CRE nue Fa S& 1891 Cp 1993 PE ET 3 EXC D 1392 A W-GCibson-invr #5 lu) À | tn ce — ; 2 Le © | ‘ ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÉQUE DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GENE AR7T VENDU EN 1922 Ÿ fa le re Q Le $ ci re PS CNP D ET RAALTANE D EDS BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ET REVUE SUISSE ARCHIVES DES NCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES NOUVELLE PÉRIODE TOME CINQUANTE -SEPTIÈME LIRARARY NEW YORK BUATANCAL GARDEN ‘Que Go w +2 Vi te GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 LAUSANNE PARIS GEORGES BRIDEL SANDOZ et FISCHBACHER Place de la Louve, 1 Rue de Seine, 33 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE 1876 DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÉQUE DU CONSERVA®TCIDE BOTANIQUE DE GENEVE NII TT TNT = V J LE * " RP he A ER AE PS ; Free, 1 4 HAE 4 "UT" 1 LIRRARY NEW YORK BOT A lMCAL CINQUANTE-NEUVIÈME SESSION |: GARDEN DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES RÉUNIE A BALE Les 21, 22 et 23 août 1876. La Société helvétique des Sciences naturelles s’est réunie cette année pour la quatrième fois depuis sa fon- dation dans la ville de Bàle, Des hautes régions des Alpes où elle s'était rassemblée l’année précédente pour y étu- dier une de ces gigantesques entreprises qui sont l'hon- neur de notre temps, elle redescendait dans une ville dont les grandes ressources scientifiques devaient donner à cette session un intérêt particulier. Le Bernouillanum, vaste monument destiné à l'étude de la physique, de la chimie, de la météorologie et dont la création est entière- ment due à l'initiative particulière, le jardin zoologique de fondation récente, mais dans lequel on peut admirer déjà une multitude de types indigènes et exotiques, de- vaient attirer à Bàle beaucoup de naturalistes. Ces nou- veaux établissements prouvent que la tradition scientifi- que se maintient dignement dans et autour de la vieille université qui a célébré, il y a peu d'années, son anniver- ad saire quatre fois séculaire. TZ Un grand nombre d'étrangers, dont plusieurs font ee souvent à nos réunions l’honneur et le plaisir de leur em Présence, sont venus se joindre à cette session. À quel- = 6 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE que nation qu'ils appartiennent, nous sommes heureux de les voir au milieu de nous et nous voudrions que nos congrès attirent sur ce terrain neutre un plus grand nombre encore de leurs compatriotes. Nous n’avons pas à donner ici le récit de la belle ré- ception faite à la société. Banquets, soirées familières, fête splendide dans la villa de M. Geigy-Merian, promenade au jardin zoologique, excursion au Bienenberg, toutes ces réunions étaient empreintes de la plus franche cordialité et d’une généreuse hospitalité. Nous en exprimons nos sincères remerciements au comité de réception et à la So- ciété bàloise d'Histoire naturelle. La première séance générale, qui eut lieu le 21 août, fut remplie par le discours du président, les rapports des diverses commissions scientifiques et administratives et plusieurs communications. Le prix Schlæfli à été ac- cordé à M. le docteur Lébert pour son mémoire sur les Arachnides. La monographie des Corégones des lacs suisses a été indiquée comme sujet de concours pour 1877. Bex a été désigné pour lieu de réunion de la prochaine session sous la présidence de M. le professeur Louis Dufour. Le mardi 22 août eurent lieu les séances des sec- tions, le mercredi la deuxième séance générale. Le co- mité de Bâle a donc eu l’heureuse idée de rétablir les trois jours de session qui ont longtemps été d'usage dans la société et qui, depuis quelques années, ont trop sou- vent été réduits à deux. De fait, une session de deux jours est trop courte. Si la société se rassemble dans une petite ville ou dans un village de montagnes, éloigné des chemins de fer et où la réunion est moins nombreuse, on peut presque toujours organiser, outre les séances gé- nérales et celles des sections qui seront peut-être un peu DES SCIENCES NATURELLES. 7 moins remplies, ne excursion intéressante pour tous. Dans un centre scientifique important, où les réunions sont généralement favorisées de la présence d’un nombre beaucoup plus grand de membres et d'étrangers, trois jours deviennent indispensables. Nous en avons eu sou- vent la preuve et spécialement dans cette dernière ses- sion où cent trente membres assistaient encore au repas d'adieu. La. longueur des séances, auxquelles on avait accordé plus de temps encore que de coutume, a été ce- pendant insuffisante. Ce serait un changement utile à in- troduire que de réserver une journée entière aux sections et peut être même davantage suivant les circonstances. Un grand nombre des membres qui fréquentent habi- tuellement nos réunions verraient avec plaisir cetie mo- dification. La réception du jour d'arrivée, les banquets et autres fêtes du premier et du troisième jour donnent amplement le temps nécessaire au plaisir, toujours si grand, de se voir, de causer familièrement, de rencontrer des gens appartenant à d’autres spécialités, et de cette manière les travaux des sections ne seront pas mis au second plan. Les discussions spéciales seront plus appro- fondies et bien des communications qui parfois doivent rester en portefeuille pourront voir le jour. Ce sera une facilité accordée à ceux des membres. qui désirent suivre les travaux de deux sections et qui pourront alors parta- ger leur temps entre elles. De plus, nous aurons certai- nement la chance d'attirer à nos réunions un nombre assez grand de travailleurs qui ne quittent pas volontiers leurs laboratoires ou leurs champs d'exploration et qui, trouvant là un temps suffisant consacré à leur spécialité, viendront se réunir à nous. Nous n’avons nullement ici Pintention de dénigrer les sessions passées de notre s0- 8 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ciété qui se sont au contraire presque toujours distin- guées par le sérieux et l'abondance des travaux, et sur- tout nous ne critiquons pas la session de Bâle qui nous à laissé de si excellents souvenirs et dans laquelle précisé- ment la part du travail a été considérable, mais nous pensons que c’est là un point vital pour notre société. Parmi les congrès scientifiques qui se multiplient de toutes parts en Europe, plusieurs tendent à dégénérer en fêtes, grâce à l’excellent accueil qu’ils reçoivent soit des autorités, soit des populations. Ce ne sont peut-être pas les moins fréquentés; mais ils durent souvent huit jours, et si pendant ce temps il y a place pour beaucoup de fêtes, bien du temps aussi est réservé au travail. Au mi- lieu de cette active concurrence, les congrès qui survi- vront le plus longtemps seront ceux où l’on travaillera le mieux. Îl s'agit donc, pour notre société, dans laquelle la session dure trois jours au maximum, non-seulement de conserver les saines traditions qu’elle a si bien main- tenues jusqu'ici, mais de les accentuer encore, si elle veut garder le rang auquel la placent dans les congrès euro- péens son ancienneté et les grands travaux dont elle a pris la direction. Nous donnons ici l'analyse du discours du président suivie d’un compte rendu des communications que nous groupons en quatre sections : 1° Physique et Chimie: 2° Géologie ; 3° Zoologie et Botanique: 4° Médecine. Après avoir souhaité la bienvenue aux deux cent trente membres de la société réunis dans la première séance générale, M. le professeur Rutimeyer prononce un dis- cours dont il a bien voulu nous communiquer le résumé DES SCIENCES NATURELLES. 9 suivant. Ce sont des problèmes, des questions qu'il dé- sire exposer, plutôt que la réponse à ces questions dont la solution exige encore bien des recherches : De quelle manière s’est fait le progrès du règne orga- nique et d’abord celui du règne animal ? A cette ques- tion se rattache nécessairement celle du rapport qui existe entre l'homme et les autres êtres animés, La vie et les fonctions animales sont réparties inéga- lement à la surface du globe. La mer est plus habitée et peuplée d'une plus grande diversité d'êtres que le reste du monde; la vie y est répandue sous toutes les latitu- des et à toutes les profondeurs: tous les types d’organi- sation y sont représentés. Il est done probable que le petit nombre de représentants des types que l'on trouve dans l’eau douce et dans l'air sont provenus de types marins. Les reptiles, Les oiseaux, les mammifères, sauf quelques exceptions, sont seuls étrangers à la mer, dans laquelle les poissons sont l'apogée de l’organisation et des fonc- tions animales. L'eau douce a toujours été le milieu où la vie a été le plus sujette aux modifications et celles-ci donnent aux faunes leurs divers caractères. Il n’y a pas un groupe d'animaux respirant dans l’eau douce qui appartiennent exclusivement à celle-ci. Les poissons de mer, les animaux marins qui vont libre- ment dans l’eau douce peuvent devenir sans grandes mo- difications des types d'eau douce. L'origine de ces der- niers est donc très-probablement marine. Même un orand nombre des animaux d'eau douce à respiration aérienne proviennent de la mer. Toujours est-il que la somme de vie animale répandue dans l’eau douce com- parée à celle de la mer est remarquablement pauvre au point de vue de la variété et de la structure. [ci aussi les 10 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE. poissons sont le point culminant de l’organisation. Ainsi la faune d’eau douce n’est pas en progrès sur la faune marine pour son degré d'organisation. Quant aux amphibies, animaux à respiration aérienne vivant dans l’eau, la structure de leurs organes de loco- motion prouve qu'ils n'étaient pas faits primitivement pour marcher sur le sol et qu'ils représentent des ani- maux terrestres arrêtés à mi-chemin dans leur dévelop- pement. Cette structure est plus importante à consi- dérer que celle des organes de respiration, puisqu'elle est plus caractéristique du genre de vie auquel elle doit s’accommoder. Le nombre des animaux terrestres dont on peut faire remonter l’origine à des types marins est encore plus restreint que celui des animaux d’eau douce. Il n’y a peut-être que les invertébrés pour lesquels ce soit pos- sible et encore pour la plus grande partie des inverté- brés à respiration aérienne, les insectes, la descendance d’ancêtres marins est encore très-incertaine. Quant aux vertébrés vivant sur terre ferme, il existe, il est vrai, des poissons qui sont pourvus d’un appareil respiratoire aérien et qui peuvent vivre quelque temps hors de l’eau, mais aucun autre vertébré, ni batracien, ni reptile, ni oiseau, ni mammifère, ne peut, à notre connaissance, être ramené à un type auquel on puisse donner le nom de poisson. Ainsi quelque porté que l’on soit dans les recher- ches spéculatives à ne pas tenir compte des lacunes, il semble qu’on ne peut encore rattacher l’origine des ver- tébrés terrestres à celle d'animaux marins. L'examen des formes éteintes ne modifie nullement ces conclusions ; limpression de la variété et de la richesse de la structure de la faune marine en est tout d’abord DES SCIENCES NATURELLES. {f considérablement accrue; puis la paléontologie et les re- cherches dans les grandes profondeurs de la mer, con- firment d’une manière remarquable le fait que la ténacité et la conservation de la structure et de la forme esten rapport direct avec la stabilité du milieu ambiant. L'étude des vertébrés fossiles jette une vive lumière sur les changements survenus dans l'histoire du globe pendant les dernières époques. Chez les mammifères, les changements les plus saillants ont été les suivants : on constate d'abord une diminution de la taille depuis l’épo- que diluvienne, surtout chez les herbivores terrestres tels que les ongulés, les marsupiaux, les édentés, animaux qui atteignent encore aujourd’hui les tailles les plus conx sidérables. Dans plusieurs groupes, ces types sont rem- placés par de petites formes grimpantes, par exemple chez les marsupiaux et les édentés; chez les ongulés, nous remarquons aussi depuis la période tertiaire une adaptation progressive du pied à des habitations spéciales. Nous trouvons partout une appropriation à des circon- stances locales et un perfectionnement dans le mode de tirer parti de ces circonstances. De même dans l’histoire du cerveau qui donne des résultats identiques par l’étude comparative des crânes fossiles chez les mammi- fères, les oiseaux et les reptiles. Partout se réveillent avec le développement des nouvelles conditions d’exis- tence (la vie sur la terre ferme, à l'air et au soleil), des forces de développement qui étaient restées endormies dans le cours des âges et qui amènent, dans un temps re- lativement court, un grand nombre de créatures à un de- gré étonnant de beauté et de puissance. Il est difficile de savoir s'il se trouve des formes nou- velles à côté de celles qui sont éteintes ou immobilisées 12 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ou de celles qui sont encore vivantes et en activité. Ce- pendant il y a, selon toute apparence, des places où le principe vital cherche de nouvelles conditions et donne naissance à des formes qui leur correspondent; c’est sur- tout chez les entozoaires (vers intestinaux) où les conditions d'existence sont toujours renouvelées ou bien chez les pois- sons de mer qui ont émigré dans l’eau douce, qu'il y au- rait le plus de chance de les découvrir; mais même chez certains mammifères tels que les cerfs et les bœufs, les modifications semblent n'avoir pas encore cessé. L'homme mérite surtout le nom d’être nouveau; il est une matière organique qui s’est élevée en peu de temps à une hauteur bien supérieure à tout ce qui a été réalisé jusqu'à son arrivée, ce qui nous donne le droit d'attendre encore davantage des forces de la nature; pour la pre- mière fois, cette perfection donne à la créature avec le réveil de la conscience le poids de la responsabilité. Ce- pendant on ne peut douter que tout ce que nous trou- vons d’élevé dans l’homme, les qualités du cœur, comme celles de l'intelligence ne soit arrivé à ce point que par l’en- noblissement d’instincts déjà innés à des créatures d’or- dre inférieur. On ne peut pas parler d’un rang plus ou moins élevé de la matière organique. La nature ne connait qu'une. échelle de production: des manifestations les plus infé- rieures de la vie aux plus élevées, la production organi- que repose sur le mode d'emploi de la matière organi- que. Il est vrai que dans les rangs les plus élevés il se passe un fait moral qu’on appelle la liberté; peut-être serait-il plus juste d'attribuer ce fait à des lois d’un au- tre ordre qui se manifestent dans la sphère de la vie or- ganique, 18) PA AE Ar 1£ AD à DES SCIENCES NATURELLES. 13 L'histoire de la vie nous montre plus fréquemment l’ap- pauvrissement et la mort de quelques branches que la formation de branches nouvelles. La paléontologie semble prouver toujours davantage que, dans l’histoire du globe, ce ne sont pas les ouvriers, mais c’est l’œuvre qui se modifie; que de temps à autre et, selon toute apparence simultanément sur plusieurs points, de nouyeaux appels sont faits sur une grande échelle à la vie organique et qu’ainsi des créatures de toutes sortes ont dû faire en même temps lPexpérience de s'approprier à des fonctions nouvelles et plus difficiles. L'histoire des créatures est donc en partie un reflet de l’histoire du milieu dans lequel elles vivent et elle nous indique en même temps où et comment la vie se montre propre à accomplir de nouvelles tâches. On peut suivre à travers toute l’histoire du monde le fait que des buts élevés sont chèrement achetés par les créatures soit en restreignant leur domaine, soit en compromettant leur propre existence. L’anatomie et la paléontologie dé- montrent aussi bien que l’histoire et la psychologie que chaque victoire de la créature est suspendue à un faible fil, d'autant plus fragile que le but à atteindre est plus élevé. PHYSIQUE ET CHIMIE M. le professeur Lebert a fait, dans la séance générale du 24 août, une communication sur la nature de l’am- bre du Liban que nous croyons devoir ranger ici parmi les travaux de chimie. Dans une relation fort intéressante sur son voyage au Liban, M. Fraas, de Stuttgard, raconte qu'il a retrouvé l’ambre du Liban, connu déjà des anciens et qu’il servait probablement bien plus aux Phéniciens pour le commerce du succin que celui très-éloigné de la mer Baltique. 14 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. Lebert ayant prié M. Fraas de lui communiquer quelques morceaux de cette résine fossile du Liban, celui- ci eut la bonté de lui en envoyer de beaux morceaux, suf- fisants pour l'examen et les réactions chimiques. M. Lebert fut frappé dès l’abord par l'aspect étrange de cette substance, entourée en majeure partie de lignite feuil- leté et dont la coloration noire pénétrait plus ou moins pro- fondément la résine elle-même, au point de constituer, dans quelques morceaux, du succin noir, bien différent toutefois de celui de la Baltique. D’autres morceaux offrent en majeure partie la belle couleur jaune dorée de l’ambre ; quelques morceaux ont une teinte d’un blanc mat, semblable à celle de l’ambre blanche (Knochen- bernstein) du Samland. Des morceaux d’un rouge-brun offrent des stries ou couches concentriques particulières. La consistance de la résine du Liban est moindre, la cas- sure plus brillante, plus vitreuse que dans le vrai succin. Un échantillon du Liban ayant été communiqué à M. le pro- fesseur Des Cloizeaux, il n’y trouva point l'acide succini- que par le chauffage dans un tube de verre. Ce résultat ne suffisant pas pour décider cette grave question, M. Le- bert fit à Paris quelques essais chimiques dans le labora- toire de M. le professeur Wurtz. Voici leur résultat : Un morceau de vraie ambre est réduit en poudre et soumis à la distillation sèche. Les vapeurs de la cornue se condensent dans le récipient en un liquide jaunâtre et huileux et des aiguilles cristallines se déposent sur le col de la cornue, Une partie du produit de la distillation, di- luée dans de l’eau, neutralisée par l’ammoniaque, donne avec le perchlorure de fer les belles paillettes rouges et le précipité rouge-brun caractéristique du succinate de fer, Xe di D te TL 1 EST Le ss DES SCIENCES NATURELLES. 45 Une autre partie du produit de la distillation est diluée - dans un tube à réaction; un liquide huileux jaune surna- ge; celui-ci est dissous dans de l’éther et enlevé au moyen d’ane pipette jusqu’à ce que le liquide devienne clair; ce dernier est évaporé et donne à la fin l'odeur particulière, piquante, excitant la toux, propre à l'acide succinique ; des cristaux en aiguilles paraissent, puis reste un résidu tout composé des cristaux rhombiques caractéristiques de l'acide du sucein. La résine fossile du Liban est examinée de la même facon. La chaleur fait gonfler extrêmement la poudre à distiller; absence d’aiguilles cristallines, absence de la ré- action avec du fer ; liquide trouble, verdâtre, à odeur fort désagréable dans le récipient de la distillation ; absence de l'odeur de l'acide succinique par la combustion d’une partie de ce produit sur le platine; absence, enfin, de cristaux d'acide da succin par l’évaporation aqueuse rapide privé par l’éther des substances huileuses, absence aussi par l’évaporation lente sur de l’acide sulfurique. La résine du Liban n’est donc pas du véritable ambre : elle est différente aussi du copal; cette résine est très- probablement nouvelle, peut-être même la plus ancienne résine fossile, vu que son gisement est cénomanien, cré- tacé, tandis que l’ambre est tertiaire, miocène. Si cette ré- sine du Liban est nouvelle, on pourra l'appeler Libanite. Reste à savoir jusqu’à quel point l’ambre des Anciens était toujours du véritable et s’il n’y avait pas déjà à cette époque commerce de faux ambre. Au sein de la section de physique et de chimie, M. je professeur Forel fait un résumé des résultats obtenus jusqu'ici avec le limnimètre enregistreur qu'il a in- 16 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE stallé à Morges le printemps dernier. Les lecteurs des Archives connaissent déjà cet intéressant travail qui à été inséré dans le dernier numéro de notre recueil. M. Amsler-Laffon, l'habile constructeur de Schaffhouse, présente à la Section trois nouveaux modèles de son inté- grateur ou planimètre. L’un de ces instruments, en par- ticulier, est destiné à mesurer la surface véritable d’un espace représenté sur une carte en projection stéréogra- phique. Nous n’insistons pas ici Sur ce sujet, espérant pouvoir donner prochainement une notice détaillée sur ces ingénieux appareils qui se répandent de plus en plus et paraissent destinés à de nombreuses et utiles applica- tions pour l'ingénieur et le géographe. M. Piccard, professeur de chimie à Bäle, expose d’une manière sommaire le résultat des travaux scientifiques exécutés au laboratoire de l’Université pendant le semes- tre écoulé, soit par lui-même, soit par son préparateur, M. le D' Krafft, et ses élèves : 1° sur le dédoublement du tetrachlorure de Naphtaline en deux Dichlor naphtalines isomères ; 2° sur la décomposition des corps organiques sous l'influence du chlore et particulièrement sur la for- mation de grandes quantités de Perchlorbenzine au moyen de Iodure d’'Hexyle; 3° sur une combinaison sulfoconju- guée de la Résorcine ; 4° synthèse de la Tectochrysine et d’autres dérivés de Chrysine; 5° sur une combinaison sulfurée de l’Anthracène. MM. Scher et Lunge, professeurs de chimie à l’École polytechnique de Zurich, font ressortir l’importance théo- rique et pratique de quelques-unes des questions abor- dées dans cette communication. M. Édouard Sarasin rend compte des nouvelles re- cherches auxquelles ils’est livré, de concert avec M. J.-L. DES SCIENCES NATURELLES. 17 Soret, sur la polarisation rotatoire du quartz, plus spécia- lement pour les rayons ultra-violets. M. le professeur Hagenbach-Bischoff montre ses expé- riences sur l’équilibre d’une sphère sur un jet d’eau et donne la théorie de cet intéressant phénomène. Les Ar- chives ayant déjà publié le mémoire de M. Hagenbach sur ce sujet, nous n'avons pas à y revenir. M. l'ingénieur Lauterburg fait ensuite une longue et intéressante communication sur l'influence que les forêts exercent sur le régime des eaux d’un pays et sur son climat. La longue expérience qu’il a acquise de ces ma- tières le conduit à admettre de la part des forêls une ac- tion éminemment favorable soit pour les sources, soit pour les climat. D'une part, il tombe plus de pluie sur une portion de pays boisée que sur un espace dénudé d'arbres; d'autre part, le sol, lorsqu'il est boisé, retient une beaucoup plus forte proportion de l’eau tombée à sa surface que lorsqu'il est défriché. M. Lauterburg considère surtout l'influence des bois pour arrêter et conserver l’eau de pluie qu'ils reçoivent. Les feuilles mortes et pourries, les aiguilles des _ conifères, le terreau qui en résulte, la mousse très-fré- quente sous bois constituent pour le sol un revêtement très-spongieux qui absorbe une quantité d’eau considé- rable et la garde pendant longtemps. Cette couche s’op- pose donc à l'écoulement trop rapide de la pluie et empé- che de la sorte les torrents de prendre en quelques in- stants des proportions dangereuses; en outre, et cela est précieux pour le régime des sources, elle fait pénétrer dans le sol l’eau qui sans cela eût glissé à sa surface, et maintient l'humidité lorsque, partout ailleurs, le sol est déjà desséché. ARCHIVES, t. LVIL — Septembre 1876. 2 18 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le feuillage des arbres retient aussi une petite partie de la pluie; M. Lauterburg l'estime à 1" où 1,2 d’a- près des pesées qu'il a faites. [l évalue à 40 ou 50 ?/, la quantité totale d’eau que le bois arrête. L'importance des forêts est donc immense pour un pays, et M. Lauterburg émet le vœu, qu’en Suisse, elles deviennent à ce point de vue-là l’objet d’études sérieuses et multipliées et qu'il soit établi à cet effet de nombreuses stations météorologiques. GÉDLOGIE M. le professeur Sandberger, de Wurzbourg, expose le développement géologique de la Forêt-Noire et des Vosges jusqu’à l’époque où ces deux massifs furent sé- parés par de grandes dislocations. Ils sont aujourd'hui coupés abruptement du côté du Rhin et s’abaissent en pente douce l’un vers la Souabe, l’autre vers la Lor- raine. La Forêt-Noire peut se diviser en trois régions, méridionale, centrale et septentrionale, qui ont des carac- tères différents. Le gneiss en est la roche la plus an- cienne. Toutes les autres roches reposent sur lui ou Pont traversé. Il est homogène dans la région méridionale. Dans la région moyenne, il alterne avec des granits; il ne contient pas de roches amphiboliques. Le gneiss plus ré- cent est plus varié; il renferme beaucoup d’oligoclase, peu de mica; il est associé à des roches micacées et am- phiboliques et il renferme du fer et du calcaire. Il est traversé par de nombreux filons. Les sources qui en sor- tent ont une température peu élevée. Les granits de la région septentrionale renferment au contraire des sources minérales très-chaudes. Le granit envoie beaucoup de DES SCIENCES NATURELLES. 49 filons dans le gneiss. Sur les roches cristallines reposent des schistes argileux sans fossiles qui sont probablement dévoniens. Des conglomérats et des schistes argileux avec anthracite qui se retrouvent dans les Vosges et forment une zone se dirigeant de l'est à l’ouest entre Mulheim et Mulhouse sont le terrain fossilifère le plus ancien et l'équivalent du calcaire carbonifère; on y voit beaucoup de plantes fossiles, Cardiopteris, Lepidodendron, Archæo- calamites, mais pas de Sigillaria. L’anthracite est peu utilisable. On trouve aussi dans la Forêt-Noire quelques traces du terrain houiller proprement dit, mais les bancs de houille sont peu puissants et alternent avec des roches feldspathiques déposées par voie humide. Quelques plantes de ce terrain sont spéciales à cette région et aux Alpes suisses, c’est la base de la zone à Sigillaires. Quel- ques autres lambeaux de cette même formation se voient à Baden-Baden, Geroldseck et Oppenheim; mais on ne trouve pas dans ce bassin les intercalations de couches marines dont le dépôt coïncide presque toujours avec la présence des Sigillaires. Le permien inférieur qui res- semble beaucoup au terrain houiller renferme moins de fougères et beaucoup de conifères. La flore est très- différente dans le permien moyen dont le dépôt coïncide avec des éruptions porphyriques. Jusqu'au permien supé- rieur, le relief de la Forêt-Noire a été peu accidenté; mais alors des érosions considérables enlevérent une grande partie du terrain permien; le grès bigarré com- mença à se déposer. Un banc de cargneule sépare le grès vosgien du grès bigarré proprement dit; il est en stratification horizontale sur les plus hauts sommets de la Forêt-Noire. C’est l’époque du premier soulèvement 20 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE de ce massif et de celui des Vosges et de la formation de la vallée du Rhin qui les sépare. M. le professeur Muhlberg, d'Arau, expose ses recher- ches sur la structure du Jura argovien entre le Hauen- stein et les bains de Schinznach. La conformation de cette région est assez compliquée; les principales dislo- cations des couches ont eu lieu de l’est à l’ouest avec plongement au sud; mais il y à eu aussi d’autres plisse- ments perpendiculaires à ceux-ci et qui forment les vallées transversales; ceux-ci sont plus courts que les autres. On compte huit plis dirigés de l’est à l’ouest, ils sont d’au- tant plus forts et plus allongés vers Fest qu'ils sont plus septentrionaux. Le Muschelkalk se montre presque tou- jours sur le versant méridional des chaines, les calcaires du Rogenstein forment les plateaux. Les cluses sont pro- duites par des érosions sur des points où se trouvent des sinuosités des couches dans le sens longitudinal des chaines, M. Muhlberg insiste encore sur la disposition des couches à la limite entre les chaînes et le plateau du Jura (Kettenjura et Tafeljura) et se range à l'opinion de M. Muller qui l'explique par des failles, en opposition avec M. Mœsch qui l’attribue à des contournements. Il applique ces considérations aux tunnels du Bôtzberg et du Hauenstein. Il s'ensuit une discussion à laquelle pren- nent part MM. Moœsch, Muller et Heim. M. Sandberger donne lecture d’une lettre de M. Heer à M. Merian sur les plantes des terrains secondaires dé- crites dans la Flora fossilis Helvetie et il présente les planches de cet ouvrage. M. Alphonse Favre rend compte des dernières expé- riences faites par MM. Tresca et Daubrée sur l’écoule- ment des solides sous de très-fortes pressions par des DES SCIENCES NATURELLES. 1 orifices de diverses formes, et sur les conclusions géo- logiques que l’on peut en tirer. M. Renevier dit que le mémoire de M. Daubrée ne lui a point paru fournir des arouments décisifs contre la théorie de la structure en éventail d'après laquelle celle-ci serait le résultat de la compression latérale des couches. M. Sandberger présente son ouvrage intitulé : Land- und Süssiwasser-Conchylien der Vorwell. Les mollusques terrestres et d’eau douce y sont décrits dans un ordre géologique à partir des terrains les plus anciens. Ils sont très-abondants dans les terrains tertiaires et leur étude a grandement contribué à fixer la classification de ces ter- Pains. é M. le docteur Greppin, de Bâle, signale un gisement de fossiles de l’oolite inférieure qu’il a trouvés à la mon- tagne de lAmona, val Ferret sur le versant oriental du massif du Mont-Blanc, dans des calcaires reposant sur le gneiss et à la base desquels se trouve un dépôt de py- rite qui a été exploité. Ces fossiles sont Pecten persona- tus Ziet., P. Phillis d’Orb., P. articulatus d'Orb., P. æquivalvis Sow., Montivaltia cupuliformis, des Cidaris, des Pentacrines, etc. A la suite de cette communication, M. 4. Favre donne la coupe géologique du Val Ferret. Toutes les couches y sont renversées du terrain houiller jusqu'au terrain jurassique. Îl à trouvé des Cidaris que M. Desor à rapportés au terrain jurassique supérieur dans des calcaires du même massif que celui qui a été examiné par M. Greppin et dans le voisinage du granit. M. Rutimeyer présente des instruments préhistoriques qu'il a trouvés empâtés dans les lignites de Wetzikon et qui consistent en morceaux de bois appointis et entourés d’une lanière des bois. Il réfute les hypothèses qui ont été 22 SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE faites pour démontrer que ces instruments ne sont pas le produit d’un travail humain et qu’ils auraient été rongés par des animaux. Il montre ensuite une collection de cailloux recueillis dans le Toggenburg par M. Tuckelin et polis par lui. Une partie d’entre eux proviennent de la Nagelfluh. Les roches qui les composent ont, au dire de plusieurs géologues, une grande ressemblance avec les roches du Bregenzerwald et du Vorarlberg. M. Gutzwiller et M. Heim remarquent qu’un petit nombre seulement de ces cailloux proviennent de la Nagelfluh et donnent quel- ques détails sur les éléments qui constituent cette roche. M. Gross, de Neuveville, expose une belle collection d'objets de bronze provenant de la station d’Auvernier, qui est maintenant exploitée méthodiquement; les objets les plus intéressants sont des couteaux d’une seule pièce, des manches d'épée en cuivre et corne, des bracelets variés, des enclumes, des mors destinés à une espèce d'âne, etc. M. Martins remarque l’analogie de quelques- uns de ces instruments avec les instruments kabyles. M. Greppin signale la découverte faite au Kapellibo- den, entre St-Jacques et la Neue-Welt (canton de Bâle), d’une flore quaternaire qui se trouve dans une argile à 60 pieds de profondeur sous le lœss. L’argile, dans la- quelle on a aussi trouvé 35 espèces de mollusques, re- pose là sur le lias moyen. Ces plantes appartiennent, sui- vant M. Schimper, à des espèces encore vivantes. M. Sandberger remarque la grande importance de la décou- verte de M. Greppin. Il dit que cette coupe est la même que celle de Steinbach. Ce dépôt de végétaux est con- temporain de celui de Durnten et des sables de Mosbach, et plus récent que le Forest-bed d'Angleterre. Il y joint quelques remarques sur la distribution des coquilles du TS | 4 DES SCIENCES NATURELLES. 23 lœss dans différents bassins et montre que ces coquilles restent généralement cantonnées dans les bassins dont elles sont originaires. M. Moœsch décrit rapidement les belles observations qu’il a faites sur la géologie des Alpes bernoises, et pré- sente la carte du massif du Faulhorn et de la région en- vironpante. Îl y a reconnu toute la série des terrains jurassiques avec quelques horizons très-fossilifères : cou- ches à Ammonites opalinus, à Amm. Murchisonæ, ro- genstein, oxfordien et jurassique supérieur. L’ÆEïsenstein lui paraît l'équivalent du Hauptrogenstein du Jura. Le Faulhorn, dont il donne la coupe, est entièrement formé des couches, plusieurs fois repliées sur elles-mêmes, du terrain jurassique inférieur, et non de néocomien comme on le croyait. Le terrain tithonique inférieur (couches d’Inwald) est très-puissant et fossilifère. Les carrières de marbre de Grindelwald appartiennent à ce terrain. M. le professeur Fraas, de Stuttgard, présente des échantillons d’une substance très-semblable à l’ambre, qu'il a recueillie, associée à du lignite dans les grès verts du Liban méridional, qui sont de l’époque crétacée moyenne. Ce gisement a une grande importance non-seu- lement au point de vue géologique, mais encore au point de vue ethnographique, puisque lambre était un des principaux objets du commerce des Phéniciens. A Ja suite de ce rapport, M. le docteur Lebert décrit les pro- priétés chimiques de ce prétendu ambre (Voy. p.13). Glaciers el terrain glaciaire. Dans une séance géné- rale, M. le professeur Favre présente la carte du terrain glaciaire de la Suisse à l'échelle de ‘/, ,,,,,. Il y a indiqué par des teintes distinctes, les cinq glaciers du Rhône, de l’Aar, de la Reuss, de la Limmath et du Rhin, dont les 24 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE bassins sont notablement différents des bassins hydrogra- phiques actuels; les glaciers jurassiens dont les débris sont mêlés à ceux du glacier du Rhône, ont aussi une teinte distincte. Cette carte représente soit la région des névés et celle des glaciers à l’époque de la grande ex- tension, soit le terrain glaciaire, les moraines et les blocs erratiques. De grands lableaux indiquent la plus grande élévation des principales vallées, les pentes des anciens glaciers et l'épaisseur de la glace. M. Favre a calculé que la surface des glaciers réservoirs est égale pour ceux du Rhône et du Rhin à celle des glaciers d'écoulement. Il compare les anciens glaciers des Alpes à ceux qu'on ob- serve aujourd'hui au Groënland. M. Charles Martins ajoute à cette communication, quelques observations sur les glaciers anciens des Pyrénées, de la Lozère et sur les glaciers actuels du Spitzberg. En l'absence de M. Desor, M. le professeur Martins. de Montpellier a développé, en séance générale, les idées de ce savant sur la présence des glaciers alpins dans la plaine du Pô, à l’époque pliocène. Nous nous bornons à signaler ici cette intéressante communication, les Archives ayant déjà plusieurs fois rendu compte de la théorie de MM. Desor et Stoppani (1875, LIL, 48 et Rev. géol. suisse pour 1874 et 1875). M. Martins est tout à fait disposé à s'associer aux idées de M. Desor et rappelle ses propres observations sur les glaciers du Spitzberg, dont l’extrémité s’avance au-dessus de la mer et y laisse tomber des débris qui doivent nécessairement former des moraines sous-marines. M. Alphonse Favre est d’un avis différent; il n’a trouvé aucun caractère glaciaire au mon- ticule dans lequel se trouvent les coquilles pliocènes de Fino (Archives, janv. 1876). CPATET ER TUE [| DES SCIENCES NATURELLES. 2 Dans une séance particulière, M. X. Mayer résume la note qu'il vient de publier (Bull. Soc. géol. Janvier 1876), sur la prétendue présence des glaciers dans la plaine lombarde à l’époque pliocène. I dit qu'à Balerna, il y a eu erreur d'observation et confusion entre l'argile bleue pliocène et l'argile bleue glaciaire. A Fino, on voit un dépôt fluviatile d’alluvions avec coquilles roulées et bri- sées: mais ce dépôt n’est pas de l’époque glaciaire, il li est postérieur et date d’une époque où la mer pliocène s'était depuis longtemps retirée. M. Mayer décrit les di- verses extensions que celte mer a dû avoir en Îtalie. M. Renevier ne croit pas à ces oscillations. Il est d'accord avec M. Mayer sur la localité de Balerna ; mais le dépôt de Fino lui paraît prouver qu'à l'époque pliocène supé- rieure, les glaciers et la mer étaient très-voisins l’un de l'autre. Ces graviers stratifiés ont tout à fait le caractère de nos alluvions anciennes. Une discussion s'engage, à ce sujet, entre MM. Mayer, Renevier, Rutimeyer et Martins. M. Alphonse Favre à recherché le rapport entre les variations dans l'extension des glaciers dans ce siècle et les variations de la température. Il a dû employer pour cette recherche les balletins de l'observatoire de Mont- souris à Paris, ceux de Genève ne remontant pas à une époque assez ancienne. La grande extension des glaciers qui a eu lieu dans les Alpes en 1817 et 1818 est en partie expliquée par les variations dans la température déduites des tableaux qu’il présente. En effet, de la com- paraison de la température de chaque mois pendant la période des dix ans, 1808 à 1817, qui ont précédé cette extension avec la température moyenne des mois calcu- lées d’après 67 années d'observations. on déduit que "2 VS RCE RONDE RR L 2 7 A7 mr | AUTRES Du TER Be © MO à PAR PPS + SU ÉE. à el x . < v 5 26 SOCIÉTÉ HEL VÉTIQUE pendant ces dix ans tous les mois compris entre mars et septembre (sauf mai) ont eu une température au-dessous de la moyenne et qu'il n’y a que les mois de février, mai et octobre qui aient eu une température au-dessus de la moyenne, Les mois de juin, août et septembre ont été particulièrement froids. Si on considère la température moyenne des années : sur les dix ans dont il est question ici, neuf ont eu une température au-dessous de la moyenne et 1811 seul a été au-dessus. Le rapport de la retraite de la glace avec la température dans ces dernières années est moins évident, M. Favre rappelle le travail que M. Gruner a publié récemment sur ce sujet (Comptes Ren- dus, 1876, LXXIL, 632). M. le professeur Hagenbach expose les magnifiques recherches faites par M. Gosset sur le glacier du Rhône, et qui sont le résultat de la mission dont ce savant ingé- nieur à été chargé par le club alpin et la Société helvé- tique des sciences naturelles. Il montre une grande col- lection de photographies et une belle carte à ‘/,,,,, levée avec la plus grande exactitude et indiquant la forme du glacier, les moraines, les moulins, les crevasses, ete. Il décrit les mouvements des diverses lignes de jalons pla- cées sur le glacier pour étudier sa progression, pendant l’année 1874-1875, mouvements qui peuvent se résumer de la manière suivante : Dist. de Ja fin Hauteur au- Ablation Max. de du gl. en 1874. des.de la mer. vitesse. Ligne noire 400" 1854m 6m 13" » verte 750" 1947 —L5m 39m » jaune 2450 2420% 92" 100" » rouge 4050" 25530 —{" 96" DES SCIENCES NATURELLES. 27 ZOOLOGIE et BOTANIQUE M. V. Fatio a fait, dans l'assemblée générale, une très- intéressante communication sur les travaux qui ont été faits depuis deux ans, à Pregny près Genève, en vue de la destruction du Phylloxera, et sur les diverses allures et transformations de ce terrible parasite de nos vignes. Les observations de M. Fatio devant bientôt pa- raître #x extenso dans un rapport accompagné de plan- ches que celui-ci a adressé au Département de l'Intérieur de notre canton, nous nous bornerons à signaler briève- ment quelques-uns des principaux points de cette com- munication. Après avoir décrit les différentes opérations qu'ont dû subir les vignes atteintes à Pregny, M. Fatio a le bonheur d'annoncer à l’assemblée que, jusqu'ici, fin août, on n’a encore retrouvé aucune trace de la maladie, ni sur les places traitées, ni dansles vignes environnantes. Bien qu'un pareil résultat soit évidemment fort satisfaisant, 1l ne faut cependant pas, selon lui, chanter déjà victoire, car, pen- dant deux ans encore, l’on peut s'attendre à voir apparai- tre quelque part dans les environs de Pregny de nouveaux foyers aujourd’hui latents, résultats d’étincelles échappées au traitement et maintenant imperceptibles. En détruisant entièrement les vignes malades, on à cherché à anéantir le parasite, tandis qu’il était encore possible de circonscrire le domaine de ses conquêtes. M. Fatio attribue la réussite des travaux et l’aspect rassurant des vignes avoisinant le foyer à deux causes principales : premièrement, au fait que les arrosages de . l'été 1875 ont été faits au moment où les nymphes arri- vent vers la surface du sol et que, par conséquent, on à 28 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ainsi détruit le plus grand nombre des colons ailés: se- condement, à la circonstance heureuse que les vignes jus- qu'ici malades se sont trouvées être isolées par d’autres cultures, et que la plupart des émissaires volants, déjà peu nombreux, se sont probablement perdus en route. Ensuite, il décrit les aspects différents de l'insecte dans les quatre formes dites radicicole, ailée, sexuée et gallicole, qui constituent le cycle complet des métamor- phoses du Phylloxera. Par des dessins sur la planche noire, l’orateur montre à l'assemblée les formes variées et les divers agissements du parasite, tantôt dans le sol sur les racines, tantôt au grand jour sur les feuilles ou le bois. Il fait, en particulier, remarquer que l’on n’a point encore trouvé de galles sur les feuilles de nos vignes, que le produit de l'œuf, hiver- nant à l'air libre, est rentré jusqu'ici chez nous presque directement en terre au printemps pour devenir #odicole {sur les renflements radiculaires) au lieu de gallicole (sur la feuille), et que, par le fait, la vie aérienne de l’insecte. a été jusqu'ici, à Pregny, pat eee plus courte que dans le midi de la France. Il semble qu’il y ait eu chez nous des modifications d’allures nécessitées par l'adaptation qui, si la maladie devait continuer, disparaïîtraient fort probablement de- vant une acclimatation de plus en plus complète. Dans d’autres dessins théoriques, M. Fatio montre l'extension souterraine de’la maladie et les phases succes- sives de celle-ci. Les traitements doivent être de deux sortes : les uns, curatifs, cherchent à détruire la race radicicole sous le sol, pour guérir la vigne malade: les autres, préventifs, ont pour but d'atteindre les ailés et leurs descendants DES SCIENCES NATURELLES. 73 aériens (sexués, œuf d'hiver et gallicole) avant qu'ils ren- trent en terre, pour empêcher la colonisation sur de nou- veaux points et le rafraichissement de la race parthénogé- nique souterraine qui s’épuiserait peu à peu abandonnée à elle-même. On a essayé avec succès les sulfocarbonates pour ar- roser le sol et les racines; l’orateur conseille, en vue de l'œuf d'hiver sur le bois aérien, le mélange de soude et d'huile lourde que M. Boiteau a essayé, avec succès aussi, dans le midi de la France. M. Fatio montre un Calendrier phylloxérique, qu'il à composé à l'usage des viticulteurs, et que l'État de Ge- nève a fait distribuer dans ses communes. Enfin, l’orateur émet l’idée consolante que notre pays pourrait bien échapper au désastre qui frappe si cruelle- ment la France, si, en veillant sur nos foyers, nous empê- chons en même temps l'ennemi de passer la frontière. Notre patrie est protégée, dit-il, par de hautes monta- snes de plusieurs côtés, ne laissons donc pas, par pure négligence, le commerce et l'importation annihiler la pro- tection que nous accorde si largement la nature. Le Phylloxera ne nous est pas venu tout seul de la France; il est arrivé chez nous, comme dans bien d’au- tres endroits, par suite d'importations particulières. [Îl est donc urgent que le Gouvernement fédéral tienne sévère- ment la main à ce que ni racines, ni bois, ni feuilles même de vignes étrangères, ne soient introduits sur tout le ter- ritoire suisse, IL termine en signalant les frais immenses que l’État de Genève a pris entièrement à sa charge pour sauve- garder les vignes du pays, et surtout, près de lui, le beau vignoble vaudois; et rappelle à ce propos, comme tou- 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE jours bonne à pratiquer, notre belle devise : « Un pour ous, lous pour un. » M. le professeur Théophile Studer, de Berne, revenu récemment de l'expédition envoyée par le gouvernement allemand à l’île Kerguélen pour l'observation du passage de Vénus, à rendu compte des recherches de la commis- sion scientifique dont il était membre. La Gazelle, partie le 21 juin 1874 et chargée des instruments scientifiques les plus variés, revint à Kiel le 28 avril 1876, après un heureux voyage de circumnavigation et un séjour de plus de 3 mois à l’île Kerguélen, située dans l'océan Indien entre le 48° et le 50° degré de latitude et entre le 68° et le 70° degré de longitude. La faune et la flore de cette ile, distante de milliers de milles de tous les continents, offrent à l'étude un intérêt très-particulier, et M. Studer attire spécialement sur ce sujet l'attention de la Société. Les côtes, formées par des escarpements basaltiques et trachytiques, sont presque constamment balayées par de violents ouragans ; aussi la végétation y est très-pauvre, sauf dans les endroits abri- tés. La température y dépasse rarement en été 10 degrés centigrades. La faune terrestre y est peu abondante et présente des caractères assez spéciaux pour faire supposer qu'elle est fixée depuis longtemps dans cette ile. On y trouve quatre mammifères, dont l’uh, une souris, a été amené à une époque récente par les bâtiments de pêche; les trois au- tres sont des animaux amphibies, du genre des Phoques. Le plus grand de ces derniers est l'éléphant de mer (Cystophora leonina), qui est l’objet d'une chasse très- active; les autres sont le léopard de mer (Ctenorhyneus leptonyx) et l’Arctophoca gazella Pet. espèce nouvelle, spé- DES SCIENCES NATURELLES. 91 ciale à l’île Kerguélen et remarquable par la beauté de sa fourrure. Les oiseaux sont très-communs sur les côtes, qui seules peuvent leur fournir leur nourriture. Les uns sont des espèces pélagiques, Albatros, oiseaux des tem- pêtes et d’autres oiseaux cireumpolaires qui s’éloignent des terres pendant des journées entières ; les autres, ter- restres ou côtiers, sont un oiseau de marais, voisin des Râles, un canard, une mouette, une mouette de proie, une hirondelle de mer, un cormoran et quatre espèces de pingouins ; espèce la plus voisine du Chionis minor, le premier d’entre eux, se trouve aux îles Falkland; le ca- nard est spécial à cette île, de même que l’hirondelle de mer et le cormoran, qui ont cependant des rapports étroits avec des espèces de la Nouvelle-Zélande et de la Terre- de-Feu. La mouette (Larus dominicanus) et la mouette de proie (Lestris antarctica) sont antarctiques et se re- trouvent sur les côtes d'Amérique jusque dans le Brésil. Les pingouins, extrêmement abondants, sont antarctiques. Le caractère de cette faune est donc antarctique, mais quelques espèces ont pris dans un long isolement des ca- ractères particuliers. Il est intéressant de constater qu'on retrouve dans les îles Falkland un oiseau très-voisin du Chionis minor, qui ne peut nager et dont le vol est très- imparfait. Les invertébrés sont peu abondants et ne fournissent que peu de renseignements sur les affinités de la faune de l’île Kerguélen avec les faunes des terres les plus voisines, celles-ci étant encore peu connues. Ce sont 19 articulés, un mollusque et 2 vers ; ils sont tous petits et peu appa- rents ; Les insectes, sauf une espèce, sont dépourvus d’ai- les; ces organes ont subi chez eux des modifications cu- rieuses; ils se sont adaplés à ce climat où les vents vio- 32 | SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE lents doivent jeter immédiatement à la mer l'insecte qui s'élève au-dessus du sol, Le fait que ces animaux appar- tiennent à des genres ailés prouve que l’état de l'ile a été autrefois différent de son état présent; ce qui est confirmé par les données géologiques ; car on y trouve de la houille et des troncs silicifiés qui sont les restes d’une végétation bien plus développée que la végétation actuelle. L'ile était probablement plus grande qu'aujourd'hui et proté- sée en partie contre les vents par une chaine de monta- ones comme dans la Terre-de-Feu. Les insectes parais- sent done avoir survécu-à des changements géologiques qui ont eu pour résultat une disparition partielle des terres. La faune sous-marine semble aussi fournir les preuves d’une connexion de l’île Kerguélen avec d’autres conti- nents ; elle a de grandes affinités avec celle du détroit de Magellan et de la Patagonie. M. Studer décrit plusieurs des animaux nommés ci- dessus et donne des détails intéressants sur leurs mœurs. Ses observations sur les rapports de la faune de Ker- suélen avec celle de la côte orientale de la Patagonie l’amènent à exprimer l'hypothèse que la terre de Ker- suélen n’a pas toujours été une île isolée, mais qu'elle faisait partie d’un continent qui la reliait peut-être aux Falkland et à la Terre-de-Feu par l’île Crozet et celle du Prince Édouard. M. le professeur de Siebold de Munich décrit l'Artemua fertilis qui provient du grand lac Salé d'Utah et dont il a étudié chez lui des exemplaires vivants. IL a suivi le développement des embryons et des œufs dans l'utérus: mais il n’a pas encore terminé ses expériences pour sa- voir si l’animal se reproduit toujours par fécondation ou DES SCIENCES NATURELLES. 39 si certaines générations se développent par parthéno- génèse. M. le professeur 4. Ecker de Fribourg en Brisgau dit que deux des ossements gravés que l’on croyait avoir été recueillis dans la caverne de Thaingen (Schaffhouse), sont des contrefaçons modernes d’après des dessins publiés il y a quelques années ; les autres gravures paraissent au- thentiques ; cette découverte est due à M. Lindenschmidt. Cette communication est l’objet d’une discussion entre MM. Rutimeyer, Stierlin et Joos. M. le professeur Schmidt de Strasbourg signale le fait que dans les environs de Schlettstadt (Alsace) il y a une race de petits chevaux qui restent en liberté pendant une grande partie de l’année. Un fait analogue a été signalé par M. Martins dans quelques parties de la France, pour des chevaux dont le manteau est blanc. D’après le pro- fesseur Ecker, des documents du XVI": siècle attestent la présence à cette époque d’un cheval sauvage dans les Vosges. M. V. Fatio entretient ensuite la section de zoologie de quelques-uns des résultats auxquels il est arrivé, quant à la détermination des Cyprinides, par l’étude consciencieuse qu'il fait des divers Poissons de la Suisse, en vue du pro- chain volume de la Faune qu'il publie, depuis quelques années, sur les animaux de ce pays. Il s'attache principa- lement à faire ressortir quelques nouveaux caractères qui jettent un jour précieux sur les distinctions, tant généri- ques que spécifiques, jusque-là si difficiles, en même temps qu'ils permettent de distinguer extérieurement les sexes et dereconnaitre facilement les produits hybrides d'espèces voisines. La plupart des ichthyologistes, dans ces dernières an- ARCHIVES, t. LVIL — Septembre 1876. 3 34 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE nées, se sont basés surtout, dans la détermination des gen- res et des espèces de Cyprinides, sur l'étude des dents pharyngiennes et des os qui les portent: M. Fatio vient ajouter à ces caractères, parfois insuffisants, l'examen des formes du maxillaire supérieur et de la meule contre la- quelle travaillent les dents, toujours appropriés à un usa- ge particulier, corollaire du genre de vie de l'animal. Par des figures à la planche noire et par des dessins qu'il fait circuler, il montre comment chaque genre pré- sente, à ces deux égards, une conformité de formes géné- rales propres, en rapport avec son mode d'alimentation, et comment, sur ce plan commun, le caractère particulier à chaque espèce peut encore se reconnaitre facilement à tel ou tel détail de la structure des pièces en question. A côté du faciès générique, M. Fatio fait observer non-seu- lement la forme propre à chaque espèce, mais encore les indications, souvent très-frappantes et toujours indubita- bles, des mélanges qui ont produit les hybrides. Il figure, entre autres, et explique les formes de la meule et du maxillaire chez plusieurs espèces du genre Leuciscus, et fait voir en même temps comment, à l’aide de ces deux nouveaux caractères seulement, 1l est possible maintenant de décider péremptoirement de l’origine sim- ple ou mixte de tel ou tel Cyprin dont la variabilité, à d’autres points de vue, avait rendu jusqu'ici la détermi- nation fort difficile. Il démontre, en particulier, lutilité de ses observations par l'examen du maxillaire et de Ja meule chez le Bliccopsis erythrophthalmoides (Jäckel), bà- tard des Blieca argyroleuca et Scardinius erythrophthalmus, et chez le Chondrostoma rysela (Agass.), produit hybride des Chondrostoma nasus et Telestes Agassizü. Ces deux or- ganes présentent, chez les deux métis, des formes si évi- DES SCIENCES NATURELLES. 35 demment intermédiaires qu'il est impossible de n’y pas voir, au premier coup d'œil, soit la preuve d’une origine mixte, soit la détermination des deux espèces mères. Se basant sur les mêmes caractères, M. Fatio montre aussi comment le Spirlin (Alburnus bipunctatus, Lin.), jus- qu'ici rapproché par divers auteurs de genres assez diffé- rents, doit former, entre les Brêmes et les Ablettes, un petit sroupe à part justifié par des formes propres de la meule et du maxillaire. Après cela, le même zoologiste s'attache à l'étude d’une seule espèce, pour montrer comment, avec une identité de formes dans les pièces buccales dont il a parlé, beaucoup des autres caractères peuvent varier énormément, sous l'influence de conditions d'existence diverses. Il signale, entre autres, le Leuciscus rutilus (Linné), comme un Cry- prin ayant donné lieu à la création d'un grand nombre de fausses espèces. Toutes les formes plus ou moins di- vergentes de ce Poisson sont, par le fait, facilement ra- menées à un type commun. Plusieurs espèces d’Agassiz, de de Selys, de Heckel et de Blanchard doivent tomber devant l’examen de caractères plus solides que ceux pro- posés jusqu'ici. Parmi les nombreux noms que M. Fatio croit devoir effacer de la nomenclature spécifique, nous rappellerons, en particulier, le Cyprinus jaculus de Jurine que cet auteur prenait pour la Vandoise qui n’existe pas dans notre lac (Léman) et que M. G. Lunel a déjà montré n'être qu'un état du jeune âge chez le Vengeron (Leuc. rutilus). M. Fatio reconnait, chez le Vengeron (Leuc. rutilus), trois formes principales qu'il considère comme trois bran- ches divergentes tendant, dans certaines conditions, à la formation de trois races qui, par exagération croissante, 36 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE pourraient aisément passer pour trois espèces dans l’ave- uir, si l'on ne prenait soin de relever à temps leurs atta- ches au type ou les degrés transitoires qui les unissent. Il reconnait : é 1° Une variété élevée (varietas elata) rappelant beau- coup, par les formes externes, le Scard. erythrophthalmus et correspondant au Leuciseus rutiloides de de Selys. 2° Une variété allongée (var. elongata) assez sembla- ble, extérieurement du moins, au Squalius leuciscus et correspondant au Leuciscus Selysii de Heckel. 3° Enfin, une variété qu’il nomme épaisse (var. crassa) rappelant à son tour, à première vue, le Leucos aula, et qui paraît n'avoir pas été observée jusqu'ici, bien qu'elle soit assez fréquente dans quelques-uns de nos lacs, le Lé- man et le lac de Lucerne en particulier. Toujours à propos du Vengeron (soit Gardon), M. Fatio raconte les curieuses modifications qu'a subies ce Poisson dans un petit lac de nos Alpes, le Seewli du Brunig, pres- que entièrement desséché depuis près de quinze ans, et où l'espèce avait été importée de Lungern vers le milieu du siècle passé. Petit à petit confinés sur le centre rocheux de ce bassin et privés ainsi de la nourriture que leur fourmissaient d’a- bord les bords herbeux graduellement abandonnés par les eaux, les représentants de cette espèce omnivore (Leuc. rutilus) durent nécessairement changer d'apparence et d’allures. Sous l'influence d’une alimentation de plus en plus précaire, ces Poissons arrivaient à un âge relative- ment avancé avec une taille très-réduite et des formes très-efflanquées. Conservant, à l’état adulte, les grandes proportions de l’œil propres au bas âge, et de plus en plus décolorés par appauvrissement, au point de paraître pres- DES SCIENCES NATURELLES. 3 ÿ que blanes avec un grand œil rouge, comme de véritables albinos, ils prirent peu à peu un faciès tout à fait parti- culier. A défaut des herbages et des petits animaux que le manque de végétation sur le fond leur refusait, ces Vengerons devaient venir chercher à la surface les débris végétaux où animaux que le vent jetait parfois sur l’eau. Peu à peu ce mode forcé de nutrition, semblable à celui des Ablettes (Alburnus) mais contraire aux mœurs ordi- naires des Gardons (Leuciscus), amena nécessairement une déformation des organes de préhension, déviation qui rappelait les formes correspondantes chez d’autres Cypri- nides se nourrissant naturellement de la manière qui était graduellement imposée au Gardon du Brunig. La fente buccale devint forcément de plus en plus oblique, comme chez les Ablettes et d’autres Poissons qui viennent naturellement chercher leur nourriture à la surface des eaux. Enfin, M. Fatio ajoute encore quelques mots sur cer- taines différences extérieures purement sexuelles qu'il à reconnues chez un grand nombre de Cyprinides. Après avoir rappelé le gonflement si frappant du second ou grand rayon des nageoires ventrales, dès longtemps remar- qué, chez le mâle de la Tanche (Tinca vulgaris), et le dé- veloppement parallèle du second rayon des pectorales observé plus récemment par Canestrini sur le mâle du Cobitis tœænia, montre comment de semblables déforma- tions se font remarquer, à des degrés divers, chez la plu- part de nos Cyprinides et dans des genres très-différents où elles ont été jusqu'ici méconnues. Ce gonflement, s’ac- cusant avec la puberté et volontiers plus prononcé au mo- ment des amours, semble porter, suivant les espèces, sur un ou sur plusieurs rayons, le plus souvent dans les na- #1 b. EME 7 Lire LE Pet ParA à "HSE - : LE ue | u 38 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE geoires pectorales qui sont, avec cela, de forme et de pro- portions un peu différentes dans les deux sexes. M. Fatio nomme entre autres, dans ce cas, les genres Gobio, Alburnus, Scardinius, Leuciscus, Squalius, Telestes et Chondrostoma. 1 fait aussi remarquer le fait curieux et fort intéressant que par suite de leur gonflement, souvent exagéré, les’ quelques principaux rayons de la nageoire pectorale chassent parfois, chez le mâle, les rayons plus petits et amènent ainsi, quelquefois, une grande différence dans le nombre de ceux-ci entre les deux sexes. Il cite, à ce propos, l'exemple du Véron (Phoxinus lævis) chez le- quel ce développement érotique est très-frappant et sur- tout accentué chez les sujets qui habitent nos Alpes: il explique, par ce simple fait de l'expulsion des petits rayons pectoraux et par une analogie de conditions d'existence, la création erronée de deux prétendues espèces : le Cypri- nus rivularis que Pallas à rencontré dans les monts Altaï et aux pectorales duquel cet auteur n’attribue que huit rayons, et le Phoxinus montanus que le frère Ogérien à trouvé dans le Jura et qui n'aurait à son tour que dix rayons aux mêmes nageoires. : Les observations de M. Fatio sur ce dernier point ayant déjà paru dans le numéro de janvier 1875 des Archives nous ne nous étendrons pas davantage sur celte seconde partie de sa communication. M. F:-J. Leuthner de Vienne présente des échantillons du Rhodeus amarus qu’il a trouvés dans les environs de Bâle, à Neudorf. Cet animal n'était encore connu qu'en Allemagne, spécialement dans le bassin du Danube et dans celui du Rhin jusqu'à Strasbourg. M. Vægelin l'a aussi recueilli aux environs de Rheineck. [l signale en- suite la présence dans le canton de Bâle de l’Alytes obste- o DES SCIENCES NATURELLES. 