par moments 40°. Lefébure avait constaté pour les graines de rave, mises dans un sol humide, le minimum de 5° à 6° C. MM. Edwards et Colin disent avoir fait germer du blé d'hiver, de l’orge et du seigle à 7° C., mais ils ne pré- tendent pas que ce soit le minimum, et il est bien pro- bable que l’orge tout au moins germerait à un degré inférieur en prolongeant lexpérience. Les espèces demandent donc pour germer un minimum déterminé. Assurément les usages de l’agriculture le fai- ! Les physiciens peuvent maintenir l’eau à l’état liquide au- dessous de 0°, comme le montrent les belles expériences de M. L. Dufour ; mais ce qui est à peu près impossible, -c’est de prolonger cet état de choses, tout en donnant à des graines l'oxygène néces- saire à la germination. 968 LA GERMINATION SOUS DES saient penser, mais on ne savait pas si les graines semées trop tôt au printemps sont seulement retardées, ralenties, dans leur germination, ou si leur développement est ab- solument impossible. L'expérience montre que dans ce cas la germination est empêchée. Elle prouve aussi com- bien il est nécessage, dans les caleuis sur la température à l'égard des végétaux, de s’appuier sur des faits déduits de températures constantes et prolongées !, ensuite de considérer certainestempératures comme inutiles à chaque espèce, du moins en ce qui concerne la germination. Il ne manque assurément pas de faits d’après lesquels il en est de même pour la foliaison, la floraison et la matu- ration, seulement ces faits sont moins précis. Dans mes expériences, les espèces qui demandent les minima les plus élevés sont toutes des pays chauds. Elles sont exclues par cette cause des pays froids, car, si elles y germaieut, ce serait trop tard au printemps, et elles ne pourraient plus arriver à müûrir leurs graines avant Phi- ver. Parmi les espèces qui lèvent sous de basses tempé- ratures, il en existe qui sont de pays tempérés. Elles n’a- vancent pas jusque dans les régions polaires, soit par des causes étrangères aux faits de la germination, soit parce que germant trop tôt les parties herbacées sont saisies par le froid. 3° Existence d'un maximum. Lorsque la température se maintient sous un certain degré un peu haut, telle ou telle graine ne peut plus ger-. M. H. Hoffinann (Wüterung und Wachsthum, etc., 1857, p. 25 et ailleurs) doute qu'ilexiste un minimum propre à chaque espèce, mais il né s’est servi absolument que d'expériences sous des températures variables, dont il considère les moyennes comme égales à une température constante. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 269 mer. Ainsi, dans mes expériences, les graines de Migella et de Collomia n’ont pas levé quand la moyenne a dé- passé 28°. La plupart des graines de Trifolium repens n’ont pas germé à 28°, d’où l’on peut supposer qu’à 30° environ aueune n'aurait levé. Le maïs doit cesser vers 39°, car à 40° les graines deviennent brunes et comme brûlées. Cependant une de ces graines brunies par l'effet de 50° à 57° de chaleur, a germé le onzième jour, après que lexpérience ayant été abandonnée, la température s’était abaissée à 18° ou 20°. Les graines de melon et sur- tout de sésame supportent 40°, mais elles prennent une teinte brune qui indique certaine altération, et il est pro- bable que vers 42°, pour l’une, et 45° pour l’autre la ger- mination devient ordinairement impossible. Toutefois, des graines de sésame et de melon ayant reçu jusqu’à 45° et ayant été abandonnées ensuite à 18°-20°, ont levé partiellement. La limite, comme je le disais tout à l’heure, dépend beaucoup de lhumidité. Immergées longtemps dans de l'eau à 50° et même 45°‘, plusieurs de ces graines souffriraient ; dans de la terre humide, elles peuvent encore germer, et, comme la quantité d'humidité est très- variable, que d’ailleurs mes expériences ne permettaient pas d'observer, sous chaque degré de température éle- vée, pendant un temps un peu long, Je n’ai pas cherché à obtenir une plus grande exactitude. 1 Aucune des graines de légumineuses et de graminées soumises aux expériences de MM. Edwards et Colin, n’ont pu germer après uue immersion d’un quart d'heure dans de l’eau à 50°. D’après les expériences de M. F. Burckhardt des graines de Lepidium et de lin ont pu germer aprês une immersion d’une demi-heure dans de l’eau à 50° (490,6 à 51°,4), mais non après la même durée d'immersion dans de l’eau à 60° (57° à 62°). 970 LA GERMINATION SOUS DES Lefébure avait constaté pour les graines de rave, se- mées dans de la terre humide, le maximum de 38° C. MM. Edwards et Colin avaient trouvé que, dans du sable légèrement humide, des graines de blé d’hiver, de blé de mars, d'orge, de seigle, d'avoine soumises à 40° C. avaient parfaitement levé, qu’à 45° une partie seulement levait, et à 50° aucune. 4° Amplitude entre le minimum et le maximum. Si l’on appelle amplitude le nombre de degrés compris entre le minimum nécessaire pour la germination d’une espèce et le maximum au delà duquel le phénomène est impossible, on trouve des différences d’une espèce à l’autre. Ainsi les Collomia et Nigella ont 23° d'amplitude, le maïs 26 ou 27, le melon 24 ou 25, le sésame environ 30, le Sinapis près de 40°. Le maximum étant variable suivant lPhumidité, il ne faut pas attacher une grande valeur à ces chiffres. Évidemment une amplitude courte est une cause défa- vorable à l’extension géographique d’une espèce et à sa culture. 5° Différences entre des graines de même espère ” el origine. Les physiciens reprochent quelquefois aux naturalistes de négliger la méthode expérimentale pour suivre cons- tamment celle de l’observation. Voici un exemple qui jus- tifie les naturalistes. Rien n’est plus facile à soumettre aux expériences qne des graines ; rien ne paraît plus homogène, plus com- parable, dans une même espèce. Et cependant des grai- nes puisées à la même provision, conservées de la même DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 971 manière, semées ensemble, germent successivement t. Le fait est fréquent; je lai vu maintes fois dans mes expé- riences. Les agriculteurs le connaissent bien. Il y a des familles, par exemple les légumineuses, quile présentent, comme je le disais tout à l'heure, à un degré fort incom- mode. C’est que les graines d’une même récolte, d'une même plante, d’une même capsule, ne sont identiques ni physiquement ni chimiquement. Leur organisation est três- compliquée, et leur évolution très-compliquée aussi, quoi- que d’autres faits physiologiques le soient davantage. Les physiciens raisonnent sur des corps homogènes ; les na- turalistes sur des corps hétérogènes. Un métal se fond à une température bien constante, parce qu'il est com- posé de parties semblables. Un corps organisé ne pré- sente jamais cette complète similitude de toutes les parties d’un même organe. De là moins d’exactitude dans les expériences et nécessité presque habituelle de com- parer beaucoup de faits, c’est-à-dire d'observer. Il a fallu, dans mes expériences, noter une, deux, plusieurs graines germant successivement, sur dix ou vingt, et j'ai appelé germination, assez arbitrairement, la seconde ou troisième apparition de radicule parmi les graines. Si la température est très-favorable, la germination de plusieurs graines arrive simultanément. Près du maxi- mum et surtout du minimum, les graines germent plus irrégulièrement , et nn plus grand nombre ne germent pas. 6° Influence de l’albumen. La structure de chaque espèce de graines, en particu- lier l'absence ou la présence de l’albumen, et sa nature ! Voyez Cohn, Symbola ad seminis physiologiam, in-8°. Ber- lin 1847. 979 LA GERMINATION SOUS DES lorsqu’il existe, doivent exercer une certaine influence pour accélérer ou retarder l'effet du calorique. Mais le petit nombre des espèces que j’ai expérimentées ne m’a pas permis de le constater suffisamment. Six des espèces observées n’ont point d’albumen, sa- voir : les trois crucifères, les Cucumis, Trifolium et Se- samum ; les quatre autres, savoir : Nigella, Linum, Col- lomia et Zea Mais ont un albumen. Celui du maïs est considérable ; celui du lin, au contraire, très-mince. Les trois espèces à albumen plus ou moins considé- rable se trouvent exiger un minimum de 5° et quel- quefois plus, pour germer. Les Sinapis, Lepidium, Linum, qui germent sous des températures très-basses, n’ont pas d’albumen ou en ont très-peu. D'un autre côté, il est frappant de voir les graines de Sesamum, qui ressemblent beaucoup à celles des crucifères pour Pab- sence de l’albumen, la texture et la grosseur, demander 40° à 12 pour germer. La température de 17° à 18° est favorable à toutes ces graines. Or la germination sous cette température a eu lieu dans l’ordre suivant : Lepidium, Sinapis, Trifolium, Sesamum et Linum, ITberis, Mais, Collomia, Nigella, Melon, ce qui montre mienx une certaine influence de l’albumen pour retarder. Le melon se trouve, ilest vrai, le plus tardif, quoique sans albumen, mais la nature coriace de ses enveloppes doit entraver le développement. 7° Rapport entre la température et le temps requis pour la germination. Toutes les espèces ont offert une marche assez sem- blable quant à la durée sous des températures diverses. Près du minimum une augmentation légère de tempé- DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 973 rature abrége notablement Ja durée de la germination. Sous des moyennes plus favorables l’accélération est faible. Enfin, près du maximum, l'intensité de la chaleur de- vient nuisible et retarde la germination. Celle-ci est im- possible sous un degré plus élevé. MM. Edwards et Colin avaient déjà fait cette remarque ‘. Elle saute aux yeux si l’on construit des courbes qui expriment les résultats de mes expériences. (Voyez la planche ci-jointe.) Les degrés du thermomètre centigrade étant marqués sur la ligne verticale, et les jours (de 24 heures) sur la ligne horizontale, j'ai reporté chaque observation par un point indiquant le moment où germaient les graines de chaque espèce, sous chaque température constante. Ces points ont été liés par des lignes droites, qui indiquent, avec un peu d'imagination, ce que seraient des courbes normales, fondées sur des observations plus nombreuses et tout à fait exactes. On voit aussitôt que mes observations sous 3° à 6° et sous 47° sont peu satisfaisantes, car elles ont donné aux courbes une forme irrégulière. On peut remarquer aussi que le lin a offert plusieurs anomalies, tenant peut-être à une rupture peu régulière du spermoderme pour un certain degré d'évolution de l'embryon. Abstraction faite de ces irrégularités, la courbe de chaque espèce s’élève d’abord lentement, et la différence d’une espèce à l’autre est assez grande. Ensuite toutes les courbes se rapprochent et deviennent à peu près pa- rallèles à la ligne des températures ; enfin elles divergent et s’éloignent vers le haut. Il résulte de là que l’ordre relahf d'évolution des graines n’est pas le même, suivant qu’on envisage des ! Ann. des Sc. nat. ser. 2, v. [, p. 270. 974 LA GERMINATION SOUS DES températures basses, moyennes ou élevées. Les lignes se croisent, comme les limites d'habitation des espèces, en géographie botanique, et un peu par les mêmes causes. On à proposé, pour mesurer la température nécessaire aux fonctions végétatives considérées soit une à une, soit dans ensemble de la vie d’une plante, d’additionner les degrés du thermomètre, de jour en jour, depuis le com- mencement jusqu’à la fin soit de la fonction, soit de la vie de l’individu.D’après les calculs de M. Boussingault sur des espèces annuelles cultivées, et ceux que j’ai publiés sur quelques espèces spontanées, on trouve à peu près la même somme de degrés pour l’accomplissement d’une fonction ou de toutes les fonctions de la même espèce. S'il y a eu plus de chaleur, la végétation aura marché plus vite, et réciproquement, de sorte que lun des chiffres compense à peu près l’autre. Comme la tempé- rature et le temps sont des éléments absolument diffé- rents dans leur essence, que nous les saisissons seule- ment dans une partie de leur extension infinie et que nous divisons arbitrairement cette partie en degrés et en jours, il n’y a pas de raison à priori pour que les jours de durée compensent exactement les degrés. Si cela ar- rive, C’est un fait, d’abord soupçonné, puis constaté, voilà tout. La question est de savoir jusqu’à quel point cette loi, de sa nature empirique, est fondée en réalité, et il y a, comme je le disais en commençant, un certain intérêt à s’en assurer par des observations directes, pour une fonction moins compliquée que d’autres, où la chaleur influe sans la lumière. Le calcul peut être fait de deux manières : ou en ad- ditionnant tous les degrés au-dessus de zéro ou en re-. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 975 tranchant les degrés inutiles à l’espèce, dans la fonc- tion dont il s’agit, puis en additionnant les autres de- grés, jusqu’au moment où la fonction est accomplie. Ce dernier mode paraît à priori plus logique, mais ligno- rance où l’on est presque toujours sur les minima em- pêche de employer. Voici les chiffres quant aux ger- minations observées. Je citerai seulement trois espèces, les autres présentant des faits analogues. Le Trifolium repens' à 5°,7 demande 10 jours (de 24 heures) pour germer. Dix fois 5°,7 donne le chiffre de 57, mais il a été constaté que sous 5°,5 l'espèce ne germe plus; donc la température vraiment utile serait seule- ment 0°,2 pendant 10 jours, ce qui produit un chiffre total de 2° seulement. Des calculs semblables étant faits sur les germinations du Trifolium observées à 9°, 13°, 47°, etc., on obtient : En calculant au- En retranchant le Temp. Jours. dessus de 0°. minimum 59,5. D DeMO — 0 DT. 2m. 0. eh 2 A UE REA ven 18 13,2 Ki) MS DORPES. MAMIE 23 17,0 AO EP EE EN RTE 50 21,1 1,175: 12) SÉPPAMANIES 97 25,0 ADD 2 MA Re ATARI 04 28,0 HAN. 0 à PGA 67 Dans l’une et l’autre manière de calculer, le premier et le dernier chiffre font disparate avec les autres, c’est- à-dire que près du minimum et près du maximum les rapports entre la température et la durée de la germi- nation s’éloignent de l’ordinaire, en d’autres termes 1 Cette espèce n’a pas été marquée sur la planche, afin de ne pas compliquer. Elle marche parallèlement au lin dans les degrés inférieurs ; ensuite, de 24° à 259, elle est presque identique avec le maïs, et s’en éloigne plus haut. 276 que la germination est alors plus difficile et qu’elle en devient extrêmement lente. Sous les autres conditions de température les chiffres ne présentent pas plus de di- versité qu'on ne peut en admettre dans des faits physiolo- giques où tant de causes influent et où des erreurs d’ob- servation se glissent inévitablement. Contrairement à ce que j'avais snpposé les chiffres sont, dans le cas actuel, plus divers entre eux si on retranche les températures inutiles, que si on ne les retranche pas. Le Lepidium qui demande environ 1° pour pouvoir germer, donne les chiffres suivants! : LA GERMINATION SOUS DES En calculant au- En calculant au- Temp. Jours. dessus de 0°. dessus de + 1°. LA Hip Qt RER PACE AUS CREER 3 RS TRISTE 19 Dép Mu De. AS Se MORE: 92 ,1 à) RAS LL ENE eee AUS PARLE 25 9,2 NT SDS ed LATE 25 13,2 AIT, L'on heu © 91 17,0 l'ODOTS. LODE FARDR ASPRTS 24 21,1 LES Aro 3 ARS LOUE 32 28,0 lb dou 0 UT 43 Citons encore le Sesamum qui exige un minimum très- élevé, de 10 à 12° (supposons 11° ) : En calculant au- En calculant au- Temp. Jours. dessus de 0. dessus de 11°. AO DO QUE RE: ATOS RE te 14 16,9 6 ETS DAS SAOT ENTRER 17 21,1 hr gt Abné user esse 14 24,6 DOLe-S DR ÈS DS N dE 15 28,0 D LEE DS ET Su à « 15 40,7 6 ke ef ee » 15 1 M. Burckhard, a trouvé des chiffres plus élevés, mais il ap- pelle germination une phase de développement plus avancée, celle où les colylédons s’étalent. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 977 Dans ces deux exemples, surtout dans le dernier, les chiffres deviennent beaucoup plus égaux en retranchant les degrés de température au-dessous du minimum. Vraisemblablement cette correction est d'autant plus né- cessaire que le minimum est plus élevé. Abstraction faite dans ces trois calculs des chiffres du commencement et de la fin, qui sont souvent en désac- cord avec les autres, la germination s’opère, dans des espèces très-différentes, sous l'empire de conditions de temps et de température assez semblables, car les chif- fres sont compris entre 14 et 34 lorsqu'on déduit les minima. Ils sont un peu plus faibles pour l'espèce qui demande le plus de chaleur initiale, mais dans une pro- portion peu importante. En définitive, la méthode des sommes de température s'applique médiocrement aux faits de germination. Ce qu'il ya d’essentiel à connaître pour chaque espèce, à l'égard de cette fonction, c’est le minimum nécessaire. Le reste diffère peu d’ue plante à l’autre, et il est aisé de prévoir les effets d’une augmentation de température, une fois la germination possible, sans recourir à des cal- culs ou à des observations directes pour chaque espèce. Il n’en est peut-être pas de même dans les autres fonc- tions, ni dans l'ensemble des fonctions depuis la germi- nation jusqu'à la maturation. Ce serait une chose à dé- montrer par expérience. Malheureusement, je ne connais aucun moyen de faire développer régulièrement une plante phanérogame, sous une certaine température, sans lumière. 11 faudrait au moins pouvoir donner à une espèce une lumière égale et de nature semblable, pen- dant plusieurs semaines. Avec le progrès des connais- sances on y parviendra tôt ou tard, mais jusque là nos L 978 LA GERMINATION SOUS DES calculs sur les sommes de chaleur en géographie botani- que, en agriculture et horticuliure seront entachés d’hy- pothèses et de causes multiples d’inexactitude !. 8°. Températures variables. Jen’ai pas encore fait d'expérience sur la germination sous des températures variables. Je me suis même ef- forcé de maintenir des températures plus constantes que ne l’avait fait M. Burckhardt, afin d'éliminer autant que possible les erreurs provenant peut-être des variations. On peut augurer de l'existence démontrée d’un mini- mum, qu’une température moyenne ne fait pas le même effet que la même température constante, à moins peut-être qu’il ne s’agisse d'une moyenne calculée au- dessus du minimum nécessaire à l’espèce et au-dessous du degré où la chaleur lui devient nuisible. En défal- quant les degrés inutiles et défavorables, il est passible que les moyennes agissent comme une température semblable constante. Je vois cependant un motif pour en douter. C’est que les températures trop basses pour la germination d’une espèce ne le sont pro- bablement pas en ce qui concerne tel ou tel détail parti- culier de la fonction de la germination. Les basses tem- pératures m'ont paru nuisibles à l'absorption de l’eau par la surface des graines ; cependant il pourrait y avoir un 1 Si les autres fonctions se comportent comme la germination, il faudrait se défier des chiffres calculés sur l’extrême limite des espèces. Ou voit en effet que près du point où la végétation est arrêtée il faut beaucoup plus de temps pour compenser le manque de chaleur. Les chiffres calculés près des limites ne seraient bons que pour être comparés entre eux, et il ne faudrait pas appliquer avec confiance des chiffres tirés du milieu d’une habitation pour exprimer les conditions nécessaires sur les limites. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 279 peu d’absorption, laquelle profiterait ensuite lorsque la température s'élève momentanément. De même pour d’autres phénomènes intérieurs de la graine. Chacun d’eux est une fonction dans l’évolution générale de la germina- tion, et chacun a son minimum et son maximum. Rien n’est simple dans la nature, même dans ce qui paraît relativement très-simple. 9°. Analogie entre les graines et les œufs. Quelques naturalistes n’ont pas craint d'affirmer une sorte d'identité de la graine et de l’œuf. Il y a cepen- dant, au point de vue physiologique, cette grande diffé- rence que l'embryon est presque complétement station- naire et inerte dans l’intérieur de la graine, tandis que les influences atmosphériques agissent sur lanimal con- tenu dans l’œuf et doivent agir pour que l’animal ne pé- risse pas. L’œuf ne cesse pas de dégager du gaz acide carbonique et d’évaporer. Il a besoin par conséquent d’air, tandis que la graine peut s’en passer. Du reste, à toutes les ressemblances qui existent, il faut ajouter celle-ci : que les zoologistes se sont contentés jusqu’à présent, comme les botanistes, de notions assez va- gues sur les effets de la température à l'égard des germes. Si j'ai été bien renseigné, et je me suis adressé à de bonnes autorités, il n’a pas été fait d'expériences exactes et un peu variées sur l’éclosion à des degrés déterminés du ther- momètre. Il y a cependant un mémoire sur l'éducation des vers à soie, par MM. Millet et Robinet et Me Millet, qui donne des renseignements précis sur une espèce. « Pour obtenir l’éclosion des vers à soie, disent ces auteurs, il faut que les œufs aient été soumis à une température de +9°C. Le nombre de degrés nécessaire pour déterminer l’éclo- 280 LA GERMINATION SOUS DES sion décroit en même temps que le nombre de jours em- ployés pour les produire. En d’autres termes, si l’on veut répartir entre 50 jours d’un côté et 100 de l’autre le nom- bre de degrés de chaleur, ce nombre se trouve plus que suffisant dans le premier cas, et l’éclosion a lieu avant emploi de toute la chaleur, ou bien encore une tempé- rature de 20° pendant 10 jours, ce qui fait 200°, a plus d'influence sur le développement du ver qu’une tempéra- ture de 10° pendant 20 jours, ce qui fait cependant aussi 200°. Les 200° sont insuffisants dans le dernier cas et su- rabondants dans le premier. » On voit ici l'influence d’an minimum, qui existe pour l'œuf comme pour la graine : si le ver à soie exige 9, il est.évident que des moyennes de 10° lui profitent peu. 10°. Analogie de la germination avec la combustion. La production de gaz acide carbonique au moyen de l'oxygène de l’air a toujours fait classer la germination, comme la respiration, parmi les phénomènes qu’on peut appeler, d’uae manière générale, de combustion. On doit ajouter aussi, comme analogie, la nécessité d’une cer- taine chaleur initiale pour la germination, seulement dans les graines le minimum de température est bas : la graine de moutarde brûle à 0°. Quant à la marche plus ou moins rapide de la germi- pation, il faudrait comparer la graine à un combustible qui est atteint lentement et successivement à l’intérieur par l’effet du calorique. Il y a deux enveloppes et souvent un tissu cellulaire gorgé de fécule, autour de l’embryon, ce qui doit retarder évidemment l'influence de la chaleur, comme de l’oxygène et de l’humidité, sur les organes intérieurs. DEGRÉS DIVERS DE TEMPÉRATURE. 281 11°. Nature propre de la germination. Au premier aperçu tout le monde est disposé à voir dans la germination quelque chose d’extraordinaire, d’in- explicable, c’est-à-dire de vital, où la chaleur et l’oxy- gène ranimeraient la jeune plante, qu’on sait bien ce- pendant n’être pas morte. Je crains qu'il ne faille laisser ce genre de considérations aux poëtes, car plus on étu- die la germination plus il semble qu’elle se compose de phénomènes uniquement physiques et chimiques. Je nai pas examiné, il est vrai, les modifications du tissu des graines sous les diverses températures aux- quelles je les ai soumises. C’est une recherche dont l’in- iérêt serait grand et qu’il faudrait seruter, au moyen du microscope, avec autant de soin que l’a fait M. Arthur Gris dans ses travaux récents sur l'anatomie des graines qui commencent à germer. On aimerait savoir quelles altérations subissent les graines au-dessous de leur mi- nimum de germination, au-dessus de leur maximum, et même dans les degrés intermédiaires qui favorisent plusou moins chaque fonction partielle dont l'ensemble constitue lagermination. L’apparence extérieure indique, il est vrai, une partie des phénomènes. Au-dessous du minimum les graines maintenues dans un milieu humide et ne pou- vant pas germer, pourrissent lentement; au-dessus de 45 à 50° elles commencent à se carboniser. Il est aisé de comprendre que ces altérations extérieures gagnent le tissu interne, les dépôts de matières dans les cellules et même l'embryon. Ainsi la jeune plante dans la graine se trouve comme un prisonnier resserré dans un étroit es- pace. Les causes physiques et chimiques éloignent les parois de la prison, les rendent flexibles, pénétrables, et transforment quelquefois des matières encombrantes en ArcHives. T. XXIV — Novembre 1865. 16 982 LA GERMINATION SOUS DES DEGRÉS DIVERS. matières liquides, nutritives. Si ces opérations physiques et chimiques n’ont pas lieu trop lentement ou trop brus- quement, si elles ne dérivent pas vers une fermentation putride ou vers la carbonisation des tissus, si les maté- riaux de l’albumen ou des cotylédons se résolvent à pro- pos et convenablement, la jeune plante grandit. Sa nutri- tion avait été entravée, presque suspendue; elle ne lest plus. Voilà tout le secret. Ce phénomène paraît donc plus facile à comprendre d’après les lois ordinaires de la ma- tière que beaucoup d’autres de la vie végétale et animale, quoique sans doute il soit encore très-compliqué et en * partie mal connu. BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. G. MAGNuS. SUR LES PROPRIÉTÉS DIFFÉRENTES DE LA CHALEUR ÉMISE PAR DES SURFACES POLIES ET RABOTEUSES. (Annales de Poggendorff, vol. CXXIV, et Philosophical Magazine, août . 1865.) Leslie a le premier démontré que les métaux à surface raboteuse émettent une plus grande quantité de chaleur que lorsque cette surface est brillante et polie, mais la différence entre le rayon- nement, à température constante, d’un seul et même corps muni de surfaces différentes, a élé jusqu'ici très-peu étudiée. Melloni et Knoblauch ont montré que l’accroissement dans le rayonnement n'est pas dû, comme on aurait pu le croire, à la quanlité de points différents que présente une substance dépolie, mais bien pluiôt à la diminution de densité que subit le plus sou- vent cette substance lorsqu'elle est rendue raboteuse. L'auteur lui-même a eu récemment l'occasion de confirmer ce que d’autres physiciens avaient déjà remarqué, savoir, que l’accroissement dans le rayonnement doit être attribué à l’une et à l’antre de ces causes, ou en d'autres termes, à l'état de plus grande subdivi- sion de la surface raboteuse tout autant qu’à la diminution de densité qui en est la conséquence. M. Magnus, dans les nouvelles recherches qu’il vient d’entre- prendre à ce sujet, s’est posé la question suivante : Le rayon- nement plus abondant des surfa-es raboteuses dépend-il du fait que, dans ce cas, la chaleur est émise par un plus grand nombre L | 984 BULLETIN SCIENTIFIQUE. de points différents, ou bien de ce que l'intensité de chaque rayon individuel est plus considérable ? En d’autres termes, l'amplitude d’oscillation des particules est-elle plus grande chez les corps à surface raboteuse”? Les rayons émis par les deux espèces de sur- faces sont-ils de même couleur calorique ou de couleur différen- te ? Une observation communiquée par l’auteur en août 1864 à l’Académie de Berlin, d’après laquelle un fil de platine, chauffé à la flamme d’une lampe à gaz de Bunsen, rayonnerait deux fois plus de chaleur que lorsque ce fil est recouvert d'éponge de pla- tine, lui a fourni un point de départ pour arriver à la solution de ces questions. De la transmission à travers différents milieux de la chaleur émise par du platine à surface polie et raboteuse. — Y1 est évident que si les rayons de chaleur émis par l’une et l’autre surface étaient de même longueur d’onde et de même intensité, la chaleur plus grande provenant de la surface raboteuse ne pourrait être attribuée qu’à l’existence d’un plus grand nombre de particules par lesquelles les rayons auraient pu s'échapper. Dans ce cas, si les rayons en question étaient transmis à travers des milieux de qua- lité différente, la quantité de chaleur absorbée resterait toujours dans la’même proportion relative. Si, au contraire, les rayons émis par la surface raboteuse avaient une longueur d’onde diffé- rente des rayons émis par la surface polie, on serait fondé à en conclure que, parmi les milieux différents au lravers desquels ils pourraient être transmis, 1l s’en trouverait probablement qui se- raient de nature à absorber une plus grande proportion de ces nouveaux rayons que des premiers. La question revient donc à examiner et à comparer les phénomènes qui accompagnent la transmission au travers de milieux différents des rayons émis par les deux espèces de surface. Il était indispensable pour la réussite de ces expériences que les deux surfaces employées eussent exactement la même étendue. Pour s'en assurer, deux disque; circulaires de 10 millimètres de diamètre ont été détachés, au moyen d'un emporte-pièce, d’une PHYSIQUE. 