« : , fi CM k ; a N L | là t n . F t es J : -\ ’ \ . : \ à | 1 UE À > 'U pair “ ù - va : : ; : - ñ L : ; j : 3 { : L = + | L: ÿ À | ‘ s ee - \ Re À k S é RÉ RE a : sn _ À- É ED 7 A à , 4 Ë : Le * \. . ; à \ : , : à ; ne à Pere f | eu Ve Ÿ } / | . ’ 4 + Û . { / | : A 5 + f s ? De * Re dr Û - . , t g | SX S : : : “ A / N : nn } * È { 2 | e a - : } D a \f? : ! ; * , - \ la È Ÿ ” ; , ps | 4 . e ' PE © dns cs 5 3 t. DE LEE € 1 | ae : >, 2. : #53 - A: u El à. e. FUNLAMOEL Tue re NUS GARDEN 2 4 # ‘ent A Li BÔTAMIQE ER BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ET REVUE SUISSE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES NOUVELLE PÉRIODE TOME CINQUANTE-QUATRIÈME LISRARY NEW YURK BOTANNCAL GARDEN c,Ô GENÈVE Viilë de GEXEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 LAUSANNE PARIS GEORGES BRIDEL SANDOZ et FISCHBACHER Place de la Louve, 1 Rue de Seine, 33 Dépôt pour l’'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE * DUPLICATAYTB LA BISLIOTHEG U CONS! DBCTA GENÈVE. — IMPRIMERIE RAMBOZ ET SCUCHAROT. AUG 7 - 1022 LIRRARY NEW VORE BOTAMCAL GARDEN SUR LA MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION PAR M. ALPH. DE CAN DOLLE DEUXIÈME PARTIE $ 2. Effets de la chaleur étudiés au moyen de l'observation dans le cours ordinaire de la nature. La voie expérimentale nous a montré le peu d’exacti- tude de la méthode des sommes, mais elle n’indique pas ce qu'on pourrait lui substituer, ni comment on pourrait la modifier pour qu'il y eût moins d'erreurs. L’observa- tion des faits dans le cours ordinaire des saisons nous conduira peut-être à quelque chose de plus satisfaisant, soit par une conséquence fortuite de compensations des erreurs, soit en montrant des cas dans lesquels une com- paraison des sommes peut avoir réellement de l’avantage, par exemple lorsque les erreurs sont semblables dans les chiffres que l’on veut comparer. Il se pourrait en effet que, l’action de la température étant variable suivant les degrés, dans chaque fonction, 6 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE il y eût cependant un certain accord entre le résultat dé- finitif de la végétation d’une espèce et la somme des tem- pératures reconnues utiles à cette même espèce. Nous avons vu que les effets de la chaleur sur chaque fonction se présentent comme des courbes, mais la végétation to- tale se compose de toutes ces courbes, mêlées et ajoutées les unes aux autres, de manière à produire en quelque sorte une construction de forme élevée. Dans tel moment, une fonction chemine lentement, mais d’autres marchent alors pour le mieux; ensuite ces autres fonctions se ra- lentissent et d’autres marchent plus vite, selon la période de la plus grande activité de chacune. De là pourrait ré- sulter un effet général bien différent des effets partiels. Une comparaison fera comprendre cette idée, sans rien ajouter, j'en conviens, à ce qu'elle peut valoir en elle- même. Dans une tige de palmier, chaque fibre suit une courbe et se mêle avec les autres, tandis que l’ensemble de toutes les fibres constitue un tronc qui grandit régu- lièrement sous une forme cylindrique. Des compensations d'erreurs peuvent aussi résulter de ce que, dans le cours ordinaire des choses, les plantes sont soumises à des influences plus nombreuses que dans une expérience de laboratoire. La moyenne de ces influences dans une localité peut donner une moyenne de déve- loppement assez analogue à des sommes de température, calculées de telle ou telle façon, dans la localité ou même ailleurs. Théoriquement, cette concordance n’aurait pas de valeur, parce qu’elle serait fortuite ; pratiquement elle en aurait, au point de vue de la possibilité d'existence d’une espèce sous un climat connu. Mes observations de 1847 et 1848 (Géogr. bot., p. 28, 29) sur des plantes annuelles, cultivées à plusieurs re- APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION, ÿ} prises dans une même localité et arrosées de la même manière, avaient montré que ni les moyennes de tempé- rature observées à l'ombre, ni les sommes au-dessus de 0°, ne concordent dans tous les cas pour une même es- pèce. Une série subséquente d’expériences sur la germi- nation ‘ m'a fait penser qu'il y aurait eu moins de désac- cord si j'avais calculé les sommes au-dessus de + 1”, ou + 2°,ou + 3°, etc. selon l'espèce, comme je l’a- vais essayé jadis à titre d’hypothèse, quand je scrutais la limite boréale de quelques plantes”. Il n’en serait cepen- dant pas résulté une concordance bien grande. M. Hermann Hoffmann à répété et varié le même senre d'observations avec un soin extrême *. Il a constaté pour l’Hordeum vulgare et trois des espèces dont je m'é- tais occupé, les Lberis amara, Lepidium satioum et Linum usitatissimum, semées à plusieurs reprises dans le jardin botanique de Giessen, les dates de chaque époque de vé- gétation, ainsi que les sommes de température d’après des thermomètres à l’ombre et dans le sol à une certaine profondeur, en additionnant les moyennes ordinaires ou les moyennes des maxima. Il à noté en même temps la durée de la lumière du soleil, ainsi que la quantité et la fréquence des pluies. En définitive, soit pour chaque pé- riode de végétation d’une espèce, soit pour l’ensemble, les sommes calculées de ces différentes manières n’ont pas donné des chiffres d’une concordance satisfaisante. Après avoir remarqué que M. Fritzsch n'était pas par- venu à un meilleur résultat en additionnant les tempéra- ! Archives des sciences phys. et nat. (de la Bibliothèque univer- selle), novembre 1865. : ? Géogr. bot., p. 84, 162, etc. 3 Wütterung und Wachsthum, 1 vol. in-8°, 1857. 8 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE - tures au-dessus de 0°, à l'ombre, depuis l’époque du plus grand repos de la végétation, fixé arbitrairement au Le janvier, M. H. Hoffmann a poursuivi un autre genre de sommes, dans lequel il a été plus heureux, mais qui, malheureusement, n’est pas d’une application facile. | Sa nouvelle méthode consiste à additionner, depuis le 1e janvier jusqu'au moment du phénomène dont il s’agit (feuillaison, floraison, etc.), les maxima de chaque jour d’un thermomètre à mercure placé au soleil. On comprend immédiatement l'avantage de faire concourir la chaleur des rayons solaires avec la température générale à l’om- bre. C’est ainsi que les choses se passent dans la nature. Mais un thermomètre d’une certaine espèce (mercure, air, alcool, etc.) donne des appréciations très-imparfaites et très-peu comparables de la chaleur du soleil. Ce thermo- mètre ne peut pas être soustrait, comme ceux des obser- vations à l’ombre, aux influences locales et infiniment variées des corps environnants, de la rosée, de la pluie, etc. À quelques pas de distance, deux thermomètres iden- tiques donnent des maxima différents, et, d’une localité à l’autre, les comparaisons seraient illusoires. À supposer même des observations actinométriques satisfaisantes dans un grand nombre de localités, la chaleur communiquée à chaque plante, dans chacune de ses parties, est différente, selon la couleur, la direction, la nature des tissus, etc. Enfin, en théorie, aes sommes arithmétiques ne peuvent pas correspondre exactement avec les courbes variées qui seraient la représentation exacte des influences de tempé- rature sur les végétaux, et par conséquent aucune ma- nière de calculer des sommes ne peut être rigoureuse. Malgré ces objections théoriques et pratiques, il est in- téressant de voir que les chiffres obtenus par la méthode APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 9 de M. Hoffmann à Giessen, pendant quatre ans, sont plus semblables entre eux que ceux déduits des autres procé- dés. Leur similitude, d’une année à l’autre, fait présumer qu'ils représentent une aliquote moins erronée des vérita- bles valeurs qui déterminent la végétation. M. Hoffmann a publié‘ les dates de floraison de 96 espèces pendant quatre ans (1866-69), avec la somme de température de chacune, année par année, selon sa méthode et selon celle de M. Fritzsch, dans laquelle on prend les températures à l'ombre au-dessus de 0°, depuis le 4° janvier. Cette dernière doit ressembler beaucoup à celle dans laquelle on compte les températures positives à partir du jour où la moyenne est supérieure à 0°. Elle englobe les températures utiles du premier printemps, mais elle part d’une date absolument arbitraire, par con- séquent peu conforme à l'esprit des recherches scien- tifiques. + J'ai relevé dans le tableau de M. Hoffmann, pour les premières dix espèces ayant des données complètes, les sommes maximum et minimum des quatre années, indi- quant l'écart extrême d’une année à l'autre, selon les deux méthodes. Les plus petites sommes ont été aux plus orandes, dans la méthode Hoffmann, comme 100 : 110,6. Dans la méthode Fritzseh, = 100 : 120. J'ai pris les dix espèces suivantes, et |'ai trouvé l'écart moyen dans la méthode Hoffmann, comme 100 : 110,6: dans l'autre, comme 100 : 122. Pour une troisième dixaine, dans la méthode Hoffmann. comme 100 : 111: dans l’autre. comme 100: 122. Ainsi, l’écart moyen est double dans la 1 Ueber thermische Vegetations-Constanten, br. 4° (sans date). Por- tant les numéros p. 381 et suivants d’une collection. 10 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE méthode des températures observées à l'ombre. La hnéthôtle Hoffmann est plus indépendante des variations annuelles. Les défauts même du thermomètre libre, exposé à toutes les radiations, évaporations, etc., étant ceux qu'aurait une plante si on la prenait pour thermomètre ou si elle renfer- mait un thermomètre, on comprend qu'il en résulte plus d’analogie avec la marche réelle et moyenne de la végéta- tion. D'un autre côté, le thermomètre au soleil est inégal, irrégulier, selon toutes les influences, comme la tempéra- ture des végétaux considérés un à un, dans une même localité, Sous ce point de vue, le thermomètre à l'ombre, abrité convenablement, a au moins l'avantage d’un fait déterminé, unique, comparable d’un lieu à l’autre. C’est d’ailleurs le seul fait que les observations météorologi- ques aient constaté jusqu’à présent d’une manière uni- forme et fréquente, le seul sur lequel on puisse baser des calculs de comparaison dans l’état actuel de la science. IL est utile, en effet, de savoir quel parti on peut tirer des sommes de température observées à l'ombre pour comparer, en géographie botanique, l'influence des climats. Nous avons heureusement des séries extrêmement pré- cieuses d'observations sur les époques de feuillaison, flo- raison et maturation faites, pendant plusieurs années, dans de nombreuses localités d'Europe, à l'instigation principalement du célèbre statisticien Quetelet. Ces obser- vations et d’autres ont été réunies et calculées tant par lui que par plusieurs auteurs pleins de zèle et d'intelligence, tels que MM. Fritzsch, Cohn, H. Hoffmann, Linsser, etc. Je me servirai de préférence des tableaux de Linsser !, ? C. Linsser, Die periodischen Erscheinungen des Pflanzenlebens, in-4°, 1867; dans les Mémoires de l Acad. imp. des sciences de Saint- APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 11 parce qu'ils sont moins anciens, et surtout plus clars et moins encombrés de signes, lettres et abréviations. L'auteur, dont la mort prématurée est si regrettable, était attaché à l'observatoire impérial de Pulkowa. C'est dire qu'il était habitué aux calculs. On peut trouver même qu'il était enclin à pousser l'exactitude au delà de ce qui est nécessaire d’après la nature des phénomènes dont il s'agit. Je soupçonne en effet, d'après les séries d'observations les plus longues et les plus admissibles dans des localités voisines, qu'il n’y à pas eu toujours une précision sufli- sante dans les faits appelés par divers observateurs feuil- laison, floraison et maturation, malgré les bonnes direc- tions de M. Quetelet. Il a pu arriver aussi que dans une localité on a observé une espèce d'après un individu plus précoce ou plus tardif que la moyenne, et chacun sait par l'exemple du marronnier (Æsculus Hippocastanum) et des chênes, que ces diversités peuvent être de plusieurs jours. Restent aussi les causes ordinaires d'erreur, comme les observations mal faites, mal inserites ou mal calcu- _lées. En comparant les villes de Belgique, dont le climat est bien connu et diffère peu, et dans lesquelles on à fait des observations de plus de dix ans, il m'a paru cependant que la somme des erreurs possibles, avec des séries aussi longues, ne dépasse pas trois ou quatre jours dans la date de feuillaison ou floraison d'une espèce, ni deux ou trois dans la date des maturations. Pour des moyennes de # à 10 ans, les erreurs peuvent s’élever plus haut, par exem- Pétersbourg, vol XI, n. 7. — Id. Untersuchungen über die periodi- schen Lebenserscheinungen der Pflanzen, 2 Abhandlung, in-4°, 1869 ; dans les mêmes Mémoires, XII, n. 8. LES DE A fr EP SO PAUSE M'A Te ee ON D, CS M 1 TETE CRE À ee RE, Fe Li 12 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE CPR AS ple à 6 ou 8 jours, je suppose, mais il n’est pas possible de donner à ces évaluations plus de précision. Au prin- PA temps, les températures étant souvent de 10°, 3 jours d’er- reur feraient 30° dans ane somme, et 8 jours 80°. Il faut donc envisager la possibilité d'erreurs allant jusqu'à envi- ron 80° ou au plus 400° dans une somme, suivant là È A durée des observations comprises entre 20 et # ans et les autres causes d'erreur moins importantes. | ARS Les tableaux qui suivent sont tirés de ceux de Linsser, de relatifs à 118 espèces et 29 localités, en disposant les faits selon les méthodes employées dans les bons ouvrages de statistique, c’est-à-dire en opposant ceux qui sont le plus comparables, de manière à déduire des lois etdes explications de ces lois. J’estime ce procédé meilleur que celui de calculs mathématiques, toutes les fois qu'il s'agit. 24 de faits peu précis de leur nature et déterminés ou in Ed fluencés par des causes très-variées. PAS J'ai éliminé presque toujours les espèces eultivées, à cause de leurs nombreuses modifications et des procédés de culture, ainsi que certaines espèces spontanées, comme l'Unus campestris. qui présentent plusieurs formes aisées à confondre. C’est seulement à titre d'exception, lorsque les autres données sont insuffisantes, que j'ai admis me . espèces cultivées. Cependant je dois dire qu'à la fin de x mon travail, ayant jeté un coup d'œil sur les dates et. chiffres des espèces de cette nature, j'ai remarqué les mê- mes faits que pour les espèces spontanées. Pour les épo- ques de maturation, les documents sont si rares qu'il m'a fallu employer des séries de 3 ans, maïs pour la feuillaison et la floraison, j'ai repoussé celles de moins de # ans. D'ailleurs, dans chaque comparaison, j'ai employé tous APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 13 les renseignements de Linsser rentrant dans ces limites ". Sans cela, mes conclusions n'auraient peut-être pas été : dégagées d'opinions préconçues, ou du moins on aurait pu le croire. Les températures ont été calculées par Linsser, d’après des moyennes de 5 ans au moins, quelquefois de 20 à 30 ans, excepté pour deux localités, Pessan et Parme, où la durée à été seulement de trois ans. De là une chance d'erreur difficile à apprécier, mais dont il est bon de prendre note. En comparant les localités avec tout le soin possible, on arrive à reconnaître deux lois relatives à l’Europe, du 43% au 60% degré de latitude. Première loi. — Sous des latitudes et hauteurs à peu prés semblables, les sommes de température au-dessus de O°, observées à l'ombre, sont toujours plus élevées, pour la méme espèce et la même fonction, dans les loculités occiden- tales (à climat humide et égal), que dans les localités orien- tales (à climat sec et extrême). Les tableaux suivants en fournissent la preuve. [ls sont disposés de telle manière que les localités à comparer sont toujours l’une au-dessus de l’autre, en procédant de l’ouest à l’est, sous des latitudes qui ne diffèrent pas de plus de 3°. 1 Dans beaucoup de localités les observations n’ont été faites que pour un ou deux des phénomènes, ordinairement la floraison et la feuillaison, ou bien les séries d’années sont trop courtes. C’est la cause principale de la réduction de mes tablenux comparés avec ceux de Linsser. : I. Comparaison de localités occidentales. et orient : dans les plaines. ! A LS FEUILLAISON FLORAISON 8 dans Sn cn ER CS = # 5 des localités inférieures = $ Ê : $ È Ë É LÉ %, à 150 mètres. È ë Ë Eee £ = à : LÉ : ; E © ,|Corylus Avellana. # 114 ! 59,55 |Christiania. 4113 mai. |209 Eè 60,0 |St-Pétersbourg. 6/18 mai. |185 e 1 52,13 Swaffham (Angleterre). 5|11 avril. [366 | 53,25 |Stettin 7127 avril.|292 Populus tremula. ï 59,55 |Christiania. 5128 mai. |370 60,0 |St-Pétersbourg. 6122 mai. |224 Cratægus oxyacantha. 50,51 | Bruxelles. 20| 7 mai. | 631|10|19 sept. 48,12|Vienne. 10 15 mai. | 640| 8/19 août. 47,0 |Kischineff (Bessarabie). 1110 mai. | 486 Lonicera tatarica. 50,51 | Bruxelles. | 20 |10 mai. | 668 10! 6 mai. | 518 13112 mai. | 516 Acer Pseudoplatanus. 50,51 | Bruxelles. | 19 |1e mai. | 561 48,12 |Vienne. 9 |1e7 mai. | 467 47,0 |Kischinef. 6117 avril.| 203 Viburnum Lantana. 51,52|Ostende. 12124 avril. 553|13| 5 mai. | 674 53,25 |Stettin. 5124 avril..265| 7|11 mai. | 443 Lonicera Periclymenum. 52,13|Swaffham (Angleterre). 5/13 juin. |1116 53,25 |Stettin. 5 |12 juin. | 896 Acer campestre. 50,51 | Bruxelles. 13124 avril. 486|11| 8 mai. | 643 48,12|Vienne. 10,30 avril.| 457 47,0 |Kischinef. | 13 !24 avril.| 277 Rhamnus Frangula. | ; 50,51 | Bruxelles. 16]21 mai. | 814 ro 51,3 |Gand. 3123 PA lc | ea 48,12|Vienne. | 6,20 mai. | 698| 3 Tiuillet 1554 ke ÆEvonymus latifolius. Ju “à ; 51,3 |Gand. IE 10117 mai. | 805| 3 d'6-ephe 2817| 48,12 | Vienne. | [10/11 mai. | 583| 9115 août. |2331!] Fagus sylvalica. UT CISRER 2,13|Swaffham (Angleterre). 626 avril. 501: 53,25 |Stettin. 7128 avril. 302 pe | 1,3 |Gand. 8130 avril. 589) 3 |30 sept. |3180 3,25 |Stettin. 7128 avril.|302| | 7120 juillet |15 # La floraison des arbres à chatons a été omise parce qu’elle dépend trop de FAABéE | antérieure. A APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 15 II. Comparaison de localités occidentales et orientales entre 150 et 350" d'altitude :. = HApSces FLORAISON £ et - SE = | cabiée So Dates. Sommes. He Prunus Padus. 47,19 Dijon. 8 30 avril. 708 48,31 Tubingen. 10 3 mai. 444 . Sambucus nigra. 47,19 | Dijon. 8 | 25 mai. 1087 48,31 | Tubingen. 9 17 juin. 1063 50,28 Stavelot. 9 | 16 juin. 973 50,5 Prague. RS Tine 905 Berberis vulgaris. | 50,28 Stavelot. ' 22 mai. 611 50,5 Tubingen. 10 16 mai. 598 Sorbus aucuparia. | 47,19 Dijon 8 11 mai. 866 48,31 Tubingen. 10 23 mai. 690 50,28 Stavelot. 10 19 mai. 573 50,9 Prague. 10 14 mai. 588 Betula alba. 50,28 Stavelot. 6 24 avril. | - 307 50,26 Kiew. 4 | 25 avril. 176 Cratæqus oxyacantha. 47,19 Dijon. 8 18 mai. | 973 48,31 Tubingen. 10 19 mai. 637 J'aurais pu multiplier les termes de comparaison en relevant les chiffres de localités plus voisines, toujours à lorient les unes des autres, comme Abo et Saint-Péters- bourg, Ostende et Bruxelles, même Gand et Bruxelles. On aurait reconnu la même loi, non sans quelques petites 1 Il n’y a pas d'observations de plus de deux ans sur la feuil- laison et la maturation dans des localités placées de cette manière, excepté pour un arbre cultivé, Æsculus Hippocastanum, qui offre souvent de grandes diversités d’époques entre deux individus de la même plantation. 16 MÉTHODE DES SUMMES DE TEMPÉRATURE irrégularités qui s'expliquent par le peu de distance et le peu de diversité des climats, à côté des causes ordinaires d'erreur dans les observations, même prolongées de ces sortes de faits. Toute personne habituée à comparer les climats euro- péens sait que la fréquence des pluies et des nuages diminue en marchant de l’ouest à l’est, d’où résulte une augmentation des effets calorifiques du soleil et une addi- tion aux sommes de la température telle qu'on l'observe à l'ombre. Il découle de là une diminution des sommes de température à l’ombre qui paraissent nécessaires à la végétation lorsqu'on avance vers l’est. Je reviendrai sur ce point important après avoir bien établi les faits. Pour le moment, je ferai remarquer à quel point la diminution des sommes vers l’est, pour les époques végétatives, con- corde avec celle que j'avais trouvée sur les limites polaires de plusieurs espèces européennes en avançant de j’ouest à l'est (Géogr. bot., p. 402). On trouve dans les chiffres de Linsser quelques indices d'une loi qui modifierait légèrement la précédente, si du moins elle se confirme. En effet : L’élévation au-dessus de la mer semble produire, sous la méme latitude et à distance égale de l'océan Atlantique, une diminution dans les sommes. Malheu- reusement, les observations dans les localités de 4 à 600 mètres d'altitude sont rares, et celles à des hauteurs plus grandes font défaut, du moins dans le résumé que nous examinons*. ! On trouverait pour des localités élevées de Suisse ou d'Autriche quelques observations, assez rares, sur les dates de végétation, mais elles sont pour des années isolées ou peu nombreuses, ou pour des localités dont les moyennes mensuelles de température sont peu connues, et le plus souvent pour des espèces cultivées, dans lesquel- les le nombre des variétés rend les comparaisons incertaines. . | 20 APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 17 La comparaison de Namur (152) et de Stavelot (318), villes belges très-rapprochées, accuse des dates plus hâtives à Namur et des sommes constamment plus petites à Stavelot, du moins pour la floraison, seul phé- nomène observé dans cette dernière localité. Sur 44 espè- ces notées pendant plus de trois ans, il ne se trouve pas une seule exception. Stavelot, il est vrai, est à l’orient de Namur, mais à 20 lieues seulement. Quatre espèces ont été observées pour la floraison à Heidelberg (102%) et à Munich (520). Les sommes sont plus faibles à Mu- nich, mais, comme dans l'exemple précédent, la station élevée est la plus orientale. Si l’on compare Vienne (146) et Munich (520%), on trouve les sommes relatives à la floraison dans 11 espèces plus fortes à Munich et dans 8 autres à Vienne; et celles relatives à la maturation, dans 10 espèces plus fortes à Munich et dans deux autres à Vienne. La position occidentale de Munich paraît donc avoir exercé une influence prépondérante, si réellement l'élévation en à une quelconque. Munich a bien un climat occidental relativement à Vienne, car la pluie y est plus abondante dans les mois essentiels d’avril à juillet, Le doute sur l'effet de la hauteur m'a empêché de com- parer Moscou, Orel, Breslau, Prague, Tubingen, Kreutz- bourg, avec des localités occidentales moins élevées, et fait hésiter àcomparer Parme avec Pessan, localité du sud-ouest de la France, située sous la même latitude, mais à 266» d’élévation. Je dois dire cependant que toutes ces stations confirment la loi de diminution des sommes en marchant de l’ouest à l’est, sous des latitudes à peu près semblables. La loi est aussi vraie sous les 45 à 44 degrés de latitude de Pessan à Parme, qu’en Belgique, en Allemagne ou en Russie. La diminution orientale est moins grande de Pes- ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. 2 18 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPERATURE san à Venise que de Pessan à Parme, ce qu'il faut attri- buer probablement au climat maritime de Venise, en- tourée de ses lagunes. Les conditions atmosphériques s’y rapprochent davantage de celles des localités voisines de l'Atlantique. En supposant que l'élévation de Pessan (266) n’exerce pas une influence positive relativement à Parme (38), et Venise (0), il peut y avoir de l'intérêt à comparer ces trois localités, les plus méridionales dans lesquelles de bonnes observations aient été faites. Vu larareté des chif- fres sur la maturation, J'admettrai, outre les espèces spontanées, quatre espèces cultivées qui n'ont pas beau- coup de variétés ou sous-variétés de nature à infirmer les comparaisons *. La position géographique des trois localités est : Pessan, Parme. Venise. Latitude 43°,38" 44°,485 458,264 Longitude E. Fer. 18°,20° 28°,0° 3046 ! Je rappellerai que pour Parme et Pessan la durée des observa- tions sur la température est seulement de 3 ans. A Venise, les cal- culs de sommes reposent sur 7 ans. se _ III. Comparaison de Pessan, Parme et Venise. Espèces et localités. Syringa vulgaris. Pessan. Parme. Venise. Philadelphus coronarius. Pessan. Venise. Sambucus nigra. Pessan. Parme. Venise. Berberis vulgaris. Parme. Venise. Viburnum Opulus. Parme. Venise. Robinia pseudo-Acacia. Pessan. Parme. Venise. Populus alba. Parme. Venise. Cytisus Laburnum. Pessan. Venise. Quercus pedunculata. Pessan. Parme. Cornus mascula. Parme. Venise. Cornus sanguinea. Parme. Venise. Acer campestre. Parme. Venise. Ligustrum vulyare. Parme. Venise. Buxus sempervirens. Parme. Venise. Cercis Siliquastrum. Pessan. Parme. Venise. Bignonia Catalpa. Parme. Venise. —————————— …——————————…——————— —__——_———.——————.—.——.————— FEUILLAISON SR. 2 GR 3 d (=1 un _ [°s] é É £ 2 S =, = NUE |'E = un LEE En 4 | 8 avril.| 611 5 [1% avril.| 315 15 | 5 avril.| 410 4 |23 mars | 492 7 |10 avril.| 467 4 |12 mars.| 385 7 |21 mars.| 226 8 | 8 mars.| 172 4 |26 mars.| 264 16 125 mars.| 301 4 |28 avril.| 943 HMl2lravril.| 595 7 |28 avril.| 593 4 |14 avril.| 450 17 |10 avril.| 467 4 |31 mars.| 577 17 |12 avril.| 491 4 |14 avril.| 747 7.112 avril.| 427 4 |10 avril.| 405 15 |20 mars.| 258 5 | 8 avril.| 383 15 |18 avril.| 567 4 |28 avril.| 943 4 |20 avril.| 522 7 [17 mars.| 234 5 |15 avril.| 461 17 |17 avril.| 554 FLORAISON TT $ ê = = u2 RCE LI 4 25 avril.| 899 8 |18 avril.| 497 15 |28 avril.| 707 4 |14 ma. |1203 17 |13 mai. 950 4 |18 mai. [1273 8 |12 mai. | 848 17 |20 mai. [1075 7 |20 avril.| 522 16 126 avril. 678 5 128 avril.| 629 17 |19 mai. |1057 | 4 |19 mai. |1291 6 | 9 mai. | 797 17 |17 mai. [1021 5 128 mars.| 240 16 |30 mars.| 348 4 |25 avril.| 899 17 126 avril.| 678 4 |30 avril.| 974 4 123 avril.| 561 4 |10 mars.| 156 17 119 mars.| 250 7 |10 mai. | 814 17 |20 mai. [1075 4 |23 mu. |1046 17 |20 mai. [1075 6 |20 mars.| 219 17 |22 mars.| 275 4 |22 avril.| 856 & |24 avril.| 574 17 27 avril.| 692 | MATURA TION TT ñ co gi T a 2 an = 2 = = = 5 = u) < : 4 |28 août. |3561 10 |23 juillet|2477 4 |13 août. |3216 15 |21 juillet|2430 4 | 4 sept. [3714 15 |25 sept. [3848] 4° |15 août. |3263 12 | 6 août. |2807 p % 2 ] « f y la somme tire” 5 ai) localité me et mis Pessan n’ait pas été plus forte que celles de Parme et de Venise. L'influence du climat occidental est donc très- grande dans le midi de l’Europe, comme dans le nord, et cependant Pessan, localité du département de Gers, à une lieue au sud-est d’Auch, est à une certaine distance (40 TA lieues environ) du littoral de l'océan Atlantique. Les sommes, ordinairement plus élevées à Venise qu'à Parme, confirment ce que j'ai dit du climat quasi-ocei- dental de Venise, car cette ville étant à deux degrés de longitude à l’orient de Parme aurait dû avoir des sommes moins élevées, mais évidemment le voisinage de l’Adria- tique lui donne des conditions analogues à celles des pays occidentaux. Deuxième loi. — Dans l'Europe occidentale, du 45% au 60% degré de latitude, les sommes de température au- dessus de O° et à l'ombre, pour la même espèce et la méme fonction, diminuent en avançant du nudi vers le nord, tandis que dans l'Europe orientale les chiffres ne présen- tent pas de différences bien régulières selon les degrés de latitude. La première partie (A) du tableau qui suit est extré- mement remarquable par la régularité de la loi que je viens d’énoncer. Les données, il est vrai, sont nombreu- ses, bien comparables et fondées sur des moyennes assez longues, même pour les époques de maturation. Jai eu APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 21 soin d’opposer toujours des localités dans une situation semblable à l'égard de l'Atlantique ou de la mer Baltique, et aussi sous le rapport de l'élévation. Les chiffres de Carlô, île située au fond du golfe de Bothnie, sous le 65" degré de latitude, prouvent que la loi s'arrête au delà du 60% degré. Il n’en est probable- ment pas de même sur la côte de Norvége, qui est beau- coup plus soumise aux conditions des climats maritimes, mais on ne possède pas encore de série d'observations faites dans ce pays sur des espèces spontanées, ou du moins Linsser, en 1869, n’en connaissait pas, et je doute qu'il en existe”. La seconde partie (B) du tableau montre de singulières différences dans les sommes en avançant du midi vers le nord. Parme a cinq fois des sommes plus élevées que Vienne, et Vienne neuf fois des sommes plus élevées que Parme. Entre Vienne et Prague, les sommes sont toujours plus fortes à Vienne, soit pour la floraison, soit pour la matu- ration, à l'exception d’un seul cas. Entre Vienne et Mos- cou, les sommes pour la floraison sont plus fortes cinq fois et plus faibles deux fois à Vienne, mais pour la matu- ration elles sont plus fortes quatre fois à Moscou, et deux fois seulement à Vienne. Kischineff et Kiew, au midi de Moscou, ont en général des sommes plus fortes. Il en est de même si l’on met en opposition Parme avec Prague ou Kiew. 1 Linsser n’a pas mentionné les dates d’espèces vernales obser- vées de 1851 à 1856, à Édimbourg, par MM. Mac Nab et D. Gorrie (be ns of the bot. soc. of Edinb., 1856, p. 24, 31, 32), mais comme ces espèces sont presque toutes différentes de celles obser- vées sur le continent, cette lacune n’est pas à regretter. - 206 43 È AL | MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉ IV. Comparaison de localités m et septentrionales. A. Dans la région occidentale soit maritime !. FEUILLAISON FLORAISON s Espèces SU NOM à É - 8 ae & £ = localités. È | à E È £ E È Fe: æ| — Et — pe a Prunus Padus. : sa Ostende. 13 15 avril.|464112|1% mai. | 628/11 D, Christiania 11/11 mai. |191/10/27 mai. | 359| © Carlô. 13,28 mai. |179/113]16 juin. | 386 À : Bruxelles. 13,16 avril.|408|17|11 mai. | 681 PE ” Pétersbourg. : 6, 9 mai. |111/14| 2 juin. | 348| 6/12 août. 7" ÆEvonymus europœus. | : Bruxelles. 20| 7 avril.|320 ; | ”. Pétersbourg. 6 26 mai. |267 \ à ) Syringa vulgaris. : rs 1 Pessan. 4125 avril.| 899! 4/28 août. 1356 à Stavelot. 11,18 mai. | 560 24 F Gand. 15| 9 mai. | 699| 9/30 août, |269 . Phladelphus coronavius. AREA Ü Pessan. 4/14 mai. |1203 LA Stavelot. 9/12 juin. | 510 Ur 22 Æsculus. Hippocastanum. ÿ Er. Pessan. 4128 avril.| 943| 4/13 sept. |39 fl Stavelot. 4121 mai. | 598). | fe Gand. 4!14 mai. | 7641/10/16 sept. |29 fe Sambucus nigra UIETE ESS Bruxelles. 20127 mars.|250|20/31 mai. | 959 D Pétersbourg. 6,17 mai. |176/11| 9 juillet} 904 ë Pessan. E 4118 mai. |1273| % Stavelot. 9/16 juin. | 973 \ Berberis vulgaris. 4 Bruxelles. 20 28 mars.|257|20| 8 mai. | 643 ;. Pétersbourg. 6,24 mai. |245/13|17 juin. | 552 ‘ Corylus Avellana. : e Ostende. 19/16 avril.|474 < Christiania. 4113 mai. |209 a | Bruxelles. 20129 mars.|264 ; A Pétersbourg. 6[18 mai. |185 Qi Sorbus aucuparia. Æ Ostende. 14124 avril./553|14/16 mai. : Abo. , 16/11 juin. Sr Carlo. 13/26 mai. |162]13]25 juin. | 505 dre Bruxelles. 20! 7 avril.|830119| 7 mai. | 631 D 160,0 Pétersbourg. 7110 mai. 1118/15/10 juin. | 4531 6127 août. ‘2 * J'ai cru devoir citer quelques espèces cultivées pour les localités Pess L 1 Stavelot, à cause de l’importance de la comparaison de ces deux points. LES TES gb APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. A. Dans la région occidentale soit maritime (suite). 23 FEUILLAISON FLOR AISON MATURATION 3 Espèces Ru oc £ et He chaise lt de Fois = localités. | $ |£l] E È ä | SAR AU € Pie ES | © ,! Sorbus aucuparia. | 43,38] Pessan. | 4/30 avril. 974 50,38 Stavelot. | 10,19 mai. | 578 Viburnum Opulus. | | ! 51,14 Ostende. 14/29 mai. | 982 60,27 Abo. | 4127 juin. | 733 50,51 Bruxelles. 20,31 mars.|278 nue juin. | 732 60,0 | Pétersboure. 7121 mai. [214111 25 juin. | 674| 4117 sept. [1968 Betula alba. | | 52,13 Swafham (Angleterre).| 6119 avril. 435| | 59,55) Christiania. 9/15 mai. (228| | 51,14 _Ostende. 19/26 avril.|574/17 28 avril.| 595/10|19 sept. |2860 60,27 Abo. 6115 mai. |183| 5,22 mai. | 250 50,51 Bruxelles. 20,13 avril.|381114112 avril.| 372 60,0 Pétersbourg. 7116 mai. |167|12/22 mai. | 224| 6/30 juillet|1261 Daphne Mezereun. 51,14 Ostende. | 1813 mars.| 214 59,55 Christiania. 5115 avril.| 32 Populus tremula. | 51,14, Ostende. 13| 9 mai. |721| | 59,55! Christiania. 5128 mai. |370 | Quercus pedunculata. | 50,51 Bruxelles. 20/28 avril.|528 60,0 Pétersbourg. 7130 mai. |312 Cratægus oxyacantha. | 51,14 Ostende. | [21/21 mai. | 875 60,27 Abo. | 5,18 juin. | 593 Sambucus racemosa. | 50,51 Bruxelles. 19120 mars.!206 20,21 avril. 456 60,0 | Pétersbourg. 7124 avril.| 29/14/31 mai. | 324 l | Lonicera tatarica. | | 50,51 Bruxelles. 20| 8 mars.|144/20\10 mai. | 668 160,0 Pétersbourg. 6/15 mai. |158/11/14 juin. | 509 | | Rhamnus Frangula. | 50,51! Bruxelles. 18122 avril.|466116,21 mai. 814 60,0 Pétersbourg. 6/25 mai. |256[11/25 juin. | 674 Lonicera Xylostewm. v 50,51 Bruxelles. 15|1*% avril. 285|20| 9 mai. | 655 60,0 Pétersbourg. 6115 mai. ‘158/13| 9 juin. | 439 ? Ostende. 13| 9 avril. 410/1#|11 mai. | 745]. 4 19 juillet 1865 60,0 Pétersbourg. 6/15 mai. 1158/13| 9 juin. | 439| 6| 6 août. [1378 4 Raibes alpinum. | 51,14 Ostende. 15| 7 avril. 393/14/17 avril.| 483| 4120 juillet 1823 6,00 Pétersbourg. 7| 3 mai. | 72/13/24 mai. | 245] 7| 4 août. |1345 hs A PO L'A a ER + ps F GA. MÉTHODE DES SOMMES L _B. Dans la région orientale soit continentale. FEUILLAISON FLORAISON 5 Espèces Cr er Te | 2 et ER EE td É Ê + sl £ |218| à 8 H localités. 2 E 3 l'E À 2 = E E Æ ER à <" Es Prunus Padus. Parme. 5122 avril. Vienne. 110,28 avril.| 437/10123 juin. Moscou. 6123 mai. | 319 3118 août. |188 Kischinef. 12| 7 mai Moscou. 6123 mai Sambucus nigra. < Parme. 7|21 mars.|226 8]12 mai. res Vienne. | 4/22 mai. % Kiew. 4126 avril.|185 4| 3 juin. + Berberis vulgaris. | 44 Parme. | 7120 avril. -@ Vienne. | 9]11 mai. Re Corylus Avellana. | * Parme. 6127 mars. 272 Ke Kiew. 4129 avril.|214 E Moscou. 4121 mai. |294! | Sorbus aucuparia. | ; e” Vienne. 10 13 mai L Moscou. | 5| 9 juin À Viburnum Opulus. | 4 Parme. | 5|28 avril. + Vienne. | 7|17 mai Moscou. 6/19 juin Kischineff, | 18/15 mai. : Moscou. : 6/19 juin. h Betula alba. | 3 Kischineff. 7/21 avril. À Kiew. 4125 avril. s Moscou. 6| 8 mai. A Populus alba. | 1 Parme. | 5/23 mars. F Vienne. l | 9] 4 avril. R Cytisus Laburnum. le _" Parme. 5129 avril. L Vienne. ; 110|14 mai. x Evonymus europœus. s Parme. | 6128 avril. , Vienne. 110123 mai. } Populus tremula. | D Vienne. | 7[26 mars 3 Moscou. | 6|1°* mai. AZ R ; d doit d'S ME Latitude. APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 25 B. Dans la région orientale soit continentale (swte). Espèces : et localités. Quercus pedunculata. Parme. Vienne. Cratægus Oxyacantha. Parme. Vienne. Prague. Cornus mascula. Parme. Vienne. Prague. Cornus sanguinea. Parme. Vienne. Prague. Sambucus racemosa. Vienne. Moscou. Prunus spinosa. Parme. Vienne. Prague. Viburnum Lantana. Vienne. Prague. Rhamnus Frangula. Vienne. Moscou, Lonicera Xylosteum. Vienne. Moscou. Acer platanoides. Vienne. Prague. Kischineff. Moscou. Buxus sempervirens. Parme. Vienne. [Années d'obs. FEUILLAISON TR — re Co Dates. 10 avril. |4 ‘21 avril. | Sommes. 303 FLORAISON Te. £ ; Ts 8 = en = = S à = = | < | an | se | 4123-avril.| 561 9! 6 mai. | 526 | 4/20 avril.| 522 10115 mai. | 640 6110 mai. | 532 | | 4110 mars.| 156 9129 mars.| 182 12} 5 avril.| 162 7110 mai. | 814 10|1° juin. | 912 6, 5 juin. | 939 5|1% mai. | 43 9126 mai. | 359 421 mars.| 226 10124 avril.| 402 5,22 avril.| 314 10! 3 mai. | 487 10) 6 mai. | 479 6,20 mai 698 5|22 juin. | 792 5129 mai 401 10/14 avril.| 308 12,20 avril.l 293 4| 7 mai. | 442 5116 mai. | 236 6/20 mars.| 219 9116 avril.| 336 MATURATION RE ee” É 4 = ses 8119 août. [2385 8| août. |2177 8/16 août. [2331 5! 4 août. |2117 5 22 juin. [1255 3116 août. [1845 | 10! 2 août. [2078 6130 juillet|2016 3| 7juillet|1554 4! 7 sept. [2200 8,28 juin. |1378 3/18 août. 1880 3120! 3 sept. [3086 7:11 juillet|1630 | a 26 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE Au milieu de toutes les fluctuations du tableau IV B, la majorité des cas présente une somme plus élevée dans la station la plus méridionale. Cela s’est rencôntré presque deux fois plus souvent que l'inverse. D'où l’on peut inférer que la loi de diminution des sommes en marchant du midi au nord existe dans l'Europe orientale, comme dans l’Eu- rope occidentale, mais qu'elle y est altérée et masquée par des causes secondaires. Nous verrons bientôt quelles doivent être ces causes, ou du moins quelles sont les principales. J'ai suivi jusqu'à présent les deux mémoires de Lins- ser qui sont extrêmement précieux par l'abondance, la précision et la clarté des documents. Pour l'étude des faits eux-mêmes, 1l est impossible d'avoir une meilleure base. Mais, quant à la manière de les interpréter, je suis forcé de m'éloigner beaucoup des idées de l’auteur et de son mode de raisonnement. Sa spécialité de mathématicien l’a conduit à chercher surtout des lois numériques et des interprétations par hypothèses et formules. Je désire me rapprocher plutôt des faits naturels, des données de la physiologie et des climats, en un mot, de ce qui résulte de l'observation en diverses localités. Pour cela, c’est la méthode statistique dont il convient de faire usage. Je viens de l’employer pour constater, au moyen des chiffres calculés par Linsser, deux lois exprimant l’état habituel des choses. Je continuerai de m'en servir pour chercher | les causes et l'influence relative des causes qui détermi- nent ces lois. La critique d’une des opinions fondamentales de Lins- ser fera comprendre comment cet estimable auteur a été mal conseillé par ses habitudes mathématiques. 11 à eu APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 27 l'idée de calculer le rapport entre la somme de tempéra- ture au-dessus de 0°, pour’chaque fonction et chaque espèce dans chaque localité, et la somme totale de tempé- rature au-dessus de 0° dans la même localité. Naturelle- ment, il a trouvé des valeurs différentes pour ce rapport selon les localités, et il s’est figuré que ces différences proviennent d'une faculté d'adaptation des espèces aux conditions diverses de température. Or, avant de se lan- cer dans cette hypothèse, vraie peut-être jusqu'à un cer- tain point, mais très-obscure et très-débattue, il aurait fallu faire une réflexion qu'un naturaliste n'aurait certes pas négligé de faire. La chaleur qui précède et sur- tout celie qui suit les fonctions végétatives ne peuvent pas avoir une connexité réelle, ni surtout un peu importante, avec les températures pendant la durée des phénomènes de végétation. La chaleur qui précède la germination ou l’évolution des bourgeons à quelque influence, sans doute, mais depuis quel minimum et pour combien? Celle qui continue après la maturation, en particulier dans les pays méridionaux, ne peut avoir qu'une valeur minime pour la plante. Cependant le procédé en question met ces don- nées dans un des bassins de la balance. Il fait comparer des choses qui ne sont pas comparables et donne de l’im- portance à des quantités qui en ont très-peu. C’est déjà beaucoup, c’est même trop, d’englober dans les sommes depuis l’évolution des bourgeons jusqu’à la maturation, des températures trop faibles ou trop élevées pour être bien utiles. Prendre ensuite le rapport entre ces sommes déjà médiocrement satisfaisantes et une somme totale qui signifie beaucoup moins, c’est entrer plus avant dans un système qui s'éloigne de la réalité des faits. Il y a des causes très-évidentes qui donnent aux som- - s 27, VUS , Fe LATE PASS Lt be | 28 | MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATU ! $ mes de température prise à l’ombre un sens articulit S et qui conduisent à modifier ces sommes pour approcher davantage d’une bonne appréciation des phénomènes. ( Ci sont, par exemple, l'effet calorifique des rayons directs soleil, par conséquent la hauteur du soleil, la durée de 2 jours et la clarté du ciel; ensuite la sécheresse et L'humi- he dité qui se lient plus ou moins à la condition précédent à Cherchons d’abord à seruter ces causes d'influence. N'o blions pas non plus que la même température doit pr duire des effets différents sur un organe selon l° état p siologique où il se trouve, et que, par exemple, à la suit d’un repos complet en hiver, un bourgeon se développe plus vite. Après cela, nous pourrons peut-être esti vaguement des causes moins certaines, moins act telles qu’une faculté d'adaptation des espèces aux mas. 7. La méthode statistique va nous conduire à une tr sième loi, modifiant les deux premières d’une facon f heureuse. Elle peut être exprimée ainsi : Œroisième loi. — La chaleur ajoutée par l'insolation l'avantage accessoire donné dans certaines contrées : une dose convenable d'humidité, expliquent en gran in partie la diminution des sommes de température à rs bre trouvées pour chaque espèce en avançant de l'ouest l'est et du midi au nord. En d’autres termes : Si ! pouvait calculer exactement ces influences et les u) ou aux sommes de température à l'ombre, les sommes t les ainsi obtenues seraient plus prés d'être égales APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION, 29 Dans le midi, pour Pessan, Parme et Venise (tableau ID), l'influence de l'insolation est plus dégagée des au- tres causes. En effet, l'humidité ne doit pas être assez continue dans la station la plus occidentale (Pessan, près . d’Auch), pour produire des effets nuisibles. On peut en juger par Toulouse et Espalais, localités voisines, où de bonnes observations ont été faites pendant 14 ans et 7 ans". La pluie y est à peu près commeen Belgique, dans chacun des mois de mars à août, mais il y à # à 6 jours de pluie de moins chaque mois, et la chaleur fait évaporer cette pluie davantage, ce qui détermine de meilleures con- ditions de végétation. À Venise, le nombre de jours de pluie dans la saison de la végétation est sensiblement moindre que dans le sud-ouest de la France, comme on peut le voir par les chiffres suivants : Toulouse ?, Venise ?. Jours. Jours. Mars 9,2 5,6 Avril 9,0 6,5 Mai 9,0 a Juin 9,9 8,7 Juillet 7,6 4,9 Août 6,5 5.4 Septembre 7,6 7,0 Octobre 10,8 8,9 Quant à Parme, le nombre des jours de pluie par mois n'est pas Connu, mais là quantité de pluie y est moins grande qu'à Venise, et en particulier dans les mois d’été elle y est de moitié moindre‘. Il est donc certain ! De Gasparin, Cours d'agric., vol. 2. à Ju.,-p..298. 3 Schouw, Tableau du climat de l'Italie, p. 225. # Schouw, Tableau du climat de l'Italie, p. 205,223. MÉTHODE DES SONNÉS DE TENPÉ que l'insolation est plus forte à Parme qu Hg Venise qu'à Pessan. C'est aussi dans cet ordre qu sommes de température à l'ombre diminuent. L'inso 1 paraît donc ajouter un complément à la tempéra 3 mesurée à l'ombre: mais nous verrons tout à l'heure | autre cause (le repos hivernal ) ” Re dans le mé 4 sens. #2 que | Parlons maintenant de la décroissance des sommes de j l'ouest à l’est, sous les mêmes degrés de latitude, dans nie moyenne, La loi est très-régulière, d'aprés la es ue : sait en effet que la AU de pluie et le ot jours de pluie, pendant la saison de la végétation, Pa nuent assez uniformément, à mesure qu'on s ’éloigne € ; côtes occidentales'. La transparence de l'atmosphè été moins bien constatée, surtout sous le rapport de transmission du calorique indépendamment de la À sence ou absence des nuages, et 1l faudrait de longues Far, 7 ries d'années d'observations pour qu'il fût possibl M - comparer, mois par mois, sous ce rapport, différentes à calités*. On peut admettre provisoirement comme proba- ‘ Voir de Gasparin, Cours d'agric., vol. 2 (éd. 2, 1852), 297; Linsser, 2%° mém., p. 9; les ouvrages de Kæmtz, Dove la nétéeroleie et l’atlas de Be ete" A" * D'après les moyennes de jours éclairés par Le soleil qu’ 0 en 1852 pour quelques localités, M. de Gasparin 17 Bs$ - marque pour les trois mois d’été, à Jours. fr Se Copenhague 31,9 Moscou 56,8. Pétersbourg 32,0 UMR APTE | Hambourg 20,0 Berlin 46,6 42% ; Middelbourg 20,9 Sagan La Rochelle 34,8 Prague ‘4 , k, DR PP ES VE 2 LL ‘ L Le DA lea 4 Fr e. : - è ir. di: , 2é APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 31 ble que la transparence de l'air augmente à mesure que la fréquence des pluies diminue. Il résulte de cet ensem- ble que les sommes de température mesurées à l'ombre devraient être augmentées d'une quantité d'autant plus grande pour les effets calorifiques du soleil sur les végé- taux qu'on avance plus vers l'est, au moins dans les plaines. En comparant, sur notre tableau [, les sommes de température à l'ombre pour des localités de Belgique, d'Allemagne et de Russie, sous les mêmes degrés de lati- tude, nous voyons une différence tellement considérable qu'il est difficile de l’aitribuer uniquement à l’action di- recte du soleil. Il serait bien extraordinaire que l’insola- üon à Vienne, relaüvement à Bruxelles, fit au moment de la maturation un effet total de 400° à 1500”, de telle sorte que pour les Rhamnus Frangula et Fagus, V'insola- tion, à Vienne, fût équivalente à la température observée à l'ombre dans cette même localité. D’autres causes con- courent à produire cette différence. Ainsi, dans l’ouest, l'humidité est souvent plus grande qu'il ne faudrait pour la floraison et la maturation. Elle développe longtemps les feuilles, ce qui retarde les autres phénomènes, et exige, pour ce qui les concerne, une somme finale de tempé- rature plus forte que dans les pays orientaux. La séche- resse de ceux-ci est favorable, au contraire, à la floraison et à la maturation, qui peuvent s’achever avec moins de chaleur, même indépendamment de l’augmentation de la chaleur directe du soleil. Les maxima plus élevés des cli- mais orientaux favorisent aussi certaines fonctions. Enfin, le repos absolu pendant l'hiver rigoureux des contrées orientales est une cause d'activité des bourgeons au printemps. Ceci résulte clairement d'expériences faites METHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE par M. Krasan', qui concordent d° ailleurs avec. Sn nion des horticulteurs et avec mes observations récentes sur des bourgeons de branches des mêmes espèces, tirées de Genève et de Montpellier, et soumises chez moi à une même température. | Les données physiologiques et climatériques concou- rent toutes dans le même sens. Elles expliquent bien pourquoi les sommes de température à l'ombre observées dans l'Europe orientale sont insuffisantes, pour la même espèce, dans l’Europe occidentale, sous la même latitude. Malheureusement il est impossible de calculer l'action propre de chacune de ces causes. L’insolation paraît la plus importante, C’est tout ce qu’il est permis de dire sur ce point. | La diminution fréquente des sommes du midi au nord, entre 43° et 60° de latitude, en Europe, est plus difficile à expliquer. | Nous avons vu que dans l’Europe orientale cette dimi- aution n’est pas régulière (tableau TV B); mais l'irrégula- rité elle-même, dans ce cas, nous conduit à une réflexion intéressante. Ce sont communément les localités les plus humides ou nuageuses dans la saison de la végétation, ie offrent des sommes supérieures à celles de localités rela- Se tivement méridionales, contrairement à ce qu'on aurait supposé d’après la majorité des cas. sr Ainsi Moscou à presque toujours des sommes supé- Fes ! Des rameaux de Saules, d’Evonymus et Prunus Padus coupés et plongeant dans l’eau, n’ont pas poussé au mois d’octobre ni de novembre, mais uen lorsqu’on les coupait plus tard, en hiver, 2 après la gelée, et qu’on les soumettait à la RTS de la” chambre. (Sitzungsber. Akad., Wien. April 1873.) ? Comptes rendus de l’Académie des sciences du 7 juin 1875. APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 39 rieures à celles de Vienne, pour la maturation, c’est-à- dire pour l’ensemble de la vie active d’une année. Or, voici les conditions dans les mois les plus impor- tants : TEMPÉRATURE JOURS DE PLUIE Avril 11,02 3,0 15,2 11,8 Mai 16,75 11,9 15,0 11,5 Juin 19,71 16,7 13,7 11,7 Juillet 21,52 19,5 14,3 09 Août 21.09 18,5 227 "ATEI Entre Vienne et Prague, les sommes sont toujours plus fortes à Vienne. Voici les conditions de climat : TEMPÉRATURE JOURS DE PLUIE Se 4 à Re Vienne. Prague. Vienne. Prague, Avril 11,02 9,4% 15,2 11,8 Mai 16,75 15,09 13,0 10,9 Juin 19,71 18,36 13,7 10,2 Juillet 21,52 20,00 14,3 14,1 Août 21,09 19,91 12,2 13,2 Dans ces deux exemples, comme dans celui de Parme et Venise, c’est toujours dans la localité la plus claire, la plus sèche, pendant la saison de la végétation que les sommes de température à l'ombre se trouvent être les plus faibles, et cela indépendamment du degré de latitude. N’est-il pas naturel de penser que l’insolation, dans ces trois cas, vient compléter la chaleur qui semble faire défaut dans les stations où les sommes sont le plus faibles ? Il faut cependant ajouter que dans le nord, et surtout dans les localités à ciel clair, le froid rigoureux de la mauvaise saison arrête complétement la végétation ex- térieure de la plante et dispose mieux les bourgeons à se ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. 3 34 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE développer au printemps. La précocité des feuilles conduit alors à celle des fleurs et des fruits, sous une tempé- rature donnée. Voyons pour les localités occidentales (tableau IV A). Bruxelles à toujours des sommes plus fortes que Pé- tersbourg, et il y a, entre ces villes situées à peu près à égale distance de la mer, une différence de 9 ‘/, degrés de latitude. Voici les conditions de leurs climats ‘ : Quantité de pluie Température. Jours de pluie. en lignes de Paris. Bruxelles. Pétershourg. Bruxelles. Pétershourg. Bruxelles. Pélersb Mars 5,16 ä 16,9 23,5 Avril 9,27 1,88 15.6. 443 23,1 8,2 Mai 13,36 8,75 13,2 13,6 228 141 Juin 17,08 14,50 12,8 143 28,0 19,1 Juillet 18,49 17,00 135. 14,1 30,1 32,2 Août 18,14 16,00 9,7: A2 39,4 25,8 Septembre 14,88 10,75 13,0 14,2 27,2: ‘49,9 Aiïnsi, à Pétersbourg, la température dans la saison es- sentielle est moins élevée, mais il y a moins d'humidité. Comme la chaleur fait évaporer l’eau surabondante, on peut estimer que pour l'humidité les deux climats se res- semblent beaucoup. M. de Gasparin (2, p. 223) indique à Bruxelles, en été, 37,4 jours éclairés par le soleil, et à Pétersbourg 32,0. Il ne dit pas sur combien d'années ce calcul est fondé, et je crains que ce ne soit sur un nom- bre trop petit, car ailleurs (p. 275) il mentionne seule- ment six années d'observations sur la pluie à Bruxelles. La comparaison d’Ostende et Abo, localités plus ma- ritimes, mais d’ailleurs analogues à Bruxelles et Péters- * D’après Linsser, pour les températures et la quantité de pluie, et de Gasparin pour les jours de pluie. . | D : À APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 39 bourg, m'a laissé dans la même incertitude sur le degré relatif d'humidité. Je n’en citerai pas le détail, parce que les données sont moins complètes. Les sommes, d’après le tableau [IV A, sont toujours plus élevées à Ostende. On pourrait comparer Pessan (43° 38” lat.), dans le sud-ouest de la France, avec Stavelot en Belgique, à une distance analogue de la mer et une hauteur à peu près semblable. Les sommes du tableau sont toujours plus fortes à Stavelot. Comme on n’a pas les jours et la quan- tité de pluie à Pessan, j'ai pris les données de Dax et Bor- deaux, localités voisines, et, pour Stavelot, les jours de pluie à Bruxelles’. Ce n’est pas exact, mais les différences de pluie sont trop évidentes entre le midi et le nord pour qu'on puisse repousser une conclusion fondée sur ces do- cuments. Température. Jours de pluie. : Quantité de pluie. TR Re 2 CR. OR Ë Pessan. Stavelot. {Dax. Bruxelles. Bordeaux. Stavelot. Mars 9.06 GOUT HU ee Avril 12,68 8,21 1% 13,6 46,9 845 Mai 18,14 11,96 12 13,2 55,2 78.0 Juin 21,72 16,05 -10 12,8 67,2 82,2 Juillet 24,41 17,27 8 13,5 47,8 805 Août 22,66 17,08 10 12,7 :3,6 89,1 Septembre 19,78 13,42 A1: 13,0 hA1,3 80,3 Octobre 14,94 9,46 12: 14,8 64,2 76,3 Évidemment, dans le sud-ouest de Ja France, il y a moins de jours de pluie et moins de pluie pendant la sai- son de la végétation qu’en Belgique ; en outre, la hauteur: du soleil au-dessus de l'horizon y est plus grande, par con- 1 Pour la température, Linsser, 1° et 2me mémoires ; pour les jours de pluie, de Gasparin; pour la quantité de pluie à Bordeaux de Gasparin, et à Stavelot ; Linsser, 2e mémoire, p. 14. vraient, à ce qu'il semble, suflire dans le sud-ouest. D'un 36 : MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE séquent l’action totale du soleil y est plus forte pendant les pa heures où elle se fait sentir. D’après cela, des quantités moins considérables de chaleur mesurée à l'ombre de- autre côté, les heures de jour pendant la saison d'été sont plus prolongées en Belgique, à cause de la latitude. II ya environ deux heures de différence au moment du maxi- mum (21 juin). L'obliquité plus grande des rayons du 3 soleil compense à peu près l'allongement relatif des jours, es mais en même temps l’époque principale de végétation est * plus retardée en Belgique, c’est-à-dire plus sous l'empire des longs jours du mois de juin. On peut voir par les dates de la floraison, dans le tableau IV A, qu'il y a pres- que un mois de différence à cet égard, et que le mois de: mai étant le principal à Pessan, c’est celui de juin à Sta- ÊÉ velot. Or, en juin, les jours dans la localité de Belgique dépassent de plus de deux heures ceux de mai dansle sud-ouest de la France. De là une insolation réellement plus grande pendant l’époque principale de la végétation, malgré l'obliquité des rayons. Cette comparaison entre Pessan et la Belgique neme | paraît pas suffisante, à cause de l'absence de données sur la pluie dans les deux localités elles-mêmes. Comme elles JR sont à l’est de Bordeaux et de Bruxelles, et à quelque bau- . £ teur au-dessus de la mer, on peut craindre que les chiffres | Fe concernant ces deux villes ne soient pas de bonnes indications pour elles. Afin d’obvier au moyen de locas lités mieux connues et dont le choix présente d’ailleurs, d'autres avantages, je mettrai en opposition Venise et Saint-Pétersbourg, l'une sous 45°,26 de latitude, l'autre “ sons 60°,0". Venise a une ‘position plus occidentale et. un climat assez maritime, malgré soi éloignement des. APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 7 34 côtes occidentales d'Europe. Pétersbourg est plus rappro- Lo ché decelles-ci, mais son climat participe un peu des con- | ditions orientales, soit à cause du degré de longitude, soit -parce que la mer Baltique est abritée des vents d'ouest par la péninsule scandinave. V. Comparaison de Venise (lat. 45°,26; —_Jong. E.10°,0') et St-Pétersbourg (lat. 60°,0; — long. E. 30,°0"). er FEUILLAISON FLORAISON MATURATION | is | a — | É à |3 . “à É : À Æ £ 2 |= 8 ER A ML = localités. SET. JEU sue |S CP Le be Sante honte IE. be: = + HAD 1 ARS RER es es Rue SA 0") EL Syringa vulgaris | [| Venise. 15| 5 avril. 9) 115,28 avril. 707| : | Pétersbourg. | 6/18 mai. |185| 12 12 juin. | 453| | | Philadelphus coronarius. | h 3 Venise. 17110 avril.|467 117113 mai. | 950 | Pétersbourg. - 6123 mai. |235/11| 4juillet} 820! | | Sambucus nigra. | | | | | Venise. 8! 8 mars.|172/17 20 mai. [1075/15/21 juillet|2430) Pétersbourg. 6117 mai. [176111 9 juillet! 904 Riga. 5! 5 mai. |154| 4/12 juin. | 606) 4| 9 sept. [2098] Berberis vulgaris. | | Venise. 16/25 mars.|301,16,26 avril.! 67 8,14,26 août. |3258 Pétersbourg. 6/24 mai. |245/13/17 juin. | 552! 4/19 sept. 11989)| Viburnum Opulus. | Venise. 16,11 avril.|479/17|19 mai. 1057|17 \1es nov. |1351 | Pétersbourg. 7/21 mai. [2141/11/25 juin. | 674| 4,17 sept. 1968] Evidemment, les sommes sont plus fortes à Venise qu'à Saint-Pétersbourg. Voici les conditions de climat ‘ : ! Pour les températures, Linsser ; pour les jours de pluie, de Gasparin; pour la quantité de pluie à Venise, Schouw (Climat de l'Italie), et à Pétersbourg, de Gasparin. A Venise les moyennes sont fondées sur une durée insuffisante : sept ans. “gite frites ut 38 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE Température. Jours de pluie, Quantité de pluie. Veuse Péerttbte, Vente. PAIE. Venise Pate: Mars F0 4 5,2 SG S RE Avril 12,90 1,88 7,33 113 77,0 25,9 Mai 17,80 8,75 9,3: 13,6 1120 95,3 Juin 21,60 14,50 8,8 14,3 74,9 43,6 Juillet 24,30 17,00 6,6 14,1 73,5 12,7 Août 22,00 16,00 9,1 :. 1022 67,1 60,3 Septembre 18,80 10,75 65 #142 87,3 53,6 Octobre 13,80 9,0 56,0 Le nombre des jours de pluie est bien plus faible à Ve- nise, et si la quantité de pluie, dans quelques mois, y est plus grande, la chaleur la fait évaporer rapidement. M. de Gasparin (Cours d'agric., 2% éd., 2, p. 222) indique à Padoue près Venise, pour l’été 57.3 jours éelairés par le soleil, et à Pétersbourg 32,0, ce qui confirme la donnée | sur les jours de pluie. L'action directe du soleil est donc plus forte à Venise dans chacun des mois essentiels à con- naitre (ce qui se passe à Saint-Pétersbourg au mois de mars est indifférent, puisque la végétation n'y est pas même commencée). D’après cela, les rayons solaires ajou- tent à Venise plus qu'à Saint-Pétersbourg aux sommes de température observées à l’ombre, qui sont déjà plus - fortes à Venise. Il reste à examiner la longueur des jours. Linsser (2%° mém., p. #3) indique, pour le milieu de chaque mois, la longueur du jour et l’obliquité du soleil à Venise et à Saint-Pétersbourg. Selon lui, l’obliquité dans cette dernière ville peut être considérée comme com- pensant la durée. Je ne conteste pas, mais il est néces- saire pourtant de remarquer la grande différence des épo- ques de végétation. Il y a un mois, et quelquefois plus de différence au printemps ; par conséquent, il faut comparer APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 39 la longueur des jours en avril à Venise avec celle de mai à Pétersbourg, celle de mai à Venise avec celle de juin à Pétersbourg, etc. Voici ce qui résulte de la comparaison ainsi faite des jours, d’après les chiffres sans doute très- exacts de Linsser. J’indique seulement les mois de la vé- gétation : VENISE PÉTERSBOURG Longueur TES Longueur Hauteur Dates. du jour. du soleil. Dates. du jour. du soleil. 16 mars 11,2 11,8" à $ 15 avril 43,5 D4,3 16 mai 17,2 49,1 16 mai 14,8 63,6 15 juin 18,8 D3,4 15 juin 15,6 67,8 16 juillet 18,1 »1,9 16 juillet 15,3 66,0 16 août 15,6 43,9 16 août 14,1 58.4 15 sept. 13,0 33,2 15 sept. 12,6 47,7 46 oct. : 10,9 39,8 Comme les premiers mois de la vie végétative sont les plus importants, il paraît probable qu’à Pétersbourg trois ou quatre heures de plus de jour, malgré l’obliquité des rayons, doit activer la végétation plus qu'à Venise et compenser le défaut de chaleur observée à l’ombre, d’au- tant plus que le crépuscule se prolonge beaucoup dans le nord. L’accroissement des longs jours est rapide surtout à partir du 60% desré de latitude. On sait, en effet, que, sous 67°,90/, le plus long jour est d’un mois, tandis que sous 94°,20” il est de 17 heures. Il y aurait donc de l'avantage à comparer Venise avec Moscou (55°,45"), plutôt qu'avec Pétersbourg. Malheureusement le nombre des époques de végétation observées sur les mêmes espè- ces qu'à Venise, et pour un temps suffisant (4 ans) y est Pret hs 7 À, ee . Dar, : me", de trois seulement, et encore sur les trois il y a deux 40 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATUR Cat: Dé. espèces cultivées. Je les indiquerai pour montrer que les à sommes sont en général plus fortes à Venise, du moins A quant à la floraison. Li 4 VI. Comparaison de Venise et Moscou 4 | ) : | Espèces FLORAISON 4 | et 4 Années LU | localités. d'obre Dates. Sommes. k Syringa vulgaris. F Venise. 15 28 avril. 707 Moscou. 5 2 juin. 459 Philadelphus coronarius. Venise. 17 13 mai. 950 Moscon. 5 1® juillet. 959 Viburnum Opulus. Venise. 17 19 mai. | 1057 Moscou. 6 19 juin. 738 | Les deux climats diffèrent beaucoup sous le rapport de la chaleur, mais moins sous celui de l'humidité ‘ : Température. Jours de pluie. Quantité de pluie. vente OU, Venise. Moscou. Venise. Moscou. Mars 770 61 5.2 36.345 PS Avril 12,90 3,00 7,3" ALS 77,0 . 50,1 Mai 17,80 11,88 0,8 2414455 1142,0...:69,9 Juin 21,60 . 16,75 8,8 114 74,9 65,0 Juillet 24,30 19,50 6,0: ALE 73,5. 93,6 Août 22,00 18,50 5,7 14/1 C7 RRLS S Septembre 18,80 12,12 6,5 40,9 ESPN Octobre 13,80 9,0 56,0 Ft: * Pour la température, Linsser; pour les jours de pluie, de Gas- parin; pour la quantité à Venise, les 7 ans indiqués par Schouw, et à Moscou, Linsser, moyenne de 8 ans. APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 41 Ïl y a plus de jours de pluie à Moscou, mais des pluies moins abondantes. L’évaporation diminue l'inconvénient des fortes pluies dans la station méridionale. Dans le ta- bleau de Gasparin du nombre des jours éclairés par le so- leil, Venise n’est pas mentionnée, mais bien la localité voisine de Padoue, 57.3 jours, et Moscou 56,8. En résumé, les deux climats paraissent assez sembla- bles pour la clarté du ciel et le degré d'humidité pendant les époques principales de végétation, et les sommes sont plus fortes à Venise, il est vrai, d'après des documents incomplets. e En définitive, il paraît que les sommes de température sont plus élevées dans les stations les plus méridionales, toutes choses d’ailleurs égales ou à peu près. Je le crois vrai, surtout en raison des localités moins boréales que Pétersbourg, dans lesquelles l’effet des jours excessivement prolongés n'intervient pas, et des localités méridionales, dans lesquelles l’insolation doit ajouter beaucoup à l'effet de la température mesurée à l'ombre à eause de la hau- teur du soleil. | D'où peut provenir cette différence ? Trois explications s'offrent naturellement à l'esprit, et il est à remarquer qu’elles ne s’excluent pas les unes les autres. 1° Ilest possible, je dirai même probable, que dans le midi la chaleur se trouve par moments trop forte pour la phase de végétation d’une espèce. Nous savons qu'il y à une étendue de température parfaite pour chaque fonction végétative, au delà de laquelle la chaleur profite moins. Cette circonstance doit arriver plus souvent dans le midi que dans le nord. Une partie de la température censée utile et comprise dans les sommes y devient inutile. Au 42 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE nord, il est vrai, certaines températures basses (entre’0 et L 4° où + 5°, + 6°) peuvent aussi être inutiles dans tels moments, pour telle espèce, mais cela influe moins sur les sommes, car dix jours sous 25° font 250 dans une somme, tandis que dix jours sous 95° ne font que 90. On voit par là combien il serait important de suivre les phases de végétation avec celles de la température pour chaque espèce et chaque localité. M. Hermann Hoffmann la fait à Giessen pour une année, mais il en faudrait un bien plus grand nombre, et après de$ observations pro- longées dans plusieurs localités il faudrait faire un travail considérable de moyennes et de comparaisons. La science ne marche pas dans ce sens. Les expériences de labora- toire sont plus faciles et plus à la mode. Elles tentent plus que des observations minutieuses et comparatives pendant de longues séries d’années, qui ajournent par trop la réputation d’un auteur". La seconde cause pouvant servir à expliquer les faits est le manque d’un repos suffisant des bourgeons etdu bois adjacent en hiver dans les pays méridionaux, de même que dans les parties occidentales de l'Europe, rela- tüivement aux orientales. Une moindre chaleur suffit aux bourgeons quand le repos hivernal a été complet, cet les fonctions suivantes profitent de la précocité des feuilles. La troisième cause est, peut-être, une modification des espèces quant aux effets de la température, lorsqu'elles sont * Les observations sur les époques de végétation devraient se faire par des employés, dans les jardins botaniques. Si l’on y avait pensé depuis la date d’introduction de plusieurs espèces, on aurait constaté probablement des changements dans les époques, ce qui serait fort intéressant. [ 1 | J "4 | APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 43 soumises à un climat plus froid ou plus chaud, en d’autres termes une adaptation aux conditions de température, soit acchmatation. Linsser admettait en plein cette hypothèse, par suite de calculs et de formules déduites des époques de végétation de la même plante en divers pays, et de quelques raisonnements théoriques. Je ne veux pas nier une certaine adaptation aux conditions extérieures, par suite d’une longue sélection. C’est un phénomène démon- tré dans certains cas, nécessaire à admettre pour beau- coup de faits géologiques, mais qui suppose un temps très-long, du moins pour les espèces non cultivées. Ce ne sont pas des calculs, mais de bonnes observations qui peuvent conduire à quelque résultat sur une question aussi délicate’. Les naturalistes, en effet, se laissent peu convaincre par des raisonnements mathématiques. La plupart sont aussi incapables que moi d’en faire usage. C’est un tort, mais nous avons des objections fondées à faire valoir. Les mathématiciens se préoccupent trop de développer ce qui peut arriver en partant de cer- taines données, et pas assez de la réalité de ces don- nées en elles-mêmes et de leurs complications. C’est le grand sujet d'opposition entre les physiciens expéri- mentateurs et calculateurs. Les données sont cependant simples dans les faits de physique, tandis qu'elles sont 1 J'entends des observations sur des semis de graines de la même espèce recueillies au nord et au midi, comme j’en ai fait une fois (Archiv. sc. phys. et natur., juin 1872, t. XLIV, p. 105), non sans rencontrer de grandes difficultés dans le choix des espèces. Mes expériences sur l’effet différent d’une même température sur des rameaux d’une même espèce venant de deux localités différen- tes, l’une au nord de l’autre (Cômpt. rend., 7 juin 1875), prouvent . seulement une influence du climat sur des individus. Cela devient probablement, à la longue, une différence de race, mais il faudrait des comparaisons de plusieurs générations pour l’établir. "4 Fr PR LUTTER Pa é % R #4 MÉTHODE DES SOMMES DE TEMPÉRATURE infiniment variées dans les faits physiologiques. De à une difficulté bien plus grande. et plus démontrée des méthodes de calcul dans le domaine des sciences natu- relles. ; ; Pour terminer. je résumerai de la manière suivante ce qui concerne les sommes de température dans l'état ac- tuel des connaissances. 1. Comme je le pensais en 1855, les sommes de tem- pérature au-dessus de 0° n’expriment jamais exactement la chaleur utilisée pour une espèce, soit pour une fonc- tion, soit pour l’ensemble de la végétation de l’année. Elles ne peuvent donner que des indications ou mesures approximatives, d’une valeur inégale. 2. Les sommes sont moins éloignées de la vérité des faits physiologiques lorsque, 1° on peut les calculer au- dessus d’un minimum constaté pour la fonction dont il s’agit, ou d’une fonction initiale, là germination on la feuillaison, lorsqu'il s’agit de l’ensemble de la vie d’une espèce dans une année: 2 lorsqu'on connaît la chaleur ajoutée par les rayons directs du soleil à celle observée à l'ombre. Malheureusement, cette dernière condition dé- pend de causes extrêmement nombreuses: la nature du üssu de l’espèce, la hauteur du soleil, l’état et l'épaisseur de l'atmosphère, et dans le nord l'allongement extraordi- naire des jours pendant l'été. Il résulte de là que même des observations thermométriques sur des corps exposés au soleil n’en donnent pas nne mesure exacte, ni surtout une mesure comparable d'un endroit à l’autre. 3. Dans la partie septentrionale de l'habitation d'une espèce, il est probable que les sommes comprennent sou- APPLIQUÉE AUX PHÉNONÈNES DE VÉGÉTATION. 45 vent des températures trop basses, lesquelles, sans être au-dessous du minimum de végétation, produisent ce- pendant peu d'effet dans un nombre donné de jours. [n- versément, dans la partie méridionale, les sommes com- prennent probablement des températures trop élevées pour les besoins de l'espèce à chaque fonction végétative, sans même atteindre le maximum qui arrêterait la vie vécétale, car ce maximum est rare à la surface de la terre et ne se présente pas dans des pays tempérés comme l'Europe: La cause d'erreur propre à la partie septen- trionale de l'habitation d’une espèce produit des quantités assez faibles dans une somme totale, mais celle de la ré- aion méridionale, au contraire, ainène une exagération assez forte. D’après cela, il faut éviter de comparer les sommes de la même espèce sous des degrés de latitude un peu éloignés. Elles représentent des aliquotes différentes de la chaleur vraiment utilisée. 4. Trop d'humidité ou trop de sécheresse pendant certaines périodes de la végétation d’une espèce diminuent les avantages que la température peut lui présenter. et dans ce cas il faut une somme totale plus forte pour qu’elle achève ses fonctions annuelles. Un état incomplet de repos des organes extérieurs en hiver est aussi une cause de retard, de même qu’une basse température du sol. Ce sont des causes accessoires qui donnent souvent un avantage aux stations les plus septentrionales ou les plus orientales, surtout au printemps, pour l’évolution des bourgeons, et desquelles il résulte que les sommes de tem- pérature à l’ombre y sont plus faibles au moment où une fonction végétative s’achève. 9. La comparaison des sommes de température au- Re 46 MÉTHODE DES SOUMES DE TEMPÉRATURE, dessus de 0° jusqu'à l’époque de la maturation peut, malgré toutes les objections théoriques et les causes d’er- reur, être avantageuse pour indiquer les conditions de l'existence d’une espèce dans le voisinage de sa limite septentrionale. Il est seulement essentiel, dans ce genre de comparaisons. de tenir compte des différences d'inso- lation qui sont très-considérables, en Europe par exem- ple, lorsqu'on envisage des localités à l’orient les unes des autres, sous des latitudes à peu près semblables. 6. Les sommes de température au-dessus de E 2”, + 3°, etc, jusqu'à + 5° ou 6°, doivent ordinairement, daus les pays tempérés, concorder mieux que celles au- dessus de 0° avec les faits de végétation, attendu que la plupart des espèces ne commencent à se développer, et surtout à se développer activement que sous certaines températures entre 2 et 6°. 7. Les sommes de température observées au sujet d’une espèce cultivée ou d’une de ses variétés peuvent aussi être uüles en agriculture. On à l'avantage, dans ce cas, de connaître souvent le minimum de végétation de la plante et les degrés sous lesquels -elle prospère, mais d'un autre côté les modifications nombreuses des variétés et leur flexibilité sous les influences extérieures, ainsi que: les procédés de culture, diminuent l'importance des con- clusions que l’on peut tirer de la méthode. 8. Les variations dans les sommes de température sui- vent en Europe les mêmes lois lorsqu'on étudie les épo- ques de feuillaison, floraison ou maturation et les limites polaires des espèces, pourvu que ce ne soit pas dans une étendue de limite où la chaleur cesse d’être la cause pré- APPLIQUÉE AUX PHÉNOMÈNES DE VÉGÉTATION. 47 pondérante, c’est-à-dire où l'espèce serait arrêtée par les minima de l'hiver ou par la sécheresse de l'été. 9. Les physiciens et géographes rendraient service aux naturalistes, aux agriculteurs et à toutes les personnes qui désirent comparer des climats, s'ils prenaient l’habi- tude de calculer les sommes de température au-dessus de 0° et de chacun des degrés subséquents, pour chaque mois et pour l’année totale, ce qui est facile en prenant les degrés au-dessous de O pour nuls dans les moyennes mensuelles et annuelles, au lieu de les retrancher. CEA Ris DE AS": + 4e LE PAYSAGE MORAINTOUE SON ORIGINE GLACIAIRE ET SES RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS PLIOCÈNES D'ITALIE Parmi les problèmes dont la géologie cherche la so- lution, ceux qui ont trait aux phénomènes glaciaires et à l’époque quaternaire sont au nombre de ceux qui, main- tenant, caplivent le plus, non-seulement les géologues, mais encore Le public scientifique en général. De tous côtés les explorateurs sont à l’œuvre. Il est à peine une Revue ou un Balletin scientilique qui ne rende compte de quelques nouvelles découvertes, de quelques associa- tions inattendues dans les dépôts les plus récents. L'intérêt est encore tout particulièrement excité par la lumière que jettent ces recherches sur l’histoire des premières appari- tions de l’homme sur la terre. Au milieu de cette accu- mulation de matériaux, il est bon qu’une main autorisée essaie de temps en temps de retracer la série des événe- ments qui Sont attestés par ces amas de débris et, si pos- ! Paris, Sandoz et Fischbacher ; Reinwald et Ce. Neuchâtel, Librairie générale Jules Sandoz, 1875. LE PAYSAGE MORAINIQUE, SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 49 sible d'en établir lenchainement. C’est ce que M. Desor a tenté de faire dans l'ouvrage important que nous nous proposons d'analyser brièvement, Inutile de dire que per- sonne n’était mieux qualifié que lui pour entreprendre ce travail. La première partie du livre de M. Desor comprend la description de cet ensemble de dépôts meubles, dus à l’action glaciaire, qui s’étalent au pied des Alpes sur les deux versants de la chaîne, où ils se caractérisent par des formes et une physionomie particulières, qui en font un type spécial au point de vue pittoresque. C’est là que se trouvent des sites qui prennent rang parmi les plus privi- légiés sous le rapport de la beauté et de la fertilité. Le paysage morainique, que l’on ne méconnaît plus, une fois qu’on la bien saisi, peut être éludié et admiré surtout au pied méridional des Alpes sur une zone parfois fort large, de 5 à 20 kilomètres, toujours gracieusement accidentée et présentant à chaque pas des aspects différents dont le charme est encore rehaussé par la présence d’une quantité de lacs et d’élangs, tels que ceux de Varese, d’Alserio, de Pusiano, d’Anone. Toutes ces buttes et ces collines allon- gées qui dessinent ce paysage sont des anciennes moraines, telles que les ont déposées les antiques glaciers du Tes- sin et de l’Adige, alors qu'ils venaient déboucher au bord de ce grand bassin qui est aujourd’hui la Lombardie, Les mêmes phénomènes se montrent tout aussi distincts sur le versant nord des Alpes. Les environs de Thoune méritent sous ce rapport une mention spéciale. Le champ de manœuvres de lAllmend est borné à l’ouest par un plateau qui, vu à distance, a l'apparence d’une grande terrasse adossée aux flancs du Stockhorn, mais qui, en réalité, n'est composée que de buttes isolées ou de collines ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. 4 510) LE PAYSAGE MORAINIQUE alignées, séparées les unes des autres, tantôt par de petits lacs, tantôt par des étangs ou des marais. Cette configu- ration est tellement frappante et caractéristique que la même carte dressée pour les manœuvres militaires a pu servir de carte morainique. Cette structure accidentée est le produit de l’action glaciaire. Ces collines d’égale hauteur sont autant de mo- raines que l’ancien glacier de l’Aar a jadis entassées sur ce point et qui, lorsque les glaces ont dû se retirer, sont demeurées en place en conservant plus ou moins, sous leur couverture de verdure, leur forme et leur relief pri- mitif. Afin d’en mieux fournir la démonstration, M. Desor a ajouté à son ouvrage une autre carte, à grande échelle, du glacier supérieur de Grindelwald qui fut dressée par Dollfuss-Ausset et qui reproduit en petit une configura- tion analogue. Le même relief morainique a été constaté sur plusieurs autres points de la Suisse, ainsi à Muri près Berne, sur le plateau de Zimmerwald, sur nombre de points du canton d’Argovie, où ils ont été étudiés et décrits par M, Muebhlberg, le long du chemin de fer de Zurich à Zoug où ils donnent lieu à de nombreux petits bassins tourbeux, au nord de Vevey, aux environs de Nyon. Ce qui mérite sur- tout d’être signalé c’est que plusieurs des lacs de la plaine suisse, tels que ceux de Sempach, de Hallwyl et de Bal- degg, doivent leur existence, ou du moins leur surface actuelle, à des moraines transversales. Des phénomènes semblables se produisent dans les Vosges, où ils ont été signalés d’abord par M. Ed. Collomb, dont nous venons d'apprendre la mort récente, par Dollfuss-Ausset et par Hogard. SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 51 Dans le Jura même on reconnaît des dépôts morai- niques; M. Desor en cite des exemples, non-seulement au bord du lac de Neuchâtel, mais encore dans les vallées extérieures de la chaîne, entre autres dans la vallée des Ponts (canton de Neuchâtel). Il aurait pu ajouter aussi la vallée de Vallorbes, car il est constaté aujourd’hui que les blocs erratiques, avec leur cortége de graviers et de cailloux, ont pénétré jusqu'à Pontarlier et au delà, en passant par la gorge de Jougne. | Les géologues allemands ne s'étaient pas jusqu'ici montrés très-favorables à la théorie glaciaire. Cependant MM. Escher de la Linth et Desor, en visitant, il y a quel- ques années, la localité de Schussenried, où l’on avait dé- couvert un gisement d'antiquités préhistoriques avec les traces de l’industrie humaine, purent s'assurer que ce gise- ment correspondait à une cavité ou à une dépression de la moraine frontale de l’ancien glacier du Rhin qui avait poussé ses moraines jasqu'au delà de Ravensbourg. Plus tard, M. Desor, poursuivant ses recherches au pied des Alpes allemandes, trouva le paysage morainique non moins développé entre Lindau et Immenstadt, où se rencontrent les deux bassins hydrographiques de l'Iller et du Rhin. Il eut l’occasion de faire les mêmes observations au pied des Alpes autrichiennes, spécialement aux environs de Salzbourg. Jei encore les lacs qui prêtent un Si grand charme au paysage sont en partie de véritables lacs de moraines, Le Wallensee en est un exemple frappant. Mais il restait une lacune. Les Alpes bavaroises, non- seulement n'avaient pas fourni de preuves en faveur de l’ancienne extension des glaciers, mais on avait même formellement prétendu que les phénomènes erratiques qui s’y rencontrent étaient le produit de grands courants, 52 LE PAYSAGE MORAINIQUE comme le voulait l’ancienne théorie de L. de Bucb, et ‘comme on l’a aussi prétendu à l'égard de la Forêt-Noire. Or, cette lacune vient d’être comblée d’une manière on ne peut plus satisfaisante par M. Zittel. L’éminent pro- fesseur de Munich, de retour de son voyage en Suêde, où il avait accompagné M. Desor et où il avait eu l’occasion d'observer les phénomènes glaciaires sur une grande échelle, se mit aussitôt en campagne pour étudier l’erra- tique de la Haute-Bavière. Non-seulement il constala l’action évidente des anciens glaciers, mais il y reconnut tous les traits essentiels du paysage morainique, tels qu'il les avait observés en Scandinavie, Ces découvertes inat- tendues, dont M. Desor nous donne un aperçu, se trou- vent consignées dans les Bulletins de l'Académie de Mu- nich pour 1874. Voilà donc le paysage morainique dûment établi sur les deux versants des Alpes, revêtant le même aspect el trahissant la même origine glaciaire. On peut, dès lors, admettre que les anciens glaciers se sont avancés jus- qu'aux limites que nous pouvons fixer aux dépôts errati- ques. Du côté suisse, cette limite est formée par la chaîne du Jura qui n'a guère été franchie, excepté par quelques cols et par la coupure du Rhône. Du côté italien, il n’e- xiste pas de barrière semblable, On passe à peu près sans transition de la zone morainique à la plaine unie de la Lombardie, M. Desor devait nécessairement se demander ce‘qui avait empêché les anciens glaciers de s’avancer plus loin. Y avait-il peut-être là une mer, ou un grand bassin d’eau douce, qui aurait arrêté leur marche ? Mais cette hypo- thèse s'était heurtée à une objection capitale, l'absence complète de fossiles marins ou d’eau douce au milieu du M Re Per SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 99 limon de la plaine lombarde. Il existe sans doute dans plusieurs localités piémontaises du pied des Alpes des co- quilles marines, ainsi à Folla d’Indano, Borgo Manero et Masserano, mais elles sont censées caractériser une for- mation différente que l’on suppose antérieure aux dépôts erratiques, la formation subapennine ou pliocène, la mê- me qui se trouve à Asti et à Castel-Arquato. On admettait même assez généralement que les deux formations de- vaient être séparées par le dernier soulèvement des Al- pes, et cela paraissait d'autant plus naturel que les co- quilles en question supposent un climat tempéré, tandis que les anciennes moraines étaient censées indiquer un chmat glacial, qui serait survenu après le dernier soulè- vement des Alpes et après le retrait de la mer. Une découverte qui date de l'année dernière devait je- ter un jour tout nouveau sur cette question. Au mois de mai 4874, M. Desor se trouvait avec M. ie prof. Schim- per à Milan, là il apprit, par M. le prof. Sloppani, que M. le marquis Rosales Cigalini venait de découvrir un gi- sement de coquilles fossiles aux environs de Bernate, près de Camerlata, dans une colline d'origine erratique. MM. Desor et Schimper se hâtèrent de s’y rendre. Ils purent recueillir en peu de temps une quantité de coquilles ma- rines fossiles, parfaitement conservées, au milieu d’un tertre composé de matériaux dont l’origine glaciaire était incontestable. Les coquilles, déterminées par MM. d'An- cona et Ch. Mayer, ont été reconnues appartenir à la for- mation pliocène; elles appartiennent à 90 espèces. Voilà done un fait dûment constaté. Mais comment expliquer celte étrange association d’une faune pliocène bien ca- raclérisée, en plein terrain morainique, côte à côte avec des cailloux polis et striés ? Ï1 n’y a qu’une seule explica- 54 LE PAYSAGE MORAINIQUE tion possible. Il faut que les anciens glaciers, en débou- chant des vallées des Alpes, aient rencontré, au bord de ce qui est aujourd’hui la plaine lombarde, le rivage d’un golfe, dont les coquillages se seraient ainsi trouvés mêlés aux cailloux de la moraine. Il n’est pas nécessaire d’être bien fort en géologie pour comprendre les doutes que l'énoncé d’un fait pareil doit susciter, en présence des difficultés de toute nature qu’il soulève. Aussi l’opposi- tion n’a-t-elle pas tardé à se faire jour, avant même que l’auteur eût donné à son travail sa forme définitive. On s’est demandé si les coquilles étaient bien en place, ou si peut-être elles n’avaient pas été amenées par le glacier de quelque dépôt pliocène situé en amont. Maisil est à re- marquer que les fossiles sont dans un état de conservation si parfait qu'on ne peut guère s’arrêter à cette objection. Ainsi les coquilles des Gastéropodes (Cérithes, Turritel- les, Buccins, etc.) ont conservé leurs moindres stries, leurs ornements les plus délicats et parfois jusqu’à leur couleur, ce qui ne serait guère possible st elles avaient été entraînées par la moraine profonde. On a supposé aussi que les coquilles pourraient pro- venir d’une couche inférieure que le glacier aurait affouil- lée, en sorte qu’elles auraient pu se trouver mélangées aux cailloux de la moraine, sans avoir subi de transport. Cette objection nous semble plus sérieuse; elle serait même de nature à compromettre les conclusions de M. Desor, s’il ne s'agissait que de la localité de Bernate. Mais le même phénomène se reproduit ailleurs, dans le ravin de la Breggia, près Balerna, en Tessin. Seulement, ici ce ne sont plus uniquement des coquilles qui se trou- vent mêlées aux cailloux de la moraine. Il s’y trouve aussi d’autres débris, des plantes, aussi bien que des animaux, A : . L: de SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 55 et parmi ces derniers des oursins appartenant à un genre dont le test est des plus minces. Or, on ne concevrait pas que des fossiles aussi délicats aient pu être remués et dégagés de leur gangue, sans se briser. Puis donc, qu’on trouve au milieu de ces argiles de la gorge de la Breggia des cailloux rayés, engagés dans la même pâte, il faut bien que le glacier se soit trouvé dans le voisinage pour verser une partie de ses cailloux dans ce ravin qui était alors un fiord du golfe lombard, Les végétaux qu'on ya recueillis sont encore en petit nombre, mais d’un haut intérêt. Ce sont : un saule, très-voisin du Salix riparta, un châtaignier, également très-voisin du châtaignier d'I- talie, et enfin le hêtre: c’est-à-dire autant d'espèces qui attestent un climat semblable à celui de nos jours. M. Desor entre ensuite dans une série de développe- ments pour prouver que la présence de glaciers ne sup- pose pas nécessairement un climat très-rigoureux. Îl cite à cette occasion l'exemple de la Nouvelle-Zélande où des fougères arborescentes croissent près de glaciers qui des- cendent jusqu'à 500 mètres ; de même, au Chili méridio- nal, les glaciers atteignent la mer par 46° 40" de lati- tude sud, dans le golfe de Penas et dans le Sir Georges Eyre Sound, ce qui n’a lieu, sur les côtes d'Europe, que par 67° de latitude nord. Ces considérations devaient, à leur tour, soulever d’au- tres problèmes et c’est ici que nous abordons la partie la plus difficile et la plus importante du travail de M. Desor. On peut au besoin admettre que, puisque des fougères arborescentes croissent aujourd’hui dans le voisinage des glaciers de la Nouvelle-Zélande, le climat de la Lombar- die ait pu se maintenir assez doux, malgré l'extension 56 LE PAYSAGE MORAINIQUE des glaciers, pour que les plantes de notre flore n’aient pas péri. Cela reviendrait à dire qu'à l'époque des grandes glaces le climat ne s’élait pas sensiblement détérioré. Mais ce ne sont pas ies seuls indices que nous possédions sur le climat de l’époque glaciaire. A côté de ces indications fournies par les plantes de la Breg- gia, nous en possédons d’autres qui nous conduisent à des résultats tout à fait différents. Ainsi il'existe ailleurs des probabilités et même des preuves en faveur d'un climat plus rude. Citons d’abord le mammouth et le rhinocéros velu qui se trouvent en abondance, non-seule- ment dans le Loœss, mais aussi dans les cavernes des Troglodites, en société du renne et d’autres animaux arctiques. Ce qui est plus significatif, c'est la présence d’une flore arctique que l'on retrouve sur nombre de points de l'Europe, dans la couche de limon qui forme la base de nos tourbières modernes, et qui indique un climatanalogue à celui de la Laponie et des hautes vallées des Alpes et du Jura. Ces déconvertes sont dues à un jeune Suédois, M. Nathorst; elles ont fait l’objet d’une analyse détaillée dans ce Recueil *. ÿ Voilà donc plusieurs climats fort distinets qui nous sont révélés dans le domaine des Alpes pendant la période erratique. Îl est évident qu'ils ne peuvent être contem- porains. Dès lors il y a lieu de rechercher dans quel ordre ils se sont succédé. Cette tâche s’imposait d'autant plus naturellement que c’est seulement dans ces dernières an- nées que l’on a acquis la certitude qu’il a existé plusieurs époques glaciaires. IT y a près d’un quart de sièele que } Archives, 1874, 1. 