39 tricans, commun dans d’autres parties de la Suisse. On le trouve dans la ville même, dans la vallée du Birsig aux environs de S'-Marguerite jusqu'à Ramsach où il s'élève jusqu’à 1,200 pieds. M. de Siebold joint à cette communication quelques détails sur le développement du Rhodeus. M. le D' Keller de Zurich décrit les couches celluleuses des éponges et leur mode de développement. M. le professeur His de Leipzig montre des photogra- phies d’embryons de sélaciens sur lesquelles on voit le commencement du développement du corps de ces ani- maux. D'après M. Ch. Martins, le Nerium oleander, Myrthus communis, Laurus nobilis, Chamærops humilis, et des formes qui en sont tout à fait voisines, se trouvent abondamment dans les terrains tertiaires et vivent encore aujourd’hui dans le midi de la France; mais ces plantes sont très-sensibles au froid. Cette flore doit être regar- dée comme le reste de la flore tertiaire qui aurait résisté à l’abaissement de la température. M. le D' Christ de Bâle dit avoir observé des faits semblables à ceux-ci dans la végétation alpine. M. le professeur Schwendener de Bâle communique le résultat de ses recherches sur les bâtons apointis trouvés par M. Rutimeyer dans la houille interglaciaire de Wetzi- kon. [l conclut que ces morceaux de sapin ont été tra- vaillés de main d'homme. M. Pfau-Schellenberg de Thurgovie décrit une maladie de la vigne en Thurgovie. Cette maladie se trouve aussi dans le canton de Vaud d’après M. Schnetzler et provient probablement d’une trop grande humidité du sol. 40 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le professeur A. Muller, de Bâle, montre des pho- tographies de noix de galle d'Amérique. A la requête de MM. les professeurs His et Forel, la section de zoologie et de botanique décide de demander au comité central que celui-ci veuille bien s'adresser de nouveau au bureau fédéral de statistique pour obtenir un tableau des couleurs des cheveux et des yeux des élèves des écoles de la Suisse, demande à laquelle le bureau à déclaré ne pouvoir satisfaire. MÉDECINE Le docteur Lombard démontre une carte sanitaire de la Suisse où il a marqué avec des couleurs différentes la distribution géographique de quelques maladies. Il ac- compagne cette présentation de quelques faits qui peuvent être considérés comme une première tentative de géogra- phie médicale de notre pays. Il commence par les infirmités qui ont été reconnues lors du dernier recensement. Et d'abord, quant aux aveu- gles, il en existe soëxante-seize sur cent mille habitants, proportion assez faible si on la compare avec la France, qui en compte 84; la Suède 81 ; la Belgique 100, et la Norwége 184. Il y a pourtant plus d’aveugles en Suisse qu’en Bavière, 52; qu’en Prusse, 58, et qu’en Belgique, 66. Les cantons où la cécité prédomine sont les Grisons, 130; Appeuzell, dans les Rhodes intérieures, 109 ; et le Tessin 102. Ceux où l’on compte fort peu d’aveugles sont Glaris, 42 ; Genève, 44, et Schwytz, 406. Les aliénés, auxquels on a très-malheureusement joint les idiots et les crétins, sont au nombre d'environ trois DES SCIENCES NATURELLES. en 2 | sur mille habitants, ou 300 (298) sur cent mille. Cette proportion est plus forte que celle de ia France, 238; de l'Écosse, 185 : de la Bavière, 110 ; tandis que l’on.compte plus d’aliénés dans le Wurtemberg, 312, et la Norwége, 3:10. Les cantons où les aliénés prédominent sont : Berne, 399; Zurich, 396, et Soleure, 356: et ceux où ils sont en plus petit nombre : Zug, 109 ; Glaris, 148 : Neuchâtel, 156 ; Genève et Uri, 161. Les sourds-muets forment les 245 cent millièmes ou les deux et demi pour mille de la population, c’est-à-dire environ cinq fois plus qu’en France, où l’on n’en compte que 58. En outre, l’on n’en rencontre que 106 en Islande et 102 dans le Wurtemberg; 46 en Belgique; 58 en Ba- vière, et 60 en Saxe. Parmi les différents cantons, le Va- lais occupe le premier rang avec une proportion double de la moyenne : 498 au lieu de 245; ensuite viennent Lucerne avec 436 et Argovie avec 434. À l’autre extré- mité de l'échelle sont les cantons où la surdi-mutité est la plus rare, comme c’est le cas de Genève avec 17; de Glaris avec 45, et de Bâle-Campagne avec 84, toujours sur 400,000 habitants. Après ces remarques préliminaires, le D" Lombard passe à l'étude de quelques maladies et il commence par la malaria, sur laquelle il a institué une enquête auprès de ses collègues des différents cantons. Il en résulte que les fièvres intermittentes, qui élaient autrefois très-répan- dues, ont presque partout diminué et même disparu en- tièrement dans quelques localités qui en étaient fortement atteintes. À l’heure qu'il est, les deux seules régions vrai- ment paludéennes sont le Valais et le Tessin. Dans le premier, c’est sur le cours moyen et inférieur du Rhône 42 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE que l’on rencontre encore beaucoup de fièvres inter- mittentes, à la suite des inondations qui y sont si fré- quentes, malgré les grands travaux exécutés pour les combattre. Dans le Tessin, presque tous les districts, à l'exception peut-être de Vallemaggia, sont atteints à différents degrés de la malaria sur le cours du Tessin et de ses affluents, en différents points des longues vallées qui versent leurs eaux dans le lac Majeur et dans ceux de Lugano, Varese et Côme. Les environs de Locarno, de Bellinzone, de Lu- gano et de Mendrisio, sont les plus fortement atteints par l'impaludisme qui se développe après les inondations sous l’action des rayons brülants d’un soleil méridional. Dans les autres régions de la Suisse, l’on ne rencontre que des cas isolés de fièvre intermittente ou de névralgie périodique, qui se montre sous la même influence. Ces deux maladies diminuent partout avec l'altitude. L'on en observe quelquefois cependant dans les hautes régions de la vallée du Rhône et dans celles du Tessin, comme par exemple aux Ormonts et aux Postes (915), ou encore à Airolo, malgré ses 1179 mètres d'altitude. La phthisie pulmonaire a fait l’objet d’une enquête spéciale par une commission nommée en 1863. Il en ré- sulte, d’après le rapport da D' Émile Maller, de Winter- thour, que la moyenne des décès amenés par cette mala- die est de soixante-seize sur mille; proportion très-infé- rieure à celle de la plupart des pays du nord de l’Europe, puisque l’on en compte de 176 à 198% en Belgique, 124% en Angleterre el 124 à 122" en Écosse. Les documents réunis par la commission sont trop in- complets pour donner une appréciation exacte du nombre des décès amenés par la phthisie dans les différents can- AY NI LAN DES SCIENCES NATURELLES. RPPIES tons. Voici néanmoins quelques-uns de ces résultats. L'on compte environ 10% phthisiques sur mille décès dans le canton de Zurich; 105 à 117, suivant les époques, dans celui de Bâle-Ville ; 101 dans celui de Genève ; 104 dans celui de Neuchâtel; tandis que celui de Fribourg n’en au- rait que 37; Valais 49; Thurgovie 50, et même Zoug descendrait jusqu'à 17. Mais plusieurs de ces résultats devraient être vérifiés par de nouvelles recherches. Deux faits ont été mis en lumière par cette enquête; d’un côté la fâcheuse influence de l’industrie comparée à la vie agricole pour augmenter le nombre des phthisiques, et, d'autre part, l'influence préservatrice des grandes altitudes en ce qui regarde la phthisie dont la fréquence diminue graduellement et disparaît même complétement dans les très-hautes vallées, comme, au reste, on le voit dans toutes les régions montueuses de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, où il existe pour les phthisiques des sanatoria semblables à ceux que nous possédons à Davos et dans l'Engadine. Le goître et le crélinisme existent en Suisse, le premier à divers degrés, presque partout; le second dans certai- nes régions. Comme nous l’avons vu, l’on a réuni dans le dernier recensement les crétins, les idiots et les aliénés, en sorte que nous ne pouvons fixer exactement le nombre et la répartition géographique du crétinisme , sauf pour quelques régions sur lesquelles il existe des travaux ré- cents, comme celui du D' Fetscherin sur le canton de Berne. En outre, l’on sait, à n’en pas douter, que le nom- bre des crétins tend constamment à diminuer à mesure que l’aisance et la civilisation se répandent dans les ré- gions où ils se rencontrent; en sorte que les documents Le SOCIÉTÉ HELYÉTIQUE . plus ou moins anciens sur lesquels ce travail s’appuie peuvent n'être plus exacts maintenant. Cela dit : quelle est la répartition géographique du crétinisme? Le Valais occupe à cet égard le premier rang, aussi bien dans sa vallée principale que dans les nombreuses vallées latérales qui, sauf quelques exceptions, comptent toutes un assez grand nombre de crétins. Le canton de Vaud n’en n’a que dans les Ormonts, la Gruyère et surtout dans la vallée de la Broye où ils abon- dent. Le canton de Berne en comptait 216 d’après le dernier recensement, principalement dans les districts de Konolfingen, Berthoud, Interlaken et Thoune. L'on n’en compte que fort peu dans le Jura bernois. La même im- munité comparative s'observe pour tous les cantons situés dans les principales vallées jurassiques, comme Neuchâtel, Soleure, Argovie et Bàle, où il n’en existe qu'au confluent de l’Aar et de la Limmath, dans les environs de Wangen et d'Aarwangen, ainsi que non loin de Bâle, au petit Hu- ningue. Le grand massif des Alpes est, avec le Valais, le siége principal de l’endémie du crétinisme. On le rencontre dans la longue vallée de la Reuss et jusqu’à son embou- chure ; au pied du Pilate et dans les districts de Sursée, de Willisau et de l'Entlibuch. La vallée de Glaris en est assez fortement atteinte, Il en est de même des hautes - vallées du Tessin et des Grisons; dans celui-ci, sur le cours des trois branches du Rhin et aussi dans le second sur le trajet du Tessin et de ses affluents, principalement dans les environs de Bellinzone et de Locarno. Les inflammations thoraciques sont tout à fait caracté- ristiques de la pathologie suisse : on les rencontre partout avec une fréquence qui augmente avec l’altitude. Il est DES SCIENCES NATURELLES. , 45 même une forme très-grave qui se montre épidémique- ment dans les hautes vallées et que l’on a désignée sous le nom d’alpenstich, du lieu de son apparition; c'est une pleuro-pneumonie à forme maligne et probablement con- tagieuse. Les scrofules et Le rhumatisme sont très-répandus dans toute la Suisse et paraissent augmenter de fréquence avec l'altitude. Les fièvres éruptives n’ont rien de spécial à la Suisse, quant à leur fréquence et quant à leur gravité ; la variole qui avait presque disparu de notre patrie s’est de nouveau montrée avec le séjour des troupes françaises internées et a fait beaucoup de victimes, surtout dans sa forme hé- morrhagique… La suette miliaire qui a régné dans plusieurs pays voisins, n’a jamais régné en Suisse. La méningite cérébro-spinale épidémique a presque toujours épargné notre pays, sauf Genève, où elle a fait sa première apparition en 1805, et Bâle, où elle à fait quelques victimes de 1871 à 1873. Le choléra épidémique n’a jamais atteint les régions centrales de la Suisse; les seules qui aient vu se déve- lopper quelques rares épidémies, alors qu'il en existait dans le voisinage, sont presque toutes situées près des frontières, comme Genève, Porrentruy, Bâle, Locarno et Bellinzone. Zurich et Aarau sont les seules villes un peu “éloignées des frontières qui aient payé leur tribut au cho- léra. D’où il résulte que notre sol est peu favorable aux épidémies cholériques comme, du reste, à toutes Îles autres. L’alcoolisme augmente en Suisse ainsi que partout ail- leurs; il fait d'assez grands ravages et de nombreuses 46 SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE victimes dans certaines régions ; l’on en jugera par le fait que les décès amenés par le delirium tremens se bornent dans plusieurs villes ou cantons à un ou deux pour mille, tandis qu'ailleurs ils s'élèvent à cinq ou six et même dans quelques localités jusqu'à trente-cinq pour mille. Espé- rons que l’on trouvera quelque remède pour cette hon- teuse plaie des temps modernes. Conclusions. 1° La Suisse est fort peu visitée par la malaria, qui diminue graduellement presque partout où elle existe en- core. Les deux principaux cantons atteints par la malaria sont le Tessin et le Valais. 2° Les inflammations thoraciques y sont répandues, surtout dans les hautes régions, comme, au reste, dans tous les pays de montagne. 3° La phthisie pulmonaire est moins fréquente en Suisse que dans la plupart des États européens. Elle de- vient de plus en plus rare à mesure que l’on s'élève au- dessus du niveau des mers et finit par disparaitre complé- tement dans les hautes vallées. 4° Les deux endémies du goître et du crétinisme existent à différents degrés. La première presque partout, la seconde dans certaines régions montueuses des Alpes et à un degré moins prononcé, dans les vallées jurassi- ques. Ces deux endémies diminuent graduellement ‘avec les progrès de l’aisance et de la civilisation. 5° Les fièvres éruptives sont plutôt rares et bénignes. 6° Les maladies épidémiques, et en particulier le cho- léra, sont rares en Suisse; ce dernier n’a jamais atteint le centre du pays, les villes frontières étant presque les seules atieintes. DES SCIENCES NATURELLES. | 47 7° L’alcoolisme tend à augmenter comme partout ail- leurs. 8° Les différentes infirmités ont un degré variable de fréquence. Les aveugles sont plutôt rares, les aliénés sont en nombre moyen et les sourds-muets beaucoup plus nombreux que dans les autres pays européens. M. le professeur Lebert, de Vevey, présente quelques considérations sur la comparaison entre les bains de mer du Midi et ceux du Nord, et d’une nouvelle méthode pour prendre l’eau de mer à l'intérieur. Les bains de mer, à peine employés 1l y a cent ans, sont aujourd'hui d’un usage général des plus répandus. Les grandes facilités de communications rendent aussi les bains de mer du Midi de plus en plus accessibles et fa- ciles à ordonner. [l est donc temps que l’on sache davan- tage quels sont les rapports entre les stations balnéaires marines du Nord et celles du Midi. Les deux se complètent et l’un des groupes est aussi indispensable que l’autre. Si les bains de mer du Nord sont plus toniques, plus accessibles, plus généralement connus, leur saison est relativement courte, de la fin de juin jusqu'au milieu de septembre, sans compter que leur emploi exige une certaine provision de forces et sur- tout celles de la résistance contre les vicissitudes atmo- sphériques. Dans le Midi, au contraire, la saison dure de mai jusqu’en novembre, au moins fin d'octobre, le climat est plus doux, plus égal, le ciel plus constamment serein et des constitutions délicates ou affaiblies par la maladie le supportent mieux. La température atteint en été jusqu'à 22° centigrades ; la moyenne de la mer des stations plus septentrionales est 16° C.; mais sur la plage, surtout lorsqu'elle est plate US li 45 | SUCIÈTE HELVÉTIQUE et sablonneuse, le soleil réchauffe l’eau jusqu'à 20°, Du reste, les meilleures eaux thermales pour le système ner- veux, pour les hémorrhagies utérines, etc., ont 22° à 23° R., ainsi au-dessus de la température de la Méditerranée, et pourtant elles donnent aux malades une sensation de fraicheur, à quelques-uns de froid même. Les excellents effets que j'ai observés à Breslau des eaux de Landeck et de Johannisbad m'ont fait apprécier tout ce que cette température peut produire. Il serait donc absurde de trouver les mers du Midi, de 2° à 4° C. inférieures aux eaux thermales indiquées, encore trop chaudes pour les malades. Les vagues, les lames de la mer sont incontestable- ment plus fortes dans les stations plus septentrionales que dans la Méditerranée, mais quelques bains méridionaux de l'Océan, tels que ceux de Biarritz, ne laissent rien à désirer pour la force et l'intensité des lames. S'il y a bien des maladies dans lesquelles de fortes lames et un grand mouvement de la mer peuvent être salutaires, nécessaires même pour le traitement, il y en a d’autres pour lesquel- les nous recherchons même dans le Nord une mer plus calme, comme dans beaucoup de stations de la Baltique, comme à Wyk, de l’île Foebr, bains desquels on peut passer à d’autres à lame plus forte, comme par exemple de Fœbr à Syit, qui n’en est séparé que par une bien courte distance. Parmi les bains méridionaux chacun occupe, du reste, sa place particulière. Venise avec le Lido est une des sta- tions les plus agréables en été et automne, mais moins printanière que les stations de la Méditerranée. Cannes a une longue et agréable saison jusqu’en novembre, avec une bonne plage. Nice offre encore l'avantage d’être un DES SCIENCES NATURELLES. 49 excellent séjour pour les maladies nerveuses. Pegli, Alas- sio, Nervi, surtout le premier, offrent un site charmant et une belle plage. Castellamare, près de Naples, réunit aux bains de mer une grande richesse et variété d’eaux minérales sulfureuses, salines, purgatives, gazeuses, alca- lines, ferrugineuses. Toutes ces stations offrent, avec un long printemps et automne pour les bains, une trop forte chaleur en juillet et août, aussi est-ce le moment de passer plutôt quelque temps dans les montagnes soit dans les Alpes maritimes, les Appennins ou les montagnes suisses. Cepen- dant les Italiens se baïgnent volontiers pendant ces mois chauds. Biarritz offre une plage splendide, la mer y a des lames très-fortes, le milieu de l'été y est très-chaud aussi, le printemps est souvent orageux, mais on peut y rester tard en automne et jouir des orages très-imposants et passagers de l’équinoxe. Arcachon est un grand bassin d’eau salée concentrée, sans mouvement de vagues, mais avec une belle plage; les émanations balsamiques des fo- rêts de pins maritimes et l’air calme et doux sont très- utiles aux malades à poitrine faible et délicate et aux enfants serofuleux qui ont besoin d’un long séjour aux bords de la mer. Arcachon réunit donc les qualités des meilleurs établissements pour les bains salés et les bains de mer. Il n’est pas moins nécessaire de connaître aussi, pour les stations situées plus au Nord, les caractères particu- liers des groupes auxquels elles appartiennent. C’est ainsi que dans le canal de la Manche, le groupe de Dieppe, avec Tréport, Bourg d’Ault, St-Valéry, offre une plage désa- gréable de galets et une nudité de végétation insuppor- table, lorsque l’été est chaud et que le soleil éblouit pen- dant bien des heures chaque jour. C’est pour cela que je ARCHIVES, t. LVIT. — Septembre 1876. 4 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE donne volontiers la préférence au groupe du Calvados, Trouville, Villers, Houlgate, Dives, Beuzeval, etc., offrant une fort belle plage sablonneuse et une riche végétation, bien que tout à fait inférieure aux belles forêts de hêtres des bords de la Baltique. L'absence de végétation, dans un bain de mer, à le grave inconvénient d’obliger les en- fants et les adultes de passer trop de temps à l’ardeur du soleil sur la plage et d’y être souvent exposés à un vent fort incommode. Les accidents d’insolation sont loin d’être rares dans ces circonstances. Îl est urgent de faire dans de pareilles localités nues des plantations de conifères et de tamaris. Les indications spéciales pour les bains de mer du Midi se résument en état de faiblesse, soit de constitution, soit par suite de maladies graves, anémie profonde, taiblesse de poitrine, prédisposition aux affections tuberculeuses, grande impressionnabilité de la peau avec refroidissements fréquents. Il est souvent fort utile de combiner les deux groupes de stations, de commencer au printemps par le Midi, en faisant faire une cure hydropathique en même temps que celle des bains de mer, pour aller ensuite en été dans une des localités situées plus au Nord. Si un long séjour aux bords de la mer est nécessaire, les malades peuvent de nouveau passer l’automne sur les côtes méridionales à climat plus doux. Pour le rachitisme le Midi offre cet avantage d’un long séjour possible. Les scrofules sont surtout améliorées dans leurs formes légères et dans les suppurations à la période de réparation ; il en est de même des tubercules des glandes lympbhatiques superficielles. Les affections graves des os et des articulations doivent rendre le mé- ee à _ DES SCIENCES NATURELLES. 91 decin très-réservé dans l’emploi des bains de mer, tandis que l'air de la mer, combiné avec un traitement approprié, peut être vraiment utile. Les affections rhumatismales et névralgiques sont souvent aggravées par les bains de mer, mais la localisation morbide étant guérie, ils peuvent com- battre très-avantageusement la diathèse rhumatismale ou névralgique, cause première des localisations. [l en est de même de la diathèse catarrhale, soit simple, soit reposant sur une prédisposition héréditaire aux maladies de poitrine. Dans ce dernier cas les stations méridionales sont préfé- rables, combinées avec un séjour aux Alpes en été et une cure hydropathique prudente. Quant aux affections utéri- nes, l’emploi des bains de mer leur est opposé souvent avec grand succès, mais il est nécessaire de guérir aupa- ravant un mal local de quelque importance, tel que lul- cère granuleux, l’endométrite, etc. Tout ce qui est can- croide ou cancéreux dans ces organes contre-indique les bains de mer. Les névroses ne sont pas moins souvent modifiées avantageusement par les bains de mer, toutefois un haut degré d'hystérie doit rendre prudent dans leur application. L’épilepsie est une contre-indication pour les bains, moins pour le climat. D'une nouvelle méthode de l'usage interne de l'eau de la mer. Richard Roussel a déjà recommandé, il y a plus de cent ans, l'usage interne de l’eau de la mer; Odier, de Genève, Lefrançois, de Dieppe, ne l'ont pas moins vantée. Mais toujours le mauvais goût de cette eau a empêché sa généralisation. Et pourtant il s'agit d’une composition chi- mique exquise pour l'application thérapeutique. Des 3 à 4 pour cent de sels les deux tiers sont des chlorures, un tiers des sulfates, sans compter les bromures et les iodu- res. La combinaison des sels de la mer rappelle en outre % 4 te és ar LR AP Lo ie One p7 Di UT UPPER 8 + fis's La « fs HITS. dF- Fa re NH ANS AN TE Éd k AMG A NET, M8 92 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE PAR celle d'excellentes eaux minérales, telles que Marienbad Kissingen, Hombourg, Wiesbaden, Tarasp, etc. D'un autre côté, rien de plus facile, de plus accessible à l'emploi interne général que l’eau de la mer. Il s’agit seulement de trouver une forme capable de masquer le mauvais goût et de rendre sa boisson plus agréable. Comme les diverses mers et même les différentes sta- tions marines offrent une richesse différente de l’eau de la mer en sels, il est bon de calculer, après l'analyse, l’eau de mer artificielle d’après 3, 5 °/, de substances fixes, chiffre moyen de leur composition. 10 grammes renfer- ment donc 0,355, L’eau gazeuse, contenant abondam- ment l’acide carbonique masque mieux que tout autre liquide le mauvais goût de ces sels. Or, en faisant préparer des bouteilles d’un demi et d’un litre d’eau gazeuse, on aura pour un dixième d’eau de mer 1,75 et 3,5 grammes de sels et pour un cinquième 3,9 et 7 grammes, eaux déjà très-chargées en principes minéraux. On peut facile- ment avoir deux qualités de ‘/,, et de ‘/,, à employer suc- cessivement, graduer les doses de 100 à 500 grammes dans les 24 heures, obtenir un effet simplement résolutif, apéritif ou laxatif. Il sera facile aussi d’augmenter encore l'activité ou la qualité de cette eau minérale artificielle par l'addition de bicarbonate de soude ou d’iodure de potassium, etc., d’en améliorer le goût par l'addition de lait, de sirop de framboises, ete. En un mot, on pourra : ainsi introduire l’usage interne de l’eau de mer dans la pratique journalière, même de toutes les classes de la société et rendre par cela même de grands services à beaucoup de malades. M. le professeur Lebert résume ensuite ses observations sur le catarrhe gastrique aigu, infectieux, le gastroty- phus, etc. ; “ DES SCIENCES NATURELLES. 53 Le catarrhe gastrique aigu, infectieux, n’est pas rare, mais on l’a confondu avec le catarrhe aigu ordinaire de l'estomac et sa marche bénigne a fait négliger son étude attentive. Cette maladie a non-seulement sa place parmi les infections, mais plus particulièrement dans le groupe des affections typhoïdes, parmi lesquelles il occupe une place à part, constituant le gastrotyphus. L'étiologie nous le montre tantôt comme sporadique, tantôt sous forme épidémique, même dans une certaine étendue. J'ai observé à Breslau des épidémies en 1861, 62 et 63. Au bord du lac de Genève, dans les environs de Vevey, ces épidémies ont été observées par plusieurs de mes collègues. Elles sont tout à fait indépendantes de celles de la fièvre typhoïde. Les causes ordinaires de l'embarras gastrique, de l’in- digestion, du catarrhe aigu de l’estomac, tels qu’excès en aliments ou en boissons, ingestion de substances nuisibles, manquent dans notre maladie, caractérisée dès le début par une fièvre intense qui précède les troubles gastriques, qui offre un accroissement rapide de température, fièvre intense et disproportionnée par rapport au gastricisme. Tant la fièvre, que la prostration des forces, déjà initiale, augmentent encore la physionomie typhoïde de la maladie. Comme d’autres maladies infectieuses, le mal se montre de préférence parmi les classes pauvres. Sa marche bé- nigne fait conclure que l'élément infectieux exerce sur l'organisme une action peu toxique, élément toutefois jus- qu’à présent inconnu dans sa nature intime. On l'observe de préférence dans la première moitié de la vie; 77 pour cent de mes observations se rapportent à des malades jusqu’à l’âge de 35 ans, et 23 °/, seulement ont été observés, passé cette époque de la vie. Les deux L PRET Ha LES mi À Lt eur ie ie ÈEe id) en dat 54 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ANA sexes sont également prédisposés. L'été, l’antomne et le: commencement de l'hiver offrent le plus grand nombre de cas et d’épidémies, Je n’ai point constaté l’influence de la vocation, ni celle du refroidissement. La constitution est généralement bonne, forte ou moyenne. Absence com- plète de contagion. Les prodromes manquent ou consistent en abattement, faiblesse, anorexie, douleurs à l’épigastre et dans les membres. Le début est aigu, intense, fébrile ; le frisson initial manque rarement et peut se répéter les premiers jours, affectant même parfois un type pseudo-intermittent, tout en offrant, entre les frissons, une fièvre continue à carac- ière rémittent. Les malades sont alités; ils se plaignent de bonne heure d’une grande prostration des forces, de céphalalgie, de douleurs dans les membres, de soif, de nausées, suivis bientôt de vomissements et de douleurs épigastriques. La maladie bien déclarée est avant tout curieuse par sa marche thermique. Dans des cas légers la température ne dépasse point 38° à 39° centigrades. Mais ordinaire- ment elle atteint dès le 1° et le 2° jour 39°, 39°,5, même 40°, et les jours suivants 40°, 40°,5, même 41° et au delà; 1° à 1°,5 de moins dans la matinée. Déjà vers la fin de la première semaine il y a souvent défervescence critique, plus souvent la crise a lieu dans la seconde, tan- dis que la maladie se décide lentement, avec abaissement thermique graduel, lorsqu'elle se prolonge pendant la troisième semaine. Le pouls suit les phases de la tempé- rature, mais d’une manière moins prononcée. Les urines sont celles de la fièvre, parfois albumineuses. Les symp- tômes gastriques sont : dès le début de la fièvre ou peu - DES SCIENCES NATURELLES. fs) après surviennent, sans Indigestion ou sans autre cause connue, des nausées, des vomissements aqueux, mu- queux, plus tard bilieux, des douleurs épigastriques spon- tanées, augmentées par la pression, de l’anorexie, de la soif, etc. Au bout de 3 à 5 jours ces symptômes s’amen- dent pour disparaître bientôt. Il y a plutôt constipation que diarrhée que l’on observe quelquefois. La rate ne s’engorge point. Le herpès facial paraît quelquefois avant la crise. Le système nerveux est profondément atteint : céphalalgie, surtout fronto-temporale, abattement extré- me, tendance à l’assoupissement, nuits mauvaises, dou- leurs au dos et dans les membres, en un mot physiono- mie typhoide. La fièvre une fois tombée, dans un üers des cas dans la première, dans la moitié dans la 2% semaine, dans un sixième dans la 3", la convalescence est assez rapide; mais il se passe À à 2 semaines avant que les malades reprennent leurs forces et la faculté de travailler. La gué- rison est la terminaison ordinaire ; la terminaison fatale est bien rare, on l’observe quelquefois, mais exception- nellement, chez des jeunes enfants débiles. Le passage à un catarrhe chronique de l'estomac ne s’observe que ra- rement. Le diagnostic est facile. L’irritation aiguë de l'estomac n’est ni fortement fébrile, ni spontanée et reconnaît ordi- nairement l'indigestion ou l’ingestion d’une substance irritante comme cause. L’affection typhoïde ordinaire offre l’engorgement de la rate, le météorisme, la diarrhée, les taches rosées et une marche plus prolongée et plus grave. Le typhus exanthématique se distingue par lPa- bondante éruption et par sa physionomie beaucoup plus grave. Dans la fièvre intermittente il y a rémission com- D) Hé 77 y n. ( te PE Ve Men. — cu 56 | SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ER Ah plète, tandis que la fièvre persiste dans la rémission du catarrhe infectant de l'estomac. Il y a donc là une maladie infectieuse du groupe des typhus, à localisation gastrique, un véritable gastrotyphus. Le pronostic est favorable; seulement quelquefois la maladie se prolonge pendant 15 à 21 jours à cause de la fièvre plus prolongée, des symptômes gastriques plus in- tenses, une récidive après la défervescence critique, etc. Le trailement doit être expectant : séjour au lit, diète, boissons rafraichissantes. Les vomitifs et purgatifs sont à éviter. On combattra des vomissements plus forts par la glace, les poudres effervescentes, la potion de Rivière, etc. Si la fièvre est intense et prolongée, des bains froids, le muriate de quinine, l'acide salycilique ou le salicylicate de soude seront utiles, mais d’un usage momentané. Lors- que l'appétit revient lentement, la teinture de rhubarbe, l’élixir d’écorces d’oranges, les amers en général facili- teront la convalescence et la progression vers un régime plus substantiel. M. le D' Baader a parlé de l’érysipèle en faisant res- sortir ses principaux caractères et les complications qu’elle entraîne. Le professeur Miescher présente des cerveaux de mi- crocéphales et d’aliénés, il montre l’absence de certaines circonvolutions ou tout au moins leur état rudimentaire chez les idiots et les aliénés et il insiste sur l’hérédité comme jouant un rôle important dans la conformation du cerveau et les maladies qui en sont la conséquence. M. le professeur Socin termine la séance en montrant plusieurs malades guéris malgré de graves lésions des os du crâne. NOTICE SUR LA FONTAINE INTERMITTENTE DE VICHY-LES-BAINS Près de létablissement thermal de Vichy, dans le dé- partement de l’Allier, on voit une fontaine très-remarqua- ble par la manière intermittente dont l’eau jaillit à inter- valles assez éloignés; l'abondance de cette source, sa pro- ximité d’un lieu fréquenté, la nature de ses eaux, enfin les circonstances particulières qui accompagnent ses érup- tions lui ont donné une véritable réputation et ont provo- qué maintes hypothèses relatives aux causes de ce sin- gulier phénomène. J’ai profité d’un séjour à Vichy pour observer de près cette source et chercher à découvrir le mécanisme souterrain qui provoque ces perturbations dans l’écoulement naturel de l’eau. C’est cette étude qui fera l’objet de la notice suivante. Tout le monde sait que l'Auvergne est une contrée éminemment volcanique; on peut constater encore au- jourd’hui les restes d’une foule de volcans éteints, dont les cratères accusent d’abondantes éruptions. Le sol a été fortement labouré par des soulévements nombreux et ces bouleversements ont amené à la surface du sol les terrains primitifs qui se trouvent ainsi mis à dé- De dd LA FONTAINE INTERMITTENTE couvert. En conséquence, il n’y a rien d'étonnant que l’on trouve en plusieurs points de cette région soit des sources chaudes venant des profondeurs de la terre, soit des sub- stances volcaniques particulières, des laves, du soufre, etc, ete. C’est ainsi que les sources de l'Hôpital et de la Grande-Grille jaillissent avec abondance à une tempéra- ture de 33° environ; elles viennent sourdre naturellement sur la rive droite de l'Allier, à un demi-kilomètre de dis- tance l’une de l’autre. Les sels alcalins et les gaz qu’elles contiennent les ont fait rechercher dès les temps les plus anciens pour les af- fections gastriques et l’on voit plusieurs lettres de M de Sévigné, datées de son pavillon de Vichy où elle venait se réfugier pour y fuir ses crampes d'estomac et retrouver sa gaité et son esprit. Lorsque ces eaux de Vichy prirent une célébrité con- sidérable il y a quelques années, la spéculation s’empara des habitants et plusieurs d’entre eux firent exécuter dans leur jardin des perforations mécaniques pour chercher à obtenir des sources semblables à celle de l'Hôpital et de la Grande-Grille. Ces perforations étaient toutes rendues difficiles à cause de l’épaisseur et de la nature de la roche qui forme le plancher général de la vallée, cependant chaque puits arlésien, creusé à une profondeur suffisante, donna de bons résultats. Lorsque le fleuret atteignait une profondeur de 100 à 110 mètres, l’eau se montrait ordi- nairement en abondance et montait jusqu’au niveau du sol; cependant, arrivée à cette hauteur, son écoulement était lent et sans pression. Les perforations mécaniques ont donné ainsi plus de douze sources qui sont exploitées actuellement et qui doivent, si l’on en croit les prospectus guérir de tous les maux. + # r x DE VICHY-LES-BAINS. D9 Le niveau général de la vallée de l’Allier est peu acci- denté dans la partie où se trouvent ces sources, aussi à part la différence de quelques mètres seulement qui cor- respond aux puits les plus éloignés, on peut considérer comme établi qu’il y a une nappe d’eau souterraine à en- viron 100 mètres sous le sol et que cette eau supporte une pression sensiblement égale à 10 atmosphères. Pro- bablement que cette eau descend des montagnes de l’Au- vergne qu'elle pénètre par petits affluents entre deux cou- ches de roches imperméables, ces couches s’enfoncent de plus en plus puis prennent une position parallèle au sol. L’eau s’y trouve sous une pression correspondante à la charge des affluents et s'élève d'elle-même jusqu’au ni- veau de la plaine dès qu’on pratique mécaniquement une ouverture dans la couche rocheuse supérieure. Ceci bien entendu n’est qu’une hypothèse, mais l’en- semble des résultats fournis par tous les puits artésiens de cette contrée permet de lui accorder une certaine créance. Après avoir opéré plusieurs perforations sur la rive droite, on en exécuta aussi une sur la rive gauche, à en- viron cinq cents mètres de la rivière. Les débuts de ce tra- vail furent identiques à ceux de l’autre rive et l’on dût percer le roc sur une profondeur de 107 mètres. Quand le fleuret eut atteint cette cote, l’eau se mit à jaillir avec abondance à près de 15 mêtres en l'air, elle monta à gros bouillons en s’élançant par l’orifice et en répandant des émanations sulfurées. Le jet se maintint quelque temps, puis tout à coup s’arrêta complétement, les abords de la fontaine se séchèrent peu à peu et l’on crut que tout était fini; mais cinq ou six heures plus tard à l'étonnement général, une seconde éruption parut et se 60 LA FONTAINE INTERMITTENTE présenta sous les mêmes apparences; l’eau bondissait à plusieurs mêtres de hauteur en dégageant une grande quantité de gaz où l'on remarquait surtout de l’acide car- bonique et de l’hydrogène sulfuré. Cette seconde éruption cessa également tout à coup et la fontaine tarit pour la deuxième fois. À partir de cette époque et jusqu’à main- tenant, cette intermittence s’est toujours maintenue. Les propriétaires de la source font afficher aux bains de Vichy l'heure à laquelle la fontaine jaillira de telle sorte qu'il est facile à tout le monde d'assister à ce curieux phéno- mêne hydraulique. Comme nous désirons donner une explication plausible des causes qui agissent dans les alternances de cette fon- taine, nous allons retracer minutieusement les diverses phases d’une éruption. Si l’on arrive une demi-heure avant l'heure indiquée pour l’apparition de l’eau, o entre dans un jardin plein de fleurs dont les allées sinueuses conduisent à un rond- point central où se trouve la fontaine à sec. L’extrémité supérieure du tube de fonte que l’on a descendu dans le trou pour capter la source se montre à environ 40 centi- mètres au-dessus d’un bassin circulaire de jolies dimen- sions en pierre de taille. Ce tube de fonte a un diamètre intérieur de 70 milli- mètres, Un grand panier circulaire l'entoure en entier et contient une foule d'objets qui passent à l’état de pétrifi- cation par le dépôt des sels dissous dans l’eau de la source. Si l’on attache une balle à une ficelle et qu'on laisse descendre la balle dans l’orifice ouvert du tube, on voit que l’eau est très-près de la surface du sol, un ou deux À DE VICHY-LES-BAINS. GI mètres au plus, en effet on retire la balle mouillée dès qu’elle est descendue à une petite profondeur. A mesure que l'heure indiquée pour le jaillissement approche, le sondage montre que l’eau s’élève, mais len- tement, dans l’intérieur du tube, A l'heure dite, l’eau ef- fleure juste le sommet supérieur de l’orifice, elle a mis une demi-heure pour monter de ! mètre 65 centimètres. Une première goutte d’eau se détache du ménisque li- quide formé au-dessus de louverture et va tomber dans le panier à pétrifications, puis bientôt une seconde goutte la suit ; les gouttes se serrent de près et se transforment en un petit filet. À ce moment quelques bulles de gaz ap- paraissent sur la surface du ménisque et provoquent la formation d’un jeu de mousse blanchâtre bientôt dissipée ; le filet d’eau augmente, le tube qui n’était mouillé que sur un ou deux points dans sa partie latérale est mainte- uant entièrement mouillé car l’eau déborde sur tout le pourtour supérieur. Les bulles de gaz se montrent avec plus d’abondance et agitent constamment la surface de l’eau. Quatre minutes après la sortie de la première goutte d’eau, le gaz se dégage avec assez d’énérgie de la colonne liquide et tout à coup cette fontaine si morne et si paisi- ble envoie dans les airs une énorme quantité d’eau à plein jet qui s’élève à 10 ou 12 mètres de hauteur et re- tombe dans le bassin circulaire. La transition est presque instantanée et s'effectue en 20 ou 25 secondes. L'eau monte par saccades, quelques jets vont plus haut, d’autres partent avec moins de force, le jet se cou- pe, puis reprend, s’interrompt encore et recommence. Ces masses liquides projetées dans l'air y produisent des sil- houettes étranges, on voit des bras, des ailes, des voiles 62 LA FONTAINE INTERMITLIENTE 46% + OR # se détacher, de corps bizares qui s’abattent aussitôt for- més. Il semble que cette eau est un peu visqueuse, car [on n’est pas habitué à la voir projetée en masses aussi compactes. La quantité de gaz qui se dégage est suflisante pour que la totalité du liquide revête une couleur blanc de nei- ge, ce qui contribue beaucoup à faciliter le travail de l'i- magination en face de ces apparitions curieuses et fugi- tives. Pendant une heure la fontaine débite constamment ses eaux sulfureuses et alcalines ; la colonne liquide s’échappe de l’orifice avec des vitesses assez variables ; quelques jets montent encore de temps en temps à 7 ou 8 mètres, mais la hauteur générale a baissé et se maintient à 3 ou 4 mètres de l’orifice du tuyau supérieur. | Dans les courts instants qui séparent la sortie des jets successifs, on voit les gaz sortir avec abondance du tube, ils se distinguent aisément par le chatoiement qu'ils pro- voquent quand on regarde les objets situés de l’autre côté du bassin. La grande différence de densité de ces gaz avec l’air produit le même phénomène qu’un réchaud répan- dant au-dessus de lui de l'air chaud. En regardant au tra- vers les corps placés plus loin, on voit leur contour trem- blotter, les lignes deviennent vagues et semblent animées de mouvements vibratoires. On observe ces apparences d'une manière très-nette en examinant le bord du bassin ou les bosquets du jardin qui se voient au-dessus de la fontaine. Les intervalles qui séparent la projection des jets suc- cessifs varient d’un dixième à un quart de seconde envi- ron dans la première heure qui suit le commencement de l'éruption; lorsque le phénomène tire à sa fin, les jets NOÉ LÉ pet s Ge EL TER: ve DE VICHY-LES-BAINS. 63 s’espacent davantage et on peut constater des arrêts d’une demi ou même d’une seconde entière, Après ces interval- les les plus longs, le jet suivant s'élève toujours plus haut que les précédents. _ Les jaugeages assez nombreux qui ont été faits sur la quantité d’eau débitée pendant une éruption entière per- mettent de la fixer comme moyenne de 25 à 30 mille li- tres. Dans les cinq minutes qui précèdent la terminaison du jaillissement, le jet s’abaisse progressivement mais s'élève toujours à une hauteur d’au moins 50 à 80 centimètres. La fontaine fait entendre passablement de bruits sourds et le gaz continue à sortir abondamment en répandant des odeurs sulfureuses très-pénétrantes car il s’y joint des es- sences de bitume dont les vapeurs rappellent celles du pétrole ou du naphte. L'analyse chimique de ces eaux a constaté la présence d'hydrocarbures et d'hydrogène sulfuré unis aux princi- pes alealins qui dominent essentiellement dans les sources de Vichy. La terminaison de l’éruption est aussi brusque que le départ; le dernier jet a été projeté en l’air comme les précédents, puis c’est tout; la fontaine a tari, En quelques instants le goulot de la source se sèche et tout dégage- ment de gaz est suspendu ; l'arrêt a été aussi définitif que prompt. En cherchant avec une balle la profondeur à laquelle il faut la laisser descendre dans le tuyau de la source pour retrouver l’eau, on constate une dénivellation de 5 à 6 mètres variant suivant les cas. Quand l’éruption a été irès-forte l’eau descend plus bas, au contraire elle reste plus près du sol quand le jaillissement a été plus court. 6% LA FONTAINE INTERMITTENTE L’intervalle qui sépare les éruptions est également un peu variable et obéit aux mêmes causes: l'intervalle est d'autant plus long que le dernier jaillissement a duré plus longtemps et que la masse d’eau sortie a été plus considé- rable. En général, il y a quatre jaillissements en 24 heu- res, ce qui porte à 4 ‘/, heures l'intervalle qui sépare deux éruptions successives, car l’on compte que la durée totale du phénomène est d'environ une heure et demie. La température de l’eau est sensiblement constante toute l’année el se maintient à 18° centigrades. La quan- tité d’eau sortie est aussi à peu près indépendante des Saisons. Pendant le séjour que j'ai fait à Vichy, j'ai assisté à plusieurs éruptions qui ont toutes été identiques et les fermiers de la source m'ont affirmé n’avoir jamais vu de modifications importantes depuis bien des années dans l’é- tat de cette source &i curieuse. Tels sont d’une manière sommaire les phénomènes principaux de la fontaine intermittente qu'il s’agit d’ex- pliquer d’une manière rationnelle. Dans la plupart des traités de physique on trouve gé- néralement un chapitre consacré aux fontaines intermit- tentes et l’on a construit deux appareils de laboratoire qui donnent artificiellement des résultats analogues. Le premier et le plus connu se nomme le Verre de Tantale, appelé ainsi parce qu'il se vide instantanément dès qu’on Pa rempli. Un tube en verre courbé passe par le fond du verre et sa partie supérieure contournée en forme de de- mi-cercle constitue un syphon qui est capable de vider le verre jusqu’à sa dernière goutte dès qu’il est amorcé. Or il s’amorce de lui-même quand on remplit le verre jus- qu’à la partie supérieure du syphon, de cette manière en NCA à - alimentant le verre constamment par nn filet d’eau, le verre se videra d’une manière intermittente et donnera une idée de ce qui se passe dans quelques localités des Alpes, des Pyrénées et de l'Atlas en Afrique. On suppose que dans la montagne, à une certaine pro- fondeur, se trouve une grotte qui reçoit des affluents de diverses sources. De cette grotte un canal de sortie com- mence par s'élever pendant quelques mètres ou seule- ment quelques pieds, puis redescend jusqu'à sa sortie hors de terre. Quand la grotte est remplie d’eau, elle per- met au syphon de s’amorcer dès que le niveau supérieur du canal de sortie est noyé. À partir de ce moment, la fon- taine coulera et donnera de l’eau jusqu’à ce que la grotte soit vidée à la hauteur du canal de dégagement. Cette ex- plication est très-valable pour les fontaines intermittentes naturelles qui se trouvent dans les montagnes, ear lors même qu'on ne peut contrôler aucune des assertions, el- les sont toutes probables et parfaitement réalisables; ici dans le cas qui nous occupe, nous ne pouvons en aucune façon l’admettre, car on sait d’une manière positive que le tube ascensionnel est droët puisqu'il provient d’une per- foration mécanique. On doit en conséquence éliminer l’action d’un siphon pour linterprétation naturelle de la fontaine de Vichy. Le second appareil imaginé pour expliquer Fintermit- tence des sources est plus complexe que le premier, voiri en quelques mots sur quels principes il repose. Un récipient est rempli d’eau par un orifice percé à son sommet. On bouche cet orifice d’une manière hermé- tique en laissant un peu d’air dans la partie supérieure. Au bas de ce réservoir est un orifice d'écoulement qui permet à l’eau de tomber dans un bassin. ARCHIVES, t. LVIL. — Septembre 1876. 5 ; Fa | ; ie ah 66 LA FONTAINE INTERMITTENTE Dès qu’une petite quantité d’eau est sortie du réservoir il se produit un vide relatif dans la chambre d'air et la pression atmosphérique s'oppose à l'écoulement de l’eau. Afin de permettre à la fontaine de recommencer à couler, il faut laisser rentrer un peu d’air dans le réservoir, ce qui s'obtient automatiquement par un petit tuyau qui dé- bouche d’un côté dans la chambre d'air du réservoir su- périeur, de l’autre à un millimètre au-dessus du fond du bassin qui reçoit l’eau. Si l’on perce ce bassin, l’eau qu'il contient s’écoulera au dehors et dès qu’il sera vide, l’ex- trémité de ce tube restera à découvert, immédiatement une certaine quantité d’air entrera dans le réservoir supé- rieur, l'écoulement se fera et l’eau tombant dans le bassin viendra fermer l’orifice du tuyau, de là un second arrêt de la fontaine qui sera d'autant plus long que le trou percé au bassin est plus petit, mais peu à peu ce bassin se vi- dera une seconde fois, permettra à l’air de rentrer dans le réservoir, et ainsi de suite on aura une série d’écoule- ments intermittents jusqu'à ce que le réservoir soit vide. -Ilest évident que cette disposition ne peut encore en aucun cas servir de base à une explication de la fontaine de Vichy et qu’on doit chercher ailleurs la cause des in- termittences. | Plusieurs personnes ont eru voir dans les jaillissements de cette source de véritables éruptions volcaniques, dans lesquelles l’eau remplace la lave, d’autres les ont compa- rées aux Geiser d'Islande, à ces éruptions de boues et d’eau qui sont si remarquables et qui peut-être bien sont produites par les mêmes causes. Voici d'après l’examen attentif que j'ai fait de cette source l'explication la plus simple et la plus naturelle qu’on peut donner de la fontaine intermittente de Vichy. PATTES RAIDS DE VICHY-LES-BAINS. 67 Nous avons vu que toutes les perforations mécaniques que l'on a pratiquées dans un rayon de quelques kilome- tres autour des bains ont amené au même résultat. Après avoir percé une épaisse couche de roches, on rencontre une nappe d'eau qui est maintenue sous une pression d'environ 10 atmosphères et permet ainsi à l’eau de s’é- lever sans difficulté jusqu’au sol ou très-près du sol. D'autre part, nous savons que tous les terrains de la val- lée sont volcaniques et contiennent des éléments capables au contact de l’eau ou même directement par leurs afli- nités chimiques, de développer beaucoup de gaz : acide carbonique, hydrogène sulfuré, etc, etc. [l est impossible de savoir exactement d'où proviennent ces gaz, mais leur présence est constatée dans presque toutes les régions volcaniques sans exception. Ainsi voici deux points géologiques bien certains : 1° À environ 100 mètres sous la surface du sol, il y a une couche d'eau d’une certaine épaisseur maintenue sous une pression constante de 10 atmosphères ; 2 Il y a, à la même profondeur et sous la même pres- sion, une production constante de gaz, acide carbonique et hydrogène sulfuré. Ces deux points étant admis, je suppose que la surface rocheuse qui est au-dessus de l’eau et qui reçoit la pres- sion de bas en haut n’est pas absolument plane, elle offre certainement des ondulations et des excavations plus ou moins prononcées ; il va sans dire que la nappe d’eau dont nous parlons n’est pas un lac souterrain mais bien le ré- sultat d’infiltrations très-abondantes se faisant sous une couche imperméable et très-dure. Représentons dans la figure 4 (Planche [) la section des terrains où se trouve la fontaine. O est l’orifice supérieur du babe par oi é- chappe. B est le bassin qui reçoit le jet d’ean. C est le conduit obtenu par la perforation mécanique au travers des couches profondes du sol. DEF G sont les quatre couches principales de terrain qui ont été perforées. Hest le point où le fleuret est sorti de la couche G et a donné dans la veine liquide. Nous pouvons supposer que dans le voisinage immédiat du point H se trouve une voûte de forme quelconque que nous avons indiquée en [. Cette voûte peut être grande ou petite, très-surbaissée ou au contraire fort élevée, cela ne change rien à l'explication, seulement nous supposons que le fleuret est sorti contre le flanc de la voie et pas dans sa partie supérieure; il est indispensable quee som- met de la voûte [ ne coïncide pas avec le point H, à part cela, la position relative de ces deux points peut être quelconque. L'eau représentée en # est sous une pression constante de 10 atmosphères. Les gaz qui se dégagent de l’eau et des couches ro- cheuses inférieures M, N, etc., se trouvent sous la même pression, mais cherchent toujours à se porter vers les parties supérieures, de telle sorte que la cavité [ recevra constamment des bulles de gaz provenant des actions chimiques des terrains avoisinants. Lorsque la cavité [ sera presque pleine, il arrivera un moment où le niveau de l’eau prendra la position indi- quée dans la figure [, c’est-à-dire qu’il affleurera au point H où débouche le canal de la fontaine. À ce moment PL 2 CUS DES EU EN Æ o /o SU pl < = tr Pier RE, L's À > NUE F0 © T: DE VICHY-LES-BAINS. 69 quelques bulles de gaz passeront par l’orifice et se mêle- ront à l’eau contenue dans le tube, Ce sont ces premières bulles qui apparaissent sur le ménisque de l’eau au moment où celle-ci atteint le bord supérieur du goulot de sortie. La hauteur de la colonne liquide de O en H fait exac- tement équilibre à la pression des gaz en I. La formation des gaz continue et la eavité L est trop petite pour les contenir, ils doivent donc s’écouler au de- hors par la cheminée H O, mais ces bulles passent de la pression 10 atmosphéres à À atmosphère seulement, elles subissent en conséquence une forte dilatation et rompent la colonne liquide en séparant le jet en petits tronçons qui se suivent de très-près. Le poids total de la colonne OH est par ce fait fortement diminué et la pression cor- respondante n’est plus capable de faire équilibre à la pression Intérieure qui n’a pas changé. Il résulte donc de lintroduction des bulles de gaz dans la cheminée O H une grande différence de densité pour ce mélange de gaz et d’eau, aussi la pression intérieure n'étant plus contre- balancée, l'eau jaillira abondamment par lorifice O et s’élèvera à plusieurs mètres au-dessus du sol. Le phénomène doit être très-brusque et doit atteindre de suite son maximun d'intensité, car la cavité [ étant à une pression de 10 atmosphères, les gaz qu’elle contient subissent immédiatement une légère dilatation et cher- chent d’autant plus à passer par l'orifice H que leur vo- lume s’est augmenté; plus ils passent vite plus la pres- sion représentée par O H diminue, plus ils se détendent. Nous concluons de là que les premières minutes doivent correspondre au maximum d'élévation du jet au-dessus du sol, et nous savons que c’est ce qui à lieu. LI aol USE À - pr AI 70 LA FONTAINE INTERMITTENTE Au bout d'un certain temps l’eau et les gaz sont sortis en suffisante quantité pour que l'équilibre puisse s’établir entre la pression en [ et la pression correspondante de la colonne O H, alors les gaz ne peuvent plus passer par: l’orifice H, l’eau seule s'engage dans le canal. La densité absolue augmente et la charge est assez forte pour que la fontaine s’arrête instantanément. Les gaz qui se forment sans interruption tout autour de la voûte et dans l’eau avoisinante viennent de nouveau s’accumuler dans la partie supérieure de [ et recommen- cent à faire baisser le niveau général du liquide contenu dans la poche L. Après quatre heures et demie environ, le niveau de l’eau atteint de nouveau le point H; la fontaine: jaillira une seconde fois et ainsi de suite on verra appa- raître les diverses intermittences de la source. Si nous représentions en P un second tube qui des- cende dans l’eau et soit constamment noyé à sa partie inférieure et dont l’autre extrémité viennent jusqu’à la sur- face du sol, nous verrions que l’eau est au même niveau dans les deux tubes P et O H au commencement du jail- lissement, lorsque les premières petites bulles apparais- sent: puis dès que l’eau s'élève en l'air, nous constate- rions dans le tube P une légère dénivellation correspon- dant à la sortie et à la détente des gaz dans la voûte I. Cette dénivellation irait constamment en augmentant jusqu’à la terminaison de l’écoulement, Au moment de l'arrêt du jet, instantanément les hauteurs dans les deux tubes devien- draient égales. Telle est l’explication rationnelle et simple qui nous paraît rendre compte d’une manière suffisante de l’inter- mittence de la source de Vichy. La seule hypothèse que nous sommes obligés de faire DE VICHY-LES-BAINS. 74 consiste dans l'existence d’une voûte de forme quelcon- que, perforée dans son flanc par le fleuret, de telle sorte que le point H ne coïncide pas avec la partie supérieure. Cette hypothèse ne présente rien d’anomal, surtout si l’on remarque qu'à la fin du jaillissement la pression inté- rieure a légèrement diminué, elle a faibli de 5 à 6 mètres. Ceci nous montre que si l’on enlève brusquement 25 à 30 mille litres d’eau de la poche I les infiltrations pro- duites dans les terrains inférieurs ne comblent pas instan- tanément le vide fait par la sortie de cette eau, mais de- mandent un léger appel représenté par cette baisse de la colonne liquide O H. Ainsi donc la nappe d’eau rencontre des obstacles multiples lorsqu'une saignée est pratiquée un peu abondamment sur un point. Nous pouvons en conclure que les surfaces supérieures de roches dures ne sont point unies et parfaitement horizontales, elles sont en contact par mille points divers avec les terrains inférieurs où se trouvent les infiltrations. Il est aisé, dans ces condi- tions, de se représenter une poche ou une voûte plus ou moins grande comme facile à rencontrer. Afin de donner à notre explication un caractère plus précis, nous avons construit un petit appareil reprodui- sant identiquement toutes les phases de la fontaine de Vichy et basé sur les principes développés plus haut. Il est représenté dans notre figure 2. Un bassin de cuivre semblable à celui dont on se sert pour la fontaine de Héron, est représenté en A. Deux tubes en verre B et C percent le fond du plateau. Le tube C est terminé par une petite lance d’un millimètre d’ou- verture, et le tube B ouvre en plein au fond du bassin sur lequel il est mastiqué. 1 MR EE * 2, Les deux tubes sont de même longueur el 4 scende dans un flacon F d'environ 5 litres de capacité. Ils sont serrés dans un bouchon de caoutchouc hermé- tique qui se place sur le goulot du flacon. Le tube C, à son extrémité inférieure et à trois centi- mètres environ du bout, est perforé latéralement. On pra- tique une ouverture d’un demi-millimètre de diamètre. Cette ouverture représentée en D peut se faire sur. un tube de cuivre ajusté au bas du tube de verre. Les deux tubes C et B ont leur extrémité inférieure ouverte et située à quelques centimètres du fond du fla- CO. Le bouchon laisse passer un troisième petit tube en verre où en métal, mis en communication avec une poire de caoutchouc qui fait pompe de compression E. Cette poire est garnie de deux petites soupapes qui permettent de comprimer de l'air à volonté dans le fla- con F. Pour faire fonctionner cette fontaine il faut commencer par remplir le flacon F d’eau jusqu’à ce que l’orifice D du tube C soit immergé. Pour cela 1l suffit de verser de l'eau dans le bassin A et d'ouvrir momentanément soit le bou- -Chon, soit le tube de caoutchouc qui réunit la poire au flacon. Dès que le niveau de l’eau est suffisamment élevé, on comprime de l'air dans le flacon au moyen de la pom- pe. On voit alors l'eau s'élever simultanément dans les deux tubes de verre et bientôt le bassin A recoit le trop plein du flacon, mais à ce moment l'orifice D est mis à découvert, car le niveau s’est abaissé dans le flacon F, l'air peut s'engager par la petite ouverture dans le tube C et une foule de bulles gazeuses apparaissent dans l'inté- rieur de la colonne liquide. Immédiatement aussi un jet DE: eau dans le bassin À après avoir été projeté à 30 ou même 90 centimètres en l'air. Le jet se coupe, puis reprend, monte capricieusement plus on moins haut, suivant la quantité de gaz qui passe par le petit orifice. Lorsque la pression de l'air dans le flacon a suffisam- ment diminué pour que la: colonne d'air ct d’eau contenue dans le tube C lui fasse équilibre, la fontaine s'arrête im- médiatement. Dès qu’on recommence à pomper de l'air, la fontaine reprend, mais toujours par saccades et par intermit- tences. Dans cet appareil, la nappe d’eau sous pression con- stante, que nous avons décrite comme se trouvant à envi- ron 100 mètres de profondeur dans la vallée de Vichy, est représentée par l’eau contenue dans le flacon ; la pres- sion est rendue constante au moyen du tube B ouvert à ses deux extrémités ; toute l’eau qui sorl par le tube € rentre au fur et à mesure par l’autre tube, de manière que la charge de la colonne liquide du tube B est constante. La voûte [ est représentée par le flacon F et nous avons pris pour l'ouverture H un point quelconque de l'intérieur, pourvu qu'ilne se trouve pas au sommet près du bouchon. La production constante de gaz acide carbonique et hydrogène sulfuré est remplacée dans notre appareil par le jeu de la pompe qui chasse constamment üe nouvelles quantités d'air dans le flacon. La manière dont le jaillissement de l’eau s'opère au moyen de l'appareil représenté à la figure 2, est absolu- ment semblabe aux différentes phases décrites pour la fontaine de Vichy. s'élève par l'orifice supérieur du tube C et retombe 74 LA FONTAINE INTERMITTENTE SE La discussion du problème physique nous permet d’é- tablir quelques restrictions nécessaires pour la production des intermittences dans le jet d’eau. Il est indispensable que la quantité d’air ou de gaz formée ou introduite dans le flacon F ou dans la voûte I soit inférieure à la quantité débitée pendant le jallisse- ment, sans cela le phénomène pourrait se prolonger indé- finiment ou même cesser complétement, la colonne liqui- de étant remplacée par une colonne gazeuse sans pres- sion, Ce serait alors une fontaine de gaz au lieu d’être une fontaine d’eau. Il est facile de vérifier cette conclusion par notre appareil, il suffit de faire fonctionner la pompe plus rapidement; le jaillissement devient constant et si lon force un peu plus, la pression de l'air sur l’eau est suffisante pour que l'air seul s'engage dans le tube C, il ne sort plus que de l’air par l’orifice de la lance. Il'est nécessaire également que l’orifice D ne soit mis à découvert que lorsque la pression est suffisante pour amener l’eau dans le bassin A. Si le manque d’eau ame- nait l’abaissement du niveau d’une manière trop rapide dans le flacon F, l’eau s’élèverait plus haut dans le tube C que dans le tube B, mais il n’y aurait pas de jet exté- rieur ; la fontaine serait sous terre et invisible, La hauteur du jet au-dessus du bassin À varie suivant plusieurs éléments. On peut la calculer aisément si l'on connaît la quantité d’air introduite dans le tube et la hau- teur de ce tube. Plus il y a d’air, plus la densité relative du mélange d’air et d’eau contenu dans le tube C est fai- ble, et plus, en conséquence, le jet sera puissant. Si le tube C est très-long, la différence absolue des pressions représentées par les colonnes des tubes C et B sera con- sidérable, en sorte que le jet sera plus actif; ainsi la hau- DE VICHY-LES-BAINS. 75 teur du jet est proportionnelle à la longueur du tube C et à la quantité d’air introduite dans l’eau. La quantité d’eau qui est projelée varie suivant là hau- teur du jet et la quantité d’air qui y est mêlée. Snppo- sons l'équilibre parfaitement établi dans les deux tubes C et B et introduisons dans le tube C une toute petite bulle d'air. Elle suffira pour rompre cet équilibre et aus- sitôt toute la colonne liquide contenue dans le tube C montera dans le bassin A et redescendra par le tube B. La hauteur du jet sera nulle ou presque nulle, mais la quantité d’eau sera considérable. Faisons passer une succession de bulles d'air dans le tube C, le jet montera de plus en plus haut au fur et à mesure que la dépense d’air aura augmenté. Enfin, si l’on compare d’une part le travail dépensé par le jen de la pompe à air et, d'autre part, simultanément la quantité d’eau projetée, en tenant compte de la hauteur du jet, on tombe sur une identité absolue, déduction faite du travail perdu par les frottements de l’eau dans les tubes. Les éléments de ce calcul sont cependant en apparence complétement hétérogènes ; dans un membre on introduit la compression de l'air, suivant la loi de Mariotte, d’une pression P à une autre supérieure P’, c’est le travail de la pompe en kilogrammètres; dans l’autre membre figure une masse d’eau élevée à une certaine hauteur par une différence de densité résultant du mélange de l’eau et du saz comprimé. Ces deux membres sont pourtant rigon- reusement égaux et doivent l’être par le principe général de l’équivalence. La discussion mathématique de ce problème condait à la formule du second principe mécanique de la chaleur, dans ne es températures sont représen pardes hauteurs absolues des différentes masses d’eau, les quan- £ L re à > tités de chaleur par les quantités d’eau et le travail méca- ns: rm nique par le travail de la pompe. | 20e 1 Ê Nous avons vu qu'avec une bulle infiniment ee 3 ; | troduite dans un tube C de grande dimension on ferait & ; ee passer une quantité d’eau presqu'infinie par lorifice su- a périeur, mais il est vrai sans jel où presqué sans jet. On b; 13 sait que pour faire passer d’un corps à température À une à LS grande quantité de chaleur dans un second corps à la 3 ; F 4 même température À, il faut une quantité infiniment pe- à üute de travail. > Les phénomènes sont de même ordre et permettent | une comparaison sur toutes les hauteurs comme sur tou- : tes les températures. | | e Les jets de masses liquides représentent les transports + 3 de quantités de chaleur avec écarts de température. Le É Telles sont les principales conclusions auxquelles on 2 arrive en discutant le principe sur lequel est basée notre ne: vi explication de la fontaine intermittente de Vichy. 4 Raoul Picter, É £ à e . 