285 même feuille de platine de l'épaisseur de 0,3 millimètre. Cha- cun de ces disques est fixé, par le moyen de trois fils de platine très-fins, à un support construit de façon à ce qu’ils puissent être transportés, l'un après l’autre, dans la même portion de la flamme, maintenue très-constante, d’une lampe à gaz de Bunsen. Le disque de platine ainsi chauffé est placé parallèlement à la surface antérieure de la pile thermo-électrique, à une distance de 280 millimètres, et de manière que le centre du disque se trouve précisément en ligne droite avec l'axe de la pile. Entre deux est placé un écran muni d’un diaphragme d’un diamètre égal à celui du disque, au travers duquel les rayons doivent passer pour arriver à la surface de la pile. Pour s'assurer que les rayons perpendiculairés puissent seuls tomber sur celte surface, l’auteur place, à une petite distance de la pile, un second écran muni d’une ouverture de même diamètre que la surface de celle-ci. La pile elle-même est placée dans une grande caisse en carton n'ayant d’autre ouverture que celle du diaphragme mentionné ci-dessus . Sa surface antérieure a la forme d'un carré, dont le côté, long de 43 millimètres, ne dépasse que légèrement le diamètre du dis- que. La surface postérieure de la pile reste garnie de son cou- vercle en laiton, et, pour la mettre encore mieux à l’abri de tout changement de température, on l’entoure d’une couche épaisse de coton de laine. Toutes les précautions étaient d’ailleurs prises pour maintenir invariable la température de la chambre dans la- quelle les expériences avaient lieu. L'auteur substitua à son galvanomètre à deux miroirs d’acier presque aslatiques, décrit dans un mémoire précédent !, un galvanomètre beaucoup plus sensible d’une construction diffé- rente, muni de deux aiguilles aimantées et d’un miroir en verre argenté, et ajusté au-dessous des aiguilles au moyen du pro- longement de la petite tringle qui les réunit. On à commencé par soumettre à l'expérience les deux disques de platine, ayant l’un et l’autre une surface polie, afin de reconnaître si dans ces con- 1 Voyez Plulosophical Magazine, volume XXYI, page 23. 286 BULLETIN SCIENTIFIQUE. : ditions ils envoyaient à la pile des quantités de chaleur égales. Lorsque cela était le cas, il devenait évident qu’ils occupaient l'un et l’autre la même position, qu’ils étaient convenablement ajustés, et que la flamme restait constante. On a appliqué alors sur l’un des deux disques une couche uniforme d’éponge de pla- tine, laquelle a pour effet, comme on le sait déjà, de doubler le pouvoir émissif. Des plaques de substances différentes ayant été ensuite interposées entre la source de chaleur et la pile, en les ajustant en face du diaphragme déjà mentionné, on a noté avec soin les déviations du galvanomètre dues aux rayons trans- mis à travers chacune de ces substances, soit dans le cas du dis- que poli, soit dans celui où il était recouvert d’éponge de platine, disque auquel l’auteur, pour abréger, a donné le nom de disque platinisé. Les substances, qui ont été successivement interposées, étaient le sel gemme, le spath calcaire, la topaze enfumée (smo- ky topaz), l’agathe, le plate-glass et le flint-glass, chaque disque ayant une épaisseur de 6 à 7 millimètres. On a soumis à la même épreuve des disques de verre rouge, orangé, vert, bleu et violet, et aussi du verre blanc, soit poli, soit à l’état dépoli, de l'épaisseur d'environ 2 millimètres. Le résullat de ces expériences a été, que dans un assez grand nombre de cas la proportion des rayons de chaleur absorbée, par suite de l’interposition successive des pla- ques de substances différentes, s’est trouvée la même pour l’une et l’autre source calorifique ; de sorte que si l’on désigne par I la déviation du galvanomètre due à la radiation directe du disque de platine poli, et par à cette déviation lorsque la radiation du dis- que poli était interceplée par l’une des substances mentionnées ci-dessus; si de plus, l’on représente par T et à les déviations correspondantes lorsque on employait comme source de chaleur he: i à le disque platinisé, on aura TT Dans plusieurs cas, cepen- dant, T° été trouvé plus grand que + mais la diffé- rence n’a jamais été considérable, sauf dans un seul cas, celui de l’alun. En effet, lorsqu'on interposait une plaque de cette PHYSIQUE. 9287 dernière substance, la proportion des rayons interceptés a été complétement modifiée, à tel point que dans ce cas, la quantité totale de chaleur provenant du disque platinisé n’a pas sensible- ment dépassé celle émise par le disque à surface polie. Le même résultat a été oblenu en faisant varier l'épaisseur des plaques î le s’est trouvé plus grand que =. et quoique la quantité totale de chaleur transmise variât beaucoup suivant l'épaisseur de la plaque interposé, celle provenant de chacun des deux disques de platine restait sensiblement identique. Il en a été à peu près de même en substituant à des plaques d’alun des plaques de copal d’é- < différait toujours beaucoup de T5: seu- lement dans ce cas, les quantités absolues de chaleur provenant du disque poli et du disque platinisé n’étaient pas aussi rappro- chées de l'égalité que dans le cas de l’alun. Puisque, dans le cas de l’alun et du copal, la proportion de cha- leur provenant des deux disques incandescents, et qui est absorbée d’alun depuis 4,5 millimètre à 9,5 millimètres. Toujours ! paisseur différente ; par les plaques interposées,n’est pas la même il faut en conclure ,ou que le disque platinisé émet des rayons de couleur différente de ceux émis par le disque poli, ou bien que l’accroissement dans l'intensité de la radiation dû à la platinisation n’affecte pas toutes les couleurs dans la même proportion; ou bien, enfin, que l’un et l’autre de ces effets sont produits simultanément, et que, non- seulement il y a émission de rayons de chaleur de couleur nou- velle, mais aussi que l’intensité de quelqués-uns des rayons émis par le disque poli est accrue plus que celle d’autres rayons, par l'effet de la platinisation. Lequel de ces effets est celui qui est réellement produit ne peut être décidé par des expériences de la nature de celles qui précèdent. En admettant qu'il ne se produit pas de rayons d’une longueur d’onde différente de ceux qui exis- tent déjà, on pourrait induire du fait que l’alun transmet-des quantités à peu près égales de chaleur provenant de l’une et de 288 BULLETIN SCIENTIFIQUE. l’autre source, que l'intensité des rayons capables de traverser l’alun n’est que peu ou point accrue, et partant, que cet accrois- sement d'intensité a lieu principalement pour les rayons d'autre couleur. Observations prismatiques. — M. Magnus a recours ensuite à l'analyse prismatique, dans l’espoir de jeter encore quelque jour sur ce sujet. Il s’est servi dans ce but de prismes de sel gemme, et dans quelques cas, de lentilles de cette même substance, afin d'obtenir une séparation encore plus complète des rayons. Comme source de chaleur, 1l a employé des petites bandes de platine lon- gues de 33 millimètres et larges de 3 millimètres, fixées vertica- lement, comme l'avaient été les disques, dans un appareil destiné à les placer successivement dans la même portion de la flamme d’une lampe à gaz de Bunsen. Pour faire en sorte que les rayons tombassent perpendiculairement sur le prisme, plusieurs dia- phragmes ont été disposés les uns derrière les autres. Le premier était placé à une distance de 60 millimètres de la bande incandes- cente, sur le côté d’une grande caisse d’un mètre de long sur un demi-mètre de haut, et de largeur égale ; la longueur de ce dia- phragme était égale à celle de la bande de platine et sa largeur un peu moindre. Un second diaphragme de même grandeur était ajusté dans l’intérieur de la caisse à une distance de 100 milli- mètres du premier, et immédiatement en arrière de ce diaphragme se trouvait le prisme de sel gemme. Une pile thermo-électrique linéaire, munie d’une fente large seulement de 0,5 millimètre, élait destinée à examiner les différentes parties du spectre pro- duit. Après avoir d’abord éloigné le prisme, l’auteur commence par recevoir sur un écran blanc les rayons lumineux provenant de la bande incandescente, et qui ont passé par les deux diaphragmes. Il a pu s’assurer par ce moyen que la bande incandescente et les deux diaphragmes se trouvaient dans le même plan, et aussi en faisant l’épreuve des deux bandes l’une après l’autre, qu’elles oc- cupaient bien exactement la même position. On ramène alors à PHYSIQUE. 289 sa place le prisme, et on détermine l'effet calorifique pro- duit sur les différentes parties du spectre au moyen de la pile thermo-électrique, dont on peut faire varier la position au moyen d’un mécanisme particulier pratiqué dans le côté de la caisse. Après avoir vérifié que l'effet des deux bandes incandescentes était identique, lorsque celles-ci avaient l’une et l’autre une sur- face polie, on recouvre l’une d’elles d’éponge de platine, et l’on observe de nouveau les effets calorifiques produits sur les diffé- rentes portions du spectre, la pile étant maintenue dans la même position que précédemment, Pour plus de clarté, l’auteur a com- biné graphiquement sous la forme de courbes les résultats obtenus, de telle sorte que les coordonnées et les abscisses de ces courbes représentassent la distribution de la chaleur dans le spectre, soit pour le cas du disque poli, soit pour celui du disque platinisé. Dans une seconde série d'expériences, et afin d'obtenir une sépa- ration encore plus complète des rayons de couleur différente, M. Magnus a ajouté à l'appareil précédent une lentille en sel gemme, placée dans l’intérieur de la caisse et éloignée de la fente prati- quée dans le côté de celle-ci d’un espace égal à sa distance fo- cale, de façon à rendre parallèles les rayons incidents sur le prisme placé derrière elle. En arrière de ce prisme était une seconde lentille, au foyer de laquelle se formait le spectre dont la portion colorée visible n’était large que de 4 à 5 millimètres. Pour en étudier les différentes parties, l’auteur s’est servi de la pile linéaire munie d’une fente de U,5 millimètre, en représen- tant, comme précédemment, les résullats obtenus sous la forme de courbes. Conclusions. — Un examen attentif de ces différentes courbes indique que le maximum de l'effet calorifique tombe sur la partie obscure du spectre, c’est-à-dire, au delà du rouge, et pour toutes les courbes à peu près au même point. Ce maximum est environ deux fois plus grand dans le cas du disque platinisé que dans celui du disque poli. Dans tous les cas, l’accroissement de radia- tion provenant du disque platinisé a lieu principalement dans la 290 BULLETIN SCIENTIFIQUE. partie non lumineuse du spectre ; dans la partie colorée de celui- ci, la chaleur due à la bande platinisée ne dépasse que très- légèrement celle produite par la bande polie. Il s’en suit que les longueurs d’onde, dont l'intensité est accrue par la platinisation sont surtout celles qui se trouvent au delà du rouge. Ces longueurs d'onde sont aussi les plus intenses parmi celles qui sont émises par le plaline poli, et même par les corps polis en général. L’au- teur, à la suite d’autres détails pour lesquels nous sommes forcés de renvoyer au mémoire original, résume comme suit les conclu- sions auxquelles il est arrivé : « 1° L’accroissement dans la radia- Lion, à température égale, d’un disque de platine dont la surface a été rendue raboteuse, ne résulle pas d’un accroissement unt- forme dans l'intensité de tous les rayons qu’émet ce disque. Les rayons dont l'intensité est augmentée dans la plus forte propor- tion sont ceux qui se trouvent dans la partie rouge du spectre et dans le voisinage de cetle partie rouge du côté obscur. 2° Lors- qu'on change la nature de la surface d’un disque de platine de façon à la rendre raboteuse, les amplitudes des oscillations sont modifiées, mais non pas leurs vitesses. » Une diminution dans l'intensité de la lumière peut accompagner un accroissement de la radiation calorifique. — I y a lieu de s’é- tonner au premier abord, ainsi que le remarque l’auteur, que le disque platinisé qui émet presque deux fois autant de chaleur que le disque poli, a paru constamment émettre uue lumière d'une intensité moindre que ce dernier ; de même, le spectre du platine platinisé a paru toujours moins lumineux que celui du platine poli. Il est vrai que, comme soit la masse soil le volume de la bande de platine sont accrus par la platinisation, on pourrait en déduire que sa température devrait être moins élevée; mais ce qui prouve l'insuffisance de cette explication, c’est que, quand on augmente l'épaisseur de la bande polie, soit d'une manière uni- forme, soit sur certaines portions de sa surface seulement, l'in- tensité de la lumière émise dans ce cas n’est pas inférieure à celle émise par la portion de la surface dont l'épaisseur n’a pas été PHYSIQUE. 291 changée. De même, la quantité de chaleur rayonnante provenant d’une bande épaisse de platine est la même que celle émise par une bande plus mince. L'auteur a aussi remarqué que si une bande mince de platine, ayant ses deux faces polies, est recou- verte sur l’une d’elles d’une couche d’éponge de platine, la face reslée polie rayonnera moins de chaleur qu'auparavant, et que, si une bande déjà platinisée sur l’une de ses faces est recouverte sur l’autre d’éponge de platine, la radiation de la première face en sera diminuée. Ce fait ne peut s'expliquer qu’en admettant que la” bande, bien qu’elle soit complétement environnée par la flamme, accuse néanmoins, par suite de l’accroissement de son rayon- nement, une température un peu moins élevée à sa surface exté- rieure. Il y aurait là une sorte de transformation de chaleur en lumière, en tant que par suile de l’accroissement du rayonne- ment, la température de la surface rayonnante diminuerait, et partant, l'intensité de la lumière. Comparaison des spectres de flammes lumineuses et non lumi- neuses. — L'auteur a déjà eu l’occasion de remarquer !, qu’une flamme rendue lumineuse par l'addition d’une pelite quantité de soude ne paraît pas émettre une plus grande quantité de cha- leur qu'avant d'être devenue lumineuse. Ce fait pourrait, il est vrai, être attribué à une diminution dans l'intensité des rayons calorifiques proportionnée à l'augmentation de l'intensité des rayons lumineux. Pour déterminer avec certitude les rapports en- tre eux des rayons non lumineux émis par les deux espèces de flamme, M. Magnus a comparé les spectres calorifiques de ces flammes, et les a trouvés sensiblement identiques dans toute leur étendue. Il va sans dire que les précautions nécessaires avaient élé prises pour empêcher les rayons provenant de la soude solide, ou liquide, ou du fil de platine qui lui sert.de sup- port, de tomber sur la pile. Il faut aussi avoir soin que l'étendue de la surface rayonnante soit la même pour les deux espèces de 1 Mémoires de l’Académie de Berlin, 1864, p. 594, et Philosophical Magasine, vol. XXIX, p. 59. 292 BULLETIN SCIENTIFIQUE. flamme. En effet, l'introduction de la soude modifie l'étendue et la forme de la flamme, de telle sorte que si lon permettait à chacune des deux flammes de rayonner tout entière dans le ré- flecteur conique de la pile, il arriverait sur ce réflecteur un plus grand nombre de rayons calorifiques de la flamme lumineuse que de la flamme non lumineuse à cause de la plus grande surface de celle-ci, lors même que la quantité de chaleur ne serait pas ac- crue, La même observation s'applique à une flamme rendue lu- mineuse par l'addition d’un peu de carbone; dans ce cas aussi les spectres calorifiques de portions égales de la flamme lumi- neuse et non lumineuse ont paru parfaitement identiques. Au premier abord, il peut paraître singulier qu'avec une dif- férence si grande dans les pouvoirs éclairants, les propriétés ca- lorifiques ne subissent aucun changement ; d’autant plus qu’on n’ignore pas que les particules solides de soude ou de carbone, qui donnent à la flamme ses propriétés lumineuses, rayonnent plus de chaleur que les particules gazeuses. Mais quand on se rappelle qu’il suffit d’un très-petit nombre de particules de tes substances pour communiquer à la flamme l'éclat qu’elle acquiert ; que de plus, ces particules se renouvellent sans cesse et qu’elles puisent né- cessairement leur chaleur dans la flamme même, on s'étonne moins que la différence entre les quantités de chaleur émises par chacune des deux flammes soit assez faible pour échapper à l’ob- servalion. L’accroissement extraordinaire dans le rayonnement de la lumière dû à la présence de ces mêmes particules n’en reste pas moins un fait remarquable. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. P. pe LORIOL et A. JACCARD. ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET PALÉONTOLO- GIQUE DE LA FORMATION D'EAU DOUCE INFRACRÉTACÉE DU JURA ET EN PARTICULIER DE VILLERS-LE-LAC (Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, 1865, t. XVIIT). Les roches qui appartiennent au terrain nommé successivement wealdien, purbeckien, dubisien ou marnes de Villars, etc., se MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 293 montrent dans toute l'étendue du Jura, sans cependant dépasser la latitude de Bienne ; elles se trouvent placées entre les roches jurassiques et les roches crétacées. Elles renferment, en géné- ral, peu de fossiles ; cependant M. Jaccard a pu, avec une pa- tience inouïe, en retirer bon nombre de corps organisés à Villers- le-Lac, vallon arrosé par le Doubs en aval de Morteau. Ce savant s’est chargé de la partie géologique de ce travail, tandis que M. de Loriol en a fait la paléontologie. Le terrain de Purbeck du Jura est constitué de la manière suivante : 1° Le groupe nominé calcaire d’eau douce est au-dessous de l'étage valangien, il est formé d'une couche d'’oolite, grenue, schisteuse, de 0,50. Les feuillets minces sont séparés par des couches marneuses renfermant des corbules et des cérithes. Ce groupe est superposé aux marnes el calcaires avec graines de Chara. Dans les éboulements on peut recueillir des physes, des planorbes, etc. Les roches de cet étage contiennent de petits fragments de calcaire noir. 20 Au-dessous on observe un groupe de marnes à gypse au- quel la présence ou l'absence du gypse, ainsi que l'apparence des argiles donne un aspect variable. Il renferme à la partie supé- rieure uu banc de calcaire cloisonné qu'il ne faut pas confondre avec les calcaires celluleux des dolomies portlandiennes. Le gypse ne se voit pas à Villers-le-Lac. Ce banc recouvre 3 mètres de inarnes contenant des crislauxde quartz bipyramidés. 30 Le groupe des dolomies portlandiennes est formé de roches diverses et renferme une couche de calcaire blanc avec empreintes de test d’acéphales. Il appartient encore au terrain de Purbeck et repose sur le calcaire portlandien qui comprend ici loules les couches placées au-dessus de celles caractérisées par l’Ostrea virgula, équivalent probable de l'étage kimméridien des Anglais. Ce puissant massif portlandien renferme des poissons, des rep- tiles, ainsi que la Trigonia gibbosa, la Nerinea subpyramidalis, etc. Telle est la composition de ce terrain qui est donnée d’une ma- nière bien plus détaillée encore dans diverses coupes relevées par M. Jaccard. 294 BULLETIN SCIENTIFIQUE. M. de Loriol en décrivant près d’une trentaine d’espèces fos- siles de ce terrain, l’a parfaitement caractérisé. M. Forbes, en Angleterre, s’en était occupé ; il en avait nommé quelques-unes, mais il ne les avait ni décrites ni figurées, de sorte qu'on se ren- dait difficilement compte de ce que ces noms représentaient. Grâce à l’obligeance de MM. Bristow et Osmond Fisher, M. de Loriol a pu se procurer quelques-unes des espèces signalées par Forbes, il les a comparées à celles de Villers-le-Lac, ce qui donne à son travail un grand intérêt. MM. Renevier, Gilliéron et Lory ont également fourni des matériaux à ses descriptions. Les princi- pales espèces appartiennentaux genres Cypris, Bithinia,Cerithium, Corbula, Cyrène, Nucule, Paludine, Physe, Planorbe, Chara, etc. M. de Loriol résume les recherches faites sur ce grand dépôt d’eau douce qui est venu interrompre la série des formations ma- rines dans une grande partie de l’Europe. Il compare les résul- tats qu’il a obtenus avec ceux qui ont élé fournis par des études analogues faites en Angleterre, en Allemagne et en France. C’est dans le premier de ces pays que, dès 1702, on avait soupçonné la présence de ce lerrain. En Allemagne, surtout dans le Hanovre, il a plus de 2000 pieds de puissance et il renferme des argiles bigarrées, des dolomies, des gypses et du sel. En France on l’a retrouvé dans le Boulonnais, la Charente, la Haute-Marne, dans presque loule la chaîne du Jura, etc. | Le mémoire de MM. Jaccard- et de Loriol est un utile complé- ment géologique et paléoutologique de la série des travaux qui ont été publiés sur ce terrain, trop nombreux pour être rappelés ici. L'un des résultats les plus inattendus de ce mémoire est de faire ranger dans la formation d’eau douce, ce qui avait été nommé jusqu'à présent les dolomies portlandiennes du Jura, roches qui souvent ressemblent aux cargneules triasiques. M. de Loriol ter- mine cette étude par les conclusions suivantes : « 1° Les dolomies portlandiennes du Jura sont l’équivalent du Platteukalk du Hanovre, des calcaires à plaquettes des Charentes, des calcaires gris-verdètres inférieurs et oolithes vacuolaires de ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 295 M. Cornuel ; elles n’appartiennent pas au portlandien, et for- ment la base du groupe purbeckien. « 2° Les calcaires et marnes d’eau douce de Villers et du Jura sont l'équivalent du « Mündener Mergel » et du « Serpulit » du Hanovre, et des argiles gypsifères de la Charente. « 3° Il est certain que la formation d’eau douce infracrétacée de Villers et du Jura est l’équivalent des « Purbecks beds » d’Angle- terre, dont ils représenteraient ia partie moyenne et la partie inférieure. «4° Il n’y a aucune discordance de stratification soit entre les couches du Purbeck et les calcaires marins jurassiques supérieurs, soit entre les couches du Purbeck et les premières couches cré- tacées. «Pendant et après le dépôt des couches du portlandien ou de la zone à Trigonia gibbosa, une vaste étendue d’eau douce à couvert une partie de l’Europe ; elle a formé des dépôts d’une très-grande puissance en Angleterre, et surtout dans le nord de l'Allemagne où ils atteignent leur maximum, tandis que dans le Jura nous les voyons à leur minimum d'épaisseur. Au Salève ils n’existent déjà plus ; M. Favre et moi les y avons vainement recherchés. En Angleterre et en Allemagne ces dépôts d’eau douce conti- nuèrent à se former, alors que les habitants de la mer avaient entièrement changé, que dans le Jura la riche faune du valangien avait remplacé celle de la mer portlandienne, et que la surface émergée pour un temps était de nouveau recouverte par les flots de l'Océan. » ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. GAETANO GIORGIO GEMELLARO. NERINEE DELLA CIACA DEL DINTORNI DI PALERMO.— Le même. CAPRINELLIDI DELLA ZONA SUPERIORE DELLA CIACA DEI DINTORNI DI PALERMO. Palerme, 1865. 2 bro- chures, 4°. M. G.-G. Gemellaro, professeur de géologie à l’université de Palerme, vient de publier deux cahiers contenant la description et la figure de plusieurs espèces nouvelles. 2 996 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Le calcaire de Palerme, dit Ciaca, appartient à la formation crétacée et peut se diviser en deux zones, dont la supérieure est caractérisée par la Caprina Aguilloni, d’Orb. (turonien), et l'in- férieure par la Nerinea Lamarmoræ, Meneghini. Les Caprinellides décrites par M. Gemellaro appartiennent exclusivement au pre- mier de ces étages ; les Nérinées ont été recueillies dans les deux. L’étage inférieur est particulièrement riche en Nérinées ; l'au- teur en décrit 25 espèces, dont 23 nouvelles. Elles sont très- variées dans leurs formes générales et dans les dents de leur bouche. L’étage supérieur a fourni 8 Nérinées, dont 5 nouvelles. Sous le nom de Caprinellidi, M. Gemellaro comprend les Ca- prina (3 espèces dont 2 nouvelles), les Caprinella (5 espèces nou- velles), les Caprotina (une espèce nouvelle), et un genre nouveau, les Sphærucaprina (une espèce nouvelle). Dans ces deux monographies, les descriplions et les figures nous paraissent claires el bien faites. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof. E, PLANTAMOUR PENDANT LE mois D'OCTOBRE 1865. Le 1, 2, 3, 4, forte rosée le matin ; le 2, couronne lunaire dans la soirée. 6 9 l}, 13, 15, 17 18 19, - - 22 » 27 29 couronne lunaire dans la soirée. brouillard le matin. le soir, éelairs au SO. et à l'Ouest. le soir, éclairs au SE. et à l'Est. toute la soirée éclairs à l'Est et au Sud-Est. brouillard le matin jusqu’un peu après 6 heures. éclairs au SE. première neige de la saison sur le grand Salève, le Môle et le Jura ; sur le grand Salève la neige disparaît dans la journée, sur le Môle et sur le Jura au bout de deux jours. éclairs et tonnerres depuis 5 h. 5 m. du soir à 8 h. 15 m. ; cet orage est accom- pagné d'une forte pluie qui dure sans interruption pendant 15 heures, dans lesquelles il est tombé 65°®,4. quelques coups de tonnerre du côté du Sud entre 2 h. 15 m.et 3 h. il a neigé de nouveau sur les montagnes des environs jusqu'à la hauteur du grand Salève ; sur cette dernière montagne la neige disparaît dans la jour- née. Couronne lunaire dans la soirée. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm u mm Le 1, à 4h. après-m. 724,58 Le 4, à 8h. matin... 730,99 9, à 5 h. après-m. 714,54 12, à 8 h. matin... 724,24 13, à 5 h. après-m. 718,57 16, à 10 h. matin... 727,96 TS HAMS he S0IE = 707A8S 21, à 10 h. matin... 725,96 22, à 3 h, après-m. 716,81 26, à 8 h. matin... 728,60 28, à 8h. 45 matin 712,33 29, à 8h. matin... 725,79 30, à 4 h. après-m. 718,95 ARCHIVES, t. XXIV. — Novembre 1865, Fee id MORTE FO DEN ES De 77 eAUOOUOE f 6710) "7 HAE “area dd AO AAA à au , # MEN + MOOMRTTEN Pr: dan w | De vi & pie bi TRAIN dortot M AK en ENS ns Te j'a aron “a LUS : vf Ve Po Pt + mes + 43 4 + Haride si aüsb wrièari ségodidos 7€ où; aitenr sf shn01 dés u ET CAL ITA 2e sd she LÉ ene À LR ASTON DS 2 Lu 0120 ire Of R M dde ui rt De déni dé * io is O7. us pe. jo 14 1 D PHP ke ei djs HA pr ee UT FR bor We Jo 141 d'etielé) eotide M. K { “aisé 0 ar Dog? tou Ait état sal RCE NET Er Da sin CERES basis al 10% dr si Sat ste Ke sl que noëiss #kab. 3 rod! &6 mutai Su mom ol: 108 «sq, dr angl tisisquib eniod br TUNEELRET" je angl x mon fan Lars no +. O1 84 EAN An de d'ailique CSTAL QUE eaëb aid ar Ju, side l of ane ab ise Funig ant soy'b.8 DS à Nr k he édisol Ms f'euilst co 4 @.48 en ëi “ € d1)08 boë ad 00 ulr steak ob eçuen ouf ub qushoB: sté'upeut anpiivan #50 again 24 sua) isovuoa 9h | Lu: “aol, | 8 ansb, Hlesquib sise ai Laggslson g'igigb, sfna que .; :8%9la# ba me E. à, PR RE spinioe el ausb avieaul es ae ie RE soit sir rie roi 24 | | MU IX A nl tou carats î " Fr 4 in + lo PUR BE 22 4. r { sJ - “à 1e FEA $ ETES : - aistu . F +? AA MEME 2 tte 4 3 VAUT cmmebrte si d 6 LOI «1 RPT RES 4 U 42 . DR FAR + ee nitaen D, LE TON tbe 14 0.4 k: = RARES 4 ! ù RAR he gite 18, @1® ose 4 CE 2e Lot DR | | NN UT. te, ete dpi Ed 8 RE Es 2. à \ el . …. IE k È ? / Br A sbnqs 4 " fi. «0e 2 tn) La r | | DO IT coreiiqs à & ,0 1 4 s ] nes LR x i ’ far s = Là TRE A La = À j "11 . Li "+ 2 vw _ « X Î ( ; Hs. L . L j ‘0 Ù , , 18 .