11, p. 52. SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 57 cette idée avait été énoncée en Angleterre par Chambers ; Morlot et Scipion Gras prétendirent en avoir trouvé la confirmation dans les Alpes, le premier dans les amas diluviens de la Dranse, le second dans les dépôts errati- ques du Dauphiné. Cependant leurs arguments n'avaient pas réussi à dissiper tous les doutes. Il était réservé aux charbons feuiiletés du canton de Zurich d’en fournir la démonstration. Ces charbons qu’en exploite sur plusieurs points, à Utznach, Dürnten et Wetzikon sont recouverts par des amas de graviers et de blocs erratiques, qui n’ont pu être transportés que par les glaciers. En même temps, ils reposent, à Wetzikon, sur des cailloux alpins, qui por- tent, eux aussi, l'empreinte glaciaire, puisqu'il y en à qui sont distinctement rayés. Il fant done que le glacier qni à amené ces cailloux se soit retiré pour laisser au sol le temps de produire les monsses el autres végélaux qui devaient se transformer en lignites, et ce temps a dû être nécessairement fort long. Ajoutons à cela que ces lignites renferment des débris d'insectes et de plantes qui ont fait l'objet d'études sui- vies de la part de notre éminent botaniste, M. le profes- seur O. Heer. On y a aussi découvert des débris de grands animaux, d'éléphants et de rhinocéros, qui, cepen- dant, ne sont ni le mammouib, ni le rhinocéros velu, mais qui appartiennent à des espèces différentes (£lephas anti- quus et Rhinoceros Merki). Enfin, on y a aussi rencontré en dernier lieu des traces de l’industrie humaine, une sorte. de treillis ou de natte en bois, ainsi que cela a déjà été mentionné dans ce Recueil. Les végétaux fournissent, on le sait, le meilleur crite- rium pour la détermination des climats. Or, que nous apprennent à cet égard les débris de plantes enfouis dans D8 LE PAYSAGE MORAINIQUE les lignites feuilletées du canton de Zurich ? Ce sont, d’a- près M. Heer, les mêmes espèces qui croissent de nos jours dans les mêmes lieux, à la seule exception du pin de montagne (Pinus montana) et de l'érable de monta- gne (Acer pseudoplalanus) qui, aujourd'hui, ne descen- dent plus qu'exceptionnellement dans la plaine. fl s’agit donc d’un climat un peu plus froid que celui de nos jours, dont la température moyenne annuelle oscillait au- tour de 8° et 7° C. ÿ° Nous voilà ainsi en présence de climats divers et par conséquent de phases multiples d'une même grande pé- riode. En effet, du moment que les charbons de Wetzikon sont compris entre deux invasions de glaciers alpins, il s’ensuit que la période glaciaire doit comprendre au moins quatre phases ou époques, savoir : 1° Une première invasion glaciaire. 2° Une phase interglaciaire (celle des charbons de Wetzikon. 3° Une seconde invasion glaciaire. 4° Une phase postglaciaire. [ci se pose une question importante, celle de savoir la- quelle des deux invasions a été la plus considérable, car il est peu probablé qu’elles aient été d’égale importance. Ici, M. Desor se sépare de la plupart des autres glacia- listes, Selon lui, la grande invasion, celle qui a porté les blocs du Mont-Blanc jusque sur le Jura et qui s’est éten- due jusqu’à Lyon et jusque dans les plaines de la Souabe, aurait été la dernière. On lira, sans doute, avec le plus vif intérêt les consi- dérations sur lesquelles l’auteur se fonde pour établir ce fait important. Reste à savoir si les arguments qu'il invo- que en faveur de sa thèse réuniront les suffrages des ju- MURS nr SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 29 ges compétents. Pour nous, en présence des faits acquis aujourd'hui, ils nous paraissent concluants. Quoi qu'il en soit, il est possible, probable même, qu’à la faveur de cette chronologie, on parvienne à déterminer d’une manière plus satisfaisante qu’on ne l’a pu jusqu'ici la succession des climats divers que des études récentes nous ont fait entrevoir. On conçoit au besoin que la pre- mière invasion n'ait pas détérioré sensiblement le climat, s'il est vrai qu’elle n'ait eu qu’une extension modérée et qu’elle n’ait pas été de trop longue durée. On comprendrait ainsi pourquoi la flore interglaciaire de Wetzikon est à peine différente de celle de nos jours. Ce qui est plus difficile à expliquer c’est la flore du Lœæss. D’après M. Desor, elle se rattacherait à la seconde, ou grande invasion des glaces. Or, il semble que dans cet ordre d'idées elle devrait se présenter avec un caractère bien moins tempéré que cela ne parait être le cas, d’après les quelques observations que l’on possède. Où bien faut-il admettre, avec M. Desor, que, malgré ses proportions gigantesques, cette seconde extension s’est effectuée d’une manière assez subite, pour ne pas réagir d'une manière 2mmédiate sur la flore et la faune, si bien qu'en débouchant dans la mer lombarde et dans ses fiords, les glaciers auraient pu y rencontrer encore les mollusques et les oursins de l’époque préglaciaire ? À la longue, cependant, la vaste nappe de glace qui recouvrait les montagnes et s’étendait comme un manteau sur toute la plaine suisse a dû exercer son influence ré- frigérente, qui se traduit d’une manière non équivoque par cette flore boréale que nous rencontrons au fond des tourbières. Ce qui reste à déterminer ce sont les rap- 60 LE PAYSAGE MORAINIQUE ports de cette flore, et du limon qui la renferme, avec le véritable Loœæss. Jusqu'ici les documents nous font encore défaut pour élucider cette importante question. Peut-être sera-t-0on assez heureux pour trouver un jour des ossements de mimmouth ou de renne associés à cette flore arctique. Cela n'aurait rien de surprenant, puisque ces animaux ont été les contemporains de l’homme des cavernes, avec d'autres animaux de race boréale. À mesure que le climat se réchauffe de nouveau, la flore arctique, qui, paraît-il, prédominait depuis la Scan- dinavie jusqu'en Suisse, se retira de plus en plus, d'une part vers le nord, d'autre part dans les hautes régions des Alpes, mais non sans laisser çà et là des témoins de sa présence sur certains points culminants de la plaine tels que le Tôssstock, l'Uetliberg, lPAlbis, ete. C’est là, d'après M. Heer, l’origine de ces groupes de plantes al- pines que l’on est convenu de désigner sous le nom de colonies ; elles seraient les restes d’une flore jadis répan- due non-seulement sur tout le continent, mais sur tout l'hémisphère boréal, puisque le même phénomène se re- produit aux États-Unis. L'auteur signale, en terminant, un dernier problème, dont il n’a pas trouvé la solution. [Lse demande où s'était réfugiée, pendant l'invasion des grandes glaces, la flore actuelle, qui existait déjà à l’époque interglaciaire. Par quel procédé est-elle revenue reprendre possession de ses anciens domaines, à la suite de la flore arctique ? Voilà certes de quoi stimuler la curiosité scientifique. Il nous reste à signaler une dernière considération que l'auteur ne fait qu'indiquer en passant, mais qui ne man- quera pas d'attirer l'attention : SON ORIGINE GLACIAIRE, ETC. 61 « Aujourd'hui, dit M. Desor, il est démontré que « l’homme n’a pas seulement été contemporain d'animaux « de race perdue, mais qu'il vivait à l’époque intergla- « claire. Dès lors, ila été témoin des grandes inondations « qui sont survenues à la suite de la fonte des glaces, si « même il n’en a été la victime. Or, comme les traces de « ces débâcles se montrent partout, non-seulement dans «l’ancien, mais aussi dans le nouveau continent, il est « permis de se demander st peut-être on ne doit pas faire « remonter à la fonte des glaciers diluviens la tradition « de ce déluge universel qui se retrouve chez les peuplés « des deux hémisphères, » Cette hypothèse pourra être discutée, mais c’est en tout cas une idée neuve et c’est la première fois que l’on essaie de rattacher les causes du déluge à une catastro- phe géologique déterminée. NOTICE MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER VOISINAGE DE L'EMBOUCHURE DES FLEUVES POUR SERVIR A LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DES COURANTS MARINS PAR F.-L. EKMAN Professeur à l’École polytechnique de Stockholm. Depuis plusieurs années je me livre à des observations sur la salure, à des profondeurs différentes, des eaux qui entourent les côtes de la Suède. Ces observations, qui ne sont pas encore terminées, n’ont été publiées jusqu'ici qu’en partie *, et mon intention était de ne les communi- quer que plus tard et dans leur totalité. Diverses raisons m'ont toutefois fait juger opportun de donner une notice succincte sur ce sujet. ; Qu'il me soit permis à cet effet de commencer en citant l'exemple de Gothembourg, où le Gôta-elf, l’un de nos plus grands cours d’eau, se jette dans le Kattegat. La ville est située sur le fleuve même, à environ 5000 mè- ! Savoir dans un travail sur l’eau de mer le long des côtes du Bohuslän (« On Hafsvatinet utmed Bohuslânska kusten »), inséré dans les Mémoires de l’Acad. Roy. des Sciences de Suède pour 1870, et qui contient l'exposé de mes premières observations sur cette matière. MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER, ETC. 63 tres de son embouchure, et le lit du fleuve, large d’environ 200 mètres, a été dragué sur cette étendue à une pro- fondeur de 17 pieds de Suède, soit environ 5 mètres. A la distance de 5340 mètres de l’embouchure, un pont traverse le Güta-elf sur un point où la profondeur at- teint à 3,6 mètres. Le Fjord ou golfe qui reçoit le fleuve passe rapidement à une largeur de 3000 à 4000 mètres et sa profondeur atteint bientôt 10 à 12 mètres. À 11000 mètres de l'embouchure du fleuve commence le Kattegat. Le 5 de ce mois, j’explorai la salure du district bydro- graphique dont je viens de donner les limites. Depuis long- temps régnait un temps d'été calme et splendide, et ce jour-là le vent soufflait de l’est, le conrant du fleuve était fort, le niveau de la mer était en baisse. Il se présentait par conséquent ici toutes les circonstances propres, suivant la manière de voir ordinaire, à empêcher l’eau de la mer de pénétrer dans le fleuve. L’exploration eut lieu de telle sorte que la salure, tant à la surface qu'aux profondeurs respectives de 6, 12 et 17 pieds de Suède‘ fut déter- minée pour 10 points différents à partir du pont men- tionné ci-dessus, jusqu’à un récif « Dynan, » qui s'élève dans le Fjord à 5300 mètres en dehors de l'embouchure du Gôta-elf, Voici maintenant en quelques mots quel fut le résultat de mon exploration, qui sera censée avoir eu lieu dans la direction du Fjord vers le fleuve. 1) La salure à la surface diminuait rapidement et avec une continuité assez régulière (de 1,89 °/, à 0,02 °/,). 2) À 6 pieds de profondeur la salure était moins forte à « Dynan » (1,91 °/,) qu’à l'embouchure même du fleuve (2,12 °/,), mais elle diminuait rapidement et 1 1 pied de Suède — 0,297 mètres. 64 MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER avec continuité depuis l'embouchure jusqu’au pont de (2,12 °}, à 0,16 /;). 3) À 492 pieds, la salure était également plus faible à « Dynan » (2,00 */,) qu'a l'embouchure du fleuve (2,12 °/,), mais elle ne diminuait que d’un chiffre insignifiant depuis cette embouchure jusqu'au se 2,420/, à 4,99 °f0): 4) À 17 pieds la salure suivait la même loi. Elle était de 2,06 °/, à « Dynan, » de 2,11 °/, à l’embou- chure du fleuve et de 2,09 au pont, c’est-à-dire en réalité plus grande à 5300 mètres en amont de l’em- bouchure qu’à la même distance en aval. 5) Les diverses cotes de salure à de plus grandes profon- deurs dans le Fjord, qui n’avaient pas leurs cotes correspondantes dans la rivière même, augmentaient de même à mesure que du golfe l’on s'approchait de l'embouchure. 6) Au point supérieur d'exploration, en dessus du pont même, où l’on pouvait encore constater la présence de l’eau salée au fond du fleuve, la limite entre l'eau douce et l’eau salée était très-nettement tranchée, tant dans la direction verticale que dans la direction horizontale, J'y constatai les cotes de salure suivantes: Surface 0,018 °/, 6 pieds de profondeur 0,03€ » 8: 7% » 0,036 » 102 » » 0,430 12 (fond) » » 2,003 » et, à une distance de moins de 300 mètres plus haut, le fleuve ne charriait presque plus que de l’eau douce, à la surface aussi bien A à 12 pieds de mi à (salure du fond 0,18 ° ee DANS LE VOISINAGE DE L'EMBOUCHURE DES FLEUVES. 69 7) A l'aide de la méthode bien connue, consistant à des- cendre dans l’eau un objet, tout juste assez pesant pour s’enfoncer, et fixé à un flotteur au moyen d’une ficelle mince, j'observai directement un sous-courant au fond du Güta-elf, le flotteur avançant en amont contre le vent et un courant très-fort. J'ai eu l’occasion de constater des faits parfaitement analogues à Stockholm même, où le Norrstrom (le dé- bouché du Mälar) se jette dans un golfe de la Baltique. Dans tout le vaste bassin qui se rencontre entre Stockholm et la petite ville de Waxholm du côté de l'est, la plus grande salure, à la profondeur de 3 brasses par exem- ple, se rencontre dans le port même de Stockholm, im- médiatement à l'embouchure du Norrstrüm. Ces faits trouvent leur explication dans une action purement mécanique que le courant d’eau douce, s’écou- lant sur l’eau salée, exerce sur cetie dernière. L'un des résultats en est que les couches d'eau plus profondes et plus salées qui se trouvent à l'embouchure des fleuves sont élevées au-dessus de leur niveau naturel, en remon- tant vers le lit du fleuve dans une direction oblique de bas en haut. Si la profondeur du fleuve est suffisante, ces couches d’eau.y pénètrent enfin, et forment un sous- courant salé au fond du fleuve *. Ainsi, à une profondeur de 12 à 17 pieds, la salure est plus considérable dans le Gôta-elf à 4000 mètres en amont de son embouchure que dans le Fjord à 5300 mètres de cette même embouchure ; en outre, la surface du ! On doit pouvoir s'attendre à ce qu'un phénomène analogue se produise à embouchure des cours d’eau dans les nappes d’eau douce, quoiqu'il soit infiniment plus difficile de l’y étudier. ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. b) 66 MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER fleuve au premier endroit doit occuper un plan supérieur à la surface du Fjord au second. On peut donc dire jus- qu’à un certain point qu'un fleuve s’écoulant dans la mer agit à la façon d’une pompe, en élevant d’une manière continue vers la surface et dans la direction de la terre, l’eau salée plus pesante et plus profonde, qui se trouve à son embouchure. j Ce sous-courant remontant céde incessamment une partie de sa masse et de sa salure au courant d’eau plus douce sortant. Mais comme la couche la plus basse du courant de fond est protégée par les couches supérieures aussi remontantes, sa salure peut se conserver presque sans modification jusqu’au point où, va la diminution de la profondeur, le courant inférieur est forcé de retourner. Le courant supérieur sortant augmente incessamment en salure et en volume par suite des quantités d’eau salée qu'il s’incorpore aux depens du courant de fond, et à me- sure que sa salure augmente, la limite entre les deux cou- rants devient moins tranchée. Dans sa marche le courant sortant doit s’accroitre considérablement dans la direction horizontale ou verticale, suivant les circonstances. Chaque écoulement d'eau douce dans la mer produit par consé- quent un courant plus puissant que l’on ne pourrait s’y attendre d’après la masse primitive de l’eau écoulée. Des rapports identiques ou analogues à ceux que j'ai observés à l'embouchure desrivières, doivent se reproduire sur une vaste échelle dans les courants entre deux bassins maritimes ayant des eaux de salure ou de température différente, Mais leur action doit y être plus puissante et le phénomène à un certain degré modifié, à mesure que les masses d’eau mises en mouvement sont plus grandes et les profondeurs plus considérables. Comme personne DANS LE VOISINAGE DE L'EMBOUCHURE DES FLEUVES. 67 ne l’ignore, c'est un fait connu depuis longtemps que le courant de surface qui sort d'un bassin maritime ayant une eau plus légère, a pour contre-partie un courant de fond à eau plus pesante, et ce fut Maury qui le premier émit et appliqua le principe, que la cause de tous ces courants doit être cherchée dans une différence entre la pesanteur spécifique des eaux respectives. Mais il faut aller plus loin encore, et essayer de se rendre compte des effets secondaires qui sont une conséquence du courant produit par la différence de la pesanteur spécifique. Afin d'y diriger l'attention avec plus de force, j'établis pour le moment et jusqu’à constatation par l’expérience, la thèse suivante: Partout où se rencontrent deux bassins à salure différente, on trouvera en général que non-seulement la salure du courant de surface augmente à mesure que l’on se rapproche du bassin plus salé, mais encore qu’à certaines profondeurs la salure des couches inférieures de l’eau augmente à mesure que l’on s'approche du bassin le moins salé, et souvent même aussi quand on est entré déjà dans le domaine de ce dernier. J'applique naturellement, avec les modifications de termes néces- saires, Cette même thèse à des bassins de la même salure mais de température différente. Connaissant la salure de la partie supérieure du Katte- gat, j'ai souvent été frappé de la salure considérable que d’autres explorateurs ont constatée dans le Sund et même au sud des îles danoises. Je ne puis pour le moment sou- mettre ces données à une discussion plus spéciale au point de vue en question; mais en conformité de ce que j'ai énoncé ci-dessus, il ne serait nullement étonnant que dans les parties de la Baltique touchant aux îles danoises la salure fût en général plus grande, à une certaine pro- CA LEE A NS ET ULB TE DS: ES x Na La 68 MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER fondeur, qu'au nord de ces mêmes îles dans le Kattegal ; selon ma manière de voir, le courant du Sund et des Belts y rapprocherait davantage de la surface les cou- ches d'eau plus salées du Kattegat. Je ferai observer en passant que l’on rencontre assez souvent dans ces parages une inversion des courants, le conrant de surface venant du Kattegat et le sous-courant de la Baitique. Ce mou- vement oscillateur des courants, quoiqu'on en doive cher- cher l’origine dans d’autres causes, paraît en réalité être susceptible d’une explication beaucoup plus facile dans les circonstances que j'ai déjà indiquées. Indépendamment de ce que les faits esquissés ici pa- raissent être de nature à donner une idée plus complète des courants océaniques, ils offrent une application pra- tique assez importante pour les villes situées à l’embou- chure des grands cours d’eau à une certaine distance de la mer. Dans plusieurs de ces villes, comme j'en ai con- staté la possibilité pour Gothembourg, l’on pourrait tirer directement du fond de la rivière de la véritable eau de mer, qui sans cela ne se rencontrerait guère qu’à des distances souvent de plusieurs lieues de la ville, et qu'il pourrait être fort utile d’avoir ainsi sous la main pour l’établissement de bains salés, pour la conservation de poisson de mer vivant, etc. Dans mes observations, je suis parti du principe que le moyen le plus facile de parvenir à une connaissance exacte des phénomènes qui provoquent et qui accompagnent les courants marins, doit être de soumettre ces courants à une étude détaillée aux points où ils se présentent dans des dimensions restreintes. On peut être certain que les lois par lesquelles ils sont régis dans ces conditions jouent aussi leur rôle dans les grands courants océaniques. Mais ‘hu ho DANS LE VOISINAGE DE L'EMBOUCHURE DES FLEUVES. 69 des observations de ce genre ont été beaucoup empêchées jusqu'ici par le manque d'un instrument parfaitement approprié pour retirer l’eau à des profondeurs différentes. Un instrument destiné à cet objet doit, en tout premier lieu, être construit de telle sorte que l’on soit à même d'obtenir des échantillons d’eau pure de tout mélange avec l’eau des couches supérieures. Il doit être en outre d’un service facile, de manière à permettre de ramener en un court espace de temps des échantillons d’un grand nombre de profondeurs différentes ; il doit être en dernier lieu peu sensible aux dommages extérieurs, et, si possible, d'un prix modéré et d’une fabrication facile. J'ai employé depuis l’année 1869 un instrument que j'ai imaginé et que j'ai décrit en 1870 dans le travail cité ci-dessus: il remplit toutes les conditions indiquées plus haut; diverses modi- fications en ont été exposées, avec une description impri- mée, au Congrès actuel de Géographie à Paris. Voici la description de cet instrument dans sa forme la plus sim- ple et la moins coûteuse, tout en éiant parfaitement em- ployable. (Voyez PI. L fig. L.) a est un cylindre ouvert aux deux extrémités, formé de tôle de laiton de 17" d'épaisseur ; il est mobile dans la direction verticale sur deux tiges de métal, liées au sommet par une pièce de métal » plus haute qu'épaisse, et fixées à leur extrémité inférieure dans un disque de métal r. À son extrémité supérieure, l'instrument est attaché à une corde sur laquelle les profondeurs sont in- diquées, et cette corde est tenue prête pour la profondeur voulue, afin que l'instrument puisse descendre sans em- pêchement dans l’eau avec la vitesse que lui donne son poids. Quand l'instrument doit être descendu du haut d’un navire élevé, on suspend premièrement le cylindre Û 70 MOUVEMENTS DE L'EAU DE MER au crochet b, qui ne peut tomber aussi longtemps que l'instrument se trouve dans l'air. Mais dans l’eau, le cylindre ne peut descendre avec la même rapidité que le reste de l'appareil, par suite de la résistance qu'oppose à l’eau le disque circulaire d, fixé au sommet du cylindre, et lorsque l'instrument commence à s’enfoncer, le cylindre se lève jusqu'à e et le crochet s’écarte. Dès que l’instru- ment est parvenu à la profondeur désirée, on le hàle im- médiatement, et au même instant le cylindre tombe avec rapidité par suite de son premier mouvement et de la résistance que l’eau oppose au disque. Le cylindre contient alors l’eau qui se trouvait à la profondeur visée, et l'en- ferme totalement. À cet effet, la coulisse circulaire du disque x est remplie d’un mélange suffisamment com- pacte de suif, de cire et de craie, dans lequel on a préa- lablement fait une empreinte du cylindre. Le rebord o du cylindre est de même rempli d’un mélange pareil, dans lequel pénètre le bord étroit du disque supérieur Z. Dès que l’instrament à été hàlé, on enlève le bouchon X et l’on fait écouler l’eau par le robinet s. Un appareil de la capacité de 600 ‘ est suffisant dans la plupart des cas. J'ai choisi la superficie du disque de telle sorte, qu'avec une vitesse de descente de 3 pieds par seconde la résistance de l’eau contre le disque corresponde au poids combiné du cylindre et de ce dernier, Comme on le voit, le principe même de l'instrument est que l'échantillon d’eau est ramené dans un cylindre ouvert, qui, aussi longtemps que l'instrument s'enfonce, est élevé au-dessus de son toit et de son fond futurs, mais tombe et se réunit avec ces derniers à la profondeur vou- lue, Un appareil fondé identiquement sur le même prin- cipe a été tout récemment décrit par le D' H.-A, db. Gr \-A , DANS LE VOISINAGE DE L'EMBOUCHURE DES FLEUVES. 71 Meyer, qui, après avoir pris chez moi connaissance de mon instrument, en a fait reconstruire une modification, qu'il a décrite, sans toutefois mentionner mon nom, dans le « Jahresbericht der Commission zu wissenschaftlichen Untersuchungen der Deutschen Meere, für die Jahre 1872-1873.» Je n’en aurais pas moins été charmé qu'il eût contribué à faire connaître l'appareil, si la modification qu’il y a imaginée n’eût été, à tout prendre, assez malheu- reuse. Î[l a supprimé le disque du cylindre, et n’a pas trouvé d'autre moyen pour amener l'appareil à se fermer à la profondeur voulue, que de faire descendre un poids le long de la corde, dès que celle-ci s’est arrêtée. L’em- ploi de l'instrument en devient plus lent et plus incom- mode, el le retard amené par là présente d'autant plus d’inconvénients que le courant et le vent font dériver plus vivement Le navire. Les autres modifications de détail opé- rées par lui sont de moindre importance et peuvent, par conséquent, être passées it sous silence, quoique, au lieu de contribuer au perfectionnement de l'appareil, elles y aient plutôt élé nuisibles. Stockholm, le 12 août 1875. SUR LA THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE A PROPOS DE QUELQUES PHÉNOMÈNES OBSERVÉS DANS DES TUBES DE GEISSLER PAR M. SELIM LEMSTRÔM Professeur agrégé à l’Université de Helsingfors. $ 1. Dans deux mémoires," contenant les observations sur l’aurore boréale, faites pendant des voyages scienti- fiques dans les régions arctiques (au Spitzberg et à la Laponie finlandaise), nous avons résumé toutes les causes qui prouvent la nature électrique de ce phénomène; la plupart de ces causes ont été traitées d’une manière plus détaillée par E. Loomis * dans un mémoire intitulé : « Aurora borealis. » Quoiqu'il n’y ait presque plus de doute à ce sujet chez les savants, surtout depuis qu’on à eu les résultats de l'analyse spectrale, le phénomène même montre tant de singularités que chaque recherche qui 1 Comptes Rendus de l'Acad. des Sciences de Suède, 1869, n° 7. — Archives des Sc. phys. et natur., 1871, t. XLI, p. 147.— Comptes Ren- dus de la Société scientifique finnoise, 1873. Archives, 1874, t. L, p. 225. ? Rep. of Smiths. Inst. 1875. THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. 19 pourra en quelque manière l'expliquer, doit rendre un vrai service à la science, C’est pour cette raison que nous avons cru devoir publier un exposé de quelques expé- riences qui ont été faites dans le cabinet de physique de l'Université de Helsingfors à la fin du mois de décembre 1874 et en janvier et février 1875, ainsi qu'une revue critique de la théorie de l'aurore boréale exposée par Peltier et de la Rive. $ 2. Le point de départ de ce travail a été une obser- vation faite déjà vers la fin de l'année 1873 : qu'un tube de Geissler s'illumine dans le voisinage des pôles d'une machine électrique, sans que le tube touche aucun des pôles. Voyant dans ce fait un moyen d'expliquer le phéno- mène de l'aurore boréale dont la lumière a souvent été comparée à celle que produit l'électricité dans ces tubes, nous nous mimes à examiner le phénomène de la lumière observée. Nous avons vu bientôt que l'intensité de la lumière dans le tube augmente dès que l’un des pôles ainsi que le fil de platine de l’un des bouts du tube de Geissler sont reliés à la terre au moyen d'un fil métal- lique. Or il est clair que le phénomène lumineux qui se pro- duit dans le tube dépend : 1) du corps électrique même qui le détermine, 2) de la qualité du gaz contenu dans le tube, 3) de la pression de ce gaz, et #) de la distance où se trouve le tube du corps électrique, en admettant que son état électrique soit devenu constant, Nous nous sommes décidés, après quelques préparatifs, à adopter la disposi- tion suivante en vue d'examiner à quelle distance le phé- nomène lumineux se produisait lorsqu'on faisait varier la 1, NE CEE, ce L24 s SORA AE En » 74 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. nature du conducteur électrique et la pression du gaz. dans le tube, , La source d'électricité était une machine de Holtz, avec deux plateaux tournants, Elle fut placée dans une chambre séparée : l’un de ses pôles était lié par un fil de cuivre aux tuyaux de gaz d'éclairage et était par conséquent en com- munication directe avec la terre, L'autre pôle communi- quait avec une sphère de laiton (1 décim. de diamètre) portée sur un pied isolant de verre placée dans une cham- bre voisine. Le fil conducteur était de cuivre (0"",8 de . diamètre) entouré de gutta-percha, et passait par un trou dans la porte qui séparait les deux chambres. On éloigna de ce pôle le support de laiton avec son bras horizontal à boules et on le‘remplaca par une petite boule cylindrique de laiton à calotte sphérique dans laquelle fut vissé le fil conducteur, de sorte que la perte d'électricité an pôle même en fut diminuée. L'autre bout du fil était fixé con- venablement à la sphère de laiton. La fig. 2, PI. [, montre tout l’arrangement : st et s'£” sont deux fils de soie, tendus entre le plancher et le plafond des deux côtés de la sphère de laiton isolée. W W' est le mur qui sépare les deux chambres, À est l'un des pôles de la machine électrique, m l’autre pôle et mn la communication avec la terre, AB le fil conducteur isolé, fd la barre de verre vernie et C une sphère de laiton, creuse et munie de pointes (0,4 dé- cimètre de diamètre) qui était placée dans une ouverture de la sphère B.— op et o’p’ sont deux planches minces que l’on peut lever et baisser le long des fils de soie qui traversent ces planches par de petits trous. Ces planches étaient aussi trouées au milieu et le trou de la planche inférieure était garni d'un anneau de liège. A la planche supérieure fut fixé un petit cylindre de plomb creux et à + ; "+ « THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE, 79 celui-ci un cordon de chanvre dans lequel était tordu un fil très-fin de cuivre argenté. Ce cordon passait autour d’une poulie qui se trouvait au plafond et aboutissait au tuyau de gaz; suivant sa longueur il faisait lever ou bais- ser la planche op. Entre les planches op et o°p' se trouvait le tube de Geissler gh, qui avait la forme indi- quée dans la figure GG”. Le bout inférieur du tube passait par l'anneau de liége de sorte que la pointe du fil de platine sortait de la planche; le bout supérieur passait par le cylindre de plomb et venait toucher le cor- don où il y avait un contact métallique. Le tube de Geiss- ler, figuré à part en GG’, présentait quatre portions capillaires séparées par des parties élargies, En G” et en G un fil de platine traversait le tube. En G le tube pré- sentait un rétrécissement auquel on pouvait adapter un tuyau mince de caoutchouc. Ce tuyau était mis en communication avec une petite machine pneumatique au moyen de laquelle on réduisait à volonté la pression dans le tube jusqu’à 0,2 ou 0m,3, Après avoir obtenu la pression désirée, et l'avoir lue exactement à un manomètre à mercure disposé sur la machine même, on fermait le tuyau de caoutchouc par deux pinces en fil d'acier, après quoi on enlevait le tube et le tuyau de la machine pneumatique. Il à été reconnu que la pression dans le tube se conservait très-bien de la sorte. L'air dans le tube pouvait être séché avant d’être raréfié. $ 3. Dans le cas où la pression dans le tube était aussi basse que possible, le phénomène lumineux se pro- duisait de la manière suivante : a) Lorsque la sphère C était un pôle positif, ilse for- Te es - | pe EROUUN AT : * * u PR - 76 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. mait au bout du tube G un pôle négatif et un jet de lumière lilas ou rougeàtre traversait le tube; cette lumière durait jusqu'à ce que le tube fût levé à une hauteur d'environ 2 mètres: si la sphère était un pôle négauf, 1l se formait en G un pôle positif et on observait le même jet lumineux. b) La lumière atteignait sa plus grande intensité dans les rétrécissements capillaires où elle prenait une couleur plus rougeûtre. c) Quand on éloignait le tube de la sphère C en le levant, l'intensité de la lumière diminuait peu à peu et à une certaine hauteur, presque toujours là même pour la même pression, il n’y avait plus que les parties capillai- res qui offraient une lueur continuelle, tandis qu'une suite d'éclairs rapprochés traversaient le reste du tube. Plus on éloignait le tabe, plus ces éclairs s’affaiblissaient et enfin ils cessaient entièrement. Lorsqu'on baissait le tube les éclairs recommencaient, et à une certaine hauteur la lamière redevenait continue dans les parties capillaires d'abord et bientôt dans tout le tube. d) Quand le tube était près de la sphère C (env. 1°), on voyait un courant de lumière lilas rougeàtre passer du fil de platine du tube à la sphère, ou dans le sens con- traire, selon que la splière était négative ou positive. Ce courant de lumière se changeait en une suite d’étincelles lorsque le bout était plus approché de la sphère; ces étin- celles traversaient évidemment tout le tube. e) La couleur de la lumière variait d’après la distance de la sphère; lilas rougâätre au commencement elle pas- sait peu à peu au bleu clair et c’est la couleur que les étincelles avaient ordinairement, Les parties capillaires THÉORIE DE L’'AURORE BORÉALE,. 77 présentaient, lant que la lumière continue durait, une lueur rouge pâle. Lorsqu'on changeail la pression dans le tube, la distance à laquelle la lumière cessait d’être continue, celle à laquelle les éclairs disparaissaient ou celle à laquelle le tube recommençait à donner une lueur con- tinue, changeaient aussi. Des expériences préliminaires montrèrent que la distance à laquelle la lumière s'éteint et recommence à luire, toutes les autres circonstances égales, reste constante et c’est pourquoi elle fut mesurée avec soin. Les changements que la couleur de la lumière subissait à des pressions différentes n’étaient pas grands et consistaient simplement en ce que la lumière devenait plus rougeûtre lorsque la pression augmeniait, À une plus haute pression (env. 40°") la lumière prenait de plus en plus la forme d’étincelles au lieu d’un courant continu. . $ 4. Puisque le phénomène lumineux dans le tube provient de l’élat d’incandescence dans lequel se trouvent les particules de gaz quilui même dépend de la quantité de chaleur que développe le courant électrique passant par le tube, 1l en résulte que le phénomène de lumière est en connexion intime avec l'intensité du courant et la résistance galvanique. La loi qui détermine ce rapport dépend de la nature du courant dans le tube. Si ce cou- rant est continu on peut appliquer la loi connue de Joule; mais sl consiste en une série de décharges cette loi ne peut plus être appliquée ; il faut alors avoir recours à la formule déduite par Riess pour la quantité de chaleur développée par les décharges électriques. Il y a des rai- sons pour ces deux alternatives et c’est pourquoi on ne peut décider que par des expériences directes. Cependant dir ds 78 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. il est elur que la quantité de chaleur doit avoir atteint une certaine grandeur pour la même pression dans le tube au moment où la lumière cesse. Si la pression est constante il est clair que la distance (x) de la sphère B (voy. fig. 2) à laquelle le tube s'éteint ou commence à luire, dépend de la différence des niveaux potentiels élec- triques de cette sphère au bout inférieur et supérieur du tube ; car c’est de là que résulte la quantité d'électricité E qui passe dans l'unité de temps par l’unité des sections du tube ou plutôt de celles du fil de platine, la résistance étant la même. Cette différence étant dépendante de la fonction poten- tielle aux points nommés, on n’a qu'à examiner les cir- constances qui déterminent celle-ci. Figurons-nous là sphère munie de pointes C enlevée et il nous reste la sphère de laiton B. Si l’on met celle-ci en communication à l’aide d’un fil de cuivre isolé avec le pôle positif par exemple de la machine électrique, tandis que le pôle négatif est relié à la terre, les plateaux de la machine tournant avec une vi- tesse (le rotation constante, la sphère B prend une certaine quantité dE, qui augmente jusqu'à ce que la quantité d'E qui s’écoule de B, soit égale à celle qui, dans l’unité de temps, s'écoule de la machine sur B. Si la résistance de l'air était constante, la quantité d'E, qui se trouve dans la sphère B serait aussi constante, mais ce n’est pas le cas, car la résistance augmente dans la même proportion que la quantité d'E qui s'écoule de B. Ici la résistance est rapportée à l'unité de surface de la sphère B. La quantité d'E qui coule de la sphère B étant dé- pendante de l'intensité du courant de la machine, il en 7 Dir LL Tr ES Te RP Ee UE, he 04 d'A | En s : THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. 79 résulte enfin que la fonction potentielle est déterminée par les circonstances suivantes : 1° L’intensité de courant de la machine, 29 La résistance de l'air. 3° La grandeur du rayon de la sphère, parceque la résistance diminue évidemment à mesure que la surface de la sphère augmente pour la même intensité du courant de la machine. 4° La distance da centre de la sphère au bout du tube. Il faut enfin remarquer que les mouvements qui se produisent dans la couche d'air comprise entre la sphére et le tube exercent aussi de l’influence, ce qui ne peut être déterminé que par des expériences. Si l'intensité du courant de la machine est maintenue constante, la distance x, à laqueile le tube s'éteint ou commence à luire distinctement dépendra du rayon de la sphère et de la résistance dans la couche d’air environ- nante : donc des sphères de différents rayons doivent donner des distances différentes. $ 5. Pour nous assurer de la justesse de cet exposé, nous avons fait les quatre séries d'expériences suivantes où nous avons employé quatre sphères de laiton poli. Les rayons des sphères étaient: N° 1 r—01,3, N° 2 r'—=0ûr 4, N°3 r”—11%,0, N° 4 r”—11,3 : les me- sures sont exprimées en décimètres, ce qui s’est trouvé le plus commode. Les sphères étaient fixées avec de la cire à cacheter au support en verre fd (voyez fig. 2) et le fil de la machine y aboutissait par dessous, de sorte que la sphère et le fil fussent en contact métallique et qu’il n’y eût aucune pointe libre. Le tube de Geissler gh 80 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. était placé de la manière décrite plus haut et représentée. dans la fig. 2. La vitesse de rotation de la machine était presque constante dans toutes les séries, mais la position du conducteur de la machine et ce conducteur lui-même fu- rent changés dans les deux dernières séries. Le tube dans lequel l'air avait une pression d'environ O0",3 était fermé aux deux bouts; on le levait peu à peu au-dessus de la sphère B, jusqu’à ce que la lumière s’éteignit et alors on mesurait la distance de la sphère avec une règle divisée, après quoi on baissait le tube de nouveau jusqu'à ce que la lumière redevint continue et là on mesurait la distance comme avant. SÉRIE L. La machine était placée derrière le mur WW, son pôle positif relié à la terre par le fil mn qui était mis en communication avec les tuyaux de gaz; le tube gh était ici, comme dans toutes les expériences suivantes, en communication avec le tuyau de gaz par le cordon hkl tordu avec un fil de métal, et dans la chambre même où l'expérience avait lieu. | La sphère N° 1 r 0,3 Sph. N° 3 r”=1°",0 Le tubes’éteignait. Recommençait à luire. S’éteig. Rec. à luire. 3,2 3,6 3,3 3,0 3,2 3,0 3,4 3.0 32 2,6 3,9 3,0 k,0 4,0 3,4 4,4 3,4 3,4 Moy. 3°°,55 31,07 Sir.98: + SO LL! Tee THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. 81 SÉRIE 2. Spb. N°2 r°=0%,4 NM 1" NAT = s’éteig. rec. àluire s’éteig. rec.àluire s’éteig. rec. à luire 3,20 3,10 3,86 3,82 4,80 . 4,20 3,02 2,90 4,00 3,60 L,40 Lk,27 3,65 3,20 3,95 165 485 392 3,55 505 8,12 3,80 3,35 570 5,55 630. 8,50 590 5,50 8,75 Hop 264. 399 113% 907 3,71 Bin 51 Büm 00 SÉRIE 9. La machine fut apportée dans la chambre même et placée aussi loin que possible de la sphère B (env. 2,9 mètres); le pôle positif fut relié au tuyau de gaz dans la même chambre, de sorte que le bout supérieur du tube de Geissler et le pôle positif furent réunis métalliquement au même bras du tuyau de gaz. Par ces changements l'intensité du courant de la machine à la sphère B fut modifiée. BDLIN ST URL UNSS AO ON A TS s'éleig. rec. àluire s’éteig. rec.àluire s’éleig. rec. à luire 11,90 411,75 6,80 6,50 7,85 7,20 10,70 12,55 6,45 6,35 7,25 7,00 12,30 12,80 6,65 6,40 220 449 192,75 1345 6,75 6,30 7,39 7,50 13,50 9,65 7,25 6,85 1335 13,10 14,40 12,30 10,50 14,20 13,75 Moy. de tous 122,73 42%,15 6,66 6,39 71m39 7m {4 ARCHIVES, t. LIV. -— Septembre 1875. 6 Fra 82 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. SÉRIE 4. Sph. N° 1 r =0",3 Sph. No 3 r"=1%",0 s’éteign. rec. à luire s’éteign. rec. à luire 45.7 14,7 6,90 6,47 16,8 14,6 6,50 6,25 16,7 16,2 6,70 6,25 6,25 6,10 Moy. 16%",40 150 17 Gin 59 Gin 27 Les mesures suivantes nous servent à constater que la vitesse de rotation dans les différentes séries fut très- sensiblement constante. Elles furent exécutées avec la sphère munie de pointes C placée sur la sphère No 3; on ievait le tube jusqu’à ce qu'il s’éteignit, après quoi on le baissait de nouveau jusqu’à ce qu'il recommencât à luire. s’éteignait recommençait à luire à la distance de 22,204" 21,8 dans les séries 1 et 2 23,50 21.9 dans les séries 3 et 4 Une comparaison entre les distances trouvées dans les séries À et 2 d’un côté et 3 et 4 de l’autre, montre que l'intensité du courant dans le fil conducteur de la machine à la sphère à une grande influence sur la distance mesu- rée x. On voit aussi dans toutes les séries que la gran- deur du rayon de la sphère a une influence remarquable sur cette distance, laquelle, comme le montre la série 5, passe par un minimum pour une certaine grandeur du rayon. Ce fait, qui a sa cause dans les variations de la résis- tance de l'air, est confirmé par les autres séries. Quoiqu'un calcul mathématique complet de ces expé- THÉORIE DE L’'AURORE BORÉALE. 83 riences puisse être assez intéressant, nous nous en abstien- drons à présent jusqu’à ce que nous ayons eu le temps d'exécuter des mesures plus minutieuses. Pour celles-ci il nous faudrait un galvanomètre par- ticulier pour des courants électrostaliques tel que M. Edlund l’a construit, car d’autres galvanomètres ne sont pas propres à ces expériences à cause de la charge élec- trique qui s’accumule sur le fil! ; mais pour le moment je n’ai pas pareil instrument à ma disposilion. $ 6. Dans les expériences précédentes la pression dans le tube de Geissler restait la même ; mais puisqu'il _était nécessaire d'examiner comment la distance variait avec la pression, on exécuta les cinq séries d'expériences suivantes : dans les quatre premières l’air était sec, dans la cinquième humide. La dessication se faisait ainsi : le tube était d’abord vidé autant que possible à l’aide de la machine pneumatique à mercure, après quoi on faisait entrer l’air lentement et par un cylindre rempli de mor- ceaux de chlorure de calcium. Lorsqu'on employait l'air humide on le faisait passer par un tube rempli de coton mouillé. Dans chaque cas l’opération fut faite plusieurs fois. On se servit comme corps électrique de la sphére B, sur laquelle on plaça la sphère munie de pointes C * et Le tube fut installé comme * 1 Nous nous sommes assurés pendant un voyage à Stockholm que cet instrument est bien applicable et nous renvoyons, en attendant, la publication d’un calcul sur la dépendance de la distance de rayon, etc., etc. ; ce calcul est fondé sur la loi de Joule. 2 Ii faut remarquer que lorsqu'on plaçait une seule pointe sur une des sphères, la distance x augmentait et devenait presqu’égale à celle que l’on observait avec le système BC avec la sphère munie de poin- tes. Dans toutes les expériences citées la sphère B était négative ; 84 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. on le voit dans la fig. 2; quandle système BC était de- venu électrique on levait le tube, pendant que la machine continuait à tourner jusqu’à ce qu'il s’éteignit. On notait alors la distance x, après quoi on baissait le tube de nou- veau jusqu'à ce qu'une lumière continue se montràt et celte distance était aussi notée. Pour contrôler la force de la machine, on observait de temps en temps la hauteur à laquelle un tube de la même grandeur s’éteignait, appelé au bas du tube d’épreuve, avec une pression de 0"",3. Les données consignées dans le tableau ci-dessous sont la moyenne de trois observations qui s’accordaient très- bien entre elles. Dans toutes les séries la sphère B était électrisée négativement. | on a fait aussi des essais avec la sphère électrisée positivement, et alors on observait toujours une diminution de la distance quoiqu'elle ne fût pas assez grande pour pouvoir être mesurée avec nos moyens actuels d’expérimentation. 2 THÉORIE DE L AURORE BORÉALE. 2 n ë 9L'8T L9'6T L8‘06 €L'06 0 6608 Y |£G 006 | EL‘) %06 | « Sel : ‘0 |S'6€ OCT) 06%) 6%F) « CT 08 OS IF, 06€I ÿ | 66€ OS'Or | L69T| #6 | 0613! « |06‘T4 " _|078r, SET © [00616 © N9S « |0S8r) 0S%1 « | 6% |G9'G |627 © | 0208 | 0€ % « «| 08€) 6297 6606] £9 |GS'L |Ter | © [6676166 | « |OT61|S6 06 © [0985] S0'ST t «| PETLOPOE] 69 © [6616168 | « |096F) 6791 “ |OEYE) EC OT t | FOFL SOLE] L'E | © |LET6106 | « |09'Z |O0S8'Tr OST OC ST, 8'ST | 4 6118160 | + | 0'LT | SL'8T «_|GE'8 |(OST'6 G) a « c à : O) 09%G OS'€ 6£°G | G'6£ « O'ES 09% 656 170€ € Ci ED OU D = CO Hi 00 S'en GT GTS 5 ONE ai Si (} CFOTIOTE. | STE (SOLE 0%S | STL 99AJ19S{0 UON = oi A) e M Dr M? Es © 29 00 G: DPDONMMmSOD NS A 6: a SH a Ge? «© 90 29 D OS = = GNU « 6 6 TE | GERS u Core PTS 6 ,6 6 6 6 606! « | 908160 |0L'l ‘ 101160 | 0e « |! 0‘ 61808611 616 (-uuy Je) *G 229$ ‘F O110S | ‘z U9S T 9U19S ‘up ‘up “Up “UT || ‘LP ‘up “Up ‘NU ‘up ‘up ‘up ‘HU ‘Up “up ‘up ‘WU 5 28 5 x S = 2 pal gs s> pe) 8 ge 3 D g> Eve | ©,8 | 5% x loué | 5,8 | 50 pus | 2,8 | 5% Di RAS | dé Fe T ESS a S Es = a =. > © TES D D © 8 © 5 & = FR mere œ = ses mr Lee a as D 5 2 < as e = se S LE LE 2e 54 Te | SES GE: FA BLR | SES Be Fa Be | SEE BE @ Re | SEE 208 a = 555 = _ ER & ER EE) (LE ES À CAS 209 LE LE 55-06 à = S BES | 88) BE .| $ |SES | $°5 | SE B |ÉBES | g°s | Ê> |'S | £ES | SFE | SE ë GE Ge | RS ME EE CRE one Y, CP CT RES 5 Br |" is . S ER * 5 = [= * ‘ = =. œ . e æ ® = È HE è è Q& œ S œ Je * LA NII TH EH 86 THÉORIE DE L’AURORE BORÉALE. Lorsque dans la quatrième série on éleva la pression jusqu'à 48%,9 le courant cessa d’être continu et fut rem- placé par une série d’étincelles se succédant rapidement dans le tube; quand on éloigna, davantage le tube, les étincelles se changèrent en simples lueurs qui cessérent même entièrement à la distance de 4,0 décimètres. Dans cette série la force de la machine électrique avait été fort accrue, comme on peut le voir par la distance à laquelle le tube d’épreuve s’éteignait, c’est-à-dire à 24%%,6, par le fait que la machine avait été nelioyée avant le commen- cement de l'expérience. Si l’on connaissait la relation qui existe entre le phé- nomène lumineux, ou la quantité de chaleur qui y est développée et l'intensité du courant, on pourrait caleuler d’après ces expériences la variation de la résistance dans le tube avec la pression. Pour les motifs exposés plus haut nous renverrons Ceci à un mémoire à venir et nous nous contenterons à présent d’un court examen des expériences qui ont été décrites. Les séries 3 et 4 étant celles qui ont donné les résul- tats les plus précis, nous les choisissons pour montrer comment l'air sec se comporte. Dans les deux séries la distance est la plus grande lorsque la pression est nne fraction du millimètre, après quoi elle diminne jusqu'à environ 2% pour croître de nouveau à environ 3 à 97m où elle atteint un maximum. Quand la pression est aug- mentée la distance diminue lentement jusqu’à 20%, puis beaucoup plus vite ‘. L’air sec montre ainsi un minimum * En supposant que la loi de Joule soit applicahle ici, la moindre résistance conductrice commence à une pression de 5 à 10mm; à 40mm elle est déjà 163 fois plus grande qu’à 5 ou 10mn, en re ALES Aie SEE THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. 87 de résistance, ce qui a été observé déjà ‘. La série 5 dé- montre, que l'air humide suit la même loi, mais qu'ici, la distance diminue un peu plus vite et que la résistance croit plus rapidement. Nous fimes ensuite quelques expériences avec des tubes de Geissler contenant de l’ean, la longueur de ces tubes était 0,7 mètre avec un diamètre de 2 centimètres. Après y avoir raréfié l’air à une pression d'environ 15m, celle de la vapeur à la température de la chambre, on continua encore quelque temps à faire le vide, après quoi le tube fut fermé. Dans ces conditions le phénomène lumineux avait presque entièrement disparu, seulement autour du fil de platine supérieur on voyait une petite lueur rougeàtre qui, avec une intensité décroissante, se prolongeait de quelques centimètres vers le bas du tube; la pression augmentant ensuite de nouveau, le tube de- meura sombre jusqu'à 140"% où le phénomène lami- neux reparut, mais interrompu par des intervalles faibles et irréguliers, dans tout le tube. Pour rendre l'air dans le tube aussi humide que possible, on le secoua de manière que la quantité d’eau fût distribuée partout ; mais il n’en résulta aucun changement remarquable dans la marche du phénomène. Avec des tubes d’un moindre calibre les résultats furent les mêmes. Quoique ces résultats ne soient pas complétement déci- sifs, puisqu'on peut dire que l'électricité était conduite par l’eau le long des parois du tube, la circonstance que le phénomène se montrait à une pression d’environ 140%" semble pourtant prouver qu'une quantité d'air qui dans 1 Voyez: Edlund, la marche de courants induits et de disjonction à travers des gaz de différente densité. Comptes rendus des actes de PAcad. royale de Suède 1869, p. 691. Annales de Pogg, 1869. 88 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. son état sec ne montre aucun phénomèñe pour un Courant d’une certaine intensité, s’illumine pour le même courant lorsque la résistance est modifiée par de l’eau. Le développement de chaleur dans le tube étant une fonction de l’intensité et de la résistance, si celle-là devient constante, il est clair qu’une variation de celle-ci doit pro- duire, dans l'apparition du phénomène, des modifications analogues a celles que nous venons de voir. $ 7. Le courant qui passe par le tube, dépendant de la charge électrique de la sphère C et de la quantité d’élec- tricité qui s’en dégage de tous côtés, il est clair que le même phénomène lumineux peut se produire dans plu- sieurs tubes en même temps s'ils se trouvent prés de la sphère C dans des positions convenables. Pour examiner ceci on plaça de deux côtés de la sphère un bâton verti- cal qui touchait presque au plafond. Aux deux bâtons on attacha par un bouchon un tube de Geissler dans lequel l'air avait une pression d'environ 0,3. Les tubes furent d'abord dirigés de manière que leurs axes coïncidassent avec le rayon de la sphère C et à des distances de 5,0 décim. et17,0 décim., comptées du bout inférieur du tube. Les deux tubes étaient reliés à la terre par leurs extré- mités supérieures. Dès que la machine travailla, le tube gh placé au milieu commença à luire comme à l'ordinaire, mais lorsqu'il fut levé davantage et s’approcha de la distance où les autres tubes se trouvaient, on n’y vit plus que des flammes faibles, et quand les trois tubes fu- rent à la même distance ils brillaient tous les trois avec la même intensité. Quand on baissait le tube gh, les deux autres s’éteignaient, mais recommencaient à luire lorsqu'on le relevait; gh même garda sa lumière jusqu’à la | THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. 8) hauteur ordinaire d'environ 21 décimètres. L'expérience montra aussi que l'intensité lumineuse était la plus forte quand l’axe du tube était normal à la sphère C, qu'elle diminuait lorsque la direction de l’axe était changée et qu’elle cessait entièrement lorsqu'elle était parallèle à la surface de la sphère C. Il est évident que les électrodes de platine soudées dans les tubes de Geissler sont nécessaires pour qu'il se pro- duise, dans ces circonstances, un Courant continu de lu- mière, car sans cela l’électricité ne pourrait pas pénétrer ‘ dans le tube. Cependant on à essayé avec un tube sans électrode, mais seulement soufflé aux deux bouts, après que l'air eut été raréfié à une pression de 2%, et l’on à trouvé qu'un phénomène de lumière de peu de durée pouvait s’y produire dès.que le tube changeait en queique manière de place par rapport au corps électrisé, ici la sphère B. Les principaux résultats qui découlent de ces expé- riences sont les suivants : 1° Si un corps isolé qui se trouve dans de l'air à la pression ordinaire, est électrisé au point que la tension vainque la résistance de l’air et que l'électricité s'écoule, il se produit un courant électrique dans des conducteurs rapprochés qui sont liés avec la terre ou quelque autre réservoir de l'électricité. Ge courant continue avec une intensité constante tant que la quantité d'électricité sur le corps ne diminue pas, c’est-à-dire si l'électricité qui s’é- coule est renouvelée continuellement par une source d'électricité. 2° Quand il y a plusieurs conducteurs à différentes distances, toute la quantité d’électricité coule d’abord par THÉORIE DE L’AURORE BORÉALE. | le plus proche ; mais quand celui-ci est éloigné à la même disiance que les autres le courant passe par tous. Il semble pourtant que l'électricité, quand elle a une fois commencé à s’écouler par un conducteur, continue dans celui-ci, même lorsque ce conducteur est plus éloigné du corps électrique que les autres. 3° Dans les gaz raréfiés on observe dans ces conditions la séparation des deux électricités par influence comme dans les conducteurs en général, mais avec une modifi- cation qui résulte de la qualité des gaz raréfiés d’être des conducteurs relativement mauvais. (La suile prochainement.) : * } À À BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE. FankHausER, Inspecteur général des forêts. — Rapports SUR LES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ET PHÉNOLOGIQUES DES STATIONS FORESTIÈRES DU CANTON DE BERNE. La direction des domaines et des forêts du canton de Berne, présidée par M. Rohr, a établi, dans l’automne de 1868, pour l'étude des conditions climatériques des forêts el de la croissance des bois, trois stations, à Interlaken, Berne et Porrentruy, en y instituant des observations faites par les gardes forestiers soit dans une forêt, soit dans un terrain voisin non boisé. La station d’Interlaken est située au pied du flanc sud du Harder, à la hauteur d'environ 620 mètres au-dessus du ni- veau de la mer, dans la forêt de Bruchwald, formée de mé- lizes plantés il y a une cinquantaine d'années. Le sol de la lorêt et du terrain non boisé adjacent est argilo-calcaire. La station de Berne est située à environ 5/4 d'heure au nord-ouest de cette ville, dans la forêt de Lühr, à une hau- teur de près de 593 mètres au-dessus de la mer, sur un ter- rain plat de molasse et d'argile. La forêt se compose de sa- pins rouges d’environ 40 ans d'existence. La station de Porrentruy dans le Jura est située à la hau- 99 BULLETIN SCIENTIFIQUE. teur d'environ 450 mètres dans la forêt de Fahy, formée de hêtres âgés de 50 à 60 ans, sur un terrain calcaire etargileux. Les observations à l'air libre s’y font dans le domaine dit des Varandins. | Les observations ont commencé avec l’année 1869 et ont été continuées dés lors sans interruption, à 9 h. du matin et à 4 h. du soir. Elles se composent de l’évalualion de l’humi- dité de l'air, de la température de l'air à 3 mêtres de haut, de celle du sol et du terrain jusqu’à 1,2 de profondeur, de celle des arbres, des extrêmes de température, au soleil et à l'ombre, de la quantité de pluie, de l’évaporation et de la pé- nélration de l’eau dans le terrain au-dessous du sol. Les résultats mensuels des observations sont réunis, im- primés, envoyés aux personnes qui s’y intéressent et publiés aussi dans le Journal forestier suisse. Les tableaux météorologiques, relatifs aux cinq années 1869 à 1873. ont été joints à ceux de l'Observatoire de Ber- ne pour 1873, et ceux de 1874 ont élé réunis de même dans le cahier in-4° publié à Berne en 1875. Les observations phénologiques jointes à ces recueils, et qui se font depuis 1869 en une cinquantaine de stations du canton de Berne, ont pour but l’annôtation de certains phé- nomènes, se renouvelant périodiquement dans le régne vé- gétal, et ayant rapport à l’apparition des premières feuilles des arbres forestiers et fruitiers, à leur épanouissement, à ieur floraison générale, à la maturité des fruits et à la chute des feuilles. On y a réuni des renseignements analogues sur les principales céréales et sur quelques autres plantes, ainsi que sur l’époque de l’arrivée et du départ des oiseaux de passage. On voit que toutes ces observations ont de grands rap- ports avec celles des phénomènes périodiques, qui ont fait l’objet de l'intérêt persévérant de l’astronome Adolphe Que- telet de Bruxelles, et pour lesquels il a recueilli de nom- breux matériaux obtenus en diverses stations. On en trouve aussi dans le Recueil des Observations suisses. Les documents vr AT. PHYSIQUE. 93 bernois sont fort précieux, mais ils exigeraient un assez grand travail pour les examiner en détail el en lirer des consé- quences pratiques. Je me bornerai donc à les signaler ici aux personnes que ces sujets intéressent el auxquelles ces recherches peuvent être utiles. A. G. J. RanD CAPRON. — SPECTRE DE L’AURORE BORÉALE. (P#ilosoph. Magaz., 1875, sér. 4, tome XLIX, p. 249 ; Naturforscher, 1875, p. 195.) Tandis que M. Vogel, M. Lemstrôm et d’autres physiciens considèrent le spectre de la lumière polaire comme un spec- tre atmosphérique, modifié par les circonstances particu- lières de pression de température, d'épaisseur de la couche lumineuse, Angstrôm, dans sa dernière publication, admet- tait que l’aurore produit deux spectres bien distincts : le pre- mier, formé par la raie vert-jaune seule, proviendrait d’une phosphorescence ou fluorescence analogue à celle qui se produit dans certains gaz raréfiés traversés par la décharge électrique; le second, composé de l’ensemble des autres raies, serait un spectre atmosphérique ordinaire. M. Capron s’est donné la tâche de soumettre cette hypo- thèse d’Angstrôm à une vérification expérimentale. Pour cela il a comparé les spectres fournis par divers gaz ou va- peurs incandescents, air, hydrogène ou oxygène, vapeurs d’eau, de fer, de phosphore, etc. au spectre de l'aurore tel qu'il a été décrit par divers observateurs et tel qu'il a eu l’occasion de l’étudier lui-même à l’aide d’un spectroscope spécial, construit par Browning. IL est arrivé de la sorte à conclure: 1° Que la raie vert-jaune et peut-être aussi la raie rouge résultent d’une phosphorescence ou fluorescence ; 94 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 2° Que les raies plus pâles appartiennent, pour la plupart, aux gaz ou vapeurs atmosphériques, les raies de l’hydro- gène paraissant jouer un rôle prépondérant el quelques-unes aussi aux vapeurs de fer et de phosphore; en tout cas, les nombreuses coincidences entre le spectre du fer.et celui de l'aurore, signalés par M. Vogel, sont très-remarquables ". MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. A. KeLuNGE ET M. DE TRIBOLET. ÉTUDES GÉOLOGIQUES ET CHI- MIQUES SUR QUELQUES GISEMENTS DE CALCAIRES HYDRAULI- QUES DE L'OXFORDIEN ET DE L'ASTARTIEN DU JURA NEU- CHATELOIS ET VAUDOIS (Extrait ?). Le Jura neuchäâtelois et vaudois renferme un grand nombre de gisements de calcaires argileux propres à la fabrication de la chaux hydraulique. [ls appartiennent à trois étages géolo- giques distincts : 1° L’étage Oxfordien moyen, compris entre le Spongitien et le Pholadomien. 29 L’Astartien inférieur , immédiatement superposé au Terrain à chailles ou Corallien. 3° L’étage Vésulien (Bathonien inférieur). Jusqu'ici, deux exploitations seulement (Convers, Vallor- bes) sont siluées dans le premier terrain; une seule (Ro- ? On sait qu’on a même voulu voir dans ce fait une preuve à l'ap- pui d’une nouvelle théorie des aurores polaires. Voyez Archives, dé- cembre 1874, tome LI, p. 343. ? La Rédaction des Archives, ne pouvant, en raison de la spécialité de ce travail, l'insérer en entier, a obtenu des auteurs l'autorisation d’en publier les résultats les plus essentiels, relatifs à la composition chimique des calcaires qu’ils ont analysés. Le Mémoire lui-même doit être prochainement publié en son entier par les auteurs. R. MINÉRALOGIE, GÉOLOGIE. 95 zZières) appartient au second; toutes les autres sont vésulien- nes. Mais on connaît de nombreux gisements de calcaires hydrauliques dans les deux premiers étages, et les analyses faites par les auteurs fourniront d’utiles indications sur les applications dont ils seraient susceptibles. Les analyses ont été faites sur les chaux produites par une forte calcination. Le premier tableau donne les résultats de l’analyse des chaux. Le second présente la composition des calcaires eux-mêmes. A) Calcaires de l’Oxfordien moyen. Les analyses ont porté sur sept échantillons des localités suivantes : L Beaulmes. Perte par calcination, 39,04 p. cent. IL Longeaigues. » 39,50 ». JIL Sainte-Croix. » 41,01 » IV. Saint-Sulpice. » 40,00 » V. Convers. » 38,00 » VI Convers. » 32.74 » VIL Vallorbes. » 36,36 » Composition des chaux. l Il ill IV v VI VII Si 0? 15,55 15,24 9,42 9.14 17,48 31,14 19,98 AL? 0° 249 4,74: 295 257. 4,99 = 895 6,31 Fe20° (90 -L54204935" Loi: 23704178", 2,40 CaO 76,77 74,85 83,06 82,60 72,90 52,47 67,14 Mg 0 2,05 LIU 22 AN 19 12,95, 1,77 S0* 0,98 0,45 0,35 0,32 0,88 1,50 0,83 Alcalis 41,06 1,93 1,44 1,51 0,80 1,66 1,06 Perte n20 OA ET EU 009075 054 400 1:100 109;5 “400 400 100 : 100 96 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Composition des calcaires. I II IT IV V VI VII Si 0? 948 9,22 5,56 5,48 10,84:2091-2272 Al? 0° 1,34 2,87. 1,74. 1,54 2266 0017402 Fe0,C0? 1,06 1,34 ., L16: LS OR Ca0,C0? 82.82 80.65 87,19 88,30 79,89 61,62 75,64 MgO.CO? 2,41 1,46 151, EG AS Ca0,S0% 102 0,48 0,936 0932 CP Alcalis 0,65 1,18 0,85 0,90 0504112 "0:68 Eau & perte 1,22 2,80 1,63 0,51 1,49 353 1,5 100 100 100. 100 - 100 1007100 On peut conclure de ces analyses, en adoptant les princi- pes posés par Vicat et généralement admis, sur la classifica- tion des calcaires hydrauliques d’après leur teneur en argile, que les calcaires de Sainte-Croix et de Saint-Sulpice (I et IV) donneraient des chaux movennement hydrauliques. ceux de Beaulmes et de Longeaigues (TI et Il) des chaux hydrauli- ques proprement dites, et ceux de Convers et de Vallorbes (V, Vlet VIT) des ciments. B) Calcaires de l’Astartien inférieur. Echantillons analysés. LL Beaulmes. Perte par calcination, 40,16 p. cent. I. Longeaigues. » 40,0% » I. Rozières. » 39,23 » Analyse des chaux. I Il ni Si 0* 12,29 12,53 23,30 AE 0* L,25 3,95 6,99 Fe? 0° 1,34 1,95 2,26 Ca0 78,25 78,79 64,54 MgO 0 47 0.90 0,37 SO* 0,30 0,40 0,26 Alcalis 2,47 1,36 2,30 Perte 0,63 0,12 0,00 100 100 100 ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 97 Composition des calcaires. I Il Il Si 0? vit) 7,67 14,97 Al? 0° 2,55 21 4,50 FeO, CO? 1,16 1,70 2,10 Ca O0,C0? 83,35 84,15 73,96 MgO,C0? 0.61 1,13 0,59 Ca0, SO 0,37 0,49 0,29 Alcalis 1,47 0,83 1,49 Eau etperle 5,14 1,66 2,10 100 100 100 La composition des deux premiers correspond à celle des chaux hydrauliques proprement dites, le troisième se range dans la classe des ciments. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. C, SEMPER. DIE STAMMESVERWANDTSCHAFT..... LA PARENTÉ GÉ- NÉALOGIQUE DES VERTÉBRÉS ET DES INVERTÉBRÉS. (Arbeiten aus dem Zool. Zootom. Institut in Wäürzhurg, Band IL, Heft 1, p. 25—76 et PI. HI—V.) A. Dour. DER URSPRUNG. .. ... L'ORIGINE DES VERTÉBRÉS ET LE PRINCIPE DES CHANGEMENTS FONCTIONNELS. Leipzig 1875. Les discussions que soulève le transformisme ont changé d'aspect depuis peu d'années. L’on ne cherche plus guère de preuves à l'appui de la théorie de Darwin. L’on cherche à montrer comment le développement historique du règne animal s’est opéré conformément à cette théorie. Les métho- des scientifiques sont trop souvent mises de côté, des indices . sont pris pour des preuves et l'imagination se donne libre carrière. ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. 7 98 | BULLETIN SCIENTIFIQUE. M. Semper a eu le bonheur de rencontrer dans l'étude de l'embryogénie des Sélaciens quelques faits dont l'importance, au point de vue de la généalogie des Vertébrés, pourra être immense. En effet, les embryons de requins du genre Acan- thias présentent à droite et à gauche de la colonne vertébrale une série d’enfoncements du périloine. Ces petits enfonce- ments se répêtent à chaque vertébre. En dehors de cette ligne d’invaginalions, se trouve de chaque côté un canal longi- tudinal, le canal du rein primitif, qui paraît, dans l'opinion de l’auteur, se séparer aussi du péritoine par un plissement. De ce canal part une série d’excroissances creuses qui poussent à la rencontre des enfoncements du péritoine et se soudent avec eux. Il en résulte une série de tubes empelotonnés sur eux-mêmes et s’ouvrant chacun dans la cavité péritonéale d’une part, dans le canal du rein primitif de l’autre. Un pe- loton de vaisseaux sanguins capillaires croit dans l’intérieur de chacun de ces tubes, de facon à faire saillie dans sa cavité, en un point plus rapproché de l'extrémité péritonéale que de l’extrémité efférente; c’est le corpuscule de Malpighi. Enfin il se trouve, au côté dorsal des veines caves. une série de corps cellulaires que l’auteur considère comme étant peut-être l’origine de la partie glanduleuse de chacun des tubes du corps de Wolf. Ces tubes auraient donc une triple origine. Les ouvertures péritonéales én forme d’entonnoirs sont munies de cils vibratiles et persistent jusque chez l’adulte dans le genre Acanthias. Hs disparaissent de bonne heure chez Scyllium. Hs n’ont pu être trouvés chez des exemplaires adultes de Raies, de Dipnoïens ou de Ganoïdes. L'on sait que Max Schultze avait trouvé des organes vibra- tiles en forme de gouttières à la partie antérieure du rein primordial de jeunes Cyclostomes. De nouvelles recherchés auront à nous apprendre à quel point ces organes sont ré- - pandus chez les embryons et les jeunes des Vertébrés les plus inférieurs. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 99 Outre les canaux efférents du rein primitif, le cloaque recoit déjà chez l'embryon un autre canal de chaque côté, à savoir: le canal secondaire du rein primitif. Ce canal se scinde en deux branches qui se soudent l’une avec les tubes rénaux in- férieurs, l’autre avec les tubes supérieurs. M. Semper insiste sur un détail anatomique fort impor- tant que présentent ces tubes ou organes segmentaires. Les deux orifices opposés de chaque canal appartiennent à deux métamères consécutives. L’entonnoir se trouve dans un seg- ment, tandis que l’ouverture dans le canal du rein primordia! répond au segment qui le suit d'avant en arrière. Les orga- nes segmentaires des Annélides ne se comportent pas autre- ment. C’est à propos de ce nouveau trait de ressemblance entre Annélides et Vertébrés que M. Semper développe ses idées sur la parenté des deux groupes, idées sur lesquelles nous aurons à revenir. Mais à côté de cette analogie frappante, ces organes seg- mentaires des Annélides et des embryons de requins présen- tent aussi une grande différence. Chez les premiers, chaque tube débouche séparément au dehors; chez les derniers, ils viennent tous déverser leur contenu dans un canal qui, d’après M. Semper, paraît provenir du péritoine et va s’ouvrir dans le cloaque. Toutefois il est à noter que chez les vers inférieurs, tels que les Rotifères, les canaux rénaux s'ouvrent aussi dans le cloaque. Mais alors que devient cette parenté si vantée des Annélides avec les Vertébrés, si c’est chez les vers les plus inférieurs que l’on doit aller chercher une struc- ture anatomique réellement comparable à celle des Verté- brés ? Il est encore entre ces deux groupes une différence que M. Semper passe sous silence, quoique ses dessins théoriques l’indiquent très-clairement. Chez le vertébré, l’entonnoir vi- bratile et le peloton du tube rénal se trouvent dans un même segment et la partie efférente du tube arrive seule 100 BULLETIN SCIENTIFIQUE. dans le segment suivant. Chez l’annélide, l’entonnoir seul s'ouvre dans le segment supérieur, tandis que le peloton et la partie glandulaire sont compris dans le même métamère où se trouve l'orifice externe. Encore sous ce rapport, les passages de l’un de ces iypes à l’autre nous paraissent bien difficiles à établir. | Le développement de ces organes segmentaires présente aussi des analogies, puisque la partie la plus interne paraît se former chez les Annélides, comme chez les Vertébrés, par des invaginations qui partent du péritoine. La partie moyenne se formerait chez les uns comme chez les autres aux dépens du feuillet moyen. Mais il est évident, chose dont M. Semper ne paraît pas s’apercevoir que, si le canal du rein primitif se forme, comme il le croit, aux dépens du périloine, la com- paraison entre les organes efférents de l’urine chez les Vers et chez les Vertébrés cesse d’être possible. Le sort ultérieur de ces canaux primilifs serait le même si, chez les Sélaciens et chez les Hirudinées, ils devenaient les canaux efférents du sperme. Mais ce rôle qu’on leur fait Jouer pour le besoin de la cause nous paraît aussi peu prouvé pour l’un des groupes que pour l’autre. Bien au contraire, les recherches de M. E. Perrier ont montré que, chez cer- tains Annélides du moins, les organes génilaux n’entrent dans aucune liaison avec les organes segmentaires. Le rein primordial des sangsues ne parait comparable en aucune facon aux organes qui nous occupent. Nous laisserons de côté les objections que M. v. Baer aop- posées à une comparaison des Tuniciers et des Annélidesavec les Verlébrés. Ces objections qui reposent uniquement sur les différences des faces ventrale et dorsale n’ont qu'un in- térêt physiologique et nullement morphologique. Cesont des résullats de la loi d’adaptation et non des différences inhé- rentes à l’organisme animal. M. Semper réfute fort bien ces objections et montre en particulier que la règle que M. v. Baer cherche à établir et d’après laquelle les animaux fixés is le seraient toujours par leur face dorsale n’est pas une règle sans exceptions, loin de là. Si les différences entre les Vértébrés et les ue sont grandes, il faut bien reconnaitre cependant qu'ils présen- tent de nombreux rapports. Que l’on compare un poisson placé sur le dos à un Annélide placé sur le ventre, et l’on retrouvera chez tous les deux les principaux systèmes d’or- ganes dans des positions comparables. Les faces neurale et hæmale et les rapports de position du système nerveux, du tube digestif, des grands vaisseaux arlériels et veineux, des branchies externes se correspondent exactement. Les fentes branchiales des Vertébrés se retrouvent chez le Balanoglosse et peuvent avoir existé chez d’anciens Annélides, souche commune des Vertébrés et des Annélides actuels. Les muscles sont en somme placés de même. La chorde dorsale, enfin, parait représentée chez les Annélides par les grosses fibres longitudinales décrites par Leydig et par Claparède, et même si cette dernière comparaison se trouvait être erronée, cette différence dans un seul organe serait minime comparée à la ressemblance générale. En somme, M. Semper trouve entre les Annélides el les Vertébrés des rapports au moins aussi grands qu'entre les Tuniciers et les Vertébrés. Seulement les Tuniciers ne sont pas segmentés, tandis que les Annélides présentent des mé- tamères, ce qui rend leur parenté avec les Vertébrés infini- ment plus rapprochée. Dans la seconde partie de son mémoire, M. Semper nous donne un arbre généalogique du règne animal, arbre qui, s'il n’a pas d'autre mérite, a tout au moins celui de Pori- ginalité. Nous ne pouvons nous empêcher de regretter de voir un naturaliste aussi sérieux suivre lui-même les erre- ments d’une école qu'il juge avec une sévérité bien mé- rilée. | M. Semper place les Tuniciers à côlé des Mollusques à cause des analogies que présentent leurs branchies (celles des Z00LOGIE. ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 101 102 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Ascidies et des Pyrosomes adultes seulement !) avec celle des Lamellibranches et il met l’'Amphioxus également à côté des Mollusques à cause de ses rapports avec les Tuniciers. Les Échinocodermes y figurent à côté des Cœlentérés. les vers sont représentés comme descendant, les uns des Protomol- lusques, les autres des Protannulés d’où sortent les Verté- brés. Nous nous permettons de douter que M. Semper lui- même prenne cet essai au sérieux. M. Dobrn. dans un écrit purement théorique, érige en prin- cipe et formule un fait bien connu de tous les naturalistes. Nous ne pouvons qu'approuver cette tendance à exprimer en termes précis les idées courantes, mais nous devons protester contre l’assertion que le principe dont 1l s'agit n’était pas compris et à peine pressenti par les naturalistes avant que M. Dohrn ne l’ait formulé. L'histoire si bien comprise depuis longtemps de la vessie nataloire et du poumon, ainsi que celle du membre antérieur Ges Vertébrés,pour ne citer que des exemples frappants, montre suffisamment que M. Dohrn n’a fait qu’exprimer ce que tout le monde savait déjà. Voici du reste la traduction textuelle de cette formule: La modification d'un organe a lieu par la succession de fonctions dont il est le porteur. Chaque fonction est la résultante de plusieurs composantes dont l'une est la fonction primaire ou principale, les autres les fonctions secondaires ou accessoires. Là diminution de la fonction principale et l'augmentation d’une fonction accessoire changent la fonction composée ; petit à petit. la fonction accessoire devient fonction principale, la fonction composée change et le résultat final est une modification de l'organe. : Il eût été peut-être possible d’exprimer les mêmes idées d’une manière à la fois plus claire et plus brève en évitant cette personnification de la notion abstraite de fonction. Nous proposons une formule qui nous paraît préférable, tout en souhaitant de la voir encore perfectionnée par d’autres : Outre sa fonction principale, chaque organe remplit des ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 103 fonctions accessoires. Les circonstances dans lesquelles se trouve l'organisme venant à changer, l'une des fonctions accessoires peut acquérir pour lui plus d'importance que la fonction prin- cipale et l'organe est modifié en conséquence. IL est presque superfla de rappeler que nous ne prenons pas cette formule pour une loi, mais simplement pour un énoncé dont la justesse dépend de celle de la théorie du transformisme. Dans la partie spéciale de son travail, M. Dobrn part du point où M. Semper s’est arrêté; il ne cherche plus à dé- montrer la parenté des Annélides et des Vertébrés; il l’affirme etcherche à montrer comment la transformation a pu s’opérer. La difficulté la plus considérable est, sans contredit, l’exis- tence, chez les Annélides, d’un anneau nerveux œsophagien et de ganglions sus-æsophagiens. Cette difficulté, 1l la résout par une hypothèse qui a tout au moins le mérite de la har- diesse. La bouche des Vertébrés ne serait pas l’homologue de celle de l’Annélide; ce serait une fente branchiale modi- fiée. Quant à la bouche primitive, elle s’oblitérerait else per- drait au point de ne plus se montrer chez le Vertébré, même à l’état d’embryon, que sous forme de vestiges. Ces vestiges seraient la fosse rhomboïdale qui sépare le cerveau de la moelle allongée. A l'appui de cette hypothèse, M. Dohrn ne peut citer que peu de faits positifs, à savoir la formation tar- dive de la bouche chez l'embryon de Vertébré et l'homologie sériale de cet orifice avec les fentes branchiales, celle des mächoires avec les arcs branchiaux, et enfin la manière dont les nerfs prennent leur origine à la base du cerveau. Aussi n'est-ce qu'avec timidité et en employant le mode condi- tionnel. que cette supposition est présentée au lecteur ; mais à la page suivante, par une application immédiate du prin- cipe énoncé plus haut, cette supposition change de fonction et passe à l'état de certitude, pour servir de base à de nou- velles constructions aussi peu solides que la première. L'origine première des fentes branchiales est bien plus 104 BULLETIN SCIENTIFIQUE. di difficile à expliquer. M. Dohrn suppose que ce pourraient être des organes segmentaires soudés avec le tube diges- tif, quoique, dit-il lui-même, « nous n’ayons pas de fonda- tion suffisante pour admettre cela. » Non-seulement cette idée manque de fondement, mais il nous semble que l’his- toire de la Tornaria et du Balanoglosse s’v oppose absolu- ment. Marchant d’un pas plus ferme sur cet échafaudage bran- lant, M. Dohrn suppose à ces anciens Annélides, ancêtres communs des Annélides actuels et des Vertébrés, une série de branchies externes se répétant à chaque anneau, branchies qui sont parcourues par des vaisseaux sanguins et mises en mouvement par des muscles. Ces muscles devaient avoir des oints d'appui: c’étaient les arcs branchiaux cartilagineux. [ il Peut-être aussi la chorde dorsale aurait-elle pris naissance comme point d'appui de ces muscles et de ces arcs bran- chiaux. Mais que sont devenues ces branchies chez les Ver- tébrés ? D'abord quelques-unes, les plus antérieures, se re- trouvent encore chez les Amphibiens sous leur forme primi- tive. Deux autres paires sont devenues les extrémités par la prédominance croissante des fonctions motrices, des muscles et du squelette. Le pénis et le clitoris pourraient bien être une paire de branchies modifiées et soudées entre elles. Les tentacules buccaux des poissons pourraient être aussi des branchies modifiées. Enfin dans la nageoire impaire l’on re- trouverait une dernière paire de branchies modifiées. Ces produits d’une vive imagination auraient certes besoin d’être élayés sur les preuves les plus convaincantes ; au lieu de cela, M. Dohrn ne les appuie que sur des indices — ce qui ne lempêchera pas, quelques pages plus loin, de prendre ces supposilions pour bases de ses raisonnements Quant au reste des branchies externes, elles durent dis- paraitre pour la plupart, afin de faciliter la locomotion, en même temps que le corps de l’Annélide, devenu poisson, prenait cette forme de double cône si favorable à une nata- ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 105 tion rapide ; celles qui restèrent, rentrèrent petit à petit dans l’intérieur des fentes branchiales. La bouche représente peut-être plusieurs paires de fentes branchiales, c’est-à-dire, en dernier ressort, plusieurs organes. segmentaires soudés entre eux. Les fossettes nasales seraient une première fente branchiale oblitérée : les organes géni- taux et urinaires des Vertébrés proviendraient d’une partie de la série des organes segmentaires. L’anus actuel ne ré- pondrait probablement pas à l'anus primitif puisque les em- bryvons de Vertébrés possèdent en arrière de l’anus actuel une portion d’entoderme qui tombe en dégénérescence. Cet orifice serait dès lors le produit de la fusion d'organes seg- mentaires entre eux et avec le tube digestif. La partie postérieure du corps, débarrassée du tube digestif, devient une véritable queue. Les fibres voisines de la chaine ganglionnaire des Anné- lides et des papillons sont pour M. Dobrn l’homologue in- contestable de la chorde des Vertébrés, et il en conclut que celte dernière élait à l’origine un durcissement d’une partie du neurilemme. La tête des Vertébrés proviendrait de la soudure de plusieurs des anneaux les plus anterieurs des anciens Annélides. | Dans cette histoire du développement des Vertébrés, l'Am- phioxus et les Ascidies ne trouvent pas leur place. Pour retrouver l’origine de ces groupes singuliers, M. Dobrn s’a- dresse d’abord aux Cyclostomes. Il démontre, ce nous semble avec raison, et en s'appuyant sur plusieurs faits positifs, quoique bien connus pour la plupart, que ces Vertébrés in- férieurs ne doivent pas être considérés comme le prototype de poissons, mais bien plutôt comme des poissons dégénérés. Toutefois le savant naturaliste nous parait commettre une erreur en prenant pour point de départ de cette dégénéres- cence les formes élevées de ce groupe. Si les organes des sens, la bouche et les branchies, le squelette et les muscles présentent des formes qui peuvent s'expliquer par la dégé- 106 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nérescence et l'adaptation à la vie parasitique, en revanche, M. Dohrn nous paraît se lancer de nouveau dans Les suppo- sitions, quand il dérive les branchies des Cyclostomes de branchies externes qui se seraient déplacées, et lorsqu'il fait provenir d’une branchie modifiée le repli qui sépar'e la cavité pharvngienne de la cavité branchiale de ces animaux. Quant à la larve des Cyclostomes, à l'Ammocætes qui res- semble tant à l’'Amphioxus, M. Dohrn y voit une forme dé- générée par suite de son genre de vie, qui semble être de se nourrir de la vase dans laquelle elle se tient enfoncée. Ce serait une forme produite par l’adaptation et l'hérédité à des âges correspondants, et qui viendrait s’intercaler dans le dé- veloppement naturel de ce poisson. Que l’on suppose main- tenant un Ammocætes se reproduisant dans cet état larvaire et l’on arrivera à l’Amphioxus. L’Amphioxus, continuant cette œuvre de destruction, a perdu crâne, cerveau, organes des sens, colonne vertébrale, rein et rein primitif, foie, pour ne développer que le sac branchial qui lui sert à tamiser l’eau dans laquelle il trouve sa nourriture. Les cirrhes buccaux ne peuvent être autre chose, d’après M. Dohrn, que les tentacules buccaux « qui « proviennent de branchies d’Annélides et sont doublement «importants comme donnant seuls la preuve que les bran- « chies si modifiées de l’'Amphioxus ont pourtant été origi- « nairement des branchies comme celles des poissons et, re- « montant encore plus haut, des branchies d’Annélides. » Ainsi cette origine des tentacules buccaux comme branchies externes modifiées que l’auteur avançait timidement comme une supposilion, dénuée de preuves, se trouve tout à coup, par une application du « Functionswechsel » que peu de lec- teurs pourront accepter, passée à l’état de certitude et servir: de base à dessuppositions tout aussi peu fondées qui, à leur tour, servent de preuves. Nous sortons ici complétement du do- maine des sciences exactes et nous tombons dans celui des œuvres d'imagination. En effet, chez l’Amphioxus, un seul ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 107 organe montre une métamorphose régressive, un seul organe est moins développé chez l’adulte que chez la larve, l’organe de l’ouie. Quant à la larve ciliée, M. Dohrn la représente de même que l’'Ammocætes comme une nou- velle acquisition. Mais ce n’est pas tout. Les analogies entre lAmphioxus et les Tuniciers sont assez grandes pour avoir frappé même des observateurs sans aucun préjugé ; pour M. Dohrn cette pa- renté ne fait pas l'ombre d’un doute. Seulement Amphioxus. étant un être dégénéré, les Tuniciers devront être des ani- maux encore plus dégénérés. Nous ne suivrons pas l’auteur dans cette dernière partie de son essai. Qu'il nous suifise de dire, qu’à ses veux, le cloaque de Tuniciers provient de la cavité pleuro-péritonéale de l’Amphioxus qui est lui-même le reste de la partie externe d’une fente branchiale ! Et cepen- dant le mode de forniation du cloaque par invagination de: l'ectoderme, ses rapports avec les organes internes sont suf- fisamment connus pour exclure tout à fait un tel rapproche- ment. La bouche et l'anus des Tuniciers seraient de nouveau changés (pour la troisième fois!) ; les papilles de l'extrémité antérieure de la larve d’Ascidie seraient des lèvres modi- fiées et marqueraient le point où se trouvait la bouche des poissons. M. Dobrn se représente, en somme, l'arbre généalogique du règne animal comme un seul tronc, d’où partent de tous côtés des branches pendantes, ou comme un jet d’eau dont le Jet monte en ligne droite tandis que les gouttelettes retombent de tous côtés, représentant les groupes en voie de dégéné- rescence. Quant aux causes qui produiraient ce courant ascendant unique, M. Dohrn ne les indique pas plus qu’il n'indique les raisons pour lesquelles il considère la théorie: de la sélection comme insuffisante. Dans la découverte de: ces causes serail, nous dit-il, le pas le plus important que là biologie aurait maintenant à faire. L’on nous reprochera peut-être d’avoir analysé dans un 108 BULLETIN SCIENTIFIQUE. recueil scientifique des essais ! qui portent, à un tel point, le caractère d'œuvres d’imaginalion. Nous croyons cependant qu'il n’est pas sans utilité d’atlirer l'attention sur ce genre de littérature, non pas que les idées qui y sont contenues puis- sent servir de guides dans des recherches sérieuses, mais parce qu'il nous semble que le moment d’une réaction ne. peut plus être éloigné. De tels essais, que leurs auteurs con- sidèrent peut-être comme pleins de vérités prophétiques, se réduisent à nos veux à de simples romans d'histoire naturelle et si quelqu'une des idées qu'ils renferment venait à être con- firmée par des travaux conscienceux, nous ne pourrions allri- buer le mérite de la découverte qu'à ces derniers. H. F. D J. Nuesc. Die NEKROBIOSE IN MORPHOLOGISCHER BeziEnuxG. Schaffhausen 1875. Sous le titre de « Nekrobiose,» M. Nuesch vient de pu- blier un travail qui lui a valu le grade de docteur de la part de la Faculté de philosophie de l’Université de Zurich. Dans une brochure de 49 pages, M. Nuesch expose ses ex- périences et ses observations sur la formation et la repro- duction de la cellule sur le développement des bactéries et de la levure dans les Lissas des végétaux et des animaux lorsque ces issus ne fonctionnent plus comme partie inté- grante d’un organisme vivant. L'auteur expose sur la constitution et sur la reproduction de la cellule des idées qui ne sont pas généralement admi- ses ni par les histologues, ni par les physiologistes. Il consi- dère les différentes couches concentriques, qui se forment 1 Nous parlons ici de la seconde partie seulement dû mémoire de M. Semper, ct de tout le mémoire de M. Dobrn, à l'exception de ce qui est relatif aux Crustacés. BOTANIQUE. 