1 5, es #1 : ë > ca gr de “ D n SUR LES AFFLEUREMENTS GÉOLOGIQUES DES SALINES DE BEX ÉATODI E POELE N° La question de l’âge des terrains salifères de Bex est encore loin d'être résolue. Malgré les études suivies et détaillées de Charpentier, Studer, Mérian, Lardy, Al- berti et Chavannes, les géologues ne sont pas encore d'accord au sujet du véritable horizon géologique qui doit leur être définitivement accordé. Généralement considé- rés comme triasiques jusquà ces dernières années, M. Chavannes leur attribue actuellement une origine é0- cène. Selon lui — et je partage aussi son opinion — les terrains des environs de Bex terminent la grande zone de gypse tertiaire qui s'étend depuis les bords du lac de Thoune, à travers la vallée d’Adelboden et le col de Pillon, jusqu’à la vallée du Rhône et même au delà. En- fin, ces derniers temps, ils ont été l’objet d’études détail- lées de la part d’un géologue autrichien, M. F. Posepny, qui, dans le mémoire que je viens de traduire et qui inté- ressera, j'espère, une partie des lecteurs des Archives, leur assigne un àge basique‘. Il est à espérer que cette étude ! Verhandl. K. K, geolog. Reichsanstalt, n° 5, 1876 (séance du 7 mars). | 78 LES AFFLEUREMENTS GÉOLOGIQUES d’un géologue étranger sera le point de départ de nou- velles recherches de la part de nos géologues suisses. Pour le moment, nous attendons avec impatience la pu- blication en cours d'exécution du travail de M. Renevier sur le massif des Diablerets et ses environs, travail qui, à ce que nous pouvons supposer, nous fournira sans doute de nouvelles données sur les terrains en litige. En attendant, voici la traduction plus ou moins libre du mémoire de M. Posepny. « Dans les salines en général el principalement dans celles des Alpes, les affleurements géologiques laissent beaucoup à désirer; car la crainte de voir pénétrer les eaux ennemies dans les mines, limite au plus haut degré l’exploitation des roches environnantes. Comme à Bex cette circonstance si dangereuse n'existe pas, c’est dans l'espoir de rencontrer des affleurements plus nombreux qu'ailleurs, que je me suis décidé à entreprendre cette étude. Je crus que les nombreuses publications faites sur les environs de Bex, faciliteraient ma tâche; mais j'ou- bliais que cette littérature appartenait en grande partie à une époque où les connaissances géologiques n'étaient pas encore bien développées. Ce fait, ainsi que le man- que d’une carte géologique de la localité et d’un plan des mines, me procurérent maintes difficultés. «Au commencement, on n’utilisait à Bex que les sources salées naturelles. Divers travaux exécutés pour tâcher d'augmenter la quantité de ces eaux, montrèrent que celle-ci diminuait avec la profondeur. « En 1823, la production du sel était tombée de 1300000 kilogrammes à 700000. C'est alors que J. de Charpentier, le directeur des mines qui s’est fait connaître par ses remarquables travaux sur les glaciers, commenca DES SALINES DE BEX. 79 en 1825, à exploiter la roche salifère elle-même et aug- menta ainsi de nouveau la production du sel. De 1842 à 1852, celle-ci était en moyenne de 1700000 kilo- grammes eten 1873 de 1900000, dont 23 °/, provenait des sources salées et 77 */, de la roche salifère lavéc artificiellement. « La consommation du sel en Suisse est chaque année d'environ 31 millions de kilogrammes, dont Bex ne donne que les 6 ou 7 */,. Le reste est fourni par les sali- nes des bords du Rhin et par l'étranger. « Toutes les sources salées des environs de Bex pro- viennent du gypse et doivent certainement leur contenu en sel à l’anhydrite qui, partout où on a eu l’occasion d'aller un peu profond, s’est toujours rencontré sous le - gypse. Maintenant que nous connaissons les heureux ré- sultats des nombreuses entreprises pour l'exploitation du sel en Allemagne etailleurs, personne n’osera plus mettre en doute la connexion génétique qui existe entre le gypse, l’'anhydrite et le sel. Nous savons que ces substances, ainsi que quelques autres qui leur sont associées, représen- tent un dépôt fait par des solutions concentrées, et qu'elles sont ainsi des formations chimiques qui, par leurs carac- tères extérieurs particuliers, se distinguent des roches sédimentaires d'origine mécanique, C’est en tenant compte de la connexion intime qui unit ensemble ces formations chimiques, que dans mes travaux sur les terrains salifères de la Transylvanie, j'ai donné à toutes ces substances le nom de roches salinaires. Le sel le plus pur avec de fai- bles bandes (Streifen) d'un trouble argileux, ne se distin- gue du Haselgebirge ‘ des salines alpines, que par la pré- ! Le Haselgebirge est une roche argileuse qui renferme de minces bandes de sel. dominance d’une de ces substances. Il en sh > mêm ; RS sel qui alterne avec de minces bandes d' anhydrite 4 (comme par exemple à Stassfurt) et de l’anhydrite de : Bex qui contient de faibles bandes de sel. Et pourtant il y à eu une époque pendant laquelle on ne pouvait expli- quer autrement cette connexion, qu'à l’aide du volca- nisme, Dans une lettre à L. de Buch, J. de Charpentier décrit le sel qu’il a découvert dans l’anhydrite, comme un filon de roche de sel et explique la présence des bandes de sei et du ciment de sel qui unit ensemble les frag- ments épars des roches qui se rencontrent ici, comme une preuve patente de la sublimation du sodium. « J'ai étudié soigneusement dans l’ancienne exploita- | tion et dans la nouvelle, les caractères de la roche sali- | fère et j'ai trouvé qu'ils sont analogues à ceux que jai rencontrés dans les autres salines. Des bandes d’anhydrite, de substance argileuse et de sel, alternant ensemble for- ment les plis et les découpures que lon connaît et qui sont en général caractéristiques des roches salinaires. La stratification en forme de zigzags se rencontre en plusieurs points sur les parois de la roche et cela d’autant plus dis- tinctement que la surface mise à nu est plus grande. « Des roches fragmentées et des morceaux désagrégés ayant appartenu évidemment # la même masse, sont re- lativement plus rares que dans les autres salines que j'ai étudiées. J'ai rencontré ici pour la première fois, dans le mélange d’anhydrite et de sel, des cristaux empâtés de quartz. Ce fait n’était connu jusqu'ici qe des gypses de Grenade et de Murcie. « Les relations de stratification des terrains de gypse et d’anhydrite de Bex, n’ont pas encore été étudiées suf- fisamment en détail. J. de Charpentier a publié le travail Ep M LR: À SEE LE RAS CNT Pt \ DES SALINES DE BEX. SI le plus considérable sur ce sujet. Il distingue deux zones * de gypse qui sont intercalées dans les calcaires et les schistes des environs : une inférieure et une supérieure un peu moins puissante, qui sont séparées l'une de l’au- tre par une zone épaisse de calcaires et de schistes. Il indique que ce massif de conches à une position à peu près horizontale ; il parait ignorer que très-souvent celles- ci sont fortement inclinées, et ne donne pas assez d’im- portance aux contournements des couches qu'il a obser- vés. B. Studer a déjà mis en doute cette stratification en forme de mait des assises superposées des calcaires et de lanhydrite. Pour ce qui me concerne, j'ai trouvé ici des faits qui ne se laissent pas expliquer d’une manière si simple. « Nous avons premièrement, ce que Charpentier a, du reste, déjà avoué, outre la zone principale sus-mentionnée des intercalations de calcaires et de schistes d’une puis- sance de 20 à 40 mètres, dans chacun des massifs de gypse. Les mines principales et les affleurements les plus importants sont dans la vallée de la Grionne qui se jette dans le Rhône au-dessous de Bex. Ici, où devrait se ren- contrer le massif de caleschistes qui sépare les deux zones de gypse, nous ne trouvons pas seulement un, mais bien deux massifs de caleschistes séparés par de l’anhydrite : l’un est dans le voisinage du puits du Bouillet et dans la région d'Entre-deux-Grionnes ; l’autre, au-dessus de la galerie de Coulot ‘. Ces deux massifs, ainsi que l’anhydrite dans lequel ils se trouvent, ont pres- que partout une stratification très-inclinée, qui devient souvent verticale. « La structure pétrographique, la puissance, ainsi que 1 Lisez Coulaz. ARCHIVES, t. LVIT. — Septembre 1876. 6 82 LES AFFLEUREMENTS GÉOLOGIQUES les fossiles de ces deux massifs sont Les mêmes et il n’est pas invraisemblable qu'ils n’appartiennent à une seule et même assise continue. À distance à peu près égale, et de chaque côté de ces épais massifs de calcschistes, se trou- vent de puissantes assises des mêmes roches; ainsi, au sud-ouest de l’ouverture de la galerie du Bouillet, sur le versant de la vallée et sous terre, dans la galerie de re- cherche appelée le cylindre, qui a joué un grand rôle lors de la recherche, à la limite de cette roche, des sources salées liées à l'anhydrite. Lei, il est probable que de ces quatre zones de calcschistes, 11 y en à alternativement deux qui représentent une seule et même zone continue et forme ainsi des plissements très-inclinés. Le massif d’anhydrite qui se trouve entre les deux puissantes zones de calcschistes, est particulièrement fortement plissé en forme de zigzags. Je suis volontiers porté à y voir le cen- tre de tout le pli principal. A l’ouest de ces affleurements, à Antagnes et déjà au bord de la plaine du Rhône, se trouvent des schistes en stratification horizontale, qui sont recouverts par le gypse et que Charpentier avait déjà observés. À l’est de ceux- ci, dans les ravins du Fondement et d’Arvay, les caleschis- tes recouvrent en stralification horizontale l’anhydrite. Dans ce profil, qui est pris à travers les affleurements de la vallée de la Grionne, on constate une disposition très- inclinée des couches dans la région des mines; cela fait donc présumer qu’à la suite d’un plissement, nous ren- controns ici des couches plus profondes que des deux côtés du profil, Il ne m'a pas été possible d’éténdre mes recherches sur tout le terrain de gypse qui s’avance au nord jusque dans la vallée de la Grande Eau, près d’Ai- gle, et au sud jusqu’au-delà de la vallée de l'Avençon, DES SALINES DE BEX. 83 près de Bex; cependant nous possédons assez de don- nées pour supposer que les plissements s'étendent sur tout ce terrain, C’est ainsi qu'après avoir été horizon- tales sur une grande distance, les couches se relèvent subitement, comme par exemple dans la région qui s’é- tend entre Aigle et les carrières de Saint-Triphon. Il en est de même de la stratification du gypse en forme de AA US « Pour ce qui concerne l’âge géologique des dépôts salinaires et sédimentaires alternant entre eux et qui com- posent les environs de Bex, on ne connait des fossiles que des calcschistes. Or comme ceux-ei sont indubitablement intercalés dans les dépôts salinaires, ces fossiles pour- ront nous indiquer aussi l’âge de ces derniers. J’ai trouvé des fossiles dans deux localités, dans la région d’'Entre- deux-Grionnes et au-dessus de la galerie de Coulaz. [ci c’étaient principalement des Phylloceras pyriteux, là des Arietites qui, d’après M. le D' M. Neumayr, caractérisent l'horizon supérieur du lias inférieur. Lardy avait aupara- vant récolté beaucoup- plus de fossiles qui ont été men- tionnés dans la Géologie de la Suisse de M. Studer. Mais ceux-ci qui appartiennent à des horizons différents du Lias, sont mélangés dans cette liste. Cependant M. Studer pensait que l’on devait plutôt supposer l'existence de failles considérables que de croire au mélange de fossiles d’àges divers. Cette opinion est aussi confirmée par les résultats de mes recherches. « L’àge de la formation salinaire de Bex, qui est lia- sique, diffère de celui des salines alpines du revers nord des Alpes qui d'ordinaire est triasique, suffit pour com- battre l’idée que ces formations salinaires appartiennent à un seul horizon; et en effet, on ne peut pas admettre 84 LES AFFLEUREMENTS GÉOLOGIQUES DES SALINES 1 BEX.. que les conditions nécessaires à la formation de dépôts salinaires n'aient existé qu'une seule fois et à une époque déterminée sur un seul et même versant d’une chaîne. Cela est d'autant plus vrai que la formation du gypse stratifié est intimement unie à celle du sel. « Le gypse n’est pas exclusivement caractéristique d’un horizon dans la série des terrains, et si on voulait admettre qu'il le fût, cela n’aurait pour résultat qu’une série d'erreurs. Mais comme en Suisse le gypse se ren- contre souvent et dans les formations les plus différen- tes, depuis les terrains cristallins jusqu’au flysch, il est ainsi assez probable que la solution la plus satisfaisante de la question du gypse sera le résultat des travaux des géologues suisses, » M. de T. | BULLETIN SCIENTIFIQUE. CHIMIE. GoruP ET WIiLL. FERMENTS VÉGÉTAUX TRANSFORMANT LES MA- TIÈRES ALBUMINOÏDES EN PEPTONE. (Berichte der Deutschen Chemischen Gesellschaft, 1876, n° 9.) MM. Gorup et Will viennent de faire de nouvelles et très- intéressantes recherches sur l’action de certains ferments végé- taux agissant comme les sucs de l'estomac et transformant les matières albuminoïdes en peptone. — Le commencement de ces recherches remonte à l’année 1874. Les auteurs mon- trèrent, dans un travail inséré au même recueil, que l’on peut retirer des graines de vesce un ferment qui transforme ra- pidement l’amidon en sucre et la fibrine ou l’albumine en peptone. — Pour extraire ce ferment, les auteurs se servent de la méthode d’Hüfner (Journal für pracktische Chemie, V, 371). Onrecouvreles semences concassées d’alcool à 96 °/,,on laisse reposer pendant 48 heures, on filtre et on dessèche les graines à une douce chaleur. La matière est ensuite extraite par de la glycérine sirupeuse et l’on colle le liquide, ce qui _se fait très-facilement. La masse qui se dépose est mise en presse et le liquide qui s’en écoule est réuni au précédent après un nouveau collage. La dissolution ainsi obtenue est alors versée goutte à goutte dans un mélange de 8 parties d'alcool et À partie éther. — Il se dépose un précipité flo- conneux que l’on purifie en le traitant de nouveau comme les graines primitives. Lorsqu’on met digérer de la fibrine du sang avec de l’a- cide chlorhydrique très-étendu et quelques gouttes du fer- ment ainsi obtenu on la voit se dissoudre peu à peu. Au bout de quelques minutes déjà les flocons de fibrine perdent de la netteté de leurs contours et au bout d’une heure ou deux presque tout est dissous. La dissolution filtrée offre tous les k 86 BULLETIN SCIENTIFIQUE. caractères de la peptone. — Dans une communication subsé- quente les auteurs sont revenus sur le même sujet, encoura- gés par les communications de Darwin et Hooker sur les plantes insectivores. Ils ont trouvé un ferment analogue dans le chanvre indien (cannabis indica), dans le lin (linum usita- tissimum), ainsi que dans l'orge germé (malt touraillé). — MM. Gorup et Will ont fait également des expériences en em- ployant l’albumine au lieu de fibrine; il y a aussi transfor- mation, mais l’action est incomparablement plus faible. — En revanche, les graines de lupin ainsi que celles de seigle (secale cornutum) ne fournissent pas de traces d’un ferment semblable, — L'une des plantes qui présente à cet égard les particularités les plus remarquables est le nepenthès, plante d’une famille voisine des aristoloches. Hooker, dans une communication à l'Association britannique pour l'avancement des sciences, réunie à Belfast, avait attiré l’attention des sa- vants sur le liquide que sécrète cette plante et l’avait regardé comme contenant une matière analogue à la pepsine. — MM. Gorup et Will ont fait un grand nombre d'expériences avec le liquide sécrété par le nepenthès. Un flocon de fibrine gélatineuse introduit dans l’extrait à la température de 40° centigrade s’y dissout dans l’espace de */, d'heure à 4 heure. L’addition de quelques gouttes d’acide chlorhydrique étendu (2 pour 1000) accélère considérablement la dissolution qui est complète en ‘/, d'heure. — Des expériences compara- tives faites avec la pepsine retirée de l’estomac du porc, par la méthode Vittich-Hufner, ont montré que l'extrait de ne- penthès agit tout aussi énergiquement et aussi rapidement que celte pepsine préparée. — La viande et lalbumine se dissolvent aussi peu à peu, mais plus lentement et jamais d'une manière complète. Il va sans dire que dans toutes ces expériences il était fait un contrôle en plaçant dans les mêmes circonstances, mais sans ferment, des fragments de fibrine d’albumine, etc. Un point important c’est que l'extrait pur non acidifié n’est actif que lorsque les glandes de la plante ont été excitées, par AA SA ERA TRES TE CHIMIE. 87 exemple par un insecte. Le liquide extrait des glandes non excitées est sans action. Toutefois il devient actif par l’addi- tion d’acide étendu. — La plante sécrète donc un acide sous l'influence des excitations extérieures. Quant à la nature de cet acide, les auteurs n’ont pu la déterminer à cause du peu de matière à leur disposition, mais ils ont essayé de rem- placer l’acide chlorhydrique, dont ils se sont servis en géné- ral dans leurs expériences, par d’autres acides et ils ont ob- tenu des résultats remarquables. L’acide formique est le plus actif, avec lui la dissolution de la fibrine est, pour ainsi dire, instantanée. Les acides propionique et acétique agissent aussi, mais moins énergiquement, tandis que les acides mali- que et citrique ont une énergie plus grande que celle de ces derniers. T.-L. PHIPSON. INFUSOIRES ET NITRATES. (Chem. News, vol. xxxiv, N° 870.) On a cru pendant longtemps que les nitrites qu’on trouve en dissolution. dans l’eau provenaient exclusivement de l'oxy- dation de l’ammoniaque; Meusel a prouvé que de l’eau ne renfermant aucune autre substance azotée qu’un nitrate al- calin, donnait au bout de quelque temps la réaction des ni- trites, cette réduction étant opérée par des bactéries visibles au microscope et cessant immédiatement par l’adjonction de phénol, d’acide salicylique, d’acide benzoïque, d’alun ou de sel. Meusel fit l'expérience suivante : il ajouta un nitrate alca- lin à de l’eau pure renfermant quelques bactéries, il ne re- marqua aucune réduction, mais en ajoutant à la dissolution certaines substances organiques et spécialement des hydrates de carbure d'hydrogène, comme le sucre, il se produisit des nitrites immédiatement. Par contre, si l’on fait bouillir de l’eau pure additionnée d’un nitrate et de sucre dans un flacon à long col effilé et qu’on ferme celui-ci pendant l’ébullition, il n°y a pas réduction, même après plusieurs semaines. La conclusion à tirer de ces expériences c’est que la formation des nitrites dans l’eau a pour causes les bactéries, et que 88 BULLETIN SCIENTIFIQUE. HAE. ceux-ci sont les agents de transmission de l'oxygène, même lorsque qu’il est combiné, et c’est ce qui les rend si dange- ; reux. En répétant ces expériences avec des dissolutions très- faibles de permanganate de potasse et sans addition d’aucune substance organique, M. Phipson a remarqué qu'il y avait réduction, mais que les bactéries périssaient, et dans une autre expérience, il observa que si l’eau renfermait un excès de nitrate de potasse, les bactéries devenaient rapidement immobiles. Mais M. Meusel prétend que les nitrates sont utiles comme engrais, non-seulement par leur azote, mais aussi par l’oxy- gène qu'ils fournissent aux bactéries ; si ce point de vue était exact, le nitrate de soude serait meilleur comme engrais que “le sulfate d’ammoniaque; pour le vérifier, M. Phipson a traité deux parties d’un pré, l’une avec du sulfate d’ammoniaque, l’autre avec du nitrate de soude, de telle facon que chacune recüût la même quantité d'azote. Les résultats ne montrèrent aucune différence dans l'effet fertilisant, cependant l’action du nitrate de soude fût plus rapide d’environ 8 jours que celle du sulfate d’ammoniaque, ce qui est d’accord avec la théorie de M. Cloëz, qui prétend que l’azote doit être à l’état d’acide nitrique pour être absorbé par la plante; l'air aurait donc oxydé le sulfate d’ammoniaque et fourni l’oxygène pour _transformer l’ammoniaque en acide nitrique. B.-S. HepricKk. DE LA FRICTION NÉCESSAIRE POUR FONDRE L’ACIER. (Proceedings of the Amer. Association for the advancement of Sciences. Détroit meeting, 1875.) Ur industriel de Pittsburg Penn... M. Jacob Reese, construi- sit dernièrement une machine pour couper des barres d’acier trempé, elle se compose d'un disque de fer doux de 42 pou- ces de diamètre et de */,, de pouce d'épaisseur, monté sur un axe horizontal et pouvant tourner avec une grande ra- pidité. Avec une vitesse moyenne aucun effet n’est produit, mais en augmentant la vitesse jusqu’à ce que la périphérie ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALEONTOLOGIE. 89 du disque fasse à peu près 25.000 pieds par minute (près de 5 milles), la barre d’acier est rapidement coupée, surtout si on lui donne un faible mouvement de rotation inverse à ce- lui du disque. Pendant l'opération il se dégage un jet continu d’étincelles et de parcelles d’acier qui paraissent chauffées à blanc, cependant la main peut traverser impunément ce jet et une feuille de papier interposée une minute n’est ni brülée ni même noircie; ces parcelles paraissent être dans l’état sphéroïdal, refroidies elles ont la forme d’un cône allongé ressemblant à des stalagmites; l’acier a été réellement fondu. Par ce procédé, une barre d'acier laminée, polie et trempée, de 2 à 3 pouces de diamètre, peut être coupée en peu de mi- nutes, la chaleur que prend la barre elle-même est peu de chose et les bouts coupés gardent une couleur bleu pâle. E. A. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. Jues VIAN.— LE STARIQUE-PERROQUET (PHALERIS PSITTACULA, PaLLas). (Bulletin de la Société zoologique de France, 1876, 1° année, 1° cahier.) M. J. Vian vient de publier un article sur le Starique- perroquet qui habite les îles Aléoutiennes, les Kouriles et autres îles de l'Amérique occidentale et dont un individu a été capturé, en décembre 1860, à Joenkœæping, près du lac Wetter, dans la Suède méridionale. Depuis lors, l’examen qu'il a pu faire d’un squelette de Starique-perroquet, a per- mis à M. Vian de lever les doutes qui s'étaient élevés et qu'il avait partagés lui-même, sur la spontanéité de l'apparition d’un oiseau lourd en apparence, et dont les ailes sont cour- tes et étroites, dans une contrée aussi éloignée de son habi- tat ordinaire. M. Vian fait remarquer que lPappareil costal par sa confor- mation est un puissant auxiliaire pour le vol des oiseaux et dans plusieurs espèces, compense largement la médio- crité des ailes. Chez le Starique-perroquet, les côles au 90 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nombre de huit, outre une fausse côte, ont une longueur démesurée el peuvent se redresser complétement. Si à cet appareil costal on ajoute celui de la respiration, on est amené à reconnaitre dans celte espèce le type d’un oiseau mer- veilleusement organisé pour le vol; en effet, dans l'oiseau qui vole, le redressement complet des côtes, triplant la capa- cilé de la cage thoracique, les sacs aériens peuvent s’y déve- lopper sans obstacle et leur volume se trouver non-seule- ment triplé, mais quintuplé. M. Vian pense qu’à cette extensibilité excessive du sque- lette doit évidemment correspondre une extensibilité équi- valente des muscles de la peau. Ce savant cite l’expérience faite depuis longteraps par M. Auguste Lefèvre qui, dans le but de rechercher les limites d'expansion d’un Fou de Bassan, avait introduit de l'air comprimé par la trachée artère et fait prendre ainsi à cet oiseau un volume effrayant. M. Vian a obtenu un résultat analogue sur un Guillemot à capuchon. Au reste, Lous les chasseurs qui ont tiré au vol, de près sur- tout, des Guillemots ou des Pingouins, ont été frappés de la diminution subite du volume de ces oiseaux; on dirait, lors- qu’ils sont atteints par le plomb, que celui-ci entre dans une outre et la crève. Dans ces conditions d'organisation, un oi- seau devient un véritable aérostat et si, comme ledit M.Vian, on se représente notre Starique-perroquet parcourant au vol les parages des îles Aléoutiennes, par une température de 20 à 30 degrés au-dessous de zéro, il a quintuplé ses grands réservoirs aériens et élevé l’air qui circule dans son corps à la température ordinaire des oiseaux, à 40 degrés au-dessus de zéro: c’est donc un écart de 60 à 70 degrés entre La tem- pérature de l’air dans les réservoirs de l’oiseau et celle de l’atmosphère. L'oiseau est alors peut-être plus léger que Pair environnant et si, dans cet état, il est enveloppé dans un coup de vent, non-seulement il peut en suivre la direction sans avoir à se servir ni de ses ailes, ni de sa queue, mais encore il sera forcé de subir cette direction si le vent est violent, ou si par quelque faiblesse des muscles il ne peut se contracter; Z00LOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 91 dans ce cas il sera entrainé par le vent jusqu'au lieu où ce- lui-ci prolongera sa course, fût-ce mème en Suède. C’est sans doute ce qui est arrivé au Starique du lac Wetter. L'appareil costal et l'appareil respiratoire paraissent compen- ser l’imperfection de l’appareil du vol chez les oiseaux aquati- ques à ailes courtes, à formes massives, et expliquent leurs longs vols et leurs voyages. D’après les squelettes des oiseaux de mer de chaque famille qu’il a pu examiner, M. Vian conclut, comme règle générale, que ces oiseaux ont les côtes d'autant plus longues, et par suite Le corps d’autant plus ex- tensible, que leurs ailes sont moins bien organisées pour le vol. Ainsi, après les Stariques, les oiseaux à côtes longues sont : les Macareux, les Mergules, les Guillemots et les Pin- gouins, tandis que dans les oiseaux de la famille des Longt- pennes les côtes sont beaucoup plus courtes. ETS SamueL H. Scupper. FossiL BUTTERFLIES. — (Memoirs of the American Association for the advancement of Science, X, 100, p. 4° et 3 pl. Salem. Mass. 1875.) Nous avons dans ce mémoire une histoire paléontologique complète des Lépidoptères diurnes. Bien que nos connaissances sur les papillons fossiles soient encore très-restreintes, M. Scudder a pu cependant réunir dans la bibliographie qui est en têle de son travail une liste de #1 ouvrages ou mémoires, traitant des formes éteintes de ce groupe d'insectes. Les espèces incontestables de Lépidoptères diurnes fossi- les sont au nombre de 9 seulement, qui proviennent toutes des terrains tertiaires d'Europe. Cinq d’entre elles ont été trouvées dans les gypses d’Aix, en Provence, et appartiennent par conséquent au Ligurien, division de l’éocène supérieur; une sixième a été découverte dans les lignites de Rott, dans la Prusse rhénane, qui appartiennent à l’Aquitanien ou mio- cène inférieur; enfin, les trois dernières sont de Radoboj, en Croatie, localité qui fait partie du Mayencien ou miocène moyen. L DURS "OT 92 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Sur ces neuf insectes, trois rentrent dans la famille des Nymphales, quatre dans celle des Papilionidæ et deux dans celle des Urbicolæ. En étudiant la distribution géographique des genres el espèces du monde actuel dont ces Papillons fossiles se rap- prochent le plus, on arrive aux résultats suivants : Trois des Lépidoptères diurnes du bassin d’Aix se ratta- chent intimement à des espèces de la région Indo-malaise: la quatrième à des espèces de l'Amérique tropicale. et la cin- quième à des espéces de la région dans laquelle se trouve le gisement, c’est-à-dire de la région méditerranéenne. L’espèce du miocène inférieur paraît se rattacher à des formes vivantes de l'Amérique septentrionale subtropicale. Parmi les espèces du miocène moyen, une seule appartient à un genre éteint qui a pour ses plus proches parents les genres Mylothris et Hebomoiïa, dont le premier est surtout développé dans l’Afrique équatoriale, et dont l’autre est res- treint à la région indo-malaise et austro-malaise. Les deux au- tres espèces (Eugonia atava et Pontia Freyeri) faisant partie de cet horizon, rentrent dans des genres actuels qui sont tous deux représentés en Europe et en Amérique. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails et nous renvoyons les naturalistes que ces questions intéressent plus particulièrement au mémoire du savant entomologiste amé- ricain. Sa monographie est aussi complète qu’on pouvait l'exiger dans l’état actuel de la science. Les descriptions des genres et des espèces montrent que l’auteur possédait toutes les connaissances voulues pour traiter de main de maître ce sujet difficile, et il a fait preuve d’une grande sagacité dans la discussion des affinités qui existent entre les espèces fossiles et les espèces vivantes. Enfin, trois planches jointes à son travail contiennent des figures remarquablement exécutées des échantillons décrits dans le texte. A. H. | pr 1e Ces + Aer | FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE + sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois D'AOUT 1876. Le 2, bise prononcée dans la matinée et jusqu'à 2 h.; le soir, de 8 à 9 h., éclairs à l'Est. 3, rosée le matin ; fort vent du SSO. depuis 10 h. matin. CA forte bise tout le jour: hàle. 8, häle tout le jour. 11, id. 2, hâle intense tout le jour. N-#- 13, hâle dans la matinée ; à 4 h., tonnerres lointains du côté de l'Ouest. Toute la soirée éclairs très-fréquents dans la partie Sud de l'horizon, et depuis 9 1/,h dans la partie Est. 14, de 4 1}, à G h. du soir, éclairs et tonnerres; l'orage passe à 5 h. au-dessus de l'Observatoire en se dirigeant du SO. au NE. = 16, rosée le matin. # 17, id, : le soir, de 8 à 10 h., éclairs à l'Est. 18, id. ; le soir, éclairs à l'Est, puis au Sud, puis à l'Ouest. A 10 h. soir, on entend le tonnerre, et la pluie commence à tomber un peu après; à 11 h., violent coup de vent du SO. et plus tard dans la nuit pluie torrentielle. 19, dans la soirée, de 7 h. à 11 h., succession d’ Fons on entend le tonnerre à plusieurs reprises. 20, de 4 1/, à 5 1/, h. de l'après-midi, éclairs et tonnerres, la foudre est tombée sur une maison de la ville, l'orage suivait la direction du S. au NE. Entre _Gh.et8 h., on entend encore quelques coups de tonnerres; de 8h. à 10h., FE éclairs à l Est. = 3 21, à 7 h. du matin, tonnerres du côté du S.et du SO. Dans la soirée, éclairs con- continuels de tous les côtés de l'horizon; à minuit 45", pendant une demi- x à à heure, pluie torrentielle accompagnée de violents coups de vent, et d’éclairs et tonnerres se succédant sans interruption. 22, un peu avant 10 h. matin, tonnerres du côté de l'Ouest. 26, à 11 h. matin, forte averse mélée de gréle. ARCHIVES, L. LVIL. — Septembre 1876. 7 L a 1 ra st sidérables, entre autres le 22. D’après les best faites ar Ph. pe ÿ# Plantamour à l'échelle placée dans le port de sa campagne à Sécheron, à RE l'amplitude des dénivellations observées de 9 h. matin à 5 1} h. après-midi Re | _ AT SE est de 30 centimètres, mais il paraît que de grand matin les variations de niveau ont été plus fortes encore. Voici quelques-uns des chiffres notés à à # cette échelle, dont le zéro est à 3 mètres au-dessous du repère de la pierre L du Niton : à 9 h., 268em ; à 9 h.3/,, 238cm ; à 10 h., 265em; à 10 h. 2/,, 264m; 4 Ù à 10 h. 34,, 248; à 11 h., 244cm; à 11 h.1/,, 259cm; à 11 h:1/;, 264cm ; à “+ midi, 247em; à midi 1/,, 249em; à midi 1/,, 265em, etc. 5 A RTS A LE LL ; MER Du Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. % VF À ES MAXIMUM. MINIMUM. Av, : SPA mm mm M Ledsrà 8h, soir..:....:.... 129,88 8 Rs Le 24 16h20 00 mer 16,12 È 62 e6M-matinr."...…. . 133.47 ARE RTE Û 9 à 6 h soir Le ANRT ARE AAA th eMANnEAANee ee 132,30 ; à à 13.4 GLS RES LERES 725, 16 E: % 44 à 10 h. soir ....:...... 128,08 te 19à 6h foi LE ee PO ES mA Ce 728,56 ‘ = Q4 27 MARS AE sé 796 ë 263410 h:énir ts... <. 131,24 | 31 à 10h: malin 20727 HS, | ‘4 ; < @ ee 5 ra # £ 4 C LS te 11e A) ? a a RS: Az EX” Te "A : prier 1973 A 12,00 a: REA M © GI + 19 GI OR SIN ee ee à e 9 16 0 0 6 10 SAONE D See DELAI HS rio Doi r| HÉSITER " M GN NI GI GT ON ON = GONG EN = + AOMND=DD=OmOR OS DO LNMAMNMMMOSNDIAOES mia sore ee) = = © GN = 0 En 20 = SN © GNU = NY © DO © ni OD D 20 ME EE GI 20 1 EN = EN CO GA HER GI GI GN GI CN GI GA GA GI GA =] *UIXEN GEr+ Go _— É QC ©O CN DO GI NY SE ON A D =N 20 © CO 1 20 19 CO © CO SH LO 20 © D © 4 CD CRE CNRC EE Ra er ar GR tr entr Val TRES ou DAC ET SET RE © “UUTIR LES SC ne 0G'0 = S< [=] + 0 ns me areurIou “duo PI 9948 11894 ÉÉAUBLE A sap auuaÂon Em © 7) is LL — | 10 06L| FE LG — | 60982 | 08 CO‘ + | c8'86L 6G LS'Y + | 17601) 88 080 — | GO'LEL | LE CYL — | Gy'9GL | 96 CG 9 —|99'TEL | SG 66 — | 9L'8EL | FC 68° — | 10 SGL | €G 0YO — | IS LEL | GG 090 — | G£'LGL | 1G GG I — | 1L'96L | 08 191 — | 1890L | 61 8 — | LE 98L | 87 O6 — |GO 962 LT GFT — |ZL'OGL| 91 FL'O — |ST'L6L | SI F9 — | CS'OCL | FI LO'T — | 06964 | ET G9‘r + | 09'66L | GI 9G€ + |6SIEL| TI L6'G + |F60£L 01 070 + |LS'SEL | 6 VF + 106618 Gg'e + | TS TEL | L GS + | 1SGEL 9 LOY + ec cel G SL'G + | 0L'08L! # 01 — G6'9GL £ 890 — |0£'L6L|6G OF + | 82 6€L| 7 “Uj{Uu “UUTFEEUX opeunou | 444 | Jnojnety ejpison ‘fou! & 9046 1894 | AnonuH 5 I NT en | E2 sg £ € SH) ISONE ‘OSS /6 o2 lore 067 |0 GEL TO 9L 6 |Esr}eol ‘SIS |<'z |o0v6 |o01S |or + | 921 | Se0+ G9'0T 5 Ad? AU es A | 096 OF | os — | 689 NFL'O— | 69'6 De ERP PER 0 || erqerie ‘logs |OLY [1 —| vez |ere— ess | +: Jos ‘osls lee |ooo1 0er |oe —| 669 |one— | 642 | T|091/#60 1 "OSIS |y'21 |00011019 | s08+ | 866 | a0'e— | 0g'8 Dagr| lo) otemealr ler logs | 08e |or +) 661 |o9'e— | c6'z —|£rr|88018 ‘OSSIT |8'6 016 0€9 |YY + | G91 | Se0+ | 96‘07 DIV) OOTIE ‘Sir. |VT |0L6 |06L |#S1+ | 6L8 | 851 | 6L'TT + |s'ér | 980) oem legs 086 | 092 |orc | ce6 | Lr'e— | o1‘er € +|ye eo) omenele leg loge | 067 oo | 088 | ro | og‘ ‘2 [ELONT ‘ANIGer |g'0e :0007 | 019 | 1614 | 606 | re7+ | co'er e+\res MOT 'Nl6 |ecclose |0co | sr | 808 | co cer 6 Flele| GO ‘Nl':"|""" |o06 | 06e | 1e — | 189 |és'e+ | Oc'er 6 + |e1c|8c0| oquuea "| -- | ogg | 08e | 15 | 801 | ce |L071 Eur 616] 86011 ANN| "|" 1006 |08r |6 —| 769 |££'e+ | 60'er 8 + iglcl10 ‘OS\-"|-:- 006 | 087 | 6e — | 899 | e0‘e+ | 1e‘ 6 T|066| 950) IAA ler | 096 | 06€ |e9 — | Leg | 1874 | 19'er N6CON ‘OS |'":|""" 081 | 066 | ear— | ges | cr1+ | CGIT se ÿIG || 000 }r ‘|'t" |OIS |OFY | 19 — | 669 | SG‘ | LO'GI ë FIG || L0*0 | ‘|':" |OSL |066 |cer— | G9$ | 1604 | SIT & + |808 | 100 | ‘rte l'Or8 | 086 | Fr | 6LS | 60‘0— | c8'07 8 + |806| 0807 tt NO6L | 067 | 17 — | 099 | 6FT+ | SORT 1 +} 108 | 700 | ‘|: 008 | 097 |89 — | cc9 | 010+ |L6‘0r 6 +|8‘06 |; #00 |& ‘tre 068 067 | #7 — | 719 | S8'o+ | LT} AR L ce [008 [008 |egr— | 798 | 10‘0+ | 06‘0r 9*67 || 000 |r ‘*" |0YL | 086 |c0S— | 787 | S8'0— | CO'Or + |L61 | 500 1 ec 001 loge lorr— | #89 | Le0+ |ec'rr D |g6r)680)e ‘|: [006 |0LG |8L1— | COS | SS'T— | 96'6 Fr 1967 | 190 |1 ‘['7 1008 | 068 |26 + | Y0L | 900+ | L6'0r L'8r | 160 |7 g‘o | OL8 |OLS | 1€ + | g12 | 2c'0+ | 6F'IT 0 | “ut || “UUEEUr LUTTE | “re 2 l038me = — || —— | — —— — "AfPLUIOU | [919 L Ê ‘u+e| “UHIOu ‘apeurou | us Leu) np 0 | | een eu oo | op | ouor | A vas ir —lwWop | £ | wa | d80g | ON | geo oK EN TS D = D. sn ner | SAUQNi [lu U UOURANTES 2p PJ) “da Re) 9p mots, Pr ed ni S — CHAN HO Li MARAPE, LU ST AA «PUS LMTSSL mar L tab Ne ess Le LR PAT AT + PT TPE ‘r. # LE [2 #17 > à 1 MOYENNES DU MOIS D'AOÛT 187 » 6l.m. Sh.m. 40h. m. Midi. 2h. s: 4h.s. 6h. s. 8 h.s. 10h.s. Baromètre. LH mm um mm LU ro mm nn LUN {re décade 730,39 730,63 730,50 730,00 729,43 729,10 729,12 729,73 730,18 2. 0 728,08 728,32 728,15 127,59 726,15 726,25 726,31 126,86 727,26 Se © » 725,29 725,51 725,52 795,54 125,27 125,01 72494 725,29 725,41 Mois 727,84 128,07 727,97 121,64 727,09 726,73 726,73 727,23 727,59 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 lredécade+16,21 <+20,23 +22,83 +24,60 +26,40 26,55 25,24 +22,25 +20 23 2e » 16,90 +21,00 23,49 95,74 +26,84 +26,52 +924,46 +22,44 +20,44 3e » +143,01 415,07 +17,24 17,33 +17,58 +18 38 17,06 +15,59 +15,14 Mois 15,304 18,68 +21,06 22,39 +23,41 +23,64 22,09 +19,95 18,49 Tension de la vapeur. rm nm mm nn mn m uim mit nn {re décade 10,91 11,33 11,28 11,30 10,79 10,33 11,41 11,52 10,78 2e.» 12,39 13,01 13,01 12,91 1290 13,38 13,68 13,84 13,46 3 » 10,34 10,64 10,42 10,09 10,81 9,52 10,38 10,05 9,99 Mois 1118 1163 11,53 11,39 11,48 11,03 41,77 11,75 11,36 Fraction de saturation en millièmes. re décade 794 643 552 501 431 A4 489 583 613 ÆUry 862 708 620 D930 497 934 608 693 761 3° » 905 827 695 686 124 609 708 751 775 Mois 885 729 625 578 556 522 605 678 718 Therm. min. Therm.max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre. u Ciel, du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cm 1re décade +15,02 +-27,62 0,24 —+920,03 0,3 239,6 2e » +-15,55 +-28,11 0,39 +921,54 > 65,9 232,9 3 » 411,87 +19,80 0,79 +16,00 76,3 229,0 Mois 414,07 +95,00 0,48 <+18,99+ 142,5 233,7 Dans ce mois, l’air a été calme 2,2 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,79 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 750,5 O. et son mtensité est égale à 15,55 sur 100. Fr _ TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE Mois D'AOÛT 1876. ! Le 1er, brouillard tout le jour. 4 2, brouillard le matin, pluie le soir; de 7 h. à 10 h., fréquents coups de tonnerre. 3, le petit lac près de l’hospice est complétement débarrassé de la glacede l'hiver. RE 8, faible brouillard le matin de bonne heure. + tes 14, violent orage de 6 h. 1/, à 7 h. 1/, du soir, forts coups de tonnerre et grèle. 15, faible brouillard le soir. 16, faible orage de 5 h. 1/, à 6 h. du soir ; brouillard dans la soirée. 17, brouillard de midi à 2 h.; on entend le tonnerre à plusieurs reprises l'après midi. è 20, pluie et brouillard tout le jour. 21, brouillard presque tout le jour. 22, id. 23, pluie et brouillard le soir. L> 24, fréquents coups de tonnerre à 2 h. du côté du Sud, pluie presque toutlejour, à 6 h. soir il neige pendant une demi-heure. / 25, brouillard tout le jour, par une forte bise; il est tombé de la neige en petite quantité, qui n'a pas pu être recueillie. À 26, brouillard tout le jour, par une forte bise. 27, neige depuis 6 h. du soir jusqu’au lendemain à 10 h. matin. forte bise tout le jour, brouillard presque tout le jour. 31, pluie le matin jusqu'à 2 h.; plus tard neige et brouillard. [se a Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. % mm mn Le2 à ..6 h soirs 66 esbia- 10h: Soir-ete ts. Etre 575,00 CE 93 6 h. matin -........-1010M08 APR SM matins nest 574,09 É ESS 16 et 17-à midi ........... 08,830 19 a ROME SOI. .. :. onde 971,14 DNA K 20 à 6 h. matin ......:.190810! OA ACENIAI SE M Sa ve dat e 571,05 el 95'àa< 6 h. "matin... DOra A0" MONT Le, 12 009,90 31 à 2h. après midi...... SAINT-BERNARD. — AOÛT 1876. ni x : f ]0: : j Baromètre, Température C. < se Plie open Vent 10 || Hauteur | Écart avec | Moyenne |Écart avec la Hauteur Eau . ER ne nn caen Maximum. a ue HIDpéEAIUrÉ Minimum* | Maximum Ms a An Pr rl dominant. Ciel. | millim, | millim. willim. millim. 0 0 U 0 millim. millim. 1 | 569,90 | + 1,02 | 569,70 | 570,28 | + 7,93 | + 1,53 | + 6,5 | 10,0 | ..... | ..... | .... [NE 1 | 0,90 | 2 || 568,78 | — 0,11 | 568,47 | 569,22 | + 8,64 | + 2,24 | + 4,8 | 12,9 | ..... 18,4 Be ILNENX 4 0,68. 3 | 570,09 | + 1,19 | 569,31 | 571,37 | + 9,84 | + 3,45 | + 6,8 | 13,9 | ..... ne x EAU. 2 Al 088 4 || 572,93 | H 4,03 | 571,84 | 574,05 | 11,70 | + 5,31 | + 7,0 | +155 | ....… s En AC ter JUNE C0 01 5 | 574,87 | + 5,97 | 574,90 | 575,50 | 411,66 | + 5,28 | + 8,5 | 16,9 | ..... | ..... ! .... NE 1000. 6 | 574,22 | + 5,32 | 573,99 | 574,59 | +11,19 | + 482) + 7,3 | +164 | ..... | ..... | .... |NE 11022 7 || 572,69 | Æ 3,80 | 572,93 | 573,39 | + 9,87 | + 3,59 | + 6,0 | +14,9 | .. Feet re DONS L100 09 s | 571,28 ! + 2,39 | 570,99 | 571,62 | +10,41 | + 4,08 | + 8,2 | +13,9 | ..... SEE nie NE. 4 | 0,34 | 9 || 570,94 | + 2,06 | 570.70 | 571,27 | + 9,89 | + 3,58 | + 8,0 | H128 | ..... KA Se NE. 1 | 0,29 | 10 | 573,24 | + 4,37 | 571,79 | 574,03 | + 9,87 | + 3,59 | 7,4 | +129 | ..... SAR ee NE x 200 11 | 573,75 | + 4,89 | 573,12 | 574,09 | 11,54 | 5,99 | + 8,7 | 143 | ..... Lu …. NE 14104! 19 | 572,76 | + 3,94 | 572,17 | 578,33 | 11,71 | Æ 5,59 | + 8,6 | +145 | .. Te rare ONE: MOISOTG 13 | 570,90 | + 2,07 | 570,50 | 571,41 | +11,60 | + 5,41 | + 8,4 | +146 | ..... PSE sam NE > AOL TA 14 || 570.04 | + 1,23 | 569,93 | 570,34 | 410,00 | + 3,84 | Æ 5,8 | 15,6 | ..... er Das NE. 118059 15 || 570,07 | + 1,28 | 569,82 | 570,37 | + 8,98 | + 2,86 | + 7,6 | +123 | ..... Per se I NE, 64, 00:50 16 || 568,88 | + 0,11 | 568,83 | 569,04 | + 9,15 | + 3,07 | + 6,9 | +411,8 | ..... 3,2 2 NE. 1 | 0,78 47 || 568,96 | + 0,21 | 568,74 | 569,41 | + 8,75 | 9,71 | E 6,7 | +123 | ..... 14,6 6 | NE 1 | 0,63 18 | 570,44 | 1,72 | 569,95 | 571,14 | 11,39 | Æ 5,39 | + 8,2 | +158 |... BA Sat IE NES 2MUTNO An 49 || 569,51 | + 0,82 | 568,91 | 570,37 || + 8,16 | + 2,21 | 7,0 | +419 | .... 15,2 8 | SO. 1 | 0,89 20 | 569,80 | + 1,14 | 568,76 | 570,30 | + 7,40 | + 1,50 | + 7,2 | + 9,9 |... 10,2 9 | SO. ‘2 |:0,93: | 24 | 570,76 | + 2,13 | 570,46 | 571,05 || + 7,74 | + 1,89) + 6,6 | 10,1 Pouce | 6,4 3 | SO. 1 0,77 | 22 | 568,70 | + 0,10 | 567,72 | 569,96 || + 6,14 | + 0,35 | + 5,4 | + 83 |... . 24,0 7. |-SO02 41 lo mA 23 | 565,389 |:— 3,17 | 564,66 | 566,45 | + 5,76 | + 0,03 | 42 | + 81 | 17,5 6 NE. 4 | 0,72 194 561,17 | — 7,37 | 560,47 | 562,17 | Æ 4,48 | — 1,19 | + 0,8 | +410,0 | .. 25,5 12: 180 SAN 090 95 | 559,74 | — 8,74 | 558,46 | 561,17 | — 2,04 | — 7,64 | — 2,6 | — 1,0 | ....… CREME ste NE. 2 | 0,97 | 96 || 563,14 | — 5,30 | 561,62 | 564,14 | — 9,25 | — 7,78 | — 2,7 | — 0,5 | ..... bete RE. NE. 2 | 0,87 | 27 || 564,72 | — 3,68 | 564,11 | 565,04 | — 0,25 | — 5,71 | — 3,6 | + 92,5 50 US 6 NE. 1 | 0,60 198 | 566,37 | — 1,98 | 564,73 | 568,51 | — 1,02 | — 6,41 | — 1,3 | + 0,9 250 20,0 10 NEX 2 | 0,84 568,82 | + 0,52 | 568,65 | 568,99 | + 6,54 | + 1,22 | + 3,2 | 410,6 | . Fa .…. | variable | 0,54 566,33 | — 1,92 | 565,82 | 566,74 || L 4,14 | — 1,13 | + 3,1 | L 5,6 | ..... ak 8 | NE. 1 | 0,86 561,36 | — 563,03 || + 1,14 | — 4,05 | — 1,5 | + 3,9 50 32,0 13 || vamable | 0,93 MOYENNES DU MOIS D'AOÛT 1876. 4 2 NY Gb SD m -10hm: Midi “2hs. 6éhs ‘Gh.s. .s. PT: Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm min mm tre décade 571,64 571,81 57185 571.82 57186 571,89 57193 57215 579,31 2 » 57056 57064 570,59 570,58 570,44 57046 570,41 57049 57062 3e » 565,15 565,19 565,0 565,13 565,02 565.09 565,15 563,29 565,32 Mois 568,99 569,09 569,05 369,05 368,98 569,01 569,03 569,18 569929 EE Température. : 0 0 0 0° 0 0 0 0 D {re décade-+ 7,46 10,29 12,23 +13,56 412,80 412,32 +10 73 + 8,99 + 8,19 2% » + 7,89 410,06 +11,74 +12,46 +12,43 +11,88 +10,15 + 9,09 + 8,7 3 » +215 + 3,24 + 406 + 4,75 + 4,20 + 4,20 +. 3,31 + 2,40 + 2,1 Mois + 5,71 + 7,71 + 9,17 +10,08 + 9,63 + 9,30 Æ 7,91 + 6,68 + 6,2 Min. observé." Max. observé Clarté moyenue Eau de pluie Hauteur dela : - du ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm {re décade + 7,00 13,80 0,29 18,4 — %æ + 751 413,23 0,51 43,2 — TS 3 y» + 1,05 + 5,32 0 81 132,8 350 “h Mois + 5,05 410,61 0,55 194,4 350. 8 Dans ce mois, l’air a été calme 0,00 fois sur 100. : Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 3,13 à 1,00. RE = « £ La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son in- C4 tensité est égale à 5,91 sur 100. AE. mn: C2 Ttñ.F foverrez à CFereve N K NS NÙ È SSÈS NÙ A de Fig. L. Fig. IL Juk F Hoverrax à Cenëve RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1875 “He POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR M. E. PLANTAMOUR Professeur. Je conserverai la même forme que pour les résumés ë de ces dernières années, en continuant à suivre l’année V météorologique commençant le 1% décembre, tout en ajoutant en même temps les Ho nnss se rapportant à l’année civile. ArcHIvES, t. LVII. — Octobre 1876. 8 " RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 102 TemPéRaruRE À GENÈVE 1875. ÉPOQUE Midi | 2h. | 4h. | 6h. | 8h. : 0 ( 0 0 0 Déc. 1874. |+ 0,971+ 1,23l+ 0:47/- 0,20!- 0,60 Janv. 1875 |+ 3,71|+ 4,43|4 4,11|+ 3,37/+ 2,88 Février . . [+ 0,884 1257[+ 1,43/4 0:59|- 0,27 Mars . . . [+ 6.10|4 7,18[4 710/4 6,09|+ 4,87 Avril : : : /H12,16/H9,29/ H1300)112,03 410,18 Mai. . : : 1831111965 119,85 111867|116,62 Juin. . . : [490,39 121:28/121/49/120 23117 94 He ?86 Juillet. . . |120,12/420,70 121,00 419,99|117881116.36 Août . . . |422,21,+23,36/+23 401421,961419,97 Septembre |+20,40/421,361420,901419,261117,23 Octobre. . [411,961+12,22/111,36|+10,14|+ 9,17 Novembre |+ 6,91|+ 7,334 6,76|+ 5,854 5,08 Hiver . . . [4 1,89/4 9,444 2,02/+ 1,28|+ 0,70 Fi S #12,191413,36 13, 52,412, 26 HO, 56 Été . . +20,911421,78|421,871+20,73 418,61 Automne | +13,081413,62/412,99/411,731+10,48 in nt QUO m7 mn Année . . [H12,07/+12,85|+12,63|#11,56+10,14/+ 9,09 | + 8,17 +7,16! + 6,384 7,16[+ 8,82/410,66! + 9,74] + 5,81] 414,21 Minimun | Maximum De. HE moyen | moyen 0 0 0 0 — 0,80|- 0,97|- 1,10| 0,00! - + 1,48{+ 1,14/+ 1,06/+ 2,32] + - 2,20!- 2,14|- 1,83|/- 0,46] - + 1,14/+ 1,71/4 2,764 4,76] + + 3,78|+ 4,46/4 7,781410,32) + 9, ; H10,631412,29/114,961416,83| 15, 10,33! +21,44 1368115,02/117,35/119,09| 417,74] 113,13 +22,63 H3,32/+14,341416,86 418,43] 417,33] 112,85) 122,69 H4,46/#15,23118,331420,54| 419,19! 114,40! 124:68 412.50 F1, ï es 381+18,91| 416,96] 112,44 +22,43 1 6,57|+ 6,98|1 8 1 40,39) + 9,24) 4 5,95! 11343 SOS #15 + 4,45|+ 6,15! + 5,30) + 2,48] £ 805 - 0,47/- 0,61!- 0,594 0,66| + 0,57| - 2,21| + fe + 5,20|+ 6,17(+ 8,51[+10,64 4 9.68 + 4,89| 444,07 H3,82114,86|117,32119,35| 118:09| 113,46] 193/32 + 7,66[+ 8,041 9,651111,80| 110,49] + 6,95 414,62 ER | COTE RERO | see 103 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. + 668 + 996 + SL‘Y + LL'€ + 00€ — 6FL - 80°F1- STS- L& VI a —— “auuaAout an) LAINE À eg‘r - Îlsso - log‘r - lzz'e — lec'e - laote - loge - [ere - [s6‘r - log‘r - [800 - |s8‘o + [82‘0 + eo 978 — |69°9 — 199 — |e8‘g - |60'L — [80/1 — 1689 — |eL'9 — |Le'g — |[£0S — ps ‘0 — [89 - [gra - 1188 — |02'G - |EFS — 691 - IPS = 16H r - [ego — [06 0 + 169 + 66e + [er‘r + (raie + [ve + [6er + [eL + GES + lOL'S + [989 + |LL + voor [116 + |ggfo + (GG + 19e + |90°L + [TofL + 882 + 116 + [0€ 0H ISF TH 1O‘L + |96' + ler‘r + 1G0'e + |L6'e + |69°F + |co'c + | S + [6s + |yL'9 + |G9L + 96‘ + [97e + |6ee + ec + [TG + [RE + lOGF + |69 7 + [196 + |9r 9 + |Y6 9 + 196 + |estr + l6rr + (YS0 + IGFr + [GG + 17e + 180€ + [ce + |G09 + |0L 9 + 681 — |91'a - [geo — \6r9 — |go'a - [es — Iger - [Le - [186 - [80 - |LF 0 t LG — |#0'L — [876 - 1086 — |S16 - [918 - [GG L — |S6 L — |Le'L - |68F7 - |8E % — Se‘or- |eL'ir- [rer (GES [88H 89 TT IST [FGF [ASTI- |9 6 — [088 — L8'y — |eL'G - [109 - |Ggig — |‘ - 1896 — |0g'G - 09€ — loge — 1097 — |19 € — G8'or- [Pi [SLT GOT [98 [7081 [LOG 00 GT [GO HI [GEI |66 6 — "U GG ‘u 08 l'ugr lCuon Cup lGmum)l ‘x 07 | ‘us | ‘ug | ‘uY ‘UG 8 9 L L 008 - |80‘G - [TOY — |SRr vL‘0 — |200 — |90'7 + 89€ + |90p + [GES + [696 + 06:9 + |S8L + 1198 + PUS = [ay — [986 — |OGE — &L'1 = |1 0 + |F6,0 + g8‘6 - |61‘6 - |L9'6 - |FL'6 - vy'6 — |97'8 — |OYL — Cr+ 8 + L'0 + 9'L - en n = BONE = 00 DOTHODOLR © *# _ DH++++++ I CS ee M NO 20 + OO + OM (0) IPN GLST UVNU-ENIVS AV TUALVUTANA, fon e ri ne CV CC] ©" GL8Y JoTauf YL8V 21409090 ‘xndod * aUWOMNY sduraquri 4 DIQUIIAON aaqua7dos 9YX * JOAIH 9140720 ° 300v ° qerimrp ‘ umf °° ‘TN "TA * * SAN * LONA9 A MTL Me TEE Un 4 A ° * GLST detauef YLSE 21qu009( | ‘ 2140720 ° * * axquo)dog ET, 2IQUIDAON ces jopnf * IOLIAQ . L . L L SAC ! ‘ GLRL nuef 7 ‘YLSY 21{U999(T esse + no Æ CH Ch Ch UHHHUHHH SM TU 4 mp 0 À WU HD IHH+HHÆHIN Li in un RS ET AR RER 2 SOII1O=S= LewIO Oh UE 0 SÉSSÉFETRESS HR RER + 0 0 0 0 ‘0 ‘0 S 0L‘0 0 0 0 0 9 US 9 G 9 G L S ÿ L L L 8 Q y G) US f G) us 10° +4 g) us 6ÿ° &) US &) US } G) us 9 G) US #ç‘0) G) US 09° U {1 U 1) g + | U (| û ‘ze +: gt % 901 * } G 0 & g+" O1 CET # ko FSSBASTSRNR EU CÉCULLE CET RU RH +++ +++ + 2SOSOCLCSCOCCSe0cS, ‘eI+ à 8) us 0 SETF À G) US GL° ‘66 +” I S6 GLS SOUL, JUepUOd ‘pAeUII-JS NE SANIQUU) EI OP UMP UOUELIEA EI 9P SONUMO ç [2 L C 8 G 0 6 0 (g° 6 8 0 & 0 ac ) us g) us 9£° €) us €) us 97° €) us 9F° £) us çg° g) us gF' " €) wS FF €) us 9 (a "1 +4 SAR 0 ct GILET * F98 + EL re] © E + [e] Ct 1 g'66t 1 €) US 8€ "ni " g'99 + 1 €) US & ‘G9 L'oçct F'ISgt 9‘I8Gt+ &) US LG‘ g‘eggt À €) us ( ( ( ( | ( ( ( ( ( 9€ +: G‘ET Fr“ G L' ç‘y8 + 1 €) us JE fi A Genève, la température moyenne du mois de décem- bre 1875 a été de — 0°,74, donc de — 0°,39 plus froide que celle du mois de décembre 1874; par suite, la température moyenne de l’année civile est de — 0°,03 plus basse que celle de l’année météorologique, soit de A da je" POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 105 —- 9°,71. Au St-Bernard , la température moyenne du mois de décembre 1875 a été de — 8°,39, donc de —+- 2°,98 plus élevée que celle du mois de décembre 1874; par suite, la température moyenne de l’année civile est de + 0°,25 plus élevée que celle de l’année météorologique, soit de — 1°,14. Si l'on compare la température de chaque mois, des saisons et de l’année entière, avec les valeurs moyennes déduites pour Genève des 40 années 1896—65, et pour le St-Bernard des 97 années 1841—67, on trouve les différences sui- vanles : ÉCARTS. ÉPOQUE. Température, Température, Décroissement Genève. Saint-Bernard, entre les deux stations. Décembre 1874: 149 378 +2°50 Janvier 1875... +9,78 +3,86 —1,08 Février. ....... —1,86 —92,47 +0,61 EN SE NAT MMA —0,31 +0,13 — 0,44 AVE SU NE +0,22 +0,27 —0,05 MOTS Ra dos +2,50 +5,26 —0,76 AT ne ee +0,96 +0,69 +-0,27 Ier Een —1,28 —0,50 —0,78 AOL LS +1,30 +2,11 —1,11 Septembre. .... +2,59 +2,16 +0,43 Octobre ..:.... —0,69 —0,85 +0,16 Novembre ..... +0,71 —1,03 +1,74 Hiver 1875.... —0,03 —0,75 +0,72 Printemps ..... +0,81 +1,23 —0,42 RM ui Me +0,32 +0,87 —0,55 Automne ...... +0,86 +0,10 +0,76 Année 1875.... +0,49 +0,37 +0,12 Décembre 1875. —1,58 —0,80 —0,78 Année civile 1875 +0,46 +0,62 — 0,16 À (Genève, les mois de janvier, mai et septembre ont été exceptionnellement chauds, les mois de février et de juillet ont été au contraire froids, mais avec des écarts moins forts. L’élévation de près d’un demi-degré relati- vement à la température moyenne de l’année tient prin- NAS CORPS AC EURE LOUE CR > ' 1? * : V 106 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE cipalement au printemps et à l’automne. Au St-Bernard, ce sont les mois de janvier, mai, août et septembre qui présentent une chaleur exceptionnelle, tandis que les mois de décembre et de février ont été notablement plus froids. L’excédant de la température moyenne de l’année est moindre au St-Bernard qu’à Genève, il est dû à la chaleur exceptionnelle du printemps et de l’été, tandis que l'hiver à été notablement plus froid. Le décroissement de la température entre les deux stations à été sensiblement plus rapide que de coutume dans les mois de décembre et de novembre, il a été au contraire plus lent en janvier et en août; le décroisse- ment a été, en moyenne plus rapide que de coutume en hi- ver et en automne, et plus lent au printemps et en été. Les tableaux suivants renferment sous la même forme que dans les résumés antérieurs les résultats principaux que l’on peut déduire de la température moyenne des 24 heures, au point de vue des anomalies et de la varia- bilité de la température. À Genève, le jour le plus froid de l’année a été le 23 décembre (1874) — 8°,24 ; le jour le plus chaud le 19 août, + 24°,48, l'écart entre ces deux jours extrêmes est de 32°,7. Au St-Bernard. la date du jour le plus froid, et du jour le plus chaud, précède de deux jours celle des extrêmes à Genève, sa- voir le 21 décembre et le 17 août, les chiffres étant — 19°,81 et L 13°,89, avec une différence de 33°,7 entre ces extrêmes. L'écart maximum négatif de la tem- pérature à Genève — 8°,33 tombe sur le jour le plus froid le 23 décembre, mais l’écart maximum positif de l’année, de + 9°,36, se trouve le 10 novembre, et non le jour le plus chaud. Au St-Bernard, c’est également sur le jour le plus froid de l’année, le 21 décembre, SE eo Va Mr Ou 0 a Pen AS AS AS ces dd RAMTUNT 621 « SR: eu | ü : $ * V æ, M POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 107 que tombe l’écart négatif maximum — 11°,68, mais écart maximum positif — 11°,80 se trouve le 9 mars. J'ai relevé également pour Genève la température moyenne de cinq jours en cinq jours pour l’année civile, du 4*% janvier au 31 décembre 1875, en inscrivant dans la colonne suivante l’écart, soit la différence avec le chiffre calculé par la formule déduite des 40 années 1826—65; lorsque l'écart dépasse les limites de l’écart probable, et constitue ainsi une anomalie, il est mis entre parenthèses. Sur les 73 pentades de l’année il s’en trouve 40, pour lesquelles l'écart est positif, et 33 pour lesquelles il est négatif, sur les 40 écarts positifs, 23 dépassent les li- mites de l'écart probable, l'écart maximum positif + 7°,78 tombe sur la période du 16 au 20 janvier. Sur les 33 écarts négatifs, 17 dépassent les limites de l’écart probable, l'écart maximum négatif — 5°,93 tombé sur la période du 7 au 11 décembre. La période des cinq jours consécutifs les plus chauds de l’année se trouve du 19 au 23 août, avec une température moyenne de — 21°,43, et celle des 5 jours consécutifs les plus froids du 7 au 11 décembre, avec une température moyenne de — 4°,58, ce qui donne 26 °,01 pour la va- riation de la température entre les pentades dans le cou- rant de l’année. GENÈVE, 1875. NOMBRE DE JOURS 1 0000 froids tempérés chauds | Jour ÉPOQUE … |très-froids | mm 2—— | | rès-chauds | 1e plus froid Île plus chaud 0 0 0 0 0 0 (0 a 0 0 0 0 0 0 0 10 à - s- Sa 0] Où+5l+5à H0{+10 à 15H15 à +20/420 à +251+25 à +30 Jour Æ [Déc.1874.1 6 9 13 3 E* - se - 8,24 le 23| 4 8,61 le 1 Janv. 1875. 1 8 13 9 — — — — - 6,11 le 1|+ 8,55 le 18 = |Février. . . 1 15 12 Æ: = _— Es pe - 5,01 le 11] + 4,20 le 4 Æ Mars... .| — 1 19 10 1 = > Es - 0,03 le 22! H1,21 le 9 avril. : : — Se es 19 il = = F2 + 519 le 9|-H4,43 le 21 Bee Mai. . | — _ _— — 15 15 1 _ 411,42 le à6| 20,02 le 22 in LT LE se Es 5 20 5 — |H9,99 le | 422,39 le 14 = Juillet . . :| — SA ps Le 5 2% 2 "Es 14,09 le 23| 422,45 le 7 = Lx PRIE sn A ai = 3 14 14 ee 19,09 le 6|+24,48 le 19 A [JSeptembre.| — — — — 6 24 — — +11,80 le 30! +19,82 le 23 #Æ {Octobre . .| — 2 20 7 2 _ æ + 4,42 le 27| 415,88 le 6 Novembre .| — y 5 15 3 — — — - 2,82 le 28| 414,88 le 10 nnée...| 8 40 64 76 56 99 22 Æ - 8,24 le 23] +24,48 le 19 décembre, août. 108 109 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. YLSV 29P YLST 9P GG OI F8 + | G 91 FL - YT 21 O1 ©1 1£‘9 + [97 OI GL'e - 88 ©I F6 £ + [01 °1 88 — 96 21 827 À 186 O1 78€ — MECr re: 160 06 ©1 19€ F|8 I FT = FT OL LYS + ISI O1 GC — Ge 1 97% + (GI 91 879 — F O1 8L'e + [6 I IE 9 — LOT 97e LIT I FF S - PP Or LL +9 ©] LYT - 97 O1 EL'9 + [GG 1 SF — GG 9I F8 + ES 9 spisod syyuaou CS spyn99su09 sinol 7 aaquo SOUI9IJX9 SJ1V9 91 + GT OT AT GT GT 1 + GT — 10 + CP 19 10 =1 D LS © © OO © OS © © 6 = 9 © ©ù D © D I © ‘}n99SU09 simol z a1qu® "AOUX SJBO ‘JAqU9AOU ‘YLST ‘29P OL O1 986 + 180 O1 £E'8 - OF ?I 966 + |8G °I 99° — 9 91 68‘Y + (SI OI L6S — CG 9L.J6 9 + € O1 60 — GE 91 L8‘9 +19 1 9g‘9 — L' OI-L6"C #18S LCL = 6 1 60°G + IST ®1 67 — OF 91 #89 + [88 °1 80° - LG ©I 06% + |F1 OI 6C£ — 6 91 £FL +166 O1 FC - Y 91 6L€ +|IE OI 86 — 8r °©1 668 +|F I SL'G - pl 68 : + |£G ©I 6e'8 Æ syryisod syyesou TT, A, SOUIQIIXO SJAVIH MS GT M GTS CAO MG TO NY = OC) suao{oux SYACOST — D © + © D © NS M MN 19 AUSIS 9p SJUIU9S -URU9 9p 2IQUION “AALVUAANET, — ‘CLSY HAGNAI spisod SJABI5 sprusou SJIGIT LE SEE] aauuy * *BIQUI9AON * * : 24400 * puquodes uen DEV OL Er ee mie * Jnoy LATE * umf ” ‘TN > TIMAY * SAN JOLA9 GLS J2TAUEf YL8r **99(T andOdï SAINT-BERNARD, 1875. Nombre de jours dont la température est comprise entre 220200 Jour Jour 0 0 0 0 can" = 15 we. 10 S s 0e) bn EE 10 LAAE le plus froid |le plus chaud et et et et et et et et [ss] =) names | ne me ss | es me ee | ns | | es ee EE | ns et ns © (de) 0 0 2 {|| Décembre 1874. 6 13 8 4 — — — — 19,81 le 21 |- 3,59 le © {|| Janvier 1875 . . — 2 15 13 il — — 12,20 le 22 | + 0,23 le & | Février... .. 8 5 13 2 | — | — | — | — 18,51 le 8 |- 3,97 le Mars | — 8° 48 9 HARTR RER Es 14,60 le 2 | + 4,09 le 5 lAwil......| — | — 9 16 5 _ —_ _ - 7,65 le 15 | + 3,56 le = NETAPRRE R — — — 2 18 11 _— — - 2,98 le 27 | + 8,16 le 2 ONDES RE — — — 2 13 14 1 — - 1,67 le 20 |+411,76 le a niet. . | = |) — | = 48 | 46 Fier LEE + 1,66 le 18 | 113,42 le s 2 RO nes ne — — — 1 4 14 12 — - 0,05 le 5 |+413,89 le pal Septembre . . . — — —_ 2 6 22 — — - 2,72 le 30 |+9,11 le MAR Dobbtes. , | =" | — 5 15 10 1 Eee - 749 le 25 |+ 6,61 le Novembre . .. 1 10 3 12 4 — — — 16,51 le 27 |+ 1,22 le Année . ....,. | 15 38 66 78 75 178 15 19,81 le 21 |-+13,89 le 17 décembre 1874, août, 110 1H os POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 0 939 % 91099] OIQUIOAOU 6 9'T rt ‘21quI9AOU ‘alquiaAou (Es "SIPUI - ‘FLSF' AU999pP de gr 91 068 + |08 01 986 - | 8 | 6 O1 08H [IG 1 89'F- | LT 6L FIG A PA AGE LA GE O1 008 + |0G 91 996 | 06€ |£F O1 009 + [LG 1 8FOT- | 68,7 (UL di LY |’ 121quoa0N S 91079 + x 01 26€ —| 096 |S O1 69/6 +8 O1 866 | 00€ 8 GT DE | 614000 6 1 que + 166 01 96e -| O9 |96 o1 076 + 10€ o1 8er —| OfE y Ce & |: o1quioydes 8 01677 ty o1ve9 -| 1 [LI OI Gg'L + |S O1 €r9 -| SL y vG L er OV GT 21679 +6 2109 -| Séc |L O1 292 + ST 01 7EY —-| 10€ VE € 8 |" °° "vwIumf FG 91 SL'Y + OF 1 LO‘r — | 906 |6 91 188 + |08 1 SG 9 — | O0E y 8F RSR ue au tul 86 91 IL'Y À LG 01 89 -| €SG |6 O1 GrL +|LG O1 SE 7 —| 807 y 68 G eee 06 91 F8°€ + |gG O1 VOS — | HG [IG 1 096 + [ST 01 96€ -| SF 6 LI EN 6 on UN 16 O1 9'G + (88 o1 GL'L | 81€ |6 O1 o8‘rrt |1e O1 £6L —| 82,7 y CI DB EE" EN GE O1 7L'O + IS op 08L -| 13e |S O1 60e +|8 o1 GS 6 -| 067 L 6 DRE MepnR LE re 91 668 + [Ge 91 &8G — | 19€ |S1 91 086 + |eG © VE —| GI 9 L LG Ÿ *SLST JOTAUES (RG OÙ PB +108 01 668 | GET (9 OÙ LE +16 O1 BOT | SEK L L #6 |‘ :YL8V 90 0 0 0 9 srisod spesou ‘Jn99SU09 synisod sppesou AUSIS 9P nt 5 San or, ds —" . __, sukowu | squouwos | smisod | symesou OS SJNI9SU09 SMOf omuo a41Ju9 ‘Aout SIVIT | -U849 9p | SHIUI SIVIT : F* £ SYIBOST SaU9417X9 SAV JIQUON saut9 me SJAVOT “AMOLVUIANAT, — ‘GLST OHVNUHA-LNIVS "Rte th 112 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 1875. Température de 5 en 5 jours, à Genève. Date 1- 5 Janvier 6-10 id. 11-15 id. 16-20 id. 91=954 id; 26-30 id. 31- 4 Février 5 9 . id, 10-14 id. 15-19 id. 90-24 id. 95— À Mars 9— 6 Mars TEA 19-161: xd! 1721 id: DD O6: 97-3144; 1-5 6-10 id. 11-15 id. 16-20 id. 21-25 id. 26-30 id. 1-5 6-10 id. 11-15 id. 16-20 id. 21-25 id. 26-30 id. 31- 4 : 5-9 id. 10-14 id. 15-19 id. 20-24 id. 25-29 id. Tempé- rature moy. 5“ ST o à O1 © 19 = 19 19 00 À =1 19 © DISC CRÉÉS ss = OCNN© MOQUE OA CS PS ESS L=Dorn ONE e=E es s ss HER + HHE+EÆ HIHI HI ++ FE = (Oc0 Ho 00 O1 GE D > OmWDOE DD Al OT QU © I Où © =] ET Difré- rence avec la formule +0,71 +164 +0,25 (47,78). (LARG) (+2,46) | +0,43 (-2,67) (-3,47) 1,20 (-2,97) 0,90 1,70 (+4,68) +0,29 (-1,93) (-3,20) _0,86 +1,46 (F3,27) (+4,43) (+2,49) (< ,79) (1,93) 0,63 Date A SEA EDS DR DRE | Re 30- 4 _ + 10-14 15-19 20-2% 25-29 30- 3 4 8 9-13 14-18 19-93 24-28 29- 2 3 7 8-12 13-17 18-22 23-27 28— 2 3— 7 8-12 13-17 18-22 23-27 | 28- 1 2— 6 7-11 | 12-16 17-21 22-26 27— 1 2- 6 7-11 13 17-21 22-26 27-31 Juillet id. Septemb. id. id. id. id. id. Octobre id. id. id. id. id. Novemb. id. Décemb. id. Tempé- Diffé- rence rature avec moy. la formule 0,03 +0,18 (-2,53) (-3,13) (1.88) 0,97 +0,16 (-3,72) (43,00) (+3,34) (+3,98) (+2,64) 0,53 0,26 (42,70) 17,56| (192,93) 419,00! (45,05) H7,55| (44,34) 419,21] -0,24 H3,78| 41,10 48,20 118,66 416,09 415,65 416,93 117,80 H8,81 114,73 +18 +91 19 +941 143 119,63 415,98 415,66 418,00 UN A+ PE POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 113 GENÈVE, 1875. — INDICAïIONS DES THERMOMÉTROGRAPHES. Nombre de jours (1 : Minimum Maximum és EPOQUE. Minimun) Date. Maximum Dale. au-dessous au-dessous si absolu. absolu. de 0e. de 0°. | À o 9 #4 Décembre 1874 —13,1 le 23 +15,1 le 1 DE SRE à : 14 Janvier 1875 .. — 7,8 le 2 +16,2 le 20 21 1 1% Février... ... _—10,3 le 12 + 85le 3 2% 5 de: Mars. ........ — 3,8 le 22 18,7 le 8 13 : 0 ‘4 NT al PAPE — 0,9 le 3 +21,2 le 21 1 0 EN 1, F DAC ARE + 50le 3 +27,4 le 22 REC à Dan Le + 8,2 le 21 +929, le 9 0 0 #4 Juillet. ..….... + 7,9 le 13 +929,8 le 7 10 12e fe Ce +10,3 le 31 H3LS le 18 d-19 7 Septembre....+ 72le 3 +-26,4 le 13 0 0 4 Octobre ...... + 0,4 le 27 +24,8 le 5 0 0 Novembre .... — 5,2 le 28 419,6 le 10 S 4 ne, _ € Me Année........ —13,1 le 23 déc. +31,8 le18 août. 91 21 ve (1874;) " SAINT-BERNARD, 1875. Époque. Minimum. Date. le 22 à le 1à le 10 à le 21 à le 8 à le 27 à le 20 à lek13à 6h. le 5à 6h. le 30 à 10 h. 6 h. 6 h. 8 h. 6 h. 6 h. 6 h. 6 h. Déc. 1874 —920,5 Janv.1875 —16,8 Février. . —20,3 Mars . —17,4 Avril. . . —12,4 Mai. . . . — 8,0 Juin . . . — 2,0 Juillet . . — 2,4 Août . . . — 1,0 Septembre — 4,2 Octobre. . — 9,0 Novembre —19,7 Année . (1874) Maximum. [4] ART + 2,8 0,0 + 8,4 71 +11,6 +16,0 +16,0 417,2 | +123 mat. mat. soir mat. mat. mat. mat. mat. mat. soir le 25à6età8h.m.+ 9,7 le 5 à le 27 à 6h.mat. + 4,8 le 16 à . —20,5 le 22 déc. à6 h.mat.+17,2 le 17 août à4 h.s. et le 18 août à2 hs. Date. le 4à 10h. mat. le 45 à 2h. soir. le "3 à ANSE. le 9à 2h. soir. le 24 à midi. le 22-à 2h. soir. le 9à 4h. soir. le 7à 6h. soir. le 17 à 4h. soir. le 18 à 2h. soir. le S8à 2h. soir. midi. midi. 114 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE PEAR Le minimum absolu de l’année — 13°,1 a eu lieu, à Genève, le 23 décembre, le maximum absolu + 31°,8, le 18 août, la différence entre les températures extrêmes enregistrées à l’aide des thermométrographes dans le courant de l’année est ainsi de 44°,9. Le minimum s'est abaissé le 3 avril pour la dernière fois au-dessous de 0 au printemps, celte date est de 15 jours plus hâtive que de coutume; le 18 avril a eu lieu la dernière gelée blanche. C’est le 21 novembre, soit près d’un mois plus tard que de coutume, que le minimum s’est abaissé pour la première fois de l'automne au-dessous de 0; il y avait déjà eu cinq jours plus tôt une gelée blanche. Au St-Bernard , où l’absence de thermométrographes ne permet de noter que les températures observées de 6 beures du matin à 10 heures du soir, on trouve dans tous les mois de l’année des températures au-dessous de 0; dans tout le mois de décembre 1874 il n’a pas été noté une seule fois une température au-dessus de 0. Le petit lac près de l’hospice avait déjà été entière- ment débarrassé de la glace de l'hiver le 12 juin, date extraordinairement hâtive et qui précède de près de 6 semaines l’époque ordinaire; la congélation a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 octobre, date qui ne s’écarte pas beaucoup de l’époque ordinaire. DEN 19 LA st 5 @ ‘IOUA9Y OH AI E 68° + ‘quov 48 1 66 ol l'oc+ l'YLS8F 29p 06 91 À L'e + ce‘ 0+ eg | °°: * ‘opuuy = = Eire | se es 9e+ Fr car gr 81 09 + %0‘1— 918 + |" o1quieaon 6Gr+ 8 9 For+ YY OL L'8 + SO— | gg | °°°" * * 014000 = 09/0 8E 91 £‘0c+ 08 21 &‘or+ L'T+ EL'Sr+ | © © * * ‘oxquiagdog _ 08° 0+ V6 19 66 OI FC L as + 080 FO ae DR ee LE | < € n € ñ 8c0— 16 O1 ‘1e + GE O1 SL + 1S‘0— CT À a me ER 0 LIL a LL'0— 6 ©? 6°06+ GE 1 L'6 + BOIRE EN LT ONE AU es ump = 6L'1— € O1 9'LT+ 6E 1 L'8 + ar e—+ LS EE CS RS œ €90— 0€ 1 STI F 01 c9 + 96 0— gps +" "tt: qua D 08° T4 LE 39 97 91 69 + Fe 3 & 1 6% + S0‘0— ED OL rase Mel STE = LIST RÉ ur OPA LE + | 660— 09% + |°::::: Jeu = 19° c+ 16 3 08 8E 1 9'G + 6 ACT + G0‘0+ EG + | °°: GL8r wnur —_ 0 € € 5 -J9 9 F 9182 GE 0€ OÙ L'E ne Fg'0— 989 + |‘: yLSr o1qu009q [0] a | 0 peal Z *It,[ 9P 5 [129 49 nva,] op : : + LO8r—£6G8F 2.819 du) e[ WnUtTxe IN UMUULUE A auua4oUt EI ‘auu240N ‘andodï | SE À orgue œouomyrq ANS FUEPYIXT | | [æ] PR PE : ‘GL8Y U9 UQUY np onde RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 116 ÉPOQUE Février . . . PTIT RS ER Octobre . . . Novembre. . Température du Rhône en 1875. Décembre1874 Janvier 4875 , Écarts moyens d’un jour +0,73 0,55 0,58 0,75 0,64 9,03 3.64 3,02 3,88 9,52 1,70 2,19 négatifs Écarts extrêmes (0 30 +0,1 le 2 +0,8 le 10 +0,8 le 24 +0,8 le 7,9et23)+-1,8 le 19 +2,7 le 12 +6,7 le 12 lH3,1 le H +-4,9 le 30 . +3,2 le 14 +1,1 le 13 +0,8 le positifs 8 et 10 20, 21, 29 4 10 et 11 30 97 9 3 24 18 et 20 8 5 moy.entre consécutifs négatifs 0 —0,6 le —0,5 le —0,4 le —1,0 le —1,1 le —5,9 le —9;1 le —5,4 le —4,3 le —3,5 le —4,9 le —2,0 le entre 2 jours consécutifs — novrewvovoce® - .… ss HÉLEHEEREEEE 117 6e‘o+ | Se‘o+ | 11‘0+ | 91‘0- | 60° É 0- ! 60‘0- | Lr‘0+ | L&‘0+ | co‘ ARE é 3 Pr ire co‘o+ | 08‘0- | 97‘o- | 98‘o- [80 ‘o+ |e‘9sz | * * © * ‘opuuy > & dorot|ze‘ot | co‘ot | cz 6 er EU NEA EE RE PR “ Q < 68‘0+ Le f Gt 36 0° GT 0 or‘o+ | gs‘ot | or‘ot | zc‘0- dt à s £ Fr'0t pa ca sa Pr 7,0 LG 0+ ET‘ 0- can Us ou ts 09'€GL * * * euwomny ? a [9904] s70+ | 8707 | #7°0- nt Ha dus 10e 6.0 | #L<0- | 1610 SU Dos rare LA { 5 ! 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DEAR Hi S E AL 00 Lecror L1po- | eve | 6e 0+ | 80‘0- | 99‘0- | 98‘0- | 3g° 0 |S£'LGL ‘TN = 1e m0 G0‘0- | S£:0- | LT'‘0- | 65 0+ | ES 4 A 98‘0- | &2‘0- [71° 0+ |98° RAS. ue ot | &e‘o+ | #0‘0+ | 95‘0- | ra 80+ | £g‘0t | 68°0+ | 870 | S‘0- | LY' 04 |98'GGL [AV pra, j 9c‘0+ | I‘ 10, 98 0- | F8‘0- | £0‘0- | 91 0+ c é Go | Lr‘0- |O7'0+ Ze‘ LeL | * °° > … |osor| rot) vr0- | 1707 | 810- | 60 sot | 13404 | S0‘0- | 63*0- | 680- |61°0+ |20: L FREE = e À |éeot | 9000 | or‘o- | goo- | sc‘o- | L ‘Ok | 6H 0 | 07‘0+ | S0/0- | 81/0 5 61.07 120,862 , !: Ann = | 2 NAN AADAER À AA PSE ER er'O+ | 17‘04 AE ÊE Lis FO 60 TEL, |4e ALSY Here € 5 RES Dee LUI uUr TT AU 60 04 8x 0SL YLST 2440999 (I Lis 4 u 86 | ‘uoc | ‘u er [Cu 91) Cu #1)! On) | x og | ‘ue | ‘q ET ä ‘ ‘U ni nd 9 | ‘us | ‘us | MN RE anboax 3 << “onblguydsoue UOISSAI4 — ‘CZLSF HAANHI OGIQUE ,” RESUME MEÉTEOROL 2 # " SAINT-BERNARD, 1875. époque © [auteur | Mai | 2h. | 4h. | Gh. | 8h. | 40h. |{minuit (44 h.)(46 h.)