- Re LP F 4 GROS 5 \ Ÿ A F LA LT LL: F ? LA # 1.10 ra A FA 1% soonod PI & | 9e —|2'6 OC |(6X6 6 G — |6'9 > — |0'8 G‘O — |0'2I co + |8'el £‘o —|F' ll& S Il ler OL 91 | F'9 LA & 1e £. [OST 2 MT ÉOIETEE 61 | 999 G |6‘0 OT | L'6 &1|19'8 P |6'0 lo lo‘ L () £ tm ne a51au LUE É "SOUIEUU UD UOT CARTES 0p vs || © "COSI AUIOLIO — O00T 0001 088 | 06: 08 006 | OOOI | 086 0001 096 086 089 OFF 019 069 0F9 O8F 06F 069 OIL O8L OLY 06G 0GG 019 OC 0€9 069 088 0r9 qe G9 OVF OC8 O8L oce 009 O8Y 0&G OIS OF OGF Ur = nm ‘A0N | &0'0— 06°0— Joe UE 6r°0+ |1& 0+ 9% 0 — 08‘0+ [FC 0+ | | LR' 1+ (&L'0+ LOU T8 T— RER En RS CU. L'aUIS TT, eng ee, ils ie 5e 4 Ur AUS OS LS lu ur ‘aie uou HAE 09°8 0G'A 089 ce '9 cYL 799 F& L LE L Fes £0'°8 F9O'L 8L'8 ce) 66° 6 IGN NA 9 £0 CG LE DER C8 pOo'R ut desr LP RAI ND NDmDE | LR LR RTE SAC DSA © A © M 10 © © TS EE. C9 ALT BTE P'rI+ 19'pI+ PG1+- OT 914 10'0&+ 0 "UWIXEN | | 0‘L F &'8 J'I 3h £°9 EL + CP + E‘O1+ F6 + FL 0'9 l 6 L 08 + vp + L'& + VC LE 8'£ T'£ 2 9 8 GP + s 8 SA J'I F'II+ C6 + RE + RE + Sr + P'L + 8 9 + O'L + L'e + 0 8 + [1] “UHUI OI p9 0 — 66'0—= 68 I— EET— 96° 1+ £c'a + 192 &L + "of uuiou dura) B[ OUAB HUIT | mue Oo “Sa. Ana Ye ra san auua op ie. - = # a1n/219dtWaT, 69€ — [IC teL po'G — | 90'08L OT'T — | £0‘CEL PL'OT— | GO'9TIL 8T6 —|16‘91L GL'O + | C6'98L 6l'I — [0° CCL 0£'0 — | GR'CeL 91'G — | CO‘ TEL 182 — | U6'8IL EGT — | 60 PEL GEL —|FTR'SIL AC'ET— 89'eIL GE'GT — &G'OIL 88'G — | 8£'0cL 68‘0 + | 91‘LEL 160 + | 6S'08L £O'E — pes e9'9 — | 89612 16: —|"1r'ESL SG G — | 90'IEL ECG — ET'LTL FF'OI— | F6'CIL te G —|S1TIEL 070 —|2c0'9cL pP‘O — | 00‘ 98L à. ER je LE MON ON HaiO © Er D OO © — “SOUL np "HAHNANY MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1865. s 6h.m. S8h.m. A40h.m. Midi. 2h.s. 4h.s. 6h.s. 8h.s. 10h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re détade, 724,95 725,18 725,02 ‘724,37 723,63 723,19 723,41 723,96 724,18 2e » 720,38 720,82 720,86 720,42 ‘719,90 ‘719,84 720,20 ‘720,61 720,91 39 >» 721,97 122,16 722,31 722,03 721,57 721,80 722,47 722,84 723,00 Mois 722,49 722,70 22,72 722,26 121,69 721,62 722,04 722,48 722,71 Température, o° o o o o ° o ° 2 1re déende + 8,05 +-10,49 +13,58 H15,64 H16,89 16,69 414,58 ÆH12,60 10,97 2e » +7,36 + 8,17 +11,93 13,46 +13,95 13,38 +11,84 +10,26 + 9,54 3e » + 8,41 + 8,92 11,33 12,49 13,18 +11,93 10,23 + 9,85 + 9,55 Mois + 7,95 + 9,38 12,25 13,82 14,63 13,93 12,15 10,87 10,01 Tension de la vapeur. mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re déeade, 7,27 7,88 8,46 8,32 8,14 8,29 8,21 6,09 7,98 DE 6,77 7.27 Zu) 7,96 1:59 7,173 1 7,91 7,48 E ONE) 7,08 7,21 7,51 7,43 6,97 7,22 7,45 7,15 7,00 Mois 7,04 7,45 7,88 7,89 7,55 113 7,81 7,70 7,47 Fraction de saturation en millièmes, 1re déeade, 896 823 726 631 572 596 670 747 812 2e » 884 864 753 703 646 682 753 845 846 3e » 856 842 754 695 626 699 794 794 796 Mois 878 843 745 671 615 660 741 795 817 Therm. min. Therm. max. Rs Rreue ds dm nel Limnimètre. o ° o mm p. lre décade, — 7,22 +17,62 0,40 18,20 9,6 53,50 PES RE er 1 +15,08 0,70 14,76 20,1 43,70 3e » + 6,90 +14,04 0,78 -: 10,30 116,3 40,32 Mois , + 6,90 +15,53 0,63 14,27 146,0 45,66 Dans ce mois, l’air a été calme 2 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du 50. a été celui 0,29 à 1,00. La direction ue la résultante de tous les vents observés est S. 339,7 O. et son intensité est égale à 55,3 sur 100. TABLEAU OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE MOIS D'OCTOBRE 1865. Dans la nuit du 19 au 20 le lac s’est entièrement couvert de glace. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Le 4, f{ 12, 16, 2E, 26, 29, à à à à MAXIMUM. mm matin 569,82 Ps lie 565,67 . matin. . 562,76 . matin... 564,74 . soir... 564,53 SERL ER 564,62 soir . 563,34 Lewis ra MINIMUM. 6. 406. h: matin: 10, à 6 h. matin. 14, à 6 h. matin 19/4 06/h;-matine.- 2 Na 60h eMmaAtIne. 28 l0Nh. matins. Sa e88h" matin... 4 h. après m. mm 565,78 563.09 . 557,35 .: 558,88 550,01 557,94 552,71 559,83 SAINT-BERNARD, — OCTOBRE 1865. | É Baromètre. Température, C. Pluie ou neige: V Clarté = Rs "LU SR en ER RE RE. “OR SUS ar ent = : : Écart av , Feart avec l: F moy. du La Hauteur Ecart avec Moyenne |Ecart avec la A ; Hauteur Eau Nombre ||4 : = moy. des | la hauteur | Minimum. | Maximum. des | température | Minimum.! |Maximum.! de la tombée dans ARE - ominant.| Cid, Mi 24 heures.| normale. | Y4 heures. normale. neige. les 24h. millim. millim, millim. millim. || o 0 o 0 mm mm 1 | 566,24 | + 0,67 666,76 || + 1,83 | 0,58 | — 0,9 | 4,0 ag du less s 50. 12100,76 | 2 || 566,77 | + 1,28 567,76 || + 1:66 | + 0,55 0,3 et AD ET AE nus lee oc ll O0. el 110-062 8 || 568.51 | + 3,10 569,62 l'or Eee 204 IR ES. 56 Mens Re. es variable 1F0,07 4 || 568,67 | + 3,45 569,82 | + 293 | Æ 1,40 020 = 6,3 M5. \ rm srr- 1 00 CI NRO A M5 1N568,59 1,06 564,99 || = 1694 129,03 | — 80%) + L2 |h:..8.5 ne... |... + ||'variable [0:60 | 6 DORE DE 565,14 | Æ 056 | — 0,19 | = 3,0 | + 3,3 no aleere cl e-mOUNNE: TROIS 7 |1565,32 | + 0,24 665,67 | os | 2088 im let O6 PEN UN 2. Me 26 NE. 1 10:00 SES | 2 563,83 || + 1:48 | 21.23] — 1,3 | + 8.7 en Co ee SONO TA ON NEO EN 5; 000,15, F6 AUS ON 0" 50 14.0 ) SO SIA O0 | 10 | 558,04. | — 6,80 558,84 || + 0:35 | 10.39 | — K1 | 9,9 a 0 25... À... NE. à 0.60 11 || 561,014 — 3,75 862,50 !| + 0:94 | Æ 1,13 | == 67 | 9,5 IE... 41 . 4... 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ONE dPo 6 27 | 556,86 | — 6.68 | 555,40 | 559,54 || — 3,65 | — 1,07 | — 5,1 | — ],2 200 27,2 14 SO. 1 | 0,98 28 || 554,51 | — 8,96 | 552.71 | 557,36 || — 5 lu |- — 2,38 | — 6,8 | — 9.4 50 10,0 7 NE. #1" 00 29 || 561,74 | — 1,66 | 559.50: | 563,34 || — 4,74 | — 2,87 | — 10,0 | — 0,7 ete ec. ISO CE nao 30 | 562,39 | —-0,94 | 561.94 | 563,08 || — 3,96 | — 0.24 | — 5.1 | — 0,7 | ...... | ...... Pr RON AGO 11 560,33 | — 2,93 | 559,83: | 561,15 || — 3,451 — 0,28 | — 4,2 | — 2,2 100 13,0 SI ESO EI 200 * Les chiffres renfermés dans ces colonnes donnent la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 h. du matin à 10 h. du soir, les thermomètrographes étant hors de service. MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1865. 6h. m. 8h.m. 10h. m. Midi. 2 h.s. 4h.s. 6b.s 8 h.s. 40 b. Baromètre, mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade, 564,31 564,55 564,69 564,46 564,25 564,12 564,20 564,40 564,45 2e.Fa 059,18 559,63 560,10 559,84 559,61 559,66 599,8Y 560,16 560,16 3e » 560,62 560,95 560,89 561,18 560,87 561,16 561,17 561,43 561,48 Mois 561,35 561,68 561,86 561,80 561,55 561,63 561,73 561,98 562,01 Température, o Hi) o 1re détade, — 0,60 + 0,29 + 144 + 9/73 + 3°26 + 9°99 + 1,68 + 1.02 + 0°76 2% — 2,36 — 1,91 — 0,94 — 0,21 + 0,19 — 0,49 — 1,48 — 1.63 — 1 39 SM2" — 3,76 — 3,02 — 1,27 — 0,83 — 0,64 — 0,80 — 2,45 — 9,47 — 9 56 Mois — 2,29 — 1,59 — 0,29 + 0,52 + 0,89 + 0,52 — 0,80 — 1,07 — 1,18 Eau depluie Hauteur de la Min. observé.{ Max. observé.i Clarté moy. du ciel. ou de neige. neige tombés. ( 0 mm mm 1re décade, = (0j + 3,69 0,61 14,0 50 2e > 2,99 + 0,77 0,65 23,9 134 32100 — 4,88 + 0,31 0,71 92,9 480 ; Mois 3,02 + 1,55 0,66 130,8 664 Dans ce mois, l'air a été calme 26 fois sur 100. * Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,61 à 1,00. : La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 4500., etson intensité est égale à 21,5 sur 100. 1 Voir la note dutableau, EN me ; l ‘ L ns T4 gras Lo War ins ave #5 - #4 TRE L ET Ne + ; « Û Û Le Ts TERRE ET TORS FRA ur C'ÉNMEAT- ANNEES ere Lys va; pi ‘+ ge + &.' MN 4 & NUE 7 4. #4 PRET RE 2 D'AN Rate dre, 2 nt ee ét 2: | 14 + è NS 7e 2 RRINES LA £ î L' + L'a.e ) ï Ê L' . + Rae Eh ÿ Die je ” ES +47 ° ” h » Æ Le RL fr. 0 1 à CE EN OR VE 14 s ’ Ne ee à HN ste DA, © s : ' L É? “ nu L Lk pre : 1 Ash" 4 LA ne & LAS ER T digne de por à CU 1 os UTC at ak js 6 4%, Het CEE TL guet order fo/tcd na SEUNA Res qua tat \ü) de, vi, my #. Léna -L Lens | TL 2 TTL AUS DÉRERSES “se ere RARES 1nah imiter y vue gs ve, , LR ÉTER # A Lo ‘ap 1Hde Li qe 16 EME, 28e AE M CRIER Ke » “1 Fr, Pres % DAS COLE RCE TES A WU» " j LE | A, e L Lt Vie n: + ñ F : " } se SX AUNALTÉMNE " # è “ ee ie el Pr 4 a | 4 " CRETE Tor, Des et a AN a : à : es 4 er aq mm pt à, m8 gets 4e a CORRE ne DRE Sn HD SU. = NT e FA9,0,< ed | ee LR CHR HAN 2) QU 24 EP LPre Ce 508 a 4 an das Pro Fi pue eat atrrante rte + que bagages es . — | # RES DORE lai ji QT ren UE …— JR di! -— rEù 0-4 04014 SE & Lui 2 1L Mers ve, | y PR …! Ps a ñ RE } & RAS vi: res A + 1 ’ « L = » * f " 2 a * FE =: Es ; ! : À MCE "4 »#* # el % , P “ NE et | LL Fe own EC Na z Y N' Denys 0 raser cher urines +, dy m7 ph dt mes ne] rater “régis | af A Léna th + + Le enr AE sea man fé | 22 00, AMOR USE Ceci Lies TIR À Ke CUS HR, he NE à Fa F de as re Bien AN Be ne: raie TOR Re AU LA NN DL! Les MO à “ ET PM FR i RE PR ET fs, - grotte or M deg à Dome RL TL w RUES nt ou REX Éet QE Lt ER RE" 10 pie es | CR à re hf ” D " D Es nie CEA jiû au . ( AIRES SEE Rue, PATATE PTE pi L À. | 4 À Léo 610.0 abbé a 0mab amd AK ab aa le ana a non sp : F1 ravumdt nr MARIE . Ds Fe "x Pa Hi ‘ Fi (+ TENTE Du ous. mil OT à, oo l C … RENÉE DEA dar A Lo de ENSER GE 1 DES ML D ee " ke di. (he s L FA # ARE LAS | \ R 44 : F4 1e mé pis lu CR Le TA de, k + he + RE dd ee dr PT Re . Arch des Sciences phys. et nat D XIV à EC EE: #0 ren le | dE N fut — D 0 ….. Lepidiuu Éatouu 10, 2 Lun usitabissumuur = 4 0 — Clloni cocenes. D Len Ms ‘ —— Desamumn céeutale U ne Cacusus Melo var Cuntaloup. tepeus 2b Iiella Dati, voyer Le kexte, : | | al sale | à & & 1 Et a ] Enr > RQ ae ei Ë S Lai =: — I E = in = - | ; a L— 5 F7 PRE NN A DE DE EE AU D I A AE EE EE NT NT RTS sal d EN SL, OO + HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES, PAR M. ADOLPHE QUETELET, Directeur de l'observatoire de Bruxelles, etc. etc. ; 1 vol. gr. 80 de 480 pages, Bruxelles 1864. Quoique ce volume ait une importance spéciale pour la nation dont il retrace une partie de l’histoire scienti- fique, il mérite aussi d’être recommandé à tous les amis de la science, qui y trouveront beaucoup de renseigne- ments intéressants, présentés avec la précision et la clarté qui distinguent toutes les productions de M. Quetelet. On sait quelle activité il a déployée comme fondateur et directeur de l’observatoire de Bruxelles, et comme secré- taire de l’Académie royale de Belgique. Atravers les nom- breux travaux auxquels l’appelaient ces deux fonctions, il a trouvé letemps d’y joindre des recherches de statistique, de physique sociale et de calcul des probabilités. Arrivé à un âge avancé, et dignement secondé par son fils dans la direction de l’observatoire, il ajoute encore à ses occu- pations scientifiques des travaux spéciaux, historiques et statistiques, qui seront sûrement appréciés comme ils le méritent. Je ne puis que signaler ici l'apparition à Bruxel- ARCHIVES, T. XXIV. — Décembre 1865. 19 306 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES les, en 1865, d'un volume in-4 de plus de 500 pages, ayant pourtitre : Slalistique internalionale (Population), par Ad. Quetelet, président, et Xav. Heuschling, secré- taire de la Commission centrale de statistique, publiée avec la collaboration des statisticiens officiels des diffé- rents États de l'Europe et des États-Unis d'Amérique: ouvrage qui renferme un grand nombre de tableaux et de renseignements fort curieux sur la population de ces divers États et de la Suisse, entre autres. Je me borne- rai à entrer dans quelques détails sur l'ouvrage histori- que de M. Quetelet annoncé plus haut. L’auteur s’est proposé d'y retracer l’histoire des sciences mathématiques et physiques en Belgique, depuis les temps anciens jusqu’en 1830 : mais il en a fait pré- céder l’exposition par une introduction relative aux pre- miers progrès des sciences dans l'antiquité ; et il a joint aux quatre livres formant le corps de son ouvrage, un Appendice, relatif à l'observatoire de Bruxelles et aux tra- vaux scientifiques qui y ont été exécutés. On comprendra aisément que je ne pourrais entrer ici dans l’énumération de tous les auteurs dont parle M. Quetelet, et que je devrai me borner à signaler ceux qui ont le plus marqué dans la science. Il retrace avec conci- sion et impartialité leur vieet leurstravaux ; ses jugements portent l’empreinte d’un esprit sagement libéral, bien- veillant et modéré, qui se plaît à rendre justice au mé- rite partout où il se trouve. Ce qui ajoute beaucoup à l'intérêt de son ouvrage, c’est qu'il ne s’y borne point à une sèche nomenclature d’auteurs et de traités divers, mais qu’il y joint souvent quelques détails sur l’histoire de son pays, et sur les hommes illustres en divers genres qui y ont joué un rôle important. ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. 307 Ainsi, dans le livre Le", relatif à l’ancienne Belgique jusqu’au commencement du XVI: siècle, si nous ne trou- vons à citer, en fait d'auteurs célèbres, que Peutinger comme géographe, Nicolas de Cusa comme géomètre, Froissard et Commines comme chroniqueurs, les frères Van Eyck comme peintres, M. Quetelet ne néglige pas de signaler ce que le grand empereur Charlemagne, Belge de naissance, a fait pour encourager les sciences ; il re- trace en peu de mots les hauts faits de Godefroid de Bouil- lon, né dans le Brabant et premier roi de Jérusalem, en 14099. 11 parle ensuite des dues de Bourgogne qui fondèrent en 1495 l’université de Louvain, et rappelle que l'imprimerie a été en activité en Belgique dès l’année 1473. Le livre second se rapporte à l'époque comprise entre la naissance de l’empereur Charles-Quint à Gand, en 4500, et la fin du gouvernement de l’archiduc Albert et de sa sœur Isabelle, en 1633. M. Quetelet y montre l’in- térêt éclairé que Charles-Quint a manifesté pour les scien- ces, qu'il avait étudiées à Louvain, et surtout pour les ma- thématiques. La Belgique, qu’il a habitée pendant ses dix-sept premiéres années, a été très-florissante sous son règne et quelque temps après lui, jusqu'à ce que les rigueurs impitoyables du duc d’Albe, sous le règne de Philippe If, lui aient bientôt porté un coup fatal, en oc- casionnant, entre autres, l’exil d’un grand nombre de ses plus estimables citoyens. Sous Charles-Qaint, Gemma Fri- sius, Cornelius Gemma et André Vésale, médecin favori de l’empereur; après lui Gérard Mercator, Juste Lipse, Adrien Romain, Simon Stévin, Ortélius et Philippe Van Lansberge, ce dernier ministre réformé retiré en Hol- lande, sont les savants belges les plus distingués de cette époque, où vécurent aussi les grands peintres Rubens et Van Dyck. 308 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES M. Quetelet s'étend sur la vie et les ouvrages de G. Mercator, de Gemma Frisius et de Stévin, géographes et mathématiciens célèbres. Ce dernier, né à Bruges en 1548 , avait adopté la réforme religieuse; il s’exila de son pays pour cette raison, et le prince Maurice de Nas- sau se l’attacha comme intendant de sa maison. On lui doit, entre autres, d’avoir, l’un des premiers, signalé les avantages, pour la facilité des calculs, de la substitu- tion des fractions décimales aux fractions ordinaires. C’est surtout à la mécanique qu’il a fait faire des progrès remarquables. L’une des applications qu’il: en fit, la moins importante peut-être en réalité, mais qui fit le plus de bruit dans le temps, est racontée en ces termes par M. Quetelet : «De toutes les inventions mécaniques de Simon Stévin, la construction de son chariot à voiles est celle qui lui fit le plus d'honneur et de réputation. L'enthousiasme qu’elle excita ne peut se comparer qu’à celui que firent naître les premières locomotives sur nos chemins de fer. L’expé- rience en fut faite sur la plage entre Scheveningue et Petten. Quatorze lieues furent parcourues avec une rapi- dité telle, qu'un cheval n’aurait pu suivre le chariot char- gé de vingt-huit personnes. (C’était le prince Maurice lui-même qui dirigeait la manœuvre; parmi les voya- geurs se trouvaient le frère du roi de Danemark, le comte Henri de Nassau, et ce même François de Men- doça, amiral d'Aragon, que le prince Maurice avait com- battu et fait prisonnier à la bataille de Nieuport. Le prince, avec une intention malicieuse, dirigea un instant le chariot vers la mer, et la erreur se répandit sou- dain dans l’équipage; mais il le ramena presque aussi- tôt dans sa véritable direction et le trajet s’acheva gaie- ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. 309 ment. La poésie et les arts célébrèrent le triomphe de la science. L’illustre Grotius, ami de Stévin et traducteur de quelques-uns de ses ouvrages, chanta en vers latins ce voyage mémorable dont il avait fait partie; et ces mêmes vers furent traduits en hollandais par le poête Constantin Huygens, père du plus grand géomètre qu’ait produit la Hollande. » La ville de Bruges a chargé récemment un habile . Sculpteur belge, M. Eugène Simonis, d’ériger sur l’une de ses places publiques une statue en l’honneur de Si- mon Stévin. La famille Bernouilli, si illustre dans l’histoire des. mathématiques, est originaire des Pays-Bas. « Jacob Ber- nouilli, dit M. Quetelet, qui mourut en 1583, fatigué, sans doute, d’un gouvernement dont il avait senti les ri- gueurs sous le duc d’Albe, quitta la ville d’Anvers où il résidait et passa à Francfort-sur-le-Mein. Plus tard, sa famille alla s'établir à Bâle, en Suisse ; elle se composait alors de onze enfants, parmi lesquels on comptait Jacob et Jean Bernouilli, deux des géomètres les plus habiles de cette époque. Un autre Jean Bernouilli devint ensuite professeur de mathématiques à l’université de Groningue ; et c’est dans celte ville que naquit son fils Daniel, qui con- - serva, dans le domaine des sciences mathématiques, la réputation distinguée que s'étaient acquise ses illustres aleux. » Dans le livre III de son ouvrage, M. Quetelet s'étend surtout sur les travaux des savants jésuites belges, qui avaient formé à Anvers et à Liége des écoles rivales de l’université de Louvain. Les plus marquants, parmi ceux qui se sont occupés de sciences mathématiques et phy- siques, sont d’Aiguillon, qui a publié un grand traité d’op- 310 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES tique, en 1613, avant les travaux de Newton dans cette partie; Malapert, qui a observé des taches solaires de 1618 à 16926 ; Grégoire de Saint-Vincent, auquel on doit un traité sur la quadrature du cercle et les propriétés des sections coniques ; et André Tacquet, auteur de di- vers ouvrages de mathématiques pures et appliquées. M. Quetelet signale aussi les avantages que plusieurs missionnaires jésuites belges en Chine ont retirés de leurs connaissances scientifiques, -et raconte leurs tra- vaux de ce genre. Il donne, en particulier, d’intéres- sants détails sur le Père Ferdinand Verbiest, de Bruges. Ce savant, envoyé en Chine comme missionnaire en 1659, y fut jeté en prison et condamné à mort, ainsi que plusieurs de ses prédécesseurs, et il dat à la science son salut et celui de l’un de ses collègues. Appelé de- vant l’empereur Kang-Hi, il lui fit comprendre les dé- fauts du calendrier chinois qui se publiait chaque année à Pékin, et fut dès lors chargé de le rédiger. Il fut établi, en 1669, président du tribunal des mathématiques, et il eut à refondre, pour ainsi dire, tout l'observatoire de ce tri- bunal. Le Père Verbiest a composé plusieurs ouvrages en langue chinoise, dontl’un d'astronomie, de format in-folio avec un titre latin, se compose presque uniquement de planches représentant l’observatoire, placé en plein air sur un massif élevé, et muni de huit instruments astronomi- ques, qui sont décrits en détail, ainsi que d’autres ap- pareils de physique et de mécanique. L’empereur voulut recevoir de Verbiest des leçons d'astronomie. Il lui fit calculer destables contenant, entre autres, les éclipses de lune et de soleil qui devaient avoir lieu pendant deux mille années. L’ouvrage parut en trente-deux livres, sous le titre d’Astronomie perpétuelle de l’empereur Cam-Hy. ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. 311 Ce prince lui conféra, en récompense, un diplôme de grand homme, et il étendit cette distinction à son père, à sa mère et à son aïeule. Il le chargea aussi, en 1681, de diriger une fonderie de canons, où 300 pièces d’artil- lerie lui furent bientôt présentées. Le Père Verbiest mou- rut en 1688, et ses funérailles furent célébrées avec une pompe extraordinaire. Le Père Antoine Thomas, de Na- mur, lui succéda comme président du tribunal des ma- thématiques. Le Père François Noël a publié à Prague, en 1710, des observations astronomiques faites par lui, de 1684 à 1708, en divers points de la Chine et de l’Inde, accompagnées de détails curieux sur lastronomie chi- noise. On doit aussi au P. Grimaldi des planisphères cé- lestes, publiés en chinois en 1711. Outre les jésuites dont je viens de parler, la Belgique a compté encore à celte époque un petit nombre de savants distingués, tels que Vanhelmont père et fils, et Michel Van Langren d'Anvers, mathématicien du roi d'Espagne Philippe IV, qui s'est occupé de la détermination des longitudes par la marche des planètes. On lui doit aussi un planisphère détaillé de la Lune, publié vers 1650, peu avant la carte sélénographique d’Hévélius, et où se trouvaient déjà placées 270 taches observées par lui. Je dois citer encore l’astronome Wendelin, chanoine de Tournay, qui a publié, entre autres, à Anvers, en 1644, un ouvrage curieux sur les éclipses lunaires, et le ba- ron de Sluze, savant mathématicien, très-honorablement connu des plus grands géomèêtres de ce temps-là, mem- bre de la Société royale de Londres, et auteur d’un ou- vrage ayant pour titre Mesolabium, publié de 1659 à 1668. | Nous arrivons à une époque que M. Quetelet signale 312 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES comme très-fâcheuse en Belgique, sous le rapport du grand ralentissement et de la langueur qui y ont régné dans le domaine des sciences. C'est par l’exposition de ce fâcheux état de marasme scientifique que com- mence le IVe et dernier livre de son ouvrage. Il attribue en partie cet élat à des causes politiques, et à l’abaisse- ment qui résulta pour la Belgique de la fermeture de l’'Escaut et du traité du 15 novembre 1715, dit des Bar- rières. L'impératrice Marie-Thérèse chercha à réveiller le zèle pour les sciences et les lettres dans cette partie de ses États, en y instituant, le 13 avril 1773, l’Académie im- périale et royale de Belgique, à laquelle elle accorda de grands avantages, et qui a subsisté jusqu’à l'occupation de ce pays par les Français en 1794. Cette académie a publié un recueil scientifique, où l’on trouve, entre au- tres, des mémoires de mathématiques du commandeur de Nieuport et de l'ingénieur Bournons, ainsi que des communications de quelques savants étrangers, au nom- bre desquels nous citerons celles de l’astronome anglais Nathanael Pigott, qui séjourna en Belgique vers 1774. I] y observa, en plusieurs villes, des hauteurs méridiennes d'étoiles avec un Quart de cercle de Bird que la Société royale de Londres lui avait confié, et il y joignit des ob- servations d’éclipses de satellites de Jupiter. Son but était de coopérer à la construction d’une carte lopogra- phique du pays, entreprise par le général autrichien Ferraris. Pigott et Englefield firent, à cette époque, une expé- rience assez curieuse, relative à l’influence que les vi- brations occasionnées par le son peuvent exercer sur la hauteur de la colonne barométrique. Ils établirent, ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. 313 pour cet effet, un baromètre de Ramsden au haut de la tour nord-est de l’église collégiale de Sainte-Gudule à Bruxelles, à environ 7 pieds du sommet d’une grosse cloche, pesant environ seize mille livres, et dont le bat- tant était d’abord fixé, par une traverse de bois, contre l’un des côtés de l’intérieur de la cloche. Lorsque la cloche fut mise en branle, la hauteur du mercure v’é- prouva aucune variation tant que le battant fut retenu : mais aussitôt qu'il fut lâché et que les sons commencèé- rent, le mercure monta, et il continua à éprouver une es- pèce de sursaut chaque fois que le battant venait frapper la cloche. Ces observations ont paru indiquer de 6 à 10 millièmes de pouce anglais pour l'effet du son sur le ba- romètre. M. Quetelet entre aussi dans quelques détails sur les travaux de physique de l’abbé Mann, savant laborieux, qui a trés-bien saisi, entre autres, les rapports qui existent entre l'apparition des aurores boréales, les mouvements de l'aiguille aimantée et les quantités d'électricité de l'air. L'abbé Chevalier, Van Swinden et le baron de Pœ- derlé avaient déjà fait successivement, depuis 1763, des observations météorologiques en Belgique; mais c’est à l'abbé Mann qu’on dut principalement une série d’ob- servations régulières de ce genre, faites chaque jour à Bruxelles de 1784 à 1787, au moyen d'instruments comparés, pour répondre aux désirs de la Société météo- rolngique Palatine de Mannheim, qui a publié ces obser- vations. Je ne puis suivre M. Quetelet dans ce qu’il dit sur divers travaux de quelques autres membres de l’ancienne Académie de Belgique. Lors de la réunion de la Belgi- que à la République française, l'Institut de France reçut 314 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES dans son sein deux des savants de cetle académie : le commandeur de Nieuport et le professeur de chimie Van Mons. Depuis cette époque, beaucoup de Belges pour- suivirent leur carrière à Paris, et M. Quetelet cite, entre autres, le savant médecin Nysten, l’aéronaute Ro- bertson, le professeur Christian, directeur du Conserva- toire des arts et méliers et auteur d’un traité de méca- nique industrielle en 4 volumes in-4°, Van Praet le bi- bliophile, Grétry, Méhul et Gossec, célèbres compositeurs de musique. Le savant physicien Despretz, membre de l'Académie des sciences de Paris et qu’elle a perdu il y a peu d’années, était aussi né en Belgique ; MM. Milne Edwards et Decaisne, membres actuels de cette illustre académie, sont natifs, le premier de Bruges et le second de Bruxelles. On sait que, depuis 1815, la Belgique fut réunie à la Hollande pendant seize années, et M. Quetelet reconnaît que le gouvernement des Pays-Bas favorisa puissamment le développement des sciences dans sa patrie. La Belgi- que eut, comme la Hollande, trois universités : celles de Gand, de Louvain et de Liége. On créa des musées, des bibliothèques, des jardins botaniques ; l’Académie royale de Belgique fut rouverte, en 1816, aux sciences et aux lettres, et l’on vit plus tard s’'ériger à Bruxelles le pre- mier observatoire belge, conçu sur une plus grande échelle que ceux qui existaient alors dans les provinces septentrionales du royaume. M. Quetelet entre dans quelques détails sur le déve- loppement scientifique qu’a pris la Belgique à cette épo- que, et signale les principaux travaux des membres de son Académie. Je me bornerai à citer, comme géologue M. d'Omalius d’Halloy, et MM. de Nieuport, Dandelin, Pla- ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. 