109 par différenciation du protoplasme d’une cellule végétale, comme autant de jeunes cellules enfermées les unes dans les autres. Les bactéries que M. Nuesch à vu naître dans des cellules parfaitement closes de concombres, dont les lissus étaient morts par exposition dans l’eau, dans des solutions salines, des acides, des gaz, par des changements brusques de tem- pérature, etc., doivent leur origine aux éléments morpholo- viques de la cellule. Celle-ci conserve, après la mort du tissu, une existence individuelle, une certaine autonomie, et ses éléments peuvent donner naissance à des organismes diffé- rents de celui d’où elle provient. L'observation, et des expériences toujours très-difficiles à exécuter, peuvent seules démontrer ce qu'il v a de fondé dans les opinions émises par M. Nuesch. JB BOTANIQUE. G. PLANCHON. TRAITÉ PRATIQUE DE LA DÉTERMINATION DES DROGUES SIMPLES D'ORIGINE VÉGÉTALE. 2 Vol. in-8°. Paris, 1875. L'auteur, ayant à enseigner la botanique aux élèves de l'École supérieure de pharmacie de Paris, s’est proposé de leur offrir un résumé clair et méthodique des matières végé- tales employées dans la pharmacie française. Son ouvrage est divisé en deux parties. La première indique les plantes ou parties de plantes (feuilles, fleurs, racines, elc.), dont les caractères d'organisation peuvent être distingués à la vue simple ou au microscope ; la seconde traite des sucs et pro- duits artificiels qu’on extrait des plantes. Dans la première partie il y a des chapitres séparés pour chacun des organes généraux, avec des subdivisions par familles naturelles et Lx 110 BULLETIN SCIENTIFIQUE. espèces. Ainsi, au chapitre fleurs, on voit successivement cel- les des Renonculacées (pivoine), Papavéracées (coquelicot), Malvacées (mauve, althæa, rose trémière), etc., avec les ca- ractères de formes, de nature physique ou chimique appa- rente, et souvent d'anatomie, qu’il est bon de connaître. Les planches, au nombre de 280, sont en noir, intercalées dans le texte, et donnent les caractères histologiques si importants dans certains cas. Nous avons remarqué plusieurs coupes de racines officinales dessinées sous le microscope. Des tables bien faites rendent l'ouvrage facile à consulter. C.-B. CLARKE. COMMELYNACEZE ET CYRTANDRACEZÆ BENGALENSES. Un vol. in-folio, Calcutta, 1874. Ce beau volu'ne, dont il est arrivé probablement peu d’e- xemplaires en Europe, se compose essentiellement de plan- ches lithographiques, en noir, excepté quelques-unes qui sont coloriées. Il v a 42 planches de Commelynacées et 51 de Cyrtandracées, en tout 93. Elles ont été faites par des dessinateurs indous, au jardin botanique de Calcutta, dont l’auieur a eu la direction pendant quelques années. Les ana- lyses ne sont pas nombreuses, mais nous remarquons cepen- dant pour les Commelynacées la représentation des graines, qui est importante vu leurs formes anguleuses, très-particu- lières dans cette famille. M. Clarke avait déjà publié un mé- moire sur les Commelvnacées dans le Journal de la Société linnéenne, vol. XI. La publication actuelle complète et modi- fie sur quelques points la précédente. Avec les travaux anté- rieurs de Hasskarl, il doit rester peu de chose à découvrir sur ce groupe d’une étendue limitée. Les Cyrtandracées se suivent dans l’ordre du Prodromus. Elles contiennent un genre nouveau Bæica, voisin du Bæa. BOTANIQUE. It Le "miLLeuz DE Russie. (Gardeners Chronicle du 16 janvier 1875.) On sait que les forêts de Russie contiennent une forte pro- portion de tilleuls, mais cela ne durera peut-être pas long- temps. Le Gardeners Chronicle nous apprend, en effet, d’après des documents russes, qu’on exploite cet arbre avec une grande imprévoyance pour faire, au moyen de son écorce, des nattes et des souliers. Les paysans la font macérer pour quele Jiber se détache, et avec celui-ci ils font des nattes qui s’em- ; J ploient dansle pays ou s’exportent par Archangel, les ports de la Baltique et ceux de la mer Noire. La valeur de l'exportation s’est élevée, en 1871, à 296,951 roubles. Il faut pour obtenir ce produit des. arbres de plus de 25 ans, mais pour les sou- liers ce sont de jeunes arbres de 5 à 10 ans que l’on emploie. À défaut de tilleuls, on se sert de jeunes bouleaux. Pour une seule paire de souliers quatre arbres de sept pieds de hau- teur sont nécessaires, aussi les tilleuls sont-ils déjà détruits (ans le gouvernement de Kostroma. On coupe chaque année environ 400 millions de jeunes tilleuls ou bouleaux dans dif- férentes provinces de l’Empire, pour ce seul genre de fabri- cation. 412 BULLETIN SCIENTIFIQUE. FORMES DU PHYLLOXERA VASTATRIX À PREGNY ERRATUM A la Planche du numéro d'Août 1875. Ayant remis le bon à tirer de la Planche parue dans le dernier numéro des Archives, à la veille de mon départ pour une absence de quelques jours, je ne me suis aperçu que trop tard du peu de soin qu'avait apporté l'imprimeur dans le tirage chromolithographique de mes figures. Je tiens donc à rectifier, si possible, par quelques mots, le désaccord complet qu'une reproduction mal faite et malheureuse- ment déjà distribuée a amené entre ma description et mes dessins. Souvent les tons roux des pattes, du suçoir et de quelques articles du tronc ont été remplacés, dans les figures 4 et 5, par une teinte verte parfaitement fausse; souvent aussi les yeux de linsecte et les macules du renflement n’ont pas reçu la coloration rouge qui devait leur être dévolue. Enfin, des défauts constants de repérage donnent au dessin des contours doubles et confus. Dr V, FarTio. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois DE AOÛT 1875. }, rosée le matin. , idem. , dans la nuit du 3 au 4, à 2 1/,h du matin, orage avec éclairs et tonnerres, et accompagné d’une forte pluie. , fort vent du S.-0. tout le jour. , brouillard le matin jusqu’à 9 heures; clair depuis 10 heures, | et 19, forte rosée le matin. et 12, rosée le matin. et 15, rosée le matin. et 17, forte rosée le matin. , 19 et 20, rosée le matin; ciel très-clair du 14 au 20. , de 4 1/,h à 5 1/,h du matin, éclairs et tonnerres, l'orage venant de la direction de l’ouest ; forte pluie depuis 4 3/,h. , forte rosée le matin. , éclairs et tonnerres dans la nuit ; un second orage éclate au N.-0., à 6 heures du matin. , léger brouillard jusqu’à 8 heures du matin; clair depuis 10 heures. , rosée le matin; éclairs et tonnerres à l'E., de 7 à 8 heures du soir. , à 6: 45 du matin, éclairs et tonnerres à l'O. ; un second orage éclate à 5 1/,h du soir, et traverse la vallée du S. au N. , à 1h du matin, éclairs et tonnerres. , rosée le matin. ARCHIVES, t. LIV. — Septembre 1875. 8 114 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Le 2à 8h. 8à 8 h. 11 à 8h. 16 à 10 h. 21 a SE 26 à 10 h. MAXIMUM ss... MINIMUM. mm 6 h. malin:.22.5.3.. 718,0 G'sdir ASE. ere 725,9 8h. soir... 250808. 2 725,8 6 h. sair.=5-..--€.. . 129,0 4 h. après midi ...... 726,1 2 h. après midi... .. 725,1 7 F4 set AE *1— |er'e [cz ‘or [670 —|66e1+|eL'e + | 27082 1e LI 66 +|#61|et0 | oem |"""|""" |006 | 097 | SL —| 999 FO . Ar EE ut le dy Sr | Fésez | 06 Y'LVG | 90 + |6Li] 290 5 ANN |": 0L6 |06G |S GEL QE | D OT | SE 60 + ler |GIE — | F9’ SSL | 6% OLTe me — or ‘oss 6e |e'or! 096 |og9 |8er+ | 318 lorc+ 0YGI D neces OS | Q0Qi Et POPO EC LIae Gene L'on) go UNE 0e OR JO ST US VS SE La ir touGt pre |OGQE| Le Gsre) 9% + |Sic) 060 | rene |") 7"? | 086 087 5e Dos Levyt iemrlecet | (gce +16 ee + |S6'TeL | 98 PE NE Led on. lee eve |ue+ |Lrerlore+ | 87H Fc +) Rest | 880 + | 9L'8cL | çG D Se oder ee VII | CHE pee | 9er |06 7 8061 GET — | 65062 | 73 | ln d BE PR le de 19 ce el FI gs ecc+ | 9'cr+ 180 +] 01'8I+ 850 + 1C'8EL | €G RUE os say lon Logo Laure | 1e lecrt |eomr| oct | eo lee +] 11614. Ge + | 12062 | GG Re oO UE nl 82 lee Lois Leo + | g22 rot lentrloget| rer |roe | 608 GE + |60 661) 1e S'08s| Er +] 816) 6C OI “ANN |") 0 D OT) SU ET GE Gore leo + |onee 086 + | 6L'0EL| 08 Es1c|9% +] 1ec|er0)r ‘OSS|' "|" |098 | 09€ ie 10 léees lessive eLi+ 189 +|srret OS + | 07061 | 61 VIS Sr + |81G|€00)F ‘OSS, ‘7 1006 |O7r |8 Léa loeslrerleret- Loi vie | erec+ | 86e + | 6616L | 87 AUS LISE 500 f FN LISE TA du # + | #11 ec | go‘er 0 Le+ | SO | + PIE Deer Pete 916 GE + CIC TI é Del. | 9e rat Ne S. Ilrat ‘ ‘07 o‘cr+ |gr'e +00 1H ST | SY'e6L 97 Dee el NU ne [lee (Her ul Me vu te Les LE + |Hegee 8 tn + l'eer | 000 | oec Les ges Lei |erer|eve+ | et |eLr +16 | 19€ | ILTEL | #r ND lo ose Le +301 eo | reter| ere | 0614 |5r'G +) 0Soc+ | PAT + 61681 87 Es Lol 00 | Le —| 029 l'es |Lr'er | c'oe+ | 901 loz > +| asc | SF Ze EL HAE 2 RUE Do É o2v |ge + | oc Lea | ever | v'9c+ | ri [c'e ps QUE | 0 TT. MÉÉEr Te ol 10 [1 y LR — ci laocr L9'8c+ | ri |r6:8 +) 8718 | 50 — | GLS FLE, VO —|18r; FO} | 067 |8 689 | SE | c9'er | 9 : | 80e SET — | 89-981 | 6 Ale ‘ . = : ah | 696+ | S'EI+ |8E'T 9° ; i Morel — ; Eu ED | que UE 608 JE ee 9'6+ | 0er | 10 —| 782 | 890 FN RRSEE Le ere cor | re | £6"0 | oi lyii | go8 lot |uur) rée+ |Gert lens —| 1691 | 660 IT IGL | L LC EN BACS oz [eat | 086 liei—|octe |o‘7r+ | 6514 |96*9 —| 60'ci+ | 669 — |LL'IGL 9 potel ee — | 8:01 | 00'1 LE oë |ecrt | os |rei—|8ce |evr+ |8'e1 896 —| Hsc | PE 6 — | EL SIL | S lee Leo Loue le oo |rre+ | 68 | 610 | ce'or | 8'ér+- | S'Er Le —| 99'Fr + | 6TL — |8LO0ZL IF F1 EU PAL 098 |1r + | 969 |es'o— | re‘or | G'ec—+ | 0‘11+ [760 —| 9921 | 618 — | 88 SGL | € Gorge + 8068000 oùN |): | 87 |se —| 910 | épi |co6 |raet |ciurt 09 LOL TE | SEP ISRRES | 6 : 0'SIG Le +) |9T'0 açqerma |: +: sc. 0LS8 08£ LOI— 9LS 011 — G9'G 9‘ + F'Sr+ GY Fr +! 0} 0G | te 4 | 9 0 0 | | “ur | “auqu | “up 0 0 0 0 | “UfTUu QiL CE a | ns —— n 2 —— > “Où “çeuou | 1, AEAneU saunou #6 | aqeurou " re a . . LE à . . 3 . 9 | à con “fou Et - put 11) ‘queu | Fe SP | -unxepyl uni gere se Ho Sap “uxe | UUUIN | PRE Es rt ss PSSAS AUX 2p mul AT qauog | ON | Greg | 1189 | ÿ = “fou 2 DR 2 ia AC Re nn — 2 Ë ‘ TS || — E is — = 5 PUR) 1U9A “SOUQI[UE U9 DOTEANYES 2 “1984J | LEA EI 0P OS), ‘7 and L en EE nel RE ———— —— a nes SET ER PPS IT ET OP NT EEE CERF OS PTT shfute 116 MOYENNES DU MOIS D'AOÛT 1875. bb... Shin. 10h. m. Midi. 2 hs. 4 h.s. 6. s. 8 h.s. 10h.s. Baromètre. var min oun tar rm LL LL to nm 1'e décade 725,29- 725,61 725,51 725,27 125,07 125,01 724,94 725923 725,5 2% _» 731,29 731,41 731,41 73109 730,64 730,41 73020 730,64 731,13 ep 129,67 729,85 729,84 72941 728,84 728,51 728,68 72931 729,58 Mois 728,78 728,99 728,95 728,61 728,21 727,99 727,96 128,42 728,18 Température. LU 0 0 0 0 0 o LL 0 lredécade#13,70 +16,01 +18,11 419,82 +21,00 +21,01 +19,83 17,84 416,19 2» 41695 +921,12 +-23,25 +25,05 +-26,12 +-26,36 +-25,27 +-22,76 +20,97 3e » +15,07 417,91 +920,98 +21,81 +29,71 +922,70 +20,90 +19,37 18,03 Mois +15,23 Æ18,33 420,54 <+22,21 +923,36 +23,40 +21,96 19,97 18,38 Tension de la vapeur. nn nain en nm mu min (LIN) Din mm tre décade 10,66 11,07 10,96 10,82 10,91 10,69 10,59 10,97 10,84 2e. y 12,42 13,92 13,87 1382 13,32 13,92 14,16 14,66 14,53 3 )» 12,05 12,55 12,80 13,06 13,03 12,86 13,12 12,95" 12,47 Mois 11,71 12,51 12,55 12,60 12,44 12,50 12,64“ 12861261 Fraction de saturation en millièmes. {re décade 909 813 709 635 595 599 638 132 794 2e » 870 745 648 593 526 542 600 715 790 3e » 938 820 721 665 630 627 713 767 809 Mois 907 794 694 632 989 591 652 739 798 Therm. min. Therm. max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limninètre, du Ciel. du Rhône. ou de neige. 0. 0 0 mm cm 1re décade +12,76 + 22,07 0,50 +16,74 65,1 213,1 2e » +-16,01 +-27,78 0,19 +20 53 0,3 216,3 3° » +14,43 +-24,24 0,49 +929,61 39,1 218,7 Mois +14,40 + + 24,68 0,40 +19,39 104,5 216,1 Dans ce mois, l’air a été calme 2,2 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,94 à 1,00: La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 74,1 O., et son intensité est égale à 16,66 sur 100. 117 TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD Le Fe xs brouillard le soir. pendant LE Mois D'AOÛT 1875. pluie et brouillard le soir. pluie, neige et brouillard tout le Jour. neige et brouillard tout le jour. pluie, neige et brouillard tout le jour. brouillard le matin. de 6 à 7 heures du soir, violent orage accompagné de grêle. brouillard par intervalles, forte bise. brouillard le matin. idem. très-faible pluie le soir, brouillard à plusieurs reprises. brouillard jusqu’à 4" après midi; clair le soir. pluie le soir, idem. pluie et brouillard tout le jour. brouillard le matin et le soir; forte bise. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. à 10 h. à 10 h. à 4h. à 10 h. à 10 h. MINIMUM. mm min ... 569,01 Be 25142 8uh-matin. "2% 557,42 ... 570,73 Mar GED EST RE IE 569,27 ..- 13,10 9727, SNhematin. 2... 570,75 010,61 23 à 4 h. apres midi...... 568,34 ... 574,49 Das 6 hismre re ... 566,42 p sanof Hauteur moy. des 24 heures. ‘Son millim. 567,36 568,45 567,29 560,49 558 35 561,13 567,41 570,25 369,73 570,57 579,95 572,13 571,28 572,48 574,57 576,07 576,35 575,66 574,28 374,02 574,37 571,50 568,63 568,79 570,68 373,57 573,94 570,20 567,14 567,17 56 O O0 =1 © C7 à GE RO = 8,78 S AINT BERNARD. — AOÛT 1875. Baromètre. Ecart avec la hauteur normale. millim. Minimum. millim. 566,86 568,10 566,13 559,03 557,42 558,83 365,00 569,87 569,27 569,39 572,17 571,33 570,75 571,80 573,75 575,71 576,24 575,35 573,66 573,73 574,93 570,05 568,35 568,57 569,15 572,36 573,47 568,51 566,42 566,70 17 ————— aa Maximum. a —— millim. 567,94 | 569,01 | 568,16 | 561,90 | 559,56 563,80 569,28 570,73 570,09 571,79 573,70 579,78 572,57 573,69 575,56 876,67 576,53 576,22 | 574,91 574,76 574,49 572,68 569,24 569,02 572,23 574,49 574,30 571,30 367,19 567,47 569,50 Moyenne des 24 heures, +13,51 41218 Température C: Ecart avec la température! Minimum" normale. 0 0 — 0,34 | +44 + 0,14 | + 3,0 + 0,75 | + 3,8 ER 5,49 FIRE 0,6 — 6,43 | — 1,0 — 4,45 | + 1,0 — 1,99 | +40 + 313 | + 42 + 4,57 | + 8,0 + 4,66 | + 8,0 + 6,25 | + 8,6 + 6,34 | + 7,8 + 5,98 | + 6,2 + 9,74 | + 7,2 + 5,67 | + 8,4 + 6,53 | + 9,9 + 7,85 | 10,0 + 7,51 | +10,5 + 7,43 | +11,0 + 6,98 | +10,4 + 92,95 | + 7,8 + 2,38 | + 6,1 + 1,17 +45 + 143 | + 5,9 + 1,85 | + 4,7 + 5,32 | + 6,7 + 6,49 | + 8,0 + 4,07 + 7,2 + 1,5 + 3,5 — 414 | + 110 — 4,48 | + 0,6 Maximum* = > + CLR = = me = ir tetes O1 O1 à CO I À RO À 19 © © GO à SG © 1 © À O à 9 HER +-17,0 Pluie ou neige. dE Hauteur Eau Nombre de la |tombéedans| y neige. les24h. | d'heures. nillim. millim Pare 8,6. PIN, Er Pt | AUD Eur 150 21,2. ... et 10,4. PI is 7,4. s... 19,0. as Lu EP 8,2. …... LE 12,0 bé dominant. NE. | NE. 1 variable NE. > nn me mb be nie me mn SO. variable NE, variable NE. 9 … NE NE. SO. SO. NE. NE. NE. NE. NE, NE. SO. SO. 119 MOYENNES DU MOIS D'AOÛT 1875. 6h. m. mm {re décade 565,47 2e RD 373,90 3 }» 270,36 Mois 569,92 0 0 tre décade+ 4,23 + 6,75 + 8 h. m. mm 565,80 573,81 570,42 570,04 10 h. m. Midi. 2h.Ss. &h.s. Gh.s. 8h.s. 40 h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm min 565,93 566.00 566,11 566,29 566,27 566,49 566,71. 573,90 573,88 573,91 573,88 573,96 57492 574,42 570,57 57052 570,48 570,41 570,35 570,47 570,47 57015 570,14 570,18 570,20 570,20 570,39 570,53 Température, 0 0 0 0 0 Le] [U 7,12 + 8,64 + 8,74 + 7,69 + 6,35 + 5,11 LE 5,10 %æ » + 9,20 412,47 +13,88 15,07 +15,09 +14,57 +13,09 +11,42 +11,04 3e » — 6,26 + 8,20 + 8,56 + 9,85 + 9,85 + 8,80 + 7,99 + 7,17 Æ 6,76. Mois + 6,55 + 9,11 10,01 11,14 11,18 410,30 + 9,11 + 7,88 + 7,61 Min. observé.” 0 {re décade + 3,48 2 » + 9,00 3 » + 5,09 Mois + 5,83 Max. observé * Clarté moyenne u ciel. 0 + 9,29 0,52 415,24 0,28 10,49 0,58 +11,67 0,46 Dans ce mois, l’air a été calme 0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 3 66 à à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 450 E., et son in- tensité est égale à 62,01 sur 100. * Voir la note du tableau. Eau de pluie ou de neige. Hauteur de la neige tombée. mm 150 el nat. Septembre 1815, T! LIV: + Ph s Archives des Serence. NOTE SUR LE MOUVEMENT SIMULTANÉ D'UN PENDULE ET DE $ES SUPPORTS Par M. CH. CELLÉRIER La mesure de la gravité au moyen du pendule s’ef- fectue, dans les observations modernes, avec une extrême précision; il doit être tenu compte de causes perturba- trices qui, dans d’autres phénomènes physiques, seraient de nulle importance. Parmi ces causes il en est une qui, à ce que nous croyons, n’a pas encore été étudiée et dont l'influence a pu affecter quelques-unes des mesures déjà faites : nous voulons parler de l’oscillation ou du balan- cement des supports du pendule, mouvement très-faible à la vérité dans un appareil bien construit, mais qui existe nécessairement. Sa petitesse permet, comme nous allons le voir, d'apprécier avec une grande exactitude l’accrois- sement qui en résulte pour la durée des oscillations du pendule, en supposant qu’on donne à ces dernières une faible amplitude, comme on le fait ordinairement. ARCHIVES, t. LIV. — Octobre 1875. 9 Re. À qe tré DU LE Supposons que G soit le centre de gravité du pendule RES dans sa position d'équilibre, etme- PORN We O F' ETS nons le plan de la " 0 fionre par? Ce 1" point perpendi- culairement au Le 8 tranchant du cou- teau de suspen- (53 X sion qui le coupe / en O. Prenons pour axes de co- ordonnées fixes la verticale OGX et l'horizontale OY. Admettons ensuite que le couteau se déplace parallé- lement à lui-même par suite du mouvement du support et rencontre le plan de la figure au point variable O° dont les coordonnées x,, y,, sont des fonctions du temps £. En même temps, G vient en G’ sans sortir du plan de la figure; l'angle 0 est celui de 0’ G’ avec la verticale, considéré comme positif du côté de O Y, négatif du côté opposé; nommons À la distance OG — 0"G', de sorte que les nouvelles coordonnées du centre de gravité soient x, + h cos 0, y, + h sin 0; désignons aussi par »” la masse du pendule; nous pourrons lui appliquer les équa- tions différentielles du mouvement d’un solide, savoir : d?x d°y E =. dm = EX,E +5. dm = EY, (re TE 17) dm = 2%: Les sommes des premiers membres s'étendent à tous les éléments de masse dm du pendule; celles des seconds membres à toutes les composantes X, Y des forces qui | agissent sur lui, R étant le moment de chacune d’elles par rapport à un axe mené par O perpendiculairement au plan de la figure. La pression du couteau sur le support se composant en grande partie du poids mg de l'appareil, nous repré- senterons ses composantes parallèles à OX, OY par P — mg et Q; celles de l’action du support sur le pen- dule seront — P — mg et — Q ; son moment sera donc y, (P + mg) — x, Q; la seule autre force dont on ait à tenir compte est le poids mg appliqué en G’ et dont le moment est — mg (y, + h sin 0); il en résulte : EX ——P EY——( ER —=Yy,P— x, Q — mgh sin 9 Multipliant les deux premières équations du mouve- ment par y,, — x, , et cris à la 37, on trouve : dy D [(a—x,) E — ET ee Er. dm = — mgh sin 0 En nommant x”, y", les coordonnées de dm par rap- port à des axes 0’ X”, O'Y' parallèles aux anciens, on aura æ—= x, +x',y—y, + y', et l'équation pourra s’écrire : d'y, d? æ1 ' 4 d°y qe ZT dm ue 2Y dm + 3 (z ne — y _. Te Jam — — mgh sin 0. Les coordonnées du centre de gravité par rapport aux nouveaux axes étant À cos 9, h sin 8, on aura X x’ dm — mh cos. 0, = y" dm — ee sin 0, et en posant : pm —= mh [sin 6° 0 —— — cos 0 ] l'équation deviendra : d° y , d?x 1 E E (x Fm y'e ) dm = — mghsin 0 Lu’. Tlerl a ere 124 MOUVEMENT SIMULTANÉ D'UN PENDULE Nommant ensuite r la distance de l'élément dm au couteau, 0" l’angle qu’elle fait avec la verticale, r reste constante pendant le mouvement pour un même élément, | ï d# 48 et il en est de même de 4'— 6, de sorte que = = ==; dy — y dx Ofatæ” = 7 c08 0"; Jar sf Fe = d6 46 FRA fl dE : none et en différentiant , dEy—-ydx _ ,æ86 dt? AS AE en nommant C le moment d'inertie du pendule par rap: port au couteau, on aura Zr*dm = C, et l'équation prendra la forme : 0 C ne RE. AU a = Mÿh sin 9 + u/. C ar” En posant ! = =>, on pourra l'écrire : æ 6 UE pu! = — — — — dt y Sn0 + Cette équation coïncide avec celle qui se trouve au $ # d’un mémoire sur le pendule inséré dans les Mé- moires de la Société de Physique de Genève, t. XVIII, 2% partie. Le nombre u” est supposé très-petit, fonc- tion du temps, et dû à une action troublante quelconque. Nous ne répéterons pas ici les calculs, basés sur la mé- thode de la variation des constantes arbitraires, par les- quels on trouve l’altération correspondante de la durée d’oscillation et de l’amplitude, et nous nous bornerons à définir les lettres employées : + est à chaque instant l’am- plitude du mouvement qui se réaliserait si l’action trou- blante venait à cesser; © est un angle défini par l’équa- rap f di MIT puit 142 Fe PORTE TUURES ONE "+. CVEFDE SESISUPPORTS.. 0 ; 1925 tion cos Ô = cos « cos *© + sin *w, de sorte qu’il croît ent de 0 à + pendant une oscillation : w représente Te ; si l’on nomme à l'accroissement relatif de la durée d’os- cillation de sorte qu’elle soit augmentée dans le rapport de 4 à 1 + à, et &, la diminution de l'amplitude pen- dant une oscillation, on trouve : Ô = f; veosode, Œy — fi tang (2)sin w do, T en négligeant les termes de l'ordre de p'*. En substituant les valeurs de’ et de 4, il en résulte, dans le cas actuel : 2 2 ù = [s" 0 _—. — COS It mie do. Dans cette formule il faut substituer les valeurs de x, , y, en fonction du temps, et pour cela chercher le vrai mouvement du point O0", mouvement dû à la pression du pendule sur le support. Pour cela reprenons les deux premières équations du mouvement, Savoir : d?æ Vas *Lf d'y LAN Es 2 dm—>X——"P, 2. dm = 3 k les coordonnées du centre de gravité par rapport aux axes fixes étant x, + h cos 0, y, + h sin O0, ces équa- tions pourront s’écrire : Ars d?. (ai + h cos6) era dt° ? Ces valeurs des pressions P et Q ne sont point très- petites tandis que le balancement des supports, ou le mouvement d'O’, qui leur est uniquement dû, est im- perceptible. Elles n’entrent donc dans les valeurs rigou- reuses de æ,, y, qui s’en déduiraient, qu'affectées de a. (a + h sin 6) Se dt? RO EN AE AN ATV CERN USER 126 MOUVEMENT SIMULTANÉ D’ UN PENDULE très-faibles coefficients; par suite, dans et. Q As mêmes nous devons négliger æ&,, y, ou . termes de l’ordre de l’action troublante, qui n’en produiraient dans 0 que de l’ordre du carré de cette action. OU aurons donc simplement : P— — om ET — F cos 0 _$'sn& Q= — mb ET = F sin 9 + F'c0s 6, en posant : da? 6 = mh (T &) F MR LES On voit que P et Q pourraient être remplacées par deux forces F, F’, dirigées, la première suivant 0"G", la seconde à angle droit; la première est évidemment la force centrifuge. Dans les expressions de F, F" nous de- vons considérer le mouvement comme non troublé, et substituer en conséquence : a? 6 LR DO 2 28 = pv = SU — COS Fe 7 Sin ER (cos 0 — cos a), d’où résulte que la première devient maxima pour 0 — 0, ÿ . | mgh la seconde pour 0 — x, ces valeurs maxima étant ee 2 ee 2 mgh HER mgh A ER «, ou sensiblement —— &°, —— x ; RS la seconde est donc beaucoup plus Be et par suite la pression est plus énergique dans le sens horizontal. Le mouvement du support, par suite de cette circonstance, devrait déjà être plutôt horizontal que vertical, et on verra en outre qu'il doit être considéré comme unique- ment horizontal et rectiligne, parce que la courbe 00" doit être symétrique de part et d'autre de O, et par suite _ tangente à OY:orelle pent, dans une très-petite éten- due, être confondue avec la tangente. Nous devrons donc, dans la valeur de à, négliger — se ble coefficient sin 9. Le mouvement du support est alors dû uniquement à la force horizontale Q; or on sait que, si celle-ci était constante, la déviation qui en résulterait pour le point O lui serait proportionnelle, de sorte qu’on aurait y, =KQ: K étant une constante; il en serait du moins ainsi après que le solide élastique formant le support aurait pris sa position d'équilibre. On peut dire que KQ est la valeur statique de l'écart y, , mais il ne s’ensuit pas que ce soit sa valeur dynamique, ou qu'il soit encore égal à KQ quand Q est variable; on peut seulement conjecturer qu’il en est à peu près ainsi quand Q varie très-lente- ment. Nous allons cependant achever le caleul de à dans cette hypothèse, et nous vérifierons ensuite que l'erreur dont elle peut être affectée est complétement négligeable. La valeur exacte de Q est : MAN, DRE ge (cos — cos x) sin 9 + 29% sin 9 cos 6 = Le (0 + etc.), les termes suivants étant très-petits de l’ordre 4° ou 4°; on doit substituer dans la valeur de à, y, — KQ, d'où du." drQ ne d?8 ) da? = K ARE T dt “ elc. =" (— sin 0 ++ ete. s Or, de la relation cos 9 = cos x cos *©—- sin “w,on tire : sin 0=—2 sin + à. cos w 4/1 — sin *+ œ.C0S “w, ee a PRET ME PTS RTE n 28 MOUVEMENT SIMULTANÉ D'UN PENDULE | et en supposant que x ne dépasse pas 2°, le radital pré- cédent peut être in par l'unité, l’erreur relative ne dépassant pas ——; On aura ainsi, en n’ayant égard qu’au premier terme de la série : RE 2K mg°h FC AA d’où résulte, en remplaçant de même cos 0 par 4, _ Kmhg [7 k ___Kmgh Dr = cos “p.dp=— 7. sin 1 œ COS , On voit qu’en ne conservant dans le calcul que les ter- mes principaux, tous les éléments de l'intégrale relative à w se trouvent de même signe; par suite, l'influence des termes négligés, qui par rapport à ceux-là sont de l’ordre de 0, est tout à fait insignifiante. Il n’en est plus de même pour la valeur de «, , car, en y répétant les mêmes substi- tutions, l'intégrale serait remplacée par : cos © Sin odo OU 0; les termes négligés subsisteraient seuls, et l'expression contient de plus tang + « comme facteur. On peut en con- clure que l'influence du balancement des supports sur la variation de l’amplitude est insensible. Il reste à apprécier l'erreur provenant de l’hypothèse que y, — KQ, ou à vérifier que les termes à ajouter, pour avoir la valeur exacte de y,, sont très-petits par rapport à KQ. La fonction du temps représentée par Q, étant pério- dique, peut être exprimée par une somme de termes de la forme : Q=2) cos (et +- p"), dans laquelle y, p, p:, sont des constantes ayant des va- leurs particulières pour chaque terme de Z. Mais cette en posant p — dis PRES ? \ Qt L _ fonction présente une artisitatilé importante. Le terme principal de Q est, comme on l’a vu : 2 mgh TS sin + 7 à COS ©. De plus on a, d’après le mémoire déjà cité, en négli- geant l’action troublante : do —= + f/1 —sin #3 20052 —sin *+æcos"e. dl, JE. 1 + const. sin + æ. COS, (o { + 0°) mgh . En Sin ÿ ou ou, avec grande approximation, © = et par suite : Q— 2 mgh l V+ l gnée > se réduit presque à ce terme unique, les autres ayant des coefficients beaucoup plus petits. Pour calculer le mouvement du support, nous devons lui attribuer en premier lieu une forme arbitraire; nous verrons ensuite comment le résultat peut s'étendre à d’au- tres cas. Nous supposerons que le | corps élastique dont il s’agit : c’est-à-dire que la somme dési- MM QE ait la forme d'un cylindre ou À prisme horizontal, appuyé en [LIEN [III ni A contre un plan fixe ver- | me plan | tical, de longueur AO = €, | et sur lequel agit en O la force Q, normalement à sa face terminale. Chaque section MM a alors un mouvement com- mun à tous ses points. En nommant z la distance AM dans l’état d'équilibre, et z + v ce qu’elle devient dans l’état de mouvement, quand la section est en M'M’, » d?v" 2 d?%" . HE = Nan Ve = 0NPOUT 2/00; d v” —— —= 0 Pour Z = C. er por C Ainsi le mouvement sera la somme as de ceux qui seraient représentés par 0 — vd =0 "0 ce dernier est celui du corps élastique écarté de sa position d'équilibre et livré à lui-même sans qu'il agisse sur lui aucune pression; c’est donc un simple mouvement vibra- toire très-rapide, et ses vibrations, malgré la fixité attri- buée au plan À, se disperseraient dans le sol; le seul ! sera une fonction des abus sarautés z ett, satisisant lé ji ss 2» _ mou _senté par la formule © = »'. + Wa : EN + se * $2 n OS 7 $ < Leu Fe x Ra 5 PET 0 FDÉNVET DE F . r ent persistant est donc rigoureusement repré- Si ne et par suite EE irès-petit et cela pour tous les termes de la somme E , en substituant sin — = à ‘ cos _ — À, on aura à très-peu près : ; Ft v'—az>ycos(et+o )—=2z4aQ, “4 et en particulier au point O, v'étant au signe près le 3 même que y,, on aura 2—c ety,= ac Q; cela ayant lieu d'autant plus exactement que les valeurs de £ sont plus petites, ou les changements de Q plus lents, on peut en conclure que ac = K , K correspondant à la valeur sla- tique de l’écart. Or, pour le terme principal de Q, on a p — } <— , où nommant T la durée d’oscillation du pendule, | = ge re A Myaner ici # T , ou l’espace parcouru par le son pendantle temps - 4 | T, est incomparablement plus grand que la longueur c du ns support; le résullat ci-dessus est donc très-exact, et l'on peut supposer y, = K Q. On trouverait, sauf la complication plus grande du calcul, qu’il en est encore de même en assimilant les sup- ports à deux prismes ou cylindres verticaux ayant par suite un mouvement transversal et non longitudinal. Pour étendre ce résultat au cas général, il nous fant rappeler la marche que l'on suivrait pour intégrer les 3 équations du mouvement vibratoire., En nommant x, y les “140 coordonnées d’un point quelconque dans l’état d’équi- ‘88 ‘4 ne a AR Pr 6 NAS TEE Ar à 4e VU NTe REA CN NB 432 MOUVEMENT SIMULTANÉ D'UN PENDULE libre, et & w, y + v ce qu’elies deviennent dans celui de mouvement, les équations ont la forme : d?u d?v sa PTE NET DE || U et V étant fonctions linéaires des diverses dérivées partielles de #, © par rapport à x et y. Quant aux condi- tions relatives aux surfaces, il faut qu’on ait u = 0, 0 =0 aux points où elles sont fixes, que la pression soit nulle aux points où elles sont libres, et qu’elle soit égale à Q aux points où cette force agit; ces pressions dépendent d’ailleurs des dérivées du premier ordre de « et. Toutes ces conditions seraient satisfaites par des expressions de la forme : u—=u —=2©p cos (poto), v—v—"2qcos(pt-t+p), les divers termes des sommes X correspondant à ceux dont se compose Q, et p, q étant des fonctions de x, y, déterminées par des équations différentielles ordinaires. Pour toute autre solution des équations, en posant u — u' — uw", v—0 —0", on verrait que #”, v” devraient satisfaire les mêmes conditions, sauf que la force Q n’agi- rait plus nulle part; il en résulterait, comme on l’a vu plus haut, que le mouvement représenté par # = u°,0 =" subsisterait seul. Nous n’en devons pas moins mentionner la forme qu'auraient #”, v”, car c’est d’elle que dépend la propriété cherchée. On les trouverait en assimilant 4”, v” à une suite de termes de la forme x (S cos st S'sin st), où s est une constante, et S, S” des fonctions de x, y: celles-ci seraient alors assujetties à satisfaire des équa- tions différentielles linéaires; et pour chaque terme de la somme > elles contiendraient des cosinus, sinus, on expo- nentielles portant sur des expressions de la forme s f x, AT ET DE SES SUPPORTS. | s B y, où B serait une constante absolue, Dans les condi- tions relatives aux limites, x, y se trouveraient remplacées par diverses dimensions €, c’, €” du corps, et il en résul- terait une équation transcendante déterminant les diverses vaieurs de s, en général en nombre infini. Les expressions cos s 8 €, cos s B c’, etc., qui s’y trouvent, changeant de signe quand s varie, de manière que s 8 c ou sf c'.. aug- mentent de +, il y aura en général au moins une racine s pour laqueile ces produits s B c.. seront plus petits que 2x ou d’un ordre de grandeur peu supérieur. Supposons maintenant que dans Q les diverses valeurs de © soient beaucoup plus petites que toutes celles de s, ou que la durée T de l'oscillation du pendule soit très-grande en comparaison de celle des vibrations naturelles du support. Alors, la constante s étant remplacée par 0, il arrivera que les valeurs de LB x, Pb By, qui entrent dans p et q sous les signes cosinus et sinus, à la place de sB x, s6 y, seront de très-petits nombres, et l’on pourra remplacer les cosi- nus et les exponentielles par le premier terme de leur dé- veloppement ; mais alors la forme de p et q sera la même que si 9 était infiniment petit ou Q sensiblement constante; les valeurs qui en résultent pour w' et v" doivent donc reproduire celles de l’état statique, et en particulier au point Ô on devra avoir v — KQ. De ce qui précède résulte que la valeur trouvée pour à doit être regardée comme très-exacte, quelle que soit la forme des supports. Pour la traduire en nombre, on doit faire sur l’appareil une cbservation, en faisant agir au point O du support une force horizontale de valeur connue p, et mesurant au micromètre la déviation < qu’elle produit; on aura alors K — ne en substituant cette valeur dans celle expression où n lent que des rapports. beta En. supposant, par exemple, qué la force p soit égale au poids même du pendule, et qu’on ait en mètres { = 1, h — es on trouvera à = =.s, et l'erreur relative qui résullerait de celle-là pour la valeur de g serait 2e. Pour qu’elle n’affectàt pas la quatrième décimale de 9, il faudrait qu’on eût : 2€ <<: << 02 06 CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES BACTÉRIES PAR M. J.-B. SCHNETZLER, prof. Depuis quelques années on a beaucoup parlé et écrit sur les petits organismes connus sous le nom de bactéries. En 1830 Ehrenberg établit le genre Bacterium avec des organismes faisant partie de ses nfusoria polygastrica anentera. Dujardin, dans son histoire naturelle des Zoo- phytes (1841), place également les bactéries dans le règne animal «comme une famille à part dont on ne voit guère le rapport avec les autres familles. » Le pro- fesseur Ferd. Cohn de Breslau, auquel nous devons des études très-approfondies sur les organismes qui nous occupent, les regarde comme des végétaux (1854), et Nägeli les place à côté des champignons dans un groupe à part, sous le nom de Schizomycetes que De Barry range dans le voisinage des Oscillariées. On comprend fort bien les divergences d'opinion sur la nature, la structure et le développement des bactéries, en se rappelant qu’elles se trouvent à la limite de la vi- sion microscopique atteinte aujourd'hui à laide des meilleurs instruments. Cohn établit six genres dans le 136 globules sphériques et ovoïdes; 2° Bacterium, bätonnets courts cylindriques ou légèrement courbés ; 3° Baccillus, bâtonnets allongés, formant quelquefois des filaments droits ; 4° Vibrio, corpuscules allongés, arrondis, ondulés ou tournés en courtes spirales ; 5° Spirillum, corps allongé en spirale raide, terminée en minces filaments: 6° Spiro- chæte, longues spirales flexibles. Dans les observations suivantes il ne sera question que des deux premiers genres de Cobhn. L'organisation des bactéries présente une simplicité extraordinaire. Ce sont des globules ou des baguettes de protoplasma dans une enveloppe résistante aux alcalis. Les mouvements qu'on observe chez ces petits orga- nismes sont dus à des forces qui deviennent actives dans leur protoplasma. La reproduction se fait par fissiparité, c’est-à-dire par division transversale de la cellule primitive qui forme ces organismes. On comprend facilement que ces organismes infiniment petits et se multipliant avec une grande rapidité, se trou- vent à peu près partout. L'air et l’eau renferment pres- que toujours des germes de bactéries. En 1863 l'attention fut attirée sur les bactéries par les observations de Davaine qui les avait trouvées dans le sang des animaux frappés de la maladie connue sous le nom de sang de rate. Le sang de ces animaux injecté dans celui d’animaux sains, leur transmettait la même maladie, Les bactéries s'étaient reproduites en grand nombre. Dans la Diphteris on trouve des bactéries globuleuses (Kugelbacterien); ce qui explique la facile transmission de cette maladie, dont la guérison s'opère quelquefois 5 BUTIONS À L'ÉTUDE DES BACTÉRIES. À par les reins qui éliminent les bactéries (Cohn). On s’est naturellement demandé si les bactéries étaient dans ces maladies la cause ou leffet; question qui n’est pas encore suffisamment éclaircie. Quant à l'origine des bactéries, les partisans de la génération spontanée les font naître de toute pièce des matières azotées en décomposition. W. Thompson admet la possibilité de leur origine cosmique dans les poussières météoriques (Réunion de l'association britannique à Édim- bourg, 1871). Le D' Polotelnow les fait dériver dn Peni- cilllum glaucum (1869). 1° Matières dans lesquelles j'ai observé des bactéries. Au printemps 1875 j’observai sous le microscope le dépôt d’un blanc jaunâtre provenant d'une eau sulfu- reuse des mines de Bex. Ce dépôt renfermait outre une Oscillariée décrite sous le nom de Sulfuraire (Beggiatoa nivea) une grande quantité de bactéries qui se meuvent et qui vivent dans une eau tenant en solution de l’hydro- gène sulfuré. Béchamp (Compte rendu de l’Académie des Sciences, t. 76, p. 1484) regarde l’oscillariée en question comme un Microzyma moniliforme qui se désa- grége en bactéries et en corpuscules semblables à ceux de Cornalia. Je n'ai jamais pu observer cette transformation. J'ai observé ces mêmes bactéries dans un dépôt ferru- gineux provenant également des mines de Bex. Certaines eaux de Lausanne sont réputées contribuer 1 M. Nuesch a observé la formation de bactéries dans intérieur de cellules de concombres; il croit qu’elles proviennent du contenu de la cellule. Die Nekrobiose, ete., von Dr Nuesch. ARCHIVES, t. LIV. — Octobre 1875. 10 _ Q 138 CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES BACTÉRI à la production du typhus qui règne souvent dans quel- 3 ques quartiers. En examinant le résidu provenant de la concentration d’une dizaine de litres de cette eau, on y trouve une quantité très-considérable de bactéries. J’ai trouvé ces mêmes organismes dans du lait de vache dont l'usage paraissait avoir produit le typhus chez plusieurs enfants d’une même famille. Du limon pris à 40 mètres et plus de profondeur dans le lac Léman renfermait de nombreuses bactéries. Il y a quelques années que les perches du lac Léman mouraient par milliers. On attribuait cette mortalité d’a- bord à un ver parasite qui se trouvait souvent dans le | foie de ces poissons. Le sang de toutes les perches mortes k que j'ai examinées m'a fait voir de nombreuses bactéries. | Ce fait a été plus tard confirmé par MM. Forel et du Plessis. ; Pendant une phase de la maladie de la muqueuse nasale, connue sous le nom de coryza, il se sécrète un liquide aqueux légèrement opalin. Ce liquide examiné tout frais avec un grossissement de 750, système d'immersion de Hartnack, m'a fait voir des bactéries en grand nombre et se mouvant fort vivement. En laissant évaporer sur le porte-objet une goutte de ce liquide, on obtient une eris- tallisation arborescente de sel ammoniac qui ne gêne en rien la vie des bactéries ‘. Eberth a trouvé ces mêmes organismes dans la sueur. De l'urine exposée pendant quelques jours à Pair, ren- ferme une grande quantité de bactéries en forme de ba- guettes et de globules. À un moment donné, l'urine ren- ferme des bactéries sans champignons et algues. ! La présence des bactéries dans le liquide du coryza exphique la transmission de cette maladie. Lorsqu'on examine de l'urine qui par une température de 40° C. est restée exposée à l’air pendant 24 heures et qui ne présente encore aucune trace de putréfaction, on y trouve déjà de nombreuses bactéries. Ce fait a un certain intérêt, car il prouve que la présence des bactéries pré- cède ici la putréfaction. 2° Résistance que présentent les bactéries à différentes substances antiseptiques. Une solution concentrée de borax’ qui tue rapidement des infasoires, des spores d'algues, des spores de Peni- &llium, de Mucor, etc., n'empêche pas les bactéries de se mouvoir pendant plusieurs jours. Cependant, lorsqu'on dissout du borax dans de l'urine fraîche qu’on laisse exposée à l'air, ce liquide, si facilement putrescible, reste limpide sans répandre l'odeur qui caractérise la putré- faction. Les bactéries qui y tombent de l'air ne se multi- plient pas et se trouvent au fond du liquide avec l'excès de borax et du mucus coagulé. Lorsqu'on ajoute 2°/, de phénol à de l'urine de 2% heures qui renferme des bactéries en mouvement, celles-ci ne sont pas tuées; mais elles ne se multiplient pas et l’urine n’entre pas en putréfaction. L’acide salycilique produit le même effet, tandis que l'acide borique agit plus faiblement. Le mouvement des bactéries continue même dans une goutte d'urine à laquelle on ajoute de la teinture alcoolique d'iode. Dans l'alcool du commerce tout mouvement cesse. Des bactéries desséchées pendant quinze jours ressusci- tent lorsqu'on les plonge dans de l’eau. A1%0 CONTRIBUTIONS AE ÉTUDE DES BACTÉRI S Dans les mouvements dont nous parlons ici de ne faut si pas confondre de simples mouvements moléculaires avec le mouvement de translation des bactéries ; mais lorsqu'on voit ces dernières se mouvoir encore en présence de la teinture d’iode, on se demande si ce mouvement est réelle- ment une manifestation de la vie. Quoi qu’il en soit, nous voyons que les bactéries sont probablement les organismes les plus difficiles à tuer. La diffusion produite par lin- fluence du milieu ambiant doit être entravée par leur enveloppe. 3° Expériences faites sur des grenouilles (Rana tempo- raria) avec des liquides contenant des bactéries. Cinq centimètres cubes de l’eau sulfareuse déjà men- tionnée, contenant un grand nombre de bactéries, furent injectés sous la peau du dos d’une grenouille. Celle-ci ne souffre aucunement de cette opération et elle continue à vivre. La même grenouille reçoit au bout de huit jours cinq centimètres cubes d'urine exposée à l’air pendant quatre jours et renfermant de nombreuses bactéries. Au bont de deux jours cette grenouille ne nage plus; lorsqu'on la pince, elle ne montre que des mouvements réflexes; puis elle se décolore et meurt. Le sang extrait des diffé- rentes parties de son corps est gorgé de bactéries qui nagent vivement; ce sont des bactéries globuleuses et en baguettes comme celles de l’urine injectée. Les globules sanguins sont granuleux et plus ou moins déformés. Le plasma contient des paquets de bactéries entourés d’une malière gélatineuse. Le sang du cœur renferme surtout des bactéries en baguettes. Le cœur a cessé ses NE IBUTIONS À L'ÉTUDE ne SE BA CTÉRIE s. | battements, mais les cellules de la muqueuse buccale pré- sentent un vif mouvement ciliaire qui continue pendant plusieurs heures après la mort. Pour examiner l'influence du milieu dans lequel se trouvent les bactéries, on injecte à une autre grenouille 5 centimètres cubes d’urine de 24 heures qui renferme des bactéries, mais qui ne présente pas encore les symp- tômes de la putréfaciion. Trois jours après cette gre- nouille est encore en vie. Le sang tiré de sa jambe ren- ferme des bactéries, mais en moins grand nombre que dans le cas précédent. Cette grenouille meurt au bout de quatre jours. Une troisième grenouille reçoit par injection souscu- tanée cinq centimètres cubes d'urine fraîche d’une tem- pérature de 30°, Elle meurt une demi-heure après l’opé- ration el présente pendant deux jours une rigidité cada- vérique frappante. Il faut ici ajouter que la grenouille en question était affaiblie par un jeûne prolongé. En examinant les bactéries du sang des grenouilles mortes à la suite de l'injection de l'urine de quatre jours et de 24 heures, je n'ai pas pu constater de différences entre celles du sang et celles du liquide injecté : c’étaient les mêmes que j'avais trouvées dans l’eau sulfureuse. Cependant ces dernières n’ont pas produit la mort, tandis que les bactéries de l’urine se sont d'autant plus forte- ment multipliées que le liquide qui les renfermait se trou- vait dans un état de décomposition plus avancé, L'animal a vécu deux fois plus longtemps avec les bactéries de l’urine de 24 heures qu'avec celles de l’urine de quatre jours. La mort rapide de la troisième grenouille était due probablement à un changement brusque de température. L'action exercée sur l'organisme par les bactéries paraît 1492 21 viennent, de même que de celui dans lequel elles arrivent. Les bactéries injectées avec de l’eau sulfureuse ne se sont guère multipliées dans le sang d’une grenouille et n’ont pas produit la mort, tandis que celles nageant dans l’urine qui commençait à se putréfier se sont multipliées très-fortement et ont produit la mort. Nous avons dans l’eau et dans l'air des millions de bactéries; nous les trouvons en grand nombre dans le mucus buccal, dans le liquide sécrété pendant le coryza, dans la sueur, etc., sans que leur présence produise des phénomènes morbides bien graves; mais lorsque ces mêmes bactéries arrivent dans le sang par de l’eau qui contient des matières organiques azotées qui se décom- posent facilement, qu’elles tombent dans une plaie où les matières azotées du sang favorisent leur reproduction, elles se multiplient rapidement, surtout sous l'influence de la chaleur ; elles réagissent en se nourrissant et en se multipliant sur la matière ambiante dont elles hâtent la métamorphose souvent au détriment de la vie de lorga- nisme dont cette malière fait partie. donc beaucoup dépendre du liquide par lequel elles y par- e SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE A GENÈVE ET CHAMONIX EN 1875 La Société géologique de France, outre ses séances ordinaires à Paris, se réunit encore chaque année, dans une session extraordinaire, en province ou à l'étranger. Cette année, Genève et Chamonix avaient été choisis comme lieu de réunion. La Société décida en outre que le premier jour de la session, le 28 août, serait consacré à étudier, aux environs de Chambéry, les étages supé- rieurs de la formation jurassique. M. L. Pillet, président de l’Académie de Savoie, qui vient de publier un beau mémoire sur ces mêmes couches, conduisit la Société tout d’abord aux carrières inférieures de Lémene, colline si- tuée tout près de Chambéry et célèbre par les discussions et dissertations géologiques nombreuses auxquelles elle a donné lieu. Ces carrières sont remplies de fossiles, sur- tout d’Ammonites, parmi lesquels on peut citer l’'Ammo- nîles tenuilobatus, Ammonites Frotho, Ammonites compsus, Ammoniles polyplocus, le Waldheimia humeralis, espèce bien intéressante à retrouver là, et enfin le Collyrites ca- 144 SESSION EXTRAORDINAIRE rinata. Ces fossiles sont très-caractéristiques de l'étage auquel on a donné le nom de zone à Ammonütes tenuilo- balus, qui est un facies de l’Astartien de la chaine du Jura. Au-dessus de ces carrières inférieures de Lémenc, au lieu dit le Calvaire, se trouvent des couches renfermant une faune très-intéressante; il n’est pas facile d’y trouver des fossiles dans une course rapide, mais M. Pillet avait fait apporter sur place ceux qu’il avait recueillis dans le cours de ses nombreuses recherches. Nous avons remarqué parmi eux l’Ammonites lüthographicus, Ÿ Ammonites steras- pis, l’Ammonites carachteis, l Ammonites transitorius, le Terebralula diphya et le Terebratulina substriata,avecune quarantaine d’autres espèces. Cette faune montre que l'horizon des couches du Calvaire de Lémenc est celui des couches de Rogoznik (Carpathes) ou de Solenhofen. Au- dessus de ces calcaires, enfin, vers le sommet du coteau, se trouve an grand récif corallisène, dit « de la vigne Dro- guet,» avec beaucoup de fossiles, entre autres Terebratula janitor, Terebratula imoravica, Megerlea pectunculoïdes et beaucoup d’oursins, Acropeltis œquituberculata, GCidaris coronata, Gidaris glandifera, caractéristique et très-abon- dant, etc. Les couches coralligènes de la vigne Droguet, qu'il est impossible, lorsqu'on les voit sur place, de re- garder comme une brèche, ainsi qu’on l’a prétendu, ter- minent dans cette localité la formation jurassique ; elles peuvent être rapprochées des couches de Stramberg, tout en se reliant aux couches coralligènes du Jura et aussi à celles du Salève, En résumé, 1} est incontestable que ces couches de la colline de Lémenc appartiennent au type méditerranéen du jurassique supérieur, Au Mont du Chat, à trois kilomètres de Lémenc, le jurassique supérieur se retrouve également, mais avec le type anglo-parisien. On voit done, près de Chambéry, ces deux facies bien dis- tincts d’un même horizon se rapprocher considérable- ment l’un de l’autre et même se relier par quelques espèces. Le lendemain, 70 à 80 membres de la Société géolo- gique, auxquels vinrent s’adjoindre une vingtaine de per- sonnes, se trouvèrent réunis à l'Hôtel National à Genève, où des logements et une salle pour les séances avaient été préparés. La séance d'ouverture eut lieu à l’Athénée. On procéda d’abord à la formation du bureau de la session; M. le professeur Studer fat nommé par acclamation pré- sident d'honneur et M. le professeur À, Favre président de la session. L'assemblée entendit ensuite une communica- tion de M. Favre sur les terrains quaternaires des envi- rons de Genève. Au-dessus de la Mollasse qui occupe le fond de la vallée se trouve l’alluvion ancienne surmontée par les dépôts glaciaires. M. Favre ne serait pas éloigné d'admettre que l’allavion ancienne représente la partie supérieure de la formation tertiaire. En effet, M. Littel | ayant trouvé des roches striées sur la surface de l’alluvion ancienne, elle devait être déjà solidifiée à l’apparition des glaciers, et diverses observations montrent qu’elle doit avoir été relevée et ravinée avant l’époque glaciaire. Rien dans les environs de Genève ne peut faire supposer qu'il y ait eu deux époques glaciaires; on n'aperçoit oulle part, comme à Dürnten, une intercalation de lignites entre deux dépôts glaciaires. Au-dessus du terrain gla- ciaire se voient les alluvions post-glaciaires qui ont une srande étendue et dans lesquelles on peut établir trois divisions: alluvions formées par des rivières qui ont changé leurs cours depuis la formation des dépôts; allu- vions formées par les rivières ou les lacs actuels lorsque modernes. | M. le professeur Colladon montre de très-belles photo- graphies représentant des coupes des alluvions post- glaciaires du plateau des Tranchées à Genève, observées en creusant les fondations de divers bâtiments. Cette terrasse des Tranchées, ainsi que l’expose M. Colladon, est formée de couches horizontales de galets recouvrant des couches obliques de sable et de menu gravier. Cette composition indique une alluvion formée par une rivière dans le lac Léman dont le niveau était alors plus élevé que maintenant. Le niveau de ces alluvions étant de 29 à 30 mètres au-dessus du niveau actuel du lac, on en con- elut à un abaissement équivalent des eaux depuis l’époque de ce dépôt. Les terrasses des environs de Thonon ont fourni à M. Dausse un résultat analogue relativement à la hauteur ancienne de l’eau du lac. Morlot, ainsi que l’ob- serve M. Renevier, s'était déjà occupé de ces terrasses et avait trouvé des faits indiquant plusieurs hauteurs suc- cessives du niveau du lac. Le 30 août, les membres de la Société partirent à 6 heures et demie du matin, dans Ge nombreuses voitures, pour se rendre à la montagne des Voirons. On examina tout d’abord le terrain glaciaire si remarquablement dé- veloppé au pied de la montagne. A la Bergue, on laisse les voitures et on commence à monter. Les premières couches redressées appartiennent à la mollasse. Au-dessus on peut constater le flysch, dont l’âge est encore incer- lain, mais qui est généralement rapporté au terrain num- mulitique. Vient ensuite le néocomien, visible en particu- lier sur un point situé près d’un ruisseau, d’où provien- nent les magnifiques échantillons de poissons qui ont été 7. le niveau de leurs eaux était plus élevé, et enfin alluvions 14] SE ARS QE > Pa ‘ te > Ÿ DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 147 décrits par Pictet. Par une anomalie singulière, le flysch, que nous venons de voir par-dessous, surmonte en- core ces couches néocomiennes et est à son tour recou- vert par une couche appartenant à l'étage néocomien, dans laquelle on a trouvé de nombreuses Bélemnites et Rhynchoteuthis. Puis viennent des couches jurassiques sur lesquelles repose une troisième couche néocomienne qui est surmontée par la grande masse de flysch du sommet de la montagne. M. Favre explique parfaite- ment cette stratification si singulière, par un double pli. Après une halte dans un bois de sapins, où un déjeuner avait été préparé, la Société se rendit aux carrières, dites de Chez Hominal, pour y voir les couches juras- sSiques. M. Ernest Favre, qui les a étudiées récemment, exposa le résultat de ses recherches dans une communication présentée dans la séance du soir. Outre les deux oursins classiques, le Collyrites Volizii et Le Collyrites Friburgensis, on trouve dans ces couches de nombreuses Ammonites ; parmi elles, fait particulièrement intéressant, se trouve l’Ammonites bimammatus. M. E. Favre a pu établir deux divisions aux Voirons: dans l’inférieure se trouvent mé- langées des espèces de la zone à Ammonites transversa- rius et de la zone à Ammonites bimammatus, c'est-à-dire de l’oxfordien et du terrain à chailles ; la supérieure appar- tiendrait par sa faune à la zone à Ammonites tenuilobatus, c’est-à-dire au facies alpin de l’Astartien. Dans le canton de Fribourg, on trouve l’'Ammonites bimammatus dans des calcaires qui recouvrent les couches à Ammonites lransversarius et associé à beaucoup d'espèces de ces couches; le Collyrites Volizü et le Collyrites Friburgensis s’y trouvent de même à plusieurs niveaux. [ y a des a Va Re hors dt ur gi na A EPA ES GE De Sa À “< D D nt = - T rave LOT Le TI SESSION EXTRAORDINAIRE Le zones coralligènes au-dessus et au-dessous de la zone à Ammonites tenuilobatus. Pour M. E. Favre, le tithonique inférieur serait contemporain des couches de Solenhofen. Dans la Haute-Marne, ainsi que M. Tombeck la fait remarquer à la suite de la communication de M. E. Favre, on a maintenant trouvé l’Ammoniles bimammatus dans la zone à Ammoniles lransversarius, comme dans le corallien compacte, et on observe aussi des zones coralligènes à plusieurs niveaux. La course de Bellegarde occupa toute la journée du 31 août. La Société se dirigea d’abord du côté de la Perte du Rhône pour examiner en place les différentes couches crétacées visibles dans cette localité bien connue, en com- mençant par l’urgonien, dans lequel s’est creusé le lit du fleuve; au-dessus vient l’aptien inférieur où rhodanien représenté par des marnes jaunes, puis des couches pé- tries d'orbitolines, l’aptien supérieur et enfin le gault avec sa belle faune bien connue. Au-dessus du gault on remarque des couches sablenses assez épaisses, mais sans fossiles, qui pourraient représenter le cénomanien. La mo- lasse termine la série. On se rendit ensuite au confluent da Rhône et de la Valserine où chacun put admirer les magnifiques installations que la Compagnie de Bellegarde fit établir pour produire de la force motrice, restée jusqu'ici malheureusement sans un emploi suffisant. De là, la plupart des membres de la Société, amateurs de fossiles, furent conduits près de Mussel, où des galeries avaient été ouvertes dans le gault pour l'exploitation des phosphates. Le sol, aux environs, était couvert par les produits de l'extraction et on put faire là une ample mois- son de beaux fossiles. Dans le compte rendu de la course fait à la séance du soir, M. Renevier insisla sur les deux divisions que l’on peut établir dans Le gaull: l’inférieure, ou gaalt propre- ment dit, etla supérieure qui renferme plus de fossiles se continuant dans l'étage cénomanien. M. Renevier a donné à la zone supérieure le nom d’étage vraconnien. Le vrai type de celte zone se trouve à la Vraconne, près Ste-Croix. A la Perte du Rhône le gault supérieur n’est pas préci- sément du vrai vraconnien; là il se rapproche bien plus par sa faune du gault inférieur, qu’à Ste-Croix par exemple, etil contient moins d'espèces cénomaniennes. À la suite de la communication de M. Renevier, une longue discussion s’engagea sur les zones du gault. On entendit ensuite une communication de M. le professeur Favre sur le terrain erratique de la Suisse, El présenta une carte de ce pays sur laquelle 1l a eu la patience de rapporter toutes les données connues sur les anciens glaciers de celte contrée, de manière à pouvoir représenter par des couleurs la surface qu'ils occupaient. Ce résultat, d’un énorme travail, fait comprendre d’une manière saisissante quel était l’état de la Suisse à l’époque glaciaire; elle élait, comme le dit M. Favre, couverte de neiges, de né- vés et de glaciers. Le glacier du Rhône était le plus étendu, il couvrait une immense surface. Par de certains cols 1l refoulait les glaciers du Jura qui venaient pour se souder à lui, en sorte que ceux-ci s’ajoutant au glacier des Alpes formaient ce qu’on peut appeler un relais et transportaient les blocs alpins jusque dans les plaines de la France. Sur le Jura on trouve des blocs jusqu’à une hauteur de 1350 mètres. Îl n’y a pas de raison pour croire que les anciens névés partissent d’un point plus bas que les névés actuels. M. Favre a cherché à se rendre compte du rapport d'étendue qui existait entre PR RU SNS à SAN 450 SESSION EXTRAORDINAIRE les glaciers réservoirs, ceux qui sont emprisonnés dans PA les vallées des Alpes, et les glaciers d'écoulement, c’est-à- dire ceux qui s’étalent dans la plaine, et il a trouvé que | ces deux parties d’un même glacier étaient égales dans le glacier du Rhin et dans le glacier du Rhône. Pour arriver à ce résultat, 1] indique sur une carte le contour du glacier réservoir et en couvre la surface exactement avec du papier ; il couvre ensuite exactement la surface du glacier d'écoulement avec le même papier, et pesant ensuite les deux quantités de papier il s'est assuré qu’elles étaient égales en poids et que, par conséquent, les deux surfaces étaient égales. La matinée du 1% septembre fut consacrée d’abord à visiter l'atelier de construction d'instruments de physique à Plainpalais. M. Théodore Turrettini, qui le dirige, avait fait installer une perforairice, construite d’après un sys- ‘ème perfectionné par lui-même, adoptée pour le perce- ment du tunnel du St-Gothard. M. Turrettini eut lobli- geance d’en expliquer le mécanisme avec le plus grand détail et, en lui faisant percer des trous dans un bloc de granit, il mit chacun à même de juger de sa puissance et de la rapidité de son travail. Après cette intéressante visite, une partie des membres de la Société se rendit dans les divers Musées de la ville, tandis que les autres, sous la conduite de M. le professeur Favre, s’en allèrent au Bois de la Bâtie examiner le terrain glacraire ; ils eu- rent là l’occasion de faire une observation importante, dont M. Lory rendit compte dans la séance du jour. Une route nouvellement ouverte en tranchée permet de voir au-dessus de l’alluvion ancienne une nappe de boue glaciaire, puis une dizaine de mètres d’alluvion ancienne et par-dessus le terrain glaciaire normal. L’intercalation ancienne est un fait très-curieux ; ce n’est qu'un accident local, car le lit de boue glaciaire s’amincit peu à peu et les deux bancs d’alluvion ancienne finissent par se toucher, mais il a beaucoup d'importance, en ce qu'il prouve que l'alluvion ancienne et le terrain erratique ont une même origine glaciaire, ce qui n'avait point été admis jusqu'ici. L’alluvion aurait été produite par les eaux charriant en avant du glacier les matérianx entraînés par celui-ci. L’intercalation observée au Bois de la Bâtie peut être expliquée par une oscillation du glacier qui se serait d’abord étendu sur l’alluvion ancienne et y aurait déposé la boue; un mouvement de retrait survenant, l’alluvion formée par les eaux serait venue recouvrir le lit de boue: au mouvement de retrait aurait succédé une période d'extension et la formation d’une nouvelle couche de dé- pôts glaciaires. M. Cornet avait d’abord élevé des objec- tions contre les conclusions de M. Lory, mais étant re- tourné examiner la localité avec beaucoup d'attention, il a déclaré se rallier complétement à l'explication donnée, ce qui en confirme la valeur. M. Falsan donna lecture dans la même séance d’un mémoire fort intéressant sur la présence de fossiles mio- cènes dans le terrain glaciaire des environs de Lyon. Là le miocène supérieur fossilifère est surmonté par une couche de sable avec fossiles, entre autres le Nassa Mi- chaudi, cette couche termine la série des dépôts marins aux environs de Lyon; la mer miocène avait là peu de profondeur ; elle finit par prendre un caractère fluvio- marin, puis se relira définitivement vers le Midi par suite d’un exhaussement. Au-dessus de ces couches miocènes s'étend une nappe épaisse de terrain erratique dans la- quelle on retrouve des débris de fossiles miocènes et entre autres des Nassa Michaudi, mais celles-ci parfaite- ment conservées. C’est un fait extraordinaire que ces fossiles délicats aient pu supporter, sans se briser, un remaniement évident et même un double remañiement. Le terrain erratique dans lequel on les trouve ne saurait en aucune façon être envisagé comme appartenant au terrain pliocène, c’est un véritable dépôt glaciaire; du reste, il n’y a point de pliocène aux environs de Lyon, et, même dans les alluvions modernes, on trouve encore de ces fossiles miocènes. Près de Lyon, il y eut évidemment un remaniement des fossiles trouvés dans le terrain erra- tique, tandis qu'à Bernate, ainsi que le fait observer M. Desor, il ne peut y avoir eu remaniement, les fossiles pliocènes trouvés dans la moraine sont en place et, d’ail- leurs, il n’y a point de dépôt pliocène au nord d’où ils auraient pu être remaniés. M. Falsan présente encore une carte du terrain erratique dans le département de PAin, à l'échelle de 1 ; 1l n’a pu encore la terminer, mais ce sera un superbe travail, digne pendant de la carte de M. Favre. Le 2 septembre, la Société fit une excursion au mont Salève en escaladant la montagne par le sentier de la Grande Gorge. Les premières couches que l’on rencontre sont redressées, par suite de la rupture d’une voûte, pro- duite par le soulèvement de la montagne. On trouve d’abord la mollasse, puis le néocomien moyen, puis le valangien, enfin le massif coralligène jurassique, dont les couches, en se soulevant, sont restées à peu près hori- zontales, de même que les strates du valangien, du néo- comien moyen et de l’urgonien qui les surmontent. Près de Grange Gaby, les membres de la Société s’arrêtèrent 152 SESSION EXTRAORDINAIRE re, Fe SRE RENE 2 ÉÉE PRE Ven, 27 or PCs DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 153 pour examiner les grès siliceux blancs qui se trouvent dans cette localité. On avait attribué leur origine à des sources siliceuses qui auraient laissé là leurs dépôts, comme cela est arrivé ailleurs. M. À. Favre pense plutôl que ces grès sont la continuation du petit banc de grès, inférieur à la mollasse, qui se voit sur le Petit Salève et aurait été dénudé sur une grande longueur. Les blocs erratiques du sommet du Salève, les roches polies et striées du vallon de Monnetier attirèrent aussi l'attention de la Sociétè. Au-dessus de Monnetier, on visita les car- rières ouvertes sur le flanc du Grand Salève et l’on put s'assurer de nouveau que les couches valangiennes à Strombus Sautieri reposent immédiatement sur les cou- ches coralligènes à Diceras Lucüi, etc., sans qu’il soit pos- sible de trouver des traces d’un dépôt d’eau douce ana- logue au Purbeck. Le récif coralligène représente au Salève toute la série jurassique. Après avoir diné à Mon- netier, la Société reprit le chemin de Genève par le Pas de l'Échelle et eut encore le temps d'examiner, au-dessus de Veyrier, la station préhistorique de l’âge du renne, sur laquelle M. le D' Gosse et M. Taillefer donnèrent les renseignements les plus complets. Dans la séance du soir, l’âge des couches coralliennes du Salève fut beaucoup discuté. M. Coquand expliqua qu'aux environs de Marseille on observe un récif coralligène semblable à celui du Salève, avec le Cidaris glandifera (remplacé au Salève par le Cidaris carinifera avec lequel il se trouve ensemble dans les Carpathes et en Algérie) et le Terebratula moravica; au-dessus vient le valangien avec le Strombus Sautieri, puis l’urgonien à Requienia ammo- nia. Ce récif corallien est donc du même âge que celui du Salève. M. Coquand met encore sur ce même niveau ARGHIvES, t. LIV. — Octobre 1873. 11 154 SESSION RP ei celui d'Angoulême, près La Rochelle. Ces couches Te gènes seraient supérieures au corallien classique et appar- tiennent au séquanien, comme celui de Tonnerre. Toutes les couches à Cidaris glandifera doivent être rapportées au même horizon. Le Terebralula janilor ayant été trouvé avec le Cidaris glandifera, il en résulte que les couches dites à Terebratula janitor appartiennent au même niveau. Il n’y aurait donc pas lieu d'établir un étage tithonique, et toutes ces couches si controversées ne sont que des facies du jurassique supérieur. Telle est, en résumé, l'opinion de M. Coquand, et un grand nombre de géologues sont du même avis. Un fait qui vient à l'appui mérite d’être relevé. On trouve au Salève les radioles extrêmement caractéristiques d’un Cidaris auquel on a donné le nom de Cidaris carinifera ; il est impossible de le confondre avec ceux d’une autre espèce. On les a retrouvés dans des couches coralligènes identiques à Wimmis, à Stram- berg, en Algérie, avec le Cidaris glandifera. Or, récem- ment, M. Falsan a recueilli un magnifique radiole de cette espèce, des mieux caractérisés, dans Le Bugey, avec lOstrea virgula, voilà donc un trait d'union bien remar- quable entre le virgulien et le corallien du Salève. Dans la même séance, la Société entendit une communication de M. Choffat sur la formation jurassique des environs de St-Claude. Les coupes qu’il a relevées sur plusieurs points montrent, une fois de plus, combien les couches ju- rassiques supérieures à la zone à Ammoniles lransversa- rius, où à celle à Ammoniles cordatus, c’est-à-dire à l'ox- fordien, sont polymorphes et tendent à se remplacer; ici on trouve toute la série, là une seule couche en tient lieu. Ainsi, à Champagnole, on trouve au-dessus des couches à Hemicidaris crenularis, les couches de Wangen ou dicé- LA à vds L: DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 155 ralien, puis le calcaire à Astartes, et au-dessus le ptéro- cérien. À Crozet, au-dessus des mêmes couches à Hemi- cidaris crenularis, il y a le calcaire à Astartes, puis des dolomies, puis le ptérocérien et enfin le portlandien. A Montepile, au-dessus du calcaire à Astartes vient la zone corallienne dite de Valfin, et le portlandien immédiate- ment au-dessus, comme à Valfin même. Au Salève, on d'a vu, les couches coralligènes sont immédiatement re- couvertes par le valangien et il en est de même près de Marseille. Avec l’excursion du Salève se termine la partie de la session qui devait avoir lieu à Genève. Le 3 septembre, la Société se rendit par la diligence à St-Gervais-les-Bains en suivant la pittoresque vallée de l’Arve. Elle étudia dans l'après-midi la coupe géologique des environs des Bains. Les observations faites le lendemain, pendant l’ascension du Prarion, complétèrent cette coupe que M. A. Favre résuma dans une séance tenue le soir à Chamonix. Les grandes masses jurassiques de schistes calcaires à bélemnites, qui forment plus au sud le Mont Joli, repo- sent ici sur le terrain triasique. Celui-ci recouvre Le ter- rain houiller qui surmonte en stratification discordante les schistes cristallins du Prarion. La partie supérieure du trias est formée d’une grande épaisseur de dolomie et de cargneule, sous laquelle se voit un schiste argilo-fer- rugineux bien développé plus au sud dans la vallée de Montjoie. Au-dessous se trouvent des bancs de quartzite et un grès nommé par M. Favre grès arkose et dont il a constaté la grande analogie avec le grès bigarré. M. Dau- brée et M. Pellat ont confirmé cette observation et ont été frappés de la ressemblance des jaspes contenus dans cette formation avec ceux des Vosges, également situés dans ce terrain ; en l’absence de fossiles, cette identité pétrogra- phique et la position stratigraphique de ce terrain con- firment pleinement l’âge qui lui a été assigné. Aucune objection ne s’éleva durant tout le cours de cette réunion sur la présence dans les Alpes du terrain triasique et sur l’âge du terrain houiller. Toutes les obser- valions vinrent au contraire confirmer les résultats obtenus par les géologues alpins dans cette question que la Société avait été appelée à examiner en 1864, lors de la session de St-Jean de Maurienne. Ce fait a prouvé qu’on peut considérer comme définitivement abandonnée la théorie dont E. de Beaumont s'était fait le plus ardent défenseur. Au sommet du Prarion, M. Favre a démontré, à l’aide du magnifique panorama qui s’étendait sous les yeux de la Société, la structure géologique de la chaîne du Mont- Blane, de celle des Aiguilles Rouges et des chaînes secon- daires des Fiz et des Fours. Le Mont-Blanc est formé au centre du granit-protogine, contre lequel plongent, sur les deux versants des schistes cristallins; les deux vallées de Chamonix et de Cor- mayeur, qui limitent le massif au NO: et au SE., sont occupés par des terrains secondaires repliés en U ou même renversés sur eux-mêmes. Au nord de Chamonix, la chaîne de Brévent et des Aivuilles Rouges est formée de gneiss en couches verticales et La plns haute de ces montagnes est couronnée par un lambeau horizontal de terrain secondaire (triasique ct jurassique). Le terrain houiller qui repose en stratification discordante sur les schistes cristallins sur le versant ouest de cette chaîne est surmonté de toute la série des terrains triasiques, juras- siques, crétacés et tertiaires, jusqu'au nummalitique et au macigno alpin; ces terrains forment la magnifique chaîne “#4 - ‘4 RL “ } DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. des Fiz. M. Favre suppose que le massif du Mont-Blanc forme une voûte rompue à sa partie supérieure et dont les couches, disposées en éventail, se contourneraient au-des- sous des vallées de Chamonix et de Cormayeur, envelop- pant dans leurs plis les couches secondaires et se redresse- raient ensuite dans le massif des Aiguilles Rouges. Une longuediscussion s’est élevée sur ce sujet dans la séance du soir, Suivant M. Lory, ces plis n'auraient pas existé, mais les schistes cristallins ayant été redressés avant le dépôt des terrains secondaires, l’origine de ces vallées serait due à desdislocations, à des glissements survenant le long de cer- taines lignes et coïncidant avec des soulèvements d’autres masses. Des lambeaux de terrains secondaires seraient tombés sur les bords de ces failles et auraient rempli une partie des dépressions, tandis que d’autres, comme celui des Aiguilles Rouges, seraient restés en place et auraient été soulevés en même temps que les schistes cristallins. M. Lory se rattache à la théorie de la stratification du gneiss. M. B. Studer combat cette théorie par divers arguments et montre qu'elle ne peut s’accorder avec les faits observés dans les Alpes bernoises où des bancs verticaux de gneiss recouvrent sur de grandes étendues des bancs calcaires horizontaux ou recourbés sur eux- mêmes. Le 5 septembre fut consacré à l’étude des glaciers. Les membres de la Société, au nombre de cinquante, parcou- rurent la partie inférieure de la Mer de Glace jusqu’au lac du Tacul et purent examiner à leur aise la structure du glacier, les crevasses, les tables, les moulins, les mo- raines, les roches polies et moutonnées qui l’encaissent. Ces observations furent complétées sur place par les explications très-détaillées de MM. Soret et A. Favre, qui ques années sur ce sujet. La journée du 6 septembre fut occupée par l'ascension du Mont Brévent, l’une des sommités de la chaine des Aiguilles Rouges, qui sont composées de vrai gneiss. On trouve dans certaines parties de cette chaîne une très- grande variété de roches amphiboliques, grenatifères, serpentineuses et porphyroïdes, ainsi que des veines de: calcaire dans le gneiss. La Société put jouir au sommet de la montagne d’un splendide panorama et écouter avec le plus vif intérêt un savant exposé que fit M. Viollet-le- Duc et qu’il compléta, dans la séance du soir, des idées nouvelles qui l’ont dirigé dans la construction de la carte du massif du Mont-Blanc, à laquelle il travaille. Il a par- ticulièrement insisté sur la destruction des roches par les agents atmosphériques, fait dont la chaîne du Mont-Blanc | offre de nombreux exemples. Considérant ces montagnes comme des ruines, M. Viollet-le-Duc espère, comme ar- chitecte, pouvoir en rétablir la forme primitive. M. A. Favre a été heureux de constater la grande analogie qui existe, au sujet de l’abaissement des montagnes par l’éro- sion, entre les idées de M. Viollet-le-Duc et celles qu'il a naguère exposées. Il a ensuite fait remarquer la quantité immense de débris de roches qui couvrent la sommité du Brévent; le même phénomène peut s'observer sur un très-grand nombre de cimes alpines. La limite inférieure de ces débris indiquerait suivant quelques géologues, la limite supérieure des glaciers lors de leur grande extension. Le 7 septembre, plus de cinquante géologues partirent en voiture pour l'hôtel du Châtelard, entre Valorsine et la Tête Noire, et se rendirent de là, à pied ou à mulets, à Vernayaz et à Martigny en passant par Salvan. résumèrent les nombreuses recherches faites Res, quel= É. 1e 1 = DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 159 Ils purent faire dans cette longue journée des obser- vations très-variées. Elles portèrent sur le rocher calcaire dit des Raffords, seul reste du calcaire de la vallée de Chamonix redressé contre les Aiguilles Rouges, qui dis- paraîtra bientôt par suite de l'exploitation dont il est l’objet, — sur l’ancienne moraine de la Mer de Glace, où se trouve le passage des Tines; les alluvions post-glaciai- res, qui se sont accumulés contre elle, ont exhaussé le sol de la vallée, — sur le terrain houiller situé sur le flanc des Aiguilles Rouges, en face du hameau des Îles, — sur: la grande et ancienne moraine du glacier d’Argentière ; au col des Montets, la Société vit les traces laissées par le passage des anciens glaciers; elles s’élèvent à droite et à gauche du col à environ 700 mètres au-dessous de lui,et ont probablement été laissées par les glaciers de la partie supérieure de la vallée de Chamonix lorsqu'ils ne pouvaient suivre la vallée de l’Arve et qu'ils durent passer par Valorsine et Salvan. Près de Valorsine elle recueillit des échantillons du granit porphyroïde qui forme en partie les flancs des montagnes voisines et qui se ramifie en filons dans le gneiss. Du Châtelard à Vernayaz, elle marcha presque sans interruption sur les poudingues et les schistes ardoi- sés du terrain houiller, ainsi que sur un schiste argilo- ferrugineux rouge et vert, dont la position n’est pas très- évidente, mais qui semble constituer la partie supérieure de ce terrain. À Vernayaz, le poudingue et les schistes ardoisés sont recourbés en forme d’'U. Enfin, les mem- bres de la Société pénétrèrent dans les Gorges du Trient, grand et singulier phénomène d’érosion qui se trouve à peu près dans l'alignement des gorges de la Dioza, près de Servoz. l'ensemble de cette session, une des ni Rene ee . qu’ait comptées la Société géologique. Il témoigna vive- En ment sa reconnaissance de l’accueil empressé et sympa- _ thique fait par les autorités et par quelques personnes 4 à la Société durant son séjour en Savoie. : T2 74 be > — a) DE Ne, à et à 4:38 dire, Es 4 SUR LA THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE À PROPOS DE QUELQUES PHÉNOMÈNES OBSERVÉS DANS DES TUBES DE GEISSLER PAR M. SELIM LEMSTRÔM Professeur agrégé à l'Université de Helsingfors. I $ 8. Les faits que nous avons exposés dans la première partie de ce Mémoire‘, fournissent quelques éléments nouveaux à la théorie électrique de l'aurore boréale telle qu’elle a été développée par Peltier, puis par de la Rive. Ces deux savants, tout en considérant l’un et l’autre le phénomène de l’aurore boréale comme un effet de l’élec- tricité atmosphérique, ne sont point d'accord sur l’origine de cette électricité. Tandis que Peltier regarde l'électricité positive de l'air comme un phénomène d'influence produit par Pélectricité négative préexistante de la terre, de la Rive admet que l'air est électrique, au même titre que la terre, lune des deux électricités ne pouvant pas se pro- 1 Voir pour la première partie et pour la planche le numéro de septembre, p. 72. duire sans qu'il y ait également Ernducion de l’électri- cité de nom contraire. En revanche, ils expliquent tous deux de la même manière l'accumulation de l’électricité aux pôles de la terre. L’électricité positive dont la vapeur d’eau se charge en s’évaporant de l’eau salée, soit par la vaporisation même, soit par la friction des molécules de vapeur contre celles de l'air (le fait est bien prouvé), est transportée dans la région des nuages, et peut-être encore plus haut; puis les vents l’entraînent vers les pôles de la terre, Comme les rayons des parallèles vont tou- jours en diminuant, les quantités de vapeurs électrisées se trouvent accumulées en proportions beaucoup plus fortes au-dessus des régions polaires. L’électricité y atteint donc une tension considérable, et lorsque les cir- constances sont favorables, elle se recombine avec la négative de la terre, ce qui produit l'aurore. La divergence existant entre l’opinion de ces deux il- lustres savants n’est pas grande, elle porte surtout, comme nous l’avons dit, sur l’origine de l'électricité atmosphéri- que. De la Rive a fait faire à la théorie électrique de orands progrès, dont le plus important consiste dans l’ex- plication qu'il a donnée des rayons de l'aurore et de leur mouvement de rotation autour du pôle. Cette théorie s'accorde parfaitement avec les observa- tions plus approfondies faites depuis quelques années sur les détails du phénomène ; il y a cependant quelques points qui n’ont pas encore été éclaircis d’une manière satisfai- sante : 1° L'origine de l'électricité négative de la terre. 2° Le fait de savoir si l’atmosphère est vraiment élec- tique, ou si les phénomènes électriques qu’on observe près de la x leur cause dans _ de celle-ci. _ 3° La cause de l’accumulation de l'électricité aux pôles de la terre. Nous laisserons pour le moment de côté le premier point, sans discuter les explications diverses que l’on a données de cet état électrique négatif de la terre. L'opinion la plus plausible est sans doute celle de de la Rive, qui en cherche la cause dans le contact de la croûte refroidie de la terre avec les parties fondues de l’intérieur. Quelle que soit son origine, il est bien prouvé par des obser- vations nombreuses que cet état électrique négatif de la terre existe. Quant au second point, les opinions ont beaucoup va- rié, et on peut dire que cette question n’est pas encore complétement élucidée. Cela tient à ce que les méthodes employées pour ces recherches ont donné des résultats qui pouvaient s’'interpréter de plusieurs manières. M. Holmgren, à Lund, à fait sur ce sujet une série de recherches très-soignées qu’il a publiées dans un certain nombre de mémoires sous le titre « l'Électricité comme force cosmique ‘. » Dans le premier de ces mémoires, il commence par ré- sumer les opinions des différents auteurs ; puis après avoir décrit ses propres expériences, 11 formule comme suit les conclusions auxquelles il est conduit et qui peuvent être acceptées, nous le croyons, avec la plus entière con- fiance : 1° La résultante de toutes les forces électriques qui agissent près de la terre, est dirigée suivant la verticale 1 Actes de l' Acad. royale des Sciences de Suède, tome 8, n° 10, 1870, etc. et dans les circonstances normales, l'électricité négative va de bas en haut, la positive de haut en bas. 2° C’est un agent spécial (électricité nég.) répandu sur la terre qui est la cause principale des phénomènes électriques qui ont lieu dans son voisinage. On voit par ce dernier énoncé qu'il admet qu’il puisse y avoir peut-être une électricité de l'air indépendante, ce qui est plus ou moins confirmé par les faits. Les observa- tions faites pendant la dernière expédition polaire sué- doise sur l’état électrique de l’atmosphère ont montré aussi que dans le voisinage immédiat de la terre, l'air peut être de lui-même aussi bien positivement que négative- ment électrique. Nous citeronsicile jugement de l'observateur lui-même, M. Wijkander. « En général l'air paraît être électrisé positivement et de sol négativement. Dans plusieurs occasions les condi- tions étaient telles qu’on ne pouvait s'empêcher de regar- der l'air comme étant effectivement électrique par lui- même et « l'électricité de l'air » comme n’étant pas uni- quement un effet de l'induction de la terre. À certaines époques du printemps, en même temps que l'air isolait relativement bien, le sol et l'air étaient tous deux chargés d'électricité négative. Ce changement de l'électricité de Vair n’était pas une conséquence constante d’un plus grand froid, mais quand la température avait été basse pendant quelque temps, l'air semblait avoir une tendance à s'électriser négativement", » ? Wijkander, Observations sur l'électricité de l’air pendant l’expé- dition polaire suédoise, 1872-1873, Comptes rendus de l'Acad. royale Ales Sriences de Suède, 1874, n° G. Archives 1874, t. LI, p. 41. il nous parait résulter ce qui suit : 1° La terre est un corps électrisé négativement, qui, par sa nature, joue le rôle d’un véritable conducteur. 2° Les couches d’air les plus rapprochées de la terre sont le plas souvent positives, et par exception négatives; mais la cause principale des phénomènes électriques que l'on observe dans ces couches doit être cherchée dans l'influence de la terre. [ est maintenant bien établi que les couches supérieu- res de l'air sont positives ; l'électricité des nuages le prouve d’une manière incontestable. Il est bien probable que les vapeurs qui les ont formées ont communiqué une partie de leur électricité à l’air lui-même qu'elles ont traversé. Ces vapeurs s’élevant jusqu'aux limites de l'atmosphère, l’électricité dont elles sont chargées s2 trouve par là transportée dans les couches supérieures de l'air, et y pro- duit les éclairs de seconde espèce et les aurores boréales. La cause principale de cette électricité atmosphérique est certainement l’évaporalion qui se produit à la surface de la terre, comme M. Holmzgren l’a prouvé par une expé- rience remarquable. [la montré que lorsqu'une goutte d'eau est séparée d’une grande quantité d’eau, il se dé- veloppe de lélectricité qui rend la goutte électrique ‘. Comme l’évaporation a lieu presque sur toute là terre à la fois, il est clair qu'elle doit être la source principale de l'électricité répandue dans les hautes et dans les basses régions de l'air, et que toutes les autres sources, à sup- poser même qu'il ÿ en ait, doivent être relativement peu importantes. 