| 18h. | 20h. TS pu es nes Ent ARE | mm mm mm im mm mm nm mm mm mm mm mm Décembre 1874. | 553,96! -0,08 | -0,15 | 0,00 | 40,13 | +0,19 | +0,36 | +0,24 | -0,09 | -0,3 | -0,22 | -0,09 Janvier 1875 . . | 564,69) 40,01 | -0,09 | +0,08 | 10:96 | +0,33 | +0,38 | 40,13 | 0227 | 0/50 | -0,32 | -0,11 Février... : | 357,00! -0,09 | -0,11 | -0/14 | 10,08 | +0,20 | +0,22 | 40,15 | 0,00 | -0:14 | -0,09 | -0,06 Mars . : : | 561,00) -0/44 | 0,14 | -0/11 | 10:17 | +0,46 | +0,69 | +0,42 | -0,03 | -0,33 | -0,36 | -0,32 Avril. ..... | 562,38] +9,02 | +0,02 | 40,07 | +0,14 | +0,34 | +0,42 | +0,24 | -0,16 | -0,42 | -0,36 | -0,27 | -0,04 Mai. ...... | 566,97! +0,10 | +0,09 | 0,00 | 0,00 | +0,15 | +0,28 | +0,16 | -0,18 | -0,35 | -0,20 | -0,06 | 0,00 Juin ...... | 567,16! +0,02 | -0,01 | -0,05 | -0,02 | +0,16 | +0,39 | +0,23 | -0,13 | -0,31 | -0,21 | -0,10 | +0,01 Juillet . .... | 567,22] -0,05 | -0,05 | -0,01 | 40,10 | +0,23 | +0,38 | +0,31 | -0,01 | -0,26 | -0,25 | -0,23 | -0,17 Août | 57018! -0,04 | 0,00 | +0,02 | 10209 | +0,21 | +0,35 | 40,23 | -0,10 | -0:30 | -0,26 | -0,14 | -0,03 Septembre . . . | 569,62] +0,01 —0,03 | -0,04 | -0,01 | +0,20 | +0,34 | +0,15 | -0,20 | 0,33 | -0,#6 | -0,01 | +0,09 Octobre. . : : : | 561,40) +0,06 | -0,09 | +0,02 | 10:14 | +0,24 | +0,96 | +0,01 | -0,29 | -0,38 | -0,17 | +0,02 | 40,16 Novembre: : | 558,84] -0,08 | 0,14 | +0,04 | 40293 | 40:23 | +0,21 ! +0,03 | 0,19 | 0,31 | -0,15 | +0,05 | +0,10 Hiver... | 568,60! —0,05 | 0,12 | -0,02 | 40,16 | +0,24 | 40,33 | +0,18 | 0,12 | —0,33 | -0,21 | 0,09 | +0,05 Printemps : : : | 563,46] -0,01 |-0,01 | -0,01 | +0,11 | +0,32 | +0,47 | +0,28 | -0,12 | -0,36 |--0,31 | -0,21 | -0,11 Été... | 568,20) -0,03 | -0,02 | 0:02 | 40,03 | +0,20 | +0,37 | +0,25 | -0,08 | -0,29 | -0,24 | -0,16 | -0,06 Automne : : : : | 563,27! -0,01 | -0,09 | 0,00 | 40219 | +022 | +0,27 | 40,06 | -0,23 | -0,34 | -0,17 | +0,01 | +0,14 nnée . | 668,41|-0,02 | -0,06 | -0,01 | +0,10 | +0,24 | 40,36 | +0,19 | -0,14 | -0,33 | =0,23 | 0,11 | 0,00 | Si l'on prend la différence entre la pression atmosphérique observée à Genève et au Saint-Bernard, on trouve pour le poids de la couche d’air comprise entre les deux stations : | D Hiver. . .... | 166,931 40,18 | -0,15 | -0,15 | -0,12 | -0,03 | -0,07 | -0,10 | -0,12 | 0,11 | +0,03 | +0,24 | +0,39 Printemps . . . | 163,38) 40,11 | —0,50 | -0,73 | -0,65 | 0,30 | -0,18 | -0,07 | +0,08 | +0,34 | +0,63 | +0,71 | +0,52 Été. ...... | 159.21| 40.04 | -0,34 | 0,57 | -0,56 | -0,35 | -0,12 | -0,03 | +0,10 | +0,29 | +0,45 | +0,51 | +0,53 Automne . . . . | 162,33! 40.05 | -0,25 | -0,39 | -0,34 | -0,12 | -0,02 | +0,04 | +0,04 | +0,09 | +0,22 | +0,36 | +0,31 Année . «| 162,93] 40,10 | -0,30 | -0,45 | 0,40 | 0,19 | -0,09 | -0,02 | +0,05 | +0,17 | +0,34 | +0,46 | +0,39 ee ND + D DD CINE NOTES © _ — DR (g'ége+ €) us g0‘ot (6‘88rt d a) us Ly‘ot (g'9ge+ 1) us Gy'O+ 78868 = Q © © * AQUOAON À T | (g'ésst d €) us z0‘ot (o‘rzrt d 8) us 18 04 (6er + ) us LOF 07198 = 9 * © © * 014090 L: (6‘ecet €) us 900 (L‘YGrt À G) us OG‘0+ (C'8yet d) us yF'OÉ 9696 = 9 * * * oaquogdos À a | (gécst 1 €) us 900$ (eyrit d a) uis yr'ot (L'œeet ”) us Ja 0 SOLS = 9, * * * * © MOV (à æ || (o‘gret d €) us co'ot (o‘Lart nd @) us y1'0t (‘Feet 1) IS 98 0 GG 196 = 9," * * * * jormmf ; Z | (é'océr de) us 20'0t (gizert 1 a) us 6p0t (6'eget vi) us 97'ot O1 196 Rens te UNE Ÿ ee || (6‘rcet 7 #) us 20‘0+ (0‘cert À à) us Lp‘O+ (0‘Q + “) uIS gro L6/998 = 9" “UN de A || G'érct à €) us 70'or (9'Lert dl ) us 6)'ot (r'eret v) us FefQt 867298 = 9: * © © ? 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La hauteur moyenne du baromètre pour le mois de décembre 1875, à Genève, a été de 729mn 49, soit de 8mm 99 plus élevée qu’au mois de décembre 187%, en sorte que la bauteur moyenne pour l’année civile est de + 0%%,75 plus élevée que pour l’année météorologique, c’est-à-dire de 727209. Au St-Bernard, la hauteur moyenne du baromètre au mois de décembre 1875 a été de 561%%,46, soit de 7%%,50 plus élevée qu’en 1874, en sorte que la hauteur moyenne pour l’année civile est de — 0,63 plus élevée que pour l’année météorologique, c'est-à-dire de 564,04. Si l’on compare la hauteur moyenne du baromètre pour chaque mois avec les valeurs moyennes déduites, pour Genève, des 32 années 1836—67, et pour le St- Bernard, des 27 années 1841-67, on trouve les écarts Suivants : Époque. Genève. Saint-Bernard. Genève-St-Bernard. mm mm nm Décembre 1874 —8,00 —8,36 +0,36 Janvier 1875. . +3,86 +4,20 —0,34 Février. . . . . —1,44 —3,24 +1,80 MTS 22e #2 +2,34 +1,29 +1,05 Ari eue rues +1,32 +0,75 +0,57 1 PR +2,27 +3,13 —0,86 LE EL ETS —0,24 +0,05 —0,29 Juillet ..... —1,06 - —1,26 +0,20 ABDÉS, JS +0,90 +1,78 —0,88 Septembre . . . +1,72 +2,17 —0,45 Octobre . . . . —2,85 —3,20 +0,35 Novembre . . . —2,08 —3,19 +1,11 Année mét.1875. —0,27 —0,47 2020 2< Décembre 1875. +0,99 —0,86 +1,75 Année civile . . 0,48 +0,16 +0,32 La hauteur moyenne du baromètre, à Genève, à élé un peu plus faible que de coutume, ce qui tient surtout E ET LE GRAND SAINT-BERNARD. A21 aux “ibtes pressions des mois d'hiver et d'automne, malgré la pression plus forte au printemps. Les écarts négatifs des mois de décembre, juillet, octobre et no- vembre dépassent les limites de l'écart moyen, tandis que les écarts positifs des mois de janvier, mai et septembre dépassent seals ces limites. L'on ne trouve pour aucun mois une différence très-forte entre les écarts de pression à Genève et au St-Bernard, la plus forte différence de — 1%,80, au mois de février, ne s'élève pas au chiffre de la différence qui est fréquemment atteint. Avec les données suivantes pour l’année1875:726"",34 et 563%, 41 pour la hauteur moyenne du baromètre dans les deux stations, + 9°,74 et — 1°,39 pour la tempé- rature moyenne, 0,76 et 0,78 pour la fraction moyenne de saturation, je trouve d’après mes tables hypsomé- triques 2073%,3 pour la différence d’altitude entre les deux stations, le chiffre obtenu par le nivellement direct étant de 20703. Les tableaux suivants renferment les données qui per- mettent d'apprécier la variabilité du baromètre dans chaque station, soit que l’on considère l’écart entre la bauteur moyenne du baromètre pour chaque jour et la hauteur normale, ou la variation entre deux jours consé- cutifs, soit que l’on considère les minimas et les maximas absolus observés dans chaque mois. De. 4% + LA + a ; ù 5 4 * F. ee £ MÉTÉOROLOGIQUE , RESUME 122 Dee 1874 . Janv. 1875. Février, . Juillet .. AO: 0 Septembre Octobre . Novembre . Année . . . GENÈVE, 1875. — PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. Écarts extrêmes Écarts moyens de chan- gements de signe Écarts positifs Écarts L4 | ES négatifs négatifs positifs mm 19,86 - 4,91 11,51 10,92 - 8,22 - 8,91 - 5,73 _ 7,91 - 9,34 - 2,96 _23,98 10,82 19 _ DIDOQOI-I1R> > © CO ES © © © = © © à © 7 7 Où —————————— — -23,98 le 14 octobre 5,44 +11,88 le 8 mars Écarts extrêmes entre 2 jours consécutifs mn, négatifs positifs Écarts moy.entre 2 jours consécutifs = = = s = % 19 LO © > CO Co de Co DE D 1— ABNARSL SEE SR Re RAD CERTES SL LE OUR À TZ I mi D A 0 19 O7 LO I © CD © RO NO CZ mi mn > +3,32 | -16,86 le 9 | 410,28 le 12 décemb. 1874! novembre 2 LA 123 NEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR GE ge ——— ER EEEELELELULELELELELELULELEUELELELEC QT dorauvf OUUADAOU SABUI 2140790 gs o1 8° + [06 01 91‘ | CSG | 8 o1 er‘ci+ |yr 01 92‘06- | 7 SF cg £6F GLE |‘ ‘opuuy GE 91 GLÉY + [08 O1 OL‘ | OP [gr o1 000 + [og o1 gc‘rr- | 19 y 8 68; SIAPAQN 97 91 869 + FF 01970 | EE 9 OT 8 + [YF O1 9L 08 | OF L F 6 GG | ‘ 9140790 GP O1 GVE +166 0 667 | ILE [Gb o1 C0'9 + |6s o1 cc - | 06€ 6 8G 6 |'oxquedos L © 66,9 +|Y ©! 08,9 = 97 & LY QI 09 L +1G 01 Gç'o1- IG € dd (0 ea NOV 96 PEL +18 O1 667 — | 06 9 O1 LE Y +|LE O1 68'L —| 8S 8 9 6 6e |‘ ‘Jnmf F © 79€ +16 © LCR a FLY 8 I LL 9 + LE 01 386 — | 6 6 « LV 41 Are LULU 16 O1 66€ + |LG 91 9LY — | 00 6 9189 L +106 O1 €9 s — | 597 y CG 9 PR LIEN) AA 8L,y + 166 °I 87 8 = LE & 0G 1 9€ 9 +18 o1$vz -| 6LE€ 9 GT TT PAR TNA 9 A L9 6 + FT OT 8c,9 Te LG & 8 °I5 GU & I YI'01- yL'G L 06 VF ", °° ‘SIN Vy O1 8#° + [LE O1 09 L — | 6LG & 1 659 + |LG O1 978 — | GS G L 120. le" Lorie 6 O1 Y8iL + |1G O1 GrL = | 066 |86 01 816 + |8G 01 169 - | GE L 9 G °GLSF ‘Auf 8H O1 £C 9 +16 91 FLO | 68€+ [9 O1 86 1 + [18 91 LI'61- | GC 6+ & à 88 |’ YLSTr ‘990 WU Wu uit uItu uiux UUI syryrsod spyesou |J1n99su009 syrrsod sJusou DUBIS 0p a ———ù))È)D) | SO Z —— .". | suoÂow | squowos | srsod | sryeSou ADS Spyno9su09 sanof ÿ oaquo UE “Aout SAUT -UU49 0p | SHOT SYIBOS FRERE SIVIT SOUA1X9 Squv: g JIQUION, SOUQ1YXO SJARIST “HOOIMAHASONLY NOISSNUIY — ‘CLST “MVNUAS-LNIVS À PU Es Époque. Maximum. nm Déc. 1874. 706,69 Janv. 1875. 716,24 Février . . 713,36 Mars . . . 714,19 Avril . . . 714,89 Mai... . 716,58 Juin. . . . 720,74 Juillet. . . 749,55 Août . .. 718,00 Septembre. 723,05 Octobre. . 700,30 Novembre. 713,19 Année . . . 700,30 Époque. Masimum. mm Déc. 1874. 540,74 Janv.1875. 551,26 Février . . 550,15 Mars . . . 549,22 Avril . . . 552,86 Mais 26.222902 Jum, . . : 503,81 - Juillet. . . 560,09 Août . . . h57,42 Septembre. 561,93 Octobre. . 542,34 Novembre. 550,29 Année. . . 540,74 GENÈVE, 1875. Date. Maximum. rm le 12 733,64 le 22 739,54 le 27 736,95 le 2 737,77 le 7 132,80 le 30 734,64 le 16 134,03 le 17 733,18 le 5 734.16 le 29 732,83 le 14 737.65 le 8 734,90 le 14 oct. 739,54 Date, Maximum. mm le 21 564,43 le 22 571,20 le 24 567,29 le 2 579,67 le 8 568,67 le 30 572,68 le 17: 573,89 le 17 573,22 le 5 576,67 le 29 573,93 le 14 573,99 le 30 569,38 le 21 déc. 576,67 (1874) Date. Amplitude . mm le 8 26,95 le 24 2330 Je” 23,59 le 8 2358 le 1 18,00 le12 18,06 le 8 13.29 le 27 13,63 le 16 16,16 le 1 9,78 le 7 37,35 le 17 91,7 le 24 janvier 39,24 SAINT-BERNARD, 1875. Date. Amplitude. mm le 8 23,69 le 28 19,94 le 2 47,14 le 8 23,45 le 20 15,81 le 24 13,56 le 7 10,08 le 6 13,13 le 16 19,25 le 12 12,00 le 6 31,65 le 16 19,09 le 16 août 35,95 f 1% | Gi à Fe co (7 0) ARRIES C'est es , hs s 4 Re dorer lee |ecz lys |ocz |gcr |ers |108 |ves |rre |008 |evg |. :euuonv # Æ Nocer |ver | eve | sv | SErr | 96:07 | Ov | 6H | LE VE | GOYE DORA LEO TI NN ET NT *. & oser | cor | 16e | sos | ro |éés | 69 logo |96 |916 |&8s | 009 |: 1° sduaqurq si Œ Mecs |ver | see | cor |ee | 86e | 007 |g0‘r |#o'r | #07 | 86€ | 07 | °°°" "NH 38 1 ” me Z mn see |Lem | gcc | gge gps |gva |39e | 99 |69s | 196 CAE A CPU EME EU AS er Doc reel paire lee'L "Pro L er" | 092 | PL] GEL, |66 LA Te L UT Re eme Z |orer | oo | 1601 | 9677 | ONE | 6:07 | GGiIT | L&IT | GGIHE | IEEE | 88,04 LEFT | ‘© ‘ oxquogdos 2 locer | cz | Le‘er | go'er | 1e‘er | eL‘ur | 1961 | 9867 | Y9'GI | OS'Gr | YF GI 09'‘Gt | "6! 100Y S oror | 6e | 8907 | L'or | 00H | Gotor | &GFE | 60/FE | SH 0H | 8707 | OK OF r0P |." 7" Je & YO v8°y | 1601 | GOT | OS OF | OS 07 | 99,07 8#' 01 | Gr 01 | 0,01 10/66 20 DE RE ARS PASS si el sgr | 868 6c8 SL ses |068 |€668 |0S8 | 6,8 TEA PACE D Em Nors |Sgor | 987 |ésy |LTS |o6y |vrs |LeS |LLY | 09% | 897 |LLT LA Y na Ness Loos |onr |evr |Gry | 6er | cor | 09% | LSY EM AE AUX 2 EN E nR Do 10e rate | ggfe | 27e, | note l:rL'e : | 8gfe7 | LC. | 196 LR el 876 pe 0 A'APMAOU = Nyii |coa | soir |yly |Egr | cv | 80y | TL} GLy |GLly |e0'r | SL? |!" GLS HU Au lloce er | Lo loc'e lee |er'e l'éce | gp'e | vo'e |99'e | TL'e |7L'e | ‘rLeperqueop( (de) | uu uw Lu uUu uu uw uTul ui ui œuui uiut ur c= CR Re CT Ce EL LS a = njosqe | "1 YE SO QE deu am | ‘06 | ‘ur | ‘4Or | ‘Us | MO | ‘UY | ‘US | MIN add NOISNUL ‘INRA E[ 9p UOISU9T, — *( ee GLSY “HAHNAN GENÈVE, 1875. — Fraction de saturation en millièmes. ÉPOQUE | Midi! 2h.|#%h.|6h.|8h. MO h.|(Minuit){14h)|(16h.)18 h./20 h..22 h.| Fraction.| Minimum | Maximum moyenne | absolu absolu Déc. 1874 . | 741 | 731 | 757 | 791 | 814 | 835 | 850 | 843 | 841 | 858 | 858 | 801 816 400 |1000, 8 fois Janvier 1875 | 806 | 756 | 776 | 810 | 838 | 870 | 886 | 893 | 890 | 898 | 903 | 861 849 150 1000, 34 » & [ea Février. . . | 709 | 690 | 715 | 770 | 810 | 851 879 889 | 888 | 886 | 857 | 799 | 812 290 11000, 3 » se > | Mars. ... | 695 | 576 | 599 | 642 | 714 | 747 776 805 | 836 | 837 | 771 | 678 717 290 11000, 4 » Fe" & Avril. ... | 465 | 497 | 409 | 462 | 577 | 616 G87 1170 | 818 | 783 | 654 | 526 | 599 110 990, tù o Mai . . .. | 559 | 498 | 484 | 536 | 635 | 703 753 809 | 842 | 797 | 687 | 604 | 659 250 | 960, Et © || Juin .... | 572 | 542 | 554 | 606 | 693 | 754 198 8146 | 868 | 823 | 713 | 642 701 180 |1000, 2 » un Æ« Juillet . . . | 599 | 589 | 578 | 622 | 733 | 811 855 889 | 910 | 872 | 770 | 688 TA: 320 11000, 1 » # pe Août . . . . | 632 | 585 | 591 | 652 | 739 | 798 846 900 | 936 | 907 | 794 | 694 756 360 |1000, 2 » #£ = Septembre , | 625 | 572 | 610 | 672 | 782 | 847 871 899 | 929 | 914 | 797 | 692 767 400 | 990, x: = Octobre . . |! 718 | 697 | 748 | 833 | 866 | 880 894 920 |! 930 | 923 | 893 | 790 841 400 1000, 26 » Es 3 | Novembre . | 745 | 731 | 736 | 791 | 826 | 854 861 870 | 880 | 867 | 843 | 775 815 440 |1000, 11 » ue LAN BAC RER 7 CA 2 vel a Hiver...) 708%10727750.|"7917"821 1852 871 874 | 872 | 881 | 873 | 821 824 150 11000, 45 fois Printemps . | 551 | 501 | 496 | 547 | 643 | 690 139 195 | 832 | 806 | 707 | 603 | 659 110 1000, 4 » tenu, à | 601 |,572 | 574 | 627 | 722/| 788 833 879 | 905 | 868 | 760 | 675 7134 180 11000, 5 » : Automne. . | 696 | 667 | 699 | 766 | 825 | 860 875 897 | 913 | 901 | 845 | 753 | 808 400 1000, 37 » + Ten SA 5 BARNITLE eu TE #4 Année . . . | 650 | G16 | 629 | 682 | 752 | 797 830 861 | 881 | 864 | 796 | 712 756 110 |1000, 91 fois + 126 127 POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. ) + (s'68c + 1 9) us y + (goes + ) + (o'1es +1 0) us er + (Les ti ) + (‘res + 1 2) us 85 + (‘eee + ) L (0‘aom + vi 2) us 61 + (e‘ecz + ) +(metdDuse + (66e + + (PYLS + 0 0) us yr + (o‘ogz + ) + (0‘ozz + D sg + (yves +“) ) + (g'r86 + À 2) us #6 + (c'es +“) ) + (ofges + ds) us 93 + (pese + Jus g + (8216 + 0) us es + (1686 + “) (8903 + d €) us G + (gp + d 9) us eg + (811 + ) (e9s + de) US FF + Gars + À D us çG + (g‘666 + vi) 0 © {9} US FL + GI8 = H. °°: (671 PE ME à 2° EN © OIL AON 9.140790 OLF + LOL = 1 ‘ ‘ oxquodes © + + g0oy 897 + 9 = H * : LOT + €FL = H SGF + 10L = H ‘ 897 + 659 = H : : €61 + 66€ = H : : Gr + LIL = H ‘* 86 +&IS8 = H ‘ 9 + 678 = H : SL 39T1mf * umf TOI * TMAV * SN TOTAQ NT QJ ITAUEf 9$ +018 = H YL8r21qu099( ‘GLST HAANAN — ‘UOTE.MIES 9P UOTIPI ET 9P OUINIP UOTELIVA EI 9P S9]NULIO Au mois de décembre 1875, la tension moyenne de la vapeur à été de 3,84 et la fraction moyenne de satura- Ion dificat vile, la tension moyenne de la vapeur de- ère mo ,28, et la fraction moyenne de saturation 0,759. -lég tion 0,855, il en résulte une très ee CI pour l’ann venant 70m LE Si l'on compare l’année 1875, au point de vue de l’état hygrométrique, avec la moyenne des 20 années 1848-67, on trouve les écarts suivants pour la tension de la va- peur, pour la fraction de saturation et pour le nombre de cas de saturation. ÉCARTS. Re - de la vapeur. de saturation. saturation. Décembre 1874 . 0:55 — 56 —34 Janvier 4875 .. +0,53 — 13 0 MéVriET RUE —0,78 — 9 —16 Mars t:..2 5 28 —0,24 — L4 — 6 AUTRE LR Ra ty —109 — À Mae Per +0,74 — 05. — 5 JB AE ee à +0,37 — 6 0 Tue er +0,10 + 65 0 AOHE 3 S ae ree +1,77 + 48 0 Septembre. . . . +1,40 — 12 — 6 Octobre SE 2==0,46 + 4 +5 Novembre. . .. +0,25 — 21 — 6 Année 1875. .. +0,17 — 17 —12 Les mois de décembre, février, mars et surtout avril, dans lesquels la tension de la vapeur, aussi bien que la fraction de saturation ont été plus faibles que de coutume, peuvent être considérés comme ayant un caractère pro- noncé de sécheresse; les mois de juillet et d'août, au contraire, ont un caractère prononcé d'humidité. En moyenne dans l’année, la tension de la vapeur a été un peu plus forte que de coutume, tandis que la fraction de satu- ration a été plus faible, et que les cas de saturation ont été moins fréquents. Dci LE GRAND SAINT-BERNARD. Vents observés à Genève, dans l’année 1875. Ô DEA ny à 2% ee VISE = |: LR s<|s ls - Lie E | £ _— s =] = | An | —= at = | = S S TD 8 | 25 |S|Els|S|153|S5|8I£I25|5< tee Le = |<|=| Chaîne latérale occupant la position 1 Az O, COOH S0, H CH—CA—CO0H CO—CH, CO.H CAz CH, CHIMIE. CH,— COOH ———— © —————_—_—_—_— | — | ——————_— | ———_—_—_— | ————— | —_ _______— CH,—CH, COOH S0,—C,H, CI Br 1:4 4.4 1.2 1.2 4.4 41.4 Év2 1,2 Le bromc | 4.4 est éliminé dr2 L’iode L’iode est éliminé|est éliminé On obtient par l'entrée de Cl, Br, J, AzO:, SO:H, ces groupes aux places : ! J 1.4 169 AzO, | SO.H 1.4 1.4 1.254374 1.2 Hi à CS Hi à 1° = à 1° à 41.4 211.2; 1.3? Az, est éliminé|1. - à D à H à CPS n à h Q 1.4 1.4 1.4 4.4 LMI? 1.3 41.3 1.3 41.3 1.4 1.4 4.4 1.4 * Le produit principal de la réaction est indiqué en chiffres gras, les produits accessoires en chiffres plus petits et au-dessous, 170 BULLETIN SCIENTIFIQUE. La substitution ultérieure obéit aux régularités suivantes : Soit un dérivé bisubstitué C,H, AB À B A l'entrée du troisième atome ou groupe d’atomes, À et B exerceront évidemment chacun son influence sur lui, et c’est celui de ces groupes dont l'influence orientante l’emportera sur l’autre qui assignera la place au groupe C; il en sera de même pour un quatrième et un cinquième. Voici ce qui ré- sulte des faits observés jusqu’à présent : a. Si À est le groupe OH, il exercera son influence sur tous les groupes entrants quelque soit B. b. Si A est le groupe AzH,, il exercera généralement lin- fluence orientante prédominante pourvu que B soit un autre groupe que OH. ce. Si À est un groupe autre que OH et AzH., il y a plu- sieurs cas à distinguer : 1° Si A et B sont dans la position 1.4 ou 1.2, ils exerceront simultanément leur influence; 2° si À el B sont dans la position 1.3, la substitution se fera comme si 3 n’était pas occupé du tout. Si dans ce cas un des groupes est neutre, l’autre acide, c’est le groupe neutre qu’il faut considérer comme occupant la place 1. a elb. Si AB sont dans la position 1.4, un nouveau groupe ira en 2, le suivant en 6 ; les suivants enfin en 3 et 5. Si À et B sont en 1.2, par l'entrée d’un nouveau groupe, on aura en général simultanément deux dérivés, 1.2.4 et 1.2.6, ce dernier en quantité moindre. Un quatrième groupe ira, dans Le premier cas, en 6; dans le second, en 4. Si À et B sont en 1,3, la substitution se fait autant qu'on peut en juger, absolument comme si A était seul présent dans la molécule. Ces lois, si tant est qu’on puisse appliquer ce terme à des observations qui ne sont pas bien nombreuses, CHIMIE. 171 ces lois sont empiriques: cependant elles ont, comme le dit M. Nœlting, leur utilité comme résumant les faits et mon- trant la voie pour des recherches futures. Ce qui nous reste à faire, c’est, d’une part, d'étudier plus complétement l’in- fluence des groupes les uns sur les autres dans la substitution et, d’autre part, de rechercher des réactions générales per- mettant de reconnaître rapidement à quelle série appartient un dérivé quelconque nouveau ou de position encore incon- nue. Sous ce dernier rapport, presque tout est encore à créer. CH. LAUTH. SUR UNE NOUVELLE CLASSE DE MATIÈRES COLORANTES. (Moniteur scientifique, 3° série, tome VL, p. 833.) M. Lauth à découvert de nouvelles substances colorantes renferraant du soufre, par l’action du soufre à {80e sur les phénylènes diamines, puis en oxydant la substance obtenue: ou bien il traite le chlorydrate de la base par une dissolution d'hydrogène sulfuré et de perchlorure de fer, dans ce cas la sulfuration et l’oxydation se font en même temps. La ma- tière colorante obtenue par le & phénilène diamine est un violet bleu d’une belle nuance et qui conserve son ton spé- cial à la lumière artificielle. Par substitution, celte matière donne d’autres dérivés colorés, surtout des bleus solubles dans l’eau et se fixant en icinture par la simple immersion de la fibre dans le bain, ce qui est un grand avantage sur les bleus d’aniline. V. Merz ET F. KRAFFT, G.RUOFF. CHLORURATION COMPLÈTE DES SUBSTANCES ORGANIQUES. (Berichte d. deutsch. chemisch. Gesellschaft zu Berlin, VW, 1296 ; IX, 1048.) Dans un premier travail, MM. Merz et Krafft avaient mon- tré que les carbures d'hydrogène de la série grasse traités à une température élevée (200°-300°) par l’iode trichloré se transforment tous en chlorure d’éthyle perchloré et en tétra- chlorure de carbone, ces deux corps étant les deux produits ultimes de la chloruration et se formant tantôt à côté l’un de l’autre et tantôt isolés. Dans une nouvelle communication AN CNT SRE ALRRteR: 2e ‘are, -* 179 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ils annoncent que les carbures d'hydrogène de la série aro- matique et la plupart de leurs dérivés donnent, par chlorura- tion complète soit au moyen de l’iode trichloré, soit au moyen du pentachlorure d’antimoine, de l’hexachlorure de benzol, et pour ceux qui renferment des chaînes latérales, respecti- vement du tétrachlorure de carbone et du chlorure d’éthyle perchloré. Ce résultat est tout en faveur de la théorie de Kékulé qui regarde toutes les substances dites aromatiques comme des dérivés du benzol. Celte réaction analogue à l’oxydation permettra certaine- ment de reconnaître la constitution de bien des substances organiques. J. ANNAHEIM. — Du POIDS D'UN ATOME D'HYDROGÈNE. (Berichte d. deutsch. chemisch. Gesellschaft zu Berlin, IX, 1151.) Si l’on dissout dans l'alcool 0,0007 grammes de fuchsine C,,H,,N,-HCI et qu’on dilue de facon à avoir 1 litre, nous avons dans chaque centimètre cube de la dissolution 0,0000007 gr. de matière colorante et la teinte est encore très-visible. Or, il faut 35 gouttes pour faire un centimètre cube, et sion laisse tomber une goutte seulement dans une petite éprou- veltte inclinée sur du papier blanc, on perçoit encore une différence de teinte avec une éprouvette renfermant de l’al- cool et servant de comparaison, d’oû il suit que l'œil peut encore apprécier la présence de 0,00000002 gr. de fuchsine. Or, si l’on admet que dans cette goutte il n’y ait qu’une molécule de fuchsine, et dans tous les cas il doit y en avoir au moins une, le poids moléculaire de la fuchsme étant 337,5, on a pour le poids maximum d’un atome d’hy- drogène 0,000,000,000,059. Avec la cyanine, on arrive à un poids encore plus pelit, mais très-rapproché 0,000,000,000,054. On peut donc affirmer que l'atome d'hydrogène ne pèse pas plus de 0,00000000005 cr. et ce chiffre est probablement encore beaucoup trop fort. E. A. + DA.” CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 149 que la terre prend approximativement la forme due à la pesanteur et à la force centrifuge, en raison de sa fluidité interne et de la flexibilité de son enveloppe. Mais hélas! en ce qui concerne cette «idée attrayante » qu’un intérieur en fusion existe dans le globe terrestre sous une couche superficielle mince ; sa surface étant agitée par de vastes marées et refluant librement vers toute issue qui peut lui être ouverte, comme Poulett Scrope la dépeignait, la croûte solide céderait aussi complétement à l'influence défor- mante du soleil et de la lune, qu'elle entrainerait avec elle les eaux de l'océan, et il n’y aurait pas de marée sen- sible montante et descendante, relativement au continent. En résumé: l'hypothèse d’une croûte parfaitement rigide, contenant un liquide, viole les lois de la physique en présumant une matière rigide contre nature, et viole les lois de la mécanique céleste dans les circonstances des nutations solaire et lunaire; mais la théorie des marées ne s’y oppose pas. En revanche, la théorie des marées milite contre toute enveloppe assez flexible pour accomplir la nutation avec un liquide intérieur, ou aussi flexible que la croûte doit l'être, à moins d’être une matière d’une rigidité surnaturelle. Mais encore, supposons la terre pour un moment être une croûte mince de roche ou de métal, reposant sur une matière liquide. Son équilibre serait instable! Et qu’en serait-il de ses soulèvements etabaissements ? Ils seraient parfaitement comparables à ceux d’un navire qui aurait été enfoncé : une portion de sa coque soulevée, l’autre abimée, puis tout entière coulée. Je: puis dire avec pres- que certitude que, quelles que soient les densités relatives de la roche, solide ou liquéfiée, ou près de la température de fusion, il est, je crois, parfaitement certain qu’une ARCHIVES, t. LVIT. — Octobre 1876. A1 CRE ON ? 450 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. roche froide solide est plus dense qu’une roche en fusion, et aucun degré de rigidité de la croûte ne pourrait l'empêcher de s’effondrer et de s'abîimer dans la lave liquide sous-jacente, Pareille chose peut s’être passée et s’est probablement passée pendant des milliers d'années après le début de la solidification ; des portions de surface de la matière en fusion perdant de la chaleur, se congelant, s’enfonçant ensuite, ou acquérant une épaisseur de quelques mètres lorsque la surface aurait été assez froide et assez dense pour sombrer tout à la fois. Ce procédé doit se perpétuer jusqu’à ce que les portions englouties de la croûte forment au fond un squelette, ou une charpente assez résistante, pour permettre à de nouvelles solidifica- tions de subsister et de former des ponts entre les sur- faces amoindries de lave. Dans la masse chambrée, solide et liquide ainsi formée il doit y avoir une tendance perpétuelle pour le liquide, par suite de sa pesanteur spécifique moindre, à se frayer son chemin vers le haut; soit en faisant choir des frag- ments du ciel de cavités ou de tunnels internes, et occa- sionnant des tremblements de terre, soit en rompant tout à fait l'écorce très mince qui l'enveloppe et occasionnant dès éruptions de liquide se répandant sur la surface de la terre, ou faisant communiquer des cavités souterraines ; ou encore par des tassements graduels de la matière solide dus à l’action thermodynamique que certaines portions doivent subir sous des poids intenses, suivant la théorie de mon frère. Les résultats dus à cette action pa- raissent devoir être assez considérables et assez variés pour rendre compte de tout ce que la géologie nous enseigne sur les tremblements de terre, sur les soulève- CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 151 ments et abaissements de roches solides, et sur les érup- tions de matières liquides. Abandonnant maintenant l'hypothèse d’une enveloppe creuse remplie de liquide, nous devons encore aborder la question suivante: dans quelle mesure la terre supposée entièrement solide, sauf quelques cavités ou interstices remplis de liquide, est-elle déformée par les influences du soleil et de la lune ? L'observation seule peut donner les moyens d'y répondre. Par exemple au moyen d’un niveau à bulle d’air excessivement délicat, ou d’un fil à plomb assez élevé pour être à l'abri de l’action attractive du flux et du reflux. Il faudrait observer par le moyen d’un niveau les changements de direction de la gravitation apparente, par rapport à un objet rigidement fixé à la terre, et comparer ces changements avec ce qu’ils se- raient si la terre était parfaitement rigide en vertu de la masse et de la distance du soleil et de la lune. La diver- gence, s’il y en a une, montrerait la déformation de la terre, et fournirait des données pour déterminer les di- mensions du sphéroïde elliptique que prendrait une masse globulare immobile, de même grandeur et de même élasticité que la terre, sous l'influence de la force centri- fuge résultant du mouvement rotatoire, ou de celle de la lune et du soleil. L'effet de l’action lunaire sur le fil à plomb est de le faire fléchir du côté du point de l'horizon le plus rapproché de la lune, suivant que celle-ci est au- dessus ou au-dessous de l'horizon. Cet effet est nul lorsque la lune est sur l'horizon ou au zénith et il est maximum lorsqu'elle est à 45° au-dessus ou au-dessous de ce plan. Lorsque cette valeur maxima est atteinte, le fil à plomb est dévié de sa position moyenne d'un espace égal à ‘li3000000 de la longueur du fil. Aucun niveau connu ne 152 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. pourrait donner les moyens d'apprécier un écart de cette dimension : pour l’observer on devrait pouvoir estimer des angles d'environ ‘/,,, de seconde. Le niveau multi- plicateur hydrostatique de Siemens fournirait probable- ment les moyens de le faire. Un tuyau d’eau de grande longueur, de 12 kilom. par exemple, submergé, ouvert à ses deux bouts, recourbés et ouverts, pourrait également en donner les moyens. Supposonsle tubesitué dans la direction Nord-Sud, et ses deux extrémités s’ouvrant dans deux petits puits, dont l’un, le méridional par exemple, d’un demi-décimètre de dia- mètre (pour échapper à l'influence troublante de la ca- pillarité); et l’autre de 2 ou 3 décimètres de diamètre, de manière à jeter la presque totalité de l’oscillation dans le plus petit des deux puits. Pour simplifier, supposons le temps de l'observation coincidant avec celui où la déclinai- son de la lune est nulle, L’eau dans le puits le plus étroit, méridional, montera à sa position la plus haute, pendant que la lune atteindra son maximum de hauteur et redes- cendra jusqu’à ce qu'elle s'incline à l'horizon à son cou- cher; la même oscaillation se produira entre le coucher de la lune et son lever. Si la terre était parfaitement rigide, et si le lieu d'observation est à la latitude de 45°, l'élé- vation et la chute de l’eau comportera environ un demi- millimètre au-dessus et au-dessous de son niveau moyen; un peu moins d’un demi-millimètre si le lieu est 10° au Nord ou au Sud de la latitude de 45°. Si l'air ambiant était absolument au repos pendant les observations, de manière à n'occasionner aucune variation de pression sur les deux surfaces de l’eau, jusqu’à la valeur de ‘/,,, de millimètre d’eau, ou de ‘/,,,, de mercure, l'observation serait praticable, car il serait possible d'observer la bau- CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 153 teur de l’eau dans le puits à ‘/,,, de millimètre près. Mais on ne peut jamais compter sur un Calme atmosphérique aussi complet, et en temps ordinaire on peut présumer que les différences de pression barométrique dépasseront de beaucoup l'effet de la marée lunaire. Si cependant les deux puits, au lieu d’être ouverts à l'air extérieur étaient reliés par un tuyau étanche, sans eau dans son intérieur, il est probable que l'observation serait possible. Le ni- veau de Siemens ou quelque autre appareil de dimension réduite serait néanmoins préférable à toute méthode d’in- vesligation tentée au moyen de longs tuyaux souterrains- Je n'ai attiré votre attention sur un procédé idéal de ce senre que pour arriver au phénomène naturel des ma- rées. Dans un canal ou un lac de 12 kilom. de longueur, les marées auraient précisément l'étendue que nous avons évaluée pour les puits reliés par un conduit souterrain ; mais l'effet du vent et des variations atmosphériques y serait Immensément plus troublant. Un canal ou un lac de 240 kilom. de longueur, dans une direction conve- nable et dans une localité propice ne donnerait que 10 millimètres d’oscillation à chaque extrémité, et cet effet serait probablement effacé par de plus grandes perturba- tions dues aux vents ou aux différences de pression ; mais aucune surface liquide autre que l’éngens æquor, l’océan, ne se trouvera aussi apte à fournir la mesure absolue de l’effet produit sur la gravitation terrestre par l’action de la lune et du soleil. Les observations des marées diurnes et semi-diurnes de l'océan ne suffisent cependant pas pour y réussir, parce que leurs valeurs différent énormément des valeurs d'équilibre, par le fait de la brièveté de leur période en 154 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. comparaison des périodes de l’un quelconque des divers modes de vibration de l’océan dans son ensemble. D'autre part les marées, dépendant de la variation semi-men- suelle en déclinaison de la lune, de sa variation elliptique, et des variations elliptiques annuelle et semi-annuelle du soleil, ont des périodes assez longues pour que leurs va- leurs se rapprochent très-sensiblement des valeurs d’é- quilibre. Mais il y a des changements annuels et semi-annuels considérables dans le niveau de la mer, variant proba- blement avec les vents, la pression atmosphérique et la température de l’eau, dépendant des chutes de pluie, de la fonte des neiges et de lévaporation, qui à leur tour annulent les petites marées annuelles et semi-annuelles dues à l'attraction solaire, Heureusement cependant pour notre investigation, il n’y a pas de cause météorologiqne ou autre, produisant des changements de niveau péria- diques de la mer en rapport avec les périodes mensuelles et semi-mensuelles de la période elliptique lunaire; et les marées lunaires soigneusement étudiées pourront fournir une réponse à cette question intéressante : Dans quelle mesure la terre, comme sphéroide élastique, fléchit-elle sous l'influence du soleil ou de la lune ? Jusqu'ici le co- mité de l’Association Britannique chargé de la réduction des observations de marées n’a réussi à obtenir aucun renseignement certain d'aucune de ces marées. Le repère choisi à Liverpool pour faire ces observations ne peut pas servir dans ce but; divers accidents ont empêché d’at- teindre aucun résultat. D’autres investigations pourront être plus fructueuses. L'absence de toute indication d’une marée de 18,6 années, ne peut guère être expliquée sans admettre un degré notable de flexion. CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 155 Deux autres questions d’un haut intérêt scientifique sont liées à celle de la rigidité du globe terrestre : Jusqu’à quel point la terre conserve-t-elle régulièrement son mouvement rotatoire ? et qu’en est-il de la permanence de son axe de rotation ? Peters et Maxwell, il y a environ 35 et 25 ans, ont chacun séparément traité la question : De combien l’axe de rotation de la terre diffère-t-il d’un axe principal d'i- nertie ? et ils ont indiqué que, pour y répondre, on devait chercher si l’on trouvait une variation de la latitude d’un lieu quelconque de la surface dans une période de 306 jours. Un modèle préparé ad hoc montre la route de l’axe instantané relativement à la terre, formant un cône à peu de chose près circulaire, dont l’axe est l’axe prin- cipal d'inertie, et relativement à l’espace, formant un cône autour d’un axe fixe. Peters a donné une étude soignée d'observations faites à Pulkowa dans les années 1841-42, qui paraissent indiquer à cette époque une déviation de l'axe principal d'environ */,, de seconde de l’axe de ro- tation. Maxwell a déduit, d'observations faites à Green- wich entre 1851 et 185%, des traces de déviation très- légères, moins de ‘/, seconde, mais différant de phase de celle qu’aurait produite la déviation indiquée par Peters à l’époque ultérieure des travaux de Maxwell. Le profes- seur Newcomb, à ma demande, a repris le sujet et a en- trepris l'analyse d’une série d'observations faites à l'Ob- servatoire naval des États-Unis à Washington. J'ai reçu de lui, dès lors, une lettre me renvoyant à un mémoire du D' Nysen, de l'Observatoire de Pulkowa, qui arrive aussi à une conclusion négative, quant à la constance de la va- leur ou de la direction de la déviation cherchée, en se 156 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. | servant de plusieurs séries d'observations faites à Pulkowa entre les années 1842 et 1872, Voici ses conclusions : « La recherche complète de la période de 10 mois pour la latitude, au moyen d'observations faites au premier ver- tical de Washington de 1862 à 1867, accuse un coeffi- cient trop faible pour être mesuré avec certitude. Les déclinaisons prises avec cet instrument sont soumises à une période annuelle qui oblige de discuter à part celles de chaque mois. Comme les séries s'étendent sur un laps complet de cinq ans, chaque mois tombe sur cinq points presque équidistants de la période. Si x et y représentent les coordonnées de l'axe instantané de rotation le 30 juin 1864, les observations des mois séparés donnent les va- leurs suivantes pour æety: z Poids £ Janvier — 0,35 10 —+ 0,32 Février — 0,03 14 —+ 0,09 Mars + 0,17 10 +- 0,16 Avril + 0,44 5) + 0.05 Mai —- 0,08 16 + 0,02 Juin — 0.01 14 — 0,01 Juillet — 0,05 14 — 0,00 Août — 0,24 1% —- 0,29 Septembre + 0,18 14 + 0,21 Octobre -+ 0,13 14 — 0,01 Novembre +- 0,08 17 — 0,20 Décembre — 0,08 16 — 0,08 Moyenne 0”,01 Æ 0”,03 + 0",05 + 0,03 Si l’on accepte ces résultats comme réels, ils indique- raient un rayon de rotation de l’axe instantané s'élevant, à la surface de la terre, à 5 pieds, et une longitude pour le point où cet axe perce la surface de la terre près du Pôle Nord, au 11 juillet 1864, de 180° à l'Est de Was- EF ter LS a, 4 nn 77 nd. nc: TO DR CT, NOR ET À LR RE LOS PEL OMR DE ue dé e à : Eés pe « " ! * 4 - CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 157 bington, ou de 103° à l'Est de Greenwich. L’excès du coefficient sur son erreur probable est trop infime pour que ce résultat puisse être accepté comme autre chose que comme conséquence d’errenrs d'observations. » Nous ne devons cependant pas conclure du caractère de ces résultats que les déviations indiquées par Peters Maxwell et Newcomb ne sont pas réelles. Au contraire, toute valeur tombant en dedans des limites de l'erreur probable d'observation doit être regardée comme réelle. Il y a en fait une vera causa dans les changements tem- poraires du niveau de la mer dus à des faits mé- téorologiques, surtout des vents, et aux fontes de glace dans les régions polaires et aux évaporations qui en ré- sultent, et cette cause paraît amplement suffisante pour expliquer des déviations irrégulières de ‘/," à '/,," de axe instantané de la terre de l’axe de maximum d'i- nertie, ou, comme je devrais plutôt m'exprimer, de l'axe d'inertie maxima d'avec l'axe instantané. Quant aux soulèvements et aux enfoncements géolo- giques lorsqu'ils sont très-étendus, ils doivent produire sur la période et sur l’axe de rotation de la terre des effets comparables à ceux des changements de niveau des mers, de même valeur dans le sens vertical. Supposant, pour simplifier la terre d’égale densité partout, je trouve qu’un soulèvement général de sa surface dans la latitude Nord et la longitude Est, dans la latitude Sud et la lon- situde Ouest, avec dépression concomitante égale des deux autres quarts de surface, s’élevant au plus à 10 centimètres , et progressant régulièrement des points de soulèvement maximum aux points de dépression maximum, dans le milieu des quatre régions, dévierait l'axe du mou- vement maximum d'inertie de 1” du côté du Nord vers tv. ss +8 158 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. le méridien de 90° de longitude Ouest, et du côté du Sud vers le méridien de 90° de longitude Est. Si un dé- placement de ce genre venait à se produire subitement, l’axe instantané de la terre subirait une déviation sou- daine de ‘/,,,”, que nous pouvons négliger, et il com- mencerait à tourner par rapport à la terre dans une pé- riode de 306 jours autour du nouvel axe du mouvement maximum d'inertie. La mer serait mise en vibration, un océan s’élevant l’autre s’abaissant, de quelques centi- mètres, comme de l’eau balançant dans une baignoire, La période de ces vibrations serait de 12 à 24 heures ou au plus d’un jour ou deux. Leur apaisement serait pro- bablement si prompt qu'an bout de peu de mois elles se- raient insensibles. Alors ne période régulière de marée de 306 jours, de 11 centimètres d'amplitude, serait ob- servée, diminuant de siècle en siècle, vu que par l'emploi de l'énergie produite par cette marée, l’axe instantané de la terre est graduellement amené en coïncidence avec le nouvel axe du mouvement maximum d'inertie. Si nous multiplions ces chiffres par 3600, nous trouvons ce que serait le résultat d’un soulèvement pareil de la terre de 360 mètres au-dessus du niveau existant. Il n’est pas im- possible que dans les âges très-anciens de l'histoire géo- logique, une action de ce genre ait eu lieu, entrainant une marée de 400 mètres qui aurait produit pendant bean- coup d'années une succession de déluges de 306 jours. Mais il paraît plus probable que même dans les plus an- ciennes époques géologiques les grands changements de la terre, tels que le soulèvement des continents et les en- foncements des lits de l'océan, du niveau général de leur origine supposée en fusion, se sont produits graduelle- ment par la fusion thermo-dynamique de solides et l'ex- START LR She. É CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. 159 pulsion de lave liquide dont j'ai déjà parlé. Une légère déformation de la terre ne produirait jamais un grand écartement durable entre l'axe instantané ct l'axe du moment maximum d'inertie. Considérant donc les grands accidents des Himalayas, des Andes, de l'Afrique et des profondeurs de l'Atlantique, de l'Amérique et des profondeurs du Pacifique, et considérant en outre l'ellip- ticité de la section équatoriale du niveau des mers, esti- mée par le capitaine Clarke valoir environ ‘/,, de l'ellip- ticité moyenne des coupes du niveau des mers suivant un méridien, nous n'avons pas besoin de recourir à l'expli- cation fantastique du coup de la queue d’une comète pour expliquer un changement dans l’axe de la terre. Nous n'avons pas besoin d’une convulsion violente produisant une déformation soudaine sur une grande échelle, avec changement de l’axe du moment maximum d'inertie, suivi de gigantesques déluges; et nous pouvons non-seu- lement admettre, mais affirmer comme éminemment pro- bable, que l'axe du mouvement maximum d'inertie et l’axe de rotation toujours très-près l’un de l’autre, ont pu dans les anciens temps avoir une position géographi- que très différente de l'actuelle, et peuvent être déplacés de 10, 20, 39, 40 degrés ou plus, sans trouble soudain apparent des terres et des mers. Enfin, en ce qui concerne les variations dans la pé- riode de rotation de la terre, on sait comment Adams en 1853 a découvert les corrections à appliquer au calcel théorique dont Laplace accompagna sa brillante décou- verte de l’explication dynamique de laccélération appa- rente du moyen mouvement de la lune indiqué par d'anciennes observations d’éclipses, et comment il a trouvé que lorsque sa correction était appliquée, la théorie æ 160 CONDITIONS PHYSIQUES DE LA TERRE. analytique du mouvement de la lune rendait compte seu- lement d'environ la moitié de l'accélération apparente observée. Delaunay avait vérifié en 1866 les calculs d'Adams et suggéré que la cause pourrait être un ralen- tissement dans la rotation de la terre, occasionné par un frottement de marées, La conclusion est que depuis le 19 mars 721 av. J.-C., jour où une éclipse fut observée à Babylone « commençant une heure après que la lune fût entièrement levée, » la terre aurait perdu un peu plus que ‘560000 de Sa vitesse rotative, et qu’elle tourne au- jourd'hui 411'/, secondes plus lentement par année qu’alors. Suivant le taux de ce retard supposé uniforme, {a terre, àla fin d’un siècle, serait en arrière de 22 secondes sur un chronomètre parfait, arrangé pour cheminer avec elle au commencement du siècle. Les études de Newcomb sur la théorie de la lune ont tendu à confirmer ce résultat, mais elles ont aussi manifesté des irrégularités apparentes remarquables dans le mouvement de la lune, qui si elles sont réelles, ne peuvent s'expliquer sans recourir à l'influence de quelque corps invisible, passant assez près de la lune pour influencer son moyen mouvement. Newcomb considère cette hypothèse comme moins probable que celle qui envisage ces inégalités comme n'étant pas réelles et dues aux irrégularités du mou- vement rotatoire de la terre. S'il en est ainsi, il pa- raîtrait que la terre depuis 1850 jusqu’en 1862 a re- tardé de 7 secondes,-et que dès lors elle a cheminé plus rapidement, de manière à avancer de 8 secondes entre 1862 et 1872. Une irrégularité de cette valeur exigerait des changements dans le niveau des mers un peu plus considérables que ceux qui ont été constatés par les observations du comité de l’Association Britannique, FAT une position plus voisine de l'axe, n’est pas admissible mais pas Fi une RE D LR A La supposition du un fluide intérieur, suggérée par Newcomb, et le flux d’une grande masse de ce fluide des régions équatoriales vers comme explication de l'accroissement de vitesse rotatoire qui parait avoir commencé vers 1862; mais heureusement elle n’est pas nécessaire. Un tassement de 14 centimètres dans les régions équatoriales avec un relèvement de 28 centimètres aux pôles, trop minime pour qu'on puisse le constater astronomiquement et qui n'entrainerait aucun changement deniveau des mers contraire aux observations des marées, suffirait pour l'expliquer. De pareils tasse- sements doivent se produire de temps à autre, et un’ exemple de cette intensité pourrait résulter de la diminu- tion de la force centrifuge dans la vitesse rotatoire de la terre pendant 150 ou 200 siècles. EEE PS Ps BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. Pror. B. TSCHERMAK. FORMATION DES MÉTÉORITES.—(Szungs- ber. d. K, Akademie der Wissenschaften, LXXI, 661, traduit dans le Philosophical Magazine, n° 1, suppl. juin 1876.) Les pierres tombées du ciel ont toujours excité l’étonne- ment des populations, mais elles n’intéressent pas moins les savants, car elles leur permettent de jeter un coup d'œil sur les propriétés et la composilion de la matière qui forme des mondes aulres que le nôtre. Howard, Klaproth, Vauquelin ont montré les premiers que l’on trouvait dans les météo- ‘rites les mèmes substances que dans le globe terrestre, et les recherches si curieuses, dues à l’invention du spectros- cope, ont grandement étendu nos connaissances sur la ma- tière qui compose les mondes même les plus éloignés de nous. Un des faits les plus curieux et sur lequel on n’a pas assez insisté, c’est celui de la forme extérieure des météorites. Elles n’ont point une forme ronde comme les autres masses qui gravitent dans le ciel, mais au contraire, présentent des angles plus ou moins vifs. C’est là un caractère constant, el si les angles sont quelquefois arrondis, cela tient à la rapidité du passage à travers notre atmosphère, mais la forme primi- tive était celle d’un corps à angles vifs. -— Un second carac- tère des météorites c’est leur petitesse relative : la plus grande connue est la masse de fer de Crambourne conservée au British Museum et dont le poids est de 3700 kilog.; ce sont donc des corps infiniment petits même si on Les compare aux plus minimes des petites planètes. — Un troisième caractère enfin c’est la structure cristalline que présentent la plupart d’entre elles, structure qui semble indiquer qu’elles ont ap- partenu à des masses dont la tsmpérature n’a pas varié de- puis longtemps. Dans de telles masses, en effet, la cristalli- salion à pu se faire tranquillement, mais ces masses devaient être considérables. ASTRONOMIE. 163 Si l’on a égard à ces divers caractères on est forcé d’en con- clure que les météorites proviennent de la rupture de masses cosmiques beau coup plus considérables ; mais comment etsous quelle inflence se fait cette rupture ? On a proposé comme explication, la rencontre et le choc de deux corps célestes: Olbers et après lui d’Arrest et C. von Liltrow ont montré la _ possibilité de pareils chocs. — Observons cependant que ces chocs devraient donner naissance aussi bien à de grosses météorites qu’à de petites, or nous avons constaté qu’un des caractères de ces dernières est leur petitesse relative. Il de- vrait également dans un pareil choc se produire une tempé- rature élevée qui ne s'accorde point avec la constitution des aérolithes. Il faut donc admettre que les masses qui ont fourni les météoriles ont pris en elles-mêmes la force de projection de leurs fragments, en d’autres termes, que les aérolithes sont le produit d’explosions. Au premier abord, l’hypothèse d’une pareille explosion choque les idées recues sur le développe- ment graduel des masses cosmiques. Il existe cependant beau- coup d'exemples constalés de mouvements analogues. Tels sont ceux observés dans l'atmosphère du soleil par Züllner Young, Respighi et d’autres savants ; tels sont ceux aussi qui doivent se produire dans le phénomène de la variation su- bite d'éclat de certaines étoiles, phénomène regardé par Mayer comme provenant du choc de deux corps célestes. — En admettant ainsi que les aérolithes proviennent d’une ex- plosion, nous ne répondons cependant pas à l’objection tirée du fait de la petitesse des fragments; il faut supposer en outre que la désagrégation a été graduelle et ne s’est pas produite en une seule fois. Une question qui vient se poser immédiatement à l’esprit est celle-ci: D’où proviennent ces fragments ? Il est peu pro- bable que ce soit de la lune comme l’ont prétendu certains auteurs, mais plutôt de masses stellaires qui à un moment donné de leur existence ont passé par une époque d'activité volcanique très-considérable; peut-être pourrait-on soup- 16% BULLETIN SCIENTIFIQUE. conner les comètes, mais l’auteur se déclare incompétent pour résoudre le problème. La force qui a projeté ainsi des fragments dans l’espace peut avoir été simplement explosive ou en même temps éruptive. Dans le premier cas les fragments de l’écorce du corps soumis à l’explosion auraient été jetés tels quels dans l’espace, dans le second ils auraient été accompagnés des produits de l’éruption. Pour savoir à quel genre de force les météorites ont eu à faire il faut examiner leur constitu- tion de plus près. Nous avons déjà remarqué que la substance de beaucoup de météorites parait avoir subi une cristallisation lente, tandis que chez d’autres on remarque des fragments qui n’ont pu ètre produits que par une force brisante. La plupart sont formés de petites lames ou d’écailles ainsi que de granules arrondis. Ces sphérules présentent les caractères suivants : 1° Ils sont enfermés dans une matrice formée de petites écailles. | 2° Ils sont toujours plus grands que les particules de la matrice. | 3° Ils ne sont jamais contigus les uns aux autres. 4° Ils sont tout à fait sphériques ou tout au moins d'une forme arrondie. 5° La matière qui les compose est la même que celle de la matrice. 6° Leur structure interne ne correspond point à leur forme extérieure arrondie; elle est ou cristalline ou fibreuse. Ces caractères montrent que la forme sphérique provient, non d’un travail de cristallisation comme dans les concrétions arrondies d’aragonite ou de calcite, mais bien d’une force volcanique. — Ils ressemblent, en effet, beaucoup aux sphé- rules d’olivine de Kapfenstein et de Feldbach en Styrie. On sait que ces derniers sont le résultat d’une sorte de tritu- ration prolongée dans un centre d’agitation volcanique. La grandeur des sphérules est très-variable et va depuis linfi- niment petit qui exige le pouvoir amplifiant du microscope, FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE [Te sous la direclion de 4 M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE 1876. + - #1# Le 1+, fort vent du SO., le soir, couronne lunaire. 7 4 2, forte rosée le matin ; le soir, couronne lunaire. 44 3 et 4, forte rosée le matin. SIC 5, forte rosée le matin ; ; hâle dans la journée ; toute la soirée éclairs au NO. 6, faible rosée le Aie fort vent du SSO. depuis midi; à 8 h. du soir, éclairs a au Nord. à ge go": 7, fort vent du SSO. # 8, fort vent du SO. jusqu'à midi;-à 3 h. la pluie est mélée de ve grêlons ; 3 il a neigé sur le Jura. 11, forte rosée le matin. _ 42, la neige tombée sur le Jura le 8 a disparu. 16, forte rosée le matin. r< ; 19, id. 20, id. x, id. 22, -+ id. hâle dans la journée. sie ‘93, id. faible brouillard à 10 h. du soir. “. 95, à 7 %/4, halo lunaire. 7 30e 27, forte rosée le matin. 5 28, fort orage de 4 3/, h. à 6h. du soir. La foudre est tombée snr une maison du Quai de la poste, elle a frappé également d’autres points aux environs de la ? ville; toute la soirée, éclairs tout le tour de l'horizon. RE. 29, le soir, à 40 h., couronne lunaire. FRERES 30, de 41/,h. à5 1, du soir, éclairs et tonnerres ; le soir, de 8 à 10 k. couronne | F0 42 lunaire. SEE ARCHIVES, L. LVIL. — Octobre 1876. À 13 En. er P d 1 f; 4 ; “ 11820 Valeurs extrêmes de la pression atmo MAXIMUM. mm MTS ee s Le 100209 se me Le.7à 8h. soit, FACE 5 2 ADR D. SOIT .-.:5. +200 120,08 e r ere A +14 à 6h. matin : RTE EE . 719,33 te > EM 2à 4h. après midi." 727,05 & , 14 FR 728,18 1 %Bà 4h. et Let 120 1 30 à 2h. après midi T8, 20à 8h. matin... 735,31 93 à 10 h. Soir .e.......ce 730,17 5 à 8h. matin.......... 730,83 Le 299% 10 h.-matin 4... 123.67 L'æ Ÿ L: F4 4 « £. LE à x 6} és # ètre ' à b. Limnim VE |-L'FT lee —|TSI ACT — | L'YI c‘o — |9'S} 8‘o —|ŸY'ST 90 —|£L'SI 9°) —|66F co —|7T9r 60 — | SCT LE —|1VSr 9 —|£SYI cm — |L'YI L'T —|SSTr 6 — | Y'SI L‘e — |L'E1 0% —| SET c'e —|0%I ve —|CCIr 66 —|6L || 16 —|L'8 117 —|8'81 et —|L'9r €‘ — | L'9r g'e —|8"7r 96 —|98 g6 — |8'8 0 0 se vpoone | (PIN 1180 SEEN ouQqy np due], a Y = 10 00 LE 90 SDDSODES OS pue) | OTqUTTUA ee } } Ne NM AME = ‘OSS ’OSS "OS afqerIeA "OS ’OSS OSS "N °N "ANN ‘OSO ‘OS ‘OSO | a[qeIieA ‘AN “ANN orqerea | ‘OSS 5 OS ‘OS "OSS | OSS WP JU9A r |S8'€r 10 °UYG Sa] °p * qui07 Le aB18 NO9IN4 j Re Ï g |9'9r | ou6 lo | cs + | ec | 8c'0+ | 966 |! 1006 |067 |96 —| 801 | 660 |re6 | 006 |089 |Yr + | 218 | LL'e+ | 69‘17 | 0007 07S |9€ — | co1 |6c'c—+ 1377 | ‘066 |O0LL |rar+ | 866 | 95 1+ | 1g'0r 088 |087 |911— | 189 | L9‘0— | rre 066 |089 [SL + | 018 | 00H | 81'zr 086 |099 |£8 + | LL8 | LS'T+ | 18'07 086 |068 |98 + | 8c8 | 18‘0— | 60‘6 096 |0ge |0 064 | T9‘0— | 718 066 | 067 |8 +] 61 | 160 | 116 066 |08G |8r —, L9L | 19‘0— | zs'e 096 |0£9 |8g + | 168 |6SI+ | rIE 0007 | 06 [LG + | 868 | Lz‘0+ | 98'6 086 |089 |69 + | 878 [sg | 117 086 |0c9 |99 + | cr8 | 81'c— | zc'L 0L6 |098 |98r+ | 096 | 61‘— | 9ç'z 066 |087 |£7 — | 66L | Sr'e— | go'9 076 |0gg | 99 + | ges | çe'— | me'L 0c6 |O01g | 68 —| 8cz | cL'c— |g8l'L 006 |0£8 |gc + | 182 | 18'c— | 80'4 098 |0c9 [88 + | 008 |IL'— | 6721 098 |O1S |Lr — | &YL | 80‘ — | 96‘9 OLL | 017 | LG1— | 089 || 6£‘0— | 69‘6 O8 | 008 |26 — | 2c9 | 61‘1+ | &G‘1r 088 [O2 |18 — | 129 | 8c'1+ | Sy'tr 0L6 [029 |89 + | 108 || 6c'0— | &6'6 086 | 00G |L+ — | 082 | 29 — | z9'8 096 |06S |Sr —| 664 |Li'e—|cre O8L |O0YY |T8 — | LG9 | 0‘ — | 87'L “qu | “Wiqqru *uIou 2 “a[PUIIOU 1 vs “x | NEA EN uorsuar | op en | oo | VOUS | on RE < = M QU “SOUIQTi {LU 09 HOUINYES 9p ‘19827 |" deA €] 9p UOISUA] ‘LUXE 86 + |7£'0 + 9'er+ (67e + 0‘ |07Y + g'or+ [1e + 0'O1+ |£5‘0 — 'ET+ 1606 + S'or+ 196‘ + FL + |15'0 + C9 + IST — SL + 280 — £'L + ]L1c0 — F8 + |Sr0 — Y oI+ |89T + 0‘ + 070 — 0‘ + |SL'Y — C'L + I|SS'r — s'z +189 — 99 + [TS — O'L + IGIS — 9'G + 1£6€ — 0'8 +155 — 88 +I£gs — 88 +197 — GE 78 + 9‘9r+ 180‘ + 8'Or + |FrE + FL +168 — 69 + 1955 — VL HIrrg — FH 00€ — 0 0 AJPUrIOU “au | ee 11894 *") aaneodue — | 08082 | 0L‘9 F 986 — LO‘£GL 28'G — | F9'1GL SS'T — | Sr'GEL LOT + | IL'8CL Pre + | 16081 96'+ + | LO‘6GL Ge + | 97661 SG + | 97 88L 867 + | 67'GEL IL'L + | G6'TEL rss + | rI‘eCL SL‘G + | 90'06L 670 — | G8'96L 17e — | 96 861 FLY — | 69'ccL C89 — | 19‘08L CCG — | YC'CCL G6'E — | LS'ECL YT'G — | 8C'SGL CCI — | ££'96L £6‘t — | S9'GTL 08€ — | 08'ECL GS‘r — | 8L'CGL 160 — | FF'LGL GL'O + | OF'8L LL'Y + | LY'6CL 850 + | 0£'8GL IT — | £9'0cL GY'G — | IS'SCL “Ujqru “WII AJEUHIOU | ‘U gg Anaqney e[Ison “Aou 2046 11894| anomneH ER D. | ‘aJjawoieg ‘OL8Y AAANALAAS — “HAANHN — GI CA 4 20 © = 00 Où Jours du mois. L — MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1876. 6l.m. 8h.m. 10h. m. Midi. 2 h.s. 4&h.s. 6h. s. 8 h.s. 10 h.s. Baromètre. mn nm mm mm mm mm rara mm 1re décade 726,48 726,74 726,86 726,69 726,37 126,14 726,27 726,66 726,91 2% » 126,20 726,46 726,55 126,25 725,97 725,99 726,26 726,79 727,05 3 » 127,42 727,40 727,19 726,73 126,20 725,94 726,32 726,84. 726,97 Mois 726,70 726,87 726,87 726,56 726,18 726,02 726,28 726,76 726,98 Température. U 0 0 0 0 0 (U (Ù 0 Lredécade+-11,09 413,97 416,65 18,14 18,47 18,17 146,71 +415,02 +13 47 de » + 8,86 11,06 13.69 15,32 L15,27 15,01 +13,38 +12,15 +41,12 3e » +A1,17 413,89 +16,78 -L18,66 +-18,92 +18 59 16,38 14,81 +14,14 Mois 10,374 +12,97 +15,71 417,37 +17,55 417,26 15,49 413,99 +19,91 Tension de la vapeur. mm nim min mm min main min mn mm tre décade 8,29 9,00 9,00 8,86 9,28 9,25 9,03 9,30 9,20 2 » 8,18 8,61 8,64 8,34 8,11 8,28 8,74 8,95 8,73 SLORR 8,90 9,87 10,42 10,40 10,54 10,63 10,78 10,99 10,50 . Mois 8,46 9,16 9,25 9,20 9,31 9,38 9,52 9,75 9,48 Fraction de saturation en millièmes. re décade 838 750 634 560 991 589 636 724 800 2e » 952 873 736 640 632 660 763 843 882 3e » 898 834 710 650 655 667 777 874 874 Mois 896 819 693 617 626 639 125 814 852 Therm, min. Therm. max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre. d u Ciel, du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cm Lre décade + 9,90 419,94 0,36 12,00 19,6 210,5 2 » + 7,176 416,67 0,62 +14,04 34,5 "188,6 3%.» 10,30 +90,14 0,58 +15,26 52,8 171,3 Mois + 9,32 418,92 0,59 +13,83 106,9 190,1 Dans ce mois, l'air a été calme 1,48 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,23 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 370,6 O. et son inteusité est égale à 63,73 sur 100. ou TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE SEPTEMBRE 1876. Le 2, brouillard à 8 h. du soir; quelques flocons de neige pendant une heure, en quantité non mesurable. 3, brouillard à 8 h. du soir. 4, brouillard le soir. 5. brouillard le matin et le soir. 6, il est tombé, à à deux reprises, quelques gouttes de pluie dans la matinée, la quantité n’est pas mesurable. | ‘ , fort vent du SO. l'après-midi et le soir; la neige commence à tomber à 10 h. du soir. 8, neige tout le jour, par une forte bise, qui n'a permis d'en recueillir qu'une partie. 9, neige et brouillard presque tout le jour; la bise est encore forte le matin. 10, brouillard depuis 4 h. de l'après-midi. 11, brouillard de 4 à 6 h. après-midi. 12, brouillard le matin et le soir. 13, neige depuis 8 h. du soir. 14, neige et brouillard tout le jour ; forte bise depuis 2 h. après midi. 15, neige et forte bise daus la matinée ; brouillard tout le jour. 16, neige le soir. 17, pluie le soir. 18. pluie et brouillard jusqu’à 6 h. du soir. 19, brouillard à plusieurs reprises ; assez forte bise. 20, assez forte bise presque tout le jour. 24. pluie depuis 6 h. du soir et pendant la nuit; la pluie tombée dans la nuit a été marquée pour le 25. 25, brouillard presque tout le jour. 26. pluie et brouillard une grande partie de la jour née, par une forte bise. 28. pluie presque tout le jour, fort vent du SO.; de2 à 6h. du soir, fréquents coups de tonnerre. 29, la pluie marquée pour le 29 est tombée dans la nuit du 28 au 29. 30, brouillard tout le jour et vent très-fort du SO. jusqu'à 7 h. du soir; de 6 à 7 h. du soir, orage accompagné de fréquents éclairs et coups de tonnerre ; à 7 h. le vent ‘change brusquement de direction et saute du SO. au NE., soufflant avec force de: cette direction, en même temps que la neige commence à tom- ber. Le baromètre est remonté le soir de 3mm en trois heures. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. mm nm Eee : 8" malins sx 571,50 Le 8 à 2h. après midi ...... 559,99 L 410 0 L'É ES COPSEECE 564,40 A4 6-hEmMAUNERERRE 296,64 20"a:-6 hr Soins: 2e à: .... 073,13 99 à. 6 h. SUR. 2e. 0 244 10: H5S0ir 2. ae MUC 90 à 10-h: soir .: =. DRE 064,94 $ 5 sait V7 : = a Cf gs + ef 0 À De: Le x L PTE ET PR UT. MEME ANR u" Vu AUTRUI SUR Dr), J dy PRE RTE MR ARR E Le fist = 208 ALI 3 à da + F4 * Ces Ce conne renferment la plus ba SAINT-BERNARD. — SEPTEMPI ÊÉ Baromètre. Température C. va a Hauteur | Écart avec Moyeane Écart avec là Ê ini V i mperalure bi £ Pa PAT METANAUr Minimum. | Maximum.|| 9, nes SAR Minimum” |Maximum* millim. millim. millim. millim. 0 0 1 | 563,24 | — 4,91 | 561,73 | 564,73 | — 0,95 | — 6,03 | — 9 | 564,65 | — 3,45 | 564,03 | 565,97 | + 2,13 | — 2,86 | — 3 | 567,47 | — 0,87 | 566,08 | 568,52 | + 2,48 | — 2,42 | — 4 || 570,02 | + 2,04 | 569,04 | 570,71 | + 5,71 | + 0,90 | + 5 570,92 | + 3,00 | 570,15 | 571,44 | + 7,52 | + 2,80 | + 6 || 570,50 | + 2,64 | 570,13 | 571,50 || + 9,49 | + 4,87 | + 7 566,42 | — 1,37 | 563,44 | 569,49 | + 7,10 | + 2,58 | + 8 | 560,49 ! — 7,23 | 559,99 | 561,23 | — 3,70 | — 8,12 | — 9 || 562,02 | — 5,63 | 561,10 | 562,93 | — 2,19 | — 6,51 | — 10 || 563,14 | — 4,44 | 562,28 | 564,40 | — 2,40 | — 6,61 | — 11 563,02 | — 4,49 | 562,93 : 563,31 | — 0,25 | — 4,35 | — 12 || 560,98 | -— 6,46 | 560,26 | 562,09 | — 2,75 | — 6,74 | — 13 559,94 | — 7,43 | 559,77 | 560,31 | — 1,41 — 5,29 | — 14 || 557,40 | — 9,90 | 556,64 | 558,94 | — 4,12 | — 7,88 | — 45 || 560,03 | — 7,19 | 558,98 | 561,33 | — 3,2 — 6,88 | — 16 562,97 | — 4,17 | 561,39 | 564,73 | + 0,66 | — 2,86 | — 47 || 566,93 | — 0,13 | 565,75 | 567,83 | + 4,44 | + 1,04 | + 18 || 569,43 | + 2,45 | 568,33 | 570,22 || + 3,79 | + 0,52 | + 149 | 570,90 | + 4,00 | 569,88 | 571,73 || + 2,75 | — 0,40 | + 99 | 572,77 | + 5,95 | 572,53 | 513,13 || + 3,80 | + 0,781 + 91 571,68 | + 4,94 | 571,13 | 572,61 || + 6,79 | + 3,90 | + 99 369, 10 | + 2,45 | 568,95 | 569,26 || + 7,13 | + 4,37 | + 93 || 570,09 | + 3,53 | 569,26 | 570,78 || + 7,13 | + 4,50 | + 24 || 570,07 | + 3,59 | 569,86 | 570,42 | + 7,06 | + 4,56 | + 25 || 568,55 | + 2,15 | 568,33 | 568,83 || + 2,25 | — 0,11 | + 96 | 567,42 | + 1,14 | 566,94 | 368,32 | + 3,18 | 0,96 | — 97 867, 10 | + 0,88 | 566,70 | 567,14 | + 7,39 | + 5,31 | + ! 29 565,17 | — 0,96 | 564,28 | 566,62 + 4,99 + 3,05 | + 29 || 564,07 | — 1,97 | 563,32 | 564,84 | + 5,58 | + 3,78 |, + 30 || 563,84 | — 91 1 | 561,92 | 564,94 | —Æ 2,14 | + 0,48 | — Rs SRE EE RE 1876. Pluie ou neige. CR tombée dans — 2 ” - “ . en DOURODELCOEE EE © CRE © RO 19 © & Où = » D » - - » . . » 2 À LRO RO mù C9 © RO © me CS QÙ © C0 © © —— O1 © kO © de On - - ” “ - » * HO RO > © À OÙ Be Co CO À OU O0 Où = C0 © © 19 - - » » ” . . re Q0 À ©: "= L9 © : HAE I EEE re s - © © © © © 1 À CO RO CO CO LO À OC LO À RO À RO RO OT © me RO OT ee OT I © C0 CO #ù Co C9 © CO RO = CO ” - CO À © ” » Les O1 © œ © ee » . . . 19 Go on Qt Q - - SOC € © Or O7 À RO +++ 444 © + 19 & - sse et la plus élevée des températures observées de Rés Vent dominant, NE, 1 variable NE. Z F3 ORDRE pe me LO RO PE eme RO RO me RO ee RO DO = be me en variable SO. 19 matin à 10h amauxvo EX S22SR0c - SLV Se D Er prier. M. PAR = © O1 © O1 O0 1 1 OT © me NO CO I OI © © © CS © 110 Re me Où ee 19 Où I ee 19 © © © © © © O À © © I SDOSOOOCOOS TOC OCS - MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1876. 6h.m. Sh.m. 40h.m. Midi. 2 b. s. #h.s. 6 h.s. 8h.s. 10 h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm min nm {re décade 565,57 565,68 565,68 565,72 565 80 565,88 566,07 566,22 566,39 2e » 563,88 56406 564,08 564,32 564,40 56453 56478 565,02 565,15 3e » 567,89 567,84 567,99 567,77- 567,61 567,51 56749 567,70 567,86 Mois 565,78 565,86 565,91 565,94 565,94 565,97 566,11 566,31 566,46 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 {re décade+ 0,77 + 2,75 + 4,99 + 4,89 + 5,32 E 4,59 + 3,29 + 2,19 + 1,19 2 » — 1,48 + 0,54 + 92,16 + 3,16 + 2,99 + 1,86 Æ 0,69 + 0,24 — 0,24 3 » + 4,01 + 5,92 + 7,34 + 7,89 + 7,11 + 6,94 +- 5,59 + 4,92 + 4,51 Mois “+ 10 + 3,07 + 4,60 + 5,31 - 5,36 + 4,46 + 3,19 - 2,45 + 1,82 Min. observé.” Max. observé, Clarté moyenue Eau de pluie Hauteur dela du ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm min 1re décade + 0,10 + 6,00 0,58 21,0 180 > » — 1,67 + 3,24 0,67 40,6 280 3 )» + 3,17 + 8,30 0 60 66,6 60 Mois + 0,53 + 5,85 0,61 128,2 520 Bans ce mois, l’air a été calme 0,00 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,78 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E., et son in- tensité est égale à 34,44 sur 100. * Voir la note du tableau. CARTE NOTICE SUR LA CONSERVATION DES BLOCS ERRATIQUES ET SUR LES ANCIENS GLACIERS DU REVERS SEPTENTRIONAL DES ALPES SUISSES PAR M. Alph. FAVRE Depuis plus d’un siècle, on se plaint de la destruction des blocs erratiques. Déjà les Gessner, les Lang, les de Saussure l’ont déplorée et tous les naturalistes modernes qui se sont occupés du terrain quaternaire en ont parlé, entre autres Studer, de Charpentier, Guyot, Bachmann, Mühlberg, etc., etc. Une partie de la population de la Suisse s’associe à ces regrets; on aime à voir ces blocs qui embellissent le pay- sage et auxquels se rattachent souvent des légendes, des histoires curieuses, des souvenirs d'enfance et qui ont été l'objet de discussions scientifiques devenues populaires; mais cette sorte d’attachement n'empêche pas beaucoup de communes et de particuliers de vendre encore main- tenant de beaux blocs à vil prix. Depuis quelques années on a cherché à protéger et à conserver, parmi ces blocs, ceux qui sont remarquables par leur volume, par leur position pittoresque ou par leur importance scientifique. En mars 1866, M. Louis Soret proposa à la section ARCHIVES, t. LVIL — Novembre 1876. 