315 teau, Pagani, Verhulst, ainsi que M. Quetelet lui-même , comme ceux qui se sont alors le plus distingués dans les sciences mathématiques et physiques. Van Mons avait publié pendant quelques années, avec Bory de Saint-Vincent et Drapiès, des Annales des scien- ces physiques et naturelles. MM. Garnier et Quetelet com- mencèrent, en 1824, la publication par cahiers in-8&° de leur Correspondance mathématique et physique, conti- nuée par ce dernier jusqu’en 4839 et dont il a paru onze volumes. L'Académie de Belgique devint beaucoup plus active, dans cette nouvelle phase d’existence, pour la pu- blication du recueil in-4° des Mémoires de ses membres, ainsi que de ceux que lui adressaient divers savants étrangers, et elle commença aussi à faire paraître, dans le format in-8°, des Bulletins de ses séances. Pendant l’occupation française, on avait commencé de nouvelles opérations géodésiques en Belgique et on al- lait les reprendre sous le régime hollando-belge, lorsque la révolution de 1830 sépara violemment la Belgique de la Hollande, et transforma la première en un petit Élat conslitutionnel à part, sous un roi protestant, générale- ment aimé et respecté du peuple belge, et qui jouit d’une haute considération en Europe. Les sciences ont conti- nué à fleurir sous son règne : mais M. Quetelet s'étant ar- rêté dans son ouvrage à l’époque de 1830, je ne suis pas appelé à la dépasser ici. Je dirai seulement quelques mots sur lAppendice re- latif à l'observatoire de Bruxelles, que M. Quetelet à joint à son Histoire scientifique, et qui, avec une table des matières et une table des auteurs cités, occupe les 404 dernières pages du volume. La construction de l’observatoire de Bruxelles a été 316 HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES commencée en 1827 ; le bâtiment, encore inachevé, a eu beaucoup à souffrir pendant la luite à main armée qui y a eu lieu en septembre 1830, et il n’a été terminé que trois ans après. Ses principaux instruments, tant anglais que français, y ont été établis en 1835; et l’obsérvatoire, qui était déjà en activité depuis plusieurs années en ce qui concerne la météorologie et le magnétisme terrestre, la été dès lors plus complétement pour l'astronomie. M. Que- telet présente, dans son Appendice, un résumé succinet, fort intéressant, des divers genres d'observations qui y ont été assiduement poursuivies, et qui se rapportent principalement à des phénomènes périodiques de phy- sique terrestre, ou à des déterminations d'éléments as- tronomiques. Îl en a consigné les détails et les résultats, soit dans les Annales de l'observatoire, dont il a déjà paru seize volumes in-4°, soit dans un grand nombre de mémoires insérés dans le recueil de ceux de l’Acadé- mie de Belgique. Il publie aussi, depuis trente-trois ans, dans le format in-18°, un Annuaire de l’observaloire de Bruxelles, renfermant diverses données et tables utiles, ainsi que des notices scientifiques intéressantes, rédi- gées par lui ou par ses adjoints. On lui doit encore un Traité sur la physique du globe, publié en 1861 en un volume in-4°, et dont M. de la Rive a inséré une analyse dans le n° d’octobre 4862 de nos Archives. Comme j'ai publié successivement, dans les n°“ de janvier et février 1854 et dans celui de septembre 1860 du même recueil, deux notices assez développées sur l'observatoire de Bruxelles et sur les travaux qui y ont été effectués.je ne re- viendrai pasen ce moment sur ce sujet. Je terminerai donc ici cet article, en faisant mille vœux pour la continuation de la prospérité et de l'indépendance de l’intelligente et ET PHYSIQUES CHEZ LES BELGES. ar, estimable nation dont M. Quetelet a retracé l’histoire scientifique, et dont il est un des citoyens les plus dé- voués; cette nation ayant, par certains rapports de po- sition, des titres particuliers à l'intérêt de la Suisse. ALFRED GAUTIER. DE L'ACTION DU CURARE SUR LES VÉGÉTAUX PAR M. LE PROF. J.-B. SCHNETZLER. Les belles recherches de M. Claude Bernard sur le curare ont altiré partout l'attention des physiologistes sur l’action de cette substance dans l’organisme animal. Ce qui donne un intérêt tout particulier aux recherches du savant français, ce n’est pas seulement le résultat pet, posilif, auquel il est arrivé, mais encore la méthode purement expérimentale et logique qui l’a conduit à ce résultat. En effet, grâce à cette méthode qui arrive par l'observation et par l'expérience à l’explication d’un fait, nous pouvons aujourd'hui admettre comme une vérité scientifique, que le curare introduit en dose suffisante dans J’organisme animal, détruit l’action des fibres mo- trices du système nerveux. Pendant le printemps passé (1865), j'ai fait une série d'expériences qui avaient pour but d'examiner l’action de différentes substances vénéneuses sur le protoplasma végétal. La plupart des physiologistes admettent aujour- d’hui l’analogie et même l'identité qui existe entre cette substance et le sarcode de Dujardin. Dans un travail publié dans les Archives, nous avons vu qu'il existe dans DE L'ACTION DU CURARE SUR LES VÉGÉTAUX. 9319 les cellules vivantes des végétaux une matière semi- ‘fluide qui non-seulement ressemble au sarcode en pré- sentant les mêmes propriétés sous l'influence des réactifs chimiques et physiques, mais qui exécute comme lui (chez les Rhizopodes) un mouvement produit par des courants faciles à apercevoir, grâce à de fines granulations sus- pendues dans la matière fluide en mouvement. En exami- nant l’action de différentes substances vénéneuses sur le protoplasma des spores d'algues et des poils d’orties, j'ai constaté que des poisons minéraux comme le sulfate de cuivre, l'acide arsénieux, la teinture d’iode et même des solutions de chlorure de sodium détruisent la pro- priété du protoplasma de produire des courants granu- laires ou le mouvement en général, comme dans les spores d'algues. Certains poisons qui dans l’organisme animal semblent produire la mort par l'intermédiaire du sys- tème nerveux, font cesser également le mouvement du protoplasma. J’ai cru pouvoir expliquer par ces résultats les belles ‘expériences de MM. Marcet et Macaire-Prinsep, de Genève, qui, déjà en 1824, avaient tâché de démon- trer que les poisons minéraux tuent les plantes comme les animaux, en détruisant leurs tissus, et que les subs- tances toxiques qui tuent les animaux par l’intermédiaire du système nerveux, tuent également les plantes. L'action de ces différentes substances sur le protoplasma végétal me semble expliquer d’une manière très-simple la mort de la plante par empoisonnement. Mes recherches m’a- vaient conduit à la conclusion : Que les plantes meurent sous linfluence des poisons de la même manière que les animaux inférieurs dont le corps se compose principale- ment de sarcode. Dans les deux cas le poison produit dans la matière vivante, le protoplasma, des changements qui 320 DE L'ACTION DU CURARE détruisent sa contractilité et la faculté de se mouvoir. Les plantes et les animaux se ressemblent par un grand nombre d’actes de leur vie; cette analogie s’étend en- core à la manière dont ils meurent sous l'influence des poisons. Dans les recherches dont je viens de parler, j'ai vi- vement regretlé de ne pouvoir examiner l’action du cu- rare sur les végétaux. Grâce à l’obligeance de M. le professeur Ed. Claparède, de Genève, j'ai obtenu une certaine quantité de cette précieuse substance. Je l'ai d’abord essayée sur le protoplasma des poils d’orties (Ur- tica urens, Urtica dioïca). Aussi longtemps que la cellule qui forme le poil est intacte et vivante, on aperçoit dans son intérieur un courant granulaire très-prononcé. Le liquide coule lentement, mais distinctement, entraînant avec lui les fines granulations qu’il renferme. Des poils d’ortie très-frais furent plongés dans une solution aqueuse de curare (4 millig. par goutte); le courant continua aussi bien que dans l’eau pure. Des solutions plus concentrées ne produisirent pas davantage l’arrêt du courant granulai- re. Cette expérience souvent répétée m'a toujours donné le même résultat. Pour essayer si la même solution de curare (1 millig. par goutte) exerçait une action sur l’orga- nisme animal, j’enfonçai la pointe d’une aiguille mouillée de la solution dans le mésothorax d’une mouche (Musca - domestica); aussitôt la paire de pattes du mésothorax et celle du métathorax furent paralysées, tandis que la paire antérieure se mouvait encore pendant fort longtemps ; la même opération faite dans le prothorax d’une autre mou- che détruisit le mouvement dans les trois paires de pattes. Des piqûres faites avec une aiguille sans curare ne pro- duisaient pas cet effet, SUR LES VÉGÉTAUX. 321 Une goutte d’une solution de curare fut introduite dans une incision pratiquée à la base du pétiole d’une feuille de sensitive (Mimosa pudica) ; la sensibilité (c’est- à-dire la propriété du pétiole de s’abaisser, et des fo- lioles de se replier par l’ébranlement ou dans lobscu- rité, et de reprendre leur position normale au repos ou à la lumière) ne fut pas modifiée d’une manière bien frappante. J’observai quelquefois une diminution tem- poraire de cette sensibilité ; mais je l’attribue à l’écoule- ment d’une petite quantité de liquide par la blessure, liquide sur lequel je reviendrai dans la suite de ce mé- moire. Une feuille de mimosa, plongée par le pétiole coupé dans une solution de curare, garde sa sensibilité pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’elle soit flétrie. La terre contenue dans un petit vase dans lequel vé- gétait une mimosa fut arrosée pendant plusieurs jours exclusivement avec une solution de curare ; elle reçut ainsi, dans 100 grammes d’eau, 8 centigrammes de la matière toxique ; la sensibilité persista. Cependant ce genre de nourriture ne paraissait pas convenir à la plante. Les feuilles inférieures devenaient jaunes et cette déco- loration se transmettait peu à peu à des feuilles plus éle- vées ; cependant même dans les folioles jaunes la sensi- bilité persista toujours , jusqu’à ce qu’elles fussent en- tièrement crispées. Une forte dose de curare peut ainsi produire une altération dans le travail de la nutrition, mais elle ne détruit la contractilité qu’en produisant une action chimique qui altère tout le tissu végétal. Il me semble résulter de ces observations une nouvelle preuve de l’analogie qui existe entre le protoplasma végétal et le sarcode. En effet, chez les zoophytes, le curare ne ARCHIVES, T. XXIV. — Décembre 1865. 20 399 DE L'ACTION DU CURARE produit, en général, aucun effet !. Uu polype d’eau douce mis dans une solution de curare suffisante pour empoi- sonner une grenouille, mais insuffisante pour agir chimi- quement sur ses tissus, n’est pas empoisonné et conti- nue à vivre et à se mouvoir tant que l’eau ne croupit pas. M. Claude Bernard dans un cours donné en 1864° admet des mouvements sarcodiques dans les végétaux et dans les animaux. C’est évidemment à la contractilité du protoplasma végétal qu’il faut attribuer ses courants gra- nulaires, de même que les mouvements des feuilles de mimosa, des étamines de Berberis vulgaris, M. Les expé- riences qui précèdent me semblent fournir une preuve pour cette asserlion. L'action spécifique du curare sur l’élément nerveux moteur et l’absence de cette action sur le mouvement du protoplasma nous démontrent que cet élément nerveux manque dans les végétaux et coupe ainsi court aux hy- pothèses émises à ce sujet. Les muscles et les nerfs constituent deux substances distinctes, puisque les agents qui empoisonnent l’un n’at- teignent pas l’autre ; c’est dans le muscle que réside la propriété contractile, puisqu'on peut encore mettre en jeu cette propriété en irrilant directement le muscle, lorsque le nerf a été détruit par un agent toxique“. L’élé- ment nerveux moteur n'existe pas chez les végétaux, mais nous y trouvons une substance contractile qui re- présente évidemment lélément contractile musculaire des animaux. 1 Vulpian, Revue des cours scientifiques, 1864, p. 626. PU. id. p. 489. 3 Claude Bernard, üd. p. 493. É Id., id. p. 64. SUR LES VÉGÉTAUX. 323 Note. Lorsqu'on verse avec précaution une goutte d’acide sulfurique ou d’acide azotique sur le coussinet (pulvinus) d’une feuille de mimosa, le pétiole s'incline et les folioles se replient ( Bischof, Lehrbuch, 297 ). La base du pétiole qui porte le nom de coussinet (pul- vinus) se compose d’un parenchyme très-succulent tra- versé au centre par un cordon de vaisseaux spirifères : les cellules extérieures sont anguleuses; celles de l’inté- rieur allongées. Ces cellules contiennent outre le proto- plasma un liquide à réaction franchement acide qui, évaporé sur une lame de verre, laisse un résidu cristallin. Ce résidu traité par de l’eau distillée prend une colora- tion d’un bleu clair lorsqu'on le regarde à l’aide de la lumière réfléchie. Cette coloration disparaît dans la Ju- mière transmise. Cette matière cristalline qui présente ce phénomène de dichroïsme n’est autre chose que l’es- culine (polychrôme) signalée dans l’écorce du marronnier d'Inde, de Guilandia et de Quassia ; cette substance qui rou- git le tournesol, étudiée par Tromsdorf, a pour formule C° H° 0° (Liebig, Traité de Chim. org.). Le liquide acide dont je viens de démontrer la présence dans les cellules des feuilles de mimosa pourrait fort bien jouer un rôle dans les mouvements de ces feuilles. Nous voyons, par exemple, l'acide lactique et surtout l'acide cholique provoquer des contractions dans les fibres musculaires qui ne se trouvent plus sous l’influence des nerfs moteurs tués par le curare. L’écoulement du liquide acide affaiblit la sensibilité des feuilles de mimosa, tandis que sa pré- sence secondée par une irrilation extérieure (choc ou lu- mière) déterminerait la contraction du sarcode végétal. SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE PAR LES COURANTS D'INDUCTION ET SUR LA RELATION QUI EXISTE ENTRE CE DÉGAGEMENT DE CHALEUR ET LE TRAVAIL MÉCANIQUE EMPLOYÉ A LE PRODUIRE PAR M. E. EDLUND {. | Quard on approche un fil conducteur fermé d’un cou- rant galvanique, il se produit dans le premier un cou- rant d’induction, dont la direction est de nature à don- ner lieu à une répulsion entre les deux courants. Si, au contraire, on éloigne le conducteur, le courant d’in- duction suit la direction opposée, d’où il résulte une attraction des deux.courants. L'induction, dans les deux cas, est donc accompagnée d’une dépense de travail mécanique. Quand, au contraire, l’induetion galvanique est occasionnée par un changement dans l’intensité du courant inducteur, sans que les deux circuits changent * Le mémoire original a été publié dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences de Stockholm, 1864, p. 79. L'auteur a bien voulu nous en communiquer un extrait en suédois, dont nous donnons là traduction. Ph:E; SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE, ETC. 9329 de position l’un à l'égard de l’autre, il n’en résulte point de perte de travail mécanique. Ces deux sortes d'induc- tion sont donc sous ce rapport dissemblables. Au pre- mier abord, il paraîtrait qu'un rapprochement des deux circuits devrait produire le même effet qu'une augmen- tation d'intensité du courant inducteur, et que lear éloi- gnement devrait avoir le même résultat qu’une dimiou- üon dans l'intensité du courant inducteur; en effet, en approchant ou en éloignant le cireuit induit du courant inducteur, on ne produit en réalité qu’une augmentalion ou une diminution dans l'intensité de ce dernier. Mais, si l’on peut appliquer ici les principes de la théorie mé- canique de la chaleur, il faut, quand l'induction est ac- compagnée d’une dépense de travail mécanique, que le développement de la chaleur soit plus grand que lorsque l'induction résulte d’un changement d’intensité du cou- rant inducteur, et cet excédant de chaleur doit être proportionnel au travail effectué. Les courants d’induc- tion offrent par conséquent un moyen propre à constater expérimentalement l’exactitude générale de la théorie mécanique de la chaleur. Ces considérations ont déterminé M. Edlund à étudier de plus près qu’on ne l’avait fait jusqu'ici les effets calo- rifiques des courants d’induction. Nous allons donner une courte analyse de son mémoire, dans lequel il expose en commençant les lois du dégagement de chaleur par les courants d’induction et passe ensuite à la relation qui existe entre la chaleur produite et le travail mécanique employé. Il Un courant d’induction ne peut guère avoir d’autres propriétés que celles d’un courant galvanique ordinaire, 396 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE dont l'intensité change à chaque instant ; il était donc fa- cile de prévoir que la chaleur qu’il produit à un moment donné doit être proportionnelle au carré de son intensité au même moment. Les moyens qui ont été employés jus- qu'ici, quand il était question de courants galvaniques de force constante, ne suffisent plus pour démontrer l'exactitude parfaite de cette proposition. En revanche, l’électrodynamomètre de M. W. Weber fournit dans ce but une méthode très-simple. On sait que cet instru- ment se compose de deux bobines de fil de cuivre re- couvert de soie, dont l’une est fixe et l’autre suspendue à deux fils d'argent fin, de manière à pouvoir osciller li- brement autour de la position d'équilibre déterminée par ces deux fils. Quand la bobine intérieure est en équili- bre dans cette position, son axe se trouve à angle droit avec l’axe de la bobine extérieure. Si, maintenant, on fait passer le même courant par les deux bobines, celle qui est mobile doit éprouver une déviation en vertu de l’action qu’elles exercent l’une sur l’autre. On déter- mine cette déviation à l’aide d’un miroir, d’une échelle graduée et d’une lunette, comme à l’ordinaire. Si l’on désigne par ? l'intensité du courant à un certain moment et par dt l’élément de temps, on conçoit facilement que la déviation doit être proportionnelle /i*dt, les limites de l'intégrale étant le temps compris entre le commen- cement et la fin du courant. La chaleur développée par le courant d’induction doit être proportionnelle à cette quantité, dans le cas où la supposition que nous avons faite est vraie. Une bobine formée de plusieurs tours de fil de cui- vre recouvert de soie a été mise en communication avec une pile ; le courant pouvant être interrompu ou fermé PAR LES COURANTS D’INDUCTION. 927 au moyen d’une roue dentée mise en mouvement par une manivelle qu'on tournait avecla main. La roue dentée était munie de 50 dents, de sorte que pour chaque tour complet le courant était interrompu ou fermé 100 fois, grâce à un ressort à détente adapté sur le côté de la roue. Dans cette bobine d’induction on avait introduit une autre bobine semblable dont le diamètre extérieur en permettait tout juste l’introduction. Les deux bouts de ce dernier fil d’induction pouvaient à volonté étre réuois au dynamomèêtre, ou bien à deux tiges de laiton perpendiculaires, entre lesquelles était tendu un fil mince de platine que le courant d’induction pouvait traverser. Pour apprécier léchauffement produit par le courant d’indaction dans le fil de platine, on a adapté à ce der- nier une petite pile thermoëélectrique, dont le courant était conduit par deux fils de cuivre à un galvanomètre . à miroir situé à une distance convenable et qui avait servi dans des recherches antérieures. Les déviations du galvanomètre pouvaient être lues de la manière ordi- paire à l’aide d’une échelle graduée et d’une lunette. La pile thermoélectrique était la même que celle employée précédemment par l’auteur dans ses recherches sur le développement de chaleur produit par le changement de voluine des corps solides'; dans quelques expériences on s’est servi d’une pile analogue à laquelle on avait apporté certaines modifications de construction. Le fil de platine et la pile étaient placés sous une cloche de verre pour les préserver des courants d’air. Pour que le courant d’induction produise un échauf- fement du fil de platine capable de faire naître un cou- 1 Comptes rendus de l’Académie des sciences de Stockholm, 1861, p. 119. 328 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE rant thermoëlectrique appréciable , il faut tourner la roue dentée un grand nombre de fois. Quand il s’a- gissait de déterminer le développement de la chaleur dû au courant d’induction, l’on tournait la roue avec une rapidité uniforme jusqu’à ce que l'aiguille du galva- nomèêtre se maintint immobile dans une déviation cons- tante. C’était cette déviation constante qui était obser- vée. Il est évident que quand cet élat se présente, le fil daus un temps donné perd, par le rayonnement et le contact, autant de chaleur que le courant d’induction en produit pendant le même temps. Mais cette chaleur qui s'échappe est proportionnelle à l'excès de température, si ce dernier est peu considérable. Par conséquent, la chaleur développée dans un temps donné par le courant d’induction est proportionnelle à Pexcès de température. M. Edlund a démontré par des expériences antérieures que le courant thermoëélectrique, et par suite la déviation qu’il produit dans le galvanomètre, sont proportionnels à l'excès de température !, pourvu que ce dernier soit fai- ble. Il en résulte que la déviation du galvanomètre est proportionnelle à la chaleur dégagée dans un temps donné dans le fil de platine. Après avoir démontré par des expériences spéciales l'exactitude de cette proposi- lion, et avoir prouvé en outre par d’autres expériences que les indications du dynamomètre sont proportionnel- les à fit, l’auteur a fait plusieurs séries d'expériences pour déterminer la chaleur dégagée par les courants d'induction. Nous allons en rapporter quelques-unes. Dans la première série d'expériences, le dynamomé- tre était en communication avec la bobine intérieure ; ! Comptes rendus de l'Académie des sciences de Stockholm, 1861, p. 119. PAR LES COURANTS D’INDUCTION. 329 ensuite on a exclu le dynamomèêtre et on l’a remplacé dans le cireuit par le fil de platine. Après avoir déter- miné le développement de chaleur dans le fil de platine, à l’aide de la pile thermoélectrique et du galvanomètre, on refaisait quelques observations avec le dynamomitre. Ces expériences ont élé répétées avec des courants ia- ducteurs de différentes intensités. Voici les moyennes des résultats obtenus : Déviation du Déviation du dynamoinètre. galvanomètre pour la chaleur. y z 98,8 143,4 ; 52,4 60,1 19,19 82,8 40,9 46,8 18,3 20,3 Si l’on calcule les déviations (x) dues au courant ther- moélectrique, en supposant qu’elles sont proportionnelles à celles du dynamomètre (y), selon l’équation 32—1,14 y, on obtient : Calculé. Observé. Différence. x = 112,6 113,3 25057 84,1 82,8 AS 59,7 60,1 —0,4 46,6 46,8 —0,2 20,9 20,3 + 0,6 Il y a donc, comme on le voit, une proportionna- lité parfaite entre les quantités de chaleur dégagées par les courants d’induction et la déviation que ces derniers produisent au dynamomèêtre. On a obtenu le même résultat en changeant la durée des cou- rants d’induction, tout en conservant constante l’inten- 330 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE sité du courant inducteur. Dans ce but on a fixé à la roue dentée un second ressort spécial qui fermait un circuit secondaire au moment où la pile était exclue par l’autre ressort à l'ouverture du courant. Le courant accessoire produit dans la bobine d’induction par l’ouver- ture du circuit, pouvait ainsi se manifester, et il avait pour effet un affaiblissement dans la diminution du cou- rant inducteur ; cette dimivution était bien plus sensible sans circuit secondaire.Cette disposition n’entrainait aucun changement dans le courant d’induction, produit par la fermeture du circuit. Enfin, pour pouvoir aussi faire va- rier la durée du courant d’induction, on avait dès l’abord introduit dans le circuit inducteur une bobine d’induc- tion spéciale renfermant un cylindre de fer doux. L’effet de cette dernière sur le courant inducteur était d’en diminuer l’accroissement à la fermeture. Cette bobine d’in- duction était assez éloignée de celle dans laquelle se pro- duisait le courant d’induction qu'il s'agissait de mesurer, pour qu'aucune action réciproque ne püût avoir lieu. On a enlevé pour cette expérience le circuit accessoire, afin que les quantités de chaleur produites ne fussent pas par trop petites. Dans les trois manières d’opérer linten- sité du courant inducteur était sensiblement constante. Sans circuit accessoire et sans électro-aimant : Dynamomètre. Chaleur. 71,175 110,0 Avec circuit accessoire et sans électro-aimant : 30,83 48,0 Sans circuit accessoire et avec l’électro-aimant : 60,0 88,25 PAR LES COURANTS D’INDUCTION. 391 Si Von calcule ces moyennes selon l’équation #—1,512y on obtient : Calculé. Observé. Différence. z— 46,6 48,0 À À 90,7 88,25 49,45 108,5 * 110,0 4,5 On voit que dans ce cas aussi les quantités de chaleur développée par le courant d’induction sont proportion- nelles à la déviation du dynamomètre. Ce résultat prouve que la chaleur dégagée dans chaque moment par le cou- rant d’induction, est proportionnelle au carré de l’inten- silé de ce courant dans le même moment, ou bien, ce qui revient au même, que la chaleur développée par tout le cou- rant d'induction est proportionnelle à fr dt, en suppo- sant pour limites à l’intégrale le commencement et la fin du courant d’induction. [II Un courant d’induction exerce naturellement une ac- tion sur le courant inducteur principal. Il en résulte dans ce dernier des courants d’induction d'ordre supérieur, qui selon leur direction s’ajoutent au courant principal ou s’en retranchent. D'où il suit que le dégagement de cha- leur dans le cireuit inducteur peut être différent pendant que l'induction s'exerce, et dans le même espace de temps sans induction. Veut-on par conséquent examiner si induction engendre de la chaleur, il ne faut pas se borner à mesurer la quantité de chaleur que développe le courant d’induction dans un temps donné, mais aussi celle que dégage le courant inducteur dans le même temps, d'a- bord sans induction et ensuite pendant qu’il induit. Voici 339 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE comment les expériences ont été disposées pour attein- dre ce but. Ontournait la roue dentelée avec une rapidité constante pendant 20 secondes, en décrivant un tour entier par seconde ; puis on attendait la 40° seconde pour obser- ver la déviation produite par le courant thermoélectri- que sur le galvanomètre. Pour déterminer d’abord le dégagement de chaleur dû au courant d’induction, on introduisait dans le circuit d’indaction le fil de platine, auquel la pile thermoélectrique était vissée; ensuite on sortait le fi de platine du circuit d’induction et on l'introduisait à la place dans le courant inducteur prin- cipal. Après cela on examinait de nouveau le dégagement de chaleur dans le fil de platine, d’abord quand le circuit d’induction était ouvert, par conséquent sans induction, et ensuite avec un circuit fermé, c’est-à-dire sous Pac- tion inductrice ce courant principal. De cette manière on obtenait une mesure de la chaleur développée par le cou- rant d'induction dans le fil de platine pendant vingt se- condes, et, de la même manière, une mesure du déve- loppement de chaleur dû au courant principal, dans le même fil de platine et dans le même temps, d’abord sans qu'il y eùt induction et ensuite pendant Pinduclion exer- cée par le courant principal. Nous passerons ici sous silence les difficultés expéri- mentales que l’auteur a eu à surmonter, ainsi que les preuves qu'il apporte à l’appui de lexactitude de la mé- thode qu'il a suivie et ne citerons que les résultats dé- finitifs. F Dans la première série d'observations, la production de chaleur, due au courant d’induction, dans le fil de pla- tine et recueillie par la pilethermoélectrique a donné au PAR LES COURANTS D’INDUCTION. 