1 La goutte, il est vrai, est dans ce cas négative, mais le fait même du développement d'électricité est démontré. De ces faits 2 CR avec à anciennes deals 166 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. Quant au troisième point et à l'opinion de Peltier et de la Rive sur l'accumulation de l'électricité aux pôles de la terre par les courants d'air venant de l’équateur, il semble au premier abord qu’elle soit bien fondée, mais en l’examinant de plus près, on reconnaît bientôt, pensons- nous, que l'effet qu’on peut attribuer à cette cause se ré- duit à peu de chose. On sait que Les courants d’air qui partent de l’équa- teur touchent presque tous la terre déjà dans les zones tempérées el qu'une petite portion seulement de ces masses d'air en mouvement atteint les régions polaires. Il est vrai qu'arrivés là ils se rassemblent dans un espace plus petit, où la proportion d'électricité se trouve aug- mentée. D'autre part, il faut bien considérer que la pro- duction de la pluie a dû fréquemment diminuer la quan- tité d'électricité que les vapeurs de l’air emmènent avec elles dans leur transport de l'équateur aux pôles. Il n’est donc guère possible d'admettre que la quantité d’électri- cité répartie dans l’unité de volume augmente en appro- chant des pôles. Il est une autre objection tout aussi importante contre la théorie en question. Si l’électricité est transportée aux régions polaires par des courants d'air, ces mêmes cou- rants doivent aussi l’emporter, car l’air qui arrive d’un côté doit s’en aller d’un autre et emmener avec lui au moins une partie de l'électricité dont il était primitivement chargé. La théorie de Peltier et de la Rive ne fournit pas, on le voit, une explication suffisante de la grande tension électrique de Fair dans les régions polaires; la cause en doit être cherchée dans d’autres circonstances. A cela on peut nous objecter, il est vrai, le peu de notions que nous _possédons sur les mouvements de l’air dans les plus hau- tes régions de l'atmosphère, mais comme ces courants ne font pas ou presque pas sentir leur effet sur la pres- sion barométrique à la surface de la terre, nous croyons pouvoir négliger cette inconnue dans le sujet qui nous occupe. $ 9. Nous passerons maintenant à l'étude de l'état électrostatique général de la terre et de l'atmosphère, et des phénomènes électriques qui en découlent. Comme base de cette étude, nous nous référons aux expériences que nous avons décrites dans la première partie de ce travail. Si la terre était une sphère parfaite d’une température égale et en repos, l'atmosphère serait répartie autour d’elle en couches concentriques dont la densité diminue- rait régulièrement de bas en haut, de sorte que la pres- sion de l'air serait toujours la même à une altitude donnée en un point quelconque de la terre. Le pouvoir conduc- teur électrique de Pair sec est en général très-petit à une pression ordinaire et ne devient perceptible qu'à une pres- sion de 30 à 40" en augmentant jusqu’à une pression de 5 à 10%, où il atteint son maximum. À cette pression, il acquiert une valeur environ 163 fois plns grande qu’à 40% et 10,000 fois plus grande qu'à la pression ordinaire, L'air raréfié des régions supérieures de l'atmosphère peut donc à bon droit être regardé comme formant un grand conducteur de l'électricité, concentrique avec la terre. Dans les conditions que nous venons de sup- poser, ce conducteur se trouverait partout à la même dis- tance de la surface de la terre. La terre étant alors néga- tive et ce conducteur chargé d'électricité positive qui se- paix ÿ PRES % THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. sd rait partout également répartie à sa surface, ces deux À éléctricités seraient attirées l’une vers l’autre avec une À £ force partout également grande. Si la terre était chargée k d’une quantité d'électricité négative, Q, la fonction poten- 3 tielle électrique de la terre sur le conducteur supérieur ST en désignant par S la valeur À moyenne du rayon de la terre et par h la distance entre la surface de la terre et le conducteur supérieur. Cependant cet état idéal n’existe pas, et nous devons prendre en considération plusieurs circonstances qui agis- sent sur la forme et la position réciproque des deux con- | ducteurs. D'abord l’aplatissement de la terre, sa rotation autour de son axe et la variation de la pesanteur causée par ces deux circonstances. Puis le décroissement de la température moyenne annuelle de l’équateur vers les pô- l les, ainsi que le décroissement de la température de Pair depuis la surface de la terre jusque vers les plus hautes régions de l’atmosphère, et enfin la circonstance que l'air n’est jamais sec, mais mélangé avec une quantité variable de vapeurs d’eau. Il est impossible de tenir compte exac- tement de toutes ces circonstances pour déterminer ia forme et la distance du conducteur supérieur, mais on peut formuler sur ce point une hypothèse assez appro- chée. Pour cela nous partirons de la formule barométri- que pour la mesure des hauteurs. La formule la plus pro- pre pour ce but sera‘ : ë a) X = 18393" (1 0,00 2837 cos 2 +) (1+-0.004 Et )log + serait égale à dans laquelle X désigne la hauteur au-dessus de la sur- F2) 1 Ramond, Mémoire sur la formule barométrique de la Mec. cél. Le (Clermont-Ferrand, 1811). —- Wullner, Lehrbuch der Physik, dritte 14 Ausgabe, p. 345, 1. Bd. pt1#. face de la terre (le niveau de la mer), o la latitude, T la _ température à la surface de la terre, t la température au LL EM A < OR 27 : < ta PS Do CN FH LAS À nn HE DE ORE BORÉALE. 169 point supérieur considéré, H et h la pression baro- métrique réduite à 0°, sur la terre et au point d’obser- vation. Dans le facteur 1 -L 0,004 nn entre aussi comme facteur la vapeur d’eau contenue dans l’air, et on admet l'air comme à moitié saturé d'humidité. La formule suppose encore que le décroissement de la température est proportionnel à l’altitude, ce qui n’est pas exact, mais comme on ne connait pas la température dans les plus hautes régions de l'atmosphère, cette cause d’erreur-là est tout à fait négligeable. La température aux limites supérieures de l'atmosphère a été évaluée très-différemment. Selon les calculs de Pouillet, fondés sur des mesures avec l’actinomètre, cette température serait entre — {15° et — 175° avec une valeur probable de — 142°. M. H. Gylden ' la déduit de la formule 1+mt \ eo dans laquelle m désigne le coefficient de dilatation de l’air, t, la température à la surface de la terre, t la tempéra- ture au point considéré de l’atmosphère, 8 une constante déduite des observations faites sur de hautes montagnes et en ballon, S le rapport entre la hauteur de ce point au-dessus de la terre et sa distance au centre de la terre. Si dans cette formule on an — > à une hauteur de 6,77 milles géographiques, on en déduit t — — 172° dans lhypothèse que t, — 0°. Ces déterminations ne ? Ueber die Constitution der Atmosphäre, p. 25, Mémoires de l’A- cadémie impériale des sciences de Suint-Pétersbourg, tome X, n°1. ARCHIVES, t. LIV. — Octobre 1875. 12 or ULS ns ER L Z PE. Le, 2e NE 7 DT LÉ RSS RE CE Mt dE. LS NS PCR D EE Rs D PE -Tie SANTO 170 THÉORIE DE L'AURORE BORÉALE. sont point sûres à cause du défaut d'observations directes faites à de très-grandes altitudes. Pour nous, nous suppo- serons que notre conducteur supérieur est à une tempé- rature de — 60°, nombre déduit d'observations de tem- pérature faites par M. Seigey en quelques points des montagnes de la Suisse à différentes hauteurs. Nous supposerons encore que la température du grand conducteur atmosphérique reste la même à l’équateur qu'aux pôles, que la température moyenne annuelle à la surface de la terre est à l'équateur + 25° et aux pôles — 12°,et que l'air est partout à moitié saturé d’hami- dité. Si l’on emploie maintenant la formule (a) en sappo- sant que le conducteur atmosphérique à une pression moyenne de 9%, sa hauteur au-dessus de la terre sera à l'équateur 37,428 kilomètres, et aux pôles 34,252 kilo- mètres, ainsi elle est aux pôles 3,175 kil. plus petite qu'à l'équateur. On voit par ce calcul, dont le résultat ne peut être qu'approximatif, que la position des deux conducteurs est celle qu'indique la fig. (3) PL I: S O N W est la terre, et S' O' N’ W' est le conducteur supérieur ou l'espace d'air raréfié d'environ 5"% de pression. Ces deux conducteurs étant séparés, la quantité d’é- lectricité répandue sur les surfaces de l’un et de l’autre, toutes deux en forme d’ellipsoide de révolution, sera répartie suivant la règle donnée par Poisson et déve- loppée mathématiquement par Clausius' : savoir que la densité électrique aux extrémités des axes est propor- tionnelle à ces axes. La formule générale de la tension 1 Abhandl. über die Anwend. der Mech. Würmetheorie auf die elek- trischen Erscheinungen. électrique h est Q 1 b — 4rabe V M'OSRE STI" ae D pe Le dans laquelle Q dèsigne la quantité d'électricité, a, bet c les axes de l'ellipsoïde. Dans le cas présent, l'expression peut être fort simplifiée. En prenant pour le plan des xy, le plan de l'équateur. pour l'axe des z l'axe de la terre, et pour origine le centre de la terre, on a : 2 2 2 CSG A Von Y er Q kra?c RATE IP TU Lérs et eess Si h est la densité électrique superficielle à l’équateur, a-—\b êt elle est aux pôles h° — —t —0,9971 D. Cette différence est si petite qu’elle peut être négligée au moins pour la première approximation ; ceci s'applique aussi au conducteur supérieur, quoique la densité électrique superficielle varie dans des proportions un peu plus gran- des. Mais ceci suppose que l'électricité est répandue sur la surface des conducteurs, ce qui, en réalité, n’est pas le cas : mais pour plus de simplicité, on peut faire cette suppo: sition surtout pour le conducteur inférieur, la terre. Dans le conducteur supérieur, l'électricité est évidemment distri- buée sur un espace compris entre deux ellipsoïdes de ré- volution presque concentriques, et on peut assimiler l'effet de l'électricité qu’il renferme à celui d’une quantité égale d'électricité qui serait répandue sur la surface d'un ellip- soïde de révolution avec une densité déterminée. Nous voulons appliquer cette manière de voir et supposer que 113 À Lu à THÉORIE DE L' AURORE BOREALE. ke) Ve R 2 “ re Mie: 2 Ste Fan L ARE LE m ROSE TRES 2 ELA ST. varie 7e 2 ; 1 y; ER ET FER ve 2, A, à “er! let LE Pons Le, «te Ave , forte rosée le matin. 6, rosée le matin. 7 et 8, forte rosée le matin. 12 et 13, forte rosée le matin. 18 et 19, rosée le matin. 24, forte rosée le matin. 27 rosée le matin; fort vent du SSO. dans la soirée. 29, fort vent du SSO. dans la matinée. ARCHIVES, t. L. — Octobre 1875. 15 ML s: RCA È S > l EYE Fe ; AVE mm LT 1à 4h re midi... 799,02 10 à Gh. soir............ 725,21 4 à.6 A 21 à 6 h. soir FNRSRe 769% 20 à 8 Be mate TUE 12 à 10 h. soir ............ 731,65 à 8h. matin........... 732,10 93 à 40 h. soir............ 131,83 à 40 h. Soir... 130,15 A | | f | se 0'6or L'e — |3'0r 890 | orqermeals | 60 076 |067 |06 —| EL | LL'T— | G0'L | g'Lr+ 0'8 + 169"0 — 08‘r7+ | 960 + | IL'LGL | 0€ Ke g'éorlse —|ce1lesols ‘ossir |g0 :086 |o6r |LS — | ce1 cc'o— | ces | rer |9'6 + |66°0 +] 6ç'e1+ | 906 — | ere | 66 L: er ro +|cor|e9oe ‘OSlr |0' | 018 |OLF |#Ly— | 669 |91‘7— | LFL |e'0c+ | L'Or+ IST +) 0FFr+ 06€ + | CO'0EL | 88 6er +|rLil6os ‘ossl'""|""" | 018 |0Lr |681—]| 999 | 66‘0+ | 866 | r'es+ | L'or+ |61S +) o18r+ 19 + | cS'88L | Le lc — so ‘ossi "|" lo96 |009 | or + | 818 | cor | orerl8'es+ | s'or+ [86e +) r0'61+, 793 + | 66662 | 9 191 +081 860,7 ‘INNIT 10€ |066 | 064 | Tr1+ | 816 | roc | 8°) r'8r+ | L'art 1094 +] 1871 | 67% + | 1FTEL | SG | ST +087] 6€"01F “NN *" 1086 |004 |S + | rc |gc'e+ | cc'rr| crc + | 8‘71+ 119"e + | L6'gr+ | LT + | GV'O82 | 7 vo —|sorlrsolr ‘ossi! """ |o6s | 087 [99 — | 161 | 88‘e+ | 60'c1 || c'ec+ | 697 [169 +] c8'6r-+ | gr + | F1'66L | ec re +|8'67 | 16‘0 | erqemea "| """ 006 | 079 |6c — | GLL |Lre+ | vr'orleret | S'y |cc'e +] 00'61+ | F£'0 + | RE'LGL | 6G IVe + 66r!89oir ‘ossie |9‘rr1066 | 077 |91 — | 972 | cr'e+ | 81‘ Tr 8'ce+ | cri 106*G +] CL'6T—+ | 8SF'O — | 88'98L | TG 1e +|1Cc|LrOolr ‘OSSIG |9'0 1066 | 007 | #8 — | 902 |08‘1+ | 8711 0"ec+ | S'er+ |ee'a +) 8861 | 0L'e + | 6L'6GL | 08 Re — 180 srquneal::"|""" 076 | 097 |98 — | 164 |ive+ Sr] g'98+ | 0'T+ |69'+ +) LL'8r+ | L8'G ++ | 66'6€L | 67 18€ +|£g0c|970|r Nr: 096 | 099 [08 + | gs | re | 79'er | L'ecd- | 6‘c1+ 186€ +] 67814 | 895 + | 78'68L| 87 66 +|ro06|0e0o!r ‘N\''"|""" |076 |079 |6r +] Les | 90'e+ | 19'cr | 0'ea+ | r'Y1+ |r9'e +] 6617) L0Y + | 90'TEL | Lr L'& + | 0‘06 | LE'0 | NN: [066 |089 | 16 + | o18 |L8‘r+ | 8r'rr | FIG + | L'r+ 1096 +) 8691 | 686 + | S0'OEL | 97 8e +] 108) 68017 “ANN|''"|""" |0c6 | 079 | 1e + | 864 | 6114 | S8"07|9°08+ | Sert |OS'T +] LT'9r+ | TWO + | LELGL| SF L'e +] 108] 020! “ANN |": "|""" 098 |079 |T — | €LL |90'5+ | GL'TT| 'ES+ | DFI ISIE +) 66LI + | SVT — |GOGL | FE L'a + | 606 | 650 | orqemea || *"" | 066 | 096 | 76 + | ces | 8c'6+ | rr'er | 7'9c+ | 0'EI+ 1786 +1 eL'81+ | 866 + | 16'06L | ET 7: — |1yo|1 Nl':|"" [066 | 009 | 11 + | 078 |Lc'e+ |r0'er| L'rc+ | GI |OrE +|er8rt | 776 + | 08'0€L| Gr 106 + | 9671 5907 ‘N°1 096 |0L9 |a6 + | 668 | cr'e+ | 66'er | s'est | 0'YI+ |69'€ + | 825 + | L9'O + | 0 8SL | 77 LG +] L'6r) 6L'0 | erqerea |-:+| """ | 066 | 099 | ET | LLS | FF'E+ | 96'G1 | S'TG+ | SCI |97'G +) LL | SL — | €9 SSL | O7 10e +|1‘6r| 6907 ‘osle |L'e |06 | 012 |06 —| crz | Ove+ | G6‘rr | S'c+ | ver 89€ +) rl'67+ | 010 — | F6'LGL | 6 106 +|8‘6r| 10! ‘N\''"|""" |066 | 069 | 11 + | 088 | 661 | 9817) Sec + | DOI |6G'E +] S8'9r+ | 687 + | 90 682 | 8 06 +867! 000 |} Nil" (016 066 | 6 + | 618 | 6074 | 90°7r 1 616+ | 0‘0r+ |68*0 +] 2091 | 16€ + | FF TEL | L 16 + | 867) €00 7 Nr)" 076 096 |F — | 682 |Yr0+ | ST'or) 616 | L'6 + |81'0 +|86'cI+ | €9Y7 + | 97GEL | 9 a — [660 NN ::| 7" 1006 065 |8 — | vrL | GTo— 066 | 61e | 86 +670 +) rer | 76€ |6P EL) 6 POSE + | 9'67 |'ER'OUE Nr" O6 | Or | 69 — | 989 | 68‘0— | 056 || 0'56+ | 9‘07+ | FF'O +) Cr'9r+ | 96 + | ES GEL | F Sr +967) E60 kr ‘N|': 066 |089 |66 + | OLL |#r—|668 |9'0c+ | 01 + |66e —|o91'er+ | 69 + | 60 0€L | € 91 +261] 7008 ‘ANN|'::|" 0Y6 | 087 |#01— | 059 | £L'G— | rr'L | SH | 08 + 1G6'Y —| CTI EG + | N80€L|G 8r +)006 0) Nl':l°"" |OL8 | 007 |781— | 809 |or'e—|182 | Fret | er [700 —|€ror+ CEST +) 6766 | 7 LA] 0 o | “ut “Cp | upper 0 0 0 0 Î UT “UTTTEUT rade | es ie nca cn EC PE 6 202 | CEE UT SEA : | RE" “ajeuOU “I . ä lu 48 | ‘UNOU | pe |'APUNOU) 4 OIEULOU | soxne onurou lt à En Lane) op) AU EE uen uren) et | 9e | | ES une | eur | Jin | Pope ann on om) à ÊS el “four —IWOP 5 avg | RCA fo NT fon 1AP9GI JUU9AON pute 11896 SLI | 8 E È= CPR (ES La Ÿ " LEARN Vote LE EE nn, EEE. ET nn. © £ ñ aUQUy np ‘duo dau) 1H9A B190 non] SOUQIELUL LA HOTJEANTES 9P “1981Y “dAR] op notsuay *) aanyeagdtuo y, 1 ‘JO | & EEE OT TE PORERENIO ESRE CESR TE PR PE EE a A —— 6 h. m. #b.s. ROEN 556) 8h.m. 40h. m. Midi. 2'h:sS: 6 h.s. 8 h.s. Baromètre. mm mo om mm mm mm mm mm re décade 130,53 730,70 730,59 730,15 729,55 729,17 729,11 729,70 CCR 129,65 729,91 799,93 729,58 128,98 728,63 72864 729,24 et) 128,35 728,68 728,71 728,66 728,23 798,19 728,41 729,12 Mois 729,51 729,76 729,74 729,46 728,92 728,66 728,72 129,35 Température. 10h.s. mm 729,97 729,52 729,34 729,61 0 0 0 0 0 0 0 0 0 L'edécade#11,20 +15,45 +18,05 419,67 +20,94 +20,90 +19,58 17,03 +15,02 Mois 1e décade de » _ ge » Mois 1'e décade 2e » 3e » Mois 9e » 3e » Mois Dans ce mois, l’air a été calme 4,8 fois sur 100. Tension de 1a vapeur. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,02 à 1,00. 444,00 +17,06 419,52 421,43 +29,53 +921,99 20,50 18,61 +17,01 413,86 416,64 419,15 20,10 +90,61 +19,80 +7,70 +16,05 +14,83 413,02 416,38 418,91 420,40 21,36 20,90 +-19,26 17,23 +15,62 im 10,57 12,34 10,97 11,29 827 855 859 847 201,1 181,2 171,5 un on nn nn nm min min m 9:892,10,32% 40/18 1007 9,88 10,71 10,70 » 11,20 11,09 11:98-%212:99 1958049219 13:10 MTS 12,69 40,39. 11,00 11,39: 11,09: 10,56 1011 -MD/06 A ADSE 10/29 EMA0/ 41360 /LTENMAD)8S 11,31 411.29%41,57 Fraction de saturation en imiiliémes. 940 793 670 986 531 579 629 168 929 825 122 657 605 671 731 191 872 774 683 633 D81 581 656 781 914 797 692 625 572 610 672 782 Therm. min. Therm. max. Clarté moy. Température Eau de pluie Linniôte! du Ciel. du Rhône. oude fe 0 0 +10,60 +21,90 0,26 +1974 37 +-13,76 +-23,67 0,41 +20,06 0,6 +12,96 +-21,72 0,65 +16,54 18,0 +-12,44 + 22,43 0,44 <+18,73 29,3 184,6 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 510,2 O., et son intensité est égale à 16,31 sur 100. DES _ OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE MoIs DE SEPTEMBRE 1875. Le 1er, brouillard le soir, clair dans la journée, forte bise. 2, 3, 4, ciel clair. 6, 7, 8, ciel clair, brouillard dans la soirée du 8. 10, pluie, brouillard tout le jour. 3 11, brouillard jusqu’au soir, où il se dissipe; fort vent du S.-0. dans la journée. 124 44, pluie, brouillard le soir. .e 16, pluie le matin, brouillard le soir. 17, brouillard le matin et le soir. 18 et 19, ciel clair. 22, pluie et brouillard le soir, et dans la nuit suivante. 23, pluie le matin, brouillard tout le jour. 24, brouillard le matin, clair le soir, forte bise. 25, pluie le soir, forte bise tout le jour. 27, brouillard dans l'après-midi. 28, brouillard le soir. 29, neige le matin, brouillard tout le jour ; forte bise. 30, forte bise, brouillard presque tout le jour. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. nm min Ée\ 9 à 6 h.'matin...#:7.. 567, Me7a 40h. matin 77... . 972,06 j ; 40 a61h:\ Soi RS AS 567,: das 10h: soir... TRS 573,93 Ps A2 GR SO EE 567, LNILE AU 0 DÉRESRRSRR EE 572,22 108 DAC TU sen ste Mer 568,26 LENCO UT CARNET 571,94 pes DE Id ee ca une de Sa .…. 561, SAINT-BERNARD. — SEPTEMBRE 1875. = rm mm 2 E à 5 = Baromètre. Température C. 3 FE POI gens Vent | ctané =} Hauteur | Écart avec Moyenne Écar avec la Hauteur Eau Nombre || domi t RE ee nu Année | Mania en qe dans TEE LOG millim. millim. millim. | millim. 0 0 0 U millim. millim 1 | 569,22 | + 1,07 | 569,11 | 569,40 | + 1,38 | — 3,70 | + 0,4 | + 3,8 | ..... Pet sv... NE. 2 | 0,33 2 || 568,52 | + 0,42 | 567,85 | 569,10 | + 1,77 | — 3,22 | — 1,0 | + 4,4 | ..... TE +... | NE. 2 | 0,09 3 || 569,02 | + 0,98 | 568,67 | 569,58 | + 5,23 | + 0,33 | + 2,7 | + 9,9 | ..... D ss | NE. 1 | 0,00 4 || 569,26 | + 1,28 | 568,73 | 570,02 | + 5,12 | + 0,31 | + 3,0 | + 8,5 | ..... Re sans NET TAN IPO AT 5 | 570,56 | + 2,64 | 569,60 | 571,18 | + 4,61 | — 0,11 | + 2,2 | + 7,9 | ..... LES re NE. : 4 | 0,37 6 | 571,33 | + 3,47 | 570,96 | 571,77 | 6,97 | + 1,65 | + 3,4 | + 8,9 | ..... on Mes | NE 7 4eM008 7 | 571,82 | + 4,03 | 571,69 572,06 | + 8,18 | + 3,66 | + 5,7 | +11,4 | ..... Re rs NE. { | 0,08 8 || 570,71 ! + 2,99 | 570,35 | 571,28 | + 9,11 | + 4,69 | + 6,1 | 12,3 | ..... RE sel EN 014 | 9 | 568,97 | + 1,32 | 568,39 | 569,78 | + 7,60 | + 3,28 | + 4,8 | +11,8 | .... LR drran, ll SO,CR/4M) US 10 || 567,69 | + 0,11 | 567,34 | 568,05 || + 4,29 | Æ 0,08 | + 4,2 | + 5,9 | ....…. 12,1. ... SO. 1 | 0,99 11 | 570,44 | Æ 2,93 | 568,37 : 572,48 | + 4,63 | + 0,53 | + 4,0 | + 6,2 | ..... 6,0. HE SOLE 12 | 573,49 | Æ 6,05 | 572,92 | 573,93 | + 5,62 | H 1,63 | + 4,7 | + 7,7 | ..... VS +. || variable | 0,74 D: 13 | 572,43 | + 4,76 | 571,20 | 573,08 | + 7,23 | + 3,33 | + 5,6 | H10,0 | ..... 4,6. es PSS; 20062 j 14 || 567,90 | + 0,60 | 567,31 ; 568,40 | + 6,57 | + 2,81 | + 4,6 | + 9,4 | ... . FRE A Sa NE. 141 | 0,64 15 | 568,57 | + 1,35 | 568,27 |: 569,11 | + 6,70 | + 3,06 | + 4,0 | + 8,8 | ...…. 5,6. ... |’variable | 0,59 54 16 || 570,70 | + 3,56 | 569,86 | 571,66 | Æ 6,62 | + 3,10 | + 5,2 | + 9,2 | ..... 10,2. .. NE 1 |0,61 ee 47 || 571,96 | + 4,90 | 571,76 | 572,22 | Æ 6,17 | + 2,77 | + 4,4 | EL 9,9 | ..... ea Sauces SD) 1 | 0,59 “à 18 | 571,39 | + 4,41 | 570,89 | 571,85 || + 6,52 | + 3,25 | + 4,0 | + 9,8 | ..... ne SARL RTE 1 | 0,19 # 49 | 571,39 | + 4,49 | 571,07 | 571,88 | Æ 7,71 | 4,56 | + 5,3 | 411,2 | ...… 2 ses OO 410008 % 20 || 570,38 | + 3,56 | 569,83 | 571,07 || + 6,30 | + 3,28! + 4,92 | + 892 | ..... de is CNE ? 421067 4 21 | 568,54 | + 1,80 | 568,26 | 568,99 || + 6,88 | + 3,99 | + 5,1 | E 99 | ..... Re ess MINE Tel És 29 | 569,01 | + 2,36 | 568,67 | 569,33 || + 7,23 | + 4,47 | + 5,8 | HE 9,4 | ..... 9,3. de EN ID 1 | 0,76 Le 23 || 569,33 | + 2,77 | 568,51 | 570,27 || + 5,67 | + 3,04 | + 3,6 | + 7,92 | ..... 10,8. sos WNEs TR De 24 | 570,23 | + 3,75 | 569,84 | 570,80 | + 6,17 | Æ 3,67 | + 5,6 | HE 7,6 | ...… PU és NES CO fc. 25 | 571,55 | + 5,15 | 570,37 | 571,94 | L 6,96 | + 4,60 | + 6,1 | + 8,8 | ..... 10,0. 55 NE 1 | 0,84 | K 26 || 570,39 | + 4,08 | 569,61 | 571,20 | 7,62 | + 5,40 | + 6,0 | + 9,5 | ..... “OR uses ONE) 1 | 0,43 | es 27 || 569,49 | + 3,27 | 569,19 | 570,36 | + 6,36 | + 4,28 | Æ 4,99 | -- 9,3 | ..... Re sus NEA 34 +28 || 567,60 | + 1,47 | 566,10 | 568,89 | Æ 3,05 | + 1,11 | + 0,6 | + 5,9 | ..... ERA se dl NES 0 8 F2 29 | 563,22 | — 2,82 | 561,93 | 564,93 | — 0,45 | — 2,25 | — 92,0 | + 2,6 || ..130 129: SAINTES 0 EN nar à: < 30 || 563.79 | — 2,16 | 563,19 | 564,58 || — 92,72 | — 4,38 | — 4,9 | + 0,7 | ....…. Le Ses NE: 779)" 048 AM + à Are LE Re TES LA a El RARE SES à Ces colonnes renferment la plus basse et la plus elevée des températures observées de 6 h. matin à 40 b. soir. a 6h.m. Sh.m. 10h. m. Midi. 2h.s. &#h.s. 6h.s. 8h.5.. 10/1000 Baromètre. é mm mm mm mm mm mm mm mm mm are décade 569,56 569,71 569,78 569,72 569,68 569,68 569,69 569,89 570,06 Den) 510,67 570,78 570,86 570,89 570,79 570,79 570,81 571,10 571,20 ñ Jen) 568,14 568,33 568,48 56827 56828 568,27 568,34 568,46 568,62 Mois 569,46 569,61 569,71 569,63 569,59 569,58 569,61 569,82 569,96 Température, 0 0 0 0 0 0 "ESS re décade+ 3,26 + 5,50 + 7,01 + 8,19 + 8,12 + 7,06 + 5,45 + 4,65 + 430 Be » + 4,95 + 648 + 7,36 + 7,73 + 871 + 813 + 7,12 + 6,63 HE 593 - &æ » + 4,17 + 6,00 + 6,58 + 6,46 + 6,32 + 5,40 + 4,52 + 4,09 + 395 Mois + 4,13 + 5,99 + 6,97 + 7,46 + 7,72 + 6,86 + 5,70 + 512 L'ATS Min. observé.” Max. observé * Chine moyenne Eau depluie Hauteur dela u ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm 1re décade + 3,15 + 84 0,27 19,1 a CORRE + 4,60 + 8,97 0,56 33,6 — 3 » + 3,28 + 7,09 0,69 43,3 130 Mois —+ 3,68 + 8,16 0,51 89,0 130 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 2,87 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son in- 44 | tensité est égale à 56,67 sur 100. a - * Voir la note du tableau. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1874 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR M. E. PLANTAMOUR Professeur. J'ai indiqué dans le résumé de l’année précédente les motifs pour lesquels je conservais la même forme que par le passé, en ce qui concerne en particulier l'adoption de l’année météorologique, commençant le 1° décembre, au lieu de l’année civile, commençant le 4°" janvier. Je suivrai cette année le même système, en ajoutant toutefois, de même que l’année dernière, les moyennes de la tempéra- ture, de la pression, etc., se rapportant à l’année civile. ARCHIVES, t. LIV. — Novembre 1875. 16 ÉTÉOR " A RESUME M # 214 OLOGIQUE TEMPÉRATURE À GENÈVE 1874. ÉPOQUE | Midi | 2h. | 4h. | 6h. | 8h. |10 h. {(Minuit) (14 h.) | (16 h.) | 18 h. | 20h. | 22h. 0 0 Le] o o 0 o [9] 0 L) Déc. 1873. [+ 1,04|+ 1,74l+ 1,90|+ 0,56|+ 0,16|- 0,07| — 0,20 42|- 0,55|- 0,63/+ 0,06 Janv. 1874 |+ 1,87|+ 2,354 2,021+ 1,23l4 0,47|- 0,36! — 0:82 941 1,46|- 1,414 0, (7 Février . . [+ 3,80[+ 4,98/+ 4,20/+ 3,11|4 2,17/4 1,31! + 0,60 73|- 1,01|- 0,84|+ 1,53 Mars . . . [+ 7,65[4+ 8,92/4 9,95|1 7,67|+ 5,90[1 4,80| + 3,58 744 1,27|+ 2,99 1 5,79 Avril . . . [13,43[4,70/H14,741113,55|111,681410,23| + 8,95 02+ 6,77/+ 9,60 11,27 Mai. . . . [M9,97113,98/114,02/H3,13|111,41|1 990] À 859 9614 7,20|4 9,87/H 1,45 Juin. . . . 490,56/421,49/121,97/+20,781117,99/116,45| 145,02 1192,80414,331116,83 119,01 Juillet. . . |193,451424,83|424,46/423,48|421,841190,16| 418,71 50417,60/420,59 +22,14 Août . . . |119,671+21,01|+21 20/419,76/117,76/116,21| 414,96 19,1413,15416,53|118,27 Septembre |119,67/120,68/120,57 18,80 117,00 |+15,30| 413,00 20111,871415,27/417,91 Octobre. . |413,08[13,79|113,66/+11,96|1 9,98[1 8,99! 1 7 8 + 6,004 6,50[+ 7,65,411,36 Novembre |L£ 5.044 5,9314 522314 4,02|1 39711 3/01| + 2 + 1,97/+ 9,12/4 9,38) 3,83 Hiver . . . [+ 2,084 2,741 2,424 1,58+ 0,891 0,26) — 0,16 a“ 1,01!- 0,96+ 0,55 Printemps 41,23/419,511412,65 411,421 9,641 8,29! + 7,00 2 + 5,06[+ 7,464 9/48 Été. *. 121,23|422,45 199 551191 /35[119211117.62| 116,24 84 +1 5,03/118/00/119,82 Automne . |112,60|13,471113,16/111,60/110/08/+ 9,08] + 8,15 3914 6,83[4 8,42/111,04 Année . . |+11,84/H12,85[H12,75|#11,541+10,01+ 8,86! + 7,85 + 6,68| + 5,94 + 6,52|+ 8,28 H0,2 Tempéra- Minimum ES PAYER 0 0 + 0,21| — 9,99 4 0,15] — 2,59 + 1,50| - 2,99 + 5,04! + 0,43 410,65! + 5,71 +10,43 + 5,52 H7,55| 19,49 +20,90 415,71 17,00 11,86 46,21| 410,98 + 9,80 + 5,41 + 3,48] + 0,36 + 0,59! — 2,37 + 8,69! + 3,87 +18,50 13,34 + 9,83! + 5,98 Maximum moyen + 9,45| + 5,14] 414,12 Formules de la variation diurne de la température à Genève, pendant l’année 1874. RS GI GI 20 9 ©ù 210 + 20 9 O0 © Y# SNW= Do SI SH 20 Reda HR RER RTE SL SS SSSR SS SS S S ponmonmnmanenmao SE OPEN ENCORE ES) Ce .— .— 2 — 1 UN) 1 V1 1 UN UN] 1 U1 NAN un A DELLOLLLON2S SSSSsSSSSSSSS HR HE — SOI TS 0 OS ES 8 00 MEN CO D = M À K en PE ose SASDRES QUAIOIGIGIGIGIGI GITE (à SSssssssdeées n Q SAUVEUR ES EE = (ail ie = ui a ne EE Il RES © DCR CRE CR CS |] & RENE LR 7 EL ES . . . . . . . . . . Ed RE Cul ne NE =. Be Études ES St ie RUES DARREND ec É SENS SE Q ar SR Ss QE > VELVSE-S SES © à © © ÊSEREL > UE 5 de Er = + D 4 © [e] [eo = 4 © D Fe] = [eo : + sduaqu | | +0‘0 + FL'9 + 9140790 * * axquodog 2IQU9AON °* " 300v RE 2 De 1 y HSM * * YL8I auf ELSY 214399 + | ++ SEE ECS e = or cr BAISSE ID 2 à I C7 C0 | = to LS R © RO aoRuaus=-eror" + co = © = 19 IS OSOSRNe=Ge { . + | ++ii LH HER UIUI L 3 RS = poor BIINIDE NID EE DE C0. — es OSUwe-1 IDHENLOR RDC ES = = S à D 0 19 Go © OT © © U: Œ D © 9 9 | + +<+II ns me me sue 4 on me. D Me, Ge ao Bosc HANPRSSES=PAUR. — « exe QCuISVQIMO0OI10OSS 5 3 — ŒŒION 1 SSOEVUUSxe DO = 1 | ++ me me me OO OO SE LS OR POMPES EE = _ | œ { Sweo DOUHIIGOEDORE 5 SE ct BOX DAS DEHDOS=HE S l COR 228 0 | HO OR CON co [>| = SOS LSLSARDENNELTE, — = CS LS 19 19 © EHESS LeooSiree i (= = SONDE | eue OPUS # ET 1+iI DRE ÆINUUIS = > = Sos AIS EE OA Re 00 KO Go OC: er 2h D D | 11% Reocrrou: =sv2=° Lu = ET. 4e Oro CRE EEE = Û 1e UT ISERE = es! 29 So OI HASLÈNS ÈS DORO = mo) © Re he ne OR UINWYe=NHDOREr =È Z = 1 D D DONS UD = D ! AR PRES PAR SES ee eo 9 BEN HOX CPPEEPPPE. = » or ho RO © © WeoVwwoSwIIXxS 5 ne Qt ON © © CS RO CO CO bd [e +] ce ! + CE Æ À Pet = Æ C9 CO ES RO | 5 © = =J © 7 ul 1 1 HI 1 > 19 RS OI © | “o SL ot - Eu S | Dos = DSOUUIR IE © © | I ++ii Co EE ko Se CECE SEASESINNeRSOR. co © Go 1 Ge QE © = C1 RO 2 = I =7 RO O0 RO Ex 2 |0g 91 898 +! 97 I Gr‘6 -— — 17 £ L 6 “4 — = —_ — M COOL Eer +) 9 LOi EL — A SU Me ue l'a re oi MU el m Sr 1 8rr + | GY OI 1F‘61- — = 5 } £r 6 G € = > ma |9 91 0e —| O1 91 6L‘61- — “ar me 2% y G 8 Fr = — = os 2107 I +| L 1 68 Y1- — 7 _. & OI (en Y = = = E |6r? 861 +! 81 CA 2 — — as } 8 6 £ a F3 = [ea] 2 0G+ | SI+| O+| S +| 0 = pr— | Er 0e | E 19 39 39 99 19 19 19 99 19 39 D fapada|| poysudo Ho LUE EE A ES EEE QUES PS IS RS “=) - & 4 aiquo os11du09 759 anyeiodue ej quop samof op a1quionN ‘LT ‘ŒUVNUH-LNIVS * * ‘ OIQUI9AON =" ! ‘2140199 * * ‘ oxqueJdos tee + qnoy IOE EC ÉRO OT: Jar f set: ump detre If eee se RAY dre Set Et ROUTE ‘GL8T 21{U1099( æadod SAINT-BERNARD, 1874. — TEMPÉRATURE. Écarts extrêmes Nombre Écarts extrêmes Écarts rs ue Écarts | Écarts | de chan- | Écarts moy.entre| °ntre 2 jours.cohséputifs | négaufs 1 'posiiits. igemients'| -fnoyens 0 Tr MU ŸIMEMOurÉe FE TT et de signe négatifs positifs consécut. | négatifs positifs j 5 | , 0 0 0 0 0 © || Déc. 1873. . 4 27 5 +4,52 |- 5,37 le 28] +10,00 le 19 8,74 + 7,07 3 {|| Janvier 18741 6 24 4 4,94 |- 5,59 le 7] 10,44 le 20 5,52 + 9,09 _& || Février . . . 17 11 9 3,46 |-10,84 le 10! + 5,99 le 6 6,59 410,34 M léMars :i à 14 17 4 4,64 |-11,93 le 12] + 8,09 le 18 6,67 + 6,39 EAIEAUT LE à 5: F9 21 7 3,69 |-— 2,70 le 9|+ 6,62 le 25 4,00 + 4,03 Mal Ge 1:01] » 126 5 3 8,04 |-10,11 le 16] + 6,95 le 30| 2,1 5,84 1 4,52 = Duin. tie 1%. 12 18 6 4,4: — 8,85 le 15] + 6,35 le 10 3,1 8,35 + 6,19 = || Juillet, ... 7 24 4 5,19 |- 6,12 le 25| 10,11 le 3 2,5 7,10 + 5,64 D ITAoùt «4... 11 20 8 2,53 | 7,37 le 9|+ 4,40 le 7 3,0 6,89 + 7,92 9 ne Septembre . 6 24 6 3,23 | 2,94 le 13| + 8,06 le 2 2,4 6,68 + 4,84 5 & || Octobre. . . 11 20 6 3,38 |- 4,58 le 3|+ 6,84 le 18| 2,0 1,46 + 4,07 le 17 Novembre . 17 13 6 5,39 |-—411,02 le 14] + 5,55 le 2 2,7 7,64 + 4,50 le 15 Année . .. 140 224 70 +4,30 |-11,93 le 12] +10,44 le 20| +2,79 +10,34 le 10 mars. janvier. décembre. février. 1 Le 31 janvier, l'écart a été 0, 224 | 4- 5 Janvier 6-10 id. 41-15 id. 16-20 id. 21-925 id. 26-30 id. 31— 4 Février 5-9 id. 10-14 id. 19-19% 01; 20-24 id. 95= 1 2 6 7-11 id. 12-16 id. 17-21 id. 22-26 id. 27-31 id. ENÈ vive E | LE GR Tempé- rature moy. RER er RSS TON=ON © HR 1 © © LS Ot D ID 1 © en tY O Ur O1 & 00 SO ESS NE SON EST NE fe ES Ss 0 s bn WOSDIS ST-1S RH Din je jee CS EE CID SONO. Crn 1! II 2 2 HR HER HILL HI ++ I + un — © @ Cd H6:51| 190,36! 120 792 in Ga H3, 54 | Difré- rence avec (45,01) (50 XND D SANT-HERNARD. Date 30- 4 Juillet 5 9 10-14 id. 15-19 id. 20-24 id. 25-29 id. 30- 3 4 8 id. 9-13 id. 14-18 id. 19-23 id. 24-28 id. 29- 2 3- 7 id. 8-12 id. 13-17 id. 18-22 id. | 23-27 id. 28— 9 32 W] id. Tempé- rature moy. 0 re 199,95 199 44 490,71 H6:73 118,46 419,03 H6,58 3,72 H6,54 115,76 417,07 416,94 415,73 +14,00 15,97 417,11 415,24 + 9,86 CHER Wuwwme SIOOUIIE CS OS SO 1 (42,79) (-1,79) 0,64 4,06 (+3,86) (+2,14) 0 42,07 +1,00 (-3,55) (-3,46) (-3, 77) 2 << N : ME 2 Le vi Ve HARAS Li GENÈVE, 1874. — INDICATIONS DES THERMOMÉTROGRAPHES. Nombre de jours É à ; Minimum Maximum Le EPOQUE. Minimum Date. Maximum Date. au-dessous au-dessous ; æ absolu. absolu. de 0. de Ge. 10 Décembre 1813 -— |7,4 le 30 {11e % 9 #4 Janvier 1874 .. — 9,5 le + 9,3 le 20 LH “4 Février... 19,3 le 412,0 le 26 2 1 1e Mars: 32 5% 4 — 7,8 le +19,0 le 31 15 0 S- RL 2 Le: — 0,4 le 40 +-23,0 le 27 ke: 150 DE. MAP Re LTA 2 H:5 le L6 496,6 le 31 CES | PT ele A + 5,2 le 17 +31,0 le 10 0L2"0 De. Juillet... 115 le 1 31,9 le 14 0 0 D. Août: 2421: + 8,2 le 27 +929,8 le 3 Dé 5 15 Septembre. ... + 5,4 le 16 +-29,9 le 3 0 0 Re - Octobre ...... — 1,8 le 28 +-25,1 le 1 4 0 “4 Novembre .... — 7,4 le 26 +-12,8 le 30 11 2 1 année... 125 le 12. 31,9 leléquiler 102 19 ; à 1 SAINT-BERNARD, 1874. &. Époque. Minimum. Date. Maximum. Date. 24 | Déc. 1873 —15,8 le 28 à 10h. soir + 1,7 le12à 2h. soir. 2 Janv.1874 —16,0 le 5à S8h.mat, + 5,0 le 20 à 2h. soir. + PA ? . 2 » Je 6à 6h. mat, LS Février. . —23,0 le 10 à 10 h. soir + 0,2 le 6 à midi. » : Mars . . . —20,1 le 12 à 10h. soir <+ 5,7 le 18 à 10 h. mat, #0 Avril... —10,0 le10à G6h.mat. 10,2 le 2 à 4h. soir. = Mai. . . . —11,2 le 9àù Gh.mat. <+12,8 le 30 à midi. ne. Juin . ..— 5,8 le 15 à 10h. soir <+15,0 le 10 à 2 h. soir. T3 Juillet ... — 0,1 le 30 à 6Gh.mat. <+19,3 le 4à midi. se Août. ..— 1,9 le16à G6h.mat. 415,2 le 2à 4 h. soir. sa Septembre — 1,2 le 15à 6h. mat. <+16,4 le 2à 2h. soir. #4 Octobre. . — 6,4 le 3 à 10h. soir + 8,0 le 18 à 2h. soir. =. # Novembre —16,8 le 14à 8h. soir <+4,8 le 2à 2h. soir. . —23,0 le 10 févr. à 10h. du soir. D. Année . +19,3 le 4 juillet à midi. 2 née, — 19°,5 a été atteint à Genève, et c’est le 14 juil- février que le minimum absolu de l’an- let que l’on a noté le maximum absolu + 31°,9, ce qui donne 44°,4 pour l’amplitude totale entre les extrêmes enregistrés aux thermométrographes. Le minimum s’est abaissé le 6 mai pour la dernière fois au-dessous de 0 au printemps; cette date est de 17 à 18 jours plus tardive que de coutume ; la dernière gelée blanche a eu lieu 13 jours plus tard, le 19 mai. La première gelée blanche de l'automne a eu lieu le 24 octobre, et Le lendemain, le 25 octobre, le minimum s’est abaissé pour la première fois au-dessous de 0 : cette date s’écarte fort peu de la moyenne. Au St-Bernard l'absence de thermométrographes ne permet pas de noter le maximum et le minimum absolus, mais seulement la plus haute et la plus basse des tempé- ratures accusées par le thermomètre de 6 heures du ma- tin à 10 heures du soir ; on trouve dans cette station des températures au-dessous de O dans tous les mois, par contre la température s’est élevée au-dessus de 0 dans tous les mois. Le petit lac, près de l'hospice, a été entiè- rement débarrassé de la glace de l’hiver, dans la nuit du 22 au 23 juin, soit près d’un mois plus tôt que de coutume. - Température du Rhône en 1874. Excadins qut Différence entre ÉPOQUE. Moyenne. | la moyenne Minimum. Maximum. à RU pere 1853 = 1867 e l’eau et celle E de l’air. me 0 ( 0 | 0 À 3 Décembre 1873 . . | + 6,57 —0,23 + 5,2 le 30 + 7,7le 1 = |'Janvier 1874 . .. | + 5,33 +0,25 + 4,7 le 14, 15 et 16 + 6,1 le 2 æ || Février. .. .... | —L 5.08 +0,16 + 3,0 le 11 + 5,7 le 5, 9, 17 et 28 De Mars © 4500 | 674 +0,64 + 4,6 le 13 + 8,7 le 31 D Avril © . , 4. : | 10,10 +1,32 + 74le 4 +14,4 le 28 Mai ne .. .... | 9 +1,09 410,3 le 12 415,7 le 27 16e ANR CU ms » +17,31 +2,29 11,9 le 29 +-21,7 le 12 D uilet. . 5. : : | “9047 +9,91 419,7 le 1 424,6 le 15 D Août; = ., . à |--L16,89 1:77 413,0 le 11 +920,8 le 4 DE Septembre, ...,. | “16,75 —0,25 +11,4 le 12 +18,6 le 2 | Octobre ....,.. | <+14,05 —0,20 + 8,7 le 5 +17,8 le 1 Novembre . . ... | 10,12 +0,32 + 7,3 le 21 +13,0 le 2 Je +11,94 +0,64 + 3,0 le 11 février. +-24,6 le 15 juillet. x N . | D - ” M » » : " V n ‘ . + V 4 - - band ACTA HT Ra us PA) Ke + LA D Bu À ù ui 7 \ d Ÿ | 9 9 L‘0+ 61 5 Gp 21 SF | €5'0 6#L AYI+ VG © F&—| L0‘ ! !,"aqureAoN; CANON GG 91 S'e— | SGH . _d 210+ Ge199—| SL} © °° 8440300, F OL Or+ 6 018€— | cor |06 68 86 91 06 &p OÙ F9] IG |" oxydes LE 9 FT G 916Y— | Sy Y 91€G+ ET ©1 9 —| 81 PE CE MINE 8 9 Le+ Ge 91 0 | FT Sy 91 FL F 91L'e—| 96Y DS MOINE g 210+ 96 91 Fe | 961 GI OI G'L+ 66 OI EY—] 98€ EE 96 SI LIT Fr 91 60— | G£'0 6 A1 7£+ GI 01 80—| LT tnt 0026 210 0 RCE em 86 01 87H 197109 7 O1 J'O—| 868 bus Es 8} 1 804 SH 0160 | GO |16 7 0€ O1 SI €r 9 Y |] 08,0 & VE OT € O7 91 FG— | 99/0 SA RL ee PE 21 87] 99/0 D 67 91 L'O+ L ©1g'o— | 160. |08 LG 6 o[ 8‘0+ FE OI £O—| 120 E 8 4 60+ F 2160 | 070 |26 16 21 904 6 AY] SS0+ 2 0 0 0 Oo ; > synisod synesou SJNI9SU09 syuisod spnesou aol LS smof % un. P ÿ aaquo Aout suo{out de He At SHBIN Sau9417X9 SIVIT SHBIH 2 ë, C : > 5 = < ‘7LSY U9 AUQOUYX np oaneodus ], A UE . # a ë a ss [es] _E | [es # RÉSUM CE où GENÈVE, 1874. — Pression atmosphérique. Ê Hauteur ÉPOQUE moyenne mm Décembre 1873 | 734,21 anvier 14874 . Février ‘. . .. Manger Avril... NN SAR ON TP ÉTEVOEE Juillet. . . l'AG Re Septembre Octobre . . Novembre . Hiver . .. 731,75 Printemps. 726,68 ! SORTE 727,99 | utomne . 727,80 Année. . ... | 728,54| +0,08) -0,44 | -0,63 8h. mm +0,09 40,10 -0,07 +0,10 -0,12 +0,01 0,12 -0,93 0,01 0,20 +0,18 +0,05 a ————— +0,04 -0,01 -0,12 40,02 -0,02 10 h. (Minuit) mm -0,01 40,07 +0,03 40,08 10,10 40,26 10,31 +0,21 40,25 +0,21 +0,25 -0,01 +0,03 +0,14 +0,26 +0,15 +0,14 (14 h.)|46 h.)| 48 h. mm 0,18 0,09 0,12 -0,30 +001 +0,02 10,13 +0,09 0,04 40,08 0,18 0,21 0,18 010 +0,06 0,10 -0,08 mm -0,04 40207 +0,17 +010 +0,56 +0,28 40,33 +0,45 +0,24 +0,39 0,05 +0,20 +0,06 40:31 +0,34 +0,18 -0,08 | +0,22 20 h. | 22h. mm +0,26 +0,98 +0,49 +0, D D o7 on ED on on en EN D en ot ee et em uIS uIS uIS us UIS UIS us uIs US uIS L uIS UIS uIS uIS us uIs YLSY SQUUE,I JUepuad ‘aAQU9r) GUSTELALATETETELATETATOL uIs uIS uIs uIs uIs uIs us US & uIS uIS UIS uIs us uIs us € UIS uIS OS'LGL 66 LGL 89'0GL SL'YEL 60‘98L eY'80cL LS'S8CL L8'LGL GL'LGL 0Y'8GL €GTCL TO YGL OL'TEL 9S'8GL 91 GEL 1G'Y£L Ut Il Il © © D r© rD FO © OO FD rO FO FO 9IQUIDAON * * ‘2140790 “a1quo)dos * * : : euwomy MX a QU sduoquud YLST doauef *ELST 21qu099( € OIJQUIOIEG NP AUINIP UOTEHIVA EI OP SONUIO # RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE SAINT-BERNARD, 1874. ÉPOQUE Décembre 1873. Janvier 1874 . . Février. . . .. MATS ALT UT ANDRE TE, us NUE 1 ONARRI ET ee Jamie Net ess fr. HOME. eus Septembre . . . Octobre. . . .. Novembre . Hiver. Printemps 1e PRÉ RRCREN PRS LUEE Automne . . Année ..,. ÉlIVeRrt 2, Printemps . . . JON PLANETE Automne . . .. Année 12e Hauteur moyenne mm 367,03 865,04 561,43 564,91 561,56 560,86 568,69 570,00 567,98 569,48 566,83 560,26 564,60 562,29 568,89 565,35 565,32 Midi | 2h. | 4h. mm mm am 40,25 | -0,05 | +0,04 +0,33 | 40,04 | +0,05 +0,25 | -0,01 | -0,02 +0,05 | +0,02 | +0,05 9,00 | +0,02 | -0,02 +0,04 | -0,01 | +0,02 +0,04 | 40,07 | +0,12 +0,12 | -0,02 | -0,10 0,00 | +0,07 | +0,07 +0,11 | +0,03 | +0,05 -0,08 | -0,13 |! -0,05 0,06 | -0,13 | -0,09 40,28 | 0,00 | +0,03 +0,03 | 40,01 | +0,01 40,03 | 40,04 | +0,03 -0,01 | -0,08 | -0,03 +0,08 | -0,01 | +0,01 a Cr ner poids de la couche d’air comprise entre les deux stations : 167,15! -0,12 | -0,44 164,46| +0,07 | -0,47 159,10! --0,03 | -0,46 162,25! +0,08 | -0,38 163,22!" 0,00 | -0,43 0,49 0,76 0,75 0,57 0,64 -0,19 | -0,12 | -0,10 | 0,00 | +0,17 0,62 | -0,34 | -0,13 | -0,06 | +0,07 -0,68 | -0,30 | +0,01 | +0,09 | +0,19 0,43 | -0,19 | -0,04 | 0,00 | +0,06 “0,49 | -0,24 : -0,06 | 0,00 | +0,13 mm 0,37 0,60 -0,51 0,44 -0,30 0,36 0,36 0,26 _0,36 0,40 0,35 0,26 0,56 _0,37 0,32 0,34 _0,40 10,34 +0,33 +0,43 +0,19 +0,32 6h. | 8h. | 10h. |{ Minuit) (14 h.) (16 h.)| 18 h. mm mm mm mm mm mm mm 40,01 | +0,15 | +0,95 | +0,05 | -0,32 —0,38 | +0,06 +0,01 | +0,16 | +0,25 | 0,00 | -0,39 -0,38 | +0,08 40,07 | +0,16 | +0,28 | +0,02 | -0,36 —0,26 | +0,08 +0,18 | +0,36 | +0,44 | +0,18 | -0,22 —0,34 | -0,23 +0,02 | +0,26 | +0,37 | +0,19 | -0,16 -0,21 | -0,17 +0,13 | +0,37 | +0,43 | +0,25 | -0,12 -0,36 | -0,28 40,08 | +0,17 | +0,24 | +0,20 | -0,09 -0,32 | -0,13 _0:03 | +013 | +0:24 | 40/14 | -0/16 -0/12 | -0:01 +0,14 ! +0,25 | +0,33 | +0,19 | -0,15 -0,29 | 0,20 +0,06 | +0,18 | +0,25 | +0,06 | -0,27 -0,20 | -0,01 +0,07 | +0,30 | +0,39 | +0,30 | -0,04 —0,29 | 0,16 +0,09 | +0,17 | +0,26 | +0,11 | -0,16 -0,09 |; +0,11 +0,03 | +0,16 | +0,26 | +0,03 | -0,35 —0,34 | +0,08 +0,11 | +0,33 | +0,41 | +0,29 | -0,17 -0,31 | -0,22 40,07 | +018 | +0,27 | +0,17 | -013 0,2% | 0/11 +0,07 | +0,21 | +0,30 | +0,15 | -0,16 -0,20 | -0,03 +0,07 | +0,22 | +0,31 | +0,14 | -0,21 0,27 | 0,07 | Si l’on prend la différence entre la pression atmosphérique observée à Genève et au Saint-Bernard, on trouve pour le : +0,40 | +0,26 | +0,20 +0,62 | +0,85 | 40,54 | +0,58 | +0,60 | 40,32 +0,38 | +0,54 | 40:46 +0,49 | 40,54 | +0,39 Ar ÿ g'uet de) us #0‘o+ (9ocr+ n #) us er'ot (6'r7et v) us 90 S6coc = Q 0‘10g+ 7 €) us €0'OT (L'QETT à us Gy'Ot (JiGet 1) us ST 0 68896 = 9 +de) us 70‘0+ (7arrr 1 &) us 8T'OT (8'I7ET ”) US LG OT Gé cos = Q ggst €) us pot (c'érrt À g) us 06‘0t (L'7r +) IS 38‘ 0t 09796 = Q mA G er d C ç 4) us en‘ 6 = geget €) us 0 0T (BZErT 7 g) US St RC h de sur 96,098 = 4 : g.1rot d €) us c0‘ot (8'errt à us 18 0+ (GYGEt 1) UIS c 0 S8'996 = à g'o1gt à €) us cp‘ot (r‘egit d ) us 60 (881 + 1) US 8F'OT 87696 = 9 : + €) us co‘0t Crau d g) us YFO+ (0LrET %) US 9g'0t 86:19 = 4 p'oget à €) us #0‘ot (e‘or1t à g) us 810 (DO + %) us 80‘0t 00016 = 9 : g‘elst d €) us 90‘0+ (G'scrt À G) US ypOT (1'ESET %) US Gc'Ot 69/8909 = 9 Ge +de) us €0‘ot (6‘ert d a) us 8p'ot (L'O66E 1) us 1£'O+ 98098 = 9 : G‘yegt d g) uis 200 (y'errt à 6) us 910+ (c‘Leet di) us 1504 96196 = Q : j'eret de) uis g0‘0t (G‘oryt n 2) uis 6'0+ (of2ret v) us FE 0É 1e90 = 0 : A d €) us #00 (g'9grt à G) us La 0t (86€ + wi) IS 1 0t E# 19 = 0 (g'oret à €) uis g0‘o+ (r'8rrt 1 g) us IE'0T (97 + 1) Us LG 0t Y0/690 = Q : (G'ece+ 7 €) US 9004 (S'GrI+ 1 o) us 1604 (G'Er + À) US GG 0+ €0 198 = 9 0 Ut 0 LU 0 ui ui (‘rest À €) us €0‘ot (6‘Lÿr+ à 8) us 08‘0+ (go + 1) us GO Geg9s = Q * * © * * eouuy ° * ‘ “euwuomy MORE") * * * sduxoquniqg eee Jo] ° * * 2IQUIOAON 2140790) aiquueozdos °* nov ‘ jormmf °: umf see °*INAY * ‘ SIN * *IOHANY FLSMSTAUE LL GL8T 21899 (T Æ RL DENT MT" DE: CE LT ; 24 > EN TEA RÉSUMÉ MÉTÉOROLOG de décembre 1874 a été de 720,43, soit de 13" 78 plus faible qu'en 1873, ce qui réduit à 727%,37 la hau- teur moyenne pour l’année civile. Au St-Bernard, la diffé- rence entre les mois de décembre 1874 et 1873 est de —13%%,07, et pour cette station la hauteur moyenne de l’année civile est de 56470,21. Si l'on compare la hauteur moyenne du baromètre pour chaque mois avec les valeurs moyennes, déduites pour Genève des 32 années 1836-67, et pour le St-Ber- nard des 27 années 18#1-67, on trouve les écarts sui- vanis : Époque. Genève. Saint-Bernard, Genève-St-Bernard. am mm mm Décembre 1873 +5,78 +4,71 +1,07 Janvier 4874. . +4,93 +4,55 +0,38 Février. . . .. +2,10 +1,19 +0,91 MES 2 en +6,77 +4,50 +2,27 AVR ns nute —0,53 —0,07 —0,46 Matt. rase —0,85 —9,98 4943 nine re +1,27 +1,58 —0,31 Juillet .. . . . —0,04 +1,52 —1,56 AOL À EEE +0,22 —0,42 +0,64 Septembre. . . +1,31 +2,03 —0,72 Octobre . . .. +1,91 +2,25 —0,34 Novembre . . . +0,11 —1,71 +1,88 Année mét.1874. +1,93 +1,44 +0,49 Décembre 1874. —8,00 —8,36 +0,36 Année civile . . 0,76 +0,33 +0,43 Dans les deux stations, mais surtout à Genève, le baromè- tre a été plus élevé que de coutume; l'excès de + 172,93 sur la hauteur moyenne pour l’année météorologique est très-exceptionnel ; pendant trois mois seulement le baro- mètre a été au-dessous de la moyenne et d’une faible cn! La hauteur moyenne du baromètre, à Genève, au mois quantité, tandis que les écarts posilifs des mois de décem- bre 1873, janvier, mars et octobre 1874 dépassent nota- blement les limites de l'écart probable. Dans les mois de mars, mai et novembre on trouve une différence considé- rable dans les écarts du baromètre à Genève, et au Saint- Bernard, le baromètre étant relativement plus élevé dans la première des deux stations, tandis qu'au contraire, au mois de juillet, e’est au St-Bernard que le baromètre était relativement plus élevé. Avec les données suivantes pour l’année 1874, 728,54 et 565,32 pour la hauteur moyenne du ba- romèêtre dans les deux stations, + 9°,45 et — 0°,87 par la température moyenne, 0,75 et0,78 pour la fraction moyenne de saturation, je trouve d’après mes tables hyp- sométriques 2071%,0 pour la différence d'altitude entre les deux stations, chiffre dépassant de 7 décimètres seule- ment celui obtenu par le nivellement direct. Les tableaux suivants renferment les données qui per- mettent d'apprécier la variabilité du baromètre dans cha- que station, soit que l’on considère l’écart entre la hau- teur moyenne du baromètre pour chaque jour et la hau- teur normale, ou la variation entre deux jours consécutifs, soit que l’on considère les maxima et les minima absolus observés dans chaque mois. GENÈVE, 1874. — PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. Écarts | Écarts négatifs | positifs 1873 . 1874. Juillet ... Août .. .. Septembre. Octobre . . Novembre . Année AA Nombre de chan- gements de signe 2 4 4 2 0) p) 8 ) 5 9 xl 5) Écarts moyens Écarts extrêmes Écarts moy.entre EEE 9 jours négatifs 5 CE ss - awSxomoIU 19 ET C9 2 I O7 O0 O1 O7 0 O7 Es 15,74 le 12 avril positifs [consécutifs mm mm H2,54 le 4] +2,40 2,97 3,99 3,43 4,14 9,57 9 74 1,76 1,83 2,48 3,45 3,34 s = … S © D 0 à © QLRuR © © © + Go 19 ko +++ ++ + + _— em 413,57 le 14] +2,94 mars Écarts extrêmes entre 2 jours consécutifs | négatifs s = - O7 © C7 m1 =1 O1 00 RO Q2 O5 19 D O & 1 D C7 Re RO C0 ee e CO En —9,87 le 2 avril positifs = © 1 RH + + © © À © à O1 CO CO Où O1 RO © © © OT RO À O0 O7 CD = … + 8,89 le 23 octobre JOTIA9Y 9IQUU9IAOU er doranel : 91QUISAOU or o1 8e + [VE 1 #91 | SG |GG O1 OFF FT O1 00'€1- | 61 SE [Te 686 ggy | ‘opuuy = LA À der or vel +} el 79/1 | £0'€ L_ ©1806 +|7r OL 00‘€r- VG'L Ï Or 0& |‘ 2IQUEA0ON em |£c 91069 +8 1699 16€ 98 91 666 + |£G O1 77 + —| 19Y OI gt 8 * * 2140790 Æ feroréce +186 og | LT |Se 91 GO L + Ier 91 166 | 98€ 9 SG g |'oxquerdes & loœocetl orme) Gr lose +|6 o 6e -| 897 G GI Gfe | or & os erocr + ss ot ecr -| 887 |e o1 90% + |e o1 gc'o | cer € 0G 1 CRE LU a 86 © S8 $ + 116 ©I SL € 8L & Fo 6L O1 8G 91 ££ 9 — LOG 9 GT 12 SN SUN f B [icorcertles onvre -| Oo lie ot gnr te ot 7811- | 9£ G L re |''"r"n S do eoor+lorersrr-| 098 les ot vez + [ir et IT | GS € Sr TA SAP LA 1 & firorsro+tle orme -| ta |2r ot 086 +]1r ot Lots -| 19 & LE SR mm [Or °I8cL +IL 910027] 68% 9 91 6S OH |8F I 66:S NOT } YT I |’ æuoY nr PES Hd se (66 2 ONF JLE O1 SRE = | SUS Ÿ 86 ge |'yL8r "auf -Æ 1er + 26 : a | | 66 OI 8& ®I GA 094 & 66 d £L8F ‘99 M E CARRE ep £ spsod smesou |Jrnossuoo| smisod spesou aus 2p S MN Dh À es) femmolg ide 7 "5: 2 eualotre lupus | SHS0d"-*SMIeROU E= spnoasuoo sMol 7 a1quo eque ‘Aoux SJIUIH | -U8U9 9p | SJICIT S}189 RASE F- LS ° SIA SOUIQIYXO SIVIT 2IQUION S « SOUI9IYX9 SJ "ANOIUAHASONLY NOISSIUX — ‘LS “OUVNUAS-LNIVS | RÉSUMÉ MÉTÉOROLOC ue. GENÈVE, 1874. Be. Époque. Maximum. Date. Minimum. Date. Amplitude. 4 mm mm mm ‘à Déc. 1873. 740,80 le 8 725,20 le 27 15,60 4 Janv. 1874. 738,51 le 26 722,04 le 17 16,47 F: Février. . 738,63 le 5 716,16 le 27 22,47 F Mars ... 739,15 le 14 716,76 le 10 29,39 de: Avril... 733,99 le 1 705,60 le 11 28,39 = Moi! - «1 793,50 le 14 715,47 Je 3 18,10 4 Juin. ... 735,46 le 4 718,03 le 22 17,43 : Juillet, . . 133,28 le 1 719,42 le 29 13,86 # Aobt/:. 13297 ‘le 48 720.93 le 14 11,34 14 Septembre, 734,75 le 25 723,89 Je 9 10,86 5 Octobre. . 737,36 le 26 718,46 le 3 18,90 x k Novembre. 735,95 le 7 712,04 le 30 23,91 \ Année. . . 140,80 le 8 déc. 705,60 le 11 avril 35,20 à 4 SAINT-BERNARD, 1874. >. Époque. Maximum. Date, Minimum. Date. Amplitude. 2 mm mm mm s Déc. 1873. 572,80 le 4 556,44 le 28 16,36 à Janv.1874, 572,87 le 22 556,54 le 17 et 18 16,33 * Février . . 571,31 le 6 553,43 le 19 1788 4% Mars ... 570,32 le 17 549,60 le 11 20,72 ve Avril... 569,75 le 22 547,82 le 14 21,93 S Mai: . : : 578,88 le 91 551,46 le 9 22,42 #4 Juin. . .. 571,29 le 4 559,20 le 15 18,09 # Juillet. .. 575,37 le 3 560,35 le 30 15,02 $ Août ... 572,65 le 31 563,94 le 9 8,71 #2 Septembre. 574,40 le 2 564,28 le 13 10,12 ; Octobre. . 574,20 le 26 557,21 le 3 16,99 Novembre. 572,67 le 7 549,05 le 14 23,62 % Année. . . 517,29 le 4 juin 547,82 le 14 avril 29,47 90'°L 089 | SFL | SL " ‘ ‘ oguuy €L'L * auurom y 9L'0F Lee RO L9'G sduraquriq 0 RO TO NT c0‘Y MH < C0 9IQUI9AON DL 0 * “2140720 | « oiquadeg L6 | 60017 Jus 8‘6 | 0:07 quoy 1S'GI || GEGr °* jermf 86 | 066 °°: ump Fo |9rc + + ‘ren F9 | 8c'9 "PPS MAY VY 1S‘Y 1 Er ISIN ; ê SE RAIN £6€ | 966 + LAS F0‘Y | S0‘Y ; VI YLST JaAurf 60‘T | Co‘r *RLST 21qU099(T uUu LL £ 9 G © G 5 8 Le VE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR GE ns n(osqu njosqe | ‘y 4e Sep UINUUEXEN | TUNUUTU LIN aumakou ‘U &G ‘UOI ‘UR ‘U # ‘UG IPIN æandod4 FR PET > »e “ANOdEA e] 9p UOISUOL — ‘YLST “HAANAI De GENÊVE, 1874. — Fraction de saturation en millièmes. ÉPOQUE | Midi 2h.|#4h.|6h.|8h. MO h./[(Minuit)(14h)|(16h.)18 h./20 h.122 h.| Fraction | Minimum | Maximum moyenne | absolu absolu Déc. 1873 . | 838 | 809 831 | 860 | 870 | 884 | 889 | 898 | 904 | 906 | 895 | 868 | 871 500 |1000, 47 fois Janvier 1874 | 801 | 799 | 788 | 837 | 861 | 898 | 913 | 917 | 919 | 917 | 912 | 865 | 869 430 |1000, 86 » Ex Février. . . | 672 | 640 | 650 | 713 | 755 | 794 | 819 829 | 842 | 852 | 852 | 760 765 330 |1000, 13 » Æ | Mars. ...| 575 | 536 | 506 | 574 | 656 | 706 760 811 | 865 | 857 | 807 | 649 | 692 170 | 990 _& |lAvril.... | 549 | 486 | 499 | 536 | 642 | 690 746 | 821 | 871 | 838 | 739 | 646 | 672 190 |1000, 2 » Le Mai ....| 517 | 473 | 496 | 560 | 638 | 692 741 819 | 869 | 831 | 705 | 601 662 180 11000, 4 » © | Juin ....! 533 | 517 | 518 | 549 | 685 | 756 | 807 | 837 | 850 | 799 | 682 | 600 | 678 270 | 990 = Juillet . . . | 571 | 527 | 562 | 605 | 672 | 730 785 850 | 877 | 835 | 697 | 622 | 694 320 | 990 |Août.... | 580 | 537 | 525 | 598 | 666 | 736 | 791 851 | 879 | 837 | 714 | 638 | 696 330 |1000, 1 » Septembre . | 586 | 553 | 547 | 654 | 728 | 768 | 812 866 | 906 | 884 | 766 | 667 728 320 | 980 Octobre . . ! 704 | 691 | 695 | 768 856 | 882 | 908 | 917, 936 | 931 918 | 795 834 380 1000, 18 » Novembre . | 757 | 723 | 759 | 805 | 835 | 831 835 | 838 | 845 | 856 | 869 | 813 814 360 1000, 9 » ÉT Es E d ? . # = # s : se | TS ” RESUME M Hiver. . . . | 774 | 753 | 760 | 806 | 831 | 861 879 883 | 890 | 893 | 887 | 833 | 837 330 |1000, 146 fois Printemps . | 547 | 499 | 500 | 557 | 646 | 696 749 817 | 868 | 842 | 750 | 632 675 170 11000, 6 » Eté. . . .. | 562 | 527 | 535 | 584 | 674 | 741 794 846 | 869 | 824 | 698 | 620 689 270 |1000 LA | Automne. . | 682 | 656 | 667 | 743 | 807 | 8928 852 | 874 | 896 | 89 852 | 759 792 320 |1000, 27 », a nes À ——û——_] — …—@—— | ————.—. "| ——— Année . . . | 640 | 608 | 615 | 672 | 739 | 784 | 817 855 | 881 | 862 | 796 | 710 748 170 |1000, 180 fois (Go +de) usg + (0‘cre + à os) uis 56 + (c'gcc + di) us QI + SL = H (o‘ge + (L‘19 + (ee + (6'0FG + Il ) us FI “) us 897 ) US 91} A ÿ) us € I Il Don se —— . CS OLT + G69 GOF + SOL SRE PE REVEMRE SSD EN ED CN CD ED ED en en en 0 En en DATES ErtT =) nr ee et mt et HE + ++ + TT TT TT TT © QD O0 E= ON Y GI D 20 © RER HE ++ ++ +R EE +++ ++ OO m0 10 = © HE ++ ++ + + 6€ +ILS * ‘ ‘ oouuy * ‘euwroqny TOC os * sduraquriq ** ‘ JAH ° * 91QU9AON ° ‘ 2140790 * a1quioydes + + + Jnoy ne MOTTE ++ umf ++ + JuAY +++ Si * IONANT YLST J0Tuef HA GLS Fer Ven 9 { E RG Pr __ ‘GLST HAGNAND — ‘UOIJEANES 9 UON9CI PJ 9P OUANIP UOIJELICA EI AP S9NULIO "x duit à 6,92, la tension moyenne , Ce quiré 074. ile 4 nee cCIvI Au mois de décembre 1874, la tension moyenne de la vapeur à été de 3,67 et la fraction moyenne de satu- ration 0,810 , et à 0,743 la fraction moyenne de saturation pour l’an- per années 1848-67, on trouve 2 écarts suivants pour PROD tension de la vapeur, pour la fraction de saturation en K | millièmes, et pour le nombre de cas de saturation. A Ée ÉCARTS. Tension Fraction * Cas de de la vapeur. de saturation. saturation. Décembre 1873. —0,13 Ska +6 v Janvier 1874 ., —0,08 + 7 +52 PEL e «2 —0,42 — 56 — 6 ET EN dc —0,25 — 69 —10 ANT NS ce +0,11 — 36 — 2 ROMEO TN —1,69 — 52 — 1 We JUIN: M = 0,09 — 29 — 2 FL #e nulle ::2 +1,93 + 16 — 2 3 s:*. 1 "9 MERE —0,78 — 12 — 1 | Septembre. . . . +0,24 — 51 — 6 | Octobre. 2 —0,13 — 3 — 3 Novembre. . . . —0,40 — 22 — 8 Année. , . ... —0,14 — 925 +17 L'année 1874 peut être considérée, en somme, comme une année sèche, on trouve dans presque tous les mois une tension de la vapeur moindre qne de coutume, et de même une plus faible fraction de saturation ; le mois de juillet seul à été notablement plus humide que de cou- tume, le mois de mai, au contraire, très-sec, pour les an- tres mois l'écart a été peu considérable pour l’un ou pour l'autre des deux éléments qui caractérisent l’état bygro- métrique, ou pour les deux à la fois. Vents observés à Genève, dans l’année 1874, hs: s|s|s |.) SNLVE NEVERS 8|=| 2 |$|EelsS8|5|5|s3|2)2|1515 = sels | <== | = |< 2 |2= = |— rer rec Mri, RD ——— | SSSR Calme, AR M SEL SRE 6117 ONE EAU N. .….| 161 2971-51! 72| 85! 78| 72! 96! 53| 58 | 44| 311683 INNE .| 68] 48| 59] 46| 74! 65| 66! 36! 87| 31| 31) 53 664 NE. .| 48| 26] 40] 28! 28| 51| 25] 171 22] 95| 16| 501376 BNRR PAS MER PME À 9 POUR ASE AGIT A Banane (0) Rene SEAT OCTE Te 2h "hi :06 ESE En MINS De 1 SRI A NS OS 9 A SSP ONE D ST RE 24 S20149102% "41:6)"5). 3): 8.81 2-5) 8) 20401 SSE..1.144! 18 9/78! 4) O0! 2! 1140): 8/1 12) 5 91 S. . 16| 17] 19] 24] 19) 15! 25] 19] 21| 9] 18} 19/221, SSO. .| 25] 36, 44] 50! 37| 33| 26] 33] 57| 69] 65, 35510 SO. .| 37] 69! 33] 33] 24| 28| 29] 29] 35| 60! 43) 441464 OSO.. D AE TON ET RD) CON OL RE 49 #88 482 OT STAR Lo AE MEL AO ADP 5 15197400 ON OL 20 20 Lhre01,.2,592122), 4h:0) 3148 NO ET SR TA ES TE TI AR LOT DIN LE EP I NINO PSN EE ASE O6 ASE Se RE TH RET:S CIN RAPPORT. RÉSULTANTE. Vents Calme NE. à SO. Direction. Intensité sur 400. sur 100. Décembre 1873, 2,04 N 53,8 E DAS 20 Janvier 1874... 0,78 S 23,0 O 15,7 3,6 REVrIeR AL Nr 1,45 N11,8 E 17,6 4,8 MAD 2e ans LR N 29,2 O 18,2 1,8 ANTIL Ta SA RS 1,99 N 20E 36,7 6,3 MAL STNMS RS 2:89 N'106 E 44,8 2,9 JE CN Pr à 1,74 N 3,5 0 934,0 2,2 Juif use 1,62 N 11,8 O 27,1 3,2 AQÛL,- Trot 4:42 N 26,1 O 16,3 3,2 Septembre 0,73 S-F1,80 222 4,8 Octobre. . . .. 0,61 S 55,8 O0 21,6 5,0 Novembre. . . . 1,35 N 50,7 E 14,5 1,5 Année . .... 1,30 N\eADO 14,5 3,4 RE FEV TA # Que été un peu plus forte que de coutume, ce qui tient à une diminution dans le nombre des vents du sud et du sud- ouest. Si l’on réduit les chiffres du tableau précédent, dans lesquels il a été tenu compte de l'intensité du vent, et qui se rapportent au nombre total de 3285 observa- tions dans l’année, au chiffre proportionnel de 1000, pour les comparer aux valeurs moyennes, on trouve : 1874. Moyenne. Différence. 1874. Moyenne. Différence. N° 208. 273.65 S. LOT MERE AE NNE. 202 216 —14 SSO. 155 194 — 39 NE. 114 38 + 76 SO:: At 125 + 16 Pour les 3 directions N à NE — 3 Pour les à directions S à SO — 72 Ainsi l'intensité des vents soufflant du nord au nord- est a atteint à très-peu près sa valeur normale, l'excé- dant des vents du nord-est couvre le déficit dans les vents du nord et du nord-nord-est, le courant polaire se rapprochait plus que de coutume de la direction est. Le courant équatorial s’est également rapproché plus que de coutume de la direction ouest, mais le faible excédant des vents du sud-ouest ne suffit pas pour combler le dé- ficit des vents du sud et du sud-sud-ouest. Si l’on exa- mine le relevé des jours de forte bise et de fort vent du sud, donné pour chaque mois dans le tableau suivant, on trouvera une confirmation de l’écart que présente l’année 1874 avec la moyenne dans la répartition des vents ; le nombre de jours de forte bise atteint presque le chiffre moyen, tandis que le nombre de jours de forts vents du sud est très-inférieur à la moyenne, il n’atteint pas même la moitié. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE La prédominance des vents du nord et du nord-esta LE Nombre de jours de De), | forte bise. fort vent du Midi. —- Décembre 1873 .. 4 0 Æ £ Janvier 1874. ... 3 2 ë Février. . . . . .. 4 1 Mars ne 2 3 1 ASS: 4 2 M mere ae À 8 FPT CPR AT 3 0 Jules ni... 1 1 ARE us mi 5 5 Septembre. . ... 1 2 Octobre 23.5: 0 4 Novembre ..... 9 1 Ainée="", 5 7 A0 29 Les vents observés au Saint-Bernard pendant l’année 1874 sont : VENTS. RÉSULTANTE. M ÉPOQUE. NE. SO. Rapport. Direction. Intensité Calme sur 100. sur 100 Déc. 1873. 180 68 2,65 N 450E 40,1 32,3 _ Janv.1874. 158 77 2,05 N4YE 29,0 22,0 Février . . 179 124 1,44 N45E 21,8 41,9 Mars. . .. 280 66 4,9% N45E 76,7 1,4 Avril... 219 94 233 N45E 46,3. 7,0 Me #00 0066 : 530 > NASE Ÿ-889 195 Juinei.:. 170 115 1,52 N4YE 22,2 8,9 : Juillet... 199 19 2,52 N45E 43,0 10,0 Août ... 219 75 2,91 N45E 51,6 6,8 Septembre. 80 238 0,34 S450 58,5 7,8 Octobre. . 93 243 0,38 S450 53,8 1,8 Novembre. 260 1% 93,91 N45E 66,7 49 Année. . . 2344 1309 1,79 N45E 31,5 10,1 ARCHIVES, t. LIV. — Novembre 1875. 18 Pluie ou neige, dans l’année 1874 L . GENÈVE. SAINT-BERNARD. EPOQUE. Nombre Eau Nombre Nombre Eau de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. mm mm Décemb.1873. 3 10,0 12 1 7,9 Janvier 1874 : 5 12,5 21 1 4,6 Février . . . … 6 14,9 28 4 15,6 Muse 11 16,3 43 2 142 AVTLPE S:070 à 12 69,3 69 : 49,1 |! rie SERRE 13 18.8 60 7 79,1 ! PLU PRES 15 93,9 68 9 143,3 nets f 64,1 36 10 150,7 Aout mets 8 13,0 32 8 100,7 Septembre... 8 20,9 22 6 60,7 Octobre... . 9 47,4 45 3 35,4 Novembre. .. 9 73,0 76 7 67,8 HIVEL: 52 4 14 31,4 61 6 28,1 Printemps. . . 936 151,9 172 16 139,4 DEN RERN C 30. 231,0 136 27 394,7 Automne ... 26 141,3 143 16 163,9 Année. . . .. 106 561,6 512 65 212651 La comparaison de l’année 1874 avec la moyenne des 42 années 1826-67, pour Genève, et avec la moyenne des 27 années 1841-67, pour le St-Bernard, donne les différences suivantes pour le nombre de jours de pluie ou de neige, et pour la quantité d’eau tombée. ÉCARTS À GENÈVE ___ÉCARTS Au Sr.-BERNARD Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie. Eau tombée. mm mm Décembre1873 — 6 — 39,9 — 7 — 65,2 Janvier 4874.. — 5 — 36,4 —10 _—124,5 Février ...... — 2 — 22,7 — 9 — 78,0 Mardi on + 1 — 32,2 — 9 — 85,7 AVE D ES es. + 1 + 1,9 — À — 71,0 Mate se es + 1! — 6,6 — À — 41,0 Junest ee + 4 + 16,3 — 1 + 42,0 Judlet®.273 _—— 9 — 3,4 + 1 + 75,6 AOUL RES — 9 — 8,1 — 1 + 149 Septembre ... — 3 — 79,8 — 3 — 55,3 Octobre ...... — 2 — 50,5 — 7 —106,9 Novembre .... — 1 — 0,8 — à — 30,7 lo More —13 — 99,0 —22 —267,7 Printemps + 3 — 36,9 —17 —197,7 PP TR AOSS 0 + 4,8 —1 +132,5 Automne ..... — 6 —131,1 —13 —192,9 AUTÉeN. ee —16 —262,2 —53 —525,8 et ns la quantité d° eau, déficit très-marqué surtout au St-Bernard. À Genève, le nombre de jours de pluie a été moindre que de coutume, surtout en hiver et en automne, et dans ces deux saisons la quantité d’eau tombée reste fort au-dessous de la moyenne. L’été seul donne un très- léger excédant dans la quantité de pluie, qui est dû au mois de juin, Le caractère pluvieux de l'été a été beaucoup plus prononcé au St-Bernard qu'à Genève, et l’on trouve dans chacun de ces trois mois un excédant dans la quantité d'eau tombée; par contre le caractère de sécheresse de l'hiver, du printemps et de l'automne est aussi beaucoup plus prononcé au St-Bernard qu’à Genève. Il n’est presque point tombé de neige à Genève pen- dant les trois mois d’hiver : le 19 février seulement, il en est tombé une couche de 50 millimètres de hauteur, qui avait déjà disparu le lendemain soir. Le 21 mars, il est tombé 35 millimètres, et le 43 mars, 70 millimètres de neige; mais elle n’est pas restée plus de deux jours sur le sol. Vers la fin du mois de novembre, le 16, le 27 et le 28 il est tombé un peu de neige, 25 millimètres pour chacun des deux premiers jours, mais elle a fondu au bout de peu d'heures. Hauteur de la neige tombée au San ee dans les : | différents mois de 1874. millimètres. Décembre 1873. . . . 120 Janvier 1874, . . .. 70 Février. ce 240 Mars tuer nent 135 ANTIL SR Le 495 MAS EE CF 509 JUL 5 5 ee LEARN 200 ile. ART EL ve 0 AOÛLI2 CRT MEN 0 Septembre . . .. .. 0 Octohre: to: RER 560 Novembre: 2 ce 1055 à. ARE" LEA TER 29175 J'ai indiqué dans le tableau suivant, pour chaque mois, les plus longues périodes de sécheresse, ou de Jours con- sécutifs de pluie, et les plus longues périodes pluvieuses, ou de jours de pluie consécutifs. J'ai indiqué également le nombre de jours, compris dans le nombre total des jours de pluie, pour lesquels la quantité d’eau tombée était très-faible, au-dessous de 1 millimètre, ou presque insensible, au-dessous d’un quart de millimètre; enfin la quantité maximum d’eau tombée dans 24 beures dans chaque mois. Cette quantité a dépassé trois centimètres, une fois au mois de mai, et une fois au mois de novem- bre, mais de fort peu seulement. | | UR GENËVI wo$ JUESSIp a , & ‘U9AOU 67 9[ 9°YE } 61 91 9°Y£ À € 91 96} = O1 91 7'8 e YL OI SG - 08 91 9°88 = 86 91 9'LI l £G 91 8°08 a ÿ 9 6H = OF 91 y‘ = 94 9I F'9 = LY9I F'L = LG ?| 8°Q uw “UNUUEXEU Soin ÿZ SUP 9mnd LA 80 0 Ü G & LA (4 0 } 0 0 G 4 G & G (A © G 0 y 0 (4 0 } "Gr'uuÿ _‘O'uu} ap Snossap-ne San ÿZ SUCP 9Md sanol ("91qu999p g 6yue y up) sanol 64 °°°" oquuy ee —————…——…— ———"——"—"—"—"—"— —"——"——— —— —"—"— — —— ——————— À À A A RAR A € € sanol 6} 8h **"* 2IQUOAON G ‘‘**"-0100)00 OF ‘‘*‘oaquodes ep “eee ppoy arts 1e foiimf g “ee ump Dpt Q etes uay TT L ‘te JOUA] SE ‘YLS JOIAULP £LS8Y 91{999(] *9SS9491998S 9P sapol19q (08-91) « SG (‘Aou OF 790 ya) (G'=r) KG (L1-6 ) € 8 (‘dos 8 7008 06) (O4 (LG-GI) (og-8e) © £ Gemmlrr umlo0e) (68-98) € (y1-6 ) (GI-1H) © SG (tu L INAE LG) (rS-88) € € (1S-LY) RTS RS Sp (L&-16) (61-91) € (1-6) (y -g) © à (ang L 'auel ra) (8a-L&) sanol (6-1 ) “Sasnorant Sp0T19 “onbodq LAS 250 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE FER J'ai calculé pour Genève, ainsi que je l'avais déjà fait lesannées précédentes, la durée relative de la pluie, pour chaque mois, pour les saisons et pour l’année entière, en divisant le nombre d'heures de pluie d’une période par le nombre total d'heures de cette période. Le tableau sui- vant renferme, en outre, la durée moyenne de la pluie pour un jour de pluie et la quantité moyenne d’eau tom- bée par heure; on voit d'après ces chiffres qu'il à plu pendant un peu moins de la dix-septième partie de la durée de l’année, il y a eu en moyenne un peu moins de cinq heures pendant lesquelles la précipitation avait lieu un jour de pluie, et la quantité moyenne d’eau tombée par heure dépasse un peu un millimètre. GENÈVE. Époque. Durée relative Nombre moyen Eau tombée de la pluie. d'heures par jour. dans { heure. Décembre 1873... 0,016 4,00 07,83 Janvier 1874..... 0,028 4,20 0,60 Février... 25 20. 0,042 4,67 0,53 Marre. e sure COR 3,91 0,38 ANTI L Lee 0,096 5,73 0,87 NF mn re = 0,081 4,62 1,25 JUIN is 26 eo 6 eue 0,094 4,53 1,38 JUMICLES Dame 0,048 5,14 1,78 Agût 52. S cest 270,045 4,00 2,28 Septembre ....... 0,031 2,19 0,95 Oetobre. ...-. 2, 0,060 5,00 1,05 Novembre ....... 0,106 8,24 6.0 COR: HÉVer ie ae ne, 0,028 4,36 0,61 Printemps ....... 0,078 4,18 0,88 ÉÉ .: Sn 2er 0,062 4,53 1,70 Automne ........ 0,065 5,50 0,99 Année ...... 2e 008 4,83 1,10 < G EN Rd Don re OC DU OR a A D) = POUR GENÈVE ET LE GRAND SAIN BERNARD. 251 a GENÈVE 24 1 ÉPO Pre PU 3 QUE. Jours d'éclairs 1 RES Gi L Jours de tonnerre sars tonnerre. : Late a Décembre 1873. ... 0 0 5 # Janvier 1874. .... 0 0 S % Février. . . . . 7-0 0 "2 ; MER ES EU 0 0 É Avril . . Mere GA 0 * |. 2 TRE SRE ACER 4 0 DS: Juin Kpe FÉES 10 0 -# MB NE dre à à 2 11 3 Ne RARE SAT D 02 n 3 Re L Septembre . ..... 0 1 bu: - Getobre. ss. 7." 07 0 0 Te Novembre. . ..... - 0 0 28 Année: L21..5 "U40 7 "a Etat du ciel. Fe GENÈVE. SAINT-BERNARD. | E 2 Jours Jours Jours Jours Clarté Jours Jours Jours Jours Clarté 5 EPOQUE. clairs. peu très- cou- moyenne. clairs. peu très- cou- moyenne ES nuag. nuag. verts. nuag. nuag. verts. LES DM a, 6, 49 077, #9 «0.7; 9 mis 48 RES 11. 0 SO A 069 IT 8 5 9.0 D: FOR AUTRES MMS RATS SG STAR SRE Mars 7: 11 15 25 8 0,44 13: 5 4 9 0,42 40 ë Avril... 9 - 4 7 10 0,51 Jin COS AD CUTEE #4 LT paE 9° 6: 6 10 055 BEST To MER +308 Ju 2e 32: E :42 8 : 6 0,53 2 7 410 411 0,66 24 Juillet..... 11 Sur > 0,43 8 6 6.3:41: ,0:54 = : Août... 13 66 6 0,40 10 6 1 8 0,49 pe. Septembre. 13 5 3 7 0,41 MES SEAL A T5 Octobre ... 3 LOS Ale 50,59 45 54 4 12 0,50 fs 2 Novembre. 2 5 5 18 0,74 45 3° 2% 10-08 ES Hiver 16 14 11 49 0,670 50 12 11 17 0,314 ÿ: Printemps. 29 17 18 98 0,501 97 12 17 36 0,553 ne: Été... 28 96 21 47 0,452 90 19 923 30 0,56 … Automne .. 18 17 20 36 0,584 38 8 12 33 0,488 * à Année..... 91 74 70 130 0,551 135 51 63 116 0,480 4 É | A» MÉ sériunouo )GIQU SRÈVE : Brouillard Brouillard Nombre EPOQUE., tout le jour. une partie total. de la journée. Décembre 1873... 10 6 16 Janvier 1874.... 10 6 46 Tee PAS RER CE 1 3 4 ET se ME ES 0 0 || Re PE a 0 0 0 Mai PE ; 0 0 0 MH SE 0 1 | Jones Fe 0 0 0 AOÛLLSTS ES ete . 0 0 0 Septembre. .... 0 Fr 1 Oétohre= "2, 27 0 10 10 Novembre . . ... | 10 11 ADN rue ns «on 37 59 À Genève, le ciel a été beaucoup plus clair que de cou- tume pendant l’année 1874, la fraction donnant le degré de nébulosité est notablement plus faible et l’on trouve une augmentation dans le nombre des jours clairs, ou peu nuageux, et une diminution dans le nombre de jours cou- verts. Cependant le nombre de jours de brouillard en hi- ver à été plus grand que de coutume, le nombre total s'étant élevé à 59, sur lesquels il y en a 22, où le brouil- lard à persisté pendant toute la journée. SUR LA POLARISATION ROTATOIRE DU QUARTZ Par MM. J.-L. SORET et Édouard SARASIN L’angle dont une lame de quartz taillée perpendiculai- rement à l’axe fait tourner le plan de polarisation de la lumière, a été déterminé par M. Broch ‘, et plus récem- ment par M. Stéfan *, pour des rayons de diverses ré- frangibilités entre les limites des raies solaires B et H. Nous avons pensé qu’il y aurait de l'intérêt à étendre ces déterminations aux rayons ultraviolets en utilisant pour cela le spectroscope à oculaire fluorescent précédem- ment décrit par l’un de nous *. Nous avons aussi mesuré la rotation dans la partie la moins réfrangible du spectre pour les longueurs d’ondulation des raies a et À qui, à notre Connaissance, n'avaient pas encore été l’objet de recherches à cet égard. : Nous avons adopté la méthode de MM. Fizeau et Fou- cault, qui a aussi été employée par M. Broch et M. Stéfan dans leurs travaux sur le quartz, et par plusieurs autres 1 Dove’s Repertorium, tome VII, p. 115; Ann. de Chim. et de Phys. (3), XXIV, p. 119. ? Sitzungsberichte der Wiener Akad., tome L, p. 88. 8 Archives des Sciences physiques et naturelles, 1874, tome XLIX, page 338; Journal de Physique, tome III, p. 253. (38 RSR NDS CNE qi = he. Co LR Eté EN à LA Pat TA Ga FER (= t un 2: US AN physiciens dans des recherches analogues. Cette méthode est trop connue pour que nous ayons à en parler longue- ment; nous nous bornerons à indiquer rapidement quelle était la disposition de notre appareil. La lumière solaire réfléchie horizontalement par un miroir métallique (verre argenté) était concentrée par une lentille convergente de 79m l'ouverture et de 1,15 environ de distance focale. Un peu avant le foyer de la lentille le faisceau traversait un grand prisme de Nicol, ensuite une lame de quartz taillée perpendiculairement à l'axe, puis un second Nicol fixé sur un cercle gradué, en- fin il pénétrait dans un spectroscope dont la fente était placée au foyer de la lentille. Le spectre que l’on observe dans ces conditions est traversé, comme on le sait, par des bandes noires d'autant plus rapprochées que la lame de quartz est plus épaisse. En tournant le Nicol analyseur, on peut amener une de ces bandes en coïncidence avec telle ou telle raie du spec- tre solaire, et déduire de l'angle dont il a fallu le faire tourner la rotation de la lumière de réfrangibilité corres- pondante. Dans la partie ultraviolette du spectre rendue visible à l’aide de l'oculaire fluorescent, les bandes noires se manifestent absolument de même, et nous avons pu ainsi étendre les déterminations jnsqu’à la raie N, que l’on distingue encore avec assez de netteté en employant des appareils en verres d'optique et un prisme en flint blanc. Pour aller au delà de la raie N il faudrait que les len- tilles etle prisme du spectroscope fussent en quartz ou en spath d'Islande; nous avons rencontré dans la disposi- tion d'appareils de cette nature des difficultés qui nous sx; RE 14 as POLARISATION ROTATOIRE DU QUARTZ. ont arrêtés jusqu'ici, mais que nous espérons arriver à surmonter bientôt. Nous rappelons que le procédé employé pour rendre visibles les rayons ultraviolets consiste essentiellement à placer au foyer de la lunette du spectroscope une lame fluorescente que l’on observe avec un oculaire incliné sur l'axe de la lunette. Ce dispositif a subi, depuis qu'il a été décrit, quelques perfectionnements dont voi les plus im- portants : 1° La ligne autour de laquelle loculaire peut tourner comme autour d’un axe en s’inclinant sur l’axe . général de la lunette spectroscopique, passe par la lame fluorescente (et non plus en arrière) ; il en résulte que le centre de celle-ci reste toujours au foyer de l’oculaire et qu’il n’est pas nécessaire de faire varier la mise au point suivant l'inclinaison. 2° Les lames fluorescentes liquides sont d’une épaisseur plus pelite que précédemment; les lames de verre très-mince entre lesquelles le liquide est placé ne sont écartées que d’un demi-millimèêtre environ au lieu de 15; on obtient ainsi plus de netteté dans les raies. Nous avons, dans certains cas, employé le verre d’u- rane comme lame fluorescente, par exemple pour nous assurer que l'on obtient des mesures concordantes en ob- servant tantôt avec l’oculaire ordinaire, tantôt avec l’ocu- laire fluorescent, une raie telle que À située près de l’ex- trémité du spectre visible. Mais le plus souvent nous nous sommes servis d’une dissolution étendue d’esculine qui nous a paru le mieux répondre au but : en effet, les rayons violets extrêmes et ultraviolets jusqu’au delà de N exci- tent vivement sa fluorescence; de plus elle n’absorbe pas les rayons qu’elle émet, en sorte que le spectre vu par 255 ? 256 POLARISATION ROTATOIRE DU QUARTZ. transparence a à peu près aulant d'éclat que si on regar- dait la lame du côté où arrive la lumière. Pour l'observation des raies a et À il suffit de placer devant la fente du spectroscope une lame en verre bleu de cobalt qui laisse passer le rouge extrême en absorbant les radiations voisines plus réfrangibles. On distingue alors très-facilement ces deux raies et l’on peut faire les mesures, tout au moins pour a, avec autant de précision que pour le reste du spectre. Nous avons fait presque toutes nos observations avec une lame de quartz lévogyre de 30,085 d'épaisseur. Nous avons fait aussi quelques essais avec une lame dex- trogyre de 40" d'épaisseur ; pour les raies comprises entre a et H, nous avons obtenu ainsi des chiffres identi- ques à ceux que nous donnait la lame épaisse de 30"; mais, dans les parties du spectre qui n'ont pas un grand éclat, les bandes noires auxquelles donne lieu la lame de 10% sont trop larges pour que le pointé puisse se faire avec une précision suffisante. En employant directement la lumière solaire comme nous l’avons fait, il faut d’abord placer l’analyseur dans une position telle que la raie du spectre sur laquelle on veut opérer soit bien visible ; on amène alors le réticule de la lunette en coïncidence avec cette raie, puis on fait tour- ner l’analyseur de manière à amener le centre d’une bande noire en coïncidence avec le réticule et par conséquent avec la raie sur laquelle il a été fixé; la raie elle-même cesse en général d’être visible. Ce pointé ne peut pas se faire avec une précision ab- solue; il faut faire en tous cas plusieurs mesures dont on prend la moyenne. Les différentes parties du spectre ne se prêtent Fobservation. Vers les extrémités du spectre, où la lu- toutes aussi bien les unes que les autres à mière va en s'affaiblissant rapidement, le pointé se fait moins exactement. Il convient en outre que la raie sur laquelle on vise soit un peu isolée et n’appartienne pas à un groupe complexe, ou tout au moins qu’elle soit symé- triquement placée dans le groupe. Nous allons indiquer rapidement les conditions plus ou moins favorables des diverses raies que nous avons observées. En A les mesures sont difficiles à cause du peu d’in- tensité de la lumière moins réfrangible que cette raie. Eo a on peut faire des observations faciles en fixant la lunette sur le milieu des deux raies très-voisines dont les longueurs d’onde sont 7184,7 et 7182,5 (moyenne 7183,6); on est au centre d’un groupe à gauche et à droite duquel on a une lumière assez égale si l’on a soin de placer devant la fente du speciroscope une lame de verre bleu d'épaisseur convenable. En B l'observation est difficile. On ne peut plus em- ployer la lame de verre bleu qui absorbe la lumière de cette réfrangibilité. Nous l'avons remplacée par un verre rouge; mais alors la lumière plus réfrangible que B l'emporte de beaucoup en éclat sur celle qui l'est moins. En outre la raie B (à = 6867,1) est à l'extrémité d'un groupe de raies. L'observation nous a paru être assez facile pour la raie C, sur laquelle du reste nous avons fait peu de mesures. Les raies D ne présentent pas de difficultés ; nous avons visé la plus réfrangible des deux raies (1 — 5889,12). L'observation est également facile pour E et F. G, au contraire, fait partie d’un groupe trop compliqué pour se prêter aisément à de très-bonnes mesures. nous l’avons dpt co à A'ocalees De nr A l'oculaire fluorescent (avec verre d’urane) ; nous n'avons pas trouvé de différence entre les résultats. Pour EH, la mesure est moins précise ; on est un peu gêné par le voisinage de la raie H.. De même les nombreuses raies du groupe L se prêtent très-mal à l'exactitude des déterminations. M au contraire est d’une observation facile ; nous avons visé le plus souvent la 3" des quatre raies qui sont si aisément visibles (À — 3720). Il vaut encore mieux ob- server la raie M proprement dite (À = 3726,8) qui se trouve entre la 2% et la 3° des quatre raies susmen- tionnées. Enfin N est difficile à cause de la faible intensité de la lumière et de la proximité, d’une part du point où le spectre cesse en apparence, d'autre part d’un groupe de raies moins réfrangibles. Du reste la facilité et même la possibilité de l'observation dépendent beaucoup de l’état de pureté de l'atmosphère. Les résultats que nous avons obtenus avec la plaque lévogyre de 30%2,085 sont consignés dans le tableau suivant : RAIES ANGLES DE ROTATION OBSERVÉS À Are série One série we série Hs ru Moyenne A 76040 12°,62() 12°,68 | 20 12°,68 42,76 a 7183,6 14,31 14,35 14°,54(*) 16 14,33 B 6867,1 15,69 15,82 — 12 45,76 C 6562,1 — 17,35 — 6 17,35 D 588912 21,82() 21,78 — 10 21,80 Re PE « ANGLES DE ROTATION OBSERVÉS | # 2%: À 4 série 98e série 3 série PE Moyenne E 5269,— 27,68(*) . 27,56 — 10 27,61 F 4860,74 32,98() — 32,77(*) 18 32,85 32,86(:) 39,82 G 4307,25 42,67 — 42,59 12 42,63 h M1012 4752 47,52) — 14 47,52 H, _ 93968,1. - 51,21 91,23 51,37 46 91,22 51,12(%) 5116 51,37(:) 51,33(9 | 51,10(:) L 3819.6 — 56,05 — 12 29,88 59,71 M 3726,8 —— — 59,04(5) 8 59,04 (M) 3720,— — 59,18 99,31(*) 21 59,24 59,20 N 93580,6 64,76 64,74 64,28(15) 28 64,47 La première colonne contient la désignation de la raie du spectre solaire à laquelle se rapporte la détermination. La deuxième colonne donne la longueur d'ondulation cor- respondante d'après Angstrôm ou d’après M. Cornu. Les gme, 4me et 5% colonnes donnent en degrés et fractions de degrés les valeurs de l’angle de rotation telles qu'elles ont été obtenues dans trois séries d'observations différen- tes, et rapportées à une épaisseur de quartz de 1"; Ja deuxième série d'expériences a été faite avec deux pris- mes au spectroscope depuis À jusqu'à E, et avec un seul prisme pour les raies plus réfrangibles; la première et la troisième série ont été faites avec un seul prisme ; les chiffres indiqués sont déjà la moyenne d’un certain nom- bre d'observations, le plus souvent de 6 (quand ce nom- bre d'observations est différent de 6, il est indiqué par un petit chiffre entre parenthèses). La sixième colonne in- Die dique le nombre total d'observations faites pour cha les mesures exécutées pour une même raie. L'accord des différentes séries est comme on peut le voir satisfaisant, il est un peu variable suivant les raies qui, nous l’avons déjà dit, ne sont pas toutes d’un pointé également facile. Les résultats consignés dans la septième colonne du tableau ci-dessus se rapprochent beaucoup de ceux qui ont été obtenus par M. Broch et par M. Stéfan, savoir : B (M D E F G H Broch 15°,30 17°,24 21°,67 27°,46 32°,50 42°,20 — Stéfan 15,55 17,22 21,67 27,46 32,69 42,37 50,98 Les chiffres de M. Stéfan, qui paraissent devoir inspirer le plus de confiance, sont cependant tous un peu inférieurs à ceux que nous avons obtenus; comme on peut le voir par le tableau ci-dessous, les différences atteignent 5 à 7 millièmes environ de la rotation totale; l'écart est cepen- dant plus fort pour la raie B dont la mesure est difficile, comme nous l’avons déjà fait remarquer. B C D E F G H Différence absolue 0°,21 0°,13 0°,13 0°,15 0°,16 0°,26 0°,24 Difér, en fraction de Q 91% 0,0075 0,006 0,005 0,005 0,006 0,005 la rotation totale. Nous croyons pouvoir attribuer ces petites divergences à deux causes : en premier lieu, nos expériences ont dû être faites à une température notablement plus élevée, car nous avons opéré par des journées très-chaudes de cet été et à des heures où la température extérieure était de 20° ou 25° environ; en outre les rayons solaires con- centrés au moyen d’une lentille sur la lame de quartz éle- ie DIET que raie. La septième colonne donne la moyenne de toutes 2: s a da te CON % ; >OLARISATION ROTATOIRE DU QUARTZ. + \z È nt forcément aussi sa température. Or, M. von Lang a montré dans un travail récent‘ que le pouvoir rotatoire du quartz augmente légèrement avec la température, et il a donné pour exprimer cette augmentation, la formule suivante : e= wo(1 + 0,000149 t) où w et w, sont les angles de rotation à 0° et #0. En admettant, ce que nous considérons comme fort possible, une différence de 20° entre la température à laquelle ont été faites les expériences de M. Stéfan, et celle à la- quelle nous avons opéré nous-mêmes, on réduirait de 3 millièmes environ la différence existant entre nos ré- sultats *. En second lieu, la lame de quartz que nous avons employée présente une légère imperfection dans sa taille au point de vue du paralléllisme des deux faces et de la direction de l’axe ; en outre les rayons ne la traversaient pas suivant une direction absolument normale puisqu'ils étaient rendus convergents par une lentille à long foyer, disposition qui était nécessaire pour obtenir une lumière ? Sitzungsberichte der Wiener Akad., tome LXXI, Avril 1875. ? On peut supposer que les chiffres de M. Stefan correspondent à une température de 15° environ ; dans nos expériences, la salle où nous opérions, exposée au midi et à la reverbération du soleil, était à 27 ou 28°; on peut admettre sans exagération que les lames de quartz, malgré leur faible pouvoir d'absorption, prenaient une tem- pérature de 7 à 8 degrés en plus soit par l’action directe du faisceau convergent des rayons solaires, soit par leur contact avec les pièces métalliques échauffées qui les supportaient ; elles devaient donc être à 39° environ. Si le mémoire de M. Von Lang nous eût été connu lorsque nous avons fait nos expériences, nous aurionsËcherché à déterminer la température du quartz; c’est ce que nous ferons dans la suite de ce travail. 3 ARCHIVES, t. LIV. — Novembre 1875. 19 violette du spectre. IL y a donc là une cause d’erreur qui, quoique très-petite, tend à augmenter les chiffres obte- nus; elle doit, du reste, être proportionnelle à la valeur de l'angle de rotation. En résumé, nous croyons que nos expériences con- duisent à des valeurs très -approchées dés angles de rotation du quartz à une température de 30 à 35°, et que, la petite correction qu'elles devraient subir en- core ne portant que sur les valeurs absolues et non sur les valeurs relatives de ces angles, on peut légi- timement tirer quelques conclusions des résultats que nous avons obtenus. On a proposé pour exprimer l'angle de rotation © en fonction de la longueur d’ondulation À la formule sui- vante : RE ARRET dans laquelle A et B sont deux constantes. Cette formule, qui s'accorde d’une manière à peu près satisfaisante avec les observations faites entre les raies B et H, devient inexacte entre des limites plus étendues. Si on calcule les valeurs des constantes À et B d’après les valeurs de © observées pour les raies a et M, on trouve que pour les rayons de réfrangibilité intermédiaires, les valeurs données par la formule sont constamment supérieures aux chiffres obser- . vés; l'écart dépasse 1° pour la raie G. Pour les raies A et N au contraire, les valeurs calculées sont plus fai- bles que celles qui résultent de l'observation. En partant de l’idée très-plausible que la rotation de- vrait être nulle pour des rayons d’une longueur d’ondu- c: par SAC AN ii infiniment grande, M. Boltzmann‘ a proposé la for- Il a montré que cette formule rédaite à ces deux premiers termes,conduit à des valeurs qui concordent bien avec les observations de M. Stéfan entre les raies Bet H. Nous avons trouvé également qu’elle s'accorde d'une manière très- satisfaisante avec nos déterminations. En caleulant les va- leurs des coefficients B et C d’après les chiffres que nous avons obtenus pour les raies a et M, la formule devient : _ 7,10425 0,151795 | COMITE 101 24 Le tableau qui suit donne la comparaison entre nos résultats et les nombres déduits de cette formule; les différences sont consignées dans la dernière colonne. ANGLES DE ROTATION Raies du spectre. Observés. Calculés. Différence, A 12,68 12,74 + 0,06 a 14,33 14,35 0 B 15,76 15,74 — 0,02 C 17,35 17,51 — 0,04 D 24,80 91,74 — 0.06 E 27,61 27,55 — 0,06 F 92,89 32,78 — 0,07 É 49,63 49.69 + 0,06 h 47,52 47,58 — 0,06 H, 51,22 51.29 0 L 55,88 55,83 — 0,05 M 59,04 59,00 — 0,0% (M) 59,24 59,24 0 N 64,47 64,63 + 0,16 1 Annales de Poggendorff, Jubelband, p. 128. On voit que dans les limites plus tentes de nos observations, l'accord entre les résultats de l’expérience et. ceux fournis par la formule de M. Boltzmann reste très- complet. La plus forte différence porte sur la raie N et ne sort point des limites d'erreur d'observation. Nous nous proposons de poursuivre ces recherches dès que le retour de la belle saison nous le permettra, et moyennant certaines modifications à nos appareils, nous espérons que nous pourrons d’une part gagner quelque chose en précision, et d'autre part étendre nos mesures au delà de la raie N°. * Un extrait de ce travail inséré dans les Comptes-rendus de PA- cadémie des Sciences de Paris (11 octobre 1875) contient des chiffres légèrement différents de ceux qui sont consignés dans la présente publication. En effet, outre une ou deux inexactitudes sans impor- tance que nous avons rectifiées, le calcul de la formule de M. Boltz- mann, y Compris la détermination des coefficients constants, a été refait en prenant pour les longueurs d’ondulation les valeurs exactes données par Angstrôm et M. Cornu dans le texte de leurs travaux sur les spectres solaires, et non plus les valeurs relevées directement sur les planches avec une moindre approximation, A l’occasion de cette communication à l'Académie, M. Crouillebois a publié une Note (Comptes-rendus de l’Académie, 18 octobre 1875) dans laquelle il rappelle qu’il avait présenté à l’Association britannique à Brighton, en 1872, un travail sur le même sujet, mais dont le titre seul avait été publié dans le Compte rendu de la session. Il avait opéré par la méthode de MM. Fizeau et Foucault en projetant le spec- tre sur du papier imbibé d'une solution fluorescente, et était parvenu à des résultats s’accordant avec les nôtres. LT NE FALSE INSECTIVOROUS PLANTS PLANTES INSECTIVORES PAR M. DARWIN Il ya deux ans M. le docteur Hooker lut devant l’As- sociation britannique siégeant à Belfast, un mémoire qui _ était destiné à produire une grande sensation. C’est alors, en effet, qu'il énonça pour la première fois l'opinion que certains végétaux ont la faculté de digérer et d’assimiler les matières animales au moyen d'organes spéciaux. Cette bardie conception était le fruit de longues recherches sur le développement et la structure anatomique des Népen- thes, plantes qui croissent dans les marécages des pays tropicaux. Leurs feuilles se composent d'un limbe lan- céolé terminé par un appendice en forme d'amphore à demi fermée par un opercule dont la face interne est re- vêtue de glandes sécrétant une matière sucrée, L'intérieur de l’amphore elle-même est tapissé d'innombrables poils glanduleux émettant un suc visqueux et quelque peu àcre. Les insectes, attirés par la matière sucrée de l’opereule s’égarent, le plus souvent, à l’intérieur de l’amphore d'où ils ne peuvent plus ressortir à cause de la direction asphyxiés par le contact du suc visqueux. Chez certaines espèces, les amphores sont en outre armées, extérieu- rement, de côtes saillantes et dentelées, disposées de manière à faciliter l'accès vers l’opercule tout en inter- ceptant la retraite. Ainsi, les Népenthes possèdent donc des organes fort bien calculés pour opérer la capture des insectes. - Au premier abord on est assez tenté de n’attribuer à ces amphores d'autre rèle physiologique que celni de débar- rasser la plante des insectes nuisibles. Cependant M. le docteur Hooker a découvert une circonstance des plus curieuses qui est certainement de paiure à jeter un jour nouveau sur la véritable fonction que ces organes sont appelés à remplir. Il a, en effet, reconnu que le suc àcre qui s’accu- mule au fond des amphores a la propriété d'empêcher la putréfaction des tissus animaux et d'en dissoudre les matières azotées. C’est ce dont on peut facilement s’assu- rer en introduisant dans ces organes de petits cubes de viande ou d’albumineet en les y laissant pendant quelques heures. On remarque alors que ces cubes ne tardent pas à s’arrondir par l’action corrosive du suc sur les arêtes de leurs angles. Si le séjour dans l’amphore dure un peu longtemps, la viande se décolore et se dissout peu à peu sans émettre la moindre odeur de putréfaction, malgré la température élevée et l'atmosphère humide des serres dans lesquelles on cultive les Népenthes. Aussi les in- sectes, toujours entassés en grand nombre au fond des amphores, sont-ils en général réduits à la chitine et aux éléments insolubles de leur corps dont toute la chair à été graduellement dissoute et absorbée, Il se passe une rétrorse des poils g glanduleux et ils ne trtéit Ds à y 1 | véritable digestion qui permet de comparer le suc des _Népenthes au suc gastrique des animaux. Cette analogie est confirmée, d’ailleurs, par ce fait que la sécrétion des Népenthes, de même que le suc gastrique, cesse de manifester ses propriétés digestives et antiscep- tiques dès qu’elle a été extraite de l'organe qui la pro- duit. Il est assez probable, d’après cela, que ces propriétés sont dues, en partie du moins, à l’action d’une autre substance, sécrétée au moment même de la digestion et jouant un rôle analogue à celui de la pepsine sans l’aide de laquelle le suc gastrique est inactif. En admettant, avec le docteur Hooker, que les ampho- res des Népenthes sont des organes digestifs, on est naturellement conduit à attribuer des fonctions semblables à celles des Cephalotus ainsi qu'aux feuilles en enton- noir des Sarracéniacées. La cavité intérieure de ces feuil- les, abondamment revêtue de poils rétrorses, est en effet assez habituellement remplie d’une multitude de cada- vres d'insectes. Aussi M. le docteur Hooker n’a-t-il pas hésité à ranger ces plantes au nombre des végélaux carnivores, en leur adjoignant les Droséracées et les Utri- culaires, qui possèdent de même des organes remar- quablement adaptés à la capture des insectes. IL est vraiment regrettable que l’auteur de ces premières ob- servalions se soit borné à une simple énumération des principaux résultats de ses expériences dont on aimerait à connaitre tous les détails. M. le docteur Hooker, il est vrai, était dans la confidence des recherches de M. Darwin dont il annonçait une prochaine publication sur le même sujet. Cet ouvrage qui parut, en effet, fort peu après la com- munication de M. le docteur Hooker, est venu la confirmer ‘* =" 12 De Sepi x pére Epic T l'de Pi 1. EN SR MES, comme suffisamment établis tous les faits relatifs à la di- gestion des Népenthes et traite surtout des Droséracées ainsi que des Utriculaires qui ont été de sa part l’objet de recherches plus approfondies. Le Drosera rotundifolia, plante fort commune dans les marais de l'Europe, a particulièrement fixé son attention. Les feuilles de cette espèce sont toutes radicales, c’est-à- dire condensées en une rosette du milieu de laquelle s’élève la hampe florale au moment de la floraison. Elles se composent d’un pétiole allongé et grêle, terminé par un limbe arrondi dont la face supérieure est toute couverte d’une multitude de poils. Chacun de ces poils, auxquels M. Darwin donne, fort à propos, le nom de tentacules, est formé d'une partie grêle, soit pédicelle, portant à son sommet une glande sécrétant un suc visqueux, qui brille au soleil, Les poils de la périphérie ont des pédicelles plus longs que ceux situés vers le centre du limbe, qui sont presque réduits à leurs glandes terminales. Ces der- nières, par contre, sont toutes semblables et se composent de quelques cellules groupées en une En de forme ovoïde, dont la longueur est d'environ = de pouce. La sensibilité remarquable dont jouissent ces tentacu- les est connue depuis fort longtemps. Après avoir été contestée par quelques auteurs, elle est aujourd’hui géné- ralement acceptée depuis les recherches de M. Nitschke *. Au moindre attouchement de leur glande terminale ces organes s’infléchissent vers le limbe en se repliant sur eux-mêmes. Ce mouvement se propage ensuite avec assez 1 Voir aussi Th.-A.