14 132 LES BLOCS ERRATIQUES genevoise du Club alpin suisse de chercher à sauver de la destruction un certain nombre de blocs situés en Suisse et dans la partie de la France voisine de Genève. Nous fûmes chargés, M. Soret et moi, de nous entendre avec la Société géologique de France; elle accueillit favo- rablement les idées que nous lui présentàmes et, par l'influence de MM. Lartet et Belgrand, présidents de la Société, elle nous fit obtenir l'autorisation de choisir sur les terrains communaux français les blocs que nous désirions faire conserver. M. Soret en a désigné un certain nombre surtout dans la vallée de l’Arve et au mont Salève ; ils y sont maintenant marqués d’un F, initiale du mot France, ce qui signifie qu'ils sont rangés parmi les monuments nationaux français et sous la surveillance de l’administra- tion des Ponts et Chaussées. En Suisse, nous nous adressàmes à la Société helvéti- que des sciences naturelles, réunie à Neuchâtel en 1866, pour lui demander de s’intéresser à l’œuvre dont nous nous occupions. La proposition fut renvoyée à la commission géologique de la Suisse qui me chargea, ainsi que M. B. Studer, de rédiger un Appel aux Suisses pour la conser- vation des blocs erratiques. Nous y joignimes, M. Soret et moi, un projet relatif à une carte des blocs. Cet Appel fut présenté à la Société helvétique des sciences naturelles “réunie à Rheinfelden en 1867; avec l’approbation de la Société il fut imprimé à un grand nombre d'exemplaires ; plusieurs journaux le reproduisirent ; le Conseil fé- déral voulut bien le recommander aux gouvernements cantonaux, quelques-uns de ceux-ci s’en occupèrent très-sérieusement; les uns décidèrent que l'exploitation des blocs serait interdite dans les forêts de l'Etat, d’au- tres donnèrent des ordres aux forestiers et aux ingé- ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 183 nieurs pour conserver les blocs les plus beaux. D’au- tres encore demandérent aux régents des écoles dissé- minées sur toute la surface du canton d'indiquer sur une carte les blocs les plus remarquables. Les régents de quelques localités se servirent de leurs élèves pour aller à la recherche des blocs. Ils leur apprirent d’abord à dis- tinguer les roches cristallines des roches calcaires ou ar- gileuses, puis ils leur dirent: «Chaque fois que vous » trouverez un bloc de roche cristalline, remarquez bien » l'endroit; nous irons plus tard y faire une promenade, » vous me servirez de guide. » Et l’essaim des jeunes gens sortant de l’école pendant les vacances de l'été fouillait les endroits les plus sauvages des montagnes, les ravins, les forêts, dans leurs parties de plaisir, dans la récolte des noisettes et souvent en gardant le bétail au pâturage. Beaucoup de blocs ainsi découverts furent déclarés énvio- lables. Cette campagne qui continue encore aujourd’hui a eu d'heureux résultats. On peut signaler, par exemple, la décision du Conseil d'administration de la ville de So- leure qui à voté la conservation de 230 blocs de granit du Mont-Blanc disséminés sur la colline du Riedholz près de la ville; ils lui donnent un aspect des plus pittoresques et un intérêt scientifique tout particulier. Dans les can- tons de Fribourg et d’Argovie, il est défendu maintenant d'exploiter les blocs situés dans les forêts de l'État, et, dans le dernier de ces cantons, plus d’une trentaine d’autres blocs ont été mis à l'abri de l'exploitation par des décisions spéciales. Dans le canton de Vaud, on en compte une dizaine, si je ne me trompe, qui seront conservés; et la municipalité de la com- mune de Premier a, paraît-il, défendu l'exploitation Sex: 184 LES BLOCS ERRATIQUES des blocs sur les terrains qui lui sopérdcee où ils sont grands et nombreux. Dans d’autres cantons, quelques municipalités ont pris de semblables décisions. Dans le canton de Neuchätel, beaucoup de blocs ont été déclarés inviolables. Il en est de même dans les cantons de Zurich, de Berne et surtout de St.-Gall. La plupart de ces blocs ont donc été protégés par voie administrative. Des particuliers aussi ont souvent voulu conserver ces té- moins du dernier des grands phénomènes géologiques de la Suisse en les donnant soit à des Sociétés cantonales, soit à la Société helvétique des sciences naturelles. C’est ainsi que le bloc d’arkésine du Steinhof, canton de So- leure, de 60000 pieds cubes, a été acheté par les soins de M. le professeur Lang et donné à la Société helvétique ; le bloc de granit rouge de 300000 à 400000 pieds cubes du Luegiboden, vallée d'Habkern près d’Interlaken, est maintenant la propriété du Musée d'histoire naturelle de Berne. Quelques biocs des environs de Bulle (Fribourg) appartiennent au Musée de cette ville; dans d’autres can- tons, tels que St.-Gall, Lucerne, Argovie, Zurich, les So- ciétés d'histoire naturelle, certaines corporations nom- mées Bourgeoisies et des sections cantonales du Club al- pin suisse en possèdent plusieurs. Voilà quelques-uns des résultats de la publication de l’Appel aux Suisses. Cet Appel a eu encore l'avantage de rendre plus po- pulaire l'étude de l’ancienne extension des glaciers. Les circulaires des gouvernements aux régents, forestiers et ingénieurs ont mis à l’ordre du jour toutes les ques- tions relatives aux terrains quaternaires. Plusieurs tra- vaux importants ont été publiés; tels sont ceux de MM. Müblberg à Aarau, Bachmann à Berne, Gutzwiller à St.- Gall, Desor à Neuchâtel, Rütimeyer à Bâle, Ziegler à ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 185 Winterthur, Kinkelin à Zofingen, Merklein à Schaff- house, etc. Des notes peu développées et d'excellents mémoires ont vu le jour dans différents recueils; les principaux sont ceux de MM. les professeurs Kaufmann de Lucerne, Mœæsch de Zurich, Gilliéron de Bâle et de feu MM. Théo- bald et Gerlach. Dans le voisinage de la Suisse, notre Appel à produit de bons résultats. M. le professeur Steudel a publié plu- sieurs notices sur les terrains quaternaires de Souabe, et MM. Falsan et Chantre ont fait un grand et beau travail sur la portion du bassin du Rhône qui s'étend de la fron- lière de la Suisse jusqu'aux environs de Lyon et dans le haut Dauphiné. On ne peut douter que l’Appel aux Suisses n'ait eu de l'influence sur MM. Falsan et Chanire, lors- qu'on a lu les pages bienveillantes pour la Suisse, qui forment une partie de la préface de cette Monographie géologique des anciens glaciers de la partie moyenne du bassin du Rhône. Si notre Appel n'avait eu d'autre effet que de provoquer les belles recherches des savants lyon- nais, nous pourrions encore nous estimer heureux d’un semblable résultat. L’Appel a eu une influence d’un autre genre : un grand nombre de personnes (70 ou 80), ingénieurs, forestiers, botanistes, médecins, membres du Club alpin, minéralo- oistes, géomètres, etc., se sont mis à faire des observations sur les blocs et sur les terrains quaternaires; isolées, ces observations n’avaient souvent pas assez d'importance pour être publiées, mais elles pouvaient prendre de la valeur en étant rapprochées les unes des autres. Elles m'ont été adressées etj'aipu les utiliser !. Je remercie ces messieurs ? M. Soret et moi, nous avons présenté aux réunions de la Société helvétique des Sciences naturelles à Einsiedeln en 1868, à Soleure en PT ET Te CTP ET ee ON PR NT Ep Re SU NL CET EP v - 186 LES BLOCS ERRATIQUES de leur obligeance, je les prie de ne pas se lasser et de vouloir bien me tenir au courant de leurs nouvelles re- cherches. | Ce n’est pas tout de réunir un grand nombre dedo- cuments, il faut encore en déduire des conséquences. C’est ce que j'ai essayé de faire, mais l'étude du terrain glaciaire est hérissée de difficultés qui ne pourront probablement jamais être surmontées, et qui, je le reconnais, jettent quelques doutes sur les résultats obtenus. Est-on sûr, par exemple, que les diverses considérations qui décou- lent de la distribution des blocs erratiques, telle que nous la connaissons maintenant, soient les mêmes que celles auxquelles on serait arrivé par une étude faite il y a un siècle ? C’est assez probable, mais ce n’est pas certain, parce que le rapport numérique entre les différentes es- pèces de roches a changé ; les granits, par exemple, qui sont bons pour la construction, ont été exploités dans certaines localités, tandis que ce sont les pierres à chaux qui ont été détruites dans d’autres. Un autre point sur lequel on peut avoir des doutes est celui de la hauteur atteinte par les anciens glaciers. Elle nons est donnée par les blocs erratiques et par les roches moutonnées. Ces dernières se trouvent à la base des Aiguilles et de la por- tion dentelée du sommet des montagnes, à une élévation quelquefois plus grande que celle des blocs erratiques. Dans les montagnes de roches cristallines, elles présentent des formes bien caractérisées et d’origine non douteuse, mais dans les montagnes formées de terrains calcaires plus ou moins argileux, ces formes, d’un caraclère moins évi- dent, peuvent avoir été produites soit par le frottement de 1869, à Frauenfeld en 1871, à Fribourg en 1872, des rapports qui résumaient brièvement les progrès de ces études. hs F4 fe 1 REA FN TA ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 157 l’ancien glacier soit aussi par la décomposition des roches sous l'influence des agents atmosphériques. Les observa- tions deviennent très-délicates ; elles offrent peu de pré- cision, et l'imagination ainsi que les idées préconçues peu- vent fortement les influencer. Malgré ces difficultés, nous croyons qu'il est urgent d'étudier le phénomène glaciaire, car plus on ajournera les travaux sur ce sujet, plus les traces en seront effacées. Je vais exposer quelques-uns des résultats de cette étude. J'ai indiqué par des couleurs l’extension des anciens glaciers du revers septentrional des Alpes sur une carte au 305. Ce genre de travail n’est pas nouveau, car MM. A. Escher de la Linth, Ramsay, Heer, Kinkelin, etc., ont déjà donné des cartes, mais elles sont à une échelle beau- coup plus petite que le <, et j'ai pu employer pour tracer les limites des anciens glaciers des observations et des documents imprimés ou inédits qui n'avaient pas été à la disposition de mes prédécesseurs. Sur cette carte, qui est presque achevée, j'ai cherché à représenter deux choses très-différentes. L’une est l’ancien état glaciaire de la Suisse, l’autre, les vestiges qui nous en restent. A. État ancien de la Suisse pendant la grande époque glaciaire. . Pour donner une idée de cet état j'ai figuré sur la carte : 1° Les contours des cinq glaciers principaux de la Suisse dans tout leur développement, Le glacier du 183 LES BLOCS ERRATIQUES Rhône ou du Valais s’étendait au nord jusque sur les bords du Rhin en suivant une partie de la vallée de l’Aar et en envahissant une partie du Jura; à l'ouest il s’étendait jusqu’à Lyon, mais cette région est en de- hors du cadre de ma carte. — Le glacier de l'Aar n’a at- teint qu'une faible extension; il s’est arrêté aux environs de Berne où la lutte qu'il a soutenue avec le puissant glacier du Rhône est nettement attestée par le mé- lange des roches de la vallée de l’Aar avec celles du Valais. — Le glacier de la Reuss élait en contact avec le glacier du Rhône dans les environs d’Aarau et s’étendait jusque sur les bords du Rhin. — Le glacier de la Linth qu’on pourrait considérer comme une partie du glacier du Rhin, tant était considérable la branche qu'il recevait de ce dernier au travers du lac de Wal- lenstadt, se prolongeait jusque sur les bords de ce fleuve non loin de l’embouchure de l’Aar. — Enfin le glacier du Rhin a laissé d'immenses dépôts jusque sur la rive gauche du Danube. Les limites de tous ces glaciers ont été tracées avec soin et j'ai tout lieu de les croire exactes, quoiqu'il y ait quelques localités dans lesquelles il serait désirable de faire de nouvelles recherches, par exemple dans les mon- tagnes de la rive droite du Rhin entre Sargans et le lac de Constance où la limite supérieure du grand glacier n’est pas connue, et en Thurgovie où la ligne de jonction du glacier du Rhin proprement dit et de celui de la Linth reste encore à déterminer. Les limites extrêmes des anciens glaciers, que ce soit celle de hauteur ou celle de longueur sont toujours diffi- ciles à découvrir ; on ne les retrouve que par hasard ou par de persévérantes recherches, qui ne peuvent guère être 4 RAT CNE te OS M OO I PP EN 00 PDT 2 VEN AT af 0e ASSET Hs à ce) + F ME NT TER LARLTESAA | (1 MN ga ù spa NA F ll ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 189 faites que par des gens habitant sur les lieux. Je me per- mets donc d'attirer sur ce point l’attention des hommes qui s'intéressent à ce sujet et de leur demander de vouloir bien me communiquer ou publier leurs observations pour qu’elles puissent être utilisées. 20 Les névés de l’époque glaciaire sont figurés sur ma carte par une nuance plus pâle que celle qui représente les glaciers auxquels ils donnent naissance. Ces névés couvraient toutes les sommités et descendaient fort bas, la ligne des neiges dites éternelles étant moins haute à cette époque que maintenant. On en a pour preuve des mo- raines provenant de montagnes qui n’ont que 4800, 1500 et même 1400 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer. Ces montagnes ont dû être couvertes de névés assez grands pour former des glaciers. Ils des- cendaient probablement de 100 ou 200 mètres au-des- sous de la cime, ce qui portait la limite inférieure des neiges éternelles à 1200 mètres; je crois même que ce chiffre est trop fort. Les glaciers s’élevant très-haut, comme nous le dirons plus loin, étaient donc en Con- tact avec les névés sur presque toute leur longueur. Ce n’est guère que dans les régions les plus éloignées de leur source qu'il put y avoir entre les glaciers et les né- vés un espace dans lequel la végétation se développa plus ou moins durant l'été. B. Distribution actuelle du terrain glaciaire. J'ai représenté sur la carte : par des points d’une cou- leur vive, les blocs isolés et les groupes de blocs errati- ques; — par des traits, les moraines;—par des traits plus fins horizontaux, les terrains glaciaires en nappes. C’est au . moyen de l'observation de ces trois éléments qu’on peut rétablir l’état de la Suisse à l’époque glaciaire. JE. On peut distinguer dans les anciens glaciers deux par- ties qui se voient encore dans les glaciers actuels : le glacier de montagne équivalent de ce qu'on nomme maintenant glacier réservoir, contenu dans la partie montagneuse du bassin, et le glacier de plaine correspon- dant au glacier d'écoulement. Dans le glacier du Valais ou du Rhône, le glacier de montagne s’étendait du fond du glacier du Rhône actuel à l'extrémité orientale du lac Léman et comprenait les glaciers de toutes les vallées dont les eaux se jettent maintenant dans le Rhône en amont de ce point, des val- lées de la Sarine (canton de Fribourg), de la Dranse et de l’Arve (Hte-Savoie), etc. Le glacier de plaine s’étendait à partir de l’extrémité supérieure du lac Léman dans tout le bassin de ce lac: en atteignant le lac de Neuchâtel, il passait dans le bassin de l’Aar et il le suivait jusque vers l'embouchure de cette rivière dans le Rhin; il s’avançait également des environs de Genève à ceux de Lyon. Dans le glacier du Rhin, auquel il faut joindre celui de la Linth, le glacier de montagne s’étendait dans les nom- breuses vallées du bassin actuel du Rhin et de la Linth jusqu’à une ligne qui passait au pied des montagnes voi- sines d'Einsiedeln, à Wesen (extrémité occidentale du lac de Wallenstadt), au pied occidental et septentrional du massif du Sentis et à la base des montagnes situées à l’est du lac de Constance. DORE LE GLACIERS DES ALPES suisses. 191 _ Les RER des anciens glaciers du Rhône et du Rbin étant ainsi divisés en deux parties, on trouve dans chacun d'eux que la surface du glacier de montagne est égale à la surface du glacier de plaine. Cette observation se vérifiera-t-elle pour d’autres glaciers? C’est ce que nous ne savons point encore, Celle égalité que nous avons trouvée sans idée préconçue pour les bassins des deux plus grands glaciers de la Suisse ne nous semble cepen- dant pas nécessaire parce que le volame de la glace de- vrait, dans la comparaison du glacier de montagne avec le glacier de plaine, avoir plus d'importance que la me- sure de la superficie des glaciers. IT. J'ai encore cherché à étudier l'épaisseur des anciens glaciers, qui est donnée par l'élévation au-dessus du thal- weg des traces qu’ils ont laissées, et la pente de leur sur- face supérieure, qui se déduit des hauteurs relatives de ces traces, Dans le tableau suivant j’ai réuni quelques faits relatifs au glacier du Rhône. LES BLOCS ERRATIQUES TABLEAU I Ancien glacier du Rhône. | LOCALITÉS Niveaux Distances Pentes pour mille Épaisseurs de la glace de niveaux e la vallée voisine Différences Niveaux supérieurs des traces du glacier d Dans le Valais mètres mètres mètres | kilom, | mètres Schneestock. . | 3550 Furkahorn . . | 2809 :| 25052?| 2959 ce na que Eggishorn *. . | 2700 | 1020 | 1680 | 2° Hhorm#. ...| 21005] 600 | 1500 | 42 | 600" 18 Arpille © “. -. : |"2082 ‘| 475 1607 | 5 439 ? Motoles 4 "2:0|- 1650-2185 44n 1210 En dehors du Valais 33 I. Rive droite Borbintze . 1390'!°| 814 576 | 99 Bodenevas !!, . | 1150!?| 829 | 321 99 Gurnigel 115072 |" "788 392 IT. Se dirigeant au Jura Morcles "77 141650 440 1210 78 Chasseron 1. |:18591%)) -455 10917 57 Chasseral 16. . | 130617| 435 871 |; Burenberg !# . | 12211°| 430 791 | 57 Buschberg ?° . | 700?!| 415 285 10% Kaisterberg ??, | 4702%| 33424] 136 | ‘ 1 D'après M. Gosset. — ? Niveau actuel du glacier. — 5 Rive droite du Rhône près du glacier d’Aletsch. — #Rive gauche du Rhône au sud de Louêche. — 5D'après Gerlach. — 6A l’ouest de Martigny. — 7 D'après Gerlach.— 5 Sur le flanc ouest de la montagne de ce nom.— 9D'après MM. Desor, Renevier et A, Fayre. — 1 Chalet situé entre la Dent de Lys et les Corbettes, canton de Fribourg; d’après M. Nein- haus.— 11 Chalet voisin de Bulle, canton de Fribourg.— 12D’après M. Gil- liéron. — 18 Au nord-ouest d'Yverdon, canton de Vaud. -- 1# D’après M. Schussler. — 15 Niveau du lac de Neuchâtel. — 16 A l'est de Bienne, canton de Berne. — 17Carte fédérale, — 18Au-dessus de Grange, pre- mière chaine du Jura à l’ouest de Soleure. — 19 D’après M. le profes- seur Lang. — ?%Près de Wittnau, au nord d'Aarau. — |?! D'après MM. Mühlberg, Theiler et Favre. — ?? Entre Frick et le Rhin (Argovie). — # D'après MM. Mühlberg, Theiler et À. Favre. — % À Oeschgen. = à CR don de uns 28° 4 NO done Pr ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 193 La première colonne renferme les noms des localités où les traces du glacier (roches polies, frottées ou blocs erratiques) ont été observées. Leur hauteur au-dessus du niveau de la mer se voit dans la seconde. Dans la troisième, j'ai inscrit l’élévation au-dessus du niveau de la mer des points du thalweg les plus voisins des localités indiquées. La différence entre les chiffres de la seconde et de Ia troisième colonne représente l'épaisseur de la glace; elle est inscrite dans la quatrième. Il est évident que ces chif- fres ne donnent pas des mesures rigoureuses. Dans la cinquième colonne, on lit les distances qui séparent cha- que localité de la suivante; dans la sixième, la différence de leurs niveaux et dans la septième, la pente du glacier. J'ai eu soin de faire connaître dans les notes la position géographique des localités et les noms des observateurs. Dans ce tableau, on voit en premier lieu les localités situées en Valais, puis celles qui en sont dehors; parmi ces dernières, j'indique les localités de la rive droite du glacier jusqu’au Gurnigel (près Berne) au delà duquel il a été en lutte avec le glacier de l’Aar et n’a plus ren- contré de montagnes. Sous le n° Il je suis Le glacier dans sa marche directe des Alpes au Jura, puis sur le flanc oriental de cette chaîne jusque dans les environs d’Aarau d’où le glacier s’est dirigé vers le Rhin, au travers du Frickthal (Argovie). Le tableau suivant construit sur le même plan que le précédent, concerne l’ancien glacier du Rhin. \ LM ÉTUDE 2 Foi MI 7 US 2 TABLEAU EL Ancien glacier du Rhin. | ELLE È è HS EN - n e : ” 2 LOCALITÉS Gore | 2e | 4 1e ER AE -De CU ER AR 0 Ut 8 À & b 3 |A |£% | Fa ne Ë Rhin antérieur S mètres : mètres à mèlres | kilom. | mètres CON 0 LAS 3200 1842 * | 1358 Piz Mundaun . | 20005": 715 M2 F PME si Calanda. . . . | 2070 | 552 1518 417% Oberhalbstein et Rhin postérieur Piz Lungen® . | 3170 | 2100 *| 1070 Alpe Lafoppa . | 2000 *| 1096 | 904 | À | | © Mutten . 22%." 2000 7100 1300 ARDENNE 0) 10 9 id 0 0 Alpe de Danis. ) 2000 642 1358 6 NAË Calanda . . . . | 2070 552 1518 Rhin proprement dit!! 94 720 30 Oberhaus . . . | 1350!%| 485 | 865 Branche passant par Wallenstadt 55 250 4,5 et la rive gauche du glacier de la Linth Htael: rit 1100:°;|,:870% 1780 20 5 Hohe Rhonen. | 1070!| 370 700 5 130 26? Im Knollen . . 9401%:k-+370 570 Même glacier passant par le lac de Zurich Etzel.... , :°: 1. 1100 370 730 Uetliberg . . . | 85017] 409 | 441 | 5 | 29 | & Lægern . . 800'8| 360 440 Suite du Rhin proprement dit Oberhaus . . . | 1350!°| 485 865 ; 30 0 0 Fœhneren. . . | 1350*°| 440 910 Gæbris . . . . | 1200%:| 420 | 760 | AIMONS Partie dirigée au NO. 82 500 Hohentwiel . . | 700??| 430 270 Hausen | 674%] 600 | 174 ne Partie dirigée au NNO. Gæbris . . : . | 1200°#| 420 780 Gæœhrenberg | 80025 | 430 | 870 | 15 SMS Engelwies. . . 696251 657 39 / Partie dirigée au NNE. 5 90027 9 Gæbris. :*:1181900 420 | de. 91 675 7,5 Warthausen. . 59528 | 595 1 Voisin du passage du Lukmanier. — ? A Santa-Maria. — 8 Piz Mundaun ou Piz Grond au sud-ouest d’Ilanz; d'après M. F. de Salis. LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 195 En tête du tableau I se trouve le Schneestock, mon- tagne qui est à la partie supérieure du glacier du Rhône actuel ; les névés qui servent de source à ce glacier s’éle- vent maintenant à 3990 mètres, et j'ai pris également ce chiffre pour indiquer le maximum de la hauteur des névés de l’époque glaciaire. Il est certainement trop faible, mais je n'ai su comment le modifier sans tomber dans l'arbitraire. Il en est de même pour les névés du Scopi (3200, tabl. IT) où j'ai placé la source de l’ancien glacier du Rhin antérieur. Ce chiffre est trop petit puisqu'il est moins fort que celui des névés du glacier du Rhône et que probablement les anciens névés étaient à peu pres au même niveau dans tout le centre de la Suisse. Il ne — 4Le Rhin antérieur un peu en amont d’[lanz. — 5 Rive gauche du Rhin au nord-ouest de Coire; d’après MM. Théobald, J. Coaz et F. de Salis. — SAu sud du passage du Julier. — TEn amont de Bual, pas- sage du Julier. — 8 Au-dessus de Salux, rive gauche de la vallée de l’'Oberhalbstein ; d'après M. F. de Salis. — ? Près du confluent de l’AI- bula et du Rhin postérieur; d’après M. F. de Salis. — 1L’Alpetta est sur la rive gauche du Rhin postérieur, l’Alpe de Danis est sur la rive droite, ces deux localités sont en face l’une de l’autre. — #Le Rhin proprement dit commence à Reichenau près de l'extrémité sud du -Calanda. — 2 Hameau un peu au nord de Sargans ; d’après M. le pro- fesseur Mœsch. — 13 Au sud de la presqu’ile de Hurden qui sépare le lac de Zurich en deux parties ; d’après M. Guyot. — 4 Fond du lac de Zurich près Pfæffikon. — 15Au nord-ouest d’Einsiedeln, au nord-est du lac d'Egeri; d’après M. le professeur Guyot. — 16 Au nord du lac d'Egeri ; d’après M. le professeur Kaufmann. — 17 Au sud-ouest de Zu- rich.— 18 A l’est de Baden en Argovie ; d’après MM. Escher, Mæsch, etc. — 19 Voir la note 12. — 2 Au sud-est d’Appenzell ; d’après MM. Deike et Gutzwiller. — 21Au nord-est d'Appenzell ; d'après MM. Wamner et Gutzwiller. — 2Près de Singen, à l’ouest du lac de Constance ; d’après MM. Escher et Mœæsch.— #3 A l’ouest de Engen, grand-duché de Ba- den; d'après M. Merklein. — ?%# Voir la note 21. — # À Glashutte, au nord de Markdorf, grand-duché de Baden; d’après M. Gerwig. — 2% Entre Mæsskirch et Sigmaringen ; d’après M. Gerwig. — ?7 Voir la note 21. — Au nord de Biberach en Souabe. — % L’explication de ces zéros se trouvera dans le texte. 196 LES BLOCS ERRATIQUES 1e (tabl. I) et 27 (tabl. Il) qui représentent les pentes des anciens glaciers en amont du Furkahorn et du Piz Mun- daun. Le chiffre 2505" qui indique l'élévation du glacier du Rhône au pied du Furkahorn est dans la même condi- tion. Il devrait être remplacé par l’indication de la hau- teur du thalweg de la vallée; or on ne la connaît pas, l'épaisseur du glacier du Rhône n’ayant point été mesu- rée; le chiffre de 295" (4° colonne) devrait être aug- menté de tout ce qu'on devrait retrancher au chiffre 25052, Dans les localités suivantes, ce ne sont plus les névés actuels que nous avons pris comme point de repères. Au Furkahorn (2800, tabl. [) la marque du passage du glacier a été constatée par M. Gosset dans ses beaux tra- vaux sur le glacier du Rhône; au Piz Mundaun (2000, tabl. IP) c’est un bloc erratique qui atteste l'élévation de l’ancien glacier d’après M. de Salis. La pente de la surface supérieure du glacier étant en général assez faible et la surface inférieure de celui-ci reposant sur un sol très-accidenté, il en résulte que l'épaisseur varie considérablement. Par exemple, on voit qu’au-dessous de l’Eggishorn (tabl. I), le thalweg du Valais est à 1020", mais les blocs sont fort élevés puis- qu'ils m'ont paru atteindre 2700"; il en résulte que l'épaisseur du glacier a été de 1680®. Cette puissance a ! Il est difficile de distinguer dans cette localité les blocs qui ont été transportés par le glacier du Rhône proprement dit de ceux que l’énorme glacier d’Aletsch a pu déposer lors de sa grande extension; cependant je ne pense pas avoir fait une grande erreur dans cette évaluation. UE faut donc pas attacher d'importance aux chiffres 400 ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 197 été à peu près la même à l’Arpille près de Martigny, où elle atteint 1607" (tabl. F). La pente du glacier étant relativement rapide, soit de 29 pour 1000, entre l’Ar- pille et Morcles, et la vallée ayant une pente très-douce, la puissance du glacier n’a plus été que de 1210" près de Morcles. L’épaisseur de la glace à notablement diminué encore lorsque le glacier a dû remonter 400%. environ en s'avançant hors de la vallée du Rhône (440% au pied de la Dent de Morcles, 375" au bord du lac Lé- man ‘); à Borbintze, chalet situé au-dessus de Châtel-St- Denis (814), la glace n'avait plus que 9576" d'épais- seur, à Bodenevas 321" et au Gurnigel 392. Ce glacier, en s’avançant au travers de la plaine suisse jusqu’au Chasseron (tabl. 1), en se déversant sur un large espace au nord dans le bassin de l'Aar et au sud du côté de Lyon, avait par places une grande puissance. Au Chasseron, les blocs sont à 1352" d’après les re- cherches faites par M. Schussler, ce qui confirme le chiffre de 1344" donné par L. de Buch en 1806, mais ce qui n’est d'accord ni avec celui de 1442* indiqué par le savant berlinois en 1811, ni avec celui de 1202 donné plus tard par M. Guyot. Malgré la hauteur atteinte par le glacier, l'épaisseur n’en est que de 917" parce que la surface du lac de Neuchâtel est à 435". Il est vrai que si on comptait l'épaisseur de la glace à partir du fond du lac elle serait augmentée de 144" *. 1 L’épaisseur du glacier n’était pas constante dans sa largeur, il a dù remplir le bassin du lac Léman dont la profondeur est de 334® entre Lausanne et Évian. 2 Pendant la rédaction de ce travail, la Société d'Histoire naturelle de Neuchâtel a publié le 3"° cahier, t. X, de son Bulletin. On y voit, p. 357, que M. Otz signale au mont d’Amin (au nord de Neuchâtel) un petit bloc de gneiss à 1400" au-dessus du niveau de la mer. ARCHIVES, t. LVIL — Novembre 1876. 15 198 LES BLOCS ERRATIQUES à On peut suivre sur le tableau la marche décroissante du glacier: à mesure qu’il s’avance vers le nord, on voit que les blocs du Valais sont encore à une hauteur éton- nante au Chasseral au-dessus de Bienne et au Bürenberg au-dessus de Grange ; la hauteur du glacier et son épais- seur vont en diminuant jusque sur les bords du Rhin où il semble s’être terminé par une pente de 33 pour mille ; ce chiffre n’est peut-être pas fort exact, les conditions nor- males de la marche du glacier ayant pu être alté- rées par sa rencontre avec le glacier du Rhin. Lorsqu'on considère l'élévation atteinte par le glacier du Valais le long du Jura entre Vallorbe (1314) ou le Chasseron (1352®) et le Buschberg (700%) et qu'on la compare à la hauteur des principaux cols du Jura, on comprend comment les glaces alpines ont pu aisément franchir cette chaîne et porter des roches du Valais jus- qu'à vingt ou trente kilomètres au nord de Pontarlier, aux environs d'Ornans où Deluc en a constaté la pré- sence en 1782, et jusque sur les bords du Dessoubre qui se jette dans le Doubs à St.-Hippolyte. En effet, entre Pon- tarlier et le nord du Jura, les principaux cols ou passages présentent les hauteurs suivantes : le col de Jougne, en- tre Vallorbe et Pontarlier‘, à 14 kilomètres au sud- ouest du Chasseron, ne dépasse pas 1000, — le col des Étroits, près Ste.-Croix, à côté du Chasseron, 1030r, — le col de Provence, entre le Chasseron et le Creux- ! Au sud-ouest de Vallorbe les deux passages principaux sont celui de St.-Cergues aux Rousses, qui s'élève à 1236®, et celui de la Fau- cille à 1323. Les blocs alpins sont rares dans la partie du Jura située à J'ouest de ces cols ; ils sont un peu plus nombreux à quelque distance de Salins, d’après M. Choffat. Il semble donc qu'il n’y a eu qu'un bien petit nombre de blocs qui aient franchi les deux cols indiqués ci- dessus. _ ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 199 du-Vent, 1152", — le col au nord du Val-de-Ruz, can- ton de Neuchâtel, 1124, — Pierre-Pertuis, au nord de Bienne, 792%, — le passage au nord de Langenbruck, canton de Bâle, 603, — la Staffelegg, au nord d’Aa- rau, 623%, Les glaciers alpins ont donc pu franchir le Jura par la plupart des cols et par les montagnes qui les avoisinent; leur grande puissance leur a donné une force suffisante pour faire rebrousser les glaciers jurassiens qui sans eux seraient descendus du côté de la Suisse. Les olaces alpines, dominant les glaces jurassiennes, ont pu leur livrer des blocs valaisans qu'elles ont transportés, et ces deux glaces d'origine différente se sont associées et ont cheminé sur la pente occidentale du Jura. Comme l’a dit M. Benoit, les glaces de cette chaîne ont servi de relais aux glaces des Alpes. Revenons à l'étude de notre tableau. Les pentes de l'ancien glacier du Rhône sont remarquablement faibles. Dans trois localités seulement elles atteignent un chiffre quelque peu élevé : entre le Schneestock et le Furka- horn, j'ai déjà dit qu'on ne doit pas attacher d'impor- tance au chiffre 100; entre le Buschberg et le Kaister- berg, le chiffre 33 n'est pas non plus certain, comme je lai dit; entre l’Arpille (Martigny) et Morcles l'ineli- naison était de 29 pour 1000. Cela peut s'expliquer par le fait que la vallée qui s'étend entre ces deux localités est étroite relativement aux autres parties de la vallée principale du Valais et que, à Martigny, les glaciers des vallées latérales de Bagne, d'Entremont, de Ferret, de Trient et de la partie supérieure de la vallée de Chamonix se joignaient au glacier principal du Va- 1 Bullet. Soc. Géol. de France, 1863, XX, 351. 200 LES BLOCS ERRATIQUES | lais; on peut donc croire que l'encombrement des gla- ces à Martigny les maintenait à une grande élévation, 2082", tandis qu’en aval de Moreles le glacier, débou- chant dans le bassin très-large du lac Léman y était naturellement moins élevé. Les autres pentes ne dépas- sent guère 10 pour 1000, et quelques-unes sont nulles ou presque nulles, par exemple entre l'{lhorn et l'Arpille, entre Bodenevas et le Gurnigel et entre le Chasseron et le Chasseral. Dans son développement jusqu’au Rhin et jusqu'à Lyon, l’ancien glacier du Rhône présentait sur un espace fort considérable une surface à peu près horizontale, comme l’indiquent les chiffres suivants : A Borbintze le glacier atteignait 1390" d’élévation au-dessus du niveau de la mer; — à 45 kilomètres au nord-ouest, au Chasseron, 1352; — à 65 kilomètres au nord de Borbintze, au Chasseral, 1306", Dans une au- tre direction, nous retrouvons une surface presque hori- zontale sur une étendue plus grande encore. On ne peut comparer la hauteur des blocs de 1390" à Borbintze à celle de 1300 au mont Salève" près de Genève, parce que Borbintze se trouve sur la pente nord du grand gla- cier, tandis que le Salève se trouvait sur la pente occi- dentale et que ces deux localités étaient séparées par l’a- rête supérieure du cône de glace qui s’étendait probable- ment de Morcles au Chasseron, en sorte que, malgré la ! Les blocs erratiques se trouvant au mont Salève à quelques mè- tres au-dessous du sommet, 1308", on ne sait pas au juste quelle a été la hauteur atteinte par le glacier dans cette localité, puisqu'il a probablement dépassé la montagne. Cependant, d’après la pente du glacier entre Morcles et le Chasseron, les glaces n’ont vraisembla- blement dépassé le Salève que d’une vingtaine de mètres. ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 201 patite différence de niveau entre Borbintze et le Salève, il n'y avait pas de plaine entre ces deux points. Mais du Chasseron, où le glacier a atteint 1352", au Salève, où il s’est probablement élevé à 13307, il y a environ 70 ki- lomètres: la pente peut être regardée comme nulle. On peut donc croire que da Chasseral au Salève, c'est-à-dire sur 125 kilomètres, la surface du glacier était sensible- ment horizontale, Du Salève au Molard de Don, situé à 65 kilomètres au sud-ouest (près de Belley, départe- ment de l'Ain), où les blocs alpins sont à 1100! la pente n’est que de 3 pour 1000. L’horizontalité d'une partie du glacier du Rhône est donc suffisamment démon- trée. Examinons le tableau II relatif à l’ancien glacier du Rhin. On y voit plusieurs divisions : celle du Rhin anté- rieur, de l'Oberalp et du Scopi à Reichenau, en amont de Coire ; — celle de la vallée de l'Oberhalbstein, qui com- mence au Piz Lungen, non loin du passage du Jolier; cette vallée se réunit à celle du Rhin postérieur au Nord de Thusis et cette dernière se joint à celle du Rhin antérieur à Reichenau, non loin de la base du Calanda: — celle du glacier du Rhin proprement dit qui est formée à partir de cet endroit; à Oberbaus, près Sargans, une large bran- che de l'énorme glacier se dirigeait par le lac de Wal- lenstadt et, après s'être réunie au glacier de la Linth qui sortait de la vallée de Glaris, elle s’étendait sur tout le canton de Zurich, J'ai indiqué pour cette dernière bran- che : 1° des mesures relatives à la rive gauche de ce gla- cisr qui empiélait sur le bassin actuel de la Reuss, ! Falsan et Chantre, Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône, p. 156. OVe os le af 0 $, RTATE e ay " LME A lan 5 Es honte) CELA LA PV te | 202 LES BLOCS ERRATIQUES 2° celles qui peuvent représenter à peu près le centre du glacier jusqu’à la montagne des Lägern. Revenant ensuite à Oberhaus, j'ai suivi la vallée du Rhin jusqu'au Gäbris, au sud du lac de Constance, et j'ai cherché à indiquer de là la puissance et la pente du gla- cier suivant trois directions dans la région de l'Allemagne qu'il a envahie. | Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit des deux seules sources de ce glacier que j'ai consignées dans ce ta- bleau : le Scopi et le Piz Lungen, et je passe à l’étude de la pente et de l’inclinaison. On voit que la puissance des glaces était grande dans certaines localités: elle atteignait près de 1300" au Piz Mundaun ou Piz Grond, plus de 1500" au Calanda, 1358" à l’Alpetta et à l'Alpe de Danis (deux localités qui sont en face l’une de l’autre sur les deux rives da Rhin postérieur), 910" à la Fœhneren; mais de là, l'épaisseur de la glace allait en diminuant jusque sur les flancs de l’Albe wurtembergeoise et badoise, où se terminait le glacier, et à Warthausen il semble s'être arrêté dans la plaine. Le peu d’inclinaisen de certaines parties de la surface supérieure de cet ancien glacier Jui donnait de la res- semblance avec celui du Rhône. I Lui ressemblait aussi par son inclinaison de 30 pour mille entre le Calanda et Oberhaus, car cette pente, par suite de la similitude de position, était la même que celle du glacier du Rhône dans l’étroit défilé situé entre l’Arpille (Martigny) et Morcles. En effet, entre le Calanda et Oberhaus, le glacier était dans la partie la plus étroite de la vallée du Rhin et, au commencement de ce défilé, il recevait, sur la rive droite, un glacier considérable sortant de la vallée de Parpan, un POP OS EUR te 2 M NE GR 2 PPS ER SO RSR NE 1 Ste 4 RP Mad QAR É a: URLS, = 4 né. AR : 112 ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. 203 autre de la vallée de Schanfigg et un peu plus bas le grand glacier du Prättigau; puis, en arrivant à Ober- haus, il trouvait la vallée de Wallenstadt qui facilitait l’é- coulement de la glace. Il ne faut pas attacher d’impor- tance à la pente indiquée à Im Knollen, parce que le gla- cier était là sur la pente assez rapide d’une montagne et qu'il y rencontrait le glacier d'Egeri ou celui de la Reuss. La surface du glacier du Rhin était horizontale sur de grands espaces, comme le prouve la hauteur des blocs au Piz Mundaun, 2000, et au Calanda, 20707, situés à 31 kilomètres de distance. Cette horizontalité est bien marquée aussi dans les vallées de l'Oberhalbstein et du Rhin postérieur, car les blocs sont à 2000 mètres sur une longueur de 54 kilomètres. Des études subséquentes amèneront probablement à démontrer que cette horizontalité existait pour la surface des autres anciens glaciers de la Suisse. Quant à l'élévation des blocs du Calanda de 70 mètres au-dessus de ceux qui sont en amont, nous ne pensons pas qu’on doive y attacher de l'importance. Dans un tor- rent il se détermine parfois un tournoiement dans l’eau qui la fait s'élever au-dessus du niveau général, IL y a quelques vingt ans, lorsque les glaciers des Alpes étaient plus grands qu'ils ne le sont maintenant, ils ont présenté de semblables remous dans les points où ils ont été forcés de tourner d’une manière brusque; Agassiz en a figuré un qu'il appelle un angle derotation ‘; il existait et peut- être existe-t-il encore au pied du Riffel près Zermatt. Par ce remous, la glace est élevée au-dessus de la surface générale, et, eu égard aux énormes dimensions de l’ancien 1 Agassiz, Études sur les glaciers, pl. 5. LA She, PDA 4 + ; TPM 204 LES BLOCS ERRATIQUES | glacier du Rhin, une élévation de 70 mètres est peu de chose. Cet angle de rotation s’est produit sur la rive gauche du glacier, lorsqu'il tournait le Calanda et lors- qu'il était soumis à une forte pression causée par l’ar- rivée des glaces de Parpan et de Schanfigg débouchant sur la rive droite. Les anciens glaciers du Rhône et du Rhin ne peuvent être comparés pour leur grandeur, leur épaisseur et leur pente qu'à ceux des régions polaires où l’époque gla- ciaire existe encore. [l y a, en effet, au Groenland des glaciers d’une épaisseur énorme qui avancent de dix-neuf mètres par jour sur une pente d'un demi-degré d’incli- -naison (8 pour mille environ)". Le Groenland, qui n’a pas moins de 500 lieues de longueur sur une largeur de 250 lieues, est à l’intérieur couvert de glace, les monta- gnes et les vallées y sont changées en plaine uniforme *. [l paraît que les pentes y sont presque nulles. Cepen- dant je crois qu'on n’a jamais donné de mesures exactes de l’inclinaison de la surface supérieure des glaciers de l'intérieur de ce continent. Dans certaines parties du Spitz- berg, les pentes ne semblent pas être plus fortes, si l’on en juge par un singulier et intéressant dessin publié par M. Nordenskiold où l'on voit un glacier qui semble hori- zontal s'étendre à perte de vue *. 1M.-A. Helland, Geological Society of Lordon, 21 juin 1876; Ab- stracls of the proceedings, n° 322. ? Rink, Journal of the roy. geographical Society, 1853, XXL, p. 145. — Archives, 1854, t. XXVII, 155. On trouvera beaucoup de détails sur la région arctique dans les deux ouvrages suivants : Manual and instructions for the arctic expedition, edited by Rupert Jones, Lon- dres 1875, et À selection of papers on arctic geography and ethnoloyy. London 1875. # Bihang till K. Swenska vet. Akad. Hundlingar, 1874. Band 2, n° 18. à ét a ges 205 S'il y a de grandes analogies entre la période glaciaire du Groenland et celte de l'Europe, il y a aussi des diffé- rences. Les glaciers du centre de ce pays s’étendaient dans les Alpes d’où ils se joignaient avec ceux du Jura, des montagnes du centre de la France, des Vosges, de Ja Forêt-Noire, ete. Cependant l’espace qu'ils occupaient n'avait que 200 lieues de longueur sur 400 environ de largeur. Les glaciers de l’intérieur du Groenland ne charrient ni moraines, ni blocs à leur surface; au moins les pre- mières sont si petites et les seconds si rares que le trans- port des roches y est sans importance; en effet, si les pics et les rochers du Groenland sont ensevelis Sous un man- teau de glace, d’où les blocs pourraient-ils arriver à la surface des glaciers? L'énorme quantité de débris qui tombent à la mer par les glaciers des fiords et qui recou- vrent souvent les glaces flottantes proviennent peut-être de la moraine profonde, En Suisse, les anciens glaciers ont été couverts de blocs erratiques et de moraines ; il est possible que l’épaisseur de la glace y ait été aussi forte que dans le Groenland actuel, mais les aiguilles et les pies des Alpes étant pro- bablement plus élevés au-dessus des vallées que ne le sont les pics des montagnes groenlandaises, ont toujours dominé les glaciers et ont pu y laisser tomber les pro- duits de leur décomposition. ET LES GLACIERS DES ALPES SUISSES. SUR LES LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES ! Les recherches faites en Europe sur les organismes fossiles dans la première moitié du siècle avaient amené la plupart des paléontologistes à croire à un renouvelle- ment successif, général et complet des faunes à la surface du globe à différentes époques. Plus tard l’on a reconnu que si l’on voulait acquérir une connaissance exacte des lois de ce renouvellement, il fallait commencer par dissé- quer la surface de la croûte terrestre couche par couche et pied par pied, sur un grand nombre de points à la fois, puis comparer les résultats obtenus dans divers pays. C'est là ce que, avec son jugement si droit et clair, F.-J. Pictet a compris de bonne heure et ce qu'il a accompli dans une si large mesure, dans ses belles monographies. Ses travaux, joints à ceux de plusieurs autres paléontolo- sistes, sont de précieux matériaux pour la solution de ce 1 L, LESQUEREUX, Contributions to the fossil flora of the Western territories : Part I, The cretaceous flora. — E. D. Cope, The verte- brata of the Cretaceous formations of the West. — HAYDEN, Report of Geological and Geographical Survey of the Territories, 1873 -74, etc. — WHEELER, Geol. and Geog, Surveys West of the 100 th me- ridian. LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE, ETC. 207 grand problème; ils permettent déjà de conclure que la succession et l'extinction des formes vivantes a été conti- pue et graduelle dans la série des temps et que la doc- trine des créations successives et générales ne supporte pas l'examen. Quoiqu'il reste encore bien des points à éclairair, celui-là tout au moins est définitivement acquis à la science. Cependant, bien que les limites d’un étage à l’autre de- viennent de moins en moins tranchées à mesure que nos connaissances vont en s’augmentant, il en reste encore plusieurs qui sont très-nettes et sur lesquelles s'appuient les défenseurs de la première théorie ; l’une d’elles s’ob- serve en Europe entre les périodes crétacée et tertiaire (éocène). En effet, tandis que les dépôts tout à fait su- périeurs de la période secondaire, les calcaires pisolithi- ques de Valognes et les couches de Faxoë (Danien de d'Orbigny) montrent encore dans leur faune très-appau- vrie des formes complétement crétacées, nous voyons l’éo- cène se présenter tout à coup avec une faune nom- breuse et nouvelle, [l est vrai qu'il se trouve en Belgique quelques dépôts d'âge douteux, de petite étendue, mais encore semble-t-1l que les géologues se soient générale- ment mis d'accord pour les attribuer à l'Éocène inférieur. Aux États-Unis, les travaux des géologues et des pa- léontologistes américains nous ont révélé, dans les Mon- tagnes Rocheuses, un ordre de choses différent , qui peut se résumer en quelques mots : Tandis qu'en Europe les grands reptiles de la période secondaire disparaissent complétement avec la craie su- périeure, nous trouvons dans les États du Far-West amé- ricain les mosasauriens, les ptérosauriens et les dinosau- riens dans des conditions stratigraphiques prouvant leur \ ; 4 ï x 31% 1 SRE 208 LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE contemporanéité avec les types de plantes terrestres qui caractérisent les dépôts tertiaires inférieurs (éocè- nes). Si l’on applique à la région orientale des Monta- gnes Rocheuses les conclusions admises en Europe par la paléontologie, on arrive à cette anomalie que les paléo- zoologistes classeront dans la série crétacée certaines cou- ches que les paléobotanistes n’hésiteront pas à attribuer à l’époque tertiaire. Entrons dans quelques détails à ce sujet, en nous basant surtout sur les travaux dont les titres sont placés en tête de cet article, Nous examinerons successivement, dans les pages qui suivent, la stratigra- phie de la région des Montagnes Rocheuses, la faune crétacée et la flore tertiaire inférieure. 1. Notions straligraphiques. — I résulte des études de MM. Meek, Hayden et Cope que les immenses dépûts crétacés observés sur le versant oriental, et même en partie sur lé versant occidental des Montagnes Rocheuses peuvent se diviser en cinq zones ou époques toutes d ori- gine marine. Ce sont, en allant de bas en haut : 1° Le groupe de Dakota. Formé de grès de 1500 à 2000 pieds d'épaisseur. On n’y a pas trouvé de ver- téhrés fossiles, mais en revanche les nombreuses em- preintes de feuilles dont M. Lesquereux a fait l'objet de sa belle monographie". En stratification discordante sur les dépôts azoïques, paléozoïques où jurassiques. 2° Le groupe de Benton. Schistes argileux et argiles recouvrant les grès précédents. Renferme beaucoup de mollasques ({noceramus problematicus et autres espèces, Ostrea congesta, Pholadomya papyracea, Ammoniles et Scaphiles divers, et aussi des restes de vertébrés parmi 2 Voy. Archives, novembre 1875, p. 287. Ed ES RTL A TN M OS LU Ps RE mL UE NUS PAL UE k AS" DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES. 209 lesquels on a reconnu un Lamna, un Pelecorapis (voisin des poissons-volants), un Apsopelix et un crocodilien voi- sin du gavial (Hyposaurus Vebbi). 3° Le groupe de Mobrara. Argile bleuûtre et craie jau- nâtre. M. Cope donne une liste de # espèces d'oiseaux, 37 de reptiles et #8 de poissons provenant de cet étage. Les mollusques y sont peu nombreux, ce sont des Inocé- rames et un grand bivalve dont la coquille atteignait jus- qu'à 27 pouces de diamètre ‘, décrites par M. Conrad sous le nom d’Haploscapha (grandis et excentrica). Ces trois étages sont regardés par M. Lesquereux et d'autres comme les équivalents des étages cénomanien et turonien de d’Orbigny ou de l’upper green sand and gray chalk (chalk marl) des géologues anglais. 4° Le groupe du Fort Pierre correspond à la partie in- férieure du grès vert du New-Jersey et contient dans les Montagnes Rocheuses des restes de Mosasauriens avec des Baculites, Helicoceras, Ammonites, etc. 5° Le groupe du Fox Hill. Composé de grès ferrugi- neux jaunâtre et d’argiles arénacées. Renferme les fossiles Belemnitella bulbosa, Nautilus Dekayi, Ammonites placenta et lobatus, Baculites grandis, Scaphites Conradi, ete., avec des ossements de Mosasaurus Missouriensis. Ces deux derniers étages correspondent probablement au sénonien de d'Orbigny. Au-dessus, l’on trouve les dépôts du Fort Union ou du groupe Lignitique. Ce sont ceux sur lesquels roule la question de la limite des terrains tertiaire et crétacé. Îls ! M. Cope pense que ces mollusques pouvaient avoir quelque res- semblance avec les huîtres. La forme de la coquille et sa structure fibreuse les rapprochent beaucoup plus des trichites (pinnigènes) dont ils ne différent peut-être que par des caractères sub-génériques. 1e . 210 LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE consistent en couches déposées dans des eaux saumâtres ou douces renfermées dans des bassins séparés. Le prof. Hayden en a décrit un certain nombre sous le nom de Transition beds (lits de transition). Les études stratigra- phiques ne permettent pas de les séparer nettement ni des dépôts inférieurs (crétacés marins), ni des supé- rieurs (tertiaires). En effet, dans l’état actuel de nos con- naissances, dit M. Hayden, on peut distinguer dans les Li- gnitic beds 3 divisions : 1° Les couches strictement marines: telles sont celles de Bear River et de Coalville qui contien- nent du charbon; 2° les dépôts mélangés ou d’eau sau- mâtre ; 3° ceux d’origine purement d’eau douce, dont la portion supérieure du Lignitic group du Nord-Ouest est un bon exemple. Le premier groupe contient en abon- dance des formes crétacées bien déterminées ; cependant l'Anoceramus problematicus rend indubitable l'origine crétacée de ces couches; les changements qui doivent apparaître plus tard sont déjà annoncés par la présence de quelques espèces d'eaux saumâtres. Graduellement lon arrive ensuite à un horizon dans lequel se voient, à différentes places, des lits dont l'épaisseur varie de quel- ques pouces à quelques pieds, composés presque entière- ment de différentes espèces d’huitres et de plusieurs espèces de mollusques dont les analogues vivent tous au- jourd’hui dans les eaux saumätres. Plus haut encore l'observateur atteint, graduellement aussi, des couches d’une épaisseur considérable dans les- quelles les mollusques d’eau douce prédominent. Il n’est pas douteux qu’une étude détaillée et complète de ces formations dans tous les territoires de l'Ouest, montre- raif qu'il n’y a pas eu d'interruption brusque dans la vie marine de cette époque, mais que les formes marines et DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES. 241 _saumâtres se sont éteintes petit à petit à mesure que les espèces d’eau douce augmentaient en nombre, jusqu'à ce que ces dernières soient devenues prédominantes. Où placera-t-on la ligne de démarcation entre le Cré- tacé et le Tertiaire? se demande ensuite M. Hayden. Etil confesse qu'il lignore, ear, dit-il, quoiqu'il doive y avoir eu des oscillations du sol pendant que ces 8 ou 10000 pieds de sédiments étaient en voie de formation, une dis- cordance légère de quelques dépôts ne saurait rien prouver. Enfin l’éminent géologue des États-Unis termine un de ses articles sur ce sujet en disant que la doctrine de la succession ininterrompue des événements est de la plus haute conséquence pour la géologie des Montagnes Rocheuses. Si nous connaissions parfaitement la structure de la croûte du globe, il est probable que nous trouve- rions quelque part une série continue de dépôts depuis les sédiments les plus anciens jusqu'aux formations ac- tuelles. Nous aurions alors une telle unité dans ces cou- ches (in the fabric) qu'il serait impossible de dire où commence un étage et où l’autre finit; et les termes Si- lurien, Dévonien, etc., nous apparaïitraient seulement comme des restes des connaissances imparfaites des temps passés. C’est le but le plus élevé du géologue d'effacer autant que possible ces lignes de démarcation ; et si, dans la région du Far West, nous pouvons supprimer toutes traces d'interruption entre les époques tertiaire et créta- cée, nous aurons beaucoup avancé la construction de l'édifice géologique. II. Notions paléontologiques. — Les dépôts qui ont fait l'objet des pages précédentes renferment un grand nombre de fossiles, les uns végétaux, les autres animaux, \ 4 + LC ENG le és” A Cr LE 4 212 LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE et comme on l’a dit plus haut, il y a désaccord entre les conclusions qu’en peuvent tirer le botaniste et le zoolo- giste. | MM. Lesquereux et Newberry, le premier surtout, se sont beaucoup occupés de la flore fossile et ont reconnu qu'elle a un faciès tout à fait tertiaire. Par exemple, M. Lesquereux a déterminé trente espè- ces d’une localité appelée Point of Rocks, parmi lesquel- les $’en trouvent 12 analogues ou identiques avec des es- pèces du Miocène d'Europe, 3 avec des espèces du Mio- cène arctique, 7 analogues à des formes de l'Éocène d'Europe et enfin 3 analogues à des plantes crétacées. On arrive ainsi à la conclusion que la flore de Point of Rocks appartenait à une période intermédiaire entre l’éocène supérieur et le miocène, ce qui ne s'accorde guère avec celle que l’on tire de l'examen stratigraphique des localités; cependant il ne faut pas perdre de vue le fait que dès son apparition, la flore terrestre américaine a un caractère propre, reconnaissable non-seulement dans des différences de types, mais encore dans leur priorité. Par exemple, l'on trouve aux États-Unis des types dévoniens dans le Silurien, des Lepidodendrons dans les couches inférieures du carboniférien, et le carbonifère inférieur contient un grand nombre de formes spécifiques considé- rées comme permiennes par les auteurs européens ; le trias américain est jurassique par ses cycadées, et le eré- tacé du Dakota Group est allié, par ses types, au Mio- cène et plus encore à la flore actuelle de ce pays. Par conséquent, la flore de Point of Rocks, sans être pour cela crétacée, peut parfaitement représenter la végétation tertiaire la plus ancienne au même titre que celles de Sé- zanne et Gelinden en Europe. DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES. 213 L'on à fait aux conclusions de M. Lesquereux l’objec- ion que la botanique fossile ne peut servir à résoudre des questions d'âge de terrains. Nous ne pouvons repro- duire ici la discussion de ce sujet par notre savant com- patriote. Mais nous croyons qu'entre les mains d’un homme aussi compétent que M. Lesquereux, l'étude des plantes fossiles conduit à des résultats aussi dignes de confiance que celles des espèces animales. Nous avons dit que la faune de ces dépôts a un cachet tout à fait crétacé ; en effet, les mollusques des couches inférieures et les reptiles des couches supérieures sont essentiellement caractéristiques de l’époque secondaire. Nous renvoyons le lecteur pour plus de détails sur ce sujet à l'analyse de l’ouvrage de M. Cope qui est placé en ap- pendice de cet article. Bornons-nous à citer ses conclu- SIODS : « J'ai fait plus haut une mention sommaire des opi- nions de MM. Lesquereux et Newberry basées sur lé- tude de la flore éteinte. Le premier, comme on le sait, a déclaré la série tout entière {ertiaire et quelques-unes des couches aussi récentes que le Miocène. Les matériaux sur lesquels est basée cette détermination sont abondants et elle doit être acceptée sans réserve. Je regarde comme tout aussi bien établie la conclusion tirée de l'étude des mol- lusques dans les couches inférieures et des vertébrés dans les dépôts supérieurs. Il n’y a par conséquent pas d’au- tre alternative que d’accepter ce résultat qu’une flore ter- tiaire était contemporaine d’une faune crétacée ‘, établis- sant ainsi une succession ininterrompue de la vie à travers 1 Par exemple les ossements d’un Dinosaurien (Agathaumas sylves- tris) ont été trouvés mélangés avec les feuilles de plantes éocènes. ARCHIVES, t. LVIL — Novembre 1876. 16 FE 4 ce qui est regardé comme une des grandes Jacunes de l'histoire du globe. L'apparition des mammifères et la soudaine disparition des repliles est une preuve de mi- gration plutôt que de création. Îl ne faut pas oublier que les plus petits types de lézards et de tortues, ainsi que les crocodiles, se continuent sans grande modification de structure depuis le mésozoïque jusqu’au tertiaire. Les di- nosauriens ont disparu de la terre chassés ou tués par les mammifères plus actifs et intelligents. Des reptiles herbi- vores, tels que l’Agathaumas et le Cionodon, avaient peu de chances de succès dans une concurrence avec des ani- maux bien armés, tels que le Coryphodon et le Metalo- phodon. « Il paraît donc queles dépôts de transition de M. Hayden pe le sont pas seulement de nom, mais encore de fait et qu’il n’y a pas eu de catastrophe d’une grandeur suffi- sante pour amener une destruction complète de la vie à la fin de l'époque crétacée. » | Tels sont, dégagés des nombreux détails accumulés dans de volumineuses publications, les résultats aux- quels sont arrivés les savants américains sur cette in- téressante question. Quant à savoir si les dépôts qui ont fait l’objet de cette note sont tertiaires plutôt que crétacés, comme le veulent MM. Hayden et Lesque- reux, ou le contraire, comme le pensent M. Cope et des géologues du Survey de M. Wheeler, cela a fort peu d'importance aux yeux des savants européens; l'essentiel, c’est la mise en lumière d’un fait que la nature des dé- pots en Europe n’a pas permis d'établir. M. DELAFONTAINE. ; L : ; | p k ! * x 4 ire % f 21% LIMITES DES ÉPOQUES CRÉTACÉE ET TERTIAIRE, ETC. À sy mu CO ee à | RUN NT Ne rRE IAE 2 : |. VERTÉBRÉS DES FORMATIONS CRÉTACÉES DE L'OUEST. 215 APPENDICE à Les vertébrés des formations crétacées de l'Ouest x PAR M. E.-D. Copes. Ce volume fait partie des publications importantes du Geolog. and Geograph. Survey of the Terrilorres faites aux frais des États-Unis, sous la direction du prof. Hayden. C’est un in-quarto de trois cents et quelques pages avec cinquante-sept belles planches. Dans l'impossibilité où nous sommes d'analyser complétement un ouvrage de cette portée, nous nous contenterons d’en extraire quel- f- ques-uns des faits les plus intéressants. La partie troi- fs sième et dernière est un synopsis des vertébrés crétacés des États-Unis (New-Jersey, Far West, etc.) connus jus- qu'à la date de la publication. Les espèces sont réparties comme suit : Oiseaux 9 Poissons : re Reptiles : Percomorphi 1 Dinosauriens 18 Persesoces 2 È | Ptérosauriens n Isospondyli 43 “e Crocodiliens 14 Haplomi 2 5 Sauroptérygiens 13 Pycnodontes 1 # Chéloniens 48 Actinochiri 3 Fs Pythonomorpha 50 = 147 Holocephali 23 ‘ Elasmobranchii 22 — 97 | à Total général : 253 esp. J La majeure partie provient du terrain crétacé (dépôts 2 à 6). Les couches les plus inférieures (n° 1) seules pa- raissent ne pas contenir de vertébrés. s. ; ; 216 APPENDICE Ni RE De tous les reptiles, un seul était terrestre ; quatre étaient volants et les autres marins. Les représentants du genre Elasmosaurus avaient un long cou serpentiforme, une tête en pointe de flèche, un corps massif de proportions éléphantines et une queue de serpent. Les membres étaient probablement des rames comme celles du Plesiosaurus. Dans l'espèce E. platyurus le cou mesurait 22 pieds sur une longueur totale de 50 ; cet animal était carnivore. Le Polycotylus latipennis avait aussi le cou excessive- ment grêle et la queue plutôt épaisse ; ses nageoires étaient longues de quatre pieds. L'ordre le plus abondamment représenté dans les mers du Kansas, du New-Jersey et de l’Alabama, était celui des Pythonomorphes ou serpents de mer. C’étaient des reptiles dont les formes, la queue surtout, étaient très-al- longées ; la tête était large, aplatie et conique, avec des _ yeux dirigés en partie en haut ; ils avaient deux paires de nageoires comme celles de la baleine ; leur bouche était garnie de quatre rangées de dents formidables. Ils ava- laient leur proie entière, comme les serpents, ce qui était rendu possible par la structure de leur mâchoire infé- rieure, dont chaque branche se composait de deux moitiés S’articulant ensemble de manière à permettre un mou- vement semblable à celui que ferait un homme en éten- dant ses bras en avant, les mains presque jointes, et en- suite éloignant les coudes l’un de l’autre. L’élargissement de la mâchoire qui en résultait ramenait la proie en ar- rière et la faisait avancer dans le pharynx. Les Mosa- saurus, Liodon et Platecarpus appartiennent à cet ordre. Le Liodon proviger n'avait pas moins de 75 pieds anglais de long ; son museau se prolongeait en avant comme ce- VERTÉBRÉS DES FORMATIONS CRÉTACÉES DE L'OUEST. 217 lui de certains esturgeons. Le Liodon dyspelor était pro- bablement le plus long des reptiles connus, égalant sous ce rapport les plus grosses baleines de nos mers. Les Clidastes étaient plus petits que les Liodons, mais leur » Sulfate de magnésie, 1925 » » Superphosphate de chaux, 400 » » Sels ammoniaques, 1000 » » La récolle moyenne a été de 75 quintaux par hectare; 244 BOTANIQUE. mais il n°y avait plus que 18 espèces représentées, et sur 100 parties de foin on trouve : Graminées, 98 8% Légumineuses, 0 01 Familles diverses, 1 15 100 — Parmiles graminées 6 espèces. Alopecurus pratensis, Agros- tis vulgaris, Holcus lanatus, Avena elatior, Poa pratensis, Dactylis glomerata, ont donné, en 1872, entre elles 96,33 pour cent de la récolte; le Dactylis glomerata fournit à lui seul 39,28 pour cent. Dans un carré voisin, la faumure ne différait de la précé- dente que par l’emploi de 680 kilos de nitrate de soude à la place des sels ammoniacaux ; la prédominance des graminées fut la même, seulement ce sont deux espèces : le Poa trivia- lis etie Bromus mollis, à peine représentées dans le cas pré- cédent, qui prennent le dessus et fournissent entre elles 66,86 pour cent de la récolte. Dans un autre cas, avec une fumure moins intense (500 kilos sels ammoniacaux et 400 de superphosphate de chaux par hectare), la Festuca ovina et l’Agrostis vulgaris fournis- sent respectivement 49,29 et 20,59 pour cent de la récolte. Elles étaient également à peine représentées dans le premier carré fumé. Enfin les légumineuses sont surtout sensibles aux sels potassiques, et en donnant à ceux-ci la prédominance sur les autres, on peut en faire monter la proportion jusqu’à 40 pour cent de la récolte totale. Quant aux plantes appartenant à diverses familles et répandues communément dans les prés, telles que Ranunculus acris, bulbosus, Pimpinella saxifraga, Centaurea nigra, Achillea millefolium, Rumex acetosa, Plan- tago lanceolata, etc., elles cèdent, en présence d’un excès de sels ammoniacaux invariablement le pas aux graminées. M. M. ha OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois D'OCTOBRE 1876. Le 1er, fort vent du $. et du SSO. de 8 h. du matin à2 h. après midi. — et 17, forte rosée le matin. brouillard de 6 h. du matin à midi. brouillard de 6 h. à 10 h. du matin ; forte rosée le soir. très-forte rosée le matin et le soir ; léger brouillard le matin. Hâle tout le jour. forte rosée le matin; hàle au milieu du jour. très-léger brouillard à 6 h. du matin ; éclairs au SO. toute lasoirée. orage accompagné d’éclairs et tonnerres dans la nuit ; forte décharge élec- - trique un peu avant 3 h. du matin. Un second orage éclate dans l’après- midi, éclairs et tonnerres depuis 4 3/, h. au SO. jusqu'à 7 h. au NE.; à6h., au moment où l'orage est au-dessus de la ville, forte détonation. forte rosée le matin. id. faible averse de peu de durée un peu avant 9 h. du ma- tin ; le soir, éclairs dans la partie NO. de l'horizon. , brouillard le matin, de 6 h. à 10h. id. le soir, épais brouillard sur le lac. hâle l'après-midi. forte rosée le matin ; brouillard de 8 h. à midi. brouillard tout le jour. brouillard le matin. assez forte bise dans la matinée. forte bise. forte rosée le matin; bise prononcée dans la journée; le soir, couronne lunaire. L ARCHIVES, L. LVIL. — Novembre 1876. 