339 galvanomètre une déviation de 28,75. La chaleur dévelop- pée par le courant principal dans le même fil, mais sans in- duction, a donné 188,84 et quand le couraut principal induisait 177,26. La différence des deux derniers noin- bres ou 11,58 représente la diminution du dégagement de chaleur par le courant principal quand ce dernier induit un courant dansun autre fil conducteur. Le nombre 11,58, de même que 28,75 obtenu par le courant d’induction, ne représentent toutefois que le développement de chaleur dans le fil de platine, mais ne rendent nullement compte du dégagement de chaleur dans les autres parties des deux circuits. On ne peut par conséquent, par la comparaison de ces deux nombres, savoir si une induction de ce genre occasionne en réalité une production de chaleur. Mais pour un même courant le dégagement de chaleur est pro- portionnel à la résistance du circuit, et cela non-seule- ment pour des conducteurs métalliques, mais aussi pour des liquides. De sorte qne si Pon multiplie 28,75 par la résistance du circuit d’induction, et 14,58 par la résis- tance du courant principal, les produits représenteront, le premier la chaleur totale dégagée dans le circuit d’in- duction et le second toute la différence de chaleur déve- loppée dans le cireuit principal lorsque ce dernier induit et lorsqu'il n’induit pas. Si l’on désigne par M la résis- tance du courant principal, on trouve par l'expérience que la résistance du courant dinduction est 0,4405 11. On peut donc représenter ces deux quantités de chaleur par 28,79 X 0,4405 M et 11,58 M. La première donne 12,66 M et peut être considérée comme parfaitement égale à la seconde, d’où il résulte que ce genre d’in- duction ne donne pas lieu à une production de cha- leur. 334 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE Deux autres séries d'observations ont conduit au même résultat : dans la première la chaleur dégagée par le cou- rant d'induction était 12,36 JM, et la différence de cha- leur dégagée par le courant principal pendant l’induction et sans induction 13,21 M. Dans la troisième série on a obtenu pour la première disposition 9,52 M et pour la seconde 9,63 M. Ces résultats prouvent que lorsqu'on détermine des courants d'induclion dans un circuit fer- mé par l’ouverlure et la fermeture du courant principal inducteur, l'induction ne donne lieu n1 à une augmen- tation ni à une diminution de chaleur, La quantilé de chaleur développée par le courant d'induction est égale à la diminution dans lu production de chaleur qui résulle de l'induction dans le courant principal. IV Dans le but d’arriver à obtenir par le rapprochement ou l'éloignement du circuit d'induction du courant induc- teur, un développement de chaleur suffisant pour permet- tre de la mesurer exactement, on a construit un appareil spécial. Il se composait d’une bobine fixe de fil de cuivre recouvert de soie, dont le diamètre intérieur était de 200 millim. Dans l’intérieur de cette bobine s’en trouvait une autre également recouverte de soie, et à laquelle on pou- vait, par un mécanisme convenable, imprimer une rotation rapide autour d’un axe situé dans le plan de la première bobine. Les extrémités du fil de cuivre de la bobine mo- bile étaient en communication métallique avec les bouts de l’axe de rotation qui étaient munis de ressorts pou- vant être mis en contact avec des fils qui transportaient le courant d’induction engendré par la rotation. Le cou- rant principal inducteur dont l'intensité était constante, PAR LES COURANTS D’INDUCTION. 339 passait toujours dans ces expériences par la bobine fixe extérieure. Quand la bobine extérieure était en rotation, il s’y produisait un courant d’induction sous l'influence du courant inducteur dans la bobine fixe. On conçoit facile- ment que ce courant d’induction présente toujours une direction telle, que l’action mutuelle de ce courant et du courant principal inducteur exerce une résistance au mouvement de rotation, et que celte résistance doit être surmontée par la force mécanique qui fait tourner la bobine. Il y a donc toujours une dépense de travail mé- canique accompagnant l'induction ; et cette dépense de travail mécanique, comme il est facile de s’en assurer, est proportionnelle au carré de l’intensité du courant princi- pal inducteur, tant que la rapidité de la rotation reste constante. Voici comment on opérait : On fermait d’abord le fil de cuivre de la bobine intérieure au moyen du fil de platine, sur lequel la pile thermoélectrique était fixée. Après cela, on metlait la bobine intérieure en mouve- ment, et quand la rapidité de la rotation était devenue constante (45 tours à la seconde), on faisait communi- quer la bobine extérieure avec la pile galvanique en con- tinuant la rotation pendant 30 secondes, puis l’on sépa- rait la pile, et après un laps de temps de 20 secondes on lisait la déviation produite sur le galvanomètre par le cou- rant thermoélectrique. Cette déviation représentait une mesure de la quantité de chaleur dégagée par le courant d’induction pendant 30 secondes. Cela posé, on a fait deux séries d'expériences semblables, avec la seule différence que l’on insérait le fil de platine avec sa pile thermoélectri- que dans le courant principal. Dans une des deux séries la bobine intérieure était en rotation ; mais dans l’au- 3306 SUR LA CHALEUR DÉGAGÉE tre, on la laissait immobile ; de sorte que dans un cas il y avait induction et pas dans l’autre. Au moyen des deux dernières séries on obtenait une mesure de la quan- tité de chaleur dégagée par le courant principal dans 30 secondes, soit quand il n’y avait point d’induction, soit quand le courant principal induisait. Mais on a trouvé que le courant principal produisait la même quantité de chaleur, qu’il induisit ou non. Dans une série d'observa- tions on a obtenu sans induction une déviation de 166,6, et avec induction 166,9. Le dégagement de chaleur du courant d’induction dans la même série était 49,3. Il résulte de cela que lindaction du genre dont il est question ici, engendre un excédant de chaleur, et que cet excélant est précisément égal à la chaleur que dégage le courant d’induction. Mais la chaleur dégagée par le courant d’induction est proportionnelle au carré de l'intensité du courant d’induction, et cette dernière à son tour, conformément aux lois générales de Pin- duction, est proportionnelle à l'intensité du courant principal. Get excédant de chaleur qu’on obtient par ce genre d'induction est par conséquent proportionnel au carré de l'intensité du courant principal. D’un autre côté, le carré de l'intensité du courant principal est proportionnel au travail mécanique employé pour surmonter la résis- tance à s'approcher ou s'éloigner qu’exercent lan sur l’autre le courant principal et le courant d’induction. D'où il résulte que lorsque des courants d'induction sont engendrés par le rapprochement ou l'éloignement du cir- cuit induit du courant principal inducteur, il y a pro- duction de chaleur par l'induction. Dans ce cas, la pro- duction de chaleur est proportionnelle au travail mé- canique employé pour approcher ou eloigner le circuit induit du courant principal inducteur. PAR LES COURANTS D'INDUCTION. 3317 L'auteur a démontré par une déduction mathématique, que nous ne pouvons pas reproduire ici, que la varia- tion dans le dégagement de la chaleur du courant prin- cipal, quand elle a lieu, est occasionnée par des courants d’induction d’un ordre supérieur qui sont engendrés par le courant primaire. ARCHIVES, T. XXIV. —_ Décembre 1865. 1 SUR QUELQUES RECHERCHES RÉCENTES RELATIVES A DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS THERMO-ÉLECTRIQUES D'UNE GRANDE ÉNERGIE. Le peu d’énergie des piles thermo-électriques em- ployées jusqu'ici, a nécessairement beaucoup limité leur emploi; ce n’est guère qu’à la mesure des températures qu’elles ont pu être appliquées. Il est évident qu’il y aurait un grand avantage à avoir des éléments thermo- électriques d’une force électro-motrice considérable : il serait alors possible de remplacer les piles ordinaires, qui sont si pénibles à monter, si désagréables par l’odeur que répandent une partie d’entre elles, et si promptement épuisées, par des appareils toujours prêts à fonctionner et que l’on mettrait en activité en allumant un feu de charbon ou une flamme de gaz. Quelques recherches récentes peuvent faire espérer que l'on atteindra ce but. Nous avons déjà signalé dans ce re- -cueil ‘ la découverte par M. Bunsen d'éléments thermo- électriques nouveaux beaucoup plus énergiques que ceux que l’on connaissait précédemment. Nous nous bornerons à rappeler ici que M. Bunsen emploie, en remplacement 1 Archives, mars 1865, t. XXII, p. 243. SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS, ETC. 339 du bismuth, de la pyrolusite ou mieux encore de la pyrite cuivreuse. Un élément formé d’une lame de pyrite et de cuivre platiné, chauffé avec une lampe à gaz, possède une force éleetro-motrice dix fois plus considérable qu'un élément bismuth-antimoine dont les deux extrémités sont portées à des températures différant de 100°. Une pile de 10 de ces éléments est équivalente à un couple de Daniell de 44 centimètres carrés. La publication de la note de M. Bunsen a engagé M. Edmond Becquerel à faire connaître quelques-uns des résultats auxquels il est parvenu, en attendant la publication d’un travail plus étendu sur ce sujet !. « Le soufre, dit-il, est une des substances qui modifient _le plus profondément le pouvoir thermo-électrique des métaux, soit en les rendant plus positifs ou plus négatifs. Les sulfures d’argent, d’antimoine, de fer, de zinc ne pré- sentent aucune action bien énergique; mais le sulfure de bismuth se comporte comme assez fortement négatif, et cela à un degré supérieur au bismuth lui-même. Les barreaux ou les plaques formés avec ce sulfure fondu sont assez fragiles ; mais comme celte matière se mélange par la fusion en ioutes proportions avec le bismutbh, il est facile d'obtenir des conducteurs assez résistants par un mélange de ces deux substances ; il est même remar- quable que du bismuth qui contient une certaine quan- tité de sulfure est aussi négatif que ce dernier. Le mé- lange dont j'ai fait généralement usage est composé de parties égales de ces matières. € Un couple thermo-électrique formé par le bismuth ! Comples rendus de l’Acad. des Sc., 4865, 1. LX, p. 313. 340 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS ainsi sulfuré et le cuivre à une force électromotrice plus de trois fois supérieure à celle du couple ordinaire bis- mulh-cuivre dans les mêmes conditions de température et de conductibilité électrique. Je pense donc que ces couples pourront être employés avec avantage dans l’étude du rayonnement calorifique. « Le protosulfure de cuivre fondu est éminemment po- sitif par élévation de température par rapport aux autres substances minérales et métalliques : mais cette matière exige pour cela un état moléculaire sans lequel ces effets électriques ne peuvent être observés. On lui donne cet état particulier en la fondant à une température peu supé- rieure à son point de fusion, et en la coulant dans des moules de façon à ce que les barreaux et les plaques pré- sentent une cassure fibreuse ainsi que des bulles répan- dues çà et là dans la masse. Si on la fond à plusieurs reprises à une haute tempéralure et qu'on la coule en masses parfaitement homogènes, son pouvoir thermo- électrique est presque détruit. Je m'occupe actuellement des effets que l’on pourrait obtenir avec le sulfure de cuivre aggloméré par compression. « Ge résultat curieux explique peut-être le motif pour lequel M. Bunsen à trouvé que la pyrite cuivreuse natu- relle fondue perd en grande partie son pouvoir thermo- électrique ; car cette substance, quand on la fond, pré- sente une homogénéité qui, en général, est contraire au développement des courants thermo-électriques : on sait, en effet, depuis longtemps, que les corps conducteurs à cassure cristalline sont ceux qui présentent sous ce rapport les actions les plus vives. « Ces effets thermo-électriques différents produits par une même substance sont três-remarquables ; il est pos- THERMO-ÉLECTRIQUES D'UNE GRANDE ÉNERGIE. 9341 sible qu’ils soient dus à des modifications du même genre que celles qui se produisent par la trempe, lécrouis- sage, etc., lesquelles changent les conditions therimo- électriques des corps !. « Le pouvoir térmo-électrique du protosulfure de cuivre fondu, préparé comme il vient d’être dit par une seule fusion, est tel qu'entre 0 et 100 degrés un couple formé par celte substance et le cuivre, a une force électromotrice qui est environ dix fois supérieure à celle d’un couple bismuth-cuivre, à égalité de conductibilité et dans les mêmes circonstances de température. Ce. nombre n’est donné que d’une manière approximative, -car le protosulfure de cuivre est difficilement obtenu tou- jours identique à lui-même. Des échantillons de peroxyde de manganèse m'ont paru moins positifs que le sulfure de caivre; cette matière doit donc être placée entre le sulfure de cuivre et l’antimoine. « La pyrite cuivreuse naturelle (double sulfure de cui- vre el de fer) est au contraire fortement négative, comme cela résulte du reste de l’observation de M. Bunsen, et son pouvoir thermo-électrique est tel, qu’un couple pyrite cuivreuse et cuivre a une force électromotrice moindre que celle donnée par un couple sulfure de cuivre fondu et cuivre ?. ! Becquerel, Résumé de l’histoire de l'électricité, p. 156 et 157. * Dans le couple pyrite de cuivre-cuivre, le cuivre est positif, tandis qu'avec le sulfure de cuivre il est négatif par élévation de température. Il est probable, d’après ce qui a été dit plus haut, que l'état moléculaire de la pyrite cuivreuse naturelle influe sur l'intensité du courant thermo-électrique produit, et qu'avec des échantillons différents de cette matière on peut obtenir des effets plus ou moins énergiques; car, avec une plaque que j’ai eue à ma disposition, j'ai \ 349 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS « Le protosulfure de cuivre et la pyrite cuivreuse na- turelle sont donc deux substances qui sont placées vers les limites opposées de l'échelle thermo-électrique des corps, la première étant éminemment positive et la se- conde éminemment négative par élévation de tempéra- ture ; quant à présent, ce sont celles qui ont présenté les effets les plus énergiques. On devrait donc penser qu’en associant ces deux Corps on pourrait construire des piles thermo-électriques assez puissantes. Mais si Pon remar- que que l’on n’a pas toujours à sa disposition des échan- tillons de pyrite cuivreuse assez volumineux et qu'on ne -peut les travailler avec facilité, mais qu’au contraire il est facile de donner par la fasion toute sorte de formes au sulfure de cuivre, on doit en conclure qu’il est préférable de construire simplement les piles thermo-électriques en associant le protosulfure de cuivre au cuivre, quitte à leur donner un nombre d'éléments un peu plus grand pour compenser la substitution du cuivre à la pyrite comme substance négative par élévation de température. « Une des difficultés que l’on rencontre dans l’emploi du sulfare de cuivre obtenu dans l’état particulier dont il a été fait mention plus haut, c’est son faible pouvoir conducteur ; cependant, à mesure que la température s'élève, ce pouvoir conducteur augmente, et du reste l’on peut donner aux plaques ou aux barreaux de sulfure des dimensions suffisantes pour compenser leur défaut de obtenu des nombres moindres que ceux qui sont cités par M. Bun- sen pour exprimer le pouvoir thermo-électrique de cette matière. Ce qui peut le faire supposer, c’est que l’état moléculaire parti- culier que possède la pyrite cuivreuse, et qui lui donne son pou- voir thermo-électrique, négatif élevé, se perd en grande partie par la fusion, comme on l’a vu précédemment. THERMO-ÉLECTRIQUES D’UNE GRANDE ÉNERGIE. 343 conductibilité ; d’un autre côté, les piles thermo-électri- ques en raison de cela donnent des courants qui franchis- sent plus facilement les circuits résistants. « Pour donner une idée des effets que l’on peut obtenir avec des piles thermo-électriques de cette nouvelle forme, je citerai les résultats suivants : « J'ai disposé une pile thermo-électrique de 10 élé- ments dont chaque couple était formé par un barreau cylindrique de sulfure de cuivre fondu de 10 centimètres de longueur sur 4 centimètre de diamètre, portant un fil de cuivre rouge enroulé à chaque extrémité et placé dans une petite éprouvette en verre. L’extrémité inférieure de ces couples plongeait dans une petite auge en cuivre formant bain de sable, de sorte que, les couples étant placés près l’un de l’autre, on pouvait porter simulla- nément une de leurs extrémités à une température de 300 à 400 degrés environ; lextrémité supérieure est restée dans l’air. Le bain de sable ayant été échauffé au moyen d’un petit fourneau longitudinal à gaz, on a eu un courant électrique qui est devenu bientôt constant et a présenté une force électromotrice à peu près égale à celle d’un élément de pile à sulfate de cuivre. On a pu s’en servir pour décomposer rapidement une dissolution de sulfate de cuivre et pour faire fonctionner le relais d’un appareil télégraphique, c’est-à-dire absolument comme on l’aurait fait dans les mêmes conditions avec un élément hydro-électrique de même résistance et de même force électromotrice. « Cette pile ne pouvait donner le maximum Wd’effet, parce que la disposition longitudinale des barreaux et leur peu de longueur n’ont pas permis de refroidir les extrémités laissées dans l'air. Il est préférable de con- 344 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS struire chaque couple de sorte que lune de ses extré- mités puisse être refroidie ou maintenue à la température ordinaire. On peut les disposer alors, comme l’a fait M. Ruhmkorff pour les couples que je présente à l’Académie, au moyen de plaques de sulfure de cuivre de 9 centimé- tres de longueur sur 4 de largeur et 8 millimètres d’é- paisseur, encastrées à leurs extrémités par des montants en cuivre rouge qui sont en relation avec des tiges mas- sives de même métal. Les tiges en rapport avec les ex- trémités des couples qui doivent être échauffées sont horizontales, et en élevant leur température à l’aide de la flamme du gaz, on échauffe par conductibilité l’extré- milé correspondante de la plaque de sulfure. Les autres tiges sont verticales, et plongeant dans de l’eau à la tem- pérature ordinaire ou dans de la glace, servent à main- tenir la seconde extrémité des plaques à une basse tem- pérature. » Cette communication de M. Becquerel a été suivie de la publication en Allemagne et en Angleterre d’autres travaux que nous allons passer en revue. Nous donnerons d’abord la traduction d’un article des Annales de Poygendorff relatif à une pile thermo-électri- que imaginée par un habile mécanicien, M. Marcus, au- quel l’Académie de Vienne a accordé un prix de 2500 gulden pour cette découverte |. M. Marcus a communiqué à l’Académie de Vienne, le 16 mars de cette année, les faits suivants sur une pile thermo-électrique de son invention. 1 Poggendorff's Annalen, 1865, t. CXXIV, p. 629.— Anzeiger der K. Akad. zu Wien, 1865, n° 8. THERMO-ÉLECTRIQUES D'UNE GRANDE ÉNERGIE. 345 4. La force électromotrice d’un des nouveaux ther- mo-éléments équivaut à '/,, de celle d'un élément zinc- charbon de Bunsen, et la résistance intérieure égale 0,4 mètre du fil normal. 2. Six éléments de ce genre suffisent pour décompo- ser de l’eau acidulée. 3. Une batterie composée de 125 éléments a dégagé en une minute 39 centimètres cubes de gaz détonnant, bien que les conditions de la décomposition de l’eau fussent défavorables, car la résistance intérieure de la pile était beaucoup plus grande que celle du voltamètre intercalé dans le circuit. 4. Un fil de platine de !/, millimètre de diamètre fond lorsqu'on le place dans le circuit. 5. Un électro-aimant sous l’action d’un courant de 30 éléments pouvait porter 150 livres. 6. Le développement du courant a lieu lorsqu'on. chauffe l’une des faces de contact des éléments, tandis que l'on refroidit l’autre avec de l’eau à la température ordinaire. Pour l'établissement de la pile en question il fallait d’une part faire le choix de deux corps propres à former un thermo-élément puissant, et d'autre part, trouver une disposition de chaque élément, relativement à l’é- chauffement et au refroidissement, qui permit de réa- liser l'effet le plus utile. Le premier point constitue la partie physique du problème, le second la partie tech- nique. La solution de la première question exige : a) Que les corps employés se trouvent placés aussi loin que possible l’un de l’autre dans la série thermo-électri- que ; 346 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS b) Qu'ils permettent d'opérer avec une grande dif- férence de température, sans qu’on sait obligé d’avoir recours à de la glace, condition qui ne peut être rem- plie que si les barreaux possèdent un point de fusion très-élevé ; c) Que les matériaux dont on compose les barreaux soient à bas prix et qne ceux-ci soient faciles à travailler ; d) Enfin, que le corps isolant qui doit être employé pour l'assemblage des éléments puisse résister à des températures élevées et soit suffisamment solide et élas- tique. Les piles composées de bismuth et d’antimoine, que l'on employait jusqu'ici, non plus qu'aucune autre com- binaison de métaux simples ne remplissent ces condi- tions. S'appuyant sur le fait que les alliages n’occupent | pas dans la série thermo-électrique des places intermé- diaires entre celles des métaux dont ils sont composés, M. Marcus a été conduit à choisir les alliages suivants, qui répondent complétement aux conditions énoncées ci- dessus : En premier lieu, pour le métal positif : 10 parties de cuivre; 6 de zinc ; 6 de nickel. L'addition de 1 partie de cobalt rehausse considéra- blement la force électromotrice. Pour le métal négatif : 12 parties d’antimoine ; 5 de zinc; 1 de bismutb. Plusieurs fusions successives augmentent la force électromotrice de l’alliage. THERMO-ÉLECTRIQUES D’UNE GRANDE ÉNERGIE. 347 En second lieu, dans la combinaison précédente, on peut remplacer le métal positif par de l'argentan, dési- gné par le nom d’Alpaceca dans la fabrique d’objets mé- talliques de Triestinghofer. En troisième lieu, on peut prendre comme alliage po- silif : 65 parties de cuivre ; 31 de zinc; et pour le négatif : 19 parties d’antimoine ; o de zine. Les deux barreaux ne doivent pas être soudés, mais fixés l’un à Pautre à l’aide de vis. Le métal positif fond vers 1200 C., le négatif à 600°C. environ. Dans çes éléments ce n’est que l’échauffement du métal positif qui influe sur le développement de lélec- tricité ; il faut donc trouver une disposition qui permette de ne chauffer que celui-là, tandis que la chaleur n’est que transmise au métal négatif avec lequel il est en con- tact. Il devient possible de cette manière d'employer des températures supérieures à 600: et par conséquent d’ob- tenir des différences de température plus considérables. Un fait intéressant relatif à la conversion de la chaleur en électricité qui se produit dans cet appareil. consiste en ce que l’eau qui sert à refroidir la seconde face de con- tact de élément, se réchauffe très-lentement tant que le circuit est fermé, et assez rapidement aussitôt qu’on Pouvre. La source de chaleur employée pour cette pile ther- mo-électrique est une flamme de gaz. Les barreaux dont chaque élément est composé ne sont pas de même di- 348 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS mension . Le métal posilif à 7” de long, 7” de large et 1/7" d'épaisseur ; le négatif 6” de long, 7/' de large, 6’ d'épaisseur. M. Marcus relie 32 éléments les uns aux autres à l’aide de vis, de façon que tous les bar- reaux positifs se trouvent d’un côté, tous les négatifs de l’autre et forment ainsi une grille. La pile se compose de deux grilles semblables réunies par des vis sous forme d’un toit et renforcées par une tige de fer. Le mica a été choisi pour isolateur entre la tige de fer et les élé- ments. En outre, el particulièrement aux places expo- sées au contact de l’eau froide, les éléments sont en- duits de verre soluble. Pour refroidir les faces de contact inférieures des élé- ments on s’est servi d’un vase de terre rempli d’eau. La pile dans son ensemblea une longueur de deux pieds et une largeur de six pouces sur six pouces de hauteur. M. Marcus a annoncé, en outre, qu'il venait de cons- truire un fourneau calculé pour 768 éléments, qui re- présentent de 30 éléments de la pile Bunsen zinc-charbon et qui consomment par jour 240 livres de charbon (envi- ron 7 francs). Enfin, bien que le but que M. Marcus s’est proposé ne soil pas encore alteint, il croit cependant que la voie est toute tracée et qu’il n’y a qu'à la suivre. A l'occasion de cette communication de M. Marcus, M. J. Stephun a examiné les propriétés thermoclectriques de plusieurs minéraux!. Il opérait de la manière sui- vante : Le minéral était placé à lextrémité d’une bande de cuivre ; sur le minéral on plaçait l’extrémité d’un fil ‘ Anzeiger der k. Akad. zu Wien, 1865, n° 9. Pogg. Annalen, 1865, t. CXXIV, p. 632. THERMO-ÉLECTRIQUES D’UNE GRANDE ÉNERGIE. 9349 et le tout était serré au moyen d’une presse. Ce fil ainsi qu'un autre fil fixé à l'extrémité libre de la bande de cuivre étaient reliés par Pintermédiaire d’un galvanomé- tre à grande résistance. On chauffait les bandes de cui- vre à laide d’une lampe à esprit de vin. Pour compo- ser un élément thermo-éiectrique avec deux des miné- raux, on plaçait une bande de cuivre entre eux deux, et sur les côtés opposés libres on mettait le bout de deux fils; le tout était maintenu par une presse en bois. La partie libre de la bande de cuivre, introduite dans la flamme, ne servait qu'à conduire la chaleur au point de contact. Dans le tableau des éléments que nous donnons ci-dessous, le corps électropositif occupe toujours le pre- mier rang. Le chiffre qui suit indique le nombre des élé- ments qui est nécessaire pour produire une force élec- tromotrice égale à celle d’un couple de Daniell. 1. Pyrite cuivreuse feuilletée. — Cuivre : 26. 2. Pyrite cuivreuse compacte. — Cuivre : 9. 3. Pyrolusite. — Cuivre : 13. 4. Pyrite cuivreuse compacte. — Pyrite cuivreuse feuilletée : 14. 5. Cuivre. — Cobalt sulfuré cristallisé : 26. 6. Cobalt sulfuré grenu. — Cuivre : 78. 7. Cuivre. — Pyrite de fer : 19,7. 8. Pyrite cuivreuse compacte. — Pyrite de fer : 6. 9. Pyrite cuivreuse feuilletée. — Pyrite de fer : 9,8. 10. Cuivre. — Cuivre panaché ( Buntkupfererz) : 14. 11. Galène compacte à gros grain. — Cuivre : 9,8. 12. Galène compacte à gros grain. — Cuivre : 9. 13. Galène en grands cristaux. — Cuivre : 9,8. 44. Galène compacte. — Cuivre panaché : 5,5. 390 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS M. Bunsen avait déjà examiné la pyrite cuivreuse et la pyrolusite. Ses expériences faites avec des exemplai- res choisis ont donné des résultats qui s'accordent avec ceux qui sont indiqués ci-dessus, n° 2 et 3. Les n° 1, 2 et 3 montrent que la structure exerce une grande in- fluence sur les propriétés thermo-électriques ; les expé- riences à et 6 témoignent de cette influence à un plus haut degré encore. Tandis que le cobalt sulfuré cristal- lisé est fortement négatif à l'égard du cuivre, la même substance amorphe est faiblement positive. Voici qui est encore plus frappant : dans l’élément 13 la galène était un groupe de cubes combinés avec des octaèdres. Un groupe formé seulement de cubes était négatif à l’égard du cuivre à quelques endroits, et positif à d'autres 1. L'élément 14 est celui de tous ceux qui ont étéexaminés jusqu’à présent, qui possède la force électromotrice la plus grande. Il faut 18 éléments construits par M. Marcus, chauffés à la température la plus élevée pos- ‘ sible, pour égaler un couple de Daniell. Les minéraux qui out été soumis a l'expérience sont toutefois d'assez mauvais conducteurs de la chaleur, ce qui est un obsta- cle à un emploi plus général de ces éléments. Mais ces résultats sont d’une grande importance pour la physique terrestre ; aussi l’auteur se propose de continuer ces recherches, dès qu’il se sera procuré de plus amples matériaux. Enfin nous avons encore à signaler une note qu’un : M. Poggendorff rappelle à cette occasion quelques faits ana- logues observés soit par M. Marbach (Comptes rendus de l'Acadé- mie des sciences de Paris, 1851, 1. XLV, p. 107), soit par, M. Becquerel dans la note que nous avons reproduite plus haut. THERMO-ÉLECTRIQUES D’UNE GRANDE ÉNERGIE. 