-G. Balfour dans Gardner’s chronicle, 1875, page 67. ? Botan. Zeitung, 1860. tout en la complétant ‘. M. Don y accepte en effet, rapidité d’un tentacule à l’autre, en sorte qu'il suffit de déposer un fragment de matière quelconque au milieu du limbe pour voir bientôt ies tentacules marginaux s’in- fléchir vers la glande qui, la première, a subi le contact de ce corps étranger. On comprend que tout insecte qui circule sur le limbe de ces feuilles doit inévitablement frôler et exci- ter plus d’une glande à la fois. Aussi ne tarde-t-il pas à être enveloppé de toutes parts par un grand nombre de tentacules et asphyxié par l’action du sue visqueux de leurs glandes sur ses trachées respiratoires. M. Nitschke a maintes fois suivi les péripéties de la courte lutte qui s'engage alors entre l’animal et ces redoutables tenta- cules auxquels il n’échappe presque jamais. Il est même digne de remarque que ces victimes appartiennent en gé- néral à la catégorie des insectes doués d’un vol rapide. C’est ainsi que M. Darwin a compté jusqu’à 13 cadavres de diptères sur une seule feuille de Drosera rotundifolia. Les autres espèces du genre Drosera sont munies de poils tout à fait analogues à ceux dont il vient d’être question, et il est fort probable qu’il sont doués des mêmes facultés. C’est du moins ce que M. Darwin a fort bien constaté pour six de ces espèces vivant dans les pays les plus divers. Chez le Dionnæa muscipula la capture des insectes s'effectue par un moyen tout différent et bien plus remar- quable. Les feuilles de cette plante sont formées d’un pétiole ailé, long de 3 à 15 centim., terminé par un limbe dont les deux moitiés demi-circulaires figurent deux valves reliées par une forte nervure médiane. Les bords de ces valves sont garnis de longs cils rigides. Enfin la face supérieure de chacune d’elles, couverte d’une multi- ire x Rem LV LES a G 270 as ares tude de petites glandes sestiles, poil trois ae As FR structure assez compliquée disposés en un triangle dont la base est parallèle à la nervure médiane. I suffit de toucher, le plus légèrement du monde, l’un de ces poils pour que les deux valves se referment rapi- dement l’une sur l’autre en rapprochant leurs bords ex- ternes. Cette fermeture des valves est immédiatement sui- vie d'un mouvement analogue des cils marginaux qui s’entre-croisent comme les doigts de deux mains: Rien n’est plus connu ni plus facile à vérifier que la ma- nière dont les insectes sont saisis par ces valves. Leur mouvement n’est cependant pas assez rapide pour qu’el- les puissent prendre des insectes à vol puissant, mais, en revanche la force qui les maintient fermée est assez éner- gique pour s'opposer efficacement aux plus violents ef- forts de leurs victimes, Sur 14 feuilles que M. Darwin a reçues de la région même où croissent ces plantes, qua- tre avaient pris des fourmis ou de petites mouches, mais les antres renfermaient d'assez gros insectes dont cinq clatères, deux chrysomelas, un cureulio, une grande araignée et un scolopendre. L’Aldrovanda vesiculosa, également de la famille des Droséracées, est une sorte de Dionnæa aquatique dé- pourvue de racines et flottant librement dans l’eau. Ses feuilles, groupées en verticilles, se terminent, comme cel- les du Dionnæa muscipula, par deux valves qui s’entr'ou- vrent sous l'influence d’une température un peu élevée et se referment au moindre choc, en emprisonnant les petits animaux aquatiques. On doit au professeur Cohn une description détaillée de la structure de ces feuilles ainsi que de la manière dont elles capturent les insectes, fait qui a été aussi observé plus récemment par M. Delpino. Si + » PP TES PT G EE À 4 OUT M En PLANTES INSECTIVURES. 9 L =. Le Drosophyllum lusitanicum est une Droséracée ter- _restre inconnue ailleurs qu’en Portugal et au Maroc. Ses feuilles linéaires sont couvertes de glandes pédicellées analogues aux tentacules des Drosera, mais privées, cependant, de la faculté de se mouvoir. Elles sécrêtent un liquide très-visqueux au moyen duquel elles retiennent et tuent un grand nombre d'insectes. Des Droséracées, M. Darwin passe aux Utriculaires. Les espèces du genre Utricularia sont des plantes aquatiques à racines fort peu développées, quelquefois même nulles. Leurs feuilles sont pourvues d’ampoules rappelant, en plus petit, les amphores des Népenthes et on leur a jus- qu'ici attribué le rôle de vessies natatoires. Ces ampou- les sont aussi munies d'un opereule qui ne peut se mou- voir que de l'extérieur à l'intérieur, à la façon d’une soupape, et leur surface interne est revêtue de glandes assez semblables à celles des Dionnæa. Une foule de petits crustacés s'engagent dans ces organes sans pouvoir en ressortir. Enfin, M. Darwin pense aussi pouvoir ranger les Pinguicula au nombre des plantes insectivores, et il se base pour cela sur des faits dont l'existence n’avait en- core jamais été soupçonnée par personne, bien que ces plantes soient très-communes en Europe. Tout en appar- tenant à la famille des Utriculaires, les Pinguicula sont des végétaux terrestres dépourvus d’utricules ou de tout autre organe analogue. La face supérieure de leurs feuil- les est cependant aussi munie de glandes sécrétant une matière visqueuse dont le contact est fatal aux insectes. De plus M. Darwin a découvert que ces feuilles sont douées d’un genre de motilité tout particulier, consistant en ce que leurs bords sont susceptibles de se recour- 4 UE ns Le , Mende - Pur il EN 2 1” b NAN PPT ber longitudinalement de bas en haut réraélnenEe à la nervure médiane. Ce mouvement se produit toutes les fois que l’on dé- pose quelque particule solide à la surface du limbe. C’est là un phénomène fort analogue à celui qui résulte, pour beaucoup de feuilles, du contact ou de la piqûre des in- sectes et qui constitue une foule d’apparences morbides bien connues. On comprend que ce recourbement des feuilles de Pinguicula puisse servir à retenir à la surface du limbe les cadavres des insectes asphyxiés par le suc visqueux de leurs glandes. Tels sont, en abrégé, les faits de structure qui ont conduit M. Darwin à classer toutes ces plantes en une catégorie spéciale de végétaux adaptés à la capture des insectes. Il y a plus et, pour lui, cette adaptation répond à un mode de nutrition également spécial. À ses yeux, en effet, ces plantes peuvent dissoudre et absorber la chair de leurs victimes, de la même façon que les Népenthes et Sarracéniacées auxquels le docteur Hooker avait déjà attribué cette faculté. Les observations sur lesquelles il base cette manière de voir sont extrêmement nombreuses et, quel que soit le sort de sa théorie, elles n’en auront pas moins une grande portée au point de vue BASE logique. En premier lieu il a constaté que la moindre cause capable de faire infléchir les tentacules du Drosera ro- tundifolia provoque toujours une recrudescence de la sé- crétion de leurs glandes. En outre, cette matière, habi- tuellement neutre, devient subitement acide, et, de plus, cette influence singulière sur l’abondance et la qualité de la sécrétion, se propage d’un tentacule à l’autre, absolu- ment comme celle qui détermine leur inflexion. Au premier abord, la propagation du mouvement des tentacules, ainsi que cette transmission d’une influence modifiant la nature de leur sécrétion, semble impliquer la présence dans les tissus conducteurs de quelque or- gane analogue au système nerveux des animaux. Îl n’en est rien cependant et l'analyse microscopique n’y révèle que les éléments cellulaires habituels. C’est donc plutôt dans les circonstances de turgescence relative des tissus qu’il faudra chercher la cause de ces faits qui dépendent sans doute de l’affinité variable du protoplasma pour l’eau, comme cela a lieu pour tous les autres mouvements spontanés des végélaux. Un chimiste éminent, le docteur Frankland, consulté par M. Darwin, a tenté de déterminer la nature de l'acide qui se développe dans la sécrétion des glandes au mo- ment de l’inflexion des tentacules. Sans être arrivé à en fixer l'équivalent chimique, il pense, néanmoins, pouvoir le rattacher à la série acétique. En outre, il a remarqué que la sécrétion acide exhale, lorsqu'on la chauffe, une odeur assez semblable à celle de la pepsine. D'après cela, on ne sera pas surpris que M. Darwin ait été porté à attribuer au suc des Drosera le même rôle qu’à celui des Népenthes. D’autres faits semblent d’ailleurs con- firmer cette manière de voir. Il a reconnu par exemple que la viande et, en général, toutes les matières azotées. sont attaquées et dissoutes sur les feuilles de Drosera, absolument comme cela a lieu à l’intérieur des amphores de Népenthes. Cette action digestive ne s'exerce d’ailleurs qu’au contact même des substances azolées. Ainsi, lors- que les glandes de Drosera n’ont subi qu’une irritation purement mécanique, produite par le contact de corps in- solubles tels que des fragments de verre, le suc qu'elles 1) SON Le LE NE à ae A pe ni RPORRES De 0 né put ox à LA 2 Rien rer En er < AE a Ÿ sécrètent, bien que rendu acide, ne dissout pas mine qui est cependant fort bien digérée lorsqu'on la dé- pose directement sur les feuilles. Ce suc perd aussi ses propriétés’ digestives dès qu’on le neutralise au moyen de quelques gouttes d’une solution de potasse,etilles reprend immédiatement si l’on ajoute un peu d'acide chlorhydri- que qui remet en liberté l'acide servant à la digestion. Enfin, neuf substances sur lesquelles le suc gastrique est sans influence sont aussi rebelles à l’action de celui des Drosera. Ce sont : les productions épidermiques, les tissus fibro-élastiques, la mucine, le coton-poudre, la pepsine, l’urée, la chorophylle, l’amidon, la graisse, l'huile. Les substances qui se dissolvent complétement dans le suc des Drosera affectent le limbe de leurs feuilles et ses tentacules à des degrés fort divers, En général, ce sont les matières azotées, surtout à l’état humide, qui produi- sent l’inflexion la plus complète et la plus prolongée. L'action de l’eau distillée est presque nulle, Ainsi sur 173 feuilles qui ont été observées avec le plus grand soin, pendant leur immersion dans l'eau distillée, il ne s’en est trouvé que 70 qui eurent éprouvé quelque effet, et cet effet était en général, fort peu marqué. Les sels ammoniacaux, par contre, sont de beaucoup les plus actifs. En particulier le carbonate, le nitrate et surtout le phosphate. Il suffit, par exemple, qu'une feuille ait été immergée pendant quelques instants dans une so- lution de nitrate d’ammoniaque si diluée que chaque glande ne puisse en absorber que 0,000093778 pour que tous ses tentacules s’infléchissent notablement. Dans les mêmes circonstances on obtient les mêmes effets avec la dose infinitésimale de 0,00000328%8 de phosphate, ré- sultant de dilutions successives. Ed Fab 1 + ; ” dE LAN (AL ORAN _ tres sels et il a trouvé qu’en général leur action dépend ‘surtout de la nature de leurs bases. Les sels de soude, Ha à MANN ù NT HD | Ag 2) L. Darwin a étudié l'influence d’une cinquantaine d’au- par exemple, ne sont pas nuisibles et produisent une inflexion énergique, tandis que les sels de potasse ne pro- voquent pas l’inflexion des tentacules et sont souvent toxiques. C’est là, on le remarquera, un fait tout sembla- ble à ce qui a lieu pour les animaux, en ce qui concerne l'action de ces deux bases sur leur économie. On trouvera aussi, dans le livre de M. Darwin, une analyse très-détaillée des effets des divers alcaloïdes ainsi que d’un grand nombre de poisons et d’anesthésiques. fl a, en quelque sorte, épuisé l'étude de l'action de toute la pharmacopée sur les feuilles de Drosera et découvert une foule de faits qui seront lus avec le plus vif intérêt. Il a fait aussi une série d'expériences analogues sur le Dionnæa muscipuia, et les résultats auxquels il est parvenu ne sont pas moins surprenants. En temps or- dinaire la surface des deux valves du Dionnæa est tout à fait sèche. C'est ce qui a encore lieu toutes les fois que ces valves se ferment sous l'influence d’une excitation purement mécanique, c’est-à-dire au contact d’un corps solide, inerte et sec. Dans ce cas les valves restent con- vexes et ne se touchent que par leurs bords. Lorsqu’elles se rouvrent quelques heures plus tard, on leur trouve la même sensibilité qu'auparavant. Mais il n'en est plus ainsi lorsque la fermeture des valves est provoquée par le contact d’une matière azotée légèrement humide. Dans ce cas, au lieu de rester convexes au dehors, elles s’ap- pliquent graduellement l’une contre l’autre de manière à étreindre complétement l’objet qu'elles ont emprisonné. En même temps leurs glandes se mettent à sécréter un < dy iXy + A SU ‘oi re SR IVORES.. AO Æ OR LS suc acidulé qui opère peu à peu la aceblôn de toute 15 que ce corps renferme de matières susceptibles d’être di- 4 4 gérées, et, enfin, elles ne se rouvrent qu’après un laps de Le: temps se prolongeant souvent pendant plusieurs jours. : En outre, les feuilles qui se sont rouvertes après avoir h digéré passent par une période d’atonie assez longue pen- ‘40 dant laquelle elles sont tout à fait insensibles, et elles ne 3 recouvrent que rarement toute leur vitalité. En fait, une "4 : même feuille ne peut guère digérer que deux ou trois tk g insectes et encore périt-elle assez généralement pendant 1 sa troisième digestion. Dans ce cas, on voit le tissu des ‘1 valves noircir graduellement au contact du corps de l’in- 4 da secte et cette altération s'étend ensuite peu à peu du limbe al au pétiole. 4 1% Tout porte à croire que cette étions des Drosera et À ES des Dionnæa est accompagnée d’une véritable absorption Dur. des substances digérées ; mais M. Darwin ne fournit, ce- de pendant, guère de preuves directes de cette absorption. Il :#6à ne paraît pas avoir recherché chimiquement la présence dans l'intérieur des tissus des substances azotées ou même 1 des divers sels dont il a étudié l’action sur les feuilles. Sans Fa doute l’absorption des substances minérales ne serait pas difficile à constater directement. Il n’y aurait d’ailleurs rien de surprenant à ce que les matières diffusibles se répan- dissent de proche en proche dans les tissus et il ne man- querait pas de réactifs pouvant les y faire reconnaitre. Cette recherche serait par contre beaucoup plus difficile à l'égard des matières azotées, dont l'absorption par les feuilles est d’ailleurs peu en harmonie avec les données actuelles de la physiologie végétale. Sous ce rapport, M. Darwin se contente le plus souvent d’une preuve indi- recte, reposant sur un phénomène digne d'attention, et A d'il paraît être le premier à signaler. Voici de quoi il s’agit : ‘Ke Il a constaté que l’inflexion des tentacules de Drosera est toujours accompagnée d’une agrégation du proto- plasme de leurs cellules. Cette agrégation n’est que tem- poraire. Dès que les tentacules se redressent, le proto- plasme reprend sa fluidité habituelle. Ce phénomène a lieu non-seulement toutes les fois que les tentacules ont été directement excités, mais il se produit aussi chez ceux dont l’inflexion résulle d’une excitation transmise. La plupart des stimulants qui provoquent l'inflexion produisent aussi l'agrégation temporaire du proto- plasme. Il existe toutefois des agents qui, tels que les sels ammoniacaux, produisent cette agrégation sans faire in- fléchir les tentacules, tandis que certains acides détermi- nent l’inflexion sans aggrégation. Lorsque le protoplasme a été extrait des cellules, il perd la faculté de s’agréger sous l’action des mêmes agents qui produisaient ce phénomène à l’intérieur des cellules intactes. L’agrégation temporaire est donc une manifestation vitale, en ce sens qu’elle est spéciale au protoplasme vivant. Pour M. Darwin elle fournit la me- sure même de l'excitation que subissent les organes, ainsi que de l'absorption qu’ils effectuent. En définitive, c’est donc presque uniquement sur la production de ce phénomène qu’il s'appuie pour soutenir que les poils de Drosera ou les glandes des Dionnæa et des Utriculaires absorbent les substances animales qui ont subi l’action de leur suc digestif. Il semble cependant qu'il importerait d'établir le fait par des recherches chi- miques directes. C’est bien ce qui a été récemment tenté par M. Clark ‘, dont les expériences ne résolvent pour- ARCHIVES, t. LIV. — Novembre 1875. 20 Pa Es me En | PLANTES eee tant pas complétement le problème. Vois brièvement M" en quoi elles consistent: M. Clark place sur les feuilles de à ses Drosera des mouches préalablement soumises à une ; macération dans du citrate de lithium. Il constate ensuite, par l'analyse spectrale, la présence de ce métal dans 3 toutes les parties de la plante, jusque dans les organes floraux les plus éloignés des feuilles qui l'ont absorbé. Il est clair, d’après cela, que le lithiam se diffuse au tra- vers des poils ou de l’épiderme de ces feuilles, mais cela suffit-il à prouver la diffusion des matières azotées avec lesquelles le citrate de lithium se trouvait associé dans le corps des insectes ? L’absorption des corps diffusibles tels que le lithium n'aurait du reste rien d’étonnant. On sait déjà, depuis longtemps, que le fer est facilement absorbé par les feuilles, et il est à croire qu’elles absorbent aussi l’eau, bien que la chose soit encore contestée. En revanche, tout le monde aujourd’hui admet que c’est du sol et par l'intermédiaire de leurs racines que les plantes reçoivent tout l’azote dont elles ont besoin. C’est là une loi admise 4 sans conteste, en ce qui concerne les plantes cultivées, | et personne n'hésite à l’étendre à tous les phanérogames non parasites et pourvus de chlorophylle. Cette loi su- bit, il est vrai, une exception qui n'a pas échappé aux promoteurs de l'hypothèse des plantes insectivores et Fi que le docteur Hooker mentionne spécialement. Elle con- siste en ce que le jeune embryon de certaines graines, du Ricin, par exemple, a la faculté d’absorber par la surface même de ses cotylédons la substance azotée du périsperme qui l’enveloppe. Il est même fort probable que cette ab- ? Journal of botany, sept. 1875. 2 w . bd: m2, TEA ES # sorption est précédée d’une sorte de digestion effectuée par l'intermédiaire de quelque substance sécréiée par les cotylédons eux-mêmes. On ne peut donc pas dire que labsorption ni même l'assimilation des matières azotées par les feuilles, soit physiologiquement impossible, Tou- tefois, en admettant comme un fait prouvé l'absorption des matières animales par les feuilles des plantes insecti- vores, il ne me paraît pas aussi bien démontré que cette absorption soit suivie d’une véritable assimilation. En tout cas les preuves directes manquent encore compléte- ment à l'appui de cette hypothèse. Il est certain, M. Dar- win le reconnaît lui-même, que les végétaux en question ne dépendent que très-indirectement de ce mode de nu- trition, qui leur est facultatif et nullement indispensable. De là une certaine difficulté à prouver le fait même de l'assimilation, puisque la privation de nourriture animale n’a pas d'influence directe sur la plante. Parmi les recherches qui ont été faites sur ce sujet, depuis la publication de M. Darwin, les plus intéressantes sont celles de M. Tait', mais elles ne sont pourtant pas non plus à l'abri de toute critique. M. Tait à réussi à cultiver des Drosera disposées de manière que leurs racines étaient à sec tandis que leurs feuilles seules plongeaient dans le sol recevant le li- quide nutritif. Or ces plantes ont prospéré à l’égal de celles qu'il élevait simultanément dans des conditions normales. Elles ont poussé de nouvelles feuilles et l’une d’elles a même fleuri bien que ses racines fussent entiè- rement desséchées et hors de service. M. Tait en conclut que les Drosera peuvent se nourrir indifféremment par 1 Nature, 1875. 280 PLANTES INSECTIVORES. “À PORC CLARA * S4PE RER AUD UTE y UE USE ; RO leurs feuilles ou par leurs racines et cette conclusion pa- à raîtra sans doute assez plausible. Néanmoins on pourrait aussi, à la rigueur, supposer que les plantes dont les ra- cines se trouvaient à sec se sont, en réalité, développées aux dépens d’une réserve de nourriture précédemment accumulée dans leurs tissus, sans qu’il y ait eu un vérita- ble accroissement de leur substance. I! n’y aurait, évidemment, qu'un moyen d'éliminer celte cause d’incerlitude sans avoir recours à des analy- ses chimiques compliquées. Ce moyen serait de ne com- parer entre elles que des plantes élevées simultanément depuis l'état de graine. Tant que des expériences de ce genre n'auront pas été faites, il sera, ce me semble, per- mis de douter de l'assimilation par les feuilles des plantes insectivores, même en admettant qu’elles digèrent et ab- sorbent, ces fonctions n'étant, après tout, que des phéno- mènes chimiques de combinaison et de‘diffusion qui n’im- ptiquent pas nécessairement la formation de tissus nou- veaux. Pour M. Darwin, le développement des organes de préhension chez les végétaux insectivores a dû être une conséquence de la sélection naturelle, favorisant, à la longue, la multiplication des individus doués d'organes leur permettant de se nourrir mieux que les autres. Voici, par exemple, comment on pourrait se représenter que les choses se sont passées en supposant que ces organes servent réellement à la nutrition, et en partant d'un pre- mier fait certain et bien connu. | Tout le monde a pu observer qu'il apparaît souvent des feuilles transformées en ascidies, c’est-à-dire en utricules plus ou moins parfaits, chez des plantes qui en sont habituellement dépourvues. Les recueils de térato- 124 rm Pa pèces chez lesquelles ce genre de monstruosité est des plus fréquents'. On sait, d'autre part, qu'il existe un nombre immense de feuilles pourvues de poils sécrétant un suc visqueux nuisible aux insectes et, suivant M. Dar- win, les poils de cette nature sont en outre, assez généra- lement, doués de la propriété d’absorber les sucs nutritifs avec lesquels ils peuvent se trouver en contact. S'il en est ainsi, on ne saurait se refuser à reconnaître que les ascidies accidentelles doivent être d’une réelle utilité lorsqu'elles se développent chez des plantes ayant déjà la faculté de recueillir quelque nourriture par l'intermédiaire de glandes existant sur leurs feuilles, et que, par suite de l’action forcée de la sélection naturelle, ces ascidies acci- dentelles doivent tendre à devenir permanentes. Cette genèse graduelle des ascidies des Népenthes et des Utri- culaires constituerait même un des exemples les moins hypothétiques à l'appui de ce que l’on est convena d’ap- peler le Darwinisme, soit la doctrine de la transforma- tion graduelle des êtres résultant de la sélection natu- relle des variations accidentelles dues aux agents exté- rieurs *., On comprend donc toute l'importance qu'il y 1 Masters Teratology, p. 30; Morren, Bull. Acad. roy. Brux., page 582, et Clusia, p. 156. ? Dans les écrits de M. Darwin, la sélection naturelle n’a jamais joué le rôle de cause efficiente unique que certains critiques lui ont supposée. [ suffit, pour s’en convaincre, de relire la conclusion même du livre classique sur l’Origine des espèces : « Prises dans leur ensemble, y est-il dit, les lois qui ont produit les formes diverses sont : l'accroissement avec reproduction; l’hérédité qui en est presque une conséquence; la variabilité résultant de l’action directe ou indirecte des conditions de vie, ainsi que de l'usage et du non-usage des organes; enfin un taux d’accroissement assez élevé aurait, au point de vue de celte théorie, à prouver queles plantes pourvues d'organes capables de capturer les in- sectes, assimilent en réalité les matières animales directe- ment absorbées par ces organes. Cette hypothèse n’est d’ailleurs pas tout à fait nou- velle, car elle avait déjà été suggérée par Ellis lorsqu'il décrivit le premier, en 1768, les mouvements du Dion- næa muscipula, Mais elle a eu jusqu'ici peu de succès et c’est à peine si on la trouve mentionnée dans les traités de botanique les plus complets. Les auteurs modernes, tels que MM. Nitschke, Cohn, Warming, etc., ont étudié en détail la structure des poils du Drosera et la manière dont ils capturent les insectes, mais ils ne se sont pas oc- cupés de la question de savoir si cette fonction a quelqne utilité pour la piante. Cette réserve, pour ne pas dire cet oubli total d’une simple hypothèse, n’a rien de surpre- pant, Sans parler des propriétés digestives que M. Darwin attribue aux organes et aux sucs de ses plantes insecti- vores, le simple fait de l'absorption et de l'assimilation de matières azotées par les feuilles, ne s'accorde guère, en effet, avec les notions actuellement admises sur la nu- trilion des végétaux. C. DE C. pour engendrer une lutte pour l'existence, et par suite la sélection: uaturelle qui entraine la divergence des caractères spécifiques et l’ex- tinction des formes les moins perfectionnées. » BULLETIN SCIENTIFIQUE. CHIMIE. LECoQ DE BOISBAUDRAN. — DÉCOUVERTE D'UN NOUVEAU MÉTAL, LE GALLIUM. (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 20 septembre 1875.) Le nouveau métal découvert par M. Lecoq de Boisbau- dran, et auquel il donne le nom de Gallium, a été trouvé par lui dans une blende de la mine de Pierrefitte, vallée d’Arge- lès (Pyrénées). N'ayant pu en extraire qu'une très-petite quantité, et n’ayant pas encore réussi à le séparer complétement du zinc qu'il accompagne et avec lequel il présente de très-grandes analogies, l’auteur signale avec quelque réserve ses princi- paux caractères qui paraissent suffire cependant pour établir son individualité. Son oxyde est précipité avant celui de zinc par l’ammo- niaque, mais se redissout, comme celui de zinc, dans un ex- cès d’ammoniaque et dans le carbonate d’ammoniaque. Ses sels ne sont pas précipités par l'hydrogène sulfuré dans des liqueurs acidulées par l'acide chlorhydrique. Mais ils le sont en présence d’acétate d’ammoniaque et d’acide acétique libre. Ils sont aussi précipités par le sulfhydrate d’ammoniaque. En présence du zinc le nouveau corps se concentre dans les premiers sulfures déposés, sans qu'il se produise cepen- dant une séparation complète. Ce sulfure paraît êire blanc comme celui de zinc. Il est insoluble dans un excès de sulf- hydrate d’ammoniaque. Les sels sont fastlèment nréciliiés à froid par le carbonate L de baryte. L’oxyde (ou peut-être un sous-sel) est précipité à la longue par le zinc métallique, dans une solution contenant des chlo- rures et des sulfates. Il ne paraît pas que ce soit le métal lui-même qui se réduise par le zinc. |; Quand on chauffe du chlorure de zinc hvdraté, contenant des traces du nouveau corps, jusqu’au point où il se forme une petite quantité d’oxychlorure de zinc, tout le gallium reste à l’état insoluble (sous forme probablement d’oxychlo- rure), facilement soluble dans l'acide chlorhydrique. Le caractère le plus distinctif de ce nouveau corps consiste dans le spectre qu’il donne soit quand on chauffe son chlo- rure dans la flamme du gaz, soit quand on soumet la disso- lution concentrée de ce chlorure à l’action de l’étincelle électrique. Ce spectre se compose principalement d’une raie violette, étroite, facilement visible, placée, à peu de chose près, à 417 sur l’échelle des longueurs d’onde. On apercoit une seconde raie très-faible vers 404. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE W.-J. SCHMANKEWITSCH. UEBER DAS VERHÆLTNISS..... SUR LES RAPPORTS DE L'Artemia salina M. Epw. ET DE L’Artemia Mühlhausenii M. Enw., ET SUR LE GENRE Branchipus Scaærr. (Zeitschr. f. wiss. Zool., tome XXV, 1° Suppl. 1875, p. 103, pl. VI). L'auteur a observé que sous l'influence d’une concentra- tion graduelle de l’eau salée dans laquelle vit lArfemüia sa- lina, cette espèce se modifie peu à peu, et finit par acquérir les caractères de l’Artemia Muhlhausenii. Voici comment il a vu les choses se passer à l’état de nature : Des marais salants voisins d'Odessa contenaient, en 1871, des Artemia salina en grande abondance. A cette époque, et par suite de la rupture d’une digue, la quantité de sels que renfermaient ces étangs Là Lacie à pe ce Paie x : z0 OLOGIE. , ANATONTE HN ue (4 tait assez faible ; leur eau ne marquait que 8° à Paréometre ie Baumé. Après que les digues eurent été réparées la con- centration alla en augmentant assez rapidement, de telle sorte que dans l’été 1872 l’eau marquait déjà 14 degrés ; en 1873, elle était montée à 18°; au commencement d’août 1874 à 23,5°, et en septembre de la même année elle avait atteint 25°. En même temps que la salure devenait ainsi de plus en plus forte, l’Artemia salina se modifiait, de génération en génération, à tel point que, à la fin de l’été 1874, une grande partie des individus de celte espèce n'avaient déjà plus de lobes caudaux et offraient déjà tous les caractères spécifiques de l'Artemia Muhlhausenïi. L’auteur décrit minutieusement les changements graduels qu’il a observés. Ceux-ci se mani- festent surtout dans la partie caudale et sont accompagnés d’une diminution de taille. ù Ces observations faites sur des animaux vivant librement dans les marais salants sont corroborées par des expériences que l’auteur a instituées sur des Artemia élevées en captivité dans de l’eau dont la salure était graduellement augmentée. Il a constaté dans ces conditions les mêmes transformations successives amenant aux mêmes formes. L'expérience inverse a été entreprise au moyen de l’Ar- temia Mühlhausenii prise dans les marais salants et élevée dans une eau de moins en moins salée. On vitalors cette Arte- mia rétrograder petit à petit vers la forme de l’Artemia salina. A mesure que la salure augmente ou diminue, on remar- que chez les Artemia une augmentation ou une diminution corrélatives de la surface des branchies. La forme de ces or- ganes diffère aussi chez les deux espèces : celles de l’Artemia salina ont une forme allongée, leurs deux dimensions étant dans le rapport de un à deux, tandis que celles de l’Artemia Mühlhausenii sont ovales et que leurs deux dimensions sont dans le rapport de deux à trois. Selon M. Schmankewitsch, le seul (?) caractère anatomi- que qui distingue le genre Branchipus du genre Artemia est Si EE b Ai NS": "486 2 BULLETIN SCIENTIFIQUE. F x } € < LOT que chez les Artemia on compte (en comprenant les deux 48 segments qui portent les organes sexuels externes) 8 seg- a ments terminaux apodes, dont le dernier est presque deux | fois aussi long que celui qui le précède, tandis que chez les 4 Branchipus il y a neuf segments apodes dont les deux der- ‘ke niers ne différent que peu l’un de l’autre pour la longueur 18 Lorsqu'une série de générations d’Artemia ont été élevées Æ dans une eau de moins en moins salée, le dernier segment (8°) se divise en deux, ce qui fait qu’il v a alors 9 segments apodes comme chez les Branchipus. D’autre part, il faut remarquer que dans le jeune âge, au moment où ils vien- nent de quiiter l’état larvaire, les Branchipus n’ont que 8 segments abdominaux apodes dont le dernier a les mêmes proportions que chez les Arlemia. Ce n’est pas seulement par le nombre des segments abdo- minaux que les Artemia se rapprochent des Branchipus sous l'influence du mitieu. On voit aussi apparaître d'autres carac- tères que le premier de ces genres emprunle au second ; c’est le cas, par exemple, pour la longueur des lobes cau- daux, le nombre des soies que ceux-ci portent, elc. Les résultats de ces observations amènent l’auteur à con- clure que les Artemia, dont la vie se passe ordinairement dans de l’eau fortement salée ne sont autre chose que des formes dégradées des Branchipus qui ont été produites sous l'influence du milieu. Inversément, on doit admettre que les Branchipus représentent une forme plus avancée en déve- loppement que les Artemia. Les faits que contient le mémoire de M. Schmankewitsch paraissent bien observés et offrent un grand intérêt au point de vue de la théorie du transformisme. Nous ne pouvons cependant pas nous empêcher de faire ici deux ou trois re- marques critiques : La première, c’est que l’auteur ne fait aucune allusion à un caractère assez important qui sépare l’Artemia salina de l’Artemia Mühlhausenii; nous voulons parler de la forme différente des antennes inférieures qui présentent chez la première de ces espèces un renflement qui manque chez la seconde. Ensuite, M. Schmankewitsch semble admettre que les Artemia ne se distinguent des Bran- chipus que par le nombre de leurs segments abdominaux, et il ne mentionne pas les différences très-marquées que pré- sentent chez ces deux genres les antennes inférieures.Enfin, il est un peu difficile de comprendre si les modifications qui font passer l’Artemia salina à l’Artemia Mühlhausenit appa- raissent plus tôt, plus tard, ou en même temps que les modi- fications qui rapprochent le genre Artemia du genre Bran- chipus. A. H. BOTANIQUE. Leo LESQUEREUX. -— CONTRIBUTIONS A LA FLORE FOSSILE DES TERRITOIRES DE L'OUEST DES ETATS-UNIS. 1'° PARTIE. — FLORE CRÉTACÉE, 1874. En 1853, M. le D° F. Hayden découvrit, dans le Nébraska et le Kansas, des gisements considérables de plantes fossiles. On a donné le nom de groupe de Dakota aux couches qui les renferment. Elles reposent immédiatement sur les ro- ches qui appartiennent au permien inférieur. Elles ont été successivement attribuées à la formation triasique, à la for- mation jurassique et à la formation tertiaire, mais l’étude des plantes fossiles, dont on a recueilli un grand nombre, a prouvé jusqu’à l'évidence qu’elles appartiennent à la for- mation crétacée. Le groupe de Dakota s'étend sur de vastes régions. On peut le suivre depuis le sud du comté de Guthrie dans le Yowa, jusqu’à environ 100 milles à l’ouest dans le Nebraska et le Kansas. Au nord on le connaît dans la partie la plus septentrionale du Minnesota et on le retrouve au sud dans le Texas; il occuperait ainsi environ 20° de latitude. Il est très-probable qu’il s'étend beaucoup plus au nord, au delà du Minnesota, et même, il ne serait point impossible que ses limites extrêmes ne dussent être reculées au nord jus- qu’à l’île Melville et au Groenland. La composition minéra- TX î HE AVI BULLETIN SCIENTIFIQUE. sente une singulière constance. Ce sont des grès jaunâtres ou rougeàtres, dont l’épaisseur est évaluée au maximum à 400 pieds. On les rapporte à l’étage cénomanien. Un fait re- marquable c’est leur superposition immédiate au permien inférieur. [l faut nécessairement que, après l’époque paléo- zoïque, toute cette surface se soit graduellement exondée et logique des couches qui forment le groupe de Dakota pré- qu’elle soit demeurée terre ferme pendant que se formaient en Europeles dépôts énormes de la formation triasique, de la formation jurassique et de la formation crétacée inférieure, c’est-à-dire pendant une époque d’une immense durée. A la base des grès se trouve une couche argileuse, dans laquelle on a recueilli en grande quantité les restes d’un organisme végétal très-problématique, le Gyrophyllites, dont M. Heer a décrit quelques formes provenant du néocomien de la Suisse. Si c’est bien une plante, elle a dû vivre dans la mer, dans tous les cas on n’en a encore jamais rencontré que dans la formation crétacée, ce qui fixe à peu près avec certitude l’âge de ces argiles. Les grès renferment des gisements de plantes fossiles très-riches et explorés dans un bon nombre de lo- calités. Aussi on avait cru que c'était là un dépôt d'eau douce, mais son immense extension rend cette supposilion invraisemblable, et, de plus, on a trouvé des coquilles mari- nes fossiles, mélangées avec les plantes. M. Lesquereux admet que les grès de Dakota constituent un dépôt marin ; il les compare à des grès rouges que l’on trouve à la fin de l’époque dévonienne, à la partie inférieure de la formation permienne, etc. Ce seraient des dépois litto- raux, dans le genre de ceux qui se forment actuellement sur une grande étendue des rivages de la mer du Nord, en Hollande et en Belgique, et qui sont composés de sables et de limons, d’une couleur rougeûtre. Les feuilles et les débris végétaux fossiles proviendraient, suivant M. Lesquereux, des arbres vivant sur le rivage même (comme les Sassafras et certains Lauriers), ou bien dans le voisinage, et ils n’au- raient pas été entrainés par des rivières ou des courants. û 4”. \5 ‘ae { les if L NW}, ip La disposition des feuilles dans les gisements semble con- dant : firmer cette hypothèse, et cependant, il me paraît que l’on doit voir une objection dans l'étendue de la surface occu- pée par les grès de Dakota. Ce qui est certain c’est que cette portion du continent américain, après avoir été exon- dée pendant un laps de temps immense, ainsi qu'il a été dit, s’est affaissée peu à peu; à une époque correspondant à l’étage Cénomanien, elle s’est trouvée envahie par une mer qui est restée peu profonde pendant le dépôt des grès rouges de Dakota, puis dont la profondeur s’est graduel- lement et fortement augmentée par suite de l’affaissement constant du fond, ainsi que le témoignent les dépôts puis- sants el essentiellement marins, avec des Inocérames et des Ammonites qui sont superposés aux grès et dont les supé- rieurs, correspondant à l'étage Sénonien, ont été ensuite graduellement relevés et recouverts par des dépôts éocènes. Les gisements de végétaux fossiles du groupe de Dakota dans le Nebraska, ont été explorés, il y a plusieurs années par MM. Capellini et Marcou et le produit de leurs recher- ches a été étudié et décrit par M. Heer. Depuis lors M. Les- quereux a obtenu des matériaux beaucoup plus étendus, pro- venant de nombreuses localités ; il a décrit dans son travail toutes les espèces qui ont été recueillies et elles se trouvent figurées sur 30 planches d’une fort belle exécution. Cet ou- vrage remarquable fait partie des rapports de « United States geological Survey of the Territories. » On connait maintenant 130 espèces de plantes fossiles dans le groupe de Dakota; elles appartiennent à 72 genres dont quelques-uns sont nouveaux. Cette flore est des plus complètes, puisqu'on y trouve 6 espèces de fougères, une cycadée et plusieurs conifères, trois monocotylédones, dont un palmier, et une centaine de dycotylédones, arbres ou ar- brisseaux, appartenant à des familles très-diverses. On y trouve des peupliers, des saules, des bouleaux, des chênes, des hêtres, des noyers et un poirier, puis des figuiers, des lauriers, des sassafras, enfin des magnolia, un aralia, un lierre, etc. IL est à peine nécotre de BP que de ner n’a aucun rapport avec celle de la formation permienne sous-jacente; elle en diffère surtout par la présence d’une foule d'espèces de plantes dycotylédones dont on ne trouve aucun représentant avant l’époque crélacée. Elle n’offre pas beaucoup plus d’analogie avec ce que l’on connaît de la flore jurassique, et l’avénement de tant de nouveaux types lui donne un cachet tout à fait spécial et des plus intéressants. Voici ce que l’on peut présumer au sujet du climat des régions où croissaient tous’ ces arbres. Les gisements d’où proviennent les matériaux accumulés par M. Lesquereux sont disséminés sur une étendue de 18 de latitude, et on peut conclure de la distribution des végétaux dans ces diverses localités, que la latitude ne paraît pas avoir exercé une influ- ence bien sensible sur la composition des flores locales et que, par conséquent, ces vastes régions jouissaient d’un cli- mat assez uniforme. Seuls les dépôts du Kansas semblent dénoter un climat un peu plus méridional, peut-être faut- il l’attribuer à des iufluences locales. Envisagée dans son ensemble et comparée à la flore actuelle, la flore des grès de Dakota paraît s’être développée sous un climat tempéré, tel que celui des contrées de l’Amérique situées entre le 30° et le 45° latitude nord. M. Heer est arrivé à une con- clusion analogue pour la flore des couches supérieures de la formation crétacée du Groenland. Dans cette région on trouve d’abord, dans les couches crétacées inférieures, une flore contenant beaucoup de fucoïdes, 3 éq uisétacées, 9 cy- cadées. 17 conifères, 5 monocotylédones et une seule es- pèce dycotylédone. Ces végélaux, d’après M. Heer, annon- cent un climat tropical, ou subtropical, et cela au 70° lali- tude nord. Mais au-dessus, dans les couches crétacées supérieures, se trouve une flore dont le caractère diffère totalement de la première, tandis qu’elle se rapproche au contraire beaucoup de celle des grès de Dakota; elle con- tient en effet 26 espèces, toutes dycotylédones, appartenant aux genres peuplier, figuier, sassafras, magnolia, elc., qui à gi PAT | 1 comptent encore des représentants dans la flore de l'Amé- rique du Nord. Quelle distance entre ces groupes de la for- mation crélacée ces faits ne semblent-ils pas indiquer et prouver! On n’arrive pas aux mêmes conclusions par l’é- tude des dépôts essentiellement marins, ce qui, du reste, ne doit point étonner. M. Lesquereux est amené, par une série de considéra- tions, à terminer son examen des circonstances climatériques par cette proposition applicable surtout aux flores tertiaires : « que des groupes de fossiles identiques, et spécialement « des végétaux, ne prouvent pas la contemporanéilé des « formations qu'ils caractérisent, lorsque ces formations se « trouvent à de grandes distances, ou sous des degrés de « latitude différents. » M. A. de Candolle, au même moment que M. Lesquereux, formulait ce principe identique (Archives, 1874, tome L, p. 29): « Lorsque deux flores ou faunes fossiles sont très- « semblables, mais situées sous des degrés de latitude éloi- « gnés (comme l'Europe moyenne ou le Spitzhberg par « exemple), ces flores ou faunes ne peuvent pas avoir vécu « simultanément. » Je me contente de citer ces deux propositions, leur dis- cussion m’entrainerait loin des bornes d’une simple analyse. . Je dirai seulement que ce principe, qui peut être appliqué avec raison, pour de certaines époques, lorsqu'il s’agit de végétaux fossiles, ne saurait être généralisé en ce qui con- cerne les animaux marins, car, nous savons maintenant, grâce aux récentes expéditions de draguages, que la température des mers à une certaine profondeur est sin- gulièrement uniforme et il en résulte, par exemple, que bon nombre d’espèces d’animaux se rencontrent à la fois près des côtes de Norwége, non loin du Cercle polaire arcti- que, et dans le canal de la Floride. M. Lesquereux termine la partie descriptive de son beau mémoire par la comparaison des espèces de chacun des genres qui composent la flore du groupe de Dakota, avec les ou dans la nature actuelle, et principalement avec celles qui occupent actuellement le sol dans les mêmes régions. Il en conclut que tous les principaux types de végétaux arbo- rescents, vivant actuellement dans l'Amérique du Nord, sont représentés dans la flore du Dakota, sauf ceux qui ont des feuilles serretées, ou doublement serretées. En effel les feuilles des grès du Dakota sont toutes, ou entières, ou seu- lement ondulées, ou obtusément lobées. Dans la flore eocène des Montagnes Rocheusesla prédominance des feuilles en- tières est encore bien marquée; les feuilles serretées appa- raissent avec l’époque miocène, et deviennent prédominan- tes dans le pliocène de la Californie. On ne peut pas dire grand chose des relations de la flore des grès du Dakota avec celle des couches crétacées corres- pondantes de l’Europe, qui est encore peu connue; on a pu cependant constater quelques analogies. Il est certain néanmoins que celte flore américaine, tout'à fait diffé- rente de celles des époques qui l’ont précédée, comme de celles qui l’ont suivie, et ne présentant que de rares affi- nités avec celles des couches crétacées contemporaines, en Europe, peut être citée comme un exemple d'isolement très- remarquable. Ainsi que l’observe M. Lesquereux, ce fait, et d’autres analogues, ne peuvent maintenant recevoir aucune explication satisfaisante, à cause de la pauvreté relative des données que l’on possède jusqu'ici sur les flores fossiles, en comparaison du nombre immense d’espèces végétales qui couvrent les continents actuels. L’œuvre utile du paléophy- tologiste doit être, pour le moment du moins, d'enregistrer. des faits bien observés; M. Lesquereux a certainement atteint ce but avec son étude de la flore du groupe de Dakota. P. de L. FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois D'OCTOBRE 1875. Le 1, forte rosée le matin. 2, rosée le matin. 6, bise l'après-midi. 9, brouillard depuis le matin jusqu’au soir ; la pluie commence le soir vers 6h. rs et dure sans interruption jusqu’au lendemain soir, à 10 heures. , Lt. Xl 14, brouillard le matin de bonne heure; toutes les montagnes des environs sont D: blanches de neige, même le Salève. Dans la nuit du 13 au 14 et le 14 au matin, très-fort vent du SSO.; le baromètre : est descendu, à 6 h, du matin, à 700mm,30, minimum FRE œ SO # > AE 17, 18, 19, rosée le matin. 20, fortes seiches dans l'après-midi; le niveau du lac montait ou baissait dans des ne limites de plus de deux décimètres dans l’espace de quelques minutes. Le é R soir, de 6 h. à 6 h. 8/,, éclairs et tonnerres du côté de l’ouest ; fortes bour- pi + rasques de vent du SSO. dans l'après-midi et dans la soirée. + 25, forte bise depuis 4 heures après midi jusqu’au lendemain, à la même heure. : +. ARCHIVES, t. LIV. — Novembre 1875. 21 Éd , el .e DO à : É EN. NA ET R TREE : “+ $} ef 0e F4 É AN de Ÿ , — Valeurs extrêmes de la MAXIMUM CT mm 27,23 { MAIN ee Se esvrne 2 à 10 h. matin .......... 737,65 6 PRNE M 9 à 4h. après midi...... 724,71 V4 v 4#à 6h. matin.......... 700,30 20 à 2h. après midi... 719,29 : 23 à 40 h. soir... MA07 soir... 721,98 7 10 à 10 h. matin .......... 726,82 8à 8h. matin........... 724,47 94 à 40 h. matin .......... 723,97 à A0 H: soir. 2. eee 1720724 5) 29 à 10 h. soir.............725,08 ss |s " C9 ED M 2C 4 99 GI M D ni EI ssossssssss lsses = "= A CEA LA NO © en © HIS a ++ 19 EL = © © cooss = - = 9 co 20 cn mSsss So Er: À 5" L6'0 | "IN 860 IF “ANN &6 0 } ‘“ANN 690 7 e 86‘0 | orqurre 8L'0 no “AN 860 :& “INN 007 I “OSS| 88‘0 L ‘OSS OL'OÏr ‘OSS| 70 || 2rqUrma Y601G ‘OSS 6L‘0 || o1qeruea YY'O | °N 6607 ‘ONN G6L'O |T ‘N 007 IF ES] 66018 ‘OSS| 2L'Q || orqururea | 6L'0 |G ‘OS 8L0 | ‘OS O0'T | O[ARIAUA Y6'0 | °N ££°0 L °N | LL'O ||} °N LG'O|S ‘NN IS'O |T °N G66'0 || oyqeriva 080! ‘OSS 990! ‘OS 16018 ‘NN ‘queu =IWOp L |L'O |066 [OIL | GE + | 718 160‘0—]r9 MDI Vr + geo —|86 9 +| REA 1086 069 [6 —| ££8 | 1S'0— | 209 | 86 + |06 +170 —|€69 + “lee Uocée 064 | So + | 906 l'oro+ so | L'rrH | T'e + |19'0 —| 069 +! ge | 0001 OL |€L | #16 |LS‘0H 661 | 9 | 08 + |rr'o +658 + 6'L | 086 1068 | 66 + | 666 | 79‘o— | gro 108 + | ro + loge —| 277 +: ‘'* oz 1089 |£6 — | LYL |éro— | 807 189 + |8'6 + 109€ —] 057 +. + lozs |o19 |78 — | 9gz |eL‘r—|6ce |c'or+ | 87 + sg'r —| 699 + 97111086 |07L | 68 + | 818 | 81'0— | 89 |6'0r+ | 09 + 1620 —| SSL +; ver| 0007! 012 |86 +) 968 | e60+ | 708 |0'G1+ | 08 +607 +] #96 +. GT | 9'LG | 0001 06 | 6r1+ | L86 | 11'1+ 1088 | G'Or+ | 7e + Lo —-| 298 + theer 1076 | 089 | —1! ses |l'69‘0+ | 962 | 8‘9r+ | NL HILL +ICL'OrF 8 |g'er|.0001!0c8 |G11+ | 676 | 6r'1+ | 788 |0‘cr+ | SL + 1910 +|68'6 + 6e |1r |0L6 074 |614 + S16 |r6°0+ Le'8 | S'rr+ | 97 + 1190 +] 186 + ‘lee 1086 | 019 [9 <+|678 | 07'0— | 7#2 | Fer | 0€ + 1980 — | 198 +. “ele. 086 | 079 | 89 — | LOL | G9'r— | r6*S | O'GI+ | € +160 6 —| LOL +: "tete lor6 |0eS |€6 —| 1YL | 69— | 868 |rYr+ | 89 + |€1'0 —]| 806 +: 7 |6‘0 | 096 1009 | 66 + | $g8 | LO‘r— | 899 | r'or+ 166 +110 —]|716"L +1 y |8°T [088 | 09 | 16 — | 108 | 08‘1— | 609 |9'07+ | SG HISL' Ge —| 072 + 0 | 8‘or| 0007; 086 | 86 + | 98 | 00'6— | 16 | 0'GI+H | 87 + |L6'E —]| GE 9 +. G pr] 096 | 08F | SL —| se2 | G6'— | 609 |s'er+ | S'e + 186 Fr —| 158 +. & 18% |00017) 06 | er — | gr8 |eg‘r— | cg'o Set | LT HIgL'e —|161 +; 6 | 7‘97 | 0007 096 | 681 | L86 | 6r‘0— | 69'L | S'er+ | 0'G + |G7e —|7rLz +) 9 |9‘9 | 0001 028 | 10H | 886 | 997+ | CL'6 | 6714 | EL + 1970 +] er rr+ | rte 1066 | 069 |8. —| 118 | #S'0+ | 088 |0'91+ 70H LOT +) EL | reel. 1088 ! 099 | 19 — | e1L | 16 0—/|cW8 | T'Sr+ 07 1007 + ce er lee lo96 | ogg [ce —| 682 | c0‘c+ | gv'or | r'6r+ | rer |66‘7 +] 881), “lee. lose | 089 | gr + | G08 | rg'e—+ | 10'11 18 76+ | 0'TE+ 107€ +] So'or+ | pr |9'G |0007|0€9 | 68 + | 888 | 80‘o— 978 19'#1+ | £'0r+ 1080 —| 197 + “lt: 086 |O7r 196 — | 8eL | gs'o— 808 10674 | Y'E1+ 1706 +] 107r+ 6 |1r |086 |097 |81 — | 861 |160—|1L'L |0'67+ | 0€ + [770 —|69'117+ | terltee 1086 | 007 |rL — | OL |'6g‘c— | 969 |g'er+ 16e + 67e —|188 + | ‘un || “ACTEUR | UUIT[EUT (0 0 0 0 = | ‘u1# || ‘umou |, D] LAC (TE Eee 9TPUHOU | sy mar 2 mA “ue |'uTuT FLN. sn ES Sr “auxen | “uruin HUE sou | 5 | ‘va | 1AROr on 1180 où 170 auuokon | — mt ne nn "| ‘7 aangeagdue | BtAU NAN) SOUTIEN U9 HOMMES Op “102 | | “deA) op UOSUAy, D nr CO: GE — 19° — |1ge — S8G — 606 + CO'T + 16 — 80‘0r — LG = LL Os "LPO : E0E = 086 — 69 — YL9 — | OYYI— 86'6c— YS'O1— GS'IT— LLO — 60‘0 — GT'0 — 969 + £G 01 + 976 + 819 + 887 + YS'e + £S°r + CO‘ + “Ut prtu aIeUIQu Jdnojary I 90 1189 |'RFGGL 00'YGL YL'ECL LL'CGL 60‘YGL 9L'80L 66'LGL CY'TGL 9G'9TL RS'O0GL 88'TGL 8S'6IL C£'CCL 9G'EGL YL'CCL C9'6IL IG'YTL 1Y"G0L | L8'60Z IG'YTL 89'GFL 8£'90L Yc 96L LL'GEL LL'OgL CO0'9SL S£'ELL VS'TGL 0068L GS'8CL YL'66L * DUTFTEUT ‘1 Y& son ‘Aou J09nvH RUES "JQWOIP NS 2 © © © Jours du mois. ; bl.im. Sh.m. 10h. 1m. Midi. hs. #h.s. Gh,s. 8 h.s. 10h.s. 94 _ Baromètre. à: mm min nm mm mm un mn LL rem __ fredécade 731,39 73163 731,64 731,12 730,49 730,42 730,58 730,88 731,04 D 2. T17,15 717,45 717,31 716,80 71649 71640 716,68 717,00 717,16 AT A T- Rene -» 122,95 723,37 123,50 72319 12287 722,93 723,20 72323 723,30 an + ‘ti » Mois 723,80 724,13 724,13 723,69 123,27 123,24 723,48 723,69 723,84 #4 | Température. È 3 £ ( 0 0 0 Q 0 ” 0 mn 7 _ Aredécade+ 9,59 +11,26 +13,28 +14,65 +15,58 14,60 413,31 412,01 +141,45 2e » + 5.67 + 6,91 + 9,89 411,58 +-11,42 +10,35 + 8,99 + 8,40 + 802 3e » + 5,80 + 6,45 + 8,22 + 9,86 + 9,90 + 9.34 + 8,32 + 7,29 + 6,81 Mois + 6,98 Æ 8,15 410,39 +11,96 +12,22 +11,36 +10,14 + 9,17 + 8,70 Tension de la vapeur. 2. ? vom nn mimi onun QU mn Inin min uur 1'e décade 8,21 8,74 8,67 9,03 8,6) 8,89 9,10 8,86 8,73 2 6,36 6,70 7,02 6 64 6,68 6,87 7,31 7,12 7,18 RU. :.» 6,51 6,63 6,90 7,00 6,86 6,91 6,96 6,90 6,62 Mois 7,01 7,33 7,91 7,54 7,40 17,53 7,17 7,60 7,48 Fraction de saturation en millièmes. + Pire décade 912 871 762 732 668 725 800 844 859 D. » 924 897 763 653 665 73% 857 859 890 BE in 931 908 840 765 752 781 841 894 890 Mois 923 893 790 718 697 748 833 866 880 Therm. min. Therm. max, Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre. du Ciel, du Rhône. ou de neige. 0° 0 0 mm cm 1re décade + 8,67 + 16,83 0,66 —+15,12 58,7 159,70 D. » + 4,74 +-19,67 0,75 +1277 46,3 150,47 Dade . » + #57 +11,04 0,81 —+12,89 69,4 148,46 Mois + 5,95 + 13,43 0,74 413,53 1744 152,74 Dans ce mois, l’air a été calme 5,4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,05 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 430,6 O., et son , +‘ intensité est égale à 7,75 sur 100. Le 10, brouillard et neige tout le jour, fort vent sh SO. 11, neige et brouillard le matin ; clair le soir. 12, neige le matin, brouillard tout le jour ; le soir, forte bise. 13, brouillard le matin, neige l'après-midi et le soir, 14, neige le matin, brouillard tout le jour. 15, brouillard tout le jour. 16, brouillard jusqu'au soir, à 10 heures, 19, neige et brouillard le soir. 20, neige et brouillard tout le jour, fort vent du SO. 21, brouillard depuis midi. 22, neige et brouillard jusqu’au soir. 23, neige le soir. - . 24%, neige et brouillard tout le jour, par une très-forte bise. 25, ciel très-clair, forte bise. ! 26, ciel très-clair ; dans la nuit du 26 au 27, le lac a été complétement couvel 27, neige le soir. 29, brouillard le matin et le soir. 30, brouillard le matin. 442, 6h mans 52 542,34 TOR 10h. Soir... 00000 564,19 23141100 h50S0ir une SO h,:S0i 5... panel 563,08 28 à 6 matin....... D RS JON AAO NU SOIT: 6500 .. 560,26 91 à 6h omatin 1.7, 22 OBSERVATIONS MÉTÉ SOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE Mois D'OCTOBRE 1875. 4er, brouillard presque tout le jour ; pluie le soir. 5 brouillard le matin 6, brouillard presque tout le jour. 7, 8 brouillard le matin et le soir. 9, brouillard tout le jour et fort vent du SO.; pluie le soir. de glace ; le dégel avait eu lieu le 12 juin, date qui avait été omise dans le tablean de ce mois. , LS , neige et brouillard tout le jour, forte bise. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. um ï TI Le Ta 6 mat. 0e 964,74 Luc 6 hair ENST 567,26 °3à 2h. après midi...... 566,20 6 à 10 h. soir............ 373,99 © NT-BERNARD. — OCTOBRE 1875. SAI Pluie ou neige. PR EE EL NN Température C. —— ———_—_—_p Baromètre. Vent Clarté Hauteur | Écart avec Moyenne Écart avec la Hauteur | Eau Ne ù PRE res | de nina | timune) de MD im Dame di Vépblitans) doutes, |ÉOmInAN. | in | millim , millim. millim. millim. ( 0 U U millim. millim | 566,14 | + 0,28 | 564,74 | 567,00 | — 1,99 | — 3,43 | — 5,6 | + 0,4 | ..... sr... …. NE. 410,17 566,89 | + 1,12 | 566,54 | 567,26 | + 2,18 | + 0,82 | — 0,2 | + 5,5 | ..... sus. ….. variable 0,34 | 566,50 | + 0,82 | 566,20 | 566,96 | + 1,47 | + 0,26 | + 0,6 | + 5,2 | ..... D: SAN sr. NE. 1 | 0,40 568,33 | + 2,74 | 566,80 | 569,21 | + 0,35 | — 0,71 | — 0,3 | + 1,8 || ..... 21,5. s….. NE. 1 | 0,89 | 572.70 | + 7,20 : 570,99 | 573,68 || + 6,60 | + 5,69 | + 3,4; + 9,7 | ..... se... …. NE. 4 (0214 573,12 | + 8,31 | 573,2 573,99 || + 3,67 | + 2,91 | + 2,4 | + 5,3 | ..... es BE De NE. 1 | 0,87 573,31 | +7,99 | 573,18 |! 573,79 | 4,97 | — 3,66 | + 2,2 | + 6,0 || ..... ne ste NE. { | 0,07 571,54 |} + 6,30 | 570,51 | 573,00 | Æ 3,89 | + 3,35 | + 9,4 | + 6,1 | ..... cURe FRE SO. 1 | G,49 566,79 | + 1,60 | 565,82 | 567,92 | H 1,51 +1,19 | + 1,92 | + 92,2 She 9,4, …. SO. 2 | 0,98 563,04 | — 92,02 | 562,11 | 563,96 | — 0,13 | — 0,30 | + 0,1 | + 0,4 || ..+.. 20,6. ….. SO. 2 | 1,00 | 557,49 | — 7,48 | 556,47 : 558,94 | — 0,90 | — 0,92 | — 4,0 | + 0,8 || -..80 16,3. .. SO. 1 | 0,42 49 || 552,93 | —11,95 | 552,39 | 553,97 | — 3,01 | — 2,87 | — 6,8 | + 2,0 | -.... Se 34 NE. 2 | 0,94 13 || 549,09 | —15,70 | 546,99 | 551,33 | — 6,28 | — 5,98 | — 7,9 | — 3,0 || ..120 14,0. bte SO. 10 14 || 543,94 | —20,76 | 549,34 , 546,31 | — 4,93 | — 3,78 | — 5,8 | — 9,0 .110 10,2, ... NE. 1 | 0.98 45 550,34 | —14,27 | 548,34 552,31 | — 4,93 | — 4,33 | — 6,0 | — 3,0 | ..... is So NE. 2 | 0,89 16 || 956,7 — 7,15 | 553,73 | 559,30 | —— 4,58 | — 3,83 | — 6,0 | —- 2,0 || ..... Ms sis ACTA NE. 4 | 0,90 17 | 561,51 | — 2,93 | 560,14 | 562,89 | Æ 0,77 | + 1,68 | — 4,4 | + 5,4 | ..... NT So NE. ge NE 18 || 562,98 | — 1,38 | 562,72 | 563,31 || + 2,89 | + 3,96 | + 0,8 | + 5,0 || ..... PER ue variable 0,27 | 149 || 563,60 | — 0,68 | 563,32 | 564,19 || Æ 0,99 | + 2,14 | + 0,2 | + 3,4 | LATE HaVelers Er NE. 1 | 0,54 20 || 561,08 | — 3,12 | 560,02 | 563,02 || — 1,29 | + 0,08 ! — 7,0 | + 0,4 || ..150 30,0. Ga SO. 2 | 1,00 21 962,07 | — 2,05 | 561,54 | 562,52 || — 0,71 + 0,81 | — 3,0 | + 2,0 | ... sie as SO. 1 | 0,64 | 29 || 559,02 | — 5,02 | 558,44 | 560,00 || — 1,60 | + 0,07 | — 2,1 0,0 || ..140 18,4. RES SO. 114070 23 || 555,63 | — 8,33 | 554,19 | 556,94 || — 1,50 | + 0,33 | — 92,2 | + 0,2 1 ..... AE ab SO 4 1P07276] 94 || 556,73 | — 7,15 | 554,26 | 559,34 || — 5,58 | — 3,60 | — 6,0 | — 4,0 | ..240 18,8. AR NE. SM O0ES 95 || 561,93 | — 1,87 | 560,75 | 562,63 | — 7,12 | — 4,99 | — 9,0 | — 5,4 | ..... Mo ECA ets NE. 2 | 0,03 | 26 | 562,41 | — 1,31 | 562,09 | 563,08 || — 3,74 | — 1,46 | — 5,0 | — 1,2 | ..... SÉBae re NE. 1214007 27 || 560,71 | — 92,88 | 559,29 | 562,15 | — 0,61 + 1,82 | — 3,8 | + 3,0 | ...80 6,8. ES variable 0,83 D58,85 | — 559,87 || — 4,37 | — 1,79 | -— 4,8 | — 2,9 1,00 559,51 | — 560,26 || — 5,88 | — 3,15 | — 7,0 | — 2,8 0,88 959,35 | — — 6,82 | — 3,94 | — 8,8 | — 2,4 0,30 558,50 | — 4,48 | — 1,46 | — 6,4 | — 1,6 0,96 sh | gl à + Ces colunnes renferment la plus basse et la plu Is températures observées de 6 h. matin à 40 h. : 10 h. m. %h.s. Midi. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade 568,73 569,01 569,30 569,14 568,88 568,87 568,92 568,93 2% » 555,78 555,90 555,98 555,96 555,82 555,99 556,10 556,37. 3e » 959,37 559,54 559,60 559,48 55944 559,60 559,80 559,80 Mois 561,23 561,42 561,56 561,46 561,31 561,42 561,54 561,64 Température, 0 o 0 0 0 0 0 LU 0 $ 1re décade+ 0,79 + 1,74 + 2,50 + 4,02 + 3,81 + 3,35 + 2,70 + 2,98 + 217 DD 3,42 — 259 007 - 0,22 — 0,22 — 41,28 — 1,735 = 234 95 3 » — 4,43 — 4,02 — 2,83 — 1,55 — 1,85 — 3,36 — 4,23 — 4,27 — 440 ui Mois — 2,42 — 1,68 — 0,51 + 0,83 + 0,50 — 0,53 — 1,19 — 1,54 — 1,69 ) ri Min. observé.* Max. observé Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur dela du ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm min ire décade + 0,62 L 4,26 0,54 31,3 a. dæ » — 4,69 + 0,70 0,69 70,5 460 %æ » — 5,28 EAST 0,63 62,9 710 Mois — 319 +in 0,63 184,9 1170 Dans ce mois, l’air a été calme 0,72 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,73 à 100. ee La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E., et son in- tensité est égale à 33,3 sur 100. CINQUANTE-HUITIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLEN RÉUNIE A ANDERMATT les 13 et 14 septembre 1875. La Société helvétique des sciences naturelles qui groupe en un seul faisceau les diverses sociétés scientifiques can- tonales, et convie chaque année à un congrès tous les amis de la science en Suisse, est l’aînée des associations du même genre qui existent maintenant dans plusieurs pays. Elle a précédé en effet de quelques années la Société des naturalistes et médecins allemands, la Société italienne et l’Association britannique pour l'avancement des sciences, plus jeune encore. Tout récemment l'exemple donné au com- mencement de ce siècle par les savants de notre pays a été suivi en France où a été fondée, il y a quatre ans, l'Association française pour l'avancement des sciences. La Société helvétique née en 1815 à Genève sous les auspices des Albert Gosse, des Aug.-Pyram. de Candolle, des Marc-Auguste Pictet, des Gaspard de la Rive et d’au- tres, au lendemain de l’entrée de notre canton dans la Confédération suisse, ne tarda pas à prendre un rapide développement, car elle répondait parfaitement aux aspi- rations de notre époque, époque de congrès et d’associa- tions et au caractère spécial de notre nation. Elle étendit bientôt ses ramifications sur tout le pays en rendant plus étroite encore l’union si précieuse qui a toujours existé chez nous entre les amis des sciences quelle que soit la branche ou l’école à laquelle ils se rattachent, en semant partout le goût et l'étude de la nature, et en favorisant ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 22 l'établissement des sociétés locales entre Fee Pe 23 sément elle sert de lien. Aussi les réunions annuelles qui au début avaient lieu presqu’exclusivement dans les grandes villes et dans les anciens centres scientifiques se transportèrent-elles peu à peu dans des cantons et dans des villes qui, plus déshéri- tés d’abord, avaient vu plus tard se développer aussi chez eux le goût de la science et réclamaient l'honneur de re- cevoir à leur tour la Société helvétique. Ces sessions an- nuelles ont eu lieu régulièrement sauf dans les années 1831, 1859 et 1870 où elles furent remplacées par de simples réunions familières. Notre Société célébrait donc cette année-ci son soixan- tième anniversaire. L'intérêt qu'excitent les gigantesques travaux entrepris depuis trois ans pour le percement du tunnel du St-Gothard et les vastes problèmes scientifiques dont ils ont appelé la solution, avait fait choisir Ander- matt pour lieu de cette réunion, sur la gracieuse initia- tive qui en avait été prise par la petite section d'Uri, se- condée pour cela par celle de Lucerne. M. le professeur F.-J. Kaufmann de Lucerne avait bien voulu accepter la présidence et M. Nager-Donazians d’Andermatt la vice- présidence de la session. Dès le 42 septembre après midi de nombreux véhicules, diligences et voiturins amenaient dans la sauvage vallée d'Urseren, dans ce modeste petit village alpestre, les hôtes pour lesquels Andermatt avait revêtu son plus gracieux air de fête. Plus tard une soirée familière réunissait les 420 ou 430 nouveaux arrivés à l’hôtel Bellevue où presque tous avaient trouvé des logements tout préparés.-Le lendemain après la séance générale d'ouverture qui eut lieu dans l'église d’Andermatt, aù-dessus précisément du point qui tunnel et après avoir entendu un discours substantiel de M. le président Kaufmann sur l’histoire naturelle du can- ton d’Uri et une communication de M. le professeur Col- ladon de Genève sur les installations mécaniques du tun- nel du Gothard ‘, la Société se transporta à Gœæschenen pour voir sur place et en marche ces machines puissantes, ces engins formidables que venait de lui décrire le sa- vant professeur qui en est un des principaux inven- teurs. M. L. Favre, l'habile ingénieur en chef du tun- nel, MM. les ingénieurs et conducteurs de travaux se sont mis de la manière la plus aimable à la disposition des membres de la Société pour les diriger dans ces vas- tes chantiers et leur fournir les explications nécessaires sur les appareils divers, compresseurs, perforatrices, pom- pes d'aération et autres qui fonctionnaient sous leurs yeux. Vingt-cinq membres, munis d'autorisations spécia- les qui avaient été mises, par M. Favre, à la disposition du Comité central, ont pu même pénétrer jusqu’au fond du tunnel et suivre de la sorte la marche des travaux jusqu’à l’extrémité de la galerie d'avancement. Le soir, un joyeux banquet réunissait les membres de la Société, au retour de Gœschenen. La matinée du lende- main était réservée aux séances des sections, après ban- quet, puis seconde séance générale, rapports des différen- tes Commissions d'étude nommées par la Société, fin de la communication de M. Colladon et clôture de la session. Nous sommes bien sûrs d’être ici les interprètes de tous ceux de nos collègues qui ont pris part à la réunion de 1875, en adressant au Comité d'organisation, à la section 1 Nous reproduisons plus loin cette communication in extenso, voir p. 329. Æ FRS “ Let SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE d'Uri et à MM. les ingénieurs du tunnel du Cab nos sincères remerciements pour l’aimable réception qu'ils nous ont préparée à Andermatt et à Gœschenen. La prochaine réunion aura lieu, en 1876, à Bâle; outre les membres ordinaires de la Société, les savants étrangers que nous éprouvons une si vive satisfaction à accueillir dans nos modestes congrès, sont cordialement invités à venir y assister, et nous osons espérer qu'ils répondront en grand nombre à cet appel. Nous allons passer maintenant au Compte rendu des diverses communications qui ont été faites dans les séan- ces générales et dans les séances des sections. PHYSIQUE M. le professeur Ch. Dufour de Morges parle d’un coup de foudre qui, au mois de juin 1875, a frappé en même temps, près de Villeneuve, deux vignes distantes de 120% à peu près. Dans l’une d'elles la surface atteinte mesure 18" de long sur 18" de large. Les deux tiers des ceps, soit à peu près 3950, ont été frappés. Dans la se- conde vigne la surface foudroyée mesure 10" de long sur 10% de large et une centaine de ceps ont été atteints. Les premiers jours plusieurs ceps paraissaient perdus, d’autres n'avaient séché que partiellement et avaient encore des feuilles en pleine végétation. Cependant, dans le mois d'août, les ceps qui paraissaient les plus maltraités ont repoussé des branches vigoureuses sur lesquelles on voyait, le 5 septembre, des raisins en fleurs. Mais ces raisins qui devaient former la récolte de 1875 ont bientôt cessé de se développer. Dans son mémoire sur la foudre Arago cite comme faits remarquables quelques rares exemples de coups de foudre qui s'étaient divisés en deux ou trois branches. Ici nous sommes en présence d’un coup de foudre qui d’abord s’est divisé en deux pour frapper deux vignes à 420" de distance, ces branches ayant en- suite donné lieu l’une à 100, l’autre à 350 jets différents qui ont frappé les ceps ‘. M. le professeur F.-4. Forel de Morges rend compte de l’étude qu’il a faite des seiches du lac Léman et de quelques autres lacs de la Suisse. Nous renvoyons pour le détail de ce travail aux deux mémoires que M. Forel a insérés sur ce sujet dans les Archives ?. Comme introduction à une communication de M. l'in- génieur Burgin, de Bâle, sur une nouvelle machine élec- tromagnétique de son invention M. le professeur Ed. Hagenbach, dans le laboratoire duquel ce travail a été exécuté présente d’abord quelques considérations sur les _ progrès réalisés récemment dans ce genre d'appareils et tout particulièrement sur la machine de Gramme qui en est actuellement un des meilleurs types. Il décrit cette machine, sur les effets de laquelle il a eu l'occasion de faire une série de mesures et d’essais comparatifs. Il expose ensuite les modifications que le jeune ingénieur bälois y a apportées et qui en ont fait un appareil nouveau parais- sant présenter de sérieux avantages sur celui de Gramme. M. Burgin fait ensuite la démonstration de sa machine qu'il a déjà fait marcher la veille à Gœschenen, sous les yeux de ses collègues. Elle diffère essentiellement de celle de Gramme en ce que les électro-aimants, au lieu d'être disposés en anneau et de former comme la jante d’une roue tournant entre les pôles de l’aimant, sont disposés 1 M. Colladon a décrit les effets d’un coup de foudre qui avait frappé 335 ceps de vignes (Mémoires de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XXI, p. 548 ; Archives, 1873, t. XLVI, p. 36. . ? Archives, 1874, tome XLIX, p. 24 et 1875, tome LIL, p. 281. | DES SCI-NCFS NATURELLES. 305 # 396 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE suivant les rayons de cette roue, les uns au-dessus des au- É tres, de manière que leurs extrémités forment une spirale et qu'ils constituent une sorte de zone cylindrique tour- nant parfaitement juste entre les deux pôles de l'électro- amant excitateur, fort élargi pour cela. On réalise de la sorte un double avantage : 4° les pôles des aimants tour- nants sont beaucoup plus rapprochés de ceux de l’aimant excitateur; 2 c’est au moment où chaque aimant tournant arrive le plus près des pôles de l’aimant excitateur qu'il présente par rapport à lui la direction la plus favorable, Les deux causes qui concourent à la production du cou- rant induit se trouvent donc réunies au moment de leur effet maximum. De plus en remplaçant les électro-aimants rectilignes par des électro-aimants en croix, on obtient plus de quantité et moins de tension et l’on peut de la sorte en introduisant dans l’appareil l’une ou l’autre des roues ainsi construites modifier à volonté l'effet de la machine ‘. M. l'ingénieur Théodore Turrettini de Genève donne la description de la perforatrice Turrettini et Colladon que les membres de la Société ont vu fonctionner la veille à Gœschenen et présente un plan détaillé à l’appui. Il insiste surtout sur les deux points essentiels qui font dif- férer cette machine de celles déjà existantes. Ce sont : 4° Le système de distribution d'air pour le mouvement de va-et-vient du piston ; 2° Le système d'avancement automatique. 1 Nous ne pouvons entrer pour le moment dans de plus amples reuseignements sur cet appareil. Par suite d’un contrat intervenu entre l'inventeur et elle, la Société yenevoise pour la construction d'instruments de physique s'est chargée de la fabrication et de la vente de cette nouvelle machine électro-magnétique. Nous espérons pouvoir en donner bientôt une description détaillée à nos lecteurs. La distribution est dépendante du choc du fleuret con- tre le rocher, la vitesse du piston va donc en s’accélérant jusqu’à ce que le choc se produise, il ne peut y avoir de fausses distributions comme dans d’autres perforatrices. L’avancement automatique et le recul de toute la ma- chine se produisent en utilisant la réaction de l’air com- primé sur le cylindre percuteur, réaction qui est toujours égale à l’action de l'air sur le piston lui-même. Un ser- rage très-puissant fixe la machine sur le bâti. Ce serrage est brusquement supprimé si la machine est trop éloi- gnée de la roche. Le cylindre se trouvant alors libre est poussé en avant par la réaction de l'air sur la face intérieure du cylindre et serre la roche de plus près. Comme membre de la Commission des glaciers, M. le professeur Hugenbach donne ensuite quelques détails sur le travail exécuté récemment au glacier du Rhône, par M. Gosset. L’habile ingénieur du bureau topographique fédé- ral a dressé un levé exact de ce glacier. Ces mesures, com- parées à d’anciennes données, lui ont fourni déjà quel- ques renseignements sur sa marche et sur le retrait qu'il a subi. En outre il a disposé en travers du glacier à diffé- rentes hauteurs quatre lignes de pierres continues marquées chacune d’une couleur différente peinte sur toutes les pierres et qui devront servir à suivre très-exactement dans l'avenir la marche du glacier dans ses différentes parties. Depuis 1856, le bas du glacier s’est retiré de 650", et s’est abaissé de 95m. La première ligne de pierres (noire) a été disposée à 500" de l'extrémité du glacier, à 1850 au-dessus de la mer; la largeur du glacier en ce point est de 520, sa vi- tesse de 13" en maximum par an, son abaissement a été de 6 dans là dernière année. La seconde ligne Ce est à 1100 . Le moraine terminale, à 1950" d'altitude; la largeur du glacier y est de 550", la vitesse de 33", l’abaissement annuel de 5". La troisième ligne (jaune) est à 3500" du bout du gla- cier, à 2380" au-dessus de la mer, la largeur du glacier est de 1500", sa vitesse de 100, ici au contraire il s’est élevé dans l’année de 2", La quatrième ligne (rouge) est à 5000" du bout, à 2550" d'altitude, la largeur du glacier est de 1040, sa vitesse de 97", il s’est relevé dans la dernière année de 4". fre ligne. ?2me ligne. 3 ligne. Ame ligne.” (noire) (verte) (jaune) (rouge) distance du bas 900% 1100 3500 5000 altitude 18507 1950 2380 2550 largeur 520% 550 1500 1040 vitesse 13% 33 100 Eu relèvement annuel —6" —Ù +2 1 Il'est permis de se demander si le relèvement de sa partie supérieure n'est pas le signe précurseur d’une nouvelle période d'avancement du glacier. C’est ce que les observations des années suivantes feront connaître. M. /L.-F. Secrétan de Lausanne a envoyé un tra- vail sur les mouvements qui accompagnent la disso- lution des corps solides et liquides. Il à trouvé que tous les corps qui se dissolvent dans des conditions détermi- nées présentent les mouvements gyratoires déjà constatés pour le camphre, les valérates et les butyrates. La for- mation, la durée et l'intensité de ces mouvements dépen- dent de trois facteurs qui se suppléent ou se complètent mutuellement : 1° le degré de solubilité du corps dans le liquide dissolvant; 2° lu densité relative ; 3° le pouvoir dispersif, c’est-à-dire la propriété que le corps a d’être mouillé plus ou moins par le liquide. au “Z. = On distingue trois catégories de mouvements : L À. Ceux d’un solide sur un liquide. Exemples : sur l’eau, mouvements gyratoires du cam- phre, de la caféine, des valérates et butyrates. Sur un mélange de 50 parties d’eau pour 10 d'alcool, en volume: mouvements gfratoires du chlorure de s0- dium, de barium, de strontium ; du chromate de potas- sium, de l’hyposulfite de sodium et de beaucoup d’autres. En ajoutant de l'alcool, on atténue le pouvoir dissolvant du liquide pour ces corps; les petits fragments grattés à la surface produisent une dépression qui les soutient sur le liquide. Ils se dissolvent moins rapidement et offrent les mouvements gyratoires. Sur le sulfure de carbone, la paraffine, le camphre, la colophane : enfin plusieurs corps sur le chloroforme et le bromure d’éthylène. Les corps poreux imbibés d’un li- quide soluble fonctionnent comme des solides. Exemple : pierre ponce imbibée d’alcool, sur l’eau. B. Mouvements d’un liquide sur un liquide. On distin- guera : 1° Les mouvements d’un liquide plus dense sur un moins dense qui le dissout modérément. On trouve qu'en versant avec soin du chloroforme sur l’eau (pour prendre un exemple entre plusieurs), il reste suspendu en sphérules qui produisent une dépression à la surface de l’eau; mais sur un mélange de 5 parties d’alcool dans 55 d'eau, ces sphérules se dissolvent en tournoyant; de même l’aniline. 2° Mouvements d’un liquide moins dense à la surface d’un plus dense. Exemple : l’alcool sur l’eau, l'acétone, etc. C. Mouvements gyratoires produits par dissolution entre deux liquides, tantôt dans le liquide supérieur, tantôt dans l'inférieur. Exemple : colophane et savon entre éther et eau, camphre entre benzine et eau, etc. Ces mouvements résulioit de ce qu ’aucun Corps, ei | soit amorphe ou cristallin, n’est homogène et également soluble dans toutes ses parties. C’est l’inégale affinité du li- quide dissolvant pour les diverses parties du corps dis- sout, qui provoque les mouvements de dissolution. Dans les sphérules d’aniline, par ‘exemple, il se forme une échancrure au point où elles se dissolvent avec le plus d'intensité, en même temps qu’elles s’éloignent de ce point. Dans les conditions décrites, le corps s'éloigne du point où il se dissout avec le plus d'intensité. On pourrait mul- tiplier les exemples, car ces mouvements ont été constatés pour une centaine de corps. Ils se manifestent aussi sous le microscope. Conclusion : Les corps qui se dissolvent présentent des mouvements toutes les fois que la cause de ces mouvements est capable de vaincre les résistances qui s’opposent à leur production. GÉOLOGIE. M. Stapf expose les observations géologiques qu'il a fautes jusqu’à présent dans les couches déjà traversées par les travaux du tunnel, sans prétendre pourtant qu'on puisse déjà en tirer des conclnsions définitives. Du côté de Gôschenen la roche principale est du gneiss- granit avec quelques filons d’eurite. Outre les plans de etratification, on y observe un clivage qui leur est per- pendiculaire. En approchant de l’ancienne église d’An- dermatt, on a traversé des roches plus variées : gneiss, micaschistes, schistes calcaires, etc., etc. La galerie d’a- vancement n’est pas encore arrivée au point où lon cou- pera le calcaire cristallin, si cette roche descend jusqu'au passage du tunnel. A ce propos M. Stapf montre que la direction de cette couche à la surface permet de la rac- x} “rer à avec celles qui sont plus en amont sur la rive 2" gs hr PSS PAR dre DES SCIENCES NATURELLES. gauche de la Reuss. Il est possible que les assises qui sont des deux côtés du calcaire soient les mêmes ; mais cela ne pourra être démontré que par des analyses ri- goureuses et l’examen microscopique des roches. M. Stapf décrit de même la série des couches coupées du côté d’Airolo. La dolomie renferme des fragments de micaschistes, &e qui montre qu’elle est plus moderne. Il y a des schistes micacés calcaires établissant un trait de ressemblance avec la zone calcaire de la vallée d’Urse- ren. On ne manque pas d'indices que ces couches forment des plis et qu’on ait traversé à diverses reprises les mê- mes bancs : mais encore ici il faudra l’analyse chimique pour mettre le fait hors de doute.’ La structure en éventail du massif du St-Gothard peut être attribuée à de petits glissements très-multipliés sur les plans de clivage, glissements dont le résultat final a été de diminuer le degré de plongement primitif de cha- que assise, et cela d’autant plus qu’elle s'élève plus baut. Il est remarquable que, parmi les cristaux qu’on a trouvés, il n’y en ait aucun de quartz enfumé. Dans une seconde communication, M. Stapf a parlé des eaux qu'on a rencontrées. Du côté de Güschenen la quan- tiié d’eau qui filtre est tout à fait insignifiante, quoiqu'on ait passé quatre fois sous la Reuss. Cela rend probable que la vallée a été creusée par l'érosion, et n’est pas l’ef- fet d’une rupture. Les zones aquifères peuvent toutes se reconnaitre d'avance à la surface, elles correspondent à des localités où les roches laissent tomber des gouttes d’eau. Du côté d’Airolo la quantité d’eau a été plus considé- able; elle semble même dépasser celle qui tombe dans le bassin collecteur. À mesure qu’on avance dans le tun- nel et qu’on atteint une nouvelle zone aquifère, on voit tarir celles qui se sont montrées plus près de l’entrée. On peut donc penser que la quantité d’eau à maîtriser n'ira pas en augmentant continuellement. M. Stapf a exposé dans la séance générale un lever à très-grande échelle de l’inclinaison des couches aux pa- rois du tunnel et de leur direction sur le plan de la voie. M. le pasteur S. Chavannes fait une communication sur les sypses et les cargneules. Suivant lui les gypses et les cargneules des Alpes ne sont pas triasiques, mais ce sont des formations métamorphiques en rapport avec des cou- ches d’âges très-divers. Ce seraient comme des zones mé- tamorphisées traversant plusieurs couches d’âges et de compositions absolument divers. M. Chavannes décrit cinq de ces zones, courant dans des directions très-variables ; l’une d’elles entre autres irait depuis le Valais jusqu’à la vallée d'Urseren. A l'appui de sa théorie M. Chavannes cite des exemples de gypses et de cargneules dans les:;uels on retrouverait des fragments non métamorphisés des roches encaissantes. M. Renevier combat la manière de voir de M. Chavan- nes. Il croit bien qu’il y a des gypses et des cargneules de différents âges, tout le monde est d'accord là-dessus. Mais dans les Alpes vaudoises il n’y a certainement ni gypses ni cargneules tertiaires ou jurassiques, comme le pense M. Chavannes, ils appartiennent tous au terrain triasique. M. Renevier ne croit pas à l’origine métamorphique des oypses et des caryneules, mais il estime que ce sont des productions chimiques analogues à celles qui se produi- sent actuellement, dans la mer Morte par exemple. Les parcelles de roches encaissantes qui se trouvent parfois ent DC sy _ bés dans le dépôt en train de se former. M. Lory croit, comme M. Renevier, que les gypses ont 0 une origine sédimentaire et non métamorphique. Les car- HE gneules seraient comme des éponges de dolomie dans +48 lesquelles le carbonate de magnésie se serait dissous en produisant des vacuoles. Du reste, M. Lory croit aussi qu'il y a eu des gypses et des cargneules de tous les âges, même nummulitiques. La grande bande de gypse qui va du Valais jusque dans la vallée d'Urseren est triasique ; 10 elle commencerait aux environs de Moutiers en Taren- Ÿ “# taise. | M. Gilliéron donne la coupe d’une localité dans les Al- pes fribourgeoises où il y a certainement une cargneule de nummulitique. - 1e M. Balzer fait une communication sur les cendres vol- caniques de l’île de Vulcano. Elles sont de composition fort différente : les unes sont de la lave pulvérisée, d’au- 3e tres sont des cendres chimiques produites par les solfa- tares. Il montre des échantillons d’une de ces cendres qui TT est de la tridymite cristallisée. 39 ZOBLOGIE et BOTANIQUE. M. le professeur Pietro Pavesi, de Pavie, donne quel- ques détails intéressants sur le développement trachéen d’un oiseau appartenant à la famille des Sturnidæ, et % présente à l’appui diverses pièces anatomiques. Cet oiseau, la Manucodia Keraudreni (Less.), de la Nouvelle Guinée, est, en effet, très-remarquable par sa trachée- artère, située tout à fait en dehors du thorax, au-dessus 71e) des muscles pectoraux et directement sous la peau. M. Lesson a étudié cet organe chez cette espèce el l'a 1 figuré dans son « Voyage de la Coquille. » M. Pavesi va SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE a obtenu tout récemment un nouvel exemplaire de cette Manucodia, et l'a décrit et figuré dans les « Anali Mus. Civ. Genoa, vol. VI, 1874; » toutefois la forme de la trachée s'étant montrée un peu différente de celle signa- lée par Lesson, M. Pavesi en a conclu : 1° Que les différences peuvent être individuelles comme cela se voit chez d’autres oiseaux ; 20 Que ces différences ne sont ni sexuelles ni dépen- dantes de l’âge. Il émettait alors le vœu qu’un autre zoologiste püt arriver à éclaircir et trancher ces deux questions. Depuis lors M. Pavesi a reçu de M. d’Albertis, de Gênes (maintenant à la Nouvelle Guinée, ainsi que M. Meccari), dix exemplaires de la Manucodia Gouldü (J. Gray). Tous ces sujets ont la trachée externe, mais jamais celle-ci n’est identique dans deux individus. La cuirasse trachéenne est ovale, ronde et plus ou moins compliquée. I faut remarquer, cependant, que les individus femelles ont une trachée bien plus simple que les mâles; elle n'arrive pas, ep effet, jusqn'au-dessus des muscles pecto- raux, pas même jusqu'au bord inférieur du sternum, disposition particulière qui est très-utile pour lincuba- üon. S'il en fût autrement, la femelle serait empêchée de couver. Il y a donc aussi, en outre des dissemblances signalées plus haut, des différences sexuelles, qui sont encore plus sensibles que les différences spécifiques. M. Pavesi, qui avait déjà décrit les muscles broncho- trachéens, a découvert encore une autre paire de mus- cles, des muscles qu’il nomme sterno-trachéens. Le même montre, après cela, quelques autres prépa- rations anatomiques, un canal digestif de Diomedea are exulars où Albatros du Cap de Bonne-Espérance, par exemple. Le tube digestif de cet oiseau est très-intéres- sant, par le fait des papilles qui garnissent l’œsophage, en arrière de celles qui hérissent la langueet les environs de la glotte. Ce développement est nouveau, car chez tous les oiseaux la muqueuse œsophagienne est lisse, et présente seulement des plis longitudinaux. Ce sont des papilles dans le genre de celles des Tortues de mer et de celles qu’on voit aussi près du pylore du Castor, de la Hellera, ete. Elles n’empêchent pas la rétrogradation des aliments chez cet oiseau qui vomit, par le fait, très-faci- lement et ne se nourrit que de petits animaux marins, Le cœur de l’Albatros présente aussi ceci d’intéressant qu'ane bande museuleuse joint le bord libre de la valvule atrio-ventriculaire droite qui a une grande épaisseur. M. Pavesi montre encore la trachée artère de la Ciconia nigra, qui a des bronches recourbées et chevan- chées par les artères pulmonaires et l'aorte dépendante. IL montre, enfin, le même organe chez la Ciconia alba et fait remarquer que les bronches sont droites et non pas recourbées. M. le D' J. Muller, de Genève, fait une communication sur un dimorphisme et sur quelques caraclères nouveaux des Rubiacées. Dans beaucoup de Rubiacées brésiliennes on remarque que les fleurs de certains échantillons ont les étamines saillantes, tandis que dans d’autres échantillons de ia même espèce les étamines sont incluses. Dans le premier cas les filets sont plusieurs fois plus longs que les anthè- res, le style est court et inclus et les stigmates sont étroits, dans le second cas au contraire les filets sont plu- sieurs fois plus courts que les anthères, le style est sail- € arr e, Ce! r se : É LATE AU Ne L . 10 M 316 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE lant et les stigmates sont sensiblement plus courts et plus larges. | L’une des deux formes est probablement plus féconde que l’autre, car sur les échantillons d’herbier on remar- que souvent que les uns ont beaucoup, les autres peu de fruits. Mais le mode de fécondation doit être suivi dans le lieu natal des espèces ou du moins sur le vivant. Le di- morphisme lui-même ressemble à celui des Lythrum et diffère par cela entièrement de celui des Primula, où les étamines sont insérées tantôt en haut tantôt en bas du tube de la corolle. M. Muller mentionne comme caractères nouveaux pour la délimitation et la coordination des espèces : 1° La hauteur invariable pour chaque espèce de l’in- sertion des étamines sur le tube de la corolle; 2° La hauteur du point de fixation de lanthère sur son filet. 3° Le contour de l’anthère, soit proportion entre la longueur et la largeur. M. Muller présente ensuite à la section un échantillon vi- vant du Juncus squarrosus L., que le discours d'ouverture de M. le Président avait mentionnée comme l’une des deux plantes suisses spéciales du St-Gothard. M. Muller indi- que très-exactement la station où se trouve cette rareté. M. le professeur F.-A. Forel, de Morges, expose l’état actuel des travaux que fait exécuter le gouvernement de Genève pour lutter contre l'invasion du Phylloxera vas- tatrix à Pregny, Il rappelle que le Phylloxera a été importé d'Angleterre dans les serres à raisins de M. de Rothschild déjà en 1868, que le parasite n’a été découvert qu'en 4874 et que la maladie a déjà eu le temps d’envahir un assez grand « _ nombre ïe vignes du VOB. T'autés les vignes alta- quées par le Phylloxera et toutes les vignes même saines qui se trouvent à moins de 100 mètres de tout point infecté ont été ou doivent être arrachées. L’extirpation des racines et le minage du terrain que lon mélange avec de la chaux du gaz se feront en hiver, alors que le Phylloxera sera engourdi par le froid. Sans pouvoir l’af- firmer, M. Forel espère que ces mesures énergiques se- ront suffisantes pour arrêter le fléau; d'autant plus que le quartier infecté se trouve fort heureusement dans des conditions d'isolement très-favorables. M. le D' Ch.-G. Brügger, professeur à Coire, montre une branche de sapin malade provenant de la station thermale du St-Bernardin, au sommet du Val Misocco, à 5,000 pieds de hauteur au-dessus de la mer. Les pousses de l’année dernière et celles de cette année sont attaquées par un petit champignon (Rostpilz) qui fait flétrir, jaunir et tomber prématurément les jeunes aiguilles. Lorsqu'il se développe en très-grande quantité, comme c’est le cas parfois, ce parasite peut porter un très-grand préjudice au développement des forêts de sapins dans ces hautes régions (4 à 6,000 pieds au-dessus de la mer). (Les fo- restiers connaissent la maladie qu’il produit sous le nom de jaunisse des sapins (Gelbsucht der Fichten.) D’après l'opinion de M. le professeur Kopp, ce champignon est un Chrysomyxa Abietis (Ung.). MM. Muller et Schwende- ner le prennent pour le Peridermium Pini. M. Muller a observé le même champignon dans les vallées valai- sannes, Val Ferret, Val d’'Entremonts, Val de Bagnes, où il couvre parfois des forêts entières. M. le professeur Brügger fait ensuite une communica- tion sur la récente invasion de la sauterelle voyageuse ARCHIVES, t. LIV.— Décembre 1875. 