18 MAXIMUM. M * nm matin .......... 131,68 bi A «eat TOUR | HS {1 à 4 h. après midi. RQAËIN à 5 60 MAO SOÏP 5e des es MODO HP Su past VI LEE Voie : 28 à 2h. après midi... Soin Lente EN MODO NT LES RER A9 4h. après midi. TIL'ENLE0) GS ‘AN; "|" |096 |OLY |9LI— | Log parc |cer 106 + 18e + [er r —| 99'e +190 + | 88981! 1€ ; ST Le 0} omqenen rl tt 086 | 019 | SG —| 808 [EL L'e lécrt|ve + 1090 —| 019 +688 + | 90'6eL | 0e 1 NOOFIT CN ‘| """ [08 | 069 |eL — | 601 los'o—|es's | re + |vLz + [ro +] 792 + léx'e | or'6ez | 6x - leo ce + rl o0rhr ‘an "|": 008 | 081 | 08 —| co8 |ovo—|180 186 + | 89 + loto +) sp + log L leracr ex : sc St + | Fr 007) AN] "|" |osz |0e2 |vr — | 181 |r80— 066 |r8 + | 01 + |avo —| vx + ere + | ce‘sez | 1e 9'08r} #e +191) 00 F6 ‘aN| "| """ loss |0r4 |8e — | g08 | S9'o- | 279 lo + lez + [130 —| un + rie |e6'ecr | 9x Deere + )0@r)007/G ‘AN "|" |008 | 061 |16 — | 608 || Sen— | co |o‘or+ | r'8 + |rr0 + ç0'8 Ter + |e506L) SG GYE, ET + |1Sr|O0TIE NN 17 1096 |OL9 [gr — | 118 |LeoT cz |eer+ | 0'8 + cr r +] 1e'e + | ges + | 60881 | re g'agl ge + cer) 007 | orgues") -- |006 | 091 |ee + | 1e8 tro |6vz li‘ F6 IST +)616 + | 87 — | 7701 | €c @OPr "|" |OOTI FE ‘aN| |" |o68 |OLL |L +] 968 |ir'o+|rg"2 |cert- | 0'6 + [rer +1 90'o1+ | ge'e — | Free le LE Se +111) 060! 7 “ANN|" "|" |076 |061 [ee + | 198 |el'o+ |e6z |ryrt | + log‘ +] ex'or+ | 97e — | ess | 1e | Gsér|L'e +|09r 00 rl r ‘oSS|'""|""" | 0007! 078 |6r14 | 976 |cc'o+ | re |otor+ | ar + los'o —| 168 + | 119 — | 09'672 | 08 S'rr,66 + |£9r|9%0lr ‘Ooss}""|""" |o86 |oez |#6 + | 146 | 1S'0+ | 182 lei or + lec‘o —| r1'e + | 00 — 8G 61L | 67 6er, 66 +|c'or|8tol era"! 066 | 059 | 8e + | res |cr'r+ lee ao | re + [ro + IS'YIT | CSG — | GO‘ TL | 87 9'err 9 | e9r| 290) oem" | 0007! 018 |ecr+ | 066 ice | 616 | 1e | 06 + [106 +] 99 71+ | 8e — |ac'scL | L P v'8r1,86 + |9‘9r|2€"0 | 1 N°77" | 0007 | 089 |98 + | 088 | cs + | sr'or| seit | sr les +) 9071 | ace — | 18'66L | 97 (006 "| GPO) oem" """ 066 | 019 ve + | Le lLga+ | cotor | L'ér+ | pr + lon‘r +) 91'y1— | 067 — | cg'#c: | 7 916710" + | or | 190) otmemeal---| ro |096 |oc9 |e + | 98 | asc | Ls'or | 6er | 971 + [ro + 611 | o1'o — | c'eez | v1 ve S'ecr| 06 +]|59r)670|r ‘OSS|" "|" |or6 | 019 | 06 —| cos |rce+ | 101 ac | 6154 |10‘9 +! ex‘9r+ | 60 — loc'sez er n_ fosse +|seriétolr “N°1: 006 los | 27 — | #11 |reet | co trl otre | gr [Leo +) 0721 | g1'e — |o1'ecL | ar …_ (asie +|sgrieso)s ‘or |m'o |o16 | 000 |yer— | 989 |'ace+ | 08192 | s'ert res +) 061 | a8te — | GL2GL | 1 S'LGY| 61 +) 67/2190! oreneag |0'6r| 016 | 089 | 09 + | 618 |rc'e+ | 0977) s'61+ | 0‘rr+- |Gs'r | zr'er+ | 16‘0 — | 99'ceL | or Gesr|er +)09r/9#0)r ‘OoSr |60 | 0007) 068 | 6e — | 612 | 60'e+ | or 11 ave+ | 0'6 + |99'e +] 1191 #00 + |#rL16L | 6 mp" | Neo! omemeal "|" | 066 | 0c0 | 13 + | ses | 88*1+ | 6007) r'er+ 1 r'6 + l06e +) err1+ | gee + | 96'681 | 8 L'197) 10 + | 2er] co) erqemeal" "| *"" | 0007! or ler — | 192 |'ériHliré past lots + age 86 9F+ | 868 + | £9'0€L | L # per} Vo — |06r)800! oraemeal"*:|""" | 0007 [019 17 + | 198 | 998 + | gore r'es+ | c'e + lee | eçœi+ arte + | 18682 | 9 53 ES9|r0 —|8?7r|170|r "ONNIT |8'0 096 |09$ |03 + | ges | Lr'e+ | ogtrr ets l'etcr+ [LL p +) 1e‘or+ 19L'e + | 6r'06L| S weor| so —|87r|86 0) orgue) "| °°" | 0007 | 069 |68 + | 106 | Sr'o+ | gç'or | vas | r'e + logs +) rep cee | 8c'082| + 0697 ST —| 6er] 850! ormemea)" "|" | 0007 | 062 |081+ | 086. | 8604 | c'e | vor | 99 + [890 —! op ri re + |er'o8L | € | 969787 —|861|9%0)r ANN| "|" |086 |089 | er + | 168 | 8104 | 886 |otzr+ |0'6e + |rs'o +) e1'er+ | 18 + | 79682 | & à 0'89r) """"" |" |YLO!G ‘ossir |ro |098 [097 |rgr— | 909 |o8‘o— | 164 |l6'8r+ l0'6e + |96°r + L£E'Y +, 890 — | SFOEL| RE Res 0 0 “ui ut up 0 0 ( 0 | “um | “un e “oreuTou “I ‘ Es LE ‘UIXON y [|AIEUMou | 9TEUrIou saine La ATPULIOU é K2) D 4 Ft “TPIN Se Jueu 3 He “UXE NN L'UITUTIN AL ope en Sope “UUXEN | “UTUIN ecru ee f ONE 2 Sp “ou El Le TITI (ee —IUOp 8 | nv V18G fon Tv AU 1AV0H auu9AOIX Ro 184 | InomnvH = Ex nr 9 u9 RE IR TT, mm TT | Re t FA À ougqynp ‘duo? USA LeBteu noël) -Sawpriftu 9 moyranyes op “192y||"deA 1 0p nos 7) 24ne49dtue | “amouomg |£ | (Re LS hour al De el 5 4} cb TR ‘9OL8F AAAOLI0 — ‘HAANAN 248 MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1876. 6l.m. Sh.m. 10h.m. Midi. 2h.s. 4&h.s. 6 h.s. 8 h.s. 10 h. s. Baromètre. mm nm mm mm mm mm mr mm mm 1re décade 729,25 729,57 729,61 729,25 728,57 728,36 728,13 129,03 729,27 2% » 723,16 723,58 723,54 123,04 722,32 722,08 722,36 722,66 722,93 3 )» 126,96 727,45 727,54 727,25 126,94 726,95 712743 727,60 727,76 Mois 726,47 726,89 726,92 726,54 725,98 725,84 726,21 726,47 726,69 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 tredécade+10,39 12,91 16,42 18,55 +19,69 18,04 416,16 +414,76 +13,58 2% y» 140,85 412,31 415,30 16,66 +17,36 417,26 +15,26 +13,60 419,37 Be y» 7,75 + 8,6 + 9,32 L 9,76 10,19 + 976 + 8,92 + 8,35 + 8,00 Mois “+ 9,60 +11,03 +13,54 +14,82 +15,57 14,85 213,30 412,11 +41,21 Tension de la vapeur. mm im m1 nm n mm rm mm mm min 1re décade 8,97 9,76 10,51 10,42 10,48 10,98 41,43 40,94 10,72 2 )» 9,30 9,82 10,50 10,36 10,26 10,00 10,43 10,09 9,68 3 )» 6,76 6,78 6,60 6,51 6,66 6,55 6,60 6,39 6,39 Mois 8,29 8,172 9,12 9,01 9,05 9,09 9,29 9,05 8,85 Fraction de saturation en millièmes. {re décade 953 884 797 661 618 714 810 874 925 2e » 950 918 810 735 696 686 813 868 901 3e » 854 835 749 716 713 720 767 172 792 Mois 917 877 771 705 677 707 796 836 870 Therm. min. Therm,max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre, du Ciel, du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cm 1re décade + 9,65 +-20,78 O,A1 +14,99 15,1 164,0 de » + 9,97 +18,35 0,51 —+16,18 0,3 148,4 3e » + 7,00 +-10,80 0,89 +14,61 — 130,5 Mois + 8,81 +16,45 0,61 —+15,27 15,4 147,1 Dans ce mois, l’air a été calme 2,51 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,54 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 7,2 E. et son intensité est égale à 23,34 sur 100. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE Mols D'OCTOBRE 1876. Le 10, pluie, brouillard ; de 6 à 8 h. du soir, fréquents éclairs et quelques coups de tonnerre. 11, brouillard depuis 2 h. après midi. 12, id. fort vent du SO. depuis midi. 13, brouillard presque tout le jour, par un fort vent du SO. 17, 18, 19, fort vent du SO., même violent à plusieurs reprises. 21, neige et brouillard tout le jour, fort vent du SO. 29, brouillard tout le jour ; la neige marquée pour le 22 est tombée dans la nuit du 21 au 22. 23, brouillard tout le jour, fort vent du SO. 24, brouillard presque tout le jour ; il est tombé un peu de neige, mais en trop faible quantité pour qu’elle püt être mesurée. 28, brouillard le soir. 31, brouillard le matin et le soir ; forte bise. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. mm mm Le 1e7à 6h. matin.......... 563,57 Le, Hat he rnatin.… 4... ... 574,00 } FX "6 D, matin. 27007 + 066,80 41374 28thmatin Sete ODA DTA SN MAUN EEE RERE . 008,00 DA à AO SO AE ei ..... 567,43 À 28 à 4 h. après midi...... 564,19 29..à. 10 De SOL NE 566,43 GRO CLR AE RE ROM ER 559,27 SAINT-BERNARD. — OCTOBRE 1876. = : à : Æ = FR EE PER Température C. Pluie ou neige. Yet = 4 moyenne Æ Hauteur ERA et RES SRERES avec Moyenne |Ecartavecla Hauteur Eau : du LE FDALS ER Minimum. | Maximum.|| 9j CP ERRARNES Minimum” |Maximum* tie ANA nd dominant. Ciel. millim, millim. millim. millim. 0 0 0 0 millim. millim 1 | 564,88 | — 0,98 | 563,57 | 566,53 | + 0,57 | — 0,94 | — 1,0 | + 3,2 | ..... Ps brus s srafe NE. 44 0,17 | 2 | 568,93 | + 3,16 | 567,00 | 570,58 | + 4.45 | + 3,09 | — 0,3 | + 8,0 | ..... rreun sure variable 0,14 | 3 | 571,37 | + 5,69 pa 00 572,06 | + 7,22 | + 6,01 | + 2,6 | +11,0 | ..... Siascee “se SO. 1 | 0,14 4 | 573,22 | + 7,63 2,35 | 578,87 | +10,15 | + 9,09 | + 6,9 | +13,6 | ..... at …. SO. 1 | 014 | 5 | 573, 2 + 8,02 5732 21 | 574,00 | +-10,69 | + 9,78 | + 7,8 ! +140 | ..... FLE at SO. 1 | 0,2 6 || 572, + 7,2! | 572,01 2 11 | + 9,83 | + 9,07 | + 8,0 | +12,4 | ..... rte DA SO. 1 | 0,06 | ne + 6,63 | 571,70 | 572,22 | + 8,48 | + 7,87 | + 7,5 | +11,2 | ..... ne ue SO. 1 | 0,13 | 8 | 570,97 | + 5,73 | 570,70 TL + 7,06 | + 6,59 | + 5,7 | 10,1 || ..... —- ne variable 0,08 E< 9 | 569,08 | + 3,93 | 568,61 | 569,81 | + 7,18 | + 6,86 | + 4,5 | +10,3 | ..... re v.. SO. 1 | 0,24 1 10 | 567,19 | + 2,13 | 566,81 | 567,72 | + 5,05 | + 4,88 | + 4,2 | + 6,2 | ..... 4,2 due SO. 1407 É 11 | 567,20 | + 2,25 | 566,80 | 568,01 | + 4,32 | + 4,30 | + 3,8 | + 6,0 | ..... ES YT SO. 1 | 0,79 "3 19 || 568,83 | —+ 3,95 | 568,49 | 569,28 | + 3,88 | + 4,02 | + 2,8 | + 5,5 | ....… Ve se. SO. 2 | 0,84 LE 13 || 569,46 | + 4,67 | 569,28 569,79 | + 4,16 | + 446 | + 3,0 | + 6,1 | ..... | ..... Set 100, 00e ee 14 || 568,02 | + 3,32 | 567,45 | 568,70 | + 4,77 | + 522 | + 2,2 | + 7,1 | ..... Lara dei SO. 1 | 0,38 # 45 || 566,20 | + 1,59 | 565,90 | 566,59 | + 4,25 | + 4,85 | + 2,6 | + 6,5 | ..... ses sc... SO. 1 | 0,40 HE 16 || 565,64 | + 1,12 | 565,24 | 566,05 | + 3,38 | + 4,13 | + 1,7 | + 6,1 Re 5 cu ds ASE SO, 1 | 0,21 7” 47 | 564,45 | 0,01 | 563,91 | 565,53 || + 0,99 | + 1,90 | — 0,1 | + 3,9 | ..... rie ee SO. 3 | 0,34 HER 18 | 563,25 | — 1,11 | 562,94 | 563,75 | + 0,35 | + 142 | — 1,3 | + 3,5 | ..... sl A CM ES UE 2 | 0,23 F. 19 || 561,72 | — 2,56 | 561,31 | 562,13 | — 0,22 | + 1,00 | — 2,2 | + 2,0 | ...., | ..... ….. SO: ‘8 (0,54 ï . | og || 559,42 | — 4,78 | 559,09 | 560,29 | + 1,85 | + 3,22 | + 0,5 | + 4,8 | ..... et s.. |} SO. 1 | 0,40 à 94 | 559,57 | -— 4,55 | 558,50 | 560,64 | — 2,03 | — 0,51 | — 24 | + 0,3 350 17,8 18 variable 1,00 99 || 561,15 | — 2,89 | 560,63 | 562,07 | — 0,84 | + 0,83 | — 1,2 | + 1,3 60 5,0 me Se SO. 1 | 0,92 +4 23 || 563,52 | — 0,44 | 562,84 | 564,80 | — 1,94 | — 0,11 | — 2,3 | — 0,8 | ..... RE T se Et SO. 2 | 0,99 \ 94 || 566,38 | + 2,50 | 565,51 | 567,43 | — 1,07 | + 0,91 | — 1,8 | + 0,3 | .... sue rite SO. 1 | 0.88 : 25 || 566,36 | + 2,56 | 565,95 | 567,01 || + 0,59 | + 2,72 | — 2,0 | + 4,0 | .°... ape ss SO. 1 | 0,01 26 || 565,77 | + 2,05 | 565,50 | 566,13 || + 0,07 | + 2,35 | — 1,5 | +: 2,3 | ..... RES ….. NE. 1 | 0,02 97 | 565,54 | + 1,89 | 565,40 | 565,83 || + 0,44 | + 2,87 | — 1,3 | + 3,8 | RSS SARA L'ess NE. 1 | 0,00 198 || 564,47 | + 0,89 | 564,19 | 564,06 || — 1,06 | + 1,52 | — 3,8 | + 3,0 | ..... re 3 NE 1 | 0,84 | 29 || 565,33 | + 1,82 | 564,43 | 566,43 || — 0,50 | + 2,23 | — 4,0 | + 1,9 | ..... DA AE NE 4 | 0,06 | 30 | 565,33 | + 1,89 | 564,45 | 566,23 || — 0,82 | + 2,06 | — 2,8 | + 1,7 | ..... PRE" Er NE. 4 |-0,21 6 31 || 560,45 | — 2,92 | 559,27 | 562,02 [| — 6,93 | — 3,91 | —10,2 | — 1,8 | ..... veus se NE. 1 10,73] a — * Ces colunnes renferment la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 h. matin à 40 h. soir. MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1876. 6h.m. Sh.m. 10h. m. Midi. 2h.s. &h.s. 6h.s. 8h.s. 10 h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm {re décade 570,12 570,30 570,49 570,41 57029 570,26 570,39 570,63 570,8! 2e » 569,63 565,70 565,16 565,44 565,22 565,17 565,31 565,46 565,43 3e » 963,87 563,90 564,03 563,83 563,81 563,90 564,21 56438 564,30 Mois 566,45 566,54 566,67 566,47 566,35 566,36 566,56 566,74 566,76 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 Ge 1re décade+ 4,85 + 6,32 + 8,06 + 9,32 + 9,85 + 9,11 + 7,95 658 + 6,920 de » + 1,57 + 2,08 + 3,58 + 4,69 + 5,07 + 4,36 + 3,38 + 2,66 2,19 3e » — 1,84 — 0,47 — 0,23 0.90 + 1,01 — 0,59 — 1,60 — 1,89 — 2,91 Mois “2 4,43 + 2,54 3,67 L 4,84 + 5,17 + 4,14 + 3,09 + 2,31 + 1,92 Min. observé. Max. observé. Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur dela du ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm 1" décade + 4,59 +10,00 0,22 4,2 ee œæ » + 4,30 + 5,15 0,51 æÆ ee 3 >» — 3,03 + 1,45 0 51 22,8 410 Mois + 0,83 + 5,40 0,41 27,0 410 Dans ce mois, l’air a été calme 0,72 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,44 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 459 O., et son in- tensité est égale à 48,39 sur 100. CONTROVERSE GLACIAIRE PAR M. E. DESOR L'étude du paysage morainique m’a conduit à recher- cher non-seulement les limites du phénomène glaciaire sur le versant méridional des Alpes, mais encore les con- ditions au milieu desquelles il s’est produit. J'ai ainsi été amené à adopter l’opinion de mon ami M. le professeur Stoppani, d'après laquelle les anciens glaciers auraient rencontré, à la lisière des Alpes lombardes, la mer sub- appennine ou pliocène, dans laquelle ils se seraient avancés à la manière des glaciers actuels du Groën- land. Cette théorie a trouvé de nombreux contradicteurs, auxquels je me propose de répondre, maintenant que j'ai de nouveau parcouru les localités qui furent jadis le théà- tre de ces curieux phénomènes. On a opposé à notre manière de voir deux ordres d’ob- jections, les unes générales, en invoquant des difficultés de climat et de température, sans s'inquiéter des gise- ments et des localités, les autres spéciales et locales, ten- dant à contester ou à atténuer le caractère glaciaire du terrain que nous attribuons à laction des anciens gla- clers. Nous allons examiner successivement ces deux ordres d'objectiôns. ARCHIVES, t. LVII. — Décembre 1876. 19 254 CONTROVERSE GLACIAIRE. 1° Objections générales. Que ceux qui n'ont pas suivi les phases diverses que la théorie glaciaire a parcourues, trouvent étrange que l'on invoque la présence de glaciers et que l’on parle de moraines, de terrain et paysage morainique, dans un pays comme l'Italie, qui est justement considéré comme une terre privilégiée sous le rapport da climat, il n’y a là rien que de très-naturel. Aussi bien, s’il s'agissait de poser la théorie glaciaire, éprouverions-nous nous-mêmes quelque hésitation à aller chercher nos arguments de ce côté. Mais nous n’en sommes plus là. Du moment qu'il est démontré qu'à une certaine époque, les glaciers de la vallée du Rhône ont franchi la plaine suisse et se sont avancés jusqu'à Lyon, que ceux du Rhin ont atteint Schaffhouse, et que ceux de l'Isar sont arrivés tout près de Munich, il serait étrange que les glaciers du revers méridional des Alpes se fussent arrêtés juste au bord de l’escarpement, sans s’avancer dans la plaine. C’est une supposition que rien ne justifie. Mais il n’y a pas seulément probabilité, d'après l’ana- logie, que les anciens glaciers ont envahi la plaine lom- barde. Le fait peut s’établir scientifiquement par les con- sidérations suivantes : Tous les géologues qui ont visité les environs de Côme ont pu s’assurer que les massifs de conglomérat miocène qui s'élèvent au nord de cette ville, sont façonnés et arrondis, voire même polis .et sil- lonnés jusqu'à une grande hauteur. Admettant que les polis ne dépassent pas ici le Monte-Olimpino, qui est à l'altitude de 5914”, il en résulterait que le glacier qui rà- pait et façonnait les flancs de cette montagne devait avoir, CONTROVERSE GLACIAIRE. 299 dans les vallées adjacentes, spécialement dans la vallée de la Breggia, une épaisseur au moins égale. Ceci posé, il n'est pas admissible que le glacier se soit arrêté brus- quement de manière à présenter une paroi de glace de 390 mètres à l'endroit où s'élève aujourd’hui la ville de Côme. Il est au contraire dans la nature des glaciers de s'étendre graduellement, en diminuant d'épaisseur à me- sure qu'ils descendent dans des régions plus basses et moins froides. Par conséquent, le fait que les anciens gla- ciers ont laissé des traces de leur présence à 350 mètres au-dessus du lac de Côme, non-seulement autorise, mais force la conclusion qu’ils ont dû empiéter sur la plaine, On essayera sans doute un jour de déterminer de com- bien un glacier d’une épaisseur donnée qui débouche de la montagne doit s’avancer dans la plaine, en tenant compte de la latitude, du climat et des autres facteurs qui entrent-dans la composition du problème. On trouvera alors aussi, selon toute probabilité, qu’il n’y a rien d’ex- traordinaire à ce que la ceinture des anciens glaciers lombards se soit avancée jusqu'aux environs de Monza (25 à 30 kilomètres). Il y a lieu de rappeler ici ce qui se passe dans les ré- sions polaires. Les glaciers non-seulement y acquièrent un développement énorme, s'étendant quelquefois sur 20 et 30 lieues de côtes, comme le glacier de Humboldt au Groënland, mais il faut qu'ils aient en outre une épais- seur considérable, si l’on en juge par les icebergs ou îles flottantes de glace dont la hauteur égale et dépasse les mâts des navires transatlantiques*. Or si l’on considère ! Nous avons observé nous-même de ces icebergs sous le 46° de latitude, qui étaient aussi hauts que les mâts des voiliers qui passaient devant eux. Nous en avons évalué un à 25" de hauteur. — Bulletin de la Soc. géologique de France, 2e série, tome IV, p. 1044. 256 CONTROVERSE GLACIAIRE. que d’après les théories admises, la partie des icebergs qui est visible au-dessus de l’eau ne représente que le 7° de son épaisseur totale, il s’ensuit qu’an iceberg de 100 pieds ou 33 mètres de hauteur aura une épaisseur to- tale de 233 mètres ou 700 pieds. Il faut dès lors qu'il existe des glaciers ayant cette épaisseur à leur débouché dans la mer‘. C’est en effet ce qu’on assure être le cas au Spitzberg aussi bien qu'au Groënland. Il se formera dès lors des icebergs sur les côtes et dans les baies, tou- tes les fois que la mer y sera assez profonde pour permet- tre à ces puissantes masses de glace de flotter. Que si au contraire la côte est plate et la mer pen profonde, les choses se passeront différemment. Admet- tons ici encore un glacier ayant une épaisseur de 100 mè- tres, mais débouchant sur un rivage plat où la mer est peu profonde, il ne se mettra pas à flotter immédiatement, mais continuera à glisser sur ie fond de la mer ou du fiord jusqu’à ce que la profondeur soit suffisante pour le maintenir à flot, c’est-à-dire jusqu’à ce qu'elle ait atteint 85 mètres. Si son épaisseur est de 200 mètres, il conti- nuera à reposer sur le sol sous-marin jusqu'à la profon- deur de 170 mètres. C’est alors seulement que son ex- trémité se disloquera pour former des icebergs. En atten- L' ! Les naturalistes de la seconde expédition allemande au pôle nord observèrent à l'embouchure du fiord de François-Joseph (80e lat.) une quantité d’icebergs dont plusieurs atteignaient 220’ de hauteur. Dans l’Austria-Sound, leur hauteur variait de 80’ à 200’. D’après M. Jules Payer, leur profondeur n’est cependant pas aussi considérable qu’on le suppose ordinairement, attendu que les dimensions horizon- tales de la partie immergée sont beaucoup plus considérables que celles de la partie visible. L’épaisseur totale d’un iceberg de 200" n’excéderait pas en moyenne 600 à 800.’ — (Die Oestreich-Ungari- sche Nord-Pol-Expedition, p. XXIX.) . 4 CONTROVERSE GLACIAIRE. 257 dant, le glacier aura pu s’avancer à une grande distance dans la mer. Ceci n’est pas seulement indiqué par la théorie. Le phénomène à été observé sur la côte du Groënland par M. Helland ‘ qui en a donné une description accompagnée d'un croquis que nous croyons utile de reproduire (PI. IT). Le glacier vient déboucher dans un ford. Il a plus de 200 mètres d'épaisseur à l'endroit où il atteint le niveau de la mer (en A) à l’origine du fiord. Malgré cela, il ne se disloque pas, mais continue à avancer, massif et com- pact, pendant près de 16 kilomètres, jusqu’à ce que le fiord ait acquis assez de profondeur pour lui permettre de flotter. C'est alors seulement que d’immenses quar- tiers commencent à s’en détacher et que les icebergs se forment (en C). En progressant ainsi sur le fond marin, le glacier en- traîne avec lui sa moraine profonde (m) comme font tous les glaciers, tout en usant et polissant les rochers qui lui font obstacle, rayant les cailloux, triturant et remaniant les sables et les graviers, En même temps le ballast qu’il amène avec lui de l'intérieur, sous forme de moraine pro- fonde, finit par s’en détacher pour se mêler aux dépôts du fond de la mer et y subir l’action des courants. Le gravier et les cailloux arrondis et rayés de la mo- raine se trouvent ainsi mélangés sur place (en x) avec des amas de coquilles et d’autres animaux marins qui probablement périssent, mais dont les têts emballés dans le sable et le gravier pourront se conserver plus ou moins intacts. ! Om de isfyldte fjorde og de glaciale dannelser i Nord-Grænland, in-8°, 1876. 258 CONTROVERSE GLACIAIRE. re y Nous estimons que c’est de la sorte que les choses ont dû se passer dans les dépôts morainiques de la Lombardie. Le gravier y est partout lavé, ainsi que les coquilles et les cailloux rayés. Nous n’y avons rencontré nulle part des traces de limon, preuve que l’action des eaux a été générale. [l ne faudrait cependant pas en conclure que la présence des coquilles exclut partout le limon. Il en existe de nombreux exemples ailleurs, spécialement dans le till d'Angleterre, Nous avons nous-même recueilli, dans le limon glaciaire de Brooklyn près New-York, à l'époque où l’on traçait les rues de la partie occidentale de cette grande cité, des coquilles mélangées avec des cailloux rayés. Objections spéciales. Nous avons dit que la théorie que nous soutenons avait été attaquée de divers côtés et à des points de vue différents. Comme la critique est partie d'hommes com- pétents et qu’elle à été en général marquée au coin de la courtoisie et de la bienveillance, je me ferai un devoir de ne pas m'écarter de ce terrain, sur lequel seul la contro- verse scientifique peut être utile et fructueuse. Ceci dit, on ne trouvera pas mauvais que je ne m’arrête pas aux objections de ceux qui se sont montrés oublieux des règles de la politesse. Le fait capital, qui forme la pierre angulaire de notre thèse, c’est la présence, au milieu des dépôts de transport de la Lombardie, de cailloux striés mêlés à des coquilles pliocènes. On nous a objecté que ces dépôts n'avaient pas le caractère de moraines et que c'était à tort qu'on pré- tendait y voir l’œuvre de glaciers. CONTROVERSE GLACIAIRE. 259 Il est vrai qu'ilne s’agit pas de moraines dans le sens de remparts ou de digues, comme sont les moraines latérales et médianes de nos glaciers actuels. Il s’agit de ces amas de débris rocheux qui se trouvent à la base des glaciers et qu'on a désignés sous le nom de moraine profonde par opposition aux moraines latérales ou médianes. A la vérilé ces dernières sont le plus en vue dans les glaciers actuels, où elles font une agréable diversion à la monotonie du paysage glaciaire; elles sont composées essentiellement de blocs anguleux, sans aucune trace de triage ni de stratification, tandis que la moraine profonde, qui le plus souvent passe inaperçue, est formée essen- tiellement de blocs arrondis, usés par le frottement et mélangés de graviers qui présentent çà et là des traces de stratification attestant l’action des torrents qui circulent sous le glacier. Parfois aussi on y rencontre des amas de limon dans lequel se sont égarés des cailloux polis et striés ; de là le nom de couche de boue par lequel certains auteurs ont caractérisé le dépôt tout entier et qui est sy- nonyme de moraine profonde. Malgré son peu d'apparence, ce dépôt infraglaciaire est de beaucoup le plus important. C’est lui essentielle- ment qui fournit les matériaux qui comblent le fond des vallées, lorsque les glaciers battent en retraite, de même qu'il entre pour une très-large part dans les moraines terminales. Mais c’est lui surtout qui est presque exclu- sivement en cause, lorsqu'il est question de dépôts gla- claires loin des glaciers actuels, dans la plaine suisse ou sur les flancs du Jura. Les moraines superficielles, au contraire, n’y sont guère représentées que par les blocs isolés et anguleux qui sont épars sur les sommets des collines ou qui forment des zones sur les paliers du Jura. 260 CONTROVERSE GLACIAIRE. C’est qu’en effet, à l’époque de la grande extension des glaces, les sommets alpins qui pouvaient fournir des debris rocheux étaient relativement peu nombreux, puisque les pics les plus élevés dépassaient seuls la nappe de glace, et que, d’un autre côté, les blocs qui s’en détachaient avaient à se répartir sur des étendues de névé et de glace beau- coup plus vastes. Il s’ensuit que les traînées de blocs de- valent être relativement rares à la surface de la nappe de glace, comme ils le sont à la surface des grands glaciers polaires. Îl en était toutautrement des moraines profondes. Celles- ci trouvaient à s’alimenter de tous les débris que le glacier détachait du fond des vallées ou des flancs des montagnes. Toute la vaste étendue de pays recouvert par la nappe de glace concourait ainsi à l'accumulation des matériaux sous-glaciaires. Et certes, il y avait là de quoi fournir des amas incommensurables de déblais erratiques. La source principale de ces dépôts glacraires est donc la moraine profonde, qui, pour n'être pas en forme de digue ou de rempart, n'en est pas moins un dépôt mo- rainique au premier chef, surtout lorsqu'il renferme les témoins par excellence de l’action glaciaire, les cailloux striés. Nous n’avons donc nullement commis une erreur ni un abus de langage en qualifiant les dépôts de Casa-Riz- zardi de morainiques, puisqu'ils réunissent les traits ca- ractéristiques que nous venons d’esquisser. Est-ce à dire qu’il n'existe pas des moraines en forme de bourrelets ou de remparts sur le plateau ? Nullement. M. le marquis Rosalaz n’en a pas constaté moins de trois dans les environs de son château de Bernate en face du lac de Côme. Ce sont d'immenses digues concentriques CONTROVERSE GLACIAIRE. 261 (amphithéâtres morainiques) qui datent de la retraite des glaces et qui indiquent autant de temps d'arrêt dans leur marche rétrograde, alors que la grande zone de glace qni enveloppait le pied méridional des Alpes, était en train de disparaître, et que les glaciers s'étaient de nouveau ndi- vidualisés au débouché des grandes vallées. Les trois amphithéâtres morainiques que nous venons de mentionner correspondent aux glaciers réunis de la Levantine et de la Valteline, de même que les amphithéâtres morainiques d'Ivrée (Le Serra) sont l’œuvre du glacier de la Doire. Ces dépôts forment au pied des Alpes lombardes une vaste zone (de 20 kilomètres de large) qui présente cet aspect particulier que j'ai désigné sous le nom de paysage morainique. Pour les géologues italiens, c’est le plateau d'origine glaciaire par opposition à la plaine, qui est d’o- rigine alluviale. Que les adversaires de la théorie marino-glaciaire veuil- lent bien y réfléchir un instant. La plupart d’entre eux ne nient pas que les glaciers ont joué un rôle au pied des Aipes lombardes. Ils admettent même que les amphi- théâtres morainiques indiquent les étapes de la période de retraite. Mais pourquoi s'arrêter là, pourquoi ne pas remonter plus haut, à l’époque de la grande nappe de glace, alors que le phénomène glaciaire était à son apogée et que son action devait être la plus générale et la plus intense ? Nous nous expliquons, dans une certaine mesure, cette méprise de la part de géologues, d’ailleurs compétents par le fait qu’ils se placent trop exclusivement au point de vue du régime des glaciers actuels des Alpes, n’entre- voyant le phénomène glaciaire que dans sa dernière phase, tandis que pour se faire une idée claire de son étendue et LT à. PAS LT OMS ETS ? 4: 2 2692 : CONTROVERSE GLACIAIRE. de son rôle, il faut se reporter aux glaciers des terres po- laires, là où le mariage des glaciers et de la mer est la règle. Aussi bien n'est-ce pas seulement au point de vue géo- logique que les glaciers du Nord peuvent nous fournir des renseignements. Îls nous ont révélé des phénomènes non moins curieux et inattendus au point de vue physique. Ainsi, à l’époque où l’ancienne extension des glaciers était encore contestée par de bons esprits, le principal argu- ment que les physiciens nous opposaient, c'était que des olaciers ne pourraient pas s’avancer sur une pente aussi faible que celle qu’on obtient en tirant une ligne des cols des Alpes au niveau des blocs erratiques sur le Jura. Au- jourd’hui il est acquis par l’observation directe, que les glaciers des régions polaires progressent sur des pentes beaucoup plus faibles, presque nulles. Ce qui n’est pas moins inattendu, c’est qu'il est démontré par des recher- ches récentes, que la marche de ces masses glaciaires est très-rapide. M. Helland s’est assuré par des observations trigonométriques, faites péndant ie mois de juillet 1875 sur le glacier de Jakobshavn dans le Groënland septen- trional, que ce glacier progressait à raison de 19" en 24 heures. Un autre, le glacier de Torsukatak, d’une puis- sance de 280 mètres, lui a donné, à la même époque (juil- let 1875), un avancement de 10" en 2% heures. Objections climatologiques. L’objection la plus générale qui nous est faite, et qui trouve facilement de l'écho chez ceux qui ne sont pas très- familiers avec les phénomènes glaciaires, est tirée du cli- mat que l’on attribue à l’époque pliocène. Il est démontré, CONTROVERSE GLACIAIRE. 263 nous dit-on, que ce terrain renferme en Italie des espèces animales et végétales qui attestent un climat méditerranéen, aussi doux, sinon plus chaud que celui de nos jours. Il s’en- suit par conséquent, qu’on ne peut admettre que des gla- ciers se soient avancés à cette époque jusque dans la plaine lombarde. C’est l'argument principal que nous à opposé M. Karl Mayer, et au premier abord cet argument peut paraitre accablant de la part d’un géologue qui a fait une étude spéciale des terrains tertiaires. Mais il ne faut pas perdre de vue que le terrain pliocène n’est pas plus homogène au point de vue des fossiles qu’au point de vue stratigra- phique ou purement géologique. Il y a longtemps, au contraire, qu’on a reconnu dans la formation subappennine ou pliocène d'Italie deux groupes principaux, les marnes bleues ou argiles azurées et les sables d’Asti, qui sont de- venus les types de deux sous-étages, le Plaisancien pour les marnes et l’Astien pour les sables jannes d’Asti. Plus tard M. Mayer a modifié cette nomenclature et 1l désigne aujourd'hui les marnes de Plaisance (en y comprenant le dépôt de Pontegana) sous le nom d’Astien [, et les sables d’'Asti sous le nom d’Astien IE. Remarquons ici que c’est essentiellement aux argiles, c’est-à-dire à PAstien [ que sont empruntés les caractères climatériques qu'on attribue au pliocène. Or, s’il était démontré, comme on l’a pré- tendu dans l'origine, que les coquilles du terrain morai- nique proviennent de ce groupe inférieur, 11 y aurait lieu certainement à faire des réserves. Ce serait en effet un anachronisme de vouloir marier le glacier avec la mer qui déposait la marne bleue (Astien D), alors que ces deux termes se trouveraient séparés par le sous-étage du sable d’Asti ou lAstien I. 264 CONTROVERSE GLACIAIRE. Mais voici que M. Mayer', après avoir déterminé les coquilles de Casa Rizzardi, comme appartenant äl’Astien LE, trouve, à la suite d’un second examen, qu’il s'est trompé et que les espèces de cette localité appartiennent en partie au groupe supérieur (Astien IT), qui, de l’aveu de M. Mayer lui-même, a précédé immédiatement son étage saharien, soit le terrain glaciaire ou morainique, en sorte qu’il y à succession directe d’un terrain à l’autre. M. Mayer n’en conclut pas moins que les coquilles de la moraine de Fino « indiquent avec certitude une tempé- rature des eaux non pas égale à celle des mers de l'Europe actuelle, mais pour le moins comparable à celle de la mer Rouge, » et dès lors l’idée que d'immenses glaciers venaient, de trois côtés, fondre dans le bras de mer sub- appennin est (pour lui) tout ce qu’il y a de plus inadmis- Sible. « Et, chose curieuse, le mélange de deux faunes distinctes, provenant l’une des marnes bleues astiennes inférieures et l’autre des sables jaunes beaucoup plus ré- 1 Voici comment s'exprime à ce sujet M. Karl Mayer : Bulletin de lu Société géologique de France, Ilwe série, tome IV, page 218 : « Après. avoir étudié avec soin les cent et quelques individus de gastéropodes que M. Desor m'avait envoyés, je n’hésitai pas à reconnaître en eux une faune astienne ; seulement n'ayant aucune idée des localités de Balerna et de Fino, et trompé par les morceaux de marne bleue à Pecten cristatus de Pontegana, qui étaient joints à l'envoi, autant que fortuit que tous les fossiles de Fino étaient des gastéropodes, voire même qu'il y avait parmi eux le Dentalium inæquale, la Natica Dillwyni, le Chenopus Uttingeri, le Buccinum Ltalicum (costulatum Brocc., non Ren.) et la Columbella tiara, toutes espèces que je ne connais point de l’As- tien supérieur (Astien II b, couches d’Andona), je me laissai entraîner à conclure que la nouvelle localité appartenait à F'Astien inférieur, et je n’exprimai pas assez hautement mes doutes sur la primordialité de ce gisement singulier. Aujourd’hui que j'ai tout vu par moi-même et que j'ai eu le temps de réfléchir sur l'énigme, j’ai hâte de rétracter mon affirmation et de donner l’explication naturelle des faits com- Pliqués que l'on observe à Fino. » L CONTROVERSE GLACIAIRE. 265 cents,» ne fait que le confirmer dans l’idée d’un rema- niement et d'un dépôt fluviatile! Il arrive ainsi à la même conclusion que M. Favre, avec cette dfficulté additionnelle que les coquilles remaniées proviendraient de plusiéurs terrains. Nous sommes loin de vouloir contester la compétence de M. Mayer en matière conchyliologique. Îl est certain que les coquilles peuvent fournir des indices sur le climat de l’épo- que à laquelle elles ont vécu. Mais on conviendra qu’elles ne sont ni les seules ni les plus authentiques témoins qu'on puisse invoquer. Les végétaux sous ce rapport ont une importance supérieure. Or voici quelques-unes des espèces végétales qui ont été trouvées à Pontegana avec les coquilles qui, selon M. Mayer, sont censées indiquer un climat com- parable à celui de la mer Rouge. Ce sont entre autres : le châtaignier, un saule voisin des Salix denticulata et riparia, un érable, le hêtre (Fagus sylvatica). Il y a ici, on le voit, contradiction flagrante entre les résultats conchyliologiques et Les résultats botaniques. En effet, loin d'indiquer un climat subtropical, le châtaignier fait supposer un climat semblable à celui qui règne au- jourd’hui dans les vallées du pied des Alpes; non-seule- ment au midi, mais aussi dans le centre et au pied septen- trional de la chaîne, en sorte qu’en prenant le châtaignier pour guide, le climat de Pontegana, à l’époque pliocène, n'aurait en aucun cas été plus chaud qu'aujourd'hui. Le saule voisin du Salix riparia qui se trouve partout le long des rivières de la plaine Suisse et jusque dans les régions basses des Alpes n’est pas non plus de nature à 266 CONTROVERSE GLACIAIRE. ‘ corroborer l’idée d’un climat plus chaud, à l'époque de Pontegana. Loin'de là. Il en est de même de l'érable. Mais c’est surtout le hêtre qui nous fournit l’argument le plus péremptoire contre la théorie de M. Mayer. A l’heure qu'il est, le hêtre n’est pas commun sur les col- lines de la Lombardie; il existe aux environs de Ponte- gana, mais pour le trouver en forêt, il faut s'élever à plusieurs centaines de mètres dans les gorges de [a Breggia. Par conséquent, si l’on en juge par cette espèce qui est une des mieux circonscrites au point de vue du climat, on en conclura que le bassin de Chiasso ne devait pas être, à l’époque pliocène, bien différent de celui de nos jours. Îl est vrai qu’à côté de ces espèces on en signale d’autres, qui indiquent un climat plus chaud, par exemple le laurier. Mais il est à remarquer qu’elles ne sont pas mentionnées à Pontegana, mais à la Folla d'Induno et dans plusieurs localités du pied de l’Appen- nin. Mais dussent-elles se rencontrer aussi à Pontegana, que la difficulté ne serait pas insurmontable. Il est pos- sible, en effet, que lorsque la plaine du PÔ formait un grand bras de mer, le climat du pied des Alpes ait été moins excessif, qu'il ait participé davantage des climats maritimes, de manière à comporter une plus grande amplitude de la flore et de la faune. Il faut bien qu'il en soit ainsi, pour que le hêtre, le laurier, le platane et le mélèze aient pu croître et prospérer ensemble à la Folla d'Induno. Il resterait aussi à examiner si, dans les régions po- laires, le caractère particulier de la faune marine boréale est aussi étroitement lié à l'influence des glaciers qui aboutissent à la mer qu’on le croit généralement, ou sil n’est pas plutôt l'expression de l’ensemble du régime polaire, x CONTROVERSE GLACIAIRE. 267 comprenant la latitude, la configuration des continents, la distribution de la chaleur et de la lumière suivant les saisons. Pour se prononcer sur cette importante question, il faudrait connaitre le caractère de la faune marine de certains parages où des glaciers viennent déboucher dans la mer sous des latitudes qui ne sont rien moins que po- laires, ainsi au golfe de Penas sous 46° 40° de latitude Sud, c’est-à-dire sous une latitude qui correspond à celle du lac de Thoune, Malheureusement nous ne savons que fort peu de chose de la faune marine des côtes méridionales . du Chili. Nous doutons cependant qu’elle soit influencée par les glaciers au point de différer bien profondément de la faune des baies de Valdividia et de Conception, ni sur- tout qu’elle présente ce caractère monotone qui distingue les faunes arctiques, là où les glaciers descendent jusqu'à la mer. Rien ne serait plus instructif qu'une étude de la faune marine dans ces parages. Espérons que quelque jeune naturaliste aura la chance de s’y arrêter un jour et de compléter les observations de Darwin par l'examen attentif des coquilles marines au contact des glaciers. Sans avoir la prétention d’être prophète, nous ne serions pas étonné, si on y trouvait des espèces d'un caractère tem- péré mélangées aux débris de la moraine, tout comme nous avons jadis recueilli nous-même au milieu du drift ou dépôt glaciaire de New-York avec des caillous rayés des coquilles appartenant sans exception aux espèces qui ha- bitent encore aujourd’hui les mêmes parages ‘. Il y a long- temps aussi que l’on a reconnu que dans le terrain erra- tique d'Angleterre les coquilles fossiles sont identiques 1 Venus mercenaria, Ostrea Canadensis, Nassa trivittata, Mya are- naria, Purpura floridana, etc. Voy. Bulletin Soc. géol. de France, 2me série, tome V, pages 89 et ss. 268 CONTROVERSE GLACIAIRE. avec les espèces actuellement vivantes dans les mers bri- tanniques, et n’ont nullement un caractère boréal comme en Scandinavie ‘. Ici donc le caractère de la faune ma- rine n’a pas été altéré par l’envahissement des glaces, puisque les espèces sont encore les mêmes qu'au temps de la grande extension glaciaire. Pourquoi Les espèces de l’ancienne mer lombarde auraient-elles été moins réfrac- taires, pourquoi auratent-elles moins résisté aux influences olaciaires que celles des côtes d'Amérique et d’Angle- terre ? Dans ces circonstances, on a tort, à notre avis, de parler d’une mer glaciale au pied des Alpes. Il est pos- sible, probable même que cette mer n'était pas plus gla- ciale que ne l’est celle des côtes du Chili de nos jours. On le voit, le problème n’est pas aussi simple qu’on veut bien le prétendre. En tous cas, il y a lieu encore à bien des études. Objections géologiques. C’est M. Alph. Favre qui a surtout combattu nos con- clusions au point de vue géologique. Parfaitement au courant des phénomènes erratiques, notre savant confrère ne pouvait pas méconnaitre la portée d’un fait aussi considérable que la présence, dans un même dépôt, de cailloux rayés et de coquilles marines. Il s’est rendu sur les lieux, a visité Casa Rizzardi, en compagnie du pro- priétaire, M. le comte Porro, y a recueilli des coquilles marines pliocènes, mais quant aux cailloux rayés, 1l a été moins heureux, puisqu'il n’en a trouvé qu’un seul. Cela est regrettable sans doute, mais ce n’est pas une raison pour en contester l'importance, du moment que d’autres géologues en avaient recueilli en assez grand nombre et 1 Murchison cite entre autres le Buccinum reticulatum, la Littorina litorea, YOstrea udelis, etc. — Silurian System, p. 583. CONTROVERSE GLACIAIRE. 269 qu'il lui eût suffi de se rendre chez M. le marquis Rosalez à quelques pas de là, pour en trouver toute une série. M. Favre fait remarquer en outre que ce caillou unique était « entièrement couvert de coups et avait complétement perdu son poli » et il en conclut que « £’est un caillou glaciaire qui a été roulé, mais pas assez longtemps pour que la diminution de volume ait fait totalement disparaitre les stries. » Ceci revient à dire que le point de départ du caillou doit être très-rapproche. M. Favre est en effet trop familier avec les phénomènes des glaciers actuels pour ne pas savoir que les cailloux glaciaires perdent très-rapidement leurs stries du moment qu'ils ont quitté la moraine profonde, ou couche de boue, pour passer dans le torrent. Par conséquent, si le caillou de M. Favre conservait encore des stries, c’est une preuve qu’il n’a pas pu être apporté de loin par le torrent. Qu'on cherche des cailloux striés aux glaciers Grindel- wald ; on aura chance d’en trouver dans la moraine terminale, mais nous doutons fort qu'on en trouve dans le torrent de la Lütschinne, à quelques cent mètres en aval. Il suffit d’un trajet pareil pour effacer toute trace d’éraillure” . Quant aux coquilles pliocènes qui se trouvent dans le même dépôt, M. Favre admet qu'elles ont aussi été transportées, en d’autres termes qu'elles sont à l’état remanié. Mais en même temps notre savant contradicteur ne peut s'empêcher de reconnaitre qu’il y en à qui sont fort bien conservées et ne semblent pas avoir été roulées. Pour échapper à cette difficulté, M. Favre admet que « ces 1 Voir les expériences de G. Collomb sur l'usure des cailloux striés. ARCHIVES, t. LVIL. — Décembre 1876. 20 270 CONTROYERSE GLACIAIRE. coquilles si bien conservées peuvent avoir été protégées en restant emballées pendant une certaine longueur de parcours dans la marne pliocène et être arrivées intactes presque sur place. » Nous avouons ne pas comprendre très bien comment des morceaux d’une terre aussi peu résistante que la marne pliocène auraient pu être trans- portés au loin par un torrent sans se dissoudre. Il est vrai qu’on a signalé des remaniements analogues aux en- virons de Lyon, où des fossiles miocènes se rencontrent au milieu des graviers et des cailloux de l’alluvion ancienne ou glaciaire. Et M. Favre d’en conclure qu’à l'instar de ces derniers, les coquilles de Casa Rizzardi ont été arra- chées à quelque dépôt pliocène situé plus au Nord et transportées pêle-mêle avec les cailloux striés et les autres matériaux qui forment le dépôt, à la place qu’elles occupent maintenant. Quelque invraisemblable que nous paraisse cette explication, nous ne voudrions pas la rejeter d’une manière absolue, puisqu'il existe des exemples de fossiles remaniés dans plusieurs formations ; mais il nous parait néanmoins quelque peu hazardé de recourir à des actions exceptionnelles pour expliquer des phénomènes généraux. C’est sans doute ce que l’on a senti et c’est pourquoi, de plusieurs côtés, on s’est appliqué à démontrer que la localité de Casa Rizzardi se qualifie tout particulièrement pour un dépôt torrentiel. M. Favre insiste sur le fait que les sables et graviers de Casa Rizzardi, qui renferment les coquilles pliocènes, ne sont pas mélangés d'argile. En effet, on ne saurait douter qu'ils n'aient subi l’action de l’eau ; ils sont lavés, et sous ce rapport ils présentent un aspect bien différent des véritables dépôts glaciaires ; en d’autres termes, c’est CONTROVERSE GLACIAIRE. 271 du glaciaire remanié, si l’on peut envisager un simple lavage comme un remaniement. Mais ce lavage suppose-t-il nécessairement un transport par les torrents? Nous le croyons d'autant moins que, dans le cas particulier, le transport que l’on revendique se serait effectué d’une manière tout à fait anomale, en ce sens qu'il aurait eu lieu sans broyer les coquilles et sans effacer les stries des cailloux. Il faut convenir qu’un pareil transport tiendrait du prodige pour peu qu'il ait eu lieu sur un parcours tant soit peu considérable, comme ce serait, par exemple, le cas si les coquilles de Casa Rizzardi avaient été amenées de Pontegana dans le Tessin (14 kilomètres), ou si les cailloux provenaient des environs immédiats de Côme (8 kilomètres en droite ligne) où quelques géologues voudraient arrêter l'extension des anciens glaciers. Nous croyons qu'il existe un autre moyen d'expliquer le fait que les matériaux glaciaires de Casa Rizzardi ne sont pas mélangés de boue glaciaire, c’est de supposer qu’ils ont été lavés par la vague. Rien n’autorise à admettre que c’étaient des vagues d’eau douce qui effectuaient ce lavage, puisque cela supposerait des lacs d’une étendue aussi considérable que les Alpes lombardes elles-mêmes. Que si au contraire nous admettons que c’est la vague de la mer qui effectuait le lavage au front de vastes glaciers descendant des Alpes sur la plage de la mer pliocène, qui occupait alors la plaine lombarde, on expliquera sans difficulté, non-seulement le lavage des matériaux mais aussi la présence au milieu d’eux de cailloux rayés, mélangés avec des coquilles en partie très- bien conservées. Si d’autres coquilles portent des traces 272 CONTROVERSE GLACIAIRE. d'usure, comme c’est le cas des grosses espèces, cette usure s'explique fort bien par le choc de la vague: «elle sera naturellement d'autant plus accusée, que la coquille sera plus pesante, tandis que les petites espèces auront chance d’être moins endommagées. C’est là ce qu’on peut voir sur toutes les côtes de nos continents. Pour expliquer l'usure, il n’est donc nullement nécessaire de recourir à des torrents. L’action de la vague et des courants est plus que suffisante. Nous le répétons, l'inconvénient et le danger de l'explication de M. Favre à laquelle se sont associés MM. Mayer, Rutimeyer et d’autres, c’est de s’appuyer sur des détails locaux. Or, toute théorie, dans ces circonstances, court risque de s’écrouler du moment que les phénomènes se généralisent, À Casa Rizzardi, on à cru pouvoir invo- quer la configuration du terrain pour expliquer par un transport local la présence simultanée de coquilles plio- cènes et de cailloux striés dans le même dépôt. Ceci suppose que le même assemblage ne pourra se rencontrer que là où l’on peut invoquer un concours de circonstances semblables, savoir le voisinage d’un cours d’eau ou les traces d’une érosion, et la présence, en amont, de dépôts ou de formations d’où les galets striés et les coquilles au- raient pu être détachés. Néanmoins, nous ne sommes pas surpris que quelques personnes, compétentes d’ailleurs, aient pu admettre l’explication que nous combattons, aussi longtemps que la localité de Casa Rizzaadi était seule en cause, puisqu'il y avait là non-seulement un ruisseau (la Livescia), mais une large érosion pour l’appuyer, et que c’est au bord de cette érosion que se trouve le gisement qui renferme les coquilles, La théorie du transport risque de devenir insuffisante BON LE ER. CONTROVERSE GLACIAIRE. 273 du moment que la même association de coquilles marines et de cailloux striés se rencontre ailleurs dans des con- ditions topographiques différentes, où il n’y a pas de gi- sements d’où les coquilles auraient pu être détachées, ni de torrent qui aurait pu en effectuer le transport. Or, nous connaissons aujourd'hui toute une série de localités auxquelles la théorie du remaniement n’est pas appli- cable. Voici en effet ce qui a été constaté pendant le cours de l'été 1876, un an environ après la visite de MM. Favre, Rutimeyer et Mayer. Il s'agissait de s'assurer si, outre les gisements de Casa Rizzardi et de Fino, les seuls qui eussent été explorés jusqu'alors (et qui en réalité n’en forment qu'un, puisqu'ils sont situés sur les deux côtés d’une même érosion), il n’en existe pas d’autres qui présentent la même association de coquilles marines et de cailloux striés. Un petit congrès de géologues s’était réuni à cet effet au commencement de juin de cette année à Camerlata. Il se composait de MM. Stoppani, professeur de géologie à Milan, Taramelli, professeur à Pavie, Mercalli, profes- seur à Monza, M. le marquis Rosalez Cigalini de Bernate et l’auteur de ces lignes. Heureusement que MM. Stop- pani et Mercalli nous avaient préparé les voies, en diri- geant l'attention de leurs amis laïques et ecclésiastiques sur les carrières de gravier qui se trouvent dans les en- virons de Côme, les invitant à rechercher si le ballast qu'on en retire renfermait aussi chez eux des débris de coquilles mêlés à des cailloux glaciaires comme à Casa Rizzardi. Après avoir jeté un coup d'œil en passant sur ce der- nier gisement aujourd'hui célèbre, nous nous rendimes 274 CONTROVERSE GLACIAIRE. aux gravières de Fino situées en face. Les anciennes carrières s'étaient en grande partie effondrées et nous comprimes qu'on ait pu avoir des doutes sur le caractère précis de ces dépôts. Mais de nouvelles carrières ont été ouvertes depuis dans un terrain contigu au Nord, et là nous avons pu reconnaitre un mélange de cailloux striés et de coquilles pliocènes comme à Casa Rizzardi. Ce sont en général de petites espèces, des Nassa et des Dentalium. En revanche, l’aubergiste de Fino nous apprit qu'en creusant un puits près de sa maison, il avait trouvé, à 4 mètres de profondeur, une quantité de grosses coquilles spécialement des oreilles de mer (Strombus). De Fino nous nous rendimes à Ronco et à Bulgaro- grosso, où l’on avait également signalé des coquilles. Là, se trouvent en effet, au Nord du ruisseau la Livra, de grandes carrières de gravier dans lesquelles nous consta- tâmes le même mélange de coquilles et de cailloux gla- ciaires. IL est vrai qu'ici encore on pourrait invoquer un transport par le torrent qui aurait effectué ce dépôt parallèlement à la Livescia. On la, en effet, tenté, si nous sommes bien informé. Il n’en devenait dès lors que plus important de constater le même mélange ailleurs que sur les bords du ruisseau. C’est ce que nous fimes à Monticello. MM. Anaboldi frères, propriétaires d’une filature, avaient recueilli dans une gravière près de leur établissement, au sommet du plateau, toute une collection de coquilles admirablement conservées, dont quelques-unes parfaitement intactes, entres autres des Cassidaires, des Natices, des Cérithes, qu’ils mirent gra- cieusement à notre disposition. On nous conduisit ensuite à la gravière où nous recueillimes les mêmes espèces ainsi qu'un certain nombre de cailloux glaciaires avec des a RU Er AE 2 : DS. HE ? | : ; - : CONTROVERSE GLACIAIRE. 275 traces incontestables de friction. [ei l’on est éloigné de toute espèce de cours d’eau et il n'existe non plus dansle voisinage aucune espèce d’érosion attestant l’action d’an- ciens courants. Et pourtant le mélange des matériaux est le même que dans les gravières ci-dessus! Poussant plus loin nos explorations, nous eûmes l’occasion de constater la même chose au village de Cac- civio situé également sur le plateau. M. le curé de la pa- roisse, don Giacomo Pedoja, s'étant intéressé à cette ques- tion, avait recueilli à son tour toute une coilection de coquilles admirablement conservées provenant des carrières de gravier voisines de sa demeure. Les -ayant visitées sous sa direction, nous pûmes constater qu'ici en- core les cailloux glaciaires ne faisaient pas plus défaut que dans toutes les autres gravières et pourtant la carrière est située en plein plateau, comme à Monticello, loin de tout cours d’eau et de toute érosion ancienne. Conclusion. Ayant ainsi constaté de nos propres yeux l'identité de structure des dépôts erratiques sur nombre de points, aussi bien près des ruisseaux qu’au milieu du plateau, nous croyons ne pas trop nous hasarder, en pensant qu’elle ne peut avoir qu’une origine unique, qu'elle est le produit d’un phénomène général et non pas le résultat d’influences locales. Les observations ont été répétées sur un nombre de points assez considérable pour permettre de supposer que la même association de coquilles et de cailloux rayés doit se trouver partout à peu près au même 276 CONTROVERSE GLACIAIRE. niveau, si bien qu’en creusant un puits sur n'importe quel point du plateau à l'Ouest et au Sud de Camerlata, on aura toute chance d’y trouver le même mélange de ma- tériaux à une profondeur déterminée. Il ne s’agit dès lors plus de transport locaux effectués par des torrents ; il s’agit d'un horizon géologique qui ne peut être que la conséquence d’une catastrophe générale qui n’est autre à nos yeux que l'extension des glaciers à la fin de la période pliocène. Ce sont les anciens glaciers qui, en descendant dans la plaine lombarde y ont mêlé leur moraine profonde aux dépôts de la mer. De cette manière on conçoit que le phénomène se pré- sente avec une généralité qui ne comporte nullement le transport des torrents, mais qui s'explique d'autant plus facilement au moyen de la ceinture de glaciers qui gar- nissait le pied des Alpes depuis le Piémont jusqu’en Vé- nétie. Ajoutons encore que d’après les recherches de M. Bruno et de M. Stoppani, la même structure marino-glaciaire se voit d’une manière si possible encore plus évidente à l'issue de la vallée de la Dora Baltea. Non-seulement il existe des coquilles marines dans le dépôt erratique du grand amphithéâtre morainique, mais elles y pullulent. On les rencontre à la base de la célèbre moraine d'Ivrée (la Serra), où elles sont mélangées avec des galets et des blocs rayés de toute nature et de toute dimension. Il s’y trouve aussi de gros blocs anguleux qui sont parfois em- pâtés dans un calcaire formé de débris de coquilles phio- cènes de toute espèce. Cette brèche alterne avec des sables jaunes pétris de grosses coquilles (Venus casina ?) et renfermant en même temps des blocs erratiques. Ces CONTROVERSE GLACHIRE. Di derniers, ainsi que les galets striés, augmentent vers le sommet de la Serra et y forment même des amas assez réguliers, en sorte que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas ici d’un bourrelet sous-marin, à l’instar des Osars de la Suède, plutôt que d’une véritable moraine. Quoi qu'il en soit, il paraît, d'après MM. Stoppani et Bruno, que c’est là, dans l’amphithéâätre d'Ivrée, que l’on devra désormais aller chercher les arguments les plus péremptoires en faveur de la thèse que nous défendons. LA FORMULE DES SEICHES PAR LE D: F.-A. FOREL Professeur à l’Académie de Lausanne. Les seiches des lacs sont des vagues d'oscillation fixe (vagues de balancement), en vertu desquelles l’eau oscille suivant le grand diamètre du lac (seiches longitudinales) et suivant son pelit diamètre (seiches transversales). Aux différentes démonstrations que j'ai déjà données à l’appui de cette théorie‘, je puis ajouter aujourd’hui la preuve mathématique. Une formule, tirée des mathéma- tiques pures, s'applique parfaitement aux mouvements de l’eau dans les lacs. Le D’ Fréd. Guthrie, professeur à l'École des Mines de Londres, a étudié en 1875 le mouvement des vagues d’os- cillation fixe dans des bassins d'expérience *, et est arrivé 1 Première étude sur les seiches du lac Léman, Lausanne, 1873. — Deuxième étude, Lausanne, 1875, librairie Rouge et Dubois. Bul- letin Soc. vaud. Sc. nat., XII, 213, XIII, 510. — Les seiches, vagues d’oscillation fixe des lacs. Actes de la Socièté helvétique, Andermatt, 1875.— Le lirmnimètre enregistreur de Morges. Arch. des Sc. phys. et nat. Genève, août 1876. Voyez encore : Archives, janvier 1874 et août 1875. — Annales de chimie et de physique de Paris, 5me série, t. IX. — Comptes Rendus de l'Académie des sciences de Paris, LXXX, 107 ; LXXXII, 712. ? On stationary liquid waves, by Frederick Guthrie. Proceed. of the phys. Society, vol. I, London, 1875. LA FORMULE DES SEICHES. 9279 à rapporter la durée de ces vagues à celle des oscillations du pendule. Mais il ne s’est occupé que des cas où le bassin est assez profond pour que les variations de la pro- fondeur n'influencent plus la durée des vagues. Il a re- connu ‘ que, dans le mouvement de balancement de l’eau, la profondeur a une très-grande influence sur la durée de la vague tant que le bassin est peu profond ; à mesure que la profondeur augmente cette action diminue, et lors- que la profondeur arrive à être une fraction importante de la longueur, cette action est absolument nulle. M. Gu- thrie ne s’est attaqué qu'aux cas où l'influence de la pro- fondeur peut être négligée et 1l a reconnu : 1° Que les oscillations circulaires binodales dans un bassin circulaire sont isochrones avec celles d'un pendule dont la longueur est égale au rayon du bassin * 2° Que les oscillations binodales dans un bassin reclan- gulaire sont égales en durée à celles d’un pendule dont la 2 longueur est — de la longueur du bassin. T 3° Que la durée des oscillations mononodales dans un bassin rectangulaire est à celle des oscillations binodales du même bassin comme V2:1 D’après ces lois du D' Guthrie, la formule des vagues d'oscillation fixe dans des bassins de profondeur infinie serait, { étant la durée d’une demi-oscillation de l’eau, et 1 Ainsi que je l’avais constaté moi-même dans ma première étude, p. 94. 2? Dans l'énoncé de ces lois, le Dr Guthrie a considéré la durée de l’oscillation de l’eau comme étant une oscillation entière, à savoir le temps nécessaire pour ramener à son niveau l’eau qui s’est abaissée puis relevée ensuite, tandis que pour le pendule il a considéré la de- mi-oscillation, à savoir le temps pendant lequel le mobile se LEE de droite à gauche ou de gauche à droite. 280 LA FORMULE DES SEICHES. | la longueur du bassin (ou son diamètre dans les bassins circulaires) : Oscillations binodales circulaires dans un bassin circu- lire: æ Bt en (1) 29 Oscillations binodales longitudinales dans un bassin rectangulaire : rl = Fe. 2 5 @). Oscillation uninodales longitudinales dans un bassin rectangulaire : A"! (3) g C’est cette dernière formule (3) qui serait applicable aux seiches si les lacs étaient assez profonds pour que les lois de M. Guthrie pussent leur être attribuées. Mais la pro- fondeur des lacs est trop faible proportionnellement à leur longueur pour que son influence puisse être négligée. En effet, l’action de la profondeur n’est négligeable que dans des bassins dont la profondeur est à la largeur dans un rapport de À : 2 ou moins encore, et dans les lacs suisses que j'ai étudiés au point de vue des seiches ce rapport était de À : 360 à 1 : 53. Ces formules de M. Gutbrie qui ne font pas intervenir la profondeur ne sont donc pas utilisables pour le calcul des seiches. Je dois à l’obligeance du D' C. Von der Mübl, profes- seur à l’Université de Leipzig, la communication d’un mémoire ‘ de son grand-oncle, J.-Rud. Merian, de Bâle, ! Ueber die Bewegung tropfbarer Flüssigkeiten in Gefässen. Ab- handlung von Dr J.-Rud. Merian. Basel, 1828, LA FORMULE DES SEICHES. 281 qui à étudié par l’analyse mathématique les mouvements des liquides dans les bassins. Partant des équations dif- férentielles de la mécanique analytique de Lagrange, qui expriment d’une part la pression exercée de différents cô- tés sur un des éléments d’un liquide contenu dans un vase, et d’une autre part la vitesse de cet élément suivant trois axes à angle droit, Merian est arrivé entre autres (page 31) à une équation : h k l Fe Ha a EPS ps t—=A/ Re (4) qui exprime la durée t de l’oscillation simple de l’eau en fonction de la longueur ? et de la profondeur À du bas- Sin. « Si le bassin, dit Merian, était de profondeur infinie h — , on aurait EX VAS (9) 9 Autrement dit: La durée d’une oscillation de l'eau se- rait à celle du pendule de longueur À comme 1 :4/ + ‘. Si k n’est pas infini, cette valeur doit être multiphiée par le terme entre parenthèse (4). Autrement dit : La durée de l’oscillation est ralentie par le peu de profondeur de l’eau et cela d'autant plus que la profondeur est moins forte.» Si les seiches sont bien, comme je le suppose, des mou- vements d’oscillation fixe de l’eau, cette formule doit ex- primer leur rhythme. C’est ce que nous allons vérifier. 1 Cest la même formule à laquelle est arrivé le D' Guthrie, for- mule (3). 289 LA FORMULE DES SEICHES. Tout d’abord j'ai appliqué cette formule (4) aux ex- périences que j'avais faites sur le balancement de l’eau dans un bassin rectangulaire à parois planes et à profon- deur régulière (l°° étude, p. 33). La longueur du bassin étant de 1,30, l’expérience m'avait donné : Pour une profondeur de 0",35 une durée d’oscillation simple de 0,80 seconde ; Pour une profondeur de 0",05 une durée d’oscillation de 1”,82. | La formule de Merian (4) appliquée à ces données ar- rive à une durée de 0”,78 pour le premier cas, de 1” ,86 pour le deuxième cas. La différence est assez faible pour que je puisse l’attribuer à des erreurs d’expérimentation et je dois admettre que la formule s’applique bien à l’os- cillation, soit balancement de l’eau, dans un bassin régu- lier. En sera-t-il de même dans un bassin irrégulier ? Dans ma première étude (p. 35 et 36), j’ai déjà abordé l'influence de l’inclinaison du fond du bassin. Après avoir rempli d’ean mon bassin d’expérimentation jusqu’à une bauteur donnée, et avoir mesuré le nombre des oscilla- tions lorsque le fond était horizontal, j’ai incliné le bassin de manière à ce que la profondeur de l’eau fut double à l’une des extrémités de ce qu’elle était à l’autre ; j'ai con- staté que la durée des oscillations n’était pas modifiée. En poussant l'expérience à l’extrême et en faisant la pro- fondeur dix fois plus forte à l’une des extrémités qu’à l'autre, j'ai reconnu que la durée des oscillations était ralentie il est vrai, mais l’était d’une quantité si faible, 1}, environ, que je puis dire qu’elle n’est pas sensible- ment modifiée. LA FORMULE DES SEICHES. 283 Je puis donc admettre que l’inclinaison du fond ne mo- difie pas la durée de l'oscillation, que celle-ci est par con- séquent fonction de la profondeur moyenne et non des profondeurs extrêmes. Dans le cas où le fond au lieu d’être régulier devien- drait inégal et irrégulier, peut-on admettre que la pro- fondeur moyenne réglerait encore la durée des oscillations de l’eau ? L’analogie permet de le supposer. J'ai donc essayé d'appliquer la formule de Merian au bassin irrégulier, incliné et inégal® des lacs et de chercher si les valeurs qu’elle donnerait pourraient s'appliquer convenablement aux seiches. Mais là je me trouvais en présence d’une inconnue : la profondeur moyenne des lacs. Étant donnés les sondages plus ou moins nombreux dont on dispose pour le relief d’un lac, y a-t-il possibilité d’en déduire la profondeur moyenne de ce lac? J'aurais pu l'essayer; j'ai préféré suivre une autre marche. J'ai transformé l’équation de Merian pour faciliter les calculs, en À | RTE 247 +1 (6) puis j'en ai déduit la valeur de h, profondeur moyenne du lac. 1 Du reste l'étude précise que l’on a faite dans les dernières années du relief des lacs suisses montre que leur plancher est beaucoup plus égal et beaucoup moins accidenté qu’on ne pouvait le supposer. 