851 physicien anglais, M. W. Flight, vient de publier ‘. En voici la traduction : Le professeur Bunsen a déjà appelé l'attention sur les propriétés fortement électro-négatives des pyrites cui- vreuses et de la pyrolusite, relativement au cuivre, ou à un alliage d’antimoine et de zinc, propriétés qui don- nent à ces minéraux une grande valeur, pour la cons- truction de piles thermo-électriques sensibles. Afin de compléter ces recherches, j'ai fait des expériences sur tous les minéraux conducteurs de Pélectricité que j'ai pu me procurer, avec l’appareil suivant. Deux pièces carrées de 10" de côté, découpées dans une feuille épaisse de platine, ont été solidement fixées à une planche au moyen de tenons en fil de pla- tine ; ces pièces laissaient entre elles un espace ou rai- pure de A4 de large; chacune d'elles était pressée contre un fil de platine, dont l'extrémité aboutissait à une vis de communication. Ces deux vis étaient reliées à un galvanomètre. Un morceau de brique convenablement taillé, d’en- viron 120%" de long sur 21 de large, se terminait par une partie mince de 10ww de largeur, et entourée d’une lame de platine. Pour éprouver un minéral donné au moyen de cet appareil, on en plaçait sur l’une des plaques de platine, un morceau gros comme un petit pois, et soigneuse- ment nettoyé. Sur l’autre plaque, on plaçait un morceau d’antimoine de la même dimension. On prenait alors à la main le morceau de brique, et l’on chauffait son extré- mité étroite recouverte de platine dans la flamme d’une 1 OUnthe Thermo-électric... Sur la tension thermo-électrique des minéraux, Philosophicul magazine, Novembre 1865. 352 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS lampe de Bunsen; puis, on la posait sur les deux sub- stances, et l’on observait la déviation envtiale de lai- guille du galvanomètre. On substituait ensuite un mor- ceau de bismuth au morceau d’antimoine, et on répé- tait l'expérience. On déterminait ainsi, d’après le sens de la déviation dans la seconde expérience, si le minéral étudié est compris entre le bismuth et l’antimoine, ou s’il est placé au delà de l’un de ces métaux dans la série thermo-électrique. Chaque minéral fut placé, à son tour, sur l'appareil, et comparé de la même ma- nière avec les deux métaux sus-mentionnés, ainsi qu’a- vec les minéraux qui avaient été précédemmentexaminés, jusqu’à ce que sa position dans la série fût fixée. C’est ainsi que l’on à pu former le tableau suivant, dans le- quel chaque substance est électro-négative avec toutes celles dont le nom est placé au-dessous. Hématite (deux échantillons dé la même localité). Pyrite cuivreuse n° À (origine inconnue). Pyrite cuivreuse n° 2 {mines de cuivre de Worthing, Australie du Sud). s Galène. Pyrite de fer n° À (morceau irrégulier). Plomb sélénié. Pyrolusite. Pyrite cuivreuse n° 3. (Rammelsberg, près Gosslar ; très- -pure). Psilomélane. Pechblende. Acerdèse (manganite). Braunite. Pyrite cuivreuse n° 4 (Dillenburg; contient 27 °/, de pyrite de fer). Bismuth telluré (Schemnitz, Hongrie). Pyrite de fer n° 2 (un petit cube). Pyrite cuivreuse n° 4 fondue. Cuivre panaché (peacock copper ore). THERMO-ÉLECTRIQUES D’UNE GRANDE ÉNERGIE. 893 Fer arsenical. Étain oxydé (linstone). Magnétite. Pyrite cuivreuse n° 1 fondue. Pyrite cuivreuse n° 3 fondue. Bismuth (artificiel). Pyrite cuivreuse n° 2 fondue. Cobalt arsenical (cobalt speiss). Fer météorique {Atacama). Nickel arsenical n° 4 (Kupfernickel). Nickel antimonié-sulfuré (Nickel-antimony glance). Müssen, près Siegen. Nickel arsenical n° 4 fondu. Nickel arsenical n° 2. Argent (artificiel, chimiquement pur). Galène fondue. « Spiegeleisen. » Fer méléorique {[Aix-la-Chapelle). Alliage d’anlimoine et de cuivre. Graphite n° 1, {très-compacte, employé pour la lumière élec- trique). Pyrite magnétique fondue. Cobalt sulfuré (Müssen, près Siegen). Arsenic nalif. Nickel sulfo-arsenical (Nickel glance. Ems, Nassau). Anlimoine. Pyrile magnétique. Cuivre sulfuré (copper-glance) n° 1, fondu. Sulfure de fer (pour la préparation de l'hydrogène sulfuré). Pyrite de fer n° 1 fondue. Étain sulfuré n° 1 ; (2 échantillons de la même localité). Alliage de deux parties d’antimoine et 4 de zinc. Graphite n° 2 (natif). _Sous-sulfure de cuivre n° 1. Cuivre sulfuré n° 2 (Cornouailles). Sous-sulfure de cuivre n° 2. Cobalt sulfo-arsénical (cobalt glans). Tellure n° 4 (chimiquement pur). Tellure n° 2 (préparé par le professeur Liebig). ARCHIVES, T. XXIV. — Décembre 1865. 22 354 SUR DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS, ETC. Pyrite arsenicale. Minerai de Fahlun n° 1. Minerai de Fahlun n° 2 (petit échantillon). Cuivre sulfuré n° 3 (comté de Bristol, Amérique ; quatre échantillons de la même localité}. Minerai de Fahlun n° 2 {plus gros échantillon de la même localité). Cuivre sulfuré n° 3, fondu. Pour les substances qui sont au delà du bismuth d'un côté, et au delà de l’antimoine de l'autre, j'ai em- ployé presque sans exceplion un galvanomèêtre, formé d’un grand nombre de tours d’un fil fin; tandis que pour les minéraux qui sont compris entre les métaux ci-dessus mentionnés, il était nécessaire d'employer un instrument formé d’un petit nombre de tours d’un fil plus gros. Outre les métaux mentionnés dans les tableaux ci- dessus, on a essayé plusieurs minéraux, sans obtenir de résultats intéressants. Quoique la pyrolusite, l'acerdése, et la braunite soient citées plus haut, la hausmannite n’a pas donné de courant. Parmi des minerais contenant du fer, le fer spéculaire, l’hématite brune, le fer chromé, le fer spathique, la yénite n’ont produit aucune déviation de l'aiguille. On a aussi essayé la blende, mais elles ne conduisait pas l'électricité. D’autres minerais, en outre, tels que ceux qui contiennent des sulfures d’antimoine et d'argent, ont une fusibilité trop grande pour que leurs propriétés thermo-électriques puissent avoir quelque im- portance. GÉOGRAPHIE MÉDICALE. > HISTOIRE DES ÉPIDÉMIES EN ITALIE. {Annali delle Epidemie occorse in Italia dalle prime memorie fino al. 1850 scritti dal Prof. Cav. Alfonso Corradi. 40. Bologna, 1865.) Les études de géographie médicale sont de plus en plus à l’ordre du jour parmi les médecins, el nous nous en réjouissons, car il en ressortira sans doute de nou- velles lumières sur Pétiologie et par conséquent sur la guérison des maladies endémiques et épidémiques. Pendant longtemps les auteurs se sont bornés à étudier les différentes épidémies qui survenaient dans les diffé- renis pays, el ils en liraient souvent des conclusions er- ronées à cause du point de vue lout spécial et exclusi- vement local auquel ils s'étaient placés. Mais depuis près d’un demi-siècle les travaux généraux se sont mul- tipliés et ont pu réunir de nombreux documents privés ou officiels. Dès lors, l’on a pu écrire des ouvrages his- toriques conime ceux de Schnarrer : sa Geographische Nosologie, publiée en 1813, et sa Chronik der Scuchen, publiée dix ans plus tard, c’est-à-dire en 1823 ; d’Isen- sec: Élementa nova geographiæ.et Stalistices medicinalis, publiés à Berlin en 1833; de Fuchs : Medicinische Gro- graphie, qui a paru dans la même ville el à la même 356 HISTOIRE DES époque; de Mahry qui a publié plus tard, en 1856 et 1864, deux ouvrages de géographie médicale intitulés : Die geographischen Verhältnisse der Krankheiten et Kli- malographische Uebersicht der Erde. La voie ouverte par ces différents auteurs a été suivie par le D' Boudin qui a réuni dans deux volumes tout ce qu’il a pu récolter de faits relatifs au sujet qui nous occupe. Son Traité de géographie et de slalistique médicales el des maladies en- «démiques, contenantdes documents précieux etnombreux, a été publié en 1857.Dés lors, nous avons vu l’ensemble des maladies étudiées dans les différents pays par le D’ Hirsch, qui a réuni de précieuses données historiques et géographiques dans son ouvrage publié en deux volu- mes de 1860 à 1864 et intitulé : Handbuch der histo- risch-geographischen Pathologie. Enfin l’histoire des dif- férentes épidémies a trouvé son annaliste dans le D° Hœser, qui a mis à profit les immenses richesses des bibliothèques allemandes pour publier à Greifswald en 1862 une nouvelle édition de sa: Bibliotheca epidemio- graplica. Ainsi donc, les documents abondent désormais, pour tirer de ces ressources bibliographiques toutes les lumières nécessaires à la connaissance de la distribution des maladies, soit dans le temps, en remontant aux épo- ques les plus reculées et descendant jusqu’à nos jours, soil dans l’espace, en réunissant les travaux relatifs aux maladies spéciales à certaines portions du globe ou à cer- taines localités. Les matériaux relatifs à cette dernière portion de là géographie médicale deviennent de pius en plus nom- breux, en sorte que l’on peut dés à présent étudier la répartition des maladies dans les différentes zones de notre globe, depuis les glaces du pôle jusqu’aux régions _ ÉPIDÉMIES EN ITALIE. 297 brûülantes de l'Afrique ou de l'Asie, depuis les vastes plaines de la Russie et de la Sibérie jusqu’aux plus hants plateaux, comme ceux du Mexique ou de la Suisse. Nous avons rendu compte l’année dernière de travaux relatifs au Mexique, et comparé quelques-unes des observations du D" Jourdanet avec celles que l’on fait maintenant en Suisse’. Au reste, si nos lecteurs veulent suivre pas à pas les progrès de la géographie médicale, ils trouveront dans les revues que publie le prof. Seitz dans les Annales de Cannsladt,une appréciation aussi judicieuse qu'éclairée de toutes les publications récentes sur cet intéressant sujet. L'ouvrage que nous annonçons est le résultat d’im- menses recherches bibliographiques et il n’a pas fallu moins que la patience et la persévérance du prof. Cor- radi pour réunir des matériaux aussi complets sur les épidémies qui ont désolé l'Italie depuis les premiers temps historiques jusqu’à nos jours. Cet immense travail remplit déjà deux gros fascicules in-4° et ne réunit pour- tant que les faits compris entre l’année 738 avant notre ère, c’est-à-dire à peu près quinze ans après la fondation de Rome (753), jusqu’en 1500. Deux méthodes se présentaient au prof. Corradi pour étudier ce vaste sujet. Il pouvait suivre l’ordre chrono- logique ou bien classer les épidémies d’après leur nature et leurs traits caractéristiques ; celte dernière méthode eût sans doute laissé des notions plus concrètes dans l'esprit du lecteur, qui aurait pu suivre d’un seul coup d’œil les diverses apparitions et les différentes transfor- mations d’une même maladie dans la suite des siècles. 1 Archives, 1864, t. XXI, p. 112. 353 IIISTOIRE DES Mais, d'autre part, l'insuffisance des documents anciéns rendait fort difficile la classification de maladies dont les Symptômes sont le plus souvent trop incomplétemént décrits pour pouvoir leur donner une place exacte dans Ja nosographié moderne. Aussi n’est-on point étonné que l’auteur ait préféré l’ordre chronologique, qui ne prête à aucune équivoque et qui permettra toujours aux auteurs sSubséquents de classer les maladies comme ils le jugeront convenable, en s’aidant des travaux les plus récents sur cel important sujet. C’est une triste et lamentable histoire que le prof. Cor- rodi s’est chargé de passer en revue; l’on y voit tou- jours de terribles épidémies succéder aux intempéries de froid ou de chaleur, de pluies abondantes suivies du dé- bordement des fleuves, et surtout aux nombreuses guer- res des habitants de l’talie entre eux ou avec les peuples barbarés où civilisés qui ont si souvent désolé leur beau pays. L’on peut suivrelousles progrès des fièvres {yphiques et péléchiales, de la variole, de la peste à bubons ori- ginaire d'Egypte, de la lèpre rapportée d'Orient par les croisés, du feu sacré, souvent appelé le feu de St-An- toine ou de St-Elme, qui d’après les commeñtateurs mo- dernes, devrait être considéré comme une épidémie d’er- gotisme, vu qu'il aurait paru après l’introduction de la cüllure du seigle en Italie et ne se serait montré que là où l’on fait usage de cette céréale. Citons énfin la maladie que ls différents peuples désignaient du nom de leurs enne- is, mal francese en Italie, ét maladié napolitaine en France, célié singulière forme d'affection $syphili- ‘que qui régnait, dit-on, d’üné mätière épidémique et dont l’origine américaine, espagnole, française ou ila- lienne a tant occupé les syphiliôgraphes et Surloul le ÉPIDÉMIES EN ITALIE. 399 D'Thienne, de Venise, qui a publié sur ce sujet des lettres aussi savantes que curieuses par les particularités histo- riques qu’elles contiennent. Ceux qui désirent étudier comment les maladies ont été transportées par les émigrants ou par les armées peu- vent apprendre de notre auteur que les Juifs dispersés après le siége de Jérusatem, en lan 70 de notre ère, nous apporlèrent les maladies de l'Orient. Ils peuvent suivre aussi les progrès de la terrible peste Antonine, rapportée de Syrie par l’empereur Lucius-Verus en lan 167. Celle peste, qui régna depuis les bords du Rhin jusque dans les Gaules, occasionna une telle mortalité parmi les soldats qu'il fallut armer les gladiateurs et les esclaves. Les principaux commentateurs estiment que celle maladie épidémique fut probablement une rougeole ou peut-être la variole. Ce n’est cependant que beaucoup plus tard, au sixième siècle, que la première mention in- dubitable de cette dernière maladie a été signalée par plusieurs auteurs. La vraie peste d'Egypte, celle qui s'accompagne de bubons, fit de nombreuses victimes à la suite du passage des troupes qui revenaient d'Orient en passant par la côte septentrionale d'Afrique. Les épidémies du feu sacré qui se rattachent, suivant les commentateurs, à l’ergotisme, l’éléphantiasis et en- fin la lèpre que rapportérent les croisés, se montrèrent en divers lieux de l’Europe, où les pauvres malades qui en étaient atteints furent souvent massacrés par crainte de la contagion ou séquestrés dans les nom- breuses ladreries ou léproseries que lon retrouve par- tout en Europe. C’est aux environs de 1492 que l’on signala les épi- 360 HISTOIRE DES ÉPIDÉMIES ÆN ITALIE. démies syphililiques, peslis venerea, qui se répandirent partout avec les Juifs chassés d'Espagne. Comme on le comprend, nous ne pouvons suivre l'au- teur dans toutes les descriptions qu’il donne en suivant ordre chronologique. Lorsque son ouvrage sera com- plété, nous pourrons alors étudier chaque épidémie et en découvrir la nature d’après les récits combinés des historiographes des différentes pestes qui ont désolé l'Italie. Ce que nous avons dit suffit pour montrer que le pro- fesseur Corradi a fait une étude complète de son sujet et a mis au jour de précieux documents enfouis jusqu'ici dans des chroniques locales ou dans des auteurs obs- curs. Nous n’hésitons donc pas à dire qu’il a bien mérité de la science et il est à désirer qu'il puisse les con- tinuer et les compléter par des recherches aussi cons- ciencieuses que celles dont nous venons de parler. D: H.-C. LOMBARD. BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. MITTHEILUNGEN ÜBER DIE SONNENFLECKEN. COMMUNICATIONS RELA- TIVES AUX TACHES DU SOLEIL, n° 17 el 18, par M. le Det prof. Ronozpe Wor, directeur de l'observatoire de Zurich. M. le professeur Wolf, à travers les occupations que lui occa- sionne l'installation, dans la partie la plus élevée de la ville de Zu- rich, du nouvel observatoire astronomique qui fait partie des établissementsde l'Écote polytechnique suisse, et dont la direction lui a été confiée, poursuil avec persévérance ses recherches sur les taches du soleil. Les n°5 17 et 18 de ses Communicalions sur ce sujet ont paru dans les mois de février et de juillet de cette an- née, el je me propose d'en présenter ici une analyse sommaire. M. Wolf el son adjoint, M. Weilermann, ont constaté l’état du soleil sous le rapport de ses taches, dans 291 jours de l'année 1864 ; en y joignant le résultat des observations de MM. Schwabe à Dessau, Jenzer à Berne et Weber à Peckeloh, il a ob‘enu 353 jours d'observations complètes, 3 de données partielles; et il ne lui est resté ainsi, dans cette année-là, que 10 jours de totale ignorance sur ce sujet. Après avoir présenté, dans son n°17, un lableau détaillé des nombres obtenus jour par jour, ilen examine les résultats. Les observations n’indiquent que six jours dépourvus de taches, et le nombre des groupes a été de 150, soit 4 de plus qu'en 1865. Il y a eu done anomalie sous ce rapport, car, d’après la période ordinaire, on devait s'attendre à une di- minution, le dernier maximum de taches ayant eu lieu en 4860, 362 BULLETIN SCIENTIFIQUE. d’après M. Wolf, et le précédent en 1848. Ce n'est pas la pre- mière fois qu'il y a eu des irrégularités de ce genre ; les observa- tions de l’année actuelle pourront servir à décider si ce n’est qu'une pelite anomalie, ou si elle ressemble à celles qui se sont manifestées dans les deux siècles précédents. Ces anomalies sont analogues à celles que présente l'étoile x de l’Aigle dans la varia- bilité de son éclat, et elles tendent à faire présumer qu'il y a aussi quelque analogie dans les causes de ces phénomènes. M. Wolf a observé, le 5 août 1864, vers le milieu du jour, dans sa lunette dirigée vers le ciel, un nombre assez considérable de ces corpuscules brillants floconnneux, qui traversent le champ des lunettes avec des vitesses et des directions quelquefois inéga- les, el que M. Schwabe, en les signalant, a appelés en allemand Lichtflocken. M. Wolf à cherché, par la mesure des ajustements de l’oculaire de sa lunette correspondant à la vision distincte de ces peliles images, de se faire une idée de leurs distances de l'œil de l'observateur, et il a trouvé ces distances comprises entre 400 et 4000 picds. M. Waldner, amateur d'astronomie à Zurich, qui s’oceupe depuis longtemÿs d'observer ces apparences, en les comparant avec la direction du vent, a trouvé que dans plus de la moitié des cas leur direction coïncide du plus au moins avec celle du vent, mais qu’elle en diffère souvent beaucoup et lui est quelquefois lout à fait opposée. Je suis disposé à croire, confor- mément à l’opinion que m'a énoncée, il y a déjà longtemps, le célèbre astronome Carlini de Milan, enlevé à la science il y a peu d'années, que dans bien des cas ces images brillantes tiennent au passage dans le champ des luneltes d'oiseaux éloignés, réflé- chissant Ja lumière du soleil. M. Wolf s'occupe ensuite de la liaison qui existe entre les va- rialions diurnes de la déclinaison magnétique à diverses époques de l’année, celles des hauteurs méridiennes du soleil et les varia- tions annuelles de la température. Il avait, lun des premiers, constaté précédemment la coïncidence qui existe entre la période des taches du soleil, de dix à onze ans, découverte par M. Schwabe, ASTRONOMIE. 363 _et celle des variations de la déclinaison magnétique, reconnue par MM. Sabine et Lamont. Il avait réussi, d'après cela, à re- présenter assez exactement par des formules, pour divers points de la terre, les variations annuelles moyennes de la déclinaison magnélique, en fonction de ce qu’il appelle les nombres relatifs des taches du soleil, c'est-à-dire les nombres qui indiquent, par leurs rapports entr’eux, la partie proportionnelle de la surface du disque solaire occupée par ces taches à chaque époque. Il s'est at- taché, ensuite, à employer ces formules à l'étude de la marche des varialions diurnes de la déclinaison magnétique dans les di- vers mois de l’année ; et c'est le résultat de ce dernier travail qu’il présente ici, en tableaux détaillés, mois par mois, d’après six années d'observations failes à Gættingue, dix faites à Munich, neuf à Prague et sept à Hobarton en Australie. Je me bornerai à en indiquer ici la conclusion générale: c’est que les petites diffé- rences qu'on trouve entre les observations directes et le résultat des formules ont, dans lun et l’autre hémisphère, leurs maxima vers les équinoxes elleurs minima vers les solstices. M. Wolf a comparé, pour la station de Prague, d’après des éléments méléo- rologiques que lui a fournis M. le prof. Bœhm, la marche de ces différences avec celles que présentent les moyennes mensuelles des oscillations diurnes de la température, relativement à leur moyenne annuelle; et il a trouvé une grande analogie entre elles, les plus grandes différences y correspondant aussi à l’époque des équinoxes el les plus petites à l’époque des solstices. Je puis ajou- ter que j'ai remarqué, il y a bien des années, que l’amplitude des oscillations diurnes régulières du baromètre étail'aussi en rap- port avec celle de la température, et qu'elle atteignait souvent son maximum au printemps, comme celle de la déclinaison magnéli- que. Tous ces résultats tendent à confirmer l'opinion du Père Secchi sur la liaison existant entre les phénomènes météorologi- ques et magnétiques. M. Wolf a inséré aussi, dans ce 17° fascicule, une étude de M. Fritz sur la répartition des taches du soleil, selon leurs latitudes 364 BULLETIN SCIENTIFIQUE. héliocentriques, d’après les observations de M. Carrington faites de 1855 à 1861. J'ai eu déjà l'occasion de parler dans ce Recueil du bel ouvrage publié sur ce sujet en 1863 par M. Carrington t, dans lequel, en confirmation de quelques anciennes observations da père Scheiner, et de celles plus récentes de Sæmmering et de MM. Laugier et Péters, il a constaté, par une longue série d'ob- servalions exacles, le mouvement des taches en latitude et en: a déterminé la marche. M. Fritz a dressé des tableaux et des cour- bes du résultat des observations de cet astronome, sous le rap- port du nombre et de la position des taches en latitude, en regret- tant fort qu'il n'ait pu les poursuivre jusqu’à la fin de la période d'environ onze ans qui en embrasse le cours moyen. Je vais énu- mérer rapidement les conclusions générales que M. Fritz a tirées de ce travail. Il n’a pas trouvé une grande différence entre la ré- partition des taches en latitude dans les deux hémisphères nord et sud du globe solaire. Les zones dans lesquelles il y en a le plus sont celles de + 16 à 17 degrès de latitude héliocentrique. Le minimum des zones équaloriales correspond à l'équateur solaire lui-même. Le nombre des taches augmente régulièrement à par- ür de ce cercle jusqu'à + 16°, puis diminue graduellement de 17 à 40 degrés. Il n’en paraît que rarement et exceptionnellement à de plus hautes latitudes. Les zones de taches qui se forment dans les hautes latitudes se rapprochent promplement de l'équateur, pour y disparaître après avoir accompli leur période. Aussitôt qu'une de ces zones est presqu'éteinte, il s'en développe, à une plus haute latitude, une nouvelle qui suit la même marche. Celle formation n’a pas lieu symétriquement, ni avec la même force, daps les deux hémisphères solaires, en sorte qu'elle a plus d’ac- tivité, Lantôt dans l’un, tantôt dans l’autre. Le n° 18 des Mittheilungen de M. Wolf renferme d'abord une nouvelie étude, faite par lui, de la marche moyenne du phéno- mène des taches du soleil. Il y donne un tableau des nombres re- latifs de ces taches, mois par mois, pendant quatre périodes con- { Voir Archives, numéro de janvier 1865, p. 62. ASTRONOMIE. 369 séculives, de onze ans chacune, comprises entre 1821 et 1864 inclusivement, ainsi que les moyennes de ces mêmes nombres considérés par pelits groupes consécutifs. Ce tableau permet de construire des courbes qui représentent la progression du nom- bre et de l'étendue des taches sur le disque pendant ces 44 an- nées. La courbe correspondant aux nombres relatifs mensuels, en prenant ces nombres pour ordonnées et le temps pour abscis- ses, présente des dentelures assez mullipliées, qui ne rendent pas toujours facile d'apprécier la marche générale du phénomène. Celle des moyennes de groupes consécutifs offre déjà plus de ré- gularité. La distance moyenne des principales dentelures y corres- pond assez exactement à la durée de la révolution de la planète Vénus, et la période comprenant l’ensemble de la progression des dites dentelures est à peu près égale à la révolution de Jupiter. M. Wolf avait déjà fait voir en 1899, dans le n° 8deses Mit- theilungen, que ces deux planètes paraissent exercer une influence prépondérante sur le phénomène des laches du soleil. Dès lors, les recherches des astronomes anglais ont confirmé ce fait, et MM. Warren de la Rue, Balfour Stewart et Lœvy ont reconnu, soit d’après les observations de M. Carrington, soit d'après les pho- tographies du soleil exécutées à l'observatoire de Kew, qu’à me- sure que le soleil se rapproche d’une planète le nombre des taches diminue et l'éclat du soleil augmente. Ainsi, par exemple, l'épo- que moyenne des plus grands abaissements de la courbe des grou- pes de nombres relatifs de M. Wolf correspond au mois de mai 1839, et elle: coïncide avec le périhélie de Vénus. « La moyenne des nombres relatifs mensuels des quatre périodes de onze ans donne lieu aussi à une courbe qui représente la marche moyenne de la dite période avec ses inégalités. On y voit, entre autres, qu'environ deux ans après le principal maximum, il ÿ en a un autre moindre. Quant à la marche séculaire du phénomène, on peut reconnaître que la production des taches a été plus éner- gique dans les 30° et 40° années du siècle actuel, que dans les dizaines d'années précédentes et suivantes. Mais M. Wolf se ré- 366 BULLETIN SCIENTIFIQUE. serve d'entrer ultérieurement dans plus de développements à ce sujet. Il présente ensuite un tableau, où se trouvent groupés ses nom- bres relatifs annuels moyens de 1746 à 1853, en adoptant succes- sivement pour la période des taches : 1° la durée de la révolution de Jupiter de 11 ans, 86 ; 2° la période de 11 ans, 11 résultant de ses recherches précédentes ; 3° la période de 10 ans, 43 que M. Lamont croit être la vraie. M. Wolf conclut de la comparaison des courbes auxquelles donnent lieu ces trois groupes, que sa période est la seule qui remplisse suffisamment les conditions qu'on peut attendre d’une période moyenne, pour un phénomène sujet à certaines inégalités de marche. Il fail voir aussi que les formules d'après lesquelles il a calculé à l'avance, d’après le ré- sullat des observalions des taches du soleil en 1864, .quelle avait dû être à Prague et à Christiania, à la même époque, la variation diurne moyenne de la déelinaison magnétique, se sont bien accor- dées avec le résultat des observations de l'aiguille aimantée faites en ces deux localités. Je n'ai encore parlé que des recherches constituant la première et la principale partie des numéros 17 et 18 des Miltheilungen de M. Wolf: mais je dois dire aussi quelques mots sur les articles déta- chés de bibliographie relative aux taches du soleil, qui terminent l'un el l’autre de ces fascicules. Ces articles de Sonnenfleckenlilteratur, font suile à un grand nombre d'autres insérés dans les fascicules précédents, el ils portent les numéros 198 à 214. [ls sont très- inégaux dans leur étendue et dons l'époque des publications dont ils présentent parfois une courte analyse. On y trouve, par exem- ple, une simple énumération des titres et des auteurs de divers articles sur les taches du soleil insérés dans les numéros 1197 à 1486 des Astronomisrhe Nachrichten. M. Wolf y indique de même les articles sur ce sujel contenus dans la première série de la Bibliothèque universelle de Genève, et il donne, à cette occasion, quelques renseignements intéressants sur les observations de ce genre faites, de 1815 à 1823, soil à l'observatoire de Genève par ASTRONOMIE. 