23 SET Ca SOCIÉTÉ ELVÉTIQ Er (Wanderheuschrecke, Pachytelus migratorius, F.) dans le haut Rheinthal (sur le territoire du canton des Grisons, du canton de St-Gall et du duché de Lichtenstein). Il décrit aussi les mesures prises avec succès par la com- mune de Flæsch, pour combattre et expulser ces animaux. À l'appui de sa communication, M. Brügger montre de nombreux échantillons de l'insecte en question et d'Or- thoptères voisins, dans différentes variétés et différents états de développement. M. Albert Müller, de Bâle, complétant la communica- tion précédente, parle de l’invasion de la sauterelle voya- geuse dans la région située au bord du lac de Bienne. Suivant ce naturaliste, 15 Jucharten (1 hectare — 2,77 Juchart.) d'avoine d’une propriété de M. Landolt, de Neuveville, ont été détruits, en 5 jours environ, sur le rivage du lac de Bienne, entre Vinelz et Lüscherz, non loin de la Budlei. Le mal était déjà bien avancé quand M. Müller se rendit sur les lieux, soit dans les premiers jours d’août (1875). Déjà, depuis le 19 juillet, les écoliers et la popu- lation des environs étaient occupés à lutter contre le fléau et avaient réussi à anéantir le gros de l’armée dévasta- trice. On cherchait à chasser les sauterelles vers le lac, mais souvent il arrivait que, menés jusqu'au bord de l’eau, ces insectes prenaient en masse le vol, pour passer par-dessus les têtes de leurs persécuteurs et retourner au loin en arrière. Tout ce qui pouvait être atteint était arrosé avec du pétrole et brûlé, ou enfoui dans de pro- fondes tranchées. Les femelles pleines devaient être préa- lablement écrasées sur le sol, puis, pour éviter le dévelop- pement éventuel des œufs, brûlées complétement au feu. Il faudrait toujours, pour plus de sûreté, écraser RE DES SCIENCES NATURELLES. 319 les nterelles avant qu'elles puissent voler, ou mieux encore au moment où elles sortent de l'œuf. | M. Müller a constaté que le parasite en question était le véritable Pachytelus migratorius et que l'espèce était représentée dans tous les degrés de développement. Cette immense extension de la sauterelle, dans les environs de Bienne, aurait été favorisée, suivant le même observateur, par la situation basse des terrains au bord du lac, ainsi que par la nature inculte et par la position d'isolement et d’insolation de ces grandes étendues de pays pour ainsi dire abandonnées. On ne pourra préve- nir, suivant M. Müller, de nouveaux ravages qu’en livrant promptement à la culture ce sol presque sauvage et en changeant souvent le mode de traitement ou la nature des produits. Beaucoup d'avoine, des blés, de la vigne, de l'orge, des pois, des pommes de terre, du maïs, la petite végétation même et les roseaux du rivage ont été attaqués et ravagés par les sauterelles. En face d’un pareil fléau, M. Müller exprime le désir que soit les entomologistes, soit la Confédération veuillent bien prendre en main la défense du pays, avant qu'il soit trop tard. M. Edouard Bugnion, de Lausanne, professeur à Zu- rich, montre le nid d’une espèce d’araignée (Radspinne, Epeira Spec.) trouvé à Morges, au sujet duquel M. le pro- fesseur Pavesi présente ensuite quelques développements. M. le D' Veter, de Dresde, donne des détails sur la station zoologique de Naples, et les grands laboratoires avec aquarium qu'a fait construire et que dirige M. le D' Dohrn. Ces vastes établissements sont destinés aux naturalistes qui veulent faire des recherches approfondies sur la faune marine. À côté de l’aquarium où ils peuvent étudier la vie et les mœurs des animaux marins, les LR NÉ Free As ÉTES Vs | M Re a LE: De RL TES Se PR savants peuvent exécuter des recherches microscopiques avec les appareils les plus perfectionnés en ayant à leur disposition une riche bibliothèque et une belle collection anatomique. On travaille, en particulier, à former une collection type de toute la faune du golfe de Naples et une statistique complète de tous les animaux qui la com- posent. Ce grand institut dépasse tout ce qui a été créé en ce genre par la richesse des ressources qu’il offre aux naturalistes. Il possède ou va posséder des succursales à Sorrente, à Capri, au Cap Misène et ailleurs. L’établisse- ment central lui-même a déjà dû être agrandi par suite de nombreuses demandes. Maintenant 18 aquarium spé- ciaux, dont l’eau se renouvelle continuellement et qui sont desservis régulièrement par deux pêcheurs, sont dis- posés pour autant d’observateurs voués à des recherches particulières. Un certain nombre de ces laboratoires par- ticuliers ou de ces places ont été loués par les gouverne- ments ou les universités. Le prix d'abonnement est de 1800 fr. par an. La Russie et l'Italie ont chacune 2 pla- ces, la Saxe 1, les universités d'Oxford et de Cam- bridge chacune 1, etc. M. Vetter pense que la Suisse pourrait avec avantage en acquérir une. M. Pavesi ajoute quelques renseignements à ceux que vient de donner M. Vetter. MÉDECINE. M. le D' Hemmann, médecin des Bains de Schinznach, donne lecture d’un mémoire sur les eaux thermales sul- furées de cette localité, Les sources proviennent, suivant lui, non pas des roches jurassiques qui se trouvent sur les rives de l’Aar, mais d’un vaste bassin d'environ une lieue carrée de surface, qui s'élève de 60 à 70 mètres au-dessus des Bains et qui porte le nom de Birrfeld. - ‘ r LE PRIT SI ON E AGE ET + s LE Fe NE PL FT k ; ; NAN DES SCIENCES NATUREÉEES C’est en traversant les couches liasiques qui forment la base du Birrfeld, que les eaux d'infiltration se char- geraient d'hydrogène sulfuré et se réchaufferaient à 36 ou 40°, ensuite de réactions chimiques. L’auteur s’ap- puie à cet égard sur une opinion soutenue entre autres par M. C. Vogt (Ueb. Vulkane, Oeff. Vorträge IL, 2, p. 32), opinion d'après laquelle les sources thermales et les phénomènes volcaniques en général, ne sont point l'effet de la chaleur originelle conservée à l’intérieur du globe, mais de réactions qui s'effectuent dans les cou- ches relativement superficielles de l’écorce terrestre. Ces réactions se produiraient essentiellement dans la zone que pénètrent les eaux d'infiltration et celles-ci en seraient même l’un des principaux agents. L’hydrogène sulfuré doit provenir de composés sulfureux qui se trouvent sur le trajet des eaux. M. Hemmann pense que les substances organiques, qui abondent dans le Lias, ne sont pas étran- gères à cette décomposition ; ce sont elles qui opéreraient la réduction des sulfates (gypse) et les sulfures résultant de cette réaction seraient attaqués à leur tour par l’eau chargée d’acide carbonique et transformés en carbonates et en hydrogène sulfuré. Passant à des considérations d’un ordre pratique, le D' Hemmann attire l’attention de ses collègues sur quel- ques défauts d'exploitation qui nuisent au succès des eaux de Schinznach et auxquels il serait urgent que la direction voulût bien porter remède. C’est d’abord la mauvaise disposition du puits dans lequel on a cherché à isoler la source. Ce puits, qui n’est pas loin de l’Aar, permet en effet aux eaux de la rivière de se mêler en large mesure à l’eau thermale, toutes les fois que l’Aar est grosse et que le travail des pompes a abaissé le ni- veau de l’eau du puits au-dessous de sien. Ie est bHSbIE: qu'on pourrait parer à ces infiltrations par une construc- tion plus intelligente ; alors on ne verrait plus l’eau ther- male se troubler et se refroidir jusqu’à 20 ou 25°, comme cela a lieu chaque été et il n’y aurait plus besoin de dé- penser force combustible pour lui rendre sa température originelle. Un autre inconvénient non moins grave, c’est qu’au rebours des principes les plus élémentaires de la chimie, on se sert à Schinznach de tuyaux de fonte. Il s’y forme du sulfure de fer qui est entraîné en poudre impalpable et qui donne à l’eau une vilaine teinte noire. Cette eau sa- lit tout ce qui entre en contact avec elle et répugne à ceux : qui en font usage ; de plus elle perd par ce fait une par- tie de ses propriétés, car le sulfure de fer ne s’y forme qu'aux dépens de l'hydrogène sulfuré et des sulfures alcalins. Le corps médical devrait user de toute son influence, pour que les administrateurs de nos établissements hy- drothérapiques s’efforcent de conserver aux eaux miné- rales l’intégrité de leur composition. M. le D' Müller, pharmacien à Berne, appuie chaude- ment le vœu du D' Hemmann. Il faut que le médecin qui envoie ses malades aux Bains, sache quelle espèce d’eau on leur servira et n’aie pas à craindre des altérations, tel- les que celles qui ont été constatées à Schinznach. Un par- fait isolement est surtout de rigueur pour les sources sulfureuses, parce que le mélange d’eau ordinaire y intro- duit de l'acide carbonique qui décompose les sulfures de sodium, de calcium, etc. Or, il n’est point indifférent que l’eau renferme de l’hydrogène sulfuré plutôt que des sul- fures alcalins, parce que ce gaz s'échappe pendant qu’on LE er | DES SCIENCES NATURELLES. chauffe le bain. La source de Schinznach ne renfermant qu’une petite quantité de sulfure de calcium (0,008 gram- mes par litre d’après Grandeau), on devrait tàcher de la lui conserver à tout prix. C’est à une forte proportion de sulfure de calcium et surtout de sulfure de sodium (ensemble 0,099 gr. par litre) que Stachelberg doit sa réputation. | Les bains du Gurnigel peuvent être cités comme un modèle de ce qu’on obtient par une exploitation ration- nelle. La source « Schwarzbrunnli » est recueillie dans un réservoir hermétiquement fermé et conduite par de longs tubes de grès à la « Trinkhalle; » arrivée là, l'eau renferme un peu moins d'hydrogène sulfuré qu’à l'ori- gine, mais elle n’a rien perdu de ses sulfures. Un appa- reil en siphon empêche l'accès de l’air et la composition de l’eau se maintient parfaitement intacte grâce à l’hy- drogène sulfuré qui remplit toute la conduite, Un autre point noir dans la balnéologie, c’est l’incer- titude qui plane encore sur la composition des eaux de Saxon. Il est hors de doute que suivant le moment où l’on prend l’eau, on n’y trouve souvent pas trace d’iode, mais que ce corps peut y reparaitre en forte proportion une demi-heure où même quelques minutes après (Rivier et Fellenberg). Sur 14 dosages, faits dans l’espace de 4 jours, # ne donnèrent pas trace d'iode, tandis que les 10 autres en donnèrent 0,017 à 0,098 grammes par litre. Morin, Brauns et autres chimistes ont constaté des varia- tions plus surprenantes encore. M. Müller eut lui-même l’occasion d'analyser tant l'eau de la source que celle qui est servie aux étrangers et n’y trouva pas trace d'iode, en dépit de la dénomination « d’Eaux bromo-iodurées » qui s'étale dans les journaux. Un fragment de la Dolomite bi- v = de Le »./ sr É SEE AL RS * > S : e NT LE A 7 7 2S € … Lors Sr D RES ET or Cd 2 k TJ 324 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M tumineuse (Raucheracke), que l’on expédie à Paris pour la fabrication des «pastilles de Saxon » n’en renfermait pas davantage. Que dire maintenant du fait suivant mis en regard de ce qui précède ? Il y a quelques semaines, une dame de B. se plaignait vivement des effets qu’elle avait ressentis d’une bouteille de Saxon. On soumit le reste à l'analyse et l’on y trouva une forte proportion d’iode. Deux bouteilles du même dépôt en livrèrent l’une 0,052 et l'autre 0,076 grammes. Les phénomènes géologiques qui se passent à la source de Saxon sont trop surprenants, pour qu'ils ne paraissent pas suspects. Ne serait-il pas dans l'intérêt de l’humanité aussi bien que dans celui de la science, que la véritable composition des «Eaux bromo- iodurées » soit mise enfin au grand jour. M. le D' Goll ajoute quelques détails sur la source iodurée de Solis, au pied de l’Albula. Ces eaux mérite- raient d’être utilisées davantage ; elles stimulent l'appétit et la nutrition et sont d’un fort bon effet sur les catar- rhes. M. le D' Lorenz en dit autant d’une source analogue qui se trouve à Tiefenkasten et rapporte un cas de péri- tonite exsudative chez un enfant où elle fit merveille, à la dose de À à 2 verres par jour. M. le D' Weber appuie ce qui a été dit à propos de Schinznach et de Saxon. C’est le devoir de la section de médecine de protester énergiquement contre de tels abus. M. Ed. Bugnion fait une communication sur la Pneumo- nie vermineuse des animaux domestiques et insiste spé- Cialement sur les diverses formes que revêt cette affec- tion, suivant qu’elle est causée par des strongles adultes ou bien par des œufs et des embryons. Il a observé jusqu'ici : 1° Une forme lobulaire, produite par des strongles adultes pelotonnés dans les bronches. 20 Une forme diffuse, causée par des œufs et de jeu- nes larves de Nématodes parsemés par milliers dans Île tissu pulmonaire. 3° Une forme nodulaire ou pseudo-tuberculeuse, pro- duite par l'accumulation des œufs sur certains points li- mités du poumon. M. Ed. Bugnion à étudié la première forme chez les veaux et chez les génisses du Jura, où cette maladie prend quelquefois un caractère épizootique. Lors du grand aba- tis ordonné par le Gouvernement vaudois, sur le pâàtu- rage de la Neuvaz (Jura), du 1% au 4 septembre 1874, à cause de la Péripneumonie contagieuse, il ne constata sur 170 têtes de bétail, que 14 cas de Péripneumonie, tandis que 60 au moins (de jeunes bêtes pour la plupart), étaient atteintes de Pneumonie vermineuse. Cette dernière avait un caractère lobulaire très-accusé et paraissait par- tout de date récente. Il suffit d’inciser les bronches pour y découvrir un grand nombre de vers filiformes (Str. micrurus), mesurant jusqu'à 3 pouces de longueur et pelotonnés le plus souvent dans un amas de mucosités jaunâtres. Les bronches qu’occupent ces parasites sont précisément celles qui correspondent aux lobules hépa- tisés. La forme diffuse a été observée chez des chèvres à l'École vétérinaire de Zurich. Chez un de ces animaux, qui avait succombé le 22 mai 1875, les poumons ne renfermaient plus de strongles adultes, mais des milliers d'œufs allongés, mesurant un dixième de millimètre en- viron et un grand nombre de petits vers assez semblables 1, ARS Ro T SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE tes irritent le tissu pulmonaire comme autant de corps étrangers et occasionnent une sorte d'infiltration diffuse qui occupe le plus souvent une grande étendue. Le mi- croscope fait découvrir dans le voisinage des œufs une desquamation et une prolifération considérables de l’en- dothelium des alvéoles, ainsi que l’a remarqué le profes- seur Bollinger, le premier auteur qui ait donné une bonne description de cette affection (Zur Kenntniss der desquamativen und käsigen Pneumonie, Archiv. f. exp. Path. u. Pharm., Bd. I, 1873). Différant en cela du Strongle de la vache, qui est expulsé des bronches avant la ponte et dont les petits se développent au dehors, celui de la chèvre (S. filaria ou rufescens ?) dépose ses œufs dans le poumon et c’est encore dans ces organes que la petite larve parcourt au moins les premières phases de son existence. Au lieu de disparaître en hiver sans laisser de traces, cette pneumonie vermineuse de la chèvre devient par ce fait une affection chronique d’une haute gravité. Enfin, l’auteur a étudié la forme nodulaire chez un chat empoisonné avec de la strychnine. Tous les lobes du poumon présentaient à la surface et à l’intérieur un grand nombre de tumeurs blanchâtres, parfaitement circonscri- tes, qu’on aurait prises au premier abord pour de gros tubercules agglomérés ou pour des nodules sarcomateux. Mais le microscope fit découvrir dans chacune de ces tumeurs une myriade d'œufs arrondis renfermant de pe- tits vers enroulés sur eux-mêmes, des embryons ou des masses vitellines à tous les degrés de segmentation. On ne peut pas se figurer une plus belle occasion d’em- brasser du même coup dans le champ du microscope toutes les phases du développement embryonnaire. Ici encore ces petits corps étrangers réunis en nombreuses colonies dans l’intérieur du tissu pulmonaire, avaient causé une pneumonie desquamative des plus prononcées, bien que limitée à certains points parfaitement circon- scrits. Cette observation confirme en tous points celle de Heule que le professeur Leuckart avait mise en doute (Die menschl. Parasiten, IL, p. 104). M. Leuckart pense que Heule a pris pour des œufs de Nématodes, les larves enkystées d'un ver vivipare (Ollulanus tricuspis). Passe encore qu'on puisse confondre des coques d'œufs avec des kystes, mais quand on a constaté à l’intérieur de ces coques toute une série de segmentations vitellines et de formes embryonnaires, on ne peut plus douter d’avoir affaire à des œufs pondus en lieu et place, comme ceux que l’on trouve dans le poumon des chèvres. D’autres cas identiques ont d’ailleurs été rapportés par Le- gros (Gaz. méd., Paris, 1867, p. 131), Villemin (Re- cueil de méd. vét., 1867, p. 75) et Colin (Ann. de méd. vét. Bruxelles, 1867, p. 12). Des nodosités sem- blables se rencontrent aussi dans le poumon de la chè- vre, du monton et du porc. Ces animaux présentent tan- tôt la pneumonie diffuse, tantôt les petites tumeurs pseu- do-tuberculeuses, suivant que les œufs de Nématodes sont épars çà et là, on bien qu'ils sont réunis en colonies sur certains points déterminés. Le reste de la séance fut consacré aux affaires d’ad- ministration : I M. le Président annonce que la Commission chargée d'étudier la Statistique de la Tuberculose en Suisse vient de terminer la publication de son travail, grâce à la per- sévérance de son secrétaire M. le D' Müller de Winter- NÉ LD RE PORTANT SRE TT RD ge LS Ge Las 2. ut 3 DORE VS s D EURE pos. BY 398 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURE LE thur. Cet ouvrage est offert aux membres de la Svuralé à au prix de 2 fr. l’exemplaire. L'assemblée vote des remer- ciements aux membres de la Commission, MM. Biermer, Meyer, Hofmeister et Müller. Sur la proposition de M. le colonel Rüeter, directeur ‘du Comité de l’exposition suisse à Philadelphie, la section de médecine décide d'organiser pour cette exposition une Collection des principales eaux minérales de la Suisse. Des avis publiés dans les journaux inviteront MM. les propriétaires d'établissements hydrothérapiques à envoyer des échantillons au Comité central. Celui-ci se charge de l’expédition de Suisse en Amérique. Enfin M. le D' Goll soulève la question déjà souvent discutée, de savoir s’il y a lieu de conserver une section de médecine, au sein de la Société helvétique des Scien- ces naturelles, On a dit que cette section n’a guère de raison d'être, puisque les médecins forment déjà des so- ciétés particulières. M. Goll se prononce contre cette ma- nière de voir : la Société helvétique réunit d’autres élé- ments que le « Centralverein » ou telle autre société ex- clusivement médicale. Il est bon que le médecin se trouve en contact avec des géologues, botanistes, etc. La Société helvétique est admirablement placée pour étudier certaines questions, qui se rattachent à la statistique médicale, aux influences locales. M. Goll rappelle quelques-unes des der- nières sessions, où la section de médecine fut des mieux partagées, au point de vue de l'importance des travaux et de l'intérêt des discussions. L'assemblée se prononce à l’unanimité pour le main- tien de la Section de médecine. LES TRAVAUX MÉCANIQUES di POUR LE * 4 PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD De Note communiquée par M. le prof. D. COLLADON, ingénieur-conseil de l’entreprise, A à la Société Helvétique des Sciences Naturelles, réunie à Andermatt # le 43 Septembre 1875. At ———— LI $ [. SYSTÈME ADOPTÉ POUR LE PERCEMENT. Le tunnel du St-Gothard n’a de précédent comparable 00) que le souterrain du Mont-Cenis, achevé en 1871, et ce- 3 lui de Hoosac aux États-Unis, terminé en 1874. La galerie du Mont-Cenis, longue de 12,233 mètres, 2: entreprise par d’éminents ingénieurs aux frais du Gou- “a vernement sarde, et pour laquelle aucune dépense utile n'a été épargnée, a exigé treize ans el demi pour son achèvement. Au Mont-Hoosac, où la longueur totale est 7,634 mè- tres, le progrès moyen, même dans les dernières années, a été inférieur à celui réalisé au Mont-Cenis ‘. a Le tunnel du St-Gothard, percé dans une roche plus i dure et long de 14,920 mètres, s'exécute aux frais d’une ANS entreprise suisse et, d'après les traités, il doit être com- | 5 plété en huit années, ou au maximum en neuf années. % i 1 Pour le tunnel Hoosac, la dépense par mètre courant s’est élevée à plus de 6,100 francs. | « pe Ÿ ÿ FT NON S K L 4 LES TRAVAUX MÉCANIQUES pe gi En tenant compte de l'excès de longueur et du peu de temps accordé, ce percement devrait donc marcher deux fois plus vite que celui du Mont-Cenis. Cette galerie du St-Gothard pourra-t-elle être ache- vée en huit ou neuf années ? telle est la question capi- tale qui préoccupe à bon droit le monde industriel. Cette question principale du temps se relie au mode d'exécution et à quelques principes techniques sur les- quels les ingénieurs sont loin d’être d'accord. Un tunnel à double voie, comme celui du Fréjus, ou du Gothard, exige une excavation de 8" de largeur et 6" de hauteur sans compter la place pour les maçon- neries. On n’attaque pas immédiatement cette grande section, mais seulement une petite galerie dite d'avancement ou de direction, ayant environ 2,40 de hauteur sur 2,60 de largeur, laquelle doit toujours devancer d’environ 200 à 290 mètres les travaux d’agrandisséement. Cette petite galerie se perce au moyen de machines mues par l'air comprimé, lequel produit à la fois la puis- sance et l’aération, selon le procédé proposé dès 1852 pour le Mont-Cenis par M. Colladon. Les appareils perceurs nommés perforatrices, ima- ginés par Bartlett en 1855, modifiés et améliorés par le célèbre Sommeiller en 1857, se sont beaucoup multipliés et perfectionnés, et on compte aujourd'hui 20 ou 25 sys- tèmes différents de ces appareils. La petite galerie d'avancement, ou de direction, doit- elle être percée dans Le bas ou dans Le haut de la grande section ? Les deux méthodes ont leurs partisans plus ou moins exclusifs. Le souterrain du Mont-Cenis a été commencé par le deux systèmes ; M. Pa a préféré percer le souterrain du Gothard par le haut; en outre, il emploie la perfora- tion mécanique soit pour avancer la galerie de direction, soit pour d’autres attaques à des étages inférieurs. La vitesse avec laquelle les travaux progressent démontre, à ce qu'il semble, l'excellence de sa méthode‘. On perce donc au Gothard une première galerie d’a- . vancement large et haute d'environ deux mètres et demi, ou ayant une section de six à sept mètres carrés. Comme le tunnel entier sera voûté, il faut excaver en plus la place des maçonneries, en sorte que la galerie d’a- vancement a son toit à 6,50 ou 7" au-dessus de la base future des voies de fer. On comprend que, dans un travail de percement avec emploi de poudre, ou de dynamite, les nombreux chan- tiers où la roche est excavée par explosion ne peuvent être très-rapprochés sous peine de perpétuels dangers pour les sous-ingénieurs et les ouvriers. On excave donc par parties séparées et placées aux distances nécessaires pour la sécurité des hommes et des appareils. Le fond de la galerie d'avancement s’appelle front de taille, ou la tête. À 200 ou 259 mètres en arrière du front ! L’éminent ingénieur du Hauenstein et d'autres tunnels, M. J. Kauffmann, a publié en 1875 un mémoire sur les résultats comparés de ces deux modes de percement dans les roches analogues à celles du Gothard; il démontre par un ensemble de faits irrécusables la su- périorité de la méthode adoptée par M. Favre. Nous engageons vive- ment ceux que ce sujet intéresse à se procurer ce remarquable et consciencieux travail, publié en allemand et en français, et qui se trouve dans la librairie Orell, Füsli et Ce, à Zurich. Il est intitulé : Le percement du Gothard, 1875. de en on abat à te et à Me M segmentsoù sera placée la voûte; ces deux attaques s'appellent les abat- tages. | À 200 ou 300 mètres en arrière des abattages, s’ou- vre un fossé, appellé Cunette du Strosse, qui descend jus- qu’au sol du tunnel, c’est-à-dire à un niveau inférieur de 4 ou 5 mètres au sol de la galerie d'avancement; sa lar- geur est environ 3 mêtres. En arrière de la tête de la cunette, on excave les par-. ties latérales qui s'appellent strosse, et quand le strosse est excavé, on a la section entière ouverte et on achève les maçonneries (voir la planche). Les abattages et la galerie d'avancement ont leur petit chemin de fer spécial ; on établit une seconde voie de fer au sol de la cunette. De nombreux wagons circulent incessamment sur ces chemins de fer, amenant des outils, des provisions de matériaux, et emmenant les déblais pour les transporter à distance au dehors. Un axiome incontesté jusqu’à ce jour, c’est que plus la galerie d'avancement progresse vile, plus on pourra ache- ver rapidement l’ensemble du tunnel. En effet, au front de taille, la roche encaissée de toute part résiste davantage à l’explosion, et surtout on ne peut accumuler là que peu de perforatrices et peu d'hommes, tandis que pour élargir, on peut mettre plus de machines et incomparablement plus d'ouvriers. Les progrès réalisés au front de taille par M. Favre et ses ingénieurs peuvent, sans aucune exagération, être ta- xés de merveilleux, surtout si on les compare à ce qui a été fait jusqu'ici dans des roches de nature analogue. Cet avancement progressera-t-il encore ? on est bien ds J en droit de le croire, puisqu’au Mont-Cenis la marche PE rs FAC FT] > progressive de la petite galerie a continué jusqu’à la fin. Pour les dernières années 1868, 1869, 1870, le front de taille avait avancé de 1320, 1431, 1635 mètres. De ce dernier chiffre nous déduisons le nombre de 409 mètres, comme étant, pour la galerie du Fréjus, l’a- vancement maximum pour un trimestre pendant les treize années du percement. Au Mont-Hoosac (Massachusseis), malgré l'emploi de la nytroglycérine et des perforatrices à action plus rapide que celles du Mont-Cenis, les avancements trimestriels des dernières années ont été pour l’ensemble des deux têtes additionnées : 207 mètres en 1870, 238 mètres en 1871, 237 mètres en 1873. Voici maintenant les chiffres d'avancement des cinq derniers trimestres du Gothard : | | Gæschenen| Airolo Ensemble m m m Du 1° juillet au 1° octobre 1874 | 321,60 | 174,10 | 495,70 Du 1° oct. 1874 au 1° janv. 1875 | 283,60 | 243,30 | 526,90 Du 1° janvier au 4° avril 4875 | 267,90 | 289,10 557,00 Du 1° avril au 1° juillet 1875 312,10 | 344,20 | 656,30 Du 1° juillet au 1° octobre 1875 | 360.90 | 326,20 687,10 Des prophètes avaient annoncé que M. Favre, entravé par la dureté excessive des roches et par une quantité d’eau bien supérieure à celle rencontrée au Fréjus et au Mont-Hoosac, ne pourrait en aucun cas dépasser une moyenne de 3 mètres par jour et par front de taille, soit 550 mètres, au maximum et en tout, par trimestre. Dans les trois derniers trimestres, ce maximum s’est changé en minimum. Les deux derniers ont donné 3",60 et 3,80 d'avancement moyen quotidien à chaque tête. ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 24 NS ee 3 si = POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU 33 LES TRAVAUX MÉCANIQUES vérification de direction par la Compagnie, soit par la grève momentanée de Güschenen. Malgré cet éminent succès, la malveillance ne s’est pas tue. On prédit de nouveau que le tunnel ne sera pas achevé en huit ans, le cube total extrait étant insuffisant, etc. eic. Remarquons d’abord que ce n’est pas huit ans, mais neuf ans qui sont concédés par les traités, avec d’énorines amendes il est vrai; mais cette limite n’en est que plus respectable pour tout homme sensé, et certes quand un entrepreneur fait gagner à une Compagnie 15 millions, il a droit à tous les égards et à une extrême bienveillance de la part de ceux qui représentent cette Compagnie, el de tous les hommes du métier; en face surtout d’un suc- cès qui est déjà un grand honneur pour la Suisse. IL est évident que les progrès, dans des travaux sans précédents et où toutes les difficultés semblent accumu- lées, doivent s’acheter par des essais, des études et des améliorations successives, et que la totalité de ces pro- grès ne s’improvise pas en quelques mois, ni même en une seule année. Les travaux du Mont-Cenis, où la dé- pense comptait peu et où le kilomètre d'avancement était payé le double qu’au Gothard, l'ont bien prouvé, puisque jusqu'aux dernières années du percement les ingénieurs et entrepreneurs du Fréjus ont obtenu des améliorations, soit aux machines, soit dans l’organisation des travaux. M. Favre a dû se préoccuper avant tout de faire pro- gresser le front de taille. En trois années il a réussi au delà de toute espérance, grâce à son activité, à son éner- gie, à son esprit ingénieux et à d'énormes sacrifices. Aujourd’hui on lui conteste que les élargissements ste Dans cette période il y a eu des jours perdus, soit pour ; À 4 le puissent également progresser. Espérons q - k =. Fr - - où | ue, Sur ce chapitre aussi, quand les améliorations en cours, et celles Le = _ projetées, auront eu le temps de se compléter, l’expé- rience prouvera que les chicanes faites à l'habile entre- preneur étaient prématurées et injustes. $ IT. DÉRIVATIONS ET MOTEURS. Les éléments de progrès dans le percement de très- longs tunnels reposent essentiellement sur l’emploi des machines et d’une force motrice considérable. Cette force se transmet par l’air comprimé qui actionne les perforatrices et aère en même temps les profondeurs du tunnel. | Pour obtenir cette puissance, il faut des chutes d’eau, des moteurs et des appareils de compression. C’est donc des dérivations et des moteurs que nous parlerons en pre- mier lieu, puis des compresseurs d’air et enfin des ma- chines que cet air met en mouvement. Chutes d’eau et moteurs. Du côté sud du tunnel, on peut utiliser le Tessin ou la Tremola ; ce dernier torrent, qui descend du lac Sella, au-dessus de l’hospice, a une eau moins troublée et une pente de 20 pour 100, avantages qui devaient le faire préférer. D’après des jaugeages antérieurs, on calculait que son volume d’eau minimum serait de trois ou quatre cents li- tres par seconde; pour utiliser le mieux possible ce faible volume, il fallait obtenir un maximum de chuie; en con- séquence, la hauteur de charge du réservoir supérieur aux turbines a été portée à 180 mètres ou 18 atmo- sphères. La décivation présentait un diisoil e de dificultés e en 18 apparence insurmontables ; ce torrent très-encaissé coule dans une gorge où d'énormes avalanches encombrent son lit à peu près chaque hiver. Il est cependant indispensa- ble de pouvoir visiter à volonté le barrage et la prise d’eau, aussi bien que les canaux de dérivation et le ré- servoir. M. Favre a eu l’idée ingénieuse de transporter la prise d’eau en un point très-élevé où la Tremola est accessible toute l’année; de là, par une canalisation de 1000 mè- tres, 1l verse cette eau dans le lit d’un torrent secondaire, le Chiasso, plus éloigné des chutes d’avalanches. Le réservoir dépotoir, qui doit retenir les corps flot- tants et les graviers, est à côté du lit sa Chiasso, sous abri d’un rocher isolé. De ce réservoir, placé à 180 mètres plus haut que les moteurs hydrauliques, l’eau épurée descend par une con- duite, de 0",62 de diamètre et 841 mètres de longueur, formée de tubes en fer très-résistants, jusqu’au bâtiment des moteurs et des compresseurs situé à côté des ate- liers. La chute de 180 mètres est, comme nous l'avons dit, un maximum pour les roues hydrauliques d’une force no- table; les exemples en sont fort rares et elle suppose une grande perfection dans les détails d'exécution. La commande des quatre turbines, dites roues tangen- tielles, a été confiée à la célèbre maison Escher, Wyss et C° de Zurich. Ces turbines sont à axe vertical; elles ont 1,20 de diamètre, 100 aubes et font 350 tours environ par mi- nute. Elles sont fondues d’une seule pièce avec leurs aubes, +» ot CUS _eten bronze; sous bien plus longtemps que le fer, la fonte de fer et l’acier ; le choc de l’eau, sous 18 atmosphères, attaquerait et per- cerait ces trois derniers métaux au bout de quelques mois de service. Chacune de ces quatre turbines commande, par un seul engrenage, un arbre moteur horizontal, et tous ces arbres sont placés sur une même ligne et peuvent s’en- tr'aider; il en résulte une grande sécurité pour la régu- _larité du pouvoir moteur. Le jeu de ces appareils a été des plus satisfaisants et une seule chose a fait quelquefois défaut, c’est le volume d’eau de la Tremola dans les jours de froid excessif ou de grande sécheresse. Ce volume s’est abaissé pendant de courts intervalles à moins de 100 litres par seconde. L'action des perforatrices et la ventilation ne devant chômer un seul jour, M. Favre s’est décidé, en 1874, à obtenir du cours du Tessin un supplément de puissance motrice. Ce torrent en amont d’Airolo semble défier toute déri- vation durable; sa pente est faible, et il coule entre des bords escarpés entièrement composés de roches ébou- lantes le long desquelles, pour surcroît de danger, glis- sent chaque hiver des avalanches de neiges et de rochers. On a cependant entrepris ce périlleux travail et il a réussi. Le canal de dérivation peut débiter un mètre cube par seconde; il est en très-crande partie suspendu aux flancs de rochers presque à pic et traverse deux ponts- aqueducs élevés de 25 à 30 mètres au-dessus des torrents Albinasca et Tremola. Le projet d'élever l’eau du Tessin, par une canalisa- tion longue de sept kilomètres, jusqu’au réservoir de la Naf à Fu ge PRE ai Le. ces pressions excessives, le bronze dure CESSER ns 2 PA l 7] [une AR ) ME * LE es à # Tr Pi Le hs r. Part} D M UN + CUS Er SA UE “ “: Ze AE Mode Jet »£ "Se é4” CAMES EN" nets FE ÿ NS TER 6 7 EN D ve sn Ce PAU de À ir, l T4 PTE. CS #. _ 338 LES TRAVAUX MÉCANIQUES à de, conséquence, on s’est borné à créer un canal de trois ki- lomètres el un second réservoir placé à 90 mètres seule- ment au-dessus des roues tangentielles. Il y a donc à Airolo deux dérivations et deux réservoirs dépotoirs situés à deux hauteurs de chute, dont l’une est double de l’autre. Pour deux chutes aussi différentes correspondant à des vitesses dans le rapport de denx à trois, il était convenable de recourir à deux variétés de turbines. Cette importante addition a été réalisée, d’une manière rationnelle et remarquablement heureuse, en plaçant, sur chaque arbre des roues tangentielles, une seconde turbine de dimension différente calculée pour celte chute de l’eau du Tessin. Ces quatres nouvelles turbines du système Girard ont chacune leur prise d’eau et leur vanne spéciales; elles ont été construites et mises en place par la maison Escher, Wyss et Cie, Cette addition réalise un ensemble très-facile à régler et assure une marche régulière pendant toute Pannée. L'eau de la Tremola, moins chargée de débris et de graviers, est toujours préférée; mais, dès que son débit est au-dessous du volume nécessaire, on ne la fait agir que sur un nombre restreint de roues tangentielles et l’eau du Tessin actionne les moteurs complémentaires. En outre, si la conduite de 18 atmosphères avait une rupture où une interruption de service quelconque, la conduite du Tessin pourrait y suppléer. Ce second travail de canalisation, si éminemment re- marquable par sa hardiesse et sa judicieuse exécution, a pleinement atteint son but. Son résultat essentiel est de Tremola, présentait des difficultés insurmontables. En à _ régulariser et d'accroître en même temps la force motrice à l'embouchure sud du tunnel; on peut maintenant dis- poser, aux ateliers d’Airolo, d’une puissance égale ou supérieure à mille chevaux. = Du côté de Gœschenen, la vallée est aussi exposée aux avalanches de pierres et de neiges; mais celles-ci, moins fréquentes et moins fortes, durent peu et n’ont d'autre inconvénient sérieux que d’empâter l’eau de la Reuss, et de la transformer pour un ou deux jours en boue neigeuse qui obstrue les grillages et les conduites et occasionne des arrêts que rien ne peut empêcher. La Reuss, en dessous d’Andermatt, ne s’abaisse pres- que jamais à moins d’un mètre cube par seconde; sa pente d'environ 10 pour 100 a permis de préparer une chute utile de 85 mètres, en plaçant le barrage à 926 mètres environ en amont de la bouche du tunnel. Ce barrage et sa prise d’eau ont pu s'effectuer d’une manière remarquablement heureuse par suite de l’habi- leté de M. Favre à tirer parti des circonstances locales da lit du torrent. À 130 mètres en aval du barrage, un réservoir dépo- toir contenant 100 mètres cubes, divisé en cinq compar- timents et trois chambres, sert à faire le départ des sables et graviers et à retenir les corps flottants, La dernière chambre donne issue à Peau par une conduite en tôle, ayant 0,85 de diamètre, longue de 300 mètres, qui descend jusqu’au bâtiment des quatre turbines et leur répartit un volume total d'environ douze cents litres par seconde... Ces quatre turbines. sont du système Girard à axe horizontal; leur diamètre est de 2,40 ; leur vitesse nor- male de #60 tours. Ve 4 MEL ” vd HT: D vois + 2 | “ A Re de J = } den Li \wm"arT.s = rt $ AE An? 4 LA Lin ER Ie NS RER ANT L La + Pa Te "NET "OT Er D at OX Se ju Lier SU le 1, AS le NE EE 1 à LE 340 LES TRAVAUX MÉCANIQUES 0 Te | k ‘= Elles ont été livrées par la maison B. Roy et Cë, qui est très-réputée pour la construction des turbines. $ IIL. COMPRESSEURS D’AIR. Le rapport trimestriel N° 5 du Conseil fédéral, publié en 1873, contient des détails sur les compresseurs d'air du Mont-Cenis, et sur leurs effets comparés à ceux des pompes à air adoptées pour le Gothard. Il rappelle que, « dès l’année 1852, M. Colladon avait proposé, dans un mémoire détaillé remis au gouvernement sarde, l'emploi de l’air comprimé pour être substitué aux cables et pour transmettre la force dans le tunnel. Ce mémoire contenait: « 4° Les résultats de nombreuses expériences qu'il avait faites en 1850, 1851 et 1859, sur la résistance de l'air et du gaz dans des tuyaux de différents diamètres, et sur les modifications essentielles résultant de ces expériences pour les coefficients de résistance selon les diamètres. « 2° Des calculs d'application au tunnel du Mont-Cenis. « 3° Quelques détails pratiques sur les pompes à com- primer l'air, sur la transmission de la force, sur son em- magasinement, sur l'air comprimé utilisé pour les injections d’eau, et sur les moyens de recueillir le travail au fond du tunnel pour mettre en mouvement les outils perceurs. « Dans ce mémoire, M. Colladon proposait d'utiliser les chutes d’eau au moyen de turbines; il indiquait la possi- bilité de rafraichir les pompes comprimantes par une enveloppe d’eau, ou par une injection intérieure, et il parlait aussi des pompes à piston liquide. « Ces projets, présentés en 1852 pour le percement du Mont-Cenis, mais qui n’y avaient trouvé qu'une applica- tion partielle, principalement par l'emploi de l'air com- primé remplaçant les transmissions par càbl vent maintenant réalisés en entier pour l'exécution du = es, se trou- tunnel du St-Gothard. » MM. Sommeiller, Grandis et Grattoni, préoccupés de l'idée de faire progresser les trains sur les plans inclinés par l'impulsion de l’air, avaient pris en 1853 un brevet pour un bélier destiné à comprimer lair, Ces essais avaient été abandonnés lorsque, en 1857, le gouverne- ment sarde se décida à entreprendre la pereée du Mornt- Cenis, et en confia l'exécution à MM. Sommeiller, Grandis et Grattoni, dont le bélier paraissait alors la machine la plus avantageuse pour obtenir pratiquement de l’air comprimé, En conséquence, 20 béliers compresseurs furent com- mandés pour être distribués près des deux bouches du tunnel. Leur coût total dépassait deux millions. Les résultats pratiques furent si peu favorables que ces machines restèrent sans emploi à Modane et ne fu- rent utilisées que pendant trois années à Bardonnèche. On leur substitua alors des pompes à double cylindre, - de grandes dimensions, renfermant un volume total de deux et demi mètres cubes d’eau servant de piston liquide pour la compression de l'air. Ces pompes furent considérées à cette époque comme une précieuse amélio- ration. Un rapport officiel des trois ingénieurs, publié en 1863, constate qu'elles donnaient, avec la même force hydraulique, trois fois plus d’air que les béliers et qu’el- les coûtaient un tiers de moins ‘. Il était facile de prévoir que des pompes à mouvement alternatif, dont le piston doit mettre en jeu une masse de 1 Relazione della Direzione tecnica. Avril 1863, p. 92. … liquide aussi considérable, ne sont pas susceptibles d’os- cillations rapides. C’est ce que l'expérience a confirmé pour tous les appareils de compression construits sur ce système. Dès que la vitesse dépasse une limite assez res- treinte, une augmentation du travail moteur ne produit presque aucun effet utile quant à la quantité du volume d'air obtenu. A Bardonnèche ainsi qu’à Modane, on avait dû limiter à huit le nombre des révolutions des manivelles qui fai- saient agir les bielles des pistons. Par compensation les pompes employées devaient avoir des dimensions exces- sives, z Au Gothard, comme dans les pays de montagnes, les moteurs hydrauliques les plus convenables à utiliser sont les turbines à révolutions rapides associées à de hautes chutes. S'il avait fallu appliquer à Gœschenen et à Airolo, pour la compression de l'air, des engins semblables à ceux qui ont fonctionné an Mont-Cenis, on aurait dû interposer, entre les turbines et les pompes, de nombreux et puis- sants engrenages, pour réduire convenablement la vitesse, d’où seraient résultés une perte de travail, des chances d'accidents, de volumineux appareils de transmission, et surtout un grand excès de dépense. L'emploi des turbines nécessitait celui de pompes de compression à mouvements rapides, mais il fallait préve- nir en même temps le réchauffement de Pair qui aurait entraîné une perte très-notable de l'effet utile. Le professeur Colladon s'était fait breveter en 1871 pour un système nouveau de pompes de compression d'air, lequel permet de comprimer même à sec, par une action très-rapide, l'air ou les gaz, et d'annuler en même + pr temps les effets nuisibles du eéHaGfTément Une pompe _dece système avait été établie, en 1871, pour le compte da chemin de fer de la Hante-Italie; cette pompe, desti- née à la compression du gaz d'éclairage sous de hautes pressions pour l'éclairage des trains de nuit, avait mar- ché sans arrêt pendant près d’une année à la vitesse moyenne d'environ 200 coups utiles par minute. Ce résultat s'obtient par une double confbinaison qui refroidit simultanément l'enveloppe de la pompe et ses pièces mobiles; le refroidissement s'achève par une très- petite quantité d’eau injectée à l’état pulvérulent. Le pis- ton et sa tige prolongée à l’arrière du cylindre sont creux; leur intérieur est constamment refroidi par vn filet d’eau fraiche amené par un tube placé dans l'axe de la partie creuse de la tige. Cette eau circule dans la cavité du pis- ton et ressort par l’espace compris entre le tube injec- teur et les parois de la tige. Ce refroidissement suflit pour les gaz que l’on veut comprimer à sec * Pour les pompes d’un grand volume le refroidissement est complété par de petits injecteurs qui mélangent à l'air de l’eau pulvérulente. Des pompes de ce système, mises à l'essai dans les ateliers de la Société genevoise de Construction en pré- sence de l'entrepreneur M. Favre, lui firent reconnaitre la possibilité d'obtenir avec leur emploi de grands volumes d’air, sous des pressions de 8 ou 9 atmosphères, sans ré- ehauffement nuisible. Les turbines d’Airolo, fortes de: 200 did chacune, 1 Cette disposition est employée dans les” pompes construites par la Société genevoise pour la Compagnie des Chemins de fer de la Haute- ltalie et pour le Gouvernement belge pour la compression du gaz ri- cle destiné à éclairer les trains de nuit. devaient faire 350 révolutions par minute. L’ingénieur- Conseil proposa d'établir des pompes faisant 80 révolu- tions dans le même temps, et pouvant être actionnées par les roues tangentielles avec l’interposition d’un seul en- grenage. Afin d’égaliser la résistance et de supprimer l'emploi des volants, il conseilla d’accoupler ces pompes par groupes de trois, placées parallèlement sur un même ba- tis et de les actionner par un arbre à trois manivelles. Ce plan fut adopté par l'Entreprise. MM. Escher, Wyss et C® furent chargés des transmissions et la Société gene- voise de Construction de la fourniture de 5 groupes de trois compresseurs chacun pour le côté d’Airolo. Ces cinq groupes sont placés avec les turbines motri- ces dans une chambre qui n’a que 35 mètres de longueur sur 8,90 de largeur. Chaque turbine peut commander indifféremment l’un ou l’autre des groupes voisins ou les faire marcher simultanément ". Quatre de ces groupes marchant ensemble peuvent refouler par heure dans le tunnel près de mille mètres cubes d’air à la tension de 7 ou 8 atmosphères, lesquels, avant de se répandre dans le souterrain, peuvent trans- mettre dans les parties où se fait l’excavation mécanique la puissance de quelques centaines de chevaux. Ce vo- lume, en se détendant, fournit pour l’aération du tunnel environ huit mille mètres cubes sous la pression de l'atmosphère. La disposition adoptée pour les compresseurs d'air à ! Conformément aux conditions posées par l’Ingénieur-Conseil, tous les organes injecteurs sont en nombre double et les diverses pièces des 5 groupes doivent pouvoir s'échanger mutuellement. Il en résulte qu'une même pièce de rechange peut servir indifféremment à l’une ou l’autre des quinze pompes d’Airolo. 3 + L 1% PR ad LA APTE R LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. ë enen ne diffère que dans quelques détails secon- daires de celles d’Airolo. Les pompes y sont disposées d'une manière analogue ; elles forment aussi cinq groupes dont chacun est composé de trois compresseurs. Les ar- bres moteurs à trois manivelles, qui commandent ces groupes, ont une vitesse moyenne de 60 tours par mi- nute. Cette différence de vitesse comparativement à celle des appareils d’Airolo, est compensée par une augmen- tation du volume des pompes. Les compresseurs de Goœæschenen ont été fournis par MM. Roy et C°; ils sont construits d’après le système Colladon, et ne diffèrent que par quelques détails dans le mode d'injection des compresseurs que la Société ge- nevoise a fourni pour Airolo. Dans chacune des deux stations, l'air comprimé est re- cueilli dans des cylindres en tôle servant de réservoirs. De là il est transporté par un tube continu de 0,20 de diamètre jusqu'à l'extrémité de la cunette. Cet air est ensuite conduit jusqu'aux abattages, et à l'extrémité de la galerie de direction, au moyen de tubes en fer battu de 0,14, puis de 0",10 de diamètre. C’est sur ces con- duites que l’on établit des prises d’air pour le jeu des perforatrices au moyen de tubes en caoutchouc de 0,05 de diamètre. Outre ces prises d’air, il existe en plusieurs points de la conduite principale des robinets d’aérage pour revivi- fier l’air dans le voisinage des chantiers de travail à l’in- térieur du souterrain. Les pompes du système Colladon fonctionnent au Got- hard depuis plus de deux ans, et leur emploi démontre d’une manière irrécusable la possibilité de comprimer de grands volumes d’air sans piston hydraulique jusqu’à des OT NT 346 | ÉCANIQU 1: ES Fe L'ESE F tensions de 8 atmosphères, ou plus, par des pompes à mouvement rapide, et d'obtenir cet air comprimé à des températures qui ne dépassent que de 42°à 15° centigra- des celle de l’air aspiré. On avait établi au Mont-Cenis, du côté de Bardonnèche, pour la fourniture d’air comprimé, sept roues à augets ; chacune d'elles était accouplée à quatre grands cylindres à piston d’eau. Pour loger ces roues et leurs pompes, on a dû construire sept bâtiments distincts ayant chacun une surface de 300 mètres carrés. Ces sept roues hydrauli- ques et les vingt-huit cylindres compresseurs peuvent fournir, par heure, 570 mètres cubes d’air sous la pres- sion de six atmosphères effectives. Cet air, par sa détente, donne pour l’aération environ 4000 mètres cubes à la pression atmosphérique. Au Gothard, quatre turbines actionnant douze pompes de petit volume à grande vitesse, produisent 1000 mètres cubes par heure, à la tension de sept atmosphères effec- tives et cet air, en se détendant dans les profondeurs du tunnel, fournit 8000 mètres cubes à la pression de l’at- mosphère. Ces turbines et leurs compresseurs sont largement lo- gés dans un seul bâtiment qui n’a que 350 mètres carrés de surface. à En résumé, les pompes à grande vitesse du système Colladon, actionnées par 4 turbines, donnent au Gothard deux fois plus de puissance en air comprimé que les appareils installés au Mont-Cenis, avec une dépense envi- ron trois fois moindre et un emplacement 5 ou 6 fois plus réduit ‘. * D’après un devis comparatif daté du 9 décembre 1872 et présenté à l'entreprise par MM. B. Roy et C*, ces constructeurs demandaient Quant aux béliers installés anciennement au Mont-Ce- nis, il faudrait quatre-vingts de ces appareils pour équi- valoir à quatre turbines et douze pompes comme celles du Gothard. $ IV. AËÉRATION DU TUNNEL. Le nombre moyen des ouvriers qui travaillent d'un côté du tunnel, en même temps, est de quatre cents. Chacun d'eux est, en général, pourvu d’une lampe et chaque lampe exige un renouvellement d'air égal à celui nécessaire pour un ouvrier. En moyenne il faut treize mètres cubes d’air frais par heure pour un ouvrier et sa lampe, soit cinq mille deux cents mêtres cubes par heure pour 400 ouvriers et leur éclairage. La quantité moyenne de dynamite consommée par 24 heures, à chaque bouche du souterrain, est estimée à 300 kilogrammes, soit en moyenne à douze et demi kilogram- mes par heure. Il convient, pour un bon aérage, de don- ner cent mètres cubes d’air à la suite de chaque explo- sion d’un kilogramme de dynamite, ce qui correspond à une moyenne de 1250 mètres cubes par heure. Il s’agit donc d'introduire, de chaque côté du tunnel et par heure, six malle quatre cent cinquante métres cubes d’air à une atmosphère. Nous avons vu que, à Airolo comme à Gæœschenen, les turbines actionnent quatre groupes et envoient dans le souterrain l’équivalent de huit mille mètres cubes sous la pression atmosphérique. pour des pompes à piston d’eau fournissant quatre mètres cubes à huit atmosphères par minute, un prix de cent quarante pour cent plus élevé que pour des pompes du système Colladon ayant le même pouvoir. Le r FA CR br CE fr IE N: LS PLUS PORN PRE De TT 6 NN Tree ' ui KE LS -$ ‘ sd Te à FA LES TRAVAUX MÉCANIQUES Ce volume serait plus que suffisant si l’air frais expul- sait à mesure l'air partiellement vicié. Cet effet se produit d’une manière satisfaisante dans la galerie de direction et aux abattages; mais à mesure que les excavations s’é- largissent, il se produit des remous et l’air vicié reste en arrière, dans les cavités ou sous la voûte, tandis que l’air frais s'échappe en partie au dehors. Afin de remédier à cette expulsion imparfaite, l’entre- preneur s’est décidé à placer, à chaque bout du tunnel, un puissant système d'aspiration qui se prolonge jus- qu'aux extrémités de la voûte par un tube continu de 1,30 de diamètre suspendu sous l'intrados. Cet appareil est composé de deux cloches conjugées, suspendues aux extrémités d’un balancier, et qui reçoi- vent un mouvement alternatif d’ascension et de descente par le jeu de deux machines à colonne d’eau. Chaque cloche plonge dans une cuve annulaire pleine d’eau ; la partie centrale de cette cuve est fermée par un diaphrag- me immobile muni de soupapes, et le fond de chaque cloche est aussi pourvu de clapets qui s'ouvrent en dehors. À chaque ascension, il se fait une aspiration dans toute la longueur du tube suspendu à la voûte, et quand la cloche redescend, l'air aspiré se dégage dans l’atmosphè- re ‘. Les deux cloches pourront, par dix oscillations dou- bles du balancier, aspirer 500 mètres cubes par minute, ou 30,000 par heure. Cet air, aspiré à quelques centaines de mètres du fond du tunnel, doit être remplacé ; il le sera en partie par les 8000 mètres fournis par les pompes, tandis que 22,000 ! MM. Pauwels et Du Rochet avaient établi, en 1825, un système d'aspiration à cloches conjugées dans une des usines à gaz de Paris, pour soulirer le gaz des cornues. tres cubes par heure devront arriver du dehors par la _ grande section déjà achevée du tunnel. Avec ce puissant aérage, qui sera encore augmenté par de nouvelles pompes, l'intérieur du souterrain du Gothard sera certainement mieux aéré que ne le sont la majorité des travaux de mines. $ V. LES PERFORATRICES. Les travaux du Gothard ont donné naissance à des perforatrices nouvelles et à des améliorations importantes dans la construction de ces utiles appareils. La première perforatrice rationnelle destinée à percer des trous dans la roche dure, par l'emploi de l'air com- primé, a été construite en 1855 par l'ingénieur anglais Th. Bartlett, représentant de M. Brassey, entrepreneur du Chemin de fer Victor-Emmanuel. Cette machine remarquable fut essayée, en mars 1857, à la Coscia, en présence de la Commission nommée en vue du tunnel du Mont-Cenis. M. Sommeiller assistait à ces expériences, et la rapide action de cette machine le mit sur la voie d’une perfora- trice nouvelle, pour laquelle il se fit breveter, et qui a été employée, exclusivement à toute autre, au percement du tunnel des Alpes Cottiennes. Lors du traité international pour le Chemin de fer du Gothard, le Gouvernement italien avait mis, comme con- dition de sa subvention, le rachat par le Gouvernement suisse, ou par la Compagnie exécutrice, de tout l’ancien matériel qui avait servi au percement du Fréjus. Ce ra- chat a été une des charges imposées à l’entrepreneur, à l’époque de la signature de son traité. M. Favre s’est vu ARCHIVES, ft. LIV. — Décembre 1875. 25 LENS" contraint d'acheter pour son entreprise une centaine de perforatrices du système Sommeiller. Ce système n’est plus usité; des perfectionnements et des idées nouvelles ont surgi et ont amené de rombreu- ses transformations ; on compte aujourd'hui plus de vingt appareils différents pour la perforation des trous de mines dans les roches dures. Tous ces appareils ont des pièces essentielles analo- gues, et se composent généralement : 4° D'un cylindre principal pour la percussion. 20 D'un piston percuteur dont la tige se prolonge et sert de porte-outil, parce qu’on fixe à son extrémité le ciseau, burin, où fleuret, destiné à percer les trous dans le rocher. 30 D'un wroir, ou robinet distributeur, dont le mouve- ment de va-et-vient dirige alternativement l'air comprimé à l’avant ou à l'arrière du pistou. 4° D'organes destinés, soit à faire tourner le piston, sa tige porte-outil et le ciseau perceur, soit à faire avancer le cylindre et ses annexes vers le front de taille pendant les progrès de l'outil. 5° D'un support, chässis, où cadre rigide, formé ordi- nairement de deux barres, ou longerons, le long desquels le cylindre et ses annexes peuvent glisser pour se rapprocher du trou en percement. Ce ca- dre, ou support, destiné à être placé sur un affüt, doit pouvoir s’incliner en différents sens selon la direction des trous que l’on veut percer. Le ciseau perceur doit avoir un mouvement rapide et puissant de va-et-vient; il doit aussi tourner autour de son axe pour ne pas s'engager, se coincer, pendant le percement et faire un trou droit et régulier. Le piston et POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. 3914 la tige porte-outil doivent évidemment participer aux mêmes mouvements. Enfin, le cylindre et ses principales annexes doivent avancer, soit à la main, soit automati- quement, vers le front de taille pendant le percement. La main du mineur qui travaille avec une barre à mine réalise d’une manière admirablement simple ces trois mouvements indispensables, mais la force muscu- laire d’un homme devient insuffisante quand le perce- ment doit être rapide. Il faut alors recourir à l'emploi des machines, et à celui de l’air comprimé, dans le cas surtout où on veut agir dans les profondeurs d’un sou- terrain. A côté de la réalisation des trois mouvements ci-des- sus, il existe d’autres éléments de comparaison qui dé- terminent l'entrepreneur dans le choix d’une perfora- trice, tels que : la dépense d’air comprimé pour un cer- tain effet produit, la bonne exécution de l'appareil, le choix des métaux employés à sa construction, le capital d’achat, les frais d'entretien, la manutention plus ou moins facile pour les ouvriers mineurs, le poids de la perfora- trice, ses dimensions en longeur et largeur, la profon- deur des trous que l’on peut obtenir en une opération sans changer l'outil perceur. L'entreprise du Gothard a essayé, soit à Genève, soit aux abords du tunnel, plusieurs modèles de perforatrices. À la suite de ces essais, elle s’est limitée à l'emploi de 3 ou 4 modèles qui ont chacun leurs avantages spéciaux ; la variété de ces systèmes ne nuit en aucune manière à la rapidité d'exécution du travail, car l’entreprise exige des constructeurs que chaque perforatrice puisse s’adap- ter immédiatement aux affûts principaux sur lesquels on doit en placer un certain nombre pour les faire travailler Re me PTT 4 en commun ; elle exige de plus que leur mode d'emploi soit assez facile et simple pour que tout mineur puisse les faire agir après un très-court apprentissage. M. Favre à ainsi maintenu le champ libre pour des perfectionnements utiles, tout en évitant les difficultés qui pouvaient provenir de la variété des appareils. L’expé- rience démontre que ce mode de faire est préférable à celui qui avait prévalu aux travaux du Mont-Cenis. Aussitôt après la signature du contrat, l'entrepreneur s'était décidé à faire en Belgique l'achat de deux com- presseurs à vapeur et à colonne d’eau provisoires qui furent placés aux extrémités nord et sud du tunnel. Il traita en même temps avec les constructeurs Dubois et François pour la livraison d’un nombre restreint de per- foratrices de leur système. Ces perforatrices ont des points de ressemblance avec celles du Mont-Cenis, mais elles en diffèrent par plusieurs organes essentiels. La machine inventée par Sommeiller est composée, à limitation de celle de Bartlett, de deux appareils distincts : un très-petit moteur à air comprimé avec volant à rota- tion continue, et une perforatrice proprement dite. C’est par l'intermédiaire de ce petit moteur que Sommeiller faisait mouvoir le tiroir distributeur et obtenait la rota- tion du piston percuteur et la progression du cylindre du côté du rocher. L'appareil de MM. Dubois et François est plus simple que celui de Sommeiller et dépense moins d'air comprimé à égalité d'effet. Ces constructeurs ont supprimé le petit moteur à air comprimé. Le tiroir distributeur reçoit son mouvement de va-et-vient par l’action{alternative de l'air comprimé qui le pousse en deux sens différents à l’aide POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. 993 de deux petits pistons inégaux, et par l'intervention de la tige porte-outil qui, à chaque retour, ouvre une soupape et détermine l'avancement du tiroir. La rotation du piston et de l’outil percuteur s’obtient par l’action alternative, sur un levier à deux bras L, de deux petits pistons placés aux côtés du cylindre et soule- vés tour à tour par l'impulsion de l'air comprimé qui agit sur les deux faces du grand piston percuteur. Le mouvement oscillatoire du levier L produit la rota- tion du porte-outil au moyen d’une roue à rochet, qui commande le porte-outil, et d’un cliquet dont le mouve- ment est lié à celui du levier L. L’avancement régulier du système, à mesure que le trou s’approfondit, est commandé par une grosse vis pa- rallèle au cylindre que l’on meut à la main. Peu de temps après la mise en activité de ces perfora- trices, un autre système plus nouveau obtint un grand succès en Angleterre. À la suite de quelques essais faits en Suisse, M. Favre se décida à commander un certain nombre de ces appareils à l'inventeur américain, M. Mac Kean, en posant cependant diverses conditions que ce- lui-ci devait remplir pour que ces machines fussent ac- ceptées. Ce système de perforatrices anglo-américaines diffère totalement de ceux que nous venons de décrire. La rota- tion du piston, de sa tige et de l’outil-perceur s'obtient par le va-et-vient du piston, au moyen de deux roues À et À" à dents hélicoïdales très-inclinées. L’une de ces roues R est fixée sur la tige du piston; l’autre R”, qui engraîne avec R, est fixée sur un petit arbre spécial «; ce second arbre porte en outre une roue à rochet r. La roue R participe au va-et-vient du piston ; la pres- sion de sa denture hélicoïdale contre celle de la Re roue R’ tendrait à imprimer à celle-ci et à son arbre « un mouvement rotatif oscillatoire en deux sens opposés. Mais la roue à rochetr et son cliquet ne permettent la rotation de la roue R’ que dans une seule direction. I en résulte qu’à chaque retour du piston percuteur, la ré- action des dents hélicoïdales de R' contre celles de R oblige cette roue R à tourner d’un certain angle sur son axe, ce qui entraîne la rotation du piston percuteur et celle du ciseau. Le tiroir de la machine Mac Kean est cylindrique et le mécanisme qui le fait mouvoir est plus simple que dans les appareils Sommeiller et Dubois. M. Mac Kean a conservé, pour l’avancement du cylin- dre et de ses accessoires, l’emploi d’une vis parallèle au cylindre moteur. Il a de plus utilisé le mouvement rotatif alternatif de l’arbre du tiroir pour obtenir un avancement automatique au moyen de la vis à laquelle est adaptée une roue à rochet, qu'un cliquet fait tourner d’une ow deux dents à chaque mouvement rotatif du üroir. La vitesse de perforation obtenue avec cet appareil dé- passe notablement celle que donnent les machines précé- demment décrites. Dans les expériences faites en Suisse on à pu obtenir, avec une pression de 4 à 5 atmosphères, un avancement normal de 0",10 à 0,12 par minute dans un bloc de granit d’une grande dureté. L'appareil entier a moins de longueur et occupe moins de volume que la perforatrice Sommeiller ou celle de Dubois et François. Son poids est aussi moindre, ce qui rend son transport et sa mise en place faciles. Des ma- chines de ce système, fixées sur de petits affûts spéciaux, A ‘a 7 r Al Adi dd, Vnbettis nl à 19" 13 TORRES, EN RALTRE | L PPUITTTON “y ea TO Vo DA a ES GE CE TR CE ae qi : | 2 AT UE 4 AT 20 41 à Ma ee vf ANT ‘eh à LA AP AGNRUNE D : DANNTTE POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. 9399 ont rendu d'utiles services pour les travaux d’élargisse- ment du tunnel. Les premiers appareils Mac Kean reçus au Gothard s’a- daptaient mal aux grands affüts employés à la galerie de direction, aux abattages et à la cunette. Dans l’année 1875, l'inventeur a surmonté ces difficultés et l’entrepre- 1 neur du tunnel s’est décidé à lui faire une nouvelle com- de mande de 60 de ces appareils pour les faire fonctionner + du côté d’Airolo. à Un troisième système donne aussi de bons résultats au | Gothard ; il a été imaginé en 1874 par M. Ferroux, an- ke cien chef d'atelier à Modane. M. Ferroux a repris, pour sa perforatrice, l'emploi d’une petite machine distincte, abandonnant le méca- nisme compliqué qui met en jeu le tiroir distributeur de Sommeiller, il l’a remplacé par un excentrique auquel le « petit moteur transmet un mouvement direct de rotation. 4 Le mécanisme pour la rotation de l’outil sur son axe est à peu près le même que dans l'appareil Sommeiller. Le mode d'avancement progressif de l'appareil percu- 3 teur, à mesure que le trou de mine devient plus profond, di constitue la partie essentiellement ingénieuse et nouvelle nè de la perforatrice brevetée de M. Ferroux. É Le cylindre percuteur se prolonge à l'arrière par une tige creuse T. Cette tige Ta deux fonctions : 4° elle sert de conduit à l’air comprimé pour l’indroduire dans la 4. chambre du tiroir distributeur, et 2° elle pousse constam- à ment vers le front de taille le cylindre percuteur, par fl l’action de l’air comprimé qui presse sur un second pis- f ton fixé à l'extrémité de la tige T. Ce second piston P est renfermé dans un second cylindre placé à l'arrière du A cylindre percuteur. Ce =. TAG En PTE 4 DE En PROS PC EE à nm PR RER RC CI RES nn. Fr FA PNA CRRENT LES TRAVAUX MÉCANIQUES L'appareil percuteur tend donc sans cesse à avancer vers le front de taille, mais il est retenu par un cliquet qui engraîne sur une crémaillère que portent les longerons ; le porte-outil est muni d’un bourrelet qui dégage ce chi- quet et permet l’avancement chaque fois que le ciseau à besoin d'avancer. Pour éviter le recul du cylindre percu- teur par l'effet du choc, M. Ferroux a placé dans la tige T deux petits pistons perpendiculaires aux parois de cette tige et qui, par la pression de l’air comprimé, font arrêt contre les longerons. Ces machines, employées depuis dix-huit mois au front de taille à Gœschenen, sont préférables à celles de Dubois et François pour la facilité de manœuvre et la vitesse d'avancement ; elles ont cependant deux inconvénients : la longueur totale et le poids de l’appareil sont augmentés par l’adjonction d’un second cylindre, et la dépense d’air est plus considérable que pour les autres perforatrices à cause de l'emploi du petit moteur secondaire. M. Turrettini, l’intelligent directeur des ateliers de la Société genevoise de Construction, à inventé une perfo- ratrice entièrement nouvelle par la disposition de ses or- ganes et par leur mode d’action. Cet appareil breveté a son piston composé de deux par- ties qui se séparent un peu avant le choc du ciseau et donnent au coup plus d’élasticité. C’est le choc même du burin qui détermine le changement de distribution et le retour du porte-outil; on évite ainsi le grave inconvé- nient qui se présente souvent dans la plupart des perfo- ratrices, d’un choc imparfait résultant d’un changement anticipé de la distribution. La rotation du piston et de l'outil perceur, ainsi que le jeu du tiroir, sont obtenus par des combinaisons dont __ POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. 397 l'expérience a démontré l'efficacité ainsi que la modéra- tion des frais d’entretien. Enfin, l’avancement progressif automatique du cylin- dre percuteur le long des longerons, et au besoin son re- cul, s’obtiennent par un procédé entièrement nouveau. C’est en utilisant le principe de la réaction de l'air com- primé, que l'inventeur obtient à volonté l'un ou l’autre de ces effets par le seul jeu d’un robinet. Un levier actionné par cet air comprimé donne à l’appareil, dans chaque po- sition, la stabilité voulue pour résister au choc. Les mécanismes pour l’avancement automatique du cylindre percuteur sur les longerons, ont été l’écueil de la plupart des appareils inventés depuis le percement di Mont-Cenis. | Les uns donnent un avancement qui n'est pas pro- portionnel aux progrès de l'outil perceur ; les autres utili- sent des pièces délicates exposées à de fréquentes répara- tions. Le mouvement automatique imaginé par M. Turrettini laisse bien peu à désirer; il suit exactement les progrès du ciseau et le mécanisme qui le produit agit sans choc et présente une remarquable simplicité. Si l'appareil, muni de son burin, est reculé sur ses longerons jusqu'à une distance quelconque du front de taille, au moment où on ouvre le robinet de l’air compri- mé, le cylindre percuteur avance rapidement de lui-même jusqu’à ce que le ciseau atteigne le rocher et, à partir de ce moment, il continue à cheminer en avant d’une quan- tité exactement égale aux progrès de l'outil perceur. Cette machine de peu de volume à moins de longueur et pèse moins que les perforatrices Dubois et François, ou Ferroux. Sa consommation d’air est aussi diminuée pour LL HAT AN MR eur ar \ UN 398 LES TRAVAUX MÉCANIQUES : un même travail d’aprofondissement. Elle est sans doute destinée à un succès d'avenir, puisqu'elle a pu lutter dès les premiers essais avec les meilleurs modèles. Des perforatrices de ce nouveau système, mises en ac- tion au Gothard pendant l’été de 1875, ont travaillé con- curremment avec les trois systèmes précédemment décrits et le bon résultat de ces essais a décidé l’entrepreneur à commander à la Société genevoise de Construction trente-deux autres perforatrices du système Turrettini li- vrables à bref délai . Les trous percés mécaniquement ont en général une profondeur de 1,10. Le nombre de ceux que l’on perce au front de taille de la galerie d’avancement, dont la sur- face égale six, ou six et demi mètres carrés, varie avec la nature et la dureté de la pierre ; il est généralement com- pris entre seize et vingt-six. Quand les trous sont percés, on recule l’affût à 60 ou 80 mètres; on charge les trous à la dynamite, et on les fait explosionner en deux ou trois temps successifs. L’en- lèvement des déblais se fait à la main ou au panier, et on les met dans de petits wagons qui les transportent au- dessus de la cunette. Là on vide, au moyen de couloirs, ces petits wagons dans de plus grands qui stationnent au bas de la cunette; une locomotive à air comprimé em- 1 L’avancement automatique a une haute importance pour la per- foration mécanique, surtout lorsqu'elle s'opère dans des espaces res- treints comme aux fronts de taille d’un souterrain. Ainsi, au Gothard, les grands affûts pour la perforation portent six ou sept perforatrices pour chacune desquelles il faut trois ouvriers employés au transport et au changement des fleurets, au maintien de leur direction, à l’arro- sement des trous, à préparer une nouvelle attaque, etc. Un bon avancement automatique économise l’emploi d’autres ou- vriers destinés à opérer à la main l'avancement des cylindres percu- teurs, et cet avancement n’en est que mieux réglé. WOUE prie OM TN es Pal 7 QeS SEL Ve a | NE OR MRE EAP HE Al RME : POUR LE PERCEMENT DU TUNNEL DU GOTHARD. 9399 mène ensuite dix ou douze voitures chargées jusqu’au de- hors du tunnel, à l'endroit où se versent les déblais. $ VI. LOCOMOTIVES A AIR COMPRIMÉ. Les travaux de transports occupent, à chaque extrémité du tunnel, deux locomotives à air comprimé. L’une, an- cienne, est formée d’une locomotive ordinaire de la force de douze chevaux, alimentée d’air comprimé par un réservoir cylindrique du volume de seize mètres cubes porté sur deux trucs attelés à la locomotive; ce réservoir s’alimente par une prise d'air sur la conduite principale d'air comprimé. L’autre locomotive, d’un emploi récent, a été fabriquée au Creusot; elle n’a pas de tender et se compose d’un réservoir de sept mêtres cubes pouvant ré- sister à 14 atmosphères. À ce réservoir sont fixés deux cylindres moteurs qui marchent à une pression moyenne de 5 atmosphères. La distribution d’air comprimé est ré- glée par un appareil automatique inventé par M. Ribourt, ingénieur employé au Gothard et ancien élève de l’École Centrale. Ce mécanisme remplit parfaitement son but. Pour obtenir une provision régulière d’air comprimé à 1% atmosphères, M. Favre a fait établir des réservoirs spéciaux et a commandé, en 1875, à la Société gene- voise de Construction, huit compresseurs du système Col- ladon pouvant comprimer chacun, sans réchauffement valable, douze mêtres cubes d’air atmosphérique par mi- nute et les porter à la pression de 14 atmosphères. Quatre de ces appareils fonctionnent à Airolo et quatre à Güsche- nen. Ils sont établis dans la chambre où se trouvent réu- nis les quatre moteurs hydrauliques et les cinq groupes de compresseurs, et ils sont actionnés par les arbres moteurs desces quatre turbines. CONCLUSION Avant de terminer cette description abrégée des nom- breux et puissants appareils établis au Gothard, et des travaux en cours d'exécution, je dois rendre un légitime hommage à l'intelligence, à l’activité et à l'énergie de l’é- minent entrepreneur ainsi qu’au zèle de ceux qui le se- condent. Quand on se reporte à la fin de l'année 1872, où tout était obstacles, difficultés impossibles à prévoir ou à pré- venir, à l'accumulation des devoirs et des choses à combi- ner et à accomplir, on ne peut qu’admirer cet état pré- sent réalisé en moins de trois années. Les difficultés locales et physiques au Gothard ont été exceptionnellement graves ; celles pour les dérivations des torrents et la création des forces motrices en sont un exemple. Ce n’est qu'en voyant ces hardis travaux, sur- tout en hiver, les falaises presque à pic de rochers qui se délitent, exposées aux éboulis de rocs et à de fréquentes avalanches, qu'on peut se rendre un juste compte des : obstacles presque insurmontables pour la canalisation du côté sud. Aux difficultés du climat, de la localité, des grands amas de neige, se sont ajoutés, dans le souterrain d’Ai- rolo, des incidents de force majeure d’une excessive gra- vité: ceux occasionnés par la nature variable du terrain à percer, les nombreuses failles d’où sortaient du limon et des graviers qui affluaient subitement dans la galerie, et surtout par des infiltrations dont le volume et la vio- lence sont reconnus un fait extraordinaire. Les cataractes s’échappant de la voûteet des flancs de È | la partie sud du tunnel qui n’a qu'un millième de pente, ont transformé, pendant près de dix-huit mois, le souter- rain d'avancement, les abattages et la cunette, en une ri- vière au fond de laquelle il fallait chercher les déblais, poser et maintenir la voie, et travailler aux percements inférieurs. Deux ou trois citations feront apprécier la grandeur de cet obstacle. Au Mont-Cenis, le maximum des infiltrations, à l’une et l’autre bouche, n’a pas dépassé un litre par seconde. Au Mont-Hoosac, d’après les rapports officiels, on à considéré comme un grave obstacle, qui à notablement nui à la rapidité d'exécution et augmenté la dépense, un volume d’infiltrations de déx-huit litres par seconde ‘. Dans le premier rapport publié par la Direction et l’Ad- ministration de la Compagnie du chemin de fer du Got- hard (page #4), en parlant des infiltrations du sud du tunnel qui s’élevaient à cette époque de quinze à trente li- tres par seconde, l'honorable rapporteur appelle cette af- flux : «un petit torrent et un débit d’eau de proportion extraordinaire. » Ce petit torrent est devenu quelques mois plus tard une rivière jaugeant deux cents à deux cent trente litres par seconde, huit cent mille litres par heure, dans une galerie ayant moins de sept mêtres carrés ! Que d'énergie n’a-t-il pas fallu pour lutter plus d’une année contre un pareil obstacle et avancer cependant de près de deux mètres par jour. ? Rapports annuels du Président de l'État du Massachussets au Sé- nat sur les travaux du chemin de fer Troy et Greenfeld et le tunnel Hoosac, 1872, 1873, 1874. LE SOLEIL Par le Rév. Pére ANGELO SECCHI Directeur de l'Observatoire du Collége Romain. Nous devons annoncer icila publication de la première partie de la seconde édition de l'ouvrage du Père Secchi sur le soleil‘, publié en français, et en donner une rapide analyse. Après deux ntroductions, mises en tête de chacune des éditions de l'ouvrage, le savant auteur consacre cette première partie à la Structure du Soleil, et la subdivise en quatre Livres. Le premier Livre a pour titre : Notions générales des phénomènes solaires. Il contient trois chapitres, relatifs à l'aspect général du soleil, aux lois fondamentales du mou- vement des taches et aux nouvelles méthodes d’observa- tion. Il est évident que, ne pouvant entrer ici dans de grands détails, nous devons nous borner à signaler quel- ques points spéciaux qui nous paraissent parte nHMrernEne dignes d'intérêt. Les Chinois ont devancé les Européens dans la caHi tation de l'existence très-fréquente de taches sur le dis- 1 Seconde édition revue et augmentée ; première partie, 1 volume gr.8”, de xx et 428 pages, avec de nombreuses figures Paris, 1875, librairie et imprimerie Gauthier-Villars. - TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR LE P. SECCHL. 36 que du soleil, d’après un mémoire de M. Williams, inséré dans le 33% volume des Monthly Notices de la Société astronomique de Londres. En Europe, dès le mois de décembre 1610, Jean Fabricius réussit à voir une de ces taches considérable et à étudier son mouvement, mais son observation ne fut publiée que plus tard. Galilée et le Père Scheiner en observèrent, avec des lunettes, dès les premiers mois de 1611, et la première publication sur ce sujet a été faite par ce dernier, en décembre de cette même année. Quelque instructif que soit ce premier Livre, soit sous le rapport des phénomènes et des conclusions qu'on peut en tirer, soit sous le rapport des instruments à employer, nous ne nous y arrêterons pas. Le second, qui a pour objet l'examen de la surface du soleil, nous paraît plus intéressant, par l’examen appro- fondi et détaillé qu’il renferme de la forme des taches, de leurs mouvements et de tout ce qui les caractérise, ainsi que des théories émises sur leur nature. Cet examen est accompagné d'un très-grand nombre de belles figures, insérées dans le texte, et résultant en général des observations et des dessins du Père Secchi lui-même, faits à l’aide de puissants instruments. Ne pouvant malheureusement pas entrer ici dans les détails, nous nous bornerons à citer quelques-unes des conclu- sions que l’auteur en tire. Les taches sont des cavités dans la photosphère sa- laire. Les phénomènes qu’elles présentent ne peuvent avoir pour siége un corps solide ; ils se produisent dans une masse fluide, dont la fluidité est analogue à celle des gaz; la constitution de ce milieu doit être comparée à celle des flammes ou des nuages. Dans les taches, ce n’est 1 Li 2 84 ? ’ Les ne 4 364 TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR LE l, SECO X & pas la masse obscure qui envahit la matière lumin use, me c’est au contraire la matière lumineuse qui se précipite o dans les régions obscures; souvent même la masse bril- NS: lante semble surnager au-dessus des masses plus som- bres qui constituent le noyau. Les apparences que pré- sente la pénombre peuvent être produites, soit par des % courants isolés, soil par des voiles légers et continus. # Ces deux éléments se trouvent ordinairement réunis ensemble. L’anteur s'occupe de l’intérieur des taches, de la va- à riabilité des noyaux, des voiles roses qui y apparaissent parfois et dont il présente plusieurs figures. Les taches, dit-il encore dans ses conclusions, sont Le résultat de D, grands bouleversements qui s’accomplissent dans la masse £ du soleïi, et d’où résultent à sa surface extérieure des (4 soulèvements et des dépressions ; ces dépressions for- ment dans la photosphère des cavités plus ou moins ré- gulières, environnées d'un bourrelet vif et saillant. La profondeur de ces cavités est à peine égale au tiers du rayon terrestre et ne dépasse jamais un de ces rayons, à soit 6377 kilomètres. Ces cavités ne sont pas vides; la résistance qu'elles opposent à la marche des courants lu- mineux prouve qu’elles sont remplies de vapeurs plus ou moins transparentes, L'existence d’un noyau solide et obscur au centre du soleil (admise par Sir W. Her- schell) n’est, d’après le Père Secchi, qu'une hypothèse. Les apparences des taches peuvent, selon lui, s'expliquer À par la simple interposition d’une masse vaporeuse entre à la photosphère et l’observateur. La couche lumineuse . peut exister au-dessous des taches, et il est impossible de dire jusqu'à quelle profondeur elle s'étend. Il n’y a, dans la partie noire des fiches, qu’un petit nombre de A? # L 4 $: *® Le LÉ _ fragments de matière obscure, détachés et isolés, ANEEe LE AN LA nv) dans les cavités de la photosphère, qui cherche à les en- vahir et à les recouvrir complétement. On reconnait aussi un mouvement allant de l’intérieur à l'extérieur, qui se manifeste par le soulèvement et la projection de la ma- tière lumineuse, sous forme de facule, à l'extérieur des taches. Le second Livre de l’ouvrage du Père Secchi com- prend sept chapitres fort intéressants : l’un d’eux, le cinquième, est relatif aux mouvements généraux des ta- ches et à la détermination de la durée de la rotation du soleil qui en résulte. Cette durée est bien, en moyenne, d'environ 25 jours et un quart, d’après les recherches récentes de MM. Carrington et Spœærer, mais il y a une grande variabilité dans les mouvements des taches qui servent à la déterminer. Le chapitre six a pour objet l’é- tude du mouvement propre des taches. L'auteur entre à ce sujet dans de grands détails, soit d’après ses propres recherches, soit d’après celles d’autres astronomes. Nous devons nous borner, comme précédemment, à une men- tion succincte des résumés qui terminent ce chapitre. La couche photosphérique, dans laquelle se passent tous les phénomènes des taches, est mobile comme les nuages qui flottent dans notre atmosphère. Quelle est l'épaisseur de cette couche mobile? Cette fluidité s’étend- elle au corps solaire tout entier ? Le noyau est-il liquide ou gazeux ? Le Père Secchi avait hasardé, dès le mois de janvier 186%, dans son Bulletin météorologique, V'hy- pothèse de l’état gazeux du soleil, et il remarque que, sous l'énorme pression qui doit exister dans l’intérieur de cet astre, la constitution des gaz peut être très-différente ARCHIVES, &. LIV. — Décembre 1875. 26 366 TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR LE P. SECCHL de celle qu’ils ont sur la terre. Mais il reconnaît qu’il est maintenant, impossible de résoudre ces questions. Les connaissances, dit-il, que nous avons acquises nous permettent de diviser les mouvements des taches en trois catégories. La première comprend’ tous les mouvements généraux, et à ce point de vue le résultat le plus impor- tant est l'inégalité des rotations sur les divers parallèles ; la vitesse angulaire est à son maximum à l'équateur, et elle diminue lorsque la latitude augmente. La seconde catégorie comprend les mouvements apparents dus à la parallaxe de profondeur et à la réfraction ‘. La troisième contient tous les mouvements irréguliers et extraordinai- res dépendants des causes même qui produisent les ta- ches, causes encore bien obscures et qui resteront long- temps inconnues. On ne peut expliquer les mouvements systématiques des taches par des courants analogues à nos vents alisés… L'hypothèse la plus simple est celle de la contraction due au refroidissement; c’est celle qui explique le plus grand nombre de phénomènes, et en particulier le mouvement plus rapide que possède à l'équateur la couche superfi- clelle.…...