284 LA FORMULE LES SEICHES. re PET o.]/ ——# (7) ain SAT ERP log. e ? De cette manière, je puis, ou bien chercher la durée des seiches étant connues la longueur et la profondeur moyenne du lac, ou bien calculer la profondeur moyenne étant connues la longueur du bassin et la durée des sei- ches. J’ai exécuté quelques-uns de ces calculs en utilisant les données que je possède et je les ai trouvés parfaite- ment réalisables. En voici quelques exemples : I. Seiches longitudinales du lac de Neuchâtel. Longueur du lac 38 200", Profondeur maximale 135", Durée des seiches 2840 secondes ‘. Si je cherche d’après la formule (6) la durée des sei- ches pour diverses profondeurs, je trouve pour une profondeur de 135% la durée serait de 2120” » 100" » 2446" » 80 » 27924" Si je cherche, d’après la formule (6), la profondeur moyenne, je la trouve de 72 mètres. Ce chiffre est très- admissible étant connues les circonstances du relief de ce lac relativement peu profond. IT. Seiches longitudinales du lac de Brienz. Longueur du lac 13 700", Profondeur maximale 264. Durée des seiches 574" ?. 1 Deuxième étude, p. 86. 2 Ce chiffre résulte de la combinaison des observations déjà pu- bliées (Deuxième étude, p. 94) et de nouvelles observations faites le 9 septembre 1875. LA FORMULE DES SEICHES. 285 D’après la formule (7), la profondeur moyenne de ce lac serait de 233", chiffre qui correspond très-suffisam- ment avec le relief de ce lac à fond très-plat et très-égal. LT. Seiches longitudinales du lac de Thoune. Largeur du lac 17 500". Profondeur maximale 217", Durée des seiches 882 secondes ‘. D’après la formule (6) la durée des seiches, étant donnée la longueur de ce lac, pour une profondeur moyenne de 200" serait de 793” » 175755 844” » 160" » 885" IV. Seiches transversales du lac Léman. Largeur du lac 13 800", profondeur maximale 334". Durée moyenne des seiches 600 secondes ?. D’après l'équation (6) nous aurions pour la durée des seiches 508 secondes si la profondeur moyenne était de 300" 558 » » » 250% 602 » » » 215" 624 » » » 200" D'une autre part, si je calcule à l’aide de l'équation (7) la profondeur moyenne du lac, j'arrive au chiffre de 216 mètres. Ce chiffre de 216 mètres est parfaitement conciliable ‘ Ce chiffre qui corrige celui que j’ai donné dans ma Ilme étude, p. 92, résulte de très-bonnes observations faites à Thoune le 26 sep- tembre 1875. ? D’après mon limnimètre enregistreur. ARCHIVES, t. LVIL — Décembre 1876. 21 286 LA FORMULE DES SEICHES. avec ce que nous connaissons de la profondeur moyenne du grand lac ‘. Les résultats de ces calculs correspondent assez suffi- samment aux faits connus pour que je puisse admettre que la formule de Merian s'applique très-convenablement aux lacs ; à l’aide de cette formule l’on pourra donc cal- culer la durée des seiches des lacs dont le relief est con- nu, apprécier la profondeur moyenne d’un lac par l’étude de la durée de ses seiches. C’est ainsi que, avec son secours, j’ai pu résoudre deux problèmes qui m'avaient arrêté jusqu’à présent. Le premier se rapporte au lac de Constance et j'ai posé les termes de la question dans ma seconde étude, p. 85. Les seiches dont j'ai mesuré la durée le 14 septembre 1874, à Bregenz, et auxquelles j'ai trouvé une valeur moyenne de 3 594 secondes, sont des seiches longitudi- pales, cela est hors de doute. Mais oscillent-elles suivant toute la longueur du lac de Ludwigshafen à Bregenz, ou bien négligeant le golfe long et étroit du lac d'Ueberlin- gen, le mouvement principal du lac de Constance vient-il se butter au cap de Staad, et oscille-t-il de Constance à Bregenz et vice versà ? Autrement dit la longueur des sei- ches est-elle de 64,8 kilomètres ou seulement de 47 ? Appliquons la formule (7). Avec des seiches de 3 59% secondes de durée, le lac ayant 64 800 mètres de long, la profondeur moyenne se- rait de 272 mètres. Le lac ayant 47 000 mètres de long, la profondeur moyenne serait de 139 mètres. ! En étudiant les conditions générales du grand lac, j'avais, il y a quelques années, évalué sa profondeur moyenne à 200 mètres (Carte hydrographique du lac Léman, Archives, janvier 1875 t. L, p. 5). LA FORMULE DES SEICHES. 287 Or, la profondeur maximale est de 276 mètres, et il est évident que c’est le chiffre de 139 mètres qui est le plus près de la vérité pour exprimer la profondeur moyenne. Nous résoudrons, en conséquence de cela, le problème en disant que les seiches du 14 septembre 1874 étaient des seiches longitudinales du lac de Con- stance oscillant de Bregenz à Constance et vice versà. Le second problème que j'ai pu résoudre, grâce à la formule de Merian, se rapporte aux seiches longitudinales du lac Léman, dont j'ai décrit ailleurs la complication *. Je développerai ce sujet dans une autre occasion. Il est cependant quelques lacs pour lesquels je me trouve arrêté. Les résultats des calculs ne se montrent pas d'accord avec les données que je possède. C’est ce qui a lieu pour les lacs de Wallenstadt, de Joux et de Moral. Pour ces deux derniers lacs, il est probable qu’une vérification nécessaire me montrera une durée des sei- ches beaucoup plus considérable que celle que j'ai con- statée lors de mes premières études ; il est probable que lorsque j'ai mesuré la durée de leurs seiches il y avait de : Jlme étude, p. 64. — Sans entrer pour le moment dans plus de détails, je puis dire que soit l’expérimentation dans des petits modè- les en relief du lac dans lesquels j'ai fait osciller de l’eau, soit le cal- cul, soit enfin l’observation des seiches à Genève, ont confirmé les suppositions que je faisais dans ma deuxième étude. Les seiches de 73 minutes de durée que j'ai observées à l’aide du plémyramètre à Évian et à Morges, à l’aide du limnimètre enregistreur à Morges, et au limnimètre du Jardin Anglais de Genève, sont les seiches longitu- dinales du lac Léman dans son ensemble; les seiches de 35 minutes de durée que j'ai observées à Veytaux et à Chillon sont les seiches longitudinales du grand lac; les seiches de 30 minutes de durée, ob- servées généralement à Genève, sont des seiches longitudinales pro- pres au petit lac et oscillant de Genève à la barre de Promenthoux et vice versà. 288 LA FORMULE DES SÉICHES. ces irrégularités et interférences dont j'ai donné des exem- ples dans les tracés de mon limnimètre enregistreur de Morges ". Pour le lac de Wallenstadt, je suis en mesure de cor- riger très-heureusement mes données primitives, V. Seiches longitudinales du lac de Wallenstadt. Longueur du lac 15 500 mètres. La profondeur mesurée lors du sauvetage du bateau à vapeur le Dauphin, en 1854, était de 114 mètres. D'a- près le dire des ingénieurs, le fond étant plat autour dn bateau, l’on pouvait admettre que ce chiffre indiquait la profondeur maximale. , Quant à la durée des seiches, 871 secondes, je savais pouvoir en être très-certain, les oscillations que j'ai me- surées le 18 septembre 1874, par un jour de Fühn, étant très-régulières et très-belles. Or, en appliquant le calcul à ces données, je trouvais d’après la formule (7) pour la profondeur moyenne du lac de Wallenstadt 128 mètres, chiffre absolument in- compatible avec une profondeur maximale de 11% mé- tres, Il y avait là évidemment une erreur, et vu les con- ditions spéciales de ce lac dont le bassin semble parfaite- ment symétrique et dont les seiches doivent être parmi les plus régulières, j’ai voulu tirer la question au clair et chercher la nature de l'erreur. Je me suis rendu à Weesen, le 3 octobre 1876, muni des sondes nécessaires, et j’ai fait dans la moitié occiden- tale des sondages en nombre suffisant qui m'ont donné les chiffres suivants. ! Archives, août 1876, planche IL, fig. 2 et 3. 5 ut Ge LA FORMULE DES SEICHES. 289 ljs lac. 1/3 lac. Rive droite. Milieu du lac. Rive gauche. Devant le Bayrenbach 97" D cs, » Zelern — — 104" » Zeren 128" Le — » _imtiefen Winkel 133" — 118" » Quinten 136" 138" — De ces chiffres je conclus que le fond du lac est par- faitement régulier et va en s’affaissant avec une pente de environ six pour mille jusqu’à la profondeur maximale de 138 mètres ; il est probable, d’après ce que j'ai vu dans ce lac et d’après ce que nous connaissons du relief des lacs en général, que le fond est symétrique et se re- lève de la même manière du côté de Wallenstadt. Nous pouvons donc sans aucune difficulté admettre que la pro- fondeur moyenne de ce lac est de 125 mètres environ et nous avons ainsi très-suffisamment la solution de la diffi- culté qui m'avait inquiété. J'espère, avec le temps, arriver à résoudre d’une ma- nière aussi satisfaisante que pour le lac de Wallenstadt les exceptions apparentes qui restent encore à l’applica- tion de la formule de Merian. En me fondant sur les exemples assez nombreux et suffisants, dans lesquels les données que nous offre l’ob- servation ont satisfait aux calculs de la formule mathé- matique, je crois pouvoir tirer de cette vérification une preuve nouvelle à l'appui de ma théorie qui fait des sei- ches les vagues d’oscillation fixe des lacs (vagues uni- nodales), Je dois à Sir William Thomson, professeur à l’Univer- sité de Glasgow, une simplification très-importante de la ME. RESUE ERP M 2e 290 LA FORMULE DES SEICHES. Per formule de Merian, qui en rendra l'application plus facile et plus pratique. Dans une lettre du 6 octobre 4876, il me dit entre autres : «Dans le cas où la longueur d’un bassin est très-con- Sidérable par rapport à la profondeur, de telle manière que 2 soit une très-petite fraction, la formule de Merian l devient approximativement : 1 h D CE mL q ou ! ne res YA ILest probable que dans les lacs où vous avez à appli- quer la formule, les conditions sont telles que le terme k 2 : . . . r . + x +) peut être négligé sans inconvénient, de sorte LA 1 En suivant des marches différentes, mes collègues MM. Dufour et Amstein, professeurs à l’Académie de Lausanne, ont transformé la formule de Merian de la manière suivante : l le M. Ch. Dufour = 7 Le 2 Van M. le D' Amstein t = + 1 sh) Van l'Eante Comme dans la forme donnée par M. Thomson on peut dans ces l 1 rh deux formules supprimer les termes — ou T- et arriver ainsi à l PSE PRE CE Van Les différences que présentent ces trois formules tirées de la même équation proviennent de ce que dans le développement des termes les trois auteurs ont été amenés à laisser de côté des valeurs dont l'im- portance élait assez faible pour qu’elles pussent, sans inconvénients, ètre négligées. La marche étant différente, les termes négligés n’é- taient pas les mêmes, ce qui explique la divergence apparente des trois formules définitives. LA FORMULE DES SEICHES. 291 qu’en definitive vous auriez simplement l TVR ” ce qui peut se traduire ainsi : La demi-période d'une os- cillation de seiche est le temps qui serait employé pour tra- verser la longueur du lac avec la vitesse qu'acquerrait un corps tombant d'une hauteur égale à la moitié de la pro- fondeur moyenne du lac. » J'ai aussitôt essayé d'appliquer cette formule (8) et voici les résultats que la comparaison avec celle de Me- 4 2 , rian m a donnés : Dimensions dn lac. Durée des seiches calculée! Formule de Formule de Longueur. Profondeur. Merian. Thomson. Seiches longitudinales, Lac de Neuchâtel 38 200" 80" 1562” 1364” Seiches longitudinales. Lac de Brienz 13700 933 287 286,7 Seiches transversales. Lac Léman 13 800 216 300,6 300 L'écart entre les résultats des deux formules est insi- gnifiant et en tous les cas très-loin de l’importance des erreurs que l’on est exposé à faire en mesurant la durée des seiches. Cette formule de Thomson est donc parfaitement appli- cable à l’étude des seiches, dans des lacs relativement peu profonds comme le sont nos lacs suisses, et, comme elle est beaucoup plus simple que celle de Merian, elle devra lui être préférée. L'on peut de cette formule (8) tirer : Re Te (9) ? Oscillation simple, ou demi-seiche. ce a permet % calculer L ref lac étant connues la longueur de ce lac M seiches, ou encore Z= tV/gn ao. A LT formule qui serait applicable à la résolution de ae : à cas spéciaux. se ne L'on peut enfin développer cette même formule (8) en ARE disant: que la durée des seiches est proportionnelle à la longueur des lacs et inversément proportionnelle à la ra- cine carrée de leur profondeur moyenne. Ru, * 5e TUE 1 « = e ” e L D "2 * * + ET . |: "| Fe a £ 4 fs rs s- 12 2 4 r SUR LA CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE POUR LA CHALEUR ET SUR LA DIATHERMANSIE DE L'AIR SEC ET DE L'AIR HUMIDE Par M. H. BUFF Il est encore, on le sait, dans létude de la transmis- sion de la chaleur à travers les gaz plusieurs points très- controversés, en particulier ce qui a trait à la conductibi- lité si remarquable attribuée par Magnus à l'hydrogène et surtout ce qui concerne la diathermansie de l'air sec et de l'air humide, qui a fait entre Magnus et M. Tyndall le sujet d'une discussion mémorable, dans laquelle la science n’a pas encore dit son dernier mot. M. Buff a fait dernièrement de cette double question une étude très- approfondie, dont nous désirons donner une analyse dé- taillée, les Archives ayant reproduit jusqu'ici toutes les pièces de cet intéressant débat‘. 1 Consultez pour l'étude de cette question : Tyndall, sur la dia- thermansie des gaz, Archives, 1859, t. V, p. 232; Magnus, conduc- tibilité des gaz pour la chaleur, Archives, 1861, 1. X, p. 186; Tyndall, action des gaz et des vapeurs sur le calorique rayonnant, Archives, 1861, t. X, p.373; surtout le mémoire étendu de Magnus, sur la pro- pagation de la chaleur dans les gaz, Archives, 1861, t. XII, p. 97; puis Tyndall, sur le rayonnement et sur l'absorption, Archives, 1851, t. XII, p. 377; le même, sur l'absorption et le rayonnement de la cha- leur par les matières gazeuses, Archives, 1862, t. XIII, p. 260; Ma- 294 CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE La méthode employée par Magnus dans ces recherches élait caractérisée par le fait que la source calorifique et l'appareil thermométrique étaient disposés immédiate- ment, et sans autre intermédiaire, aux deux extrémités de la colonne gazeuse dont il s'agissait de déterminer l'effet. La colonne gazeuse était verticale, avec la source calorifi- que, à sa partie supérieure, pour éviter les courants ga- zeux. Son appareil consistait essentiellement en un cylin- dre vertical en verre mince, reposant sur la platine d’une pompe pneumatique, et dans lequel on pouvait à volonté faire le vide ou introduire un gaz quelconque. La paroi terminale supérieure de cette cloche servait de fond à un autre vase cylindrique, également en verre, soudé sur le premier et rempli d’eau bouillante; elle constituait la source Calorifique. Environ 50 millimètres au-dessous de celte paroi de verre à 400 degrés se trouvait la boule d’un thermomètre fixé horizontalement dans une tubalure de la grande cloche. Dans les expériences sur la conduc- übilité des gaz un écran en liége ou en cuivre argenté onus, passage de la chaleur rayonnante à travers l'air humide, et propriétés hygroscopiques du sel gemme et réponse de Tyndall, Ar- chives, 1862, 1. XV, p. 21; puis le mémoire capital de Tyndall sur l'absorption et le rayonnement de la chaleur par les substances ga- zeuses, Archives, 1863, t. XXI, p. 5; Magnus, diathermansie de l'air sec et de l'air humide, Archives, 1863, t, XVIIE, p. 50; Tyndall, rap- port qui règne entre la chaleur rayonnante et la vapeur d’eau, Archi- ves, même vol., p. 83; le même, absorption et rayonnement de la chaleur par les substances gazeuses, Archives, 1864, t. XX, p. 152; Magnus, influence de la condensation dans les expériences sur la diathermansie, Archives, 1864, t. XX, p. 168; le même, influence de l'absorption de la chaleur sur la formation de la rosée et réponse de Tyndall, Archi- ves, 1866, 1. XXVI, p. 89; Magnus, influence de la vaporhésion dans les expériences sur l'absorption de la chaleur, Archives, 1867, tome XXVIH, p. 290; Wild, de l'absorption de la chaleur rayonnante par l'air sec et l'air humide, Archives, 1866, t. XXVII, p. 233. POUR LA CHALEUR, ETC. 295 placé au-dessus du thermomètre servait à arrêter le rayonnement direct. Toutefois même alors la conductibi- lité n’était pas la principale cause de l’échauffement du thermomètre, car celui-ci était plus grand dans le vide ou dans l'air raréfié que dans l'air à des pressions plus élevées. Le rayonnement masquait donc en réalité l'effet résultant de la conductibilité. Un seul gaz faisait ici ex- ception, l'hydrogène qui donnait un effet calorifique plus fort que le vide et d'autant plus marqué que la pression était plus élevée. C’est de là précisément que Magnus crut pouvoir conclure avec certitude que l’hydrogène possède une conductibilité proprement dite, très-forte, analogue à celle des mélaux. Quels qu’aient été les soins et l’habileté qui ont présidé aux recherches de Magnus, cette conclusion remarquable ne laissait pas que de prêter le flanc à certaines objec- tions; ainsi dans ces expériences les effets de la conducti- bilité et du rayonnement n’étaient pas suffisamment sépa- rés, d'autre part la comparaison entre la conductibilité d’un gaz et celle d’un métal n’était pas en elle-même très-claire. M. Buff s’est donc appliqué à reprendre sur ce point le travail de Magnus en faisant usage pour cela d'un appareil presque identique à celui que nous venons de décrire sommairement, seulement le vase en verre servant de source calorifique fut remplacé par un vase en laiton, mastiqué hermétiquement sur le cylindre en verre et dont la face inférieure était polie de manière à ne pré- senter qu'un très-faible rayonnement. De plus, au ther- momètre fut substitué un système thermo-électrique formé de deux fils, l’un de fer, l’autre d’argentane, dont la sou- dure aplatie au marteau était disposée à 23 millimètres environ au-dessous de la source de chaleur. L'écran fut 296 CONDUCTIBILITÉ DE L'DRSGRNE ÉSa on SS éliminé comme nuisant à la bonne marche des expérien- ces et ne remplissant pas son but par suite de l’échanffe- ment qu'il subissait et de l'élévation de température des parois latérales du cylindre de verre. Celles-ci s’échauffent en effet notablement, comme M. Buff l’a reconnu, en sorte qu’elles rayonnent vers l’appa- reil thermométrique et provoquent des courants ascen- dants de gaz chaud qui troublent les résultats, d'autant plus que les expériences sous la forme où les faisait Mag- nus se prolongeaient pendant 20 à 40 minutes jusqu'à ce que le thermomètre eût atteint sa bauteur maxima. En vue de raccourcir le temps de l'expérience tout en obtenant des résultats comparables entre eux, M. Buff a modifié la marche de l'expérience comme suit : Le vase supérieur est d’abord rempli d’eau à une température T telle que l'aiguille du galvanomètre soit au 0, puis lon soutire une parlie de cette eau qu’on remplace par de la plus chaude, ce qui produit un mélange à 40, 50 ou 60 degrés environ. On laisse se refroidir graduellement le mé- lange qui constitue la source de chaleur, pendant le temps que l'appareil thermo-électrique met à arriver à sa déviation maximale + au galvanomètre ; à ce moment sa tempéra- ture est T” et on admet que l'effet total est proportionnel à T'— T —1et que pour obtenir des résultats compara- bles on devra diviser les déviations obtenues par t pour les ramener à une différence des températures imitiale et 0 - finale qui serait égale à {1 degré. C'est donc qui sera pris pour la mesure comparative de l'effet calo- rifique à travers les différents gaz. Une première série d'expériences préliminaires donna un effet calorifique plus grand à travers l'air et lhydro- POUR LA CHALEUR, ETC. 297 gène à 760 millimètres qu'à travers ces mêmes gaz ra- réfiés, c'était là le résultat de Magnus pour l'hydrogène étendu même à l'air, quoique à un moindre degré. En même temps M. Buff remarqua que le galvanomètre de l'appareil thermo-électrique conservait longtemps encore sa déviation maxima, quand même le vase à eau chaude avait continué à se refroidir. Cela tenait évidemment à ce que l’échauffement des parois et les courants gazeux qui en résultaient compensaient ce refroidissement de la source calorifique principale et cela démontrait la cause d'erreur à laquelle avaient été soumises les expériences de Magnus. En effet, c’est à l'excès de chaleur apporté à la soudure thermo-électrique par les courants gazeux que devait être attribué avant tout l'échauffement plus grand dans les gaz à pression ordinaire que dans les gaz raréfiés. Pour écarter cette cause d'erreur, M. Baff disposa sur la platine de la pompe pneumatique un second cylindre en verre et remplit l'intervalle de ces deux cylindres avec de l’eau à la même température que ia chambre. Les résultats obtenus avec ou sans écran furent alors : 100 - l A — — Avec écran. Sans écran. Air sec 88,7 94,6 Vide d’air 144,6 165,5 Hydrogène sec 190,0 249,6 Vide d'hydrogène 137,2 175,8 L'écran, ne modifiant que peu les résultats, fut dès lors supprimé. Tout effet anomal avait donc cessé pour l’air, quant à l'hydrogène, la différence suivant la pression sub- sistait dans le sens admis par Magnus, mais le résultat 298 CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE déjà obtenu pour l'air semblait indiquer que les courants oazeux chauds étaient la seule cause de cette différence entre l’hydrogène et le vide en faveur du premier, en ef- fet l’eau froide se réchauffait graduellement un peu dans le haut, au voisinage de la source calorifique. M. Buff para alors à cet inconvénient en établissant une circula- tion d’eau dans le cylindre extérieur de bas en haut; de plus il écarta davantage la soudure thermo-électrique en la plaçant à 45 millimètres du vase chaud. Cette fois les résultats obtenus avec l'hydrogène à la pression ordi- naire et dans le vide furent presque exactement les mê- mes. En éliminant dans la méthode de Magnus les causes : d’erreur provenant du réchauffement des parois du vase et des courants gazeux qu'il détermine, on arrive donc à ce résultat important que l'hydrogène à la pression ordi- naire transmel la chaleur obscure d'une source à 40 ou 50 degrés centigrades avec la même facilité à peu près que le vide. C’est par cette grande diathermanéité que se ca- ractérise l'hydrogène, bien plus que par sa conductibilité. Ce gaz possède certainement, comme tous les autres, une conductibilité déterminée pour la chaleur, mais celle-ci n'atteint pas à beaucoup près la valeur que Magnus avait cru pouvoir lui assigner. Ce que ce physicien mesurait, c'était l’effet de la diathermanéité troublé par plusieurs causes d'erreur, non la conduetibilité, beaucoup trop fai- ble pour être appréciée par la méthode qu'il mettait en usage, Courants gazeux et grande diathermanéité de l’hy- drogène, telles sont les deux causes qui expliquent l’expé- rience de Grove sur la non-incandescence d’un fil de pla- line traversé par un courant, lorsqu'il est placé dans ce gaz. IL ressortait en même temps des expériences de M. Buff POUR LA CHALEUR, ETC. 299 que l'air exerce une résistance considérable au passage des rayons de chaleur obscure et que la mince couche considérée avait le pouvoir d'arrêter à peu près la moitié des rayons calorifiques. C'est ce que confirma une nou- velle série de mesures exécutées-par ce physicien avec la précaution d’enduire la soudure thermo-électrique de noir de fumée, pour la rendre plus sensible. La moyenne de cinq expériences donne en effet pour l'air sec à la pression atmosphérique LR ; 20, / tandis que l’on n'a obtenu pour l'air raréfié à 1,5 milli- mètres que 100 - — 43,4 l ainsi donc plus de la moitié des radiations calorifiques obscures qui pénètrent dans de l'air sec à la pression atmosphérique sont déjà absorbées dans les premières couches. La diathermanéité de l’air croit plus vite que le degré de raréfaction, ainsi vers 100 millim. elle est déjà très-voisine de celle dn vide. En voulant opérer sur une colonne gazeuse plus longue, l'auteur se trouva en présence de nouvelles sources d'erreur. Ayant en effet porté de 48 à 100 mill. l'inter- valle qui séparait la soudure de la source de chaleur, après même avoir enduit cette dernière aussi de noir de fumée, il n’obtint presque plus d’effet et l’échauffement était proportionnellement plus fort avec l’air qu'avec le vide. La déperdition par rayonnement vers les parois froides étant plus faible dans le premier cas que dans le second. Un double cylindre de carton fut alors placé dans 300 CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE l'intérieur du cylindre de verre, pour soustraire autant que possible la soudure à Paction des parois. Les indica- tions de l'appareil thermo-électrique arrivèrent ainsi à se rapprocher beaucoup de ce qu'elles étaient dans les ex- périences antérieures, sans toutefois les atteindre. Le ré- sultat élant toujours : absorption par l'air sec de la moitié environ des radiations calorifiques, diathermanéité de l'hy- drogène égale à celle du vide. M. Baff n’a pas encore étendu ses expériences à des colonnes gazeuses plus longues que 4100 millim. Magnus, lui, avait poussé plus loin l’écartement de la source calo- rifique et de l'appareil thermométrique. Si dans une pre- mière série d'observations faites exclusivement en vue de mesurer la conductibilité, il a opéré à de petites distances, 99 millim. avec thermomètre à mercure et écran interposé, dans une secondé série destinée à l'étude du rayonnement il a opéré sur une colonne gazeuse haute de 200 mill. au moins et avec une pile de Melloni sans écran. Les gaz ne se sont pas rangés dans le même ordre dans ces deux séries : l'hydrogène que Magnus avait placé au premier rang pour la conductibilité ne venait pour le rayonnement, d’après sa seconde série, qu'après l'air et l’oxygène. Or ce qu'il mesurait dans le premier comme dans le second cas c'était le rayonnement altéré par des causes d'erreur diverses, de là la contradiction entre ses deux séries. : M. Buff pense que les deux principaux défauts du pro- cédé employé par Magnus pour l'étude du rayonnement à grande distance sont : 1° l'échange par conductibilité calorifique entre les deux faces de la pile, trop rapprochées l’une de l'autre et toutes deux plongées dans le gaz sou- mis à l'expérience, sans disposition convenable pour re- froidir la face inférieure et la maintenir à une température POUR LA CHALEUR, ETC. 301 constante pendant le temps très-long, 20 à 40 minutes, que dure l'expérience ; 2° la longueur trop grande de la colonne gazeuse comparée à l’écartement relativement faible des parois froides de l'appareil. M. Buff aborde ensuite la question tant discutée de la diathermanéité relative de l’air sec et de l’air humide à laquelle Magnus et M. Tyndall ont donné deux solutions si divergentes, le premier estimant que l’absorption par l'air humide n’est presque pas plus forte que par l'air sec, le second affirmant qu’elle est 40, 50, 60 fois plus forte. * La méthode employée par M. Tyndall pour l'étude de la transmission de la chaleur à travers les gaz est absolu- ment différente de celle de Magnus; au lieu de mettre source de chaleur et appareil thermométrique au contact immédiat de la colonne gazeuse, il introduisait entre ces deux appareils un tube métallique horizontal, plein du gaz à étudier, fermé à ses deux extrémités par des plaques de sel gemme. Entre la source qui était un cube de Leslie et la première plaque était une chambre vide d’air. Avant d'arriver à la pile thermo-électrique les rayons calorifiques n’en avaient pas moins à traverser outre la colonne gazeuse soumise à l’expérience, deux plaques de sel gemme et une colonne d’air entre le tube et la pile. L’absorption par l'air et le sel gemme était donc un facteur constant dans les expériences du savant anglais, lequel mesurait en réalité l'augmentation qui résultait pour cette absorption déjà existante et prise à tort pour 0 de l'interposition du gaz étudié. M. Buff avait déjà mesuré l’absorption par l'air, restait à déterminer le rôle joué par le sel gemme dans l'expérience de M. Tyndall. N'ayant comparé l’ab- sorption du sel gemme qu’à celle de l'air qu’il considérait ARCHIVES, t. LVII. — Décembre 1876. 22 302 CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE comme nulle, Melloni avait admis que cette substance était elle-même tout à fait diathermane. Vu la grande absorp- tion de l’air, l'expérience de Melloni n’était plus probante et M. Buff crut devoir la reprendre en comparant le sel avec le vide. Il plaça à cet effet dans son appareil, entre la source de chaleur et la soudure, distantes l’une de l’autre de 45 millim. une plaque de sel gemme de # millim. d'épaisseur et il reconnut qu'elle arrêtait plus de 40 p. 100 des radiations calorifiques qui avaient traversé le vide et de plus que 83 p. 100 des radiations qui n’avaient pas été absorbées par elle ne l’étaient pas non plus par l'air à la pression ordinaire. Air et sel gemme ont donc des thermochroses très-voisines, ils absorbent à peu près les mêmes radiations; ce qui explique en bonne partie du moins les résultats de M. Tyndall et son différend avec Magaus, celui-ci ne provenait pas tant, suivant M. Buff, d’une mesure erronée de la diathermansie absolue de l’air humide que d’un point de départ trop bas adopté par M. Tyndall pour la mesure de l’absorption de l’air sec. M. Buff a obtenu par ses propres expériences des ré- sultats assez voisins de ceux de Magnus; il n’a pu toute- fois pousser ses recherches à des températures supérieu- res à 13 degrés. En revanche il a fait des expériences comparatives avec l’acide carbonique. Voici les résultats obtenus par l'intensité du rayonnement estimé comme il a été dit : Vide d’air sec 43,4 Air sec à 670 millim. 20,7 Hydrogène à 1,5 millim, 45,8 Hydrogène à 759 millim. 46,8 Acide carbonique sec à 750 millim. 49,1 Air très-raréfié, saturé de vapeur d’eau à 9° 39,0 POUR LA CHALEUR, ETC. Air très-raréfié, saturé de vapeur d’eau à 12° Air saturé d'humidité à 756 millim. et à 10,9° Air saturé d'humidité à 756 millim. et à 10,7° Air saturé d'humidité à 756 millim. et à 13,7° D’après ces expériences, la différence entre l 303 34,0 20,1 19,7 19,5 air sec, l'air humide et l’acide carbonique est donc très-petile à la pression ordinaire et dans le voisinage de 13 degrés. M. Buff a étendu aussi ses mesures au cas du gaz olé- fiant que Magnus et M. Tyndall ont tous deux trouvé très-absorbant, et en contradiction avec ces deux savants, il a trouvé que ce gaz a une diathermanéite un peu supé- rieure à celle de l’air. Prenant l’ensemble de ses résultats pour différents gaz et les comparant à ceux fournis par l'hydrogène dont la diathermanéite est prise égale à 100 et l'absorption égale à 0, M. Buff donne le tableau sui- vant : Gaz Pression en millimètres Diathermanéité Absorption Hydrogène sec 1,5 100,0 0 Hydrogène sec 750—760 102,0 0 Air sec 750—760 45,6 54,4 Air sec 520,6 54,5 45,5 Air sec 414,5 60,0 40,0 Air sec 254,5 63,0 37,0 Air sec 108,0 80,4 19,6 Air sec 12,1 87,5 125 Air sec 4,5 95,6 4,6 Air raréfé saturé de vapeur d’eau à 120 12,9 74,2 25,8 Air saturé de vapeur d’eau à 12° 756,6 43,2 56,8 Acide carbonique sec 750,0 49,1 57,9 Gaz oléfiant 750,0 53,6 47,4 Rapprochant ses propres résultats du point constaté par Melloni que les radiations provenant d’une source À Nat: _ > 304 CONDUCTIBILITÉ DE L'HYDROGÈNE, ETC. L2 calorifique obscure au-dessous de 100 degrés ne sont pas sensiblement modifiées par leur passage à travers une couche de 5 à 6 millimètres d'air, M. Buff conclut enfin que l’absorption de l’air sec aussi bien que de l'air hu- mide s'exerce entièrement dans les premières couches et que les rayons qui n’ont point été d’abord absorbés con- servent cette immunité dans les zones suivantes qui les transmettent sans nouvelle absorption. Cette conclusion est contraire à celle à laquelle était arrivé M. Hoorweg dans un récent travail qui a abouti comme celui de M. Buff à confirmer les résultats de Magnus pour l’air sec et l'air humide". Nous estimons qu'il n’est pas nécessaire d’insister sur l'importance qu'ont pour la physique du globe les résul- tats de M. Buff sur la grande absorption de la chaleur obscure par l'air. Nous terminons_ en reproduisant ici les conclusions du travail de M. Buff : La conductibilité calorifique de l'hydrogène et d'autres gaz est beaucoup trop faible pour qu'il soit possible de la mettre sûrement en évidence par le procédé employé par Magnus. La notion d'une conductibilité analogue à celle des mélaux n’est donc pas admissible pour l'hydrogène, à moins qu'on n'entende simplement par là la faculté de transmettre la chaleur de molécule à molécule comme les corps solides et liquides. En revanche l'hydrogène possède une diathermanéité très-voisine de celle du vide. L'air sec absorbe 50 à 60 pour 100 des rayons calori- 1 Archives, 1876, t. LV, p. 435. es qui naine source de Ha à , 100 degrés 3:10 et au-dessous. | ch s 6) J x > < Le pouvoir absorbant de l'air humide surpasse celui de FER Pe. l'air sec de plusieurs centièmes, celle différence n’atteint ms: Re s _ cependant pas à beaucoup près la valeur que plusieurs MR one: e:. : Are fade Es or physiciens ont admise jusqu'ici. tr mr . L AT Le sel gemme n’est pas absolument diathermane pour FA & les radiations calorifiques obscures. Sa thermochrose res- #4 = semble plutôt à celle de l'air sec. 0 De HS 1 Die - ; AT: FLE : A 3 & ; LS À : ; à € 2 SUR L’OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE DU SPECTRE SOLAIRE EFFETS DE PHOSPHORESCENCE M. EDM. BECQUEREL! L'étude du spectre poursuivie avec tant d’ardeur de- puis les belles découvertes de MM. Kirchhoff et Bunsen ne s’est pas bornée à la partie visible. Grâce aux travaux re- marquables de MM. Edmond Becquerel, Stokes, Mascart, Cornu, Helmoltz et d’autres, nous possédons des connais- sances aussi complètes sur toute la partie la moins réfran- sible du spectre ultra-violet que sur la série des radia- tions directement visibles * ; et pour les portions plus ré- frangibles l’observation des raies métalliques a été pous- sée par M. Mascart jusqu'à des longueurs d'onde de Om 00022171 °. Ces résultats ont été obtenus par trois procédés différents, soit: par la visibilité directe à l’aide d'appareils en quartz, par les effets de fluorescence, et principalement par la photographie: 1 Compte Rendu du 24 juillet 1876. ? Voyez en particulier, pour la représentation de cette portion du spectre, Mascart, Ann. scient. de l'Éc. norm., 1864, t. T, pl. IV; Cornu, Ann. scient. de l'Éc. norm., 1874, t. II, p. 421; Archi- ves, 1875, t. LIIT, p. 50. 8 Annales scientifiques de l'École normale, 1867, 1. AV, p. 28. se pag FTELE VAUT 2 ns, APN PIL:S PR PR ie as: ART D MR OU L 7 PEU | Ÿ AT < 2. ; PT Etc OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE, ETC. 307 Il n’en a point été de même jusqu'ici pour le spec- * tre infra-rouge, sur lequel nous n’avons encore que des. indications très-vagues et peu étendues, malgré les ef- forts nombreux qui ont élé tentés dans cette direction par divers physiciens. Trois méthodes ont été mises en œu- vre dans ces recherches, la méthode thermométrique, la méthode photographique, et la méthode par phosphores- cence, auxquelles on peut ajouter l'observation par la visibilité directe avec l'emploi de verres de couleur absor- bant toutes les radiations voisines du rouge extrême. En éteignant à l’aide d’un verre de cobalt, par exemple, d’é- paisseur convenable, les rayons brillants plus réfrangibles que À, on augmente en effet la sensibilité de l’œil pour toute la partie du spectre voisine de cette raie que l’onne peut guèreapercevoir elle-même sans cette précaution. Par ce procédé M. Soret est arrivé récemment à distinguer nettement une raie noire moins réfrangible encore que A. lo La méthode thermométrique employée par Her- schel, par Fizeau et Foucault et par M. Lamansky', n’a fourni que des notions très-imparfaites sur les principaux _maxima et minima de l'intensité calorifique de ces parties du spectre. 20 La méthode photographique basée sur les effets chimiques, très-peu intenses, on le sait, des radiations les moins réfrangibles du spectre, n’a conduit jusqu'ici à aucun résultat, malgré la découverte decertains procédés spéciaux à l’aide desquels M. le capitaine Abney * et d’autres ontcru pouvoir arriver à photographier le spectre infra-rouge. L'emploi de divers sensibilisateurs tels que des matières colorantes rouges, rouge de naphtaline, rosaniline (H.-W. 1? Archives, 1872, XLIV, p. 58. ? Monthley Notices, t. XXXVI, Mars 1876. 308 OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE Vogel’, Watherhouse), ou mieux encore certainessubstan- ces organiques, résines ou baumes (Cap. Abney) ont permis, il est vrai, de réaliser déjà des progrés notables et d'étendre le champ de la photographie dans le rouge jusqu'aux raies B et A°?. Mais les efforts tentés pour aller plus loin n’ont pas encore été couronnés de succès. Dans une note publiée récemment sur ce sujet”, MM. H.-C. Vogel et Lohse concluent de leurs propres expériences que le procédé photographique permet d'atteindre jus- qu’à l'extrême rouge, mais ne parait pas applicable aux régions du spectre situées au delà de À à cause de l’é- norme affaiblissement que subit ici l’action chimique. Ils estiment, en effet, que celle-ci n’est plus dansl’extrême rouge qu'un millième environ de ce qu’elle est dans le violet‘. A l’aide de plaques au collodion sec (Emulsionstrocken- Platten), sensibilisées par de la résine, exposées pendant 1 Voyez le travail de M. H.-W. Vogel, Archives, 1816, t. LV, p.276. 2 Voir aussi Comptes Rendus de l'Académie des Sciences de l'Institut de France, tome LXXIX, pages 185 et 188, un mémoire de M. E. Becquerel, dans lequel il annonce être arrivé, au moyen de la chloro- phylle, à avoir sur collodion les raies depuis B et même entre B et A. 3 Pogq. Ann., 1876, tome CLIX, page 297. # Cette évaluation ne peut être évidemment que très-approximative, car on n'a pas pour la faire de base unique, vu que l'effet chimique varie considérablement pour une même portion du spectre avec la na- ture de la substance impressionnable employée. Suivant ie corps que lon emploie pour faire une comparaison de ce genre entre les effets chimiques de radiations différentes, le résultat est donc absolument différent. Ce qu’on peut affirmer d’une manière générale, c’est que les rayons de grande longueur d’onde exercent une action chimique très-faible ou même nulle; de telle sorte qu'on aurait beau, par exemple, concentrer très-fortement les rayons calorifiques infra-rou- ges sur du chlorure d’argent, on pourrait le fondre, puisqu'il fond au rouge, mais on ne le décomposerait pas, tandis que la moindre trace de lumière violette produirait la séparation du chlore et de l'argent. DU SPECTRE SOLAIRE. 309 3 ou # heures derrière un spectroscope à très-large fente devant lequel était placé un verre rouge, ils ont réussi à photographier la raie À et la partie immédiatement voi- sine au delà, mais c’est là la limite de la science photo- graphique actuelle‘. 3° La méthode basée sur les effets de phosphores- cence, telle que l’a imaginée M. Edm. Becquerel est celle qui parait devoir donner les meilleurs résultats, et il est permis d'espérer qu'avec les perfectionnements que le savant physicien ne manquera pas d'y apporter, elle ou- vrira un champ nouveau et important d'investigation, aussi croyons-nous devoir reproduire ici 2x extenso l’ar- ticle que M. Becquerel a inséré récemment aux Comptes Rendus sur cette importante découverte. « J'ai déjà montré, dit-il, comment des rayons dela par- tie infra-rouge du spectre, qui n’ont aucune action sur la rétine,peuvent agir sur les mitières phosphorescentes pour détruire l'excitation produite sur elles par les rayons bleus ou violets, et permettent d'étudier le spectre, dans cette région, autrement que par les effets calorifiques qui s’y produisent. [l suffit, en effet, de fixer avec un peu de gomme sur une surface, carton ou verre, une substance très-phosphorescente, comme un sulfure alcalino-terreux impressionnable, pour manifester, après l'impression préalable de la surface à la lumière diffuse, l'extinction M. Ed. Becquerel a montré comment sur plaque métallique les actions chimiques peuvent s'étendre au delà de A; voir à ce sujet Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, t. LXXVII, page 304 (4 août 1873), en note ; voir aussi Ed. Becquerel. La lumière, ses causes et ses effets, t. II, pages 91 et 221. ? Annales de Chimie et de Physique, 3% série, t. XXII, p. 344. — Comptes Rendus, t. LXXVII, p. 302; 1873. — Edm. Becquerel, La lumière, ses causes et ses effets, t. I, p. 141. AL NE L 310 OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE que la partie infra-rouge du spectre peut produire en agissant pendant quelques instants. Quand on opère avec un spectre convenablement épuré et étalé, on reconnaît que cette extinction fait apparaître des parties inégale- ment actives, c’est-à-dire des espaces correspondant à des bandes ou raies noires du spectre solaire ; mais cette ob- servation est difficile, même en élevant la température de la surface après Faction du spectre, et l’on n’a que des indications assez vagues sur les positions des bandes les plus fortes. Cependant, avec la plupart des substan- ces impressionnables, on a les mêmes effets avec une même image prismatique, si le temps d’exposition à la lumière est suffisant. « J'ai pu rendre visible, d’une manière continue, une partie de cette région infra-rouge qui a échappé jusqu'ici à toute observation oculaire immédiate, en opérant comme il suit : dans le volet de la chambre noire, au moyen de deux fentes verticales faites au volet, on fait pénétrer, à l’aide d’un héliostat, deux faisceaux de rayons solaires pa- rallèles. L’un des faisceaux, le premier, donne, au moyen d’un prisme à arêtes verticales et d’une lentille, l’image spectrale que l’on veut étudier ; je me suis servi de pré- férence d’un prisme en sulfure de carbone d'un angle de 60 degrés ; ce premier spectre tombe sur la surface en- duite de matière phosphorescente. Le second faisceau est reçu sur un prisme en flint blanc, dont l’arête est égale- ment verticale, el qui est placé près du premier. On peut faire varier la position de ce prisme de façon à superpo- ser la partie ultra-violette du spectre qu’il donne sur la partie infra-rouge du premier spectre, et à promener les diverses parties très-réfrangibles de cette seconde image prismatique sur la partie infra-rouge de la première Da rt 3 ER ET 2 pie NET EE GE CAS Re DU SPECTRE SOLAIRE. 311 image. On n'’interpose pas de lentille sur la route du se- cond faisceau lumineux, et l’on donne à la seconde ou- verture du volet une largeur assez grande, afin d'éviter la production des raies ou bandes de lultra-violet qui pourraient gêner l’observation que l’on doit faire ; le pre- mier spectre doit seul donner les lignes et bandes ob- scures. On peut même, en avant de la fente qui donne passage au second faisceau lumineux, placer un verre coloré en bleu par le cobalt, qui élimine la partie rouge, jaune et verte, c’est-à-dire la plus lumineuse du second spectre, et rend plus facile l'observation du phénomène à étudier. « Si l’on projette ce système de deux spectres à ré- gions extrêmes superposées sur une surface phosphores- cente préparée comme il va être dit ci-après, on observe l’effet suivant ; dans la partie infra-rouge du spectre à bandes, la matière impressionnable, excitée par l’ultra- violet du second spectre, a sa phosphorescence détruite, mais inégalement, et sur une certaine étendue correspon- dant à la partie infra-rouge on a l'apparence de parties inégalement éclairées ; cet effet très-curieux, qui rend vi- sible, d'une manière continue, une certaine portion de la partie infra-rouge, ne se produit pas dans toutes les cir- conslances et avec tous les corps impressionnables. En voici le motif : « D'abord cette extinction des corps phosphorescents dont je me suis souvent occupé, et ainsi que je l'ai fait voir, exige un certain temps pour se produire, et il faut que là matière phosphorescente commence à devenir lu- mineuse, puis s’éteigne, et qu’il s’établisse une sorte d’é- quilibre la laissant par places dans un certain état d’obs- curilé ; il y a donc à régler une question d'intensité entre 312 OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE les parties inversement actives des spectres, ce que l’on fait en déplaçant le second spectre et en faisant varier la largeur de la seconde fente du volet. D'un autre côté, tous les corps phosphorescents ne peuvent manifester im- médiatement cet effet; si la substance ne conserve que pendant peu de temps l'impression lumineuse, on ne peut rien observer : tel est le cas du spath-fluor, de la chaux carbonatée, des composés d'uranium, des platinocyanures et de certaines substances organiques ; si la matière con- serve pendant très-longtemps une assez grande intensité lumineuse, c’est-à-dire a une très-grande capacité pour la lumière, alors la partie infra-rouge du premier spectre n'arrive pas à rendre suffisamment obscure, par places, la région éclairée par l’ultra-violet du second spectre, et cette région reste toujours sensiblement illuminée de la même manière : tel est le cas des sulfures de calcium, de baryum et de strontium plus ou moins phosphorescents ; ces composés peuvent bien manifester des effets, mais autrement et, ainsi qu’on l’a dit plus haut, en rendant l’action des rayons différemment réfrangibles successive et non simultanée. « Mais il y a un composé phosphorescent qui se trouve dans des conditions très-favorables pour permettre l’ob- servation du phénomène dont il s’agit, c’est la blende hexagonale phosphorescente, obtenue, il y a plusieurs années, par M. Sidot, substance vivement lumineuse, mais qui présente un décroissement d'effet plus rapide que les sulfures alcalino-terreux, mais moins que la chaux car- bonatée. Je dois même ajouter que les différents échan- tillons de blende hexagonale que j'ai essayés ne sont pas également propres à bien manifester les bandes de l’infra- rouge; celui qui m'a le mieux réussi était un échantillon DCR CR PART FO PLANETE EP CENT ce mo ES NEA OEM OS ES DU SPECTRE SOLAIRE. 313 moyennement lumineux, mais dont l'extinction de phos- phorescence était plus rapide qu’avec d’autres prépara- tions qui étaient plus vivement lumineuses. « Voici ce que j'ai pu observer au moyen de cet échantillon ‘: la partie active de l’infra-rouge s'étend au delà de À sur un espace un peu plus grand que celui compris entre la ligne À et la double ligne D et au delà duquel les effets ne sont plas appréciables. Avec un prisme en sulfure de carbone et une lentille en crown, on à, après A, deux bandes ou lignes qui paraissent aussi fortes que À et que j'ai appelées A, et À,; ensuile on arrive à un groupe de quatre bandes ou lignes que je distingue sous la dénomination du groupe A’ et qui ren- ferme les lignes A’, A',, A’,, A’., dont les trois premiè- res sont à peu près équidistantes et la quatrième, la moins réfrangible, plus écartée ; au delà, en A”, doit se trouver une large bande assez diffuse et en A”, près de la limite où l'observation est possible, se trouve une large bande à bords définis, surtout du côté le plus réfrangible. Cette 1 La figure que nous mettons ici sous les yeux de nos lecteurs nous a été très-obligeamment communiquée par M. Edm. Becquerel à l’occasion de la réimpression de son travail. 314 OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE bande A” se trouve à peu près à la même distance de À que celle qui sépare À de D, et parait être la même que celle qui a été observée par MM. Fizeau et Foucault, en 1847, au moyen des effets calorifiques produits sur des thermomètres à très-petite capacité. Au delà de A”, il y a apparence d’une ou deux autres bandes, quand le spec- tre est très-intense, mais qui sont très-difficiles à dis- tinguer. « [l faut remarquer que l'expérience donne des effets lumineux contraires à ceux que je décris, car les parties qui correspondent à des raies ou bandes d'absorption, étant éclairées par les rayons ultra-violets du second spectre, sont des parties lumineuses pendant l’observa- tion, tandis que là où il n’y a pas d’absorption, l’action de ces rayons étant détruite, il y a obscurité; on a donc une image négative de la disposition des bandes ou des raies qu’il faut restituer dans son véritable sens pour l’in- terpréter comme je l'ai fait ci-dessus. « Un des effets les plus caractéristiques de ces obser- vations est la vivacité de la partie active de l’infra-rouge comprise entre A” et A”, et qui est plus grande qu'avant et après ces limites. Cet effet se traduit, d’après ce qui vient d’être dit, par un espace relativement plus obscur que les parties voisines au moment de l’action simultanée des spectres à parties extrêmes superposées. L'apparition de cette bande obscure correspondant à une partie très- active de l’infra-rouge se remarque immédiatement avec la plupart des substances étudiées et apparaît même quand les autres maxima et minima d'action ne sont plus appré- ciables. On l’observe également avec les sulfures alcalino- terreux, mais en opérant autrement et comme je l’ai rap- pelé plus haut, en faisant agir l’infra-rouge seul sur la ES 0 + TV DU SPECTRE SOLAIRE. à} 315 3 surface, après avoir impressionné celle-ci au moyen de la lumière diffuse. « J'ai fait usage d’un prisme et d’une lentille en sel gemme, ainsi que d’un prisme et d’une lentille en spath- fluor, et j'ai observé cette même partie très-active A” A”; mais, la pureté de ces substances étant moindre que celle du verre et du sulfure de carbone, je n'ai pu recon- naître les autres maxima et minima d'action. L'apparition de cette même bande active montre que le phénomène ne dépend pas de la nature de la matière impressionnable n; de celle du prisme, mais bien de la constitution de l'agent lumineux. Avec ces différents prismes, les limites de l’espace actif ont paru être les mêmes. Une remarque assez curieuse, c’est que la lumière Drummond, étudiée de la même manière, a présenté une partie très-active dans l’infra-rouge, correspondant à cette région A” A”, et de même que la lumière solaire. « Le bord le plus réfrangible de la bande obscure A” est assez bien limité pour permettre d'en déduire ap- proximativement sa position angulaire par rapport à celles des raies du spectre lumineux B, D et F, et, par consé- quent, l'indice de réfraction correspondant. Quant aux autres lignes, sauf celles qui sont près de À, même dans des spectres très-étalés, elles ont des bords assez mal dé- finis. « L'évaluation de la longueur d’onde des rayons de cette région est assez délicate à faire : les spectres des réseaux n'ayant pas offert une intensité assez grande, je me suis servi de la position des bandes d’interférence obtenues en faisant réfléchir le faisceau solaire, avant son passage au travers de l'ouverture rectiligne du volet, sur un appareil donnant les anneaux colorés au moyen de 316 OBSERVATION DE LA PARTIE INFRA-ROUGE lames minces d'air, et par un procédé analogue à celui de MM. Fizeau et Foucault. Quand la lumière est très-vive et le spectre peu étalé, on a une série de bandes de G à A" qui, pour être observées, peuvent être au nombre de: dix ou douze, et dont les positions sont alors faciles à reconnaître. En admettant que dans la partie infra-rouge. elles se continuent d’après la même loi que dans la partie lumineuse là où les longueurs d'onde sont connues, on à eu, d’après plusieurs expériences et avec un prisme en sulfure de carbone : Indice Longueur Parties du spectre. de réfraction . d'onde. ; Bord le moinsréfrangible » 1310 LE ve Milieu. pat CAE » 1965? ; Bord le plusréfrangible! 1,5877 1220 DE TE ral Mes. 15992 840 RU A Se VAE RATE 1,6051 761,5) Long. Lars) RUE PAT ue SU ARE 1,6114 687,3! d'onde Pa e MADI D LT AE CCR 1,6240 589,2 ) connues. « La bande A” serait ainsi comprise entre les lon- gueurs d'onde 4200 et 1300. « Si l’on calcule les longueurs d’onde de A” et de A”, d’après la formule de Cauchy, dans laquelle l'indice »# est À b donné par une expression de la forme a + de +- _ é étant la longueur d'onde, on arrive à des nombres plus élevés que les valeurs précédentes. Du reste, ces déter- minations expérimentales approximatives sont à repren- dre, et je n’ai donné que les premières observations faites par cette méthode. « On voit donc que l’on peut suivre par vision directe quelques-uns des effets produits dans la région infra- ? Ou bord le moins réfrangible de la partie très-active caractéristi- que A”A”. DU SPECTRE SOLAIRE, 317 rouge du spectre. On ne peut observer ainsi que quel- ques bandes d'absorption un peu larges et qui se trouvent dans cette région, et encore est-il nécessaire d’avoir une très-grande intensité lumineuse pour cela; il est probable que beaucoup de lignes et de bandes plus étroites échap- pent à ce moyen d'observation. Les bords des images ne sont pas bien arrêtés, sauf ceux de la partie A’A/, et cela doit être attribué à une illumination latérale par dif- fusion, laquelle peut impressionner les parties voisines des points directement influencés par les rayons du spec- tre. D’un autre côté, les observations ne s’étendent guère beaucoup au delà de A” et ne comprennent pas toute l'étendue de l’espace où les phénomènes calorifiques sont observés ; cela peut dépendre des limites entre lesquelles les effets de phosphorescence sont appréciables et qui peu- vent ne pas être les mêmes que celles du spectre calori- fique. Néanmoins, ce nouveau mode d’expérimentation permet de faire quelques remarques intéressantes : ainsi, par exemple, il est facile de s'assurer que le verre et plusieurs corps solides ne font subir que peu de change- ments à l’image que l’on observe; mais un écran d’eau distillée, qui ne change que peu l’action de la partie AA”, diminue beaucoup l'intensité de la région très-active qui touche à A”. « Il est possible que d’autres corps impressionnables donnent des résultats analogues, plus nets et plus étendus; mais jusqu'ici je n’en ai pas rencontré. On peut égale- ment se servir d’un phosphoroscope qui élimine les rayons incidents et permet de suivre uniquement les effets de phosphorescence ; mais il faut alors faire usage d’un ap- pareil de grandes dimensions, ce qui Ôte de la simplicité à la méthode d'observation. ARCHIVES, t. LVIL — Décembre 1876. 22 É f OBSERVATION SUR LA PARTIE INFRA-ROU 1C. « J'ai essayé de former un oculaire de spectroscope È qui permit d'observer la région infra-rouge de l’image spectrale, comme on peut le faire pour la partie ultra- violette au moyen du sulfate de quinine; mais la grande intensité nécessaire à l’observation des effets dont il s’agit et le peu de netteté des bords des bandes d'absorption ne m'ont conduit jusqu'ici à aucun résultat bien satisfai- sant; c’est une question que j étudie actuellement. » SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT Seconde Note Par M. J.-L. SORET Dans une première Note publiée en 1874 ", j'ai donné la description d’un oculaire fluorescent pouvant s’ajuster à la plupart des spectroscopes et permettant l'étude du spectre ultra-violet. Depuis lors quelques perfectionne- ments ont été apportés à la construction de ce disposilif, et, d'autre part, en l’adaptant à des spectroscopes dans lesquels les lentilles et les prismes sont formés de quartz et de spath d'Islande, au lieu de crown et de flint, j'ai réussi à observer les parties les plus réfrangibles du spectre. Îl ne sera peut-être pas inutile de donner quelques indications sur la construction de cet oculaire avec les modifications qu'il a subies. Je rappelle que le principe de l'instrument consiste à placer dans la lunette du spectroscope, au foyer de l’ob- jectif, une lame transparente et fluorescente représentée schématiquement en L dans la figure 1. — Le spectre de fluorescence se forme sur cette lame et on l’observe à : Archives, 1874, t. XLIX, p. 338. Fr ’ 320 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. l'aide d’un oculaire positif O, incliné sur l'axe a a de la lunette. Fig. 1. Le dispositif est représenté dans la figure 2 en gran- deur naturelle et en conpe horizontale passant par l’axe aa de la lunette, l'axe de l’oculaire étant placé dans le SSSS 7 —— prolongement de l'axe de la lunette. Il se fixe à l’extré- mité de la lunette soit directement par le pas de vis cc, soit, ce qui vaut mieux, à l’aide d’une pièce intermé- SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 321 diaire. La lunette doit pouvoir rentrer suffisamment pour que la lame fluorescente atteigne le foyer de l'objectif, On enfonce l’oculaire proprement dit dans sa monture, de manière à obtenir une vision nette du spectre projeté sur la lame fluorescente. Si on le laissait, sans l’ineliner, dans la position représentée dans la figure 2, le spectre de fluorescence serait noyé dans la lumière diffuse arri- vant à l'œil, et par suite serait très-peu visible !; mais en amenant l’oculaire dans la position représentée dans la fi- gure 1, le spectre se projette sur le fond obscur formé par les parois noircies du tube de la lunette et il apparait alors distinetement. Pour que ce déplacement de l’ocu- laire puisse se faire, la pièce qui le porte est mobile au- tour d'un axe horizontal bb (fig. 2); on la fixe dans la position convenable par une vis à pression V portant sur une coulisse en are de cercle*. Cette inclinaison de l'objectif a sans doute comme conséquence que la tota- lité de la lame fluorescente n’est plus exactement au point ; mais en pratique l'observation n’est pas gênée par là, car toute la partie médiane de la bande spectrale reste au foyer de l’oculaire, et les bords du spectre conservent encore assez de netteté pour que l'apparence générale ne soit pas sensiblement altérée ÿ. ! M. Helmholtz avait déjà reconnu que dans ces conditions, c'est-à- dire lorsque l'axe de l'oculaire est en prolongement de l’axe de la lu- nette, la présence d’une lame fluorescente n’augmente pas d’une ma- uière sensible la visibilité des rayons ultra-violets. (Voyez Optique physiologique, traduction française, p. 352.) ? Il est utile que l'axe de l’oculaire ne soit pas définitivement fixé dans une position inclinée et qu'on puisse le ramener à la direction horizontale, car alors il fonctionne comme un oculaire ordinaire et permet l'observation des rayons visibles du spectre. $ Lors de ma première publication sur cet appareil, il m'avait échappé que M. Baille, dans ses belles recherches sur les indices de RS RAA ds 1 FSU ve €! se Gr NS Es SE à ne né n éi Ps à US » nhf LAS . RASE ae OR Se 2 ? A 399 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. Comme substance fluorescente on peut employer une lame mince en verre d’urane montée sur une bonnetie: deux traits fins, à angle droit, tracés sur la lame jouent le rôle du réticule ordinaire de la lunette. Cette substance convient très-bien pour l’observation de la partie la plus réfrangible du spectre au delà de la raie solaire N: elle donne aussi beaucoup d'intensité dans le violet extrème, mais sa fluorescence est faiblement excitée par les rayons compris entre H et N. Si l’on veut se servir d’un liquide fluo- rescent, on le place dans la pièce repré- sentée dans la figure 3, qui peut se fixer à la place de la lame L (fig. 2). Cette pièce est composée de deux lames en verre très-mince (dont l’une porte deux traits croisés) montées sur deux bonnettes se Fig. 3. vissant l’une dans l’antre; on peut ainsi réfraction (Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, 1866, t. VI, p. 184), avait employé avec succès pour l'observation des raies ultra- violettes une disposition présentant de l’analogie avec celle que j'a décrite, en ce que l’écran fluorescent placé au foyer de la lunette du spectroscope est entraîné avec elle lorsqu’on la déplace, ce qui permet d'effectuer aisément les mesures angulaires. Mais il v a des différences importantes entre les deux instruments : ainsi, au lieu de faire tomber les rayons normalement sur une lame fluorescente, M. Baille les re- çoit sur une bande de papier imbibé de quinine, inclinée à 45°, l'axe de l’oculaire étant à angle droit avec l’axe de la lunette ; il résulte de là que la bande de papier ne peut être dans toutes ses parties, ni au foyer de l’oculaire, ni surtout au foyer de l'objectif ; le spectre ne pré- sente quelque pureté que sur une bande médiane très-étroite: comme nous l'avons dit, cet inconvénient est en grande partie évité avec la lame fluorescente normale à l’axe, et l’oculaire un peu incliné. En second lieu, le papier renvoie beaucoup de lumière diffuse et le spec- tre ultra-violet manque d'intensité et de netteté, comme M. Baille le fait remarquer lui-même. Lors de mes premières tentatives, j'avais Li + dtler at HER SAN CRT ENT LE Lo que NN » CPL DONNE EMI" LT UE D REC Sr LU FOR A 4 . he F SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 323 rapprocher les lames en verre autant qu'on le désire, et amener à l'épaisseur convenable (demi millimètre) la couche liquide contenue entre elles. Une vis v que l’on enlève pendant le remplissage permet la sortie de l'excès de liquide. Lorsque l'observation doit porter sur les rayons moins réfrangibles que la raie solaire N, la substance fluores- cente qui jusqu'ici m'a paru donner les meilleurs résultats est une dissolution aqueuse d’esculine. On la prépare en prenant sur la pointe d’un canif un peu d’esculine que l’on jette dans quelques centimètres cubes d’eau froide, puis on filtre après avoir agité pendant quelques instants. [Il est préférable d'employer, pour la dissolution, de l’eau privée d’air par ébullition, afin d'éviter la formation de petites bulles gazeuses qui s’attachent aux lames de verre entre lesquelles on place le liquide de la manière indiquée. La dissolution d’esculine s’altère facilement; au bout de quelques jours il faut la renouveler. Le spectre de fluorescence sur cette substance est très-lumineux jus- qu’à la raie N, mais au delà son intensité va en diminuant rapidement. Pour la partie du spectre moins réfrangible que N, il y à avantage à intercepter les rayons les plus éclairants en plaçant un verre bleu soit devant la fente du spectro- scope, soit en dd (fig. 2) en avant de la lame fluorescente ; mais pour les radiations plus réfrangibles, ce verre, qui les absorberait, doit être supprimé. Afin de donner une idée du degré de netteté auquel on arrive dans ces observations, j'indiquerai pour deux par- fait l'essai de divers arrangements analogues au sien, mais je n’en avais pas été satisfait et j'ai trouvé de grands avantages à observer le spectre par transparence. 324 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESGENT. ties du spectre, les raies que j'ai pu distinguer. J’em- ployais une lame d’esculine et un prisme de flint; la lu- nette du spectroscope avait 33 centimètres de distance focale ; la lumière solaire était concentrée sur la fente à l'aide d’une lentille de quartz. 1° Entre les deux raies H (ou H et K) on dstngress à l’oculairé fluorescent cinq raies, dont deux, correspondant aux longueurs d'onde 394,32 et 396,05, sont très-facile- ment visibles. En observant à l’oculaire ordinaire, avec un verre bleu devant la fente du spectroscope, ces cinq raies m'ont paru plus facilement visibles qu'avec l’ocu- laire fluorescent. Trois seulement de ces raies se trouvent dans le spectre d’Angstrôm; celui de M. Cornu‘ en con- tient un beaucoup plus grand nombre. | 2° Dans le groupe M, en désignant les raies par leurs longueurs d’ondulation d’après M. Cornu, on trouve que 376,97 376,67 276.32 { Se voient sans difficulté. 379,8 374,94 314,83 374,54 } se confondent en une teinte floue, s’unissant presque auxraies 374,3 \ précédentes. 313,64 È eh: 373.45 ne se résolvent pas très-bien. se confondent. 