307 M. le professeur Marc-Auguste Pictet, soit surtout à Beaulieu, près de Rolle, par M. Eynard-Chatelain. Il entre aussi dans quelques détails sur les recherches plus récentes de MM. Carring- ton, Secchi, Jenzer, Kluge, Heis, Kühn, Spôrer et Lamont. Je donnerai ici un court extrait des articles concernant ces deux derniers savants. M. le D' Spürer a déjà publié plusieurs mémoires importants sur les taches du soleil, d'après une longue série d'observations faites à Anclam en Poméranie, dont les détails paraissent succes- sivement dans les Astronomische Nach:ichten. H en a été fait men- tion dans deux communicalions sur ce sujet de mon neveu, M. Éinile Gautier, insérées dans les tomes XIX et XXIV des Archives. M. Wolf, après avoir rapporté les principaux éléments numériques que M. Spürer a déduits de ses observations, s'exprime en ces termes au sujet de ses idées théoriques : « Sans vouloir entrer dans la discussion, fondée sur des faits, qui contraint presque M.Spürer à considérer les laches comme analogues à des nuages, el à passer ainsi de la théorie d'Iferschel à celle de Kirchhof ; tout en n'envisageant point la question générale comme résolue encore, je suis entièrement d'accord avec A1. Spürer qu'on ne peut regar- der comme bien fondée aucune hypothèse sur le soleil qui rende ses laches dépendantes de points déterminés de la surface de cet aslre. Je dois ajouter seulement, pour expliquer mon point de vue, qu'aucune hypothèse n'est suffisante, si elle ne lient compte de la périodicité du nombre des taches, et qu'aucune d'elles n'est admissible,si elle requiert l'égalité de durée des diverses pé- riodes. » M. Spürer explique les mouvements des taches qu’il a observés, en supposant que des vents d'ouest prédominent dans les zones solaires équaloriales et les vents d'est à de plus hautes latitudes ; les grandes variations de vitesse des orages solaires lui paraissent liées aux changements d'aspect des taches. M. Lamont, qui dirige depuis un grand nombre d'années l'ob- servaloire de Bogenhausen, près de Munich, n’est, comme nous l'avons vu plus haut, pas d'accord avec M. Wolf sur la durée 368 BULLETIN SCIENTIFIQUE. exacte de la période des laches et des variations magnétiques, et il paraît avoir critiqué assez vivement les recherches de notre eslimable ami et confédéré, dans un article du second cahier des Comptes Rendus de l’Académie des sciences de Bavière pour 1864. M: Wolf s'attache à réfuter en détail les assertions de M. Lamont, lout en restant dans une mesure convenable vis-à-vis d’un savant aussi dis!ingué el avancé en àge. Il est certainement possible qu'on n'ail pas encore obtenu, pour la période moyenne de ces varialions, une valeur fondée sur un nombre suffisant d'observa- tions exacles : mais cela ne diminue nullement le mérite des re- cherches si actives et consciencieuses de M. Wolf, et je suis fort disposé à croire que ses résullals sont actuellement les plus dignes de confiance. Il a été, si je ne me trompe, après M. Schwabe, le premier à provoquer de nouveau, soit par ses propres observa- lions, poursuivies à Berne et à Zurich depuis bien des années, soil par l'étude assidue de celles des autres astronomes et par les conclusions qu'il en à tirées, l'intérêt du monde savant sur le sujet des taches du soleil, qui est maintenant si fort à l’ordre du jour, après avoir été assez longtemps presque perdu de vue. Il a fait voir la liaison remarquable qui existe entre ce phénomène, celui des variations magnétiques et celui des aurores boréales, et il continue loutes ces études avec un zèle très-digné d’éloges, en fournissant aussi, par ses publications, des malériaux pour des recherches ultérieures. M. Wolf me paraît avoir ainsi notablement contribué à avancer nos connaissances dans celte partie de l’as- tronomie, el on a tout lieu d'espérer qu’il lui fera faire encore de nouveaux progrès. ALFRED GAUTIER. PHYSIQUE. 369 PHYSIQUE. H. KnoBzaucH. UEBER DIE DIFFUSION... SUR LA DIFFUSION DES RAYONS CALORIFIQUES. (Poggendorffs Annalen, 1. CXXV, p. 1). Voici la traduction du résumé que M. Kuoblauch donne de son mémoire | : 1. La transmission de la chaleur rayonnante au travers d’une plaque diathèrmane mate, pour une quantité constante de cha- leur incidente, est d'autant plus forte que la source d’où les rayons émanent directement, est plus rapprochée ou plus éner- gique ; il en est de même si l’on opère avec la lumière solaire, dont les rayons sont diffusés par transmission ou par réflexion. Cet effet est d'autant plus marqué que la surface de la plaque diathermane est plus rugueuse, de sorte que si l’on augmente la rugosité de la plaque, leur facullé de laisser passer la chaleur est d'autant moins troublée que l'étendue ou le rapprochement de la source est plus grand. Une augmentation de la diffusion des rayons calorifiques pro- duit le même effet que ces changements de distance ou de di- mension de la source. 2. En inclinant une plaque diathermane mate, sur laquelle les rayons calorifiques tombaient d'abord normalement, l’angle formé par cette plaque et les rayons au moment où l’on atteint le maxi- mum de transmission au travers d’un second écran dépoli, est d’aulant plus petit que la première plaque est plus rugueuse. La valeur absolue de ce inaximum augmente avec cette rugosité. 3. La transmission au travers de deux plaques également mates, diminue quand on écarte ces plaques l’une de l’autre, si en laissant l’une d’elles dans sa position primitive au devant de la 1 On se rappelle que M. Knoblauch avait publié précédemment, sur le même sujet, un travail étendu dont nous avions également reproduit les conclusions. (Voyez Archives, 1864, t. XIX, p. 244.) ArcHives. T. XXIV — Décembre 1865. 23 370 BULLETIN SCIENTIFIQUE. pile thermo-électrique, on éloigne l’autre de la pile ; si, au con- traire, on rapproche de la pile la plaque qui en est la plus voi- sine, en laissant immobile la plaque située du côté de la source, on diminue la transmission; en déplaçant les deux plaques à la fois en sens contraire la transmission peut ne pas êlre altérée. Les différences sont le plus sensibles quand cn opère avec des rayons parallèles. En augmentant la diffusion des rayons, aussi bien qu’en rapprochant ou agrandissant la source calorifique, on obtient une diminution de ces différences en même temps qu’une augmentalion générale de Ja transmission. 4. La lransmission au travers de deux surfaces inégalement rugueuses est dans ses trails essentiels soumise aux mêmes lois ; cependant pour oblenir la compensation mentionnée ci-dessus, il faut déplacer les lames de quantilés très-inégales dans des directions opposées. Les différences qui se produisent lorsqu'on fait varier l’écarte- ment des lames sont plus petites ou plus grandes, suivant que c'est la plaque la moins ruzueuse ou la plaque la plus rugueuse que l’on déplace. Si on les déplace toutes deux de quantités égales, c’est l'influence de la plus rugueuse qui prédomine. Si l’on combine successivement une certaine plaque male avec une seconde surface plus rugueuse qu’elle, puis ensuite avec une autre surface encore plus rugueuse que la seconde, on trouve que c’est le premier arrangement qui permet la transmission la plus forte, et le second arrangement qui donne lieu aux plus grandes différences dans les circonstances indiquées. Si l’on change les surfaces de place, on trouve toujours que la transmission au travers des deux est plus forte quand la surface la plus rugueuse est la plus voisine de la pile thermo-électrique. Cette différence résultant du renversement de posilion augmente avec la différence de rugosilé entre les deux plaques, avec leur écartement l’une de Pautre, avec leur rapprociement de la pile, avec l’éloignément el la pelitesse de la source de chaleur, et en- fin, avec la diminution de diffusion des rayons émanant de la source. Le maximum se produit quand les rayons sont parallèles. CHIMIE. 371 9. Tous ces phénomènes peuvent se déduire de la manière dont se comportent des écrans dépolis pris isolément, avec les- quels la proportion de chaleur transmise augmente d’un côté avec leur rugosilé, ou, en général, avec leur pouvoir diffusant quand on les approche de la pile, et, d'autre part, avec la dimi- nulion de la diffusion des rayons calorifiques incidents ou leur passage au parallélisme. On a par là un moyen de conclure du degré d'augmentation de la transmission lorsqu'on rapproche l'écran diffusant de la pile, à son pouvoir diffusant propre aussi bien qu’à la quantité de dif- fusion des rayons calorifiques incidents. 11 suit de là qu'un corps diathermane rugueux ou trouble ne possède pas un pouvoir diathermane ou absorbant constant pour une même espèce de rayons. Pour une même source de chaleur, de deux écrans de cetle nature, c’est tantôt l'un tantôt l'autre qui pourra être le plus diathermane. Sous tous ces rapports divers, les écrans diffusants se distin- guent des corps diathermanes linrpides et polis, aussi nettement que cela pourrait se faire par l'absorplion élective pour les rayons calorifiques. CHIMIE, J.-S. Sras. NOUVELLES RECHERCHES SUR LES LOIS DES PROPORTIONS CHIMIQUES, SUR LES POIDS ATOMIQUES ET LEURS RAPPORTS MU- . TUELS. (Mémoires de l'Académie royale de Belgique, t. XXXV.) ya cinq ans, je rendais comple dans ce recueil! d’un mé- moire de M. Stas sur ce même sujet. Après avoir donné à ce remarquable travail les éloges qu'il méritait, après avoir déclaré que l'auteur me paraissait avoir alleint dans ses expériences la limite la plus élevée que l'on puisse espérer de l'exactitude pos- sible dans des recherches de cette nature, je me permetlais d'é- mellre quelques doutes, non sur l’exactitude de ses délermina- lions, mais sur la certitude de la conclusion qu'il en irait, savoir 1 Archives, 1860, t. IX, p. 97. 372 BULLETIN SCIENTIFIQUE. qu'il n'existe aucun rapport simple entre les poids atomiques des corps. J’exprimais le vœu de voir ces déterminations reprises par des méthodes plus variées, afin qu’il fût bien constaté que les- variations qui en résulteraient dans les poids atomiques, étaient loin d'atteindre les différences qui se manifestent entre les nom- bres ainsi obtenus et ceux qu'il faudrait admettre si l’on suppose des rapports simples entre les poids atomiques des différents corps, et que ces différences ne peuvent point être attribuées à des anomalies dans la composition des combinaisons dont l’ana- lyse a servi à la détermination des poids atomiques. M. Slas, dans la préface de son nouveau mémoire, s'élève contre celle objection en en exagérant la signification ; il la con- sidère comme la négation du principe des proportions définies et de l'invariabilité des poids atomiques. Je ne lui ai jamais donné une telle portée. Je n'avais jamais eu l’idée de mettre en doute ce principe fondamental de la chimie. Mais je me deman- dais s’il ne peut pas arriver que cerlains composés, quoiqu'ils nous paraissent offrir des caractères bien définis, et une com- posilion constante, puissent renfermer un petit excès de l’un ou de l’autre de leurs éléments par suite des condilions particu- lières que l’on a dû remplir pour leur préparation ou leur purifi- cation. Je citais comme exemple l'acide sulfurique monohydraté dont on a cru pendant longtemps qu'il devait avoir une composi- tion parfaitement définie quand il avait été amené à ne plus éprouver d’altéralion par l’ébullition, tandis qu'il est certain maintenant qu’il renferme alors un excès d’eau. Ce qui n'empêche nullement qu'il n’existe bien un monohydrate à composition par failement normale que l’on obtient par cristallisation. Ce doute que j'exprimais alors, j'avoue que Je le conserverai pour chaque composé jusqu’au jour où il aura été constaté par des expériences comparatives rigoureuses que les méthodes em- ployées pour sa préparation le fournissent bien dans un état de pureté absolue. Je m’empresse de dire que les nouvelles expériences de M. Slas CHIMIE. 373 établissent d'une manière certaine pour moi que l’objection que j'avais soulevée ne s’est trouvée fondée pour aucun des corps sur lesquels ce savant avait basé ses déterminations. Mais ses travaux mêmes nous montrent quelle réserve il faut garder avant que de certifier qu’on a obtenu un corps pur. N’a-t-il pas constaté en effet que l’iodate d'argent préparé au moyen de l'azotate de ce métal ne peut par aucun moyen être débarrassé d'un excès de ce sel, et qu'il lui a été absolument impossible jusqu'ici d'obtenir un chlorure de potassium qui ne contint pas une trace d’acide silicique ?Si certains corps ne peuvent être complétement purifiés du mélange avec une substance étrangère, ne peut-il pas arriver aussi qu’ils renferment à l’état de mélange un excès de l’un de leurs éléments ? Quoi qu’il en soit, je ne regrette point d’avoir soulevé ces ob- jections, si elles ont contribué pour quelque chose à la production de la nouvelle série de recherches que vient de publier M. Stas. C’est un magnifique travail qui restera comme un modèle d’ad- mirable patience , de persévérance à surmonter toutes les diffi- cultés, et de méthodes ingénieuses pour porter au plus haut degré la précision dans les expériences d'analyse et de synthèse. Mais il serait impossible d’en donner une idée par un extrait. C’est un livre à consulter par tous les chimistes qui voudront se vouer à des recherches exigeant une grande exactitude. Je dois me borner à signaler qnelques-uns des résultats les plus impor- tants obtenus par l’auteur. Un premier mémoire est destiné à établir la constance des pro- portions chimiques. Dans ce but, M. Stas détermine d’abord le rapport entre le chlorure d’ammonium et l'argent, en faisant va- rier les conditions de préparation du premier sel et en détermi- nant sa réaction sur la dissolution d’argent, soit à froid, soit à 100 degrés. La constance des résultats obtenus dans ces diverses circonstances prouve que le chlorure d’ammonium et le chlorure d'argent ne présentent aucune variation appréciable dans leur composition. 374 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Une autre preuve de l’invariabilité des proportions chimiques est donnée par une série d'expériences relatives à la transforma- tion du chlorate, du bromate et de l’iodate d’argent, sous l'in- fluence désoxydante de l’acide sulfureux, en chlorure, bromure et iodure. M. Stas montre, en prenant les précautions les plus minulieuses el en opérant sur des poids de matière très-considé- rables, que ces transformations s'opèrent avec la plus parfaite exactitude, sans qu'aucune trace d'argent ou de chlore, de brome ou d’iode se lrouve en excès. Dans les mémoires suivants, M. Stas reprend, soil par les mêmes méthodes, soit par de nouvelles, la détermination des poids atomiques qu'il avait déjà établis il y a quelques années, et répondant par là au vœu que j'avais exprimé, il montre que diverses méthodes, reposant sur l’analyse ou la synthèse de com- posés tout à fait différents, conduisent à des résullats presque identiques, ce qui donne une nouvelle confirmation de la loi des proportions chimiques. Je cite comme exemples les résultats obtenus pour l'argent et pour l'azote. Le poids atomique de l’argent est en moyerne : 4° Par la synthèse du sulfure et l'analyse du sulfate 107,920 Qo D de l’iodure » de liodate 107,928 3° ) du bromure » du bromate 107,921 4 ) du chlorure » du chlorate 407,937 Le poids atomique de l'azote est :: D’après le rapport du chlorure de potassium à l’azotate 14,043 » » de sodium » 14,048 » » de lithium » 14,046 » » d'argent D 14,044 D’après les synthèses de lazolate d'argent 14,042 On peut juger par la comparaison de ces nombres à quel degré de précision l’auteur est parvenu dans des recherches si difficiles, et combien il est impossible d'attribuer à des erreurs d'expériences les différences qui se manifestent entre ces nombres et ceux qu'exigerait la loi de Prout, savoir 108 pour l'argent, et 44 pour l'azote. CHIMIE. 375 Enfin, comme résumé de cet immense travail, voici les poids alomiques qui résullent pour quelques corps simples des expé- riences de M. Stas. J'ai mis en regard de ses déterminations récentes celles qu’il avait obtenues dans son premier travail, pour montrer combien peu celles-ci avaient dû être modifiées, malgré les précautions inouïes auxquelles il s’est assujetti dans ses nou- velles expériences. Ces.nombres sont rapportés au poids atomique 16 adopté pay hypothèse pour l'oxygène ; j'ai fait entrer dans ce tableau le poids atomique de l'hydrogène tel que l’auteur ladmet comme le plus probable d’après l’ensemble des recherches rela- lives à ce corps. 186. 1860, D e . 16 16 Hydigrène. + 1,025 — RS 107,930 107,943 LL 14,044 14,04 Rd à 19,952 — RE 2 à 80,401 39,46 LT RP 126,850 — On med 1,022 —— LEE 09,131 59,13 RO OR 23,043 23,05 CONTES ER — 32,074 DR... — 206,91 L'examen de ces nombres justifie entièrement, suivant M. Slas, la conclusion qu’il avait formulée à la suite de son premier lra- vail, savoir que la loi de Prout est une pure illusion, et qu'il n'existe aucun rapport simple entre les poids atomiques des corps. Je ne saurais plus maintenant élever aucun doute sur l’exacti- lue des résullats numériques qui précèdent, et je reconnais par- faiteinent avec M. Stas que les poids atomiques des corps n'of- frenl point rigoureusement entre eux les rapports simples qu'exi- gerail l'hypothèse de Prout. Mais il m'est impossible d'admettre 376 BULLETIN SCIENTIFIQUE. que ce soit un simple effet du hasard qui fasse que, sur ces douze corps, neuf au moins aient des poids représentés par des nom- bres qui ne diffèrent de nombres entiers que de quantités infini- ment plus faibles que celles que le calcul des probabilités aurait fait prévoir. En effet, l’écart moyen qui, pour un aussi grand nombre de corps, devrait se rapprocher de 0,5, n'est en moyenne que de 0,105, même en faisant rentrer le chlore dans ce calcul général ; il est seulement de 0,068, si on laisse de côté cet élé- ment comme appartenant peut-être à un autre groupe. Au reste, 1] me paraît inutile de rentrer dans ceite discussion, car je ne pourrais que répéter les observations que j'avais pré- senlées à la suite du premier mémoire de M. Stas. J'ajouterai seulement que celte question ne pourra être réso- lue avec une grande probabilité que lorsque les poids atomiques de la plupart des corps nous seront connus avec autant de certi- tude que ceux qu'a déterminés M. Stas. Mais si, dans ces déter- minations futures, on retrouve la même proportion de corps dont les poids se rapprochent d’une manière aussi remarquable de nombres entiers, il me semble impossible de ne pas ranger la loi de Prout à côté des lois de Mariotte et de Gay-Lussac, et de ne pas admettre l'existence d’une cause essentielle en verta de la- quelle tous les poids atomiques devraient présenter des rapports simples, et de causes secondaires qui amènent de légères pertur- bations de ces rapports. C. M. L. TROOST. RECHERCHES SUR LE ZIKCONIUM. (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1. 61, pag. 109.) L'auteur a obtenu le zirconium cristallisé en chauffant à la tem- pérature de fusion du fer, dans un creuset de charbon, 4 partie de fluozirconate de potassium avec À ‘/, partie d'aluminium. La masse reslante contient, outre du zirconium, un alliage de zirco- nium et d'aluminium ; on la traite par de l’acide chlorhydrique CHIMIE. 377 étendu de deux fois son volume d’eau : les lames de zirconium sont mises à nu avant celles de l’alliage, on les sépare donc d'a- bord. À une température plus basse, c’est presque exclusivement l’alliage qui prend naissance. Le zirconium cristallisé est une substance très-dure, très-bril- lante, ressemblant à l’antimoine par son éclat, sa couleur et sa fragilité. Les lames qui ont souvent un centimètre de large n’ont qu'une épaisseur de un à deux dixièmes de millimètre. Leur forme paraît appartenir au prisme rhomboïdal oblique. La densité du zirconium cristallisé, presque égale à celle de la zircone, est de 4,15. Le zirconium est moins fusiblé que le silicium, l'oxygène l'attaque à peine au rouge blanc. Il brûle à la flamme du gaz lonniant ; sa coinbinaison avec le chlore s’effectue au rouge sombre ; la potasse en fusion l'attaque avec dégagement d'hydrogène. Les acides sulfurique, azotique et chlorhydrique attaquent le zirco- pium quandils sont chauds et concentrés ; l’action de l’eau ré- gale est très-lente à froid, la chaleur la rend beaucoup plus ra- pide. Le véritable dissolvant du zirconium est l'acide fluorhydrique qui le dissout, même lorsqu'il est étendu et froid. Le zirconium paraît exister aussi sous la forme graphito ide ; on J’obtient ainsi en décomposant du zirconate de soude par du fer, à la température de fusion du cuivre. ; Prof. BAR. UMKEHRUNG. .... RENVERSEMENT DES RAIES D’ABSORP - TION DU SPECTRE DE L'ERBIUM (Ann. der Chim. und Pharm., t. CXXXV, p. 316). L'auteur a réussi à renverser d’une manière très-simple les raies d'absorption de l'erbine ( et de la terbine ?) et à les trans- former en raies brillantes qui le cèdent à peine en éclat et en net- teté à un spectre de matière gazeuse. Si l’on plonge un fil mince de platine dans une dissolution si- rupeuse de nitrate ou de chlorure erbique et qu’on le porte dans 37% : BULLETIN SCIENTIFIQUE. la flamme d’un bec de Bunsen, il se forme une masse spongieuse d’erbine qui brille avec une lumière intense, verte, douée de plus d'éclat encore que celle de la zircone. Cette lumière examinée au spectroscope montre un spectre continu sur lequel apparais- sent les raies brillantes. Ces lignes correspondent avec celles du spectre d'absorption que montre la dissolution d’erbine. M. Bahr n’a pas réussi à obtenir de cette manière un spectre brillant avec l'oxyde de didyme, ce qui semble prouver que la bande d'absorption foncée que les disso'utions d’erbine montrent près de D de Fraunhofer n’est pas due à un mélange de didyme, comme on pourrait le croire. M. D. J. JEANNEL. RECHERCHES SUR LES SOLUTIONS SALINES SURSATU- RÉES. (Comptes rendus de l’Acad. des scienc., t. LXI, p. 412.) M. Jeannel n’admet pas que la cristallisation des solutions sur- saturées soil due au contact de particules salines flottant dans l'atmosphère. La solution sursaturée de lartrate de soude cristallise dans une cornue privée d’air et fermée à la lampe. Les parois solides du vase s’opposent plus ou moins à la cris- tallisation: lorsque leur surface prédomine sur la masse du liquide, celui-ci ne peut se prendre en masse, ele. MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. Prof, J.-W. Dawson. ON THE STRUCTURE... SUR LA STRUCTURE DE CERTAINS RESTES ORGANIQUES DES CALCAIRES LAURENTIENS DU CANADA.—Prof. W.-B. CARPENTER. ADppiTIONAL NorTE... NOTE ADDITIONNELLE SUR LA STRUCTURE ET LES AFFINITÉS DE L'ÉOZOON CANADENSE. (Quart.Journ. of the Geol. Sc., 1865, L.XXI, p. d1.) Le système laurentien, fort développé au Canada, est formé des ‘roches les plus anciennes du globe. Ces roches sont crislallines, MINÉRALOGIE. GÉOLOGIE. 319 stratifiées el composées de masses alternantes de calcaires et de gneiss. Elles sont souvent pénétrées de roches ignées massives. Leur ensemble présente une épaisseur de 10000, Le système huronien, qui lui est superposé, compte 5500®; au-dessus apparaît la faune primordiale. Vers le milieu du système laurentien se trouvent des calcaires cristallins qui ont été pénétrés par voie humide de ser- pentine et de pyroxène. Ces calcaires, dans lesquels on n’avait jamais reconnu de débris d’êtres organisés, ont présenté depuis peu d'années un fait d’une haute importance pour la géologie et la paléontologie. Sir W.-E. Logan y découvrit les restes d’un animal qui a été étudié avec grand soin par M. J.-W. Dawson et rapporté par lui à l’ordre des Foraminifères. M. W.-B. Carpenter a confirmé celle manière de voir par l'examen d’autres échantillons et a éclairci certains points restés obscurs. Enfin M. Sterry Hunt en compléta la découverte par une étude minéralogique }. Les débris de la coquille de cet animal, nommé par M. J.-W. Dawson Eozoon canadense, constituent des bancs de roche qui ont des analogies avec ceux formés de nos jours par les polypiers. Sa structure, assez différente de celle des Foraminifères, a pu cependant être rapporlée à celle de ce groupe; sa taille est fort variable, mais généralement considérable. Il offre tantôt l’appa- rence de cylindres irréguliers, tantôt celle de masses volumi- neuses, un peu aplalies, sessiles, dont le grand diamètre est en- viron 0w50 et l'épaisseur 0"10 à Om12. Sa croissance se faisait par l’addilion de couches successives. Le test calcaire a été conservé; le sarcode est remplacé par de la serpentine ou du pyroxène. Ces conditions donnent à l’étude compliquée de cet organisme une certaine facilité. Pour en examiner la structure, des plaquettes d’une ténuité extrême sont placées sur le champ du microscope. La différence de teinte et de transparence entre le calcaire et la serpentine per- met les observations. Des conduils pénétrés de ce silicate n'ont 1 Quarterly Journal of the Geol. Soc., 1865, t. XXI, p. 67. 380 BULLETIN SCIENTIFIQUE. pu être observés qu’à un grossissement de 200 diamètres, preuve suffisante de l'extrême finesse avec laquelle la serpentine a pu s’infillrer dans toutes les cavités de la coquille. En détruisant le calcaire par l'acide chlorhydrique, la serpen- line et ie pyroxène restent seuls et donnent avec une parfaite exactitude la forme de la partie anciennement vivante. Des chambres de forme aplatie, larges, présentant de nombreux prolongements arrondis, sont disposées en étages superposés. Deux parois calcaires d'espèce différente les séparent les unes des autres. La première est le squelette propre ; il forme l'enveloppe de la cavité el présente la même organisation, les mêmes fines tubulaires que la coquille des nummuliles La seconde, nommée squelette intermédiaire, remplit de calcaire amorphe lout l’espace que les chambres ont laissé libre. Ce squelette est quelquefois d’une fort grande épaisseur. Il est sillonné de canaux de différents diamètres qui unissent les chambres les unes aux autres ét tra- versent en se ramifiant ces parois calcaires. Toutes ces cavités étaient remplies de sarcode,qui formait ainsi une masse continue, Tels sont les principaux traits de la structure de l’Eozoon cana- dense. Sa découverte nous prouve qu’à l’époque laurentienne, ainsi que dans les périodes suivantes, les Foraminifères ont eu dans la formation du calcaire une part importante. Son existence rejette à une période beaucoup plus ancienne qu'on ne l'avait jusqu'ici supposé, l'apparition de la vie à la surface du globe. Get animal présente de l’analogie avec les stomatopores du terrain silurien. De nouvelles recherches amèneront probablement la découverte de nouveaux organismes entre l’époque laurentienne et le moment où s’est développée la faune connue sous le nom de primordiale. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES 4 L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le Prof, E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois DE NOVEMBRE 1865. Le 1°, halo solaire partiel très-brillant de midi à midi 30 m. 2, couronne lunaire à plusieurs reprises dans la soirée. 6, grêle à 7 h. 30 m. du matin. 10, première gelée blanche de la saison ; minimum (19,2. . 12, gelée blanche ; le minimum descend pour la première fois au-dessous de 0, 14, brouillard depuis 2 h. 15. brouillard pendant presque toute la journée ; halo solaire de 2 h. 45 m.à 3h. 16, brouillard pendant tout le jour. 19, brouillard le matin ; givre. 20, gelée blanche le matin : faible halo solaire de 8 h. 30 m. à 10 h. 30 m. 21, brouillard jusqu'à midi. 25, couronne lunaire et faible halo lunaire de 5 h. à 7 h. du soir. 26, il a neigé sur le Jura, les Voirons et le Môle. 27, grêle pendant quelques minutes à 1 h, 20 m., qui a précédé la pluie : couronne lunaire à plusieurs reprises dans la soirée. 28, vers 5 h. du soir, éclairs à l'Ouest. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm mm Le 2, à 10 h. matin : .- 725,92 Le 3, à 2 h. après-m. 721,52 4, à 10 h. soir... . 726,40 6, à 6 h. matin... 724,80 70410 h. matin.:726/72 8, à 2 h. après-m. 718,00 ]5).a 10 h£soir ..-. 738,537 22, à 8h, matin .. 721,93 24/à/ 10h. soir .... 725,40 26, à 2!}, h. ap -m. 716,09 27, à 10 h. matin... 725,64 28, à 9!/, h. soir... 720,61 ARCHIVES, t. XXIV. — Décembre 1865, Fa 154 ne eau Ga à à me AVOMATRATS, joue .. 1.048 PTT BAGUE YO A, cpu: Mi run, EN l né less nus CNT FAR RUN CLOS 7071 LOT | it! 14e ARR et Qiiosé tiiot toslithataiinns M nya st apr ape nou ei'usteate ‘à grrnétisl ETES ANRT al SUR > *e : 6084 ub in QË .d 2 + NA A * méniain | ml ea Al sb : CNP TTEAT à ia: ORDRE PTE ob bé so ACTU 1 tu Has 5 titrinint te #4 DO À 23 ’ Î a Li LE a 88h 6 ddr Bob umisfés élit ain) Bt Btoub rgiegerg 80 dé \ “ge di : Mt-rettobet ai LAr6bnSy bye, £ ; { - — 7: TOR ns, ir 7 Pie AB 1180 cv toi 4 06 14.0! 