…. Mais des causes générales et permanentes ne suffisent pas pour expliquer des phénomènes aussi variés et aussi capricieux. Le chapitre 7 du second Livre a pour objet les varia- tions séculaires des taches. Après avoir passé en revue les principaux observa- teurs de taches depuis leur découverte, le Père Secchi parle de la périodicité reconnue par M. Schwabe de Des- 1 M. Faye a appelé parallaxe de profondeur le déplacement, appa- rent pour l'observateur, du fond d’une tache située près du bord du disque du soleil. d'observations journalières qu’il en a faites depuis 1826, et des études considérables de M. le professeur Rodolphe Wolf de Zurich sur le même sujet, qui l'ont amené à constater 1° une période moyenne de 11 ans ‘/,, com- prise entre chaque maximum où minimum de taches, soumise toutefois à quelques irrégularités ; 2° une pé- riode plus longue, de 55 ans et demi, relative au même phénomène. L’anteur parle aussi des grands travaux modernes sur ce sujet, provenant des observations faites à Kew, et consignés dans les mémoires publiés par MM. W. de la Rue, Balfourt-Stewart et Benjamin Lœvy dans les Transactions philosophiques de 1865 à 1870. La cause de la périodicité des taches n’est pas bien con- nue encore. Galilée avait déjà présumé qu’il y avait une relation de dépendance entre les taches et la position des planètes. M. Wolf pense que leur attraction produit à la surface du soleil de véritables marées donnant naissance aux taches, et il attribue spécialement cette influence à Mercure, Vénus et Jupiter. D’après les recherches de M. de la Rue, ce seraient surtout les deux premières de ces planètes qui en auraient, Le Livre 3 du volume que nous analysons a pour titre : De l'atmosphère solaire. I comprend, en une centaine de pages, quatre chapitres d’un haut intérêt. L'auteur avait déjà indiqué, dan$ les livres précédents, qu’on devait ad- mettre l'existence d'une atmosphère gazeuse et transpa- rente, enveloppant le soleil. Il fait voir, dans le premier chapitre de celui-ci, que cette atmosphère exerce une absorption positive sur les radiations lumineuses, chimi- ques et calorifiques émanant de cet astre, en diminuant notablement leur effet vers ses bords, où la couche atmo- vers le centre du disque. Gans cette des dit. le soleil serait, comme la lune, uniformément lumineux sur toute sa surface ; on peut même dire que les bords se- raient plus brillants que le centre, à cause des granula- tions de la surface qui disparaissent près des bords. Il y a aussi de grandes différences entre les radiations chimi- ques émanant des différents points du disque. Le Père Secchi a constaté ce fait, en fixant sur des plaques da- guerriennes plusieurs phases de l’éclipse de 1851. Dans ces épreuves, le bord intérieur du croissant était bien tranché, tandis qu’on pouvait à peine définir la limite ex- térieure du corps solaire. Des expériences délicates faites par lui, dès 1852, à l’aide d’une pile thermo-électrique, ont prouvé que la température, comme la lumière, diminue dans la radiation du disque solaire, du centre à la circonférence. Les ré- gions équatoriales sont celles qui donnent le plus de cha- leur, et l'hémisphère nord un peu plus que l'hémisphère sud. Au centre du disque, perpendiculairement à la sur- face de la photosphère, l'absorption de l’atmosphère so- laire arrête environ les */, de la radiation, et l'action to- tale de cette enveloppe ne laisse sortir que les ‘*/,,, de la radiation totale; de sorte que si le soleil était dépouillé de cette atmosphère, il nous paraîtrait huit fois plus chaud et plus brillant. Cette influence absorbante a l’avan- tage d'empêcher une dispersion trop grande et trop rapide de la chaleur solaire. Les trois derniers chapitres de ce Livre constituent une partie importante de l'ouvrage du Père Secchi, où il a exposé successivement en détail et à l’aide de nombreuses figures : d’abord les premiers travaux sur l'analyse de la lumière solaire par le prisme, dus au Père rimaldi, à Newton, à Wollaston et à Fraunhofer ; puis la description des divers spectroscopes dont on se sert actuellement. Il est entré ensuite dans l'analyse circonstanciée du spectre solaire, d’après les beaux travaux de Kirchhoff, Thalen, Hofmann, Angstrôm, Vander Willingen et Cornu, en pré- sentant dans des planches à part, formant un commence- ment d’ailas, les spectres obtenus par quelques observa- teurs, et surtout le grand spectre normal de M. Angs- trôm, complété dans la partie ultra-violette par M. Cornu. Notre auteur, entrant ensuite dans l'exposition géné- rale de la théorie des spectres lumineux, a parlé succes- sivement de la comparaison de la lumière solaire avec les autres lumières, des spectres d'absorption et du renver- sement des spectres. Ne pouvant évidemment pas entrer ici dans les détails, quelqu'intéressants qu'ils soient, nous nous bornerons à _citer quelques fragments du dernier chapitre de ce troi- sième Livre, où le Père Secchi fait l’application des princi- pes qu'il a établis précédemment à l'étude de la constitu- tion solaire. Il commence par exposer l'explication donnée par M. Kirchhof des raies noires du spectre solaire, en admettant que l’atmosphère du soleil contient des vapeurs métalli- ques, et que ces vapeurs, en absorbant certains rayons lumineux, donnent naissance aux lacunes qui constituent les raies de Fraunhofer. La coïncidence parfaite de ces raies noires avec les raies brillantes de nos métaux ter- restres volatilisés, sert de démonstration à cette théorie ; elle sappose que l'enveloppe atmosphérique solaire où se trouvent ces métaux, possède une température inférieure à celle de la couche lumineuse qui émet les rayons. l'atmosphère qui entoure le soleil contient à l’état de va- peur toutes les substances dont nous voyons les raies renversées, ou noires, dans le spectre solaire : tels sont le sodium, le magnesium, l'hydrogène, le calcium, le baryum, le fer, le titanium, le chrome, le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre, le zinc, etc... En observant au spectroscope le bord extrême du soleil et en le projetant sur le fond noir du ciel, ce que nous faisons pendant les éclipses, on a reconnu facilement que les raies noires se renversent et deviennent brillantes. Celles de l'hydrogène sout plus faciles à observer ; on reconnaît ainsi que ce gaz s’élève notablement au-dessus de la photosphère, et qu’il forme une couche continue au-dessus des autres vapeurs métalliques.» «Nous pouvons ane, Gex notre anteur page 273, He + Le Père Secchi s'occupe ensuite de l’analyse spectrale des taches solaires, à laquelle il a beaucoup travaillé lui- même, et dont les résultats, insérés par lui dans divers mémoires, ont été confirmés par les observations de MM. Lockyer, Young et Donati. Nous nous bornerons à en rapporter ici en abrégé les principales déductions (pages 293-296). Les taches, dit-il, sont des régions caractérisées par un accroissement considérable du pouvoir absorbant, et le renforcement des raies, qui se produit au bord du disque, tient évidemment à la même cause. Auprès du bord l’ab- sorption paraît due à des gaz proprement dits; dans les taches elle est principalement produite par des vapeurs métalliques... Ces vapeurs sont disposées dans l’intérieur des taches par ordre de densité, les plus lourdes au fond, les plus légères à la partie supérieure, et au-dessus le gaz bydrogène, formant une couche continue enveloppant le globe solaire tout entier. Le spectre des taches ne pré- __ TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR LE P. SECCHIL sente point de raie nouvelle. La matière obscure et la matière lumineuse ne sont pas de nature différente, Le noyau noir résulte de l'absorption produite par des va- peurs métalliques transparentes et gazeuses, dans la par- tie centrale de la tache où les filets de matière lumineuse ne sont pas encore parvenus. Le noyau se recouvre pro- gressivement de cette dernière matière, à moins d’une recrudescence amenant une nouvelle quantité de matière obscure, et la tache finit par disparaître faute d’alimen- tation. La difficulté, dit un peu plus loin le Père Secchi, de se faire une idée de l’état physique du soleil, provient de l'ignorance où nous sommes de la température à sa sur- face, et de la pression que produit son atmosphère. Ces éléments une fois déterminés, on pourrait dire si la pho- tosphère est un gaz incandescent ou un brouillard lumi- peux... La spectrométrie est une science encore au ber- ceau ; il faut donc éviter de tirer de ses indications des conclusions précipitées. Le Livre 4 de l'ouvrage est relatif aux Éclipses, et il est non moins curieux et intéressant que le précédent. Il se compose aussi de quatre chapitres, dont le pre- mier à pour titre : Phénomènes observés pendant les éclipses. L'auteur s’y occupe presque exclusivement des éclip- ses totales du soleil, qui ont été jadis un sujet de terreur, et qui excitent encore, à ce qu'il dit, une sorte d’effroi chez ceux qui en sont témoins. Il passe rapidement en revue historique les éclipses récentes de ce genre, qui ont donné lieu à de très-importantes observations, à par- tir de celle de 1842, observée dans le midi de l’Europe RS re 0 OR à . $ om par un grand nombre d’astronomes, entre autres par : RENE ARE Sr So ge di | TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR LE P. SECCHL. MM. Arago, Airy et Baily, et où furent surtout signalées de nouveau les protubérances rosées sur le bord du dis- que obscur de la lune, observées déjà à Gothembourg par Wassénius, en 1733. L’éclipse de 1860 fut totale en Es- pagne, et y occasionna de nombreuses expéditions astro- nomiques, dans lesquelles on employa pour la première fois la photographie. Celle de 1868, qui fut totale aux Indes orientales, et dura près de six minutes et demi, fut aussi observée par un grand nombre de savants de divers pays, et y donna lieu à des résultats fort importants. Celle de 1870, totale dans le midi de l’Europe, a excité aussi le zèle d’un grand nombre d’observateurs; M. Janssen a quitté alors, en ballon, Paris assiégé, pour aller l’obser- ver en Algérie. Enfin, celle du 12 décembre 1871, visi- ble aux Indes, y a donné lieu à d’intéressants résultats. Il y en a eu aussi une, observée en Suède en 1851, et d’au- tres, observées en Amérique en 1853, 1858, 1865, 1867 et 1869. Le Père Secchi ayant observé lui-même celle de 1860 en Espagne et celle de 1870 en Italie, était particulièrement bien placé pour traiter ce sujet. Nous ne pouvons entrer ici dans les très-intéressants détails qu’il donne sur les phénomènes généraux et les phénomènes physiques qu'on observe dans une éclipse totale. Nous en citerons seulement le fragment suivant, p. 321: « Le diamètre solaire parait plus petit lorsqu'on ob- serve au spectroscope..... Le soleil n’est pas limité par un contour géométrique nettement défini ; sur ses bords il y a une région où la lumière s’éteint rapidement, mais gra- duellement, et cette région a une étendue de quelques secondes. Une portion de cette bande appartient à la ment plus petit... À la réapparition du soleil, les phéno- mènes se produisent en sens inverse; mais quelques-uns sont plus faciles à saisir, l'œil n'étant plus, comme au commencement, ébloui par la lumière. On distingue plus nettement le bord dentelé, de couleur rose, qui environne le disque; on peut même continuer à voir les protubé- rances et la couronne quelques instants après la réappa- rition du soleil. En 1860, M. de la Rue put voir une pro- tubérance avant la totalité, en regardant le soleil par ré- flexion sur une glace non étamée; M. Bruhns en vit une deux minutes après que l’éclipse eut cessé d’être totale. Cependant ordinairement, les protubérances ont une lu- mière beaucoup plus faible que celle de l'enveloppe rose, ear elles ne deviennent visibles que quand celle-ci est éclipsée…. Leur couleur est un rouge plus ou moins clair, mélangé d’un violet analogue à celui de la fleur de pêcher. Quelques-unes sont blanches à leur base, el on voit parfois sur leurs bords des nuages jaunes bien marqués.» Le chapitre second de ce quatrième Livre est relatif à la Couronne, ou à l'aurore brillante qui entoure le disque obscur de la lune pendant les éclipses totales de soleil. L'auteur y consacre 61 pages, accompagnées de nom- breuses figures insérées dans le texte. L’éclat de la couronne dépend beaucoup de l'état de l'atmosphère. Sous le beau ciel des Indes, pendant l’éclipse de 1868, sa lumière était très-belle, et à sa clarté on pouvait facilement lire des caractères de moyenne gran- deur. On y distingue trois régions bien définies, quoique les lignes de séparation ne soient pas nettement tran- chées. La première est une zone très-vive, ayant 3 ou 4 minutes de largeur, possédant la couleur et l'éclat de l’ar- LE RERANNRRE : | SPERE HA pes gent. Autour d'elle s’en trouve une autre, dont la lumière % présente une dégradation très-rapide, et dont le bord se h confond avec le ciel. Enfin, de la première partent un s certain nombre d’aigrettes lumineuses, composées de li- gnes brillantes entrelacées, et dont la longueur, variable suivant les circonstances, atteint quelquefois le double du diamètre de la lune. La couronne est parfaitement concentrique au soleil et (a lui appartient nécessairement, étant beaucoup plus bril- lante dans la partie où le soleil est plus voisin du bord # lunaire, La photographie peut la représenter, et le Père | Secchi en reproduit, dans son ouvrage, une épreuve qu'il a obtenue, en 1860, au Desierto de las Palmas dans sa station en Espagne, en 40 secondes. La couronne est ‘7 moins élevée dans les régions voisines des pôles de l’axe 4 solaire, sur une étendue de 50 ou 60 degrés. “ne Les aigrelles, ou longs panaches rectilignes qui se dé- tachent de l’auréole, appartiennent bien au soleil, mais 5 leurs apparences peuvent être notablement modifiées par #À la présence de la lune et par les circonstances atmosphé- | riques. « En 1860, dit le Père Secchi, M. Plantamour observa x la couronne (en Espagne), et la dessina trois fois, au commencement, au milieu et à la fin. Dans le premier 04 dessin, outre la couronne, il a tracé trois faisceaux de p rayons correspondant aux protubérances dans la région d’entrée ; dans le second, il y a cinq faisceaux, deux à l'est, trois à l’ouest; enfin, dans le troisième, il y a égale- ment cinq faisceaux, mais ils se trouvent tous dans la ré- gion de sortie, et correspondent aux nombreuses protu- bérances qui parurent dans cette région à la fin de l'é- eclipse. » NI TE, vol ri eus * TERROIR EX TOR >: Lt «M. acchini, doute un peu ré Das Hole auteur, s’aperçut, en observant le coucher du soleil sur la Médi- terranée, le 8 août 1865, que le disque solaire était comme surmonté de deux aigrettes lumineuses, pareilles à deux boucles de cheveux renversées en sens opposés. Leur hauteur au-dessus du disque était tont au plus égale aux ?/,, du disque lui-même. Ces appendices suivaient assez bien le mouvement du soleil, et s’enfoncèrent, comme lui, au-dessous de l'horizon. M. Tacchini nous donna avis du phénomène, et ayant compulsé le registre de nos observations régulières des taches solures, nous trouvames que, ce même jour, il devait y avoir sur le bord du disque une tache accompagnée d’une grande facule, ayant à peu près la forme décrite par M. Tacchini. Aussi, n’avons-nous pas hésité à admettre que l’aigrette obser- vée pouvait bien avoir été produite par une de ces mas- ses lumineuses, qui accompagnent les facules et deviennent visibles dans les éclipses. » « De nouvelles observations sont venues confirmer cette idée... D'ailleurs nous savons maintenant qu'il se pro- duit dans le soleil de violentes éruptions ; la matière qui le compose est lancée à des hauteurs considérables, avec dus vitesses qu'on évalue à plus de 200 kilomètres par seconde. La résistance de l'atmosphère qui entoure le so- leil doit ralentir bien vite ces mouvements ; mais elle doit, cependant, permettre à la matière lumineuse de s’élever assez haut pour qu’on puisse expliquer ainsi la production des panaches..... Avec le spectroscope, on a pu observer des protubérances dont la hauteur atteignait sept à huit minutes ; et cependant les observations spectrales ne font voir que les parties les plus brillantes. » La couronne est lumineuse par elle-même, et il n’est 376 TRAITÉ SUR LE SOL | pas encore prouvé, d’après le Père Secchi, qu’elle envoie d'autre lumière que celle qui lui est propre. Il croit probable qu’elle s'étend jusqu’à la lumière zodiacale, et il cite une observation de M. Tacchini, qui l’a vue en plein jour en mai 1871. Les deux derniers chapitres du Livre [V se rapportent aux protubérances rosées et aux observations spectrales solaires. L'auteur commence par une exposition historique de l'étude successive des protubérances faite par Les astro- nomes, à partir de l’éclipse de 1842, et dans laquelle il a joué lui-même un rôle intéressant, depuis l’éclipse de 1860. Nous devons encore nous borner à rapporter ici, en abrégé, les conclusions qu’il tire de l’ensemble des ré- sultats obtenus. ; Les protubérances ne sont pas de simples apparences produites par des illusions optiques : ce sont des phéno- mènes réels ayant leur siége dans le soleil; des amas de matière lumineuse, ayant une grande vivacité et pos- sédant une activité photogénique très-remarquable. I y à de ces amas suspendus et isolés comme des nuages dans l'atmosphère. Leur forme est variable, mais’ les variations se produisent assez lentement ‘. Outre les protubérances, il existe une couche rose de 1 On me permettra de citer ici le mémoire publié dans le cahier de mars 1874 de nos Archives, par mon neveu M. Émile Gautier, sur les taches et les protubérances solaires, d’après trois ans et demi d'observations spectroscopiques faites à l'observatoire de Genève. Le n° 306 du t. 25 des Transactions philosophiques contient une lettre de Jean-Christophe Fatio, de Duillier à son frère Nicolas, écrite en an- glais, où il raconte l'observation de l’éclipse totale de soleil du 12 mai 1706 faite à Genève par le professeur Jeau-Antoine Gautier, no- tre grand-oncle. nous Ÿ Ja même matière, enveloppant le soleil de toutes parts. Les protubérances en proviennent ; ce sont des masses qui se soulèvent au-dessus de la surface générale et s’en détachent même quelquefois. Quelques-unes ressemblent aux fumées sortant de nos cheminées on des cratères des volcans, et qui, arrivées à une certaine hauteur, obéis- sent à un courant d'air en s’inclinant horizontalement. Le nombre des protubérances est très-variable : avec le temps. L’éclipse de 1868 aux Indes, pour laquelle les astro- nomes se proposèrent de profiter des nouvelles décou- vertes de l’analyse spectrale, donna lieu à d'excellentes observations de M. janssen à Guntoor, de M. Rayet à Malacca, du capitaine Herschel et du major Tennant à Guntoor et de M. Weisse à Aden. Mais c'est le premier de ces savants qui en obtint ce que le Père Secchi appelle un magnifique succès. Vivement frappé du brillant éclat de quelques-unes des raies des protubérances observées au spectroscope, M. Janssen se demanda si ces mêmes raies ne seraient pas visibles en plein jour; et dès le Len- demain il eut l’insigne bonheur d'en voir ainsi deux bril- lantes, l’une colorée en rouge, l’aatre en bleu, correspon- dant exactement à celles de lhydrogène C. et F. de Fraunhofer. Le jour même (20 octobre) où cette nouvelle arriva en Europe, M. Lockyer, astronome anglais, qui s’occupait déjà depuis assez longtemps de recherches de ce genre, annonçait que, de son côté, il avait pu voir, sur le bord du soleil, les raies de l'hydrogène, accompagnées d’une raie inconnue, située près de la raie D. On sait qu'nne matière incandescente produit un spec- tre continu : c’est ce qui arrive pour le charbon en sus- 378 TRAITÉ SUR LE SOLEIL, Ro. pension dans la flamme d’une bougie. LéSs gaz eux: “mêmes peuvent donner un spectre continu lorsque leur tempé- rature est extrêmement élevée ; mais toutes les fois qu'on obtient un spectre composé de raies brillantes, séparées les unes des autres par des espaces noirs, il s’agit d’une matière gazeuse, dont la nature chimique peut être dé- terminée par le nombre et la position des raies. Lors de l’éclipse de 1870, le Père Secchi et M. Young découvrirent, à l'instant où la lune couvrit complétement toute la photosphère solaire, une multitude de lignes lu- mineuses qui brillèrent comme un éclair et disparurent peu à peu. Le même phénomène fut étudié pendant l'é- clipse de 1871; ce renversement partiel et très-court des raies noires du spectre tient à l'existence d’un mince filet du bord solaire, où son atmosphère gazeuse est assez lu- mineuse pour donner lieu à des raies brillantes. Plus haut, le spectre est continu et s'étend à une grande dis- tance des bords, d’après M. Respighi. Quant à la couronne, d’après les expériences spectros- copiques faites pendant les éclipses, elle est composée de substances dont la température est assez élevée pour qu’elles soient laminenses par elles-mêmes. Ce sont prin- cipalement l'hydrogène, le corps correspondant à la raie D, qu'on a appelé hélium, et le corps appartenant à la raie 147% de Kirchhofer, qu'il dit appartenir au fer, mais que le Père Secchi n’a jamais obtenue. Ce dernier observe, toutefois, que les expériences de M. Cornu ont fait voir que les raies métalliques ne se produisent et ne se renversent pas toutes à une même température. D’ail- leurs, le fer se rencontre abondamment dans les taches, et ses raies, même renversées, s’observent facilement sur le soleil en dehors des éclipses. TE LUN SUR L nus FA A LE P. SE CHI | raie 1246, qui serait identique à celle de l'aurore bo- réale terrestre. Le Père Secchi regarde la lumière de ces aurores, de même que celle des éclairs, comme très-va- riable. L’aurore se produisant dans les régions les plus élevées de l'atmosphère, son spectre doit dépendre de l'état de raréfaction et peut-être de la nature chimique des gaz qui occupent'ces régions, d'où il résulte que le spectre de l'aurore est bien différent de celui de la cou- ronne solaire. M. Züllner pense que la raie de la couronne dont il vient d’être question est due à un gaz dont la température est peu élevée. En effet, à une basse température et sous une faible épaisseur, les gaz ne donnent aucun spectre, mais il en peut être autrement quand l'épaisseur devient très-considérable ; et c’est ce qui a lieu pour la couronne, dont l'épaisseur est, partout où nous l’observons, plus grande que le diamètre solaire. Le spectre de la lumière zodiacale n’est pas véritable- ment lénéaire, il est complétement diffus. On sait d'ail- leurs, dit notre auteur, que toutes les lueurs bleuûtres paraissent monochromatiques, quoiqu’elles soient réelle- ment composées ; c’est ce qui a lieu pour les étoiles, pour les corps phosphorescents, pour les vers luisants. Il est donc impossible de rien dire sur l’origine de ces raies, ni sur leurs rapports avec la couronne solaire. « Quelques savants, ajoute le Père Secchi, ont pensé que l'existence d’une raie commune dans le spectre de l'aurore polaire et dans celui de la couronne prouverait que celte seconde lumière doit, comme la première, être attribuée à un phénomène électrique. Nous ne voulons pas nier l'existence de l'électricité dans le soleil, mais Quelques observateurs ont signalé dans la couronne la < VERS RÉ T " RAS GES Rnb D, à A L + ‘ PRE ST 7 1 % RE ve ES à x , Ÿ FPE à " 80 TRAITÉ SUR LE SOLEIL, PAR L LE: er SQere AAC HR SE CHIPREA 2." » Eos nous ferons remarquer que l'électricité n’a pas la p priété de donner des raies qui puissent servir à la carac- tériser ; en traversant les gaz, elle ne fait que les rendre lumineux par la chaleur qu’elle développe. Ces gaz, de- venus lumineux, donnent par l’analyse spectrale des raies dépendant uniquement de leur nature chimique et de leur état physique, mais qui sont complétement indépen- dantes de la cause qui les à échauffés. La température du soleil étant extrêmement élevée, il n’y a pas besoin d’une autre cause pour expliquer l’incandescence de son atmo- sphère. » «Il n’est pas facile de dire quelle est l’origine de la lumière diffuse qui produit le spectre continu de la cou- ronne. On ne peut l’attribuer ni à la lune, ni à l’atmo- sphère terrestre. Cette lumière continue ne proviendrait- elle pas simplement de l’incandescence des gaz qui enve- loppent le soleil ? Nous regardons cette hypothèse comme fort probable. » Nous arrivons à la fin du volume dont j'ai essayé de présenter ici une analyse succincte. Je ne me flatte pas d’avoir pu faire ressortir tout ce qu'il offre de nou- veau et de remarquable sur le très-intéressant sujet au- quel il se rapporte. Il répond bien, à ce qu’il me semble, à un besoin que devait avoir un nombreux public, tenant à être mis au courant des grands travaux scientifiques récents relatifs à l’astre merveilleux auquel nous devons la lumière et la chaleur. Il est méthodique et simple dans son exposition, bien à la portée des intelligences ordinai- res, et ne présente point de formules et de calculs ma- thématiques rebutants pour la généralité des lecteurs. Il + pe À] È 4 ro- EEE 4 a immense ne d'é tre ca d un savant fort ie | tingué, qui a lui-même pris une grande part aux obser- vations et aux recherches dont il expose Les résultats dans son ouvrage. Il me semble avoir, sous ce rapport, quelque ressemblance avec les traités publiés par MM. Pictet et de la Rive, dont nous regrettons si vivement la perte pour Genève, l’un sur la Paléontologie, l’autre sur l'Électri- Cité. Sans pouvoir très-bien juger moi-même de la manière impartiale avec laquelle le Père Secchi a exposé les titres d'honneur des savants, ses collègues dans leurs travaux, il m'a paru leur rendre bien justice en général. IL est vraiment à la hauteur du beau sujet qu’il traite, et c’est un vrai service qu'il a rendu au public éclairé, en le mettant à même d'apprécier en détail tout ce que l’union des moyens optiques perfectionnés et des investigations astronomiques, physiques et chimiques, a procuré de nou- velles notions sur la nature propre de notre soleil. On doit aussi payer un juste tribut d’éloges à l’exécu- tion typographique de ce volume, et en particulier à celle des très-nombreuses figures insérées dans le texte. J'ai demandé au Père Secchi quels seraient les princi- paux sujets qu’il traiterait dans le second volume de son ouvrage, et quelle serait l’époque où il paraîtrait. Voici ce qu’il a bien voulu me répondre, en date du 1% novem- bre : «Le second volume contiendra d’abord une exposition détaillée des protubérances solaires ; on y traitera de la forme et de la structure de ces masses vaporeuses, de leur analyse spectrale et de la relation entre les taches et. les éruptions, ainsi que de la connexion entre le magné- tisme terrestre et les phénomènes solaires. ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 22 «R ALL : j 1 1 (3 k «M. Gauthier-Villars vient de me transmettre les figu- res des protubérances, faites à l’aquarelle, d’après mes dessins, pour les transporter en chromo-lithographie. El- les formeront une très-belle série de planches tout à fait originales. « Une discussion étendue sera aussi faite de la tempé- rature solaire, et j'y introduirai les beaux travaux d’Eric- son et d’autres savants. Il y aura encore des détails sur les travaux spectroscopiques nouveaux relatifs aux comè- tes et aux étoiles, d’après les recherches des astronomes allemands. F0 Quant à l’époque de la publication, on l’a promise pour la fin de l’année ou le commencement de la pro- chaine, » Le Père Secchi a présenté récemment à l’Académie des Sciences de Paris des tableaux détaillés des taches et protubérances observées à Rome de 1871 à 1875, pen- dant 59 rotations du soleil, d’où il a conclu qu’il y a actuellement une grande diminution d'activité dans ces phénomènes. Ces tableaux ont été insérés dans les Comp- tes Rendus des 4 et 11 octobre 1875. L'observatoire du Collége Romain continue à être l’un de ceux où se font le plus activement les observations météorologiques, ma- gnétiques et solaires. ÿ Alfred GAUTIER. LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCIDENTAL . PAR M. P. CHOFFAT Les travaux d’Alc. d’Orbigny et d'Étallon ont depuis longtemps attiré l'attention des paléontologistes sur le co- rallien du Jura occidental dont les fossiles, d’une conser- vation remarquable, furent donnés comme types de la faune corallienne. Malgré de grandes différences dans les espèces, ces assises furent parallélisées avec le corallien du Jura bernois et franc-comtois, et, le nom de corallien aidant, la similitude des genres et des caractères pétro- graphiques fit considérer comme synchroniques toutes les assises à faciès corallien fortement prononcé. Oppel avait protesté contre cette association des gise- ments coralliens ; les travaux de M. Royer dans la Haute- Marne et de M. Contejean dans les environs de Montbé- liard prouvaient aussi que les couches coralliennes ne sont que des faciès appartenant à différents niveaux, mais la question resta des plus obscures jusqu’à ce que M. Muæsch eût fixé la position des bancs de spongiaires éta- lés de l’Argovie par rapport aux assises du Jura soleurois et bernois. PRE A,,71 384 LE CORALLIEN DANS . occin ENTAL Les recherches de M. Mousson sur les environs de Ba- e: den avaient appris que les spongiaires y occupent trois # niveaux différents, mais comme ils y sont associés à de nombreux céphalopodes et brachiopodes à première vue identiques, ils furent considérés comme PRES tous trois à l’oxfordien. M. Mæsch fit voir que le banc inférieur (couches de Birmensdorf) correspond à la base de l’oxfordien supé- rieur, que le deuxième (c. à Hemic. crenularis) correspond ». à la partie supérieure du terrain à chailles du Jura bernois et le troisième (c. de Baden) à l’astartien. En poursuivant ce dernier niveau vers l’ouest, M. Mœæsch a trouvé deux localités, Wangen et Oberbuchsi- ten, où ces couches perdent leurs spongiaires étalés, mais us sont enrichies de nombreuses espèces de l’astartien, tout F en conservant les céphalopodes qui les caractérisent à 4e l’est de ces localités. < Les couches de Baden ou c. à Am. acanthicus se trou- vant généralement à la base de l'étage tithonique', cette classification acquiert une importance toute particulière, aussi fut-elle vivement contestée, et à l'heure actuelle quelques géologues refusent-ils encore de l’admettre. 1 En 1865, Oppel, frappé du rapport existant dans les différentes contrées des Alpes entre les strates qui forment le passage entre le jurassique supérieur et le crétacé inférieur, les nomma étage tithoni- que; afin, dit-il, « de ne pas tracer arbitrairement la limite entre la craie et le Jura; ces couches n'ayant pas été suffisamment étudiées, il serait imprudent de les paralléliser avec celles du portlandien, du è purbeck et du Wealdien, quoiqu'il soit pour ainsi dire certain qu’elles leur sont contemporaines. Ces couches se laisseront certainement di- viser et paralléliser avec les formations qui se trouvent en dehors des Alpes, et alors on devra les ranger soit dans les terrains jurassiques, soit dans les terrains crétacés. » Zeitschrift der d. g. G. XVII, page eu 090, RE. ne de DST TC la, LL ! TITI : Un grand nombre de géologues français et suisses ayant vérifié la coupe d’Oberbuchsiten, il n’est plus pos- sible de douter de son exactitude; mais on reprocha à ce synchronisme de n’être fondé que sur deux localités vor- sines et de ne pouvoir par conséquent être admis comme règle générale. Nos recherches dans le Jura occidental nous y ont fait trouver le pendant de la faune de Wangen qui vient con- firmer les synchronismes établis et nous indiquer la place des récifs de coraux de cette contrée. | A peu de distance de Salins, vers le nord-est, la route de Nans sous Sainte-Anne à Éternoz présente la coupe suivante : Astartien. tee 8. Alternance de calcaires et de marnes, visible sur 27.50 Orhomalus macrochirus Et. R. Rhync. pinguis Opp. C Nerinea Bruckneri Th. CC Cidaris florigemma Phill. CC. Natica turbiniformis Roe. CG Hemicid. stramonium Ag. C Phasianella striata Sow. Pseudodiadema - hemisphæri- Lucina substriata Roe.C cum Ag. R Corallien. 7. Calcaire à nérinées et polypiers ; tantôt compacte, tantôt légèrement oolithique passe à un: 10.— 6. Calcaire en dalles ressemblant à la dalle nacrée, bleu à l'intérieur, jaune par altération. 12.— 5. Calc. compacte à polypiers, structure saccharoïde T.— Cidaris florigemma Phill. Couches à Hem. crenularis. 4. Alternance de calcaires à entroques assez compactes et de bancs marno-calcaires. 28.50 Belemn. astartinus Et. Serpula heliciformis Gdf. Ostrea sandalina Gdf. Microsolena expansa? Et. EM 386 LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCIDEN . UE mètres. Terebr. Bourgueti Et. Montlivaultia vasiformis E. et Wald. Delemontana Opp. H. Cidaris florigemma Ag. » cf. Bonjouri Et. Apiocrinus polycyphus Mer. Astrospongia corallina Et. Millericrinus Munsterianus Pareudea amicorum Et. d’Orb È floriceps Et. 3. Banc calcaire assez compacte, jaune; fossiles en partie siliceux, en partie calcaires. . 1.50 Pholadomya parcicosta Ag. Millericrinus nodotianus Ag. Trigonia sp. » echinatus Ag. Pecten subspinosus Schl. Serpula prolifera Gdf. Argovien. 2. Alternance de calcaires sableux et de marnes avec sphéri- tes calcaréo-siliceuses, surtout fréquentes à la partie inférieure. 31.— Pholadomya exaltata Ag. Collyrites bicordata Leske sp. Serpula lacera Phill. Callovien. 1. Marnes calloviennes ou oxfordiennes à fossiles pyriteux, Am. cordatus, etc., couvertes par la végétation. Ces marnes sont visibles dans différentes localités des environs immédiats et contiennent les ammonites et les gastéropodes qui se trouvent habituellement à ce niveau, ainsi que le Waldb. impressa, tandis que le Waldh. pala de Buch se trouve à un niveau inférieur, dans la zone de l’Am. athleta. Cette coupe présente à peu de chose près la même composition que les étages correspondants dans le Jura bernois et franc-comtois, en un mot, elle présente le faciès septentrional. Au Mont-Rivel près Champagnole, nous avons encore : 1 RMS FCFA Sa ' Se PU 514 eu 7 : le faciès septentrional jusqu'aux couches à Hem. cr laris, mais au-dessous de celles-ci nous trouvons : # enu- GC. à Hem. crenularis. mètres. : IL. Calcaires ou couches marno-calcaires jaunes 120.— Phol. parcicosta, canaliculata, hemicardia, très- nombreuses ; Perna mytiloïides formant plusieurs bancs ; Ostrea caprina, etc. II. Marnes bleuâtres, avec quelques bancs de calcaires marneux 56.— Vers la partie_infér. fossiles se trouvant déjà dans lArg. I, entre autres Am. Schilli Opp., Martelli Opp., | canaliculatus de Buch. De plus Phol. hemicardia Roe.; Waldh. impressa de Buch. CC; Waldh. Mæœschi Mayer CC; Rhync. senticosa Schl. ; Rhync. Oppelli Desl.; As- terias et pentacrines. Argovien. I. Marno-calcaires et marnes à grands spongiaires étalés 9.40 Contient les céphalopodes, échinides et spongiaires caractéristiques des couches de Birmensdorf. Nous | croyons inutile d’en reproduire la liste. Couches de passage. Alternance de marnes et de sphérites marno-calcaires. Fos- siles calcaires dans les sphérites, pyriteux dans les marnes 4.50 La faune se compose d'espèces des marnes oxfordiennes, d'espèces de l’Arg. 1, d'espèces ne se trouvant que dans les couches supérieures et semblant avoir émigré pendant l'existence du banc de spongiaires et enfin d'espèces pro- pres à ces couches, dans ces contrées du moins. 1"e catégorie. La plupart des ammonites des marnes oxfor- diennes pyriteuses, Rhync. Thurmanni Voltz et Terebr. dor- soplicata Suess. 1 L’épaisseur de ces couches est très-variable. À Dournon elles ont plus de 20m d’épaisseur, à Andelot 13», au Mont-Rivel 4.50. Elles ne semblent pas dépasser la Billaude, mais font une réapparition dans les environs d’Oyonnax. _388 LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCDE x 2me catégorie. Am. hispidus, canaliculatus, Bachianus, Oegir, Martelli; Tereb. bisuffarcinata ; Megerba orbis Qu. sp. 3me catégorie. Pholadomya canaliculata, parcicosta, hemi- cardia; et Rhync. inconstans Sow. 4me catégorie. Am. Christoli Baud. Am. cordatus var !, Callovien. Marnes calloviennes à fossiles pyriteux 20.— Am. cordatus, etc. Waldh. impressa de Buch. En 1846, Marcou réunit sous le nom d’Argovien tou- tes les couches comprises entre les marnes calloviennes etles couches à Hem. crenularis. Cette séparation était excellente, elle permettait de désigner cet ensemble par- faitement caractérisé et de le séparer des marnes oxfor- diennes avec lesquelles il était souvent confondu”. Par contre, le choix du nom était malheureux, il était fondé sur le banc de spongiaires de l’Arg. I dans le Jura occi- dental et sur les 3 bancs de spongiaires du Jura argovien. Mais nous ne devons pas oublier qu’à cette époque on n’avait encore aucune idée de leur véritable place dans la série Jurassique. Cet argovien se retrouve à peu près identique dans tout le Jura situé à l’est d’une ligne que l’on peut tracer approximativement en reliant Andelot à Oyonnax. Les seules différences importantes que nous y remarquions sont l’absence déjà mentionnée de la couche de passage 1 Chez l'Am. cordatus les côtes se bifurquent ou se trifurquent, chaque nouvelle côte correspond à une crénelure de la carène, Dans cette variété, une seconde bifurcation a lieu dans la dépression qui se trouve de chaque côté de la carène, chaque côte correspond encore à une crénelure. Ces côtes sont naturellement très-faibles et il suffit qu’elles se fondent dans le test pour que l’on ait l'Am. alternans qui ne fait son apparition que dans l’Arg. 1. 2 En 1857, Étallon en sépara les couches inférieures sous le nom de spongitien, nom aussi regrettable que cette séparation. 5} EUR n métres. LEE Ë re ARE > LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCIDENTAL RER et de plus l'absence des marnes oxfordiennes elles-mêmes dans les environs de Saint-Claude. Dans cette localité, Le banc de spongiaires semble avoir commencé sur la zone à Amm. athleta et être ainsi synchronique à deux zones; il contient du reste l’Am. cordatus qui semble y manquer dans les localités où le banc de spongiaires repose sur la zone à Am. cordatus. Le banc de spongiaires des couches de Birminsdorf se maintient sur la lisière sud-est du Jura, depuis l’Argovie jusque dans l'Ain et probablement encore plus au sud. Si nous examinons ce qui se passe à l’ouest de la ligne Andelot-Oyonnax, nous voyons les couches de l’Arg. I posséder encore leurs ammonites et la plupart de leurs fossiles caractéristiques, mais ne plus présenter de spon- giaires étalés. Nous pouvons vérifier ce fait à l'Aberge- ment du Navoy, Sainte-Anne, Dournon, Are sous Monte- not, Andelot' et Saint-Romain de Roche. Dans les quatre premières localités, ces couches sont moins marneuses et les fossiles ont leur test transformé en silice, ce qui est cause que M. Résal a colorié les calcaires de l’argovien I comme corallien*, tandis qu'il donne comme oxfordien l'Arse. IL et l'Arg. IT. Sauf quelques petites différences paléontologiques, l'argovien de l’est du Jura occidental correspond exacte- ment à celui du canton d’Argovie, c'est-à-dire aux cou- ches de Birmensdorf, d’Effingen et du Geissberg de M. Mœsch. Au-dessus s’y trouvent les couches à Hem. cre- nularis qui en Argovie forment le deuxième banc à spon- giaires étalés. Dans le Jura occidental, nous n’y avons 1 Tranchée à l’ouest du village, la tranchée qui se trouve à l'est présente au contraire une grande richesse de spongiaires. 3 V, carte géol. du Doubs, feuilles 3 et 5. 172 © LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCIDI trouvé les spongiaires étalés qu’à partir de Saint-Claude, mais ils continuent vers le sud et se retrouvent abondam- ment à Nantua. Nous n’avons pas encore suffisamment de données pour établir le parallélisme des divisions de l’Argovien du sud de Salins avec celui dn nord de cette localité, et encore moins pour lui comparer les divers niveaux à chailles du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura ber- nois. ï Ayant donc une base suffisamment établie, les couches à Hem. crenularis que nous voyons occuper la même po- sition stratigraphique depuis Nans sous Sainte-Anne jus- qu’à Nantua, nous pouvons passer à l’examen des zones supérieures. Coupe de la route de St-Claude à Montépile. Portlandien. mètres. 8. Alternance de calcaires et de dolomies 1430.— Nerinea trinodosa Voltz. Natica Marcousana d’Orb. Couches de Valfin'. 91.50. 7. Calcaire blanc à nérinées, dicères, etc.; crayeux vers le bas, plus compactes à la partie supérieure qui est pétrie de né- rinées 57.50 1 On trouvera la faune de Valfin dans : Étallon, Études paléontolo- giques sur le Haut-Jura, et dans : Guirand et Ogérien, quelques fossiles nouveaux du corallien du Jura. La collection la plus complète qui y ait été faite est certainement celle du professeur Guirand; elle est maintenant au musée de Lyon. M. Guirand a en outre étudié d’une fa- çon très-détaillée les environs de Saint-Claude, il est regrettable que cet excellent observateur n’ait pas publié le résultat de ses recherches. Il a par contre aidé de ses renseignements tous les géologues qui ont visité cette contrée, et nous lui sommes particulièrement redevable d’une foule d'observations qui, sans lui, nous auraient certainement échappé. a 5 0 1) # ; HER à ï DANS OCCIDEN "AL 391 : $ NÉS 44 Calcaires compactes devenant de plus en plus blancs, subcristallins 34.— Séquanien III (Astartien. Couches de Baden) 103", 5. Calcaires compactes, bleus intérieurement, gris par alté- ration 58.— 4. Marnes grises, feuilletées, alternant avec des bancs de calcaire analogue au n° 5. Mélange de la faune de Baden et de l’Astartien du Jura bernois 45.— Séquanien II. (Corallien. Couches de Wangen.) 3. Calcaire compacte bleuâtre,avec quelques bancs marneux. 122 — Séquanien I. (Couches à Hemic. crenularis.) 2. Couches marno-calcaires, à concrétions rugueuses, avec pyrites RE Faiblement découvertes, ces couches sont actuellement pau- vres, quoiqu’elles aient livré beaucoup de fossiles. Ammonites, Brachiopodes et Spongiaires. Argovien III. (C. de Geissberg.) 1. Marnes feuilletées, alternant avec des calcaires marneux, visibles sur 30.— Le séquanien III y présente un mélange de fossiles du faciès septentrional et du faciès méridional, analogue à celui de Wangen, Nous avons rencontré cette même faune dans d’autres localités : 1) La Roche Blanche sur le Brayon. où nous avons distingué deux couches, l’une inférieure, blanche, se déli- tant en petits fragments anguleux, et qui nous a livré une faune rappelant en partie le corallien‘, Cette couche 1 Voir pour plus de détails sur le profil du Brayon et sur les faunes, la séance du 2 septembre dernier dans le bulletin de la Soc. géol. de France (Session extraordinaire de Genève et Chamonix). 392 LE CORALLIEN DANS LE JURA OCCID est aussi visible sur la route de Montépile, mais y est en grande partie recouverte. 2) Les Roches de Tressus dans la forêt du Frènois, à environ 6 kilom. à vol d’oiseau de la route de Montépile. Les couches à Hem. crenularis y sont mieux développées; elles ont à peu près 13 mètres d'épaisseur. Le séquanien [I y présente à peu près la même puissance qu’à Montépile, mais étant plus désagrégé, on y trouve quelques rares débris de polypiers et de né- rinées. 3) Le sentier de Coyrière à la Pesse coupe le sé- quanien IT et les couches de Vaifin près de « En Assis. » Un peu plus loin, ‘vers la ferme des Fournets, nous re- trouvons le séquanien [ parfaitement découvert et très- fossilifère. 4) Route des Bouchoux à la Pesse. 5) Route de la Faucille. 6) Les Sèches près des Emburnets. Cette station nous a été indiquée par M. le professeur Jaccard qui a bien voulu nous communiquer les fossiles qu'il y a recueillis. Ces diverses localités nous ont fourni 68 espèces, dont nous ne prenons en considération que celles dont la con- servation permet une détermination certaine, soit 42. En comparant cette faune avec celles du Porrentruy, nous voyons que 21 espèces s’y trouvent dans l’astartien ou le kimmeridgien, 6 d’entre elles ont Leur niveau prin- cipal dans l’astartien ou ne se trouvent qu’à ce niveau (°), tandis que 3 descendent dans les étages inférieurs (””). Natica hemisphærica Roe. * » turbiniformis Roe. Pleuromya Voltzii Ag. Pholadomya Protei Ag. C22 Astarte cingulata Ctj. Trigonia suprajurensis Ag. * Pinna ampla Sow. sp. * Mytilus subpectinatus d'Orb, » hemicardia Roe. * » perplicatus Et. Thracia incerta Desh. Lithodomus socialis Th. Ceromya excentrica Voltz. sp. Gervillia tetragona Roe. Cardium Pesolinum Ctj. * Waldh. humeralis Roe. sp. La, Lucina (mactromya) rugosa ** Rhync. semiconstans Et. Roe. sp. _* Astarte supra-corallina d'Orb. ** Holectypus corallinus d'Orb. » Pesolina Ctj. Six se trouvent dans le corallien sans atteindre l’astar- tien. Serpula Deshayesi Munst. Pecten octocostatus Roe. Pecten subarmatus Munst. » solidus Roe. » erinaceus Buv. Montlivaullia vasiformis Et. Une comparaison de cette même faune avec les couches de Baden nous donne 19 espèces communes, dont 7 ex- clusives à ce niveau (*). Belemn. semisulcatus Munst. Mytilus semistriatus Munst. Aptychus latus Qu. Gervillia tetragona Roe. ” Amm. acanthicus Opp. Pecten subarmatus Munst. * » Lothari Opp. » solidus Roe. » polyplocus Rein. » subcingulatus d'Orb. * _» polygyratus Rein. Dysaster granulosus Ag. * » subinvolutus Mœsch. * Hollectypus corallinus d'Orb. Pholad. hemicardia Roe. * Rhabdocidaris trispinata Qu. * Thracia incerta Desh. sp. Mytilus subpectinatus d’Orb. Serpula Deshayesi Munst. Sienfin nous comparons cette faune avec celle de Wan- gen, qui, d’après les données acquises, contient un mé- lange des fossiles des couches de Baden et de l’astartien, nous trouvons 14 espèces communes, dont l’une, le Rostellaria sigillata Mœsch, manque dans les contrées in- termédiaires où elle semble être remplacée par le Rostel- laria anatipes Buv. Ces faits ne laissent aucun doute sur le synchronisme de ces couches avec celles de Baden et avec l’astartien. Les couches de Valfin étant intercalées entre l'astartien el le portlandien, correspondent nécessairement au ptéro- cérien. Nous ne parlons pas du virgulien,car il semble man- | quer aa duree Laos Bugeyetqne R des calcaires blancs semblent le représenter plus 2 au nord. Au nord-ouest de Saint-Claude, la route de Rawvilloles aux Crozets présente une coupe très-remarquable qui diffère notablement de celle de Montépile, dont elle est séparée par une distance de 12 kil. à vol d'oiseau. Portlandien. "à mètres. 12. Alternance de dolomies et de calcaires, visibles sur en- viron 45.— Epi-ptérocérien. 11. Calcaires compactes et marno-compactes À 10.50 Nerinea depressa Voltz. Trichites Saussurei Th. Fimbria subclathrata Th. sp. Tereb. subsella Leym. Zone plérocérienne. 10. Marno-calcaires à pâte bleue, oolites rougeâtres 6.— Natica Marcousana d'Orb. Mytilus jurensis Th. » hemisphærica Roe. sp. » suhæquiplicatus Th. Pterocera oceani Delab. » perplicatus Et. Pholadomya Protei Ag. Hinnites inæquistriatus d'Orb, » hortulana Ag. Ostrea Bruntrutana Th. Ceromya excentrica Voltz sp. » semisolitaria Et. Cardium eduliforme Rœ. Anomya undata Ctj. Lucina (mactromya) rugosa Tercb. subsella Leym. Roe. sp. Pseudocidaris Thurmanni Ag.sp. Trichites Saussurei Th. Couches de Valfin (pars). 9. Calcaire compacte gris-bleu, banc supérieur avec perfora- tions et tiges de fucoïdes 5.— 8. Calcaire oolitique blanc, fossiles nombreux, mais mauvais 3.— Nérinées indét. Diceras 2 sp. CC. Mytilus subæquiplicatus Gdf. Terebr. subsella Leym. Lucina sp. 3 4 À VW > Ur MT D. CARRE RE ET Rire pi 7. Calcaire compacte avec trichites 3.80 6. Calcaire oolitique blanc, à cardium corallinum et né- rinées 2.— Séquanien III. 5. Dolomies, calcaires feuilletés et calcaires compactes gris- bleus 15.50 Séquanien IL. 4. Bancs oolitiques plus compactes vers la base, traces de fossiles 80.— 3. Banc sableux, jaune clair, fossiles à l’état de moules, traces de gastéropodes et de peignes, petits dicères de 13mm de longueur et radioles de cidaris 1.— Séquanien I. 2. Alternance de calcaires et de marno-calcaires, avec pe- tites concrétions rugueuses, fossiles habituels à ces couches 23.— . Argovien IL. 1. Marnes et marno-calcaires. Ici nous trouvons le séquanien IIT représenté par des calcaires et des dolomies qui ne nous ont pas fourni de fossiles, tandis qu’il se trouve avec son faciès septentrional un peu plus au nord, à Châtel-de-Joux. Les couches co- ralligènes de Valfin ne représentent plus que la partie inférieure du ptérocérien et le portlandien repose sur le ptérocérien supérieur sans intercalation de virgulien. Le Natica Marcousana qui se trouve dans les deux zones nous empêche de croire à une interruption dans le dépôt. Ce même fait a aussi été observé par M. le professeur Jac- card, Nous devons nous attendre à ce que ce faciès incom- plet des couches de Valfin se retrouve sur une ligne “4 LE RUPONE 396 , nord-est, sud-ouest, plus ou moins parallèle à celle que nous présente le faciès incomplet des couches de Birmens- dorf et à celle du séquanien IIT à faune de mélange. C’est en effet ce qui a lieu. M. Michaud, frère de la doctrine chrétienne à Oyonnax, a eu l’obligeance de me faire voir des fossiles ptérocériens qu'il a trouvés entre les couches coralliennes et le portlandien, à Matafelon, à 8 kil. à . l’ouest de d'Oyonnax, tandis que, dans cette dernière loca- lité, le portlandien surmonte immédiatement les couches coralliennes. | Au sud du Haut-Jura, nous avons rencontré les couches de Baden à Châtillon de Michaille, nous n’y avons plus trouvé les fossiles de l’astartien, mais uniquement ceux du faciès méridional. Les spongiaires semblent y man- quer; la surface découverte est pourtant trop petite pour que nous puissions tirer des conclusions certaines à ce sujet; par contre, les Gorges du Fier près Saint-André nous ont présenté les couches de Baden avec toute la ri- chesse en spongiaires, en brachiopodes et en céphalopo- des que nous leur connaissons en Argovie. Étallon a déjà mentionné le faciès corallien que pré- sente parfois le portlandien; ce n’est qu'un faciès local, comme celai du valangien, qui a déjà fait croire à plusieurs séologues qu'ils se trouvaient en présence des couches de Valfin. Les couches coralligènes du portlandien semblent de- : venir plus constantes vers l’est. Nous les retrouvons à la Faucille, nous les retrouvons aussi au Salève, où des cou- ches marno-calcaires à petits cailloux noirs les séparent du valangien du côté de l’ouest (Grande Gorge), tandis que plus à l’est, les carrières de Monnetier nous présentent un passage insensible entre le corallien et le valangien. ‘Conclusions. Le faciès corallien pouvant se trouver à tous les ni- veaux, le mot de coralhien doit disparaitre comme nom d'étage. On à proposé de le conserver pour le vrai coral- lien et de nommer les autres récifs de coraux couches coralligènes. Outre que ce mot est en lui-même une cause d'erreurs, nous voyons plusieurs niveaux coralligè- nes avoir des droits à être le vrai corallien. 2. Dans ses « Lettres sur les Roches du Jura, » Marcou divise la chaîne en trois régions séparées par une ligne passant par Laufon, Soleure, Saint-Imier, Maiche, Cham- pagnole, Moirans et Bourg-en-Bresse. La contrée qui se trouve au nord-ouest de cette ligne forme la région franc- comioise, la contrée nord-est, la région argovienne, et la contrée sud-est la région vaudoise. On ne saurait trouver une meilleure division. Cette ligne de séparation correspond à peu près à la ligne de séparation du faciès septentrional et du faciès méridional ; mais nous remarquons que cette ligne se meut du nord- ouest au sud-est au fur et à mesure que nous montons la série stratigraphique. L'origine de ce mouvement est à rechercher dans un soulèvement lent suivant cette direc- tion. Nous remarquons aussi que les faciès deviennent de plus en plus pélagiques au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la plaine suisse. Les contre-forts jurassi- ques des Alpes, loin de présenter un faciès littoral, nous présentent au contraire un faciès de pleine mer, ce qui ne serait certainement pas le cas si cette chaîne avait formé un continent à l'époque jurassique. ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 28 s ëk A: d À cs Fr D sn a + ce Are TAC # = . Nous ne nous dass pas qu mil ya une grave jection à faire à cette manière de voir, c’est la présence dans le purbeck de petits cailloux noirs, ressemblant au calcaire alpin; mais les objections contre lhypothès: d’un continent ont à nos yeux une valeur bien plus cor- sidérable. 3) Dans sa notice sur le gré bigarré des Vosges", M. Lepsius cherche à démontrer que le soulèvement des Vosges et de la Forêt-Noire n’a eu lieu qu'après le dépôt des terrains jurassiques. Nous sommes parfaitement d’ac- cord avec lui en ce qui concerne la deuxième de ces chai- nes, car les dépôts de la Sonabe et de l’Argovie nous présentent une formation pélagiqne. Quant aux Vosges, nous serions plus porté à croire que leur soulèvement à eu lieu pendant le dépôt des terrains jurassiques. Nous voyons à leur lisière méridionale, à Chassey les Montbo- zon, le séquanien inférieur représenté en partie par une espèce de poudingue composé d'oolites de la grosseur, d’une noix et de quelques cailloux roulés laissant entre eux des intervalles dans lesquels se trouvent des pectens et des radioles d’oursins généralement brisés. C’est bien là une formation de rivage, mais nous n’y remarquons que des débris de calcaire blanc ou gris, et n’y avons pas encore trouvé de roches plus anciennes. D'un autre côté l’orographie du Jura nous fait voir que le soulèvement de cette chaîne a eu lieu après celui de la Forêt-Noire. Nous pouvons donc répéter avec M. Bayan que nous sommes encore dans l'ignorance des véritables limites des mers aux diverses périodes. 1 Zeitschrift der d. geol. G. 1875, XXVII, page 83. EXISTE-T-IL DANS LA VÉGÉTATION ACTUELLE DES CARACTÈRES GÉNÉRAUX ËT DISTINCTIFS QUI PERMETTRAIENT DE LA RECONNAITRE EN TOUS PAYS SI ELLE DEVENAIT FOSSILE ? Dans les sciences d'observation il est absolument né- cessaire de partir des faits les mieux connus pour inter- préter, compléter ou deviner ceux qui le sont moins et qui ont cependant avec eux une certaine connexité. Cela est vrai surtout dans l'étude de la succession des êtres or- ganisés, cette science encore naissante que j'ai proposé naguère d'appeler Épiontologie ‘, afin de réunir l’histoire des êtres antérieurs (Paléontologie) et celle des êtres ac- tuels (Géographie botanique et zoologique), dont la liaison est devenue tout à fait évidente. Personne ne doute que pour bien comprendre une époque antérieure à la nôtre il ne faille examiner d’abord la distribution actuelle des êtres et les changements qui s’opèrent sous nos yeux, ou qui se sont opérés dans des temps rapprochés du nôtre. À ce point de vue la question que nous nous sommes po- sée est à la base de cette autre question plus générale et très-importante : Comment distingue-t-on une époque en paléontologie, et même en géologie, si l’on persiste à voir 1 Étude sur l'espèce. Archives des sc. phys. et nat., nov. 1862, et Ann. des sc. nat., série IV, vol. 18, à la dernière page de cet article. LA À ÿ à 2 + ” x 1.4 ! SET. Ÿ à Vo é my 02 ce ÉEDTEd| deg FT A Ne gr ne 4 MD AVE OU STE REC SANT BE Ha se SES cn A Es | EXISTE-T-IL DANS LA VÉGÉT aTiO | 4 les faits de paléontologie une S principale accessoire des distinctions géologiques. ) Cherchons donc s’il existe des caractères spéciaux pour la flore actuelle, qui soient en même temps généraux, c'est-à-dire communs aux végétations de toutes les par- ties de la surface terrestre. S'il en existe, notre époque est séparée des autres et, dans le cas d’une catastrophe universelle, les débris qu'on en découvrirait plus tard à l'état fossile, en un lieu quelconque, donneraient la preuve d'une date, et permettraient de préciser ce qui a été de nos jours contemporain. S'il n'existe pas de semblables caractères à la fois distinctifs et généraux, la simultanéité de plantes fossiles de pays différents paraîtra bien obscure et les notions autrefois accréditées sur des époques de- vront être abandonnées ou profondément modifiées. Plusieurs caractères sont ordinairement employés par les botanistes pour distinguer, rapprocher ou réunir des flores actuellement existantes. Voyons ce qu'ils peuvent avoir de général quand on considère l’ensemble de toute la végétation actuelle. On désigne quelquefois une région comme étant la pa- trie de telle ou telle espèce abondante et remarquable. C’est un assez mauvais moyen de distinction, mais enfin il a été employé. Pour l’ensemble des végétaux de notre époque, il n’est pas du tout probable qu'une espèce, pha- nérogame ou même cryptogame, existe dans toutes les ré- gions. On peut même affirmer, en tenant compte de cer- taines localités aussi vastes que des régions, qu'aucune espèce n’existe partout. J'ai montré autrefois ‘ qu’on s’a- busait en regardant quelques espèces phanérogames comme 1 Géographie botanique raisonnée, I, p. 581. | cosmopolites. Les plus répandues manquent toujours à és Fu quelques régions du globe, soit qu'elles ne puissent pas y vivre, soit que les causes antérieures et actuelles ne les aient pas assez dispersées. Les Lichens, Mousses et autres Cryptogames présentent des habitations ordinairement plus vastes, et l’on peut soupçonner que telle ou telle es- pèce, à la suite de recherches complètes, se trouverait être cosmopolite. Cependant on ne peut encore le démontrer pour aucune, et il serait même facile de constater d’im- menses différences entre les espèces de Lichens, par exem- ple des bords de l’Amazone et des sommités ou plateaux des Andes, des plaines de l'Inde et des hauteurs de l'Hi- malaya, des régions arctiques et des régions équatoriales. D'après les collections et les ouvrages, un grand nombre des espèces de l’une de ces contrées manquerait à l’au- tre, et il n’est suère vraisemblable que ces diversités soient détruites par des observations ultérieures, car les espèces tardivement découvertes sont plutôt locales. Aïnsi notre époque n'est pas caractérisée par la présence en tout lieu de telle ou telle espèce ni d’un petit nombre quelconque d'espèces très-abondantes. Quelques genres et certaines familles sont plus près d’être cosmopolites. Jamais cependant ils ne peuvent l’ê- tre d’une manière absolue, à cause de la condition maté- rielle de certaines régions assez étendues. Lorsque le D' Hooker mit le pied sur le continent antarctique il fut sur- pris de ne pas voir une seule plante phanérogame. Peut- être en débarquant sur un autre point aurait-il trouvé quelque Graminée, Cypéracée, Crucifère, etc., maisles terres antarctiques s’étendent plus ou moins vers le sud et sont généralement recouvertes de neige, comme d’autres ré- gions voisines du pôle boréal. Dans une catastrophe qui LARACTÈRES GÉNÉRAUX ET DISTINCTIFS, ETC. 40! = AT AS % ; ae 4:02 EXISTE-T-IL DANS LA VÉGÉTATION AC D PAT 0 CN ART NT nl ferait passer la surface actuelle de la terre à l’état fossile, ces vastes étendues n'auraient aucune trace de végétation. Selon les idées qu’on avait il n’y a pas longtemps, les géologues futurs, à moins de recherches sur les couches inférieures, les jugeraient d’une antiquité prodigieuse — antérieure à l'existence même des végétaux. La proportion des espèces, genres ou familles n’est pas un caractère plus assuré de la végétation de notre épo- que. Au premier aperçu on pourrait croire que l’abon- dance des Composées est un trait caractéristique, mais quelle diversité ne trouve-t-on pas dans les proportions de cette famille en divers pays? Les flores du Chili et de Juan Fernandez présentent, parmi les Phanérogames, 20, 25 et même 33 ‘/, de Composées; celles de la Guyane an- glaise seulement 3°}, et celles de Java ou de Tahiti2°/,.Les proportions de Graminées, de Lichens et de quelques au- tres familles sont moins disparates, mais ni ces familles ni les Composées ne sont propres à notre époque. Elles exis- taent certainement auparavant et dans des proportions qu’il est impossible de préciser, si ce n’est dans quel- ques localités limitées d'Europe et d'Amérique où l’on a trouvé des fossiles. En supposant qu’une de nos familles de plantes offre aujourd’hui la même proportion d’espé- ces dans plusieurs parties du globe, il y aurait cependant des exceptions, ne fût-ce que celle dont nous parlions tout à l'heure des vastes surfaces recouvertes par la neige et des pays adjacents, arctiques et antarctiques. En définitive nous ne parvenons pas à trouver un Ca- ractère qui soit propre à l’ensemble de la végétation ac- tuelle, ni surtout à la totalité des surfaces terrestres de notre époque. On pourrait mentionner seulement l’ex- trême diversité de nos flores, mais ce caractère existe de- D AR NE DR PU RL AT MT LEUR US de Va 0 ML Mon LEE TRS LS SN TEL j : ‘or | DES CARATÈRES GÉNÉRAUX ET DISTINCTIFS, ETC. 403 puis longtemps. Si les plantes actuelles devenaient fossiles, cette diversité ne serait pas un moyen de les distinguer, pi un criterium pour reconnaître leur date. On verrait des fossiles d'espèces variées et les flores superposées dans chaque pays seraient différentes les unes des autres, voilà tout. Il en résulterait la distinction d’époques locales, non générales. Le savant auteur de la Paléontologie végétale ‘ insiste sur « la marche ascendante et descendante de certains grands types, qui surgissent à certaines époques, s’élèvent et s'étendent au point de déterminer la physionomie or- ganique de cette époque, dont ils forment le trait princi- pal, puis descendent du premier rang au second, ensuite au troisième, et finissent quelquefois par disparaître entiè- rement.» On peut voir quelque chose de semblable parmi nos végétaux, mais seulement d’une manière locale. Aïnsi, on peut dire que la famille des Composées a son épanouis- sement complet au Chili, au Mexique, au Cap de Bonne- Espérance, tandis que le contraire se voit simultanément dans l’Asie méridionale et ailleurs. On répondra peut- être que notre temps n’est pas une époque, mais une COn- tinuation d'époque, c’est-à-dire qu'il faudrait considérer avec le temps présent celui des dépôts pliocènes et même miocènes en Europe. Selon cette manière de voir, préfé- rable peut-être, qui nous dit, cependant, que des faits analogues à ceux de nos Composées d'aujourd'hui n’ont pas eu lieu? Lorsque les Conifères abondaient dans les formations en Europe, que se passait-il en méme temps à la Nouvelle-Hollande, ou au Cap, ou seule- ment, plus près de l’Europe, aux États-Unis, au Spitz- 1 Schimper, Traité de Paléontologie végétale, 1, p. 18. HE = berg? AR ne pate le dire. On ons un pe de succession des couches dans ces régions, mais il est im- | possible d'affirmer que tel ensemble de couches s’y est déposé en même temps qu’un autre ensemble de cou- ches des pays européens, et si l’on prétend démontrer la simultanéité par lexistence de mêmes espèces fossiles, c’est peut-être une erreur, puisque plusieurs espèces, et des flores et faunes tout entières, ont été transportées quelquefois par des causes tantôt isolées et tantôt géné- rales, que, par exemple, plusieurs espèces d'Amérique sont devenues communes en Europe et que la flore et la faune aujourd’hui arctiques ont régné une ou deux fois dans toutes les plaines au nord des Alpes et des Pyrénées. En remontant aux formations très-anciennes des temps où les conditions physiques de la terre étaient plus uni- formes, les diversités locales deviennent de moins en moins vraisemblables. Cependant personne n’oserait sou- tenir que pendant la formation d’une certaine couche de houille, en Pensylvanie par exemple, il n'existait pas quelque part, peut-être fort loin de là, une région élevée, moins humide, sur laquelle des plantes phanérogames, angiospermes, manquant à la houille, existaient déjà. Si cela est arrivé, elles étaient bien contemporaines, selon la vérité — non suivant les anciennes méthodes de juger des dates par les espèces, sans attendre les documents stratigraphiques. À supposer qu’on trouvât fossiles ces plantes angiospermes loin des houilles contemporaines, on dirait probablement : elles sont de l’époque crétacée. Nos recherches, complétement infructueuses, d’un ca- ractère propre à toute la végétation actuelle, montrent bien que tout a été non-seulement successif, mais local, dans = l'histoire des êtres OÉsnisés. Le Re naturiste dont a j'ai cité, il y a un instant, quelques mots, n’en doute cer- tainement pas. Il le dit çà et là, et il le dit mieux dans son troisième volume, publié en 187%, que dans le premier, de 1869. La complication évidente des faits et l'extrême diffi- culté de rattacher ensemble ceux de régions un peu éloi- gnées paraissent avoir pesé davantage sur son esprit. Mal- heureusement les anciennes hypothèses sur des événe- ments simultanés dans toutes les parties de la terre, et le mot époque, dont le sens vulgaire est basé sur des années astronomiques, continuent à obseureir les idées de beau- coup de lecteurs, même quand ils consultent des ouvrages comme celui de M. Schimper, écrits selon les meilleures méthodes scientifiques. Une année, en effet, un siècle, une époque sont des périodes déterminées et égales dans tou- tes les parties du monde. Le premier siècle de notre ère existait en Chine comme en Europe. Au contraire les épo- ques dont parlent les géologues ont été reconnues en Europe. Elles sont bonnes pour l'Europe et les pays plus ou moins rapprochés. Ensuite on a distingué des époques aux États-Unis et ailleurs, mais on n’a pas eu le soin de modifier les termes selon les régions, ou de ré- péter fréquemment que ce sont des époques locales, dont les concordances sont inconnues ou trop difficile à pré- ciser. Quoi qu'on fasse, les langues sont anciennes et rou- tinières. Elles ne répondent jamais assez à la clarté de nouvelles idées. Alph. DE CANDOLLE. BULLETIN SCIENTIFIQUE ‘HE PHYSIQUE H.-F. WEBER. — CHALEURS SPÉCIFIQUES DU CARBONE, DU BORE ET DU SILICIUM. (Pogg. Ann., 1875, tome CLIV, p. 367 et p. 593.) à La chaleur spécifique du carbone a été l’objet d’un grard - nombre de recherches qui ont été suflisamment motivées 44 d'abord par l'impossibilité de faire concorder entre eux les 14 résultats obtenus par divers physiciens, ensuite par les diffé- rences qu'elle présente pour les diverses formes allotropi- 8 ques du carbone, enfin par l'exception remarquable que ce & € corps paraissait faire jusqu'ici à la loi de Dulong et Petit. ‘ Les Archives ont rendu compte d’un travail préliminaire 5 de M. Weber sur la chaleur spécifique du carbone et l’ac- : 3 croissement considérable qu’elle subit avec la température ‘. #=° M. le professeur Marignac, en signalant dans notre journal : 3 celte importante découverte, fil remarquer que ce fait, en expliquant l’anomalie que le carbone présente par rapport à la loi de Dulong et Petit, permettrait sans doute, lorsqu'il serait encore mieux déterminé, de faire rentrer ce corps Re: «ans la loi générale. Cel!e conclusion a été pleinement con- tirmée par les dernières recherches du physicien allemand RE. et elle a été étendue par lui au bore et au silicium qui fai- 1 saient exception,comme le carbone, à la loi des chaleurs spé- ‘10 cifiques des atomes simples. ÿ Nous devons nous borner ici à une rapide analyse du mé- 2% moire détaillé et remarquable à tous égards que M. Weber a 20 * À Archives, 1872, tome XLIV, p. 172, et p. 236. U 22 . nr NE ENS ET Le a Ca EE. F * ++ WA 2 “ L _ consacré à cet important sujet, parfaitement élucidé désor- mais, après tant de contradictions et de diflicultés, grâce à ses belles et patientes recherches. | Dans ses expériences sur la chaleur spécifique des corps simples, M. Régnault trouva que la loi de Dulong et Petit se vérifiait pour tous sauf pour les trois corps précités, la cha- leur atomique du carbone présentant même un écart parti- culièrement fort, puisqu'elle avait été trouvée par lui égale à 8 (diamant) au lieu de 6. Continuant cette étude, M. Ré- gnault trouva que les diverses formes allotropiques de ces trois mêmes corps présentent des chaleurs spécifiques très- différentes ?. Presqu’en même temps que M. Régnault, MM. de la Rive et Marcet mesuraient par la méthode du refroidissement la chaleur spécifique de deux formes allotropiques différentes du carbone. [ls trouvèrent pour celle du diamant une valeur beaucoup plus petite (0,119) que pour celle du carbone po- reux en poudre (0,165) et plus petite également que celle trouvée par M. Régnault. Plus tard, M. Kopp ? chercha à éta- blir que cette variation suivant l’état allotropique n’existe pas, tandis que MM. Wüllner et Bettendorf* confirmèrent sur ce point les résultats de M. Régnault. : De ces divers résultats il ressortait nettement que la chaleur spécifique du carbone, du bore et du silicium varie avec l’état allotropique, tout en ne rentrant pour aucun de ces états dans la loi de Dulong et Petit. D’autre part, la grandeur même des divergences que présentaient les valeurs numé- riques obtenues par les divers auteurs montrait qu'elles de- vaient être attribuées non pas tant à des erreurs d'observa- tion qu'aux conditions différentes de température ou au- tres dans lesquelles ils avaient opéré. L'examen de ces résul- tats a montré en effet qu'ils sont d’autant plus élevés que les limites de température entre lesquelles ils ont été obtenus ! Annales de chimie et de physique (3), I, p.202; LVII, p. 1. ? Liebig's Annalen, 1864 et 1865, III, 1 et 289. 3 Pogy. Annal., t. CXXXIII, p. 293. re pe étaient elles-mêmes plus élevées, c’est ce qu’établit tableau ES. suivant : RME Régnault |De la Rive et Kopp Wäüllner et Bet- Marcet tendorf C SE C T C ë} C Jr : Charbon de bois|0,2415 18-989 |0,1650 6-150|, — — 115 Graphite 0,1977 17-990 — — (0,174 21-52010,1881 24-670 EE. Charbon de gaz|0,2004 16-1000| — — |0,185 22-52010,1900 24-690 Graphite de HS TES haut fourneau| — — — — [0,166 22-52010,1861 23-650 “#4 Diamant 0,1469 9-98° |0,1192 6-150| — — |0,1429 24-700 1 NOPRÈE . ä L EX : Les résultats comparés de MM. Régnault et Kopp condui- Re sent à un tableau analogue pour le bore et le silicium. De là Me. M. Weber conclut déjà à la variabilité de la chaleur spécifi- que de ces trois corps, qu'il établit ensuite par des expérien- ces directes. Il a exécuté pour cela plus de 100 mesures 4 exacles et a résolu chemin faisant plusieurs problèmes se- 4500 _ condaires. Ÿ & 2 Pour le carbone en particulier, sa chaleur spécifique a élé 7e déterminée pour toutes les températures comprises entre LE — 80° et - 1000. Pour obtenir la température voulue, M. ci Weber a employé au-dessous de 0 l'acide carbonique s0- 7e lide et un mélange réfrigérant de neige et de chlorure de ÿS sodium, de 0 à 300° un bain d'huile maintenu à tempéra- Re ture constante par le réglage convenable d’une flamme de 3 gaz, au-dessus échauffement à l’aide d’un moufle et d’une flamme de gaz. Les mesures de chaleur spécifique furent exécutées à l’aide du calorimètre à glace de M. Bunsen, les À températures furent évaluées au moyen du thermomètre à air et pour les températures élevées de 500° à 1000° déduites de la valeur de la chaleur spécifique obtenue pour un mor- ceau de platine placé dans des conditions identiques à celles : dans lesquelles se trouvaient le carbone lui-même, les deux ; substances étant échauffées en même temps puis plongées dans deux calorimètres identiques. 1° Chaleur spécifique du caroone: a. Diamunt. À Yaide de neuf séries d'expériences il fut Te Ps FDP pe ere LU rt SC F7. étab i que la chaleur spécifique du diamant croit très-rapi- = dement de — 50° à 250°, la vitesse de cet accroissement va en augmentant lentement de — 50° à 60°, elle décroit au contraire régulièrement de 60° à 250°. Il résulte de là qu’il doit exister une température supérieure à laquelle la cha- leur spécifique cesse d'augmenter, c’est ce qu'a établi une seconde série d’expériences faites à des températures éle- vées. Douze mesures exécutées entre — 50° et 1000° ont permis de tracer la courbe de variation de la chaleur spéci- £ fique du diamant avec la température et de l'obtenir de la sorte pour un degré quelconque compris dans cet intervalle. Cette courbe montre qu’à partir de 600° la chaleur spécifi- que du carbone demeure sensiblement constante. È b. Graphite. Le graphite a donné un résullat analogue. Sa chaleur spécifique croît aussi très-rapidement de — 50° à 250°, mais c’est vers 0° que se trouve le point d’inflexion de la courbe qui représente cette variation et non vers 60°, comme pour le diamant. En outre jusque vers 600° la chaleur spécifique du graphite est plus élevée que celle du diamant, à partir de là toutes deux sont égales, dans la limite du moins des erreurs d'observation, et cessent d'augmenter. c. Carbone amorphe et charbon de bois poreux. Ces deux modifications n’ont pas donné de différences appréciables entre elles et avec le graphite, ainsi donc: Les chaleurs spécifiques du graphite, du carbone amorphe et compacte, du charbon de bois poreux sont identiques ; il n’e- riste au point de vue thermique que deux modifications allo- tropiques distinctes du carbone, la modification transparente (diamant) ef la modification opaque (charbon ordinaire, etc.). Les chaleurs spécifiques de ces deux modifications qui dif- férent d'autant plus l’une de l’autre que leur température est plus basse et qui en outre vont toutes deux en croissant jusque vers 600°, deviennent égales et constantes à partir de cette température, celle du rouge; à partir du point de l'échelle des températures, auquel les deux modifications cessent de se dif- Fan * APTE férentier au point de vue optique, elles cessent aussi rer l’une de l'autre au point de vue thermique 1... Au delà de cette température, elles possèdent une chaleur spécifique identique et constante (0,4408-0,4674) qui donne pour la chaleur atomique du carbone 5,4 à 5,6 et fait par conséquent rentrer ce corps dans la loi de Dulong et Petit. 2° Bore. Le bore dont la chaleur spécifique n’a pu être mesurée directement que pour les températures comprises entre — 80° et 260° s’est comporté dans ces limites d’une manière tout à fait analogue au carbone. Des résultats obte- nus pour les températures plus basses, on peut conclure avec une assez grande probabilité que la chaleur spécifique du bore, un peu plus forte que celle du carbone. croît aussi jusque vers 600° où elle devient sensiblement constante et égale à 0,5, ce qui donnerait pour sa chaleur atomique 5.5 et le ferait rentrer aussi dans la loi de Dulong et Petit. Silicium. La chaleur spécifique du silicium croît aussi très-rapidement avec la température, mais cela seulement jusque vers 200° où elle devient constante et égale à 0.2055, ce qui donne pour la chaleur atomique de ce corps 5,75. Le silicium obéit donc aussi à la loi des chaleurs spécifiques des atomes. La belle loi de Dulong et Petit ne présente donc plus dé- sormais aucune exception. C'est là un fait immense acquis par le travail de M. Weber et sur lequel on ne saurait trop insister. Mais comme ce physicien a établi en mème temps, contrairement à l’opinion admise jusqu'ici, que la chaleur spé- cifique varie avec lu température, i convient de modifier l’é- noncé de cette loi en tenant comple de ce qu’elle n’est ap- plicable à chaque corps qu’à partir d’une certaine tempéra- 1 Quant aux résultats trop forts, obtenus par M. Régnault, pour la chaleur spécifique du charbon de bois poreux, M. Weber l'explique en établissant que immersion d’un kilogramme de charbon poreux dans l’eau produit, à 0°, 4,16 calories qui s’ajoutaient dans lexpé- rience de M. Régnault (méthode des mélanges) à la chaleur spécifique qu'il s’agissait de déterminer. < | FER Dee Me fix e au-dessus de la haleur spécifique devient con- h state de variable qu’elle était au-dessous. Il ressort en outre _ de ce travail que les valeurs trouvées pour les poids atomi- ques de ces trois corps 12, 11 et 28 représentent bien ces "hs poids eux-mêmes et non des multiples de ces poids. | De plus, conformément à l'opinion de M Kopp, les cha- leurs spécifiques des différentes formes allotropiques du car- bone sont identiques à partir d’une certaine température, et cette conclusion doit probablement s'étendre au bore et au silicium. = Enfin les combinaisons du carbone présentent aussi cette variabilité très-marquée de la chaleur spécifique avec la tem- péralure, mais ici la loi de cette variabilité change pour le carbone suivant le corps auquel il est allié. En tout cas, ce fait montre que la propriété remarquable dont il s’agit ne réside point dans la molécule du carbone, mais dans l'atome qui par conséquent ne doit pas être indivisible. On le voit, la découverte de M. Weber a des conséquences de la plus grande importance, elle a expliqué bien des ano- malies apparentes el ouvert nombre d’aperças nouveaux dont l’indication complète nous entrainerait trop loin, aussi devons-nous encore ici renvoyer le lecteur au mémoire ori- ginal. E. S. D' Joux KERR. À NEW RELATION BETWEEN ELECTRICITY AND LIGHT. — SUR UNE NOUVELLE RELATION ENTRE L'ÉLECTRICITÉ ET LA LUMIÈRE. (Philosoph. mag., nov. 1875.) Il élait naturel de s'attendre à ce que les corps diélectri- ques transparents cesseraient d’être isotropes pendant leur diélectrisation qui doit nécessairement modifier leur état moléculaire. Les expériences de M. Kerr semblent mettre hors de doute cette action de l'électricité sur les propriétés optiques des milieux diélectriques, tels que le verre, la résine et même le quartz. Dans ces recherches, l’auteur emploie la machine d’induc- est patte par une FRE de d'art fur il s'agit dé d'étudier l’action de l'électricité sur le verre, M. Kerr se sert d’une plaque rectangulaire de glace non étamée d’une par- faite transparence, ayant dix pouces de longueur sur deux d'épaisseur. Cette plaque est dressée verticalement entre deux piliers de verre auxquels on l’attache solidement avec des fils de soie. Elle est percée, parallèlement à sa plus grande dimension, de deux cavités larges de {/,, de pouce si- tuées sur le prolongement l’une de l’autre à égale distance des deux faces verticales et séparées, au centre de la plaque, par une pelite épaisseur de verre laissée intacte. Dans ces deux cavités sont encastrés les fils de cuivre destinés à éla- blir la communication avec la bobine secondaire de la ma- chine. La plaque ainsi que les piliers sont entièrement re- vêtus d’une couche de laque, à l'exception d’un étroit espace laissé à découvert vers le milieu des faces verticales, et par lequel doivent passer les rayons lumineux. Ceux-ci sont po- larisés, avant leur entrée dans la plaque, au moyen d’un premier prisme de Nicol, et, après l’avoir traversée, ils ren- contrent un second prisme servant d’analyseur. Comme la plaque exerce elle-même une action dépolari- sante qui nuirait à la sensibilité de l’appareil, on intercale entre elle et l'analyseur une seconde plaque de verre que l’on dispose, par tâtonnement, de facon à ce qu’elle neutra- lise l’action dépolarisante de la première. On arrive ainsi à réaliser dans le second prisme l’extinction totale de la lu- mière polarisée qui a traversé la première plaque de verre. Lorsque ce résultat a été obtenu, on fait fonctionner la ma- chine et on ne larde pas à voir reparaître la lumière dans l’analyseur. Cet effet ne se manifeste pas instantanément à l'instant même où la plaque devient diélectrique, ce qui pa- rait prouver que le phénomène est précédé d’un travail mo- léculaire. Après que la lumière a reparu, son intensité croît avec l’énergie de l’action électrique à laquelle la plaque di- électrique est soumise. DTA Kerr a cherché à comparer cette action de l'électricité avec les effets connus de la compression et de l’étirement du verre. Cette substance, lorsqu’elle est comprimée, prend les propriétés optiques d’un cristal à un axe négatif dont l'axe serait parallèle à la ligne de compression. Par contre, le verre étiré se comporte comme un cristal positif dont l’axe serait parallèle à la ligne de tension. Cela étant, M. Kerr ajoute à son appareil deux petites la- mes de verre qu'il intercale sur le trajet des rayons lumi- neux qui ont traversé le diélectrique. Une de ces lames est légèrement comprimée au moyen d’un étau parallèlement à sa plus grande longueur qui est horizontale. L’autre, qu’il nomme le compensateur, a les deux faces parallèles perpen- diculaires à la direction du faisceau lumineux, c’est-à-dire : verticales. L’observateur, qui la tient par ses deux bouts, lui donne lui-même une légère courbure, dans un sens tel que ses couches supérieures sont quelque peu étirées, tan- dis que les couches inférieures sont légèrement comprimées. On peut ainsi, au moyen de cette lame, faire passer les rayons lumineux tantôt dans du verre étiré, tantôt dans du verre comprimé, ce qui permet d'augmenter ou de dimi- nuer, à volonté, l'effet de la première lame de verre comprimé. Le résultat de l’interposition de celle-ci est toujours d’éteindre de nouveau la lumière qui a reparu dans l’appareil sous l'influence de la diélectrisation. On peut ensuite la faire renaître une seconde fois en interposant la zone étirée ou la zone comprimée de la seconde lame. Il faut pour cela avoir soin que l’axe de tension soit, dans le premier cas, parallèle à la ligne de compression de la pre- mière lame ou, dans le second cas, que les deux axes de compression soient perpendiculaires l’un à l’autre. M. Kerr est parvenu, de la sorte, à constater que l'effet de la diélectrisation du verre est équivalent à une compression dans le sens de ce qu’il appelle, d’après Faraday, la direction des lignes de force électrique. Le verre diélectrisé agit donc ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 29 sé DCR re PAS 5 sur la lumière transmise his un cristal à un ne dont l’axe serait parallèle à ces lignes de force. à & étiré parallèlement aux lignes de force, c'est-à-dire comme ee. un cristal positif dont l’axe serait parallèle à ces lignes. Ne. C. de C. af et intéressantes : les caractères distinctifs du mdle et de la fe- à melle, la durée de la vie, le Chardonneret est-il utile ou nuisi- “23 ble à l’agriculture? sont, entre autres, autant de questions qui méritent, en effet, d’être traitées avec soin et connais- L a sance de cause. Nous ne pouvons que féliciter M. Quépat 74 d’avoir étendu et précisé, en les détaillant, nos connaissances EE, server en captivité. 2 Toutefois, nous croyons que l’auteur eût fait une œuvre <: plus méritoire encore, s’il avait traité plus longuement de certains points moins généralement connus : des modifica- tions successives de la livrée dans le bas âge, des mues, de , d 1 Traduisez René Paquet. % D’autres expériences analogues lui ont montré que le quartz diélectrisé agit de la même façon que le verre. Au contraire, la résine diélectrisée se comporte comme du verre ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE NÉRÉE QUÉPAT ‘. — MONOGRAPHIE DU CHARDONNERET (Paris, 1873) ET ORNITHOLOGIE PARISIENNE (Paris, 1874). Dans le premier de ces opuscules (Monographie du Char- donneret Fringilla carduelis, Lin.), l’auteur raconte avec amour et talent les divers agissements du petit Fringille dont il veut nous faire apprécier tous les détails de la vie intime. On reconnaît sans peine dans les phrases du narrateur un amateur passionné des oiseaux et un consciencieux observa- teur de la nature. Plusieurs chapitres de la monographie que nous avons sous les veux renferment des données nouvelles sur l’aimable petit chanteur que tant de gens aiment à con- gl { HA AQU AC AEMEe 45 Pa 1 , ANATOMIE ET PALÉONTOLOGI _ Ja variabilité de l'alimentation avec les diverses époques de Ja vie, etc., etc. Plusieurs côtés du sujet que l’on se serait attendu à voir aborder et éclaircir dans un travail monogra- phique ont été laissés entièrement dans l'ombre. L’on re- grette souvent de ne pas voir traiter plus à fond tel ou tel point qui n’est que signalé et comme effleuré en passant. Nous lisons, par exemple, à la page 18, à propos de la nour- riture fournie par les parents à leurs petits: «J’ajouterai qu'à ces plantes ils joignent aussi des larves, des petits vers et divers insectes ; » l'observation est bonne à consigner, mais c’est là tout, et il nous semble que l’auteur eût pu tirer d’une étude plus approfondie de cette partie de l’alimentation des don- nées utiles au point de vue de l’importance du chardonneret vis-à-vis de l’agriculture. Peut-être eût-il trouvé, dans l’éta- blissement des proportions relatives des nourritures végétale et animale, des matériaux nouveaux pour la discussion qu’il entame sur Ce point économique avec l’abbé Vincelot, uni- quement à propos de l'extension variable du chardon dans diverses contrées. Peut-être aussi eût-il tiré, d’une description plus circon- stanciée des transformations de la livrée, avec ou sans mue, des déductions un peu différentes de celles qu’il oppose à MM. Bailly et Mouton-Fontenille, pages 10 et 11, au sujet des taches blanches de la queue de son Chardonneret, dit Royal. En somme, dans la manière parfois un peu vive et laconi- que avec laquelle M. Quépat propose le résultat de ses ob- servations propres comme la pure expression de la vérité, il est difficile de ne pas reconnaître que cet ornithologiste a vu et constaté par lui-même tout ce qu’il avance et qu’il ne lui paraît pas possible que l’on mette en doute la rectitude de ses sens. Il est toujours bon de vérifier le dire d’autrui, mais nous eussions préféré souvent moins de mépris pour les données des prédécesseurs et surtout plus de faits à l'appui dans la discussion des opinions contraires. # +4 Pr BULLETIN SCIENTIFIQUE. pe Te Dans le second mémoire (Ornithologie parisienne), nous trouvons une liste assez riche d’oiseaux observés dans l’en- ceinte,de Paris, les uns comme sédentaires, les autres comme nicheurs ou de passage seulement. Le champ d’étude est très-restreint, il est vrai, mais le sujet est assez original pour piquer forcément la curiosité et attirer l’attention. Les espè- ces, au nombre de 53, ne sont pas décrites, comme étant toutes suffisamment connues; toutefois, chacune d’elles est accompagnée d'observations souvent fort intéressantes, soit sur les mœurs, soit sur l'habitat. L'auteur reconnait dans l’enceinte de Paris : 1 Rapace (le Faucon commun ou pèlerin), 46 Passereaux, 1 Pigeon (le Ramier), 4 Gallinacé (la Caille) et 4 Échassiers. Ce catalogue peut paraître fort élevé, voire même exagéré, à qui ne voit dans Paris que des rues et des maisons; mais, pour qui a un peu erré dans les promenades et les jardins de cette grande capitale, ou suivi seulement de temps à autre le cours de la Seine à diverses époques, cette liste semble plutôt faible et appelée, bien au contraire, à croître encore passablement. Nous sommes étonnés, en effet, de ne pas voir nommer bien des oiseaux qui vivent dans les environs de Paris et que l’on trouve ailleurs, jusque dans les murs de plusieurs villes bien moins propres que celle-ci à donner asile à la gent vo- latile. Nous nous serions attendus à rencontrer, entre autres, les noms de l’Épervier commun, de l’'Effraye, du Corbeau corneille, de la Sitelle d'Europe, du Bouvreuil orüinaire, du Rouge-queue Tithys et de quelques autres petits Passereaux; il nous semble même que la Seine, durant les basses eaux, et les divers étangs compris dans l’enceinte ne doivent pas manquer d’être visités de temps à autre par quelques espè- ces de Chevaliers et de Canards, voire même par des Grèbes, par le Castagneux en particulier. En un mot, tout en remerciant sincèrement M. Quépat (Paquet) de sa petite ornithologie locale, pleine de notes originales et précieuses sur les espèces reconnues par lui ‘ A de MANERE 73 ce HER EA ape ss Paris, nous ne pouvons nous défendre de croire que en multipliant ses promenades et ses observations, cel auteur pourrait encœæe offrir aux ornithologistes un supplément in- téressant à celte première notice. LE VF: ‘+4 Prof. En. Hrrzic. UNTERS, elc. RECHERCHES SUR LE CERVEAU. (Berlin 1874.) — Inem. (Arch. für Anat. et Physiol. 1874, 263-272, 392-441. — Inem. (Central-Blatt. f. die med. Wiss, 1874, 548-549.) — Prof. FERRIER. EXPERIMENTAL RESEARCHES, elc. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA PHY- 18 SIOLOGIE ET LA PATHOLOGIE CÉRÉBRALES. (The West-Riding Re Lunatic Asylum med. Reports, vol. III, 1873.) — Prof. - 7:58 SCHIFF. UNTERS, etc. RECHERCHES SUR LES FONCTIONS MO- Ge TRICES DU CERVEAU. (Firenze, 1874, et Arch. de Pathologie æ expérimentale, HI, 171-179.)— BurDoN SANDERSON. Noriz. ; NOTE SUR L’EXCITATION DIRECTE DU CORPS STRIÉ, (Central- Blatt. f. d. med. Wiss. 1874, 513-515.) — HERMANN et BorosNyar, LUCHSINGER, STEGER, PESTALOZZI. UEBER, etc. 0 RECHERCHES RELATIVES A L’EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE DE LA . 7 SUBSTANCE CORTICALE DU CERVEAU. (Pflueger’s Archiv, X, “2 77-85.)— NoTaNaGEL.Exe.,etc. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES k 44 SUR LES FONCTIONS DU CERVEAU (Virchow’s Arch. Berlin, : 458 41874, t. LX et LXIL) — VevyssièRe. RECHERCHES EXPÉRI- 4 MENTALES A PROPOS DE L’HEMIANESTHÉSIE DE CAUSE CÉRÉ- NA BRALE. (Archives de Physiologie normale et pathologique, 54) 1874, 288-299, et Thèses de Paris.) — Virenque. MÊME suJeT. Thèses de Paris, 1874. — PUTNAM. CONTRIBUTIONS A LA PHYSIOLOGIE DE LA SUBSTANCE CORTICALE DU CERVEAU. 2 (Boston med. and surg. Journal, 1874, n° 16.) — R. Lé- À ts _ PINE. DE LA LOCALISATION DANS LES MALADIES CÉRÉBRALES. Re Thèse d’agrégation. Paris, 1875. — Carvizce et DURET. 7 SUR LES FONCTIONS DES HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX. HISTOIRE, - CRITIQUE ET RECHERCHES EXPÉRIMENTALES. (Archives de Bu: Physiologie- normale et pathologique, 1875, 352-491.) — = EXISTENCE DE CENTRES MOTEURS DANS LES CIRCONVOLUTIONS : 5 ET LEUR LOCALISATION. RAPPORT D'UN COMITÉ NOMMÉ PAR 1 SoctéTÉ DE NÉVROLOGIE ET D'ÉLECTROLOGIE DE NEW-YoRk. (New-York, med. Journ. Mars 1875.) — O. SoLrMaNx. ZuR ELECTRISCHEN, etc. DE L’EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE DE LA SUBSTANCE CORTICALE DU CERVEAU. (Central-Blatt für med. Wiss. 1875, n° 14) — BocHEFONTAINE. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES EFFETS PRODUITS PAR L'EXCITATION ÉLECTRIQUE pu CERVEAU. (Gazette médicale, 1875, n° 35, et Société de biologie.) : La question de l’excitabilité des hémisphères cérébraux a donné lieu à de nombreux travaux depuis ceux que nous avons analysés dans ces Archives (Arch. XLVIIL 171 et 556, XLIX, 163). On peut en juger par l’énumération bibliogra- phique exposée ci-dessus, que nous n’avons pas la prétention de considérer comme complète. Il est impossible de donner ici une étude détaillée d’une question sur laquelle les publi- cations sont déjà fort étendues; nous chercherons à résumer simplement les traits les plus importants, en renvoyant pour les détails aux ouvrages originaux, dont plusieurs, tels que les mémoires de M. Hitzig, celui de MM. Carville et Duret, la thèse de M. Lépine contiennent une bibliographie complète du sujet. M. Hitzig réunit dans un volume les diverses publications qu’il a faites soit seul, soit en collaboration avec M. Fritzsch, sur la physiologie cérébrale. Ces mémoires sont disséminés dans plusieurs revues et, en particulier, dans les Archives de MM. Reichert et du Bois-Reymond. M. Hitzig revendique à juste titre la priorité de l’investigation cérébrale au moyen de l’électricité et les principales découvertes auxquelles don- nèrent lieu cette méthode. Avant M. Hitzig, en effet, l’excilabilité électrique de la couche corticale des hémisphères avait été complétement méconnue. Plusieurs auteurs, tels en particulier que M, Fer- rier et MM. Carville et Duret paraissent, surtout dans leurs premières publications, ne pas connaître en détail les re- cherches antérieures de M. Hitzig. Si les travaux plus récents 4 ACER ERP ST NE PRG TT | OU 7, COQ AE D RE NS, PET PE nr | Dr ER CAEN + CRE ANUTAT RS SRG STATS REMERAEEN SE 29 4 VAE SAR 4 "Lee F ” ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 419 ont étendu quelque peu nos connaissances sur ce point de physiologie, il faut en rapporter le principal mérite à celui qui le premier a décrit les phénomènes intéressants que nous analysons et qui a minutieusement cherché à écarter les causes d'erreur. Dans leurs premières publications, MM. Carville et Duret semblaient opposés à admettre des centres moteurs dans la substance corticale. Les mouvements produits par Pexcitation des circonvolutions leur paraissant devoir être considérés comme des phénomènes de transmission à distance : Les conclusions de leur plus récent mémoire se rapprochent, au contraire, de celles de- M. Hitzig aux recherches duquel ils rendent davantage justice dans ce mémoire que dans le précédent. Quelle que soit la méthode que l’on emploie : que l’on se serve comme agents excitaleurs des courants constants et exceptionnellement des courants induits comme M. Hitzig que l’on préfère l’application des courants induits comme M. Ferrier, MM. Carville et Duret et d’autres, que l’on choi- sisse la méthode des injections intra-cérébrales comme M. Nothnagel, on ne peut méconnaître que certaines parties de la surface du cerveau sont excitables: que leur excitation produit des mouvements variables selon le point excité et se manifestant du côté opposé à l’hémisphère excité; que la lésion de ces centres excitables produit des troubles plus ou moins nets dans les parties qui sont sous leur dépendance. C’est là un point de physiologie expérimentale qui pou- vait étonner à juste titre les auteurs les moins prévenus, en présence des nombreux travaux antérieurs qui constataient, au contraire, l’inexcitabilité de la substance corticale du cer- veau. M. Hitzig et ses successeurs ont cherché dans leurs expé- riences à déterminer les centres moteurs qui peuvent être mis en jeu à la surface du cerveau. Quelques-uns de ces centres ont pu être nettement précisés et limités, tandis que d’autres offrent moins de certitude. D CEE re 2 62 à LS PNR RU TEE à à rose ù sera | nlls “ha " CRT ERA ET SAN TS RAT « REA L OU CPE Eu Le pe nr NT de Cd 420 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ne r- à ni > ee sont situés sur cette partie de la première circonvolution frontale qu’on appelle gyrus sigmoïde. I] faut en excepter cependant les centres du mouvement de la face, de la mà- choire et de la langue. Les centres indiqués par M. Ferrier pour les mouvements des pattes correspondent à peu près à ceux indiqués par M. Hitzig, ils sont situés sur le gyrus sigmoïde, en arrière du sillon crucial ; le centre du membre postérieur étant situé à quelque distance, au-dessus et en arrière de celui du mem- bre antérieur. En plaçant, par exemple, les électrodes sur un certain point du gyrus sigmoïde, on provoque dans la patte antérieure du côté opposé des mouvements bien nets d’adduction ou de flexion de cette patte. L’excitation portée plus en arrière provoque des mouvements analogues dans le membre postérieur : la pate antérieure restant alors immobile. Sans insister longuement sur la détermination précise des divers centres admis par les expérimentateurs, ce qui nous entraînerait trop loin, nous dirons en résumé qu'on peut produire par l'excitation de parties distinctes des cir- convolutions cérébrales des mouvements, dans les muscles du tronc, dans l'extrémité antérieure, l’extrémité postérieure, la queue, les yeux, la langue, les mâchoires, les oreilles ; qu'enfin plus récemment M. Bochefontaine a rapporté à la Société de biologie des expériences dans lesquelles l’excita- tion des circonvolutions situées en avant du sillon crucial auraient produit des contractions de la rate, des intestins, de la vessie, de la dilatation des pupilles, une hypersécrétion de la glande sous-maxillaire. La situation bien positive de ces divers centres n’est pas encore nettement définie, c’est ainsi que M. Ferrier étend, comparativement à M. Hitzig et à MM. Carville et Duret, beaucoup la surface excitable des circonvolutions. Aussi M. Hitzig, ainsi que MM. Carville et Duret, l’accusent-ils d'employer des courants trop violents. Les courants induits Pour M. Hitzig, la plupart des centres moteurs du chien L 4 PAT sc T4 4 ‘y ES ” _ ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. À donneut souvent naissance, comme le fait remarquer M. Hitzig, à des courants dérivés susceptibles d’exciter des parties voisines, surtout quand ces parties sont imbibées de liquides. L'emploi des courants constants adopté par M. Hitzig n’aurait pas cet inconvénient. Dans ses expérien- ces, l’auteur a remarqué que le pôle positif (anode) agit plus fortement que le pôle négatif (katode). Il à pu aussi faire pénétrer dans les parties profondes du cerveau des courants excitateurs au moyen d’aiguilles recouvertes, sauf à leur extrémité, d’un vernis isolant et comparerles résultats ainsi obtenus avec ceux que fournit l'excitation de la surface cé- rébrale, Les expériences ont été pratiquées sur des animaux d’es- pèces variées et ont donné des résultats analogues. On s’est servi de rongeurs (lapins, cochons d’Inde), de chiens, de chats, enfin M. Ferrier a pu avoir à sa disposition un assez grand nombre de singes et M. Hitzig a expérimenté sur un de ces animaux. Les expériences démontrent que plus on monte l'échelle animale, plus les centres excitables de la substance corticale sont nets et variés. Les expériences faites sur des singes offrent, on le com- prend, un grand intérêt relativement à la pathologie hu- maine, car le cerveau du singe a assez d’analogie avec celui de l’homme pour qu'il soit possible de déterminer approxi- mativement les centres excitables du cerveau humain. Plusieurs cas pathologiques rentrent aussi dans cet ordre de faits : Les auteurs en question résument un certain nom- bre d’observations cliniques dans lesquelles des mouvements convulsifs localisés observés pendant la vie répondaient à des lésions superficielles des hémisphères. Nous avons nous- mêmes eu l’occasion d'observer à l'Hôpital cantonal un cas analogue qu’a publié M. David, alors interne de cet établis- sement. ! 1 Voy. Gazetle médicale de Paris, 1874, p. 609, et Soc. de Biologie. Attaques successives de convulsions de tout le côté gauche du corps ; LAS < ; v$ ip ni LA œ yes ” + ; | tt VF MT, PE A FL A: La VA ER Nas à ce S'ASTAE s RS AREAS BULLETIN SCIENTIFIQUE. gt vibre ve S'il est prouvé actuellement que l'excitation de certains points limités de la substance corticale du cerveau provoque des mouvements déterminés et toujours les mêmes dans le côté opposé du corps, quelle est la cause et l’interprétation physiologique de ce phénomène ? L’excitation mécanique de la substance corticale des hé- misphères ne produit généralement pas cet effet ; il faut des conditions spéciales telles que l'application d’un courant électrique constant ou induit pour mettre en jeu cette exci- tabilité spéciale dont s’occupent les auteurs que nous analy- sons ici. Or, cette manifestation motrice pourrait être l'indice d’une transmission du courant à des parties situées plus profondément et dont l’excitabilité n’est pas contestée. C’est un point sur lequel nous avons déjà attiré l'attention dans une précédente analyse. Mais, s’il en était ainsi comme veut le prouver M. Burdon-Sanderson, pourquoi les centres exci- tables de la surface du cerveau, si voisins les uns des autres, ne seraient-ils pas tous excités simultanément? Il suffit, en effet, quand le courant électrique n’est pas intense, de porter les électrodes sur un point très-voisin de celui qui était exci- table pour ne plus produire le phénomène. Un point très- voisin du premier produira souvent, au contraire, des mou- vements dans un membre différent : plusieurs centres excitables étant fort peu distants les uns des autres. Cette transmission des courants, qui aurait lieu en profondeur et non en surface, semble assez difficile à admettre dans un organe humide comme l’est le cerveau. Les expériences de MM. Carville et Dupuy ont démontré, il est vrai, que les courants électriques un peu intenses se transmettent à distance soit sur des cerveaux vivants, soit sur des cerveaux morts. (Voy. analyse, Archives XLIX, 163.) Mais dans leur dernier mémoire ces auteurs accordent eux- mêmes que le phénomène de l'excitation électrique à dis- tance est incapable de donner l'explication des excitations hémiplégie gauche; abcès superficiel de l'hémisphère droit, par M. David, interne de l'Hôpital cantonal de Genève. _ produites par ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 423 des courants de médiocre intensité et qu’il faut chercher une autre interprétation du phénomène. Plusieurs auteurs, et en particulier M. Schiff, M. Brown- Séquard, M. Dupuy, ont voulu faire de ces mouvements des phénomènes réflexes analogues aux mouvements convulsifs produits, par exemple, par l’excitation des méninges. Cette hypothèse semble recevoir un argument dans le fait que l’excitabilité de la substance corticale diminue et dispa- rait même quelquefois complétement sous l'influence des anesthésiques ou de l’état d’apnée. Mais M. Hitzig, ainsi que MM. Carville et Duret, répondent que l’anesthésie n’abolit qu’imparfaitement les phénomènes, à moins qu’elle ne soit très-profonde. MM. Carville et Duret objectent de plus à cette manière de voir le fait qu'ils ont pu prodaire des mouvements dans la jambe en excitant le centre cortical de ce membre, chez un chien dont ils avaient préalablement détruit le corps strié. Or, dans l’hypothèse de MM. Brown- Sequard et Schiff, le corps strié devrait agir comme centre d'action réflexe: 11 est vrai qu'on peut objecter que cette expérience n’a été faite qu’une fois et que la destruction complète du corps strié, en ménageant la substance corticale, est une opération trop délicate pour qu’on puisse affirmer sa réussite d’une façon irréprochable. M. Hitzig ainsi que M. Ferrier ont voulu par leurs expé- riences démontrer qu'il existe dans l'écorce grise des centres pour les mouvements volontaires. « La variété des effets du courant appliqué à la surface « des circonvolutions, disent MM. Carville et Duret, p. 422, « ne démontre pas qu'il s’agisse dans les faits observés de « centres pour les mouvements volontaires ; il se peut que « les courants, suivant les faisceaux blancs, aillent agir sur « des régions différentes des noyaux gris de l’encéphale « situés plus bas, et que les noyaux gris renferment les véri- « tables centres des mouvements volontaires. On aurait en «un mot excité dans l’écorce grise des centres perceptifs « distincts qui, ayant des rapports séparés avec les autres PSE ’ Te NOR NT RAR US USE à RER AT = BULLETIN SGIENTIF | Pa « électrique à la production de mouvements localisés. a Or, il résulterait des expériences de MM. Carville et Duret, e. en désaccord en cela avec celles de M. Putnam : 173 « 1° Que les courants électriques n’agissent pas seulement Ê « sur la surface grise des circonvolutions : leur action se « propage jusqu’à la substance blanche subjacente où ils # « suivent les principaux faisceaux. 4 « 2° Que l'intégrité de la substance grise des circonvolu- 2 « lions n’est pas nécessaire pour obtenir des mouvements n « localisés par l’excitation électrique des hémisphères céré- « braux » (p. 429). MM. Carville et Duret ont cherché à élucider celte ques- tion encore si complexe en faisant sur des chiens l’ablation du centre dont l’excitation produit des mouvements dans les pattes, en guérissant ensuite l’animal et en observant les troubles de la motilité consécutifs à cette opération. M. Hitzig avait déjà cité une expérience analogue dans son mémoire. Or, il résulte des expériences ainsi faites que les animaux ainsi opérés conservent pendant quelques jours des troubles moteurs dans le membre opposé au côté opéré; mais ces phénomènes cessent au bout’de quelques jours, et lintégrité des mouvements ne tarde pas à se rétablir. MM. Carville et Duret cherchèrent s’il n’y avait pas dans ce cas une suppléance de l'hémisphère cérébral opposé, analo- gue à celle que M. Broca et d’autres ont admise pour inter- préter la guérison des aphasiques après un temps plus ou moins long. MM. Carville et Duret ont été en conséquence conduits à enlever sur les deux hémisphères des parties cor- respondantes, les deux centres moteurs corticaux des deux membres supérieurs, par exemple. A la suite de cette double opération, ils ont pu observer de chaque côté et pendant plusieurs jours des troubles moteurs analogues; mais ces troubles de la motilité ont été passagers comme dans le cas de l’ablation d’un centre unique, et l'hypothèse de la sup- pléance d’un centre par celui du côté opposé a été ainsi ren- Le" à “ LD " PATES PS F As CE Lo No LE 6 De AS « PA TR RE nt Me NN > pe J . Ces expériences ont conduit MM. Carville et Duret : à penser que dans ces cas la suppléance se fait par les parties voisines, qu’il ne s’agit que d’une paralysie de nature spéciale à laquelle ils donnent le nom de paralysie de la motricité vo- lontaire. Adoptant en effet la manière de voir proposée ancienne- ment par Flourens, Longet, et acceptée ensuite par M. Vul- pian, ces auteurs sont tentés de rejeter l’idée d’une localisa- tion primitive des fonctions de la substance grise. La sub- slance grise corticale du cerveau n’offrirait pas de centres proprement dits destinés à remplir telle ou telle fonction ; mais elle agirait dans son ensemble et ce seraient les im- pressions périphériques répétées et leur succession habituelle qui développeraient dans cette écorce grise des centres fonc- tionnels pour les mouvements volontaires, comme il s’établi- rait aussi des centres fonctionnels de la faculté de langage. Si on détruisait ces centres fonctionnels un point quelcon- que des régions motrices corticales viendrait suppléer le cen- tre détruit. « On peut formuler cette théorie, disent MM. Carville et « Duret, p. 480, par les trois lois suivantes : « 1° La loi de l’impressionnabilité généralisée des régions « corticales motrices des circonvolutions. « 2 La loi de la localisation fonctionnelle acquise ou hé- « réditaire. « 3° La loi de la substitution fonctionnelle (loi de supplé- « ance de Flourens). » Nous pensons qu'il faudrait que le point de la substance corticale qui a suppléé à la partie dont on a fait l’ablation fût expérimentalement démontrée pour que cette théorie repo- sât sur des bases solides. La manière de voir des auteurs précédents a été complé- tement rejetée par M. Hitzig, qui pense au contraire que ses expériences sont des preuves en faveur de la théorie de la localisation cérébrale proprement dite. Poursuivant par les mêmes procédés l’étude de l'excitation ches optiques, d’après les expériences de M. Nothnagel, de MM. Carville et Duret, et de M. Hitzig, n’ont pas, comme on l'avait cru, d'influence sur l'intégrité de la transmission des impressions de sensibilité. Une couche optique peut être lé- sée en entier sans que la sensibilité soit abolie dans la partie opposée du corps. Mais si la lésion tombe sur la partie posté- rieure de l’expansion pédonculaire entre la couche optique et le noyau lenticulaire du corps strié il se produit de l’hé- mianesthésie du côté opposé du corps. Cette donnée est four- nie soit par l’expérimentation, soit par des faits pathologi- ques résumés dans les travaux de MM. Magnan, Veyssière, Carville, Virenque, Charcot, etc. Les recherches de M. Ferrier, confirmées par d’autres, font jouer au cervelet un rôle important relativement aux mouvements des yeux. On voit par ce rapide résumé combien de travaux ont surgi dans ces derniers temps relativement à un point intéressant de la pathologie et de la physiologie des centres nerveux. La localisation des fonctions dans le cerveau est encore contestée par plusieurs auteurs. On ne peut cependant mé- connaître que certaines portions de la substance grise corti- cale semblent adaptées à un rôle, à une fonction spéciale. La perte du langage ou aphasie accompagnée très-habituelle- ment d’une lésion de la troisième circonvolution frontale gauche (Broca) ou de l’isthme de l’insula (Meynert et d’au- tres) en est un exemple: les exceptions à cette règle sont en effet très-rares. L’excitation électrique de la substance corti- cale a signalé dans un point correspondant approximative- ment à celui que plusieurs auteurs considèrent comme cen- tre du langage articulé un centre moteur des lèvres et de la langue, fait qu’on ne peut s'empêcher de rapprocher de la question de l’aphasie. Les centres excitables décrits sur les circonvolutions se le ont obtenu quelques dotées retient aux fonctions des couches optiques et du cervelet. Les cou- #J mais l'interprétation DhoOlorAUe ces faits dd st | taux n’est pas encore donnée d’une façon jure et in- _ contestable. Faut-il y voir des phénomènes de transmission ? Faut-il considérer l'excitation électrique de la substance corticale comme capable de faire naître un phénomène psy- chique, de mettre en jeu une action volontaire par excitation directe des cellules corticales, et d’exciter un centre nerveux primitivement ou secondairement adapté à remplir ce rôle physiologique ? Faut-il considérer ces phénomènes comme purement ré- flexes ? à Faut-il enfin leur chercher une toute autre explication ? C'est ce qu’il nous paraît impossible de déterminer d’une fa- çon incontestable dans l’état actuel de la science. D' PREVOST. Oscar GRIMM. BRIEFLICHE MITTHEILUNGEN.... LETTRE A M. C. TH. VON SIEBOLD SUR UNE EXPLORATION SCIENTIFIQUE DE LA Mer CaspienNe. (Zeëtschr. f. wiss. Zoologie, vol. XXV, 3"° Cahier, 1875, p. 322). ( Traduction.) Vous savez déjà que notre Société des Naturalistes a orga- nisé l’élé passé une expédition scientifique destinée à faire des recherches de géologie et de zoologie dans le bassin Aralo-Caspien et que j’ai été chargé des es à la mer Caspienne. Je viens vous communiquêér quelques-uns des résullats obtenus pendant mon voyage; il vous paraîtront peut-être assez intéressants pour mériter la publicité, mais je laisse du reste cela complétement à votre appréciation. L'année passée j’ai pu étudier la partie méridionale de la Caspienne. J’ai séjourné deux mois à Bakou, et passé un mois sur un schooner à vapeur qui avait été mis à ma dispo- sition par le grand-duc Michel Nicolajewitsch. Après cela, je me suis rendu de Bakou à Krassnowadsk, et de ce dernier trouvait jadis l'embouchure de POxus, par l'ile Tscheleken : Je suis allé ensuite au sud jusqu’à Astrabad, puis à Enzili, à Lenkoran et de nouveau à Bakou. J’ai partout pêché et dra- gué jusqu’à une profondeur de 150 brasses, ce qui m’a per- mis de me procurer un nombre relativement considérable d'animaux, parmi lesquels se trouvent six nouvelles espèces de poissons (un Gobius et cinq Benthophilus), vingt espèces de Mollusques (Rissoa dimidiata, Hydrobia caspia, H. spica, H. stagnalis avec deux variétés, Eulcina conus, Neritina litu- rata, Lithoglvphus caspius, Bithynia Eichwaldi, Planorbis Eichwaldi, sp. n., Cardium edule et var. rusticum, C. cas- pium, C. crassum, C. trigonoides, Adacua vitrea, Adacua eden- tula, A. plicata, A. lœviuscula, Dreyssena polymorpha, Dr. caspia, Dr. rostriformis et quelques autres mollusques terres- tres et fluviatiles); un Brvozoaire, la Bowerbankia densa Farre, chez laquelle on peut voir d’une manière admirable le système nerveux colonial ; environ 35 espèces de Crustacés, parmi lesquels on remarque la famille des Gammarides re- présentée en particulier par des formes colossales, et l’Ido- thea entomon dont j’ai récolté des quantités considérables. Il y a ensuite 20 espèces de Vers (Sabellides octocirrata), de nombreux Turbellariés, deux Spongiaires (Reniera flava, sp. n., ou peut-être variété de la R. alba, O0. Schm. et une au- tre Reniera à l’état larvaire), et enfin 13 Protozoaires, parmi lesquels se trouvent six espèces nouvelles. Les récoltes les plus intéressantes ont été faites à une pro- fondeur de 108 brasses, niveau auquel vit une énorme quan- tité de Crustacés et de Mollusques. Cela est vrai du moins de la côte occidentale, tandis que, sur la côte orientale, où la steppe Aralo-Caspienne se continue sous la mer, il n’existe presque pas de vie animale dans le sable. La même pauvreté s'observe aussi dans les golfes d’Astrabad et d’Enzili. La côte occidentale, au contraire, avec ses hautes montagnes et sa vie animale abondante se reflète, pour ainsi dire, dans les eaux où l’on trouve une profondeur de 517 brasses avec faune relativement titre Pour DOUTE ceuMassotnon Me je n'aurai qu’à citer un seul fait : dans un coup de drague _ donné à une profondeur de 108 brasses, à 0° 19’ O. de Ba- kou, par 39° 41 lat. N., j'ai récolté environ 350 échantillons de Gammarides appartenant à quatre ou cinq espèces, 150 Idothea entomon, 50 Mysis de dimensions colossales, 6 espèces de poissons (déterminés par Kessler comme étant les Gobius bathybius, Benthophilus leptocephalus et Grimmi, puis les Benth. armatus, granulosus, Ctenolepidus, espèces tout à fait nouvelles), enfin une foule de grands échantillons de Hydrobia caspia, Dreyssena rostriformis, etc. Il faut ajou- ter que tout cela ne formait que la cinquième partie environ des animaux ramenés par la drague. J'ai pu étudier dans la mer Caspienne 120 espèces d’ani- maux sur lesquelles environ 80 y ont été trouvées pour la première fois par moi. Le nombre total des animaux de la Caspienne connus jusqu’à présent doit être de plus de 150, Si cette faune est pauvre comparativement à celles d’autres mers, telles que la Méditerranée et même que la mer Noire, mes recherches prouvent qu’elle est cependant beaucoup plus riche qu’elle ne le semblait jusqu’à présent, et l’affirma- tion de v. Baer que « celui qui voudra se laisser entrainer par son Mihiismus pour établir de nouvelles espèces devra élever Je faibles variétés au rang d’espèces » ne paraît mal- heureusement! pas se justifier. Cela est surtout évident lors- qu’on réfléchit que cette mer a été encore peu étudiée, parti- culiérement dans ses parties les plus profondes, où la vie ani- male semble se montrer la plus intense. L’eau de la Cas- pienne étant pauvre en parties salines, c’est dans les profon- deurs que sa composition se rapproche le plus de celle de l’eau de mer. _Je vais vous donner seulement les résultats les plus géné- 1 Je dis « malheureusement » parce que je ne suis pas un amateur de nouvelles espèces et que cependant je me trouve forcé d'en établir un nombre considérable. ARCHIVES, t. LIV. — Décembre 1875. 30 Eu 9 7” 7 71 + VE + Ne, | FO - h Ce Ne, , x” v DEL fi sg RE ECARTS se # wè PR ET PA LR 2” AS Pre SR e Si RC d Ne PT US AT EN PE ment avant que l'étude des animaux récoltés ait été dr et même, pour ainsi dire, au moment où je la commence !. D’après sa faune, la mer Caspienne présente les caractères d’un grand lac à demi salé qui possède ses espèces propres d'animaux et en renferme aussi d’autres qui se rencontrent dans d’autres mers. Les premières (ex. les nouveaux Gobius et Benthophilus) tirent leur origine d'espèces encore vivan- tes ou déjà éteintes, ou bien résultent de légères modifica- tions d’espèces voisines vivant dans d’autres mers, comme c'est le cas pour le Corregonus leucichthys, le Calictis caspia, Eichw., qui est une bonne espèce, le Petromyzon Wagneri Kessl., le Tintinnus mitra sp. n., la Reniera flava sp. n. Les autres animaux, c’est-à-dire ceux quise rencontrent aussi dans d’autres mers, possèdent une grande ténacité vitale, puis- qu’ils prospèrent encore aujourd’hui là où leurs anciens collègues moins robustes sont déjà morts depuis longtemps; c’est dans cette catégorie que rentrent les Rotalia veneta, Sabellides octocirrata, Laguncula repens, Mysis relicta et Idothea entomon. Ces espèces communes à différentes mers montrent les affinités de la mer Caspienne avec le lac Aral, la mer Noire et l'Océan arctique; mais les affinités avec la mer Glaciale semblent être plus récentes que celles avec la mer Noire, car dans cette dernière mer il manque certaines espèces telles que les Phoques, le Corregonus leucichthys et d’autres encore qui sont communes à la mer Caspienne et à la mer Glaciale. On peut supposer qu’à l’époque tertiaire il existait en Europe et dans les parties de l'Asie qui en sont voisines un vaste bassin d’eau douce fermé. Par un exhaussement de l’écorce terrestre dû à l’action des forces volcaniques qui se font encore énergiquement sentir aujourd'hui dans la région de la Caspienne, il a été séparé en quelques bassins 1 J'espère continuer mes recherches l'année prochaine de manière à arriver à connaître toute cette mer, tant en surface qu’en profon- deur. ed s petits, qui sont la mer Noire actuelle et le bassin _ Aralo-Caspien. Ce dernier s’est plus tard divisé à son tour en deux, de même que l’on voit aujourd'hui de petits lacs salés se séparer de la mer Caspienne. En même temps l’eau de la mer Glaciale a pénétré dans le bassin de la Caspienne. Celle-ci avait encore une faible connexion avec la mer Noire, de sorte qu’un petit nombre seulement d'animaux ont pu y arriver de la mer Glaciale. C’est pour cela que nous trouvons que les formes primitives de la Caspienne sont des animaux d’eau douce (ex. Dreyssena polymorpha); ensuite, que les émigrants qui y sont venus de la mer Glaciale sont des animaux marins habitant pour la plupart les grandes profondeurs. C’est aussi la raison pour laquelle nous constatons que la mer Caspienne offre dans sa faune de plus grandes affinités avec la mer Glaciale qu'avec la mer Noire, laquelle, à son tour, est devenue plus riche en animaux sous l'influence de la Méditerranée. La mer Caspienne n’a pas seulement reçu des espèces de la mer Glaciale, elle lui en a aussi fourni quelques-unes, comme, par exemple, une (?) espèce d’Acipenser qüi semble être l’A. ruthenus et vit dans les fleuves de la Sibérie. Je considère les Acipenser comme appartenant à l’ancien bassin Aralo-Caspien et ayant émigré, ainsi qu’il a été dit, dans la mer Glaciale et peut-être aussi jusqu’en Amérique où exis- tent, comme on le sait, les plus proches voisins des Sca- phirhynques de lAral. D'autre part, l’on peut présumer que les Acipensérides avaient pour lieu d’origine l'Océan indien et provenaient des Sélaciens avec lesquels ils ont, en parti- culier dans leur jeune âge, beaucoup de points communs (ex. leurs dents). Je me contenterai d’ajouter encore ici quelques remar- ques: L’Oxus des anciens tombait incontestablement jadis dans la mer Caspienne. Dans cette mer, la richesse en espèces animales est remplacée par une richesse en individus et le plus grand nombre des espèces de Mollusques décrites par Eichwald comme subfossiles ont été retrouvées par moi à ir 4 u , HD TJ hi # 3 “ROLLEMN SCIE grands que leurs alliés fossiles. Enfin, les Her les Gé profondes de la mer se sont trouvées être les plus richement peuplées d’espèces animales tout autres que celles qui habi- tent les régions n’ayant que quelques brasses de profondeur. P. HarrTiNG. NOTICES ZOOLOGIQUES FAITES PENDANT UN SÉJOUR A ScaévenINGuUE. (Niederländisches Archiv für Zoologie, vol. IL, 3° cahier. Haarlem, 1875.) Dans ces notices, nous trouvons d’abord quelques rensei- gnements sur la membrane de l’œuf des Cyanea, sur les otolithes des Cyanea et des Chrysaora, sur le système nerveux et les organes des sens d’une Eucope, et enfin des recherches intéressantes sur les chromatophores des embryons du Loligo vulgaris. Les observations faites par M. Harting sur ces derniers organes l’ont amené à des résultats qui diffèrent passablement, sur plusieurs points importants, de ceux aux- quels étaient arrivés Harless, Brücke et plus récemment Fr. Boll. Les embryons de Loligo, qui ont fourni au savant hollan- dais les objets d’étude les plus favorables, n’avaient qu’une longueur de 3 à 4 millimètres. Sur des individus vivants de cette taille, le-corps est assez transparent pour que l’on puisse employer la lumière transmise et constater nettement les relations des chromatophores avec les tissus qui les en- tourent. Lorsque les chromalophores se trouvent à l’état de contraction, ils se présentent sous la forme de petits globules presque noirs, ayant un diamètre de 20 à 30 y, et, par con- séquent, invisible à l’œil nu. Ils sont donc sans influence sur le fond de la couleur générale de l’animal qui est d'un blanc laiteux. Quand ils s’étendent, les chromatophores Ê commencent à montrer la couleur qui leur est propre, c’est- à-dire le jaune, le jaune brunâtre ou rougeâtre, le violet plus ou moins rougeâtre, et leur transparence augmente avec le gré : ASE en ue temps que la PA devient © plus claire. M. Harting n’a pas observé de chromatophores en voie de division : il croit que l’augmentation de nombre de ces or- ganes a lieu par l'apparition, dans les espaces clairs, de chromatophores nouveaux qui commencent par être jaunes et passent ensuite à d'autres couleurs. Sauf un nombre très- faible de chromatophores jaunes de très-petite taille, que l'auteur considère comme étant en voie de formation, le diamètre de ces organes à l’état d'expansion varie de 150 à 250 », de sorte qu’ils surpassent de 7 à 10 fois en diamètre et de 50 à 100 fois en surface les chromatophores à l’état de contraction. Lorsque lanimal a encore une grande vitalité, la contraction et l’expansion se font d’une manière très- rhythmique et peuvent arriver au nombre de 10 à 42 chan- gements d'état par minute. Lorsque la vie commence à s’éteindre chez l’embryon sorti de son enveloppe, les mou- vements se ralenlissent; ils cessent ensuite complétement, et lorsque l'animal est mort presque tous les chromatophores sont restés à l'état d'expansion. Ce fait n’est guère explicable dans la manière de voir des naturalistes qui admettent, avec Harless et Boll, l'existence de fibres contractiles de nature musculaire s’insérant aux parois des chromatophores et pro- duisant l'expansion par suite d'une traction exercée sur ces sacs à pigment. Dans l’ancienne explication, l’expansion serait la phase active et la contraction la phase passive : on a même décrit une forme éloilée résultant du tiraillement produit sur certains points. M. Harting n’a jamais vu cette dernière apparence; il a seulement constaté quelquefois l’existence de prolongements ressemblant à de petits diver- ticulums. Selon M. Harting, tous les chromatophores des embryons du Loligo se trouvent immédiatement au-dessous de l’épi- derme, dans la couche qui deviendra plus tard le derme et qui offre alors la structure ordinaire du tissu conjonctif en- core amorphe. Chacun d’eux est situé dans une petite cavité ad had D 7 1. ÊGE ’ ATOM ne ERA N, De oéaes 2 Di LL. x ME Pis 2 D NL ST 6 A ; Cr “ + + Lu RC 2 AT Ps PRET TT: FES DRE Mot FE 15 ete | UN et ten ré) PER ré à af | ah Le. $ n+ aplatie où il peut effectuer ses mouvements d’expansion et de contraction. Sans se prononcer d’une manière certaine» M. Harting considère comme probable l'existence d'une membrane pariétale très-mince. Il n’a pas pu s’assurer de la présence d’un noyau ; mais celle observation négative n’a pas une grande valeur, puisque Fr. Boll dit expressément qu’il est très-diffcile à distinguer dans les Loligo. Si M. Harting n’a pas réussi non plus à reconnaitre des cordons musculaires s’insérant sur la périphérie des chroma- tophores, il a constaté l'existence de fibres d’une autre na- ture, rayonnant au nombre de 12 à 20 autour de chaque chromatophore. Chacune de ces fibres se termine du côté du chromatophore, par une partie renflée contenant un noyau de forme ellipsoïdale. Sous un très-fort grossissement le renflement terminal laisse voir quatre ou cinq stries longilu- dinales qu’on peut suivre jusque dans la partie mince de la fibre et qui indiquent peut-être que les fibres radiaires sont composées elles-mêmes d’un certain nombre de fibres beau- coup plus ténues. M. Harting n’a jamais pu voir ces fibres se continuer dans celles d’un chromatophore voisin; mais, à mesure qu’elles s’éloignent du chromatophore, elles devien- nent de plus en plus pâles et semblent se perdre au milieu du tissu granuleux environnant. Il serait possible cependant qu’elles changeassent de niveau et se continuassent dans la couche musculaire. Selon M. Harting, ces fibres ne se réunissent pas pour for- mer, comme le veut M. Boll, une paroi autour du chromato- phore; elles sont, au contraire, isolées et indépendantes les unes des autres. L'opinion du savant micrographe hollandais est que le pouvoir d’expansion et de contraction réside dans la substance protoplasmique du chromatophore et non dans les fibres ou cellules qui l’environnent. Il pense que les fibres sont de nature nerveuse et que, sous leur influence, le chro= matophore exécute par son activité propre les mouvements dont il est le siége. Par des exemples tirés de ce qu'un ob- serve dans les cellules des parois du cœur de Pembryon des les chromatophores du Caméléon, il montre que les analo- gies ne manquent pas en faveur de cette manière de voir. Nous nous trouvons donc en présence de descriptions et de figures qui présentent des divergences importantes et ont conduit des anatomistes distingués à formuler des théo- ries complétement opposées. De quel côté est la vérité? Il est bien difficile de le dire et ce n’est que des observations nou- velles, plus variées et plus complètes, qui pourront dissiper l'obscurité planant encore sur cet intéressant sujel. BOTANIQUE. DecBrouck (D'° Conrap). Die PFLANZEN-STACHELN (LES PI- QUANTS DES PLANTES). In-8°. 117 pag. et 6 pl.; dans Hanstein bot. Abhandi. vol. II, 1875. Depuis Guettard jusqu’à nos jours les botanistes sont arri- vés graduellement à des idées, reconnues comme justes, sur la nature des parties dures appelées, d’une manière géné- rale, en français, des piquants, en latin, arma. Il ne restait plus qu’à changer des noms, pour suivre la mode, ce qui n’a pas grande utilité, et à donner de nouvelles observations sur la forme et la genèse des piquants, ce qui en aura tou- jours. L’ouvrage de M. Delbrouck répond à ces deux desi- derata. Comme la tige est devenue un Kaulom, la feuille un Phyl- lom et les poils des Trichom, il devait en découler que les parties Caulinaires endurcies sont des Kaulom-Stacheln (pi- quants-tiges), les feuilles endurcies des Phyllom-Stacheln (piquants-tiges) et les poils endurcis des Trichom-Stacheln (piquants-poils). L'auteur fait de ces trois catégories bien connues trois classes égales, mais en cela il ne suit pas une division bien logique, attendu que les piquants dérivés des tiges ou des feuilles ont des positions forcées et en nombre limité, ce qui ajoute beaucoup à leur importance et fait x "IQUE. ja VE De présumer immédiatement certaines évolutions d’un ordr principal, tandis que les poils (Trichomes), soit mols, soit durs, sont irréguliers de position, en nombre variable, et appartiennent à des évolutions du tissu d’un ordre subsé- quent et accessoire. La division ancienne des piquants (arma), selon qu'ils représentent des organes (épines, spinæ). ou des modifications d’une partie plus ou moins extérieure des organes (aiguillons, aculei), nous paraît la plus logique. Il semble qu’elle aurait dû subsister avec les mots nouveaux. En traitant des aiguillons (Trichom-Stacheln), l’auteur distingue ceux qui se composent de cellules superficielles proéminentes (Dermatogen-Stacheln), et ceux qui provien- nent de cellules plus profondes, faisant saillie au dehors (Periblem-Stacheln). Nous lui savons gré de n'avoir pas fa- briqué avec le grec et l'allemand cinq ou six autres mots pour exprimer les aiguillons contenant des vaisseaux ou n’en contenant pas, composés de une, deux, trois, etc., cellules, ou les Periblem-Stacheln, provenant de deux, trois, etc. couches du tissu cellulaire. Il s’en est abstenu, avec beaucoup de bon sens, au risque de passer pour moins savant auprès de quelques personnes ‘. Les figures, au nombre de 182, sont groupées dans six planches qu’on aura du plaisir à consulter. L’auteur a soin de rappeler dans le texte beaucoup d'observations antérieu- res déjà publiées, et nous pouvons ajouter, à son éloge, qu’il connaît l’histoire de la science et ne néglige pas de citer ses devanciers, même quand ils ont parlé une autre langue que la sienne. 1 L es, Ercacer (D° A.-W.). BLüTHENDIAGRAMME. In-8°, 1 Theil. 1875. Dans cette première partie d’un ouvrage important, Fau- teur indique la disposition des parties de la fleur dans les ? Les mots tirés de deux langues différentes sont d’ailleurs des barbarismes. Si les érudits français se moquent de termes comme bureaucratie, les érudits allemands doivent rire de mots tels que Kuulom-Stacheln, etc. ce Gymn D vue, les one Ton et el (be Dicotsédoes on Corolliflores. Il le fait au moyen de diagrammes, soit plans figuratifs des fleurs, au nombre de 176, gravés sur bois, avec explications et commentaires. Ce procédé des diagram- mes, introduit jadis dans la science par Augustin-Pyramus de Candolle, a obtenu un succès croissant. Le traité de LeMaout et Decaisne ainsi que l’ouvrage dont nous parlons ‘en sont la preuve. Il est difficile, en effet, d’expliquer d’une manière plus claire, plus brève et plus aisée à comparer la disposition des organes floraux, qui constitue les caractères essentiels des familles et quelquefois des genres. L'auteur ne donne que des faits observés par lui, et souvent il montre la position de la fleur relativement aux bractées et aux axes d’inflorescence. en reliant les faits par des réflexions Judi- cieuses qui seront toujours utiles à consulter. La seconde partie comprendra le reste des Dicotylédones. Un travail aussi coordonné et dont le mérite est beaucoup dans les figures, n’est guère susceptible d'analyse. Chaque botaniste devra s’en servir à l’occasion. Ce sera le compagnon néces- saire des livres classiques sur les familles naturelles des plantes phanérogames. DELpiNo. ULTERIORI OSSERVAZIONI SULLA DICOGAMIA NEL REGNO VEGETABILE. Parte 2, fasc. 2. In-8°. Milan 1875 !. Dans ce nouveau fascicule, qui est un volume de 351 pages, l’auteur traite des plantes dans lesquelles des animaux con- tribuent à la fécondation (zoïdiophiles). Il les classe en de très-nombreuses catégories, suivant les circonstances qui attirent, par la vue, l’odorat ou le goût, Les insectes ou autres animaux, et d’après loutes les conditions de situation, de forme, de sécrétions, etc., qui amènent le transport du pollen et sa chute sur les stigmates dans un moment favorable. A l'appui de chacune des subdivisions se trouvent des exem- ples, observés tantôt par l’auteur lui-même et tantôt par 1 Tiré des Afti delia Soc. ital. sc. nat. di Milano, pour 1873-74. #: ., Ac Se as nt TR AL EE BULLETIN SCIENTIFIQUE. | "Pre d’autres, depuis Conrad Sprengel jusqu’à nos jours. C’est un recueil très-riche de renseignements, pour lesquels il serait fort à désirer que l’ouvrage fût accompagné d’une table alphabétique des espèces, genres et familles mentionnés depuis le commencement des Osservazioni. On voudrait sa- voir, je suppose, si l’auteur a parlé des Linaria, mais il est impossible de deviner si ces plantes attirent par la couleur ou par la forme, et comment leur structure peut contribuer aux phénomènes observés, si quelque observation a été faite, par conséquent, on sera obligé de parcourir deux volumes de page en page, à cause de l’absence d’index. La difficulté est d’autant plus grande que l’auteur est dirigé dans sa classification par des idées, conçues à priori, sur des causes finales. Nous ne croyons pas qu’il ait jamais réfléchi à la. manière de démontrer une intention, un but, ce qui est bien différent de la démonstration d’un effet. Dans les choses humaines, on a le moyen, assez simple et assez sûr, de de- mander à l’auteur d’an acte ou au fabricant d’une chose matérielle pourquoi il a agi ainsi ou fabriqué de telle ou telle manière, mais, dans les sciences physiques et naturelles, c’est impossible. On classe d’après les causes directes et les effets. Ainsi un chimiste classe les corps selon leur prove- nance chimique ou leurs propriétés, sans se demander dans quel but un corps se combine avec un autre ou dans quelle intention l'hydrogène, par exemple, est plus léger que l’a- zote. Heureusement, en pratique, M. Delpino parle constam- ment des conséquences ou effets de chaque partie d’un vé- gélal ou d’un animal. Les théories à priori sont seulement dans l’ordre des idées et dans les titres. C’est une difficulté pour le lecteur, voilà tout, et en réalité chaque article est excellent à consulter. | A la fin de l'ouvrage se trouve un appendice sur le noÿer (Juglans regia) dans lequel M. Delpino raconte que certains pieds, à Valombrosa, formaient d’abord les fleurs mâles, en- suite les femelles, tandis que d’autres individus formaient d'abord les fleurs femelles et ensuite les fleurs mâles, d’où _résuliait un phénomène analogue au dimorphism ques plantes, sans être à proprement parler un dimorphisme. k | e de quel- FAN EX Nous ne savons pas qu’on ait constaté jusqu’à présent cette diversité chez les noyers ailleurs que dans la station, assez exceptionnelle, de Valombrosa. C’est peut-être un accident ou une monstruosité de certains individus. Sur ce fait isolé _et sur les dimorphismes bien connus des Primula Linum, etc. M. Delpino émet la théorie que les espèces dimorphes seraient composées chacune de deux espèces fondues en une, mais reparaissant tantôt sous une forme et tantôt sous une autre. En d’autres termes, il lui plaît dans ce cas d'appeler du nom, toujours obscur, d’espèce, ce que d’autres dési- gnent par le mot forme, qui n'implique aucune hypothèse et n’exige aucune définition contestable. DELpiNo. RAPPORTI TRA INSETTI E TRA NETTARII ESTRA-NUZIALI IN ALCUNE PIANTE. Br. in-8°, 22 pages, 1874, dans le Bulle- tino entomologico, vol. VI. Dans cet opuscule, l’ingénieux M. Delpino examine un phénomène auquel personne jusqu’à présent n’a donné une attention suffisante, celui des nectaires qui sécrélent des substances, ordinairement sucrées, hors des fleurs, sur les pétioles, les bords de la feuille, les bractées, etc. Des glandes extra-florales existent, d’après M. Delpino, au moins dans treize familles de Dicotylédones, 20 genres et 80 espèces, et des observations ultérieures accroîtront énor- mément ces chiffres. Les produits de ces glandes sont re- cherchés avidement par les fourmis et les guëpes. Quelles peuvent en être les conséquences? Ici le savant italien, con- duit par des opinions darwiniennes aussi arrêlées dans son esprit que la théorie des causes finales, cherche des effets utiles aux plantes. Par parenthèse, nous ne voyons pas pour- quoi il ne chercherait pas des effets utiles exclusivement aux animaux, puisque, dans beaucoup de cas, fort évidents, les végétaux sont sacrifiés à l'entretien de la vie animale. LA _ Accordons à auteur que les végétaux en gti rot ; tent de la visite habituelle des fourmis et des guêpes, ou n° en : souffrent pas au point d’avoir cessé d’exister. L’absorption ss par les animaux d’une grande quantité de sucre ne semble pas pouvoir profiter à la plante, puisque la matière sucrée, au contraire, est pour elle un aliment. La présence des four- de mis et des guépes ne peut pas servir à éloigner des fleurs MERS certains insectes utiles à la fécondation, puisque, dit M. Del pino, les Ricins, qui sont pourvus de glandes foliaires, sont ra des plantes fécondées sans l'intervention des insectes (ané- mophiles). L'auteur arrive, par exclusion, à l'idée que les QUE fourmis et les guépes détruisent des animaux dont la pré sence serait nuisible à la fécondation ou au développement LE des fruits et graines. Il cite, à l'appui, les opinions de plu- : * sieurs forestiers allemands, qui recommandent de ne pas " détruire les fourmis, parce qu’elles sont l’ennemi le plus SU actif des chenilles. Dans les environs de Mantoue, on ap- A porte, au printemps, au pied des arbres fruitiers, des bran- ches de chêne remplies de fourmis, pour qu’elles tuent les dé chenilles. Quant aux guêpes, l’auteur convient qu’il ne leur a connaît pas, en Europe, un rôle aussi utile, mais il espère qu’on le trouvera dans les pays étrangers où ces insectes fréquentent les glandes foliaires des Ricinus et Cassia. Nous avons cru devoir signaler ces recherches et ces idées | ar; aux physiologistes. De leur côté, les agriculteurs et horti- ? culteurs feront d’autres réflexions sur les avantages et les inconvénients que peuvent avoir les fourmis tuant des che- ra nilles et dévorant des fruits, méritant ainsi, comme beau- e coup d’oiseaux. d’êlre protégées au printemps et extermi- de nées en automne. | Alph. DC. FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE CEE à FFE Le sous la direction de L&Nt IR M. le prof. E. PLANTAMOUR TR EE VE » F'S ce PENDANT LE Mois DE NOVEMBRE 1875. PCT À ds oies *T Le , brouillard le matin. idem. éclairs du côté du SE, le soir de 10 h. à 10 h. 1z. fort vent du SO. dans la matinée. fort vent du SSO. jusque dans l'après-midi. ne fort vent du SSO. et pluie dans la soirée. se 10, forts coups de vent du SSO. presque tout le jour ; dans l’après-midi assez = fortes seiches produisant des variations de niveau de 1 décimètre dans 5 minutes. À 11, dans la matinée pluie et grêle, forte tempête de SSO. 42, fort vent du SO. L- 44, clair le matin ; fort vent du SSO. et pluie dans la soirée. _ 16, gelée blanche le matin, la première de la saison, minimum + 00,4. # 19, fort vent du SSO. dans la soirée et dans la nuit suivante. S D 20, la neige commence à tomber dans la soirée et elle continue pendant la UE, ; _ 2, neige tout le jour; hauteur de la couche le soir 30 mm.; le minimum est descendu pour la {re fois au-dessous de 0. 5 e 22, brouillard le matin. 95, neige l’après-midi ; hauteur de la couche 26 mm. : : 28, forte bise jusqu'à midi ; neige le soir et la nuit suivante, hauteur de la couche LAN De 40 mm. se 2, forte bise dans la soirée. : ARCHIVES, L LIV. — Décembre 1875. 31 23 à 10 h. 27 à 4h. 442 DSL PANNES RE ? V Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM mm matin .........+ 728,30 RS RE AAA 722,34 SOL: ererL der 722,26 SON Eee ra 749,25 MAIN. +. +. v 0 729,65 SOS sie cesse 734,90 matin eee. 726,36 après midi...... 725,13 Le {er à 6 à 8 à 9 à A1 à 14 à 21 à 25 à 30 à 6 h. 8 h. 6 h. 2 h. 6 h. 2 h. 2 h. 2 h. 4 h. MINIMUM. 10) * |: PONERNPMERE 724,55 SOIT 22202 ie 7119,28 matin --""e re 19,10 après midi....:.. 716,98 matin : #50... 49,71 après midi...... 723,79 après midi...... 717,91 après midi ...... 720,38 après midi...... 715,66 Ci " TE — RS ce idear spuomme]] -, *) eumesodme | | | #e9r|60 —|#2 |O0TIr ‘AN "|" Los 00L | 19 — | c6L |8rir—|ere |c'o — — |06 y —| 087 — | ze" ‘ LP ‘ « t € | L « æ ( G 0 A: OCT a To Soie — EL |660 8 ‘aNlo |60 | 016 OL | 06 | GE8 | SOIT lOVE, | 0 — | 07 = ce GL'e x GE 0 — SL 6e Pannes ee LD one ll Long L000 [820 Len lee Do — |o# — (Dev —|00e — Live — ere le oui er —|p2 Jon ani). Loue Lois Loë —) où Jon |soe Léo +61 — (see —|enn — ans — | 11e 5e OyLr| gr —|L'L |OOYIr ‘ANIS |ŸF |086 |0ÿL |61 + | 698 |980— 166€ | 06 + | 0'T — {61 —|8£"0 + 18‘ — | 60‘ 1L | se leczr|er —|8z |L60! ‘N°1 082 |O19 |Syr— | OL | Le'o— |egr |o'e + | co + [887 —|67 — | EG, org — [82 | 00 nl cat le ME GO + |S8T —| 671 +, 266 — | S6'ECL | Fc ogg —|82 1007 ‘anN-""|""" 088 109 | 69 — | 182 | 060 | 60% |0'e + |70 + or —|o1'r + L6'0 — | L8'L | €G SLT) 80 —|78 | 060 | orquraea |: :: 0001) 088 |19 +] S06 | 980— |Y1r | 07 + 10% — [18€ —| 080 —, 06€ — | r6‘ecL | OeLr| 0 —|06 |r60r ‘as ler | LS |066 | 068 |r07+ | C6 | 80 | Lo | 0 | VE — |IFF —| co — ces — |9v8rL| 1e JozLr co +|16 |960!7 ‘olz |8% |006 1069 67 | 862 | So [arr | T6 +) + 190 +) ar + | EL — | cot0cz | 06 Dent _[96 0$018 ‘OSs| :7 1016 067 LL — | OLL F0‘ | 1e'9 |g'er+ | 0 + 181% +|re8 + LT + | 68'88L| 61 ou g0 —|#6 ne jf rOSS te Ep 066 POMPES ere | S8T+ 802 | 6er | 09 +907 +|81'8 +: SIL + | 18'6eL | 87 WT — | L'8 Ojorenea lg |1a | 086 |0SL | +] 898 |671+ 1819 |o'or+ | 0€ + 96e +|7e'2 +090 + |83'€€L | LI 0'6LT) °c L'L |6801r ‘ASS "|" 096 |06L [01 + | 9$8 |610—/|91G |0'8 + | 70 + 1690 —-| g8'e + | 69 + | 67 EL | 97 ASE 7 | 9 dE IF ‘OSs|"" |"7" 1006 098 |gey—| FL | 6807 |a1S | 9er ae + |01z +089 + | 8L'r + | ereL | SI ‘081 pe Mae 9% |061 |06F [961] 069 |ESrT|FEL |T8rt | y H|c8L + 80'c1+ | LE — | GL'YGL | FH S'o8r) #7 —|09 | 990 | oraemmal-:|""" | 086 | 001 |e +] 878 | 1904 |919 |éort | 0e + [IST +) yo +) 60% + | co'8cL | er rt Lr —|r9 Fo & (OSSke |07 |006 LOL | 1e — | F6L 9804 |888 | 86 +108 +787 +|60'2 + | LOT + | 8S/LGL | GI EE han os lo E0 068 | OL log] 660 | 810% 20 |o6rt | oz + F9 Home | 166 — | 8cLIL| Fr RL RATE € :OSS\g |£7 |068 |097 | cog— | 079 F0" | 082 ||9'6r+ | l'a 1986 +) 8877 | TL'8 — | OL'LTL | 0H É er se — PCA OSS 51 |v#r)066 |08L |e6s + | 898 | 9814 | 692 |l6er+ | c'e +08 +|r1e +661 — |zs'erz | 6 ë FUI s'L RE oSsiL |6e |068 |orr [ezr—| 162 | 960188 lot |0r HUILT +luge por | 66811 | 8 0 Sole CO [RAR DS CO por RSA Vars cat | #1 +166 +206 +| 01e — | 16'1aL| L ee LA Les a a 10007! 092 [71 + | 816 | 006 | 08 | L'or | 18 + 100€ +076 + | r8a — | 96021 | 9 8'0 T(98 Eu ojgerea |**-)] 20 |0007| 082 |18 + | 826 |OPTT | ISL lé'ert | 39 + cer +)618 +|YE0 + |EL'9L| 8 90 L F'GI Loi ejgenea Lo |'6 |O001|OLL |61 +] 626 |OL'I | 681 |6'2r4- | 39 + 16m +] 688 + | 910 + |YrLGL| + c'0 Fe, cd) cu F ANNé 168 |0001|089 [or +! 88 |Gro—|gr9 | #07 3e +10 —) 060 + 6er + 011 |€ 90 É Veil 6LO | “ANN|"":1€0 |076 [002 |e +] 878 |L3‘0+ 290 |9'o1+ | 0'L + 1860 +] 182 +050 — | 98002 |& 90 +)6%1/) 66017 Nig [We |0001!/018 |aer+k | 996 | 6174 129"2 |9'07+ 199 + 1910 +]58'1 + | LLE — | 8S'cGL | 0 “LU “tu | ‘up 0 0 0 0 *‘uqquu “UUTITTUX “aprtuIou 5 ‘U & ‘urIou : ‘apeurou | .; aeurIou 3 F ä SA Fe. ‘quo “HR LUNDI PE DORE sp DEAN Eu “UXEN | “UTUTIN He "ap ds mae cap! uw ê E nu V1U0G ON Mat fox 11894 auuoÂon |9046 7189f| AinomneH 8 Fe 5 6l.m. S8h.m. 10bh.m. Midi 2h.s 4hs. EUR PAR 10h + fu ns Baromètre. CRT 3 # mm mm mm mm mm mm mra A CT __ Aredécade 722,18 722,49 72253 72224 722,26 722,42 722,16 722,91 Fr … De » 727,52 728,12 72835 727,91 72161 727,71 721,90 128.01 72826 … 3 » TA,M 72158 721,77 72138 721,10 721,22 721,35 72,44 nr | r #L 7: Mois 723,10 724,06 724,22 723,81 723,66 723,178 724,00 724,12 724 4 +4 s Température. ee ca » To L 480 080 & 042 + 048 + OUT — 022 — 057 — 0,0 Mois + 4,15 + 445 + 615 + 691 + 7,33 + 6,76 + 5,85 + 5,08 + 46 Der | Tension de la vapeur. SMS < F5 3 mm num mm vin mm mm mm mm om _ fredécade 6,78 6,80 6,98 7,16 7,08 7,24 7,10 17,33 7,82 3 2 » 5,89 5,93 6,11 621 6,43 5,98 6,32 6,04 5,9 3 » 371 3,66 3,66 3,69 3,75 3,62 366 3,60 8, | Mois 546 546 558 569 576 561 569 5,66 | :4 æ Fraction de saturation en millièmes. à re + Hredécade 907 879 818 782 TA 752 765 856 D -) 807 788 703 660 697 677 198 804 a Ds» 886 863 804 792 785 780 809 . 817 | Mois 867 843 775 745 131. 736 791 826. E: j Therm. min. Therm. max, se moy. Température Eau de pluie Lim 4 du Ciel, du Rhône. oude RCE re Us ET. - 0 0 ‘è e : > dre décade + 6,23 12,78 0,87 440,60 T4 54 À 2e » + 3,67 +-12,49 0,76 +. 7,89 21,1 DS >» — 2,45 + 1,20 0,96 + 7,66 5,0 © Mois + 2,48 + 8,05 0,88 + 876 M00 RES Dans ce mois, l’air a été calme 1,48 fois sur 100. ue: | Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,56 à 4,00. 4 La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 210,5 a ” _ mtensité est égale à 91,93 sur 100. TABLEAU = OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUE FAITES AU SAINT-BERNARD | pendant LE Mois DE NOVEMBRE 1875. brouillard l'après-midi, clair le soir. * 4, neige et brouillard presque tout le jour ; le ciel s’éclaircit le soir. 9, neise, brouillard. 10, id. id, fort vent du SO. É-- 11, pluie et neige, fort vent soufflant alternativement du SO. et du NE. 12, neige, brouillard, fort vent du SO. le matin de bonne heure, forte bise de la journée. | 14, fort vent du SO.. ciel clair. brouillard le matin, clair ensuite. 17, neize par une forte bise qui l’empocte en partie. 18, brouillard épais out le joar. ES 20, neige le matin ; brouillard tout le jour per une très-forte bise. AE, 21, brouillard tout le jour, forte bise. neige tout le jour et la nuit précédente. 26, brouillard le mat n, clair ensuite. 27, clair le matin et le soir ; brouillard l'après-midi. 28, brouillard l’après-midi et le soir. Ne <; 6, idem. +4 7, neige dans la nuit et le matin; brouillard le soir. es 8, neige et brouillard presque jou le jour par une forte bise; une part + neise à été emportée par le vent. nm Ad 1 [Re] Qt AS TUE Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. £ MAXIMUM. MINIMUM. 7% mn RE Le 4 à. 6h. matin." SORT . 064,29 | 8 à 2h. après midi...... SOIR ee here 560,82 11 à 2h. après midi... SOIPr RRerreree 566,28 : 44 à. 10h; soit... SOL nee . 569,38 : : 20 à 19h, soir. :..:..... 08 SO Reese .. 058,58 ; 26 à 2 h. après midi... 30 à 2h. et Gh, soir... . et 40 -h. soir... 554,98 SAINT-BERNARD. — NOVEMBRE 1875. aromètre. Température C. Pluie ou neige. | HR Baromètre ” empérature C 2 3 Vent | ciarte Hauteur | Écart avec Moyenne |Écart avec la Hauteur Eau TA ; SD eu au | Minimum. | avimom.| de, | émbéalre) oimume tainun-| ht Lonbéeians| fans, |dominant. | Gi, millim, millim. millim. millim. 0 0 0 U millim. millim 558,98 | — 4,32 | 558,14 | 559,56 | — 3,16 0,00 | — 6,6 | + 0,2 | ..... sens ve NE 110,71 562,14 | — 1,07 | 561,24 | 553,42 | — 4,99 | — 0,99 | — 6,0 | — 2,4 | ..... alor EE NE. 4 | 0,16 563,95 | + 0,19 563,53 | 564,29 | — 1,08 | + 2,36 | — 3,2 | + 2,6 | . RS a ec INE 110,16. 563,03 | — 0,07 | 562,66 | 563,67 | — 2,79 | + 0,79 | — 4,8 | — 1,0 | ..320 25,2. ne NE. 1 0,90 562.57 | — 0,47 : 561,84 | 563,19 | — 4,58 | — 0,86 | — 6,8 |! — 3,0 | ..... dette A NE. 1 [0,42 | 508,85 | — 4,13 | 557,01 | 561,19 | — 1,68 | + 2,18 | — 3,0 | + 0,4 .290 20,0. rte variable 0,83 | 557,41 | — 5,51 | 555,87 | 558,30 | — 4,59 | — 0,60 | — 6,0 | + 0,2 | ..340 26,8. rs ta IENE LT CRT 553,89 | — 8,97 | 55225 | 556,65 | — 6,72 | — 9,60 | —11,5 | — 1,2 | ...80 6,2. | .…. [NE 21|084| 558,52 | — 4,28 | 557,83 | 559,85 | — 1,02 | + 3,23 | — 3,2 0,0 || ..200 21,6. 4e SO. 4 | 0,88 ! 559,92 | — 2,83 | 558,34 | 560,82 | + 0,03 | + 4,41 | — 0,6 | + 1,8 | . 940 292,0. Fest SO. 2 | 0,96 | 556,56 | — 6,14 | 555,82 ! 557,91 | — 2,74 | + 1,77 | — 6,0 | + 2,0 | ..200 42,4. AE variable 0,94 | 561,23 | — 1,42 | 559.21 | 563,33 | — 7,15 | — 2,50 | — 9,0 | — 4,6 | ..170 | 404, | .... |NE 91087) 565,78 | + 3,18 | 564,92 | 566,28 | + 1,29 + 6,00 0,0 + 4,0 TOM re ses NE. 1 | 0,29 | 563,95 | + 1,40 | 564,94 | 565,28 | + 1,09-| + 5,99 | — 0,8 | E 3,2 | ..... | ..... | SO. 2/|017| 86474 | + 2,94 | 56908 | 586,83 |— 6,94 | — 1,99) — 761) +40)... D CO NE 4. lo 36846 | 2.600 |: 567,11 | 560,88 | + 0,79 | 5,93 | = 08 | 48 |... 01e. PAU NE - {lots 567,50 | + 5,08 | 566,84 | 568,07 || — 3,71 | + 4,55 | — 5,8 | — 1,2 || ..100 8,4. de NE. 2 | 0,90 567,08 | - 4,70 | 566,76 | 567,74 | — 3,55 | + 1,83 | — 4,6 | — 22 | ..... | ..... | .... |NE. 2100 563,89 | + 1,05 | 559,48 | 566,82 || — 0,68 | + 4,81 | — 4,8 | + 2,4 | ..... sb A NE. 2 | 0,35 552,09 | —10,21 | 550,36 | 553,69 || —10,35 | — 2 RCE ARE I) 6,2. as NE. 3.1:4:00 550,98 | —11,28 | 550,45 | 552,05 || —13,47 | — Max. 27 RTS Can NE: à SNS 555,34 | — 6,89 | 553,03 | 557,34 || —12,48 | — ES 6 RARE | 119. 28 ANR SAS MA NE. 1 | 0,42 598,09 | — 4,10 | 557,43 | 558,58 || —11,20 | — —12,6% 118,3 114.70 4,3. SES NE. 17/2071 556,70 | — 5,45 | 555,71 | 557,50 || —11,06 | — 22 TRES PRES PER a I NE A MAND 05 293,61 | — 8,51 | 552,80 | 555,07 || —10,44 | — 4, 12,2 | —:9,0-|"..950 20,0 Se SO. 1 Le 552,61 | — 9,48 | 552,25 | 553,31 | —14,14 | — —11,6 || ..... RATE" és NRA 994,00 | — 8,06 | 553,67 | 554,28 —10, —13,8 1 52,10 551,33 | 553,15 — 6 ve | À 550,54 | 551,35 D,S0 40 h. m. Midi. 2h.s. #h.s. Gh.s. 8h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm ne: {re décade 559,58 559,84 559,81 559,65 559,72 560,03 560,38 560, 42 :560 De -) 563,12 563,30 563,51 563,21 563,04 563,10 563,24 563, 12 62 32 » 053,30 553,53 553,49 55343 553,34 553,50 553,61 353,68 Mois 558,69 558,89 558,94 558,76 558,70 558,88 559,07 559,07 5 : Ês Température. 0 0 ‘o 0 0 0 0 Qui | Are décade— 3,95 — 3,34 — 1,53 — 0,64 — 1,37 — 92,87 — 3,52 — 3,92 Ë D 2e op» — 92,39 — 993— 2,935 — 1,35 — 2,07 — 3,30 — 3,68 — 4,05 3e op» —13,93 —13,49 —19,49 11,33 —11,64 —19,95 —12,95 —19,71 À Mois — 6,76 — 6,59 — 3,46 — 4,44 — 5,03 — 6,37 — 6,72 — 689 Min. observé." Max. observé Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur du ciel. ou de neige. neige toi mm GR : ° mm LERRENS C0 décade ho d17 — 0,24 0,65 121,8 1470 NS y — 5,31 — 0,20 0,61 97,4 570 CS 14,74 —10,70 OT. 24,3 320 : Mois ent ENT 0,58 943,5 2360 S , 2” d Fa Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. ee: E Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 4,13 à 100. , 4%. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E,, et son in- _tensité est égale à 81,11 sur 100. ‘5 Urhives des Se phys.et nat. Decembre 1873, 4.17 "TUNNÉE "DU TCOTPEEMRRS Systeme d'excavation. 1. Galerie de Direction. 2.2. Abattages. 4} Cunette du Strosse. 5.5. Strosse. 6. Aqueduc. Echelle 1: 200 pour les fig: 1, 2 | F0 en Res 12 MÈTRES ET: CA CHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES Bt NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LIV (NOUVELLE PÉRIODE) 1875. — N° 213 à 216. Sur la méthode des sommes de température appli- Se quée aux phénomènes de végétation (deuxième “4 partie), par M. Aiph. de Candolle. . . . .... 5 à Le paysage morainique, son origine glaciaire et ses 53 rapports avec les formations pliocènes d'Italie, FE GA POS D PT RME NE OL) at à Notice sur les mouvements de l’eau de mer re le voisinage de l’embouchure des fleuves, pour servir à la connaissance de la nature des cou- k rants marins, par M. F.-L. Ekman. . . . .. 62 si Sur la théorie de l’aurore boréale à propos de quel- ques phénomènes observés dans des tubes de Geissler, par M. Selim Lemstrüm. . . . . . . 72 Note sur le mouvement simultané d’un pendule et de ses supports, par M. Ch. Cellérier. . . . . 121 Contributions à l’étnde des Bactéries, par M. J.-B. DOAROLA TETE LD UN Pa Le PA de à 135 = Session extraordinaire de la Société géologique de nn) France à Genève et Chamonix en 1875 . . . 143 Sur la théorie de l’aurore boréale à propos de quel- 44 NEA ques phénomènes observés dans des tubes de Geissler (2%° partie), par M. Selim Lemstrüm. 161 Notice sur un nouveau parasite de quelques plantes de la famille des Malvacées, par M. J.-B. SORA AN ER SN Ne Re 450 TABLE DES MATIÈRES. Résumé météorologique de Fannée 1874 pour Ge- nève et le Grand Saint-Bernard, par M. E. Planamour "ES ‘ CAS O213 Sur la polarisation rotatoire du nds par MN. J.-L. Soret et Édouard Sarasin . . . .. 993 Plantes insectivores, par M. Darwin . . . . . . .. 265 Cinquante-huitième session de la Société helvétique des sciences naturelles réunie à Andermatt les 13 et 14 septembre 1875. . . . . . .. . .. 301 Physique. Ch. Dufour, F.-A. Forel, Pr Th. Turrettini, TE F bach, Secrétan . ! 304 Géologie. Stapf, Chavannes, Renevier, Lory, Gilliéron, Balzer Ent 910 Zoologie et Botanique. P. Pavesi, J. Müller, Forel, Brugger, A. Müller, Bugnion, Vetter . . PE Médecine. Hemmann, Müller, Goll, Lorenz, Weber, Bugnion 2, 13828 Les travaux mécaniques pour le percement du tunnel du Gothard, note communiquée par M. le prof. D'Colladen: :.:. "4220700 RARE PAT ere PA) Le Soleil, par le Rév. P. Angelo Secchi. . . . . . . 362 Le corallien dans le Jura occidental, par M. P. Choffat. 383 Existe-t-1l dans la végétation actuelle des caractères généraux et distinctifs qui permettraient de la reconnaitre en tous pays si elle devenait fossile ? par M. Alph. de Candolle. ;. 2 RER 399 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. A.-W. Wright. Examen des gaz extraits de la météorite du 12 février 4875, ..;:..2.64 6400 RS 188 M. Otto Gumeælius. Arcs en ciel se croisant..... ... + AU Piazzi Smyth. Prédiction de la pluie au moyen du spec- troscope quand le baromètre est haut. ............ 196 A.-M. Mayer. Sur la découverte d’une méthode pour obtenir les thermographes des lignes isothermes du dune sodire ss eee "os 5 26e CORRE ù PHYSIQUE. | Fankhauser. Rapports sur les observations météorologi- ques et phénologiques des stations forestières du CAO de DERRE LA D QE ee 2e RO J. Rand Capron. Spectre de l'aurore boréale.......... 93 Dewar et Tait. Vide fait au moyen du charbon........ 200 : H.-F. Weber. Chaleurs spécifiques du carbone, du bore CP SHC NS LU Le 2e AE Re A0b à D° John Kerr. Nouvelle relation entre l’électricité et la x À LR) EL OPRCENRRNN TRE ER ant En A AE CL HA CHIMIE. M.-C. Friedel. Sur les combinaisons moléculaires .. ... 202 Lecoq de Boisbaudran. Découverte d’un nouveau métal, A nn LU Re AN RE OT RRQ D O Ne MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. A. Klunge et M. de Tribolet. Études géologiques et chi- miques sur quelques gisements de calcaires hydrauli- ques de l’Oxfordien et de l’Astartien du Jura neuchà- POS OP MON NE RU Rae Le 27 NOTE F. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. C. Semper. La parenté généalogique des Vertébrés et MOSS INETTANERS dE A ne ES RD er Re ee ee OZ A. Dohrn. L'origine des Vertébrés et le principe des "Hichancements fonctionnels: 2er Rue, Are on D' J. Nuesch. La necrobiose dans ses relations mor- DOTE LRS EL RER TS Re ANS MT EOS W.-J. Schmankewitsch. Sur les rapports de l’Artemia sa- lina M. Edw. et de l’Artemia Muhlhausenii M. Edw., et sur le genre Branchipus Schæff................ 284 Nérée Quépat. Monographie du Chardonneret et Orni- Mélogis patisientier. 2222248 0 RUN en SN ENTRE Prof. Ed. Hitzig. Le cerveau.—Prof. Ferrier. La physio- logie et la pathologie cérébrales.— Prof. Schiff. Fonc- tions motrices du cerveau.— Burdon Sunderson. Exci- lation directe du corps strié.—Hermann et Borosnyai, Luchsinger, Steger, Pestalozzi. Excitabilité électrique { à 35 L $ 4592 TABLE DES MATIÈRES. Pages de la substance corticale du cerveau. — Nothnagel. Fonctions du cerveau. — Veyssiére. L’hémianesthésie de cause cérébrale.— Virenque. Même sujet.—Putnam. Physiologie de la substance corlicale du cerveau. — R. Lépine. Localisation dans les maladies cérébrales.— Carville et Duret. Fonctions des hémisphères céré- braux. — Existence de centres moteurs dans les cir- convolutions et leur localisalion.—0. Soltinann. L’ex- citabilité électrique de la substance corticale du cer- veau. — Bochefontaine. Effets produits par l’excitation électrique du:Cer veau .' ess se 0 ot Re 417 Oscar Grimm. Exploration scientifique de la mer Cas- DIEDRE SL: salue Le die s sta ve UC OS 427 P. Harting. Notices zoologiques faites pendant un séjour À Schéveningué. . 24, .1.1.12. FRERE 432 BOTANIQUE. G. Planchon. Traité pratique de la détermination des drogues simples d’origine végétale. ............... 109 C.-B. Clarke. Commelynaceæ et Cyrtandraceæ benga- lénses-3,.2 ice. he3 0) SUCER RER 110 Ee tillenl-de Russie... 0. SANS PR 111 Leo Lesquereux. Contributions à la flore fossile des ter- ritoires de l'Ouest des États-Unis. ................ 287 D' Conrad Delbrouck. Les piquants des plantes........ 435 D' A.-W. Eichler. Diagrammes des fleurs ............ 436 Delpino. Observations sur la dichogamie du règne végétal. 437 Le même. Sécrétion par les glandes extra-florales. ..... 439 Erratum à la planche du numéro d’août............. 112 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. Observations faites pendant le. mois d'août ........... 113 Idem. pendant le mois de septembre....; 205 Idem. pendant le mois d'octobre ....... . 293 Idem. pendant le mois de novembre ..... 441 FR \f Qu y'a 4 iS È CNE. RS 7 L AT À TABLE DES AUTEU FOUR LES à ARCHNESoaNCIENCES PHXNIQUEN er ATURELLES SUPPLÉMENT À LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ANNÉE 1875. Tomes LHI à LIVY (Nouvelle période) ed. Snéctr ] Bonney. Origine des bassins lacus- sie d. Spectre du carbone, LIF, tres LIL, 311. Bonstelten (de). Carte archéologi- que du canton de Vaud, LIT, 316. rosnyai. Voyez Hermann et Bo- rosnyat. 4 4 #0) A Bœhm. Développement de l’ami- % Ador, Emile. Analyse de divers| don dans les cotylédons des e travaux, LIL, 253. plantes étiolées, LIT, 121. - a * : 4 Bachmann. Cristaux d’améthyste|p, L: du Sidelhorn, LIT, 278. — Ter- < rain glaciaire des environs de Borscow. Substance répandue d ; : à 3 pandue dans À Berne et du Jura, LH, 806. —{ uitains végétaux particuliers, ds Pierres à écuelles des environs! LIL 495 À 429: 1 ts ue RS Rossherg |Boutin. Présence de lazotate de | altzer. Éboulement du Rossberg, | Lotasse dans certaines plantes, L LIL, 318.— Cendres volcaniques! | ]1 193 T. É : LIL 493: # de l'île de Vulcano, LIV, 815. Brügyer, C.-G. Champignon para- dl Batalin. Décoloration estivale de site du sapin, LIV ST IL a it a , , , n certaines plantes, LU, 137. | santerelle voyageuse, LIV, 317. Bayan. Faune des terrains jurassi- Buynion, Edouard. Nid de l’arai- ques supérieurs, LIF, 295... gnée Épeira Spec., LIV, 319.— Becquerel. Les forces physico-chi-! 5e imonie vermineuse des ani- miques dans la production des\ aux domestiques, LIV, 324. phénomènes naturels, LI. 95. pu -un-Sanderson. Excitation di- Bell. Avantages obtenus par des! te du corps strié, LIV, 411. plantations d’arbres dans l'île de! p erstein. Lignificati : : gerstein. Lignification des tissus lAscension, LIT, 69. végétaux, LIT, 198. Bentham, G. Les progrès récents\p,,. 5. Nouvelle machine électro- et l’état actuel de la botanique Le Fan magnétique, LIV, 305. systématique, LIL, 177. é Bert, P. Influence de l'air compri- Ed mé sur la fermentation, LIL, |Candolle (Alphonse de). Méthode 246. des sommes de température ap- Bidermann, J. Recherches sur le! pliquée aux phénomènes de genre Brayera, LIT, 248. végétation, LIL, 257, LIV, 5.— Binz. La quinine, LIIL, 243. Absence de caractères généraux Blore, W.-L. L’évaporation près| et distinctifs dans la végétation ou loin des arbres, LI, 75. actuelle, LIV, 399. — Analyse Bochefontaine. Excitation électrique! dedivers travaux, LIL, 83. LIV, du cerveau, LIV, 417. 435, 436, 437, 439. ARCHIVES, t. LIV.— Décembre 1875. 32 CL d'te LM ET KT NE TS LA Sue NS 20 à Fa ET Chndille à PAL LÉ »" ; 1e CES FA : } : se pe FE : FL . ». VER bé ;4 274 j À EE DT: * SJ COR NS ee L'A6 DT Ci dé 2 a. ___ TABLE DES AUTE Cu SUR * 0 RENE Ad | j AR GE + ME SMS ART \ (Casimir de). Analyse de] la parallaxe du soleil, 1285 divers travaux, LI, 110: 144, M nr fo les des : 146, 245, 248. LIII, 93, 141,] seaux, LIL, 76. 338. LIV, 265, 411. Crockes. Attraction et répulsion pro- Cantoni. Du rôle des cultures amé-}| duites par la radiation, LH, 441. liorantes, LIIL, 160. ; Capron, J.-Rand. Spectre de l’au- D - rore boréale, LIV, 93. Durwin. Plantes insectivores, LIV, Cartier, R. Géologie de Langen-| 265. bruck, LII, 274. Dausse. Ancien niveau des lacs, Carville et Duret. Fonctions des! LILI, 317. hémisphères cérébraux, LIV,|David, Charles. Etude physiologi- 417. que du chlorhydrate d’apomor- Cellérier, Charles. Mouvement si-| phine, LIII, 346. multané d’un pendule et de ses Dehérain et Landrin. Recherches supports, LIV, 121. | sur la germination, LILI, 119. Chancourtois (de). Fer oxydulé de Dehérain et Moissan. Respiration Cogne, LIL, 285. | des végétaux dans l’obscurité, Chatin, J. Recherches sur le Tan-\ LIT, 417. ghin de Madagascar, LIIL, 247.|Delafontaine, Marc. Vertébrés fos- Chautard, J. Spectre de la chloro-, siles des mauvaises terres du phylle, LII, 252. — Action des! Nebraska, LIL, 218; LIIL, 169.— aimants sur Jes gaz raréfiés illu-! Analyse de divers travaux, LIL, minés par un courant induit! 139, 166, 255. LIV, 188, 196, LILI, 137. 198, 200. Chavannes. Gypses et cargneules, Delbrouck. Les piquants des plan- LIV, 312. | tes, LIV, 435. Chirone, V. Action de la quinine Delpino. Dichogamie du règne vé- sur ia circulation, LIII, 243. | gétal, LIV, 437.— Sécrétion par Choffat. Terrain jurassique des! les glandes extra-florales, LIV, environs de St-Claude, LIV, 154.! 439. — Le corallien dans le Jura oc- Demole, Eugène. Réaction du bro- cidental, LIV, 383. mure d’éthylène sur l'alcool dilué Clarke, C.-B. Commelynaceæ et} en présence des éthers acétiques Cyrtandraceæ bengalenses, LIV,| du glycol, LIL, 45. — Analyse 110. de divers travaux, LII, 154. Colignon, L. Canaux sécréteurs Desor. Terrain glaciaire des envi- dans les Ombellifères, LIT, 247.! rons de Côme, LILI, 305.— Pay- Colladon. Ancien gravier de l'Arve,| sage morainique, LIV, 48. LILI, 317.— Alluvions du plateau Dewar et Tait. Vide fait au moyen des Tranchées, LIV, 146. —| du charbon et réfutation des ex- Travaux mécaniques pour le! périences de M. Crookes, LIV, percement du tunnel du Gothard | 00 LIV, 329. Dewitz, H. Structure et développe- Conseil fédéral. Rapport sur les! ment de l’aiguillon et de lovis- travaux du St-Gothard, LII,268.| capte de quelques hyménoptères, Conventz. Action du camphre sur| Lil, 343. 2 les végétaux, LIT, 128. Dohrn, À. Origine des vertébréset Coquand. Age des calcaires à Ci-! principes des changements fone- daris glandifera, LIV, 153. tionnels, LIV, 97. A Cornu, A. Spectre normal du So- Dufour, Louis. Observations sicci=. leil, partie ultra-violette, LIL! métriques à Lausanne, LI,241. 62 ; LUI, 50. — Détermination, LIL, 129. — Diffusion hygromé- de la vitesse de la lumière et de’ trique, LI, 177. . A RE ae images par réflexion sur l’eau, LIL, 131. — Description d’un coup de foudre, LIV, 304. Dumortier. Lias supérieur du bas- sin du Rhône, LII, 291. Duret. Voyez Carville et Duret. Dvorak, V. Vitesse du son dans de tuyaux pleins d’eau, LIT, E Ebray. Jurassique supérieur du Mont-Lépine, LII, 297. Ehlers, E. Distribution verticale es Annélides dans la mer, LII, Eïchler. Diagrammes de fleurs, LIV, 436. Eimer, Th. Etudes zoologiques sur l’île de Capri, LIL, 346. ne Ekman, F.-L. Mouvements de à l’eau de mer dans le voisinage de lembouchure des fleuves, LIV, 62. Escher de la Linth. Carte du Sen- tis, LIT, 269, 297. F 7 Falsan. Terrain erratique du bas- | sin du Rhône, LII, 307. — Fos- glaciaire des environs de Lyon, LIV, 151. Fankhauser. Observations météo- res du canton de Berne, LIV, 91. Fatio, Victor. Développement dif- férent des nageoires pectorales dans les deux sexes et mélanis- vaux, LIV, 414. Favre, Alphonse. Terrains quater- naires des environs de Genève, ÿ | TABLE DES A © Dufour, Charles. Altération des! Fraas. Basaltes du Héhgau, LIT, I siles miocènes dans le terrain pie], C. Sur les combinaisons rologiques des stations forestiè- me chez le Véron et quelques cyprinides, LII, 29. — Formes du Phylloxera à Pregny durant la première moitié de l'été, LI, 319. — Analyse de divers tra- v+ s LAS RE 4 Rarie pe "Or ri es FURS. a) Ye servations géologiques entre Cha- monix et Vernayaz, LIV, 160. Favre, Ernest. Revue géologique suisse pour l’année 1874, LIT, 265. — Terrain jurassique su- périeur des Voirons, LIV, 147. Ferrier. Physiologie et pathologie cérébrales, LIV, 417. & Filhol. Non-identité de la chloro- 9 phylle des dicotylédones et des 6 monocotylédones, LII, 136. Fol (D° Hermann). Origine pre- | mière des produits sexuels, LIT, 0 104. — Analyse de divers tra- W- vaux, LIV, 97. Forel, François-A. Carte hydro- graphique du lac Léman, LIFE, 5. 0 — Variété nouvelle de gloire, LIT, 243. — Fond du lac Léman, nr. LILI, 280. — Limon du lac Lé- 2 man, Lil, 318.— Etude sur les 148 seiches, LIT, 281. — Travaux Le exécutés pour l'extirpation du phylloxera à Pregny, LIV, 316. Analyse de divers travaux, LIT, 340. Forster, A. Observations météoro- logiques à l’Observatoire de Berne, LIII, 331. moléculaires, LIV, 203. Fuchs. Etage aquitanien, LII, 299. G Galle. Détermination de la paral- laxe solaire par les observations de la planète Flore, LIII, 124. Gastaldi. Géologie des Alpes occi- dentales, LII, 270, 277, 281, 286, 289.— Pierres vertes, LIL, 270, 276, 283. Gautier, Aifred. Analyse de divers travaux, LIL, 213. LI, 331. LIV, 91, 362. Gilliéron. Terrain glaciaire de Ja Forêt-Noire, LII, 310. — Car- gneule nummulitique, LIV, 313. LIV, 145. — Terrain erratique|Girard, Charles. Explosions dues de la Suisse, LIV, 149.— Struc-| au nitrate de méthyle, LI, 159. ture géologique du Prarion, LIV,|Goll. Sources iodurées de Solis, 455. — Structure géologique du| LIV, 324. Mont-Blanc, LIV, 156. — Ob-|Gorup-Besanez. La leucine,LIN,127. 456 TABLE DES AUTEURS. Gosse. Station de l’âge du renne| Hermann et Borosnyai. Excitabilité de Veyrier, LIT, 315. du cerveau, LIV, 417. Gosset. Carte hydrographique du! Herwig, H. Indépendance entre la Léman, LIT, 5, 279.— Etude sur! conductibilité calorifique du mer- la marche du glacier du Rhône, LIV, 307. cure et la température, LI, 140. Greppin. Etage mayencien, LIT,| Hirsch et Pluntamour. Nivellement 900. — Terrain erratique du Jura, LIL, 300. — Blocs errati- de précision de la Suisse, LIL, 225 ques des environs de Bâle, LIL, | His, W. Forme et développement 908. — Puits de St-Jacques près du corps animal, LIT, 340. Bâle, LIT, 312. — Station de! Hitzig, Ed. Recherches sur le cer- l’âge de la pierre, LIL, 313. veau, LIV, 417. Gressly. Gorges du Seyon, LIL,| Hooker. Plantes carnivores, LI, 4 123 Grimm, O0. Exploration de la mer Hossford, E.-N. Réduction de l’a- Caspienne, LIV, 427. Grisebach. La végétation du globe d’après sa disposition suivant les climats, LIL, 159. Gumbel. Géologie du Kaisergebirg, cide carbonique en oxyde de carbone par le phosphate d’oxy- dule de fer, LII, 253. Huguenin. Zone à Amm. tenuiloba- tus, LIf, 294. LII, 291. — Glacier de l'Inn,| Humbert, Aloïs. Analyse de divers LIL, 309. Gumoelius, Olto. Arcs en cie] se croisant, LIV, 191. H Hagenbach, Ed. Machines électro- magnétiques, LIV, 305. Haltenhoff, (W* G.) Analyse de di- vers travaux, LIT, 66. Harting, P. Notices zoologiques, LIV, 432. Hauer (de). Géologie de l'Autriche, | LIT, 271. Hébert. (Calcaires à Terebratula moravica, LIT, 295. Heckel. Irritabilité des étamines de Mahonia, de Berberis et de Sparmannia, LIL, 113. — Mou- vements des lamelles stigmati- ques des Bignoniacées, Scrofu- larinées et Sésamées, LIL 115. — Le mouvement végétal, ré-| pounse à M. Marc Micheli, LIIE, 44. Heim. Lignites de Wetzikon, LIL, 305. — Caverne de Thaingen, LIL, 313. Hemmann. Eaux thermales sulfu- rées de Schinznach, LIV, 320. Hermann. Passage oblique des fais- ceaux lumineux à travers les lentilles et propriété y relative du cristallin de l'œil, LIL, 66. travaux, LII, 69, 72, 160, 163, 346. LIV, 284, 427, 432. J Jervis. Répertoire des minéraux de lItalie, LIT, 271.— Gisement de houilie de Démonte, LI, 286. Just, L. Revue botanique et ré- pertoire de la littérature botani- que, LIT, 168. K Karsten. Caverne de Thaingen, LII, 313. Kenngott. Mica des environs de | Brigels, LII, 278. Kerr, J. Relation nouvelle entre | l'électricité et la lumière, LIV, 411. Klunge, A. et M. de Tribolet. Etu- des géologiques et chimiques | sur les calcaires hydrauliques du | Jura neuchâtelois et vaudois, | LIV, 94. Krasan. Conservation de la faculté | germinative chez des grains de blé qui ont été soumis à une | très - haute température, LI, 117. Krauss. Coloration hivernale des plantes toujours vertes, LIL, 186. ef L ® Landrin. Voyez Dehérain et Lan-| nées, LIL 981. drin. . [Wailly, Ed. La vie et les ouvrages Lebert, H. Hydrachnides du Lé-| de Quetelet, LIT, 213. man, LIT, 69. Marshall, Watts. Spectre du car- Lecoy de Boisbaudran. Mmégalité| bone, LII, 248. d'action des divers isomorphes| Yan. Glaciers miocènes de la sur une même solution sursatu-|" Bourgogne, LII, 299 , à . fees LIT, 149. — Découverte|y,.,,. Analogie dévoilée par deux un He métal, le Gallium, monstruosités, LIL, 83 LIV, 283. LE Mayer, Alf.-M. Nouvelle métho- de pour étudier la nature de la décharge électrique, LIL, 144. — Décomposition d’une onde Leidy. Sur quelques Rhizopodes terrestres et d’eau douce, LIf, 166 Lemstrôm, Selim. Théorie de lau- are eue Cl rore boréale à propos de quel- RS à : HE ER o bee SAR RES brations élémentaires, LIT, 146. des tubes de Geissler, LIV. 72. | —Recherchesd’acoustique, LI, 161. 7? ?| 338. — Méthode pour obtenir Lens. Origine des lapiés, LIL, 279.| les thermographes des lignes — Ancien glacier du Rhin, LIL | isothermes du disque solaire, 308. . SPC RO IN, 108 Ter Lépine. Localisation dans les ma-[W4yer, C. Classification dE ter- ladies cérébrales, LIV, 417. rains sédimentaires, LIT, 266. Lesquereux, L. Flore fossile des| Meunier, Stanislas. Cours de Géo- territoires de l'ouest des États-| l0gie comparée, LIN, 65. Unis, LIV, 287. Michel, Marc. Progrès de la phy- Liais, E. Détermination de la pa- HE mt us an rallaxe solai le iti . — Analyse de divers tra- ‘de Mars, LIL 421,70) vaux, LI, 168. LILI, 159, 160. Lorenz. Source de Tiefenkasten,|Winnich. Voyez Thury, Marc et LIV, 324. Minnich. 1 Loriol (P. de). Faune échinitique| Wæsch. Géologie du Jura argovien, fossile de la Suisse, LIT, 94. —| LIL, 273, 291, 292, 294, 300, Analyse de divers travaux, LIV,| 301. — Monographie des Pho- 287. — Voyez Rulimeyer, de| ladomyes, LIT, 267. 4 Loriol et Renevier. Moissan. Voyez Dehérain et Mois- Lory. Gypse jurassique de Gap, san. | LII, 277, 292.— Gypse éocène,|Mojsisovics (de). Trias des Alpes LIT, 299.— Terrain glaciaire du| orientales, LIT, 289. — Télécy- Bois de la Bâtie, LIV, 150. —| podes triasiques, LIT, 290. — Structure de la vallée de Cha-| Aulacoceras du terrain jurassi- monix, LIV, 157.— Origine des! que, LIE, 292. * gvpses et des cargneules, LIV,| Müller (Dr). Isolement des sources 913. sulfureuses, LIV, 322. Luchsinger, Excitabilité du cerveau, | Müller, Albert. Invasion de la sau- LIV, 417. terelle voyageuse sur les bords _Lyman, C.-S. Vénus un cercle! du lac de Bienne, LIV, 318. lumineux, LIL, 139. Müller, A. La croissance des pier- W res, LIT, 277. — Exploitation de la houille en Suisse, LIL, 279. _ Mabille. Grottes des Baulmes, LIL, | Müller, J. Propriétés antiseptiques 315. de l'acide salicylique, LIL, 154. 458 Müller, J. Dimorphisme et quel- ques caractères nouveaux des Rubiacées, LIV, 315. N Nägeli, Carl. Du développement des espèces sociales, LIIL, 211. Nathorst. Végétation au nord des Alpes pendant l’époque gla- ciaire, LIL, 316. Nilson, L.-F. Atomicité des mé- taux rares des terres, LIIL, 241. Nothnagel. Fonctions du cerveau, LIV, 417. Nuesch, J. La Nécrobiose, LIV, 108. 0 Obach, Eugène. Action du courant galvanique sur les amalgames ou les alliages fondus, LIT, 229. P Parran. Fer oxydé de Cogne, LII, 285. Pi vesi, P. Développement trachéen «un oiseau appartenant à la fa- nulle des Sturnidæ, LIV, 313. Pelal, L. Recherches sur l'acide hypochlorique et sur l'Euchlo- rine, LIN, 239. l'edersen. Action des oscillations de température sur la végétation, LIT, 116. Perrin. Station de l’âge de pierre à St-Saturnin (Savoie), LIL, 315. Pestalozzi. Excitabilité du cerveau, LIV, 417. L'feffer. Irritabilité des étamines des Cynarées et des feuilles du Mimosa pudica, LIT, 112. — L’Hespéridine, LIT, 126. — Re- cherches sur l’Asparagine, LIT, 126. Pia:zi, Smyth." Spectre du carbo- ne, LIT, 248. — Prédiction de la pluie au moyen du spectros- cope, LIV, 196. Pictet, Edouard. Carte du lac de Genève, LIT, 15. Pillet. ‘Terrain jurassique supé- rieur de Lémenc près Chambéry, LIV, 143. Planchon, G. Traité pratique de la détermination des drogues sim- TABLE DES AUTEURS. les 109 Plantamour, E. Résumé météoro- logique de l’année 1874, LIV, 213. — Observations météorolo- giques, LIT, 81, 169, 257, 349. LIIT, 85, 161, 249, 349. LIV, 113, 205, 293, 441. — Voyez Hirsch et Plantamour. Plateau, Félix. Phénomènes de la D a chez les insectes, LIT, Prevost (D: J.-L). Les anesthési- ques, LIIE, 5.— Analyse de di- vers travaux, LIII, 243, 246, 343, 346. LIV, 417. Prilleux. Production de gomme dans les arbres fruitiers, LI, 130. — Mouvements des grains de chlorophylle sous l'action des rayons solaires, LIT, 138. Pringsheim. Propriétés optiques de la chlorophylle, LI, 131. Probst. Terrain glaciaire de la Souabe, LIL, 308, 311. Putnam. Physiologie de la sub- Se corticale du cerveau, LIV, 17; d'origine végétale, LIV, Q Quépat. Monographie du Chardon- neret, LIV, 414.— Ornithologie parisienne, LIV, 414. Quetelet. Notice sur sa vie et ses pure par M. Mailly, Lil, 213. Quiquerez. Cavernes de l'époque quaternaire, LIL, 314. R de te Structure des graines ’aléurone, LIFE, 127. Ramsey. Histoire de la vallée du Rhin, LIN, 275. Renevier. Tableau de la classifica- tion des terrains, LIT, 265. — Age du marbre de St-Triphon, LIT, 289. — Gypses et cargneu- les, LIV, 312. — Voyez Ruli- meyer, de Luriol et Renevier. Risler, Eugène. Analyse de divers travaux, LIV, 94. | Roberts, W. Sur la liquéfaction, la fusibilité et la densité de cer- Pavvre, LIT, 297: © Schréder. Action de l'acide sulfu-| Tribolet (NL. de). Géologie du Mor- _ reux sur les plantes, LIT, 129. = Secchi (Rev. Père A.) Le soleil, _tains alliages d'argent et de cui-! Rosselti, F. Pouvoir spécifique d’induction des isolants, LI, 63. — Expériences avec la machine de Holtz, LII, 250. Rothenbach. Géologie du Trumm- letenthal, LIT, 305. Rutimeyer. L'homme à Wetzikon, LIT, 312. — Caverne de Thain- gen, LII, 313. Rutimeyer, de Loriol et Renevier. Mémoires de la Socièté paléonto- logique suisse, LIIL, 82. S Sachs. Mode de croissance des ra- cines, LIL, 109. Sandberger. Géologie de la vallée du Rhin, LIT, 275. Sarasin, Edouard. Analyse de di- vers travaux, LIL, 62. LIT, 137. LIV, 406.— Voyez Suret, J.-L. et Edouard Surasin. Saussure (Henri de). Mission scien- Secrétan, H.-F. Mouvements qui accompagnent LIV, 308. Semper, C. Parenté généalogique des Vertébrés et des Invertébrés FIV; NE Soltmann. Excitabilité électrique du cerveau, LIV, 417. Sorei, J.-L. Température du soleil, LIT, 89. — Phénomènes de dif- fraction produits par les réseaux circulaires, LI, 320. Soret, J.-L. et Edouard Surasin. Polarisation rotatoire du quartz, LIV, 253: Sprung, A. Viscosité des dissolu- tions salines, LIL, 1142. Stache. Terrains paléozoïques des Alpes orientales, LIT, 272, 281, 287, 288. Slapf. Observations géologiques dans le tunnel du St-Gothard, LIV, 310. Stark. Terrain glaciaire de la Ba- vière, LII, 309. üifique au Mexique, étude sur les Sleger. Excitabilité du cerveau, orthoptères, Li, 460. Schalch. Bassin du Hôhgau, LII, 301. Schaller. Cristaux de roches, LII, 277 Schiff. Fonctions motrices du cer- veau, LIV, 417. * Schimper. Annularia dans le granit du Mont-Blanc, LILI, 287. Schlôsing. Absorption de lammo- niaque gazeuse par les plantes, LI, 123. Schmankewitsch, W.-d. Rapports de l’Artemia salina et de l'Arte- LIV, 417. Sterry-Hunt. Origine du gneiss, LII, 283. Stoppani. Terrain pliocène et ter- rain glaciaire du versant sud des Alpes, LIT, 302. Studer, B. Géologie du St-Gothard, LIL, 268. — Origine des lapiés, LII, 279. — Origine du gneiss, LII, 282. — Schistosilé des gneiss, LIV, 157. Syrski. Organes reproducteurs des Anguilles, LI, 163. mia Müblhausenii et sur le genre T Branchipus, LIV, 284. des Bactéries, LIV, 135. — Pa- tes de la famille des Malvacées, travaux, LIV, 108. _ LIV, 965. rasite nouveau de quelques plan- Schnetzler, J.-B. Origine organique! Tait. Voyez Dewur et Tail. des cristaux d'aragonite, LIL Théobald. Géologie des environs 278. — Contributions à l’étude de Coire, LII, 270. Thury, Marc et Alb. Minnich. Elec- tricité des eaux thermales, LI, 59. LIV, 485. — Analyse de divers Tournouer. Faune nummulitique de Biarritz, LIL, 298. genberghorn, LI, 267, 277, 299. — Nérinées du terrain ju- rassique supérieur, LI, 295, — la dissolution, 460 Crustacés néocomiens du Jura, LI, 297.— Age du grès de Tavi- glianaz, LI, 298.— Terrain er- ratique de la chaîne du Morgen- berghorn, LIL, 305. — Voyez Klunge et Tribolet. Turrettini, Th. Perforatrices em- ployées au St-Gothard, LIV, 159, 306, 356. Tyndall. Reversibilité des sons, LIL, 245. — Glaciers des Alpes, LIT, 302. U Uhlmann. Plantes de la station la- custre de Mærigen, LIL, 316. V Verne, C. Etude sur le Boldo, LIT, 246. Verrill, A.-E. Céphalopodes co- lossaux de l’Atlantique septen- trional, LIT, 255. Velter. Laboratoire zoologique de Naples, LIV, 319. Veyssière. Hémianesthésie de cause cérébrale, LIV, 417. Vioilet-le- Duc. Carte du Mt-Blanc, LIV, 158. Virenque. Hémianesthésie de cause cérébrale, LIV, 417. TABLE DES AUTEURS. Vulpian, A. L'appareil vaso-mo- teur, LIL, 343. wW Wanner. Géologie du canton d’Ap- penzell, LIL, 269. Ward. Affouillement glaciaire, LI, 311. Weber, H.-F. Chaleurs spécifiques du carbone, du bore et du sili- cium, LIV, 406. Wiedemann, Eilhardt. Conductibi- lité électrique des combinaisons haloïdes du plomb, LIT, 338. Wiesner. Etude sur la chlorophylle, LIL, 134. Willemoes-Suhm (R. von). Expédi- tion du Challenger, LIFE, 72. Wi!ls. Théorie des glaciers de la Savoie, LIL, 302. | Winkelmann. Conductibilité calo- rifique des liquides, LI, 81. Winter. Héliotropisme positif chez un champignon, LIL, 116. Wolf. Biographies de naturalistes valaisans, LIL, 265. Wright, A.-W. Examen des gaz provenant d’un météorite, LIV, 188. Z Vogel, H.-C. Spectres des comètes, [Ziegler. Mouvements des poils de LIL, 127. Drosera, LIT, 115. Vries (Hugo de). Extensibilité des|{Zittel. Terrain glaciaire de la Ba- membranes cellullaires, LIE, 407. vière, LIL 309, 311. di re à D ASDPE Garden Libra nn d *. 4 2 mn { dE. “sd Xe Ÿ DL CA Ce . x D s * « Î À 7 pu “” / L | hi ‘ F s Le Le L 4 . : LÉ. pe L] « - -