372,68 (raie M) paraît très-fine. 372,18 } se confondent en une temte floue se joignant à la raie sui- 372,12 | vante. 371,97 se distingue. 371,64 371,55 310,32 à 370,9 forment un groupe qui ne se résout que difficile- ment. se confondent et sont difficilement visibles, 1 Annales sc. de l'École normale, 1874, t. III. — Archives, 1875, t. LIL. F4 24 te us PAR MR Re er FAT me SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 329 - IL est à remarquer que les raies fines et isolées se distinguent assez facilement (par exemple 376,97), tan- dis que les raies un peu fortes se confondent volontiers avec les raies voisines (par exemple 373,64 et 373,45). En concentrant davantage la lumière et en diminuant la largeur de la fente, on pourrait arriver à une netteté en- core plus grande. Sans doute, en mettant ces résultats en parallèle avec ceux de M. Cornu, il est incontestable que la méthode photographique présente plus de délicatesse ; cependant ils me paraissent assez satisfaisants et suffisamment pré- cis pour que, dans un grand nombre de cas, on trouve avantage à se servir de l’oculaire fluorescent dont l’em- ploi est plus simple et plus rapide. Avec un spectroscope dont les lentilles sont en verre et le prisme en flint, on ne peut guère distinguer le spectre de fluorescence au delà de la raie N°. Si l’on veut aller plus loin il faut que les lentilies soient en quartz et les prismes en spath d'Islande (ou quartz). J'ai fait disposer plusieurs spectroscopes dans ces conditions. Le premier est un spectroscopeà vision directe du système Herschel Browning *, dont les deux prismes sont en spath d'Islande taillés les arêtes parallèles à l’axe cristallographi- que; les trois angles de chacun de ces deux prismes sont de 90°, 20°.16" et de 692.44". Le spectre ordinaire est seul dans le champ de l'instrument, et Les rayons qui ne sont pas déviés sont déjà des rayons ultra-violets voisins 1 L’étendue du spectre dépend naturellement beaucoup de la na- ture des verres ; il est très-restreint si le prisme est en flint très- réfringent ; avec les prismes à vision directe (système Amici, Janssen) on n'obtient que de mauvais résultats. ? Voyez Schellen, Spectralanalyse, 2®° édition, p. 119. 326 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT, | des raies M. Ce système de prismes est monté dans un spectroscope à vision directe de Hofmann, où il remplace le système de prismes ordinaire. La lentille collimatrice et l'objectif sont en quartz. Un prisme de Foucault est placé derrière la lentille collimatrice et ne laisse passer qu’un faisceau de rayons polarisés dans un plan tel qu'ils se réfractent ordinairement dans les prismes; on diminue ainsi la proportion de lumière diffuse. Avec cet instrument muni d’un oculaire fluorescent à lame en verre d’urane, on peut observer le spectre so- laire ultra-violet jusqu’à la raie R; les rayons plus réfran- gibles sortent du champ. Il est nécessaire que la lunette soit bien diaphragmée, car il y a beaucoup de reflets et de lumière diffuse malgré lemploi du polariseur. J’ajoute que les prismes doivent être taillés avec beaucoup d’exac- titude, parfaitement ajustés et très-purs. En somme, jene puis pas dire que j'aie été complétement satisfait de cet appareil que j'avais fait construire dans un but spécial. Le second instrument est un spectroscope ordinaire du modèle de Steinheil, à lentilles de quartz de 33 centimé- tres de distance focale et prisme de spath d'Islande de 60° taillé les arêtes parallèles à l’axe cristallographique. Cet appareil remplit très-bien son but. On peut observer soit le spectre extraordinaire qui est peu étendu mais as- sez lumineux, soit surtout le spectre ordinaire dont la dispersion est considérable. Pour mieux faire comprendre le jeu de cet instrument et quelques détails de sa construction, je vais indiquer de quelle manière on l’emploie pour l'observation du spectre solaire. Le faisceau de lumière est réfléchi dans une direction horizontale à l’aide du miroir d’un héliostat, A "+ dd … SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 327 ou d’un porte-lumière, La substance dont est fait le miroir n’est point indifférente. Avec un miroir en verre étamé, la plas grande partie des rayons très-réfrangibles sont ah- sorbés par le verre; il n’en reste que la portion réfléchie à la première surface. Il faut done employer un miroir métallique. L'argent oule verre argenté convient bien pour les rayons moins réfrangibles que la raie R; mais les rayons de plus courte longueur d’onde sont absor- bés comme M. Stokes l’a déjà fait remarquer, et un miroir de ce métal est inférieur pour cette partie du spectre à un miroir de verre noir. J'ai obtenu au contraire de très- bons résultats avec un miroir d’argentan. Il est à remar- quer que la lumière réfléchie sur un miroir de cette substance, et à fortiori sur un miroir de verre, est sensible- ment polarisée, ce qni n’est pas toujours sans inconvénient puisqu'elle doit ensuite traverser des milieux biréfrin- sents et doués du pouvoir rotatoire. Le faisceau de lumière réfléchie est concentré par une lentille de quartz à long foyer (1,40) et tombe sur la fente du spectroscope. Cette lentille n’est pas absolument nécessaire, mais elle est utile dans la plupart des cas, car l'observation du spectre fluorescent exige une grande in- tensité lumineuse. La fente du spectroscope, commandée par une cré- maillère, peut s’écarter plus ou moins de la lentille collimatrice de quartz: ces changements de position sont nécessaires si l’on veut obtenir le parallélisme des rayons, puisque la lentille n’est pas achromatique ". Après son pas- sage au travers du prisme de spath, le faisceau dispersé passe dans la lunette et forme le spectre sur la lame fluo- * On verra plus bas que cette lentille est construite d’une manière particulière. ‘a PDT CRE NE AU VO PR EE OR A SO EN ER PA, NC) MT ADS À ve AE AGE = ee 2 HAN ns à Fa LA 2 rescente. L'ensemble de l’oculaire doit aussi pouvoir se dé- placer d’une quantité considérable à l’aide d’un mouwe- ment à crémaillère parce que l'objectif n’est pas achroma- tique: il y a de grandes différences de mise au point suivant la partie du spectre que l’on observe. - Avec l’ocolaire fluorescent il se produit habituellement un petit reflet, une petite tache brillante, qui se superpose à la partie centrale du spectre et nuit à la netteté. Ce reflet provient d’une réflexion de la lumière pénétrant dans l'appareil sur la surface courbe de la première len- tille de l’ocuiaire ; les rayons renvoyés comme par un miroir convergent, subissent une nouvelle réflexion sur la lame fluorescente et arrivent en partie à l’œil. On peut atténuer cet effet en choisissant une inclinaison convenable pour l’oculaire ; mais il vaut encore mieux disposer devant la partie inférieure de la première lentille de l’oculaire un petit segment circulaire en papier noir ou en clinquant noirei, de manière à arrêter les rayons produisant ce reflet. Le prisme de spath, du moins celui que je pos- sède, quoiqu'il soit très-pur, ne donne pas une net- teté aussi grande qu’un bon prisme de flint. Il diminue de moitié lintensité lumineuse, puisqu'il donne lieu à deux spectres; on peut éviler ce dernier inconvénient en employant un prisme de spath taillé les arêtes perpendiculaires à l'axe cristaliographique, mais alors il n’y a simple réfraction que pour les rayons qui sont rigoureusement au minimum de déviation : toutes les raies d’une réfrangibilité plus grande ou plus faible paraissent doubles, et l'apparence générale du spectre est complétement altérée. — Les prismes de quartz pré- SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 329 sentent cet inconvénient à un moindre degré, mais ils sont peu dispersifs * Avec l'instrument que nous venons de décrire, lorsque le temps est clair et le soleil un peu haut audessus de horizon, on distingue très-facilement les raies du spectre jusqu'à R, S et même T (cette dernière surtout dans le spectre extraordinaire). Cet instrumeni se prête bien aussi à l'observation du spectreultra-violet des métaux, pourvu que la lumière ait une grande intensité. En employant comme source de lu- mière l'arc voltaïque passant entre deux pointes métalliques, on obtient de magnifiques spectres de fluorescence ; celui du fer est d’une grande beauté. Avec Le cadmium j'ai pu distinguer toutes les raies décrites par M. Mascart jus- qu'à la 25"%(y— 221,7). Seulement pour les rayons extrêmes le collimateur et la lunette de mon spectroscope ne peuvent pas se raccourcir suffisamment pour la mise au point exacte. — Avec de fortes étincelles d’induction on peut aussi distinguer les raies; on y arrive surtout 1 Pouriarriver à une plus grande intensité lumineuse, j'ai fait ré- cemment construire une lunette à lentilles cylindriques en quartz. L’une de ces lentilles dont la distance focale est de 35 centimètres environ est fixée à la place ordinaire de lobjectif ; l'axe du cylindre dont sa surface fait partie est dirigé verticalement, La seconde lentille n’a que 7 centimètres de distance focale ; son axe est horizontal; elle est placée à 28 centimètres environ en arrière de la première, de sorte que leurs deux foyers coïncident sur la lame fluorescente. Il est facile de concevoir que dans cette disposition, on obtient un spectre aussi étalé, mais beaucoup plus étroit qu'avec une lentille sphérique objective de 35 centimètres de distance focale : la dispersion n’est pas diminuée, mais la lumière est plus concentrée. Pour pouvoir obtenir la mise au point, la construction de la lunette est forcément assez compliquée. Les résultats m’ont paru satisfaisants à première vue, mais je n’ai pas encore pu étudier cet instrument d’une manière complète. de 330 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. VIP aisément, en enlevant la fente du spectroscope et en mettant à sa place les deux pointes entre lesquelles jaillis- sent les décharges; comme les étincelles ont de tréès- petites dimensions, elles donnent lieu à des images sé- parées les unes des autres el très-facilement visibles. Si l’on doit opérer sur de la lumière polarisée, comme nous avons été appelés à le faire, M. Sarasin et moi, dans nos recherches sur la polarisation rotatoire du quartz’, l’emploi de ce spectroscope présente quelques difficultés. La lumière polarisée qui tombe sur la fente, passe par la lentille collimatrice ; si celle-ci consiste en une simple lentilie biconvexe en quartz, elle fait tourner le plan de polarisation d’un angle différent pour les différents rayons qui tombant ensuite sur le prisme biréfringent. Il en résulte que certains rayons sont interceplés et que le spectre présente des maxima et des minima d'intensité : comme la lentille a une épaisseur variable suivant les points, l’extinclion n’est pas complète dans les bandes obscures et l'éclat des bandes lumineuses est aussi atténué. Aiosi il y a perte plus ou moins grande d’intensité dans toutes les parties du spectre.— Pour remédier à cet incon- vénient qui a été quelquefois signalé, j'ai remplacé la len- tille biconvexe en quartz du collimateur, par une lentille complexe formée de deux lentilles plan-convexes, parfai- tement égales, l’une en quartz droit, l’autre en quartz gauche, et appliquées l'une contre l’autre par leurs faces planes. On comprend que la rotation produite par la pre- 1 Voyez, pour notre premier travail sur ce sujet, Archives 1875, t. LIV, p. 253. Nous publierons prochainement un nouveau mémoire, dont un extrait a déjà paru dans les Comples rendus de l'Acad. des Sciences du 30 oct. 1876. SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. 3931 mière de ces lentilles est compensée par la seconde. J'ai obtenu pratiquement de très-bons résultats avec cette lentille compensée, et je crois pouvoir en recommander l'usage dans beaucoup de cas. Ainsi, lorsqu'on opère sur de la lumière réfléchie et par conséquent partiellement polarisée, il y aurait grand avantage à employer une len- tille compensée pour concentrer la lumière sur la fente du spectroscope. Il me reste à dire quelques mots d’un petit spectro- scope que j'ai fait disposer pour avoir un appareil facile- ment transportable. Il est de dimensions beaucoup moins considérables que celui qui vient d’être décrit, et il n’a pas de cercle divisé. L’ensemble de l’appareil est mobile autour d’un axe horizontal, en sorte qu'on peut l’incliner et le braquer à peu près dans toutes les directions. Le prisme de spath, enfermé dans une boîte cylindrique en laiton, est mobile au moyen d’un bouton extérieur, de sorte qu’on peut toujours l’amener dans la position du mini- mum de déviation. La lunette de 44 centimètres environ de distance focale, est aussi mobile autour du prisme en- tre de certaines limites permettant d'atteindre les rayons les plus réfrangibles; le tube qui porte l’oculaire peut rentrer suffisamment pour obtenir la mise au point dans tous les cas. Les lentilles sont en quartz. Cet instrument est très-commode pour observer direc- tement une source de lumière, quelle qu'en soit la posi- tion (lumière électrique, étincelle d’induction, etc.).Il peut aussi être séparé de son pied et s'adapter à des instru- ments astronomiques : 1] se prêterait, je crois, à des ob- servations intéressantes, si on le montait sur un télescope à réflexion (dont le miroir serait formé d’un métal autre ” 332 SPECTROSCOPE A OCULAIRE FLUORESCENT. que l'argent) ; on pourrait étudier l'intensité relative des rayons ultra-violets dans les bords et le centre du Soleil, dans les Lâches, et peut-être aussi dans la chromosphère et les protubérances. J'ai employé ce petit spectroscope à l’observation du spectre solaire à différentes altitudes. Dans ce cas la lu- mière était réfléchie par un petit miroir d’argentan qu’un aide ramenait constamment dans la position convenable. Une lentille de quartz concentrait les rayons sur la fente du spectroscope.— Jusqu'ici je n’ai pu faire à une grande altitude qu’un très-petit nombre d'observations soit avec cet instrument, soit avec le spectroscope à vision directe dont j'ai parlé en premier lieu. La meilleure de ces ob- servations a été effectuée sur la Dent du Midi (près St-Mau- rice, Valais; altitude 3180%) le 22 septembre 1876 vers midi. J'ai trouvé comme on pouvait s’y attendre que lin- tensité du spectre ultra-violet est notablement plus forte à une grande altitude que dans la plaine ‘; mais je n’ai pas observé qu’il fût plus étendu et je n'ai pas pu distin- guer de raies plus réfrangibles que T°. On peut con- clure de là que c’est l'atmosphère du Soleil et non celle de la Terre qui absorbe les rayons solaires d’une plus pe- tite longueur d’ondulation, conclusion admise déjà par quelques savants et confirmée par le fait que la lumière émise par les bords du Soleil exerce une action chimique moins énergique que les rayons émanant du centre. Ainsi 1 M. Janssen a fait une observation analogue dans les Indes: il a remarqué qu'à une grande altitude on pouvait distinguer par visi- bilité directe des raies ultra-violettes que l’on n’apercevait pas au ni- veau de la mer avec le même instrument. 2? Si je ne me trompe, ce dernier résultat s'accorde avec une ob- servation par projection que M. Stokes avait faite sur le col de Balme (altitude 2200), _ SPECTROSCOP E A OCULAIRE FLUORESCENT. 333 la radiation solaire arrivant à la limite supérieure de l’at- mosphère terrestre, ne contiendrait pas en proportion sensible des rayons plus réfrangibles que ceux que l’on parvient à observer à la surface même de la Terre. Mais, comme on le sait, notre atmosphère exerce ensuite une double action absorbante: l’une due à la vapeur d’eau ou à d’autres substances gazeuses, est élective et donne lieu aux raies atmosphériques; l’autre est continue, elle agit sur toutes les radiations, mais avec une énergie crois- sante avec la réfrangibilité. Ce sont probablement les particules solides ou liquides en suspension dans l’atmo- sphère qui sont la principale cause de ce second mode d'absorption: en effet dès que le ciel est brumeux, les rayons ultra-violets perdent beaucoup de leur inten- sité; ils disparaissent complétement ainsi que les rayons violets extrêmes, lorsque le Soleil est peu élevé au-dessus de l’horizon*. Il y aurait de l'intérêt à étudier de plus près cette ac- tion de l'atmosphère sur les rayons très-réfrangibles, et le spectroscope à oculaire fluorescent faciliterait beaucoup une investigation de ce genre. 1 Cette interprétation des phénomènes, admise par un grand nombre de physiciens, est du reste tout à fait conforme aux résultats que j'avais obtenus dans mes recherches sur l'intensité calorifique de la radiation solaire. (Voyez Comptes rendus de l’Acad.des Sciences 1865, t. LXVI, p. 810, et Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Bordeaux 1872, p. 292.) Arcuives, t. LVIL — Décembre 1876. 24 | Je hu RAP PAUES L'UME AT ONC ERA RARE ON A LME EN LE < QUE jar u“- Me PUS % Ve 1e ‘ AU Et a! L EME ERES RDA ES EI 2 BULLETIN SCIENTIFIQUE. CHIMIE. A.-R. LEEDS. — SUR L'HYDROGÈNE ZINQUÉ ET SUR LA RÉDUCTION DE L’AZOTATE D'ARGENT PAR L'HYDROGÈNE. (Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, 1876, p. 1456.) M. Leeds annonce que le gaz hydrogène, préparé par l’ac- tion de l’acide sulfurique pur étendu sur le zinc, renferme des traces de ce métal, probablement à l’état d'hydrogène zinqué. Il a pu constater la présence du zinc dans l’eau, dans l'acide sulfurique concentré, dans les acides chlorhydrique et azotique étendus, au travers desquels il faisait passer le gaz. Il a remarqué que tandis que l’hydrogène pur brûle avec une flamme presque incolore, le gaz dans lequel il peut recon- naître la présence de ce composé brûle avec une flamme for- tement colorée en bleu. Il n’indique pas, du reste, les pré- cautions qu’il a dû prendre pour éviter la présence de gout- telettes entrainées de la dissolution. L'auteur s’est aussi occupé de la question, souvent contro- versée de la réduction d’une dissolution d’azotate d'argent par le gaz hydrogène pur, à la température ordinaire. Le fait de cette réduction, annoncé d’abord par M.J.-W. Russell !, a été nié soit par M. A. Houzeau ?, soit par M. Pel- let #. Ce dernier affirme que la réduction n’a jamais lieu dans une dissolution neutre, mais seulement dans les dissolutions ! Bulletin de la Société chimique de Paris, t. XXI, p. 264. ? Annales de Chimie et de Physique, 5% série, t. I, p. 392. 3 Comptes Rendus, t. LXXVII, p. 1132. 2 CHIMIE. 339 préparées avec l’azolate fondu présentant une réaction alca- line. Mais M. N. Békétoff ! a établi par des expériences quanti- tatives, prolongées pendant un temps fort long, que la ré- duction est réelle, et que la quantité d’argeni déposée est proportionnelle au volume d'hydrogène absorbé par la dis- solution. M. Leeds, ne connaissant, paraît-il, que les mémoires de MM. Russell et Pellet, s’est atiaché à son tour à confirmer les observations du premier de ces savants. Îl a constaté en par- ticulier que lorsqu'on fait passer le courant de gaz hydro- gène dans une série de tubes semblables renfermant la dis- solution d’azotate d'argent, la quantité d’argent réduit, qui est sensiblement proportionnelle à la durée de l'expérience, est la même dans les tubes successifs, ce qui n'aurait certai- nement pas lieu si l’action était due à la présence, dans l’hy- drogène, de quelque gaz étranger, de l'hydrogène zinqué par exemple, ou arsenté, elc. Le fait de la réduction de l’azotate d'argent par le gaz hy- drogène, à froid, paraît donc établi maintenant d’une ma- nière incontestable. : D° W. Hawpe. — Sur LE BORE. (J. Liebig's Annalen der Che- mie, Bd. 183, p. 75.) Depuis le travail de MM. Wôübhler et Sainte-Claïre Deville, en 1857, on a toujours considéré comme formés uniquement de bore, comme élément essentiel, les cristaux obtenus en fondant l’aluminium avec l'acide borique ou le bore amor- phe. De nouvelles recherches, exécutées par M. Hampe, éta- blissent que ces cristaux sont réellement des combinaisons complexes de cet élément. On obtient dans ces expériences deux sortes de cristaux, les uns noirs à éclat métallique, transparents avec une cou- Comptes Rendus, LXXIX, p. 1413. £ a APR D PAT Po y % e | moote leur rouge lorsqu'ils sont très-minces ; les autres d'un j jaune plus ou moins clair. Considérés jusqu'ici comme de même nature, ils appartiennent réellement à deux substances difré- rentes. Cristaux noirs. Ts se forment surtout lorsqu'on opère dans des creusets de terre, sans contact avec le charbon. Leur production exige la température des essais de fer, prolongée seulement pendant deux ou trois heures et suivie d’un re- froidissement aussi lent que possible. Ils demeurent dissémi- nés dans le culot d'aluminium d’où on les extrait en le trai- tant par l'acide chlorhydrique. Mais ils sont mélangés de silicium, de silice, d’alumine, de lamelles du borure d’alumi- nium qui avait été décrit autrefois sous le nom de bore gra- phitoïde. Leur purification par une ébullition prolongée avec une lessive de potasse caustique, et avec l’acide sulfurique concentré, qui cependant à la longue les attaque aussi, mais très-superficiellement, présente de grandes difficultés et exige de longues manipulations pour le détail desquelles nous renvoyons au mémoire de l’auteur. La forme de ces cristaux dérive du prisme rhomboïdal oblique, ils n’offrent pas de clivage. Leur éclat est excessive- ment vif. Ils s’irisent en bleu comme l'acier lorsqu'on les calcine au contact de l'air; cependant ils ne brülent point même dans un courant d'oxygène. L’acide chlorhydrique et la potasse caustique sont sans action ; l’acide sulfurique con- centré et bouillant ne les attaque que superficiellement et fort à la longue; mais ils se dissolvent peu à peu compléte- ment dans l’acide azotique concentré et chaud. Ils brülent vivement quand on les projette sur la potasse caustique ou le bichromate de plomb fondus au rouge. Leur dureté, supérieure à celle du corindon, est un peu inférieure à celle du diamant. Leur densité est de 2,53 à 2,54. La combustion de ces cristaux avec le bichromate de plomb a montré qu'ils ne renferment point de carbone. Leur ana- lyse, après dissolution par l’acide azotique, constate qu'ils ét CHIMIE. 13 #1 renferment essentiellement du bore et de l’aluminium, outre quelques traces de fer et de cuivre provenant des impuretés de aluminium. Ils contiennent 17 p. 100 d'aluminium et 83 p. 100 de bore, correspondant à la formule Al B'?, Cristaux jaunes. On les obtient en fondant l’acide borique avec l'aluminium dans des creusets de graphite, à la tempé- rature des essais de fer ou de la fusion du nickel, pendant cinq ou six heures au moins. Ils demeurent dans le régule d’aluminium d’où on les extrait en dissolvant celui-ci par la potasse caustique. On les purifie par des traitements succes- sifs et répétés, par des lessives faibles de potasse et par l’acide il née, mais la quantité d’eau tombée était trop faible pour pouvoir être mesurée. forte bise jusqu'à 6 h. du soir; toutes les montagnes des environs sont cou- vertes de neige ; le soir fort belle couronne lunaire. gelée blanche le matin, la première de la saison ; le minimum est descendu pour la première fois au-dessous de 0. à 9 h. matin, couronne solaire. faible gelée blanche le matin, minimum + 0,2. gelée blanche le matin ; à 4 1/, h. après midi pluie et neige par un fort vent d'Ouest. forte gelée blanche le matin. gelée blanche le matin. neige dans la matinée. gelée blanche le matin : la neige commence à tomber à 10 h. soir. neige, pluie et brouillard tout le jour; la hauteur de la couche de neige à -6h. matin était de 33m», elle a diminué depuis çe moment. dès le matin, la neige avait disparu de toutes les montagnes des environs, tandis que dans la plaine il en restait encore quelques traces le soir ; brouil- lard le soir. 15, 16, brouillard intense tout le jour. brouillard et pluie le soir. brouillard le matin. pluie et brouillard le matin ; à 8 h. matin les nuages sont poussés par un fort vent du SO., un faible vent d’Est régnant en bas; le vent du SO. ne se fait sentir dans la plaine que l’après-midi. ARCHIVES, t. LVII. — Décembre 1876. 25 ë EN HENVATSE TRES aa NS SR SE d n'APERRS DNS 7 # À a Pr ETC * LR à Red Vu AS ? SE & + PRIS Line re CUT ES : dr") forte bise depuis 10 h. Ho matin, et jusqu’au lender ai 24, forte gelée blanche le matin; le soirà6 1L h., couronne 25, à 5 1/, h. soir, couronne P. à 71Lh., en lunaire « a. se diss forme à plusieurs reprises. 14 | _ 26, à 5 5/, h. soir, couronne lunaire ; les nuages sont chassés par un fort v ve nt S£ 27, brouillard presque tout le jour ; le soir à 8 h. couronne lunaire. F Ph 28, halo lunaire de 5 h.®/,à Th. soir, et de 8*/,h.àllh Le D pRée pEvRe le matin ; pale dans la j JPRtuÉe RE RS aleurs extrêmes de la pression atmosphérique. MINIMUM. MAXIMUM. Part mm de RE Le 1er à 6 h. matin. DRE 25,7 e 3 à 10 h. matin .......... 734,43 | AIRE Le. GUN es 9 à 2h. après midi...... 720,98 40-4310 h. soir. As cecres 101% i “k 12 à 6h. NS ie 14 à 8h. matin.......... 724,34 16 à GR 48 à 10 h. matin..,....... 733,20 92 à 40 h. soir............ 128,33 271à 2h. après ie in -30 à 10 h. matin .......... 723,86 RS. “ : asso — DO sSssoeos ——— EME e 10 — — = e - « SE © _ _ ER SO T2 OS mt = GI _— _— iNimos ‘Sssss-- ne e +++ GO M + © © © Co © GMAGIeI e En ++++ = De) "PIN 994 1289 a D. env np “duo, à “ dy PE) PEAT Er) TA ON ee O9 et et ee GT = © un u2 CIC LAR LIN y ‘OSO] A[ITEA 2[{RTIBA 2[qUIIEA 9]ŒUIIA lolo /e NL ES NS Ses = NE. — el OO Q © [a A NS “U #8 Sa] “P quo] ne ‘Wiou ; u# “uen futug | El pe jonc | El 1180 N ro *SOUIQII[U 19 UOTJEANYES 9p ‘198LJ “a[ruiIou uorsuoy | LG [9948 | . fol 11809 W cn. “ “AA 8] 9p noISua] BTE g'ar+ | 9H g9 F8 + 6‘07+ VY + 1° 4 yL + LT 904 6‘17+ eyI+ v8 + Fo a 8 + 6‘0r+ 80 + 0‘0 AN ln nd CE 112 ga + l'6t DO ve + OL 6 + co + g'L + 0 *UIXPIN PO, mm ©" *7) oangesoduua y, DEL M = © M 2 © GI GO ss Ro & = Ne sS HAITI EIRE NE QUE = TNT S HONTE Oo æ = “TU es e SSS Satin = EL LP EN D 2 me mi as a a Be oi ae 7 = _— e © + 10 90 © © GI © 2% GO 1 Où © © M 20 M LO'T aTeuriou du) PI 994B 3189 007 2 6e VO‘Y + | 96% — | 1IL'TSL 961 eee — | 1ereL 886 +179 — | er'08L G6e + L'0 — |S8'esL 07 + | #00 — | 679821 GY'G + || 080 + | 08982 OL‘ + || 090 + | LO‘LEL SL'e +| 690 + | er'LeL 1C'G + | 19e — | O7'ÉeL Gg'L + | YL'e — | ç9'ccL 96 + | cG' Tr + | SC'LGL 6ÿL + | 019 + | YrceL L0'6 +670 + | 08‘98L 869 + | £8'e — | 9r'06L EL‘ + | r07 — | çc'ec! rs + cc" — | 06'8cL SR + | Cr — | 66 IL LFO — | 369 — | 0£‘06L 666 —|#G6 + | Cr60L O1 — || c91 + | 58'LGL 60 — | SL'Y — | LY'IGL 760 + || 08" — | 88862 cs'e + | 650 + | 91981 LE + | e0'r + | ST'O8L 187 + | 69e + | S8°TeL cor + LIG + | SE'TEL gL‘e + cc L + |LC'EEL QL'e + | 809 + | 6F'GEL Ver +|050 + | 99'98L 0 “ULru “UUITTEUX Sao 7G 2JPUIIOU "1 5% s9 anajney ejlson “Aou auuaÂON |9046 11899 anoneH , RE hs "JJQW0IPY D oh tarte me 4 ir AE GI CN “+ 20 © I 00 On L Jours du mois. MOYENNES DU MOIS DE DÉCEMBRE 1876. blh.m. Sh.m. mm mu _ {re décade 728,27 728,70 2% » 125,18. 725,33 124,14 724,46 10 h. m. mm 728,92 725,50 724,73 Mois 725,83 726,16 726,39 Midi. 2 hs. Baromètre. mm 728,54 725,09 124,30 725,98 mm 728,25 724,44 723,90 725,53 Température. 4h.s. mm 728,44 724,12 724,07 725,54 G l. s. mro 728,93 724,10 724 57 725,86 8 h.s. 10 h.s. mm mm 729,11 729,29 T9 724,24 724,74 724,81 726,01 726,11 0 0 0 0 0 (0 0 () lee 0 :tredécade— 0,01 + 0,96 + 3,70 + 5,25 + 517 4,40 Æ 3,54 + 9,64 + 1,62 Ze »y + 3,928 + 3,60 + 533 6,90 + 7,31 + 6,90 + 5,75 + 5,39 + 4,88 3e » +218 + 2,13 + 4,86 + 6,19 + 6,64 + 5,83 4,67 + 4,09 + 3,00 Mois + 1,82 + 9,93 + 463 + 612 + 6,37 + 5,71 + 4,66 + 4,9% + 3,17 rm nn tre décade 4,18 4,29 2e » 5,85 5,93 3e » 4,175 4,78 Mois 4,93 4,98 l'e décade 909 861 2e » 967 966 3e » 889 893 Mois 922 907 mm min \ mm 4,40 4,10 3,97 6,33 6,52 6,59 5,05 5,23 Dia2 5,26 5,28 5,29 Fraction de saturation en 741 613 598 920 854 842 785 742 7138 815 736 726 “herm. min. Therm, max. Clarté moy. du Ciel, 0 0 lre décade — 0,73 + 6,60 0,60 2e » + 2,05 + 7,96 0,81 3 » +- 0,90 + 7,80 0,69 Mois + 0,74 + 7,45 0,70 Tension de la vapeur. mm 4,25 6,32 4,99 5,19 815 953 872 880 em 116,6 1149 120,1 mr min mn ä,10 4,22 4,25 6,54 6,46 6,29 5,29 5,17 5,11 5,31 5,28 5,21 millièmes. 655 711 755 863 918 916 770 809 830 763 813 834 Température Eau de pluie Limninètre. du Rhône. ou de neige. 0 mm +-11,99 2,2 410,82 12,0 + 9,98 15,3 +-10,93 89,5 Dans ce mois, l’air a été calme 1,48 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,87 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 3,3 O! et son AGE intensité est égale à 8,65 sur 100. 17,2 393 TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE NOVEMBRE 1876. Le 1er, brouillard depuis 8 h. matin, forte bise tout le jour. Le D D où b ee pbm © CO =1 D 19 © © Go IQ = CO LD 3à 8h. 14 à 18à 6h. 25 à 10 h. 30 à 10 h. 11 à 10 h. ; brouillard le matin à 6 h., id. forte bise jusqu’à 2 h. après midi. très-forte bise, neige et brouillard tout le jour; permis de recueillir qu'une partie de la neige. forte bise jusqu’à 2 h. après midi. forte bise et neige depuis 2 h. après midi. forte bise, neige et brouillard tout le jour ; le 6 et le 7 on n’a pu recueillir également qu’une partie de la neige tombée. brouillard le matin à 6 h. ; le lac est entièrement recouvert par la glace. neige depuis midi. brouillard jusqu’à 6 h. du soir. neige le matin. ie neige et brouillard tout le jour ; fort vent du SO. brouillard tout le jour. brouillard et forte bise jusqu’à 6 h. soir. neige depuis midi. neige et brouillard tout le jour ; forte bise à plusieurs reprises. neige et brouillard tout le jour, très-forte bise. , brouillard et forte bise jusqu’à midi. neige et fort vent du SO. de 10 h. du matin à 6 h. soir. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM 6 h. CRC mm Le 1er 566,62 9 561,61 12 564,69 16 567,03 21 564,17 28 à MINIMUM. 40 h. matin 2 h. après midi...... 2 h. après midi...... MIA. res ee 8 h. matin 8 h. matin CCC la violence de la bise n’a 559,73 559,48 561,04 SAINT-BERNARD. — NOVEMBRE 1876. = ù m ; Pluie ou neige. à Baromètre SERRE tte TE e ou neig Vino ls = || Hauteur | Écart avec Moyenne |Écartayecla , Hauteur Eau re muyenne | E. FRE | Ia hauigus Minimum, | Maximum. | re HnpÉALUES Minimum” |Maximum* AL AT Lr FRERRe Ciel. | millim. millim. millim. millim. 0 0 oi u millim. millim | 4 | 558,56 | — 4,74 | 557,91 | 559,96 | —12,22 | — 9,06 | —12,5 | —11,2 BAPE Tate Fate NE. 2 | 0,90 | 9 | 56319 | — 0,04. | 560,70 | 565,07 | —11.96 | — 8,66 | —15,0 | — 95 | ..... |... | .!!! |NE 9|04! 3 | 566,29 | + 3,13 | 565,67 | 566,62 | — 5,56 | — 92,12 | — 7,7 | — 4,0 | ..... | ..... ss | NE 2 | 0,09 | és 4 | 56496 | + 116 | 563,37 | 565,30 | — 6,50 | — 9/92 | — 6,6 | — 54 120 10,0 | .2. [NE 31400! ‘ 5 | 564,60 | + 1,56 | 564,16 | 565,34 | — 8,53 | — 484 | —10,0 | — 57 À ..... | ..... |! ÎNE 2!|o37 6 || 562,58 | — 0,40 | 561,97 | 563,45 | — 8,00 | — 4,14 | — 9,0 | — 6,7 60 4,2 Re", NE. 2 | 0,84 7 | 559,18 | — 3,74 | 558,01 | 560,86 | — 9,64 | — 5,65 | —12,5 | — 6,2 70 5,0 ee NE, 2 | 1,00 | 8 | 555,75 | — 7,41 | 554,71 | 557,07 | —14,54 | —40,22 | —15,5 | —448 À ..... | ..!. | .! ÎNE 1 |00 9 || 553,46 | —- 9,34 | 552,73 | 554,01 | —14,61 | —10,36 | —16,0 | —11,5 80 5,6 ve variable 0,78 | 10 | 556,50 | — 6,25 | 554.45 | 559,56 || —18,06 | —13,68 | —20.0 | —15,8 |... | ..... | ... |NE lon 11 | 56114 | — 1,59 | 560,60 | 561,64 | —10:36 | — 5,85 | —147 | — 70 | .... |! | 1 so. 110%! 12 | 559,84 | — 284 | 539,48 | 560,81 | + 0:22 | + 4,87 | — 3,0 | + 34 270 |F 48,082: SO. 1 | 07 | 13 || 563,43 | + 0,83 | 561,51, 564,39 | + 2,40 | + 7,18 | + 1,3 | + 4,4 | ..... St Dati SO. 1 1 0,32 14 || 564,57 | + 2,02 | 564,41 | 564,69 | + 0,92 | Æ 5,82 | — 1,9 | + 33 Jen a Rs AS SO. 1) 0,12 | 45 || 563,57 | + 1,07 | 562,57 | 564,29 | + 2,45 | +7,47 | Æ 0,4 | + 5,0 SE TEE Se SO. 1 | 0,68. 16 || 561,49 | — 0,97 | 561,04 | 561,93 | — 1,55 | + 3,59 | — 1,8 | — 0,7 60 4,2 MER SO. 2 | 4,00 | 17 || 564,2 + 1,78 | 562,49 | 565,72 | — 1,93 | + 3.33 | — 3,0 0,0 se PS AT a AR NE. La 1200: 18 | 566,82 | + 4,44 | 566,46 | 567,03 | — 4,92 | + 0,46 | — 84 | — 28 Sr. ee bte St, NE. 2 | 0,80 49 || 563,80 | + 1,46 | 561,02 | 566,18 | — 2,45 | 3,04 | — 5,5 | — 1,0 200 19,4 snitte NE. 4 | 0,82 | 20 || 559,06 | — 3,24 | 558,00 | 560,2 — 4,69 | Æ 0,91 | — 7,6 | — 1,3 5 36,0 AS NE. 2 | 0,98 21 557,43 | —— 4,83 | 556,08 | 559,34 || — 8,29 | — 9,58 | — 9,4 | — 6,5 200 10,8 2 NE. 2 | 1,00 29 || 560,22 | — 2,01 | 559,76 | 561,13 | —10,88 | — 5,06 | —11,5 | — 9,0 et HET: 2 Bee NE. 2 | 0,52 93 || 560,53 | — 1,66 | 560,24 | 560,96 | — 8,38 | — 92,45 | — 9,7 | — 5,0 LME 5 ns ar Be NE. 4 | 0,01! 94 || 561,48 | — 0,67 | 56045 | 562,58 | — 7,10 | — 1,07 | — 8,4 | — 4,6 ARCÉ Sois EE NE. 11170,17 95 | 563,71 | +1,59) 563$ | 564,17 | — 403 | + 210 | —50 | — 25 | ....: | ::.:: | :::° so - 1 | 02 26 || 563,30 | Æ 1,21 | 562,90 | 563,78 |} — 4,99 | + 1,24 — 5,3 | — 3,0 RAT ANR FRsE SO. 1 | 0,48 o7 | 559,82 | — 294 | 558,70 | 562,12 | — 5,91 | + 0:42 | — 65 | — 47 990 142 |... | so. 2 | 09 : 28 || 558,23 | — 3,80 | 557,93 | 558,43 || — 6,99 | — 0,56 | — 7,8 | — 4,6 SR PRE FAURE NE. 1 | 0,31 | 29 | 558,93 | — 3,07 | 558,22 | 560,21 || — 7,2% | — 0,71 | — 9,0 | — 3,8 AAYEE soc FR: SO. 14 | 0,10 30 || 561,21 | — 0,76 | 560,44 | 561,81 || — 4,15 | + 2,48 | — 6,0 | — 0,8 NES NICE par SO. 151 :03 * Ces colunnes renferment la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 h. matin à 40 h. soir. MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1876. 6h.m. 8h m. 10h. m. Midi. 2h.s. # HS 2206 h.8: Shs : 10h Baromètre. mm mm mm mm mm min mm mn mm ire décade 560,44 560,34 560,24 560,16 56001 560,31 560,63 560,86 560,94 2e » 562,17 56286 563,01 562,95 562,74 562,67 562,69 562,73 562,67 ’ 3e » 560,32 560,24 560,37 560,28 560,23 560,45 56069 560,81 560,97 Mois 561,18 561,15 561,20 561,13 560,99 561,14 561,34 561,47 561,53 Température, 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1'e décade—11,59 —11,30 —10,03 — 9,21 — 9,48 —10,79 —10,81 ——11,20 —11,38 2e op» — 3,01 — 2,34 — 0,92 + 0,05 — 0,44 — 138 — 1,72 — 2,50 — 3,05 8e » — 7,25 — 7,13 — 6,61 — 486 — 4,89 — 6,79 — 6,96 — 6,77 — 7,01 Mois — 7,28 — 6,92 — 5,85 — 4,67 — 4,94 — 6,32 — 6,50 — 6,82 — 7,15 Min. observé. Max. observé Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur deja u ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm {re décade —12,48 6718 0,60 24,8 330 20. "y — 4,35 + 0,30 0,68 717,6 980 3 )» — 71,86 — 4,45 0 37 25,0 420 Mois — 8,23 — 4,31 0,55 127,4 1730 Dans ce mois, l’air a été calme 0,00 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui + 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est 45 E., et son in- tensité est égale à 57,78 sur 100, IS PI LT. , » F; Arcluves des Sciences phys. et nat Decembre, ST. AUL D} 2) Jou0p 1h 211mjout 2puojatl OUIPUO] X 2pugarl AIP1O ("CU É PU 27? 7/4 28 4012070" 7 220 71/20 DA 14 ÿ /?402/ 2/4 F2/22p2 V7 7p d24171! r'4 É a É IIS RK NS RQ NS 27/77/18 RICO | D 2 PE da 4272} s6.19790) « PS Arts AL EE SR 4 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LVII (NOUVELLE PÉRIODE) 1876. — N°° 225 à 228. Cinquante-neuvième session de la Société helvétique des Sciences naturelles réunie à Bâle les 21, 22 AR OUR END. cine SE 0x SOUS Physique et Chimie. Lebert, Fraas, Forel, Amsler-Laffon, Pic- card, Schær, Lunge, Sarasin, Hagenbach-Bischoff, Lauterburg. . . Géologie. Sandberger, Mublberg, Alph. Favre, Greppin, Heim, Rutimeyer, Gross, Greppin, Mœæsch, Fraas, Martins, K. Mayer, TRE a ANA AN M ne A DE PA EE SRE SAM ui BTS EU Zoologie et Botanique. V. Fatio, Théophile Studer, Siebold, À. Ecker, Schmidt, F.-J, Leuthner, Keller, His, Martins, Schwen- dener, Pfau-Schellenbers,/Mullere...17, 41e, ee, 0 Médecine. Lombard, Lebert, Baader, Miescher, Socin........... Notice sur la fontaine intermittente de Vichy-les- Bains, par M. Raoul Pictet. . . . . RENE ré Sur les affleurements géologiques des salines de Bex, par M. F. Posepny. . . . . DE NS me Résumé météorologique de l’année 1875 pour Genève et le Grand Saint-Bernard, par M. le professeur Er Planiamonr, 2er CEE Examen des conditions physiques de la Terre, sa température interne; la fluidité ou la solidité de sa substance intérieure; la rigidité, l’élasti- cité, la plasticité de sa figure externe; la per- manence ou la variabilité de sa période et de son axe de rotation, par sir William Thomson . . . ARCHIVES, t. LVII — Décembre 1876. 26 Pages 13 18 101 138 des Alpes suisses, par M. Alph. Favre. . . . . Sur les limites des époques crétacée et tertiaire dans les Montagnes Rocheuses, par M. M. Dela-_ JOURNEE... 524 Re DORE Es Les vertébrés de formations crétacées de l'Ouest, par M:Æ.-D.-Cope.:.. 22e Réflexion spéculaire sur des cylindres à petite sec- tion, tangents à des surfaces, et application à la théorie de l'éclairement des cheveux, par M. Lucien de la Rive. . . . . . : 2. . 15e Observations météorogiques suisses, par M. Alfred Gate,” LT Sara 2e ÉTAPES Controverse glaciaire, par M. E. Desor. . . . . . La formule des seiches par M. le D' F.-A. Forel . . Sur la conductibilité de l'hydrogène pour la cha- leur et sur la diathermansie de l’air sec et de l'air humide, par M. H. Buff . . . . . . . .. Sur l'observation de la partie infra-rouge du spectre solaire au moyen des effets de phospho- rescence, par M. Edm. Becquerel . . . . . .. Spectroscope à oculaire fluorescent, par M. J.-L. SOC ST AGE ARC OR - Re LE BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE. - Prof. B. Tschermak. Formation des météorites...... Notice sur la conservation des blocs erratiques et sur les anciens glaciers du revers septentrional ‘ 319 306 A6 TABLE DES MATIÈRES. PHYSIQUE. Résultats des observations météorologiques à l’Obser- vatoire de Berne et dans les stations forestières CAB RE ne MU ame se Eu Se ie se die 233 D° J. Pelletan. Le microscope, son emploi et ses ap- DÜCA ARS ES Nue Sheraton 1000 4 | CHIMIE. pr Pages FA Gorup et Will. Ferments végétaux transformant les ma- me tières albuminoïdes en peptone .............. 85 Rs F.-L. Phipson. Infusoires et nitrates. ...... Sete IST R. B.-S. Hedrick. De la friction nécessaire pour fondre + PARC RSR RU RE MDP Er FRE 88 <# | R. Hasenclever. Fabrication du clore d’après le procédé : DE DELGUREE A re L RR ES a a 5 “x es:2410 E. Nælling. Sar la constitution des dérivés de la ben- RÉ red eme « Ca EE ME RPC RS RE 167 Ch. Lauth. Sur une nouvelle classe de maüères colo- TA Ten Os be Leo ne den Poe dose a 171 V. Merz et F. Kraft, G. Ruoff. er don complète des substances organiques................ ee 5 AA J. Annaheim. Du poids d’un atome d'hydrogène . 172 Victor Meyer. Nouvelle méthode pour la dét ste de la densité des corps à point d’ébullition élevé. 237 A.-R. Leeds. Sur l'hydrogène zinqué et sur la réduction de l’azotate d’argent par l’hydrogène.......... 334 RER Hampe- Sur Ie DORE. LR SM IE AT T tas 339 ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. Jules Vian. Le Starique-Perroquet................. 89 Samuel-H. Scudder. Fossil Butterflies..... RU RA ss 20e Félix Plateau. Recherches sur les phénomènes de la digestion et sur la structure de l’appareil digestif chez les Myriapodes de Belgique............. 240 OP PT a De, pe RS PEUR % + 300 TABLE DES MATIÈRES. + S : Henshaw. Sur les collections ornithologiques faites dans le Nevada, l’Utah, la Californie, etc......... BOTANIQUE. Helmsley. Note sur le résultat botanique des expé- riences faites à Rothamsted sur les prairies. .... L. Lesquereux. Espèces de plantes marines fossiles des couches carbonifères .......... Ed. Strasburger. Études sur le protoplasme.......... D' Eug. Warming. La fleur des composées.......... Fua. Expérience sur le dimorphisme des fleurs des SÉénandAnes Sin eine NET de Re Charles Darwin. Des effets de la fécondation par un autre individu et par la plante elle-même........ OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. Observations météorologiques du mois d’août........ Observations météorologiques du mois de septembre... Observations météorologiques du mois d’octobre..... Observations météorologiques du mois de novembre., PORN RE SEE PNA MREEN P TABLE DES AUTEURS POUR LES ARCHIVEN Des NCIENCEN PHYNIQUEN er NATURELLEN SUPPLÉMENT À LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE t ANNÉE 1826. Tomes LV à LVII (Nouvelle période) A Berthelin. Fossiles du gault de Fe Morteaux, LV, 371. Adams, W.-G. Modification appor- Blylt, Axel, Essai sur l'immigra- tée par l’aimantation à la résis-} ‘Hon de la flore norwégienne, tance électrique du fer et de pendant les alternatives de pé- l'acier, LV, 292. iodes humides et sèch LVI Ador, Emile. Analyse de divers en ON , travaux, LVIL, 88, 172, 237. Ador et Rilliet. Constitution de la benzine, LV, 263. 60. Bœhm, Jos. Respiration des plan- tes aquatiques, LVI, 247.— Gaz de fermentation exhalés par Airy (Sir G. Biddel). Observations] bjantes aquatiques LVL DAT. : LE plantes aquatiques, LVI, 247.— spectroscopiques faites à Green-| Sur une fermentation accompa- wich, LV, 325. Q = gnée d'absorption d’oxygène, Annaheim, J. Poids d’un atome LVL, 248. — ble de A en d'hydrogène, LVII, 172. as : Askenasy (Dr). Température des LVL ne RE plantes au soleil, LVL, 240. nono, Modeste. Histoire de la Destruction de la chlorophylle| fine de la Russie d'Europe des plantes vivantes par la lu-| Lys 99. + mière, LVI, 243. Boltzmann, L. Constante de diélec- B tricité de quelques gaz, LV, 436. us Différentes valeurs de Ja con- Bachmann. Sur quelques miné-| stante de diélectricité du soufre raux, LV, 356. — Dinotherium| ans différentes directions, LV, Bavaricum, LV, 374. — Marmi-| 498. tes de géants du Längenberg,|Braun. Galles produites par des LV, 384. anguillules, LVI, 267. Baltzer. Eboulements dans les Al-|Brefeld, O. La fermentation alcoo- pes, LV, 392. lique, LVI, 268. — Biologie de Becquerel, Edm. Observation de la! Ja levure, LVI, 270. partie infra-rouge du spectre so-|Byff. Conductibilité de l'hydrogène, laire au moyen des effets de| diathermausie de l’air sec et de phosphorescence, LVIT, 506. l'air humide, LVII, 293. Benoit, E. Terrains tertiaires du Buss. Action antipyrétique de la- no _ Rhône et des Usses,| cide salicylique, LV, 443. NT Bert, Paul. Influence de l'air com- C primé sur les ferments, LVI,|Candolle (Alphonse de). Causes de rar E l’inégale distribution des plantes \5 sp 362 TABLE DES AUTEURS. rares: dans la chaîne des Alpes, LV, 5. — [L'âge d’un arbre et l'époque moyenne de sa feuillai- son, LVI, 73.— Des effets diffé- rents d’une même température sur une même espèce au Nord et au Midi, LVI, 239.— Analyse de divers travaux, LVI, 32, 60. LVIE, 345, 348. Candolle (Casimir de). Structure et mouvements des feuilles du Dionæa muscipula, LV, 400. — Analyse de divers travaux, LV, 84, 89, 95, 104. LVI, 167, 366. Cavanna, G. et G. Papasogli. Re- vue des sciences physiques et naturelles en Italie, LVE, 42. Cérenville (de). Action antipyréti- que de lacide salicylique, LV, 443. Chambrun de Rosemont. Diluvium de la Haute-T'arentaise, LV, 384. Chantre E. Voyez Falsan.—Voyez ARE À ; tavannes. se el cargneule, LV, 357. # ; Choffat. Le corallien dans le Jura occidental, LV, 370. Clark, M. Absorption de matières nutritives par les feuilles de quelques plantes insectivores, LVI, 261. Clark, W.-S. Poids soulevé par la croissance d’un tissu végétal, LV, 224. Clausius, R. Nouvelle loi fonda- mentale de l’électro-dynamique, LV, 202.— Du rapport de la loi électro-dynamique fondamentale avec le principe de Ja conserva-| tion de lénergie et d’une nou- velle simplification de cette loi, LVI, 46. Cohn, F. Fonctions des feuilles d’Aldrovanda et d’Utricularia, LVI, 262. Collot. La Société géol. de France à Genève, LV, 345. Comes, 0. Étude sur la fécondation de quelques plantes, LVI, 264. Commission géologique suisse. Feuil- les IX et II de la Carte fédérale, LV, 346. Conseil fédéral. Tableaux et coupes géolog. du tunnel du Gothard. Rapports sur la marche des tra- vaux, LV, 348. Cope, E. Catalogue des Batraciens et des revtiles de l'Amérique du Nord, LVI, 52. — Distribution géographique des vertébrés du Regoum Nearcticum, LVI, 54.— Oiseau gigantesque de lEocène du Nouveau-Mexique, LVI, 375. — Les vertébrés des formations crétacées de l'Ouest, LVII, 215. Cossa, A. Germination des graines dans le protoxyde d’azote, LVI, 257. Cutieau. La Société géologique: de France à Genève, LV, 345. D Darwin, Charles. Effets de la fé- condation par un autre individu et par la plante elle-même, LIT, 348. Dausse. Abaïissement et exhausse- ment du niveau des lacs, LV, 992, Decker, C. La kératite névropara- lytique, LVI, 107 et 185. Delafontaine, Marc. Limites des époques crétacée et tertiaire dans les Montagnes Rocheuses, LVII, 206. — Analyse de divers travaux, LV, 402, 293; LVE, 52, 54, 59, 60,373, 374, 375. LVII, 338, 999. De la Harpe, Ph. Plantes fossiles de la molasse, LV, 374, De la five, Lucien. Réflexion spé- eulaire sur des cylindres à petite section, LVIf, 219. Demole, E. Action du brôme sur la chlorhydrine éthylénique, LVE, D.— Un soi-disant cas de trans- position dans la série grasse, LVI, 90. Denzler. Mesure de la profondeur des lacs suisses, LV, 853. Desor. Sondage de Rheinfelden, LV, 352. — Le paysage morainique. Terrains pliocène et glaciaire d'Italie, LV, 378, 385. — Con- troverse glaciaire, LVIF, 253. Desor et Favre, L. L’àge du bronze en Suisse, LV, 391. TABLE DES AUTEURS. D’Espine (D'), Analyse de divers| ciers du revers septentrional des travaux, LVI, 49. Alpes suisses, LVIT, 181.— Ana- Dettmer, W. Recherches chimico-| lyse de divers travaux, LVI,291. physiologiques sur la germina-|Favre, Ernest. Revue géologique tion des graines oléagineuses et} suisse pour l’année 1875, LV, sur la végétation du maïs, LVI,| 345. — Fossiles du terrain ju- 248. rassique des Voirons, LV, 368. Dimitriewicz, N. Expériences sur|Favre, L. Voyez Desor et Favre. le gonflement des graines, LVI,|Fellenberg (E. de). Les stations la- 259. — Sur la vitalité des grai-| custres du lac de Bienne, LV, nes de plantes cultivées, LVI,!- 390. 259. Fellenberg (L. de). Porphyres du Dupont. Sondage de Rheinfelden,| Tessin, LV, 357. LV, 551. Fontannes. Le vallon de la Fuly, E LV, 382. É Ebermeyer, E. Influence des forèts|Forel, F.-A. Limnimètre enregis- = sur Le climats, LY, 997. treur de Morges, LVI, 305. — Ebray, Th. impossibilité d'établir], Formule des seiches, LVII, 278. les limites des étages géologi- Forster. Observations météorologi- ques LVI, 96. x + ques de Berne, LVIT, 233. Ecker, A. Ossements de la caverne| Æ7@4s. Terrain glaciaire de la Fo- de Thaingen, LVII, 33. rêt-Noire, LV, 385. — Ambre Edlund, E. Relation entre la ré-|,, du Liban, LVII, 23. sistance galvanique et le mou-|//0mentel (de). Voyez Pillet. vement du conducteur, LV, 97. Fua. Le dimorphisme des fleurs Eidam (D'). Influence de la tempé- des Stenandrium, LVIT, 345. + ture sur le Bacterium Termo,|F##ringer. L'acide salicylique 2 LVI, 229. comme antipyrétique, LV, 445. Emmerling (Dr). Recherches sur G les réactions chimiques dans l'intérienr des plantes, LVI, 255. - LS 5 LE 2 re. SE Galton, Francis. Les jumeaux dans l'espèce humaine, LVI, 32. F Gastaldi. Fossiles du calcaire do- Falsan. Les tufs de Meximieux, LV,| lomitique du Chaberton, LV, 282. 961, 363. — Cervus euryceros, Falsan et Chantre. Anciens glaciers! LV, 377. — Glaciers tpliocènes du bassin du Rhône, LV, 384. de M. Desor, LV, 371. -Fatio, V. Nouvelles études sur le Gautier, Aifred. Seconde notice Phylloxera vastatrix, LVI, 163,| sur les observations météorolo- et LVII, 27. — Détermination et| giques faites sur la Côte du La- caractères des Cyprinides, LVIL! brador, LV, 39.— Notice sur les 39.— Analyse de divers travaux,| observations météorologiques LVI, 42. suisses, LVII, 229.— Analyse de Favre, Alphonse. Terrains glaciai-| divers travaux, LVI, 220, 344. res et post-glaciaires du revers] LVII, 2353. méridional des Alpes, LV, 24 et Gautier, Emile. Analyse de divers 982. — Recul du glacier des! travaux, LV, 319, 432. Bossons, LV, 393. — Coupe du Gayon, U. Putréfaction spontanée Val Ferret, LVII, 21.— Carte du! des œufs, LVI, 271. terrain glaciaire de la Suisse, Gerwig. Terrain erratique des LVIE, 23. — Influence de la tem-| bords du lac de Constance, LV, pérature sur l’extension des gla-| 383. ciers, LVII, 25. — Conservation Gilliéron, V. Anciens glaciers de des blocs erratiquess anciensgla-| la vallée de la Wiese, LV, 156. EAN CNET de 0 een Ps Ven SN À e > x ss | - CY, Dec ‘ « + 364 TABLE DES AUTEURS. A — Cargneule nummulitique, LV, | Hébert. Géologie de Lémenc, LW, 357, — Anciens glaciers de la] 370. — Bassin d'Uchaux, LV, Forêt-Noire, LV, 385. 371. Güppert, G-.A. Influence de la ge-| Heckel, Ed. Du mouvement végé- lée sur les végétaux, LVI, 235.1 tal, LVI, 227. — Influence du Gorup-Besanez. Présence d’un fer-| camphre bromé sur la germina- ment diastasique dans les fèves,| tion, LVI, 258. — Fonctions des EVE, 272: glandes florales de Parnassia, Gorup et Will. Ferments végétaux] LVI, 263. transformant les matières albu-|Hedrick. De la friction nécessaire minoïdes en peptone, LVII, 85.| pour fondre l'acier, LVII, 88. Gosset. Mesures du glacier du|Heer. Flore du terrain houiller Rhône, LV, 394 et LVII, 26. suisse, LV, 364. — Flore des Greppin. Oolite inférieure du Vall terrains secondaires, SVII, 20. Ferret, LVII, 21. — Flore qua-| Heim. Sondages dans le lac de Lu- ternaire des environs de Bäle,| cerne, LV, 354.,— Erosions pro- LVII, 22. duites par les glaciers, LV, 386. Gross. Habitations lacustres du lac! Helmsley. Influence des engrais mi- de Bienne, LV, 391. — Objets! néraux sur Ja végétation, LVII, de bronze de la station d’Auver-| 2492. nier, LVII, 22. Henshaw. Collections ornithologi- Gruner, L. Causes qui ont amené| ques faites dans le Nevada, l'U- le retrait des glaciers dans les] tah, la Californie, etc. LVII, 338. Alpes, LVI, 291. Heumann, K. Théorie des flammes Guthrie. Ondes stationnaires dans| éclairantes, LVI, 286. les liquides, LV, 89. His. Embryons de sélaciens, LVII, Gutzwiller. Puits artésiens à St-| 39. ‘ Gall, LV, 374. — Blocs errati-|Hærnes, R. Facies des sédiments ques du canton de St-Gall, LV,| marins, LV, 360. 383. Hofmeister, W. Mouvements des H filaments de Spirogyra princeps, LVI, 254. Haberlundt, F. Conductibilité calo-| Hoorweg, J.-L. Diathermansie de rique du sol, LVI, 235.— Limi-| l'air humide, LV, 435. tes de température de germina-| Humbert, Aloïs. Analyse de divers tion pour les plantes cultivées! travaux, LVIL 91. dans les régions chaudes, LVI, I 237, — Limite inférieure de ë LE Pre température de germination des{/ermann. Action mU es plantes cultivées, LVI, 237. —| de l'acide salicylique, LV, 443. Germination des graines vides J d'air, LVI, 258. — Absorption! yaccard. Phosphorites du Jura neu- de vapeur d'eau par les graines,| châtelois, LV, 358. LVI, 258. 1. Infl d i Hagenbach, Edouurd. Recherches BA de Te LVL, 272. sur la machine de Gramme, LV,| 7,44. Origine du 1 (1 255. — Equilibre d’une sphère nt DPE 18 RAR: sur un jet d'eau, LVI, 325. Just, Léop. Effet d’une tempéra- Hampe(D'), W. Le bore, LVII,335.! ture élevée sur la germination Hartig (Dr). Pourriture des arbres! Qu trèfle, LVL 228. vivants, LVI, 266. 1,6 Hasenclever, R. Fabrication du chlo- K re d’après le procédé de Deacon,| Kaufmann. Géologie des Mythen, LVI, 465. LV, 350, 367, 370. MEANS LA 14 Le Ag! + 1 es à < * “ 44 « . e OMC We OR Te UN LR TA 2 #. d d à L'APPLE Lie à PR NE 4 TR: CA RIRES" “AU NS TABLE DES AUTEURS. 369 Keller. Instrument trouvé à Lo- craz, LV, 391.— Couches cellu- leuses des éponges, LVII, 39. Kerr, J. Nouvelle relation entre! l'électricité et la lumière, LV, Kinkelin. Sur la période glaciaire, Klunge et de Tribolet. Analyses de calcaires hydrauliques du Jura, LV, 357. Kôühler. Acide salicylique et salicy- late de soude, LV, 443, Künig, R. Phénomènes produits par le concours de deux sons, LVI, 369. Kossmann. Existence d’un ferment dans les bourgeons, LVI, 272. Krafft. Voyez Merz et Kraft. Krauss, Carl. Recherches physio- logiques sur la chlorophylle, LV, 990 et LVI, 254. Kraus, Gregor. Observations sur linuline, LVI, 253. L Lachenal, Gustuve. Caséine et azo- te dans le lait de femme et le lait de vache, LV, 187. Lagrange, P. Influence du sulfate d’ammoniaque sur la végétation, LVI, 256. Lanessan (de). Absorption d’eau par, les feuilles, LVI, 226. Lauterburg. Influence des forèts sur le climat et le régime des eaux d'un pays, LVII, 17. Lauth, C. Nouvelle classe de ma- tières colorantes, LVII, 171. Lebert, H. Traité de pathologie et de thérapeutique générales, LVf, 49, — Nature de l’ambre du Li- ban, LVIE, 13.— Considérations sur les bains de mer et méthode pour prendre l’eau de mer à l'intérieur, LVII, 47. — Sur le gastrotyphus, LVII, 52. Lecoq de Boisbaudran. Recherches sur le gallium, LVI, 45. Leeds, A.-R. Hydrogène zinqué et réduction de l’azotate d’argent par l'hydrogène, LVIL, 334. Lehmann. Action comparative de l'acide azotique et de l'ammo-, niaque sur la végétation, LVI, 256 Lemstrôm, Selim. Théorie de lau- rore boréale, LV, 55. Lesquereux, L. Flore crétacée des territoires à l’ouest du Mississipi, LV, 35. — Plantes marines fos- siles des couches carbonitères, LVIT, 339. Leuthner. Le Rhodeus LVIL, 38. Littrow, A. Conductibilité calorique du sol, LVI, 255. Lockyer, Normann. Modifications du spectre du calcium avec la température, LV, 440, Lombard (Dr H.\ Carte sanitaire de la Suisse, LVII, 40. Loriol (P. de). Echinides fossiles de la Suisse, LV, 372. — Echi- nides tertiaires de la Suisse, LV, 289. Lortet et Chanire. Etudes paléon- tologiques dans le bassin du Rhône, LV, 388. Lory. Orographie des Alpes de Sa- voie, LV, 353. — Gypse et car- gneule, LV, 357. Lunel, G. Analyse de divers tra- vaux, LVII, 89. M Maquenne. Le pouvoir émissif des feuilles, LVI, 240. Marignac. C. Chaleurs spécifiques des dissolutions salines, LV, 113. — Analyse de divers travaux, LVI, 286. Marsh, O.-C. Sur des nouveaux Odontornithes, LVL, 373. — Du genre Coryphodon, LVI, 373. — Nouvelle famille de Ptérosau- riens, LVI, 374. Martins, Ch. Recherches sur les glaciers, LV, 376. — Sur un mode particulier d’excrétion de la gomme arabique produite par l'acacia Werek du Sénégal, LVE, 265. — Glaciaire et pliocène d'Italie, LVIE, 24. — Restes de la flore tertiaire dans le midi de la France, LVIL 39. Mayer. Nagelfluh de l'Utliberg et de l'Au, LV, 375, — Terrain amarus, 366 TABLE DES AUTEURS. glaciaire et pliocène d'Italie, Müller, F.-C.-G. Résistance aux LVII, 25. Mayer, À. La respiration du blé contacts des conducteurs métal- liques, LV, 354. ae la germination, LVI,| Müller, H.- W: Voyez Warren de la Mayer, A. et de Wolkof. Recher-|Müller, N.-J.-C. La sève descen- ches sur la respiration des plan- tes, LVI, 244. Rue, Müller et Spottiswoode. dante. La période annuelle des arbres, LVI, 224. Meehan, Th. Action des insectes Muntz. Ferments chimiques et phy- sur la fécondation des végétaux, LVI, 294. Mendeleef, D. Température des couches supérieures de l’atmos- phère, LV, 233. Mérian, P. Un soi-disant embryon d’Ichtyosaure, LV, 360. — Sur le mouvement des glaciers, LV, 394. Merz, V., et F. Krafft. Chlorura- tion complète des substances organiques, LVII, 171. Meyer, V. Densité de vapeur des corps à point d’ébullition élevé, LVII, 237. Micheli, Mare. Coup d’œil sur les principales publications de phy- siologie végétale en 1875, LVI, 218. — Analyse de divers tra- vaux, LV, 446. LVII, 242, 341, 944. Miescher. Cerveaux de microcé- phales et d’aliénés, LVIT, 56. Moœli de Rostock. Remplacement de l'acide salicylique par le salicy- late de soude, LV, 443, Mœsch. Pentacrinites de la vallée d'Urseren, LV, 349. — Mono- graphie des Pholadomyes, LV, 508. — Observations géol. dans les Alpes bernoïses, LVIL, 23. Mojsisovics (de). Evovirons de Hall- statt, LV, 365. — Dolomies du Tyrol, LV, 366. Muhlberg. Stucture du Jura argo- vien, LVII, 20. siologiques, LVI, 270. N | Nab. Couleur et époque de florai- son des fleurs, LV, 452. Neesen, F. Attraction et répulsion exercée par les rayons lumineux et calorifiques, LV, 84. Nœlling, E. Constitution des déri- vés de la benzine, LVII, 167. P ' Pacher. Voyez Wiesner et Pacher. Packard, A.-S. Monographie des Pbalénides des Etats-Unis, LVII, 238. Papasogli. Voyez Cavanna et Pa- pasoyli. Pasteur, L. Nouvelles obse: vations sur la nature de la fermentation alcoolique, LVI, 269, Pedicino. Fécondation du Limo- dorum abortivum, LVI, 264. Pelletan, J. Le microscope, son emploi et ses applications, LVIF, 236 Pfau-Schellenberg. Maladie de la vigne, LVII, 39. Pfeffer, W. Réponse à M. Heckel sur le mouvement végétal, LVI, 230. — Mouvement périodique des feuilles, LVI, 231. Plipson F.-L. Infusoires et nitra- tes, LVIT, 87. Piccard. Travaux exécutés au la- boratoire de l’Université de Bâle, LVIT, 16. à Müller, A. Structure du St-Gothard,|Pichler. Trias des Alpes autrichien- LV, 347, 302. — Le sondage de nes, LV, 366. Rheinfelden, LV, 352. — Colo-|Pictet, Raoul. Application de la. ration bleue des calcaires, LV, 907.— (Gneiss à quartzite des Vosges, LV, 361. — Granites du Fellithal, LV, 361. — Blocs er- ratiques à Bâle, LV, 385. théorie mécanique de la chaleur aux liquides volatils, LV, 66. — Fontaine intermittente de Vichy, LVIL, 57. e Pierre, 1sid, Accumulation de la- midon dans les grains de blé, A4 STEAM Pillet et de Fromentel. Description de la colline de Lémenc, LV,369. Plantamour, Emile. Résumé mé- téorologique de l'année. 1875, LVITI, 101. — Observations mé- téorologiques, LV, 105, 225, 331, 453. LVI, 65, 177, 297, 971. LVIL 93, 173, 245, 349. Plateau, Félix. De l'appareil diges- tif chez les Myriapodes de Bel- gique, LVIE, 240. Plalz. Histoire géolog. des Alpes, LV, 347. Poggendorff. Le radiomètre de Crookes, LV, 84. Posepny, F. Affleurements géolo- pue des salines de Bex, LVIL 11, Prevost (D: J.-L). Analyse de di- vers travaux, LV, 443. Prilleux, E. Tumeurs produites sur le bois des pommiers par le puceron lanigère, LVI, 265. Probst. Epoque glaciaire, LV, 376. Quivoya y Rodriquez. Voyez Ser- rano y Faiigati et Quivoya y Ro- driquez. Reess, M. et Wüll, H. Remarques sur les plantes carnivores, LV], 261. Reinke (D'). Croissance des cellules inorganiques, LVI, 224. Renevier. Carte géologique des AI- pes vaudoises, LV, 346. — Gy- pse et cargneule, LV, 357. Résal. Tourbières du Jura, LV, 392. Richthofen (de). Dolomies du Tyrol, Ridqway, R. Etude des Falconidés! Américains, LV[, 59. — Orni- pee de la Guadeloupe, LV, Rilliet. Voyez Ador et Rilliet. Risler, Etudes sur le sol arable, LV, 358. Rutimeyer. Terraivs pliocène et gla- ciaire des deux versants des Al- pes, LV, 380. — Faunes quater- TABLE DES AUTEURS. 367 naires de la Suisse, LV, 386. — L'homme à Wetzikon, LV, 386, 389. LVIT, 21.— Ossements qua- ternaires, LV, 386, 390. — Faune pleistocène, LV, 386. — Buffles fossiles, LV. 390. — Chevaux fossiles, LV, 390. — Développe- ment graduel du règne organi- que, LVIL, 9. 5 Sachs, Jul. Histoire de la botani- que, LV, 446. Sagot, P. Germination des graines semées avant leur maturité, LV, 103. Salis (F. de). Terrain erratique de la vallée du Rhin, LV, 383. Sandberger. Lignites quaternaires, LV, 389, — Géo'ogie de la Fo- rêt-Noire, LVIL, 18. Sarasin, Edouard. Analyse de di- vers travaux, LV,97. LVII, 293. Schnankewusch, W.-J. Différences entre l'Artemia salina et l’Arte- mia Muhlhausenii, et entre les genres Artemia et branchipus, LVI, 358. Schmidt. Race spéciale de chevaux en Alsace, LVII, 83. Schnetzler, D. Action du borax dans la fermentation et la putréfac- tion, LVI, 271. Schulze et Umlauft. Proportion d’asparagine dans les tissus du lupin, LVI, 251. Schwendener. Bâtons trouvés dans la houille de Wetzikon, LVIL, 39. Scudder, S.-H. Papillons fossiles, LV, 102 et LVIL, 91. Secrélan, Alfred. Putréfaction de ’albumine, LV, 168. Senaior. Action antipyrétique de l'acide salicylique, LV, 443. Serrano y Fuligati, A.et Quivoya y Rodriquez. Nouvelles recherches sur le sang, LVI, 175. Siebold (de). I’Artemia fertilis, LVII, 32. Siegfried. Théorie glaciaire, LV, 916 Siemens, William. Action de la lu- mière sur la conductibilité élec- trique du selenium, LVE, 283. «R AE & # + A Pass % LD FL # "Le "# ve ke ; 368 TABLE DES AUTEURS. UE Li: Société géologique de France. Com- pte rendu de la session de Ge- nève, LV, 345. Sorby, O0. Principes colorants des algues rouges, LVI, 255. Sordelli. Faune de Cassina-Rizzar- di, LV, 379. Tribolet (M. de). Géologie duMor- genberghorn, LV, 349, 367. — Callovien du Jura. Marne à Ho- momyes de la Chaux-de-Fonds, LV, 367. — Virgulien des Bre- nets ; crustacé néocomien, LV, 371.— Voyez Klunge. Soret, J.-L. Observations sur un|Trouvelot. Taches solaires voilées, article de M. Violle relatif à la température du soleil, LV, 217.|Tschermak, B. — Spectroscope à oculaire fluo- rescent, LVII, 519. Spezia. Bér:l du mont Blanc, LV, 300, Spottiswoode. Voyez Warren de la Rue, Muller et Spottiswoode. LV, 432. ormation des mé- téorites, LVIT, 162. Tschistiakoff. Histoire de Ja cellule végétale : spores des fougères, LVI, 224. — Contributions à la théorie de la cellule végétale Pollen, LVI, 224. Spreafico. Le terrain glaciaire de| Tyndall, J. Conditions optiques de 7” 9" Cassina Rizzardi, LV, 379. Stappf. Observations dans le tunnel du Gothard, LV, 349, 363. Stoppani. Terrain pliocène et gla- ciaire de l'Italie, LV, 378. Strasburger, Ed. Le protoplasme, LVIL 341. Studer, B. Rapport de la Commis- sion géologique, LV, 346. — Porphyres du lac de Lugano, LV, 356. — Sur l'Eisenstein, LV, 367. Studer, Th. Animaux de la station l'atmosphère au point de vue de la putréfaction et de la conta- gion, LVI, 167. U Uhlmann. Plantes des palafittes du lac de Bienne, LV, 591. Uloth. Germination de graines dans la glace, LVI, 236. Umlauft. Voyez Schulze et Umlauft. V Vian, J. Le Starique Perroquet, LVII, 89. lacustre de Locraz, LV, 391. —|Violte, J. Température du soleil, Résultats scientifiques de l’expé- LV, 207. dition allemande à Kerguélen,| Vizian. Géologie du Jura, LV, 350, LVII, 30. 204. Suess. Sur le soulèvement des Al-| Vogel, H.- W. Analyse spectrale de pes, LV, 354. T Tucchini, P. Passage de Vénus du 9 décembre 1874, observé à Muddapur, LV, 319. Thomas, C. Acridides de lAméri- que du Nord, LV, 223. Thomson (Sir William). Conditions physiques ce la terre, LVITI, 138. Tomaschek. Recherches thermo- physiologiques sur le développe- ment de la fleur du Corylus Avellana, LVI, 239. Traube, M. Théorie physique de la formation des membranes ; cellules inorganiques, LVI, 219. à 5 La levure alcoolique, LVI, 68. ; la lumière bleue de la grotte de Capri, LV, 222.— Action chimi- que du spectre solaire sur les sels haloïdes de l'argent, LV, 276. Vulpian. La Société géologique de France à Genève, LV, 345. W Wæber. Classification des Alpes, LV, 353. Warming. Racines du Neottia ni- dus avis, LV, 104. — Fleur des composées, LVIL, 344. Warren de la Rue, H.-W. Muller et W.Spottiswoode. Stratification de la lumière électrique, LV, 139. Wartmann, E. Observations radio- nétriques, LV, 313. LVI, 159.—1 tion des rameaux défeuillés du _ Analyse de divers travaux, LVI,| marronnier, LVI, 227. FE 1000 Wild, H. Etude photométrique de = Weber, Rud. Action de la lumière| la lumière diffuse du ciel, LVI,366. colorée sur l'accumulation des! Will. Voyez Gorup et Will. Voyez éléments minéraux dans les jeu-| Rees et Wall. nes plantes de pois, LVI, 241. |Wäülson, A.-E. Fécondation des Weyprecht. Aurores boréales et| céréales, LVI, 263. magnétisme terrestre, LV, 333.| Wolffberg. L'acide salicylique com- Wiedemann, Eilhard. Chaleur spé-| me antipyrétique, LV, 448. cifique des gaz, LVI, 273. —| Wolkoff (A. de). Voyez Mayer. _ Changements des coefficients de ps frottement des gaz avec la tem- pérature, LVI, 277. Ziegler. Carte de la Haute-Enga- Wiesner, Jul. Mouvement de l’eau| dine, LV, 382. dans le bois, LVI, 226. _ [Zitltel. Anciens glaciers de la Ba- Wiesner,"J. et Pacher. Transpira-l vière, LV, 384. qu % 3 RH RC Le Fe à. | | New York Botanical Garden Libra | DU 3 5185 00274 3167 Il