6 EUX Nu Bab flot Jia sUutier : fetri sl store 4, ; Ton 4 ps ibittr”é 1 Hair d | viétuts,d'5 FA À D LT ONE ASE ds Stibaut de A rer" à RU nel she anéot as tu is $l | sandioos : s'stultt el du ode ‘dup UE | 4 LÉ éd éaupl spas NO 12 doi Ni sn 108108 dl 2 ea Te SAR OIPAIT #2 Hu eu \ T0 pe MAR k deu0 . CENTS +102 FL re € UE ni ru * D RAA TONCS mure st à ES 4 [ ES à PUILLE ti à DUTR * 3F 1 - 8 bre, Ut: fra r7 VAS L ? 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L°? 0001 |0g8-|16 H|€r6 |20'0+ | u1'e PL +60 —|IRT - [RTE Hire 169 162 [61 ogelleo Hlo‘ar|o8 ol tr ‘OSS|6 |8E og loco {eg H|vres |rs'it|re'o | Ln+|iLe +1ç0'e +|6lL H|R6e H Ir eeL|sT, aeellr'o +86 |réol orqeueal "|" 016 OL |0 cg [leo'o—|ge1'g 169 +|9't — 1810 — ice +lceg 99 eeL| LT 0‘8€|[0'0 86 ‘| a6olt ‘asæ| *|'° | 0001|0r8 ge H|0r6 |t60—107r |TE op Ar LE — MED ag O1+ | IL'YJEL | AT 8 8€ 1 0'0 6:6 |l6L'OÏ t ‘AS | .#pnot 1008 | 92 + | Le6 || 98 0— | Cr [EG gt — 96e —|'CON cé 11+ | CE SEL |ST g'éellt'o —#6'6 |00 1} P14ERA NE LT oe6 loge |oc +106 |L9‘o—|LL'r |6E€ À oo =irote —| ET Gui MF LEL | PT g'opllro —|o‘ot| 890! Tt "NN |" 11016 [089 [LG —|+v62 D TT1—]|0rF [186 À F0 TO, — 164 Here +197 GEL El or .. 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Baromètre. k mm mm mm mm mm mm mm 1re décade, 723,74 724,10 724,16 723,74 723,46 723,65 "724,11 En 28 724,42 2e » 733,68 794,16 734,38 ‘733,93 : 733,34 733,31 2733;55 733,69%738,76 Lara 722,91 723,13 723,42 723,12 722,42 722,33 722,71 723,10 723,23 Mois 726,78 727,13 727,32 126,93 726,42 726,43 726,81 727,03 727,14 Température. o o o 1re décade + 5,25 + 5,83 + 7,12 D 7.95 Æ 8,00 + 7° 51 TA Le 681 E 64 Ds D a ee ,38 + 4,05 + 2,77 + 1,96 ge » + 8,16 + 8,54 10,15 11,03 +-11,53 +-10,47 + 9,45 + 8,73 + 8,93 Mois — 4,88 + 5,23 + 7,01 + 8,09 + 8,61 + 7,87 + 6,88 Æ 5,94 + 5,67 Tension de la vapeur. ° mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade, 5,64 5,74 5,98 5,83 5,89 5,71 5,78 5,92 5,72 2e » 4,62 4,61 4,99 5,18 5,14 5,16 5,13 4,95 4,76 3e _» 6,26 6,27 6,61 6,97 6,82 7,03 7,02 7,10 6,54 Mois 5,51 5,54 5,86 5,99 5,95 5,97 5,98 5,99 5,67 Fraction de saturation en millièmes. . dre décade, 850 832 795 732 735 726 761 828 810 de » 924 909 830 776 al 770 835 884 892 ge » 797 773 746 732 704 762 803 849 785 Mois 857 838 190 747 723 153 800 854 829 Therm. min. Therm. max. Mr me ee Limnimètre. o o o mm p. 1re décade, —- 4,35 + 8,72 0,85 10,99 8,2 42,95 2e » — 0,50 + 6,81 0,67 9,97 3,8 39.10 3e » + 6,06 +-12,89 0,81 9,82 53,4 36,83 Mois + 3,30 + 9,47 0,78 10.27 65,4 39,63 Dans ce mois, l’air a été calme 1 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du 50. a été celui de 1,40 à 1,00. La direction ue la résultante de tous les vents observés est N. 10,7 E. er son intensité est égale à 20 sur 100. TABLEAU OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE NOVEMBRE 1865. Le 5 brouillard le matin. 10 18 25 et 26 brouillard tout le jour. id. id. le soir. depuis midi ; il a neigé pendant 2!/, h. mais la neige n'a pas pu être mesurée. 24 brouillard depuis midi. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. matin... SOIT 7. matin SOÏrP 1.7 matin mm 561,54 562,51 72,33 - 566,42 -. 562,45 MINIMUM. mm Le 4, a 4h soit." 597744 10, à 6 h. matin. . 556,74 29, a 6" h° matin! 56071 26, à 78h, -sDIr. 056054 28 Mat Ath s0ire 221559 0 SAINT-BERNARD. — NOVEMBRE 1865. É Baromètre, Température, C. Pluië ou neige. y Clarté | = Se me AS RE TE RE EE RS n ent mo du | Hauteur | Ecart avec 'e. 3 Moyenne |Écart aveclal + Hauteur Eau Nombre ||Jomi ie = moy. des | la hauteur | Minimum. | Maximum. des température | Minimum. |Maximum.! dela [rombée dans] es dominant. | Cie. — 24 heures.[ normale. | Y4 heures. neige. les 24h. | millim. millin, millim. millim. 0 n 0 0 mm mm 1 | 560,95 | — 2,21 560,73 | 561,54 | — 4.13 | — 0.82 | — 5,0: — 2,8 80 13,0 11 variable | 1,00 2 || 560,48 | — 2.65 | 560,21 | 560,95 || — 4.06 | — 0,61 | — 5,4 F — 1,2 || 80 9,7 9 NE. 11:00 3 | 558.14 | — 4,93. | 557,64 | 559,03 || — 2,87 | + 0.72 | — 5,4 | + 1,3 200 19,3 9 NES #1)" 00 4 || 559,21 | — 3,79 [558,08 | 560,19 | — 5.75 | — 2,01 | — 7,0 | — 4,3 130 13,9 10 NE. 11500 5 || 560,16 | — 3,78 | 559,78 | 560,69 || — 3,78 | + 0,10 | .— 8,6 |. — 0,7 |... L..…... | ...... | variable | 0,67 | 6 | 561,34 | — 1,54 560,22 | 562,51 || — 2,87 | Æ 1,15 |-— 4,0 | — 0,6 70 18,0 5 |SO. 1/]1,00) 7 | 561,95 | — 0,87 | 561,53 | 562,35 || — 3.84 | Æ 0,32 | — 4,0 | — 3,1 80 19e 5 S0: 4 1.008! 8/1 2558,83 0 5,939 558120} "500 33113 45 ME 084,01 09205 150 30.0 16 SO EU) 9 |14557,85 | — 5,258 556,790 557,67 | — "7,00 | —= 2:57 9,5 FF — 46 150 14,2 10 NET SU; T0 10.||-659,06. Bar" 3,5840596,:4 | 661,62 || — 9,37 | 474 |. —11,0 b— 850,5... 196. Ce AIINNE NINO; 61 11 6540 3,15 | 569513, | 507,21 | 4:85: | 0,85 —.7,6 = 041482: 0h... sl NE: "1 120,00 191056820018 672 66790. | 568,76 ||=-1,52 | 390 = 109784 061, So... de. ANNE. © 47480,00 13 || 569.92 | + 7,44 | 568,99 | 570,74 | — 3 13 de LÉ = AT ES 106 | ct See. 11000 0 -27160;012) 14 || 571,74 Si 9,32 |. 571,33 | 571,99 || — 3,99 1,10 .| — 6,1 &— 19 |... At se cren SO 15 |#0;04 | 15.1571,79 9,38" 670:53 | 572,38 || — 92,89 | 5 2,383 | — 4,8 RÆ 1,2 | . 2... |. ..s... | NE. 1 | 0.07 | 16 || 569,97 | + 7,65.| 569,47 | 570.62 | — 9,98 de GES Re ON) ON ee "cc 4 RES er. AI OFOE IN OT |A O1 17 || 567,61 | + 5,34 | 567,21 | 568,29 || — 1,72 Sn == JU Ps le Se 8 RIDNES 480,06 18 || 566,70 | + 4,48 | 566.10 | 567.32 || — 4,22 | + 1,37 | — 8,2 | — 1,0 || ... a ss HINES 4 1100 19 || 566,73 | + 4,561 566,52 | 565.28 || — 92,03 | Æ 3,68 | — 3,6 | + 2,2 || .+.. + | ..... re. + | NE. 1 | 0,06 20 |1°564,74 | + 2,022) 564,53. | 565,10 || — 2,39 | 8.44 | — 8,8 E— 0,2 | ARRET res)|ÈSO-IN 80/40 21 }12561,86 | — 0,21 560,99 | 562,89 || —= 5,99 | 0,63 | — 6,84 — 358 | «&..8 | SX IN INSO." 1 1N0,53 22 || 562,32 | + 0,29, 560,71 | 564,00 || + 0,17 | + 6.24 | — 2,1 | + 1,7 100 8,0 8 SO: 1 15083 23 11:665.98 | +3,40 564,52 | 566,42 ||: + 92,33 | À 8,51 P + 1,4: + 4,7. | RAT 2... | Lu. à | SO" 7 107 24 || 565,87 | + 3,94. 565,58 | 566,35 || — 3,90 | Æ 2,39 | — 4,3 à — 2,8 | . .... | ....… …. .!||PS0: 411#0:59 25 || 563,91 | + 2,02. |: 562,99 | 565,07 || — 3,09 | Æ 3,31 | — 4,0 | — 1,4 | .…. ss me. |ES0 "11/00 26 || 560,89 | — 0,96 | 560,54 | 561,68 || — 2,23 | + 4,28 | — 2,4 | — 1,5 || . ..…. CARTER TES 0 27 81500 27 || 561,93 | + 0,12 | 561,50 | 562,45 || — 3,89 | À 2,73 | — 5,7 | — 2,5 180 46,0 6 variable | 1,00 28 | 559,84 | — 1,93 | 559,01 | 561,35 || — 6 38 | + 0,35 | — 6,4 | — 5,9 70 9,5 4 S0Z 2% 100 29 || 561,24 | — 0,49 | 560,21 | 562,48 || — 6,06 | Æ 0,77 | — 7,0 | — 5,0 20 3,0 4 variable | 0,74 | 30 || 563,14 | + 1,45 | 562,66 | 563,50 | — 5,04 | H 1,89 | — 5,3 | — 3,9 80 8,0 9 SO. 1 |9,83) 1 Les caiïtlres renierinés aaus ces culonnes donnent la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 b. du matin à 40 h. du soir, les thermometrographes étant hors de service. MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1865. 6h.m. 8h.m. 40h.m. Midi. 2'hs. 4h.s. 6b.s 8 b.s. 40h. Baromètre. mm mm rm mm mm mm mm mm mm dre décade, 559,35 559,69 559,89 559,65 559,65 559,66 559,98 560,14 560,16 2e » 567,85 568,22 568,53 568,40 568,28 568,34 568,46 568,5Y 568,55 CRE 562,62 562,70 562,91 562,51 562,40 562,58 562,72 562,91 562,84 a ——————_—_—— Mois 563,28 563,54 563,78 563,52 563,44 563,53 563,72 563,88 563,85 Température. o h] o Lu ü o o re dérade, — 5.97 — 5,28 — 3,38 — 3,12 — 3,54 — 4,36 — 5,18 — 5,92 — 5,16 D 6 398 — 2.02 —,0,01.— (24 — 9,99 4,99 — 3599 3,84 EE 303 — 3,00 —1265 2,85 — 3,93 — 3,45 — 331 — 34 Mois — 4,27 — 4,16 — 2,80 — 1,93 — 2,21 — 3,50 — 3,98 — 3,95 — 4,4 Min. observé.‘ Max. observé. Clarté moy. du ciel. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm 1re décade, 039 —2,65 0,90 130,4 940 2e, > — 5,04 + 0,48 0,28 0,0 0 3e » mt 20 — 1,99 0,77 74,5 450 Mois — 9,23 11,99 0,65 204,9 1390 Dans ce mois, l'air a été calme 16 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,77 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 4500., et son intensité est égale à 12 sur 100. { Voir la note dutableau. TM dr At Gi 2 d'Émeer Li? Le EU in 0 en s 4fé 44 7.1, Tres ETES Le AC degprs | pilil pa +. Ya - …: “1 à .! k. + ? ' 0 +- M ue € «. : MTe LA s RE ?, 13 {#2 TA s À sé «! LA | bte." POUR Nes L'LAS HANS CEA ÿ PAU r Î k i mé: Cu VA 15 LA pe ts 50 A ge 2: sn < Mg ta De &I NS VE dc HER LH , 18 LHETPE -S4 CM 4 ROGUE 1 LOGS TNESBET LUS. EME ME, he CCR VEN MORT "3 OpeNEe \ 4 bé, Gé SUR AY ET, ton UE 0. 4,538 , de.So6 | 10,Saë o He Eté + WG É Ze +- = ppt er et eee me pere embase mme LS DATE ME DEN TE "4 Leg En ABC “CT.GUE ke; ebe ? (PARA eo hd 8 DATE Le Lits 21 pe, 0 RE ; £ 5 w# en TR ES > sr Se Even NL "Te d # c pentes | ‘3 ais 1 Ch | Pi," ve LE AA LA re ès de : | 1. ne £ winistbtinsT AE ; = L PI ed 1e da ! 2 L ‘ a" + P A7 . D “ ÿ- , u 4 ve ; É “à We À = APR 4 Ee ht D sm - n Le - LEP EP pe sure hr » rite Ë F , | Voulai- 74 Hi tê er ile ME tb. 3.40, 4 4 ENS Pa us ET 5 (h48! ÿ L ie > sb ! ÉRE _ (TA Poe 6,0: ee ., À TE te & Le à HS, 6, BEEN ME APRES GE EURE UT CU a M pres Re SRE ec A 4 vire + GE y 19,6 + É0L LORS » 2 + | ut 0 +: EE Ed EL PEL “à F4 RUES + HU à 4 +? de pipe Cu ot Tes A | LS FM à L'ORUES & »» (Aires à = 4 ‘"É pond ve did À 14 A: vertié Luis QD ed pgiet DR. due f2 \ | h4 si wwsiosii CE lulgob 43 Fe } Anh ITA : | sb ‘ad 1. tt gi le 4% an naiss aie 6b vo uhatrnthé k dE À disato) gelé Fi { « œ LE du mou Ty ir CGT. de ‘ F ; re CD LS à Li VEN ee 107 SN et, 20 DQ-Sé- RAGE: ee : 00 0: db" (CO AE ÉD. ::, AY °t,0 + ep” Bt — +7 04 E — — 4 GE def H : RE Lo a » Der wa FREE “or 1083 sin " ASE nr 6 FA ÿ gù ivtas-dl8 a: :08 5h xuwn CD sis ‘8: Get. 3 leo éd ana if auot : DE # Cv 273 LD 4 . y» : | f asie _— RS ES RUES 41 Aire Le 7] “7 - ETS (RES À Ce OR ee el ut ratés F0, LL + pe 3 n 198 AV n mi) À LATE .. MTS Ce mn: & Fe K:« { "x à Na, d PART af: bé grimpe CES Lu à = db D 2- pes ge mn" A e.- uR nt : AY 4 t , A FE , 5 PR PERS PE PR Vone CETTE FA «LORS L NY 401 ur - ru £ sk +113 , , ; AN ARE \ Ÿ ù f # er x . COM eh \ je 08 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES. 2e — TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XXIV (NOUVELLE PÉRIODE) 1865. — Nos 93 à 96. Page Quelques faits relatifs à l’ébullition de l’eau, par MR DOUTE 2.21. dede » aise ei à D De la constitution du soleil, par M. Emile Gautier. 91 Quarante-neuvième session de la Société helvétique Hénsriences IMinrelles e) 41 -8lecuntede aff 32 Discours prononcé le 21 août 1863 à l’occasion de l’ouverture de la quarante-neuvième session de la Société helvétique des sciences naturelles, réunie à Genève, par M. le prof. A. de la Rive. 48 Résultats de la première année des observalions météorologiques récemment instituées en Suisse, sous le rapport des températures et des quanti- tés de pluie ou de neige, par M. le professeur er :: ... 00 nessenereeesese 07 Note sur les glaciers de Phémisphère sud, par M. ue. sn A NE NRR e, PRE Sur la détermination de la disgrégation d’un corps et la vraie capacité calorifique, par M. R. PME... APRES à ds à LE 117 390 TABLE DES MATIÈRES. Quarante-neuvième session de la Société helvéti- que des sciences naturelles (second article) ... Déviation de Paiguille aimantée par les courants induits de la batterie de Leyde, par M. P. Riess Sur la structure en éventail du Mont-Blanc, par M ADR: Forte RME. ER ee Sur la distance explosive du courant induit direct entre des électrodes identiques, par M. Élie WOa le TTAONR EUR RAUE, ARTE De la germination sous des degrés divers de tem- pérature constante, par M. Alph. de Candolle. . Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, par M. Alfred Guulier ....... De l’action du curare sur les végétaux, par M. lé prof. JeB:rSchrelder sr is Rs PReS Sur la chaleur dégagée par les courants d’induc- tion et eur la relation qui existe entre ce déga- sement de chaleur et le travail mécanique em- ployé: à le produire, par M. E. Edlund... Sur quelques recherches récentes relatives à de nouveaux éléments thermo-électriques d’une prantdétenerere 4: IMPAL EE INTENSE Histoire des épidémies en Jtalie, par M. le D' Æ.-C. L'ombre ERAUINENN FMI T SOURIS AA BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. Prof. Rodolphe Wolf. Communications relatives aux taches AU SOILIL 2420 RS NI TOR ER EL CCE 324 CS (SL [SA TABLE DES MATIÈRES. PHYSIQUE. Prof. Poggendorff. Sur une forme nouvelle de la machine pneumaliqueaemereure.;:}. --l. robtsslammp tante site G. Magnus. Sur les propriétés différentes de la chaleur émise par des surfaces polies et raboteuses . ........ H. Knoblauch. Sur la diffusion des rayons calorifiques. . CHIMIE, D' T. Woods. Sur l’équivalent calorique du magnésium... George Gore. Sur les propriétés du gaz acide chlorhy- dique liqnéfé,. a -tentogn et 0B:anil;at : J.-S. Stas. Nouvelles recherches sur les lois des propor- tions chimiques, sur les poids atomiques et leurs rap- LENOIR ST ER EEE LE Rs L. Troost. Recherches sur le zirconium ..:.......... Prof. Bahr. Renversement des raies d'absorption du spec- ETAT 0 TR MR RE PA RATE rt ape Le J. Jeannel. Recherches sur les solutions salines sursalurées MINÉRALOGIE, GÉOLOGIE. Delesse et Laugel. Revue de Géologie pour les années 1862 800, 17, FIRE mn er NE E. Fuchs. Mémoire sur le gisement de chlorure de potas- sium de Stassfurt-Anhalt P. de Loriol et A. Jaceard. Étude géologique et paléonto- os sa Mo ete ee ete, ets roles rs iefetlote logique de la formalion d’eau douce infracrétacée du Jura et en particulier de Villers-le-fac. ..:......... Prof. J.-W. Dawson. Sur la structure de certains restes organiques des calcaires laurenliens du Canada... ... Prof. W.-B. Carpenter. Note additionnelle sur la struc- ture et les affinités de l'Eozoon canadense _..... 391 Page 181 283 369 184 16 189 292 892 TABLE DES MATIÈRES. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. Prof. Victor Hensen. Sur l'œil de quelques Céphalopodes Prof. Claus. Sur l'organisation des Cypridines. . ....... G.-G. Gemellaro. Nerinee della ciaca dei dintorni di Pa- Le même. Caprinellidi della zona Ssuperiore della ciaca del'dntornt di‘ Palermort OF ENST ERRENN ae BOTANIQUE. R. Caspary. Remarques sur l’étui protecteur et la forma- tion, de la tige dela racine: … : 2.2.5. GROS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand St-Bernard, Observations faites pendant le mois d'août 1865 ....... Idem... pendant le mois de septembre ... Idem. pendant le mois d'octobre ......... Idem. pendant le mois de novembre. ...... Page 17 85 295 295 TABLE DES AUTEURS POUR LES ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUESET NATURELLES SUPPLEMENT A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE. ANNÉE 1865. T. XXIE à XXIV (Nour. période), ARE A pheale (prof.). Globules du sang, XXII, 19. Achard, Arthur. Second principe| Becquerel (père:. Température des de la théorie mécanique de pi couches terrestres au-dessous du chaleur, XXIL 214. sol. XXIII, 18. Aebi. Mesure des crânes, XXIV, Becquerel, Edmond. Nouvelles 168. piles thermo-électriques, XXIV, Airy. Perturbations magnétiques,| 339. XXII, 110. J Bernard, Claude. Action véné- Allman (prof.). Établissement des neuse du curare, XXIV, 36. genres parmi les hydroïdes,| Biermer. Traitement de la fièvre XXII, 64. dans les maladies aigues, XXIV, Angstræm, A.-J. Conductibilité| 176. pour la chaleur, XXII, 321. Billroth ( prof. ). Appia (D').Téléangiectasies, XXIV, XIV 71. 175. Blomstrand, C.-W. Métaux des B minéraux tantalifères . XXIII, 326. Bahr (prof.). Renversement du| Blondot (Dr. spectre de l'erbium, XXIV,377.| XXIII, 116. Balfour-Stewart.Perturbationsma-| Brücke. Rôle du gnétiques, XXII, 110. XXII, 18. Balfour-Stewart et P.-G. Tait. Buff, H. Sons produits par ‘le Rayonnement d'un disque sou-| courant électrique, XXII, 245. mis à un mouvement de rota- Bunsen, R. Éléments thermo-élec- Don, XXIe 201 triques énergiques, XXII, 243 ; Bary (de). Pluralité de la fructi- XXIV, 338. fication des Urédinées, XXIV,| Burkhardt, F. Germination des 150. plantes, XXIV, 152. Ovariatomie , Phosphore noir, protoplasma, 394 C Capellini (prof.). Phyllites du Ne- braska, XXIV, 143. Tête d'un sirenoïde, XXIV, 167. Carpenter, W.-B. Structure et af- finités de l’'Eozoon canadense, XXIV, 378. Carrington, R.-C. Taches du s0- leil, XXII, 62. Carruel, T. Corps nouveau du suc laiteux du figuier, XXIV, 149. — Leontodon anomalum, XXIV, 152. Caspary. Étui protecteur et forma- tion de la tige de la racine, XXLV-187. Castracane (abbé C'e Francois).Em- ploi de la lumière monochro- matique pour le microscope, XXIIT, 46. Cauderay. Appointissage électro- chimique, XXIV, 136. Cellerier, Ch. Pendule à réversion, RONA Claparède, Edouard. Mouvement des granulations dans les pseu- dopodes d'A. eichornii. XXII, 22. — Loris tardigrade, XXIV. 158. — Dimorphisme des Aca- riens, XXIV, 158. — Analyse de divers travaux, XXII. 163. Claus (prof.). Schizopodes et ma- lacostracés de Messine, XXIII, 63. Organisation des cypridines, XXIV, 85. Clausius, R. Théorie mécanique de la chaleur, XXII, 138, 214. — Disgrégation des corps. XXIV, 117 Cornalia. Squelette des cantha- rides, XXIV, 161. — Crustacés parasites des poissons, XXIV, 162, — Fossiles de la tourbe de la vallée de l’Effe, XXIV, 264. Corradi (prof. Cav. Alph). His- toire des épidémiés en Îtalie, XXIV, 355. Cotteau. Oursins du terrain cré- tacé de France, XXIV, 143. D Darwin, Ch. Rapports sexuels des trois formes du Lythrum sali- catria, XXIIS, 69. TABLE DES AUTEURS Dausse, B. Abaissement du niveau des lacs alpins, XXIV, 144. Dawson, J.-W. Structure de cer- tains restes du calcaire lauren- tien, XXIV, 378. Debray, H.Chlorures de tungstène, XXITI, 119. De Candolle, Alph. Prix quinquen- nal fondé par son père, XXIV, 151. — Echantillons du Stella- ria bulbosa, XXIV, 153. — Ger- mination à diverses températu- rés, XXIV, 243. De Candolle, Casimir. Théorie de l'angle unique en phyllotaxie, XXII, 199. Delafontaine, Marc. Métaux de la cériteet de la gadolinite. Terbine et Yttria, XXII, 30. — Spectres d'absorption du didyme, de l’er- bium et du terbium, XXII, 36. — Carbures des métaux yttro- cériques, XXII, 38. — Compo- sition des molybdates alcalins, XXIII, 5. — Echantillons d'in- dium et de son oxyde, XXIV, 141. — Analyse de divers tra- vaux, XXII, 75, 79, 154, 258, 343, 345. 346; XXIII, 59, 103, 113. 115, 116, 117; XXIV, 377. De la Rive, Auguste. Courants élec- triques terrestres, XXII, 99. — Lettre de M. Matteucei à M. d. I. R., XXIII, 26. — Effet ex- traordinaire de la foudre, XXIII, 110.— Discours d'ouverture de la Soc. helvétique des Sc, nat. (sur les glaciers), XXIV, 48. — Glaciers de l'hémisphère sud, XXIV, 112. — Analyse de di- vers travaux, XXIIT, 108, 183. Delesse et Laugel. Revue géologi- que pour 1862 et 1863, XXIV‘ 76. Deleuil. Nouvelle machine pneu- matique, XXII, 341. Descloizeaux, A. Propriétés bi-re- fringentes des eristaux, XXIV, 128. Desor. Action du fœhn sur les gla- ciers, XXIV, 144. D'Espine, Ad., et Favre, Ernest. Géologie et paléontologie de quelques parties des Alpes, XXII, 185. TABLE DES AUTEURS. Deville (H. Sainte-Claire). Consti- tution du sel ammoniac et den- sités des vapeurs, XXIT, 258.— Dissociation de l’oxyde de car- bone, des acides chlorhydrique, sulfureux et carbonique ; décom- position de l'ammoniaque.XXII, 345. Deville (H. Sainte-Claire) et L. Troost. Constitution des com- posés du niobium, XXIIT, 222. Dollfus-Ausset. Station météorolo- gique du Saint-Théodule,XXIV, 42 Dor Dr). Tonomètre, XXIV, 173. Dubois (Dr). Divers cas chirurgi- caux, XXIV, 179. Duby (past.). Etat de la crypto- gamie, XXIV, 151. Ducret. Quartz épigénique, XXIV, 149. — Ostrea couloni rema- niées, XXIV, 149. Dufour, Charles. Brouillard sec, XI 17e Dufour, Louis. Sur un coup de foudre, XXIII, 213. — Ebulli- tion de l'eau, XXIV, 5. — Cou- rants électrieues terrestres , XXI 43, 132. Dupont, Ed. Terrain quarternaire de Belgique, XXIII, 226; XXIV, 146. Duppa. Voy. Frankland et Duppa. Li Edlund, E. Chaleur dégagée par les courants d’induction, XXIV, 324. Ehlers, Ernst. Annélides chétopo- des, XXIIT, 125. Escher {de la Linth). Carte géolo- gique d’une partie des Grisons, XXIV, 148. F Favre. Alphonse. Histoire du ter- rain houiller des Alpes, XXII, 81. — Origine des lacs alpins et des vallées, XXII, 273. — Couche supérieure à l’urgonien au Salève, XXIV, 142. — Li- 395 XIV 144 Structure en éventail du Mont-Blanc, XX1V, 230. Favre, Ernest. Fleur femelle du Podocarpus, XXIV, 150.— Voy. D'Espine et Favre. Fée (prof.). Excrétions des fou- gères, XXIV, 151. Felici, R. Expériences électriques, XXII. 342. Feussner. Absorption de la lu- mière à des températures diffé- rentes, XXIII, 219. Flight, Walter. Tension thermo- électrique des minéraux, XXIV, 391. Frankland et Duppa. Acides des séries acétique, lactique et acry- lique, XXIV, 136. Fuchs, E. Chlorure de potassium de Strassfurt-Anhalt, XXIV,189. G Gautier, Alfred. Résultats des ob- servations météorologiques suis- ses, XXIV, 97. — Analyse de divers travaux, XXII, 62, 289; XXIITI, 145; XXIV, 305, 361. Gautier, Emile. Constitution du soleil, XXIV, 21. Gegenbaur (prof.) Formation du tissu osseux, XXIII, 67.— Deux espèces de Cyropélécus, XXIV, 161. Gemellaro. G.-G. Nerinées et Ça- prinellides de la ciaca de Pa- lerme, XXIV, 295. Gernez, D. Cristallisation des dis- solutions sursaturées, XXIII, 1S rie Gervais, Paul. Caverne de Bize, XXII, 260. Gilliéron. Trias et infra-lias du canton de Fribourg. XXIV, 145, Gore, G. Acide chlorhydrique li- quéfié, XXIV, 186. Graham. Propriétés de l’acide si- licique et d’autres colloïdes, XXIL 140. Groshans, J.-A. Propriétés phy- siques des corps gazeux et li- quides, XXITII, 73. mite supérieure des blocs erra-| Guérin-Menneville. Qualités du bois tiques de la vallée du Rhône, de l’Aïlanthus, XXIV, 154. 396 TABLE DES AUTEURS. H Krœnig, A. Détermination du lieu d'une image optique, XXII, 242. Hæckel, Ernst. Rôle du proto-| Kühne. Rôle du protoplasma, plasma, XXII. HONTE 26: Haidinger, Ch. In:titut géologique| Kundt, A. Double refraction dans de Vienne XXIV, 148. les lames vibrantes, XXIIT, 29. Hanstein, J. Vaisseaux du latex et organes analogues de l'écorce, XXIII, 233. Hasler, G. Appareil enregistreur météorologique, XXIV, 136. Hebberling, M. Thallium, XXHI, 13; Heer, Osw. Flore primaire et se- condaire de la Suisse, XXIV, 143. — Cônes de pinus sylves- tris trouvés dans la vase en Hollande, XXIV, 154. Hensen, Victor. Oeil de quelques céphalopodes, XXIV, 77. Hinrichs, G. Distribution des raies obscures dans le spectre des élé- . ‘ments, XXII,.75. His. Vaisseaux sangins et lym- phatiques de la rétine, XXIY, 156. Humbert, Aloïs. Voyez Pic'et et Humbers. L Lang. Origine des cluses dans le Jura, XXIV, 146. , Lartet, Louis. Formation du bas- sin de la mer morte, XXII, 225. Laugel. Voyez Delesse et Laugel. Lermoyez. Orage du 7 mai 1865, XXIIT, 108, Lindig, F. Variation des forces électro-motricesavec la témpéra- ture, XXII, 136. Lissajous. Etude des phénomènes acoustiques, XXIV, 135. Lombard, H. 'D'). Géographie mé- dicale, XXIV, 355. Lorin, M. Réduction dans les li- queurs neutres, XXITIT, 115. Loriol, P. (de) et A. Jaccard. Géo- logie et paléontologie de la for- mation d'eau douce infra-créta- cée du Jura, XXIV, 292. Lücke'prof.). Tumeurs, XXIV, 173. J Jaccard, A. Voyez Loriol et Jac- card. Janssen, J. Raies telluriques du spectre solaire, XXIT, 69. Jeannel, J. Solutions salines sur- saturées, XXIV, 378. Jones (Dr Bence). Rapidité du pas- sage de substances cristalloides dans les tissus du corps, XXHIT, 123. Jonquières. Phthysie tuberculeuse, XXIV "1759. M Magnus. G. Différences de la cha- leur émise par les surfaces polies et raboteuses, XXIV, 283. Marcet, William (Dr). Certaines propriétés du tissu musculaire, XXII, 119. — Liquide de la ca- vité périviscérale des vers néma- todes, XXII, 356. Marcus, S. Nouvelles piles thermo- électriques, XXIV, 344. Marès, H. Voyez Planchon et Ma- rès. Malmgren, A.-J. Dentition du Morse, XXII, 169. Marignac C. (de). Densité ano- male de la vapeur du sel am- moniac, XXII, 5. — Formes cristallines des molybdates al- calins, XXIII, 5. — Combinai- sons du niobium, XXIII, 167, 249. — Analyse de divers tra- K Knoblauch, H. Diffusion des rayons calorifiques, XXIV, 369. Kœlliker, A. Atlas d’histiologie comparée, XXIT, 167. — Obser- vations d'anatomie comparée faites sur les côtes d'Ecosse, XXIII, 66. — Structure des po- lypes, XXIV, 155. Kopp. H. Chaleur spécifique, XXIII, 51. TABLE DES AUTEURS. vaux, XXII, 76, XXI, HD NIV, STI Matteucci, C. Courants dectriques terrestres. XXII, 104. Rôle du soufre dans la pile voltaique, XXRII: 26. Maumené, E. Théorie de l'af XXII. 76: 222, biuité : 5 | Mayer, C. Terrain erétacé de la vallée de Justi, XXIV. 142. Meissner, C.-F. Coccoloba platy-| clada,, XXIV, 153. Milscherlich, A. Spectres des corps simples et composés, XXIF, 154. Mæsch, Cas. Géologie d'une car- rière près de Flaach, XXIV,147. Mohr (prof.). Acide silicique et si- licates, XXIV, 149. Morin (général). Rapport sur un mémoire de M. Tresca, 190. Mortillet {de}. Creusement des lacs par les glaciers, XXIV, 145. Mousson, Alb. Organisation des stations météorologiquessuisses, XXII, 289; XXIV, 41. Müller, Alb. (prof.). Fissures du Jura près de Bäle, XXIV, 148. Müller, Fritz. Pour Darwin, XXII, 154. Müller, J. Euphorbiacées, XXIV, 150. — Analyse de divers tra- vaux, XXII, 174. Murchison {sir R.-J.). Lettre adres- sée à Sir R. J. M. par M. Favre, XXII, 273. N Nægeli. Réaction de l’iode sur la fécule et les cellules, XXI1,254. Oo Oppel (prof.). sii- XXE, Neosoma Edward- 147. Pp Pape, Carl. Efflorescence des cris- taux hydratés, XXIII, 103. Perrot. Pouvoir des pointes, XXIT, 338. Persoz, J. Formation et constitu- tion des acides, XXIV, 138. CLS, XXII, 397 | Piachaud (D'). Divers cas chirur- | gicaux, XXIV, 169. Piccard | (prof.). Gisement de phos- phate de chaux près d'Einsied- len, XXIV, 140. Nouveau phosphate tribasique de chaux, 141. Appareil pour hater les filtrations, XXIV, 141. Pictet, F.-J. et Humbert Aloïs. Poissons du Liban XXIV, 166. Pillet, Louis. Cartes géologiques, XXIII, 227. — Terrain argovien de Chambéry, XXIV, 148. Pisani. Séparation de l'acide tita- nique et de la zireène, XXIT, 343. Planchon et Marès, H. Anomalie de la fleur de la vigne, XXIV, 153. Plantamour, Emile. Distribution de la température en Suisse pendant l'hiver 1863-64, XXIT, 289.— Résumé météorologique pour 1863, XXII, 283. Observations météorologiques £ XI SL 1772965 351 CIIT T7 21100933 XXII! 193,297 3681 Plantamour. Philippe. Analyse de divers travaux, XXIV, 324. | Poggendorff, J.-C. Nouvelle classe de phénomènes d’induction , XXITI,71. — Machine pneuma- tique à mercure, XXIV, 181. Pringsheim. Théorie cellulaire , XXII. 18. Q Quatrefages [A. de). Classification des Annélides, XXII, 346. Quetelet, Adolphe. Histoire des sciences chez les Belges, XXIV, 305. R Rabenhorst. Flore des Algues eu- | ropéennes, XXII, 174. Rankine. W.-Macquorn. Théorie mécanique de la chaleur, XXIL. 214. Rapin, C. Valeur des caractères génériques, XXIV, 152. Reich, F. et Richter, Th. Indium, "XXII, 79. 398 Reichert. Théorie cellulaire, XXII, 18. Renevier, E. Géologie du massif de l’Oldenhorn, XXII, 331. Richter, Th. Voyez Reich et Richter. Riess, P. Action magnétique des courants induits, XXIV, 201 Rieu, A. Germination des plantes, XXIV 153: Rouget, Ch. Nerfs de l'organe élec- trique de la torpille, XXIV, 57. — Agent contractile de la fibre musculaire, XXIV, 161. — Sur un crâne trouvé dans la vallée de la Vis, XXIV, 164. S Sainte-Claire Deville. Voy. Deville. Sandberger, F. Géologie du grand- duché de Bade, XXIIT, 229. Sars, G.-0. (fils) Groupe anormal d'isopodes, XXIIT. 68. Sars, M. Observations géologi- ques et zoologiques faites dans la province de Trondhjem,XXIIT, 61..— Nouvelle brachiolaire, XXII, 61. — Genre Thyseuco- pode, XXIIT, 63. Schmidt, Oscar. Eponges de l'A- driatique, XXI!, 163. Schnetzler, J.-B. Théorie cellu- laire et rôle du protoplasma, XXII, 15. — Action du curare sur les végétaux, XXIV, 318. Schænbein. Réaction de la cyauine, XXIV, 126. — Décomposition de l’eau par l'éponge de ruthénium, XXIV, 127. Schumacher, W. (Dr). E&waporation à travers les membranes poreu- ses, XXII, 91. Schultze, Max. 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